Presse et revues
16 pages
Titre : Le Monte-Cristo : journal hebdomadaire de romans, d'histoire, de voyages et de poésie / publié et rédigé par Alexandre Dumas, seul
Auteur : Dumas, Alexandre (1802-1870). Auteur du texte
Éditeur : Devalier (Paris)
Date d'édition : 1857-07-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32819834x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 832 Nombre total de vues : 832
Description : 02 juillet 1857 02 juillet 1857
Description : 1857/07/02 (N11). 1857/07/02 (N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k205281h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
.LE MONTE-CRISTO:
~2
che ne repose pas sur les colonnes d'Ionie ou de Corinthe..
C'est un bâtiment en vitres'et~en'fet:, 'une 'gigantesque
cage de verre, et pas:autre.chose.
Mais une cage de-verre j'un 'quart'de lieue de long et de
cent cinquante'pieds de haut.
Tout ce qu'il, y a de ~parties opaques est peint en bleu
clair.
Il n'y a rien d'artistique dans tout cela mais l'industrie, )
portée ce degre, est la sœur de l'art.
Puis, une fois entre dedans, l'art vous attend derrière
la porte, il va vous prendre, vous envelopper, vous étrein"
dre..
Je'ne'parle pas des machines, des porcelaines, des ver-
reries, des voitures, -des coutelleries, des châles, des :per-
cales, des madâpolams. des popelines, toutes choses ifout
interessai.tes pour_certaines organisations, maisfprt.'fasti-
dieuses pour moi, j
Tout cela c'est de l'industrie, et non pas de l'art. j
Mais ce qui est de l'art, et du plus beau; du plus,pur,.du `
plus(ëlcve,ce sont les différents Musées trâvers lesquels
on pass'e.
Un des 'caractères'des spéculaticns ~du ~peuple anglais,–
c'est l'utilité.; ajoutons qu'il est'essentiellement classiû-
cateur.
En France, nous eussions tout 'mis .dans le même Mu-
sée,–en-séparant peut-être'le ~tout~ïifsalles, égyptien-
nes, fgre'cques,'romaines, .etc.,tête.
Lâ''on:a~tout''fait revivre, ~excepté~Ies hommes.–
Et.'encore,-à-iëur défaut, 'y tronve-t-on leurs statues.
Nous ne craignons pas de dire que le Palais, de Cristal
est le musée le plus complet qui existe.
On y entre trois mille ans avantle Christ, on en spr.t en
même temps que nos contemporains.
La première.chambre est égyptienne. L'Isis égyptienne
est la mère des nations au-delà de son voile, tout.est
ténèbres..
L'Angleterre, qui est la maltresse de l'Inde, n'a rien osé
nous donner des antiquités de l'Inde.
Elle commence au modèle du temple d'Aboo,–prés de
Thèbes,-aux statues d'Amenophis,–aux figures gigantes-
ques de Rhamsés-Ie-Grand.
Ces colonnes, peintes d'hier, ce sont celles du temple de
Earnak rendues à leur lustre primitif.
Les deux autres'colonnes, cannelées'sans fût ni chapi-
teau, soutiennent le tombeau de Bëni-Hassan.
Ces bas reliefs sont.tires du grand temp)e de Rharnses~Ift.
De la. chambre égyptienne oh passe dans la chambre
grecque.
La est le Parthénon restauré tout entier, avec la frise
de'Phirhas peinte et dorée.
Quand les mutilations de lord EIgin n'auraient servi
qu'à céladon les lui pardonnerait.
Cette chambre est peuplée d'un monde de statues,–tout
ce que l'art merveilleux de la Grèce nous a légué pendant
.unefpériode de trois cents ans–bustes; statues,.grou-
pes, tout est là.
J'y ai retrouvé toute cette.grande et douloureuse famil'e
de Niobé que je n'avais vue qu'à Florence.
Entre la Vénus Victrix, qui porte lemremier numéro,'
et le buste de Mugims Decent!us qui porte.le dermer, sont
enfermés deux'cent quinze chefs-d.'œuvre.
De la chambre grecque on passe dansla.ehambre.ro-
mainë..
C~est une exhumation, complète.; c'est une maison de
Pompée remeublée;là maison.de Diomède ou la -maison
du poète.
Depuis le:chien en. mosaïque qui garde la porte jusqu'au
lararum'où sont les dieux duJbyer;
Atrium, cubiculum, impluvium, xistus triclinium, bal-
neum, vestiarium,~culi.na., itout y 'est.
.A'chaque draper-ie~qui së:souléve, il-semble qu'on va voir
apparaitre la-matrone romaine avec sa longue stole, ouïe
isénateuravec'satoge'ou'sonlaticlave.
!R'estezune'heure dans la salle Romains, et vous sau-
Tez'la wdeautiq.ue'comme si vous étiez contemporain de r,~
.Elinè.
.'La wous trouvez l'art romain déjà si loin de l'art grec
At~h'énes'donne le Parthenon, Rome le Colysèe.
.lie~génie des deux peuples est là tout entier.
