Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1898-02-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 104176 Nombre total de vues : 104176
Description : 20 février 1898 20 février 1898
Description : 1898/02/20 (Numéro 4551)-1898/02/21. 1898/02/20 (Numéro 4551)-1898/02/21.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2177361
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Manifestants condamnés
Quatre étudiants d'un groupe-plébiscitaire, les
nommés Krancbi, VRtrin, fortier- Maire, Gaillet
«nt comparu ce matin devant la tribunal du
simple polce pour avoir eme Vive l'armée!
Vîvel'fnipm'mv! A bas l°s juifs t
Les trois premiers ont été condamnés chacun
à 1 franc d'amende et le quatrième à 3 francs.
Règlement des audiences
L'audience levée, ïe président a ainsi réglé les
audiences suivantes.
Lundi, réquisitoire.
Mardi gras, courte audience qui sera lerée
entre'2 ta. 1/2 et 0 heures.
Mercredi. Plaidoiries:
Plusieurs officiers de police ont déclaré qu'ils
ne répondaient pas de la sécurité de MM. Zola
et Latoori le mardi gras.
Un journaliste a entendu ce mot de Labori à
Zola Uurailions-nous un peu pour demander
au prêsfdent qu'il n"y ait pas audience mardi.
Fuite de Zola
M. Zo'a est sorti à 2 h. 40 par le quai de
l'Horloge.
Comme les jours précédents, les journalistes
s'étaient, rendus quai des Orfèvres par où sortait
d'habitude l'accusé.
Un service d'ordre était organisé à cet endroit.
Ce n'est que vers 3 heures que les officiers
de police sont venus aveçtir les journalistes
que MM. Zola et Labori craignant, pouf leur
sécurité étaient sortis en fiacre par le quai de
l'Horloge.
Les gardes républicains ont fait le tour du
Palais.
UNE NOTE COMMINATOIRE
La Gazette de l'Allemagne du Nord,
organe officieux de la chancellerie. allemande,
publie, à propos de l'affaire Dreyfus, une
note très commentée.
La Gazelle qualifie la déclaration du gé-
néral de Pellieux de coup d'Elat juridique
et conclut que la route que l'on vient de
prendre peut conduire à un abîme.
En réclamant la lumière, toute la lumière,
MM. Zola, Ranc, Thévenet, Géraalt-Richard,
Joseph Reinach, Jaurès, Irarioux, Clémen-
ceau, savaient qu'ils demanderaient qu'on
mît publiquement en cause l'Allemagne.
Le langage de la chancellerie de Berlin
indique quelles peuvent être les consé-
quences de cette campagne odieuse orga-
nisée par les financiers juifs, de concert
avec les politiciens radicaux et socialistes.
L'INCIDENT TOUSSAINT
Une dame Nicolle, marchande de journaux,
rue de Grenelle, a raconté qu'elle avait pen-
dant plusieurs années servi d'intermédiaire
entre nos agents à l'étianger et le ministère
de la guerre. Un jour arriva une lettre mal
cachetée. Elle eut la curiosité d'ouvrir et de
regarder et lut ces lignes « Le traître qui
livre les secrets de la défense nationale est
le capitaine d'artillerie Dreyfus. »
Un ancien officier, M. Toussaint, qui a été
envoyé en mission en Allemagne, confirme
ces renseignements. 11 a correspondu avec
Mme Niculle, et il possède-encore une lettre
écrite en hollandais qu'il avait envoyée à.
cette dame et qui lui fut retournée en Hol-
lande où il s't'tait réfugié.
M. Toussamt qui avait été auparavant ar-
rêté en Allemagne et s'était évadé de sa
prison a donné les renseignements suivants
a un reporter de la Patrie
Mon nom de guerre était Hautman. C'est
sous ce nom que je m'étais fait inscrire à
l'hôtel Marix, à Duisburg, et c'est ce nom que
portait le papier dénonciateur que tenait le
commissaire allemand Tauch lorsqu'il vint
m'arrêter.
Ce papier était mince, transparent, analogue,
d'après la dosoription qui en a été faite, au
papier du bordereau.
Il ne pouvait provenir que de l'état-major
général, puisque seul, 1 état-major général
savait que j'étais en mission en Allemagne sous
le nom d'Hautman.
J'ai la conviction que l'officier français qui
m'a dénoncé, qui avait dénoncé auparavant
les otiiciers de marine Degouyet Delguez-Ma-
lavas, qui a dénoncé d'autres officiers, est
Alfred Dreyfus.
65« FEUILLETON DE « LA CROIX »
20 février 1898
ÂlÂNON-CIl-LIAftDS
Reposez-vous, Monsieur, dit Suzanne
d'un ton réservé. Autrefois, vous auriez été
mieux reçu. Autrefois, hélas! Mais le
malheur est, entré dans cette maison, et la
joie n'y est plus.
Jean devint extrêmement pâle. Debout, en
face de lui, elle poursuivit:
Vous venez, probablement, visiter les
ruines de Saint-Liguaire. Beaucoup d'étran-
gers y viennent, maintenant! C'est un pré-
texte. On veut voir la Sigtmlette. Hierencore,
deux Anglais voulaient que nies domestiques
leur montrassent la chambre où mon frère,
mon malheureux frère, a été assassiné
Elle parlait avec un accent d'amère indi-
gnation, et des larmes coulaient sur ses
joues.
C'est indigne, eette curiosité. Ne pour-
rait-on me laisser pleurer tranquille? C'est
odieux
Assassiné 1 répéta Séneschal, en pous-
sant un long soupir.
Dieu le vengera! s'écria la jeune fille,
avec une singulière exaltation. Je ne crois
plus à la justice d.-s hommes. Vous n'igno-
rez pas, Monsieur, cette douloureuse his-
toire, ajouta Suzanne d'un autre ton. Le pays
est en émoi. Partout on parle de ce fatal
événement qui me fait, pour la seconde fois,
orpheline.
.La Ferriollô, drune voix gravé, dit sans
quitter sa plaee
CHRONIQUE ELECTORALE
HATONS-NOUS
Les jours commencent a compter double;
nous voyons surgir partout des multitudes
de candidatures sectaires eirévolutionnaires;
pas de retard de ce côté.
Mais les bons, où en sont-ils? a
Certes, on a abattu de la besogne, cette
semaine, et de la bonne.
