Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1915-09-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 104176 Nombre total de vues : 104176
Description : 23 septembre 1915 23 septembre 1915
Description : 1915/09/23 (Numéro 9981). 1915/09/23 (Numéro 9981).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k259208q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
6, RUE BAYARD, PARIS, Yllle
Adresse télégraphique
CROIBAYAR PARIS
Quotidien 5 centimes
ABONNEMENT (8 pages) France, nn an, 18 fr.; 6 mois, 10 fr.; 3 mois, 5 îr.
Hlàintin tmsj 11-iS
Impr. et Pabl. :P»uy6O-»
ADVENIAT RECINUM TUUM
Dieu protège la France!
y«nd!red>i 24 sept. N.-D. DE LA MERCI
Paris, le 22 septembre 19i5
LA JOURNÉE
Une fois de plus, les Russes, qui se
trouvaient presque cernés dans la courbe
de la Wilia, ont pu se donner de l'air
et attaquer violemment les Allemands.
L'ensemble de la situation est donc de-
venu dans cette région plus favorable
pour nos alliés. Les pertes des Alle-
mands sont démesurées. En Volhynie,
les succès de nos alliés continuent.
La canonnade violente, allant jus-
qu'aux rafales d'artillerie, prélude habi-
fuel des opérations importantes, conti-
nue sur l'ensemble de notre front. Notre
attaque sur la tête de pont de Sapigneul,
où nous avons pris pied de part et
d'autre sur la rive droite, paraît fort
intéressante. En* Italie, la situation
demeure la même. Aux Dardanelles,
la lutte continue. Les Turcs ont amené
des renforts. Sur la côte de 'Syrie, notre
escadre a sauvé cinq mille Arméniens
poursuivis par les Turcs et les a débar-
qués à Port-Saïd.
Les Anglais, d'après M. Asquith, ont
en ce moment trois millions d'hommes
sous les armes. Le chancelier de
l'Echiquier a présenté à la Chambre des
Communes le projet de budget pour la
deuxième année de guerre. Les riches
perdent le tiers de leurs revenus. De
forts droits d'entrée sont établis sur les
automobiles, films cinématographiques,
chapeaux et montres. Tous les salaires
de plus de 130 livres sterling (3 276 fr.)
pai an sont imposés. Les droits sur le
sucre, le thé, le tabac sont augmentés et
le timbre d'un sou est supprimé. Ces
augmentations ont été bien accueillies,
malgré la perspective de nouvelles taxes,
les dépenses de guerre menaçant de
s'élever à près d'un milliard par se-
maine. Le discours du trône en Hol-
lande fait aussi prévoir de nouveaux im-
pôts la reine se félicite de la neutralité
de son pays. Il vaut mieux s'abstenir
de toute appréciation sur les événements
balkaniques. Il est vrai que la Qua-
druple-Entente a donné à la Bulgarie
jusqu'à la fin du mois pour se décider
nous n'avons plus qu'une semaine à
attendre. Dans les milieux financiers
américains, on déclare que la conclusion
des négociations pour l'emprunt anglo-
français est proche.
ROME
Notre correspondant télégraphie, le
Le cardinal Gasparri a eu la douleur de
perdre hier aa sœur, Mme Vve Bernar-
dini. Nous la recommandons aux prières
de nos lecteurs et présentions au cardinal
secrétaire d'Etat nos respectueuses con-
doléances au nom de toute la famille de
la Croir
La presse
en temps de guerre
au point de vue militaire
A la fois évocatrice d'idées et annaliste,
la presse éc;rit, pour ainsi dire, la minute
de l'histoire et en prépare les jugements.
Si étendu que soit son pouvoir dans le
double rôle, il n'est pas cependant sans
limites celle que lui impose l'intérêt de la
défense nationale n'est contestée par per-
sonne mais elle a été de tout temps plus
ou moins transgressée, faute de principes
fermes propres à en garantir la fixité et à
en assurer le respect.
Déterminer avec précision, pour le temps
de guerre, ces principes et les règles qui en
découplent de manière à concilier les obli-
gations dae la presse avec l'intérêt supérieur
de la défense nationale tel est le problème
dlont la solution nous hantait dès 1870, au
lendemain de la déclaration de guerre à
l'Allemagne.
