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Notice complète:

Titre : Les soutiens de la société / Henrik Ibsen ; traduction de Pierre Bertrand et Edmond de Nevers

Auteur : Ibsen, Henrik (1828-1906). Auteur du texte

Éditeur : P.-V. Stock (Paris)

Date d'édition : 1902

Contributeur : Bertrand, Pierre (1850-1924). Traducteur

Contributeur : Nevers, Edmond de (1862-1906). Traducteur

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb306325853

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (309 p.) ; in-16

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Description : Collection : Bibliothèque cosmopolite ; 4

Description : Collection numérique : Relations France-Québec depuis 1760

Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k99865s

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-15498 (4)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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LES SOUTIEN» M LA SOCIÉTÉ MU LA oUutJ't Mt

.L'PNION DES JEUNES

Traduction de AfÀf. Pierre, Bertrand et Edmond de Nevcrs 1 KOHVEUE ÉDITION

.;̃••'̃ ̃'̃.̃PARIS;– I ^^v.w'Bi z: P.-V. STOCK ÈDlTEÙJt ^t <Anoienne Librairie TRESSE SfOOK) ̃̃ ̃ ^-rbe îïB-ftiêii6i,JtiBtr,7^w'r > 'fr^ 1902

rous droits de traductton, de teprodu<«on.ct d'analyse réserves pour tons les pay»; y compn* !a oaêde et la Norvège.


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B«,no (Hermnn).Tint, roman traduit du danois par M. lô 1?hozor. Un vol. ̃ ;«, in.18 3B0 Bjobnson (Bj.).– Amour elgëo* Y, graphie, le» nowwai/* m«« l' ̃ rW». -"Traduit du norvâgion parMM.Aua. MoNNiBnotA. Ai.BÈNK.Unvol. in-18.. 3 80 Au-delà des fureta, 1» et partios. Traduction do MM. A. Monnior ot Littinnnson. Un vol. in-18 3 BO Une faillite, piôeo on 4 actes, adaptation française do MM. Sohurmann ot J. Lomuiro. Une br ln-18. Prix. 2 » Un gant. comôdie on 3 actes. Traduction do M. Aug. Monnier. Un vol. in-18. Prix. 3 60 Monarda, pifleo en 4 aotos. Une faillite, pièce en 4 actes, 8 tableaux. Traduction do M. Aug. Monnier. Un vol. in-18 3 80 – Monogamie et Polygamie. Traduction de MM. Aug. Mon» nier et O. Montignac Uuo brochure in-18 i » <– Le roi, drame en 4 actes. Le Journaliste, drame en 4 actes. Traduction ,de M. A. Mùnnier. Un vol. in-18. 3 60 JaaANoÊa (Edouard). Théâ^"̃'j tré. (Une visite. Sous la

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ïn.i». • S 88


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M3S

SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

Pièce en quatre actes

È'tJNION DES JEUNES Pièce en cinq actes

.1. -~z-yly 9


f nnr Mil M jjàit i inwih» js hàiis ̃ ̃ nlmièp Ce volume « été déport au roiniitirt l'intériear (section is librairie) «n ttvrfor 189$,

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!“ ,w- 4-I9O-2-- •̃ -y~rr. Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous les pays y compris la Suéde et Ja Norvigo


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soutiens DE m société 1.' 9

.il

Plôoo- ©iv quatre Aotos


PERSONNAGES

Le consul Bbhniok.

Betty, m femme.

Oiaf, lour Dis.

M."» Mnrlha Bkitoïqk, soeur du consul.

Johann ïonmi9kn, frôro cadet do M" Bornick.

ÏUlmar Tonnksen, cousin do Berniok.

M«» Lona UessEt, domi-aœur do M"* Eornlck.

Koniv.ND, vicaire.

^yMMRi,, commerçant.

Mw< ltUMMEb.

M»« Bummsi,.

Wikoelano, commerçant. S&ND&TAivf, commorsaut. M"» Dîna Dobf.

Kiuw, chef do comptabilité. Aunb, contrc-moliro..

M"» Î.VN»K.

M"» KotT.

M«» How.

Habitants de la ville, Marina, Étrange»

J/aoUoq se déroute clwz la consul Bernick, dans une petite vlMo do la cdte norvégienne.


ÀGmEÊUSMÏTCR

Grand Ealon donnant sur la jardin, dans la maison du consul Bèraick,

Sur le devant do la scène, A gaucho, uno porte qut mono au cabinet du consul. Un pou on arrière. autre porto semblable.- Au iniliou, une grande porto. Dans lo fond-, uno cloison %-itréo à travers laquelle on aperçoit un large perron convert d'une marquise et une partie du jardin, qui est entouré d'un troillago avec uno autre petite porto. Tout lo long du troillago passo une ruo bordeo de l'antre côté par des maisonnettes pointes en couleurs claires. It fait un chaud soleil d'été. Do temps en tomps quelques promenoura qui s'arrOtcnt en, causant. Dans un magasin, au fond de la rue, entrent des acheteurs.

Dans te salon sont assises plusieurs- dames autour d'une table. Bornick occupe la place du milieu; près d'olle, à gauche, Holt et sa fillo; puis M" Rummel et M»» Runimel. A droit6 de M"» Bernick, Lyngo, M"» Dorniok et M»« Dina »orf. Toutes font des travaux d'aiguille. Sur la table, de nombreux patrons, morceaux d'étoffes, vêtements. Un peu en arrière, a une petite table surlaquellef on a mis un bouquet etun vente a'eau sucrée, est assis le vicaire Rorland', qui lit, dans un livre ù. tranches- dorées, de fàson tellement. inintelligiblo quo l'on saisit à peine quelques mots de- temps en temps. Olaf Bernick. joue dans la jardin et s'amuse à- lancer des flèches avec son aro sue un but quelconque.

Après qu&Roilund a lu quelques minutes, arrive par la porte à (koito M. Aune, le çontre-mattvç.Xa lecture est-un instant r ijiïôfrorapnë. M«« Bernick, d'un signe, lui indique la porte à gauche. Aune, traverse le salon et frappe MgèMmont, plu-


feiowïH ïepvlaos, en laissant un lutorwaUo entro chaque coup, »\ la povto du cabliwt «lu consul, 3*. Krapp, lo ohof do A tn. porto du caMnot (tu consul. ~t. Kmpp, to chof Je comptabilité, lo elropoau A la main «t dos papiers sous la bras, soi't de «tas M. Bornlok.

SCÈNE FHRMlfiNB

S

KïttW, AUNE

kiupp. Ahl vous avez frappé? >

AUNE. M. le consul m'ft fait dire qu'il désirait mo parler.

krapp. Co^t exact; mais il ne peut vous recevoir. Il m'a chargé do vous.

aune. Vous?. Jo tiondrais cependant.

kiupp. Do vous diro que vous devez cesser les conférences que vous faites chaque samedi aux ouvriers. » AtiNE. Comment! je croyais qu'il m'était permis do consacrer mon temps libre a.

kuapp. Il ne vous est pas permis do consacrer votro temps libre à souffler la mécontentement aux ouvriers. Samedi dernier, vous les avez entretenus du dommage que leur causent nos, nouvelles machines et notro nouvelle répartition du travail sur le chantier. Dana quel but? Q

aune.– Dans le but d'être utile à la société.

KRAPP. Je m'en doute En attendant, le consul dit que c'est ainsi qu'on la désorganise.

aune Ma société n'est pas celle du consul, monsieur le comptable; et, comme président de l'union ouvrière, je dois. KËii?pr– ,ÀvànVtdutes choses, vous rèprésëuC<» suïb


chantier le consul Borniek; avant toutes choses, vous avez a remplir votre devoir envers la société du consul Bornlcb, car c'est elle qui nous fait toua vivra. Et maintenant, vous savea ce que lo consul avait a vousdiro. ausk. •– Lo consul no mo Tout pas dit do cotto façon, monsieur le comptable; mais je sais qui je dois remercier pour cette leçon. Ce sont ces maudits marins américains. Ces gens veulent que l'on travailla ici a leur maniera et (juo.

kuapp. Oui, oui, oui. Jo n'ai pas à discuter plus longtemps la-dessus. Vous connaissez maintenant l'opinion du consul. Veuillez donc avoir la bonté de retour* nor au chantier, car certainement vous y etos nôcossniro. Je vous rejoins a l'instant. Mille parlons, mesdames. (Il salno, travorse lo jardin nt va dans la ruo. Auno s'tS loigno par la porto A droite. Borland qui, pondunt cet en.troUon. a continué sa loctuvo a voix plus basse, Unit pou de temps après et ferme son livro un pou bruyamment.} SCENE II

EORLUND, M» RUMMEL et sa fille, Mat HO]LT et sa fille, M1" Mnrlhtk DERNICK, M'" Dina DORF, Mai LYNGE robltjnd. Et voila, honorées dames, l'histoire est finie.

MADAME rummel. Oh que c'est înstructifl madame how Et si moral!

MADAME bèbhick. Vraiment, un pareil livre suggéra bien des réflexions.


boiu4UN£»,Oui, o'est «ne bienfaisante contïc-pavMoV ̃ dos iproriuotior.s quotidiennes do la presse. Que ae cacheMl roub Job nppnïcnoea brillantes ot fardées dont In haute société se montre al fiôra? ÎA^GuwUiira.ot le nénnt. Toute movolito lui mauquo. Elle n'ont rien qu'un sépukro Wuuohi.

hadamk hoi.t. Trôs vrai.

< madamh miMMEi,. 11 -suffit do l'ogHirtiw los marins -,L uwérlcaiïis qui sont actuellement dans notre ville.

kobmjnd. Jeme vèwx pas parles do cette écume do m fioeMM, non <mn\a dans los clnssos divigoantos olles. jnûmo, quo se passc-t-il'? Le douto et le trouble sont dans toutes les (unes; la dôiianco est dans tous les esprit1?. Voyez comme la via da fcimillo s'en va! Voyez avec quolle audace on s'y révolte. contre les vérités les plus «ajsvtSes?

MADiatorsEttE dîna (raws lever les yeuea). Cependant, no fait-on pas aussi imnueoup do bolles et grandes cliosos? noiu-uND. Bolles et grandes?. Jo ne comprends pas. J

MADAME H01.T. – Mais, mon Dieu, Dina.

• madame nuMMEL(era même temps). ÎMaîs, Dina, comment peutf-tû'?. ̃ ̃ •̃̃̃̃-• borwjnd.– Je ne crois pas qu'il serait profitable d'introduire obéis nous- ces ^ranciete ^efr oeè beaut<5s-Ià; et nous devons remercier Dieu de ce que les choses demeurent ici comme -elïeB ednt.ill ipousse iienunpeu. d'ivraie parmi le bon grain, mais -faisons tous nos. i efforts pour l'ania«Sher-Voyez-^on3,Tm6sdame8i*ousdevona:"tous veiller également à ce que notre société rest j-pure et .banni* _` 1


"––––––––*––––"––––'––––––––––––––––––––––––––––––––"–––J––––'––– 'Ut 'U loin d'elle l'esprit de révolte, car II lui prôpnvoratt de mauvais jours.

mapamk HOI.T, Helas! nous en avons déjà plus qu'il n'en faudrait t >

hapamk nvsratBi..– > Oui nVMl pas tenu à un cheveu, l'an dernier, que l'on ne lit passer le chemin do fer par ici

madame DEiwiGK. Heureusement Bernlek a pu Vemp*oher1

romain». h* Providence, M«>9 Bomlckt Soyez-on en pej-suadôo, voti» mari n'était qu'un instvomont dans sa main, oIqvh môme qu'ollo somblalt nous rofusov son appui!

MADAMiî BRBKictK.– Et combien il lui a fallu lire do oho* ses désagréables à son ndwsso dans les journaux i Mais nous oublions <îo vous remercier, monsieur lo vicaire. C'est plas qu'aimablo do nous sacrifier une si grande grande partie de votre temps.

roultjs». Je vous en prie. jo suis on vacances

uadami; beirnick. -Oui, oui, n'ompôcho quo ce soit un Ttai sacrifice. ROHhVND (approchant sa chaise). Ne parlons pas de cela, chère madame Bernick. Ne foiiez-vous pas toutes un sacrifice pour accomplir une bonne œuvre, et ne le 3 feriest-vous pas volontiers, joyeusement même ? Ces pauvres gens; si corrompus, au salut desquels nous travaillons, doiveint être considérés en quelque sorte comme des soldats blessés sur le champ de bataille. Vous, mesdames, vouantes les infirmières, les sœurs de charité qui préparez la charpie, bandez les blessures, guérissez et consolez.


mai>amk beiwiok. Ce doit être une grâce pnplku* ltôve do Dieu d'envisager toutes choBossousunJQUv wm\ ̃ ÏJOIUU «crmin». ï'aïfoia cette grftco ost Innée en «ffet wnls mis»! on peut l'acquérir. Il raffitde regarder la vie a la lu- xnlâro «lu devoir. Qu'on dltes-v<m>5,imidomoi«eHoBvn'i)iok ? No. vous trouvez-vous pas plus heureuse flopuis que, vous ̃̃̃ vous consaorpg entièrement aux soins de votre écolo f ÏIAI»KMOI8RI,Ï.E MAIVTHA. Jo ne suis trop co q«O jfl dois vous repomlro. Je me prends quelquefois, on mo rondunt aux olassos, à revor d'ôU'O très loin d'ici, sur uno mer ovagouso.

riontUND. – Co sont là, voyez-vous, ma ohôro demoisoHo, 'les tentations coupables, les hôtes turbulents qu'i| faut chasser. La nier orageuse dont vous paviez au figuré, c'est cette grande société pleine d'abîmes, dans laquelle tant d'autre ont fait naufrago. Rôellemcnf, tencm~vou8 beaucoup a vivre cette vie dont vous ^nteudez au loin le sourd murmuro f Mais jetez seulement un regard dans la rue. Ello est pleine d'hommes qui courent par une chaleur ardente, accablés sous le poids do leurs mesquins soucis I Ne sommes-nous pas plus heureux, assis confortablement autour de cette table, dans · ee salon plein de fraîcheur et le dos tourné à i'orage î MADEMOISELLE MARTHA. Oui, oui, VOUS avez bien raison.

roblund. – Dans cette maison, ei bonne, si hospfta- ̃ Uère, où la vie de famille nous apparaît daas sa plus haute incarnation, où régnent la concorde et la poix ? (à. Madame Bernick). Que regardez-vous donc, chère -saadamef -–-•̃ .– ̃• ,?uT;<7™«..


MADAME bkiwuok (en désignant la chambre de son mari). «~ Comme ile deviennent In'uynnts t » f wom.UN». S'nglt-il do quoique olioso d'oxlinovdl- È nniw? Y s MAriAUK hkunio.k. Jo no sais il y ft quoiqu'un avoo mo« ranri, ̃ SCENE 111 I

Lc<î MOmos, HIIiMAU ̃

(Hilmar Tonncson entre, lo olgavo aux livres, par la >liorto do «lroito ot 8'arrûto interdit.) Hii.M.vn. –Oh mille pardons! i (II fait mine do so rotlfûf.)

MADAME bermck. Non. Hilmar, reste; tu no no\w déranges pas. Désiros-tu quoique chose ? Y

iiilmah.– Moi. jo passais seulement. Bonjour, n.es«lames. (A Mm* Bernick), Eh bien, comment cola va-t-il = tourner?

MADAME BERNICK. Quoi?

BiufAB.Berniek a convoqué une réunion.

MADAME berwck. Vraiment? Et do quoi s'agit-il? q hilmaiu Toujours de ces chemins do fer une duperie t ••

MADAME RUMMKL. Non, 6St-C0 possible ? i MADAME bebnick. Ce pauvre Richard! Il vadono v avoir encore de nouveaux ennuis t

̃ei«<w«»i– Mais coiameat est-ce possible, monsieur –i- ̃̃̃• .1. `.


? Tonnosen ? "M. Barnick leur af ait clairement savoir, l'an ?: t lurnlor, cjnfll n'on voulait .pas do leur chemin do fer. l «ii.si.vni Oui, c'est vrai mais Krapp vient de me ') raconter quo cotte histoire est revenu» sur le tapis. J3n ce moment Boriiiols eat an conféreaee avec trois finan- -V: 'ciers de In ville.

madamb RUMMEt. ̃ Oui, il m'a somWô que j'ftvnls «nicndu la voix de mon rànri.

ïiir.MAK. Natufolloment M. Rummel est 1&, aveo M. SnndstaA et M. Michel Wiogoland, celui que l'on appelle onlinniroraont Saint-Michel.

Rom.«ND. –Ilumi 1

iniiMAn. Je vous domr.nde pardon, monsieur le vicaire. maoamk BEnNiCK. – Nous étions si tïanquiHes! 1 HH.M&R. Quant & moi jo ne vois pas d'incohvônient a co quo l'on ropvonno cotto question des chemins de' fer; ce sera, au moins, une distraction.

nonujND. On se passerait Men des distractions de ,co genre.

hii^iaii. ,– Ce dépend des caractères. îlyn des gens qui ont besoin d se dépenser en des combats excitante. La vie d'une petite ville en offre rarement d'occasion; et il n'est pas donné à -tout le monde. (Il feuillette le Uvre au vicaire.) « La 'femme «errante '.dans la sociéiê. » Quelle est cette, sottise? If

madame BERNicK. –Mon Dieu, HilmaV, ne parle .pà» ainsi. T»; n'as certsûnement pas lu ce livre. HitsiAR. Non, gBtce au Ciell p- madame bebniqk. ITii n'es pas très Bien portant m*uMï'3''SB? -––


HIÎiMAB, NOM, £tt<lffet,

madame brhnigk. Tu n'aspeut-ôtvo pas Mon downi, la nuit devniftvô.

im.MA».™Nqn, j'ai très mal dormi. Précisément à cause de ce malaise, j'ai fait Mer soir une petite promenade; puis jo suis allé au comle où j'ai lu lo *<Jclt d'un yoy(»^ au polo natà. Jotrouve quol'on puteo du courage t\ suivre ainsi l'homme dans: su lutte contre les éléments, madame rummej.. Gela vous a j>eut-ôtre 4mpresslonnô, monsieur Tonneson.

HitMAR, Votre supposition est très juste, maawne Hummel Toute la nuit jo me snifiïetournô de tous les côtés, dans une espèce de domi sommeil où jome voyais poursuivi $ or un horrible morse.

t8CÈNBïV'

,lm Mêmes. ÛLAP

01.AF (qui arrive par le perron)- Tu as été pour. suivi'pnr «n morso, mon oncle?,

HitMAR. –En rêve seulement, mauvais gamin. Tu joues encore avec cet arc ridicule? Pourquoi ne prends tu pas pour t'efcercer une arme plus sérieuse?

olaf. Je voudrais bien, mais. HitBiAB; Un arme à feu aurait un sens, au moins. Quand le coup* part, on éprouve une sensation de. cela vous contracte lès nerfs et.

olaf. Oui, at je pourrais tuer des ours, mon oncle, itaispapa i& ventgag. -r– '-–. .X Maispspa n9 vcMiyss. "eu ,7'


madame berniok. Ne lui mets pas cette idée en Wte.Uilïnav.

nu.MAR. Hum! C'est une génération qui pousse. On ne parle que d'exercices et de perfectionnements. Que Dieu ait pitié do nous Tout n'est plus que jeux et slmagrèes. Où trouverait-on maintenant le vrai courtage, lo conrage qui regarde le danger virilement, en face? Ne tourne pas autour de moi avec ton arc, téta folle! La flèche pourrait partir.

oï,AF. II n'y a pas de flêohe, mon oncle.

iiiùiAiu Le sais-tu? Il y en a peut-être une. Enlevé* la, tedis-je. Pourquoi, 'diable, n'es-tu pas aîlô en Amérique sur un des vaisseaux de ton pore? tu pourrais chasser le buffle, ou guerroyer contre les Peaux-Rougos. MADAME BEumoK. Voyons, Hilmar.

OLAF. Je le voudrais bien Je me mettrai à la recherche de l'oncle Johann et de tante Lona.

hilmaiu Ta ra ta ta! `

MADAME bernigk. Allons, retourne au jardin, Olaf. OLAF. –Maman, est-ce que je puis aller dans la rue?

MADAME 8BRNI0K. – Oui; mais n'y reste pas trop Iongt3rap3. (Rsort) •" »

SCENE V

Iieà SÇêmes, moins OLAF

ROBLUNn. Vous ne devriez pas mettre de pareille» lubies dans la tête de cet enfant monsieur Tonnesen.


LES SOUTIENS DE h\ SOCIÉTÉ 13 un rtti). niaiiiPAlYAmantl 11 tant. /iun aa notlt

ihilmab. – Qui, naturellement l II faut que ca petit reste à la maison et devienne un blano beo comme tant d'ftWtl'08.

kohujnd. – Mais pourquoi ne voyagox-vouc pas vous» bïôhio?

hiî<mar.Moi ? Malade comme je le suis? En vérité* U no se passe pas grand chose dans cotte villoj cependant on a toujours certains devoirs à remplir vis-à-vis do la sooiété dans laquelle on vit. Il faut bien qu'il y ait au moins une personne ici qui tienne haut le drapeau intol- lectuel. Oht comme il crie, coluMal t

nonuJND. – Qui donc crie ? q

HH.MAB. Je ne sais pas. Ils parlent tous un peu fort lit-dedans* et cela me rend nerveux.

madame rummel. Ce doit être mon mari, mon» sieur Tonneson; il a une telle habitude de parler de vant de grandes assemblées

nonunro. Los autres ne paraissent point parler bas non plus. 1

hilhar. Naturellement. Lorsqu'il s'agit de défendre sa bourse, alors. Tout finit par des questions d'intérêt matériel. Hou I

madame bernigk. – C'est cependant mieux qu'autre*fois où'tant de choses se perdaient.

madame i/ïnge. Les affairés allaient-elles réelle*ment si mal autrefois ? f

madame BTJMMEi./ Je puis vous rassurer, madame Lynge et vous pouvez vous estimer heureuse de ce. que vous n'étiez pas ici à cette époque.

MADAMB holt. Oui, bien des choses ont changé. rappe~ 0 no re jeunesse


v hadam* «uuîmu «» II suffit <jk «eUrora** & quatovzo ouq«inzaansena«riirft.Diaui quelle vto oh menait TU y avait d»n*co temps-là une société cliovôgraphiqua ot «m* swiétë iausicalev

madame bkhniqk. Et une socitSW drawaliquô; je m'eftsoovien» fetikieu*

xadam* nuaoncb, Goi, on y a joué votr* pièce, monsieur Tonnesen,

Uujjar (Mloigmttt vers lefîanâ).– MiMadsmt'Smwl ROUtnND» Une pièce de ML Tonaesén; J

madame rummï*. Oiiiv c'ost longtemps avantvotre arriviSô, monsieur le vicaire. Ihi reste, on l*a jouôa qu'une fois..

maoamk lvnge. N'*8fcce point dan» côUa pièce que tous m'avez raconW avoir tenu ua rôle de jevuse premiéte, madame Horamel?

MADAME rusihël (regatuJotU te vicair* à la dérobée). Moi ? Je na ma la «appelle- voûmôatpasvmRdtuQ»Lynge. Ce dont je me souviens fort Mon, c'est de la vio btuyante et mondaine,- que L'oit menait alors dans les familial XADAMK boue. Gettest IL y avait dès maisons ou t'on donnait jusqu'à deux grands bals par semaine» MTADAMa LYNas. –Donaletemps.ily aieitausaiune troupe d'acteurs ambulants..

HADAMB RtTMMHIi. ̃ Ahlcefilfc fe pfre J

MADAME holt (troublée et agité^ Hamt ïïam I madame RiiMMEL. – Des acteurs? Nônv je name souTiens pas de cela du tout. "̃' MADAMR LYN3B. ïl.pftifait quffi CeSgCDS-là OUt jOtté toutes sortes- de mauvais touts. Voyons, que s'eat-il passé exactement? ;»-


judamk rush* «r.. Mate rien, je ovols, raaannw kynge. MADAME HOi;r. Chère. Dîna, donna-mai co morceau d'étoffe, je te prie., MAD&WR BStttïtÛK (6)1 mêtil* ««mjBS). Ditt», VA donc & la culsitt© dire à Catherine qu'ollo peut appottor ld c*fé.

WADSKOI3SKI.K MABTHA..– Je val» (wco toi, Dinn. (Bina et SI11* Boroiok sortant ensemble par ta ancoaJ» porio a gauoUo.)

SCÊNaVI

tes Mômes, moins DINA et M"* BERNICK

madame behnick (se levant). Je vous prie do m'exeuser un instant, mesdames. Nous alibn» prendre le café dehors, n'est-ce pas ? q

(Elle soif sur lo perron et étend untapis sur uno table. Lo vicaire sur le sonil do la porte cause avec elle. Hilmar, assis au dehors, fume.)

SCÈNE VU

Les Mêmes, moins M" BERNICK

̃ madame BDMMEii» & mit» basse. –Mon Dieu, madame Lyoge, que voua m?avoz fait peur t

MADAME WtNGB. Moi? ̃ m»0ame, kûm. •– Qahi raais e^esfe vms. qui avez commencé, madame Rummel.


madame rvmmei.. r~ Moi ? Gomment pouvoz-vous dire cola ? Je n'ai pas soufflé mot. madame lynoe. Qui est-ce donc? E madame iiummki.. Comment pouvlez-voiw parler do. Songez donc Vous n'avei? pas réfléchi que Pna a ôcoutait? f w ?iai)amk lynok. Dinft ?, Mais, mon Dion, ost-co quo la.

MADAME hom\ Et ici, ^lipins ootto maison l Ne savozvous donc pas que o'éWt le fçôvo do Mme Berniok? i' a madame iasoe. .Commenjt ? Jo no sais rlqn du tout. Il n'y a pas longtemps que je suis. J; MADAME nuMMEi.. N'avez-vo»» pas entondu dire que. hum t sa fille). Tu peux descendre un pou dans .c le jardin, Hilda. »

madame HotT. – Toi ausbi, Nella. Et t sois gentillo avec la pauvre Dina.

ç

(Hilda Rnmmel, et Nella Holt vont au jardin.) .;c

v

SCÈNE VIII X-.

lies Mômes, moins NEÏ.LA et HILDA madame ly^qe. -– Eh bien, dites maintenant: qu'estce qui est arrivé au frère de madame Bemicljc? q

MADAME rummel. – Vous ignorez le scandale affreux qu'il a causé? q,

̃ madame tYNGE. Est-de que Hilmar Tonnesen a .donné Heu à ?. ̃ t


MADAME rummbi» Non, Hilmar oat son cousin, je patio do son frère.

madame 1101.Ï. Golui qui a mal tourné.

madame RUMMEi.. ̃– II s'appelait Johann. Il est parti pour l'Amérique.

MADAME HOÎ.T. – 11 R tU\ partir, comme VOUS le p«tt80Z.

mm»amr ï,\noe. Et c'est lui qui « occasionné co sonntîalo ? Q

madame rummei.. Oui, il était si. comment dlrni-jo?. C'est une histoire avco la mère do Dina. Oh r jo ma lo rappelle commo si o'ôtoit d'hior. Johann TonncKon fnisnit ulois lo commorce avec la vioill© mudnino lici'nick. Rtcliavd Borniok venait d'arriver de Paris- ot n'était pas encore fiancé.

madamr i.\sge.Bion; mais l'affreux scandale? q madame mi^MKr.. Cot-hivei%-lt\, nous avions ici la trouve de Millier.

madame iioi/r. – Et, dans cette troupe, 11 y avait un acteur, nommé Dorf, qui était marié. Tous les jeunes gens étaient fous do sa femme.

madame nuMMEL. Dieu seul sait comment ils s'y prenaient pour la trouver jolie! Mais un soir où l'acteur Dorf rentrait assez tard chez lui.

madame holt. Et qu'il n'était pas du tout attendu. madame rummel. Voilà qu'il trouvë;non, réellement, on ne peut pas raconter cela.

MADAME holt. ..Non, madame Rummel, il n'a rien trouvé, car la porte était fermée en dedans. Le jeunehomme a sauter par la fenôtre.

̃U&mm ̃̃gffîiàtù; Par îafehêEré. r ̃ M°la '£U.¡re; ̃ 2 -.o. 4


madame i.vnok. Et c'était le frère de madame Bar- nioltî q

maoamb nu.MMEï..C'était le frère de madame Ber- niok. `

madame r.YNfti!, Cest après cela qu'il est parti jkhw l'Amérique?

madame hoi.t, ̃ y a été obligé.

madame rummeï.. On a ensuite découvert autre chose qui «tait presque aussi mal. 11 avait tdpot6 dans la caisse.

'MADAME HOI,T. •>- On ne sait pas encore très bien le fia mot do tout cela. Ce ne sont peut-être que des bruits. madamb mjmmëi. Je vous domando pardon. C'est connu de touto la ville. La vieille madame BoVnick n'at-ello pas été tout près de faire banqueroute àlasuito de cette affaire? Je le tiens do Rummel lui-même. Au reste, Dieu me préserve de. ». ·

MADAME HOivr. Dans tous les cas, madame Dorf n'a pas reçu d'argent, car ëllo.

madame ta'Nge. Oui, qu'ost-il advenu ensuite dos parents de Dina?

madame mjMMFX. Hé bien, Dorf a planté la femme et enfant et a continué son chemin. Mais, cette. dame a eu l'audace de rester ici toute une année. A vrai dire, elle n'a pas osé reparaître sur les planches. Elle a gagné sa vie par des travaux de, couture et de blanchissage.

madame holt. Elle a aussi essayé de donner des leçons de danse..

MADAME rummel. –- Naturellement, ça ne marchait -«mtoft. duels parents auraient été cpnûer leurs, enfants à


une femme de ce genre? Ce n'a pas été, très long, d'allI leurs. Cette bolle dama n'était pas habitude t\ travailler. [ Kile a eu:mal à la poitrine. et elle est morte.

i matiamk i^gjr. Oh I C'est, en effet, un affreux seaudaîel

I maoame hbmmei.. Vous pouvez penser que ça 4itô f pour les Bernieknno pilule difficile a avaler. C'est la' un I point iioir dan& le soleil de leur bonheur, comme l'a si bien dit mon mari. Aussi ne parles jamais plus do ces choses dana cette maison.

I madame h'olt. Au nom du ciel, ne parlos? pas non plus do sa derai-sœturf

I mabame ï.YNffE. – En effet, madame Berniok a ««ssi uno demi-sœur.

I Vadamb aoMMEt. A eu, heureusement! C'est Uni leur parenté. Celle-lu était uno originale. Figurez-vous qu'elle portait dos ehevoux coupes courts et que, quand il pleuvait, elle^sortait avec des bottes d'homme.

I madamis hou-. – Et quand son demi-frère, le mauvais sujet, est parti pour l'Amérique, alors que toute la ville était indignée contre lui, savez-vous ce qu'elle a fait I elle? Elle est partie avec lui.

I MADAME bummel. – Et le scandale qu'elle a causô f avant son départ, madame Holt? il

I MADAME how. Ne parlez pas de cela.

| madame tïNôE. Dieu 1 Elle a aussi causé un scanI dalfr?

[ hadamb ROMMEt. Oui, madame Lynge. Richard [ Bernick venait de se fiancer avec Betty Tonnesen, et, i Jnste comme il arrivait, sa fiancée au bras, chez la tante ^.«elle-ei pouHuHiaire part de. r :̃– f..


madame hoï,t. II faut que vous saohlez que les Tonnoson étaient orphelins.

maïjamk uiiMMEr,, Voila que Lona Hessel 80 lôveot qu'olle donne nu beau Richard Berniok un soufflet te) qu'il en a vu trente-six chandelles.

nadamk Ï.YNGK. A-t-on idée de choses pareilles? haimmk hgïvt, C'est ainsi.

madame rummel. C'est après cola qu'elle a bouclé sos molles et qu'elle est partie pour l'Amérique. madame r.YN«E. Elle avait donc des prétentions sur lui?

madamb rvmmbl. Vous pouvez bien penser. Elle se figurait qu'il l'épouserait dès son retour de Paris, MADAME holt. Peut-on concevoir eoniblable audace? Berniek, l'élégant homme du monde, le cavalier accompli, le favori do toutes les dames.

madame uummel. Et si convenable avec cela, si moral! » MADAME lynge. •– Qu'est devenue cette demoiselle Hessel en Amérique f

madame rtjmmel. Oh là-dessus, comme le dit si bien mon mari, flotta un voile qu'il est difficile de soulever.

MADAME itfNGE. '– Comment cela?

madame bummel. Elle a cessé tous rapports avec sa j famille. Ce que toute la ville sait, par exemple, c'est qu'elle a chanté pour de l'argent dans des cafés. ̃- madame holt. Et qu'elle a fait des conférences dans des salles publiques. MA0AMBRUMMEL. Et qu'ello a publié un livre qui est "tout à fait fou.


MADAME I.VNHK, P«S pOSSlbloi

MADAME nUMMRt. SI. Lona IlQHSOl est aussi une tnoho au soleil do leur bonheur familial. Mais, croyez-le bien, madame ï.yngo, jo no vous ai parlé do tout oola que pour voua mettre sur vos garde» A l'avenir.. MADAME i/ïnge. Soyea sans crainte, jo ferai attention. Cotto pauvre Dîna Dorf Elle me fait lâellemont dolapoino.

mapamk RUMMEr.. Bahl C'est un vrai bonhenr pour e110 quo tout cela soit arrivé. Songez donc qu'elle serait rostée entre les mains do ses parents 1 Naturellement nous l'avons toutes bien aoouoillio et nous avons fait lo e possible pour elle. Mademoiselle Borniok était touto bouleversée do voir qu'elle entrait dans cotte maison. madame holt. Du reste, elle a toujours été difficile & diriger. On le comprend, avec do tels exemples. Ce n'est plus du tout comme nos enfants.

MADAME imjmmei,. '– Chut! Voilà qu'elle revient. (Haut.) Dina est vraiment très travailleuse. Oht. C'est toi, Dina?

SCÈNE IX

Les Mômos> DINA

MADAME holt. -– Comme ton café sent bon, chère bina I Une petite tasse, dans matinée. MADAME BERNICK .(sur l'escalier du perron). Voulez-vous avoir là bonté, mesdames?. (DansJ'interpaUe mààatnë Jttërhick ef Dina ont aidd la servante à servir


te café, Toutes les dames prennent place au ttehomet montrent à JOina une affàbitité $artîouïièro; Cette <îernièro rtwientpresçiut aussitôt dans le salon et cherche *m o»j»w<0#.) Dinn, n'en veux-tu pas?

dîna. Non, merci.

(Elte reprend son travail. Madame Beroiek et te viealn* échangent quoique» mot». ï>uîs ce ètaraiet rentra dans la salon.)

hohmjnd. (Il /isittt de chercher a«oîaw«c7»o»« jpràtd» te l»b!e et dit d voix lasse.) Dinal

dîna.Eh Ment t

hoklvno. – Pourquoi ne voulez-vous pas venir m Jardin?

DINA. En apportant le oafô» je me suis aperçue & la mine de ces dames qu'elles avaient parlé do moi. nôuiUND. N'avez-vous pas aussi remarqué comblea elles se sont montrées aimables à votre égard? P

dîna. Oui, mais je sais d quoi m'en tenir là-dessus. BOBI.VK». -Vous avez une mauvaise tête, Dina. DINA. Oui.

houlund. Pourquoi cela?

wna. Je ne saurais pas être autrement.

rorjmjnd. Vous pourriez essayer.

DINA. Non.

horlund. Pourquoi pas?

jmna (le regardant en face.) Je suis une de ces pop. Bonnes nioralemeut corEompùes dont parlait. rorlund. Fi, Dinat

dîna. – Ma mère aussi l'était..

horlund. Qui vous a parlé de cela î

-»ïîï&. ~-?sr8©ïmsii3sra8 parte pis avec moi. "«33-- ,» • •


quoi ne parie-t-on pas avec moi? 01» On est aussi pru- dent avec moi que si je devais ma briser comme verre. Ah quo jo hais ces bienveillances l

rormjmd. Ghàro Dîna, je comprends très Mon qua •vous soyes gônâo iol, mai».

DINA. – SI jo pouvais m'en aller! Jo saurais bien foira ° mon chemin toute seule dansîo monde, ot je ne vivrais pas avec dos gons si. si. woulun». – Si?.

dîna..– Si convenables ot si moraux.

aoai*usD. – Mais, Dina, comment l'ontendez-vous? g

»isa. Vous comprenez très bien ce que jo veux dire. Je

vois arriver ici tous les jours Mt>«»Iiildal\ummelot Nella Holt, quo l'on amôno afin do mé servir d'exemples. Mais jamais je no serai aussi bien olcvâo qu'ellos, et je no le voux pas non plus 1 Ah t si je pouvais m'on aller, je serais uno vraie bonne fille, moi t

1101U.UND. Vous ûtcs-uno bonne fille, Dina.

dîna.. A quoi cela me sert-il, ici t

ROHiiUND. Alors, voyager, partir. vous y pensez

sérieusement? dîna. Je ne resterais pas ici un jour de plus, si co n'était de vous.

robltjnd. – Dites-moi, Dina, pourquoi, aimez-vous être avec moi?

dîna. •– Parcoque vous-m'apprenez de. belles choses.

B.OBUJND. De belles choses.? Qu!ya-t-il de beau dan» ceque je puis vous apprendre? `t

dîna. Si. où plutôt ce n'est pas que vous m'appro niez rien; mais quand vous parlez il me semble que je to'«nvrtlft4an« ime»tmosplîèj-ed*))eatttA ̃̃* .– 1*>


RQIU.UND. >– Qu'o8t*co quo vous entendez par 2s beau dîna, – Jo n'ai jamais réilôolii t\ "cela. `

nonn!Ni>. > EU bien, réfléohissez-y. Voyons, qu'on tondez-vous par le boau?

DINA, Le beau. c'est. quelque chose de. magnifique et de. bien loin d'ici t

lumnjND. En vérité, chère Dina, vous me préoe*' cupozfoit.

dîna.Rien que cela?

boiu.und. -Vous savez bien l'affection infinie que j'ai pour vous.

dîna. – Si j'étais Hilda -oit Nella, je ne vous préocou»perais pas si fort; et cela voua serait égal quo l'on s'en aperçut.

nonr,UND. 0 Dina, comment pouvez-vous interpréter si mal la prudence que; quand on est, par vocation, un des soutiens moraux de la société, on ne peut être trop circonspect. Oui, si j'étais sûr qu'on ne me prêterait aucun motif indigne. Mais' qu'importe, c'est vous qui pouvez et devez venir à mon secours. Dina, quand je dirai, quand les circonstances me permettront de dire « Voici ma main; » l'aocepterez-vous? Voudrez-vous être ma femme? Me promettez-vous cela, Dina?

DINA. –Oui. ̃ '̃'̃ ̃̃'•.

roblund. Merci, merci I Vous m'êtes si chère, Dina!Chut, quelqu'un vient. Dina, faites-le pour moi rejoignez ces dames dans le jardin. ̃'•̃̃

"• {Elle oiéft et ??a vers la table l'oa'â «ervi le café. Au même moment, Rixmmel, Sandstad et Wiegelànd sortent de la chambre qui est au premier plan à gauche, suivis -–-– par Bernick-qaitieat «ne liasse de papiers à mainr-


SCÈNE X

BERNICK, "VWEGELAND, RUMMEI»

berniok. Ainsi, c'est une affaire réglée.

wiEOKtAND. Maintenant, au nom du ciel. RUMM& Réglée, Berniek. La parole d'un Hovwi* gionest, tu le sais bien, solide comme les roohevs ilo Donvoiloldo. bkrkiok. Personne no reviendra sur cette detennl- nation, quelque difficulté qui puisse survenir.

RUMMEL. Nous marcherons ou tomberons ensemble, BeraJok. ̃

SCÈNES XI

Les Mômes, HILMAR

bilmau qui oient d'entrer par la porte du Jardin).. Tomber ? Mille pardons, n'est-ce pas du chemin de fer qu'il est question? 3

bebnïok. Tout au contraire, il marchera.

rommbl» A la vapeur,. monsieur Tonnesen. hïlmar. Vraiment î

rorlund. – Comment, le chemin de ferî t

S


SCÈNE XIX

̃ tes Mêmes, M««BKRNICK

madame bebnïck (de ?<* porte dit jardin), ~Qu*y a-t-tt

donc, mon cher Richard î

v BKBKiGK. :– Ma chère Betty, en quoi cela peûfc-il t'intêresser? (A ses associés) Maintenant il faut. terminer les listes, le plus tôt sera le mieux. Il -va sans dire que nous signons les pvomiors. Notre situation nous en fait un devoir;

SANDSTABt Cela va de soi^ monsieur le consul.

rummel. Ça marchera, Bernick, c'est certain-.

bernick. Oh! pour le succès, je ne suis pas inquiet.

Il nous faut pousser la chose, chacun dans le cercle de nos connaissances. Nous pouvons compter, du reste, sur la sympathie générale. Naturellement la municipalité apportera aussi sa contribution.

,MADAME bebnick. Mais enfin, Richaïft, ne vas-tu

pas noùa tàcoàter? t

bebsice. H n'y a rien qui intéresse les femmes.

hilmar. Ainsi tu veux prendre en main cette

affaire des chemins de fer?

? BERNicafc Naturellement.. ̃

apat.xjN0. 7- Mais, l'an dernier, ïaoûsieur le consul.

berniok. I/aa dai'nier, c'était diffétrenl. H s'agissait

7 d'une ligne sur la côte.

.̃̃̃ wiegei>and. -r Qui eut été fortinutile,,car nous avons

g:, jdé|4. les bateaux, à vapeur qui font ce gftryicfl- ̃


JVES SOlïtJENS DR LA, SOCIÉTÉ 21 = ita». Et qui nous eût coûté très cher,

!KL. San» floûintâi* nu'olla nurnît lAsA fins i«H\. l

I 8AN0STA». Et qui nous eût coûté très cher.

I BUMMut. Sans compter qu'elle aurait lésé des intỗrûts considérable».

̃ bebnick. La chose ddoisive c'est qu'elle out ôtô nui. ̃siWe à nos grands commerçants; voilà pourquoi je m'y suis opposé, et pourquoi on a maintenant décidé la construction d'une ligne intérieure.

I hiuiaiu Celle-là ne desservira pas les villes voisines..

̃ bebnick. Si fait, la nôtre, mon cher, car nous avons le projet de construire un embranchement. I hiemard. Un nouveau projet.

I rummei,. Oui, et suporbe, celui-là l

̃ roulund. Hum t

̃ wiegei,an».II n'y a pas à le nier, o'est la Providonce elle-même qui a prépara le terrain pour- un embranchement.

̃ borl'uko. Est-ce réellement votre avis, monsieur Wiegeland If

̃ bebnick.'– Je dois l'avouer, je considère moi-inôme comme un- rare bonheur l'occasion qui, par hasard, m'a, ce printemps j amené dans cette vallée que je ne connaissais 'pa». Rapide' coxanxe l'éclair m'est venue la pensée qu'il faudrait créer là un embranchement. J'y ai envoyé un ingénieur; dont j'ai ici les devis et les calculs. Il n'y a plus aucun obstacle. ̃•

̃ madame bernick (qui est aveo les autres dames sur I la porte élu jardin.)– Comment,; mon cher Richard, ne I nous as-tu pas dit un mot de tout cela?

I bbbnick. ̃ M& bonne Betty/, tu n'aurais pas su te ̃placer m poial de-vw* tgiïL frflaa. Du, reste,, je a'en.ai:


soufflé mot à Ame qui vive. Mais maintenant l'heure décisive est venue; nous allons faire connaître nos projets et travailler de toutes nos forces & leur succès. roiu.und. Est-ce que vous croyez vraiment a do si grands avantages, messieurs? f

hermcïk. Absolument. Quelle puissante impulsion cela va donner aux affaires ? Toutes les vastes forets <jui seront mises en valeur! Toutes les mines abondantes que l'on exploitera Pensez combien d'industries vont naître et grandir r

noRi.uNo. Et vous ne redoutez rien de ces rapports journaliers avec un monde si corrompu? q

bebniok. – Non; n'ayez'nul souci, monsieur le .vicaire. Notre industrieuse petite ville s'inspire, Dieu merci, d'idées saines et morales, que nous avons tous contribué à faire germer, si j'ose le dire, et que nous 0 continuerons à développer de notre mieux, chacun dans = notre sphère. Vous, monsieur le vicaire, appliquez votre bienfaisante activité à l'école et à la famille. Nous autres, les hommes du travail pratique, nous servirons la société en y répandant le, bien-être; et nos femmes, --•oui, approchez, mesdames–; nos femmes, dis-je, nos femmes et nos filles, eh bien, continuez comme par le passé vos oeuvres de bienfaisance, et apportez à ceux qui vous en- tourent la même aide, le même secours que je trouve en ma chère Betty, et ma chère Marthe,-et mon Olaf. (Il regarde autour de lui.) Où donc se cache-t-il, Olaf, aujourd'hui? ° ̃ madame bernigk. – Ôh! pendant les vacances, il est I !M~<MalMe le MÎttaî~Ia maison. T ,.t¡JriloilSrultrÛ61èr~tttDir â'l~~aitrOÍl~ "'1


I bebnxck.™ Alors il doit être encore au bord de l'enxi, verras que cela finira mal.

I hh.mau. – Bah Une petite lutte contre les vagues 1 MADAME btjmmeï.. – Que oW beau de votre part, cet Ispritilo famille t I »Bnî)iaK. Bah! Esf-ce que la famille n'est pas la asa môme de la société? Un agréable chez soi, des ̃amis fidèles, an petit cercle bien choisi, dans lequel nul Blâment discordant ne vient apporter la trouble. I SCENE X11I

I Les Mêmes, KRAPP

I krapp {il arrive par la porte de droite avec des Utmres et des journaum). Le courrier de l'étranger, Monsieur le consul et une dépêche de New-York. 1 bebnick (en la prenant). – Tiens, des armateurs de WIndian Girl.

I rummel. Le courrier est arrivé; je suis obligé de ̃n'excuser.

I -wiegelànd. Et moi de même.

SANDSTAD. – Au revoir, monsieur le consul.

I BERNiCK, Au revoir, au revoir, messieurs, noubliez pas que nous nous réunissons cette après-midi, à cinq] heures. ̃-̃

I bummel, wieoeland, SANSTAD. Oui, oui c'est en- 1 tendu. {lit sortent.)

3


SCÈNE XIV ̃

BERNIGK, M- BERNICK, KRAPP, BOJftUJND ̃

bernick. (Il vient de retire la (lépâçha.) Voilà qufl «stMen américain En vérité, c'est honteux. ̃

MADAME BÉaNicK. – Mon Dieu, Richard, qu'y a-t-ilfl BEUNioK. Tenez, monsieur Krapp, lisez. ̃

KRAPP. (Il lit.) c Faites le moins de réparations! possibles. Envoyez Vlmlian Qirl Mh qu'elle sovaH renflouée. La saison est bonne. il faut Il tout prix que la cargaison arrive. C'est un peu fort l ̃

bernick. Que la cargaison arrive Ces messieurs savent fort Won que le navire coulera comme une pierre s'il éprouve la moindre avarie. 9

horlxjnd. Voilà comment agissent ces grandes compagnies si vantées, > ̃

bebnick. Vous avez raison. Dès qu'il s'ngit de réa. User un bénéfice, on ne tient même pas compte de'la vie des gens. (A Krapp.) UIndian Girl pourra-t«elle I prendre la mer dans quatre ou cinq jours ? q I

krapp. A la condition que M. Wiegeland ne s'oppose H pas à ce que que suspende les travaux du palmier. nj bernick. Hum 1 il n'y consentira pas. Ayez donc ̃ là bonté, de regarder le courrier. N'avez-vous pas vu 9 Olaf sur le quai? .9 krapp. –Non, monsieur le consul. {It entre ûans la 9 chambre du premier plan à gauche.) 9


SCÈNE XV

Ub Môraos, IÏILMAB

beiuuck (relisant d$ nouveau la dépêche). Ces nessieura ne veulent pas prendre en considération quo a vie de dix-huit hommes est en jeu.

JKMUAU. Oh. C'est l'affairé des marins d'affronter es éléments. Il doit y avoir quelque chose d'excitant a te voir qu'une planche entre soi et l'abîme.

bebnick. Jo voudrais voir l'armateur qui oserait o conduire ainsi. (Apercevant Olaf) Dieu soit loué Il io lui est rion arrivé 1

»

SCENE XVI

Les Mômes, OLAF

glkb (mw ligne à la main, rentre dans le jardin^ et il crié). ̃ Oncle Hiimaï, j'ai vu le vaisseau. bebnick. Tu as encore été sur les quais? "t

Iolaf. Non, je suis seulement allé dans un bateau: FigHïe-tôi, ?non oncle, qu'il vient de débarquer toute une troupe de saltimbanques avec des chevaux, des bête.3 féroces. et Ijfiaacoup de passagers I

afâaoAMEiàiMMEi.. Alors nous allons avoir des sal- timbanques? 3

̃ àoâi,vNB.~Wolisîîejàeîepensépàs.


madame iwwMEt. Non, pas nous autres, naturellement; mais.

dîna, J'aimerais bien voir un douyer de cirque. qkkv. moi aussi.

t hiimar. Ta os un petit sot. Est-ce que cela vaut j la peine «Vôtre va? Des spectacles Usés d'avance t. Ce (qui serait intéressant, es serait de voir un gaucho sur son coursier «Sommant chasser à travera les pampas. Mais ici, dans co trou 1

OLAF {prenant ilflie JBernich par le bras). •– Tante Marthe, vois donc; ils viennent I

madame hox.t. – Oui, c'est Dieu vrai Ils viennent. MADAME i/ïNGB. Que ces hommâs sont laids t

(Un certain nombre do passagers passent dans la ruo, suivis d'une foulo de gens do la villo.)

MADAME avmubl. Ces bouffons mo font l'effet d'ôtre do la piro espace. Voyez colle-là, madame Holt, elle porte sa malle sur son dos..

MADAME holt. Elle à' un parasol. Ce doit être la femme du directeur.

MADAME rummel. Voici le directeur lui-môme. Celui qui a la barbe. Il a la mine d'un brigand. Ne regarde pas, Hilda.

maamb holt. – Toi non plus, Nella. OLAF. – Maman, regarde le directeur nous salue. •bebnick. Comment? f

MADAME BERNICK. – Que dis-tu, mon fils Y

madame RIMMEL Oui, fe*eét Dieu vrai t Cette femme aussi nous salue.

BEHNiçK. Ah I voilà .qut.is.tPBJiaa.loxi. .1! torL" 1


MADEM0I6KM.B MAfVXHA (pOUSSttnt «« Ot'i «'«BOfotttaire), – Oht 1

maoamk BKnmGK. – Qu'y a-Wl, Martha If

wakkmoiski.t.k MAiiTHA. Rien, rien; j'ai ont oi-af (î30«ss«m( un en' d<s joie). – Vois! vois! Les autres viennent avoo les chevaux et les bêtes féroces. 11 y a aussi des Américains, et tous les matelots de l'Inilian Gvl.

(On entend le chant national américain Yankee JOooâle avoo accompagnement de tambours et do olnrinottos.) 11U.MAR (se touchant tes oreilles). Hou! hou! hou! hohujno. – Je crois, mesdames, que nous pourrions nous retirer. Ce n'est pas un spectacle qui nous convienne. Remettons-nous & l'ouvrage.

madame beiwick. Pout-ôtvc ferions nous bien do former les rideaux

KonujND. Oui, c'est ce que je pensais.

(Les daines s'assoient auprès do la tablo. Le vicaire forme la porte du jardin ainsi quo les fenêtres et fermo les rideaux. Le salon est plongé dans une demi obscurité.) OLAF {regardant au dehùrs).– Maman, la femme du directeur est à la fontaine, elle se lave la figure. MADAME beivnick. Comment? Sur la place publique? MADAME hommei.. –• Et en plein jour?

hilmab. – Ma foi, si je me trouvais dans un voyage d'exploration au milieu d:an désert et si je trouvais une citerne, je riè me ferais pas scrupule de. Ohl l'horrible clarinette?

horltjnd. La police devrait intervenir.

bèrnïck. r- II ne faut pas être si sévère avec des


4fep»Bgws. Ces gêna là. n'ont pas la awttjtoieat des conve- nances qui noua guide et nous retient. Laissons faire, que nous importe? Ce qui ohoquo la bionaéanco et les bannes moeurs no doit pas existe» pour nous, si j'ose ataptiwtir ainsi. Mais, qu'est-co tlone? t

(I* dera» éiwragére «atre p»r te port* droite.)

8C&ffiXVn

Les MÔmos, LONA

toute» i>E3 dames, offusçuées à mi-voiso L'é« ouyôre du cirque? La femme du directeur?

madame berniqk. Mon Dieu, qu'ost-ce que cela signifloî

HADEMOXSEX.I>B MABTHA. Oh! t

mademoiselle x,ona. Bonjour, ch«^i'a Bettyt Bon- jour, Martha( Bonjour, beau-frère t

madame. BBRWCK (avec un cH). Lonai

BEnNîCK tfaissant un pas en arrière). Aussi vrai qaej'esiste! x

madame holt. Dieu du cielt

MADAME nbMMEL. Est-ce possible?

HII.MAR. –OU! Ohl I madame bernigk. Lona, est-ce vraiment toil MADEMoisEiiB LONA. Si c'est moi? Apparemment. Vous pourriez au inoins m'embrasser.

huma». Gûlôhl

MADAME BERNIGK. TU tOVienS?

bebnjôk. -r~ Tu vas réellement t'exhiberî

̃ 1


MAOEMoi&swji toNA, •– M'oxliiber? Comment cela m'exhiber?

serwok. Oui, enfin, avec la. troupe du cirquo. màoemqiseixe mua. Hat Ital lia! ha 1 Es-tu, fou? Tu croyais que j'étais du cirque? J'ai fait, il est vrai, plusieurs môttera et me suis souvent fort avancée. MADAME JiUMMEt.. Hum I

MAOEM018EM.E LONA. – Maia jo n'ai enooi'd jamais fait de tours cte force sur les chevaux.

bbbniok. – Ainsi, tu a'as pa$

WADAMK DEIOTIOK. Que Dieu soit béni!

MADEMOisEtLE toxA. Mais non pas; nous avons voyagé comme heaucoup do gens convenables, en deuxième classe.

MADAME DEBNICK. – Nous, dis-tll?

bernick,, (faisant un pas vers elle). Qui cola, noua?

MADEMOiaEttE u>NA. L'onfant ot moi naturellement.

les, dames (avec un cri}. L'enfant t

hii,mar. Quoi? If

rohlunx»,. Maintenant je dois dire.

madame, bebniûk.Énfin.-de qui parles-tu, Lona? f LONA. – Mais de John! Je n'ai pas d'autre enfant que John, oui Johann, comme vous l'appelez.

madame bernick.Johann

madame, kummel, (&os ù Mme iy»ge). Le frère qui 8 mal tourné.

bebnick (hésitant), Johann est égalâment ici? lona. – Oui,, oui, je ne me sépare jamais de lui. Quelles mines vous faites Vous êtes assises dans l'ombre r .q~


à coudre des linge? blancs; n n'y a «ttoun deuil, j'espère, dans la famille.

ïuhimjnd. – Mademoiselle, vous vous trouvez an milieu d'une société do bienfaisance, destinée a combattre la corruption.

mademoiselle LONA (à dernivoUs).– Que dites-vous? Ces belles dames seraient?.

mabame iwmmbt,. OUI Nonl Nonl En veritôt mademoiselle losa. Ahl Je comprends Je eora prends! Mais voilà madame Rummol! Et vo51i\Mw»Holtl Hô bien, nous n'avons pas relouai toutes las trois depuis la dernière fois que nous nous sommes vues. Maintenant, mes obères amies, laissez la corruption attendra un jour, elle n'an sera pas pire. Un moment aussi houreux que celui-ci doit.

rorlund. Le moment du retour n'est pas toujours un moment heureux.

mademoiselle lona. •– Non? Alors comment comprenez-vous votre Bible, monsieur le pasteur?

nouLUND. Je ne suis pas pasteur.

MADEMOISELLE lona.bien! Vous le serez certainement un jour. Mais fi! fit Toute cette moralité sent la pourriture, comme les draps d'enterrement. Je suis habituée à un air plus frais.

bernigk (s'épongeant te front.)– H fait effectivement un peu chaud ici.

