Titre : L'Europe artiste : beaux-arts, peinture, sculpture, gravure, théâtre, chorégraphie, musique, expositions, musées, librairie artistique, bulletin des ventes...
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1892-01-10
Contributeur : Desolme, Charles (1817-1877). Directeur de publication
Contributeur : Chavet, Eugène (1816-18..). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1892 10 janvier 1892
Description : 1892/01/10 (A40,N1)-1892/12/29 (A40,N51). 1892/01/10 (A40,N1)-1892/12/29 (A40,N51).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k119635p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-380 ; Z-132
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
t/EUROPE ARTISTE »
m F~ovilYce
i j -=-- a r
Aixea-Prevence. – Le groupe des Ca<~
-PtMSOM~ a donné l'autre soir un ravissant concert
Mt dans le vaste jardin de la Bourse~ du Travail. M.
Morenon a très bien rendu l'Bnfa~at chantait la
Morenonn très bien rendu r.E'M/'a~ cMM~!< ?
Marseillaise et Mme Silvan a' recueilli de nom- r
breux bravos dans l'airdeIaLettredelaP~c/to~.
T'ès applaudis aussi MM. Heyryer, Viguier, Mille,
Benet, Coune etc. Enfin dans la deuxième partie la
Rose de Saint-Flour, une amusante pochade d'Of-
fenbach, a été enlevée avec un entrain endiablé par
B P Mme Sylvan, MM. Sylvan et Favre. M.
Aixtea Bains.. – CASINO VILLA DES FLEUHa.'
'– Brillante semaine artistique Za~~ d'abord,,
avec une interprétation remarquable, Mlle Jane
Horwitz et M. Foumetz.de l'Opera-Comique,etM.
Leprestre, de la Monnaie, MM. Delvoye et Hyacin-
t the, Mmes Blonville, Yvel et Pelisson. Succès biRn
mérité, car tous ces artistes ont rivalisé de talent
et les chaleureux applaudissements qui ont souli-
gnô les magnifiques passages de cette partition té-
moignent le plaisir des nombreux spectateurs.
Le Barbier de Séville monté avec un soin re-
marquable a eu le succès des années précédentes.
Mlle Jane Horwitz, tragédienne aocomplie dans
Lakmé, nous a donné une Rosine enjouée et mu-
tine avec sa voix d'une douceur exquise, elle a
vocalisé d'une façon merveilleuse la leçon de chant.
Bissée et rappelée après chaque acte, cette soirée
t a été pour elle un véritable triomphe. M. Lepres-
tre, très brillant dès le premieracte, a tout de suite
r conquis la sympathie de la salle. Que dire deMM.
Soulacroix, Fugère, Fournets, sinon qu'ils sont
t toujours les parfaits chanteurs et comédiens que
tout le monde a applaudi à l'Opéra-Comique, et qui
retrouvent à Aix-les-Bains le même succès qu'à a
Paris.
f M. Edouard Brunel a conduit admirablement ses
excellents artistes avec une valeur incontestable.
Je dois vous parler aussi des deux premier3 con-
certs de musique classique et internationale que
M. Brunel a dirigés depuis mon dernier courrier.
Le poème symphonique Irlande, de Mme Augusta
Holmès, a été très apprécié; 'les Ecoles française,
russe, belge, Scandinave, ont été tour à tour
applaudies. L'exécution, irréprochable, fait le plus
grand honneur à l'éminent chef d'orchestre, M.
Edouard Brunel.
Reprise de la -BeHë Hélène, de Miss ~~6~, des
C!oc~. Ces opérettes si bien jouées attirent la
société joyeuse et mondaine à la Villa des Fleurs.
Cr~y.
Bordeaux. – GRAND-THEATRE. – Le nom
magique de Brasseur, qui décore tous les ans, à
pareille époque, les murs de cette ville, depuis
nombre d'années, a toujours le priviiège d'attirer
la foule. Cette année, c est le Grand-Théâtre qui a
eu l'heureuse fortune de posséder l'artiste sympa-
thique portant un nom qui a Uluatré nos premières
scènes parisiennes, et dont le talent et l'origina-
lité suffiraient à justifier la popularité qui l'en-
toure.
Albert Brasseur est en effet l'incarnation vivante
de son père, enlevé trop brusquement à l'admira-
tion d'un public qui ne lui ménageait ni les bravos
ni les rappels. Dans'la Cagnotte, par exemple,
l'illusion est complète, p~ême physionomie et
même son de voix; c'est un décalque aussi exact
que possible de ce personnage de Colladan, ce
paysan à la fois naïf et madré dont le type a été
si merveilleusement créé par Brasseur père..
Le triomphe d'Albert Brasseur, dans cette heu-
reuse reproduction, a été complet. 1.
La Cagnotte est précédée de Ma
le dernier grand succès parisien d'Alexandre
Bisson où Albert Brasseur, dans le rôle de Célestin
Bouvard, mieux approprié à sa jeunesse, donne sa
note personnelle d'originalité, d'entrain et de
naïveté bouffonne; le sérieux de sa physionomie,
et la sobriété de son jeu dans les scènes les plus
hilarantes ajoutent encore au comique des situa-
tions pleines d'imprévu dont fourmille la comédie
de Bisson. ,'1
Albert Brasseur a été chaudement rappelé à la
fin de chaque acte.
D'ailleurs il est fort bien entouré par une excel-
lente troupe d'ensemble, à la tête de laquelle figu-
rentdes comédiennes etcomédiens de réelle valeur.
Citons au premier rang Mile Juliette Darcourt,
dont l'élégance et les toilettes font une baronne de
Chanorin tout à fait charmante; citons encore MM.
Gaillard, Dubos, Néral. Brébant, ainsi que Mmes
Claudia, Dubos etDerviIIe, qui ont joué leurs rôles
respectifs avec beaucoup d'entrain.
Il ne reste qu'un regret aux nombreux admira-
teurs d'Albert Brasseur et de sa troupe, c'est que
les exigences de sa tournée ne lui aient pas permis
de rester un jour de plus à Bordeaux. Une
deuxième soirée, avec une variante dans le pro
gramme, aurait encore rempli la salle, qui s'est
trouvée trop petite pour une seule audition. D'ail-
leurs la réunion était des plus brillantes.
Espérons que nous aurons le plaisir d'applaudir
encore l'an prochain Brasseur et sa troupe.
EDEN-TnEATRE.–Le 30 juin a ou lieu au Grand-
Théâtre la dernière représentation des 28,jours de
Clairette. Dans son rôle de Clairette Mlle Zélo
Duran a été saluée de chaleureuses ovations, ainsi
que ses excellents partenaires.
Ce succès a décidé M. Maxime à transporter
l'opérette de Victor Roger à l'Eden-ThéAtre avec
une partie du personnel du Grand-Théâtre, no-
tamment Mlle Zélo Duran, qui retrouvera certai-
nement sur la scène champêtre du boulevard les
succès qu'elle a remportés sur notre première
scène.
L'Eden-Théatre a fait déjà une bonne campagne
avec les C~)c/:
~apar~; espérons que les jours de C~e~e
accentueront la marche ascendante de ses recettes
et que bientôt les Brigands et autres ouvrages a
l'étude compléteront le succès d'une saison si
bien commencée.
.P
Bourges. – Un public aussi nombreux que
select, bravant uue température sénégalienne, as-
sistait jeudi à la représentation donnée par l'ex-
cellent comique A. Brasseur, du théâtre des Nou-
-veautés.
Du commencement à la En, la soirée n'a été
qu'un long éclat de rire.
Dans ~< Gouvernante, l'excellent artiste a été
étourdissant de verve comique dans le rôle de Cé-
lestin qu'il a créé à Paris.
Mlle Juliette Darcourt, une fort jolie femme, a
été charmante dans le rôle de Valentine de Chano-
rin qu'elle a créé à Paris. Son costume de dia-
blesse au troisième acte était délicieux.
M. Gaillard a été également très goûté dans son
rôle du baron de Chanorin, Mmes Claudia, Dubos,
Laurent, MM. Dubos, Nérat, Batreau, etc., ont
fort bien secondé ces premiers artistes parisiens.
Le spectacle se terminait par un fragment de la
Cagnotte, car la troupe Brasseur a cru pouvoir ré-
duire la comédie en trois actes en plaçant à la fin
du troisième tableau, chez le commissaire de po-
lice, l'apparition de Félix qui en réatit.é, dans l'oeu-
vre originale de Labiche, n'a lieu qu'à la fin du
cinquième. Bien qu'un peu prévenu par l'affiche,
le public s'est retiré désappointe, car il était en
veine de galtê.
Nous espérons revoir A, Brasseur et ses artistes
qni nous ont fait tant de plaisir.
G'O~MC~.
Ca.mtereta. – GRAND C~siNO. – Nous avons
donné le tableau des artistes des troupes lyrique
et de comédie engagés pour la saison théâtrale
de 1892. Nous y retrouvons beaucoup de noms
connus et aimés du public qui fréquente notre sta-
tion quelques nouveaux venus qui, d'après l'au-
dition des quelques répétitions auxquelles nous
avons assisté, enlèveront l'unanimité des suNrages.
Nous devons signaler tout particulièrement un
jeune premier ténor d'opérette. M. Villers, dont !&
voix pure et bien timbrée plaira aux dillettanti les
plus exigeants; le jeu de cet artiste reportera bien
loin le souvenir de quelques-uns de ses prédéces-
seurs.
M. Achard, notre premier comique, n'est pas un
inconnu pour nous; il a déjà paru, ?i nos souve-
nirs sont exacts, sur notre scène. Parviendra-t-il à
nous faire oublier Brouette?.
Nous avons eu comme début les Mousquetaires
au Couvent, vendredi, par la'troupe d'opérette. La
représentation a bien marché, mais cependant le
public s'est aperçu que c'était un début. Dalbres-
san, notre excellent baryton, était très en voix.
Samedi, ? Procès ~ede la troupe de comédie, et dimanche la Masco~e.
