Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1894-05-07
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1894 07 mai 1894
Description : 1894/05/07 (Numéro 127). 1894/05/07 (Numéro 127).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE
tE GÉNÉRAL PERRON
Qu'il est/et sur.tout.4u.'il semble éloi-
gné de nous, le temps où le nom .seul
du général Ferroia éveillait d^râeretes
colères, prd\ioqu3ïï>jue jyérftaoles impré-
cations Dans des circonstances parti-
culièrement diTuciles, il avait dû accep-
ter le portefeuille delà guerre, et l'opi-
nion pubHque.preaqmBtoujbiirsinjuste,
'l'avait L rendu. responsable de toutes les
mesures prises, pu tout au moins or-
données, parrses ^collègues politiques,
contre le général Boulanger. Ce ne fut
jpasle mo'Hïdise.sQuei de tous les Fran-
chis que n'aveuglait pas la passion poli-
îi ;ue, que cette-sorte 4e .lutte engagée
t.? tre deux das plus jieunes st des fplus
JbYillants chefs de .notre armée..Parv.e-
ïris, l'un et -l'aulEe, au grade .le plus
«leVé avant -,r.â'ge ordinaire, le «général
Boulanger e& ,1e général Pecron avaient,
l'un et l'autre, igagné la iconftance de
l'armée, et, sans poursuivre davantage
un parallèle que la mort tragique del'un
et la fin foudroyante -de l'autre rend en-
core plus frappant, on peut bien dire,
aujourd'hui .que les daines ont désarmé,
etqu'il ne reste çlas qu'un vague sou-
venir de toute cette agitation,, que le gé-
néral EeiToa ^ei son prédécesseur ont
rendu les plus éminents services au
pays, durant leur passage trop «court au
ministère delà guerxe.
Le général Pcr.roavquiiii'éïaitâgé que
de soixante-trois ans, et xpii, :depuis
l'an dernier, était inspecteur d'armée.,
était encore très v^oureux, très actif,
presque infatigable; il venait d'achever
une tournée .dans îles Alpes et, pendant
plus d'un taoiSj il avait parcouru !toute
la frontière' du Sud-Est, quand, à son
retour, il s'est arrêté Lyon, avec l'in-
tention d'inspecter tout particulièrement
les deux régiments de la brigade régio-
nale il en avait vu déjà l'organisation
de détail et tout ce qui a trait à la mo-
bilisation,, et il me iui restait plus qu'à
faire exécuter qaeJques manœuvres aux-
quelles il attachait une importance ex-
trême il s'agissait, en effet, d'expéri-
knenter sur Ift tfirraÎB ofuelgues-unes des
formations prescrites par Te nouveâu'Tè-
glement suries manœuvres de Tinfante-
Bien qu'il eût fait' ses débuts dans
t'arme du génie, le général Ferron con-
naissait à jraeryeiHe et jusque dans ses
moindresjdétailsla tactique de l'infante-
rie une courie.étude qu'il fit paraître en
Ï8g{5, alors qtfil- commandait la 13e divi-
sjpn d'infanterie, a Chaumont, et qui était
intitulée Instructions pour le combat,
résumait à l'avance toutes les modifica-
tions qui ont.été, -depuis lors, introdui-
tes dans la tactique de l'infanterie et
dans la tactique combinée des trois ar-
mes sous son apparence modeste, cette
brochure était infiniment plus intéres-
sante que de très -gros traités didacti-
ques et, si elle n'avait pas été peut-
être appréciée à sa justevaleuren France,
elle avait été traduite en anglais, en al-
lemand, en italien et en russe, et tous
les organes militaires étrangers en
avaient, à plusieurs reprises, discuté
les conclusions.
Depuis près de vingt ans, d'ailleurs, le
général Ferron n'avait plus servi que
dans l'état-major. Sorti de l'Ecole poly-
technique et dé l'Ecole de Metz, il avait
été, presque aussitôt après sa nomina-
tion au grade de lieutenant du génie,
envoyé en Algérie. Promu capitaine au
choix, chargé de professer, à l'Ecole
d'application de l'artillerie et du génie,
le cours d'art militaire, il venait d'être
nommé chef de bataillon quand éclata
la guerre contre l'Allemagne; il était
alors chef du génie à la Nouvelle-Calé-
donie, et ne put rentrer en France que
pour prendre part aux opérations du
second siège de Paris; c'est à ce mo-
ment -qu'il eut l'occasion d'attirer l'at-
tion du général de Galliffetqui, huit ans
plus tard, le choisit comme chef d'état-
major du 9e corps d'armée. Cette dési-
gnation causa, d'abord, une véritable
stupéfaction danc l'armée le colonel
Ferron n'appartenait pas à l'ancien
corps d'état-major; il n'était pas da-
vantage breveté; mais on ne tarda pas
à reconnaître que le coup d'oeil du gé-
"faéral de Galliffet ne l'avait pas trompé,
et que ce colonel du génie avait toutes '1'
les qualités et toutes les aptitudes d'un
chef d'état-major hors ligne. Aussi, le
général Campenon Vappelait-il bientôt
au ministère de la guerre comme sous-
chef d'état-major général, et l'on doit
rappeler que le général Ferron a créé
f,out ce qui, dans notre plan de mobili- ]
sation, touche au transport des troupes.
L'immense travail qu'il accomplit alors,
avec une surprenante rapidité, a été né-
cessairement modifié depuis mais les
grandes lignes en subsistent, et ce n'est
nue justice de le reconnaître aujour-
d'hui.
Général de brigade en 1882, général
de division en 1886, il était à la tête de,
la t& division, à la frpntière de l'Est,
quand M. Rouvier lui confia, le 30 mai
1887, le portefeuille. de la guerre, qu'il
conserva pendant six mois. Bien que
cette période ait été troublée par l'agi-
tation politique, l'initiative militaire du
général Ferron eut les plus heureux ré-
sultais; l'état-major général fut, grâce
à lui, soumis à une direction plus ferme
et plus continue; l'instruction des trou-
pes par compagnie, par escadron et par
batterie fut décrétée, et ce ne fut pas un
médiocre progrès: enfin; le général
Ferron ordonna la mobilisation du
17e corps d'armée, et l'on se souvient du
succès de cette magnifique tentative.
Mais les réformes entreprises par le gé-
néral Ferron n'avaient pas satisfait tous
ses collègues on le vit bien quand son
successeur au ministère, le général Lo-
gerot, lui offrit, au lieu d'un comman-
dement de corps d'armée, le comman-
dement de la 33° division; soldat disci-
pliné, le général Perron n'hésita pas à
retourner, à Toulouse, non plus comme
ministre, mais comme simple division-
naire, et à servir sous les ordres du
général Bréart dont il avait inspecté,
quelques jours auparavant, le corps
d'armée.
Cinq mois plus tard, d'ailleurs, M. de
Freycinet le nommait commandant du
18e corps d'armée, à Bordeaux, et depuis
le mois de novembre dernier, le général
Ferron était inspecteur général des 14%
15' et 16« corps d'armée, avec une lettre
de service l'investissant, en cas de
mobilisation, du commandement en chef
de t'armée du Sud-Est. Comme on le sait,
c est en se préparant à ces hautes fonc-
tions que le général Ferron a été victime
d'un déplorable accident. Le pays fait
une grande perte; comme nous l'avons
déjà dit lors die la m©rt*toot aussi brus-
que, du généra de Mmbel, il n'en est
point d'irréparaîil«. Grâce aux patients
efforts des généraaa de Sfiribel et Fer-
ron, dont les noms se trouvent naturel-
lement, réunis, noire préparation à la
goopre est complète; et ceux qui en ont
u'ijuurd'iïtti la charge n'ont qu'à s'iospi-
rer des traditions de leurs illustres pré-
décesseurs.
Charles Léser.
DK NOTgS COBaSSPONDA!\T
t Lyon, 6 mai.
Mme Ferron eit.mrnvée ce matin de Paris,
par le train de quatre-heuresetdemie, accom-
pagnée du commandant Valton, aide desamp
du défunt général. °
Le capitaine Bernard, qui l'attendait à la
gare, lui a appris la triste nouvelle. Très
courageuse, malgré sa douleur, la malheu-
reuse veuve s'est fait aussitôt conduire à la
chambre mortuaire où se trouvait le corps du
(général gardé par des ^soeurs et des -infir-
miers -militaires. Elle a renvoyé tous ces
aides et elle voulu veiller, seule, la dé-
jpouille-du g'énérâl. -*̃
Quelques heures plus tard, les généraux
TOiain, fiaugeron, «Zédé, &pdfroy de Ligniè-
ires, etc., sont venus, salua* Mme Ferron.
Le gouverneur militaire de Lyon s'est en-
tendu avec elle au sujet des obsèques. Le gé-
néral Voisin exprimait l'avis que les Jioiï-
neurs militaires fussent rendus, à Lyon, par
toute là garnison, le général Ferron étant
commandant eri chef de l'armée des Alpes. 'Il
proposait de faire transporter le corps à l'hô-
pital militaire, dans une pièce transformée en
chapelle ardente;
Mme Ferron a refusé et adécidé que les ob-
sèques auraient lieu, non à Lyon, mais à
Paris, où la famille possède un caveau. Il a
donc été décidé, la volonté de.laveuve devant
seule être respectée, que le corps serait, sans
cérémonie aucune, transporté cette nuit, ou
demain matin, à la gare de Perrache et di-
rigé sur Paris.
Des délégués de tous les régiments des 14"
et 15» corps, composant l'armée des Alpes,
l'accompagneront et assisteront aux obsè-
ques.
L'abondance des matières nous force
à retarder la chronique hebdomadaire
LE MONDE, de notre collaborateur Sept-
fontaines.
+
Le paquebot qui débarquera Meunier
sur nos côtes nous apportera en même
temps la « facture », dûment visée par
la chancellerie anglaise. des frais à
~ayer.
A la différence de la plupart des Etats
avec qui nous sommes liés par des trai-
tés d'extradition, l'Angleterre et les
Etats-Unis repoussent le système de
compensation qui met à la charge du
pays requis les dépenses nécessitées par
les recherches de police et par la procé-
dure usitée en pareille matière.
A combien se montera cette note 2
Cela dépendra de la durée et de la
complication du procès: un mois s'est
écoulé depuis l'arrestation de l'anar-
chiste en gare de Victoria, et chaque
jour de délai vient accroître le chiffre
des débours que le gouvernement fran-
çais devra supporter.
A l'heure actuelle, les dépenses enga-
gées dans l'instance pendante à Bow
street sont approximativement évaluées
à une dizaine de mille francs, mais l'af-
faire est loin d'être terminée.
Si, en effet, et les derniers renseigne-
ments autorisent cette supposition, le
juge John Bridge se prononce vendredi
prochain en faveur de la demande in-
troduite par notre ambassadeur, la pre-
mière étape seulement sera franchie et
il sera loisible à Meunier de se pourvoir
en appel. En lui notifiant la décision
rendue contre lui, le secrétaire d'Etat
l'informera que quinze jours lui sont ac-
cordés parlaloi anglaise pour invoquer
le bénéfice de l'habeas corpus. Les fonds
indispensables pour ouvrir cet appel ont
été déjà recueillis par les cotisations des
frères compagnons, et nul doute que le
fugitif ne fasse valoir ce dernier moyen
de salut.
L'affaire étant évoquée à nouveau de-
vant le Banc de la Reine, il faut compter
avec tous les incidents de la procédure
que l'esprit inventif des conseils de l'a-
narchiste ne manquera pas de puiser
dans les arcanes de la chicane le gou-
vernement anglais laisse se multiplier
jusqu'à l'abus les enquêtes, les ajour-
nements, les expertises, à tel point que
certaines extraditions ont coûté à la
France des prix fabuleux.
