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Titre : Rig-Véda, ou Livre des hymnes. Tome 1 / traduit du sanscrit par M. Langlois,...

Éditeur : F. Didot frères (Paris)

Date d'édition : 1848-1851

Contributeur : Langlois, Alexandre (1788-1854). Traducteur

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb307354297

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb120475966

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 4 vol. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 628

Description : [Veda. R̥gveda-saṃhitā (français). 1848-1851]

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k97739400

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, YA-497

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/04/2017

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RIG-VÉDA,

' OU

LIVRE DES HYMNES.



RIG-VÉDA,

ou

LIVRE DES HYMNES,

TRADUIT DU SANSCRIT

PAR M. LANGLOIS,

MEMBRE nE L'INSTITUT.

TOME P REMI En.

PARIS,

LIBRAIRIE DE FIRMLN D1DOT FRERES , IMPRIM EURS DE L liNSTITUT,

RUE JACOD, 56,

1848.



INTRODUCTION.

Le Rig-Véda est le premier de ces trois livres sacrés qui sont le fondement de la civilisation religieuse de l'Inde. Composé à une époque immémoriale, c'est le monument littéraire le plus ancien qui ait été conservé, et il nous représente, dans l'histoire de l'esprit humain, une phase inconnue, et d'autant plus intéressante à étudier qu'elle peut nous révéler le point de départ des principales idées qui ont dominé toute l'antiquité classique. Merveilleuse étude à poursuivre, que celle qui se fait sur un livre, contemporain, dans quelques-unes au moins de ses parties, de ces grands monuments d'Egypte , dont la pierre est encore silencieusement énigmatique ! Les diverses branches des connaissances humaines peuvent y gagner quelque chose. La philosophie du siècle dernier croyait que ce livre, sous les voiles qui le couvraient alors, cachait, contre l'ennemi sacré qu'elle attaquait, une arme mystérieuse et menaçante. L'érudition de notre siècle a pénétré dans l'arche sainte : c'est la gloire de notre âge d'avoir mis à découvert les secrets de l'Inde ancienne, et, quelle que puisse être la valeur réelle de ces trésors antiques, de les


avoir livrés sans réserve à l'appréciation de la science moderne. J'estime que ce sera là une mine précieuse et féconde pour l'archéologie, pour la philosophie et pour l'histoire. Ce n'est pas seulement l'origine des antiquités locales que l'archéologue doit y rechercher; c'est aussi la trace du commerce intellectuel qui a existé entre les nations des premiers âges, c'est la preuve des emprunts faits à la pensée d'un peuple primitif. Quant au philosophe, il retrouvera, il suivra avec intérêt, dans ses développements variés, la théorie métaphysique sur laquelle les sages des anciens temps ont fondé une religion et un culte ; et, accoutumé à la brillante imagination de Platon, il ne dédaignera pas de contempler les procédés ingénieux par lesquels on sut aussi plus anciennement donner à l'idée incorporelle une forme, un vêtement matériel et poétique. L'historien, débarrassé des allégations gratuites, des suppositions hasardées qu'on lui a fournies jusqu'à présent, ne jugera plus que sur des faits; car un livre, c'est un grand fait, autour duquel se groupent naturellement des notions de mœurs, des circonstances de temps , des mentions de personnes, tout l'artifice d'une œuvre littéraire, enfin la vie intellectuelle et politique du peuple pour lequel ce livre a été composé.

Cependant, en considérant d'un côté la longue attente et les justes exigences du monde savant, de l'autre la nature et la composition de cet ouvrage, je l'avouerai, j'ai un moment désespéré de mon travail.


En effet, le Rig-Véda n'est autre chose qu 'un recueil d'hymnes religieux, chantés à l'origine de la société indienne, accumulés par la suite des temps, et conservés dans la mémoire des races sacerdotales. Et ces hymnes religieux, ne peut-on pas leur reprocher de porter l'empreinte de cet esprit mythologique que quelques critiques sérieux repoussent avec une espèce de dégoût ? Elle a sans doute ses défauts, cette mythologie fille ingénieuse de l'antique Orient, cette fée rieuse à double face, cette agréable conteuse à double langage, qui ne rougit pas de mentir pour nous faire accepter la vérité, qui se joue avec les choses graves, et qui philosophe en badinant. Mais si la mythologie n'était que l'exagération d'un langage naturel et vrai sous un autre rapport, ne vaudrait-il pas mieux écouter et tâcher de comprendre ce langage, que de le rejeter avec dédain? Si tous les idiomes, pour rendre une idée métaphysique, sont obligés d'emprunter leur expression au monde matériel, comment s'étonner que le mythe vienne au secours du dogme religieux qui cherche à se traduire aux yeux de l'esprit, et qu'il lui prête l'appui de ses larges et brillantes métaphores? Une religion me semble être la représentation, par le moyen de symboles extérieurs, de l'idée qu'un peuple s'est faite de la nature divine. Le vrai philosophe doit aimer à suivre et à saisir cette idée sous les voiles mystérieux dont l'ont enveloppée les anciens hiérophantes.

Voilà précisément le but que se proposera le lec-


teur de cet ouvrage, soutenu par la curiosité de la science au milieu d'une stérile abondance de merveilleuses fictions et d'une prolixe monotonie d'invocations pieuses, étonné tour à tour ou de la puérile naïveté de la pensée , ou de la poétique magnificence du style ; car telles sont les qualités comme aussi les défauts de ce livre. Mais un défaut ou peut-être une qualité de tous ces bardes antiques, c'est de n'avoir aucune suite, aucun système dans leurs inventions. Ils ont une allure capricieuse, qui tantôt admet l'allégorie mythologique et tantôt la repousse, de manière à ne pouvoir cacher leur pensée lorsqu'ils voudraient la déguiser, et à laisser leur fiction tout éclairée d'avance du jour de la vérité. Il y a un certain plaisir à voir , sous le souffle du poëte, toutes ces divinités naître, s'animer, revêtir des formes variables et changeantes. Mais il semble aussi quelquefois que, mécontent de ses conceptions mensongères, l'auteur brise le dieu qu'il a créé, et revient à la vérité philosophique.

Dans la nature il y a un mouvement qui est la vie, une régularité qui est l'intelligence. La vie, l'intelligence, pour l'Indien de ces premiers temps, c'est Dieu; un Dieu qui n'a pas de bom, que l'on ne désigne que par ses attributs. Ainsi il est cavi, intelligent; il est asoura, auteur du mouvement; il est surtout védhas, c'est-à-dire qu'il existe au sein de cette substance inerte, dont l'origine n'est point définie, qui n'est peut-être qu'une apparence, mais il laquelle


il communique son énergie. Dieu est dans tout; mais tout n'est pas Dieu. Le panthéisme est peut-être dans le culte, mais non dans le dogme. En effet, l'homme qui a la conscience de sa faiblesse cherche un appui autour de lui ; et, dans les diverses parties de cette nature qui touche ses sens, il reconnaît l'action de l'être invisible dont le secours lui est nécessaire. Il l'invoque dans la lumière qui l'éclairé, dans le feu qui l'échauffé, dans l'air qui le rafraîchit, dans le ciel et la terre, dans le jour et la nuit. Partout où il voit un rayon de cette clarté, de cette force, de cette abondance, de cette charité dont il a besoin, il adore Dieu. Il n'adore pas l'élément qui semble le recéler en son sein ; mais cet élément devient pour lui une chose sacrée : il reçoit le nom de Déva, qui se traduit par le mot Dieu, mais qui n'a point cependant l'acception métaphysique de cette expression. Le mot déva s'applique à tout être qui porte l'empreinte d'une efficacité suprême, qui présente à l'homme le doux espoir du bien qu'il attend, qui enfin resplendit de l'auréole divine. C'est alors que l'imagination du poëte s'enflammant avec la promesse d'une reconnaissance à laquelle il ne veut pas mettre de bornes, il divise, il fractionne la nature. De tous les accidents du temps, de tous les points de l'espace, de toutes les parties des éléments, il fait des êtres divins -, il en fait du sacrifice lui-même, du prêtre qui l'offre, de la prière, de la libation, des rites qui le composent. Tout s'anime de la vie qui est en Dieu; tout reçoit une


personnalité qui est l'ouvrage de l'homme. Le poète , à son gré, choisit les traits et les couleurs qui peuvent convenir à chacun de ces êtres ; il leur donne un corps, un caractère, une fonction, une famille. Le vulgaire, en les voyant, peut les prendre pour de véritables dieux. Mais le sage, qui les a créés, tout en les chantant leur rappelle quelquefois leur origine; et, distinguant clairement la matière de la substance incorporelle, il leur dit qu'ils ne sont quelque chose que par l'essence divine qui est en eux. J'ajouterai même que souvent, en parlant de leurs appétits un peu grossiers, il ne semble pas beaucoup les entourer de son respect.

J'ai dit quelle était la nature de ces dieux du Hig-Véda. Enfants d'une imagination poétique, les uns sont nouveaux, les autres sont anciens : on en voit qui semblent monter en faveur, d'autres qui tombent en désuétude. On dirait que quelques-uns se rajeunissent sous un nom nouveau. Ils meurent, ils naissent avec les phénomènes qu'ils représentent; bien plus, ils meurent, ils naissent suivant le caprice de leur créateur, formes changeantes, périssables de la matière, ou formes plus légères, plus inconstantes encore, issues d'un cerveau de poëte. Il n'y a d'immortel, il n'y a d'immuable que l'Être suprême et réel. L'adoration passe à travers cette foule déifiée de vains fantômes, pour monter jusqu'à lui. En examinant les procédés qu'ont suivis les sages Indiens dans ces questions philosophiques, on arrive à les


comparer avec ceux qu'ont pu adopter les pères de la civilisation chez les Grecs et chez les Romains. Je ne suis pas du nombre de ceu^qui disent que tout vient de l'Inde. Je sais que les hommes appartiennent à la même famille", et que l'esprit humain suit partout une marche uniforme. Cependant il est facile de voir que les idées indiennes peuvent quelquefois servir de commentaire aux idées grecques ; il devient curieux d'examiner comment nos aînés en civilisation exprimaient les pensées que nous avons eues après eux. Toutefois, il me restera un doute; et je soupçonnerai les Grecs d'avoir été quelquefois comme l'artiste qui, après avoir coulé un vase sur un moule étranger, brise ce moule, afin qu'il soit impossible d'en constater l'origine.

C'est donc ainsi qu'à une époque où la peinture, où la sculpture n'existaient pas encore, les poëtes étaient les peintres qui représentaient les dieux, et qui préparaient des modèles pour l'avenir. Ils avaient tout déifié, excepté Dieu lui-même. Quant à l'homme, ils racontaient sa merveilleuse origine sous la forme d'une ingénieuse allégorie. L'âme, habitante ailée dés régions supérieures, était un jour descendue sur l'arbre de vie. Elle avait éprouvé le désir de goûter au fruit de la science, et, se: mêlant à la matière, elle avait connu le bien et. le mal, la joie et la douleur.

En vain on chercherait dans le Rig-Véda, au milieu de la multiplicité des rapports établis entre tous ces dieux, la notion de la Trinité. Le poëte, dans les


jeux de son imagination, pouvait bien quelquefois associer trois noms, comme ceux de Mitra, de Varouna et d'Aryam.. Mais les divinités dont s'est composée la triade indienne n'existaient pas. BrahmA n était encore que le feu; Siva, inconnu sous ce nom et appelé alors Roudra, était l'air ; Vichnou, c'était le soleil. Pour exprimer l'action, réelle ou supposée, des éléments F un sur l'autre, le chantre ingénieux peut se servir des mots père et fils, mais sans qu'on en doive tirer aucune conséquence en faveur du dogme que l'on voudrait retrouver dans l'Inde antique.

La question de l'origine du mal ne saurait être aussi clairement décidée. Le Rig-Véda indique plusieurs personnages comme agents pernicieux et ennemis des dieux. L'antagonisme est bien établi; mais on ne voit pas de quel principe ces êtres reçoivent la vie et le mouvement qui les pousse.

Je viens de désigner quelques-unes de ces grandes thèses philosophiques que la lecture du Rig-Véda peut donner l'occasion d'examiner. J'ai fait entrevoir les lumières qui doivent rejaillir de cet ouvrage sur toute l'antiquité classique. Il ne me reste plus qu'il renvoyer le lecteur à ses propres impressions, au moment où il contemplera tous ces agents de la nature, mis en mouvement par la main puissante du poëte et se dressant comme une personne, l'éther, l'air, le feu, sous les noms d'Indra, de Roudra et d'Agni, le Ciel et, la Terre, c'est-à-dire Divaspali et


Prithivi, le Jour et la Nuit, emportés dans leur course rapide, comme deux cavaliers (Aswins) infatigables. Spectacle singulier que ces mystères de la nature ! vivante représentation des phénomènes physiques ! scènes merveilleuses, qui ont pour théâtre le monde lui-même, et pour acteurs les puissances divines !

L'action de tous ces personnages poétiques n'est donc autre chose que l'histoire naturelle de l'univers. Quant à l'histoire humaine, le Rig-Véda n'a que peu de documents à nous fournir : c'est un champ assez stérile en ce genre, d'où l'on peut cependant tirer une légère récolte. Ces hymnes étaient composés pour des tribus venues des bords de l'Indus, et vivant au milieu des plaines arrosées par le Gange. Ce peuple semblait appartenir à cette grande branche de la race humaine connue sous le nom d'Arya. Il apportait avec lui une civilisation douce et simple, des mœurs patriarcales, une langue polie, qui, modifiée suivant le caractère de toutes les nations-sœurs qui l'ont parlée dans l'origine, est restée la souche inconnue et révérée des idiomes indo-germaniques. Ces Aryas, en s'établissant dans l'Inde, repoussaient devant eux des populations anciennes qui allaient se cantonner dans les forêts et sur les montagnes, et qui, à cause de leurs habitudes sauvages et de leurs déprédations meurtrières, formèrent pour eux le type de ces mauvais génies qu'ils ont dépeints dans leurs livres. A la tète de la première colonie devait être un prince de la nation des Aryas, appelé Manou, que les traditions


représentent comme le père des humains. Les noms de Manou, d'Anou, de Poûrou, sont employés d'une manière générale pour désigner l'homme; et c'est un honneur sans doute que la postérité a décerné au fondateur de la société indienne et à deux de ses,descendants. Manou institua les cérémonies religieuses , et surtout le culte du feu. Il eut une fille renommée pour sa sagesse et sa piété; elle se nommait lia. Ici se présente une difficulté qui est inhérente à la nature du livre où se trouve ce document : il s'agit de savoir s'il faut considérer Ilà comme un personnage fictif ou réel. Le mot lia s'emploie pour désigner l'hymne du sacrifice, et un poëte religieux peut bien composer de cette manière la famille de Manou. Cet embarras doit avoir lieu bien des fois : c'est ainsi qu'en lisant les noms des Angiras et des Ribhous, on doit douter si ce sont des noms de races sacerdotales, ou des personnifications de prières et de rites.

Les Aryas indiens, et par leur origine et par les institutions de Manou , se trouvaient disposés à la piété. Ils étaient entretenus dans ces sentiments par les chefs de quelques familles, OLI s'étaient plus spécialement conservées les traditions religieuses. L'ordre politique, dans ces temps primitifs, était absolument le même que celui que nous dépeint Homère : des rois, véritables pasteurs des peuples ; des cultivateurs , des bergers réunis. autour de leurs chefs, et disposés, quand il le fallait, à former des guerriers; un grand luxe de troupeaux et de richesses rurales ;


des villes qui n'étaient que de grands villages. Quelques-uns de ces villages servaient de retraite à des sages renommés, qui, pendant que leurs serviteurs soignaient les champs et les troupeaux, cultivaient avec leurs enfants ou leurs disciples la science sacrée, et devenaient les Calchas ou les Tirésias des Agamemnons ou des OEdipes de cet Orient indien. Appelés par les chefs de famille pour les sacrifices, ils arrivaient avec leur saint cortége ; ils se rendaient sur la montagne, où une enceinte de treillage avait été préparée ; car alors on ne connaissait pas les temples. Là, sous la voûte du ciel, ils faisaient entendre ou les chants héréditaires ou l'hymne nouveau ; ils invoquaient les grands agents de la nature pour la prospérité des champs, pour l' accroissement des troupeaux , pour la propagation des races fortes et vertueuses ; ils priaient, ils menaçaient leurs dieux, et, les rites solennels religieusement accomplis, ils se . retiraient comblés de présents, emmenant des vaches, des chevaux, des chars tout remplis de provisions, d'or, d'étoffes précieuses.

On voit par quelle fortune se sont conservés ces hymnes, patrimoine de quelques familles, espèce de riche capital qu'on avait intérêt à faire valoir. Composés sur un thème ancien et convenu, quelquefois rajeunis par l'imagination d'un barde nouveau, ils vieillissaient, se transmettant d'âge en âge, et portant quelquefois en eux la date de leur composition, qu'indiquait le nom de l'auteur inspiré ou le nom de quelque prince généreux.


Tous ces noms, dont est semé le Rig-Véda, forment bien un trésor pour la science historique ; mais la critique hésite à en faire usage. Cependant il est quelques considérations qui peuvent nous servir dans un pareil examen. Il est à. remarquer que le Rig-Véda n'offre aucune trace de cette organisation sociale qui partagea les Indiens en castes. Plusieurs des sages, auteurs de ces chants et directeurs des sacrifices, appartenaient à des races royales. A l'époque où ces chants ont été composés, le brahmane ne jouissait d aucune prééminence : autrement, ces hymnes en porteraient, aussi bien que les Pourânas, la preuve fastueuse et incontestable. D'un autre côté, en recueillant les noms des personnages cités dans ce livre , on s'aperçoit qu'ils appartiennent tous à des époques qui ne sauraient être postérieures à celle des deux Râmas. Or, Parasou-Râma, qui passe pour avoir été le promoteur du système des castes, et Râma-Tchandra, sous lequel ce même système était en vigueur, sont considérés par les personnes qui se sont occupées de la chronologie indienne comme ayant vécu quinze cents ans au moins -avant notre ère. Il faut supposer que la composition des hymnes du Rig-Véda a eu lieu dans les âges successifs, et antérieurs à cette époque.

Quant à l'arrangement du livre, quelques détails sont donnés par le savant M. Wilson dans sa traduction de Vichnou-Pourâna. Pendant l'âge qui précéda la grande guerre chantée dans le Mahâbhârata, on compte vingt-huit personnages portant le titre


de Fydsa, et qui ont eu la mission d'arranger les Védas. Le dernier, nommé Cric/ma - Dwepâyana , s'en remit, pour le recueil du Rig-Véda, au zèle de son disciple Pêla. Il paraîtrait que différentes divisions de ce livre furent opérées successivement tant par Pêla que par ses disciples. Je ne crois pas devoir insister sur ces divisions, qui me semblent n'avoir laissé aucune trace; le texte actuel, tel qu'il nous a été transmis, ne cite point les noms des compilateurs qui ont pu y mettre la main, et présente un arrangement tout à fait étranger à celui que nous indique le Vichnou-Pourâna.

Le Rig-Véda se compose de deux parties : la première contient des hymnes, la seconde des brdllmanas, c 'est-à-dire des traités en prose sur des questions théologiques et sur la liturgie des brahmanes. C'est une partie évidemment moderne, si on la compare avec les hymnes, dont la langue est archaïque. Notre travail ne comprend que la première partie du Rig-Véda. Je suppose qu'à des époques différentes et inconnues, sur l invitation de quelque prince, des personnages savants et pieux ont dû être chargés de recueillir les hymnes à l'usage des diverses familles sacerdotales, et de leur assigner un certain ordre, tout en respectant les textes. On conçoit, en voyant l'esprit qui les a dirigés , toutes les répétitions qui existent et dans les idées et dans les mots. Les anciens bardes s étaient fait de mutuels emprunts, que les compilateurs des divers âges ont scrupuleusement reproduits. Ceux-ci ne se sont même pas arrogé


comme les arrangeurs de l'école d'Alexandrie sur les écrits d'Homère, un droit souverain sur l'œuvre de leurs devanciers : ils ont enté leurs divisions sur celles de leurs prédécesseurs, qu'ils ont conservées. Un premier partage du Rig-Véda avait été fait en dix mandatas subdivisés en anouvâcas ou chapitres, et les anouvlÍcas en soûktas ou hymnes ; un second partage a été opéré en huit achtacas subdivisés en huit adhyâyas ou lectures, et les adhydyas en un certain nombre de vargas ou réunions de distiques, appelés rig. Voilà d'où est venu le nom que l'on donne à ce vaste recueil, dans lequel, il faut le dire, ont puisé les autres Védas appropriés à des usages spéciaux; ce qui établit d'une manière incontestable la priorité du Rig-Véda.

Les auteurs de ces hymnes sont appelés Richis, et leurs noms se trouvent consignés dans une table ( Anoucramanicâ) attribuée au commentateur CÙtyàyana, élève de Sounaka. Il est à observer que quelquefois on donne pour Richi à un hymne non pas l'auteur qui l'a composé, mais le personnage qui le prononce.

Ces pièces de vers, de rhythmes variés, sont écrites dans une langue plus ancienne que le sanscrit ordinaire. Beaucoup de formes sont insolites, et un grand nombre de mots sont tombés en désuétude. Il eÙl été impossible de vaincre les difficultés d'un pareil texte, si l'on n'avait pas eu quelques secours dans les explications d'un glossaire spécial appelé N/roukta , du grammairien Yasca , et surtout dans le


commentaire perpétuel du savant âtchârya, nommé Sâyana, qui vivait dans le quatorzième siècle. Et ici, comme la science, si elle doit rester étrangère aux rancunes de la politique, ne doit pas non plus s'abstenir de payer la dette de la reconnaissance, je dirai que c'est à M. Guizot, qui ordonna de copier le manuscrit de Sâyana à Calcutta, que je suis redevable d'avoir pu comprendre mon texte; comme aussi je suis redevable à M. de Salvandy d'avoir pu faire imprimer ma traduction. Ce commentaire de Sâyana, qui mentionne quelquefois les éclaircissements des anciens grammairiens, appartient à une époque où le véritable esprit des Védas s'était perdu au milieu des nouveaux cultes et des nouvelles écoles philosophiques. Le sens même des mots semble de temps en temps s'être effacé. Cependant cet ouvrage est en général extrêmement précieux, et c'est avec reconnaissance que je proclame que, sans l'aide de Sâyana, l'œuvre que j'ai entreprise était inexécutable.

Des essais de traduction du Rig-Véda ont déjà paru. En 1838, le savant et infortuné Rosen avait publié la première partie des hymnes, précédée en 1830 d'un spécimen, texte et traduction. Cinq ans auparavant, M. Stevenson avait donné à Bombay un texte lithographié , avec traduction, de quelques pièces détachées. Nous présentons une traduction complète des hymnes du Rig-Véda. Nous avons cherché a nous bien pénétrer du but que se proposaient les antiques auteurs de ces chants religieux, et des principes qui les dirigeaient. Nous avons pensé que le


mysticisme n'existait pas pour eux, et que, peintres enthousiastes de la nature, ils en représentaient les phénomènes tels qu'ils les concevaient dans la simplicité de leur ignorance. Je me suis attaché à ne pas confondre les âges successifs de la mythologie indienne, et à donner aux personnages du Rig-Véda l'unique caractère de leur époque. Je puis me trouver plus d'une fois en désaccord soit avec les commentaires, soit avec des savants dont j'honore les opinions; mon système de traduction peut être erroné, mais il est consciencieux et réfléchi. Ma première ambition a été d'être clair7 et j'ai cru que les poëtes de la nature devaient être, comme elle, simples et positifs. Au lieu de rester dans un sens vague et mystérieux, j'ai cherché sous des mots obscurs une pensée que j'ai crue vraie, parce qu'elle me paraissait avoir un corps. J'ai l'espérance que cette vérité ne ressemblera pas à la mâyâ indienne, qui se plaît à séduire les yeux de ses vaines apparences. Comme il ne m'a pas été permis de donner le texte du Rig-Véda, ma prétention n'est point d'adresser mon œuvre aux philologues. Mes vœux seront comblés, si mon travail peut être de quelque utilité pour le philosophe ami des antiquités, et jaloux de fonder ses recherches sur des documents certains et authentiques.


\

RIG-VEDA,,

ou

LIVRE DES HYMNES.



SECTION <!) PREMIÈRE.

LECTURE PREMIÈRE.

HYMNE PREMIER.

A AGNI (a).

i. Je chante Agni, le dieu prêtre et pontife, le magnifique (Agni) héraut du sacrifice (3).

2. Qu'Agni, digne d'être chanté par les Richis anciens et nouveaux, rassemble ici les dieux (4).

3. Que par Agni (l'homme) obtienne une fortune sans cesse croissante, (une fortune) glorieuse, et soutenue par une nombreuse lignée.

4. Agni, l'offrande pure que tu enveloppes de toute part s'élève jusqu'aux dieux.

5. Qu'avec les autres dieux vienne vers nous Agni, le dieu sacrificateur, qui joint à la sagesse des œuvres la vérité et l'éclat si varié de la gloire.

6. Agni, toi qui portes le nom d'Angiras (5), le bien que tu feras à ton serviteur (par le fait de sa reconnaissance) tournera à ton avantage (6).

7. Agni, chaque jour, soir et matin, nous venons, vers toi, t'apportant l'hommage de notre prière,


8. (A toi), gardien brillant de nos offrandes, _ splendeur du sacrifice (7) ; (à toi) , qui grandis au sein du foyer que tu habites.

9. Viens à nous, Agni, avec la bonté qu'un père a pour son enfant; sois notre ami, notre bienfaiteur.

Auteur : Madhoutchhandas ; mètre, Gâyalrî.

HYMNE Il.

A VAYOU (8).

1. Illustre Vâyou, viens, et prends ta part de ces liqueurs (9) préparées avec soin; écoute notre prière.

2. Vâyou, des chantres sacrés , disposés à faire les libations, habiles à connaître le jour (des sacrifices), te célèbrent en ce moment par leurs vers.

3. Vâyou, d'accord avec le vœu de ton serviteur, ta grande voix s'élève, et vient attester que tu re,. cois nos libations de soma.

»

A INDRA (10) ET A VAYOU.

4. Indra et Vâyou! c'est pour vous que sont ces libations; venez prendre les mets (II) que nous


vous offrons; voici des boissons qui vous attendent.

5. Vâyou et Indra! vous voyez ces oblations, vous qui daignez (quelquefois) assister à nos sacrifices; venez tous deux avec empressement.

6. Vâyou et Indra! (dieux) forts, venez (recevoir) l'hommage (de l'homme) qui fait des libations en votre honneur; accourez à sa prière.

A MITRA ET A VAROUNA (12).

7. J'invoque Mitra, qui a la force de la pureté, et Varouna, qui est le fléau de Fennemi : (ces dieux) accordent la pluie ( 13) à la prière qui les implore.

8. 0 Mitra et Varouna! vous qui (d'une main favorable) touchez notre sacrifice, vous dont ce sacrifice augmente la force, (voyez comijie) par lui vous obtenez d'abondantes offrandes.

9. Que Mitra et Varouna, (dieux) sages et puissants, habitants des larges demeures, nous accordent la force qui fait exécuter l'œuvre!

Auteur : Madhoutchhandas; mètre, Gâyatri.

HYMNE 111. dl

4

AUX ASWINS (14).

i Asvvins, (dieux) aux mains agiles, aux longs


bras (i5), m-aîtres de splendeur, acceptez les mets du sacrifice.

2. Puissants Aswins, célèbres par votre force et par vos nombreux exploits, écoutez nos voix, qui portent vers vous notre prière.

3. Secourables et véridiques (16), venez; nos libations vous attendent, disposées sur un tapis formé de gazon sacré (17). Venez par la roule (qu'arroseront) les larmes (de nos ennemis) (18).

A INDRA.

4- Accours, brillant Indra; ces libations sont pour toi, toujours pures et préparées par des mains (pieuses).

5. Accours., Indra, appelé par la prière, invoqué par le sage (19); écoute les paroles saintes du ministre qui t'offre ces libations.

6. Accours, Indra, avec empressement à ces paroles, toi que portent deux coursiers azurés (20) ; avec nos libations, reçois les mets que nous te présentons.

AUX VISWADÉVA5 (21).

.7. 0 Viswas, dieux protecteurs, soutiens de l'homme, dispensateurs de la richesse, venez partager les libations qu'a préparées votre serviteur.

8. 0 Viswas, vous qui envoyez la pluie, hâtez-vous d'accourir vers ces libations, comme les vaches courent vers leurs pâturages.


9. 0 Viswas, dieux prévoyants (22), exempts d'inquiétude et de mal, acceptez cette offrande, et apportez-nous le bien.

A SARASWATI (23).

10. Saraswatî, toi qui purifies (le cœur), comblée de nos offrandes , aie pour agréable notre sacrifice, ô toi, trésor de la prière!

ri. Saraswatî inspire les paroles saintes; elle exprime les bonnes pensées ; c'est à elle que s'adresse notre sacrifice.

12. Saraswatî appelle et encourage l'onde (des libations) (24); elle élève un drapeau sous lequel brillent toutes les Prières.

Auteur : Madhoutchhandas ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE IV.

A INDRA.

1. Chaque jour, nous appelons à notre secours le dieu célèbre par ses actions brillantes, comme le fermier appelle sa (vache) nourricière.

2. Approche de notre sacrifice; tu aimes les libations, bois celles que nous t'offrons; et si tu es


satisfait, toi qui es riche, accorde-nous des troupeaux de vaches.

3. Puissions-nous ainsi (nous) voir au nombre de ces hommes sages que tu daignes visiter! Viens, ne nous dédaigne pas.

4. Chef de famille (25), écoute la voix d'un homme éclairé ; aie recours à Indra , sage et invincible, qui (sera) le rempart de tes amis.

5. Que (ces amis), en fêtant Indra, puissent dire : Vous , qui êtes nos adversaires, retirez-vous loin d'ici.

6. Que nos ennemis nous appellent des hommes fortunés, placés que nous sommes sous la protection d'Indra.

7. Offre donc à Indra ce (soma), aussi ardent qu'il peut l'être lui-même; ce (soma), ornement du sacrifice, joie des mortels, aimé du (dieu) qui descend vers nous, et nous donne le bonheur.

8. 0 (dieu, que l'on appelle) Satacratou (26), après avoir goûté de cette libation , triomphe des Vritras (27); sauve, en faveur de ces offrandes, celui qui te présente ces mets.

9. 0 Satacratou, nous accumulons autour de toi les offrandes; en retour, Indra, comble-nous de tes biens!

jo. Au gardien de la richesse, au (dieu) grand, auteur de toute félicité, ami de l'homme pieux , u Indra, adressez vos cantiques.

Auteur : Madhoutchhandas; mètre, Gàyatrî.


HYMNE V.

A INDRA.

i. Venez, amis; placez-vous, et chantez Indra, vous qui avez un trésor d'hymnes (sacres).

2. (Chantez) le grand Indra, le maître souverain de la richesse; répandez en même temps les libations.

3. Qu'il soit pour nous une source de biens, d'o- \ pulence , de sagesse; qu'il vienne partager nos of.. frandes.

4. Chantez cet Indra qui, dans les combats, porté sur un char, renverse ses ennemis par le choc de ses coursiers.

5. En l'honneur de ce dieu, qui aime les libations, voilà des boissons purifiées et mêlées avec du caillé (28).

6.0 bienfaisant Indra, (tu nais) pour recevoir nos libations et pour régner (sur les dieux); à peine es-tu né, que déjà ta forme est immense (29).

