Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1895-06-17
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 juin 1895 17 juin 1895
Description : 1895/06/17 (Numéro 168). 1895/06/17 (Numéro 168).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
41* Anoée ma 30 Série M* 168
H. DE VILLEMESSANT
Foi7dateur
te Numé^mNB.E^OISE r 15 centimes = DÉPARTEMENTS 20 centlm*
Lundi 17 Juin 1895
F. BE RODAYS A. PÉBIVIER
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Trois mis Sixifois Vn An
Seine. seiheet-Oise. is » 3a 64» li
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ALLIANCES
ET COÎîTRE-âLLîAKCES
Avec bon nombre de Français de mon
tempérament, il m'est,assez indifférent
que le cabinet Ribot vive ou craque,
mais j'aurais été désolé qu'il mourût des
suites de l'interpellation du 10 de ce
mois, la fameuse interpellation sur les
alliances. Ma sollicitude pour lui, ce
jour-là, se justifiait par deux raisons, je
crois, très plausibles.
En premier lieu, l'opposition mettait
en cause tout notre système de politique
extérieure depuis quatre ans. Or si, par
impossible, le ministère eût été battu sur
ce chapitre, jugez ce qui serait arrivé le
lendemain pour le moins, la France
retombait dans son isolement, après
avoir découragé ses amis, et le succes-
seur de M. Hanotaux se voyait contraint
d'invoquer piteusement devant l'Europe
les circonstances atténuantes.
D'autre part, j'attendais de l'interpella-
tion elle-même des éclaircissements tech-
niques d'une grande importance. Jus-
que-là nous savions, seulement par la
rumeur générale, qu'entre la France et
la Russie il existe un accord internatio-
nal mais jamais à Paris, jamais à Pé-
tersbourg-, il n'y avait été fait directement
allusion d'une manière officielle. ̃
Or, j'avoue que ce silence obstiné
m'était devenu insupportable. Quel in-
convénient y avait-il donc, me deman-
dais-je souvent, à ce que le fait d'un sem-
blable accord fût porté à la connaissance
du public, au moins par un des deux
gouvernements intéressés, et avec le
consentement de l'autre, bien entendu?
Les signataires de la triple alliance
avaient été moins discrets aussitôt
après avoir échangé leurs signatures, ils
en avaient averti l'Europe, soit par voie
de déclarations parlementaires, soit par
voie de messages souverains.
On ignorait, on ignore encore peut-
être le texte d'une partie des traités
mais leur existence a été affirmée
sans perdre une minute, pour l'édifica-
tion des puissances neutres. En gardant
son secret, contrairementà cet exemple,
la diplomatie franco-russe avait donc
l'air de douter d'elle-même et de crain-
dre le grand jour; elle paralysait ainsi
l'élan des deux peuples, si nécessaire à
la solidité et au développement des
alliances; elle entretenait enfin dans
certains milieux politiques, aussi bien à
Pétersbourg qu'à Paris, un jeu de dé-
fiance et de scepticisme, qui profitait de
toutes les timidités pour redoubler d'ac-
tivité et d'audace.
•̃̃̃̃•
On a fort-remarqué que, pour définir
l'état présent des relatons de la France
et de la-Russie, nos ministres se sont
servis à diverses reprises du mot al-
liance, tandis qu'auparavant le public
n'avait jamais entendu parler que du
rjaot entente. En maintes circonstances,
des communications plus ou moins offi-
cieuses nous avaient même prémunis
contre la tentation de confondre le^econd
avec le premier, et nous avaient rappelé
que l'entente n'est qu'une alliance ébau-
chée, tandis que l'alliance repose sur un
traité complet. M. Hanotaux ayant à
justifier notre intervention diplomatique
dans le règlement de la paix japonaise,
nous apprend dans son discours qu'il
a écrit à Saint-Pétersbourg « La France
met au premier rang de ses préoccupa-
tions la considération de ses alliances. »
Mais un peu plus loin le ministre veut
dissiper toutes les obscurités sur les en-
gagements réciproques de la Russie et
de la France, et il déclare qu'elles ont f
noué une entente qui les rapproche na- c
turellement dans le travail incessant de i
là politique courante. '̃
Par contre, M. Ribot, aujourd'hui pré-
sident du Conseil, après avoir été minis- 1
tre des affaires étrangères à l'époque des >
fêtes de.Cronstadt, M. Ribot prend la pa- 3
rôle dans la même séance pour repousser 1
les attaques de M. Goblet. Il ne touche 3
qu'une seule fois à la question que je
m'efforce d'éclaircir, et il emploie le mot
alliance. Dans sa bouche, il ne doit y ̃
avoir là ni un lapsus, ni un à-peu-près,
puisque, selon toute apparence, c'est
M. Ribot qui a été, du coté- français, le
signataire des premiers arrangements
de 1891.
Le grand public, j'en conviens, ne
s'est pas arrêté un instant à ces distinc-
ttons subtiles. Pour la première fois, on
lui a donné l'assurance du haut de la tri-
bune; dans la séance du 10 juin; qu'il y
a partie liée, entente nouée, selon 1 ex-
pression de M.Hanotaux, entre la France
et la Russie, pour leur sécurité générale
et pour les péripéties de la politique cou-
rante la nation française n'en exige pas
davantage. Remontez à quelques années
en arrière des voix se seraient fait en-
tendre pour regretter l'alliance.an glaise
à l'heure présente», pas un déçuté, pas
un journal français n'a exprimé à ce sujet
te' moindre regret, tant les déceptions
Ont. été profondes et universelles.
Les lecteurs du Figaro n'ont plus à
apprendre que ces discours ont obtenu
le plus vif succès à Pétersbourg la céré-
monie qui aura lieu dans quelques heures
à l'Elysée, pour la remise solennelle du
collier de Saint-André au Président de
la République, me dispense de tout com-
mentaire.
*#*
Pendant que l'alliance franco-russe
était divulguée, dans son principe, àfla
Chambre des députés, le nouveau mims-
tredesaffairesétrangèresd' Autriche-Hon-
grie, M. le comte Goluchowski, se plaçait
résolument devant les délégations austro-
hongroises sous l'égide de la Triplice, et
le roi/d'Italie sous celle de son excellent
ami l'empereur d'Allemagne. La Triplice
est vieille seulement de douze ans l'al-
liance austro-allemande, signée en 1879,
compte quatre années de plus. L'une et
l'autre ont favorisé la formation d une
contre-partie qui s'appelle l'alliance
franco-russe.
Au lendemain du traité de Berlin, M.
de Bismarck, qui prend aujourd'hui des
poses si attendries, vis-à-vis du cabinet
de Pétersbourg, n'avait qu'une concep-
tion en tête: refouler la Russie vers l'Ex-
trême-Orient, et la tenir en échec en Oc-
cident. Il fa sentait mécontente, ulcérée
devoir perdu le fruit de sa campagne
victorieuse contre les Tares; l'Autriche
à son tour, dans la position avancée
qu'elle avait prise du côté des Balkans,
avait besoin de l'appui de l'Allemagne.
Ainsi naquit le traité austro-allemand du
7 octobre 1879, dont la publication, neuf
années plus tard, paraît avoir engendré
momentanément de si étranges méprises
dans le cerveau de M. Goblet.
Le puissant chancelier n'en voulait
alors qu'à la Russie, et il nous jugeait
encore trop faibles pour se sentir pressé
de prendre des précautions contre nous.
Quant à l'Italie, ce n'était pour lui qu'une
quantité négligeable. Un diplomate fran-
çais lui ayant demandé, vers cette épo-
que, s'il avait songé, dans le traité du
7 octobre, à protéger l'Autriche contre
les menées du cabinet du Quirmal, reçut
la réponse suivante « Si l'Italie était
une puissance militaire redoutable, nous
aurions eu peut-être à nous en préoc-
cuper mais f aurais ctaint de blesser
l'Autriche, en lui offrant une protection
contre son voisin subalpin. »
Mais en 1883, le gouvernement italien,
après avoir triomphé des radicaux, des
irrédentistes et des républicains, réussit
à entrer, troisième, dans l'alliance de 1879.
On permit au ministre Mancini de porter
cette bonne nouvelle une fois pour toutes
devant le Parlement; on interdit en même
temps auQuirinal de s'en préyaloirtrop
haut et on le "cantonna dans un rôle
muet. Il s'était vengé assurément de l'oc-
cupation de la Tunisie il n'en restait
pas moins condamné à laisser le devant
de la scène à ses deux alliés.
J
On m,'a fait passer plusieurs fois sous <
les yeux de prétendues copies du traité
qui lie le roi Humbert aux empereurs
d'Allemagne et d'Autriche je n'ai ja- 1
mais cru à leur authenticité. Je suppose, ]
toutefois, que cet instrument comble une <
lacune frappante, au détriment de l'Alle-
magne, dans les engagements de ,1'Au-
triche envers elle. En effet, si-le cabinet
de Vienne a lé droit de compter sur le.
concours militaire de son allié en cas
d'agression de la part de la Russie, par
contre, il n'est pas obligé de venir en
aide à l'Allemagne, si cette dernière est
attaquée par la France seule. La coopé-
ration autrichienne n'est exigible qu'en
présence de la mobilisation des troupes
russes. Evidemment, l'Italie a été moins
réservée que l'Autriche à l'égard de la
France, et le roi Humbert sortirait de la
neutralité pour appuyer l'Allemagne,
dans quelques conditions que se présen-
tât une guerre entre elle et nous, dût la
Russie n'jr point parivcipfiv
Ces soupçons de la première heure se
convertirent en certitude, lorsqu'on vit
M. Crispi, pendant son premier ministère,
de 1887 à 1891, hausser le ton, harceler in-
solemment la France, et mêler a tout pro-
pos à ses vantardises le nom de M. de
Bismarck. On comprit que le célèbre poli-
ticien avait reçu de Berlin le mot d'ordre
de nous faire "perdre patience et de nous
jeter dans des complications qui procu-
reraient "à l'Italie, dans un avenir pro-
chain, de larges compensations avec nos
dépouilles. Ceux qui seraient tentés a
présent de traiter avec scepticisme 1 al-
liance franco-russe se rappelleront sans
doute leur trouble et même leur affole-
ment à cette époque où, livrés à nos
propres forces, nous sentions si profon-
dément leur insuffisance pour échapper
au péril qui nous menaçait.
