Discours sur l'abolition de la peine de mort : mise en ligne du manuscrit de Robert Badinter

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"En fait, ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine. La passion criminelle n'est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d'autres passions ne le sont qui, celles-là, sont nobles."

Vers l'abolition universelle de la peine de mort : conférence du mercredi 5 octobre 2011, Robert Badinter

La version manuscrite autographe du Discours sur l’abolition de la peine de mort prononcé par le garde des Sceaux, Robert Badinter, à l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981 est en ligne dans Gallica. Robert Badinter a fait don du manuscrit au Département des manuscrits de la BnF en novembre 2006 et a aimablement consenti à sa numérisation et à sa diffusion.

Robert Badinter, manuscrit du Discours sur l'abolition de la peine de mort, folio 4

La video de ce discours est par ailleurs disponible sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel.

Du Traité des délits et des peines du marquis de Beccaria au Grand pan de Georges Clemenceau, du manuscrit du Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo au poème Contre la peine de mort d’Alphone de Lamartine, Gallica met à disposition des citoyens les textes d'écrivains, de philosophes, d'hommes politiques et d'humanistes qui ont œuvré pour l'abolition de la peine de mort.

Le Dernier Jour d'un condamné, estampe, Célestin Nanteuil, 1833

Le manuscrit du Discours sur l’abolition de la peine de mort rejoint un riche corpus documentaire qui témoigne de ce combat à travers les siècles. Composé notamment des débats parlementaires de la Troisième République, numérisés grâce au partenariat noué avec les Bibliothèques de l’Assemblée nationale et du Sénat, cet ensemble documentaire éclaire la lecture des débats relatifs à la loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort. Ainsi, le 3 juillet 1908, Aristide Briand, garde des Sceaux du gouvernement Clemenceau, soumettait à la Chambre des députés un projet de loi portant abolition de la peine de mort. Ce projet fut rejeté le 8 décembre 1908 par 330 voix contre 201.

L’abrogation de la peine capitale en France constitue l’aboutissement d’un processus graduel de consolidation des droits de l’homme à travers les réformes successives du droit pénal et du régime pénitentiaire. Gallica rassemble et référence les collections de plusieurs établissements partenaires relatives à l’histoire de la justice, des crimes, des peines et de l’univers pénitentiaire. Citons par exemple les fonds iconographiques d’établissements pénitentiaires, accessibles sur le site de la bibliothèque numérique de l’ENAP (Ecole nationale d’administration pénitentiaire), ou encore les Annales d’hygiène publique et de médecine légale disponibles dans Medic@, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque interuniversitaire de médecine.

Claire Bonello et Cécile de Becdelièvre - département de la Coopération