Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1882-09-17
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 septembre 1882 17 septembre 1882
Description : 1882/09/17 (Numéro 260). 1882/09/17 (Numéro 260).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k278327j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Le Numéro 15 cent, à Paris, 20 cent; dans les Départements
Dimanche 17 Septembre 1882
28* Année. 3e Série. Numéro 260
h. DE VILLEMESSANX
fondateur
PEBNAND DE RODAYS
Administrateur
ABONNEMENTS
Départements Trois mois I 9 fr. 50
Taris' Ti'OiS mois i 6 fr.
ANNONCES ET RÉCLAMES
DOLUHQBN FlLS, SeGVTT ET O, 16, RUE GP.ANaK-BATSLlÈM
ki A l'Administration
FRANCIS MAGNARD
^AidacXewr en chef
A. PÉRI VI EH
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi minuit, rue Drouot,
Mes manuscrits ne sont pas rendus
BUREAUX
26, rue Drouot, 20
CONTES PARISIENS
LE PRINCE LEPORELLO
s ï ̃ ï 4 i 8 i t »
Quand on parle du loup interrom-
pit brusquement cette damnée railleuse
de comtesse Micheline et d'un geste in-
solent, ayant rabattu son large éventail
japonais au-dessus de ses yeux qu'aveu-
glait le papillotement lumineux de la
mer et des sables brûlés du soleil, elle
montra à toute la bande le couple cocasse
qui descendait de voiture devant le ca-
sino.
La femme lourde, poussive, ressem-
blait à une de ces grand'mères ridicules
qui, sur le tard, affectent encore des co-
quetteries surannées, et oubliant qu'il est
temps d.e penser à faire la retraite,
comme dit le poète, minaudent et se
maquillent ainsi que des pastels. Elle
s'appuyait au bras de son mari avec
une tendresse câline de fiancée, lui
parlait à mi-voix et le. couvait de re-
gards jaloux, comme si elle avait eu
peur de le voir sourire aux autres
femmes, de le perdre à chaque pas qu'il
faisait. Et dans les fanfreluches de sa
toilette voyante, dans l'étal des bijoux,
dans le rajeunissement artificiel de cette
figure usée, on devinait le désir qui
ronge, l'éffort enragé pour plaire quand
même et toujours, la colère sourde con-
tre les années qui passent, qui montent
irrésistiblement comme le flux de la mer
et cette douleur presque tragique des
vieilles qui ne veulent pas vieillir. Le
mari l'accompagnait de l'air ennuyé d'un
homme qu'on traîne, qui est las de sa
besogne accoutumée et serait heureux
de dormir. Rien ne luisait au fond de ces
prunelles ternes comme les tessons de
verre longtemps roulés par les lames. Le
corps, malgré sa charpente vigoureuse,
avait quelque chose de courbé, de ser-
vile. Les gants craquaient à ses mains
communes. Et sestraits bouffis, la mous-
tache repoussée lentement sur des lè-
vres qui avaient été glabres, lui don-
naient l'aspect d'un vicaire défroqué ou
d'un valet insinuant que quelque caprice
malsain a fait pirouetter de l'anticham-
bre dans l'alcôve de sa maîtresse. Il por-
tait sous le bras gauche un gros carlin
dont le grelot sonnait tout le temps. Et
derrière eux, trottinait une demi-dou-
zaine de chienspareils queladame appe-
lait avec de petits cris et des mots mater-
nels des chiens pansus et harnachés
de bretelles comme les figurines de Saxe
qu'on groupe sur les étagères.
C'est ça,le prince de Castelcremato?
fit le grand Royaumont en ramassant le
bouquet de marjolaines violettes que la
comtesse avait laissé tomber de son
corsage.
Oui, mon cher, le prince et la prin-
cesse, en liberté l
Et ça sort?.
De Guignol, parbleu l
Bien plus drôle, je vous jure, re-
prit la comtesse Micheline d'un ton plein
de promesses et s'il vous plaît par
cettel)elle journée de papoter un brin et
d'égratigner le prochain, je vous con-
terai où et comment j'ai connu cette
curieuse paire de marionnettes. Que ceux
qui préfèrent discuter politique lèvent la
main 1
Ils se turent aussitôt et l'on entoura la
chaise sur laquelle elle se prélassait in-
dolemment, rosée par son ombrelle rouge
et pareille à une reine au milieu de sa
cour.
Bien que Royaumont me traite par-
fois de baby, commença-t-elle, j'ai un
peu vu tout ce qu'on- pouvait voir d'ex-,
traordinaire dans la vie banale qui est
notre lot, des laiderons bêtes faire virer
les pauvres hommes comme des gi-
rouettes de papier rose, des faquins de-
venir ministres du soir au matin, des
pièces stupides être applaudies comme
des chefs-d'œuvre, et je me suis habituée,
en vrai Parisienne de Paris, à ne m'éton-
ner d'aucune chose, pas même de lire
les poulets de mes adorateurs. Cepen-
dant je ne me rappellerai jamais sans
surprise l'invraisemblable aventure qui
m'advint, l'hiver passé, à Rome.
Comme tout le monde, nous avions été
invités au premier « recivimento » qu'of-
frait le prince de Castelcremato. C'était
le début de cette altesse jusque là igno-
rée, et comme le carnaval tournait tris-
tement en carême, comme l'invitation
promettait une nuit charmante ainsi
qu'un prélude de violons qui tente et vous
force à griffonher.de nouveaux noms sur
votre carnet de bal, comme un concile
eût pu se tenir dans les salon» immenses
de leur palais, tout le monde accepta la
fête et le souper. Nous arrivâmes très
fard. On dansait déjà et l'on eût dit une e
apothéose de féérie, une vision de rêve
où surgissaient malgré soi dans cet en-
chantement de lumières éblouissantes,
de rosiers en fleurs tapissant les murs,
d'épaules nues, de diamants, demusiques
exquises, de parfums tremblants
l'odeur des femmes et l'odeur des rosés.
Ce qu'il y eut de ménages détraqués, à la
suite de ce bal, de romans commencés
et de péchés commis, le diable seul l'a
noté 1 Il flottait de l'amour à travers l'air
tiède et chacun en emporta dans son
cœur comme une goutte de subtile es-
sence..
Entre deux valses, un petit secrétaire
d'ambassade me montra le prince. Il
s'entretenait gravement avec des cardi-
naux et son habit noir relevé d'ordres
étrangers tranchait sur le rouge de leurs
longues simarres. Froid, raide comme
un diplomate qui craint de se compro-
mettre, il parlait à peine et coupait la
conversation de monosyllabes discrets.
Je reconnus de suite cette voix blanche
et pâteuse. Je reconnus ce masque bla-
fard, sa façon de se tenir, d'engoncer le
cou dans le col étroit, de tendre les bras,
de regarder. Et il me fut impossible de
ne pas rire aux éclats comme une to-
quée en songeant que j'avais accepté
t J'invitation de mon ancien maître d'hô-
tel, d'un drôle que le comte, d'ailleurs,
avait un jour jeté à la porte parce qu'il
fumait ses oigares et débauchait mes
femmes de chambre les unes après les
autres. Antoine était devenu, par je ne
sais quel miracle, moqsjigneuj le prince
de CûgJ,el£rem.atQ 4
Et le miracle? demandèrent en
même temps Bob Shelley et Royaumont.
Un vulgaire mariage, messieurs,
voilà tout Mariage d'amour doré sur
tranches. Le drôle avait épousé authen-
tiquement une veuve dégringolée de la
quarantaine, mais qui possédait un nom-
bre respectable de millions gagnés dans
la parfumerie. Elle l'aimait passionné-
ment, comme on aime à cet âge-là où
les jours, où les heures sont comme des
coups d'ongle farouches qui balafrent le
visage, où l'on souffle avec une ardeur
fiévreuse sur les derniers tisons qui s'é-
teignent. Elle voulut l'élever sur un pié-
destal comme une idole. Elle avait un
désir âpre de le montrer, de faire parade
de son maître nouveau. L'ambition ab-
surde des parvenus auxquels leurs gros
sous ne suffisent pas l'excitaient, l'ai-
guillonnaient autant que son amour. Elle
le dota mieux qu'un fils de reine. Et trou-
vant leur nom trop commun, trop court
à prononcer, elle le remplaça à beaux
deniers comptants par un titre de prince
romain un titre sonore, tintinnabu-
lant, mais qui a, comme tous ces noms
confectionnés sur mesure, la note far-
ceuse d'un couplet d'opérette. Depuis
lors, ils mangent tranquillement leurs
millions et en sèment la monnaie sur
toutes les grandes routes. Un excellent
moyen pour lire à l'aise les derniers cha-
pitres de la vie 1
Sont-ils heureux cependant, et monsei-
gneur ne regrette-t-il pas trop souvent
le temps lointain où il prenait la tartlle
aux soubrettes accortes dans l'anticham-
bre, où ses baisers prestes claquaient
sur leurs joues fraîches et roses?
