Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-01-04
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1872 04 janvier 1872
Description : 1872/01/04 (Numéro 3920). 1872/01/04 (Numéro 3920).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
que « tout Français ami de l'or dire et de
la liberté doit consacrer toutes ses forces
au maintien de la république et prêter son
concours au gouvernement de M. Thiers.».
Nord. â En opposition aux candidatu-
res républicaines de MM. Deregnaucourt
et Soins, la Vraie France, le Mémorial et le
Propagateur mettent en avant les noms de
M. Dupont, avocat, président de la Société
d'agriculture de Douai, et de M. Mergeret,
membre du conseil général,maire d'Esquel-
becq. Il n'est plus question de MM. Maillet
d'Avesnes et Fiévet du Masny, deux mem-
bres du conseil général, que l'Indépendant
de Douai avait annoncé devoir être soute-
nus par le parti conservateur légitimiste et
clérical.
Vas».â D'après le Toulonnais, le congrès
républicain départemental, qui s'est réuni
en assemblée générale au Luc, le 31 dé-
cembre, a donné la majorité à M. Cotte.
Le même journal apprend au dernier mo-
ment que le comité républicain a résolu de
proposer à l'acceptation de son assemblée
générale la- candidature de M. de Freyci-
net, ancien secrétaire à la guerre sous M.
Gambetta. Nous avions déjà fait pressentir
cette nouvelle.
CHRONIQUE DE PARIS
M. Léon Say nous a offert pour étrennes
.un échantillon dunouveau gaz d'éclairage:
; tous les soirs une assistance considérable
se réunit sur la place de l'Opéra pour ad-
' mirer et commenter les dix becs éclatants
de l'administration municipale ; la lumière
est vive, intense, nourrie et volumineuse ;
elle a une légère teinte bleuâtre qui rap-
pelle la lumière électrique. Paris ainsi
éclairé deviendrait un véritable tableau de
féerie: pourquoi faut-il que'les splendeurs
de la place de l'Opéra soient comme une
lampe dans un tombeau? J'exagère à des-
sein, mais tout le monde sait que l'admi-
nistration, dans un but louable d'écono-
mie, a prétendu, en matière de becs de
gaz, réduire notre capitale à la portion
congrue. Il est clair que l'empire nous
ayant laissé un effroyable arriéré à liqui-
der, il faut rogner toutes les dépenses, ra-
masser toutes les épingles et brûler toutes
les allumettes par les deux bouts; mais
Paris est, d'autre part, un salon où nous
convions le monde entier et où nous de-
vons désirer qu'il laisse le plus d'argent
possible : ne ménageons donc pas les lus-
, très.
i D'ailleurs il n'est pas. nécessaire de tout
éclairer au même degré : que les quartiers
où la circulation est faible ou même nulle
dans la soirée soient bornés au strict né-
cessaire, mais que les grandes artères et
leurs amorces, les rues qui font communi-
quer entre eux les principaux quartiers,
jouissent de leur éclairage intégral.
Même observation pour le balayage :
c'est un fait facile à constater, on ne ba-
laye plus les rues de Paris. â Je sais bien
que les travaux d'enlèvement des boues
ont été adjugés par le conseil municipal à
un entrepreneur qui ne tardera pas à s'exé-
cuter; mais un interrègne, fût-il de quinze
jours seulement, est inadmissible. Les fla-
ques de boue liquide qui s'accumulent au
bord des trottoirs sont une honte pour une
i capitale. Le ruisseau de la rue du Bac
n'empêchait pas Mme de S d'adorer
[Paris, mais enfin elle savait fort bien qu'il
fallait le charme irrésistible de Paris pour
faire passer sur le ruisseau en question,
et c'est même cela, au fond, qu'elle voulait
dire.
\ Au surplus, que le conseil municipal le sa-
che bien : on le rend responsable de toutes
les taches de boue indûment perçues et de
tous les faux pas accomplis dans les rues
'mal éclairées. c'est insensé peut-être, mais
'c'est inévitable.
j Eclairage et balayage sont les deux ma-
melles de Paris. M. Léon Say me pardonne-
ra de lui adresser cet apophthegme.
1 J'ai peu suivi l'empereur du Brésil dans
ses pérégrinations; ce monarque, qui par
hasard a du bon sens, est venu non en
prince, mais en touriste : il veut tout voir,
mais il veut le voir à son aise et à sa fan-
taisie, et il tient surtout à'ne.pas mettre
les reporters à ses trousses. Heureux, dit-
il, les voyageurs qui n'ont pas d'histoire!
Malgré tout, il nous a bien fallu apprendre
que don Pedro II avait visité l'Institut, le
â¢puits de Grenelle, l'Assemblée natio-
nale et l'égout collecteur. Je puis donc,
sans trop d'inconvénients, commettre, moi
aussi, une petite indiscrétion à l'endroit de
l'empereur du Brésil : ce gentleman, qui
sait aussi bien et peut-être mieux que nous
quelles sont les gloires les plus charman-
tes de notre pays, a demandé à son cice-
rone en chef de le conduire à Nohant voir
George Sand.
Je ne sais si vous partagerez mon im-
pression, mais je trouve ce trait délicieux :
: il est d'un esprit fin, lettré, généreux ; ce
. souverain estime que l'auteur de Mâuprat
, et de Valentine, de la Mare au Diabie et du
Marquis de Villemer est une des perles les
plus précieuses de notre écrin national. Il
â¢veut faire son pèlerinage de Nohant, com-
me autrefois on faisait le pèlerinage de
Ferney. Bravo, prince, bravo !
NOUVELLES DU JOUR
On lit dans la Presse :
M. de Goulard fait ses préparatifs de dé-
part pour Borne. >
Le duc de Broglie quittera Paris demain ou
après-demain, pour aller reprendre la direction
de son ambassade à Londres.
M. de Gontault-Biron partira pour Berlin de-
main ou après-demain, sans attendre le retour
de Rome du comte d'Arnim, qui doit présenter
ses lettres de rappel au saint-père.
M. Ernest Picard ne paraît pas disposé à re-
partir pour Bruxelles, cependant nous devons
dire qu'il n'a pas été jusqu'à présent question
de lui faire donner un remplaçant.
Quant à M. Lanfrey, invité par le ministre
des affaires étrangères à retourner à Berne, il
est probable qu'il se décidera à partir dans le
courantde cette semaine..
M. E. Renan a adressé au Moniteur uni-
versel la lettre suivante :
Paris,. 30 décembre 1811.
>' Monsieur,
Dans votre numéro d'avant hier, vous avez
répété l'allégation de divers journaux relative à
une lettre que m'aurait écrite M. Mommsen. et
d'où il résulterait que ce savant recevait une
« subvention » de l'empereur Napoléon lit.
Permettez-moi d'user de votre journal pour rec-
tifier ce bruit. Depuis les derniers événements,
je n'ai reçu qu'une seule lettre de M. Mommsen,
datée du*13 mars. Cette lettre ne renferme rien
de ce que l'on prétend. Je dois d'ailleurs à la
vérité de déclarer qu'il est à ma parfaite con-
naissance que M. Mommsen n'a jamais touché,
sous une forme quelconque, aucune pension,
indemnité ou subvention de l'empereur Napo-
léon 111.
Agréez, monsieur, l'assurance de mes senti-
ments les plus distingués.
E. RENAN.
L'Académie des sciences, dans sa séance
du mardi 2 janvier, vient de nommer M.
Hervé Mangon à la place laissée vacante
dans sa section d'économie rurale, par le
décès de M. Payen.
U Emancipation, de Toulouse, annonce
que son numéro exceptionnel qui devait
paraître le 1" janvier, a été préventive-
ment saisi. Les ateliers de l'Emancipation
ont été occupés à 3 heures du matin par
une escouade de sergents de ville, qui ont
enlevé les numéros accumulés autour des
presses de l'imprimerie.
Les agents ont agi en vertu d'ordres de
l'administration, dont voici la teneur :
Le procureur de la république soussigné in-
vite M. Savy, imprimeur, à remettre à l'agent,
porteur du présent, le numéro de l'Emancipa-
lion en date du l«r janvier dès aussitôt que le
tirage sera terminé et avant la sortie des bu-
reau^âladite remise devant tenir lieu de dépôt
légal.
BELcunnou.
Nous, préfet de la Haute-Garonne,
⢠Agissant en vertu de l'article 10 du Code d'in-
struction criminelle,
Vu le numéro du 1er janvier 1872 du journal
Y Emancipation,
Mandons et ordonnons au commissaire cen-
tral de police de la ville de Toulouse de saisir
tous les numéros existants du journal l'Eman-
cipation portant la date du 1er janvier 18"32, et,
à cet effet, de procéder à toutes perquisitions
dans les bureaux de l'imprimerie et du journal,
et d'opérer toutes saisies tant dans les locaux
qu'à la poste, au chemin de fer, et chez les li-
braires et marchands de journaux.
CH. FERRY.
Le même journal annonçait ces jours
derniers que la jeunesse des -Ecoles de
Montpellier, Grenoble et Lyon s'occupait
de former une vaste fédération républi-
caine, et elle publiait l'adhésion des élèves
des Ecoles de Toulouse.
La Gazette du Languedoc publie aujour-
d'hui une protestation signée de 150 étu-
diants en droit ou en médecine de Tou-
louse.
L'Argus soissonnais publie une lettre de
M. de Saint-Vallier, adressée au maire de
Soissons, et annonçant que le quartier
général allemand vient d'accorder le paye-
ment d'un â-compte de 100,000 francs, à
valoir sur le montant des créances dues à
la ville de Soissons, pour fournitures fai-
tes pendant la guerre, en vertu d'un con-
trat d'approvisionnement conclu. avec les
autorités allemandes et approuvé pur le
gouverneur établi à Reims.
L'intendant de l'armée d'occupation a
versé cette somme de 100,000 francs entre
les mains de M. le trésorier-payeur géné-
ral de Meurthe-et-Moselle, qui l'a trans-
mise à son collègue de l'Aisne.
Le conseil municipal de Soissons a fait
parvenir à M. de Saint-Vallier l'expression
de toute sa gratitude.
Un de nos collaborateûrs, dans un de ses
articles sur Etretat, a reproduit le récit
d'un mobile sur le combat de Bosc-le- hard.
On nous a communiqué' depuis les rap-
ports officiels sur le combat de Bosc-le-
Hard, et il résulte de ces rapports que des
récompenses ont été accordées aux offi-
ciers du bataillon des mobiles du Havre,
surtout en raison du sang-froid dont ils ont
fait preuve au combat de Bosc-le-Hard,
sous la très ferme direction de leur com-
mandant.
ACTES OFFICIELS
Préfecture de Is Seine.
Par arrêté du 30 décembre,
Considérant qu'en présence du projet de loi.
sur les annonces judiciaires soumis en ce mo-
ment à l'Assemblée nationale, il n'y a lieu de
prendre que des mesures provisoires :
Art. 1er. Les annonces judiciaires et légales,
prescrites par le droit civil, les codes de procé-
dure et de commerce, et les lois spéciales pour
la publicité et la validité des actes, dès procé-
dures ou des contrats, continueront'(sauf ' ce
qui sera dit ci-après, art. 2, au sujet des failli-
tes) à être insérées nécessairement, pour le dé-
partement de la Seine, durant le cours de l'an-
née 18"2, dans un, au moins, des quatre jour-
naux ci-dessous désignés :
Le Journal général d'Affiches, dit Petites-Af-
fiches,
La Gazette des Tribunaux,
Le Droit,
Les Alfiches-Parisiennes.
