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Title : Le dire pour agir... Les vacances, ce n'est pas du luxe. / secours populaire français

Publisher : Secours Populaire Français (Paris)

Publication date : 2007

Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45342723k

Type : text

Type : monographie imprimée

Language : french

Language : French

Format : 24p ; 15cmX21cm

Format : Nombre total de vues : 24

Description : Avec mode texte

Rights : Consultable en ligne

Rights : Public domain

Identifier : ark:/12148/bpt6k9807609q

Source : Secours populaire français (SPF), 2017-207701

Provenance : Bibliothèque nationale de France

Online date : 06/11/2017

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Le dire pour agir.

Du chemin a été parcouru depuis 1936 mais, malgré les textes de loi,

les inégalités persistent alors que les vacances sont plus que jamais une nécessité. Dans ce cahier, celles et ceux qui ne s'expriment jamais confient leurs souffrances et leurs difficultés mais aussi leurs rêves et leurs espoirs. LES VACANCES, CE N'EST PAS DU LUXE


L'idée

des cahiers...

Le dire pour agir remonte à 1989, à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française, en référence aux célèbres Cahiers de doléances.

Cette année-là, déjà, des dizaines de milliers de témoignages avaient contribué à mettre en lumière les misères et la pauvreté ; ils avaient appelé à des actions de solidarité afin de semer les bons grains de la fraternité.

Puis, l'annonce de la Communauté européenne de sa volonté d'arrêter l'approvisionnement en surplus alimentaires à destination des associations humanitaires françaises a provoqué des témoignages prouvant le caractère tragique de cette décision inhumaine.

Ces réactions ont pesé sur la décision des autorités européennes de revoir leur copie.

À l'occasion de sa campagne 1936-2006, les vacances ce n'est pas du luxe, le Secours populaire a créé une édition spéciale des cahiers Le dire pour agir, permettant à chacun de raconter ses souvenirs de vacances, les expériences vécues, et de témoigner ainsi de l'importance des vacances dans la vie. Témoignages également de celles et ceux qui ne connaissent pas les joies du départ.


Ces cahiers ont été distribués dans toutes les structures du Secours populaire et dans celles de plusieurs associations se consacrant à l'accès aux vacances.

Ils ont permis d'améliorer le dialogue entre les bénévoles et les personnes en difficulté afin de mieux connaître leurs attentes. Mais c'est également un forum ouvert à tous www.ledirepouragir.net où les internautes peuvent évoquer les difficultés qu'ils rencontrent, échanger leurs expériences et trouver des réponses.

Des textes riches et variés ont ainsi été rassemblés. Parmi les thèmes abordés, on peut citer:

- la frustration et la détresse engendrées par l'impossibilité de partir. Les vacances apparaissent comme synonymes de liberté, de découverte, d'ouverture sur l'environnement, de rencontre avec d'autres gens et d'autres cultures ;

- les souvenirs de cette période qui marquent les gens toute leur vie ;

- le droit aux vacances pour tous et la dénonciation des inégalités face à ce droit ;

- des remerciements et une reconnaissance pour l'action et la mobilisation du Secours populaire et de ses bénévoles.

Tous ces témoignages pris sur le vif constituent autant d'appels au secours des personnes en difficulté. Quelle que soit leur place dans la société, leur responsabilité personnelle est engagée et leurs attentes ne doivent pas rester sans réponse.

Julien Lauprêtre Président du Secours populaire français


« L'ÉGAL ACCÈS DE TOUS, TOUT AU LONG DE LA VIE, À LA CULTURE,

À LA PRATIQUE SPORTIVE, AUX VACANCES ET AUX LOISIRS CONSTITUE

UN OBJECTIF NATIONAL. IL PERMET DE GARANTIR L'EXERCICE

EFFECTIF DE LA CITOYENNETÉ. » ARTICLE 740 DE LA LOI DE 1998

CONTRE LES EXCLUSIONS.

Ça me met

en colère...

... car les vacances, on les mérite comme tout le monde mais malheureusement, l'argent on l'a pas.

