Reines hellénistiques sur les monnaies

Arsinoé II, Laodice du Pont, Cléopâtre VII, etc. Ce parcours propose de découvrir les reines hellénistiques à travers leur portrait monétaire. Quels sont les indices nous permettant de les reconnaître et comment interpréter la présence de leurs portraits sur des monnayages ?

À la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C., le vaste empire qu'il a constitué se désagrège faute d'héritier capable de maintenir cet ensemble s'étirant de la Grèce à l'Inde. La succession, revendiquée tour à tour par ses anciens compagnons - les diadoques - est à l'origine de nombreux conflits, mais aussi de l'émergence des monarchies dites hellénistiques (période qui s'achève avec la conquête romaine de l'Égypte en 30 av. J.-C.). Ces royaumes, dirigés par les dynasties lagide, séleucide, attalide ou encore antigonide et d'autres, naissent de la fragmentation de l'empire.
De façon concomitante à l'émergence de la figure du roi, se développe celle de la reine. D'abord nommée par son nom puis désignée par le titre de basilissa (reine), l'épouse du roi participe à l'édification de la souveraineté royale. Bien qu'elle ne soit pas essentielle à l'établissement du pouvoir politique et militaire du roi, elle revêt néanmoins une fonction symbolique et diplomatique importante.
Traditionnellement absent du paysage politique grec et macédonien, le portrait féminin émerge avec les royautés hellénistiques, notamment sur les monnaies. Cette nouveauté témoigne de la présence sur la scène politique de femmes détentrices d'une certaine forme d'autorité et incarnant aux côtés de leur époux ou de leur fils, l'idéologie royale. 
Leur règne étant relativement peu évoqué par les sources littéraires et épigraphiques, les monnaies arborant le portrait de ces souveraines constituent une source d'informations précieuses. Leur étude n'est toutefois pas une tâche aisée. En effet, étant un vecteur du discours royal, la monnaie nous expose souvent à une vision figée, idéalisée de la reine. Il est donc crucial de nuancer nos interprétations et de mobiliser d'autres types de sources historiques pour entichir nos approches de l'objet.