Voilà, si je ne me trompe, la genèse de
l'alliance franco-russe. Trois puissances
s'étaient concertées pour exercer leur
prépondérance en Europe. Une contre-
alliance, née de la force des choses, s'est
formée ultérieurement pour rétablir l'é-
quilibre, et la paix est devenue solide,
indestructible même, si la sagesse conti-
nue à être pratiquée dans les deux camps.
Je lis dans le préambule du traité aus-
tro-allemand du 7 octobre 1879: « LL.
» MM. l'empereur d'Autriche-Hongrie et
M l'empereur d'Allemagne, se promettant
» solennellement de ne jamais donner
» une tendance agressive quelconque a
» leur accord purement défensif, ont ré-
» solu de conclure une alliance dé paix
» et de protection réciproque. Les cabi-
nets de Paris et de Pétersbourg n'ont pas
dû échanger d'autres promesses. Qu ils
se prêtent mutuellement appui dans la
question chinoise, ou qu'ils envoient
simultanément des cuirassés dans les
mers allemandes pour répondre à une
invitation courtoise, ils agissent avec
correction et ils défient toute critique.
Whist.
1– r*
AU JOUR LE JOUR
Proïesseur de CM&ïïs saYaals
La basoche mine à tout..11 y en ce mo- J
ment, à l'Alcazar d'été, un ancien clerc.de no-
taire qui fait rire aux larmes le public, des
Champs-Elysées en lui montrant les exercices
de chiens savants dressés par lui.
Les chiens savants ne sont pas rares. De
tout temps ils ont été les auxiliaires précieux
des bateleurs de foire. Mais les élèves du pro-
fesseur Richard, c'est ainsi que se nomme
l'apprenti tabellion en rupture de panonceaux,
laissent bien loin derrière eux lesplus habiles
artistes à quatre pattes des cirques forains.
Je n'entreprendrai pas de décrire leurs vir-
tuosités, ce serait trop long. Voici pourtant la
scène de début qui ouvre le spectacle. Le dé-
cor représente une rue bordée de maisons.
Par une nuit très obscure, un malfaiteur, en-
veloppé du manteau classique couleur de mu-
raille, s'approche d'un des immeubles et l'in-
cendie en jetant une allumette- sur des matiè-
res inflammables. Bientôt la maison flambe,
on entend des cris d'alarme, tandis qu'au loin
résonne la corne des pompes à incendie. Les
pompiers, casque en tête, arrivent sur le lieu
du sinistre, poussant devant eux leurs instru-
ments de sauvetage. Résolument ils attaquent
le foyer, mais il est déjà bien tard. Le toit de
la maison s'effondre et on aperçoit au plus
haut étage une mère éplorée, son enfant dans
les bras. Un pompier se dévoue. C'est comme
les autres un chien, une sorte de bouledogue
'blanc. 11 gravit une échelle appliquée contre le
mur,reçoit dans sa gueule le précieux fardeau
et le descend dans la rué. Mais son courage 1
lui a été fatal blessé dans sa périlleuse en-
treprise^l expire en touchant le sol. Ses cama-
rades retendent sur une civière et vont à la 1
fois quérir les ambulances urbaines et préve-
nir. la famille.
Celle-ci accourt sous la forme d'une veuve
éplorée, vêtue de la tête aux pieds dé longs
voiles noirs déjà ? A la vue du corps ina-
nimé de son époux, elle se précipite sur lui en
donnant les marques du plus violent déses-
poir. ̃"
Trois fois les assistants essayent de l'arra-
cher à ce chevet funèbre, trois fois elle y re-
tourne et semble s'effondrer sous la douleur.
Enfin le corpsestmis dans le véhicule hospita-
lier et le cortège s'éloigne dans le loin-
tain.
Si l'on songe que cette scène multiple n a
pour personnages que des chiens et que tous
y remplissent leur rôle sans commandement
visible, en observant la mimique spéciale à
leur emploi respectif, on demeure stupéfait des
résultats d'un pareil dressage et de l'intelli-
gence qu'il a fallu que le professeur rencontrât
chez ses élèves. Ceci est peut-être plus éton-
nant encore que les exercices d'adresse où
l'on voit d'autres chiens exécuter des sauts
périlleux au simple appel de la voix, réaliser
des équilibres fantastiques ou mimer en me-
sure la danse serpentine, sans plus s'embar-
rasser dans leurs robes que la célèbre Loïe
Fuller.
J'ai eu la curiosité bien explicable de de-
mander au professeur .Richard quelle était sa
méthode voici ce que ce Toulousain m'a ré-
pondu v
Le dressage des chiens savants estchose
plus facile qu'on ne pourrait le supposer à
première vue. Il y faut mettre seulement une
patience inaltérable et une douceur absolue.
La douceur est la clef du succès. Dès qu'un
animal a été battu ou s'est fait mal en accom-
plissant ses exercices, il les prend en horreur
et rien ne saurait le décider, de longtemps, à
v revenir. ,v
» Un de mes sauteurs les plus adroits s'était,
l'année dernière, heurté malheureusement le
museau dans une de ses voltes rien ne put le
décider à recommencer le lendemain, -et, chose J
plus étrange, il refusa d'accomplir les trois au-
tres tours qu'il connaissait et qui ne pré-
sentaient cependant aucun danger. Ce n'est
que, tout récemment qu'il s'est remis au tra-
vail.
» La grande erreur des amateurs qui veulent
faire du dressage, c'est d'imaginer que tout
chien est susceptible de devenir savant.
> Ils s'épuisent en vains efforts sur le Médor
qui garde leur porte ou le César qui les ac-
compagne à la chasse, et sont surpris de ne
rien obtenir.
»Quoi d'étonnant? les pauvres b^tes n'avaient
pas la vocation. C'est comme si on voulait
apprendre la trigonométrie à un goitreux du
Valais.
» J'estime qu'il n'y a pas plus d'un chien sur
cent-canahlfiL de devenir savant. La proportion
est encore jolie, supérieure a celle qu on ren-
contre dans la race humaine.
» Mais, me direz-vous .comment distinguer le `
seul fort en thème à côté des 99 cancres?
» D'abord il ne faut pas chercher parmi les
aristocrates. Les chiens de race sont presque
tous des imbéciles. Vous avez pu remarquer
que ma meute se composait d'affreux bâtards,
sans distinction d'espèce ou de provenance.
Sans doute la nature, sachant que ces déshéri-
tés auraient plus de peine que les autres à lut-
ter pour la vie, leur a donné en partage le pri-
vilège de l'intelligence.
"» Toutefois,il ne suffit pas d'être bâtard pour
avoir du génie.
» Ici encore une sélection minutieuse est a
opérer. Voici comment je m'y prends
»Je vaispar exemple à la fourrière et j'égrène
à haute voix la litanie des noms de chiens. Si
j'aperçois, à l'appel d'un vocable, un animal
dresser l'oreille et me regarder en s'agitant,
je me dis « Tiens mon ami, tu connais ton
>*nom, toi,c'est déjàun point. » Alors,je m'ap-
proche de lui et j'examine sa structure. Il est
bien évident qu'il faut que mon animal rem-
plisse certaines conditions physiques, suivant
les emplois auxquels je le réserve. Si ce con-
seil de revision est favorable, j'entre en pour-
parlers plus intimes avec le candidat. Je le
caresse, j'observe ses allures, je surveille son
regard et la manière dont il porte sa queue.
Règle générale, les queues en trompette sont
un bon indice. Cela fait, j'emmène la bête qui
passe au rang d'élève.
i Le premier acte dudressage consiste à uti-
liser l'instinct naturel du chien à rapporter.
Quand il sait rapporter d'une, façon parfaite,
oh peut lui faire exécuter déjà une foule de
petits exercices élémentaires, marcher sur les
pattes de derrière, prendre des positions bi-
zarres, sauter, etc.
'> Un détail très important,c'est de toujours
répéter à haute voix le commandement cor-
respondant à l'acte demandé. Les chiens com-
prennent parfaitement la parole et peuvent
retenir un nombre presque indéfini de mots
Tésumant cour eux une action.
» Un des tours les plus difiîciles à obtenir,
parce qu'il est contraire à tous les mouvements
naturels de la bête, c'est le saut périlleux en
arrière. Voici comment il s'enseigne
» Sur un matelas, recouvert lui-même d'un
tapis, an fait sauter le chien en lui présentant
un morceau de pain ou de sucre. Au moment
ou il va atteindre l'appât, on le retire en ar-
rière, ce qui incite l'animal à contorsionner la
tête à tendre l'échine hors du centre de gra-
vité! S'il tombe, c'est sur la couche moelleuse,
sans aucun mal. Cela l'amuse plutôt.
» Aussi recommence-t-il sans apprenension.