De'NapIesonpasseà&renade.dePompei, à l'Alhambra,
de'1'impIuviumdupoèteàlaCour'desLions.
'Entrez, chers lecteurs,les'rois'viennent d'en sortir, la
~dernière arme d'Abou-Abd-Ïllah-Mohamsd, dont nous
'avons fait Boabdil, est encore sur le seuil de marbre'de la
'salle des Deux-~Soeurs.
~C'est tout bonnement une merveille que cette restaura-
tion avec ses fenëtresten verrns'de'couleur, ses arabesques
bleues,rouge.et or, ses soubassements de.porcelaine et son
~pavé de 'mosaïque.
Rien !que -cette cour des Lions et ;cëtte chambre des
'Deux-Sœurs'vaut le voyage, je ne dirai .pas de Londres à
Sydenham, mais de Paris à Londres.
'Nous avons tout cela nous aussi, moulé sur nature, et
-rapporte par Taylor et Dauzats.
Mais où cela ? me.dcmanderez-.vous, chers.lecteurs.
'Par.bleu! dans les'caves du Louvre, ou N. Fontaine.
'a:fait jeter les Hons creux en déclarant que tant.'qu'il vi-
'vait.'IaFrance n~en reviendraitpas comme architecture aux
siècles de barbarie.
J.~ai bien envie de dire,tout bas. au directeur du Louvre
que M. -Fontaine est mort,.et que Louis-Philippe n'est plus
sui')Ie!trone.
Maintenant, chcrs lecteurs, il faut sortir'par la porte de
Ninive, .traverser un jardin tout planté de palmiers, de
bananiers, de lataniers, et passer de l'autre côté du palais
de cristal, dans la'chanibreiByzantine.
Après la chute de Rome, c'est là que l'art expirant s'est
réfugié: Vous allez le retrouver sortant de terre avec la
'nouvelle, Constantinople que Justinien fait bâtir des
ruines de l'ancienne, renversée par un tremblement de
terre, et vous le suivez dans toutes ses phases, jusqu'à ce
'que les maîtres Mosaïstes aillent bâtir le palais des doges a
Venise, et le, cloître de Montréal à'Palerme.
C'est pendant la même période que grandit'l'architec-
ture arabe que nous venons de quitter elle tombe pres-
que en même temps. Mahomed '11 entre a~Constantinpp)e
en 1453, Ferdinand entre à'&renade en T492.
Il y a cette différence dans ces deux événements, que la
prise de Constantinople par les Turcs nous donne la renais-
sance architecturale et littéraire, et que la prise de Gre-
nade pat les chrétiens exile la littérature et la science de
l'Europe.
0 Dona Chimène, que tu avais bien;raison d'en-vonloir
au roi Don Atphonse d'occuper ton.mari avec tant; d'.obsti-
nation à chasser les Maures de l'Espagne/.I).
Cette renaissance que -nous donne'ia.prisé de-Constanti-
nople par Mahomed )I, vous pourrez la suivre à travers le
moyen-âge dans les sallr-s Florentines, ou rève le Pense
roso de Michel-Ange.
Quelle.a pu être l'intention de Michel-Ange, cet homme
())'Cene'bnuta~o 'nous'a fait relire )a'!etChimëne au' roi non A~honse nous'n'avons pas résister la
rn~ure Ho'vers.-Nos tec~eurs.ta trouveront ;à.ta sui'e de notre cau-
serie. Que t'en.nous pardonne.-cette.débauché~poétiquë, une
~2
che ne repose pas sur les colonnes d'Ionie ou de Corinthe..
C'est un bâtiment en vitres'et~en'fet:, 'une 'gigantesque
cage de verre, et pas:autre.chose.
Mais une cage de-verre j'un 'quart'de lieue de long et de
cent cinquante'pieds de haut.
Tout ce qu'il, y a de ~parties opaques est peint en bleu
clair.
Il n'y a rien d'artistique dans tout cela mais l'industrie, )
portée ce degre, est la sœur de l'art.
Puis, une fois entre dedans, l'art vous attend derrière
la porte, il va vous prendre, vous envelopper, vous étrein"
dre..
Je'ne'parle pas des machines, des porcelaines, des ver-
reries, des voitures, -des coutelleries, des châles, des :per-
cales, des madâpolams. des popelines, toutes choses ifout
interessai.tes pour_certaines organisations, maisfprt.'fasti-
dieuses pour moi, j
Tout cela c'est de l'industrie, et non pas de l'art. j
Mais ce qui est de l'art, et du plus beau; du plus,pur,.du `
plus(ëlcve,ce sont les différents Musées trâvers lesquels
on pass'e.
Un des 'caractères'des spéculaticns ~du ~peuple anglais,–
c'est l'utilité.; ajoutons qu'il est'essentiellement classiû-
cateur.
En France, nous eussions tout 'mis .dans le même Mu-
sée,–en-séparant peut-être'le ~tout~ïifsalles, égyptien-
nes, fgre'cques,'romaines, .etc.,tête.
Lâ''on:a~tout''fait revivre, ~excepté~Ies hommes.–
Et.'encore,-à-iëur défaut, 'y tronve-t-on leurs statues.
