Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1915-04-05
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 avril 1915 05 avril 1915
Description : 1915/04/05 (Numéro 4005). 1915/04/05 (Numéro 4005).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
s- xsmmâmm teaaaig
NOUIIELLES tNTERNADONAt.ES DERNIERE HEURT
N~uUVE.L'L,I-E-S DERNIÈ,,E
Les Mouvements
DE
tOpùiton en Italie
'] La situation diplomatique
r L*opinion italienne, depuis le début
8e ^la guerre européenne, a passé par
trois phases. Dans les premières semai-
nes, au moment de nos rêver*, lorsque
les troupes impériales étaient au cœur
même du pays, menaçant l'indépen-
dance de la République, la démocratie
italienne sentit passer sur elle quelque
chose du frisson que nous avons nous-
même senti. La victoire de la Marne
fut saluée par une grosse partie de l'opi-
nion comme une délivrance, et lors-
qu'on vit que l'œuvre n'était pas ache-
vée, un mouvement spontané et violent
demanda l'intervention dans la guerre
au nom1 dé la fraternité démocratique
et de la fraternité latine.
Mais la diplomatie est moins prompte
que le cœur des peuples. Et les mois
passèrent sans que l'Italie prît les
armes. Le peuple à la longue se calma.
D'ailleurs la guerre était arrivée à une
période de stagnation, et l'enthousiasme
de la foule, même au delà des Alpes, a
parfois besoin d'aliments nouveaux. En
même temps, différentes circonstances
vinrent. dans une certaine mesure, dé-
primer opinion publique le terrible
^tremblement de terre et les difficultés
économiques. Il ne faut pas oublier, en
effet que l'Italie vit, en grande partie,
de commerce et d'industrie de luxe.
Or, ceux-ci ont été particulièrement
éprouvés par la guerre. Les soieries de
Milan ne trouvent plus de débouché
les touristes n'apportent plus leur or.
La question du pain s'est posée, pour l'
les Italiens, d'une manière aiguë-
Pendant toute cette seconde phase, la
cause de l'intervention a été surtout sou-
tenue avec vigueur par des intellec-
tuels, par des hommes politiques, qui,
au delà des difficultés présentes, sa-
vaient voir les problèmes de l'avenir.
L'action de Bulow, les négociations
ivec l'Autriche, i opération des alliés
dans les Dardanelles firent entrer l'opi-
nion dans ̃ une troisième phase. La
question de l'intervention de nouveau
j sa posa d'une manière urgente, et sous
une forme différente. L'Italie a formulé
des revendications nationales bien net-
tes refusant de se contenter de quel-
-ques miettes, que lui offrait l'Allema-
gne aux dépens de l'Autriche, elle ré-
clame la cession, immédiate, non seu-
lement du Trentin, mais de Trieste et
"d'une paortie de- la côte dalmate. Elle
affirme qu'elle ne se contentera pas de
promesses elle .exige la possession in-
tégrale de son territoire naturel et la
maîtrise de l'Adriatique. En- vain rAlle-:
magne 'cherche-t-elle à détourner, ses
̃regards vers l'Afrique française ou à
susciter, au sujet de l'Adria"tique, une
querelle italo-slave.
Quelques journaux russes, il est vrai,
ceux chez qui la • passion panslaviste
semble avoir aboli toute clairvoyance
politique, revendiquent la totalité de la
côte dalmate et la ville de Trieste elle-
mOme comme terres slaves. Mais ,s
excès de langage, d'ailleurs soulignés
par \Avmti qui en tire argument con-
tre les interventionnistes, semblent as-
sez peu émouvoir l'opinion it^îienna Il <
n'est pas douteux que la Serbie et l'Ita-
lie arrivent à un'accord au suje>; de
l'Adriatique.
Ainsi le plan de Bulow a échoué il J
se borne aujourd'hui à tâcher de gagner 1
3u temps. Mais le mois d'avril, propice i
_.iux mouvements d'armée, ne peut
fuère passer sans que l'Italie ait fixé
iéfinitivament son attitude, car il amè-
aera sans doute une décision dans les <
Dardanelles, et, point plus important E
encore du point de vue italien, une dé- i
sision dan3 les Garpathes.. (
Si, en effet, la grande bataille qui se 1
tyvre à cette heure aux portes orienta- i
les de la Hongrie, et qui semble engagée
d'une façon si heureuse pour nos alliés t
se termine par une défaite austro-alk 1
mande, il est probable que l'empire de c
François-Joseph entrera presque immé- f
diatement dans une période de difficul- c
tés intérieures extrêmement graves. c
L'Autriche-Hongrîë, menacée d'une s
Histoire et Documents
LES PREMIERS AÉRGSTIËRS (1>
̃ II
Les'«âsais que notts avons relatés avaient
encourage les audacieux. Ils prouvaiént
qu'un homme pouvait sans danger., par
ion temps favorable, se risquer dans un
̃Voyage aérien avec un ballon bien cons-
forait
Premiers voyages aériens
'̃ Le 21 novembre 1783, Pilâtre de Rozrèr
et le marquis d'Arlande, emportés par une
montgolfière, partirent du château de la
Muette.' Le ballon, qui s'éleva à une grande
hauteur, descendit vingt-cinq minutes
plus tard, à cinq milles toises du point de
départ.
Les courageux aéronautes avaient couru
tes plus grands dangers. Des bourrasque'3
les avaient assaillis. Le feu avait fait à
ra^rostat de nombreuses déchirures et en-
dommagé même la galerie qui les portait.
Quelques cordes s'étaient rompues et la
descente ne s'était pas effectuée sans diffi-
culté. La chaleur du charbon n'étant plus
assez forte pour tenir le ballon debout,
l'enveloppe était tombée de tout son poids
pur la flamme, ensevelissant Rozier qui se
dégagea avec peine et Saillit périr brûlé
et asphyxié.
Le V décembre, le. physicien Charles et
gon élève Robert partirent des Tuileries
Ètveç un ballon gonflé d'hydrogène. Charles
avait adapté au haut de son sphérique
une soupape que l'on pouvait ouvrir de
3a. nacelle au moyen d'une corde pour per-
mettre la descente. L'aérostat s'éleva rapi-
dement et on le perdit de vue.
Les aéronautes observèrent attentive»
ttî Voir VBimanité du 29 mars»
LES RUSSES PROGRESSENT
toujours
BJI1S LES MIMUIES
Pêtrograd, S avTiL (Communiqué du
.grand élat-major). –-Notre offensive se
développe dans, les Carpathes, toujours
i avec le même succès. Dans la journée du
ler avril, nous avons continué à progres-
ser avec un succès particulier sur le sec-
teur de> Volia-Michowia, dans la direction
i d'Ujok.
Malgré une résistance opiniâtre des Au-
trichiens, qui font un largo emploi des
balles explosives, malgré aussi leurs con-
tre-attaques tenaces, nos troupes serrent
l'ennemi de près, elles ont enlevé encore
des prisonniers, des mitrailleuses, des
munitions abandonnées et des voitures.
Dana la journée, nous avons pris 100 of-
ficiers, plus de 7.000 soldats et plusieurs
dizaines de mitrailleuses.
Sur les autres secteurs du front, on ne
signale aucune modification essentielle.
Le désarroi dans l'armée autrichienne
Pétrograd, 3 avril. Depuis ces derniers
temps, les éléments des diverses troupes
autrichiennes sont très confondus.
Ainsi, dans un secteur peu important
de leur front, secteur qui ne s'étend pas
sur plus de cinq versies, il y a quelques
jours, au cours d'un seul combat, nous
avons fait des prisonniers .appartenant à
quatorze régiments différents.
Dans les combats offensifs que nous
livrons dans les Carpathes, nos troupes
trouvent ensevelis sous la neige des ca-
nons que lès Autrichiens ont ^aoancunnés
dans leur retraite précipitée, ainsi qu'une
énorme quantité de cartouches que ''en-
nemi n'a pas pu enlever des positions qu'il
occupait.
Au cours de ces combats des Carpathes,
nous avons enlevé le drapeau du 22e régi-
ment de honved. (Havas.)
Démenti russe à une affirmation
allemande
Pêtrograd, 3 avril. La direction de
l'état-major général communique que le
quartier général des Allemands prétend
•Tue nos ennemis nous auraient pris 500
hommes près de Polagen, lorsque nuire
détachement de reconnaissance se repliait.
Cela est inexact en nous repliant de
Memel, nous n'avons perdu que 149 hom-
mes, tués, blessés ou manquants à l'appel.
(Havas.)
Le nouveau commandant sur le front
nord-ouest
Pétrograd, 4 avril. Le général Me-
xeieff est nommé commandant en olœf
des aimées sur le front du nord-ouest, en
remplacemen't du général RouzskL
L© général Alexedeff a pris part à la
guerre russo-turque de 1877 pendant la
guerre contre le Japon, il était chef d'état-
major.di! l'arrondissement de Kieff,
Le drapeau de Przeinysl
Pêtrograd. 4 avril. On mande de
Kieff que, dans la malle du lieutenant
feldmarédhal Tamaszi, fait prisonnier à
Przemysl, on a trouvé le drapeau de la
forteresse que cet officier tihenetoait à dis-
simuler.
.H- \'ir.» m .3» ^i_l ;,V ,̃̃ ••
Le Communiqué autrichien
Amsterdam, 4 avril, (Communiqué
officiel autrichien):' Sur le front, à l'est
des B^skides, depuis hier, des engagements
se poursuivent seulement dans la vallée
supérieure de Laborez et sur les hauteurs
au sud de la Wirowa.
Les Russes, ayant reçu de nouveaux
renforts, ont obligé à une légère retraite 1
nos troupes trop exposées qui combattaient
à Cisna et à Bereolmy.