MADEMOISELLE LONA. Attendezt Attendez! Il faut ̃ changer cette atmosphère sépulcrale; (Elle relève les rideauoo.) il faut qu'un beau soleil entre ici quand h ftôrot viendra. Vous allez le Voir à l'instant.

hilmab. Olil Oh 1

-– _• *b^» 'u~ _HU" -< 1


si ADBMoisBU.» &ona (ouvrant ?e* portes et les fenê* très). 11 est en train de se débarbouiller à l'hôtel. Sur le steamer il était noir comme un charbonnier. miMMu– OhtOh! t

mademoiselle i.ona. – Ohl Oht Sur m* parolot, {montrant Ilibnar). Il se promène donc toujours par ici et dit toujours « Oh Oh? »

ihlwab. – Je ne me promène point. Je euisioi àcauso de ma maladie.

BOBMiKD. –Mesdames, jo ne oroia pas.

MAOEMOlsKixEtONA (regardant Olaf). Est-ce la ton petit, Betty? î)onne-moi la main. As-tu peur do ta vieille tante? P

ROBtCND (prenant son Uvre). Mesdames, je crois que nous ne sommes pas en état de travailler plus longtemps aujourd'hui. Nous nous réunirons de nouveau demain, n'est-ce pas? q

mademoiselle LONA (pendant que ces dames se lèvent pour partir). – Oui, à demain,je serai à mon poste aussi.

horlund. Vous! Mille pardons, mademoiselle; mai que voulez-vous faire dans notre société?

MADEMOISELLE LONA. – Lui donner de l'air, monsieur le pasteur.

j



ACTE DEUXIÈME

Salon-Jnrdin dans la maison 'du consul Borniclc. M" Bornlcic est astise & sa couture près d'une table à ouvrage. M; Beroick arriva 'peu après avoosa canno, ses ganta et son chapeau î»? ta porte a« droite,

«CÈNE PREMIÈRE

BERNIGK, M*' BERNICK

madame bernigk. Te voâà déjà revenu, Richnrd? behnick. Oui, j'ai donné un rendoz-^ous ici.

îïaoakb BERNitac (s'esquivcint.) ̃– Ah! oui, Johann va venir.

besniok.. Sans «toute {posant «on thageau sur 1$ tablé). ces dames sont-elles aujourd'hui ?

hàbamb «Basics:. –̃ Madsane Bumaiei et Hilda n'ont paseuleiemps.

BERîuaK. Ah I elles ont fait dire qu'elles ne pou*traient veairt -q..


maivme BEJWîicK. Gui; elles avaient beaucoup à f«ire chez elles.

nKRMcsK. –Je comprends, et, naturellement, les autres ne sont pas venues non plus?

MADAME «bbnigk. Alors, elles ont étôsmpfienées. BBBMioK. – Nous auvloaa pu prévoir cela. Ou est Olaf p maoamb BBionOK. Je M ai permis de sortir un peu avec Dina.

bebwck. Hum! Dina. Cette jeune flUe est bien ïôgère.Hier,elle a montré une familiarité avec Johann., madame berniqk. •– Mais, mon cher Richard, Dina no sait rien. bbrmigk. Non, Johann aurait dd avoir le tact de ne pas s'occuper d'elle. Si tu avais vu les yeux que roulait Wiegcînnd! 1

madame bbbnigk, (posant sa couture sur ses genouoo). Richard, peux-tu t'imaginer enfin ce qu'ils viennent chercher ici, dans leur pays natal î

bernick. – Hum Ils ont une forme la-bas qui marche assez mal. C'est même ainsi qu'ils expliquent la façon modeste dont ils ont voyagé.- •• · madame bbrnigk En effet, ça doit être ça. Mais comment a-t-elle osé venir avec lui, elle t après votre ter- rible querelle. '̃'̃. bebnick.– Àh! c'est une vieille histoire, n'y pense plus. ̃̃'̃ madame BERmoK. -– Est ce que je puis penser à autre chose? C'est pourtant mon frère. Ce n'est pas à cause. de lui. C'est- à cause de tous les ennuis que tu en auras. Richard, je suis affreusement inquiète. I 7 7;t™v^:v-^|


I.K8 SOUTIENS »K hk SOOIÈTÈ 41 Et pourquoi?

If BERincK. Et pourquoi? t » MADAME bbrnick. Ne pourrait-on l'arrêter p^ur l'argent qu'il a volé à sa mère?

derniok. – Allons donc Quelle sottise t Qui pourrait prouver que l'argent a été volé î '1

ma»amb bbrniok. Mais, mon Dieu, toute la ville le sait. Toi même l'as dit.

bebniok. – Pas du tout. Je n'ai rien dit. En ville on ne conriait de dette affaire que de vulgaires cancans.

madamkbernick. ™ Que tu es noble, Richard! t

BEnOTOK. laisse-moi tranquille avec cette histoire, te dis-je. Tu ne sais pas à quel point tu me fais mal en ino la rappelant. (Il se promène de long en large et jette sa canne). Mais, par exemple, qu'ils aient choisi ce moment pour. revenir, juste celui où j'avais le plus besoin de jouir d'une réputation irréprochable 1 Les journaux des villes voisines vont publier des correspondances d'ici; et que j'y sois bien ou mal traité 1» résultat sera tout pareil; on fera des commentaires, on évoquera toutes ces vieilles histoires, comme tu le fui» toi-môme. Dans une société comme la nôtre. (Il jette tes gants sur la table). Et dire qu'il n'y a pas un homme avec qui je puisse m'expliquer, chez qui je puisse chercher un appui f

madame bebnick. Personne, Richard? s

bebnick. Non. O»i? C'est juste maintenant qu'ils me tombent sur les bras 1 A coup sûr, d'une façon ou de l'autre, ils feront quelque scandale. Ah c'est un vrai I malheur d'avoir des gens de cette espèce dans sa I femilief: v :i: '•- I madame bebnick. ce n'est pas ma faute si.


be«>uck, Qu'ost-oe qui n¥st pas da ta faute? B*êtrô leur parente î C'est très exact Tu n'y §*eaic rien.

MADAME berniok. '– Et, t&wtes> Je lesiai pas non plus priés «de revenir.

BEHSicif. r Voilà I Nobb y ai'rivoni8l ifflitto les ai pas priés de reveaîf. Je »e leur «i pas ôcàpit.ite n'ost pas moi qui ai voulu leur retour I Ah I je s»fe toutes œs litanias par ccewr.

MAm-HBÉSRKSQKfM «w«a«* 4 î*t»wrrJt. Mais aussi tu es si peu amical ésnon égarât

BEBmoK. Bon 1 CTest complet. Oui, fleure, m&n que l'on puisse aussi jaser de scela! Renonce donc a ces habituSes enfantine», Betly. A.ssieds-toi«œp te çea-on; ici quoîqn'ùn ponreait yeûlv «tri l'on apercevait madame Bornick avec des yeux tout ïoxiges, do serait du propre. Si fesgèuB savaient -que. J'ontencte du bruit. (On frappe). Entrez.

(Madame Bernick, emportant son ouvrage, descend le perron).

SCÉpEÏÏ

M. BEBN1CK, AUNE.

jcdnk 0 entre par iladreite).– -Bpj^oBri soaaAèax le ̃consul.

bessiôe! Bonjour. Fs«84eTtoaa!,|e^aaBa,.poùrquoi Ja-voJisjBifeit appeler?

awne. – Le comptable m'a dit hier qtt'U vous dêplaisait que.


I bkrnigk, Je sois mécontent de tout ce qui se passe Km* le ohantier, Aune. Le travail ne xnarohe pas. Il y a ̃ongteiiaps déjà 'que le Palmier devrait être radoubé. Kl. Wiegdawl me tourmente et me prease d ce sujet. ans savez que j'ai un associé très exigeant.

̃ aune. – Le ^Palmier pourra prendre Ja mer :après Memain.

̃ berkiok. Knfin. Et Ylnàian Girl que nous avons Hci depuis six semaines p

̃ atjke. SL'Imâian S~'ï J'abats <!0!npi!s que nous ̃dovionB nous occuper tout spécialement de votre bâtient et 7 eonsaorer tout notre temps.

̃ BEiaracK. Je ne tous ai donné aucune raison de Kroire -cela. UJnclian Ôirl devait être, réparé aussi ̃womptement que possible; et Ton .n'en a rien fait. H aune. A fond de cale 'elle est toute pourrie, mon. ̃sieur le cobsuI plus on y inettrà de ;morccaux, pire ce era.

̃ berniok –fie n'est pas une raieon. Krapp m'a donné B'explioation vraie. Vous ne savez pas travailler aveo es nouvelles machines que j'ai achstëes, ou plutôt vous ne voulez !pas vous en servie.

̃ aune. Monsieur le consul, ftà cinquante ans passes et depuis ma jeunesse je pratique aotre vieille méthode.

̃ berniok.W3s Tant plqs sien anjonrd'Jiui. Vous ne pensez-pas, Aune, qus je prcmtlB la nouvelle pour en tirer des profits idont, ieurausemeut, je n'ai pas besoin; ̃mais il faut Men que je spreniBB en (C&nsidératiQn la v ̃société dans laquelle je -vis »t fia pa-espéritê de ïêtaiîlis̃semeatujnejeaitlgeu. '̃̃


avns. Je suis aussi partisan du progrès, monsleuM le consul. B

bernick. Oui, pour votre cercle étroit, pour la classe! des travailleurs. Oh I je connais ses menées; vous faites des discours, vous excitez les uns, vous ameutez le autres; mais dès qu'il s'agit d'un progrès palpable, tan. giblo, comme celui que les nouvelles machines réalisent,! alors, immédiatement, vous refuse;: votre conoours et vous vous inquiétez. H

aune. C'est vrai, je m'inquiète, monsieur le consul;! je m'inquiète pour tous ces ouvriers auxquels les non! velles machines enlèvent le pain de la boucha. Vous parlez souvent des égards que l'on duit avoir pour In! société moi, je pense que la société a aussi des devoirs! Et comment la science et le oapital peuvent-ils songer >! faire appliquer-leurs inventions avant qu'il n'ait grandi! une génération qui en connaisse le mécanisme ? q

bërnigk. Vous lisez et vous réfléchissez; trop, Aune; vous n'en tirez aucun profit et cela vous irrito contre votre situation.

atine. Ce n'est pas cela, monsieur le consul. Mais je ne puis voir tranquillement ces inventions qui, l'une après l'autre, enlèvent à nos pauvres ouvriers tous leurs! moyens d'existence. bernick. Hum 1. Quand on a découvert l'impn!merle, bien des copistes sont restés sans pain. 1

AtiNE. Vous seriez-vous réjoui de cette découverte si vous même aviez été copiste, monsieur le consul I ̃ behnick.– Je ne vous ai pas fait appeler pour discute! avec vous; mais seulement pour vous dire que l'I»<2ta»! Girl doit être prête à prendre la mer après-demain. ̃ ~T


H auhe. Mais, monsieur le consul.

H bebnick. Après demain, entendez-vous, en même ̃temps que le Palmier pas une heure plus tard. J'ai mes = Baisons pour être presse. Avez-vous lu les journaux de e matin?. Alors vous devez savoir que l'équipage = Bmôriuniu a encore fait des sionnes. Ces individus mot- è ent touto la ville sens dessus dessous. Toutes les nuits i y a dos rixes dans les auberges ou dans les rues; sans Bompter les autres scandales, que je passe. «

H aune. – Oui, c'est une triste nation. 0

H uEikNicK. – Et qui rend-on responsable do cos désor- Bres? Moi Oui, moi On met tout sur mon dos. Los Berivailleurs des journaux me reprochent do m'étro uni- uement occupé du Palmier. Et moi, dont la mi&sion st de donner l'exemple à mes concitoyens, je dois me Baisser dire ces choses-là en face Je ne voux pas le sup- ̃porter plus longtemps, car je n'ai pas mérité que l'on ̃déshonore ainsi mon nom. l AUNE. – Votre réputation, monsieur le consul, ne 1 serait pas entamée pour cela, ni môme pour beaucoup 5 Bhis. i B bernick. – Actuellement, non; mais c'est que, préci- Bément aujourd'hui, j'ai plus besoin que jamais de l'es- Bime et de la sympathie générales. J'ai une grosse entre- rise en vue; vous avez dû en entendre parler; et si des gens mal intentionnés ébranlaient mon crédit, il pourrait Ben survenir de très grandes difficultés. C'est à cause de cela que je veux mettre fin à tous ces bruits calomnieux et que j'ai fixé la date d'après-demain.

AUNE. Aussi bien, monsieur le consul, auriez-vous pu fixer cette après-midi.

t" ̃̃ ̃̃̃ r: 8'" q ..H~~h


b.. T119ATRZ BERNiGK. OaereK-votta prétendre, Aï

BERNiGK. OaereK-voua prétendre, Aime» que Je dame l'impossible, moi? I

aune. Oui, avec le petit nombre d'ouvriers que nous avons actuellement. ̃

BBR»ici£. Bien, bien Je m'y prendrai autrameniH axjne. Vous avez l'intention de congédier enco d'anciens ouvriers f I

ïhshmck. «~ Non, ce n'est pas & cela que ja pense. ̃ aune. Car je crois que vous pourriez en avoir de« ennuis dans la presse et en ville. ̃

BEHxroK. – En effet. Aussi laisserai-je les chose» comme par le- passé. Mais si YIMUm Qirl n'est p» prête à prendre- 'la mer après-demain, je vous con aie. ̃

AUNE (sursautant). Moi I (souriant) Monsieur 1 consul plaisante- 1 ̃

bernick. Vous ne le croyez pas. ̃

AUNE. Vous pensez sérieusement à m« congédier Moi dont le père et le grand-père ont travaillé toute leuiH vie sur ce chantier et qui moi-même. H

bebniok. Qui me force à cette extrémité? î ̃

aune. Vous demandez l'impossible, monsieur 1 consul. I

berniûk. Quand on y met de la bonne volonté, rie M'est impossible. Oui ou non;. donnez-moi une répons précise', où je vous congédie sur-le-champ. B

aune. Avez-vous bien réfléchi, monsieur le consulM à ce que vous feriez en renvoyant ainsi un vieux tnv vailleur? Croyez-vous. que tout finisse pour lui avec un changement de maître? Sans doute, il peut employer àilleùrîs ^sés Bras, :i«Ms«ât-(»qiîcC><^t<>tttïCela? Je vou-B


Bâraia que vaut vissiez un vieil ouvrier que Ton vient do chasser, rentrer,, le soir,, dans sa maison et poser sas outils derrière la porte.

B sernigk. Et croyez-vous que jo vous congédie de BgaleW de cobue? N'at-je pas toujours été un maître huBmainetbo»?

B atjnb. Tant pis! Monsieur le consul, car ainsi c'est moi que les miens Jetteront la pierre milieu de vous la motor. lis ne me feront pas de roprochos,ils n'on auront as le courage; mais de temps en temps je sentirai qu'ils Bmo regardent cL'uit air interrogateur et qu'ils se disent Si En somme, n doit biem l'avoir mérité. » EU bien, Broyez-vous^ cela. je na pourrai pas le supporter. Si humo que je sois, j'ai toujours été considéré comme le chef .Ho la famille; et cotte petite société la je n'ai pu la souBoniiceCla diriger quai parce que ma femme et mes enBants avaient confiance en moi. Mais cela comme le ste, je vais le perdra. >

B bërniok. Peut-il en être autrement? Les faibles ont écrasés par les foits. Dieu même permet que l'on Bacriûe l'individu au bien commun. Je ne puis vous onner une autse réponse. C'est ainsi que va le monde. ais vous, Aune, vous êtes un entêté. Volis me contre-" ( Misez, non parce qu'il vous est impossible de faire autretBnent> mais parce que vous ne voulez pas que l'on constate a supériorité des nouvelles machines.

.1 AUNE. Et vous, monsieur le consul, vous tenez à ce '̃ju'elle soit constatée afin que la pressé, à l'occasion de ̃ ion r^jvvoi, signale votre- bon veuloir. I bernick. Quand cela serait? Vous savez bien de ̃juoi il s'agit. Je ne veux, pas que la presse m'attaque; T il :;̃: a ;̃̃


je veux qu'elle me soit favorable et me soutienne pendant que j'élabore une grande affaire qui est d'intërôt gônôïal. Puis-jo agir autrement, je vous le demande? La question, jo vous l'affirme, se pose ainsi ou vous main.tenir dans votre famille comme vous étier par le passé, ou fonder cent familles nouvelles, cent foyers nouveaux ( qui subsisteront seulement si je mène à bonne fin cette grande entreprise. Cest- pourquoi je vous ai mis en de- s meure de choisir.

aune. S'il en est ainsi, je n'ai plus rien à dire. 1 beunick. Hum H. Mon cher Aune, j'ai vraiment de r la peine à me séparer de vous.. ` aune. Nous ne nous séparerons pas, monsieur le [ consul.

beunick. – Comment cela? » aune. Un pauvre ouvrier peut avoir aussi des inté- t rôts à sauvegarder. [ behniok. -Sans doute. ainsi vous pensez que. vous t promettez. e aune. h'ïndian Girl pourra prendre la mer après- E demain. (Il salue et sort par la droite.) g bebkick. Enfin, je suis venu à bout de cet entêté! 0 Je considère cela comme bon augure.

.̃•'•̃ i

SGÊNEHI s

M. BERNIGK, M- BEBNICK, HILMA» li *-̃'̃: ̃ ̃̃̃• 8 *miM&n(&urVescciiier du perron). Bonjour, rBeltyl i bonjour, Bernickl ̃

̃ 7 e


I wuiAR. Tiens, tu as pleuré I Alors tu saîs aussi? Y I MADAME BKBNIOK. Qu'est-oe que je 8»is ? Y~

I nii.MAt\. – Quo le scandale bat son plein. Oh oh! 1 I J318BNIOK. v Que dis-tu'

I hi.v a&. Oui, les deux Américains so sont promenés dans les rues de la ville avec Dina.

MADAME berniok (te suivant), Hilmar, est-ce poslelblo?

I iulma». Hélas! oui! C'est la pure vérité. Lona a poussé l'inconvenance jusqu'à m'apostropher. Naturellemont j'ai feint de ne pas entondre.

I berniok. Vraisemblablement cela n'a pas passé Jlnaperçu? '1

hiutar. Tu peux bien penser. Les gens s'arrêtaient pour les regarder. La nouvelle de leur arrivée s'est répandue dans la ville comme une traînée de poudre. Dans toutes les maisons il y avait du monde aux fenôtres attendant que le cortège passât. Des têtes se Bâchaient derrière tous les rideaux. Oh oh excusemoi, Betty, si je raconte cela. Oh! oh! des scènes de ce genre m'énervent à un point! Si cela continue, je serai obligé d'entreprendre un long voyage. `

madame bebniqk. Tu aurais dd lui parler, lui faire des observations.

hïlmàr. – En pleine rue? Tu dois comprendre. Lui, surtout, oser se montrer publiquement! Allons voir si la Presse n'annonce pas qu'il est arrivé sur quelque s'earuer à lui appartenant. Oui, excuse moi, Betty, mais.

BEaNrcH. La Presse, dis-tu? As-tu entendu faire des «îwraentaires?

(.n~L i. 4'


SQ TIIUTBK <t~t A~.1 Il nvt c7owe ~n~M

hilmar, Oui, û y en dans l'air. Lorsque je vous ai 1 quitté, hier soir, je suis ail* au olub soigner ma maladie. Au silence qui s'est fait à mon arrivée, j'ai compris que les deux Amérioains étaient sur le tapis. Puis, cet inso- lent Hammer, lo journaliste, est entre et m'a fôlioitô du retour de mon riche cousin.

bbbîwgk. Rioîxeî

HïtMAR. – Oui, c'est-oo qu'il a dit. Je rai toise comme il le méritait «t je lui ai donné à entendre que Je ne savais rien de la fortune de M. Johann Tonneson. En vérité, Hi'a-t-H dit, c'est surprenant. En Amérique on réussit généralement quand on a quelques ressources pour commencer, et votre cousin n'est pas parti les mains vides.

bermok. Hum l Fais-moi le plaisir.

madame bekniok (désoléo). Là, tu vois, Richard Hilhar. Quoi qu'il en soit, à cause do lui, j'ai passé une nuit sans sommeil. Et maintenant voilà qu'il se promène dans les rues, avec un visage aussi tranquille que s'il ne lui était jamais rien. arrivé Pourqpoi ce cher parent n'a-t-ilpas disparu tout à fait? C'est incroyable comme certaines gens ont :1a. vi& dure l

MAiiÀî4E BERNick.– Mott Dieu, Hilmar, que dis-tu làî HiLMAB. Je ne dis rien. Il est sorti- sain et saut de toutes. les catastrophes; il a échappé à. tous les ours de la Californie et à tous les Indiens pieds-noirs. On ne l'a pas même scalpel Oh oh.! Aussi est-ce nous qui les .possédons aujourd'hui. < ·

bernick (regardant dans la rue). Olaf esWÎ.aussi àvee"èuxî' "'• •• ̃̃-̃- h»ï.ma«.-«. ParbleuJ. Ils veulent rapjelei? aux. geas


qu'ils appartiennent aux deux meilleures familles de la ville. Voist vois! tous les flâneurs qui étaient dans la pharmaoie s'approchent et font leurs réflexions. Tout cola ne vaut rien pour mes nerfs. Comment voulez-vous que, dans ces conditions, on porte haut et fier ce drapeau de la moralité que.

ueuniqk. Los voici qui viennent de ce côté. Écoute, Botty, je tiens beaucoup à ce que tu sois avec eux le plus aimable-possible.

madame behniok. – Tu le permets, Richard? t

bernjck. Oui, oui. Et toi aussi, Hilmar. Espérons qu'Us ne resteront pas longtemps ici. Pendant que nous sommes ontre nous, écoutez. aucune allusion. nous ne devons les blesser en rien.

MADAME bernigk. Oh Richard ( comme tu es généreux 1

bernigk Bon Bont laisse cela l

MADAME BEHNiCK. – Non, je veux te remercier. Excusemoi d'avoir été aussi vive tout à l'heure. Toi seul aurais raison de.

bernick. Bont Boni te dis-je.

HILMAB. Ohlolïl 1

SCENE IV

Les Mimée, JOHANN TONNESEN, M"* LONA,

M"» DINA OLAF

tJohann Toauesen et Dina, puis- Lona Hessel et Olaf f arrivent par le jardin).

/oaANN. •– Eh bien, nous sommes sortis, nous sommet


allas revoir toutes les anciennes rues, les anciennes places.

nuHNîCK, Il y a bien des changements, n'est<ce pas?

mademoi8em,e i.ona. Il y a surtout les beaux travaux du consul Berniok. Nous avons aussi visita les établissements dont tu as doté la ville.

behnick. Aussi!

mademoiselle w>nà. «Offert par le consul Berniok » avons-nous lu à l'entrée. Tu es bien le premier citoyen de la ville.

johann. Et tu «s de magnifiques navires. J'ai rencontré le capitaine du Palmier, qui est un ancien camarade de classe.

mademoiselle lona. Tu as aussi construit une nouvelle école.

JOHANN. – D'après ce que j'apprends, c'est à toi que la ville est redevable de l'aqueduc et de l'usine à gaz. bfhnick. – Il faut bien faire quelque chose pour la société dans laquelle on vit.

MADEMOISELLE JWNA. – C'est très bien, beau-frère. Aussi est-ce unevraie joie d'entendre comment on parle de toi, je ne pense pas être vaniteuse cependant je ne pouvais m'empêcher de penser, pendant que nous causions avec les uns et les autres, que nous sommes de la môme famille.

hilmar. Oh! Ohl 1

mademoiselle lona.– Tu en es encore à tos Oh! Ont 1 hilmar. Non, c'est Ah Ah que je disais. .mademoiselle i.lona. Du reste, ne te gêne pas, moa cher. Mais vous êtes tout à" fait seuls aujourd'hui f


MADAHft BiamoK. Oui, aujourd'hui, nous sommes seuls.

MADEMOISELLE Ï.ONA. Tant mieux 1 Nous avons ̃anoontré sur la place quelques-uns de ces. moraliaa•urs; ils ont teint d'être pressés. Nous n'aurions pas (i grand'ohose A leur dire non plus. Je les avais vus tel aler, avec le pasteur.

humas. Le ̃vicaire.

mademoiselle lona. Le pasteur. Mais que ditesjvous de mon garçon? N'est-ce pas que c'est un solide gaillard ? Qni reconnaîtrait le mauvais sujet d'il y a quinze ans?

hilmab. -– Oh I

JOHANN. Lona, ne te vante pas tant i

mademoiselle lona. Commont ne serais-jepas ilore de toi? Tu es du reste la seule personne que j'ai guidée dnns la vie. 1

bilmar. Guidée Oh I Oh J

mademoiselle lona. Oui, Johann, quand je pense comment nous avons débuté là-bas, avec nos quatre mains vides..

hilmar. – Vides je dois dire.

MADEMOISELLE LONA. Que dois-tu dirê ? f

BERNICK. Hum 1

hiimar. – Je dois dire. Oh l Oh! (R sort par le per ron.j

MAnaMOisEiiE lona. Mais qu'a-t-il donc f

I bernigk. Oh ne faites pas attention à lui; il est un peu nerveux en ce moment. Veux-tu venir faire un tour dans le jardin? Tu n'y es pas encore allée. Juste-, ment J'ai une heure libre» ̃̃ i –j


`~r~~naaoxs~r,u y:ort~. Ayoo'pla~r.~Tu { xn'en jiadbmoibt;ï.i.b lonà, Aveo plaisir. Ta pwx m'en croire, bien souvent je nw> suis trouvée parle cœur, au. près do vous, dans o»jfmHn,

3UDAMB BERMGK. ~Tu VftB VOlr.XAftUWl OB* fWtd» gttnds changements.

(Le consul, sa femme et Lonn, descendent du» te Jardin on les voit, do temps en temps, passer «t lepuwer. SCÈNE V

KIX.M&R, OLAP

OLAF (de la porte au jardin). Oncle Hilmar, sois» tu oo que l'oncle Johann m'a demanda? Il m'a flemandô v si jovoxùafe aller avec lui on Amérique.

hilmab. Une petite tête folle comme toi, un enfant encore attaché aux jupes de sa môre!

OLAF. Oui, mais je ne veux plus l'être, et tu verras quand je serai grand.

hilmar. Taratata 111 n'y a point en toi cet enthouBiasrae qui pousse aux grandes actions, qui surexcite · les nerfs, qui. (Xls descendent ensonible dam te jar din.)

BCÊNEVl

'OB'A.NN,1I!U'DIN4

jOHâam (4 Bina, qui aie son chapeau et se fient sut la porte m secouant la poussière de ses vêtev»^nts). Cettff petite promeaade vous a faiiau$e_?_


I dîna, Oui, mais oa a été une agréable promenade, do ma vlo je n'en al fait d'aussi agréable.

JOHANN. D'habitude vous no sortez pas dans la «m» ̃linôef

DINA. –.Si, avec Olaf.

JOHANN. Aal. Vous préféreriez peut-dtro descendre ans le jardin?

̃ dîna. –Non, je préfère rester ici.

̃ johann. Moi aussi. Alors o*est convenu. Tous les atins nous ferons ensemble une grande promenade. DINA. Non, monsieur Tonneson, il vaut mieux y ̃renoncer.

̃ johann. – Pourquoi ? Vous me l'aviez cependant proInis?

̃ bina. C'est vrai. mais. après reflexion. il ne Biut pas que vous sortiez avec moi.

̃ johann. Pourquoi cela ? q

DINA. –farce -que. Vous êtes étranger, vousoae pouez pas me comprendre. Mais je vous expliquerai. ̃ johann.–- J'écotiie.

DINA, Eh bien, non. Il vaut mieux que je ne •««» » dise pas. f ̃ johank. -Allons! Allons Avec moi, vous pouvez ̃arler sans crainte. Quoi que ce puisse être.

BINA. Soit, il faut <que je vous le dise. je »e suis »? paa?eille aux auties jeunes filles; il y a quelque ose. faeîqne chose à mon sujet. c'est pour cela que ̃>us devons renoncer à. ̃ johanh. Je n'y comprends rien 3u tout. Tous aiV fc-cora»i»-«»euae«ifttn3dseacti3iji^?


DINA. Moi, non mais. Non, n'en parlons plus vous le saurez assez tôt par les autres.

joha^n. -Hum f

dîna. Par exemple, je voudrais- wu demander quoique uhose*

johann.– Quoi donc t "̃

dîna. II parait qu'en Amérique il est très, facile de gagner sa vie et île ge faire uno jolie situation.

johann. Ce n'est pas toujours si facile que cela! Dans les commencements il faut travailler ferme. »ina. Eh bien, cela me plairait. • johank. Vous 1

DINA. – Oh 1 je sais travailler, j'ai une bonne santé, je suis forte et ma tante Martha m'a enseigné une foule de choses.

johann. Bravo 1 alors venez avec nous! i

DINA. – Bon Vous plaisantez 1 Vous l'avez dit aussi à Olaf. Ce que je voudrais savoir surtout, c'est si les gens de là-bas, sont très. très. excessivement moraux. johann. Moraux? t

dîna. C'est-à-dire s'ils sont *aussi convenables, aussi honnôtes qu'ici.

< johann. Dans tous les cas, ils ne sont pas aussi mauvais qu'on le pense. N'ayez aucune crainte à ce sujet.. DINA. Vous ne me comprenez pas. Au contraire, je voudrais qu'ils ne fassent pas si nobles et si vertueux. johann. –» Et comment les voudriez-vous, alors? t DINA. Je voudrais qu'ils fussent. nature.

vTo^i^».ôui^oui;ilale.spnjt.

dîna. Ilsjne plairaient, alors; si j'y allais. n '1


UBS SOUTIENS DE UK SOQléTÊ 57SnjlH Aimtfii flMra VAna «uni» nvan nnna 9

johamn. Sans doute; alors vous venez avec nous Y pinà. Non, pas avec vous. Je voyagerai seule; je «aurai bien me tirer d'affaire et devenir une honnête femme. SCÈNE Vil

Ub M«mw, M. BERNICK, BERNIOK

bebnick (de la porte du jardin). – Reste, reste, je vais aller le chercher, chère Betty. Tu pourrais prendre froid.

(Il entre dans le salon et cherche le chûle de sa femme.) madame bernick. – Viens avec nous, Johann, nous allons visiter la grotte.

BERNICK. Non, reste, Johann. Dina, porto ce châle à ma femme et va avec eux. Johann reste avec moi, chère .Betty. Il faut que je l'interroge sur ses affaires de là-bas.

MADAME BENNÏCK. Bien, bien; ne tarde pas à nous rejoindre. Tu sais où nous sommes.

(M» Bernick, Mu* Lona Hesëol et Diua sortent du jardin par la. gauche.) ̃

SCÈNE VIII

M. BERNICK, JOHANN

BEHNiak/iï tes regarde s'éloigner, ferme la porte, '¥è¥iëMt'¥èrs~Jôfiârm Mluîjnrmd lesdenotmainsqu'il.-


58 THÉÂTRE terre avec expansion). Johann, e

terre avec expansion). Johann, enfin, nous sommes seuls! 1 Laisse-moi te remercier!

JOHANN. Do quoi ?

dernick. – Maison; patrie, bonheur familial, situa- tion, je te dois tout. ·

jouann. – J'en suis ravi, mon cher ltiohard. Ainsi, cette sotte histoire s'est terminée pour le mieux? 't bernigk fi; lui serre <le nouveau lesmaitts).– Merci, merci du fond du cœur! Il n'y a pas un homme sur mille qui aurait fait ce que tu as fait pour moi en cette circonstance! l

JOHANN. Ce n'était que justice. Nous étions tous M dfciix également jeunes et légers; il fallait bien que l'un prit la faute à son compte.

bernick. Mais qui devait prendre cette responsabilité, si ce n'est le coupable?

jobann. Halte-là t Ce devait être l'innocent, car J'étais sans famille et j'étais libre. Toi, tu avais; au contraire, ta vieille mère à soigner, et puis ne venais-tu pas de te fiancer avec Betty? Elle t'aimait tant Que seraitelle devenue si elle avait appris?.

bernick. C'est vrai, c'est vrai; mais.

johiuïn. –- N'est-ce pas également pour Betty que tu as rompu avec Mme Dorff? Mais, pour en finir une bonne fois, où étais-tu ce soir-là.

bernick. -r- Oui, ce malheureux soir, quand cet homme est rentré, ivre. Sans doute, Johann, c'est pour Betty que j'ai; Et pourtant, que tu aies été* assez généreux pour te laisser attribuer cette faute et par tir 1

johann. N'aie pas dé remords, cher Richard. Nous avions convenu qu'il en serait ainsi. ïî fallait te sauver. .s Il


̃N'étais-tu pas mon ami? J'étais si fier de cette amitié je vivais ici, pauvre hère abandonné, seul dès que ma ̃journée de travail était finio, lorsque tu-arrivas, toi, si ̃élégant, si distinguo, cle ton grand voyage a l'étranger. Tu avais véou à Paris; tu avais vécu à Londres! Gopendant ce fut moi que tu choisis pour camarade, malgré que je sois de quatre ans plus jeune. A vrai dire, c'était un peu parce que tu faisais la cour à Botty,j'on conviens à présent. Mais comme cela me rendait lier! Qui ne l'eût pas été? Qui ne se serait sacrifié volontiers pour toi? Surtout lorsqu'il ne s'agissait que de braver quelques [semaines de cancans et lorsque s'offrait l'occasion pour moi do partir au loin 1.

I bernick. Mon cher Johann, je dois te l'avouer franchement, cette histoire n'est pas encore tout à fait [oubliée.

JOHANN. -Non? Que m'importe, puisque je dois repartir et m'installer à jamais dans Ma ferme?

I bernick.*– Ainsi, tu yas repartir? q

JOHANN. Naturellement.

[ bernick. Pas encore, j'espère?

JOHANN, Dès que je le pourrai. Je ne suis venu que tour faire plaisir à Lona.

[ bernick. Vraiment?. En quoi?.

| johann. Oui; vois-tu, Lona n'est plus jeune, et ans ces derniers temps elle a beaucoup souffert du mal tu pays. Elle" ne voulait, pas l'avouer..(SourianQ Comtueat aurait-elle pu me laisser seul, moi, -le gamin qui, à faix-neuf ans, .«m'étais permis.»

I bernick. Et alors P ̃ .+--


johann. t- Richard, je dois te faite un aveu dont je rougis encore.

iiehniok. Ta ne lui as pas dit comment cela s'était passé? If

johann. – Si, je le lui ai dit. C'est mal de ma part, mais je n'ai pu faire autrement. Tu ne t'imagines pas ce que Lona a été pour moi. Tu n'as jamais pu la souf- frir. Pour moi elle a été une vraie mère. Dans les premières années, où nous étions si pauvres là-bas, comme elle a travaillé pour moi 1 Et les longs mois où j'étais malade et ne gagnais rien Ce fut alors qu'elle partit, je ne pus l'en empocher, et s'en alla chanter et déclamer dans les cafés. Après cela, elle a publié un livre dont elle a, par la suite, bien ri et bien pleuré. Elle a tout fait pour me sauver. Pouvais-je, moi, la laisser souffrir do cet affreux mal du pays? Elle qui m'avait tant sacrifia, qui avait tant souffert pour moii Non, c'était impossible, Riolmrd. C'est alors que je lui dis « Pars, £ona, ne t'oc.oupo pas de moi. Je ne suis pas si étourdi que tu penses » et je lui ai tout raconté.

berniok. Comment a-t-elle pris cela? q

JOHANN. Elle m'a répondu, à juste raison, que si j'étais innocent, il n'y avait pas d'obstacle à ce que je lisse avec elle un petit voyage au pays. Du reste, n'aie aucune crainte. Lona est discrète; quant à moi, je saurai tenir ma langue.

bebkick. Oui, oui, j'en suis convaincu.

JOHANN. –-Voici ma main et n'en parlons plus. C'est, heureusement, la seule sottise dont nous nous soyons rendus coupables. Je veux jouir en paix du bonheur "«jue~me réservent les quelques jours que j'ai encore à


MK8 SOUTIENS »E IA SOCIÉTÉ 61 Nous avons fait, ce matin, la plus délioieuse Je du monde. Qui aurait cru aue cette netite

passer loi, Nous avons fait, ce matin, la plus délioieuse promenade du monde. Qui aurait cru que cette petite Dina qui jouait à nos côtés autrefois et remplissait les râles d'ango au théâtre?. Mais, dis-moi, que sont devenus ses parents ? ?.

bebmqk. Mon cher, je ne puis t'en dire rien de plus que ce que je t'ai écrit immédiatement après ton départ. Tu as reçu mes deux lettres p

JOHANN. – Sans doute, je les ai encore. Son ivrogne de mari l'a aussi abandonnée.

beumqk. – Oui après quoi 11 s'est cassé les reins, je ne sais où.

johanm. •– Elle est morte peu de temps après, n'estce pas? Je suppose que tu as fait pour elle tout ce qu'il était possible de faire sans éveiller l'attention des gens. berniok. Elle était fière, elle n'a rien dit et n'a rien voulu recevoir.

JOHANN. – Dans tous les cas c'est très bien d'avoir pris Dina chez toi.

BERNKiK. – Oui, oui. Du reste, c'est Martha qui a tout arrangé.

JOHANN. Martha? Est-ce vrai?. Où est-elle au- jourd'hui? f /•

bernick. Ôh I. quand elle n'est pas à son école, elle soigne les malades. < JOHANN. Ainsi Martha s'est chargée d'elle f

bbrnïck. Oui-; elle a toujours eu un faible pour les enfants. C'est pour cela qu'elle a accepté d'être institu* l triée à l'école communale. Ça été une grande folie de sa part.' ̃ -̃̃ ̃4


(J3 THÉÂTRE johann. Elle m'a paru très (

johann. Elle m'a paru très énervée hier. J'ai craint que sa santé ne fut pas bonne.

BEFiwciK. – Si on no peut pas se plaindre de sa santé, Mais c'est désagréable pour moi. On peut croire que son frère refuse de subvenir à son entretien.

ioiiANN. – Son entretien IJo croyais qu'elle avait «lie-mémo une fortune très considérable.

beknick. – Pas un schilling. Tu dois te rappeler dans quelle situation critique se trouvait ma mère au moment de ton départ. Au bout de quelque temps, grâce à moi, on put continuer le commerce; mais cela. ne dura pas. Bref, je dits me charger de tout. Et quand nous fîmes nos comptes il se trouva que do nia mère, j'avais autant dire rien. Lorsque ma mère mourut, Martha naturellement resta sans ressources.

johann." – Pauvre Martha l

bernïok. Pauvre? Pourquoi cela f Tu ne" crois pas cependant que je l'ai laissée manquer de quoi queco soit ? p Moi, je puis le dire, je suis un bon frère. Elle vit avec nous, elle mange avec nous; tous ses appointements lui restent pour s'habiller. Une femme seule que pourrait-elle vouloir de plus f

johann. Hum JNous ne,pensons pu ainsi en Amérique.

beïiniok. Je le crois bien. Dans une société minée ̃en dessous comme la société américaine. Mais dans nos petits cercles où, jusques à présent, grâce à Dieu, la corruption n'a pas encore pénétré». Ici les femmes se contentent d'une position convenable et modeste. Au resta, c'est la faute de Martha, il y a longtemps qu'elle -aurait ptt se placer, elle l'avait voulu." -̃–••- | ̃•̃̃ l'úvai.tvÓ\Ûu." -C'" I


johanu* Tu veux dire se marier.

BKUNioK. Oui; elle aurait pu prendre de très bon» partis. On Mena proposé plusieurs; des gens tout à fait bien, ce qui est étonnant. Une fille sans fortune, qui n'est plus jeune, et tout.à fait insignifiante,

johann. Insignifiante ?

Iberniok. OIi I je no lui en fais pas un reproche; je no la désire pas autrement. Tu sais, dans une grande maison comme la nôtre, il est toujours bon d'avoir uno <3d ces personnes simples à qui l'on peut toujours se fier. johann.– Oui, mais elle?

BERNiGK. -– Elle? Comment? Elle ne manque pas de gens auxquels elle peut s'intéresser. Elle a moi, Betty, Olaf et moi. Ni l'homme, ni la femme ne doivent penser àsoi d'afcord. Nous devons tous prêter notre appui à une société quelconque, grande ou petite-C'est, au moins, ee que je fais (montrant Kmpp qui vient par la droite avec des dossiers). Vois, tu en as une preuve. Penses-' tu que ce soient nos propres affaires qui m'occupent ainsi Pas ilu tout. (Rapidement à Krajgp). Eh bien? t SCÊNSIX

Les mêmes, KBAPP

KBAKp'Xà voies basse, montrant e^sapters). Tous les contrats d'achat sont en ordre.

bernick. Parfait I Excellent 1 JBeau-frère, il faut que tu m'excuses (à voioo basse avec unepre&sïon de main). Merci et tout jee que je pourrai faire pour toi. tu me


comprends l«. Veness, monsieur Krapp. (Ils enlreniM 'dam la chambré du conseil). ̃

SCÈNE X ̃

Mu* MAUTIIA, JOHANN I

JOHANN (en les regardant s'éloigner). Hum I (11 wiilS descendre au jardin, Martha arrive par ta droite avecW un panier soùs le bras); Tiens, voilà Martha t I

mautha. – Ah Johann Est ce bien toit q ̃

johann Es-tu si pressée ? q ̃

mautha. Oui. Attends-les un peu les autre» vont, sans doute, rentrer. (Elle veut sortir par fol gauche).

johann. Ecoute, Marthb, es-tu toujours auss pressée? t

MABTHX. Moi? JOHANN. Hier tu m'as écrit de la môme façon, et n'ai pu échanger une seule parole avec toijetaujour d'hui MARTHA. Mais. johanh. –Nous étions autrefois deux excellents oama rades, t'en souviens-tu ? f martha. Eh (Johann il y a si longtemps de cela' johann. Quinze ans, ni plus, ni moins. Me trouves ° tubien changé ? ,1 martha. Toi ? oh oui, toi aussi 1 Quoique. jôHAM»-?-^Q«ftveuXïtu-(}ii'eî.. e martha. Bien. ff1

61 THÉÂTRE


H johann. – Tu ne me parais pas très heureuse do nous revoir, Martha.

H martha. J'ai attendu si longtemps, Johann, si long. I temps I

̃ johann. – Attendre. mon retour? P

H MABTHA. –Oui.

JOHANN. •– Pourquoi attendais-tn que joïevienneî

I martha. Pour que tu répares le mal que tu as fait. johann. Moi? Q

martha. ̃– As-tu oublié que, par ta faute, une femme estmorte dans la misère et dansla honte? As-tu oubliôque tu as empoisonné toute la jeunesse d'une pauvre enfant ? Q ̃ johann. C'est toi, Martha, qui me reproches cela ?. MEst-ce que ton frère ne t'a jamais rien. dit?

M martha –Mon frère 1 Pourquoi?.

JOHANN. Est ce qu'il n'a jamais. jamais en un mot «'excuse pour moi ?.

̃ mabtha. Johann, tu sais qu'il a, en morale, des principes sévères.

M JOHANN. – Hum Oui, oui; je connais les principes évères de mon vieil ami Richard. Mais, pourtant 1. e viens de causer aveo lui. Je trouve que, sous ce rap. iort/il a plus changé que toi.

j mabtha. – Peux-tù dire cela Richard a toujours été n honnête homme inflexible.

j' JOHANN. Ce n'est pas ce que je veux dire. Lais.5 ans cela. Je sais maintenant comme tu me considères. u attendais le retour de l'enfant prodigue.

mabtha. -– Écoute, Johann,, je vais te dire cequejo' ense. (Montrant le jardin.) Vois-tvt cette jeune fillequi ue avec Olaf C'est Dina. Te rappelles-tu l'incompréI ̃ ̃̃̃:̃̃̃̃- D- ̃̃


jhenslble lettre que ta m'asadressée après ton départ? T me priais d'avoir confianco en toi et j'ai ou confiance 05B toi, Johann. Tout le mal que l'on disait do toi pouvaiB être l'erreur d'un moment, d'uno heure de folle. B

johann. – Je ne te comprends pas. I

mabtha. Tu me comprends très bien mois laisser ce :sujet. Tu es parti recommencer une nouvelle vie; dE moi, Johann, ta -vieille amie, je t'ai -remplacé. Les tlcB voirs que tu n'as pns voulu ou pu remplir, je les ai piiB a ma oharge, moi. Je te le dis afin que tu n'aies pas d remords. Pour la pauvre enfant, j'ai été une mère, et j l'ai élevée aussi bien que j'ai pu. ̃

JOHANN. – C'est pour cela que tuas brisé ta vie ? I

maktha. – Je n'ai pas brisé ma vie. Mais tu es von» bien tard, Johann. ̃

Johann. Marthal. Ahl si je pouvais tout te dh-eB Permeta-moi au moins de te remercier de ta sympathie.B T,tm?nK (souriant aveeeffovt). -M.Dimtoïin.ntqwi\o\\m& nous sommes complètement expliqués, Johann. si JonoeJ. Voici quelqu'un. Adieu, je ne .puis pluBiien. B (Ello s'éloigne par la seconde porte à gauche. Mu*HessaB arrive au jardin.) B

SCÈNE XI B

JOHAÎïN, BEfiNiCK, M«' IiONA B

MADAME bernick (au jardin). Mais, mon Dieu, tLoaa, qu'est-ce qni te piisndf B X.OKA. Laisse-moi, te ^is-je.'je'veux «t je dois lui ..jarîer.v.“ | < B


madamb peumgk. Oh 1 quel otomx 4eandalo ce serait Johann, es-tu encore ? p

i.ona. Allons, va-t-on Que chorohes-.tu dans cette ohninbro? 'Va dans le jardin «muser avec Dina. JOHANN. J'étais justement &at lo point de.

MADAME BBRNIUK. MttiS.

lona. Écoute, Johann, as^uregaïdô attentivement Dina.?

johann. –Joie crois.

1.0NÀ. Eh bien, regarde-la tués attentivoment. C'est ta femme gu'il te faut. MADAME BEBMIGK. 'Lona

johann. C'est la femme qu'il me faut ?

lona. Oui, regarde. làtbas, te dis-jo t Allons, va t JOHANN. – Avec plaisir.

(ïlvadouslo «nrdim)

SCÈNE XII

M" BEaNlCK, WTJXXA.

madaîib BEBnioK. Xonn, je suis ^perdue ^ffiroi oe n'est, pas sérieux?

lona. C'est très sérieux. N'est-sHe^&sdtatchd, bien portantè et bien élevée? Juste aaîfeniœe qu'il faut à Johann. Une iemmelui S6ra<beaueoup jplus utile qu'une vieille demi-sœur d^ mon jjenre.

3SADA3œm&KiG8.. Diua t Bjna JDorffft EéSMiiB doncl xona. Jfli<éflôcbis avant tout à sonïbDnlieui'.llfaut que je l'aide, carvil."n^entand, *ien à 33^ .ûhûses. A.vec les l


femmes et les jeunes allés il ne sait pas du tout se conduire. MADAME berwok. Qui? Jolian.nî II me semble cependant qu'il a donné une preuve assez malheureuse. r.ONA. Alvt au diable ces sottes histoires 1 est Berniok ? Je veux lui parler?

madame berniok. – Lona,je te dis de ne pas le faire. i,ona. – SU si! môme s'ils ne se plaisaient pas, il faudrait qu'ils s'épousent. Berniok est un homme assez intelligent pour trouver le moyen de. ̃

MADAME bbbnick. Et tu crois qu'il permettra ces ̃ façons américaines de procéder ? f ̃ lona. – Sottises, Betty. I MADAME bebnick. – Tu' crois qu'un homme d'une ̃ aussi sévère moralité que Richard. M

lona. -r~ Allons donc, il ne lui viendra pas à l'idée ̃ d'être si sévère que cela. ̃

MADAME BERNIGR. QUO V6QX-tU dire?. ̃

lona. Je veux dire que Bernick n'est, en somme, ̃ pas beaucoup plus moral que les autres. ̃

MADAME berniûk. Comment, ta haine est encore si vive contre Ml. Qu'es-tu vènue faire alors si tu n'as pas oublié que?. Je ne comprends pas comment après la honteuse querelle que tu as eue autrefois avec lui, tu oses reparaitre devant ses yeux t ̃ ` .toNA.1-- C'est vrai, Betty, j'ai eu toit. I madame BBBN«sK.(a»eo gr^néj'osîV^).~Cependant, il t'ai pardonnée, lui qui n'avait rien à se reprocher t Ce n'étai» pas sa faute si tu t'étais forgé de vaines espérances. Del puft "lof s f vtTiM h:tsXs moi aassiv {Fondant en lavmesj'^m ne m'as jamais pardonné mon bonheur. C'est pour lS'


détruire que tu es revenue, c'est pour montrer à la ville entière quelle odieuse parenté j'ai apportée à Biohard. Voilà la vengeance que tu as méditée, la vengeance dans laquelle tu te complais. C'est affreux de ta part.

(Elle a'en va en pleurant par la seconde porte & gauohe.)

SCÈNE XIII

M««LONA (seule)

lona (la regardant s'éloigner). – Pauvre fi&tty.

SCÈNE XIV

M"«LONA, M.BERNICK

bernick (sur le seuil de sa chambre). – Oui, oui, très bien, parfait; monsieur Krapp, envoyez cinq cents marks à la compagnie pour les nécessiteux et les mendiants. (En se retournant.) Lona es-tu seule? Betty ̃: ne vient-elle pas q lona. Non. ïW-il que je l'appelle ? `? s berniok. C'est inutile, ma chère Lona; tu ne sais s pçscombien ardemment j'ai désiré m'expliquer franche* ment avec toi et implorer mon pardon 1

lona. Ecoutei Bichard, évitons le sentimentalisme ta ne nous va plus..

bebnick. Il faut que tu m'entendes, Lona. Je sais que les apparences sont contre moi- et que tu m appris la r.j""I>P.rcnccs~t<onl!" lIloI~qu.1u .p¡w!n


malheureuse histoire. la mère do Dlna.ja te jura H -que Cfrii'a été qu'une erreur passagère^ que je t'aimais ̃ sincèrement, profondément. ̃" xona. –Tu te demandes) sans doute,,pourquoi Je suis Br

revenue P m

behnick.– Quels que soient tes projets je te conjura

de ne rien entreprendre avant que je me sois justifié. Je r la puis, Lona/ tout au moins je> puis me défendre.

i.ona. –Tu as peur maintenant l Tu dis que tu m'as s aimée oui, tes lettres m'en ont donné souvent l'assurance. Peut-être était-ce alors que tu vivais à l'étranger, seul en de libres pays, où tu; puisais- je ne sais quel cou- t ̃ rage, quelle noblesse et quelle indépendance. Peut-être f me trouvais-tu alors plus de caractère et de fermeté qu'à I] ̃ bien d'autres. Et puis, o'étaitun secret entre nous; on ne pouvait te railler de ce goût étrange.

bebnick. –Lona, comment peuxrtu croire?. ~f

lona. Mais quand tu es revenu, quand tu as vu la

ville me ridiculiser, et s'indigner de 'ce qa'êile appelait [ mes travers. s bebnkk. Pourquoi toirmemee ne ménageais-tu rien, ̃}\ ni personne? q t lona. Parce que je hais toutes les hypocrisies. Puis tu as fais connaissance: de. cette jeune et séduisante ac- t_ trice. j bebotcsk.C'a èlé une heure de.fii>Jie* tîen-d& plus, je i te.la "jure. Il, nfyapas le dixième daoB quei L'on raconte à ce sujet qui soit vrai.. Y\ lona. – Peut-être, en effet» Mais toîsque Betty tevint, ?r -̃– ^mi3i.iolieî simé&î lorsque- toapjii^.qM^e;Mrlteraitl


te toute la fortune danotre tante et que moi je. n'aurais •ion.

BEittiiCK1. Nous voiliV au fait. Maintenant il faut |uo tu m'éeoutes sans m'inlorrompro. A. ce moment, jo 'aimais pas Bolly. Ce n'est point un nouvel amour qui n'a décidé à rompre avec toi. C'est sa fortune qui est la auso unique de mon. choix, la maison avait dos dettes, 'ni dû céder.

tOKA. Et' tu me dis cela en face t

bkbnick. – Oui, écoute, Loua

iona. – Ne m'as-tu donc pas écrit qu'un invincible imour t'enohainait à Betty? N'ns-tu pas fait appel à ma jêftêrositô f Ne m'as-tu pas suppliée de taire, par amoar le Betty, ce qui s'était passé entre nous?

berniok. Il le fallait, te dia-je.

êona. Ma foi, je ne regrette plus ma colère,, alors t bernick. Laisse-moi te dire posément et froidement [uelle était notre situation. Ma mère, tu t'en souviens, lirîgeait la maison mais elle n'avait pas du tout le sens u commerce et je dus revenir-en toute hâte deParis. Le oment était des plus critiques. II fallait tout remettre n êt&t. A mon arrivée, je constatai, ce secret est resï§ oseveliau plus profond de mon cœur, que la maison tait tout proche de sa ruine, ruinée môme pour parlée ranc, cette vieille maison si respectée depuis près A'xm Me, Que devais-je &îre, moi, le, fils, le fils unique, iuonchercher un raoye de salut?

tos^. Et tu as sauvé la maison Bsrnick aux dégena "une femme? ·

berniok. Tu sais combien Betty œ'aiajaitf t0SA,]laisîHOï? –••• ̃ ;– •.


bermck. Crois-m'en, Lona, tu n'aurais pas été heu. reuse avec moi.

m>ha. – Alors c'est pour mon bonheur quo tu m'as abandonnée ? y

berniok. Penses-tu donc que ce soit par êgoïsme? Y Si j'avais été seul, libre, sans devoirs, certes j'aurais tenu les engagements du passé. Ah tu ne peux comprendra combien l'homme d'affaires est accablé par les terribles responsabilités qu'il porte Il devient, pour ainsi dire, étranger à lui-même. Réfléchis dono que lafbrtune ou la misère de milliers de gens dépendent de lui. D'ailleurs, la société à laquelle nous appartenons tous les deux n'eût-elle pas été profondément atteinte.par la banqueroute de la maison Bevniok ? y

lona. C'est sans doute par considération pour cette société que, pendant quinze ans, tu as été fidèle à ce mensonge?

behnick. A ce mensonge? q

P lona. -Betty est-elle au courant de ce qui s'est passé avant et pendant ton union avec elle?

bernick. Pourquoi l'aurais-je blessée en lui faisant cette confidence inutile?

lona. – Inutile, dis-tu?. Oui, oui, tu es un homme d'affaires; tu dois très bien connaître ce qui est utile et pratique. Mais, écoute, Richard, je veux à mon tour parler froidement, posément. Dis-moi, maintenant eg?tu vraiment heureux?

bernick. En ménage, n'est-ce pas?

lona. Oui. <.

bernick. – Oui, je suis heureux, Lona. Ton affection et ton dévouement e*ont pas ôtévaitiSs Mon bonheur ®


a grandi d'année en année. Betty est indulgente et ̃douce; elle s'est, aveo le temps, pliée à mes idées. ̃ 1.0NA. Hum 1 M berniok. -– Autrefois elle avait sur l'amour des idées ̃fort exagérées, Elle ne pouvait admettre la pensée que tes plus brûlantes ardeurs se transformaient avec l'Age n douoo amitié.

I i.oka. Elle est résignée maintenant? 1-

B bernick. – Oui, tu dois bien penser que dans ma frêuentation continuelle, elle s'est peu à peu développée. Bl faut marcher d'accord dans la vie si l'on veut y tenir BUgnoment sa place. Betty l'a compris, et o'est pourquoi otre maison est aujourd'hui une maison modèle.

̃ lona. Mais, dans la ville, ne sait-on rien de tes mensonges?

bernick. –De mes mensonges? q

̃ 1.0NA. Oui, de tes mensonges, d'il y a quinze ans? ̃ behniok. Tu appelles cela ?.

J I lona. Des mensonges, de triples mensonges; monnges envers moi, mensonges envers Betty, mensont es envers Johann.

I berniqk. Betty ne m'a jamais interrogé là-dessus. bEiona. Elle ne soupçonnait rien.

t bernick. Et par considération pour elle tu n'ex^r ras pas que je lui dise. iiIiona. Oh moi, j'ai les reins assez solides pou* Apporter les railleries.

̃bernick. Johann ne l'exige pas non plus, il me l'a\ omis. bIlona. Mais, Richard, toi-même ne penses-tu jamais 'r«itî tu devrais confesser ce mensonge?


