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prédicateurs les plus populaires et d'un des
membres les plus influents de la secte évan-
gélique de l'Eglise anglicane. Outre les ou-
vrages ci-dessus mentionnés, on a encore de
lui Récit authentique dé quelques pnrticuln-
rités rernarquables et intéressantes de la vie
du révérend Jean Newton (1764) Revue de
l'histoire ecclésiastique (1770) Cardiphonia
ou le Langage du cœur dans le cours d'une
correspondance réelle recueil qui ne devint
pas moins populaire que les Lettres d'Omi-
cron et qui a également été traduit en français
(Paris, 1831-1833, 4 vol.); le Messie, série de
discours sur les passages de l'Ecriture qui for-
ment l'oratorio de Hændel (1786, 2 vol.); Let-
tres à une femme mariée (1793); enfin, diffé-
rents traités qui se trouvent dans ses Œuvres
complètes, dont la deuxième édition a paru en
1816 (6 vol. in-so).
NEWTON (Gilbert-Stuart), peintre améri-
cain, né à Halifax (Nouvelle-Ecosse) en 1794,
mort à Chelsea en 1835. Après avoir pris des
leçons de peinture, il se rendit en Italie, puis
à Londres, où il suivit les cours de l'Acadé-
mie des beaux-arts, dont il devint membre
en 1833. Peu après, il donna des signes d'a-
liénation mentale et ne recouvra Ta raison
qu'au moment de mourir. Cet artiste qui
avait beaucoup de talent, a exécuté des ta-
bleaux de genre aussi remarquables par la
grâce et l'expression que par le fini de l'exé-
cution et le charme des détails. On cite,
parmi ses meilleurs tableaux la Querelle des
amants (1826); Shylock et Jessica (1830); Yo-
rick et la griselte (1830); Porlia (1831); Nac-
beth; Abailard (1833).
NEWTONIANISME s. m. (neu-to-ni-a-ni-
smc rad. newtonien). Système de Newton,
relativement aux causes du mouvement des
corps célestes L'attraction est la base du
NEWTONIANISME. Voltaire est un des premiers
qui aient fait connaître le NEWTONIANISME en
France. (Acad.) Le NEWTONIANisMe est la vé-
rité qui a écrasé les fables du cartésianisme.
(Volt.) p On dit aussi NEWTONISME.
NEWTONIEN, IENNE adj. (neu-to.niain,
iè-ne). Qui se rapporte au système de New-
ton Physique, astronomie, philosophie NEw-
TONIENNE. Principes NEWTONIENS. Il Qui a
adopté les principes de Newton Philosophe
NEWTONIEN.
Substantiv. Partisan du système de New-
ton La lutte des NEWTONIENS et des carié-
siens dura longtemps. (Acad.)
NEWTONISME s. m. (neu-to-ni-sme). V.
NEWTONIANISME.
NEWTOWN, bourg d'Angleterre, princi-
pauté de Galles, comté de Montgomery, chef-
lieu du district de son nom, sur la Severn;
3,200 hab. Belle église gothique. Manufactu-
res de flanelles, poteries, tanneries, blan-
chisseries.
NEWTOWN, bourg des Etats-Unis, Etat et
à 12 kilom. de New-York, comté de Queen's;
5,000 hab. il Bourg des Etats-Unis, Etat de
Connecticut, à 40 kilom. O.-N.-O. de New-
haven; 3,200 hab.
NEWTOWN ARDES ou NEWTOWNARDS,
ville d'Irlande, comté de Down, baronnie de
Lower-Castelreagh; 7,900 hab. Manufactu-
res de mousseline.
NEWTOWN-LIMAVADY, village d'Irlande,
comté et à 24 kilom. N.-E. de Londonderry,
sur la Roe; 3,000 hab. Manufactures de toi-
les.
NEW-YORK, un des Etats unis de l'Amé-
rique du Nord, borné au N. par le lac Onta-
rio, le fleuve Saint-Laurent et le Canada, à
l'E. par les Etats du Connecticut, de Massa-
chusetts et de Vermont, au S. par le New-
Jersey et la Pensylvannie, à l'O. par le lac
Erié, la Pensylvanie et la rivière de Magara;
entre 400 30' et 450 de latit. N. et 720 et 79° 55'
de longit. 0.; 177,000 kilom. carrés environ;
480 kilom. sur 460; 540,120 hab. en 1790;
580,203 en 1800; 950,049 en 1810; 2,428,921
en 1840; 3,887,542 en 1860. D'après le dernier
recensement des Etats-Unis (1872) l'Etat de
New-York a une population de 4,332,000 hab.;
sur ce nombre, on compte 1,500,000 de sala-
riés, comprenant 935,000 Américains propre-
ment dits, 159,000 Allemands, 264,000 Irlan-
dais et 55,000 Anglais. La terre est travaillée
par 400,000 fermiers ou laboureurs et 1 million
d'hommes sont engagés dans diverses autres
professions. La capitale de cet Etat est New-
York les villes principales sont Albany, Sche-
nectady, Troy et Hudson. L'Etat de New-York,
nommé quelquefois Elai de l'Empire à cause
de ses ressources et de sa population, occupe
une des plus belles régions de l'Amérique du
Nord et l'emporte sur tous les autres Etats
par sa population, sa richesse et son com-
merce. La grande chaîne orientale des mon-
tagnes Bleues ou Alleghany entre dans l'E-
tat de New-York, venant du New-Jersey
-et de la Pensylvanie. La branche du New-
Jersey croise l'Hudson près de West-Point
et forme ce que l'on appelle les Highlands
ou hautes terres. La branche de Pensylva-
nie borde la vallée de l'Hudson à l'ouest, sous
le nom de monts Catskill. L'Hudson prend sa
source dans la partie nord de l'Etat et coule
au sud jusqu'à la baie de New-York. Le Ge-
nesee sort du plateau, près de la frontière
septentrionale de la Pensylvanie, et coule au
nord à travers la partie ouest de New-York,
pour se jeter dans le lac Ontario. Les autres
cours d'eau, qui ne sortent pas du New-York,
sont le Racket, le Black, le Saranae, l'Os-
wegatchie, l'Oswego et le Chenango. L'Alle-
ghany, le Susquehanna et le Delaware pren-
nent leur source dans cet Etat; le Saint-Lau-
rent et le lac Ontario en forment la frontière
septentrionale. Le New-York est célèbre par
le nombre de ses lacs. Les lacs Erié et Ontario
font partie de la frontière du nord, et le lac
Champlain fait partie de la frontière de l'est.