Anonyme

... car j'ai un peu de mal à joindre les deux bouts et pour manger c'est la galère ; alors partir en vacances, je n'y pense même pas. Mais grâce aux associations comme le Secours populaire, le rêve est devenu réalité. La montagne, je m'en suis mis plein les yeux et les éclats de rire de mon enfant m'ont réchauffé le cœur.

Marianne, 25 ans, Persan

Ça me met en colère parce que mes copains partent et moi, non. Je reste en bas de ma tour ou dans ma chambre à regarder dehors.

Chloé, 5 ans, Beauvais

... parce que c'est mourir à petit feu.

Anonyme


Lorsqu'on travaille et qu'on est privé de vacances faute de budget décent, il y a de quoi être en colère. Surtout quand la télé nous montre les départs et retours des vacanciers.

Anonyme

Ça me met en colère car c'est inadmissible que des gens ne puissent pas partir en vacances à cause du manque d'argent. J'aimerais emmener tous les gens pauvres.

Mélody, 13 ans, Seine-et-Marne

... parce que tout le monde en a besoin et c'est dur de voir des enfants rester regarder la télé ou traîner dans les cités. Alors aidez-les ! Je pense aussi avec colère aux jeunes couples et aux personnes âgées, tous confinés dans une ville et qui passent un été sans joie.

Geveviève, 78 ans

... parce que je me sens isolée et surtout pour mes enfants, ça me fait de la peine de ne pas les voir partir comme les autres.

Sabrina, 39 ans

Ça me met en colère car on a tous besoin de se ressourcer. C'est important même pour ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir travailler.

Fatima, Dordogne


LES VACANCES PERMETTENT D'AFFRONTER PLUS FACILEMENT

LES DIFFICULTÉS DE L'ANNÉE ET DE VIVRE LES PROBLÈMES DIFFÉREMMENT.

Partir c'est...

... une idée un peu farfelue qui me passe parfois par la tête : si je pouvais m'approcher des lieux qu'on retrouve dans les mots croisés ! Flâner à Ede (Pays-Bas), découvrir l'Uele ou Ise au Japon.

Geneviève, 78 ans

... découvrir d'autres gens et oublier la misère que j'ai subie dans ma vie. Et aussi découvrir la nature et se cultiver.

Rohimatow, 19 ans

... le plaisir, ça changerait un peu.

Anonyme

Partir en vacances, c'est bien. On peut découvrir autre chose que ce qu'on dit à l'école. C'est pour oublier toutes les mauvaises choses qu'on peut vivre. Cet été, on part à l'île d'Oléron mais c'est pour gagner notre vie.

Vanessa, collège Robert Goupil de Beaugency

Partir c'est prendre l'air. Découvrir d'autres régions, pas vraiment pour le tourisme et pas forcément très loin. Se ressourcer, rencontrer.

Alain, 43 ans


Partir loin Découvrir d'autres lieux Rencontrer de nouveaux amis Respirer l'air de la montagne De la campagne, de la mer Souffler un peu Rêver C'est bon les vacances Et les partager C'est encore mieux.

Jean-Paul, 46 ans

Partir c'est découvrir des paysages, différents fruits et de nouveaux plats, découvrir la population, diverses senteurs, découvrir de nouvelles musiques, des danses ; découvrir des petits métiers, différents vêtements, découvrir des monuments et d'autres façons de vivre.

Véronique

... le droit à la paresse, ça devrait être un droit élémentaire.

Yann

Moi j'ai une caméra dans la tête et tout y passe,

les paysages, les marchés, les sourires des enfants, l'architecture... Ensuite, quand je cafarde à mourir,

je me repasse les films de l'été.

Anonyme

Partir c'est que du bonheur.

Florence, 41 ans


LES VACANCES SONT UN DROIT.

LES VACANCES SONT UNE NÉCESSITÉ POUR CHACUN.

LES VACANCES NE SONT PAS LIÉES À L'EMPLOI.

J'ai peur...

... de la honte de ne pas pouvoir acheter une glace à mes enfants. Et du regard des gens parce qu'on se sent différents... C'est plus sécurisant d'être entourés de personnes qui nous comprennent.

Anonyme

J'ai peur parce que tous les jours il faudrait faire attention à l'argent et je n'appelle pas ça des vacances.