Art. 2. Sont obligatoires, seulement dans les
trois premiers journaux ci-dessus désignée, les
publications auxquelles les articles 442 et sui-
vants du Code de commerce assujettissent Jes
opérations de faillite.
Art. 3. Le tarif du prix d'insertion des an-
nonces comprises dans les deux articles qui
précèdent est fixé à 20 centimes pour chaque
ligne de 34 lettres, et à 25 centimes pour chaque
ligne do 45 lettres et au-dessus, caractère gail-
larde (l'alphabet entier pris pour type de justi-
fication).
Par exception, le tarif des insertions relatives
aux jugements de faillite et aux convocations
et délibérations de créanciers est fixé, au total,
à 1 fr. 25 c. par chaque insertion laite suivant
la formule usitée.
Art. 4. Le coût d'un exemplaire légalisé est
réglé, non compris le droit d'enregistrement, à
75 centimes.
Néanmoins, ce prix sera réduit, en ce qui
concerne les publications relatives aux faillites,
à 50 cent., dont 25 cent, pour le coût de l'exem-
plaire, et 25 cent, pour vacation a la légalisa-
tion, seulement.
Art. 5. Devront être insérées gratuitement,
dans les quatre journaux sus-désignés. les an-
nonces et publications qui seraient nécessaires
pour la validité et la publicité des contrats et
procédures dans les affaires suivies par appli-
cation de la loi des 29 novembre, 7 décembre
1850 et 22 janvier 1851, sur l'assistance judi-
ciaire.
Art. G. Conformément au paragraphe dernier
de l'article G9G du Code de procédure civile, les
annonces de toute espèce, relatives à la même
affaire, seront insérées dans la feuille qui aura
reçu la première.
Art. ~l. Les quatre journaux ci-dessus indi-
qués en l'article 1er inséreront, quotidienne-
nement et gratuitement, un avis ainsi conçu :
« La publication légale des actes de société
est obligatoire, pour l'année 1S72, dans l'un des
quatre journaux suivants :
» Le Journal général d'A ffiches dit Petites-
Affiches,
'» La Gazette des Tribunaux,
» Le Droit,
» Les A ffiches-Parisiennes. »
Contrîbutions Indirectes.
L'administration des contributions indirectes
va faire procéder à un concours général pour le
surnumérariat.
Ce concours sera ouvert le 22 février 1872.
Les jeunes gens qui - désireraient y prendre
part doivent, dès à présent, s'adresser au direc-
teur du département qu'ils habitent, résidant
au chef-lieu. Le directeur leur donnera con-
naissance des conditions d'admissibilité, ainsi
que du programme de l'examen.
Les pièces exigées devront être produites au
plus tard !e 9 février, date a laquelle la liste
set a définitivement close.
FAITS DIVERS
Aujourd'hui, 3 janvier, le thermomètre ce
la maison A. Queslin, 1, rue de la Bourse, mar»
quait :
A 7 heures du matin, 3 degrés 0 dixième
au-dessus de zéro.
A 11 heures du matin, 4 degrés 0 dixièmes
au-dessus de zéro
A 1 heure après-midi, 4 degrés 5 dixiè-
mes.
Hauteur barométrique, 758.
â Nous sommes priés de déclarer que M. lè
duc d'Aumale n'a écrit, publié, ni fait publier
aucune lettre signée « Yerax ».
â- Le XIXe siècle dit que les nouvelles cou-
pures de 5 et 10 franes qui seront émises par
la Banque de France en remplacement de celles
du Comptoir d'escompte et de la Société géné-
rale, qui devront les avoir retirées dans un dé-
lai de six mois, ne seront mises en circulation
qne le 15 janvier au plus tôt.
Elles seront .un peu moins grandes que celles
de la Société générale, et seront imprimées sur
du papier filigrané, représentant l'image allé-
â gorique de la Banque.
â Un jeune homme de dix-huit ans, nommé
Henri D..., occupant rué Ramey, près la rue
Muller (18° arrondissement), un logement au
sixième étage sur le derrière de la maison, avait
passé, à l'occasion du jour de l'an, la soirée
d'hier chez ses parents. Il rentrait vers\minuit
et demi lorsque, arrivé sur son palier, il vit
avec surprise une lumière filtrer à travers les
interstices de sa porte.
Collant son oeil au trou de la serrure, il aper-
çut un individu, éclairé par une lanterne posée
sur la cheminée, qui mettait rapidement en
paquet tout ce qu'il possédait de précieux.
Aussitôt il proféra de toutes ses forces le cri :
« Au voleur! »
Au même instant la porte s'ouvrit brusque-
ment, le malfaiteur s'élança, et, baissant la
tête, frappa le jeune homme dans la poitrine
avec tant de force qu'il l'envoya rouler de mar-
che en marche jusqu'à l'étage inférieur.
Le jeune homme se releva heureusement sans
autre mal que quelques contusions sans gra-
vité.
Ses cris avaient mis toute la maison en émoi,
Une ronde de sûreté arriva et explora toute la
maison.
On était sûr que le voleur n'avait pursortir.
On reconnut bientôt qu'il s'était enfermé dans
les cabinêts. La porte fut forcée, mais l'homme
avait disparu.
11 était sorti par un carreau de vasistas telle â
ment étroit qu'il semblait impossible qu'il pût
donner passage à un homme. De là, en grim-
pant comme un chat le long du tuyau d'aéra-
tion, il avait gagné les toits. Il avait abandonné
dans les cabinets un paletot et un pardessus
très élégant, qui l'eussent embarrassé dans sa
périlleuse ascension.
On courut chercher les sapeurs-pompiers du
poste voisin, qui montèrent rapidement et pour-
suivirent le fugitif de toit en toit. L'obscurité
rendait cette-chasse à l'homme sur les ardoises
glissantes aussi difficile que pleine de danger.
Tout à coup le voleur, qui filait comme une
ombre sur les crêtes les plus aiguës, disparut
de nouveau; toutes les recherches faites pour
savoir ce qu'il était devenu demeurèrent infruc-
tueuses.
Ce matin, en se levant pourr ouvrir les portes,
le sieur Quinet, concierge de ⢠l'école des gar-
çons de la rue de Clignancourt, G3, a trouvé
dans la cour de la maison le corps d'un indivi-
du paraissant âgé de trente à trente-cinq ans,
en bras de chemise, tête nue. H portait à la tê-
te une grave blessure, et il avait la jambe gau-
che fracturée en deux endroits.
Tout porte à croire que cet individu est le vo-
leur poursuivi sur les toits. Les poches de son
pantalon et de son gilet, non plus que celles du
paletot et du pardessus qu'il avait abandonnés
ne renfermaient de papiers de nature à établir
son identité.
A la suite des constatations auxquelles a pro-
cédé M. Denis, commissaire de police du quar-
tier, le corps a été envoyé à la Morgue. .
â Les souscriptions pour la réédification du
palais de la Légion d'honneur sont au nombre
de 22,010.
Le total des souscriptions- s'élève jusqu'à pré-
sent à GOO.OOO francs.
â Dans la nuit du 30 au 31 décembre, un in-
cendie s'est déclaré à Saint-Etienne, dans une
grande maison, de construction récente, appar-
tenant à M. Delbeck, entrepreneur des fourni-
tures de la prison.
A peine l'incendîe était il oignais, qu'on le vit
s'élancer et briller à une grande hauteur.
. Le sinistre se développaitavec une telle-in-
tensité que les malheureux habitants, surpris
dans leur sommeil, ont eu à peine le temps de
quitter leurs logements et de se sauver.
Cette maison était tout;un monde; on y
comptait vingt-neuf ménages, composés, pour
la plupart, de petits employés et de femmes,
tous travaillant à la journée.
Un certain nombre d'incendiés n'ont rien pu
sauver de leur mobilier ni die leurs vêtements,
et se trouvent aujourd'hui «ans asile et sans
ressources. La maison était assurée.
â- Un nouvel accident de chemin de fer s'est
produit sur la ligne du Nord. Le train parti de
Bruxelles à huit heures pour arriver à Lille à
10 heures 45 est entré en gare avec un retard
de plus d'une heure. 11 avait été pris en écharpe
à la bifurcation d'Ath par le train venant de
Mons. Une enquête sommaire a établi que le
disque, placé à l'entrée de.' la gare, n'ordonnait
pas l'arrêt.
Le dernier wagon, un; fourgon, a seul été at-
teint et mis en pièces.CLe conducteur du train,
nommé Aeh, a été blessé aux jambes; le gardè-
freins a reçu quelques-contusions aux mains.
L'Echo du Nord annonce que M. de Cissey
profitera de son voyage â Bapaume, le 3 janvier,
pour visiter l'emplacement du camp de Hel-
faut, près de Saint-Omer.
Les premiers travaux) d'installation sont com-
mencés. Le camp contiendra de 10 à 15,000
hommes.
â Le roi de Bavière* vient d'accorder la som-
me de deux mille florins, pour cadeau d'étrenvj
nés, aux soiis-offlcierst et soldats de la deuxiè-
me division bavaroise, en ce moment en
France. \
CoaîiEMsïiaicaifioMS cé> Avisai vers.
Obligé de quitter l'Alsace, unt père de
fam;lie, que nous recommandons \â tous
nos lecteurs, cherche un emploi je- sur-
veillant ouune place d'homme de confiance.
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(Marais).
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rue Nvc-Petits-Champs, qui accorde 15 0/0 d'esc. v
NÉCROLOGIE
Nous venons de conduire à sa dernière
demeure, notre collaborateur, M. Léon
Montigny.
Léon Montigny avait «été associé à nos
travaux dans ce journal! depuis trois ans.
La nature de son esprit l'avait porté de
préférence vers l'étude des questions de
statistique, et il y avait déployé des quali-
tés de précision et d'exactitude que le pu-
blic n'avnit pas tardé à apprécier. Parmi
les nombreux articles qTi'il a insérés
dans le Temps, nous citerons- surtout
ceux, qu'il a consacrés* aux impor-
tantes élections de mai' et de juin
1869; elles lui donnèrent l'occasion de
dresser un tybleau de Paris électoral qui
se faisait remarquer par une heureuse ap-
plication de la géométrie à,la statistique.
Notre collaborateur a publie, .en outre, eu
1870,unepétitionadresséeauSétaatet deman-
dant la révision des circonsea'iptions élec-
torales délimitées par l'arbitraire et selon
les volontés de l'administration impériale,
et non point selon les besoins des popula-
tions. Une lettre de M. Jules Favre avait
constaté la force de l'argumentation mise
par le jeune publiciste au service de la
cause de la justice et de la vérité.
Pendant le siège de Paris, M. Montigny,
qui avait tenu à rester au poste de l'hon-
neur et du danger, avait partagé ses
heures entre les veilles du rempart
et les travaux du journal. C'est à sa
plume qu'étaient dus les articles ayant
pour titre : la Défense natioricùle ; il
contribua puissamment à provoquer et
à organiser cette correspondance ailée
qui, par delà le mur de fer séparant
la capitale du reste de la France, remettait
pour un moment en rapport les membres
disjoints de la patrie. Un grand nombre de
lecteurs garderont un souvenir reconnais-
sent des efforts faits par notre ami pour
leur procurer, pendant ces jours de dou-
leurs et d'angoisses, des nouvelles de ceux
que les événements retenaient loin d'eux.