De son côté l'orchestre, toujours sous le bâton
magique de l'excellentissime Charles Malo, nous a
offert vendredi après déjeuner son premier concert
au kiosque de l'Esplanade. Là encore quelques
nouveaux venus M. Fernand Carle, violon solo,
lauréat du Conservatoire de Paris; M.' Meerbeck,
violoncelle solo, lauréat du Conservatoire de
Bmxelles. Comme corniste nous n'avons plus
Pénable, il est vrai, mais nous avons M. Brin, un
MM. artiste, s'entend, premier prix du Conserva-
toire de Paris. Parmi les anciens, il nous reste en-
core un très joli lot nous n'avons plus Petit, Aix
nous l'a enlevé. mais il nous reste M.Dubois, l'ex-
cellent piston solo de l'Eldorado; Chénard, haut-
bois de la garde républicaine; Richaud, autiste,
premier prix du Conservatoire de Paris; Taffin,
clarinette solo, lauréat du même, Conservatoire;
Dihau, basson, encore un premier prix de notre
Conservatoire national, l'heureux auteur du Ros-
signol japonais, que nous avons entendu vendredi.
Si avec de tels éléments M. Malo, dont le talent
est si connu et si universellement apprécié, ne nous
offrait pas d'excellente et irréprochable musique,
ce serait à désespérer.
Za-Mt.L~Re.
Challes les EsMtx. – Les spectacles se multi-
plient, c'est ainsi que nous avons eu en opérette la
~v?M~ ~OMC~e, où M. Riche est très amusant, et le
Farfadet, qui nous a permis d'apprécier la jolie
voix bien timbrée de Mlle Darthenay. Mlle Ginesty,
ravissante en paysanne a joué avec son entrain ha-
bituel et mérité les applaudissements.
En comédiela Tasse de Thé, jouée par MM. Jahan
et Riche et Mlle Savelli, la grâce et l'élégance
même..R!C~ pour rire, de Grenet-Dancourt, pour r
les débuts de M. Coquet, l'aimable comédien du
Vaudeville, plein d'entrain et d'humour, Mlle Réal,
d'une touchante simplicité, et M. Riche qu'on est
peu habitué à voirjoufr les grands premiers et qui
s'est tiré à son honneur du rôle d'Albert.
Que dire des Enfants terribles, cette désopilante
folie qui pendant deux heures a maintenu dans une
hilarité complète la salle comble du Casino. Grand
succès pour les deux enfants, Mlle Darthenay et la
petite AngèleJahan, qui chasse de race. Un bon dé-
but, Mme Bruand,une soubrette accorte et delurée.
Tout à fait irrésistible en Cocardeau, M. Mignot
est vraiment un comédien de tempérament. Une
mention toute spéciale à M. Laverne et à Mlle Sa-
velli, qui, tous deux habitués à l'emploi sérieux,
ont apporté à la composition de leurs rôles très
comiques une science et une abnégation dont il
faut les féliciter: costumes, ,voix, attitudes, tout
était fait et de main de maître, ce n'est pas avec
des artistes médiocres qu'on peut obtenir un pareil
résultat. Que de mal a dû se donner l'aimable et
habile régisseur Jahan pour cette mise en scène à
lui toutes nos félicitations.
C. ~'Fa~MCS.
MnMdL – L'ouverture du Casino a eu lieu
vendredi dernier devant uue assistance aussi nom-
breuse qu'élégante. Les toilettes claires, les
bijoux et les fleurs des dames, les smokings des
messieurs, le tout rehaussé par un nouveau sys-
tème d'éclairage donnait à 'la coquette salle de
spectacle, encore agrandie cette année, un aspect
des plus charmant. Du reste, M. Rivais ne néglige
rien pour que les habitués de ce délicieux Casino
trouvent au bord de la mer tout le confortable
moderne.
Le programme de ce concert d'inauguration
avait été composé avec un soin tout particulier
par notre aimable administrateur, M. Tapponnier-
Dubout, qui a tenu à commencer brillamment
cette nouvelle saison.
Cette petite fête musicale nous a donné l'occa-
sion d'applaudir deux premiers prix des classes de
chant du Conservatoire de Rennes; Mlle Rouault
et M. Mazeron. L
Mlle Rouault, un superbe mezzo-soprano a fait
preuve, dans le grand air du Prophète, d'une qua-
lité de voix admirable, remarquable surtout par
sa rare étendue, car dans le médium et l'aigu, elle
est d'une égalité parfaite.
Dans l'air de la Reine de Saba, Mlle Rouault a
conquis son auditoire par l'autorité et le charme
,avpc lequel elle l'a détaillé.
M. Mazeron nous a fait entendre, dans l'air de
l'Etoiledu raMM~Mer et dans celui delaJo~g /M<<'
deP6~/t,une voix de basse d'une grande puissance
qu'il manie avec beaucoup de goût et de dextérité.
De plus, chose rare pour une basse, il chante
avec une justesse irréprochable. Nous avons en-
tendu aussi M. Montecchi, le violoncelliste char-
meur, qui nous revient à Dinard pourla cinquième
fois, et qui retrouve chaque année le succès qu'il
mérite si bien d'ailleurs.
Maintenant, à tout seigneur, tout honneur, et
ceux de la soirée ont été pour M. Tapponnier-
Dubout, qui a bien voulu pour cette solennité dé-
roger à ses habitudes et payer de sa personne.
Il serait oiseux de vouloir faire ici l'éloge de M.
Tapponnier, d'autres plumes plus autorisées que
la mienne en ont déjà dit tant de bien, que tout ce
que je pourrais dire paraîtrait absolument pâle et
sans saveur.
M. Tapponnier nous a joué avec son brio ordi-
naire le CV<une charmante rêverie de J. Bornet, et Souvenirs
d'aM~/b~, de Dahlerne. Mais le public, tenu
sous le charme de son doigté merveilleux, n'a pas
voulu le laisser quitte pour cela et force lui a été,
pour calmer les trépignements, de revenir jouer
une délicieuse C~eMMOM bretoM~e de sa composi-
tion.
L'orchestre, quoique un peu démonté par des
maladies et des deuils récents, s'est montré,
comme les années précédentes, à la hauteur de la
réputation qu'il s'est .acquise à Dinard.
Bnnkefqme. – La saison d'été est commencée,
la troupe du Kursaal a débuté dans d'assez bonnes
conditions par les .MoM~Me~M~ au Couvent.
Mme Ger, première chanteuse, a retrouvé le succès
d'il y a deux ans. M. Breton, notre excellent bary-
ton de l'hiver est le véritable chef de tlle de cette
troupe. M. Mercier, encore une des bonnes con-
naissances du public du Kursaal, est toujours l'ex-
cellent comique qu'on connaît. M. Valdy, premier
ténor, a la voix agréable, quand il chante, mais
dans le poème il zézaie un peu trop.
La deuxième première chanteuse Mlle deBreuil,
crie un peu dans les notes hautes, et Mlle Feal n'a
qu'un filet de voix, mais bien agréable. Quant a
Mme Matrat, c'est une duègne de la bonne école.
Les chœurs sont bons et bien fournis, femmes
jolies et voix gentilles. En somme le public a fait
bon accueil a tous et leur a continué cet accueil
dans G~e~c et la 2'M~~e. Un bon point pour
cette dernière pièce, à M. Lery (Pruth) et Mme
Dengis (Mme Barnabé) toujours aussi jolie femme.
'La troupe de comédie a débuté par le .Mft~e de
Forges. L'œuvre d'Ohnet a été fort bien rendue~.
M. Cholet (Philippe) s'est montré l'excellent ar-
tiste qui force les applaudissements par un talent
incontesté et incontestable.
Mme Valia (Claire) est une belle personne dont
le talent est à la hauteur de la beauté, elle a su du
premier ..coup, conquérir la sympathie du public.
Mme Dengis a été parfaite dans le rôle d'Athénaïs
et Mme Matrat, fort bien dans celui de Mme de
Beaulieu ainsi qua Mme Mercier (Baronne de
Préfond). Très bien MM. Mercier (Moulinet), Des-
bans (Bachelin), Brunières (de Bligny), Dengis
(de Préfond). C'est un véritable succès.
Un immense succès aussi, qui a plongé dans la
plus vive joie la ville entière, c'est celui qu'au con-'
cours de Tours, notre magnifique orphéon « La
Jeune France »si magistralement~ dirigée pa]c. M.,
E. Théry, a. remporté. « La Jeune France w a été
victorieuse sur toute la ligne. Premiers prix de
quatuor,' lecture à, vue, exécution, d'honnenr; de
direction, elle a tout enlevé avec félicitations du
jury. C'est le plus magnifique succès qu'Orphéon
ait jamais remporté.'
jpeMe~o.
l.mxen!t. – L'ouverture de notre Casino a eu
lieu le 85 juin. Mme Hirtz, qui fut déjà l'an dernier
directrice de l'établissement, nous semble avoir
été heureuse dans le choix de ses artistes et de son
orchestre. Ils ont conquis le public dès les. pre-
miers jours par une remarquable interprétation
du Chalet. Nous espérons que l'avenir ne démen-
tira pas notre première impression.
Dans les Projets de ma tante, Mme Vanden a
joué avec beaucoup de finesse et de facilité. Dans
le Petit Abbé on a remarqué l'aisance naturelle
avec laquelle'elle a rendu son rôle. Dans la pre-
mière de ces deux pièces. Mlle Novaret a fait preuve
de beaucoup d'élégance et de grâce. Le premier
comique, M. Hélom,nousaprésentèun .BoM/ïOMMMe
Jadis bien vivant et bien gai, ma foi 1 et le trial,
M. Gany, nous a bien amusés dans Un clou do~M
serrure. La partie lyrique des programmes
n'est pas moins bien exécutée. Mme Bellet a chanté
avec beaucoup de brio l'air du Grand Mogol. Sa
voix a des qualités appréciables de douceur et de
souplesse. Elle est restée telle que nous l'a. viens
jugée l'an dernier. La basse, M. Dolidon, est aussi
un de ceux dont on garde le souvenir. Dans les di-
vers morceaux que nous avons entendus de lui,
particulièrement dansla Juive, il arendu certaines
notes avec une véritable maestria. C'est un ar-
tiste consciencieux. Il doit aimer son art, ne pas
en faire uniquement un métier, car il y a de la
passion et de la. chaleur dans sa voix, qui doit pro-
duire de puissants effets sur une scène où elle peut
se déveloper avec plus d'intensité et de-* volume.
Nous devons aussi prendre bonne note des ef-
forts méritoires de l'orchestre. Son jeune chef, M.
