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du gr. allotrios, étranger; Mef). Expulsion d'un produit fœtal mon-
strueux.
ALLOTROPHIQUE adj. (al-lo-tro-fl-k'e
du gr. allos, autre; trophé, nourriture). Se dit
de l'état qu'acquièrent, au point de vue de la
nutrition, certaines substances organiques,
comme la fibrine, et l'albumine du sang dans
tes altérations de ce liquide.
ALLOTROPIE s. f. (al-lo-tro-pi du gr.
a~o:, autre; tropos, changement). Chim. Pro-
priété en vertu de laquelle un même corps
peut présenter plusieurs états doués de pro-
priétés chimiques différentes )/ a eH t'ALLOTROptE e< l'isomérie une différence ~em-
blable a celle qui existe, en nMentre la race et l'espèce. (Naquet.)
Encycl. Pour Berzélius, l'allotropie n'est
autre chose que l'isomérie des corps simples.
a Plusieurs corps élémentaires, dit-il, ont la
propriété singulière d'affecter, sous l'influence
ue certaines circonstances qui ne sont pas en-
core déterminées, un état extérieur ou des
formes différentes, qu'ils paraissent conserver
dans plusieurs combinaisons. Nous désignons
ce fait par le nom d'allotropie.. Un certain
nombre de chimistes contemporains donnent
un sens différent à ce mot. Ils considèrent
l'allotropie comme la propriété en vertu de
laquelle un même corps peut passer d'un
état moléculaire à un autre état qui en dif-
fère par des caractères chimiques. « Un corps,
dit M. Naquet,'peut-il, dans des conditions
données, se présenter à nous sous deux états
doués de caractères chimiques différents ?
Si l'on peut le faire passer facilement de l'un
à l'autre de ces deux états, on aura affaire à
deux états allotropiques; si, au contraire, ces
deux états sont assez éloignés pour n'avoir
entre eux d'autre rapport que leur constitu-
tion commune, s'il est impossible de passer de
l'un à l'autre, on aura un phénomène d'isomé-
rie proprement dite.. L'ozone est un état allo-
tropique de l'oxygéne. Le soufre possède six
états allotropiques soufre octaédrique, soufre
prismatique, soufre jaune insoluble, soufre
rouge insoluble, soufre rou ge soluble, soufre
noir; le phosphore en possède deux: le phos-
phore ordinaire et le phosphore rouge; le car-
bone en affecte trois l'état amorphe ou celui
du charbon ordinaire, l'état octaédrique ou
celui du diamant, et enfin celui du graphite.
ALLOTROPIQUE adj. (al-lo-tro-pi-ke
rad. allotropie). Qui résulte de l'allotropie:
Le soufre peut se présenter sous trois aspects
ALLOTROPIQUES. (Rev. scient.) Faraday et Ber-
zélius y voyaient une ~t'mp/emoaï'~ca~'o~ ?~o~e-
culaire, un état isomérique ou ALLOTROPIQUE.
(L. Figuier.)
ALLOUABLE adj. (a-lou-a-ble rad. al-
louer). Qui peut être alloué, accordé Cette
dépense n'est pas ALLOUABLE. (Acad.)
ALLOUANCE s. f. (a-lou-an-se rad. a!-
louer). Se dit d'une somme allouée, accordée
à quelqu'un Quelques /Nttaccordées a des hommes de ~a~enf ou a des mal-
heureux qui se rattachent par des services au dé-
partement des affaires étrangères. (Chateaub.)
ALLOUANT (a-lou-an) part: prés. du v.
Allouer.
ALLOUÉ, ÉE (a-lou-é) part. pass. du v. Al-
louer. Accordé Traitement ALLOUÉ. Dépenses
ALLOUÉES. Somme ALLOUÉE. Presque tous les
petits c cinquième étage, avec laquelle ils partagent les
tre~e ou quarante francs qui leur sont At.LOuÉs
par mois. (Balz.)
s. m. Hist. Nom du second des juges,
dans certaines juridictions. Le premier se
nommait se~ec/ia~, et le troisième lieutenant.
n En compagnonnage, se disait de celui qui,
ayant fini son apprentissage,'continuait à tra-
vailler sous la direction de son maitre.
ALLOUER T. a. ou tr. (a-lou-é du lat. ad
pour; locare, placer. Prend un tréma sur
î't aux deuxprem. pers. pl. de l'imp. de l'ind.
et du prés. du subj. A~mMa~oMïe~). Approuver, accorder, attribuer:
Le ût/a~d n ALLOUE aucun traitement a ces
fonctionnaires. La Chambre ~'a pas ALLOUÉ
cette dépense. Ces aïp/oma~es aepe~sej~ facile-
ment en frais de représentation bien au ae/ù
des sommes exorbitantes que leurs gouverne-
ments leur ALLOUENT. (Schnitzler.)
Par anal. Son père lui ALLOUE deua
cents francs par mois pour son entretien.
Par ext. Tel est le triste sort que tG
philosophie veut nous ALLOUER en civilisation
(Fourier.)
S'allouer, v. pr. Etre alloué Cette somm~
M~ trop forte; elle ne pourra s'ALLOUKR.
AL).OtJ".Y (Louis), journaliste français, ne
en t805, fut d'abord attaché à la rédaction dt
t/bttr~a~ des Débats, où il donnait le comptE
rendu de la Chambre des députés. Il a soutenL
avec talent et dévouement la monarchie d<
Juillet. Aujourd'hui, il traite dans la mém<
feuille les questions de politique générale. C'es
un des journalistes les plus distingués do notr<
temps.
ALLOXANATE s. m. (al-lok-sa-na-te-rad
aHoxaKe). Chim. Sel formé par la combinaisoi
de l'acide alloxanique avec une base. Les a!
'M:a)ta solubles; les alloxanates neutres qui.ont pou!
bMes des oxydes do métaux pesants sont plu:
ALLOUVI, IE adj. V. ALOuv:.
ou moins insolubles; les alloxanates acides se
dissolvent aisément.
