ENFA ENFA ENFA ENFE 557
manière plus raisonnable. Il y a des enfantil-
lages qui plaisent, qui sont pleins de grâce ou
de naïveté ce qui est puer;; ne mérite aucune
attention, cela fait hausser les épaules.
ENFANTIN, INE adj. (an-fan-tain, i-ne-
rad. enfant). Qui tient de l'enfance ou y a
rapport;qui est simple et innocent comme ce
qui tient aux enfants': Jeux ENFANTINS. Joie
ENFANTINE. Il importe de faire durer le-plus
longtemps possible le goût des plaisirs enfan-
TINS. (Mme Monmarson.) Jai vu des demoi-
selles de vingt-cinq ans affecter une naïveté
enfantine qui m'a fait douter de leur vertu.
(Boitard.) Les douleurs enfantines sont aussi
profondes que les chagrins de l'homme. (H.
Taine.) que les chagrins de l'homme. (H.
ENFANTIN (Barthélemy-Prosper), connu
sous le nom de Père E..ra..un, grand prêtre
de 1 église industrielle fondée par Saint-Si-
mon, né à Paris le 8 février 1796, mort dans
la même ville le 31 mai 1864. Son père, ban-
quier qui fit de mauvaises affaires, n ayant
pu subvenir aux frais de son éducation, te fit
admettre comme boursier dans un lycée, puis
au même titre à l'Ecole polytechnique (1813).
11 contribua, avec la plupart des élèves des
écoles, en 1814, à la défense de Paris, contre
les armées de l'Europe coalisée, et, comme
le plus grand nombre de ses camarades, il
fut, après la rentrée des Bourbons, atteint
par le licenciement provisoire de l'Ecole po-
lytechnique. Sans carrière désormais, En-
fantin entra en qualité de commis chez un
marchand de vins en gros de la ville de Ro-
mans, qui t'envoya comme voyageur en Alle-
magne, dans les Bays-Bas et jusqu'en Russie.
Ce fut dans ces divers voyages qu'il acquit
le talent de faire l'article, talent qui le dis-
tingua dans la suite et lui valut de si notables
succès dans le sein de l'église saint-simo-
nienne. Du commerce de courtier en vins à
la banque, il n'y a qu'un pas; Enfantin le
franchit en 1821, et s'attacha à une maison
de banque de Saint-Pétersbourg. Cette vie
n'était pas agréable, et bientôt (1823) le futur
chef de l'école saint-simonienne revint en
France, où son tempérament de sectaire l'en-
traîna tout de suite dans les sociétés secrètes
qui pullulaient sous la Restauration. Il sut, en
même temps, se procurer un emploi de cais-
sier à la Caisse hypothécaire, fonctions lu-
cratives et peu absorbantes, qui lui permet-
taient de continuer le courtage des vins et
la commission, ses opérations familières.
L'afdliation d'Enfantin'aux doctrines saint-
simoniennes remonte à 1825 et eut lieu par
l'intermédiaire d'Olinde Rodrigues, qu'il con-
naissait depuis peu et qui le mit en rapport
avec Saint-Simon. Celui-ci fut charmé de son
nouveau disciple, et, en mourant, il lui con-
fia, ainsi qu'à Olinde Rodrigues, le soin de
continuer l'œuvre et, s'il était possible, de
constituer une association capable de dé-
fendre ses théories. L'association parvint à
se former, et, comme la publicité était un
élément indispensable de succès, elle com-
mença par fonder un journal, le Producteur
(1825-1826, vol.), dont l'épigraphe est signifi-
cative t L'âge d'or, qu'une tradition a placé
jusqu'ici dans le passé, est devant nous. ̃
Les libéraux encouragèrent d'abord le saint-
simonisme mais Benjamin Constant, dont
l'esprit net et la pénétration prévoyaient de
loin les conséquences de cette école, qui, par
ses tendances communistes et matérialistes,
n'allait à rien moins qu'à déshonorer la civi-
lisation après avoir supprimé dans son soin
toute trace de liberté individuelle et poli-
tique, Benjamin Constant ne tarda point à
s'élever contre ce qu'il appelait le papisme
industriel. Dieu pour Dieu, il aimait autant
celui de l'Eglise romaine qu'un magot chi-
nois coilfé d'un bonnet de coton.
Néanmoins, dès 1828, Enfantin, qui n'était
pas encore le père, avait réussi à grouper au-
tour de lui une foule d'hommes qui se sont
distingués depuis dans l'industrie, les lettres
et la politique. On remarquait, parmi eux,
MM. Ad. Blanqui, Léon Halévy, Charles Du-
veyrier, Bazard, Buchez, Artaud, Péreire,
Laurent (de l'Ardèche), Ad. Guéroult, etc.
Les conférences philosophiques d'Enfantin,
ouvertes rue Montigny, attirèrent immédia- <
tement l'attention publique sur les travaux
de la secte (v. BAZARD). Le gouvernement <
lui était hostile, mais la révolution de Juil- <
let allait lui permettre de s'organiser d'une <
manière définitive. Enfantin ne perdit pas s
de temps le lendemain de la déchéance de t
la monarchie (30 juillet), il publiait une pro- j
clamation dans laquelle il réclamait la com- j
munauté des biens, la suppression de l'héri- i
tage et l'affranchissement de la femme. Par t
affranchissement de la femme, il entendait la c
communauté des femmes; par la suppression [
de l'héritage, il comprenait la destruction de t
la famille, que la communauté des biens sup- t
pose déjà détruite. En un mot, il s'agissait 1
de faire de l'Occident un vaste couvent;
tout citoyen serait moine et moine forcé. e
Cette hideuse doctrine rencontra une vigou- il
reuse opposition. ) e
Adieu les églantines,
Et, moissons enfantines,
Les bluets dans les blés.
TH. Gmjtibr.
Regarde une troupe enfantine,
Qui par des tuyaux différents,
Dans Tonde où le savon domine
Forme des globes transparents.