Esprit judicieux et pondéré, M. Montigny
était un ami sincère de la vraie liberté et
ne la comprenait pas sans le respect du
droit. Esclave du devoir, il est resté sur la
brèche jusqu'au moment ou ses forces dé-
faillantes firent défaut à l'ardeur de son
zèle. La mort est venue briser sa
carrière à l'heure où il se promettait de
travailler avec une vigueur nouvelle à cette
oeuvre de régénération qui fait appel à tous
les hommes de coeur et de bonne volonté.
Un mal qui pardonne rarement a triomphé
d'une organisation délicate, ébranlée par
un labeur assidu, par les fatigues et par â
les épreuves des derniers mois. La presse
perd en M. Montigny un de ses représen-
tants les plus consciencieux et les plus dé-
voués; ceux qui, comme nous, l'ont appro-
ché de plus près, regretteront en lui l'ami
loyal et sûr dont ils avaient pu apprécier
les rares et éminentes qualités dans le
commerce de la vie.
M. Montigny laisse derrière lui une
jeune femme, un jeune enfant, une fa-
mille que ce coup terrible plonge dans
une profonde désolation. Puissent du
moins ces lignes, sincère écho des re-
grets de tous les amis du défunt, en
adoucir quelque peu l'amertume.
ALFRED MARCHAND.
Les obsèques du général de division Noël
ont eu lieu, hier 27 janvier, à Versailles.
Le général Noël était grand officier de la
Légion d'honneur et faisait partie du co-
mité consultatif de cavalerie,
TRIBUNAUX
/ ______
COUR D'ASSISES D'EURE-ET-LOIR
Audience du 30 décembre.
Double assassinat. â¢â Triple condamnation
it mort.
Cinq individus, trois hommes et deux femmes
viennent répondre devant la - cour d'assises
Séant à Chartres, de deux assassinats et de
vols. Ces crimes furent commis à l'aide de la
confusion que jetait l'approche de l'ennemi. Un
sixième accusé devait être placé prè3 de ses
complices, mais il s'est peadu dans la prison
de Châteaudun. i
C'est dans la nuit du 19 septembre, le iour ou
l'on signalait l'approche des armées alleman-
des que les époux Chesneau, revenant du mar-
ché de Bonnetable, trouvèrent la mort dans la
grange oU ils couchaient. Us passaient dans le
pays pour posséder de l'argent, malgré l'extrê-
me économie de leur vie. Les assassins volè-
rent de 5 à 6,000 francs. Une somme presque
égale échappa à leurs recherches, cach.eequel-
le était dans de vieux linges.
On arrêta d'abord Guénard et Quillou. Leur
réputation était équivoque ; l'armee d'invasion
approchait, elle occupa le pays, et le cours de
la justice se trouva suspendu. Les inculpés fu-
rent remis en liberté, la perquisition faite chez
eux n'ayant amené aucun résultat.
Ils revinrent au village où les crimes avaient
été commis. L'un d'eux parla plus qu'il ne con-
venait. On avait d'ailleurs remarqué le change-
ment de leurs habitudes. L'instruction fut re-
prise, et bientôt les aveux partiels des accusés,
leurs dénonciations réciproques permirent de
déterminer la part prise par eux aux crimes.
L'instigateur de l'assassinat et des vols est
Quénard. Il avait communiqué son projet cri-
minel à Proust, à Quillou, à Germond : « Que
» craignez-vous, leur disait-il, il n'y a plus de
» gouvernement, plus de gendarmes , plus
» rien. »
Germond, sergent de la garde nationale, dési-
gna Guénard et Quillou pour le service d« mi-
nuit à quatre heures du matin. A minuit, les
quatre assassin;; se réunirent près du jardin de
Proust. Pour affermir leur courage, ils burent
ensemble une bouteille d'eau-de-vie que Ger-
mond s'était chargé de fournir; les mains trem-
blaient à Guénaid d'impatience.
C'est lui qui, familier de la maison, entra le
premier dans l'étable : « Bonsoir, dit-il, père
Chesneau, il ne fait pas bien chaud. Il fait bon
dormir dans votre étable. â C'est vrai, répon-
dit Chesneau, je me suis mis à côté de ma va-
che pour n'avoir pas froid.» A ces mots, Gué-
nard sort, appelle ses complices, et se préci-
pite sur Chesneau que Proust saisit à la gorge.
Le vieillard se débattait faiblement. Guénard
se re.éve, met Germond à sa place pour ache-
ver avec Proust d'étouffer l'homme qui râlait, et
prenant Quillou, il court à la grange, tous deux
s'emparèrent de la femme, la jettent sur un tas
d'orge et l'étrangleat.
Guidés par Guénard, Proust, Germond et
Quillou pénétrèrent dans la maison ; ils ouvri-
rent les meubles dont Proust avait trouvé les
clets dans la poche de la femme Chesneau. Us
découvrirent une partie de l'or caché sous les
hardes ; ils l'emportèrent au jardin de Ger-
mond, isolé du hameau, et le divisèrent aux
quatre coins d'un mouchoir étendu sur le sol
en quatre lots, chacun d'environ 12 à 1,500 fr.
La femme Quillou est compromise par son
mari, qui déclare lui avoir remis 16 à 1,"00 fr.
en lui en disant 1 origine.
Toutefois le jury a rapporté en sa faveur un
verdict d'acquittement.
La femme Proust a obtenu des circonstances
atténuantes.
Quant à Guénard, Quillou et Proust, ils sont
condamnés a la peine de mort. L'exécution aura
lieu sur la place publique de Chartres.
VARIÉTÉS
UNE SOEUR DE LA GRANDE MADEMOISELLE (I).
I
Nous sommes à Florence.
Vous avez entendu parler d'une gale-
rie suspendue qui traverse l'Arno, et qui
met le Palais-Vieux en communication
avec le palais Pitti. Cette galerie, qui
date de Vasari, c'est-à-dire du milieu du
seizième siècle, est longue de 500 mè-
tres. Au début, elle avait une destina-
tion d'utilité toute pratique. Grâce à eile,
les grands-ducs pouvaient passer, sans
être vus du public, de leur résidence
personnelle, Pitti, à leur résidence poli-
tique, le Vieux-Palais, celui (jue vient
â¢de quitter la Chambre des députés de
l'Italie.
â Aujourd'hui, la galerie, le « corridor
royal », comme on l'appelait autrefois,
est un musée ; on y a réuni des restes
de l'art étrusque, des milliers de dessins
originaux et d'ébauches des grands maî-
tres. des tapisseries anciennes d'Arras
et des Gobe-lins, etc., etc. Quand le
touriste, après avoir vu les chefs-
d'oeuvre de peinture du palais Pitti,
veut aller voir les chefs d'oeuvres de
peinture et de sculpture des Offices, il
peut passer par ce curieux corridor.
Cette traversée demandera une demi-
heure à un observateur qui visite l'Italie
en courant. Pour moi, qui vivais à Flo-
rence, j'y ai consacré, à plusieurs re-
prises, des semaines entières.
Quelques unes des tapisseries, arazzi,
ont un véritable intérêt historique. Ce
sont des présents de Catherine, de Ma-
rie de Médicis, etc. J'ai cru reconnaître,
par exemple, la icène du mariage
d'Henri III avec la princesse Louise de
Lorraine - Vaudemout. Ce magnifique
tapis, vaste page d'histoire, a-t-il été
broché en plusieurs éditions? En avez-
vous une en France?...
Quant aux dessins, ébauches, coups
de plumes et de crayon des grands maî-
(1) Extraits d'études sur les Mcdicis, sur les
Prolongements de l'Histoh e de t'rance en Ita-
lie, etc.
très de la sculpture et de la peinture, ce
sont des trésors pour l'histoire techni-
que de l'art, et plus encore, je suis porté
a le croire, sans avoir été renseigné à
ce sujet, des trésors d'étude pour les
jeunesartistes.il m'est arrivé, ensui-
vant pas à pas une idée de Raphaël, de
Michel-Ange, de Corrége, en la voyant
surgir spontanément, puis se compléter,
puis éclater dans les lignes du chef-
d'oeuvre réalisé et con-nu^-de croire que,
si je m'en étais mêlé, moftaussi, j'aurais
pu dessiner, Ancli io- son .;pittore! Jugez
quelles impressions fécondes pourrait
avoir, en cet aimable lieu,;-un4ïomme du
métier. Que je voudrais Men voir nos
jeunes gens des prix de Rome-varier un
peu leurs exercices, et s'abreuver à cette
source vive..,'
II
Il est un point de ce passage suspen-
du où je m arrêtais avec une certaine
complaisance : c'est, en venant de Pitti,
l'endroit où il se transforme en deux
chambrettes et se resserre très étroite-
ment, avant de devenir la large et lu-
mineuse galerie jetée par dessus le fleu-
ve. Là, dans ces deux chambrettes et
dans l'étroit corridor qui les suit, se
trouve une curieuse collection de ta-
bleaux : ce sont les portraits de tous les
Médicis historiques, ceux de la branche
aînée et ceux de la branche cadette.
On sait sans doute la portée de cette
distinction; mais je vais faire comme si
le lecteur ne s'en souvenait plus.
Le tronc médicéen se forme, grossit,
commence à devenir historique, a avoir
une certaine signification dans le cou-
rant et surtout vers la fin du quator-
zième siècle. Le Sylvestre des Médicis
du moment si célèbre des Ciompi, c'est-
à-dire l'émeute des classes nombreuses,
en 1378, annonce déjà l'esprit, la ten-
dance, le sens de ce casato, de cette
gens qui, depuis cinquante ans, fournis-
sait d'ordinaire une cinquantaine de
grands mâles dans les guerres de Flo-
rence contre ses voisins.
Au commencement du quinzième siè-
cle, Jean de Médicis, dit Bicci, a deux
fils : Cosme, l'aîné ; Laurent, le cadet.
De là deux branches qui s'élèvent sur ce
tronc. La branche aînée occupe le champ
historique dans le cours du quinzième et
au début du seizième siècle, la branche
cadette lui faisant d'ordinaire une sourde
opposition, jusqu'au moment où elle
prendra elle-même la première place
dans l'histoire.
La branche aînée, c'est Cosme, le pè-
re de la patrie; c'est Pierre le Goutteux,
c'est Laurent, avec Julien son frère;
c'est Laurent le Magnifique seul, quand
Julien, en 1478, a été assassiné par les
Pàzzi, dans le dôme de Sainte Marie-de-
la-Fleur; c'est Pierre II, fils de Laurent,
expulsé pour faire place à Savonarole, à
Soderini, à la république dont Machiavel
est le secrétaire; c'est, après cette répu-
blique, Laurent II, le médiocre person-
nage idéalisé par Michel Ange dans le
Pensiero de la sacristie neuve de Saint-
Laurent ; c'est Léon X, fils du magnifi-
que Laurent; c'est Clément VII, le bâ-
tard de Julien, la victime des Pazzi; c'est
Alexandre, un bâtard mystérieux, que
Charles-Quint consacre, en lui donnant
sa fille naturelle Marguerite, et qui sera
assassiné, en 1537, par un étrange avor-
ton de la branche cadette, Lorenzino le
Traître; c'est enfin notre Catherine des
Médicis, fille de Laurent Pensiero, ma-
riée par Clément VII au fils de Fran-
çois Ier, le tutur Henri II. Catherine pro-
longera la branche aînée jusque vers la
fin du seizième siècle, jusqu'en 1589.
