Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1891-01-20
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 janvier 1891 20 janvier 1891
Description : 1891/01/20 (Numéro 20). 1891/01/20 (Numéro 20).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k281377k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Wf"' année 3» Série N* SO
Mardi 20 Janvier 1891
Le Numéro 15 cent, a' 'Pans, 20 cent. dans les Départements,?
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur en chef
A. PÉRIVIER
Secrétaire de la Rédaction
nÉDACTIOJV
PS MIDI A MINUIT, RUE DROUOT, 26
H. DE VltLEMESSANT
Fondateur
FERNAND DE RODAYS r
Administrateur
Part»: Trot» tfois.. 16 fr. »
Département» Trois Mois. 19 h. 50
Union Postale Trois Mois 21 tt. 60
La manuscrits ne tant pat rendu»
tOBLICITÉ SE 1" BT DE 2* PA61
»O, rue Droaot
ANNONCES. RÉCLAMES ET PETITES GAZETTES
Dolilnecn Flto, Séguy et £<•
1C{ ans GiÙHOB-BmUÈWÎ ET au FltJAKO, ME DRODOI, 2»
CHRONIQUES
DOCUMENTAIRES
LA CHÈVRE ET LE BACILLE
-On avait cru jusqu'ici, sur la foi de
certai» pùicersansrrire, que, positive-
ment, a %cfe qu'il y a dé meilleur dans
l'homme, c'est le chien ». 1
II paraît qu'on s'était trompé d'ani-
mal. Ce qu'il y a de meilleur, dans
l'homme, ce n'est pas le chien c'est la
chèvre. Plus heureuse, en effet, que Ro-
bert Koch dont les révélations tardives
n'ont point désarmé les irréconciliables
contradicteurs, la chèvre serait en pos-
session du remède suprême contre ce
terribie microbe de la tuberculose qui,
depuis quelque temps, pourchassé, as-
sailli, traqué de toutes parts, ne doit
vraiment pas être à la noce.
Telle est, au moins, l'étrange nouvelle
qui nous parvient de Nantes, où M. le
docteur Bertin, professeur à l'Ecole de
médecine, etM. Picq, directeur du ser-
vice sanitaire à l'Abattoir municipal,
auraient à peu près réussi, dit-on, à
guérir des phtisiques en leur transfusant
du sang de chèvre.
11 y a bel âge, au surplus. que d'ingé-
nieux çhércheurs songent à faire jouer à
la chèvre un i>out j'ai bonne mémoire, j'ai dû \moi-nieme,
à cette place, faire plus d'une allusion à
ces paradoxales tentatives.
v Voici tantôt un siècle qu'un médecin
anglais, Valentine, parlait déjà de sub-
stituer le vaccin de chèvre (goat-pox)
au vaccin de génisse (cow-poxj, et l'an-
née dernière encore, le. docteur E. Her-
vieux reprenait, dans une certaine me-
sure, la proposition pour son compte.
Mais il n'y a guère que quelques mois
que l'idée est venue à MM. Picq et Ber-
tm de se faire une alliée de la chèvre
dans l'éternelle lutte de la science contre
le bacille des cavernes.
Sachant que la chèvre est, par grâce
d'état. réfractaire à la tuberculose (c'est
une supériorité qu'elle a sur l'homme),
ils se demandèrent si la transfusion du
sang de chèvre à un lapin, par exemple,
qui est, au contraire, tuberculisable à
merci, ne vaudrait pas à celùi-ci le bé-
néfice d'une immunité du même genre.
Le fait est que l'hypothèse pouvait sem-
bler logique. Du moment, en effet, que
la chèvre est réfractaire à la tubercu-.
lose à tel point que les « cultures » les
plus virulentes ne peuvent prendre sur
elle, c'est apparemment que son sang:
renferme quelque principe occulte qui
tue le bacille ou tout au moins le neu-
tralise. Il y avait donc lieu de supposer
qu'en passant directement, à l'état frais
et vivant, dans un autre organisme, ce
sang ne perdrait paspour si peu sa vertu
microbieide, et que, par conséquent, il
ferait ipso facto participer le lapin
ainsi irrigué au précieux privilège de la
race caprine.
Ni l'hypothèse, au surplus, ni la mé-
thode^ qui s'en inspire n'appàrtiennent
en propre aux savants nantais. L'hon-
neur initial en revient à MM. Richet et
Héricourt, qui, dès 1888, en avaient déjà
tenté l'épreuve, non sans un succès re-
latif, avec du sang de chien,animal aussi
réfractaire que la chèvre; comme chacun
sait, à la tubereulose. De leur côté, un
docteur allemand, M- Behring, et un
docteur japonais, M. Kitasato, avaient
également réussi à conférer à des souris
l'immunité contre le tétanos et la diph-
thérie en leur inoculant du sang d'autres
animaux inaccessibles à ces maladies.
L'innovation de MM. Picq et Bertin
s'est donc tout bonnement bornée à
substituer le sang de chèvre au sang de
chien. Mais il était écrit que ce n'en
serait pas moins une innovation fé-
conde.
Les résultats obtenus avec des lapins
rendus artificiellement tuberculeux par
inoculations expérimentales ont été dé-
cisifs. Si la transfusion a lieu en même
temps que l'inoculation du virus tuber-
culeux, les bacilles ne commencent
même pas à se développer; si, au con-
traire, la contamination est antérieure à
la vaccination, ils s'arrêtent en route, et
l'évolution du mal est, au moins provi-
soirement, enrayée. Quant aux lapins
« témoins », auxquels on a administré le
poison sans y adjoindre l'antidote, ils
succombent tous infailliblement.
Ce n'est que sur la foi de ces expérien-
ces, répétées à maintes reprises de toutes
les façons et soumises, le 20 décembre
dernier, à l'approbation de la Société de
biologie, que MM. Picq et Bertin se sont
enfin décidés, après de longues et bien
justifiables hésitations, à essayer sur
l'homme du bizarre procédé qui leur
avait si bien réussi sur le lapin.
H y a une dizaine de jours, ils,se sont
risqués à pratiquer -un premier essai de
trausfùsion vacçinatrîce sur deux mala-
des manifestement tuberculeux un
jeune homme de dix-sept ans et une
femme de quarante-sept ans. Trente
grammes de sang pris dans la veine ju-
gulaire de l'animal furent injectés, avec
toutes les précautions antiseptiques de
rigueur, dans Jes muscles de la cuisse
des patients, chez lesquels on a dû pres-
que immédiatement constater une amé-
lioration très sensible.
Chez le jeune homme, en particulier,
la fièvre est tombée presque aussitôt, et
la température, qui oscillait depuis plu-
sieurs jours aux environs de 40 degrés,
est descendue le soir même à 37 degrés,
et ne s'en est plus, pour ainsi dire,
écartée.. En même temps, les sueurs
profuses diminuaient, ainsi que les cra-
chats, flui, tout de suite, avaient perdu
leur aspect inquiétant, tandis que l'ap-
pétit ce gage de résurrection par ex-
cellence reparaissait.
Samedi dernier, racontent les jour-
naux de Nantes, trois nouvelles transfu-
sions ont été faites, deux, à la même
dose, sur les malades précédemment
inoculés,. et la troisième, à plus faible v
dose, sur un tout jeune enfant, et les
effets s"^nnoncent comme devant être
les mêmes que la première fois.
On n'a pas le droit, sans doute, de ti-
rer des conclusions a fermas de ces
premières expériences tâtonnantes et
rudiraentaires encore. Aussi bien, MM,
Bertin et Picq n'ont pas l'outrecuidance
de dire ni même de croire qu'ils ont
îtrouvé l'ultime solution du problème, et
toutes, leurs prétentions se Bornent, jus- -i'
qu'à nouvel ordre, à recueillir des ob- ,1
servations, à collectionner des faits et à
p réparer "des documents en vue "des. rë-
fcherches, futures •
L'amélioration sera -t-elle définitive ou
seulement momentanée? Peut-on espé-
rer que des transfusions réitérées fini-
ront par triompher du mal, ou bien ne
s'agit-il, au contraire, que d'une appa-
rence fugitive et trômpeuseîLa méthode.
en admettant qu'elle soit réellement effi-
cace, le serait-elle, au même titre, con-
tre toutes les variétés, et à tous les degrés
de la tuberculose ?. Autant de questions
auxquelles il est pour le moment impos-
sible de répondre. Il ne faut jamais aller
plus vitejque les violons 1
Il n'empêche que, tels quels, ces es-
sais, qui peuvent nous mener loin, sont
du meilleur augure.
Ils ont, en tout cas, le double avantage,
fort appréciable, d'être à la portée de
tous et de ne pas offrir le moindre danger.
Ce n'est pas, cependant, que la trans-
fusion du sang ne soit une opération
délicate, exigeant une foule de précau-
tions subtiles et compliquées. Le sang
est, en effet, de tous les liquides organi-
ques, le plus irritable et le plus insta-
ble, et la moindre négligence de l'opé-
rateur, la moindre défectuosité de l'ins-
trument peuvent le transformer, en un
poison mortel. Aussi n'y recourait-on
guère autrefois qu'en désespoir de cause
Mais, depuis que le docteur Roussel a
inventé _son appareil, qui est un vérita-
ble cœur artificiel la transfusion du
sang est devenue chose facile, innocente
et presque banale. Elle n'est même pas
douloureuse, si ce n'est peut-être, en
l'espèce, pour la chèvre, promue ainsi,
volens nolens, au rôle éminemment
philanthropique de « nourrice de sang»;
mais il n'y aura .que les antivivisection-
nistes à protester ou à s'en plaindre.