Marie-Noëlle, 68 ans

Si on est mal reçu, on a peur de repartir en vacances. J'ai peur de prendre le train, de me tromper de gare car je ne sais pas me débrouiller et je panique.

Fabienne

En voiture, je vomis ; en avion, j'ai peur qu'un avion de chasse nous tire un missile et en bateau, j'ai peur qu'il coule.

Karim, 9 ans

... parce que si je pars en train ou en avion, j'ai peur de le rater ou que mes vacances se passent mal...

Marine, 16 ans


J'ai peur: les vacances, ce sont des charges car je ne suis que RMIste et j'ai la charge de deux enfants. Et comme je suis demandeur d'emploi, je préfère la période d'été car il y a un peu plus de travail avec les remplacements.

Hayat, 43 ans

Le regard des autres me fait peur, leurs jugements sur mon apparence ainsi que leur méchanceté. Il me suffit de sortir de chez moi pour subir cela.

Anonyme

... parce qu'au retour, mon compte serait à découvert.

Anonyme

J'ai peur parce que nous ne partons jamais en vacances, notre budget ne nous le permet pas. Et si demain nous devions partir quelques jours, nous aurions l'appréhension de quitter notre maison.

Joceline

... de ne pas avoir beaucoup d'amis. J'ai aussi peur que l'on me rejette.

Amélie, 11 ans

J'ai peur parce que quand tu n'as pas d'argent, tu te dis que les vacances ce n'est pas pour toi... Mais ça fait mal de priver sa famille, surtout les gosses.

Anonyme

J'ai peur car je ne suis jamais partie.

Odile, Dordogne


LES VACANCES OUVRENT UNE FENÊTRE SUR L'AVENIR.

J'ai envie

d'aller...

... là où le vent me guide.

Vanessa, 15 ans

... en Égypte pour visiter les pyramides, les palais,

les musées. Mais je ne pourrai jamais y aller parce que c'est trop cher pour un ouvrier qui ne touche que 750 euros par mois.

Rémy, 51 ans

J'ai envie d'aller là où je pourrais me rouler dans la boue avec des petits cochons et je ne me laverais jamais.

Iman

... découvrir d'autres horizons lointains. Je ne connais pas beaucoup le mot «vacances» et j'aimerais rencontrer la joie, le bonheur de passer des vacances en famille pour être comme les gens dits «normaux».

Michel, 32 ans

J'ai envie d'aller une semaine n'importe où, pour essayer d'oublier la misère et l'injustice.

Ginette, 59 ans


J'ai envie d'aller au bord de la mer en Bretagne,

à Marseille, en Espagne ou en Italie. Mais surtout en Bretagne pour aller voir mes cousines, à Marseille pour voir le mistral, en Italie pour voir les Italiens...

Régis, 16 ans

Mon rêve est de partir sur une île déserte où il n'y aurait pas de violence et où il y aurait tous les gens que j'aime.

Julie, 10 ans, école Chênneries

J'ai envie d'aller à la montagne parce que celle avec plein de neige est très belle.

Alexandra, 12 ans

Aujourd'hui il n'y a que les riches qui peuvent s'offrir de belles vacances. Si je pouvais partir, même si j'ai peur de la voiture, je la prendrais ; je mettrais les duvets à l'arrière, un réchaud et mon chien et destination n'importe où !

Anonyme, 20 ans, Le Vigan

J'ai envie d'aller dans des pays étrangers pour connaître de nouvelles cultures ainsi que de nouveaux paysages. Mais partir en France, ce serait déjà pas mal.

Nathalie

... partout où c'est possible. L'essentiel est de partir. Peu importe la durée et peu importe l'endroit.

Anonyme


1936...

Je me souviens de ma mère au bord de l'océan,

à la rencontre des vagues... Je ressens aussi intensément, 50 ans après, l'indicible bonheur que celui d'être entouré par des parents heureux de vivre leurs congés payés.

Yves

Le droit aux vacances a été la reconnaissance même du statut du travailleur ouvrier ou employé. Tous méritaient enfin le droit au repos légal et aux distractions légitimes après le travail. Les congés payés permettaient aux gens du peuple d'être considérés comme des êtres capables de penser, d'agir pendant leur temps libre, loin de l'image de l'ouvrier pilier de bistrot assommé par le vin et la fatigue.