Au bout de quelque temps, lorsque l'apprenti
a acquis assez de souplesse, on lui prend l'ar-
rière-train, au milieu d'un saut, et on lui fait
accomplir la volte complète. Cela doit durer
plusieurs jours. Puis, au lieu de soutenir son
arrière-train, on l'aide avec le collier tenu
entre les doigts. Enfin quand, au commande-
ment.le chien saute de lui-même.on n'actionne
plus le collier qu'avec une ficelle .laquelle à son
tour est bientôt supprimée. Dès lors, l'artiste
peut quitter le matelas et pirouetter sur le sol
oü il prendra un élan plus facile, et se trouve,
par conséquent, plus à l'abri des chutes.
> Je conseille dene nourrir les chiens savants
qu'une fois par jour, âu moyen d'une abon-
dante pâtée faite de biscuit dans lequel en-
trent un quart de poudre de viande et trois
quarts de farine. Les chiennes sont d'un dres-
sage plus facile que les chiens et devraient
leur être préférées, -sans certaines infirmités
qui les rend difficiles à présenter en public à
régulières époques.
> L'éducation doit commencer à dix mois en-
viron, lorsque les bêtes ont fait leurs dents dé-
finitives.
» C'est en appliquant ces principes que j'ai pu
créer une troupe que je crois sans rivale dans
le monde entier. Jusqu'à présent, le dressage
supérieur avait été l'apanage des, étrangers.
Le Russe tchernof l'Allemand Wallenda et
l'Anglais Marvel étaient les seuls noms qu'on
put citer avec quelque orgueil dans le ptofes.
sorat canin aujourd'hui, leur étoile pâlit de-
vait, celli.de Richard de Toulouse. Si vous
parlez de moi aux lecteurs du Figaro, ne man-
quez pas d6 faire ressortir que j'ai relevé le
prestige national.»
Je le promis l'ardent champion du Midi,
qui me quitta sous les arbres des Champs-
Elysées ayant surles talons le nez d'un toutou
avec lequel je dois faire une partie de piquet
un de cés jours. Guy Tomel.
•̃ Guy Tomel.
Echos
la Température
Le baromètre descend sur toute l'Europe;
il n'est plus à Paris qu'à 764mm. La tempéra-
ture est également en baisse dans nos régions
et donnait tier: 100 au-dessus le matin 13° 1/2
à dix heures 150 à midi et 160 à deux heu-
res. Néanmoins la journée a été très belle,
très ensoleillée. Les Parisiens en ont large-
ment profité. Toute la matinée les gares, les
voitures et les trahvwayis ont été pris d'as-
saut par une foule avide de verdure et d'air
pur. Annonçons en outre que tout semble faire
espérer que le temps va se mettre au beau et
la température se relever. Elle n'est d'ailleurs
qu'à deux degrés de différence avec celle de
l'année dernière à pareille date.
Le soir, le thermomètre indiquait i8« 1/2 et
le baromètre, 760mm, variable-.
Les Courses
A deux heures, courses àVincennes.–
Gagnants de Robert Mjlton
Prix de Fontenay Feuilleton.
Prix d'Ivru Mesnidot.
Prix 'du Bois de Boulogne Lanterne
Magique..
Prix de Bercy Hambleton Rose.
Prix de Joinville Agreste.
L'ESPRIT DE PARTI
*>w Les journaux socialistes se sont
YN unis hier à quelques journaux
royalistes pour essayer d'amoindrir l'im-
portance de la résolution que vient de
prendre le tsar Nicolas II en envoyant
les insignes de l'ordre de Saint-André
à M. Félix Faure.
La Petite République, rééditant une
plaisanterie que se permirent sous l'Em-
pire les rédacteurs monarchistes du
Journal de Paris, relègue en tête de ses
«Echos » la petite note de l'Agence Havas
relativeàcetévénemen^tcependantdiffîie
a*un pexnrcommemaire. line esx, 11 ^sx i
vrai, moins irrévérencieuse que ne furent
iadis les collaborateurs de M. Edouard
Hervé et de notre ami J.-J. Weiss, puisque
c'est en tête des « Faits divers que
ceux-ci colloquèrent certain discours de
Napoléon III inaugurant une session des
r.hambres.
On pouvait rire alors de ces espiègle-
ries le prestige extérieur de la France
était intact. Mais, les conditions de la vie
nationale ne sont plus les mêmes, et il
nous semble que la coalition que nous,
signalons, et qui nous montre aujour-
d'hui des écrivains légitimistes dépas-
sant encore dans la voie des dénigre-
ments systématiques les collaborateurs
de M. Jaurès, blesse la raison en même
temps que le patriotisme.
Certes, l'esprit d'opposition a joué un
rôle fort important et parfois fort utile
dans l'histoire des gouvernements mo-
dernes. Mais, railler la signification d'un
acte souverain, accompli manifestement
dans le but de donner à la France, en des
circonstances douloureuses, un témoi-
gnage de sympathie, n'est pas obéir à
l'esprit d'opposition mais à l'esprit de
parti. m
Nous savons bien que les procédés de
l'opposition politique ont suivi le pen-
chant des moeurs vers la brutalité. Les
collectivités n'ont pas de conscience,
dira-t-on encore:c'est vrai. Mais les
mœurs publiques ont leur pudeur, et il
ne nous apparaît point que l'on puisse
servir efficacement un parti en enlevant
quelque-chose, si peu que ce soit, au
prestige du pays tout entier 1
A Travers Paris
L'Ordre de Saint-André, que M. de
Mohrenheim, ambassadeur de Russie,
remettra solennellement "aujourd hui au
Président de la République, avec une
lettre autographe de S. M. l'empereur
Nicolas. 11,'ést, ainsi que nous l'avons dit
hier, le plus élevé des ordres de l'Empire
russe.
institué en 1698 par Pierre le Grand, il
ne comprend qu'une seule classe et ses
membres ont le rang de lieutenants
généraux. La décoration consiste en une
croix de saint André avec les initiales
SA P R- placées aux extrémités de la
croix et dont la signification est Sanctus
Andréas Paironus Russioe. Derrière, est
i placée l'aigle double de Russie avec le
̃sïabe et le sceptre et l'écusson de Saint-
Georges. La croix est surmontée de la
couronne impériale.
Gette décoration se porte suspendue a
un large ruban bleu passé en écharpe
de 'droite à. gauche. Les membres de
l'Ordre de Saint-André ont, de plus, sur
le côté gauche de l'habit, une plaque
'avant un médaillon fond or, chargé
d'une aigle éployée à deux têtes cou-
ronnées, surchargée d'une croix de saint
André en argent et entourée d'un cercle
bleu céleste où se lisent, en caractères
russes rehaussés d'or, ces mots Pour la
foi et là fidélité.
Le- collier qui sera. remis aujoura nui a
M. Félix Faure ne se porte que dans les
grandes cérémonies. Il est composé al-
ternativement du chiffre de Pierre I"de
l'aigle de Russie et de la croix de saint
André.
La fête de l'Ordre est célébrée tous les
ans, le 30 novembre. Une amende de 30
roubles est infligée à ceux des membres
qui, présents à Saint-Pétersbourg, n'y
assisteraient pas.
Comme :on le sait, l'Ordre de saint
André confère de droit, à celui qui en
est le titulaire, tous les autres ordres de
Russie, au nombre de sept.
~m~.o-
8. A. R. l'infant don Antonio, frère
de Madame la Comtesse de Paris, est
arrivé hier à Paris pour rejoindre sa
femme, l'infante Eulalie, descendue ces
jours derniers à l'hôtel d'Iéna, avec ses
deux fils. '̃ \^e<^o 'T'
Plusieurs de nos confrères ont cru
pouvoir annoncer hier que l'archevêque
de Lyon, Mgr Coullié, et l'archevêque de
Rouen, Mgr Sourrieu, seraient compris
dans les promotions cardinalices du pro-
chain consistoire, le premier à l'occasion
de l'anniversaire de l'assassinat du Pré-
sident Carnot qu'il assista, on s'en sou-
vient, à son lit de mort, et le second
parce que M. Félix Faure est en quelque
manière son diocésain. .e
Cette information est au moins préma-
turée, aucunes négociations officielles
n'ayant été encore engagées entre le
ministère des affaires étrangères de
France et le Vatican au sujet des futurs
cardinaux..
Nous savons, d'autre part, qu'un ac-
cord officieux s'est fait, entre le Saint-
Siège et le gouvernement français, sur
le nom de Mgr Perraud, réminent éveque
d'Autun.
Le Saint-Père a, en outre, manifesté
le désir de donner le chapeau, dès que
les circonstances le permettraient, à Mgr
Coullié et à Mgr Boyer, archevêque de
Bourges.
B(Quant*à la candidature de l'archevê-
que de Rouen, elle n'a été, jusqu'à ce
jour, examinée ni à Paris ni à Rome.
Diplomatie et finances. Le jour ap-
proche où le Japon victorieux va pou-
voir encaisser des mains du Céleste-Em-
pire un acompte de quelques centaines
de millions.
En effet, les mandataires des établisse-
ments financiers de Paris, chargés de
l'emprunt chinois, sont partis pour Saint-
Pétersbourg, afin de signer les contrats.
Le premier sera conclu avec 1 ambassa-
deur de Chine auprès de l'empereur
Nicolas II le second, avec le gouverne-
ment russe, qui se porte garant de 1 opé-
ration.