Le jour est proche peut-être où la vac-
cination antituberculeuse par la trans-
fusion du sang de chèvre, devenue po-
pulaire au même titre que la vaccination
jennérienne, passera dans les mœurs.
Et en admettant qu'il y ait seulement la
moitié de ces vaccinations thérapeu-
tiques ou préventives à réussir, cela
ne ferait pas moins d'une dizaine de
mille de vies humaines sauvées, rien
que dans la seule ville de Paris, dans
l'espace d'un an.
Pourquoi pas, en fin de compte ? Il y
a des .précédents; à tout le moins des
analdg'iesi i. N'est-ce pas ia.vaehév somme e
toute, qui nous a' qûasimer^ .débarrassés-
de la variole, dont nous, avons peine à
croire aujourd'hui quej dix ans avant
Jenner, nos grands-pères redoutaient
et non sans raison les approches, à
l'égal de la peste ? Pourquoi cette « Ko-
chine » de chèvre ne marcherait-elle pas
sur les brisées de sa grande sœur "?
Pourquoi ce que celle-ci est à la petite
vérole ne le serait-elle pas à la phtisie ? 2
Emile Gautier.
ÉCHOS
̃'̃» LA POLITIQUE
Je doute que l'idée dé construire un
Palais parlementaire sur remplacement
des Tuileries devienne populaire on
aura beau dire que les 16 millions né-
cessaires à cette dépense seront pris sur
le superflu des domaines nationaux et
sur l'aliénation (toujours aléatoire) de
propriétés, dont l'Etat est embarrassé, le
public n'y verra qu'un accès de folie des
grandeurs, une dissipation inutile des
deniers des contribuables.
Si le" Palais-Bourbon et le Lùxem-
bourg menaçaient ruine, on compren-
drait cette entreprise mais tout incom-
mode qu'elle puisse être, la maison qui
est au bout du pont de là Concorde a
suffi à plusieurs générations de députés
qui ne s'en sont pas plus mal portés et
puis, en tout état de cause, on peut la
réparer, la rendre plus habitable et plus
pratique à cela, aucune objection.
Je sais bien qu'en cas de révolution,
il serait extrêmement commode d'avoir
le Sénat à côté des députés: on pourrait
faire d'une pierre deux coups et violer
en même temps les deux Chambres.
Mais, d'autre part, les, vieux émeutiers
,ne verront pas sans émotion disparaître
le théâtre de leurs exploits et l'hémi-
cycle qu'ils ont envahi deux fois, en 1848
et en 1870.
Sérieusement, je le répète au moment
où, chaque année, il faut faire des mira-
cles pour mettre le budget en équilibre,
on ne comprendra jamais la nécessité
de dépenser 16 millions, lesquels feront
des petits, comme cela arrive avec tous
les devis d'architecte et d'entrepreneur,
pour installer somptueusement le Par-
lement 1 Si l'Etat est trop riche, si ses
domaines le gênent, qu'il les aliène au
profit de quelque chose d'utile, mais pas
eh moellons parlementaires.
Et qu'on ne nous dise pas, afin de nous
allécher, que ce palais serait la perfec-
tion, puisqu'on l'aurait bâti tout exprès.
L'Opéra aussi a été bâti tout exprès, et
nous voyons ce qui est arrivé de cet
édifice fait sur mesure dont personne
n'est content, ni les chanteurs, ni les
auteurs, ni même les directeurs.
La Chambre fera sagement en renon-
çant, au projet lancé par M. Mir et par
M,. Reinach. F. M.
LA TEMPÉRATURE
La situation générale se modifie très peu.
Le baromètre a cependant descendu sur tout
l'ouest de l'Europe; la baisse s'est propagée
jusqu'à la mer Baltique, mais, hier matin, la
pression était encore supérieure à 77omul dans
le nord et l'est de ta Russis, ainsi qu'en Breta-
gne. Le minimum de la Méditerranée persiste
et les mauvais temps sévissent toujours dans le
sud de l'Europe. Les vents soufflent d'entre
Nord et Est et sur nos côtes océaniennes.
Le froid est toujours rigoureux, toutefois la
température a monté généralement. Hier ma-
tin, tes minima étaient de 19° au-dessous de
zéro à Besançon, 15° àBrëslau, 10° à Marseille,
6° à Paris, :z\ au-dessus à'Alger. Dans les sta-
tions élevées on .a observé v>" de froid au Pic-
du-Midi, et 170 au Puy-de-Dôme.
A Paris, ciel couvert. Vers cinq heures du
soir, le thermomètre avait remonté à ^"au-
dessous de zéro. Baromètre,- 763mm.
Manaco. Ciel couvert. Barom; 751°"
Thi min. i°2 max. h«$.
Arcackon, 19. Très beau temps. Th. 2°.-
t-E~ COURSÉS
̃ Aujourd'hui, courses à Nies;, -r Ga-
gnants de Robert Milton:
Prix du Var Xanthippe.
Grand Prix -de la Ville de Nice
Le Mien.
Prix de S. A. S. le Prince de Monaco
Sidonie.
A TRAVERS PARIS
Sur la demande de Mgr le comté de
Paris, une messe sera célébrée demain
mercredi 21 janvier, en l'église Saint-
François-Xavier pour l'anniversaire de
la mort du roi Louis XVI.
La messe sera dite à dix heures.
Le prince et la princesse de Monaco,
accompagnés parle comte de Lamotte
d'AUogny, chambellan,, et le comte
d'Orémieulx, aide de camp, se sont
rendus hier à deux heures et demie à
.l'Elysée, ̃̃
La garde de service au palais rendait
les honneurs. •*̃
L'entrevue très cordiale a duré plus
d'une demi-heure;
Après le dépar| du prince et de la
princesse de Monaéd, le.PrGsideht de la
République et Mme Çarpot se sont ren-
dus à leur tour à l'hôtel de la rue du
Faubourg-Saint-Honoré.
Un doublé mariage sera célébré pro 1
chainement à Paris, dans une des fa-
milles les plus connues dans la politique,
la finance et les belles-lettres.
Les deux frères de M. Joseph Reinach,
le député qui dirige le journal la Répu-
blique française, sont fiancés depuis
quelques jours.
M.' Théodore Reinach épouse Mlle
Fanny Kann, la nièce de MM. Charles,
Ignace et Jules Ephrussi, et la cousine
de MM. Maurice Ephrussi et Michel
Ephrussi.
M. Théodore Reinach, dont on se rap-
pelle les succès au lycée Condorcet, où il
eut « tous les premiers prix » dans la
classe de philosophie, est un des mem-
bres les plus actifs de l'Alliance Israélite
pour laquelle il a fait toute une sérié de
conférences à Paris et dans lus départe-
ments-. ̃̃ •-̃ -̃• -̃•
̃• ̃̃'• ̃-̃̃• ̃̃
Le second frère, M. Salomori Reinach,
l'archéologue érudit qui dirige le Musée
de Saint-Germain, est un ancien élève
de l'Ecole Normale, ancien élève de
l'Ecole d'Athènes, et le gouvernement
l'a chargé récemment d'une mission en
Gvèce pour opérer de nouvelles fouilles
près de Delphes.
Il épouse une jeune Russe, Mlle Mar-
goulieff, d'Odessa, qui est venue, malgré
sa grande fortune, suivre à Paris les
cours de la Faculté de médecine, et qui
a été reçue « doctoresse » à la suite de
brillants examens.
Grande et blonde, sa beauté avait été
très remarquée l'hiver dernier dans les
quelques salons parisiens qu'elle fré-
quentait malgré ses études très sé-
rieuses.
La date de ce double mariage n'est
pas encore fixée.
Hier à midi a eu lieu, à l'église de
Saint-Louis d'Antin, le mariage de Mlle
Marie Rabeau, fille de M. Charles Ra-
beau, le sympathique secrétaire généraL
du Crédit Lyonnais,avec M. Deseilligny, ̃
neveu de l'ancien ministre.
Les témoins de la mariée étaient M. A
Mazerat, directeur général du Crédits
Lyonnais.son oncle, et M. Gournier.
Les témoins du marié M. le général
Fay commandant le onzième corps
d'armée, et M. Deseilligny son oncle.
Très belle messe en musique à la-
quelle ont participé quelques-uns des
meilleurs artistes de Paris et, dans l'as-
sistance, nombre de personnalités dé la
politique, de la finance et des arts.
Dans les ambassades :`
Le duc et la duchesse de Mandas ou-
vriront pour la première fois les salons
de l'hôtel de l'ambassade, vendredi pro-
chain, jour de la Saint-lldephonse, fête
patronale du roi Alphonse XIII.
S. M. la reine Isabelle II assistera au
dîner qui précédera cette soirée.
Un dîner sera offert samedi au corps
diplomatique par te ministre des affaires
étrangères, et Mme Ribot.