Le lac George est aussi compris dans la par-
tie est. Vers le centre sont les lacs Canan-
daigua, Crooked, Seneca, Cayuga, Owasco,
Skeneateles, Onondaga, Oneida. Lès côtes
maritimes de New-York sont presque toutes
comprises dans le rivage de Long-Island.
Elles renferment un petit nombre de havres,
mais aucun d'eux n'est très-fréquenté par les
navigateurs. La baie ou havre de New-York
est sure et vaste. Ses limites, du côté do la
mer, sont l'île de Staten et Long-Island. La
partie orientale de l'Etat est montngneuse et
la partie de l'ouest est un peu inégale. Le
sol est varié et généralement bon. Les val-
lées de l'ouest sont des plus productives. A
New-York et dans les environs, l'air le la
mer rend le climat humide et doux. Dans le
nord, les hivers sont longs et rudes; le sud
et le centre, de l'Hudson au lac Erié, jouis-
sent d'un climat doux; les vents du sud y
sont les plus fréquents. Les montagnes éle-
vées sont couvertes d'arbres toujours verts
et la partie ouest présente des forèts de la
plus belle végétation; leurs essences princi-
pales sont le pin, le tamarin, le chêne, l'orme,
le noyer, l'érable à sucre, le sycomore, le
cèdre, le laurier, le peuplier, le sassafras, le
sumac, etc.
Tous les grains y croissent en abondance,
aussi bien que les différents fruits apparte-
nant à cette latitude. On trouve le daim amé-
ricain (moose) sur les rives du Saint-Laurent.
Les ours, les loups, les panthères, les renards,
les dindons sauvages et le daim commun se
montrent dans divers points de cet Etat.
Parmi les oiseaux, nous citerons l'aigle, le
faucon, la chouette, le pigeon, la caille, le
cormoran, le pélican et les canards sauvages.
L'agriculture est l'industrie principale du
New-York et elle y est trés-développée. Sa
farine est renommée et s'exporte en grandes
quantités. Les manufactures sont très-va-
riées, très-considérables et s'accroissent cha-
que jour; on distingue surtout celles de ca-
simir, satinade, étolfes de laine, tapis, glaces,
tissus de coton, fer travaillé de différentes
espèces. Cet Etat est le premier de l'Union
pour son commerce. Le nombre des écoles
élémentaires dépasse 15,000 et elles sont tout
à fait libres. Parmi les institutions pour les
hautes classes, nous citerons, entre autres, le
collége de Columbia et l'Université, dans la
cité de New-York; l'Union collège, à Sche-
nectady, et le Hamilton college, à Clinton.
Cet Etat possède de nombreux moyens de
communication, soit avec l'étranger par les
ports dv Buffalo et de New-York, soit avec
liutérieur par les lacs, les canaux et les
voies ferrées. Parmi les canaux les plus re-
marquables, nous mentionnerons celui de
Chumplain à Erié d'Utica h Biughamp-
ton, de Syracuse à Oswego, de Geneva à
Montesuma, de Rochester à Damville puis
le canal de Delaware à l'Hudson, reliant la
rivière de ce nom au bassin houiller du nord-
est de la Pensylvanie, les canaux de Black-
River et de la vallée de Genesee, etc. On
divise l'Etat de New-York en 59 comtés. Il
est représenté au Congrès par 2 sénateurs
et 31 membres de la Chambre des représen-
tants. La constitution intérieure qui le régit
aujourd'hui date de 1846. Le gouverneur,
chargé du pouvoir exécutif, est élu par le
peuple pour deux ans, ainsi que le lieutenant-
gouverneur qui préside le sénat de l'Etat.
Celui-ci, conrposé de 32 membres élus pour
deux ans, forme, avec la Chambre des repré-
sentants, composée de 128 membres, nommés
pour un an, la législature ou assemblée gé-
nérale. Tout citoyen, résidant depuis un an
dans l'Etat ou depuis quatre mois dans le
comté où il veut voter, est électeur.
Histoire. Le fleuve Hudson fut découvert
par les Allemands en 1609 et l'lie de Man-
hattan, sur laquelle New-York est bâtie, fut
d'abord habitée par quelques Hollandais qui
s'y établirent en 1612. De nombreux colons y
arrivèrent ensuite de la Hollande, et la colo-
nie se trouva bientôt dans une situation flo-
rissante. Les Anglais prétendirent que le ter-
rain leur appartenait et que les Hollandais
n'avaient pas le droit de s'y établir. Ils s'en
emparèrent en 1664, les Hollandais la repri-
rent en 1673; mais elle fut rendue l'année
suivante aux Anglais,qui la gardèrent comme
une de leurs colonies jusqu' à la révolution.
La partie ouest de l'Etat était le siège d'une
florissante confédération d'Indiens, appelée
les-Six nations. Pendant les guerres avec la
France, ils tirent beaucoup de mal aux colons
de New-York. Ainsi, une fois, ils réduisirent
Schenectady en cendres et égorgèrent la
plus grande partie des habitants. Pendant la
révolution, ils prirent parti pour les Anglais
et exercèrent de violents ravages; mais ils
eurent à supporter de terribles représailles.
Le général Sullivan marcha contre eux en
1779 et fit de leurs riches villages et de leurs
maisons un théâtre de ruine et de désolation.