–t-–<
A propos de la récente inauguration
du monument de Magenta, un familier
des Tuileries nous raconte la curieuse
anecdote suivante sur les sentiments que
la famille impériale professait pour nos S
voisins des Alpes -4
Je ne les aime pas trop, disait un
jour rimpératrice,àÇompiègne,devant 1
comte de L. un intime.
Celui-ci; ayant remarqué que le petit
prince impérial, sur ce mot, s'était re-
tourné vivement vers lui et le regardait
avec une certaine pcraiatauoc «x. yu*
s'empêcher de lui dire
-Et vous, mon prince, aimez-vous
les Italiens?
Oh je les aime beaucoup. fit l'en-
fant aussitôt, comme s'il n'attendait
que l'occasion de protester.
Comment, mon prince, vous aimez
ceux que n'aime pas l'Impératrice?
Le prince doit suivre les idées et les
inspirations de son père, dit alors l'Em-
pereur, qui avait tout écouté en silence,
selon son habitude..
Aujourd'hui paraissent chez Calmann-
Lévv • les Mercredis d'un critique, un
volume composé des excellents articles
de la Revue bibliographique de notre col-
lab6rateur Philippe Gille. Dans les Mer-
credis d'un critique,on trouvera non seu-
lement les opinions littéraires de notre
rédacteur, mais, selon sa coutume, des
extraits significatifsdes ouvrages de MM.
A. Dumas, Marcel Prevost, Jules Lemaî-
tre, Larroumet, Vacquerie, Daudet, Ro-
denbach, Barrès, A. France, Geffroy,
Goncourt, Lavedan, C.Mendès, etc., etc.;
de Gyp, de Séverine, et des principaux
Mémoires publiés depuis un an.
Hors Paris
Guillaume II a quitté hier soir fois-
dam, se rendant à Munich afin d'yvisiter
les nouveaux locaux de la galerie Schack
et d'examiner la réorganisation de cette
collection artistique. L'empereur alle-
mand rentrera mardi matin a Berlin.
c =:: Q
Nouvelles à la Main
Au café.
Un mari de la « Petite paroisse» Sur-
prend sa femme en conversation crimi-
nelle avec un fantassin
J'ai vu rouge dit-il à un ami, qui
écoute distraitement son récit en buvant
bocks sur bocks.
^AhTo'uUe pantalon Tu veux dire
garance, tu as vu garance 1
Chez le coiffeur
Un monsieur demande un flacon d'eau
nour faire repousser les cheveux spé-
cialité de là, maison, merveilleuse mix-
ture annoncée à grand fracas à la qua-
trième page des journaux et, saper:
cevant que le garçon qui le sert est aussi
chauve que le dôme de l'Institut, lui en
exprime son étonnement.
Le commis, après une seconde d'hési-
tation t..«mi-
Je ne suis ici que depuis hier
Le Masque de Fer.
LE VÉRITABLE AMATEUR
Les innombrables courses et concours de
bicyclettes et de voitures automobiles de
toutes sortes, ainsi que l'émulation du sport,
ont créé définitivement aujourd'hui le type du
véritable amateur, de l'amateur absolu. Le
héros d'un des romans de M. Paul Bourget
avait, rangées dans une armoire, quatre-vingts
paires de bottines. Il est de notoriété publique
qu'un clûbman distingué, un des maîtres de la
mode, met alternativement, suivant les jours
et les saisons, cent cinquante pantalons des
étoffes les plus diverses. Qu'est-ce qu'un gent-
leman qui ne possède pas au moins trente
gilets ? A quoi peut arriver un homme élégant
qui n'a pas les soixante monocles réglemen-
taires ?
Le véritable amateur de sport on n'en
compte encore qu'un douzième environ d'au»
théntiques, mais le nombre en croit tous les
jours doit posséder seize bicyclettes, quatre
tricycles, huit tandems, deux voitures automo-
biles à pétrole et une voiture automobile à
vapeur. Il doit avoir aussi cinq bicylettes pour
ses domestiques, et deux tricycles spéciale-
ment réservés à la femme de chambre et à la
cuisinière. °
Sur les seize bicyclettes vouées à son usage
personnel, il faut qu'il y en ait huit de marque
française, quatre d'anglaise, et quatre d'amé-
ricaine.
Une proportion analogue doit être conser-
vée pour les tricycles et les tandems.
Le véritable amateur doit monter tous les
jours sans exception et un peu chacun, afin de
les entretenir en bon état, les quatre tricycles,
les huit tandems, les seize bicyclettes, les deux
automobiles à pétrole et l'automobile à vapeur.
Tous ces moyens de locomotion doivent se
combiner de façon à ne pas se nuire les uns
aux autres. Par exemple, pour aller rejoindre
une des voitures à pétrole, le véritable ama-
teur emploiera une de ses seize bicyclettes, et
il se servira d'une autre bicyclette ou d'un tri-
cycle pour revenir. S'il invite un ami dans son
automobile à vapeur, il l'y conduira en tan-
dem, à moins qu'il ne se serve de l'automo-
bile à pétrole pour se rendre à l'endroit où est.
situé l'automobile à vapeur, ou bien encore
qu'il ne monte une bicyclette pour aller cher-
cher son tricycle.
Maisil importe expressément qu'aucune de
ces démarches ne soit faite à pied.
Et même le. véritable, l'absolu amateur doit
avoir une du deux petites bicyclettes d'appar*
tement destinées à le conduire d'une pièce à
l'autre, de sa chambre à la salle à manger,
de celle-ci au fumoir et ainsi de suite.
Tout homme qui agit différemment n'est
pas un véritable amateur. C'est un gâcheur de
sport, un piéton, un simple bourgeois, un in-
digne. Alfred Capus.
FIGARO EN DANEMARK
Copenhague, le 15 juin.
La prochaine inauguration du canal
de la Baltique cause déjà une grande
animation dans notre ville. Des navires
de guerre américains, roumains et por-
tugais, en route pour Kiel, sont sur la
rade leurs officiers échangent des visi-
tes avec nos autorités navales et notre
ministre de la marine leur a offert un
grand banquet. Le yacht de sir Donald
Currie, ayant M. Gladstone à bord, est
attendu dans quelques jours.
Mais ce n'est pas tout. Le conseil mu-
nicipal de Copenhague et l'Association
des journalistes danois sont en pleine
activité pour préparer de grandes fêtes
en l'honneur des représentants de la
presse qui seront réunis à Kiel dans
q«oi/,>,û2 j-vor.* ot q«û nos jo4M>naliste*
ont invités à visiter aoponUo.0«a tir» **<
teau sera envoyé à Kiel pour transporter
les journalistes étrangers en Danemark.
Du moment où ils seront embarqués sur
ce bateau ils seront considérés comme
les hôtes de l'Association des journalistes
danois. Celle-ci compte qu'environ cin-
quante représentants de la presse fran-
çaise, anglaise, russe, américaine, et en-
viron dix allemands accepteront l'invita-
4lVib
Les invités arriveront à Copenhague
dans l'après-midi du lundi 25 juin. Des
deux jours suivants le mardi sera oc-
cupé par des visites du nouveau port
franc et une excursion aux bords du
Sund jusqu'à Skodsborg où il y aura un
grand dîner. Mercredi, les invités et
leurs hôtes visiteront par des trains spé-
ciaux les châteaux de Frederiksborg et
de Fredensborg, auxquels tant de souye^
nirs se rattachent, ensifite la ville dElse-
neur avec le tombeau d'Hamlet. Le soir,
le Conseil municipal offrira un dîner de
gala et la soirée se terminera par une
grande fête dans le célèbre jardin de
Tivoli. Mercredi le même bateau ramè-
nera la plus grande partie des invités à
Kiel.'
K On voit par ces fêtes qui se préparent
que les Danois prennent assez gaîment
celles qui précéderont à Kiel. Ils ont à
cœur de rappeler au monde que le Dane-
mark existe encore et se porte assez
bien pour donner une nouvelle et écla-
tante preuve de son hospitalité. Rémy.
Rémy.
P-S –Les deux navires de guerre
français qui se rendent à Kiel ne tou-
cheront pas, en y allant, à Copenhague.
Ils prennent la route du GrandBelt et.
feront escale à Nyborg, dans 1 île de Fio-
nie, où se trouve aujourd'hui réunie l'es-
cadre espagnole, sous le commandement
de l'amiral d'Espinosa en rentrant, l'es-
cadre espagnole s'arrêtera à Cherbourg.
CHRONIQUES
DOCUMENTAIRES
̃̃' LA. QUESTION DE I/EÀU ̃
Aurait-on enfin mis la main sur le
filtre impeccable dont rêvaient à l'envi
tous les hygiénistes,, depuis que leurs
complices de la bactériologie mi 1-
tante ont démontré comme quoi.,1 eaji,
plus perfide encore que l'alcool indus-
triel, est le véhicule favori des pires pés-
tilences?
Il y aura tantôt trois mois, en enten-
dant certaine communication faite a
l'Académie des sciences par M. Friedel
au nom de deux chimistes distingués,
MM. Ch. Girard et le docteur Bordas,
j'avais eu comme un vague pressenti-
me que l'irritant problème était à peu
près résolu. Il ne s'agissait encore cepen-
dant alors que de vues théoriques et
d'exercices de laboratoire mais les
expériences si suggestives auxquels
il m'a été donné depuis d'assister
m'ont définitivement convaincu que le
procédé, mûr d'ores et déjà pour la pra-
tique ménagère courante, était devenu
industriel.
La question de l'eau est trop grave
pour que je ne croie pas devoir insu**
sur cette précieuse découverte.
