Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1880-05-09
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mai 1880 09 mai 1880
Description : 1880/05/09 (Numéro 130). 1880/05/09 (Numéro 130).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k277459c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
26' Année. 3* Série.– Numéro 130.
Le Numéro 18 cen|. à Paris, 20 cçnt. dans les Départements.
Dimanche 9 Mai 1880.
• FRANCIS MAQNARD
Rédacteur en çh*f
A. PÈRJVIER
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Drouot, 36
Les manuscrits ni sont pas rtndut
BUREAUX
26, rue Drouot, 2t
H, D£ VILLEMESSANT
Fondateur
FERNAND DE RODAY8
.•: T > Administrateur >
ABONNEMENT» ̃ ̃•
Département! Trot* moi* f 9 fr. 50
Vvïb Troit moit j 6 fr.
ANNONCES ET RÉCLAMES
JJttWWni «us, Segvy et o", passao» di; Fsixtaé
SX A S'ASWHUTBATIOX
MOMBOllLËHË^DETÀMW
̃ rr
/Rassurez-vous, je n'ai point Vinten)
tion de vous raconter la mort\œ5f.
Louis XVI, seulement, je désirera
causer avec vous de ce scandale abomi-
nable qui vient, tout à coup, d'éveiller
en sursaut l'attention publique, de ce
/second roulement de tambour que vien-
nent d'ordonner les Santerre et quifait un
'"si triste pendant à celui que commanda
'jadis leur aïeul, "désireux d'étoufter la
trçroix de son roi au pied de l'échafaud.
y .Toute une famille parisienne vient de
défiler sous nos yeux l'épouse, le mari,
4a belle-mère et surtout un père comme
on n'en verra jamais plus, espérons-le.
II y a aussi, mais restant dans l'om-
» J>re, de pauvres petits enfants, au nom
desquels on s'est jeté à pleines poignées
les hontes et les outrages et par amour
jâe qui on est venu mettre à nu toutes
ces plaies immondes.
Dans cette pièce sinistre et qui n'au-
rait jamais- du se jouer que devant les
banquettes, on voit une femme, produit,
vraiment remarquable de la civilisation
actuelle; une poupée à ressort avec un
cerveau en mie de pain, et qui, tout en
bâillant, se prostitue à son mari pour
avoir ses louis de poche et de la toilette
en supplément.
v? En écoutant les pages «prétentieuses
de son carnet,ses doléances et sessoupirs
à la pensée de passer la.nuit près de ce-
lui dont elle porte le nom, dont elle dé-
vore la fortune, et qui, lui, Pidolâ.tre, on
croirait entendre une fille de la rue di-
sant un jour de pluie « Ah quelle scie
Chien de métier Et penser qu'il va fal-
loir encore descendre ce soir! »
Elle écrit à son mari desTettres signées
de noms d'actrices ou de femmes entre-
• tenues.Ellel'excite.l'appelleetlui assigne
• des rendez-vous chez les dames. En l'éloi-
gnant et en le poussant à l'adultère, elle
ifBspère rester seule à la maison et pou-
rvoir se livrer tout à son aise à l'inconnu
qui lui procure l'extase.
Quand tout est découvert et qu'à la
façon de Tobie,V6iron, le valet de cham-
bre, ouvre enfin les yeux de son maître
ji l'aide de toutes ces ordures, madame
éclatant en sanglots entre au cou-
rent avec dix-huit chapeaux trente-
quatre robes et vingt paires de bas de
,soie. Vous croyez peut-être que c'est la
̃miséricorde de Dieu que cette péche-
resse implore prosternée au fond de
l'église, détrompez-vous, c'est devant
l'autel de Jsainte Toilette, qu'elle s'age-
nouille et fait brûler des cierges.
Après avoir abandonné le foyer con-
jugal, être allée dîner en cabinet parti-
culier et s'être sauvée vêtue en marmi-
ton, elfe^prend son fameux cahier sur
ses genoux, et la tête basse, le regard
•voilé, elle écrit avec des soupirs et des
doublev croches « 4 novembre. J'ai
̃toujours aimé les cimetières"; cette année
plus que jamais » Au bas de la page
a Acheté à la'Compagnie Lyonnaise une
pelisse de fourrures, 669 francs. >. Elle
T'avait raison de se bien couvrir, cette
l.âme brisée il fait froid sur les tombes
-je soir, au mois de novembre
Tout cela est vraiment écœurant va-
nité, fourberie et brochant sur le .tout
un manque absolu d'intelligence et de
sens moral. On ne voit traînant dans
cette cervelle que des lambeaux de lec-
tures bêtes et on attend vainement un
"cri de sincérité et de franchise.
%• Quand le scandale est public et connu
de tous, quoique dans sa sagesse le tri-
bunal ait ordonné le huis-clos, de façon
à ce que les détails ne puissent ni passer
,à travers les serrures, ni pénétrer dans
:ïesmaisons,la mère defaniillen'ayantpas
une arme nouvelle pour sa défense,obhge
à en rappeler de ce jugement son avocat
qui refuse, et malgré ses excellents con-
ceils passe outre, ordonne d'ouvrir les
portes toutes grandes et, avec une impu-
deur, et un cynisme sans précédents, jette
au monde entier la triste histoire de ses
aventures et de son martyre conjugal.
Elle bat la grosse caisse, donne du cor,
sonne dur mirliton et comme jadis le
'brasseur du faubourg Saint-Antoine elle
crie Tambours, roulez! Alors tout le
"monde écoute et de chaque bouche s'é-
'chappe un verdict impitoyable et sans
appel.
J Pauvres chers enfants qui, plus tard,
̃apprendront tout cela
j Elle préjtend pourtant que si elle les
.réclame, c'est qu'elle les aime avec ido-
lâtrie et que c'est avec l'intention de les
.élever dans la vertu et le devoir. Je les
vois plus tard à ses côtés et près de leur
bon grand-père, bégayant l'Art d'aimer
et apprenant à faire des cocottes.
Ah! si elle les aime vraiment, quelle
-punition pour elle dans l'avenir!
Cette femme avait pourtant tout reçu
en partage elle avait la beauté, la jeu-
nesse, la fortune et un mari qui l'aimait,
chose rare dans ce monde où d'habitude
on préfère les demoiselles àsa femme.
J .Elle a traîné ses jupons dans la fange,
;et il n'y a pas de bBnzine Collas qui en-
flève ces taches-là!
î Oh! la-vieillesse de Mme Santerre, je je
;la devine je me doute où elle demeu-
irera et quelles seront ses occupations.
l/Dès qu'elles ont seize.ans, les filles que
«fis dames élèvent, se font habiller
jehez la grande faiseuse, elles portent
Idéjà un faux chignon, s'accentuent les
•pourcils à l'encre de Chine, se teignent
•les lèvres et se débarbouillent avec du
cold-cream, et tous les hommes connais-
sent leurs épaules. Vierges sans fraî-
cheur, fleurs artificielles, elles n'exhalent
pour tout parfum que le'Ihlang-Ihlang et
tlie Aloss-Rose. En guise de rosée, elles
̃sèment le soir des diamants dans leurs
cheveux.
• Les fils, jeunes gens au teint plombé,
à la face glabre et à la raie maigre, por-
tent des pantalons trop larges et des ves-
(tons, trop courts. Sur un corps exténué et
>des épaules rétrécies repose une toute
petite tête avec un cerveau plus fragile
iencorè. Epuisés, poussifs, méprisant tout,
̃ •mêmes, déjà pourris et gangrenés ils s'en
vont dans la vie comme se pressant vers
4a tombe.
> Voilà les énfants que de telles épouses
conçoivent dans l'ennui, la solitude et
iedégoû> j
~i.
MnÏ8i§anterre n'est pas seule coupable
etson masi, qui me semble un niais dans
loilte cetie |aflaire, emporte, lui aussi, une
par Ùarg^/de responsabilité.
II épou'jfè une jeune fille, belle, char-
)p\m%-ji qu'il adore. Au lieu dé garder
ijotirJtfi 1 ce trésor, de le dérober à tous
leTyeux et de faire de sa maison l'écrin
qui gardera un joyau aussi précieux,
l'imbécile mohtresa femme à ses amis,
l'emmène soùper au Café Anglais, lui
fait présider des dîners de garçons et lui
donne pour professeur de chant uneco-
mique de cafés-concerts, qui lui apprend
comment onmimeLa Maîtresse du Sapeur
e t l'air C'est dans le nez que ça me chatouille.
Ma parole d'honneur, il ne les a pas vo-
lées et elles sont bien à lui!
On dit que quoique parfois un peu bru-
tal, le mari était fort généreux et très
épris de sa femme. Malheureusement
quand on lit les Heures de Rêveries de sa
moitié, chaque, paragraphe finit toujours
par un « Eh bien non, vraiment, je ne
m'en soucie pas ». ̃
Sur le carnet nous trouvons « O la
bonne journée Le cœur n'en pourrait
pas contenir beaucoup de pareilles il
éclaterait Et d'ailleurs^ tant de joies,
tant de bonheur ne sont pas dans les lois
humaines ».
Je ne sais pas, mais je n'ai pas l'idée
que ce soit de son mari qu'elle parle à
propos de cette félicité-là Qu'en pen-
sez-vous?
C'est égal, cette femme me fait rêver!