Les débris de ces tribus, réduits à un très-
petit nombre, restèrent désormais dans la
partie ouest de l'Etat. C'est dans cet Etat
que s'accomplit l'un des plus mémorables
événements de l'histoire des Etats-Unis, la
soumission du général Burgoyne et de son
armée, le 18 octobre 1777. En 1788, le New-
York adoptn la constitution des Etats-Unis.
NEW-YORK, ville des Etats-Unis, capitale
rie l'Etat de Pensylvanie, la plus importnnte de
l'Union par sa population et son commerce,
située à l'extrémité S. de l'île de Manhattan,
sur l'océan Atlantique et à l'embouchure de
l'Hudson, à 350 kilom. N.-E. de Washington,
à 210 kilom. S. d'Albany, par 400 42' de lat. N.
et 760 28' de longit. O.; 1,000 hab. en 1656;
2,500 en 1673; 4,300 en 1696; 8,623 en 1731;
10,381 en 1756; 21,876 en 1773 25,614 en 1786;
33,131 en 1790; 60,489 en 1800; 96,373 en 1810;
123,706 en 1820; 166,089 en 1825; 202,589 en
1830; 270,068 en 1835; 312,852 en 1840; 371,223
en 1845; 515,394 en 1850; 629,810 en 1855;
814,254 en 1860; 1,000,100 en 1864. Archevê-
ché catholique, évêché anglican, beaucoup
de sectes dissidentes, tribunaux. Deux écoles
supérieures le Columbia college, fondé en
1754, et l'Université, fondée en 1831. Ecole de
médecine, avec jardin botanique; deux écoles
de théologie protestante. American Museum,
collection d'histoire naturelle, d'armes et
d'instruments indiens; galerie de tableaux.
Sociétés littéraire et philosophique, société
Linnéenne, d'agriculture, d'histoire, de mé-
decine Académie des beaux-arts; vingt bi-
bliothèques publiques ou appartenant à des
établissements d'instruction ou à des asso-
ciations. Il y a un peu plus de deux siècles
que l'emplacement de la ville de New-York
fut acheté pour 24 dollars (i24 fr. 32), par
les premiers occupants de race blanche. Vers
le commencement de ce siècle, la rue du
Rempart ou du Boulevard (Wall street) était,
comme l'indique son nom, la limite de New-
York au nord. Aujourd'hui, dans cette même
direction du nord, la ville atteint presque
l'extrémité de sa banlieue insulaire. Des îlots
de maisons plus ou moins compactes s'éten-
dent sans interruption sensible depuis la par-
tie basse jusqu'à Central-Park. Au delà du
parc, Haarlem-Lane, Manhattanville et Car-
mansv'ille offrent de nouveaux quartiers à la
population urbaine, et se prolongent avec
eurs maisons de maîtres et leurs lignes de
colonnes à gaz jusqu'au contre-fort de High-
Bridge. Dans le cours de la vie des doyens
d'âge du commerce,'le flot de la civilisation,
des constructions, du luxe, de la population
urbaine, a franchi une distance plus grande
que celle des palais de Westminster aux
pontons de l'île des Chiens. Et comme les
habitants de la métropole américaine vivent
mieux, engénéral,que ceux d'aucune autre
capitale du monde, comme les 99 centièmes de
la classe indigente sont une ècume de paupé-
risme que la Grande-Bretagne y déverse plus
vite qu'on ne peut l'utiliser, il est permis de
dire que New-York a plus fait en moins de
cent ans, pour devenir la capitale du nou-
veau monde que Londres n'a gagné depuis
le temps de Jules-César jusqu'au xixo siècle.
Beaucoup de New-Yorkois, encore dans la
lleur et dans la vigueur de l'âge, se souvien-
nent d'avoir entendu appeler Houston street
la rue du Nord (North street) parce que
cette rue était en effet la limite septentrionale,
du terrain occupé et bâti. Les hommes d'un
âge mûr se rappellent le marais de Lispe-
nard's Meadow, qui est à présent une des
sections les plus saines de Canal street. Plu-
sieurs racontent comment ils traversaient sur
des planches d'autres parties du marais, et
comment le flux faisait une ite distincte de
ce qui est aujourd'hui la partie nord (la plus
grande de beaucoup) de la ville. On se bai-
gnait dans une anse agreste au bas de la trei-
zième rue de l'Est (East. Thirteenth street),
et puis, rafraîchi et restauré par le bain, on
allait dénicheur des oiseaux dans les bois sau-
vages de Scuyœsant Farm, aujourd'hui Stuyœ-
sant Park, c'est-à-dire une des plus agréa-
bles et des plcs élégantes promenades qui
soient ouvertes an publio de New-York, entou-
rée d'un des plus riches et des plus beaux quar-
tiers de la ville. Des hommes plus jeunes en-
core se souviennent que la quatorzième rue
était l'extrême limite nord que la civilisation
eût atteinte. Les enfants se souviennent du
lieu où était autrefois l'hippodrome, ou, pour
mieux dire, la tente de Franconi, plautée dans
un terrain vague des faubourgs, où s'élève à
présent l'hôtel de la cinquième avenue, d'où
partent, pour s'étendre à 2 milles de distance
vers le nord, le sud et l'ouest, des rangées de
palais. Depuis qu'il y a une science de la
statistique, aucune ville au monde n'a multi-
plié sa population,sa richesse, ses ressources
locales de consommation avec une rapidité
qui approche de ce qu'on a vu à New-York.
L'année iSG2 a vu débarquer dans le port de
New-York 75,000 émigrants. Ils étaient
150,000 en 1863; 200,000 en 1864 (jusqu'en
novembre). Sur ces 425,000 émigrants, 40
pour sont restés à demeure dans la ville.
