Le merisier

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1 mars 2021

Diffusé par les oiseaux qui s’en régalent, le merisier a longtemps rendu de nombreux services aux populations. Cet arbre à l’origine de nos cerisiers cultivés est à redécouvrir dans l’herbier de Gallica.

Charles-Louis Gatin, Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers, Paris, 1932

Le merisier ou cerisier des oiseaux (Prunus avium) appartient à la famille des rosacées et au genre Prunus, particulièrement apprécié pour ses fruits puisqu’en font partie abricotier, amandier, pêcher, prunellier ou prunier. Le merisier à grappes ou bois-puant appartient à une autre espèce. Par sélections successives, le merisier est à l’origine du guignier et du bigarreautier.
Présent en Europe, originaire du Caucase, le merisier donne des fruits consommés par l’homme depuis le Néolithique. La merise a une chair sucrée et une pointe d’amertume. La saveur d’amande amère de son noyau provient de l’acide prussique qu’elle contient, en faible quantité.

Jean Loiseleur-Deslongchamps, Nouveau Duhamel, ou Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en France. Tome 5, Paris, 1812

Actuellement ramassée pour faire des compotes et des confitures, la merise a longtemps nourri les populations démunies sous forme de soupe aux merises, confectionnée à partir de merises sèches. Distillée, elle donne du ratafia et du kirsch, particulièrement en Forêt-Noire. Le kirsch doit lui aussi son goût d’amande à cette faible quantité d’acide prussique présente dans le noyau. Le fruit a été utilisé comme sédatif, et Dioscoride recommande l’action des merises fraîches sur les intestins. La queue de merise est diurétique. Jeunes feuilles et gomme se consomment également.

 

Les oiseaux restent les grands amateurs de merises, au point de donneur leur nom à l’arbre. Ils en disséminent les noyaux, permettant à de nouveaux arbres de pousser. Fructifiant un peu plus tôt que les espèces cultivées, le merisier est conseillé pour détourner l’appétit des oiseaux qui auront moins faim pour les cerises. Les merises sont utilisées pour engraisser les grives et rendre leur chair plus délicate.

Les fleurs de merisier, blanches, apparaissent en avril-mai et sont butinées par les insectes pollinisateurs. Plante mellifère, le merisier donne un bois dur, facile à travailler, résistant à l’usure, mais médiocre bois de charpente. Il permet de produire meubles, instruments de musique, règles, jouets, bobines, objets tournés, cercles de tonneaux, fourneaux de pipe, rampes d’escalier… De croissance rapide, il joue aussi le rôle de porte-greffe pour les cerisiers cultivés. Son écorce découpée en lanière sert en vannerie.

Nos ancêtres ne s’y sont pas trompés : le merisier rend de tels services. Les oiseaux ne vous démentiront pas. Guettez-les au printemps en train de se régaler.

Pour aller plus loin:
Dans la sélection botanique, les sections Arbres et Fruits du parcours Gallica La Nature en images