Nous avons noté au moins 50 réunions
éloctorales catholiques sur tous les points
du territoire cette semaine; chaque jour
nous apporte la nouvelle de quelque bonne
candidature; il y a de la bonne volonté sur-
tout dans le peuple, néanmoins nous devons
constater que beaucoup de circonscriptions
attendent encore le candidat sauveur.
Portons les efforts surtout sur les circons-
criptions réputées les plus perdues, là les
habiles de la politique ne viendront pas dis-
puter la place; c'est là qu'il importe de plan-
ter le drapeau.
Vous serez surpris des résultats.
Le peuple attend; le peuple désire.
La France veut être sauvée.
Et Dieu ne nous sauvera pas sans nous.
ORGANISATION CATHOLIQUE
SBCRETARIAT « JUSTICE-ÉU ALITÉ »
8, rue François /"•, Paris
Report 18 945 fr. 13.
MM. Etienne de la Maulreyère, en reconnais-
sancea saintAntoine, lfx) fr.- L. T., Aisne. 50 fr.
Anonyme de T., 2U fr. Anonyme de Passy,
10 fr. Abbé Félix Villiers, curé de StM.-des-
Ch., 10 fr. De Franclieu. a M.-les-M., 10 fr.
Un catholique de Sologne. 10 fr. J. B., curé
d'Arch (Charente Inférieure), 10 fr. Abbé Go-
nod, curé de N.le-G., 10 fr. S). Mlle Deszille,
à StB., 10 fr. Anonyme de Genelard, 10 fr.
Les Pères Kédemptoristss. à P., 10 fr. K.
P., 10 fr Mme Vve do Siretfaml. à S.. 10 fr.
Abbé Barrière, curé au L. C., 5 f Comité
de la Croix de Nouzon, 5 fr. An. de Saint-
Affriquo, 3 fr. Aug. Prin, à P., 5 fr. An. de
Tours, 5 fr. Anonyme. 0 îr. 30. Abbé Oop-
pin, curé à Tu, 1 fr. 40. Abbé X., 2 fr. Une
communauté. 3 fr. Charles Jarre, à St-M.-B.-
II., 5 fr. Une famille française de la Vieille-
Place, 1 fr, Abbé P. A., à L.. 5 fr. Une
Enfant de Marie à Saint-Omer, 1 fr. Jacques
Texier à D., 3 fr. Abbé Sébastien Tourné,
curé de C, 0 fr. 45. Comité de Sotteviile-
Îes-Piouen, 3 fr. Une abonnée de la Croix à
S.-lesR., 2 fr. J. M. J., 3 fr. J. G., 5 fr.
Abbé Guyenne, curé doyen de M., 1 fr. Ano-
nyme, 3 fr. 20. Sœur Sainte-Goneviève à O..
6 fr. An. de Fonlenay aux -Rosés. 2 fr. Abbé
Lancelot, curé d'A., fr. M. C. Moatélimar,
(21 envoi). 5 fr. M. le marquis de la Salle,
(Sarthej. 5fr. •- Une lectrice de la Croix, 5 fr.
Rouet, y fr. Anonyme, 5 fr. Jonny
Jourjon, 1 fr. 00. Une lectrice de la Croix,
3fr.
Total: 19871 fr. 73.
NAUFRAGE DU « MAT »
La Compagnie transatlantique a reçu hier
soir de TéneritTe une dépêche du sénaphore
d'Anagra signalant l'apparition d'autres nau-
fragés du Flachat, saufs où blessés.
Le Susu est de nouveau revonù au port, sans
avoir pu sauver personne. Il rapportait seule-
ment 60 barils de vin.
La Compagnie a demandé, par dépêche, des
renseignements au premier capitaine, M. Leroy,
transporte dans un état inquiétant à Ténériffe,
mais dont la santé s'améliore.
Les naufragés débarqués par le Susu sont
soignés, avec beaucoup de dévouement, par la
population de Ténériffe. On prépare leur rapa-
triement aussitôt que possible.
Une dernière depOcne annonce que 9 nou-
CORRESPONDANCE
Monsieur Martin L'oms, t>lJ, rue Lafayette, Paris.
Jesuisheureux de venir joindre montémoignage
à tous ceux qui vous sent déjà parvenus de ma-
lades guéris et reconnaissants. Après avoir pris
quelques flacofis de votre précieux Baume pec-
toral et frictionné ma poitrine avec l'onguent
résineux.j ai été radicalement.guéri d'un catarrhe
persistant à tous les remèdes et qui me tour-
mentait depuis deux ans. Je rends hommage à
la vérité et vous autorise à le publier.
Recevez, Monsieur, mes salutations distinguées.
Meixbissédec.
Proftssew «u Conservatoire nattona?,
\56, rue de Vmtai, Paris.
Courage, ma fille! le coupable n'échap-
pera pas.
Cet homme, qui vous a tué votre frère,
vous le haïssez? demanda Jean, en fixant
sur elle des yeux ardents.
Avec un geste plein de majesté, elle ré-
pondit
Je pardonne. Chaque jour, à chaque
moment, lorsque le crime affreux se repré-
sente à ma pensée, j'élève mon ccfeur vers
Dieu. Je lui offre mon sacritice. Je le prends
à témoin que je pardonne.
Seulement, l'interrompit la voix sourde
et monotone de la Ferriolle, seulement vous
• n'avez pas le droit, ma fille, de souhaiter
lue le meurtrier demeure h janlais inconnu.
Un autre a failli payer pour lui. Et s'il est
innocent, cet autre, il y a donc un coupable
qui se cache et qu'il faut retrouver.
Oh! fit Suzanne, le jour où on le retrou-
vera, j'irai pieds nus et nu-téte, un cierge à
la main, de la Sigoulette à Notre-Dame d An-
duche.
Ah! tous les jours pendant une année,
j'accomplirais ce pèlerinage, moi, s'il le fal-
lait pour découvrir le misérable assassin,
cria Jean, dont les yeux s'enflammèrent u
la pensée de tout ce qu'il avait souffert.
Une telle colère» une telle violence grondait
dans sa voix, que Suzanne tressaillit.
Elle le regarda, elle lui saisit la main:
Vous dit-eile frémissante, vous? Ah 1
vous Ates Jeau Séncsehal.