C'était au moment die la concentration du
corps d'armée de Ladmirault, sur la fron-
tière lorraine, vers Thionyille, Boulay et
Bouzonville. Noua entretenions alors per-
sonnellement des rapports officiels avec les
représentants de la presse locale et d'un
certain nombre de journaux parisiens le
souvenir nous est resté présent, môme très
vif, de leur extraordinaire activité dans la
chasse aux nouvelles, et aussi de leurs exi-
gences vi,s-à-vis du commandement les
renseignements qu'ils recueillaient die vive
voix en dehors de nos communications
auprès des officiers, des gradés et des sol-
dats dans les cantonnements étaient de
nature à éclairer l'ennemi, non seulement
sur nos forces et nos emplacements, mais,
jusqu'à un certain point, sur nos projets
et, en particuldcr, sur l'imprévoyance et
les lacunes de notre préparation.
Après la guerre, nous étions convaincu
plus que jamais qu'il ne suffit pas, pour
prévenir les divulgations indiscrètes de la
presse, d'improviser, au début d'une cam-
pagne, des avis sommaires et quelques in-
terdictions la loi sur l'état de siège ne
nous semblait pas, d'ailleurs, pouvoir sau-
vegarder à elle seule le secret des opéra-
,lions militaires.
Pendant les loisirs, chèrement payés, que
nous a laissés la paix, nous nous sommes
souvent préoccupé de la question. C'est
ainsi que nous avons été amené à recher-
cher, dans les campagnes antérieures les
plus récentes, les essais pratiques de ré-
glementation de la presse pour le temps
de guerre.
Le premier de ces essais remonte à la
guerre afghane de 1879 le gouvernement
anglais promulgua alors une sorte de code
sous le titre de Règles auxquelles sont
soumis les éditeurs de journaux et leurs
rorrespondants. Les journalistes pouvaient;
suivre l'armée avec la permission de l'au-
torité militaire; ils étaient soumis aux!
prescriptions du code de l'armée et por-
taient un Insigne distinctif la censure
des correspondances était exercée par un
officier d'état-major servant d'intermé-
diaire entre les correspondants et les
L'empire toujours croissant du journa-
lisme sur la vie sociale et sur les mœurs
ne pouvait manquer de compliquer les
rapports en temps de guerre des chefs mi-
litaires avec les représentants de la presse
en augmentant le danger des indiscrétions.
En présence d'un tel état de choses, les
Anglais décidèrent de définir, une fois pour
toutes, dès le temps de paix, la nature
de ces rapports. Ils n'avaient pas été sans
observer que, pendant la guerre russo-
japonaise, le secret gardé par la presse
nippone sur les opérations militaires
n'avait pas peu contribué au succès de?
armées du mikado. Dès 1905, lord Ellen-
borough demandait une loi spéciale. En
1906, la question fut mise à l'étude à la
fois par un Comité de l'Association de la
presse anglaise et par le gouvernement,
mais ne reçut pas de solution parlemen-
taire.
Pendant la guerre balkanique de 1912,
les Turcs et les Bulgares se sont empires-
sés do prévenir les imprudences des jour-
naux en faisant distribuer des instructions
(en français) à leurs représentants. Celles
do t'état-major turc, rédigés au dernier
moment, se -heurtèrent, en raison de leur
sévérité, à des difficultés d'application.
Bien persuadés que la fin justifie les
moyens, les Bulgares ne reculèrent pas de-
vant les mesures les plus rigoureuses pour
) empêcher les divulgations de la presse le
t règlement imposé aux correspondants de
guerre ne fut, d'ailleurs, mis en pratique
qu'après qu'on les eût immobilisés pendant
quelques jours au début de la champagne
ils étaient tenus de garder un silence
absolu sur les mouvements de troupes, de
s'abstenir de critiquer les opérations, et
de jeter le blâme sur les généraux, et ne
devaient faire aucune allusion aux échecs
En vue de tenir secrets les armements 3
que son int.ervention éventuelle dans la i l
guerre balkanique l'engageait à préparer de
bonne heure, le gouvernement russe inter-
dit à la presse à la fin de 1912 (ordon-
nance du 24 octobre, en vigueur pendant 1
un an), de publier des informations sur
un tel nombre de questions similaires, Il
qu'on n'entrevoyait, pour ainsi dire, pas t
de sujet qu'un journaliste pût aborder 1
impunément il est vrai que notre alliée
se trouvait alors dans une situation assez (
semblable à celle que nous appelons chez
nous l'état de siège.
