DICTIONNAIRE DU CINÉMA
des genres, dans Kramer contre Kramer
(Kramer Vs. Kramer, 1979), il sacrifie
sujet et style à la sensibilité du moment,
connaît un premier et très gros succès
comme cinéaste, et se voit décerner
plusieurs Oscars. Désormais installé, il
filme avec savoir-faire, mais sans relief
particulier la Mort aux enchères (Still of
the Night, 1982), les Saisons du coeur
(Places in the Heart, 1984), Nadine (id.,
1987), Billy Bathgate (id., 1990), Un
homme presque parfait (Nobody’s Fool,
1994) ou l’agréable l’Heure magique
(Twilight, 1998) qui n’est pas sans rappe-
ler Le chat connaît l’assassin.
BENVENUTI (Leo), scénariste italien (Flo-
rence 1923 - Rome 2000).
Il débute en écrivant une série de farces
pour Macario, dirigées par Carlo Borghe-
sio (Come persi la guerra, 1947 ; Come
scopersi l’America, 1949). Dès 1955, il
travaille presque toujours en tandem
avec le scénariste Piero De Bernardi.
Ils se spécialisent dans la satire sociale
(Guendalina, A. Lattuada, 1957 ; Arran-
giatevi, M. Bolognini, 1960 ; Fantozzi,
L. Salce, 1975), travaillent avec bonheur
pour Valerio Zurlini (les Jeunes Filles de
San Frediano, 1954 ; la Fille à la valise,
1961), écrivent des comédies virulentes
pour Pietro Germi (Serafino, 1968 ; Al-
fredo Alfredo, 1972) et pour Mario Moni-
celli (Mes chers amis, deux films, 1975
et 1982 ; I Picari, 1987). En collaboration
avec Golfiero Colonna et Franco Rossi,
Benvenuti a signé son unique mise en
scène : Calypso (1959), un documentaire
exotique. Dans les dernières années de
sa vie, il signe encore les scénarios de
nombreuses comédies populaires, dont
Viaggio di nozze (1995) et Gallo cedrone
(1998) de Carlo Verdone, mais aussi Fac-
ciamo paradiso (M. Monicelli, 1995), Fan-
tozzi - Il ritorno (N. Parenti, 1996), Metal-
meccanico e parrucchiera in un turbine di
sesso e di politica (L. Wertmüller, 1996),
Finalmente soli (U. Marino, 1997), Teste
di cocco (U.F. Giordani, 2000) et Ogni
lasciato è perso (P. Chiambretti, 2001).
BÉRARD (Christian), peintre, décorateur et
créateur de costumes français (Paris 1902 -
id. 1949).
Peintre de formation, il travaille à la
scène avec Jouvet, Barrault, Balanchine
ou Massine, avec Jean Cocteau sur-
tout, qui l’entraîne dans son aventure
cinématographique. Dans la Belle et la
Bête (1946), il mêle l’imagerie propre du
poète aux lumières empruntées de Ver-
meer ou Doré. En 1948, ce sont encore
le « baroquisme élégamment maîtrisé »
(C. Beylie) de l’Aigle à deux têtes, le
décor unique de la Voix humaine (réa-
lisé en Italie par R. Rossellini), et en 1949
la « roulotte » bohème des Parents ter-
ribles. Les décors d’Orphée (1950) s’ins-
pirent de ses maquettes.
BERBER (Anita), actrice et danseuse alle-
mande (Dresde 1899 - Berlin–Kreuzberg
1928)
Idôle de la bohême berlinoise de l’après-
guerre, Anita Berber « prêtresse de la
danse érotique » connut une réputation
sulfureuse sur les écrans allemands
avant de mourir à vingt-neuf ans seule-
ment d’une overdose. Joueuse, cocaï-
nomane, alcoolique, bisexuelle, elle fut
une pionnière en matière d’érotisation
de la danse et donc objet de curiosité et
de scandale. Elle s’associe à la fin des
années 10 au réalisateur Richard Oswald
qui lui offre des rôles de pêcheresse, de
prostituée, de corruptrice qu’elle inter-
prète en parfaite adéquation avec le cli-
mat étrange obsédant, ambigü des sujets
traités comme Dida Ibsens Geschichte
(1918, inspiré du Marquis de Sade), ou
Cauchemars et hallucinations (1919).
En 1922 Fritz Lang lui demande de se
substituer à l’actrice principale dans les
scènes et danse du Docteur Mabuse.
Elle apparaît ensuite dans quelques
productions en costumes : Lucrezia Bor-
gia (R. Oswald, 1922), Die Drei Marien
und der Herr von Marana (R. Schünzel,
id.), Wien, die Stadt der Lieder (Alfred
Deutsch-German, 1923), Eine Walzer
von Strauss (Max Neufeld, 1925) avant
d’achever prématurément son extrava-
gante et météorique carrière.