Il répondit simplement
Oui.
Suzanne, éperdue, se laissa tomber sur
un siège. Klle attacha fixement son regard
| sur le visage du jeune homme, qui resta
[ debout, calme, grave, la tête Itaute.
• A ce nom de «l«aû Sàaesciiai un silence de
veaux naufrages ont été recueillis an port. Ils sont blessés et dans an étal lamen-
table. Us disant que d'autres naufragés sont
léjvjgiés sur des épaves et nttrsndeni des se.
cflurô. ( Voir les Demie*™ Nûuvelie$.)
EN ïïiER
Un désastre dans le golfe de Finlande
Helsinglurs. Jeudi dans i «près-midi, pen-
dant une tempêta de neigo, -sur la côte orientale
du golle de Finlande, la glace s'est rompue tout
à coup et !i40 pécheurs et plusieurs chevaux
ont été entraines en mer sur des glanons.
D'après des renseignements reçus aujourd'hui
de viborg, 40 pêcheurs sont sauvés. Le sort des
autres est encore inconnu.
Le naufrage du « Dehrendt »
Hambourg. Un vient d'acquérir la certi-
tude que le trois-mats Dehrendt. qui était parti
le 18 décembre de Douvres pour Bremerhaven,
avec un chargement de charbon. s'est perdu
corps et bien.
Des épaves du navire ont été tetrouvées sur
la eûle suédoise.
Collision en mer
-Hambourg.- Le vapeur allemand Karnak.
arrivé de Guatemala, rapporte qu'il a été en
collision. en mer du Nord, avec le navire
danois Poncho, qui, parti de Hambourg, se
rendait à Rio-de-Janeiro.
Le Karnak avait continué sa route sans
s'apercevoir que le Poncho était en danger.
Or. est certain aujourd'hui que ce navire s'est
totalement perdu, peu après l'abordage.
En elTet. de nombreux débris et des mar-
chandises provenant de la cargaison du Poncho
ont eté jetés à la côte de Barcum Reef, ainsi
que le cadavre du capitaine, dont l'identité a
été parfaitement reconnue, grâce à son anneau
nuptial à l'intérieur duquel le nom de sa femme
était (jravé. Aucun autre cadavre n'a été
retrouvé. L'équipage se composait d'une tren-
taine d'hommes environ.
Ça. et X_ià.
VŒU NATIONAL
Les offrandes pour la basilique du Sacré-Cœur
de Montmartre se sont élevées en janvier. à
133349 fr. f>[>, formant avec les offrandes anté-
rieures un total do trente et un millions
54177 fr. 04; les dépenses effectuées au 31 jan-
viers atteignaient 30 642 551 lï. 77.
Dans la liste des offrandes de janvier, nous
remarquons les suivantes
« S. Em. le cardinal-archevêque de Paris,
pour le tombeau du Maître-Autel, les marbres
et les sculptures, 3O00O fr. s>
« Par S. Km. le cardinal-archevêque de Paris,
pour l'Autel de ta chapelle Saint- Joseph,
17000 fr. »
« Anonyme, pour Vachèuemenl du dôme,
14 000 fr. »
M M. de Molandé, pour V Autel de la chapelle
des mort», lOuoo fr.
« M. Jules Simon, à la mémoire de sonpetit-
fils, le capitaine Pierre Simon, de la mission
Marchand, mort des suites de la maladie con-
tractée dans le centre de l'Afrique, 1OU0 fr. »
LA STATUE DE MGR FREPPEL
La Statue en marbré blancde Mgr Freppel, par
Falguièrès. est arrivée à Angers. On l'a déposée
à la cathédrale en attendant l'achèvement des
travaux du socle, pour l'inauguration dans
quelques mois.
H. LE COMTE D'ORMESSON
M. le comte d'Ormesson, ministre de France
à Lisbonne, qui est nommé en la inèrne qualité
à Athènes, est parti hier de Lisbonne. accom-
pagné a la gare par le personnel de la Légation
et une nombreuse assistance de la colonie et
du Corps diplomatique.
Au départ, les adieux échangés ont été em-
preints de la plus cordiale sympathie mêlée de
vifs regrets pour la personne de iVL d'Ormcsson.
ÉCLAIRCISSEMENTS
La défense ne peu!, rien prouver, somme toute;
Nos ofliciers ont mis son système en déroute.
Leurs éclaircissements rappellent le Congo
Qui rend notre teint clair et de piusen plus beau.
Laure Déduit au savonnier Victor Vaissier.
RETOUR D'AGE
Les dames qui approchent de la quarantaine
feront bien de lire une brochure intitulée: Acci-
dents du retour u'dge et maladies du système
veineux (varices, varicocèle, hémorroïdes. phlé-
bite) elles y trouveront tous les renseignements
les plus utiles sur le régime hygiéniquo qui
convient a ces accidents et à ces maladies, et
sur leur traitement par l'Elixir de Virginie, dé-
licieuse liqueur de table et médicament à la fois
énergique etinotl'ensif. Ecrire Klixir, de Virginie
2, rue de la Tacnerie, Paris, pour recevoir franco
cette brochure.
mort s'était fait dans la salle. Valets, ser-
vantes, toutle monde abandonna la besogne,
tous les veux se tournèrent vers lui, brillants
de fureur. La Ferriolle elle-même quitta sa
chaise et accourut auprès de sa jeune maî-
tresse, comme pour la défendre.
Mais Suzanne se leva et alla ouvrir la
porte de la chambre mortuaire.
Alors, appelant du geste
Venez! 'dil-elle.
Puis elle s'effaça pour laisser passer Jean
devant elle.
Lorsqu'il entra dans cette chambre froide
et nue, le jeune homme frissonna elle t'tait j
obscure d'épais volets de bois obturaient
les fenêtres, ne laissant filtrer un peu de
jour que par leurs découpures en forme de
trèfle.
11 avança néanmoins d'un pas ferme, sous
le feu des regards de Suzanne, qui ne le
perdait pas de vue, et marchait devant lui,
en reculant, les bras étendus, la visage hor- j
riblement paie.
11 alla droit au lit; d'une main fébrile il en
souleva les amples rideaux d'indienne, dé-
chirés et froisses qui l'enveloppaient comme
un catafalque, et vit la paillasse évenlrée, les
couvertures, ce que les gens de justice
avaient abandonné comme inutile.
