Titre : Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique.... T. 5 CONTRE-CZYZ / par M. Pierre Larousse
Auteur : Larousse, Pierre (1817-1875). Auteur du texte
Éditeur : Administration du grand Dictionnaire universel (Paris)
Date d'édition : 1866-1890
Sujet : Encyclopédies et dictionnaires français -- 19e siècle
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33995829b
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 17 vol. ; in-fol. 17 vol. ; in-fol.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2053572
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
CRÉM CRÉN CRÉN CRÉN 489
_J_~u!L_n_1- 'n_l'I_A' n rmrnlwirwavwnmnwmrw nn_rlASAlle. Le che-
Pendant lu campagne d'Italie de Bonaparte,
la ville de Crémone fut plusieurs fois occupée
par les Français.
Crémone (CONCILK DE), tenu l'an t226.Hartz-
heim cite ce concile dans son Ilistoire des cou-
ches d'Allemagne, aussi bien que Mansi. ïj'em-
pereur Frédéric tint cette assemblée après la
Pentecôte,pour y traiter de l'extirpation de
l'hérésie en Italie, des affaires de la t''rre
sainte et de la réunion des villes de la Lombar-
die. La plupart de ces villes, qui n~ voulaient
pas rcconna!tre la suzeraineté de l'empereur
d'Altemagne, s'étaient liguées contre lui, et ne
voulurent même pas le recevoir quand il se
rendit en Italie.
CRMMOKE (Gérard de), traducteur italien.
Y.GÉHARD.
CRÈMON)Nt (César), philosophe italien, né
en 1550 à Cento (duché de Modène), mort à
Padoue en 1631. Comme la plupart des lettrés
du xvto siècle, il était très-instruit et con-
naissait à fond sa littérature nationale, ainsi
que les auteurs classiques. ntsesétudesa à
Ferrare, où il fut nommé professeur de philo-
sophie à l'âgo de vingt et un ans. Il enseigna
la philosophie durant cinquunte-sept ans, a
.Ferrure, jusqu'en 1590, puis à Padoue, où on
lui donna en même temps une chaire de mé-
decine. Sa réputation de savant s'était ré-
pandue de proche en proche dans toute l'Ita-
lie et même au dehors. 11 rédigeait ses leçons,
sans doute à l'usage de sesnombreux audi-
teurs mais la forme pédagogique de ses li-
vres leur ôtait une grande partie de l'intérêt
qu'ils auraient offert sous une forme plus lit-
téraire;ilssontd'ailleursdevenusfort rares.
tl ne faut pas chercher d'originalité dans sa
doctrine Crémoniniseborneaexposer tes
grundssystèmesdel'antiquité~etenparticu-
lier les principes d'Aristote, pour lequel il
avait une prédilection marquée. ne se per-
mettait même pas d'interpi'é~crIui-mêmeAris-
tote il se servait d'ordinaire du commentaire
étendu d'Alexandre d'Aphrodise. On peut dire
qu'iln'étaic pus chrétien,car il se contentait de
croire a l'immortalité de l'âme et à l'existence
de la Providence, deux dogmes qu'il admet-
tait sans doute pour n'être pas inquiété par
l'Eglise, mais qu'il ne se donna jamais la
peinede démontrer. 11 est cependant spiri-
tualiste dans le sens moderne, c'est-à-dire
qu'il suppose, comme Spinosa, que l'être a deux
attributs, l'étendue et la pensée, ce qui re-
vientadirequ'ilyaun monde spirituel et un
monde matériel. Quant au premier moteur,
nom par lequel il désigne Dieu, ce premier
moteur concentre sa pensée sur lui-même et
ne connaît rien en dehors. Son intervention
sur lu terre est nulle,sonroyaumen'est pas
de ce monde; lui suffit de régner dans le
ciel. Pour Créutonini chaque étoile est le cen-
tre d'un monde; une intelligence personnelle
préside aux destinées de chacun de ces
mondes; d'autre part, cette intelligence est
immortelle. On lui attribue l'opinion que
l'âme n'est que du calorique sous une forme
spéciale, en d'autres termes, qu'elle se confond
avec lu vie. Leibnitz fait de lui un disciple
d'Averrhoës, ce qui est assez vraisemblable.
Brucker, après un long débat, conclut a en
faire un athée, ce qu'autorise à croire sa de-
vise favorite:n~bW.!t~mor~
est, la conscience est libre, mais au dehors il
faut compter avec tes usages reçus.Sous le
rapport de la méthode, il est tout à fait empi-
rique, comme il convient du reste à un méde-
cin. Il procède donc exclusivement par voie
d'expérience; mais la psychologie ou l'expé-
rience intérieure étanta peu près inconnue
(le sou temps,il n'expérimente que sur des
faits physiques. Des trois sciences qu'il recon-
na~ exister,taphysiq'et la métaphysique, la première est sans
contredit la plus importante; de la seconde
il n'admet que ic côté usuel, ou, si l'on veut,
les mathématiques appliquées quant à la
méti'physique, elle ne coïncide pus avec la
théologie de peur de faire naître entre elles
un antagonisme préjudiciable à toutes les
deux, le mieux est de ne pas s'en occuper,
et puis le surnaturel est hors de notre portée;
« notre esprit, dit-il, n'est pas plus fait pour
le divin que les yeux du hibou pour la lu-
mière; nous ne connaissons Dieu que très-im-
parfaitement et par ses ouvrages.
attachées au placenta par leur sommet ou par t]
leur partie moyenne. u
CRÉNAGB s. m. (kré-na-je rad. créner). d
Techn. Action de créner Le CRÉNAGK des 8
CHr~e~rM~pr!ntfr~.
CRÉNAMON s. m~(kré-na-mon). Bot. Genre p
deplantesdelafamilledeschicoracees.
CRÉNASTRE s. m. (kré-na-stre) Echin.
Syn.tlePHNTASTÉRïK.
CRÉNATE s. m. (kré-na-te–du gr. ~-r~e,
source). Chim. Sel produit par la combinaison
de l'acide crénique avec une base..