ALLOXANE s. m. (al-lok-sa-ne de al,
abrév. de allantoïne, et de oxalique, parce que
l'alloxane a été considéré par tes chimistes
qui l'ont analysé comme représentant les élé-
ments de l'allantoïne réunis à ceux de l'acide
oxalique). Chim. Substance qui se produit par
l'action de l'acide azotique sur l'aetde urique.
Encyct. L'aHoMtM est très-soiuble dans
l'eau sa solution colore la peau en pourpre au
bout de quelque temps, et lui donne une odeur
nauséabonde; il rougit, comme les acides, le
papier de tournesol, mais ne décompose pas
les carbonates de chaux et de baryte. L'a/-
peut l'en séparer sans -le transformer en un
acide qui décompose les carbonates et qui re-
présente de l'alloxane plus deux équivalents
d'eau c'est l'acide alloxanique. Cette substance
a été décrite pour la première fois par Bru-
gnatelli, qui 1 avait nommée act'deery~Ar~tte;
elle a été étudiée avec soin par MM. Liebig et
Woehler.
ALLOXANIQUE adj. (al-lok-sa-ni-ke-rad.
aHoxane). Chim. Se dit d'un acide qui se pro-
duit par l'action des bases sur l'alloxane. On
prépare l'acide alloxanique en décomposant
une combinaison d'alloxane et de baryte par
l'acide sulfurique dilué. Il se présente sous la
forme d'une masse gluante.
ALLOXANTINE s. f. (al-lok-san-ti-ne
rad. alloxane). Chim. Substance qui se pro-
duit lorsqu'on dissout l'alloxane dans l'acide
dialurique. L'aHozanh'He cristallise en prismes
obliques rhomboïdaux, incolores ou légère-
ment jaunâtres, transparents et durs. Elle
est très-peu soluble dans l'eau froide, se dis-
sout mieux dans l'eau bouillante, et rougit
les couleurs végétales d'une manière très-
sensible les agents oxygénants la convertis-
sent en alloxane.
ALLRUNES ou ALRUNES s. f. pl. (al-ru-ne
rad. runes, caractères scandinaves). Nom
donné par les anciens Germains soit à dos
espèces de poupées auxquelles ils deman-
daient des oracles soit à leurs sorcières, soit
à des racines de plantes auxquelles ils attri-
buaient des propriétés merveilleuses.
ALLSTON (Washington), peintre, surnommé
le 2'tCaroline, mort en 1843. On cite comme ses
plus belles productions le Songe de Jacob,
,Sati! et la sorcière d'tdor, et le Festin de
Balthazar.
ALLUCHON s. m. (al-lu-chon–du lat.
alicula, petite aile). Mécaniq. Dents de bois
dont on garnit, dans certaines circonstances,
l'une des roues dentées, et qui ne font pas
corps avec la couronne de cette roue.
-Encycl. Quand les dents d'un engrenage
doivent avoir une longueur considérable, i]
faut, pour qu'elles offrent une résistance suffi-
sante, si elles sont en bois, que le fil du bois
se présente dans la direction,de la roue den-
tée, ce qui ne peut avoir lieu quand on taille
les dents dans l'épaisseur de la couronne; el
si elles sont en fonte, il faut qu'on leur donne, &
cause de leur grande longueur, une épaisseur
qui pourrait devenir trop considérable et génel
pour le tracé de l'engrenage. Dans ce cas. que
la couronne soit en fonte, en fer ou en bois
on pratique sur son pourtour des mortaise:
protondes, dans lesquelles on chasse des pièce:
en bois dur. Ce sont ces pièces que l'on appei)<
alluchons. On y distingue quatre parties If
çonnée suivant la courbe donnée par le trac,
adopté pour l'engrenage, c'est-à-dire sous II
forme d'une épicycloide, ou sous celle d'un;
développante de cercle. Le corps est la parti,
située immédiatement au-dessous de la tête
il a. la forme d'un paralléiipipède rectangle
Le~on, ou l'extrémité inférieure, s'enfoncf
dans la mortaise il a la même hauteur que I<
corps, mais moins 'de largeur, de sorte qu'i
existe à leur jonction deux saillies ou épaule
ments par lesquels l'alluchon s'appuie sur i!
couronne. Enfin, la clef est une cheville rond'
ou plate qui maintient l'alluchon en place, e]
passant dans un trou pratiqué dans la couronna
et le tenon.
ALLUMAGE s. m. (a-lu-ma-je-rad. allu
mer). Action d'allumer, résultat de cette ac
tion .L'ALLUMAGE des /a7!~emes publiques es
fait en temps opportun. (Journ.) .A/ïs~rï's lu
a confié l'achat du tabac et ~'ALLUMACE d.
poe!e. (Th. Barrière.)
ALLUMANT (a-lu-man) part. prés. du v
Allumer 7/ me semble qu il ne pleut plus, di
Rodolphe en ALLUMAKT tm cigare. (E. Sue.)
ï ALLUME s. m. (a-lu-me rad. alluneer)
Techn. Brandon qui sert pour allumer le fc
d'une forge, d'un four, d'un fourneau. 0
l'appelle aussi flambart dans certains atelier:
Pop. Locution exclamative pour encou
rager, exciter, et qui signif. Dépêchons) cou
rage hardi Nous sommes en retard, ALLUME
ALLUME ) M Cette, locution est aussi employé
dans la marine avec le même sens, pou
exciter les matelots dans l'exécution d'un
j manœuvre.
ALLUME-FEU s. m. Bûche préparée pou
t allumer le feu. Il Petit appareil s'adaptant
r tous les soufflets et destiné à activer la coir
s bustion. !) Pl. des ALLUME-FEU.
ALLUMÉ, ÉE (a-Iu-mé) part. pass. du v.
AUujmcr. Qui aprisfeu:Ze/eu~at LUMÉ ou'on n'osait en approcher. (Mme de
SÈV.) Quand le loup voit des /'eK.C ALLUMÉS
autour des troupeaux, t'~ n'en approche guère.
(Buff.) Le ia&ac ALLUME garnit les ptpet agréa-
bles aux buveurs. (Rog. de Boauv.)