De BB&NI8.
Enfantin avait désormais acquis une im-
portance sociale que le nombre de ses adep-
tes augmentait de jour en jour. Il se démit
de son emploi à la Caisse hypothécaire pour
se consacrer entièrement à la cause saint-
simonienne, organisa successivement des
centres de prédication dans la plupart des
grandes villes de France, à Lyon, à Tou-
louse, à Metz, à Montpellier, à Dijon, fit ap-
pel aux savants, aux artistes, aux gens de
lettres. Afin d'avoir un organe politique, on
acheta le Globe (1830). Nommé bientôt un
des pères suprêmes avec Bazard, Enfantin
prétendit à la suprématie. La salle Taitbout,
où s'assemblaient les sectaires, fut le théâtre
de scènes bruyantes, qui mirent la division
dans la communauté. Bazard voulait donner
au saint-simonisme le caractère d'un parti
essentiellement politique; Enfantin enten-
dait, au contraire, en faire une secte reli-
gieuse, ou,- si l'on veut, l'organe d'une révo-
lution morale à accomplir; transformer la
société régler les rapports individuels et
ceux des sexes, renouveler l'économie des
intérêts généraux. La question des femmes
et celle du prolétariat le préoccupaient sur-
tout. Ce sont des questions vitales, mais qu'il il
est plus facile de poser que de résoudre
elles dépendent d'ailleurs des mœurs, des
croyances, de la nécessité de l'état de la
civilisation il n'appartient ni à un homme
ni à un siècle de les trancher. De plus, En-
fantin et l'école saint simonienne avaient
une idée fausse de la solution future. Ils ca-
ressaient l'espoir de changer à leur gré les
conditions sociales, qui sont l'œuvre du temps.
Il ne suffit pas de vouloir' supprimer le pro-
létariat, il faut donner des rentes aux prolé-
taires, et faire accomplir leur besogne par
quelqu'un ou quelque chose. Quant à la
femme, il est immoral de vouloir régler sa
condition sur la base du plaisir. Il est beau
de vouloir sanctifier la' chair; mais l'esprit et
le caractère ont des joies supérieures; du
reste, la femme n'est point l'égale de l'homme
de par la nature elle est dans un état d'in-
fériorité intellectuelle, morale et physique
les lois ne peuvent sanctionner que des faits
naturels elles constatent des droits et ne
les créent pas.
Enfantin et le saint-simonisme avaient
envie d'imposer leur dogme par la force;
mais, contrairement à Bazard, ils ne vou-
laient pas s'emparer de l'Etat, entreprise
qu'ils jugeaient impossible. L'Eglise leur pa-
raissait plus facile à déposséder, et ils aspi-
raient ouvertement à se substituer à elle. Dès
1831, une scission profonde s'opéra parmi
les chefs, et dans un manifeste du 30 novem-
bre de cette année, adressé aux 40,000 adhé-
rents de France, Enfantin annonça qu'après
avoir contenu pendant quinze mois a l'essor de
sa religieuse pensée» et s'être séparé défini-
tivement d'Olinde Rodrigue's et de Bazard,
il devenait non pas seulement souverain pon-
tife de la nouvelle religion, mais la loi vi-
vante et le messie. Ensuite, il déclara la re-
ligion saint-simonienne constituée sous le
régime de la communauté des biens et des
talents. Plusieurs centaines de mille francs
furent englouties pendant l'hiver de 1832,
dans des fêtes publiques auxquelles tout Pa-
ris était convié. Le but de ces fêtes était la
découverte d'un messie femelle destiné à com-
pléter le messie mâle. Le messie femelle ne
se trouva point, ou plutôt aucune femme de
quelque mérite ne consentit à remplir ce rôle
grotesque. Quand les ressources personnelles
du Père furent épuisées, il essaya d'un em-
prunt qui produis.it 82,000 francs, immédiate-
ment engloutis. Les ateliers fondés pour le
compte de la maison mère restèrent vides le
Globe disparut faute de subsides (on l'envoyait
gratis à tout le monde); puis la police inter-
vint pour fermer l'établissement et dissoudre
l'association.
Enfantin ne désespérait pas encore; il es-
saya d'organiser, à Ménilmontant, une com-
munauté modèle avec le concours d'une
quarantaine de disciples, parmi lesquels
M. Michel Chevalier, devenu sénateur;
M. E. Barrault, rédacteur de l'Opinion na-
tionale; M. Charles Duveyrier; M. Talabot,
du chemin de fer de Lyon à la Méditerra-
née M. Gustave d'Eichthal, banquier et tra-
ducteur de l'Evangile; MM. Félicien David,
Terson, Raymond Bonheur, Flachat, La-
chambeaudie Guéroult, etc. Un costume
spécial avait été adopté. Dans le monastère
de Ménilmontant, comme dans les commu-
nautés chrétiennes de la primitive Eglise, on
se livrait à des travaux manuels, à l'étude
et aux exercices d'un culte symbolique;
mais on n'avait malheureusement pas de but
déterminé ni d'autorité à invoquer. Enfan-
tin (le Père, comme disait une inscription
qu'il portait sur la poitrine) administrait la
société comme un éveque gouverne son dio-
cèse. En même temps, il écrivait dans divers
journaux à l'usage du peuple, et rédigeait le
Livre nouveau, sorte d'évangile saint-simo-
nien, composé de chants mystiques et de spé-
culations sur Dieu, qu'il définissait «Tout ce
qui est. ̃ «Tout, disait-il, est en lui tout est
par lui. Chacun de nous vit de sa vie, et
tous nous communiquons en lui. Les let-
tres, les sciences, les arts, l'industrie, sont
la parole de Dieu. Le verbe suprême, le
verbe infinitésimal, se résoudra dans l'art
en paroles et hors de l'art en symboles; le
savant le traduira en formules et l'industriel
en formes limitées. Le langage et la philo-
sophie sont identiques dans la doctrine du
Père le théoricien est un substantif, le pra-
ticien un adjectif, et le prêtre un verbe. Les
plaisanteries et les injures, en attendant,
pleuvaient sur la secte de différents côtés à
la fois. Carnot, depuis ministre de l'instruc-
tion publique, et Jean Reynaud, lephilosophe,
poursuivaient Enfantin de leur polémique
acerbe, le représentant avec ses adhérents
comme des gens d'autant plus dangereux que
leurs pasquinades n'étaient propres qu'à ren-
dre ridicules plusieurs idées destinées à se
réaliser dans un avenir prochain.