Sur 170,000 colons immobilisés ou débarqués,
90 pour 100, soit 153,000, sont sujets anglais,
dont les 5 huitièmes gagnent leur subsistance
par les métiers ou les travaux manuels les
plus grossiers. En comparant ces données
avec le rôle des taxes, on voit que la matière
imposable s'est accrue de 40 milliers de dol-
lars. En même temps que New-York contri-
Luait pour sa part aux frais de sa guerre la
plus gigantesque qui soit connue dans l'his-
toire, cette vaste cité absorbait dans son sein
de quoi peupler d'Anglais une ville grande
comme Bristol, et se les assimilait en leur
offrant pour vivre plus de ressources qu'ils
n'en avaient chez eux.
Le port de New-York est un des plus vastes
du monde. Bien abrité, bien disposé, acces-
sible par la pleine mer, il n'a point de rival
sur le continent de l'Amérique du Nord.
Un des officiers distingués de la marine
française, M. L. du Ilailly, décrit ainsi le
port de New-York dans ses Campagnes et
st«tions sur les côtes de l'Amérique du Nord
« Certains ports du premier ordre, comme
Loudres et Liverpool, l'emporteront peut-
être en mouvement total mais ce mouve-
ment sera disséminé sur la vaste étendue de
la Tamise, ou bien, no se traduisant qu'en
entrées et en sorties de navires, son impor-
tanco ne laissera pas que d'être empreinte
d'un certain cachet de monotonie. Ici, il
semble que toute la vie de la cité soit sur
l'eau. Quel que soit le point de la rade sur le-
quel le regard s'arrête,et je ne Cite le fait
que pour l'avoir maintes fois expérimenté,
rarement on y apercevra moins de dix ou
douze vapeurs en marche, grands et petits,
beaux et laids, mais appropriés aux usages
les plus divers. Les uns, vastes et rapides,
sont des omnibus flottants, car New-York,
Brooklyn, New-Jersey, Hoboken, toutes les
villes en un mot qui bordent la rade for-
ment une sorte de Venise gigantesque,
dont les canaux sont des bras de mer. Ces
ferries (tel est leur nom), qui vous font fran-
chir la rade pour deux sous, portent jusqu'à
un millier de personnes, vingt-cinq voitures
de toute espèce davantage même et bien
que l'on en compte vingt-deux lignes dis-
tinctes, ils se suivent à moins d'intervalle
que nos omnibus du boulevard. D'autres va-
peurs sont transformés en citernes et vont
approvisionner d'eau les navires de toutes
nations mouillés dans East-River, dans l'Hud-
son ou dans le bras de mer de l'entrée jus-
qu'aux Marrows; d'autres vont et viennent
sans but détini, offrant à tout le monde leurs
services en tout genre; d'autres sont re-
morqueurs, et s'attellent à un bateau de
3,000 tonneaux, qu'ils conduisent sur la
grande route de Chine ou du Pacifique, pour
ramener au retour quelque autre navire du
dehors. A peine le soleil a-t-il réveillé la rade
qu'arrivent à toute vitesse les steamboats,
ou mieux les cathédrales flottantes qui des-
cendent de Troy, d'Albnny, de Boston et des
nombreux ports de Long-Island. En même
temps les ferries se chargent de maraîchers
et des mille provisions de la campagne. Les
infatigables remorqueurs commentent leur
journèe en fouillant la rade en tous sens.
Plus l'heure avance, plus le panorama de-
vient varié. On entend it New-Jersey le sif-
flet d'un train de Philadelphie; et quelques
minutes après, trois ou quatre vapeurs tout
couverts de voyageurs traversent l'Hudson,
se rendant à New-York. Là, un paquebot
transatlantique aux couleurs anglaise, amé-
ricaines, françaises ou hanséatuques, entre
et vient majestueusement prendre place le
long d'un wharf, tandis qu'a côté de lui un
autre part, le pont encombré de' centaines
d'émigrants californiens qu'il conduit à Aspin-
wall. Ici, un monstrueux train de quarante
bélandres descend lentement l'Hudson à la re-
morque de quatre ou cinq vapeurs et, malgré
ses 300 mètres de long, chemine sans en-
combre au milieu du dédale des navires; là
sont les inépuisables farines qui alimentent
l'Europe aux jours do disette, et les riches
chargements de bois du Nord, dont les Etats-
Unis approvisionnent le monde; sur chaque
bélandre est la famille qui a associé son sort
à cette paisible navigation depuis les grands
lacs de l'intérieur jusqu'aux quais de New-
York, le mari au gouvernail et la femme
cousant à cdté des enfants qui jouent. Vers
le soir, une recrudescence d'animation s'em-
pare de la rade; les grands vapeurs arrivés
le matin repartent dans toutes les directions
les ferries sont plus chargés que jamais; les
remorqueurs semblent ne pouvoir se décider
à regagner l'écurie. Seule la nuit vient ren-
dre a ce monde fiévreux un repos au moins
comparatif. »
Grâce à sa position maritime, New-York
est un entrepôt aussi commode pour les pro-
duits du Sud que pour ceux de 1 étranger. En
tout cas, sa part dans le commerce national
du Nord lui assure le contrôle de tout le tra-
fic qui se solde par une balance au protit du
Nord. Sous le rapport du climat, New-York,
par sa situation au milieu de vastes espaces
d'eau, est à peu près à l'abri des changements
brusques de température. Les brouillards,
les vents humides ou glacés sont presque in-
connus. La température est généralement
fixe, et la population n'est exposée à aucune
maladie locale et dominante. S'il est vrai que
l'hygiène publique dépende en partie de l'a-
bondance et do la Lonté de l'alimentation, à
ce point de vue encore la ville est favorisée
par la facilité des communications avec l'in-
térieur du pays. Sans atteindre à une aisance
qui n'est nulle part leur lot, les classes infé-
rieures sont moins pau vres que duns les autres
capitales du commerce, et il n'y a point do
métropole au monde où la moyenne du con-
fort et du luxe soit plus élevée à tous les
degrés de l'échelle sociale. New-York l'em-
porte infiniment sur Londres par son assiette,
car elle s'appuie sur une agriculture que Lon-
dres ne saurait pas même rêver d'égaler, et
possède toutes les ressources qu'il faut pour
prédicateurs les plus populaires et d'un des
membres les plus influents de la secte évan-
gélique de l'Eglise anglicane. Outre les ou-
vrages ci-dessus mentionnés, on a encore de
lui Récit authentique dé quelques pnrticuln-
rités rernarquables et intéressantes de la vie
du révérend Jean Newton (1764) Revue de
l'histoire ecclésiastique (1770) Cardiphonia
ou le Langage du cœur dans le cours d'une
correspondance réelle recueil qui ne devint
pas moins populaire que les Lettres d'Omi-
cron et qui a également été traduit en français
(Paris, 1831-1833, 4 vol.); le Messie, série de
discours sur les passages de l'Ecriture qui for-
ment l'oratorio de Hændel (1786, 2 vol.); Let-
tres à une femme mariée (1793); enfin, diffé-
rents traités qui se trouvent dans ses Œuvres
complètes, dont la deuxième édition a paru en
1816 (6 vol. in-so).