Dans ces dernières années, cependant,
nos voisins, voyant que leurs exigences
étaient de nature à décourager l'initia-
tive des chancelleries étrangères, ils les
ontatténuées dans uns certaine mesure
tout en maintenant que les frais de pro-
cédure restent à la charge du pays re-
quérant, ils ont pris à leur compte ceux
qui sont occasionnés par l'extradition,
la détention et le transporta la frontière.
Tel extradé livré par la Grande-Breta-
gne ou les Etats-Unis nous a coûté, à
ce qu'on assure, cent et même deux
cent mille francs; mais le ministre de
la justice,seul chargé de la «liquidation»
des comptes, se montre fort avare de
détails sur ce point, craignant sans
doute les « indiscrétions a de la presse
sur l'exagération de ces demandes..
Nous savons toutefois que la capture
d'Eyraud, arrêté à La Havane, –est
revenue'à 27,000 francs si l'arrestation
avait eu lieu sur le territoire des Etats-
Unis, ce chiffre aurait été triplé. Nous
savons aussi que l'extradition de Car-
pentier, l'un des quatre employés qui
avaient enlevé la caisse à la Compagnie
du Nord, a coûté 50,000 francs cette
somme, à la vérité, fut couverte en par-
tie par les avances de la Compagnie.
La surélévation des frais dans les deux
pays cités provient de ce que les de-
mandes d'extradition y sont examinées
non par le pouvoir administratif, mais
par le pouvoir judiciaire, et que la pro-
cédure s'y déroule avec le concours des
gens de loi on y statue comme dans un
véritable procès l
LA NOUVELLE MAISON DU PEUPLE
L'inauguration d'une maison du peu-
ple religieuse à cent mètres de l'autre.
Voilà ce qu'on a vu hier sur « le mont
Aventin de la libre pensée ».
Depuis longtemps, on racontait que
l'abbé Garnier, qui est infatigable et sait
aussi bien que tous les banquiers du
monde se procurer des fonds, rêvait de
donner aux ouvriers catholiques de Paris
un véritable cercle où ils trouveraient
tout.
A la fin de 1893, il achetait, au prix de
90,000 francs, 950 mètres de terrain à
côté de l'église de Clignancourt.
En janvier dernier, il y mettait des
terrassiers.
Aujourd'hui, un hall superbe, haut de
deux étages avec galerie supérieure,
est à la disposition des travailleurs et
de leurs familles.
Au fond du hall, une tribune.
Plus de mille personnes confortable-
ment assises peuvent écouter tour à tour
conférences ou concert.
Autour de lagalerie se succèdent vingt
bureaux dg,n3 chacun desquels, seront
installées les diverses œuvres de l'abbé
Garnier caisse de retraites, caisse de
secours, 'caisse $0 tçrèts gratuits., ûis-
pensaïre, etc.
Pour l'inauguration de.cetétgblisse-
meat, l'abbé a choisi à dessein Je jour
de la fête de Jeanne d'Arc.
Gomme il a un journal qui s'appelle le
Peuple Français, j'allais lui reprocher de
s'être fait de la réclame en appelant ce
cercle ouvrier la Maison flu Peuple:
français.
Eh non, me dit-il, il ne s'agit pas
de mon journal. J'ai appelé cet établis-
sement «la Maison du Peuple Français »
pour qu'on ne le confonde pas avec Tau-!
tre, où l'on est internationaliste.
,La fête d'inauguration a coHimen'cé -à
neuf heures du matin.par un pèlerinage
au Sacré-Cœur.
A onze lieures, bénédiction de -l'im-
meuble.
A cinq heures, conférence pour îes
mères de famille et 'leurs "filles.,
Pendant que l'abbé Garnier leur dé^
peignait le rôle considérable qu'elles
peuvent jouer dansle ménage et les ini-
tiait àux,œuvres qu'il a créées pour elles,
à l'autre Maison du Peuple,impassePers,
s'ouvrait un n meeting de protestation
contre l'ouverture de la Maison du
«Tartuffe enjuponné ».
Ainsi est traité l'abbé Garnier dans
une infâme affiche placardée dans tout
Montmartre et jusqu'à la porte de l'éta-
blissement qu'il offre aux pauvres.
Le citoyen Moittet s'est vainement
écrié que « dans cette Maison du Peu-
ple plus somptueuse que celle des vrais
socialistes, il ne manquerait que le peu-
ple » II y avait des blouses et des bon-
nets devant l'abbé Garnier.
Le député Marcel Senibat a une es-
pérance
Un jour, s'est-il écrié, nous finirons bien par r
pénétrer dans ce nouveau refuge des vieilles
traditions cléricales, et alors nous pousserons
bien haut ce cri de victoire A bas le clérica-
lisme Vive la République sociale!
Après quinze discours plus violents
l'un que l'autre, on a voté l'ordre du
jour suivant
Les citoyennes et citoyens réunis le diman-
che 6 mai 1894, à la Maison du Peuple, pren-
nent la résolution d'unir leurs efforts pour
empêcher les "cléricaux de s'emparer de la
Butte-Montmartre, vieille citadelle'de la pen-
sée définitivement libre.
Et malgré cela, le soir, dès huit heu-
res et demie, la nouvelle Maison était
comble.
A la porte, de nombreux commissai-
res, ayant pour insigne une croix d'or à
la, boutonnière, sur un nœud tricolore.
A la tribune, M. Chauvet, président;
MM. le vicomte d'Hugues, député des
Basses-Alpes Edmond Turquet, ancien
sous-secrétaire d'Etat; Bouvatier, ancien
député, etc.
L'abbé Garnier a un succès considéra-
ble. Tour tour il énumère les bienfaits
de sa nouvelle Maison où il y aura, ou-
tre les bureaux précités, un secrétariat
du peuple, un bureau de placement, etc.
Et c'est ici que se concentrera le mouve-
ment qui a pour objet la réintégration des
soeurs. Nous ne demanderons qu'un hôpital
d'adultes, Beaujon, mais nous le demande-
rons bien. Quand notre pétition sera suivie de
cent mille signatures, c'est moi-même qui la
porterai au Conseil municipal, accompagné
de cinq délégués par quartier.
La place nous est malheureusement
I^Ompt4o. Noua lie peravoïvo c^i'-ao-Dogiçu.
trer l'accueil sans précédent que les
Montmartrois ont fait à leur ancien
candidat, ainsi qu'à M. Joseph Ménard,
qui est d'ailleurs un orateur hors ligne.
Et, pendant ce temps, autre réunion
à l'autre Maison du Peuple, où on ne
décolère pas.
On appelle l'œuvre de l'abbé Garnier
une provocation I
C'est un comble.
Ne semble-t-il pas que de vrais amis
du peuple devraient plutôt se réjouir?
Il y a maintenant un abri de plus pour
les travailleurs. Il y a- une maison prati-
quement établie où le besogneux trou-
vera l'appui nécessaire. On se demande
où l'abbé Garnier se procure de l'argent.
Il ne se fait pas faute de le dire. Ille de-
mande où il y en a pour l'offrir à ceux
qui n'en ont pas. Est-cé au peuple de
l'en blâmer?
Charles ChinchoUe.
LA NOTE A PAYER
Norys.
LA 'SAISON
Londres (Sàvoy-Hotel), 4 mai.
Si ce chapitre d'histoire gastronomique était
de Dickens, il aurait pour titre a Comment
fut inaugurée la saison 1894 au Savoy-Hotel
et quel fut l'appareil du dîner donné à cette
occasion. » Ce fut, en effet, une grande soirée
que celle-là, un nouveau triomphe pour la
maison, une nouvelle étape dans la marche
glorieuse de la cuisine française à travers les.
mondes subjugués.
Figurez-vous d'abord une salle à manger
que l'art des jardiniers et des fleuristes a trans-
formée en une serre où les Tropiques se ren-
contrent avec la Touraine étonnée. Aux an-
gles, aux cheminées, aux fenêtres, sur la table,
des palmiers en pleine sève font de vertes pa-
noplies des arbres fruitiers en maturité
pêchers, cerisiers, abricotiers, ceps de vignes,
figuiers, pruniers à mirabelles complètent l'il-
lusion du paradis terrestre Eden redondant
de fruits permis qu'un Adam en smoking ira
cueillir, au dessert, avec une Eve habillée par
un couturier autre que celui de la Bible. Les
nappes sont comme une jonchée de roses, de
jasmins et de violettes reflétés sur la fine
mousseline des cristaux. Des milliers de feux
électriques blottis dans le feuillage arrondi en
forme de voûte céleste semblent des étoiles
qui se sont approchées pour mieux voir.
Et le spectacle est éblouissant, môme, pour
des étoiles! Les hors-d'œuvre russes devan-
cent de fort peu les potages la Tortue claire,
le Velouté Rachel, ou le Consommé Dame
Blanche qu'on accompagne de paillettes au
parmesan et qui révèle immédiatement la
main du maître Escoffier. Puis le défilé des
services commence après un record extra-
ordinaire entre les Truites à la Royale, les
Timbales de soles aux laitances de carpes,
les Rognons de coq Favorite,les Selles d'agneau
de lait aux laitues, les Petits pois paysanne, les
Suprêmes de volaille et les Queues d'écrevisses
à la belle meunière, on arrive au Melon du
Cap en sorbets, souligné d'une fine champagne
1830, et c'est un épisode tout de grâce qui
tient l'intérêt en suspens sans affaiblir l'action.
Philosophez sur ce menu, et vous découvrirez
que la loi des contrastes y est admirablement
observée.
M. Escoffier parvient à donner à l'estomac
l'élasticité du budget de la France sans que
personne crie à la dilatation.
Tout est donc en équilibre parfait lorsqu'on
apporte le « Canneton de Rouen en chemise».
Van dernier, j'ai consacré quelques lignes
émues â ce descendant d'une des vieilles fa-
milles normandes qui, après avoir conquis
l'Angleterre, ne croient pas déroger en servant
aujourd'hui à son alimentation.J'ai dit paï quel
artifice exorbitant les « Cannton's of Rouen »
avaient, malgré le » caut », obtenu la permis-
sion de se présenter en chemise devant l'élite
de la société anglaise, pourtant si difficile sur
le choix jdes admissions. J-e doisi-eonstater que
des Cannton!s *>f Roojsn ont été «maintenus dans
Itous leurs on sait d'ailleurs com-
iliien l'Angleterre esl:attaca.éej_ ses traditions
̃et c'est «e nui fait en^paetîe Sa grandeur du
'.pays.
Du moins je ne crois pas me tromper en af-
"firmant queles Cannton's oifKouen ont désor-
mais à compter avec « l'Aspic de nymphes aux
œufs de pluviers », surtout quand cet Aspic de
nymphes s'associe avec les cœurs de romaine.
J'entends que ces nymphes vous intriguent.
N'allez pas demander des nymphes à vos four-
nisseurs. Ces nymplies ne sont au !fond que des
grenouilles, et elles viennent de la Bourgogne,
celles de Bourgogne ayant la -chairrplus blan-
che que la blanche termine. (Saviez-vous seu-
lement cela., "ïous autres, à l'Institut ?j Elles
ont eu, sous le ,nom de nymphes, un succès
auquel, d'ailleurs,, elles pouvaient prétendre
comme grenouilles.