ERNiCK, Que je sacrifie volontairement mon bonheur domestique et ma situation sociale l

lona. Enfin, quel droit as-tu a ton bonheur? p

erkxck. – Depuis quinze ana je' me auis, chaquo jour, acquis un peu de ce droit parla correction de ma vie, par tout oe que j'ai fait, tout ce quo j'ai accompli. lona. Tu as fait beaucoup pour toi et beaucoup pour les autres. Tu es l'homme le plus riche et le plus influent do la ville. Tout la monde s'incline devant toi parce que ta réputation est sans tache. Ta maison passe pour une maison modèle; ta vie pour une vie modèle; mais cette bonne réputation repose sur un terrain fan. geux, et un; moment peut venir, un mot peut être dit qui te plongerait dans la boue parce que tu n'auras pas -eu la précaution de te mettre à temps en sûreté..

ernick. – Où veux-tu en venir ? I

lona. Je veux, t'aider, Richard, à raffermir le ter- H rain sous tes pieds. B

ehnick. Non, tu veux te venger. Jo l'avais pressenti. Mais tu; n'y réussiras pas. Il n'y a* qu'une personne» ici qui ait le droit de parler, et celle-là. se taira. ̃

lona. Johann.? H

erniok. Oui, Johann: Si d'autres m'accusent, je H nierai et lui-même me défendra à la vie et à la. mort.B Cela ne te portera pas honheur, je te la jure. CeluUâH eul qui- pourrait nia perdre veut se taire et va repartir. H


1 SCÈNE XV

̃ M'la I-ONA, M. BEBN1CK, M. lWMMEIi, M* WlEOEtAND. B (Rummel et Wlegolancl arrivent par la droite.)

̃rummei.. Bonjour, bonjour, cher Bernick. Viens eo nous au cercle du Commerce tu sais que nous tons une réunion pour l'affaire des chemins de for. ̃eunick. Je ne puis; c'est impossible I

̃wieqeland. n est absolument nécessaire que vous Biniez, monsieur le consul.

̃rummel. – C'est nécessaire, Bernick. Il y a là dos ns qui nous-sont hostiles. Le journaliste Hammer et elques autres sont partisans d'une ligne sur la côte et tendent que le nouveau projet favorise surtout corBins Intérêts privés.

̃ernigic. – Dites-leur.

̃wiegeland. – Tout ce que nous leur dirons ne nous ancera à rien, monsieur le consul.

̃RUMMEii.– Non, non, il faut que tu viennes. Personne osera élever un tel soupçon contre toi.

̃lona. En effet.

̃ ernick. Mais je ne puis pas, vous dis-je, je suis ̃disposé, attendez- au moins que. je me remette.


SCÈNE XVI I

LOS Mêmes, M. BORMJND I

RontuND (il entre par la droite), Excusex-moiH monsieur le consul, je suis dans un tel état d'ogital tion. ̃

bernick. – Vous êtes tout excusé qu'avez-vous 't ̃ rorujnd. – Une simple question. Est-ce aveo vot nutorisation, monsieur le consul, que la jeune fille qu vous avez recueillie se montre avec l'homme que. B lona. Avec quel homme, monsieur le pasteur ? m rori/und. L'homme qui, de tous les hommes de ifl terre, devrait se tenir le plus loin de son chemin. ̃ lona. Oh t H

korlund. L'avez-vous permis, monsieur le comulH bëbmigk {cherchant su canne et ses gants). – Je nfl pais de quoi vous me parlez. Veuillez m'excuser, je suifi pressé. Il faut que je me rende au cercle du CommeraH · I1

SCÈNE XVII m

Les mêmes, HILMAR, RORLUND, M» BERNICK, ̃ M"* LONA W ¡

HitMAB (il arrive du jardin). Betty Betty l viens MADAME BiîRNiGK. – Qu'y a-t-il? P K

HiLMAR. –Descends au jardin ot va mettre fin iB


Bmr que le quidam so permet de faire à Dina. Mes nerfs nt dans un état affreux.

̃ wna. Oui-da! Qu'a-t-elle dit?

̃ wuiar. – Qu'elle voulait aller en Amérique avec lui, ̃en de plus, rien de moins. Oh t oh 1

̃ boblund.– Est-ce possible?

̃ MADAME BERNICK. – Que dis-tu la?

̃ r.oNA. – Mais ce serait charmant.

Bbernick. – Non. Tu as mal entendu.

̃ hh.mar. Demande leur toi-même, Voici le couple, lui arrive. Laissez-moi en dehors do cette histoire. BERNICK (à ItuyStmed et Wie,gelandj, -Jo suis à vous Buis un instant.

̃ (Qa sortent par la droite.)

I SCÈNE XVIII

̃ ô Les Mômes, JOHANN

JOHANN. Hurrah Dina vient avec nous! 1

MADAME bernigk. – Mais, Johann, tu es fout

Brorlund. Serait-il vrai ? C'est un scandale & faire esser les cheveux sur la tête. Par quelles séductions Bez-vous.

JOHANN. Doucement, doucement, mon bon ami, ̃l'est-ce que vous dites-là? `t

Brorluni?. Dîna, répondez-moi. Avez-vous un pro f L'avez-vous conçu librement?

̃dîna. •– II faut que je m'en aille loin d'ici,

«RftawjSè. Mais avec lui aveo lui Ut

H -'Mais USf. l~m


dîna. Quel autre aurait le courage de m'ammenJ noWLUN». Eh bien, alors, vous «avuez l'homme d c'est.

40HANN. Taisez-vouB.Ï I

bebnïcjÙ – Pas un mot de plus! J

roblund. – Je comprends mal les devoirs que mit pose ma situation de gardien de la morale, et je aorJ Indigne de cette j«une 'fille à l'éducation de laquelle n travaillé, qui m'a.

joBANN. Prenez ~arde t

HORtUND. Vous saurez 'tout, 'Dîna. Cet homme a celui quia jdtô wntra mère dans In misère et dans honte i

bernick. – Monsieur le pasteur'.

dîna. – Lui Johann.) Est-ce vrai?

johann. Richard, réponds, toi i

bebnick. Pas un .mot de pluB Pas un mot de pli DINA. –Ainsi, c'est vjrail

aoRLCND. Oui, c'est vrai, c'est vrai!* La vérité tnôme pire! Cet homme auquel vous avez si vite accoi votre confianco ne s?estpas en allé les mains vides. La caisse de Madame Berniiik more. monsieur consul peut en témoigner.

•jlona.Menteur 1 ,1

̃ bernick. Ohl

madame BE«NinE. Mon Dieu! îlon'Dreu» i johamn (s1 élançant la main levé*). •– Vous met lona (s'interposant). Neleïrappe pas, Johanui RORMJND. – Oui, tournez «ontroonoi vdtr« eolère. n'fin ferai pas moins connaître la 'vérité. Monsieur consul ne l'a-t-il pas«vouô M-mSmel1 Toute la ville


e sait-elle pas Dîna, vous savez maintenant qttal ̃tomme c'est lai (Court silence).

JOHANN (<l demî-voico en prenant le bras de Riektmfy» l~ 0 Richard, Richard, qu'as-tu fait ? P

̃ madame bbrnigk (pleurant). •– Dire, Richard, qm est moi qui te «ouvre de toute cette honte I

I SCÈNE XIX

M Les mômes, SANDSTADT

̃ sanostabt (il arrive rapidement et appelle le consul e lamàin).– Il faut absolument. que vous veniez, moñieurle consul. L'affaire ne tient plus qu'à un cheveu. behniok (distrait). Qu'y a-t-il? Que dois-je faire ? 1 lona (sérieuse). Il faut que tu y ailles et que tu éfendes ta société, beau-frère.

SANDSTADT. Oui, venez, venez, nous avons besoin e toute votre influence.

JOHANN (bas). Bernick, demain, nous causerons. (H en vapar le jardin. Bernich,soumi s t part avec Sands m.



rdin-salon dans la maison du consul Bernick. Bernick, un© canne à la main et paraissant tvês agité, sort de la seconde chambre à gauche et ferme la porte avec violence). SCÈNE PREMIÈRE

BERNICK (seul)..

bbbnhjk. – Yoilàl. Enfin, cette fois on n'a pas plainté. Il n'oubliera pas cette correction de sitôt. (A une trsonne qui est dans la cliambre :) Que dis-tu? Je te s, moi, que tu es une mère imprudente. Tu le défends, excuses toutes ses polissonneries. Ce ne sont pas des ilissonneries?. Qu'est-ce alors? Se glisser pendant la 't hors de la maison et rester avec les pêcheurs dans port jusques à dix heures du matin, me plonger ainsi ms une mortelle angoisse, moi qui ai déjà tant d'autres wcist. Et ce brigand ose encore me menacer de s'enù'L. Qu'il essaie seulement. Toi? oui, je crois bien, te soucies assez peu au fond de son bonheur ou de n malheur. Je crois, ma foi, que s'il venait à mourir. l" .4-w. G


Parftùtî. A r.îfl il no me convient pns de rostor s™-» enîaaî. Pas de récriminations, Betty C'est dôoid- jfl ras!©?» aux arrêts. (Il fait signe de se taire.) SilemtlH je ae veux pas que l'on remarque rion» B

SCÈNE II I

BERNIGK, KRAPP ̃

kbavp. (Zi a)'»*i»e pffj* la âroîfe.) – Avez-vows uiBn 1 instant, monsieur le consTilî 1

bebnick (jetant sa canne). -–Oui; vous venez di r chantier?

kbapp. Directement. Huml t

bernick. Eh bien I le Palmier avance-t-il? Y kbapp. Le,Palmier prendra la mer demain, mais. bbiccick. L'Indlan Girl aussi? Et je ne me m-% éevtes pas douté que cet entêté de.

i;happ. – L'Indian Girl aussi pourra prendre la m demain, seulement. elle n'ira pas loin, sûr?

bernigk. Que dites-vous?

KBAPP. Mille, pardons, monsieur le consul, ce porte est ouverte et je crois qu'il y a quelqu'un là. bernigk. (Il ferme.) Qu'y a-t-il donc que personi ne doive entendre?

kbapp. – H y a. il y a que le contre-mattre du cha tier. Aune, a évidemment le projet de faire sombr VIndian Girl avec sa cargaison et son équipage. E bernige. – Mon Dieu, comment pouvez-vous croii cela?


¥happ. Je »e puis pas m'explique*' autrement ce qui se.

H behniok. Racontez-moi en quelques mots.

I krapp. VoicI. Vous savez vous-même oommeletraail allait lentement sur le chantier depuis que l'on a ̃confié les nouvelles machines à tous ces ouvriers sans ̃expérience.

̃ BERNICK. Oui, oui.

KRAPP. Aujourd'hui, en arrivant sur le chantier, j'ai (̃remarqué avec surprise que les réparations du navire américain étaient très avancées. Le fond de cale, vous savez, qui était tout pourri.

berni6k. Oui, oui, oh bien? If

krapp. Complètement réparé, eh apparence, tout ocouvert, comme neuf I Aune, parait-il, a travaillé luimême toute la nuit, avec des -lumières.

â BERNiGK. Bien, bien, et puis?

krapp.– Je suis descendu, j'ai examiné. Les ouvriers léjeunaient; j'ai pu visiter le navire de fond en comble, ans que l'on me remarquât. Je suis même parvenu au fix de grandes difficultés jusqu'à la cale'et j'ai fait là, onsieur le' consul, d'étranges constatations,

BEBNieat. Je ne puis pas croire, monsieur Krapp je e puis ni ne veux croire à rien de semblable de la part t l'Aune»

krapp.– J'en suis désolé, mais c'est la vérité vraie. Pai fait d'étranges constatations,' vous dis-je., On n'a ioulement pas posé de nouvelles solives, on s'est contenté rejoindre et d'assujettir les planches. Vn vrai travail e gâte-métier. Z'Itidian Qirl, je le jure, n'ira pas jus. fci'à New-York. Elle coulera comme du plomb.


ernick.™ C'est affreux Quelles ont été ses intentions d'aprôs vous f

kbapp. II veut probablement jeter le discrédit sur les nouvelles machines et se venger du même coup; il veut enfin que l'on reprenne les anciens ouvriers congédiés.

erniok. – Et pour cela il saorlfle la vie de plusieurs personnes. x

krapp.t- Ohl dernièrement, il a dit: « Les gens de YIndian Girl, ce ne sont pas des hommes» ce sont des brutes. »

behniok.«– Oui, oui, possible,, mais l'énorme capital qui se perdra

kbapp. Aune n'aime pas les gros capitaux, mor sieur le consul.

bebniok.– C'est vrai, c'est vrai; o'est un révolutionnaire. Mais une chose aussi monstrueuse! Écoutez, monsieur Krapp, il faudra examingr cela. Pas un mot à personnel Si les gens le savaient, on médirait de notre chantier.

̃ krapp. – Oui, naturellement.

behnigk.– A midi, pendant le repos, faites une nouvelle inspection. Il faut que .nous ayons une certitude absolue.

krapp. J'irai, monsieur le consul; mais. permet̃ ez. quelles sont vos intentions?

berniçk. -Je le dénoncerai naturellement je ne veux pas que l'on m'accuse d'être le complice d'un tel crime. Je tiens à garder ma conscience pure. En outre, cela fera bonne impression dans la presse et surtout dans les cercles, quand on verra que je mets de côté toutes consi« I


dêrations personneUea pour laisser la justice suivre son Gours.

krapp. Très exact, monsieur le consul.

berniok. Avant tout, examinez en conscience et n'en souffles mot à personne.

krapp. – Je n'en ouvrirai pas la bouche et vous pou* vez compter que je ferai une inspection consciencieuse. (Il sort et traverse le jardin.)

SCÈNE m

BERNICK, HILMAB

bebniok (* demi voîw).– Affreux Mais non, c'est impossible. (Au moment où il rentre dans sa chambre, arrive Silmar par la droite).

HU.MAR.-r Bonjour, Bernick, je te félicite delà vic- toire que tu as remportée hier sur tes adversaires.^

berniok. Merci.

hilmar. Ça été une brillante victoire à ce qu'on m'a dit, .une victoire de la bourgeoisie intelligente sur l'égoïsme et les préjugés, quelque chose comme une razzia française aux dépens des Kabyles. C'est d'autant plus remarquable après la désagréable histoire d'ici. bernick. – Oui, oui, laisse cela.

HiiiMAR. – Mais la principale bataille reste à livrer. berniok. Apropos de cette affaire de chemin de fer ? hilmar. Sais-tu ce que le rédacteur Hammer trame contre nous?

l


*kwnxk (unœiewc), – Non I Qu'eat-ce ? t

iut-MAn. II s'est empara d'un bruit qui circule et veut faire un article a ce propos.

jtKiiNioic.– Quel bruit? t

ti!i.mab. Mais. naturellement A propo* de certains achat» conuldérables de terrain tout au long de l'embrunalternent.

whuuck.~ Que dia-tu là? Ce bruit s'esUU vraiment répandu loi? t

hiujab. Parbleu. Toute la ville en parle. On dis.courait là-dessus nu cercle tout à l'heure. On disait qu'un avocat avait secrètement acheté tous les bois, tous les terrainB, toutes les cascades, quesaie-je?

DEnNiOK. On ne dit pas pour qui?

H1T.MAR. Au cercle, on prétend que ce doit être pour une compagnie étrangère qui a eu vent de tes projets et qui s'est emprossôo d'acheter avant la Jnauese des prix. n'est-ce pas odieux t

bbbnick. Odieux 9

hilmab. Oui. Des étrangers s'ineinuer ainsi «nez nousl Un avocat de la ville se prêter à cela Ainsi, maintenant, ce sont les étrangers qui ont tous les «vauin«os. ukunioc –Enfin, ce ji'est qu'une rumeur très vague? hilmab. ;– A laquelle on ajoute foi cependant; et demain ou après-demain Hammer lui consaorera un article. Tout le monde est très lùécoutent. J'ai entendu dire a 'plusieurs personnes que si la nouvelle se confirmait elles se feraient Merde la liste des actionnaires. sEBsnctK. – C'est impossible 1


épicioro prennent si volontiors part & tes entreprises? 't Crois tu qu'ils ne ho soient pas déjà liohô los babines à ,'« pâmnuo.

DKHNiûK. C'est impossible, te «lia- je t Notre potita Mci4t> a anooro assoz do bon sens.

siisiAW.Ici? Tu os optimiste et tu Juges los autres d'après tol-mômo. Mais moi, qui suis un observateur suez exercé. li n'y a pns iol une soulo personne, excopto nous, une seulo personne qui porto (lignornont le drapeau intellectuel. (Il va ait fond du salon.) Oh I Oh los.voiM qu'ils vionnontl t

nEiisicat.Qui 1

iin.MAn. Los doux Américains. (Il regarde.) Mais, qui donc est h\ aveu eux? Dieu m'assiste! C'est lo capitaino do d'Iatdiau aird. Oh 10h t

HEiiNiCK. Quo pouvoiit-ils avoir à lui dire? iih.mau. Cette sociôtii doit leur corvonir. Il a, sims doute, été marchand d'esclaves ou corsaivo. Et quant aux deux autres, qui sait ce qu'ils ont fait? q beumok. Jo te dis quo tu es injuste & leur Igard, quand tu parles d'eux ainsi.

fiiLMAB. Tu es un optimiste. Nous allons encore les avoir sur le dos, naturellement. Je vais m'esquiver pendant qu'il- en est encore temps.

(Il prend la porte de gauche.)

:SCÊNEW

W* LONA, BltMAB

iona (aUe'Urrivegar la gauclw}. Soyons, Hilmâr» «t-csmoiqîsi t«'îa«ts'«n>fuite?


HiLMAn. •– Pas du tout. Je suis presié. J'ai besoin <l<fl parler & Betty. (II entre dam la seconde chambre iM gauuhe.) ̃

SCÈNE V ̃

̃BKRNIOK, M>» LONA ̃

b*rwo* (aprèl un silence). – Eh bien. Lonn ? t I lona. – Oui, eh bien q ̃

berniok. – Que penses-îu de moi, aujourd'hui? I toNA. – Ce que j'en pensais hior.Un mensonge ckfl plus ou do moins. H

berkiok.11 faut que je t'explique. Où est Johann fl ilona. II va venir. Il avait une affaire a réglor. ̃ urhnick. – Tu dois comprendre, après ce que tu il entendu hier, que ma vie sera brisée & jamais si l'o» apprend la vérité. < ̃

lona. Je le comprends, ̃

bërnick. – II va de soi que ce n'est pas moi qui h fait courir le bruit que la caisse avait été volée par. I lona. Sans doute, cela va de soi; mais qui était 1 voleur? ̃

behnick. – H n'y en a pas eu. On n'a pas volé d'à» gent, pas un shilling 1 w H

w>na.~ Comment cela? '1 I

beunick. Pas un shilling, te dis-je. H

j/)na. Quelle est donc l'origine de cette honteu rumeur que Johann. fl

BERNICK. – Lona, Je crois pouvoir m'expliquer av toi mieux qu'uveô tout antre. Jo ne cacher»» rien. Sj|


6 bruit s'est répandu, j'en ai une part de responsabilité. lona. – Toi? Tu m fait cela contre oolui qui, pour te Luvor.

bkkniok.N.e me condamne pas avant de connaîtra L situation. Je te l'«i déjà expliquée hier. Quand je soit venu de mon voyage à l'étranger, j'ai trouva ma roêro [ompromiHe dans plusieurs entreprises insensée*; nvoo iela mille accidents de toutea sortes. Tout était déohnlnô ntre nous. Notre maison se trouvait à doux doigts de b ruine, Malgré que Je fusse encore un pou léger, j'étais lêsespérô; et c'est un peu pour me dUtrairo de mos [oucis que je me suis jeté dans cette malheureuse liaison 1 a eu pour résultat le départ de Johann.

I lona. Hum 1

bbiwuck. – Tu peux bien t'imaginer que l'on fit des iotins de tous genres quand tu partis avec Johann. Ce 'est pas sa première sottise, » disait l'un; il a donné ne grosse somme à Dorlï pour qu'il s'éloigne et lui laisse champ libre,» disait l'autre. A ce même moment, on prit que notre maison avait toutes les difficultés du onde à effectuer ses paiements. Quoi de plus naturel, ur tous ces potiniers, que de rapprocher ces deux fcite. « II vivait pauvrement ici, disait-on, il a pris l'arlent pour fuir en Amérique, » Et, naturellement, ces ventions allaient toujours grossissant.

iosa. Et que disais-tu, toi, Richard? p

I BEHNitac. Moi, j'accueillis cette rumeur comme une anche de salut.

lona. – Et tu contribuas à la répandre?

bernick. –Je me contentai de ne pas la démentir. Nos « Mançi«r« «oug-ïmwiwient, et c'est grâce seulement à


tette calomnie que nous avons pu obtenir quelques tNhifl ot mettre fin aux inquiétudes que l'on montrait dt\ji\ mS la solidité de notre maison. Un malheur impossiVrteM prévoir nous frappnitj si l'on no lions prossiilt pn •<̃ 1"on noug 110118 frol)pnit; Si. tout le 1,f)1U1 it IJlt~ l'on nous donnait du temps, tout do niontlo serait payé. I tONA. Tout le monde l'a-t-il été ? I

BBnKiQK. – Oui.liona; cette fauHse accusation nm^fl s&uvés et m'a fait, moi, ce que jo suia. ̃

u>nà. Alors c'est un mensonge qui a fait de fcfl l'homme que tu es ? If H

8ERNIQK. – A ce moment là, il ne nuisait & pereoncfl Johann avait l'intention do ne Jamais jovenlv. H r.oNA. -A personne? Sonde un peu ta conscience demandes-toi si vraiment il n'en est résulté auitl inftl. I

bkrnick. Dans toutes les Ames d'homme il y point noir qu'il faut cacher. I

1.0NA. Et vous vous appolez, je crois, les soutiens dB laKociéte? Q ̃

HKnxioK. Elle n'en a pas de meilleurB. ̃

LONA. Mais quelle importance y a-.t-il A ce qu'i« société de ce genre soit ou non renversée? Vous n'avM' que deux cuites, celui de l'hyppcrieie et 'Celui .du mw songe, pas d'autre. Tu es, toi, l'homme lejilusconsidW >lo la ville, le plus heureux, le plus riche, >le plus p sant et le plus honoré, loi qui .as laissé accabler iv innocent sous le ,poid d ta. faute! W

BEitNicK. Penses-tu que je ne sache [pas mes to envers lui ? Et que je ne serais pas •heureux de H Blacor? V t,oîta. De qvM>llô.&i.çQn ÎPar un aveu^publiDÎ V


Ibkus ok, Fourrais-tu vraiment exiger coin î Iwna. Mais qu'el autre moyen de réparer une aussi ̃iuoinju^iioe? f liJKiiN/fiK. Je suis rfohe, Lona, et tout co que nia nnnntlera Johann.

Ilosa.Jhhl Offre lui do l'argent, tu vernis sa ̃ponse

̃bkknick. – Sais-'u quelles sont ses intentions? Iwxa.– Non.Dejuis hier, il est très grave et nesoufito t. On dirait que cet incident l'a tout à fait changé. ̃behnick. Il faut que je lui parle.

Iloka, Le voici.

I SCÈNE VI

I BEitNÎCK JOHANN

̃rame* (allant au devant de Johann). Johann! 1oh,\nn (avec un geste pour *'«n aller). D'abord, li. Je t'ai dcnnô hier ma parole do me taire.

̃krsiok. Cul.

Iohash.Il est vrai que je ne savais pas encore. Ierniok. Johann, laisse-moi t'expliquer la situation Ideiixmols. Iohann. Inutile, je la devine. La maison était sur oint de sombrer. Tu jouissais d'une réputation sans e, moi j'étais _parB. Alors tuaB rejeté la faute sur I. Hé bien, je ne te le reprocherai pas trop; car, ce temps là, nous étions tous les deux également es et légers. Mais aujourd'hui il faut que l'on sache pritô, il faut que tu parles.


bbhmqk. A l'heure môme où J'ai le plus besoinB toute ma considération I C'wt impossible 1 Pas n^luB nan,t.- H

Johann. Je ne me préoccupe guère des bruits <B tu as fuit courir; c'est de l'autre chose dont tu dois prB dra la responaablUtô I. Dîna sera ma femme. Je l'tyB serai kl même et nous vivrons loi. B

u>na. loi? T H

bkmugk.Dlna?.Tafemmef. Dam oetteviluB johann. – Parfaitement. Je veux braver toutes H hypocrisies et tous oea mensonges. Mats, pour je imB «n triompher» U faut que mu réputation soit intacte. H bkrmok. As-tu rôflêohi que si j'accepte la respo&B lllitd de l'une de ces fautes, j'encourrai aussi la res $*billtô de l'autre? Tu me diras que nous pour f rouver, par nos Uvres, qu'il n'y a pas eu d'irregulaS commise ? Mais non, nos livres étalent fort mal te D'ailleurs, en admettant que je le puisse, .qu'eat-co (S ̃ J'y gagnerai ? N'en serai-je pas moins un homme qu mensonge seul a pu sauver et qui a laissa pen quinze ans ce mensonge s'étendre et grandir, sans iS tenter pour y mettre fin ? Si tu connaissais un peu n;H société, tu comprendrais que cela seul est sofflsant pB me perdre. B

johann. Je n'ai qu'une chose à te répondre i J'aB ta fille de Mm* Dorff; j'épouserai Dlna noua vi toi.

icL bbbniok (il essuie la tueur de ion front). ÉcoB B moi, Johann; écoute-moi aussi, Lona. Je suis de quelques jours dans une situation tout à fait excepti


̃Ile, telle que, ai voua ma dénonce», vous me perdes et lui compromettes en une personne le rluhe et bel unir de la société môme, à laquelle voua appartenez 1 droit do naissance.. i ̃ojian.n. •– Et moi, al je ne te dénonce pas, je perds ̃bonheur de ma vlo entière. j 1 Iona. – Continue, Berniok,

̃krsiok. Eh bien, écoute. Pour moi tout dépend ̃chemin de fer. L'affaire n'est pus aussi simple que vous las l'imaginez. Vous savez, n'est-ce pas, qu'il est qnesn de construire une ligne sur la citto? Ce projet est tenu par plusieurs citoyens influents de la ville et tout par la presse. J'ai pu cependant le folio nlmñmer parce qu'il aurait nui à nos bâtiments qui font service sur la côte, mais.

Iona. •– Y as-tu des intérêts, toi, dans ces bâtiments? Ikrniok. Oui, mais de ce cdté-la personne n'a rien miçonnô. L'honorabilité de mon nom m'a protfge. lilleurs, je me serais résigné personnellement a supter cette porte. C'est a cause de lu ville que je n'ai cédé et que j'ai voulu une ligne intérieure. Pondant ̃pourparlers, je me suis aussi secrètement assuré qu'il ait possible de construire un embranchement qui drait jusqu'ici.

Iôna. Pourquoi secrètement r

Ibrnigk. Avez-vous entendu parler de grands achats ̃forêts, de mines et de cascades?

Bohann. II parait que c'est une compagnie étrangère a fait ces achats.

̃ebnick. –Pour le moment ces terrains n'ont aucuneur, on a pu les avoir à.des prix très minimes: tandis


que si l'on avait attendu que l'on connût h projet .vfl embranchement da chemin de fer, les proprlètaùS auraiont oxigê des prix exhorbitanta. I

i.ona. Oui, oui, mais. ̃

hemucik. J'arrive au fait. On peut l'apprécier ̃ lUtït-ivnlos façons et soûl un homme aussi unanimomfl honora quo moi peut l'avouer sans honte. ̃

LONA. – VR. H

Hf.ns'uiK. C'est moi qui ai tout acheté. ̃

LONA. –Toit t ̃

JOHANN. –POUI1 toit I

ukkniok. Pour moi. Si l'on construit l'enihrancSfl ment, me vollCi milUonuaira; si on no le construit pasfl suis ruinô. I

ï.ona. Tu es audacieux, Bornick. ̃

bkknick. J'ai risqué toute ma fortune dans c» affaire. ̃

tONA. – Ce n'ost pas à ta. fortune que je pense, mai;l l'on vient à savoir que. I

beknick. C'est bien là le nœud do la question; avB lo nom sans tache dont je jouis, je puis accepter c:fl rageusement cette responsabilité et dire & mes cor. toyons « Voilà ce que j'ai hasardé dans l'intérêt généralB liOSA. Dans l'intêrôt générait ̃

bebniok. Oui, et personne ne mettra ma bonnes » en doute. ̃

LONA. Il y a pourtant ioi des hommes quieuss» agi plus franchement, et qui n'eussent pas eu ce' arrière-pensée, cette considération, etc. ̃

bï&nigiu Lesquels? t H

tOMA.. ~Rummel,j3atidBtadt6t"Wiegeland,pnr(lil ̃


[BKnsioJt. Pour les «agner & ura eauso, j'ai dft les Itérassor A l'affaire.

Loxa. Et alors?

[bekxicik. Us auront à 80 pnrtagor îe cinquième dos Inôflcos.

[luna. Obi ces soutions do la soolôUM.

lutnîHCK. -N'est-ce pas la soolétô ella-iïïGma qui nous Intraint a cela? Que aeralt-il arrivé si je n'avais agi ierdtemont? Toutlo monde mirait voulu prendra part il |ltè spéculation on aurait tout gAté, gaspillé, massacre. Lit" moi, il n'y « pas un hotihmo.dans la ville qui eut monor i1 liien une alTairo do cotto impovtanco. Dans pays, il n'y a que los familles immigrées qui aient [s aptitudes pour las affaires; et c'est cela qui mot ma Insolence en repos. Dans mes mains, dans mes mains lilomont, ces terres fructifieront et donneront tout ce o l'on peut cspôrcr d'cllos.

Losa..– Tu as pout-ôtro raison en cela, Bernick. [iohann. Mais moi je ne connais pas tout co raondoet le bonheur de ma vio est en j<m.

rbrnick. – La prospérité de ton pays natal est on jeu hsi. Pour peu qu'un doute s'ôlôvo sur la correction do vie passée, tous mes adversaires se précipiteront sur i et me pordront. Dans notre société, une légère faute jeunesse n'est jamais effacée. On scrutera ma vie puis lors, on rappellera mille petits incidents, on les louraora dans tous les sons et finalement on s'accorp pour y voir les indispensables corollaires de cette e brière faute. Je serai écrasé sous le poids de ces eans et de ces calomnies et contraint de me retirer do it- afTairs des chemins de fer. Or, après moi, sans


moi, elle tombe et je me trouve matériellement et mM leraent ruiné, mort. ̃

iana. Johann, après ce que tu viens d'entendwM te faut partir et garder le silence. I

bkhniok. Oui, oui, Johann, fais cela. ̃

johann. Soit, je partirai et je me tairai; innlsK reviendrai plus tard et je serai alors libre de parler. ̃ bsrnick. – Reste là-bas, Johann, garde la sUon«H i volontiers je partage avec toi. I

johann. Garde ton argent et rends-moi nfl honneur. I.

»erniok. Que je sacrifie le mien? ̃.

johann. Oui, et que ta société s'anéantisse s toi Je dois et je veux mériter que Dina soit ma femme» Dés demain je partirai avec VIndian Qirl. fl~

behniok (vivement). Avec l'Jnctian Girl. M

JOHANN. – Le capitaine m'a promis de m'emmène* Donc, je pars, je mets un peu d'ordre dans mes affatatt je vends ma ferme et dans deux mois je suis de retou» bebniok. A ton retour, tu parleras? ft

johann. A mon retour il faudra que le coupn assume la responsabilité de sa faute. ̃ bkbniok. Tu oublies que je devrai prendre aussi responsabilité de fautes que je n'ai pas commises t ̃ johann. Qui a mis à profit, il y a quinze ans, tM honteuses rumeurs ? ̃

BERNiaK. Tu veux me réduire au désespoir; m si tu parles, je nierai. Je dirai que c'est un compfl ourdi contre moi! une vengeance! que tu es reve pour m'extorquer de l'argent! ̃

&ona. N'as,tu-pas honte, Richard? ̃


beumok. – Je suis désespéré, vous dis-je. C'est mn ie que je défends. Je nierai tout, tout!

johann. Je suis armé, j'ai tes deux lettres. Je les ai touvéos dans ma malle avec d'autres papiers. Je les ai ncore relues ce matin. Elles constituent une preuve attisante. 1

bkrniok. Et tu les montreras?

i johann. Si o'eat nécessaire.

bkrmok. Et tu seras de retour dans deux molsf JOHANN. Je l'espère. I.o vont est bon; dans trois emnlnes je serai à New-York, si VIndian Girl ne fait as naufrage.

bghmiqk (appuyant). –Ne fait pas naufrage? Pour* [uoi ferait-elle naufrage?

JOHANN. – C'est aussi ce que je me demande. bbrnigk (d'une voix à peine <Ms<MM<e).– Ne fait pas taufrage? 1

johann. Eh bien, tu vois ce qui t'attends, Berniok. )ans l'intervalle tu auras le temps do prendre une bonne «solution. Adieu? Salue Betty de ma part, bien qu'elle 10 m'ait pas acoueilli très fraternellement. Je voudrais roir Martha. pour qu'elle dise à Dina. du bien de moi. (Il •'éloigne par la porte du fond à gauche).

SCÈNE Vil

BERNIGK, .M» LONA (

BEBNWK (d part). L'JndianGirli {Rapidement 1 jona, il faut queS$MP»îî*<lQes cela f

7


loua»-- Tu Y*$v\x toi-même, Biohard; j'si perdu tou~ mon influença sur loi, ̃

(KUé regard* Johuia qui «ntn dm»* la ehan&v H gftuotte); ̃

bbiwiok {agité). Ne fait pas nauïragaf 9

satofffTOï ̃

BKJHN1CK, ÀUNA I

ackb. (il arriee par la droite.) Min» pmdomfl woneionr le consul j'arrive mal à propoB? ̃

bxrniqk. Que me voulez-vous? H

At>NK. –Je TOucBrais T<nw demander quelque- choJ monsieur le consul1.. ̃

bbrnick. C'est bien, faites vite; qu'avez-votra à wM dem«ndërf ̃

AT3HE. S'il est toujours irrévocablement décidé qui j'o recevrai' mon eongé m'en Vindiun Oirlnë pou rait prendre la mer demainf ̃

bbrnicik. Qu'esf-oe que celfc Teut tons?" te mxïM est appareill* âêjik ̃

aune. C'est vrai, mais s'il ne partait pas; seraisjl congédié t ̃ berniok Pourquoi» «etl» question inutile? I

aunr. Je voudrais en avoir le cœur net, monsieul le consul. Dites-moi seulement si je serai, ou non, cocl gédié? ̃ bbrnick. ITàl-jà pas riia^itttde'iB tenir ma parole AtîHE. Ain$i j'aurais perdu demain ma situa


chez vous, chez mol, auprès de mes camarades, je *«r*is inulilo à tous, je serai:» banni de la société si, bkrnick, Aune, nous n'avons plus rie» & dire à ce ô aujat.

auns. KlmUan Gïrl prendra la mer domain.

(Court silence),

bk niok. Écoute», je ne puis cwoir l'œil 4 tout; je r- ,wji* ôtra Kftspôiuwble de tout. Vous m'assure* que ces .'«îjmrations sont faites d'une maniera irréprochable ? t àuxe. Vous m'avea donné trô* pou de temps, mon = Htoir le coiiâu}. ̃ BKRNicitl'ouvez-vous me. donner l'assiirana*. que ? Mv radoubage est inôprocliablo? ̃ aijnk. – Le temps est.Ueaui nous somme» dans la nne saison. ̃ bkrmick (après un nouveau silence).Aveavous ? Hiatre chose à ma dire? £

̃ aune. – Rien de plus.

̃ BKnNicjc Ainsi VlnJian Qirl prendra.la.iûcr. i I aune. Demain?

BERNICK. Oui. ̃ abnb. Bien. 3 ̃ (II saine et sort. Beralek reste- on Jrahwrt induis puis ̃ fait quelques pas pour le rappeler, mais s'arrôle et resto la main sur la clef, très trouble. Krapp ouvre la porte et C entre)..

I scÈN&iy

̃ BERNÏCK, 1ŒAPP

̃krapp {àdemi-voiœ}. Ah» Ii était ici? A-t-il avoue?


bkbniok, Hum l Avest-voug découvert quelque» ohnstfl kra»p. A quoi bon Sa mauvaise consoience no M lit-elle pas dans ses yeux, monsieur le consul? ̃ birhiok. – Allons donc ces choses la ne se voietfl l>r»- Avc?.-vouh découvert quolquo ohosft, cal ou non kbap». Je n'ai pu descendre dane le navire, 11 êtnil trop tard. On sortait VIndian Giri du dock. Mais cet hàtd môme prouve s-'fiSsamment que. ̃

bbrnigk. – No prouve rien. Et l'inspeotion a-Vello efl UeuT I

khapp. Naturollemont, mais. ̃

bkrniok. Dion, et l'on n'a rien trouvé & redire ? ̃ krapp. Monsieur le consul sait très Mon comme) se font ces inspections, surtout sur un chantier d'au. bonne réputation que le nôtre; ̃

berniok. – Quoi qu'il en soit, nous sommes déohargs do toute responsabilité. I

krapp. Monsieur le consul n'a-t-H vraiment pfl remarqué chez Aune que?. I

bernick. 11 m'a complètement rassuré, vous dis- krapp. Et moi je vous dis que je suis moralemE persuadé. ̃ ̃

bbrnick. Que signifie cela, monsieur Krapp? Au le le sais, n'est pas dans vos bonnes grâces. Mais si vgV lui en voulez, cherchez une autre occasion. Vous sa combien il m'importe, ou plutôt combien il importe W armateurs que VIndian Oirl prenne la mor demain. I krapp. Bien, bien, soit. Mais quand nous en «îfôhs reparler de VIndian Girl. hum l I. '1


I SCÈNE X i

I BERNIOK, WiKflKLAND

I wm«kland (il entre .par la droite), – Votre très Bbêissnnt serviteur, monsieur le consul. Avoz-vous un nstant libre p

̃ beiinick. Je suis à vos ordres, monsieur Wiogolnnd. s ̃ \viE«Et.ANi>. – Jo voudrais savoir si vous Mes d'avis E ue le Palmier pronno la mer domain?

I bernick. –Sans doute, c'est choso déoidéo.

̃ \viK«EtAN». Jo viens do voirie capitaino; il m'a dit u'il y avait tous les signes préoursours d'une tempête. S krapp. -Le baromètre a beaucoup baissé depuis co Matin. ̃ BEnNiaK.– Oui? Serions-nous réollement menacés d'un rage? wieoeland. Dans tous les cas d'un vent très fort. 'M vrai dire, il souffle dans la bonne directiou.

berniok. Hum t. Qu'en dites-vous ? q

Bwiegeland. – Ce que j'en disais au capitaine. Le i Walmier est dans les mains de la Providence. En outre, ne fait d'abord que la traversée de la mer du Nord. Et 'mL Angleterre, les frais sont si peu élevés que.

̃ BERNHiK. Nous éprouverions probablement des .Séries considérables, si nous attendions.

J wiegeland. Le navire est très solide; en outre, il Mt assuré & sa valeur. I<0 danger fwt Wai> pins gr«>i<l ̃ur Vlndian Girl.


BERNiOK, •– Pourquoi cela ? · H

wikgiei.an». Kilo part aussi demain matin. H

berniok. Ea olïot, les armateurs nous ont beau. H coup pressfl, ot puis. H

wiegixan». Éh l>ion, al cotto vieillo cnrcasso lu s*H hasarde, surtout aveo un pareil équipage, il serait ho»l taux pour nous d'empêcber, H

ssmuck. Bien, Dieu 1 Vou» «vex, ««ne doute, lo pièces nécessaires f ̃

wnKtRLAHD. Les voiol. ̃

bkrnick. Voulez-Tous avoir la bonté d'attendre idl un instant avec M. Krapp? ̃<

krai-p.S'il vous plait. Tout est déjà prêt. •wikokland. Parfait. Et pour ce qui est du eucciV'.H nous nous an remettons au Très-Haut. {Il entre cmtB Krapp dans la première chambre à gauche.) ̃( I

SCÈNE XI

ÛOBLUND..BERNIOK V

̃

roiilund. {Il 'arrive parle jardin.) Ahl vous êtes™ chez vous axette heure-ci, monsieur le consul H bbbnick (pensif). Commo vous voyez. ̃-

KORLxjnd. Je désirais surtout voir Mme SBernickiH J'ai pensé que quelques paroles de consolation lui fe-Kraient du bien. V

BËBNiGK. C'ost possible; mais Je-oaueerais aussi Volontiers un instant-aveo vous. Hl

ponixNp. – J'en s.uis charmé^ monsieur lo consul; s


m:iU qn'y««-t-H"? Qn'ftveji-vûue? Vous êtes tout palej 5 vous avez l'air troublé 1 £ RERNicuc. Moll je aulfl?. Comment pourrait-il en iHro autrement au milieu de ces événements dôohalnôa contre moi? Mes intérêts cotnmeroinux. os chemin de ï fer. Voolea-vous me permettre de voua poser une que»* Uon, monsieur k vioatrel

«OBUtroo. A.-veo le plus grand plaisir, monsieur consul. bbrnior. 11 ine vient une pensée. Quand on se trouve en présence d'une entreprise très considérable, i dont le but est d'assurer le bien-ôtre da milliers de gendj E ̃quand cette entreprise exige une victime.

I rokhjnd. Que voulez-vous dire f

̃ bbrkiqk. Prenons un exemple. Vous voulez con»̃bruire une grando fabrique; vous savez avec certitude ̃que tôt ou tard cotto fabrique sora une cause d'accidents ̃mortels.

̃ rohlukd. -Gela n'est que trop vraisemblable, en < ̃effet. ̃ bebniok. Ou bien encore, si vous exploitez une ̃iiiiiin. iiiniii|iiiiiiini liuit aussi bien des pères de fumillo ̃que des <jeunes .gons et vous avez pourtant la certitude Bju'il6.ne.ré8iBtaront pas. tous a cette vie? ia

̃ RORLBND. – Vous avez raison, hélàs 1 [

̃ bsbmigk. Bien; on sait donc toujours d'avance 'une entreprise coûtera tôt ou tard quelques existences Huunaines. Mais cette entreprise.est dans Tintérôt^ônéal. Chaque vie sera payée par le bien-être de cenlakbwi ̃t de milliere.de gens.

̃ horlxjnd. C'est au chemin de fer que vous faite»


104 TimATRK aQutlon i tous ces dangereux travaux de

«Uutlon i tous ces dangereux travaux de terrassement! H aux ponts qu'il faut construire, etc., etc.' ̃

bsmniqk. Oui, oui, je pense au chemin 'de fer. Sml son passage on va orouser des mines, élever des fabrifl ques. Mais pensez-vous cependant?. ̃

bo*ujhd. Cher monsieur le consul, vous ôtes .près m (lue *rop scrupuleux. Mon avis est que si l'on tenum toutes ces entreprises dans les mains de la Providence.. ̃ bbrniok. En effet, la. Providence. ̃

bobcdmd. Aussi n'avez-vous pas besoin de vouil faire des sorupules. Mettez-vous courageusement « l'œuvre et construisez. m

bkrniok. Je voudrais maintenant vous soumettn ces cas particuliers. Supposons qu'il y ait une rocho A faire sauter dans un endroit très dangereux, que si l'o ne fait pas sauter cette roche le chemin de fer ne pour être construit; supposons que l'ingénieur sache qu'il e coûtera la vie à l'ouvrier qui mettra le feu aux poudres, il faut cependant passer outre et 80D devoir est d'en. voyer un ouvrier mettre le feu. V

bokmjnd.– Hein 1 >

BEaNicat. Je sais ce que voue allez dire. Un ingônieui héroïque mettrait lui-même le feu à la mâche. Mais ces [ choses là ne se font pas. C'est donc la vie de l'ouvrier qui doit être sacrifiée. e BORI.XJNO.– Ici, jamais un ingénieur n'oserait donne •n ordre .semblable. i

bbbniok. A l'étranger, il n'y a pas un ingénieur qui hôsiterait à le faire. boblund. A l'étranger, je le crois La société est m? corrompue, sidémpralisée! OOu W> 1


LB8 SOUTIENS DJS hk mOlÈtè 105 wt.– Cette société la a beaucoup de bon.

̃ bkumok.– Cette société la a beaucoup de bon. ̃ wmumD.– Comment pouvez-vous dire cela, tous. ̃tour. qui?.

̃ BEnNiQK.–|Dans tous les grands pays, on sait memr r bien les entreprises utiles, parce qu'on a le courage do ̃aire les sacrifices nécessaires. loi, l'on est enchaîné par ̃Me mesquines considérations, on rencontre railla obsItolcg.

̃ BORt«N0.~ La vie humaine est-elle une considération Biesquinet'

I bbomok.– Quand cette existence est un obstacle au Bien-être de milliers de gens.

̃ rohî.unj>.– Mais vous supposez là dos choses tout a t impossibles, monsieur le consul; jo ne vous coinrends pas du tout aujourd'hui t Vous citez en exemplo grandes nations. Oui, là, que vaut une vie humaine? f on ne considère la vie que comme un capital. Au ̃oint de vue moral ce n'est pas ainsi qu'il faut voir les oses. Jetez un regard sur nos armateurs honnêtes. ̃ommez-moi une seule personne parmi vous qui sera ̃sposée à saorifier une vie humaine pour un fait miséAble. Et pensez à oes canailles de grandes nations qui, sflonr le moindre avantage, ne craignent pas d'envoyer Si mer, par exemple, des navires qui ne peuvent dvimment pas supporter la mer.

M bernick. Je ne vous parle pas des navires qui peunt ou non supporter la mer.

[̃rorlund.– Mais, j'en parle, monsieur le consul. ̃ bebnick.– Oui. pourquoi?. Cela n'a rien à voir ec notre affaire. Ah toutes ces timides considérations. chez nous, un eénèral conduisait au feu ses soldats


«Um faisait tuer, U ne pourrait plua donnir tmnquill«M Lwahoses ne se paswntpas ainsi allleun. Si vo««««vi«M comment pario celui qui est là?. ̃

HORt-UNP,– Qui ? I/AiHÔricain? ̃

DEnMiOK Oui, si vous l'entendiez ;*«jontw coirnnetK «u Awôvlq«o.T t ̃

aoJU.oxD.Il est iolî JEt vont.Mnt 4ttos \nvM je veux tout do suito. ̃

buuuok. Gela ne <voms svaniraslt 4 tien. Vous tM pouvez rien contre lui. ̃

robijjnd. C'eslco que nous allons voir! Ah! est ioil.

SCliNE XII

ROBLUND, BEBNICK..JOÏUNN

mramm. (II. parle dans la porte da la chamlrv ù gauche gui est ouverte, le dos tourné d latcènei)Oiï\ i oui, Dina, o'est entendu; je ne vous abandonne pas. Ji reviendrai et nous arrangerons les chose»..

HoaiuND. Pardon, que proteodez-vous dire? Qui [ voulez-vous dire?

jobamn. Je veux que cette jeune fille, devant qu tous m'avez odieusament calomnié, devienne mafemme borluhd.– Votre. ? Et vous espérez queïM jroHAMM. 0n'«Ue tseza ma femme RORCUND. Danece cas, je vais vous apprendre. (Jltt jusques à lajportèi) Madame fiemiok, voulez-vous m faire.le plaisir de venir, et vous aussi, jaadeniDiso»


LES SOUTIENS SB IX SOClâTÂ 107 A\m égalamont à Diua que je la rdolame, (Apcr-

Wirtho. Dites également « Diua que je la rictame, (AperS^mi Lona.) Voua êtes là, voua auwiîj

̃ m>na.~ Est-ce que je puis entrer comme les autres? ̃ noui.uNn. Tous ceux qui le voudront, plu» U y aura TO rcomlo, mieux ooln m'ka.

I waiNiaK, Qu'ullez-voi» faire?

̃ SCÈNE XIIÏ

M Les Mêmes, et M'1» fiEHNICK, »«*• LONA

tX DINA, IIILMAR

(Entrent Lona, U<- et M11* Bernlok, Dina et Hilroar.

«̃» BEnmcat.– de ne poutrol m'y opposer, monsi vicaire, niômo avec la meilleure volonté du monde. «orlvmo. Je saurai l'empêcher, moi, madame Borick. Dinn, vous <3tes étourdie, triais je ne veux pas trop a«s en blftmor, car vous avez été privée longtemps des puis moraux qui vous eussent préservée. Je me reproche (Sme de n'être pas venu plus tôt à votre secours.

:( dîna. Vous ne devez pas parier maintenant. M1-» beknicx.– Qu'est-te que «du signiûe?

1 rorlbnd.– Je -veux parler aujourd'hui môme, mnlgrô 8 )tro conduite d'hier et de tout à l'heure encore. Il agit de votre salut, cette considération doit primer mtes les autres. Vous vous souvenez de la promesse e, l'autre jour, je vous ai faite; vous vous souvenez 1 ela promesse qttevous m*avez taîtenéchange, eh bien, eure en est -venue, je -n'ai tendrai pas plus longtemps.


(A JofcaNN.) Cette jeune fille à laquelle vous oso* f tondre est ma fiancée. f

m»» BEiiNicK. – Que dites-vous?

9ERNI0K. – Dîna i JOHANN. VOUS ? Elle t

KADSMOisBLts BBRNicuc. -Non, non, Dîna!

lona.~ Mensonge I iobann. – Dîna, cet homme dU-il la vérité t dîna (qprèt une hésitation). Oui. nonLVNDJohann). J'espère que maintenant 1. vos «rti&oes séduction soront vaines. Dina) La m irohe que je viens de faire dans l'intérêt de votre .peut ôtro rendu* publique j'ai le forme espoir qu'on la jugera pas défavorablement. En attendant, mnd.il Bernick, je orois qu'il sera bon S'emmener cette je A ûllo liors d'ioi afin de rendre à son esprit le repos quïln pordu. lr MADAME berniqk. Oui; viens, Dina. Oh I qtls bonheur pour toit 1 (Bile emmène Dina, Rorlunà m, tuit). ̃ |k MADEMOIBWJJS BXBNIOK. AdieU, JolMOtt* IE SCÈNE XIV

U» même», mdn» M" BÈBNICK et DINA.

HILVAR, de la ports du jardin. – Huml je|puis di ̃ présent.

£>ona. Ne te laisse pas décourager,' John. Je res < Ici et je surveillerai le pasteur. (Elle tort.) c


t fluuiïotc. Johann, tu no pars plua aveo l'Indian ri n'est-ce paa?

iohann, SI, tout de suite.

mrnïok. Mais tu no reviendras pas?

johann. Je reviendrai.

uuwiciK.– Après cette déception? Que peux-tu encore >érer loi f

iohanh. J'espère me venger de vous tous et vous iautir, si Je le puis. (Il sort,)

i SCÈNE XV

1 BERNIGK, W1EGELAN», KBAPP

l wiMBLAND. (Il sort avec Krapp de la chambre du I nseil.) Les papiers sont en ordre, monsieur le nsul.

II bbrnicic. Très bien.

1 kbapp demùvoko). Le départ de VIndian Girl t-il toujours décidé ?

bebnigk. Elle a déjà mis à là voile.

(Il entre dans sa chambre. Wiegeland et Krapp sortent par la droite. Hilmar veut les suivre, mais il est retenu par Olaf qui avance la tête avec prudence dans la porte de gauohe).

SCÈNE XVI

4 HILMAR, OLAF.

» ou». Chat I Onde Hilmar, sais-tu oa qu'il y a da ouveau? `


mtMAR. Oui, je sais, ta as regu le tout

mtMASt. Oui, je sais, ta ae reçu le louot aujouvd'iM 0L4F (il regarde d'un air de menace « «ftowore» êonpère). – Il ne me battera plus. Sais-tn aussi l'onole Jean part demain avee les Américains f I

hilmar. Qu'est-ce que cela te fait? Pile en haut pw vite. I

ol&f. Jirai peut-être aiutsl chasser ler bu tucîe Jbhrtrnn. ̃

hilmar. Tu es fou, petit i Ce n'est1 pu ua lliM oomme toi. I

olap. C'est bon, attends. Tu verras domuin f- m

hilmah. Potit imbécile. m

(Il va ûwa» 16 Jardltti Olirf sort pridpikranient et fe

la porte. Entre Krapp qui-arrive par la droite.) ̃

SCÈNE XVII I

SCÈNE XVII

wbuev la porta consul çtrtl entrouvre). Excusez-moi si je reviens, monsieur le consul; mais il 1 prépare une tempête horrible; (H'.attsnclitn instant; pt darépopse), Vlndiam Qirl. dûitreila appareiller, tout d mêiwfr?

bernick (après une pause, de ta chambre);, £H* dian Qirl doit appareiller tout de même.

(jjZc&çp ferma la porte et sort.


-jardin. chez le consul Bernlck. On a. onlevê la table » ouvrage. Après-midi ovagouso. H fait sombre et peu à peu l'obscurité s'épaissit. Un domestique allurao les candélabre». Bummel, en habit noir ot cmvato blanche, donna des- ordres^ x SCÈNE I. RUMMEL, UN DPMESTIQUE

iummkl. Une lumière sur deux; seulement,. Jacob. ne faut. pas que. l'appartement ait l'air ni trop joyeux, trop solennel. N'oublions pas que n'est une surprise. toutes ces fleura t. Oui, laissez-les. Que. Oê, soit me tous les jours. w

SGÉKTEII

RUMMEL, BERifICB

̃BNWat»– Qm signifie cela ? q

tmwtL. Ah t quel ennui 1- Ta étaiï là 1 {au do» tttiqtte:) L«iasez-nous» (Le domestique sort.)

1- ,me' u


behnick. Rumrael, qu'eat-ce que cela veut dire Il nvuuKL. – L'heure la plua glorieuse de ta vlifl1 sonnée. La ville entière a décidé de donner, ce soir, xM1 sérénade à son premier citoyen. ^V

BEHNICK. Quo dis-tu f ̃

rummkl. –Une sérénade aveo musique 1 Nous iM rions eu aussi des flambeaux, mais nous n'avons pas ô9 par ce temps d'orage. On va illuminer loi. Cela fera ii9 bon effet dans les journaux. I

bbbmiok. Ecoute, Rummel, je ne veux ri«n de se J blable. “ g rummei,. C'est trop tard. Ils feront ioi dans uofl demi-heure. V

berniok. – Pourquoi no m'as-tu pas prévenu ? p 8

RUMMEL. J'avais pour que tu mè fisses des objefl tions. Au reste, je me suis mis d'accord avec ta femnufl Elle est ma complice et s'occupe des rafralchissw monts.. ̃

BERNidK. – Qu'est-ce ? Viennent-ils déjà? Il me se i>le entendre des ohants. ̃

rummbl. Dos chants ?. Non, ce sont les AmêiM cains c'est le départ de l'Indian Girh ̃

bernigk. – Elle part?. Non, je ne puis ce soi Rummol, je suis souffrant. ̃

rummel. En effet, tu as mauvaise mine. Il faut que ttl prennes un peu sur toi. Prends sur toi, que diable Si uB savais la peine que nous nous sommes donnés, Alstestdl Wiegeland et moi, pour organiser cette démonstration spontanée. Nous tenons à ce que tes adversaires soie écrasés, anéantis par cette manifestation sympathique On a répandu dans la ville des bruits tels que nous oiB


pouvons pas tarder davantage à faire connattre les tohata de terrains que nous avons faits. Annonce-les ce Nir. Au milieu des chants et des discours, dans le bruit es verres, dans l'enthousiasme de la fête, annonce à la tille. tout ce que tu as risqué dans l'intérêt gênéral. Vois-tu, dana ces occaslona-lo, on peut faire accepter les «hoses les plus inoroyables. Cependant prépare un peu b public, autrement ça ne marcherait peut-être pas. iKRMioK. Bien, bien, bien.

mjmmm,. Spécialement pour avouer une chose aussi Mlieate I. Dieu soit loué 1 Tu as un nom qui peut bra. wcela. Berniokl Ecoute, si nous nous entendions un peut Le cousin Hilmar a composé pour toi une chanson, paroles et musique. Cela commence très genti.ment par ces mots Élevons la bannière intollectoelle. » Le vioaire Rorlund a accepté de faire le discours. Tu lui répondras.

berniok. Je ne le pourrai pas; si tu t'en chargeais, Rommel?

ruxmel. En dépit de toute ma bonne volonté, non. Le discours s'adressera directement à toi. Peut-être y aura-t-il quelques phrases pour nous? J'en en déjà parlé avec Altstedt et Wiegeland. Nous avons pensé. que tu répondrais par un toast à la prospérité de notre Société. Altstedt dira aussi quelques mots sur la bonne entente qui régne parmi nous tous. Wiegeland fera une courte allocution sur la nécessité de maintenir dans cette nonvelle entreprise les principes moraux qui nous ont toujours guidés. J'ai également -l'intention de prononcer quelques paroles bien senties et de porter un toast à ces dames, dont l'influence toute modeste qu'elle est; ne 8

.¿~ '< h.


r^i ii tihiiii .r -ii ii.jiii.i i. 1.1. ii iiniiiimiwi-nii ti laisso point quo d'ôtre salutaire et algnlfleati nnnl nn mVn.ftntns.1 h non 9

laisse point quo d'être salutaire et significative. Pou», quoi Jaem'ôcoutes-tu pus Y..

bkbniuk, Je t'écoute, je t'êooute. Dis-moi} penses-tu quo la mer soit vraiment bien orageuse t

auMUBr.. Ah I tu as peur pour le Palmier t Tu «tfi bien qu'il est largement assuré 1

berniok. – Oui, assuré, mais.

rtjmmei.. Et en fort bon état, o'«at le plus impoi* tant.

bernick. Hum 1. Si le navire coûte, tout ne finit pas on môme temps que ces existences humaines sacri. flôos. Le navire, la cargaison ae perdent, sans douto; mais'los papiers peuvent être.

nuMMEi.. Que diable, les papiers n'ont pas grande importance.