Berin, déploie beaucoup d'intelligence' et d'ac-
tivité. "t.! f Il i ~-1 t
Nous nous rappelons un solo de violon: habile-
ment exécuté par M. Murbach. –)En'somme,
l'ensemble de l'interprétation des diverses parties
des programmes est des plus satisfaisantes. Un
compliment àMme Hirtz pour l'amabilité et le zèle
qu'elle met à remplir ses fonctions de ~directrice
n'est pas une fiatterie déplacée. On ne saurait non
plus passer sous silence le tact et la délicatesse de
l'administrateur, M. Bellet.
r, 1" '¡ ,1
PaJmv&stea Flots – GRAND CASJNO GRA-
NJER. – Enumérer par le menu toutes les jolies
pièces déjà données par le Casino serait trop long.
Nous avons sous les; yeux le programme du 88
juin,.Ltion. M. Seirahc, ténor des théâtres de Lyon et la
Haye, a fait un Sylvain irréprochable, tandis que
M. Vérard, baryton, faisait un excellent Belamy,
et Mme Berthe Marie une adorable Rose Friquet.
L'interprétation des Dragons et de toutes les
opérettes qui ont précédé l'œuvre de Maillart n'a
rien laisser à désirer. On ne saurait trop féliciter
M. Marius Granier desenorts qu'il fait pour main-
tenir la réputation artistique de son établissement.
Il y a une compensation, c'est qu'il réussit a satis-
faire les plus difficiles.
Rennes. D'après les derniers renseignements
que nous tenons d'une source autorisée, nous
compterons au nombre de nos artistes de l'an pro-
chain des sujets d'une réelle valeur.
Tous ent déjà paru sur les plus'grandes scènes
de province.
MlleCaudeIon, engagée comme première chan-
teuse légère, a déjà rempli cet emploi au théâtre de
Lyon. Comme baryton nous aurons M.' Lassali,
l'heureux époux, depuis queltlues jours, de Mlle
Caudelon, qui vient également de Lyon.
M. Déo, notre premier ténor léger, chantait à
Nantes il y a deux ans.
M. Durand, première basse, a fait la saison à
Toulon, et Mlle Vial, première dugazon, à Tou-
louse,
Nos meilleurs souhaits à M. Itrac, notre nouveau
directeur, qui saura, nous en sommes certain,
compléter comme il faut une troupe si bien com-
mencée.
Lo~Wo.
Tonrs.–C'est jeudi 7 juillet, qu'a eu lieu à
notre théâtre la représentation extraordinaire don-
née avec le concours de J. Coquelin et de Mme F"
vart.
La Mf'~re ~soirée est une pièce nouvelle en quatre actes qui a
obtenu cette année un succès considérable à la Co-
médie-Française.
Cette ceuvre si originale offre des situations du
plus haut comique, elle est ingénieusement faite,
supérieurement écrite et toute pleine du. plus
joyeux entrain. C'est une comédie de maître, une
œuv~e de jeunesse des plus pittoresque, remplie de
gaieté, qui fait rue de ce rire facile et heureux qui
ne salit pas l'esprit.
C'est J. Coquelin, qui joue le rôle de Petruccio,
et Mlle Depoix, la si jolie artiste du Gymnase, ce-
lui de Catarina.
Les costumes fastueusement brillants, sont d'un
goût parfait, c'est une des plus jolies choses qui se
puisse voir.
Le même soir la Joie /'a~~eM~. la si intéressante
et si charmante comédie de Mme Emile de Girar-
din. C'est Mme Favart, la grande artiste, si mer-
veilleuse dans cette pièce, qui interprétait le prin-
cipal rôle.
Vals. Notre coquette station thermale com-
mence à prendre de l'animation. Bon nombre de
baigneurs sont déjà arrivés toutefois, nousn'avons
eu jusqu'ici quels vrai baianeur, celui que l'on
appelle le « buveur d'eau )). On le voit dix, quinze,
vingt fois par jour se diriger vers les sources répa-
ratrices, un verre à la main, pour accomplir sa
cure.
L'amateur des villes d'eaux, celui qui vientsher-
cher dans nos montagnes les plaisirs et la fraîcheur
ne nous arrh e que vers la mi juillet.
A huitaine, le compte rendu détaillé des fêtes;
nous en profiterons pour parler du Casino, des con-
certs et, surtout, de nos jolies mondaines qui, jus-
qu'ici, se sont tenues cachées.
Vichy. – CAsrNo. – La reprise des ~M~MCMO~
a parfaitement réussi et a été un grand succès pour
MM. Bucognani, Chavaroche, Bianconi, Huguet,
et Mmes Cagniart, Marcolini, Bouland, qui ont in-
terprété en artistes consommés le chef-d œuvre de
Meyerbeer. Dans le divertissement bohémien du
troisième acte Mmes Riganti et Poigny, M. Poigny
et le corps de ballet tout entier ont reçu des a.pplau- g
dissements unanimes et bien mérités. p
Dans le Roi d'Ys, joué. dimanche pour la pre-
mière fois de cette année,' grand succès pour les t
interprètes, notamment pour Mlle Marcolini et s
M. Bucoguani, dans ce quatrième tableau d'un
archaïsme moyen âge si juste et si plein de charme, e
avec son aubade, son ravissant duo et son joli s
chœur des uan~ailles et pour Mlle Cagniart et r
M. Muguet, qui ont. chanté et joue en grands tra~é- r
diens lyriques leur duo du troisième tableau. Les c
chœurs, l'impeccable orchestre de M. Accursi, et
une riche mise en scène ont donné à l'interprétation
de ces deux œuvres tout ie relief désirable.
La première représentation de la .P~MMHe Po~M- i
quet, lestement enlevée par Mmes Billon, duègne (
d'un rare comique, Conil, fort gracieuse ingénue,
Marty, et MM. Fleury, Dervaud, Charlet, Mor-
det, a obtenu un succès de fou rire. (
EDEN THËA.TRE. – Comme nouvea.uté,' après la
Demoiselle du T~p/MMe, dont nous vous avons t
raconté lesuccés, on a donné déjà deux fois, devant
deux salles littéralement bondées .Le.< vingt-huit
Jours de C~~e~e. Mlle Lesœur, dont la jolie voix 1
et le talent si fin sont tant appréciés des habitués i
de ce théâtre, y a fait sa rentrée, et été applaudie 9
et rappelée à plusieurs reprises.
Mlle Lagarde, pleine de désinvolture dans le rôle
de Bérénice, Lormont, Jeandelly, jouent avec
beaucoup de verve et d'intelligence. MM. Cazeneuve
et Perrin ont fait apprécier à nouveau leurs jolies
voix et leurs excellentes méthodes; MM. Villard, ]
d'un comique de bon aloi, Chambéry (Michonnet
désopilant), Miller, Savigny, ont gaiement donné
la réplique à leurs camarades et assuré, avec les
chœurs, l'orchestre et une mise en scène nouvelle
et très soignée, un grand succès à cette opérette
qui, croyons-nous, balancera, ici, celui de Miss
~3~e~, et fait honneur à la direction de M. Cou-
dert.
M. Pickma.n, le fameux hypnotiseur et liseur de
pensées, a donné lundi, à ce théâtre, une séance
très réussie.
nc~.
11'
Le Vigan. Nos premières représentations
ont vu l'écroulement de la direction Bachimont,
qui malheureusement n'avait pu réunir des artis-
tes capables de faire marcher une affaire. Après les
deux premières représentations M.Bachimont s'est
vu forcé d'abandonner la direction à M. Manso,
pianiste chef d'orchestre, qui par un choix plus
heureux nous a présenté, des artistes dignes des
grandes scènes.
Les débuts de la nouvelle troupe ont été pour
tous les artistes un réel triomphe. M. Géraldi, ba-
ryton, a obtenu un succès sans second au Vigan,
bis et rappels rien ne'lui a manqué, doué d'une
voix sympathique et bien timbrée, il a conquis
d'emblée tous les suffrages. M. Tellier, notre nou-
veau ténor, n'a eu qu~à paraître en scène pour se
faire apprécier. C'est. un chanteur correct doué
d'une fort jolie voix doublé d'un bon comédien,
quoi de mieux ? M. Jullien est un comique de bon
aloi, ne poussant jamais à la grosse farce ce qui le
met au-dessus de bien d'autres.
Nous venons d'entendre la ~e~eJ~a~c; c'est
pour les débuts de Mlle Eva Durand, première
chanteuse. Son succès a été des plus grand et c'est
sans aucune peine qu'elle a fait oublier Mme Mar-
tha Gilbert, que de bravos' et quel enthousiasme I
Et nous/devons dire que c'est Hiérité. car la
chanteuse, la comédienne et la femme sont parfai-
tes. Mlle Th. Riot, qui tenait le rôle de Théobaido,
a été très convenable, jolie petite voix, bonne te-
nue, mais besoin de pratique allons, mademoi-
selle, travaillons.
Mme Géraldi a eu aussi sa part de succès et,
certes, c'était mérité.
-"Mme Hubat a été parfaite dans le rôle de Lucre-
zia, qu'elle joue en artiste consommée. Aussi le
public ne lui a-t-il pas ménagé ses marques de sa-
tisfaction. '<
M. Tellier dans San Carlo a été parfait, sa voix
se prête on ne peut mieux a ce genre de musique,
aussi trois salves d'applaudissements ont-elles
prouvé à notre ténor quel pointil a enthousiasmé
la salle à son duo des larmes.
M. Jullien a été désopilant dans le rôle de Mon-
tefiasco, qu'il joue, du reste, ainsi que tous ses rc~
les, d'nne façon absolument remarquable, aussi
devient-il l'enfant gâté du public viganais.
Nous avons gardé pour la fin M. Géraldi, notre
sympathique baryton a rendu le rôle du Podestat
d'une façon remarquable comme tenue, et comme
chant le jour oA à provoquer le bis Le septuor, De joie e~ de sur-
prise a été détaillé on ne peut mieux. Inutile de
dtre le succès obtenu par notre baryton après le
duo du jRos.MO~ c'était de l'enthousiasme et on
l'a obligé en compagnie de sa charmante camarade
Durand à en donner une nouvelle audition. Nous
espérons voir cet artiste sur une grande scène pour
la saison d'hiver.
ZOM:S.
TÈSti~axig~x'
IMtMtkeHber~tc. – Mme Vve Bores ouvrira
la saison théâtrale le jeudi 14 juillet.
