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Charles-Alexandre Lesueur (1778-1846) (1) : l’expédition Baudin

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7 novembre 2018

À l’occasion des 240 ans de sa naissance, nous rendons hommage à Charles-Alexandre Lesueur, naturaliste et explorateur français qui participa à l’une des grandes expéditions scientifiques et cartographiques de son époque, l’expédition Baudin.

Charles-Alexandre Lesueur, « Le Wombat », dans Voyage de découvertes aux terres australes, 1816

Né au Havre en 1778,  Charles-Alexandre Lesueur se passionne très tôt pour le dessin et les sciences naturelles. Poussé par son goût de l’aventure, il s’engage en 1800 dans l’expédition de Nicolas Baudin (1754-1803), capitaine, cartographe et explorateur français. Ce dernier est commandité par Napoléon Bonaparte qui souhaite revendiquer des terres non encore répertoriées. L’expédition se rend en Nouvelle-Hollande (l’actuelle Australie) afin d’en décrire la faune et la flore et d’en renouveler la cartographie. Le départ a lieu au Havre le 17 octobre à bord de deux navires, le Géographe et le Naturaliste.

Ils embarquent une vingtaine de savants dont le naturaliste André Michaux, le botaniste Jean-Baptiste Leschenault de La Tour et le zoologiste François Péron avec lequel Charles-Alexandre Lesueur se lie d’une grande amitié. L’astronome Pierre-François Bernier, le minéralogiste Louis Depuch, plusieurs géographes-cartographes dont Louis-Claude de Saulces de Freycinet, ainsi que des jardiniers sont également du voyage.

L’équipe scientifique étant déjà constituée, Charles-Alexandre Lesueur occupe les fonctions de novice timonier et d’aide-canonnier. Ses talents de dessinateur sont connus du capitaine qui lui confie dès le départ les illustrations du journal de bord. Les savants le reconnaissent très vite comme un des leurs. Après Tenerife, le Cap-Vert et le Cap de Bonne-Espérance, ils atteignent l’île de France (Île Maurice) le 15 mars 1801. Au cours de cette étape, Charles-Alexandre Lesueur devient officiellement l’illustrateur naturaliste de l’expédition en remplacement d’André Michaux qui a décidé de rester sur place. L’expédition voit ses effectifs diminuer à cause des maladies ou du mécontentement de l’équipage concernant les conditions de vie des premiers mois du voyage.

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Charles-Alexandre Lesueur, « Raia Freminvilii », dans Journal of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 1824

Les navires arrivent  le 27 mai 1801 en vue des côtes de la Terre de Leuwin dont le cap est situé à l’extrême Sud-Ouest de la Nouvelle Hollande. Trois jours plus tard, ils jettent l’ancre dans une baie qu’ils baptisent « baie du Géographe ». Ils explorent la « baie des Chiens-Marins » (Shark Bay) puis la très fertile Terre d’Edel. François-Antoine Boniface Heirisson cartographie la rivière du Cygne qui traverse l’actuelle Perth avant de se jeter dans l’Océan Indien. Puis l’expédition longe la côte sud de la Nouvelle-Hollande. En février 1802 les deux navires se perdent de vue.

Début avril 1802, près de l’Île Kangourou (nommée « Decrès » par Baudin), le Géographe croise la route du Britannique Matthew Flinders, autre grand explorateur qui relatera son périple dans A voyage to terra Australis. En dépit d’une rencontre cordiale, Matthew Flinders contestera à l’expédition de Nicolas Baudin la paternité de la cartographie d’une partie des côtes. C’est pourtant l’expédition Baudin qui permet d’établir définitivement que la Nouvelle-Hollande est bien une île-continent.
 

Les navires le Géographe et le Naturaliste, émission philatélique, 2002
Editions Jean Farcigny (c) Collection Viollet

Sans nouvelles l’un de l’autre, les deux navires explorent la Terre de Van Diemen (Tasmanie), au sud-est de la Nouvelle-Hollande, avant de se retrouver en juin 1802 à  Port Jackson (Sydney). Ils restent sur place plusieurs mois afin de réparer les navires, soigner les malades, se reposer des longs mois de navigation et ravitailler.
En novembre 1802 il est décidé que le Naturaliste doit rentrer avec les collections déjà récoltées, d’autant que les effectifs sont fortement diminués par les nombreux décès. Il arrive en France en juin 1803. Le Géographe, avec à son bord Charles-Alexandre Lesueur, continue son voyage austral durant l’année 1803 : détroit de Bass entre la Tasmanie et l’Australie, île Decrès, archipel de la Recherche et Terre de Nuyts (littoral sud de l’Australie-Occidentale), Port du roi Georges, et la baie du Géographe ; puis l’expédition fait voile au nord par la Terre de Witt et rejoint Timor. En juin 1803, après avoir ravitaillé, le navire repart et arrive en France en avril 1804.
Charles-Alexandre Lesueur reste associé à l’Australie, donnant son nom à un cap au sud de la baie des Chiens-Marins (Shark Bay) et à une île au nord de l’Australie.
 
 

Île Lesueur, figurant sur la carte Australie. Nouvelle-Zélande (1942)

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