Bientôt la cour d'assises se chargea d'in-
terrompre la prédication de la nouvelle reli-
gion. Enfantin fut traduit devant elle pour
cause de réunion illicite et d'outrage aux
mœurs. Il offrit au tribunal de se faire dé-
fendre par deux ferventes saint-simoniennes
de ses disciples, la cause intéressant spé-
cialement les femmes. La cour ne crut pas
devoir adhérer à cette demande, et il eut à
subir un an de prison (28 aoùt 1832). On lui
fit grâce au bout de quelques mois. Dans
l'intervalle, les fidèles de la secte s'étaient
dispersés, et il partit, avec quelques-uns qui
lui restaient, pour l'Egypte, avec l'intention
d'y entreprendre le barrage du Nil et de trans-
former les conditions économiques du pays.
L'entreprise échoua. Après deux ans de sé-
jour au Caire, où il avait eu des embarras
pécuniaires inouïs, Enfantin revint se fixer à
Tain (Drôme), bêchant son jardin, ainsi qu'il
l'écrivait lui-même, puis il se fit maître de
poste dans les environs de Lyon. Il échoua
encore. En 1841, le crédit de plusieurs de ses
anciens disciples, parvenus à d'excellentes
situations financières, lui valut de faire par-
tie d'une commission scientifique chargée de
rechercher les ressources industrielles de
l'Algérie. En 1845, on lui donna la direction
du chemin de fer de Lyon. Vint la révolu-
tion de Février. Il en profita pour fonder le
journal le Crédit, qui ne vécut guère que
deux ans; puis, toujours par'l'influence d'an-
ciens saint-simoniens, il rentra au chemin de
fer de Lyon à la Méditerranée, où il resta
définitivement.
On a de lui Economie politique (1831, in-
8»); la Morale (1832, in-8»), ouvrage pour
lequel il passa en cour d'assises le Livre
nouveau (il ne fut pas publié), entrepris pour
remplacer l'Evangile car le saint simo-
nisme devait remplacer le christianisme,
désormais trop en arrière sur la civilisation
moderne; la Colonisation de l'Algérie (1848,
in-8°), où l'ancien père de l'église saint-si-
monienne essaye de fusionner avec le socia-
lisme Correspondance philosophique et reli-
gieuse (1847, in-80), et Correspondance politi-
que (1849, in-8°), deux ouvrages où il est traité
des idées et des intérêts sous la monarchie
de Juillet; Réponse au P. Félix et Un dernier
mot au P.- Félix, brochures (1858, in-8" ),
dans lesquelles l'auteur, profondément ou-
blié, essaye de faire revenir l'attention sur
sa personne, à propos des doctrines saint-
simoniennes que le P. Félix avait attaquées
dans la chaire de Notre-Dame la Vie éter-
nelle (1863, in-8»), sorte de testament reli-
gieux et politique, publié quelque temps
avant la mort d'Enfantin.
ENFANTISE s. f. (an-fan-ti-ze rad. en-
fant). Pop. Enfantillage. Il Mot' en usage à
Lyon.
ENFARGER v. a. ou tr. (an-far-jé). Entra-
ver un cheval. Il Mot usité dans certains dé-
partements.
ENFARINÉ, ÉE (an-fa-ri-né) part. passé
du v. Enfariner. Couvert, saupoudré de fa-
rine Les pierrots ont le visage enfariné.
Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,
S'écria-t-il de loin au général des chats;
Je soupçonne dessous encor quelque machine
Rien ne te sert d'être farine,
Car, quand tu serais sac, je n'approcherais pas.
LA Fontaine.
Fig. Fortement entiché: Il est enfariné
de ses idées mystiques. Il Qui possède une lé-
gère teinte
Les gens de grec enfarinés
Connaîtront Macare et Tbélème.
Pop.'Gueule enfarinée, Etat de confiance
ridicule, non motivée Je hais ce style de
dire toujours que tout est de nos amis; c'est
un air de gueule ENFARINÉE que je ne puis
sou ffrir dans les autres. (Mme de Sév.)
ENFARINER v. a. ou tr. (an-fa-ri-né-de en
et de farine, proprement mettre dans la farine,
poudrer de farine, d'où l'acception d'endoc-
triner. Cette dernière acception se rattache
peut-être au sens métaphorique qu'a le latin
farina dans la locution Ejusdem farinœ esse,
étre de la même trempe, du même calibre).
Couvrir, saupoudrer de farine Enfariner
sa tête.
Par anal. Saupoudrer d'un corps quel-
conque Une poussière grise, fine comme du
grès pilé, ENFARINE encore le tableau. (Th.
Gaut.)
Fig. Enticher, rendre épris ENFARI-
ner quelqu'un d'un système philosophique.
S'enfariner v. pr. Se saupoudrer de fa-
rine
Pour la seconde fois, les trompe et les afane.
Blanchit sa robe et s'enfarine,
Voltairb.
Notre maître Mitis.
du Et. de la sorte déguisé,
̃a- Se niche et se blottit dans une huche ouverte.
nt, Par anal. Se poudrer d'une matière
a. quelconque Au siècle dernier, on s'enfari-
c- NAIT les cheveux.
le, Fig. S'enticher, s'éprendre Il S'EST EN-
u° FARINÉ des idées antireligieuses de ce siècle.