Nous ne craignons pas de dire que le Palais, de Cristal
est le musée le plus complet qui existe.
On y entre trois mille ans avantle Christ, on en spr.t en
même temps que nos contemporains.
La première.chambre est égyptienne. L'Isis égyptienne
est la mère des nations au-delà de son voile, tout.est
ténèbres..
L'Angleterre, qui est la maltresse de l'Inde, n'a rien osé
nous donner des antiquités de l'Inde.
Elle commence au modèle du temple d'Aboo,–prés de
Thèbes,-aux statues d'Amenophis,–aux figures gigantes-
ques de Rhamsés-Ie-Grand.
Ces colonnes, peintes d'hier, ce sont celles du temple de
Earnak rendues à leur lustre primitif.
Les deux autres'colonnes, cannelées'sans fût ni chapi-
teau, soutiennent le tombeau de Bëni-Hassan.
Ces bas reliefs sont.tires du grand temp)e de Rharnses~Ift.
De la. chambre égyptienne oh passe dans la chambre
grecque.
La est le Parthénon restauré tout entier, avec la frise
de'Phirhas peinte et dorée.
Quand les mutilations de lord EIgin n'auraient servi
qu'à céladon les lui pardonnerait.
Cette chambre est peuplée d'un monde de statues,–tout
ce que l'art merveilleux de la Grèce nous a légué pendant
.unefpériode de trois cents ans–bustes; statues,.grou-
pes, tout est là.
J'y ai retrouvé toute cette.grande et douloureuse famil'e
de Niobé que je n'avais vue qu'à Florence.
Entre la Vénus Victrix, qui porte lemremier numéro,'
et le buste de Mugims Decent!us qui porte.le dermer, sont
enfermés deux'cent quinze chefs-d.'œuvre.
De la chambre grecque on passe dansla.ehambre.ro-
mainë..
C~est une exhumation, complète.; c'est une maison de
Pompée remeublée;là maison.de Diomède ou la -maison
du poète.
Depuis le:chien en. mosaïque qui garde la porte jusqu'au
lararum'où sont les dieux duJbyer;
Atrium, cubiculum, impluvium, xistus triclinium, bal-
neum, vestiarium,~culi.na., itout y 'est.
.A'chaque draper-ie~qui së:souléve, il-semble qu'on va voir
apparaitre la-matrone romaine avec sa longue stole, ouïe
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!R'estezune'heure dans la salle Romains, et vous sau-
Tez'la wdeautiq.ue'comme si vous étiez contemporain de r,~
.Elinè.
.'La wous trouvez l'art romain déjà si loin de l'art grec
At~h'énes'donne le Parthenon, Rome le Colysèe.
.lie~génie des deux peuples est là tout entier.
De'NapIesonpasseà&renade.dePompei, à l'Alhambra,
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'Entrez, chers lecteurs,les'rois'viennent d'en sortir, la
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'avons fait Boabdil, est encore sur le seuil de marbre'de la
'salle des Deux-~Soeurs.
~C'est tout bonnement une merveille que cette restaura-
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~pavé de 'mosaïque.
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'Deux-Sœurs'vaut le voyage, je ne dirai .pas de Londres à
Sydenham, mais de Paris à Londres.
'Nous avons tout cela nous aussi, moulé sur nature, et
-rapporte par Taylor et Dauzats.
Mais où cela ? me.dcmanderez-.vous, chers.lecteurs.
'Par.bleu! dans les'caves du Louvre, ou N. Fontaine.
'a:fait jeter les Hons creux en déclarant que tant.'qu'il vi-
'vait.'IaFrance n~en reviendraitpas comme architecture aux
siècles de barbarie.
J.~ai bien envie de dire,tout bas. au directeur du Louvre
que M. -Fontaine est mort,.et que Louis-Philippe n'est plus
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Maintenant, chcrs lecteurs, il faut sortir'par la porte de
Ninive, .traverser un jardin tout planté de palmiers, de
bananiers, de lataniers, et passer de l'autre côté du palais
de cristal, dans la'chanibreiByzantine.
Après la chute de Rome, c'est là que l'art expirant s'est
réfugié: Vous allez le retrouver sortant de terre avec la
'nouvelle, Constantinople que Justinien fait bâtir des
ruines de l'ancienne, renversée par un tremblement de
terre, et vous le suivez dans toutes ses phases, jusqu'à ce
'que les maîtres Mosaïstes aillent bâtir le palais des doges a
Venise, et le, cloître de Montréal à'Palerme.
C'est pendant la même période que grandit'l'architec-
ture arabe que nous venons de quitter elle tombe pres-
que en même temps. Mahomed '11 entre a~Constantinpp)e
en 1453, Ferdinand entre à'&renade en T492.
Il y a cette différence dans ces deux événements, que la
prise de Constantinople par les Turcs nous donne la renais-
sance architecturale et littéraire, et que la prise de Gre-
nade pat les chrétiens exile la littérature et la science de
l'Europe.
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nople par Mahomed )I, vous pourrez la suivre à travers le
moyen-âge dans les sallr-s Florentines, ou rève le Pense
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