Jeanne-Marie Leprince, née à Rouen, enseigne pendant dix ans dans une institution religieuse avant d’épouser le marquis de Beaumont en 1743 puis de devenir, à la suite de l’annulation de son mariage, préceptrice des filles de la duchesse de Lorraine. En 1745, elle se rend à Londres où elle devient gouvernante dans la haute société anglaise. Très pieuse, soucieuse d’instruire en amusant, elle rédige des traités d’éducation sous forme dialoguée, parfois accompagnés de contes empruntés aux conteurs et conteuses célèbres. Elle publie notamment le Magasin des enfants (1756) puis le Magasin des adolescentes (1760). La « magasinière », comme la surnomme Voltaire, poursuit avec un magasin « pour les jeunes dames » (1764), le Magasin des pauvres (1768), Les Américaines ou la preuve de la religion chrétienne (1770) et le Magasin des dévotes (1779). Ses recueils de Contes moraux se veulent inspirés d’exemples réels et peints d’après nature. Elle laisse à sa mort une œuvre considérable qui font d’elle l’une des plus grandes éducatrices du XVIIIe siècle. Elle doit sa postérité à la fortune d’un conte, La Belle et la Bête, dont elle fait l’emprunt à sa contemporaine Gabrielle de Villeneuve.