On pouvait puiser dans les règlements
et les instructions que nous venons de si-
gnaler. d'utiles données pour l'établisse-
ment d'un projet applicable en temps de
guerre. Avant de nous livrer définitive-
ment à ce travail, dont l'intérêt nous cap-
tivait, nous avons tenu à traiter devant
l'opinion la question de la constitution des
pouvoirs publics en temps de guerre, qui
s'y rattachait directement.
Là-dessus, le ciel politique de l'Europe,
déjà chargé de noirs nuages, s'étant encore
obscurci, un coup de foudre retentit, dont
l'éclair projeta sur le monde entier une
lueur einistre c'était la déclaration de
guerre de l'Allemagne à la Russie (l*r août
1914), suivie, à quarante-huit heures de
là par celle de l'Allemagne à la France.
Au premier moment, nous ne pûmes mal-
triser, nous l'avouons, l'inquiétude qui nous
étreignait en songeant au danger que nous
ferait courir l'absence de dispositions
propres à garantir le secret des opérations
militaires mais alors, les événements pri-
rent soudainement chez nous une tournure
bien différente de celle que nous redou-
tions.
Et d'abord, à la première heure, la presse
française tout entière s'élevant d'un mou-
vement spontané à la hauteur du péril, se
trace à elle-même une règle de conduite
où se révèle, avec l'esprit de discipline, un
admirable sens patriotique puis s'ac-
complit coup sur coup (2-4 août) une série
d'actes officiels d'éclaTation de l'état de
siège qui fait passer aux mains de l'auto-
rité militaire les pouvoirs dont dispose
l'autorité civile pour le maintien de l'ordre
et de la police vote d'une loi spéciale
interdisant, sous peine d'emprisonnement,
de publier, en dehors des communications
du gouvernement, des informations de na-
ture à favoriser l'ennemi et à nuire au
moral des troupes et des populations
acclamation par le Parlement ou message
présidentiel proclamant « l'union sacrée ».
Ces mesures tiraient une valeur inap-|
préciable de celles qui avaient été « pré-
parées sous le ministère de M. Millerand
dams le but de constituer fortement t'état-
major général et de régler les rapports du
pouvoir militaire avec le pouvoir exécutif.
Personne n'avait oublié les solennelles pa-
i rôles par lesquelles le ministre avait dé-
i toire, il faWait tout prix « laisser à l'au-
i torité militaire chargée et responsable des
opérations de guerre sa pleine et entière
liberté d'action ».
Nous qui avions désiré si ardemment
et depuis si longtemps saisir l'opinion pu-
blique de la question de la presse en temps
de guerre, nous qui avions tant redouté
de la voir résoudre dans la fièvre des pré-
paratifs du début au risque d'aboutir à
lune œuvre insuffisante, soit injuste ou
'même tyrannique, soit dangereuse par
1 rabus des ménagements, nous ne pouvons
que reconnaître qu'elle avait reçu la solu-
tion la plus rapide et la plus heureuse,
grâce à la sagesse et à la patriotique abné-
gation de tous.
Nos craintes d'antan étaient, en défi-
nitive, celles de tous les Français que
notre histoire militaire a éclairés sur les
1 funestes conséquences des écarts de la
presse en temps de guerre le renverse-
ment, dams les circonstances que nous
venons de rappeler, des prévisions ins-
pirées pair ces craintes, était peu probable;
il a été cependant, Dieu merci, complet et
décisif. Sorage-t-on qu'il suffisait du plus
petite changement dans la nature des rap-
porte du pouvoir militaire avec les pou-
vois publics tels qu'ils avaient été établis,
'pour ouvrir dans la défense nationale
une brèche par où passeraient plus tard
d'autres concessions îrrâmâdliables 1
GÉNÉRAL BOURELLY.