Nous avons repoussé l'ennemi -qui atta-
quait nos positions au nord du défilé d'Us- ¡
zok et lui avons infligé de grosses pertes.
II est désormais établi que les Russes t
ont ti'ansporté dans les Carpatlires toutes »
les divisions qui assiégeaient Preemysil. j 1
Après les heureux combats livrés dans
la journée du 1er avril, lé calme règne sur
nos positions entre le Pruth et te Dniester.
(lia/vas.)
complète dissolution, ne sera plus en
état de repousser les demandes italien-
nes. Et c'est parce que le gouvernement
de M\ Salandra escompte cette éventua-
lité qu'il ne se presse pas de lancer un
ultimatum.
Si, par contre, la bataille des Carpa.
thes ne donnait qu'un résultat indécis
l'empire austro-hongrois refuserait d'ab-
diquer, voulant, une fois encore, faire
figure de grande puissance. Et «n ce
cas, U sera donné à l'Italie eîîe-mêire
de porter le coup de grâce à l'ennemie
séculaire de ses libertés. Ogier.
ment le baromètre qui, jamais, nia marqua
moins de 26 degrés ils Jetèrent peu à
peu tout leur lest pour soutenir le ballon
et descendirent à Nesles. Mais, à peine
Robert fut-il à terre que l'aérostat, allégé
ainsi de cent trente livres, s'envola d'un
bond à une hauteur de quinze cents pieds.
Il eut infailliblement éclaté si Charles n'a-
vait eu le sang-froid d'ouvrir li soupape.
Une demi-heure plus tard, il redescendit
et atterrit à une1 demi-lieue de & première
descente.
Ces succès des premiers aéronautes sus-
citèrent des imitateurs dont l'audace s'ac-
crut Blanchard, qui rêvait d'une ma'chine
volante et devait bientôt inventer le para-
chute, avait déjà fait plusieurs ascensions
heureuses le 7 janvier 1785, il s'éleva
des côtes d'Angleterre avec l'Américain
Jefferson et, une heure et demie plus tard,
atterrit en France sans encombre
Pilûtre de Rozier et Romain voulurent
à leur tour tenter le même trajet, en par-
tant de France, mais le voyage devait leur
être fatal. Ils avaient imaginé deux bal-
lons superposés l'un à l'autre.Le supérieur
avait été d'avance rempli de gaz, le se-
cond, au moyen de charbons enflammés,
se remplissait au cours de l'ascension. Ro-
zier espérait, à l'aide de ce système, pou-
voir manœuvrer, descendre et remonter à
volonté. Malheureusement, les charbons,
dont la combustion devenait de plus en
plus active avec le mouvement ascension-
nel, enflammèrent bientôt l'enveloppe et
les deux aéronautes furent précipités sur
le sol dans une chute mortelle.
Les expériences se multipliaient, mais
aussi les accidents. Tous ne furent cepen-
dant pas aussi tragiques. Tel celui de
l'abkè Mipllàn, qui vaut' d'être conté,
L'Attaque
DES, GOMITADJIS BULGARES
en Serbie
Roine, 3 avril. «– L?agr*ssion des comi-
tadjis bulgares sur la rive gauche du Var-
dar a causé tout d'abord à, Rome une cer-
taine émotion. Etant donné l'instabilité
(Les rapports des Etats badkaniques.on sem-
blait croira que cet incident pourrait par-
faitement être la cause initiale de compli-
cations dangereuses. Bien qu'aucun détail
nouveau ne soit encore venu de la Bulga-
rie -ni do la Serbie, qui permette de donner
.à l'incident sa portée exacte, on admet
déjà ce soir que les gouvernements de Bel-
grade et de Sofia feront tout leur possible
pour empêcher un nouveau conflit.
L'impression générale est que les comî-
tadjis ont obéi ù, des influences étrangènes
et que la puissance intéressée à ce que le
désordre règne dans les Balkans a, profité
des dispositions naturelles des «omitadjis
bulgares i!i tenter des coups de main auda-
cieux et irraisonnés pour jeter le désac-
cord entre les Serbes et les Bulgares, que
la diplomatie de la Triple Entente s'efforce
de rapprocher.
Les représentants de la Sorbie et de la
Bulgarie ù. Rome donnent naturellement
de l'incident des explications personnelles
diamétralement opposées. Selon lo minis-
tre de Serbie, M. Ristitch, le coup avait été
préparé en territoire bulgare, tandis que
pour le ministre bulgare, M. Rhizoff, qui
est Macédonien, l'agression n'est que l'a-
boutissement logique de la politique sorbe
en Macédoine, cette politique causant le
tnécontentement général des éléments bul-
gares.
Ce que dit le ministre de Bulgarie à Rome
Rome, 4 avril. On déclarait hier, à la
légation da Serbie, n'avoir aucune infor-
mation complémentaire sur l'incident de
fiontière serbo-bulgare.
M. Rhizoff, ministre de Bulgarie, dont
on connaît les sympathies pour le prince
de Bûlow, assure qu'il est impossible que
les comitadjis bulgares aient subi une in-
fluence étrangère. (Information.)
La participation des Srrégullers turcs
Salonique, 3 avriL Les irréguliers
turcs auraient participé à l'incursion sur
le territoire serbe. Le but des comitadjis,
au nombre d'environ deux mille. était d'oc-
cuper Valandova et la gare d'Oudovo, et
de faire sauter le grand pont du chemin
de fer dé Stroumnitza, sur la ligne de
Salohique à Belgrade,
Les bandes ont incendié les gares de Mi-
roîtcha et d'Oudovo. (Havas.)
-»-«. 1
François-Joseph voudrait la paix
AVANT DE MOURIR
serait prêt à une paix séparée
Le Rousskoïé Slovo du 1er courant pré-
tend savoir de bonne source que l'empe-
reur François-Joseph, anxieux do mettre
un à la guerre avant sa mort, a demandé
au pape >d'aglr comme médiateur à Berlin,,
afla d'ébranler l'obstination de l'empereim
Guilaums à vouloir continuer la lutte sans
souci des conséquences, et si cette tenta-
tive échouait, de faire agir sa médiation à
Petrograd en vue de la conclusion dune
paix séparée entre la Russie et l'Autriche
la monarchie dualiste, prétend-on, consen-
tirait, pour obtenir la paix, à céder la
Bosnie, l'Herzégovine et la GaUcie.
Dans les milieux militaires de Pêtrograd,
écrit à ce propos le correspondant du
Times,on n« croit pas que des propositions
de paix émanant dé Vienne puissent abou-
ir à aucun résultat, tant que les années
austro-allemandes confondront leurs for-
ces et que le plan de campagne dans les
Carpathea sera dirigé de Berlin.
-Mf1-
UN JOURNAL GERMANOPHILE
EN HOLLANDE
La Haye, 3 avril. Coïncidant avec la
pirésence de M. Hans Plehne, correspon-
dant de l'agence Wolff, et avec l'arrivée de
M. von Koelhmann, comme ministre d'Al-
lemagne, H y a lieu de signaler. la publi-
cation du premier numéro du journal ger-
manophile De Tockomst.
Le premier article déclare que la Hol-
lande maintient une neutralité digne, qui
fait déjà l'admiration des Hollandais et
des étrangers, mais qu'une campagne anti-
allemande a trouvé cependant de l'écho
dans1 la presse hollandaise. Ce courant
anti-aîlemand était, dit le nouveau jour-
nal, contraire aux intérêts du pays. De
tockomst montrera au monde qu'il y a
encore des Hollandais qui ne haïssent pas
rAUemagne. (Havas.)
"Le ballon abîmé" de l'abbé Miollan
L'abbé Miollan avait, avec un nommé
Janissot construit une immense montgol-
fière, haute de cent pieds et large de
quatre-vingt-quatre ils y avaient adapté
deux autres petits ballons dont l'un, rem-
pli de gaz inflammable, devait s'élever à
cent cinquante pieds au-dessus de la mont-
golfière, et dont l'autre. plein d'air at-
mosphérique, devait rester suspendu à la
même distance au-dessous. Quatre voya-
geurs les deux inventeurs, le marquis
d'Arlande et le mécanicien Bredin, de-
vaient prendre place dans la nacello.
L'ascension était fixée au dimanche
12 juillet 178y, au grand scandale des dé-
vots, indigné.s que l"&bbé Miollan eût
choisi pour son expérience un dimanche,
et, surtout, l'heure de la messe, co quj
privait la reine d'y assister, Mais le lieu-
tenant de podicc n'avait pas voulu que las
ouvriers. curieux des choses nouvelles
fussent détournés dé leur travail, ce qw
leur eût causé, disait-il une parte de _plus
de cent mille écus. Quelle sollicitude T
La cérénionie était annoncée ainsi
« II (l'aérostat) pa,rf~ira o2 (1 midi précis de
l'enclos séparé du jardin du Luxembourg.
On tirera quatre boîtes; la première une
demi-lieure avant de commencer, pour
avertir les personnes rassemblées dans le
jardin de passer dans l'enclos, ta deuxiè-
me pour annoncer qu'on allume le feu,
la troisième pour annoncer que le ballon
est parfaitement plein. et la quatrième
pour marquer le moment du départ. »
Dea milliers de personnes accoururent,
mais les préparatifs furent si longs que
leur impatience devait se tourner en tem-
pête dé colère
« Le gonflement du ballon, apporté le
matin de l'Observatoire où U avait été
construit, commença à midi, lit-oo dans
l'Histoire des Ballons,
« II durait encore à cinq heures.
« Malgré tous tes efforts et toutes les
tentatives, la lourde machine avait refuse
obstinément de s'enlever.
