Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1898-06-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 104176 Nombre total de vues : 104176
Description : 04 juin 1898 04 juin 1898
Description : 1898/06/04 (Numéro 4639). 1898/06/04 (Numéro 4639).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k217897s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
3>our fntoftter la garde et faire patrouille
dans toutes lés communes, et, riul doute
que les populations ne finissent par trouver
fort ennuyeux de tels procédés de gouver-
«•ment.
Il nous revient de divers côtés que telle
pourrait bien être la tactique adoptée aux
prochaines élections par les catholiques
italiens M face des provocations des Rudini,
des Zanardelli et des Bava.
Franchement, ont-ils plus à craindre des
Socialistes révoluionnaires que des gouver-
nementaux sectaires?
Etre, mangé à une saucé ou à une autre,
c'est totrjours être mangé.
Pourtant, certains d'entre eux prétendent
qu'il vitlt ffiiëlix encore n'être pas mangé
du tout.
On a bed etdngleg, fût-on catholique, lors-
qu'on le veut; et les catholiques italiens ont
montlè* «Jii'ett fait d'élections communales et
provinci es ils s'y entendent. Nous les
croyons de taille à répondre en citoyens et
en chrétiens à leurs lâches persécuteurs.
Nous allons les voir à l'œuvre leur
exemple sera une instructive leçon pour
nous, catholiques français, qui subissons à
peu près les mêmes épreuves.
L'Ecî,AIRE€R,
L'APAISEMENT
M. DU HAUSSASSE
M. de Maussabré, l'heureux vainqueur de
M. Lebon, adresse aux électeurs de l'arron-
dissenlént de Parthenay l'affiche de remer-
ciement qui suit
Chers électeurs,
Par 11613 suffrages vous venez de m'ac-
clamer député, de tout cœur Merci!
Je vous affirme comme élu tout ce que je
vodë ai déclaré et promis comme candidat.
Toutes les formes sociales et la République
vraiment libérale sont assurés de mon pa-
triotique et loyal concours.
Electeurs,
~-Dimanche, je comptais sur vous. Vous
pouvez désormais compter toujours sur
moi. d*; Matjssabhé.
Le Comité de protestation nationale, fier
de la confiance qu'il a rencontrée dans le
pays, s'associe aux remerciements de sou
candidat.
GOUTANT, GUILHAUD, ËOKNET, AMIRAliL*,
GAILLARD, Fradw, Diard, ROBIN.
Des journaux nous ont pris à parti
pour avoir placé M. de Maussabré parmi
les constitutionnels. Nous n'avions pas
tort.
PAROLES SAGES
M. Massabuau, député, aux déclarations
toujours si franches, élu par le concours de
tous les hommes de bien qui ont su faire
des sacrifices, écrit en les remerciant ces
̃âges paroles
« La lutte finie, je ne connais plus d'ad-
versaires.
» Je reste l'homme de tous. Car je ne suis
pas l'élu d'un parti.
» Indépendant je suis né à la vie poli-
tique, indépendant je resterai.
» Mais je ne serai point intransigeant. »
Et tout en maintenant avec fermeté nos
revendications religieuses et sociales, je
n'oublierai pas qu'on ne peut demander pra-
tiquement plus que les circonstances le per-
mettent. Je soutiendrai donc de tout mon
pouvoir contre les fractions révolutionnaires
les hommes sages et modérés auxquels
nous devons depuis deux ans plus d'apaise-
ment à l'intérieur et plus de sécurité exté-
rieure.
UN ASSAGI
Le Moniteur Universel publie cet entre-
filet
Les préoccupations provoquées par les
événements d'hier empêcheront Deut-être
d'accorder une attention suffisante à un inci-
dent pourtant singulier qui vient de se pro-
duire dans le Midi. Un député a adressé,
suivant l'usage, des remerciem'ents aux
électeurs qui l'ont élu. Dans sa lettre, on
remarque le passage suivant
Ce n'est pas merci que je vous crie, c'est
garde à vous Le péril que vous venez de
repousser si vigoureusement reparaitra.
Vous reverrez le marxiste allemand, après
avoir nié la patrie française, nier la propriété
individuelle, ce puissant moteur de l'humanité.
Vous verrez des travailleurs idiots, non contents
de l'exploitation capitaliste, se ruer sur le col-
lectivisme afin de compléter par l'exploitation
politique leur rôle de crève-de-faim.
Le même député dit encore
Mettez la politique au second plan. La Répu-
blique n'est pas menacée. Ce qui l'est, c'est la
patrie, la terre de France et vos familles.
Or, sait-on quel estle député qui se montre
si inquiet des progrès du socialisme? C'est
te député de Toulon, M. Cluseret, l'ancien
membre de la Commune, qui hier encore
Siégeait parmi les socialistes. L'expérience
Mit quelquefois et l'âge rend plus sage.
Espérons que le cas de M. Cluseret ne
restera pas isolé.
M. LASIES
Nous lisons dans le Parti agraire de
»otre ami, le comte d'Hugues
Un homme d'action qui continuera l'œuvre
du comte d'Hugues à la Chambre, c'est
M. Lasies. Membre de notre Comité d'orga-
nisation, nos lecteurs savent depuis long-
temps qu'il s'est présenté à ses électeurs
•oMme candidat du Parti agrafera national.
Propriétaire dans l'Armagnac, offfcfêr dé-
missionnaire, révoqué de ses fonctidns de
maire pour avoir refusé d'afficher le discours
sectaire de Brisson, Lasies h'est pas de ceux
qui restent à gémir au coin de leur feu sur
les scandales de notre époque. ]l est envoyé
au Palais Bourbon par 8640 suffrages, dis-
tançant de 700 voix son concurrent, un radi-
cal socialiste. La lutte a été vive.
Néanmoins, M. Lasies a voté eontrë
M. Deschâhel et en fttfëtlr de M. ÉMsSètô.
C'est une erreur qu'il réparera.
LA D C_ T TJ R
Le Figaro (M. Cornély) parle de la dicta-
ture qui deviendra nécessaire.
« Le pays jugera t, a dit le président.