:Nous ̃ne.passeronsvpas au dessert sans ïaire
l'apologie des Asperges d'ArgEnteuil et du
Soufflé mignonnette qui préparent merveilleu-
sement 3a venue d'un somptueux entremets
l'Ananas glacéà l'indienne. L'Empire des Indes
Éianttout «ntier dans ;ce symbole un ananas
dressé sur on -éléphant de glace taillée, «escorté
par fdé petits -Indiens «n rcaravane. Rien ûe
plus impressionnant que ce spectacle. Le Savoy
est la Villa Médicis des sculpteurs de glace
et des u tailleurs d'ymaiges » en sucre. C'est
toute une école d'artistes qui travaillent dans
un genre éphémère et fondant, .sans, ,-aucun:
souci de la postérité. De leurs mains délicates;
sortent des -groupes étmeelants, d'une con-
ception hardie et imprévue. Il en est de hauts
comme le Moïse de Michel-Ange les artistes,
ont d'autant plus de mérite à produire dans:
ces conditions que leurs chefs-d'œuvre sont na-
turellement destinés à la dent de la critique.
Ahî la critique, combien superficielle quand
elle se laisse guider par l'apparence des cho-
ses Dans ce merveilleux, décor, elle ne verra
peut-être que prodigalité, luxe sans frein,
jouissances -égoïstes. Et pourtant, plaise à
Dieu qu'il s'en donne plus souvent de sembla-
bles, car l'argent est allé à cent industries.
C'est la cause de l'agriculture et du commerce
qui a été plaidée ici par les convives.
Décomposons le menu. A part les truites qui
viennent d'Ecosse, les rognons de, coqs, d'An-
gleterre, les cailles, d'Egypte les marrons,
d'Italie, et les ananas, des Iles, que de pro-
duits français, importés uniquement par l'in-
termédiaire de la cuisine française l
Parisiens, n'avez-vous pas reconnu vos lai-
tances de carpes ? Bonnes gens de Pauillac,
vous avez tressailli quand j'ai parlé des selles
d'agneau de 'lait. D'où, viennent les petits pois,
sinon de Clamart? les volailles, sinon, de la
Bresse ou du Mans? les romaines, sinon des
environs de Paris les asperges, sinon d'Ar-
genteuil ?: les truffes, sinon du Périgord ? Et
les vins, les vins qu'il faut nommer avec véné-
ration les grands Bordeaux, les grands Bour-
gogne, les grands Champagne? Et tout le
mouvement, tout le travail de la fête 1 Depuis
le maraîcher qui conduit sa charrette au mar-
ché, l'aube fraîche, jusqu'au garçon qui fait
son service avec une aisance et une politesse
qu'eût enviée M. de Coislin ? Tout un petit
peuple aura vécu pendant huit jours d'un re-
pas qui a duré deux heures. Les miettes mê-
mes, les reliefs auront été pieusement recueillis
par les Sœurs des pauvres et pour les pau-
vres l
C'est donc justice que des noms comme ceux
de M. Ritz et de son collaborateur, M. Eche-
nard, soient aujourd'hui aussi répandus que
celui de ce fantastique Savoy, dont ils ont
fait une capitale dans la capitale même de
l'Angleterre. Pour Escoffier, quand je vois le
parti qu'il tire OT'uh simple zeste de citron, je
l'admire énormément. Qu'importent, en effet,
de vagues humanités pourvu que le zeste soit
beau f
Arthur Heulhard.
ÉLECTION LÉGISLATIVE
INDRE-ET-LOIRE
ARRONDISSEMENT DE LOCHES
Inscrits 20,006.– Votants 17,267
Suffrages exprimés 16,984
MM. Wilson, radical. 9.336 ELU
Raoul Duval, rallié. 7.606
Voix diverses. 242
M. Wilson avait été, on se le rappelle, in-
validé, il y a deux mois, par la Chambre.
Il avait été élu, le 20 août dernier, par
9,454 voix. Il n'a donc perdu que 118 voix à
la suite de cette invalidation.
A L'ÉTRANGER
NOUVELLES
PAR DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS
Londres, 6 mai.
La manifestation du fer mai a eu lieu au-
jourd'hui à Hyde Park où douze estrades
avaient été érigées pour les orateurs qui ont
harangué la foule. Parmi ceux-ci on a remar-
qué les français Jules Guesde,Pablo Lafargue
et Delescluze, le belge Volders, le russe Step-
niak. Des résolutions ont été adoptées en fa-
veur du suffrage universel et de la journée de
huit heures.
Les anarchistes étroitement surveillés par
les agents de police ont tenu un meeting à
quelque distance des manifestants.
Aucun incident ne s'est produit.
Malgré les démentis de l'officieuse Svoboda,
le bruit d'une réconciliation de M. Stambou-
loff avec la Russie persiste et les journaux de
l'opposition le considèrent comme absolument
fondé. A l'appui de ce bruit on cite le fait sui-
vant A la suite des événements de 1885-86,
les bateaux russes qui desservent la ligne
d'Odessa à Constantinople ont cessé de faire
escale aux ports bulgares, Or, depuis quel-
ques jours, les bateaux russes de la compa-
gnie Gagarine ont repris l'ancien service et
touchent à Baltzik, Varna et Bourgas.
Saint-Pétersbourg, 6 mal.
Nous apprenons d'une source autorisée que
le baron Maroquetti, ministre plénipoten-
tiaire d'Italie à Saint-Pétersbourg, vient, sur
l'ordre du baron Blanc, de faire des démar-
ches officielles auprès du cabinet de St-Pê-
tèrsbourg, pour la conclusion d'un traité de
commerce entre l'Italie et la Russie. Le gou-
vernement italien propose au cabinet de
• Saint-Pétersbourg d'accorder à la Russie le
traitement de la nation la plus favorisée, sous
condition de réciprocité. Le baron Maroquetti
a déjà présenté au gouvernement russe un
projet préliminaire de traité de commerce
russo-italien.
(Agence russe.)
New-York, 6 mai.
La grève des mineurs est sur le point de
priver de charbon beaucoup de villes de l'H-
linois, de la Pensylvanie et du Missouri. Si
la situation ne change pas, les fabriques, les
usines électriques, les usines à gaz, les en-
treprises d'adduction des eaux devront sus-
pendre leurs travaux.
Zanzibar, 6 mai. (Source anglaise.)
Des nouvelles de l'Ouganda, du 24 mars,
annoncent que les Anglais ont chassé Kaba-
Rega de l'Ungoro.
Ils ont établi une ligne de forts allant de
l'Ouganda au lac Albert et arboré le drapeau
britannique dans le Wadelay.
Le succès a été complet.
Les soldats soudanais se sont brillamment
conduits.
La région est tranquille.
Le voyageur français Lionel Dèclë, âyaftt
complété sa mission scientifiqùe, est arrivé à
Moubasa avec des collections précieuses.
H avait passé par l'Ouganda,
Nouvelles Diverses
TOajJB DE LA IUJS :»SS «DISSONNIERS
Un maiîn, Pierre LaaaaBBier, en congé
.afgulieriaîParis depuis quelques jours, avait,
ainsi que nous l'avons racecati., été frappé de
dix-sept coups de couteau, rue des PoissofËi
tâiers, par une fille âe brasseiiie, Renée Go-
blet, son -ancienne jmaitEessg, Comme nous
l'avons dit encore, cette dQlle avait pu pren-
dre la fuite, avec -deux de ses compagnes
qu'elle avait amenées avec elle pour être té-
moins de cette sanglante expédition.
Recherchée par la police, Renée Goblet a
été arrêtée hier par .M. Labat, commissaire
«de poliee «dans la itEasseiie où elle servait ,4e
l'autre côté de l'eau. Ses deux amies, Louise
Lespinois, dix-neuf ans, et Louise Sotin,
ivingt -quatre ans, ont été arrêtées en même
temps qu'elle, mais le magistrat sya_t acquis
îa preuve que Louise Sotin n'étaït^'en aucune
façon, complice du crime commis par Renée,
l'a rendue à la liberté. Les deux autres filles
ont été envoyées au Dépôt.
Quant au blessé/ toujours -soigné- à Ti»ôpi-
tal Lariboisière, son état devient de plus en
pfe sérieux. '̃• >
•PierreBëgue, âgé de vingt-sept ans, garçon,
boulanger, persuadé .que sa lemme, Marie
Calman, lardait de coups de canif leur con»;
trat de mariage, lui Ht de telles scènes ^u'-elle
se décida à fuir -le domicile conjugal. Elle
vint habiter chez son oncle, boulevard 'Victor-
Hugo
Hier matin, vers dix heures, Pierre vint
demander à sa femme de reprendre la vie
commune. Elle s'y refusa. Furieux de jee ïb-
fus, Begué s'arma de son revolver et fit feu
sur la malheureuse, qui tomba grièvement
blessée. Elle a été -transportée mourante a
l'hôpital Beaujon. Quant.au meurtrier,il s'est
laissé arrêter sans opposer aucune Tésis-
tùnce. v
CHUTE MORTELLE
Un affreux accident est arrive, hier, à Bel-
leville, 52, rue des Alouettes.
Mme Yve Godin habite à cette adresse avec
ses cinq enfants dont l'aîné, Albert, a dix ans.
C'est à ce jeune garçon qu'incombait, pendant
l'absence de sa mère forcée d'aller travailler
au dehors pour nourrir sa petite famille, le
soin de veiller sur ses frères.
Hier, Albert était allé laver du linge,- car
il cumulait les fonctions de cuisinier, de blan-
chisseuse et debonne d'enfants,- tout en sur-
veillant les petits qui jouaient à quelque dis-
tancé. Aussitôt revenu à la maison, il s'oc-
cupa d'étendre le linge sur une corde fixée au
haut de la fenêtre.Le malheureux «enfant, qui
était monté sur une chaise, perdit l'équilibre
et tomba du deuxième étage dans la cour.
Quand on le releva, il avait le crâne fracturé
elles deux jambes brisées.
Transporté aussitôt à l'hôpital Tenon, le
pauvre petit y est mort peu d'instants après
son arrivée, sans avoir repris connaissance.
Prévenue de l'accident dont son fils aîné ve-
nait d'être victime, Mme Godin a couru à
l'hôpital. Quand elle y est arrivée, il était
trop tard, elle a'aplus trouvé que le cadavre
de son enfant,
UN BICYCLISTE ÉGRA.3É
M.EmileBrochon, âgé de vingt-cinq ans,
passait hier matin en bicyclette place de la
République, lorsqu'en face de la maison por-
tant le no 7, il alla, par suite d'une fausse
direction imprimée à sa machine, se heurter
à l'omnibus Madeleine-Bastille. Renversé
lourdement sur la chaussée, le malheureux
roula sous les roues de la lourde voiture qui
lui passèrent sur le corps.
M. Emile Brochon, après avoir reçu les
premiers soins dans une pharmacie du voisi-
nage, a été transporté à l'hôpital Saint-Louis.
Son état est des plus graves.
C'est aujourd'hui qu'a lieu l'inauguration
de la nouvelle et luxueuse cordonnerie établie
sur l'ancien emplacement de Tortoni, qui va
certain*»1*10111' dwvu-ir.io rendez -"vous habituel
des élégants et des Parisiennes les plus sou-
cieux de leur toilette.Gomme nous l'avons dit,
les plus grands soins sont apportés à la fabri-
cation delà chaussure deluxe etdepromenade
qui, malgré son prix modeste, est faite selon
les progrès de la cordonnerie moderne. Ce coin
si parisien va retrouver sa vogue d'autrefois.
PARIS LA NUIT
M. José Miralôs, rentier, demeurant 23, rue
Hamelin, passait avenue d'Iéna, avant-hier
soir, vers onze heures, lorsqu'il se sentit for-
tement serré à la gorge. Deux rôdeurs ve-
naient, à l'aide d'une ceinture de laine,de lui
faire le coup du « père François ». M. Mira-
lès se défendit vaillamment contre ses agres-
seurs, donnant ainsi le temps à des gardiens
de la paix d'accourir à son secours. Un seul
des malfaiteurs put être arrêté. Conduit, le
lendemain matin, chez M. Dupouy, commis-
saire de police, cet individu a été reconnu
pour un nommé Victor Burckardt, d'origine
belge. A la tête d'une bande de gredins, il était,
depuis plusieurs mois, la terreur du quartier.