CRÉNATË, ËE adj. (kré-na-té–rad. cré- (
H~/c). Chim. Qui contient des crénates Eaux
minérales CRHNATKKS. (
CRÉNATULE s. f. (krê-na-tu-le rad. cré- Ï
neau). Moll. Genre de coquilles bivalves que <
l'on trouve dans les éponges Les CRÉNA- <
TULKS habitent les mers ~M pay$ chauds. (Des-
hayes.)
Encycl. Ce genre est voisin des pernes
et des marteaux. L'animal est inconnu; la co-
quille est mince, feuilletée, aplatie, irrégu-
hère, a deux valves presque égales, unies
pm' une charnière linéaire, marginale, cré-
nelée. Le genre crénatule renferme un petit
nombre d'espèces, qui habitent les mers de
t'Anie et de l'Australie, mais surtout la mer
Rouge. Ces mollusques, que la fragilité de
leur coquille exposerait à de grands dan-
gcrs,ontl'instinctdes'enfoncerdansl'inté-
rieur des éponges, qui les protègent contre
les chocs extérieurs. Ces coquilles sont si
minces qu'elles éclatent en se desséchant; t
aussi est-il rare d'en trouver de beaux spéci-
mens dans les collections.
CRÉNÉ, ÉE (kré-né). part. passé du v. Cré-
ner. Techn. Se dit des caractères d'imprimerie
dont on a évidé l'œil en dessous Caractères
CRHNÉS. Le c et le f/a~ ~ecNrac~'6rsont des lettres CRE~ÉKS.
–s.f.IjGttrecrénée:ytt a beaucoup de
cnÉNÉES dans ce caractère.
CRÉNEAU s. m. (kré-no dimin. de cran).
I''oit.i['. Non que l'on donnait à des ouvertures
pratiquées d'espace en espace dans les anciens
parapets, et par lesquelles ou pouvait tirer
sur les assaillants; on donne souvent le même
nom aux parties de maçonnerie élevées entre
deux de ces intervalles,et que l'on appelait
nmuLONs Louis X/ pendre aux cRÈr~Aux
de Peschiera le gouverneur et son fils, qui
s'étaient noblement et brillamment de/'endM~
cjourd'hui,ouverture pratiquée dans un mur
de détcnse pour tirer sur l'ennemi
-Blas. Meuble d'urmoirie figurant un cré-
neau et qui se pose pour l'ordinaire sur les
bords des parties supérieures des fasces,
bandes,barres et chevrons.
Art. milit. Intervalle que les pelotons ou
leshommcs laissent entre eux dans l'ordre de
bataille.
L Mar. Tuyau de plomb ou de bois servant
au passage des ordures.
-Techn. Ouverture aux fourneaux des po-
tiers.
Encycl. L'usage des créneaux remonte à
la plus haute antiquité.tcsfort.eressesngu-
rées dans les plus anciens monuments de l'R-
gypte, tels que le premier pylône du Rhame-
neion et la salle hypostyle de Karnac, pré-
sentent un ensemble de tours carrées et do
hautes murailles garnies de créneaux de forme
demi-circulaire. Certaines habitations de la
même contrée étaient couronnées par un pa-
rapet en maçonnerie surmonté d'un cordon de
t creHM[u;c de même forme. Un savant anglais,
s M. Witkinson, pense que ces créneaux étaient
des imitations du bouclier égyptien. A Kcba-
tane, dans la Médie, les cre~Mt~e de chacune
des sept enceintes étaient distingués par une
L' couleur particulière ceux de la première en-
· ceinte (celle qui enveloppait les six autres)
étaient blancs; ceux de la deuxième étaient
noirs; ceux de la troisième, rouges; ceux de
la quatrième, bleus; ceux de la cinquième,
3 verts; ceux de la sixième étaient argentés;
s ceux de la septième, dorés. Ecbatane, avec
son palais au centre, dit Creuzer, représen-
tait par ses sept enceintes et ses créneaux de
couleur ditférente les espaces des cieux qui,
d'après les idées des Mèdes, entourent le pa-
o lais du Soleil.
Les antiques murailles de la ville de Pom-
t péi présentent des crénelages dont chaque
merlon forme, a l'intérieur, un petit retour
destiné à couvrir; contre les traits projetés
obliquement le combattant occupé a défendre
s l'embrasure du créneau. Chaque archer pos-
sédait ainsi sa cellule percée d'un cre~eatt et
munie d'une traverse de pierre qui le dérobait
a la vue (le l'ennemi. Ce système de créne-
lage paraît avoir été abandonné par les Ro-
mains de l'Empire ceux-ci se bornèrent gé-
e néralement à percer des embrasures rectan-
gulaires dans des parapets d'une épaisseur
assez forte (0 m. 50 environ), construits en
moellons taillés et en briques, et couronnés
). par une dalle de recouvrement formant une
saillie tout autour du merlon. Les merlons
~n grand nombre des ouvrages de Crémo-
nini sont inédits; voici tes titres de ceux que
l'on connaît Depo?d!ff Aristotelis; j~ïa/~o~'s
M~tuers~ He~!t7'M/ Art~û/e/tCtC p/tt~xo~Œ;
/7'M eOK~tfx de M~6~ chenus, ~~rHt~ et de /a-
cM~a~e appelitiva; T~p~cra~'o prœm~ ~ï6ro-
~'tt~ de ~/ ÙNia/oe~e~it~e, pro Ar~o~e/e, adversus Ga-
/eH!~)!c~rMntAr!~o;e~~eort'~utC~
pr~tCïpn~M mem6ror«m; /Je efficacia m!dtfm ~M&~u~txrcm; De co?~o cum apo/o~/t'a dic-
or~e /fB;br~t[~~ttf~uor.~t~!p~c
elementa vocaulur. On a encore de lui un re-
cueil de quatre fables pastorales (Ferrare,
t591, 1 vol. in-~o).
CRËMOR s. m. (kré-mor mot lat. qui si-
gnif. crcNte). Méd. Dépôt gras, d'apparence
crémeuse, qu'on trouve dans l'urine morbide,
surtout chez les habitants des pays chauds.