« Le public, exposé depuis dix heures
dit matin aux rayonç d'iin, soleil de plomb
fiJ8°i, -s'éf«i| fîite im$atimt
L'ATTITUDE
1 OEJ.ÏTALJE
Les négociations diplomatiques
chômeront quelques jours
Rome, 4 avril. Les vacances de Pâ-
ques Interrompent les conversations di-
plomatiques entre les ministres italiens et
tes ambassadeurs.
M. Salandra, prend quelques jours de
vacances à Naples et 1& plupart des mem-
bres du ministère, après le surmenage
des dernières semaines, suivent l'-exem-
plo du président du Conseil. Seul, M. Son-
nino, ministre des affaires étrangères, lie
quittera pas Rome.
Les milieux politiques considèrent que
le départ de la plupart des minis-
tres indique que Le gouvernement s'est
(fait une opinion sur l'attitude que
l'Italie devra adopter. Les mêmes mi-
lieux n'attachent pas d'importance aux
polémiques suscitées dans la presse
par Les articles do certains journaux rus-
ses, articles qu'un communiqué de l'a-
gence de P'étrograd a ramenés à leur
véritable portée.
Elles ne seraient pas interrompues avec
la Duplice
On annonce la visite prochaine de M.
Demburg à Rome et caille du prince de
Bûlow à Berlin.
A ce propos M. Cirmeni, député qui
fut jadis expulsé d'Allemagne et qui, de.
puis lors, est devenu francophobe, écrit
dans la Stampa que les négociations aus-
tro-germano-itailiennes ne sont pas inter-
rompues.
Le'voyage de M. Tittoni à Rome
Les journaux amis do M. Tittoni rappel-
lent que l'ambassadeur d'Italie à Paris a
llïabitude de passer à Rome les fêtes de
Pâques avec sa inère, donna Bice, et que
son séjour actuel dans la capital nia, par
suite, aucun obje spécial.
Toutefois, ajoutent-ils M. Tittoni profi-
tera d«. sa présence a Rome pour rendre
compte à la Consulta do la situation en
France et prendra des instructions pour
l'avenir.
Dans la journée d'hier, en effet, l'am-
bassadeur s'est rendu au ministère des
alf aires étrangères et a eu plusieurs en-
tretiens avec M. Sonnino et les hauts fonc-
tionnaires da la Consulta. Il quittera l'I-
talie sans avoir vu M. Salandra, prési-
dent du Conseil, actuellement à Naples.
M. Tittoni a également rendu visite hier
a plusieurs diplomates, dont l'ambassa-
deur de France. (L'Information.)
Un démenti
Rome, 4 avril. •– ̃ L'Agenzia Nationale
annonce qu'aucun étranger appartenant
aux nations belligérantes ne peut actuel-
lement obtenir la naturalisation itaîïenne.
C'est là un démenti aux bruits d'après
lesquels de nombreux Allemands auraient
acquis durant ces dernières semaines la
nationalité italienne, ce qui expliquerait
leur présence en Italie, bien qu'ils soient
en âge de porter les armes. (ijlnfor-
:~tatiort,)
DEUX DÉCRETS MILITA5RÈS
SIGNES PAR LE ROI D'ITALIE
Rome, avril. La Gazette Vfficiale a
publié deux décrets importants
Le premier crée la charge de sous-chef
d état-major de l'armée. Le second consti-
tue une catégorie de capitaines en pre-
tue une
mier.
UN MANIFESTE
du Parti républicain italien
Le parti républicain italien vient de
lancer un manifeste « Aux Italiens »- au
cours duquel il fait le procès du neutra-
lisme ot par lequel il préconise l'entrée en
action de l'Italie à côté des Alliés.
Ce manifeste rappelle éioqueinment la
mort, dans l'Argonno, des républicains
italiens morts dans la lutte contre les Al-
lemands il conclut en ces termes
Si la monarchie no comprend pas la va-'
leur de ce manifeste, one aura encore une
fois trahi irrémédiablement le pays. Mais les
républicains italiens qui, dans l'intérêt su-
prême de la patriicengageant le pouvoir royal
a oser, ne laisseront pas cette trahison un-'
punie Et, au jour où éclatera l'indignation
pour le dommage subi et pour la honte su-
portée, l'âme de la nation sera avec les ré-
publicains.
Manifestations Interventionnistes
en Sicile <
Rome, 4 avril. Les députés belges Des-
trée .et Lorarnd ont fait, à Catane et à Sy-
racuse, des conférences qui ont été suivies
de manifestations enthousiastes en faveur
de l'intervention de l'Italie. (L'Informa-
tion.)
patience, il avait passé à l'irritation, de
l'irritation à la colère; il n'était pas loin
de passer à la violence.
« Déjà les quolibets. les calembours, les
Tailleries, les chansons avaient fait place
aux gros mots, aux injures, aux menaces;
aux murmures isoles et encore voilés suc-
cédèrent les imprécations, les vociféra-
tions, et enfin, une iinmensa -rumeur,
pleine de mille bruits divers, un inexpri-
mable brouhaha remplit le Luxembourg
« Les économes voulaient venger leurs
trois livres perdues, les grands mangeurs
leur appétit méconnu, les délicats leur vi-
sage brûlé, beaucoup tous ces mécomptes
réunis; et la fureur de la foide, s'excitant
flle-mimc, se grisant de ses cris mon-
tait, montait toujours.
ti 'Elle éclata enfin, et la lourde masse
des spectateurs, se ruant soudain tomba,
plutôt qu'elle ne se précipita, sur' l'en-
ceinte qu'elle brisa, sur la galerie, les ap-
pareils, les instruments, que mit en pièces
son effroyable choc.
u Au milieu du désordre qu'avait pro-
duit cette formidable invasion, le feu prit
à l'aérostat.
et L'incendie, qui toujours d'ordinaire
épouvante les foules et les fait reculer,
fil avancer celle-là; elle se rua sur le
foyer, disputànt à la flamme les lambeaux
du globe incandescent, et chacun s'en re-
tourna chez lui en emportant un minus-
cule fragment de la gigantesque machine.
<( Recherchés par le public, qui n'eût
pas été éloigné de leur infliger' le même
châtiment qu'à leurs innocents appareils,
Miollan et Janisset purent, à la faveur
du tumulte, se dérober aux manifestations
peu sympathiques de la foule et lui êchap-
per. »
Les maltoeureux aéronautes furent long-
temps la proie des satires, des épigram-
mes, des chansons, des pièces de théâtre.
« On ne cesse de parler de l'abbé Miol-
lan et la police semble l'avoir abandonné
ù la dérision publique,en permettant qu'on
le chansonndt dans les rues pour le punir
de son espèce d'escroquerie, parce qu'il
savait très bien que son aérostat était de
nature à ne pouvoir s'enlever. »
Oa fit ranagrammj6 dulahieas abbé
Chine et Japon
Déclarations du premier ministre
Japonais
Tohîo, 3 avril. Interviewé, lo comte
Okuma, premier ministre, déclare que les
propositions japonaises s'accordent entiè-
rement avec l'alliance britannique ainsi
qu'avec tous les traitas ou engagements
internationaux qui garantissent l'intégri-
té chinoiso et l'égalité de traitement Le
Japon ne cherche ni à créer des monopo-
les on Chine, ni à léser les droits ou les
intérêts des autres puissances. Il n'exige
pas la nomination de conseillers japonais
et ne cherche pas à établir un protecto-
rat.
Il no demande d'administration con-
jointo que sur les points situés au sud de
la Mandchourie, où des désordres mena-
cent des intérêts importants du Japon.
Des tentatives faites de propos délibéré
et venant surtout do source allemande,
ont été faites pour jeter la suspicion sur
l'attitude japonaise. Ces tentatives ont été
faites principalement aux Etats-Unis. Mais
toutes les puissances intéressées connais-
sent aujourd'hui les propositions du Ja-
pon, lesquelles» tendent surtout ù régler
des questions depuis longtemps en sus-
pens, quelques-unes depuis ta guerre. Le
Japon demande dans le Chantung, uni-
quement ce que la Chine avait déjà accor-
dé a l'Allemagne..
Dans les Dardanelles
Lettre d'un officier allemand sur le combat
du 18 mars
Amsterdam, 3 avril. La Gazette de Co-
logne publie une lettré d'un officier alle-
mand, datée de Fort-Hamidieh, et qui dé-
crit l'attaque dirigée contre les Dardanel-
les, la 18 mars.
Les obus, dit l'officier allemand, o;nt
caxisé- un incendie formidable dains Cha-
LES GAIETÉS DE LA CENSURE TURQUE
Sofia, 3 avril, -<- On mande de Constàn-
tinople que- la Censure est devenue, de-
puis quelques jours, d'une rigueur qui dé-
passe tout ce qui a été vu en Turquie.
Elle va jusqu'à corriger et expurger les
dépêches de l'agence Wolff, relatives aux
opérations des Austro-Allemands contre la
Russie «t en Flandre.
Quant aux opérations des flottes alliées
dans les Détroits et à l'entrée du Bosphore
elles auraient, selon les communiqués Mis
à la presse par la Censure ottomane, com-
plètement éahoué.
Comme il n'est pas possible de suppri-
mer aussi facilement le bruit de la canon-
nade dirigée par les vaisseaux alliés con-
tre les forts turcs, la Censure les explique
en disant que les escadres alliées ont sou-
tenu plusieurs combats contre la flotte
grecque. (Agence des Balkans.)
in B in
LE CROISEUR TURC MEDJiDIÉ ÂflHJLÊ
Sêbastopol, i avril. Lo croiseur turc
Mcdjidié ayant touché une mine a coulé
ce soir près du littoral russe. (Havas.)