NEWTON (Gilbert-Stuart), peintre améri-
cain, né à Halifax (Nouvelle-Ecosse) en 1794,
mort à Chelsea en 1835. Après avoir pris des
leçons de peinture, il se rendit en Italie, puis
à Londres, où il suivit les cours de l'Acadé-
mie des beaux-arts, dont il devint membre
en 1833. Peu après, il donna des signes d'a-
liénation mentale et ne recouvra Ta raison
qu'au moment de mourir. Cet artiste qui
avait beaucoup de talent, a exécuté des ta-
bleaux de genre aussi remarquables par la
grâce et l'expression que par le fini de l'exé-
cution et le charme des détails. On cite,
parmi ses meilleurs tableaux la Querelle des
amants (1826); Shylock et Jessica (1830); Yo-
rick et la griselte (1830); Porlia (1831); Nac-
beth; Abailard (1833).
NEWTONIANISME s. m. (neu-to-ni-a-ni-
smc rad. newtonien). Système de Newton,
relativement aux causes du mouvement des
corps célestes L'attraction est la base du
NEWTONIANISME. Voltaire est un des premiers
qui aient fait connaître le NEWTONIANISME en
France. (Acad.) Le NEWTONIANisMe est la vé-
rité qui a écrasé les fables du cartésianisme.
(Volt.) p On dit aussi NEWTONISME.
NEWTONIEN, IENNE adj. (neu-to.niain,
iè-ne). Qui se rapporte au système de New-
ton Physique, astronomie, philosophie NEw-
TONIENNE. Principes NEWTONIENS. Il Qui a
adopté les principes de Newton Philosophe
NEWTONIEN.
Substantiv. Partisan du système de New-
ton La lutte des NEWTONIENS et des carié-
siens dura longtemps. (Acad.)
NEWTONISME s. m. (neu-to-ni-sme). V.
NEWTONIANISME.
NEWTOWN, bourg d'Angleterre, princi-
pauté de Galles, comté de Montgomery, chef-
lieu du district de son nom, sur la Severn;
3,200 hab. Belle église gothique. Manufactu-
res de flanelles, poteries, tanneries, blan-
chisseries.
NEWTOWN, bourg des Etats-Unis, Etat et
à 12 kilom. de New-York, comté de Queen's;
5,000 hab. il Bourg des Etats-Unis, Etat de
Connecticut, à 40 kilom. O.-N.-O. de New-
haven; 3,200 hab.
NEWTOWN ARDES ou NEWTOWNARDS,
ville d'Irlande, comté de Down, baronnie de
Lower-Castelreagh; 7,900 hab. Manufactu-
res de mousseline.
NEWTOWN-LIMAVADY, village d'Irlande,
comté et à 24 kilom. N.-E. de Londonderry,
sur la Roe; 3,000 hab. Manufactures de toi-
les.
NEW-YORK, un des Etats unis de l'Amé-
rique du Nord, borné au N. par le lac Onta-
rio, le fleuve Saint-Laurent et le Canada, à
l'E. par les Etats du Connecticut, de Massa-
chusetts et de Vermont, au S. par le New-
Jersey et la Pensylvannie, à l'O. par le lac
Erié, la Pensylvanie et la rivière de Magara;
entre 400 30' et 450 de latit. N. et 720 et 79° 55'
de longit. 0.; 177,000 kilom. carrés environ;
480 kilom. sur 460; 540,120 hab. en 1790;
580,203 en 1800; 950,049 en 1810; 2,428,921
en 1840; 3,887,542 en 1860. D'après le dernier
recensement des Etats-Unis (1872) l'Etat de
New-York a une population de 4,332,000 hab.;
sur ce nombre, on compte 1,500,000 de sala-
riés, comprenant 935,000 Américains propre-
ment dits, 159,000 Allemands, 264,000 Irlan-
dais et 55,000 Anglais. La terre est travaillée
par 400,000 fermiers ou laboureurs et 1 million
d'hommes sont engagés dans diverses autres
professions. La capitale de cet Etat est New-
York les villes principales sont Albany, Sche-
nectady, Troy et Hudson. L'Etat de New-York,
nommé quelquefois Elai de l'Empire à cause
de ses ressources et de sa population, occupe
une des plus belles régions de l'Amérique du
Nord et l'emporte sur tous les autres Etats
par sa population, sa richesse et son com-
merce. La grande chaîne orientale des mon-
tagnes Bleues ou Alleghany entre dans l'E-
tat de New-York, venant du New-Jersey
-et de la Pensylvanie. La branche du New-
Jersey croise l'Hudson près de West-Point
et forme ce que l'on appelle les Highlands
ou hautes terres. La branche de Pensylva-
nie borde la vallée de l'Hudson à l'ouest, sous
le nom de monts Catskill. L'Hudson prend sa
source dans la partie nord de l'Etat et coule
au sud jusqu'à la baie de New-York. Le Ge-
nesee sort du plateau, près de la frontière
septentrionale de la Pensylvanie, et coule au
nord à travers la partie ouest de New-York,
pour se jeter dans le lac Ontario. Les autres
cours d'eau, qui ne sortent pas du New-York,
sont le Racket, le Black, le Saranae, l'Os-
wegatchie, l'Oswego et le Chenango. L'Alle-
ghany, le Susquehanna et le Delaware pren-
nent leur source dans cet Etat; le Saint-Lau-
rent et le lac Ontario en forment la frontière
septentrionale. Le New-York est célèbre par
le nombre de ses lacs. Les lacs Erié et Ontario
font partie de la frontière du nord, et le lac
Champlain fait partie de la frontière de l'est.