CRÉMOSPERME adj. (kré-mo-spèr-me
du gr. Aj'emad, je suspends; spertna, graine).
Bot. Se dit des plantes dont les graines sont
v.
-Bot. Syn. de cnË~ELÉ.
Gr&ceamesercneau~
A mes arsenaux,
Je puis au préfet
Dire un peu son fait. BÉRANGER.
BËRANOER.
n'avalentquel&largeursufnsantepourcacher c
un seul homme. Ces dispositions sont celles n
des fortifications gallo-romaines et paraissent a
avoir été suivies par les Occidentaux, sans .s
modifications sensibles, jusqu'au xua siècle.
<' A cette époque, dit M. Viollet-le-Duc, les ex- 6
péditions en Orient nrenteonna!tredes moyens c
de défense et d'attaque relativement très- s
perfectionnés. Les Byzantins, et par suite les t
Arabes, possédaient des machines de guerre c
qui faisaient l'admiration des Occidentaux en
même temps qu'elles jetaient la terreur dans ti
leurs rangs; les murs de leurs places fortes 1
étaient bien munis, bien défendus. Aussi, est- c
ce après les premières croisades que l'on voit, t
en Occident, le système de défense supérieure
des tours et des murs se modifier totalement. c
Non-seulement le système de crénelage est ï
changé, mais it se combine avec le système t
des mâchicoulis mobiles en bois, connus sous
le nom de hourds. Les merlons s'allongent, (
les ct'~ïCNK.c deviennent plus espacés et, en-
tre eux, au milieu des merlons, de petites
ouvertures, nommées archières, sont prati-
quées pour le tir de l'arbalète à main; on
évite avec grand soin ces tablettes saillantes
qui couronnaient tes merlons antiques, car
ces saillies facilitaient l'escalade ou donnaient
prise aux grappins que les assaillants jetaient
au sommet des murailles pour renverser les
parapets. Les créneaux du château de Car-
cassonne, construits à la tin du xie siècle ou
an commencement du xne, sont dans un bel
état de conservation. Leurs merlons épais
sont bâtis en pierre de taille aux angles et en
moellon smillé. Des archières étroites, s'é-
brasant a l'intérieur en forme d'arcade, sont
percées dans ces merlons. Des trous de hourds
sont pratiqués au niveau du sol du chemin de
ronde ou des planchers, et un peu an-dessous
de l'appui des créneaux; les trous inférieurs
étaient destinés à recevoir les liens qui sou-
h'geaient la portée des solives en bascule
passant par les trous supérieurs. La commu-
nication du chemin de ronde avec les hourds
s'établissait de plain-pied par les créneaux,
dont les merlons sont assez élevés pour per-
mettre à un homme de passer debout. En
temps de paix, les créneluges des courtines
du château de Carcassonne n'étaient pas cou-
verts, tandis que ceux des tours l'étaient en
tout temps par des combles à demeure.
Plusieurs- églises du moyen âge avaient
leurs façades surmontées de cr~JMU.c pour la
défense. Telles sont les églises d'Elne (Pyré-
nées-Orientales), de Candes en Touraine, de
Royal en Auvergne. La cathédrale de Bé-
ziers, véritable citadelle,aconservé,sur une
partie du transept du sud, un parapet cré-
nelé des plus remarquables. Ce parapet, dans
lequel les archières sont percées de manière
à envoyer des projectiles divergents, est cou-
ronné par une tablette moulurée et repose
sur une belle corniche ornée de figures gri-
maçantes.
Auxmesiècle.ditM.Violtet-Ie-Duc.Ies
créneaux sont évidemment construits d'après
une formule donnée par l'expérience. Les mer-
lons ont 2 mètres de haut sur ïm.70 au
moins et 3 m. 30 au plus de largeur, et
Om. 45 d'épaisseur; l'appui des créneaux est
à 1 mètre du sol du chemin de ronde, et la
largeur de l'embrasure est de 0 m. 70. Au mi-
lieu de chaque morlon est percée une archière
qui n'a pas plus de 0 m. 07 à 0 m. 08 d'ouver-
ture extérieure, et dont l'ébrasement intérieur
est de 0 m. 40 à Om. 45. Tous les détails du
système de défense sont d'ailleurs combinés
avec le plus grand soin. Quelquefois les cré-
?!eauT des courtines étaient munis, comme
ceux des tours couvertes, de deux ~otetNa à
crémaillères tombant enfeuillures comme les
parties supérieures des sabords des vaisseaux
de guerre. Au commencement du xive siècle,
le système de Ct'énelage fut de nouveau mo-
difié entièrement; aux hourds de bois, sou-
vent incendiés par les assiégeants, on substi-
tua des hourds de pierre,c'est-à-dire des mâ-
chicouliSjCt, au lieu de laisser les crénelages
en retraite, on les mit en saillie, en surplomb
du nu des murailles, a l'extrémité des con-
soles ou sur les arcs que formaient ces m&-
chicoulis. En même temps, on donna aux cr~*
neaux des ébrasements extérieurs très-pro-
noncés et on profita, ces ébrasements de façon
aempécher les traits lancés par l'ennemi de
pénet.rcrcnricochant derrière tes parapets.
Oupeutvoit'dansle-Dtc~fM~u'sdeM.Viol-
let-te-Duc (IV, 376 et suiv.) les dessins et les
coupes de créneaux de diverses époques et de
diverses formes.
Les parapets crénelés persistèrent long-
temps après l'invention des bouches afeu.