Oui, il juRera. JSt il condamnera, car il com-
prendra qu'oh ne l'a pas trompé lorsqu'on lui a
ait qu'il avait à choisir entre l'ordre et la révo-
lution sociale.
Si nous étions des hommes de parti. s.i nous
étions ce qdé nous reprochent d'être lès simples
qui croyaient accabler M. Deschanel en le trai-
tait de protégé du Pape et de la droite, nous
boirions du lait en face de pareilles scènes et
nous demanderions la suite.
Car de pareilles comédies font pousser les
sabres, comme lé pluie fait pousser jla salade.
CH1IBR1 DES DÉPUTÉS
Séance du 2 juin 189B (Suite)
L'élection du président
5GS députés ont pris part au vote, contre 556
seulement mercredi.
Les 19 manquants à l'appel sont MM, Ernest
Roche, Ursleur (Guyane), Wilson, d'Agout
(Sénégal), Argeliès, Brune, Brunet (Réunion),
Carrier, Chauvière, Cornudet (Creuse), Duques-
nay (Martinique), Gellé, Gerville-Réache (Gua-
deloupe), Gévelot, Jouart, Legitirnus (Guade-
loupe). Levet, Limouzin-Laplanche, de Mahy
(Réunion).
Le dépouillement terminé, la séance reprend,
L'entrée de M. Deschanel est saluée au centre
et à droite par de chaleureux applaudissements;
le résultat du scrutin est donc mcontestable.
En effet, M. Boysset proclame les chiffres
Nombre de votants. 562; bulletins blancs ou
nuls, 2; majorité absolue, 281. M. Deschanel,
282 voix M. Brisson, 278.
M. Deschanel est élu président provisoire
(Applaudissetnenls au centre et à droite,
cris à l'cxtrême-gauche).
M. Boysset quitte ensuite le fauteuil, où per-
sonne ne vient le remplacer-
Tous les partis profitent de cet interrègne
pour se livrer à un tumulte indescriptible; la
Chambre entière est debout, applaudissant,
vociférant à qui mieux mieux; c'est à se
demander si oh n'est pas dans une maison de
fous.
Au bout de dix minutes, M. DeSchtinel monte
au fauteuil, où les mêmes manifestations en
sens divers l'accueillent.
Le nouveau président, d'un énergique coup
de sonnette, réclame le silence, et commence
son discours de remerciements, interrompu
presque à chaque mot par les violentes et
injurieuses interruptions de l'extrême-gauche.
Tais-toi donc, hurle un Coutant quelconque.
Il faut à M. Deschanel s'y reprendre à cinq
fois pour prononcer sa première phrase.
Il remercie de l'honneur qu'on lui a fait, pro-
met toute son impartialité dans la direction des
travaux préliminaires de la Chambre, et ses
efforts pour les rendre aussi rapides que pos-
sible.
Ses quelques mots de félicitations au doyen
d'âge qui a présidé les séances d'hier et d'au-
jourd'hui soulèvent une nouvelle tempête.
Imitez-lel lui crie l'extrême-gauche quand
il parle des convictions fermes de M. Boysset,
de sa loyauté politique, etc.
Vous oubliez de remercier la droite' dit
l'intelligent Berteaux, surnommé Doume.- II;
et socialistes et radicaux de trépigner d'enthou-
siasme.
L'allocution du présidentprovisoire terminée,
on tire au sort les bureaux; on fixe à vendredi
et à samedi l'examen des dossiers d'élection
dans les bureaux, et la séance prochaine est
remise à lundi.
La séance est levée â 4 h. 50, et M. Deschanel
se retire accompagné des vociférations des
amis de Brisson, pendant que les Siens l'accla-
ment.
NOUVEAUX INCIDENTS DE FRONTIERE
Metz, 2 juin. Un publiciste français,
M. Eynaers, avocat, a été arrêté sous l'incul-
pation d'espionnage. Mais il a été remis en
liberté après neuf heures de détention.
Dès manifestations de protestation se sont
produites devant la demeure de l'hôtelier
qui l'avait dénoncé.
De Nancy, 2 juin
Un habitant de Jœuf, ancien soldat de la
légion étrangère, s'était rendu en Alsace-
Lorraine. Au moment où il se préparait à
rentrer en France, un douanier allemand
essaya de l'arrêter.
L'ancien légionnaire prit la fuite. Le doua-
nier lui tira deux coups de fusil; puis il se
mit à sa poursuite et parvint à le rejoindre.
11 l'arrêta après l'avoir frappé de deux coups
de baïonnette au bras et à la jambe.
Çà et Là
i. LÉPINE EN TOURNÉE
M. Lépine a quitté ce matin AVn-Sefra et,
après un court arrêt à Méchéria, il s'est renda
dans la plaine de Maalif afin de juger les
Importants travaux dus à l'initiativé privé*.
Les colons ont exposé leurs besoins au gou-
verneur.
M. Lépine a reçu le maire et de nombreuses
délégations à Saïda.
Il a offert un banquet aux autorités.
Demain le gouverneur partira pour Perrégaux.
FRANCE ET JAPON
M. Hanotaux vient d'échanger avec le
marquis Kurino, ministre du Japon à Paris,
la ratification de la convention postale con-
clue entre M. le président de la République
et le Mikado et signée le 22 février à Tokio.
Cette convention règle les conditions
d'échange de colis postaux sans déclaration
de valeurs entre la France et le Japon.
LA GUERRE
.I/éch«c du commodore Scbtey devant
Sàûtiago de Cuba est aujourd'hui confirmé.
Les Américains cherchent à diminuer l'im-
portance de l'affaire qui se réduit, d'après
eux, à une simple reconnaissance.
Le Comité stratégique qui de Washington
dirige les flottes et les arméeS, ne dissimule
pas sa mauvaise humeur. Dans une note
très sèche, il dit qu'il avait formellement
interdit au commodore Schlôy d'attaquer la
passe. Son rôle était de se borner à un blo-
cus étfoit et à n'engager le combat que si
l'amiral Gervera sortait de la rade.