Qui n'en douterait pas, car elle ne le
quitte point elle semble engluée à son
bras solide, le surveille comme une proie
précieuse, lui marchande la moindre m i-
nute de solitude. Elle est son ombre ob-
sédante, la vision qui vous poursuit, qui
vous étreint, qui s'attache inéluctable-
ment à votre être du matin au soir et du
soir au matin. Et ce sont de perpétuelles
scènes jalouses, aigres, où elle lui repro-
che ses bienfaits passés, où.elle l'aecuse
d'ingratitude noire, où elle piaille ses la-
mentations désolées, l'exaspérant, l'as-
sourdissant, le poussant à bout, comme
si elle souhaitait d'être cravachée par ses
mains énormes, de se traîner pantelante
et implorant grâce à ses pieds. Lors-
qu'elle est malade, il doit la soigner, lui
remuer ses tisanes, s'enfermer auprès
d'elle comme une infirmière d'hôpital.
Elle lui confie aussi les chiens et elle est
furieuse quand il les abandonne aux do-
mestiques, quand il ne se résigne pas à
les dorloter, à les porter sous son bras..
Dame Il faut bien payer sa couronne
de prince par quelques petits ennuis l
Mais le drôle n'ignore pas l'âge de sa,
femme et qu'on n'a guère la chance de
Vivre comme feu Mathusalem à souper
ainsi de nouveau après que la table a été
desservie. Il attend patiemment le jour
où la vieille parfumeuse rendra sa belle e
âme à Dieu et je ne serais pas étonné
que la demi-douzaine de chiens fût seule
alors à suivre le convoi funèbre de Mme
la princesse de Castelcremato 1
Et nous verrons l'altesse apparaître
parmi nous, gouailla Royaumont. On le
citera dans les comptes-rendus des pre-
mières. Il aura les plus beaux attelages
et les plus jolies maîtresses. Il donnera
le branle à la haute vie et nous le tu-
toierons, et nous lui serrerons tous les
mains, imperturbablement. D'ailleurs,
n'a-t-il pas sa place marquée entre ses
deux autres confrères en « princerie »,
le prince Boboff, qui rédige les prospec-
tus anonymes de la mère Larcine et San-
Remo, qui tient trois tripots dans Paris
et quels tripots! 1
Ainsi-soit-il dit la comtesse Miche-
line et comme pour oublier ce sale
monde, elle contempla longuement l'O-
céan où s'effondrait le soleil, le ciel qui
semblait tendu de gaze rose et les voiles
libres qui frôlaient, nettes et claires, le
disque étincelant à demi voilé par la
ligne bleue de l'horizon. Frascata.
Échos de -Paris
LA Température. On a heureusement à
signaler aujourd'hui la hausse générale du ba-
romètre sur l'Europe occidentale. Une amélio-
ration, qui paraît devoir s'accentuer, a com-
mencé a se manifester dans nos départements
de l'ouest. Dans l'est et dans le midi, où des
pluies considérables viennent de tomber no-
tamment dans le voisinage de Nice de nou-
velles pluies sont probables.
La température est toujours basse. Dans le
centre de la France, en Touraine, on a signalé
de la gelée pendant les dernières nuits. Au Pic-
du-Midi, où tombait; hier, une neige fine, le
thermomètre marquait io° au-dessous de zéro.
A Paris, pendant l'avant-dernière nuit, le
minimum a été 5°, et le maximum de la journée
d'hier, 16*.
À TRAVERS PARIS
Aujourd'hui, à deux heures, courses
au Bois de Boulogne. Gagnants de Ro-
bert Milton
Prix de Glaiigny Péronne.
Prix de la Prairie Trône.
Omnium La Massellière. Pour la
place Octave et N. de Normandie.
Prix Royal-Oak Barbe-Bleue.
Prix de Sablonvîlle Bellevue.
Prix de la Celle Saint-Cloud :Verd.yron.
Le conseil des ministres, qui s'est tenu
hier matin sous la présidence de M. Du-
clerc, a approuvé en partie les choix faits
par le ministre de l'intérieur et des cultes
pour les postes d'évêques actuellement
vacants.
Plusieurs journaux donnent même les
noms suivants, comme étant ceux des
nouveaux,titulaires
M. Meignan, évêque de Châlons, nom-
mé évêque d'Arras.
M. l'abbé Souïieu, chanoine à Cahors,
nommé évoque de Châlons.
M. Billières, curé de Bagnères-de-Bi-
gorre, nommé évêque de Tarbes.
M. Bouchet, aumônier de la marine,
tapmjiié éYôque de gâint-Brieyç.
Nous croyons que les deux premières
nominations seules sont définitives les
deux autres ne le seront probablement
que dans quelques jours.
Les décrets consacrant ces nomina-
tions seront ensuite expédiés à Mont-
sous-Vaudrey pour être soumis à la si-
gnature de M. le Président de la Répu-
blique. Ils seront publiés au Journal
officiel dès qu'ils auront été signés.
Il existe un certain nombre de projets
de loi dont l'élaboration n'est pas chose
facile il faut citer en première ligne le
projet de réforme judiciaire.
De longs mois se sont écoulés sans que
la Chambre des députés ait pu parvenir
à se mettre d'accord sur les modifica-
tions à introduire dans la magistrature,
et rien ne prouve que l'on soit sur le
point de s'entendre.
Devant cette situation, plusieurs mem-
bres du Parlement ont eu l'idée de de-
mander l'organisation d'une commission
mixte, composée de sénateurs et de dé-
putés, qui aurait pour mission de prépa-
rer le projet de réforme judiciaire à
soùmettre aux Chambres.
Le garde des sceaux, M. Devès serait,
paraît-il, favorable à cette idée.
Depuis qu'il est question d'un mouve-
ment administratif dans le personnel
préfectoral, on a successivement envoyé,
dans plusieurs villes, M. du Grosriez,
un des anciens fonctionnaires impor-
tants de la place Beauvau.
On lui a tout d'abord donné la succes-
sion de M. Cazelles, comme préfet de
Nancy, maintenant c'est à la place de
M. Jabouille, à Angers, qu'on l'installe.
M. Jabouille entrerait dans l'adminis-
tration des finances.
Retours officiels.
Nous avons rencontré hier, sur la
place de la Madeleine, M. Labuze, sous-
secrétaire d'Etat aux finances. Quelques
secondes après passait, sur la même
place, M. Tirard.
Le ministère des finances est donc au
grand complet.
Tous les Parisiens ont remarqué rue
de Laval le somptueux hôtel qui est si-
tué presque à l'angle de la rue des
Martyrs.
On a enterré hier son propriétaire,
M. Léclanché, un ingénieur bien connu
à qui l'invention d'une pile électrique
qui porte son nom a rapporté une im-
mense fortune.
M. Léclanché s'était fait remarquer à
la fin de l'Empire, par son radicalisme
outré. On se souvient de ses relations
avec M. Rochefort.
Il est mort, à l'âge de quarante-trois
ans, des suites d'une maladie de poitrine.
Il laisse une jeune femme et deux petits
enfants dont le premier seul a été baptisé.
Ses obsèques ont eu lieu civilement.
Le corps a été porté directement de la
rue de Laval au Père-Lachaise où il a été
déposé dans un caveau provisoire.
On nous affirme que M. Léclanché a
légué au Louvre une magnifique col-
lection d'œuvres d'art, à la condition
qu'elles seraient exposées dans une salle
portant son nom.
M. A. Bardoux, ancien ministre, re-
grettait l'autre jour, dans le Journal des
Débats, que parmi toutes -les statues qui
décorent le nouvel Hôtel-de-Ville, on
n'ait pas cru devoir comprendre la statue
de Lamartine.
L'explication de cette absence est des
plus simples, et ne touche en rien,
hâtons-nous de le dire, à la politique.
Nul n'est admis à l'honneur d'une niche
à l'Hôtel-de-Ville, s'il n'est Parisien de
naissance. Or, Lamartine est né àMacon.
Il lui manque donc la condition indis-
pensable.
Les obsèques du docteur Hillairet, of-
ficier de la Légion d'honneur, membre
de l'Académie de médecine, etc., etc.,
mort de la rupture dé l'aorte, ont été cé-
lébrées hier, à midi, dans l'église de la
Madeleine, au milieu d'un grand con-
cours de savants, de confrères, de clients
et d'amis.
Les cordons du poêle étaient tenus par
les docteurs Béclard, Bouchardat, Des-
nos et Dumont-Pallier, tous les quatre
membres de l'Académie de médecine.
Le Lycée Saint-Louis, dont M.Hillairet
était le médecin en chef depuis de lon-
gues années, avait envoyé une députa-
tion d'élèves en uniforme.
L'hôpital Saint-Louis, où le regretté
défunt faisait une clinique justement re-
nommée, était représenté par un groupe
de professeurs, d'internes et de sœurs
de charité.
Comme son illustre maître et ami
Bouillaud, Hillairet était né à Angou-
lême. Tous ses concitoyens en ce mo-
ment à Paris suivaient à pied le char fu-
nèbre. Nous avons remarqué M. Ad.
Mourier, ex-vice-recteur de l'Académie
de Paris, qui fut son professeur de phi-
losophie au collège d'Angoulême M.
Mathieu-Bodet, ancien ministre des fi-
nances M. Ermard, ancien sous-préfet
M. Albéric Second, ces trois derniers,
ses condisciples et ses camarades du
quartier Latin.
Des discours ont été prononcés au
Père-Lachaise par MM. Lagneau, Des-
nos et Dumont-Pallier. Ils ont payé un
juste tribut d'éloges à leur collègue.
Ses travaux d'hygiène lui assurent une
place éminente et un nom dont sa chère
ville natale a le droit d'être fière.