NOTRE CATALOGUE
On vient de retirer le catalogue général
de la librairie de la Bonne Presse. C'est la
réimpression de celui de novembre 1914,
auquel on a joint un supplément- L'envoi
du supplément est gratuit pour le cata-
logue, joindre un timbre de 0 fr. 15 à la
demande pour frais d'expédition. Paris,
5, rue Bayard
Préparons
Dans un grand nombre de diocèses (il
y a une semaine, on en comptait déjà 22)
on organise (pour le mois du Rosaire une
prière perpétuelle sous forme de récitation
constante du chapelet.
La méthode généralement adoptée est do
partager les paroisses importantes en
séries, 'étant invitée Ii
assurer, deux jours dans le mois, la réci-
tation publique et privée perpétuelle du
Rosaire de 8 heures du matin à heures
du soir, par exemple, avec le concours des
communautés pour les heures les plus dif-
ficiles. La récitation de chaque Rosaire
serait suivie de l'amende honorable au
Sacré Cœur de Jésus dont la formule est
connue.
Pensée infiniment touchante et féconde.
Nous souhaitons très vivement que l'orga-
nisation puisse se faire très généraloment
et que. là où elle sera impossible, on s'ef-
fo.rce du moins de s'en rapprocher.
Dieu est le Maftre, ne l'oublions pas.
Faisons-lui, par la prière, une sainte vio-
lence.
FRANC.
PROTESTATION
.Nous recevons d'un soldat, hospitalisé à
Joyeuse (Ardècbe), une émouvante protes-
tation contre un article paru dans le Petit
Provençal du 19 septembre, dans lequel lo
personnel de l'hôpital était accusé d'exercer
une pression religieuse scandaleuse. Ce c
qui est scandaleux, c'est l'accusation, car ia
liberté relûgieuse dans ledit hôpital e»»t
complète les malades prennent 'part ou
ne prennent pas part aux offices, à leur
gré, et tous sont soignés avec le même dé-
vouement, d'après le même règlement, x
En Turquie d'Asie
L'escadre française sauva 5 000 Arméniens
Le ministère de ta Marine nous communique
la note suivante
Poursuivis par les Turcs, environ 5 000
Arméniens, dont près de 3 000 femmes, en-
fants ou vieillards, s'étaient réfugiés, vers
la fin de juillet, dans le massif de Djebcl-
Roussa, au nord de la baie d'Antioche, ou
ils avaient réussi, jusqu'au début de sep-
tembre, à tenir tête à leurs agresseurs. Mais
à ce moment les approvisionnements et les
munitions commencèrent à leur faire dé-
faut, et ils allaient inévitablement suc-
1 comber lorsqu'ils parvinrent à signaler à
un croiseur français la sitution grave dans
laquelle ils se trouvaient.
Les croiseurs de l'escadre française qui
tient le blocus des côtes de Syrie, se por-
tèrent aussitôt à leur secours et réussirent
à assurer l'évacuation des 5 000 Arméniens
qui ont été transportés par nos bâtiments
à Port-Saïd, où ils ont reçu le meilleur
accueil et ont été installés dans un cam-
pement provisoire.
A la Chambre
des Communes
Un budget sans précédent
Un milliard par semaine
M. Mac Kenna, chancelier de l'Echiquier,
a présenté mardi le deuxième budget de la
guerre.
Le budget de novembre a donné un
accroissement de revenus s'élevant à
68 millions de livres sterling « il faut
maintenant, dit le ministre, demander à la
1 Ohattirbre d'approuver des charges sans
1 précédent. »
En effet, la dette en fin d'exercice s «lè-
verait à 2 milliards 200 millions de livres
sterling. Les dépenses quotidiennes s'élève-
raient à 4 millions et demi de livres stcr-
lire. et vers la fin de l'exercice pourraient,
atteindre 5 millions de livres sterling, soit
près d'un milliatd par semaine.
Pour faire face à ces dépenses, il faut
de nouveaux impôts
Si nous pouvions, à I'aMe de taxes, diminuer
les importations, réduire lnous assurer des revenus, nous aurions alors
trouvé le système fiscal idéal.