Un Régiment turc révolté à Constantinople
Sofia, 3 avril On mande de Cons-
tant inopiie que le 52e régiment d'infan-
terie., en garnison dans cette -ville, s'est
mutiné contre sas instructeurs allemands-
Une véritable bataiilfle aurait eu lieu, au
cours de laquelle de nombreux officiers
turcs ou allemands auraient été tués.
(Agence des Balkans) |
Miollan et l'on trouva les mots qui di-
saient la fatalité de son aventure ballon
abîmé, facétie qui eut le plus grand suc-
cès parmi les Parisiens.
Les baudruches du Palais-Royal
Puis, d'autres incidents (nous ne disons
pas accidents) firent oublier celui-«i. Un
marchand établi au Palais-Royal, nommé
Eslen, venait d'inventer les « bodraohes »,
et ces .pellicules tirées de l'irtf-estin du
bœuf ou du mouton, que l'on gonflait,
étaient alors la nouveauté i\ la mode.
L'idée lui avait été suggérée par la vo,gue
des ballons. 11 avait confectionne de gros
bonshommes et des animaux. On venait
de partout pour les voir se balancer au-
dessus de son étalage.
Vers la fin de septembre 1785, Bsl«n
avait lancé deux de ses baudruches dans
le jardin de Ruggieri.
« L'une représentait une nymphe de
huit pieds de proportion et ne pesant que
dix onces elle était coêffêe d'un ballon
et portait une robe transparente couleur
de feu la seconde, un cheval ailé et trans-
parent monté par un guerrier richement
armé qu'on voit depuis longtemps au Pa-
lais-Royal. »
Go fut un événement. On rédigea des
procès-verbaux qui nous apprennent que
a Après s'être élevées avec beaucoup de
grâce et de célérité, ces deux machines
étaient tombées une heure plus tard, Vzvae
à Genncvilliers, l'autre à, Montmorency. »
Elles furent religieusement rendues à
leur propriétaire, Eslen, qui les exposa
aussitôt à l'admiration des Parisiens, et
les badauds s'écrasèrent dans la galerie
pour les voir de plus près. Parmi les cu-
rieux, se glissaient toujours un grand
nombre de péripatéticiennes qui venaient
chaque jour promener leurs charmes ten-
taieurs dans les jardins du Palais-Royal
Or, l'une d'elles, le 31 octobre, fut la cause,
à la suite d'un mince incident, d'une pe-
tite émeute.
A un moment de presse, un dragon,
ayant au bras cette prêtresse de Vénus,
marcha maladroitement sur le pied de
l'abbé de Lubersac. Ce derniex se fâcha.
Le dragon ripostac
A TRAVERS LA PRESSE
Bismarck et la presse allemande
Le Vorwaerts
i lâ viFil s°cialiste a trop longtemps corn.
battu Bismarck pour pouvoir se ranger panai'
ceux qui le célèbrent. Cependant, cous ne
pouvons laisser passer U date de son anni-
versaire sans la commenter.
La conception matérialiste ne conteste paS
l'existence des grands hommes, mais seule,
ment l'intervention arbitraire des personna-
lités (tans l'histoire. Bismarck n'apDarUent
pas aux esprits qui précèdent de foin leur
temps. &a politique a toujours été celle des
hobereaux prussiens, sauf qu'il l'a faite avm
une plus grande intelligence que ses coinna<
gnons de même classe.
On parle de Bismarck révolutionnaire
parce qu'il a introduit le suffrage universel,
mais il la fait pour servir sa politique et
non par passion démocratique. On a raison
toutofos, quand on loue Bismarck de n'avoii
pas apporte la moindre modération ù soif
esprit réaliste lors de la conclusion de la'
paix.
Le Lokai Anzeiger
Les ennemis disent Nous combatton»
pour libérer l'Allemagne. Bismarck a fût*
le peuple allemand. Nous aimons r/Ulema-
gne de la .pensée, de la poésie et de la musi-
que, et nous voulons refaire l'Allemagne de
sainte Elisabeth, de Luther, de Bach, de Bee
thoven et de Gcethe. Cette splendide Allema-
gne bouleversée par Bismarck doit ressusci-
ter, soustraite au militarisme, grâce à notre
démocratie u
Nos ennemis veulent donc simplement une
Allemagne réduite à son ancienne- impuis-
sance et ils essaient d'établir un antago-
nisme, inexistant en réalité, entre Bismarck
et l'ancienne Allemagne,
La Kreuz Zeltung
On a dit que Bismarck n'a pas été une per
Bonnc8n« morale parfaitement nette m-
rnarck eût certainement été le dernier à p4-
tendre qu'il n'avait pas de ûiluut. Il a eu un
tempérament fort, une nature subjective.
Peut-être quelqu'un a-t-11 souffert par lui
injustement, clans la lutte. Mais qui vVtran-
quidement par les sentiers battus peut seul
conserver, une âme blanc,tie.
Du moins Bismarck a-t-il atteint des bui=
supérieurs. Il ne voulait pas do guerres pré.
ventives. Cela ne l'a pas empêche de danm-r
à la dépêche d'Ems une forme qui devaM
taire éclater la guerre. Mais c'était parce que
la guerre était voulue de l'autre côté et ami
faUaii éviter, une première humiliation. Cer-
tain* ont pu trouver qu'il avait mal agi
mais, nous lui sommes reconnaissants de ça
acw et nous l'en croyons Justifié devant 11
Tres-flaut. Dieu veuille donner toujours <
l Allemagne des hommes d'Etat compre-nam
leur tache avec le sérieux et l'intelligence d<
Bismarck.
Les embusqués
L'Homme Enchaîné (M. Clemenceau)
Et d'abord,, qu'est-ce exactement crue ce
root représente ? Tout simplement des hom-
mes qui, aux termes, de la loi, devraient être
ou des formations de combat et qui n'y sont
pas. Quand le nombre en est assez considé- `
rable, nos forces militaires s'en trouvent af-
faiblies, matériellement et moralement. C'est
on ̃ effet; un écœurant spectacle aussi bien
pour ceux qui vont donner leur vie à la Pa-
trie, que pour les familles qui les envoient
au feu, de Voir s'étaler effrontément au so-
leil, en un pareil moment, des soucis de
tranquille sécurité qui font un.trop étrange
contraste avec l'irrésistible ardeur de la plus
belle jeunesse dont la France ait jamais pu
s'enorgueillir. Oui, l'on peut avoir honte de
nous montrer des troupes d'embusqués quand
des enfants de vingt ans, le sourire aux lè-
vres, se jettent au plus fort de la- mêlée,
l'âme en haut, le cœur en avant.
Manifestation bulgare
pour l'Intervention
Sofia, 3 avril Une centaine de nota
bilités, parmi lesquelles se trouvent plu
sieurs anciens ministres et de nombreui
professeurs, viennent d'adresser au ra
Ferdinand une lettre où ils déclarent qu
le moment est venu, pour la Bulgarie di
marcher avec la Triple-Entente. (Aqenc
des Balkans.)
ESPAGNE ET PORTUGAL
Une déclaration de M. Dato
Madrid, 4 avril. M. Dato, président
du conseil, affirme que le gouvernement
espagnol n'a jamais eu la pensée d'inter-
venir dans la politique portugaise con/-
me le prétendent certains journaux es,na,
gnoUs, ce qui a Justement alarmé la îia.
tion voisine.
« Nous entretenons, déclare M. Dato, de*
relations d'une parfatte cordialité avec U
cabinet de Lisbonne nous .respectons 1«
.institutions de nos voisins, dans iesquel.
les personne ne peut s'immiscer. » ma,
vas.) K
>5~' ~5 `~
Toute demande de changement d'adresse
doit être accompagnée de ta do/ntère bande
de journal et de 0 f p. 60 en Umbres^joate
pour trais de réimpression.
« Après tout, dit alors la courtisane, ci
n'est qu'un abbé qui ne vaut pas 7a peim
qu on s'arrête. '»̃
̃L'homme d'église, blessé, envoya un vi-
goureux coup de pied dans la partie char-
nue de cette nymphe callipyge. Le dnagon,
rendu furieux, saisit l'abbé au collet Les
promeneurs complaisants intervinrent. Cq
fut une bagarre générale. Les Suisses ac-
coururent, mais ils n'étaient pas en nom-
bre. Le due de Chartres, n'osant se- mon-
trer car il était impopulaire envoya aus-
sitôt chercher main-forte. Cinq escouades
du guet tombèrent bientôt sur la foule,
frappant au hasard, selon la tradition, et
distribuant avec prodigalité les horions.
I] y eut nombre de blessés on ramassa
un chevalier de Saint-Louis « éventré ».
La police arrêta l'abbé de Lubersac e<
quelques trop belliqueux admirateurs dea
baudruches.
Telle était alors à Paris, avec ses inci»
dents tragiques ou comiques, la passioa
soulevée par las ballons sur lesquels -on
fondait tant d espoirs. Quelques sa vanta
et quelques audacieux risquaient leun
existence généreusement dans des essai».
La foule, avide de nouveau et d'inconnu,
s'exaltait mais, dans son désir fébrile
des réalisations immédiates, manitestait
parfois un peu violemment sa déception.
Son imagination allait plus vite et plus
loin que les hommes de science et elle était
d'hurneur à acclamer tes précurseurs d«i
ce Robertson qui devait dresser la plan
irréalisable d'un ballon gigantesque ca.
pable de faire le tour du monde en que!»
ques heures.
Mais la science laborieuse ne fait psâ
de bonds fabuleux. Elle avance à pas lente,
circonspects et sûrs. L'heure de la con-
quête de l'air n'avait ,pas sonné. Elle s'an-1
nonçait seulement. Longtemps encore, la'
France devait chercher la direction des
ballons. Au moment du péril, la Conven-
tion. d'esprit profondément pratique, allait
prendre la découverte, encore embryon-
naire, telle que les temps la lui appor-
taient, et tâcher d'en tirer pour ses armées
te parti le meilleur et te plus utile.