M, Santerre a étudié pour être ingé-
nieur, il est avocat et a fait le tour du
monde cependant, malgré tout cela, ce
coupable est un innocent]
Il y.a, traversant tout ce scandale une
belle-mère qui est le prototype de la
corporation.. Elle adore son fils et exècre
sa bru, seulement de cette exécration
naîtra l'éternel malheur de l'homme.
Elle connait très bien la mère de ses
petits-enfants, elle sait ce qu'elle veut
et ne se fait aucune illusion à son égard.
Eh bien au lieu d'être pour cette folle
de son corps un guide, un appui et un
conseil, elle lui déclare la guerre, l'épie,
lui tend des pièges, et se plaît à la faire
détester. Elle prêche la désunion et met
la zizanie, enfin, c'est une furie paisible
qui détruit en douceur l'intérieur de son
ils. • ̃
Ah.! grand'maman, quand vos petits
enfants sauront tout cela, vous verrez de
quels regards ils vous suivront dans votre
vieillesse? Quand le mari abandonné se
traînera dans son isolement et ses sou-
venirs, quand seule, la fille saura sécher
sous ses caresses tes larmes de ce cœur
iulcéré, vous ne serez point de Jla fête du
pardon. On vous appellera grand'mère,
mais jamais bonne maman
Quant à Voiron, ce vertueux domes-
tique, je ne suis pas fou de cette perle
Ce laquais insinuant poliment a son
maître d'acheter un chapeau plus large
à cause de'ses cornes, et l'excitant à se
regarder dans une glace avec sa nou-
velle coiffure; me semble un comique
que Saint-Germain jouerait à ravir.
'1
J'en arrive à M. Arachequesne. Non,
Mme Santerre n'est pas aussi coupable
qu'elle le paraît, puisqu'elle a été élevée
par un tel père Cet homme est toute
son excuse. En voilà un papa qui plaide
les circonstances atténuantes en faveur
de son enfant!
Ce vieux Taverney est de cette école de
grotesques qui ne consentent jamais à
vieillir. Ces élégants à cou de dindon
se rencontrent partout où va la jeunesse
et où se vend le plaisir. On les voit tou-
jours et partout avec des mauvaises
femmes. ̃
En sortant de ces endroits-là, Arache-
quesne revenait chez sa fille, apportant
les odeurs dont toute sa personne était
imprégnée, et toutes les vilaines choses
dont son esprit était sali.
Jadis époux sans délicatesse, et au-
jourd'hui père sans pudeur, il entrait
chez Mme Santerre quand celle-ci repo-
sait nue dans son bain.
Pour la distraire et pour l'instruire,
il lui lisait l'Art d'aimer et autre chose.
0 honte Sa fille Mais devant un père,
qui pourra jamais commander plus de
respect et plus de pudeur! La jeune fille
est quelque chose de si chaste, de si
tendre et de si délicat, qu'on a peur qu'un
souffle la ternisse
De quelle sollicitude, je dirai même
de quelle vénération, ne doit-on pas en-
tourer cette fleur qui, aujourd'hui si
pure et si fragile, sera appelée à porter
plus tard le fruit divin de la maternité
Puisque M. Arachequesne a agi de la
sorte, il est idiot ou fou. Le contraire
est impossible et, tôt ou tard/nous ap-
prendrons que ce brillant lecteur com-
mence un traitement chez le docteur
Blanche.
Dans ce procès, tout était si nauséa-
bond et il y avait tant de vilain monde à
en écouter les péripéties, qu'on m'a as-
suré que le président, après chaque au-
dience, ordonnait aux huissiers d'établir
un courant d'air et de brûler du sucre!
Êierre Quiroul.
Échos de Paris
La Température. ^r- Les vents continuent à
souffler d'entre Nord et Est, et la température
est encore en baisse. A l'observatoire de Saint-
Maur, pendant l'avant-dernière nuit, le mini-
mum s'est abaissé jusqu'à o»5 au-dessus de
zéro. A Paris, dans la journée, le maximum
ne s'est pas élevé au-dessus de 1 1°5.
Le baromètre a baissé de quelques millimè-
tres dans l'Ouest. On signale de nouveau des
orages violents dans le Midi, et il est encore
tombé de grandes quantités de neige au Pic
du Midi. Le temps reste en général incertain
et nuageux.
A TRAVERS PARIS
A deux heures, courses au Bois de
Boulogne. Gagnants de Robert Milton
Prix des Tertres Eucalyptus.
Prix du Trocadéro Pharamond.
Grande Poule des Produits Beauminet.
Prix du Lac El Rey.
Prix de Neuilly Coutras.
Prix de Courbevoie Clémentine.
A la suite de la démission de M. John
I*emoiaa§, ti sefflbMt que te pojte de
Bruxelles dût être confié à qïïèlqù'ûffde
la carrière, à M. Tissot ministïe de
France à Athènes, à M. Lefebvre de
Béhaine ministre à Munich, ou à M. de
Montebelio, naguère encore premier
secrétaire à rLoûdres.
Le premier de ces candidats paraissant
destiné à l'ambassade de Gonstantinople
et le second n'étant pas assez agréable
aux républicains, c'est le troisième qui
semblait avoir toutes les chances, d'au-
tant plus qu'il était sympathique à la
sous-commission du budget, chargée des
affaires étrangères.
Mais, M. Herbette aurait été d'avis que
le ministre à nommer devait être choisi
en dehors de la carrière. Il aietêMesyeux
sur M. Decrais, conseiller d'Etat attaché
déjà à la légation de France en Belgique
en 1870, et depuis, préfet jusqu'au 16 mai.
Il l'a présente jeudi à M. de Freycinet
et le choix arrêté immédiatement aurait
été soumis à l'agrément du gouvernement
belge, dont la réponse n'est pas dou-
teuse.
Hier matin, à onze heures, M. Ver-
gniaud, secrétaire-général de la Préfec-
ture de la Seine, délégué par M. Herold,
a procédé à l'installation de M. Charles
Quentin, en qualité de directeur de l'ad-
ministration de l'Assistance publique.
Les inspecteurs-généraux et les princi-
paux fonctionnaires de l'administration
étaient présents à cette installation.
:̃̃ ̃ ̃ ̃# ̃- •̃" '̃;
Puisque nous parlons de M. Charles
Quentin, ajoutons aux renseignements
que nous avons donnés l'autre jour sur
sa famille on sait qu'il a deux frères
dans les ordres et une sœur religieuse-
quelques détails personnels à lui-même.
M. Charles Quentin a fait ses études à
l'Institution Saint-Vincent, à Senlis, di-
rigée alors par M. l'abbé Poullet, et ap-
partenant aujourd'hui aux Maristes.
-Au. collège, l'élève Quentin lutinait
volontiers la Muse, et quand Mgr l'ar-
chevêque de Beauvais ou un autre'per-
sonnage important venait visiter Péta-,
blissement, c'est généralement lui qui i
était chargé de la rédaction du compli-
ment officiel..
M. Edmond Turquet, sous-secrétaire
d'Etat au ministère des Beaux-Arts, a
fait également ses études à l'Institution
Saint-Vincent.
Les chefs de division et de bureau de
tous les services de la Préfecture de po-
lice ont oflert hier un dîner à MM. An-
driéux, préfet, et Cambon, secrétaire-
général.
Cette réunion, qui à eu lieu *.che z_Le-
doyen, est restée tout à faifintime; au-
cun discours n'y a été prononcé, et la
série des toasts n'a cohsisté qu'en quel-
ques paroles sympathiaues échangées
entre le préfet et le doyen des fonction
naires de son administration.
Nous croyons qu'une » fête defamille »
de cette, sorte ne s'était pas vue depuis
bien longtemps; elle démontre à l'évi-
dence la confiance et l'affection que M.
Andrieux inspire au personnel qu'il di-
rige, et nous sommes heureux d'avoir à
féliciter le chef d'administration qui sait
faire naître de telles sympathies et le
personnel qui sait l'apprécier.
Après le placard de M. Gambetta contre
M. Godelle, voilà depuis hier, sur tous
les murs de Paris, celui.de M. Cazot con-
tre l'interpellation Lamy. 1
Ce dernier, est beaucoup trop long. Il
ne pourra avoir le succès de lecture de
l'afhche de M. Gambetta que si M. Cazot
se résout à placer, de chaque côté, une
échelle, véritablement indispensable.
L'arrivée à Paris du général Chanzy,
notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg,
est retardée de quelques jours, Mme
Chanzy étant' tombée subitement malade
à Berlin.
Le lundi de la Pente/iôte, à deux heu-
res, aura lieu au palais du Trocadérqun
grand festival organisé par la Société
Internationale pour l'amélioration du
sort des aveugles, sous le haut patro-
nage du corps diplomatique.
Le programme, sur lequel on lira les
noms des principaux artist£S«de l'Opéra,
de la Comédie-Française^- de l'Opéra-
Comique, etc., n'est pas encore absolu-
ment fixé.
Çontentons-noùs de dire que S. A. le
prince Alexandre de Hasse qui, on le
sait, a le malheur d'être aveugle, se fera
entendre dans un solo de violon'et dans
un duo pour violon et piano.
Mlle Sarah Bernhardt s'est engagée
hier même à' figurer, non parmi les ar-,
tistes, mais parmi les dames quêteuses.
Autre concert, intime celui-là.
Mme Théo s'est fait entendre au
Cercle de la Chasse on a fort applaudi
lès morceaux connus et inédits de son
répertoire.