Le baron Félix de Beaujour et non Bon-
jour, dont parlait dans sadernière chro-
niquenotre collaborateur Ignotus,était un
homme dé mérite et de bien, qui fût
peut-être arrivé à l'illustration, si le
prix quinquennal de 5.0QO francs, qu'il
avait fondé pour le. meilleur mémoire
sur Les moyens de prévenir ou de sou-
lager Iq, misère, avait dû être décerné
par # autres mains que celles de l'Aca-
démie.
Le baron n'étant plus là pour main-
tenir son programme, l'Académie, ju-
gea à propos de le décomposer en ques-
tions parasites propres à étouffer et sté-
riliser la pensée du fondateur. Elle dc-
raasday par exemple, aux, concurrents
En quoi consiste et par quels signes se
manifeste la misère. C'était littéraire
peut être, mais singulièrement naïf.
Le baron, son prix et son problème
tombèrent du coup.
Hier a été célébré à l'église Saint-Au-
gustin, le mariage.de M. Girôud de Gand,
caissierdu Figaro,avec Mlle Thérèse de
Perrodil, fille de M. de Perrodil, mem-
bre de notre Conseil de surveillance. Les
témoins du marié étaient M. Fernand de
Rodays et M. Chauffriat, directeur du
chemin de fer de Gray à Gy. Ceux de la
mariée M. le baron de Genton de Ville-
franche et M. A. Jumel, ancien agent de
change.
La rédaction du Figaro et un nombre
considérable de parents et d'amis des
jeunes époux assistaient à la cérémonie
nuptiale.
Une dépêche de Saint-Brieuc, qui nous
arrive à l'instant, nous annonce que la
malheureuse veuve du courageux pilote
Bouquin, mort récemment à Trouville,
victime de son dévouement, est accou-
chée hier matin de deux jumeaux, un gar-
çon et une fille.
Sous le coup des émotions successives
que lui ont causées l'accident arrivé à son
mari, puis sa mort, elle n'a pu arriver
jusqu'au terme de sa grossesse et est ac-
couchée à sept mois.
Mme veuve Bouquin habite Etables,
petit village au bord de la mer, à quinze
kilomètres de Saint-Brieuc. Est-il besoin
d'ajouter que- la situation de cette petite
famille, privée maintenant de son chef,
est des plus dignes d'intérêt 1
NOUVELLES À LÀ MAIN
La petite Berthe est aux cent coups,
en apprenant que ses parents vont « don-
ner la main » de sa sœur aînée à M.
Alfred.
Quand on lui eut expliqué ce que cela
voulait dire
Oh 1 dit-elle, du moment que c'est
comme ça, vous pouvez aussi donner ma
main à mon cousin Georges 1
A Caudebec, dans une auberge.
Un Anglais demande du lièvre.
Donne-du lièvre, dit l'aubergiste à
son mari, sans la moindre hésitation.
Tu sais bien que nous n'en avons
pas, répond celui-ci, à voix basse.
La femme, sans broncher
Donne-lui du lapin. Un Anglais. il
ne comprendra pas l
Deux « amis de ces dames » causent
ensemble.
L'un, plus âgé, dit à l'autre, un débu-
tant
Vois, Gugusse, ce que c'est que la
conduite I Ton oncle a la cinquantaine
passée il a connu toute la vieille garde.
Eh bien, il exerce encore, il est vert
comme tu ne le seras peut-être pas à
son âge.
Gugusse, avec dédain
Mon oncqu' ? Ses rouflaquettes sont
postiches 1 Il les met avec sa casquette,
elles tiennent après 1
A trois heures et demie, rue Vivienne.
A propos, on me dit que notre ami
X. a des ennuis, en ce moment?
Oh 1 un rien, des misères. des af-
faires qui ne touchent qu'à l'honneur l'
Le Masque de fer.
I/ISTRIIT i«MRI
M. Duclerc continue à jaboter. Quand
il ne dialogue pas avec les reporters des
feuilles anglaises, il noircit du papier à
l'adresse de Bastid, le gigantesque dé-
puté de Saint-Flour.
On a lu la lettre homérique du prési-
dent du Conseil à cet Auvergnat inconnu
qui porte un nom célèbre dans les dépar-
tements du Midi. M. Duclerc espère que
la Chambre sera bien sage et trouvera
dans son sein «l'instrument nécessaire» H
pour sauvegarder la République (i).
Depuis hier ce mot l'Instrument
nécessaire a été fortement commenté
dans les journaux. On s'est demandé
ce que M. Duclerc entendait par un
instrument nécessaire.
Les idées les plus étonnantes ont été
émises à ce sujet. Personne n'a pu dire
au juste ce que signifie « l'instrument
nécessaire». 11 a fallu en référer à M.
Duclerc lui-même.
Plusieurs journalistes ministériels se
sont rendus chez lui pour le prier de
s'expliquer, afin que l'opinion 1 publique
sût à quoi s'en tenir.
M. Duclerc a très obligeamment fourni
les renseignements qu'on lui demandait.
Je vois la Chambre très malade,
a-t-il dit, et par conséquent la Républi-
que.
n Le Parlement a de l'inappétence, des
troubles, des vapeurs, voire même des
flatuosités. Et cependant il y a un re-
mède à ces maux. Ce remède est dans
un usage régulier, modéré et bien con-
ditionné de l'instrument nécessaire que
vous savez. »
C'est justement sur cet instru-
ment. ?
Il n'y en a qu'un, à ma connais-
sance, a répondu M. Duclerc. C'est le
seul instrument usité en médecine. Il
est benin et émollient. Si la Chambre
consent seulement' à se le laisser appli-
(i) Voici le texte du ministre
« Et cela est vrai du parti républicain, plus que
» de tout antre, parce que la seule discipline .dont
» il soit capable, c'est la discipline volontaire.
» S'il ne se l'impose pas à lui-même et à
» bref délai nous pouvons renoncer à consti-
» tuer le gouvernement républicain. Or, le parti
» vainqueur qui ne tire pas de lui-même Yinstru-
» ment nécessaire est condamné à cesser de vivre.
» h. Doclerc. »
quer pendant le reste de la session, elle
est sauvée.
Mais cet instrument, aencore ques-
tionné l'un des assistants, cet instru-
ment?.
C'est un clystère, a dit M. Duclerc,
un simple clystère, je ne vous le cache
pas. La Chambre a besoin de déterger.
L'invention estadmirable, a riposté
un autre auditeur, mais la Chambre est
une collectivité qui ne se traite pas
comme un malade ordinaire. Comment
ferez-vous pour lui appliquer « l'instru-
ment nécessaire ? »
Aussi, a dit M. Duclerc, je ne par-
'lais qu'au figuré. Je n'ai pas la préten-
tion de donner un vrai clystère à la
Chambre. Il n'y en aurait pas d'assez
puissant et il me faudrait une force d'im-
pulsion que je n'ai pas. Non, j'ai dit et
j'ai voulu dire que la Chambre souffrait
de constipation et d'humeurs et qu'elle
devait recourir à « l'instrument néces-
saire ». C'est-à-dire à moi. C'est moi
« l'instrument nécessaire. »
Ah C'est vous qui êtes.
-Je le suis.au moral bien entendu.
J'ai le calibre nécessaire. l'abord ave-
nant, la canule agréable. Je suis bénin,
émollient et détersif. Que la Chambre me
prenne et me garde le plus longtemps
possible, ce qui est difficile, mais si elle
y parvient, tout aussitôt son teint
s'éclaircira, elle deviendra gaie au pos-
sible et la matière sera louable.
Les journalistes se retirèrent édifiés,
sachant enfin ce que M. Duclerc enten-
dait par « l'instrument nécessaire. » II
est question en ce moment, dans les
hautes sphères politiques de changer le
titre de président du conseil en celui de
« grand irrigateur nécessaire du cabinet.»
Albert Millaud.
PETITS TABLEM PARISIENS
LE IIONDE OU L'ON CHANTE
•; .'̃ 11 n'a pas d'parapluie,
Ça va oien quand il fait beau;
Mais quand il tombe de la pluie,
̃•̃̃ n est trempé jusqu'aux os.
(Air méconnu.)
C'est un usage établi, une tradition ac-
quise aucun été ne peut plus se termi-
ner sans que les cafés-concerts des
Champs-Elysées aient lancé, dans la cir-
culation parisienne, un de ces refrains
délicieusement idiots que le public fre-
donne pendant de trop longs mois, et
dont la vogue est finalement consacrée
par les gens impartiaux qui écrivent
l'histoire. sous forme de revues de fin
d'année.
Cette fois encore, et bien que les gran-
des chaleurs, qui sont habituellement
une excuse, nous aient tout à fait man-
qué, la scie .en question ne nous man-
quera pas. On peut même voir, par les
quatre vevs étonnants, dont les lignes
qui précèdent sont elles-mêmes précé-
dées, qu'elle procède bien de l'ineffable
poétique à laquelle nous devons déjà,
entre autres chefs-d'oeuvre similaires
Pstl Pstl, l'Amant d'Amanda, la Fa-
mille Bidard, Ah AhlAhl J Je m' nomme
Popaul, Coco $ans VTrocadèro et la
S,œur de l'emballeur.