Voici, d'ailleurs, le communique officieux
du Comité stratégique donné sous forme de
dépêche
New-York, 2 juin. Quand le commodore
Schley se tut aperçu, mardi matin, que les Es-
pagnols étaient en train de réparer les forts
qui défendent l'entrée ,du port, il commença le
bombardement afin de les empêcher de conti-
nuer leurs travaux. Le bombardement dura
une heure. Les Espagnols ripostèrent vigou-
reusement au feu des Américains et n'abandon-
nèrent pas leurs positions de combat, malgré
la grêle d'obus et les débris qui tombaient au
milieu d'eux.
Le département de la marine n'ordonnera
une attaque sérieuse de Santiago qu'après
qu'une escadre puissante aura été réunie devant
cette ville. On essaiera de combiner une attaque
simultanée par terre avec l'aide des insurgés,
avec lesquels le commodore Schley correspond
journellement.
Dans ce but et suivant les dépêches de Port-
Antonio, le département de la marine a informé
le commodore Schley que le cuirassé Oregon,
le croiseur New- York, un autre croiseur et deux
vaisseaux decharbon seront envoyés à Santiago.
Depuis l'échec subi devant San-Juan, le dépar-
tement de la marine se montre très soucieux
d'éviter les bombardements sans résultat, qui
seraient interprétés comme des échecs pour
les Américains. C'est pour cette raison qu'on a
donné au commodore Schley une escadre assez
forte pour engager le combat avec l'amiral Ger-
vera, mais pas assez pour le tenter d'imiter le
procédé de 1 amiral Dewey devant Manille.
D'autres dépêches annoncent qu'un Corps
expéditionnaire s'est embarqué à Tampa
pour Santiago, et que l'attaque de la ville
sera reprise avec le concours des insurgés
qui ont reçu des armes et des munitions.
On annonçait hier la capture par le croi-
seur auxiliaire Saint-Paul du transatlan-
tiqué A Iphonse-XHI. Une dépêche officielle
de Madrid dit que ce navire est en ce mo-
ment à San Juin de Porto-Rico. Une dépêche
de Key-West, par conséquent de source
américaine, la confirme en ces termes « Les
officiers du Saint-Paul ont été fort surpris
en apprenant par les journaux qu'ils avaient
capturé l'AlphQnse-Xlll.» »
Voici les dépêches
Signaux avec les insurgés
(Source américaine)
New- York, 2 juin. Une dépêche de Port-au-
Prince annonce que lorsque les Américains
revinrent hier matin à Santiago, ils tirèrent
deux coups de canon qu'on croit être un signal
convenu avec les insurgés. Six mille de ces
derniers sont massés à environ trois milles de
la ville.
Une dépêche du Cap-Haïtien dit qu'un enga-
gement décisif est attendu aujourd'hui a San-
tiago de Cuba.
Attaque de Santiago
New-York, 2 juin. On s'attend à une
attaque immédiate de Santiago qui aura lieu
après un Important débarquement de troupes
américaines. L'attaque aura lieu par terre et
mer, les Américains étant d'avis qu'un coup
décisif doitètre porté avant l'arrivée de l'escadre
espagnole de Cadix.
La première partie de l'expédition pour San-
tiago serait déjà partie; elle comprendrait des
troupes d'artillerie et un train dé siège.
Londres, 3 juin. On télégraphie de Key-
West au Standard que mardi dernier la ca-
nonnière américaine Leyden aurait détruit
deux blockhaus près de Cardenas.
Londres, 3 juin. On mande de New-York
au Times
« Les dépêches de Washington annoncent
que des torpilles sous-marines ont été embar-
quées sur le City of Pékin, à destination de
Manille. »
Un nouveau combat
On télégraphie de New-York au Standard
L'Evening World publie la dépêche suivante
de son correspondant de Port-au-Prince
et Cette après-midi, l'escadre américaine a de
nouveau attaqué les forts de l'entrée du port de
Santiago. La panique régnait en ville, car on
craignait d'un moment à l'autre l'assaut de trois
mille insurgés qui étaient à proximité de la
place du côté de la terre.
Une dépêche reçue plus tard dit que les
rebelles du camp de Siguamo ont attaqué San-
tiago, divisés en trois colonnes, venant de
Campo Real, San Antonio et Eaney.
Au moment où la dqpêche est partie, un com-
bat sanglant avait lieu.
La question des Philippines
(Source espagnole)
Madrid, 2 juin. Les procureurs des Ordres
religieux et Vévêque de Porto-Rico ont rendu
visite au ministre des Colonies avec lequel ils
se sont longuement entretenus. Les affaires
des Philippines ont aussi été examinées dans
cette conférence à laquelle assistait le général
Polavieja.
Le capitaine général de Porto-Rieo télégraphie
que la question des subsistances ne le préoc-
cupe pas, car l'île n'étant pas bloquée, plu-
sieurs navires sont rentrés avec des vivres.
Choix significatif
Madrid, 2 juin. M. Polo de Bernabé, der-
nier ministre d'Espagne à Washington, est
nommé sous-secrétaire d'Etat des Affaires
étrangères.
Voici les dépêches parue$ hier à nos der-
nières éditions.
Le Laffan Bureau communique la dépêche
suivante
New- York, 3 juin. L'aviso Sims, seul
témoin de l'engagement de Santiago, en envoie
la description qui suit
Le croiseur Marblehead s'étant approché
de l'entrée du port, découvrit quatre croiseurs
espagnols, deux destroyers et le vieux croiseur
RéinO'Mereédès derrière les batteries.
l>-commodore Sdiley résolut d'attiser- le<$Qil-
des fortifications a8n de se rendre compte si
possible de l'emplacement des nouvelles bat-
teries masquées.
Le croiseur cuirassé espagnol Critifobal'
Colon s'était placé ,en travers de l'entrée, pré-
sentant le flanc avec sa rangée de canons A
l'escadre de blocus.
Le commodore Schley transporta son pavil-
lon sur le Massachusetts, puis Je New-Orléans
et VIoioa, séparés par une encablure, se diri-
gèrent vers l'entrée jusqu'à environ quatre
tnille mètres de portée des forts.
Le Massachusetts et d'autres bâtiments ouvri-
rent le feu sur le vaisseau-amiral espagnol avec
leurs canons de huit et treize pouces.