Un certain vieux baron n'y voyait h midi
Par anal. Se dit de tout ce qui, par la
chaleur, l'animation ou la couleur, a du rap-
port avec l'état physique d'une chose allu-
mée ~t/a chère en/ant, pourquoi étes-vous ALLU-
MÉE? pourquoi votre sang est-il colère? (Mme de
Sév.) Elles ont le visage ALLUMÉ e< plombé
par la peinture dont elles se fardent. (La
Bruy.) Ils avaient tous le visage assez ALLUMÉ
par /e déjeuner. (Balz.) Elle a les cheveux un
peu de'/rtses, la joue légèrement ALLUMÉE. (Th.
Gaut.) t Se dit aussi en parlant d'un homme'
dont l'état touche à l'ivresse J'étais p~Ms ALLUMÉ que de coutume. (G. Sand.) Le
regard ALLUME de Philidor annoncait l'ivresse.
(Montépin.)
Fig. Excité La ~Mfre était ALLUMÉE
entre la France et les Iroquois; ceux-ci avaient
l'avantage. (Chateaub.) Rien n'est plus opposé
au bonheur qu'une tma~tna~t'on délicate, vive
'e< trop ALLUMÉE. (Mme de Lambert.)
Par le sel irritant la soif est allumée. BOILEAU.
Blas. Se dit des yeux des animaux quand
ils sont d'un autre émail que le reste du
corps. Famille ~omeeour< d'or, à l'ours pas-
sant de sable, allumé d'argent. m Quand il
s'agit du cheval, on dit amme'. Il Se dit aussi
des flambeaux, des bûchers et de toute autre
pièce dont il sort une flamme d'une couleur
différente. Général Cambronne d'azur, au
lion d'or en abime.al'orle de dix grenades
d'argent allumées de gueules; franc-quartier
de baron militaire.
ALLUMELLE s. f. (a-lu-mè-le rad. allu-
mer). Nom qu'on donne au fourneau-de char-
bon de bois, quand le feu commence à y
prendre.
Art milit.Epée mince et déliée dont on
se servait au moyen âge pour percer l'ennemi
au défaut de son armure.
ALLUMER v. a. ou tr. (a-lu-mé du lat.
ad, a, et lumen, lumière). Produire, commu-
niquer lefeuetparconséquent la lumière:
ALLUMER une allumette. ALLUMER UH charbon.
ALLUMER une chandelle, une bougie, une lampe.
L'absence diminue les passions médiocres et
au~tTtente les grandes, comme le vent éteint les
&ou~~sei'ALLUME~e/eM.(LaRochef.)~aHs
notre pays, il faut ALLUMER des flambeaux de
cire, qu'on avait en abomination dans les pre-
miers temps. (Volt.) Lé froid devint si piquant
que nous /'Mmes o~f~es d'ALLUMER un feu de
bruyères. (Chateaub.) jE'tt/m, on entra dans la
tente, on ALLUMA une lampe. (Alex. Dum.) &'n
homme de fort mauNat'se mine était entré chez
elle pour ALLUMER sa pipe: (G. Sand.) On veut
que tout soit éclairé à huit heures précises, et
~'en ai encore pour longtemps à ALLUMER tant
de /usmt'ere., l'homme A ALLUME des /?am6eaM- et
1 s'est fait ainsi un jour éternel. (A. Martin.)
suffit d'une étincelle pour ALLUMER Mn incen-
die, et il faut quelquefois des heures entières
pour ALLUMER un foyer. (Mf'c Ë. de Gir.)
On dit allumer du feu pour faire du feu
.Pot;rpKn'er l'air, Hippocrate fit ALLUMER dE
orands /eM:E dans les rues d'Athènes. (Bar-
thél.) T'es Indiens ALLUMENT du feu en frottant
deux morceaux de bois l'un contre l'autre. (A.
t Rion.) n On dit même, par un abus de mots
encore plus marqué, Allumer la lumière. Ce~
deux manières de s'exprimer sont des pléo-
t nasmes évidents; mais elles ont été adoptées
parl'usage,quifait!'oidanstoutesleslan-
i gues. Du reste, ce n'est pas la seule irrégula.
rite de ce genre qu'offre notre vocabulaire.
Métaphoriqucm. Z'7i' le soleil, et le lança avec les autres p/anë~e;
3 dans la vaste so~t~ude des airs. (Barthél.) ~.e;
1 amants sages ALLUMENT /e /~am&eaM de ~'ajnt-
tié att soleil couchant de l'amour. (A. Guyard.~
//amour ALLUMA en un seul et ardent foyei
3 toutes les passions de ~1/ïra~caM. (Lamart.)
i Je m'en vais de l'hymen allumer le flambeau.
3 REGNARD. 1).
L'amour est innocent quand la vertu l'allume.
LAMARTtKË.
C'est donc pour un ami que tu veux que mon dm:
CORNEILLE
.–Fig.Exciter,provoquer, en parlant dl
choses dont le développement, l'irritation
semblent offrir une certaine analogie avec 1~
feu ALLUMER la guerre, la discorde, ~a uen
( .oeanee. ALLUMER les passions. De/te~-ooKs d
/'a7n6ï~'on elle ALLUME la jalousie; elle gât
les plus beaux naturels. (Fén.) J'ai lu Ctariss'
Harlowe pendant ma ~eure; cette lecture m'AL
n LUMAiT le sang. (Volt.) Le premier développe
ment'des sens ALLUME chez l'adolescent le /e!
de l'imagination. (J.-J. Rouss.) /~SALLUMAiE~'
dans tous les co'Mrs la soir ardente des combats
(Barthél.) La vue continuelle du sana, mèm
en peinture,'peut en ALLUMER la soif'. (Boisle.
s Quand la ~'rotx~'nee veut qu'une idée embras
/emoHde,e/ALLUMHdans~'amed'MM7~ran
çais. (Lamart.) Une étincelle su/ï~pour ALLU
MER l'enthousiasme. (E. de Gir.) Le privilég
r est la torche qui, depuis soixante ans, ALLUM
à en France toutes les rc'uo/u~'ons. (E. de Gir.
t- Certains courtisans se font une étude d'ALLUME
le vice et d'éteindre la vertu. (Chateaub.) Pn
Qu'avec la chandelle allumée. ARNAUD.