7. 0 Indra, glorifié par nos chants, remplis-toi de ces boissons ardentes; puissent-elles plaire à un dieu sage comme toi !

8. Les hymnes, les louanges (des anciens) ont ajouté à ta grandeur, ô Satacratou ! que nos chants aient le même effet!


g. Qu'Indra, protecteur invincible, en qui sont toutes les vertus de là virilité, se réjouisse de ces mets abondants et variés.

10. Que nul homme ne porte atteinte à nos corps; Indra, seigneur célébré par nos chants, éloigne de nous la mort.

Auteur : Madhoutchhandas ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE VI.

A INDRA.

1. Placés autour du (foyer, les hommes) préparent le char (3o) (du dieu) brillant, pur et rapide (31 ) ; (cependant) brillent dans le ciel les feux (du matin).

2. A ce char sont attelés ses deux coursiers, beaux, brillants, impétueux, rougeâtres, et dignes de porter un héros.

3. 0 mortels, (voyez-le) mettant l'ordre dans la, confusion, donnant la forme au chaos. 0 Indra, avec les rayons du jour-tu viens de naître.

4. A peine la formule de l'offrande (3a) a-t-elle. été prononcée, que les (Marouts) (33j, dont le nom mérite d'être invoqué dans les sacrifices, viennent exciter (de leur souffle) le feu à peine sorti du sein (de l'arani) (34).


5. Avec ces (Marouts), qui brisent tout rempart et supportent (35) (la nue), Indra, tu vas, du sein de la caverne, délivrer les vaches (célestes) (36).

6. Voilà pourquoi l'hymne qui chante les dieux célèbre aussi le grand (dieu des vents), qui assiste (Indra) de ses conseils, et découvre les heureux trésors.

7. Avec l'intrépide Indra, (ô dieu), on te voit accourir; tous deux pleins de bonheur, tous deux également resplendissants.

8. Notre sacrifice confond, dans un hommage aussi empressé, Indra et la troupe (des Marouts) bienfaisante, irréprochable, et brillante des feux (du matin).

9. (Dieu des vents), qui parcours le monde, viens vers nous, ou de ton séjour habituel, ou de la demeure céleste de la lumière (37) ; notre voix aujourd'hui t'appelle.

10. Nous invoquons aussi la libéralité d'Indra; (qu'il nous entende), soit d 'ici-bas, soit de l'air qui enveloppe la terre, soit du vaste séjour de la lumière.

Auteur : Madhoutchhandas ; mètre, Gâyatrî.


HYMNE VII.

A INDRA.

1. C est Indra dont nos chants, Indra dont nos hymnes, Indra dont nos prières exaltent la grandeur.

2. Indra, avec ses deux coursiers azurés et don ciles à la voix (38), va se mêlant à tout ; Indra, tout brillant d'or, porte la foudre.

3. Pour élargir l'horizon, Indra a élevé le soleil dans le ciel ; au milieu des vaches (célestes), il a lancé sa foudre.

4. Dans les combats, si fertiles en butin , Indra, protége-nous ; sois pour nous un auxiliaire terrible !

5. Dans les grandes comme dans les petites affaires, c'est Indra que nous invoquons; Indra, qui s'unit à nous, et frappe nos ennemis de sa foudre.

, 6. Toi, qui es libéral et qui donnes l'abondance, accorde-nous le fruit de ce sacrifice, (sois) favorable à nos vœux.

7. Les sacrifices se succèdent, et, dans tous ces hymnes brillants qui s'adressent au foudroyant Indra , je n'en vois aucun digne de lui.

8. Tel que le taureau qui s'approche avec amour


de ses compagnes, tel (Indra), maître clément et généreux, visite les hommes avec puissance.

9. Lui qui, sans égal, règne sur les hommes, (dispense) les biens, et (gouverne) les cinq classes d'êtres (39).

10. Nous invoquons pour vous Indra, qui enveloppe de toute part la nature ; qu'il nous soit, à nous, particulièrement propice !

Auteur : Madhoutchhandas ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE VIII.

A INDRA.

r. 0 Indra , viens à notre secours! donne-nous de l'or : l'or procure l'opulence, la victoire, la force constante et durable.

2. Avec l'or, et protégés par toi, nous pouvons repousser nos ennemis et à pied (4o) et à cheval.

3. Protégés par toi, ô Indra, nous prenons nos armes, auxquelles tu donnes la force de ta foudre; et nos ennemis sont vaincus dans le combat.

4. Avec nos héros armés de traits, mais surtout avec ton aide, ô Indra, nous résistons à la foule de nos adversaires.

5. En effet, Indra est grand et supérieur à tout :


qu'il surpasse tout, le dieu qui porte la foudre ! sa force est comme le ciel, elle est immense.

6. Ce n'est pas seulement le guerrier qui obtient sa faveur dans la mêlée, c'est encore l'homme qui désire un fils, c'est le sage qui s'attache à la prière.

7. Le sein d'Indra, altéré de soma, doit toujours en être rempli : telle la mer est toujours (gonflée d'eau), telle la langue est sans cesse humectée de salive.

8. C'est ainsi que la prière qu'on lui adresse, grande et sonore, assure à son serviteur des troupeaux de vaches; elle est pour celui-ci comme la branche chargée de fruits.

g. C'est ainsi que ton pouvoir, ô Indra, que ton secours est acquis au serviteur qui me ressemble.

10. Mais aussi l'hymne et le chant qui plaisent à Indra doivent être préparés; le soma doit être versé (pour le dieu qui l'aime).

Auteur: Madhoutchhandas ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE IX.

A INDRA.

J. Viens, Indra, toi qui aimes les mets (du sacrifice) et toutes les espèces de libations; loi qui es grand, fort et victorieux.


2. En l'honneur d'Indra, qui donne le bonheur et qui protége puissamment, répandez cette boisson, qui donne aussi le bonheur et produit de si puissants effets.

3. Sois heureux de nos louanges flatteuses, dieu à la noble face (41) et maître souverain; assiste avec (les autres dieux) à nos sacrifices.

4. (Avec nos libations), j'ai versé (ti 2) des prières: -qu elles montent heureusement vers toi, seigneur puissant, et daigne les accueillir!

5. Indra, réunis ici les biens divers qu'il est possible de souhaiter ; ils sont en toi avec une merveilleuse abondance.

6. Riche et puissant Indra , conduis-nous à cette opulence, et donne-nous la force et la gloire.

7. 0 Indra, toi qui es la vie de tous, accorde- -nous une fortune large, grande et solide, fondée sur l'abondance de nos récoltes et le nombre de nos vaches !

8. Oui, donne-nous une grande fortune, des richesses, des biens innombrables, et des chariots chargés d'abondantes provisions!

q. Par nos chants nous invoquons Indra, maître de la richesse, ami de nos hymnes, et prompt à venir à notre secours.

10. Avec ces libations diverses, le père de famille (43) prétend honorer la haute puissance du grand Indra, devenu son hôte.

Auteur : Madhoutchhandas; mètre, Gâyatrî.


HYMNE X.

1

A INDRA4

i. Les voix des chantres, les hymnes des poètes; célèbrent ta grandeur, ô Satacratou, les prêtres t'élèvent parmi nous, comme on élève la hampe d'un \ drapeau (44)-

2. En voyant (le père de famille) aller de montagne en montagne pour faire tous les préparatifs du sacrifice (45), le généreux Indra a compris son dessein, et il arrive avec l'escorte des (Marouts).

3. Indra , attelle à ton char tes deux coursiers azurés, à la crinière brillante, à l'ardeur impétueuse, au ventre qui remplit le surfaix; toi qui aimes le sonza, approche pour mieux entendre nos chants.

[Jo Viens, écoute, accepte nos vœux, accède à nos désirs; bénis, ô Indra, toi qui es notre véritable asile, notre sacrifice et les mets que nous t'offrons.

5. Chantons, exaltons Indra, qui détruit la foule de (nos ennelnis); que le dieu puissant (que nous appelons Sacra) entende son nom répété parmi nos fils et nos amis.

6. Invoquons-le pour obtenir des amis, pour


obtenir des richesses, pour obtenir du pouvoir. Que le puissant Indra soit puissant (46) pour. nous, et nous comble de biens!

7. Indra, nous te présentons, avec un entier abandon , ces offrandes abondantes et pieuses. Ouvre pour nous le pâturage des vaches (célestes); accorde-nous l'opulence, ô toi qui portes la foudre !

8. Le ciel et la terre ne peuvent contenir (le dieu) qui donne la mort à ses ennemis. Fais descendre en vainqueur les ondes qui répandent le bonheur, et envoie-nous les vaches (célestes).

9. Toi qui as une oreille ouverte (à la prière), écoute notre invocation, accueille nos hymnes; Indra, rapproche-toi de nous pour exaucer les vœux que t'adresse, de concert avec moi, un père de famille.

10. Nous connaissons ton extrême générosité; nous savons que tu entends notre voix suppliante dans les combats: nous implorons le secours du plus libéral (des dieux), qui se manifeste par mille bienfaits.

11. Hâte-toi (de venir) vers nous, ô Indra, fils de Cousica (47) ! Goûte avec plaisir de nos libations; donne à notre corps une vigueur toujours nouvelle. Que le poëte (qui te chante) reçoive de toi mille présents.

12. 0 (dieu) digne d'être célébré, que nos éloges t environnent de toute part; éloges qui, comme toi, grandissent avec le temps ; qui, agréés par loi, te rendent favorable à nos désirs.

Auteur : Madhoutchhandas; mètre, Anouchtoubh.


HYMNE XI.

A. INDRA..

i. Tous les hymnes exaltent la grandeur d'Indra, étendu comme une mer profonde; (Indra), le plus illustre des guerriers portés sur des chars de bataille, le maître des mets (sacrés), le maître des hommes pieux.

2. 0 Indra, maître de la force, après t'avoir Qffert ces mets (sacrés), et sûrs d'une amitié telle que la tienne, nous n'avons rien à craindre ; nous le louons, toi vainqueur invincible.

3. Les trésors d'Indra ne sont pas épuisés ; sa protection est toujours aussi forte qu autrefois ; toujours il a pour ses adorateurs une réserve de nourritures abondantes, et des vaches fécondes.

4. Indra est le destructeur des villes (de&Asouras) (48) : de sa nature, il est jeune et sage ; il possède une force incomparable. A lui s'adressent tous les sacrifices ; il lance la foudre, et s entend louer partout.

5. 0 (dieu) qui portes le tonnerre, tu as ouvert la caverne où Bala tenait renfermées les vaches (célestes); les dieux sont venus vers toi, rassurés contre la crainte qu'ils avaient éprouvée.


6. (Dieu) guerrier, pour obtenir tes dons, je m'approche avec des libations et des hymnes. Devant toi, qui mérites nos louanges, se présentent de fidèles serviteurs : qu'ils connaissent ce que tu peux.

7. Par ta (secourable) magie, ô Indra, tu as donné la mort au magicien Souchna (49). Que les hommes sages connaissent ta puissance ; daigne élever leur fortune.

8. Que les hymnes célèbrent Indra, fort et souverain; Indra, dont les bienfaits ne peuvent pas se compter.

Auteur : Djétri, fils de Madhoutchhandas ; mètre , Anouchtoubh.

HYMNE XII.

A AGNI.

1. Nous prenons (pour l'objet de nos chants) Agni, le messageries dieux), le sacrificateur en qui sont tous les biens, le prêtre qui accomplit l'œuvre sainte.

2. C'est Agni que, dans leurs invocations, les hommes appellent sans cesse, Agni le maître du peuple, le ministre des holocaustes, l'ami du monde.


3. Agni, toi qui viens de naître (de l'aranî) (ou), amène ici les dieux sur ce cousa choisi : tu es pour nous un sacrificateur digne d'éloges.

4. Agni, éveille les dieux avides (de nos sacrifices); va leur porter cette nouvelle, et reviens. avec eux t'asseoir sur le cousa.

5. Toi que nous appelons par nos libations de beurre, brillant Agni, brûle nos ennemis alliés avec les Râkchasas (5i).

6. C'est avec Agni que s'enflamme Agni (5s) t jeune et sage, gardien du foyer domestique, ministre des holocaustes ; sa bouche est le vase (53) (qui reçoit nos offrandes).

7. Célèbre, au milieu de la cérémonie sainte, Agni, dieu sage, fidèle au devoir et à la vérité, destructeur du mal.

8. Divin Agni, messager des dieux, sois le protecteur du (père de famille) qui t'honore par ses holocaustes.

9. (Dieu) purificateur, donne la joie à cet (homme pieux ) qui, pour le service des dieux, s'approche de toi avec l'holocauste.

10. Agni, purificateur et resplendissant, appelle ici les dieux vers notre holocauste et notre sacrifice.

11. Célébré par un hymne nouveau, procure-nous la richesse, l'abondance, et une race vigoureuse.

12. Agni, toi qui brilles d'un éclat pur, toi que nous invoquons daus toutes les prières adressées


aux dieux, accueille avec faveur l hymne que nous te consacrons.

Auteur : Médhàtithi, fils de Canwa; mètre, Gâyatrî,

HYMNE XIII.

AUX APRIS (54).

i. Agni, (surnommé) Sousamiddha (55), amène pour nous les dieux vers celui qui offre l'holocauste : prêtre et sacrificateur, consomme le sacrifice.

2. Sage (divinité, qu'on nomme) Tanoûnapât (56), fais aujourd'hui agréer aux dieux notre sacrifice; qu'il leur soit aussi doux que le miel!

3. J'invoque ici, dans cette assemblée, (celui qu'on appelle) lVarâsansa, (le dieu) chéri et sacrificateur, dont la langue est si douce.

4. Agni, sur ton char bienheureux amène les dieux ; ô toi, sacrificateur (appelé) Ilita (57), toi que Manou (58) a constitué (pour présider à nos fêtes)!

5. Mortels éclairés, étendez le gazon (sacré); qu'il soit arrosé de beurre à l'endroit où (les dieux) vont venir prendre leur ambroisie.

6. Qu'elles s'ouvrent, les portes divines (de l'enceinte sacrée, ces portes) que le sacrifice sanctifie !


qu'elles s'ouvrent aujourd'hui pour la pieuse céréie!

^ 7. J'appelle à ce sacrifice la belle Nuit et la belle Aurore: qu'elles viennent toutes deux prendre place sur ce cousa.

8. J'appelle aussi ce couple de dieux (59) à la douce langue, sages et sacrificateurs : qu'ils aient leur part de notre sacrifice.

9. Que les trois déesses qui apportent la joie, lia, Saraswatî et Mahî (60), daignent sans crainte s'asseoir sur ce cousa.

10. J'appelle ici le grand Twachtri (61), qui sait revêtir toutes les formes : qu'il soit notre ami !

1 I. Divin Vanaspati (62), donne aux dieux l'holocauste qui leur est destiné. Que la sagesse soit le partage de celui qui le leur offre!

12. En l'honneur d'Indra, employez la swâhâ (63) dans la maison du (père de famille) qui offre le sacrifice : c'est là que je convie les dieux.

Auteur : Médhâtithi ; mètre, Gâyatrl.

HYMNE XIV.

A TOUS LES DIEUX.

j. Agni, la fête (est préparée); nous t'invoquons. Viens avec tous les dieux goûter de nos libations et consomme le sacrifice.


2. Les enfants de Canwa (64) t'appellent : ô sage (divinité), ils chantent ta prudence. Agni, viens avec les dieux.

3. Ils chantent aussi Indra et Vâyou , Vrihaspati (65), Mitra, Agni, Poûchan , Bhaga (et les autres) Adityas, et la troupe des Marouts.

4. (0 dieux), on vous présente des boissons agréables et qui causent la joie, limpides, douces, reposant dans le tchamoû (66).

5. Les fils de Canwa te célèbrent, demandant ta protection, placés sur les couches de gazon purifié, et t'honorant de leurs holocaustes.

6. Avec tes coursiers, dont la croupe est arrosée de beurre consacre, et dociles a la pensée qui les attelle, amène ici les dieux à nos libations.

7. Près de ces dieux dignes de nos hommages, et alimentés par nos sacrifices , amène aussi leurs épouses (67) (divinité) a la langue brillante, fais qu'ils boivent de (nos libations, aussi douces que le) miel.

8. Agni, au moment où nous dirons vachat (68), que ces dieux adorables, que ces dieux dignes de nos chants, touchent de leur langue notre douce (ambroisie).

9. Sage et sacrificateur, tu peux amener ici, des régions lumineuses, tous les dieux éveillés par l 'Aurore.

10. Agni, avec tous les dieux, avec Indra, avec VÙyou et le brillant Mitra, bois de notre doux soma.

11. Sacrificateur constitué parla main de Manou,


Agni, tu hantes les sacrifices : accomplis pour nous la cérémonie présente.

12. 0 dieu, attelle à ton char tes coursiers rougeâtres et rapidès, et qu'ils transportent ici les dieux.

Auteur ; Médhâtithi ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE XV.

AUX RITOUS (69) ET A D'AUTRES DIEUX.

1. Indra, bois le soma avec Ritou ; viens prendre ces boissons qui égayent (l'esprit), et qui sont préparées en ce lieu.

2. 0 Marouts! buvez avec Ritou à la coupe (70) (sacrée); purifiez notre sacrifice, (rappelez-vous que) rien n'égale votre générosité.

3. (Dieu surnommé) Nechtri (71), viens, accompagné de ton épouse (72), prendre ta part du sacrifice , et bois avec Ritou, toi qui possèdes de riches trésors.

4. , amène ici les dieux ; donne-leur les places qu'ils doivent occuper trois fois dans le jour (73); qu ils soient par toi parés de leurs ornements : bois avec Ritou.


5. Au vase qui contient l'offrande sainte, Indra, bois le soma après les Ritous ; car vous êtes unis d'une inviolable amitié.

6. Mitra et Varouna, divinités pieuses, profitez avec Ritou de cet abondant sacrifice que (les esprits impurs) ne sauraient vous enlever.

7. Portant dans leurs mains les vases (74) (sacrés), les hommes désireux de richesses célèbrent, au milieu des cérémonies du sacrifice, le dieu appelé DraClinodâs

8. Dravinodâs, donne-nous des trésors renommés; trésors dont nous jouissions par la grâce des dieux.

9. Dravinodâs veut boire avec les Ritous des libations contenues dans la coupe (sacrée) (76). Venez, approchez-vous, et achevez l'holocauste.

10. Dravinodâs, voilà la quatrième fois (77) que nous t'invoquons avec les Ritous; sois donc libéral pour nous.

11. Aswins ! divinités pures et animées d'un feu brillant, buvez de ce doux breuvage avec Ritou, et agréez notre sacrifice.

12. (Dieu) libéral, qui apparais sous la forme du feu domestique (78), tu es avec Ritou le chef du sacrifice: en faveur d'un homme ami des dieux, consomme le sacrifice qui leur est offert.

Auteur : Médhâtithi; mètre, Gâyatrî.


HYMNE XVI.

A INDRA.

J. Indra, que tes chevaux azurés et brillants comme le soleil t'amènent vers nos libations, dieu bienfaisant !

2. Nous avons préparé des grains d'orge (79) (frits) et arrosés de beurre : que les chevaux d'Indra le transportent ici sur son char fortuné.

3. Mous invitons trois fois Indra à venir goûter de notre soma, le matin et (à deux autres moments) que nous reprenons le sacrifice (80).

4. Accours, Indra, vers nos libations avec tes chevaux à large crinière; nous t'appelons, le breuvage est versé.

5. Viens jouir de nos hymnes et de nos libations; bois, tel que le cerf (81) altéré.

6. Ces breuvages, cesèlibations &ont disposées sur la couche de causa; Indra, bois pour augmenter ta force.

7. Cet hymne que nous t'adressons doit surtout te plaire et toucher ton cœur; bois donc ce breuvage que nous avons préparé.

8. Pour son bonheur, pour le plaisir de parta-


ger notre soma, voilà qu 'Indra le vainqueur de Vritra (82), s'approche, et ne dédaigne pas tous les préparatifs que nous avons faits.

9. 0 Satacratou , accomplis les vœux que nous formons, en nous accordant des vaches et des chevaux !j Pieusement recueillis, nous te consacrons nos chants.

Auteur : Médhâtithi ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE XVII.

A INDRA ET A VAROUNA.

1. J'implore le secours d'Indra et de Varouna, tous les deux rois souverains; ce sont eux qui en ce moment font notre joie.

2. Protecteurs des mortels, vous allez venir à notre secours, écoutant la prière d'un prêtre tel que moi.

3. Indra et Varouna, rassasiez-vous de nos offrandes à votre souhait, et venez près de nous: tel est notre vœu.

4. Nous vous présentons à la fois et des prières et des offrandes : puissions-nous'être comptés au nombre de ceux dont vous agréez les dons!


5. Parmi les êtres généreux, c'est Indra; paimi les êtres dignes d'éloge, c'est Varouna, dont le pouvoir est le plus mémorable.

6. Par leur protection, puissions-nous obtenir et conserver ( la richesse ) ! puissions-nous ressentir l'excès (de leur bonté) !

7. Indra et Varouna, je vous invoque, et vous demande l'opulence en tout genre ; donnez-nous aussi la victoire.

8. Indra et Varouna, nos pensées s'adressent il vous avec respect; daignez avec empressement nous accorder le bonheur.

9. Indra et Varouna, accueillez l'hymne par lequel je vous invoque, l'hymne que je vous consacre à tous deux, et que vous pouvez exaucer.

Auteur : Médhâtithi ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE XVlli.

A AGNI.

r. (Dieu appelé) Brahmanaspati (83), distingue: celui qui t'offre ce soma (comme) Cakchîvân (84), fils d'Ousidj.

2. Qu'il nous couvre de sa protection, celui qui-


est prompt, riche et destructeur du mal, qui connaît les trésors et augmente l'abondance.

3. Que la parole injurieuse d'aucun mortel ennemi ne puisse nous blesser : garde-nous, Brahmanaspati !

4. Il ne saurait périr, le mortel que conservent Indra, Brahmanaspati, Soma (85).

5. Brahmanaspati, Soma, Indra et Dakchina (86), préservez du mal ce mortel !

6. Avec la prière, je m'adresse au (dieu appelé) Sadasaspati (87), admirable, chéri, bienfaisant, ami d'Indra.

7. Sans lui, malgré la science du prêtre, le sacrifice ne peut s'accomplir; il vient au-devant des Prières qui s'unissent à lui.

8. Il comble de ses biens l'auteur du sacrifice, il accomplit l'holocauste ; (par lui) l'hymne s'élève vers les dieux.

9. Je vois le plus fort, le plus illustre (des dieux), (celui qu'on nomme) Nardsansa (88), brillant comme du haut de la demeure céleste.

Auteur : Médhâtithi ; mètre, Gâyatrî.


HYMNE XIX.

A AGNI ET AUX MAROUTS.

y

1. Le sacrifice est préparé avec soin; nous t'appelons à venir goûter de nos libations : Agni, viens avec les Marouts.

2. Aucun dieu, aucun mortel n'est assez fort pour lutter contre un être aussi grand que toi : Agni, viens avec les Marouts.

3. Tous ces dieux bienfaiteurs (des hommes) connaissent ce vaste monde (où règne la lumière) : Agni, viens avec les Marouts.

4. Menaçants, doués d'une force invincible, ils peuvent obscurcir la lumière du soleil (89): Agni, viens avec les Marouts.

5. Resplendissants, revêtus d'une forme terrible, ils peuvent donner les richesses, comme ils peuvent aussi détruire leurs ennemis: Agni, viens avec les Marouts.

6. Sous la voûte brillante du ciel, ces dieux s'élèvent et vont s'asseoir : Agni, viens avec les Marouts.

7. Ils soulèvent et poussent les montagnes (de


nuages) au-dessus de l'abîme des mers : Agni, viens avec les Marouts.

8. Ils étendent avec force les rayons à travers l'Océan (céleste) : Agni, viens avec les Marouts.

9. A toi cette première libation ; je t'offre la douce boisson du soma. Agni, viens avec les Marouts.

Auteur : Médhâtithi; mètre, Gâyatrî.


LECTURE DEUXIÈME.

HYMNE PREMIER.

AUX RIBHOUS (i).

1. En l'honneur d'une race divine, la bouche des prêtres chante cet hymne, qui doit provoquer la généreuse reconnaissance (de ces dieux).

2. Ce sont eux dont la pensée a créé les chevaux radieux d'Indra, ces chevaux que la voix suffit pour attelei à son char; ils ont entouré le sacrifice de cérémonies (saintes).

3. Ils ont construit pour les véridiques Aswins un char fortune qui fait le tour (du monde) ; ils ont produit la vache qui donne le lait.

4. Les Ribhous, puissants par leurs prières et par leur justice, ont rendu à la jeunesse leur père et leur mère.

5. Ces libations s'adressent à vous et à Indra qu'accompagnent les Marouts, ainsi qu'aux brillants Adityas.

6. Ce sont les Ribhous qui ont divisé en quatre


parties la coupe (2) encore nouvelle du divin Twachtri.

7. Avec nos louanges, recevez, pour en tenir compte au religieux (père de famille), trois genres d'offrandes dans sept sacrifices différents (3).

8. Chargés de (nos sacrifices), (les Ribhous) ont vécu en persévérant dans le bien, et ont obtenu une part du sacrifice offert aux dieux.

Auteur : Médhâtithi ; mètre, Gâyatrî.

HYMNE Il.

A INDRA ET A AGNI.

J. J'appelle ici Indra et Agni; nous désirons qu'ils soient célébrés, (et qu'ils acceptent) nos libations, ces dieux jaloux de nos offrandes.

2. Mortels, chantez dans vos sacrifices Indra et Agni; ornez-les de vos louanges. Qu'ils soient exaltés dans vos hymnes.

3. A la voix d'un ami qui vous loue et vous invoque, venez, Indra et Agni, goûter de notre soma.

4. A ces libations ici préparées nous invitons ces (dieux) redoutables : qu'Indra et Agni s'approchent.


*

5. (Divinités) puissantes, Indra et Agni, vous qui présidez à nos assemblées (pieuses), domptez les Râkchasas; empêchez ces êtres voraces de se multiplier (4).

6. Donnez-nous cette assurance. Veillez au loin du haut du ciel; Indra et Agni, accordez-nous le bonheur.

Auteur : Médhâtithi ; mètre, Gâyatrî.

... HYMNE UT.

A DIVERS DIEUX.

i. Éveille les Aswins alliés au Matin (5); qu'ils viennent ici goûter de notre soma.

2. Nous invoquons les Aswins, ces deux divinités habitantes du ciel, et qui se distinguent par leur habileté à conduire un char brillant.

3. 0 Aswins, de votre fouet qu'humectent no» libations, que fortifient nos prières, touchez notre sacrifice.

4. Non loin de vous est la maison où vous dirigez votre char, ô Aswins L(la maison) de-celui qui vous offre le sorna.

5. J'appelle à notre secours Saviti-1 (6) à la main


d'or (71; ce dieu voit bien le lieu (où l'invoquent ses serviteurs).

6. Célèbre, pour obtenir sa protection, Savitri, enfant des libations (8). Nous voulons en son honneur accomplir l'oeuvre sainte.

7. Nous invoquons Savitri, qui est l'œil des mortels, (Savitri) à qui nous devons et nos demeures et toutes nos richesses.

8. Amis, placez-vous; nous avons à chanter Savitri. C'est lui qui donne l'opulence et qui brille (au ciel).

9. 0 Agni, amène ici, pour prendre part à nos libations, Twachtri et les épouses chéries des dieux (9).

10. Agni toujours jeune, amène en ces lieux, pour notre bien, ces épouses divines, Hotrâ (10), Bhâratî (11), Taroutrî (12), Dhichanà (i3).

11. Que ces déesses, amies des hommes, nous couvrent de leur haute faveur, et nous donnent la prospérité; que rien ne blesse leur aile (protectrice).

12. J'appelle ici Indrânî, Varounânî, Agnâyî (14); je les vénère, et les invite aux libations de soma.

13. Que le grand Ciel et la Terre agréent notre sacrifice, et qu 'en récompense ils nous comblent de leurs biens.

14. Par leurs prières les sages, dans ce lieu où siége Gandharva (i5), recueillent le lait du Ciel et de la Terre.

15. 0 Terre, sois pour nous une habitation large et fortunée: donne-nous bonheur et gloire.


16. Que les dieux nous protègent de cette J'égion d'où Vichnou (16) s'est élancé, (excité) pat-nos sept genres d'invocations (17).

17. Oui, d'ici Vichnou s'est élancé; trois fois il a foulé un sol (18) empreint de la poussière de son pied.

18. Vichnou, sauveur invincible, gardien des devoirs sacrés, en trois stations a fourni sa carrière.

Ig. Considérez donc les-actes de Vichnou, par lesquels cet ami, ce compagnon d'Indra, indique (à l'homme pieux) le moment des sacrifices.

20. Les pères de famille (19) éclairés examinent constamment la haute station de Vichuou; leur œil est toujours comme tendu vers le ciel.

21. Et cette haute station de Vichnou, les prêtres vigilants la célèbrent par leurs hymnes et les feux du sacrifice.

Auteur : Médhâtithi; mètre, Gâyatrî.

HYMNE IV.

A DIVERS DIEUX.

1. Les voilà préparées , ces abondantes libations qu'accompagnent nos prières; nous te les présentons, Vâyou (20); viens, et bois.


2. Nous invitons à goûter notre sorna Indra et Vâyou, ces deux divinités habitantes du ciel.

3. Les sages invoquent le secours d'Indra et de Vâyou, aussi rapides que la pensée, doués de mille yeux (21), et maîtres de la prière.

4. Nous appelons à nos libations Mitra et Varouna, qui, de leur essence, sont forts et purs.

5. J'invoque, en allumant le feu du sacrifice, Mitra et Varouna, ces maîtres de la pure lumière; dont nos offrandes augmentent la grandeur.

6. Que Mitra soit notre sauveur; que Varouna nous prodigue ses secours! Que tous deux nous rendent opulents !

7. Nous appelons à partager notre soma Indra escorté des Marouts : qu'avec ses compagnons il se réjouisse (de nos libations)!

8. 0 Marouts, qui avez Indra pour chef, et vous dieux, qui distribuez les biens de Poùchan (22), écoutez tous mon invocation.

9. (Divinités) libérales, robustes auxiliaires d'Indra, donnez la mort à Vritra : que le méchant ne règne pas sur nous !

10. Nous convions tous les dieux à nos libations; (nous y appelons) les Marouts, ces terribles fils de Prisni (23).

11. 0 mortels, quand vous vous, réunissez à la fête du sacrifice, (entendez-vous) le bruit des Marouts? C'est comme une marche triomphante.

12. Nés de tous les côtés dans les régions de l'air splendides et riantes, que les Marouts nous protègent el nous conservent!


i3. (Accepte), ô brillant Pouchan, ces libations que nous t offrons sur ce magnifique lit de cousa; et, du ciel, viens (vers nous avec l'amour du pasteur qui retrouve) sa brebis perdue.

Poûchan, d'un rayon lumineux, sait toujours percer la retraite mystérieuse oÙ, sur une couche magnifique de gazon, siége le roi ( des sacrifices ).

15. Que ce dieu, satisfait de mes libations, fasse accomplir leur carrière aux six ( coursiers) qu'il attelle (24), comme (le laboureur) avec ses bœufs (trace le sillon où il) sème son orge.

16. (Cependant les Eaux), mères des êtres et amies des hommes pieux (a5), viennent suivant leurs voies, et distribuant leur lait aussi doux que Je miel.

17. Soit qu'elles précèdent la naissance du soseil, ou bien qu'elles l'accompagnent (dans le ciel), puissent ces Eaux aimer notre sacrifice!