Mme Dorés s'est inspirée do feu son regretté
mari et a réuni une troupe composée des meilleurs
artistes des théâtres de Bruxelles. – Nous en don-
nons plus loin le tableau.
La pièce de début est le Afa~r~ Forges, le
chef-d'œuvre d'Ohnet.
CASINO. Une foule immense s'était dirigée,
hier, par un temps superbe, vers nos stations bal-
néaires.
Très vive animation sur la digue de Blanlzen-
berghe publie nombreux et choisi au Casino, où
avatt lieu le premier concert de symphonie..
M. Jules (loetinck, l'intelligent chef, a composé,
de nouveau, son orchestre avec le plus grand soin
et a su réunir une phalange d instrumentistes
d'élite. Quant à l'ensemble, l'habileté du chef nous
en répond. Dès hier, le public a acclamé la pha-
lange artistique de M. Goetinck, qui se complétera
encore le 15 juillet.
Quant aux concerts extraordinaires, le directeur
M. Houlvin, donnera de nouvelles preuves de son
savoir-faire; des sommités artistiques, telles que
Mme Bosman, Mlle Chrétien, MM. Massart, Ba-
diali, Ysaye, etc., etc., viendront, tour à tour,
charmer les oreilles des abonnés du Casino, sans
compter l'exécution complète de l'oratorio De
.yc'M~c. de Peter Benoît.
Et notons que toutes ces belles soirées seront
données abonnement courant, le SMNJ?OK soulevé, l'année dernière, quelques observations.
M. Boulvin fera donc, de nouveau, très bien les
choses.
Brmxettes.. – Le Conservatoire a clôturé sa-
medi la série de ses concours. Cette dernière
séance a été consacrée au chant. Nous regrettons
que la place*–qui nous est mesurée ne nous
permette de rendre compte de tous les concours.
On voudra donc bien nous excuser si nous ne par-
lons que celui du chant.
Le concours pour hommes n'a mis en présence
que quatio concurrents.
La victoire est allée avec un premier prix à
M. Ceuppens, un baryton de demi-caractère et
nous ajoutons de demi-talent, ce qui est déjà un J
joli résulta pour un jeune débutant.
Plus par équité que par galanterie pour le sexe s
faible, qui était ici le sexe fort autant par la qua- I
lité que parla quantité (18 concurrentes), notre ju- (
:ement, sur le concours des jeunes filles sera un
eu plus développé. < 1 )
Le .jury a décerné un premier prix avec distinc-
ion à Mile Hendrickx et la même récompense
impie à Mlles Thévenct et Van Hoff. 1
La. première de ces lauréates, qui est la fille d'un
xcellent artiste dramatique flamand, possède un
superbe organe de contralto, voix de plus en plus
a.re. Après avoir interprété supérieurement son
norceau imposé, elle a cliauté de sa voix chaude,
:laire, profonde, bien posée et dans un style de
grande pureté et de bonne diction l'air du Pro-
)/ « Comme un éclair précipité ».
C'est un nom à retenir. H apparaitra p!us tard,
tous en sommes convaincu, A la première page
lu journal sous la rubrique Opéra de Paris.
C'est dans l'ai:'des bijoux de Faust, que Mlle
Fhévenet s'est fait entendre, juger et applaudir.
~ette jolie personne, douée d'un bijou de voix, est
jne vraie nature d'artiste. Des succès de scène l'at-
:cndent dans un avenir très prochain.
Mlle Van Hoff, dans I':ur de Sippliquée à, imiter. Mme Caron: Elle a; par son
physique, le timbre de sa. voix et sa. mimique, tout
pour réussir plus tard à suivre de très près son
excellent modèle.. r
Bien que le jury n'aitdécerné, et cela contre l'at-
tente générale du public, qu'un deuxième prix
~ecdistictionàMlle Vliex, qui méritait mieux
lue cela, nous citons volontiers son nom, car cette
jeune chanteuse a fait preuve de ttop de savoir
pour ne pas rendre un léger hommage a son talent
[laissant.
Mlles Hendrickx et Vliex ainsi que M. Ceuppens
sont élèves de M. Warnots; Mîtes thévenet et Van
Hoit appartiennent à la classe de Mme Cornelis-
Servais. Nous adressons toutes nos félicitations à
ces deux excellents professeurs.
A. Cor<7i'MMeM.<.
Londres. ROYAL ITALIAN OPERA, On dirait
qu'il existe dans l'air, comme à plaisir, des con-
tradictions aux faits les mieux établis. Je disais. la
semaine dernière, que M. Van Dick, engage pour
douze représentations, mais n'ayant pas de réper-
toire, était ballotté entre Faust, qui ne le fait pas
valoir ou qu'il ne fait pas valoir, et JtfaMOM. qui
n'a pas réussi. On ne cessait de crier « n faut le
voir dans Lohengrin w et cela eH~a~ M. de
Reszké, qui trouve le rôle très favorable aux co-
quetteries d'un ténor devant une galerie de jolies
femmes. Aussi Van Dick ne pouvait-il pas toucher
a ce personnage et devait-il, en gémissant, renon-
cer à se faire brouetter par le cygne de la légende.
Mais il fallait lui remplir ses douze représenta-
tions, et M. Harris commentait à être non moins
eHtMM que M. de Reszké. Alors il prit un parti
héroïque, il dit Van Dick « Vous ne savez pas
Zû/~n~WM en italien, eh bien, tant pis, chantez-le
en français; on est assez habitué à entendre du
charabia dans mon théâtre; personne ne le remar-
quera. Si Reszké dresse une embuscade pour vous
donner un croc-en-jambe à votre entrée en scène,
ce qui fait toujours mo), je lâcherai sur lui mon bouledogue de La-
tham ou je lui infligerai Maure! comme compagnon
de souper, ce qui troublera sa digestion. » 0
Drurioianus Harris se faisait encore la réflexion
que Van Dick lui coûtait moins cher que Jean, et,
eu soufflant a celui-ci un de ses rôles, cela le tirait
d'affaire avec le premier et faisait a sa caisse une
saignée moins alarma.nte.
Et par deux fois en une semaine, Van Dick a
chanté Lohengrin en français à lui tout seul, le
reste de l'ensemble étant italien. Les non-initiés
ont pu croire que c'était dans la légende. Et voilà
comment, par contradiction, lui qui ne devait pas
toucher a cet opéra ne chantera plus que cela. Il a
la spécialité de ne ressembler a aucun autre dans
la conception de ses rôles; il diffère entièrement
de Reszké, le chevalier du Gral) pommadé, et de
tous les ténors allemands, nébuleux et massifs.
Van Dick aime les horizons pittoresques, il en ba-
riole agréablement certaines situations de ses rôles
pour les sauver du conventionnalisme; d'autres fois,
il tonne et étonne (mais ne détonne jamais), c'est
le ténor hercule, le ténor qui soulève des poids; il
chante plus fort que de Reszké, et Harris avait es-
péré qu « le ~OMt6era{~. Et voilà que le journal
même de Harris trouve qu'il met dans ce rôle trop
de sentiment et de passion. Je parie que c'est en-
core là un tour de Jean. En voyant Van Dick lui
enlever un de ses chevaux de bataille, il aura en-
voyé un lapin an reporter de Harris en lui disant:
« Tirez-lui les oreilles, pas au lapin, mais au
ténor », et le reporter sournois et malin, a repro-
ché au brillant ténor ses plus belles qualités, sa-
chant qu'il ne lui ferait aucun tort et ne convain-
crait personne. Je veux bien que son inteprétation
ne soit pas absolument conforme à la tradition de
la légende; il est trop humain dans ses élans, c'est
plutôt un volupteux Tristan qu'un calme, pur Lo-
hengrin, plein à la fois d'émotion et de dignité. Il y
a un peu de Des Grieux dans son personnage,
mais on peut l'accepter comme cela.
Une des plus remiirquahles figures de la saison
est Mme Deschamps, c'est la meilleure Fidès que
nous ayons eue depuis MmeScalchi; aussi le /o-
~t<~e a-t-il été une des bonnes reprises de cette
campagne. Jean de Leyde n'était pas en voix, ce
rôle semble un peu fort pourle~~YM~ ténor. Son
frère Edouard est un magnifique Zacharie, et Mon-
tariol est trop bon pour le rôle de Jonas. Ptançon
est fondu dans le personnage d'Obertha! comme
s'il avait été conçu et écrit pour lui. Carmen a été
un des autres succès de Mme Deschamps. Elle,
n'a qu'un défaut, c'est de donner l'tilusion d'une
puissante Normande au lieu d'une svelte et féline
AndaIouse.Ln.ssa)le,un superbe toréador; Mme
Eames, une Micacla un peu froide; de Reszké, un
correct don José, mais fort peu espagnol.
Maurel a fait sa rentrée dans Don yquoi donc M. Caracciolo fait-il deMasetto un vieil
idiot et pourquoi n'arme-t-on pas d'un lampion la
statue du Commandeur pour ttrer sa silhouette de
l'ombre où on l'a reléguée? Plus de lumière t
comme disait Goethe.
Je regrette de devoir remettre à huitaine le nou-
vel opéra de Bemberg, JP~!M< Mais ces lignes ont
dû partir avant qu'il ne soit joué. Je remets égale-
ment à un compte rendu générhl tous les opéras
allemands.
Un mot des concerts. Sarasate et Paderewski.
les lions de la saison, ont créé la fureur habituelle.
Sarasate est parti pour Paris et s'en va en Espa-
gne où toutes les villes ibériennes se le disputent.
Non moins disputé par Londres, il y revient en
septembre.
Je vous ai parlé du piano qu'Erard a construit
pour Paderewski; on vend son buste partout,
mais si j'avais été lui, j'aurais attendu pourle faire
faire qu'il ait changé la tête de sin~e fou dont il a
cru rehausser son talent. Si c'est une enseigne, elle
est malheureuse, car elle excite invariablement le
fou rire des jeunes filles qui, ne le connaissant pas,
le voient entrer pour la première foissur l'estrade.
Fauchez-moi cette broussaille, monsieur Pade-
t'ewski, vous êtes assez grand artiste pour ne pas
appeler votre chevelure en aide. Caulez ces vesti-
ges des premières griseries de succès qui rendent
xhè[es à la jeunesse les attitudes inspirées, les po-
ses pour le grand ::rtiste. Vous l'êtes, vous êtes
presque le roi du piano puisque Hubinstein s'est
retiré; alors pourquoi cette pose? Coupez vos che-
veux et soyez ce que vous êtes au lieu de vouloir
:aricaturer dans votre personne la puissante nature
lue vous avez.
