Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-20
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 octobre 1928 20 octobre 1928
Description : 1928/10/20 (Numéro 24534). 1928/10/20 (Numéro 24534).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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i ̃ PAGE 2
Nouvelles de l'Etranger. Dans le Levant.
Le Commerce extérieur de la France pendant les
neuf prpmiers mois de 1928. La Vie écono-
mique e,t sociale. Revue de Xd -presse.
̃• ̃" ̃ i ̃. '̃ PAGE 3 '•̃' ̃
La Petite Histoire Rétif de la Bretonne, G. LE-
NOTRE. Nouvelles du Jour. Chambre A la
commission des finances. Chronique électo-
rale. Marine. Académies. Au Jour le
Jour Une lettre inédite de Marcel Proust.
A l'Hôtel de Ville.
Feuilleton .« Pour Revivre », par Jean Mauclèhe.
(N° 19.)
PAGE 4
Art et Curiosité. Un immeuble en construction
s'effondre à Vincennes: Faits-divers. Le
'Décor de la vie En Savoie, Leandre Vaillat.
Tribunaux. Automobilisme. Aéronautique.
Théâtres. Chronique cinématographique,
EMILE Vuillermoz.
PAGE 5
Sports. Nouvelles commerciales. Informa-
tions financières. Bourse des valeurs.
PAGE 6
Pbrnières NOUVELLES. Le Règlement définitif
du problème des réparations. A l'Elysée.
Un service à la mémoire de l'impératrice de
Russie. p
L'Effondrement d'un immeuble à Vincennes.
Paris, le 19 octobre
BULLETIN DU JOUR
LES DÉMARCHES DE M. PARKER GILBERT
LA CONTROVERSE AUSTRO-HONGROISE
M. Parker Gilbert, agent général des paye-
ments au titre des réparations, a eu ces jours-
ei, à Londres, des entretiens avec le premier
ministre, M. Stanley Baldwin, le chancelier
de l'Echiquier, M. Winston Ohurchill, et les
représentants du Foreign Office et de la Ban-
que d'Angleterre. M. Parker Gilbert est ar-
rivé, hier soir, à Paris, et il a été reçu ce matin,
ainsi que M. Winston Churchill, par le prési-
dent du conseil et ministre des finances, M.
Poincaré. On ne doute pas que les démarches
qu'entreprend ainsi l'agent général des paye-
ments au titre des réparations ne se rappor-
tent au règlement des réparations tel qu'il a
été prévu au cours des conversations des
«six», qui eurent lieu à Genève, au mois de
septembre. Comme on ne possède jusqu'à pré-
sent aucune précision à ce sujet, il convient de
n'accueillir qu'avec les plus expresses réserves
les informations que l'on publie de différents
côtés et dont certaines tendent à faire supposer
que M. Parker Gilbert considérerait que, si l'on
en arrivait à fixer le montant total des répara-
tions à payer par l'Allemagne à un chiffre que
cette dernière accepterait volontairement, on
pourrait supprimer la commission des trans-
ferts.
Il est beaucoup trop tôt pour discuter utile-
ment n'importe quelle formule de règlement
et les controverses s'instituant à, ce propos ris-r.
quent de fausser les différente aspects du pro-
blème. A Genève, il a été convenu, en prin-
cipe, qu'une commission d'experts serait nom-
mée pour en aborder l'examen technique. Il
ne peut donc être question, pour l'instant,
semble-t-il, que de se mettre d'accord sur les
conditions dans lesquelles sera constituée cette
commission d'experts, le caractère des person-
nalités qui seront appelées à la composer et les
bases sur lesquelles elle entreprendra ses tra-
vaux. Il ne faut pas se dissimuler qu'il s'agit
là d'une œuvre particulièrement délicate et
sans doute de longue haleine, et on ne peut
raisonnablement attendre de résultats immé-
diats et décisifs des démarches actuelles qui
ne marquent 'que la première phase des pour-
parlers qui se poursuivront entre les puissan-
«es intéressées.
Nous avons rappelé à cette place que l'opi-
mon hongroise, très émue par la campagne
pangermaniste en faveur de l' « Anschluss »
entreprise au mois de juillet dernier par M.
jLœbe jusque dans le Burgenland, avait réagi
vivement contre cette tendance. Le discours
prononcé récemment par le comte Bethlen à
Sopron, lors de l'inauguration du monument
destiné à commémorer le plébiscite de 1921
qui conserva cette ville à la Hongrie, a été in-
terprété à Vienne comme étant de nature à
compromettre les relations austro-hongroises.
Le chancelier Seipel y a fait hier, au Conseil
jnational, une réplique qui ne peut manquer
gFêtre très commentée.
Si la ville de Sopron, qo} constitue la pointe
Avancée de ce qui était la Hongrie occidentale
jet qu'on a appelé ensuite le Burgenland, est de-
meurée hongroise, grâce au plébiscite de 1921,
le Burgenland proprement dit a été attribué à
l'Autriche par le protocole de Venise. Mais les
(Hongrois, qui ont dû s'incliner devant cette dé-
cision, n'ont jamais cessé depuis lors de le re-
vendiquer en principe, comme les autres ter-
acitoires qui leur furent enlevés par les traités.
Or, lors des démonstrations pangermanistes du
festival Schubert, on entendit les Allemands,
jsurtout M. Lœbe, président du Reichstag, re-
vendiquer non seulement le Burgenland tel
qu'il a été enlevé à la Hongrie et attribué à
PAutriche, et qui deviendrait ainsi par le « rat-
tachement » terre du Reich, mais aussi la pe-
tite partie de cette région Sopron et quelques
villages demeurée hongroise par 1 effet du
plébiscite. L'idée que du fait de l' « Anschluss n
l'Allemagne pourrait s'enrichir de la sorte des
dépouilles de son ancienne alliée hongroise et
même lui arracher un nouveau lambeau de
territoire exaspère les Magyars. C'est ce qu'a
traduit le comte Bethlen dans le récent dis-
cours où il a dit que, « bien que des voix s'é-
lèvent au delà des frontières pour proclamer
que soixante-dix millions d'hommes (en l'es-
pèce soixante-dix millions d'Allemands) sur-
veillent le maintien du statu quo du Burgen-
land », il ne pouvait le croire.
A Vienne, on a vu là une revendication nette
et catégorique de la partie de l'ancienne Hon-
occidentale attribuée à l'Autriche et le mi-
nistre d'Autriche à Budapest a été chargé aus-
sitôt de faire une démarche auprès du gou-
vernement hongrois pour lui représenter que
Je discours du comte Bethlen était de nature à
nuire aux bonnes relations des deux pays. Il
lui fut répondu que le président du conseil
hongrois n'avait pas voulu poser la question
du Burgenland comme une question « ac-
tuelle », mais que le protocole de Venise n'im-
plique aucune renonciation formelle aux ter-
ritoires que la Hongrie a dû céder sans plé-
biscite. On peut en déduire que le gouverne-
ment hongrois ne se propose pas de poursui-
vre actuellement la rétrocession du Burgen-
land, mais qu'il se réserve toute liberté pour ré-
clamer éventuellement, si les circonstances s'y
prêtent, une nouvelle décision au sujet de cette
région. On peut supposer, par exemple, qu'en
cas de rattachement de l'Autriche à l'Allema-
gne la Hongrie, bien loin de céder encore la
région de Sopron, que les pangermanistes re-
vendiquent sous prétexte de compléter l'unité
allemande, réclamerait la restitution de la pro-
vince qui lui fut enlevée au profit de l'Au-
triche.
Dans Igs déclarations: que; Mgç 3ejp.ëJ 'S I aLt
tes hier au Conseil national à Vienne, il a
émis l'opinion que le comte Bethlen, ayant
parlé de soixante-dix millions d'hommes,
avait voulu viser l' « Anschluss », ce qui ten-
drait à confirmer, selon lui, que la question
n'est pas d'intérêt immédiat. Le chancelier ne
peut en douter c'est bien l'éventualité du rat-
tachement de l'Autriche au Reich qui préoc-
cupe les Hongrois. La question de l'« Ansch-
luss », que les Allemands de Berlin et de
Vienne prétendent résoudre dans le sens de la
reconstitution d'une formidable puissance ger-
manique définitivement unifiée, empoisonne
toute l'atmosphère politique en Europe cen-
trale. La revendication de principe qu'a fait
valoir le comte Bethlen paraît embarrasser
d'autant plus les dirigeants autrichien:; que,
d'une part, ils ne veulent pas désavouer caté-
goriquement le mouvement en faveur du ratta-
chement au Reich, tout en s'abstenant de l'en-
courager ouvertement parce qu'ils estiment
qu'il ne peut aboutir dans les circonstances
actuelles, et que, d'autre part, le discours du
comte Bethlen s'inspire de l'idée d'une revision
éventuelle des traités, idée en laquelle se ré-
sument les espoirs de Vienne autant que ceux
de Budapest. Il est probable qu'après les expli-
cations fournies hier par Mgr Seipel au Conseil
national d'Autriche, la controverse officielle en
restera là et les polémiques de presse s'apai-
seront. Mais l'incident prouve combien il est
délicat de soulever de tels problèmes, quel
malaise la propagande en faveur de l' « Ansch-
luss » a créé en Europe centrale et quel danger
de complications, à un point de vue général, il
y aurait à vouloir toucher, dans l'état actuel des
choses, à l'ordre établi par les traités.
o
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU Sfentp»
Londres, 19 octobre.
Le compositeur français Maurice Ravel, venu à
Londres assister à des manifestations musicales,
recevra à Oxford le titre de docteur honoris
causa. »
Berlin, 19 octobre.
Au Landtag prussien, le parti national allemand.
a demandé au gouvernement quelle action celui-ci
se propose d'entreprendre en vue d'empêcher la
vente du trésor des Guelfes à l'étranger.
Vienne, 19 octobre.
Les chemins de fer fédéraux autrichiens se
proposent, suivant l'exemple des chemins de fer
allemands, de procéder à un relèvement de 10 à
12 G/0 de leurs tarifs. Ce relèvement entrerait en
vigueur au commencement de l'année 1929.
A LA QUESTION
Le Quotidien, qui traduit sans doute l'opi-
nion d'un certain nombre de radicaux socia-
listes, s'élève contre l'interprétation que nous
avons donnée hier du communiqué gouverne-
mental sur. les articles .70, et .71 de la loi de
finances. Ces articles concernant les biens
cultuels et les missions religieuses sont ce-
pendant d'une clarté parfaite. Notre interpré-
tation n'a d'autre mérite que d'être étroite-
ment, nous dirions volontiers servilement,
fidèle.
Tous deux, les deux articles, ont' été intro-
duits dans la loi de recettes -de 1929 à la de-
mande expresse de M. Aristide Briand, mi-
nistre des affaires étrangères. M. Briand avait
pris le soin de consulter, son collègue, M. Al-
bert Sarraut, ministre de l'intérieur, chargé de
ce qui peut demeurer encore de questions cul-
tuelles. Tous deux, ministre des affaires étran-
gères et ministre de l'intérieur, avaient été
d'avis de présenter ces deux articles dans la
loi de finances.
Le Quotidien et les journaux radicaux socia-
listes persistent à attribuer la paternité de ces
textes à M. Poincaré. C'est une erreur, que le
communiqué du gouvernement, paru avant-
hier, a mise en pleine lumière. M. Poincaré ne
se dérobe pas aux responsabilités. Il l'a prou-
vé. Mais, ne fût-ce que par un scrupule tout
à son honneur, il n'entend pas revendiquer des
initiatives prises en pleine connaissance do
cause par deux de ses collègues du ministère.