Le Colon et quatre batteries de terre réponr
dirent avec des canons Krupp de dix et douze
pouces. Des deux côtés la portée avait été tout
abord mal calculée.
Les navires américains ont défilé deux fois à
toute vitesse devant les batteries. La seconde
fois.. le tir des deux côtés avaient été rectifié.
Plusieurs obus ont éclaté sur le cuirassé Iowas
trois ont porté, dans des conditions dange-
reuses, tout près du New-Orléans.
Au bout de trente minutes, deux batteries
situées à l'est sur une île ont cessé le feu. Cinq
minutes plus tard, les Américains ont arrêté la
leur.
Le Colon et leâ batteries de l'Ouest ont conti-
nué, pendant vingt minutes un feu plus faible.
uh commencement d'incendie a pu s'être
allumé sur le COlon. après qu'il eut reçu un
obus de l'Iowa, mais il a été promptement
éteint.
Le Colon a tiré alors un dernier coup et le
commolore Schley est retourné à bord du
Brooklyn.
L'aviso Sims a successivement accosté cha-
cun des navires de l'escadre américaine et a
appris qu'aucun homme n'avait été atteint et
que les bâtiments n'ont pas souffert de dégâts.
Madrid, 2 juin. Dans la nuit du 37 mai, ttiië
chaloupe américaine, montée par quatorze
hommes d'équipage et armée dun canon-re-
volver, profitant de l'obscurité, s'avança jusqu'à
l'entrée du goulet de Santiago; a cet endroit,
se trouvent disposées un grand nombre de tor-
pilles sous-marines.
Les Espagnols croyant avoir affaire à un
torpilleur américain, firent sauter l'embarcfrr
tion au moment où elle passait sur une deÉ
torpilles.
Indo-Chine
Sfiïgon, 2 juin. M. Doutner est rentré hier v
à Saigon. Il a profité de sa tournée sur les
côtes de l'Indo-Chine en compagnie de l'amiral
de Beaumont et à bord de notre escadre pour
déterminer quels travaux il serait nécessaire
d'exécuter afin d'assurer la défense maritiiqf
d~ notre colonie et où il conviendrait d'établir
les points d'appui et de ravitaillement de notre
flotte.
UNE HOUYELLE SfflSAIIOlELil
Le Gaulois reçoit de Madrid, et publié
sous réserves, une nouvelle qui paraît in-
vraisemblable.
Un personnage très haut piaéé en Es-
pagne aurait dit il y a dix jours à ce corres-
pondant, mais en lui demandant le secret,
que l'escadre de l'amiral Cervera n'était pas
à Santiago, mais qu'elle était en route pour
ies Philippines.
Au moment de son départ du Cap Vert,
l'amiral Cervera après avoir fait quelques
évolutions pour dépister les éclaireurs enne-
mis, aurait brusquement cinglé vers le cap
de Bonne-Espérance, l'aurait doublé. Le 4 ou
5 juin, au plus tard, il se présenterait inopi-
nément devant Mànille, écraserait l'amirti ̃:
Dewey, qui n'a plus de munitions et captu* H
rerait tous les transports américains qui
amènent des renforts à l'amiral Dewey.
L'amiral serait hientôt rejoint par l'amiral
Camara, et les deux escadres réunies, après
s'être emparées d'Hawaï, iraient bombarder
San Francisco. Cette opération serait sans
doute suivie d'un débarquement dans les
Etats de l'Ouest, où se trouvent les partisans
les plus acharnés de la guerre.
Les navires qui sont entrés à Santiago et
que la flotte américaine a mis en bouteilles
seraient ceux de l'escadrille de l'aaairal Vîâ-
lamil.
Cette nouvelle sensationnelle nous psWrJt
d'autant plus invraisemblable que les naviréi
de l'amiral Cervera, en particulier le Pï**
ccCia et le Colon, ont été signalés & Curaçao
à la fin de mai, et que la nouvellè de l'ar*
rivée à Santiago de l'amiral Cervera a été
donnée d'une façon offleielle.
D'ailleurs, pour tenter l'opération hardie
dont parle le Gaulois, l'escadre espagnole
aurait dû disposer de dépôts de charbon qrfi
lui manquent.
Les gens de l'Ouest peuvent dormir tran-
quilles; si les Espagnols sont vainqueurs, ob
seront les Etats de l'Est, les rivaux commer-
ciaux des Etats de l'Ouest, qui verront leurs
ports bombardés et payeront les frais de Ml
guerre.
JUSTICE
« SI TU M'ARRETES,
TU SERAS DÉCORÉ »
TeMes sont les paroles que disait, à un a£erit
qui lui faisait des remontrances, un ivrogne»
Louis Dumontet, en train de faire du tapage
dans un débit de vtns de la rue de la radé-
ration.
L'agent croyant tenir un anarchiste de marqua
saisit Dumontet par le bras.
Laissez-moi prendre mes outils, continua
l'ivrogne.
L'agent le laissa faire. L'autre reprit
Je suis peintre décorateur. j'ai quetàuèâ
talents, vous allez voir.
Et en même temps, de son pinceau, il bar-
bouillait la figure du gardien de la paix et lnt
esquissait sur la poitrine une immense crolx.
Je vous l'avait bien dit. ajoutait-il, que vc*S
seriez décoré.
Et pour utiliser ce qui lui restait de peintare,
il versa le pot entier sur l'agent dont les effets
furent complètement perdus.
Dumontet était appelé devant la 10' Chambre
correctionnelle pour violences envers un agent.'
11 ne s'est pas présenté et le tribunal l'a eon-
damné par défaut à deux nwM de pttao*.
dans toutes lés communes, et, riul doute
que les populations ne finissent par trouver
fort ennuyeux de tels procédés de gouver-
«•ment.
Il nous revient de divers côtés que telle
pourrait bien être la tactique adoptée aux
prochaines élections par les catholiques
italiens M face des provocations des Rudini,
des Zanardelli et des Bava.
Franchement, ont-ils plus à craindre des
Socialistes révoluionnaires que des gouver-
nementaux sectaires?