Burckardt a avoué être un, des principaux au-
teurs des agressions dont le comte de Beau-
repaire et Charles Joss, valet de chambre, ont
été victimes, ces jours derniers, dans le
quartier de la Muette.
Ce bandit a été envoyé au Dépôt où ses
complice, assure la police, ne tarderont pas
a le rejoindre.
Un cocher de maître, Robert R. eut l'im-
prudence; l'avant-derniére nuit, de euivre
chez elle, rue de l'Echaudé, une fille qui
l'avait racolé boulevard Saint-Germain. Ro-
bert avait à peine pénétré dans la chambre
que le souteneur de la fille, sortant d'un ca-
binet noir, se précipita sur le cocher, le roua
de coups, lui vole sa. montre et son porte-
monnaie et le jeta dehors.
Robert a conté sa mésaventure à deux gar-
diens de la paix qui ont emmené au poste les
deux auteurs du guet-apens, Eugénie P. et
Félicien M. Tous les deux, après interroga-
toire, ont été envoyés au Dépôt.
Jean de Paris.
Sofia, 6 mai.
Mémento. •– M. Maurice Piété, maréchal des
logis au 2B cuirassiers, désarçonné, avant-hier,
par son cheval, boulevard Exelmans, a été griè-
vement blessé à la tête. Transporté à l'inflrmerie
de l'Ecole militaire.
Un sieur Eugène M. demeurant rue de la
Smala, s'est asphyxié dans sa chambre.
A une heure de l'après-midi, Mme Laugerat,
âgée de soixante ans, de passage à. Paris, est
morte subitement rue Bergère. Elle a été portée
à l'hôtel où elle était descendue, au n° 24 de
cette rue.
cette rue. J. de P.
Informations
Décès. -Mme Deffès, femme du préfet des
Bouches-du-Rhône, est morte hier, à Mar-
seille, succombant à la grave affection qui la
tenait alitée depuis plusieurs semaines. De
nombreuses personnes sont venues présenter
leurs condoléances au préfet et s'associer à
sa douleur.
On annonce la mort de M. Gaillard,
maire d'Auxonné, Chevalier de la Légion
d'honneur.
M. Tordo, anéièa maire de Saint-Gloud,
chevalier de la Légion d'honneur, a succombé
hier, à Paris, à l'âgé de soixante-sept ans.
Ses obsèques auront lieu mardi, à midi; à
la Madeleine.
Le concert de l'Amerioan Art Association.
Parmi les oeuvres étrangères, une des plus
intéressantes est la Société dé secours mu-
tuels des artistes, américains, l'Amarican Art
Association, dont le siège est 131, boulevard
Montparnasse. Ce groupement de gens de
cœur, où toutes les élites de l'art et du monde
fraternisent dans une même pensée d'art Siâè
patriotisme, poursuit, outre son but de cha-
rité, une idée qui était digne d'attirer l'atten-
tion du Figaro, toujours à l'avant-garde des
manifestations généreuses. L'Association ay
en effet, pour objet d'amener. le gouverne-
ment dés Êtàfs-Unis fonder, de concert avec
le gouvernement fraûçâis, uiie Ecole de Pa-
ris, qui serait pour es artistes arnêftcàiûs cl
qu'est PEcole de Rome |>6ur nos artistes. Ce
serait faire' de Paris le centre unique et in-
contesté de l'Art pour les deux mondes et lui
donner ainsi la «Biiyerstineté officielle et dé-
finitive.
L'associaS©» «fisse organisé pour demain
mardi 8 mai, à la Radi-aiê», une soirée au
bénéfice .de i'mwxte4 sokée donnée sousJe
haut patronage de 15. Hxc. l'ambassadeur des
Etats-Œnis-et ^MmeSiustis, ainsi que des gran-
des.dames fraaçaises et américaines. Enfin
M. le ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts, pour marquer sa sympathie à
cette entreprise, a bien voulu promettre des?
faire représenter officiellement.
Le très beau. tj»rogramin& de cette soirée
comprend
Un à-propos en vers de Marcel Fiorentino, dit
par Leitner, de la Comédie-J?raneaise; une pièce
médite en anglais, The tournament of love, par
M. W. T. Peters, musique de Noël Johnson, joués
par les membres de l'association; des intermè*
Ses partîmes Deschamps-Jéhin et Sybit Sander-
son, Reiclienberg ;et du Minil, Camille Charmois^
MM.JSaléza.A. Lambert, Leitner, Jean Coquelin,
Gerval et Henry Joubert. Pour finir, l'acte de
naissance, de Picard,, avec la distribution de
l'Odéon Mmes Raucourt et Lherbay; MM. Ber-
thet, Rosenberg et Fournier. Sans compter d'au-
tres surprises .qui sont réservées-
Toutes les loges sont prises d'ores et déjà,
mais on peut encore se-proeurer des fauteuils
au$rix;de .40 fraacB.
LES FETES DE JEANNE D'ARC
Des fêtes en l'honneur de Jeanne d'Arc ont
été célébrées hier dans la plupart des grandes
villes de France et se poursuivront aujour-
d'hui et demain pour commémorer la prise
d'Orléans parla bonne Lorraine.
A Orléans, l'affluence est à ce point considé-
rable depuis deux jours que, malgré le bu-
reau de logements, installé à l'Hôtel de Ville,
un grand nombre de personnes ont dû cou-
cher à la belle étûilB. Les trains arrivent
bondés.
La ville disparaît sous les fleurs et les ori-
flammes aux couleurs de Jeanne et de 1a ville
d'Orléans et sous les drapeaux tricolores. La
cathédrale est superbement décorée.
On a commencé hier un triduum d'ac-
tions de grâces. Un émouvant panégyrique
de l'héroïne française a été prononcé par
Mgr Pagis, et les nouvelles bannières de
Jeanne d'Arc ontété bénites en présence d'une
dizaine de prélats.
Dans la journée, avait eu lieu l'inaugura-
tion du musée de Jeanne d'Arc, installé dans
un monument historique, le bijou d'architec-
ture Renaissance connu sous le nom de mai*;
son d'AgnèsSorel. M. Kaëmpfen, représentant
le ministre de l'instruction publique, prési-
dait à cette inauguration, assisté de Mgr
Coullié, administrateur du diocèse d'Orléans,
du préfet, du maire, du général de division
des Garets.de tous les fonctionnaires supé-
rieurs et des notabilités de la ville.
On sait que ce musée est entièrement cons-
titué avec la magnifique collection réunie de-
puis vingt ans par le vénérable abbé Des-
noyers et comprenant un grand nombre de
souvenirs relatifs à Jeanne d'Arc armes du
siège, épures des principales statues de l'hé-
roïne, tapisseries, faïences, médailles, sta-
tuettes, monnaies frappées en l'honneur de
la Pucelle, etc.
A Bordeaux, les fêtes que les étudiants ont
organisées en l'honneur de Jeanne d'Arc ont
commencé par une cérémonie religieuse à la
cathédrale, sous la présidence du cardinal
Lecot. L'église était archicomble. La plu-
part des officiers de la garnison, ayant à leur
tête le général inspecteur et le général Lar-
cher, commandant le corps d'armée, tous les
corps constitués et de nombreuses déléga-
tions, y assistaient. Mgr Rozier a prononcé
un éloquent panégyrique de la Lorraine.
Dans l'après-midi, la cavalcade, organisée
par les étudiants, a parcouru les principales
voies, recueillant, pour les œuvres de bien-
faisance, d'importantes aumônes.
A Marseille, une messe solennelle a été cé-
lébrée dans la nouvelle cathédrale, en pré-
sence des officiers supérieurs de la garnison
et de nombreux personnages officiels. Le
commandant du 15e corps était représenté
par le général de Sesmaisons et le "préfet par
M. Barthou, chef du cabinet. Mgr Ricard,
évoque de Marseille, a officié pontificalement.
La foule était si considérable qu'un grand
nombre de personnes n'ont pu entrer dans la
cathédrale. Dans la soirée une retraite aux
flambeaux a eu lieu, suivie d'un feu d'arti-
fice.
A Montpellier, un Te Deum a été chanté à
la cathédrale. Les officiers y assistaient en
grand uniforme.
A onze heures, une plaque commémorative
de la levée du siège d'Orléans a été inaugurée
sur le boulevard Bonnes-Nouvelles, à l'en-
droit même où s'arrêta le porteur de l'heu-
reux message. Les félibres du parage de
Montpellier ont exécuté une cantate.
A Rennes, l'héroïne française a été magni-
fiquement fêtée. Dès le matin, les maisons
étaient pavoisées aux couleurs de Jeanne
d'Arc, bleu et blanc, auxquelles se mêlaient
les drapeaux tricolores. Toutes les opinions se
sont unies dans cette manifestation publique,
la plus considérable que Rennes ait vue de-
puis bien longtemps. A trois heures et demie,
un Te Deum a été chanté à la cathédrale.
Le général en chef, les généraux résidant
à Rennes et tous les officiers de l'état-major
et de la garnison se pressaient dans la nef du
vaste édifice, trop petit pour contenir la
foule des fidèles qui refluait jusque sur la
place Saint-Pierre. La Préfecture et la muni-
cipalité se sont abstenues de toute partici-
pation aux fêtes.
Le Mans a eu également sa cêrêmpnie pa-
triotique en l'honneur de Jeanne d'Arc; la
fête a été purement religieuse.. C'est dans la
cathédrale superbement pavoisée qu'elle a
eu lieu. Prés de six mille personnes remplis-
saient l'église. L'armée était largement repré-
sentée. On remarquait notamment MM\ la
général Coiffé, commandant en chef du
4e corps d'armée, les généraux du Randal et
Darras. Le P. Coubé, de Paris, a prononcé le
panégyrique de la grande Lorraine.
A Paris, une délégation de la Jeunesse ca.
tholique s'est rendue devant la statue de la
place des Pyramides pour déposer sur le mo-
nument une magnifique couronne. J. C.
TELEGRAMMES & CORRESPONDANCES
Du 6 Mai
««*~«~>~» Donkerque. Le vapeur Georffi
Fisher, coulé en travers du chenal, est tou-
jours dans la même position et les efforts
tentés par les ponts et chaussées n'ont pas
abouti.
De l'avis des hommes compétents, le va-
peur est dans une position très dangereuse et
on craint que le poids du chargement ne dé-
termine la rupture de la coque. En ce cas, il
serait nécessaire d'avoir recours à la dyna-
mite pour débloquer le port. L'interruption
du trafic, qui ne saurait être inférieure à vingt
joars, serait cause pour le port de Dunker-
que de pertes incalculables.
i»«~«w( AuxÉRRÈ. Un horrible accident
de chasse s'est produit vendredi matin.
Le nommé Poulain, demeurant à la Chaume,
commune de Saint-Maurice-aux-Riches-Hom-
mes, s'était rendu à la chasse au sanglier.
Dans l'après-midi, sa femme et sa belle-
sœur allèrent au-devant de lui et pénétrèrent
dans le bois où il se tenait à l'affût.
Entendant du bruit derrière des buissons,
Poulain crut à la présence d'un sanglier et
tira un coup de fusil dans la direction.
Un cri déchirant se fit entendre, et, quand
l'imprudent chasseur accourut, il trouva sa
femme baignant dans une mare de sang.
La décharge avait frappé la malheureuse
en pleine poitrine et là mort avait été instàn-
tanée.
La victime n'avait que vingt ans.
-^̃« Bruxelles, Plusieurs journaux
rapportent un bruit d'après lequel le Parquet
serait en possession .d une lettre constituant
une preuve absolue de là culpabilité de Mme
JônîtfÉfc.