La vente des tableaux et esquisses or-
ganisée par M. Sedelmeyer au profit de
la Société de bienfaisance austro-hon-
groise a eu lieu hier. ffn intérieur, par
Munkacsy a été vivement enleve à
10,020 francs, et Une jeune fille lisant une
lettre à sa sœur, par Brozik, le jeune
peintre de la Bohême, a atteint 7,120 fr.
Voilà de jolis deniers pour les pau-
vres Si la générosité était bannie du
reste de la terre, on la retrouverait
dans le cœur des artistes.
Un mot charmant du général Vinoy.
On parlait devant lui de la dernière
guerre et des possibilités de réparation
de nos désastres.
Un Instant! interrompit le général,
celui qui se permettrait de parler de
revanche en *e moment mériterait des
gifles'! Quant à celui qui n'y penserait
pas," il faudrait lui donner des coups de
pied au derrière r w
Suite de l'étude sur l'argot des Etran-
gteurs de Paris.
Je malingre, dit un détenu a un aîïtra.
Du verbe màliûgrer (souffrir) créé par
Vidocq, qui s'inspirait de l'adjectif ma-
lingre (souffreteux), ou du substantif ma-
lingrerie, tous deux usités et qui se trou-
vent dans le dictionnaire de Littré.
Descends dans tes profondes, pour fouille
dans tes poches. Expression très usitée.
Les voleurs s'appellent souvent entre
eux fouilleurs de profondes.
Expressions diverses pour désigner la
police
La rousse, du vieux mot rouchin :.rosse,
mauvais cheval. (Lorédan Larchey, Dic-
tionnaire historique d'argot.)
La raclette, plus moderne. a La police
râcle les voleurs sur son passage »..
La raille. Du mot érailler prendre.
NOUVELLES A LA MAIN
Commencement de conte:
« Il était une fois un enfant tellement
prodigue que tous les veaux s'anfuyàient
à son approche !»
Une espèce de comble. •
Au reste, il est attribué à Préault, dont
tous les mots ont un caractère particu-
lier d'excessivité.
Un monsieur, très laid, mais d'une lai.
deur indécente, vient se présenter dans
son atelier.
Oh monsieur, lui dit-il sévèrement,
vous devriez porter un caleçon sur votre
figure!
Il est deux heures du matin.
Un brave bourgeois, qui dormait du
sommeil « du juge », est réveillé en sur-
saut par les grognements de son épouse,
la femme la.plus acariâtre de France et
de Savoie. J
Se mettant alors sur son séant
Ah ça, voyons, lui dit-il, est-ce que
tu cries « encore ou est-ce que tu cries
«déjà»? Le Masque de fer.
GUSTAVE FLAUBERT
Gustave Flaubert est mort hier dans
sa propriété de Croisset, près de Rouen.
Il a été le père de ce naturalisme qui
fait en ce moment tant de tapage et si
peu, de besogne et par une fortune assez
curieuse il lui a suffi d'un roman Ma-
dame Bovary, pour créer tout un genre,
dont les conséquences ont dû parfois
agacer cet homme d'esprit, tourmenté
par l'appétit du mieux et par ses élans
vers l'idéal..
Madame Bovary est un chef-d'œuvre dans
un ordre spécial, l'observation, le détail,
la marqueterie humaine et littéraire,
tout y est vu à la loupe, mais ce qui
sépare Flaubert de successeurs souvent t
ineptes et prétentieusement fatigants,
c'est qu'il ne met pas comme eux tout
au même plan. Les physionomies, les
types, les paysages, ont jus^e la dimen-
sion proportionnelle à leur importance
dans la conception du romancier.
La première entrevue de Mme Bovary
et de son futur mari, la célèbre prome-
nade du fiacre aux stores baissés, à tra-
vers Rouen et sa banlieue, le suicide de
la malheureuse femme, le profil immor-
tel de M. Homais, frère cadet du grand
Joseph Prudhomme,sont des choses qui,
une fois lues, ne sortent plus de la mé-
moire, et qui assurent à Flaubert une*
place dans le tout petit groupe des in-
venteurs littéraires. j
Son second ouvrage, Salambô, fut un™
plus grande surprise encore, une excur-
-Sion prodigieuse dans un monde inconnu
auquel il donna, en le reconstruisant,
l'illusion de la réalité.
Personne, au fond, ne sait ce qu'était
Carthage. Après avoir lu Salambô, cha-
cun se dit que cela a dû être ainsi, tant
Flaubert y a rassemblé avec art les don-
nées éparses de l'archéologie, les suppo-
sitions de la science, les vraisemblances
de l'imagination.
Comme pour Madame Bovary, certains
tableauxdeSatomôdse fixent dans l'esprit
avec une sorte d'obsession. Les lions
crucifiés sur les routes de Numidie,
l'apparition de Salambô dans les jardins
d'Hamilcar dévastés par les mercenaires,
la mort du suttète Hannon, les enla-
cements de Salambô et de son serpent
familier, le massacre de Mathô, le sa-
crifice des enfants de Carthage àl'idole
Baal flottent devant nos yeux comme
un immense et lumineux panorama
pendant que nous écrivons ces lignes.
Tous ceux qui ont lu Salambô nous com-
prendront.
Notre admiration pour les deux œu-
vres maîtresses de Flaubert nous permet
d'avouer que depuis Salambô il n'a rien
fait qui vaille.
Son Education sentimentale est cruelle-
ment illisible. Sa Tentation de saint An-
toine est inintelligible enfin, dans "son
dernier volume Trois Contes, une seule
nouvelle, lapremière, est digne de lui.
Flaubert risqua le théâtre avec le Can-
didat, qui tomba, et qui méritait sa chute,
mais pour lequel le public n'eut pas la
patience décente et l'ennui poli que le
grand romancier avait le droit d'espérer.
Depuis quelques semaines, la Viemoderne
publiait aussi une féerie de lui en colla-
boration avec un autre mort, Louis
Bouilhet, et un amateur, M. le comte
d'Osmoy. Cela s'appelait ic Château des
Cœurs; hier matin, par une coïncidence
singulière, a paru la dernière scène de
cette fantaisie qui n'eût pas dû quitter
les cartons de son auteur elle réhabilite
feu Clairville et rend la Biche au Bois
presque sympathique.
C'est à une attaque d'apoplexie fou-
droyante qu'a succombé Gustave Flau-
bert. En sortant du bain, vers dix
heures, il s'était trouvé un peu in-
dispose. Il appela sa domestique et lui
dit de ne pas s'éloigner. Puis, se sentant
oppressé, il s'étendit dans son cabinet
de travail sur un divan où l'apoplexie
le prit et lit son œuvre. E'agonie dura
vingt minutes. Quand le docteur ar-
riva, il était trop tard, Flaubert avait
cesse de vivre.
En nous télégraphiant ces tristes dé-
tails, notre correspondant particulier de
Rouen ajoute que Flaubert avait travaillé
toute la matinée à son nouveau roman
Bouvard et Petuchet, qu'il venait de ter-
miner, et il se disposait, à partir pour
Paris aujourd'hui-même.
Gustave Flaubert était né à* Rouen
en 1821. Fils d'un médecin distingué,
mort en 1846, il étudia lui-même la
médecine, mais ses goûts et ses ap-
titudes ne tardèrent pas à l'entraîner
vers la littérature.
Son premier ouvrage fut la Tentation
de Saint-Antoine, qui parut en 1854 dans
le journal l'Artiste. Puis vint Madame Bo-
vary, son plus grand succès, Salambô,
l'Education sentimentale, et une comédie
politique le Candidat, représentée en
1874 au Vaudeville où elle ne tint d'ail-
leurs l'affiche que fort peu de temps.
La représentation du Candidat se rat-
tache indirectement à une autre œuvre
dramatique de Flaubert, qui n'a jamais
vu la scene, le Sexe faible, écrite d'après
un scénario laissé par son ami, Louis
Bouilhet.
Reçue par Carvalho, alors directeur du
Vaudaville, cette comédie devait porter
sur l'affiche les deux noms de Bouilhet
et de Flaubert, mais, à la suite de divers
incidents; elle ne fut pas mise-en répé-
titioqs, et Flaubert la remplaça plus tard
par le Candidat.
La douleur de toute sa vie a d'ailleurs
été de ne pas avoir réussi au théâtre.
Aussi parlait-il avec une grande âpreté
des directeurs et du public.
Il rêvait le vrai sur la scène. Peut-être
est-il venu trop tôt.
Il laisse une pièce inédite qu'il a écrite
dans sa jeunesse avec son ami Bouilhet,
le Cœur à droite pièce qu'il a présentée
partout, même a Cluny.
Au physique, Flaubert représentait
exactement un officier de cavalerie en
retraite.
Pas de luxe, mais une grande propreté,
surtout intime. Lui, qui devait mourir
en sortant du bain, était toujours dans
l'eau.
Très sanguin, il avait le teint fort
rouge.
Son œil bleu-clair regardait fixement.
Il aimait à tirer en militaire sa mous-
tache d'un blond café au lait, taillée en
'brosse.
Il avait des pantalons étranges, d'une
circonférence très étroite au-dessus de
la bottine, et larges de deux pieds au
sommet.
Il portait le èhapeau planté crâne sur
l'oreille.
Chez lui, avec ses amis, il avait la voix
et Je langage d'une douceur extrême.
Auprès des importuns, il était d'une
brusquerie soldatesque.