On voit encore à Baie, sur l'ouvrage avancé
de ta porte Saint-Paul, un crénelage du com-
mencement du xvt~ siècle', qui repose sur de t
faux mâchicoulis servant de décoration, et
dont les merlons très-épais sont percés de
larges meurtrières garnies de rouleaux en
pierre tournant verticalement sur deux pi-
vots, de manière à fermer complètement l'ou-
verture pendant que l'arquebusier chargeait
son arme. Ces merlons très-étroits sont munis
de profils pour empêcher tes balles de rico-
cher. Les fortitications construites à Nurem-
berg par Albert Dürer ont des crénelâmes
disposés aussi pour du canon et des arquebu-
siers les embrasures sont munies de volets
en bois à bascule percés d'un trou pour poin-
ter avant de démasquer la bouche de la pièce
les meurtrières, pratiquées dans l'intervalle
de ces embrasures, se composent d'un trou
circulaire avec une mire nu-dessus. Le che-
min de ronde est entièrement couvert par un
appentis. Au xvte siècle, les courtines furent
souvent munies de simples crénelâmes en bois.
A la même époque, dans les résidences sei-
gneuriales, les créneaux; n'étaient plus guère
conservés que comme marques de la puis-
sance nobiliaire; ils furent décorés de sculp-
tures, d'éeussons armoriés, de médaUlons~
comme à la tour des Gens d'armes, à Caen.
La forme des merlons a beaucoup varié an
moyen âge en général, ils sont rectangu-
laires quelquefois ils se terminent en ogtvo
ou en queue de poisson d'autres fois ils affec-
tent la forme d'une petite pyramide très-
écrasée ou sont munis de redans disposés
comme les degrés d'un escalier. Cette der-
nière disposition est très-ancienne on la
trouve dans les cr~tpaM~c de la façade d'une
grotte fortifiée de l'antique ville do Bagistan
(Bisontoun), en Perse.
CRÉNÉE s. f. (kré-né du gr. Ar~ fon-
taine). Mythol. NaYado ou nymphe des fon-
taines.
Bot. Genre de plantes de la famille des
salicariées, comprenant deux espèces, qui
croissent à la Guyane.
CRÉNELAGE s.' m. (kré-ne-la-je rad.
créneler). Monn. Action de faire sur la tran-
che d'une pièce de monnaie des sortes do
crans destinés à tenir lieu de la légendo. [)
Crans eux-mêmes faits sur l'épuisseur de la
pièce de monnaie. )) Action de faire de petits
crans sur le rebord et sur le champ d'uno
pièce de monnaie. tt~On dit plus souvent GRH-
NHTis dans ce dernier sens. )t Etat de ce qui
est crénelé.
Encycl. Monn. Le er~e~a~c des mon-
naies et des jetons est la marque qu'on impri-
mait~ depuis I6S5, sur la tranche des pièces a
l'aide du castain~, lorsque leur peu d'épais-
seur ne permettait'pas d'y graver une légende
ou un cordonnet. It avait pour but de préve-
nir la fraude, qui consistait à rogner les mon-
naies sur les bords. Le crénelage se rencontre
sur d'anciennes pièces romaines, ce qui prouve
que, dès l':tntiquité, ce moyen a été adopté
pour empêcher t'aHération et la falsification
des monnaies. Ces cannetures s'obtiennent
aujourd'hui, au moment de la frappe, à l'aido
d'une virole cannelée, sous les rainures de
laquelle la matière du flan pénètre de force.
On les pratique sur toutes les pièces d'or et
d'argent qui ne sont pas frappées en virole
brisée, avec légende circulaire.
CRÉNELÉ, ÉE (kré-ne-lé). Part. passé du
v. Créneler. Muni de créneaux Tour CRÉ-
KHLÉt' 0/! appelait cAa~CBUa; CRËNHLÉS ceux
t/O~/Mae/~M~t'CCOUpa/enfaCCRÉ~HAUX.
(Boui!tet.) ~/He Mturat~s CRHNKLÉH en~o?n'e
Jérusalem dans son cH~'er. (Chateaub.) Plu-
~'e~ églises /Mt'e~ CRÉNHLÈHS comme des c/t<2-
Des canons les rapides volées
Ebranlent tes remparts aux cimes cr~te~M.
MÉR.Y et BARTHÉLÉMY.
Des châtaigniers croulants, des chênes séculaires
Découpant sur le ciel leurs dômes dentelés,
Imitent les 'vieux mura des dômes cf~M~.
LtMAB.T)NE.
Par ext. Retranché, défendu: Les ~ur-
graves, ces formidables barons du Rhia CRK-
NHLÉs dans leurs trous et servis à f/eHOtt-r par
leurs officiers comme l'empereur, maîtrisaient
le rau!K c< la vallée. (V. Hugo.)
Par anal. Muni d'objets placés do dis-
tance en distance comme des créneaux
L'ile de Lesbos esl plus belle encore ft M~
ye!<;c que l'ile de Scio; ~~ro~c~ de ses hau-
tes et vertes H)0!/a~!tM, CRHNHLÉf~ de MpïH~,
~07t< plus élevées et plus pilloresquemeul ac-
couplés. (Lamart.)
De spcctateura béants la salle est crénelée;
La plebe anthropophage attend lit pour savoir
Quelle chair et quel sang on lui promet ce soir.
H. MOREAU.
-Monn. Qui a des dentelures sur son épais-
seur ~t/on~ate CHËN~LÈH.
-Blas. Se dit des constructions qui ont dos
créneaux, et aussi des fasces, des bandes,
des barres et de quelques autres pièces, quand
elles sont découpées en forme de créneaux
dirigés vers le chef: De Murard: d'or, à /a
/ de
Entom. Légèrement créné sur les bords
j~t/MCRÉNHLÈHS.
Bot. Se dit des feuilles ou des organes
foUacés (sépales, pétales, etc.) dont les bords
sont découpés en dents arrondies et séparées
par des sinus aigus.
s. f. Ichthyol. Poisson du genre des per-
ches.
Encycl. Bhs. Souvent on se sert du mot
bretessé au lieu de crénelé; mais c'ost une dé-
rogation aux règles de l'art héraldique, bre-
tessé ne convenant, qu'a. la pièce creM~e des
deux cotés. Voici les armes des familles qui
portent des pièces crénelées sur leurs écus.
