les traits essentiels, M. Lucien Descaves. Elle ne savait pas haïr, elle ne savait
qu'aimer. C'était un cœur d'or qui se distribuait sans relâche. Peut-être bâtis-
sait-elle la société future dans les nuages, mais, personnellement, elle en descen-
dait pour donner l'exemple de la vertu.et la propager. Elle voyait, dans la sou-
veraineté du peuple, la souveraineté de la bonté agissante; elle était guidée par
le sentiment plutôt que par la réflexion parce qu'elle n'avait jamais eu besoin de
réfléchir pour faire le bien. »
Ce portrait, si ressemblant dans le passé, est encore exact à la fin. L'apostolat
de Louise MICHEL, à peine retardé par la maladie, avait repris avec plus de force et
de durée et recommençait à manifester, par le monde, son enseignement de morale
et d'infinie pitié. Très modeste, LOUISE MICHEL se plaisait le plus souvent à s'effacer
devant son idée. C'est ainsi que ses Mémoires, où elle parle beaucoup des autres
et très peu d'elle, reflètent au plus haut point sa dignité fière. Déportée à Nouméa,
en 1871, après la commune de Paris, l'auteur des,Méprisés, de La fille dit peuple
et de tant de vaillants ouvrages, se présenta courageusement devant le tribunal
où tant d'autres accusés n'avaient point su se montrer si virils qu'elle. « Je ne
veux pas être défendue, disait-elle alors, et la responsabilité de tous mes actes,
je l'accepte. » La captivité ne sut point tarir les sources de son grand cœur. 1 A
la Nouvelle-Calédonie, écrit à ce propos M. Henri Rochefort, la case de Louise
MICHEL était en face de la mienne. Pendant la traversée, LOUISE MICHEL n'a cessé
de se dévouer pour ses compagnes; elle leur donnait sa nourriture, ses vête-
ments. A la presqu'île Ducos elle continua. Elle couchait par terre, allait sans
chaussons, vivait de rien et avait transformé sa case en hôpital pour les mal-
heureux. Elle donnait tout ce qu'elle avait. «
Son retour en France, qui eut lieu en 1880, donna lieu, de la part de tous
ceux qui la regrettaient, aux plus vives démonstrations de sympathie. Louis Blanc,
Henri Rochefort, Clémenceau vinrent la chercher à la gare et saluèrent son
retour. Libérée, Louise MICHEL recommença de nouveau à conduire activement
sa propagande. Celle-ci la ramena une seconde fois devant les juges. Placée, à
l'issue de ce procès, en i883, sous la surveillance de la haute police,, elle fut
enfermée à la maison centrale de Clermont et soumise au régime des détenus
politiques. Graciée, presque malgré elle, en 1886, elle fut, la même année, une,
troisième fois poursuivie, et pour la troisième fois incarcérée. Victime, à sa sortie
définitive de prison, d'un attentat de la part d'un anarchiste nommé Lucas,
LOUISE MICHEL, blessée, ne voulut point porter plainte et se fit auprès de la
police, l'avocat de son agresseur.
Elle n'a, depuis, fait que se consacrer à la grande cause du bien et des
réformes sociales. Par la plume et par la parole, mais surtout par l'exemple de
son active bonté, elle n'a cessé jusqu'à la fin de venir au secours des souffrances.
Tous les pauvres, tous les malheureux la regretteront comme une mère secoura-
ble et infiniment dévouée.
MICHEL (Clémence-Louise), écrivain et propagandiste, née à Troyes le 20 avril i833. Prit
part aux événements de la Commune, et fut, pour ce fait, déportée à Nouméa. Revint à Paris en no-
vembre 1880; enfermée pour propagande, en i883, à la maison centrale de Clermont; en sortit en
1886; puis, de nouveau, incarcérée (12 août 1886). A partir de 1888, sans abandonner la lutte active
la plus durable, répandit, dans un grand nombre de meetings et de conférences, ses idées sociales.
A publié la Misère (1881) avec Jean Guitré; les Méprisés (1882); la Fille du peuple (i883)
avec A. Grippa. Le Bàtard impérial (i883) avec J. Minier; Contes et légendes (1884) Légendes et
chants de geste canaques (i885); les Microbes humains; le Monde nouveau (1896); Mémoires; l'Ere
nouvelle, Pensée dernière (1887); A travers la vie, poésies (1888); Les Crimes de l'époque (188S),
etc.