Le lac George est aussi compris dans la par-
tie est. Vers le centre sont les lacs Canan-
daigua, Crooked, Seneca, Cayuga, Owasco,
Skeneateles, Onondaga, Oneida. Lès côtes
maritimes de New-York sont presque toutes
comprises dans le rivage de Long-Island.
Elles renferment un petit nombre de havres,
mais aucun d'eux n'est très-fréquenté par les
navigateurs. La baie ou havre de New-York
est sure et vaste. Ses limites, du côté do la
mer, sont l'île de Staten et Long-Island. La
partie orientale de l'Etat est montngneuse et
la partie de l'ouest est un peu inégale. Le
sol est varié et généralement bon. Les val-
lées de l'ouest sont des plus productives. A
New-York et dans les environs, l'air le la
mer rend le climat humide et doux. Dans le
nord, les hivers sont longs et rudes; le sud
et le centre, de l'Hudson au lac Erié, jouis-
sent d'un climat doux; les vents du sud y
sont les plus fréquents. Les montagnes éle-
vées sont couvertes d'arbres toujours verts
et la partie ouest présente des forèts de la
plus belle végétation; leurs essences princi-
pales sont le pin, le tamarin, le chêne, l'orme,
le noyer, l'érable à sucre, le sycomore, le
cèdre, le laurier, le peuplier, le sassafras, le
sumac, etc.
Tous les grains y croissent en abondance,
aussi bien que les différents fruits apparte-
nant à cette latitude. On trouve le daim amé-
ricain (moose) sur les rives du Saint-Laurent.
Les ours, les loups, les panthères, les renards,
les dindons sauvages et le daim commun se
montrent dans divers points de cet Etat.
Parmi les oiseaux, nous citerons l'aigle, le
faucon, la chouette, le pigeon, la caille, le
cormoran, le pélican et les canards sauvages.
L'agriculture est l'industrie principale du
New-York et elle y est trés-développée. Sa
farine est renommée et s'exporte en grandes
quantités. Les manufactures sont très-va-
riées, très-considérables et s'accroissent cha-
que jour; on distingue surtout celles de ca-
simir, satinade, étolfes de laine, tapis, glaces,
tissus de coton, fer travaillé de différentes
espèces. Cet Etat est le premier de l'Union
pour son commerce. Le nombre des écoles
élémentaires dépasse 15,000 et elles sont tout
à fait libres. Parmi les institutions pour les
hautes classes, nous citerons, entre autres, le
collége de Columbia et l'Université, dans la
cité de New-York; l'Union collège, à Sche-
nectady, et le Hamilton college, à Clinton.
Cet Etat possède de nombreux moyens de
communication, soit avec l'étranger par les
ports dv Buffalo et de New-York, soit avec
liutérieur par les lacs, les canaux et les
voies ferrées. Parmi les canaux les plus re-
marquables, nous mentionnerons celui de
Chumplain à Erié d'Utica h Biughamp-
ton, de Syracuse à Oswego, de Geneva à
Montesuma, de Rochester à Damville puis
le canal de Delaware à l'Hudson, reliant la
rivière de ce nom au bassin houiller du nord-
est de la Pensylvanie, les canaux de Black-
River et de la vallée de Genesee, etc. On
divise l'Etat de New-York en 59 comtés. Il
est représenté au Congrès par 2 sénateurs
et 31 membres de la Chambre des représen-
tants. La constitution intérieure qui le régit
aujourd'hui date de 1846. Le gouverneur,
chargé du pouvoir exécutif, est élu par le
peuple pour deux ans, ainsi que le lieutenant-
gouverneur qui préside le sénat de l'Etat.
Celui-ci, conrposé de 32 membres élus pour
deux ans, forme, avec la Chambre des repré-
sentants, composée de 128 membres, nommés
pour un an, la législature ou assemblée gé-
nérale. Tout citoyen, résidant depuis un an
dans l'Etat ou depuis quatre mois dans le
comté où il veut voter, est électeur.
Histoire. Le fleuve Hudson fut découvert
par les Allemands en 1609 et l'lie de Man-
hattan, sur laquelle New-York est bâtie, fut
d'abord habitée par quelques Hollandais qui
s'y établirent en 1612. De nombreux colons y
arrivèrent ensuite de la Hollande, et la colo-
nie se trouva bientôt dans une situation flo-
rissante. Les Anglais prétendirent que le ter-
rain leur appartenait et que les Hollandais
n'avaient pas le droit de s'y établir. Ils s'en
emparèrent en 1664, les Hollandais la repri-
rent en 1673; mais elle fut rendue l'année
suivante aux Anglais,qui la gardèrent comme
une de leurs colonies jusqu' à la révolution.
La partie ouest de l'Etat était le siège d'une
florissante confédération d'Indiens, appelée
les-Six nations. Pendant les guerres avec la
France, ils tirent beaucoup de mal aux colons
de New-York. Ainsi, une fois, ils réduisirent
Schenectady en cendres et égorgèrent la
plus grande partie des habitants. Pendant la
révolution, ils prirent parti pour les Anglais
et exercèrent de violents ravages; mais ils
eurent à supporter de terribles représailles.
Le général Sullivan marcha contre eux en
1779 et fit de leurs riches villages et de leurs
maisons un théâtre de ruine et de désolation.