Des gouttes de sang avaient rejailli jusque
sur le erucillx, appendu au-dessus du dos-
sier, entre une branche de buis desséché et
un grand chapelet de Lourdes.
Jean fit retomber le rideau, un frisson
d'horreur !e secouait.
Près du lit, il vit le bahut fracturé, avec
son enfant Jésus en cire couch'- sur des brins
ù'osier. les ;>ils-s (reçus l'.f.roui~os, Kg regis-
tres et 'quelques, livras eulass';s; pui.s ii re-
garda, le* «l'Attires* la tuemméa pleine de 1
jLjJC~t~J'A'?~
Lundi, 31 février, à S heures aptà*-mtô|. jip
assemblée des Camités et amis de la. Cwtas
d'Avignon et du t'àmlat sera tenue au Gâte
catholique, place Saint-Didier (Avignon), «ou»
lti présidence du R. P. floger des I?ourntels. dm
Augustin» de l'Assomption.
:>ous prions nos lecteurs de vonir jioib-
breux assister à cette réunion.
-4t. ̃̃̃
Une messe pour l'œuvre Je ta bonne f/sa»
sera dite la semaine prochaine on l'églist «•
"Vulaineà-sur-Seine. r'
Nos AMIS DÉFUNTS
A Constantinople Mme Mathieu Cfaristlcfc,
née Thérèse de Anino, 79 ans. M. Blatoc
Adrien, à. Besse (Ardèche).
DOUX CŒUR DE HIARIE, SOYEZ «ION SALUT i
(300 jour» d'indw genou)
UN TRACT
Nous tirons en « tract » le document sen*
sationnel Le secret de la puissance .fuive,
qui a été publié mardi à nos « Eludes éco-
nomiques et sociales. » `
No. 18 donnerons les prix de propagande
dans un prochain numéro.
.«» "•
Pain de jSainï Hnïoine
Meurthe-et-Moselle. Un commission-
naire m'ayant perdu un paquet que j'attendais
avec impatienèe, je m'adressai 11 saint Antoine,
et trois jours après, le paquet perdu ou plutôt
volé, m'était rapporté je le trouvai suspendu à
la porte d'entrée de ma maison, »
Le R. P. Hippolyte, 8, rue François I",
Paris, accuse réception à toutes les personnes
qui lui envoient leur adresse.
RÉUNIONS, CONrtRINClSj COIRlS
AVIS DIVERS
Parti agraire national. A la réunion du
Comito. le 1" mars (10 heures du matin. 6, rue
de Moutessuy). après l'admission des nouveaux
adhérents, le Comité devra préparor l'assemblée
de la Commission générale, laquelle aura HM>
très probablement ie 9 mars.
Le Bulletin du Parti agraire national,
qui parattra bientôt toutes les semaines. donne
des renseignements fort intéressants sur les
progrès de son mouvement. 1500 adhéreats,
l'appui de 30fl journaux, 8U0 noms de personnes
honorables inscrites sur le Comité de patronage,
la promesse de 50 syndicats agricoles d'entrer
dans l'Union des Syndicats que patronne le
P-A-N. tels sont les résultats obtenus en w»7,
grâce ù l'activité de notre ami, M. le comte
d'Hugues, député, et deson groupe.
Le Congrès national des ceuï-res de jeu-
nesse se tiendra a Lille la 10 mars.
Adresser les communications, adhésions,
demandes de renseignements à MM. Doal et
Ravisse, 12, me J.-B. Monnoyer. à Lille.
Les séances se tiendront à lasatleoe l'Unton
artistique, rue Négrier.
CONSEILS DU DOCTEUR
Toutes les personnes soutirant, u' Anémie, de
Chlorose, Faiblesse de Constitution, toutescelles
qui sont atteintes de, Bronchites Chroniques,
Rhumes négligé.s, Catarrhes, Inlluenza, de
même que les enfants Lymphatiques. Rachi.
liques ou Scrofuleux, sont tributaires de
VEliscir Duchamp, à Y Extrait de Pote de
Morue, au Quinquina, ail Far et au Cacao.
Cet Elixir,dont le goût est exquis, est trois fois
plus actif que l'Huile dé Foie de Morue, il en
contient tous les Principes actifs et remplace
avantageusement toutes les préparations à
base de Quinquina et de Fer. il peut être pris
en Eté comme en Hiver et les estomacs les
plus délicats le supportent facilement.
Dépôt E. Jaumes, 2, rue Claude Bernard, à
Paris et toutes Pharmacies. Prix 3 fr. 50.
Si vous voulez vous procurer des machines
des meilleures marques et aux mêmes prix «j«e
chez les fabricants, adressez-vous aux Grands
Magasins Dufayél, où vous trouverez toujours
un grand choix de marines prêtes à être
livrées. 11 n'est demandé comme premier ver-
i sèment que 10 francs par 100 francs. Le reste
payable en un an. Grand choix d appareils
d'optique, de photographia, d'accessoires et de
machines à coudre. Ces dernières sont livrées
avec un versement de 3 francs par semaine.
mousse, les sièges renverses, ê! enfin prts
de la table. sur le plancher, des taches noi-
râtres, ces taches que le temps ne fait point
disparaître, et qui corrodent le bois comme
un acide.
Jean contempla longuement, l'une après
l'autre toutes ces choses funèbres. Il fit plu-
sieurs fois le tour de la chambre, il se pencha
pour mieux voir les taches de sang, les oiû-
preinles de botte sanglante sur le plancnaf.
Et quand il eut assez vu, quand il eut
fouillé les plus obscurs recoins de ce lieu
sinistre, il revint vers Su/.anne, au jour qui
entrait par la porte grande ouverte. JI était
extrêmement pâle* mais il ne tremblait pas.
Son regard se ûxa, clair, limpide, su? la
jeune liile.
Elle tressaillit, et d'une vois faible comma
un souffle
C'est ici qu'il est mort, dit-cils. C'est iei
qu'on l'a tué
Jean, sans mot dire, lui prit la main, te
conduisit au chevet de ce lit eu il 'sofdre, la
fit s'agenouiller avec lui, et d'une voix vi-
brante, il récita la bèlfr, prière potir les dé-
funts
« Du fond de l'abîme j'ai crus vers vous,
Seigneur; Seigneur, écouter ma voix.