Mxgaal
tE GÉNÉRAL PERRON
Qu'il est/et sur.tout.4u.'il semble éloi-
gné de nous, le temps où le nom .seul
du général Ferroia éveillait d^râeretes
colères, prd\ioqu3ïï>jue jyérftaoles impré-
cations Dans des circonstances parti-
culièrement diTuciles, il avait dû accep-
ter le portefeuille delà guerre, et l'opi-
nion pubHque.preaqmBtoujbiirsinjuste,
'l'avait L rendu. responsable de toutes les
mesures prises, pu tout au moins or-
données, parrses ^collègues politiques,
contre le général Boulanger. Ce ne fut
jpasle mo'Hïdise.sQuei de tous les Fran-
chis que n'aveuglait pas la passion poli-
îi ;ue, que cette-sorte 4e .lutte engagée
t.? tre deux das plus jieunes st des fplus
JbYillants chefs de .notre armée..Parv.e-
ïris, l'un et -l'aulEe, au grade .le plus
«leVé avant -,r.â'ge ordinaire, le «général
Boulanger e& ,1e général Pecron avaient,
l'un et l'autre, igagné la iconftance de
l'armée, et, sans poursuivre davantage
un parallèle que la mort tragique del'un
et la fin foudroyante -de l'autre rend en-
core plus frappant, on peut bien dire,
aujourd'hui .que les daines ont désarmé,
etqu'il ne reste çlas qu'un vague sou-
venir de toute cette agitation,, que le gé-
néral EeiToa ^ei son prédécesseur ont
rendu les plus éminents services au
pays, durant leur passage trop «court au
ministère delà guerxe.
Le général Pcr.roavquiiii'éïaitâgé que
de soixante-trois ans, et xpii, :depuis
l'an dernier, était inspecteur d'armée.,
était encore très v^oureux, très actif,
presque infatigable; il venait d'achever
une tournée .dans îles Alpes et, pendant
plus d'un taoiSj il avait parcouru !toute
la frontière' du Sud-Est, quand, à son
retour, il s'est arrêté Lyon, avec l'in-
tention d'inspecter tout particulièrement
les deux régiments de la brigade régio-
nale il en avait vu déjà l'organisation
de détail et tout ce qui a trait à la mo-
bilisation,, et il me iui restait plus qu'à
faire exécuter qaeJques manœuvres aux-
quelles il attachait une importance ex-
trême il s'agissait, en effet, d'expéri-
knenter sur Ift tfirraÎB ofuelgues-unes des
formations prescrites par Te nouveâu'Tè-
glement suries manœuvres de Tinfante-
Bien qu'il eût fait' ses débuts dans
t'arme du génie, le général Ferron con-
naissait à jraeryeiHe et jusque dans ses
moindresjdétailsla tactique de l'infante-
rie une courie.étude qu'il fit paraître en
Ï8g{5, alors qtfil- commandait la 13e divi-
sjpn d'infanterie, a Chaumont, et qui était
intitulée Instructions pour le combat,
résumait à l'avance toutes les modifica-
tions qui ont.été, -depuis lors, introdui-
tes dans la tactique de l'infanterie et
dans la tactique combinée des trois ar-
mes sous son apparence modeste, cette
brochure était infiniment plus intéres-
sante que de très -gros traités didacti-
ques et, si elle n'avait pas été peut-
être appréciée à sa justevaleuren France,
elle avait été traduite en anglais, en al-
lemand, en italien et en russe, et tous
les organes militaires étrangers en
avaient, à plusieurs reprises, discuté
les conclusions.
Depuis près de vingt ans, d'ailleurs, le
général Ferron n'avait plus servi que
dans l'état-major. Sorti de l'Ecole poly-
technique et dé l'Ecole de Metz, il avait
été, presque aussitôt après sa nomina-
tion au grade de lieutenant du génie,
envoyé en Algérie. Promu capitaine au
choix, chargé de professer, à l'Ecole
d'application de l'artillerie et du génie,
le cours d'art militaire, il venait d'être
nommé chef de bataillon quand éclata
la guerre contre l'Allemagne; il était
alors chef du génie à la Nouvelle-Calé-
donie, et ne put rentrer en France que
pour prendre part aux opérations du
second siège de Paris; c'est à ce mo-
ment -qu'il eut l'occasion d'attirer l'at-
tion du général de Galliffetqui, huit ans
plus tard, le choisit comme chef d'état-
major du 9e corps d'armée. Cette dési-
gnation causa, d'abord, une véritable
stupéfaction danc l'armée le colonel
Ferron n'appartenait pas à l'ancien
corps d'état-major; il n'était pas da-
vantage breveté; mais on ne tarda pas
à reconnaître que le coup d'oeil du gé-
"faéral de Galliffet ne l'avait pas trompé,
et que ce colonel du génie avait toutes '1'
les qualités et toutes les aptitudes d'un
chef d'état-major hors ligne. Aussi, le
général Campenon Vappelait-il bientôt
au ministère de la guerre comme sous-
chef d'état-major général, et l'on doit
rappeler que le général Ferron a créé
f,out ce qui, dans notre plan de mobili- ]
sation, touche au transport des troupes.
L'immense travail qu'il accomplit alors,
avec une surprenante rapidité, a été né-
cessairement modifié depuis mais les
grandes lignes en subsistent, et ce n'est
nue justice de le reconnaître aujour-
d'hui.
Général de brigade en 1882, général
de division en 1886, il était à la tête de,
la t& division, à la frpntière de l'Est,
quand M. Rouvier lui confia, le 30 mai
1887, le portefeuille. de la guerre, qu'il
conserva pendant six mois. Bien que
cette période ait été troublée par l'agi-
tation politique, l'initiative militaire du
général Ferron eut les plus heureux ré-
sultais; l'état-major général fut, grâce
à lui, soumis à une direction plus ferme
et plus continue; l'instruction des trou-
pes par compagnie, par escadron et par
batterie fut décrétée, et ce ne fut pas un
médiocre progrès: enfin; le général
Ferron ordonna la mobilisation du
17e corps d'armée, et l'on se souvient du
succès de cette magnifique tentative.
Mais les réformes entreprises par le gé-
néral Ferron n'avaient pas satisfait tous
ses collègues on le vit bien quand son
successeur au ministère, le général Lo-
gerot, lui offrit, au lieu d'un comman-
dement de corps d'armée, le comman-
dement de la 33° division; soldat disci-
pliné, le général Perron n'hésita pas à
retourner, à Toulouse, non plus comme
ministre, mais comme simple division-
naire, et à servir sous les ordres du
général Bréart dont il avait inspecté,
quelques jours auparavant, le corps
d'armée.
Cinq mois plus tard, d'ailleurs, M. de
Freycinet le nommait commandant du
18e corps d'armée, à Bordeaux, et depuis
le mois de novembre dernier, le général
Ferron était inspecteur général des 14%
15' et 16« corps d'armée, avec une lettre
de service l'investissant, en cas de
mobilisation, du commandement en chef
de t'armée du Sud-Est. Comme on le sait,
c est en se préparant à ces hautes fonc-
tions que le général Ferron a été victime
d'un déplorable accident. Le pays fait
une grande perte; comme nous l'avons
déjà dit lors die la m©rt*toot aussi brus-
que, du généra de Mmbel, il n'en est
point d'irréparaîil«. Grâce aux patients
efforts des généraaa de Sfiribel et Fer-
ron, dont les noms se trouvent naturel-
lement, réunis, noire préparation à la
goopre est complète; et ceux qui en ont
u'ijuurd'iïtti la charge n'ont qu'à s'iospi-
rer des traditions de leurs illustres pré-
décesseurs.
Charles Léser.
DK NOTgS COBaSSPONDA!\T
t Lyon, 6 mai.
Mme Ferron eit.mrnvée ce matin de Paris,
par le train de quatre-heuresetdemie, accom-
pagnée du commandant Valton, aide desamp
du défunt général. °
Le capitaine Bernard, qui l'attendait à la
gare, lui a appris la triste nouvelle. Très
courageuse, malgré sa douleur, la malheu-
reuse veuve s'est fait aussitôt conduire à la
chambre mortuaire où se trouvait le corps du
(général gardé par des ^soeurs et des -infir-
miers -militaires. Elle a renvoyé tous ces
aides et elle voulu veiller, seule, la dé-
jpouille-du g'énérâl. -*̃
Quelques heures plus tard, les généraux
TOiain, fiaugeron, «Zédé, &pdfroy de Ligniè-
ires, etc., sont venus, salua* Mme Ferron.
Le gouverneur militaire de Lyon s'est en-
tendu avec elle au sujet des obsèques. Le gé-
néral Voisin exprimait l'avis que les Jioiï-
neurs militaires fussent rendus, à Lyon, par
toute là garnison, le général Ferron étant
commandant eri chef de l'armée des Alpes. 'Il
proposait de faire transporter le corps à l'hô-
pital militaire, dans une pièce transformée en
chapelle ardente;
Mme Ferron a refusé et adécidé que les ob-
sèques auraient lieu, non à Lyon, mais à
Paris, où la famille possède un caveau. Il a
donc été décidé, la volonté de.laveuve devant
seule être respectée, que le corps serait, sans
cérémonie aucune, transporté cette nuit, ou
demain matin, à la gare de Perrache et di-
rigé sur Paris.
Des délégués de tous les régiments des 14"
et 15» corps, composant l'armée des Alpes,
l'accompagneront et assisteront aux obsè-
ques.
L'abondance des matières nous force
à retarder la chronique hebdomadaire
LE MONDE, de notre collaborateur Sept-
fontaines.
+
Le paquebot qui débarquera Meunier
sur nos côtes nous apportera en même
temps la « facture », dûment visée par
la chancellerie anglaise. des frais à
~ayer.
A la différence de la plupart des Etats
avec qui nous sommes liés par des trai-
tés d'extradition, l'Angleterre et les
Etats-Unis repoussent le système de
compensation qui met à la charge du
pays requis les dépenses nécessitées par
les recherches de police et par la procé-
dure usitée en pareille matière.
A combien se montera cette note 2
Cela dépendra de la durée et de la
complication du procès: un mois s'est
écoulé depuis l'arrestation de l'anar-
chiste en gare de Victoria, et chaque
jour de délai vient accroître le chiffre
des débours que le gouvernement fran-
çais devra supporter.
A l'heure actuelle, les dépenses enga-
gées dans l'instance pendante à Bow
street sont approximativement évaluées
à une dizaine de mille francs, mais l'af-
faire est loin d'être terminée.
Si, en effet, et les derniers renseigne-
ments autorisent cette supposition, le
juge John Bridge se prononce vendredi
prochain en faveur de la demande in-
troduite par notre ambassadeur, la pre-
mière étape seulement sera franchie et
il sera loisible à Meunier de se pourvoir
en appel. En lui notifiant la décision
rendue contre lui, le secrétaire d'Etat
l'informera que quinze jours lui sont ac-
cordés parlaloi anglaise pour invoquer
le bénéfice de l'habeas corpus. Les fonds
indispensables pour ouvrir cet appel ont
été déjà recueillis par les cotisations des
frères compagnons, et nul doute que le
fugitif ne fasse valoir ce dernier moyen
de salut.
L'affaire étant évoquée à nouveau de-
vant le Banc de la Reine, il faut compter
avec tous les incidents de la procédure
que l'esprit inventif des conseils de l'a-
narchiste ne manquera pas de puiser
dans les arcanes de la chicane le gou-
vernement anglais laisse se multiplier
jusqu'à l'abus les enquêtes, les ajour-
nements, les expertises, à tel point que
certaines extraditions ont coûté à la
France des prix fabuleux.
Dans ces dernières années, cependant,
nos voisins, voyant que leurs exigences
étaient de nature à décourager l'initia-
tive des chancelleries étrangères, ils les
ontatténuées dans uns certaine mesure
tout en maintenant que les frais de pro-
cédure restent à la charge du pays re-
quérant, ils ont pris à leur compte ceux
qui sont occasionnés par l'extradition,
la détention et le transporta la frontière.
Tel extradé livré par la Grande-Breta-
gne ou les Etats-Unis nous a coûté, à
ce qu'on assure, cent et même deux
cent mille francs; mais le ministre de
la justice,seul chargé de la «liquidation»
des comptes, se montre fort avare de
détails sur ce point, craignant sans
doute les « indiscrétions a de la presse
sur l'exagération de ces demandes..
Nous savons toutefois que la capture
d'Eyraud, arrêté à La Havane, –est
revenue'à 27,000 francs si l'arrestation
avait eu lieu sur le territoire des Etats-
Unis, ce chiffre aurait été triplé. Nous
savons aussi que l'extradition de Car-
pentier, l'un des quatre employés qui
avaient enlevé la caisse à la Compagnie
du Nord, a coûté 50,000 francs cette
somme, à la vérité, fut couverte en par-
tie par les avances de la Compagnie.
La surélévation des frais dans les deux
pays cités provient de ce que les de-
mandes d'extradition y sont examinées
non par le pouvoir administratif, mais
par le pouvoir judiciaire, et que la pro-
cédure s'y déroule avec le concours des
gens de loi on y statue comme dans un
véritable procès l
LA NOUVELLE MAISON DU PEUPLE
L'inauguration d'une maison du peu-
ple religieuse à cent mètres de l'autre.
Voilà ce qu'on a vu hier sur « le mont
Aventin de la libre pensée ».
Depuis longtemps, on racontait que
l'abbé Garnier, qui est infatigable et sait
aussi bien que tous les banquiers du
monde se procurer des fonds, rêvait de
donner aux ouvriers catholiques de Paris
un véritable cercle où ils trouveraient
tout.
A la fin de 1893, il achetait, au prix de
90,000 francs, 950 mètres de terrain à
côté de l'église de Clignancourt.
En janvier dernier, il y mettait des
terrassiers.
Aujourd'hui, un hall superbe, haut de
deux étages avec galerie supérieure,
est à la disposition des travailleurs et
de leurs familles.
Au fond du hall, une tribune.
Plus de mille personnes confortable-
ment assises peuvent écouter tour à tour
conférences ou concert.
Autour de lagalerie se succèdent vingt
bureaux dg,n3 chacun desquels, seront
installées les diverses œuvres de l'abbé
Garnier caisse de retraites, caisse de
secours, 'caisse $0 tçrèts gratuits., ûis-
pensaïre, etc.
Pour l'inauguration de.cetétgblisse-
meat, l'abbé a choisi à dessein Je jour
de la fête de Jeanne d'Arc.
Gomme il a un journal qui s'appelle le
Peuple Français, j'allais lui reprocher de
s'être fait de la réclame en appelant ce
cercle ouvrier la Maison flu Peuple:
français.
Eh non, me dit-il, il ne s'agit pas
de mon journal. J'ai appelé cet établis-
sement «la Maison du Peuple Français »
pour qu'on ne le confonde pas avec Tau-!
tre, où l'on est internationaliste.
,La fête d'inauguration a coHimen'cé -à
neuf heures du matin.par un pèlerinage
au Sacré-Cœur.
A onze lieures, bénédiction de -l'im-
meuble.
A cinq heures, conférence pour îes
mères de famille et 'leurs "filles.,
Pendant que l'abbé Garnier leur dé^
peignait le rôle considérable qu'elles
peuvent jouer dansle ménage et les ini-
tiait àux,œuvres qu'il a créées pour elles,
à l'autre Maison du Peuple,impassePers,
s'ouvrait un n meeting de protestation
contre l'ouverture de la Maison du
«Tartuffe enjuponné ».
Ainsi est traité l'abbé Garnier dans
une infâme affiche placardée dans tout
Montmartre et jusqu'à la porte de l'éta-
blissement qu'il offre aux pauvres.
Le citoyen Moittet s'est vainement
écrié que « dans cette Maison du Peu-
ple plus somptueuse que celle des vrais
socialistes, il ne manquerait que le peu-
ple » II y avait des blouses et des bon-
nets devant l'abbé Garnier.
Le député Marcel Senibat a une es-
pérance
Un jour, s'est-il écrié, nous finirons bien par r
pénétrer dans ce nouveau refuge des vieilles
traditions cléricales, et alors nous pousserons
bien haut ce cri de victoire A bas le clérica-
lisme Vive la République sociale!
Après quinze discours plus violents
l'un que l'autre, on a voté l'ordre du
jour suivant
Les citoyennes et citoyens réunis le diman-
che 6 mai 1894, à la Maison du Peuple, pren-
nent la résolution d'unir leurs efforts pour
empêcher les "cléricaux de s'emparer de la
Butte-Montmartre, vieille citadelle'de la pen-
sée définitivement libre.
Et malgré cela, le soir, dès huit heu-
res et demie, la nouvelle Maison était
comble.
A la porte, de nombreux commissai-
res, ayant pour insigne une croix d'or à
la, boutonnière, sur un nœud tricolore.
A la tribune, M. Chauvet, président;
MM. le vicomte d'Hugues, député des
Basses-Alpes Edmond Turquet, ancien
sous-secrétaire d'Etat; Bouvatier, ancien
député, etc.
L'abbé Garnier a un succès considéra-
ble. Tour tour il énumère les bienfaits
de sa nouvelle Maison où il y aura, ou-
tre les bureaux précités, un secrétariat
du peuple, un bureau de placement, etc.
Et c'est ici que se concentrera le mouve-
ment qui a pour objet la réintégration des
soeurs. Nous ne demanderons qu'un hôpital
d'adultes, Beaujon, mais nous le demande-
rons bien. Quand notre pétition sera suivie de
cent mille signatures, c'est moi-même qui la
porterai au Conseil municipal, accompagné
de cinq délégués par quartier.
La place nous est malheureusement
I^Ompt4o. Noua lie peravoïvo c^i'-ao-Dogiçu.
trer l'accueil sans précédent que les
Montmartrois ont fait à leur ancien
candidat, ainsi qu'à M. Joseph Ménard,
qui est d'ailleurs un orateur hors ligne.
Et, pendant ce temps, autre réunion
à l'autre Maison du Peuple, où on ne
décolère pas.
On appelle l'œuvre de l'abbé Garnier
une provocation I
C'est un comble.
Ne semble-t-il pas que de vrais amis
du peuple devraient plutôt se réjouir?
Il y a maintenant un abri de plus pour
les travailleurs. Il y a- une maison prati-
quement établie où le besogneux trou-
vera l'appui nécessaire. On se demande
où l'abbé Garnier se procure de l'argent.
Il ne se fait pas faute de le dire. Ille de-
mande où il y en a pour l'offrir à ceux
qui n'en ont pas. Est-cé au peuple de
l'en blâmer?
Charles ChinchoUe.
LA NOTE A PAYER
Norys.
LA 'SAISON
Londres (Sàvoy-Hotel), 4 mai.
Si ce chapitre d'histoire gastronomique était
de Dickens, il aurait pour titre a Comment
fut inaugurée la saison 1894 au Savoy-Hotel
et quel fut l'appareil du dîner donné à cette
occasion. » Ce fut, en effet, une grande soirée
que celle-là, un nouveau triomphe pour la
maison, une nouvelle étape dans la marche
glorieuse de la cuisine française à travers les.
mondes subjugués.
Figurez-vous d'abord une salle à manger
que l'art des jardiniers et des fleuristes a trans-
formée en une serre où les Tropiques se ren-
contrent avec la Touraine étonnée. Aux an-
gles, aux cheminées, aux fenêtres, sur la table,
des palmiers en pleine sève font de vertes pa-
noplies des arbres fruitiers en maturité
pêchers, cerisiers, abricotiers, ceps de vignes,
figuiers, pruniers à mirabelles complètent l'il-
lusion du paradis terrestre Eden redondant
de fruits permis qu'un Adam en smoking ira
cueillir, au dessert, avec une Eve habillée par
un couturier autre que celui de la Bible. Les
nappes sont comme une jonchée de roses, de
jasmins et de violettes reflétés sur la fine
mousseline des cristaux. Des milliers de feux
électriques blottis dans le feuillage arrondi en
forme de voûte céleste semblent des étoiles
qui se sont approchées pour mieux voir.
Et le spectacle est éblouissant, môme, pour
des étoiles! Les hors-d'œuvre russes devan-
cent de fort peu les potages la Tortue claire,
le Velouté Rachel, ou le Consommé Dame
Blanche qu'on accompagne de paillettes au
parmesan et qui révèle immédiatement la
main du maître Escoffier. Puis le défilé des
services commence après un record extra-
ordinaire entre les Truites à la Royale, les
Timbales de soles aux laitances de carpes,
les Rognons de coq Favorite,les Selles d'agneau
de lait aux laitues, les Petits pois paysanne, les
Suprêmes de volaille et les Queues d'écrevisses
à la belle meunière, on arrive au Melon du
Cap en sorbets, souligné d'une fine champagne
1830, et c'est un épisode tout de grâce qui
tient l'intérêt en suspens sans affaiblir l'action.
Philosophez sur ce menu, et vous découvrirez
que la loi des contrastes y est admirablement
observée.
M. Escoffier parvient à donner à l'estomac
l'élasticité du budget de la France sans que
personne crie à la dilatation.
Tout est donc en équilibre parfait lorsqu'on
apporte le « Canneton de Rouen en chemise».
Van dernier, j'ai consacré quelques lignes
émues â ce descendant d'une des vieilles fa-
milles normandes qui, après avoir conquis
l'Angleterre, ne croient pas déroger en servant
aujourd'hui à son alimentation.J'ai dit paï quel
artifice exorbitant les « Cannton's of Rouen »
avaient, malgré le » caut », obtenu la permis-
sion de se présenter en chemise devant l'élite
de la société anglaise, pourtant si difficile sur
le choix jdes admissions. J-e doisi-eonstater que
des Cannton!s *>f Roojsn ont été «maintenus dans
Itous leurs on sait d'ailleurs com-
iliien l'Angleterre esl:attaca.éej_ ses traditions
̃et c'est «e nui fait en^paetîe Sa grandeur du
'.pays.
Du moins je ne crois pas me tromper en af-
"firmant queles Cannton's oifKouen ont désor-
mais à compter avec « l'Aspic de nymphes aux
œufs de pluviers », surtout quand cet Aspic de
nymphes s'associe avec les cœurs de romaine.
J'entends que ces nymphes vous intriguent.
N'allez pas demander des nymphes à vos four-
nisseurs. Ces nymplies ne sont au !fond que des
grenouilles, et elles viennent de la Bourgogne,
celles de Bourgogne ayant la -chairrplus blan-
che que la blanche termine. (Saviez-vous seu-
lement cela., "ïous autres, à l'Institut ?j Elles
ont eu, sous le ,nom de nymphes, un succès
auquel, d'ailleurs,, elles pouvaient prétendre
comme grenouilles.
:Nous ̃ne.passeronsvpas au dessert sans ïaire
l'apologie des Asperges d'ArgEnteuil et du
Soufflé mignonnette qui préparent merveilleu-
sement 3a venue d'un somptueux entremets
l'Ananas glacéà l'indienne. L'Empire des Indes
Éianttout «ntier dans ;ce symbole un ananas
dressé sur on -éléphant de glace taillée, «escorté
par fdé petits -Indiens «n rcaravane. Rien ûe
plus impressionnant que ce spectacle. Le Savoy
est la Villa Médicis des sculpteurs de glace
et des u tailleurs d'ymaiges » en sucre. C'est
toute une école d'artistes qui travaillent dans
un genre éphémère et fondant, .sans, ,-aucun:
souci de la postérité. De leurs mains délicates;
sortent des -groupes étmeelants, d'une con-
ception hardie et imprévue. Il en est de hauts
comme le Moïse de Michel-Ange les artistes,
ont d'autant plus de mérite à produire dans:
ces conditions que leurs chefs-d'œuvre sont na-
turellement destinés à la dent de la critique.
Ahî la critique, combien superficielle quand
elle se laisse guider par l'apparence des cho-
ses Dans ce merveilleux, décor, elle ne verra
peut-être que prodigalité, luxe sans frein,
jouissances -égoïstes. Et pourtant, plaise à
Dieu qu'il s'en donne plus souvent de sembla-
bles, car l'argent est allé à cent industries.
C'est la cause de l'agriculture et du commerce
qui a été plaidée ici par les convives.
Décomposons le menu. A part les truites qui
viennent d'Ecosse, les rognons de, coqs, d'An-
gleterre, les cailles, d'Egypte les marrons,
d'Italie, et les ananas, des Iles, que de pro-
duits français, importés uniquement par l'in-
termédiaire de la cuisine française l
Parisiens, n'avez-vous pas reconnu vos lai-
tances de carpes ? Bonnes gens de Pauillac,
vous avez tressailli quand j'ai parlé des selles
d'agneau de 'lait. D'où, viennent les petits pois,
sinon de Clamart? les volailles, sinon, de la
Bresse ou du Mans? les romaines, sinon des
environs de Paris les asperges, sinon d'Ar-
genteuil ?: les truffes, sinon du Périgord ? Et
les vins, les vins qu'il faut nommer avec véné-
ration les grands Bordeaux, les grands Bour-
gogne, les grands Champagne? Et tout le
mouvement, tout le travail de la fête 1 Depuis
le maraîcher qui conduit sa charrette au mar-
ché, l'aube fraîche, jusqu'au garçon qui fait
son service avec une aisance et une politesse
qu'eût enviée M. de Coislin ? Tout un petit
peuple aura vécu pendant huit jours d'un re-
pas qui a duré deux heures. Les miettes mê-
mes, les reliefs auront été pieusement recueillis
par les Sœurs des pauvres et pour les pau-
vres l
C'est donc justice que des noms comme ceux
de M. Ritz et de son collaborateur, M. Eche-
nard, soient aujourd'hui aussi répandus que
celui de ce fantastique Savoy, dont ils ont
fait une capitale dans la capitale même de
l'Angleterre. Pour Escoffier, quand je vois le
parti qu'il tire OT'uh simple zeste de citron, je
l'admire énormément. Qu'importent, en effet,
de vagues humanités pourvu que le zeste soit
beau f
Arthur Heulhard.
ÉLECTION LÉGISLATIVE
INDRE-ET-LOIRE
ARRONDISSEMENT DE LOCHES
Inscrits 20,006.– Votants 17,267
Suffrages exprimés 16,984
MM. Wilson, radical. 9.336 ELU
Raoul Duval, rallié. 7.606
Voix diverses. 242
M. Wilson avait été, on se le rappelle, in-
validé, il y a deux mois, par la Chambre.
Il avait été élu, le 20 août dernier, par
9,454 voix. Il n'a donc perdu que 118 voix à
la suite de cette invalidation.
A L'ÉTRANGER
NOUVELLES
PAR DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS
Londres, 6 mai.
La manifestation du fer mai a eu lieu au-
jourd'hui à Hyde Park où douze estrades
avaient été érigées pour les orateurs qui ont
harangué la foule. Parmi ceux-ci on a remar-
qué les français Jules Guesde,Pablo Lafargue
et Delescluze, le belge Volders, le russe Step-
niak. Des résolutions ont été adoptées en fa-
veur du suffrage universel et de la journée de
huit heures.
Les anarchistes étroitement surveillés par
les agents de police ont tenu un meeting à
quelque distance des manifestants.
Aucun incident ne s'est produit.
Malgré les démentis de l'officieuse Svoboda,
le bruit d'une réconciliation de M. Stambou-
loff avec la Russie persiste et les journaux de
l'opposition le considèrent comme absolument
fondé. A l'appui de ce bruit on cite le fait sui-
vant A la suite des événements de 1885-86,
les bateaux russes qui desservent la ligne
d'Odessa à Constantinople ont cessé de faire
escale aux ports bulgares, Or, depuis quel-
ques jours, les bateaux russes de la compa-
gnie Gagarine ont repris l'ancien service et
touchent à Baltzik, Varna et Bourgas.
Saint-Pétersbourg, 6 mal.
Nous apprenons d'une source autorisée que
le baron Maroquetti, ministre plénipoten-
tiaire d'Italie à Saint-Pétersbourg, vient, sur
l'ordre du baron Blanc, de faire des démar-
ches officielles auprès du cabinet de St-Pê-
tèrsbourg, pour la conclusion d'un traité de
commerce entre l'Italie et la Russie. Le gou-
vernement italien propose au cabinet de
• Saint-Pétersbourg d'accorder à la Russie le
traitement de la nation la plus favorisée, sous
condition de réciprocité. Le baron Maroquetti
a déjà présenté au gouvernement russe un
projet préliminaire de traité de commerce
russo-italien.
(Agence russe.)
New-York, 6 mai.
La grève des mineurs est sur le point de
priver de charbon beaucoup de villes de l'H-
linois, de la Pensylvanie et du Missouri. Si
la situation ne change pas, les fabriques, les
usines électriques, les usines à gaz, les en-
treprises d'adduction des eaux devront sus-
pendre leurs travaux.
Zanzibar, 6 mai. (Source anglaise.)
Des nouvelles de l'Ouganda, du 24 mars,
annoncent que les Anglais ont chassé Kaba-
Rega de l'Ungoro.
Ils ont établi une ligne de forts allant de
l'Ouganda au lac Albert et arboré le drapeau
britannique dans le Wadelay.
Le succès a été complet.
Les soldats soudanais se sont brillamment
conduits.
La région est tranquille.
Le voyageur français Lionel Dèclë, âyaftt
complété sa mission scientifiqùe, est arrivé à
Moubasa avec des collections précieuses.
H avait passé par l'Ouganda,
Nouvelles Diverses
TOajJB DE LA IUJS :»SS «DISSONNIERS
Un maiîn, Pierre LaaaaBBier, en congé
.afgulieriaîParis depuis quelques jours, avait,
ainsi que nous l'avons racecati., été frappé de
dix-sept coups de couteau, rue des PoissofËi
tâiers, par une fille âe brasseiiie, Renée Go-
blet, son -ancienne jmaitEessg, Comme nous
l'avons dit encore, cette dQlle avait pu pren-
dre la fuite, avec -deux de ses compagnes
qu'elle avait amenées avec elle pour être té-
moins de cette sanglante expédition.
Recherchée par la police, Renée Goblet a
été arrêtée hier par .M. Labat, commissaire
«de poliee «dans la itEasseiie où elle servait ,4e
l'autre côté de l'eau. Ses deux amies, Louise
Lespinois, dix-neuf ans, et Louise Sotin,
ivingt -quatre ans, ont été arrêtées en même
temps qu'elle, mais le magistrat sya_t acquis
îa preuve que Louise Sotin n'étaït^'en aucune
façon, complice du crime commis par Renée,
l'a rendue à la liberté. Les deux autres filles
ont été envoyées au Dépôt.
Quant au blessé/ toujours -soigné- à Ti»ôpi-
tal Lariboisière, son état devient de plus en
pfe sérieux. '̃• >
•PierreBëgue, âgé de vingt-sept ans, garçon,
boulanger, persuadé .que sa lemme, Marie
Calman, lardait de coups de canif leur con»;
trat de mariage, lui Ht de telles scènes ^u'-elle
se décida à fuir -le domicile conjugal. Elle
vint habiter chez son oncle, boulevard 'Victor-
Hugo
Hier matin, vers dix heures, Pierre vint
demander à sa femme de reprendre la vie
commune. Elle s'y refusa. Furieux de jee ïb-
fus, Begué s'arma de son revolver et fit feu
sur la malheureuse, qui tomba grièvement
blessée. Elle a été -transportée mourante a
l'hôpital Beaujon. Quant.au meurtrier,il s'est
laissé arrêter sans opposer aucune Tésis-
tùnce. v
CHUTE MORTELLE
Un affreux accident est arrive, hier, à Bel-
leville, 52, rue des Alouettes.
Mme Yve Godin habite à cette adresse avec
ses cinq enfants dont l'aîné, Albert, a dix ans.
C'est à ce jeune garçon qu'incombait, pendant
l'absence de sa mère forcée d'aller travailler
au dehors pour nourrir sa petite famille, le
soin de veiller sur ses frères.
Hier, Albert était allé laver du linge,- car
il cumulait les fonctions de cuisinier, de blan-
chisseuse et debonne d'enfants,- tout en sur-
veillant les petits qui jouaient à quelque dis-
tancé. Aussitôt revenu à la maison, il s'oc-
cupa d'étendre le linge sur une corde fixée au
haut de la fenêtre.Le malheureux «enfant, qui
était monté sur une chaise, perdit l'équilibre
et tomba du deuxième étage dans la cour.
Quand on le releva, il avait le crâne fracturé
elles deux jambes brisées.
Transporté aussitôt à l'hôpital Tenon, le
pauvre petit y est mort peu d'instants après
son arrivée, sans avoir repris connaissance.
Prévenue de l'accident dont son fils aîné ve-
nait d'être victime, Mme Godin a couru à
l'hôpital. Quand elle y est arrivée, il était
trop tard, elle a'aplus trouvé que le cadavre
de son enfant,
UN BICYCLISTE ÉGRA.3É
M.EmileBrochon, âgé de vingt-cinq ans,
passait hier matin en bicyclette place de la
République, lorsqu'en face de la maison por-
tant le no 7, il alla, par suite d'une fausse
direction imprimée à sa machine, se heurter
à l'omnibus Madeleine-Bastille. Renversé
lourdement sur la chaussée, le malheureux
roula sous les roues de la lourde voiture qui
lui passèrent sur le corps.
M. Emile Brochon, après avoir reçu les
premiers soins dans une pharmacie du voisi-
nage, a été transporté à l'hôpital Saint-Louis.
Son état est des plus graves.
C'est aujourd'hui qu'a lieu l'inauguration
de la nouvelle et luxueuse cordonnerie établie
sur l'ancien emplacement de Tortoni, qui va
certain*»1*10111' dwvu-ir.io rendez -"vous habituel
des élégants et des Parisiennes les plus sou-
cieux de leur toilette.Gomme nous l'avons dit,
les plus grands soins sont apportés à la fabri-
cation delà chaussure deluxe etdepromenade
qui, malgré son prix modeste, est faite selon
les progrès de la cordonnerie moderne. Ce coin
si parisien va retrouver sa vogue d'autrefois.
PARIS LA NUIT
M. José Miralôs, rentier, demeurant 23, rue
Hamelin, passait avenue d'Iéna, avant-hier
soir, vers onze heures, lorsqu'il se sentit for-
tement serré à la gorge. Deux rôdeurs ve-
naient, à l'aide d'une ceinture de laine,de lui
faire le coup du « père François ». M. Mira-
lès se défendit vaillamment contre ses agres-
seurs, donnant ainsi le temps à des gardiens
de la paix d'accourir à son secours. Un seul
des malfaiteurs put être arrêté. Conduit, le
lendemain matin, chez M. Dupouy, commis-
saire de police, cet individu a été reconnu
pour un nommé Victor Burckardt, d'origine
belge. A la tête d'une bande de gredins, il était,
depuis plusieurs mois, la terreur du quartier.