A dater de 1537, époque où la bran-
chette cadette, tout en réprouvant et en
faisant poignarder Lorenzino l'assassin,
a profité de son crime pour arriver au
Srincipat, Catherine, seule survivante
e îa branche aîn'ée, a une attitude am-
biguë à l'égard de ses parents, les grands-
ducs florentins. Ils ont, du reste, une
politique espagnole, et elle est française.
Ces circonstances expliquent en partie
comment, en ces temps-1», nous avons
en France les plus violents ennemis des
Médicis, les Strozzi. Trois Strozzi com-
mandent successivement des armées et
des flottes françaises. Mais, vers la fin
de sa vie, Catherine se. mettra en bons
rapports avec le grand-duché. Elle y
donnera des conseils, elle y exercera
peut-être une action souterraine et dra-
matique; peut-être aura-t-elle con-
tribué à changer le courant de la
politique médicéenne, qui d'espagnol
deviendra français.
La branche cadette, ducale et grand-
ducale, d'un caractère essentiellement
différent de la branche aînée, qui était
semi-républicaine encore, quoique prin-
cière et papale, commence par Cos-
me Pr, qu'on appelle couramment Cosme-
grand-duc, pour le distinguer de Cosme-
pêre-de la-patrie. Cette seconde forme
de la principauté médicéenne dure juste
200 ans, de 1537 à 1737. La descendance
de Cosme-grand-duc se compose de six
princes régnants : François, le père de
notre Marie des Médicis, qui, à l'âge de
25 ans, deviendra femme d'Henri IV ; le
cardinal Ferdinand, oncle de Marie, dé-
cardinalisé pour perpétuer la race; le
pâle Cosme II, au temps d,Henri IV et
au début de Louis XIII; le brillant Fer-
dinand II (malgré Galilée), au temps de
Louis XIII et des 30 premières années
de Louis XIV, sous lequel la cour de
Florence arrive à son apogée ; Cosme III,
dont l'avènement est de 1670', un vrai
contemporain de Louvois, de Mme de
Maintenon et du Père de La Chaise, un
bizarre élève des moines, qui, en 1700,
à Saint-Pierre de Rome, s'habillera en
chanoine pour pouvoir donner au peuple
la bénédiction des saintes reliques. Sous
Cosme III, le dévot, la race s'étiole et se
meurt. Deux fils, Ferdinand et Gaston,
un jeune oncle, François-Marie, cardinal
'décardinalisé, lui aussi, pour suppléer à
l'impuissance de ses neveux, une fille,
Anne, pour laquelle on eût peut-être
passé par dessus les coutumes saliques,
quatre personnes enfin, pendant trente
ans, essaient vainement de prolonger le
cours du sang médicéen. En 1737, avec
Gaston, le nom des Médicis disparaît de
l'histoire vivante.
III
J'allais donc volontiers regarder, étu-
dier ces portraits. Je comparais la bran-
che républicaine et papale à la branche
ducale. Je cherchais sur ces visages
certains éclaircissements d'histoire, bien
qu'en général j'aie acquis la persuasion
qu'il ne faut pas outrer la théorie des
rapports de la physionomie avec là bio-
graphie. Et, à ce propos, qu'il me soit
permis de dire en passant que M. Legou-
vé, l'autre jour, à la séance des Acadé-
mies, me paraît s'être singulièrement
exagéré la valeur et la portée des spiri-
tuels aperçus de M. Ampère sur les bus-
tes des princes et des princesses de
l'empire romain. Lettrés français, je me
permets de vous faire une petite proelà-î
mation : prenez garde à l'excellent M.'
Ampère ; jetons expliquerai cela quel»
que jour.
Parmi ces portraits mêdicéens; j'ëtu-,1
diais spécialement les femmes. D'abord, 1]
nos deux reines ëtrégentes, Catherine
enveloppée dans sa-mante noire,et Marie
couverte de Bijoux.
La femme de Cosme Ier'grand-duc était '
une Tolède, venue de la vice-royauté es^
pagnole de Nazies. Une Jeanne d'Autri- 1
che, mariée à François, commence à
grossir les lèvres de là race. C'est d'elle
que vient notre Marie, femme d'Hen-
ri IV. Quand cette-princesse autrichienne
fut morte, François se livra pleinement
à l'aventure romanesque^dë Bianca Cap-,
pello.
Après la mort simultanée et très mys?,i
térieuse des deux amants, en 1587, avec,
l'autorisation de Sixte» Quint, et sous l'in-
fluence de la vieille Catherine des Mé-
dicis, le cardinal décardinalisé Ferdi-]
nand se maria dans la famille de Lor-
raine, une famille qui faisait des noces
en bien des endroits. La grande du-
chesse Christine de Lorraine n'est d'ail-
leurs point un type sans intérêt.
Sous le fils de Christine et de Ferdi-
nand Ier, Cosme II, l'Autriche entre une
seconde fois dans le lit des Médicis:
c'est le temps de la grande-duchesse
Madeleine. Notre Callot est à Florence à
ce moment-là. Les lèvres de la race
grossissent encore; le nez devient d'une
proéminence quelque peu disgracieuse. 1
Une seule fois, le trône grand-ducal
est partagé par une princesse italienne.
La femme de Ferdinand II, le contem-
porain de Louis XIII, de la Fronde et des
premiers temps de Louis XIV, est Vic-
toire de la Rovère, l'héritière et le der-
nier rejeton des ducs d'Urbin. Elle ap-
porta de grands biens, de grandes ri-
chesses artistiques, presque un tiers des
innombrables oeuvres d'art qu'on admire
aujourd'hui à Florence. -,
De Ferdinand II et de Victoire de la
Rovère naquit Cosme III. Le voici, fort
gros, avec sa grosse lèvre, avec sa vaste
perruque. Près de lui est le portrait de
sa femme. Cette princesse, aux tons
noirs et jaunes, a une physionomie qui
attire le regard. Parmi tous ces visages
graves, naïfs, béats, reposés, paisibles;
elle a quelque chose de tourmenté, d'é-
légiaque, et même de mélodramatique.
Il semble qu'elle a les yeux à moitié
fous.
C'est là notre héroïne, l'objet de cette
esquisse aux traits rapides, Marguerite-
Louise d'Orléans, la soeur de la Grande
Mademoiselle.
IV ...... ...
On se maria beaucoup, à la cour de
France, à la suite de la paix des Pyré-
nées. En 1660, au début de 1661, Maza-
rin, à la veille de mourir, passe sa vie à
combiner des fiançailles. Il unit, en
1660, le jeune Louis XIV à Marie-Thé-
rèse d'Autriche. Et quelles fêtes I II pré-
para l'union de .Monsieur (le second
Monsieur), second fils de Louis ivIII,
avec cette Henriette d'Angleterre que sa
mère laissait au lit faute de feu, il y a
dix ans, au temps de la Fronde, mais
qui est redevenue un meilleur parti de-
puis que la mort de Cromwell a laissé la
place libre au retour des Stuarts.
Ce n'est pas tout. Il faut que le cardi-
nal achève de placer ses sept nièce?
(elles étaient sept et non pas seule-
ment cinq). Les deux Martinozzi é-
taient déjà, l'une princesse de Conti,
l'autre duchesse régnante de Modè-
ne. Des cinq Mancini, Laure était
morte duchesse de Mercoeur, en passe
d'être duchesse de Vendôme ; "Olympe
était comtesse de Soissons. Mais 'il fal-
lait faire Marie princesse Colonna ; Hor-
tense, duchesse de La Melleraye-Maza-
rin; et, enfin, plus tard, Marianne, /lu-
chesse de Bouillon ; sans compter le ca-
det Mancini (l'aîné avoir été tué dans la
Fronde, luttant pour son oncle et pour le
roi), auquel on achetait le duché-de Ne-
vers. j
Parmi les nombreuses unions qui se
conclurent en ces années, il faut comp-
ter les mariages des trois Demoiselles
d'Orléans, filles du second lit de ce dé-
plorable Gaston-, Monsieur, le premier
Monsieur, le révolté sempiternel, second
fils d'Henri IV, frère de Louis XIII, oncle
de Louis XIV et du second Monsieur, qui
ne mourut qu'en 1660.
On sait que Monsieur, Gaston d'Or-
léans, avait été marié deux fois. Sa pre-
mière femme était l'héritière des Bour-
bon-Montpensier, la fille de la fameuse
duchesse de Montpensier la Ligueuse.
De cette première femme, qui mourut à
la suite de ses couches, Gaston avait eu,
en 1627, la Grande Mademoiselle, la
Frondeuse, la poursuivante audacieuse
du lit de Louis XIV, son cousin, qui
avait onze ans de moins qu'elle, l'amou-
reuse surannée de Lauzun en décembre
1670, quand elle avait 43 ans et lui 38,
sujet fameux de l'immortelle épître de
Mme de Sévigné : « Je m'en vais vous
mander la chose la plus étonnante, la
plus surprenante, la plus merveilleuse,,
la plus inouïe, etc. »
Mademoiselle avait cinq ou six ans,
quand son père se remaria, vers 1633, à
Marguerite de Lorraine. C'était la soeur
de ce Charles III de Lorraine qui, sépa-
rant ses intérêts de ceux de la France, de
Louis XIII et de Richelieu, dans la
guerre de Trente-Ans, venait de faire
entrer son duché dans cette phase sin-
gulière de dépossession partielle ou to-
tale qui dura jusqu'à la fin du dix-sep-
tième siècle. Ce mariage, fort mal vu de
la cour, fut dix à douze ans stérile. En-
fin, à dater de la fin de 1645, il produisît'
trois filles : Marguerite-Louise, qualifiée
Mademoiselle d'Orléans, Françoise- Ma-
deleine, dite Mademoislle de Valois,
et Elisabeth, qu'on appelait Mademoi-
selle d'Alençon. Il faut voir ces dé-
tails dans les Mémoires de Mademoi-
selle ; « Ma soeur d'Orléans, la petite de
Valois, ma petite soeur d'Alençon...»
Elle avait dix-neuf ans de plus que sa
soeur d'Orléans, l'aînée.
Mlle d'Alençon devint duchesse de
Guise, en épousant le neveu et l'héritier
du célèbre Guise de la révolte de Masa -
niello, mort grand chambellan en 166 !,
et de ses deux soeurs, ces deux demoi
selles de Guise, dont il est souvent que s
tiondans les récits du temps, et doi t
l'une fut abbesse de Montmartre. C'est,
ce groupe des deux demoiselles do Gui
se et de leur nièce d'Alençon, que Mon-
de Sévigné a caractérisé eh les appelant
les guisardes. La jeune d'Alençon, entre
ses 'deux tanks, était la guisarde beaulc.
Mme de Grignan en a souvent ri de sou
rire sec. La duchesse de Guise devait
mourir en 1696. La Grande Mademoi-
selle, alors, sera morte depuis trois ans
(1693),
Ce fut le duc de Savoie, Charles-Em-
manuel II, qui épousa Mlle de Valois.