» (jue vos oreilles soient attentives à la
voix de ma prière.
» Si vous exigez, Seigneur, un compte
sévère de nos iniquités, qui pourra subsister
devant vous, 0 mon Dieu? Y
» Mais vous aimez à pardonner; aus-d, ap-
puyé sur votre toi, j'ullends tjeigneur votre
secours! »
Ces versets achevas, Jean continua paf la
helle oraison qui se di; en \>r ̃'̃ 'enco du dé*
fuut, apr<'s h; ~lueru me de i';ibsuuie
ià xywe.) cl. UKAWiMx.
Quatre étudiants d'un groupe-plébiscitaire, les
nommés Krancbi, VRtrin, fortier- Maire, Gaillet
«nt comparu ce matin devant la tribunal du
simple polce pour avoir eme Vive l'armée!
Vîvel'fnipm'mv! A bas l°s juifs t
Les trois premiers ont été condamnés chacun
à 1 franc d'amende et le quatrième à 3 francs.
Règlement des audiences
L'audience levée, ïe président a ainsi réglé les
audiences suivantes.
Lundi, réquisitoire.
Mardi gras, courte audience qui sera lerée
entre'2 ta. 1/2 et 0 heures.
Mercredi. Plaidoiries:
Plusieurs officiers de police ont déclaré qu'ils
ne répondaient pas de la sécurité de MM. Zola
et Latoori le mardi gras.
Un journaliste a entendu ce mot de Labori à
Zola Uurailions-nous un peu pour demander
au prêsfdent qu'il n"y ait pas audience mardi.
Fuite de Zola
M. Zo'a est sorti à 2 h. 40 par le quai de
l'Horloge.
Comme les jours précédents, les journalistes
s'étaient, rendus quai des Orfèvres par où sortait
d'habitude l'accusé.
Un service d'ordre était organisé à cet endroit.
Ce n'est que vers 3 heures que les officiers
de police sont venus aveçtir les journalistes
que MM. Zola et Labori craignant, pouf leur
sécurité étaient sortis en fiacre par le quai de
l'Horloge.
Les gardes républicains ont fait le tour du
Palais.
UNE NOTE COMMINATOIRE
La Gazette de l'Allemagne du Nord,
organe officieux de la chancellerie. allemande,
publie, à propos de l'affaire Dreyfus, une
note très commentée.
La Gazelle qualifie la déclaration du gé-
néral de Pellieux de coup d'Elat juridique
et conclut que la route que l'on vient de
prendre peut conduire à un abîme.
En réclamant la lumière, toute la lumière,
MM. Zola, Ranc, Thévenet, Géraalt-Richard,
Joseph Reinach, Jaurès, Irarioux, Clémen-
ceau, savaient qu'ils demanderaient qu'on
mît publiquement en cause l'Allemagne.
Le langage de la chancellerie de Berlin
indique quelles peuvent être les consé-
quences de cette campagne odieuse orga-
nisée par les financiers juifs, de concert
avec les politiciens radicaux et socialistes.
L'INCIDENT TOUSSAINT
Une dame Nicolle, marchande de journaux,
rue de Grenelle, a raconté qu'elle avait pen-
dant plusieurs années servi d'intermédiaire
entre nos agents à l'étianger et le ministère
de la guerre. Un jour arriva une lettre mal
cachetée. Elle eut la curiosité d'ouvrir et de
regarder et lut ces lignes « Le traître qui
livre les secrets de la défense nationale est
le capitaine d'artillerie Dreyfus. »
Un ancien officier, M. Toussaint, qui a été
envoyé en mission en Allemagne, confirme
ces renseignements. 11 a correspondu avec
Mme Niculle, et il possède-encore une lettre
écrite en hollandais qu'il avait envoyée à.
cette dame et qui lui fut retournée en Hol-
lande où il s't'tait réfugié.
M. Toussamt qui avait été auparavant ar-
rêté en Allemagne et s'était évadé de sa
prison a donné les renseignements suivants
a un reporter de la Patrie
Mon nom de guerre était Hautman. C'est
sous ce nom que je m'étais fait inscrire à
l'hôtel Marix, à Duisburg, et c'est ce nom que
portait le papier dénonciateur que tenait le
commissaire allemand Tauch lorsqu'il vint
m'arrêter.
Ce papier était mince, transparent, analogue,
d'après la dosoription qui en a été faite, au
papier du bordereau.
Il ne pouvait provenir que de l'état-major
général, puisque seul, 1 état-major général
savait que j'étais en mission en Allemagne sous
le nom d'Hautman.
J'ai la conviction que l'officier français qui
m'a dénoncé, qui avait dénoncé auparavant
les otiiciers de marine Degouyet Delguez-Ma-
lavas, qui a dénoncé d'autres officiers, est
Alfred Dreyfus.
65« FEUILLETON DE « LA CROIX »
20 février 1898
ÂlÂNON-CIl-LIAftDS
Reposez-vous, Monsieur, dit Suzanne
d'un ton réservé. Autrefois, vous auriez été
mieux reçu. Autrefois, hélas! Mais le
malheur est, entré dans cette maison, et la
joie n'y est plus.
Jean devint extrêmement pâle. Debout, en
face de lui, elle poursuivit:
Vous venez, probablement, visiter les
ruines de Saint-Liguaire. Beaucoup d'étran-
gers y viennent, maintenant! C'est un pré-
texte. On veut voir la Sigtmlette. Hierencore,
deux Anglais voulaient que nies domestiques
leur montrassent la chambre où mon frère,
mon malheureux frère, a été assassiné
Elle parlait avec un accent d'amère indi-
gnation, et des larmes coulaient sur ses
joues.
C'est indigne, eette curiosité. Ne pour-
rait-on me laisser pleurer tranquille? C'est
odieux
Assassiné 1 répéta Séneschal, en pous-
sant un long soupir.
Dieu le vengera! s'écria la jeune fille,
avec une singulière exaltation. Je ne crois
plus à la justice d.-s hommes. Vous n'igno-
rez pas, Monsieur, cette douloureuse his-
toire, ajouta Suzanne d'un autre ton. Le pays
est en émoi. Partout on parle de ce fatal
événement qui me fait, pour la seconde fois,
orpheline.