J'ai une dizaine d'autres concerts :1 déballer,
ie m'acquitterai de ma tache peu peu.
Je dois citer d'abord, parce que c'est trop amu-
iant pour les passer sous silence des concerts infli-
gés à toutes les villes que leur taille expose à la
;onvoitise des entrepreneurs de musique publique
m F~ovilYce
i j -=-- a r
Aixea-Prevence. – Le groupe des Ca<~
-PtMSOM~ a donné l'autre soir un ravissant concert
Mt dans le vaste jardin de la Bourse~ du Travail. M.
Morenon a très bien rendu l'Bnfa~at chantait la
Morenonn très bien rendu r.E'M/'a~ cMM~!< ?
Marseillaise et Mme Silvan a' recueilli de nom- r
breux bravos dans l'airdeIaLettredelaP~c/to~.
T'ès applaudis aussi MM. Heyryer, Viguier, Mille,
Benet, Coune etc. Enfin dans la deuxième partie la
Rose de Saint-Flour, une amusante pochade d'Of-
fenbach, a été enlevée avec un entrain endiablé par
B P Mme Sylvan, MM. Sylvan et Favre. M.
Aixtea Bains.. – CASINO VILLA DES FLEUHa.'
'– Brillante semaine artistique Za~~ d'abord,,
avec une interprétation remarquable, Mlle Jane
Horwitz et M. Foumetz.de l'Opera-Comique,etM.
Leprestre, de la Monnaie, MM. Delvoye et Hyacin-
t the, Mmes Blonville, Yvel et Pelisson. Succès biRn
mérité, car tous ces artistes ont rivalisé de talent
et les chaleureux applaudissements qui ont souli-
gnô les magnifiques passages de cette partition té-
moignent le plaisir des nombreux spectateurs.
Le Barbier de Séville monté avec un soin re-
marquable a eu le succès des années précédentes.
Mlle Jane Horwitz, tragédienne aocomplie dans
Lakmé, nous a donné une Rosine enjouée et mu-
tine avec sa voix d'une douceur exquise, elle a
vocalisé d'une façon merveilleuse la leçon de chant.
Bissée et rappelée après chaque acte, cette soirée
t a été pour elle un véritable triomphe. M. Lepres-
tre, très brillant dès le premieracte, a tout de suite
r conquis la sympathie de la salle. Que dire deMM.
Soulacroix, Fugère, Fournets, sinon qu'ils sont
t toujours les parfaits chanteurs et comédiens que
tout le monde a applaudi à l'Opéra-Comique, et qui
retrouvent à Aix-les-Bains le même succès qu'à a
Paris.
f M. Edouard Brunel a conduit admirablement ses
excellents artistes avec une valeur incontestable.
Je dois vous parler aussi des deux premier3 con-
certs de musique classique et internationale que
M. Brunel a dirigés depuis mon dernier courrier.
Le poème symphonique Irlande, de Mme Augusta
Holmès, a été très apprécié; 'les Ecoles française,
russe, belge, Scandinave, ont été tour à tour
applaudies. L'exécution, irréprochable, fait le plus
grand honneur à l'éminent chef d'orchestre, M.
Edouard Brunel.
Reprise de la -BeHë Hélène, de Miss ~~6~, des
C!oc~. Ces opérettes si bien jouées attirent la
société joyeuse et mondaine à la Villa des Fleurs.
Cr~y.
Bordeaux. – GRAND-THEATRE. – Le nom
magique de Brasseur, qui décore tous les ans, à
pareille époque, les murs de cette ville, depuis
nombre d'années, a toujours le priviiège d'attirer
la foule. Cette année, c est le Grand-Théâtre qui a
eu l'heureuse fortune de posséder l'artiste sympa-
thique portant un nom qui a Uluatré nos premières
scènes parisiennes, et dont le talent et l'origina-
lité suffiraient à justifier la popularité qui l'en-
toure.
Albert Brasseur est en effet l'incarnation vivante
de son père, enlevé trop brusquement à l'admira-
tion d'un public qui ne lui ménageait ni les bravos
ni les rappels. Dans'la Cagnotte, par exemple,
l'illusion est complète, p~ême physionomie et
même son de voix; c'est un décalque aussi exact
que possible de ce personnage de Colladan, ce
paysan à la fois naïf et madré dont le type a été
si merveilleusement créé par Brasseur père..
Le triomphe d'Albert Brasseur, dans cette heu-
reuse reproduction, a été complet. 1.
La Cagnotte est précédée de Ma
le dernier grand succès parisien d'Alexandre
Bisson où Albert Brasseur, dans le rôle de Célestin
Bouvard, mieux approprié à sa jeunesse, donne sa
note personnelle d'originalité, d'entrain et de
naïveté bouffonne; le sérieux de sa physionomie,
et la sobriété de son jeu dans les scènes les plus
hilarantes ajoutent encore au comique des situa-
tions pleines d'imprévu dont fourmille la comédie
de Bisson. ,'1
Albert Brasseur a été chaudement rappelé à la
fin de chaque acte.
D'ailleurs il est fort bien entouré par une excel-
lente troupe d'ensemble, à la tête de laquelle figu-
rentdes comédiennes etcomédiens de réelle valeur.
Citons au premier rang Mile Juliette Darcourt,
dont l'élégance et les toilettes font une baronne de
Chanorin tout à fait charmante; citons encore MM.
Gaillard, Dubos, Néral. Brébant, ainsi que Mmes
Claudia, Dubos etDerviIIe, qui ont joué leurs rôles
respectifs avec beaucoup d'entrain.
Il ne reste qu'un regret aux nombreux admira-
teurs d'Albert Brasseur et de sa troupe, c'est que
les exigences de sa tournée ne lui aient pas permis
de rester un jour de plus à Bordeaux. Une
deuxième soirée, avec une variante dans le pro
gramme, aurait encore rempli la salle, qui s'est
trouvée trop petite pour une seule audition. D'ail-
leurs la réunion était des plus brillantes.
Espérons que nous aurons le plaisir d'applaudir
encore l'an prochain Brasseur et sa troupe.
EDEN-TnEATRE.–Le 30 juin a ou lieu au Grand-
Théâtre la dernière représentation des 28,jours de
Clairette. Dans son rôle de Clairette Mlle Zélo
Duran a été saluée de chaleureuses ovations, ainsi
que ses excellents partenaires.
Ce succès a décidé M. Maxime à transporter
l'opérette de Victor Roger à l'Eden-ThéAtre avec
une partie du personnel du Grand-Théâtre, no-
tamment Mlle Zélo Duran, qui retrouvera certai-
nement sur la scène champêtre du boulevard les
succès qu'elle a remportés sur notre première
scène.
L'Eden-Théatre a fait déjà une bonne campagne
avec les C~)c/:
~apar~; espérons que les jours de C~e~e
accentueront la marche ascendante de ses recettes
et que bientôt les Brigands et autres ouvrages a
l'étude compléteront le succès d'une saison si
bien commencée.
.P
Bourges. – Un public aussi nombreux que
select, bravant uue température sénégalienne, as-
sistait jeudi à la représentation donnée par l'ex-
cellent comique A. Brasseur, du théâtre des Nou-
-veautés.
Du commencement à la En, la soirée n'a été
qu'un long éclat de rire.
Dans ~< Gouvernante, l'excellent artiste a été
étourdissant de verve comique dans le rôle de Cé-
lestin qu'il a créé à Paris.
Mlle Juliette Darcourt, une fort jolie femme, a
été charmante dans le rôle de Valentine de Chano-
rin qu'elle a créé à Paris. Son costume de dia-
blesse au troisième acte était délicieux.
M. Gaillard a été également très goûté dans son
rôle du baron de Chanorin, Mmes Claudia, Dubos,
Laurent, MM. Dubos, Nérat, Batreau, etc., ont
fort bien secondé ces premiers artistes parisiens.
Le spectacle se terminait par un fragment de la
Cagnotte, car la troupe Brasseur a cru pouvoir ré-
duire la comédie en trois actes en plaçant à la fin
du troisième tableau, chez le commissaire de po-
lice, l'apparition de Félix qui en réatit.é, dans l'oeu-
vre originale de Labiche, n'a lieu qu'à la fin du
cinquième. Bien qu'un peu prévenu par l'affiche,
le public s'est retiré désappointe, car il était en
veine de galtê.
Nous espérons revoir A, Brasseur et ses artistes
qni nous ont fait tant de plaisir.
G'O~MC~.
Ca.mtereta. – GRAND C~siNO. – Nous avons
donné le tableau des artistes des troupes lyrique
et de comédie engagés pour la saison théâtrale
de 1892. Nous y retrouvons beaucoup de noms
connus et aimés du public qui fréquente notre sta-
tion quelques nouveaux venus qui, d'après l'au-
dition des quelques répétitions auxquelles nous
avons assisté, enlèveront l'unanimité des suNrages.
Nous devons signaler tout particulièrement un
jeune premier ténor d'opérette. M. Villers, dont !&
voix pure et bien timbrée plaira aux dillettanti les
plus exigeants; le jeu de cet artiste reportera bien
loin le souvenir de quelques-uns de ses prédéces-
seurs.
M. Achard, notre premier comique, n'est pas un
inconnu pour nous; il a déjà paru, ?i nos souve-
nirs sont exacts, sur notre scène. Parviendra-t-il à
nous faire oublier Brouette?.
Nous avons eu comme début les Mousquetaires
au Couvent, vendredi, par la'troupe d'opérette. La
représentation a bien marché, mais cependant le
public s'est aperçu que c'était un début. Dalbres-
san, notre excellent baryton, était très en voix.
