Meslier1664 – 1729


Fils d'un marchand de Mazerny, village ardennais, Jean Meslier, après de bonnes études au séminaire de Reims, est nommé, en 1689, curé d'Étrépigny et de Balaives, non loin de Charleville et de Sedan. Il y exercera son ministère pendant quarante ans, sans doute à la satisfaction de ses paroissiens paysans. Le seul fait notable dans sa vie est un conflit qui l'oppose au seigneur local accusé par Meslier d'opprimer les villageois. Très cultivé mais isolé dans sa province (il n'est jamais venu à Paris comme on l'a prétendu), il élabore un volumineux traité philosophique et politique qui, pour la première fois, associe la revendication égalitaire des jacqueries à l'expression d’un matérialisme athée issu d'une tradition qui remonte à l'antiquité. Entré dans l'Église sans avoir la foi, Meslier, dans les conditions de l'ancien régime, a pu concilier, non sans déchirement intérieur, un rôle social, humanitaire et culturel, de clerc  au service de la communauté rurale (il est le premier à avoir tenu  correctement les registres des naissances, mariages et décès de ses deux paroisses), et des convictions personnelles radicalement antireligieuses et anti­monarchiques. Sa violence de style, qui le pousse à exalter l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac, le situe au-delà des aspirations des Lumières.
 

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  • Portrait du curé Meslier
  • Testament de Jean Meslier
  • Testament du curé Meslier

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