Pour le moment, M. Mac Kenna propose
d'augmenter l'impôt sur le revenu en ajou-
i tant 40 sur la taxe déjà existante. Il
propose aussi d'établir un prélèvement de
50 sur toutes augmentations de bénéfices
dus à la guerre au-dessus des bénéfices
correspondants de l'année passée.
Adresse télégraphique
CROIBAYAR PARIS
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Dieu protège la France!
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Paris, le 22 septembre 19i5
LA JOURNÉE
Une fois de plus, les Russes, qui se
trouvaient presque cernés dans la courbe
de la Wilia, ont pu se donner de l'air
et attaquer violemment les Allemands.
L'ensemble de la situation est donc de-
venu dans cette région plus favorable
pour nos alliés. Les pertes des Alle-
mands sont démesurées. En Volhynie,
les succès de nos alliés continuent.
La canonnade violente, allant jus-
qu'aux rafales d'artillerie, prélude habi-
fuel des opérations importantes, conti-
nue sur l'ensemble de notre front. Notre
attaque sur la tête de pont de Sapigneul,
où nous avons pris pied de part et
d'autre sur la rive droite, paraît fort
intéressante. En* Italie, la situation
demeure la même. Aux Dardanelles,
la lutte continue. Les Turcs ont amené
des renforts. Sur la côte de 'Syrie, notre
escadre a sauvé cinq mille Arméniens
poursuivis par les Turcs et les a débar-
qués à Port-Saïd.
Les Anglais, d'après M. Asquith, ont
en ce moment trois millions d'hommes
sous les armes. Le chancelier de
l'Echiquier a présenté à la Chambre des
Communes le projet de budget pour la
deuxième année de guerre. Les riches
perdent le tiers de leurs revenus. De
forts droits d'entrée sont établis sur les
automobiles, films cinématographiques,
chapeaux et montres. Tous les salaires
de plus de 130 livres sterling (3 276 fr.)
pai an sont imposés. Les droits sur le
sucre, le thé, le tabac sont augmentés et
le timbre d'un sou est supprimé. Ces
augmentations ont été bien accueillies,
malgré la perspective de nouvelles taxes,
les dépenses de guerre menaçant de
s'élever à près d'un milliard par se-
maine. Le discours du trône en Hol-
lande fait aussi prévoir de nouveaux im-
pôts la reine se félicite de la neutralité
de son pays. Il vaut mieux s'abstenir
de toute appréciation sur les événements
balkaniques. Il est vrai que la Qua-
druple-Entente a donné à la Bulgarie
jusqu'à la fin du mois pour se décider
nous n'avons plus qu'une semaine à
attendre. Dans les milieux financiers
américains, on déclare que la conclusion
des négociations pour l'emprunt anglo-
français est proche.
ROME
Notre correspondant télégraphie, le
Le cardinal Gasparri a eu la douleur de
perdre hier aa sœur, Mme Vve Bernar-
dini. Nous la recommandons aux prières
de nos lecteurs et présentions au cardinal
secrétaire d'Etat nos respectueuses con-
doléances au nom de toute la famille de
la Croir
La presse
en temps de guerre
au point de vue militaire
A la fois évocatrice d'idées et annaliste,
la presse éc;rit, pour ainsi dire, la minute
de l'histoire et en prépare les jugements.
Si étendu que soit son pouvoir dans le
double rôle, il n'est pas cependant sans
limites celle que lui impose l'intérêt de la
défense nationale n'est contestée par per-
sonne mais elle a été de tout temps plus
ou moins transgressée, faute de principes
fermes propres à en garantir la fixité et à
en assurer le respect.
Déterminer avec précision, pour le temps
de guerre, ces principes et les règles qui en
découplent de manière à concilier les obli-
gations dae la presse avec l'intérêt supérieur
de la défense nationale tel est le problème
dlont la solution nous hantait dès 1870, au
lendemain de la déclaration de guerre à
l'Allemagne.