̃bernick. Non, a coup sûr. Je voulais dire seule. ment. Ecoute. Voilà qu'ils chantent encore r

jhjmmel. – C'est à bord du Palmier que l'on chanta. SCÈNE III

Los mêmes, WIEGELAND

wiecieiand. Oui, le Palmier va lever l'ancre. ,Boa« «oir, monsieur le consul.

bbbnick. Vous, un homme qui connaisse! si bien la mer, vous tenez toujours à ce que.

wikgeland. J'ai une ferme confiance <en la Provt dence, monsieur le consul. En outre, je suis allé à bord ̃̃ • et j'ai.distxibué quelques pieiwMw brochure» dont j'es* père une Action bienfaisante.


SCÈNE IV

î*ITOlme8, SANDSTAD.KIUPP

6andsta.t>. Oui, al cola va bien, tout va bien. Bonsoir! Bonsoir 1

skknick. EsWl arrivé quolguo chose, monsieur K"app ? q

kuapp. Jo ne no sais rien, monsieur le consul. bandstad. – Tout l'équipage do VInilian Girl erf vra. Jo veux cesser d'ôtro un honnôto hommo si ces gens-li\ arrivent vivants au port.

SCÈNE V

Les mômes, M1'* LONA

tONA. Je vous saluo do sa part.

beknick. -Est-il à bord déjà 1

r,ONA. Il y sera bientôt; nos adieux sont faits. bernigk. Et sa décision tient toujours g

iona. Elle est ferme comme un roc.

rummel. Au diable ces nouvelles inventions. Je l'arrivé pas à fermer ces rideaux

LONA. Vous voulez les fermer ? Je croyais, au con- rah'e.

HDMstEi,. Les fermer pour le moment, mademoiselle. ous savez ceque l'on 'prépare ̃?

.lOMA.– «Ottij laissez-'moi *vons -aiSsr^îis prend 'tes 0-' wdons), ije~ vais 'faire un peu d'ombre ̃pour mon 'beau-


110 THÊÀTWS rère. bien one i'aussa mieux ali

rire, bien que j'eusse mieux almô faire de la ta H

mière. W

numtat.. Vous en ferez plus tard; quand le jardlifl

sera pltia de monde, on !es ouvrira. afin que l'on puis»! voir la joyeust surprise de cette heureuse famille. Unw maison bourgeoise doit être comme une maison èl

F verre. ̃

(Beratok paraît vouloir dire quelque oho*«, puis rentifl

krusquemtut dans sa chambre.) ̃

SCÈNE VI ̃

Let mimes, moins BERNIOK I

Rtnnnti. Tenons maintenant le dernier eonseill

Venez aveo nous, monsieur Krapp. 11 faut que voul

nous aidiez. I

(Ils entreut tous dans la chambre du consul. Lona a Si

de fermer les rideaux et va fermer la portière devant b

porte -vitrée, quand Olaf se précipite sur le perron, 11 a u

plaid sur les épaules et un paquet a la main.)

SCÈNE VU

M"» LONA, OLAP

lona. Ah mon Dieu, excuse-toi, mon petit. Ti

m'as surprise!

olap (tl cache le paquet). Chut, tante I

lona. Tu as sauté par la fenêtre ? Où vas-tu ? t

OLAP. Chut i Ne dis riea~ Je vals ^oir l'on


.M"1 "̃" Boh«nn, là-baa, sur le quai. tu èomprends. pour lui ̃lire adieu. Bonne nuit, tante I s'bisnse due le jardin#) m (II a'éluc* dwu J»rclln,) m mna. Non, teste loi, Olaf I Olatl

m scène vm

I JOHANN, M»« LONA

̃ johann (0» costume de voyage, bat, à la porte. «mal

̃ iona. Quoi? Tu reviens T

̃ johann. J'ai quelques minutes encore. Il faut que les revoie; nous ne pouvons pas nous quitter ainsi. 1 SCÈNE IX

̃VP"BBRNICK et DINA, toutes les deux en manteaux. Cette. I*F dernière a un petit sao de voyage à la main

I dîna. Avec lui t Avec lui i

̃ martha. Oui, pars avec lui, Dina 1

̃ dîna. Le voici 1

̃ johann. Dina 1

̃ dîna. Emmenez-moi I

I jobann. Comment?

M LONA. Tu veux?

I dîna. Oui, emmenez-moi avec vous L'autre m'a ̃oit. Il dit qu'il annoncera, ce soir

I Johann. Vous ne l'aimez pas ? p

S bina. Je n'ai jamais aimfrr.et hôiniiiô. Je pi-êKréKii


me Jeter à la mer que de devenir sa femme. Oh 1 queS peine il m'a fait hier Comme il était hautain t Cowwefl me faisait sentir qu'il m'ôlevait jusques a lui, moi, vM insignifiante jeune-fille 1 On n'aura piiiapaurinoi do tB indulgences-là, Je veux partir. PuU-je partir aveo vo johann. Oui, oui; mille fois oui i ̃

dîna. Je ne vous teral pas longtemps a eh Kmmonez-moi, aidôe-moi un peu dans les débuts puis. m

johann. Hourrah nous nous arrangerons, DlJ lona. (montrant la porte du amul). Chut! pavlow bas! Parlons Las I ̃ ̃

johann.– Dina, je vais vous emporter dans mes b dîna. – Je ne vous le permettrai point. tA-bas, Amérique, je trava:llerai. Cela me sera iV.oilo, n'est pas? Si je puis seulement partir d'ici I Oh! ces dams vous ne savez pas? Elles m'ont éorit aujourd'hui m€: pour mo recoinmandee d'être roconnaissante de toute gânérositd' que l'on montrait à mon égard. Demai après-demain, tout le temps, elles me surveillerai pour savoir si je suis vraiment digne de mon bonhe ] Et moi j'ai peur dfe tant dé respectabilité 1 ̃' JOHANN. Dites-moi, Dina; partez-vaus pour ce raison seulement ? Et ne suis-je rien pour vous? q m dîna.– Johann, nul autre ne m'est aussi cher qv vous. '̃ m johann.– O Dina 1 ï

dina. – Tous me disent ici que je doia.vous mépris etvou&liaïr, que c'est mon devoir; mais je ne comprei* pus ce devoir ot je crois bien que je edmprendy tnim.'s. ̃'


wsk. Oh non, jamais, mon enfant l =

mahtha. – Ton seul devoir co sera dé le suivre, car = tu seras sa femme. joiiann. Oui, oui! 1 toxA. Hein ? Tiens, il faut que je t'embrasse, Mnrthn t j |i> n'aurais pas espéré cola do toi.

mahtha. Moi môme je no le prévoyais pas. I] fallait risor In glace, Comme nous avons souffert' ici do leura abltudes, do leurs manières. Révolte-toi, Dinal Epouse- e. Il surviendra quelque évéoemont qui les éclaboussera us.

johann. -Dina, quo répondez-vous? If j

dîna. – Je serai votre femme.

JOHANN. – Dina 1

dîna. – Mais je veux d'abord travailler, devenir quel. l'un. Etre une chose que l'on prend. non, cela ne e conviendrnit pas.

tf>NA. Oui, c'ô3t très bien, c'est bien.

i iohann. L'espérance me soutiendra dans l'attente; e jo compte. i losa. La conquérir, John Maintenant, à bord J JOHANN. A bord Ohl Lona, chère sœur, un mot, > otite I (n l'emmène au fond de la scène et lui parle piâement.)

Jhartha. – Dina, heureuse enfant Laisse-moi te parder une dernière fois, une dernière fois t'embrasser f Iûina. Mais ce n'est pas la dernière fois 1 Ma chère, wbien-aimêe tante, nous nous raverrjns! 1

Jiabtha. Jamais 1 Promets-moi, Dina, de ne jamais iafenir. (Elle lui prend les de.u.v moins et la regards vrn face.) Va où ton bonheur t'app ;lle, chère enfant, sur


la mer immense! Que de fois, dans mon <5cob, là-bas, I j'ai rêvé <te cette merf Puis co doit être si beau in-ht^M te ciel est plus vaste, lés nuages flottent plus haut qu'ici ̃ l'homme respire un air plus libre. ̃

dîna. – Tante Martha, tu viendras nous rejoindre uni jour! ̃

mârtha. Moi jamais I jamais I .Vol une taeho il remplir ici. ̃

dîna. 11 ne peut pas rentrer dans mon esprit quo ]<̃ resterai toujours loin de toi. ̃

MARTHA. On se résigne a bien dea séparation?,! Dina. (Elle Vembrasse.) Promets-moi de le rendre lieu! reux, chôre enfant. ̃

dîna. Je ne veux pas le promettre> je hais les i to-l messes. Toute chose arrive par la volonté do JCiou. ̃ mahtha. – Oui, oui, c'ost vrai. Rtite ce que tu es, fidèle et sincère à toi-memo. ̃

diha. – Je serai Môle et sincère, tante. I

lona {Elle cache dans sa poche quelques papiers qmwm Johann lui remet). –«Bien, bien, mon cher JohannjB et maintenant va! t I

johann. Oui, il n'y a plus de temps à perdre. Adleul donc! Merci pour toute ton affection t Adieu, Martha'.B Sois bénie aussi pour ta fidèle amitié 1 ̃

scartha. Adieu, Johann Adieu, Dina t Soyez heu-fl rèux ensemble! I

(Elles disparaissent à demi derrière la porte. Johann et Dina s'éloignent rapidement travers le jardin. M»» LomB. ferme la porte et 1iro to rideau.) r.

;V;C.̃ I


̃ SCÈNE X

̃ ««• MARTHA. M<<« LONA

̃ i.oNA. Maintenant nous sommes seules, Marthn. ̃ Tu perd» Dina; et moi je perds Johann.

̃ MABTHA. – Toi?. ÎM\ Y.

̃ 1.0HA.– Ahl je l'aurais perdu quand môme, je le sens, ̃il voulait déjà voler de ses propres ailes, et c'est pour cela que je lui ai fait croire que je soufrais du mal du I *»»»

MARTHA. Pour cela? Maintenant, je comprends pourquoi tu es revenue mais il te réclamera, Lona. LONA. De quelle utilité une vieille domi-sœur ̃comme moi lui serait-elle désormais? L'homme n'hésite '̃pas briser bien des affections pour arrlverau bonheur. ̃ martha. Hélasl c'est vrai.

H wsk. -–Nous nous consolerons ensemble, Marthn. MARTHA. Que puis-je être pour toit

MNA> Nous sommes deux mères d'adoption qui avons perdu nos enfants et qui restons toutes seules. M MAnTHA. Oui, toutes seules. C'est pourquoi je puis te le dire à cette heure je l'ai aimé.

LONA, lui saisissant la main. Martha! Est-ce vrai?

MARTHA. Toute ma vie se résume je l'ai aimé et je l'ai attendu. Je me disais sans cesse il va revenir, il reviendra. Et voilà qu'il est revenu, mais sans me voir. LONA. Tu l'as abnél Et c'est toi qui fais son bonheur.


waatha. Est-ce qu'il était possible, parce quo jfl

l'aimais, que je ne le veuille pas heureux Oui, je l'9 aimé. Il a été le maître «nique de Unité ma vie dopuhfl jour de son départ. Tu te -demandes, sans douta, co i^Ê j'espérais. Ahl j'avais Won, je croîs,; quelques ïùLsqmM d'espérer. Mais quand il est revenui tout souvenir étafl effacé dans son âme. îl est passa sans me voir t I

I.OMA. C'est Dina qui t'a rejfclée dans l'ombre, Mail

tha. ̃

xuntHA.. Bie'est un grand bonheur qn'il en nit«lM

ainsi Nousôtlons div même âge quand il est parti; mai quand il est revenu, ô quoi affreux raoraont! J'ai hieifl senti que j'étais son ninée de dix ans. Là-bas, sous H soleilolair et joyeux, il respirait la jeunesse et'la font dans une atmosphère plus pure; tandis que mot, ici, jtl filais. je fllaiff. ̃

m>ha. – Tù filais rôoheVeau de sonbonheurj Martha. MAimtA. Oui, je filais de l'or. Je. n'ai point d'amer tume. N'est-ce pas, Lona, que nous avons été pour lui deux bonnes sœurs? I

u>v* Marthal ̃

SCÈNE XI ` I

M BERNIGK, M»« LONA I

BimmoK, aiuc personnel gui sont élans sa chambre. m; Oui, oui, faites comme vous l'entendiez: Je viendra! quand H en sera temps; (H ferme te porta) khi vonsS êtes là: Ecoute, Mirth&, il faut-quertu fasses un peu de toilette. Bétty aussi. Rien de pompeux. Une êÏAxantviH -u' 1


̃toiletta d'intérieur, Mais, je vous on prie., hfttex-voug. ̃ ion*. II faut ausei une figure souriante et dos youx ̃brillants, Martha.

̃ bbbniok. Faites descendre Olafj J« tiens a oo qu'il ̃soitioi, amoneôtê.

̃ j,ona. Huml Olaf I.

̃ ̃ kahtha. Je vais dire a Batty. (Eltotort.

(EUo 11)rt"

I SCÈNE XII

̃ BERNIGK, M1" LONA

̃ Mtmu –Ainsi, l'heure do la grande fôto approche. ̃ BRBMtOH, qui M promène, très agité. Oui, ollo ost ̃«rivée.

̃ lona:. -–L'homme, à un pareil moment, doit se sontir ̃heureux et fier.

̃ bjsrnkjk, m-laregardant.Hum!

̃ wna. – Toute la ville est illuminée, & ce que l'on m'a ̃dit.

̃ BBRNica. Bta effet.

̃ lona. Toutes les sociétés vont arriver, drapeaux en tête. Ton nom resplendira en lettres de flamme. Les ̃splendeurs de cette nuit seront télégraphiées par tout ̃' Entouré- de sflir lieiu«u80 famille, le consul Bernick, un des plus fermes soutiens de la société, a reçu les ̃hommages- de ses œnoitoyens. » S behniok. –Gela ne va pas tarder beaucoup. La foule, par ses cris et ses hurrahs, va me contraindre à me moñiffir; je serai force de la saluer et de reiucivier.


&ONÀ. Ohl fOWÔl

asmucac.Penses-tu que je sois très heur«ax dam ce moment?

mIna. – Non, je ne crois pas quo tu puisses être heu- reux.

uehniok. – Lona, tu me méprises.

i.ona. Pas encore.

bkrniok. –• Tu n'en as pas le droit non plus. de mépriser. Si tu pouvais comprendre combien je me trouve seul dans cette foule à l'esprit étroit et mesquin. J'ai du d'année en année renoncer au rêve que je caressais d'avoir une vie active et bien 'remplie. Et qu'ai-jt fait d'important? des minuties, des vétilles. loi Von ne peut tenter autre chose. Si je voulais soutenir les idées de progrès, c'en serait fait sur l'heure de mon influence. Sais-tu ce que nous sommes, nous que l'on appelle les soutiens de la société? Nous sommes ses instruments, 1 rien de plus ni rien de moins. ï.ona. Pourquoi ne t*aperoois-tu de cela qu'aujourd'hui. bernick. Parce que dans ces derniers temps. depuis que tu es ici, et surtout. ce soir, j'ai beaucoup!, 1 réfléchi. Ah, Lona, pourquoi t'ai-je si peu connue t autrefois? m

LONA. – Hé bien! N- m

bermiok. Je ne t'aurais pas abandonnée, et Je n'en» serais pas aujourd'hui où j'en suis! C lona. Celle que tu as choisie A ma place n'aurait- ̃ elle pu remplir ce rôle auprès de toi? 1

bbbnioh."– Dana tous les cas, elle n'a pas été là com-B pagne qu'il me fallait. I


̃ iona. Parce que tu ne l'as jamais initiée à ta vie; parce que tu n'as jamais eu avec elle de rapporta sincères et libres; parce que tes plaintes l'ont torturée au ̃ sujet de la honte ox\ toi-même avais plongé sa famille. ̃ berniok. – Oui, oui, le mensonge est la cause de tout. ̃ lona. Pourquoi ne pas rompre avec le mensonge ̃ dors! 1

̃ bermiok. – Maintenant? maintenant, il est trop tard, ̃ Lona 1

LONA, – Richard, dis-moi quel bonheur tu trouves en ees hypocrisies et ces duperies.

bernigk. Aucun. Je voudrais disparaître avec toute cette sooiété pourrie. Mais après nous viennent d'autres générations. J'ai mon fils pour lequel je dois travailler. Je veux lui préparer une tache sérieuse à remplir. Une époque viendra où la vérité se fera enfin placé dans la de sociale; peut-être aura-t-il une existence plus heu- reuse que Bon père.

LONA. Et cet édifice sera construit sur un mon- wnge? As-tu réfléchi à l'héritage que tu lui iaisserant berniok (avec un désespoir coûteux). Je lui lais1 tend un héritage mille fois pire que tu ne le soupçonnes 1 mais, un jour, oette malédiction sera livréel Et pourtant! feintant :) Pourquoi vous êtes-vous tous conjurés contre = moi? C'est fini maintenant! Il faut que j'aille jusqu'au ut, je ne puis plus revenir en arrière. Et vous ne réusdrez pas à me briser!


SGËNBXDI B

HILMAK, BERNIGK ̃

mxMKR (une lettre ouverte d Ut main};– Mais o'etfM Bettyl. Betty! I

berniok; Qu'y a-t-il? Ils arrivent déjà?. m

hilmar. Non, non, U faut absolument que parle à. ̃

(H sort par là porte du jardin),' B

v SGÉNEXIV V

BERNIGK, M»» LONA ̃

xona. Biohard, tu dis quéinous avons résolu dotV, perdre l Et moi je vais te prouver quel brave cœuv ôtîdB' 1 l'homme que votreiraovale à vous autres traite en pestm Ufè, ,oaluiqui vient.de te-sauver par son.>départ^ ̃ bbrnick. Maisil.reviendmt.

̃ toNA. Johann ;ne reviendra pas. Il ft quitté cett viïle é, jamais et Dina est partie avec M. t bernicpk. Ilaxereviendrajamais, etDina est parti avec lai? j lona. Oui, elle l'épouse. Tous les deux jettent o t défi à votre vertu. comme moi-meine.auteefois. 1 bernick. – Partie, elle aussiv. aveo Vlndian Girl û lôna. Non, il n'a pas voulu confier un si précieum trésors à ces mauvais sujets. Johann et Dina sont parti avec le Palmier-* '̃' ,8


̃ibrwkbc. Ahl Ainsi. c'est. inutilement. {H tramtrti rapidement la scène) ouvre violemment la perte m sa chambre et crie.) Krapp, empôohea Vlndian Ohl fit partir, «Ile ne prendra pas la mer, ce soir I

̃kbapp {de la chamire), l'Jndian Girl est déjà en ? Beiy monsieur le consul. l

̃bbrniok (d'un air altéré). Trop tardl. Et tout à l Bit inutilement.

̃ lona. Que veux-tu dire ? q i

̃bxbmiok. Bien, rien, va-t'ettl

̃iona. Hum Écoute, Richard, Johann m'a prié de dire qu'il me confiait le soin de son honneur, que tu as volé pendant son absence. Johann se taira; mais oi je puis faire, ou laisserfaire ce qu'il me plaira.Tiens, s ̃sis, j'ai ioi tes deux lettres, je les ai dans ma main. i

̃bbrnick. Tu les os? Et maintenant, maintenant, = veux, dès ce soir. peut-ôtre quand la sérénade.

Vlohà. –Je ne suis pas venue te dénoncer, mais te Brasser à parler volontairement. Je n'ai pas réussi. Eh en, persiste dans ton mensonge. Vois, je déchire ces Bat lettres. Prends ;Jes morceaux. Les as-tu? Nous avons plus aucune arme contre toi, Richard; sois tran- le maintenant et heureux, si tu en as le cœur.

B bebniok (désespère). Lona, pourquoi n'as-td pas it cela plus tôt? Il est trop tard, à cette heure, j'ai ï c isémaviel' lona. Qu'est-il donc arrivé?

,j BERNiCK. Ne m'iiiterroge pas! Et cependant! Il ut que je vive Il faut que je'vive pour mon filai C'est i quiuexpiera et qui réparera..

lona. Richard!


SCÈNE XV I

m

HILM\B, BERNIOK, KRAPP. W Ï.ON* ̃

hilmab {agité). – Je ne trouve personne. Tout mt monde est parti. Betty non plus. I

BBRNKJK. Qu'OS-tU? V

hilmab. Je n'ose te k dire. V

,bbrniok. Qu'y a-Mi? Réponds, je veuit que tu wm tfpondesl I hilmar. Tu le veux? Eh bien. Olàf. est paiH iwanVIndian-Oirl. ̃

BERNioK. – Olaf Avec Ylnàian Qirlf Non1 NonlM Tu menât 1 V

lona. Si, c'est vrai, je comprends maintenant l'ai vu sauter par la fenêtre. M

bernick {désespéré, se tournant vers la porte. de M chambre). Krapp, à tout prix, il faut retenir 27n<?ùifl Girl. • |0 XRAPP {sortant de la chambré). Impossible, m sieur le consul; comment voulez-vous que l'on. I S BEBHicK. II faut l'empêcher de partir, te dis-je, 01 est à bovdt I

krapp. Que dites-vous là? I, btjmmel (sortent). – Olaf est parti C'est impossM», sandstad. On le renverra avec le piloté, momie* le consul. w

hilmab. Non, non Il m'a écrit (montrant «*, ] "&««?':) H œe^ïit qu'il sa.cachera à fond de cale jusqu e ce que le navire soit en pleine mer.


BwmoK. Je ne le revevrai plus t

mjmmei.. Allons donol Quelle folle! Un bon et so- lide navire qui vient d'être répara,

wiecmsiand. Sur notre propre chantier, monsieur le sonsul.

berniok. Je ne le reverrai jamais, vous dis-je 1 J'ai ̃pudu mon enfant, Lonal Je le sens, je le sens, je n'ai Bas été un bon père pour lui I {Prêtant l'oreille:) Qu'est- que c'est?

̃ bummex.. De la musique. C'est la fête qui arrive. ̃ bsrmiok. – Je ne puis, je ne veux recevoir personnel I ̃ RtiHMEi» Y penses-tu? C'est de la folie 1

̃ 6andstad. – De la folie, monsieur le consul; songez ̃onc aux intérêts qui sont en jeu l

̃ berniok. Eh qne m'importe cela? Pour qui tra- ̃raillerai-je maintenant?

̃ rhjmmei.. Tu le demandes? Et nous? Et la Société? ̃ wiEQELAN». Très vrai.

̃ sandstad,Oubliez-vous, monsieur le consul, que* ̃ous.

I SCÈNE XVI

̃ Les mêmes, M»« MARTHA

̃ MARTHA (elle arrive par la porte de gauche, on end la musique qui 3e rapproche). -Voici la fête! 1 ais Betty n'est pas à la maison Je ne comprends pas pelle.

bbrhigk. Elle n'est pas loi Vois-tu, Lona, tout me rJSa.e. Je ne trouve d'appui ni dans la joie, ni dans la ̃anleur.. I 9


BiilflfDT AlAMa ^VaïSTM/kMCf lût) «it^j^AVB^f t A ii

̃

rummeï,. Alors, ouvrons les rideaux! Aidez-moM monsieur Krapp, et vous aussi, Altstedt! Il est yoelleme))t dommage quo la famille se trouve aussi divisée. (i'e« tout à fait à rencontre du programme. ̃

(Lea rideaux sont levés, les portes ouvertes et l'on t«:

vis-à-vis de la maison wa grtnd tnunsparent avec l'inscrit* tlon « Vive la consul Beraiek, le plus ferme soutien afl notre Société» ») |

berniok (en reculant d'un air honteux). EnlovaB; celai Je ne veux pas voir! Éteignez, éteignez les \Mt xniêresl 1 ̃"

kummix. – Mais, sveo le respect que je te' do = deviens-tu fou? Y ̃

martha. – Qu'a-t-il, Lona? t ̃' LONA. Chut! (Elle lui parle à voix lasse.) ̃

OERNicK. Enlevez cette raillorio, voua dis-jet Kt J voyez-vous pas que toutes ces lumières nous tirent langue? p H

rummeï.. C'est par trop fort! I

bebnick. Ah 1. Je devine. je devine, moi) &B sont des flambeaux mortuaires. l~ kbapp. Hum! t M~ bummel. – Vraiment, tu sais, tu prends la chose trop c à cœur. ̃

sandstad. Le petit fait une excursion à traveti» C 'Atlantique, après quoi il nous reviendra. I

wieôelasd. Ayez confiance en la ProvidenwB monsieur le consul.. ̃

hommel. Sur ton navire, Bernick. Il me seinWsB enfin qub ce n'est pas un navire à faire naufrage. I krapp. ;– îlum l "v: S


auMMBt» Ohl si c'était un -de ces cerouoils Ilot- = Innls, comme en ont les grandes compagnies. s bebniok# OhlJe sens que mes cheveux deviennent blancs, en ce moment. l SCÈNE XVH

ïm mimes, BEBNICK

madame bebnick (un châle sur la tête arrive par porte dit jardin).Richard, Richard, sais-tu ? p

iffiiuucK. Oui, je sais. mais toi, toi qui ne vois et ie sois rien, qui jamais no l'a surveillé comme une lonnomôrol. £ MADAME bebnick. Êcontez-le! ̃ ̃!

bebnick. – Oui, pourquoi ne ras-tu pas surveillé? Il t perdu pour nous maintenant, rends-le moi donc, si ulopouxl t

MADAME bebnick. Cer«es, je le peux.

bebsick. – Retrouvé? Revenu?

̃tous. –Ohl 1

hilmae. – Je l'avais prévu.

MARTHA. Eh bien, il est retrouvé, Richard t

LONA. Maintenant tu auras aussi à mériter ton bon- eur.

bebnick. -Revenu. Est-ce vrai? est-il?

MADAME bb;rnick. Je ne te la dirai pas avant que tu e lui aies pardonné.. --̃'•' bekniçh;. Lui pardonner! Mais comment as-tu PpriS?. ••;• ̃• sm>amb sbaiiNiiîK.– Pènses-tu qu'une mère ne sait


pas voir? J'avais une crainte mortelle que tu ne t'es! aperçoives. Deux ou trois mots qu'il avait laissa échapper hier, puis j'ai trouvé sa chambre vide, sa sM lise et ses effets disparus. I

BEKmoK. Oui, oui. I

madame: BERNtGK. – J'ai couru» j'ai rencontra Aune M Nous avons pris un bateau à voile. Le vaisseau améifl cain levait l'anore. Dieu merci, nous sommes arrivés! temps; nous sommes montés à hord, nous avons vis! la cale et nous l'avons trouvé. O Richard, il ne faut pm le punir 1 I

berniok. –Betty I ̃

MADAME BEBN10K. Et Aune non plus! t ̃

bebniok. –Auno. Qu'a-t-il fait? L'Indian Qirl cm

elle partie? t ̃

madame bekniok. Non, c'est précisément cela. ̃

BEBNioK. Voyons, parle. ̃

MADAME bernick. II était aussi troublé que m

Les recherches ont pris du temps; la nuit est venue, pilote faisait des difficultés et Aune a dit en ton nom bernick. Eh bien? ̃> madame bernujk. – De rester i l'ancre jusqu'à M

main. I

krapp. Hum 1 I

bernick. – Quel bonheur! I

MADAME BERNICK. Tu n'es pas fâché? g I

bernick. – Je suis trop heureux, Betty. I

RUMMEii. Tu es trop consciencieux en tout. I

miiMAR. --jpui, dès qu'il faut livrer un combat a éléments, alors. ohlohî 1


̃ krapp, <* ta fenêtre. – Voici la «te qui entre dans = ardin, monsieur le consul.

̃ 8ERNI0K. Elle peut venir maintenant.

̃ HH.MAR. – Le jardin est rempli de monde.

̃ bmtostad. La rue aussi est pleine de gens. ̃ auMMBi,. Toute la ville est sur pied, Berniok! Vrai- = ̃nent c'est une belle fête..

̃ wisastAHO. ̃– Jouissons-en d'un cœur humble, moñùeur Buramel.

̃ bummel. – Tous les drapeaux sont déployés. Quelle* ̃rocessionl 1 Ah 1 voici le comitô do la fête avec le vicaire ̃torlund en tête.

̃ bernick. – Laissez-les venir.

̃ hbmmei.. Ecoute, dans l'état d'excitation où tu osl. ̃ BEHNICK.– Quoi? f

̃ rummei.. Je ne verrai pas d'inconvénient à prendre a parole & ta place.

̃ behnick. Merci. Je tiens à parler, ce soir.

fl rummei.. Sais-tu encore seulement ce que tu as à ̃ire? p

berniok. –N'aie aucune crainte, Rummel; je sais très lien maintenant ce que je dirai.

(La musique cesse de jouer. La porte du jardin s'ouvre.

Rorlund entre à la tête du comité d'organisation, accom- pagné de quelques domestiques qui apportent un panier fermé. Derrière eux entrent des .bourgeois de la ville jusquà ce que le salon soit plein. On aperçoit dans le jardin et dans la rue un grand nombre de drapeaux et de ban- nières.)


(

SCÈNE xvm ̃<

t

rûrmjnd. Monsieur et très honoré consul, à l'éton.

nement que je lis sur votre visage je vois que noml*

sommes des hôtes inattendus dans le cercle de votre < heureuse famille, u votre calme foyer, où vous entourent tant d'amis si probes et si infatigables dans leurs belto'R t et bonnes œuvres, si profitables à tous. Mais notre cceurB* a éprouvé le besoin de vous offrir nos sincères hom-l1 mages. Ce n'est certes pas la première fois que nous r avons ce bonheur, mais jamais cette manifestation n\Ml vait revêtu un caractère aussi grandiose. Depuis long. F temps déjà nous voulions vous offrir nos' actions èH*

grâce pour le solide appui moral que vous prêtez à notwlê è: société, si j'ose m'exprimer ainsi. (Voico ààns la fîntbmî ¡ et Wiegelant! qui crient Bravo I bravo !) Aujourd'hui!^ t nous rendons hommagè d'abord au citoyen dévoué* in. -c' fatigable, désintéressé et clairvoyant qui a pris l'initia* V: tive d'une entreprise dont les brillantes apparences per-Bff; mettent de croire qu'elle contribuera pour une large» part au bien-être matériel et moral de notre société. V- (Des voios ortent bravo l) Monsieur le consul, depuis de n longues années vous avez été pour notre ville un exemple» lumineux. Je ne parle point ici de votre irréprochable dvie de famille et de votre moralité sans tache; ce sont là a choses auxquelles on ne peut toucher au milieu d'nneft'" > fête pareille! Mais je veux parler de l'activité que vous montrez à nos yeux. Des navires merveilleusement équi-W

pês sortent de vos chantiers et portent vos drapeaux sw» 1


les niera les plus lointaines. Une nombreuse armée heureux travailleurs vous regarde comme son père vous avez ouvert au commerce des horizons inconnus; vous avez créé des ressouroos qui alimentent des conlaines de familles; en d'autres termes, vous êtes*, au ̃sens absolu du mot, la pierre angulaire de notre sooiête"; ̃{Foi'» .• Ecoutez t écoute* bravo l) Et c'est précisément Hle désintéressement dont toute votre via a porté le sceau qui a produit des résultats si satisfaisants,' surtout on ces dernières années. A l'heure actuollo, vous ôtos sur Ile point de nous donner, je n'hésite pas à prononcer ce mot prosaïque, un chemin de fer! (Plusieurs voico: bravo t bi·ccvo!) Cette entreprise, il est vrai, semble au premier abord devoir présenter quelques difficultés, dont on trouverait facilement l'origine dans des considérations ̃étroites et égoïstes. (Voioo: Ecottteti écoutes !) On n'ĩgnore pas suriout que certains individus, qui n'appartiennent pas à notre société, ont prévenu nos industrieux .̃concitoyens et trouvé le moyen de faire do'grands bônôftces qui auraient du profiter à notre ville (Voica otii, Moui, écoutez I) Vous avez naturellement eu connaissance .̃do cet incident déplorable, monsieur le consul, mais vous n'en avez .pas moins persisté, avec une fermeté re8 marquable, dans votre entreprise, parce qu'un bon e citoyen.ne doit pas seulement avoir en vue le bonheur de sa propre cité. (Plusieurs voioo Kum\ hum\ 1 Non f i Ouilouit) Aussi, est-ce en même temps au citoyen de e l'Etat qu'au bourgeois de la ville, en un mot à l'homme, ii Jans son acception la.plus complète, que nous présen-, i- tons nos respects ee soir. Puisse votre entreprise tourner lWxx Pro^ durable et réel de la société entière. Le chemin ̃̃̃̃ ̃ ̃ ̃ ̃


de fer peut, il est vrai, faire une brocha par laquolbB noua viendront des éléments corrupteurs et des .maux encore inconnus. Mais par cette brèche, Ils s'en ironl H aussi avec uno égale rapidité. Ces élémonts corrupteurs B nous avaient, du roste, atteint déjà; mais c'est précisé- ̃ ment dans cette soirée de fête, si j'èn crois la rumeur, que nous en avona été délivrés, plus tôt, heureusement que nous ne l'espérions. Je. (Vof<w: Ctfmf/cfttt* J«mt!)B Je considère ce départ comme d'un bon augure pour itB succès de votre entreprise, et, si j'ose le dire, 11 prouvtfl que dans cette maison on place les exigences de la moraie au-dessus des liens de la famille. {Vola Jfcouta/B écoutes/ Eravot) B dehnick. Permettez-moi. B

bobtajnd. – Encore quelques mots seulement, mon. sieur le consul. Ce que vous avez fait pour cette ville, vous ne l'avez certainement pas fait avec l'arriére-pensêtB qu'il en résulterait pour vous un avantage matériel. Mnis vous ne repousserez pas cependant un modeste témoi-B gnage de la reconnaissance de vos concitoyens, à cette ̃ heure solennelle où, d'après les hommes pratiques, ̃ commence une «re nouvelle. (Phisiettrs voioo Bravo! Iravof écoutes! Il fait un signe aux porteurs. Ceux- m ci approchent la corbeille. Les membres du comité^ présentent ensuite le contenu.) Monsieur le consul, m nous vous offrons un service ù café en argent. Puisse-t-i'K orner votre table quand nous aurons à l'avenir, comme K nous l'avons eu souvent dans le passé, la joie de nom ¡ réunir sous ce toit hospitalier. Et vous aussi. Messieurs, qui avez toujours prêté un concours empressé & notre H premier citoyen, nous vous prions d'accepter ce petit 1


BwuvonJr, Cette coupe en argent est pour vous, Monsieur Rummel. Voue avez si souvent défendu en termes éloquents nos intérêts. Puissiez-vous trouver souvent une ̃bonne occasion do la remplir et do la vider. A vous, Monsieur le marchand Altstodt, j'offre cet album avec des photographies de nos concitoyens. Votre charité si ̃connue, si incontestée, vous a permis do vous faire sans ine des amis dans tous les partis. A vous, Monsieur 'nViegeland, pour orner votre cabinet de travail, jo vous '̃offre cette Bible sur papier vélin, avec reliure de luxe. ̃Grâce a la bienfaisante influence de l'âge, vous vous !Bêles formé do la vie une idée sérieuse et votre travail a oujours été ennobli pour vous parla pensée de Tau delà, ̃par la pensée d'en haut. (Se retournant vers la foule.) t maintenant, mes amis, un vivat à Monsieur lo consul •̃Berniok et ceux qui combattent à ses côtés Vivent les 'Boutions de la Sociétél l

'fl LA foule. Vivo le consul Bernick Vivent les sou• Biens do la Société! Hurrah t Hurrah l Hurrah 1

!fl iona. Je vous félicite, beau-père. (Silence profond.) >B behniok (d'une voico grave). – Mes chers concitoyens, ̃l'orateur qui a porté la parole en votre nom a dit que ous étions, ce soir, au commencement d'une ère nouelle. Cette assertion, je l'espère, se réalisera. Mais puis«̃u'il en est ainsi, nous devons avant tout confesser la Hérité, la vérité qui, hélas jusque ici,dans aucune. f ̃rconstance, n'a présidé à nos actes., Moi-même je n'ai. E as, je l'avoue; travaillé toujours pour vos vrais intérêts me rends compte maintenant que le désir d'augmenter on importance et ma considération- a été le but de la lupart de mes actes.


auMMEt. demi-vote). •. Qu'est-ce que cela v«g« dire? ̃

behnick, Je ne me fais pas de reproches, néanmoins à ce sujet,car je nie crois encore digne do prendre plaesH ici parmi ceux de mes concitoyens qui ont été les pluA utiles à la ville. (Ptmieurs voico «mi, oui!) Mais et «tont j'ai le remords, c'est d'avoir étésouvent nsseBfaihftH pour prendre des chemins détournés parce que je cosfl naissais vos préférences et parce que je craignais quffl -vous n'attribuiez des' motifs inavouables à mes ont prises. Maintenant j'arrive au but. 8

bummei. (agité). Hum Hum l ̃

behniok. Le bruit s'est répandu dans la ville A l'achat de vastes terrains. Ces terrains, c'est moi qui Il al achetés, moi seul. {Voico étouffées: Que âit-il i li& consul ? Le co?isttl Bernichf) J'en suis actuollomcniB d'unique possesseur. Naturellement mes collaboratcu™ sont intéressés dans cette affaire: MM. Rummel, Alll «todt et Wiegeland, et nous nous sommes unis pour. H rummel. Ce n'est pas vrai! Des preuves! DsB prouves I I

wieoblako. Nous ne nous sommes pas entendus! sandstad. C'est un peu fort l I

berniok. Très bien. Donc, nous ne nous somm» pas entendus au sujet de ce que je vais vous dire. J'espèiS -que ces Messieurs m'approuveront d'offrir ees terrait» pour une loterie dont on prendra les billets au pri» t 4oûtant.i(Plusiettrs voioei Surraht Hurrahl Vwe&m 1 consul Sernieh.) m

̃nvmvEL (bas à Bernich). -– Une aussi basse tvahi« son t I


gAsnsTAn. – Ainsi conduits par le neas I». WIEGELAND. Que le diable l'emporte! Mon Dieu, 1-je dit la?

BBBNiaK, N'applaudissez pas. Messieurs, je n'ai «udun droit à vos hommages, car cette décision est toute (weente. Monintontion primitive était de tout garder. Et, hu teste, je suis encore d'avis que l'on tirerait un projet us grand de ces propriétés, si elles restaient dans la (̃main d'un seul. Mais c'est à vous do choisir. Je suis flirt t, si voua le désirez, à les administrer du mieux que e pourrai. {Voies: Oui Ouil) Cependant il faut d'ard que mes concitoyens apprennent à me connaître. Ata moment est propice pour faire son examen de consSienoe. Uno ère nouvelle commence aujourd'hui. Lepassé, Avec son hypocrisie, ses mensonges, sa fausse honnêteté itHtses convenances fallacieuses, ne devra plus être pour Bious qu'un musée ouvert pour notre instruction; nous ui offrons, n'est-ce pas, Messieurs? ce service à café, tte coupe, cet album, cette bible sur papier vélin si uxuousomont reliée?

RùMMEi» •– Naturellement.

WIEGELAND (MmWAtttj, Et si VOUS avez. 6ANDSTAD. Ayez la bonté de.

s bebnïck. Maintenant je veux terminer de rendre « mpte de mes actes à la Société. On a dit, ce soir, que ï es éléments pervers s'étaient éloignés de nous. Je puis 1 i> ijohter à cela un renseignement qui n'est pas connu: 'homme auquel on faisait allusion n'est pas parti seul;. y a fiancée l'accompagne. N

» lona. Dina Dorff.

I RORtoND. Comment?


MADAME HERNIOK. Que dlS-tUÎ K

(Grande rumeur d«a«JftfooIe). H

bormjnd. Enlevée! Partiel. Avec luit. G'eA ) impossible! 1 lg beunick. Elle sera sa femme, monsieur le vicninM mais j'ai quelque ohose à vous avouer encore. (A demm c voiw :) Betty, fais appel à ton courage et écoute bien cflo ) que je vais dire (à voiw haute) Messieurs, découvraB vous devant cet homme, car il a courageusement pn aur lui la responsabilité des fautes d'un autre. MescheM } concitoyens, je veux en finir avec ce mensonge, car A mensonge était sur le point de pénétrer mon être to entier. Vous saurez tout. C'est moi qui étais le coupai)» il y a quinze ans. ̃' madame bernick (6a* et dalbutiant). Biohard! martha (rêvant). Oh IJohaiinl. lon a. Enfin te revoici toi-mômel 1 a (Stupéfaction des assistants.)

bernick. Oui, mes ohers concitoyens, c'est moi q étais le coupable et c'est lui qui s'est exilé. Il n'est p possible d'anéantir maintenant Jes mensonges calom nieux que l'on a répandus depuis; mais je me reprocb de m'être servi d'eux, il y a quinze ans, comme d'un pi dëstal. S'ils causent ma chute aujourd'hui, ce sera po q vous tous matière à réflexions salutaires. ft> roblund. Quel coup de foudre 1 Le premier citoye de la ville (A Madame Bernick.) Oh! comme je vo plains, chère madame! 1 m HiLMAR. –P^ pareils aveux L. Non, c'est un peu fo b bernick. Mais ne prenons aucune décision, ce soiit


̃Retourne): chacun chez vous, reprenez vos sens, réflỗchisseast Quand vous aurez recouvra votre sang-froid Mwua verrons si j'ai, par cette confession, ou perdu ou ̃gagné votre estime, Au revoirt. J'ai bien d'autres choses A me reprocher, mais celles-là ne regardent que ma jKonsoience, Bonne nuitl Enlevez ces signes de feto; i ous savons tous qu'ils sont déplacés.

Arorujnd. – Non, à coup sûr. (A Madame JBevnick.) ̃Partie! Elle était donc tout à fait indigne de moi I (Au Mmitéàe la fête.) Oui, Messieurs, après cet incident, » crois que ce que nous avons de mieux à faire, c'est de us retirer.

M hilmar. Comment porter haut le drapeau inteltecuel maintenant que. Oh Oht (Les aveux de M. Berick courent dam la foule qui s'écoule lentement par Me jardin. Alstedt, Wiegeland et Rummel s'en vont mavtsi après avoir échangé quelques phrases. Dans le lurfon restent silencieux les membres de la famille et Bl.Krapp.)

M SCÈNE XIX

M BERNICK, M« BERNIGK

3 BERNioK. Betty, me pardonneras-tu jamais?

MADAME bkbmck (♦» souriant). – Sais-tu, Richard, que tu viens de m'ouvre de riantes perspectives pour ̃l'avenir ? i'

eB bernick. Comment cela?

MADAME beknick. – J'ai cru pendant longtemps que ̃je t'avais possédé, puis reperdu, le comprends à cette heure que tu ne m'avais jamais appartenu, mais que ta TO être à moi..


̃ bermjgk (en la prenant dans ses iras). Betty, je = suis & toit Grâce à Lona, j'ai appris à te connaître. Olal peut venir maintenant. "l MADAME B8BNI0R. Oui, il va venir. Monsioar Krap; î (elle lui parie à voice basse et il sort. Peu A peu la transparents et les bougies s'éteignent). =

SCÈNE XX l

BERNICK, M«« LONA s

bkrnick. Merci, Lona, tu m'as sauvé, moi, et « qu'il y avait de meilleur en moi.

lona. Dés!rais-je rien de plus? -j

bernick. Oui?. ou non? Je ne me rends pas olai rement compte de tes intentions.

iona. Humf i i

bernick. Ce n'est ni par haine? ni par vengeance Alors pourquoi es-tu revenue? r

lona. – Un ancien- amour ne s'oublie jamais tout fait. i bern;ck. – Lona! 1 lona. Lorsque Johann- m'a enfin confessa la vérité je me suis à moi-même juré que le héros idéal de m eunesse,. grâce à moi, rentrerait dans le bon chemin. bernick;. Qu'est-ce qui avait pu me mériter cetl sollicitude, à moi si indigné!

lona. <– Est-ce que nous autres femmes, nous noc réglons sur le mérite, Richard! 1 I

.I_ 1


SCÈNE XXI

BERNICK, OI.AF, AUNE

wrniok – Olaf l i oibAP. Mon père, je te promots. que jamais plus; ne.

bernick. Je ne m'enfuirai? f

olaf. Oui, je te le promets, mon pore.

bei»nick. – Et moi je te promets que jamais plus tu 'auras de raison de le vouloir. A partir de ce jour, je e to considérerai plus comme mon héritier, comme le ontinuateur de ma tftohe je te traiterai on jeune homme ppelé à choisir librement le but de sa vie.

OLAF. Je puis choisir.moi-même ma carrière? bbbnick. – • Tu le peux.

ouf. Merci, mou père; eh bien, écoute. je ne. eux pas devenir. un soutien de la société.

bebnick. Non, pourquoi pas?

olaf. – Oh! Il me semble que ce doit être trop énible.

bebnick. -Il suffit que tu deviennes un honnête omme, Olaf. Du reste, il en sera ce que Dieu voudra. toi, Aune.

AUNE. Je suis congédié, monsieur le consul, j& sais.

BERNicx. Tu resteras avec moi,Aune; et pardonne. loi.

aune Hein? Mais le navire ne part pas ce soir. msHNiCK.- il ne partira pas demain non plus, J


144 ïhèatbr vous avala fixé un délai trop court H 1

vous avais fixé un délai trop court H faudra l'examina avec soin et faire toutes les réparations nécessaires. aune. –Vous serez obéi, monsieur le consul, et me aveo les nouvelles machines.

bkrnick. Très bien, Aunt. Soigneusement et coma dencieusemënt. Beaucoup de choses che* nous otfl Jbesoln de grandes réparations. Bonne nuit, Aune? atjnk. Bonne nuit, monsieur le consul; et me merci, meroit s (II tort par la droite.)

SCÈNE XXII

tOKA. –« Le voUA tous partisl I

bkknick. – Nous restons seuls. Mon nom ne i>riu plus en lettres de flammes aux fenêtres toutes les lu mières sont éteintes.

iona. Souhaiterais-tu qu'elles fussent allumées? 5 bebmick. Pour rien au monde 1 Vous frissonneri de terreur si vous saviez jusqu'où j'ai failli tomber. ̃ me semole que je guéris d'un long empoisonnemen» que je retrouve le repos et le calme et que je pour redevenir bien portant et jeune. Oh. 1 venez -plus presdB moi l Serrex»vous plus étroitement auprès de moi 1 Vie Betty Viens, Olaf, mon fils! Et toi, Martha! Par vM~ ment, il me semble que je ne t'ai pas vue depuis da années. I

lona. Je le crois bien. Votre société est une sociw d'épide?:«Uen«rem«rq«ei)*wî^'f«mine8. I


K. C'est vrai. Toi aussi, Lona, (u wateras avec Betty et moi! 1

s behnïok, •– Oui, Loob, avec nous.

bbrwicbc. Ceat vrai. Toi aussi, Lona, (u resteras toujours avec Betty et moi 1

xadamk behwok, – Oui, Lona, avec nous.

jùona. Et comment pourrais-je prendra la reaponaa» bilitô de vous abandonner, jeunes gens qui venez à peine vous retrouver?. Ne suis-je pas mère adoptive par rocationt. Martha, nous sommes les deux vieilles kntet. Que regardes-tu? f

martha. Je regarde comme le oiol s'éolaireit et omme il brille sur la mer 1 Le Palmier a du bonheur. tONA. Oui, le bonheur aussi est à son bord.

berniok. – Nous autres, nous avons devant nous un venir de travail long et sérieux, moi surtout. Mais je le m'en effraie pas, car vous unirez vos forces aux tiennes, vous toutes, si loyales et si sincères! Je viens apprendre encore cette vérité que les femmes sont les tiens de la société.

ioha. –Où as-tu pris cette morale, beau-frère? (Lui wtlant la main sur l'épaule.) Non, liberté et la sinSrité, voilà les vrais soutiens de la société. v

flV DES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

̃̃̃

l 10



L'UNION DES JEUNES Pièoa en olnq Aotos

1


PERSONNAGES

Le chambellan Biutsbkrq, maître de forgea. i Eanc Bra.tsber«, «on fils, étudiant en droit et eom-

nerçant.

Thora, safllle.

Sklha, femme d'Eus Bratsbero.

Le docteur Fœukbo, métîeciu des forges.

Stensoard, avocat.

̃ HoNBExr, propriêtairedô Storîi. 'Bastian Momsbn, sob fils.

5a.ona, ia fille.

Hkwb, étudiant, précepteur de» enfants de Monsen,

RiHQDAi, adminlstniteur des forges. .3

Andkrs ZiUnoxsta», proprié- taire rural.

Daniel Hejhk.

Madame Rundhoutch, wù>e>giste.

AstiKSBN, imprimeur.

Une servante.

Une bonne.

Un gardon, etc.

̃̃̃• La Mène se passe â l'établissement dos forges, pris d'nne ̃ Tilla commerçante du sud de la Norvège. ̃


Ftt* populaire pont célébrer l'anniversaire de la constitution Eorvégionne le 17 mai. Un paro. Musiques et danses dans é le fond. Des Janternes multicolores sont suspendues aux ̃ branches des arbres. Vers le milieu, un peu en 'arrière, une V estrade pour les orateurs. A droite, l'entrée d'une grande tente. Devant cette tente un restaurant avec une table et des bancs. De l'autre côté, au premier plan, une seconde table couverte de fleurs et entourée de fauteuils.

SCME PREMIÈRE LUNDESTAD, BINGDAL. Voix dans la foule.

Foule nombreuse. Lundestad porte a sa boutonnière les insi» ̃ gnes du comité. H se. tient debout sur l'estrade. Bingdal, qui a les mêmes insignes, est près de la table de gauche. londkstad. Et, sur ce, chers compagnons de fête, nn vivat & notre liberté! Gomme elle nous a été léguée par nos pères nous voulons là transmettre à nos fils 1 Un vivat à l'anniversaire de notre constitution Un vivat au 17 mai!

la m>tJi.E. Hurrah Hurrah! Hurrah 1.

RiNGDAk (au moment oit descend Lundestad). Et maintenant un vivat à notre vieux Lundestadt

qotsuhjbb voix, r- St! chut 1 .y. :<~ .p-


plusieurs voix. Vive Lundestad! vive la vieux JLundeatadt vivat! vivat!

(La foule ae disporae.)

SCÈNE L

MONSEN, ASLA.KSEN, BASTIAN, STENSGABD, UN GARÇON

kohben. II a réellement oublié de mourir! asjjaksen. H a enco-e discouru sur nos affaires locales; ah! ahl mo^sek. C'est le discours qu'il fait tous les ans. Venez paribi.

stensqard. •>- Non, non! par ici, monsieur Monaen. Nous allons perdre' votre fille de vue.

MONSEN. Oh! Ragna saura bien nous retrouver. BASTiÀN. Ce n'est pas nécessaire; l'étudiant Helle est avec elle.

s-pensgaed. Helle?

monsen. Oui, Helle. [Il îepotâse amicalement du coude.) Mais je suis aveo vous, moi! Allons, venez! Nous fierons beaucoup mieux ici pour causer.(D prend place à la table de gauche.) ̃ niNQDAL.. Mille pardons, monsieur Monsen, la table est réservée.

«knssakd. •– Réservée? JPôùr qui?

KiNGBAïi. Pour le chambellan sa famille. st^nsgard. Allons donc, ils ne sont pas ioL


KiHâDAS*. Noua les attendons d'un instant à l'autre. 1 sT«HKU*r>. Alors cett« Honorable aoolôté prendra r place éditeurs.

(H prend un siège.)

tvmssrAn,(ntnet la main sur le fauteuil.)~-Mf\ia, on vous dit que cette table est réservée. S «onwh. (Il se Uve.)-~ Venez, monsieur Stensgard. La- 1 bas, il ya aussi d'excellentes places. (Il regarde vers la ~7_ droits.) Garçon I Hum, pas de garçon non plus! Le eoraitôdëlafôtèauraitdûveilleràceïa.Tonez.Aslnksen, 'Z allez donc nous chercher quatre bouteilles de oham- pngnè. Demandez du plus cher et dites que c'est Monson qnipate. "7f_ ̃ (Aslakeen entre sous la tente.)

lundestad. (Ils'appvocheets'adresse à$tensgarâ.)~ Ne prenez pas ce que je vous ai dit en mauvaise part. MONSJtK. ̃– Allons donc! pas du toutl mjhoèôtàd (toujours à Stensgarà).– Ce n'est pas moi 5 personnellement, c'est le comité de la fête qui a résolu. MOH8EK. Ça se flomprend, le comité de la fête a ordonné et nous devons obéir. :J:

liUNDEsxAD (toujours à Stensgard). Nom sommes ici chez le chambellan, il a mis ce soir à notre disposi- 5 tion paro et jardin, mais nous avons cru devoir. 'g stensgard. Nous gommes très bien ici, monsieur Lundestad pourvu qu'on nous laisse tranquilles. Je veux par^r de la foule.

XHNDSSTAfi (amicalement).– Oui, oui, en somme tout T.mtn.̃;• r, (1 a'eîolgne vers le fond.)


ABLAKaKtt. On apporte le vin tout de Mite. xomsix. «•!}&« table rtfcervée, placée sous 1» murveil. lance spécial* du comité! Pour un anniversaire liberté! Voilà encore un excellent exemple de la façon dont marchentles choses I «TKNsaARo. Mais voua, braves gens, pourquoi li supportex-vons?

hohsbn. La force de l'habitude.

A8LAK8KN. Il n'y a pas longtemps que vous êtes ici, monsieur l'avocat. Si vous oonnaissiet on peu miew nos affaires locales I.

̃ LE GARÇON. (Il apporte Ut Champagne.) C'est Ma ici! ̃

A8LAK8EK. ̃– Oui. Allons, versez I

ùs garçon. C'est & votre compte, n'es.t-cepas, mon sieur Monsen?

monskn. Oui tout; soyez sans inquiétude. Le garçon sort, (Montait trinque avec Stensgar/i). Soyez le bienvenu parmi nous, monsieur l'avocat! Je puis dire que o'estun honneur pour tout le district qu'un homme comme vous s'établisse ici. Nous avons tant entendu parler de vous dans les journaux, des discours que vom avez prononcés à des réunions de sociétés musicales, littéraires et autres. Nous savons que vous avez un grand talent oratoire et que vous avez à cœur le bien général. Puissiez-vous prendre unelargeet co.urageusepartdans. hum}. hum J.

A8LAKSEN. – Dans nos affaires locales.

monsen» Dans nos affaires locales. A votre santé I

'̃̃ ̃•̃ y -̃- -y. ̃-•̃ ̃•• ,"> {H* boivent).


I wknwaro. Pour ce qui est du courage et de l'intéI i*tp« j'y apporterai, von» pouve* être tranquilles. I MON8KN,1– Bravo I encore un verre, voules-vous, pour cotte bonne promesse?

I fTKHs<MiUtt. Non, j'ai déjà tout a, l'heure. I monse^. Allons donot Encore un verre, vous dis-jel Mil* choquent leurs verres et toivent.) Puisque nous ̃«oromes sur ce sujet, je dois vou» prévenir quo le eharãbeilan dent pas le vrai maître ici. C'est le vieux Lundes̃ted qui' tire la ficelle derrière lui.

I STBH39ARD. – On me l'avait dit; je ne comprends pas ̃qu'un libéral comme lui.

I M0K6SN. Lundestad? Vous prétendez que Anders Lundestad est un libéral? Tout au plus s'il s'en est donnô ̃le vernis, autrefois, dans son jeune temps, quand il était ̃utile de le paraître pour faire son chemin. ̃ stemsoabd. Voilà un état de choses qui ne peut pas ̃durer.

