Titre : Le Charivari : publiant chaque jour un nouveau dessin
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1833-06-10
Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication
Contributeur : Huart, Louis (1813-1865). Directeur de publication
Contributeur : Véron, Pierre (1831-1900). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452332k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 359 Nombre total de vues : 359
Description : 10 juin 1833 10 juin 1833
Description : 1833/06/10 (A2,N192). 1833/06/10 (A2,N192).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k115203j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 4-Lc2-1328
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/09/2008
10 JUIN IMS. DEUXIEME AftINÉÈ. W° IW. – MJYD1.
1 -1- ¿
JOUltiVAL POMMANT CHAQUE JÔ1ÎR U*» fctftfVEAO DESSIN.
LITTÊBJLÎTJRS.
POÉSIE.
113 DESSERT, contbs en vebs et poésies biyehses.
Par ^-€. Vuu..
Joli volume in-12. Prix S fr. ChezPautin, place de ta Bourse.
Grâce au degré de perfection on l'on a poussé' les expé-
diens typographiques personne n'ignore aujourd'hui qu'a-
vec 120 vers, des blancs, des notices, des vignettes» des culs-
de-lampe et un peu de talent, on peut faire un fort joli
volume. Il faut donc remercier M, J.-C. Vial et son libraire
de n'avoir pas fait plus, avec les mêmes moyens, augmentes
d'une préface, d'une introduction et tie trois préludes» C'était
de quoi nous enfler quatre tomes monstrueux, si nous n'eus-
sions pas en affaire à des gens modérés. Nous pouvons nous
flatter de l'a voh échappé belle
Mais one bonne fortune, sans contredit, plus rare et plus
précieuse que celle d'échapper aux guets-à-pens des librai-
res; «né bonne fortune que nous autres critiques noua a
précions encore bien plus que les lecteurs c'est l'apparition
d'un Uvre écrit avec conscience et talent; d'une lecture at-
trayante et facile, et qui mêle du moins quelque agrément aux
dégoûts journaliers de notre ingrate et pénible tâche. CetHL,
bonne forluue-là, c'est à M. J*-C. Vial seul que nous la A0V
vons à lui donc, à lui tout se mes sincères lemercimens
des heures délicieuses que j'ai passées avec son charmant re-
cueil, son Dessert. En savourant le pessert de M. Vial, j'ai
cru presque assister un de ces petits soupers, qui faisaient
les plus chères délices du 18e siecte, et dont t'institution sé- 7
mi-épicurienne, emportée par l'ouragan révolutionnaire, mé-
ritait seule d'étre restaurée à l'époque où l'on en restaurait
tant d'antres. Mal en a pris aux partisans de l'ancien régime
de ne s'être pas avisés de ce moyen, plutôt que du rappel dès
jésuites qui étaient déjà usés au 18' siècle. C'est par aes bons
côtés qu'où peut faire aimer une forme sociale. En France,
l'appât eût été irrésistible; et je ne doute guère que les des-
tinées de la coutre-révolution fussent attachées au rétablis-
sement d'un mode de réunion que ne nous ont redonné ni
les concerts, ni les meaus, ni les raoûts, ni les dîners élec-
toraux, ni rien de ce que peut imaginer, pour tuer le temps,
une société maussade; maladive, ennuyeuse, ennuyée, et sur-
tout inhabile aux plaisirs,
C'est qu'à vrai dire, les petits soupers, ceux que nous re-
grettons ) sont du petit nombre de ces bonnes choses qui
n'ont qu'un temps, et qu'on ne remplace pas. Le dix-huitiè-
me siècle ne les avait hérités ni du fameux, hôtel de Ram-'
bouitlet ni de ses succursales il ne devait pas les léguer aux
âges suivans. C'etaifune fondation de son génie, le composé
le plus moral de ses plaisirs, le produit le plus indigène de
la société, où ils n'occupaient même qu'une petite place. Au
château, les intrigues, la corruption et les voluptés de hauts
goûts; aux grands salons du Temple, les cabales politiques
à l'hôtel d'Holbach, le laboratoire du grand œuvre de ta phi-
losophie mais â la cellule de Mme du Défiant ou bien à la
maison plus décente, et mieux disciplinée de Mine Geoffi in
(| le Charme de ces petits soupers, éternellement regrettables
que recommandaient a la fois toutes les jouissances honnê-
tes les lettres et l'amitié la bonne chère et les jolis vers.
