Le Code Noir louisianais, calqué en bonne partie sur celui rédigé en 1685 pour les Antilles, est promulgué en 1724. Ses 55 articles réglementent le statut des esclaves et des Noirs libres, ainsi que les relations entre maîtres et esclaves. Il prohibe par exemple les mariages et les relations sexuelles entre Blancs et Noirs - contrairement à l'édit de 1685 -, détaille les châtiments corporels en cas de vol ou de fuite, oblige les planteurs à faire instruire leurs esclaves dans la religion catholique, à leur fournir la nourriture et l'habillement, à les faire chômer les dimanches et jours de fêtes, et à ne pas les maltraiter de façon abusive, etc.
Comme dans les Antilles toutefois, le Code Noir est souvent contourné. Les planteurs, avec la complicité passive des autorités locales et de la justice royale, ne mettent en application le texte que lorsqu'il leur convient. Ainsi, s'il n'y a guère de mariage mixte en Louisiane, les concubinages entre Blancs et Noires se développent et donnent naissance à une petite population de mulâtres ; les planteurs, contrevenant au Code, autorisent souvent leurs esclaves à élever des volailles ou des cochons, à cultiver des petits lopins individuels et même parfois à posséder des armes, leur accordant de fait une relative liberté d'action ; certains maîtres, sans être inquiétés par les autorités judiciaires, n'hésitent pas non plus à faire preuve d'une sévérité extrême à l'encontre de leurs esclaves.
Documents associés :
- Inspiré du Code Noir antillais de 1685, l'édit de mars 1724 vient réglementer l'esclavage en Louisiane, cinq ans après le début de la traite en provenance d'Afrique.
- Cette traduction en anglais du Code noir de Louisiane (1724) a été publiée dans le troisième volume des Historical Collections of Louisiana (1851) de B.F. French.