C'était au moment die la concentration du
corps d'armée de Ladmirault, sur la fron-
tière lorraine, vers Thionyille, Boulay et
Bouzonville. Noua entretenions alors per-
sonnellement des rapports officiels avec les
représentants de la presse locale et d'un
certain nombre de journaux parisiens le
souvenir nous est resté présent, môme très
vif, de leur extraordinaire activité dans la
chasse aux nouvelles, et aussi de leurs exi-
gences vi,s-à-vis du commandement les
renseignements qu'ils recueillaient die vive
voix en dehors de nos communications
auprès des officiers, des gradés et des sol-
dats dans les cantonnements étaient de
nature à éclairer l'ennemi, non seulement
sur nos forces et nos emplacements, mais,
jusqu'à un certain point, sur nos projets
et, en particuldcr, sur l'imprévoyance et
les lacunes de notre préparation.
Après la guerre, nous étions convaincu
plus que jamais qu'il ne suffit pas, pour
prévenir les divulgations indiscrètes de la
presse, d'improviser, au début d'une cam-
pagne, des avis sommaires et quelques in-
terdictions la loi sur l'état de siège ne
nous semblait pas, d'ailleurs, pouvoir sau-
vegarder à elle seule le secret des opéra-
,lions militaires.
Pendant les loisirs, chèrement payés, que
nous a laissés la paix, nous nous sommes
souvent préoccupé de la question. C'est
ainsi que nous avons été amené à recher-
cher, dans les campagnes antérieures les
plus récentes, les essais pratiques de ré-
glementation de la presse pour le temps
de guerre.
Le premier de ces essais remonte à la
guerre afghane de 1879 le gouvernement
anglais promulgua alors une sorte de code
sous le titre de Règles auxquelles sont
soumis les éditeurs de journaux et leurs
rorrespondants. Les journalistes pouvaient;
suivre l'armée avec la permission de l'au-
torité militaire; ils étaient soumis aux!
prescriptions du code de l'armée et por-
taient un Insigne distinctif la censure
des correspondances était exercée par un
officier d'état-major servant d'intermé-
diaire entre les correspondants et les
L'empire toujours croissant du journa-
lisme sur la vie sociale et sur les mœurs
ne pouvait manquer de compliquer les
rapports en temps de guerre des chefs mi-
litaires avec les représentants de la presse
en augmentant le danger des indiscrétions.
En présence d'un tel état de choses, les
Anglais décidèrent de définir, une fois pour
toutes, dès le temps de paix, la nature
de ces rapports. Ils n'avaient pas été sans
observer que, pendant la guerre russo-
japonaise, le secret gardé par la presse
nippone sur les opérations militaires
n'avait pas peu contribué au succès de?
armées du mikado. Dès 1905, lord Ellen-
borough demandait une loi spéciale. En
1906, la question fut mise à l'étude à la
fois par un Comité de l'Association de la
presse anglaise et par le gouvernement,
mais ne reçut pas de solution parlemen-
taire.
Pendant la guerre balkanique de 1912,
les Turcs et les Bulgares se sont empires-
sés do prévenir les imprudences des jour-
naux en faisant distribuer des instructions
(en français) à leurs représentants. Celles
do t'état-major turc, rédigés au dernier
moment, se -heurtèrent, en raison de leur
sévérité, à des difficultés d'application.
Bien persuadés que la fin justifie les
moyens, les Bulgares ne reculèrent pas de-
vant les mesures les plus rigoureuses pour
) empêcher les divulgations de la presse le
t règlement imposé aux correspondants de
guerre ne fut, d'ailleurs, mis en pratique
qu'après qu'on les eût immobilisés pendant
quelques jours au début de la champagne
ils étaient tenus de garder un silence
absolu sur les mouvements de troupes, de
s'abstenir de critiquer les opérations, et
de jeter le blâme sur les généraux, et ne
devaient faire aucune allusion aux échecs
En vue de tenir secrets les armements 3
que son int.ervention éventuelle dans la i l
guerre balkanique l'engageait à préparer de
bonne heure, le gouvernement russe inter-
dit à la presse à la fin de 1912 (ordon-
nance du 24 octobre, en vigueur pendant 1
un an), de publier des informations sur
un tel nombre de questions similaires, Il
qu'on n'entrevoyait, pour ainsi dire, pas t
de sujet qu'un journaliste pût aborder 1
impunément il est vrai que notre alliée
se trouvait alors dans une situation assez (
semblable à celle que nous appelons chez
nous l'état de siège.
