Barrière de Montreuil, eau-forte aquarellée de Palaiseau, Ca 1819 Le fonds Destailleur

Les dessins de la collection Hippolyte Destailleur à la Bibliothèque nationale de France (département des Estampes et de la Photographie)

Né en 1822, Hippolyte-Alexandre-Gabriel-Walter Destailleur est issu d’une lignée d’architectes. A l’un de ses ancêtres, Perronet, on doit le pont de la Concorde, bâti de 1788 à 1791 ; à son père, François-Hippolyte (1787-1852), élève de Percier, on doit notamment le passage Jouffroy, qu’il réalisa avec son gendre, Romain de Bourge.
Hippolyte Destailleur est associé fort jeune à toutes les activités de son père, auquel il succède. Élève d’Achille Leclère - lui-même également élève de Percier - il construit des hôtels, notamment les hôtels d’Haussonville, rue Saint-Dominique, et de Mouchy, boulevard de Courcelles ; des tombeaux comme celui du comte d’Ormesson au Père-Lachaise, mais aussi la chapelle funéraire de Napoléon III et du prince impérial à Farnborough, les châteaux de Mouchy, Divonne, Mello, et la maison-mère des Dames du Sacré-Coeur de Jésus, boulevard des Invalides à Paris.
Indépendamment de son oeuvre pourtant non négligeable sur le plan architectural, c’est surtout en tant que collectionneur ardent et éclairé que Destailleur est passé à la postérité. Il a constitué, à une époque où le marché de l’art le permettait, une prestigieuse collection, sans autre but initialement que d’acquérir de la documentation pour ses activités, visitant sans relâche les boutiques de libraires et de marchands d’estampes, et accumulant ses trésors dans son rez-de-chaussée de la rue de la Visitation-des-Dames-Sainte-Marie.
Vers la fin de sa vie, lorsque ses forces commencèrent à décliner, soucieux du sort de ses collections, il consentit à se dessaisir en faveur du Cabinet des Estampes de son fonds de pièces dessinées ou gravées relatives au théâtre (décembre 1889), puis de 1328 dessins rassemblés en six grands volumes in-folio concernant la ville de Paris (décembre 1890), 3521 dessins réunis en quatorze volumes, concernant les provinces de France (1894). Destailleur était mort quelques mois auparavant, le 16 novembre 1893.
Les dessins de la collection Destailleur sont de toutes époques et de tous genres, miniatures ou pochades, vues d’ensemble ou croquis de détail, oeuvres d’artistes célèbres ou obscurs, concernant des monuments fort connus ou des projets abandonnés.

Pour en savoir plus
On peut consulter la brochure de Georges DUPLESSIS, Notice sur Hippolyte Destailleur, architecte, Paris, 1895, in-8°.