Le noisetier commun

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Que ce soit pour ses fruits aisément conservables, ses chatons que l’on repère dans les haies en fin d’hiver, ou son pollen allergisant, tout le monde connaît le noisetier, à découvrir dans l’herbier de Gallica.

Henri-Louis Duhamel Du Monceau, Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France. Tome 4, Paris, 1809.

 

En bas à gauche les chatons du noisetier dans Figures pour l'almanach du bon jardinier, Paris, 1800
 

Natif des abords de la Mer Noire, le noisetier européen (ou coudrier) a très tôt été exploité par Homo sapiens. Il fait depuis lors partie de l’environnement quotidien des populations européennes, en témoignent ses nombreuses mentions dans la littérature populaire. Dans la tradition celte, cet arbuste était réputé abriter fées et licornes et symbolisait la sagesse. Plus tard, les sourciers l’apprécièrent pour son bois souple.

Bien qu’il soit de nos jours surtout cultivé comme arbuste d’ornement ou pour la production de fruits, le noisetier est aussi utilisé pour le chauffage et la vannerie. Au potager, ses perches s’emploient pour ramer des grimpants et ses feuilles pour pailler les plantes vivaces, les protégeant ainsi des rigueurs de l’hiver tout en leur fournissant un apport organique.
Le genre Corylus, auquel est rattaché le noisetier commun, est composé d’une quinzaine d’espèces comme le noisetier du Tibet. Les variétés cultivées urticifolia (à feuilles laciniées), crispa (à feuilles crispées) pendula (pleureur) et aura (à feuilles jaunes), présentent un intérêt décoratif certain, tout comme le contorta, dont les rameaux tortueux se couvrent de chatons en hiver, et le Corylus maxima « purpurea », dont les feuilles naissantes d’un beau violet verdissent quand vient l’été. Le noisetier de Byzance (Corylus colurna), pour sa part, atteint les quinze mètres de haut et s’utilise en arbre d’alignement.

Les variétés Géantes des Halles et Keressen, qui concilient rusticité, fertilité, démarrage tardif et grande qualité de fruits, sont quant à elles indiquées pour la culture des noisettes de table. La production industrielle (principalement effectuée en Turquie et en Italie) leur préfère les Grosses Rondes du Piémont ou l’Impériale de Trézibonde, que l’on décortique et broie après récolte.
Il est à noter que le Noisetier de Chine (Loropetalum chinense) et le Noisetier des sorcières (Hamamelis x intermedia) ne sont pas à proprement parler des noisetiers, mais des Hamamélidacées. Ces espèces restent néanmoins intéressantes pour leur abondante et parfumée floraison hivernale.

La culture du noisetier nécessite une terre calcaire et naturellement fraîche, un bon ensoleillement pour favoriser la floraison, et l’apport de fumure une fois tous les deux printemps. Afin d’aérer sa couronne, la suppression régulière des branches centrales est indiquée, mais les racines traçantes du noisetier, pour leur part, ne doivent pas être dérangées. Le balanin des noisettes (Curculio nucum), un petit coléoptère dont la larve se nourrit des fruits, est un des principaux ennemis du noisetier, tout comme le phytopte (Phytoptus avellanae), un acarien responsable de galles.

La noisette peut se déguster crue. L’écureuil en est très friand. Elle fait partie des treize desserts de Noël. Elle est également utilisée en pâtisserie et confiserie : gâteau creusois, dragées, ou pâte à tartiner d’une célèbre marque originaire du Piémont, région dont les noisettes sont réputées.
 

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