.La Ferriollô, drune voix gravé, dit sans
quitter sa plaee
CHRONIQUE ELECTORALE
HATONS-NOUS
Les jours commencent a compter double;
nous voyons surgir partout des multitudes
de candidatures sectaires eirévolutionnaires;
pas de retard de ce côté.
Mais les bons, où en sont-ils? a
Certes, on a abattu de la besogne, cette
semaine, et de la bonne.
Nous avons noté au moins 50 réunions
éloctorales catholiques sur tous les points
du territoire cette semaine; chaque jour
nous apporte la nouvelle de quelque bonne
candidature; il y a de la bonne volonté sur-
tout dans le peuple, néanmoins nous devons
constater que beaucoup de circonscriptions
attendent encore le candidat sauveur.
Portons les efforts surtout sur les circons-
criptions réputées les plus perdues, là les
habiles de la politique ne viendront pas dis-
puter la place; c'est là qu'il importe de plan-
ter le drapeau.
Vous serez surpris des résultats.
Le peuple attend; le peuple désire.
La France veut être sauvée.
Et Dieu ne nous sauvera pas sans nous.
ORGANISATION CATHOLIQUE
SBCRETARIAT « JUSTICE-ÉU ALITÉ »
8, rue François /"•, Paris
Report 18 945 fr. 13.
MM. Etienne de la Maulreyère, en reconnais-
sancea saintAntoine, lfx) fr.- L. T., Aisne. 50 fr.
Anonyme de T., 2U fr. Anonyme de Passy,
10 fr. Abbé Félix Villiers, curé de StM.-des-
Ch., 10 fr. De Franclieu. a M.-les-M., 10 fr.
Un catholique de Sologne. 10 fr. J. B., curé
d'Arch (Charente Inférieure), 10 fr. Abbé Go-
nod, curé de N.le-G., 10 fr. S). Mlle Deszille,
à StB., 10 fr. Anonyme de Genelard, 10 fr.
Les Pères Kédemptoristss. à P., 10 fr. K.
P., 10 fr Mme Vve do Siretfaml. à S.. 10 fr.
Abbé Barrière, curé au L. C., 5 f Comité
de la Croix de Nouzon, 5 fr. An. de Saint-
Affriquo, 3 fr. Aug. Prin, à P., 5 fr. An. de
Tours, 5 fr. Anonyme. 0 îr. 30. Abbé Oop-
pin, curé à Tu, 1 fr. 40. Abbé X., 2 fr. Une
communauté. 3 fr. Charles Jarre, à St-M.-B.-
II., 5 fr. Une famille française de la Vieille-
Place, 1 fr, Abbé P. A., à L.. 5 fr. Une
Enfant de Marie à Saint-Omer, 1 fr. Jacques
Texier à D., 3 fr. Abbé Sébastien Tourné,
curé de C, 0 fr. 45. Comité de Sotteviile-
Îes-Piouen, 3 fr. Une abonnée de la Croix à
S.-lesR., 2 fr. J. M. J., 3 fr. J. G., 5 fr.
Abbé Guyenne, curé doyen de M., 1 fr. Ano-
nyme, 3 fr. 20. Sœur Sainte-Goneviève à O..
6 fr. An. de Fonlenay aux -Rosés. 2 fr. Abbé
Lancelot, curé d'A., fr. M. C. Moatélimar,
(21 envoi). 5 fr. M. le marquis de la Salle,
(Sarthej. 5fr. •- Une lectrice de la Croix, 5 fr.
Rouet, y fr. Anonyme, 5 fr. Jonny
Jourjon, 1 fr. 00. Une lectrice de la Croix,
3fr.
Total: 19871 fr. 73.
NAUFRAGE DU « MAT »
La Compagnie transatlantique a reçu hier
soir de TéneritTe une dépêche du sénaphore
d'Anagra signalant l'apparition d'autres nau-
fragés du Flachat, saufs où blessés.
Le Susu est de nouveau revonù au port, sans
avoir pu sauver personne. Il rapportait seule-
ment 60 barils de vin.
La Compagnie a demandé, par dépêche, des
renseignements au premier capitaine, M. Leroy,
transporte dans un état inquiétant à Ténériffe,
mais dont la santé s'améliore.
Les naufragés débarqués par le Susu sont
soignés, avec beaucoup de dévouement, par la
population de Ténériffe. On prépare leur rapa-
triement aussitôt que possible.
Une dernière depOcne annonce que 9 nou-
CORRESPONDANCE
Monsieur Martin L'oms, t>lJ, rue Lafayette, Paris.
Jesuisheureux de venir joindre montémoignage
à tous ceux qui vous sent déjà parvenus de ma-
lades guéris et reconnaissants. Après avoir pris
quelques flacofis de votre précieux Baume pec-
toral et frictionné ma poitrine avec l'onguent
résineux.j ai été radicalement.guéri d'un catarrhe
persistant à tous les remèdes et qui me tour-
mentait depuis deux ans. Je rends hommage à
la vérité et vous autorise à le publier.
Recevez, Monsieur, mes salutations distinguées.
Meixbissédec.
Proftssew «u Conservatoire nattona?,
\56, rue de Vmtai, Paris.
Courage, ma fille! le coupable n'échap-
pera pas.
Cet homme, qui vous a tué votre frère,
vous le haïssez? demanda Jean, en fixant
sur elle des yeux ardents.
Avec un geste plein de majesté, elle ré-
pondit
Je pardonne. Chaque jour, à chaque
moment, lorsque le crime affreux se repré-
sente à ma pensée, j'élève mon ccfeur vers
Dieu. Je lui offre mon sacritice. Je le prends
à témoin que je pardonne.
Seulement, l'interrompit la voix sourde
et monotone de la Ferriolle, seulement vous
• n'avez pas le droit, ma fille, de souhaiter
lue le meurtrier demeure h janlais inconnu.
Un autre a failli payer pour lui. Et s'il est
innocent, cet autre, il y a donc un coupable
qui se cache et qu'il faut retrouver.
Oh! fit Suzanne, le jour où on le retrou-
vera, j'irai pieds nus et nu-téte, un cierge à
la main, de la Sigoulette à Notre-Dame d An-
duche.