1 s Il Se donner une teinte S'ENFARINER de grec
ue et de latin.
m-
se ENFER s. m. (an-fèr lat. inferi, propre-
ment lieu bas de infra, en bas, au-dessous).
n- Lieu où l'on suppose que les réprouvés su-
li- bissent leur châtiment Aller en enfer, .fle-
ur douter les feux de /'ENFER. Jésus-Christ a
ux promis- gue les portes de l'ENFER ne prévau-
é- dront point contre soit Eglise. (Acad.) £'en-
ies FER est un lieu où l'on n'aime pas. (Sainte
é- Thérèse.) Qu'est-il besoin d'aller chercher
as l'ENFER dans l'autre vie? (J.-J. Rouss.) Vou-
à lez-vous savoir combien le pouvoir de l'imagi-
lui nation l'emporte sur les sens? Songes que ce
na qui para le plus effrayant d la plupart des
nt hommes ést ce qu'ils n'ont jamais vu et ne
lui peuvent jamais voir. l'ENFER. (De Lévis.)
on /enfer rassemble toutes les passions des
13- hommes. (Chateaub.) On ne trouve plus un
̃s. paysan qui croie à l'ENFER. (Fourier.) Otez
é- la crainte de l'ENFER, le pouvoir du clergé
as s'évanouit. (Lamenn.) La crainte de /'enfer
à est un auxiliaire pour maintenir les hommes
l'îI en bride. (L. Pinel.) L'ENFER éternel par la
de volonté divine est le plus horrible blasphème
ua qui ait jamais été prononcé contre Dieu. (A.
es Guyard.) Le sentiment religieux est incom-
es patible avec l'ENFER élernel. (Ch. Fauvety.)
r- On peut rêver quelque chose de plus terrible
de qu'wi ENFER où l'on souffre, c'est un ENFER
de où l'on s'ennuierait. (V. Hugo.)
>n Le ciel doit un enfer aux vices couronnés.
u- De Beknis.
:j? Par ext. Démons infernaux Les sug-
n_ gestions de l'ENFER.
j8 Fig. Lieu, condition où l'on est exposé
ta aux tourments, aux tracasseries, aux désa-
gréments de tous genres; lieu de désordre et
i_ de confusion Quel ENFER que celle ville!
ljp C'est un ENFER qu'un ménage sans union. La
re vie du prolétaire est un ENFER. L'ENFER pour
ar les femmes, c'est la vieillesse. (Saint-Evrem.)
)- Il Tourment, peine, affliction, douleur, sup-
3 plice moral Avoir 'enfer dans le cœur.
m' Charles IX termina à Vincennes une vie que
8( les remords rendaient un ENFER anticipé. (Du-
i_ laure.) Z'ënfer est, dès cettevie, dans le cœur
t. des méchunts, (J.-J. Rouss.) Mortels, ne vous
i_ tourmentez pas quand vous sortirez de la vie
i- vous porter en vous mêmes votre ENFER et
té votre paradis; vous aurez tout ce que vous
ie aurez voulu. (Th. Gaut.)
-r A Londres, Nom donné aux maisons de
), jeu et aux lieux de débauche Les ENFERS
n- de Londres sont partout et nulle part; comme
ir on ne tolère pas ces établissements, ils chan.
t- gent continuellement de place, et cet horrible
's mobilier des maisons de jeu, tapis vert, dés,
r- roulette, râteau de croupier, tout cela voyage
li- incessamment d'une maison à l'autre. (J. La-
is croix.)
Endroit fermé d'une bibliothèque où
i. l'on tient les livres dont on pense que la lec-
à ture est dangereuse A'enfer de la Biblio-
thèque nationale. Les Feuillants, qui avaient
une bibliothèque curieuse, avaient pour ENFER
Y un galetas où ils reléguaient tous les livres hé-
rétiques tombés en leur possession.
D'enfer, Infernal, excessif dans un genre
ié quelconque Feu D'ENFER. Chaleur D'ENFER.
i- Train d'enfer. Galop d'enfer. Jouer un jeu
D'ENFER.
Porte) tison d'enfer, Personne dange-
reuse, animée d'un très-mauvais esprit
Comment prouver qu'on n'est pas une PORTE
D'ENFER? (Pasc.)
Jeux. Etre en enfer, Pénitence d'action
que l'on impose quelquefois aux dames aussi
É bien qu'aux messieurs, dans les jeux a gages,
et qui consiste à rester immobile, les yeux
bandés, tandis que la société se divise parcou-
ples, qui défilent devant le joueur, et s'em-
brassent bruyamment, jusqu'à ce que le pa-
tient ait deviné les noms d'un des couples.
e Typogr. Cassetin dans lequel on jette
e les caractères typographiques hors d'usage.
II On dit aussi CASSETIN du DIABLE.
s Econ. rur. Citerne dans laquelle on fait
arriver les eaux qui ont été mêlées avec le
n marc d'olive, afin qu'on en puisse retirer
l'huile dont elles sont chargées. Il Huile d'en-
fer, Huile de mauvaise qualité qu'on tire de
a cette citerne.
i Chim. Enfer de Boyle, Matras de verre
dont le fond est plat et le col effilé, et qui
tire son nom de l'alchimiste Boyle, lequel pré-
1 parait dans ce ballon le précipité d'oxyde
rouge de mercure, en chauffant ce inétal pen.
dant des mois et même des années.
i PI. Lieu de séjour que les païens assi-
gnaient aux âmes après la mort Cerbère
gardait l'entrée des ENFERS. La descente d'Or-
phée aux ENFERS. Les portes des ENFERS sont
moins odieuses à Jupiter que les ingrats. (Cha-
teaub.)
Des quatre coins du monde on se rend aux enfers.
LA FONTAINE.