18. J'invoque ces Eaux divines qui désaltèrent nos vaches; qu'un holocauste soit fait en l'honneur des ondes.

[g. Dans tes Eaux se trouve l'ambroisie (pour les dieux); dans les Eaux est la santé (pour les hommes ). Dévas (26) , présentez les mets sacr es en bénissant les Eaux.

20. Dans les Eaux, m'a dit Soma (27), sont tous les remèdes. Agni fait le bonheur de tous, et les Eaux guérissent tous les maux.

21. Eaux salutaires, protégez mon corps contre


les maladies! que je puisse longtemps voir le soleil !

22. Eaux purifiantes, emportez tout ce qui " peut être en moi de criminel, tout le mal que j 'ai pu faire par violence, par imprécation (28), par injustice.

23. En ce jour, j'ai honoré les Eaux; nous nous sommes présentés avec (des coupes remplies de) ce précieux élément. Agni, toi qui aimes les libations, viens, et couvre-moi de ton éclat.

24. Agni, donne-moi de l'éclat, de la famille, de longs jours! que les dieux, qu'Indra et les (saints) Richis se souviennent de moi.

Auteur : Médhâtithi ; mètre, Gâyatrî ; pour as, Ouchnih et Anouchtoubh.

HYMNE V.

A DIVERS DIEUX.

1. Parmi les dieux immortels, quel est celui dont nous prononcerons d'abord le nom vénérable? Quel est celui qui doit nous rendre à la grande Aditi (29), et me faire revoir et le père et la mère du monde)?


2. Avant celui des autres immortels, nous prononcerons le nom vénérable d'Agni. C'est lui qui doit nous rendre à la grande Aditi, et me faire revoir et le père et la mère (du monde).

3. Nous t'invoquons (ensuite), divin Savitri (3o), maître de l'opulence ; toi qui nous aides sans relâche, accorde-nous la richesse.

4. Cette (richesse) recherchée , estimée , qu'on blâme quand on ne l'a pas, qu'on cesse de haïr (quand on la possède), tu la tiens dans tes mains.

5. Puissions-nous, par ta protection, (par la faveur d'un dieu) possesseur de la richesse, acquérir un commencement de prospérité qui fonde notre bonheur !

6. Ni ces oiseaux qui volent dans les airs, ni ces ondes qui coulent sans cesse, ni les vents conjurés, ne peuvent égaler ta force, ta rapidité, ta véhémence.

7. (Dans le ciel, arbre majestueux) sans racines (ici-bas), règne Varouna (3i), fort et pur, trésor élevé de rayons lumineux. Ces rayons descendent; mais leurs racines sont en haut. Puissent-ils briller pour nous au milieu des airs!

8. C'est lui, c'est le royal Varouna qui prépara au soleil (32) cette large -voie où il poursuit sa carrière; qui, dans une région dépourvue de route, en fit une pour ( l'astre ) voyageur. Qu'il nous défende contre (l'ennemi) qui nous perce le cœur!

9. Puissant (Varouna), tu possèdes contre ne:> maux cent et mille remèdes. Que ta faveur grande, soit étendue! Retiens loin de nous Nir-


riti (33) enchaînée; détourne sa face ( cruelle), et préviens le crime préparé contre nous.

10. Ces étoiles qui brillent au-dessus de nos têtes apparaissent la nuit, et avec le jour elles se retirent ; la lune aussi vient la nuit étaler ses splendeurs. L'oeuvre de Varouna n'est jamais interrompue.

11. Je viens donc à toi avec une prière respectueuse; celui qui t'offre cet holocauste te bénit et t'implore. Varouna, sois favorable à nos voeux : toi dont le nom est au loin célébré, épargne notre vie!

12. Voilà ce qu'on m'a répété et le jour et la nuit, voilà ce que mon propre cœur me dit. Que le roval Varouna nous délivre ,.lui qu 'a invoqué Sounahsépa enchaîné (34)!

13. Oui, Sounahsépa enchaîné, attaché aux trois poteaux du bûcher sacré, a prié le fils d'Aditi, le royal Varouna, de le sauver. Que (ce dieu) sage et invincible brise nos fers!

14. 0 Varouna, par nos invocations, par nos sacrifices, par nos holocaustes, nous voulons détourner ta colère. Viens, toi qui donnes la vie (35); roi prudent, délivre-nous de nos fautes.

15. 0 Varouna, délie les chaînes qui nous serrent d'en haut, d'en bas et du milieu (36). Fils d'Aditi, par le sacrifice que nous t'offrons, que nos fautes soient effacées, que nous soyons à Aditi (37) !

Auteur : Sounahsépa; mètres , Ti ic htoubh et Gâyalri.


HYMNE VI.

A VAROUNA.

1. Dans tous ces sacrifices que nous l'offrons \ journellement, ô divin Varouna, nous pouvons, pauvres mortels, manquer à quelqu'un de nos devoirs.

2. ( Épargne- nous;) ne nous livre pas à la mort, au fer d 'uii ennemi, au ressentiment d'un furieux.

3. 0 Varouna, par nos chants nous voulons adoucir et calmer ton esprit, de même que le conducteur d un char ( délasse par sa voix) son cheval fatigué.

4- Vers toi, comme l'oiseau vers son nid, volent mes pensées, pour obtenir une existence prospère.

5. Et dans quel (autre) temps devons-nous invoquer l'illustre Varouna, qui possède la force et la richesse, et nous rendre propice celui qui est l'œil du monde?

6. Que (Mitra et Varouna) accueillent ce (sacrifice) offert pour tous les deux; ils sont justes, quand ils favorisent un pieux serviteur.


7. Varouna connaît la voie de l'oiseau qui vole dans l'air, celle du vaisseau qui vogue sur la mer.

8. Ce dieu, ferme en ses œuvres, connaît la marche des douze mois qui engendrent les êtres, et celle du mois qui complète l'année (38).

9. Il connaît la carrière du vent, qui exerce au loin sa remarquable puissance; -il connaît la demeure élevée des dieux.

10. Au sein de nos demeures réside et règne Varouna, fidèle à ses desseins, et digne d 'être honoré par les sacrifices.

11. Le sage voit toutes les merveilles accomplies par lui, comme celles qu'il accomplira.

12. Que ce fils d'Aditi, honoré par nos sacrifices, nous dirige chaque jour dans une bonne voie ; qu'il prolonge notre existence !

13. Varouna a revêtu sa cuirasse d'un or éclatant et pur; des rayons de lumière l environnent de toute part.

14. Nul dans le monde n'oserait affronter ce dieu ; nul parmi ceux qui ont l'habitude du mal, de l'injure, du crime.

15. C'est lui qui prépare cette nourriture abondante, soutien de notre vie mortelle:

16. Après ce dieu qui éclaire le monde, ma . prière soupire, comme la vache après son étable.

17. S'il est vrai que mes libations te soient agréables, s'il est vrai que, comme sacrificateur (39), tu consommes notre offrande avec plaisir, nous voulons encore nous adresser à toi.

18. Et en effet j'ai vu (ce dieu) visible pour tous;


J ai vu son char sur la terre ; ( Varouna ) exauce nos prières.

19. 0 Varouna, écoute aujourd'hui mon invocation; sois-nous favorable! J'implore ton secours.

20. (Dieu) sage, tu brilles partout, au ciel et sur la terre. Écoute, et sauve-nous.

21. Délie les chaînes qui nous serrent d'en haut, d 'en bas et du milieu (4o). Fais que nous .vivions.

Auteur : Sounahsépa; mètre, Gâyatrî.

HYMNE VII.

A AGNI.

f . Dieu vénérable, (dieu) maître des mets consacrés, revêts ta robe (resplendissante), et accomplis notre sacrifice.

2. Viens, Agni, toi notre sacrificateur, toujours jeune, digne entre tous d'être l'objet de nos pensées et de nos hymnes les plus brillants.

3. Sois p01U nous généreux et bon, comme un père pour son fils, un parent pour son parent, un ami pour son ami.

4. Sur ce lit de cousu préparé par nous, que


Varouna, Mitra, Aryaman, viennent s'asseoir; rivaux terribles pour leurs ennemis, qu'ils soient pour nous comme un homme (41) (vis-à-vis d'un autre homme).

5. Premier des sacrificateurs, daigne te complaire en notre amitié; écoute nos chants avec bonté.

6. Quel que soit le dieu que nous honorions avec notre sacrifice perpétuel, toujours à toi s'adresse l'holocauste.

7. Sois toujours le maître chéri des pauvres mortels, le sacrificateur satisfait de nos hommages, l'élu de notre cœur. Amis d'Agni, nous nous plaçons sous ses auspices.

8. Sous les auspices d'Agni, les Dévas présentent les mets choisis pour le sacrifice; sous les auspices d'Agni, nous poursuivons nos adorations.

9. Ainsi, dieu et mortels, unissons-nous pour accomplir de concert cette œuvre de bénédiction.

10. 0 Agni, fils de la force (42), avec tous les feux (43) reçois ce sacrifice, ces prières et ces mets consacrés.

Auteur : Sounahsépa ; mètre, Gâyatrî.


HYMNE VIII.

A AGNI, A TOUS LES DIEUX.

1. Nous adressons nos hommages à Agni, roi des sacrifices, (Agni qui nous apparaît) tel qu'un coursier orné d'une longue queue (44)-

2. Qu'il nous soit favorable, ce fils de la force, dont les pas s'étendent au loin ; qu'il répande ses biens sur nous !

3. De loin, de près , que ce (dieu), qui est partout, nous protège toujours contre le mortel méchant.

4. Agni, annonce aux dieux le sacrifice nouveau que nous leur offrons, accompagné de nos hymnes.

5. Fais-nous part des trésors d'abondance que fournissent la région supérieure, la région du milieu, et celle qui est près de nous (45).

6. Dieu resplendissant, tu puises comme à la source intarissable d'un fleuve, pour répandre tes faveurs sur ton serviteur.

7. Le mortel que tu protéges dans les combats, que tu soutiens dans les batailles, ne manquera jamais de te préparer des offrandes.

8. Dieu, invincible, cet homme est vainqueur de tous ses ennemis, et acquiert une force il jamais mémorable.


9. Que ce dieu, qui voit tout, accorde la victoire à nos cavaliers, et la richesse à nos sages !

10. Éveille par nos chants, accueille le sacrifice de chaque mortel, et l'hymne par lequel il prétend charmer ta colère.

11. La grandeur d'Agni est sans borne; la fumée (du sacrifice) forme sa bannière; son éclat est immense. Qu'il reçoive avec faveur nos prières et nos offrandes!

12. Qu'il prête l'oreille à nos chants, cet Agni qui remplit tout de sa splendeur, qui est l'étendard des dieux, qui, comme un roi, brille par sa richesse!

13. Adoration aux grands dieux; adoration aux dieux enfants; adoration aux dieux jeunes; adoration aux dieux âgés. Nous offrons aux dieux tous les sacrifices que nous pouvons. 0 dieux, (il dépend de vous) que l'hommage du à vos bontés ne soit jamais interrompu.

Auteur: Sounahsépa; mètres, Gâyatrî et Trichtoubh.

HYMNE IX.

À INDRA, AUX INSTRUMENTS DU SACRIFICE.

1. Dans cet endroit où s'élève une pierre à la ,


hase profonde pour recevoir les libations, Indra, viens boire le jus préparé dans le mortier (46).

2. Dans cet endroit où, pareils à deux djaghanas (47)? figurent les deux bassins destinés au soma, Indra, viens boire le jus préparé dans le mortier.

3. Dans cet endroit où la mère de famille entre et sort avec empressement (48), Indra, viens boire le jus préparé dans le mortier.

4. Dans cet endroit où l'on passe une lanière autour du bâton (de Yaranî) (49), comme une rêne au col d'un cheval fougueux, Indra, viens boire le jus préparé dans le mortier.

5. Quelle que soit l'œuvre i. laquelle on t'eulploie dans chaque maison, ô mortier ! résonne d'une manière éclatante, tel que le tambour des vainqueurs.

6. 0 pilon ! (5o) à ton extrémité l'air souffle avec force. 0 mortier! prépare le breuvage d'Indra.

7. 0 mortier! ô pilon! instruments du sacrifice, vous qui apprêtez les mets (des dieux), séparez-vous, unissez-vous comme les mâchoires (51) qui broient la nourriture.

8. Nobles instruments de bois (52), avec ces nobles faiseurs de soma, vous nous préparez aujourd'hui pour Indra une boisson aussi douce que le miel.

9. Toi, (Haristchandra) (53), emporte le soma tombé dans le bassin; verse-le sur le filtre, et que la peau de vache le reçoive (54).

Auteur : Sounahsépa; mètres, Anouchtoubh et GÜyatrl.


HYMNE X.

A INDRA.

J. (Divinité) sincère et amie du soma, nous sommes comme frappés de malédiction; mais, Indra, toi qui es riche, donne-nous la renommée en nous accordant par milliers des vaches et de superbes chevaux.

2. (Dieu) à la noble face (55), maître des offrandes, compagnon de Satchî (56), à toi la puissance! Indra, toi qui es riche, donne-nous la renommée en nous accordant par milliers des vaches et de superbes chevaux.

3. Endors les deux funestes jumelles (messagères d'Yama) (57); qu'elles reposent sans s'éveiller. Indra, toi qui es riche, donne-nous la renommée en nous accordant par milliers des vaches et de superbes chevaux.

4. Qu'ils dorment, ceux qui ne nous veulent que du mal! noble héros, qu'ils s'éveillent, les amis qui désirent notre bien! Indra, toi qui es riche, donne-nous la renommée en nous accordant par milliers des vaches et de superbes chevaux.

5. Indra, frappe le méchant qui, comme l'âne, ose élever pour te louer une voix odieuse. Indra, toi qui es riche, donne-nous la renommée en nous


accordant par milliers des vaches et de superbes chevaux.

6. Que le vent pousse au loin l'orage; qu'il le détourne de nous, et le fasse tomber sur la forêt. Indra, toi qui es riche, donne-nous la renommée en nous accordant par milliers des vaches et de superbes chevaux.

7. Détruis tout ce qui élève la voix autour de nous ; donne la mort à l'ennemi qui menace notre tête. Indra, toi qui es riche, donne-nous la renommée en nous accordant par milliers des vaches et de superbes chevaux.

Auteur ; Sounahsépa; mètrfJ, Pançtî,

HYMNE xi.

A INDRA, AUX A.SWINS, ET A L'AURORE.

1. Comme on remplit un large réservoir, comblez Indra, le grand Satacratou, d'offrandes et de libations.

2. (L'eau) coule dans la vallée; de même Indra vient (naturellement) vers ces cent breuvages, vers ces piille mets préparés avec soin.

3. Ces (offrandes) font la joie de ce (dieu) puissant ) son vaste sein les reçoit et les contrent, comme la mer (renferme les ondes).

4. Ces libations sont pouç toi; viens à nous de


même que la colombe vient à sa compagne, et accueille nos prières.

5. Maître des richesses, héros que nos chants élèvent , ô toi que nous célébrons, à ta puissance ajoute la bonté et la justice!

6. Lève-toi, Satacratou, pour nous secourir dans ce combat. Notre reconnaissance n'oubliera pas de t'invoquer encore.

7. Dans toutes les circonstances, dans tous les combats, c'est le puissant Indra que nous appelons à notre secours, nous qui sommes ses amis.

8. S'il entend notre appel, qu'il nous soutienne par mille secours, (qu'il nous fortifie) par de nombreux aliments.

9. J'invoque le dieu fort qui de son antique (et céleste) séjour vient visiter les hommes, lui qu'autrefois invoqua aussi mon père.

10. Toi que tous chérissent et appellent, toi notre ami et notre refuge, nous te louons; (sois favorable) à ceux qui chantent (ta gloire).

f 1. (Dieu) armé de la foudre, et ami, comme nous, du soma; toi qui nous rends amour pour amour, (nous t'invoquons pour obtenir) des vaches (fécondes).

12. Qu'il en soit ainsi, (dieu) armé de la foudre, (dieu) ami du soma, et notre protecteur. Comble les désirs de tes serviteurs.

i3. Par la faveur d'Indra, qui partage notre bonheur, que nos (vaches) soient fécondes et robustes; qu'elles fassent notre joie, et nous donnent une nourriture abondante.


14. Terrible (Indra), que les autres dieux, heureusement disposés par toi, non moins que toi sensibles à nos louanges, soient pour nous comme l axe qui soutient et fait tourner les roues du char!

15. Tu es déjà pour nous, Satacralou, cet axe bienfaisant; ce que peuvent désirer tes panégyristes, tu le leur accordes en récompense de leurs offrandes.

16. Au milieu des hennissements (des chevaux , des cris, des souffles haletants, Indra gagne de (glorieuses) dépouilles. Fort et généreux, que (ce dieu) nous donne un char d'or; qu'il nous donne les biens dont il peut disposer !

17. Venez, bienfaisants Aswins, et que nos offrandes nous fassent obtenir de vous des chevaux, des vaches, de l'or.

18. 0 bienfaisants Aswins, un même char, un (char) immortel vous transporte à travers l'océan (de l'air).

19. De ce char une roue touche la crête de la (montagne) inabordable, l'autre roule dans le ciel (58).

-20. Aurore immortelle, amie de la louange, quel mortel est (aujourd'hui) l'objet de ta prédilection? Brillante (déesse), qui viens-tu visiter?

21. Vive et légère, merveilleuse par tes couleurs, resplendissante, de loin ou de près nous ne pouvons manquer de t'admirer.

22. Fille du ciel, invitée par nos offrandes, viens, et apporte-nous la richesse.

Auteur : Sounahsépa; mètres, 'Gâyatd et Trichtoubh.


HYMNE XII.

A AGM.

i. Agni, tu as été l'antique Richi Angiras (5g); Dieu, tu es l'heureux ami des autres dieux. Dans ton œuvre sainte sont nés les Marouts, sages, agissant avec prudence, et chargés d'armes brillantes.

2. 0 Agni, toi le premier et le plus grand des Angiras, (dieu) sage, tu ornes les cérémonies divines; tu es né de deux mères (6o) ; puissant et raisonnable, pour le bien de l'homme et des mondes, tu reposes partout dans la nature.

3. Agni, montre-toi d'abord à Mâtariswan; qu'il vienne avec respect te donner des forces (61). Que le ciel et la terre soient illuminés; choisi pour notre sacrificateur, porte notre offrande. 0 toi, notre refuge, exerce ta haute fonction!

4. Agni, c'est toi qui as révélé à Manou (62) la région du ciel, toi qui as été généreux pour le généreux Pouroûravas (63). Quand du sein de tes parents tu as été extrait par le frottement (64), on t'a porté d'abord du côté de l'orient, puis du côté opposé (65).

5. Bienfaisant Agni, auteur de notre prospérité,


tu es digne d'être célébré par celui qui, élevant la coupe sacrée, connaît la vertu des invocations et des prières. Agni, tu es la vie, tu es le protecteur de l'homme.

6. Agni, (dieu) sage, tu places dans la bonne voie l'homme qui s'égarait dans la mauvaise. Dans \ ces rencontres où le combat s'engage, où le guerrier va recueillir un heureux butin, c'est par toi que quelques hommes triomphent de la multitude.

7. Agni, tu entretiens chaque jour le mortel qui t'honore dans une espèce d'immortelle abondance ; ton sage serviteur obtient de toi le bonheur et la nourriture qu'il désire dans les deux espèces (66).

8. Agni, pour prix de nos louanges, donne au père -de famille qui t'implore la gloire et la richesse; à nos hommages nous ajouterons des hommages nouveaux. Ciel et Terre, protégez-nous, avec les autres dieux.

9. Agni, toi (qui brilles) à côté des parents qui t'ont produit (67), dieu vigilant et irrépréhensible parmi les dieux, toi qui t'es donné une forme sensible, sois-nous favorable ; accueille le sacrifice du père de famille. Toi qui possèdes la fortune, tu peux bien conférer les richesses.

ro. Agni, tu es pour nous un défenseur prudent et un père; à toi nous devons la vie, nous sommes ta famille. En toi sont les biens par centaines, par milliers. fDieu) invincible, tu es la force des héros et le gardien des sacrifices.

II. Agni, alors que tu pris une forme humaine, pour le bien de l'humanité, les Dévas te donnèrent


comme général à Nahoucha. Quand le fils de notre (premier) père naquit, ce sont eux aussi qui choisirent Ilâ pour commander aux enfants de Manou (68).

12. Divin Agni, par tes secours protége notre fortune et nos personnes! Tu mérites nos louanges. Tu conserves les vaches du fils de ton fils (69), toujours attentif à perpétuer ton culte.

13. Agni, tu étends ta protection sur le serviteur constant dans ses hommages. Tes quatre yeux (70) brillent et s'allument. Tu chéris la prière du prêtre qui te présente l'holocauste; car (tu es) bon et clément.

14. Agni, tu aimes (et dispenses) cette richesse enviée qui est le premier vœu de ton chantre respecté. Protecteur prévoyant du faible, tu reçois le nom de père; ta haute sagesse gouverne depuis l'enfant jusqu'aux (habitants des) régions célestes.

15. Agni, l'homme qui se répand en pieuses générosités, tu le couvres de tout côté comme d'une épaisse cuirasse. Le (père de famille) qui, aux agréments qu'il prépare à ses hôtes, aux doux aliments qu'il leur donne, ajoute encore le sacrifice d'une victime vivante (71), ne peut être comparé qu'au ciel (72).

16. Agni, si nous avons commis une faute, si nous avons marché loin de toi, pardonne-nous. Tu es un parent, un père, un défenseur prévoyant. É11 faveur des mortels qui offrent le soma, tu apparais pour accomplir le sacrifice.

17 - Agni, toi qui fus Angiras, (dieu) saint, viens


en ces lieux avec ces sentiments qu'avaient autrefois Manou, Angiras, Yayâti (73) et les anciens. Viens ici, amène la troupe céleste, fais-les placer sur 1 cousa, et consomme le sacrifice.

18. Agni, que ta grandeur croisse par l'effet de cet hymne que nous t'adressons suivant nos forces et notre science;! Conduis-nous à la richesse, et avec la sagesse accorde-nous aussi l'abondance.

Auteur : L'Angiras Hiranyastoûpa ; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XIII.

A INDRA.

«

1. Je veux chanter les antiques exploits par lesquels s'est distingué le foudroyant Indra. Il a frappé Ahi (74), il a répandu les ondes sur la terre, il a déchaîné les torrents des montagnes (célestes).

2. Il a frappé Ahi, qui se cachait au sein de la montagne (céleste); ( il l'a frappé) de cette arme retentissante formée pour lui par Twachtri (75); et les eaux , telles que les vaches qui courent vers leur étable, se sont précipitées vers la mer.

3. Indra, impétueux comme le taureau, se désaltérait de notre soma ; pendant les tricadrous (76), il buvait de nos libations. Cependant Maghavan (77 )


a pris la foudre qu'il va lancer comme une flèche ; il a frappé le premier-né des Ahis.

4. Indra , quand ta main a frappé le premier-né des Aliis, aussitôt les charmes de ces magiciens sont détruits; aussitôt tu sembles donner naissance au soleil, au ciel, à l'aurore. L'ennemi a disparu devant toi.

5. Indra a frappé Vritra, le plus nébuleux de ces ennemis. De sa foudre puissante et meurtrière, il lui a brisé les membres, tandis qu'Ahi, tel que l'arbre attaqué par la hache, gît étendu sur la terre.

6. Comme s'il n'avait point de rival à craindre, enivré d'un fol orgueil, (Vritra) osait provoquer le (dieu) fort et victorieux, qui a tant de fois donné la mort. Il n'a pu éviter un engagement meurtrier, et l'ennemi d'Indra, d'une poussière humide a grossi les rivières.

7. Privé de pied, privé de bras, il combattait encore Indra. Celui-ci le frappe de sa foudre sur la tête, et Vritra, cet ennuque qui affectait les dehors de la virilité, tombe déchiré en lambeaux.

8. Ainsi qu'une digue rompue, il est couché par terre, et recouvert de ces eaux dont l'aspect charme notre cœur. Ces ondes , que Vritra embrassait de toute sa grandeur, foulent et pressent maintenant Nhi terrassé.

9. La mère de Vritra (78) s'abaisse; Indra lui porte par-dessous un coup mortel; la mère tombe sur le fils. Dànou est étendue comme la vache avec son veau.


i o. Le corps de Vritra, ballotté au milieu des airs agités et tumultueux, n'est plus qu'une chose sans nom,que submergent les eaux. Cependant l'ennemi d Indra est enseveli dans le sommeil éternel.

11. Ces ondes, vaches (célestes), avaient été comme emprisonnées par Pani (79); elles étaient devenues les épouses d'un vil ennemi, et confiées à la garde d'un pasteur tel qu'Ahi. Indra tue Vritra, et ouvre la caverne où les eaux se trouvaient enfermées.

12. Telle la queue du cheval (pour les insectes qui l 'attaquent), tel tu étais alors, divin Indra, pour cet (ennemi) qui, dans ce duel (terrible), te frappait aussi de son arme. Vainqueur héroïque, tu reprenais les vaches célestes, tu venais jouir de nos libations reconnaissantes, tu donnais carrière aux sept fleuves (80).

13. Ni l'éclair, ni la foudre, ni la pluie, ni le tonnerre lancé par son ennemi, au moment où Indra et Ahi combattaient, rien ne put arrêter Indra; Maghavan triompha des efforts de ses adversaires.

14. Pouvais-tu croire qu'un autre que toi fût capable de tuer Ahi, quand tu sentis, avant de lui donner la mort, la crainte entrer dans ton cœur? (C'est encore par amour pour nous que) tu frémis de terreur quand tu traversas les airs, comme l'épervier, au-dessus de ces quatre-vingt-dix-neuf (8 1) torrents formés par les eaux.

i5. Indra, roi du monde mobile et immobile, des animaux apprivoisés et sauvages, (dieu) armé


de la foudre, est aussi roi des hommes. Comme le cercle d'une roue en embrasse les rayons, de même , Indra embrasse toutes choses.

Auteur : Hiranyastoûpa; mètre, Trichtoubh.


LECTURE TROISIÈME.

HYMNE PREMIER.

A INDRA.

I. Venez, allons vers Indra, (qui nous enverra) les vaches (célestes) que nous désirons; il peut faire le bonheur des hommes sagement pieux. (Dieu) invulnérable, il nous fait goûter tous les plaisirs de l'abondance que procurent ces vaches (merveilleuses).

2. De même que l'épervier vole vers son nid, moi je me rends vers ce maître généreux et invincible, et j'honore par mes justes louanges cet Indra digne de tous les hommages de ses serviteurs.

3. Entouré de son armée (i), il a pris son carquois (2) et ses flèches. Il est p'our nous le père de famille qui conduit ses vaches là où il veut. Indra, toi qui donnes la richesse, montre-toi généreux ; ne sois pas pour nous un marchanda

4. Et voilà pourquoi tu as frappé de ton arme (Vritra), le brigand (3) chargé de bu titi ; Indra, seul


tu l'as attaqué, les Marouts étant près de toi. Sous les flèches de ton arc, les Sanacas (4) ont trouvé la mort de mille manières; ils ont péri, ces êtres qui ne connaissent pas les sacrifices.

5. Ces impies, qui osaient lutter contre des (dieux) amis des sacrifices, tournèrent honteusement la tête, ô Indra, quand du haut des airs, à la face du ciel et de la terre, monté sur ton char, ferme, terrible, tu soufflas sur ces misérables.

6. Ils avaient attaqué l'armée du grand Indra; les religieux (5) Angiras priaient en détresse. Tels que de vils eunuques qui voudraient combattre contre un héros, vaincus et troublés, (nos ennemis) furent précipités, et s'enfuirent devant Indra.

7. Et toi, Indra, sur les frontières de ton brillant empire tu combattais ces ennemis, qui, après avoir ri, pleuraient leur folie. Du haut du ciel, tes feux venaient consumer le brigand. Tu protégeais celui qui t'offre des hymnes et des libations.

8. Brillants d'or et de pierreries, nos cruels adversaires couvraient la terre, et s'enorgueillissaient de leurs forces. Ils n'ont pu surpasser Indra, qui les a vus s'évanouir à l'éclat du soleil.

g. Indra, tu embrasses également par ta grandeur et la terre et le ciel. (Excité) contre ces mécréants par nos chants respectueux, Indra, tu as soufflé sur le brigand.

10. Le puissant Indra a touché de sa foudre ces (nuages) qui du ciel n'arrivaient pas à la surface de la terre, et qui de leurs voiles magiques semblaient envelopper (le brigand) riche de ces dépouilles.


De son trait lumineux, il a fait jaillir le lait des vaches (célestes).

11. Les ondes enlevées à Vritra coulaient au gré de nos souhaits. Cependant (l'impie) reprenait ses forces au sein des rivières. Indra, poursuivant son dessein, a d'un trait vigoureux, durant plusieurs jours, détruit son espoir.

12. Il a brisé la porte de cette caverne, où (Vritra) tenait les eaux enfermées avec lui. Indra a déchiré Souchna (6) aux cornes (menaçantes). Telle fut, ô Maghavan, ta rapidité, telle fut ta vigueur, quand de ta foudre tu frappas ton ennemi avide de combattre!

13. Le trait du dieu tomba sur ces (faibles) adversaires; fort et acéré, il brisa leurs villes (aériennes) (7). La foudre atteignit Vritra, et Indra, à la vue de son rival terrassé, livra son âme à la joie.

14. TuassauvéCoutsa (8), ton favori. Tu as sauvé dans les combats le vaillant Dasadyou (9). La poussière soulevée par le pied de tes coursiers s'élevait jusqu'au ciel, (au moment où) le fils de Switrâ se dressait pour lutter contre des héros.

i5. Tu l'as sauvé ce vaillant fils de Switrâ, ô Maghavan, lorsque, fort de ta protection, il marchait sur les eaux pour regagner la terre. Daigne aussi faire retomber la douleur et la honte sur nos ennemis, qui depuis longtemps veillent ici pour nous surprendre!

Auteur: Hiranyastoûpa; mètre, Trichtoubh.


HYMNE II.

AUX ASWINS.

i. (Dieux) intelligents, venez aujourd'hui trois fois (10) vers nous. Merveilleuse est votre course, ô Aswins! (merveilleux sont) vos bienfaits. Vous êtes liés dans votre carrière comme le jour et la nuit. Les sages vous arrêtent pour vous rendre hommage.

2. Trois roues soutiennent votre char chargé de doux aliments, quand vous venez près de la bien-aimée de Soma (i 1). C'est là un mystère connu de tous. Sur ce char s'élèvent trois poteaux d'appui. 0 Aswins, vous venez trois fois la nuit et trois fois le jour.

3. Dans la même journée, trois fois vous daignez couvrir nos fautes du voile (de l'indulgence); trois fois aujourd'hui versez une douce rosée sur notre sacrifice; trois fois, ô Aswins, le soir, (à midi) et le matin, recevez nos offrandes, et faites-les fructifier pour nous.

4. Trois fois visitez notre demeure, venez trois fois vers des hommes pieux, trois fois vers des hommes dignes de votre protection ; faites-leur sen. tir trois fois votre présence. Apportez-nous trois


fois l'heureux fruit de nos sacrifices; ô [Aswins, trois fois répandez sur nous l'abondance, telle qu'une pluie féconde.

5. 0 Aswins, trois fois amenez-nous la richesse!

Venez trois fois partager le sacrifice destiné aux dieux. Trois fois agréez nos prières. Trois fois nous vous demandons le bonheur, trois fois la nourriture. Trois fois la fille du soleil (12) monte sur votre char à trois roues.