On a dit»- et on a eu raison que le
meilleur des filtres ne valait rien. Le fait
est que parmi les innombrables mires
buise disputent la faveur de la foule
les uns, formellement sujets à cautiom
v ̃
H. DE VILLEMESSANT
Foi7dateur
te Numé^mNB.E^OISE r 15 centimes = DÉPARTEMENTS 20 centlm*
Lundi 17 Juin 1895
F. BE RODAYS A. PÉBIVIER
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ALLIANCES
ET COÎîTRE-âLLîAKCES
Avec bon nombre de Français de mon
tempérament, il m'est,assez indifférent
que le cabinet Ribot vive ou craque,
mais j'aurais été désolé qu'il mourût des
suites de l'interpellation du 10 de ce
mois, la fameuse interpellation sur les
alliances. Ma sollicitude pour lui, ce
jour-là, se justifiait par deux raisons, je
crois, très plausibles.
En premier lieu, l'opposition mettait
en cause tout notre système de politique
extérieure depuis quatre ans. Or si, par
impossible, le ministère eût été battu sur
ce chapitre, jugez ce qui serait arrivé le
lendemain pour le moins, la France
retombait dans son isolement, après
avoir découragé ses amis, et le succes-
seur de M. Hanotaux se voyait contraint
d'invoquer piteusement devant l'Europe
les circonstances atténuantes.
D'autre part, j'attendais de l'interpella-
tion elle-même des éclaircissements tech-
niques d'une grande importance. Jus-
que-là nous savions, seulement par la
rumeur générale, qu'entre la France et
la Russie il existe un accord internatio-
nal mais jamais à Paris, jamais à Pé-
tersbourg-, il n'y avait été fait directement
allusion d'une manière officielle. ̃
Or, j'avoue que ce silence obstiné
m'était devenu insupportable. Quel in-
convénient y avait-il donc, me deman-
dais-je souvent, à ce que le fait d'un sem-
blable accord fût porté à la connaissance
du public, au moins par un des deux
gouvernements intéressés, et avec le
consentement de l'autre, bien entendu?
Les signataires de la triple alliance
avaient été moins discrets aussitôt
après avoir échangé leurs signatures, ils
en avaient averti l'Europe, soit par voie
de déclarations parlementaires, soit par
voie de messages souverains.
On ignorait, on ignore encore peut-
être le texte d'une partie des traités
mais leur existence a été affirmée
sans perdre une minute, pour l'édifica-
tion des puissances neutres. En gardant
son secret, contrairementà cet exemple,
la diplomatie franco-russe avait donc
l'air de douter d'elle-même et de crain-
dre le grand jour; elle paralysait ainsi
l'élan des deux peuples, si nécessaire à
la solidité et au développement des
alliances; elle entretenait enfin dans
certains milieux politiques, aussi bien à
Pétersbourg qu'à Paris, un jeu de dé-
fiance et de scepticisme, qui profitait de
toutes les timidités pour redoubler d'ac-
tivité et d'audace.
•̃̃̃̃•
On a fort-remarqué que, pour définir
l'état présent des relatons de la France
et de la-Russie, nos ministres se sont
servis à diverses reprises du mot al-
liance, tandis qu'auparavant le public
n'avait jamais entendu parler que du
rjaot entente. En maintes circonstances,
des communications plus ou moins offi-
cieuses nous avaient même prémunis
contre la tentation de confondre le^econd
avec le premier, et nous avaient rappelé
que l'entente n'est qu'une alliance ébau-
chée, tandis que l'alliance repose sur un
traité complet. M. Hanotaux ayant à
justifier notre intervention diplomatique
dans le règlement de la paix japonaise,
nous apprend dans son discours qu'il
a écrit à Saint-Pétersbourg « La France
met au premier rang de ses préoccupa-
tions la considération de ses alliances. »
Mais un peu plus loin le ministre veut
dissiper toutes les obscurités sur les en-
gagements réciproques de la Russie et
de la France, et il déclare qu'elles ont f
noué une entente qui les rapproche na- c
turellement dans le travail incessant de i
là politique courante. '̃
Par contre, M. Ribot, aujourd'hui pré-
sident du Conseil, après avoir été minis- 1
tre des affaires étrangères à l'époque des >
fêtes de.Cronstadt, M. Ribot prend la pa- 3
rôle dans la même séance pour repousser 1
les attaques de M. Goblet. Il ne touche 3
qu'une seule fois à la question que je
m'efforce d'éclaircir, et il emploie le mot
alliance. Dans sa bouche, il ne doit y ̃
avoir là ni un lapsus, ni un à-peu-près,
puisque, selon toute apparence, c'est
M. Ribot qui a été, du coté- français, le
signataire des premiers arrangements
de 1891.
Le grand public, j'en conviens, ne
s'est pas arrêté un instant à ces distinc-
ttons subtiles. Pour la première fois, on
lui a donné l'assurance du haut de la tri-
bune; dans la séance du 10 juin; qu'il y
a partie liée, entente nouée, selon 1 ex-
pression de M.Hanotaux, entre la France
et la Russie, pour leur sécurité générale
et pour les péripéties de la politique cou-
rante la nation française n'en exige pas
davantage. Remontez à quelques années
en arrière des voix se seraient fait en-
tendre pour regretter l'alliance.an glaise
à l'heure présente», pas un déçuté, pas
un journal français n'a exprimé à ce sujet
te' moindre regret, tant les déceptions
Ont. été profondes et universelles.
Les lecteurs du Figaro n'ont plus à
apprendre que ces discours ont obtenu
le plus vif succès à Pétersbourg la céré-
monie qui aura lieu dans quelques heures
à l'Elysée, pour la remise solennelle du
collier de Saint-André au Président de
la République, me dispense de tout com-
mentaire.
*#*
Pendant que l'alliance franco-russe
était divulguée, dans son principe, àfla
Chambre des députés, le nouveau mims-
tredesaffairesétrangèresd' Autriche-Hon-
grie, M. le comte Goluchowski, se plaçait
résolument devant les délégations austro-
hongroises sous l'égide de la Triplice, et
le roi/d'Italie sous celle de son excellent
ami l'empereur d'Allemagne. La Triplice
est vieille seulement de douze ans l'al-
liance austro-allemande, signée en 1879,
compte quatre années de plus. L'une et
l'autre ont favorisé la formation d une
contre-partie qui s'appelle l'alliance
franco-russe.
Au lendemain du traité de Berlin, M.
de Bismarck, qui prend aujourd'hui des
poses si attendries, vis-à-vis du cabinet
de Pétersbourg, n'avait qu'une concep-
tion en tête: refouler la Russie vers l'Ex-
trême-Orient, et la tenir en échec en Oc-
cident. Il fa sentait mécontente, ulcérée
devoir perdu le fruit de sa campagne
victorieuse contre les Tares; l'Autriche
à son tour, dans la position avancée
qu'elle avait prise du côté des Balkans,
avait besoin de l'appui de l'Allemagne.
Ainsi naquit le traité austro-allemand du
7 octobre 1879, dont la publication, neuf
années plus tard, paraît avoir engendré
momentanément de si étranges méprises
dans le cerveau de M. Goblet.
Le puissant chancelier n'en voulait
alors qu'à la Russie, et il nous jugeait
encore trop faibles pour se sentir pressé
de prendre des précautions contre nous.
Quant à l'Italie, ce n'était pour lui qu'une
quantité négligeable. Un diplomate fran-
çais lui ayant demandé, vers cette épo-
que, s'il avait songé, dans le traité du
7 octobre, à protéger l'Autriche contre
les menées du cabinet du Quirmal, reçut
la réponse suivante « Si l'Italie était
une puissance militaire redoutable, nous
aurions eu peut-être à nous en préoc-
cuper mais f aurais ctaint de blesser
l'Autriche, en lui offrant une protection
contre son voisin subalpin. »
Mais en 1883, le gouvernement italien,
après avoir triomphé des radicaux, des
irrédentistes et des républicains, réussit
à entrer, troisième, dans l'alliance de 1879.
On permit au ministre Mancini de porter
cette bonne nouvelle une fois pour toutes
devant le Parlement; on interdit en même
temps auQuirinal de s'en préyaloirtrop
haut et on le "cantonna dans un rôle
muet. Il s'était vengé assurément de l'oc-
cupation de la Tunisie il n'en restait
pas moins condamné à laisser le devant
de la scène à ses deux alliés.
J
On m,'a fait passer plusieurs fois sous <
les yeux de prétendues copies du traité
qui lie le roi Humbert aux empereurs
d'Allemagne et d'Autriche je n'ai ja- 1
mais cru à leur authenticité. Je suppose, ]
toutefois, que cet instrument comble une <
lacune frappante, au détriment de l'Alle-
magne, dans les engagements de ,1'Au-
triche envers elle. En effet, si-le cabinet
de Vienne a lé droit de compter sur le.
concours militaire de son allié en cas
d'agression de la part de la Russie, par
contre, il n'est pas obligé de venir en
aide à l'Allemagne, si cette dernière est
attaquée par la France seule. La coopé-
ration autrichienne n'est exigible qu'en
présence de la mobilisation des troupes
russes. Evidemment, l'Italie a été moins
réservée que l'Autriche à l'égard de la
France, et le roi Humbert sortirait de la
neutralité pour appuyer l'Allemagne,
dans quelques conditions que se présen-
tât une guerre entre elle et nous, dût la
Russie n'jr point parivcipfiv
Ces soupçons de la première heure se
convertirent en certitude, lorsqu'on vit
M. Crispi, pendant son premier ministère,
de 1887 à 1891, hausser le ton, harceler in-
solemment la France, et mêler a tout pro-
pos à ses vantardises le nom de M. de
Bismarck. On comprit que le célèbre poli-
ticien avait reçu de Berlin le mot d'ordre
de nous faire "perdre patience et de nous
jeter dans des complications qui procu-
reraient "à l'Italie, dans un avenir pro-
chain, de larges compensations avec nos
dépouilles. Ceux qui seraient tentés a
présent de traiter avec scepticisme 1 al-
liance franco-russe se rappelleront sans
doute leur trouble et même leur affole-
ment à cette époque où, livrés à nos
propres forces, nous sentions si profon-
dément leur insuffisance pour échapper
au péril qui nous menaçait.