Il S'est dit quelquefois pour désigner l'enfer
des ehrétiens Dante met aux ENFERS des
manière plus raisonnable. Il y a des enfantil-
lages qui plaisent, qui sont pleins de grâce ou
de naïveté ce qui est puer;; ne mérite aucune
attention, cela fait hausser les épaules.
ENFANTIN, INE adj. (an-fan-tain, i-ne-
rad. enfant). Qui tient de l'enfance ou y a
rapport;qui est simple et innocent comme ce
qui tient aux enfants': Jeux ENFANTINS. Joie
ENFANTINE. Il importe de faire durer le-plus
longtemps possible le goût des plaisirs enfan-
TINS. (Mme Monmarson.) Jai vu des demoi-
selles de vingt-cinq ans affecter une naïveté
enfantine qui m'a fait douter de leur vertu.
(Boitard.) Les douleurs enfantines sont aussi
profondes que les chagrins de l'homme. (H.
Taine.) que les chagrins de l'homme. (H.
ENFANTIN (Barthélemy-Prosper), connu
sous le nom de Père E..ra..un, grand prêtre
de 1 église industrielle fondée par Saint-Si-
mon, né à Paris le 8 février 1796, mort dans
la même ville le 31 mai 1864. Son père, ban-
quier qui fit de mauvaises affaires, n ayant
pu subvenir aux frais de son éducation, te fit
admettre comme boursier dans un lycée, puis
au même titre à l'Ecole polytechnique (1813).
11 contribua, avec la plupart des élèves des
écoles, en 1814, à la défense de Paris, contre
les armées de l'Europe coalisée, et, comme
le plus grand nombre de ses camarades, il
fut, après la rentrée des Bourbons, atteint
par le licenciement provisoire de l'Ecole po-
lytechnique. Sans carrière désormais, En-
fantin entra en qualité de commis chez un
marchand de vins en gros de la ville de Ro-
mans, qui t'envoya comme voyageur en Alle-
magne, dans les Bays-Bas et jusqu'en Russie.
Ce fut dans ces divers voyages qu'il acquit
le talent de faire l'article, talent qui le dis-
tingua dans la suite et lui valut de si notables
succès dans le sein de l'église saint-simo-
nienne. Du commerce de courtier en vins à
la banque, il n'y a qu'un pas; Enfantin le
franchit en 1821, et s'attacha à une maison
de banque de Saint-Pétersbourg. Cette vie
n'était pas agréable, et bientôt (1823) le futur
chef de l'école saint-simonienne revint en
France, où son tempérament de sectaire l'en-
traîna tout de suite dans les sociétés secrètes
qui pullulaient sous la Restauration. Il sut, en
même temps, se procurer un emploi de cais-
sier à la Caisse hypothécaire, fonctions lu-
cratives et peu absorbantes, qui lui permet-
taient de continuer le courtage des vins et
la commission, ses opérations familières.
L'afdliation d'Enfantin'aux doctrines saint-
simoniennes remonte à 1825 et eut lieu par
l'intermédiaire d'Olinde Rodrigues, qu'il con-
naissait depuis peu et qui le mit en rapport
avec Saint-Simon. Celui-ci fut charmé de son
nouveau disciple, et, en mourant, il lui con-
fia, ainsi qu'à Olinde Rodrigues, le soin de
continuer l'œuvre et, s'il était possible, de
constituer une association capable de dé-
fendre ses théories. L'association parvint à
se former, et, comme la publicité était un
élément indispensable de succès, elle com-
mença par fonder un journal, le Producteur
(1825-1826, vol.), dont l'épigraphe est signifi-
cative t L'âge d'or, qu'une tradition a placé
jusqu'ici dans le passé, est devant nous. ̃
Les libéraux encouragèrent d'abord le saint-
simonisme mais Benjamin Constant, dont
l'esprit net et la pénétration prévoyaient de
loin les conséquences de cette école, qui, par
ses tendances communistes et matérialistes,
n'allait à rien moins qu'à déshonorer la civi-
lisation après avoir supprimé dans son soin
toute trace de liberté individuelle et poli-
tique, Benjamin Constant ne tarda point à
s'élever contre ce qu'il appelait le papisme
industriel. Dieu pour Dieu, il aimait autant
celui de l'Eglise romaine qu'un magot chi-
nois coilfé d'un bonnet de coton.
Néanmoins, dès 1828, Enfantin, qui n'était
pas encore le père, avait réussi à grouper au-
tour de lui une foule d'hommes qui se sont
distingués depuis dans l'industrie, les lettres
et la politique. On remarquait, parmi eux,
MM. Ad. Blanqui, Léon Halévy, Charles Du-
veyrier, Bazard, Buchez, Artaud, Péreire,
Laurent (de l'Ardèche), Ad. Guéroult, etc.
Les conférences philosophiques d'Enfantin,
ouvertes rue Montigny, attirèrent immédia- <
tement l'attention publique sur les travaux
de la secte (v. BAZARD). Le gouvernement <
lui était hostile, mais la révolution de Juil- <
let allait lui permettre de s'organiser d'une <
manière définitive. Enfantin ne perdit pas s
de temps le lendemain de la déchéance de t
la monarchie (30 juillet), il publiait une pro- j
clamation dans laquelle il réclamait la com- j
munauté des biens, la suppression de l'héri- i
tage et l'affranchissement de la femme. Par t
affranchissement de la femme, il entendait la c
communauté des femmes; par la suppression [
de l'héritage, il comprenait la destruction de t
la famille, que la communauté des biens sup- t
pose déjà détruite. En un mot, il s'agissait 1
de faire de l'Occident un vaste couvent;
tout citoyen serait moine et moine forcé. e
Cette hideuse doctrine rencontra une vigou- il
reuse opposition. ) e
Adieu les églantines,
Et, moissons enfantines,
Les bluets dans les blés.
TH. Gmjtibr.
Regarde une troupe enfantine,
Qui par des tuyaux différents,
Dans Tonde où le savon domine
Forme des globes transparents.