En pleine connaissance de cause. Car le
3 décembre 1927, M. Briand rappelait au mi-
nistre de l'intérieur « l'intérêt qui s'attachait à
l'organisation des noviciats en faveur des mis
sions françaises à l'étranger ». Le 28 juillet
1928, il lui écrivait « qu'il attachait le plus
grand prix » à l'insertion dans la loi de
finances d'une disposition réglant l'attribution
aux associations cultuelles des biens ayant l
appartenu aux anciens établissements du
culte. D'où sont nés, en ce qui concerne la se-
conde question, l'article 70, en ce qui concerne
la première, l'article 71. C'est M. Briand qui
rédigea J'expose des motifs montrant « la gra
vite des raisons qui justifient les deux arti-
cles dont s'agit.
Donc, première question. Pourquoi le Quo-
tidien et les journaux radicaux s'en prennent-
ils à M. Poincaré? Pourquoi ne s'en prennent-
ils pas à M. Briand et à M. Sarraut? ~en.-
If en est une autre. Nous avons dit hier que e
deux lignes du communiqué gouvernemental
étaient à la fois claires et péremptoires. Ce sont
celles qui déclarent que, quelles que soient les
modifications de forme que le gouvernement
pourra être amené à accepter, le fond ne sera
pas changé. Les deux articles, même remaniés,
doivent, 'dans la pensée du gouvernement,
« être pleinement conformes à l'esprit des lois
de 1901 et de 1905 ». Nous en avons tiré hier
cette conclusion qui déconcerte le Quotidien,
mais qui nous paraît d'une logique aussi élé-
mentaire qu'impérieuse. La loi de 1901, la loi
de Waldeck-Rousseau, permet, prévoit les au-
torisations à des congrégations. Donc l'esprit
de la loi de 1901, dit avec force, avec fermeté
le communiqué du gouvernement, sera main-
tenu, quoi qu'il arrive, dans les deux articles
70 et 71.
Non, répond le Quotidien. Ce ne sera pas
l'esprit de la loi de 1901 qui sera maintenu
ce sera l'esprit qui a dicté les votes de la Cham-
bre en 1903 qui sera ressuscité. Ce ne sera pas
la politique de Waldeck-Rousseau en 1901 qui
sera appliquée. Ce sera celle de Combes en
1903. Citons téxtuellement le Quotidien: « Wal-
deck-Rousseau prévoyait que les congréga-
tions peuvent être autorisées par une loi. Com-
bes fit rejeter en bloc les demandes d'autori-
sation. On reniera donc sa politique et l'on re-
viendra à celle de Waldeck, avec cette aggra-
vation qu'il ne sera plus besoin d'une loi, qu'un
décret suffira. Voilà ce que l'on médite, » Et le
Quotidien, avec quelques radicaux, conclut sur
cette prédiction peut-être aventurée et sur cette
menace à coup sûr insolente << Cela ne sera
pas. »
Cela sera. Et voici pourquoi.
Ce ne sont pas « les modérés » puisque
les radicaux ont voulu si passionnément, si
maladroitement, mêler la politique à une ques-
tion de justice en ce qui concerne les biens
cultuels, à une question d'expansion nationale
en ce qui concerne les missions, ce ne sont
pas « les modérés » qui ont demandé l'inser-
tion et proposé la rédaction des deux articles
dont divers radicaux réclament furieusement
la suppression ce sont M. Briand, républicain
socialiste, et M. Sarraut, radical socialiste.
Cela sera encore, parce qu'à Lyon M. Her-
riot, maire de cette ville, a conclu à la même,
autorisation que pelle-que demande, l'article 7i.
On ne voit pas pourquoi ce qui est bon à Lyon
serait mauvais ailleurs. M. Herriot aurait pu
se laisser guider par des considérations |bca^
les, et nul ne pourrait s'en étonner, connais-
sant le dévouement qu'il apporte aux choses de
Lyon. Mais les missions peuvent et doivent
vivre et respirer ailleurs encore que sous l'air
de Lyon. Et sans doute des considérations d'un
ordre plus large, d'un ordre moral et national
ont-elles inspiré M. Herriot en ce qui concerne
les missions de Lyon. Ces mêmes considéra-
tions ont trouvé sans doute ou trouveront asile
dans son esprit élevé et dans son âme ardente,
s'agissant d'autres missions tout /aussi re.
commandables. Il n'y a pas une yérité qu'il
faut respecter à Lyon et une erreur qu'il faut
exorciser à Paris.
D'ailleurs le Quotidien et les radicaux qui
raisonnent comme lui se trompent et se con-
tredisent. Ils se trompent. Un décret ne suf-
fira pas, comme l'écrit le. Quotidien, pour au-
toriser les congrégations dont s'agit. Décidé-
ment les radicaux ne lisent pas ou lisent mal
les articles qu'ils commentent. L'article 71 dit:
« Les congrégations missionnaires. pourront
êtres munies par décret en Conseil d'Etat d'un
statut provisoire. 'L'autorisation ainsi accor-
dée le sera à titre précaire et ne deviendra
définitive que par le moyen d'une loi. Elle
pourra être révoquée par décret en Conseil
d'Etat si la congrégation qui en est l'objet ne
remplit pas les obligations définies dans le
décret la concernant et les statuts y annexés. »
Le décret, c'est le provisoire et le facultatif. La
loi, c'est le permanent et l'obligatoire. L'esprit
de la loi de 1901 est respecté.
Et voici la contradiction. Depuis plusieurs
années, il est de mode chez les cartellistes de
«'abriter derrière la grande mémoire de Wal-
deck-Rousseau que volontiers ils opposaient
aux « modérés ». Waldeck-Rousseau n'était
ni un modéré ni un radical. C'était un répu-
blicain. Il fut, à ce titre, combattu tour à tour
par les uns et par les autres. Les attaques les
plus vives lui vinrent des radicaux et des so-
cialistes, qui étaient des cartellistes en germe.
Depuis mai 1924, les cartellistes s'annexaient
volontiers Waldeck-Rousseau. Voici que, sur
une-'ties questions essentielles auxquelles Wal-
decÊ-Rousseau était le plus fortement attaché,
sur celle des congrégations, les radicaux jet-
tent délibérément par-dessus bord leur idole.
Ils ressemblent à ces peuplades nègres qui
s'agenouillent dévotieusement devant la figure
en cire de leur dieu quand ils en ont besoin
et lui tournent irrévérencieusement le visage
contre le mur quand ils en sont mécontents.
Waldeck-Rousseau les condamne ils le jet-
tent au Tibre. Et c'est au successeur qui a a
trahi « l'esprit de la loi de 1901 » que vont
leurs génuflexions et leur admiration. Entre
les deux « esprits », il faudra faire un choix.
GREVES COMMUNISTES
On peut considérer comme terminée la grève
du textile du Nord, grève politique au premier
chef, comme l'ont reconnu eux-mêmes les
syndicats affiliés à la Confédération générale
du travail qui refusèrent de s'y associer. Mais
pendant plusieurs semaines, pour obéir à des
ordres directs .venus, de Moscou, des meneurs
ont fait tout leur possible pour ralentir, sinon,
pour arrêter la vie si intense de toute une ré-
gion industrielle. Ils ont finalement échoué
dans leur tentative et la grève s'est éteinte peu
à peu sans autre résultat que du temps et du
travail perdus, et de la misère pour les ouvriers
qui ont eu le tort d'écouter les excitations ré-
volutionnaires.
La grève est l'une des armes qu'emploie le
plus volontiers le parti communiste, en se
substituant entièrement aux syndicats profes-
sionnels. Il la considère, non pas comme
l'exercice légal d'un droit, mais comme une
gymnastique révolutionnaire, un prologue à
l'insurrection. Les congrès des Internationales
de Moscou ont fixé une « stratégie de grèves »
comme ils ont établi un « règlement de la
guerre des rues ». L'une est le complément de
l'autre. Il s'agit pour eux de soulever s'il est
possible une région, de maintenir, en tout cas,
une agitation permanente dans les cités in-
dustrielles, de manière à transformer aisé-
ment, le moment venu, ces conflits économi-
ques en une émeute ouverte. Et la région du
Nord leur a paru de tout temps un champ
idéal d'expérience et de bataille sociale.
Ils ont échoué cette fois, ils recommence-
ront demain, car la démagogie a des ressour-
ces infinies et les prétextes ne font jamais
défaut quand il s'agit d'opposer une classe à
une autre classe.
Le premier soin du parti communiste a été.
en France, de mettre la main sur les syndicats,
de faire de ceux-ci ses instruments. Aujour-
d'hui l'organisation territoriale de la Confédé-
ration du travail unitaire coïncide très exac-
tement avec celle du parti de Moscou. Les
« régions syndicales » sont les mêmes que les
« régions communistes ». Les unes et les au-
tres obéissent aux mêmes chefs. Dans les en-
treprises comme dans les administrations, les
« cellules » imposent leur mot d'ordre, qui
leur vient de plus haut, aux groupements syn-
dicaux qui n'ont plus de professionnel que le
nom, mais à qui une apparence de légalité
permet d'exécuter impunément les instruc-
tions données par l'Internationale politique.
Ainsi le parti du désordre a établi une unité
de commandement et d'action. Celle-ci s'étend
aussi bien à l'espionnage comme l'a dé-
montré un ancien communiste, M. Laporte,
dans son livre les Mystères du Kremlin •
qu'aux simples mouvements d'ordre écono-
mique.
Mais s'il est relativement facile de réprimer
les délits d'ordre ouvertement politique, les
mesures de protection sociale contre les grè-
ves communistes sont moins aisées à em-
ployer, et c'est pourquoi sans doute le parti de
Moscou emploie ces méthodes de dissociation
qui s'accompagnent d'un semblant de léga-
lité. Rien de plus simple que de camoufler en
mouvement économique et professionnel un
essai dé véritable insurrection. Rien de plus
simple encore que d'empêcher, comme il est
arrivé dans le Nord, l'apaisement d'un conflit
par des négociations. Il suffit d'employer la,
surenchère. Quoi qu'il arrive, les chefs com-
munistes ne se déclarent jamais satisfaits. S'il
s'agit d'une question de salaires, ils auront des,
exigences inacceptables, de manière à rendre
la grève inévitable. Et aussitôt que la grève est
commencée, ils la généraliseront autant que'
possible, comme le recommandent les ma-
nuels spéciaux qui leur viennent de Moscou.
Le grand avantage de cette méthode c'est
qu'elle leur assure l'impunité et que les seu-
les victimes et ils ne s'en soucient pas
sont les ouvriers qu'ils ont trompés avec impu-
dence.
On est donc amené à se demander si les
mesures de défense sociale dont la loi permet
l'emploi sont suffisantes pour empêcher ces
agissements d'un parti dont le but avoué est
la destruction de la civilisation. Du moins
serait-il équitable de ne pas favoriser ces ma-
nœuvres. N'est-il pas inouï que l'on ait, à un
moment, songé à accorder des subventions et
des secours aux grévistes du Nord ? En agis-
sant de la sorte, non seulement on manquerait
à la neutralité obligatoire de l'Etat dans les
conflits économiques, mais encore on prendrait
parti, pour la révolution et pour, le commu-
nisme. .̃- '•
ASSIMILATION ET AUTOIOMISME
Nous avons reçu la 'lettre suivante
Metz, 18 octobre.
A monsieur le directeur du Temps,
Dans votre numéro du 17 octobre vous reproduisez
sous le titre « les Elections en Alsace » un passage
concernant les élections en Moselle qui contient cer-
taines erreurs. Les élections cantonales à Metz n'avaient
aucunement le caractère que vous leur attribuez. Entre
les trois groupes qui s'affrontaient, le groupe socialiste
était le seul partisan d'un programme d'unité française
intégrale, tandis que les autres combattaient pour des
questions d'ordre purement local et administratif.
Le maire était secondé par la Lothringer Vollcszettung
dont vous connaissez la nuance politique et qui dans le
reste du département soutenait les candidatures auto-
nomistes Antoni et Straub.
Il serait donc tout à fait injuste de dire que le maire
fut élu à Metz comme candidat de l'unité française et
de prononcer par là une condamnation des deux autres
candidats en présence (les communistes s'étaient abste-
nus à Metz).