6. 0 Aswins , trois fois vous nous donnez les médicaments célestes, trois fois les médicaments terrestres, trois fois aussi les médicaments qui viennent des eaux (i3). Maîtres de la prospérité, donnez à mon fils (i4) la fortune de Samyou (15) ; (donnez-lui) cette santé qui résulte de l'harmonie des trois humeurs (corporelles) (16).

Trois fois par jour, ô Aswins , amis de nos sacrifices, venez vous asseoir sur notre causa, attaché par un triple lien. Trois fois, ô (dieux) véridiques, . de la région lointaine (17) (qui vous possède), accourez, sur votre char, vers ces trois (autels dressés par nous) (18); soyez comme le souffle vital qui anime les corps.

8. 0 Aswins, (venez) trois fois avec ces ondes qui sont les mères des sept rivières (19). Trois coupes (sont disposées pour vous) ; trois fois l'holocauste doit avoir lieu. Au-dessus des trois mondes , vous poursuivez votre carrière, et, les jours comme les nuits, vous gardez la voûte céleste.

g. Où sont les trois roues sur lesquelles votre char roule (dans les trois mondes) (20)? oll sont les


trois siéges unis ensemble? Quand voulez-vous, ô (dieux) véridiques, atteler à votre char cet âne robuste, qui vous amène au lieu du sacrifice?

10. (Dieux) véridiques, approchez: voici le moment de l'holocauste. Mouillez vos lèvres avides à ce doux breuvage. Avant l'aurore, Savitri amène au feu du sacrifice votre char magnifique, et tout brillant de notre beurre sacré.

i 1. O Aswins, (dieux) véridiques, venez avec les trente-trois dieux (21) goûter ici de nos douces libations. Prolongez notre vie, détruisez nos pèches * écartez nos ennemis, et restez toujours avec nous.

12. 0 Aswins, sur votre char qui parcourt les trois mondes, apportez avec vous la richesse; (donnez-nous) une forte lignée. Je vous implore ; écoutez-moi, venez à notre secours, et dispensez-nous l'abondance et la prospérité.

Auteur : Hiranyastoûpa; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE III.

A AGNI ET AUTRES DIEUX.

1

1. J'invoque d'abord Agni, et lui demande sa bénédiction. J'appelle à notre aide Mitra et Va-


, rouna. J'invoque la Nuit, qui enveloppe le monde : je demande le secours du divin Savitri.

2. Le divin Savitri, revenu vers nous aous sa face ténébreuse (22), établit chacun à son poste., dieu et mortel. Il apparaît sur son char d'oc, et de sen regard émbrasse les mondes.

3. Le dieu, ami de nos sacrifices, suisra deux routes, l'une ascendante, l'autre descendante; il arrive, traîné par deux chevaux brillants. Le divin Savitri vient de la région lointaine (où il a séjourné), pour détruire tout ce qui est mal.

4. Sur ce large char qui s'avance vers nous tout brillant d'ornements d'or, (attelé de coursiers) que presse un aiguillon d'or, Savitri est monté, (Savitri) resplendissant de mille lumières y digne de nos hommages, possédant la vertu de repousser ses rayons ténébreux (a3).

5. Ses (chevaux) noirs, (pendant la nuit,) allongent leurs pieds blancs ; et, sur un char dont le train est d'or, ils amènent la lumière aux hommes ; devant le char du divin Savitri se lèvent toujours et les mortels et tous les êtres créés.

6. Des trois mondes («4) » deux appartiennent au domaine de Savitri ; le troisième est la demeure d'Yama et le séjour des morts. Comme le char est soutenu par l'essieu, tout ce qui est immortel est supporté par le soleil. C'est là une vérité que chacun peut proclamer.

7. Le noble (dieu qu'on appelle) Asoura (25) s'élève par un mouvement insensible, et vient, comme porté sur des ailes, se révéler aux cieux.


Ol1 est en ce moment (26) le soleil? qui peut le savoir? quelle région éclaire son rayon?

8. Savitri, le dieu à l'œil d'or, éclaire les huit régions de la terre (27), les êtres qui habitent les trois mondes et les sept rivières (28). Il vient, distribuant ses largesses à ses serviteurs.

9. Savitri, (dieu) à la main d'or (29), (dieu) clairvoyant , s'avance entre le ciel et la terre. Il tue la douleur, il s'unit (au disque) du soleil (3o), ou traverse l'air sous sa forme ténébreuse (3i).

jo. Que le noble Asoura, à la main d'or, qui fait notre bonheur et possède la richesse, vienne vers nous. Éloignant les Râkchasas et les mauvais génies, qu'il soit pour nous un dieu toujours présent, chaque matin célébré par nos hymnes !

11. 0 Savitri, par ces routes antiques et solides, (ces routes) faciles et dépourvues de poussière, que tu suis dans le ciel, viens aujourd'hui pour nous garder, et daigne, ô dieu, converser avec , nous !

Auteur : Hiranyastoûpa ; mètres, Tricthoubh et Djagatî.

HYMNE IV.

A AGNI.

l. Par des hymnes solennels, nous implorons, au nom de l'assemblée religieuse (ici réunie), le


grand Agni, que tant d'autres invoquent comme nous.

2. Agni, augmente ra force des mortels 1 Nous t'honorons par des holocaustes; sois-nous aujourd'hui favorable, sois notre protecteur, (ô dieu) qui possèdes la richesse ï

3. Nous te choisissons pour être le messager (des dieux) et le sacrificateur, toi qui renfermes tous les biens. Tes feux grandissent et s'étendent : tes rayons touchent au ciel.

4. Pour les dieux Varouna, Mitra, Aryaman, s'allumént les feux de leur, antique messager. Le mortel qui t'honore, ô Agni, obtient par toi toute l'o-púlence (qu'il souhaite).

5. Agni, tu es pour les mortels un heureux messager, un sacrificateur, un gardien du foyer domestique, une source de joie. Toutes les œuvres fortes et constantes qu'accomplissent les Dévas se font par ton concours.

6. Par toi, Agni, toujours jeune et fortuné, se consomment tous les holocaustes; sois-nous favorable et aujourd'hui et dans l'avenir, et, par les sacrifices que nous offrons, augmente la force des dieux.

7. C'est Agni surtout, (Agni) brillant de son propre éclat, que les hommes viennent honorer par leurs hommages; ce sont les feux d'Agni qu'ils allument par leurs offrandes, quand ils veulent être vainqueurs de leurs ennemis.

8. (C'est avec lui que les autres dieux) ont vaincu Vritra et lui ont donné la mort; (avec lui qu'ils;


ont étendu le ciel, la terre et les eaux, pour en faire le domicile (des êtres). Qu'(Agni) soit pour Canwa, qui l'invoque, un riche bienfaiteur ; (qu 'il le dirige vers la richesse) comme le cheval hennissant (porte le guerrier) vers les vaches (de ses ennemis).

9. Prends place (sur notre cousa) ; tu es noble, grand, et digne de nos hommages. Brille donc, Agni, le bien-aimé des dieux, et enveloppe-toi d une fumée éclatante et remarquable!

1 o. Toi que les Dévas ont allumé ici-bas en faveur de Manou, objet précieux du sacrifice et maître des holocaustes ; toi qui nous réjouis par le don de la richesse, et qu'a fêté le Canwa Médhyâtithi (32); toi qu'honorent le généreux (père de famille) et ceux qui chantent des hymnes !

11. Cet Agni, que le Canwa Médhyâtithi alluma jadis, nos offrandes viennent de le faire briller au foyer du sacrifice. Que nos chants s'élèvent pour célébrer la grandeur d'Agnij!

12. Toi qui reçois nos offrandes, comble-nous de biens ; car tu es l'ami des dieux, Agni. Tu es le J'ai de l'abondance la plus renommée. Fais notre bonheur, toi qui as la puissance.

13. Lève-toi donc, et sois notre protecteur, non moins que le divin Savitri. Lève-toi pour nous accorder l'abondance, à nous qui, par les hymnes de nos prêtres, invoquons ton appui.

14. Lève-toi, et 'sois notre guide pour nous sauver du mal. Brûle tous nos ennemis, fais que nous nous levions également pour agir et pour vivre. Fais agréer aux dieux nos sacrifices.


15. (Dieu) jeune et resplendissant, Agni, sauve-nous du Râkchasa; sauve-nous du méchant, étranger à toute générosité; sauve-nous de l'ennemi cruel , et de celui qui veut notre mort.

16. Comme (le guerrier) armé d'une massue, accable de tout côté nos vils adversaires, ô toi qui es entouré de rayons brûlants! Ne souffre pas que nous ayons pour maître le mortel qui nous hait, et qui aiguise ses traits contre nous.

17. Ce n'est pas (en vain) qu'on a demandé à Agni la richesse qui procure la force. Agni a donné le bonheur à Canwa; il a sauvé Médhyâtithi et ses amis; il a comblé de ses biens (le mortel) qui le glorifie.

18. Nous appelons à notre sacrifice, de la région lointaine (où ils séjournent maintenant), Tourvasa, Yadou et Ougradéva. Qu'ils viennent avec Agni; que ce dieu, vainqueur du Dasyou, amène aussi Navavâstwa, Vrihadratha et Tourvîti (33).

19. Agni, c'est Manou qui, pour le bonheur de sa race à jamais bénie, a constitué ton foyer lumineux. Tu as lui pour Canwa, ô (dieu ) né au foyer du sacrifice; et, arrosé (du beurre consacré), la obtiendras toujours le respect des mortels.

20. Les rayons d'Agpi sont brillants, forts, redoutables. Il est difficile d'en approcher. Daigne réduire en cendres les mauvais génies (34), doués d'une force (fnneste), et tous les (ennemis de mtre bonheur).

Auteur ; Canwa (55), fils de Ghora; mètre, Vrihatî.


HYMNE V.

AUX MAROUTS.

i. Enfants de Canwa, célébrez la puissance des Marouts que transporte un char brillant, (puissance) rapide et inattaquable dont vous ressentez les effets.

2. Ils viennent de naître, brillants de leur propre éclat. (Voyez-vous) leurs armes, leurs parures, leur char traîné par des daims? (entendez-vous) leurs clameurs?

3. Écoutez, c'est le bruit du fouet qu'ils tiennent dans leurs mains; c'est le bruit qui, dans le combat, anime le courage.

4. A cette troupe (divine), qui détruit vos ennemis, noble, forte et glorieuse, offrez la part d'hymnes et del sacrifices que lui donnent les Dévas.

5. Loue donc cette puissance des Marouts, invulnérable et rapide, qui règne au milieu des vaches (célestes), et ouvre avec force (leurs mamelles pour en faire couler) le lait (36).

6. Parmi vous qui remuez si puissamment le ciel et la terre, qui agitez celle-ci comme la cime (d'un arbre), quel est le plus vigoureux?


7. Contre votre marche impétueuse et terrible, l homme ne peut résister; les collines et les montagnes s abaissent devant vous.

8. Sous vos pas redoutables, la terre tremble de crainte, telle qu 'un l'ai accablé par l'âge.

9. Le lieu de votre naissance est ferme et stable (37); vous pouvez, du sein de votre mère, vous élancer, tels que des oiseaux; car, des deux côtés, est un élément solide.

10. Ces (dieux) répandent le son comme on répand la libation. Leur souffle étend les voies du ciel ; (l'eau tombe), et la vache, (en s'y désaltérant), y entre jusqu'aux genoux.

11. (Voyez-vous) ce long et large (nuage), fils de l'onde, (qui s'y amoncelle) ? (Il semble) invulnérable. (Les Marouts) savent le chemin par lequel on arrive jusqu'à lui pour l'ébranler.

12. 0 Marouts, puisque vous avez la force, faites-la sentir aux hommes, faites-la sentir aux collines.

13. Quand les Marouts sont en marche, le chev min retentit de leur voix : chacun les entend.

14. Accourez, portez ici vos pas rapides. Les enfants de Canwa vous attendent avec leurs offrandes ; ici vous serez satisfaits.

15. Agréez notre sacrifice, car nous vous sommes dévoués. Daignez nous assurer unelongue existence

Auteur : Canwa; mètre, Gâyatrî.


HYMNE VI.

y AUX MAROUTS.

J. 0 vous qui aimez nos hymnes, qui vous plaisez sur notre cousa, quand viendrez-vous nous prendre dans vos bras, comme un père (prend) son enfant?

2, Où êtes-vous maintenant? Quand arriverez-vous? Venez de la terre comme du ciel. (N'entendez-vous pas les hommes) soupirer après vous, comme les vaches (après le pâturage)?

3. 0 Marouts, où sont les biens nouveaux (que nous allons tenir de vous)? où sont vos trésors? où sont toutes vos félicités ?

4. Fils de Prisni, quand vous ne seriez pas immortels, (faites toutefois) que votre panégyriste jouisse d'une longue vie.

5. Que l'homme qui chante vos louanges ne soit pas comme la (faible) biche sur le gazon qu'il n'aille pas tristement fouler le chemin d'Yama.

6. Que jamais Nirriti (38) si redoutable par sa force, Nirriti l'insurmontable, ne vienne nous, frapper; qu'elle tombe avec la soif (qu'elle a cau? sée).


7. Oui, c'est la vérité: ces (dieux) forts et resplendissants, dont Roudra est le chef, peuvent sur un sol desséché faire tomber la pluie sans l'accompagner de vent.

8. Telle que la vache, le tonnerre mugit ; comme le veau est suivi de sa mère, (les Marouts sont suivis) de la foudre, et par eux la pluie sort (du nuage).

9. Les Marouts, même pendant le jour, forment une espèce de nuit avec le nuage qui transporte les ondes et qui fond sur la terre.

10. Le bruit des Marouts a retenti, et aussitôt toute demeure sur la terre, les hommes même, ont tremblé.

II. 0 Marouts, dont la main est forte et la filarche infatigable, venez ici près de ces rivières aux bords agréables.

12. Que vos roues, que vos chars, que vos chevaux soient fermes ; que leurs harnais soient éclatants de lumière.

13. Allons, élève la voix pour célébrer Agni, (qui est) Brahmanaspati (39), et qui ne brille pas moins que Mitra.

14. Que les vers harmonieux (4o) sortent de ta bouche, et se répandent comme une (douce) pluie. Chante l'hymne religieux.

01 15. Célèbre la troupe des Marouts, brillante, digne d'éloges et de respects. Qu'ici, dans ce sacrifice, ils reçoivent nos hommages.

Auteur : Canwa ; mètre, Gâyatrî.


HYMNE VU.

AUX MAROUTS.

1. 0 Marouts, lorsque de la région lointaine (où vous habitez), comme un rayon lumineux, vous lancez votre souffle puissant, quel est l'homme dont le sacrifice, dont l'hymne vous attire? Quelle maison, ô dieux terribles, quel mortel visitez-vous?

2. Que vos traits soient solides pour repousser nos ennemis, fermes pour les arrêter; que votre force soit digne de louanges , et ne ressemble pas à celle d'un mortel qui ne sait que tromper.

3. (Dieux) puissants, vous renversez ce qui est solide, vous soulevez ce qui est lourd; et c'est ainsi que vous enlevez les arbres de la forêt ou les flancs de la montagne.

4. Partout vainqueurs, on ne vous connaît d'ennemis ni par delà le ciel, ni sur la terre. Enfants de Roudra, que votre force soit puissante par la concorde, et la victoire vous est assurée.

5. Ils ébranlent les montagnes, ils arrachent les rois de la forêt. 0 dieux Marouts, toute votre


troupe s 'élance, comme si l'ivresse exaltait vos esprits.

6. A vos chars vous avez attelé des daims; l'avant-train de ces chars est rouge. La terre entend le bruit de votre approche, et les mortels ont frémi.

7. Compagnons de Roudra, nous implorons votre prompt secours en faveur de notre famille. Venez-nous en aide, et (protégez) un Canwa trenlblant, comme vous l'avez fait autrefois.

8. Suscité par votre colère ou par la vengeance de quelque mortel, un (ennemi) puissant nous attaque. Privez-le de tout aliment, de toute vigueur, des secours qu'il attend de vous.

9. Dieux prudents et dignes de nos sacrifices, vous avez accordé toute votre protection à Canwa. Accordez-nous aussi, ô Marouts, tous vos secours; soyez avec nous, comme l'éclair est avec la pluie.

10. (Dieux) pleins de libéralité et de force, vous possédez toute la vigueur, toute la puissance (désirable.) 0 Marouts, à 1 ennemi passionné de votre poëte envoyez, comme une flèche, un ennemi (qui le frappe).

Auteur: Canwa; mètre, Vrihatî.


HYMNE VIII.

A DIVERS DIEUX.

1. Lève-toi, Brahmanaspati (41); pleins de dévotion, nous venons à toi. Que les Marouts s'approchent avec leurs riches trésors; et toi, Indra, sois présent, et prends ta part (de nos libations).

2. 0 fils de la force (42), le mortel t'honore pour obtenir les richesses qu'il désire. 0 Marouts, que l'homme qui vous célèbre soit par vous riche en famille et en chevaux!

3. Vienne Brahmanaspati ! vienne la déesse de la parole sainte (43)! Que les Dévas rendent notre sacrifice puissant, utile aux hommes, et parfait !

4. Il possède une richesse impérissable, (le dieu) qui se montre magnifique envers son panégyriste. C'est pour ce dieu que nous appelons à notre sacrifice Ilâ (44), qui est forte, victorieuse et invulnérable.

5. Brahmanaspati commence (45) une prière mélodieuse, dans laquelle ont une place Indra, Varouna, Mitra, Aryaman, tous les dieux.

6. Prononçons-la donc, dans nos sacrifices, cette prière qui donne le bonheur, et qui est si puis-


sante. Et si vous pouvez vous complaire en nos vœux, dieux forts, que notre hymne tout entier arrive jusqu'à vous !

7, Quel dieu ne viendrait pas au secours de l'homme religieux, au secours de l'homme qui lui a préparé un lit de cousa? (Voyez ce) père de famille qui se présente avec les prêtres; sa maison est riche, son intérieur est fortuné.

8. Qu'il possède la puissance (46) ! Aidé de ses royaux protecteurs, (je le vois) abattre ses ennemis, et au milieu de la terreur (du combat) conserver dignement son poste. Il est comme armé de la foudre; et dans aucune affaire, ni grande ni petite, il ne connaît ni supérieur ni vainqueur.

Auteur : Canwa ; mètre, Vrihatî.

HYMNE IX.

AUX ADITYAS.

1. L'homme que protégent les (dieux) sages, Varouna, Mitra, Aryaman, est promptement vainqueur (de ses ennemis).

2. Il croît à l'abri des attaques de ses adversaires, celui que les dieux défendent, et dont ils sont comme le bras protecteur.


3. Ces royaux amis ouvrent devant leurs favoris les routes embarrassées, et renversent leurs antagonistes; ils détruisent l'effet de nos fautes.

4. 0 Adityas, pour venir au feu de notre sacrifice, la route est facile et sans obstacles. Votre attente n'y sera pas trompée par de vains apprêts.

5. Puissants Adityas, qu'il aille directement vers vous, le sacrifice offert en votre honneur.

6. Le mortel (que vous aimez ) obtient la richesse, toute espèce de biens, de la famille; il est à l'abri du malheur.

7. Amis, comment célébrerons-nous dignement la gloire de Mitra, d'Aryaman et de Varouna, dont la forme est si grande?

8. (0 dieux), je me garderai de vous recommander un homme accoutumé à la violence et aux imprécations; (je vous présente) un mortel religieux, et je vous entoure de ses offrandes.

9. (Tel que le joueur), qui doit craindre tant que son partenaire tient les quatre dés dans sa main, (celui que je vous recommande) doit être 7 modeste en ses paroles, (placé qu'il est sous le coup de votre disgrâce. )

Auteur : Canwa; mètre, Gâyatrî.


HYMNE X.

A POUCHAN.

1. 0 Poûchan, deviens notre guide sur cette route; enfant de la libation détourne le mal de devant nos pas! 0 dieu, sois notre compagnon de voyage!

2. 0 Poûchan, si quelque brigand, pareil à un de ces loups dont il faut se méfier, s'offrait à nous montrer le chemin, éloigne-le de nous'

3. Daigne, loin de notre passage, écarter ce brigand qui assiége les routes, ardent à voler, et méditant le crime !

4. Terrasse et foule sous ton pied le corps palpitant du voleur, quel qu'il soit, qui emploie la violence ouverte aussi bien que la ruse !

5. Poûchan, dieu sage et secourable, nous demandons ton secours, tel que celui que tu as prêté à nos pères !

6. Ainsi, toi qui possèdes tous les biens, toi qui brilles si magnifiquement par tes armes d'or, donne-nous des richesses que nous honorerons par nos libéralités.

7. Éloigne ceux qui s'approchent de nous fpour


nous frapper); aplanis pour nous les chemins. Poûchan, viens ici participer à notre sacrifice.

8. Conduis-nous dans un bon pâturage. Qu'une nouvelle maladie ne nous attaque pas en route. Poûchan, viens ici participer à notre sacrifice.

9. (Pour nous) sois puissant, sois généreux; donne-nous de la richesse, de la gloire, une nourriture abondante. Poûchan, viens ici participer à notre sacrifice.

10. Nous ne voulons point offenser Poûchan; (au contraire), nous le célébrons par nos hymnes. (En récompense), nous attendons les trésors de sa libéralité.

Auteur : Canwa; mètre, Gâyatrî.

HYMNE XI.

A ROUDRA (48) ET A SOMA.

1. Quand saluerons-nous de nos chants Roudra le sage, le bienfaisant, le fort, l'ami de notre cœur, 2. Afin que Aditi produise pour nous, pour nos troupeaux, nos hommes, nos vaches et nos enfants , tous les biens qui sont du ressort de Roudra;

3. Afin que Mitra, Yarouna, Roudra et tous les


dieux, touchés de nos prières, nous favorisent également?

4. Nous supplions Poudra, maître des chants divins, maître des sacrifices; Rendra, qui envoie la pluie pour guérir nos maux : qu'il nous accorde le bonheur de Samyou (49).

5. Roudra brille tel que l'or, tel qu'un soleil éclatant; Roudra, le meilleur des dieux et notre refuge.

6. Qu'il répande sa bénédiction sur nos chevaux, nos brebis, nos béliers, nos vaches, nos hommes et nos femmes.

7. 0 Soma (5o), accorde-nous la fortune, l'abondance , et la force de. cent personnes!

8. 0 Soma, que nul méchant, que nul ennemi n'ait prise sur nous! ô Indou, donne-nous notre part de prospérité!

9. 0 Soma, viens dans ce foyer, dans cette noble demeure du sacrifice, te joindre (aux prières) qui naissent de toi! 0 Soma, toi qui es comme le prince immortel (de cette fête), écoute (ces prières) qui célèbrent ta gloir-e !

Auteur : Canwa; mètres, GAyatrl et Anouchtoubh.


HYMNE XII.

A AGNI.

i. Agni, (dieu) immortel surnommé Djâtavédas (51), donne à ton serviteur ces biens divers et solides qu'apporte l'Aurore. Amène avec toi aujourd'hui les dieux que le matin éveille.

2. Agni, tu es le messager chéri (des dieux); tu te charges de nos holocaustes, et sur ton char tu transportes nos sacrifices. Compagnon des Aswins et de l'Aurore, accorde-nous cette large opulence qui vient avec la force.

3. En ce jour nous honorons Agni, le messager divin, notre refuge et l'ami des hommes; (Agni) qui élève son étendard de fumée, qui se répand en lumière, et qui, à l'heure du matin, devient le trésor du sacrifice.

4. Au point du jour j'invoque Agni, qui est le bien de tous; (Agni) toujours jeune, toujours bon, hôte vénéré, maître chéri ; et je le supplie de me conduire vers les autres dieux.

5. Je chanterai ta louange, ô toi qui soutiens constamment le monde, sauveur immortel, saeri-


ficateur, Agni, digne de nos hommages et porteur de DOS holocaustes.

6. (Dieu) jeune, toi que célèbre avec raison ton serviteur, toi qu'on vénère avec sollicitude, et dont la langue est flattée de nos douces offrandes, dai- -gne accorder à Prascanwa (52) une longue vieillesse , et honore une race divine.

7. Les hommes allument tes feux, ô sacrificateur dont la bienfaisance est universelle. Agni, que tant d'êtres implorent, hâte-toi d'amener ici les dieux connus par leur sagesse.

8. Avec Savitri, l'Aurore, les Aswins, Bhaga, c'est toi, Agni, que les fils de Canwa invoquent et le matin et le soir. C'est toi dont ils font briller les feux, versant leurs libations j toi qui dois porter leurs holocaustes et recevoir leurs hommages.

9. Agni, tu es le maître des sacrifices, et un messagér pour les mortels. Amène aujourd'hui, pour qu'ils goûtent de nos libations, les dieux fortunés que l'Aurore éveille.

10. Agni, foyer de lumière, et brillant pour tous les yeux, tes clartés ont accueilli les anciennes aurores. Tu es dans nos hameau.x un protecteur, un prêtre que Manou a constitué pour nos sacrifices (53).

u. Comme faisait Manou, ô divin Agni, nous te plaçons pour consommer notre offrande, toi, v prêtre, sacrificateur ; toi, messager immortel, sage T et rapide.

12. Fidèle à tes amis, quand, pontife rapproché de nous, tu remplis ton office de messager des


dieux, alors tes clartés s'élèvent comme les vagues bruyantes de la mer.

•/

13. Agni, toi qui prêtes l'oreille à notre voix, écoute, et fais-toi accompagner des dieux, nos protecteurs; que Mitra, Aryaman (et les autres) viennent avec le Matin à notre sacrifice, et prennent place sur le cousa.

14. Que les Marouts, bienfaiteurs. généreux, entendent notre hymne; qu'ils reçoivent notre offrande qui fait leur bonheur, et que leur transmet la langue d'Agni; que Varouna, ferme en ses desseins, boive nos libations, et (se présente) avec les Aswins et l'Aurore.

Auteur: Prascanwa, fils de Canwa; mètre, Vrihatî.

HYMNE XIII.

A AGNI.

1. 0 Agni, honore en ce jour, par tes saintes clartés, les Vasous, les Roudras, les Adityas ; sois propice à la race religieuse de Manou, qui répand les libations de beurre (consacré).

2. Agni, les dieux sont sages, et accordent à leur serviteur le prix fortuné de sa piété. 0 toi que nos,


chants célèbrent , toi que traînent des chevaux rouges, amène les trente-trois dieux (54).

3. Dieu qui possèdes tous les biens et qui accomplis les grandes œuvres, écoute l'invocation de Prascanwa , comme jadis celle de Priyamédha (55), d'Atri (56), de Viroûpa (57), d'Angiras.

4. Se plaisant dans l'œuvre sainte et poursuivant leur grande mission, les (prêtres) implorent le secours d'Agni, qui, au milieu des sacrifices, brille d'un pur éclat.

5. 0 toi que l'on honore par des libations de beurre, (divinité) généreuse, écoute aussi ces prières que t'adressent les fils de Canwa pour obtenir ta protection.

6. Agni, toi, l'ami des hommes, toi qui reçois l'hommage de tant d'offrandes variées, et que cou"onne une chevelure brillante, voilà un peuple qui t'invoque, et te prie d'être le porteur de ses holocaustes.

7. Les sages, ô Agni, te placent dans leurs cérémonies, toi, prêtre, sacrificateur, toi, opulent et glorieux, disposé à nous prêter l'oreille.

8. Les prêtres, tenant les libations toutes prêtes, t'appellent au banquet (sacré), toi qu'enveloppe un si grand éclat, et te présentent, ô Agni, l'holocauste au nom d'un serviteur mortel.

g. 0 toi que la force a produit, libéral et protecteur, que les dieux soient dès le matin invités à nos libations, et fais en ce jour asseoir ici, sur notre cousa, la famille divine!

10. Honore, ô Agni, cette famille divine! qu'elle


vienne; et que tous les dieux soient confondus dans une même invocation. (Divinités) généreuses, ces libations (sont pour vous); prenez ce soma préparé d'hier.

Auteur: Prascanwa ;.mètre, Anouchtoubh.

HYMNE XIV.

AUX ASWINS.

1. L'Aurore vient, nouvelle et chérie, briller au ciel ; ô Aswins, je vous chante avec empressement!

2. Enfants de la libation (58),dieux secourables, trésor d'abondance, vous accordez à la prière aide et protection.

3. Les hymnes s'élèvent vers vous au moment uiI votre char, emporté par vos (coursiers) ailés, se montre au monde abattu.

4. (Dieux) forts, un mortel, maître de l'œuvre (pieuse) ), dépense (pour vous) ses libations et ses mets, et il vous présente son holocauste.

5. (Dieux) véridiques, digne objet de nos louantes , buvez avec force de ce soma, (breuvage) qui sera l'aiguillon de votre amour pour nous.

6. 0 Aswins, percez les ténèbres qui nous entourent, et donnez-nous cette nourriture lumineuse qui rassasie nos (yeux)!


7, Pour venir jusqu'à nous jouir de nos hymnes, ô Aswins, montez sur votre vaisseau (59), ou bien attelez votre char!

8. Q,ue votre vaisseau, large comme leciel, que votre char s'arrête près de (nos) ondes (sacrées). Avec la prière vont se verser pour vous les libations.

9. Fils de Canwa, les libations, trésor du (dieu) resplendissant, sont disposées dans leur bassin. (0 Aswins), où est votre forme (60)?

10. Cependant le soma se colore, le soleil commence à se dorer. Je le vois à la languejd'Agni qui noircit.

11. Par la vertu du sacrifice le chemin est ouvert. (Le soleil) peut passer les rivages (de la nuit). Le voilà qui s'avance dans le ciel.

12. C'est ainsi que le poëte chante les Aswins, qui daignent se plaire g nos libations ; que leur secours soit le prix de nos chants!

13. Venez près (du père de famille) qui vous honore, comme (autrefois) près de Manou ; jouissez des libations et des hymnes (qu'il vous consacre , divinités) heureuses.

14. A peine commencez-vous votre brillante révolution, que l'aurore vous suit. Chaque nuit, agréez aussi nos sacrifices.

15. 0 Aswins, buvez tous deux; tous deux soyez nos bienfaiteurs, et accordez-nous votre illustre protection-

Auteur : Prascauwa; mètre, Gâyatrî,


LECTURE QUATRIÈME.

HYMNE PREMIER.

AUX ASWINS.

I. (Dieux) que grandissent nos sacrifices, les plus douces des libations sont disposées pour vous. 0 Aswins, prenez ces breuvages préparés d'hier, et accordez à votre serviteur les biens (qu'il désire) !

-À. 0 Aswins, arrivez sur votre char magnifique, (ce char) qui parcourt les trois mondes, et que décorent trois sièges! Les fils de Canwa vous adressent cette prière dans le sacrifice; daignez écouter leur invocation.

3.0 Aswins, que grandissent nos sacrifices, buvez de nos douces libations! (Déités) secourables, chargeant votre char de richesses, venez en ce jour près du (père de famille) qui vous honore.

4. Vous qui possédez tous les biens, (placez-vous) sur notre triple cousa, et répandez vos douceurs sur notre sacrifice. 0 Aswins, les fils de Canwa vous


invoquent, versant ces libations en votre honneur! ils vous (invoquent), brillants de la lumière qw se lève.

5. Maîtres de pureté, accordez-nous cette protection dont vous avez autrefois honoré Canwa. Aswins, vous dont le sacrifice augmente la force, goûtez de nos libations.

6. Secourables Aswins, venez sur votre char, apportant l'abondance à Soudas (i). Donnez-nous ces richesses que tous désirent, et qu'elles nous arrivent de l'océan (aérien) ou du ciel (2).

