Traductions espagnoles

(Dossier établi par Setty Alaoui Moretti - Université Stendhal Grenoble 3)

Rafael de la Viesca, "La opinión pública", Revista de España, 30 janvier 1891, pp. 204-211

"Rappelons-nous l'autel resplendissant sur lequel fut placé le réalisme : son patriarche connut les honneurs du triomphe le plus éclatant et comme par enchantement, on vit surgir une pléiade infinie d'imitateurs ou de plagiaires. [...] L'opinion se devait de réprimer ces partisans de l'école réaliste, peintres rétrogrades et vieillis, esprits timorés, adversaires perpétuels du progrès et des conquêtes de l'art. Le réalisme, pour cette opinion erronée, était et devait être souverain en littérature : pauvre de celui qui aurait voulu aller contre et protester qu'il trouvait seulement horreur et répulsion dans le récit des exploits des filles vérolées, des filles perdues ou des vagabonds pullulants dans les tavernes et les tripots.
Un certain temps a passé, relativement court et Zola, convaincu de son action, a écrit Le Rêve, suscitant l'opposition de ses disciples, et López Bago a fait relâche dans l'ingrate entreprise de dépeindre des personnages vautrés dans la fange et dans la misère. Tout ceci vient à l'appui de ce que j'entends démontrer : à savoir que les erreurs dans lesquelles nous voyons tomber l'opinion sont causées seulement par un point de départ fallacieux. Ce n'est ici ni l'occasion ni le moment d'aller plus loin, ni même d'effleurer l'intéressante thèse pourtant défendable de l'imminent et nécessaire échec d'un réalisme qui s'est imposé seulement par l'impressionabilité du public et par les circonstances où il a pris son vol [...] ".