Comme lecteur de votre journal, je vous prie de vou-
loir bien tenir compte de ces faits.
Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'expression
de mes sentiments amicaux.
Henri PERRET,
professeur au lycée de garçons
Metz (Moselle).
Il est vrai que la candidature de M. Vautrin
a été appuyée pas le journal autonomiste la
Lothringer Volkszeilung. Mais, alors que dans
les cantons alsaciens et dans certaines circons-
criptions mosellanes les élections avaient pris le
caractère que l'on sait, à Metz la lutte était d'un
ordre différent. Le candidat socialiste, M. Lau-
rent Mascûlier, se déclarait partisan de l'assimi-
lation complète de la Lorraine retrouvée au
.reste de la France et reprochait à M. Vaut-ri-h
fe réserves d'ordre traditionnel et religieux fai-
tes dans son discours à l'inauguration du monu-
ment de Sion-Vaudémont, sous la fiction d'une
lettre de Colette Baudoche. Nous n'en considé-
rons pas moins M. Vautrin comme un excellent
patriote. La question de l'unité française n'était
pas posée là comme ailleurs. Il s'agissait surtout
d'assimilation religieuse en même temps que de
questions d'ordre local et administratif.
Il serait à souhaiter que partout, en Alsace et
en Moselle, il en fût de même. On peut être
opposé à l'assimilati'on totale, on peut avoir le
respect des traditions religieuses sans être pour
cela un mauvais Français.
> *&,
LE RÈGLEMENT DE LA PAIX
Les futures négociations germano-alliées
La Jîxaîion de la dette allemande et la revision
du plan Dawes
M. Parker Gilbert, agent général des payements
de réparations, est à Paris depuis jeudi soir, ve-
nant de Londres où, nous l'avons dit, il a examiné
avec le chancelier de l'Echi'qui;er, les représen-
tants de la trésorerie britannique et le gouver-
neur de la Banque d'Angleterre, les divers pro-
blèmes qui feront l'objet des délibérations du co-
mité d'experts germano-alliés dont la constitu-
t:on a été décidée à Genève le 16 septembre. M.
Parker Gilbert aura à Paris des entretiens ana-
logues à ceux qu'il a eus à Londres, c'est-à-dire
qu'il' verra. M. Poincaré, le gouverneur de la Ban-
*que de France et les chefs de service du ministère
ides finances. ,̃
Nous avons rappelé que l'agent général des
payements 'de réparations, dans ses rapports de
décembre 1927 et de juin 1928 à la commission des
réparations sur l'application du plan Dawes, avait
recommandé la fixation définitive et rapide
de la dette-réparations de l'Allemagne, qui n'était
pas dans les attributions des membres du comité
Dawes; la suppression du contrôle actuellement
exercé sur les finances de l'Allemagne; la suppres-
sion du comité des transferts. Voici notamment
quelle était la conclusion du rapport de M. Parker
Gilbert daté du 7 juin 1928
En principe, .l'œuvre du plan des experts a été de
rétablir la conflance et de permettre la mise en marche
de la reconstruction de l'Allemagne. Le plan a marqué
ainsi le tournant dans la reconstruction de l'Europe, et
ïi a également atteint son objet primordial, en garan-
tissant, dès le début, les payements de réparations
prévus et les transferts aux puissances créancières.
Mais le succès du plan ne doit pas obscurcir sa nature
véritable. Les experts eux-mêmes n'ont pas préconisé le
plan comme une fin en soi, mais plutôt comme le moyen
aé résoudre un problème urgent et d'obtenir des résul-
tats pratiques. Ils se sont tout d'abord proposé de pré-
parer le recouvrement par les alliés de la dette do ré-,
parations de l'Allemagne et, d'un point de vue plus
lerge^-de pourvoir à la reconstruction de l'Allemagne,
non seulement comme moyen de garantir le payement
des réparations, mais aussi comme « une partie du pro-
blème plus vaste de la reconstruction de l'Europe ».
J'estime, ainsi que je l'ai indiqué dans les conclusions
de mon dernier rapport, que, de ces deux points de
vue, le problème fondamental qui reste à résoudre est
la détermination définitive des obligations de répara-
tions de l'Allemagne et qu'il est dans le meilleur intérêt
des puissances créancières, de même que de l'Alle-
magne, d'arriver d'un commun accord à un règlement
définitif « dès que, pour employer les derniers ter-
mes des experts, les circonstances rendront cet ac-
cord possible ».
Et le rapport du 10 décembre 1927 avait affirmé
on termes formels que « ni le problème des répa-
rations, ni les autres questions qui en dépendent
ne recevront de solution définitive tant que l'Al-
h magne n'aura pas reçu une tâche précise à ac-
complit sous sa responsabilité, sans surveillance
étrangère et sans sauvegarde de transferts ».
La décision, prise le 16 septembre par la réu-
nion des Six à Genève, de confiner à un comité
cFexperts financiers désignés par les gouverne-
ments allemand, belge, français, britannique, ita-
lien, japonais « le règlement complet et définitif
du problème des réparations » est donc conforme
aux recommandations de l'agent des payements.
Mais on comprend, sans qu'il soi't nécessaire
d'entrer dans des précisions prématurées, que la
convocation du comité d'experts doit être précédée
de négociations délicates, pour qu'un accord puisse
être réalisé sur les modifications à apporter au
plan Dawes, en vue de déterminer le nombre et le
montant définitifs des annuités à payer par l'Alle-
nîagne.. A. P.
Commentaires britanniques
Notre correspondant de Londres téléphone vendredi
matin
« Avant que le comité d'experts proposé
puisse être dit le Tintes, et avant que l'on
puisse aborder utilement la discussion des chif-
fres et des modalités d'un nouveau règlement, il
convient d'élucider certaines questions de prin-
cipe. On a lieu de croire que, de ce point de vue, la
visite de M. Parker Gilbert à Londres a eu des
résultats satisfaisants. »
Le grand journal de la Cité rappelle comment
la question des réparations, résolue d'une façon
provisoire en 1924, a été posée à nouveau lors de
la visite de M. Stresemann à Paris, les 26 et
27 août dernier, puis par le chancelier Mûller à
Genève et par l'invitation à lord Cushendun, à
Genève, en septembre, à admettre, au nom du
gouvernement britannique, la thèse déjà exposée
par le gouvernement français, à savoir que l'éva-
cuation anticipée de la Rhénanie serait réalisable,
mais que ce problème étant lié à celui des répa-
rations, il convenait d'envisager la contre-partie
à accorder aux alliés dans ce domaine. Les délé-
gués de la Belgique et de l'Italie ont parlé dans le
n'ême sens, M. Hymans ajoutant que d'autres
questions importantes devraient être résolues
avant qu'un règlement final pût ôtre réalisé.
Le Times en conclut que les discussions com-
mencent entre les puissances en vue de régler,
une fois pour toutes, le problème des réparations,
celui de l'occupation de la Rhénanie et toutes les
questions connexes faisant partie de ce que l'on
considère comme la période d'épreuve ou d'essai,
imposée à l'Allemagne par le traité de paix.
II a ajouté que la politique du gouvernement
anglais est de ne pas dissocier ses efforts de ceux
des autres puissances pour régler la question des
réparations, pourvu que les solutions recherchées
n'imposent aucun sacrifice supplémentaire aux
contribuables anglais. Sous cette réserve, fit est
prêt à examiner avea bienveillance toutes les sug-
gestions, bien que la. trésorerie .anglaise soit moins
optimiste que les Français, les Allemands et môme
les Américains sur la possibilité de trancher cette
question dans les six mois.
Dans les milieux bien informés de Londres, on
considère que le problème le plus important qui se
posera en 1919 sera cette consolidation des répa-
rations, que l'on désigne parfois sous le nom
de révision du plan Dawes. Les conversations pré-
paratoires de M. Parker Gilbert avec les divers
gouvernements servent de prélude à la constitu-
tion du comité d'experts financiers qui!, à son tour,
préparerait une conférence internationale que l'on
peut prévoir pour l'été prochain, après les élec-
tions générales en Angleterre.
Le siège futur de la commission rhénane
interalliée
Suivant le Service parlementaire socialiste de
Berlito, la commission interalliée rhénane s'est
mise en rapport avec les autorités allemandes pour
examiner l'éventualité du transfert du siège de la
commission (actuellement à Coblence), dans le
cas d'une évacuation anticipée de la deuxième
zone d'occupation. La commission a envisagé Wies-
baden, Mayence ou Spire comme siège futur. Avant
qu'un accord intervienne, il y aura lieu d'en-
tendre les autorités des villes intéressées.
«
M. Ramsay Mac Donald et l'accord naval
franco-britannique
A son retour de Berlin, interrogé par le direc-
teur politique du Daily Herald, M. Ramsay Mac
Donald a dit notamment
A Berlin, j'ai trouvé une bien grande consternation
au sujet de l'accord naval franco-anglais. J'ai vu les
leaders de plusieurs partis et les membres de presque
chaque fraction politique, et je crains bien d'avoir com-
plètement échoué en voulant les persuader qu'ils avaient
tort de penser que cet accord était le commencement
d'une nouvelle alliance. A la vérité, il est plutôt humi-
liant de, voyager à travers l'Europe à l'heure actuelle
et de rencontrer des hommes qui ou bien sont au centre
de l'action, ou bien qui contrôlent l'opinion publique
dans leurs divers pays. Au fond, il est pénible de cons-
tater que l'influence que nous pouvons avoir est par-
tout interprétée comme étant maligne.
DANS LE PROCHE-ORIENT
Les négociations gréco-yougoslaves
(De notre correspondant particulier)
Belgrade, 19 octobre.
Le protocole que MM. Venizelos et Choumen-
koviton paraphèrent le 11 octobre avant le départ
du ministre grec pour Salonique et Athènes, do-
cument que le ministère des affaires étrangères
de Belgrade a rendu public le 15 octobre, établit
que les négociations qui vont s'ouvrir incessam-
ment seront limitées d'un côté par les proposi-
tions grecques de 1926 et de l'autre par les contre-
propositions yougoslaves qui y firent suite, de-
meurant entendu que les experts ne pourront en
aucun cas modifier les termes de l'accord inter-
venu à Belgrade le 11 octobre. Les deux gouver-
nements, désireux de hâter dans la mesure
du possible le règlement définitif de toutes les
questions litigieuses, ont décMé de procéder à la
signature des accords au fur et à mesure de leur
conclusion et à leur mise en vigueur par simple
échange de notes.
Par son attitude le gouvernement yougoslave
vient une fois de plus de donner la preuve évi-
dente de sa bonne volonté et de son désir sincère
d'établir avec sa voisine du sud des relations
basées sur la confiance réciproque sans laquelle
il ne peut y avoir d'amitié durable.
Il n'est pas sans intérêt de reproduire à ce
sujet les déclarations qui nous furent faites par
une haute personnalité politique yougoslave.
« La Grèce s'est plainte directement et indirec-
tement que la Yougoslavie la traitait en pui's-.
sance de second ordre et que cette façon de pro-
céder s'était surtout manifestée à l'occasion de
la conclusion des anciens arrangements gréco-
yougoslaves sur les questions techniques relati-
ves à la zone libre de Salonique et à la ligne de
chemin de fer Salonique-Guevgueli. 1.
» Ces doléances peuvent être ramenées à ceci
Les Yougoslaves demandèrent des concessions
quil constituent une atteinte à la souveraineté
grecque sans être d'aucune utilité ou nécessité
pour le trafic et transit yougoslaves. C'est pour-
quoi' la Grèce demanda à la Yougoslavie d'aban-
donner toutes les prétentions qui sont sans objet
et qui blessent en même temps la susceptibilité
grecque. C'est ce principe qui servit de base au
protocole signé à Belgrade et c'est à la lumière
do ce principe qu'il convient de l'interpréter.