Ltt Tour de GtHtigMy: d'or, à la fasce creHC-
lée de deux pièces et demie de gueules, ma-
Çonnce de sable.- ScbcwoMbHfC) en Suisse:
d'argent à une fasce crénelée de trois pièces
et deux demies de gueules, accompagnée do
cinq étoiles à six rais du même. t.a Tour-
Membetct de gueules à trois tours creMe/e~'
d'or. Du Pont, en Picardie d'azur t'u'pont't
de trois arches crtMe de cinq pièces~Ot'.
6~
_J_~u!L_n_1- 'n_l'I_A' n rmrnlwirwavwnmnwmrw nn_rlASAlle. Le che-
Pendant lu campagne d'Italie de Bonaparte,
la ville de Crémone fut plusieurs fois occupée
par les Français.
Crémone (CONCILK DE), tenu l'an t226.Hartz-
heim cite ce concile dans son Ilistoire des cou-
ches d'Allemagne, aussi bien que Mansi. ïj'em-
pereur Frédéric tint cette assemblée après la
Pentecôte,pour y traiter de l'extirpation de
l'hérésie en Italie, des affaires de la t''rre
sainte et de la réunion des villes de la Lombar-
die. La plupart de ces villes, qui n~ voulaient
pas rcconna!tre la suzeraineté de l'empereur
d'Altemagne, s'étaient liguées contre lui, et ne
voulurent même pas le recevoir quand il se
rendit en Italie.
CRMMOKE (Gérard de), traducteur italien.
Y.GÉHARD.
CRÈMON)Nt (César), philosophe italien, né
en 1550 à Cento (duché de Modène), mort à
Padoue en 1631. Comme la plupart des lettrés
du xvto siècle, il était très-instruit et con-
naissait à fond sa littérature nationale, ainsi
que les auteurs classiques. ntsesétudesa à
Ferrare, où il fut nommé professeur de philo-
sophie à l'âgo de vingt et un ans. Il enseigna
la philosophie durant cinquunte-sept ans, a
.Ferrure, jusqu'en 1590, puis à Padoue, où on
lui donna en même temps une chaire de mé-
decine. Sa réputation de savant s'était ré-
pandue de proche en proche dans toute l'Ita-
lie et même au dehors. 11 rédigeait ses leçons,
sans doute à l'usage de sesnombreux audi-
teurs mais la forme pédagogique de ses li-
vres leur ôtait une grande partie de l'intérêt
qu'ils auraient offert sous une forme plus lit-
téraire;ilssontd'ailleursdevenusfort rares.
tl ne faut pas chercher d'originalité dans sa
doctrine Crémoniniseborneaexposer tes
grundssystèmesdel'antiquité~etenparticu-
lier les principes d'Aristote, pour lequel il
avait une prédilection marquée. ne se per-
mettait même pas d'interpi'é~crIui-mêmeAris-
tote il se servait d'ordinaire du commentaire
étendu d'Alexandre d'Aphrodise. On peut dire
qu'iln'étaic pus chrétien,car il se contentait de
croire a l'immortalité de l'âme et à l'existence
de la Providence, deux dogmes qu'il admet-
tait sans doute pour n'être pas inquiété par
l'Eglise, mais qu'il ne se donna jamais la
peinede démontrer. 11 est cependant spiri-
tualiste dans le sens moderne, c'est-à-dire
qu'il suppose, comme Spinosa, que l'être a deux
attributs, l'étendue et la pensée, ce qui re-
vientadirequ'ilyaun monde spirituel et un
monde matériel. Quant au premier moteur,
nom par lequel il désigne Dieu, ce premier
moteur concentre sa pensée sur lui-même et
ne connaît rien en dehors. Son intervention
sur lu terre est nulle,sonroyaumen'est pas
de ce monde; lui suffit de régner dans le
ciel. Pour Créutonini chaque étoile est le cen-
tre d'un monde; une intelligence personnelle
préside aux destinées de chacun de ces
mondes; d'autre part, cette intelligence est
immortelle. On lui attribue l'opinion que
l'âme n'est que du calorique sous une forme
spéciale, en d'autres termes, qu'elle se confond
avec lu vie. Leibnitz fait de lui un disciple
d'Averrhoës, ce qui est assez vraisemblable.
Brucker, après un long débat, conclut a en
faire un athée, ce qu'autorise à croire sa de-
vise favorite:n~bW.!t~mor~
est, la conscience est libre, mais au dehors il
faut compter avec tes usages reçus.Sous le
rapport de la méthode, il est tout à fait empi-
rique, comme il convient du reste à un méde-
cin. Il procède donc exclusivement par voie
d'expérience; mais la psychologie ou l'expé-
rience intérieure étanta peu près inconnue
(le sou temps,il n'expérimente que sur des
faits physiques. Des trois sciences qu'il recon-
na~ exister,taphysiq'
contredit la plus importante; de la seconde
il n'admet que ic côté usuel, ou, si l'on veut,
les mathématiques appliquées quant à la
méti'physique, elle ne coïncide pus avec la
théologie de peur de faire naître entre elles
un antagonisme préjudiciable à toutes les
deux, le mieux est de ne pas s'en occuper,
et puis le surnaturel est hors de notre portée;
« notre esprit, dit-il, n'est pas plus fait pour
le divin que les yeux du hibou pour la lu-
mière; nous ne connaissons Dieu que très-im-
parfaitement et par ses ouvrages.
attachées au placenta par leur sommet ou par t]
leur partie moyenne. u
CRÉNAGB s. m. (kré-na-je rad. créner). d
Techn. Action de créner Le CRÉNAGK des 8
CHr~e~rM~pr!ntfr~.
CRÉNAMON s. m~(kré-na-mon). Bot. Genre p
deplantesdelafamilledeschicoracees.
CRÉNASTRE s. m. (kré-na-stre) Echin.
Syn.tlePHNTASTÉRïK.
CRÉNATE s. m. (kré-na-te–du gr. ~-r~e,
source). Chim. Sel produit par la combinaison
de l'acide crénique avec une base..
