720 kilomètres de cheminement à travers les Alpes françaises, franchissant 17 cols de montagne, entre le Lac Léman et la mer Méditerranée, la route des Grandes Alpes est un itinéraire touristique bien connu des vacanciers d’été et des cyclistes du tour de de France. Classée en 1912, l’itinéraire mit pourtant plusieurs décennies à aboutir parmi les hauts massifs. Retour sur une épopée, en haute altitude
A l’origine, fin XIXe siècle, construire des routes, surtout en montagne, est avant tout guidé par une préoccupation militaire. Il s’agit, à ce moment-là, de se doter d’un axe nord-sud reliant entre eux les forts édifiés par Vauban et permettant de garantir la frontière. C’est à cette époque que sont ouverts les cols de Vars (1890) et d’Izoard (1893-1897) notamment afin de relier les fortifications de Briançon à la sentinelle du fort de Tournoux, qui surplombe l’Ubaye.
A l’origine, il y a aussi l’avènement de l’automobile. Devant la faible rentabilité financière d’une voie de chemin de fer, serpentant parmi les contreforts escarpés qui relient entre elles les vallées, l’automobile signe la véritable conquête de la montagne.
S’il est un projet séduisant, c’est bien celui de grande route des Alpes, destinée dans l’idée du Touring Club, à permettre d’effectuer le trajet direct Nord-Sud entre Evian et Nice, le lac de Genève et la Méditerranée, entre les deux points qui marquent les extrémités cardinales de la partie française de la grande chaîne des Alpes
« Le jour prochain où la route nationale reliant l'Ubaye au Var, par le col de la Cayolle, sera terminée, on aura de Nice à la Savoie par les cols de la Cayolle, de Vars et du Galibier, à 20 km en arrière de la frontière, une route carrossable qui sera le passage favori, obligé presque, du grand tourisme et des colonies étrangères qui partagent leur séjour en France entre le littoral de la Méditerranée et la Savoie. »
Le classement d’une nouvelle route nationale empruntant le col de la Cayolle remonte à une délibération du 31 décembre 1896. Mais depuis, les travaux n’ont pas vraiment avancé. Et pour cause : afin de mener à bien ces projets, il faut des financements. Qui pour subventionner les travaux : l’Etat ? Les départements concernés ?
La Route des Alpes !... Ce n’est ni celle d’Annibal (…) ni celle de Bonaparte (…) Notre route des Alpes ne menace point les fertiles plaines de la Lombardie et ne prépare nulle invasion (…) Sa valeur, pour nous, est d’être la voie touristique la plus remarquable dont la France puisse se glorifier bientôt