7. (Dieux) véridiques, que vous soyez loin ou près de nous, venez toujours à notre prière, en même temps que les rayons du soleil, sur votre char aux roues si magnifiquement rapides.

8. Que vos coursiers, avides -de nos sacrifices, vous amènent ici vers nos libations. Accordez la richesse au (père de famille) généreux qui vous présente ces offrandes ; (dieux) forts, prenez place sur le cousa..

9. (Dieux) véridiques et secourables, avec ce char brillant de la lumière du soleil, et sur lequel vous apportez toujours la richesse à votre serviteur, venez pour goûter à nos douces libations.

10. (Divinités) opulentes, nous implorons votre protection par nos hymnes et nos prières. 0 Àswins, les fils de Canwa vous sont dévoués, et dans leur assemblée vous n'avez jamais manqué de libations.

Auteur: Prascairwa; mètre, Vrihatî.


HYMNE II.

A L'AURORE.

i. Fille du Ciel, Aurore, lève-toi, et apporte-nous tes richesses et ton opulente abondance. Déesse brillante et généreuse, (viens) avec tes trésors.

2. La prière sainte a souvent contribué à l'heureux établissement (de l'homme); elle lui a valu des chevaux, des vaches, des biens de toute espèce. Aurore, que ta présence inspire ma prière, et envoie-moi le bonheur des riches.

3. Elle est née déjà, elle va hriller, cette divine Aurore; elle met en mouvement les chars, qui, a son arrivée, s'agitent (sur la terre), comme sur la mer les (vaisseaux) avides de richesses.

4. Parmi ces pères de famille dont la piété salue ton apparition pour obtenir tes largesses, il n'est pas d'enfant de Canwa plus dévoué que celui qui, en ce moment, invoque ton nom.

5. L'Aurore, comme une bonne mère de famille, vient pour protéger (le monde). Elle arrive, arrêtant le vol du (génie) malfaisant de la nuit (3), et excitant l'essor des oiseaux.


6. L'Aurore excite également l'homme diligent et le pauvre. Elle est ennemie de la paresse. A les clartés, (ô déesse) riche en présents, il n'est plus d être aîlé qui s'oublie dans le repos.

7. La voilà qui, dans la région lointaine où se lève le soleil, attelle ses chevaux. L'heureuse Auror e vient trouver les fils de Manou avec. des centaines de chars (tout chargés de richesses).

8.-Le monde entier, à son aspect, se prosterne. Sage et opulente, elle fait la lumière. L'Aurore, fille du Ciel, par ses rayons chasse nos ennemis et confond leur haine,

9. Fille du Ciel, Aurore, brille de ton doux éclat! Apporte-nous le bonheur et l'abondance, éclaire nos sacrifices.

10. Prévoyante (déesge), dès l'instant que tu brilles, tu deviens la vie, le souffle de l'univers. (Apparais) sur ton large chai-, fiche et resplendissante; écoute notre prière.

ij. Aurore, accorde-nous çes aliments divers qui conviennent au genre humain ! Appr«che-t*i de ces hommes innocents et pieux qui .nt pour toi des hymnes et des oblations.

12. Aurore,, amèue ici du ciel tous les dieux à nos libations ! Accorde-nous, Aurore, une abondance telle, que nous soyons reno»r*és peur nos vaches, nos chevaux, et notre vigueur.

13, Que l'Aurore, dont nous apercevras les heureuses clartés, nous donne la richesse si belle, ai désirée; que cette richesse nous vienne doucement !


14. Tous les anciens sages qui ont imploré ton secours, ô grande (déesse), ont.été exaucés. Aurore, accueille également notre prière, et (réponds-nous) par le don d'une brillante et pure abondance.

15. Divine Aurore, après avoir de tes rayons illuminé les portes du ciel, accorde-nous que notre maison soit puissante, que nos ennemis s'en éloignent, et que les vaches fécondes y entretiennent l'abondance.

16. Noble et magnifique Aurore, répands sur noas une large et belle opulence; que nous obtenions de toi des vaches, de la richesse qui assure le triomphe, et de nombreux aliments!

Auteur : Prascanwa ; mètre, Vrihatî.

HYMNE III.

A L'AURORE.

1. Aurore, viens glorieusement, et monte au ciel resplendissant de lumière! Que les vaches (célestes) (4), au poil rouge, t'amènent à la maison du (père de famille) qui t'offre ces libations.

2. Aurore, fille du Ciel, sur ce char heureux et magnifique qui te porte, viens aujourd 'liui au


sein d'une famille disposée à t'honorer par ses offrandes.

3. 0 brillante Aurore, l'oiseau, l'homme (5) et le quadrupède, à ton retour dans le ciel, se lèvent de tout côté'.

4. Tu rayonnes, et ton éclat se communique à l'univers. Aurore, les fils de Canw-a désirent tes faveurs, et t'invoquent par leurs hymnes.

Auteur: Prascanwa ; mètre, Anouchtoubh.

HYMNE IV.

A U SOLEIL.

i. Le Soleil, ce dieu qui renferme tous les biens, s'élève aux yeux de l'univers, porté par ses chevaux (6) brillants.

a. Devant le Soleil, œil du monde, les étoiles, telles que les voleurs, disparaissent avec les ombres de la nuit.

3. Ses rayons lumineux éclairent les êtres, étincelant comme des feux.

4. Soleir voyageur (7), (fanal) exposé aux yeux de tous, auteur de la lumière, tu remplis tout le ciel de ton éclat.

5. Tu te lèves à la vue du peuple (8) des dieux, à la vue des hommes, à la vue du ciel entier, peut-apporter le bonheur.


6. Soleil purifiant, (Soleil) protecteur, avec cet oeil dont tu vois le monde humain,

H. Tu parcours le ciel et la vaste région de l'air, mesurant les jours et les nuits, et contemplant les créatures.

8. Divin Soleil, sept cavales sont attelées à ton char; ta chevelure est couronnée de rayons, (astre) éblouissant de lumière.

9. Traîné par les sept coursiers purifiants que le Soleil a attelés, le char marche sans contrainte.

10. (Tout à l'heure) environnés de ténèbres, (et maintenant) éclairés par le plus brillant des astres, nous'nous présentons devant le Soleil, le plus grand des dieux, la plus belle des lumières célestes.

II. 0 toi dont les rayons sont bienfaisants, Soleil, en te levant aujourd'hui, en montant au haut du ciel, détruis le mal qui me ronge le cœur et pâlit mon visage.

12. Nous donnons nos couleurs jaunes aux perroquets, aux sâricâs (9), ou bien aux (fleurs de) l'hâridrava (1 0).

13. Le fils d'Aditi vient de naître avec toute sa vigueur. C'est lui qui peut vaincre mon ennemi. le ne me reconnais pas une pareille puissance.

Auteur : Prascanwa ; mètres, Gâyatrî et Anouchtoubh.


HYMNE V.

A INDRA.

1

1. Charmez par vos accents Indra, le bélier (i i), (chef du troupeau divin), invoqué par toutes les bouches, célébré par nos hymnes; (Indra), océan de richesses, dont les (œuvres), favorables aux mortels, s'étendent aussi loin que les mondes célestes. Pour obtenir ses faveurs, honorez le plus grand des sages.

2. Que les Ribhous (12), protecteurs généreux, vénèrent cet Indra victorieux, qui remplit l'air et s'environne de puissance; ce Satacratou, qui abat l'orgueil (de ses ennemis). Que leur voix, montant jusqu*à lui, aille l'encourager a

3. A la prière des Angiras, tu as ouvert l'antre qui renfermait les vaches (célestes). Tu as guidé Atri dans la prison aux cent portes (i3). Tu as donné (r4) à Vimada (i5) une heureuse abondance de provisions* Sur titi champ de bataille, en faveur de ton serviteur, tu as lancé ta foudre.

4. Tu as ouvert le réservoir des eaux (contenues dans le nuage). Tu t'es emparé du trésor de Binou (16), amassé dans la montagne céleste. Çuaad


Vritïa, quand Ahi eurent senti les coups de ta puissance, alors tu as élevé dans le ciel le soleil, pour l'offrir à notre vue.

5. Par ta magie, tu as dissipé les prestiges de ces magiciens, (de ces Asouras), qui consumaient dans leur propre feu les offrandes les plus précieuses (17). Ami des hommes, tu as brisé les villes

(aériennes) de Piprou (18); et, dans (les combats) funestes aux Dasyous (19), tu as sauvé Ridjiswan (20).

6. Tu as préservé Coutsa (2 1), quand il s'agissait de combattre Souchna (22). Tu as donné la mort à Sambara (23), en faveur d'Atithigva (24). De ton pied, tu as renversé le grand Arbouda (25). Enfin, dans tous les temps, tu as été l'ennemi mortel des Dasyous.

7. En toi est réunie toute vigueur; ton cœur se plaît à nos libations; on voit la foudre placée dans ta main. Brise toutes les forces de l'ennemi.

8. Fais une distinction entre les Aryas (26) et les Dasyous. En faveur de celui qui t'offre ce lit de causa, frappe les impies qui voudraient nous dbminer. Sois un guide puissant pour le ( père de famille) qui te présente ce sacrifice. Telles sont les grâces que je demande de toi pour ceux qui prennent part à la joie de cette fête.

g. Indra, pour plaire à l'homme pieux, frappe l'impie ; pour plaire à ceux qui l'honorent, il accable ceux qui le dédaignent. Vamra (27), chantant les louanges de cet Indra qui est grand, qui grandit toujours, et remplit le ciel, (Vamra) put ren-


verser le rempart (dont l'avaient entouré lesJourmis).

T o. Qu'Ousanas (28) essaye de lutter de rigueur avec toi ; bientôt ta force, stimulée par la l'ésistance, fait frémir et le ciel et la terre. Q toi qui es l'ami des hommes, &ois satisfait de nos hommages, et q'ue tes (chevaux), qu'attelle la pensée, t'amènent, aussi léger que le vent, ici, vers nos offrandes.

11. Quand Indra s'entend appeler par nos hymnes, il monte sur son char; il presse ses deux coursiers à la marche sinueuse. ( Le dieu) terrible, éu sein du nuage voyageur, fait jaillir une onde impétueuse; il ébranle les larges cités de Souchna.

12. Te voilà sur ton char; disposé à goûter de nos libations. Tu reçus jadis avec bonté celles de Sàryâta (29), ô Indra ! Puisses-tu te complaire .( aussi ) en nos offrandes ! Puisse notre hymne monter sans obstacle jusqu'à toi dans le ciel! ,

13. C'est toi, Indra, qui donnas une jeune épouse, Vrichayâ, au vieux Cakchîvân (3o), qui savait te chanter et t'offrir des libations. (Dieu) fameux par tes oeuvres , c'est toi qui devins Ménâ, fille de Vrichanaswa (3'1). Toutes tes actions méritent d'être célébrées dans nos sacrifices.

14. Indra est le refuge de la piété indigente. Voyez les Padjras (32), -où l'hymne (reconnaissait) est .aussi (solide) que le poteau d'une porte. Indra peut donner des chevaux, des vaches, des chars, des trésors. Il est au milieu de nous pour combler nos vœux.


15. Adoration au (dieu) qui donne la pluie (33), qui brille de sa propre splendeur! (Au dieu) puissant qui jouit d'une force véritable, salut! 0 Indra, dans ce sacrifice couvre de ta protection et maîtres et sujets!

Auteur: Savya (34), fils d'Angiras; mètres, Djagatî et Trichtnubh.

HYMNE VI.

A INDRA.

1. Adore avec ardeur le bélier (divin), le maître du bonheur, dont cent fidèles chantent ensemble la gloire. Par mes hymnes j'implore le secours d'Indra, et je l'invite à venir comme un coursier rapide, à diriger son char vers nos sacrifices.

2. Aussi ferme qu'une montagne au milieu des torrents, armé de mille vertus, on a vu Indra, quand il frappait ce (Vritra) qui enchaîne les rivières, (on l'a vu) doubler ses forces, faire bondir les ondes, et recevoir avec joie nos offrandes.

3. C'est lui qui, s'emparant de la mamelle ( du nuage), l ouvre et la ferme à son gré; source de joie pour les (mortels) raisonnables, il se plaît à


nos libations. Je l'invoque d'une âme toute pieuse, cet Indra qui répand ses dons avec largesse, et qui nous comble des trésors de l'abondance.

4. Indra aime les offrandes disposées sur le cousa, et qui montent vers lui dans le ciel, comme l'Océan aime les (rivières) ses vassales qui descendent vers lui. Dans sa lutte contre Vritra, à la suite d'Indra se placent ses auxiliaires (les Marouts), qui épuisent les eaux, et, toujours fermes, savent a leur gré changer de direction.

5. De même que les eaux se portent vers les pentes (de la montagne), de même ces Marouts, enivrés de nos libations, se précipitent vers Vritra qui veut retenir la pluie, et secondent les efforts d'Indra, quand ce dieu, armé de la foudre et fortifié par nos offrandes, frappe les soldats de Bala (35), comme Trita frappa les gardes (Asouras) (36).

6. Autour de toi, Indra, brille la lumière et triomphe la force. Vritra, retenant les ondes, s'étaÍt assis au haut des airs, quand sur cette pente (céleste), où il semblait difficile de saisir cette masse énorme, tu es venu lui briser sa large mâclibiré.

7. Les prières, qui exaltent ta grandeur, vont vers toi, comme les ondes vers le lac (qui les reçoit); ô Indra, Twachtri (37) a doublé ta force en te fabriquant un trait invincible.

8. Indra, toi qu'honorent nos sacrifices et que traînent de brillants coursiers, tu as frappé Vritra pour ouvrir, en faveur de l'homme, une voie


à la pluie. Tes mains ont saisi ton arme de fer, et, dans les airs, tu as fait briller le soleil à nos yeux.

9. Cependant (les mortels) effrayés invitaient Indra à monter dans le ciel par un de ces hymnes brillants et forts, aux larges et harmonieuses mesures; et les Marouts, amis de l'homme et auxiliaires du dieu, protecteurs de la terre, le flattaient heureusement (de leurs voix).

10. Le firmament lui-même se resserra de frayeur à la voix d'Ahi, au moment où l'on te vit, ô Indra, enivré de nos libations, frapper violemment de ta foudre la tête de ce Vritra, qui menaçait de leur ruine le ciel et la terre.

11. 0 Magliavan, la terre serait-elle dix fois plus large, les hommes qui la cultivent augmenteraient-ils en nombre chaque jour, ta force n'en serait pas moins célèbre; telle que le ciel, ta puissance s'étendrait pour nous couvrir.

12. Habitant aux frontières de l'Ether resplendissant, de ta nature fort et superbe, pour notre bien tu as fait la terre à l'image de ta grandeur. Tu parcours le ciel heureusement environné des eaux.

13. Tu es le modèle de la terre (étendue comme toi), et le maître du (ciel) immense, et peuplé de dieux magnanimes. Tu remplis de ta grandeur tout l'espace de l'air. Ah! sans doute il n'existe aucun être semblable à toi.

!/t. Non, tu n'as pas de semblable, toi qui, dans l'ivresse de nos libations, as combattu l'ennemi ravisseur de la pluie, toi que le ciel et la terre ne


peuvent contenir, dont les vagues de l'air ne peuvent atteindre la fin. Seul, tu as fait tout ce qui existe.

i5.En te voyant, dans ce combat, de ton arme meurtrière frapper Vritra à la face et le terrasser, les Marouts t'adressaient leurs hommages; tous les dieux t'accompagnaient de leurs louanges enivrantes.

Auteur : Savya 5 mètres, Djagatî e-t Triclitoubh.

HYMNE VII.

A INDRA.

1. (Réunis) dans la maison d'un fidèle serviteur, nous offrons à Indra nos prières et nos hymnes. Avec la même célérité que (le voleur emporte) Je trésor de l'homme endormi, que (ce dieu) prenne l'offrande (que nous lui présentons. Qu'il se rappelle que) chez les riches on ne recueille que des hymnes honorables.

2.0 Indra, tu peux nous donner des chevaux, des vaches, de l'orge (38); tu es le maître et le gardien de la richesse. De tout temps tu fus célébré pour ta libéralité; tu ne sais pas tromper nos désirs, lu


te montres l'ami de tes amis. C'est pour cela que nous t'adressons cet hymne.

3. Brillant Indra, tes exploits sont nombreux; noble époux de Satchî, ton opulence éclate de tout côté. Que la victoire soit à toi! et donne-nous les richesses que tu auras recueillies. Ne trompe pas les vœux du serviteur qui t'implore.

4. Accueille avec bienveillance ces holocaustes et ces libations. Préviens nos besoins en nous donnant des vaches, des chevaux. Puissions-nous, avec le secours d'Indra charmé de nos libations, vaincre le Dasyou, nous délivrer de nos ennemis, et obtenir l'abondance!

5. Puissions-nous acquérir des richesses , des aliments, de ces biens qui font le bonheur et la gloire des hommes! Puissions-nous ressentir les effets de cette prudence divine qui multiplie le nombre de nos hommes, de nos vaches, de nos chevaux !

6. Ces boissons enivrantes, (ces holocaustes) qui augmentent ta force, ces libations offertes pour la mort de Yritra, ô maître de la vertu, ont toujours flatté ton âme; et l'on t'a vu, facilement vainqueur, détourner des milliers de malheurs loin de l'homme qui t'offre le sacrifice et un siège de cous U.

7. Avec ta force victorieuse tu vas de combats en combats, tu détruis successivement les villes (des Asouras). La foudre est ta compagne, et de cette arme meurtrière tu vas, sous un autre ciel, frapper le magicien Namoutchi (39).

8. En faveur d'Atithigwa (4o), tu as, avec une


vigueur puissante, donné la mort à Carandja et à Farnaya (4i).Ton bras seul a suffi pour briser les cent villes de Vangr ida (42), assiégées par Ridjiswan (43).

9. Vingt rois, suivis de soixante, de quatre-vingt-dix-neuf mille (44) soldats, étaient venus attaquer Sousravas (45), qui n'avait d'autre allié que toi : ô noble defenseur, la roue de ton char formidable les a tous écrasés.

10. Non moins heureux que Sousravas, que tu as sauvé par ton secours, ô Indra, Toûrvavâna (46) a obtenu ta protection. Tout jeune qu'il était, grâce à tes bontés, Coutsa (47), Atilhigwa (48) et Ayou (49) l'ont reconnu pour leur suzerain (5o).

11. Oindra, en terminant le sacrifice, nous osons nous vanter de la protection des dieux et de ton heureuse amitié. Puissions-nous plus lard te louer encore, tenant de ta faveur l'avantage d'une famille nombreuse et d'une longue vieillesse!

Auteur : Savya; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE Vtl!.

A INDRA.

t. Au milieu des guerres suscitées par nos fautes,, ô Maghavan, ne nous abandonne pas, car ta


puissance ne connaît point de rivale! D'un bruit terrible tu fais résonner les rivières et les ondes. Comment les mondes ne trembleraient-ils pas de crainte?

2. Adresse ta prière au puissant Sacra, à l'époux de Satchî. Loue et glorifie cet Indra qui t'écoute, et qui, par sa haute puissance, fait l'ornement du ciel et de la terre, (Indra) qui donne la pluie et comble nos désirs.

3. Adresse (à ce dieu, qui est) le ciel immense, une prière dont il soit flatté. Vainqueur, c'est en lui-même qu'il trouve sa force, ce maître glorieux qui est notre vie (5i), notre défense, notre bienfaiteur, et que, sur un char, emportent rapidement ses deux coursiers.

4. Tu as ébranlé les larges plaines du ciel; ta ' main victorieuse a frappé Sambara (52), et sur ces orgueilleux magiciens, insolemment conjurés contre nous, tu as lancé ta foudre, arme rayonnante et acérée.

5. Sur la tête de Souchna, qui souffle la sécheresse et s'unit (à ses frères pour notre ruine), tu abats avec bruit les eaux. Toi, dont le conseil ferme • et protecteur exécute tant de choses, pourrais-tu trouver un vainqueur?

6. C'est toi qui as sauvé Narya (53), Tourvasa (54) et Yadou (55), ô Satacratou! toi qui.(as défendu) le Vayya Tourvîti (56); toi qui as, au moment du combat, (protégé) Etasa (57) qu'emportait un char léger ; c'est toi qui as détruit les quatre-vingt-dix-neuf (58) villes (des Asouras).


7. Il travaille au bonheur de sa nation, le prince ami de la vertu qui, en l'honneur d'Indra, présente l'holocauste et l'hymne sacré, ou qui accompagne la prière de riches offrandes. Le généreux Indra lui envoie la pluie du haut du ciel.

-1 8. La force (de ce dieu) est incomparable, ainsi que sa prudence. Qu'ils voient leurs œuvres prospérer, ô Indra, ceux qui t'honorent par l'offrande du soma, et doublent par leur piété ta grandeur et ta force puissante.

9. C'est pour toi, Indra, que sont préparées ces libations copieuses qui ont jailli dans le mortier sous les coups du pilon, et qui reposent dans ces vases. Viens te désaltérer, satisfais ton désir, el comble ensuite nos vœux en nous accordant la richesse.

JO. Autour des flancs de Vritra s'étendait une montagne noire qui arrêtait l'essor des eaux. Ces ondes prisonnières, dont la longue chaîne se prolongeait au loin, Indra les a, sur les pentes (du ciel), précipitées en torrents.

11. 0 Indra, accorde-nous le bonheur avec la gloire ; que notre force soit assez grande pour résister à nos ennemis. Conserve-nous, riches et puissants. Que par toi nous ayons des richesses, de la famille, des aliments.

Auteur : Savya; mètres, Djagati et Trichtoubli.


HYMNE IX.

A INDRA.

l, Indra est plus étendu que le ciel, plus grand que la terre. Terrible et fort, en faveur des hommes il s'enflamme , et, tel que le taureau qui aiguise ses cornes, il affile son trait foudroyant.

2. Océan aérien , il est comme la mer, et reçoit , dans son sein les vastes torrents du ciel. Indra, pour prendre part a nos libations, accourt avec l'impétuosité du taureau; toujours prêt à prouver sa force dans le combat pour mériter nos louanges.

3. 0 Indra, ce n'est pas pour toi que le nuage grossit comme une montagne. (Tu le frapperas en notre faveur.) Tu es le roi de ceux qui possèdent . l'opulence. Dieu puissant, c'est par des coups d'éclat qu'il nous apparaît, redoutable et disposé à toute espèce d'attaque.

4. Il aime l'hymne que lui adressent les pieux

(solitaires) de la forêt, et par ses exploits il se fait reconnaître des mortels. C'est quand le noble Maghavan reçoit l'hommage de nos hymnes , que son


cœur est flatté, et que, par ses largesses, il répond aux vœux de son serviteur.

5. Soutien des mortels, avec une sainte vigueur il livre pour eux de grands combats. Aussi les mortels ont foi dans le brillant Indra, qui frappe (leurs ennemis) d'un trait mortel. ] 6. Ami de la louange, de plus en plus ferme et I vigoureux, il détruit les demeures fondées (par les Asouras); il empêche les splendeurs célestes d'être voilées, et, pour le bonheur de celui qui offre le sacrifice, il fait descendre la pluie.

7, 0 toi qui aimes le soma- et qui écoutes no& hymnes avec plaisir, dispose ton âme à la libéralité. Dirige de ce côté tes deux coursiers. Ceux que tu protéges, ô Indra, sont parmi les écuyers les plus habiles à conduire un char. Ni la ruse ni la violence ne sauraient triompher de toi.

8. Dans. tes mains tu portes des richesses infinies; ton corps divin est doué d'une force invincible. Telles que des puits abondants, toutes les parties de ton vaste corps, ô Indra, sont des sources de bienfaits et d'oeuvres salutaires.

tuteur: Savya; mètre,Djagatî.


HYMNE X.

A INDRA.

1. Avec l'empressement qui pousse le coursier vers la cavale, qu'Indra vienne prendre les copieuses libations que le père de famille a versées dans les coupes. (Faisons que) le grand (dieu), avide de nos offrandes, arrête ici son char magnifique tout resplendissant d'or, et attelé de deux chevaux azurés.

2. Les chantres pieux et avides de ses faveurs entourent son autel, se rendant vers lui comme les marchands vers la mer. Toi aussi, empresse-toi' de venir vers celui qui est le maître de la force et la vertu du sacrifice, de même que les femmes vont vers la montagne (pour y recueillir des fleurs).

3. Il est rapide, il est grand. Dans les œuvres viriles, sa valeur brille d'un éclat irréprochable ; pernicieux (pour nos ennemis), et se distinguant comme la cime de la colline. Terrible, couvert d'une cuirasse de fer, enivré de nos libations, il va, au milieu de ses sujets, dans le lieu où sont enchaînés (les nuages), se jouer du magicien Souchna.


4. Quand la force divine, augmentée par tes offrandes, vient, pour ton bonheur, s'unir à Indra, comme le Soleil à l'Aurore; alors le dieu qui, par sa puissance indomptable, dissipe les ténèbres, soulève les clameurs de ses ennemis, et les précipite violemment dans la poussière.

5. Lorsque tu veux faire retirer les ondea, et, dans chaque partie du ciel, restituer à Pair toute sa-pureté, alors, puissant Indra, dans ton ivresse, qui répand sur nous le bonheur, tu frappes Vritra avec courage, et tu nous ouvres l'océan des pluies.

6. C'est ta puissance, ô magnanime Indra, qui donne à la terré les ondes du ciel. Enivré de nos libations, tu fais jaillir Peau (de la mer); et, d une arme lancée d'un bras non moins fort que le sien, tu atteins Vritra.

Auteur : Savya ; mètre, Djagatî.

HYMNE XI.

A INDRA.

1. J apporte mon hommage au dieu magnifique, grand, riche, vrai et fort. Telle que le cours de ces torrents qui descendent de la montagne, sa

1


puissance est irrésistible; il ouvre à tous les êtres le trésor de sa force et de son opulence.

2. Ah! sans doute le inonde entier se dévoue à ton culte; les libations coulent en ton honneur non moins abondantes que des rivières, quand on voit ta foudre d'or menaçante, meurtrière, s'attacher sans relâche (au corps de"Vritra), semblable à une montagne.

3. Pour ce terrible, pour cet adorable Indra, viens, brillante Aurore, préparer les offrandes du sacrifice : ce dieu n'est fort, puissant et lumineux, il n'est Indra que pour nous soutenir, comme le cheval n'est fait que pour nous porter.

4. 0 Indra, trésor d'abondance et de louanges, nous sommes à toi ; en toi nous mettons notre confiance. Les hymnes montent vers toi, et nul autre n'en est plus digne. A toi sont nos chants, de même que tous les êtres sont à la terre.

5. Indra, ta force est grande, et nous sommes tes serviteurs. Accomplis le vœu de celui qui te chante. Ta force est aussi étendue que le ciel, et cette terre se courbe de frayeur devant ta puissance.

6. Dieu armé de la foudre, tu déchires avec ton arme les flancs de (Vritra), de cette large montagne qui remplit les airs; et les ondes qu'elle retenait, par toi, ont trouvé leur cours. Oui, tu possèdes la souveraine puissance.

Auteur : Sav va * mètre, Djagatî.


HYMNE XII.

A AGNI.

t, L'immortel, né de la force, s'élance rapidement, chargé par le père de famille d'être le sacrificateur et le messager (des dieux). II a ouvert les voies merveilleuses de la lumière, et, dans le sacrifice offert aux divinités , il allume l'holocauste.

2. (Le dieu) toujours jeune, s'unissant à son propre aliment, se dispose à le consumer avec rapidité, et se dresse au-dessus du bûcher. Telle que le coursier, la flamme brillante s'échappe du foyer, et frémit ainsi que le tonnerre sous la voûte céleste.

3. Porteur des, offrandes , placé en avant par les Roudras et les V asous, sacrificateur et pontife, trésor d'oblations, immortel, il est célébré par les humains, enfants d'Ayou, comme le char qui transporte leurs holocaustes, et il reçoit dans son sein resplendissant leurs précieuses libations.

4. Animé par le souffle du vent, il s'élève sans effort au-dessus du bûcher, résonnant avec force sous les libations qui coulent des vases sacrés. () Agni, avec l'impétuosité du taureau tu te précipites sur ton aliment ; toujours nouveau, tu dé-


ploies ta flamme rougeâtre, et traces ton noir sillon.

5. Avec tes dents de flamme, tu attaques le bûcher, excité par le vent. Là, tu règnes comme le taureau puissant au milieu du troupeau. Par ta force (naturelle), tu t'élèves dans l'air indestructible. Tous les êtres, animés ou inanimés, redoutent tes atteintes.

6. Pour perpétuer tes divines naissances, les Bhrigous (59) t'ont placé parmi les enfants de Manou tel qu'un trésor précieux, ô Agni, toi qui écoutes volontiers la voix des mortels; toi leur prêtre , leur hôte honorable, leur ami bienfaisant.

7. Ce premier des sacrificateurs, que, dans les saintes cérémonies, les sept (60) coupes du prêtre viennent honorer; cet Agni, distributeur de tous les biens, je l'honore par mes offrandes; je m'adresse à celui qui est le plus précieux (des êtres).

8. Fils de la Force, protecteur de tes amis, accorde-nous aujourd'hui, à nous tes panégyristes, un bonheur sans réserve; ô Agni, enfant des mets (sacrés) (61), sois pour nous comme une armure de fer, et délivre celui qui te chante de la souillure du mal.

9. Sois pour l'homme qui te loue, ô (dieu) resplendissant, un véritable rempart; ô (dieu) riche, donne-nous la richesse et la sécurité; ô Agni, délivre du mal ton serviteur. Oue, dès le matin, notre


protecteur vienne recueillir le trésor de notre prière.

Auteur : Nodhas, fils de Gotama ; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

»

HYMNE XIII.

A AGNI.

1. Les différents feux, o Agni, sont comme autant de rameaux qui viennent de toi; tu es la joie de tous les immortels. 0 Vêswânara (62), tu es un centre pour les hommes, que lu Soutiens, tel qu'une colonne érigée près d'eux.

2. Agni est la tête du ciel et l'ombilic de la terre. L'univers le reconnaît pour maître. 0 Vêswânara les Dévas t'ont donné la naissance pour que tu sois, en faveur du pieux Arya (63), une divinité lumineuse.

3. Comme les rayons sont dans le soleil, de même dans Vêswânara sont les trésors qui se retrouvent sur les montagnes, dans les plantes, dans les eaux, chez les hommes. 0 Agni, tu es le roi de tous ces trésors.

4. De même qu'autour d'uu fils, le ciel et la terre s'étendent autour de lui. (Nous chantons) ses


louanges; c'est un sacrificateur magnifique, c'est pour nous comme un enfant de Manou. (Nous versons) de larges libations en l'honneur de Vêswânara, vrai, fort, vigoureux et fortuné.

5. Opulent Vêswânara, tu es plus grand que le vaste ciel ; tu es le roi des êtres humains ; tu as même combattu en faveur des dieux, et défendu leurs biens.

6. Oui, je dois chanter la grandeur de ce (dieu) bienfaisant que les enfants de Poûrou honorent comme vainqueur de Vritra. Agni, l'ami des hommes, frappe le Dasyou, ébranle les airs, et brise les membres de Sambara (64).

7. Vêswânara, par sa puissance, règne sur tous les hommes. Brillant, honoré parmi les Bharadwâdjas (65), Agni reçoit de l'illustre chef, fils de Satavân (66), de nombreuses offrandes, des chants, des prières.

Auteur: Nodhas ; mètre, Trichtoubh,

HYMNE XIV.