Elle ne fit que passer. Dès 1663, ello
mourut à Chambéry ou à Turin. Elle n'a
pas participé. À la, lignée des.orinces do
la liberté doit consacrer toutes ses forces
au maintien de la république et prêter son
concours au gouvernement de M. Thiers.».
Nord. â En opposition aux candidatu-
res républicaines de MM. Deregnaucourt
et Soins, la Vraie France, le Mémorial et le
Propagateur mettent en avant les noms de
M. Dupont, avocat, président de la Société
d'agriculture de Douai, et de M. Mergeret,
membre du conseil général,maire d'Esquel-
becq. Il n'est plus question de MM. Maillet
d'Avesnes et Fiévet du Masny, deux mem-
bres du conseil général, que l'Indépendant
de Douai avait annoncé devoir être soute-
nus par le parti conservateur légitimiste et
clérical.
Vas».â D'après le Toulonnais, le congrès
républicain départemental, qui s'est réuni
en assemblée générale au Luc, le 31 dé-
cembre, a donné la majorité à M. Cotte.
Le même journal apprend au dernier mo-
ment que le comité républicain a résolu de
proposer à l'acceptation de son assemblée
générale la- candidature de M. de Freyci-
net, ancien secrétaire à la guerre sous M.
Gambetta. Nous avions déjà fait pressentir
cette nouvelle.
CHRONIQUE DE PARIS
M. Léon Say nous a offert pour étrennes
.un échantillon dunouveau gaz d'éclairage:
; tous les soirs une assistance considérable
se réunit sur la place de l'Opéra pour ad-
' mirer et commenter les dix becs éclatants
de l'administration municipale ; la lumière
est vive, intense, nourrie et volumineuse ;
elle a une légère teinte bleuâtre qui rap-
pelle la lumière électrique. Paris ainsi
éclairé deviendrait un véritable tableau de
féerie: pourquoi faut-il que'les splendeurs
de la place de l'Opéra soient comme une
lampe dans un tombeau? J'exagère à des-
sein, mais tout le monde sait que l'admi-
nistration, dans un but louable d'écono-
mie, a prétendu, en matière de becs de
gaz, réduire notre capitale à la portion
congrue. Il est clair que l'empire nous
ayant laissé un effroyable arriéré à liqui-
der, il faut rogner toutes les dépenses, ra-
masser toutes les épingles et brûler toutes
les allumettes par les deux bouts; mais
Paris est, d'autre part, un salon où nous
convions le monde entier et où nous de-
vons désirer qu'il laisse le plus d'argent
possible : ne ménageons donc pas les lus-
, très.
i D'ailleurs il n'est pas. nécessaire de tout
éclairer au même degré : que les quartiers
où la circulation est faible ou même nulle
dans la soirée soient bornés au strict né-
cessaire, mais que les grandes artères et
leurs amorces, les rues qui font communi-
quer entre eux les principaux quartiers,
jouissent de leur éclairage intégral.
Même observation pour le balayage :
c'est un fait facile à constater, on ne ba-
laye plus les rues de Paris. â Je sais bien
que les travaux d'enlèvement des boues
ont été adjugés par le conseil municipal à
un entrepreneur qui ne tardera pas à s'exé-
cuter; mais un interrègne, fût-il de quinze
jours seulement, est inadmissible. Les fla-
ques de boue liquide qui s'accumulent au
bord des trottoirs sont une honte pour une
i capitale. Le ruisseau de la rue du Bac
n'empêchait pas Mme de S d'adorer
[Paris, mais enfin elle savait fort bien qu'il
fallait le charme irrésistible de Paris pour
faire passer sur le ruisseau en question,
et c'est même cela, au fond, qu'elle voulait
dire.
\ Au surplus, que le conseil municipal le sa-
che bien : on le rend responsable de toutes
les taches de boue indûment perçues et de
tous les faux pas accomplis dans les rues
'mal éclairées. c'est insensé peut-être, mais
'c'est inévitable.
j Eclairage et balayage sont les deux ma-
melles de Paris. M. Léon Say me pardonne-
ra de lui adresser cet apophthegme.
1 J'ai peu suivi l'empereur du Brésil dans
ses pérégrinations; ce monarque, qui par
hasard a du bon sens, est venu non en
prince, mais en touriste : il veut tout voir,
mais il veut le voir à son aise et à sa fan-
taisie, et il tient surtout à'ne.pas mettre
les reporters à ses trousses. Heureux, dit-
il, les voyageurs qui n'ont pas d'histoire!
Malgré tout, il nous a bien fallu apprendre
que don Pedro II avait visité l'Institut, le
â¢puits de Grenelle, l'Assemblée natio-
nale et l'égout collecteur. Je puis donc,
sans trop d'inconvénients, commettre, moi
aussi, une petite indiscrétion à l'endroit de
l'empereur du Brésil : ce gentleman, qui
sait aussi bien et peut-être mieux que nous
quelles sont les gloires les plus charman-
tes de notre pays, a demandé à son cice-
rone en chef de le conduire à Nohant voir
George Sand.
Je ne sais si vous partagerez mon im-
pression, mais je trouve ce trait délicieux :
: il est d'un esprit fin, lettré, généreux ; ce
. souverain estime que l'auteur de Mâuprat
, et de Valentine, de la Mare au Diabie et du
Marquis de Villemer est une des perles les
plus précieuses de notre écrin national. Il
â¢veut faire son pèlerinage de Nohant, com-
me autrefois on faisait le pèlerinage de
Ferney. Bravo, prince, bravo !
NOUVELLES DU JOUR
On lit dans la Presse :
M. de Goulard fait ses préparatifs de dé-
part pour Borne. >
Le duc de Broglie quittera Paris demain ou
après-demain, pour aller reprendre la direction
de son ambassade à Londres.
M. de Gontault-Biron partira pour Berlin de-
main ou après-demain, sans attendre le retour
de Rome du comte d'Arnim, qui doit présenter
ses lettres de rappel au saint-père.
M. Ernest Picard ne paraît pas disposé à re-
partir pour Bruxelles, cependant nous devons
dire qu'il n'a pas été jusqu'à présent question
de lui faire donner un remplaçant.
Quant à M. Lanfrey, invité par le ministre
des affaires étrangères à retourner à Berne, il
est probable qu'il se décidera à partir dans le
courantde cette semaine..
M. E. Renan a adressé au Moniteur uni-
versel la lettre suivante :
Paris,. 30 décembre 1811.
>' Monsieur,
Dans votre numéro d'avant hier, vous avez
répété l'allégation de divers journaux relative à
une lettre que m'aurait écrite M. Mommsen. et
d'où il résulterait que ce savant recevait une
« subvention » de l'empereur Napoléon lit.
Permettez-moi d'user de votre journal pour rec-
tifier ce bruit. Depuis les derniers événements,
je n'ai reçu qu'une seule lettre de M. Mommsen,
datée du*13 mars. Cette lettre ne renferme rien
de ce que l'on prétend. Je dois d'ailleurs à la
vérité de déclarer qu'il est à ma parfaite con-
naissance que M. Mommsen n'a jamais touché,
sous une forme quelconque, aucune pension,
indemnité ou subvention de l'empereur Napo-
léon 111.
Agréez, monsieur, l'assurance de mes senti-
ments les plus distingués.
E. RENAN.
L'Académie des sciences, dans sa séance
du mardi 2 janvier, vient de nommer M.
Hervé Mangon à la place laissée vacante
dans sa section d'économie rurale, par le
décès de M. Payen.
U Emancipation, de Toulouse, annonce
que son numéro exceptionnel qui devait
paraître le 1" janvier, a été préventive-
ment saisi. Les ateliers de l'Emancipation
ont été occupés à 3 heures du matin par
une escouade de sergents de ville, qui ont
enlevé les numéros accumulés autour des
presses de l'imprimerie.
Les agents ont agi en vertu d'ordres de
l'administration, dont voici la teneur :
Le procureur de la république soussigné in-
vite M. Savy, imprimeur, à remettre à l'agent,
porteur du présent, le numéro de l'Emancipa-
lion en date du l«r janvier dès aussitôt que le
tirage sera terminé et avant la sortie des bu-
reau^âladite remise devant tenir lieu de dépôt
légal.
BELcunnou.
Nous, préfet de la Haute-Garonne,
⢠Agissant en vertu de l'article 10 du Code d'in-
struction criminelle,
Vu le numéro du 1er janvier 1872 du journal
Y Emancipation,
Mandons et ordonnons au commissaire cen-
tral de police de la ville de Toulouse de saisir
tous les numéros existants du journal l'Eman-
cipation portant la date du 1er janvier 18"32, et,
à cet effet, de procéder à toutes perquisitions
dans les bureaux de l'imprimerie et du journal,
et d'opérer toutes saisies tant dans les locaux
qu'à la poste, au chemin de fer, et chez les li-
braires et marchands de journaux.
CH. FERRY.
Le même journal annonçait ces jours
derniers que la jeunesse des -Ecoles de
Montpellier, Grenoble et Lyon s'occupait
de former une vaste fédération républi-
caine, et elle publiait l'adhésion des élèves
des Ecoles de Toulouse.
La Gazette du Languedoc publie aujour-
d'hui une protestation signée de 150 étu-
diants en droit ou en médecine de Tou-
louse.
L'Argus soissonnais publie une lettre de
M. de Saint-Vallier, adressée au maire de
Soissons, et annonçant que le quartier
général allemand vient d'accorder le paye-
ment d'un â-compte de 100,000 francs, à
valoir sur le montant des créances dues à
la ville de Soissons, pour fournitures fai-
tes pendant la guerre, en vertu d'un con-
trat d'approvisionnement conclu. avec les
autorités allemandes et approuvé pur le
gouverneur établi à Reims.
L'intendant de l'armée d'occupation a
versé cette somme de 100,000 francs entre
les mains de M. le trésorier-payeur géné-
ral de Meurthe-et-Moselle, qui l'a trans-
mise à son collègue de l'Aisne.
Le conseil municipal de Soissons a fait
parvenir à M. de Saint-Vallier l'expression
de toute sa gratitude.
Un de nos collaborateûrs, dans un de ses
articles sur Etretat, a reproduit le récit
d'un mobile sur le combat de Bosc-le- hard.
On nous a communiqué' depuis les rap-
ports officiels sur le combat de Bosc-le-
Hard, et il résulte de ces rapports que des
récompenses ont été accordées aux offi-
ciers du bataillon des mobiles du Havre,
surtout en raison du sang-froid dont ils ont
fait preuve au combat de Bosc-le-Hard,
sous la très ferme direction de leur com-
mandant.
ACTES OFFICIELS
Préfecture de Is Seine.
Par arrêté du 30 décembre,
Considérant qu'en présence du projet de loi.
sur les annonces judiciaires soumis en ce mo-
ment à l'Assemblée nationale, il n'y a lieu de
prendre que des mesures provisoires :
Art. 1er. Les annonces judiciaires et légales,
prescrites par le droit civil, les codes de procé-
dure et de commerce, et les lois spéciales pour
la publicité et la validité des actes, dès procé-
dures ou des contrats, continueront'(sauf ' ce
qui sera dit ci-après, art. 2, au sujet des failli-
tes) à être insérées nécessairement, pour le dé-
partement de la Seine, durant le cours de l'an-
née 18"2, dans un, au moins, des quatre jour-
naux ci-dessous désignés :
Le Journal général d'Affiches, dit Petites-Af-
fiches,
La Gazette des Tribunaux,
Le Droit,
Les Alfiches-Parisiennes.