BEREMÉNYI (Géza), cinéaste hongrois
(Budapest 1946).
Romancier, dramaturge, scénariste (Ro-
mantika, 1972, et Cher voisin, 1979, de
Z. Kezdi-Kovacs ; Le diable bat sa femme,
1977, de Ferenc András ; Temps sus-
pendu, 1983, de Peter Gothar), il tourne
en 1985 son premier film les Disciples (A
tanitványok), et signe trois ans plus tard
Eldorado/le Prix de l’or (Eldorádo), qui
remporte le prix européen du cinéma puis
la Tournée (A Turné, 1993).
BERENGER (Tom), acteur américain
(Chicago, Ill., 1950).
Il fait du théâtre à New York avant de
sillonner les États-Unis en jouant le rôle
de Stanley Kowalski dans Un tramway
nommé désir de Tennessee Williams.
La Sentinelle des maudits (The Sentinel,
M. Winner, 1976) marque ses débuts à
l’écran. Après une série de rôles secon-
daires, il atteint la notoriété grâce au
sergent psychopathe de Platoon (1986)
d’Oliver Stone. Costa-Gavras fera de lui
le fermier fasciste de la Main droite du
diable (1988), avant qu’Alan Rudolph ne
le sorte du registre des personnages anti-
pathiques en lui faisant jouer un détective
déjanté dans l’Amour poursuite (1990),
une comédie policière dans laquelle la
voix enrouée de Berenger, son regard
humide et sa démarche nonchalante font
merveille. Il apparaît ensuite dans The
Field (J. Sheridan, id.), Sliver (Ph. Noyce,
1993) ou En liberté dans les champs
du Seigneur (H. Babenco, id.). Après
quelques insuccès, on perd quelque peu
sa trace dans des films assez obscurs
dont peu sortent des États-Unis ou même
du petit écran ; seule exception, The Gin-
gerbread Man (R. Altman, 1997) où il tient
un rôle épisodique.
BERENSON (Marisa), actrice américaine
(New York, N. Y. 1947).
Petite-fille d’Elsa Schiaparelli, une des
grandes créatrices de la haute-couture,
petite-nièce de l’historien d’art Bernard
Berenson, elle commence une carrière
prometteuse dans la mode où sa beauté
insolite et fragile séduit. Attirée par le
cinéma (on l’aperçoit dans Mort à Venise
de Visconti en 1971 et dans Cabaret de
Bob Fosse en 1972) elle reçoit de Stan-
ley Kubrick un rôle marquant dans Barry
Lyndon (1975). Pendant de nombreuses
années elle ne se verra plus offrir de
prestations aussi nobles. On la retrouvera
dans des oeuvres (hélas pour elle) moins
prestigieuses SOB (B. Edwards, 1980), la
Tête dans le sac (Gérard Lauzier, 1984),
l’Arbalète (S. Gobbi, id.), Flagrant désir
(C. Faraldo, 1986), Perfume Over the
Cyclone (David Irving, 1990), Chasseur
blanc, coeur noir (C. Eastwood, 1990), le
Grand Blanc de Lambarené (Bassek ba
Kobhio, 1995).
BERESFORD (Bruce), cinéaste australien
(Sydney 1940).
Cinéaste prolifique, aux thèmes natio-
naux, il a incarné l’explosion du nouveau
cinéma australien : en 1972, il a déjà
participé à une centaine de courts mé-
trages, en Australie, à la Nigerian Film
Unit ou au British Film Institute. Conteur
avant tout, ses films vont de la satire mor-
dante, mais sans intolérance et parfois
douloureuse, des composantes de la vie
australienne (The Adventures of Barry
McKenzie, 1972 ; Don’s Party, 1976 ; The
Club, 1981 ; Puberty Blues, 1982, The
Fringe Dwellers, 1986) au règlement de
comptes avec l’époque victorienne (The
Getting of the Wisdom, 1977 ; Breaker
Morant, 1980). Aux États-Unis il perd sa
personnalité en réalisant successivement
le Roi David (King David, 1985), Crimes
de coeur (Crimes of the Heart, 1986),
Aria (un épisode, 1987), Son alibi (Her
Alibi, 1988), Miss Daisy et son chauffeur
(Driving Miss Daisy 1989), qui remporte
l’Oscar du meilleur film en 1990, Mister
Johnson (id., id.), la Robe noire (Black
Robe, 1991), Rich in Love (1992), Un
Anglais sous les tropiques (A Good Man
in Africa, 1993), Silent Fall (1994), Last
Dance (1996), Paradise Road (1997),
Double Jeopardy (1990).
BERGEN (Candice), actrice américaine
(Beverly Hills, Ca., 1946).