̃ asiaksen. Oui, parle diable, monsieur l'avocat, il mat mettre fin à tout cela 1

̃ btensgard. Je ne dis pas que je ne.

̃ àSLAKSBN. Oui, vous êtes précisément l'homme pour Wla. Vous avez la langue bien pendue, comme on dit, et ̃eequi vaut encore mieux, vous savez écrire. Mon jourest à votre disposition comme toujours.

I «TENSSÀRn.– Renonceriez-vous à vous occuper de vos ̃ntérêt8 privés, si les électeurs portaient leur choix sur. wous, monsieur Monsen? 't

̃ îTONSEM.– Mes intérêts privés en souffriraient sûre- ̃aent;^iai8 si l'on croit que le bien public l'exige, je Mettrai de côté toute considération personnelle.


stehosari», C'est beau, cela! J'ai, d'ailleurs, renia* que que vous ftviex déjà un jwufU.

M0N8EN. Je me flatte que la majorité de la jeun» génération, de cette vigoureuse jeuneasefuî.

ABLA8K8BN. Hum l Hum J On nous espionne!

scène m

STENSGÀRD, HEJRE, MONSEN, BASTIAN, ÀSLÀKSEK hejre (myope, regarde de côté et d'autre et s'approche du groupe). Puis-je prendre ce siège qui est libre? Je m'asseoirai volontiers.

monsbh. II ne manque pas de bancs solides, comme vous voyez; mais si vous voulez prendre place à nott» table l'

hejbb. A votre table? Avec plaisir. (Il s'assied.) Voyons: n'est du Champagne, je crois. `

monsrn. – Oui; vous en prendrez peut-être un verre avec nous? q

hbjrk. Non, merci; le champagne de M"1» Rundholmen. Baht je puis lien en boiire un. petit. verre à la santé de la société. Si j'avais un verre seulement l

monsen. Bastian, cours en chercher un.

• bastian. Àslaksen, allez donc chercher un verre.

.••" {àslaksen entre sous la tente. – Quelques secondes de silence).

hejre. Que ces messieurs ne se gênent pas à ca»s« de moi Je ne voudrais réellement pas. merci, Aslak-


̃son! (Il mtU9Stemgarà),XJn inconnu? Vous ôtes depuis ̃peu dans lu pays, sans doute? Peut-ôtre l'avocat Stons̃g»d?

I monsjw. liUi-môrae (II les présente l'tm à l'attmire). L'avocat Stensgàrd; M. Daniel Hejre.

BASTIAN. – Capitaliste.

̃ hejbe. Ci-devant, pour s'exprimer avec précision. asuis maintenant soulage de mes oapitaux, déba- Brassé. Cependant je n'ai pas fait banqueroute.

̃ monskk. Buvez Buvez pondant que ça mousse!

̃ muas. Mais n'insistons pas sur ces canailleries, Suffit! Maintenant, espérons-le, ce n'est qu'une calamité assagère. Après en avoir fini avec mes vieux procès, je e suis ooîleté avec un très haut personnage qui. A sa Santé t Comment? Vous ne voulez pas boire a sa santé f 1 6TENsaABD. Puis-je vou's demander quel est ce très- ̃ Haut personnage?

̃ hejre. Ah{> Ah! Pourquoi prenez-vous une mine si .= ̃Hongée? Vous ne croyez pas, j'espère,' que je parle de fonsent On ne peut pas dire de Monsen qu'il est un ès haut personnage. C'est du chambellan Bratsberg Bu'il s'agit, mon jeune ami! ̃ stensqard. Hein! En affaires, le chambellan. est ertainement un homme d'honneur.

I hejre. •– Vous dites cela, jeune homme? Suffit. (Il se mapproche.) Il y a quelques années, je valais une tonne 'or: mon père m'avait laissé une grande fortune. Vousvez sans doute entendu parler de mon père, le vieux fcds Hejre? On l'appelait « Mads doré ». H était arma-'fcrétavait gagne des sommes folles a T'êpoque de la. Bberté commerciale. il avait fait dorer ses portes et ses <


fenêtres, il pouvait se permettre cela. suffit 1 C'est pot cela qu'on rappelait « Mads doré ».. ̃

a8i,aksen. – Est-ce qu'il n'avait pas fait dorer au« jses tuyaux de oheminée? ̃

hkjkk. – Non, c'est une histoire des journaux qui S été mise en circulation longtemps avant vous. Mais il <V servait de son argent et j'ai fait comme lui. Un coûtes»1 voyage à Londres. Vous n'avez pas entendu parler v mon voyage & Londres? J'avais emmené une véritatë cour. Vous n'en avez pas entendu parler vraiment?- Et combien d'argent n'ai-je pas prodigué aussi po l'encouragement des sciences et des arts Et comble: de jeunes talents n'ui-je pas poussés t

asiaksen (se levant).– Merci pour moi, messieurs monsen. Comment? vous voulez nous quitter? f *3Lak8en. Je vais me dégourdir un peu les jambe r (II s'éloigne.) l

hejrk. – En voilà un qui est de ce nombre, et il m f récompense comme les autres I Savez- vous qu'il a fait se études à mes frais pendant to>. ;t une année ? f

stensgaro. Vrai ? Aslaksen a tant étudié que cela i HEJRE. Comme le jeune Monsen; mais il n'es f jamais parvenu à rien comme. suffit Que voulais-ji » dire?. Oui, j'ai dû cesser, j'avais déjà remarqué qu t cette malheureuse passion pour les spiritueux. V monsen. Mais ce n'est plus là du tout ce que vo T racontiez à M. Stonsgard au sujet du chambellan. m HEJRE. – En effet. Oh! c'est une longue histoire. l'époque la fortune de mon père était à son apogée» ] les affaires du vieux chambellan se trouvaient en fo


Sauvais état; il s'agit du pore du chambellan actuel; car il était aussi chambellan.

̃bastian. Naturellement, ioi tout est héréditaire. ̃hejrs. Y compris toutes les qualités imaginables. Mifût. Bref, la dépréciation de l'argent, – les goûts ̃pensiers du vieux chambellan, les imprudences qu'il mmit en 1816 la contraignirent à aliéner une,partie de terres.

Jstenssabd. Et votre père les acheta?

̃hêtre. Aoheta et les paya. Mais qu'est-il arrivé T Motsque j'entrai en possession de ce bien, j'y apportai le améliorations.

̃bastian. – Naturellement.

̃HBjnE. A votre santé I. Mille améliorations. jo des coupes dans les bois, etc. Quelques années s'éeount arrive M. Urion, le chambellan actuel, et il annule ̃marché i

̃stensgabd. •– Mais, très honoré monsieur, vous pou..'Mm, sans doute, empêcher cela.

HEJRE. Pas si facilement. Il prétendit que l'on avait 'ô quelques petites formalités; et puis je me trouvais aScettë époque dans des embarras pécuniers, momenIls alors, mais qui sont peu à peu devenus chroniques. que peut-on faire, aujourd'hui, sans capitaux? 't

u«kon3en. Non, c'est pardieu la vérité. Mais à cer̃ins points de vue, on ne va pas loin non plus avec des pltaux, je m'en suis aperçu et mes pauvres enfantsSissi.

BASTIAN (frappant sur la table). –Père, si je tenais' ` rtaines gens sous la main i ï irftïëNsaÂBD. Vos enfants, dites-vous?


"̃' monsïn. Oui, voyes par exemple Bastlan, h'a-w pas reçu une bonne éducation ? q ̃

hejbs. Plutôt trois fois qu'une. – D'abord étudiai» puis ert un tour de main peintre, puis aussi rapidemetV Ingénieur civil, ce qu'il est aujourd'hui. V

bastuk. Oui, je le suis, nom d'un tonnerre I V monsen. Oui, il l'est; je puis le prouver par A •comptes et les certificats d'examen. Mais àquidonne-t-ol les travaux de la commune, les travaux de voirie î ArïeB étrangers, à des gens qui ne sont pas de la ville et s lesquels on n'est pas du tout fixé. m

HEJRE. C'est vrai. Il se passe ici des choses ho) touses. Au jour de l'an dernier l'on a eu besoin d'iufl1 administrateur pour la caisse d'épargne, mais on iH repoussé M. Monsen et l'on a pris un homme (il toussM à qui l'argent collait aux doigts. On ne pourrait pas «ola de notre généreux amphytrion. Y a-t-il dans lil commune une adjudication quelconque de travaux, « n'est jamais Monsen qui est favorisé par les autorit Le commune sufragiwn du droit romain, cela ve E dire ici que l'on fait naufrage dans les affaires commuW f raies.. Fi 1 de pareils vilenies 1. A votre santé i m monsen. Merci, mais pour parler d'autre chose, om en êtes-vous de vos nombreux procès ? t 8

HEJRE. – Ils sont tous en bonne voie. Je ne ppux p| vous en dire plus long pour le moment. Quelles avanie» ne m'a-t-oa pas faites à ce sujet? La semaine prochain [je me verrai dans l'affreuse nécessité de citer tout conseil municjpal devant la commission d'arbitrage. f bastiàn. Est-il vrai que vous vous soyez cité vous. toéme devant îa commission A'fwhHraeaf ̃


il. mais ie n'ai nas corntmru.

1 ̃ bejbe. – Oui, mais je n'ai pas comparu,

̃ monsen. – Ah Ah Vous n'avez pas comparu f ̃ hkjrk. J'avais un prétexte légal. Il me fallait ptui- r le canal et c'était malheureusement dans l'année tian a construit le pont. Vous savez bien Vlan, il t êorouié dans les ondes n

̃ bastian. 11 a fallu qu'un maudit f.

̃ hejrè. Du sang-ftoid, jeune homme. Tant de gens ̃tl tendent l'are jusqu'à ce qu'il se rompe Il en est (le. même pour les arcades des ponts. en8n, je m'entends. Vnfflt! 1

̃ MONSBN. –.Ah Ah Ah Oui, suffit Buvez seuleftneut. (A Stensgard). Vous entendez? M. Hejre aleprivifllèga de dire tout ce qu'il Ii.i | lait.

9 hejrk. Le droit d'exprimer librement sa pensée est e seul droit civil auquol j'attache de l'importance. il steksoabd. – II est regrettable que ce droit soit limité ar la loi.

m hejre. I L'eau vous vient & la bouche, sieur l'avocat. Vous pensez déjà qu'on pourrait mo naire un bon procès pour injures verbales, hein ? A bas les ̃laites, très honoré monsieur ( Je suis un vieux praùïicient 1

̃ stensgaed. En fait d'injures ?

HEJRE. Excusez-moi, jeune homme 1 La mauvaise •rameur que vous éprouvez fait honneur à votre coeur, e vous prie d'oublier qu'un vieillard s'est exprimé sans wêne devant vous sur votre ami absent.

I stensgabo. – Mon ami absent ? p

;'l hejrb. Le Sis est certainement digne de tout res.


pect. suffit 1 La fille aussi. Et lorsque je donne un coJ de dents au chambellan.

stenbqard. Au chambellan ? Prétendez-vous que chambellan et sa famille soient de mes amis B

HEHtE. – Oui on ne fait pas de visite à ses ennerolK

il me semble. H bastian et mo^sen. – Des visites f B

HBJRB. Aie, aie, aie i Je viens de dire là u sottise. fl

MONSKN. Vous avez fait une visite au chambellan. stknsgard. – C'est un cancan, une calomnie I H

hbire. Quelle fatalité. Mais comment pouvaisjiB deviner que c'était un secret? (A Monsen.) Du reste,ilo(B faut pas prendre ce que je dis trop à la lettre. Quand je parle de visites, j'entends des visites de cérémonie, c&B frac, et avec des gants jaunes. B

stensgard. Et moi je vous répète que je n'ai pas (changé un seul mot avec cette famille t 'I hejre. –Est-ce possible La seconde fois, non plus, vous n'avez pas été reçu ? Car je sais bien que la pre- 1 toiôre fois ils vous ont fait dire qu'ils n'y étaiont pas. ̃ stensgard (à Monsen). J'avais tout simplement à flj lui remettre une lettre de la part d'un ami. ̃

hejre (se levant). C'est vraiment honteux! Voilai un jeune homme plein. de confiance, encore inexpéri- ̃ menté, qui s'en va voir un homme du monde, dans sa ̃ maison, qui s'adresse à lui parce qu'il est fortuné. ̃ suffit L'homme du monde lui ferme la porte au nez I I U n'est pas chez lui On n'est jamais chez soi quand on ̃ lie veut pas t. Enfin, c'est d'une ignoble grossièreté t I "̃" I


̃ stkns(ïard. Oht laissez dona ces ennuyeuseshispires 1

̃ hejbb. -r- II n'était pas ohez lui! Lui qui dit « Pour les gens honorables, je suis toujours chez moit »

̃ stensqaiuj. Il dit cela?

̃ hbjhe. C'est une façon de parler. M. Monsen n'a ̃jamais été reçu non plus; mais je ne sais pas pourquoi il vous avoué cette haine féroce. Savez-vous ce que j'ai entendu dire hier?

̃ 8TENSGARD. – Je ne veux pas savoir ce que vous avez entendu dire hier.

̃ hejbe. Alors un point. Ces déclarations ne m'ont pas surpris dans la bouche du chambellan, seulement je I ne comprends pas pourquoi il a ajouté que vous étiez un aventurier.

̃ stensgard. Un aventurier?

̃ hejbe. Puisque vous m'y forcez absolument, je me permettrai de vous dire que le chambellan a déclaré que vous étiez un aventurier et un chevalier d'industrie. I stensgard (bondissant). Qu'est-ce qu'il a dit? If I HEJRE. Aventurier et chevalier d'industrie, ou chevalier d'industrie et aventurier, je ne peux pas garantir l'ordre des mots.

̃ stensgàbd Et vous avez entendu cela?

I hejbe. Moi? Si j'avais été présent, je vous aurais certainement défendu comme vous le méritez.

I monsen. Voilà ce qui arrive quand.

̃ sïensgard. – Comment cet impudent personnage ã'Hl osé se permettre?.

I Bejbe. Allons I Allons n'ayez pas le sang si chaud. Il parlait, sans doute, au figuré. Vous pourrez lui dẽ ̃ "il t


mander une explication demain, car voua êtei invité M banquet,

BTENSGARB.~Je n'ai d'invitation pour aucun banque), hsjbe. Deux visites, et pas une seule invitation! 1 .stsnsqard. Aventurier et chevalier d'industrie, que voulait-il dire?

monsen.Regardes! Quand on parle du loup on M voit la queue. Viena,'Bastian.

(U s'éloigne avec Baatlan.)

6THNsaABD.~Que voulait-il dire, monsieur Hejre? .hkjbe. -–Je ne puis vraiment pas vous répondre A « sujet. Vous souffrez? Votre main, jeune homme I Excu- sez-moi si ma franchise vous a blessé t Vous fer». croyez-m'en? bien d'autres amêres expériences dans la vie i Vous êtes jeune, pleia de confiance, c'est beau, c'est même attendrissant. Mais, voyez-vous, « si la confia»» est d'argent, l'expérience eat d'or. » C'est un dicton de mon invention. Que Dieu vous garde!

(H sort.)

SCÈNE IV

LUNDESTAD, SXENSSABD, BUATSBERa, FIELDBO, ASLAKSEN.

i.undestad (il est sur Vestra<ie et agite la ctochetti) – Monsieur l'administrateur des forges Ringdal a la parole..

STEKBQAKD. '– Monsieur Lundestad, je demande la paroi»,


M1NDESTÀD. Plus tard, «tensgard. Non, tout de suite, immédiatement. Z tTJNDESTAD, Je ne puis pas vous donner la parok», y o'estM. Ringdaî quil'a. ri rînodai, (sur l'estrade). Messieurs, nous avons r l'honneur de posséder en ce moment au milieu de nous un homme au cœur généreux, à la main libérale, que 1 depuis longtemps déjà nous avons .pris l'habitudo «fa-j ̃ regarder comme notre pore, qui ne nous a jamais refusé r ni ses conseils, ni son appui effectif, dont la porte no j Í | s'est jamais fermée devant aucune personnalité honn- rablo, un homme qui. que. enfin, puisque notre hôte n'aime pas les longs discours, un hurrah au chambellan Bratsberg et à sa famille 1 Hurrah 1 ia foule. Hurrah I Hurrah 1 (Joie exubérante. Le chambellan serre la main des gens

qui l'entourent.)

stensgabd (à part). Ai-je la parole maintenant? & K/NDE3TAD. – Je vous en prie. L'estrade est â votre disposition.

stensgabb (il saute sur la table.) – Je me fais une estrade moi-même.

las je»nes GENS. Uurrah l -a bra^sberg. (A Fieldbo.) – Quel est donc cet homme aux'façons si étranges?

piem>eo. C'est l'avocat Stensgard.

bbatsberq – Ah c'est lui t

stenbsabd. – Ëcoutez-moi, amis, en cè'fô^if etëf fête; feoûtez-moijVous tous dont le coeur est rempli de joie1 en 1


cet anniversaire de liberté. Je suis un étranger au milieu de vous.

abijumen. Non.

btensojard. Je vous remerote de cette bonne parole qui m'est un préoieux témoignage de sympathie. Gepondant, oui, je suis encore un étranger, mais qu'importe ? Y Mon cœur bat à l'unisson des vôtres pour vos deuils et c vos joies, pour vos combats et vos viotolres. Et si vous me permettez t

asuucsen. On vous permet, monsieur Vavooàt.

LVNDESTAD. Pas d'interruptions I Vous n'avez pas la parole.

BTEN8GARD. Vous l'avez encore moins, vous Je déclare dissous le comité de la fête. Liberté, un jour de liberté! 1

DES JEUNES gens. – Vive la liberté 1

8TENS0ABD. On veut vous enlever la liberté de la parole t On veut vous fermer la bouche 1 Bepoussez cette tyrannie. Je ne consentirais pas à parler devant une foule asservie. Je tiens par dessus tout à m'exprinier librement, et, sans doute, vous aussi I la. foule (de plus en plus joyeuse). Hurrah 1 stensqard. – II ne faut pas da ces fêtes infructueuses et banales; il faut qu'à l'avenir notre fête de mai porte _= des fruits d'or. Mais c'est l'époque de la semence; c'est la saison pleine de sève. Le premier juin prochain, il y aura juste deux mois que je me suis établi au milieu de vous et que n*ai-je pas déjà vu ici de grand et de petit, de beau et de laid

bratsberg. Docteur, d3 quoi parle-t-il donc t I


mttDBO. L'imprimeur Aslafcsen prétend qu'il est question de nos affaires locales.

stknsgàrd. – > J'ai» certes, constaté de grandes quaU- i tés dans le peuple, mais j'ai constaté aussi que la cor- = ruption fait poser sur lui son lourd fardeau et l'écrase 1 ̃Oui, j'ai vu des hommes ardents; conflants et généreux; mais j'en ai vu aussi dont la porte reste fermée. thora. – 0 mon Dieu

BRAT8BERO. Que veut-il dire Ê

STENSOABD. Frères, un fantôme des anciens jours d'esclavage est encore auprès de vous et jette une ombre paralysante là où devraient régner la lumière et la liberté. Que ce fantôme disparaisse 1

LA fotjï.e. Hurrah 1 hurrah 1 pour le 17 mai.

thora. Allons-nous en, pore. bratsberg. Où veut-il en venir avec son fantôme? Docteur, de qui parle-t-il q

fieldbo (rapidement). Oh des.

(Il lui murmure quelques mots.)

bratsberg. Ah 1 Ah 1 Non Vrai? f

THORA. (Bas à Fieldbo). Merci.

stensgard. Si personne autre ne se présente pour tuer le dragon, eh bien, ce sera moi I Mais nous devons rester unis, marcher ensemble.

PLUSIEURS voix. Oui Ouil I

stensgard. Nous sommes les jeunes. Le temps nous appartient comme nous appartenons- au temps. Notre droit est notre devoir place à toutes les forces 1 à tous les esprits qui sentent leur force Nous allons, si


vous le voulez bien, contracter une alliance. Le régna du sac d'éous est fini.

BRA.TSBKRG. Bravol (Au docteur.) ha ue d'éous, a-t-tt dit ainsi, réellement t.

strnsoaro. – On me lance de ce côté un bravo ironique.

BRATSB5B0. Non.

stensgard. – Que m'importe Ni remerciements, ni menaoes n'affectent l'homme qui sait ce qu'il vaut. Nous allons tous entrer sous la tente du restaurant pour y conclure notre alliance sur l'heure.

la. foule. Humthl Hurrahi 1 Portez-le 1

(On l'enlève à bout de bras.)

quelques voix. -Parlez encore t Encore t

stensgabd. – Soyons fermement unis. La Providence elle-même favorise l'Union des jeunes. Il ne tient qti'à nous, si nous le voulons, de gouverner oette ville. (On le porte sous la tente au milieu d'une joie délirante.) MADAME rundholmen (elle s'essuie les yeuco). Comme il parle! N'est-ce pas, monsieur Hejre, qu'il est à embrasser! ̃

hejbe. Ah 1 pour cela non, je ne rern&r'asseraipasl MADAME rundholmen. Vous je crois bient 1

HEJBB. Vous voudriez peut-être l'embrasser, ma* 'dame Hundholmen ? q

MADAME RUNDHOLMKH. Ah VOUS ôtOS un homme 'affreux. 1

(Elle entre sous la tente avec Hojre.)


SCÈNE V

BBATSBERG, LUNDESTAD, FIELDBO, HEJRE

BBATSBEBa. – Fantôme 1 Dragon l Sao d'éousl 1 C'était odieusement impoli; mais cela plaisait fort t

tUNDESTA». – J'en ai eu réellement de la peine, mon. 'sieur le chambellan..

bratsberg. Hé bien, qu'aviez-vous don fait de I Votre fameuse connaissance des hommes ? Il est vrai que tout le monde peut se tromper. Bonne nuit, monsieur Lundestad, et mes remerciements pour cette soirée. [Il se tourne vers Thora etFielâ&o). Mais pourquoi» diable t ai-je été Impoli avec ce jeune homme ?

wexdbo. Hein ? f

thora. Tu veux parler de sa visite 't

bhatsbkrg. De.ses deux visites. C'est la faute de Lundestad qui me l'avait peint comme un chevalier d'industrie et un. je ne sais plus. Heureusement que tout peut encore se réparer 1

thora. ̃– Comment.?

BBAisBEiaa. Viens, Thora; nous allons dès ce soir. FIELDBO. Oh 1 monsieur le chambellan, cela en vaut-il bien la peine? f

thoba {bas).Chuti t

bratsbers. – Quand on a commis une faute, il faut · la réparer. Bonne nuit, docteur. Je viens de passer une heure très agréable, et celle-là vous ne me l'aviez paa «pas préparée. ̃ I


xuo.dbo. Moi, monsieur le chambellan.

brat3ber«, Oui, oui, vous et les autres.

weldbq. Mais, puis-je vous demander ce que je. bbatsbers. – Monsieur le docteur, n'insistez pas. Bonne nuit l

Bonne nuit 1 (Le chambellan et Thora s'éloignent par la gauoht, Fieldbo les regarde s'en aller d'un air pensif).

SCÈNE VI

LTJNDESTAD, FIELDBO, ASLAKSEN, HEJRE

aslaksen (hors de la tenté). Garçon une plume, de l'encre et du papier. Ça marche, monsieur le doc.leur.

fieldbo. Qu'est-ce qui marche t ASLAKSEN. Nous fondons l'Union.

tUNDESTAp {il .a'approche 'doucement). Êtea-vous beaucoup à signer ? t

aslaksen. Nous sommes déjà environ trente-sept sans compter les femmes. Une plume, de l'encre et du papier, vous dis-je. Il n'y apas de garçon! C'est la faute de notre administration locale.

(Il disparaît derrière la tente.

mjndbstàd. Ouf la journée a été chaude t

fikldbo. Je crains que la température n'augmente encore.

iaiNDESTAD. Quelle est votre. opinion? Croyez-vous gue le chambellan- soit très irrité? i


ïA?XÏON DES~Et!NES '–lu9 Mais pas du tout, vous l'avez Mon vu.

̃ heldbo. Mais pas du tout, vous l'avez bien vu. Que dites-vous de cette nouvelle Société ? C'est une noñvelle lutte d'influences qui se prépare dans la localité. | ̃ mwdk&tad. Une vrai lutte, vous avez raison. Hj est très bien doué, ce Stensgavd. l'

̃ keldro. – Et il veut parvenir.

I wjndbstad. •– Les jeunes gens veulent toujours parvenir. Je le voulais aussi quand j'étais jeune. On ne ̃peut leur en faire un reproche. On peut entrer, sans oute.

̃ «Emis (hors de la tente). – Tiens, Lundestad 1 est-ce que vous voudriez faire de l'opposition? Hôt hél dans ̃ce cas, il faut vous presser.

I ltjndestad. -r Ohl j'arrive bien encore assez tôt.

̃ hejrb. Trop tard, mon cher. Est-ce, par hasard, ua vous voudriez être parrain.,(Hurrahs sous la tente.) oilà les sacristains qui chantent amen. Le baptême est erfninê.

lundestad. •– Mais on peut bien écouter; je me tien» ai coi.

hejre. Encore un pilier qui tombe 1 Et il en tom1 lera d'autres. Ça aura bientôt l'air ici d'une forêt après a tempête. Perspective splendidel

FiELDBO. – En quoi cela peut-il vous intéresser, aonsieur Hejre?

hejre. M'intéresser? Je ne suis pas un homme inté̃essô, monsieur ,1e docteur. -Quand je me réjouis, c'est Vour l'amour de mes chers concitoyens. Il y aura, enfin, ans notre localité, un peu de vie, d'animation. Persontellement, je dis ce que le Grand Turc disait de Tempe» ̃èur d'Autriche et du roi de France Cela m'est égal que


le eoohon mange le ohien ou que 1« chien mange Itl cochon. m

(il •'en par 1* droite). ̃

ia tovKR {sous la tente). •– Vive l'avooat Stensgard HurrahJ hurrah! hurrah pour l'Union «tes jeunesl Du! vin un punch 1 Hôva t de la bière Hurrah i M

bastuk (dans ta porte de la tente). – Dieu vonj bénisse ainsi que toute l'humanité I (D'une voix entre- coupée.) Oh, docteur! je me sens si fort ce soir, il faut que je fasse quelque chose.

fieldbo. – Ne vous gênez pas mais que voulez-vous faire?

bastian. Je crois que je vais aller dans la salle de danse et rosser deux ou trois de mes amis.

SCÈNE VII

STENSGARD, FIELDBO

stensgabd. Est-ce toi, cher Fieldboî

fieldbo. A vos ordres, monsieur le pasteur dei peuples! tu as été élu président par acclamation? 1 stenssarb. – Naturellement, mais.

FIELDBO. Qu'est-ce que cela va te rapporter? Quel poste de confiance auras-tu? Seras-tu administrateur de la caisse d'épargne? Ou, peut-être.

bteksgard. Oh, no me dis pas de pareilles choses, tu n'en penses pas un mot. Tu n'as pas le cœur aussi sec et aussi vide que tu yeux le faire "croire.


weldbo. bien, non, je t'écoute,

stknsgàrd. <– Fieldbol sois mon ami comme autre- ? ais. Nos relations ne sont plus ce qu'elles étaient; il y chez toi une tendance à la raillerie qui m'a repoussé, = ui. mais j'ai eu tort. (Il VemVrasse.) Mon Dieu que jo s ois heureux! 1 keldbo. – Tu ea heureux bien moi aussi! moi l ussi!

btensqabd. Ne serais-je pas le plus misérable dos = lorames, si tout ce bonheur ne me rendait pas bon et uste? Comment ai-je mérité cela, dis-moi, qu'ai-je fait ur mériter tant de bienfaits ? î

fieldbo. – Voici ma main! Ce soir je me sens de la ympathie pour toi t

stensqard. – Soit fidèle et sincère, je le serai aussi. St n'est-ce pas un bonheur indicible que de marcher en vant, suivi par les grandes foules? Est-ce qu'on ne levient pas bon par reconnaissance? Comment pourrais- e ne pas aimer tous les hommes? Je sens en moi le JJ ague désir de prendre tous ces pauvres gens dans mes --± ras pour leur demander pardon de la partialité que H Weu a montré à mon égard. a pieldbo (à demi-voim). -Oui, dire qu'un seul homme out posséder tant de choses Ce soir je ne foulerais au àed ni un ver de terre, ni une feuille d'arbre. sTENsaABD. Toi ? q

fieudbo. Passons il n'est pas question de cela. Je foulais seulement te dire que je te comprends.

stensgabd. Quelle nuit délicieuse! Partout au loin ans la campagne de la musique et des cris de joie. Ici »«ahae*î le silence: non, l'homme «ni ne se sent pas


meilleur en un pareil moment ne mérite

meilleur en un pareil moment ne mérite pas de vivre m fieldbq. – Oui, mais, dis-moi, qu'allez-vous faire demain et los jours suivants, que voulez-vous édifier? WL sxENBGARD.Édifier? Il s'agit d'abord de démolir. Fieldbo, j'ai rôvô une fois que le jour, à\\ jugement der, nier était arrivé. Je cherchais à voir a travers les nuages. Il n'y avait pas de soleil; seulement la jauni lueur des éclairs. Mais la tempête souffla de l'ouest M emporta tout avec elle, d'abord les feuilles sèches, pu»: les hommes. Ils avaient l'air de bourgeois courant aptes ̃ leurs chapeaux emportés par le vent. Aussi, quand ? s'approchèrent, je fus surpris de voir que c'étaient àsB empereurs et des rois, et ce après quoi ils couraient, ceR qu'ils atteignaient et touchaient, sans parvenir à kM saisir, c'étaient des couronnes et des sceptres. Il en pas. sait des centaines et des centaines, sans que personne sut de quoi il s'agissait. Plusieurs criaient d'ôpouvan» I et demandaient « D'où vient cette tempête? » MsisK C voici la réponse qu'ils recevaient « Une voix a retenti, f et elle a, éveillé un tel écho que la tempête en a êtS i déchainée. » ,j

fieldbo. Quand as-tu rêvé cela ? p

stensgabd. – Je ne m'en souviens pas; il y a plu- | sieurs années.

fieldbo. II y avait, sans doute, à ce moment-là une ç. révolution quelque part en Europe, tu avais bien dîné, g tu avais lu-les journaux, et.

STENsa&BD. Le même frisson -glacé a traversé mes membres, ce soir Oui, je ferai mon devoir, je serai la» voix qui. l(

EISU3BO.– Ecoute, mon cher Stensgard.Eenses-y deux


ois. Tu veux être la voix, dis-tu? loi, dans cotte ville? Vt où sera l'écho qui soulèvera la tempête? Des gens Komme le propriétaire Monsen, comme Bastian! Au lieu i'empereurs et de rois fugitifs, nous verrons l'adminisrateur du domaine courir après son mandat de député. «l'est-ce qu'il en reste, au fond, de ton rêve? Le commencement: do petits bourgeois qui courent dans le vent. W sTENsaABD. – Oui, d'abord. Mais on ne peut savoir •usqu'où une tempête étendra ses ravages.

fieldbo. Taratata! Et puis, aveuglé, circonvenu ̃Romme tu l'es déjà, tu ne manqueras pas de tourner tes '«mes contre les plus honorables et les meilleurs d'entre '̃nous.

sl 8XENSSARD. – Ce n'est pas vrai.

fieldbo.– Si. Monsen, dos ton arrivée, a mis le grap- in sur toi et te perdra si tu ne te débarrasses pas de lui. L chambellan Bratsberg est un homme d'honneur, tu eux m'en croire. Sais-tu pourquoi Monsen le hait ? C'est arce que.

V BïENsaABD. Pas un mot de plus! N'offense pas mes ̃amis! 1

̃ fieldbo.– Voyons, Stensgard. Monsen est-il vraiment ton ami? â'

btensgard. Il m'a accueilli chez lui avec bienveil8 lance.

fieldbo. C'est en vain qu'il ouvre sa maison aux gens les plus considérés de la localité.

s stenssard. Qui entends-tu par là? Quelques fonctionnaires vaniteux. Ahl je les connais. En ce qui me concerne il m'a reçu aveo une telle distinction, de si "Sgrands égards que.


-I-

riEt.DBo, Avec «ne telle distinction! Oui, hélas nous y voilât t u

stenssard. – Pas du tout. Je suis homme à voir mauvais comme le bon côté des choses. Le propriôtair Monsen a des qualités, de l'instruction et l'intelligent c des affaires publiques.

fielpbo. – Des qualités? Oui, à sa façon. Del'instru: = tion aussi; il reçoit les journaux, il remarque les discour que tu as prononcés et los articles que tu as écrits Quant à son intelligence des affaires publiques, il l'ana c turollement prouvée en approuvant tes discours et te articles.

sïensgabd. – Fieldbo, le démon de la malice réparai = en toi. Pourquoi toujours chercher des motifs ridicuk ou méprisables? Mais tu ne dis pas ce que tu penses. J, vais te confier la raison de ma conduite, la vrai raison Connais-tu Ragna? Õ

fieldbo. Ragna Monsen? Oui, un peu.

sTENSGARD. – Elle va quelquefois chez le chamkl lan.

FIELDBO. Secrètement. Elle et M"« Bratsberg son C amies depuis l'époque de leur confirmation.

stensgard. – Et quelle est ton opinion à son sujet! FIELDBO. D'après ce que j'ai entendu dire, ce sérail une excellente fille.

stensgard. – Oh tu devrais la voir chez elle! Elle e n'a pas d'autre pensée que ses deux petits frères. Et avec quel dévouement elle a soigné sa défunte mère! Tu sais que, pendant ses dernières années,Mme Monsen ne jouissait pas de toute sa raison.

fielpbo._ Oui, j'ai été moi-môme son médecin pen-


iantuo certain temps. Mais, cHswnoi, cher ami, je na m\\ pourtant pas croire que.

stenbgard. – Oui, Fieldbo, je l'aime réellement, je mis te le dire à toi. Je vois bien ce qui t'ôtonne. Tu irouves surprenant que je me sois si subitement. Tu ais, n'est-ce pas, que j'ai été fiancé à Christiania. feiEXABO. Oui, on m'a raconté cela.

stensgas». Toute cette affaire n'a été qu'un ma- entendu. J'ai dû rompre, c'est ce qu'il y avait de mieux faire. Tu peux bien croire que j'ai souffert de ce qui s'est passé, que j'en ai eu réellement du chagrin. Mais. Dieu soit loué, c'est fini. C'est aussi la raison pour lutruelle je suis parti de Christiania.

fieldbo..– Et elle, Ragna Monsen, répond à ton nlïiKfan.

BTEN8GARD. Oui, mon cher ami, je ne puis en douter,

fieldbo. –Vas ton chemin, alors. G est un grand bonheur et je pourrais t'en dire long là-dessus.

stensgard. Réellement ? Elle a peut-ôtre parlé à Mus Bratsberg ?

fieldbo. Tu ne peux pas me comprendre. Mais comment se fait-il alors que tu te sois jeté tout entier dans la mêlée politique ? Pourquoi recherches-tu ainsi les acclamations delà foule.?

stensgard. – Et pourquoi pas ? L'homme n'est pas une machine absolument simple. Je n'en suis pas une, moi, dans tous les cas. Et puis il faut précisément que je passe par toutes ces luttes et tout ce tracas pour arriver jusqu'à elle.

weldbo. C'est un trajet diablement banal.


sTSNsaARo. – Fleldbo, je suis ambitieux, 1.L~ 11 C ..a .n i~ Cnnnn mn~ nhnrnin rinfla

stensoarp. – Fioldbo, je suis ambitieux, tu le sai tien, il faut que je fasse mon chemin dans le mond Quanit je pense que j'ai déjà trente ans et que j'en sai encore au début, je sens la dent du remords qui. FMO.DB0, – Ce n'est certainement pas une dent d sagesse.

stjensgard. II est impossible de causer sérieusomet aveo toi. Tu n'as jamais senti ce besoin de mouvemec et d'activité; tu as toujours été engourdi, toujours i partout au collège et à l'université, à l'étranger « ] maintenant ici,

fieldbo. – Peut-être, mais c'est délicieux cet engom dissement, sais-tu I ça ne ressemble en rien & cette lassi tude qui vous fait tomber sous la table lorsque. btensgabd. Cesses tes plaisanteries. Tu comme f une mauvaise action en te moquant ainsi. Tu m'enlève tout mon enthousiasme.

fjeldbo. Oui, mais sais-tu, si ton enthousiasme <s si peu.

stenssasd. Laisses, te dis-je. Quel droit as-tu d troubler mon bonheur. Ne me crois-tu pas sincère, p hasard? y

FiELDBO- Je te crois tout à fait sincère. Dieu m'ei «st témoin.

stensqasd. Et pourquoi me décourager ? î m'aigrit' 1 me rendre défiant {Bruit sous la tente). Ecoute, Fieldbo ils boivent à ma santé. L'idée qui agite une pare' foule doit être grande^ 0


e <

1 e '̃̃ SCÈNE VIII Les mômes, HELLE, THORA, RAGNA

s ubwë, Voyez, mademoisalle, o'est- l'avooat Sten» s gard.

( tbora.-– Alors je ne vais pas plus loin. Bonne nuit,' i Ragnà Bonne nuit t hells et ragna.. Bonne nuit Bonne nuit I

•• (Ils s'en vont.) =

thoba (s'approchant).Je suis la fille du maître da I forges Bratsberg, et j'ai une lettre de mon pore pour vous. e siENSGARD. Pour moi ? 3 T«ofiA.Oui la voici. < (Elle veut s'éloigner.)

fieldbo. Puis-je vous accompagner ? q

3< îhoba. – Non, merci ne m'accompagnez pas. Bonne 0 «Ut. = (Elle s'en va.) ?

a

stensgard (II lit près d'une lanterné). – Qu'est-ce [j lue cela veut dire ? Q

l0 meldbo. Mais, mon cher, que t'écrit le ehamiiKèlian ? t

̃ sxensgabd (éclatant de rire). Je ne m'attendais ̃as à celle-là t

I PiELDBO. Dis-moi donc.» ̃ sïensgabd. – ijn triste sire, ce chambellan ï

I MELDBq.^ Tu oses 1

1 ̃̃̃ ̃̃̃̃"̃1- 12 ̃" "̃'


t78 THËATRE BTENSGARD, Je le répéterai, si tu veu 'non. qu'à cela ne tienne. (Il met ta A

stensgard.– Je le répéterai, si tu veux. Au wsU, 'non. qu'à cela ne tienne. (Il Met ta teitre dans «i poche). Ceci demeure entre nous.

(La foule «»t de cUnmw» tonte.)

i

SCÈNE IX

MONSEN. FŒÏ.DBO, STENSGARD, BASTIAN, ASLAKSEN monsen. est M. Stensgardî 3

la. foule. –<Le voioi. H rrah I

1.UNDE8ÏÀ0. Monsieur l'avocat a oublié son cli*- peau.

(Rie lui remet)

asmksen. Voici du puneh. Tout wn bol.

STENsaABD. – Merci, je n'en veux plus.

monsen. Et que les membres de l'Union n'oublient pas que nous tenons .une assemblée chez moi demain, Storli.

sxensïïard. Demain? Non, ce" n'était .pas pour demain.

monsen. –Il le faut, pour s'entendre sur les formes de la circulaire.

.stensgard. Non, demain, réellement, je ne pera pas; après-demain, ou ua autre jour. Maintenant, bonne nuit, messieurs i Mes sincères remerciements pour cette soirée et un hurrah pour l'avenir.

la i?ow-,e. ̃– Hurrah Nous raccompagnons ch lui.


BTjïNSGARD, •*• Merci t Merci 1 Non l

ablaksen. – Nous vous accompagnons tous.

sïensqaud. Soit! Bonne nuit, Fieldbo. Je suppose que tu ne m'accompagnes pas? f

PIEI.DBO. – Non, mais je tiens à te dire que ton expression sur le chambellan Bratsberg.

stensgabi». – Silence Chut! L'expression était trop forte. Jetons un voile. Allons, mes chers amis, puisque vous tenez à in'accompagner, je suis a vous.

monsen. •– Votre bras, Stensgard.

bastian. Musiciens, à vos instrumenta I Une ohanson patriotique.

ii*. jj-oulb. – Une chanson Musique.

(On chante un hymne patriotique et la foule s'en va.)

kelbbo Lundestad). Il a une suite magnifique ujndestad. Mais il est aussi un chef magnifique. fieldbo. Où allez-vous maintenant, monsieur Luu« destad? q

lundestad. Moi, je rentre'ohez moi me coucher, (H salue et s'en va. Fieldbo reste seul en arrière.)



s

\>

̃• ACTE DEUXIÈME

(Utt salon qui donne sur la jardin, chez la chambellan. Meuble» élégants, fleurs et plantes rares Porto d'ontréo au fond. A gaucho une pièce qui donno sur la sallo à mangor. A droite,

plusieurs portes vitrées qui s'ouvrent sur lo jardin.)

SCÈNE I

FIELDBO, ASLAKSEN, UNE SERVANTE.

(Asiaksen debout près de la porte d'entrée. Une servante apporte deux corbeilles de fruits dans la salle à manger.

Arrive Fieldbo.) 8

LA servante. Je vous dis qu'on est encore à table.

Revenez plus tard.

asiaksen. – Ne puis-je pas attendre ici? t

liA servante. •– Certainement. Pourquoi pas?

(Elle entre dans la salle à manger. Aslaksen s'asseoit.

Un silence. Entre Fieldbo.)

wkdbo. Bonjour, Asiaksen. Vous ici f > LA servante (qui revient). Comme monsieur, le docteur arrive tard t "j

-=.- .-r -10


vib&dbo. J'ai été appelé chez un malade.

la servants. •– M. le chambellan et mademoiselle /vous ont tant réclamé 1

wjbujbo. Vraiment ? f

la servante. M. le docteur n'a qu'à entrer. Ou dois«je leur dire que. ? 't

«ikldbo. Non, non, laissez, il restera bien un morceau pour moi, je vais attendre toi tout le temps qu'il faudra.

L* servante. Oui, ils ont presque fini.

(L* wnrante «oirt.) AetAKBEK. Vous refusez de voua ««seoir à une table ̃̃ si richement servie, chargée de gâteaux, de vins fins et de mille choses excellentes? 't

RIELDBO. – Oui, il y a plutôt trop que pas assez de bonnes choses ici..̃̃̃.•••̃̃- A8IAK8EN. Je ne suis pas de votre avis.

BiELDBO..– Hum! Mais ditès-moi, vous attendez quelqu'un?

asiaksen. Ouij j'attends quelqu'un.

fieldbo. Et ça va-t-il bien chez vous? Madame Aslaksen f ̃

ÀBL&KSEN.– Elle est toujours «u lit. Elle tousse et y dépérit,

KEI.DBO. Et votre petit garçon ? 'i'- aslaksen. II est et restera perclus. Voilà le sort qui ̃ nous attend. Mais à quoi bon pàrler de cela? Y EL fibldbo.Montrez-moi votre figure, Aslaksen t a«ï<aksÉn.; ̃Qu'est-ce q^e vous voulez y voir? Y r fikldeo. Vous avez hv nujourd'huif


asjuucsbh. Hier aussi. fusijdbo, Hier c'était encore excusable. Mais au. s jourd'hui.

aslàksen (montrant ta «aïte à manger). Est-ce ] qu'ils ne boivent pas là dedans aussi? 't h

fieldbo. – Si, mon olïer Aslaksen, ils en ont le droit jusqu'à un certain point. Mais votre situation n'est pas l Jaleur.̃; ASLAKsm». – Ma situation. Ge n'est pas moi qui l'ai

choisie!

FiEtDBo. Non, la Providence a choisi pour vous. = ASMMBH. .Ce n'est pas la Providence non plus. Ce

sont les hommes. C'est Daniel Hejro qui a choisi pour f moi quand il a voulu que jô? renonce à mon métier d'im* primeur pour me consacrer à l'étude et c'est aussi le I chambellan Bratsberg qui a choisi pour moi quand il a ruiné Hejre et m'a ainsi forcé de reprendre mon ancien métier. f ïibidbo. Laissez-moi vous dire, afin que vous ? puissiez en parler en connaissance de cause, que le chambellan n'a point ruiné Daniel Hejre. Il «'est ruiné C tout seul.

A8LAK8B». Possible Mais alors comment Hejre »;Wl osé sa ruiner après avoir assuma une si lourde responsabilité à mon. égard. Dieu. aussi, naturellement,; a sa part de la faute, pourquoi m'a-t-il donné tant de capacités J'aurais pu devenir un ouvrier habile. Mais alors est venu ce vieux farceur.

FIBLI)BO. C'est très mal à vous de parler ainsi. 6e

que Dâniel Hejre a fait pour- vous, il l'a fait avec les meilleures intentions.


AHI.AXRRS. Oui, mats ses bonnes intentions ne m'oni .pas servi à grnnd'choso. Là, dans cette salle, où ils sont assis à trinquer et à boire, je me suis osais mot aussi, J'étale comme eux élégant, bien vêtu. Et cette existence me convenait à moi, qui ai tant lu et qui brûlais de .Jouir tout ce qu'll y a de beau dans la vie. MoU oombien de temps «uis-je resté dans ce paradis Tout s'est effondré, toute cette magnificence est tombée ea pâte, comme nous disons à l'imprimerie.

»itu>BO. -Votre situation ne restait pas si mauvaise; vous aviez votre métier pour vivre.

Af&AKSEN. Vous me la baille)! belle t Après avoir M ce que j'ai été, une situation comme la mienne, qu'est-ce que c'est On m'a donné un croc-en-jambe alors que j'étais sur la glace vive et maintenant on m'insulte parce que je suis tombé.

fieldbo. – Je ne veux certainement pas vous jugir r sévèrement.

aslakskh. Et vous avez raison. N'est-ce pas qn cola fait un drôle de mélange Daniel Hejre et la Pic* vidence, et le chambellan, et le sort et moi-même et les circonstances. J'ai quelquefois songé à séparer tous ces éléments et à écrire un livre là-dessus; mais c'est A diablement enchevêtré que. {Il regarde vers la porte i t/Ktuche). Voyez, ils sortent de table. =


l' &

SCÈNE II

STKNSOARD, FIELDBO, 11EJHE, ASLAKSKN, ERIK SELMA.

(I#es I nvlWs passent de la Balle à mander dana le Jardin «a causant avec animation. Stensgard a Tiiora à sa gauche et S«lma A sa droite. Fioldbo «t Aslakoen s» tiennent debout près de la porte au fond. Plus tant llejro et Krick.) STKHsaARD. Je suis encore un étranger ici, il faut que ces dames me disent où je dois los conduire.

8ELVA. Li\-bns, A l'air frais, vous verrez le jardin. STK.V6QAKD. – Ce doit êtro délicieux.

(Ils s'en vont par la première porto vitrée à droite.)

firldro. Ah 1 mon Dieu, mais c'était Stensgard l ASLAKSEN. Oui,.o'est ft lui quo j'ni besoin do parler; il y a longtemps quo je le cherche. Uouveusoment quo j'ai rencontré Daniel Hojro qui m'a dit.

hejbe. (Il sort de la salle t1 manger aveo Erik). Hé, hè! C'était vraiment du très bon Xérès; jo n'en ai pas bu d'aussi bon depuis que j'ai été à Londres. erik. – N'est-ce pas que cela -vous fait chaud au cœur? f

hejre. Hé, hél C'est un vrai bonheur de voir son argent si bien dépensé i

ebik.Comment? (Riant.) Oui, oui, en effet, oui. (Da descendent dans le jardin.)

fieldbo. – Est-ce que vous voulez parler affaires aveo Sieusgardî


AstAJtsiN. Naturellement; du oompte rendu do la fête pour le journal.

KintuHO. Oui, lié bien. Voulez-vous l'attendri K dehors?

AitMKaKH. Dons lé vestibule ?..

yisureo. –Dans l'antichambre. loi, oe n'ett ni la mo- ment ni le lieu. Je vais guetter l'instant oà Stensgan] •; mm «Mil et je lui dirai. [

aslakshw. Bien, bien, j'attendrai. r

(II t'en va par la porte du fond.) î

SCÈNE 111

BUA.TSBERG, I.liNDESïAD, FIEKDBO, RINGDAL BRA-raBBRaLundetlad). Ëhont4, dites-vous! Bon, pour ce qui est de la forme, je vous l'abandonne; = mois il y avait de l'or en barre dans ce discours, c'ej moi qui vous le dis l L lundestad. – Si vous Ôte3 satisfait, monsieur 1 chambellan, je ne .demande pas mieux. que de l'ôtr aussi.

bbatsbebq. C'est bien ainsi que je le désire, Mai 0 voici M. le docteur, l'estomac vide probablement? i ïieldbo. II ae réclame pas, monsieur le chauabellaiLa salle à manger n'est pas loin, et je me considère i< un peu comme chez moi. bbatsbebq.tt Voyez I. Voyez! 1 )l'miment? Il. ne fa drait cependant pas. y i


L'VÏUOH DK8 «UNK8 187 Oh vottt ne le prentas pas en mauvuiao

Rxtoso. Oh vottt ne le prentas pas en mauvaise rt? Vo«»-raôrae m'avez autorisé ?.

mmtsbkrg. bien, oui, considérez-vous ici touus comme chez vous; et prônes le chemin qui mono & Mlle à manger.(/i lui frappe légèrement aur Mpaule te tournn vers Lumlestml.) En voïl»\ encore un qne s pourtlez qualifier de chevalier d'industrie et de. ai encore ? J'ai oublié.

ikldbo. Mais, monsieur le chambellan.

vndkstad. Non, je voua assure.

«ATSBKRa. – Allons I pas de discussions après diner, n'est pas hygiénique. Allons prendre le café dehors. (Il passe dans le jardin avec ses hôtes.)

vndkstad. (A Fieldbo). Avez-vous remarqu6 corn»le chambellan eet étonnant aujourd'hut t

ELDBO. – Je l'avais &è}& remarqué hier soir.

undbstad. 11 veut absolument que j'aie dit deStensgard qu'il est un chevalier d'industrie et autres tes semblables.

ibldbo. – Allons donc, monsieur Lundestad Et 1 ad vous l'àoriéx dit ? Male, excusez-moi, il faut que le saluer la maîtresse de la maison.

(Il s'en Ta par la droite.)

pndwtjux (A jRingdal quipréparéunetdhUdejeu.) i Somment se fait-il que l'avocat Stenagard soit ici? ;i hodai^ -r- Je pourrais vous .en demander autant. Il ait cependant pas sur la liste. ntbntAD. Alors, c'eàt après. après l'insolent snrsqîSS te eïiâïaln*îlaii a au entend» hier?


wnqdàl.– Oui oomprenes-vout cela C'est delà pr « «tance, d

̃^ (Eli dMeandent en causant d«u Jardin. Àrrlti 0 I SUo»g«rd et Selm» ) ̃ u

R

SCÈNE IV I

STENSQARD, ERIK, ÏÏBSMk..

«KtMA. Oui. Là-bas, au-dessus de la cime des arb i, on aperçoit la tour de l'église et toute la ville haute. BTKNaaARD. Vraiment Je ne l'aurais pas cru 1 selva. N'est-ce pas que cette perspective là-bas i Q jolie t

̃tsnsoard. Tout est beau ici, le jardin, la pei pective, le Boleil et les gens. Vous habites ici t 01 a l'été? >«s*-

sklma. – Non; nous allons et venons, mon mari a moi. Nous avons en ville une très belle maison, be coup plus belle que celle-ci. fa

wsrB&BQKXù. – Votre famille habite la ville aussi? c sei,ha. Ma famille? Nous autres, princesses 4 r contes de fée, nous n'avons pas de famille.

snsNaoÀBD. Princesses des contes de fée f

̃ skuca. Tout au plus avons-nous une belle- très méchante. ~bene-m BTBH6GARD. Une sorcière t Ha 1 Ha f Ainsi vous et une princesse? <

sxlka. Dans les châteaux hantés on voit i i èpectrë8 â i'heûre Se DunùTu doctsxîr FicMfcc prét«


l'union dbs nxntm 189 u.a_a_ _8.

m -j– ||M. m| n._ .wl|M|n,| jn

r ic6 doit être très agréable, mais oui, écoutex-moi « bok (dit forain). Ah! on trouve endn petite uaet

mu. petite femme qui raconte à M. Stensgard roman de sa -vie.

«a. Voyw-moi Et quel rtle le mari joue-t-li ? 't

tau. Celui do prince, naturellement (A 5/«wi*.) Vou« savwt, il vient toujours un prince qui rompt èannè, étalon tout est bon et beau, c'est la joie sans « ige et l'histoire finit.

vattQkRT). An t ça été trop court.

jutA. Peut^tre, sous certains rapports.

EtDc {rtntourant de ton bras). – Mais de cette hisen naît une nouvelle et la princesse est devenue » m.

KMk. Dans les mêmes conditions que les vraies aeesoes?

«oc – Quelles conditions ? t

» wuul.– Elles s'en vont à l'étranger bien loin, dans un Ire royaume.

dus. –Un cigare, monsieur Stensgard? P

RiMacuBD. Merci, pas pour le moment.

{

SCÈNE V

1 BRATSBERO, ERIK, FIELDBO, THORA, SELMA. à bojïa. Chère Thora, te voilà? Tu n'es pas souf- s Hitî,-j esjjsïe ? •*̃ •̃̃̃ ̃•» •-̃ ̃


thoaa<– Moi?Non.

him.ii*. Si, bI, 11 me sembla que tu causes 14e f -trirteoMinent avec le docteur é«puls <pHtfMM Jwn. thoiu. – Non, Je t'assure, c

uuu.. Voyons, laims mot v«irl Tà<flgw* wl to« v brûlante 1 Qu'en ponsex-votts, cher do«tMV f La «hato •«st-«Ue p*«*tef b iTOUDB».– T«a4*»oaiaa^ tt teint Me*. TKoaà. Le froid ne vaut pottrtmtfM utatx. n «sua. N<m; dm température «oyemae. Ce»t a •ce que dit mon mari. e! bratsberq (du Jardin). Toute ta famille ta Ut» tête intimât Ce n'est pa* très aimable pour nos hôte*. thor4. –Cher père, jevaié tout 44 suite. a bbatsbkrq. Ah! c'est vow, mottsiettr Steasg») •qui faites la cour aux dames 1 Je vais surveiller oela. thoba (bat à Fiêi&bo). Bettes.

(Elle va dans le jtrdît,)

SRiK (offrant le bras à Selma). Madame permet sblxa. –Vîena! 1

(Os s'éloignent tans I*s4etn.) c

••̃ if BRATSBERO (fe« <Utt?On< cfc* JWK»). II M faut | tr penser à les séparer ces deux-là. ( FiELDBO. Ce serait là une mauvaise pensée. i bratsbero. Oui, il. y a an Dieu pour les fous. (Afl $ tant.) Thora, Thora, vfeitte dtmé sur Selma Porteun ohôle et ne la. laisse pas courir ainsi de faeoa à s'î rhumerî Aht.monsieur le docteur, nous ne sommes } clairvoyants, noua autres homme». GonaaiHec-voas 'rremeàe:à"«ê1ttr'r"v'vr' r- :•-̃•


rtnftao. L'expérience. On s'instruit à «es dépens, pais on profite ensuite d, l'exp6rienoe du piB»è.

BiUTsasaa. Merci du conseil l Mais vous, qui vous considères ici comme c\>t>t vous, <vou« devries un peu vou» occuper des étranger*.

hbu>io.t~ Oui, volontiers. Stensgard, voulez-vous que ton» deux nom.

MUTtBBno. Ahl mon cher docteur. Tenex voilà mog vieil ami Hejre.

riKÙMM). Qui se considère également ioi comme eheslàl. bràtsbkrq. Ha ha, ha 1 En effet, c'est vrai 1

nrloko. – Hé bien, je va!s le rejoindre et noua ferons notre mieux.

SCÈNE VII

BRÀTSBERG, STENSGARD

stehboahd. •– Vous venez de parler de Daniel Hojre, ̃loriBieur le chambellan; je dois vous avouer que j'ai surpris de le trouver ici.

BSAiteKRa. Hum Hejre et moi nous sommes des mis d'enfanco; et depuis nous avons été si souvent en apport, dans un si grand nombre de circonstances! «TESseAR». Justement à ce propos, M. Hejre nous isaithier des choses bien curieuses.