^Quelles que soient les réserves que
fassent certains bons esprits sur la va-
leur intrinsèque de ce répertoire, il faut
bien reconnaître qu'il obtient, à Paris et
ailleurs, une vogue supérieure même à
celle des refrains les plus rabâchés de
la Mascotte, des Cloches et de la Fille
Angot, et que les gens de lettres ou de
musique qui ont le pouvoir d'abrutir ainsi
le, peuple qui se reconnaît pour le plus
spirituel de l'univers, méritent bien qu'on
s'occupe d'eux et du milieu artistique
dans lequel ils triomphent.
Scies à part, le monde des cafés-con-
certs est d'ailleurs fort intéressant à
étudier surtout pour nos lecteurs qui
ne le connaissent guère que de répu-
tation.
Tout d'abord, hâtons-nous de rassurer
la conscience publique sur un point fort
important.
Règle générale/ l'inoffensif passant
qui, sans provocation aucune, est persé-
cuté du matin' au soir par
Tiens! voilà Mathieu 1 comment vas-tu, ma vieille î
Ou par
Titine est née à Grenelle:
Tant mieux pour elle 1
Guguss est né aplati:
Tantpis pour lui 1
Et enfin, jusqu'à nouvel ordre, par la
« chanson du parapluie », ne manque ja-
mais de se faire la sombre réflexion sui-
vante v
Dire qu'un auteur fait fortune avec .I
ça 1
Car telle est, en effet, la croyance la
plus répandue, tandis qu'au contraire les
'scies ne peuvent enrichir, en cas de
réussite, que leurs seuls. éditeurs, les-
quels achètent l'objet (paroles et musi-
que) pour une somme de cent cinquante
francs au plus. Quant au poète et au
maestro, le plus clair de leur ga\n, en
dehors de cette faible rémunération, con-
siste dans les droits perçus par la So-
ciété des auteurs, compositeurs et édi-
teurs de musique (ex-Société Rollot),
dirigée aujourd'hui par M. Victor Sou-
chon.
Or, cette laborieuse perception, quoi-
que portant sur plus de dix mille éta-
blissements, à Paris et en province; ne
peut produire de grosses sommes pour
une seule chanson. Lorsqu'il s'agit de
répartir entre auteurs, compositeurs et
éditeurs les quelques francs encaissés
dans un beuglant dé chef-lieu de canton,
pour une semaine de consommation
lyrique, il faut opérer sur des millimes
et couper les liards en quatre. A Paris
même, dans une foule de petits concerts,
le produit moyen d'une romance varie
entre un fort centime et « presque deux
sous. » Il est vrai que sur les scènes de
second et de troisième ordre, chaque
numéro du programme peut se solder par
unebonnepiècedevingtàvingt-deuxsous.
Mais il n'y a vraiment qu'à l'Eldorado
qu'on puisse compter sur deux francs
par tête d'auteur et par audition ce
qui explique, sans les justifier, de cou-
pables accaparements. U est bon d ajou-;
ter que les petites saynètes à plusieurs
personnages donnent des résultats beau-
coup plus appréciables i cela devient
presque du théâtre.
Dans le domaine de la chanson, on ne
cite guère, à titre de grande exception,
que les Pompiers de Nanterre qui aient
vraiment rémunéré leurs auteurs. En-
core fallut-il pour cela cette circonstance
extraordinaire que MM. Burani, Phili-
bert et A. Louis, ne pouvant faire ac-
cepter leur œuvre d'aucun éditeur, fus-
sent contraints ide l'éditer eux-mômes
fâcheuse extrémité qui les obligea à réa-
liser, en quelques semaines, environ
40,000 francs de bénéfice net.
Actuellement, un très petit nombre
d'auteurs,doués d'une facilitévertigineuse
et pouvant pondre (soyons courtois) de
quinze à vingt chefs-d'œuvre inédits pai
semaine, arrivent à encaisser, à la Société
Souchon, 6 ou 8,000 francs de droits an-
nuels. Mais que de centimes à addi-
tionner pour totaliser de tels chiffres I
En dehors de ces enragés mercenaires,
le café-concert, qui, s'il abreuve son pu-
blic, ne nourrit pas plus les poètes que les
musiciens, recrute ses fournisseurs ar-
tistiques parmi les clercs de notaires et
d'avoués, les artistes dramatiques, les
vieux médecins, les reporters en bas-
âge et les employés de nos grandes ad-
ministrations publiques, tous gens qui,
fort heureusement pour eux, sont déjà,
pourvus d'autres moyens d'existence.
tl en est pourtant quelques-uns sur-
tout parmi les compositeurs qui se-
raient dignes de vivre de leur seul talent.
Dans ce répertoire, la musique vaut pres-
que toujours mille fois mieux que le
poème, et tout permet de prévoir que nos
théâtres d'opérette continueront encore
longtemps à recruter leurs maestros dans
un milieu lyrique où Darcier, Hervé et
Robert Planquette ont laissé dé dignes
successeurs.
Je trouve en effet, dans ce genre mu-
sical, plus d'un nom qui n'est plus à
faire et plus d'un nom qui se fera.
Citons donc parmi les uns et les au-
tres
PAUL HENRION. Un artiste de pre-
mier ordre, un musicien de haute valeur,
dont les romances de salon sont célè-
bres. A donné au café-concert Paola et
Pietro, petite opérette absolument déli-
cieuse, qui fut, à l'Eldorado, la plus étin-
celante création de Judic. M. Paul Hen-
rion est chevalier de la Légion d'honneur.
Charles POURNY. Fit représenter,
vers 1872, aux Folies-Dramatiques, un
Mazeppa qui n'eut pas de chance. Com-
positeur sans rival au concert dans le
genre alerte et gai; trouve souvent le
motif entraînant. Producteur infatiga-
ble gagne beaucoup d'argent. et même
à être connu, si j'ose m'exprimer ainsi,
que Coquelin cadet.
DE Villebichot. Un vétéran qui eut
jadis l'inappréciable bonne fortune d'a-
voir Thérésa comme principale inter-
prète. A renoncé au théâtre depuis la
première de Nabuco à Déjazet.
Charles MALO. A succédé à M.
Hervé comme chef d'orchestre de l'El-
dorado. S'adonne de préférence à la note
dramatique; excelle dans l'art de faire
pleurnicher les clarinettes. A su provo-
quer un déluge de vraies larmes, dans
les bocks de son patron, avec Une tombe
dans les blés.
FRANCIS Chassaigne. Surnommé le
« Nouveau Planquette » par les méloma-
nes de l'Eldorado. Se fit connaître, dès
la plus tendre adolescence, par ses Cui-
rassiers de Reichshoffen un triomphe 1
N'a jamais rencontré que de grands suc-
cès dans les cafés-concerts qu'il aban-
donne cependant, l'ingrat pour aborder
le théâtre et débuter bientôt, aux Nou-
veautés, avec Leterrier et Vanloo comme
librettistes, etMarguerite Ugalde comme
principale interprète.
L. Collin. -Tout jeune. Enormément
d'acquis; fortes études musicales a
tout appris et tout retenu, ce qui ne l'em-
pêche pas d'avoir l'inspiration fréquente
et le tour mélodique très personnel. A
ses moments perdus, M. Collin est pen-
sionnaire de l'Opéra-Comique à titre de
baryton martiné. OEuvre principale au
concert Le Rossignol n'a pas encore
chanté'
F. Wachs. Un des compositeurs
préférés de Judic, qui lui doit l'une de
de ses' meilleures chansons, le Sentier
couvert. Musique gracieuse et toujours
orchestrée d'adorable façon. M. jWachs,
qui s'est surtout voué à l'enseignement
musical et dont les remarquables études
pour piano sont pour ainsi dire classi-
ques, est, en outre, organiste de l'église
Saint-Merri.
FIRMIN BERNICAT. Encore un excel-
lent compositeur qui s'éloigne peu à peu
du concert pour se rapprocher du théâ-
tre. A remporté, l'hiver dernier, un grand
succès à Bruxelles avec sa partition des
Beignets du roi sera probablement joué
aux Folies dans le courant de la saison
nouvelle.
FRANTZ Liouville. Officier d'acadé-
mie, mais beaucoup de talent tout de
même. Fit dernièrement représenter, à
l'Eldorado, en collaboration avec MM.
Milher et Numès, du Palais-Royal, une
saynète qui tint l'affiche pendant quinze,
jours, durée exceptionnelle, pour i'en-j
droit; en cas de reprise, il serait ques-
tion d'unsouper de vingtième. Ne néglige
pas non plus la note émue et sympathi-
que exemplé Pensez aux abeilles ro-,
mance dédiée à mon confrère Aurélien
Scholl, lauréat de la Société protectrice
des animaux.
GOUDESONNE. Triomphe dans la,
chansonnette comique et se signale par:
l'incontestable originalité de son orches-
tration compose à merveille pour la voix
des chanteurs et même pour les. chan-
teurs qui n'ont pas' de voix. Aéronaute
par vocation. Délaissa la musique pen^
dant de longues années pour vivre dans
les nuages en compagnie des Godard et
des Duruof. Revenu sur terre sans avoir
pu diriger ses ballons, M. Goudesonne
se contente aujourd'hui de diriger son
orchestre du Palace-Théâtre.