Etre, mangé à une saucé ou à une autre,
c'est totrjours être mangé.
Pourtant, certains d'entre eux prétendent
qu'il vitlt ffiiëlix encore n'être pas mangé
du tout.
On a bed etdngleg, fût-on catholique, lors-
qu'on le veut; et les catholiques italiens ont
montlè* «Jii'ett fait d'élections communales et
provinci es ils s'y entendent. Nous les
croyons de taille à répondre en citoyens et
en chrétiens à leurs lâches persécuteurs.
Nous allons les voir à l'œuvre leur
exemple sera une instructive leçon pour
nous, catholiques français, qui subissons à
peu près les mêmes épreuves.
L'Ecî,AIRE€R,
L'APAISEMENT
M. DU HAUSSASSE
M. de Maussabré, l'heureux vainqueur de
M. Lebon, adresse aux électeurs de l'arron-
dissenlént de Parthenay l'affiche de remer-
ciement qui suit
Chers électeurs,
Par 11613 suffrages vous venez de m'ac-
clamer député, de tout cœur Merci!
Je vous affirme comme élu tout ce que je
vodë ai déclaré et promis comme candidat.
Toutes les formes sociales et la République
vraiment libérale sont assurés de mon pa-
triotique et loyal concours.
Electeurs,
~-Dimanche, je comptais sur vous. Vous
pouvez désormais compter toujours sur
moi. d*; Matjssabhé.
Le Comité de protestation nationale, fier
de la confiance qu'il a rencontrée dans le
pays, s'associe aux remerciements de sou
candidat.
GOUTANT, GUILHAUD, ËOKNET, AMIRAliL*,
GAILLARD, Fradw, Diard, ROBIN.
Des journaux nous ont pris à parti
pour avoir placé M. de Maussabré parmi
les constitutionnels. Nous n'avions pas
tort.
PAROLES SAGES
M. Massabuau, député, aux déclarations
toujours si franches, élu par le concours de
tous les hommes de bien qui ont su faire
des sacrifices, écrit en les remerciant ces
̃âges paroles
« La lutte finie, je ne connais plus d'ad-
versaires.
» Je reste l'homme de tous. Car je ne suis
pas l'élu d'un parti.
» Indépendant je suis né à la vie poli-
tique, indépendant je resterai.
» Mais je ne serai point intransigeant. »
Et tout en maintenant avec fermeté nos
revendications religieuses et sociales, je
n'oublierai pas qu'on ne peut demander pra-
tiquement plus que les circonstances le per-
mettent. Je soutiendrai donc de tout mon
pouvoir contre les fractions révolutionnaires
les hommes sages et modérés auxquels
nous devons depuis deux ans plus d'apaise-
ment à l'intérieur et plus de sécurité exté-
rieure.
UN ASSAGI
Le Moniteur Universel publie cet entre-
filet
Les préoccupations provoquées par les
événements d'hier empêcheront Deut-être
d'accorder une attention suffisante à un inci-
dent pourtant singulier qui vient de se pro-
duire dans le Midi. Un député a adressé,
suivant l'usage, des remerciem'ents aux
électeurs qui l'ont élu. Dans sa lettre, on
remarque le passage suivant
Ce n'est pas merci que je vous crie, c'est
garde à vous Le péril que vous venez de
repousser si vigoureusement reparaitra.
Vous reverrez le marxiste allemand, après
avoir nié la patrie française, nier la propriété
individuelle, ce puissant moteur de l'humanité.
Vous verrez des travailleurs idiots, non contents
de l'exploitation capitaliste, se ruer sur le col-
lectivisme afin de compléter par l'exploitation
politique leur rôle de crève-de-faim.
Le même député dit encore
Mettez la politique au second plan. La Répu-
blique n'est pas menacée. Ce qui l'est, c'est la
patrie, la terre de France et vos familles.
Or, sait-on quel estle député qui se montre
si inquiet des progrès du socialisme? C'est
te député de Toulon, M. Cluseret, l'ancien
membre de la Commune, qui hier encore
Siégeait parmi les socialistes. L'expérience
Mit quelquefois et l'âge rend plus sage.
Espérons que le cas de M. Cluseret ne
restera pas isolé.
M. LASIES
Nous lisons dans le Parti agraire de
»otre ami, le comte d'Hugues
Un homme d'action qui continuera l'œuvre
du comte d'Hugues à la Chambre, c'est
M. Lasies. Membre de notre Comité d'orga-
nisation, nos lecteurs savent depuis long-
temps qu'il s'est présenté à ses électeurs
•oMme candidat du Parti agrafera national.
Propriétaire dans l'Armagnac, offfcfêr dé-
missionnaire, révoqué de ses fonctidns de
maire pour avoir refusé d'afficher le discours
sectaire de Brisson, Lasies h'est pas de ceux
qui restent à gémir au coin de leur feu sur
les scandales de notre époque. ]l est envoyé
au Palais Bourbon par 8640 suffrages, dis-
tançant de 700 voix son concurrent, un radi-
cal socialiste. La lutte a été vive.
Néanmoins, M. Lasies a voté eontrë
M. Deschâhel et en fttfëtlr de M. ÉMsSètô.
C'est une erreur qu'il réparera.
LA D C_ T TJ R
Le Figaro (M. Cornély) parle de la dicta-
ture qui deviendra nécessaire.
« Le pays jugera t, a dit le président.
Oui, il juRera. JSt il condamnera, car il com-
prendra qu'oh ne l'a pas trompé lorsqu'on lui a
ait qu'il avait à choisir entre l'ordre et la révo-
lution sociale.
Si nous étions des hommes de parti. s.i nous
étions ce qdé nous reprochent d'être lès simples
qui croyaient accabler M. Deschanel en le trai-
tait de protégé du Pape et de la droite, nous
boirions du lait en face de pareilles scènes et
nous demanderions la suite.
Car de pareilles comédies font pousser les
sabres, comme lé pluie fait pousser jla salade.
CH1IBR1 DES DÉPUTÉS
Séance du 2 juin 189B (Suite)
L'élection du président
5GS députés ont pris part au vote, contre 556
seulement mercredi.