Les débris de ces tribus, réduits à un très-
petit nombre, restèrent désormais dans la
partie ouest de l'Etat. C'est dans cet Etat
que s'accomplit l'un des plus mémorables
événements de l'histoire des Etats-Unis, la
soumission du général Burgoyne et de son
armée, le 18 octobre 1777. En 1788, le New-
York adoptn la constitution des Etats-Unis.
NEW-YORK, ville des Etats-Unis, capitale
rie l'Etat de Pensylvanie, la plus importnnte de
l'Union par sa population et son commerce,
située à l'extrémité S. de l'île de Manhattan,
sur l'océan Atlantique et à l'embouchure de
l'Hudson, à 350 kilom. N.-E. de Washington,
à 210 kilom. S. d'Albany, par 400 42' de lat. N.
et 760 28' de longit. O.; 1,000 hab. en 1656;
2,500 en 1673; 4,300 en 1696; 8,623 en 1731;
10,381 en 1756; 21,876 en 1773 25,614 en 1786;
33,131 en 1790; 60,489 en 1800; 96,373 en 1810;
123,706 en 1820; 166,089 en 1825; 202,589 en
1830; 270,068 en 1835; 312,852 en 1840; 371,223
en 1845; 515,394 en 1850; 629,810 en 1855;
814,254 en 1860; 1,000,100 en 1864. Archevê-
ché catholique, évêché anglican, beaucoup
de sectes dissidentes, tribunaux. Deux écoles
supérieures le Columbia college, fondé en
1754, et l'Université, fondée en 1831. Ecole de
médecine, avec jardin botanique; deux écoles
de théologie protestante. American Museum,
collection d'histoire naturelle, d'armes et
d'instruments indiens; galerie de tableaux.
Sociétés littéraire et philosophique, société
Linnéenne, d'agriculture, d'histoire, de mé-
decine Académie des beaux-arts; vingt bi-
bliothèques publiques ou appartenant à des
établissements d'instruction ou à des asso-
ciations. Il y a un peu plus de deux siècles
que l'emplacement de la ville de New-York
fut acheté pour 24 dollars (i24 fr. 32), par
les premiers occupants de race blanche. Vers
le commencement de ce siècle, la rue du
Rempart ou du Boulevard (Wall street) était,
comme l'indique son nom, la limite de New-
York au nord. Aujourd'hui, dans cette même
direction du nord, la ville atteint presque
l'extrémité de sa banlieue insulaire. Des îlots
de maisons plus ou moins compactes s'éten-
dent sans interruption sensible depuis la par-
tie basse jusqu'à Central-Park. Au delà du
parc, Haarlem-Lane, Manhattanville et Car-
mansv'ille offrent de nouveaux quartiers à la
population urbaine, et se prolongent avec
eurs maisons de maîtres et leurs lignes de
colonnes à gaz jusqu'au contre-fort de High-
Bridge. Dans le cours de la vie des doyens
d'âge du commerce,'le flot de la civilisation,
des constructions, du luxe, de la population
urbaine, a franchi une distance plus grande
que celle des palais de Westminster aux
pontons de l'île des Chiens. Et comme les
habitants de la métropole américaine vivent
mieux, engénéral,que ceux d'aucune autre
capitale du monde, comme les 99 centièmes de
la classe indigente sont une ècume de paupé-
risme que la Grande-Bretagne y déverse plus
vite qu'on ne peut l'utiliser, il est permis de
dire que New-York a plus fait en moins de
cent ans, pour devenir la capitale du nou-
veau monde que Londres n'a gagné depuis
le temps de Jules-César jusqu'au xixo siècle.
Beaucoup de New-Yorkois, encore dans la
lleur et dans la vigueur de l'âge, se souvien-
nent d'avoir entendu appeler Houston street
la rue du Nord (North street) parce que
cette rue était en effet la limite septentrionale,
du terrain occupé et bâti. Les hommes d'un
âge mûr se rappellent le marais de Lispe-
nard's Meadow, qui est à présent une des
sections les plus saines de Canal street. Plu-
sieurs racontent comment ils traversaient sur
des planches d'autres parties du marais, et
comment le flux faisait une ite distincte de
ce qui est aujourd'hui la partie nord (la plus
grande de beaucoup) de la ville. On se bai-
gnait dans une anse agreste au bas de la trei-
zième rue de l'Est (East. Thirteenth street),
et puis, rafraîchi et restauré par le bain, on
allait dénicheur des oiseaux dans les bois sau-
vages de Scuyœsant Farm, aujourd'hui Stuyœ-
sant Park, c'est-à-dire une des plus agréa-
bles et des plcs élégantes promenades qui
soient ouvertes an publio de New-York, entou-
rée d'un des plus riches et des plus beaux quar-
tiers de la ville. Des hommes plus jeunes en-
core se souviennent que la quatorzième rue
était l'extrême limite nord que la civilisation
eût atteinte. Les enfants se souviennent du
lieu où était autrefois l'hippodrome, ou, pour
mieux dire, la tente de Franconi, plautée dans
un terrain vague des faubourgs, où s'élève à
présent l'hôtel de la cinquième avenue, d'où
partent, pour s'étendre à 2 milles de distance
vers le nord, le sud et l'ouest, des rangées de
palais. Depuis qu'il y a une science de la
statistique, aucune ville au monde n'a multi-
plié sa population,sa richesse, ses ressources
locales de consommation avec une rapidité
qui approche de ce qu'on a vu à New-York.
L'année iSG2 a vu débarquer dans le port de
New-York 75,000 émigrants. Ils étaient
150,000 en 1863; 200,000 en 1864 (jusqu'en
novembre). Sur ces 425,000 émigrants, 40
pour sont restés à demeure dans la ville.