9HATS6BRG. Hum! l

stensoard. –Je n'eusse pas été sans cela aussi excité. 1-;nunJ'à-P~lVi"4es~huï"'ï;Íei"al û"iFwwsé:f'


qal«, hrtf, e'ett w qu'on appelle une men valse langue. bràtsbiro. Mon cher et jeune ami, M. Hejre es i mon hôte, ne l'oublies pat. Entière liberté dans nu maison, areo eette réserve rien de désagréable pour ta pu mso Iscqasli Ja sol» en- relation*. v

stkhmuiu>. Je vous demande pardon, monsieur l ohaeobellan. «batibseq. Bien, Mon! Toàe appartenes i Jeun génération qui n'y regarde pu de ai prés. Pour ce'qu concerne M. Hejre, Je doute que tous lo connaissiez fond; e'est un homme auquel je doit de nômbreui services..

•rnsoabd. Cest aussi ce qu'il dit; mais je n croyais pas que.

v bbatsbbbq. –Je lui dois, en majeure partie bonheur dont je jouis dans ma famille. Monsieur Sien, gard, je lui dois ma belle-fille. Oui, c'eat ainsi. Danii Hejre l'adopta toute jeune. C'était une enfant prodi A dix ane elle donnait des concerta. Vous avez, sa doute, entendu parler d'elle Selma Sjoblomf

stkksgard. Sjoblom? Certainement, certainemen Son père était un Suédois. s

bratsbkbo. Professeur de musique, oui. Il -fa. bi longtemps qu'il vint ici pour la première fois. Un p feaseur de musique, à l'ordinai/e, ne roule pas sur 1' ̃: A cette époque, Hejre était depuis déjà longtemps u chercheur d'étoUes; il s'intéressa à l'enfant et l'envov à Berlin. Sur ces entrefaites le père mourut, et la situ: tion financière de Hejre s'étant fort modifiée, la jeu sue renaraXôirlâtlaûn »»£ ol'.v inl ra^at aatttgcllo)»^


s. tout 1» meilleur monde. C'est là que mon fll* eut l'ocsi «sion do connaître.

n mwsaARD. M. Daniel avait ainsi servi d'instru» miai.

MtAnuuto. C'est «insi que les chose» «'enchaînent font 1% vie. Noue sommes tous de simples instruments. l'ou«Huem« vou« êtes un instrument de démolition.

«tmMMUif». Oh! monsieur ehambollan, tous me •mTes tout confus. «RATtBSBa. Confus? If

stknbqabo. C'était fort déplacé. hier.

° bratobbro. On pourrait peut-être trouver quelqnô hose A reprendre dans la forme, mais l'intention était D tonne. Et c'est pourquoi je vous prie à l'avenir, qunml vous aurex quelque chose sur le cœur, de venir me rouver, de m'en parler franchement. Croyez bien que wus tenons A ce que tout aille pour le iniuux

8tknsoajeu>. – Vous me permettez de vous parler ? Intaoheuient? 0 bratsbbro. Certes! Pensez-vous que je n'avais pas «marqué aussi que notre société prenait peu à peu de n t mauvaises habitudes? Mais que voulez-vous que je tese? A l'époque du roi Charles- Jean, j'habitais la pluie rt du temps à Stockholm; maintenant je suis vieux, et n l n'«,t pas dans ma nature de faire des réformes, de «rendre une part active iux affaires. Vous, au contraire, n tonsieur Stensgard, vous avez les qualités, nécessaires '} «oz cela; si vous le voulez, nous ferons tous les deux m a traité d'alliance. m stknsoabd. Merci, monsieur le chambellan, merci! 1." 13


SCÈNE VII

BBATSBXaa, BINQDÀL, HEJRJE, STEN8GABD

rinomul» -Je Tout dis, moi «asti, que c'est un mnlentendu.

bbjre. Oui? Alors je ne devrai plu» à l'avenir en croire mes oreilles.

BRATsnERa. U y a du nouveau, Hejre?

hejbe. Non, si ce n'est que Lundeslàd e«t en train de passer dana le parti de Storli.

BBATSBEno. – Tu plaisantes t

hejre. Je te demande pardon, très cher, je le tiens de sa propre bouche. Le propriétaire Lundestad veut, pour des raisons de santé; rentrer dans la vie privée; ou sait ce que cela veut dire..

stensgaed. Vous tenez cela de sa propre bouche. · hejrjè/. Parfaitement, il a annoncé cette grand* nouvelle à un groupe d'auditeurs qui en sont restés tout ébahis. Hé, hél

bratsberg. Mais, mon bon Ringdal, comment concilier tout cela, comment expliquer.? 1

hejre. Oh! ce n'est pas difficile à deviner.

bhatsbehq. Certainement, mais c'est là une grosse affaire pour le district. Venez, Ringdal, il faut que nous demandions des explications à Lundestad..

(H descend avec Ringdal dans le jardin.)


SCÈNE XIH

FIELDBO, HEJRE, STINSGABD

nvjmo. Le chambellan est parti?

î&ire. Chut 1 les «âges tiennent conseil, Sav«t-Yous [ grande nouvelle, docteur! Lundestad renonce à son ) i ge au parlement. 'ieldbû. Pas possiblè î J tknsoard. Comprends-tu cela, toi?

lEjius. II va y avoir du remue-ménage. C'est l'Union jeunes, monsieur Stensgard, qui commence à opérer. rez-vous comment vous devriez appeler cetto union? i, je vous le dirai plus tard.

TEN8GABD. Croyez-vous réellement que notre sosoit.? P

fiiRB.– Je ne le mets pas en doute. Alors nous aurons itôt le plaisir de voir le propriétaire de Storli partir r nous représenter dans la capitale! Si ça devait le e partir plutôt, je l'accompagnerais volontiers. fit. Hé, hôJ

SCÈNE IV

8TENSGÀRD. FIELDBO

EK5QABD ..– Dis-moi, Fieldbo, t'expliques-tu cela ? f, eldbo. II y a des choses que je m'explique îsohîs. Oozûtuéui es-iù vnnu ici t

L'UNION DBS JEUNES


stknsoard. Comme les autres, j'ai été InvitA.

fieldso. – Oui, tu Tas été hier soir, à ce'qu'on m'a dit, après ton discours.

STtN8OARD, – Eh bien ? f 5

viBLOBo. –Main comment «n4u accepte l'Incitation? stknbgabd; Et, par le diable, que devais-je faire! U ne pouvai» pas blesser des «eus ai poUa.

FiELUBo. Vraiment î Dans ton discours tu n'avaii pas eu ces scrupules?

stensgard. Allons donc t Dans mon discoun = i'altaquais les principes et non les personnes.

FiELiMio. Enfin quelle explication me donneras-U =_: de l'invitation du chambellan? stknsoàrd, Oh t mon cher ami, il n'y » qu'ur. explication.

kieldeo. Tu veux dire que le chambellan !i :t craint ? f stensgard. Il n'a pas de raisons de me craindre; il esl homme d'honneur..

kieldbo. Absolument.

STENSGARD. N'est-ce pas touchant que le vieilla ait pris la chose de cette façon ? Et comme Mademoi selle Bratsberg était charmante quand elle a apporté It lettre 1

fikldbo. Mais dis-moi, il n'a pu été question d tout de ta sortie d'hier ? t

stensgakd. II Vy i pas de danger. Ce sont d gens beaucoup trop bien élevés pour toucher à un poio si délicat. Cependant ça me pèse sur le cœur je m'exw cAW"Ql11n innw n-¡' "1-1l~~1~ +.


pikldbo. Je ne te le conseille pas, ta connais, pas le chambellan.

stensqaho, – Dans'ce cas, je laisserai mes acte» parkrpoarmoi.

fieldbo. – Tu ne peux cependant abandonner l, parti du propriétaire de Storli,

stbnsqabd.– Je m'emploierai i une réconciliation. N'ai-je pas déjà la société que j'ai fondée. C'est une puissance, comme tu vois.

fieùdbo. Une objection et ton amour pour Mademoiselle Monsen ? î Hier je t'ai dit que c'était là un projet tout « fait digne d'être pris au sérieux mais, en y regar<!>nt de plus près, je me suis ravisé. Ce projet, tu devrais l'abandonner.

stknsqard. je crois que tu as raison. Quand on so marie dans unfi fnmille de gens mal élevés, on épouse, pour ainsi dire, toute la famille.

kieldbo.– En eiïet, et puis. il y a d'autros raisons. STF.ssQAHD. Monsen est tout a fait mal élevé. Il médit des gens qu'il reçoit chez lui, co n'est pas bien. A StorU, toute.? les pièces sentent le vieux tabuc.

fikldbo. Mais, mon cher. comment n'as-tu pas remarqua plus tôt cette odeur de tabac? q

stknisqard. C'est par la comparaison que l'on â'-il-erçôit de ces choses-là. Dès le jour de mon arrivée, ma situation ici a été mauvaise, car je suis tombé dans y les mains de meneurs qui m'ont rabattu les oreilles de. leurs cancans. Maintenant c'est fini, je ne veux pas être l'instrument de leur égoïsme, de leur grossièreté ou de leur sottise.

?ia*,n»A: X fliirâ àntu\ vacutu *unplfty»>r ta soci&lât


198 théàthe 1

8TBN«aA»D. Elle a éto fondes dans un esprit asseï ls.on. "m., w n. 5.7~wt. _ct.. r,n_

BTRNSrtAJiD. Elle a éto fondée dans un esprit assez large, pour n'avoir pas besoin d'être modifié, Elle est fondée pour lutter contre les sjftuvuiseu influences, c\ c'est maintenant que je commença a voir d'où celles-ci viennent.

fieu>bù l'enses-tu que la « Jeunesse « verra oela us même owl que toi t

steksgard. Il le faudra Aon. »oU an droa «l'exiger, il me semble, que. ces insignifiantes personnr- HUSs se règlent d'après moi.

FIELDBO. Et si elles ne- veulent pas

stknsgard. Ghftcnn ira de lion côté. Je n'ai plu- besoin d'eux. Crois-tu tjne par un ontêtement avmigl; ou pour le sot plaisir de paraître logique, j'engagerai mon avenirtout entier dans une mauvaise voieet renon- «uni à parvenir jamais mon but ?

vikldho. – Quel est ion but? 3

stessgabi). Une. vie qui me donne l'occasion il? faire valoir mes talents et de satisfaire toutes mes aml>i- = tions.

FiELDBO- Pas de phrases vagues 1 Voyons 1 quel est ton but J

stKNSGAim. Mon but, je peux bien te le confier i toi, est de devenir avec le temps député.o.u môme niinis- tre et de me mai'ier avantageusement avec une jeun: fillo de famille riche et distinguée.

fieujbo. Ah 1 Et tu espères avec l'aide du chambellan.?

BTiiKSGAKD, Je ne compte que sur moi-môme. Je réussirai et je dois réussir, mais par mes seules forces. Du reste, nous avons le temps. Pôar, le moment, je ne


veux que Jouir de la beauté du paysage et de la lumièro du soleil.

FIKLDBO. loi t

BTENscunn. Oui, ici, pnrce qu* l'on y prntiijue Il s bonnes manières, para que l'existence a du charnu?, parce que la. causerie est élégante et facile, conimo un jeu du raquettes, ici. Ah 1 Fieldbo, j'ai compris ici suulomntoe que c'est, au juste, quel» distinction N'^pronves-tu pas la sensation quo tu deviens plus raffiné ici ? Y Les gens parvenus sont tout autrement. Si jepenso à la fortuno de Monsen, j'ai la vision des billets do banque gras et de billets à ordre snles. Tandis qu'ici, ici c'est du métal, de l'argent brillant. Il en est de môme poin- i~ les gens. Le chanibellan, quel excellent et distingué vieillard t

FiE&fW C'est vrai.

«tknsqahd. Et le fils 1 Impertinent, franc, actif. fjbldbo. C'est vrai.

srEM8GARD.– Et la bellefille I Une perle 1 Mon pieu, quelle nature richeetoriginale

FIELDBO. Thora. Mademoiselle Bratsberg a tout ù fait la même nature.

stbnsoabo. Oui, peut-être, mais elle n'est pas aussi bien douije.

FIELDBO. Ohl tu ne la connais pas 1 Tu ne sais pas combien elle est sérieuse, sincère, vraie 1 ̃

stensgard. La belle fille 1 Si franche 1 Presque impertinente; et si clairvoyante, si charmeuse!

fieldbo. Ma parole, je crois que tu en es amoureux 1

1 sTxséGAB».'– Amoureux d'une femme mariée Es-tu


»

fou A quoi cela me mènerait-il ? Mais je vais devenir amoureux, en effet, je le sens. Oui, elle est bien sérieuse, sincère et vraie t r FIEI.DBO. Qui ? t

stknsoaud.Mademoiselle Bratsberg. vulubo. Comment? tu ne penses pas à .f f 8TENSCIABD. Si, j'y pense, -i

ti&udbo. ̃– Je t'assura que c'est tout 4 fait impos* sible. ?

steksoard. Fi Jonc la volonté est une force, mon cher. Tu verras que c'est possible.

WBuyjio. Knfln, voilà qui est d'une singulière Wgô- raté, car, hier, tu étais amoureux de mademoiselle Monsen I

6TEN8aAiù>. – Je m'étais un peu pressé mais tu m'as déconseillé toi-mômo de persévérer. HEi,Dno. -Et maintenant je te conseille d'une façon plus catégorique de ne penser ni à l'une ni à l'autre.. STENssAitD. Vraiment 1 Tu veux, sans doute, te prononcer toi-même pour l'une d'elles.

FJEi,r>BO. Non, je t'assure.

stbkssard. Cela ne saurait m'arréter, d'ailleurs. Si l'on se met sur mon chemin, si l'on me fait obstacle, je ne tiens plus compte de rien.

riELDBO. Prends garde que je Won dise autant! stbksgabd. Toi? Quel droit as-tu de te poser en tu- teur de la famille Bratsberg?

fxkldbo. Je suis leur ami.

stensqarb. – Baht on ne me prend pas avec de pareils sophismesl C'est pour toi pure affaire d'égoïsme. Ta -.̃- ps&tt ranitér est flattée de te voir dans cette xnsisen


tomme un coq en pftte; et c'est uniquement pour cela que tu veux m'en éloigner. piklobo. Cela vaudrait aussi beaucoup mieux pour 3 toi. Tu es loi sur un terrain dangereux. bt«n8oard. Vraiment? Je ta remercie, je saurai 5 Wayer le terrain. mrldbo. Soit, essaye! Mais je te prédis qu'il ne lardera pas i s'effondrer sous tes pas.

8MNS.0ARD.Bon! Tu prépares quelque trahison, je préfère le savoir. Je te connais maintenant, je sais que ta es mon ennemi, le seul que j'ai ici. firldbo. ,Non, je ne suis pas ton enneraï.

8TKNSGABD. – Oui, tu l'es, tu l'as toujours été, mômo quand nous étions ensemble au collège. Toi, comme tout le monde, me considère ici, bien que je sois un étranger. Et toi qui me connais, tune ut'as jamais rendu z justicî. C'est du reste ton défaut principal de ne jamais pouvoir reconnaître le mérite chez les autres. Tu es allé i Christiania, tu as fait partie des cercles et tu as passé ton temps à décrier les gens. Ces choses là se paient on perd le sens du beau, de l'enthousiasme et l'on finit par n'être plus bon à rien. cc

weu)bo. Est-ce que je ne suis bon à rien? F- stensqard. – Tu n'as môme pu jamais me rendre justice. i toslpbo. Mais que dois-je estimer en toi?

stknsoàrd. Tout ait moins ma force de volonté que tout le monde constate, les gens qui festoyaient -hier aussi bien que le chambellan et sa famille.

siSESBô. 'Lé prôpfiéîaire Monsen, par exemple,


afctl que eon fils, 1m. Diable j'oubliais 1 n y «n m un là qui t'attend.

btkmsouu>. Un, qui?

otkldbo. – Un de «au* qui fappréQtwU (II o*9i* l4 $ort$ .) AslaltMB, t*tw«l stsmsqakd. Âslaksent

SCÈNE X

Lm «nêmes, A8LAKSKN

aslaksen. –Ah, enfin J

nBLDào. -Au revoir, je ne veux pas déranger lei «aria.

(H dewcnd »a jardin.)

SCÈNE xr'

«TENSGABD, ASLAKSEN

«tbnsqabd. Par le diable, que venez-vous faire ici ablàkskn.– Vous m'avez promis hieruncompte-rfind* t -de la fondation de notre sodété. lt

STEKsaàRD. Àttendee encore un peu. B

̃ X8LA.KSKN. C'est impossible, monsieur Stensgard, lm Journal paraît demain matin. ̃{ STBH4GAB». Mais non, 'il '.faut .tout chaager. Nom. i «ntroos daa« une phase nouvelle. n est survenu des cir« t ~M>neia.xLaaE-jra% wi'nMigft^t r^tjiyr rpift j'fti dit bi«| dàax le chambellan.. ̃< s


l'union xm osuNsa 908 = -Sur le chambellan, c'est déjà composé. SnpprimeK-le. Ça ne me convient pas A_ V~HQ mev Ma ,%a ~w~~A~ <~ttf.

ABiJtfemn». –Sur le chambellan,c'est déjà composé. stknwjard.SnpprimeK-le. Ça ne me convient pas nous cette forme. Vous me regardez? Ne me croyez-vous pas capable de bien diriger notre société? t ASLAKSKN. Dieu me garde de cette pensée Mais je voudrais cependant vous faire remarquer.

8T1WWARD. Pas d'observation», je n'en souffrirai j»s. ̃ =

as&akskn. Monslevir l'avocat, savez~vous que je risque mon pain? I.e savez-vous? stknsoaud. – Non, je ne lo sais pas.. = aslaksen. •– C'est ainsi. Cet hiver, avant que vous B'arriviea, mon journal marchait beaucoup mieux. Je ïo rédigeais moi-même, d'après un principe fixe qui est «lui-ci o'estlo grand public qui fait vivre les journaux, mais le grand public est le mauvais public, il lui faut donc un mauvais journal. Tous les numéros étaient conçus dans cet esprit. stenssard. Mal, ïncontestaMflment. aslakskn. ̃– Oui, et je m'en trouvais très bien; mais vous êtes venu. Vous avez répandu vos idées, mon jour- ul a pris une opinion et il en est résulté que les amis de Lundestad m'ont lûché. Ceux qui me restent paient > mal.. ̃ s steksgard. Mais le journal est devenu bon. l aslaksen. Je ne puis pas vivre d'un bon journal, «oi.Sila localité prenait de l'animation, de la vie, ^mme Vûûs î« promettiez hier, on atta-herait aa pilori 1 tous les gens influents et mon journal publierait des *rticles,.gue.tout le monde, voudraitlite.. Maïs iKJiià au* tous manquez à votre parole l


STBHsaABD, Pensiez-vous qu? j'allais me mettre a votre service pour faire du scandale? Non, merci, mon brava homme t

AatAxsKN. Monsieur l'avooat, ne mt réduUet pas au désespoir, ça tournerait mal.

stkh8Oaiu>. Que voulez-vous dire? f

AaiAKSBN. Que je serais contraint d'avoir recours à d'autres procédas pour rendre mon journaV productif. Avant votre arrivée, je le remplissais avec des accidents, des suicides, des choses qui n'étaient pas arrivées quelquefois. Mais maintenant que vous avez tout boule. versé, le public veut une autre pâture.

sxENSGARD. – Eh bien, moi, ju n'ai que ceci i voras répondre: si vous me désobéissez, si vous enfreignez mes ordres, j'irai immédiatement chez l'imprimeur Halm et noue fondrons un Cintre journal. Nous avons assez d'argent, croyez-le bien. Avant quinze jours votre feuille de choux sera coulée.

aslaksen (très pdle). – Ne faites pas cela.

8TENSGARD. Si, je le ferai; et je suis homme à rédiger un journal de façon à lui attirer le grand public. aslaksen. Dans ce cas, je vais immédiatement trouver le chambellan.

STENSGARD. – "Vous? Qu'avez-vous à lui dire ? R

A8LAK8EK. Croyez-vous que je n'ai pas compris pourquoi il vous a invité? Il a peur de vous et vous en abusez. Mais s'il a peur de ce que vous avez l'intention de faire, il aura peur aussi de ce que je le menacerai d'imprimer. De cette façon, j'aurai ma part de bénéfice. sTENBQARD. Vous oseriez ? Un gâte-mé» jer comme ̃/voUs? q ̃̃̃̃̃̃̃̃•̃•"̃•-•.̃"̃" 1


ablakskn. – Voua allez en avoir la preuve. Four que votre discours ne paraisse pas dans mon journal, il faudra que le chambellan me paie.

̃TKNSOARD. Osez faire oelal Osez-loi Vous ôtos ivre, mon ami.

aslakskn. Dans une certaine mesure, mais je de. viendrai un vrai lion pour détendre mon dernier raor» «eau de pain, si l'on veut me l'enlever. Vous n'avez pas idée du pitoyable spectacle que présente ma maison une femme toujours au lit, un enfant infirme. stkksoahd. Que m'importe ? Voulez-vous que j'aille me salir dans votre fange ? Que m'importent vos femmes malades et vos enfants estropiés? Osez vous mettre sur mon chemin et dans un an vous serez à la charge de la. caisse des pauvres 1

A8LAKSBN. Jo vais patienter vingt-quatre heures. stknsoard. Ah! vous commencez à devenir raisonnable,

abla'ksbn. J'avertirai mes lecteurs que, par suite d'une indisposition prise à la fête, mon rédacteur n'a pas pu.

steksgabd. •– Eh bien, oui, faites cela. Un peu plus tard, nous nous entendrons peut-être.

A6LAK9EM. Que ce soit bientôt. Réfléchissez bien, monsieur l'avocat. Mon journal est mon unique vache à lait.

(II disparaît dans le fond.)


BGËNE XH

8TEN80ABD, LUKDESTA1»

LtmwtKTAo. bien, moniteur l'avocat Stensgard ? î STKfflOABi». H* bien, monsieur LuadesladT lundkstad. Vous êtes seul Si cel» ne tous ennuie pas, je causerais volontiers un instant avec vous. sthnbqabd.– A vos ordres.

iunobstad. D'abord je dois vous prévenir de ceci Si l'on vous rapporte que j'ai dit quelque chose de désavantageux sur votre compte, il ne faudra pas le croire. sntNMABD. Sur moi? Qu'est-ce que vous auriee pu dira ? t

luwdestad. – Rien, je vous assure, mais il y a tint de gens mal intentionnés qui, cherchent à brouiller le* gens. ̃ 3TBî»saARD. •– Oui, en somme, nous voilà arrivés nous trouver placés l'un vis-à-vis de l'autre dans unu · fausse situation.

lundestad. C'est une situation tout à fait naturelle f au contraire, monsieur Stensgard. C'est la situatioa 4e ce qui est jeune vis-à-vis de ce qui est vieux. ` stensoard. -– iMais non, monsieur Lundestad, vous n'êtes pas si vieux I

ldndestad. Si, si, je me fais vieux. Je siège déjà au Starthing depuis 1839. Il faut mainlouant que je eqnge à prendre ma retraite. ̃

"-̃' stensgahd. -– Prendre votre retraité f 1


urauNtaTAD. Les tempe ohangent, voyez-vous. Il y a de nouveaux devoirs a remplir et pour les remplir à faut de nouvelles forces.

«MNaaAiux, Sincèrement, monsieur Lundwtadv vous voulu céder 1* place à Monsen ? f

LUHDK8TAD. A Monsen Non, ce n'est pas à Monque je veux céder la place.

•tknsoard. Alors je ne comprends pas.

lAMVX&TAo. Supposons que je cède la place à Monn, croyez-vous qu'il aurait quelque chance d'être élu ? stbnsoaïuj. C'est difficile à dire; l'élection des éleceurs du premier degré aura lieu dès après-domain et 'a pas encore suffisamment travaillé l'opinion, mais..» mjndkstad. Je crois que cela no pourrait pas réusr. Mon parti et celui du chambellan no voteraient pas onr lui. Je dis «mon parti c'est une manière de parsr. Je veux dire les propriétaires, les anciennes familles ai ont une situation solidement assise et qui sont d'ici u ces gens-là ne veulent pas entendre parler de Monift qui est un immigré; un étranger à la localité, il n'a de vraie partisans. Il a fallu qu'il travaille rudement >ur se frayer un chemin, il a dû abattre autour de lui, ` n seulement des bois mais aussi des familles.

stensoabd. – Alors si vous croyez qu'il n'a aucun» iance.

lundkstad. Hé! ce sont des dons bien rares queux que vous possédez, monsieur Stensgard. Dieu vous bien dote, mais il y a une petite chose qu'il aurait l vous donner par dessus le marché.

stknsciabd. Et laquelle ?

wmœsiad. -r Difef-mowmAw^Aur gtsa-garôj p^


quoi ne pensez-vous jamais à voua-môme pourquoi I n'avez-vous aucune ambition ? ̃

8TENsaAKD.– De l'ambition î. Moi? ̃

mjndestad. Pourquoi dépensez-vouB vos forcei'l pour les autres ? Bref, pourquoi ne voulez-vous pas vous- môme entrer auStarthing?

stknsoaud. Moi? Vous ne parlez pas sérieuse- ment.

lundestad. Vous avez acquis le droit électoral à co qu'on m'a dit. Mais si vous ne profitez pas de l'occasiou qui se présente, il viendra peut-être quelqu'un qui sera bien en selle. et alors vous ne pourrez le désarçonner. ̃ stensgahd.– Au nom.du ciel 1 Pensez-vous ce que vous dites, monsieur Lundestad ? Q ̃

lunjjestad. Cela ne nous mène à rien. Si vous na I voulez pas, alors. v

jTENsaABD. Si je ne veux pns ? Je vous avouerai franchement que je ne suis pus si dènaè d'ambitions que vous le croyez. Mais pensez-vous réellement que ce soit possible?

lundestad. Jeleciois. Je ferai moi-môme toutca qui sera en mon pouvoir, le chambellan aussi, car il connaît vos capacités. Vous avez la jeunesse pour voil •t.

stensgahd..–Monsieur Lundestad, vous êtes, je I« vois bien, mon véritable ami.

lundestad. Et si vous étiez mon ami, vous, vous .nie déchargeriez de ce lourd fardeau .que vos jeunes épaules porteront plus aisément que les miennes. stensgakd. Remettez-vous en à moi pour cela, et '«è craignez pas goe je ̃vou9eb*>»»4oàn«. 1


itjndestad. Ainsi, vous n'avez pas d'objections ? t stessoard. Voici ma main 1

lundestad.– Merci. Croyez-moi, monsieur Stensgard, vous n'aurez pas ocension do vous en ropentir. Mainte- nnnt il faut nous mettre à l'œuvre avec prudence. Ta- schons de nous faire nommer tous les deux électeurs du second degré. Moi, je vous proposerai pour me succéder et vous, vous exposerez vos idées et vous répondrez aux = adversaires. = btknscmrd. Oh quand nous en serons la, nous 1 aurons gagné la partie. Vous êtes, tout puissant dans les réunions d'électeurs. '= mjndestad. Il y a des degrés dans la touto-puissaice. Faites valoir naturellement vos talents d'orateur, = et voyez à laisser de côté surtout tout ce qui pourrait ffi être choquant ou. stensgabd. Vous ne voulez pas dire que je dois = rompre avec mon parti ? 't. LUNDESTAD. tudiez la question avec soin. Que ï veut-on dire en déclarant qu'il y a ici deux partis? op On veut dire simplement qu'il y a des familles qui possèdent des biens bourgeois et qui ont une part dans = l'administration des affaires publiques c'est le parti =\ dont je suis et que de l'autre côté, il y a la foule de nos concitoyens plus jeunes qui veulent aussi avoir leur = part de la richesse et du pouvoir. Mais ce dernier parti. s •vous en sortirez -naturellement, quand vous ferez partie du Starthing et que vous aurez acquis, en même temps, une situation solide de propriétaire, car cela est nécessaire, monsieur Stensgard.

sTSvtëttAja}. ©si, je îetrois aussi. Mais le temps est 14


«o«it, oa «'acquiert pu ub» partUfe altatttoft «a un tour de main.

LUNOX8TAO. Non, naturellement, mai» vous pour-

rie» peut-être, pour le moment, vous contenter d'espé- ̃ raacee. ̃

SWH8GA.RD. D'wpérances.

tDNDKSTAD. – Series-vous opposa à l'idée d'une bonne

dot, monsieur Stentgard? 11 y a d«.très riehM héritières «lans le pays, et pour un' homme comme voue qui a de l'avenir et qui peut espérer arriver aux postes les plus élevés.. » Croyez-m'en, il &'«n est pas une qui vous refusera 'si vous savez manœuvrer. ̃

btensgard. – Surtout si vous venez à mon aide. Aiit

vous m'ouvrez là de bien larges horizons, de magni.ligues perspectives! Tout ce que j'espérais, tout ce que je désirais, mes rêves les plus lointains eux-mêmes deviennent de vivantes réalités.

i-undestàd. –Oui, ouvrons l'œil, monsieur Stensgavd.

Je vois que votre ambition est déjà éveillée. C'est bion, le reste ira tout seul. Merci, en attendant. Je n'oublierai jamais que vous avez bien voulu décharger mes vieilles épaules du fardeau du pouvoir.


SCÈNE XIII.

Lw mèmM, BRAT6BERG, EH1K, HEJRE, FlEïJDBO, i SELMA. THORA, des invitée

(Quelques invité rentrent dans la salon. Deux «ornâtes apportent dea lampes et des rafnlchlMMittnlK; au eouis de 1* actmo.)

sbi.ua. (Elle s'approche du piano au fonà).–J\fiRtcz, monsieur Stensgard, nous allons jouer aux jeux innocents.

8TENWAKD. Avec plaisir, j'y suis merveilleusement disposé.

(Il la rejoint nu fond du salon, ils causent ensemMo cl font les préparatifs.)

ehik noix basse). Que vient de me raconter îuôa père, monsiouv Hejre? Que signiiiait ce discours de M.. Stensgard, hier? Y

hejbe. ̃ Hé, hé, ne le sait-on pas? q

erik. Non, ma femme, moi et quelques amis de la ville, nous étions à déjeuner, nous sommes allés ensuito au bal'du cercle. Mais mon pero dit que M. Stensgard a déjà rompu avec les gens de Storli et qu'il a été horriblement grossier envers Monsen.

hejbs. Envers Monsen? Vous avez sans doute mal entendu, mon très cher.

bîuk. C'est possible; il y avait tant de mondé autour de nous. Mais j'ai bien entendu que- »

hehubJ- Suffit.. Attendez -juâqu'ù dumnài matin;


l'histoire sera tout au long dans lo journal d'Aslaksen. On vous la servira au déjeuner.

(II s'éloigne.)

biutsbehck Hé bien, mon cher Lundestad, cette lubie dure-t-elle toujours?

ltjkdesta». Co n'est pas une lubie, monsieur le chambellan. Quand on se voit en danger d'ôtre jeté par dessus bord, il faut savoir prendre soi-mûme cette résolution.

bratsberg. Bah! Co sont des phrases. Qui songo à vousyêcarter? If

mjndestad. – Hum! Je suis un vieux prophète. Jo vois venir le vent. Il y a un changement dans l'atmosphère. J'ai déjà un remplaçant l'avocat Stensgard est disposé.

bratsberg. L'avocat Stensgard ? If

lundestad. – Oui, est-ce que ce n'était pas entendu? 9 Quand vous m'avez dit qu'il avait besoin d'être secouru, appuyé, j'ai cru que vous me donniez le conseil de me démettre en sa faveur.

bratsberg. Je pensais seulement à la lutte qu'il a ""engagée contre ces démolissantes fourberies on honneur Storli.

ltjndestàd. – Mais comment aviez-vous la certitude que Stensgard romprait avec ces gens-là

BRATSBERG. – Mon cher, il m'a prouvé sa sincérité, hier soir. <- ̃' =

lundestad. –Hier soir?

brÀtsberg. Oui, quand il a parlé da la néfnsla influence de Monsen. ̃


î.iiNnEaTAT» [étonné). Do Monson ? If

«RAïâusna. Oui. Il a été très dur, insolent mdmo, il Va appelé sac d'éous et ImisIHo ou dragon, je na sais plus au juste. G'ôtoit fort amusant 1

x.VNnEBTAD. – Amusant! Vous trouvez ?

jmATsnERO. – Jo ne m'en cache pas, Lundestad, je lui suis gré de cette sortie. Aussi, maintenant, nom; faut-il lo isoutonir, car après une attaque aussi violente. lundestad. Que collo d'hier? BRAT3BERG. –• Oui.

iioxiVR&TAT». A la fôte ? If

bbatsbeuo. Oui, a la fôte.

i,unj>estad. Contro Monson f

bratsberg. Oui contre Monson et sa bande. Ils vont naturellomont essayer de se venger maintenant, on no peut pas s'en ôtonner.

ix'Ndestad (d'un air convaincu). –- Oui, il faut sou. tenir M. Stonsgard, c'est clair.

THORA. -Père, viens jouer.

b'ratsbeiig. Quelle idée singulière, mon enfant 1 ̃mon* Mais oui, viens, Selma le désire.

BRAT8BERG. – Alors il faut que je m'exécute. (Bas). C'est tout de môme triste pour Lundestad. Il se fait vieux décidément. Imagine-toi qu'il n'a pas môme compris ce que Stensgard disait hier.

tboba. Viens viens 1 Nous allons jouer.

(EUei'entralne).

erie. Monsieur Hejre, vous êtes le juge des gages. hejhe. Hé i hé c'est ma première nomination en ce bas monde.


btensoako. – C'est à chus© de vo» fréquent; »_ il.. _• »»_»'

utënscmhd. C'est à cause de vos fréquents rapports avec la justice, monsieur Hejre 1

hkjhk. – Oh mes jeunes amis, je me ferais un véritable plaisir de vous condamner tous à la fois. suffit 1 STEXsUARD (se glissant prêt de Lundestad). Vous avez causé avec le chambellan il a peut-être été que* Uondemoi?

lundkstàd. Hélas! de l'incident d'hier soir.

btknsoard. Diable!

Z.UMDESTAD. 11 trouve que voua avez été insolent. stenhuaiu) – Je nie le reproche bien-assez.

i,uno£stad. Vous pourriez peut-être réparer cela maintenant.

brik. Monsieur Stensgard, c'est votre tour.

sTENsaARD. Me voilà t {Rapidement). Comment faire? q

ltjndf.stad. Si l'occasion s'en présente, faites vos excuses au chambellan. stens9ard. – Oui, certainement; oui, oui.

beuka.Vitei vite!

stessqard. – Me voici, chère madame, me voici!

(Le jeu continue au.milieu d'éclats de rire. Quelquesper-

sonnes âgées jouent aux cartes. Ijundestad -s'assied à gauche Hejre est auprès de lui).

hejhe. Ce blanc-bec prétend que J'ai en des démélés avec la justice. ̃

LDNDE8TAD. On ne peut nier qu'il soit fort insolent. hejre. Et c'est ce qui fait que toute la famille, Bratsberg le choie-. Ça fait pitié de voir comme ils le crsigQCBt.̃̃ lîjndestad. Vous vous trompez en cela. Le cham- 1


bellan ne le craint pas. 11 croit que le discours d'hier = a'uppliquait i\ Monson.

hëjhe. A Monsen ? Quelle folie! ixnukstax). C'est ainsi; Ringdal et lia petite fille l'ont abusé. s hejrk. Alors, n va le trouver et l'invite & un grand dîner, ma parole d'honneur, c'est délicienxt Non, savez- vous, c'est là une chose dont je no pourni M'empêcher = de parler.

I.UNDKSTAB. – Non, je vous en prie, n'en dites rien, Bratsberg est votre vieux camarade d'école et bien qu'il se soit montra un pou dur on vers vous.

hejhe. 1 jo lui rendrai cela avec usure.

lundkstad. Fuitos attention, la chambellan est pui*. ? snnt; on ne joue pas avec les lions. -=

HEjttB. Bratsborg un lion Peuh il est bêto, moi» s cher, et je ne lo sais pas. Oh quelles jolies chicanes, quelles [allusions méchantes t quels traits cruels je vais liror de tout cela, quand j'uurni mis en train notre grand procès.

sEtMA. (A ffejre)). Monsieur le juge, que doit faire '= celui à qui appartient ce gage ? 1

erik. (A Hejre sans être remarqué.) Il est à Stens- gard trouvez quelque chose d'amusant.

hkjke. – Ce gage ? Laissez-moi voir un peu. Ça pour- rait bien être. Suilit Qu'il fasse un discours selma. – 11 est à M. Stensgard

STBNSGÀRD. ±– Ùh t non dispensez-m'en, j'ai trop mal parlé hier.

BHA.XSBEKG. – Fort Men. au cnntr»iir*i. moasieus; Stensgard. Je m'y connais aussi un peu en éloquence.


MJNnEàTAO. (A Hejre.) Diable l pourvu qu'il ne «n rétracte pas 1 hbjrb. Sorêtraoter? Hèl t vous ôtes bon, Vous. J'ai eu une magnifique inspiration. (Bût à Stensgard). Si vous avez mal parlé hier, vous pouvez vous rétracter aujourd'hui. stknso abd (frappé d'une idde soudaine), Lundes» tad, voici l'occasion qui s'offre t

I ujndestad (en s'éloignant). Manœuvrez bien,

I (11 cherche son chapeau ot gagne lontement la porte).

stexsoabd. – Eh bien, oui, je vais faire un discours LES »AME3. –Bravo l bravo î

stensgahd. Prenez vos verres, mesdames, mes- sieurs. Je vais faire un discours qui commence par un conte, car dans ce milieu charmant je me sens inspiré par la muse de la poésie.. erick. (Aua dames). Ecoutez i écoutezl STKN8GARD. (Le chambellan prend son verre sur la table de jeu et se tient debout. lïingdal, Fieldbo et quelques autres arrivent du- jardin). Un jour da printemps, un coucou s'en vint voltiger dans le vallon. Le coucou est un oiseau qui porte bonheur. Sur la lisière de la forêt il y avait une grande fête d'oiseaux et, par groupes, s'en allaient en chantant des oiseaux sauvages -et des oiseaux domestiques. Les poules arrivaient en caquetant, les,oies en criant; mais de la basse-cour de i Storli descendit un gros dindon, bruyant, qui gloussait, battait des ailes, se gonflait, se rengorgeait, et disait, dans son langage « Je suis le roi de Storli t

bkatsberg. Délicieux. ÉÉûîîtezt

btensgabd. –Il y avaitaussilàun vieuxpic. Pêrchêsur


un tronc d'arbre il se mit à picorer, à crier, à frapper de son bec pointu do oi de 1A pour trouver los insectes avec lesquels il nourrit sa bile, De partout on entendait son: piok piok I piok 1 C'était lui.

ebik. M^He pardons, n'était-ce pas plutôt une

cigogne, out.

HEJRE. Sufût!

8TEN8GARD. – C'était un vieux pic. Leur assemblée

commençait à s'animer. Bientôt ils trouveront un personnage sur lequel ils pouvaient glousser, ils rapprochèrent aussitôt leurs petites têtes et glousseront en choeur, longtemps, jusqu'à ce que le jeune coucou se mit de la partie et gloussa aussi avec oux.

vieldbo (bas à Stensgarâ). Au nom du ciel, tais*

toi 1

stensgabd. Mais le personnage dont il s'agissait

était un aigle qui avait choisi un rocher solitaire pour y jouir de son repos. Tous étaient ligués contre lui. «C'est l'effroi de tout le voisinage, disait un horrible corbeau. Mais l'aigle, à ce moment, vola majestueusement au bas de son rocher,.vint prendre le coucou dans le vallon et l'emmena avec lui sur les hauteurs. Il fit ainsi la conquête d'un cœur. D'une aile légère l'oiseau de bonheur s'envola au-dessus de la plaine mesquine vers le repos, vers le soleil; et là il apprit à mépriser le gloussement des poulaillers ainsi que les champs stériles.

fieldbo. Conclusion 1 Conclusion 1 Musique 1

BRATSBERG. Silence, n'interrompez pas 1

stensoard. Monsieur le chambellan, mon conte est

terminé et, devant cette nombreuse assemblée, je vous adresse mes excuses pour ce qui s'est passe hier»


BBATSuuio (Jaitant un jpo-« en arrière). A mol 7 snuiaa&ftD. Et mes remeroiementspour 1* façon dont vona vout et<* vengé. Voua aurez désormais en moi un champion dévoué. Mesdames, messieurs, un hurrahà à M. le chambellan Brataborg I

BtiATSBBRâ {II chancelle et s'appuio à la Utble). –h vous remerble, inonsiaur l'avocat.

va MV¥t&$(toH$ unpeugénés). -A momiwnria chara- bellan t A monsieur le chambellau I

BiuTSBKRa. Mesdames, messieurs 1. (fiai). Thora I thora. P<5re 1

BRvrsBKua. – Docteur, docteur, qu'ayez-vous fait Y STKNSOAno {le verre à la mairi, rayonnant de joie). –Maintenant reprenons nos places t F^eldbo, entre aussi dans l'Union des jeunes i Le jeu bat son plein.

hejhe (au premier plan, à gauche). Oui, le jeu bat son plein t

fLundesttd disparaît dans le fond).


ACTE TROISIÈME

U«e antkluunhra élégante avec une entrée dana le fond. A gauohe, une porte qui donne aur la bureau du chambellan. Un peu plus loin, une autre porto qui donne sur le salon et une autre porte qui donne ear le cabinet do l'administrateur des forges. Devant ce cabinet une fenêtre.

SCÈNE PREMIÈRE

BRATSBERO, TROBA

bratsbbhg. – Voilà les suites de cette comédie de* larmes, du chagrin.

thoha. Ah f si nous n'avions jamaia connu cet iffreuxStensgardl

bratsbîbbgf. – Dis plutôt cet affreux Fieldbo.

thoiia. Fieldbo ? q BRATSBSEa.– Oui, Fîeldbo. WeaKe pas lui qui m*» rompe ?

thorà. Non, cher père, c'est moi.

BRATSBERa. Toi î Tous les deux alors f Tous les ux derrière mon dos t Cest du propre l

thora. 0 père, si tu savais 1

BRATSBERa. – Je sais, je sais, j'en sais beaucoup trop.


SCÈNE II

Le» mêmes, FIELDBO

rku>bo. Bonjour, monsieur le chambellan t Bon.

jour, mademoiselle!

bb a.tsberg. Ah vous voilà, oiseau de malheur 1

fieu)bo. C'a été, en effet, un inoident bien désti.

grénble.

bratsbérg (il regarde par la fenêtre). – Vous trou.

vez ? Vraiment r

FiEtDBq. – .Te crois que vous aurez remarqué que

j'ai, pendant tout la temps, observé Stensgard. Malheu.

reusement, en entendant dire qu'on allait jouer aux 1 1 jeux innocents, j'ai cru qu'il n'y avait pas de danger.

bratsberq (il frappe du pied). Etre mis au pilori °

par un pareil écervelé Qu'est-oe que mes invités ont d dû penser de moi ? Que j'ai voulu bêtement acheter «I d homme, ce. ce. comment Lundestad l'appelle-MI? i

ïiELDBO. – Mais. s

Taoâh.(sam être vue de son père). – Chut i p

bratsbero (après un silence à Fieldbo). Bépon-I? d

dez-moi franchement, docteur, suis-je réellement pl

sot que la généralité des hommes ? q |

.PIELDBO. Pouvez-vous me poser une pareille que p

tion, monsieur le chambellan ? 't 1' bratsberg. Enfin, comment se fait-il que j'ai éta ic

probablement le seul à ne pas comprendre que ce maul{c dit discours était dirige conité mol ? lr'


fieldbo, C'est que v ous ne voyez pas votre propre situation dans le district avec les mêmes yeux quo le reste do la population. BRATSBEna. Jo la vois comme fou mon père la voyait, et l'on n'a jamais osé lui faire une semblable vilenie.

jmkldbo. Votre père est mort vers 1880.

BRA.TSBERG, •– Oui, et bien des choses ont changé depuis lors du reste, je suis cause de ce qui arrive je me suis trop mêlé au peuple. G'estpourquol on me compare maintenant au propriétaire Lundestad.

PIELDBO. – Oui, mais à proprement parler, je no vois. pas beaucoup de déchéance là-dedans.

bratsbero. – Oh 1 vous mo comprenez très bien. Jo ne tire naturellement pas vanité des distinctions sociales, mais ce que j'honore et ce que je demande quo les autres honorent aussi, c'est l'honnôtoté qui est héréditaire dans notre famille. Quand on se môle commo Lundestad à la vie publique, on se trouve quelquefois forcé à des compromis et on ne peut pas conserver aussi bien son indépendance de caractère et de conduite. C'est pourquoi Lundestad doit se résigner à ce qu'on lui jette de la boue. Mais qu'on me laisse tranquille, je suis en ehors des partes, moi.

FIELDBO. -Pas absolument, monsieur le chambellan, puisque vous avez été enchanté tant que vous avez cru que ces attaques étaient dirigées contre Monsen.

bratsberg. Ne prononcez pas le nom de Monsen ici. C'est lui qui a perdu la moralité du pays; et malheureusement il a aussi tourné la tête à monsieur mon ûls. thoka. Erik? ̃•-•-̃- :•• 1 :L'HOM, ErikY


mkldbo. Votre fils ? f Mi&TswniQ. Oni quel besoin avait-tl «e a* jeter 4ans des spéculations commerciale» ? >-

kwudbû.– Mais, ch«r moatteur, U fui bien qu'il vin; «t.

BRATSBtno. Avec un peu d'économie, ne pourrait-il pas vivre, et bien vivre, de l'héritage de sa mère f ïirlpbo. Peut-être pourrait-il en vivr«; mais, dans -ce cas, pourquoi vivrait-Al f ̃

BR4TSBKRQ. Pourquoi ? Évidemment il faut avoir un but; eh. bien, il a étudié le droit, pourquoi ne M <»>nsacr«raiHl pas au droit ?

phsldeo. Ce serait contraire à sa nature; il ne pour rait paa non plus songer à obtenir immédiatement \m emploi. Vous vous êtes réservé à vous-iuôuia r*dininis tration de votre fortune. Votre fils n'a pas d'entants i élever, et puis, lorsque dans de semblables conditions on voit de» gens, partis de rien, arriver Su demi-million., BRA.TSBKRG. Ln denii-million Ah 1 tenons-nous-e y aux cent mille mais on n'amasse pas un. demi-million, ni môme cent mille couronnes avec des mainsnettes. Ce n'est peut-être pas là l'opinion du monde le monde, au contraire, vous applaudira de votre succès, mais la conscience. Mon fils ne doit se livrer à aucun commero «emblable soyez sans crainte, le commerçant ÏBratsbers 1 ne cacrnprftTiaR nn dcmî-miilinï»


SCÈNE III

Lea mêmes, SELMA.

aucKA. Mon mari n'est pas ici? t

ïuu.T«BKRG. Bonjour, mon enfant. Tu cherches ton mari?

sklma. Oui, il m'avait dit qu'il viendrait ici, M. Monsen est venu ce matin, et.

e brat&berq. Monsen? Est-ce que Monsen vient chez nous maintenant?

SELMA. – Quelquefois, pour affaires; mais, chère Thora, qu'as-tu? Tu as pleuré?

thora. Oh ce n'est rien.

8Elma. Si, s|l A la maison, Erik était de mauvaise humeur; et ici. je vois à votre air à tous qu'il y a quelque chose. Qu'est-ce ? q

bbatsberg. – Rien qui te concerne dans tous les cas. Tu es trop'délicate pour porter de lourds fardeaux, ma petite Sélma. Allez-vous-en au salon. Si Erik a dit qu'il viendrait, il viendra sûrement.

selma. Allons f soit. je vais me garer des courants d'air, (Elle enlace la taille de Thora.) Sais-tu que je pourrais t'étouffer, éhère Thora {Elles sortent.)

BRATSBERG. – Ils en sost déjà là, les deux spéculaleurs 1 Ils devraient fonder une maison la maison Monsen et Bratsiergl Cela sonnerait jolimentl {On frappe.) Entrezl


SCÈNE VI

BRVÏSBERG, STENSGARD, FIETLDBO

BHATflBKRo. (Il fait unpat en awière.) Comment?

stensgabd. –- Oui, c'est encore moi» monsieur le chambellan.

bratsbkrg. – Je le vois bien.

w fibldbo. Tu es fou, mon garçon 1

steksgabd. Vous vous êtes retiré de bonne heure hier soir. Quand Fieldbo m'a expliqué la situation, vous étiez déjà parti.

bratsberg. Mille pardon, mais toute explication serait superflue.

stensgard. Évidemment; aussi ne croyez pas que ce soit dans ce but.

braïsberq» Non I Alors J

sïenga«d – Je sais que je vous ai offensé.

braïsberg. Je le sais aussi. Voulez-vous me dire, avant que je vous fasse mettre à la porte, pourquoi vous êtes venu ? q

stensgard. Je suis venu parce que j'aime votre fille, monsieur le chambellan.

fieldbo. Hein t

bratsberg. – Qu'est-ce qu'il dit, docteur 1 `

stensgard. Ouï, vous ne pouvez pas vous expliquer cela, monsieur le chambellan. Vous êtes un vieil-V lerd; vous- n'avez jamais eu à lutter pour quoi que ce soit ? '• 1


bbatsberg. -– Et voua avez le front de. 1

btensgard. – Je viens voua demander la main do mademoiselle votre fille, monsieur le chambellan. BRATSBERG. – VOUS, VOUS? Ne VOUleZ-VOUS pas vous asseoir? i

8TEX88ARD. –̃ Meroi, je préfère rester debout. bratsberg. Que dites-vous de cela, docteur? 8TENBGABD. – Oh J Fieldbo dira ce qu'il faut. Il est mon .ami, le seul ami véritable. que j'ai.

fieldbo. Non, non, mon cher. Ne comptes plus sur mon amitié. Après ce que tu.

bratsbebg. –• Était-ce pour cela que M. le médecin des forges l'a introduit chez nous q

btensgabo. Vous ne me connaissez que par mes discours d'hier et d'avant-hier, c'est insuffisant, car je ne suis plus l'hoin»ue que j'étais. Les relations quo j'ai eues avec vous et les vôtres ont eu sur moi l'influence d'une pluie de printemps. En une seule nuit la semence a germe, na m'enlevez pas la lumière qui la fera fructifier. Je n'ai jamais été heureux dans le monde, avant ce moment-ci, j'ai été comme l'oiseau sur la branche. BRATSBERG. – Mais ma fille T

8TENSGARD. Je saurai gagner son affection. bbatsberg. – Vous croyez; hum t

stensgabd. Oui, car je le veux. Rappelez-vous ce que vous m'avez raconté hier. Vous étiez aussi mécontent du mariage de votre fils et cependant tout a changé pour le mieux; profitez de l'expérience du passé, comme a dit Fieldbo.

bbatsberg. Oh t c'était votre idée q

*ieldbo. En aucune façon, non, monsieur le chamJ5


bellau, permettez-moi de causer un instant seul avec vous.

sïrnsgahp. Folie 1 Je n'ai rien à te dire A toi. Ri. lo chambellan, soyez à la fois habile et sage. Une famille comme la vôtre a besoin d'alliances nouvelles; sans cela la race s'abêtit.

bratsberg. Non, o'est par trop fort!

stensgard.– Chut! Ne vous excitez pas 1 Renoncez a vos fastidieux préjugés de naissance il n'y a que de la bêtise au fond do tout cela. Vous verrez quel ami vous avez on moi, quand vous ma connaîtrez mieux; vous serez heureux do me compter au nombre des membres de votre famille. Oui, vous et votre fille aussi, je saurai l'y contraindre.

bbatsberg. Que pensez-vous de cela, docteur? p FIELDBO. Je pense que c'est do la folio.

stexsgard. Ouij de ta part co serait de la folie, mais moi j'ai un rôle à remplir dans le monde et je ne me laisse pas arrêter par des phrases et des hauts cris. bratsberg. Monsieur l'avocat, voici la porte! 1 stensgakd. Vous me chassez?

BRATSBERG. – Sortez 1

stensgard. Réfléchissez, monsieur le chambellan BRATSBERG. Sorte- vous dis-je. Vous êtes un chevalier d'industrie et un. un. J'ai oublié le mot. Voilà ce que vous êtes 1

stensgard. Qu'est-ce que je suis ? `?

bratsberg. – Un. un. le mot me vient sur les lèvres. sortez t

steksgârd. Si vous vom mottez sur mon chemin, malheur à vous l 1


I mtATsniniG. Et qu'ai-je à redouter?

I stjînsgabd. Je vous persécuterai, je vous attaquerai dans les journaux, je vous calomnierai, je minorai votre honneur si je peux. Vous soignerez sous le fouet, vous croirez voir dans le oiel dos esprits acharnés i\ votre I ^orte; vous tremblerez do peur ot vous oliorchercz en vain un refuge contre ma colère.

I BKATsniîHG. Cherchez vous-inômo un rofugo dans ( uno maison do santé, vous y serez à votre pince. | I stkssgard. – Ah, ahl C'est un conseil bon marché. ̃ Jo tiens vous dire ceci, monsieur Bratsborg 1 La colore ¡ du Seigneur est en moi c'est sa volonté que j'accomplis et vous vous yopposez; il m'a destiné aux plus grandes choses. N'ayez pas pour! Bah 1 jo v jis quo je n'ar- riverai pas à m'entendre avec vous aujourd'hui. Jo ̃ h'exîge rien, d'ailleurs, sinon que vous parliez à votre fillo, que vous la mettiez A môme do choisir. Pensez à vous et songez à elle. pouvez-vous espérer trouver un gendre au milieu do ces insignifiants et de ces inuI liles? Fieldbo dit qu'elle ost réfléchie, bonne et fidèle. Vous en savez assez; adieu, monsieur le chambellan. Il ̃ dépend de vous que je sois votre ami ou votre ennemi t I (II soit.)

I bratsberg. Eh quoi 1 nous en sommes là ï On ose me faire, chez moi, de pareilles propositions! 1

FIELDBO. Stensgard était le seul qui put oser cela 1 eratsbebg. Lui aujourd'hui; demain un autre. 1 fieldbo. – Qu'ils viennent; je'les. recevrai, moi!

1 bràtskf.b«.Vou»! Vous qui fttes la cause Cm tout lo Ifflai! Ce Stensgard est le plus effronté coquin que j'aie


jamais vu! Et cependant. cependant, U y a en lui, xan foi, quelque chose qui me plaît.

yiBLGBû. – li a certainement du talent.

BnATSBERa. II a une grande franchise, monsieur le docteur; il ne cache pas son jeu, .lui, comme certaines gens; il.

vieldbo. A quoi bon revenir là-dessus. Montres seulement beaucoup de fermeté. Avec Stensgnrd, il faut dire mille fois non plutôt qu'une.

BRATSBERa. •– Gardez vos conseils pour vous; et, croyez-m'en sur parole, ni lui, ni aucun autre, ni. SCÈNE V

BRA.TSBEUG, RINGDÀI.

RiHâDAL. Mille pardons, monsieur le chambellan; un mot. (Il lui parle bas.)

bbatsberg. –Comment? chez vous?

XUNQdal-. Il est arrivé par la porte du fond et a demandé la faveur d'être reçu avec tant d'insistance 1. bbatsberg. Huml Docteur, allez donc trouver ces dames un moment. Il y a là une personne qui. Ne dites rien à Selma de Stensgard et de sa visite. Épargnons-lui ces histoires. Quant à Thora, il me serait agréable aussi qu'elle n'en sût rien, car. Ayez la bonté de passer de ce côté.

(Fieldbo entre dans le salon. Kîagdaî est «rem» dans son cabinet). 1


SCÉNfi VI

BRATSBEUG, MONSEN

M0N8EN. Je vous demande pardon, monsieur le chambellan.

nqATSRKRO. Entrozl entrez! Que dt'siroz-vous? l'

monsen. –Ohl je no puis vous dire cola ainsi. Du reste, je possède à peu prôs tout ce que je puis souhaiter. bwatsbeh». C'est-à-diro beaucoup, hein? '1

monsen. J'ai eu do la chance je suis parvenu a ce que je voulais; il me tarde môme de me débarrasser du fardeau.

bbatsbekg. Je vous félicito, vous ot beaucoup d'autres.

moîjsen. Et si je pouvais rendre service à M. lo chambellan.

BRATSBERG. A l»Oi?

MONSEN. –Il y a cinq ans, lorsqu'on a mis aux enchères les bois de la commune, vous avez surenchéri. bhatsbeeg. Oui, mais vous plus que moi, et ils vous ont été adjugés.