A fait représenter Nadine, pièce jouée aux Bouffes du Nord le 29 avril 18S2 et le Coq rouge,
pièce représentée sur la scène du théâtre des Batignolles le 19 mai 1888
qu'aimer. C'était un cœur d'or qui se distribuait sans relâche. Peut-être bâtis-
sait-elle la société future dans les nuages, mais, personnellement, elle en descen-
dait pour donner l'exemple de la vertu.et la propager. Elle voyait, dans la sou-
veraineté du peuple, la souveraineté de la bonté agissante; elle était guidée par
le sentiment plutôt que par la réflexion parce qu'elle n'avait jamais eu besoin de
réfléchir pour faire le bien. »
Ce portrait, si ressemblant dans le passé, est encore exact à la fin. L'apostolat
de Louise MICHEL, à peine retardé par la maladie, avait repris avec plus de force et
de durée et recommençait à manifester, par le monde, son enseignement de morale
et d'infinie pitié. Très modeste, LOUISE MICHEL se plaisait le plus souvent à s'effacer
devant son idée. C'est ainsi que ses Mémoires, où elle parle beaucoup des autres
et très peu d'elle, reflètent au plus haut point sa dignité fière. Déportée à Nouméa,
en 1871, après la commune de Paris, l'auteur des,Méprisés, de La fille dit peuple
et de tant de vaillants ouvrages, se présenta courageusement devant le tribunal
où tant d'autres accusés n'avaient point su se montrer si virils qu'elle. « Je ne
veux pas être défendue, disait-elle alors, et la responsabilité de tous mes actes,
je l'accepte. » La captivité ne sut point tarir les sources de son grand cœur. 1 A
la Nouvelle-Calédonie, écrit à ce propos M. Henri Rochefort, la case de Louise
MICHEL était en face de la mienne. Pendant la traversée, LOUISE MICHEL n'a cessé
de se dévouer pour ses compagnes; elle leur donnait sa nourriture, ses vête-
ments. A la presqu'île Ducos elle continua. Elle couchait par terre, allait sans
chaussons, vivait de rien et avait transformé sa case en hôpital pour les mal-
heureux. Elle donnait tout ce qu'elle avait. «
Son retour en France, qui eut lieu en 1880, donna lieu, de la part de tous
ceux qui la regrettaient, aux plus vives démonstrations de sympathie. Louis Blanc,
Henri Rochefort, Clémenceau vinrent la chercher à la gare et saluèrent son
retour. Libérée, Louise MICHEL recommença de nouveau à conduire activement
sa propagande. Celle-ci la ramena une seconde fois devant les juges. Placée, à
l'issue de ce procès, en i883, sous la surveillance de la haute police,, elle fut
enfermée à la maison centrale de Clermont et soumise au régime des détenus
politiques. Graciée, presque malgré elle, en 1886, elle fut, la même année, une,
troisième fois poursuivie, et pour la troisième fois incarcérée. Victime, à sa sortie
définitive de prison, d'un attentat de la part d'un anarchiste nommé Lucas,
LOUISE MICHEL, blessée, ne voulut point porter plainte et se fit auprès de la
police, l'avocat de son agresseur.
Elle n'a, depuis, fait que se consacrer à la grande cause du bien et des
réformes sociales. Par la plume et par la parole, mais surtout par l'exemple de
son active bonté, elle n'a cessé jusqu'à la fin de venir au secours des souffrances.
Tous les pauvres, tous les malheureux la regretteront comme une mère secoura-
ble et infiniment dévouée.
MICHEL (Clémence-Louise), écrivain et propagandiste, née à Troyes le 20 avril i833. Prit
part aux événements de la Commune, et fut, pour ce fait, déportée à Nouméa. Revint à Paris en no-
vembre 1880; enfermée pour propagande, en i883, à la maison centrale de Clermont; en sortit en
1886; puis, de nouveau, incarcérée (12 août 1886). A partir de 1888, sans abandonner la lutte active
la plus durable, répandit, dans un grand nombre de meetings et de conférences, ses idées sociales.
A publié la Misère (1881) avec Jean Guitré; les Méprisés (1882); la Fille du peuple (i883)
avec A. Grippa. Le Bàtard impérial (i883) avec J. Minier; Contes et légendes (1884) Légendes et
chants de geste canaques (i885); les Microbes humains; le Monde nouveau (1896); Mémoires; l'Ere
nouvelle, Pensée dernière (1887); A travers la vie, poésies (1888); Les Crimes de l'époque (188S),
etc.
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