On pouvait puiser dans les règlements
et les instructions que nous venons de si-
gnaler. d'utiles données pour l'établisse-
ment d'un projet applicable en temps de
guerre. Avant de nous livrer définitive-
ment à ce travail, dont l'intérêt nous cap-
tivait, nous avons tenu à traiter devant
l'opinion la question de la constitution des
pouvoirs publics en temps de guerre, qui
s'y rattachait directement.
Là-dessus, le ciel politique de l'Europe,
déjà chargé de noirs nuages, s'étant encore
obscurci, un coup de foudre retentit, dont
l'éclair projeta sur le monde entier une
lueur einistre c'était la déclaration de
guerre de l'Allemagne à la Russie (l*r août
1914), suivie, à quarante-huit heures de
là par celle de l'Allemagne à la France.
Au premier moment, nous ne pûmes mal-
triser, nous l'avouons, l'inquiétude qui nous
étreignait en songeant au danger que nous
ferait courir l'absence de dispositions
propres à garantir le secret des opérations
militaires mais alors, les événements pri-
rent soudainement chez nous une tournure
bien différente de celle que nous redou-
tions.
Et d'abord, à la première heure, la presse
française tout entière s'élevant d'un mou-
vement spontané à la hauteur du péril, se
trace à elle-même une règle de conduite
où se révèle, avec l'esprit de discipline, un
admirable sens patriotique puis s'ac-
complit coup sur coup (2-4 août) une série
d'actes officiels d'éclaTation de l'état de
siège qui fait passer aux mains de l'auto-
rité militaire les pouvoirs dont dispose
l'autorité civile pour le maintien de l'ordre
et de la police vote d'une loi spéciale
interdisant, sous peine d'emprisonnement,
de publier, en dehors des communications
du gouvernement, des informations de na-
ture à favoriser l'ennemi et à nuire au
moral des troupes et des populations
acclamation par le Parlement ou message
présidentiel proclamant « l'union sacrée ».
Ces mesures tiraient une valeur inap-|
préciable de celles qui avaient été « pré-
parées sous le ministère de M. Millerand
dams le but de constituer fortement t'état-
major général et de régler les rapports du
pouvoir militaire avec le pouvoir exécutif.
Personne n'avait oublié les solennelles pa-
i rôles par lesquelles le ministre avait dé-
i toire, il faWait tout prix « laisser à l'au-
i torité militaire chargée et responsable des
opérations de guerre sa pleine et entière
liberté d'action ».
Nous qui avions désiré si ardemment
et depuis si longtemps saisir l'opinion pu-
blique de la question de la presse en temps
de guerre, nous qui avions tant redouté
de la voir résoudre dans la fièvre des pré-
paratifs du début au risque d'aboutir à
lune œuvre insuffisante, soit injuste ou
'même tyrannique, soit dangereuse par
1 rabus des ménagements, nous ne pouvons
que reconnaître qu'elle avait reçu la solu-
tion la plus rapide et la plus heureuse,
grâce à la sagesse et à la patriotique abné-
gation de tous.
Nos craintes d'antan étaient, en défi-
nitive, celles de tous les Français que
notre histoire militaire a éclairés sur les
1 funestes conséquences des écarts de la
presse en temps de guerre le renverse-
ment, dams les circonstances que nous
venons de rappeler, des prévisions ins-
pirées pair ces craintes, était peu probable;
il a été cependant, Dieu merci, complet et
décisif. Sorage-t-on qu'il suffisait du plus
petite changement dans la nature des rap-
porte du pouvoir militaire avec les pou-
vois publics tels qu'ils avaient été établis,
'pour ouvrir dans la défense nationale
une brèche par où passeraient plus tard
d'autres concessions îrrâmâdliables 1
GÉNÉRAL BOURELLY.