Voilà, si je ne me trompe, la genèse de
l'alliance franco-russe. Trois puissances
s'étaient concertées pour exercer leur
prépondérance en Europe. Une contre-
alliance, née de la force des choses, s'est
formée ultérieurement pour rétablir l'é-
quilibre, et la paix est devenue solide,
indestructible même, si la sagesse conti-
nue à être pratiquée dans les deux camps.
Je lis dans le préambule du traité aus-
tro-allemand du 7 octobre 1879: « LL.
» MM. l'empereur d'Autriche-Hongrie et
M l'empereur d'Allemagne, se promettant
» solennellement de ne jamais donner
» une tendance agressive quelconque a
» leur accord purement défensif, ont ré-
» solu de conclure une alliance dé paix
» et de protection réciproque. Les cabi-
nets de Paris et de Pétersbourg n'ont pas
dû échanger d'autres promesses. Qu ils
se prêtent mutuellement appui dans la
question chinoise, ou qu'ils envoient
simultanément des cuirassés dans les
mers allemandes pour répondre à une
invitation courtoise, ils agissent avec
correction et ils défient toute critique.
Whist.
1– r*
AU JOUR LE JOUR
Proïesseur de CM&ïïs saYaals
La basoche mine à tout..11 y en ce mo- J
ment, à l'Alcazar d'été, un ancien clerc.de no-
taire qui fait rire aux larmes le public, des
Champs-Elysées en lui montrant les exercices
de chiens savants dressés par lui.
Les chiens savants ne sont pas rares. De
tout temps ils ont été les auxiliaires précieux
des bateleurs de foire. Mais les élèves du pro-
fesseur Richard, c'est ainsi que se nomme
l'apprenti tabellion en rupture de panonceaux,
laissent bien loin derrière eux lesplus habiles
artistes à quatre pattes des cirques forains.
Je n'entreprendrai pas de décrire leurs vir-
tuosités, ce serait trop long. Voici pourtant la
scène de début qui ouvre le spectacle. Le dé-
cor représente une rue bordée de maisons.
Par une nuit très obscure, un malfaiteur, en-
veloppé du manteau classique couleur de mu-
raille, s'approche d'un des immeubles et l'in-
cendie en jetant une allumette- sur des matiè-
res inflammables. Bientôt la maison flambe,
on entend des cris d'alarme, tandis qu'au loin
résonne la corne des pompes à incendie. Les
pompiers, casque en tête, arrivent sur le lieu
du sinistre, poussant devant eux leurs instru-
ments de sauvetage. Résolument ils attaquent
le foyer, mais il est déjà bien tard. Le toit de
la maison s'effondre et on aperçoit au plus
haut étage une mère éplorée, son enfant dans
les bras. Un pompier se dévoue. C'est comme
les autres un chien, une sorte de bouledogue
'blanc. 11 gravit une échelle appliquée contre le
mur,reçoit dans sa gueule le précieux fardeau
et le descend dans la rué. Mais son courage 1
lui a été fatal blessé dans sa périlleuse en-
treprise^l expire en touchant le sol. Ses cama-
rades retendent sur une civière et vont à la 1
fois quérir les ambulances urbaines et préve-
nir. la famille.
Celle-ci accourt sous la forme d'une veuve
éplorée, vêtue de la tête aux pieds dé longs
voiles noirs déjà ? A la vue du corps ina-
nimé de son époux, elle se précipite sur lui en
donnant les marques du plus violent déses-
poir. ̃"
Trois fois les assistants essayent de l'arra-
cher à ce chevet funèbre, trois fois elle y re-
tourne et semble s'effondrer sous la douleur.
Enfin le corpsestmis dans le véhicule hospita-
lier et le cortège s'éloigne dans le loin-
tain.
Si l'on songe que cette scène multiple n a
pour personnages que des chiens et que tous
y remplissent leur rôle sans commandement
visible, en observant la mimique spéciale à
leur emploi respectif, on demeure stupéfait des
résultats d'un pareil dressage et de l'intelli-
gence qu'il a fallu que le professeur rencontrât
chez ses élèves. Ceci est peut-être plus éton-
nant encore que les exercices d'adresse où
l'on voit d'autres chiens exécuter des sauts
périlleux au simple appel de la voix, réaliser
des équilibres fantastiques ou mimer en me-
sure la danse serpentine, sans plus s'embar-
rasser dans leurs robes que la célèbre Loïe
Fuller.
J'ai eu la curiosité bien explicable de de-
mander au professeur .Richard quelle était sa
méthode voici ce que ce Toulousain m'a ré-
pondu v
Le dressage des chiens savants estchose
plus facile qu'on ne pourrait le supposer à
première vue. Il y faut mettre seulement une
patience inaltérable et une douceur absolue.
La douceur est la clef du succès. Dès qu'un
animal a été battu ou s'est fait mal en accom-
plissant ses exercices, il les prend en horreur
et rien ne saurait le décider, de longtemps, à
v revenir. ,v
» Un de mes sauteurs les plus adroits s'était,
l'année dernière, heurté malheureusement le
museau dans une de ses voltes rien ne put le
décider à recommencer le lendemain, -et, chose J
plus étrange, il refusa d'accomplir les trois au-
tres tours qu'il connaissait et qui ne pré-
sentaient cependant aucun danger. Ce n'est
que, tout récemment qu'il s'est remis au tra-
vail.
» La grande erreur des amateurs qui veulent
faire du dressage, c'est d'imaginer que tout
chien est susceptible de devenir savant.
> Ils s'épuisent en vains efforts sur le Médor
qui garde leur porte ou le César qui les ac-
compagne à la chasse, et sont surpris de ne
rien obtenir.
»Quoi d'étonnant? les pauvres b^tes n'avaient
pas la vocation. C'est comme si on voulait
apprendre la trigonométrie à un goitreux du
Valais.
» J'estime qu'il n'y a pas plus d'un chien sur
cent-canahlfiL de devenir savant. La proportion
est encore jolie, supérieure a celle qu on ren-
contre dans la race humaine.
» Mais, me direz-vous .comment distinguer le `
seul fort en thème à côté des 99 cancres?
» D'abord il ne faut pas chercher parmi les
aristocrates. Les chiens de race sont presque
tous des imbéciles. Vous avez pu remarquer
que ma meute se composait d'affreux bâtards,
sans distinction d'espèce ou de provenance.
Sans doute la nature, sachant que ces déshéri-
tés auraient plus de peine que les autres à lut-
ter pour la vie, leur a donné en partage le pri-
vilège de l'intelligence.
"» Toutefois,il ne suffit pas d'être bâtard pour
avoir du génie.
» Ici encore une sélection minutieuse est a
opérer. Voici comment je m'y prends
»Je vaispar exemple à la fourrière et j'égrène
à haute voix la litanie des noms de chiens. Si
j'aperçois, à l'appel d'un vocable, un animal
dresser l'oreille et me regarder en s'agitant,
je me dis « Tiens mon ami, tu connais ton
>*nom, toi,c'est déjàun point. » Alors,je m'ap-
proche de lui et j'examine sa structure. Il est
bien évident qu'il faut que mon animal rem-
plisse certaines conditions physiques, suivant
les emplois auxquels je le réserve. Si ce con-
seil de revision est favorable, j'entre en pour-
parlers plus intimes avec le candidat. Je le
caresse, j'observe ses allures, je surveille son
regard et la manière dont il porte sa queue.
Règle générale, les queues en trompette sont
un bon indice. Cela fait, j'emmène la bête qui
passe au rang d'élève.
i Le premier acte dudressage consiste à uti-
liser l'instinct naturel du chien à rapporter.
Quand il sait rapporter d'une, façon parfaite,
oh peut lui faire exécuter déjà une foule de
petits exercices élémentaires, marcher sur les
pattes de derrière, prendre des positions bi-
zarres, sauter, etc.
'> Un détail très important,c'est de toujours
répéter à haute voix le commandement cor-
respondant à l'acte demandé. Les chiens com-
prennent parfaitement la parole et peuvent
retenir un nombre presque indéfini de mots
Tésumant cour eux une action.
» Un des tours les plus difiîciles à obtenir,
parce qu'il est contraire à tous les mouvements
naturels de la bête, c'est le saut périlleux en
arrière. Voici comment il s'enseigne
» Sur un matelas, recouvert lui-même d'un
tapis, an fait sauter le chien en lui présentant
un morceau de pain ou de sucre. Au moment
ou il va atteindre l'appât, on le retire en ar-
rière, ce qui incite l'animal à contorsionner la
tête à tendre l'échine hors du centre de gra-
vité! S'il tombe, c'est sur la couche moelleuse,
sans aucun mal. Cela l'amuse plutôt.
» Aussi recommence-t-il sans apprenension.