A propos de jolis vers, parlons bien vite du Dessert de SI.
Vial, qui nous rappellent si agréablement le souvenir d'un
temps où l'on savait vivre. C'est, en effet à titre de passé-
temps qu'il nous les donne» Vous trouverez sans doute,
qu'il est trop modeste vous vous plairez à les lire comme
moi, c'est-à-dire autant qu'on peut encore se plaire à quel-
que chose, sans anachronisme. Quoique M. Vial appartienne
à l'étole de Parny pour la facture seulement et que sa verve
nous rende quelquefois les saillies pétillantesdu chevalier de
Bouillers, en amateur, spirituel, exempt de tout préjugé de
formes, Il prend, chemin taisant, ce qu'il trouve de bon dans
les innovations modernes il marie, sans scrupule, toutes tes
mythologies; et marche insouciant et gai dans son ecclectis-
me poétique. La composition de son recueil par un carac-
tère analogue, offre un heureux mélange de sujets depuis le
conte oriental jusqu'à la scène maritime dialoguee depuis
la romance plaintivement traînée jusqu'à' la courte épigram-
me aiguisée par la queue. Après le morceau de longue ha-
leine la petite pièce arrive à propos pour vous donner le ̃>
temps de respirer après une déclaration d'amour bien filée,
la réponse en cinq Ou six vers s'encadre coquettement entre
deux belles pages blanches. A merveille l c'est agir en hom-
me de gout et remplir fidèlement les» conditions de son titre.
Tout ne doit pas être substantiel dans un dessert. On ne peut
donc se plaindre de Ces feuilles fraîches et propres qui sépa-
rent des fruits savoureux, et qui ne sont qu un appât de plus
à la friandise des convives.
1 -1- ¿
JOUltiVAL POMMANT CHAQUE JÔ1ÎR U*» fctftfVEAO DESSIN.
LITTÊBJLÎTJRS.
POÉSIE.
113 DESSERT, contbs en vebs et poésies biyehses.
Par ^-€. Vuu..
Joli volume in-12. Prix S fr. ChezPautin, place de ta Bourse.
Grâce au degré de perfection on l'on a poussé' les expé-
diens typographiques personne n'ignore aujourd'hui qu'a-
vec 120 vers, des blancs, des notices, des vignettes» des culs-
de-lampe et un peu de talent, on peut faire un fort joli
volume. Il faut donc remercier M, J.-C. Vial et son libraire
de n'avoir pas fait plus, avec les mêmes moyens, augmentes
d'une préface, d'une introduction et tie trois préludes» C'était
de quoi nous enfler quatre tomes monstrueux, si nous n'eus-
sions pas en affaire à des gens modérés. Nous pouvons nous
flatter de l'a voh échappé belle
Mais one bonne fortune, sans contredit, plus rare et plus
précieuse que celle d'échapper aux guets-à-pens des librai-
res; «né bonne fortune que nous autres critiques noua a
précions encore bien plus que les lecteurs c'est l'apparition
d'un Uvre écrit avec conscience et talent; d'une lecture at-
trayante et facile, et qui mêle du moins quelque agrément aux
dégoûts journaliers de notre ingrate et pénible tâche. CetHL,
bonne forluue-là, c'est à M. J*-C. Vial seul que nous la A0V
vons à lui donc, à lui tout se mes sincères lemercimens
des heures délicieuses que j'ai passées avec son charmant re-
cueil, son Dessert. En savourant le pessert de M. Vial, j'ai
cru presque assister un de ces petits soupers, qui faisaient
les plus chères délices du 18e siecte, et dont t'institution sé- 7
mi-épicurienne, emportée par l'ouragan révolutionnaire, mé-
ritait seule d'étre restaurée à l'époque où l'on en restaurait