Allume, ta prière, une nouvelle flamme?
senS!'6tHaue~aue/'Ot's en fait jaillir des éclairs de génie.
(Laténa.)
Ils alluntenl contre eux une Implacable haine.
CORNEILLE.
Longtemps il a de Mars allumé les tepétes.
LEnRuN.
Argot: N'y a-t-il pas ici des cuisiniers?
ALLUMEZ vos clairs et remouchez. (Balz.) C'est-
à-dire Ouvrez vos yeux et regardez.
S'allumer, v. pr. Prendre feu, s'enflammer;
être allumé Le feu S'ALLUME, Le gaz S'ALLUME
de toutes parts. Le bois sec S'ALLUME aisément.
Et voilà le voyageur et le brigand, cigare contre
cigare, aspirant et poussant des &ou~e'es pour
S'ALLUMER plus vite. (Th. Gaut.) Les innom-
brables cierges S'ALLUMAIENT ~en~ernent, comme
des étoiles naissant une à une dans le crépus-
Ctt/e. (Clém. Robert.) /'t'Hdu cabaret, les quinquets S'ALLUMAIENT contre
les murailles nues. (Clém. Robert.)
Fig. Ses yeux S'ALLUMENT <*< s'edans Uh moment. (Pasc.) ~/OJ! sang S'ALLUMAIT
dans mes veines. (J.-J. Rouss.) Le //omteaM dit
~Mï'c t!e S'ALLUME ?'07na!s ~M'aMjr royons de la
upr~e. (De Ségur.) Ze sot'r, comme /es 6~oï~cs
S'ALLUMAIENT, je me suis promeH~ de l'autre
côté du fleuve. (V. Hugo.) Son fït~ s'ALLuMAtT
de plus en plus. (V. Hugo.) L'amour S'ALLUME
soKuen~ à la première vue. ( Laténa. ) Les
âmes S'ALLUMENT l'une à l'autre comme des
/7e))t6ei!<(J. Simon.) Etre excité, provo-
que 7-MS il aime ~e monde, plus ses désirs
S'ALLUMENT. (Mass.) Voye~ quelle t'Hd«;Ha~'o)!
S'ALLUME ett nous quand l'attente du bonheur
est frustrée. (Volt.) C'est par les ombrages
donnés à tous vos voisins que cette guerre S'EST
ALLUMÉE. (Fea.) Elle verrait la persécution
S'ALLUMER contre e~ep/usut0~eM(Boss.) Un sentiment ~e'nereu.E S'ALLUMA dans
son dme. (Villem.)
Ma jalouse fureur <*es< trop tôt allumée.
VOLTAIRE:.
Quel bruit! on boit, on chante, et l'ivresse s'allume.
LATOUR SAINT·YnARS.
Prov. 77 n'esf bois si vert qui ne s'allume,
Il n'est rien de si difficile dont on no puisse
venir à bout.
Antonymes. 'Désennammer, éteindre,
étouffer, sou't'uer (la chandelle), souffler (sur
quelque chose).
AUus. tittër. Et drnnx N'aHutne Hn graMd courage. Allusion à un vers s
de Racine le fils, dans son poème de ta 7teK-
gion. V. COURAGE.
ALLUMETTE s. f. (a-lu-me-to rad. aHn-
mer). Petit brin de bois, de chonevotte, etc.,
soufre par un ou par les deux bouts, qu'on
enflamme, et dont on se sert pour communi-
quer io'feu, la lumière: Un paquet d'ALLU-
METTES. Prenez une ALLUMETTE e~ fï~ume~
cette bougie. Les ALLUMETTES sotf/r~es ont été
/on~ feu. (Encycl.) A Paris, il n'y a pas de petit
commerce; tout s'y agrandit, depuis la vente
des cAt'~b?!S j'~u'a celle des ALLUMETTES.
(Balz.) un marenand d'ALLUMETTES a l'instinct
de l'accaparement. (Balz.)-Deux membres
d'une société philanthropique do Londres
quêtaient à domicile. Ils se disposaient à en-
trer dans une maison d'un extérieur simple
mais très-convenable, lorsqu'ils entendirent
le maître gourmander très-vivement sa do-
mestique pour avoir jeté une allumette qui
n'était usée que d'un seul bout. Ils se regar-
dèrent en souriant, et déjà ils s'éteignaient,
quand le maitre, paraissant sur la porte, les
appela. Il n'eut pas plus tôt appris le but de
leur visite, qu'il leur remit une somme fort
ronde. Ils parurent surpris au plus haut point
de cette preuve de générosité, et n'hésiterent
pas à lui faire connaitre la cause do leur
étonnement Messieurs leur dit-il, c'est
1 pour avoir économisé des bouts d'a~ume~es
que je puis obliger si largement vos pauvres
dans cette circonstance. »
Fig. Se dit quelquefois d'une personne
très-inflammable C'était une uer~ao/e ALLU-
METTE. La duchesse de VtMet'oy devient fort
jolie et' fort aimable; voilà pourquoi j'étais
/acnee que cette ALLUMETTE n'ei!( point pris.
(Coulanges.)
Mar. Sorte d'artifice employé dans les
brûlots.
-Techn. Morceau do forte toile, enduit de
soufre, dont on se sert pour soufrer le vin ou
mécher un tonneau.