Ce dîner sera suivi d'une réception
pour laquelle il ne sera pas fait d'invita-
tion. ̃̃̃ ̃ '̃̃ '̃̃'̃;̃
M. Dubief, qui fut maire du cinquième
arrondissement et directeur de l'école
Sainte-Barbe, est mort hier matin à
Paris. Il souffrait depuis longtemps
d'une affection contre laquelle il luttait
avec une rare énergie.
Les déboires de sa double administra-
tion, Sainte-Barbe et le cinquième arron-
dissement, avaient, ces derniers temps,
hâté considérablement les progrès de
sa maladie.
11 était resté directeur honoraire de
Sainte-Barbe.
M. Dubief avait à peine dépassé la
soixantaine.
On a célébré hier à l'église russe un
nouveau service funèbre pour le duc
Nicolas de Leuchtenberg puis le cer-
cueil a été conduit à la gare du Nord,
suivi des prêtres de l'église, de la veuve
et des enfants du défunt, et dé*tous les
membres de l'ambassade. Un wagon
avjùt#été tendu de draperies noires.
Le comité de la Société des Gens de
Lettres que M. Chauchard. a laissé
maître de distribuer les dix mille francs
qu'il a offerts, a pris hier les dispositions
sui-santets
1^ Aucun membre du comité ne pourra
concourir; • ̃'•.̃.̃
2° Cinq mille francs seront répartis en
prix purement littéraires, dont un de
trois mille francs et deux de mille; les
cinq mille autres francs seront partagés
à titre d'encouragement. ou de secours,
dont deux mille en.qiiatre prix de cinq
cents francs chacune quinze cents francs
pour les veuves quinze cents francs
pour les secours urgents;
3° Afin que toutes les candidatures
aient le temps de se produire, la distri-
bution des prix est irrévocablement fixée
au lundi 23 février. Les prix seront déli-
vrés en espèces dès le lendemain.
M. FISCHHOFF
L'un des. compositeurs les plus célè-
bres de l'Àutriche-Hongrie, M. Robert
F\schhoff, est en ce moment à Paris et
reçoit, à l'occasion de ce séjour, de nom-
breux témoignages de sympathie.
Avant-hier, un dîner était donné en
son honneur par l'ambassadeur et Mme
la comtesse Hoyos; hier, Gounod le re-
cevait à sa table avec plusieurs amis;
vendredi, Mme Munkacsy donne tout
exprès une soirée et, l'autre semaine,
on lui faisait une véritable ovation dans
le concert de la salle Ehrard dont nous
axons.parlé, concert pendant lequel ses
œuvres les plus rétfsstes étaient magni-
fiquement interprétées par Mme Krauss,
Mme de Serres (Remaury-Montigny),
M. Marsick et par l'auteur lui-même.
Parmi les assistants se trouvaient
Ambroise Thomas, la princesse Bi-
bestio, la princesse Branco van, la vi-
comtesse de Trédern, Mme Yturbe, etc.
v. «*« '̃̃ • ̃
M. Robert Fisclïhoff est tout jeune
malgré la célébrité qu'il a déjà acquise
à Vienne, où il professe au Conserva-
toire il est dans sa trente-deuxième
année blond, mince, l'air timide et dé-
licat, le front large, il parle fort bien le
français il est d'ailleurs le frère d'un
vrai Parisien, M. Fischhoff, gendre et
associé de M. Sedelmeyer, le collec-
tionneur bien connu.
Son séjour à Paris sera de très
courte durée il repart samedi pour
Vienne.
A l'Académie des sciences <
On a procédé hier à l'élection d'un
membre dans la section d'économie ru-
rale en remplacement de M. Péligot,
décédé.
Au premier tour de scrutin, sur 60 vo-
f n f e,-74d C'immJ:M~-a ..gtg bl u paj'~3~-
f~ t"]Y e ChA=.>.to.oJ,été6Jup.ll'"
svftrages.. • > '̃ :̃ ̃•:
néfai des ponts et chaussées qui a assaini
les Landes, en desséchant lès marais et
plantant des pins, en apportant ainsi
l'aisance et la santé dans une région où
régnaient la fièvre et la misère.
Aujourd'hui parait chez Plon et chez
tous les libraires l'Annuaire illustré de
l'Armée, dirigé avec tant de goût par
M. Roger de Beauvoir. Nous n'avons
plus à faire l'éloge de cette belle publi-
cation, pleine de renseignements pré-
cieux. Elle contient, cette année, un
grand nombre de beaux dessins à la
plume. Signalons entre autre choses in-
téressantes les armées étrangères, avec
leur effectif ainsi que la liste des élèves
des écoles militaires.
L'Annuaire illustré de l'armée est ap-
pelé à un énorme succès.
Le banquet annuel de l'Association
Amicale des anciens élèves du lycée
Charlemagne a eu lieu hier au Conti-
nental.
Environ cent convives; sous ta prési-
àence de 'Mi- l'avocat Barboùr.
Uranie, l'œuvre très originale et très
curieuse de Camille Flammarion, vient
de paraître en une charmante petite
édition de la collection Guillaume. Il y
a dans ce beau volume des compositions
remarquables de Falero et Bayard cette
nouvelle édition retrouvera le grand
succès de la grande édition dont noua
avons parlé.
HORS PARIS
Un télégramme du Tonkin nous ap-
prend la mort, dans la province de
Langson, d'un jeune sous-lieutenant des
tirailleurs tonkinois M. Paul Loubère.
Cet officier, sorti de- Saint-Cyr depuis
deux ans à peine, était proposé pour
l'avancement au choix et appelé à un
bel avenir. Sa perte met en deuil une
famille de soldats. Son père, l'ancien
gouverneur de la Guyane, est colonel
d'infanterie de marine en retraite.
M. Paul Loubère a succombé à une;
méningite résultant d'une chute qu'il
avait faite au cours d'une reconnais-
sance.
NOUVELLES A LA MAIN
Taupin, à son ami Boireau
Oui, mon cher, ce pauvre X. est
mort, cette nuit, dans les bras de sa
bonnel
Boireau, vivement
Elle est jolie? 2
A Nice.
L'hôtelier, d'un air un peu contraint,
à un voyageur arrivé la veille, avec une
dame
Mon Dieu, monsieur, vous me
voyez un peu embarrassé. Vous savez
que mon hôtel est un des mieux famés
de la ville.
Eh bien? 2
Eh bien je dois vous dire que la
personne avec laquelle vous êtes arrivé
hier est déjà venue passer ici le mois
Àe décembre avec un autre monsieur,
el vous uyvez comprendre que, cette
fois.
Le voyageur, fYôidenieni -d'incon'-
-Oh! cette fois, ça n'a pas d incon-
vénient., je suisse mari
M. LOOK" ROY
L'ancien ministreM. Edouard Lockroy,
député de Paris, vient d'être frappé"par
un deuil cruel, j
Son père, M. Philippe .Simon- £ dit
Locki»oy, est mort hier dans sa quatre-
vingt-huitième année; après une Vieil-
lasse des plus vertes et des plus belles.
Il s'est éteint, presque sans souffrance,
emporté enquelques heures par une
congestion contre laquelle les forces de
son grand âge né lui permettaient plus
de lutter.!
M. Lockroy, après de remarquables
études littéraires, avait débuté comme
acteur à l'Odéon, dans les Vêpres Si-
ciliennes de Casimir Delavigne, en
1827 il passa ensuite à la Porte-Saint-
Martin, puis à la Comédie-Française;
et au moment où il avait atteint
comme comédien Une réelle réputa-
tion, il se retira en 1840 et devint écri-
vain dramatique, puis commissaire de
la République près le Théâtre-Français,
poste qu'il conserva jusqu'à la fin de la
Révolution de 1848.
Soit seul, soit en collaboration avec
Scribe, Anicet Bourgeois, Arnould, Co-
gniard, etc., il fit applaudir plusieurs
pièces originales dont quelques-unes
sont encore connues de la génération
actuelle Un duel sous le cardinal de
Richelieu C'est encore du bonheur, où
Arnal joua le principal rôle la Vieillesse
d'un grand Roi Passé minuit; les Trois
Epiciers le Chevalier du Guet; Chariot;
l'Extase; la Jeunesse dorée; Bonsoir
Monsieur Pantalon la Conscience (avec
Alexandre Dumas) le Chien du Jardi-
nier (musique de Grisart) les Dragons
de Villars; la Fée Carabosse; Ondine,
etc., etc.
En 1870, il s'était engagé comme vo-
lontaire à l'âge de soixante-sept ans,
dans le bataillon d'Edouard Lockroy,son
fils;età Champigny.ilreçutdans lajambe
une balle qui nécessita un repos de plu-
sieurs mois.
Depuis de longues années il avait cessé
tout travail sa grande distraction était
de culti vewies fleurs voire même des fruits
dans le jardin aérien qu'il avait impro-
visé sur son balcon, au cinquième étage
de la rue Washington 1
On le voyait à quelques premières, le
des courbé, mais la taille encoregrande,
la voix toujours grave, la tête ronde,
presque chauve,et les moustachas impi-
toyablement noires.
Il racontait avec émotion que, fils d'un
chevalier de l'Em pire, il avait été soulevé
dans les bras de Napoléon I" un jour
JJiisnecUoJi*^t^e_sjDUYeiiUv^iij^.st£
gravé pour la vie dans sa mémoire
éblouie. --A.̃
Sa grande joie a été d'assister aux
nombreux succès politiques de son fils.