C'est également pour les mêmes raisons que la
convention de 1923 avec les protocoles addition-
nels qui demeurent en vigueur a été prise comme
point de départ du règlement à intervenir.
» Il a été entendu que ni les demandes yougo-
slaves, ni les demandes grecques ne pourront
aller à rencontre de ces actes internationaux.
» Il convi'ent d'ajouter que M. Venizelos donna
à Belgrade les .assurances les plus formelles de
la sincérité de ses intentions touchant le prin-
cipe dont il a été fait mention, affirmant qu il ne
pensait nullement à la possibilité de vexations
ou d'entraves de quelque nature qu'elles soient
au fonctionnement de la zone de Salonique.
» Les pourparlers qui vont commencer montre-
ront si cette bonne volonté est sincère des deux
côtés.
» En second lieu la valeur de tous les accords
que la Grèce et la Yougoslavie pourront conclure
dépend en grande partie du degré de confiance
et de cordialité qui caractérisera les relations
entre les deux pays.
» La Yougoslavie veut créer cette atmosphère de
confiance et d'amitié. Les dispositions du proto-
cole de Belgrade revêtent, dans cette atmosphère,
un tout autre aspect. Conclus avec une Grèce
méfiante, les arrangements les plus précis et les
plus profitables demeureraient aisément lettre
morte. A la faveur d'une amitié sincère les clau-
ses de ces accords peuvent prendre la plus grande
valeur.
» Les négociations qui vont s'engager dépendent
do cette sincérité. Si elle existe, on peut faire
beaucoup; si elle fait défaut on ne fera pas
grand'chose. La Yougoslavie a donné jusqu'à
présent les témoignages les plus éclatants de sa
sincérité. C'est dans l'intérêt de la paix et de la
collaboration entre les peuples des Balkans que
Belgrade agit. »
Des déclarations que nous venons de reproduire
et qui montrent clairement dans quel esprit de
conciliation le gouvernement de Belgrade a
abordé la liquidation des questions litigieuses qui
séparent, depuis si longtemps, les deux pays voi-
sins, il ressort que la Yougoslavie est fermement
décidée à ne susciter aucune difficulté au rè-
glement prévu. Rien ne permet de supposer que la
Grèce n'est pas animée des mêmes intentions.
On peut donc se réjouir de l'entente intervenue
à Belgrade entre MM. Venizelos et Choumenko-
vitch, en souhaitant que les négociations qui vont
s'ouvrir soient couronnées par la signature d'un
pacte d'amitié et d'arbitrage qui renouvellera
l'amitié traditionnelle gréco-yougoslave. G. C.
Une convention gréco-bsïlgare
On télégraphie d'Athènes:
La conventibn conclue entre MM. Cafandaris et
Molof sera déposée à la Chambre. On compte
qu'elle sera adoptée au début de novembre.
Le gouvernement a pris cette décision à la suite
de l'adhésion de la Grèce et de la Bulgarie à la
convention d'arbitrage obligataire, qui, permet, en
cas de besoin, le recours à la Cour de la Haye.
La rentrée de M. Veaizelos
On télégraphie d'Athènes:;
M. Venizelos a fait une visite à M. Michalaco-
poulos, qu'il a mis au courant de ses démarches à
l'étranger.
Dimanche, il fera connaître les résultats de son
voyage à l'amiral Coundouriotis.
Mercredi, il a discuté, avec le ministre de la
marine la question de la réduction des armements
navals. Les deux ministres ont décidé qu'au cas
où un pacte serait conclu avec la Turquie, la
commande de quatre contre-torpilleurs, précé-
demment décidée, no serait pas exécutée.
Négociations financières
gemaano-roajoaines
On télégraphie de Berlin:
On confirme de source officieuse que, dans les
négociations en vue d'un, compromis financier.
germano-roumain, l'Allemagne a fait, il y a deux
jours, à la délégation roumaine une dernière offre
péremptoire. Les chiffres cités à ce propos dans
la presse sont inexacts.
La sïiwaiiom en Boîgarie
A propos des nouvelles relatives à de prétendus
troubles en Bulgarie en connexion avec les dis-
sensions dans certains milieux macédoniens, le
Bureau do presse bulgare à Paris est à m&mo de
déclarer ce qui suit
Les informations en question sont controuvées et
tendancieuses. A part le regrettable Incident de Solla,
dont l'importance a été exagérée à dessein par cer-
tains milieux intéressés à l'étranger, rien n'est survenu
qui puisse troubler la tranquillité et la sécurité du
pays dans le département de Potritch notamment.
Les autorités administratives et militaires dans ce dé«
partement ont pris des mesures énergiques pour em-
pêcher que l'ordre ne fût troublé, et annihiler les incur-
sions de bandes d'émigrés venant d'au delà de la fron«
tière et qui cherchent par des attaques sur la popula-
tion des régions frontières à créer dans la région une
situation précaire.
NOUVELLES DE L'ETRANG
EfêFiRE BRITANNIQUE
Le successeur de lord Birkenheàd
Notre correspondant de Londres téléphone vendredi
matin:
Le roi d'Angleterre a approuvé hier la nomina-
tion de lord Peel comme secrétaitre d'Etat pour
l'Inde en remplacement de lord Birkenhead, dé-
missionnaire, et la nomination du marquis de Lon-
donderry, au ministère des travaux publics, eu-,
remplacement de lord Peel.
La crise du parti libéral
Notre correspondant de Londres téléphone vendredi
matin:
Malgré les'efforts faits par M. Lloyd George et
ses partisans, qui proposent 300 candidats aux
prochaines élections municipales de Londres au
li'eu de 50 aux dernières élections et malgré la
campagne qu'ils préparent en vue des élections
générales, il semble que la décadence du parti libé-.
ral s'accentue. M. Snowden, membre du Parlement,
qui! fut chancelier de l'Echi'quier, sous le minis-
tère travailliste de M. Mac Donald, a déclaré hier
à Salisbury
Nous devons continuer à appeler le parti libéral un
parti bien qu'en réalité il ne le soit point. Il est de-
venu une simple secte politique qui se croit l'élue des
partis politiques et qui est persuadée qu'à elle seule
appartient l'éternelle béatitude.
Les vrais radicaux sont fatigués d'un long régfcna
conservateur et aux prochaines élections, ils donneront
leurs voix au Labour Party; quant aux autres libé-
raux, ils se rallieront au parti conservateur.
La coopération industrielle
Notre correspondant de Londres téléphone vendredI
matin:
Le comité mixte de la conférence Mond-Turmer
a repris hiver ses discussions sur la coopération
entre patrons et ouvriers. On sait que cette con-.
férence a été officiellement sanctionnée au con-
grès de la Trades Union à Swansea. Le programma
que les membres des trade-unions ont présenté
comporte.entre autres points importants, la ratio-
nalisation des industries et la création d'un conseil
national de l'industrie. Les représentants des pa-
trons n'avaient reçu aucune instruction, de teurg
organisations, qui sont la fédération des indus-
tries britanniques et la confédération des orga-
nisations patronales, au sujet de la création de ce
conseil national de l'industrie.
BELGIQUE
Les négociations hollando-belges
Notre correspondant particulier à Bruxelles nous
écrit
Les négociations hollando-belges, en suspens
depuis le rejet du traité de 1925, vont entrer dans
une phase nouvelle. Un nouvel effort sera fait
pour essayer de concilier les thèses en présence
et d'aboutir à un accord. Cependant il convient
de ne pas se faire de trop grandes illusions sur
les chances de succès que peuvent avoir les nau-
velles conversations entre experts. De toute façon,
la négociation sera longue et difficile.
Pour le moment, il n'est question que de con-,
versations entre experts. En réalité, le gouverne-
ment hollandais a accepté le principe de ces con-
versations, pour éviter que le gouvernement belge,
ayant épuisé tous les moyens d'entente au cours
de négociations directes, ne porte le différend de-
vant les puissances et ne recherche une solution
internationale, conforme à l'évolution des princi-
pes du droit international et aux résolutions de la
conférence de Barcelone. D'ailleurs, la Belgique ne
pourra jamais obtenir un règlement satisfaisant
des questions hollando-belges en suspens qu'en
recourant à des solutions internationales qui ne
peuvent qu'être conformes à ses intérêts et à
ceux des puissances de l'Occident européen.
Voici pour le surplus la note publiée jeudi soir
par le ministère des affaires étrangères
Donnant suite à un entretien que les ministres des
affaires étrangères de Belgique et des Pays-Bas eurent
à Genève, le 10 septembre dernier, les deux gouverne-
ments ont décidé de poursuivre l'étude des solutions
qui pourraient être envisagées des questions hollando-
beiges. Des conversations auront lieu prochainement,
entre experts, pour rechercher en ce qui concerne cer-
tains points particulièrement importants des bases sur
lesquelles des négociations pourraient reprendre.
Le gouvernement belge a désigné, comme experts,
le professeur Delmer de l'université de Liège, secrétaire
générai du ministère des travaux publics; M. Mélotte,
directeur général des voies hydrauliques; M Devos,
directeur de la marine; M. Woeystyne, directeur de la
batellerie.
Le gouvernement néerlandais a désigné M. Rosenwald,
directeur du Waterstraat, et M. Schonfeld, ingénieur en
chef du Ryrswaterstaat.
Il convient d'attendre les propositions des ex-
perts hollandais relatives notamment au tracé
des voies d'eau pour savoir si on pourra utile-
ment poursuivre plus avant les pourparlers.
Le débat militaire au Sénat
Notre correspondant particulier de Bruxelles nous
écrit:
Le Sénat a poursuivi', jeudi', la discussion des
projets militaires. Le leader socialiste, M. de
Brouckère, a terminé son discours. Le premier
ministre, M. Jaspar, a immédiatement répliqué
avec une grande vigueur en proclamant la volonté
de paix de la Belgique et en rappelant toutes les
mesures qu'elle a prises spontanément depuis dix
ans pour réduire ses armements, ainsi que l'acti'on
qu'elle a poursuivie sur le terrain international 1
pour travailler, dans l'ordre politique et dans
l'ordre économique, à la consolidation de la paix
dans l'esprit qui' est celui de la Société des na-
tions.
Mais la Belgique est depuis dix siècles le champ
de bataille de l'Europe. On ne peut vivre dans
l'isolement. Il faut compter avec les réalités. Aussi
longtemps que la garantie et la preuve du désir
de paix des peuples de tous les pays ne seront pas
fournies, la Belgique doit avoir une défense na-
tionale solidement organisée.
M. Pierlot, catholique de la majorité, a com-
battu le projet, estimant qu'il est insuffisant la
durée du temps de service sera trop réduite, les
effectifs limités seront insuffisants, la division
de l'armée en unités linguistiques, wallonnes et
flamandes est un grave danger.
ITALIE
Le problème des forces navales
Notre correspondant particulier à Rome nous mande:
Poursuivant la polémique autour de la ques-
tion du désarmement naval, le Lavoro d'Italia
expose une fois de plus la situation dans laquelle
se trouverait l'Italie en temps de guerre, si elle
n'arrivait pas à se ravitailler à l'étranger en cer-
taines denrées et matières premières. L'article
rapporte qu'à la veille de l'entrée de l'Italie en
guerre, alors que le gouvernement de Rome tar-
dait à faire le pas décisif, le charbon, le blé com-
mencèrent peu à peu à manquer dans les ports.
Qu'était-il arrivé? Plusieurs dizaines de bateaux
italiens chargés de ces produits avaient été ar-
rêtés à Gibraltar sous divers prétextes. « Sans
beaucoup, de ^eine, ajoute Je journal, le gpjtver-*
«MXSNTE-HUITrEME 'AiNNEE. ̃– N* 24534
SAMEDI 20 OCTOBRE 1928
PRIX DE L'ABONNEMENT
PABŒ, DEPARTEMENTS et COLOHi-FBAlîÇ"' Trois mois 3Ofr. Six mois 58fr. Un» I lOff.