Art. 2. Sont obligatoires, seulement dans les
trois premiers journaux ci-dessus désignée, les
publications auxquelles les articles 442 et sui-
vants du Code de commerce assujettissent Jes
opérations de faillite.
Art. 3. Le tarif du prix d'insertion des an-
nonces comprises dans les deux articles qui
précèdent est fixé à 20 centimes pour chaque
ligne de 34 lettres, et à 25 centimes pour chaque
ligne do 45 lettres et au-dessus, caractère gail-
larde (l'alphabet entier pris pour type de justi-
fication).
Par exception, le tarif des insertions relatives
aux jugements de faillite et aux convocations
et délibérations de créanciers est fixé, au total,
à 1 fr. 25 c. par chaque insertion laite suivant
la formule usitée.
Art. 4. Le coût d'un exemplaire légalisé est
réglé, non compris le droit d'enregistrement, à
75 centimes.
Néanmoins, ce prix sera réduit, en ce qui
concerne les publications relatives aux faillites,
à 50 cent., dont 25 cent, pour le coût de l'exem-
plaire, et 25 cent, pour vacation a la légalisa-
tion, seulement.
Art. 5. Devront être insérées gratuitement,
dans les quatre journaux sus-désignés. les an-
nonces et publications qui seraient nécessaires
pour la validité et la publicité des contrats et
procédures dans les affaires suivies par appli-
cation de la loi des 29 novembre, 7 décembre
1850 et 22 janvier 1851, sur l'assistance judi-
ciaire.
Art. G. Conformément au paragraphe dernier
de l'article G9G du Code de procédure civile, les
annonces de toute espèce, relatives à la même
affaire, seront insérées dans la feuille qui aura
reçu la première.
Art. ~l. Les quatre journaux ci-dessus indi-
qués en l'article 1er inséreront, quotidienne-
nement et gratuitement, un avis ainsi conçu :
« La publication légale des actes de société
est obligatoire, pour l'année 1S72, dans l'un des
quatre journaux suivants :
» Le Journal général d'A ffiches dit Petites-
Affiches,
'» La Gazette des Tribunaux,
» Le Droit,
» Les A ffiches-Parisiennes. »
Contrîbutions Indirectes.
L'administration des contributions indirectes
va faire procéder à un concours général pour le
surnumérariat.
Ce concours sera ouvert le 22 février 1872.
Les jeunes gens qui - désireraient y prendre
part doivent, dès à présent, s'adresser au direc-
teur du département qu'ils habitent, résidant
au chef-lieu. Le directeur leur donnera con-
naissance des conditions d'admissibilité, ainsi
que du programme de l'examen.
Les pièces exigées devront être produites au
plus tard !e 9 février, date a laquelle la liste
set a définitivement close.
FAITS DIVERS
Aujourd'hui, 3 janvier, le thermomètre ce
la maison A. Queslin, 1, rue de la Bourse, mar»
quait :
A 7 heures du matin, 3 degrés 0 dixième
au-dessus de zéro.
A 11 heures du matin, 4 degrés 0 dixièmes
au-dessus de zéro
A 1 heure après-midi, 4 degrés 5 dixiè-
mes.
Hauteur barométrique, 758.
â Nous sommes priés de déclarer que M. lè
duc d'Aumale n'a écrit, publié, ni fait publier
aucune lettre signée « Yerax ».
â- Le XIXe siècle dit que les nouvelles cou-
pures de 5 et 10 franes qui seront émises par
la Banque de France en remplacement de celles
du Comptoir d'escompte et de la Société géné-
rale, qui devront les avoir retirées dans un dé-
lai de six mois, ne seront mises en circulation
qne le 15 janvier au plus tôt.
Elles seront .un peu moins grandes que celles
de la Société générale, et seront imprimées sur
du papier filigrané, représentant l'image allé-
â gorique de la Banque.
â Un jeune homme de dix-huit ans, nommé
Henri D..., occupant rué Ramey, près la rue
Muller (18° arrondissement), un logement au
sixième étage sur le derrière de la maison, avait
passé, à l'occasion du jour de l'an, la soirée
d'hier chez ses parents. Il rentrait vers\minuit
et demi lorsque, arrivé sur son palier, il vit
avec surprise une lumière filtrer à travers les
interstices de sa porte.
Collant son oeil au trou de la serrure, il aper-
çut un individu, éclairé par une lanterne posée
sur la cheminée, qui mettait rapidement en
paquet tout ce qu'il possédait de précieux.
Aussitôt il proféra de toutes ses forces le cri :
« Au voleur! »
Au même instant la porte s'ouvrit brusque-
ment, le malfaiteur s'élança, et, baissant la
tête, frappa le jeune homme dans la poitrine
avec tant de force qu'il l'envoya rouler de mar-
che en marche jusqu'à l'étage inférieur.
Le jeune homme se releva heureusement sans
autre mal que quelques contusions sans gra-
vité.
Ses cris avaient mis toute la maison en émoi,
Une ronde de sûreté arriva et explora toute la
maison.
On était sûr que le voleur n'avait pursortir.
On reconnut bientôt qu'il s'était enfermé dans
les cabinêts. La porte fut forcée, mais l'homme
avait disparu.
11 était sorti par un carreau de vasistas telle â
ment étroit qu'il semblait impossible qu'il pût
donner passage à un homme. De là, en grim-
pant comme un chat le long du tuyau d'aéra-
tion, il avait gagné les toits. Il avait abandonné
dans les cabinets un paletot et un pardessus
très élégant, qui l'eussent embarrassé dans sa
périlleuse ascension.
On courut chercher les sapeurs-pompiers du
poste voisin, qui montèrent rapidement et pour-
suivirent le fugitif de toit en toit. L'obscurité
rendait cette-chasse à l'homme sur les ardoises
glissantes aussi difficile que pleine de danger.
Tout à coup le voleur, qui filait comme une
ombre sur les crêtes les plus aiguës, disparut
de nouveau; toutes les recherches faites pour
savoir ce qu'il était devenu demeurèrent infruc-
tueuses.
Ce matin, en se levant pourr ouvrir les portes,
le sieur Quinet, concierge de ⢠l'école des gar-
çons de la rue de Clignancourt, G3, a trouvé
dans la cour de la maison le corps d'un indivi-
du paraissant âgé de trente à trente-cinq ans,
en bras de chemise, tête nue. H portait à la tê-
te une grave blessure, et il avait la jambe gau-
che fracturée en deux endroits.
Tout porte à croire que cet individu est le vo-
leur poursuivi sur les toits. Les poches de son
pantalon et de son gilet, non plus que celles du
paletot et du pardessus qu'il avait abandonnés
ne renfermaient de papiers de nature à établir
son identité.
A la suite des constatations auxquelles a pro-
cédé M. Denis, commissaire de police du quar-
tier, le corps a été envoyé à la Morgue. .
â Les souscriptions pour la réédification du
palais de la Légion d'honneur sont au nombre
de 22,010.
Le total des souscriptions- s'élève jusqu'à pré-
sent à GOO.OOO francs.
â Dans la nuit du 30 au 31 décembre, un in-
cendie s'est déclaré à Saint-Etienne, dans une
grande maison, de construction récente, appar-
tenant à M. Delbeck, entrepreneur des fourni-
tures de la prison.
A peine l'incendîe était il oignais, qu'on le vit
s'élancer et briller à une grande hauteur.
. Le sinistre se développaitavec une telle-in-
tensité que les malheureux habitants, surpris
dans leur sommeil, ont eu à peine le temps de
quitter leurs logements et de se sauver.
Cette maison était tout;un monde; on y
comptait vingt-neuf ménages, composés, pour
la plupart, de petits employés et de femmes,
tous travaillant à la journée.
Un certain nombre d'incendiés n'ont rien pu
sauver de leur mobilier ni die leurs vêtements,
et se trouvent aujourd'hui «ans asile et sans
ressources. La maison était assurée.
â- Un nouvel accident de chemin de fer s'est
produit sur la ligne du Nord. Le train parti de
Bruxelles à huit heures pour arriver à Lille à
10 heures 45 est entré en gare avec un retard
de plus d'une heure. 11 avait été pris en écharpe
à la bifurcation d'Ath par le train venant de
Mons. Une enquête sommaire a établi que le
disque, placé à l'entrée de.' la gare, n'ordonnait
pas l'arrêt.
Le dernier wagon, un; fourgon, a seul été at-
teint et mis en pièces.CLe conducteur du train,
nommé Aeh, a été blessé aux jambes; le gardè-
freins a reçu quelques-contusions aux mains.
L'Echo du Nord annonce que M. de Cissey
profitera de son voyage â Bapaume, le 3 janvier,
pour visiter l'emplacement du camp de Hel-
faut, près de Saint-Omer.
Les premiers travaux) d'installation sont com-
mencés. Le camp contiendra de 10 à 15,000
hommes.
â Le roi de Bavière* vient d'accorder la som-
me de deux mille florins, pour cadeau d'étrenvj
nés, aux soiis-offlcierst et soldats de la deuxiè-
me division bavaroise, en ce moment en
France. \
CoaîiEMsïiaicaifioMS cé> Avisai vers.
Obligé de quitter l'Alsace, unt père de
fam;lie, que nous recommandons \â tous
nos lecteurs, cherche un emploi je- sur-
veillant ouune place d'homme de confiance.
S'àdresser pour renseignements
(Marais).
â PAS ©E C5îÉ©J'ff!
On recommande rw.Teco?iomejSAviGNY,tailleur,47
rue Nvc-Petits-Champs, qui accorde 15 0/0 d'esc. v
NÉCROLOGIE
Nous venons de conduire à sa dernière
demeure, notre collaborateur, M. Léon
Montigny.
Léon Montigny avait «été associé à nos
travaux dans ce journal! depuis trois ans.
La nature de son esprit l'avait porté de
préférence vers l'étude des questions de
statistique, et il y avait déployé des quali-
tés de précision et d'exactitude que le pu-
blic n'avnit pas tardé à apprécier. Parmi
les nombreux articles qTi'il a insérés
dans le Temps, nous citerons- surtout
ceux, qu'il a consacrés* aux impor-
tantes élections de mai' et de juin
1869; elles lui donnèrent l'occasion de
dresser un tybleau de Paris électoral qui
se faisait remarquer par une heureuse ap-
plication de la géométrie à,la statistique.
Notre collaborateur a publie, .en outre, eu
1870,unepétitionadresséeauSétaatet deman-
dant la révision des circonsea'iptions élec-
torales délimitées par l'arbitraire et selon
les volontés de l'administration impériale,
et non point selon les besoins des popula-
tions. Une lettre de M. Jules Favre avait
constaté la force de l'argumentation mise
par le jeune publiciste au service de la
cause de la justice et de la vérité.
Pendant le siège de Paris, M. Montigny,
qui avait tenu à rester au poste de l'hon-
neur et du danger, avait partagé ses
heures entre les veilles du rempart
et les travaux du journal. C'est à sa
plume qu'étaient dus les articles ayant
pour titre : la Défense natioricùle ; il
contribua puissamment à provoquer et
à organiser cette correspondance ailée
qui, par delà le mur de fer séparant
la capitale du reste de la France, remettait
pour un moment en rapport les membres
disjoints de la patrie. Un grand nombre de
lecteurs garderont un souvenir reconnais-
sent des efforts faits par notre ami pour
leur procurer, pendant ces jours de dou-
leurs et d'angoisses, des nouvelles de ceux
que les événements retenaient loin d'eux.