Un imbécile parlait-il à côté do lui
Nous f -vous la paix! lui criait
Flaubert.
Nul ne savait plus insolemment que
lui tourner le dos aux diseurs de riens.
Flaubert vivait alternativement à
Rouen et à Paris. Toutefois, il venait
le moins souvent possible clans la capi-
talé, et préférait l'existence paisible
qu'il menait à Croisset, entouré de ses
livres, de ses manuscrits, tout entier à
ses lectures et à ses travaux.
Chez lui, il était ordinairement vêtu
d'un costume spécial, se composant
d'une vareuse et d'un largo pantalon
serré à la ceinture par une cordelière. Il
travaillait de préférence dans sa biblio-
thèque, meublée de divans en maroquin
surchargés de coussins et d'oreillers.
Grand fumeur il ne quittait guère le ci-
gare que pour prendre la pipe.
On se rappelle que le roman de Ma-
dame Bovary fut, à son apparition, tra-
duit devant les tribunaux, comme une
œuvre immorale. M. Pinard prononça
même à cette occasion un réquisitoire
fulminant, se scandalisant des moindres
détails et réclamant une condamnation
sévère pour le coupable. M° Sénard, qui
s'était chargé de la défense de l'auteur,
n'eut pas de peine à réduire à néant
les terribles arguments du procureur
impérial, et ni l'œuvre ni l'auteur ne
turent condamnés.
Flaubert avait une singulière façon de
travailler.
Il aimait à écrire sur un de ces petits
pupitres comme en ont les musiciens
pour placer le morceau à jouer.
Il établissait dessus son manuscrit,
puis, au beau milieu, traçait de sa belle
et haute écriture, une phrase, une
seule.
Alors, il allumait une pipette, se ren-
versait sur son siège et regardait sa
phrase. >
Au bout d'un quart d'heure, il en ôtait
un mot inutile.
Au second quart d'heure, il remplaçait
un mot impropre.
Au troisième, il eflaçait la moitié de
ce qu'il avait écrit et trouvait d'autres
expressions.
Il était enchanté quand, à la fin de sa
matinée, il avait trouvé une phrase dont
il fût réellement content.
Une fois, le mot "stèle se trouva sous sa
plume. Il l'avait employé dans le sens
de siège. Il prit un dictionnaire pour en
connaître le genre. Au mot était jointe
une de ces définitions embarrassantes
dont les dictionnaires ont le secret. Flau-
bert s'habilla à la hâte, prit une voiture
à l'heure, et se rendit a la Bibliothèque
nationale où on le connaissait bien
pour trouver en des textes authenti-
ques le sens exact du mot employé.
Travaillant toute la semaine, il n'ai-
mait pas, du lundi au samedi, recevoir
de visite.
Par contre, le dimanche, son apparte-
ment était ouvert à tous.
On était sûr, vers deux heures, de voir
arriver tour à tour ses fidèles, Zola, Tour-
gueneff et toute l'école.
Vingt journaux gisaient çà et là sur
les meubles. On critiquait les principaux
articles les livres de la semaine.
• La littérature seule faisait les frais de
la conversation.
Un jour qu'on parlait de jRoçjtief'ort,
Flaubert raconta presque textuellement
l'anecdote suivante •
™Z-1 '$*£ *à ^Piègne, où je faisais
partie de la troisième série. Quoique les
Petits Papiers m'aient qualifié d'homme
mal élevé, l'Impératrice m'aimait beau-
coup. On s'attendait de ma part à tout et
je donnais un peu. Je ne sais plus qui,
pour faire sa cour, se mit à abîmer la
Lanterne qui venait de paraître
Oubliant que l'Impératrice y était assez
maltraitée, je me mets à défendre Ro-
chefort, à dire qu'il est plein d'esprit et,
pour preuve à l'appui, je tire de ma poche
le dernier exemplaire et je me mots à eu-
lire une page.
Eh bien, savez-vous ce qu'a fait Pion
peratnee. Elle m'a dit
Oh prêtez-moi ça. ̃•̃ J.- ̃ •
Et, plus tard, à l'un de ses lundis, eîlft
m'a avoué que depuis, elle était toujours
la première à lire le journal de Roche..
fort, Il est vrai qu'elle y remarquait ce
qu'il y avait non pas contre elle, mais
contre les autres.
,'̃
En littérature, Flaubert était ijnplaca-
Di8.
Il h;eût pas admis qu'on lui demandât
conseil ou que l'on fit des concessions
soit à un journal, soit aux spectateurs.
-On doit écrire comme on veut. Voilà
tout, répétait-il souvent. Quand on me
dit Vous avez fait mauvaisje réponds
J'ai fait comme ça. •
Sous l'Empire et jusqu'à la représentât
tion du Candidat, il habitait, au Parc<
Monceau, un très joli appartement si«
tué au cinquième étage d'une maison
princière, et qu'il avait rempli de souve-
nirs d'Afrique. On sait qu'il y avait fait
un long voyage au temps où il préparait
oalambô. *•.
Depuis 1874, il demeurait au haut du
faubourg Saint-Honorë, où un, .palier seul
lement le séparait de sa famille.
Flaubert était cnevalier de la Légion
d'honneur. '(
Né riche et ayant toujours été trèséco*
nome, Flaubert avait gardé jusqu'en
1874 peu près une trentaine de mille
livres de rente. ~y
A cette époque, se passa auprès de lui
un fait qu'on nous pardonnera de citer J
Nous voulons prouver que lecœuYdu
grand romancier était à la hauteur dé
son talent.
Chacun d'ailIeurssait à Deauville, oùf
il allait dans le temps, et à Rouen, où il
retournait chaque année, que FlauÔert1
ne se mariait point uniquement pour
laisser sa fortune à une de ses proches.1
Un jour, il apprit que le mari de celle-
W'.fiui faisait d'immenses aflaires, ve<
naît d'éprouver une si grande perte'
qu'une catastrophe commerciale pouvait
s'ensuivre. -•
–Bah! S'écria Flaubert, puisque.jevou<
lais vous laisser ma fortune, qu'est-ce
que ça peut me faire de vous la donneur
un peu plus tôt, un peu plus tard ?.
Et la catastrophe tut conjurée. `
xxx.'
Gazette- de la Chambri)
8, Mai.
Mja Légende des Tissus
Ministre du commerce et de l'agriculture
Tirard est à son banc, très nerveux. Sa nature
Est de s'exaspérer pour rien. Il est flagrant
Qu'hier il s'emporta contre Pierre Legrand,"
On ne saura jamaiscombien dans touscescrânes
Fait bouillir de courroux le tarif des douanes.
L'un et l'autre ont un flair- spécial et malin
Sur les tissus de chanvre et sur les fils de lin
Auprèsd'euxdes Ro'toursque le Nord vu naître,
(Ses pareils àdeux fois ne se font pas connaître).
Débite un long discours sur les toiles, passant
De l'une à l'autre, allant à toutes, paraissant
Connaître son affaire, et sa voix indignée
Défend même au besoin les toiles d araignée.
Méline, qui naquit dans l'Est, le front pâli
Par le travail, la bouche amère avec un pli
Aux lèvres, comme un homme à qui la race hu-
Afait du mal, paraît ensuite et se démène [mainê^
Sur la toile cirée; et cet accès passé,
II aborde à pas lents le linge damassé.
Le linge damassé (
1 Question âpre et grave.
"Pour laquelle Tirard et Méline-le-Brave f
Se battent fièrement, tandis que vient le soir.
Problème palpitant. Il s'agit de savoir
S'il faut compter (je vois là le sujet d'un drame)
Par les fils à la chaîne ou les fils à la trame.
C'est énorme..
Laissons ce point mal réfléchi
Un homme jeune encor paraît.
C'est Debuchy,
Par un mot Debuchy se livre et se dévoile
Il se moque du lin, il gouaille la toile.
Il estpourje coutil.
Monsieur Blin de Bourdoij
Entre et fait retentir sa voix en faux bourdon
Il voudrait protéger le filage du jute.
Le jute,.affirme Blin.vautbien qu'on le discute.
Le jute est menacé par l'Anglais qui porta
Des produits concurrents, filés à Calcutta.
Tout est dit sur le jute.
Au coton. L'industrie
Cotonnièf^e yégè.te accablée et meurtrie.
Aucun progrès. L&taJïin-çrœuvre coûte très cherç
L'impôt est accablant les pays d'outre-mer
Nous font la concurrence.et sous tant de taloches
Nous ne fournissons plus, hélas! autant debro«
Qu'autrefois. Le coton français à peine né [ches
A la ruine extrême est déjà'condamné.
Pitié pour le coton.
Pitié pour le coton. Il faut que l'on protége
Le coton et qu'il ait au moins le privilége
D'un -tarif sérieux ou bien tout est perdu.
Ainsi parle Méline.
Un homme inattendé
Se présente. Il a nom Guillemin.
Nul au monde
Ne le connait.Cet homme.ayantquelquefacondc
Est froid pour le coton. Les cotons sonfassez
Protégés. On les a suffisammenttaxés. [lain»
Ils sont vraiment beaucoup plus heureux que U
Et c'est une injustice et cela met en peine/
Giullemin. Pendant plus d'une heure,Guillemh|
Parle sur ce sujet: « A demain A demain »
Murmurent plusieurs voix. D'autres .prennent
11 1 (la fuite.