Les 19 manquants à l'appel sont MM, Ernest
Roche, Ursleur (Guyane), Wilson, d'Agout
(Sénégal), Argeliès, Brune, Brunet (Réunion),
Carrier, Chauvière, Cornudet (Creuse), Duques-
nay (Martinique), Gellé, Gerville-Réache (Gua-
deloupe), Gévelot, Jouart, Legitirnus (Guade-
loupe). Levet, Limouzin-Laplanche, de Mahy
(Réunion).
Le dépouillement terminé, la séance reprend,
L'entrée de M. Deschanel est saluée au centre
et à droite par de chaleureux applaudissements;
le résultat du scrutin est donc mcontestable.
En effet, M. Boysset proclame les chiffres
Nombre de votants. 562; bulletins blancs ou
nuls, 2; majorité absolue, 281. M. Deschanel,
282 voix M. Brisson, 278.
M. Deschanel est élu président provisoire
(Applaudissetnenls au centre et à droite,
cris à l'cxtrême-gauche).
M. Boysset quitte ensuite le fauteuil, où per-
sonne ne vient le remplacer-
Tous les partis profitent de cet interrègne
pour se livrer à un tumulte indescriptible; la
Chambre entière est debout, applaudissant,
vociférant à qui mieux mieux; c'est à se
demander si oh n'est pas dans une maison de
fous.
Au bout de dix minutes, M. DeSchtinel monte
au fauteuil, où les mêmes manifestations en
sens divers l'accueillent.
Le nouveau président, d'un énergique coup
de sonnette, réclame le silence, et commence
son discours de remerciements, interrompu
presque à chaque mot par les violentes et
injurieuses interruptions de l'extrême-gauche.
Tais-toi donc, hurle un Coutant quelconque.
Il faut à M. Deschanel s'y reprendre à cinq
fois pour prononcer sa première phrase.
Il remercie de l'honneur qu'on lui a fait, pro-
met toute son impartialité dans la direction des
travaux préliminaires de la Chambre, et ses
efforts pour les rendre aussi rapides que pos-
sible.
Ses quelques mots de félicitations au doyen
d'âge qui a présidé les séances d'hier et d'au-
jourd'hui soulèvent une nouvelle tempête.
Imitez-lel lui crie l'extrême-gauche quand
il parle des convictions fermes de M. Boysset,
de sa loyauté politique, etc.
Vous oubliez de remercier la droite' dit
l'intelligent Berteaux, surnommé Doume.- II;
et socialistes et radicaux de trépigner d'enthou-
siasme.
L'allocution du présidentprovisoire terminée,
on tire au sort les bureaux; on fixe à vendredi
et à samedi l'examen des dossiers d'élection
dans les bureaux, et la séance prochaine est
remise à lundi.
La séance est levée â 4 h. 50, et M. Deschanel
se retire accompagné des vociférations des
amis de Brisson, pendant que les Siens l'accla-
ment.
NOUVEAUX INCIDENTS DE FRONTIERE
Metz, 2 juin. Un publiciste français,
M. Eynaers, avocat, a été arrêté sous l'incul-
pation d'espionnage. Mais il a été remis en
liberté après neuf heures de détention.
Dès manifestations de protestation se sont
produites devant la demeure de l'hôtelier
qui l'avait dénoncé.
De Nancy, 2 juin
Un habitant de Jœuf, ancien soldat de la
légion étrangère, s'était rendu en Alsace-
Lorraine. Au moment où il se préparait à
rentrer en France, un douanier allemand
essaya de l'arrêter.
L'ancien légionnaire prit la fuite. Le doua-
nier lui tira deux coups de fusil; puis il se
mit à sa poursuite et parvint à le rejoindre.
11 l'arrêta après l'avoir frappé de deux coups
de baïonnette au bras et à la jambe.
Çà et Là
i. LÉPINE EN TOURNÉE
M. Lépine a quitté ce matin AVn-Sefra et,
après un court arrêt à Méchéria, il s'est renda
dans la plaine de Maalif afin de juger les
Importants travaux dus à l'initiativé privé*.
Les colons ont exposé leurs besoins au gou-
verneur.
M. Lépine a reçu le maire et de nombreuses
délégations à Saïda.
Il a offert un banquet aux autorités.
Demain le gouverneur partira pour Perrégaux.
FRANCE ET JAPON
M. Hanotaux vient d'échanger avec le
marquis Kurino, ministre du Japon à Paris,
la ratification de la convention postale con-
clue entre M. le président de la République
et le Mikado et signée le 22 février à Tokio.
Cette convention règle les conditions
d'échange de colis postaux sans déclaration
de valeurs entre la France et le Japon.
LA GUERRE
.I/éch«c du commodore Scbtey devant
Sàûtiago de Cuba est aujourd'hui confirmé.
Les Américains cherchent à diminuer l'im-
portance de l'affaire qui se réduit, d'après
eux, à une simple reconnaissance.
Le Comité stratégique qui de Washington
dirige les flottes et les arméeS, ne dissimule
pas sa mauvaise humeur. Dans une note
très sèche, il dit qu'il avait formellement
interdit au commodore Schlôy d'attaquer la
passe. Son rôle était de se borner à un blo-
cus étfoit et à n'engager le combat que si
l'amiral Gervera sortait de la rade.
Voici, d'ailleurs, le communique officieux
du Comité stratégique donné sous forme de
dépêche
New-York, 2 juin. Quand le commodore
Schley se tut aperçu, mardi matin, que les Es-
pagnols étaient en train de réparer les forts
qui défendent l'entrée ,du port, il commença le
bombardement afin de les empêcher de conti-
nuer leurs travaux. Le bombardement dura
une heure. Les Espagnols ripostèrent vigou-
reusement au feu des Américains et n'abandon-
nèrent pas leurs positions de combat, malgré
la grêle d'obus et les débris qui tombaient au
milieu d'eux.
Le département de la marine n'ordonnera
une attaque sérieuse de Santiago qu'après
qu'une escadre puissante aura été réunie devant
cette ville. On essaiera de combiner une attaque
simultanée par terre avec l'aide des insurgés,
avec lesquels le commodore Schley correspond
journellement.