F. LE BqtRï.
NOUIIELLES tNTERNADONAt.ES DERNIERE HEURT
N~uUVE.L'L,I-E-S DERNIÈ,,E
Les Mouvements
DE
tOpùiton en Italie
'] La situation diplomatique
r L*opinion italienne, depuis le début
8e ^la guerre européenne, a passé par
trois phases. Dans les premières semai-
nes, au moment de nos rêver*, lorsque
les troupes impériales étaient au cœur
même du pays, menaçant l'indépen-
dance de la République, la démocratie
italienne sentit passer sur elle quelque
chose du frisson que nous avons nous-
même senti. La victoire de la Marne
fut saluée par une grosse partie de l'opi-
nion comme une délivrance, et lors-
qu'on vit que l'œuvre n'était pas ache-
vée, un mouvement spontané et violent
demanda l'intervention dans la guerre
au nom1 dé la fraternité démocratique
et de la fraternité latine.
Mais la diplomatie est moins prompte
que le cœur des peuples. Et les mois
passèrent sans que l'Italie prît les
armes. Le peuple à la longue se calma.
D'ailleurs la guerre était arrivée à une
période de stagnation, et l'enthousiasme
de la foule, même au delà des Alpes, a
parfois besoin d'aliments nouveaux. En
même temps, différentes circonstances
vinrent. dans une certaine mesure, dé-
primer opinion publique le terrible
^tremblement de terre et les difficultés
économiques. Il ne faut pas oublier, en
effet que l'Italie vit, en grande partie,
de commerce et d'industrie de luxe.
Or, ceux-ci ont été particulièrement
éprouvés par la guerre. Les soieries de
Milan ne trouvent plus de débouché
les touristes n'apportent plus leur or.
La question du pain s'est posée, pour l'
les Italiens, d'une manière aiguë-
Pendant toute cette seconde phase, la
cause de l'intervention a été surtout sou-
tenue avec vigueur par des intellec-
tuels, par des hommes politiques, qui,
au delà des difficultés présentes, sa-
vaient voir les problèmes de l'avenir.
L'action de Bulow, les négociations
ivec l'Autriche, i opération des alliés
dans les Dardanelles firent entrer l'opi-
nion dans ̃ une troisième phase. La
question de l'intervention de nouveau
j sa posa d'une manière urgente, et sous
une forme différente. L'Italie a formulé
des revendications nationales bien net-
tes refusant de se contenter de quel-
-ques miettes, que lui offrait l'Allema-
gne aux dépens de l'Autriche, elle ré-
clame la cession, immédiate, non seu-
lement du Trentin, mais de Trieste et
"d'une paortie de- la côte dalmate. Elle
affirme qu'elle ne se contentera pas de
promesses elle .exige la possession in-
tégrale de son territoire naturel et la
maîtrise de l'Adriatique. En- vain rAlle-:
magne 'cherche-t-elle à détourner, ses
̃regards vers l'Afrique française ou à
susciter, au sujet de l'Adria"tique, une
querelle italo-slave.
Quelques journaux russes, il est vrai,
ceux chez qui la • passion panslaviste
semble avoir aboli toute clairvoyance
politique, revendiquent la totalité de la
côte dalmate et la ville de Trieste elle-
mOme comme terres slaves. Mais ,s
excès de langage, d'ailleurs soulignés
par \Avmti qui en tire argument con-
tre les interventionnistes, semblent as-
sez peu émouvoir l'opinion it^îienna Il <
n'est pas douteux que la Serbie et l'Ita-
lie arrivent à un'accord au suje>; de
l'Adriatique.
Ainsi le plan de Bulow a échoué il J
se borne aujourd'hui à tâcher de gagner 1
3u temps. Mais le mois d'avril, propice i
_.iux mouvements d'armée, ne peut
fuère passer sans que l'Italie ait fixé
iéfinitivament son attitude, car il amè-
aera sans doute une décision dans les <
Dardanelles, et, point plus important E
encore du point de vue italien, une dé- i
sision dan3 les Garpathes.. (
Si, en effet, la grande bataille qui se 1
tyvre à cette heure aux portes orienta- i
les de la Hongrie, et qui semble engagée
d'une façon si heureuse pour nos alliés t
se termine par une défaite austro-alk 1
mande, il est probable que l'empire de c
François-Joseph entrera presque immé- f
diatement dans une période de difficul- c
tés intérieures extrêmement graves. c
L'Autriche-Hongrîë, menacée d'une s
Histoire et Documents
LES PREMIERS AÉRGSTIËRS (1>
̃ II
Les'«âsais que notts avons relatés avaient
encourage les audacieux. Ils prouvaiént
qu'un homme pouvait sans danger., par
ion temps favorable, se risquer dans un
̃Voyage aérien avec un ballon bien cons-
forait
Premiers voyages aériens
'̃ Le 21 novembre 1783, Pilâtre de Rozrèr
et le marquis d'Arlande, emportés par une
montgolfière, partirent du château de la
Muette.' Le ballon, qui s'éleva à une grande
hauteur, descendit vingt-cinq minutes
plus tard, à cinq milles toises du point de
départ.
Les courageux aéronautes avaient couru
tes plus grands dangers. Des bourrasque'3
les avaient assaillis. Le feu avait fait à
ra^rostat de nombreuses déchirures et en-
dommagé même la galerie qui les portait.
Quelques cordes s'étaient rompues et la
descente ne s'était pas effectuée sans diffi-
culté. La chaleur du charbon n'étant plus
assez forte pour tenir le ballon debout,
l'enveloppe était tombée de tout son poids
pur la flamme, ensevelissant Rozier qui se
dégagea avec peine et Saillit périr brûlé
et asphyxié.
Le V décembre, le. physicien Charles et
gon élève Robert partirent des Tuileries
Ètveç un ballon gonflé d'hydrogène. Charles
avait adapté au haut de son sphérique
une soupape que l'on pouvait ouvrir de
3a. nacelle au moyen d'une corde pour per-
mettre la descente. L'aérostat s'éleva rapi-
dement et on le perdit de vue.
Les aéronautes observèrent attentive»
ttî Voir VBimanité du 29 mars»
LES RUSSES PROGRESSENT
toujours
BJI1S LES MIMUIES
Pêtrograd, S avTiL (Communiqué du
.grand élat-major). –-Notre offensive se
développe dans, les Carpathes, toujours
i avec le même succès. Dans la journée du
ler avril, nous avons continué à progres-
ser avec un succès particulier sur le sec-
teur de> Volia-Michowia, dans la direction
i d'Ujok.
Malgré une résistance opiniâtre des Au-
trichiens, qui font un largo emploi des
balles explosives, malgré aussi leurs con-
tre-attaques tenaces, nos troupes serrent
l'ennemi de près, elles ont enlevé encore
des prisonniers, des mitrailleuses, des
munitions abandonnées et des voitures.
Dana la journée, nous avons pris 100 of-
ficiers, plus de 7.000 soldats et plusieurs
dizaines de mitrailleuses.
Sur les autres secteurs du front, on ne
signale aucune modification essentielle.
Le désarroi dans l'armée autrichienne
Pétrograd, 3 avril. Depuis ces derniers
temps, les éléments des diverses troupes
autrichiennes sont très confondus.
Ainsi, dans un secteur peu important
de leur front, secteur qui ne s'étend pas
sur plus de cinq versies, il y a quelques
jours, au cours d'un seul combat, nous
avons fait des prisonniers .appartenant à
quatorze régiments différents.
Dans les combats offensifs que nous
livrons dans les Carpathes, nos troupes
trouvent ensevelis sous la neige des ca-
nons que lès Autrichiens ont ^aoancunnés
dans leur retraite précipitée, ainsi qu'une
énorme quantité de cartouches que ''en-
nemi n'a pas pu enlever des positions qu'il
occupait.
Au cours de ces combats des Carpathes,
nous avons enlevé le drapeau du 22e régi-
ment de honved. (Havas.)
Démenti russe à une affirmation
allemande
Pêtrograd, 3 avril. La direction de
l'état-major général communique que le
quartier général des Allemands prétend
•Tue nos ennemis nous auraient pris 500
hommes près de Polagen, lorsque nuire
détachement de reconnaissance se repliait.
Cela est inexact en nous repliant de
Memel, nous n'avons perdu que 149 hom-
mes, tués, blessés ou manquants à l'appel.
(Havas.)
Le nouveau commandant sur le front
nord-ouest
Pétrograd, 4 avril. Le général Me-
xeieff est nommé commandant en olœf
des aimées sur le front du nord-ouest, en
remplacemen't du général RouzskL
L© général Alexedeff a pris part à la
guerre russo-turque de 1877 pendant la
guerre contre le Japon, il était chef d'état-
major.di! l'arrondissement de Kieff,
Le drapeau de Przeinysl
Pêtrograd. 4 avril. On mande de
Kieff que, dans la malle du lieutenant
feldmarédhal Tamaszi, fait prisonnier à
Przemysl, on a trouvé le drapeau de la
forteresse que cet officier tihenetoait à dis-
simuler.
.H- \'ir.» m .3» ^i_l ;,V ,̃̃ ••
Le Communiqué autrichien
Amsterdam, 4 avril, (Communiqué
officiel autrichien):' Sur le front, à l'est
des B^skides, depuis hier, des engagements
se poursuivent seulement dans la vallée
supérieure de Laborez et sur les hauteurs
au sud de la Wirowa.
Les Russes, ayant reçu de nouveaux
renforts, ont obligé à une légère retraite 1
nos troupes trop exposées qui combattaient
à Cisna et à Bereolmy.
Nous avons repoussé l'ennemi -qui atta-
quait nos positions au nord du défilé d'Us- ¡
zok et lui avons infligé de grosses pertes.