CRÉNATË, ËE adj. (kré-na-té–rad. cré- (
H~/c). Chim. Qui contient des crénates Eaux
minérales CRHNATKKS. (
CRÉNATULE s. f. (krê-na-tu-le rad. cré- Ï
neau). Moll. Genre de coquilles bivalves que <
l'on trouve dans les éponges Les CRÉNA- <
TULKS habitent les mers ~M pay$ chauds. (Des-
hayes.)
Encycl. Ce genre est voisin des pernes
et des marteaux. L'animal est inconnu; la co-
quille est mince, feuilletée, aplatie, irrégu-
hère, a deux valves presque égales, unies
pm' une charnière linéaire, marginale, cré-
nelée. Le genre crénatule renferme un petit
nombre d'espèces, qui habitent les mers de
t'Anie et de l'Australie, mais surtout la mer
Rouge. Ces mollusques, que la fragilité de
leur coquille exposerait à de grands dan-
gcrs,ontl'instinctdes'enfoncerdansl'inté-
rieur des éponges, qui les protègent contre
les chocs extérieurs. Ces coquilles sont si
minces qu'elles éclatent en se desséchant; t
aussi est-il rare d'en trouver de beaux spéci-
mens dans les collections.
CRÉNÉ, ÉE (kré-né). part. passé du v. Cré-
ner. Techn. Se dit des caractères d'imprimerie
dont on a évidé l'œil en dessous Caractères
CRHNÉS. Le c et le f/a~ ~ecNrac~'6r
–s.f.IjGttrecrénée:ytt a beaucoup de
cnÉNÉES dans ce caractère.
CRÉNEAU s. m. (kré-no dimin. de cran).
I''oit.i['. Non que l'on donnait à des ouvertures
pratiquées d'espace en espace dans les anciens
parapets, et par lesquelles ou pouvait tirer
sur les assaillants; on donne souvent le même
nom aux parties de maçonnerie élevées entre
deux de ces intervalles,et que l'on appelait
nmuLONs Louis X/ pendre aux cRÈr~Aux
de Peschiera le gouverneur et son fils, qui
s'étaient noblement et brillamment de/'endM~
cjourd'hui,ouverture pratiquée dans un mur
de détcnse pour tirer sur l'ennemi
-Blas. Meuble d'urmoirie figurant un cré-
neau et qui se pose pour l'ordinaire sur les
bords des parties supérieures des fasces,
bandes,barres et chevrons.
Art. milit. Intervalle que les pelotons ou
leshommcs laissent entre eux dans l'ordre de
bataille.
L Mar. Tuyau de plomb ou de bois servant
au passage des ordures.
-Techn. Ouverture aux fourneaux des po-
tiers.
Encycl. L'usage des créneaux remonte à
la plus haute antiquité.tcsfort.eressesngu-
rées dans les plus anciens monuments de l'R-
gypte, tels que le premier pylône du Rhame-
neion et la salle hypostyle de Karnac, pré-
sentent un ensemble de tours carrées et do
hautes murailles garnies de créneaux de forme
demi-circulaire. Certaines habitations de la
même contrée étaient couronnées par un pa-
rapet en maçonnerie surmonté d'un cordon de
t creHM[u;c de même forme. Un savant anglais,
s M. Witkinson, pense que ces créneaux étaient
des imitations du bouclier égyptien. A Kcba-
tane, dans la Médie, les cre~Mt~e de chacune
des sept enceintes étaient distingués par une
L' couleur particulière ceux de la première en-
· ceinte (celle qui enveloppait les six autres)
étaient blancs; ceux de la deuxième étaient
noirs; ceux de la troisième, rouges; ceux de
la quatrième, bleus; ceux de la cinquième,
3 verts; ceux de la sixième étaient argentés;
s ceux de la septième, dorés. Ecbatane, avec
son palais au centre, dit Creuzer, représen-
tait par ses sept enceintes et ses créneaux de
couleur ditférente les espaces des cieux qui,
d'après les idées des Mèdes, entourent le pa-
o lais du Soleil.
Les antiques murailles de la ville de Pom-
t péi présentent des crénelages dont chaque
merlon forme, a l'intérieur, un petit retour
destiné à couvrir; contre les traits projetés
obliquement le combattant occupé a défendre
s l'embrasure du créneau. Chaque archer pos-
sédait ainsi sa cellule percée d'un cre~eatt et
munie d'une traverse de pierre qui le dérobait
a la vue (le l'ennemi. Ce système de créne-
lage paraît avoir été abandonné par les Ro-
mains de l'Empire ceux-ci se bornèrent gé-
e néralement à percer des embrasures rectan-
gulaires dans des parapets d'une épaisseur
assez forte (0 m. 50 environ), construits en
moellons taillés et en briques, et couronnés
). par une dalle de recouvrement formant une
saillie tout autour du merlon. Les merlons
~n grand nombre des ouvrages de Crémo-
nini sont inédits; voici tes titres de ceux que
l'on connaît Depo?d!ff Aristotelis; j~ïa/~o~'s
M~tuers~ He~!t7'M/ Art~û/e/tCtC p/tt~xo~Œ;
/7'M eOK
cM~a~e appelitiva; T~p~cra~'o prœm~ ~ï6ro-
~'tt~ de ~/
/eH!~)!c~rMntAr!~o;e~~eort'~utC~
pr~tCïpn~M mem6ror«m; /Je efficacia m!dtfm ~M&~u~txrcm; De co?~o cum apo/o~/t'a dic-
or~e /fB;br~t[~~ttf~uor.~t~!p~c
elementa vocaulur. On a encore de lui un re-
cueil de quatre fables pastorales (Ferrare,
t591, 1 vol. in-~o).
CRËMOR s. m. (kré-mor mot lat. qui si-
gnif. crcNte). Méd. Dépôt gras, d'apparence
crémeuse, qu'on trouve dans l'urine morbide,
surtout chez les habitants des pays chauds.
CRÉMOSPERME adj. (kré-mo-spèr-me
du gr. Aj'emad, je suspends; spertna, graine).
Bot. Se dit des plantes dont les graines sont
v.
-Bot. Syn. de cnË~ELÉ.