Fille du ventriloque Edgar Bergen, man-
nequin, elle débute par un rôle très fort,
dans le Groupe (S. Lumet, 1966), sans en
126
des genres, dans Kramer contre Kramer
(Kramer Vs. Kramer, 1979), il sacrifie
sujet et style à la sensibilité du moment,
connaît un premier et très gros succès
comme cinéaste, et se voit décerner
plusieurs Oscars. Désormais installé, il
filme avec savoir-faire, mais sans relief
particulier la Mort aux enchères (Still of
the Night, 1982), les Saisons du coeur
(Places in the Heart, 1984), Nadine (id.,
1987), Billy Bathgate (id., 1990), Un
homme presque parfait (Nobody’s Fool,
1994) ou l’agréable l’Heure magique
(Twilight, 1998) qui n’est pas sans rappe-
ler Le chat connaît l’assassin.
BENVENUTI (Leo), scénariste italien (Flo-
rence 1923 - Rome 2000).
Il débute en écrivant une série de farces
pour Macario, dirigées par Carlo Borghe-
sio (Come persi la guerra, 1947 ; Come
scopersi l’America, 1949). Dès 1955, il
travaille presque toujours en tandem
avec le scénariste Piero De Bernardi.
Ils se spécialisent dans la satire sociale
(Guendalina, A. Lattuada, 1957 ; Arran-
giatevi, M. Bolognini, 1960 ; Fantozzi,
L. Salce, 1975), travaillent avec bonheur
pour Valerio Zurlini (les Jeunes Filles de
San Frediano, 1954 ; la Fille à la valise,
1961), écrivent des comédies virulentes
pour Pietro Germi (Serafino, 1968 ; Al-
fredo Alfredo, 1972) et pour Mario Moni-
celli (Mes chers amis, deux films, 1975
et 1982 ; I Picari, 1987). En collaboration
avec Golfiero Colonna et Franco Rossi,
Benvenuti a signé son unique mise en
scène : Calypso (1959), un documentaire
exotique. Dans les dernières années de
sa vie, il signe encore les scénarios de
nombreuses comédies populaires, dont
Viaggio di nozze (1995) et Gallo cedrone
(1998) de Carlo Verdone, mais aussi Fac-
ciamo paradiso (M. Monicelli, 1995), Fan-
tozzi - Il ritorno (N. Parenti, 1996), Metal-
meccanico e parrucchiera in un turbine di
sesso e di politica (L. Wertmüller, 1996),
Finalmente soli (U. Marino, 1997), Teste
di cocco (U.F. Giordani, 2000) et Ogni
lasciato è perso (P. Chiambretti, 2001).
BÉRARD (Christian), peintre, décorateur et
créateur de costumes français (Paris 1902 -
id. 1949).
Peintre de formation, il travaille à la
scène avec Jouvet, Barrault, Balanchine
ou Massine, avec Jean Cocteau sur-
tout, qui l’entraîne dans son aventure
cinématographique. Dans la Belle et la
Bête (1946), il mêle l’imagerie propre du
poète aux lumières empruntées de Ver-
meer ou Doré. En 1948, ce sont encore
le « baroquisme élégamment maîtrisé »
(C. Beylie) de l’Aigle à deux têtes, le
décor unique de la Voix humaine (réa-
lisé en Italie par R. Rossellini), et en 1949
la « roulotte » bohème des Parents ter-
ribles. Les décors d’Orphée (1950) s’ins-
pirent de ses maquettes.
BERBER (Anita), actrice et danseuse alle-
mande (Dresde 1899 - Berlin–Kreuzberg
1928)
Idôle de la bohême berlinoise de l’après-
guerre, Anita Berber « prêtresse de la
danse érotique » connut une réputation
sulfureuse sur les écrans allemands
avant de mourir à vingt-neuf ans seule-
ment d’une overdose. Joueuse, cocaï-
nomane, alcoolique, bisexuelle, elle fut
une pionnière en matière d’érotisation
de la danse et donc objet de curiosité et
de scandale. Elle s’associe à la fin des
années 10 au réalisateur Richard Oswald
qui lui offre des rôles de pêcheresse, de
prostituée, de corruptrice qu’elle inter-
prète en parfaite adéquation avec le cli-
mat étrange obsédant, ambigü des sujets
traités comme Dida Ibsens Geschichte
(1918, inspiré du Marquis de Sade), ou
Cauchemars et hallucinations (1919).
En 1922 Fritz Lang lui demande de se
substituer à l’actrice principale dans les
scènes et danse du Docteur Mabuse.
Elle apparaît ensuite dans quelques
productions en costumes : Lucrezia Bor-
gia (R. Oswald, 1922), Die Drei Marien
und der Herr von Marana (R. Schünzel,
id.), Wien, die Stadt der Lieder (Alfred
Deutsch-German, 1923), Eine Walzer
von Strauss (Max Neufeld, 1925) avant
d’achever prématurément son extrava-
gante et météorique carrière.