Gambetta, sage et bon, daigne ajourner la suite
De la discussion à jeudi. C'est Parfait •
La séance est levée à six heures dix-sept..
4ft«t MM!
Le Numéro 18 cen|. à Paris, 20 cçnt. dans les Départements.
Dimanche 9 Mai 1880.
• FRANCIS MAQNARD
Rédacteur en çh*f
A. PÈRJVIER
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Drouot, 36
Les manuscrits ni sont pas rtndut
BUREAUX
26, rue Drouot, 2t
H, D£ VILLEMESSANT
Fondateur
FERNAND DE RODAY8
.•: T > Administrateur >
ABONNEMENT» ̃ ̃•
Département! Trot* moi* f 9 fr. 50
Vvïb Troit moit j 6 fr.
ANNONCES ET RÉCLAMES
JJttWWni «us, Segvy et o", passao» di; Fsixtaé
SX A S'ASWHUTBATIOX
MOMBOllLËHË^DETÀMW
̃ rr
/Rassurez-vous, je n'ai point Vinten)
tion de vous raconter la mort\œ5f.
Louis XVI, seulement, je désirera
causer avec vous de ce scandale abomi-
nable qui vient, tout à coup, d'éveiller
en sursaut l'attention publique, de ce
/second roulement de tambour que vien-
nent d'ordonner les Santerre et quifait un
'"si triste pendant à celui que commanda
'jadis leur aïeul, "désireux d'étoufter la
trçroix de son roi au pied de l'échafaud.
y .Toute une famille parisienne vient de
défiler sous nos yeux l'épouse, le mari,
4a belle-mère et surtout un père comme
on n'en verra jamais plus, espérons-le.
II y a aussi, mais restant dans l'om-
» J>re, de pauvres petits enfants, au nom
desquels on s'est jeté à pleines poignées
les hontes et les outrages et par amour
jâe qui on est venu mettre à nu toutes
ces plaies immondes.
Dans cette pièce sinistre et qui n'au-
rait jamais- du se jouer que devant les
banquettes, on voit une femme, produit,
vraiment remarquable de la civilisation
actuelle; une poupée à ressort avec un
cerveau en mie de pain, et qui, tout en
bâillant, se prostitue à son mari pour
avoir ses louis de poche et de la toilette
en supplément.
v? En écoutant les pages «prétentieuses
de son carnet,ses doléances et sessoupirs
à la pensée de passer la.nuit près de ce-
lui dont elle porte le nom, dont elle dé-
vore la fortune, et qui, lui, Pidolâ.tre, on
croirait entendre une fille de la rue di-
sant un jour de pluie « Ah quelle scie
Chien de métier Et penser qu'il va fal-
loir encore descendre ce soir! »
Elle écrit à son mari desTettres signées
de noms d'actrices ou de femmes entre-
• tenues.Ellel'excite.l'appelleetlui assigne
• des rendez-vous chez les dames. En l'éloi-
gnant et en le poussant à l'adultère, elle
ifBspère rester seule à la maison et pou-
rvoir se livrer tout à son aise à l'inconnu
qui lui procure l'extase.
Quand tout est découvert et qu'à la
façon de Tobie,V6iron, le valet de cham-
bre, ouvre enfin les yeux de son maître
ji l'aide de toutes ces ordures, madame
éclatant en sanglots entre au cou-
rent avec dix-huit chapeaux trente-
quatre robes et vingt paires de bas de
,soie. Vous croyez peut-être que c'est la
̃miséricorde de Dieu que cette péche-
resse implore prosternée au fond de
l'église, détrompez-vous, c'est devant
l'autel de Jsainte Toilette, qu'elle s'age-
nouille et fait brûler des cierges.
Après avoir abandonné le foyer con-
jugal, être allée dîner en cabinet parti-
culier et s'être sauvée vêtue en marmi-
ton, elfe^prend son fameux cahier sur
ses genoux, et la tête basse, le regard
•voilé, elle écrit avec des soupirs et des
doublev croches « 4 novembre. J'ai
̃toujours aimé les cimetières"; cette année
plus que jamais » Au bas de la page
a Acheté à la'Compagnie Lyonnaise une
pelisse de fourrures, 669 francs. >. Elle
T'avait raison de se bien couvrir, cette
l.âme brisée il fait froid sur les tombes
-je soir, au mois de novembre
Tout cela est vraiment écœurant va-
nité, fourberie et brochant sur le .tout
un manque absolu d'intelligence et de
sens moral. On ne voit traînant dans
cette cervelle que des lambeaux de lec-
tures bêtes et on attend vainement un
"cri de sincérité et de franchise.
%• Quand le scandale est public et connu
de tous, quoique dans sa sagesse le tri-
bunal ait ordonné le huis-clos, de façon
à ce que les détails ne puissent ni passer
,à travers les serrures, ni pénétrer dans
:ïesmaisons,la mère defaniillen'ayantpas
une arme nouvelle pour sa défense,obhge
à en rappeler de ce jugement son avocat
qui refuse, et malgré ses excellents con-
ceils passe outre, ordonne d'ouvrir les
portes toutes grandes et, avec une impu-
deur, et un cynisme sans précédents, jette
au monde entier la triste histoire de ses
aventures et de son martyre conjugal.
Elle bat la grosse caisse, donne du cor,
sonne dur mirliton et comme jadis le
'brasseur du faubourg Saint-Antoine elle
crie Tambours, roulez! Alors tout le
"monde écoute et de chaque bouche s'é-
'chappe un verdict impitoyable et sans
appel.
J Pauvres chers enfants qui, plus tard,
̃apprendront tout cela
j Elle préjtend pourtant que si elle les
.réclame, c'est qu'elle les aime avec ido-
lâtrie et que c'est avec l'intention de les
.élever dans la vertu et le devoir. Je les
vois plus tard à ses côtés et près de leur
bon grand-père, bégayant l'Art d'aimer
et apprenant à faire des cocottes.
Ah! si elle les aime vraiment, quelle
-punition pour elle dans l'avenir!
Cette femme avait pourtant tout reçu
en partage elle avait la beauté, la jeu-
nesse, la fortune et un mari qui l'aimait,
chose rare dans ce monde où d'habitude
on préfère les demoiselles àsa femme.
J .Elle a traîné ses jupons dans la fange,
;et il n'y a pas de bBnzine Collas qui en-
flève ces taches-là!
î Oh! la-vieillesse de Mme Santerre, je je
;la devine je me doute où elle demeu-
irera et quelles seront ses occupations.
l/Dès qu'elles ont seize.ans, les filles que
«fis dames élèvent, se font habiller
jehez la grande faiseuse, elles portent
Idéjà un faux chignon, s'accentuent les
•pourcils à l'encre de Chine, se teignent
•les lèvres et se débarbouillent avec du
cold-cream, et tous les hommes connais-
sent leurs épaules. Vierges sans fraî-
cheur, fleurs artificielles, elles n'exhalent
pour tout parfum que le'Ihlang-Ihlang et
tlie Aloss-Rose. En guise de rosée, elles
̃sèment le soir des diamants dans leurs
cheveux.
• Les fils, jeunes gens au teint plombé,
à la face glabre et à la raie maigre, por-
tent des pantalons trop larges et des ves-
(tons, trop courts. Sur un corps exténué et
>des épaules rétrécies repose une toute
petite tête avec un cerveau plus fragile
iencorè. Epuisés, poussifs, méprisant tout,
̃
vont dans la vie comme se pressant vers
4a tombe.
> Voilà les énfants que de telles épouses
conçoivent dans l'ennui, la solitude et
iedégoû> j
~i.
MnÏ8i§anterre n'est pas seule coupable
etson masi, qui me semble un niais dans
loilte cetie |aflaire, emporte, lui aussi, une
par Ùarg^/de responsabilité.
II épou'jfè une jeune fille, belle, char-
)p\m%-ji qu'il adore. Au lieu dé garder
ijotirJtfi 1 ce trésor, de le dérober à tous
leTyeux et de faire de sa maison l'écrin
qui gardera un joyau aussi précieux,
l'imbécile mohtresa femme à ses amis,
l'emmène soùper au Café Anglais, lui
fait présider des dîners de garçons et lui
donne pour professeur de chant uneco-
mique de cafés-concerts, qui lui apprend
comment onmimeLa Maîtresse du Sapeur
e t l'air C'est dans le nez que ça me chatouille.
Ma parole d'honneur, il ne les a pas vo-
lées et elles sont bien à lui!
On dit que quoique parfois un peu bru-
tal, le mari était fort généreux et très
épris de sa femme. Malheureusement
quand on lit les Heures de Rêveries de sa
moitié, chaque, paragraphe finit toujours
par un « Eh bien non, vraiment, je ne
m'en soucie pas ». ̃
Sur le carnet nous trouvons « O la
bonne journée Le cœur n'en pourrait
pas contenir beaucoup de pareilles il
éclaterait Et d'ailleurs^ tant de joies,
tant de bonheur ne sont pas dans les lois
humaines ».
Je ne sais pas, mais je n'ai pas l'idée
que ce soit de son mari qu'elle parle à
propos de cette félicité-là Qu'en pen-
sez-vous?
C'est égal, cette femme me fait rêver!
M, Santerre a étudié pour être ingé-
nieur, il est avocat et a fait le tour du
monde cependant, malgré tout cela, ce
coupable est un innocent]
Il y.a, traversant tout ce scandale une
belle-mère qui est le prototype de la
corporation.. Elle adore son fils et exècre
sa bru, seulement de cette exécration
naîtra l'éternel malheur de l'homme.