Pays accordant uns rédaction dt ..·
ÉTKâHQEE < 50 0/0 sur Us tarife postanx. B2fr. IO2fr. 2OOfr.
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1. CHÈQUE POSTAL t Numéro 6O ̃
Directeur politique Adrien Hébraxd
Tontes les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressées au Direotent
te Journal ne répond pas des manuscrits communiqués
Adresse télégraphique s temps pabis
SC~MAII~B
i ̃ PAGE 2
Nouvelles de l'Etranger. Dans le Levant.
Le Commerce extérieur de la France pendant les
neuf prpmiers mois de 1928. La Vie écono-
mique e,t sociale. Revue de Xd -presse.
̃• ̃" ̃ i ̃. '̃ PAGE 3 '•̃' ̃
La Petite Histoire Rétif de la Bretonne, G. LE-
NOTRE. Nouvelles du Jour. Chambre A la
commission des finances. Chronique électo-
rale. Marine. Académies. Au Jour le
Jour Une lettre inédite de Marcel Proust.
A l'Hôtel de Ville.
Feuilleton .« Pour Revivre », par Jean Mauclèhe.
(N° 19.)
PAGE 4
Art et Curiosité. Un immeuble en construction
s'effondre à Vincennes: Faits-divers. Le
'Décor de la vie En Savoie, Leandre Vaillat.
Tribunaux. Automobilisme. Aéronautique.
Théâtres. Chronique cinématographique,
EMILE Vuillermoz.
PAGE 5
Sports. Nouvelles commerciales. Informa-
tions financières. Bourse des valeurs.
PAGE 6
Pbrnières NOUVELLES. Le Règlement définitif
du problème des réparations. A l'Elysée.
Un service à la mémoire de l'impératrice de
Russie. p
L'Effondrement d'un immeuble à Vincennes.
Paris, le 19 octobre
BULLETIN DU JOUR
LES DÉMARCHES DE M. PARKER GILBERT
LA CONTROVERSE AUSTRO-HONGROISE
M. Parker Gilbert, agent général des paye-
ments au titre des réparations, a eu ces jours-
ei, à Londres, des entretiens avec le premier
ministre, M. Stanley Baldwin, le chancelier
de l'Echiquier, M. Winston Ohurchill, et les
représentants du Foreign Office et de la Ban-
que d'Angleterre. M. Parker Gilbert est ar-
rivé, hier soir, à Paris, et il a été reçu ce matin,
ainsi que M. Winston Churchill, par le prési-
dent du conseil et ministre des finances, M.
Poincaré. On ne doute pas que les démarches
qu'entreprend ainsi l'agent général des paye-
ments au titre des réparations ne se rappor-
tent au règlement des réparations tel qu'il a
été prévu au cours des conversations des
«six», qui eurent lieu à Genève, au mois de
septembre. Comme on ne possède jusqu'à pré-
sent aucune précision à ce sujet, il convient de
n'accueillir qu'avec les plus expresses réserves
les informations que l'on publie de différents
côtés et dont certaines tendent à faire supposer
que M. Parker Gilbert considérerait que, si l'on
en arrivait à fixer le montant total des répara-
tions à payer par l'Allemagne à un chiffre que
cette dernière accepterait volontairement, on
pourrait supprimer la commission des trans-
ferts.
Il est beaucoup trop tôt pour discuter utile-
ment n'importe quelle formule de règlement
et les controverses s'instituant à, ce propos ris-r.
quent de fausser les différente aspects du pro-
blème. A Genève, il a été convenu, en prin-
cipe, qu'une commission d'experts serait nom-
mée pour en aborder l'examen technique. Il
ne peut donc être question, pour l'instant,
semble-t-il, que de se mettre d'accord sur les
conditions dans lesquelles sera constituée cette
commission d'experts, le caractère des person-
nalités qui seront appelées à la composer et les
bases sur lesquelles elle entreprendra ses tra-
vaux. Il ne faut pas se dissimuler qu'il s'agit
là d'une œuvre particulièrement délicate et
sans doute de longue haleine, et on ne peut
raisonnablement attendre de résultats immé-
diats et décisifs des démarches actuelles qui
ne marquent 'que la première phase des pour-
parlers qui se poursuivront entre les puissan-
«es intéressées.
Nous avons rappelé à cette place que l'opi-
mon hongroise, très émue par la campagne
pangermaniste en faveur de l' « Anschluss »
entreprise au mois de juillet dernier par M.
jLœbe jusque dans le Burgenland, avait réagi
vivement contre cette tendance. Le discours
prononcé récemment par le comte Bethlen à
Sopron, lors de l'inauguration du monument
destiné à commémorer le plébiscite de 1921
qui conserva cette ville à la Hongrie, a été in-
terprété à Vienne comme étant de nature à
compromettre les relations austro-hongroises.
Le chancelier Seipel y a fait hier, au Conseil
jnational, une réplique qui ne peut manquer
gFêtre très commentée.
Si la ville de Sopron, qo} constitue la pointe
Avancée de ce qui était la Hongrie occidentale
jet qu'on a appelé ensuite le Burgenland, est de-
meurée hongroise, grâce au plébiscite de 1921,
le Burgenland proprement dit a été attribué à
l'Autriche par le protocole de Venise. Mais les
(Hongrois, qui ont dû s'incliner devant cette dé-
cision, n'ont jamais cessé depuis lors de le re-
vendiquer en principe, comme les autres ter-
acitoires qui leur furent enlevés par les traités.
Or, lors des démonstrations pangermanistes du
festival Schubert, on entendit les Allemands,
jsurtout M. Lœbe, président du Reichstag, re-
vendiquer non seulement le Burgenland tel
qu'il a été enlevé à la Hongrie et attribué à
PAutriche, et qui deviendrait ainsi par le « rat-
tachement » terre du Reich, mais aussi la pe-
tite partie de cette région Sopron et quelques
villages demeurée hongroise par 1 effet du
plébiscite. L'idée que du fait de l' « Anschluss n
l'Allemagne pourrait s'enrichir de la sorte des
dépouilles de son ancienne alliée hongroise et
même lui arracher un nouveau lambeau de
territoire exaspère les Magyars. C'est ce qu'a
traduit le comte Bethlen dans le récent dis-
cours où il a dit que, « bien que des voix s'é-
lèvent au delà des frontières pour proclamer
que soixante-dix millions d'hommes (en l'es-
pèce soixante-dix millions d'Allemands) sur-
veillent le maintien du statu quo du Burgen-
land », il ne pouvait le croire.
A Vienne, on a vu là une revendication nette
et catégorique de la partie de l'ancienne Hon-
occidentale attribuée à l'Autriche et le mi-
nistre d'Autriche à Budapest a été chargé aus-
sitôt de faire une démarche auprès du gou-
vernement hongrois pour lui représenter que
Je discours du comte Bethlen était de nature à
nuire aux bonnes relations des deux pays. Il
lui fut répondu que le président du conseil
hongrois n'avait pas voulu poser la question
du Burgenland comme une question « ac-
tuelle », mais que le protocole de Venise n'im-
plique aucune renonciation formelle aux ter-
ritoires que la Hongrie a dû céder sans plé-
biscite. On peut en déduire que le gouverne-
ment hongrois ne se propose pas de poursui-
vre actuellement la rétrocession du Burgen-
land, mais qu'il se réserve toute liberté pour ré-
clamer éventuellement, si les circonstances s'y
prêtent, une nouvelle décision au sujet de cette
région. On peut supposer, par exemple, qu'en
cas de rattachement de l'Autriche à l'Allema-
gne la Hongrie, bien loin de céder encore la
région de Sopron, que les pangermanistes re-
vendiquent sous prétexte de compléter l'unité
allemande, réclamerait la restitution de la pro-
vince qui lui fut enlevée au profit de l'Au-
triche.
Dans Igs déclarations: que; Mgç 3ejp.ëJ 'S I aLt
tes hier au Conseil national à Vienne, il a
émis l'opinion que le comte Bethlen, ayant
parlé de soixante-dix millions d'hommes,
avait voulu viser l' « Anschluss », ce qui ten-
drait à confirmer, selon lui, que la question
n'est pas d'intérêt immédiat. Le chancelier ne
peut en douter c'est bien l'éventualité du rat-
tachement de l'Autriche au Reich qui préoc-
cupe les Hongrois. La question de l'« Ansch-
luss », que les Allemands de Berlin et de
Vienne prétendent résoudre dans le sens de la
reconstitution d'une formidable puissance ger-
manique définitivement unifiée, empoisonne
toute l'atmosphère politique en Europe cen-
trale. La revendication de principe qu'a fait
valoir le comte Bethlen paraît embarrasser
d'autant plus les dirigeants autrichien:; que,
d'une part, ils ne veulent pas désavouer caté-
goriquement le mouvement en faveur du ratta-
chement au Reich, tout en s'abstenant de l'en-
courager ouvertement parce qu'ils estiment
qu'il ne peut aboutir dans les circonstances
actuelles, et que, d'autre part, le discours du
comte Bethlen s'inspire de l'idée d'une revision
éventuelle des traités, idée en laquelle se ré-
sument les espoirs de Vienne autant que ceux
de Budapest. Il est probable qu'après les expli-
cations fournies hier par Mgr Seipel au Conseil
national d'Autriche, la controverse officielle en
restera là et les polémiques de presse s'apai-
seront. Mais l'incident prouve combien il est
délicat de soulever de tels problèmes, quel
malaise la propagande en faveur de l' « Ansch-
luss » a créé en Europe centrale et quel danger
de complications, à un point de vue général, il
y aurait à vouloir toucher, dans l'état actuel des
choses, à l'ordre établi par les traités.
o
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU Sfentp»
Londres, 19 octobre.
Le compositeur français Maurice Ravel, venu à
Londres assister à des manifestations musicales,
recevra à Oxford le titre de docteur honoris
causa. »
Berlin, 19 octobre.
Au Landtag prussien, le parti national allemand.
a demandé au gouvernement quelle action celui-ci
se propose d'entreprendre en vue d'empêcher la
vente du trésor des Guelfes à l'étranger.
Vienne, 19 octobre.
Les chemins de fer fédéraux autrichiens se
proposent, suivant l'exemple des chemins de fer
allemands, de procéder à un relèvement de 10 à
12 G/0 de leurs tarifs. Ce relèvement entrerait en
vigueur au commencement de l'année 1929.
A LA QUESTION
Le Quotidien, qui traduit sans doute l'opi-
nion d'un certain nombre de radicaux socia-
listes, s'élève contre l'interprétation que nous
avons donnée hier du communiqué gouverne-
mental sur. les articles .70, et .71 de la loi de
finances. Ces articles concernant les biens
cultuels et les missions religieuses sont ce-
pendant d'une clarté parfaite. Notre interpré-
tation n'a d'autre mérite que d'être étroite-
ment, nous dirions volontiers servilement,
fidèle.
Tous deux, les deux articles, ont' été intro-
duits dans la loi de recettes -de 1929 à la de-
mande expresse de M. Aristide Briand, mi-
nistre des affaires étrangères. M. Briand avait
pris le soin de consulter, son collègue, M. Al-
bert Sarraut, ministre de l'intérieur, chargé de
ce qui peut demeurer encore de questions cul-
tuelles. Tous deux, ministre des affaires étran-
gères et ministre de l'intérieur, avaient été
d'avis de présenter ces deux articles dans la
loi de finances.
Le Quotidien et les journaux radicaux socia-
listes persistent à attribuer la paternité de ces
textes à M. Poincaré. C'est une erreur, que le
communiqué du gouvernement, paru avant-
hier, a mise en pleine lumière. M. Poincaré ne
se dérobe pas aux responsabilités. Il l'a prou-
vé. Mais, ne fût-ce que par un scrupule tout
à son honneur, il n'entend pas revendiquer des
initiatives prises en pleine connaissance do
cause par deux de ses collègues du ministère.