II est désormais établi que les Russes t
ont ti'ansporté dans les Carpatlires toutes »
les divisions qui assiégeaient Preemysil. j 1
Après les heureux combats livrés dans
la journée du 1er avril, lé calme règne sur
nos positions entre le Pruth et te Dniester.
(lia/vas.)
complète dissolution, ne sera plus en
état de repousser les demandes italien-
nes. Et c'est parce que le gouvernement
de M\ Salandra escompte cette éventua-
lité qu'il ne se presse pas de lancer un
ultimatum.
Si, par contre, la bataille des Carpa.
thes ne donnait qu'un résultat indécis
l'empire austro-hongrois refuserait d'ab-
diquer, voulant, une fois encore, faire
figure de grande puissance. Et «n ce
cas, U sera donné à l'Italie eîîe-mêire
de porter le coup de grâce à l'ennemie
séculaire de ses libertés. Ogier.
ment le baromètre qui, jamais, nia marqua
moins de 26 degrés ils Jetèrent peu à
peu tout leur lest pour soutenir le ballon
et descendirent à Nesles. Mais, à peine
Robert fut-il à terre que l'aérostat, allégé
ainsi de cent trente livres, s'envola d'un
bond à une hauteur de quinze cents pieds.
Il eut infailliblement éclaté si Charles n'a-
vait eu le sang-froid d'ouvrir li soupape.
Une demi-heure plus tard, il redescendit
et atterrit à une1 demi-lieue de & première
descente.
Ces succès des premiers aéronautes sus-
citèrent des imitateurs dont l'audace s'ac-
crut Blanchard, qui rêvait d'une ma'chine
volante et devait bientôt inventer le para-
chute, avait déjà fait plusieurs ascensions
heureuses le 7 janvier 1785, il s'éleva
des côtes d'Angleterre avec l'Américain
Jefferson et, une heure et demie plus tard,
atterrit en France sans encombre
Pilûtre de Rozier et Romain voulurent
à leur tour tenter le même trajet, en par-
tant de France, mais le voyage devait leur
être fatal. Ils avaient imaginé deux bal-
lons superposés l'un à l'autre.Le supérieur
avait été d'avance rempli de gaz, le se-
cond, au moyen de charbons enflammés,
se remplissait au cours de l'ascension. Ro-
zier espérait, à l'aide de ce système, pou-
voir manœuvrer, descendre et remonter à
volonté. Malheureusement, les charbons,
dont la combustion devenait de plus en
plus active avec le mouvement ascension-
nel, enflammèrent bientôt l'enveloppe et
les deux aéronautes furent précipités sur
le sol dans une chute mortelle.
Les expériences se multipliaient, mais
aussi les accidents. Tous ne furent cepen-
dant pas aussi tragiques. Tel celui de
l'abkè Mipllàn, qui vaut' d'être conté,
L'Attaque
DES, GOMITADJIS BULGARES
en Serbie
Roine, 3 avril. «– L?agr*ssion des comi-
tadjis bulgares sur la rive gauche du Var-
dar a causé tout d'abord à, Rome une cer-
taine émotion. Etant donné l'instabilité
(Les rapports des Etats badkaniques.on sem-
blait croira que cet incident pourrait par-
faitement être la cause initiale de compli-
cations dangereuses. Bien qu'aucun détail
nouveau ne soit encore venu de la Bulga-
rie -ni do la Serbie, qui permette de donner
.à l'incident sa portée exacte, on admet
déjà ce soir que les gouvernements de Bel-
grade et de Sofia feront tout leur possible
pour empêcher un nouveau conflit.
L'impression générale est que les comî-
tadjis ont obéi ù, des influences étrangènes
et que la puissance intéressée à ce que le
désordre règne dans les Balkans a, profité
des dispositions naturelles des «omitadjis
bulgares i!i tenter des coups de main auda-
cieux et irraisonnés pour jeter le désac-
cord entre les Serbes et les Bulgares, que
la diplomatie de la Triple Entente s'efforce
de rapprocher.
Les représentants de la Sorbie et de la
Bulgarie ù. Rome donnent naturellement
de l'incident des explications personnelles
diamétralement opposées. Selon lo minis-
tre de Serbie, M. Ristitch, le coup avait été
préparé en territoire bulgare, tandis que
pour le ministre bulgare, M. Rhizoff, qui
est Macédonien, l'agression n'est que l'a-
boutissement logique de la politique sorbe
en Macédoine, cette politique causant le
tnécontentement général des éléments bul-
gares.
Ce que dit le ministre de Bulgarie à Rome
Rome, 4 avril. On déclarait hier, à la
légation da Serbie, n'avoir aucune infor-
mation complémentaire sur l'incident de
fiontière serbo-bulgare.
M. Rhizoff, ministre de Bulgarie, dont
on connaît les sympathies pour le prince
de Bûlow, assure qu'il est impossible que
les comitadjis bulgares aient subi une in-
fluence étrangère. (Information.)
La participation des Srrégullers turcs
Salonique, 3 avriL Les irréguliers
turcs auraient participé à l'incursion sur
le territoire serbe. Le but des comitadjis,
au nombre d'environ deux mille. était d'oc-
cuper Valandova et la gare d'Oudovo, et
de faire sauter le grand pont du chemin
de fer dé Stroumnitza, sur la ligne de
Salohique à Belgrade,
Les bandes ont incendié les gares de Mi-
roîtcha et d'Oudovo. (Havas.)
-»-«. 1
François-Joseph voudrait la paix
AVANT DE MOURIR
serait prêt à une paix séparée
Le Rousskoïé Slovo du 1er courant pré-
tend savoir de bonne source que l'empe-
reur François-Joseph, anxieux do mettre
un à la guerre avant sa mort, a demandé
au pape >d'aglr comme médiateur à Berlin,,
afla d'ébranler l'obstination de l'empereim
Guilaums à vouloir continuer la lutte sans
souci des conséquences, et si cette tenta-
tive échouait, de faire agir sa médiation à
Petrograd en vue de la conclusion dune
paix séparée entre la Russie et l'Autriche
la monarchie dualiste, prétend-on, consen-
tirait, pour obtenir la paix, à céder la
Bosnie, l'Herzégovine et la GaUcie.
Dans les milieux militaires de Pêtrograd,
écrit à ce propos le correspondant du
Times,on n« croit pas que des propositions
de paix émanant dé Vienne puissent abou-
ir à aucun résultat, tant que les années
austro-allemandes confondront leurs for-
ces et que le plan de campagne dans les
Carpathea sera dirigé de Berlin.
-Mf1-
UN JOURNAL GERMANOPHILE
EN HOLLANDE
La Haye, 3 avril. Coïncidant avec la
pirésence de M. Hans Plehne, correspon-
dant de l'agence Wolff, et avec l'arrivée de
M. von Koelhmann, comme ministre d'Al-
lemagne, H y a lieu de signaler. la publi-
cation du premier numéro du journal ger-
manophile De Tockomst.
Le premier article déclare que la Hol-
lande maintient une neutralité digne, qui
fait déjà l'admiration des Hollandais et
des étrangers, mais qu'une campagne anti-
allemande a trouvé cependant de l'écho
dans1 la presse hollandaise. Ce courant
anti-aîlemand était, dit le nouveau jour-
nal, contraire aux intérêts du pays. De
tockomst montrera au monde qu'il y a
encore des Hollandais qui ne haïssent pas
rAUemagne. (Havas.)
"Le ballon abîmé" de l'abbé Miollan
L'abbé Miollan avait, avec un nommé
Janissot construit une immense montgol-
fière, haute de cent pieds et large de
quatre-vingt-quatre ils y avaient adapté
deux autres petits ballons dont l'un, rem-
pli de gaz inflammable, devait s'élever à
cent cinquante pieds au-dessus de la mont-
golfière, et dont l'autre. plein d'air at-
mosphérique, devait rester suspendu à la
même distance au-dessous. Quatre voya-
geurs les deux inventeurs, le marquis
d'Arlande et le mécanicien Bredin, de-
vaient prendre place dans la nacello.
L'ascension était fixée au dimanche
12 juillet 178y, au grand scandale des dé-
vots, indigné.s que l"&bbé Miollan eût
choisi pour son expérience un dimanche,
et, surtout, l'heure de la messe, co quj
privait la reine d'y assister, Mais le lieu-
tenant de podicc n'avait pas voulu que las
ouvriers. curieux des choses nouvelles
fussent détournés dé leur travail, ce qw
leur eût causé, disait-il une parte de _plus
de cent mille écus. Quelle sollicitude T
La cérénionie était annoncée ainsi
« II (l'aérostat) pa,rf~ira o2 (1 midi précis de
l'enclos séparé du jardin du Luxembourg.
On tirera quatre boîtes; la première une
demi-lieure avant de commencer, pour
avertir les personnes rassemblées dans le
jardin de passer dans l'enclos, ta deuxiè-
me pour annoncer qu'on allume le feu,
la troisième pour annoncer que le ballon
est parfaitement plein. et la quatrième
pour marquer le moment du départ. »
Dea milliers de personnes accoururent,
mais les préparatifs furent si longs que
leur impatience devait se tourner en tem-
pête dé colère
« Le gonflement du ballon, apporté le
matin de l'Observatoire où U avait été
construit, commença à midi, lit-oo dans
l'Histoire des Ballons,
« II durait encore à cinq heures.
« Malgré tous tes efforts et toutes les
tentatives, la lourde machine avait refuse
obstinément de s'enlever.
« Le public, exposé depuis dix heures
dit matin aux rayonç d'iin, soleil de plomb
fiJ8°i, -s'éf«i| fîite im$atimt
L'ATTITUDE
1 OEJ.ÏTALJE
Les négociations diplomatiques
chômeront quelques jours
Rome, 4 avril. Les vacances de Pâ-
ques Interrompent les conversations di-
plomatiques entre les ministres italiens et
tes ambassadeurs.