Elle connait très bien la mère de ses
petits-enfants, elle sait ce qu'elle veut
et ne se fait aucune illusion à son égard.
Eh bien au lieu d'être pour cette folle
de son corps un guide, un appui et un
conseil, elle lui déclare la guerre, l'épie,
lui tend des pièges, et se plaît à la faire
détester. Elle prêche la désunion et met
la zizanie, enfin, c'est une furie paisible
qui détruit en douceur l'intérieur de son
ils. • ̃
Ah.! grand'maman, quand vos petits
enfants sauront tout cela, vous verrez de
quels regards ils vous suivront dans votre
vieillesse? Quand le mari abandonné se
traînera dans son isolement et ses sou-
venirs, quand seule, la fille saura sécher
sous ses caresses tes larmes de ce cœur
iulcéré, vous ne serez point de Jla fête du
pardon. On vous appellera grand'mère,
mais jamais bonne maman
Quant à Voiron, ce vertueux domes-
tique, je ne suis pas fou de cette perle
Ce laquais insinuant poliment a son
maître d'acheter un chapeau plus large
à cause de'ses cornes, et l'excitant à se
regarder dans une glace avec sa nou-
velle coiffure; me semble un comique
que Saint-Germain jouerait à ravir.
'1
J'en arrive à M. Arachequesne. Non,
Mme Santerre n'est pas aussi coupable
qu'elle le paraît, puisqu'elle a été élevée
par un tel père Cet homme est toute
son excuse. En voilà un papa qui plaide
les circonstances atténuantes en faveur
de son enfant!
Ce vieux Taverney est de cette école de
grotesques qui ne consentent jamais à
vieillir. Ces élégants à cou de dindon
se rencontrent partout où va la jeunesse
et où se vend le plaisir. On les voit tou-
jours et partout avec des mauvaises
femmes. ̃
En sortant de ces endroits-là, Arache-
quesne revenait chez sa fille, apportant
les odeurs dont toute sa personne était
imprégnée, et toutes les vilaines choses
dont son esprit était sali.
Jadis époux sans délicatesse, et au-
jourd'hui père sans pudeur, il entrait
chez Mme Santerre quand celle-ci repo-
sait nue dans son bain.
Pour la distraire et pour l'instruire,
il lui lisait l'Art d'aimer et autre chose.
0 honte Sa fille Mais devant un père,
qui pourra jamais commander plus de
respect et plus de pudeur! La jeune fille
est quelque chose de si chaste, de si
tendre et de si délicat, qu'on a peur qu'un
souffle la ternisse
De quelle sollicitude, je dirai même
de quelle vénération, ne doit-on pas en-
tourer cette fleur qui, aujourd'hui si
pure et si fragile, sera appelée à porter
plus tard le fruit divin de la maternité
Puisque M. Arachequesne a agi de la
sorte, il est idiot ou fou. Le contraire
est impossible et, tôt ou tard/nous ap-
prendrons que ce brillant lecteur com-
mence un traitement chez le docteur
Blanche.
Dans ce procès, tout était si nauséa-
bond et il y avait tant de vilain monde à
en écouter les péripéties, qu'on m'a as-
suré que le président, après chaque au-
dience, ordonnait aux huissiers d'établir
un courant d'air et de brûler du sucre!
Êierre Quiroul.
Échos de Paris
La Température. ^r- Les vents continuent à
souffler d'entre Nord et Est, et la température
est encore en baisse. A l'observatoire de Saint-
Maur, pendant l'avant-dernière nuit, le mini-
mum s'est abaissé jusqu'à o»5 au-dessus de
zéro. A Paris, dans la journée, le maximum
ne s'est pas élevé au-dessus de 1 1°5.
Le baromètre a baissé de quelques millimè-
tres dans l'Ouest. On signale de nouveau des
orages violents dans le Midi, et il est encore
tombé de grandes quantités de neige au Pic
du Midi. Le temps reste en général incertain
et nuageux.
A TRAVERS PARIS
A deux heures, courses au Bois de
Boulogne. Gagnants de Robert Milton
Prix des Tertres Eucalyptus.
Prix du Trocadéro Pharamond.
Grande Poule des Produits Beauminet.
Prix du Lac El Rey.
Prix de Neuilly Coutras.
Prix de Courbevoie Clémentine.
A la suite de la démission de M. John
I*emoiaa§, ti sefflbMt que te pojte de
Bruxelles dût être confié à qïïèlqù'ûffde
la carrière, à M. Tissot ministïe de
France à Athènes, à M. Lefebvre de
Béhaine ministre à Munich, ou à M. de
Montebelio, naguère encore premier
secrétaire à rLoûdres.
Le premier de ces candidats paraissant
destiné à l'ambassade de Gonstantinople
et le second n'étant pas assez agréable
aux républicains, c'est le troisième qui
semblait avoir toutes les chances, d'au-
tant plus qu'il était sympathique à la
sous-commission du budget, chargée des
affaires étrangères.
Mais, M. Herbette aurait été d'avis que
le ministre à nommer devait être choisi
en dehors de la carrière. Il aietêMesyeux
sur M. Decrais, conseiller d'Etat attaché
déjà à la légation de France en Belgique
en 1870, et depuis, préfet jusqu'au 16 mai.
Il l'a présente jeudi à M. de Freycinet
et le choix arrêté immédiatement aurait
été soumis à l'agrément du gouvernement
belge, dont la réponse n'est pas dou-
teuse.
Hier matin, à onze heures, M. Ver-
gniaud, secrétaire-général de la Préfec-
ture de la Seine, délégué par M. Herold,
a procédé à l'installation de M. Charles
Quentin, en qualité de directeur de l'ad-
ministration de l'Assistance publique.
Les inspecteurs-généraux et les princi-
paux fonctionnaires de l'administration
étaient présents à cette installation.
:̃̃ ̃ ̃ ̃# ̃- •̃" '̃;
Puisque nous parlons de M. Charles
Quentin, ajoutons aux renseignements
que nous avons donnés l'autre jour sur
sa famille on sait qu'il a deux frères
dans les ordres et une sœur religieuse-
quelques détails personnels à lui-même.
M. Charles Quentin a fait ses études à
l'Institution Saint-Vincent, à Senlis, di-
rigée alors par M. l'abbé Poullet, et ap-
partenant aujourd'hui aux Maristes.
-Au. collège, l'élève Quentin lutinait
volontiers la Muse, et quand Mgr l'ar-
chevêque de Beauvais ou un autre'per-
sonnage important venait visiter Péta-,
blissement, c'est généralement lui qui i
était chargé de la rédaction du compli-
ment officiel..
M. Edmond Turquet, sous-secrétaire
d'Etat au ministère des Beaux-Arts, a
fait également ses études à l'Institution
Saint-Vincent.
Les chefs de division et de bureau de
tous les services de la Préfecture de po-
lice ont oflert hier un dîner à MM. An-
driéux, préfet, et Cambon, secrétaire-
général.
Cette réunion, qui à eu lieu *.che z_Le-
doyen, est restée tout à faifintime; au-
cun discours n'y a été prononcé, et la
série des toasts n'a cohsisté qu'en quel-
ques paroles sympathiaues échangées
entre le préfet et le doyen des fonction
naires de son administration.
Nous croyons qu'une » fête defamille »
de cette, sorte ne s'était pas vue depuis
bien longtemps; elle démontre à l'évi-
dence la confiance et l'affection que M.
Andrieux inspire au personnel qu'il di-
rige, et nous sommes heureux d'avoir à
féliciter le chef d'administration qui sait
faire naître de telles sympathies et le
personnel qui sait l'apprécier.
Après le placard de M. Gambetta contre
M. Godelle, voilà depuis hier, sur tous
les murs de Paris, celui.de M. Cazot con-
tre l'interpellation Lamy. 1
Ce dernier, est beaucoup trop long. Il
ne pourra avoir le succès de lecture de
l'afhche de M. Gambetta que si M. Cazot
se résout à placer, de chaque côté, une
échelle, véritablement indispensable.
L'arrivée à Paris du général Chanzy,
notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg,
est retardée de quelques jours, Mme
Chanzy étant' tombée subitement malade
à Berlin.
Le lundi de la Pente/iôte, à deux heu-
res, aura lieu au palais du Trocadérqun
grand festival organisé par la Société
Internationale pour l'amélioration du
sort des aveugles, sous le haut patro-
nage du corps diplomatique.
Le programme, sur lequel on lira les
noms des principaux artist£S«de l'Opéra,
de la Comédie-Française^- de l'Opéra-
Comique, etc., n'est pas encore absolu-
ment fixé.
Çontentons-noùs de dire que S. A. le
prince Alexandre de Hasse qui, on le
sait, a le malheur d'être aveugle, se fera
entendre dans un solo de violon'et dans
un duo pour violon et piano.
Mlle Sarah Bernhardt s'est engagée
hier même à' figurer, non parmi les ar-,
tistes, mais parmi les dames quêteuses.
Autre concert, intime celui-là.
Mme Théo s'est fait entendre au
Cercle de la Chasse on a fort applaudi
lès morceaux connus et inédits de son
répertoire.
La vente des tableaux et esquisses or-
ganisée par M. Sedelmeyer au profit de
la Société de bienfaisance austro-hon-
groise a eu lieu hier. ffn intérieur, par
Munkacsy a été vivement enleve à
10,020 francs, et Une jeune fille lisant une
lettre à sa sœur, par Brozik, le jeune
peintre de la Bohême, a atteint 7,120 fr.
Voilà de jolis deniers pour les pau-
vres Si la générosité était bannie du
reste de la terre, on la retrouverait
dans le cœur des artistes.
Un mot charmant du général Vinoy.
On parlait devant lui de la dernière
guerre et des possibilités de réparation
de nos désastres.
Un Instant! interrompit le général,
celui qui se permettrait de parler de
revanche en *e moment mériterait des
gifles'! Quant à celui qui n'y penserait
pas," il faudrait lui donner des coups de
pied au derrière r w
Suite de l'étude sur l'argot des Etran-
gteurs de Paris.
Je malingre, dit un détenu a un aîïtra.
Du verbe màliûgrer (souffrir) créé par
Vidocq, qui s'inspirait de l'adjectif ma-
lingre (souffreteux), ou du substantif ma-
lingrerie, tous deux usités et qui se trou-
vent dans le dictionnaire de Littré.
Descends dans tes profondes, pour fouille
dans tes poches. Expression très usitée.
Les voleurs s'appellent souvent entre
eux fouilleurs de profondes.
Expressions diverses pour désigner la
police
La rousse, du vieux mot rouchin :.rosse,
mauvais cheval. (Lorédan Larchey, Dic-
tionnaire historique d'argot.)
La raclette, plus moderne. a La police
râcle les voleurs sur son passage »..
La raille. Du mot érailler prendre.
NOUVELLES A LA MAIN
Commencement de conte:
« Il était une fois un enfant tellement
prodigue que tous les veaux s'anfuyàient
à son approche !»
Une espèce de comble. •
Au reste, il est attribué à Préault, dont
tous les mots ont un caractère particu-
lier d'excessivité.
Un monsieur, très laid, mais d'une lai.
deur indécente, vient se présenter dans
son atelier.
Oh monsieur, lui dit-il sévèrement,
vous devriez porter un caleçon sur votre
figure!
Il est deux heures du matin.
Un brave bourgeois, qui dormait du
sommeil « du juge », est réveillé en sur-
saut par les grognements de son épouse,
la femme la.plus acariâtre de France et
de Savoie. J
Se mettant alors sur son séant
Ah ça, voyons, lui dit-il, est-ce que
tu cries « encore ou est-ce que tu cries
«déjà»? Le Masque de fer.
GUSTAVE FLAUBERT
Gustave Flaubert est mort hier dans
sa propriété de Croisset, près de Rouen.
Il a été le père de ce naturalisme qui
fait en ce moment tant de tapage et si
peu, de besogne et par une fortune assez
curieuse il lui a suffi d'un roman Ma-
dame Bovary, pour créer tout un genre,
dont les conséquences ont dû parfois
agacer cet homme d'esprit, tourmenté
par l'appétit du mieux et par ses élans
vers l'idéal..
Madame Bovary est un chef-d'œuvre dans
un ordre spécial, l'observation, le détail,
la marqueterie humaine et littéraire,
tout y est vu à la loupe, mais ce qui
sépare Flaubert de successeurs souvent t
ineptes et prétentieusement fatigants,
c'est qu'il ne met pas comme eux tout
au même plan. Les physionomies, les
types, les paysages, ont jus^e la dimen-
sion proportionnelle à leur importance
dans la conception du romancier.
La première entrevue de Mme Bovary
et de son futur mari, la célèbre prome-
nade du fiacre aux stores baissés, à tra-
vers Rouen et sa banlieue, le suicide de
la malheureuse femme, le profil immor-
tel de M. Homais, frère cadet du grand
Joseph Prudhomme,sont des choses qui,
une fois lues, ne sortent plus de la mé-
moire, et qui assurent à Flaubert une*
place dans le tout petit groupe des in-
venteurs littéraires. j
Son second ouvrage, Salambô, fut un™
plus grande surprise encore, une excur-
-Sion prodigieuse dans un monde inconnu
auquel il donna, en le reconstruisant,
l'illusion de la réalité.
Personne, au fond, ne sait ce qu'était
Carthage. Après avoir lu Salambô, cha-
cun se dit que cela a dû être ainsi, tant
Flaubert y a rassemblé avec art les don-
nées éparses de l'archéologie, les suppo-
sitions de la science, les vraisemblances
de l'imagination.
Comme pour Madame Bovary, certains
tableauxdeSatomôdse fixent dans l'esprit
avec une sorte d'obsession. Les lions
crucifiés sur les routes de Numidie,
l'apparition de Salambô dans les jardins
d'Hamilcar dévastés par les mercenaires,
la mort du suttète Hannon, les enla-
cements de Salambô et de son serpent
familier, le massacre de Mathô, le sa-
crifice des enfants de Carthage àl'idole
Baal flottent devant nos yeux comme
un immense et lumineux panorama
pendant que nous écrivons ces lignes.
Tous ceux qui ont lu Salambô nous com-
prendront.
Notre admiration pour les deux œu-
vres maîtresses de Flaubert nous permet
d'avouer que depuis Salambô il n'a rien
fait qui vaille.
Son Education sentimentale est cruelle-
ment illisible. Sa Tentation de saint An-
toine est inintelligible enfin, dans "son
dernier volume Trois Contes, une seule
nouvelle, lapremière, est digne de lui.
Flaubert risqua le théâtre avec le Can-
didat, qui tomba, et qui méritait sa chute,
mais pour lequel le public n'eut pas la
patience décente et l'ennui poli que le
grand romancier avait le droit d'espérer.
Depuis quelques semaines, la Viemoderne
publiait aussi une féerie de lui en colla-
boration avec un autre mort, Louis
Bouilhet, et un amateur, M. le comte
d'Osmoy. Cela s'appelait ic Château des
Cœurs; hier matin, par une coïncidence
singulière, a paru la dernière scène de
cette fantaisie qui n'eût pas dû quitter
les cartons de son auteur elle réhabilite
feu Clairville et rend la Biche au Bois
presque sympathique.
C'est à une attaque d'apoplexie fou-
droyante qu'a succombé Gustave Flau-
bert. En sortant du bain, vers dix
heures, il s'était trouvé un peu in-
dispose. Il appela sa domestique et lui
dit de ne pas s'éloigner. Puis, se sentant
oppressé, il s'étendit dans son cabinet
de travail sur un divan où l'apoplexie
le prit et lit son œuvre. E'agonie dura
vingt minutes. Quand le docteur ar-
riva, il était trop tard, Flaubert avait
cesse de vivre.
En nous télégraphiant ces tristes dé-
tails, notre correspondant particulier de
Rouen ajoute que Flaubert avait travaillé
toute la matinée à son nouveau roman
Bouvard et Petuchet, qu'il venait de ter-
miner, et il se disposait, à partir pour
Paris aujourd'hui-même.
Gustave Flaubert était né à* Rouen
en 1821. Fils d'un médecin distingué,
mort en 1846, il étudia lui-même la
médecine, mais ses goûts et ses ap-
titudes ne tardèrent pas à l'entraîner
vers la littérature.
Son premier ouvrage fut la Tentation
de Saint-Antoine, qui parut en 1854 dans
le journal l'Artiste. Puis vint Madame Bo-
vary, son plus grand succès, Salambô,
l'Education sentimentale, et une comédie
politique le Candidat, représentée en
1874 au Vaudeville où elle ne tint d'ail-
leurs l'affiche que fort peu de temps.
La représentation du Candidat se rat-
tache indirectement à une autre œuvre
dramatique de Flaubert, qui n'a jamais
vu la scene, le Sexe faible, écrite d'après
un scénario laissé par son ami, Louis
Bouilhet.
Reçue par Carvalho, alors directeur du
Vaudaville, cette comédie devait porter
sur l'affiche les deux noms de Bouilhet
et de Flaubert, mais, à la suite de divers
incidents; elle ne fut pas mise-en répé-
titioqs, et Flaubert la remplaça plus tard
par le Candidat.
La douleur de toute sa vie a d'ailleurs
été de ne pas avoir réussi au théâtre.
Aussi parlait-il avec une grande âpreté
des directeurs et du public.
Il rêvait le vrai sur la scène. Peut-être
est-il venu trop tôt.
Il laisse une pièce inédite qu'il a écrite
dans sa jeunesse avec son ami Bouilhet,
le Cœur à droite pièce qu'il a présentée
partout, même a Cluny.
Au physique, Flaubert représentait
exactement un officier de cavalerie en
retraite.
Pas de luxe, mais une grande propreté,
surtout intime. Lui, qui devait mourir
en sortant du bain, était toujours dans
l'eau.
Très sanguin, il avait le teint fort
rouge.
Son œil bleu-clair regardait fixement.
Il aimait à tirer en militaire sa mous-
tache d'un blond café au lait, taillée en
'brosse.
Il avait des pantalons étranges, d'une
circonférence très étroite au-dessus de
la bottine, et larges de deux pieds au
sommet.
Il portait le èhapeau planté crâne sur
l'oreille.
Chez lui, avec ses amis, il avait la voix
et Je langage d'une douceur extrême.
Auprès des importuns, il était d'une
brusquerie soldatesque.
Un imbécile parlait-il à côté do lui
Nous f -vous la paix! lui criait
Flaubert.