Anonyme

Dans une maison où j'ai passé les premières vacances dont je me souviens, il y avait des livres !!! C'étaient des Jules Verne, en vieille édition. J'ai découvert Michel Strogoff et surtout le plaisir de lire seule dans une petite pièce que ni mes frères ni les grandes personnes ne songeaient à utiliser. Je souhaite à tous les enfants de découvrir le plaisir de la lecture et de garder le souvenir de leur premier livre.

Françoise, 92 ans


En 1936, j'ai eu la chance de partir en vacances à Saint-Malo avec mon oncle et ma tante. Quand nous sommes arrivés à l'hôtel, la patronne nous demanda si nous aimerions prendre nos repas à part, avec les habitués. En effet, ces derniers ne voulaient pas se mélanger avec « les congés payés ». Ma tante refusa. Nous avons fait connaissance de deux jeunes hommes qui travaillaient au moulin de Corbeil et qui racontaient combien leur labeur était dur et astreignant.

Jean, 81 ans

J'ai commencé à travailler le 5 mai 1935 à 13 ans.

Au départ, j'étais coursier puis apprenti chaudronnier. En 1936, sur 50 employés, un seul ouvrier est allé en vacances en tandem avec sa femme. À son retour, il avait des photos et nous avons passé la semaine à les regarder.

André, 84 ans

En 1936, j'avais 10 ans. Mes parents, petits paysans avaient laissé la terre car c'était la misère à la maison. Mon père est devenu ouvrier, on se nourrissait bien, plus de dettes et on vivait enfin ! Ah qu'elles ont été belles pour nous ces années-là, c'était le rêve vis-à-vis du passé. On peut comprendre pourquoi on s'est fait ces idées qui nous restent.

André, 80 ans


En 1936, j'ai souvenir des réflexions de cousins qui habitaient dans le Midi, ils étaient offusqués que des ouvriers viennent sur les plages de la Côte.

Madeleine, 75 ans

Trop jeune en 1936, je n'ai pas de souvenirs personnels de cette année-là, sauf par le témoignage de mes parents. Ma mère, en riant, m'a toujours dit que j'avais participé aux grèves : employée d'assurances, elle m'emmenait au bureau pour occuper les lieux. Je montais sur les bureaux pour chanter « Prosper Y'oupla boum ». Le bonheur régnait partout après l'obtention des congés payés et les gens qui avaient lutté pour les obtenir savouraient le moindre départ « au vert». Mais la guerre est arrivée...

Michèle, 73 ans

Les premiers congés payés c'était des journées pour penser à nous, prendre du temps avec les enfants,

se promener... Et tout ce qui pouvait rouler était sur la route. Avec mon mari, on a fait notre folie : on s'est acheté un tandem. On est allés à la mer pour la journée avec 10 francs en poche... Et on en a profité, on oubliait toutes nos difficultés.

Anonyme

Les gens n'y croyaient pas : ne pas travailler et être payé, impossible ! On avait une appréhension à prendre ces vacances.

Aimée, Tarn


Je suis le témoin d'un siècle où je n'ai connu qu'une période exaltante, en 1936 avec le Front populaire. J'avais 29 ans. Je finis mes jours dans une maison de retraite et mon désir est qu'un monde plus humain vienne remplacer le nôtre qui régresse en matière sociale. Il me vient un souvenir, c'était en pleine guerre d'Espagne et j'ai plusieurs fois accompagné des groupes d'enfants que le Secours populaire envoyait en vacances à l'île d'Oléron.

Emile, 100 ans, Nîmes

Après les accords de Matignon, nous avons eu droit à 15 jours de congés payés et nous sommes partis. Grâce aux congés payés, nous avons pu profiter de la mer et nous étions émerveillés par la beauté du Mont Saint-Michel. Nous étions hébergés chez l'habitant et avons gardé les souvenirs inoubliables de deux jeunes mariés sous l'édredon de plume !