Dans ce but et suivant les dépêches de Port-
Antonio, le département de la marine a informé
le commodore Schley que le cuirassé Oregon,
le croiseur New- York, un autre croiseur et deux
vaisseaux decharbon seront envoyés à Santiago.
Depuis l'échec subi devant San-Juan, le dépar-
tement de la marine se montre très soucieux
d'éviter les bombardements sans résultat, qui
seraient interprétés comme des échecs pour
les Américains. C'est pour cette raison qu'on a
donné au commodore Schley une escadre assez
forte pour engager le combat avec l'amiral Ger-
vera, mais pas assez pour le tenter d'imiter le
procédé de 1 amiral Dewey devant Manille.
D'autres dépêches annoncent qu'un Corps
expéditionnaire s'est embarqué à Tampa
pour Santiago, et que l'attaque de la ville
sera reprise avec le concours des insurgés
qui ont reçu des armes et des munitions.
On annonçait hier la capture par le croi-
seur auxiliaire Saint-Paul du transatlan-
tiqué A Iphonse-XHI. Une dépêche officielle
de Madrid dit que ce navire est en ce mo-
ment à San Juin de Porto-Rico. Une dépêche
de Key-West, par conséquent de source
américaine, la confirme en ces termes « Les
officiers du Saint-Paul ont été fort surpris
en apprenant par les journaux qu'ils avaient
capturé l'AlphQnse-Xlll.» »
Voici les dépêches
Signaux avec les insurgés
(Source américaine)
New- York, 2 juin. Une dépêche de Port-au-
Prince annonce que lorsque les Américains
revinrent hier matin à Santiago, ils tirèrent
deux coups de canon qu'on croit être un signal
convenu avec les insurgés. Six mille de ces
derniers sont massés à environ trois milles de
la ville.
Une dépêche du Cap-Haïtien dit qu'un enga-
gement décisif est attendu aujourd'hui a San-
tiago de Cuba.
Attaque de Santiago
New-York, 2 juin. On s'attend à une
attaque immédiate de Santiago qui aura lieu
après un Important débarquement de troupes
américaines. L'attaque aura lieu par terre et
mer, les Américains étant d'avis qu'un coup
décisif doitètre porté avant l'arrivée de l'escadre
espagnole de Cadix.
La première partie de l'expédition pour San-
tiago serait déjà partie; elle comprendrait des
troupes d'artillerie et un train dé siège.
Londres, 3 juin. On télégraphie de Key-
West au Standard que mardi dernier la ca-
nonnière américaine Leyden aurait détruit
deux blockhaus près de Cardenas.
Londres, 3 juin. On mande de New-York
au Times
« Les dépêches de Washington annoncent
que des torpilles sous-marines ont été embar-
quées sur le City of Pékin, à destination de
Manille. »
Un nouveau combat
On télégraphie de New-York au Standard
L'Evening World publie la dépêche suivante
de son correspondant de Port-au-Prince
et Cette après-midi, l'escadre américaine a de
nouveau attaqué les forts de l'entrée du port de
Santiago. La panique régnait en ville, car on
craignait d'un moment à l'autre l'assaut de trois
mille insurgés qui étaient à proximité de la
place du côté de la terre.
Une dépêche reçue plus tard dit que les
rebelles du camp de Siguamo ont attaqué San-
tiago, divisés en trois colonnes, venant de
Campo Real, San Antonio et Eaney.
Au moment où la dqpêche est partie, un com-
bat sanglant avait lieu.
La question des Philippines
(Source espagnole)
Madrid, 2 juin. Les procureurs des Ordres
religieux et Vévêque de Porto-Rico ont rendu
visite au ministre des Colonies avec lequel ils
se sont longuement entretenus. Les affaires
des Philippines ont aussi été examinées dans
cette conférence à laquelle assistait le général
Polavieja.
Le capitaine général de Porto-Rieo télégraphie
que la question des subsistances ne le préoc-
cupe pas, car l'île n'étant pas bloquée, plu-
sieurs navires sont rentrés avec des vivres.
Choix significatif
Madrid, 2 juin. M. Polo de Bernabé, der-
nier ministre d'Espagne à Washington, est
nommé sous-secrétaire d'Etat des Affaires
étrangères.
Voici les dépêches parue$ hier à nos der-
nières éditions.
Le Laffan Bureau communique la dépêche
suivante
New- York, 3 juin. L'aviso Sims, seul
témoin de l'engagement de Santiago, en envoie
la description qui suit
Le croiseur Marblehead s'étant approché
de l'entrée du port, découvrit quatre croiseurs
espagnols, deux destroyers et le vieux croiseur
RéinO'Mereédès derrière les batteries.
l>-commodore Sdiley résolut d'attiser- le<$Qil-
des fortifications a8n de se rendre compte si
possible de l'emplacement des nouvelles bat-
teries masquées.
Le croiseur cuirassé espagnol Critifobal'
Colon s'était placé ,en travers de l'entrée, pré-
sentant le flanc avec sa rangée de canons A
l'escadre de blocus.
Le commodore Schley transporta son pavil-
lon sur le Massachusetts, puis Je New-Orléans
et VIoioa, séparés par une encablure, se diri-
gèrent vers l'entrée jusqu'à environ quatre
tnille mètres de portée des forts.
Le Massachusetts et d'autres bâtiments ouvri-
rent le feu sur le vaisseau-amiral espagnol avec
leurs canons de huit et treize pouces.
Le Colon et quatre batteries de terre réponr
dirent avec des canons Krupp de dix et douze
pouces. Des deux côtés la portée avait été tout
abord mal calculée.
Les navires américains ont défilé deux fois à
toute vitesse devant les batteries. La seconde
fois.. le tir des deux côtés avaient été rectifié.
Plusieurs obus ont éclaté sur le cuirassé Iowas
trois ont porté, dans des conditions dange-
reuses, tout près du New-Orléans.
Au bout de trente minutes, deux batteries
situées à l'est sur une île ont cessé le feu. Cinq
minutes plus tard, les Américains ont arrêté la
leur.