Sur 170,000 colons immobilisés ou débarqués,
90 pour 100, soit 153,000, sont sujets anglais,
dont les 5 huitièmes gagnent leur subsistance
par les métiers ou les travaux manuels les
plus grossiers. En comparant ces données
avec le rôle des taxes, on voit que la matière
imposable s'est accrue de 40 milliers de dol-
lars. En même temps que New-York contri-
Luait pour sa part aux frais de sa guerre la
plus gigantesque qui soit connue dans l'his-
toire, cette vaste cité absorbait dans son sein
de quoi peupler d'Anglais une ville grande
comme Bristol, et se les assimilait en leur
offrant pour vivre plus de ressources qu'ils
n'en avaient chez eux.
Le port de New-York est un des plus vastes
du monde. Bien abrité, bien disposé, acces-
sible par la pleine mer, il n'a point de rival
sur le continent de l'Amérique du Nord.
Un des officiers distingués de la marine
française, M. L. du Ilailly, décrit ainsi le
port de New-York dans ses Campagnes et
st«tions sur les côtes de l'Amérique du Nord
« Certains ports du premier ordre, comme
Loudres et Liverpool, l'emporteront peut-
être en mouvement total mais ce mouve-
ment sera disséminé sur la vaste étendue de
la Tamise, ou bien, no se traduisant qu'en
entrées et en sorties de navires, son impor-
tanco ne laissera pas que d'être empreinte
d'un certain cachet de monotonie. Ici, il
semble que toute la vie de la cité soit sur
l'eau. Quel que soit le point de la rade sur le-
quel le regard s'arrête,et je ne Cite le fait
que pour l'avoir maintes fois expérimenté,
rarement on y apercevra moins de dix ou
douze vapeurs en marche, grands et petits,
beaux et laids, mais appropriés aux usages
les plus divers. Les uns, vastes et rapides,
sont des omnibus flottants, car New-York,
Brooklyn, New-Jersey, Hoboken, toutes les
villes en un mot qui bordent la rade for-
ment une sorte de Venise gigantesque,
dont les canaux sont des bras de mer. Ces
ferries (tel est leur nom), qui vous font fran-
chir la rade pour deux sous, portent jusqu'à
un millier de personnes, vingt-cinq voitures
de toute espèce davantage même et bien
que l'on en compte vingt-deux lignes dis-
tinctes, ils se suivent à moins d'intervalle
que nos omnibus du boulevard. D'autres va-
peurs sont transformés en citernes et vont
approvisionner d'eau les navires de toutes
nations mouillés dans East-River, dans l'Hud-
son ou dans le bras de mer de l'entrée jus-
qu'aux Marrows; d'autres vont et viennent
sans but détini, offrant à tout le monde leurs
services en tout genre; d'autres sont re-
morqueurs, et s'attellent à un bateau de
3,000 tonneaux, qu'ils conduisent sur la
grande route de Chine ou du Pacifique, pour
ramener au retour quelque autre navire du
dehors. A peine le soleil a-t-il réveillé la rade
qu'arrivent à toute vitesse les steamboats,
ou mieux les cathédrales flottantes qui des-
cendent de Troy, d'Albnny, de Boston et des
nombreux ports de Long-Island. En même
temps les ferries se chargent de maraîchers
et des mille provisions de la campagne. Les
infatigables remorqueurs commentent leur
journèe en fouillant la rade en tous sens.
Plus l'heure avance, plus le panorama de-
vient varié. On entend it New-Jersey le sif-
flet d'un train de Philadelphie; et quelques
minutes après, trois ou quatre vapeurs tout
couverts de voyageurs traversent l'Hudson,
se rendant à New-York. Là, un paquebot
transatlantique aux couleurs anglaise, amé-
ricaines, françaises ou hanséatuques, entre
et vient majestueusement prendre place le
long d'un wharf, tandis qu'a côté de lui un
autre part, le pont encombré de' centaines
d'émigrants californiens qu'il conduit à Aspin-
wall. Ici, un monstrueux train de quarante
bélandres descend lentement l'Hudson à la re-
morque de quatre ou cinq vapeurs et, malgré
ses 300 mètres de long, chemine sans en-
combre au milieu du dédale des navires; là
sont les inépuisables farines qui alimentent
l'Europe aux jours do disette, et les riches
chargements de bois du Nord, dont les Etats-
Unis approvisionnent le monde; sur chaque
bélandre est la famille qui a associé son sort
à cette paisible navigation depuis les grands
lacs de l'intérieur jusqu'aux quais de New-
York, le mari au gouvernail et la femme
cousant à cdté des enfants qui jouent. Vers
le soir, une recrudescence d'animation s'em-
pare de la rade; les grands vapeurs arrivés
le matin repartent dans toutes les directions
les ferries sont plus chargés que jamais; les
remorqueurs semblent ne pouvoir se décider
à regagner l'écurie. Seule la nuit vient ren-
dre a ce monde fiévreux un repos au moins
comparatif. »
Grâce à sa position maritime, New-York
est un entrepôt aussi commode pour les pro-
duits du Sud que pour ceux de 1 étranger. En
tout cas, sa part dans le commerce national
du Nord lui assure le contrôle de tout le tra-
fic qui se solde par une balance au protit du
Nord. Sous le rapport du climat, New-York,
par sa situation au milieu de vastes espaces
d'eau, est à peu près à l'abri des changements
brusques de température. Les brouillards,
les vents humides ou glacés sont presque in-
connus. La température est généralement
fixe, et la population n'est exposée à aucune
maladie locale et dominante. S'il est vrai que
l'hygiène publique dépende en partie de l'a-
bondance et do la Lonté de l'alimentation, à
ce point de vue encore la ville est favorisée
par la facilité des communications avec l'in-
térieur du pays. Sans atteindre à une aisance
qui n'est nulle part leur lot, les classes infé-
rieures sont moins pau vres que duns les autres
capitales du commerce, et il n'y a point do
métropole au monde où la moyenne du con-
fort et du luxe soit plus élevée à tous les
degrés de l'échelle sociale. New-York l'em-
porte infiniment sur Londres par son assiette,
car elle s'appuie sur une agriculture que Lon-
dres ne saurait pas même rêver d'égaler, et
possède toutes les ressources qu'il faut pour
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