Sîonsen. Vous pourriez vous en rendre acquéreur maintenant qu'ils sont bien améliorés.

rbatsbebg. – Vous voulez dire qu'on a fait des coupes réellement criminelles.

monsen. Ils ont encore une grande valeur; et, grâce à vos soins, dans quelques années. ̃


bbatsbïrq, Merci j'ai le regret de ne pouvoir pas m'occuper de «ette affaire.

monsen. Il y aurait beaucoup i\ gagner, monsieur le chambellan, et, pour ce qui me concerne, à vous parler franc, j'ai en vue une grosse spéculation. C'est une affaire qui rapporterait beaucoup, je veux dire qui rapporterait énormément quelque chose comme deux «ont mille couronnes.

bratsberg. Deux cent mille En effet, ce n'est pas une petite somme.

monsen. « Ah 1 ah 1 Co n'est pas mauvais mettre avec lo reste Mais il y aura une grande bataille à livrer, il faut des troupes auxiliaires. On n'exige généralement pas beaucoup d'argent comptant; par exemple, il faut avoir des noms qui sonnent bion.

bratsberg. Je sais que certaines gens font ce métier-la.

monsen. Une main lave l'autre. Hô bien, ne feronsnous pas l'affaire? Vous aurez les bois pour un prix dérisoire.

̃ .bràtsberg. –Je ne les veux à aucun prix, monsieur Monsen.

monsen. Une bonne offre en vaut une autre, monsieur le chambellan voulez-vous m'aider?

bràtsberg, Qu'entendez-vous par ? f

monsen. – J'offre naturellement toute sécurité; je suis assez riche; voyez ces papiers.

bhatsberg {repoussant les papiers). Est-co d'une aide pécuniaire que vous?.

monsen. Pas d'argent comptant, non; seulement


voire aval, contre un dédommagement» bien entendu, avec toutes sécurités, et.

bratsberh. – C'ost pour me faire cette proposition que vous êtes venu? R

M0N8KN. –Oui. (Le chambellan fait un mouvement.) Monsieur le chambellan, voulez-vous nie dire ce que vous avez contre moi? Je ne ne crois pas vous avoir jamais causa d'ennuis.

bkatsbkug. Non ? Eh bien, jo vais vous en citer un.our venir en aide a mes ouvriers, j'ai fondé la Caisse de Prévoyance des forges; niais tout de suite vous vous êtes mis a faire de la banque ot toutes les épargnes sont allées à vous.

MONSEN. Naturellement, je donne un intérêt plus fort.

bratsberg. Mais vous en prenez un plus fort aussi. monsen. Par contre, je fais beaucoup moins de difÛcultés pour les cautionnements et toutes ces choses-là. bbatsbers. Hélas 1 c'est grîlce à cela que l'on voit ici se traiter des marchés de trente à quarante mille couronnes sans que l'acheteur et le vendeur possèdent un hectare. Voyez-vous, monsieur Monsen, c'est là ce que j'ai contre vous; mais il est encore d'autres griefs" qui me touchent de plus près. Croyez- vous que ce soit avec mon consentement que mon ills s'est jeté dans ces folles entreprises?

monsen. Mais je n'y puis rien, moi.

bratsberg. – C'est vptre exemple qui l'a tenté, lui ̃et les autres. Pourquoi ne vous en êtes-vous pas tenu à votre commerce?

3KWSÏ3Î.. Flotteur de Sois connue ùion ûère ? Î

l ,0.=. Fto'teu, d. bois oomm. fio. ¡";¡,, 1


bhatsberq. C'était peut-être un déshonneur que d'être à mon service? Votre pore gagnait honnêtement sa vie et était estimé par les gena de sa classe. monsen. Oui, jusqu'au moment il à ruiné sa santé en travaillant et a'est noyé en passant un rapide avec son radeau. Est-ce que vous connaissez quelque chose à la vie de ces gens, monsieur le chambellan ? Aves-vouB songé à tout ce qu'ils endurent pour vous lorsqu'ils flottent leur bois sur les cours d'eau au milieu de la forêt et traversent les rapides, pendant que vous êtes là dans une chambre confortable et que vous profitez du fruit de leurs labours? Pouvez-vous en vouloir a un homme de chercher à améliorer sa situation, de faire son possible pour parvenir? J'avais acquis. un peu plus d'instruction que mon père, j'avais peut-être aussi un peu plus de capacités, etc.

bratsbers. Parfait, mais par quels moyens êtesvous parvenu ? Vous avez commencé par faire le commerce des spiritueux; puis vous avez acheté des créances dont vous avez fait le recouvrement sans aucuns égards; et ainsi de suite. Combien ayez-vous ruiné de gens pour faire fortune ? q

monsen. C'est le sort des commerçants l'un monte et l'autre décline.. bratsbers. Mais comment et par quels moyens fN'y a-t-il pas ici un grand nombre de familles honorarables qui se trouvent par votre faute à la charge de la caisse des pauvres?

MONSEN. Daniel Hejre n'est pas loin d'en être réduit la, lui non plus.

bkatsberg. •̃ Je vous comprends, mais .'dé'" ce "que 1


j'ai fait je puis répondre devant Dieu et devant les hommes. Lorsque le pays, après sa séparation d'avec le Danemark, se trouva dans le besoin, mon père (léponsa pour des Uns patriotiques plus que ses moyens ne lui rmettaient, et o'est ainsi qu'une partie de notre pntrimoine passa à la famille Hejre. Qu'arriva-t-il alors? Il f avait sur la propriété un bon nombre d'employés, d'ouvriers qui ont souffert par suite de l'administration imprudente de Daniel Hejre. En môme temps Hejre abattit les bois au grand détriment, je pourrais dire pour le malheur, du district. N'était-ce pas mon premier devoir d'empêcher cela dès que je le pourrais? Et jo l'ai pu, j'avais la loi pour moi, j'étais dans mon bon droit en reprenant ma propriété.

MONSEN. Je n'ai pas non plus enfreint la loi.

bra.tsber(ï. Mais vous avez agi contre votre conscionce, car vous on avez un peu, je suppose. N'avoz-vous pas mis le désordre partout ici? N'avez-vous pas compromis le respect que la fortune inspirait autrefois? On ne demande plus maintenant comment sont acquises les richesses, ni depuis combien elles durent. On dit < Combien a un tel, ou un tel? Et il est jugé. Moimême je le supporte. Pourquoi sommes-nous là tous les deux à causer comme des camarades ? Parce que nous sommes les deux plus grands propriétaires du pays. Eh bien, je ne le veux plus. Une fois pour toutes, je vous ai dit ce que j'avais contre vous.

monsen. Monsieur le chambellan, je vais me retirer des affaires et vous donner satisfaction sur tous les points; mais, je vous en conjure, venez à mon aide. ERATSBKRà. NÔU.


monun. –Je suis prêt à payer M que.

BR*TsBERa. Payer? Voua osez me.? t

monssn. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour votre fils?

BRATSBKAO. – Mon fils?

MON8KN. Oui, il a une part dans l'affaire; il lui reviendra bien quatre-vingt mille couronnes.

bbatsbmg. De bénéfice?

MON6KN. Oui.

BBAT8BKHO. Mais, mon Dieu, qui donc perd cet argent?

uokssm. -– Que voule*-vous dire?

bratsbero. – Si mon flls gagne cette somme, il doit bien y avoir quelqu'uri-qui la perd!

monsen. C'est une affaire avantageuse, je ne peux pas eu dire plus long. Enfin, j'ai besoin d'un monsieur honorable, je vous demande seulement votre signature. bbatsberg. Ma signature? Su" des papiers? 'f monsen.– Seulement dix mu quinre mille couronnes. bratsberq. Et vous avez pu croire un seul instant -que.? Mon nom dans une pareille affaire, mon nom.? ̃Comme répondant, alors? If.

monsen. Seulement pour la forme.

bbaïsberg. – Pour uue fraude? Mon nom! A aucun prix Je n'ai jamais mis ma signature sur un papier de ce genre.

monsen. Jamais? 3

̃ BRATSRERG. Jamais.

monsen. Hum 1 Je l'ai pourtant vue moi-même. bratsberg. Ce n'est pas vrai; vous ne l'avez jamais -–


monsen. Si, sur une lettre de change de dix mille couronnes, vous rappelez-vous? t

HjiATauRBG. Ni pour dix ni pour cent millo! Sur mon honneur, jamais!

HON8RN. Alors c'est un faux?

&RAT6BERO. Un faux?

monskn. – Oui, on a imite votre signature; je l'ai vue.

BRA.TSBERG. ? Chez qui 't.

monsen.– Je ne vous le dirai pas.

bratsbehg. – Ah ah! Nous lo verrons bien un jour. monsrn. Je vous on prie t

bratsbehg. Taisez-vous 1 Ainsi on on est arrivé là! Un faux Me môlerà ces choses malpropres! Il n'est pas -étonnant que l'on me traite sur le môme pied que les autres l Mais, cette fois, je vais en finir avec vous. monsen. Monsieur le chambellan, dans votre intérêt et dans l'intérêt de.

bratsberg. Laissez- moi! Allez-vous enl C'est vous qui étes la cause de tout! Qui, vous 1 On mène chez vous une vie déshonorante Malheur à celui de qui vient le mal C'est une vie coupable que l'on mène dans votre maison. Quels sont les gens que vous fréquentez? Des gens de Christiania et d'ailleurs, qui ne songent qu'à bien boire et à bien manger et ne s'occupent pas de savoir dans quelle société ils se trouvent. J'ai vu moimême vos nobles invités passer dans le chemin comme une troupe de loups hurlants. Et, c'est là le pire, votre conduite avee vos propres servantes a donné lieu à des 1 scandales. Votre femme a perdu la tête à cause de vos _dèbordem«nta «t A* v«s maersis traitements. "̃'


H0N8TO. Vous allez trop loin Vous regretterez ces paroles 1 I

̃bratsbxrq. – • Aile» au diable avec vos menaces! Que I pouvez-vous me faire à moi? Vous vouliez savoir ce que j'avais contre vous Vous le savez et vous savez pourquoi je ne vous ai pas admis dans ma société.

MONsfiN. bien, je vais la faire descendre jusqu'à moi, votre société.

bratsberq. AHes-vous ont Sortez!

konskn. Je connais la porte, monsieur Bratsborg. (H sort).

bratsberg (il va à la porte de droite). Ringdal» lUngdal, venez 1

SCÈNE VH

BRATSBERG, WNGDAL, FIELDBO

hingdal. Monsieur le chambellan? I bratsbero {il va à la porte dit salon). Monsieur lel docteur, je vous,prie 1 Hé bien, Ringdal, voilà mes prédictions accomplies! I fieldi o. Que puis-je faire pour votre service î I ringdal. Quelles prédictions? I

bratsberg. Nous allons de progrès en progrès. Je viens d'apprendre qu'il y a en circulation une lettre d change fausse. .1 bingdal. –Une lettre de change fausse? I BRATSBEaa. Parfaitement. Et sous quel nom, pen îss-voœsJSous-aa^îsom? |


tixldbo, Mais, pour Dieu, qui a commis le faux? q BBA.TSBEBG. Comment puis-je le-savoir? Dooteur, rendez-moi un service cette lettre de ohange doit avoir été négociée à la Banque d'Épargne ou à la Caisse de Prévoyance des forges; rendez-vous au plus vite chez Lundestad; en sa qualité d'administrateur de la caisse, il doit savoir si l'on a présente une fausse lettre de «bange.

fikjldbo. Dans quelques instants, je vous apporterai la réponse.

(Il sort rapidement )

BBA.TSBERG. Et vous, Ringdal, allez à la Banque d'Ëpargne. Dès que nous connaîtrons le coupable, nous ferons un exemple. Pas de pitié pour dos faussaires. BiKGDAt,. Bien, monsieur le chambellan. Je n'aurais jamais cru celat.

(II sort. Le chambellan se promène un instant de long en large. Au moment il va rentrer dans son bureau, ar- rive Erik.)

1

SCÈNE VIII

BRATSBERG, ERIK

5

bbik. Cher père. ̃_̃) bratsbebq. •– Te voilà l erik. J'ai absolument tesoin de teparier.

bratsbero. Je suis assez mal disp<»A q>±9 -mv veux-tu? w ̃


brik. Tu sais, cher père, que jusqu'ici fe ne t'ai £ Jamais môle & mes affaires. bratsbero. Je no te l'aurais pas permis. # bbik. Mais aujourd'hui je suis obligé.

BRATSBtso. De quoi faire ?

krik. Père, il faut que tu me viennes en aide. BiukTSBEaa. Tu veux de l'argent? Tu peux être aûrque

krik. Pour une fois seulement t Je te jure que c'est la dernière. Je dois t'avouer que je suis en relations avec Monsen.

bratsbers. – Je le sais, vous ave* une magnifique spéculation sur le tapis.

Erik. – Une spéculation 1 Qui te l'a dit ? 9

bbatsberg. – Monsen.

erik. – Monsen est venu ?.

bratsberg. – Oui, ily a un instant; je l'ai chassé. erik. – Père, si tu ne me viens pas en aide, je suis ruiné.

bratsberq. Bon 1 Que t'avais-je prédit ? f

erik. C'est vrai, mais il est trop tard maintenant pour y ̃• bratsberg. Ruinêt En deux ans t Au- reste, que pouvais-tu espérer d'autre? Et qu'allais-tu faire dans ce milieu d'escrocs qui éblouissent leur monde avec des capitaux imaginaires. Avec ces gens-là, il faut user de ruse ou bien on est joue. Tu le vois maintenant. erik. Père, veux-tu me ^auvei- oui ou non î bratsbeég. Non, encore une fois, non t

erik. –'Mon bonnenrjest enjeu.. •“ BRATSBERG. Oh J pas de grandes phrases l Échouer 1


oo réussir, n'est pas une affaire d'honneur. Je croirais volontiers que c*«st le contraire. Rentre chez toi. mets tea affaires en ordre, paie ce que tu dois et finis-en avec cette histoire, le plus tôt sera le mieux.

KUK. Ah 1 c'est que tu ne sais pas 1.

SCÈNE IX

LES MÊMES, SELMA, THORA

seuma. J'ai entendu parler Erik. Mon Dieu, qu*yâ-t-il? q

BRAT8BBHQ. Rien. Rentre.

selma. Non, je ne m'en irai pas, je veux savoir:- Erik, qu'est-ce qu'il y a q

kwk. II y a. que suis ruiné i Tout est perdu I ski,ma. Qu'est-ce qui est perdu ? `t

ekik. – Tout,

selva. Tout ? Tu veux dire ta fortune ? C'est tout' pour toi.

ïrik. -– Fortune, maison, espérances 1 Tu es mainnantjè seul bien'que je possède. Il faudra que noussupportions ensemble notre malheur.

selma. Notre malheur ? Le supporter ensemble ?" (Avec un cri) Tu me trouves maintenant assez bonnepour cela ? t

br&tsberg. Au nom du ciel 1

fhik; Que veux-tu dire î

thora. Je t'en.suppUe^.jemetR-iM ̃ selma, Non, je ne puis pas plus longtemps me-


taire 1 rester hypocrite et menteuse Vous allez tout «avoir. Je ne t'aiderai pas à supporter ton malheur. krik. Selma 1

bratsbero. Enfant, que dis-tu là?

sklma. Oh! comme v«us vous êtes mal conduits à mon égard! Vous avez honteusement agi, tous j'ai ^oujours pris; je n'ai jamais donné J'étais comme uno pauvresse parmi vous! 1 Jamais vous ne m'avez demandé un sacritice. On ne me jugeait pas capable de supporter le plus léger fardeau! Je vous hais Je vous hais 1 erik. Qu'est-ce que cela veut dire?

bratsberg. Elle est malade elle déraisonne. selma. – Ah comme j'ai ambitionné 'd'avoir une petite part de vos souoisl Mais quand j'interrogeais, on me rebutait avec une douce plaisanterie Vous m'avez habillée comme une poupée vous avez joué avec moi -comme on joue avec un enfant! 1 Oh avec quelle joie j'aurais supporté les pires malheurs! Avec quelle ardeur j'aspirais à tout ce qui passionne, purifie, élève l Mais -aujourd'hui seulement je vous parais assez bonne pour être initiée, parce qu'Erik n'a plus que moi. Eh bien, je ne veux pas être la ressource suprême à laquelle on recourt quand on est désespéré. Je refuse de prendre ma part de tes douleurs. Je vais m'en aller, te quitter Je préférerais jouer et chanter dans les rues 1 Laisse-moil I Laisse-moi! 1

(Elle s'en va en courant.)

erik (Il la poursuit). Selma Ssima

bratsbehg, Thora, ses plaintes avaient-elles un .sens, ou bien?.


thûiu. Oui, je le comprends pour la première fois, un sens profond..

BWK. Oh je perdrai tout, mais pas elle i Solnin! 1 SCÈNE X

BRA.TSBERG, BINGDAL, FIELDBO, IIEJRE,

LUNDJÏSTAD

rinqdal. – Monsieur le chambellan, je vions de la Caisse de Prévoyance.

bratsbero. EJi bien, la lettre de change?

ïuscfoAt,. Aucune lettre de change, portant votre signature, n'a été présentée.

FIELDBO (avec Lundestaâ). C'était une erreur.

bratsberg. Oui ? Pas à la Banque d'Épnrgne non plus?

iajndestad. Non, au cours de l'année entière, je n'ai pas eu dans les mains de lettre de change portant votre signature, excepté celle de votre fils, naturellement. bratsbero. -– De mon fils? UJNDESTAD. Ouï, la lettre de change que vous avez acceptée pour lui au commencement de l'année. bbatsberg. Pourmonfils? q v' v lusdestad.. Rappelez vos souvenirs celle de dis mille couronnes. ̃.

bbatsberg (Il tombe à demi-évanouisur une chaise). -"– Oh J Miséricorde 1 ̃r- wist-BBô."– ".Ciclh –̃.̃̃̃• 1 18


binodal. C'est impossible t

bratsuerg. Du calme I Du calme Une lettre do «hange de mon fils ? Acceptée par moi ? De dix mille couronnes? f

kjkujbo tyndéstad). Elle est à Banque d'È; argne?

lundestad. Elle n'y est plue; elle a été payée la semaine dernière par Monsen.

bratsbkrq. Par Honnen T

RiNâDAL. Monsen est peut-être encore aux forges, je vais de ce pas.

BRATSBBRQ: Restez I

̃

SCÈNE XI

Les mêmes, HEJBB

hêtre. – Bonjour, messieurs; bonjour, très cher. lies plus sincères remerciements pour la soirée d'hier t Jo suis venu vous conter diverses choses.

rïngdal. Mille pardons, nous n'avons pas le temps.

1 hejre. II n'y a pas que voua de pressés le propriétoire de Storli l'est aussi.. BHA.T8BERQ. Monsen? •••̃ t. HB4RB. Hé!. Hôl Une histoire .délicieuse! Les intrigues électorales battent leur plein. Sais^tu ce qu'on se propose On se propose de te corrompre, mon cher. '"•̃; xïï«6£sta.î>; Dslceo*rempre?- ••: -–•-•.• 1


bratsbeho. On se dit sans doute que d'après les pommes on juge la pommier.

hkjrb, Dieu me pardonne! je n'ai jamais rien en-, tendu de plus cocasse 1 Je prenais un apéritif chez M»» Rundholmen quand j'ai aperçu le grand propriétaire ot l'avocat buvant ensemble du porto, un horrible liquide. Du diable si j'aurais voulu m'en mettre une goutte dans & bouche t Du resta, ils ne mien ont pas offert. «Que voulez-vdus parler, m'a crié Monsen, que demain, aux éleo tions de premier degré, le ohajnbellan s'unisse à notre parti? Oui-dà, répondis-je, je parierais. » Alors il ajouta « Oh 1 avec l'aide d'une petite lettre de change!» bingdai* et fieuvbo. D'une petite lettre de change? lundkstad. ̃– Aux élections du premier degré? ̃BRATSBERa. Après? i

hejre. – Après, je ne sais plus. Il s'agissait d'un effet de dix mille couronnes. On impose très fort les gens distingués. C'est honteux 1

bbatsberg. Una lettre do change de dix mille couronnes? If

bingdax,. Elle est dans les mains de Monson? 'i hejre. Non, il l'a remise à l'avocat.

iundestad. – Oh l alors!

FiEtDBO. A Stensgard

bratsberg. En es-tu bien certain P

hbjre. Naturellement, j'en suis certain.Dlui a dit ̃ ̃'•« Usez-en comme vous l'entendrez xi Mais je n'ai pas ̃compris.

ltjndestad. Ecoutez, monsieur Hejre; vous aussi, Hingdal.•_ ̃ 1 (Ils parlent bas).


Fieldbo. Monsieur le chambellan I

PHvrtiBERG.Iloin ? If

fjeldbo. – Cetto lettre de change est bien de votre fils?

BRATSBKRâ. Je dois le croire.

fjklouo. – Et si l'on vous présente ce faux?

BBAT8BEAQ. Je ne porterai pas plainte.

kieldbo. Je le comprends mais vous devriez faire plus.

bratsberg (il se lève). Je ne peux pas faire plu fieluho.– Si, si il faut que vous sauviez co malkeurouxl 1

bratsbeiuï.Comment? Q

kieldbo. – D'une façon très simple; en reconnais- sant votio signature.

BRATSBKns. – Pensez-vous, monsieur le docteur, quo l'on fasse ces choses-là dans notre famille?

riELDBO. – Jo vous parle avec les meilleures inten- tions du monde, monsieur le chambellan.

braïsberg. Vous în'avez cru capable d'un mensonge Vous avez éru que j'accepterais de me défendre par un mensonge 1

fieldbo. – Savez- vous ce qu'il va advenir ? Y

bratsbebs. •– Le coupable appartient à la justice. (Ilsort.)


ACTE QUATRIÈME ~a

1 _=

(Dans l'auberge de ttundnolmcn, porte d'entrée au fond. Petites portes sur les cOtés; à droite une fenêtre. Devant cette fenêtre une table avec tout co qu'il faut pour écrire. Un peu en arrière, une seconde tablo).

SCÈNE 1 i

ASLAKSEN, STENSGARD, M" RUNDHOLMEN l MADAME RUNDHOLMEN (derrière la porte à gauche). = Ça m'est absolument égal Je vous dis que vous êtes ̃ = venu voter et non pas boire. Si vous ne voulez pas attendre, tant pis I

stensgard. – Bonjourt Hum 1 hum madame Rundholmen (il va à îaporte de gauche et frappe). Bonjour madame Rundholmen t

MADAME RUNDHOLMEN. Qui est là? 'i

STENSGARD Moi, Stensgard. Peut-on entrer?

MADAME rundholmen. Non, au nom du ciel, je ne suis pas habillée.

stensgard. – Qu'est-ce qu'il y a dono que vous vous levez si tard aujourd'hui?

uaçaue bbndholmen. J'étais déjà levée avant mm ̃ ̃


le diable eut mis ses souliera. Mais il faut bien qu'on fasse sa toilette (elle regardé rapidement dans la pièce elle a un mouchoir noue autour de la. tète). Hé bien, qu'est-ce qu'il y a? Non, je ne veux pas que vous me regardiez comme cela, monsieur Stensgardt 1 Ouf voilà encore quelqu'un!

aslaksen (il porte un paquet de journaux). –Bonjour, monsieur Stonsgard 1

stessgard. Eh bien, çayest-il?

aslaksen. Naturellement Voyez « L'anniversaire de la Constitution » de notre correspondant spécial. – Il y a aussi la fondation de l'Union des jeunes et votre discours. Les insolences sont en italique.

stensgar'd. -– Mais il me semble que tout est en italique! I

aslaksen. Presque tout, en effet.

sïensgàro. – Le supplément a-t-il été distribué hier t aslaksbn. Pour sûr, dans toute la ville, aux abonnés et aux autres. Voulez-vous le voir (Il lui donne un exemplaire). stejîsgabd (il y jette un coup d'ceil). « L'honorable M. Anderè Lundestad renonce à son mandat de député au Parlement Les longs et précieux seraces » Hum! a La société fondée le jour anniversaire de notre liberté l'Union dés jeunes. L'avocat Stensgard, l'âme de cette société Des réformes conformes aux progrès du siècle » C'est très bien écrit, Le vote est-il commencé?

aslaksen. -r- Jl bat son plein. Toute la ville est sur la place, ceux qui ne sont pas électeurs comme les autres. stensgabd. – Qtié îé uîsbîc smpcrto les autres', Que l 1


ceci reste entre nous. Eh bien, allez et prêchez ceux que vous croyez hésitants.

AstXKttEN. Bien, bien.

stensqaru. Dites leur qu'au forid Lundestad et moi nous avons tout A fait les mêmes idées.

aslakskn. Oh! je saurai arranger ça; je connais les affaires locales.

rtknroard, Oh 1 encore un îBOt 1 Faites attention, ne buvez .pas aujourd'hui.

ASLAKSEs. Oh, comment.

stensgard. Après, nous passerons une joyeuse soirée. Rappelez-vous quo c'est aussi dans votre intérêt et dans l'intérêt de votre journal. Mon cher, faites ce que je vous dis, observeztvous.

ASLAKSEN. Je ne veux phis<rien entendre. Je pense que chacun peut se surveiller lui-même.

(Il sort).

MADAME mjndholmen (en grande toilette). – Me voilà, monsieur Stensgard, me voilà. Qu'y avait-il de si important?

stensgard. Rien; je voulais seulement vous demander l'heure à laquelle vient Monsen.

MADAME rundholmen. II ne viendra pas aujourd'hui.

stensgard. II d e viendra pas ? 't

MADAME rundholmen Non; il est venu- ce matin à quatre heures il est toujours en route maintenant il £st entré ici et m'a prise au lit, comme on dit; imaginezvous qu'il voulait ^'emprunter de l'argent.

btËnsgard. Monsen?

s r


madams rtuNDHOLMEN. Oui, il a besoin, parait-il, d'une somme Morme. Enfin, pourvu qu'il réussisse t A vous aussi je souhaite du bonheur, vous allez être député, hein? 1STEN9QARD.Moi ? Quelle sottise 1 Qui dit cela ? t madamk rondbqlmkh. C'est un ami de Lundestad qui l'a dit.

SCÈNE II

HEJRE, MADAME RUNDHOLME

hfjre. » 1 Bonjour 1 je ne vous dérange pas t MADAME RXJNDHOLMEN A Dieu ne plaise i HEJRE. Tonnerre! Quel ohicl "yous ne vous êtes jamais faite si belle pour njoil 1

madame rundholmen. Naturellement; c'est pour les célibataires qu'on se pare.

hejre. Ah pour les prétendants, madame Rundholmen, pouiles prétendants. Tant pis Mes procès me prennent tout mon temps.

MADAME hundholmen. Allons donc 1 On a toujours assez de temps pour se marier.

hejre. C'est une erreur. Dans le mariage il faut que l'homme ait ses entournures libres. Enfin, si vous ne m'épousez pas, vous en épouserez un autre; car vous vous remarierez. ̃

madame. BUNDHotMEH. J'y pensé de temps en temps.

.'hejre. Ça se comprend. Quand on a connu les félicités du mariage 1. Feu Rundholmen était un époux modèle. '̃"̃̃̃' ̃̃•:̃̃̃̃ .̃••.̃-̃••.̃•


MADAME BUNDHOLMEN. Je n'en dirai pas tant. Il était grossier et aimait Loire. Mais un homme est tonjours un homme. v

hejbe. C'est une parole sage que vous venez <!<•dire là, madame Rundholmen un horamo est toujbn > s un homme et une veuve est toujours une veuve.

madame hukoholmes. Et les affaires sont les affairés; si vous saviez tout le mal .que je me donne. Ils veulent tous acheter, mais quand il s'agit do payer, il faut des sommations, des poursuites, des saisies. Ma foi je voudrais épouser un avocat 1

hejrb. ̃– Eh bien, prenez l'avocat Stonsgard; il est garçon l'

MADAME RUNDHOLMEN. Oh I vous êtes un homme affreux Tenez, je ne veux plus entendre parler de vous 1

(Elle sort).

SCÈNE III

HEJRE, STEKSGÀM), FIELDBO

hejre. Une maîtresse femme! alerte et ordonnée I Pas d'enfants et de l'argent placé. Elle a aussi beaucoup d'instruction, elle a beaucoup lu, mon cher.

stensgard. Elle a beaucoup lu', vous dites ? <•

hejrb. Hè, hé 1 il me semble 1 vu qu'elle a été pendant deux ans dans le cabinet littéraire de l'imprimerie Halm. Mais je suis sûr que vous avez bien autre chose «n tôte aujourd'hui.

stensgard. Pas du tout, je n'ai rien à penser qu'à sioirvctc. Et von», pourqui vûîwyôus, Monsieur Hejre r


hbjbjs. Je n'ai pas le droit de voter, très cher. Il n'y avait & vendre qu'un chenil sur le cadastre, et vous Pave* acheté.

srSNfiaAJu». Si jamais vous vous troiiv»» sans logis, il sera à voir* disposition.

munis.Hé, hé vous êtes un farceur Cette chère jeunesse est d'une excellente humeur Je vais aller voir la ménagerie, là-bas; Toute la t' o doit ctrcsur la place. {Il aperçoit Fieidbo qui entre.) Voilà aussi le docteur. C'est sans doute par amour de la science que vous venez..

fifxdbo. De la science?.

Hiatus. Oui, à cause de l'épidémie. n vient de se déclarer une mauvaise fièvre électorale. Que Dieu vous garde, mes chers jeunes amis 1

(Il' sort).

SCÈNE IV

STENSGARD, FIELDBO

BïENsaARD.– Dis, as-tu parlé aujourd'hui au chambellan 3

FIEUDBO. –Oui.

stenssard. Qu'a-t-iî dit?

fieldbo. – Ce qu'il a dit? q

6TESSQABD. Oui, je lui ai écrit.

ïieldbo. Vraiment Et qne lui as-tu écrit ? t

stensoard. Que je persiste dans l'espoir d'obtenir -la main, sa filleique je désire causer avec lui à ce j¡;; sujet et que j'irai le voir demain, I


̃ ̃

ïiKLDBQ. – Dans tous les cas, tu ferais bien de différer ta visite. C'est demain la fôte du chambellan et il y aura beaucoup de monde.

stenscjard. Précisément, plus il y aura de monde, mieux ça mira. J'ai tous les atouts dans ma main. ïieudbo. Tu l'as peut-être laissé voir ? f

8TBNS0ARD. Comment cela P

>jel»bo. Je veux dire que tu as agrémenté tes déclarations amoureuses de quelques petites menaces. STENSGARD. Fieldbo, tu as lu ma lettre?

piELDBO. Non, je t'assure.

stensûab». Eh bien, c'est vrai. Je l'ai menace. fxeldbo. Dans ce cas, j'ai peut-être une réponse te communiquer.

STENSGARD. Une réponse? Laquelle?

FIELDBO (lui montrant un pli scellé}. C'est le bulletin du chambellan.

btensqard. Et pour qui vote-t-il P

FIEX.DBO. – Dans tous les cas, pas pour toi.

btexsgard. Pour qui alors Voyons, pour qui?

fielobo. Pour le percepteur et le pasteur.

sTENSCfXitD. Pas même pour Lundestad.

fieldbo. Non, et sais-tu pourquoi Parce que Lundestad t'a proposé pomme devant être son successeur. stensgabd. Il a osé Cela t

fxkldbo. – Oui; il a même ajouté « Si vous voyez. Stensgard, faites-lui connaître mon vote, afin qu'il. 8ache.mes dispositions à son égard.

stensgabd. Bien, il aura ce qu'il cherche.

FIEI.DBO.– Réfléchis il est dangereux de démolir un*» S^idîîe tout. On peut soi-même y laisser sa peau. I «


–––––––––––––––. u-

stensgabd. – Je suis devenu prudent depuis quelques jours.

fiei,dbo. Oh l tu n'es cependant pas devenu plus prudent qu'il ne faut puisque tu te laisses jouer par le vieux Lundestad. `

stknsgard. – Tu crois que je n'ai pas lu dans le jeu.do Lundestad, que je n'ai pas vu qu'il s'adressait à moi parce qu'il croyait que j'avais gagné le chambellan ̃et qu'il voulait me brouiller avec Monsen et isoler. le propriétaire de Storli.

fjeldbo. – Maintenant qu'il sait que tu n'as pas gagné le chambellan.

steksgard. Il est allé trop loin pour pouvoir reculer. J'ai employé le temps, j'ai fait distribuer des journaux, la plupart de ses partisans n'arrivent pas, tous les miens sont ici.

FiEï,DBo. Entre un candidat et un député, il y a un abnne.

stensgabd. – Lundestad sait fort bien que s'il me nuit dans la réunion des électeurs, je suis homme à le faire sortir de l'admistration communale.

FIELDBO. Ce n'est pas trop mal calculé mtrfs pour que tout cela réussisse il te faudrait, tu le sens bien toimême, des racines plus solides que celles que tu as jusv qu'à présent..

stensgabb. -– Oui, les électeurs exigent que leurs députés offrent des garanties matérielles et qu'ils aient avec eux une communauté d'intérêts.

fieldbo. – Parfaitement. Et c'est pour cela qu'il faut que Mademoiselle Bratsberg soit sacrifiée.

btènsgahd. Sacrifiée ? Oui, j'ai été un faquin, n 1


X/UNION DES JEUNES 2 S mais je sens si bien que ce sera pour elle. Et toi, Fieldbo. au'as-tu ? Tu m'a»

simple manant, mais je sens si Mon que ce sera pour son bonheur à elle. Et toi, Fieldbo. qu'as-tu ? Tu m'as tout l'air de tramer quelque chose

«eldbo. Moi? Y

BTKNSGAiw. Oui, toi. Tu manœuvres en dessous contre moi. Pourquoi ? Sois honnête! Veux-tu If mkldbo. Ma foi, non, sincèrement. Je ne veux pas être honnête aveo toi, tu as trop peu d'égard pour les autres; tu fais trop étourdiment usage des secrets que tu surprends. Aussi vrai que je suis ton ami, je te conseille sérieusement de renoncer à Mademoiselle Bratsberg.

stknssard. -Je ne le puis pas. H faut. que je sorte do la situation fausse où je suis. Il m'est trop pénible de me promener bras dessus, bras dessous avec Pierre et Paul, de rire à leur sottes plaisanteries, de fréquenter- un tas d'ètudiants qui me tutoient. L'amour puissant. que je porte au peuple ne peut éclore dans cette atmosphère. Je ne saurais plus trouver de ces phrases qui enlèvent les masses. Je manque d'air libre. Il y a des moments où je 'désire la société des femmes distinguées, et où j'aspire après la beauté; je suis ici comme renfermé dans une baie sombre au dehors de laquelle jevois passer les Ilots bleus, ensoleillés, mais es-tu capablede comprendre ces choses-là, toi? q


SCÈNE V

Les mêmes, LUNDESTAD

ujkdbstad (du fond). Voilà mes excellents amis! r Bonjourl

stensgabd. Monsieur Lundestad, savez-vous la nouvelle? Savez-vous pour qui vote le chambellan î fielobo. – Tais-toi; c'est malhonnête de ta part.

stensgard. Cela nu'est égal. Il vote pour le percepteur. et le pasteur.

lundestad. On devait s'y attendre. Vous avez tout gâté. Je vous ai pourtant dit-de manœuvrer habilement. stensgard. C'est maintenant que je vais manœuvrer habilement, à partir d'aujourd'hui.

kemjbo. -Prends garde que d'autres ne t'imitent. (Il sort).

stensqard. II y a quelque chose de louche dans la conduite de cet homme. Il a un projet que j'ignore. .Sa.vez-vous lequel? t

LUNDESTAD. Non; mais, en effet, c'est vrai. Voua vous êtes aussi essayé comme journaliste?

STENSGABD. Moi?

lundestad. -Par une'jolie diatribe d'injures à mon -adresse. 8TEnsqard. –C'est ce lourdaud d'Aslaksen qui est fautif. 1


mjndestad. Votre sortie contre le chambellan est aussi dans le journal.

stensgaud. Parue sans mon autorisation. Si je voulais attaquer le chambellan, j'ai des armes plus dangereuses.

LUNDESTAD. – En vérité?

stkhscjard. -Connaissez-vous cette lettre de ohango ? Regardez-la. Est-elle authentique?

LUNDESTAD. Si elle est authentique? cette lettre de change? f

stensg ard. Mais oui, regardez-la bien.

SCÈNE VI

Les mêmes, HEJRE

hrjbe. Mais par la paau et les cornes du diable, qu'est-ce que c'est? Ah! voyez non, je vous en prie, messieurs, restez-làl 1 Savez-vous l'effet que vous me faites? D'une nuit d'été au pôie nord.

ltjndestad. Quelle merveilleuse comparaison! t

hejee. Elle est très bien trouvée le soleil levant et le soleil couchant, en délicatesse. C'est magnifique 1 Mais, à ce propos, qu'y a-t-il donc? Tous les bourgeois de la ville courent comme, des poules effarouchées, caquettent, chantent et m'ont tout l'air de ne pas savoir sur quel rameau se percher.

stenssàrd. Cette journée a une haute importance. hejbe. Laissez-moi 'donc avec votre importance! i Non, ca n'est pas cela du tout, mes chers amis. La vérité


est qu'on parle à mots couverts d'une ruine soudaine, d'une banqueroute, pas politique, celle-là, monsieur Lundestad, à Dieu ne plaiso 1

sTBNSGARD. D'une banqueroute?

hejme. Hé hé! cela vous intéresse, monsieur l'avocat. Oui, une banqueroute. Il y a dans la ville un gros personnage qui est tout près de tomber, la hache est déjù clans, l'arbre. Suffit! Il est passé, dit-on, un ou deux étrangers; mais où allaient-ils? de qui s'agit-il? ne le savez-vous pas, monsieur Lundostad?

i.undksta». Je sais mo tairo, monsieur Hejre.

hejre. – Naturellement; vous ôtes un politicien, un homme d'état, hôl hit je vais aller chercher dos éclaircisscments sur cette affaire. C'est fort amusant; tous ces gens a lettres de change vivent d'expédients. Ils sont comme des perles enfilées dans un cordon; si la première tombe, toutes les autres suivent.

(Ilsort.)

stensgard. Qu'y a-t-il de vrai dans ces racontars ? ° LUNDESTAD. Vous venez de me montrer une lettre de change. Il m'a semblé qu'elle portait le nom du jeune Bratsberg?

stessgabd. Et celui du chambellan aussi.

LUNDESTAD. Vous m'avez demandé si elle était authentique? If

stisnsgard. Oui, regardez-la donc un peu.

LUNDESTAD. Elle n'est pas des plus sûres.

abd. Alors c'est un faux? ̃̃

lundestad. Les lettres de change fausses sont oidi-


nalrement les plus sûres; ce sont celles-là qu'on paie les premières.

stensgard. -Enfin, que pensez-vous de celle-ci? n'estéUe pas fausse?

mjndkstab. Je crains qu'il n'y en ait plusieurs du même type, monsieur Stensgard.

stsnsoabd, Comment? 11 n'est cependant pas admis» aible que.

mjndkstàd. Si le jeune Bratsberg fait le saut, ceux qui se trouvent près de lui le feront aussii

stensgard (lui prenant te bras). Que voulez-vous dire par là: « Ceux qui se trouvent près de lui? » itTNDESTAD. –̃ Peut-on se tenir de plus près que père «tflls?

stensgard. Mais, mon Dieu.

mtndestad. – Mettons que je n'ai rien dit, et n'oubliez pas que c'est Daniel Hejre qui a parlé le premier de ruine et de banqueroute.

stensgard. Cela me fait l'effet d'un coup de foudre.

iUNDESTAD. – Oh, cela arrive souvent aux gens les plus honnêtes et les mieux intentionnés. Un homme est trop bon, il se porte caution pour d'autres et lorsqu'arrive le moment de payer, l'argent manque, les propriétés sont mises aux enchères et vendues pour une bagatelle. STENSGARD. Et naturellement. les enfants aussi. sont atteints.? f

lundestad. – Oui, ça me fait réellement de la peine pour la jeune fille, car elle a fort peu de chose de sa mère, si même on peut sauver ce peu de chose. ¡ 17


btensoabd. Ah, je comprends maintenant le con. seil de Fieldbo.. Quel excellent ami?

iajndkstad. Qu'est-ce que le docteur Fieldbo vous a ditt

stshsgabd. II est trop loyal et trop discret pour dire quoi que ce soit, mais je le comprends tout de môme «t je vous comprend» aussi maintenant, monsieur Lundestad.

lxjndkstad. Voua ne me compreniez pas auparavant ?

btknsoabd. Pas entièrement. J'ai oublié la fable des rats et de la maison incendiée. i

lundksta». – Ce n'était pas très bien dit, mais. Qu'avez-vous? vous avez l'air désespéré, vous ai-jedonc appris un malheur?

stenscjard. Quel malheur?

LUKDKSTA.D. –. Oui, oui, je comprends. Oh! vieux fou que je suist Cher monsieur Stensgard, si vous aimez véritablement cette jeune fille, qu'est-ce que ça vous fait qu'elle soit riche, ou pauvre?

stïnsoabd. Qu'est-ce que ça me fait?

lundkstad. – La fortune n'est pas aéeesalre au Donneur d'un ménage.

stensgard. Naturellement.

I.TJHDKSTAD Et avec du courage et du travail vous voas mettrez sur pied. Ne vous laissez pas abattre. Je sais ce que c'est que l'amouf, j'ai beaucoup lu là-dessus dans ma jeunesse. Le bonheur à la maison, une femme fidèle. Mon cher ami, arrangez-vous pour n'avoir pas de regreis ipliià Uuù.


btenbgàbd. Mais que va-t-il advenir de votre désistement f

lundestad. Je ne puis malheureusement pas la maintenir. Croyez-vous que j'exigerais de vous un si cruel saorifice de cœur?

STENSGARD. Ohl je le ferai ce sacrifice! Je vous montrerai que j'en ai la force. Il y a là toute une ville anxieuse qui m'attend. Les citoyens me demandent comme dans une plainte étouffée. Comment pourrais-jc refuser q

LUNDESTAD. Bien, mais la propriété foncière ? q

stensoard. •– Je saurai à cet égard remplir les vœux de mes concitoyens, monsieur Lundeslad? J'aperçois une issue nouvelle et je la prends. Je renonce à mon bonheur, j'en fais silencieusement le sacrifice pour travailler au bonheur de ceux que j'aime. Je dis à mon peuple me voici I dispose de moi.

LUNDESTAD (Il le regarde plein d'une admiration muette et lui serre la main). – Réellement, vous êtes un homme très supérieur, monsieur Stensgard.

(Il sort. Stensgard se promène de long en large, puis

s'arrête à la fenêtre et s'arrache les cheveux. Un instant I après arrive Bastian.)

SCÈNE VI

STENSGARD, BASTIAN

&ASTIAN. Me voilà. btensgaAd; D'où viens-tu f ̃ ̃ Bastian. De la nation.


«tenbgasd. De la nation! Que veux-tu dire? f

bastian – Tu ne sais pas ce que o'est que la nation, I •'est-à-dire le peuple, le bas peuple, ceux qui ne sont I tien et n'ont rien, qu'on mène comme des troupeaux. stensoard. – Par le diable, que signifie ce charabia ? t babtian. Ce charabia! 1

btensgard. Depuis quelque temps, Je remarque que tu singes mes vêtements et même mon style. Il faut que cèla cesse.

bastian. – Pourquoi t N'appartenons-noua pas au même parti ? 1

stenboabd. – Si; mais je n'aime pas ce genre; tu te rends ridicule.

bastian. -Je me rends ridicule quand je t'imite ? q stensgard. Quand tu me singes. Sois sage, Monsen, et cessed'agir ainsi. C'est si bête! Ëcoutes. Quand revient ton père? If

bastian. Je ne sais pas; je orois qu'il est pa\ti pour Christiania. Il restera bien huitjours en voyage. stensgard. Aussi longtemps ? Ce serait fâcheux, it-t-il quelque grosse spéculation en vue t

BASTIAN. – J'en ai une en vue, moi aussi. Écoutes, Stensgard, il faut que tu me rendes un service.

STENSGARD. Volontiers; lequel? q

BASTIAN. Je me sens si capable! C'est à toi que je dois cela; tu m'as éveillé. Il faut que je fasse quelque chose. Je vais me marier.

STENSGARD. – Te marier! Avec qui? If

bastiak. -r- Chut! Ici, dans cette maison!

stensgard. – Madame Rundhoimen f

basiian. Chut 1 Oui; c'est elle. Dis une bonne parole


en ma faveur. Elle fait de brillantes affaires, elle est en bons rapports aveo le chambellan, depuis l'époque où sa sœur a servi chez lui comme gouvernante. Si j'obtiens sa main, j'aurai peut-être les travaux de la commune; et, de plus. nom de Dieu 1 je l'aime 1

stensgard. –Aimer! aimerl Ah, laisses de côté cette hypocrisie 1

BASTiAN. Hypocrisie? f

stensgard. – Oui, tu te mens a toi-même, tu parles en môme temps de travaux vicinaux et d'amour. 'Appelles donc chaque chose par son nom. Il y a quelque chose de malpropre dans tout cela, je ne veux pas y tremper.

bastian. Mais écoutes donc 1

stensgard. Fais-moi grâce, je t'en prie Fielâbo qui entre .) Eh bien, comment vont les élections? 'i FIELDBO. A merveille I Lundestad dit que tu as presque toutes les voix.

stensoabd. – Vraiment?

FIELDBO. Mais à quoi cela te servira-t-il, puisque tu n'es pas propriétaire foncier?

STENSGARD (bai). Malédiction 1

FIELDBO. On ne peut pas avoir tout à la fois, quand on gagne d'un côté, il faut se résigner à perdre de l'autre. Au revoir.

(H sort.)

bastian. Que veut-il dire avec ses gagner et perdre? stensgard. Je t'expliquerai cela plus tard. Mais écoute, mon <r Moneen-, pour en revenir à notre con-


veraation, je t'ai promis de dire une bonne parole en ta faveur.

bastian. – Tu m'as promis t au contraire, tu.

stensqaïu). Taratata 1 Tu ne me laisse» pas parler. J'ai voulu dire qu'il y avait quelque chose de malpropre a mêler ainsi la question d'amour avec les qnestions de chemins communaux. C'est pécher contre ce qu'il y a de meillour dnns l'homme. Donc, mon ami, si tu aimes réellement cette jeune fille.

BASTIAN. •– Cette veuve 1

stensgabd. •– Oh fille ou veuve, ça revient au môme. Je veux dire que lorsqu'on aime réellement une femme, il ne faut pas tonir compte d'autre chose.

bastian. – Alors tu parleras pour moi ? f

stensgard. Avec le plus grand plaisir; mais à la condition que tu t'emploieras aussi pour moi.

BASTIAN. – Moi Auprès de qui?

stensgabd. N'as-tu vraiment rien remarqué? Elle te touche de si près 1

BASTIAN. – Ce n'est pas? t

stensgabd. Si, Ragna, ta sœur. Oh tu ne sais pas l'impression que j'éprouvais quand je la voyais, dans l'intimité de la famille, aller et venir, si-peu prétentieusel.

bastian. Non. Est-ce possible?

STENSGARD. Comment avec ton œil perspicace, tu n'as pas remarqué cela ?

bastian. Dans los premiers temps, il m'a semblé mais maintenant on- dit tant do chose». On dit que tu commences & aller chez le chambellan.

stbnsoabd. Comment chez le tw&mîîôltar. 8 (hr, 1


Mon&en, je vais te parler franchement, il y a eu un tnoment j'étais incertain. Grâce à Dieu cela est passé, je vois maintenant clairement ce que je veux et quel chemin je dois suivre.

SAStUN. Voici ma main, je parler*! peur toi. Remets t'en à moi, mais Ragna ne fait que ce que veut mon père.

STïirsoARt». C'est justement de ton père que je voulais te parler.

babtian. Chut t Voici Madame Rundholmen I Parle en ma faveur, fais de ton mieux, le reste ma regarde. (Il sort et Madame Rundholmen entre.)

SGÈNEVH

STENSGARP, M" RUNDHOLMEN

MADAME rundholmen. Hé bien, ça va comme sur des roulettes, monsieur l'avocat. Tout le monde vote pour vous.

8TEN6GARD. C'est, en effet, remarquable.

madame bundholmen. Oui, Dieu sait ce que Monsen en dira l

stïnsoahd. Madame Rundholmen, je vous en prie,un mot.

MADAME RTJNDHOI.MEN. Quoi donc? Quoi donc? SXENSQARD. v– Voulez-vous m'HÊÊÊ$ °

MADAME RDNDHOLNEN. JfefBgJ^11 Sur^ Volon» 'tierst


sTBNsoARD. -.Vous avez parlé tout à l'heure de votre isolement.

MADAME RUNDHOI.MEN. – Oh J O'était avea cet ftffrtUX Hejre.

stknsqard. Et vous ave* dit qu'il était bien difficile pour une veuve.

iiadamb RUNDHOLMKN. Certes, monsieur Stensgard, »i vous pouviez voir par vous-même! 1

ijtensqakd. Mais si un beau jeune homme venait. madame rtjndholmex. – Un beau jeune homme i stensgard. Qui vous aime en seoret depuis longtemps déjà et.

MADAME RTJHDHOLMEN. – Non, je ne veux plus VOUS écouter.

̃' stensqard. Il le faut, Un jeune homme qui trouve aussi que c'est pénible d'être seul.

madame rundmolmen. Comment? Je ne voua comprends pas du tout.

stensgard. Vous tenez dans vos mains le sort de deux êtres t le vôtre et celui.

madame wjndholmen. Et celui du beau jeune homme?

btensqard. –-Oui, répondez-moi.

madame rundholmen. Oh non, monsieur Stensgard, vous ne parlez pas sérieusement.

stensgard. -– Comment pouvez-vous croire que je voudrais me moquer de vous? Ne seriez-vous pas dis. posée à. _f madame rondholmïn. A grand Diea, certaine» -meatlMçnchéri, woadouxl. ̃ sT«NsaABD {reculant d'un pas). Hôte? t" 1


madame rundholmbn. Jésus! Voici quelqu'un 1 Sr-^NfE VIH

IiM morne», RAGNA

baota. •– Mille pardon 1 Mon père n'est pas ici? MADAME rundholmen. Votre père? Oui. non. jecrois, 11 est passé par loi.

raona. Par ici? f

btknsgard. Il est parti pour Christiania.

MADAME rundholmen. Oui, mais, Mademoiselle. Ah vous ne savez pas combien je suis heureuse t Attendez un instant; je vals à la cave chercher une bouteille de mon meilleur vin.

(Elle sort.)

btensgard. Mademoiselle, vous cherchez réellement votre père?

raona. Vous l'avez bien entendu.

stensgàrd. – Vous ne savez pas qu'il est parti en voyage?

ragna. Oh 1 est-ce'que je sais; moi? On ne médit jamais rien 1 Mais à Christiania, c'est impossible. Adieu.. stensgabd (il lui barre le passage).– Ragna 1 icoutez-moi! Pourquoi ôtes-vous à mon égard si différente de ce que vous étiez? i'

raona. Laissez-moi t

stpnsgard. Non, je regarde comme un avertisseacot-ducisî cas vonssoyeâ venue jusie maintenant. Ner vuù n er


preaw pu cet air effrayé Vous n'étira pu ainsi autrefois.

raqna. Dieu soit loué! C'est fini.

steksoard. Mais pourquoi t

iuona. J'ai appris à vous mieux connaître; et il est -très heureux que je l'aie appris assez tôt 1

btbhsqard. Oh! je comprends! On m'a calomnié! Peut-être est-ce ma faute. J'étais pris comme dans un -filet. Mais maintenant c'est fini! Oh! quand je vous vois, il me semble que je deviens meilleurl C'est vous •que j'aime, Ragna, vous et nulle autrel 1

raqna. – Laissez-moi passer! J'ai peur de vous 1 stemboabb. Demain, Ragna, pourrai-je vous voir et vous parler, demain?

ragna. Oui, oui, je. veux bien; mais pas aujourd'hui.

stensqard. Pas aujourd'hui! Demain! Victoire 1 J'ai vaincu! Je suis heureux I

madame jwndholmen {avec du vin et des gâteaux) bien, nous allons trinquer au bonheur et à la bénédiction du ciel.

stbnsoabd. Au bonheur en amour! A l'amour et au bonheur Un vivat pour la journée de demain ? v_ (n boit.)

HBU.X Ragna). •– L*av«u-vous trouvé? t ̃ v ïugna. -r- Non» il n'est pas ici; venes, venez l

MADAME pttndholmeh. Qu'est-ce que cela veut dirëî helle. – Rien. Des étrangers sont venus à Storli et. .madame BTODHOtMBN Rag wa). OL vous avez «ncorede* étranger» chez voua r •̃"̃.•:

4.eoréd&8 étlanger&ehêz vo1ài" '-1


bagna.– Oui, oui. Excusez-moi, il faut que je rentre. Adieu 1

8TKN8GARD (il l'accompagne). Adieu 1 A demain t (Halle et Bagua sortent.)

SCÈNE IX

STÉNSGARD, HEIEE, M"» RUNDHOLMEN

bejrs. – Aht aht Ça roulet ça roule t Stensgardl Stensgard! Stensgardl Tout le monde vote pour vous. Vous devriez aussi voter pour lui, madame Rundholmen. MADAME RUNDHOLMEN. Que dites-vous là 1 Réelleinent teut le monde vote pour lui? If

hejre. Tout le monde. M. Stensgard jouit de la -confiance publique. Le vieux Lundestadal'air d'un cornichon dans du sucre. C'est un vrai bonheur de voir •cotte agitation.

MADAME rundholmen. – Ce ne sera pas inutilement que vous l'aurez élu. Je ne puis pas voter;. mais je puis -signer.

(Elle sort.)

HEJRE. Vous êtes le consolateur qu'il faut à une veuve, monsieur Stensgard. Savez-vous, vous devriez vous en tenir à celle-là. Vous seriez très bien casé, mon cher.

stensqabd. – A Madame Rundholmen?

hejre. Mais oui; c'est une maltresse femme sous «oas îea rapports. Et pats «lissera ïs aaéilleai; parti ùts


968 THKATRI la ville dès que la ruine du proprUtt •_

la ville dès que la ruine du propriétaire de Storli sera consommée. STENsàARD. Mais j'espère qu'il n'est rien arrivé de fâcheux a Storli t heure. Rien! Vous avez la mémoire courte, très cher. N'est-il pas partout question de ruine et de banqueroute, et n'est-on pas venu chercher Monsen Ici -c même ? Trois étrangers sont arrivés à Storli. stensgard. Des visites, je sais.

HEJRE. Des visites qu'on n'avait pas réclamées, mon jeuneami. On prrle tout bas de police et de .créanciers furieux on a même fait, si vous voulez le savoir, cer- s taines expertises. A ce propos, quel était ce papier que Monsen vous a remis hier?

STENSGARD. Ah 1 un papier quelconque Une exper- tise, dites-vous? Écoutez, connaissez-vous récriture du chambellan Bratsberg?

hejre. Hél hé 1 je crois.

stenssard. Hé bien regardez ceci.

hejbe. Ceci, très cher, n'a jamais été la signature du chambellan.

STENSGARD. Non Alors.

HEJRE. – Cette lettre de change a. été signée par Monsen?

8TENSGARD. Non, par le jeune Bratsberg.

hejre. Taratatat Montrez encore (Il regarde). Vous pouvez allumer votre cigare avec.

stensgaud. – Eh quoi 1 le nom du signataire aussi l hejre. C'est un faux, jeune homme, c'est un faux aussi vrai que je m'appelle Daniel. Il suffit de le regarder avec l'œil perspicace de la défiance. 1


btensoahd. Est-ce possible ? A coup sûr, Monsen ne voudrait pas

bejhï;. Monson Il ne comprend rien à ses affaires, encore moins comprend-t-il celles des autres. Mais il faut, monsieur Stensgard, que cela ait une fin il faut que la conscience publique reçoive satisfaction. Le plus drôle, eut que Monsen entraîne dans sa culbute le jeune Bratsberg, et que Bratsberg, le commerçant, entraine à son tour Bratsberg, le chambellan.

«tensgard. Oui, o'est ce que disait tout à l'heure hejhe. Naturellement, les banqueroutes s'enchaînent les unes aux autres. Retenez bien ceoi, car je suis pro- phète Monsen ira aubagne,le jeune Bratsberg obtiendra un arrangement et le vieux Bratsberg sera mis en tutelle. Je veux dire par là que ses créanciers lui feront, sa vie durant, une pension de quelques milliers de thalers. Ça finit toujours ainsi, monsieur Stensgard, je suis fixé. Comme dit le proverbe latin t Fiat justiiia, pereat mundus! » Traduction « Quelle singulière justice règne dans ce monde corrompu 1 »

STENSGARD (très agité). Deux chemins qui se ferment devant moi!