En pleine connaissance de cause. Car le
3 décembre 1927, M. Briand rappelait au mi-
nistre de l'intérieur « l'intérêt qui s'attachait à
l'organisation des noviciats en faveur des mis
sions françaises à l'étranger ». Le 28 juillet
1928, il lui écrivait « qu'il attachait le plus
grand prix » à l'insertion dans la loi de
finances d'une disposition réglant l'attribution
aux associations cultuelles des biens ayant l
appartenu aux anciens établissements du
culte. D'où sont nés, en ce qui concerne la se-
conde question, l'article 70, en ce qui concerne
la première, l'article 71. C'est M. Briand qui
rédigea J'expose des motifs montrant « la gra
vite des raisons qui justifient les deux arti-
cles dont s'agit.
Donc, première question. Pourquoi le Quo-
tidien et les journaux radicaux s'en prennent-
ils à M. Poincaré? Pourquoi ne s'en prennent-
ils pas à M. Briand et à M. Sarraut? ~en.-
If en est une autre. Nous avons dit hier que e
deux lignes du communiqué gouvernemental
étaient à la fois claires et péremptoires. Ce sont
celles qui déclarent que, quelles que soient les
modifications de forme que le gouvernement
pourra être amené à accepter, le fond ne sera
pas changé. Les deux articles, même remaniés,
doivent, 'dans la pensée du gouvernement,
« être pleinement conformes à l'esprit des lois
de 1901 et de 1905 ». Nous en avons tiré hier
cette conclusion qui déconcerte le Quotidien,
mais qui nous paraît d'une logique aussi élé-
mentaire qu'impérieuse. La loi de 1901, la loi
de Waldeck-Rousseau, permet, prévoit les au-
torisations à des congrégations. Donc l'esprit
de la loi de 1901, dit avec force, avec fermeté
le communiqué du gouvernement, sera main-
tenu, quoi qu'il arrive, dans les deux articles
70 et 71.
Non, répond le Quotidien. Ce ne sera pas
l'esprit de la loi de 1901 qui sera maintenu
ce sera l'esprit qui a dicté les votes de la Cham-
bre en 1903 qui sera ressuscité. Ce ne sera pas
la politique de Waldeck-Rousseau en 1901 qui
sera appliquée. Ce sera celle de Combes en
1903. Citons téxtuellement le Quotidien: « Wal-
deck-Rousseau prévoyait que les congréga-
tions peuvent être autorisées par une loi. Com-
bes fit rejeter en bloc les demandes d'autori-
sation. On reniera donc sa politique et l'on re-
viendra à celle de Waldeck, avec cette aggra-
vation qu'il ne sera plus besoin d'une loi, qu'un
décret suffira. Voilà ce que l'on médite, » Et le
Quotidien, avec quelques radicaux, conclut sur
cette prédiction peut-être aventurée et sur cette
menace à coup sûr insolente << Cela ne sera
pas. »
Cela sera. Et voici pourquoi.
Ce ne sont pas « les modérés » puisque
les radicaux ont voulu si passionnément, si
maladroitement, mêler la politique à une ques-
tion de justice en ce qui concerne les biens
cultuels, à une question d'expansion nationale
en ce qui concerne les missions, ce ne sont
pas « les modérés » qui ont demandé l'inser-
tion et proposé la rédaction des deux articles
dont divers radicaux réclament furieusement
la suppression ce sont M. Briand, républicain
socialiste, et M. Sarraut, radical socialiste.
Cela sera encore, parce qu'à Lyon M. Her-
riot, maire de cette ville, a conclu à la même,
autorisation que pelle-que demande, l'article 7i.
On ne voit pas pourquoi ce qui est bon à Lyon
serait mauvais ailleurs. M. Herriot aurait pu
se laisser guider par des considérations |bca^
les, et nul ne pourrait s'en étonner, connais-
sant le dévouement qu'il apporte aux choses de
Lyon. Mais les missions peuvent et doivent
vivre et respirer ailleurs encore que sous l'air
de Lyon. Et sans doute des considérations d'un
ordre plus large, d'un ordre moral et national
ont-elles inspiré M. Herriot en ce qui concerne
les missions de Lyon. Ces mêmes considéra-
tions ont trouvé sans doute ou trouveront asile
dans son esprit élevé et dans son âme ardente,
s'agissant d'autres missions tout /aussi re.
commandables. Il n'y a pas une yérité qu'il
faut respecter à Lyon et une erreur qu'il faut
exorciser à Paris.
D'ailleurs le Quotidien et les radicaux qui
raisonnent comme lui se trompent et se con-
tredisent. Ils se trompent. Un décret ne suf-
fira pas, comme l'écrit le. Quotidien, pour au-
toriser les congrégations dont s'agit. Décidé-
ment les radicaux ne lisent pas ou lisent mal
les articles qu'ils commentent. L'article 71 dit:
« Les congrégations missionnaires. pourront
êtres munies par décret en Conseil d'Etat d'un
statut provisoire. 'L'autorisation ainsi accor-
dée le sera à titre précaire et ne deviendra
définitive que par le moyen d'une loi. Elle
pourra être révoquée par décret en Conseil
d'Etat si la congrégation qui en est l'objet ne
remplit pas les obligations définies dans le
décret la concernant et les statuts y annexés. »
Le décret, c'est le provisoire et le facultatif. La
loi, c'est le permanent et l'obligatoire. L'esprit
de la loi de 1901 est respecté.
Et voici la contradiction. Depuis plusieurs
années, il est de mode chez les cartellistes de
«'abriter derrière la grande mémoire de Wal-
deck-Rousseau que volontiers ils opposaient
aux « modérés ». Waldeck-Rousseau n'était
ni un modéré ni un radical. C'était un répu-
blicain. Il fut, à ce titre, combattu tour à tour
par les uns et par les autres. Les attaques les
plus vives lui vinrent des radicaux et des so-
cialistes, qui étaient des cartellistes en germe.
Depuis mai 1924, les cartellistes s'annexaient
volontiers Waldeck-Rousseau. Voici que, sur
une-'ties questions essentielles auxquelles Wal-
decÊ-Rousseau était le plus fortement attaché,
sur celle des congrégations, les radicaux jet-
tent délibérément par-dessus bord leur idole.
Ils ressemblent à ces peuplades nègres qui
s'agenouillent dévotieusement devant la figure
en cire de leur dieu quand ils en ont besoin
et lui tournent irrévérencieusement le visage
contre le mur quand ils en sont mécontents.
Waldeck-Rousseau les condamne ils le jet-
tent au Tibre. Et c'est au successeur qui a a
trahi « l'esprit de la loi de 1901 » que vont
leurs génuflexions et leur admiration. Entre
les deux « esprits », il faudra faire un choix.
GREVES COMMUNISTES
On peut considérer comme terminée la grève
du textile du Nord, grève politique au premier
chef, comme l'ont reconnu eux-mêmes les
syndicats affiliés à la Confédération générale
du travail qui refusèrent de s'y associer. Mais
pendant plusieurs semaines, pour obéir à des
ordres directs .venus, de Moscou, des meneurs
ont fait tout leur possible pour ralentir, sinon,
pour arrêter la vie si intense de toute une ré-
gion industrielle. Ils ont finalement échoué
dans leur tentative et la grève s'est éteinte peu
à peu sans autre résultat que du temps et du
travail perdus, et de la misère pour les ouvriers
qui ont eu le tort d'écouter les excitations ré-
volutionnaires.
La grève est l'une des armes qu'emploie le
plus volontiers le parti communiste, en se
substituant entièrement aux syndicats profes-
sionnels. Il la considère, non pas comme
l'exercice légal d'un droit, mais comme une
gymnastique révolutionnaire, un prologue à
l'insurrection. Les congrès des Internationales
de Moscou ont fixé une « stratégie de grèves »
comme ils ont établi un « règlement de la
guerre des rues ». L'une est le complément de
l'autre. Il s'agit pour eux de soulever s'il est
possible une région, de maintenir, en tout cas,
une agitation permanente dans les cités in-
dustrielles, de manière à transformer aisé-
ment, le moment venu, ces conflits économi-
ques en une émeute ouverte. Et la région du
Nord leur a paru de tout temps un champ
idéal d'expérience et de bataille sociale.
Ils ont échoué cette fois, ils recommence-
ront demain, car la démagogie a des ressour-
ces infinies et les prétextes ne font jamais
défaut quand il s'agit d'opposer une classe à
une autre classe.
Le premier soin du parti communiste a été.
en France, de mettre la main sur les syndicats,
de faire de ceux-ci ses instruments. Aujour-
d'hui l'organisation territoriale de la Confédé-
ration du travail unitaire coïncide très exac-
tement avec celle du parti de Moscou. Les
« régions syndicales » sont les mêmes que les
« régions communistes ». Les unes et les au-
tres obéissent aux mêmes chefs. Dans les en-
treprises comme dans les administrations, les
« cellules » imposent leur mot d'ordre, qui
leur vient de plus haut, aux groupements syn-
dicaux qui n'ont plus de professionnel que le
nom, mais à qui une apparence de légalité
permet d'exécuter impunément les instruc-
tions données par l'Internationale politique.
Ainsi le parti du désordre a établi une unité
de commandement et d'action. Celle-ci s'étend
aussi bien à l'espionnage comme l'a dé-
montré un ancien communiste, M. Laporte,
dans son livre les Mystères du Kremlin •
qu'aux simples mouvements d'ordre écono-
mique.
Mais s'il est relativement facile de réprimer
les délits d'ordre ouvertement politique, les
mesures de protection sociale contre les grè-
ves communistes sont moins aisées à em-
ployer, et c'est pourquoi sans doute le parti de
Moscou emploie ces méthodes de dissociation
qui s'accompagnent d'un semblant de léga-
lité. Rien de plus simple que de camoufler en
mouvement économique et professionnel un
essai dé véritable insurrection. Rien de plus
simple encore que d'empêcher, comme il est
arrivé dans le Nord, l'apaisement d'un conflit
par des négociations. Il suffit d'employer la,
surenchère. Quoi qu'il arrive, les chefs com-
munistes ne se déclarent jamais satisfaits. S'il
s'agit d'une question de salaires, ils auront des,
exigences inacceptables, de manière à rendre
la grève inévitable. Et aussitôt que la grève est
commencée, ils la généraliseront autant que'
possible, comme le recommandent les ma-
nuels spéciaux qui leur viennent de Moscou.
Le grand avantage de cette méthode c'est
qu'elle leur assure l'impunité et que les seu-
les victimes et ils ne s'en soucient pas
sont les ouvriers qu'ils ont trompés avec impu-
dence.
On est donc amené à se demander si les
mesures de défense sociale dont la loi permet
l'emploi sont suffisantes pour empêcher ces
agissements d'un parti dont le but avoué est
la destruction de la civilisation. Du moins
serait-il équitable de ne pas favoriser ces ma-
nœuvres. N'est-il pas inouï que l'on ait, à un
moment, songé à accorder des subventions et
des secours aux grévistes du Nord ? En agis-
sant de la sorte, non seulement on manquerait
à la neutralité obligatoire de l'Etat dans les
conflits économiques, mais encore on prendrait
parti, pour la révolution et pour, le commu-
nisme. .̃- '•
ASSIMILATION ET AUTOIOMISME
Nous avons reçu la 'lettre suivante
Metz, 18 octobre.
A monsieur le directeur du Temps,
Dans votre numéro du 17 octobre vous reproduisez
sous le titre « les Elections en Alsace » un passage
concernant les élections en Moselle qui contient cer-
taines erreurs. Les élections cantonales à Metz n'avaient
aucunement le caractère que vous leur attribuez. Entre
les trois groupes qui s'affrontaient, le groupe socialiste
était le seul partisan d'un programme d'unité française
intégrale, tandis que les autres combattaient pour des
questions d'ordre purement local et administratif.