Esprit judicieux et pondéré, M. Montigny
était un ami sincère de la vraie liberté et
ne la comprenait pas sans le respect du
droit. Esclave du devoir, il est resté sur la
brèche jusqu'au moment ou ses forces dé-
faillantes firent défaut à l'ardeur de son
zèle. La mort est venue briser sa
carrière à l'heure où il se promettait de
travailler avec une vigueur nouvelle à cette
oeuvre de régénération qui fait appel à tous
les hommes de coeur et de bonne volonté.
Un mal qui pardonne rarement a triomphé
d'une organisation délicate, ébranlée par
un labeur assidu, par les fatigues et par â
les épreuves des derniers mois. La presse
perd en M. Montigny un de ses représen-
tants les plus consciencieux et les plus dé-
voués; ceux qui, comme nous, l'ont appro-
ché de plus près, regretteront en lui l'ami
loyal et sûr dont ils avaient pu apprécier
les rares et éminentes qualités dans le
commerce de la vie.
M. Montigny laisse derrière lui une
jeune femme, un jeune enfant, une fa-
mille que ce coup terrible plonge dans
une profonde désolation. Puissent du
moins ces lignes, sincère écho des re-
grets de tous les amis du défunt, en
adoucir quelque peu l'amertume.
ALFRED MARCHAND.
Les obsèques du général de division Noël
ont eu lieu, hier 27 janvier, à Versailles.
Le général Noël était grand officier de la
Légion d'honneur et faisait partie du co-
mité consultatif de cavalerie,
TRIBUNAUX
/ ______
COUR D'ASSISES D'EURE-ET-LOIR
Audience du 30 décembre.
Double assassinat. â¢â Triple condamnation
it mort.
Cinq individus, trois hommes et deux femmes
viennent répondre devant la - cour d'assises
Séant à Chartres, de deux assassinats et de
vols. Ces crimes furent commis à l'aide de la
confusion que jetait l'approche de l'ennemi. Un
sixième accusé devait être placé prè3 de ses
complices, mais il s'est peadu dans la prison
de Châteaudun. i
C'est dans la nuit du 19 septembre, le iour ou
l'on signalait l'approche des armées alleman-
des que les époux Chesneau, revenant du mar-
ché de Bonnetable, trouvèrent la mort dans la
grange oU ils couchaient. Us passaient dans le
pays pour posséder de l'argent, malgré l'extrê-
me économie de leur vie. Les assassins volè-
rent de 5 à 6,000 francs. Une somme presque
égale échappa à leurs recherches, cach.eequel-
le était dans de vieux linges.
On arrêta d'abord Guénard et Quillou. Leur
réputation était équivoque ; l'armee d'invasion
approchait, elle occupa le pays, et le cours de
la justice se trouva suspendu. Les inculpés fu-
rent remis en liberté, la perquisition faite chez
eux n'ayant amené aucun résultat.
Ils revinrent au village où les crimes avaient
été commis. L'un d'eux parla plus qu'il ne con-
venait. On avait d'ailleurs remarqué le change-
ment de leurs habitudes. L'instruction fut re-
prise, et bientôt les aveux partiels des accusés,
leurs dénonciations réciproques permirent de
déterminer la part prise par eux aux crimes.
L'instigateur de l'assassinat et des vols est
Quénard. Il avait communiqué son projet cri-
minel à Proust, à Quillou, à Germond : « Que
» craignez-vous, leur disait-il, il n'y a plus de
» gouvernement, plus de gendarmes , plus
» rien. »
Germond, sergent de la garde nationale, dési-
gna Guénard et Quillou pour le service d« mi-
nuit à quatre heures du matin. A minuit, les
quatre assassin;; se réunirent près du jardin de
Proust. Pour affermir leur courage, ils burent
ensemble une bouteille d'eau-de-vie que Ger-
mond s'était chargé de fournir; les mains trem-
blaient à Guénaid d'impatience.
C'est lui qui, familier de la maison, entra le
premier dans l'étable : « Bonsoir, dit-il, père
Chesneau, il ne fait pas bien chaud. Il fait bon
dormir dans votre étable. â C'est vrai, répon-
dit Chesneau, je me suis mis à côté de ma va-
che pour n'avoir pas froid.» A ces mots, Gué-
nard sort, appelle ses complices, et se préci-
pite sur Chesneau que Proust saisit à la gorge.
Le vieillard se débattait faiblement. Guénard
se re.éve, met Germond à sa place pour ache-
ver avec Proust d'étouffer l'homme qui râlait, et
prenant Quillou, il court à la grange, tous deux
s'emparèrent de la femme, la jettent sur un tas
d'orge et l'étrangleat.
Guidés par Guénard, Proust, Germond et
Quillou pénétrèrent dans la maison ; ils ouvri-
rent les meubles dont Proust avait trouvé les
clets dans la poche de la femme Chesneau. Us
découvrirent une partie de l'or caché sous les
hardes ; ils l'emportèrent au jardin de Ger-
mond, isolé du hameau, et le divisèrent aux
quatre coins d'un mouchoir étendu sur le sol
en quatre lots, chacun d'environ 12 à 1,500 fr.
La femme Quillou est compromise par son
mari, qui déclare lui avoir remis 16 à 1,"00 fr.
en lui en disant 1 origine.
Toutefois le jury a rapporté en sa faveur un
verdict d'acquittement.
La femme Proust a obtenu des circonstances
atténuantes.
Quant à Guénard, Quillou et Proust, ils sont
condamnés a la peine de mort. L'exécution aura
lieu sur la place publique de Chartres.
VARIÉTÉS
UNE SOEUR DE LA GRANDE MADEMOISELLE (I).
I
Nous sommes à Florence.
Vous avez entendu parler d'une gale-
rie suspendue qui traverse l'Arno, et qui
met le Palais-Vieux en communication
avec le palais Pitti. Cette galerie, qui
date de Vasari, c'est-à-dire du milieu du
seizième siècle, est longue de 500 mè-
tres. Au début, elle avait une destina-
tion d'utilité toute pratique. Grâce à eile,
les grands-ducs pouvaient passer, sans
être vus du public, de leur résidence
personnelle, Pitti, à leur résidence poli-
tique, le Vieux-Palais, celui (jue vient
â¢de quitter la Chambre des députés de
l'Italie.
â Aujourd'hui, la galerie, le « corridor
royal », comme on l'appelait autrefois,
est un musée ; on y a réuni des restes
de l'art étrusque, des milliers de dessins
originaux et d'ébauches des grands maî-
tres. des tapisseries anciennes d'Arras
et des Gobe-lins, etc., etc. Quand le
touriste, après avoir vu les chefs-
d'oeuvre de peinture du palais Pitti,
veut aller voir les chefs d'oeuvres de
peinture et de sculpture des Offices, il
peut passer par ce curieux corridor.
Cette traversée demandera une demi-
heure à un observateur qui visite l'Italie
en courant. Pour moi, qui vivais à Flo-
rence, j'y ai consacré, à plusieurs re-
prises, des semaines entières.
Quelques unes des tapisseries, arazzi,
ont un véritable intérêt historique. Ce
sont des présents de Catherine, de Ma-
rie de Médicis, etc. J'ai cru reconnaître,
par exemple, la icène du mariage
d'Henri III avec la princesse Louise de
Lorraine - Vaudemout. Ce magnifique
tapis, vaste page d'histoire, a-t-il été
broché en plusieurs éditions? En avez-
vous une en France?...
Quant aux dessins, ébauches, coups
de plumes et de crayon des grands maî-
(1) Extraits d'études sur les Mcdicis, sur les
Prolongements de l'Histoh e de t'rance en Ita-
lie, etc.
très de la sculpture et de la peinture, ce
sont des trésors pour l'histoire techni-
que de l'art, et plus encore, je suis porté
a le croire, sans avoir été renseigné à
ce sujet, des trésors d'étude pour les
jeunesartistes.il m'est arrivé, ensui-
vant pas à pas une idée de Raphaël, de
Michel-Ange, de Corrége, en la voyant
surgir spontanément, puis se compléter,
puis éclater dans les lignes du chef-
d'oeuvre réalisé et con-nu^-de croire que,
si je m'en étais mêlé, moftaussi, j'aurais
pu dessiner, Ancli io- son .;pittore! Jugez
quelles impressions fécondes pourrait
avoir, en cet aimable lieu,;-un4ïomme du
métier. Que je voudrais Men voir nos
jeunes gens des prix de Rome-varier un
peu leurs exercices, et s'abreuver à cette
source vive..,'
II
Il est un point de ce passage suspen-
du où je m arrêtais avec une certaine
complaisance : c'est, en venant de Pitti,
l'endroit où il se transforme en deux
chambrettes et se resserre très étroite-
ment, avant de devenir la large et lu-
mineuse galerie jetée par dessus le fleu-
ve. Là, dans ces deux chambrettes et
dans l'étroit corridor qui les suit, se
trouve une curieuse collection de ta-
bleaux : ce sont les portraits de tous les
Médicis historiques, ceux de la branche
aînée et ceux de la branche cadette.
On sait sans doute la portée de cette
distinction; mais je vais faire comme si
le lecteur ne s'en souvenait plus.
Le tronc médicéen se forme, grossit,
commence à devenir historique, a avoir
une certaine signification dans le cou-
rant et surtout vers la fin du quator-
zième siècle. Le Sylvestre des Médicis
du moment si célèbre des Ciompi, c'est-
à-dire l'émeute des classes nombreuses,
en 1378, annonce déjà l'esprit, la ten-
dance, le sens de ce casato, de cette
gens qui, depuis cinquante ans, fournis-
sait d'ordinaire une cinquantaine de
grands mâles dans les guerres de Flo-
rence contre ses voisins.
Au commencement du quinzième siè-
cle, Jean de Médicis, dit Bicci, a deux
fils : Cosme, l'aîné ; Laurent, le cadet.
De là deux branches qui s'élèvent sur ce
tronc. La branche aînée occupe le champ
historique dans le cours du quinzième et
au début du seizième siècle, la branche
cadette lui faisant d'ordinaire une sourde
opposition, jusqu'au moment où elle
prendra elle-même la première place
dans l'histoire.
La branche aînée, c'est Cosme, le pè-
re de la patrie; c'est Pierre le Goutteux,
c'est Laurent, avec Julien son frère;
c'est Laurent le Magnifique seul, quand
Julien, en 1478, a été assassiné par les
Pàzzi, dans le dôme de Sainte Marie-de-
la-Fleur; c'est Pierre II, fils de Laurent,
expulsé pour faire place à Savonarole, à
Soderini, à la république dont Machiavel
est le secrétaire; c'est, après cette répu-
blique, Laurent II, le médiocre person-
nage idéalisé par Michel Ange dans le
Pensiero de la sacristie neuve de Saint-
Laurent ; c'est Léon X, fils du magnifi-
que Laurent; c'est Clément VII, le bâ-
tard de Julien, la victime des Pazzi; c'est
Alexandre, un bâtard mystérieux, que
Charles-Quint consacre, en lui donnant
sa fille naturelle Marguerite, et qui sera
assassiné, en 1537, par un étrange avor-
ton de la branche cadette, Lorenzino le
Traître; c'est enfin notre Catherine des
Médicis, fille de Laurent Pensiero, ma-
riée par Clément VII au fils de Fran-
çois Ier, le tutur Henri II. Catherine pro-
longera la branche aînée jusque vers la
fin du seizième siècle, jusqu'en 1589.