BEREMÉNYI (Géza), cinéaste hongrois
(Budapest 1946).
Romancier, dramaturge, scénariste (Ro-
mantika, 1972, et Cher voisin, 1979, de
Z. Kezdi-Kovacs ; Le diable bat sa femme,
1977, de Ferenc András ; Temps sus-
pendu, 1983, de Peter Gothar), il tourne
en 1985 son premier film les Disciples (A
tanitványok), et signe trois ans plus tard
Eldorado/le Prix de l’or (Eldorádo), qui
remporte le prix européen du cinéma puis
la Tournée (A Turné, 1993).
BERENGER (Tom), acteur américain
(Chicago, Ill., 1950).
Il fait du théâtre à New York avant de
sillonner les États-Unis en jouant le rôle
de Stanley Kowalski dans Un tramway
nommé désir de Tennessee Williams.
La Sentinelle des maudits (The Sentinel,
M. Winner, 1976) marque ses débuts à
l’écran. Après une série de rôles secon-
daires, il atteint la notoriété grâce au
sergent psychopathe de Platoon (1986)
d’Oliver Stone. Costa-Gavras fera de lui
le fermier fasciste de la Main droite du
diable (1988), avant qu’Alan Rudolph ne
le sorte du registre des personnages anti-
pathiques en lui faisant jouer un détective
déjanté dans l’Amour poursuite (1990),
une comédie policière dans laquelle la
voix enrouée de Berenger, son regard
humide et sa démarche nonchalante font
merveille. Il apparaît ensuite dans The
Field (J. Sheridan, id.), Sliver (Ph. Noyce,
1993) ou En liberté dans les champs
du Seigneur (H. Babenco, id.). Après
quelques insuccès, on perd quelque peu
sa trace dans des films assez obscurs
dont peu sortent des États-Unis ou même
du petit écran ; seule exception, The Gin-
gerbread Man (R. Altman, 1997) où il tient
un rôle épisodique.
BERENSON (Marisa), actrice américaine
(New York, N. Y. 1947).
Petite-fille d’Elsa Schiaparelli, une des
grandes créatrices de la haute-couture,
petite-nièce de l’historien d’art Bernard
Berenson, elle commence une carrière
prometteuse dans la mode où sa beauté
insolite et fragile séduit. Attirée par le
cinéma (on l’aperçoit dans Mort à Venise
de Visconti en 1971 et dans Cabaret de
Bob Fosse en 1972) elle reçoit de Stan-
ley Kubrick un rôle marquant dans Barry
Lyndon (1975). Pendant de nombreuses
années elle ne se verra plus offrir de
prestations aussi nobles. On la retrouvera
dans des oeuvres (hélas pour elle) moins
prestigieuses SOB (B. Edwards, 1980), la
Tête dans le sac (Gérard Lauzier, 1984),
l’Arbalète (S. Gobbi, id.), Flagrant désir
(C. Faraldo, 1986), Perfume Over the
Cyclone (David Irving, 1990), Chasseur
blanc, coeur noir (C. Eastwood, 1990), le
Grand Blanc de Lambarené (Bassek ba
Kobhio, 1995).
BERESFORD (Bruce), cinéaste australien
(Sydney 1940).
Cinéaste prolifique, aux thèmes natio-
naux, il a incarné l’explosion du nouveau
cinéma australien : en 1972, il a déjà
participé à une centaine de courts mé-
trages, en Australie, à la Nigerian Film
Unit ou au British Film Institute. Conteur
avant tout, ses films vont de la satire mor-
dante, mais sans intolérance et parfois
douloureuse, des composantes de la vie
australienne (The Adventures of Barry
McKenzie, 1972 ; Don’s Party, 1976 ; The
Club, 1981 ; Puberty Blues, 1982, The
Fringe Dwellers, 1986) au règlement de
comptes avec l’époque victorienne (The
Getting of the Wisdom, 1977 ; Breaker
Morant, 1980). Aux États-Unis il perd sa
personnalité en réalisant successivement
le Roi David (King David, 1985), Crimes
de coeur (Crimes of the Heart, 1986),
Aria (un épisode, 1987), Son alibi (Her
Alibi, 1988), Miss Daisy et son chauffeur
(Driving Miss Daisy 1989), qui remporte
l’Oscar du meilleur film en 1990, Mister
Johnson (id., id.), la Robe noire (Black
Robe, 1991), Rich in Love (1992), Un
Anglais sous les tropiques (A Good Man
in Africa, 1993), Silent Fall (1994), Last
Dance (1996), Paradise Road (1997),
Double Jeopardy (1990).
BERGEN (Candice), actrice américaine
(Beverly Hills, Ca., 1946).
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