A AGNI.

1. (Ce dieu ) qui se charge de nos offrandes, qui pet la prlorieuse bannière du sacrifice: ce protec-


tecteur fidèle, ce rapide messager, cet ami bienveillant, cet enfant de deux mères (67), a été, comme un trésor précieux, apporté à Bhrigou par (le dieu du vent) Mâtariswan (68).

2. Ce maître souverain est honoré par deux espèces de serviteurs, les uns qui ont des holocaustes, les autres qui n ont que des vœux. Précédant la lumière du ciel, (Agni) prend place, sacrificateur vénérable et roi des hommes, sagement libéral au milieu d'eux.

3. Puisse cet hymne nouveau parvenir jusqu'à ce dieu qui naît sous notre souffle, et dont la langue est adoucie par nos libations! lui qu'au moment du sacrifice les prêtres, enfants de Manou, viennent engendrer, et honorent de leurs présents.

4. (Dieu) avide de nos libations, refuge des humains, purificateur, pontife excellent, Agni a été placé parmi les hommes; il dompte nos ennemis, il protége nos demeures. Dans l'asile domestique (que nous lui avons donné), qu'il soit (pour nous) le maître de la richesse!

5. Enfants de Gotama (69), nous te célébrons par nos hymnes, ô Agni, maître de la richesse. Nous te chargeons de nos offrandes, comme un coursier qui doit les transporter (fidèlement). Que, dès le matin, notre protecteur vienne recueillir le trésor de notre prière.

Auteur : Nodhas ; mètre, Trichtoubli.


HYMNE XV.

A INDRA.

i. A ce (dieu) grand, puissant et rapide; à cet Indra, digne de nos louanges; à ce maître insurmontable , j'offre l'hommage de mon hymne et l'abondant tri'but de mes prières. Que ce soit pour lui comme un mets (agréable)!

2. Oui, telle qu'un mets agréable, je lui présente cette pure invocation, dont la vertu est de donner la victoire ; (les poëtes dévoués) à Indra de cœur, d'âme et d'esprit, en l'honneur de ce maître antique, embellissent la prière.

3. Ma bouche chante un hymne qui représente le tableau de ses bienfaits ; je voudrais, par la brillante expression de mes pensées, obtenir la faveur de ce maître magnifique, et ajouter quelque chose à sa grandeur.

4. Pour lui je prépare un hymne, comme l'ou- , vrier (fabrique) un char pour (le maître) qui l'a commande. (Je lui offre) des paroles, a lui dont les paroles exaltent la gloire ; (j'offre) au sage Indra des chants poétiques qui soient puissants sur son âme.


5. Ce que l'appât de la nourriture est pour le coursier, la coupe du sacrifice l'est pour mon hymne; (il se sent plus d'ardeur) à chanter Indra. Je veux célébrer ce (dieu) héroïque, magnifique dans ses dons, objet de nos pieuses louanges, et destructeur des villes (des Asouras).

6. Twachtri (70) a pour ce dieu guerrier fabriqué un trait fameux par ses œuvres; et, de cette arme redoutable, ce maître actif et puissant a percé les membres de Vritra.

7. Dès l'instant que, dans les sacrifices qui lui sont offerts par le noble seigneur ici présent, (Indra) a touché les libations et les mets sacrés, aussitôt le (dieu) puissant s'empare du (nuage), noir sanglier que les vapeurs ont gonflé; il le pénètre, et le transperce de sa foudre.

8. Joyeuses de la mort d'Ahi, les épouses des dieux (71) ont chanté Indra, qui embrasse le ciel et la terre, tandis que le ciel et la terre ne peuvent égaler sa grandeur.

9. Car il est plus étendu que le ciel, la terre et J'air (72); roi par lui-même, héros digne de toutes les louanges, puissant rival de rivaux puissants, au sein de son empire, Indra se présente au combat.

10. Vritra dessèche (la terre); de sa foudre puissante Indra le frappe; et, répondant aux vœux (du père de famille) qui offre le sacrifice, (il ouvre la nue): telles que des vaches prisonnières, les (ondes) salutaires obtiennent leur délivrance.

11. Quand, sous les coups du tonnerre, il ébranle


tout autour de lui, les ondes, à ses lueurs éblouissantes, se sont agitées de plaisir. Maître généreux, en faveur de Tourvîti (73), son serviteur, il a fait subitement surgir un gué au milieu des eaux.

12. Maître incomparable, bâte-toi de lancer ta foudre sur Vritra. Tels que les flancs d'une vache immolée, partage entre nous avec ton arme les membres du nuage, et fais couler des torrents de pluie.

13. (Poëte), chante les anciens exploits de (ce dieu) rapide. Il est digne de tes louanges lorsque, dans le combat, il lance de loin ses traits, et se précipite pour frapper de près ses ennemis.

14. Indra paraît, et, de crainte, les montagnes les plus solides, et le ciel, et la terre, ont tremblé. Occupé à répéter l'éloge de ce dieu bon et secourable, que Nodhas sente à tout moment renouveler ses forces.

15. C'est pour lui qu'a été composé cet hymne (au nom des fidèles) ici présents. Puisse cet hymne plaire à celui qui est le seul puissant, le seul riche; à Indra, qui protégea dans le combat contre Soûrya, fils de Swâswa, le pieux Etasa (74)!

16. 0 toi que transportent deux brillants coursiers, Indra, exauce le vœu poétique que t'adressent les fils de Gotama. Tourne vers eux ta pensée, et accorde-leur tous les biens. Que, dès le matin, notre protecteur vienne recueillir le trésor de notre prière.

Valeur: Nodhas ; mètre, Trichtoubh. -


LECTURE CINQUIÈME.

HYMNE PREMIER.

A INDRA.

t. Tels qu'Angiras (t), nous adressons au (dieu) fort et digne d'éloges un hymne qui puisse lui plaire. Nous chantons la gloire d'un héros qui mérite la louange et la prière du poète.

2. Allons, offrez au grand (Indra) vos profondes adorations; offrez au (dieu) fort vos chants harmonieux. C'est par lui que nos ancêtres, les fils d'Angiras, en récompense de leurs hymnes, ont suivi les traces de leurs vaches, et les ont retrouvées (2).

3. Dans cette recherche que faisait indra, de concert avec les Angiras, Sarama (3) a senti ce qui pouvait être l'aliment de son nourrisson. Vrihaspati (4) a frappé le vorace (Asoura) ; il a retrouva les vaches, et les illustres (Angiras) en ont poussé des cris de joie.

4. C'est toi, puissant Indra, toi, digne d'être ce-


lébré par des hymnes harmonieux, qui, accompagné des sept prêtres (Angirasas) habiles à chanter sur des mesures de neuf ou dix syllabes (5), as effrayé par le bruit (de ton tonnerre) Bala, receleur des pluies fécondes.

5. Chanté par les Angiras, (dieu) admirable! tu as dissipé les ténèbres devant les rayons de l'aurore et du soleil; ô Indra, tu as étendu la surface de la terre, tu as assuré le firmament.

6. Mais l'œuvre la plus belle, la plus merveilleuse de ce (maître) superbe, c'est d'avoir, d'une onde aussi douce que le miel, rempli le lit des quatre fleuves (6).

7. Cet invincible (Indra), que célèbrent nos chants, a divisé en deux parts le ciel et la terre, deux compagnons toujours renaissant ensemble. Tel que Bhaga (7), ce (dieu) magnifique en ses œuvres, du haut des airs les maintient, ces deux vénérables auteurs du monde.

8. Revêtues de formes différentes, l'une noire, l'autre brillante, la Nuit et l'Aurore se succèdent: et, toujours jeunes, chacune à son tour, elles roulent sans cesse autour du ciel et de la terre.

9. Le (dieu) fort et magnanime se complaît en des œuvres généreuses; il maintient la vieille amitié (qui l'unit aux hommes). Il peut, quand il le veut, remplir d'un lait nourrissant la mamelle de vaches noires ou rouges (8), et trop jeunes encore.

10. Une troupe d'immortelles sœurs, toutes habitantes du même séjour, animées du même esprit -


e salut et de recueillement, accomplit avec constance, en son honneur, mille et mille pratiques de piété ; et, telles que de chastes épouses, elles ornent la pompe triomphale du magnifique (Indra) (9).

^ 11. En effet, les Prières sans cesse avides de s unir à toi, (dieu) admirable et digne d'éloges, curieuses d obtenir par leurs hommages le trésor (de tes benédictions),accourent (aux sacrifices): comme des épouses chéries s'approchent de l'époux qui les aime, les saintes Invocations, ô (maître) puissant, viennent vers toi.

12. Sous tes brillantes mains, merveilleuse (déité), les richesses ne sauraient diminuer ni périr; ô Indra , tu es lumineux, fort et prudent. Époux de Satchî, fais-nous sentir les effets de tes œuvres.

13. L'enfant de Gotama, Nodhas, a composé pour toi, ô généreux Indra, cet hymne nouveau, pour toi qui es éternel, qui nous diriges dans la bonne voie; toi qui attelles deux coursiers à ton char (magnifique). Que, dès le matin, notre protecteur vienne recueillir le trésor de notre prière.

Auteur: Nodhas; mètre, Trichtoubh.


HYMNE Il.

A INDRA.

1. 0 Indra, tu es grand, toi qui, te montrant au jour de malheur, soutiens le ciel et la terre par tes puissantes vertus, lorsque tout dans la nature, et les plus fermes montagnes elles-mêmes, tremblent de terreur devant toi, et vacillent comme de frêles rayons.

2. Quand tu lances tes coursiers merveilleux, alors le poëte arme tes mains de la foudre ; et avec cette arme, ô invincible, ô adorable Indra, tu frappes tes ennemis, et tu renverses leurs larges villes.

3. (Dieu) vrai et triomphant, ô Indra, tu commandes aux Ribhous, tu aimes les héros, tu détruis (les adversaires); c'est toi qui, dans un jour de bataille, au milieu de la mêlée, as pris le parti du jeune et brillant Coutsa (io), et as terrassé l'avare Souchna.

4. C'est ton amitié qui t'animait (pour nous,, ô Indra, lorsque, lançant la foudre en maître génél'eux, tu frappais Vritra, et que, héros magnifique et invincible, tu faisais sur ce champ de bataille


reculer les Dasyous, dont tu déchirais les membres.

5. 0 Indra, tu ne dépenses pas ta force contre les mortels; tu ne veux pas nuire à celui qui est ferme parmi eux. Ouvre les région's du ciel au (nuage) qui vient vers nous, et que ta foudre terrasse nos ennemis.

6. Quand tu combats pour leur donner la pluie et faire descendre sur eux l'onde bienfaisante 1 les hommes t 'invoquent. 0 toi qui reçois nos offrandes, que ta protection soit la récompense de nos présents et de nos hommages solennels!

7. C est ainsi, ô foudroyant Indra, que, combattant en faveur de Pouroucoutsa. (II), tu as détruit sept villes. A Soudâs (12), enfant de Poûrou, tu as conféré les richesses d'Anhou (i3), avec autant de facilité que l'on-arrache quelques tiges de cous a.

8. Héros divin, ô Indra, ô toi qui embrasses le monde, tu répands pour nous (sur la terre) les divers aliments, tels qu'une bienfaisante rosée; et avec ces aliments tu nous donnes cette vie, qui, comme une eau (salutaire), circule partout (dans nos veines).

9. 0 Indra, les enfants de Gotama ont composé pour toi ces hymnes que notre respect te présente. (Viens) avec tes coursiers azurés, et amène-nous une magnifique abondance. Que, dès le matin, notre protecteur vienne recueillir le trésor de notre prière.

Auteur : Nodhas ; metre, Trichtoubh.

*


HYMNE III.

AUX MAROUTS.

i. « Allons, Nodhas, présente l'hommage d'un hymne aux Marouts, à cette troupe qui donne l'abondance et la fécondité, et qui aime nos sacrifices. » Recueilli, et les mains pieusement levées pour la sainte cérémonie, je compose des vers qui vont couler comme une onde (pure).

2. Ils naissent du ciel, ces brillants et vigoureux enfants de Roudra, qui sèment la vie (i4) et sont exempts du mal, tantôt purs et beaux comme des soleils, tantôt mouillés de pluie, funestes et horribles comme les mauvais génies (i5).

3. Jeunes et redoutables, ils ne connaissent pas la faiblesse de la maladie ; ennemis de l'impie, ils favorisent (l'homme fidèle). Fermes comme le roc, ils ébranlent de leur souffle puissant tout ce qu'il y a de plus fort dans tous les mondes, au ciel et sur la terre.

4. Des ornements divers relèvent leur beauté; sur leurs poitrines pendent avec grâce de brillants colliers; sur leurs épaules se dressent leurs armes éclatantes. Ils naissent du ciel au même instant que se montre Swadhâ (16).


5. Ils donnenJ la richesse, et remuent le monde; ils détruisent leurs ennemis, et produisent par leur puissance les vents et les éclairs; les nuages du ciel sont comme une mamelle qu'ils pressent vivement, et, parcourant avec bruit les airs, ils engraissent la terre d'une eau féconde.

6. Les Marouts, riches en présents, répandent le lait céleste ; tels, dans les cérémonies sacrées, les (prêtres) versent le beurre liquide. De même que (l'écuyer) dresse le cheval, eux, ils apprennent au nuage à pleuvoir. C'est une nourrice intarissable qu'ils ont l'art de traire au milieu des mugissements de la foudre.

7. Magnifiques et habiles à changer de formes, vous vous parez de superbes lueurs, et vous avancez rapidement, forts, et pareils à de larges collines ; tels que des éléphants sauvages, vous renversez les forêts, quand à votre char puissant vous avez attelé des (coursiers) rougeâtres (17).

8. Ces (dieux) riches et prévoyants frémissent comme des lions. Leur beauté est celle du chevreuil. Terribles (pour un ennemi), bons (pour leur serviteur), ils poussent avec ardeur les daims (t8) qui les emportent; et, agitant leurs armes, ils s'unissent pour faire sentir (à ceux qui leur résistent) leur puissant et funeste courroux.

9. Héros pleins de vigueur, troupe amie des mortels, faites retentir, de votre voix animée par la colère, et la terre et le ciel. Et déjà, sur le siége de vos chars, ô Marouts, j'ai cru voir vos formes admirables s'élever, et briller comme l'éclair.


10. Ces (dieux) possèdent tous les biens, et habitent avec la richesse; ils sont doués d'une force tumultueuse et d'une voix éclatante; habiles archers, ils tiennent une flèche dans leurs mains; héros dont la puissance est sans borne, ils semblent mordre (le nuage pour en extraire) la pluie.

u. Montés sur leurs chars aux roues d'or, les Marouts amoncellent les nuages, et les poussent sur leur route comme des montagnes. Dignes de nos hommages, ils vont, ils se précipitent, abattant ce qui est solide, exerçant leur dur empire, et armés de traits resplendissants.

12. Nous invoquons ces enfants de Roudra, sages, purs, redoutables, et dispensant la pluie. Honorez, pour votre bonheur, cette famille des Marouts, forte, libérale, victorieuse, et parcourant le domaine des airs.

13. 0 Marouts, le mortel que vous protégez surpasse tous les autres en puissance; ses coursiers ont de gras pâturages, ses gens ont la richesse; il voit croître son opulence et la renommée de ses sacrifices.

0 Marouts, donnez à nos nobles seigneurs un fils fort dans ses œuvres, difficile à vaincre dans les combats, magnifique, robuste, opulent, éclairé, et digne d'être chanté. Puissions-nous, pendant une centaine d'années, célébrer une telle famille!

15. 0 Marouts, accordez-nous une fortune qui soit stable; que nos gens soient pleins de force, qu ils soutiennent les attaques de nos ennemis. Que cent, que mille trésors augmentent notre ri-


cliesse ! Que, dès le matin, nos protecteurs viennent - recueillir le tribut de notre prière!

Auteur : Nodhas; mètres, Trichtoubh et Djagatî.

HYMNE IV.

A AGNI.

^

I. Tel que le brigand qui se renferme dans sa caverne avec son bétail, (tu te caches) (rg), ô (dieu) qui te joins au sacrifice et qui portes les offrandes!

2. Cependant les (Dévas), tes sages compagnons, suivent tes traces (20); et tous, habiles sacrificateurs, ils savent te retrouver.

3. Les Dévas poursuivent le cours des saintes cérémonies; et bientôt (le dieu) s'est entouré de (rayons) abondants et brillants comme la lumière du ciel.

4. Les ondes (sacrées) (21) augmentent sa force; leur (doux) breuvage fait grandir cet heureux nourrisson, né au giron du sacrifice.

5. Tel qu'une agréable végétation, que la terre étendue, que la colline chargée de fruits, que l'eau salutaire ;

6. Tel que le coursier débarrassé de ses liens,


que la mer impétueuse, tel est Agni. Qui donc peut le maîtriser?

7, Agni est pour les ondes comme un frère pour ses sœurs; de même qu'un roi dévore les riches, de même il dévore les bois,

8. Quand, excité par le vent, il se jette sur la forêt et déchire la chevelure de la terre.

9. Tel que le cygne qui plonge, il souffle au milieu des ondes (22). Éveillé dès l'aurore, il avertit les hommes que l'heure de l'œuvre sainte est arrivée.

10. Ainsi que l'excellent Soma (23), il naît du sacrifice. De même que l'animal au sein de sa mère, (il est faible d'abord); bientôt il se développe, et porte au loin ses splendeurs.

Auteur : Parâsara, fils de Sacti, petit-fils de Vasichtha; mètre, Dwipada.

HYMNE V.

, A AGNI.

1. Tel qu'un trésor richement varié, un soleil resplendissant, un souffle vital, un fils dévoué ;

2. Tel qu'un coursier docile, tel est (Agni); pur


et brillant, il s'attache au bois comme la tendre génisse à la mamelle de sa mère.

3. Tel qu'une maison agréable, il renferme notre bonheur; tel que la moisson que (le soleil) a mûrie, il doit conquérir (l'amour) des hommes.

4. Tel que le poëte qui chante (les dieux), il est béni par les mortels; tel que le coursier chéri, il apporte (à la terre) sa nourriture.

5. Entouré d'un éclat incomparable, il accomplit sans relâche son œuvre sainte; il est dans le foyer, semblable à une épouse fidèle dans sa maison : il embellit tout,

6. Et quand il allume ses flammes variées, il brille comme le soleil dans le monde, comme un char doré dans les batailles.

7. Il répand la terreur de même que l'armée qu'on lance (au combat), de même que la flèche de l'archer garnie d'une pointe étincelante.

8. Jumeau du passé, jumeau de l'avenir, il est le fiancé des filles et l'époux des femmes.

9. Comme les vaches vont vers l'étable, nous, le matin et le soir (24), nous venons vers lui dès l'instant qu'il brille.

10. Ainsi qu'une onde impétueuse, le voilà qui pousse ses vagues (enflammées), et ses rayons s'élèvent vers la voûte du ciel.

Auteur: Parâsara; mètre, Dwipada.


HYMNE VI.

A AGNI.

i. Né sur le bûcher, ami des mortels, (Agni) chérit le père de famille qui ordonne le sacrifice (25), comme un roi chérit l'homme fort.

2. Tel qu'un protecteur vertueux, tel qu'un prêtre vénérable, il est notre patron, notre sacrificateur, le porteur de nos offrandes.

3. Dans sa main il tient toutes les richesses, et quand il se renferme dans sa retraite (26), les Dévas commencent à trembler.

4. Les prêtres alors le découvrent, (les prêtres) dévoués à la prière, et chantant les hymnes que le cœur inspire.

5. Semblable à (l'astre) voyageur (27), il soutient l'air et la terre; encouragé par les invocations pieuses, il affermit le ciel.

6. 0 Agni, jouis des diverses offrandes qui te sont présentées; toi qui es la vie de tous les êtres, quitte chaque jour pour nous ta retraite.

7. Celui qui sait le tirer de sa retraite, et qui le ramène au foyer du sacrifice,

8. (Agni) le comble de biens, ainsi que ceux qui l'honorent par leurs saintes pratiques.


9. Il enveloppe (de sa flamme) les ramées, et attaque avec force le corps même des branches (qui sont comme) ses mères (28).

10, Sage soutien de tous les êtres, il habite le séjour des ondes (sacrées), oit les (hommes) religieux lui ont préparé avec soin une espèce de demeure.

Auteur : Parâsara; mètre, Dwipada.

HYMNE VII.

A AGNI.

J. (Agni), animé par nos libations, s'élève vers le ciel, où il porte (nos offrandes); il éclaire la nuit, (il illumine) tous les êtres, animés et inaniInés.

2. Et, Déva incomparable parmi les Dévas, il les surpasse tous par sa grandeur.

3. 0 dieu, dès l'instant que tu viens à la vie du sein de (la branche) aride, tous aussitôt s'appliquent à l'œuvre sainte;

4. Tous par leurs hymnes célèbrent ta divine essence, et honorent l'immortel auteur du sacrifice,


5. Pour l'auteur du sacrifice est notre hymne, pour lui notre offrande. Il est la vie de tous, et tous s'unissent pour l'oeuvre (sacrée).

6. Favorise de ton attention, comble de tes bienfaits ceux qui l'honorent par leurs présents ou par leurs prières.

7.. Sacrificaleur placé près des enfants de Manou, tu es le maître de la richesse.

8. Tes (serviteurs) demandent que tu répandes dans leurs corps une semence de vie. Qu'ils sentent, à leur ferme assurance, (que leurs vœux sont exaucés).

9. Tels que des fils dociles à l'ordre de leur père, ils viennent avec empressement honorer Agni d'un culte pieux.

10. (Agni) donne la fertilité et ouvre les portes de l'opulence; (le dieu) qui triomphe de tout (29) a décoré d'étoiles la voûte céleste.

Auteur : Parâsara; mètre, Dwipada.

HYMNE VIII.

A AGNI.

-~

1. Agni répand des clartés non moins vives que les clartés de (l'astre) qui éclipse l'aurore; tel que le flambeau céleste, il remplit (de lumières) et la terre et le ciel.


2. Tu nais, et de ta splendeur tu embrasses déjà ' toute la nature. Tu es le fils des Dévas, et lu deviendras leur père (3o).

3. Agni, bon et prudent, veut connaître la don-, ceur de nos libations; elles sont pour lui comme le lait de nos vaches.

4. Tel. qu'un homme bienfaisant parmi le peuple, dont le secours est réclamé, dans le besoin, il siége au milieu de nous, il est la joie de nos foyers.

5. 11 est, dans nos "demeures, agréai)ie comme un enfant nouveau-né, comme un coursier chéri. Qu'il soit le bienfaiteur du peuple !

6. Quand j'appelle tout ce peuple (3r), ainsi réuni avec mes compagnons, qu'Agui reçoive tous les honneurs divins. '

7. Personne ne peut troubler nos cérémonies, ô (Agni), lorsqu'à de tels ministres de ton culte tu donnes nn tel père de famille.

8. Si ton sacrifice se trouvait interrompu, tu saurais bien, avec tes serviteurs, mettre en fuite les criminels.

9. Que (Agni) répande donc ses clartés, non moins vives que les clartés de (l'astre) qui éclipse l'aurore; qu'il fasse briller ses formes éclatantes, et qu'il protége son (jservjteur).

10. Mais voilà ses (rayons) porteurs de (nos offrandes), qui s'ouvrent d'eux-mêmes les portes, et s'élèvent tous vers'îa voûte du ciel. « I Auteur: Parâsara; metre, Dwipada.


HYMNE IX.

A AGNI.

i. Puissions-nous posséder l'abondance! Que, propice à nos vœux, le brillant Agni obtienne tous les honneurs!

2. Lui qui éonnaît les divines pratiques, lui qui aime à naître au milieu des enfants de Manou !

3. Lui, qui naît au sein des ondes sacrées, dans le bûcher (du sacrifice), parmi les (offrandes) so.. lides et liquides (32) !

4. Lui qui, sur la montagne (33) ou dans l'intérieur de nos foyers, est comme le patron du peuple, immortel et bienveillant !

5. Agni, ami des libations qu'amènent les crépuscules (34), donne ses trésors à celui qui le célèbre par ses hymnes.

6. (Dieu) sage et prévoyant, conserve toutes les créatures, la race des Dévas et les mortels!

7 - Agni, qui a pour ceinture le sacrifice lui-même, est fortifié par les libations que lui apportent les Aurores et les Nuits, (déesses) aux formes si différentes, et par les offrandes liquides et solides.

S. Nous l'avons invoqué, ce sacrificateur heu-


reusement placé près de nous, cet agent de toutes les œuvres saintes.

9. Puissions-nous, par toi, devenir célèbres! puissions-nous obtenir l opulence et le bonheur!

10. Les hommes te vénèrent avec empressement; qu ils reçoivent de toi la richesse, comme (on reçoit) l'héritage d'un vieux père!

11. Mais, dans les combats, brille (et devien: redoutable) autant que l'usurier avide, que l'archet courageux, que le guer rier terrible qui conduit un char (35)!...

Auteur : Parâsara; mètre, Dwipada.

HYMNE X.

A AGNI.

i. Tendrement attachées à un (dieu) qui les paye d'une égale tendresse, de pieuses sœurs (36), habitantes d'un même séjour, vénèrent (Agni) comme des épouses vénèrent un époux adoré : de même les vaches (lumineuses) rendent hommage à l'Aurore, qui, (par degré) sombre et rougeâtre, se pare à son lever des couleurs les plus variées.

2. Nos pères, les Angiras, ont, par leurs chants et par l'harmonie de leurs hymnes, brisé la force


du vorace (Asoura); ils nous ont découvert les voies du vaste ciel; nous leur devons le jour, la lumière, le feu, les vaches (célestes) (37).

3. Ils ont recueilli le brillant (Agni); ils ont amassé pour lui un trésor d'offrandes. Puis, chargées de. diverses parties de l'œuvre sainte, de vénérables sœurs (38), attentives, modestes, sont venues, en présence des Dévas, accroître par leurs hommages la force du nouveau-né.

4. Aussitôt que le souffle de Mâtariswan a excité (Agni), dans tous les foyers (le dieu) s'élève et brille. (Le prêtre), suivant l'exemple de Bhrigou (39), et agissant (avec les dieux) comme un prince à l'égard d'un prince plus puissant, engage Agni à lui servir de messager.

5. Quand (le prêtre) verse le liquide (consacré) en l'honneur de celui qui est grand, secourable et brillant, alors l'ennemi (du jour), qui le voit, s'enfuit; aussitôt le dieu, comme un archer superbe, lui décoche une flèche étincelante, et lance sa lumière jusque sur (l'Aurore) sa fille.

6. 0 Agni, toi qui brilles entre le ciel et la terre (4o), augmente la fortune de celui qui, chaque jour, allume ton brasier et t'offre les libations que tu aimes. Il est sur du triomphe, celui dont tu montes le char et dont tu presses (les coursiers).

7. Toutes les offrandes vont à Agni, comme les sept (41) fleuves à l'Océan. Nos familles sentent l'indigence qui les presse. Par ta sage entremise, que notre vœu soit connu des dieux.

8. La force que nos offrandes ont donnée à


ce (dieu) roi des hommes, produit une pure semence (de lumière) jetée au -sein du ciel. Qu'ainsi - soit engendré et sacré par Agni un prince royal, fort, irréprochable et généreux (42)!

g. Le soleil, qui, rapide comme la pensée (43), traverse toujours seul les routes (célestes), est le < maître de la richesse; Mitra et Varouna, ces deux rois aux belles mains (44)? gardent la douce ambroisie des vaches (célestes).

10. 0 Agni, ne brise pas le traité d'amitié conclu avec nos pères. Tu connais (nos besoins), car tu es sage. La vieillesse est comme un nuage qui pèse sur moi et défigure mon corps. Préviens cette ennemie, et souviens-toi de moi.

Auteur: Parâsara; mètre ^ Trichtollbh.

HYMNE XI.

A. AGNI.

1, « (Poète), commence un hymne eu l'honneur d'un (dieju) sage et éternel. Agni tient dans sa main tous les biens qui conviennent à l'homme. Agni est le maître de la richesse et l'auteur tI'œuvres immortelles. »


(Agni), tel qu'un nourrisson chéri, était près de nous (45). Cependant tous les Dévas (46) le cherchaient avec constance, sans le trouver. Fatigués, privés de leur char (47), et prodigues de prières, ils ne s'arrêtèrent qu'en le voyant briller sur son siège.

3. 0 Agni, ces (Dévas) purs comme toi, après l'avoir honoré d'une triple libation (48) de beurre consacré, ont partagé eux-mêmes les honneurs du sacrifice, et ils ont sanctifié leurs corps, se montrant dignes de leur naissance (49).

4. (Ces Dévas) honorables, impatients de voir se développer et le ciel et la terre, commencent des (chants) que doivent comprendre les enfants de Roudra. Et bientôt cette (troupe) mortelle (des Marouts cherchant) avec Indra, a trouvé Agni siégeant sur son brillant foyer.

5. En le voyant, (les Dévas) viennent avec leurs épouses (5o) s'asseoir près de lui, et adorer celui qui est adorable. Leurs corps étaient épuisés par le travail ; le coup d'œil d'un ami les a ranimes.

6. Vingt et une fois (5i) ces (Dévas), dignes de nos hommages, prononcent en ton honneur de mystérieuses invocations; et vingt et une fois, compagnons de ta joie, ils les accompagnent de libations. Accueille nos offrandes et solides et liquides.

". 0 Agni, toi qui connais les besoins des mortels, accorde-leur toujours ce qui doit adoucir les maux de la vie! Toi qui connais aussi parfaitement les routes que suivent les dieux, sois pour eux un


messager infatigable, et porte-Ieui- nos offrandes, 8. (Par toi) les sept fleuves (5a), sensibles à nos peines, (coulent) du ciel (sur la terre.) (Par toi les Angiras) (53), habiles dans les. sacrifices, ont connu les portes de la fortune, et Saramâ a découvert le cachot où étaient renfermées les vaches (célestes), < trésor de la race humaine.

9. La (noble) mère (des Adityas), Wgi-ande Aditi (54), apparaît avec majesté, escortée de ses fils, de ces généreux enfants qui s'élèvent, ouvrant la voie à l'immortalité * et assurant la marche de (l'astre) voyageur.

10. Cependant (les prêtres) ont nourri de leurs trésors les clartés d'Agni, pour qu'elles attirent les regards des immortels. Les (flammes) rougeâtres courent et s'élancent comme des oudes déchaînées. 0 Agni, les (dieux) sont avertis.

Auteur : Parâsara ; mètre, Trichtoubb,.

HYMNE XII

A AGNI.

i. Abondant comme le trésor amassé par un père, prudent comme le commandement du sage %


aimable comme l'hôte qui se plaît dans nos foyers , (Agni), tel qu'un sacrificateur, fait fructifier la maison de riiomme pieux.

2. Semblable au divin Savitri, il connaît la vé- „ rite; par sa force il protége tous nos sacrifices. f Comblé de nos louanges, il mérite d'être honoré comme la forme la plus pure, comme l'âme la plus vivifiante.

3. Tel que le dieu qui embrasse tout, tel qu'un • roi ami de ses sujets, il protége la terre. Ses serviteurs ressemblent à des fils élevés dans la même maison, et qu'une épouse vertueuse, aimée de son époux, (chérit également).

4. 0 Agni, les prêtres, te choisissant une demeure sûre, te font perpétuellement briller dans ton foyer, et t'adressent leurs hommages ; dans ce foyer ils déposent leurs nombreuses offrandes. 0 toi qui es la vie de tous, deviens (pour nous) un trésor de richesses.