M. Salandra, prend quelques jours de
vacances à Naples et 1& plupart des mem-
bres du ministère, après le surmenage
des dernières semaines, suivent l'-exem-
plo du président du Conseil. Seul, M. Son-
nino, ministre des affaires étrangères, lie
quittera pas Rome.
Les milieux politiques considèrent que
le départ de la plupart des minis-
tres indique que Le gouvernement s'est
(fait une opinion sur l'attitude que
l'Italie devra adopter. Les mêmes mi-
lieux n'attachent pas d'importance aux
polémiques suscitées dans la presse
par Les articles do certains journaux rus-
ses, articles qu'un communiqué de l'a-
gence de P'étrograd a ramenés à leur
véritable portée.
Elles ne seraient pas interrompues avec
la Duplice
On annonce la visite prochaine de M.
Demburg à Rome et caille du prince de
Bûlow à Berlin.
A ce propos M. Cirmeni, député qui
fut jadis expulsé d'Allemagne et qui, de.
puis lors, est devenu francophobe, écrit
dans la Stampa que les négociations aus-
tro-germano-itailiennes ne sont pas inter-
rompues.
Le'voyage de M. Tittoni à Rome
Les journaux amis do M. Tittoni rappel-
lent que l'ambassadeur d'Italie à Paris a
llïabitude de passer à Rome les fêtes de
Pâques avec sa inère, donna Bice, et que
son séjour actuel dans la capital nia, par
suite, aucun obje spécial.
Toutefois, ajoutent-ils M. Tittoni profi-
tera d«. sa présence a Rome pour rendre
compte à la Consulta do la situation en
France et prendra des instructions pour
l'avenir.
Dans la journée d'hier, en effet, l'am-
bassadeur s'est rendu au ministère des
alf aires étrangères et a eu plusieurs en-
tretiens avec M. Sonnino et les hauts fonc-
tionnaires da la Consulta. Il quittera l'I-
talie sans avoir vu M. Salandra, prési-
dent du Conseil, actuellement à Naples.
M. Tittoni a également rendu visite hier
a plusieurs diplomates, dont l'ambassa-
deur de France. (L'Information.)
Un démenti
Rome, 4 avril. •– ̃ L'Agenzia Nationale
annonce qu'aucun étranger appartenant
aux nations belligérantes ne peut actuel-
lement obtenir la naturalisation itaîïenne.
C'est là un démenti aux bruits d'après
lesquels de nombreux Allemands auraient
acquis durant ces dernières semaines la
nationalité italienne, ce qui expliquerait
leur présence en Italie, bien qu'ils soient
en âge de porter les armes. (ijlnfor-
:~tatiort,)
DEUX DÉCRETS MILITA5RÈS
SIGNES PAR LE ROI D'ITALIE
Rome, avril. La Gazette Vfficiale a
publié deux décrets importants
Le premier crée la charge de sous-chef
d état-major de l'armée. Le second consti-
tue une catégorie de capitaines en pre-
tue une
mier.
UN MANIFESTE
du Parti républicain italien
Le parti républicain italien vient de
lancer un manifeste « Aux Italiens »- au
cours duquel il fait le procès du neutra-
lisme ot par lequel il préconise l'entrée en
action de l'Italie à côté des Alliés.
Ce manifeste rappelle éioqueinment la
mort, dans l'Argonno, des républicains
italiens morts dans la lutte contre les Al-
lemands il conclut en ces termes
Si la monarchie no comprend pas la va-'
leur de ce manifeste, one aura encore une
fois trahi irrémédiablement le pays. Mais les
républicains italiens qui, dans l'intérêt su-
prême de la patriicengageant le pouvoir royal
a oser, ne laisseront pas cette trahison un-'
punie Et, au jour où éclatera l'indignation
pour le dommage subi et pour la honte su-
portée, l'âme de la nation sera avec les ré-
publicains.
Manifestations Interventionnistes
en Sicile <
Rome, 4 avril. Les députés belges Des-
trée .et Lorarnd ont fait, à Catane et à Sy-
racuse, des conférences qui ont été suivies
de manifestations enthousiastes en faveur
de l'intervention de l'Italie. (L'Informa-
tion.)
patience, il avait passé à l'irritation, de
l'irritation à la colère; il n'était pas loin
de passer à la violence.
« Déjà les quolibets. les calembours, les
Tailleries, les chansons avaient fait place
aux gros mots, aux injures, aux menaces;
aux murmures isoles et encore voilés suc-
cédèrent les imprécations, les vociféra-
tions, et enfin, une iinmensa -rumeur,
pleine de mille bruits divers, un inexpri-
mable brouhaha remplit le Luxembourg
« Les économes voulaient venger leurs
trois livres perdues, les grands mangeurs
leur appétit méconnu, les délicats leur vi-
sage brûlé, beaucoup tous ces mécomptes
réunis; et la fureur de la foide, s'excitant
flle-mimc, se grisant de ses cris mon-
tait, montait toujours.
ti 'Elle éclata enfin, et la lourde masse
des spectateurs, se ruant soudain tomba,
plutôt qu'elle ne se précipita, sur' l'en-
ceinte qu'elle brisa, sur la galerie, les ap-
pareils, les instruments, que mit en pièces
son effroyable choc.
u Au milieu du désordre qu'avait pro-
duit cette formidable invasion, le feu prit
à l'aérostat.
et L'incendie, qui toujours d'ordinaire
épouvante les foules et les fait reculer,
fil avancer celle-là; elle se rua sur le
foyer, disputànt à la flamme les lambeaux
du globe incandescent, et chacun s'en re-
tourna chez lui en emportant un minus-
cule fragment de la gigantesque machine.
<( Recherchés par le public, qui n'eût
pas été éloigné de leur infliger' le même
châtiment qu'à leurs innocents appareils,
Miollan et Janisset purent, à la faveur
du tumulte, se dérober aux manifestations
peu sympathiques de la foule et lui êchap-
per. »
Les maltoeureux aéronautes furent long-
temps la proie des satires, des épigram-
mes, des chansons, des pièces de théâtre.
« On ne cesse de parler de l'abbé Miol-
lan et la police semble l'avoir abandonné
ù la dérision publique,en permettant qu'on
le chansonndt dans les rues pour le punir
de son espèce d'escroquerie, parce qu'il
savait très bien que son aérostat était de
nature à ne pouvoir s'enlever. »
Oa fit ranagrammj6 dulahieas abbé
Chine et Japon
Déclarations du premier ministre
Japonais
Tohîo, 3 avril. Interviewé, lo comte
Okuma, premier ministre, déclare que les
propositions japonaises s'accordent entiè-
rement avec l'alliance britannique ainsi
qu'avec tous les traitas ou engagements
internationaux qui garantissent l'intégri-
té chinoiso et l'égalité de traitement Le
Japon ne cherche ni à créer des monopo-
les on Chine, ni à léser les droits ou les
intérêts des autres puissances. Il n'exige
pas la nomination de conseillers japonais
et ne cherche pas à établir un protecto-
rat.
Il no demande d'administration con-
jointo que sur les points situés au sud de
la Mandchourie, où des désordres mena-
cent des intérêts importants du Japon.
Des tentatives faites de propos délibéré
et venant surtout do source allemande,
ont été faites pour jeter la suspicion sur
l'attitude japonaise. Ces tentatives ont été
faites principalement aux Etats-Unis. Mais
toutes les puissances intéressées connais-
sent aujourd'hui les propositions du Ja-
pon, lesquelles» tendent surtout ù régler
des questions depuis longtemps en sus-
pens, quelques-unes depuis ta guerre. Le
Japon demande dans le Chantung, uni-
quement ce que la Chine avait déjà accor-
dé a l'Allemagne..
Dans les Dardanelles
Lettre d'un officier allemand sur le combat
du 18 mars
Amsterdam, 3 avril. La Gazette de Co-
logne publie une lettré d'un officier alle-
mand, datée de Fort-Hamidieh, et qui dé-
crit l'attaque dirigée contre les Dardanel-
les, la 18 mars.
Les obus, dit l'officier allemand, o;nt
caxisé- un incendie formidable dains Cha-
LES GAIETÉS DE LA CENSURE TURQUE
Sofia, 3 avril, -<- On mande de Constàn-
tinople que- la Censure est devenue, de-
puis quelques jours, d'une rigueur qui dé-
passe tout ce qui a été vu en Turquie.
Elle va jusqu'à corriger et expurger les
dépêches de l'agence Wolff, relatives aux
opérations des Austro-Allemands contre la
Russie «t en Flandre.
Quant aux opérations des flottes alliées
dans les Détroits et à l'entrée du Bosphore
elles auraient, selon les communiqués Mis
à la presse par la Censure ottomane, com-
plètement éahoué.
Comme il n'est pas possible de suppri-
mer aussi facilement le bruit de la canon-
nade dirigée par les vaisseaux alliés con-
tre les forts turcs, la Censure les explique
en disant que les escadres alliées ont sou-
tenu plusieurs combats contre la flotte
grecque. (Agence des Balkans.)
in B in
LE CROISEUR TURC MEDJiDIÉ ÂflHJLÊ
Sêbastopol, i avril. Lo croiseur turc
Mcdjidié ayant touché une mine a coulé
ce soir près du littoral russe. (Havas.)
Un Régiment turc révolté à Constantinople
Sofia, 3 avril On mande de Cons-
tant inopiie que le 52e régiment d'infan-
terie., en garnison dans cette -ville, s'est
mutiné contre sas instructeurs allemands-
Une véritable bataiilfle aurait eu lieu, au
cours de laquelle de nombreux officiers
turcs ou allemands auraient été tués.
