De même qu’il contribue à
transformer l’aspect des villes, le train modifie le rapport au voyage, à
la vitesse et au temps : "On ne voyage pas par le chemin de fer ;
on arrive" (Alhoy). Certaines voix s’élèvent pour protester
contre ces nouvelles conditions de voyage : "Assez de guides-diamants
incrustés de strass, assez de trains à prix réduits, comme
leurs plaisirs" (Xavier Marmier). A l’exemple de Robert Louis Stevenson
(En canoë d’Anvers à Paris ou
D’autres sports s’imposent également dans la dernière
moitié du siècle. Depuis l’invention du "célérifère"
à la fin du XVIIIe siècle et son
perfectionnement par le baron allemand Karl von Drais, la "draisienne"
a connu de multiples améliorations (vélocipède des frères
Michaux en 1861) et a rencontré un grand succès en Europe. De
nombreuses courses cyclistes voient le jour : Saint-Cloud (1868), le championnat
de France sur 100 km (1890), Bordeaux-Paris et Paris-Brest-Paris (1891). En
1903, Henri Desgranges, fondateur en 1900 du journal "l’Auto", organise
le premier Tour de France. La voiture connaît la même destinée :
après l’invention de la voiture à essence par Carl
Benz (1886) et Daimler (1887) puis du pneumatique par Dunlop (1888), la
première course automobile est organisée à Rouen en 1894.
Pour les touristes fortunés, bicyclette et automobile représentent
une nouvelle façon de parcourir la France (Briault, Les Pyrénées
et l’Auvergne à bicyclette ; Dubuisson, En zigzags à travers
la Bourgogne). Les guides s’engouffrent dans ce créneau : le
Guide Marti : cyclistes et photographes (1897) ou le Guide
Michelin (1900), tentent d’attirer un public fasciné par ces
nouveaux modes de transport.
Se dessinent ainsi un goût de l’effort et la volonté de découvrir la route "à petit pas". Randonnées pédestres, cyclistes ou équestres, sports d’hiver, photographie…, sont autant de formes de loisir qui prendront une importance capitale pour le touriste du XXe siècle.