Encycl. Les anciennes allumettes étaient
6 de simples bûchettes de bois ou des ohcne-
vottes trempées par un bout ou par les deux
e bouts dans du soufre fondu elles ne don-
e naient pas elles-mêmes du feu, car on ne pou-
e vait les entlammer qu'en les mettant en con-
tact avec un corps déjà en ignition. Les
allumettes modernes, ou allumettes chimiques,
M datent du commencement de ce siècle. il en a
r été fabriqué plusieurs espèces. Les premières
connues parurent vers t809. Elles se compo-
e saient, comme les précédentes, de bûchettes
) soufrées; mais, après le soufrage, on impré-
e gnait leurs extrémités avec un mélange de
chlorate de potasse, de lycopode, de soufre et
fl'eau gommée. On enflammait ces allumettes
e oxygénées, comme on les appelait, eu les plon-
E geant dans de l'acide sulfurique concentré. On
) les rajnptaca, en 1832, par les congrèves ou
R allumettes a/Mett'on, dont la pâte se composait
e de chlorate de potasse, de sulfure d'antimoine
du gr. allotrios, étranger;
strueux.
ALLOTROPHIQUE adj. (al-lo-tro-fl-k'e
du gr. allos, autre; trophé, nourriture). Se dit
de l'état qu'acquièrent, au point de vue de la
nutrition, certaines substances organiques,
comme la fibrine, et l'albumine du sang dans
tes altérations de ce liquide.
ALLOTROPIE s. f. (al-lo-tro-pi du gr.
a~o:, autre; tropos, changement). Chim. Pro-
priété en vertu de laquelle un même corps
peut présenter plusieurs états doués de pro-
priétés chimiques différentes )/ a eH
blable a celle qui existe, en nM
Encycl. Pour Berzélius, l'allotropie n'est
autre chose que l'isomérie des corps simples.
a Plusieurs corps élémentaires, dit-il, ont la
propriété singulière d'affecter, sous l'influence
ue certaines circonstances qui ne sont pas en-
core déterminées, un état extérieur ou des
formes différentes, qu'ils paraissent conserver
dans plusieurs combinaisons. Nous désignons
ce fait par le nom d'allotropie.. Un certain
nombre de chimistes contemporains donnent
un sens différent à ce mot. Ils considèrent
l'allotropie comme la propriété en vertu de
laquelle un même corps peut passer d'un
état moléculaire à un autre état qui en dif-
fère par des caractères chimiques. « Un corps,
dit M. Naquet,'peut-il, dans des conditions
données, se présenter à nous sous deux états
doués de caractères chimiques différents ?
Si l'on peut le faire passer facilement de l'un
à l'autre de ces deux états, on aura affaire à
deux états allotropiques; si, au contraire, ces
deux états sont assez éloignés pour n'avoir
entre eux d'autre rapport que leur constitu-
tion commune, s'il est impossible de passer de
l'un à l'autre, on aura un phénomène d'isomé-
rie proprement dite.. L'ozone est un état allo-
tropique de l'oxygéne. Le soufre possède six
états allotropiques soufre octaédrique, soufre
prismatique, soufre jaune insoluble, soufre
rouge insoluble, soufre rou ge soluble, soufre
noir; le phosphore en possède deux: le phos-
phore ordinaire et le phosphore rouge; le car-
bone en affecte trois l'état amorphe ou celui
du charbon ordinaire, l'état octaédrique ou
celui du diamant, et enfin celui du graphite.
ALLOTROPIQUE adj. (al-lo-tro-pi-ke
rad. allotropie). Qui résulte de l'allotropie:
Le soufre peut se présenter sous trois aspects
ALLOTROPIQUES. (Rev. scient.) Faraday et Ber-
zélius y voyaient une ~t'mp/emoaï'~ca~'o~ ?~o~e-
culaire, un état isomérique ou ALLOTROPIQUE.
(L. Figuier.)
ALLOUABLE adj. (a-lou-a-ble rad. al-
louer). Qui peut être alloué, accordé Cette
dépense n'est pas ALLOUABLE. (Acad.)
ALLOUANCE s. f. (a-lou-an-se rad. a!-
louer). Se dit d'une somme allouée, accordée
à quelqu'un Quelques /Nttaccordées a des hommes de ~a~enf ou a des mal-
heureux qui se rattachent par des services au dé-
partement des affaires étrangères. (Chateaub.)
ALLOUANT (a-lou-an) part: prés. du v.
Allouer.
ALLOUÉ, ÉE (a-lou-é) part. pass. du v. Al-
louer. Accordé Traitement ALLOUÉ. Dépenses
ALLOUÉES. Somme ALLOUÉE. Presque tous les
petits c
tre~e ou quarante francs qui leur sont At.LOuÉs
par mois. (Balz.)
s. m. Hist. Nom du second des juges,
dans certaines juridictions. Le premier se
nommait se~ec/ia~, et le troisième lieutenant.
n En compagnonnage, se disait de celui qui,
ayant fini son apprentissage,'continuait à tra-
vailler sous la direction de son maitre.
ALLOUER T. a. ou tr. (a-lou-é du lat. ad
pour; locare, placer. Prend un tréma sur
î't aux deuxprem. pers. pl. de l'imp. de l'ind.
et du prés. du subj. A~mMa~oMïe~). Approuver, accorder, attribuer:
Le ût/a~d n ALLOUE aucun traitement a ces
fonctionnaires. La Chambre ~'a pas ALLOUÉ
cette dépense. Ces aïp/oma~es aepe~sej~ facile-
ment en frais de représentation bien au ae/ù
des sommes exorbitantes que leurs gouverne-
ments leur ALLOUENT. (Schnitzler.)
Par anal. Son père lui ALLOUE deua
cents francs par mois pour son entretien.
Par ext. Tel est le triste sort que tG
philosophie veut nous ALLOUER en civilisation
(Fourier.)
S'allouer, v. pr. Etre alloué Cette somm~
M~ trop forte; elle ne pourra s'ALLOUKR.
AL).OtJ".Y (Louis), journaliste français, ne
en t805, fut d'abord attaché à la rédaction dt
t/bttr~a~ des Débats, où il donnait le comptE
rendu de la Chambre des députés. Il a soutenL
avec talent et dévouement la monarchie d<
Juillet. Aujourd'hui, il traite dans la mém<
feuille les questions de politique générale. C'es
un des journalistes les plus distingués do notr<
temps.
ALLOXANATE s. m. (al-lok-sa-na-te-rad
aHoxaKe). Chim. Sel formé par la combinaisoi
de l'acide alloxanique avec une base. Les a!