Le maire était secondé par la Lothringer Vollcszettung
dont vous connaissez la nuance politique et qui dans le
reste du département soutenait les candidatures auto-
nomistes Antoni et Straub.
Il serait donc tout à fait injuste de dire que le maire
fut élu à Metz comme candidat de l'unité française et
de prononcer par là une condamnation des deux autres
candidats en présence (les communistes s'étaient abste-
nus à Metz).
Comme lecteur de votre journal, je vous prie de vou-
loir bien tenir compte de ces faits.
Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'expression
de mes sentiments amicaux.
Henri PERRET,
professeur au lycée de garçons
Metz (Moselle).
Il est vrai que la candidature de M. Vautrin
a été appuyée pas le journal autonomiste la
Lothringer Volkszeilung. Mais, alors que dans
les cantons alsaciens et dans certaines circons-
criptions mosellanes les élections avaient pris le
caractère que l'on sait, à Metz la lutte était d'un
ordre différent. Le candidat socialiste, M. Lau-
rent Mascûlier, se déclarait partisan de l'assimi-
lation complète de la Lorraine retrouvée au
.reste de la France et reprochait à M. Vaut-ri-h
fe réserves d'ordre traditionnel et religieux fai-
tes dans son discours à l'inauguration du monu-
ment de Sion-Vaudémont, sous la fiction d'une
lettre de Colette Baudoche. Nous n'en considé-
rons pas moins M. Vautrin comme un excellent
patriote. La question de l'unité française n'était
pas posée là comme ailleurs. Il s'agissait surtout
d'assimilation religieuse en même temps que de
questions d'ordre local et administratif.
Il serait à souhaiter que partout, en Alsace et
en Moselle, il en fût de même. On peut être
opposé à l'assimilati'on totale, on peut avoir le
respect des traditions religieuses sans être pour
cela un mauvais Français.
> *&,
LE RÈGLEMENT DE LA PAIX
Les futures négociations germano-alliées
La Jîxaîion de la dette allemande et la revision
du plan Dawes
M. Parker Gilbert, agent général des payements
de réparations, est à Paris depuis jeudi soir, ve-
nant de Londres où, nous l'avons dit, il a examiné
avec le chancelier de l'Echi'qui;er, les représen-
tants de la trésorerie britannique et le gouver-
neur de la Banque d'Angleterre, les divers pro-
blèmes qui feront l'objet des délibérations du co-
mité d'experts germano-alliés dont la constitu-
t:on a été décidée à Genève le 16 septembre. M.
Parker Gilbert aura à Paris des entretiens ana-
logues à ceux qu'il a eus à Londres, c'est-à-dire
qu'il' verra. M. Poincaré, le gouverneur de la Ban-
*que de France et les chefs de service du ministère
ides finances. ,̃
Nous avons rappelé que l'agent général des
payements 'de réparations, dans ses rapports de
décembre 1927 et de juin 1928 à la commission des
réparations sur l'application du plan Dawes, avait
recommandé la fixation définitive et rapide
de la dette-réparations de l'Allemagne, qui n'était
pas dans les attributions des membres du comité
Dawes; la suppression du contrôle actuellement
exercé sur les finances de l'Allemagne; la suppres-
sion du comité des transferts. Voici notamment
quelle était la conclusion du rapport de M. Parker
Gilbert daté du 7 juin 1928
En principe, .l'œuvre du plan des experts a été de
rétablir la conflance et de permettre la mise en marche
de la reconstruction de l'Allemagne. Le plan a marqué
ainsi le tournant dans la reconstruction de l'Europe, et
ïi a également atteint son objet primordial, en garan-
tissant, dès le début, les payements de réparations
prévus et les transferts aux puissances créancières.
Mais le succès du plan ne doit pas obscurcir sa nature
véritable. Les experts eux-mêmes n'ont pas préconisé le
plan comme une fin en soi, mais plutôt comme le moyen
aé résoudre un problème urgent et d'obtenir des résul-
tats pratiques. Ils se sont tout d'abord proposé de pré-
parer le recouvrement par les alliés de la dette do ré-,
parations de l'Allemagne et, d'un point de vue plus
lerge^-de pourvoir à la reconstruction de l'Allemagne,
non seulement comme moyen de garantir le payement
des réparations, mais aussi comme « une partie du pro-
blème plus vaste de la reconstruction de l'Europe ».
J'estime, ainsi que je l'ai indiqué dans les conclusions
de mon dernier rapport, que, de ces deux points de
vue, le problème fondamental qui reste à résoudre est
la détermination définitive des obligations de répara-
tions de l'Allemagne et qu'il est dans le meilleur intérêt
des puissances créancières, de même que de l'Alle-
magne, d'arriver d'un commun accord à un règlement
définitif « dès que, pour employer les derniers ter-
mes des experts, les circonstances rendront cet ac-
cord possible ».
Et le rapport du 10 décembre 1927 avait affirmé
on termes formels que « ni le problème des répa-
rations, ni les autres questions qui en dépendent
ne recevront de solution définitive tant que l'Al-
h magne n'aura pas reçu une tâche précise à ac-
complit sous sa responsabilité, sans surveillance
étrangère et sans sauvegarde de transferts ».
La décision, prise le 16 septembre par la réu-
nion des Six à Genève, de confiner à un comité
cFexperts financiers désignés par les gouverne-
ments allemand, belge, français, britannique, ita-
lien, japonais « le règlement complet et définitif
du problème des réparations » est donc conforme
aux recommandations de l'agent des payements.
Mais on comprend, sans qu'il soi't nécessaire
d'entrer dans des précisions prématurées, que la
convocation du comité d'experts doit être précédée
de négociations délicates, pour qu'un accord puisse
être réalisé sur les modifications à apporter au
plan Dawes, en vue de déterminer le nombre et le
montant définitifs des annuités à payer par l'Alle-
nîagne.. A. P.
Commentaires britanniques
Notre correspondant de Londres téléphone vendredi
matin
« Avant que le comité d'experts proposé
puisse être dit le Tintes, et avant que l'on
puisse aborder utilement la discussion des chif-
fres et des modalités d'un nouveau règlement, il
convient d'élucider certaines questions de prin-
cipe. On a lieu de croire que, de ce point de vue, la
visite de M. Parker Gilbert à Londres a eu des
résultats satisfaisants. »
Le grand journal de la Cité rappelle comment
la question des réparations, résolue d'une façon
provisoire en 1924, a été posée à nouveau lors de
la visite de M. Stresemann à Paris, les 26 et
27 août dernier, puis par le chancelier Mûller à
Genève et par l'invitation à lord Cushendun, à
Genève, en septembre, à admettre, au nom du
gouvernement britannique, la thèse déjà exposée
par le gouvernement français, à savoir que l'éva-
cuation anticipée de la Rhénanie serait réalisable,
mais que ce problème étant lié à celui des répa-
rations, il convenait d'envisager la contre-partie
à accorder aux alliés dans ce domaine. Les délé-
gués de la Belgique et de l'Italie ont parlé dans le
n'ême sens, M. Hymans ajoutant que d'autres
questions importantes devraient être résolues
avant qu'un règlement final pût ôtre réalisé.
Le Times en conclut que les discussions com-
mencent entre les puissances en vue de régler,
une fois pour toutes, le problème des réparations,
celui de l'occupation de la Rhénanie et toutes les
questions connexes faisant partie de ce que l'on
considère comme la période d'épreuve ou d'essai,
imposée à l'Allemagne par le traité de paix.
II a ajouté que la politique du gouvernement
anglais est de ne pas dissocier ses efforts de ceux
des autres puissances pour régler la question des
réparations, pourvu que les solutions recherchées
n'imposent aucun sacrifice supplémentaire aux
contribuables anglais. Sous cette réserve, fit est
prêt à examiner avea bienveillance toutes les sug-
gestions, bien que la. trésorerie .anglaise soit moins
optimiste que les Français, les Allemands et môme
les Américains sur la possibilité de trancher cette
question dans les six mois.
Dans les milieux bien informés de Londres, on
considère que le problème le plus important qui se
posera en 1919 sera cette consolidation des répa-
rations, que l'on désigne parfois sous le nom
de révision du plan Dawes. Les conversations pré-
paratoires de M. Parker Gilbert avec les divers
gouvernements servent de prélude à la constitu-
tion du comité d'experts financiers qui!, à son tour,
préparerait une conférence internationale que l'on
peut prévoir pour l'été prochain, après les élec-
tions générales en Angleterre.
Le siège futur de la commission rhénane
interalliée
Suivant le Service parlementaire socialiste de
Berlito, la commission interalliée rhénane s'est
mise en rapport avec les autorités allemandes pour
examiner l'éventualité du transfert du siège de la
commission (actuellement à Coblence), dans le
cas d'une évacuation anticipée de la deuxième
zone d'occupation. La commission a envisagé Wies-
baden, Mayence ou Spire comme siège futur. Avant
qu'un accord intervienne, il y aura lieu d'en-
tendre les autorités des villes intéressées.
«
M. Ramsay Mac Donald et l'accord naval
franco-britannique
A son retour de Berlin, interrogé par le direc-
teur politique du Daily Herald, M. Ramsay Mac
Donald a dit notamment
A Berlin, j'ai trouvé une bien grande consternation
au sujet de l'accord naval franco-anglais. J'ai vu les
leaders de plusieurs partis et les membres de presque
chaque fraction politique, et je crains bien d'avoir com-
plètement échoué en voulant les persuader qu'ils avaient
tort de penser que cet accord était le commencement
d'une nouvelle alliance. A la vérité, il est plutôt humi-
liant de, voyager à travers l'Europe à l'heure actuelle
et de rencontrer des hommes qui ou bien sont au centre
de l'action, ou bien qui contrôlent l'opinion publique
dans leurs divers pays. Au fond, il est pénible de cons-
tater que l'influence que nous pouvons avoir est par-
tout interprétée comme étant maligne.
DANS LE PROCHE-ORIENT
Les négociations gréco-yougoslaves
(De notre correspondant particulier)
Belgrade, 19 octobre.
Le protocole que MM. Venizelos et Choumen-
koviton paraphèrent le 11 octobre avant le départ
du ministre grec pour Salonique et Athènes, do-
cument que le ministère des affaires étrangères
de Belgrade a rendu public le 15 octobre, établit
que les négociations qui vont s'ouvrir incessam-
ment seront limitées d'un côté par les proposi-
tions grecques de 1926 et de l'autre par les contre-
propositions yougoslaves qui y firent suite, de-
meurant entendu que les experts ne pourront en
aucun cas modifier les termes de l'accord inter-
venu à Belgrade le 11 octobre. Les deux gouver-
nements, désireux de hâter dans la mesure
du possible le règlement définitif de toutes les
questions litigieuses, ont décMé de procéder à la
signature des accords au fur et à mesure de leur
conclusion et à leur mise en vigueur par simple
échange de notes.
Par son attitude le gouvernement yougoslave
vient une fois de plus de donner la preuve évi-
dente de sa bonne volonté et de son désir sincère
d'établir avec sa voisine du sud des relations
basées sur la confiance réciproque sans laquelle
il ne peut y avoir d'amitié durable.
Il n'est pas sans intérêt de reproduire à ce
sujet les déclarations qui nous furent faites par
une haute personnalité politique yougoslave.
« La Grèce s'est plainte directement et indirec-
tement que la Yougoslavie la traitait en pui's-.
sance de second ordre et que cette façon de pro-
céder s'était surtout manifestée à l'occasion de
la conclusion des anciens arrangements gréco-
yougoslaves sur les questions techniques relati-
ves à la zone libre de Salonique et à la ligne de
chemin de fer Salonique-Guevgueli. 1.