Au bout de quelque temps, lorsque l'apprenti
a acquis assez de souplesse, on lui prend l'ar-
rière-train, au milieu d'un saut, et on lui fait
accomplir la volte complète. Cela doit durer
plusieurs jours. Puis, au lieu de soutenir son
arrière-train, on l'aide avec le collier tenu
entre les doigts. Enfin quand, au commande-
ment.le chien saute de lui-même.on n'actionne
plus le collier qu'avec une ficelle .laquelle à son
tour est bientôt supprimée. Dès lors, l'artiste
peut quitter le matelas et pirouetter sur le sol
oü il prendra un élan plus facile, et se trouve,
par conséquent, plus à l'abri des chutes.
> Je conseille dene nourrir les chiens savants
qu'une fois par jour, âu moyen d'une abon-
dante pâtée faite de biscuit dans lequel en-
trent un quart de poudre de viande et trois
quarts de farine. Les chiennes sont d'un dres-
sage plus facile que les chiens et devraient
leur être préférées, -sans certaines infirmités
qui les rend difficiles à présenter en public à
régulières époques.
> L'éducation doit commencer à dix mois en-
viron, lorsque les bêtes ont fait leurs dents dé-
finitives.
» C'est en appliquant ces principes que j'ai pu
créer une troupe que je crois sans rivale dans
le monde entier. Jusqu'à présent, le dressage
supérieur avait été l'apanage des, étrangers.
Le Russe tchernof l'Allemand Wallenda et
l'Anglais Marvel étaient les seuls noms qu'on
put citer avec quelque orgueil dans le ptofes.
sorat canin aujourd'hui, leur étoile pâlit de-
vait, celli.de Richard de Toulouse. Si vous
parlez de moi aux lecteurs du Figaro, ne man-
quez pas d6 faire ressortir que j'ai relevé le
prestige national.»
Je le promis l'ardent champion du Midi,
qui me quitta sous les arbres des Champs-
Elysées ayant surles talons le nez d'un toutou
avec lequel je dois faire une partie de piquet
un de cés jours. Guy Tomel.
•̃ Guy Tomel.
Echos
la Température
Le baromètre descend sur toute l'Europe;
il n'est plus à Paris qu'à 764mm. La tempéra-
ture est également en baisse dans nos régions
et donnait tier: 100 au-dessus le matin 13° 1/2
à dix heures 150 à midi et 160 à deux heu-
res. Néanmoins la journée a été très belle,
très ensoleillée. Les Parisiens en ont large-
ment profité. Toute la matinée les gares, les
voitures et les trahvwayis ont été pris d'as-
saut par une foule avide de verdure et d'air
pur. Annonçons en outre que tout semble faire
espérer que le temps va se mettre au beau et
la température se relever. Elle n'est d'ailleurs
qu'à deux degrés de différence avec celle de
l'année dernière à pareille date.
Le soir, le thermomètre indiquait i8« 1/2 et
le baromètre, 760mm, variable-.
Les Courses
A deux heures, courses àVincennes.–
Gagnants de Robert Mjlton
Prix de Fontenay Feuilleton.
Prix d'Ivru Mesnidot.
Prix 'du Bois de Boulogne Lanterne
Magique..
Prix de Bercy Hambleton Rose.
Prix de Joinville Agreste.
L'ESPRIT DE PARTI
*>w Les journaux socialistes se sont
YN unis hier à quelques journaux
royalistes pour essayer d'amoindrir l'im-
portance de la résolution que vient de
prendre le tsar Nicolas II en envoyant
les insignes de l'ordre de Saint-André
à M. Félix Faure.
La Petite République, rééditant une
plaisanterie que se permirent sous l'Em-
pire les rédacteurs monarchistes du
Journal de Paris, relègue en tête de ses
«Echos » la petite note de l'Agence Havas
relativeàcetévénemen^tcependantdiffîie
a*un pexnrcommemaire. line esx, 11 ^sx i
vrai, moins irrévérencieuse que ne furent
iadis les collaborateurs de M. Edouard
Hervé et de notre ami J.-J. Weiss, puisque
c'est en tête des « Faits divers que
ceux-ci colloquèrent certain discours de
Napoléon III inaugurant une session des
r.hambres.
On pouvait rire alors de ces espiègle-
ries le prestige extérieur de la France
était intact. Mais, les conditions de la vie
nationale ne sont plus les mêmes, et il
nous semble que la coalition que nous,
signalons, et qui nous montre aujour-
d'hui des écrivains légitimistes dépas-
sant encore dans la voie des dénigre-
ments systématiques les collaborateurs
de M. Jaurès, blesse la raison en même
temps que le patriotisme.
Certes, l'esprit d'opposition a joué un
rôle fort important et parfois fort utile
dans l'histoire des gouvernements mo-
dernes. Mais, railler la signification d'un
acte souverain, accompli manifestement
dans le but de donner à la France, en des
circonstances douloureuses, un témoi-
gnage de sympathie, n'est pas obéir à
l'esprit d'opposition mais à l'esprit de
parti. m
Nous savons bien que les procédés de
l'opposition politique ont suivi le pen-
chant des moeurs vers la brutalité. Les
collectivités n'ont pas de conscience,
dira-t-on encore:c'est vrai. Mais les
mœurs publiques ont leur pudeur, et il
ne nous apparaît point que l'on puisse
servir efficacement un parti en enlevant
quelque-chose, si peu que ce soit, au
prestige du pays tout entier 1
A Travers Paris
L'Ordre de Saint-André, que M. de
Mohrenheim, ambassadeur de Russie,
remettra solennellement "aujourd hui au
Président de la République, avec une
lettre autographe de S. M. l'empereur
Nicolas. 11,'ést, ainsi que nous l'avons dit
hier, le plus élevé des ordres de l'Empire
russe.
institué en 1698 par Pierre le Grand, il
ne comprend qu'une seule classe et ses
membres ont le rang de lieutenants
généraux. La décoration consiste en une
croix de saint André avec les initiales
SA P R- placées aux extrémités de la
croix et dont la signification est Sanctus
Andréas Paironus Russioe. Derrière, est
i placée l'aigle double de Russie avec le
̃sïabe et le sceptre et l'écusson de Saint-
Georges. La croix est surmontée de la
couronne impériale.
Gette décoration se porte suspendue a
un large ruban bleu passé en écharpe
de 'droite à. gauche. Les membres de
l'Ordre de Saint-André ont, de plus, sur
le côté gauche de l'habit, une plaque
'avant un médaillon fond or, chargé
d'une aigle éployée à deux têtes cou-
ronnées, surchargée d'une croix de saint
André en argent et entourée d'un cercle
bleu céleste où se lisent, en caractères
russes rehaussés d'or, ces mots Pour la
foi et là fidélité.
Le- collier qui sera. remis aujoura nui a
M. Félix Faure ne se porte que dans les
grandes cérémonies. Il est composé al-
ternativement du chiffre de Pierre I"de
l'aigle de Russie et de la croix de saint
André.
La fête de l'Ordre est célébrée tous les
ans, le 30 novembre. Une amende de 30
roubles est infligée à ceux des membres
qui, présents à Saint-Pétersbourg, n'y
assisteraient pas.
Comme :on le sait, l'Ordre de saint
André confère de droit, à celui qui en
est le titulaire, tous les autres ordres de
Russie, au nombre de sept.
~m~.o-
8. A. R. l'infant don Antonio, frère
de Madame la Comtesse de Paris, est
arrivé hier à Paris pour rejoindre sa
femme, l'infante Eulalie, descendue ces
jours derniers à l'hôtel d'Iéna, avec ses
deux fils. '̃ \^e<^o 'T'
Plusieurs de nos confrères ont cru
pouvoir annoncer hier que l'archevêque
de Lyon, Mgr Coullié, et l'archevêque de
Rouen, Mgr Sourrieu, seraient compris
dans les promotions cardinalices du pro-
chain consistoire, le premier à l'occasion
de l'anniversaire de l'assassinat du Pré-
sident Carnot qu'il assista, on s'en sou-
vient, à son lit de mort, et le second
parce que M. Félix Faure est en quelque
manière son diocésain. .e
Cette information est au moins préma-
turée, aucunes négociations officielles
n'ayant été encore engagées entre le
ministère des affaires étrangères de
France et le Vatican au sujet des futurs
cardinaux..
Nous savons, d'autre part, qu'un ac-
cord officieux s'est fait, entre le Saint-
Siège et le gouvernement français, sur
le nom de Mgr Perraud, réminent éveque
d'Autun.
Le Saint-Père a, en outre, manifesté
le désir de donner le chapeau, dès que
les circonstances le permettraient, à Mgr
Coullié et à Mgr Boyer, archevêque de
Bourges.
B(Quant*à la candidature de l'archevê-
que de Rouen, elle n'a été, jusqu'à ce
jour, examinée ni à Paris ni à Rome.
Diplomatie et finances. Le jour ap-
proche où le Japon victorieux va pou-
voir encaisser des mains du Céleste-Em-
pire un acompte de quelques centaines
de millions.
En effet, les mandataires des établisse-
ments financiers de Paris, chargés de
l'emprunt chinois, sont partis pour Saint-
Pétersbourg, afin de signer les contrats.
Le premier sera conclu avec 1 ambassa-
deur de Chine auprès de l'empereur
Nicolas II le second, avec le gouverne-
ment russe, qui se porte garant de 1 opé-
ration.
–t-–<
A propos de la récente inauguration
du monument de Magenta, un familier
des Tuileries nous raconte la curieuse
anecdote suivante sur les sentiments que
la famille impériale professait pour nos S
voisins des Alpes -4
Je ne les aime pas trop, disait un
jour rimpératrice,àÇompiègne,devant 1
comte de L. un intime.