Samedi, ? Procès ~e
De son côté l'orchestre, toujours sous le bâton
magique de l'excellentissime Charles Malo, nous a
offert vendredi après déjeuner son premier concert
au kiosque de l'Esplanade. Là encore quelques
nouveaux venus M. Fernand Carle, violon solo,
lauréat du Conservatoire de Paris; M.' Meerbeck,
violoncelle solo, lauréat du Conservatoire de
Bmxelles. Comme corniste nous n'avons plus
Pénable, il est vrai, mais nous avons M. Brin, un
MM. artiste, s'entend, premier prix du Conserva-
toire de Paris. Parmi les anciens, il nous reste en-
core un très joli lot nous n'avons plus Petit, Aix
nous l'a enlevé. mais il nous reste M.Dubois, l'ex-
cellent piston solo de l'Eldorado; Chénard, haut-
bois de la garde républicaine; Richaud, autiste,
premier prix du Conservatoire de Paris; Taffin,
clarinette solo, lauréat du même, Conservatoire;
Dihau, basson, encore un premier prix de notre
Conservatoire national, l'heureux auteur du Ros-
signol japonais, que nous avons entendu vendredi.
Si avec de tels éléments M. Malo, dont le talent
est si connu et si universellement apprécié, ne nous
offrait pas d'excellente et irréprochable musique,
ce serait à désespérer.
Za-Mt.L~Re.
Challes les EsMtx. – Les spectacles se multi-
plient, c'est ainsi que nous avons eu en opérette la
~v?M~ ~OMC~e, où M. Riche est très amusant, et le
Farfadet, qui nous a permis d'apprécier la jolie
voix bien timbrée de Mlle Darthenay. Mlle Ginesty,
ravissante en paysanne a joué avec son entrain ha-
bituel et mérité les applaudissements.
En comédiela Tasse de Thé, jouée par MM. Jahan
et Riche et Mlle Savelli, la grâce et l'élégance
même..R!C~ pour rire, de Grenet-Dancourt, pour r
les débuts de M. Coquet, l'aimable comédien du
Vaudeville, plein d'entrain et d'humour, Mlle Réal,
d'une touchante simplicité, et M. Riche qu'on est
peu habitué à voirjoufr les grands premiers et qui
s'est tiré à son honneur du rôle d'Albert.
Que dire des Enfants terribles, cette désopilante
folie qui pendant deux heures a maintenu dans une
hilarité complète la salle comble du Casino. Grand
succès pour les deux enfants, Mlle Darthenay et la
petite AngèleJahan, qui chasse de race. Un bon dé-
but, Mme Bruand,une soubrette accorte et delurée.
Tout à fait irrésistible en Cocardeau, M. Mignot
est vraiment un comédien de tempérament. Une
mention toute spéciale à M. Laverne et à Mlle Sa-
velli, qui, tous deux habitués à l'emploi sérieux,
ont apporté à la composition de leurs rôles très
comiques une science et une abnégation dont il
faut les féliciter: costumes, ,voix, attitudes, tout
était fait et de main de maître, ce n'est pas avec
des artistes médiocres qu'on peut obtenir un pareil
résultat. Que de mal a dû se donner l'aimable et
habile régisseur Jahan pour cette mise en scène à
lui toutes nos félicitations.
C. ~'Fa~MCS.
MnMdL – L'ouverture du Casino a eu lieu
vendredi dernier devant uue assistance aussi nom-
breuse qu'élégante. Les toilettes claires, les
bijoux et les fleurs des dames, les smokings des
messieurs, le tout rehaussé par un nouveau sys-
tème d'éclairage donnait à 'la coquette salle de
spectacle, encore agrandie cette année, un aspect
des plus charmant. Du reste, M. Rivais ne néglige
rien pour que les habitués de ce délicieux Casino
trouvent au bord de la mer tout le confortable
moderne.
Le programme de ce concert d'inauguration
avait été composé avec un soin tout particulier
par notre aimable administrateur, M. Tapponnier-
Dubout, qui a tenu à commencer brillamment
cette nouvelle saison.
Cette petite fête musicale nous a donné l'occa-
sion d'applaudir deux premiers prix des classes de
chant du Conservatoire de Rennes; Mlle Rouault
et M. Mazeron. L
Mlle Rouault, un superbe mezzo-soprano a fait
preuve, dans le grand air du Prophète, d'une qua-
lité de voix admirable, remarquable surtout par
sa rare étendue, car dans le médium et l'aigu, elle
est d'une égalité parfaite.
Dans l'air de la Reine de Saba, Mlle Rouault a
conquis son auditoire par l'autorité et le charme
,avpc lequel elle l'a détaillé.
M. Mazeron nous a fait entendre, dans l'air de
l'Etoiledu raMM~Mer et dans celui delaJo~g /M<<'
deP6~/t,une voix de basse d'une grande puissance
qu'il manie avec beaucoup de goût et de dextérité.
De plus, chose rare pour une basse, il chante
avec une justesse irréprochable. Nous avons en-
tendu aussi M. Montecchi, le violoncelliste char-
meur, qui nous revient à Dinard pourla cinquième
fois, et qui retrouve chaque année le succès qu'il
mérite si bien d'ailleurs.
Maintenant, à tout seigneur, tout honneur, et
ceux de la soirée ont été pour M. Tapponnier-
Dubout, qui a bien voulu pour cette solennité dé-
roger à ses habitudes et payer de sa personne.
Il serait oiseux de vouloir faire ici l'éloge de M.
Tapponnier, d'autres plumes plus autorisées que
la mienne en ont déjà dit tant de bien, que tout ce
que je pourrais dire paraîtrait absolument pâle et
sans saveur.
M. Tapponnier nous a joué avec son brio ordi-
naire le CV<
d'aM~/b~, de Dahlerne. Mais le public, tenu
sous le charme de son doigté merveilleux, n'a pas
voulu le laisser quitte pour cela et force lui a été,
pour calmer les trépignements, de revenir jouer
une délicieuse C~eMMOM bretoM~e de sa composi-
tion.
L'orchestre, quoique un peu démonté par des
maladies et des deuils récents, s'est montré,
comme les années précédentes, à la hauteur de la
réputation qu'il s'est .acquise à Dinard.
Bnnkefqme. – La saison d'été est commencée,
la troupe du Kursaal a débuté dans d'assez bonnes
conditions par les .MoM~Me~M~ au Couvent.
Mme Ger, première chanteuse, a retrouvé le succès
d'il y a deux ans. M. Breton, notre excellent bary-
ton de l'hiver est le véritable chef de tlle de cette
troupe. M. Mercier, encore une des bonnes con-
naissances du public du Kursaal, est toujours l'ex-
cellent comique qu'on connaît. M. Valdy, premier
ténor, a la voix agréable, quand il chante, mais
dans le poème il zézaie un peu trop.
La deuxième première chanteuse Mlle deBreuil,
crie un peu dans les notes hautes, et Mlle Feal n'a
qu'un filet de voix, mais bien agréable. Quant a
Mme Matrat, c'est une duègne de la bonne école.
Les chœurs sont bons et bien fournis, femmes
jolies et voix gentilles. En somme le public a fait
bon accueil a tous et leur a continué cet accueil
dans G~e~c et la 2'M~~e. Un bon point pour
cette dernière pièce, à M. Lery (Pruth) et Mme
Dengis (Mme Barnabé) toujours aussi jolie femme.
'La troupe de comédie a débuté par le .Mft~e de
Forges. L'œuvre d'Ohnet a été fort bien rendue~.
M. Cholet (Philippe) s'est montré l'excellent ar-
tiste qui force les applaudissements par un talent
incontesté et incontestable.
Mme Valia (Claire) est une belle personne dont
le talent est à la hauteur de la beauté, elle a su du
premier ..coup, conquérir la sympathie du public.
Mme Dengis a été parfaite dans le rôle d'Athénaïs
et Mme Matrat, fort bien dans celui de Mme de
Beaulieu ainsi qua Mme Mercier (Baronne de
Préfond). Très bien MM. Mercier (Moulinet), Des-
bans (Bachelin), Brunières (de Bligny), Dengis
(de Préfond). C'est un véritable succès.
Un immense succès aussi, qui a plongé dans la
plus vive joie la ville entière, c'est celui qu'au con-'
cours de Tours, notre magnifique orphéon « La
Jeune France »si magistralement~ dirigée pa]c. M.,
E. Théry, a. remporté. « La Jeune France w a été
victorieuse sur toute la ligne. Premiers prix de
quatuor,' lecture à, vue, exécution, d'honnenr; de
direction, elle a tout enlevé avec félicitations du
jury. C'est le plus magnifique succès qu'Orphéon
ait jamais remporté.'
jpeMe~o.
l.mxen!t. – L'ouverture de notre Casino a eu
lieu le 85 juin. Mme Hirtz, qui fut déjà l'an dernier
directrice de l'établissement, nous semble avoir
été heureuse dans le choix de ses artistes et de son
orchestre. Ils ont conquis le public dès les. pre-
miers jours par une remarquable interprétation
du Chalet. Nous espérons que l'avenir ne démen-
tira pas notre première impression.
Dans les Projets de ma tante, Mme Vanden a
joué avec beaucoup de finesse et de facilité. Dans
le Petit Abbé on a remarqué l'aisance naturelle
avec laquelle'elle a rendu son rôle. Dans la pre-
mière de ces deux pièces. Mlle Novaret a fait preuve
de beaucoup d'élégance et de grâce. Le premier
comique, M. Hélom,nousaprésentèun .BoM/ïOMMMe
Jadis bien vivant et bien gai, ma foi 1 et le trial,
M. Gany, nous a bien amusés dans Un clou do~M
serrure. La partie lyrique des programmes
n'est pas moins bien exécutée. Mme Bellet a chanté
avec beaucoup de brio l'air du Grand Mogol. Sa
voix a des qualités appréciables de douceur et de
souplesse. Elle est restée telle que nous l'a. viens
jugée l'an dernier. La basse, M. Dolidon, est aussi
un de ceux dont on garde le souvenir. Dans les di-
vers morceaux que nous avons entendus de lui,
particulièrement dansla Juive, il arendu certaines
notes avec une véritable maestria. C'est un ar-
tiste consciencieux. Il doit aimer son art, ne pas
en faire uniquement un métier, car il y a de la
passion et de la. chaleur dans sa voix, qui doit pro-
duire de puissants effets sur une scène où elle peut
se déveloper avec plus d'intensité et de-* volume.
Nous devons aussi prendre bonne note des ef-
forts méritoires de l'orchestre. Son jeune chef, M.