» Ces doléances peuvent être ramenées à ceci
Les Yougoslaves demandèrent des concessions
quil constituent une atteinte à la souveraineté
grecque sans être d'aucune utilité ou nécessité
pour le trafic et transit yougoslaves. C'est pour-
quoi' la Grèce demanda à la Yougoslavie d'aban-
donner toutes les prétentions qui sont sans objet
et qui blessent en même temps la susceptibilité
grecque. C'est ce principe qui servit de base au
protocole signé à Belgrade et c'est à la lumière
do ce principe qu'il convient de l'interpréter.
C'est également pour les mêmes raisons que la
convention de 1923 avec les protocoles addition-
nels qui demeurent en vigueur a été prise comme
point de départ du règlement à intervenir.
» Il a été entendu que ni les demandes yougo-
slaves, ni les demandes grecques ne pourront
aller à rencontre de ces actes internationaux.
» Il convi'ent d'ajouter que M. Venizelos donna
à Belgrade les .assurances les plus formelles de
la sincérité de ses intentions touchant le prin-
cipe dont il a été fait mention, affirmant qu il ne
pensait nullement à la possibilité de vexations
ou d'entraves de quelque nature qu'elles soient
au fonctionnement de la zone de Salonique.
» Les pourparlers qui vont commencer montre-
ront si cette bonne volonté est sincère des deux
côtés.
» En second lieu la valeur de tous les accords
que la Grèce et la Yougoslavie pourront conclure
dépend en grande partie du degré de confiance
et de cordialité qui caractérisera les relations
entre les deux pays.
» La Yougoslavie veut créer cette atmosphère de
confiance et d'amitié. Les dispositions du proto-
cole de Belgrade revêtent, dans cette atmosphère,
un tout autre aspect. Conclus avec une Grèce
méfiante, les arrangements les plus précis et les
plus profitables demeureraient aisément lettre
morte. A la faveur d'une amitié sincère les clau-
ses de ces accords peuvent prendre la plus grande
valeur.
» Les négociations qui vont s'engager dépendent
do cette sincérité. Si elle existe, on peut faire
beaucoup; si elle fait défaut on ne fera pas
grand'chose. La Yougoslavie a donné jusqu'à
présent les témoignages les plus éclatants de sa
sincérité. C'est dans l'intérêt de la paix et de la
collaboration entre les peuples des Balkans que
Belgrade agit. »
Des déclarations que nous venons de reproduire
et qui montrent clairement dans quel esprit de
conciliation le gouvernement de Belgrade a
abordé la liquidation des questions litigieuses qui
séparent, depuis si longtemps, les deux pays voi-
sins, il ressort que la Yougoslavie est fermement
décidée à ne susciter aucune difficulté au rè-
glement prévu. Rien ne permet de supposer que la
Grèce n'est pas animée des mêmes intentions.
On peut donc se réjouir de l'entente intervenue
à Belgrade entre MM. Venizelos et Choumenko-
vitch, en souhaitant que les négociations qui vont
s'ouvrir soient couronnées par la signature d'un
pacte d'amitié et d'arbitrage qui renouvellera
l'amitié traditionnelle gréco-yougoslave. G. C.
Une convention gréco-bsïlgare
On télégraphie d'Athènes:
La conventibn conclue entre MM. Cafandaris et
Molof sera déposée à la Chambre. On compte
qu'elle sera adoptée au début de novembre.
Le gouvernement a pris cette décision à la suite
de l'adhésion de la Grèce et de la Bulgarie à la
convention d'arbitrage obligataire, qui, permet, en
cas de besoin, le recours à la Cour de la Haye.
La rentrée de M. Veaizelos
On télégraphie d'Athènes:;
M. Venizelos a fait une visite à M. Michalaco-
poulos, qu'il a mis au courant de ses démarches à
l'étranger.
Dimanche, il fera connaître les résultats de son
voyage à l'amiral Coundouriotis.
Mercredi, il a discuté, avec le ministre de la
marine la question de la réduction des armements
navals. Les deux ministres ont décidé qu'au cas
où un pacte serait conclu avec la Turquie, la
commande de quatre contre-torpilleurs, précé-
demment décidée, no serait pas exécutée.
Négociations financières
gemaano-roajoaines
On télégraphie de Berlin:
On confirme de source officieuse que, dans les
négociations en vue d'un, compromis financier.
germano-roumain, l'Allemagne a fait, il y a deux
jours, à la délégation roumaine une dernière offre
péremptoire. Les chiffres cités à ce propos dans
la presse sont inexacts.
La sïiwaiiom en Boîgarie
A propos des nouvelles relatives à de prétendus
troubles en Bulgarie en connexion avec les dis-
sensions dans certains milieux macédoniens, le
Bureau do presse bulgare à Paris est à m&mo de
déclarer ce qui suit
Les informations en question sont controuvées et
tendancieuses. A part le regrettable Incident de Solla,
dont l'importance a été exagérée à dessein par cer-
tains milieux intéressés à l'étranger, rien n'est survenu
qui puisse troubler la tranquillité et la sécurité du
pays dans le département de Potritch notamment.
Les autorités administratives et militaires dans ce dé«
partement ont pris des mesures énergiques pour em-
pêcher que l'ordre ne fût troublé, et annihiler les incur-
sions de bandes d'émigrés venant d'au delà de la fron«
tière et qui cherchent par des attaques sur la popula-
tion des régions frontières à créer dans la région une
situation précaire.
NOUVELLES DE L'ETRANG
EfêFiRE BRITANNIQUE
Le successeur de lord Birkenheàd
Notre correspondant de Londres téléphone vendredi
matin:
Le roi d'Angleterre a approuvé hier la nomina-
tion de lord Peel comme secrétaitre d'Etat pour
l'Inde en remplacement de lord Birkenhead, dé-
missionnaire, et la nomination du marquis de Lon-
donderry, au ministère des travaux publics, eu-,
remplacement de lord Peel.
La crise du parti libéral
Notre correspondant de Londres téléphone vendredi
matin:
Malgré les'efforts faits par M. Lloyd George et
ses partisans, qui proposent 300 candidats aux
prochaines élections municipales de Londres au
li'eu de 50 aux dernières élections et malgré la
campagne qu'ils préparent en vue des élections
générales, il semble que la décadence du parti libé-.
ral s'accentue. M. Snowden, membre du Parlement,
qui! fut chancelier de l'Echi'quier, sous le minis-
tère travailliste de M. Mac Donald, a déclaré hier
à Salisbury
Nous devons continuer à appeler le parti libéral un
parti bien qu'en réalité il ne le soit point. Il est de-
venu une simple secte politique qui se croit l'élue des
partis politiques et qui est persuadée qu'à elle seule
appartient l'éternelle béatitude.
Les vrais radicaux sont fatigués d'un long régfcna
conservateur et aux prochaines élections, ils donneront
leurs voix au Labour Party; quant aux autres libé-
raux, ils se rallieront au parti conservateur.
La coopération industrielle
Notre correspondant de Londres téléphone vendredI
matin:
Le comité mixte de la conférence Mond-Turmer
a repris hiver ses discussions sur la coopération
entre patrons et ouvriers. On sait que cette con-.
férence a été officiellement sanctionnée au con-
grès de la Trades Union à Swansea. Le programma
que les membres des trade-unions ont présenté
comporte.entre autres points importants, la ratio-
nalisation des industries et la création d'un conseil
national de l'industrie. Les représentants des pa-
trons n'avaient reçu aucune instruction, de teurg
organisations, qui sont la fédération des indus-
tries britanniques et la confédération des orga-
nisations patronales, au sujet de la création de ce
conseil national de l'industrie.
BELGIQUE
Les négociations hollando-belges
Notre correspondant particulier à Bruxelles nous
écrit
Les négociations hollando-belges, en suspens
depuis le rejet du traité de 1925, vont entrer dans
une phase nouvelle. Un nouvel effort sera fait
pour essayer de concilier les thèses en présence
et d'aboutir à un accord. Cependant il convient
de ne pas se faire de trop grandes illusions sur
les chances de succès que peuvent avoir les nau-
velles conversations entre experts. De toute façon,
la négociation sera longue et difficile.
Pour le moment, il n'est question que de con-,
versations entre experts. En réalité, le gouverne-
ment hollandais a accepté le principe de ces con-
versations, pour éviter que le gouvernement belge,
ayant épuisé tous les moyens d'entente au cours
de négociations directes, ne porte le différend de-
vant les puissances et ne recherche une solution
internationale, conforme à l'évolution des princi-
pes du droit international et aux résolutions de la
conférence de Barcelone. D'ailleurs, la Belgique ne
pourra jamais obtenir un règlement satisfaisant
des questions hollando-belges en suspens qu'en
recourant à des solutions internationales qui ne
peuvent qu'être conformes à ses intérêts et à
ceux des puissances de l'Occident européen.
Voici pour le surplus la note publiée jeudi soir
par le ministère des affaires étrangères
Donnant suite à un entretien que les ministres des
affaires étrangères de Belgique et des Pays-Bas eurent
à Genève, le 10 septembre dernier, les deux gouverne-
ments ont décidé de poursuivre l'étude des solutions
qui pourraient être envisagées des questions hollando-
beiges. Des conversations auront lieu prochainement,
entre experts, pour rechercher en ce qui concerne cer-
tains points particulièrement importants des bases sur
lesquelles des négociations pourraient reprendre.
Le gouvernement belge a désigné, comme experts,
le professeur Delmer de l'université de Liège, secrétaire
générai du ministère des travaux publics; M. Mélotte,
directeur général des voies hydrauliques; M Devos,
directeur de la marine; M. Woeystyne, directeur de la
batellerie.
Le gouvernement néerlandais a désigné M. Rosenwald,
directeur du Waterstraat, et M. Schonfeld, ingénieur en
chef du Ryrswaterstaat.
Il convient d'attendre les propositions des ex-
perts hollandais relatives notamment au tracé
des voies d'eau pour savoir si on pourra utile-
ment poursuivre plus avant les pourparlers.
Le débat militaire au Sénat
Notre correspondant particulier de Bruxelles nous
écrit:
Le Sénat a poursuivi', jeudi', la discussion des
projets militaires. Le leader socialiste, M. de
Brouckère, a terminé son discours. Le premier
ministre, M. Jaspar, a immédiatement répliqué
avec une grande vigueur en proclamant la volonté
de paix de la Belgique et en rappelant toutes les
mesures qu'elle a prises spontanément depuis dix
ans pour réduire ses armements, ainsi que l'acti'on
qu'elle a poursuivie sur le terrain international 1
pour travailler, dans l'ordre politique et dans
l'ordre économique, à la consolidation de la paix
dans l'esprit qui' est celui de la Société des na-
tions.
Mais la Belgique est depuis dix siècles le champ
de bataille de l'Europe. On ne peut vivre dans
l'isolement. Il faut compter avec les réalités. Aussi
longtemps que la garantie et la preuve du désir
de paix des peuples de tous les pays ne seront pas
fournies, la Belgique doit avoir une défense na-
tionale solidement organisée.
M. Pierlot, catholique de la majorité, a com-
battu le projet, estimant qu'il est insuffisant la
durée du temps de service sera trop réduite, les
effectifs limités seront insuffisants, la division
de l'armée en unités linguistiques, wallonnes et
flamandes est un grave danger.
ITALIE
Le problème des forces navales
Notre correspondant particulier à Rome nous mande:
Poursuivant la polémique autour de la ques-
tion du désarmement naval, le Lavoro d'Italia
expose une fois de plus la situation dans laquelle
se trouverait l'Italie en temps de guerre, si elle
n'arrivait pas à se ravitailler à l'étranger en cer-
taines denrées et matières premières. L'article
rapporte qu'à la veille de l'entrée de l'Italie en
guerre, alors que le gouvernement de Rome tar-
dait à faire le pas décisif, le charbon, le blé com-
mencèrent peu à peu à manquer dans les ports.
Qu'était-il arrivé? Plusieurs dizaines de bateaux
italiens chargés de ces produits avaient été ar-
rêtés à Gibraltar sous divers prétextes. « Sans
beaucoup, de ^eine, ajoute Je journal, le gpjtver-*
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