tant d'antres. Mal en a pris aux partisans de l'ancien régime
de ne s'être pas avisés de ce moyen, plutôt que du rappel dès
jésuites qui étaient déjà usés au 18' siècle. C'est par aes bons
côtés qu'où peut faire aimer une forme sociale. En France,
l'appât eût été irrésistible; et je ne doute guère que les des-
tinées de la coutre-révolution fussent attachées au rétablis-
sement d'un mode de réunion que ne nous ont redonné ni
les concerts, ni les meaus, ni les raoûts, ni les dîners élec-
toraux, ni rien de ce que peut imaginer, pour tuer le temps,
une société maussade; maladive, ennuyeuse, ennuyée, et sur-
tout inhabile aux plaisirs,
C'est qu'à vrai dire, les petits soupers, ceux que nous re-
grettons ) sont du petit nombre de ces bonnes choses qui
n'ont qu'un temps, et qu'on ne remplace pas. Le dix-huitiè-
me siècle ne les avait hérités ni du fameux, hôtel de Ram-'
bouitlet ni de ses succursales il ne devait pas les léguer aux
âges suivans. C'etaifune fondation de son génie, le composé
le plus moral de ses plaisirs, le produit le plus indigène de
la société, où ils n'occupaient même qu'une petite place. Au
château, les intrigues, la corruption et les voluptés de hauts
goûts; aux grands salons du Temple, les cabales politiques
à l'hôtel d'Holbach, le laboratoire du grand œuvre de ta phi-
losophie mais â la cellule de Mme du Défiant ou bien à la
maison plus décente, et mieux disciplinée de Mine Geoffi in
(| le Charme de ces petits soupers, éternellement regrettables
que recommandaient a la fois toutes les jouissances honnê-
tes les lettres et l'amitié la bonne chère et les jolis vers.
A propos de jolis vers, parlons bien vite du Dessert de SI.
Vial, qui nous rappellent si agréablement le souvenir d'un
temps où l'on savait vivre. C'est, en effet à titre de passé-
temps qu'il nous les donne» Vous trouverez sans doute,
qu'il est trop modeste vous vous plairez à les lire comme
moi, c'est-à-dire autant qu'on peut encore se plaire à quel-
que chose, sans anachronisme. Quoique M. Vial appartienne
à l'étole de Parny pour la facture seulement et que sa verve
nous rende quelquefois les saillies pétillantesdu chevalier de
Bouillers, en amateur, spirituel, exempt de tout préjugé de
formes, Il prend, chemin taisant, ce qu'il trouve de bon dans
les innovations modernes il marie, sans scrupule, toutes tes
mythologies; et marche insouciant et gai dans son ecclectis-
me poétique. La composition de son recueil par un carac-
tère analogue, offre un heureux mélange de sujets depuis le
conte oriental jusqu'à la scène maritime dialoguee depuis
la romance plaintivement traînée jusqu'à' la courte épigram-
me aiguisée par la queue. Après le morceau de longue ha-
leine la petite pièce arrive à propos pour vous donner le ̃>
temps de respirer après une déclaration d'amour bien filée,
la réponse en cinq Ou six vers s'encadre coquettement entre
deux belles pages blanches. A merveille l c'est agir en hom-
me de gout et remplir fidèlement les» conditions de son titre.
Tout ne doit pas être substantiel dans un dessert. On ne peut
donc se plaindre de Ces feuilles fraîches et propres qui sépa-
rent des fruits savoureux, et qui ne sont qu un appât de plus
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