Le Colon et leâ batteries de l'Ouest ont conti-
nué, pendant vingt minutes un feu plus faible.
uh commencement d'incendie a pu s'être
allumé sur le COlon. après qu'il eut reçu un
obus de l'Iowa, mais il a été promptement
éteint.
Le Colon a tiré alors un dernier coup et le
commolore Schley est retourné à bord du
Brooklyn.
L'aviso Sims a successivement accosté cha-
cun des navires de l'escadre américaine et a
appris qu'aucun homme n'avait été atteint et
que les bâtiments n'ont pas souffert de dégâts.
Madrid, 2 juin. Dans la nuit du 37 mai, ttiië
chaloupe américaine, montée par quatorze
hommes d'équipage et armée dun canon-re-
volver, profitant de l'obscurité, s'avança jusqu'à
l'entrée du goulet de Santiago; a cet endroit,
se trouvent disposées un grand nombre de tor-
pilles sous-marines.
Les Espagnols croyant avoir affaire à un
torpilleur américain, firent sauter l'embarcfrr
tion au moment où elle passait sur une deÉ
torpilles.
Indo-Chine
Sfiïgon, 2 juin. M. Doutner est rentré hier v
à Saigon. Il a profité de sa tournée sur les
côtes de l'Indo-Chine en compagnie de l'amiral
de Beaumont et à bord de notre escadre pour
déterminer quels travaux il serait nécessaire
d'exécuter afin d'assurer la défense maritiiqf
d~ notre colonie et où il conviendrait d'établir
les points d'appui et de ravitaillement de notre
flotte.
UNE HOUYELLE SfflSAIIOlELil
Le Gaulois reçoit de Madrid, et publié
sous réserves, une nouvelle qui paraît in-
vraisemblable.
Un personnage très haut piaéé en Es-
pagne aurait dit il y a dix jours à ce corres-
pondant, mais en lui demandant le secret,
que l'escadre de l'amiral Cervera n'était pas
à Santiago, mais qu'elle était en route pour
ies Philippines.
Au moment de son départ du Cap Vert,
l'amiral Cervera après avoir fait quelques
évolutions pour dépister les éclaireurs enne-
mis, aurait brusquement cinglé vers le cap
de Bonne-Espérance, l'aurait doublé. Le 4 ou
5 juin, au plus tard, il se présenterait inopi-
nément devant Mànille, écraserait l'amirti ̃:
Dewey, qui n'a plus de munitions et captu* H
rerait tous les transports américains qui
amènent des renforts à l'amiral Dewey.
L'amiral serait hientôt rejoint par l'amiral
Camara, et les deux escadres réunies, après
s'être emparées d'Hawaï, iraient bombarder
San Francisco. Cette opération serait sans
doute suivie d'un débarquement dans les
Etats de l'Ouest, où se trouvent les partisans
les plus acharnés de la guerre.
Les navires qui sont entrés à Santiago et
que la flotte américaine a mis en bouteilles
seraient ceux de l'escadrille de l'aaairal Vîâ-
lamil.
Cette nouvelle sensationnelle nous psWrJt
d'autant plus invraisemblable que les naviréi
de l'amiral Cervera, en particulier le Pï**
ccCia et le Colon, ont été signalés & Curaçao
à la fin de mai, et que la nouvellè de l'ar*
rivée à Santiago de l'amiral Cervera a été
donnée d'une façon offleielle.
D'ailleurs, pour tenter l'opération hardie
dont parle le Gaulois, l'escadre espagnole
aurait dû disposer de dépôts de charbon qrfi
lui manquent.
Les gens de l'Ouest peuvent dormir tran-
quilles; si les Espagnols sont vainqueurs, ob
seront les Etats de l'Est, les rivaux commer-
ciaux des Etats de l'Ouest, qui verront leurs
ports bombardés et payeront les frais de Ml
guerre.
JUSTICE
« SI TU M'ARRETES,
TU SERAS DÉCORÉ »
TeMes sont les paroles que disait, à un a£erit
qui lui faisait des remontrances, un ivrogne»
Louis Dumontet, en train de faire du tapage
dans un débit de vtns de la rue de la radé-
ration.
L'agent croyant tenir un anarchiste de marqua
saisit Dumontet par le bras.
Laissez-moi prendre mes outils, continua
l'ivrogne.
L'agent le laissa faire. L'autre reprit
Je suis peintre décorateur. j'ai quetàuèâ
talents, vous allez voir.
Et en même temps, de son pinceau, il bar-
bouillait la figure du gardien de la paix et lnt
esquissait sur la poitrine une immense crolx.
Je vous l'avait bien dit. ajoutait-il, que vc*S
seriez décoré.
Et pour utiliser ce qui lui restait de peintare,
il versa le pot entier sur l'agent dont les effets
furent complètement perdus.
Dumontet était appelé devant la 10' Chambre
correctionnelle pour violences envers un agent.'
11 ne s'est pas présenté et le tribunal l'a eon-
damné par défaut à deux nwM de pttao*.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.17%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.17%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Bretagne Fonds régional : Bretagne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Bretagn1"Ordonnance du Roi, pour rétablir les compagnies de bombardiers classés dans les ports de Brest, Toulon & Rochefort ; & régler provisoirement ce qui sera observé dans le service & l'administration de l'artillerie de Marine . Du 26 décembre 1774 /ark:/12148/bd6t542050440.highres Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier, Les bretons. Tome 5 / par René Kerviler,... ; [continué par l'abbé Chauffier] /ark:/12148/bd6t5781197p.highres
- Auteurs similaires Fonds régional : Bretagne Fonds régional : Bretagne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Bretagn1"Ordonnance du Roi, pour rétablir les compagnies de bombardiers classés dans les ports de Brest, Toulon & Rochefort ; & régler provisoirement ce qui sera observé dans le service & l'administration de l'artillerie de Marine . Du 26 décembre 1774 /ark:/12148/bd6t542050440.highres Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier, Les bretons. Tome 5 / par René Kerviler,... ; [continué par l'abbé Chauffier] /ark:/12148/bd6t5781197p.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k217897s/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k217897s/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k217897s/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k217897s/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k217897s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k217897s
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k217897s/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest