Extrait du journal

La catastrophe da Péage-àe-Bonssillon La question portée à la Chambre. — L'In terpellation Berry. — Enquête sur les lieux. —Les responsabilités du P.-L.-M. L’interpellation de M. Georges Berry sur la catastrophe du Péuge-de-Roussillon sera discutée à la Chambre, samedi prochain. On sait que l’honorable député s’esi rendu sur les lieux afin de procéder à une enquête sur les causes de la catastrophe. Notre confrère l'Eclair lui a demandé quelles impressions il rapportait de son voyage et quelles étaient, selon lui, les res ponsabilités encourues. — Il me parait impossible, lui a déclaré M. Georges Berry, de laisser peser la res ponsabilité entière de cet accident sur le malheureux bloqueur qui a été arrêté. « J’entends démontrer que cet employé, s’ii a commis une faute, ce qui ne me parait pas prouvé, trouvera son excuse dans ce fait qu’il était soumis à un continuel sur menage. Il est d’ailleurs très imprudent de confier à un seul employé des services qui demandent une attention aussi soutenue. » Une négligence, une défaillance, même passagères, peuvent entraîner les plus ter ribles conséquences. » Si le premier train était parti avec un retard de dix ou quinze minutes, le second devait être retardé d’autant. L’enquête i\ laquelle je me suis livré m’a permis de constater que cette précaution n’avait pas été prise. Mais il y a mieux. J’ai appris qu’à certaines époques de l’année, en avril par exemple, et en octobre, les trains qui se sont rencontrés sont dédoublés, en sorte que dans le même laps de temps, il y a trois ou quatre trains au lieu de deux. C’est à se demander, vraiment, comment il n’arrive pas plus d’accidents. » D’autres charges pèsent encore sur la Compagnie en ce qui concerne le mauvais entretien du matériel. L’enquête officielle faite par elle a établi que les freins du train tamponné étaient dans un tel état qu’ils ont provoqué son arrêt et que le mauvais fonc tionnement de ceux du train tamponneur avait été une des causes pour lesquelles le mécanicien n’avait pas pu arrêter à temps son convoi. « La même enquête a démontré que les wagons de la Compagnie du Nord, moins anciens que les autres, avaient pu résister au choc, tandis que ceux du Paris-Lyon avaient été écrasés. » Il serait trop commode, en vérité,lors3ue des catastrophes semblables se pro uvent, de prendre un malheureux destiné à servir de bouc émissaire, de le jeter...