Marie-Louise, 82 ans et Robert, 87 ans, Loiret

- EN JUIN 1936, APRÈS LES ACCORDS DE MATIGNON, DEUX LOIS SONT VOTÉES AU PARLEMENT: L'UNE INSTAURE DEUX SEMAINES DE CONGÉS PAYÉS, L'AUTRE FAIT PASSER LA SEMAINE DE TRAVAIL DE 48 À 40 HEURES.

- EN 1956 UNE TROISIÈME SEMAINE DE CONGÉS PAYÉS EST OBTENUE, SUIVIE D'UNE QUATRIÈME EN 1969.

- EN 1981, UNE LOI ACCORDE UNE CINQUIÈME SEMAINE DE CONGÉS PAYÉS ET LA SEMAINE DE TRAVAIL PASSE À 39 HEURES.

- EN 1998, LA DURÉE LÉGALE DU TEMPS DE TRAVAIL EST FIXÉE À 35 HEURES PAR SEMAINE.


LES VACANCES CONTRIBUENT AU BONHEUR PRÉSENT DES ENFANTS MAIS PARTICIPENT AUSSI À LA CONSTRUCTION DE LEUR AVENIR.

GRÂCE AU CHANGEMENT DE CADRE, À LA DÉCOUVERTE D'AUTRES MILIEUX ET À LA PRATIQUE D'ACTIVITÉS NOUVELLES, LES ENFANTS DÉVELOPPENT LEUR ESPRIT AUTANT QUE LEUR CORPS. NADIA MONTEGGIA, JOURNALISTE.

Ce n'est pas

pour moi...

... j'ai pas assez d'argent pour y aller.

Samy, 10 ans

Ce n'est pas pour moi parce que je pense que pour le moment ce n'est qu'un rêve. Quand on gagne que le Smic, ce n'est pas possible.

Lisa

... mes parents ne veulent pas que je parte en vacances parce que je peux mourir de froid et je n'ai pas beaucoup d'habits : je suis pauvre.

Anonyme

Je ne suis jamais partie avec mon fils qui a 2 ans et demi car je ne gagne pas assez d'argent. J'aimerais que mon fils connaisse autre chose que son quotidien médiocre avec moi. Partir, par exemple, une journée dans un parc d'attractions serait un grand bonheur pour lui, et pour moi de le voir sourire.

Leslie, 26 ans


28% DE LA POPULATION NE PEUT SE PAYER UNE SEMAINE DE VACANCES DANS L'ANNÉE. OBSERVATOIRE DES INÉGALITÉS 2006, ENQUÊTE DE L'INSEE.

C'est injuste...

... parce que moi aussi je suis humaine.

Zana, Torcy

C'est injuste : depuis plusieurs mois de galère, je n'ai pas pu offrir à mes enfants des moments de détente.

Ils subissent les problèmes des grands sans trop savoir pourquoi notre situation a tellement changé. Grâce au Secours populaire, j'ai pu oublier mes soucis et mes enfants ont enfin retrouvé une maman avec le sourire et sa joie de vivre. Et pour moi, regarder leurs yeux qui brillent de bonheur, cela me remplit le cœur de joie.

Stéphanie, Haute-Loire

... nous voyons qu'en France il y a beaucoup d'argent pour faire des armes nucléaires mais pas pour faire partir les enfants en vacances.

Ginette, 59 ans

C'est injuste car moi et mon fils Christophe, on n'a pas eu de vacances depuis plusieurs années, pas de sorties, pas d'argent. Je vous informe que les patrons n'embauchent pas et c'est la galère pour nous. On vit dans l'angoisse pour pouvoir payer le loyer et les autres factures.

Maria, 55 ans, Seine-et-Marne


« LES VACANCES DONNENT LA POSSIBILITÉ DE RETROUVER UNE PART

DE CONFIANCE EN SOI ET EN L'AUTRE : VIVRE, AU JOUR LE JOUR, TOUTES CES RÉUSSITES QUI PASSENT PAR MILLE PETITS RIENS APPELÉS PLAISIRS, PAR UN REGARD, PAR UNE SECONDE D'ÉTERNITÉ QUI VA RESTER GRAVÉE TOUT AU FOND DE LA MÉMOIRE.» JEAN EPSTEIN, SOCIOLOGUE. % %

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Mes meilleures

vacances,

c'était...