Gr&ceamesercneau~
A mes arsenaux,
Je puis au préfet
Dire un peu son fait. BÉRANGER.
BËRANOER.
n'avalentquel&largeursufnsantepourcacher c
un seul homme. Ces dispositions sont celles n
des fortifications gallo-romaines et paraissent a
avoir été suivies par les Occidentaux, sans .s
modifications sensibles, jusqu'au xua siècle.
<' A cette époque, dit M. Viollet-le-Duc, les ex- 6
péditions en Orient nrenteonna!tredes moyens c
de défense et d'attaque relativement très- s
perfectionnés. Les Byzantins, et par suite les t
Arabes, possédaient des machines de guerre c
qui faisaient l'admiration des Occidentaux en
même temps qu'elles jetaient la terreur dans ti
leurs rangs; les murs de leurs places fortes 1
étaient bien munis, bien défendus. Aussi, est- c
ce après les premières croisades que l'on voit, t
en Occident, le système de défense supérieure
des tours et des murs se modifier totalement. c
Non-seulement le système de crénelage est ï
changé, mais it se combine avec le système t
des mâchicoulis mobiles en bois, connus sous
le nom de hourds. Les merlons s'allongent, (
les ct'~ïCNK.c deviennent plus espacés et, en-
tre eux, au milieu des merlons, de petites
ouvertures, nommées archières, sont prati-
quées pour le tir de l'arbalète à main; on
évite avec grand soin ces tablettes saillantes
qui couronnaient tes merlons antiques, car
ces saillies facilitaient l'escalade ou donnaient
prise aux grappins que les assaillants jetaient
au sommet des murailles pour renverser les
parapets. Les créneaux du château de Car-
cassonne, construits à la tin du xie siècle ou
an commencement du xne, sont dans un bel
état de conservation. Leurs merlons épais
sont bâtis en pierre de taille aux angles et en
moellon smillé. Des archières étroites, s'é-
brasant a l'intérieur en forme d'arcade, sont
percées dans ces merlons. Des trous de hourds
sont pratiqués au niveau du sol du chemin de
ronde ou des planchers, et un peu an-dessous
de l'appui des créneaux; les trous inférieurs
étaient destinés à recevoir les liens qui sou-
h'geaient la portée des solives en bascule
passant par les trous supérieurs. La commu-
nication du chemin de ronde avec les hourds
s'établissait de plain-pied par les créneaux,
dont les merlons sont assez élevés pour per-
mettre à un homme de passer debout. En
temps de paix, les créneluges des courtines
du château de Carcassonne n'étaient pas cou-
verts, tandis que ceux des tours l'étaient en
tout temps par des combles à demeure.
Plusieurs- églises du moyen âge avaient
leurs façades surmontées de cr~JMU.c pour la
défense. Telles sont les églises d'Elne (Pyré-
nées-Orientales), de Candes en Touraine, de
Royal en Auvergne. La cathédrale de Bé-
ziers, véritable citadelle,aconservé,sur une
partie du transept du sud, un parapet cré-
nelé des plus remarquables. Ce parapet, dans
lequel les archières sont percées de manière
à envoyer des projectiles divergents, est cou-
ronné par une tablette moulurée et repose
sur une belle corniche ornée de figures gri-
maçantes.
Auxmesiècle.ditM.Violtet-Ie-Duc.Ies
créneaux sont évidemment construits d'après
une formule donnée par l'expérience. Les mer-
lons ont 2 mètres de haut sur ïm.70 au
moins et 3 m. 30 au plus de largeur, et
Om. 45 d'épaisseur; l'appui des créneaux est
à 1 mètre du sol du chemin de ronde, et la
largeur de l'embrasure est de 0 m. 70. Au mi-
lieu de chaque morlon est percée une archière
qui n'a pas plus de 0 m. 07 à 0 m. 08 d'ouver-
ture extérieure, et dont l'ébrasement intérieur
est de 0 m. 40 à Om. 45. Tous les détails du
système de défense sont d'ailleurs combinés
avec le plus grand soin. Quelquefois les cré-
?!eauT des courtines étaient munis, comme
ceux des tours couvertes, de deux ~otetNa à
crémaillères tombant enfeuillures comme les
parties supérieures des sabords des vaisseaux
de guerre. Au commencement du xive siècle,
le système de Ct'énelage fut de nouveau mo-
difié entièrement; aux hourds de bois, sou-
vent incendiés par les assiégeants, on substi-
tua des hourds de pierre,c'est-à-dire des mâ-
chicouliSjCt, au lieu de laisser les crénelages
en retraite, on les mit en saillie, en surplomb
du nu des murailles, a l'extrémité des con-
soles ou sur les arcs que formaient ces m&-
chicoulis. En même temps, on donna aux cr~*
neaux des ébrasements extérieurs très-pro-
noncés et on profita, ces ébrasements de façon
aempécher les traits lancés par l'ennemi de
pénet.rcrcnricochant derrière tes parapets.
Oupeutvoit'dansle-Dtc~fM~u'sdeM.Viol-
let-te-Duc (IV, 376 et suiv.) les dessins et les
coupes de créneaux de diverses époques et de
diverses formes.
Les parapets crénelés persistèrent long-
temps après l'invention des bouches afeu.
On voit encore à Baie, sur l'ouvrage avancé
de ta porte Saint-Paul, un crénelage du com-
mencement du xvt~ siècle', qui repose sur de t
faux mâchicoulis servant de décoration, et
dont les merlons très-épais sont percés de
larges meurtrières garnies de rouleaux en
pierre tournant verticalement sur deux pi-
vots, de manière à fermer complètement l'ou-
verture pendant que l'arquebusier chargeait
son arme. Ces merlons très-étroits sont munis
de profils pour empêcher tes balles de rico-
cher. Les fortitications construites à Nurem-
berg par Albert Dürer ont des crénelâmes
disposés aussi pour du canon et des arquebu-
siers les embrasures sont munies de volets
en bois à bascule percés d'un trou pour poin-
ter avant de démasquer la bouche de la pièce
les meurtrières, pratiquées dans l'intervalle
de ces embrasures, se composent d'un trou
circulaire avec une mire nu-dessus. Le che-
min de ronde est entièrement couvert par un
appentis. Au xvte siècle, les courtines furent
souvent munies de simples crénelâmes en bois.