'M:a)ta
bMes des oxydes do métaux pesants sont plu:
ALLOUVI, IE adj. V. ALOuv:.
ou moins insolubles; les alloxanates acides se
dissolvent aisément.
ALLOXANE s. m. (al-lok-sa-ne de al,
abrév. de allantoïne, et de oxalique, parce que
l'alloxane a été considéré par tes chimistes
qui l'ont analysé comme représentant les élé-
ments de l'allantoïne réunis à ceux de l'acide
oxalique). Chim. Substance qui se produit par
l'action de l'acide azotique sur l'aetde urique.
Encyct. L'aHoMtM est très-soiuble dans
l'eau sa solution colore la peau en pourpre au
bout de quelque temps, et lui donne une odeur
nauséabonde; il rougit, comme les acides, le
papier de tournesol, mais ne décompose pas
les carbonates de chaux et de baryte. L'a/-
acide qui décompose les carbonates et qui re-
présente de l'alloxane plus deux équivalents
d'eau c'est l'acide alloxanique. Cette substance
a été décrite pour la première fois par Bru-
gnatelli, qui 1 avait nommée act'deery~Ar~tte;
elle a été étudiée avec soin par MM. Liebig et
Woehler.
ALLOXANIQUE adj. (al-lok-sa-ni-ke-rad.
aHoxane). Chim. Se dit d'un acide qui se pro-
duit par l'action des bases sur l'alloxane. On
prépare l'acide alloxanique en décomposant
une combinaison d'alloxane et de baryte par
l'acide sulfurique dilué. Il se présente sous la
forme d'une masse gluante.
ALLOXANTINE s. f. (al-lok-san-ti-ne
rad. alloxane). Chim. Substance qui se pro-
duit lorsqu'on dissout l'alloxane dans l'acide
dialurique. L'aHozanh'He cristallise en prismes
obliques rhomboïdaux, incolores ou légère-
ment jaunâtres, transparents et durs. Elle
est très-peu soluble dans l'eau froide, se dis-
sout mieux dans l'eau bouillante, et rougit
les couleurs végétales d'une manière très-
sensible les agents oxygénants la convertis-
sent en alloxane.
ALLRUNES ou ALRUNES s. f. pl. (al-ru-ne
rad. runes, caractères scandinaves). Nom
donné par les anciens Germains soit à dos
espèces de poupées auxquelles ils deman-
daient des oracles soit à leurs sorcières, soit
à des racines de plantes auxquelles ils attri-
buaient des propriétés merveilleuses.
ALLSTON (Washington), peintre, surnommé
le 2't
plus belles productions le Songe de Jacob,
,Sati! et la sorcière d'tdor, et le Festin de
Balthazar.
ALLUCHON s. m. (al-lu-chon–du lat.
alicula, petite aile). Mécaniq. Dents de bois
dont on garnit, dans certaines circonstances,
l'une des roues dentées, et qui ne font pas
corps avec la couronne de cette roue.
-Encycl. Quand les dents d'un engrenage
doivent avoir une longueur considérable, i]
faut, pour qu'elles offrent une résistance suffi-
sante, si elles sont en bois, que le fil du bois
se présente dans la direction,de la roue den-
tée, ce qui ne peut avoir lieu quand on taille
les dents dans l'épaisseur de la couronne; el
si elles sont en fonte, il faut qu'on leur donne, &
cause de leur grande longueur, une épaisseur
qui pourrait devenir trop considérable et génel
pour le tracé de l'engrenage. Dans ce cas. que
la couronne soit en fonte, en fer ou en bois
on pratique sur son pourtour des mortaise:
protondes, dans lesquelles on chasse des pièce:
en bois dur. Ce sont ces pièces que l'on appei)<
alluchons. On y distingue quatre parties If
adopté pour l'engrenage, c'est-à-dire sous II
forme d'une épicycloide, ou sous celle d'un;
développante de cercle. Le corps est la parti,
située immédiatement au-dessous de la tête
il a. la forme d'un paralléiipipède rectangle
Le~on, ou l'extrémité inférieure, s'enfoncf
dans la mortaise il a la même hauteur que I<
corps, mais moins 'de largeur, de sorte qu'i
existe à leur jonction deux saillies ou épaule
ments par lesquels l'alluchon s'appuie sur i!
couronne. Enfin, la clef est une cheville rond'
ou plate qui maintient l'alluchon en place, e]
passant dans un trou pratiqué dans la couronna
et le tenon.
ALLUMAGE s. m. (a-lu-ma-je-rad. allu
mer). Action d'allumer, résultat de cette ac
tion .L'ALLUMAGE des /a7!~emes publiques es
fait en temps opportun. (Journ.) .A/ïs~rï's lu
a confié l'achat du tabac et ~'ALLUMACE d.
poe!e. (Th. Barrière.)
ALLUMANT (a-lu-man) part. prés. du v
Allumer 7/ me semble qu il ne pleut plus, di
Rodolphe en ALLUMAKT tm cigare. (E. Sue.)
ï ALLUME s. m. (a-lu-me rad. alluneer)
Techn. Brandon qui sert pour allumer le fc
d'une forge, d'un four, d'un fourneau. 0
l'appelle aussi flambart dans certains atelier:
Pop. Locution exclamative pour encou
rager, exciter, et qui signif. Dépêchons) cou
rage hardi Nous sommes en retard, ALLUME
ALLUME ) M Cette, locution est aussi employé
dans la marine avec le même sens, pou
exciter les matelots dans l'exécution d'un
j manœuvre.
ALLUME-FEU s. m. Bûche préparée pou
t allumer le feu. Il Petit appareil s'adaptant
r tous les soufflets et destiné à activer la coir
s bustion. !) Pl. des ALLUME-FEU.
ALLUMÉ, ÉE (a-Iu-mé) part. pass. du v.
AUujmcr. Qui aprisfeu:Ze/eu~at
SÈV.) Quand le loup voit des /'eK.C ALLUMÉS
autour des troupeaux, t'~ n'en approche guère.