5. 0 Agni, que nos princes obtiennent (par toi) la fortune, et, maîtres généreux du sacrifice, jouissent de tous les agréments de la vie! Que, dans les combats, nous nous emparions des trésors de l'ennemi , disposés à partager avec les dieux le fruit glorieux (de la victoire) !

6. Les vaches (célestes), brillant des feux du sacrifice, montrent avec bonheur leurs mamelles remplies de lait ; et, de l'extrémité de l'horizon, jalouses de mériter sa faveur, les ondes viennent couler au sein du nuage (qu'elles grossissent).

7. Les (Dévas) aussi, dignes de nos hommages ,


ont voulu te. complaire, ô brillant Agni! Ils ont dans ton sein versé leurs libations; ils ont (pour les sacrifices) fait la nuit et l'aurore d'apparences différentes, et les ont distinguées par la couleur noire et la couleur rouge.

8. 0 Agni, donne-nous la. grandeur et la richesse, comme tu le fais pour ceux des mortels que tu favorises! Tu couvres le monde entier comme d'une ombre protectrice, et tu remplis le ciel, la terre et l'air.

9. 0 Agni, que par ton secours nos coursiers, nos soldats, nos chefs, triomphent des coursiers, des soldats, des chefs (enneipis) ! que, possesseurs de la fortune de leurs pères, nos enfants, comme nous maîtres généreux du sacrifice, vivent cent hivers L -

10. Prudent Agpi, que ces chants te soient agréables, qu'ils charment tori esprit et ton cœur! Puissions-nous avoir assez de force pour porter le doux poids \de tes opulentes faveurs, et posséder des richesses que notre reconnaissance partage avec les dieux!

Auteur : Parâsara; mètre, Trichtoubh.


HYMNE XIII.

A AGNI.

1. Offrons le sacrifice, et prononçons la prière en l'honneur d'Agni, qui nous entend de loin,

sè. Et qui, premier gardien des biens de son serviteur, les protège au milieu des luttes sanglantes.

3. Aussi, que le peuple s'écrie : « Agni est né pour être vainqueur de Vritra , et s'emparer de ses trésors dans tous les combats. »

4. (L'homme) dont tu honores la maison en devenant son messager, dont tu transportes les holocaustes, dont tu embellis le sacrifice,

5. 0 Angiras (55), ô fils de la Force, est renommé parmi le peuple, qui vante ses offrandes, son heureuse destinée, et la beauté de ses lits de cousa.

6. Amène ici les dieux, ô brillant (Agni), et fais-leur agréer et nos louanges et nos holocaustes!

7, 0 Agni, quand tu pars pour accomplir ton message, on n'entend jamais le bruit de ton char, ni de tes coursiers.


8. Aidé par toi, ton serviteur, ô Agni, du dernier rang s'est élevé au premier; il possède l'abondance et la gloire.

9. Car, o divin Agni, tu donnes, à celui qui honore les dieux, la splendeur, l'opulence, et la force d'une nombreuse famille.

Auteur : Gotama, fils de Raghougana; mètre, Gâyatrî.

HYMNE XIV.

A AGNI.

1. Daigne écouter ces longs hymnes qui font le plaisir des dieux, et que ta bouche reçoive nos holocaustes.

2. 0 Agni, le plus grand des Angiras, le plus sage (d entre les dieux), nous voulons t'adresser une prière qui te soit chère et agréable.

3. Parmi les mortels, ô Agni, quel est ton ami? Quel est celui qui se recommande par ses sacrifices ? Qui es-tu, et en quel endroit es-tu retiré?

4. 0 Agni, tu es le parent des mortels, tu es leur ami chéri; tu es un compagnon digne des hommages de tes compagnons.

5. Honore pour nous Mitra et Varouna , honore


les autres dieux par un large sacrifice. 0 Agni, viens occuper le foyer qui t'est préparé.

Auteur: Gotama; mètre, Gâyatn.

9 HYMNE XV.

A AGNI.

1. 0 Agni, par quel moyen peut-on parvenir à charmer ton âme? Quel hymne est capable de te plaire? Quel homme, par ses sacrifices, peut ajouter à ta grandeur? Quel hommage devons-nous t'adresser ?

2. Viens, Agni sacrificateur ; prends ici ta place ; sois pour nous un guide heureux et sûr. Que le ciel et la terre, qui remplissent tout, te conservent! Que par toi le sacrifice s'accomplisse pour le plus grand bonheur des dieux!

3. 0 Agni, brûle tous les Rakchasas; protége nos sacrifices! Amène ici (Indra), maître des libations; qu'il vienne avec ses deux coursiers azurés. A ce (patron) généreux nous offrons l'hospitalité.

4. 0 (dieu) qui dans ta bouche portes (nos offrandes) , je t'adresse un hymne qui (sans doute) produira son fruit. Prends place avec les (autres)


dieux ; remplis ici les fonctions de prêtre et de sacrificateur, et reçois aussi nos hommages. Exauce nos vœux, toi qui es le maître et le père des richesses.

5. On t'a vu (jadis) sous la forme d'un prêtre, enfant de Manou (56), et sage au milieu des sages, offrir des sacrifices aux dieux. De même aujourd'hui, ô pontife plein de vérité, ô Agni, épuise en leur honneur la coupe sacrée!

Auteur : Gotama; mètre, Trichtoubb.

HYMNE XVI.

A AGNI.

I. Quel sacrifice pouvons-nous faire à Agni? Quel chant peut être agréable à ce dieu brillant, qui, juste, immortel (placé) parmi les mortels, sacrificateur et prêtre suprême, vient ici pour honorer les dieux ?

2. Appelez en ces lieux, par vos invocations, celui qui, dans les sacrifices, est un pontife lieu- ; reux et juste. Quand Agni daigne venir en faveur ! d'un mortel, alors qu'il avertisse les dieux, et qu'il * accomplisse avec bonté le sacrifice. I


3. CAgni) est un ami véritable, puissant et redoutable; il sait opérer des merveilles. Le peuple qui accourt pour honorer les dieux l'invoque le premier dans les sacrifices, et le proclame (le dieu) admirable.

4. Le plus grand parmi les chefs du sacrifice , Agni est aussi le fléau de nos ennemis. Qu'il vienne recevoir, pour prix de sa protection, nos chants et nos offrandes. Voilà que des hommes, riches et puissants, ont disposé les mets sacrés, et demandent que tes louanges soient célébrées.

5. Le juste et opulent Agni a été chanté par les sages enfants de Gotama (5y). Qu'il leur donne à son tour et la force et l'abondance. ( Voyez-vous) sa forme qui s'embellit? C'est qu'il se plaît à nos hommages.

Auteur : Gotama; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XVII.

A AGNI.

1. O (dieu) riche et prévoyant, nous, enfants de Gotama, par nos chants et nos pures libations nous t'honorons.

2. Gotama, avide de tes dons, te célèbre par


ses hymnes; par nos pures libations nous t'honorons.

3. Comme (autrefois) les Angiras, nous t'invoquons, toi surtout qui donnes la richesse; par de pures libations nous t'honorons.

4. Toi qui contribues surtout à la mort de Vritra, toi qui mets en fuite les Dasyous, par de pures libations nous t'honorons.

5. Nous, enfants de RahoÙgana (58), nous avons en l'honneur d'Agni chanté un hymne aussi agréable que le miel; par de pures libations nous t'honorons.

Auteur : Gotama; mètre, Gâyatrî.

HYMNE XVIII.

A AGNI (5 9).

1. Dans l'espace des airs, Ahi (60) vole avec rapidité; il déploie sa chevelure dorée, et agite (le nuage) avec la violence du vent. Alors se trouvent voilées les Aurores fécondes, entourées d'un pur éclat, et pareilles à de laborieuses ménagères.

2. Les feux ailés (d'Agni) viennent heurter la nue, qui, noire et chargée de pluie, a résonné. Ils se mêlent à ces ondes, qui, en s'ouvrant, semblent


heureusement sourire. Elles tombent, et cependant le tonnerre gronde au ciel.

3. Quand (le prêtre) fortifiant (Agni) avec le lait des libations, l'a ensuite, par les voies les plus droites du sacrifice, conduit (au ciel) (61), Aryaman, Mitra, Varouna qui parcourt (le monde), touchent la surface du (nuage) placé au-dessous d'eux, et lui percent le sein.

4. 0 Agni, fils de la Force, tu es le maître de ces aliments que nous donne la vache. Toi qui connais tous les biens, accorde-nous l'abondance.

5. Agni, tu es resplendissant et sage; tu es notre refuge. Tu mérites d'être célébré par nos hymnes. Toi qui es la source du bonheur, brille pour nous de tes plus beaux rayons.

6. 0 Agni, que ta flamme se pare de tout son éclat le soir, le jour et le matin! (Dieu) à la langue effilée, consume les Rakchasas.

7. 0 Agni, pour prix de nos hymnes accorde-nous ta protection, toi qui mérites d'être loué dans toutes nos prières!

8. 0 Agni, donne-nous une fortune solide et digne d'envie, telle que tous les efforts (de nos ennemis) ne puissent la renverser!

9. 0 Agni, accorde-nous, avec la sagesse, une opulence qui nous procure tous les plaisirs de la vie, et nous rende l'existence agréable!

10. Gotama, toi qui aspires au bonheur, offre à cet Agni, dont la flamme est effilée, nos hymnes et nos chants pieux.

II. 0 Agni, qu'il périsse celui qui cherche à


nous nuire soit de près, soit de loin; et augmente notre prospérité.

12. Agni a mille yeux (62); (divinité) prudente, il écarte les Rakchasas; sacrificateur, il honore (les dieux), digne lui-même d'être honoré!

Auteur : Gotama; mètres, Trichtoubh, Ouchnih et Gâyatrî.

HYMNE XIX.

A INDRA.

1. Le soma enivrant est préparé, et le prêtre y ajoute l'harmonie de ses chants. (Dieu) puissant, qui portes la foudre, tu as avec vigueur chassé Ahi des plaines (célestes), consacrant ainsi ta royauté.

2. Nos joyeuses libations, versées en ton honneur et portées sur les ailes de l'épervier (poétique) (63), ont enivré ton cœur. Fort de ces offrandes, (dieu) armé de la foudre, au milieu des ondes (célestes), tu as avec vigueur frappé Vritra, consacrant ainsi ta royauté.

3. Viens, approche, et triomphe; car ton arme est invincible. 0 Indra, ta force est véritablement virile! Frappe Vritra, et par ta victoire délivre les ondes, consacrant ainsi ta royauté.


4. () Indra, de la terreau ciel, tu es vainqueur de Vritra. Envoie-nous ces ondes que poussent les Marouts, et qui sont une source de vie, consacrant ainsi ta royauté.

5. Vritra s'agite; Indra courroucé accourt, et de sa foudre lui heurte le front, invitant les ondes à couler, et consacrant ainsi sa royauté.

6. Indra, heureux de nos hommages, a heurté le front de Vritra de sa foudre, armée de cent pointes. Il désire ouvrir à ses amis le chemin de l'abondance, consacrant ainsi sa royauté.

7. Foudroyant Indra, toi qui portes le tonnerre, tu possèdes une force indomptable. Mais tu sais aussi employer la magie, et quand le magicien (Vritra) se cachait sous la forme d'un cerf (64), tu l'as frappé, consacrant ainsi ta royauté.

8. Les éclats de ta foudre sont allés (rouvrir les sources) des quatre-vingt-dix fleuves (65). 0 Indra, ta vigueur est immense; tu déploies la force de tes bras, consacrant ainsi ta royauté.

9. Des milliers (d'adorateurs) se réunissent pour honorer Indra. En voilà vingt (66) (surtout) qui célèbrent sa gloire; des centaines (de riches) chantent ses louanges. L'oeuvre sainte est préparée en l'honneur du dieu qui sait consacrer sa royauté.

10. Indra a brisé la force de Vritra; sa vigueur a vaincu la vigueur (de l'ennemi); sa puissance est grande, et, en frappant Vritra, il nous donne (la pluie), consacrant ainsi sa royauté.

11. Le ciel et la terre, témoins de ton courroux, ont frémi de crainte quand , escorté des Marouts >


ô foudroyant Indra, tu attaquais Vritra avec vigueur, consacrant ainsi ta royauté.

12. Vritra, par son bruit, par ses mouvements, ne put effrayer Indra; il se trouva pressé par la foudre de fer, armée de mille pointes, (du dieu) consacrant ainsi sa royauté.

13. De ta foudre tu combattais la foudre de Vritra; et quand tu cherchais à terrasser Ahi, ta force, ô Indra, éclatait dans le ciel, consacrant ainsi ta royauté.

14. (Dieu) qui portes la foudre, au bruit que tu causes, les êtres, animés et inanimés, sont tous émus; Twachtri lui-même (67), effrayé de ta co-1ère, tremble, ô Indra, en te voyant consacrer ainsi ta royauté.

15. Nous ne pouvons suivre sa marche rapide : quel autre pourrait le surpasser en puissance? Les Dévas ont conféré la vigueur, la force et la splendeur suprême à cet Indra qui consacre ainsi sa royauté.

16. Atharwan (68), ami de Manou, et Dadhyantch (69) ont jadis établi une cérémonie (que nous renouvelons aujourd'hui). Que de pieuses libations et des hymnes aient lieu en F honneur de cet Indra, qui sait ainsi consacrer sa royauté.

Auteur : Gotama; mètre, Pankti.


LECTURE SIXIÈME.

HYMNE PREMIER, '-

A INDRA.

.

i. Les prêtres, (par leurs chants), exaltent la puissance et augmentent le bonheur d'Indra, le vainqueur de Vritra. Dans les grandes affaires, comme dans les petites, nous l'invoquons. Qu'il daigne nous protéger dans les combats!

2. Héros (invincible), tu vaux, à toi seul, une armée; tu triomphes de la force et du nombre de nos ennemis; tu donnes de l'accroissement au faible, et tu fais part de tes biens immenses à celui qui t'honore par ses sacrifices et ses libations.

3. Quand les combats s'engagent, la victoire procure la richesse. Attelle (à ton char) tes chevaux qui abattent l'enivrement (de l'orgueil). Quel * est celui que tu vas frapper? Quel est celui que tu vas enrichir? Indra, puissions-nous être l'objet de ton choix !

4. (Indra), terrible et grand dans-ses œuvres,


est encore plus fort après nos libations. Le (dieu) magnifique, à la face superbe, aux coursiers azurés, s'approche de nous, et, pour notre bonheur, il prend en ses mains sa foudre de fer.

5. Il remplit l'air qui environne la terre ; au ciel sont attachées ses splendeurs. 0 Indra, personne » ne fut, personne ne sera pareil à toi. C'est toi qui soutiens l'univers.

6. Indra, toi qui portes le nom d'Arya (i), et qui donnes à ton serviteur sa nourriture de mortel, accorde-nous notre part, et ouvre pour nous le vaste trésor dont tu disposes.

7. Heureux de nos libations répétées, (dieu) juste en ta puissance, donne-nous des troupeaux de vaches; puise de tes deux mains au trésor de tes immenses largesses, fais notre joie, et apporte-nous l'abondance.

8. Héros (divin), viens avec plaisir à nos libations ; fais notre force et notre opulence. Nous savons que tu possèdes de nombreuses richesses ; nos vœux s'élèvent vers toi. Sois notre protecteur.

9. 0 Indra, tes enfants, que voici, t'ont préparé des offrandes de toute espèce. Noble tu sais quelle est la richesse des hommes qui ne te servent point. Apporte-nous cette richesse.

Auteur : Gotama; mètre, Pankti.


HYMNE II.

A I NDRA.

1. 0 Maghavan, approche-toi pour écouter nos chants. Ne te montre pas sourd à nos vœux. Dès l'instant que tu combles nos vœux, tu obtiens aussitôt notre reconnaissance. Indra, attelle promptement tes deux coursiers.

2. Les prêtres, brillants d'un pieux éclat, ont prodigué les mets et les libations sacrées \ ils ont fait asseoir (au foyer), et dans tous leurs atours, les épouses (des dieux) (2); ils ont, dans les plus beaux hvmnes, célébré ta grandeur. Indra, attelle promptement tes deux coursiers.

3. 0 Maghavan, nous voulons t'honorer, toi qui jettes sur toute la nature un regard (de protection). Attiré par nos chants , viens près de tes serviteurs avec ton char rempli de richesses. Indra, attelle promptement tes deux coursiers.

4. Qu'il se trouve porté sur ce char, d'où découlent tant de biens, d'où provient la richesse des troupeaux, l'homme qui te présente le vase rempli (d'offrandes), et nommé hâriyodiana (3). Indra, attelle promptement tes deux coursiers.


5. 0 Salaci-atou , attache à ton char et le coursier de droite et le coursier de gauche, et viens, près de ton épouse chérie, goûter la douceur de nos libations. Indra , attelle promptement tes deux coursiers.

6. Oui, ma prière attelle (à ton char) tes deux coursiers à la crinière azurée. Que tes bras les dirigent , et viens près de nous. Enivre-toi de nos douces libations. Heureux de notre hommage, ô dieu qui portes la foudre, savoure ici avec ton épouse les plaisirs (que nous t'offrons).

Auteur : Gotama; mètres, Pankti et Djagatî.

HYMNE III.

A INDRA.

i. Il est. riche en chevaux , il est le premier pour ses troupeaux de vaches, le mortel que tu aides de tes secours, ô Indra! Tu viens à lui avec tes vastes trésors, comme les eaux vont naturellement à l'Océan.

2. Oui, comme les eaux (coulent vers la luer), les déesses aussi viennent au lieu du sacrifice; elles ont vu sur la terre poindre et s'étendre la lueur du


foyer. Les Dévas, tournés vers l'orient, honorent le (dieu) ami des saintes cérémonies et serviteur des autres dieux; ils cherchent à lui plaire, comme des amants (à leurs hien-aimées) (4).

3. A cette double libation que verse en ton honneur la cuiller du sacrifice, tu as ajouté l'hommage des hymnes. Pieux et recueilli, (le prêtre) s'occupe de ton culte; une heureuse force s'attache à celui qui t'adore et te sacrifie.

4. Les Angiras, jadis, auteurs de rites religieux , ont allumé le feu sacré et introduit les offrandes; ils ont enlevé à Pani ce troupeau (céleste) (5) qu'il gardait comme son bien, et qui sert à la prospérité de nos coursiers et de nos vaches.

5. Alharvan (6), le premier, avait enseigné le moyen d'ouvrir par les sacrifices la voie (aux vaches célestes), à 1 heure où naît le soleil, leur bien. aimé et le gardien des œuvres pieuses, à l'heure où le fils de Cavi (7), Ousanas, se présente en même temps pour détourner ces vaches. Alors nous invoquons l'immortel (Indra), né pour repousser (les Asollras).

6. Quand , jaloux d'obtenir une heureuse postérité, (le chef de famille) fait préparer le pur cousa, ou bien qu'il charge le prêtre de chanter auprès d'un brillant autel. l'hymne poétique; quand la pierre (du mortier) résonne comme la voix d'un chantre sacré, c'est alors qu'Indra se plaît à venir à nos fêtes.

duteur -. Gotama; mètre, Djagatî.


HYMNE IV.

A INDRA.

i. Les libations sont versées pour toi, ô Indra puissant et vainqueur! Viens. Que la force te remplisse , comme le soleil (remplit) le ciel de ses rayons.

2. Partout où les poëtes chantent ses louanges, partout où les mortels lui offrent des sacrifices, les deux coursiers d'Indra transportent ce (dieu), dont la vigueur est insurmontable.

3. Vainqueur de Vritra, monte sur ton char; la prière vient d'atteler tes chevaux. Que ton attention se tourne du côté de la pierre (du mortier qui résonne (pour toi).

IJ. Bois, ô Indra, ce breuvage excellent, immortel, enivrant, dont la pure rosée coule pour toi dans le foyer sacré.

5. Honorez donc Indra, et chantez ses louanges. Qu'il s'enivre de nos libations. Vénérez sa force éclatante.

6. Il n'est pas de plus habile écuyer que toi, ô Indra, quand tu attelles tes chevaux. Il n'est


personne qui égale ta force, personne qui puisse te surpasser, aurait-il les meilleurs coursiers.

7. Celui qui seul distribue la richesse au mortel qui l'honore, qui domine sans contestation, c'est Indra. Oh, viens!

8. Quand donc Indra voudra-t-il briser l'impie, comme on brise de son pied une plante épineuse? Quand voudra-t-il écouter nos prières? Oh, viens!

9. Celui qui, entouré de dévots serviteurs, t'honore de ses libations, ô Indra, tu lui donnes une force terrible. Oh, viens!

10. Les blanches (vaches du ciel) boivent cette douce rosée partout répandue. Elles s'unissent au bienfaisant Indra ; et, brillantes, bondissant de joie, elles s'étendent sur son domaine.

11. Heureuses de le toucher, elles se colorent de teintes diverses; elles apprêtent le soma (versé en son honneur) : ces vaches bien-aimées d'Indra aiguisent aussi son arme foudroyante, et elles s'étendent sur son domaine.

12. Elles vénèrent avec respect la force de ce (dieu) prudent; elles le secondent dans ses œuvres nombreuses, et, prévoyant sa pensée, elles s'étendent sur son domaine.

13. L'invincible Indra, avec les os de Dadhyantch (8), a terrassé quatre-vingt-dix-neuf (9) ennemis.

14. Il a cherché la tête de cheval (de Dadhyantch) cachée dans les montagnes , et l'a trouvée dans le lac Saryanâvân (10).

15. Et (ces os merveilleux), on les aurait pris


pour les feux du rapide Twachtri, alors éteints, comme s'ils avaient été au séjour (glacé) de Tchandramas (i i).

16. Qui donc aujourd'hui attache au char (d'Indra) ces chevaux qu'attelle le sacrifice, chevaux vigoureux, brillants, invincibles, portant au front une arme aiguë, frappant (leurs ennemis) au cœur, et répandant la joie (parmi leurs amis)? Honneur et vie à celui qui célèbre leurs services!

17. Quel est celui qui fuit, qui tremble (devant le dieu)? qui ressent l'atteinte de ses coups? Qui (au contraire) éprouve le bonheur de sa présence? qui l'invoque pour son fils, pour son éléphant, pour sa fortune? qui, pour sa propre personne ou pour sa famille?

18. Quel est celui qui, (pour plaire à Indra), célèbre Agni, et, à des époques fixes, l'honore par des holocaustes et des libations de beurre? A qui les dieux apportent-ils les fruits du sacrifice? Qui, par ses offrandes et ses hommages pieux, s'attire la protection (d'Indra)?

19. Oh, viens! Maghavan, dieu puissant, honore le mortel (qui t'honore). Le bonheur ne vient que de toi. Indra, je t'adresse ma prière.

20. 0 toi qui es notre refuge, que jamais tes dons et tes secours ne viennent à nous manquer! Ami des hommes, accorde à leur sollicitude tous les trésors (dont tu disposes).

Auteur : Gotama; mètres, Anouchtoubh, Ouchnih, Gâyatrî, Trichtoubh, Vrihatî et Pankti.


HYMNE V.

AUX MAROlJTS.

r. Comme des femmes à la brillante démarche, les enfants de Poudra s'avancent, célébrés pour leurs hauts faits; car les Marouts ont développé le ciel et la terre; héros destructeurs, ils se plaisent à nos sacrifices..

2. Couverts d'une humide rosée, ces enfants de Roudra croissent dans le ciel, où ils établissent leur demeure. Soumis avec respect au noble (Indra), ces fils de Prisni (12) développent leur force, et amassent de riches trésors.

3. Nés de la Terre (13), quand ils se parent de leurs ornements, ils jettent sur leurs corps d'éclatantes couleurs; ils renversent tous leurs ennemis, et sur leur chemin coule (la pluie, qui est) le beurre (des campagnes).

4. Honorés par nos sacrifices, ils brillent, et abattent sous leurs glaives ce que la force la plus grande ne saurait abattre. 0 Marouts! quand à vos chars vous attelez vos daims, vous volez, aussi prompts que la pensée, en répandant la pluie.

5. 0 Marou ls! auand à votre char vous attelez


vos daims, amenant le nuage pour fertiliser no.* champs, alors les gouttes d'eau , perçant comme la peau de ce (nuage) bienfaisant, viennent inonder la terre.

6. Que vos rapides coursiers vous transportent; venez d'un pas léger, et les bras (chargés de présents). Asseyez-vous sur le cousa ; une large place vous y est faite; ô .Marouts! rassasiez-vous de nus douces offrandes.

7. Forts de leur propre puissance, ils grandissent ; ils s'établissent au ciel, et s'y étendent. Quand Vichnou (i4) vient prendre sa part de nos eni* vrantes libations, eux, comme des oiseaux, arrivent aussi sur le cousa qui leur est cher.

8. Tels que des. héros,, de rapides guerriers, des combattants avides de gloire, ils font éclater leur courage. Tous les êtres craignent Les Marouts; et quand ils déploient leur - vaillance , ils brillent comme des rois.

9. Saisissant la foudre, arme admirable, étincelante d'or et garnie de mille pointes, (arme) qu'a fabriquée l'habile ouvrier Xwachtii, Indra se distingue dans le. combat; il frappe Vritra, et lance des torrents de pluie.

] o. (Non moins courageux ), les Marouts ont avec force enlevé une source, et fendu une haute montagne (15); (dieux) bruyants et généreux, ils opèrent ? dans l'ivresse du soma, des (merveilles) dignes d'être célébrées.

f 1. Oui, ils ont, par la route des aîrs, enlevé une source, et en ont formé un bassin en faveur


de Gotama, pressé par la soif : ils sont ainsi venus à son secours, et le zèle de ces brillants protecteurs a comblé les vœux du prophète.

12. Donnez au serviteur qui vous célèbre ces biens qui vous appartiennent, et qui sont de trois espèces (16). 0 Marouts, répandez ces biens sur nous; (dieux) bienfaisants, accordez-nous une heureuse opulence et une nombreuse famille!

Auteur: Gotama; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE VI.

AUX MAROUTS.

1. Brillants Marouts , celui dont vous visitez la maison, et dont le sorna vous fait descendre du ciel, peut se glorifier d'avoir de puissants protecteurs.

2. Venez prendre votre part de nos sacrifices, ô Marouts, et entendez la voix suppliante du prêtre!

3. Celui qui vous honore par des offrandes, et dont le prêtre attire votre attention, verra ses étables remplies de vaches.

4- Voici un homme de cœur, dont le cousa, dans les jours de fête, est couvert de libations toutes prêtes, et dont on vante les hymnes et les offrandes.


5. Que les Marouts écoqtent favorablement la prière ; qu'ils acceptent aussi les offrandes de ce (mortel) que sa position élève au-dessus de tous les autres, et même jusqu'au soleil.

6. Grâce à votre sage protection, 6 Marouts, nous avons pu vous honorer par d'abondantes libations.

7. 0 Marouts, ô vous qui êtes dignes de nos sacrifices, qu'il soit fortuné le mortel dont vous agréez les offrandes !

8. Héros doués d'une force véritable, accomplissez le vœu de celui qui -vous implore en chantant vos louanges, et.vous faisant des libations de beurre.

9. Manifestez cette force véritable que vous possédez , et d'un (trait) puissant et lumineux percez le Rakchasa.

10. Repoussez au sein des ténèbres l'obscurité, * qui n'en doit pas sortir. Chassez tous nos ennemis , et faites-nous la lumière que nous désirons.

Auteur : Gotama; mètre, Gâyatrî.


HYMNE VII.

AUX MAROUTS.

1. Terribles et robustes, bruyants, invincibles, forts par leur union, amis de nos offrandes, liQr norés et dignes du rang suprême, (les Marouts) brillent sous leurs parures comme les nuages sous les feux des étoiles.

2. Quand, par toutes les routes de l'air, vous avez, tels que des oiseaux, rassemblé sur vos chars flottants (l'onde) voyageuse, alors les (nuages), trésors (de la pluie), se fondent en eau : ô Marouts, envoyez à celui qui vous honore ce beurre (de la lerre), aussi doux que le miel.

3. Lorsque, pour le bien (du monde), ils attellent (leur char), la terre , semblable à une épouse séparée de son époux, tremble sous leurs pas qui l'ébranlent; car (les Marouts), se faisant un jeu de leurs violences, et armés de traits resplendissants, prouvent leur force en remuant (le monde).

4. Venez, troupe jeune et légère, amenée par vos daims rapides; souverains environnés de force, vous êtes vrais dans vos promesses, bienfaisants et irréprochables: accueillez notre prière, et répandez vos biens sur nous.


5. C'est en vertu de notre naissance, connue disciples de notre vieux père (17), que nous chantons (cet hymne). Notre voix, qui célèbre le soma,

s 'é'lève (vers les Marouts). Dans les sacrifices que les poëtes offrent en l'honneur d'Indra, (ces dieux) ont obtenu d'entendre aussi invoquer leurs noms.

6. Pour le salut (du monde), ils savent aux ondes (bienfaisantes) mêler l'influence des rayons -lumineux; honorés par les poëtes, célébrés par leurs chants , légers et intrépides, les Marouts ont mérité la haute demeure que l'on distingue par leur nom (t8).

Auteur : Gotama; mètre , Djagatî.

HYMNE VIII.

AUX MAROUTS.

1. 0 Marouts, venez sur vos chars étincelants, lumineux, garnis de traits aigus, et traînés par de rapides coursiers. Accourez, tels que des oiseaux, et comblez heureusement nos vœux en nous accordant une abondante nourriture.

2. Quel (mortel ces dieux) veulent-ils favoriser ? Pour qui viennent-ils avec ces coursiers jaunes et


rougeâtres qu'ils attachent à leur char? Leur (char) est brillant comme l'or, et retentit du bruit des armes. Le fracas de leurs roues fait frémir la terre.

3. Le long de vos corps retentissent vos belles armures. (Les mortels) élèvent vers vous leurs offrandes, comme les arbres (élèvent leurs têtes vers le ciel ). Généreux Marouts , ils amassent pour \ous dans le mortier les libations abondantes qu'ils

, , a nous reservent !

4. Les enfants de Gotama, pressés par la soif, ont pendant plusieurs jours célébré cette pieuse cérémonie, accompagnée de libations; ils ont accompli l'œuvre sainte (en l'honneur des Marouts), qui, pour les désaltérer, ont par les airs enlevé une source (19).

5. 0 Marouts, l'hymne que nous vous adressons contient les mêmes sentiments que celui qu'autrefois vous a fait entendre Gotama, quand il vous aperçut, nobles vainqueurs, courant çà et là sur vos -chars d'or, et brandissant vos armes de fer.

6. 0 Marouts, la voix qui s'élève aujourd'hui vers vous, vous chante avec non moins de raison que celle qui vous célébra (jadis). Oui, c'est avec justice que nous vous exaltons dans ces (vers), tenant en nos mains les mets sacrés. ,

Auteur: Gotama; mètre, Pankti.


HYMNE IX.

A TOUS LES DIEUX.

i. Célébrons sans trouble, et dans la paix du re' cueillement, nos saintes cérémonies. Qu'elles soient efficaces pour nous, et que les dieux, amis constants de notre bonheur, restent à nos côtés, et nous protègent chaque jour!

a. Que l'heureuse faveur des dieux, que les bienfaits des dieux justes soient avec nous. Puissions-nous obtenir l'amitié des dieux! que les dieux prolongent notre vie!

3. Suivant l'antique coutume, nous invoquons Bhaga, Mitra, Aditi, Dakcha, Asridh, Aryaman, Varouna, Soma, les deux Aswins (20). Que l'heureuse Saraswatî nous donne la joie!