Victor ROGER. Un nouveau venu
qui vient de remporter à l'Eldorado un
premier grand succès enregistré, à son
heure, par notre ami et collaborateur
Jules, Prével. Confectionne, outre ses
agréables saynètes, le coftrrjçr théâtral
du JQUrijal Ja. France,
Dimanche 17 Septembre 1882
28* Année. 3e Série. Numéro 260
h. DE VILLEMESSANX
fondateur
PEBNAND DE RODAYS
Administrateur
ABONNEMENTS
Départements Trois mois I 9 fr. 50
Taris' Ti'OiS mois i 6 fr.
ANNONCES ET RÉCLAMES
DOLUHQBN FlLS, SeGVTT ET O, 16, RUE GP.ANaK-BATSLlÈM
ki A l'Administration
FRANCIS MAGNARD
^AidacXewr en chef
A. PÉRI VI EH
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi minuit, rue Drouot,
Mes manuscrits ne sont pas rendus
BUREAUX
26, rue Drouot, 20
CONTES PARISIENS
LE PRINCE LEPORELLO
s ï ̃ ï 4 i 8 i t »
Quand on parle du loup interrom-
pit brusquement cette damnée railleuse
de comtesse Micheline et d'un geste in-
solent, ayant rabattu son large éventail
japonais au-dessus de ses yeux qu'aveu-
glait le papillotement lumineux de la
mer et des sables brûlés du soleil, elle
montra à toute la bande le couple cocasse
qui descendait de voiture devant le ca-
sino.
La femme lourde, poussive, ressem-
blait à une de ces grand'mères ridicules
qui, sur le tard, affectent encore des co-
quetteries surannées, et oubliant qu'il est
temps d.e penser à faire la retraite,
comme dit le poète, minaudent et se
maquillent ainsi que des pastels. Elle
s'appuyait au bras de son mari avec
une tendresse câline de fiancée, lui
parlait à mi-voix et le. couvait de re-
gards jaloux, comme si elle avait eu
peur de le voir sourire aux autres
femmes, de le perdre à chaque pas qu'il
faisait. Et dans les fanfreluches de sa
toilette voyante, dans l'étal des bijoux,
dans le rajeunissement artificiel de cette
figure usée, on devinait le désir qui
ronge, l'éffort enragé pour plaire quand
même et toujours, la colère sourde con-
tre les années qui passent, qui montent
irrésistiblement comme le flux de la mer
et cette douleur presque tragique des
vieilles qui ne veulent pas vieillir. Le
mari l'accompagnait de l'air ennuyé d'un
homme qu'on traîne, qui est las de sa
besogne accoutumée et serait heureux
de dormir. Rien ne luisait au fond de ces
prunelles ternes comme les tessons de
verre longtemps roulés par les lames. Le
corps, malgré sa charpente vigoureuse,
avait quelque chose de courbé, de ser-
vile. Les gants craquaient à ses mains
communes. Et sestraits bouffis, la mous-
tache repoussée lentement sur des lè-
vres qui avaient été glabres, lui don-
naient l'aspect d'un vicaire défroqué ou
d'un valet insinuant que quelque caprice
malsain a fait pirouetter de l'anticham-
bre dans l'alcôve de sa maîtresse. Il por-
tait sous le bras gauche un gros carlin
dont le grelot sonnait tout le temps. Et
derrière eux, trottinait une demi-dou-
zaine de chienspareils queladame appe-
lait avec de petits cris et des mots mater-
nels des chiens pansus et harnachés
de bretelles comme les figurines de Saxe
qu'on groupe sur les étagères.
C'est ça,le prince de Castelcremato?
fit le grand Royaumont en ramassant le
bouquet de marjolaines violettes que la
comtesse avait laissé tomber de son
corsage.
Oui, mon cher, le prince et la prin-
cesse, en liberté l
Et ça sort?.
De Guignol, parbleu l
Bien plus drôle, je vous jure, re-
prit la comtesse Micheline d'un ton plein
de promesses et s'il vous plaît par
cettel)elle journée de papoter un brin et
d'égratigner le prochain, je vous con-
terai où et comment j'ai connu cette
curieuse paire de marionnettes. Que ceux
qui préfèrent discuter politique lèvent la
main 1
Ils se turent aussitôt et l'on entoura la
chaise sur laquelle elle se prélassait in-
dolemment, rosée par son ombrelle rouge
et pareille à une reine au milieu de sa
cour.
Bien que Royaumont me traite par-
fois de baby, commença-t-elle, j'ai un
peu vu tout ce qu'on- pouvait voir d'ex-,
traordinaire dans la vie banale qui est
notre lot, des laiderons bêtes faire virer
les pauvres hommes comme des gi-
rouettes de papier rose, des faquins de-
venir ministres du soir au matin, des
pièces stupides être applaudies comme
des chefs-d'œuvre, et je me suis habituée,
en vrai Parisienne de Paris, à ne m'éton-
ner d'aucune chose, pas même de lire
les poulets de mes adorateurs. Cepen-
dant je ne me rappellerai jamais sans
surprise l'invraisemblable aventure qui
m'advint, l'hiver passé, à Rome.
Comme tout le monde, nous avions été
invités au premier « recivimento » qu'of-
frait le prince de Castelcremato. C'était
le début de cette altesse jusque là igno-
rée, et comme le carnaval tournait tris-
tement en carême, comme l'invitation
promettait une nuit charmante ainsi
qu'un prélude de violons qui tente et vous
force à griffonher.de nouveaux noms sur
votre carnet de bal, comme un concile
eût pu se tenir dans les salon» immenses
de leur palais, tout le monde accepta la
fête et le souper. Nous arrivâmes très
fard. On dansait déjà et l'on eût dit une e
apothéose de féérie, une vision de rêve
où surgissaient malgré soi dans cet en-
chantement de lumières éblouissantes,
de rosiers en fleurs tapissant les murs,
d'épaules nues, de diamants, demusiques
exquises, de parfums tremblants
l'odeur des femmes et l'odeur des rosés.
Ce qu'il y eut de ménages détraqués, à la
suite de ce bal, de romans commencés
et de péchés commis, le diable seul l'a
noté 1 Il flottait de l'amour à travers l'air
tiède et chacun en emporta dans son
cœur comme une goutte de subtile es-
sence..
Entre deux valses, un petit secrétaire
d'ambassade me montra le prince. Il
s'entretenait gravement avec des cardi-
naux et son habit noir relevé d'ordres
étrangers tranchait sur le rouge de leurs
longues simarres. Froid, raide comme
un diplomate qui craint de se compro-
mettre, il parlait à peine et coupait la
conversation de monosyllabes discrets.
Je reconnus de suite cette voix blanche
et pâteuse. Je reconnus ce masque bla-
fard, sa façon de se tenir, d'engoncer le
cou dans le col étroit, de tendre les bras,
de regarder. Et il me fut impossible de
ne pas rire aux éclats comme une to-
quée en songeant que j'avais accepté
t J'invitation de mon ancien maître d'hô-
tel, d'un drôle que le comte, d'ailleurs,
avait un jour jeté à la porte parce qu'il
fumait ses oigares et débauchait mes
femmes de chambre les unes après les
autres. Antoine était devenu, par je ne
sais quel miracle, moqsjigneuj le prince
de CûgJ,el£rem.atQ 4
Et le miracle? demandèrent en
même temps Bob Shelley et Royaumont.
Un vulgaire mariage, messieurs,
voilà tout Mariage d'amour doré sur
tranches. Le drôle avait épousé authen-
tiquement une veuve dégringolée de la
quarantaine, mais qui possédait un nom-
bre respectable de millions gagnés dans
la parfumerie. Elle l'aimait passionné-
ment, comme on aime à cet âge-là où
les jours, où les heures sont comme des
coups d'ongle farouches qui balafrent le
visage, où l'on souffle avec une ardeur
fiévreuse sur les derniers tisons qui s'é-
teignent. Elle voulut l'élever sur un pié-
destal comme une idole. Elle avait un
désir âpre de le montrer, de faire parade
de son maître nouveau. L'ambition ab-
surde des parvenus auxquels leurs gros
sous ne suffisent pas l'excitaient, l'ai-
guillonnaient autant que son amour. Elle
le dota mieux qu'un fils de reine. Et trou-
vant leur nom trop commun, trop court
à prononcer, elle le remplaça à beaux
deniers comptants par un titre de prince
romain un titre sonore, tintinnabu-
lant, mais qui a, comme tous ces noms
confectionnés sur mesure, la note far-
ceuse d'un couplet d'opérette. Depuis
lors, ils mangent tranquillement leurs
millions et en sèment la monnaie sur
toutes les grandes routes. Un excellent
moyen pour lire à l'aise les derniers cha-
pitres de la vie 1
Sont-ils heureux cependant, et monsei-
gneur ne regrette-t-il pas trop souvent
le temps lointain où il prenait la tartlle
aux soubrettes accortes dans l'anticham-
bre, où ses baisers prestes claquaient
sur leurs joues fraîches et roses?
Qui n'en douterait pas, car elle ne le
quitte point elle semble engluée à son
bras solide, le surveille comme une proie
précieuse, lui marchande la moindre m i-
nute de solitude. Elle est son ombre ob-
sédante, la vision qui vous poursuit, qui
vous étreint, qui s'attache inéluctable-
ment à votre être du matin au soir et du
soir au matin. Et ce sont de perpétuelles
scènes jalouses, aigres, où elle lui repro-
che ses bienfaits passés, où.elle l'aecuse
d'ingratitude noire, où elle piaille ses la-
mentations désolées, l'exaspérant, l'as-
sourdissant, le poussant à bout, comme
si elle souhaitait d'être cravachée par ses
mains énormes, de se traîner pantelante
et implorant grâce à ses pieds. Lors-
qu'elle est malade, il doit la soigner, lui
remuer ses tisanes, s'enfermer auprès
d'elle comme une infirmière d'hôpital.
Elle lui confie aussi les chiens et elle est
furieuse quand il les abandonne aux do-
mestiques, quand il ne se résigne pas à
les dorloter, à les porter sous son bras..
Dame Il faut bien payer sa couronne
de prince par quelques petits ennuis l
Mais le drôle n'ignore pas l'âge de sa,
femme et qu'on n'a guère la chance de
Vivre comme feu Mathusalem à souper
ainsi de nouveau après que la table a été
desservie. Il attend patiemment le jour
où la vieille parfumeuse rendra sa belle e
âme à Dieu et je ne serais pas étonné
que la demi-douzaine de chiens fût seule
alors à suivre le convoi funèbre de Mme
la princesse de Castelcremato 1
Et nous verrons l'altesse apparaître
parmi nous, gouailla Royaumont. On le
citera dans les comptes-rendus des pre-
mières. Il aura les plus beaux attelages
et les plus jolies maîtresses. Il donnera
le branle à la haute vie et nous le tu-
toierons, et nous lui serrerons tous les
mains, imperturbablement. D'ailleurs,
n'a-t-il pas sa place marquée entre ses
deux autres confrères en « princerie »,
le prince Boboff, qui rédige les prospec-
tus anonymes de la mère Larcine et San-
Remo, qui tient trois tripots dans Paris
et quels tripots! 1
Ainsi-soit-il dit la comtesse Miche-
line et comme pour oublier ce sale
monde, elle contempla longuement l'O-
céan où s'effondrait le soleil, le ciel qui
semblait tendu de gaze rose et les voiles
libres qui frôlaient, nettes et claires, le
disque étincelant à demi voilé par la
ligne bleue de l'horizon. Frascata.
Échos de -Paris
LA Température. On a heureusement à
signaler aujourd'hui la hausse générale du ba-
romètre sur l'Europe occidentale. Une amélio-
ration, qui paraît devoir s'accentuer, a com-
mencé a se manifester dans nos départements
de l'ouest. Dans l'est et dans le midi, où des
pluies considérables viennent de tomber no-
tamment dans le voisinage de Nice de nou-
velles pluies sont probables.
La température est toujours basse. Dans le
centre de la France, en Touraine, on a signalé
de la gelée pendant les dernières nuits. Au Pic-
du-Midi, où tombait; hier, une neige fine, le
thermomètre marquait io° au-dessous de zéro.
A Paris, pendant l'avant-dernière nuit, le
minimum a été 5°, et le maximum de la journée
d'hier, 16*.
À TRAVERS PARIS
Aujourd'hui, à deux heures, courses
au Bois de Boulogne. Gagnants de Ro-
bert Milton
Prix de Glaiigny Péronne.
Prix de la Prairie Trône.
Omnium La Massellière. Pour la
place Octave et N. de Normandie.
Prix Royal-Oak Barbe-Bleue.
Prix de Sablonvîlle Bellevue.
Prix de la Celle Saint-Cloud :Verd.yron.
Le conseil des ministres, qui s'est tenu
hier matin sous la présidence de M. Du-
clerc, a approuvé en partie les choix faits
par le ministre de l'intérieur et des cultes
pour les postes d'évêques actuellement
vacants.
Plusieurs journaux donnent même les
noms suivants, comme étant ceux des
nouveaux,titulaires
M. Meignan, évêque de Châlons, nom-
mé évêque d'Arras.
M. l'abbé Souïieu, chanoine à Cahors,
nommé évoque de Châlons.
M. Billières, curé de Bagnères-de-Bi-
gorre, nommé évêque de Tarbes.
M. Bouchet, aumônier de la marine,
tapmjiié éYôque de gâint-Brieyç.
Nous croyons que les deux premières
nominations seules sont définitives les
deux autres ne le seront probablement
que dans quelques jours.
Les décrets consacrant ces nomina-
tions seront ensuite expédiés à Mont-
sous-Vaudrey pour être soumis à la si-
gnature de M. le Président de la Répu-
blique. Ils seront publiés au Journal
officiel dès qu'ils auront été signés.
Il existe un certain nombre de projets
de loi dont l'élaboration n'est pas chose
facile il faut citer en première ligne le
projet de réforme judiciaire.
De longs mois se sont écoulés sans que
la Chambre des députés ait pu parvenir
à se mettre d'accord sur les modifica-
tions à introduire dans la magistrature,
et rien ne prouve que l'on soit sur le
point de s'entendre.
Devant cette situation, plusieurs mem-
bres du Parlement ont eu l'idée de de-
mander l'organisation d'une commission
mixte, composée de sénateurs et de dé-
putés, qui aurait pour mission de prépa-
rer le projet de réforme judiciaire à
soùmettre aux Chambres.
Le garde des sceaux, M. Devès serait,
paraît-il, favorable à cette idée.
Depuis qu'il est question d'un mouve-
ment administratif dans le personnel
préfectoral, on a successivement envoyé,
dans plusieurs villes, M. du Grosriez,
un des anciens fonctionnaires impor-
tants de la place Beauvau.
On lui a tout d'abord donné la succes-
sion de M. Cazelles, comme préfet de
Nancy, maintenant c'est à la place de
M. Jabouille, à Angers, qu'on l'installe.
M. Jabouille entrerait dans l'adminis-
tration des finances.
Retours officiels.
Nous avons rencontré hier, sur la
place de la Madeleine, M. Labuze, sous-
secrétaire d'Etat aux finances. Quelques
secondes après passait, sur la même
place, M. Tirard.
Le ministère des finances est donc au
grand complet.
Tous les Parisiens ont remarqué rue
de Laval le somptueux hôtel qui est si-
tué presque à l'angle de la rue des
Martyrs.
On a enterré hier son propriétaire,
M. Léclanché, un ingénieur bien connu
à qui l'invention d'une pile électrique
qui porte son nom a rapporté une im-
mense fortune.
M. Léclanché s'était fait remarquer à
la fin de l'Empire, par son radicalisme
outré. On se souvient de ses relations
avec M. Rochefort.
Il est mort, à l'âge de quarante-trois
ans, des suites d'une maladie de poitrine.
Il laisse une jeune femme et deux petits
enfants dont le premier seul a été baptisé.
Ses obsèques ont eu lieu civilement.
Le corps a été porté directement de la
rue de Laval au Père-Lachaise où il a été
déposé dans un caveau provisoire.
On nous affirme que M. Léclanché a
légué au Louvre une magnifique col-
lection d'œuvres d'art, à la condition
qu'elles seraient exposées dans une salle
portant son nom.
M. A. Bardoux, ancien ministre, re-
grettait l'autre jour, dans le Journal des
Débats, que parmi toutes -les statues qui
décorent le nouvel Hôtel-de-Ville, on
n'ait pas cru devoir comprendre la statue
de Lamartine.
L'explication de cette absence est des
plus simples, et ne touche en rien,
hâtons-nous de le dire, à la politique.
Nul n'est admis à l'honneur d'une niche
à l'Hôtel-de-Ville, s'il n'est Parisien de
naissance. Or, Lamartine est né àMacon.
Il lui manque donc la condition indis-
pensable.
Les obsèques du docteur Hillairet, of-
ficier de la Légion d'honneur, membre
de l'Académie de médecine, etc., etc.,
mort de la rupture dé l'aorte, ont été cé-
lébrées hier, à midi, dans l'église de la
Madeleine, au milieu d'un grand con-
cours de savants, de confrères, de clients
et d'amis.
Les cordons du poêle étaient tenus par
les docteurs Béclard, Bouchardat, Des-
nos et Dumont-Pallier, tous les quatre
membres de l'Académie de médecine.
Le Lycée Saint-Louis, dont M.Hillairet
était le médecin en chef depuis de lon-
gues années, avait envoyé une députa-
tion d'élèves en uniforme.
L'hôpital Saint-Louis, où le regretté
défunt faisait une clinique justement re-
nommée, était représenté par un groupe
de professeurs, d'internes et de sœurs
de charité.
Comme son illustre maître et ami
Bouillaud, Hillairet était né à Angou-
lême. Tous ses concitoyens en ce mo-
ment à Paris suivaient à pied le char fu-
nèbre. Nous avons remarqué M. Ad.
Mourier, ex-vice-recteur de l'Académie
de Paris, qui fut son professeur de phi-
losophie au collège d'Angoulême M.
Mathieu-Bodet, ancien ministre des fi-
nances M. Ermard, ancien sous-préfet
M. Albéric Second, ces trois derniers,
ses condisciples et ses camarades du
quartier Latin.
Des discours ont été prononcés au
Père-Lachaise par MM. Lagneau, Des-
nos et Dumont-Pallier. Ils ont payé un
juste tribut d'éloges à leur collègue.
Ses travaux d'hygiène lui assurent une
place éminente et un nom dont sa chère
ville natale a le droit d'être fière.
Le baron Félix de Beaujour et non Bon-
jour, dont parlait dans sadernière chro-
niquenotre collaborateur Ignotus,était un
homme dé mérite et de bien, qui fût
peut-être arrivé à l'illustration, si le
prix quinquennal de 5.0QO francs, qu'il
avait fondé pour le. meilleur mémoire
sur Les moyens de prévenir ou de sou-
lager Iq, misère, avait dû être décerné
par # autres mains que celles de l'Aca-
démie.
Le baron n'étant plus là pour main-
tenir son programme, l'Académie, ju-
gea à propos de le décomposer en ques-
tions parasites propres à étouffer et sté-
riliser la pensée du fondateur. Elle dc-
raasday par exemple, aux, concurrents
En quoi consiste et par quels signes se
manifeste la misère. C'était littéraire
peut être, mais singulièrement naïf.
Le baron, son prix et son problème
tombèrent du coup.
Hier a été célébré à l'église Saint-Au-
gustin, le mariage.de M. Girôud de Gand,
caissierdu Figaro,avec Mlle Thérèse de
Perrodil, fille de M. de Perrodil, mem-
bre de notre Conseil de surveillance. Les
témoins du marié étaient M. Fernand de
Rodays et M. Chauffriat, directeur du
chemin de fer de Gray à Gy. Ceux de la
mariée M. le baron de Genton de Ville-
franche et M. A. Jumel, ancien agent de
change.
La rédaction du Figaro et un nombre
considérable de parents et d'amis des
jeunes époux assistaient à la cérémonie
nuptiale.
Une dépêche de Saint-Brieuc, qui nous
arrive à l'instant, nous annonce que la
malheureuse veuve du courageux pilote
Bouquin, mort récemment à Trouville,
victime de son dévouement, est accou-
chée hier matin de deux jumeaux, un gar-
çon et une fille.
Sous le coup des émotions successives
que lui ont causées l'accident arrivé à son
mari, puis sa mort, elle n'a pu arriver
jusqu'au terme de sa grossesse et est ac-
couchée à sept mois.
Mme veuve Bouquin habite Etables,
petit village au bord de la mer, à quinze
kilomètres de Saint-Brieuc. Est-il besoin
d'ajouter que- la situation de cette petite
famille, privée maintenant de son chef,
est des plus dignes d'intérêt 1
NOUVELLES À LÀ MAIN
La petite Berthe est aux cent coups,
en apprenant que ses parents vont « don-
ner la main » de sa sœur aînée à M.
Alfred.
Quand on lui eut expliqué ce que cela
voulait dire
Oh 1 dit-elle, du moment que c'est
comme ça, vous pouvez aussi donner ma
main à mon cousin Georges 1
A Caudebec, dans une auberge.
Un Anglais demande du lièvre.
Donne-du lièvre, dit l'aubergiste à
son mari, sans la moindre hésitation.
Tu sais bien que nous n'en avons
pas, répond celui-ci, à voix basse.
La femme, sans broncher
Donne-lui du lapin. Un Anglais. il
ne comprendra pas l
Deux « amis de ces dames » causent
ensemble.
L'un, plus âgé, dit à l'autre, un débu-
tant
Vois, Gugusse, ce que c'est que la
conduite I Ton oncle a la cinquantaine
passée il a connu toute la vieille garde.
Eh bien, il exerce encore, il est vert
comme tu ne le seras peut-être pas à
son âge.
Gugusse, avec dédain
Mon oncqu' ? Ses rouflaquettes sont
postiches 1 Il les met avec sa casquette,
elles tiennent après 1
A trois heures et demie, rue Vivienne.
A propos, on me dit que notre ami
X. a des ennuis, en ce moment?
Oh 1 un rien, des misères. des af-
faires qui ne touchent qu'à l'honneur l'
Le Masque de fer.
I/ISTRIIT i«MRI
M. Duclerc continue à jaboter. Quand
il ne dialogue pas avec les reporters des
feuilles anglaises, il noircit du papier à
l'adresse de Bastid, le gigantesque dé-
puté de Saint-Flour.
On a lu la lettre homérique du prési-
dent du Conseil à cet Auvergnat inconnu
qui porte un nom célèbre dans les dépar-
tements du Midi. M. Duclerc espère que
la Chambre sera bien sage et trouvera
dans son sein «l'instrument nécessaire» H
pour sauvegarder la République (i).
Depuis hier ce mot l'Instrument
nécessaire a été fortement commenté
dans les journaux. On s'est demandé
ce que M. Duclerc entendait par un
instrument nécessaire.
Les idées les plus étonnantes ont été
émises à ce sujet. Personne n'a pu dire
au juste ce que signifie « l'instrument
nécessaire». 11 a fallu en référer à M.
Duclerc lui-même.
Plusieurs journalistes ministériels se
sont rendus chez lui pour le prier de
s'expliquer, afin que l'opinion 1 publique
sût à quoi s'en tenir.
M. Duclerc a très obligeamment fourni
les renseignements qu'on lui demandait.
Je vois la Chambre très malade,
a-t-il dit, et par conséquent la Républi-
que.
n Le Parlement a de l'inappétence, des
troubles, des vapeurs, voire même des
flatuosités. Et cependant il y a un re-
mède à ces maux. Ce remède est dans
un usage régulier, modéré et bien con-
ditionné de l'instrument nécessaire que
vous savez. »
C'est justement sur cet instru-
ment. ?
Il n'y en a qu'un, à ma connais-
sance, a répondu M. Duclerc. C'est le
seul instrument usité en médecine. Il
est benin et émollient. Si la Chambre
consent seulement' à se le laisser appli-
(i) Voici le texte du ministre
« Et cela est vrai du parti républicain, plus que
» de tout antre, parce que la seule discipline .dont
» il soit capable, c'est la discipline volontaire.
» S'il ne se l'impose pas à lui-même et à
» bref délai nous pouvons renoncer à consti-
» tuer le gouvernement républicain. Or, le parti
» vainqueur qui ne tire pas de lui-même Yinstru-
» ment nécessaire est condamné à cesser de vivre.
» h. Doclerc. »
quer pendant le reste de la session, elle
est sauvée.
Mais cet instrument, aencore ques-
tionné l'un des assistants, cet instru-
ment?.
C'est un clystère, a dit M. Duclerc,
un simple clystère, je ne vous le cache
pas. La Chambre a besoin de déterger.
L'invention estadmirable, a riposté
un autre auditeur, mais la Chambre est
une collectivité qui ne se traite pas
comme un malade ordinaire. Comment
ferez-vous pour lui appliquer « l'instru-
ment nécessaire ? »
Aussi, a dit M. Duclerc, je ne par-
'lais qu'au figuré. Je n'ai pas la préten-
tion de donner un vrai clystère à la
Chambre. Il n'y en aurait pas d'assez
puissant et il me faudrait une force d'im-
pulsion que je n'ai pas. Non, j'ai dit et
j'ai voulu dire que la Chambre souffrait
de constipation et d'humeurs et qu'elle
devait recourir à « l'instrument néces-
saire ». C'est-à-dire à moi. C'est moi
« l'instrument nécessaire. »
Ah C'est vous qui êtes.
-Je le suis.au moral bien entendu.
J'ai le calibre nécessaire. l'abord ave-
nant, la canule agréable. Je suis bénin,
émollient et détersif. Que la Chambre me
prenne et me garde le plus longtemps
possible, ce qui est difficile, mais si elle
y parvient, tout aussitôt son teint
s'éclaircira, elle deviendra gaie au pos-
sible et la matière sera louable.
Les journalistes se retirèrent édifiés,
sachant enfin ce que M. Duclerc enten-
dait par « l'instrument nécessaire. » II
est question en ce moment, dans les
hautes sphères politiques de changer le
titre de président du conseil en celui de
« grand irrigateur nécessaire du cabinet.»
Albert Millaud.
PETITS TABLEM PARISIENS
LE IIONDE OU L'ON CHANTE
•; .'̃ 11 n'a pas d'parapluie,
Ça va oien quand il fait beau;
Mais quand il tombe de la pluie,
̃•̃̃ n est trempé jusqu'aux os.
(Air méconnu.)
C'est un usage établi, une tradition ac-
quise aucun été ne peut plus se termi-
ner sans que les cafés-concerts des
Champs-Elysées aient lancé, dans la cir-
culation parisienne, un de ces refrains
délicieusement idiots que le public fre-
donne pendant de trop longs mois, et
dont la vogue est finalement consacrée
par les gens impartiaux qui écrivent
l'histoire. sous forme de revues de fin
d'année.
Cette fois encore, et bien que les gran-
des chaleurs, qui sont habituellement
une excuse, nous aient tout à fait man-
qué, la scie .en question ne nous man-
quera pas. On peut même voir, par les
quatre vevs étonnants, dont les lignes
qui précèdent sont elles-mêmes précé-
dées, qu'elle procède bien de l'ineffable
poétique à laquelle nous devons déjà,
entre autres chefs-d'oeuvre similaires
Pstl Pstl, l'Amant d'Amanda, la Fa-
mille Bidard, Ah AhlAhl J Je m' nomme
Popaul, Coco $ans VTrocadèro et la
S,œur de l'emballeur.
^Quelles que soient les réserves que
fassent certains bons esprits sur la va-
leur intrinsèque de ce répertoire, il faut
bien reconnaître qu'il obtient, à Paris et
ailleurs, une vogue supérieure même à
celle des refrains les plus rabâchés de
la Mascotte, des Cloches et de la Fille
Angot, et que les gens de lettres ou de
musique qui ont le pouvoir d'abrutir ainsi
le, peuple qui se reconnaît pour le plus
spirituel de l'univers, méritent bien qu'on
s'occupe d'eux et du milieu artistique
dans lequel ils triomphent.
Scies à part, le monde des cafés-con-
certs est d'ailleurs fort intéressant à
étudier surtout pour nos lecteurs qui
ne le connaissent guère que de répu-
tation.
Tout d'abord, hâtons-nous de rassurer
la conscience publique sur un point fort
important.
Règle générale/ l'inoffensif passant
qui, sans provocation aucune, est persé-
cuté du matin' au soir par
Tiens! voilà Mathieu 1 comment vas-tu, ma vieille î
Ou par
Titine est née à Grenelle:
Tant mieux pour elle 1
Guguss est né aplati:
Tantpis pour lui 1
Et enfin, jusqu'à nouvel ordre, par la
« chanson du parapluie », ne manque ja-
mais de se faire la sombre réflexion sui-
vante v
Dire qu'un auteur fait fortune avec .I
ça 1
Car telle est, en effet, la croyance la
plus répandue, tandis qu'au contraire les
'scies ne peuvent enrichir, en cas de
réussite, que leurs seuls. éditeurs, les-
quels achètent l'objet (paroles et musi-
que) pour une somme de cent cinquante
francs au plus. Quant au poète et au
maestro, le plus clair de leur ga\n, en
dehors de cette faible rémunération, con-
siste dans les droits perçus par la So-
ciété des auteurs, compositeurs et édi-
teurs de musique (ex-Société Rollot),
dirigée aujourd'hui par M. Victor Sou-
chon.
Or, cette laborieuse perception, quoi-
que portant sur plus de dix mille éta-
blissements, à Paris et en province; ne
peut produire de grosses sommes pour
une seule chanson. Lorsqu'il s'agit de
répartir entre auteurs, compositeurs et
éditeurs les quelques francs encaissés
dans un beuglant dé chef-lieu de canton,
pour une semaine de consommation
lyrique, il faut opérer sur des millimes
et couper les liards en quatre. A Paris
même, dans une foule de petits concerts,
le produit moyen d'une romance varie
entre un fort centime et « presque deux
sous. » Il est vrai que sur les scènes de
second et de troisième ordre, chaque
numéro du programme peut se solder par
unebonnepiècedevingtàvingt-deuxsous.
Mais il n'y a vraiment qu'à l'Eldorado
qu'on puisse compter sur deux francs
par tête d'auteur et par audition ce
qui explique, sans les justifier, de cou-
pables accaparements. U est bon d ajou-;
ter que les petites saynètes à plusieurs
personnages donnent des résultats beau-
coup plus appréciables i cela devient
presque du théâtre.
Dans le domaine de la chanson, on ne
cite guère, à titre de grande exception,
que les Pompiers de Nanterre qui aient
vraiment rémunéré leurs auteurs. En-
core fallut-il pour cela cette circonstance
extraordinaire que MM. Burani, Phili-
bert et A. Louis, ne pouvant faire ac-
cepter leur œuvre d'aucun éditeur, fus-
sent contraints ide l'éditer eux-mômes
fâcheuse extrémité qui les obligea à réa-
liser, en quelques semaines, environ
40,000 francs de bénéfice net.
Actuellement, un très petit nombre
d'auteurs,doués d'une facilitévertigineuse
et pouvant pondre (soyons courtois) de
quinze à vingt chefs-d'œuvre inédits pai
semaine, arrivent à encaisser, à la Société
Souchon, 6 ou 8,000 francs de droits an-
nuels. Mais que de centimes à addi-
tionner pour totaliser de tels chiffres I
En dehors de ces enragés mercenaires,
le café-concert, qui, s'il abreuve son pu-
blic, ne nourrit pas plus les poètes que les
musiciens, recrute ses fournisseurs ar-
tistiques parmi les clercs de notaires et
d'avoués, les artistes dramatiques, les
vieux médecins, les reporters en bas-
âge et les employés de nos grandes ad-
ministrations publiques, tous gens qui,
fort heureusement pour eux, sont déjà,
pourvus d'autres moyens d'existence.
tl en est pourtant quelques-uns sur-
tout parmi les compositeurs qui se-
raient dignes de vivre de leur seul talent.
Dans ce répertoire, la musique vaut pres-
que toujours mille fois mieux que le
poème, et tout permet de prévoir que nos
théâtres d'opérette continueront encore
longtemps à recruter leurs maestros dans
un milieu lyrique où Darcier, Hervé et
Robert Planquette ont laissé dé dignes
successeurs.
Je trouve en effet, dans ce genre mu-
sical, plus d'un nom qui n'est plus à
faire et plus d'un nom qui se fera.
Citons donc parmi les uns et les au-
tres
PAUL HENRION. Un artiste de pre-
mier ordre, un musicien de haute valeur,
dont les romances de salon sont célè-
bres. A donné au café-concert Paola et
Pietro, petite opérette absolument déli-
cieuse, qui fut, à l'Eldorado, la plus étin-
celante création de Judic. M. Paul Hen-
rion est chevalier de la Légion d'honneur.
Charles POURNY. Fit représenter,
vers 1872, aux Folies-Dramatiques, un
Mazeppa qui n'eut pas de chance. Com-
positeur sans rival au concert dans le
genre alerte et gai; trouve souvent le
motif entraînant. Producteur infatiga-
ble gagne beaucoup d'argent. et même
à être connu, si j'ose m'exprimer ainsi,
que Coquelin cadet.
DE Villebichot. Un vétéran qui eut
jadis l'inappréciable bonne fortune d'a-
voir Thérésa comme principale inter-
prète. A renoncé au théâtre depuis la
première de Nabuco à Déjazet.
Charles MALO. A succédé à M.
Hervé comme chef d'orchestre de l'El-
dorado. S'adonne de préférence à la note
dramatique; excelle dans l'art de faire
pleurnicher les clarinettes. A su provo-
quer un déluge de vraies larmes, dans
les bocks de son patron, avec Une tombe
dans les blés.
FRANCIS Chassaigne. Surnommé le
« Nouveau Planquette » par les méloma-
nes de l'Eldorado. Se fit connaître, dès
la plus tendre adolescence, par ses Cui-
rassiers de Reichshoffen un triomphe 1
N'a jamais rencontré que de grands suc-
cès dans les cafés-concerts qu'il aban-
donne cependant, l'ingrat pour aborder
le théâtre et débuter bientôt, aux Nou-
veautés, avec Leterrier et Vanloo comme
librettistes, etMarguerite Ugalde comme
principale interprète.
L. Collin. -Tout jeune. Enormément
d'acquis; fortes études musicales a
tout appris et tout retenu, ce qui ne l'em-
pêche pas d'avoir l'inspiration fréquente
et le tour mélodique très personnel. A
ses moments perdus, M. Collin est pen-
sionnaire de l'Opéra-Comique à titre de
baryton martiné. OEuvre principale au
concert Le Rossignol n'a pas encore
chanté'
F. Wachs. Un des compositeurs
préférés de Judic, qui lui doit l'une de
de ses' meilleures chansons, le Sentier
couvert. Musique gracieuse et toujours
orchestrée d'adorable façon. M. jWachs,
qui s'est surtout voué à l'enseignement
musical et dont les remarquables études
pour piano sont pour ainsi dire classi-
ques, est, en outre, organiste de l'église
Saint-Merri.
FIRMIN BERNICAT. Encore un excel-
lent compositeur qui s'éloigne peu à peu
du concert pour se rapprocher du théâ-
tre. A remporté, l'hiver dernier, un grand
succès à Bruxelles avec sa partition des
Beignets du roi sera probablement joué
aux Folies dans le courant de la saison
nouvelle.
FRANTZ Liouville. Officier d'acadé-
mie, mais beaucoup de talent tout de
même. Fit dernièrement représenter, à
l'Eldorado, en collaboration avec MM.
Milher et Numès, du Palais-Royal, une
saynète qui tint l'affiche pendant quinze,
jours, durée exceptionnelle, pour i'en-j
droit; en cas de reprise, il serait ques-
tion d'unsouper de vingtième. Ne néglige
pas non plus la note émue et sympathi-
que exemplé Pensez aux abeilles ro-,
mance dédiée à mon confrère Aurélien
Scholl, lauréat de la Société protectrice
des animaux.
GOUDESONNE. Triomphe dans la,
chansonnette comique et se signale par:
l'incontestable originalité de son orches-
tration compose à merveille pour la voix
des chanteurs et même pour les. chan-
teurs qui n'ont pas' de voix. Aéronaute
par vocation. Délaissa la musique pen^
dant de longues années pour vivre dans
les nuages en compagnie des Godard et
des Duruof. Revenu sur terre sans avoir
pu diriger ses ballons, M. Goudesonne
se contente aujourd'hui de diriger son
orchestre du Palace-Théâtre.
Victor ROGER. Un nouveau venu
qui vient de remporter à l'Eldorado un
premier grand succès enregistré, à son
heure, par notre ami et collaborateur
Jules, Prével. Confectionne, outre ses
agréables saynètes, le coftrrjçr théâtral
du JQUrijal Ja. France,
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