Ah! tous les jours pendant une année,
j'accomplirais ce pèlerinage, moi, s'il le fal-
lait pour découvrir le misérable assassin,
cria Jean, dont les yeux s'enflammèrent u
la pensée de tout ce qu'il avait souffert.
Une telle colère» une telle violence grondait
dans sa voix, que Suzanne tressaillit.
Elle le regarda, elle lui saisit la main:
Vous dit-eile frémissante, vous? Ah 1
vous Ates Jeau Séncsehal.
Il répondit simplement
Oui.
Suzanne, éperdue, se laissa tomber sur
un siège. Klle attacha fixement son regard
| sur le visage du jeune homme, qui resta
[ debout, calme, grave, la tête Itaute.
• A ce nom de «l«aû Sàaesciiai un silence de
veaux naufrages ont été recueillis
table. Us disant que d'autres naufragés sont
léjvjgiés sur des épaves et nttrsndeni des se.
cflurô. ( Voir les Demie*™ Nûuvelie$.)
EN ïïiER
Un désastre dans le golfe de Finlande
Helsinglurs. Jeudi dans i «près-midi, pen-
dant une tempêta de neigo, -sur la côte orientale
du golle de Finlande, la glace s'est rompue tout
à coup et !i40 pécheurs et plusieurs chevaux
ont été entraines en mer sur des glanons.
D'après des renseignements reçus aujourd'hui
de viborg, 40 pêcheurs sont sauvés. Le sort des
autres est encore inconnu.
Le naufrage du « Dehrendt »
Hambourg. Un vient d'acquérir la certi-
tude que le trois-mats Dehrendt. qui était parti
le 18 décembre de Douvres pour Bremerhaven,
avec un chargement de charbon. s'est perdu
corps et bien.
Des épaves du navire ont été tetrouvées sur
la eûle suédoise.
Collision en mer
-Hambourg.- Le vapeur allemand Karnak.
arrivé de Guatemala, rapporte qu'il a été en
collision. en mer du Nord, avec le navire
danois Poncho, qui, parti de Hambourg, se
rendait à Rio-de-Janeiro.
Le Karnak avait continué sa route sans
s'apercevoir que le Poncho était en danger.
Or. est certain aujourd'hui que ce navire s'est
totalement perdu, peu après l'abordage.
En elTet. de nombreux débris et des mar-
chandises provenant de la cargaison du Poncho
ont eté jetés à la côte de Barcum Reef, ainsi
que le cadavre du capitaine, dont l'identité a
été parfaitement reconnue, grâce à son anneau
nuptial à l'intérieur duquel le nom de sa femme
était (jravé. Aucun autre cadavre n'a été
retrouvé. L'équipage se composait d'une tren-
taine d'hommes environ.
Ça. et X_ià.
VŒU NATIONAL
Les offrandes pour la basilique du Sacré-Cœur
de Montmartre se sont élevées en janvier. à
133349 fr. f>[>, formant avec les offrandes anté-
rieures un total do trente et un millions
54177 fr. 04; les dépenses effectuées au 31 jan-
viers atteignaient 30 642 551 lï. 77.
Dans la liste des offrandes de janvier, nous
remarquons les suivantes
« S. Em. le cardinal-archevêque de Paris,
pour le tombeau du Maître-Autel, les marbres
et les sculptures, 3O00O fr. s>
« Par S. Km. le cardinal-archevêque de Paris,
pour l'Autel de ta chapelle Saint- Joseph,
17000 fr. »
« Anonyme, pour Vachèuemenl du dôme,
14 000 fr. »
M M. de Molandé, pour V Autel de la chapelle
des mort», lOuoo fr.
« M. Jules Simon, à la mémoire de sonpetit-
fils, le capitaine Pierre Simon, de la mission
Marchand, mort des suites de la maladie con-
tractée dans le centre de l'Afrique, 1OU0 fr. »
LA STATUE DE MGR FREPPEL
La Statue en marbré blancde Mgr Freppel, par
Falguièrès. est arrivée à Angers. On l'a déposée
à la cathédrale en attendant l'achèvement des
travaux du socle, pour l'inauguration dans
quelques mois.
H. LE COMTE D'ORMESSON
M. le comte d'Ormesson, ministre de France
à Lisbonne, qui est nommé en la inèrne qualité
à Athènes, est parti hier de Lisbonne. accom-
pagné a la gare par le personnel de la Légation
et une nombreuse assistance de la colonie et
du Corps diplomatique.
Au départ, les adieux échangés ont été em-
preints de la plus cordiale sympathie mêlée de
vifs regrets pour la personne de iVL d'Ormcsson.
ÉCLAIRCISSEMENTS
La défense ne peu!, rien prouver, somme toute;
Nos ofliciers ont mis son système en déroute.
Leurs éclaircissements rappellent le Congo
Qui rend notre teint clair et de piusen plus beau.
Laure Déduit au savonnier Victor Vaissier.
RETOUR D'AGE
Les dames qui approchent de la quarantaine
feront bien de lire une brochure intitulée: Acci-
dents du retour u'dge et maladies du système
veineux (varices, varicocèle, hémorroïdes. phlé-
bite) elles y trouveront tous les renseignements
les plus utiles sur le régime hygiéniquo qui
convient a ces accidents et à ces maladies, et
sur leur traitement par l'Elixir de Virginie, dé-
licieuse liqueur de table et médicament à la fois
énergique etinotl'ensif. Ecrire Klixir, de Virginie
2, rue de la Tacnerie, Paris, pour recevoir franco
cette brochure.
mort s'était fait dans la salle. Valets, ser-
vantes, toutle monde abandonna la besogne,
tous les veux se tournèrent vers lui, brillants
de fureur. La Ferriolle elle-même quitta sa
chaise et accourut auprès de sa jeune maî-
tresse, comme pour la défendre.
Mais Suzanne se leva et alla ouvrir la
porte de la chambre mortuaire.
Alors, appelant du geste
Venez! 'dil-elle.
Puis elle s'effaça pour laisser passer Jean
devant elle.
Lorsqu'il entra dans cette chambre froide
et nue, le jeune homme frissonna elle t'tait j
obscure d'épais volets de bois obturaient
les fenêtres, ne laissant filtrer un peu de
jour que par leurs découpures en forme de
trèfle.