'̃̃ ̃̃ :̃' ̃̃ '̃̃ ̃ G. C. '•
M. Ghaba.brelent est un inspéciaur gé-
LE FROID
Le froid sévit avec une cruelle persis-
tance, la misère s'aggrave, les hôpitaux
encombrés ferment leurs portes devant
la foule des malades, les asiles de nuit
ne suffisent plus à la masse endolorie
qui cherche à fuir la glace et la neige, la
détresse prend les proportions d'une ca-
lamité publique, et sous le toit des pau-
vres honteux, on devine les spectacles
les plus .navrants et les drames les plus
sinistres.
Aussi de tous côtés cherche-t-on à
soulager ces affreuses infortunes, et,
d'un commun effort, le gouvernement,
la municipalité, la presse et les particu-
liers se sont-ils trouvés spontanément
réunis pour préserver et sauver cette
immense armée du. malheur et de la
souffrance pendant les cruelles nuits
dont ce dur hiver nous menace. encore.
LE GOUVERNEMENT
Le gouvernement a décidé dans la ma-
tinée d'hier qu'un projet de loi serait
déposé par M. Constans dès l'ouverture
de la séance de la Chambre, afin d'auto-
riser un crédit de 2 millions pour venir
en aide aux misères actuelles.
Cette somme, qui a été aussitôt votée
.(comme on le verra plus loin dans le
compte rendu du Parlement), sera dis-
tribuée par l'intermédiaire des bureaux
de bienfaisance.
Le gouvernement avait songé tout
d'abord à autoriser le Mont-de-Piété à
délivrer gratuitement les vêtements,
matelas et couvertures mais à la suite
d'une enquête, il a été reconnu que les
nécessiteux ne bénéficieraient de cette
mesure que dans une faible proportion.
Les trois quarts des reconnaissances du
Mont-de-Piété sont, en effet, vendues
aussitôt après l'engagement et se trou-
vent, par conséquent, aux mains des
spéculateurs»
LA MUNICIPALITÉ
Le Conseil municipal a pris de son
côté plusieurs mesures utiles. Le bureau
se réunit chaque après-midi depuis deux
jours et,'de concert avec M. Alphànd, il
a décidé
ie L'installation, au palais des Arts
libéraux, au Champ de Mars, d'un refuge
chauffé et muni des couchettes auxiliai-
res fournies par le ministère de la guerre;
2° La même installation au gymnase
municipal Voltaire, rue Japy, et au gym-
nase municipal de la rue a* Allemagne
3° La distribution dans ces refuges de
soupes chaudes.
On a distribué ainsi 14,000 soupes
chaudes, matin et soir, pendant les deux
journées de dimanche et de lundi. ite
En outre, une démarche a été faite
auprès du ministre de la guerre par
M. Charles Blanc, chef du cabinet du
préfet de la Seine, et M. Peyron, direc-
teur de l'Assistance publique, pour lui
demander son concours afin d'organiser
des asiles où les indigents pourront être
reçus la nuit et couchés.
M. de Freycinpt a déclaré qu'il était
très heureux de pouvoircollaboreràl'œu-
vre entreprise et il a mis immédiatement
à la disposition de MM. BlancetPeyron
quatre mille fournitures auxiliaires qu'on
donne d'habitude aux réservistes. Cha-
que fourniture se compose d'un sac rein-
£9 HasçLue flo Fer.
pli de paille, d'un traversin et d'une
couverture.
Enfin des braseros publics ont été.
allumés dans plusieurs centres, ouvriers
et-le Conseil a rédigé l'appel suivant `:
Les membres du bureau du Conseil muni-
cipal font un appel pressant à l'esprit de so-
lidariié de la populaÇfen parisienne à l'égard
des pauvres si rudeinent atteints par l'hiver
exceptionnellement rigoureux que nous tra-
versons. v .̃
Tous les dons, soit en argent, soit en na-
ture, seront reçus avec reconnaissante dans
les vingt:mairies.
La population parisienne n'est jamais restée
sourde à semblable demande et les membres
du bureau ne doutent pas que leur appel ne
soit entendu.
Lesvice-presientsîLEVRAUD.P.BnoussE.
Le syndic MAUny.
Les secrétaires Pierre BAUDIN, Albert
PÉTROT, G. ROUANET, Louis LUCIPIA.
LE PRÉFET
De son côté, le préfet de la Seine fai-
sait ajouter par le directeur de l'Assis-
tance publique douze cents lits supplé-
mentaires dans les hôpitaux et une
autre demande était adressée par ses
soins au ministre de la guerre pour ob-
tenir quelques postes-casernes qui se-
raient aménagés en hôpitaux à défaut
des postes-casernes, on dresserait .des
tentes dans le palais des Machines, au
Champ de Mars. `
LES MAIRES
Les vingt maires de Paris ont reçu, de
leur côté, la lettre suivante de M. Pou-
belle -̃•
Ii En présence de la rigueur persistante de
l'hiver, il y lieu de prendre des. disposi-
tions pour secourir, dans la plus large me-
sure possible, la population indigente.
Dans ce but, je vous prie de faire afficher
dans votre arrondissement un appel à vos
concitoyens, les informant que tous les dons
en argent ou en nature, vêtements, couver-
tures ou aliments, seront reçus dans votre
mairie et employés soit en secours extraor-
dinaires, soit à assurer le fonctionnement des
asiles de nuit provisoires établis dans votre
arrondissement.
LA CHARITÉ PRIVÉE
Mais la charité officielle est insuffi-
sante, tandis que la bienfaisance privée,
coordonnée, peut enfanter des merveil-
les. Aussi presque tous les journaux
ont-ils, à la même heure, songé à stimu-
ler, par un éloquent appel, un zèle de-
venu nécessaire.
LA PRESSE PARISIENNE
Le Gaulois, puis le Temps,\e Paris,\&Li-
berté, le Pays, la Patrie, le National,
pour- ne citer que quelques-uns de nos
confrères, ont réclamé* en termes fort
émus, rorganisation de ces Secours de-
venus indispensables. ̃•
«LÉ FIGARO»
Le Figaro s'était, depuis plusieurs
jours déjà, préoccupé de ce lamentable
état de choses. Il avait fait faire une en-
quête minutieuse dans les différents
quartiers de Paris et dans les diverses
classes de la population qui souffre.
C'est ainsi que nous avotis constaté
que l'ouvrier le plus atteint par la crise
et par le froid n'est pas, comme on pour-
rait le croire, l'ouvrier du bâtiment,
c'est-à-dire le maçon ou le charpentier.
Maçons et charpentiers ont beaucoup
travaillé l'an dernier, quelque peu gagné
par conséquent; et du jour où le chô-
mage a été imposé par les neiges,' tous,
ou presque tous, ils sont rentrés chez
eux, dans les départements de la Creuse,
de la Lozère, du Puy-de-Dôme et du
Cantal, où une nourriture modique leur
est assurée jusqu'au printemps par un
salaire sagement économisé.
La grande armée de ceux qui souffrent
se compose principalement des ouvriers
qui ne sont pas du bâtiment, mais « à
côté du bâtiment » et qui embellissentou
terminent le travail des maçons et des
charpentiers:
i° Lés terrassiers
& Les peintres;
3° Les plombiers
4° Les couvreurs
5° Les marbriers;
6° Les doreurs;
7° Les fabricants de papiers;
8° Toute la petite industrie parisienne, les
fabricants toujours pauvres de ces mille pe-
tits riens, bimbeloterie, etc., que l'on vend
dans les bazars, dans les baraques du jour
de l'an;
9" Enfin les petits employés qu'on néglige
trop souvent dans ces distributions d'au-
mônes, et qui sont peut-être les plus intéres-
sants parce qu'ils sont les plus silencieux
dans leur malheur.
Telle a été notre enquête.
Sur l'initiative d'une des personnalités
les plus considérées du haut commerce
parisien, M. Cousté, président de la
Chambre de commerce de Paris, nous
avions songé d'abord à ouvrir dans nos
colonnes une souscription spéciale pour
venir en- aide à ces lamentables infor-
tunes. Nous avions eu l'intention de for-
mer en même temps un Comité chargé
d'étudier ces misères, de concentrer
toutes les demandes, de départager les
sommes recueillies, et de les distribuer
suivant l'urgence des besoins.
Le Comité, que nous avions formé
avec l'aide infatigable de notre ami
M. Sàuffroy, était ainsi composé
M. Cousté, président de la Chambra de
commerce de Paris, officier de la Légion d'hon-
neur, président
M. Guillotin, président du Tribunal de com-
merce
M. Mozet, membre de la Chambre de com-
merce
M. Félix Michau, ancien président du Tri-
bunal de commerce, régent de la Banque de
France;
M. Moisant, membre de la Chambre de com-
merce
M. Haret, entrepreneur de menuiserie
M. Parfourv, entrepreneur de marbrerie
M. Rédouly, entrepreneur de peinture.
Nous les remercions tous du dévoile-
ment éclairé qu'ils avaient bien voulu
nous apporter. Mais nous abandonnons
notre projet, pensant qu'il vaut mieux
nous unir tous dans un commiui effort.
Nous nous associons donc à nos excel-
lents confrères de Paris et nous deman-
dons avec eux la convocation immédiate
du Syndicat de la*presse parisienne.
Voici d'ailleurs la dépêche que le pré-'
Mardi 20 Janvier 1891
Le Numéro 15 cent, a' 'Pans, 20 cent. dans les Départements,?
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur en chef
A. PÉRIVIER
Secrétaire de la Rédaction
nÉDACTIOJV
PS MIDI A MINUIT, RUE DROUOT, 26
H. DE VltLEMESSANT
Fondateur
FERNAND DE RODAYS r
Administrateur
Part»: Trot» tfois.. 16 fr. »
Département» Trois Mois. 19 h. 50
Union Postale Trois Mois 21 tt. 60
La manuscrits ne tant pat rendu»
tOBLICITÉ SE 1" BT DE 2* PA61
»O, rue Droaot
ANNONCES. RÉCLAMES ET PETITES GAZETTES
Dolilnecn Flto, Séguy et £<•
1C{ ans GiÙHOB-BmUÈWÎ ET au FltJAKO, ME DRODOI, 2»
CHRONIQUES
DOCUMENTAIRES
LA CHÈVRE ET LE BACILLE
-On avait cru jusqu'ici, sur la foi de
certai» pùicersansrrire, que, positive-
ment, a %cfe qu'il y a dé meilleur dans
l'homme, c'est le chien ». 1
II paraît qu'on s'était trompé d'ani-
mal. Ce qu'il y a de meilleur, dans
l'homme, ce n'est pas le chien c'est la
chèvre. Plus heureuse, en effet, que Ro-
bert Koch dont les révélations tardives
n'ont point désarmé les irréconciliables
contradicteurs, la chèvre serait en pos-
session du remède suprême contre ce
terribie microbe de la tuberculose qui,
depuis quelque temps, pourchassé, as-
sailli, traqué de toutes parts, ne doit
vraiment pas être à la noce.
Telle est, au moins, l'étrange nouvelle
qui nous parvient de Nantes, où M. le
docteur Bertin, professeur à l'Ecole de
médecine, etM. Picq, directeur du ser-
vice sanitaire à l'Abattoir municipal,
auraient à peu près réussi, dit-on, à
guérir des phtisiques en leur transfusant
du sang de chèvre.
11 y a bel âge, au surplus. que d'ingé-
nieux çhércheurs songent à faire jouer à
la chèvre un i>out
à cette place, faire plus d'une allusion à
ces paradoxales tentatives.
v Voici tantôt un siècle qu'un médecin
anglais, Valentine, parlait déjà de sub-
stituer le vaccin de chèvre (goat-pox)
au vaccin de génisse (cow-poxj, et l'an-
née dernière encore, le. docteur E. Her-
vieux reprenait, dans une certaine me-
sure, la proposition pour son compte.
Mais il n'y a guère que quelques mois
que l'idée est venue à MM. Picq et Ber-
tm de se faire une alliée de la chèvre
dans l'éternelle lutte de la science contre
le bacille des cavernes.
Sachant que la chèvre est, par grâce
d'état. réfractaire à la tuberculose (c'est
une supériorité qu'elle a sur l'homme),
ils se demandèrent si la transfusion du
sang de chèvre à un lapin, par exemple,
qui est, au contraire, tuberculisable à
merci, ne vaudrait pas à celùi-ci le bé-
néfice d'une immunité du même genre.
Le fait est que l'hypothèse pouvait sem-
bler logique. Du moment, en effet, que
la chèvre est réfractaire à la tubercu-.
lose à tel point que les « cultures » les
plus virulentes ne peuvent prendre sur
elle, c'est apparemment que son sang:
renferme quelque principe occulte qui
tue le bacille ou tout au moins le neu-
tralise. Il y avait donc lieu de supposer
qu'en passant directement, à l'état frais
et vivant, dans un autre organisme, ce
sang ne perdrait paspour si peu sa vertu
microbieide, et que, par conséquent, il
ferait ipso facto participer le lapin
ainsi irrigué au précieux privilège de la
race caprine.
Ni l'hypothèse, au surplus, ni la mé-
thode^ qui s'en inspire n'appàrtiennent
en propre aux savants nantais. L'hon-
neur initial en revient à MM. Richet et
Héricourt, qui, dès 1888, en avaient déjà
tenté l'épreuve, non sans un succès re-
latif, avec du sang de chien,animal aussi
réfractaire que la chèvre; comme chacun
sait, à la tubereulose. De leur côté, un
docteur allemand, M- Behring, et un
docteur japonais, M. Kitasato, avaient
également réussi à conférer à des souris
l'immunité contre le tétanos et la diph-
thérie en leur inoculant du sang d'autres
animaux inaccessibles à ces maladies.
L'innovation de MM. Picq et Bertin
s'est donc tout bonnement bornée à
substituer le sang de chèvre au sang de
chien. Mais il était écrit que ce n'en
serait pas moins une innovation fé-
conde.
Les résultats obtenus avec des lapins
rendus artificiellement tuberculeux par
inoculations expérimentales ont été dé-
cisifs. Si la transfusion a lieu en même
temps que l'inoculation du virus tuber-
culeux, les bacilles ne commencent
même pas à se développer; si, au con-
traire, la contamination est antérieure à
la vaccination, ils s'arrêtent en route, et
l'évolution du mal est, au moins provi-
soirement, enrayée. Quant aux lapins
« témoins », auxquels on a administré le
poison sans y adjoindre l'antidote, ils
succombent tous infailliblement.
Ce n'est que sur la foi de ces expérien-
ces, répétées à maintes reprises de toutes
les façons et soumises, le 20 décembre
dernier, à l'approbation de la Société de
biologie, que MM. Picq et Bertin se sont
enfin décidés, après de longues et bien
justifiables hésitations, à essayer sur
l'homme du bizarre procédé qui leur
avait si bien réussi sur le lapin.
H y a une dizaine de jours, ils,se sont
risqués à pratiquer -un premier essai de
trausfùsion vacçinatrîce sur deux mala-
des manifestement tuberculeux un
jeune homme de dix-sept ans et une
femme de quarante-sept ans. Trente
grammes de sang pris dans la veine ju-
gulaire de l'animal furent injectés, avec
toutes les précautions antiseptiques de
rigueur, dans Jes muscles de la cuisse
des patients, chez lesquels on a dû pres-
que immédiatement constater une amé-
lioration très sensible.
Chez le jeune homme, en particulier,
la fièvre est tombée presque aussitôt, et
la température, qui oscillait depuis plu-
sieurs jours aux environs de 40 degrés,
est descendue le soir même à 37 degrés,
et ne s'en est plus, pour ainsi dire,
écartée.. En même temps, les sueurs
profuses diminuaient, ainsi que les cra-
chats, flui, tout de suite, avaient perdu
leur aspect inquiétant, tandis que l'ap-
pétit ce gage de résurrection par ex-
cellence reparaissait.
Samedi dernier, racontent les jour-
naux de Nantes, trois nouvelles transfu-
sions ont été faites, deux, à la même
dose, sur les malades précédemment
inoculés,. et la troisième, à plus faible v
dose, sur un tout jeune enfant, et les
effets s"^nnoncent comme devant être
les mêmes que la première fois.
On n'a pas le droit, sans doute, de ti-
rer des conclusions a fermas de ces
premières expériences tâtonnantes et
rudiraentaires encore. Aussi bien, MM,
Bertin et Picq n'ont pas l'outrecuidance
de dire ni même de croire qu'ils ont
îtrouvé l'ultime solution du problème, et
toutes, leurs prétentions se Bornent, jus- -i'
qu'à nouvel ordre, à recueillir des ob- ,1
servations, à collectionner des faits et à
p réparer "des documents en vue "des. rë-
fcherches, futures •
L'amélioration sera -t-elle définitive ou
seulement momentanée? Peut-on espé-
rer que des transfusions réitérées fini-
ront par triompher du mal, ou bien ne
s'agit-il, au contraire, que d'une appa-
rence fugitive et trômpeuseîLa méthode.
en admettant qu'elle soit réellement effi-
cace, le serait-elle, au même titre, con-
tre toutes les variétés, et à tous les degrés
de la tuberculose ?. Autant de questions
auxquelles il est pour le moment impos-
sible de répondre. Il ne faut jamais aller
plus vitejque les violons 1
Il n'empêche que, tels quels, ces es-
sais, qui peuvent nous mener loin, sont
du meilleur augure.
Ils ont, en tout cas, le double avantage,
fort appréciable, d'être à la portée de
tous et de ne pas offrir le moindre danger.
Ce n'est pas, cependant, que la trans-
fusion du sang ne soit une opération
délicate, exigeant une foule de précau-
tions subtiles et compliquées. Le sang
est, en effet, de tous les liquides organi-
ques, le plus irritable et le plus insta-
ble, et la moindre négligence de l'opé-
rateur, la moindre défectuosité de l'ins-
trument peuvent le transformer, en un
poison mortel. Aussi n'y recourait-on
guère autrefois qu'en désespoir de cause
Mais, depuis que le docteur Roussel a
inventé _son appareil, qui est un vérita-
ble cœur artificiel la transfusion du
sang est devenue chose facile, innocente
et presque banale. Elle n'est même pas
douloureuse, si ce n'est peut-être, en
l'espèce, pour la chèvre, promue ainsi,
volens nolens, au rôle éminemment
philanthropique de « nourrice de sang»;
mais il n'y aura .que les antivivisection-
nistes à protester ou à s'en plaindre.
Le jour est proche peut-être où la vac-
cination antituberculeuse par la trans-
fusion du sang de chèvre, devenue po-
pulaire au même titre que la vaccination
jennérienne, passera dans les mœurs.
Et en admettant qu'il y ait seulement la
moitié de ces vaccinations thérapeu-
tiques ou préventives à réussir, cela
ne ferait pas moins d'une dizaine de
mille de vies humaines sauvées, rien
que dans la seule ville de Paris, dans
l'espace d'un an.
Pourquoi pas, en fin de compte ? Il y
a des .précédents; à tout le moins des
analdg'iesi i. N'est-ce pas ia.vaehév somme e
toute, qui nous a' qûasimer^ .débarrassés-
de la variole, dont nous, avons peine à
croire aujourd'hui quej dix ans avant
Jenner, nos grands-pères redoutaient
et non sans raison les approches, à
l'égal de la peste ? Pourquoi cette « Ko-
chine » de chèvre ne marcherait-elle pas
sur les brisées de sa grande sœur "?
Pourquoi ce que celle-ci est à la petite
vérole ne le serait-elle pas à la phtisie ? 2
Emile Gautier.
ÉCHOS
̃'̃» LA POLITIQUE
Je doute que l'idée dé construire un
Palais parlementaire sur remplacement
des Tuileries devienne populaire on
aura beau dire que les 16 millions né-
cessaires à cette dépense seront pris sur
le superflu des domaines nationaux et
sur l'aliénation (toujours aléatoire) de
propriétés, dont l'Etat est embarrassé, le
public n'y verra qu'un accès de folie des
grandeurs, une dissipation inutile des
deniers des contribuables.
Si le" Palais-Bourbon et le Lùxem-
bourg menaçaient ruine, on compren-
drait cette entreprise mais tout incom-
mode qu'elle puisse être, la maison qui
est au bout du pont de là Concorde a
suffi à plusieurs générations de députés
qui ne s'en sont pas plus mal portés et
puis, en tout état de cause, on peut la
réparer, la rendre plus habitable et plus
pratique à cela, aucune objection.
Je sais bien qu'en cas de révolution,
il serait extrêmement commode d'avoir
le Sénat à côté des députés: on pourrait
faire d'une pierre deux coups et violer
en même temps les deux Chambres.
Mais, d'autre part, les, vieux émeutiers
,ne verront pas sans émotion disparaître
le théâtre de leurs exploits et l'hémi-
cycle qu'ils ont envahi deux fois, en 1848
et en 1870.
Sérieusement, je le répète au moment
où, chaque année, il faut faire des mira-
cles pour mettre le budget en équilibre,
on ne comprendra jamais la nécessité
de dépenser 16 millions, lesquels feront
des petits, comme cela arrive avec tous
les devis d'architecte et d'entrepreneur,
pour installer somptueusement le Par-
lement 1 Si l'Etat est trop riche, si ses
domaines le gênent, qu'il les aliène au
profit de quelque chose d'utile, mais pas
eh moellons parlementaires.
Et qu'on ne nous dise pas, afin de nous
allécher, que ce palais serait la perfec-
tion, puisqu'on l'aurait bâti tout exprès.
L'Opéra aussi a été bâti tout exprès, et
nous voyons ce qui est arrivé de cet
édifice fait sur mesure dont personne
n'est content, ni les chanteurs, ni les
auteurs, ni même les directeurs.
La Chambre fera sagement en renon-
çant, au projet lancé par M. Mir et par
M,. Reinach. F. M.
LA TEMPÉRATURE
La situation générale se modifie très peu.
Le baromètre a cependant descendu sur tout
l'ouest de l'Europe; la baisse s'est propagée
jusqu'à la mer Baltique, mais, hier matin, la
pression était encore supérieure à 77omul dans
le nord et l'est de ta Russis, ainsi qu'en Breta-
gne. Le minimum de la Méditerranée persiste
et les mauvais temps sévissent toujours dans le
sud de l'Europe. Les vents soufflent d'entre
Nord et Est et sur nos côtes océaniennes.
Le froid est toujours rigoureux, toutefois la
température a monté généralement. Hier ma-
tin, tes minima étaient de 19° au-dessous de
zéro à Besançon, 15° àBrëslau, 10° à Marseille,
6° à Paris, :z\ au-dessus à'Alger. Dans les sta-
tions élevées on .a observé v>" de froid au Pic-
du-Midi, et 170 au Puy-de-Dôme.
A Paris, ciel couvert. Vers cinq heures du
soir, le thermomètre avait remonté à ^"au-
dessous de zéro. Baromètre,- 763mm.
Manaco. Ciel couvert. Barom; 751°"
Thi min. i°2 max. h«$.
Arcackon, 19. Très beau temps. Th. 2°.-
t-E~ COURSÉS
̃ Aujourd'hui, courses à Nies;, -r Ga-
gnants de Robert Milton:
Prix du Var Xanthippe.
Grand Prix -de la Ville de Nice
Le Mien.
Prix de S. A. S. le Prince de Monaco
Sidonie.
A TRAVERS PARIS
Sur la demande de Mgr le comté de
Paris, une messe sera célébrée demain
mercredi 21 janvier, en l'église Saint-
François-Xavier pour l'anniversaire de
la mort du roi Louis XVI.
La messe sera dite à dix heures.
Le prince et la princesse de Monaco,
accompagnés parle comte de Lamotte
d'AUogny, chambellan,, et le comte
d'Orémieulx, aide de camp, se sont
rendus hier à deux heures et demie à
.l'Elysée, ̃̃
La garde de service au palais rendait
les honneurs. •*̃
L'entrevue très cordiale a duré plus
d'une demi-heure;
Après le dépar| du prince et de la
princesse de Monaéd, le.PrGsideht de la
République et Mme Çarpot se sont ren-
dus à leur tour à l'hôtel de la rue du
Faubourg-Saint-Honoré.
Un doublé mariage sera célébré pro 1
chainement à Paris, dans une des fa-
milles les plus connues dans la politique,
la finance et les belles-lettres.
Les deux frères de M. Joseph Reinach,
le député qui dirige le journal la Répu-
blique française, sont fiancés depuis
quelques jours.
M.' Théodore Reinach épouse Mlle
Fanny Kann, la nièce de MM. Charles,
Ignace et Jules Ephrussi, et la cousine
de MM. Maurice Ephrussi et Michel
Ephrussi.
M. Théodore Reinach, dont on se rap-
pelle les succès au lycée Condorcet, où il
eut « tous les premiers prix » dans la
classe de philosophie, est un des mem-
bres les plus actifs de l'Alliance Israélite
pour laquelle il a fait toute une sérié de
conférences à Paris et dans lus départe-
ments-. ̃̃ •-̃ -̃• -̃•
̃• ̃̃'• ̃-̃̃• ̃̃
Le second frère, M. Salomori Reinach,
l'archéologue érudit qui dirige le Musée
de Saint-Germain, est un ancien élève
de l'Ecole Normale, ancien élève de
l'Ecole d'Athènes, et le gouvernement
l'a chargé récemment d'une mission en
Gvèce pour opérer de nouvelles fouilles
près de Delphes.
Il épouse une jeune Russe, Mlle Mar-
goulieff, d'Odessa, qui est venue, malgré
sa grande fortune, suivre à Paris les
cours de la Faculté de médecine, et qui
a été reçue « doctoresse » à la suite de
brillants examens.
Grande et blonde, sa beauté avait été
très remarquée l'hiver dernier dans les
quelques salons parisiens qu'elle fré-
quentait malgré ses études très sé-
rieuses.
La date de ce double mariage n'est
pas encore fixée.
Hier à midi a eu lieu, à l'église de
Saint-Louis d'Antin, le mariage de Mlle
Marie Rabeau, fille de M. Charles Ra-
beau, le sympathique secrétaire généraL
du Crédit Lyonnais,avec M. Deseilligny, ̃
neveu de l'ancien ministre.
Les témoins de la mariée étaient M. A
Mazerat, directeur général du Crédits
Lyonnais.son oncle, et M. Gournier.
Les témoins du marié M. le général
Fay commandant le onzième corps
d'armée, et M. Deseilligny son oncle.
Très belle messe en musique à la-
quelle ont participé quelques-uns des
meilleurs artistes de Paris et, dans l'as-
sistance, nombre de personnalités dé la
politique, de la finance et des arts.
Dans les ambassades :`
Le duc et la duchesse de Mandas ou-
vriront pour la première fois les salons
de l'hôtel de l'ambassade, vendredi pro-
chain, jour de la Saint-lldephonse, fête
patronale du roi Alphonse XIII.
S. M. la reine Isabelle II assistera au
dîner qui précédera cette soirée.
Un dîner sera offert samedi au corps
diplomatique par te ministre des affaires
étrangères, et Mme Ribot.
Ce dîner sera suivi d'une réception
pour laquelle il ne sera pas fait d'invita-
tion. ̃̃̃ ̃ '̃̃ '̃̃'̃;̃
M. Dubief, qui fut maire du cinquième
arrondissement et directeur de l'école
Sainte-Barbe, est mort hier matin à
Paris. Il souffrait depuis longtemps
d'une affection contre laquelle il luttait
avec une rare énergie.
Les déboires de sa double administra-
tion, Sainte-Barbe et le cinquième arron-
dissement, avaient, ces derniers temps,
hâté considérablement les progrès de
sa maladie.
11 était resté directeur honoraire de
Sainte-Barbe.
M. Dubief avait à peine dépassé la
soixantaine.
On a célébré hier à l'église russe un
nouveau service funèbre pour le duc
Nicolas de Leuchtenberg puis le cer-
cueil a été conduit à la gare du Nord,
suivi des prêtres de l'église, de la veuve
et des enfants du défunt, et dé*tous les
membres de l'ambassade. Un wagon
avjùt#été tendu de draperies noires.
Le comité de la Société des Gens de
Lettres que M. Chauchard. a laissé
maître de distribuer les dix mille francs
qu'il a offerts, a pris hier les dispositions
sui-santets
1^ Aucun membre du comité ne pourra
concourir; • ̃'•.̃.̃
2° Cinq mille francs seront répartis en
prix purement littéraires, dont un de
trois mille francs et deux de mille; les
cinq mille autres francs seront partagés
à titre d'encouragement. ou de secours,
dont deux mille en.qiiatre prix de cinq
cents francs chacune quinze cents francs
pour les veuves quinze cents francs
pour les secours urgents;
3° Afin que toutes les candidatures
aient le temps de se produire, la distri-
bution des prix est irrévocablement fixée
au lundi 23 février. Les prix seront déli-
vrés en espèces dès le lendemain.
M. FISCHHOFF
L'un des. compositeurs les plus célè-
bres de l'Àutriche-Hongrie, M. Robert
F\schhoff, est en ce moment à Paris et
reçoit, à l'occasion de ce séjour, de nom-
breux témoignages de sympathie.
Avant-hier, un dîner était donné en
son honneur par l'ambassadeur et Mme
la comtesse Hoyos; hier, Gounod le re-
cevait à sa table avec plusieurs amis;
vendredi, Mme Munkacsy donne tout
exprès une soirée et, l'autre semaine,
on lui faisait une véritable ovation dans
le concert de la salle Ehrard dont nous
axons.parlé, concert pendant lequel ses
œuvres les plus rétfsstes étaient magni-
fiquement interprétées par Mme Krauss,
Mme de Serres (Remaury-Montigny),
M. Marsick et par l'auteur lui-même.
Parmi les assistants se trouvaient
Ambroise Thomas, la princesse Bi-
bestio, la princesse Branco van, la vi-
comtesse de Trédern, Mme Yturbe, etc.
v. «*« '̃̃ • ̃
M. Robert Fisclïhoff est tout jeune
malgré la célébrité qu'il a déjà acquise
à Vienne, où il professe au Conserva-
toire il est dans sa trente-deuxième
année blond, mince, l'air timide et dé-
licat, le front large, il parle fort bien le
français il est d'ailleurs le frère d'un
vrai Parisien, M. Fischhoff, gendre et
associé de M. Sedelmeyer, le collec-
tionneur bien connu.
Son séjour à Paris sera de très
courte durée il repart samedi pour
Vienne.
A l'Académie des sciences <
On a procédé hier à l'élection d'un
membre dans la section d'économie ru-
rale en remplacement de M. Péligot,
décédé.
Au premier tour de scrutin, sur 60 vo-
f n f e,-74d C'immJ:M~-a ..gtg bl u paj'~3~-
f~ t"]Y e ChA=.>.to.oJ,été6Jup.ll'"
svftrages.. • > '̃ :̃ ̃•:
néfai des ponts et chaussées qui a assaini
les Landes, en desséchant lès marais et
plantant des pins, en apportant ainsi
l'aisance et la santé dans une région où
régnaient la fièvre et la misère.
Aujourd'hui parait chez Plon et chez
tous les libraires l'Annuaire illustré de
l'Armée, dirigé avec tant de goût par
M. Roger de Beauvoir. Nous n'avons
plus à faire l'éloge de cette belle publi-
cation, pleine de renseignements pré-
cieux. Elle contient, cette année, un
grand nombre de beaux dessins à la
plume. Signalons entre autre choses in-
téressantes les armées étrangères, avec
leur effectif ainsi que la liste des élèves
des écoles militaires.
L'Annuaire illustré de l'armée est ap-
pelé à un énorme succès.
Le banquet annuel de l'Association
Amicale des anciens élèves du lycée
Charlemagne a eu lieu hier au Conti-
nental.
Environ cent convives; sous ta prési-
àence de 'Mi- l'avocat Barboùr.
Uranie, l'œuvre très originale et très
curieuse de Camille Flammarion, vient
de paraître en une charmante petite
édition de la collection Guillaume. Il y
a dans ce beau volume des compositions
remarquables de Falero et Bayard cette
nouvelle édition retrouvera le grand
succès de la grande édition dont noua
avons parlé.
HORS PARIS
Un télégramme du Tonkin nous ap-
prend la mort, dans la province de
Langson, d'un jeune sous-lieutenant des
tirailleurs tonkinois M. Paul Loubère.
Cet officier, sorti de- Saint-Cyr depuis
deux ans à peine, était proposé pour
l'avancement au choix et appelé à un
bel avenir. Sa perte met en deuil une
famille de soldats. Son père, l'ancien
gouverneur de la Guyane, est colonel
d'infanterie de marine en retraite.
M. Paul Loubère a succombé à une;
méningite résultant d'une chute qu'il
avait faite au cours d'une reconnais-
sance.
NOUVELLES A LA MAIN
Taupin, à son ami Boireau
Oui, mon cher, ce pauvre X. est
mort, cette nuit, dans les bras de sa
bonnel
Boireau, vivement
Elle est jolie? 2
A Nice.
L'hôtelier, d'un air un peu contraint,
à un voyageur arrivé la veille, avec une
dame
Mon Dieu, monsieur, vous me
voyez un peu embarrassé. Vous savez
que mon hôtel est un des mieux famés
de la ville.
Eh bien? 2
Eh bien je dois vous dire que la
personne avec laquelle vous êtes arrivé
hier est déjà venue passer ici le mois
Àe décembre avec un autre monsieur,
el vous uyvez comprendre que, cette
fois.
Le voyageur, fYôidenieni -d'incon'-
-Oh! cette fois, ça n'a pas d incon-
vénient., je suisse mari
M. LOOK" ROY
L'ancien ministreM. Edouard Lockroy,
député de Paris, vient d'être frappé"par
un deuil cruel, j
Son père, M. Philippe .Simon- £ dit
Locki»oy, est mort hier dans sa quatre-
vingt-huitième année; après une Vieil-
lasse des plus vertes et des plus belles.
Il s'est éteint, presque sans souffrance,
emporté enquelques heures par une
congestion contre laquelle les forces de
son grand âge né lui permettaient plus
de lutter.!
M. Lockroy, après de remarquables
études littéraires, avait débuté comme
acteur à l'Odéon, dans les Vêpres Si-
ciliennes de Casimir Delavigne, en
1827 il passa ensuite à la Porte-Saint-
Martin, puis à la Comédie-Française;
et au moment où il avait atteint
comme comédien Une réelle réputa-
tion, il se retira en 1840 et devint écri-
vain dramatique, puis commissaire de
la République près le Théâtre-Français,
poste qu'il conserva jusqu'à la fin de la
Révolution de 1848.
Soit seul, soit en collaboration avec
Scribe, Anicet Bourgeois, Arnould, Co-
gniard, etc., il fit applaudir plusieurs
pièces originales dont quelques-unes
sont encore connues de la génération
actuelle Un duel sous le cardinal de
Richelieu C'est encore du bonheur, où
Arnal joua le principal rôle la Vieillesse
d'un grand Roi Passé minuit; les Trois
Epiciers le Chevalier du Guet; Chariot;
l'Extase; la Jeunesse dorée; Bonsoir
Monsieur Pantalon la Conscience (avec
Alexandre Dumas) le Chien du Jardi-
nier (musique de Grisart) les Dragons
de Villars; la Fée Carabosse; Ondine,
etc., etc.
En 1870, il s'était engagé comme vo-
lontaire à l'âge de soixante-sept ans,
dans le bataillon d'Edouard Lockroy,son
fils;età Champigny.ilreçutdans lajambe
une balle qui nécessita un repos de plu-
sieurs mois.
Depuis de longues années il avait cessé
tout travail sa grande distraction était
de culti vewies fleurs voire même des fruits
dans le jardin aérien qu'il avait impro-
visé sur son balcon, au cinquième étage
de la rue Washington 1
On le voyait à quelques premières, le
des courbé, mais la taille encoregrande,
la voix toujours grave, la tête ronde,
presque chauve,et les moustachas impi-
toyablement noires.
Il racontait avec émotion que, fils d'un
chevalier de l'Em pire, il avait été soulevé
dans les bras de Napoléon I" un jour
JJiisnecUoJi*^t^e_sjDUYeiiUv^iij^.st£
gravé pour la vie dans sa mémoire
éblouie. --A.̃
Sa grande joie a été d'assister aux
nombreux succès politiques de son fils.