HEJRE- Heinî q

8TKNSGARD. Et juste maintenant 1. maintenant l SCÈNE X

STENSGARD, HEJRE, ASLAKSEN

£sr.AssEïï. ÎJcs f ^citations mes féliciiaiions, mon- ̃•trs sieur l'élu!


STKNSGAW). L'élu?

aslakbbn. Avec cent dix-sept voix, Lundestad en » eu cinquante-trois quant aux autres, ils sont dispersés a tous les vents t

hkjrk. Le premier pas sur le chemin de la gloire est fait, monsieur Stensgard.

ablakskm. Et ça va vous coûter un punch. (Appetanl). Madame Rundholmen, le nouvel élu du peuple paieàhoire.

hejbe. Oui, c'est le premier pas sur le chemin de la dépense, dis-je.

SCÈNE XI

Les mêmes, LUNDESXAD

hejbe (avec ironie à Lundestad). – Voilà donc la récompense, de ceux qui veillissent au service de leur pays! I

LUNDESTAD (6as à Stensgard).– Y tenez-vous toujours beaucoup?

stensgard. A quoi me sert-il d'y tenir puisque tout s'écroule?

lundestad. – Pensez-vous que le partie soit perdue ? Q ASLAKSEN(en arrière), Madame Rundholmenpaieà boirel Elle prétend qu'elle est la première intéressée dans l'élection.

> stenssar». ,– La première intéressée?

£TOiDE»TAe. Pourquoi*


ctxn8<m.rd. La partie n'est pas perdue, monsieur 'a Lundestad. (Il a'assied et dcrit.) s (II a'Msied et écrit.)

LUNDESTAD (bas). – Écoutez, Aslaksen, poumez-vous- insérer quelqueslignosde moi, après-demain, dans votre journal ?

aslàksfn. Bien sûr; est-w méchant P

LUNDESTAD. – Non, du tout.

aslaksen. Oh 1 ça n'y ferait rien j'insérerais tou de même.

hindestad. C'est mon testament politique; je vous l'enverrai demain matin.

(a sort.)

SCÈNE XII

Lm mêmes, BASTIAN, UNE SERVANTE

LA sbrvante. – Voici le punch de Madame 1

aslaksén. Hurrah I Nos affaires locales prennent de l'intérêt,

(Il met le bol sur la table, verse à boire et boit lui-même plusieurs verres pendant 2a scène.)

bastiaK («7 arrive par la droite; bas). Vous n'oubliez pas ma lettre? aslaksén. Soyez'sans inquiétude (Il frappe sur la poche de son habit). Elle est là! v^

bastian. Profitez de la première occasion, dès que | vo«»ïe pourres, comproïisz-Wtïe*


aslaksbn. Entendu 1 Entendu (Il en». Allons, Lisette, les verres sont pleins! 1

BASTiAN. – Je n'oublierai pas de vous récompenser. aslakskn. Bien, bien! (d la servante). Un citron, Lisette, mai» vite, vite 1

(Bastian sort.)

STXNSCIAJUK Un mot, Aslaksen, passerez-vous par ici demain soir? 't

aslaksen, Demain soir? Mais oui.

6Tensgard. Bien alors entrez et donnez cette .lettre à Madame Rundholmen.

aslaksen. – De votre part? q

6TENSGAHD Cachez-là dans votre poohe. Bon 1 A •demain soir.

ASLAKSEN. Ponctuellement, soyez sans crainte

(La servante apporte le citron. Stensgard va à la fenêtre).

bastian. bien, as-tu parlé à Madame Rundholment

stenssabd. Oui, quelques mots seulement.

bastian. Et que dit-elle ?

stensgard. Nous avons été dérangés,' je ne puis en•core rien te dire de sûr.

bastian. – Je vais me hasarder alors. Elle se plaint si tristement de son état! Ce sera décidé dans une heure.

stensgab»..– Dans une heure î


SCÈNE XIII

STENSGARD, BASTIAN, ASLAKSEN, LUNDESTAD MADAME RUNDHt)LMEN.

bastian (qui voit entrer Madame JRunâholmen à Stensgarâ.–Clmt nelaisserien romarquer à personne t (Il sa promène do long en large).

stensgard Aslaksen, d voiw basse). – Rondezmoi la lettre?

ASLAKSEN. – Vous me la reprenez ? P

stensqard. Oui, vitel je la remettrai moi-même. ASLAKSEN. La voilà {

(Stensgard met la lettre dans sa pocho et se môle au public). madame RUNDHOLMEN (à Ba$tia7i), Que dites-vous de cette élection ? q

bastian. –Tout le bien possible. Nous sommes, Stensgard et moi, des amis de cœur; je ne puis pas être fâché qu'il entré au Parlement.

MADAME RtiNDHotMEN. Mais votre père en sera mécontent ? q

bastian. Oh mon père a tant de chats a fouetteri Et puis, si l'on envoie Stensgard au Parlement, l'honneur en reste jusqu'à un certain point dans la famille. MADAME bundholmen. Comment cela?

bastian. Il a l'intention de se marisr.

MADAME kundholmen. jlsus I Vous a-t-il dit quelque chose à ce sujet? '1

1 BASTIAN. –Oui, et je lui ai promis de dire une bomio 18


parole en sa faveur. Le mariage se fera, car je crois bien que Ragna ne le déteste pas.

MADAME RUNDHOLMEN. Ragna q

lxjndistad (il se rapproche). De quoi parlez-vous avec tant d'animation, madame Rundholmen?

MADAME rundholmen. Pensez donc, il me dit que Stensgard va se marier 1

lundjotad. Sans doute, mais le chambellan n'y consentira pas facilement.

bastian. Le chambellan ? t

LUNDESTAD. –Probablement qu'elle est encore un trop beau parti pour un simple avocat.

MADAME RUNDHOLMEN. Qui ? g

I.UNOESTA». La fille, parbleu.

madame rundholmen. Il n'a cependant pas demandé la main de Mademoiselle Bratsberg?

LUNDESTAD. Mais Si.

MADAME rundholmen. Vous en êtes certain? Vous pourriez l'affirmer ? q

BANIAN. – Et à moi il m'avait dit de parler en sa faveur 1

(Bastian et Lundestad s'éloignent).

MADAME rundholmen Stensgard). – Tenez-vous sur vos gardes, Stensgard 1 Défiez-vous l

STiîNSGAB». De.qui? q

MADAME rtjndholïien. – Des méchants. Il y a des gens ici qui parlent mal de vous.

STENSGARD. Que m'importe ? A l'exception d'une seule nAiwm ne. -.̃̃

madame RUNDHOLMEN. Laquelle? 1


tTENBGARD (il lui glisse sa lettre). ̃– Lisez ceci quand vous serez seule.

madame hundholmeh. – Ah jo savais bien 1

(Elle sort).

SCÈNE XIV

STENSGARD, RINGDAL

îunqdal. – Hé Mon, d'après oe que j'apprends, vous êtes sorti vainquear de la bataille éleotorale, monsiour l'avocat.

stensgard. Mais oui, monsieur l'administrateur,, ̃en dépit des efforts de votre noble maître.

ringdal. Il use comme un autre de ses droits d*ôlecteur.

STENSGARD. Malheureusement pour lui, il n'aura plus beaucoup d'occasions d'en user.

ringdal. Que voulez vous dire ?

STENSGARD. Je veux dire que l'on vient de faire certaines expertises.

bingdal. Certaines expertises Sur quoi? g

stensgahd. Ne faites donc pas l'homme qui ne •comprend pas. Ne sentez-vous donc pas qu'il y a un orage dans l'air? Et une banqueroute dans les grands prix? If

ringoai. J'en ai entendu parler de différents côtés. sxensgaroi Est-ce que le chambellan et son fils ne .sont pas compromis dans cette affaire

1 ringdal. Pardon 1 Mais. êtes-vous fou? t


stensgard. Ce n'est pas vrai alors t

iungdai,. II n'y a pas un mot de vrai en ce qui concerne le chambellan. Qui vous.a dit cela ? t

stensgard. Je ne veux pas le nommer encore. ringdal. N'importe 1 Celui qui vous l'a dit avait une intention cachée;

stknsgard. Une intention?

ringdal. Oui; réfléchissez bion N'y a-t-il personne ici qui ait intérôt à vous éloigner du chambellf.n ? T stbnsgard. Oui, oui, c'est vrai; il y a plusieurs personnes.

bingdal. Au fond, le chambellan a beaucoup ûô sympathie pour vous.

stensgard. Vraiment ? T

bingdai. Certes Et pour vous faire perdre ses bonnes grâces, on compte sur votre connaissance insuffisante des affaires de la localité, sur votre exaltation, sur votre crédulité, sur.

stensgard. Oh I les maudits chiens Et Madame Rundholmen qui a ma lettre.

bingdal. –Quelle lettre?

STENSGARD. Rien, rien. Peut-ôtre n'est-il pas trop tard 1. Cher monsieur Ringdal, verrez-vous le chambellan ce soir? 1

bingdal. Sans doute.

stensgard. Dites-lui donc, à propos de ces menaces, que ce sont de pures sottises. Du reste, il est fixé déjà. Dites-lui aussi que demain matin j'irai moi-môme tout lui expliquer.

jbingdal. -r Et vous irez?

8TENSGABD. Oui, pour lui prouver. lui prouver 1


que. Tenez, monsieur Ringdal, donnez cette lettre au chambellan de ma part.

ringdàl. La lettre de change?

STENSGARD. Vous ne me comprenez pas ? N'importe, donnez-la lui et dites-lui simplement « Voilà comment se venge celui que vous avez voulu perdre t »

ringdal. Je m'acquitterai de la commission.

(H sort).

8ÏEKSGA.RD. Ecoutez, monsieur Hejre, comment avez-vous pu me raconter cette histoire sur le chambel* lanet me faire croire?.

hejrk. –̃ Moi vous faire croire 1

stensgard. C'était un intïime mensonge l

hejre.– Oh voyez 1 voyez! j'en suis absolument ravi. Savez-vous, monsieur Lundestad, que cette.histoire du chambellan était fausse? 't

ltjndestad. Chut 1 C'était une fausse piste! c'est encoreplus près.

stensgard. Comment plus près? P

ltjsdestad. Je ne sais; on parle de Madame Run« dholmen tout bas.

stensgard. Hein ? q

hejrb. Ne vous l'avais-je pas prédit ? Ses relations avec le grand propriétaire de Storli.

xtjndestao. 11 est parti de chez lui, aujourd'hui, de grand matin.

heire. Et sa ramilîè qui le cherche partout 1

wjndestad. Et la fils qui met tant d'empressement à marier sa «<»ur


s

st*nso\m>.– De lamarbrî ElJem'a dit «Demain! » Et son inquiétude au sujet de son père.

hejhe. hé je parierais qu'il s'est pendu J

ablaksen. II y a quelqu'un qui s'est pendu t

mjndkstad. M. Hejre dit que Monsen. r

SCÈNE XV

JtfONSEN, ASLAKSEN, STENSGARD, BASTIAN, HEJRE

M0N8KH. -Du champagne pour tout le monde t

ASLAKSEN (et quelques autret). Monsen I

monsen. – Oui, Monsen, oui Le Monsen au Champagne l Le Monsen aux écus 1Du. vin, nom de Dieu, du vin 1

hejre..– Mais, très cher.

8TENSGABD. –• Vous l D'où venez-vous?

monsen. De faire mes affaires. Cent mille couronnes gagnées 1 Voilà Il y aura demain un grand diner à Storli. Tout le monde est invité. Du Champagne vous dis-je. Nos félicitations, Stensgard, vous êtes élu.

STENSGARD. Oui, mais je vais vous expliquer tout de suite comment.

monsen.– Bahl qu'est-ce que ça me fait? Du vin t Où se cache Madame Rundholmen? ¡

(Ureut*Uer voira la porte de g*uche).

LA SERVANTE (qui vient d'entrer). Personne ae peut entrer, Madame lit une lettre.

BfcSTiA.N. Diablel

(IlsorJ},


8TSK8GABD, Bile Ut une lettre ? t

LA servante. – Oui, et elle danse dans la ohnmbre. stensgard. Adieu, monsieur Monson à demain midi, à Storli.

monskn. A demain 1

8tknsgam) (bas à Bejre). Monsieur Hejre, voulez* vous me rendre un service ? p

hsjre. Avec plaisir.

btensgabd. Faites de moi un portrait un peu noir k Madame Rundholmen; lancez contre moi quelques mots à double sens. Vous vous y entendez si bien l hejre. –Mais pourquoi donc?

stensgard. J'ai mes raisons; c'est une plaisanterie. un pari aveo quelqu'un. contre qui vous avez .me dent.

hejhe. – Ah ah 1 je comprends. Suffit 1

stensgabd. – Ainsi, n'y manquez pas. Médisez un peu sur-mon compte; compromettez la bonne opinion qu'elle a de moi.

hejïub. – Soyez tranquille, je m'en ferai un véritable plaisir.

stenssab». – Je vous remercie. MonsieurLundestad, j'auvai à vous parler demain, avant midi, chez le chambellan.

LUNDESTAD. Avez-vous quelque espérance? stensgabo. J'ai de triples espérances.

ltodestad. – Triples? Je ne comprends pas. stensgard. II n'est pas nécessaire que vous Qompreniez. Désormais j'agirai par moi-môme.

(Il sort.)


moksen. Encore un plein verre, Aalaksen Où'dono est Bastian f

aslaksen. II s'en est allé en courant, mais j'ai une tettre de lui à remettre.

monsen. A qui ? q

aslaksen. A Madame Rundholmen.

MON8KN. Ah 1 Enfin l

aslaksen. Mais pas avant demain matin, m'a-t-H dit. Ni plus tôt, ni plus tard. A votre santé l

HEJRE (à Lundestad). Quel est ce diable de jeu entre Stensgard et Madame Rundholmen? i

LUNDESTAD (à demi-voUo). H a des intentions sur elle.

hejre. Je ne l'aurais pae cru. Il m'a prié de le noircir à ses yeux, de lui parler de lui le plus défavorablement que je pourrai. Suffit! 1

lundestad. – Et vous avez promis Il

hejre. – Naturellement.

ltjndestad. II a, sans doute, pensé que vous feriez ïe contraire de votre promesse.

hejre. Hé 1 hé la chère âme! Eh bien, cette fois, il se sera trompé.

MADAME RUNDHOLMEN (une lettre ouverte 4 ta main). -^̃Où est l'avocat Stensgard.

hejbe.– Ma foi, il vient d'embrasser votre servante après quoi il s'est sauvé. madame Rundholmen.


ACTE CINQUIEME

{Bfcton de réception chez le chambellan. Grande porte au fond. Portes à droite et à gauche.)

SCÈNE I

SINGDAL, FIELDBO

nmGDAt.– Entrez l

fibldbo. Bonjour 1

ringdal. Bonjour, monsieur le docteur.

FIELDBO, Hé bien, ça va-t-il 1

mnodal. Ici ça va pas mal; mais.-

FiELDBo. -– Mais ? If

hingdal. Vous avez, sans doute, appris la grande nouvelle?

fieldbo. Non. De quoi s'agit-il.

ringdal. – Comment, vous n'avez pas appris ce qui est arrivé âStorliî q

fielbo. Non.

ringdal. Monsen a disparu. Partit 3-

fieldbo. Parti? Monsen? g

bingdal. Parti!

m"


fieldbo. Mai*, grand Dieu I

tHNDQju,. – II oiroulait Hèfi, hier, des bruits singuliera, mais Monsen est revenu et il a bu donner 1» ohanga,

FiKtDBO. Mala le motif? le motif? t

iunqdm,. D'immense* pertes sur des chargement* de bois, dit-on. En -outre deux ou trois maisons dt Christiania auraient suspendu leurs paiements et alors. riELOBO. – Et alors il s'est enfui I

jrinqdai» En Suède, probablement. – Des homme*. de loi sont en train de dresser des procès-verbaux et de mettre les scellés.

FiELDBa. – Et sa malheureuse famille ? f

bïngdai,. Le fils ne s'est jamais, je crois, occupa d'affaires; et dans tous las cas il ne s'en occupait pas ea ces derniers temps.

*iem>bo. Mais la jeune fille t

ringdal. –Chut; elle est ici. ̃

FIELDBO. Ici? t

bingdal. Le précepteur l'a amenée ce matin avec les petits. Mademoiselle Bratsberg les a recueillis en secret.

yiEtDBO. •– Et comment supporte-t-elle cela?

nmoDAt. Assez bien, il me semble. Vous pouvez comprendre qu'avec le traitement qu'elle subissait à la. maison, et, du reste, je puis vous dire aussi qu'elle. Chut 1 voici le chambellan. w

.A


SCÈNE II

BBATSBKRG, PIBbDUO. RtNGDAL

wut«M»a. C'est voua, doçteurl

nsuroo. Qui. Je «u]« venu un peu tôt, ce m«Ua. Permettei-moi de vous souhaitor toutes «ories de bonheur» pour votre anniversaire, monsieur le chambellan. bratsbkro. Àht que Dieu nous accorde des jours meilleurs. Je vous remercie, je sais que vos souhait» sont sincères.

riKt,ï>Bo. Fuls-je vou* demander, monsieur le chambellan.

BBATSBERa. – D'abord, un mot. Laisses ce titre de c6té.

mzvoTBo. Que voulez-vous dire ? f

bhatsberq. Je suis maître de forges, ni plus ni moins.

fieldbo. Mais, qu'est-ce que tout cela veut dire ? 9 bratsbeug. – J'ai renoncé à mon titre et à ma charge; ma lettre de renonciation sera expédiée aujourd'hui.

ntLDBo. – Voua devriez prendre le temps de la réflexion.

BRÀT8BBBO. – Lorsque mon roi m'a accordé la faveur de m'appetor dans son entourage, H l'a fait en raison de la considération dont ma famille jouissait depuis plusieurs générations.

*!3lbo. «– bien?


aiuTtBB&a. Ha famille cet déshonorée autant qn< le propriétaire Monsen. Von» savos sans doute ce qui eut arrivé à Monsen. ·

fibldbo. Oui, je aala.

feRàTtMUia Itinçdal). On ne connaît pas de nouveaux détails ? t

iunodaï.. Non, si ce n'est qu'il entraîne un grand «ombre de fermier* dam ta ruine.

BaàT»»KHa. Et mon ûhtt

hinodai.. Votre fils m'a communiqué son bilan. il peut payer tout ce qu'il doit; mais il ne lui restera plus rien.

bbatsbbbo. Humi Veuilles donc faire recopier ma tettre.

rikodal (*ort). – A vos ordres 1

fikldbo. mais avez-voua réfléchi? Tout peut s'arranger secrètement.

BRATSBERo. – Soit. Maie, moi, ro'eet>il possible de. ne pas savoir ce qui s'est passé, puic-je chasser cela de ma mémoire? f ̃

firlubo. Et que s'est-il passé en somme? H voua a écrit, il a reconnu sa faute et vous a demandé pardon. C'est la première foie que ça lui arrive; qu'est-ce, que cela, je vous le demande?

BBAT8BKK0. Voudriot-vous agir comme mon fils a agi? fikldbo. –Il ne recommencera pas, c'est le principal..

"BBÀTSBBââ. Quôllôa garanties ai-je qu'il ne recommencera pas des folies de ce genre ?

~JMSMt~– s3.t~'a~tf~ :.nD~i9AA-~r,o.!9!Ílê


l'union psa jeunes 281 -flïla lui donnera sérieusement à penser.

par votrt belle-flïle lut donnera sérieusement à penller. bra.t8ber(ï (il traverse la chambre). M» puuvrt Seltna Notre tranquille bonheur est détruit I

nxldbo. – JI y a quelque chose au-dessus de tout cela. Votre bonheur n'a été qu'une illusion. Sousrap»port comme soua beaucoup d'autres, vous avez b&U sur le sable. Voua avez été aveugle et orgueilleux, mon•leur le obambellen.

BHATSBKRQ. MOI T

fikldbo. Oui, vous. Ne vous offenses pas de ma franchise. Vous étiez fier de l'honorabilité de votre famille; mais l'avait-on mis à l'épreuve cotto honora- bilitè? saviez-vous même ai eUe pourrait soutenir l'épreuve?

BBAT9BEM. Ëpargn6!vous la peine de me faire un sermon, monsieur le docteur. Les événements de ces derniers jours n'ont pas été sans laisser de traces sur moi.

yiEXDBO.– Je le pense bien; mais encore faut-il avoir une vue claire des choses. Vous condamnez votre ms; qu'avez-vous fait pour lui? Vous lui avez adressé quelques sermons sur le respect qu'il doit à l'honorabilité de son nom; mais vous ne l'avez pas instruit et dirigé de façon à ce que, dans une circonstance donnée, il sut se conduire honnêtement.

bratsber». Le croyez-vous? q

fieldbo. Je ne le crois, pas je le sais. C'est, de reste, la méthode générale. Au lieu de prêcher d'exemple, on croit remplir son devoir en émettant .à l'usage des autres des aphorismes abstraits. Et il en résulte que des Jûiiliera de jeunes gens hi«v rirmé'a "an?" foat y-is9*?^?~-


386 thAatmUon dtmenr* incomplète, finissent par m

Uoa demeure incomplète, finissent par w» «onfalf* tout autrement qu'ils ne peuvent et ne sentent. Stensgard en -est un exemple.

mutsbuq. Oui» Steuagard. Qa'eat-ot qm Tout «a Hfst jnhumx>. C'est un être ftU dépliées et de morceaux. ̃Je le «muais depuis son enfante. Son père était un homme de rien, Il avait une petits boutique de brocanteur et en outre, quand l'occasion s'en présentait, U pré»tait à la petite semaine on plutôt c'était sa femme qui iaisait ce métier. Une Traie mégère celle-ci, n'ayant de femme que le nom, tenant son mari en tutelle, et grossière, et vulgaire plus qu'on ne saurait se l'imaginer. C'est dans ce milieu qu'a grandi Stenagard. Il allait en même temps au collège. « II faut qu'il étudie, disait ta mère, nous en ferons un bon comptable. » 11 avait de mauvais exemples sous les yeux chez lui, mais a. l'école il donnait beaucoup d'espérance. On lui reconnaissait de sincères aspirations vers le beau, de l'imagination, du caractère et de la volonté; mais d'un autre côté «'icun esprit de suite. A quoi cela pouvait-il le mener, sinon a un éparpillement de sa personnalité po

bratsberg. Je ne sais pas ce qui pouvait en résulter. Mais je voudrais bien savoir où le bien existe pour vous. De Stensgard on ne pouvait rien attendre, de mon fils non plus. Mais de vous naturellement, de vous. fieldbo. Oui, de moi, précisément. Ne souriez pas. *e ne suis pas plus' prétentieux qu'il ne faut. Mais j'ai ce qui donne l'équilibre, ce qui rend sûr de soi. J'ai été r~ .élevé dans Je. calme et l'harmonie d'une honnête famille de la classe moyenne. Ma mère estune femme dans toute


la bonne acception du mot. Chez cous, on n'a jamais = •ragé à s'élever au-d«aaos de «a position Les circonstances noua ont été favorables, noua n'avons jamais eu & souf- frir de malheurs financiers ou autres; auoun décéa n'a troublé notre intérieur et n'y a laissé le vide et le cha. frin, nous avions l'amour du beau, mais cet amour con- alstait dans notre maniera d'apprécier la vie et ne s'ar- ̃ ritait pas aux ohoees extérieures. Nous ne commettions aucun écart d'intelligence ni de sentiment.

BRAT8BBHQ. Voyez, voye* 1 C'est pour cela que vous êtes resté tellement complet.

FiEM>Ba. Ja suis loin ûe le croire. Je dis seulement que les circonstances de la vie m'ont été excessivement favorables et je sens que cela m'impose dos devoirs.. bbatsbkrq. – Soit. Mais si Stensgard n'a pas de devoirs de ce genre, il est d'autant plus beau de voir que lui aussi.

FiBLDBO. Comment! Qu'est-ca?

braïsbbrg. Vous le jugsz mal, mon bon docteur i Voyez ceci l Qu'en pensez-vous ?

YIELDBO. – La lettre de change de votre fils I

bbatsbkro. Oui, il me l'a renvoyée.

ïieldbo. – De son propre mouvement ? r

bratsberg. De son propre mouvement et sans aucnno condition c'est beau, c'est généreux. C'est pourquoi, à partir d'aujourd'hui, ma maison lui est ouverte. fikldbo. – Faites attention, dans votre intérêt comme dans celui de votre fille.

bbatsbjehq. Ah, laissez I II a beaucoup de qualités que vous. n'avez pas. Il est franc, lui,' tandis que vous faites tout ca cachette, doctenr


TOLDBO. Mol ?

SRA.TSBKAO. Oui, tous Voua allez et venex ehws moi; je toui demande conseil sur tout, et cependant 11 y a quelque «fcosa de mystérieux en vous, quelque choie de déteatabU, tfttrang» que j'exècre. ihkldbo. – Mai» vont pouvez très bien vous *x»U» quer cela.

biutbbs&o. Moi? non, «'««t votre affaire. Au reste, maintenant, quittons ce sujet.

fieldko. Monsieur le chambellan, nous ne nous comprenons ni l'un ni l'autre. Je n'ai pas de lettre do change à renvoyer, moi; mais il se pourrait que je fusso un plus douloureux sacrlflco.

BRATSBERa. Vrai ? Comment?

fieldbo. – En me taisant.

bratsbkro. En vous taisant I Voulez-vous' que je vous dise ce qui me tente, moi? Devenir grossier, jurer, entrer dans l'Union des jeunes. Vous êtes très intelligent et distingué, monsieur le njédoein des' forges, cela no peut convenir à notre libre société. Voyez Stensgavd, il n'est rien de tout cela, lui; et c'est pourquoi il va venir chez moi, ici, il va. ilva. Ah j'aurais vraiment envie de. Et. maintenant faites votre profit de cela. Comme on fait son lit on se couche.


SCÈNE lH

i Lw l»«mea, LUNDESTAD

txmotSTAO. Bonne fête, monsieur le chambellan 1 le toqs souhaite honneur et prospérité et toua les biens possibles.

bratsbbro. Que le diable vous emportel je. Tout est en strass, mon cher Lundestad rien dans ce monde ne résiste à l'épreuve.

iundkstad. C'est aussi ce que disent les créanciers de Monsen.

bratsbkrg. Cette histoire de Monson ne vous at-elle pas fait l'effet d'un éclair dans un ciel trùs pur? ltjndestad. Vous le lui aviez prédit il y a bien longtemps! 1 ·

bbatsbero.– Hum hum 1. C'est vrai; encore avanthier quand il est venu ici pour chercher à me mettre de* dans. fieldbo. –Peut-être pour que vous le sauviez.

ltjkdestad. C'est impossible, il était déjà coulé. Et ce qui est arrivé est encore un grand bonheur.

bratsbebg. Trouvez-vous aussi qu'il soit très heureux que vous ayez été battu aux élections d'hier. lundestau. Je n'ai pas été battu. Tout s'est passé comme je le désirais. On ne peut passe mesurer avec Stensgard. Il a un je ne sais quoi qui nous manque à nous autres.

?" bbatsbîerg. Je ne vous coniprerids pas bien. 19


ltjnobstad. -r II a surtout l'art de séduire les masse», comme il a l'avantage de n'être gène ni par son caractère, ni par ses convictions, ni par sa situation sociale il lui est très facile d'être libéral.

mutsbkro. na»s«abk powtaat que nous aussi nous sommes libéraux.

umoancAiK Oui par Dleu« monsieur le chambellan, »oa» sommes libéraux, eal% m fait aucun doute n>*te c nous ne sommes libéraux qu'à notre manière, tandis que YûUà Stensgara qui, lui, est libéral à la manière des e autres, et voilà ce qui change la situation.

bratsberq. Et vous voulez favoriser cette œuvre de bouleversement? ̃

luhdestad. J'ai lu dans de vieux livres d'histoire ] qu'il y avait autrefois certains hommes qui avaient le' pouvoir d'évoquer les fantômes, mais qui ne pouvaient c pas les chasser. bratsberq. Mais, mon cher l^undestad, comment pouvez-vous, vous qui êtes un homme éclairé, croire.? ujndestad. Je sais bien que c'est de la superstition, monsieur le chambellan, mais il en est des idées neuves comme des spectres, on ne peut pas les chasser quand on les a évoquées; c'est pourquoi on doit s'efforcer de a'en accommoder le mieux que l'on peut.

brxtsberq. Oui, mais maintenant que Monsen est' tombé et certainement avec lui sa honte de perturbateur. ̃" ̃- -̃̃ .-̃ ̃ twNDESTAD. SiMoHsen était tombé deux ou trois. jours plutôt, bien des choses se seraient passées autre -.ment..

ï~nt y_: -t·-r·iAIA; bratsberg. Tant pis, vous vous" ètë»l?ûp î5ôtê;~


mjnukstad. J'ai ou è"gnul A votre situation, mon-

sieur l«s chuinbellnn.

BUAfMiiKiiQ. A um situation If

lvndestad. Notre parti doit consorver sa bonne-

réputation aux yeux du peuple, nous représentons la vieille honnêteté norvégienne. Si j'avais combattu Stenagard, vous savez qu'il a la lettre ils ohange.

BBATSBERG. II ne l'a plus.

IDNDE8TAD. Comment t

BRATSBEHQ. ^a Voici,

ujndestad. II vous l'a renvoyée? BRATâBKRO. -– Oui, c'est un homme d'honneur je dois

lui rendre ce témoignage.

i,unde8tad {pensif). – Ce Stensgard a de la chance

SCÈNE IV

Les mêmes, STENSGARD

stensgard (il retttà la porte). Puis-je entrer? Y

bbatsbebo (il na au-devant de lui). – Certainement,

stensgahd. Et vous me permettez de vous présen-

ter mes souhaits de bonne fête? 'f

bbatsberg. Très volontiers.

STENSGARD. Hé bien acceptez-les. Ils viennent d'un

cœur ardent et sincère I Mais passez l'éponge sur toutes les sottises que j'ai écrites.

bhatsbebg. Je m'en tiens aux faits, monsieurStens-

gard. JL partit d'srtijisard'hîjî, si vous lo voulez bien, con- sidérez-vous ici comme chez vous.


STRNWURD. Je puis?,

(On frappe).

MUTtBMM», Entrai t

a SCÈNE V

(Plusieurs habitante de la vilto. Une délégation des forge». £« chambellan reçoit leun félicitations et cause avec eux). Les mimes. THORA. D«s invité*

thora. M. Stensgard, moi aussi je vous remercie. btensoaad. Vous, mademoiselle 1

THORA. Papa m'a raconté de quelle noble façon tous avez agi.

STENSGARD. Mais

thora. Comme nous vous avions méconnu! Et comme je voudrais réparer nos torts l

stensgard. Vousvoudriezî Vou8?Vraiment,vousî. thora. Si nous le pouvions seulement! beatsbkbg. Des rafraîchissements pour ces messieurs, mon enfant.

thora. Tout de suite. (A Stensgard.) Vous permettez?

STEH6GARD. Sans doute, sans doute, mademoiselle. ((Thora sort. Un tintant après arrive une servante avec -dM?inet du gâteaux.) Cher excellent monsieur Lundeatad, je suis aujourd'unt de i'^»mauE.du Dieu de la Victoire. 1


L'UNIQN DES JKDNE3 398 N'ôtiez-vous pas aussi d'excellente

lvnwe«tad. N'ôtiex-vouB pas aussi d'excellente humeur hier?

stïnsgahd. – Bah! aujourd'hui c'est tout différent. Le meilleur de la vie, son couronnement, la gloire, aveo le bonheur!

LCXDK8TAD. Tions, vous faites des rêves t

stensoard. Pas des rêve»! c'est du bonheur! du bonheur du bonheur d'amour!

X.ONDX&TAD. – C'est alors que le beau-frère Baslian vous a rendu réponse.

8TENSGARD. Bastian?

i.ondkstai>. Mais oui, il a dit hier qu'il vous avait promis d'être votre ambassadeur auprès de certaine jeune fille.

8TENSGAM». Quelle folie!

Ï.UNDESTAD. N'ayez pas peur avec moi. Si vous n'en êtes pas encore sûr, je puis vous le dire, vous avez vaincu, monsieur Stensgard, je l'ai su par Ringdal. STENS0ARD.,– Qu'avez<vous su par Ringdal? f

LUNDESTAD. Que mademoiselle Monsen avait répondu affirmativement.

stensgabp.,– Répondu affirmativement 1 répondu affirmativement! Et son père est parti! 1

ltjndesta». Mais pas elle.

8TEN8GARD. – Elit a donné son consentement! An moment où un pareil scandale frappait ta famille C'est tout à fait contraire & la nature de la femme, cela Tout homme ayant des sentiments délicats doit prendre cette conduite en horreur Du reste, c'est un malentendu. Je n'ai rien demandé à Bastian Monsen. Il est seul respoaâable de ce au'ila£ait. •-•- .̃–.–


SCÈNE VI

BRATSBERG, HEJRE, STENSaABX»

> Humt. hél c'est une grand» assemblée f Oai, on

fait ses complimente on a reveta «es habit» du di'mattoha. Peut-être que je puis* aussi.

bratsbbro. Merci mercf, moa wiedl «mil

bejrb. Bon Dieu, très cher, ne prends donc pas eu

façons communes! (Il arrive de nouveaux invités.) Tiens voilà les agents de la justice, le conseil exécutif. {A Stensgard.) Oh cher et heureux jeune homme, vous voilà? Votre main, veuilles agréer l'assurance de la joie sincère d'un vieillard.

steksoabo. A quel propos? t

HEjRs. Vous m'avez demandé hier de lancer quel-

ques mots à double entente sur votre compte.

'6TEN9GAHD. Oui; eh bien?

hejre. Je m suis prêté à votre désir avec une vraie joie.

stensgard. – Et comment l'a^t-elle pris?

hejre. Comme une femme qui aime; elle a fondu «a larmes, a fermé sa porte A clef, et n'a pins rien voulu | voir, ni entendre.

[__ steksuabd. Dieu soit looé!

f_ BBjras. Voua «tes barbare! Hettm le eœnr d'une r ,veu»e à ose épreuve si «raeliel Mais l'amour a des yesx M chat. Soffitl Aujourd'hui, quand je suis revenu chez ^^–je^madameRundljolmenufraichQ, d'exoeÙente humeur,


peignait mi otovettx d'or d«vaat la fenêtre ouverte. Elle avait l'air d'une sirène, avec votre penalssl*n. Ah 1 c'est une maltraue femme 1

moracMBD. Boa, et pois?

hwtr* – Et puis elle riait oomme «n* possédée, très «ber. Ella m'a nonUé une lettre et n'a crié « C'est une demande en mariage, Monsieur Ilejre. Je DM suis âanoee hier. »

stxnsqard.Fiancée f

hbjbs. Mes .souhaits sincères de bonheur, jeune homme. Je me réjoui? Infiniment d'êiw ie premier 4 vous apprendrt la bonne nouvelle.

&TKKSGABD. '•– Ce n'étaient que dea propos on l'air. bjwre. Qu'est-ce qui n'était que propos en l'air? stehsoard. Vous ave* mal compris ou c'est elleir»ôme qui a mal compris. Fiancée! êtes-vous fou? Maintenant que Monsen est ruiné, elle va probablement

.aussi.

HRjaK. Mais non, très cher, madame Rundholmen est solide.

STKHaoÂiuD. Mlmporte! j'ai de tout autres projets. •Cette lettre n'était qu'une plaisanterie, cher monsieur Hejre; faites-moi le plaisir de ne raconter à personne «ette sotte histoire.

hejbk. Compris, compris: on se taira. Voilà ce qu'oa appelle du roman. Ah! cette jeunesse est si poéflqneï Ooi, oa», fut aa mot; je was revaudrai cela dans ftm procès dititl je plaiderai pour -mm

bratsbkho. (iicatuaii depuis un iniUmt mete iMnàestad.) Non, Lundiestad, Ja De lieux pas le erolrei__ .'<l;–––'– "–


lundestad. – Je vous l'afûma; je l'ai appris de la bouche môme de Hejro.

hejre. – Qu'avee-vous appris de ma bouche?

bratsbero. Dis-moi, e*t-ii vrai que M. Stensgard t'a montra la-lettre de change hier?

hejbe, Oui, pardieu, c'est vrai. Mais quel rapport ya-MU?

bkatsberg. Je te le dirai après et tu lui as dit qu'elle était fausse? ·

hejrk. – Oui, une Inoffensive plaisanterie, pour calmer un peu son ivresse de bonheur.

mjndesta». – Mais vous lui avei dit que les deux signatures» étaient fausses?

hejre. – Au diable, pourquoi pas les deux aussi bien qu'une?

bratsbbrg. Ainsi donc.

LUNDESTAD (au chambellan), Et lorsqu'il a su cela.

bratsbero.– Il a donné la lettre de change à Ringdal. ltjndestad. Parce qu'il ne pouvait plus l'utiliser pour vous effrayer.

bratsbero. n joue le généreux il m'abuse de nouveau; il s'ouvre l'entrée de ma maison, il me contraint à le remercier. Oh, ce. cet homme t

hbjrb.– Mais qu'est-ce donc que toutes ces histoires? i t bratsbero. Plus tard, plus tard, cher ami (A X«ndestad). Et c'est cet homme là "que VOu8'pro~~ que .vous appuyez l

̃̃̃ SiÇî«!>wtTAn.Etyoutniônîe.?..

bratsbbro. Oh I j'ai presque envié de f


ltjndkstao (il montre Stensgard qui cause avee Thora). Regardez! que doivent penseriez gens?

bratsbkrg. Ils vont savoir ce qu'ils doivent penser. ï-tjndïstàd. –Trop tard, monsieur le chambellan il •'insinue en se servant d'espérances, d'apparence .H de probabilités.

sbatsbïhq. Je sais aussi manoeuvrer, monsieur la propriétaire Lundestad.

mjndkstad. Qu'allez-vous faire ? t

bbatsbrbo. -Vous allez le voir (il s'approche de Fielàbo). Monsieur le docteur, voulez-vous me rendre un service? f

firudbo. Avec plaisir.

br atsbbrq. H6 bien, mettez-moi cet homme à la porte t fiêldbo. – Stensgard ? t

BRATSBERO. Oui, ce chevalier d'industrie. Je ne veux pas prononcer son nom. Chassez-le I Je vous donne carte blanche.

fieldbo. -Carte blanohe. Sous tous les rapports? BRATSBERG. Oui, par le diable f

weldbo. – Votre main, monsieur le chambellan.

BBAT6BERG. La VOilà.

fieldbo (bas). Allons, c'est le moment ou jamais. (Haut). L'honorable société veut-elle me prêter un instant d'attention ?

bratsbero. Le docteur Fieldbo a la parole. fieldbo. – J'ai l'honneur de vous faire part, avec le- consentement de M. le chambellan, de mes fiançailles avec sa fille, Mademoiselle Thora.

(Grapde.8urprae. XhorapooMôi*ibl* «*i.~Le «bsas-, ̃t- bellan veut prononcer quelques mots, puis se tait).


BTKXnoAao. Sm taa««lttes t Tm ûftçtSUm I

hejkk. AveelaAlk chambellan t (JTI «« (Mirai ««rt far etamtelte»). Àv*s t. avec. awe. MmwtSTAD. La docteur «Ml ftmf

stsmsoabd. Maïs, monsieur le chambellan. BiuTtiucBa. Que faire 1 Ja sais un libre pwseur; et featre daas rtJnlon des jeune*.

piEtDBO. Merci t Merci t Et mm excuses t

BBàTSBttQ. – Noos somme» dans un siècle d'assooialions, monsieur l'avocat. Vive la libre concurrenoe I thora.. 0 mon père chéri!

lundkstad. Puisqu'il est question de fiançailles, je puis vous faire part aussi des fiançailles de. 8TEKSOA.BD. Calomnié.

MJNDRSTAD. Pa» du tout ;4m fiançailles de Mademoiselle Monsen avec

stensgahd. •– Ce n'est pas vrai, ce n'est pos vrai, vous 4is-je! 1 •̃

THORA. Si, père, c'est vrai, ils sont ici toas les deux. BÏUTSBWtO. Qui ? thora. Ragna et l'étudiant Belle; là..

(Site inékpm la porto drtrite.)

Ltrf destad. – L'étudiant Helle 1 Ai«ai, c'est lui t. B&ATSBaaa. Et ici t ehes mtàî (R va vttt la forte). Teaex, cbers «ttâmtsi

iaA«MA {timidement). Oht non i wm I H j tant de inonde t

^-••̃v;-gaA,TBsgag, *>»*̃ dafausaaiontol Vous as pouvez rien à ce qui eet arrivé. v honte LVO»


hklle. Elle n'a plus de foyer, monsieur le chambellan.

baqna. Ohi venez à notre «©courst

un atsberg. Vous pouv«s compter sur mon aide et, en attendant, je vous remercie, d'être venus chercher un aslle chez moi.

hsjbx. Puisque c'est une série de fiançailles, je peux la compléter.

»r/it9bbro. Comment? Toi? A tonflge?Quelle folio? hejbe. Mais il n'est pas question do moi 1. Suffit. LTJNDESTAD.–La partie estperdue,inonsieurSten$gard. stensgard. – Vraimont (Haitt). C'est moi qui :iis compléter la listo,monsieurl)atiiclHojro.Mesdames,mossieurs, moi aussi j'ai une communication A vous fniro. bratsbebo. Comment 1

stensgard. – On joue double jeu, on cache ses pro- v* près opinions quand cela est nécessniro. Je considère •cela comme permis quand c'est dans l'intérêt général. Ma mission est toute tracée à l'avance et je la mets audessus de tout. Mon activité est consacrée à ce district, il faut faire la lumière dans les idées de la population. Ce n'est pas l'œuvre d'un chevalier d'industrie. Les gens de la région doivent se serrer autour d'un des leurs. C'est pourquoi je me suis lié solidement et d'une manière indissoluble par les liens du ccenr. Si j'ai éveillé de la défiance chez quelqu'un, qu'on me -le pardonne. Moi aussi je suis fiancé.

BHATSBEaa. –VOUS?

fieldbo. Ffancé? fi · hkjtre. Je veux en témoifl»er. bratsbero. Comment


nxu>BO. Avec qui?

urxossTM). Ce n'est pourtant pas?.

rtshmuuu». C'est un mariage d'amour et de raison: flanc* à MadMM veuve Rundholmen.

BRAT8aK»o. La veuve du reataorataur?

ttJNDKSTAn- OfeJ alors.

BiuTSBKao.– Je ne comprend» pu du tout; comment, damées condition*?.

8TKN3OA.RD. C'est de^la stratégie, monsieur le maître de forges.

LTJNDK8TAD. U est très fort!

SCÈNE VU

Lu m6me«, ASLAKSEN, une serrante

ASLAK9KN (de la port*). – Mille pardons et excuses, mais.

bratsbeho. Entrez, Aelaksen; venez-vous aussi m'apporter vos félicitations?

aslaksen. Dieu m'en garde je ne suis pas si méchant que cela! Il faut absolument que je parle à H. Stensgard.

stensgard. Un peu plus tard attendez-moi dehors. aslaksen. – Non, par le diable! Cest tout de suite que je veux vous parler.

stensgard. Silence! Que veut dire cette importunité." Oui, messieurs, les voies du destin-sont étranges. Le district et moi nous voulions nous unir d'une manière solide et durable; j'ai trouvé aas fernssc as ccsm oui


éer un intérlour; j'ai jeté mon maaque de

lustrie et vous m'avez maintenant au mi-

pouvait me créer un intérlour j'ai jeté mon masque de chevalier d'industrie et vous m'avez maintenant au mi- Ueu de vous comme l'honnête homme du peuple. Accep- ter-moi, Je suis prêt à vaincre ou à périr à n'importa quel poste que vous voudrez bien me confler. • bbatsmro ta tervant»). bien l bien, qu'astat

ix «krvantk. Madame Rundholmen.

iss invités. – Madame Rundholmen?

la. servante. Madame Rundholmen est là avec son bien-aimé.

Lu invitas. – Avec son bien-aimé? Madame Rundholmen ? Comment? f

btensgard. Quelle follet

aslaksen. Non, o'est ce que je voulais vous annoncer.

bbatsberg (il va vers la porte) Entrez 1 Entrez I SCÈNE VIII

Les mêmes, MADAME RlJNDHOLMEN, BASTIAN

MADAME bundholmen. •– Monsieur le chambellan, ne le prenez pas en mauvaise part! t.

bratsberq. Dieu m'en garde t

madame BtJNDHOLMEN. J'ai tenu à vous présenter mon fiancé, ainsi qu'à mademoiselle.

BKATBBERa. Bien, bien; alors vous êtes fiancée? Mais. ̃ ̃ ,1& thora. Noue ne savions pas.


stknwmuu>A$lak$en). Enfla, eomment cola s$ f ait-il î

AsukKsx», Ohi J'anai» tant de chose* dans la «te hltrh. w i sthnsciard. Voua «m eepwtdaftt terni* ma JeUre* A*LAk»EK. Nott,etU» de Baatiaa voici la vôtre. ùïensgàrd. Celle de Basllan? (Il jette un rtgaré sur l'enveloppe, la frtriue et la met dan* ta poche). Ah 1 maudit oiseau de malheur! ·

MADAMK HBXDHOUUMT. Oui, j'ai tout de suite COlïLpris On doit se méQer des hommes faux quand on i des intentions honnêtes. Ah! voua voilà, monsieur l'avocat t Vous ne me félicitez pas, monsieur Stensgardt* hkjhk (à Lundestad). Quels regards furieux elle lui jette r

bhatsbero. Mais certainement qu'it vous félicite» madame Rundholmen, et vous-même vous ne félicitez. pas votre future belle-sœur?

MADAME HUNDHOLMEN. Qui donc?

THORA. Ragna. Elle est fiancée elle aussi. ·

BASTIAN. Toi, Ragoa?

madame rxjsdholmes. En effet, mon fiancé m'avait dit que certain personnage avait demandé sa main. Bien du bonheur à touslesdeux Soyez le bienvenu dau&, r la famille, monsieur Stensgard.

FiBf^wi. Ce n'est pas lui. bratsbehq. Non, c'est l'étudiant Helle qui est le, fiancé de Ragna. Elle a fait un choix excellent. Mais 'vous avez aussi m'a Sîîé & îeîîeîîeri madame rtoîdholmem. Ia chère demoisellel Ainsi


M. Lundestad avait raison I Je vous félicite, mndomoisale I je voua félicite, monaleut l'avocat 1

weldbo. C'est monsieur le docteur, qu'il faut dire y «ur o'«*t moi qui «ai» l'heoreux û»ncé.

madame kukoholmb». Alor» ne comprends plus du tout,

mutmkm. Et mol i* oouusaeare i comprendre! btensoabd. Veuillez m'excuser; des affaires preasùit««.

hejbe, Vous nous privez déjà de votre aimablo eotnpa^nîefCHtii t

BSAT&»ERG(ta*<! lunaestad).– Lnndestad, comment donc l'aviez- vous appelé? chevalier d'industrie et l'autre mot?

iajndestad. – Aventurier t

btensgaud. Au revoirl

bbatsbehg. Eticoio un mot, monsieur l'avocat un mot que j'ai depuis longtemps sur les lêvrop.

stensgahd (gagnant la porte). – Veuillez m'excuser, je suis pressé.

bhatsbero (il le suit). Aventurier!

«tensgar». Au revoirl Au revoir.

(Il sort).

bratsberg. –f Nous avons purifié l'air, mes amis 1 bastian. – Eb, monsieur le chambellan ne m'accuse pas de ce qui est arrivé chez nous?

bhatsberg. Chacun doit balayer devant sa propre porte.


SCÈNES

Les nia*, 8KLMA. (Pendant la Mèa« preeMeitto elle rttt tonne d*n» la porte à droite.)

¡

sncvÂ. Pèjw, tu '•» MttsMt maintenant; pent-fl ̃venir?

BtursBKSO. Solmft^l toi tu m'implores pour loi 1 Toi, qui avant-hier.

sb&ma. Avant-hier est bien loin; tout est réparé, je sais maintenant qu'il n'est paa une simple machine & calculs et qu'il peut aussi. faire des folles.

BRAT8BBRG. Et tu l'en réjouis ? If

bzi.ua. Oui, qu'il puisse en faire, mais on ne lui permettra plus.

BaATSBERO. Qu'il vienne»

y (Selœa sort).

bingdal (arrive par la première porte à droite). –Voici votre lettre de renonciation.

beatsbebg. Merci, mais déchirez-la.

ïunqdal. –ta déchirer? q

bratsberg. Oui, Ringdal, elle n'est pas rédigée dans la forme voulue. Et en outre. sbik (arrivant avec Selma par ia droite). Est-ce '•' qae tu nsepardoRnesî i ` BKATSBSxa (il lui donne la lettre de change). Je __ne veux pas être plus inflexible que le destin. e«ik. '-– Mon~pérëT dêâ ^Tdpûtd'hai y «aongft a^ce commerce auquel tu es si opposé.


L'UNION DBS JEUNES SOI Non, continue, pas de l&oheté, n'abann o w»wt Ava la irai a mAi.mAmâ <1aimnlw aie

BRAT8BKRO. Non, continue, pas de l&oheté, n'abandonne pas ta carrière, je vais moi-même devenir ton associé. (A haut* voico.) Savez-vous la nouvelle, me»- =: sieur* je m'associe avec mon fils.

PLUsistms invitas, Comment, vous, monsieur k chambellan I

hejb«. Toi, mon très cher 1 bbatsbbro. Oui, c'est un commerce honnête et fructueux; il peut le devenir du moins. Je n'ai plus -rJ aucune raison pour m'en abstenir. v x.x;ndk«tad. Monsieur le chambellan, si vous voulez = vous mêler à la vie active du district, ce serait honteux co et ridicule de la part d'un vieux routier comme moi de ne pas faire aussi son devoir. srik. – Vous, vraiment P

i,unde3tàd. Oui, moi, après les déconvenues amoa- reusea qu'a essuyées aujourd'hui l'avooat Stensgard, Dieu me garde de forcer le pauvre garçon à s'ocouper -r des affaires publiques. Il faut qu'il se remette; il devrait voyager, je l'y aiderai. Donc, mes chers concitoyens, ai vous avez besoin de moi, me voici t .r_ plusieurs citoyens (lui terrant la main avec émetion). Merci, Lundestad. Vous êtes toujours le môm« vieux Lundestad! Vous ne bronchez pas i bra.tsbkr(}. Hé bien, tout est pour le mieux et tout va rentrer dans l'ordre. Mais qui est en somme la cause _.= de tout cela ? f

fikldbo. – Voici Àslaksen qui y est pour sa part.

aslaksbn (effrayé). Moi, monsieur le docteur, j« «ois augai innocent que l'enfant nui viAnt (1a naUra, fieldbo. Mais la lettre que.

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A&uu&aKN. Ce n'est pas ma faute, e'*»t celle de l'élection, de Bastian Monsen, du destin, du hasard et în punch de Madame ftandholme», il n'y avait pas usm de citron dedan*.Etm« voilà enoora sur la ferjkhe »vao la presse.

bratsberq (se rapprochant). – Comment I Qa« dite*»vous 1

aslaksbh. – La presse, monsieur le chambellan. bratsberg. La presse ? Nous y voilà. Ne vous ai-je pas toujours dit que la presse de nos jour* est une puistance extraordinaire.

A9LAKSKN. Oh, mais non, monsieur le chambellan.

bratsber<3. Pas de fausse modestie, monsieur l'imprimeur Asîaksen. Jusqu'à présent je n'ai pas lu votre journal, mais à l'avenir je le lirai. Puis-je vous en demander dix exemplaires? q

aslakskn. Vingt si vous voulez, monsieur le chanjbellan.

bratsbero. Oui, merci, envoyez m'en vingt. Et du reste si l'argent manque, venez me voir; mais je vous le dis Il l'avance, je n'écrirai pas une ligne.

rxkq&az» -r. Qu'est-ce que j'apprends? Votre fille est fiancée?

bhatsbkbg. Oui, et qu'en dites-vous If

ringdal. Je dis que je vous félicite. Mais quand est-ce que cela a eu lieu.̃. fieij>bo (rapidement). -"̃ Ohl nous en parlerons plus Jard. m .̃.

bratsbehs. XtëLv. & su Hca îs-i? mai ûexxàer.. fibldbo. •– Comment? ̃•••


bratsbk!«j. Le même jour que la petite demoiseU* Rajnu.

thora. Coronieat, mo» père, tu «vais?.

BRATSBKaa. O«i, ma chère, je l'ai toujours m.

nvhnna. Oh, monsieur lo chtunbeUaat.

tbora.Mai» qui « î

BRAT3BKHO. Une autre fois, aies petites demofataBit, voa« paitaMi moim Imit, qeaad je aani à ma sieste derrière ma tmtore.

twmu.. –Oht grand Dkw.to était donc derrière les rideaux? t

firuh». ̃– Je eompreads nsùatenaat votre ntasiei» d'agir.

bratsberg. Oui, mais comment avex-TOtu pm tom» taire ? p

FisLDBO. A quoi in'a«rait-il servi de parler plus tdtî t

bratsbkbo. Vous avec raison, ce qui est arrivé devait arriver.

thora. (bat à Fielâbo). Oui, tu sais te taire. Dans toute cette affaire Stensgard, pourquoi n'aî-je riea appris?

fibldbo.Qasad ua oiseau de proie tournoie autour d'un colombier, on surveille ses colombes, mais on n'e*t pas inquiet (Ils sont interrompus par Madame Bcadkolmea}.

hbjbk {ait chambellan). Écoutez, pardonne»-»© mais il faat qae aotu xeeaettiofis notre procès à b&9 ̃ époque indéterminée.. brai-sbehg. Tu crois? le Veux bien.

hejhe. 11 faut que tu saches que j'ai accepté ua l


port* 4e rédacteur des informations au journal d'As* lakwNk

BMNHMk Cela me fait plaisir. HE2BI. H tu comprends toi-même que les nom. breu*ei ocoup>M»i». BEATSBKBa. BkNt M«n, mon vieil uni, je pais •tUndro.

hadamb nxnmBouaat (d Ac**)* Oui, j'ai vraiment pleuré toutes mes larmes pour ce méchant homme, mais maintenant je remercie Dieu de m'avoir donné Bastlan;quant à l'autre, il est faux comme l'écume de l'eau. C'est un abominable fumeur aveo cela, et pute il lui faut tous les jours des petits plats, il est gourmand, •'est un véritable cheval à nourrirl

la. servante. Monsieur est servi.

bbatsbbro. •– Je vous remercie tous, tant que vous Mes, mes amis; monsieur le propriétaire Lundestad, vous restez avec nous et vous aussi, monsieur limprimeur Aslaksen.

«inopal..–. Ce ne sont pas les sujets de toasts qui Manqueront.

hkjrb. Non, certainement. On pardonnera k un vieillard s'il se réserve de porter des toasts aux chers absents.

lxjndkstad. Un absent revient, monsieur Hejre. hkjrs. L'avocat?

fOTDESTÀDÏ Oui, remarquée bien cela, messieurs, 4WB dix ott qaioze ans, Stensgard sera député ou mi nistre, peutrôtre tous les deux.

ksldbo. Dana dix ou quinze ans Mais alors il ri» poorraplus 8tte^ -l'a- tu- Z6 d-u rt-i= d~ ~nec.


buhi. – Pourquoi pu f

vikldbo. Parce qu'il sera alors d'un Age équivoque. hkjrk, Alors il fi* mettra à, la tète d'une Union de gens équivoque. C'est ce que veut dire Lundestad, II est là-dessus de l'avis de Napoléon « Les gens équivoques sont ceux dont on fait les hommes politiques. » Hé thé.

vuuudbo. – Notre union, à nous, subsistera et continuera d'être l'Union des jeunes .• Quand Stensgard a été porté en triomphe par la foule au milieu des acclamations et de l'enthousiasme de la foule le jour de la liberté, il a dit: « L'Union des jeunes a un pacte avec la Providence. » Je crois que monsieur le pasteur ici présent approuvera cette parole.

bzutsbebg. Je le pense aussi, mes amis. Car, en vérité, nous avons agi comme des fous, mais de bons anges veillaient sur nous.

lunoestad. – Dieu merci, les anges étaient même au milieu de nous.

âslaksen. Oui, grâce à nos circonstomBarktcalest monsieur Lundestad. /&' Jù\

FIN DE I/CNION DBS JEUNES


TABLE

Zet Soutiens de la Société. 1 X' Union des Jeunes 147

1MP. CH. LÉPIIE, MAIS0SS-LAPF1TTB.