Zoom sur l’ornithorynque

3

Taupe d’eau ? Mouflengong ? Erreur de la nature ? Monstre ? Pied de nez de l’univers ? Ce petit animal a fait couler beaucoup d’encre lors de sa découverte au XVIIIème siècle : on l’accusa de tous les maux et surtout de ne pas exister ! Penchons-nous sur cette fascinante petite bête…

Illustrations de Voyage de découvertes aux terres australes

L’Ornithoryncus anatinus est un animal hautement singulier. Originaire de Nouvelle Hollande, c’est à dire d’Australie, il fut découvert pour la première fois en novembre 1797.  Les premiers chercheurs mis au courant de sa découverte pensèrent à un poisson d’avril. Lorsque sa peau arriva en Angleterre pour être étudiée, les experts en zoologie n’y crurent pas un instant.

Le premier à avoir eu l’honneur de le décrire fut le Docteur Shaw et autant dire qu’il y avait matière : de la taille d’un chat, poilu mais doté de pattes courtes et palmées, il n’a pas d’ailes mais arbore un bec de canard, est muni de deux langues, mue, pond des œufs mais allaite ses petits. Sa classification s’avérait difficile…

Sa description complète et précise autant sur son apparence extérieure que son anatomie finira par avoir raison des doutes des scientifiques qui devront bien lui trouver un emplacement dans le tableau de l’évolution. On lui créa finalement un groupe, les monotrèmes, dans lequel il fut classé par Geoffroy Saint-Hilaire aux cotés de l’échidné. L’ornithorynque se fit alors une place parmi ses congénères mammifères.

sans_titre.png
Oeuvres complètes de Buffon

Si vous vous intéressez à ce petit animal, sachez qu’il vit en eau douce ; grâce à sa queue, semblable à celle du castor, il est un très bon nageur. Il habite dans des terriers qu’il creuse lui-même avec ses griffes efficaces et se nourrit de petits insectes et autres mets qu’il déniche dans la vase.

D’ailleurs, pourquoi ce nom  ? Originellement appelé Platypus anatinus pour animal à pieds plats et bec de canard par le Dr Shaw, le naturaliste Johann Friedrich Blumenbach le baptise ensuite Ornithoryncus (du grec ornithos: oiseau et runkhos : le bec) paradoxus pour « paradoxal » comme l’indique Le Journal de la Jeunesse.

Finalement un compromis fut réalisé pour donner notre actuel Ornithoryncus anatinus.

orni-coul.png
La vie des animaux illustrée

Selon l’anecdote, certains se sont amusés à en faire des animaux domestiques. Ils seraient assez joueurs, comme des chatons ! Qui ne rêve dès lors d’avoir son ornithorynque particulier ?

Attention toutefois à l’une de ses étonnantes particularités : les mâles sont pourvus d’une glande venimeuse en forme d’éperon, située sur le fémur, qui peut causer de sérieuses blessures. Cela n'a pour autant pas empêché l'ornithorynque de servir de fourrure pour manteaux.

A défaut de l’adopter, certains préfèrent le conter ou le déclamer, encore et encore.

Et vous, êtes-vous fan d’ornithorynque ?