ZaïreVoltaire, 1732


Le théâtre a été la grande passion de Voltaire. Avec Œdipe, il devient dès 1718 aux yeux du public le seul grand tragique. Hanté par le modèle racinien, un temps séduit par Shakespeare, il plante ses intrigues ingénieuses aux revirements spectaculaires dans de nouveaux décors. Avec Zaïre, Voltaire nous transporte à Jérusalem au XIIIe siècle. Esclave d'origine chrétienne devenue musulmane dans sa captivité, Zaïre aime Orosmane, le jeune sultan qui se prépare à l'épouser, coup de théâtre : un chevalier apporte la rançon de Zaïre, mais Orosmane refuse de la libérer... Celle-ci, partagée entre son amour pour le sultan et son serment de demander le baptême, éveille, par son embarras, les soupçons d'un amoureux en proie au démon de la jalousie. Convaincu de sa trahison, il se dissimule dans l'obscurité afin de la confondre. Dans une scène digne d'Othello, il poignarde Zaïre quelques secondes avant d'apprendre qu'il l'a injustement soupçonnée et de se donner lui-même la mort. Il s'agit du plus grand succès théâtral de Voltaire et de sa pièce la plus fréquemment jouée : 488 représentations à la Comédie-Française entre 1732 et 1936. Elle fut au XIXe siècle magnifiquement interprétée par Sarah Bernhardt et Mounet-Sully. Paradoxalement, le théâtre de Voltaire qui a tant fait pour sa gloire de son vivant, est aujourd'hui tombé dans l'oubli.
 

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  • Sarah Bernhardt dans Zaïre
  • Maquette de costume pour Zaïre
  • Lettre à M. de la Roque sur la tragédie Zaïre (1732)
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  • Oreste, tragédie de Voltaire (1750)
  • Mahomet, tragédie de Voltaire (1742)