Celui-ci; ayant remarqué que le petit
prince impérial, sur ce mot, s'était re-
tourné vivement vers lui et le regardait
avec une certaine pcraiatauoc «x. yu*
s'empêcher de lui dire
-Et vous, mon prince, aimez-vous
les Italiens?
Oh je les aime beaucoup. fit l'en-
fant aussitôt, comme s'il n'attendait
que l'occasion de protester.
Comment, mon prince, vous aimez
ceux que n'aime pas l'Impératrice?
Le prince doit suivre les idées et les
inspirations de son père, dit alors l'Em-
pereur, qui avait tout écouté en silence,
selon son habitude..
Aujourd'hui paraissent chez Calmann-
Lévv • les Mercredis d'un critique, un
volume composé des excellents articles
de la Revue bibliographique de notre col-
lab6rateur Philippe Gille. Dans les Mer-
credis d'un critique,on trouvera non seu-
lement les opinions littéraires de notre
rédacteur, mais, selon sa coutume, des
extraits significatifsdes ouvrages de MM.
A. Dumas, Marcel Prevost, Jules Lemaî-
tre, Larroumet, Vacquerie, Daudet, Ro-
denbach, Barrès, A. France, Geffroy,
Goncourt, Lavedan, C.Mendès, etc., etc.;
de Gyp, de Séverine, et des principaux
Mémoires publiés depuis un an.
Hors Paris
Guillaume II a quitté hier soir fois-
dam, se rendant à Munich afin d'yvisiter
les nouveaux locaux de la galerie Schack
et d'examiner la réorganisation de cette
collection artistique. L'empereur alle-
mand rentrera mardi matin a Berlin.
c =:: Q
Nouvelles à la Main
Au café.
Un mari de la « Petite paroisse» Sur-
prend sa femme en conversation crimi-
nelle avec un fantassin
J'ai vu rouge dit-il à un ami, qui
écoute distraitement son récit en buvant
bocks sur bocks.
^AhTo'uUe pantalon Tu veux dire
garance, tu as vu garance 1
Chez le coiffeur
Un monsieur demande un flacon d'eau
nour faire repousser les cheveux spé-
cialité de là, maison, merveilleuse mix-
ture annoncée à grand fracas à la qua-
trième page des journaux et, saper:
cevant que le garçon qui le sert est aussi
chauve que le dôme de l'Institut, lui en
exprime son étonnement.
Le commis, après une seconde d'hési-
tation t..«mi-
Je ne suis ici que depuis hier
Le Masque de Fer.
LE VÉRITABLE AMATEUR
Les innombrables courses et concours de
bicyclettes et de voitures automobiles de
toutes sortes, ainsi que l'émulation du sport,
ont créé définitivement aujourd'hui le type du
véritable amateur, de l'amateur absolu. Le
héros d'un des romans de M. Paul Bourget
avait, rangées dans une armoire, quatre-vingts
paires de bottines. Il est de notoriété publique
qu'un clûbman distingué, un des maîtres de la
mode, met alternativement, suivant les jours
et les saisons, cent cinquante pantalons des
étoffes les plus diverses. Qu'est-ce qu'un gent-
leman qui ne possède pas au moins trente
gilets ? A quoi peut arriver un homme élégant
qui n'a pas les soixante monocles réglemen-
taires ?
Le véritable amateur de sport on n'en
compte encore qu'un douzième environ d'au»
théntiques, mais le nombre en croit tous les
jours doit posséder seize bicyclettes, quatre
tricycles, huit tandems, deux voitures automo-
biles à pétrole et une voiture automobile à
vapeur. Il doit avoir aussi cinq bicylettes pour
ses domestiques, et deux tricycles spéciale-
ment réservés à la femme de chambre et à la
cuisinière. °
Sur les seize bicyclettes vouées à son usage
personnel, il faut qu'il y en ait huit de marque
française, quatre d'anglaise, et quatre d'amé-
ricaine.
Une proportion analogue doit être conser-
vée pour les tricycles et les tandems.
Le véritable amateur doit monter tous les
jours sans exception et un peu chacun, afin de
les entretenir en bon état, les quatre tricycles,
les huit tandems, les seize bicyclettes, les deux
automobiles à pétrole et l'automobile à vapeur.
Tous ces moyens de locomotion doivent se
combiner de façon à ne pas se nuire les uns
aux autres. Par exemple, pour aller rejoindre
une des voitures à pétrole, le véritable ama-
teur emploiera une de ses seize bicyclettes, et
il se servira d'une autre bicyclette ou d'un tri-
cycle pour revenir. S'il invite un ami dans son
automobile à vapeur, il l'y conduira en tan-
dem, à moins qu'il ne se serve de l'automo-
bile à pétrole pour se rendre à l'endroit où est.
situé l'automobile à vapeur, ou bien encore
qu'il ne monte une bicyclette pour aller cher-
cher son tricycle.
Maisil importe expressément qu'aucune de
ces démarches ne soit faite à pied.
Et même le. véritable, l'absolu amateur doit
avoir une du deux petites bicyclettes d'appar*
tement destinées à le conduire d'une pièce à
l'autre, de sa chambre à la salle à manger,
de celle-ci au fumoir et ainsi de suite.
Tout homme qui agit différemment n'est
pas un véritable amateur. C'est un gâcheur de
sport, un piéton, un simple bourgeois, un in-
digne. Alfred Capus.
FIGARO EN DANEMARK
Copenhague, le 15 juin.
La prochaine inauguration du canal
de la Baltique cause déjà une grande
animation dans notre ville. Des navires
de guerre américains, roumains et por-
tugais, en route pour Kiel, sont sur la
rade leurs officiers échangent des visi-
tes avec nos autorités navales et notre
ministre de la marine leur a offert un
grand banquet. Le yacht de sir Donald
Currie, ayant M. Gladstone à bord, est
attendu dans quelques jours.
Mais ce n'est pas tout. Le conseil mu-
nicipal de Copenhague et l'Association
des journalistes danois sont en pleine
activité pour préparer de grandes fêtes
en l'honneur des représentants de la
presse qui seront réunis à Kiel dans
q«oi/,>,û2 j-vor.* ot q«û nos jo4M>naliste*
ont invités à visiter aoponUo.0«a tir» **<
teau sera envoyé à Kiel pour transporter
les journalistes étrangers en Danemark.
Du moment où ils seront embarqués sur
ce bateau ils seront considérés comme
les hôtes de l'Association des journalistes
danois. Celle-ci compte qu'environ cin-
quante représentants de la presse fran-
çaise, anglaise, russe, américaine, et en-
viron dix allemands accepteront l'invita-
4lVib
Les invités arriveront à Copenhague
dans l'après-midi du lundi 25 juin. Des
deux jours suivants le mardi sera oc-
cupé par des visites du nouveau port
franc et une excursion aux bords du
Sund jusqu'à Skodsborg où il y aura un
grand dîner. Mercredi, les invités et
leurs hôtes visiteront par des trains spé-
ciaux les châteaux de Frederiksborg et
de Fredensborg, auxquels tant de souye^
nirs se rattachent, ensifite la ville dElse-
neur avec le tombeau d'Hamlet. Le soir,
le Conseil municipal offrira un dîner de
gala et la soirée se terminera par une
grande fête dans le célèbre jardin de
Tivoli. Mercredi le même bateau ramè-
nera la plus grande partie des invités à
Kiel.'
K On voit par ces fêtes qui se préparent
que les Danois prennent assez gaîment
celles qui précéderont à Kiel. Ils ont à
cœur de rappeler au monde que le Dane-
mark existe encore et se porte assez
bien pour donner une nouvelle et écla-
tante preuve de son hospitalité. Rémy.
Rémy.
P-S –Les deux navires de guerre
français qui se rendent à Kiel ne tou-
cheront pas, en y allant, à Copenhague.
Ils prennent la route du GrandBelt et.
feront escale à Nyborg, dans 1 île de Fio-
nie, où se trouve aujourd'hui réunie l'es-
cadre espagnole, sous le commandement
de l'amiral d'Espinosa en rentrant, l'es-
cadre espagnole s'arrêtera à Cherbourg.
CHRONIQUES
DOCUMENTAIRES
̃̃' LA. QUESTION DE I/EÀU ̃
Aurait-on enfin mis la main sur le
filtre impeccable dont rêvaient à l'envi
tous les hygiénistes,, depuis que leurs
complices de la bactériologie mi 1-
tante ont démontré comme quoi.,1 eaji,
plus perfide encore que l'alcool indus-
triel, est le véhicule favori des pires pés-
tilences?
Il y aura tantôt trois mois, en enten-
dant certaine communication faite a
l'Académie des sciences par M. Friedel
au nom de deux chimistes distingués,
MM. Ch. Girard et le docteur Bordas,
j'avais eu comme un vague pressenti-
me que l'irritant problème était à peu
près résolu. Il ne s'agissait encore cepen-
dant alors que de vues théoriques et
d'exercices de laboratoire mais les
expériences si suggestives auxquels
il m'a été donné depuis d'assister
m'ont définitivement convaincu que le
procédé, mûr d'ores et déjà pour la pra-
tique ménagère courante, était devenu
industriel.
La question de l'eau est trop grave
pour que je ne croie pas devoir insu**
sur cette précieuse découverte.
On a dit»- et on a eu raison que le
meilleur des filtres ne valait rien. Le fait
est que parmi les innombrables mires
buise disputent la faveur de la foule
les uns, formellement sujets à cautiom
v ̃
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