(Buff.) Le ia&ac ALLUME garnit les ptpet agréa-
bles aux buveurs. (Rog. de Boauv.)
Un certain vieux baron n'y voyait h midi
Par anal. Se dit de tout ce qui, par la
chaleur, l'animation ou la couleur, a du rap-
port avec l'état physique d'une chose allu-
mée ~t/a chère en/ant, pourquoi étes-vous ALLU-
MÉE? pourquoi votre sang est-il colère? (Mme de
Sév.) Elles ont le visage ALLUMÉ e< plombé
par la peinture dont elles se fardent. (La
Bruy.) Ils avaient tous le visage assez ALLUMÉ
par /e déjeuner. (Balz.) Elle a les cheveux un
peu de'/rtses, la joue légèrement ALLUMÉE. (Th.
Gaut.) t Se dit aussi en parlant d'un homme'
dont l'état touche à l'ivresse J'étais
regard ALLUME de Philidor annoncait l'ivresse.
(Montépin.)
Fig. Excité La ~Mfre était ALLUMÉE
entre la France et les Iroquois; ceux-ci avaient
l'avantage. (Chateaub.) Rien n'est plus opposé
au bonheur qu'une tma~tna~t'on délicate, vive
'e< trop ALLUMÉE. (Mme de Lambert.)
Par le sel irritant la soif est allumée. BOILEAU.
Blas. Se dit des yeux des animaux quand
ils sont d'un autre émail que le reste du
corps. Famille ~omeeour< d'or, à l'ours pas-
sant de sable, allumé d'argent. m Quand il
s'agit du cheval, on dit amme'. Il Se dit aussi
des flambeaux, des bûchers et de toute autre
pièce dont il sort une flamme d'une couleur
différente. Général Cambronne d'azur, au
lion d'or en abime.al'orle de dix grenades
d'argent allumées de gueules; franc-quartier
de baron militaire.
ALLUMELLE s. f. (a-lu-mè-le rad. allu-
mer). Nom qu'on donne au fourneau-de char-
bon de bois, quand le feu commence à y
prendre.
Art milit.Epée mince et déliée dont on
se servait au moyen âge pour percer l'ennemi
au défaut de son armure.
ALLUMER v. a. ou tr. (a-lu-mé du lat.
ad, a, et lumen, lumière). Produire, commu-
niquer lefeuetparconséquent la lumière:
ALLUMER une allumette. ALLUMER UH charbon.
ALLUMER une chandelle, une bougie, une lampe.
L'absence diminue les passions médiocres et
au~tTtente les grandes, comme le vent éteint les
&ou~~sei'ALLUME~e/eM.(LaRochef.)~aHs
notre pays, il faut ALLUMER des flambeaux de
cire, qu'on avait en abomination dans les pre-
miers temps. (Volt.) Lé froid devint si piquant
que nous /'Mmes o~f~es d'ALLUMER un feu de
bruyères. (Chateaub.) jE'tt/m, on entra dans la
tente, on ALLUMA une lampe. (Alex. Dum.) &'n
homme de fort mauNat'se mine était entré chez
elle pour ALLUMER sa pipe: (G. Sand.) On veut
que tout soit éclairé à huit heures précises, et
~'en ai encore pour longtemps à ALLUMER tant
de /us
1 s'est fait ainsi un jour éternel. (A. Martin.)
suffit d'une étincelle pour ALLUMER Mn incen-
die, et il faut quelquefois des heures entières
pour ALLUMER un foyer. (Mf'c Ë. de Gir.)
On dit allumer du feu pour faire du feu
.Pot;rpKn'er l'air, Hippocrate fit ALLUMER dE
orands /eM:E dans les rues d'Athènes. (Bar-
thél.) T'es Indiens ALLUMENT du feu en frottant
deux morceaux de bois l'un contre l'autre. (A.
t Rion.) n On dit même, par un abus de mots
encore plus marqué, Allumer la lumière. Ce~
deux manières de s'exprimer sont des pléo-
t nasmes évidents; mais elles ont été adoptées
parl'usage,quifait!'oidanstoutesleslan-
i gues. Du reste, ce n'est pas la seule irrégula.
rite de ce genre qu'offre notre vocabulaire.
Métaphoriqucm. Z'7i'
3 dans la vaste so~t~ude des airs. (Barthél.) ~.e;
1 amants sages ALLUMENT /e /~am&eaM de ~'ajnt-
tié att soleil couchant de l'amour. (A. Guyard.~
//amour ALLUMA en un seul et ardent foyei
3 toutes les passions de ~1/ïra~caM. (Lamart.)
i Je m'en vais de l'hymen allumer le flambeau.
3 REGNARD. 1).
L'amour est innocent quand la vertu l'allume.
LAMARTtKË.
C'est donc pour un ami que tu veux que mon dm:
CORNEILLE
.–Fig.Exciter,provoquer, en parlant dl
choses dont le développement, l'irritation
semblent offrir une certaine analogie avec 1~
feu ALLUMER la guerre, la discorde, ~a uen
( .oeanee. ALLUMER les passions. De/te~-ooKs d
/'a7n6ï~'on elle ALLUME la jalousie; elle gât
les plus beaux naturels. (Fén.) J'ai lu Ctariss'
Harlowe pendant ma ~eure; cette lecture m'AL
n LUMAiT le sang. (Volt.) Le premier développe
ment'des sens ALLUME chez l'adolescent le /e!
de l'imagination. (J.-J. Rouss.) /~SALLUMAiE~'
dans tous les co'Mrs la soir ardente des combats
(Barthél.) La vue continuelle du sana, mèm
en peinture,'peut en ALLUMER la soif'. (Boisle.
s Quand la ~'rotx~'nee veut qu'une idée embras
/emoHde,e/ALLUMHdans~'amed'MM7~ran
çais. (Lamart.) Une étincelle su/ï~pour ALLU
MER l'enthousiasme. (E. de Gir.) Le privilég
r est la torche qui, depuis soixante ans, ALLUM
à en France toutes les rc'uo/u~'ons. (E. de Gir.
t- Certains courtisans se font une étude d'ALLUME
le vice et d'éteindre la vertu. (Chateaub.) Pn
Qu'avec la chandelle allumée. ARNAUD.