(Agence des Balkans) |
Miollan et l'on trouva les mots qui di-
saient la fatalité de son aventure ballon
abîmé, facétie qui eut le plus grand suc-
cès parmi les Parisiens.
Les baudruches du Palais-Royal
Puis, d'autres incidents (nous ne disons
pas accidents) firent oublier celui-«i. Un
marchand établi au Palais-Royal, nommé
Eslen, venait d'inventer les « bodraohes »,
et ces .pellicules tirées de l'irtf-estin du
bœuf ou du mouton, que l'on gonflait,
étaient alors la nouveauté i\ la mode.
L'idée lui avait été suggérée par la vo,gue
des ballons. 11 avait confectionne de gros
bonshommes et des animaux. On venait
de partout pour les voir se balancer au-
dessus de son étalage.
Vers la fin de septembre 1785, Bsl«n
avait lancé deux de ses baudruches dans
le jardin de Ruggieri.
« L'une représentait une nymphe de
huit pieds de proportion et ne pesant que
dix onces elle était coêffêe d'un ballon
et portait une robe transparente couleur
de feu la seconde, un cheval ailé et trans-
parent monté par un guerrier richement
armé qu'on voit depuis longtemps au Pa-
lais-Royal. »
Go fut un événement. On rédigea des
procès-verbaux qui nous apprennent que
a Après s'être élevées avec beaucoup de
grâce et de célérité, ces deux machines
étaient tombées une heure plus tard, Vzvae
à Genncvilliers, l'autre à, Montmorency. »
Elles furent religieusement rendues à
leur propriétaire, Eslen, qui les exposa
aussitôt à l'admiration des Parisiens, et
les badauds s'écrasèrent dans la galerie
pour les voir de plus près. Parmi les cu-
rieux, se glissaient toujours un grand
nombre de péripatéticiennes qui venaient
chaque jour promener leurs charmes ten-
taieurs dans les jardins du Palais-Royal
Or, l'une d'elles, le 31 octobre, fut la cause,
à la suite d'un mince incident, d'une pe-
tite émeute.
A un moment de presse, un dragon,
ayant au bras cette prêtresse de Vénus,
marcha maladroitement sur le pied de
l'abbé de Lubersac. Ce derniex se fâcha.
Le dragon ripostac
A TRAVERS LA PRESSE
Bismarck et la presse allemande
Le Vorwaerts
i lâ viFil s°cialiste a trop longtemps corn.
battu Bismarck pour pouvoir se ranger panai'
ceux qui le célèbrent. Cependant, cous ne
pouvons laisser passer U date de son anni-
versaire sans la commenter.
La conception matérialiste ne conteste paS
l'existence des grands hommes, mais seule,
ment l'intervention arbitraire des personna-
lités (tans l'histoire. Bismarck n'apDarUent
pas aux esprits qui précèdent de foin leur
temps. &a politique a toujours été celle des
hobereaux prussiens, sauf qu'il l'a faite avm
une plus grande intelligence que ses coinna<
gnons de même classe.
On parle de Bismarck révolutionnaire
parce qu'il a introduit le suffrage universel,
mais il la fait pour servir sa politique et
non par passion démocratique. On a raison
toutofos, quand on loue Bismarck de n'avoii
pas apporte la moindre modération ù soif
esprit réaliste lors de la conclusion de la'
paix.
Le Lokai Anzeiger
Les ennemis disent Nous combatton»
pour libérer l'Allemagne. Bismarck a fût*
le peuple allemand. Nous aimons r/Ulema-
gne de la .pensée, de la poésie et de la musi-
que, et nous voulons refaire l'Allemagne de
sainte Elisabeth, de Luther, de Bach, de Bee
thoven et de Gcethe. Cette splendide Allema-
gne bouleversée par Bismarck doit ressusci-
ter, soustraite au militarisme, grâce à notre
démocratie u
Nos ennemis veulent donc simplement une
Allemagne réduite à son ancienne- impuis-
sance et ils essaient d'établir un antago-
nisme, inexistant en réalité, entre Bismarck
et l'ancienne Allemagne,
La Kreuz Zeltung
On a dit que Bismarck n'a pas été une per
Bonnc8n« morale parfaitement nette m-
rnarck eût certainement été le dernier à p4-
tendre qu'il n'avait pas de ûiluut. Il a eu un
tempérament fort, une nature subjective.
Peut-être quelqu'un a-t-11 souffert par lui
injustement, clans la lutte. Mais qui vVtran-
quidement par les sentiers battus peut seul
conserver, une âme blanc,tie.
Du moins Bismarck a-t-il atteint des bui=
supérieurs. Il ne voulait pas do guerres pré.
ventives. Cela ne l'a pas empêche de danm-r
à la dépêche d'Ems une forme qui devaM
taire éclater la guerre. Mais c'était parce que
la guerre était voulue de l'autre côté et ami
faUaii éviter, une première humiliation. Cer-
tain* ont pu trouver qu'il avait mal agi
mais, nous lui sommes reconnaissants de ça
acw et nous l'en croyons Justifié devant 11
Tres-flaut. Dieu veuille donner toujours <
l Allemagne des hommes d'Etat compre-nam
leur tache avec le sérieux et l'intelligence d<
Bismarck.
Les embusqués
L'Homme Enchaîné (M. Clemenceau)
Et d'abord,, qu'est-ce exactement crue ce
root représente ? Tout simplement des hom-
mes qui, aux termes, de la loi, devraient être
ou des formations de combat et qui n'y sont
pas. Quand le nombre en est assez considé- `
rable, nos forces militaires s'en trouvent af-
faiblies, matériellement et moralement. C'est
on ̃ effet; un écœurant spectacle aussi bien
pour ceux qui vont donner leur vie à la Pa-
trie, que pour les familles qui les envoient
au feu, de Voir s'étaler effrontément au so-
leil, en un pareil moment, des soucis de
tranquille sécurité qui font un.trop étrange
contraste avec l'irrésistible ardeur de la plus
belle jeunesse dont la France ait jamais pu
s'enorgueillir. Oui, l'on peut avoir honte de
nous montrer des troupes d'embusqués quand
des enfants de vingt ans, le sourire aux lè-
vres, se jettent au plus fort de la- mêlée,
l'âme en haut, le cœur en avant.
Manifestation bulgare
pour l'Intervention
Sofia, 3 avril Une centaine de nota
bilités, parmi lesquelles se trouvent plu
sieurs anciens ministres et de nombreui
professeurs, viennent d'adresser au ra
Ferdinand une lettre où ils déclarent qu
le moment est venu, pour la Bulgarie di
marcher avec la Triple-Entente. (Aqenc
des Balkans.)
ESPAGNE ET PORTUGAL
Une déclaration de M. Dato
Madrid, 4 avril. M. Dato, président
du conseil, affirme que le gouvernement
espagnol n'a jamais eu la pensée d'inter-
venir dans la politique portugaise con/-
me le prétendent certains journaux es,na,
gnoUs, ce qui a Justement alarmé la îia.
tion voisine.
« Nous entretenons, déclare M. Dato, de*
relations d'une parfatte cordialité avec U
cabinet de Lisbonne nous .respectons 1«
.institutions de nos voisins, dans iesquel.
les personne ne peut s'immiscer. » ma,
vas.) K
>5~' ~5 `~
Toute demande de changement d'adresse
doit être accompagnée de ta do/ntère bande
de journal et de 0 f p. 60 en Umbres^joate
pour trais de réimpression.
« Après tout, dit alors la courtisane, ci
n'est qu'un abbé qui ne vaut pas 7a peim
qu on s'arrête. '»̃
̃L'homme d'église, blessé, envoya un vi-
goureux coup de pied dans la partie char-
nue de cette nymphe callipyge. Le dnagon,
rendu furieux, saisit l'abbé au collet Les
promeneurs complaisants intervinrent. Cq
fut une bagarre générale. Les Suisses ac-
coururent, mais ils n'étaient pas en nom-
bre. Le due de Chartres, n'osant se- mon-
trer car il était impopulaire envoya aus-
sitôt chercher main-forte. Cinq escouades
du guet tombèrent bientôt sur la foule,
frappant au hasard, selon la tradition, et
distribuant avec prodigalité les horions.
I] y eut nombre de blessés on ramassa
un chevalier de Saint-Louis « éventré ».
La police arrêta l'abbé de Lubersac e<
quelques trop belliqueux admirateurs dea
baudruches.
Telle était alors à Paris, avec ses inci»
dents tragiques ou comiques, la passioa
soulevée par las ballons sur lesquels -on
fondait tant d espoirs. Quelques sa vanta
et quelques audacieux risquaient leun
existence généreusement dans des essai».
La foule, avide de nouveau et d'inconnu,
s'exaltait mais, dans son désir fébrile
des réalisations immédiates, manitestait
parfois un peu violemment sa déception.
Son imagination allait plus vite et plus
loin que les hommes de science et elle était
d'hurneur à acclamer tes précurseurs d«i
ce Robertson qui devait dresser la plan
irréalisable d'un ballon gigantesque ca.
pable de faire le tour du monde en que!»
ques heures.
Mais la science laborieuse ne fait psâ
de bonds fabuleux. Elle avance à pas lente,
circonspects et sûrs. L'heure de la con-
quête de l'air n'avait ,pas sonné. Elle s'an-1
nonçait seulement. Longtemps encore, la'
France devait chercher la direction des
ballons. Au moment du péril, la Conven-
tion. d'esprit profondément pratique, allait
prendre la découverte, encore embryon-
naire, telle que les temps la lui appor-
taient, et tâcher d'en tirer pour ses armées
te parti le meilleur et te plus utile.
F. LE BqtRï.
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