De BB&NI8.
Enfantin avait désormais acquis une im-
portance sociale que le nombre de ses adep-
tes augmentait de jour en jour. Il se démit
de son emploi à la Caisse hypothécaire pour
se consacrer entièrement à la cause saint-
simonienne, organisa successivement des
centres de prédication dans la plupart des
grandes villes de France, à Lyon, à Tou-
louse, à Metz, à Montpellier, à Dijon, fit ap-
pel aux savants, aux artistes, aux gens de
lettres. Afin d'avoir un organe politique, on
acheta le Globe (1830). Nommé bientôt un
des pères suprêmes avec Bazard, Enfantin
prétendit à la suprématie. La salle Taitbout,
où s'assemblaient les sectaires, fut le théâtre
de scènes bruyantes, qui mirent la division
dans la communauté. Bazard voulait donner
au saint-simonisme le caractère d'un parti
essentiellement politique; Enfantin enten-
dait, au contraire, en faire une secte reli-
gieuse, ou,- si l'on veut, l'organe d'une révo-
lution morale à accomplir; transformer la
société régler les rapports individuels et
ceux des sexes, renouveler l'économie des
intérêts généraux. La question des femmes
et celle du prolétariat le préoccupaient sur-
tout. Ce sont des questions vitales, mais qu'il il
est plus facile de poser que de résoudre
elles dépendent d'ailleurs des mœurs, des
croyances, de la nécessité de l'état de la
civilisation il n'appartient ni à un homme
ni à un siècle de les trancher. De plus, En-
fantin et l'école saint simonienne avaient
une idée fausse de la solution future. Ils ca-
ressaient l'espoir de changer à leur gré les
conditions sociales, qui sont l'œuvre du temps.
Il ne suffit pas de vouloir' supprimer le pro-
létariat, il faut donner des rentes aux prolé-
taires, et faire accomplir leur besogne par
quelqu'un ou quelque chose. Quant à la
femme, il est immoral de vouloir régler sa
condition sur la base du plaisir. Il est beau
de vouloir sanctifier la' chair; mais l'esprit et
le caractère ont des joies supérieures; du
reste, la femme n'est point l'égale de l'homme
de par la nature elle est dans un état d'in-
fériorité intellectuelle, morale et physique
les lois ne peuvent sanctionner que des faits
naturels elles constatent des droits et ne
les créent pas.
Enfantin et le saint-simonisme avaient
envie d'imposer leur dogme par la force;
mais, contrairement à Bazard, ils ne vou-
laient pas s'emparer de l'Etat, entreprise
qu'ils jugeaient impossible. L'Eglise leur pa-
raissait plus facile à déposséder, et ils aspi-
raient ouvertement à se substituer à elle. Dès
1831, une scission profonde s'opéra parmi
les chefs, et dans un manifeste du 30 novem-
bre de cette année, adressé aux 40,000 adhé-
rents de France, Enfantin annonça qu'après
avoir contenu pendant quinze mois a l'essor de
sa religieuse pensée» et s'être séparé défini-
tivement d'Olinde Rodrigue's et de Bazard,
il devenait non pas seulement souverain pon-
tife de la nouvelle religion, mais la loi vi-
vante et le messie. Ensuite, il déclara la re-
ligion saint-simonienne constituée sous le
régime de la communauté des biens et des
talents. Plusieurs centaines de mille francs
furent englouties pendant l'hiver de 1832,
dans des fêtes publiques auxquelles tout Pa-
ris était convié. Le but de ces fêtes était la
découverte d'un messie femelle destiné à com-
pléter le messie mâle. Le messie femelle ne
se trouva point, ou plutôt aucune femme de
quelque mérite ne consentit à remplir ce rôle
grotesque. Quand les ressources personnelles
du Père furent épuisées, il essaya d'un em-
prunt qui produis.it 82,000 francs, immédiate-
ment engloutis. Les ateliers fondés pour le
compte de la maison mère restèrent vides le
Globe disparut faute de subsides (on l'envoyait
gratis à tout le monde); puis la police inter-
vint pour fermer l'établissement et dissoudre
l'association.
Enfantin ne désespérait pas encore; il es-
saya d'organiser, à Ménilmontant, une com-
munauté modèle avec le concours d'une
quarantaine de disciples, parmi lesquels
M. Michel Chevalier, devenu sénateur;
M. E. Barrault, rédacteur de l'Opinion na-
tionale; M. Charles Duveyrier; M. Talabot,
du chemin de fer de Lyon à la Méditerra-
née M. Gustave d'Eichthal, banquier et tra-
ducteur de l'Evangile; MM. Félicien David,
Terson, Raymond Bonheur, Flachat, La-
chambeaudie Guéroult, etc. Un costume
spécial avait été adopté. Dans le monastère
de Ménilmontant, comme dans les commu-
nautés chrétiennes de la primitive Eglise, on
se livrait à des travaux manuels, à l'étude
et aux exercices d'un culte symbolique;
mais on n'avait malheureusement pas de but
déterminé ni d'autorité à invoquer. Enfan-
tin (le Père, comme disait une inscription
qu'il portait sur la poitrine) administrait la
société comme un éveque gouverne son dio-
cèse. En même temps, il écrivait dans divers
journaux à l'usage du peuple, et rédigeait le
Livre nouveau, sorte d'évangile saint-simo-
nien, composé de chants mystiques et de spé-
culations sur Dieu, qu'il définissait «Tout ce
qui est. ̃ «Tout, disait-il, est en lui tout est
par lui. Chacun de nous vit de sa vie, et
tous nous communiquons en lui. Les let-
tres, les sciences, les arts, l'industrie, sont
la parole de Dieu. Le verbe suprême, le
verbe infinitésimal, se résoudra dans l'art
en paroles et hors de l'art en symboles; le
savant le traduira en formules et l'industriel
en formes limitées. Le langage et la philo-
sophie sont identiques dans la doctrine du
Père le théoricien est un substantif, le pra-
ticien un adjectif, et le prêtre un verbe. Les
plaisanteries et les injures, en attendant,
pleuvaient sur la secte de différents côtés à
la fois. Carnot, depuis ministre de l'instruc-
tion publique, et Jean Reynaud, lephilosophe,
poursuivaient Enfantin de leur polémique
acerbe, le représentant avec ses adhérents
comme des gens d'autant plus dangereux que
leurs pasquinades n'étaient propres qu'à ren-
dre ridicules plusieurs idées destinées à se
réaliser dans un avenir prochain.