Berin, déploie beaucoup d'intelligence' et d'ac-
tivité. "t.! f Il i ~-1 t
Nous nous rappelons un solo de violon: habile-
ment exécuté par M. Murbach. –)En'somme,
l'ensemble de l'interprétation des diverses parties
des programmes est des plus satisfaisantes. Un
compliment àMme Hirtz pour l'amabilité et le zèle
qu'elle met à remplir ses fonctions de ~directrice
n'est pas une fiatterie déplacée. On ne saurait non
plus passer sous silence le tact et la délicatesse de
l'administrateur, M. Bellet.
r, 1" '¡ ,1
PaJmv&stea Flots – GRAND CASJNO GRA-
NJER. – Enumérer par le menu toutes les jolies
pièces déjà données par le Casino serait trop long.
Nous avons sous les; yeux le programme du 88
juin,.L
Haye, a fait un Sylvain irréprochable, tandis que
M. Vérard, baryton, faisait un excellent Belamy,
et Mme Berthe Marie une adorable Rose Friquet.
L'interprétation des Dragons et de toutes les
opérettes qui ont précédé l'œuvre de Maillart n'a
rien laisser à désirer. On ne saurait trop féliciter
M. Marius Granier desenorts qu'il fait pour main-
tenir la réputation artistique de son établissement.
Il y a une compensation, c'est qu'il réussit a satis-
faire les plus difficiles.
Rennes. D'après les derniers renseignements
que nous tenons d'une source autorisée, nous
compterons au nombre de nos artistes de l'an pro-
chain des sujets d'une réelle valeur.
Tous ent déjà paru sur les plus'grandes scènes
de province.
MlleCaudeIon, engagée comme première chan-
teuse légère, a déjà rempli cet emploi au théâtre de
Lyon. Comme baryton nous aurons M.' Lassali,
l'heureux époux, depuis queltlues jours, de Mlle
Caudelon, qui vient également de Lyon.
M. Déo, notre premier ténor léger, chantait à
Nantes il y a deux ans.
M. Durand, première basse, a fait la saison à
Toulon, et Mlle Vial, première dugazon, à Tou-
louse,
Nos meilleurs souhaits à M. Itrac, notre nouveau
directeur, qui saura, nous en sommes certain,
compléter comme il faut une troupe si bien com-
mencée.
Lo~Wo.
Tonrs.–C'est jeudi 7 juillet, qu'a eu lieu à
notre théâtre la représentation extraordinaire don-
née avec le concours de J. Coquelin et de Mme F"
vart.
La Mf'~re ~
obtenu cette année un succès considérable à la Co-
médie-Française.
Cette ceuvre si originale offre des situations du
plus haut comique, elle est ingénieusement faite,
supérieurement écrite et toute pleine du. plus
joyeux entrain. C'est une comédie de maître, une
œuv~e de jeunesse des plus pittoresque, remplie de
gaieté, qui fait rue de ce rire facile et heureux qui
ne salit pas l'esprit.
C'est J. Coquelin, qui joue le rôle de Petruccio,
et Mlle Depoix, la si jolie artiste du Gymnase, ce-
lui de Catarina.
Les costumes fastueusement brillants, sont d'un
goût parfait, c'est une des plus jolies choses qui se
puisse voir.
Le même soir la Joie /'a~~eM~. la si intéressante
et si charmante comédie de Mme Emile de Girar-
din. C'est Mme Favart, la grande artiste, si mer-
veilleuse dans cette pièce, qui interprétait le prin-
cipal rôle.
Vals. Notre coquette station thermale com-
mence à prendre de l'animation. Bon nombre de
baigneurs sont déjà arrivés toutefois, nousn'avons
eu jusqu'ici quels vrai baianeur, celui que l'on
appelle le « buveur d'eau )). On le voit dix, quinze,
vingt fois par jour se diriger vers les sources répa-
ratrices, un verre à la main, pour accomplir sa
cure.
L'amateur des villes d'eaux, celui qui vientsher-
cher dans nos montagnes les plaisirs et la fraîcheur
ne nous arrh e que vers la mi juillet.
A huitaine, le compte rendu détaillé des fêtes;
nous en profiterons pour parler du Casino, des con-
certs et, surtout, de nos jolies mondaines qui, jus-
qu'ici, se sont tenues cachées.
Vichy. – CAsrNo. – La reprise des ~M~MCMO~
a parfaitement réussi et a été un grand succès pour
MM. Bucognani, Chavaroche, Bianconi, Huguet,
et Mmes Cagniart, Marcolini, Bouland, qui ont in-
terprété en artistes consommés le chef-d œuvre de
Meyerbeer. Dans le divertissement bohémien du
troisième acte Mmes Riganti et Poigny, M. Poigny
et le corps de ballet tout entier ont reçu des a.pplau- g
dissements unanimes et bien mérités. p
Dans le Roi d'Ys, joué. dimanche pour la pre-
mière fois de cette année,' grand succès pour les t
interprètes, notamment pour Mlle Marcolini et s
M. Bucoguani, dans ce quatrième tableau d'un
archaïsme moyen âge si juste et si plein de charme, e
avec son aubade, son ravissant duo et son joli s
chœur des uan~ailles et pour Mlle Cagniart et r
M. Muguet, qui ont. chanté et joue en grands tra~é- r
diens lyriques leur duo du troisième tableau. Les c
chœurs, l'impeccable orchestre de M. Accursi, et
une riche mise en scène ont donné à l'interprétation
de ces deux œuvres tout ie relief désirable.
La première représentation de la .P~MMHe Po~M- i
quet, lestement enlevée par Mmes Billon, duègne (
d'un rare comique, Conil, fort gracieuse ingénue,
Marty, et MM. Fleury, Dervaud, Charlet, Mor-
det, a obtenu un succès de fou rire. (
EDEN THËA.TRE. – Comme nouvea.uté,' après la
Demoiselle du T~p/MMe, dont nous vous avons t
raconté lesuccés, on a donné déjà deux fois, devant
deux salles littéralement bondées .Le.< vingt-huit
Jours de C~~e~e. Mlle Lesœur, dont la jolie voix 1
et le talent si fin sont tant appréciés des habitués i
de ce théâtre, y a fait sa rentrée, et été applaudie 9
et rappelée à plusieurs reprises.
Mlle Lagarde, pleine de désinvolture dans le rôle
de Bérénice, Lormont, Jeandelly, jouent avec
beaucoup de verve et d'intelligence. MM. Cazeneuve
et Perrin ont fait apprécier à nouveau leurs jolies
voix et leurs excellentes méthodes; MM. Villard, ]
d'un comique de bon aloi, Chambéry (Michonnet
désopilant), Miller, Savigny, ont gaiement donné
la réplique à leurs camarades et assuré, avec les
chœurs, l'orchestre et une mise en scène nouvelle
et très soignée, un grand succès à cette opérette
qui, croyons-nous, balancera, ici, celui de Miss
~3~e~, et fait honneur à la direction de M. Cou-
dert.
M. Pickma.n, le fameux hypnotiseur et liseur de
pensées, a donné lundi, à ce théâtre, une séance
très réussie.
nc~.
11'
Le Vigan. Nos premières représentations
ont vu l'écroulement de la direction Bachimont,
qui malheureusement n'avait pu réunir des artis-
tes capables de faire marcher une affaire. Après les
deux premières représentations M.Bachimont s'est
vu forcé d'abandonner la direction à M. Manso,
pianiste chef d'orchestre, qui par un choix plus
heureux nous a présenté, des artistes dignes des
grandes scènes.
Les débuts de la nouvelle troupe ont été pour
tous les artistes un réel triomphe. M. Géraldi, ba-
ryton, a obtenu un succès sans second au Vigan,
bis et rappels rien ne'lui a manqué, doué d'une
voix sympathique et bien timbrée, il a conquis
d'emblée tous les suffrages. M. Tellier, notre nou-
veau ténor, n'a eu qu~à paraître en scène pour se
faire apprécier. C'est. un chanteur correct doué
d'une fort jolie voix doublé d'un bon comédien,
quoi de mieux ? M. Jullien est un comique de bon
aloi, ne poussant jamais à la grosse farce ce qui le
met au-dessus de bien d'autres.
Nous venons d'entendre la ~e~eJ~a~c; c'est
pour les débuts de Mlle Eva Durand, première
chanteuse. Son succès a été des plus grand et c'est
sans aucune peine qu'elle a fait oublier Mme Mar-
tha Gilbert, que de bravos' et quel enthousiasme I
Et nous/devons dire que c'est Hiérité. car la
chanteuse, la comédienne et la femme sont parfai-
tes. Mlle Th. Riot, qui tenait le rôle de Théobaido,
a été très convenable, jolie petite voix, bonne te-
nue, mais besoin de pratique allons, mademoi-
selle, travaillons.
Mme Géraldi a eu aussi sa part de succès et,
certes, c'était mérité.
-"Mme Hubat a été parfaite dans le rôle de Lucre-
zia, qu'elle joue en artiste consommée. Aussi le
public ne lui a-t-il pas ménagé ses marques de sa-
tisfaction. '<
M. Tellier dans San Carlo a été parfait, sa voix
se prête on ne peut mieux a ce genre de musique,
aussi trois salves d'applaudissements ont-elles
prouvé à notre ténor quel pointil a enthousiasmé
la salle à son duo des larmes.
M. Jullien a été désopilant dans le rôle de Mon-
tefiasco, qu'il joue, du reste, ainsi que tous ses rc~
les, d'nne façon absolument remarquable, aussi
devient-il l'enfant gâté du public viganais.
Nous avons gardé pour la fin M. Géraldi, notre
sympathique baryton a rendu le rôle du Podestat
d'une façon remarquable comme tenue, et comme
chant le jour oA
prise a été détaillé on ne peut mieux. Inutile de
dtre le succès obtenu par notre baryton après le
duo du jRos.MO~ c'était de l'enthousiasme et on
l'a obligé en compagnie de sa charmante camarade
Durand à en donner une nouvelle audition. Nous
espérons voir cet artiste sur une grande scène pour
la saison d'hiver.
ZOM:S.
TÈSti~axig~x'
IMtMtkeHber~tc. – Mme Vve Bores ouvrira
la saison théâtrale le jeudi 14 juillet.
Mme Dorés s'est inspirée do feu son regretté
mari et a réuni une troupe composée des meilleurs
artistes des théâtres de Bruxelles. – Nous en don-
nons plus loin le tableau.
La pièce de début est le Afa~r~ Forges, le
chef-d'œuvre d'Ohnet.
CASINO. Une foule immense s'était dirigée,
hier, par un temps superbe, vers nos stations bal-
néaires.