A dater de 1537, époque où la bran-
chette cadette, tout en réprouvant et en
faisant poignarder Lorenzino l'assassin,
a profité de son crime pour arriver au
Srincipat, Catherine, seule survivante
e îa branche aîn'ée, a une attitude am-
biguë à l'égard de ses parents, les grands-
ducs florentins. Ils ont, du reste, une
politique espagnole, et elle est française.
Ces circonstances expliquent en partie
comment, en ces temps-1», nous avons
en France les plus violents ennemis des
Médicis, les Strozzi. Trois Strozzi com-
mandent successivement des armées et
des flottes françaises. Mais, vers la fin
de sa vie, Catherine se. mettra en bons
rapports avec le grand-duché. Elle y
donnera des conseils, elle y exercera
peut-être une action souterraine et dra-
matique; peut-être aura-t-elle con-
tribué à changer le courant de la
politique médicéenne, qui d'espagnol
deviendra français.
La branche cadette, ducale et grand-
ducale, d'un caractère essentiellement
différent de la branche aînée, qui était
semi-républicaine encore, quoique prin-
cière et papale, commence par Cos-
me Pr, qu'on appelle couramment Cosme-
grand-duc, pour le distinguer de Cosme-
pêre-de la-patrie. Cette seconde forme
de la principauté médicéenne dure juste
200 ans, de 1537 à 1737. La descendance
de Cosme-grand-duc se compose de six
princes régnants : François, le père de
notre Marie des Médicis, qui, à l'âge de
25 ans, deviendra femme d'Henri IV ; le
cardinal Ferdinand, oncle de Marie, dé-
cardinalisé pour perpétuer la race; le
pâle Cosme II, au temps d,Henri IV et
au début de Louis XIII; le brillant Fer-
dinand II (malgré Galilée), au temps de
Louis XIII et des 30 premières années
de Louis XIV, sous lequel la cour de
Florence arrive à son apogée ; Cosme III,
dont l'avènement est de 1670', un vrai
contemporain de Louvois, de Mme de
Maintenon et du Père de La Chaise, un
bizarre élève des moines, qui, en 1700,
à Saint-Pierre de Rome, s'habillera en
chanoine pour pouvoir donner au peuple
la bénédiction des saintes reliques. Sous
Cosme III, le dévot, la race s'étiole et se
meurt. Deux fils, Ferdinand et Gaston,
un jeune oncle, François-Marie, cardinal
'décardinalisé, lui aussi, pour suppléer à
l'impuissance de ses neveux, une fille,
Anne, pour laquelle on eût peut-être
passé par dessus les coutumes saliques,
quatre personnes enfin, pendant trente
ans, essaient vainement de prolonger le
cours du sang médicéen. En 1737, avec
Gaston, le nom des Médicis disparaît de
l'histoire vivante.
III
J'allais donc volontiers regarder, étu-
dier ces portraits. Je comparais la bran-
che républicaine et papale à la branche
ducale. Je cherchais sur ces visages
certains éclaircissements d'histoire, bien
qu'en général j'aie acquis la persuasion
qu'il ne faut pas outrer la théorie des
rapports de la physionomie avec là bio-
graphie. Et, à ce propos, qu'il me soit
permis de dire en passant que M. Legou-
vé, l'autre jour, à la séance des Acadé-
mies, me paraît s'être singulièrement
exagéré la valeur et la portée des spiri-
tuels aperçus de M. Ampère sur les bus-
tes des princes et des princesses de
l'empire romain. Lettrés français, je me
permets de vous faire une petite proelà-î
mation : prenez garde à l'excellent M.'
Ampère ; jetons expliquerai cela quel»
que jour.
Parmi ces portraits mêdicéens; j'ëtu-,1
diais spécialement les femmes. D'abord, 1]
nos deux reines ëtrégentes, Catherine
enveloppée dans sa-mante noire,et Marie
couverte de Bijoux.
La femme de Cosme Ier'grand-duc était '
une Tolède, venue de la vice-royauté es^
pagnole de Nazies. Une Jeanne d'Autri- 1
che, mariée à François, commence à
grossir les lèvres de là race. C'est d'elle
que vient notre Marie, femme d'Hen-
ri IV. Quand cette-princesse autrichienne
fut morte, François se livra pleinement
à l'aventure romanesque^dë Bianca Cap-,
pello.
Après la mort simultanée et très mys?,i
térieuse des deux amants, en 1587, avec,
l'autorisation de Sixte» Quint, et sous l'in-
fluence de la vieille Catherine des Mé-
dicis, le cardinal décardinalisé Ferdi-]
nand se maria dans la famille de Lor-
raine, une famille qui faisait des noces
en bien des endroits. La grande du-
chesse Christine de Lorraine n'est d'ail-
leurs point un type sans intérêt.
Sous le fils de Christine et de Ferdi-
nand Ier, Cosme II, l'Autriche entre une
seconde fois dans le lit des Médicis:
c'est le temps de la grande-duchesse
Madeleine. Notre Callot est à Florence à
ce moment-là. Les lèvres de la race
grossissent encore; le nez devient d'une
proéminence quelque peu disgracieuse. 1
Une seule fois, le trône grand-ducal
est partagé par une princesse italienne.
La femme de Ferdinand II, le contem-
porain de Louis XIII, de la Fronde et des
premiers temps de Louis XIV, est Vic-
toire de la Rovère, l'héritière et le der-
nier rejeton des ducs d'Urbin. Elle ap-
porta de grands biens, de grandes ri-
chesses artistiques, presque un tiers des
innombrables oeuvres d'art qu'on admire
aujourd'hui à Florence. -,
De Ferdinand II et de Victoire de la
Rovère naquit Cosme III. Le voici, fort
gros, avec sa grosse lèvre, avec sa vaste
perruque. Près de lui est le portrait de
sa femme. Cette princesse, aux tons
noirs et jaunes, a une physionomie qui
attire le regard. Parmi tous ces visages
graves, naïfs, béats, reposés, paisibles;
elle a quelque chose de tourmenté, d'é-
légiaque, et même de mélodramatique.
Il semble qu'elle a les yeux à moitié
fous.
C'est là notre héroïne, l'objet de cette
esquisse aux traits rapides, Marguerite-
Louise d'Orléans, la soeur de la Grande
Mademoiselle.
IV ...... ...
On se maria beaucoup, à la cour de
France, à la suite de la paix des Pyré-
nées. En 1660, au début de 1661, Maza-
rin, à la veille de mourir, passe sa vie à
combiner des fiançailles. Il unit, en
1660, le jeune Louis XIV à Marie-Thé-
rèse d'Autriche. Et quelles fêtes I II pré-
para l'union de .Monsieur (le second
Monsieur), second fils de Louis ivIII,
avec cette Henriette d'Angleterre que sa
mère laissait au lit faute de feu, il y a
dix ans, au temps de la Fronde, mais
qui est redevenue un meilleur parti de-
puis que la mort de Cromwell a laissé la
place libre au retour des Stuarts.
Ce n'est pas tout. Il faut que le cardi-
nal achève de placer ses sept nièce?
(elles étaient sept et non pas seule-
ment cinq). Les deux Martinozzi é-
taient déjà, l'une princesse de Conti,
l'autre duchesse régnante de Modè-
ne. Des cinq Mancini, Laure était
morte duchesse de Mercoeur, en passe
d'être duchesse de Vendôme ; "Olympe
était comtesse de Soissons. Mais 'il fal-
lait faire Marie princesse Colonna ; Hor-
tense, duchesse de La Melleraye-Maza-
rin; et, enfin, plus tard, Marianne, /lu-
chesse de Bouillon ; sans compter le ca-
det Mancini (l'aîné avoir été tué dans la
Fronde, luttant pour son oncle et pour le
roi), auquel on achetait le duché-de Ne-
vers. j
Parmi les nombreuses unions qui se
conclurent en ces années, il faut comp-
ter les mariages des trois Demoiselles
d'Orléans, filles du second lit de ce dé-
plorable Gaston-, Monsieur, le premier
Monsieur, le révolté sempiternel, second
fils d'Henri IV, frère de Louis XIII, oncle
de Louis XIV et du second Monsieur, qui
ne mourut qu'en 1660.
On sait que Monsieur, Gaston d'Or-
léans, avait été marié deux fois. Sa pre-
mière femme était l'héritière des Bour-
bon-Montpensier, la fille de la fameuse
duchesse de Montpensier la Ligueuse.
De cette première femme, qui mourut à
la suite de ses couches, Gaston avait eu,
en 1627, la Grande Mademoiselle, la
Frondeuse, la poursuivante audacieuse
du lit de Louis XIV, son cousin, qui
avait onze ans de moins qu'elle, l'amou-
reuse surannée de Lauzun en décembre
1670, quand elle avait 43 ans et lui 38,
sujet fameux de l'immortelle épître de
Mme de Sévigné : « Je m'en vais vous
mander la chose la plus étonnante, la
plus surprenante, la plus merveilleuse,,
la plus inouïe, etc. »
Mademoiselle avait cinq ou six ans,
quand son père se remaria, vers 1633, à
Marguerite de Lorraine. C'était la soeur
de ce Charles III de Lorraine qui, sépa-
rant ses intérêts de ceux de la France, de
Louis XIII et de Richelieu, dans la
guerre de Trente-Ans, venait de faire
entrer son duché dans cette phase sin-
gulière de dépossession partielle ou to-
tale qui dura jusqu'à la fin du dix-sep-
tième siècle. Ce mariage, fort mal vu de
la cour, fut dix à douze ans stérile. En-
fin, à dater de la fin de 1645, il produisît'
trois filles : Marguerite-Louise, qualifiée
Mademoiselle d'Orléans, Françoise- Ma-
deleine, dite Mademoislle de Valois,
et Elisabeth, qu'on appelait Mademoi-
selle d'Alençon. Il faut voir ces dé-
tails dans les Mémoires de Mademoi-
selle ; « Ma soeur d'Orléans, la petite de
Valois, ma petite soeur d'Alençon...»
Elle avait dix-neuf ans de plus que sa
soeur d'Orléans, l'aînée.
Mlle d'Alençon devint duchesse de
Guise, en épousant le neveu et l'héritier
du célèbre Guise de la révolte de Masa -
niello, mort grand chambellan en 166 !,
et de ses deux soeurs, ces deux demoi
selles de Guise, dont il est souvent que s
tiondans les récits du temps, et doi t
l'une fut abbesse de Montmartre. C'est,
ce groupe des deux demoiselles do Gui
se et de leur nièce d'Alençon, que Mon-
de Sévigné a caractérisé eh les appelant
les guisardes. La jeune d'Alençon, entre
ses 'deux tanks, était la guisarde beaulc.
Mme de Grignan en a souvent ri de sou
rire sec. La duchesse de Guise devait
mourir en 1696. La Grande Mademoi-
selle, alors, sera morte depuis trois ans
(1693),
Ce fut le duc de Savoie, Charles-Em-
manuel II, qui épousa Mlle de Valois.
Elle ne fit que passer. Dès 1663, ello
mourut à Chambéry ou à Turin. Elle n'a
pas participé. À la, lignée des.orinces do
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