'̃̃ ̃̃ :̃' ̃̃ '̃̃ ̃ G. C. '•
M. Ghaba.brelent est un inspéciaur gé-
LE FROID
Le froid sévit avec une cruelle persis-
tance, la misère s'aggrave, les hôpitaux
encombrés ferment leurs portes devant
la foule des malades, les asiles de nuit
ne suffisent plus à la masse endolorie
qui cherche à fuir la glace et la neige, la
détresse prend les proportions d'une ca-
lamité publique, et sous le toit des pau-
vres honteux, on devine les spectacles
les plus .navrants et les drames les plus
sinistres.
Aussi de tous côtés cherche-t-on à
soulager ces affreuses infortunes, et,
d'un commun effort, le gouvernement,
la municipalité, la presse et les particu-
liers se sont-ils trouvés spontanément
réunis pour préserver et sauver cette
immense armée du. malheur et de la
souffrance pendant les cruelles nuits
dont ce dur hiver nous menace. encore.
LE GOUVERNEMENT
Le gouvernement a décidé dans la ma-
tinée d'hier qu'un projet de loi serait
déposé par M. Constans dès l'ouverture
de la séance de la Chambre, afin d'auto-
riser un crédit de 2 millions pour venir
en aide aux misères actuelles.
Cette somme, qui a été aussitôt votée
.(comme on le verra plus loin dans le
compte rendu du Parlement), sera dis-
tribuée par l'intermédiaire des bureaux
de bienfaisance.
Le gouvernement avait songé tout
d'abord à autoriser le Mont-de-Piété à
délivrer gratuitement les vêtements,
matelas et couvertures mais à la suite
d'une enquête, il a été reconnu que les
nécessiteux ne bénéficieraient de cette
mesure que dans une faible proportion.
Les trois quarts des reconnaissances du
Mont-de-Piété sont, en effet, vendues
aussitôt après l'engagement et se trou-
vent, par conséquent, aux mains des
spéculateurs»
LA MUNICIPALITÉ
Le Conseil municipal a pris de son
côté plusieurs mesures utiles. Le bureau
se réunit chaque après-midi depuis deux
jours et,'de concert avec M. Alphànd, il
a décidé
ie L'installation, au palais des Arts
libéraux, au Champ de Mars, d'un refuge
chauffé et muni des couchettes auxiliai-
res fournies par le ministère de la guerre;
2° La même installation au gymnase
municipal Voltaire, rue Japy, et au gym-
nase municipal de la rue a* Allemagne
3° La distribution dans ces refuges de
soupes chaudes.
On a distribué ainsi 14,000 soupes
chaudes, matin et soir, pendant les deux
journées de dimanche et de lundi. ite
En outre, une démarche a été faite
auprès du ministre de la guerre par
M. Charles Blanc, chef du cabinet du
préfet de la Seine, et M. Peyron, direc-
teur de l'Assistance publique, pour lui
demander son concours afin d'organiser
des asiles où les indigents pourront être
reçus la nuit et couchés.
M. de Freycinpt a déclaré qu'il était
très heureux de pouvoircollaboreràl'œu-
vre entreprise et il a mis immédiatement
à la disposition de MM. BlancetPeyron
quatre mille fournitures auxiliaires qu'on
donne d'habitude aux réservistes. Cha-
que fourniture se compose d'un sac rein-
£9 HasçLue flo Fer.
pli de paille, d'un traversin et d'une
couverture.
Enfin des braseros publics ont été.
allumés dans plusieurs centres, ouvriers
et-le Conseil a rédigé l'appel suivant `:
Les membres du bureau du Conseil muni-
cipal font un appel pressant à l'esprit de so-
lidariié de la populaÇfen parisienne à l'égard
des pauvres si rudeinent atteints par l'hiver
exceptionnellement rigoureux que nous tra-
versons. v .̃
Tous les dons, soit en argent, soit en na-
ture, seront reçus avec reconnaissante dans
les vingt:mairies.
La population parisienne n'est jamais restée
sourde à semblable demande et les membres
du bureau ne doutent pas que leur appel ne
soit entendu.
Lesvice-presientsîLEVRAUD.P.BnoussE.
Le syndic MAUny.
Les secrétaires Pierre BAUDIN, Albert
PÉTROT, G. ROUANET, Louis LUCIPIA.
LE PRÉFET
De son côté, le préfet de la Seine fai-
sait ajouter par le directeur de l'Assis-
tance publique douze cents lits supplé-
mentaires dans les hôpitaux et une
autre demande était adressée par ses
soins au ministre de la guerre pour ob-
tenir quelques postes-casernes qui se-
raient aménagés en hôpitaux à défaut
des postes-casernes, on dresserait .des
tentes dans le palais des Machines, au
Champ de Mars. `
LES MAIRES
Les vingt maires de Paris ont reçu, de
leur côté, la lettre suivante de M. Pou-
belle -̃•
Ii En présence de la rigueur persistante de
l'hiver, il y lieu de prendre des. disposi-
tions pour secourir, dans la plus large me-
sure possible, la population indigente.
Dans ce but, je vous prie de faire afficher
dans votre arrondissement un appel à vos
concitoyens, les informant que tous les dons
en argent ou en nature, vêtements, couver-
tures ou aliments, seront reçus dans votre
mairie et employés soit en secours extraor-
dinaires, soit à assurer le fonctionnement des
asiles de nuit provisoires établis dans votre
arrondissement.
LA CHARITÉ PRIVÉE
Mais la charité officielle est insuffi-
sante, tandis que la bienfaisance privée,
coordonnée, peut enfanter des merveil-
les. Aussi presque tous les journaux
ont-ils, à la même heure, songé à stimu-
ler, par un éloquent appel, un zèle de-
venu nécessaire.
LA PRESSE PARISIENNE
Le Gaulois, puis le Temps,\e Paris,\&Li-
berté, le Pays, la Patrie, le National,
pour- ne citer que quelques-uns de nos
confrères, ont réclamé* en termes fort
émus, rorganisation de ces Secours de-
venus indispensables. ̃•
«LÉ FIGARO»
Le Figaro s'était, depuis plusieurs
jours déjà, préoccupé de ce lamentable
état de choses. Il avait fait faire une en-
quête minutieuse dans les différents
quartiers de Paris et dans les diverses
classes de la population qui souffre.
C'est ainsi que nous avotis constaté
que l'ouvrier le plus atteint par la crise
et par le froid n'est pas, comme on pour-
rait le croire, l'ouvrier du bâtiment,
c'est-à-dire le maçon ou le charpentier.
Maçons et charpentiers ont beaucoup
travaillé l'an dernier, quelque peu gagné
par conséquent; et du jour où le chô-
mage a été imposé par les neiges,' tous,
ou presque tous, ils sont rentrés chez
eux, dans les départements de la Creuse,
de la Lozère, du Puy-de-Dôme et du
Cantal, où une nourriture modique leur
est assurée jusqu'au printemps par un
salaire sagement économisé.
La grande armée de ceux qui souffrent
se compose principalement des ouvriers
qui ne sont pas du bâtiment, mais « à
côté du bâtiment » et qui embellissentou
terminent le travail des maçons et des
charpentiers:
i° Lés terrassiers
& Les peintres;
3° Les plombiers
4° Les couvreurs
5° Les marbriers;
6° Les doreurs;
7° Les fabricants de papiers;
8° Toute la petite industrie parisienne, les
fabricants toujours pauvres de ces mille pe-
tits riens, bimbeloterie, etc., que l'on vend
dans les bazars, dans les baraques du jour
de l'an;
9" Enfin les petits employés qu'on néglige
trop souvent dans ces distributions d'au-
mônes, et qui sont peut-être les plus intéres-
sants parce qu'ils sont les plus silencieux
dans leur malheur.
Telle a été notre enquête.
Sur l'initiative d'une des personnalités
les plus considérées du haut commerce
parisien, M. Cousté, président de la
Chambre de commerce de Paris, nous
avions songé d'abord à ouvrir dans nos
colonnes une souscription spéciale pour
venir en- aide à ces lamentables infor-
tunes. Nous avions eu l'intention de for-
mer en même temps un Comité chargé
d'étudier ces misères, de concentrer
toutes les demandes, de départager les
sommes recueillies, et de les distribuer
suivant l'urgence des besoins.
Le Comité, que nous avions formé
avec l'aide infatigable de notre ami
M. Sàuffroy, était ainsi composé
M. Cousté, président de la Chambra de
commerce de Paris, officier de la Légion d'hon-
neur, président
M. Guillotin, président du Tribunal de com-
merce
M. Mozet, membre de la Chambre de com-
merce
M. Félix Michau, ancien président du Tri-
bunal de commerce, régent de la Banque de
France;
M. Moisant, membre de la Chambre de com-
merce
M. Haret, entrepreneur de menuiserie
M. Parfourv, entrepreneur de marbrerie
M. Rédouly, entrepreneur de peinture.
Nous les remercions tous du dévoile-
ment éclairé qu'ils avaient bien voulu
nous apporter. Mais nous abandonnons
notre projet, pensant qu'il vaut mieux
nous unir tous dans un commiui effort.
Nous nous associons donc à nos excel-
lents confrères de Paris et nous deman-
dons avec eux la convocation immédiate
du Syndicat de la*presse parisienne.
Voici d'ailleurs la dépêche que le pré-'
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