Très vive animation sur la digue de Blanlzen-
berghe publie nombreux et choisi au Casino, où
avatt lieu le premier concert de symphonie..
M. Jules (loetinck, l'intelligent chef, a composé,
de nouveau, son orchestre avec le plus grand soin
et a su réunir une phalange d instrumentistes
d'élite. Quant à l'ensemble, l'habileté du chef nous
en répond. Dès hier, le public a acclamé la pha-
lange artistique de M. Goetinck, qui se complétera
encore le 15 juillet.
Quant aux concerts extraordinaires, le directeur
M. Houlvin, donnera de nouvelles preuves de son
savoir-faire; des sommités artistiques, telles que
Mme Bosman, Mlle Chrétien, MM. Massart, Ba-
diali, Ysaye, etc., etc., viendront, tour à tour,
charmer les oreilles des abonnés du Casino, sans
compter l'exécution complète de l'oratorio De
.yc'M~c. de Peter Benoît.
Et notons que toutes ces belles soirées seront
données abonnement courant, le SMNJ?OK
M. Boulvin fera donc, de nouveau, très bien les
choses.
Brmxettes.. – Le Conservatoire a clôturé sa-
medi la série de ses concours. Cette dernière
séance a été consacrée au chant. Nous regrettons
que la place*–qui nous est mesurée ne nous
permette de rendre compte de tous les concours.
On voudra donc bien nous excuser si nous ne par-
lons que celui du chant.
Le concours pour hommes n'a mis en présence
que quatio concurrents.
La victoire est allée avec un premier prix à
M. Ceuppens, un baryton de demi-caractère et
nous ajoutons de demi-talent, ce qui est déjà un J
joli résulta pour un jeune débutant.
Plus par équité que par galanterie pour le sexe s
faible, qui était ici le sexe fort autant par la qua- I
lité que parla quantité (18 concurrentes), notre ju- (
:ement, sur le concours des jeunes filles sera un
eu plus développé. < 1 )
Le .jury a décerné un premier prix avec distinc-
ion à Mile Hendrickx et la même récompense
impie à Mlles Thévenct et Van Hoff. 1
La. première de ces lauréates, qui est la fille d'un
xcellent artiste dramatique flamand, possède un
superbe organe de contralto, voix de plus en plus
a.re. Après avoir interprété supérieurement son
norceau imposé, elle a cliauté de sa voix chaude,
:laire, profonde, bien posée et dans un style de
grande pureté et de bonne diction l'air du Pro-
)/ « Comme un éclair précipité ».
C'est un nom à retenir. H apparaitra p!us tard,
tous en sommes convaincu, A la première page
lu journal sous la rubrique Opéra de Paris.
C'est dans l'ai:'des bijoux de Faust, que Mlle
Fhévenet s'est fait entendre, juger et applaudir.
~ette jolie personne, douée d'un bijou de voix, est
jne vraie nature d'artiste. Des succès de scène l'at-
:cndent dans un avenir très prochain.
Mlle Van Hoff, dans I':ur de S
physique, le timbre de sa. voix et sa. mimique, tout
pour réussir plus tard à suivre de très près son
excellent modèle.. r
Bien que le jury n'aitdécerné, et cela contre l'at-
tente générale du public, qu'un deuxième prix
~ecdistictionàMlle Vliex, qui méritait mieux
lue cela, nous citons volontiers son nom, car cette
jeune chanteuse a fait preuve de ttop de savoir
pour ne pas rendre un léger hommage a son talent
[laissant.
Mlles Hendrickx et Vliex ainsi que M. Ceuppens
sont élèves de M. Warnots; Mîtes thévenet et Van
Hoit appartiennent à la classe de Mme Cornelis-
Servais. Nous adressons toutes nos félicitations à
ces deux excellents professeurs.
A. Cor<7i'MMeM.<.
Londres. ROYAL ITALIAN OPERA, On dirait
qu'il existe dans l'air, comme à plaisir, des con-
tradictions aux faits les mieux établis. Je disais. la
semaine dernière, que M. Van Dick, engage pour
douze représentations, mais n'ayant pas de réper-
toire, était ballotté entre Faust, qui ne le fait pas
valoir ou qu'il ne fait pas valoir, et JtfaMOM. qui
n'a pas réussi. On ne cessait de crier « n faut le
voir dans Lohengrin w et cela eH~a~ M. de
Reszké, qui trouve le rôle très favorable aux co-
quetteries d'un ténor devant une galerie de jolies
femmes. Aussi Van Dick ne pouvait-il pas toucher
a ce personnage et devait-il, en gémissant, renon-
cer à se faire brouetter par le cygne de la légende.
Mais il fallait lui remplir ses douze représenta-
tions, et M. Harris commentait à être non moins
eHtMM que M. de Reszké. Alors il prit un parti
héroïque, il dit Van Dick « Vous ne savez pas
Zû/~n~WM en italien, eh bien, tant pis, chantez-le
en français; on est assez habitué à entendre du
charabia dans mon théâtre; personne ne le remar-
quera. Si Reszké dresse une embuscade pour vous
donner un croc-en-jambe à votre entrée en scène,
ce qui fait toujours
tham ou je lui infligerai Maure! comme compagnon
de souper, ce qui troublera sa digestion. » 0
Drurioianus Harris se faisait encore la réflexion
que Van Dick lui coûtait moins cher que Jean, et,
eu soufflant a celui-ci un de ses rôles, cela le tirait
d'affaire avec le premier et faisait a sa caisse une
saignée moins alarma.nte.
Et par deux fois en une semaine, Van Dick a
chanté Lohengrin en français à lui tout seul, le
reste de l'ensemble étant italien. Les non-initiés
ont pu croire que c'était dans la légende. Et voilà
comment, par contradiction, lui qui ne devait pas
toucher a cet opéra ne chantera plus que cela. Il a
la spécialité de ne ressembler a aucun autre dans
la conception de ses rôles; il diffère entièrement
de Reszké, le chevalier du Gral) pommadé, et de
tous les ténors allemands, nébuleux et massifs.
Van Dick aime les horizons pittoresques, il en ba-
riole agréablement certaines situations de ses rôles
pour les sauver du conventionnalisme; d'autres fois,
il tonne et étonne (mais ne détonne jamais), c'est
le ténor hercule, le ténor qui soulève des poids; il
chante plus fort que de Reszké, et Harris avait es-
péré qu « le ~OMt6era{~. Et voilà que le journal
même de Harris trouve qu'il met dans ce rôle trop
de sentiment et de passion. Je parie que c'est en-
core là un tour de Jean. En voyant Van Dick lui
enlever un de ses chevaux de bataille, il aura en-
voyé un lapin an reporter de Harris en lui disant:
« Tirez-lui les oreilles, pas au lapin, mais au
ténor », et le reporter sournois et malin, a repro-
ché au brillant ténor ses plus belles qualités, sa-
chant qu'il ne lui ferait aucun tort et ne convain-
crait personne. Je veux bien que son inteprétation
ne soit pas absolument conforme à la tradition de
la légende; il est trop humain dans ses élans, c'est
plutôt un volupteux Tristan qu'un calme, pur Lo-
hengrin, plein à la fois d'émotion et de dignité. Il y
a un peu de Des Grieux dans son personnage,
mais on peut l'accepter comme cela.
Une des plus remiirquahles figures de la saison
est Mme Deschamps, c'est la meilleure Fidès que
nous ayons eue depuis MmeScalchi; aussi le /o-
~t<~e a-t-il été une des bonnes reprises de cette
campagne. Jean de Leyde n'était pas en voix, ce
rôle semble un peu fort pourle~~YM~ ténor. Son
frère Edouard est un magnifique Zacharie, et Mon-
tariol est trop bon pour le rôle de Jonas. Ptançon
est fondu dans le personnage d'Obertha! comme
s'il avait été conçu et écrit pour lui. Carmen a été
un des autres succès de Mme Deschamps. Elle,
n'a qu'un défaut, c'est de donner l'tilusion d'une
puissante Normande au lieu d'une svelte et féline
AndaIouse.Ln.ssa)le,un superbe toréador; Mme
Eames, une Micacla un peu froide; de Reszké, un
correct don José, mais fort peu espagnol.
Maurel a fait sa rentrée dans Don y
idiot et pourquoi n'arme-t-on pas d'un lampion la
statue du Commandeur pour ttrer sa silhouette de
l'ombre où on l'a reléguée? Plus de lumière t
comme disait Goethe.
Je regrette de devoir remettre à huitaine le nou-
vel opéra de Bemberg, JP~!M< Mais ces lignes ont
dû partir avant qu'il ne soit joué. Je remets égale-
ment à un compte rendu générhl tous les opéras
allemands.
Un mot des concerts. Sarasate et Paderewski.
les lions de la saison, ont créé la fureur habituelle.
Sarasate est parti pour Paris et s'en va en Espa-
gne où toutes les villes ibériennes se le disputent.
Non moins disputé par Londres, il y revient en
septembre.
Je vous ai parlé du piano qu'Erard a construit
pour Paderewski; on vend son buste partout,
mais si j'avais été lui, j'aurais attendu pourle faire
faire qu'il ait changé la tête de sin~e fou dont il a
cru rehausser son talent. Si c'est une enseigne, elle
est malheureuse, car elle excite invariablement le
fou rire des jeunes filles qui, ne le connaissant pas,
le voient entrer pour la première foissur l'estrade.
Fauchez-moi cette broussaille, monsieur Pade-
t'ewski, vous êtes assez grand artiste pour ne pas
appeler votre chevelure en aide. Caulez ces vesti-
ges des premières griseries de succès qui rendent
xhè[es à la jeunesse les attitudes inspirées, les po-
ses pour le grand ::rtiste. Vous l'êtes, vous êtes
presque le roi du piano puisque Hubinstein s'est
retiré; alors pourquoi cette pose? Coupez vos che-
veux et soyez ce que vous êtes au lieu de vouloir
:aricaturer dans votre personne la puissante nature
lue vous avez.
J'ai une dizaine d'autres concerts :1 déballer,
ie m'acquitterai de ma tache peu peu.
Je dois citer d'abord, parce que c'est trop amu-
iant pour les passer sous silence des concerts infli-
gés à toutes les villes que leur taille expose à la
;onvoitise des entrepreneurs de musique publique
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