11 avança néanmoins d'un pas ferme, sous
le feu des regards de Suzanne, qui ne le
perdait pas de vue, et marchait devant lui,
en reculant, les bras étendus, la visage hor- j
riblement paie.
11 alla droit au lit; d'une main fébrile il en
souleva les amples rideaux d'indienne, dé-
chirés et froisses qui l'enveloppaient comme
un catafalque, et vit la paillasse évenlrée, les
couvertures, ce que les gens de justice
avaient abandonné comme inutile.
Des gouttes de sang avaient rejailli jusque
sur le erucillx, appendu au-dessus du dos-
sier, entre une branche de buis desséché et
un grand chapelet de Lourdes.
Jean fit retomber le rideau, un frisson
d'horreur !e secouait.
Près du lit, il vit le bahut fracturé, avec
son enfant Jésus en cire couch'- sur des brins
ù'osier. les ;>ils-s (reçus l'.f.roui~os, Kg regis-
tres et 'quelques, livras eulass';s; pui.s ii re-
garda, le* «l'Attires* la tuemméa pleine de 1
jLjJC~t~J'A'?~
Lundi, 31 février, à S heures aptà*-mtô|. jip
assemblée des Camités et amis de la. Cwtas
d'Avignon et du t'àmlat sera tenue au Gâte
catholique, place Saint-Didier (Avignon), «ou»
lti présidence du R. P. floger des I?ourntels. dm
Augustin» de l'Assomption.
:>ous prions nos lecteurs de vonir jioib-
breux assister à cette réunion.
-4t. ̃̃̃
Une messe pour l'œuvre Je ta bonne f/sa»
sera dite la semaine prochaine on l'églist «•
"Vulaineà-sur-Seine. r'
Nos AMIS DÉFUNTS
A Constantinople Mme Mathieu Cfaristlcfc,
née Thérèse de Anino, 79 ans. M. Blatoc
Adrien, à. Besse (Ardèche).
DOUX CŒUR DE HIARIE, SOYEZ «ION SALUT i
(300 jour» d'indw genou)
UN TRACT
Nous tirons en « tract » le document sen*
sationnel Le secret de la puissance .fuive,
qui a été publié mardi à nos « Eludes éco-
nomiques et sociales. » `
No. 18 donnerons les prix de propagande
dans un prochain numéro.
.«» "•
Pain de jSainï Hnïoine
Meurthe-et-Moselle. Un commission-
naire m'ayant perdu un paquet que j'attendais
avec impatienèe, je m'adressai 11 saint Antoine,
et trois jours après, le paquet perdu ou plutôt
volé, m'était rapporté je le trouvai suspendu à
la porte d'entrée de ma maison, »
Le R. P. Hippolyte, 8, rue François I",
Paris, accuse réception à toutes les personnes
qui lui envoient leur adresse.
RÉUNIONS, CONrtRINClSj COIRlS
AVIS DIVERS
Parti agraire national. A la réunion du
Comito. le 1" mars (10 heures du matin. 6, rue
de Moutessuy). après l'admission des nouveaux
adhérents, le Comité devra préparor l'assemblée
de la Commission générale, laquelle aura HM>
très probablement ie 9 mars.
Le Bulletin du Parti agraire national,
qui parattra bientôt toutes les semaines. donne
des renseignements fort intéressants sur les
progrès de son mouvement. 1500 adhéreats,
l'appui de 30fl journaux, 8U0 noms de personnes
honorables inscrites sur le Comité de patronage,
la promesse de 50 syndicats agricoles d'entrer
dans l'Union des Syndicats que patronne le
P-A-N. tels sont les résultats obtenus en w»7,
grâce ù l'activité de notre ami, M. le comte
d'Hugues, député, et deson groupe.
Le Congrès national des ceuï-res de jeu-
nesse se tiendra a Lille la 10 mars.
Adresser les communications, adhésions,
demandes de renseignements à MM. Doal et
Ravisse, 12, me J.-B. Monnoyer. à Lille.
Les séances se tiendront à lasatleoe l'Unton
artistique, rue Négrier.
CONSEILS DU DOCTEUR
Toutes les personnes soutirant, u' Anémie, de
Chlorose, Faiblesse de Constitution, toutescelles
qui sont atteintes de, Bronchites Chroniques,
Rhumes négligé.s, Catarrhes, Inlluenza, de
même que les enfants Lymphatiques. Rachi.
liques ou Scrofuleux, sont tributaires de
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mousse, les sièges renverses, ê! enfin prts
de la table. sur le plancher, des taches noi-
râtres, ces taches que le temps ne fait point
disparaître, et qui corrodent le bois comme
un acide.
Jean contempla longuement, l'une après
l'autre toutes ces choses funèbres. Il fit plu-
sieurs fois le tour de la chambre, il se pencha
pour mieux voir les taches de sang, les oiû-
preinles de botte sanglante sur le plancnaf.
Et quand il eut assez vu, quand il eut
fouillé les plus obscurs recoins de ce lieu
sinistre, il revint vers Su/.anne, au jour qui
entrait par la porte grande ouverte. JI était
extrêmement pâle* mais il ne tremblait pas.
Son regard se ûxa, clair, limpide, su? la
jeune liile.
Elle tressaillit, et d'une vois faible comma
un souffle
C'est ici qu'il est mort, dit-cils. C'est iei
qu'on l'a tué
Jean, sans mot dire, lui prit la main, te
conduisit au chevet de ce lit eu il 'sofdre, la
fit s'agenouiller avec lui, et d'une voix vi-
brante, il récita la bèlfr, prière potir les dé-
funts
« Du fond de l'abîme j'ai crus vers vous,
Seigneur; Seigneur, écouter ma voix.
» (jue vos oreilles soient attentives à la
voix de ma prière.
» Si vous exigez, Seigneur, un compte
sévère de nos iniquités, qui pourra subsister
devant vous, 0 mon Dieu? Y
» Mais vous aimez à pardonner; aus-d, ap-
puyé sur votre toi, j'ullends tjeigneur votre
secours! »
Ces versets achevas, Jean continua paf la
helle oraison qui se di; en \>r ̃'̃ 'enco du dé*
fuut, apr<'s h; ~lueru me de i';ibsuuie
ià xywe.) cl. UKAWiMx.
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