Nul ne savait plus insolemment que
lui tourner le dos aux diseurs de riens.
Flaubert vivait alternativement à
Rouen et à Paris. Toutefois, il venait
le moins souvent possible clans la capi-
talé, et préférait l'existence paisible
qu'il menait à Croisset, entouré de ses
livres, de ses manuscrits, tout entier à
ses lectures et à ses travaux.
Chez lui, il était ordinairement vêtu
d'un costume spécial, se composant
d'une vareuse et d'un largo pantalon
serré à la ceinture par une cordelière. Il
travaillait de préférence dans sa biblio-
thèque, meublée de divans en maroquin
surchargés de coussins et d'oreillers.
Grand fumeur il ne quittait guère le ci-
gare que pour prendre la pipe.
On se rappelle que le roman de Ma-
dame Bovary fut, à son apparition, tra-
duit devant les tribunaux, comme une
œuvre immorale. M. Pinard prononça
même à cette occasion un réquisitoire
fulminant, se scandalisant des moindres
détails et réclamant une condamnation
sévère pour le coupable. M° Sénard, qui
s'était chargé de la défense de l'auteur,
n'eut pas de peine à réduire à néant
les terribles arguments du procureur
impérial, et ni l'œuvre ni l'auteur ne
turent condamnés.
Flaubert avait une singulière façon de
travailler.
Il aimait à écrire sur un de ces petits
pupitres comme en ont les musiciens
pour placer le morceau à jouer.
Il établissait dessus son manuscrit,
puis, au beau milieu, traçait de sa belle
et haute écriture, une phrase, une
seule.
Alors, il allumait une pipette, se ren-
versait sur son siège et regardait sa
phrase. >
Au bout d'un quart d'heure, il en ôtait
un mot inutile.
Au second quart d'heure, il remplaçait
un mot impropre.
Au troisième, il eflaçait la moitié de
ce qu'il avait écrit et trouvait d'autres
expressions.
Il était enchanté quand, à la fin de sa
matinée, il avait trouvé une phrase dont
il fût réellement content.
Une fois, le mot "stèle se trouva sous sa
plume. Il l'avait employé dans le sens
de siège. Il prit un dictionnaire pour en
connaître le genre. Au mot était jointe
une de ces définitions embarrassantes
dont les dictionnaires ont le secret. Flau-
bert s'habilla à la hâte, prit une voiture
à l'heure, et se rendit a la Bibliothèque
nationale où on le connaissait bien
pour trouver en des textes authenti-
ques le sens exact du mot employé.
Travaillant toute la semaine, il n'ai-
mait pas, du lundi au samedi, recevoir
de visite.
Par contre, le dimanche, son apparte-
ment était ouvert à tous.
On était sûr, vers deux heures, de voir
arriver tour à tour ses fidèles, Zola, Tour-
gueneff et toute l'école.
Vingt journaux gisaient çà et là sur
les meubles. On critiquait les principaux
articles les livres de la semaine.
• La littérature seule faisait les frais de
la conversation.
Un jour qu'on parlait de jRoçjtief'ort,
Flaubert raconta presque textuellement
l'anecdote suivante •
™Z-1 '$*£ *à ^Piègne, où je faisais
partie de la troisième série. Quoique les
Petits Papiers m'aient qualifié d'homme
mal élevé, l'Impératrice m'aimait beau-
coup. On s'attendait de ma part à tout et
je donnais un peu. Je ne sais plus qui,
pour faire sa cour, se mit à abîmer la
Lanterne qui venait de paraître
Oubliant que l'Impératrice y était assez
maltraitée, je me mets à défendre Ro-
chefort, à dire qu'il est plein d'esprit et,
pour preuve à l'appui, je tire de ma poche
le dernier exemplaire et je me mots à eu-
lire une page.
Eh bien, savez-vous ce qu'a fait Pion
peratnee. Elle m'a dit
Oh prêtez-moi ça. ̃•̃ J.- ̃ •
Et, plus tard, à l'un de ses lundis, eîlft
m'a avoué que depuis, elle était toujours
la première à lire le journal de Roche..
fort, Il est vrai qu'elle y remarquait ce
qu'il y avait non pas contre elle, mais
contre les autres.
,'̃
En littérature, Flaubert était ijnplaca-
Di8.
Il h;eût pas admis qu'on lui demandât
conseil ou que l'on fit des concessions
soit à un journal, soit aux spectateurs.
-On doit écrire comme on veut. Voilà
tout, répétait-il souvent. Quand on me
dit Vous avez fait mauvaisje réponds
J'ai fait comme ça. •
Sous l'Empire et jusqu'à la représentât
tion du Candidat, il habitait, au Parc<
Monceau, un très joli appartement si«
tué au cinquième étage d'une maison
princière, et qu'il avait rempli de souve-
nirs d'Afrique. On sait qu'il y avait fait
un long voyage au temps où il préparait
oalambô. *•.
Depuis 1874, il demeurait au haut du
faubourg Saint-Honorë, où un, .palier seul
lement le séparait de sa famille.
Flaubert était cnevalier de la Légion
d'honneur. '(
Né riche et ayant toujours été trèséco*
nome, Flaubert avait gardé jusqu'en
1874 peu près une trentaine de mille
livres de rente. ~y
A cette époque, se passa auprès de lui
un fait qu'on nous pardonnera de citer J
Nous voulons prouver que lecœuYdu
grand romancier était à la hauteur dé
son talent.
Chacun d'ailIeurssait à Deauville, oùf
il allait dans le temps, et à Rouen, où il
retournait chaque année, que FlauÔert1
ne se mariait point uniquement pour
laisser sa fortune à une de ses proches.1
Un jour, il apprit que le mari de celle-
W'.fiui faisait d'immenses aflaires, ve<
naît d'éprouver une si grande perte'
qu'une catastrophe commerciale pouvait
s'ensuivre. -•
–Bah! S'écria Flaubert, puisque.jevou<
lais vous laisser ma fortune, qu'est-ce
que ça peut me faire de vous la donneur
un peu plus tôt, un peu plus tard ?.
Et la catastrophe tut conjurée. `
xxx.'
Gazette- de la Chambri)
8, Mai.
Mja Légende des Tissus
Ministre du commerce et de l'agriculture
Tirard est à son banc, très nerveux. Sa nature
Est de s'exaspérer pour rien. Il est flagrant
Qu'hier il s'emporta contre Pierre Legrand,"
On ne saura jamaiscombien dans touscescrânes
Fait bouillir de courroux le tarif des douanes.
L'un et l'autre ont un flair- spécial et malin
Sur les tissus de chanvre et sur les fils de lin
Auprèsd'euxdes Ro'toursque le Nord vu naître,
(Ses pareils àdeux fois ne se font pas connaître).
Débite un long discours sur les toiles, passant
De l'une à l'autre, allant à toutes, paraissant
Connaître son affaire, et sa voix indignée
Défend même au besoin les toiles d araignée.
Méline, qui naquit dans l'Est, le front pâli
Par le travail, la bouche amère avec un pli
Aux lèvres, comme un homme à qui la race hu-
Afait du mal, paraît ensuite et se démène [mainê^
Sur la toile cirée; et cet accès passé,
II aborde à pas lents le linge damassé.
Le linge damassé (
1 Question âpre et grave.
"Pour laquelle Tirard et Méline-le-Brave f
Se battent fièrement, tandis que vient le soir.
Problème palpitant. Il s'agit de savoir
S'il faut compter (je vois là le sujet d'un drame)
Par les fils à la chaîne ou les fils à la trame.
C'est énorme..
Laissons ce point mal réfléchi
Un homme jeune encor paraît.
C'est Debuchy,
Par un mot Debuchy se livre et se dévoile
Il se moque du lin, il gouaille la toile.
Il estpourje coutil.
Monsieur Blin de Bourdoij
Entre et fait retentir sa voix en faux bourdon
Il voudrait protéger le filage du jute.
Le jute,.affirme Blin.vautbien qu'on le discute.
Le jute est menacé par l'Anglais qui porta
Des produits concurrents, filés à Calcutta.
Tout est dit sur le jute.
Au coton. L'industrie
Cotonnièf^e yégè.te accablée et meurtrie.
Aucun progrès. L&taJïin-çrœuvre coûte très cherç
L'impôt est accablant les pays d'outre-mer
Nous font la concurrence.et sous tant de taloches
Nous ne fournissons plus, hélas! autant debro«
Qu'autrefois. Le coton français à peine né [ches
A la ruine extrême est déjà'condamné.
Pitié pour le coton.
Pitié pour le coton. Il faut que l'on protége
Le coton et qu'il ait au moins le privilége
D'un -tarif sérieux ou bien tout est perdu.
Ainsi parle Méline.
Un homme inattendé
Se présente. Il a nom Guillemin.
Nul au monde
Ne le connait.Cet homme.ayantquelquefacondc
Est froid pour le coton. Les cotons sonfassez
Protégés. On les a suffisammenttaxés. [lain»
Ils sont vraiment beaucoup plus heureux que U
Et c'est une injustice et cela met en peine/
Giullemin. Pendant plus d'une heure,Guillemh|
Parle sur ce sujet: « A demain A demain »
Murmurent plusieurs voix. D'autres .prennent
11 1 (la fuite.
Gambetta, sage et bon, daigne ajourner la suite
De la discussion à jeudi. C'est Parfait •
La séance est levée à six heures dix-sept..
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