Bientôt la cour d'assises se chargea d'in-
terrompre la prédication de la nouvelle reli-
gion. Enfantin fut traduit devant elle pour
cause de réunion illicite et d'outrage aux
mœurs. Il offrit au tribunal de se faire dé-
fendre par deux ferventes saint-simoniennes
de ses disciples, la cause intéressant spé-
cialement les femmes. La cour ne crut pas
devoir adhérer à cette demande, et il eut à
subir un an de prison (28 aoùt 1832). On lui
fit grâce au bout de quelques mois. Dans
l'intervalle, les fidèles de la secte s'étaient
dispersés, et il partit, avec quelques-uns qui
lui restaient, pour l'Egypte, avec l'intention
d'y entreprendre le barrage du Nil et de trans-
former les conditions économiques du pays.
L'entreprise échoua. Après deux ans de sé-
jour au Caire, où il avait eu des embarras
pécuniaires inouïs, Enfantin revint se fixer à
Tain (Drôme), bêchant son jardin, ainsi qu'il
l'écrivait lui-même, puis il se fit maître de
poste dans les environs de Lyon. Il échoua
encore. En 1841, le crédit de plusieurs de ses
anciens disciples, parvenus à d'excellentes
situations financières, lui valut de faire par-
tie d'une commission scientifique chargée de
rechercher les ressources industrielles de
l'Algérie. En 1845, on lui donna la direction
du chemin de fer de Lyon. Vint la révolu-
tion de Février. Il en profita pour fonder le
journal le Crédit, qui ne vécut guère que
deux ans; puis, toujours par'l'influence d'an-
ciens saint-simoniens, il rentra au chemin de
fer de Lyon à la Méditerranée, où il resta
définitivement.
On a de lui Economie politique (1831, in-
8»); la Morale (1832, in-8»), ouvrage pour
lequel il passa en cour d'assises le Livre
nouveau (il ne fut pas publié), entrepris pour
remplacer l'Evangile car le saint simo-
nisme devait remplacer le christianisme,
désormais trop en arrière sur la civilisation
moderne; la Colonisation de l'Algérie (1848,
in-8°), où l'ancien père de l'église saint-si-
monienne essaye de fusionner avec le socia-
lisme Correspondance philosophique et reli-
gieuse (1847, in-80), et Correspondance politi-
que (1849, in-8°), deux ouvrages où il est traité
des idées et des intérêts sous la monarchie
de Juillet; Réponse au P. Félix et Un dernier
mot au P.- Félix, brochures (1858, in-8" ),
dans lesquelles l'auteur, profondément ou-
blié, essaye de faire revenir l'attention sur
sa personne, à propos des doctrines saint-
simoniennes que le P. Félix avait attaquées
dans la chaire de Notre-Dame la Vie éter-
nelle (1863, in-8»), sorte de testament reli-
gieux et politique, publié quelque temps
avant la mort d'Enfantin.
ENFANTISE s. f. (an-fan-ti-ze rad. en-
fant). Pop. Enfantillage. Il Mot' en usage à
Lyon.
ENFARGER v. a. ou tr. (an-far-jé). Entra-
ver un cheval. Il Mot usité dans certains dé-
partements.
ENFARINÉ, ÉE (an-fa-ri-né) part. passé
du v. Enfariner. Couvert, saupoudré de fa-
rine Les pierrots ont le visage enfariné.
Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,
S'écria-t-il de loin au général des chats;
Je soupçonne dessous encor quelque machine
Rien ne te sert d'être farine,
Car, quand tu serais sac, je n'approcherais pas.
LA Fontaine.
Fig. Fortement entiché: Il est enfariné
de ses idées mystiques. Il Qui possède une lé-
gère teinte
Les gens de grec enfarinés
Connaîtront Macare et Tbélème.
Pop.'Gueule enfarinée, Etat de confiance
ridicule, non motivée Je hais ce style de
dire toujours que tout est de nos amis; c'est
un air de gueule ENFARINÉE que je ne puis
sou ffrir dans les autres. (Mme de Sév.)
ENFARINER v. a. ou tr. (an-fa-ri-né-de en
et de farine, proprement mettre dans la farine,
poudrer de farine, d'où l'acception d'endoc-
triner. Cette dernière acception se rattache
peut-être au sens métaphorique qu'a le latin
farina dans la locution Ejusdem farinœ esse,
étre de la même trempe, du même calibre).
Couvrir, saupoudrer de farine Enfariner
sa tête.
Par anal. Saupoudrer d'un corps quel-
conque Une poussière grise, fine comme du
grès pilé, ENFARINE encore le tableau. (Th.
Gaut.)
Fig. Enticher, rendre épris ENFARI-
ner quelqu'un d'un système philosophique.
S'enfariner v. pr. Se saupoudrer de fa-
rine
Pour la seconde fois, les trompe et les afane.
Blanchit sa robe et s'enfarine,
Voltairb.
Notre maître Mitis.
du Et. de la sorte déguisé,
̃a- Se niche et se blottit dans une huche ouverte.
nt, Par anal. Se poudrer d'une matière
a. quelconque Au siècle dernier, on s'enfari-
c- NAIT les cheveux.
le, Fig. S'enticher, s'éprendre Il S'EST EN-
u° FARINÉ des idées antireligieuses de ce siècle.