A la même époque, dans les résidences sei-
gneuriales, les créneaux; n'étaient plus guère
conservés que comme marques de la puis-
sance nobiliaire; ils furent décorés de sculp-
tures, d'éeussons armoriés, de médaUlons~
comme à la tour des Gens d'armes, à Caen.
La forme des merlons a beaucoup varié an
moyen âge en général, ils sont rectangu-
laires quelquefois ils se terminent en ogtvo
ou en queue de poisson d'autres fois ils affec-
tent la forme d'une petite pyramide très-
écrasée ou sont munis de redans disposés
comme les degrés d'un escalier. Cette der-
nière disposition est très-ancienne on la
trouve dans les cr~tpaM~c de la façade d'une
grotte fortifiée de l'antique ville do Bagistan
(Bisontoun), en Perse.
CRÉNÉE s. f. (kré-né du gr. Ar~ fon-
taine). Mythol. NaYado ou nymphe des fon-
taines.
Bot. Genre de plantes de la famille des
salicariées, comprenant deux espèces, qui
croissent à la Guyane.
CRÉNELAGE s.' m. (kré-ne-la-je rad.
créneler). Monn. Action de faire sur la tran-
che d'une pièce de monnaie des sortes do
crans destinés à tenir lieu de la légendo. [)
Crans eux-mêmes faits sur l'épuisseur de la
pièce de monnaie. )) Action de faire de petits
crans sur le rebord et sur le champ d'uno
pièce de monnaie. tt~On dit plus souvent GRH-
NHTis dans ce dernier sens. )t Etat de ce qui
est crénelé.
Encycl. Monn. Le er~e~a~c des mon-
naies et des jetons est la marque qu'on impri-
mait~ depuis I6S5, sur la tranche des pièces a
l'aide du castain~, lorsque leur peu d'épais-
seur ne permettait'pas d'y graver une légende
ou un cordonnet. It avait pour but de préve-
nir la fraude, qui consistait à rogner les mon-
naies sur les bords. Le crénelage se rencontre
sur d'anciennes pièces romaines, ce qui prouve
que, dès l':tntiquité, ce moyen a été adopté
pour empêcher t'aHération et la falsification
des monnaies. Ces cannetures s'obtiennent
aujourd'hui, au moment de la frappe, à l'aido
d'une virole cannelée, sous les rainures de
laquelle la matière du flan pénètre de force.
On les pratique sur toutes les pièces d'or et
d'argent qui ne sont pas frappées en virole
brisée, avec légende circulaire.
CRÉNELÉ, ÉE (kré-ne-lé). Part. passé du
v. Créneler. Muni de créneaux Tour CRÉ-
KHLÉt' 0/! appelait cAa~CBUa; CRËNHLÉS ceux
t/O~/Mae/~M~t'CCOUpa/enfaCCRÉ~HAUX.
(Boui!tet.) ~/He Mturat~s CRHNKLÉH en~o?n'e
Jérusalem dans son cH~'er. (Chateaub.) Plu-
~'e~ églises /Mt'e~ CRÉNHLÈHS comme des c/t<2-
Des canons les rapides volées
Ebranlent tes remparts aux cimes cr~te~M.
MÉR.Y et BARTHÉLÉMY.
Des châtaigniers croulants, des chênes séculaires
Découpant sur le ciel leurs dômes dentelés,
Imitent les 'vieux mura des dômes cf~M~.
LtMAB.T)NE.
Par ext. Retranché, défendu: Les ~ur-
graves, ces formidables barons du Rhia CRK-
NHLÉs dans leurs trous et servis à f/eHOtt-r par
leurs officiers comme l'empereur, maîtrisaient
le rau!K c< la vallée. (V. Hugo.)
Par anal. Muni d'objets placés do dis-
tance en distance comme des créneaux
L'ile de Lesbos esl plus belle encore ft M~
ye!<;c que l'ile de Scio; ~~ro~c~ de ses hau-
tes et vertes H)0!/a~!tM, CRHNHLÉf~ de MpïH~,
~07t< plus élevées et plus pilloresquemeul ac-
couplés. (Lamart.)
De spcctateura béants la salle est crénelée;
La plebe anthropophage attend lit pour savoir
Quelle chair et quel sang on lui promet ce soir.
H. MOREAU.
-Monn. Qui a des dentelures sur son épais-
seur ~t/on~ate CHËN~LÈH.
-Blas. Se dit des constructions qui ont dos
créneaux, et aussi des fasces, des bandes,
des barres et de quelques autres pièces, quand
elles sont découpées en forme de créneaux
dirigés vers le chef: De Murard: d'or, à /a
/
Entom. Légèrement créné sur les bords
j~t/MCRÉNHLÈHS.
Bot. Se dit des feuilles ou des organes
foUacés (sépales, pétales, etc.) dont les bords
sont découpés en dents arrondies et séparées
par des sinus aigus.
s. f. Ichthyol. Poisson du genre des per-
ches.
Encycl. Bhs. Souvent on se sert du mot
bretessé au lieu de crénelé; mais c'ost une dé-
rogation aux règles de l'art héraldique, bre-
tessé ne convenant, qu'a. la pièce creM~e des
deux cotés. Voici les armes des familles qui
portent des pièces crénelées sur leurs écus.
Ltt Tour de GtHtigMy: d'or, à la fasce creHC-
lée de deux pièces et demie de gueules, ma-
Çonnce de sable.- ScbcwoMbHfC) en Suisse:
d'argent à une fasce crénelée de trois pièces
et deux demies de gueules, accompagnée do
cinq étoiles à six rais du même. t.a Tour-
Membetct de gueules à trois tours creMe/e~'
d'or. Du Pont, en Picardie d'azur t'u'pont't
de trois arches crtMe de cinq pièces~Ot'.
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