Rond central, etiquette et pochette de disque
Les Archives de la parole : "le tour du monde en 800 disques"

Le 3 juin 1911, grâce au mécénat d’Emile Pathé, le grammairien et historien de la langue française Ferdinand Brunot inaugure à la Sorbonne les Archives de la parole.
Grâce au phonographe, ces Archives se veulent un lieu d'enregistrement et de conservation de la langue parlée.
Ferdinand Brunot veut enregistrer "la parole au timbre juste, au rythme impeccable, à l'accent pur" comme "la parole nuancée d'accents faubourien ou provincial" (Paris-Journal, 21 mars 1910).
Il enregistre ainsi la voix de ses contemporains célèbres : Guillaume Apollinaire, Maurice Barrès, le commandant Dreyfus… De même, il développe un secteur consacré aux méthodes d’apprentissage des langues vivantes par le phonographe.
Mais surtout, il va se lancer dans la collecte des patois, dialectes et langues du monde entier et de France.
Une part de cette collecte se fait sans quitter son "laboratoire" de la Sorbonne. En effet, F. Brunot fait venir des étrangers pour les y enregistrer. Par ailleurs, Pathé fait don aux Archives de la parole d’enregistrements sonores provenant de ses lointaines succursales orientales.
Toutefois, F. Brunot s’intéresse avant tout aux patois et dialectes de France. Comme pour les locuteurs étrangers, des provinciaux sont invités à venir s’exprimer à la Sorbonne devant le cornet acoustique du phonographe Pathé.
Et surtout, en 1912-1913, F. Brunot lance un vaste projet d’ "exploration dialectale de la France" qui va l’amener à sillonner les routes de France pour y enregistrer "sur le terrain" patois et dialectes.