1 s Il Se donner une teinte S'ENFARINER de grec
ue et de latin.
m-
se ENFER s. m. (an-fèr lat. inferi, propre-
ment lieu bas de infra, en bas, au-dessous).
n- Lieu où l'on suppose que les réprouvés su-
li- bissent leur châtiment Aller en enfer, .fle-
ur douter les feux de /'ENFER. Jésus-Christ a
ux promis- gue les portes de l'ENFER ne prévau-
é- dront point contre soit Eglise. (Acad.) £'en-
ies FER est un lieu où l'on n'aime pas. (Sainte
é- Thérèse.) Qu'est-il besoin d'aller chercher
as l'ENFER dans l'autre vie? (J.-J. Rouss.) Vou-
à lez-vous savoir combien le pouvoir de l'imagi-
lui nation l'emporte sur les sens? Songes que ce
na qui para le plus effrayant d la plupart des
nt hommes ést ce qu'ils n'ont jamais vu et ne
lui peuvent jamais voir. l'ENFER. (De Lévis.)
on /enfer rassemble toutes les passions des
13- hommes. (Chateaub.) On ne trouve plus un
̃s. paysan qui croie à l'ENFER. (Fourier.) Otez
é- la crainte de l'ENFER, le pouvoir du clergé
as s'évanouit. (Lamenn.) La crainte de /'enfer
à est un auxiliaire pour maintenir les hommes
l'îI en bride. (L. Pinel.) L'ENFER éternel par la
de volonté divine est le plus horrible blasphème
ua qui ait jamais été prononcé contre Dieu. (A.
es Guyard.) Le sentiment religieux est incom-
es patible avec l'ENFER élernel. (Ch. Fauvety.)
r- On peut rêver quelque chose de plus terrible
de qu'wi ENFER où l'on souffre, c'est un ENFER
de où l'on s'ennuierait. (V. Hugo.)
>n Le ciel doit un enfer aux vices couronnés.
u- De Beknis.
:j? Par ext. Démons infernaux Les sug-
n_ gestions de l'ENFER.
j8 Fig. Lieu, condition où l'on est exposé
ta aux tourments, aux tracasseries, aux désa-
gréments de tous genres; lieu de désordre et
i_ de confusion Quel ENFER que celle ville!
ljp C'est un ENFER qu'un ménage sans union. La
re vie du prolétaire est un ENFER. L'ENFER pour
ar les femmes, c'est la vieillesse. (Saint-Evrem.)
)- Il Tourment, peine, affliction, douleur, sup-
3 plice moral Avoir 'enfer dans le cœur.
m' Charles IX termina à Vincennes une vie que
8( les remords rendaient un ENFER anticipé. (Du-
i_ laure.) Z'ënfer est, dès cettevie, dans le cœur
t. des méchunts, (J.-J. Rouss.) Mortels, ne vous
i_ tourmentez pas quand vous sortirez de la vie
i- vous porter en vous mêmes votre ENFER et
té votre paradis; vous aurez tout ce que vous
ie aurez voulu. (Th. Gaut.)
-r A Londres, Nom donné aux maisons de
), jeu et aux lieux de débauche Les ENFERS
n- de Londres sont partout et nulle part; comme
ir on ne tolère pas ces établissements, ils chan.
t- gent continuellement de place, et cet horrible
's mobilier des maisons de jeu, tapis vert, dés,
r- roulette, râteau de croupier, tout cela voyage
li- incessamment d'une maison à l'autre. (J. La-
is croix.)
Endroit fermé d'une bibliothèque où
i. l'on tient les livres dont on pense que la lec-
à ture est dangereuse A'enfer de la Biblio-
thèque nationale. Les Feuillants, qui avaient
une bibliothèque curieuse, avaient pour ENFER
Y un galetas où ils reléguaient tous les livres hé-
rétiques tombés en leur possession.
D'enfer, Infernal, excessif dans un genre
ié quelconque Feu D'ENFER. Chaleur D'ENFER.
i- Train d'enfer. Galop d'enfer. Jouer un jeu
D'ENFER.
Porte) tison d'enfer, Personne dange-
reuse, animée d'un très-mauvais esprit
Comment prouver qu'on n'est pas une PORTE
D'ENFER? (Pasc.)
Jeux. Etre en enfer, Pénitence d'action
que l'on impose quelquefois aux dames aussi
É bien qu'aux messieurs, dans les jeux a gages,
et qui consiste à rester immobile, les yeux
bandés, tandis que la société se divise parcou-
ples, qui défilent devant le joueur, et s'em-
brassent bruyamment, jusqu'à ce que le pa-
tient ait deviné les noms d'un des couples.
e Typogr. Cassetin dans lequel on jette
e les caractères typographiques hors d'usage.
II On dit aussi CASSETIN du DIABLE.
s Econ. rur. Citerne dans laquelle on fait
arriver les eaux qui ont été mêlées avec le
n marc d'olive, afin qu'on en puisse retirer
l'huile dont elles sont chargées. Il Huile d'en-
fer, Huile de mauvaise qualité qu'on tire de
a cette citerne.
i Chim. Enfer de Boyle, Matras de verre
dont le fond est plat et le col effilé, et qui
tire son nom de l'alchimiste Boyle, lequel pré-
1 parait dans ce ballon le précipité d'oxyde
rouge de mercure, en chauffant ce inétal pen.
dant des mois et même des années.
i PI. Lieu de séjour que les païens assi-
gnaient aux âmes après la mort Cerbère
gardait l'entrée des ENFERS. La descente d'Or-
phée aux ENFERS. Les portes des ENFERS sont
moins odieuses à Jupiter que les ingrats. (Cha-
teaub.)
Des quatre coins du monde on se rend aux enfers.
LA FONTAINE.
Il S'est dit quelquefois pour désigner l'enfer
des ehrétiens Dante met aux ENFERS des
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