NOTRE CATALOGUE
On vient de retirer le catalogue général
de la librairie de la Bonne Presse. C'est la
réimpression de celui de novembre 1914,
auquel on a joint un supplément- L'envoi
du supplément est gratuit pour le cata-
logue, joindre un timbre de 0 fr. 15 à la
demande pour frais d'expédition. Paris,
5, rue Bayard
Préparons
Dans un grand nombre de diocèses (il
y a une semaine, on en comptait déjà 22)
on organise (pour le mois du Rosaire une
prière perpétuelle sous forme de récitation
constante du chapelet.
La méthode généralement adoptée est do
partager les paroisses importantes en
séries, 'étant invitée Ii
assurer, deux jours dans le mois, la réci-
tation publique et privée perpétuelle du
Rosaire de 8 heures du matin à heures
du soir, par exemple, avec le concours des
communautés pour les heures les plus dif-
ficiles. La récitation de chaque Rosaire
serait suivie de l'amende honorable au
Sacré Cœur de Jésus dont la formule est
connue.
Pensée infiniment touchante et féconde.
Nous souhaitons très vivement que l'orga-
nisation puisse se faire très généraloment
et que. là où elle sera impossible, on s'ef-
fo.rce du moins de s'en rapprocher.
Dieu est le Maftre, ne l'oublions pas.
Faisons-lui, par la prière, une sainte vio-
lence.
FRANC.
PROTESTATION
.Nous recevons d'un soldat, hospitalisé à
Joyeuse (Ardècbe), une émouvante protes-
tation contre un article paru dans le Petit
Provençal du 19 septembre, dans lequel lo
personnel de l'hôpital était accusé d'exercer
une pression religieuse scandaleuse. Ce c
qui est scandaleux, c'est l'accusation, car ia
liberté relûgieuse dans ledit hôpital e»»t
complète les malades prennent 'part ou
ne prennent pas part aux offices, à leur
gré, et tous sont soignés avec le même dé-
vouement, d'après le même règlement, x
En Turquie d'Asie
L'escadre française sauva 5 000 Arméniens
Le ministère de ta Marine nous communique
la note suivante
Poursuivis par les Turcs, environ 5 000
Arméniens, dont près de 3 000 femmes, en-
fants ou vieillards, s'étaient réfugiés, vers
la fin de juillet, dans le massif de Djebcl-
Roussa, au nord de la baie d'Antioche, ou
ils avaient réussi, jusqu'au début de sep-
tembre, à tenir tête à leurs agresseurs. Mais
à ce moment les approvisionnements et les
munitions commencèrent à leur faire dé-
faut, et ils allaient inévitablement suc-
1 comber lorsqu'ils parvinrent à signaler à
un croiseur français la sitution grave dans
laquelle ils se trouvaient.
Les croiseurs de l'escadre française qui
tient le blocus des côtes de Syrie, se por-
tèrent aussitôt à leur secours et réussirent
à assurer l'évacuation des 5 000 Arméniens
qui ont été transportés par nos bâtiments
à Port-Saïd, où ils ont reçu le meilleur
accueil et ont été installés dans un cam-
pement provisoire.
A la Chambre
des Communes
Un budget sans précédent
Un milliard par semaine
M. Mac Kenna, chancelier de l'Echiquier,
a présenté mardi le deuxième budget de la
guerre.
Le budget de novembre a donné un
accroissement de revenus s'élevant à
68 millions de livres sterling « il faut
maintenant, dit le ministre, demander à la
1 Ohattirbre d'approuver des charges sans
1 précédent. »
En effet, la dette en fin d'exercice s «lè-
verait à 2 milliards 200 millions de livres
sterling. Les dépenses quotidiennes s'élève-
raient à 4 millions et demi de livres stcr-
lire. et vers la fin de l'exercice pourraient,
atteindre 5 millions de livres sterling, soit
près d'un milliatd par semaine.
Pour faire face à ces dépenses, il faut
de nouveaux impôts
Si nous pouvions, à I'aMe de taxes, diminuer
les importations, réduire lnous assurer des revenus, nous aurions alors
trouvé le système fiscal idéal.
Pour le moment, M. Mac Kenna propose
d'augmenter l'impôt sur le revenu en ajou-
i tant 40 sur la taxe déjà existante. Il
propose aussi d'établir un prélèvement de
50 sur toutes augmentations de bénéfices
dus à la guerre au-dessus des bénéfices
correspondants de l'année passée.
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