... il y a longtemps.

Sébastien, 15 ans

... ces quelques jours avec le Secours populaire.

On a découvert le goût de la nature en vrai et pas sur une photo ou à la télé. Nous sommes allés faire des randonnées pour la première fois et c'était comme si on venait de naître.

Coralie, 33 ans, Beauvais

Nos meilleures vacances, c'était ce séjour avec le Secours populaire. Cela nous a permis de partager, de créer une certaine confiance, de nous rapprocher pour encore mieux nous connaître. La découverte d'une aventure que j'espère inoubliable. Et le rapprochement entre familles avec toutes les activités qu'on a réalisées.

Nathalie


... grâce aux bénévoles du Secours populaire, j'ai enfin pu, à l'âge de 34 ans découvrir la montagne. Grand merci du fond du cœur.

Alexandre, Nanterre

Je n'avais jamais vu la mer et maintenant je l'ai vue, 4 je ne croyais pas qu'elle était si grande. > n

Élina, Haute-Garonne

L'émotion est trop forte pour exprimer ce que je veux dire et ce que j'ai vu dans les yeux de mes enfants pendant ce séjour avec le Secours populaire. J'en garderai un souvenir extraordinaire ainsi que mes deux bouts de choux. Quel rêve !

Catherine, Marion, Romain

Mes meilleures vacances, c'était avec le Secours populaire. C'est la première fois qu'on est partis et c'est la plus belle chose qui me soit arrivée : vous ne pouvez pas savoir le bien que ça m'a fait. Ça m'a permis de savoir qu'il y a des gens qui pensent à nous, qu'on n'est pas seuls. Car pour un sans-papiers, la vie n'est pas facile ; mes enfants sont nés en France et je voudrais qu'ils puissent vivre comme tous les enfants de leur âge.

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F., 30 ans, Paris

Mes meilleures vacances, c'était cette découverte des Alpes grâce au Secours populaire. La ville de Briançon m'a beaucoup émue avec toutes ses richesses et sa splendeur.

Leïla, 34 ans, Pierrefitte


«LES VACANCES PERMETTENT AUX MEMBRES D'UNE FAMILLE,

QUELLE QUE SOIT LEUR HISTOIRE, D'APPRENDRE À VIVRE ENSEMBLE DANS UN MAXIMUM DE CONFIANCE, DE DISPONIBILITÉ ET D'ÉCOUTE.» JEAN EPSTEIN, SOCIOLOGUE.

Les vacances,

ça me manque...

... parce que je ne suis pas parti depuis mes 3 ans.

Sullivan, 11 ans

Ça me manque car de vraies vacances comme les 4 jours que je viens de passer avec mes deux enfants et mon mari, ça ne m'était jamais arrivé. Fin juin, je vais être dehors avec mes enfants et j'ai bien peur de devoir retourner dans la chambre d'hôtel de 12 m2 dans laquelle j'ai déjà passé 3 ans.

Karima, bénévole au Secours populaire de Gentilly

... car je ne suis jamais parti pour prendre le train ou l'avion. J'aimerais voir la mer. J'aimerais partir en hiver pour faire des balades en traîneau.

Anonyme

... parce que je travaille en alternant les contrats précaires.

Cédric, Nord


Ça me manque mais, grâce au Secours populaire, c'était nos premières vacances. Pour nous, le mot vacances est devenu source de vie et d'espoir.

Anonyme

... parce que je m'ennuie à la maison. J'invente des bêtises et maman se met en colère.

Noémie, Sarthe

... car je m'ennuie trop et je me sens en prison.

Nicolas, 11 ans

Les vacances, ça me manquait mais j'étais à cent kilomètres d'y penser. Démunie de tout avec mes trois enfants, je n'en avais même pas envie ! C'est pour eux que j'ai fait l'effort. Avec le Secours populaire, j'ai trouvé des idées d'autofinancement et c'est devenu un vrai projet familial. On a fait une cagnotte, les enfants m'ont aidée. Ça a relancé quelque chose : les énergies, on avait oublié qu'elles étaient là, on subissait. La préparation et les vacances m'ont aidée énormément. Au retour, j'étais décidée à retourner dans la bataille et j'ai enfin trouvé un emploi.