Allume, ta prière, une nouvelle flamme?
senS!'6tH
(Laténa.)
Ils alluntenl contre eux une Implacable haine.
CORNEILLE.
Longtemps il a de Mars allumé les tepétes.
LEnRuN.
Argot: N'y a-t-il pas ici des cuisiniers?
ALLUMEZ vos clairs et remouchez. (Balz.) C'est-
à-dire Ouvrez vos yeux et regardez.
S'allumer, v. pr. Prendre feu, s'enflammer;
être allumé Le feu S'ALLUME, Le gaz S'ALLUME
de toutes parts. Le bois sec S'ALLUME aisément.
Et voilà le voyageur et le brigand, cigare contre
cigare, aspirant et poussant des &ou~e'es pour
S'ALLUMER plus vite. (Th. Gaut.) Les innom-
brables cierges S'ALLUMAIENT ~en~ernent, comme
des étoiles naissant une à une dans le crépus-
Ctt/e. (Clém. Robert.) /'t'H
les murailles nues. (Clém. Robert.)
Fig. Ses yeux S'ALLUMENT <*< s'e
dans mes veines. (J.-J. Rouss.) Le //omteaM dit
~Mï'c t!e S'ALLUME ?'07na!s ~M'aMjr royons de la
upr~e. (De Ségur.) Ze sot'r, comme /es 6~oï~cs
S'ALLUMAIENT, je me suis promeH~ de l'autre
côté du fleuve. (V. Hugo.) Son fït~ s'ALLuMAtT
de plus en plus. (V. Hugo.) L'amour S'ALLUME
soKuen~ à la première vue. ( Laténa. ) Les
âmes S'ALLUMENT l'une à l'autre comme des
/7e))t6ei!<(J. Simon.) Etre excité, provo-
que 7-MS il aime ~e monde, plus ses désirs
S'ALLUMENT. (Mass.) Voye~ quelle t'Hd«;Ha~'o)!
S'ALLUME ett nous quand l'attente du bonheur
est frustrée. (Volt.) C'est par les ombrages
donnés à tous vos voisins que cette guerre S'EST
ALLUMÉE. (Fea.) Elle verrait la persécution
S'ALLUMER contre e~ep/usut0~eM
son dme. (Villem.)
Ma jalouse fureur <*es< trop tôt allumée.
VOLTAIRE:.
Quel bruit! on boit, on chante, et l'ivresse s'allume.
LATOUR SAINT·YnARS.
Prov. 77 n'esf bois si vert qui ne s'allume,
Il n'est rien de si difficile dont on no puisse
venir à bout.
Antonymes. 'Désennammer, éteindre,
étouffer, sou't'uer (la chandelle), souffler (sur
quelque chose).
AUus. tittër. Et drnnx
de Racine le fils, dans son poème de ta 7teK-
gion. V. COURAGE.
ALLUMETTE s. f. (a-lu-me-to rad. aHn-
mer). Petit brin de bois, de chonevotte, etc.,
soufre par un ou par les deux bouts, qu'on
enflamme, et dont on se sert pour communi-
quer io'feu, la lumière: Un paquet d'ALLU-
METTES. Prenez une ALLUMETTE e~ fï~ume~
cette bougie. Les ALLUMETTES sotf/r~es ont été
/on~
commerce; tout s'y agrandit, depuis la vente
des cAt'~b?!S j'~u'a celle des ALLUMETTES.
(Balz.) un marenand d'ALLUMETTES a l'instinct
de l'accaparement. (Balz.)-Deux membres
d'une société philanthropique do Londres
quêtaient à domicile. Ils se disposaient à en-
trer dans une maison d'un extérieur simple
mais très-convenable, lorsqu'ils entendirent
le maître gourmander très-vivement sa do-
mestique pour avoir jeté une allumette qui
n'était usée que d'un seul bout. Ils se regar-
dèrent en souriant, et déjà ils s'éteignaient,
quand le maitre, paraissant sur la porte, les
appela. Il n'eut pas plus tôt appris le but de
leur visite, qu'il leur remit une somme fort
ronde. Ils parurent surpris au plus haut point
de cette preuve de générosité, et n'hésiterent
pas à lui faire connaitre la cause do leur
étonnement Messieurs leur dit-il, c'est
1 pour avoir économisé des bouts d'a~ume~es
que je puis obliger si largement vos pauvres
dans cette circonstance. »
Fig. Se dit quelquefois d'une personne
très-inflammable C'était une uer~ao/e ALLU-
METTE. La duchesse de VtMet'oy devient fort
jolie et' fort aimable; voilà pourquoi j'étais
/acnee que cette ALLUMETTE n'ei!( point pris.
(Coulanges.)
Mar. Sorte d'artifice employé dans les
brûlots.
-Techn. Morceau do forte toile, enduit de
soufre, dont on se sert pour soufrer le vin ou
mécher un tonneau.
Encycl. Les anciennes allumettes étaient
6 de simples bûchettes de bois ou des ohcne-
vottes trempées par un bout ou par les deux
e bouts dans du soufre fondu elles ne don-
e naient pas elles-mêmes du feu, car on ne pou-
e vait les entlammer qu'en les mettant en con-
tact avec un corps déjà en ignition. Les
allumettes modernes, ou allumettes chimiques,
M datent du commencement de ce siècle. il en a
r été fabriqué plusieurs espèces. Les premières
connues parurent vers t809. Elles se compo-
e saient, comme les précédentes, de bûchettes
) soufrées; mais, après le soufrage, on impré-
e gnait leurs extrémités avec un mélange de
chlorate de potasse, de lycopode, de soufre et
fl'eau gommée. On enflammait ces allumettes
e oxygénées, comme on les appelait, eu les plon-
E geant dans de l'acide sulfurique concentré. On
) les rajnptaca, en 1832, par les congrèves ou
R allumettes a/Mett'on, dont la pâte se composait
e de chlorate de potasse, de sulfure d'antimoine
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