Burckardt a avoué être un, des principaux au-
teurs des agressions dont le comte de Beau-
repaire et Charles Joss, valet de chambre, ont
été victimes, ces jours derniers, dans le
quartier de la Muette.
Ce bandit a été envoyé au Dépôt où ses
complice, assure la police, ne tarderont pas
a le rejoindre.
Un cocher de maître, Robert R. eut l'im-
prudence; l'avant-derniére nuit, de euivre
chez elle, rue de l'Echaudé, une fille qui
l'avait racolé boulevard Saint-Germain. Ro-
bert avait à peine pénétré dans la chambre
que le souteneur de la fille, sortant d'un ca-
binet noir, se précipita sur le cocher, le roua
de coups, lui vole sa. montre et son porte-
monnaie et le jeta dehors.
Robert a conté sa mésaventure à deux gar-
diens de la paix qui ont emmené au poste les
deux auteurs du guet-apens, Eugénie P. et
Félicien M. Tous les deux, après interroga-
toire, ont été envoyés au Dépôt.
Jean de Paris.
Sofia, 6 mai.
Mémento. •– M. Maurice Piété, maréchal des
logis au 2B cuirassiers, désarçonné, avant-hier,
par son cheval, boulevard Exelmans, a été griè-
vement blessé à la tête. Transporté à l'inflrmerie
de l'Ecole militaire.
Un sieur Eugène M. demeurant rue de la
Smala, s'est asphyxié dans sa chambre.
A une heure de l'après-midi, Mme Laugerat,
âgée de soixante ans, de passage à. Paris, est
morte subitement rue Bergère. Elle a été portée
à l'hôtel où elle était descendue, au n° 24 de
cette rue.
cette rue. J. de P.
Informations
Décès. -Mme Deffès, femme du préfet des
Bouches-du-Rhône, est morte hier, à Mar-
seille, succombant à la grave affection qui la
tenait alitée depuis plusieurs semaines. De
nombreuses personnes sont venues présenter
leurs condoléances au préfet et s'associer à
sa douleur.
On annonce la mort de M. Gaillard,
maire d'Auxonné, Chevalier de la Légion
d'honneur.
M. Tordo, anéièa maire de Saint-Gloud,
chevalier de la Légion d'honneur, a succombé
hier, à Paris, à l'âgé de soixante-sept ans.
Ses obsèques auront lieu mardi, à midi; à
la Madeleine.
Le concert de l'Amerioan Art Association.
Parmi les oeuvres étrangères, une des plus
intéressantes est la Société dé secours mu-
tuels des artistes, américains, l'Amarican Art
Association, dont le siège est 131, boulevard
Montparnasse. Ce groupement de gens de
cœur, où toutes les élites de l'art et du monde
fraternisent dans une même pensée d'art Siâè
patriotisme, poursuit, outre son but de cha-
rité, une idée qui était digne d'attirer l'atten-
tion du Figaro, toujours à l'avant-garde des
manifestations généreuses. L'Association ay
en effet, pour objet d'amener. le gouverne-
ment dés Êtàfs-Unis fonder, de concert avec
le gouvernement fraûçâis, uiie Ecole de Pa-
ris, qui serait pour es artistes arnêftcàiûs cl
qu'est PEcole de Rome |>6ur nos artistes. Ce
serait faire' de Paris le centre unique et in-
contesté de l'Art pour les deux mondes et lui
donner ainsi la «Biiyerstineté officielle et dé-
finitive.
L'associaS©» «fisse organisé pour demain
mardi 8 mai, à la Radi-aiê», une soirée au
bénéfice .de i'mwxte4 sokée donnée sousJe
haut patronage de 15. Hxc. l'ambassadeur des
Etats-Œnis-et ^MmeSiustis, ainsi que des gran-
des.dames fraaçaises et américaines. Enfin
M. le ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts, pour marquer sa sympathie à
cette entreprise, a bien voulu promettre des?
faire représenter officiellement.
Le très beau. tj»rogramin& de cette soirée
comprend
Un à-propos en vers de Marcel Fiorentino, dit
par Leitner, de la Comédie-J?raneaise; une pièce
médite en anglais, The tournament of love, par
M. W. T. Peters, musique de Noël Johnson, joués
par les membres de l'association; des intermè*
Ses partîmes Deschamps-Jéhin et Sybit Sander-
son, Reiclienberg ;et du Minil, Camille Charmois^
MM.JSaléza.A. Lambert, Leitner, Jean Coquelin,
Gerval et Henry Joubert. Pour finir, l'acte de
naissance, de Picard,, avec la distribution de
l'Odéon Mmes Raucourt et Lherbay; MM. Ber-
thet, Rosenberg et Fournier. Sans compter d'au-
tres surprises .qui sont réservées-
Toutes les loges sont prises d'ores et déjà,
mais on peut encore se-proeurer des fauteuils
au$rix;de .40 fraacB.
LES FETES DE JEANNE D'ARC
Des fêtes en l'honneur de Jeanne d'Arc ont
été célébrées hier dans la plupart des grandes
villes de France et se poursuivront aujour-
d'hui et demain pour commémorer la prise
d'Orléans parla bonne Lorraine.
A Orléans, l'affluence est à ce point considé-
rable depuis deux jours que, malgré le bu-
reau de logements, installé à l'Hôtel de Ville,
un grand nombre de personnes ont dû cou-
cher à la belle étûilB. Les trains arrivent
bondés.
La ville disparaît sous les fleurs et les ori-
flammes aux couleurs de Jeanne et de 1a ville
d'Orléans et sous les drapeaux tricolores. La
cathédrale est superbement décorée.
On a commencé hier un triduum d'ac-
tions de grâces. Un émouvant panégyrique
de l'héroïne française a été prononcé par
Mgr Pagis, et les nouvelles bannières de
Jeanne d'Arc ontété bénites en présence d'une
dizaine de prélats.
Dans la journée, avait eu lieu l'inaugura-
tion du musée de Jeanne d'Arc, installé dans
un monument historique, le bijou d'architec-
ture Renaissance connu sous le nom de mai*;
son d'AgnèsSorel. M. Kaëmpfen, représentant
le ministre de l'instruction publique, prési-
dait à cette inauguration, assisté de Mgr
Coullié, administrateur du diocèse d'Orléans,
du préfet, du maire, du général de division
des Garets.de tous les fonctionnaires supé-
rieurs et des notabilités de la ville.
On sait que ce musée est entièrement cons-
titué avec la magnifique collection réunie de-
puis vingt ans par le vénérable abbé Des-
noyers et comprenant un grand nombre de
souvenirs relatifs à Jeanne d'Arc armes du
siège, épures des principales statues de l'hé-
roïne, tapisseries, faïences, médailles, sta-
tuettes, monnaies frappées en l'honneur de
la Pucelle, etc.
A Bordeaux, les fêtes que les étudiants ont
organisées en l'honneur de Jeanne d'Arc ont
commencé par une cérémonie religieuse à la
cathédrale, sous la présidence du cardinal
Lecot. L'église était archicomble. La plu-
part des officiers de la garnison, ayant à leur
tête le général inspecteur et le général Lar-
cher, commandant le corps d'armée, tous les
corps constitués et de nombreuses déléga-
tions, y assistaient. Mgr Rozier a prononcé
un éloquent panégyrique de la Lorraine.
Dans l'après-midi, la cavalcade, organisée
par les étudiants, a parcouru les principales
voies, recueillant, pour les œuvres de bien-
faisance, d'importantes aumônes.
A Marseille, une messe solennelle a été cé-
lébrée dans la nouvelle cathédrale, en pré-
sence des officiers supérieurs de la garnison
et de nombreux personnages officiels. Le
commandant du 15e corps était représenté
par le général de Sesmaisons et le "préfet par
M. Barthou, chef du cabinet. Mgr Ricard,
évoque de Marseille, a officié pontificalement.
La foule était si considérable qu'un grand
nombre de personnes n'ont pu entrer dans la
cathédrale. Dans la soirée une retraite aux
flambeaux a eu lieu, suivie d'un feu d'arti-
fice.
A Montpellier, un Te Deum a été chanté à
la cathédrale. Les officiers y assistaient en
grand uniforme.
A onze heures, une plaque commémorative
de la levée du siège d'Orléans a été inaugurée
sur le boulevard Bonnes-Nouvelles, à l'en-
droit même où s'arrêta le porteur de l'heu-
reux message. Les félibres du parage de
Montpellier ont exécuté une cantate.
A Rennes, l'héroïne française a été magni-
fiquement fêtée. Dès le matin, les maisons
étaient pavoisées aux couleurs de Jeanne
d'Arc, bleu et blanc, auxquelles se mêlaient
les drapeaux tricolores. Toutes les opinions se
sont unies dans cette manifestation publique,
la plus considérable que Rennes ait vue de-
puis bien longtemps. A trois heures et demie,
un Te Deum a été chanté à la cathédrale.
Le général en chef, les généraux résidant
à Rennes et tous les officiers de l'état-major
et de la garnison se pressaient dans la nef du
vaste édifice, trop petit pour contenir la
foule des fidèles qui refluait jusque sur la
place Saint-Pierre. La Préfecture et la muni-
cipalité se sont abstenues de toute partici-
pation aux fêtes.
Le Mans a eu également sa cêrêmpnie pa-
triotique en l'honneur de Jeanne d'Arc; la
fête a été purement religieuse.. C'est dans la
cathédrale superbement pavoisée qu'elle a
eu lieu. Prés de six mille personnes remplis-
saient l'église. L'armée était largement repré-
sentée. On remarquait notamment MM\ la
général Coiffé, commandant en chef du
4e corps d'armée, les généraux du Randal et
Darras. Le P. Coubé, de Paris, a prononcé le
panégyrique de la grande Lorraine.
A Paris, une délégation de la Jeunesse ca.
tholique s'est rendue devant la statue de la
place des Pyramides pour déposer sur le mo-
nument une magnifique couronne. J. C.
TELEGRAMMES & CORRESPONDANCES
Du 6 Mai
««*~«~>~» Donkerque. Le vapeur Georffi
Fisher, coulé en travers du chenal, est tou-
jours dans la même position et les efforts
tentés par les ponts et chaussées n'ont pas
abouti.
De l'avis des hommes compétents, le va-
peur est dans une position très dangereuse et
on craint que le poids du chargement ne dé-
termine la rupture de la coque. En ce cas, il
serait nécessaire d'avoir recours à la dyna-
mite pour débloquer le port. L'interruption
du trafic, qui ne saurait être inférieure à vingt
joars, serait cause pour le port de Dunker-
que de pertes incalculables.
i»«~«w( AuxÉRRÈ. Un horrible accident
de chasse s'est produit vendredi matin.
Le nommé Poulain, demeurant à la Chaume,
commune de Saint-Maurice-aux-Riches-Hom-
mes, s'était rendu à la chasse au sanglier.
Dans l'après-midi, sa femme et sa belle-
sœur allèrent au-devant de lui et pénétrèrent
dans le bois où il se tenait à l'affût.
Entendant du bruit derrière des buissons,
Poulain crut à la présence d'un sanglier et
tira un coup de fusil dans la direction.
Un cri déchirant se fit entendre, et, quand
l'imprudent chasseur accourut, il trouva sa
femme baignant dans une mare de sang.
La décharge avait frappé la malheureuse
en pleine poitrine et là mort avait été instàn-
tanée.
La victime n'avait que vingt ans.
-^̃« Bruxelles, Plusieurs journaux
rapportent un bruit d'après lequel le Parquet
serait en possession .d une lettre constituant
une preuve absolue de là culpabilité de Mme
JônîtfÉfc.
Mxgaal
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