Anonyme

Les vacances, ça me manque parce que le travail est aliénant, il nie l'essence de la vie : le plaisir et l'autonomie.

Yann


Depuis 1944

le Secours

populaire agit...

Dès l'hiver 1944, l'association - qui portera le nom de Secours populaire l'année suivante - fait partir en vacances de neige des centaines d'enfants de déportés et de fusillés.

Depuis, le Secours populaire a assuré le départ d'un nombre croissant d'enfants en colonies de vacances ou dans des familles bénévoles. Depuis 1970, des familles néerlandaises et suisses reçoivent des enfants français. Pour leur part, des fédérations du Secours populaire invitent régulièrement des enfants de pays où elles ont mis en œuvre un projet de développement.

En 1979, Année Internationale de l'Enfant, un enfant sur deux ne partait pas en vacances. Le Secours populaire avait multiplié les journées à la mer pour réparer cette injustice. Il a alors lancé, dans toute la France, «la journée des Oubliés des vacances ». Devenue chaque année un rendez-vous national, cette journée symbolique alerte l'opinion et rappelle les pouvoirs publics à leurs responsabilités face aux inégalités.


Au cours des années 1970, se développe l'organisation des premières vacances pour des familles entières qui ne sont jamais parties. Au Secours populaire, les vacances sont un atout pour dynamiser les personnes qui vivent dans des conditions difficiles pendant toute l'année. L'incitation à prendre des vacances et leur préparation occupent une place importante parmi les actions pour lutter contre l'exclusion.

En 2005, « la journée des Oubliés des vacances »

a rassemblé 60 000 enfants, dont 3 000 venus de tous les continents. Après une matinée dédiée à la culture,

ils se sont retrouvés au Stade de France pour participer à un spectacle célébrant la tolérance et la fraternité.

- LES CHÈQUES MIS À DISPOSITION PAR L'AGENCE NATIONALE DES CHÈQUES VACANCES PERMETTENT AUX BÉNÉVOLES DU SECOURS POPULAIRE

DE MONTER DES PROJETS AVEC LES FAMILLES, LES JEUNES, LES PERSONNES HANDICAPÉES ET LES PERSONNES ÂGÉES EN DIFFICULTÉ.

LES CAISSES D'ALLOCATIONS FAMILIALES APPORTENT ÉGALEMENT

UNE AIDE PRÉCIEUSE ET DEPUIS 1999, LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT AU TOURISME A MIS EN PLACE LA BOURSE DE SOLIDARITÉ VACANCES POUR LES JEUNES ET LES FAMILLES.

- LES ASSOCIATIONS DE TOURISME SOCIAL METTENT À DISPOSITION

DU SECOURS POPULAIRE DES SÉJOURS DE VACANCES EN FAMILLE

À PRIX RÉDUIT.

- ET GRÂCE À LA SNCF ET À LA GÉNÉROSITÉ D'AUTRES PARTENAIRES, DES FAMILLES EN GRANDE DIFFICULTÉ PEUVENT, POUR UNE FOIS DANS LEUR VIE, AVOIR ACCÈS AU PLAISIR DU BEAU ET AU PLUS GRAND BIEN-ÊTRE.

Conception graphique Atelier de création graphique 2007 - Conception éditoriale Sophie Lotte Extraits de textes de Jean Epstein et Nadia Monteggia - Merci à Laurent Urfer et Vanessa Mercier Ce livret accompagne le nO 270 de Convergence, commission paritaire nO 0209H84415,

directeur de publication Bernard Fillâtre


Les vacances sont source de bonheur, d'harmonie familiale, d'enrichissement personnel, d'énergie et d'optimisme. Chaque année, le Secours populaire aide plusieurs milliers de familles, d'enfants et de jeunes gens à partir en vacances.

Au regard des besoins, c'est encore trop peu. Un enfant sur trois et 40 % des adultes sont privés de vacances. Pour réparer l'injustice faite aux exclus du bien-être et de l'espoir, pour qu'ils puissent reprendre goût à l'avenir, soutenez-nous financièrement. www.secourspopulaire.fr www.ledirepouragir.net