4. Que la guérison de nos maux nous soit assurée par Vâyou, par la Terre, qui est la mère (commune); par le Ciel, qui est le père; par l'influence de ces mortiers qui préparent le soma et apportent la joie! Et vous, adorables Aswins, exaucez aussi notre voeu !

5. Nous appelons à notre secours le maître souverain des êtres animés et inanimés, ce roi (ai) qui


se plaît à nos prières. Que Poûchan (22) soit pour nous une source intarissable de richesses, et, invulnérable lui-même, qu'il nous sauve, nous garde et nous protège!

6. Qu'il nous protège, le grand et glorieux Indra! Qu'il nous protége, le magnifique Poûchan ! Qu'il nous protège, Arichtanèmi, fils de Târkcha (23)! Que Vrihaspati (24) nous protège!

7, Que les Marouts à la marche brillante, que ces fils de Prisni, amenés par leurs daims, viennent à nos sacrifices; que tous les dieux, sages (25) et resplendissants comme le soleil, (que ces dieux) dont Agni est la langue (26), accourent ici pour nous défendre!

8. 0 dieux dignes de nos sacrifices, que nos oreilles, que nos yeux n'entendent, ne voient que des choses heureuses! Que nos membres soient pleins de force, et, pour prix de nos hommages, que nous obtenions de jouir de toute la vie que le ciel nous accorde!

9. 0 dieux, donnez-nous cent ans d'existence! Et quand vous aurez courbé nos corps sous le poids de la vieillesse, quand nos fils seront devenus nos soutiens (27), n'allez pas nous retrancher la moitié de notre vie!

10. Aditi, c'est le ciel; Aditi, c'est l'air; Aditi, c'est la mère, le père et le fils ; Aditi, ce sont tous les dieux et les cinq espèces d'êtres (28); Aditi, c'est ce qui est né et ce qui naîtra.

tuteur: Gotama; mètres, Djagatî et Trichtoubh.


HYMNE X.

A TOUS LES DIEUX.

J. Que Mitra, que Varouna, que le sage Aryaman, nous dirigent dans la bonne voie, et avec les autres dieux se plaisent à nos sacrifices.

2. Les dieux sont les dépositaires des trésors, et chaque jour ils poursuivent sans trouble leurs œuvres brillantes.

3. Immortels, qu'ils nous accordent, le bonheur, à nous qui sommes mortela, et qu'ils repoussent nos ennemis!

4. Que no's pas soient heureusement conduits par Indra, les Marouts, Poûchan, Bhaga et (les autres) également dignes de nos hommages I

5. Que nos prières nous procurent des vaches fécondés! 0 Pouchan, ô Vichnou, ô Vâyou (29), comblez-nous de vos bénédictions !

6. Pour l'homme qui offre le sacrifice, doux est le souffle des vents, douce est l'onde des fleuves. Que les plantes (de la terre) soient douces pour nous!

7. Que la Nuit et les Aurores soient douces pour


nous! Qu'il soit doux, l'air qui environne la terre! Qu'il soit doux, le Ciel notre père!

8. Qu'il soit doux pour nous, le dieu qu'on appelle Yanaspati (3o)! Qu'il soit doux, le soleil! Que les vaches (31) soient douces pour nous!

9. Favorables nous soient Mitra et Varouna! favorable, Aryaman (3a)! favorables, Indra et Vrihaspati! favorable, Vichnou aux grands pas (33)!

Auteur : Gotama; mètres, Gâyatrî et Trichtoubh.

HYMNE XI.

A SOMA.

1. 0 Soma (34), tes services sont appréciés par notre esprit. Tu nous conduis dans la meil- ' leure des voies. Sous ta direction, ô dieu appelé lndou (35), nos pères, pieux et sages, ont obtenu la faveur des dieux.

2. 0 Soma, saint dans les choses saintes, fort dans les choses fortes, généreux dans les choses généreuses, abondant dans les choses abondantes,

tu es opulent, tu es grand, tu es le précepteur des hommes.


3. Tes œuvres sont celles du rayai Yarouna; ton influence, ô Soma, est étendue et profonde. Pur comme l'aimable Mitra, comme Âryaman, â Soma, tu donnes l'accroissement (aux êtres).

4. L'influence que tu possèdes au ciel, sur la terre, sur les nuages, les plantes et les eaux » ô Soma, roi débonnaire et clément, daigne l'exercer en notre faveur, et accepte nos holocaustes!

5. 0 Soma, tu es le maître des saints, tues roi et vainqueur de Vritra, tu es l'agent de notre bonheur.

6. La mort ne nous atteindra pas, (si) ton désir est que nous vivions, ô Soma, toi qui aimes nos louanges, et qui es Panaspati (36).

7, 0 Soma, tu donnes à l'homme qui offre le sacrifice, qu'il soit jeune ou vieux, une part convenable dans les biens de la vie.

8. Roi Soma, défends-nous contre tous les méchants; l'ami (d'un dieu) tel què toi ne peut périr, 9. 0 Soma, accorde-pous ces secours protecteurs dont tu entoures tes fidèles.

■ 10. Agrée ce sacrifice et cet hymne, et viens, ô Soma, augmenter notre bien-être!

11. Par nos chants nous savons augmenter ta gloire, ô Soma! Viens nous visiter avec bonté.

12. 0 Soma, accrois notre richesse, détourne de nous la maladie, agrandis nos trésors, double notre opulence; sois pour nous un véritable ami!

13. Soma, sois heureux dans notre cœur, comme la vache dans les pâturages, comme le père de fa.. mille dans sa maison.


\[\. Divin Soma, un (dieu) sage et bienfaisant, ( tel que toi) , s'attache au mortel qui met son bonheur dans ton amitié.

15. 0 Soma, délivre-nous de l'imprécation! garde-nous contre le mal ! sois pour nous un diligent ami !

16. Croîs donc, ô Soma! apparais dans toute la plénitude de ta force, et réunis en toi tous les biens!

17. Croîs, heureux Soma, et pare-toi de toutes tes splendeurs! Sois un ami qui nous ouvre la source de l'abondance et de la gloire!

18. Vainqueur de tes ennemis, qu'en toi se réunissent la douceur, l'abondance et la force des aliments! Croissant, ô Soma, pour l'immortelle ambroisie , deviens pour nous dans le ciel le trésor de la plus précieuse nourriture!

19. Tous ces biens, que l'on offre ici en holocauste, viennent de toi : que (Agni) enveloppe (de ses flammes) notre sacrifice! 0 Soma, toi qui augmentes notre opulence et qui fais notre salut, toi qui es la force de nos héros et la mort de nos ennemis, viens visiter nos demeures.

20. A celui qui l'honore, Soma donne des vaches, de légers coursiers, des fils courageux et habiles, distingués dans leur ménage, dans les sacrifices, dans les assemblées, soumis à leur père.

21. 0 Soma, soyons heureux d'un (dieu tel que toi ), qui, invincible à la guerre, comble nos vœux dans les combats, qui nous donne la prospérité avec les eaux (de la pluie), qui protège le sacri-


fice, et qui, croissant au milieu des offrandes, possesseur d'une brillante demeure, se montre glorieux et triomphant.

22. 0 Soma, c'est toi qui as produit toutes les plantes, les eaux et les vaches, toi qui as étendu le vaste ciel, toi qui dans ta lumière as enseveli l'obscurité.

a3. Dieu fort, ô Soma, que ta divine prudence nous accorde la part de richesses (que nous désirons)! Combats pour nous; personne ne peut lutter contre toi. Tu es le maître de la force, et règnes sur les deux partis : donne-nous la supériorité dans la bataille.

Auteur : Gotama ; mètres, Pankti, Gàyatrî, Ouchnih, Trichtoubh.

HYMNE XII.

A L'AURORE ET AUX ASWINS.

I. Les Aurores élèvent leur drapeau, et, dans la région orientale du ciel, annoncent la lumière. Pareilles à des guerriers qui brillent sous leurs armes, s'avancent les vaches (37) (célestes), ces nourrices (du monde) aux couleurs empourprées.

2. Les rayons enflammés s'élancent sans obstacle, et attellent (au char du matin) ces vaches rou-


geâtres et dociles. Les Aurores remplissent leur antique fonction, et bientôt les teintes vermeilles (de leurs coursiers) se fondent dans les teintes dorées de la lumière.

3. Ouvrières diligentes, elles couvrent au loin (le monde) d'un même réseau lumineux , et apportent l'abondance à l'homme pieux et libéral, qui n'épargne ni les sacrifices ni les libations.

4. Comme la danseuse, l'Aurore révèle toutes ses formes; elle découvre son sein, comme la vache découvre sa mamelle féconde; et, de même que celle-ci donne son lait, l'Aurore distribue au monde entier sa lumière en dissipant les ténèbres.

5. Ses lueurs éclatantes se distinguent; elle s'avance par degrés, et met en fuite l'obscurité. Elle illumine sa forme, comme (les prêtres) au moment du sacrifice illuminent le bûcher; et la fille du ciel donne à ses clartés des teintes variées.

6. Nous venons de traverser l'océan de cette nuit. L'Aurore se lève, elle ramène la vie. Telle qu'un seigneur puissant, elle brille et sourit, belle, bienveillante, ennemie (des ténèbres) pour notre bonheur.

7. Fille du ciel, elle resplendit, et inspire l'hymne sacré. Elle est,.pour les fils de Gotama, un objet de louanges. Aurore, tu donnes une opulence qui peut s'enorgueillir de ses enfants, de ses serviteurs, de ses chevaux, de ses vaches !

8. Aurore, puissé-je obtenir cette abondante richesse que relèvent la gloire et le nombre des enfants, des serviteurs, des chevaux ! 0 (déesse) écla-


tante et fortunée, qui produis la fertilité, et qui brilles d'une gloire merveilleuse!

9. La déesse, poursuivant sa marche, et d'un large regard embrassant tous les mondes, luit, et fait lever tout ce qui respire. Vers elle monte la voix de tous les êtres intelligents.

ro. Antique, renaissant chaque jour, elle brille constamment des mêmes couleurs; mais aussi, telle qu'une chasseresse qui frappe et abat les habitants de l'air, l'Aurore attaque la vie des mortels.

II. La voilà qui ouvre les portes du ciel, et force (la Nuit) sa sœur se cacher. Elle consume les âges de la vie humaine, et se colore des feux du (Soleil) son amant.

12. Comme (le berger répand) ses troupeaux (dans la plaine), la belle déesse répand (ses rayons dans les champs de l'air) ; telle qu'une mer profonde , elle remplit tout de sa grandeur. Elle maintient les œuvres divines du soleil, et se pénètre de ses rayons, qu'elle reflète.

13. Aurore, toi -que nous honorons par nos offrandes, apporte-nous celte variété de biens qui nous permette d'élever nos fils et nos petits-fils.

14. Brillante Aurore, toi que célèbrent nos hymnes, toi qui es riche en vaches et en chevaux , lève-toi aujourd'hui pour notre bonheur.

15. Aurore, toi que nos offrandes honorent, attelle aujourd'hui tes coursiers rougeâtres, et apporte-nous toute espèce de prospérités.

16. 0 Aswins, couple secourable, dirigez votre


char vers notre demeure, où règnent la richesse de l'or et la fécondité des vaches!

17. 0 Aswins, vous qui, pour le genre humain, amenez la lumière au ciel et donnez le signal de l'hymne sacré, apportez-nous l'abondance.!

18. Dieux secourables et bienfaisants, montés sur un char d'or, que (vos coursiers), éveillés par l'Aurore, vous amènent à nos libations!

Auteur : Gotama ; mètres, Djagatî, Trichtoubh et Ouchnih.

HYMNE XIII.

A AGNI ET A SOMA.

1. Agni et Soma (38), (dieux) bienfaisants, écoutez mon invocation. Agréez mes prières, soyez bons pour votre serviteur.

2. A celui qui vous adresse aujourd'hui cet hymne respectueux, accordez, Agni et Soma, une heureuse abondance de serviteurs, de vaches, de chevaux.

3. Agni et Soma, que pendant toute sa vie il possède une grande force et une belle famille, celui qui vous honore par ses invocations et ses holocaustes!


Il. Agni et Soma , on connaît votre puissance. Elle a éclaté, quand vous avez enlevé à Pani les vaches (célestes) dont il était le gardien (39) ; quand vous avez donné la mort au fils de Brisaya (4o), et que vous avez fait briller pour tous la lumière unique (du soleil).

5. C'est vous, Agni et Soma, qui, unissant vos efforts, avez placé au ciel (41) ces (astres) étincelants; vous, Agni et Soma, qui avez délivré les fleuves enchaînés de l'odieuse imprécation lancée contre eux (42).

6. Mâtariswan (43) vient du ciel animer l'un de vous (de son souffle); l'autre est tiré du mortier par l'épervier (poétique) (44). C'est vous, Agni et Soma, qui, croissant par la prière, avez, pour le sacrifice, fondé un large emplacement.

7. Agni et Soma, venez prendre votre part de notre holocauste, et daignez l'avoir pour agréable. (Dieux) bienfaisants et fortunés, soyez nos protecteurs, et comblez de bonheur celui qui vous sacrifie.

8. Agni et Soma, protégez la piété de (l'homme) qui honore les dieux avec une âme dévouée et des libations de beurre; gardez-le du mal, et accordez une grande prospérité au peuple fidèle.

9. Agni et Soma, vous à qui nous adressons les mêmes offrandes et les mêmes invocations, recevez nos prières : vous êtes grands parmi les dieux.

10. Agni et Soma, donnez la gloire et la richesse


à celui qui fait couler en votre honneur ce beurre sacré.

11. Agni et Soma, que nos holocaustes vous soient agréables! venez ensemble auprès de nous.

12. Agni et Soma, prenez nos coursiers sous votre protection; que nos vaches se multiplient, et donnent leur lait pour nos libations. Accordez-nous la force avec la richesse. Que l'opulence devienne le prix de notre sacrifice!

Auteur: Gotama; mètres, Anouchtoubh, Trichtoubh, Djagatî et Gâyatrî.

HYMNE XIV.

A AGNI.

1. Comme (l'ouvrier) prépare un char (pour le guerrier), que votre imagination prépare cet hymne pour (le dieu) qui possède tous les biens, et qui mérite nos hommages! Que sa prudence nous soit propice dans cette réunion ! 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

2. Il est heureux, celui dont tu favorises les sacrifices. Il vit en paix, et possède la puissance. Sa force croît sans cesse, et la douleur ne l'atteint


pas. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

3. Laisse-nous allumer ta flamme : accomplis nos vœux. Par toi les dieux obtiennent l'holocauste qui leur est offert. Amène ici les Adityas que nous invoquons. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

4. Pour te rappeler notre souvenir, nous voulons, à chaque parwan (45), entretenir ton foyer et t'apporter des libations. Et toi, exauce nos vœux en prolongeant nos jours. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

5. Les enfants d'Agni (46) sont les pasteurs des peuples; ils marchent , et leurs rayons conduisent et les hommes et les animaux (47). Orné de couleurs variées, c'est toi qui appelles l'Aurore; tu es grand. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

6. Par ta naissance tu es le principal sacrificateur, le prophète, le chantre, le purificateur, le pontife. Sage et instruit, tu remplis tous les offices du prêtre. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile !

7. Également beau de tout côté, de loin comme de près, tu brilles avec éclat, et ton regard, ô dieu, perce l'obscurité de la nuit. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile'

8. 0 dieux, que le char de l'homme qui Nous sacrifie soit le premier (dans les combats); que nos imprécations soient funestes à nos ennemis! Écou-


lez et accomplissez notre vœu. O Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

9, Frappe de mort nos ennemis, quels qu'ils soient, éloignés ou voisins; qu'ils tombent sans gloire avec leurs funestes pensées! Ouvre une route facile à celui qui te loue et te sacrifie. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

10. Lorsqu'à ton char tu attelles tes (coursiers) rougeâtres, aussi rapides que le vent, tes frémissements sont pareils à la voix du taureau. Tu enveloppes le bûcher d'une bannière de fumée. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

11. Les oiseaux tremblent à ce bruit ; et quand tes flammes, dévorant l'herbe sèche, se sont fermement établies, alors-la voie est ouverte à ton char. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

12. Voilà un (père de famille) qui sacrifie à Mitra et à Varouna. Descendez (aussi du ciel), vous, Marouts, dont la colère est si terrible. Apaise-les en notre faveur, et que leur souffle nous devienne propice. O Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile !

13. Tu es le dieu des dieux, un ami admirable, le trésor des trésors, superbe dans le sacrifice. Reçois-nous sous ta puissante protection. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile !

14. Tu aimes à te voir placé dans un foyer brÙlant , honoré par des libations et chanté dans nos hymnes. Rempli de douceur, tu accordes à ton ser-


viteur des trésors et des richesses. 0 Agni, que ton amitié ne nous soit pas inutile!

i5. Il n'est coupable d'aucune négligence dans son devoir religieux, celui que tu combles de tes dons, celui que tu remplis d'une heureuse force, dieu opulent et indestructible. Accorde-nous de la richesse et de la famille.

î6. Dieu qui sais où est le bonheur, Agni, prolonge ici-bas notre vie. Qu'ils nous protégent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel!

Auteur : Coutsa, fils d'Angiras; mètres, Trichtoubh et Djagatî.


LECTURE SEPTIÈME.

HYMNE PREMIER.

A AGNI.

i. Deux (mères) (i)de couleur différente et marchant d'un pas rapide, enfantent chacune un nourrisson. Du sein de l'une naît (Agni appelé) Hari (2), et honoré par les libations; du sein de l'autre naît (le Soleil, surnommé) Soucra (3), à la flamme éclatante.

1. Dix jeunes (ministres) (4), infatigables, font sortir du sein (de l'Aranî), où il est renfermé, ce Twachtri (5) aux flammes aiguës; ils amènent au jour ce (dieu) qui a plusieurs demeures, et qui, -plein de gloire, vient briller parmi les hommes.

3. On célèbre sa triple naissance (6); il naît au sein des libations, dans le soleil, au milieu des ondes (aériennes). Il indique, il dispose successivement la région de l'orient et la variété des saisons terrestres.


4. Qui de vous a vu (le dieu), quand il se cache (au milieu des eaux)? Nourrisson tout 't l'heure, le voilà qui, par la vertu du sacrifice, produit maintenant ses propres mères. Ainsi (Agni), grand et sage, honoré par nos libations, engendre l'onde du nuage, et renaît lui-même au sein de (l'onde) des œuvres (saintes) (7).

5. Il croît et se manifeste avec clarté dans les eaux (du sacrifice); il s'élève ensuite glorieux au sein des (ondes) voyageuses. (Le Ciel et la Terre) tremblent devant Twachtri (8) sortant de son berceau, et vénèrent ce lion (des batailles).

6. Tous les deux le vénèrent, tels que deux serviteurs; ils le suivent comme les vaches suivent leurs nourrissons. Et lui, il est le maître de la force; et les (prêtres), commençant par la droite (9) leurs cérémonies, l'honorent de leurs holocaustes.

7. Pareil à Savitri, il étend au loin ses bras (10), et, terrible, il travaille à former son double vêtement (11). Il emprunte partout les vapeurs qui composent son corps éblouissant, et il donne if ses nourrices fécondes de nouveaux habillements.

8. Quand ce dieu sage et protecteur élève ainsi dans les airs sa forme brillante, se mêlant aux ondes voyageuses, il couvre au loin la voûte céleste d'une armée de nuages qu'il soutient et qu'il a rassemblée.

9. Tu ressembles à un roi grand et victorieux , dont les splendeurs s'étendent par tout le ciel qu'il aurait pour palais. 0 Agni, Ô toi qui t'environnes


de feux d'une nature glorieuse et invincible, défends-nous, sois notre protecteur!

10. (Agni) fait du nuage un torrent qui arrose les airs; il couvre la terre de flots limpides; dans son sein il conserve tous les germes de l 'abondaiice; il pénètre dans les plantes nouvelles.

II. 0 Agni, (dieu) purifiant, que notre foyer recueille et nourrit, brille, et pourvois magnifiquement à nos besoins! Qu'ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur: Coutsa; mètre, Trichtoubh.

HYMNE II.

A AGNI.

i. Agni, à peine enfanté par la Force, a déjà toute la figure et la sagesse de l'âge mûr. Que les ondes (du sacrifice) et la prière achèvent de perfectionner (ce dieu), leur ami! Que les Dévas conservent Agni le bienfaiteur!

2. Il fut l'objet des antiques chants d'Ayou (12); il a propagé la race de Manou par sa force, qui soutient le ciel et les eaux. Que les Dévas conservent Agni le bienfaiteur!


3. 0 peuples, venez donc, et louez avant tous ce fils de la Force qui accomplit le sacrifice, et qui, honoré par nos invocations et nos hymnes, est notre soutien et notre généreux protecteur. Que les Dévas conservent Agni le bienfaiteur!

4. Que ce pasteur des peuples, qui est le maître du bonheur, le père du Ciel et de la Terre, et qui, tel que les dieux du vent, nous amène tous les biens, aplanisse les voies devant mon fils! Que les Dévas conservent Agni le bienfaiteur!

5. La Nuit et l'Aurore, qui mutuellement se dé-' truisent leur couleur, s'approchent pour nourrir celui qu'elles ont tour à tour enfanté (13). Entre le ciel et la terre, il brille d'un vif éclat. Que les Dévas conservent Agni le bienfaiteur!

6. Qu'il vienne et soit avec nous, (ce dieu) source d'opulence et de biens, héraut du sacrifice, protecteur prêt à combler nos vœux! Gardiens de son immortalité, que les Dévas conservent Agni le bienfaiteur!

7. Il fut autrefois, il est aujourd'hui le trésor de toute richesse, le siége de ce qui est né et de ce qui naît, le gardien de tout ce qui existe. Que les Dévas conservent Agni le bienfaiteur!

8. Bienfaiteur, qu'il nous accorde des biens ( toujours si ) fugitifs ; bienfaiteur, qu'il nous prodigue la richesse; bienfaiteur, qu'il nous donne une maison forte et abondante; bienfaiteur, qu'il nous octroie une longue vieillesse!

9. 0 Agni, (dieu) purifiant, que notre foyer recueille et nourrit, brille, et pourvois magnifique-


ment à nos besoins. Qu'ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur: Coutsa, mètre, Trichtoubh.

HYMNE Ill.

A AGNI.

1. Que notre faute soit effacée, ô Agni! purifie notre fortune. Que notre faute soit effacée!

2. Nous demandons, en t'offrant le sacrifice, de beaux champs, de la prospérité, des richesses. Que notre faute soit effacée !

3. Si le premier des chantres (divins) ici présents, si nos chefs de famille s'avancent (pour t'honorer), que notre faute soit effacée !

4. 0 Agni ! si ces chefs de famille, si nous-mêmes nous nous avançons avec recpect, puissions-nous obtenir la victoire! Que notre faute soit effacée !

5. Si les rayons lumineux du puissant Agni s'avancent de toute part, que notre faute soit effacée!

6. En effet, te voilà, toi dont la face est tour-


née de tous les côtés, te voilà embrassant de toute part (nos offrandes). Que notre faute soit effacée!

7. 0 toi, dont la face est tournée de tous les côtés, sois pour nous comme le navire sur lequel nous passions à travers nos ennemis. Que notre faute soit effacée!

8. Daigne, comme sur un vaisseau, nous faire traverser l océan (de la vie, et nous conduire) au bonheur. Que notre faute soit effacée!

Auteur ; Coutsa; mètre, Gâyatrî.

HYMNE IV.

A AGNI.

I. Soyons les amis de Vêswânara ( 14) ; il est le l'oi vénéré des mondes. Né d'ici-même, il a l'œil ouvert sur toute la nature. Vêswânara est le rival du soleil.

2. On implore Vêswânara, on le sent partout, au ciel, sur la terre, dans les plantes, (dans l'Aranî), d 'où le tire la violence. Qu'Agni nous défende contre nos ennemis et la nuit et le jour!

3. 0 Vêswânara, que ce sacrifice te soit agréable ! Que l'opulence devienne notre compagne! Qu'ils


nous protégent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur : Coutsa; mètre, Trichtoubh.

HYMNE V.

A AGNI.

1. Faisons des libations au (dieu) qui connaît tous les biens. Qu'il consume la richesse de notre ennemi! Qu'Agni nous arrache à tous les dangers, et nous fasse traverser le malheur, comme sur un vaisseau (on traverse) la mer !

Auteur : Casyapa, fils de Marîtchi; mètre, Trichtoubh.

HYMNE VI.

A INDRA.

1. Que le (dieu) bienfaisant, qui habite avec la Force, que le roi de la terre et du vaste ciel, riche


en présents et digne d'être invoqué au moment du danger, qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!

2. Que ce (dieu), qui, le plus généreux de tous pour ses amis fidèles, est dans tous les combats fort et vainqueur de Vritra; que (ce dieu), dont la marche est aussi rapide que celle du soleil, qu'Indra, accompagné des Marouts , vienne à notre secours !

3. Que le (dieu) qui triomphe de ses ennemis et qui se distingue par ses promesses, qui, dans ses voies puissantes, insurmontables, enlève en quelque sorte:au ciel sa semence féconde; qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!

4. Il est parmi les Angiras (i5) le plus grand, parmi les bienfaiteurs le plus généreux, parmi les amis le plus dévoué, le premier parmi les êtres dignes d'être loués et célébrés. Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours !

5. Que ce (dieu) puissant, qui dans le combat soutient le choc de ses ennemis, et qui fait descendre la pluie féconde (16) de concert avec les Roudras qui sont comme ses enfants, habitants du même séjour que lui; qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne àjiotre secours!

6. Qu'il abatte la colère (de nos ennemis); et après (ces combats) qui l'enivrent (d'un juste orgueil), qu'il fasse luire aujourd'hui le soleil à nos yeux, lui qui est le maître de la piété, lui qu'implorent nos prières! Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!


7. Les (Marouts), ses auxiliaires, au moment de ses luttes héroïques l'encouragent par leurs clameurs; les hommes le reconnaissent comme le dépositaire de tout bonheur. Il est le seul maître de toute œuvre de miséricorde. Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!

8. Dans les poursuites qui demandent de la force, c'est lui, c'est ce héros qu'implorent les héros, c'est lui aussi qu'invoque l'homme qui veut la richesse. C'est lui qui, au sein de l'obscurité, fait briller la lumière. Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours !

9. De sa main gauche contenant ses ennemis, il reçoit de la droite nos offrandes. L'hymne sacré sait émouvoir sa générosité. Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!

10. Il peut aujourd'hui, et chacun le reconnaît, (il peut) donner des villages, des chars, des peuples entiers. Par des actions d'éclat il triomphe de ses vils (adversaires). Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!

11. Que ce (dieu), qu'implore notre piété, arrive seul ou avec les (Marouts) ses parents, pour répandre (sur la terre) les trésors de la pluie, c'est pour le bonheur de nos enfants. Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!

lu. Ce (dieu) terrible et effrayant est armé de la foudre; vainqueur des Dasyous, il possède mille qualités éminentes; il est grand, il est digne de commander au monde. (Pur) comme le soma, il protége par sa force les cinq classes d'êtres (17).


Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne i. notre secours !

13. Sa foudre retentit au loin, brillant d'un éclat céleste, féconde en bienfaits, aussi efficace que bruyante. Les bienfaits et les dons sont sur ses pas. Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours!

14. Que (le dieu) dont la puissance infinie protège avec gloire le ciel et la terre, qu'il enveloppe de toute part, heureux de nos sacrifices, soit notre défenseur! Qu'Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours !

15. Que ce (maître) dont les dieux n'égalent pas les qualités divines, dont les mortels et les eaux ne sauraient mesurer la puissance, par sa force souverain de la terre et du ciel, qu'Indra, accompagné des Marouts , vienne à notre secours !

16. Pour le bonheur de Ridjrâswa (18) et la joie du peuple de Nahoucha (19), apparaît la forme (du dieu, forme) céleste, resplendissante, azurée. Attelés au timon, (ses coursiers) traînent son char, rempli de ses heureux présents.

17. 0 généreux Indra, accepte cet hommage que t'adresse la voix des enfants de Vrichâgiri (20), de Ridjrâswa assisté des autres (Richis), d'Ambarîcha, de Sahadéva, de Bliayamâna, de Sourâdhas!

18. Appelé par la prière, il vient attaquer les redoutables Dasyous , et les terrasse d'un coup mortel. Aidé de ses brillants auxiliaires, et armé


de sa foudre, il délivre la terre, le soleil et les eaux.

19. Qu'Indra soit chaque jour notre protecteur. Puissions-nous, exempts d'infortune, jouir de ses bienfaits! Qu'ils nous protègent également, Mitra , Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteurs : les cinq Richis; mètre, Triehtoubh.

HYMNE VII.

A INDRA.

1. Faites offrande de vos hymnes et de vos libations à ce (dieu), auteur de tout bien, qui, avec Ridjiswan (21), a tué les épouses enceintes de Crichna (22). Nous avons besoin de ce protecteur généreux, dont la main est armée du tonnerre. C'est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

2. Cet Indra qui, enflammé de colère, a brisé Vritra, frappé Sambara et Piprou l'impie, détruit Souchna (23) sous ses propres ondes; c'est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

3. Cet Indra qui, par sa mâle vertu, produit le


ciel et la terre , qui commande à Varouna et au Soleil, qui fait à son gré couler les fleuves; c'est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

4. Cet Indra qui est le pasteur souverain des chevaux et des vaches, qui, comblé de nos hommages, s'affermit dans toutes ses œuvres, qui renverse l'impie malgré sa force; c'est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

5. Cet Indra qui est le maître de tous les êtres animés, qui jadis rendit les vaches (célestes) au sage (Vrihaspati) (24), qui vainquit et renversa les Dasyous; c'est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

6. Cet Indra qu'invoquent également les forts et les faibles, l'homme qui fuit et l'homme qui triomphe, que tous les mondes adorent avec respect ; c'est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

7. Il vient, brillant et annoncé par les Roudras. La voix (de la prière) et celle de ces Roudras étend et fortifie sa puissance. Cet Indra, dont l'hymne raconte et célèbre les exploits; c'est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

8. (0 dieu) allié des Marouls, que tu sois en ce moment heureusement retenu dans ton séjour supérieur, ou dans la partie inférieure (du ciel), viens ici vers notre sacrifice ! 0 toi qui possèdes


les véritables richesses, c'est toi que nous désirons, toi pour qui nous offrons cet holocauste.

9. 0 Indra, (dieu) fort et ami de nos hommages, pour toi nous versons ce soma, pour toi nous offrons cet holocauste. (Viens) donc sur ton char brillant 1 accompagné -de la troupe des Marouts, (viens) jouir de nos libations, et assister, sur cette couche de cousa, à notre sacrifice.

10. Oui, viens avec tes coursiers jouir de nos libations, ô Indra! Que ta bouche, que tes lèvres s'ouvrent (à la douceur de nos offrandes). (Dieu) à la noble face, que tes chevaux t'amènent vers nous, et que nos holocaustes comblent tes désirs!

1 r, Gardiens d'un sacrifice dans lequel on unit l'éloge des Marouts à celui d'Indra , puissions-nous jouir des bienfaits (de ces dieux) ! Qu'ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur : Coutsa; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE VIII.

A INDRA.

1. J'offre cette grande prière à toi, (dieu) grand, parce que ton âme se plaît à l'hymne du poète.


Pour développer, pour accroître la force du victorieux Indra, que les Dévas se livrent avec lui aux joies du sacrifice!

2. Les sept fleuves (a5) sont les témoins de sa puissance; le ciel, la terre et l'air, (les témoins) de sa forme merveilleuse. Pour nous donner le bonheur de te vqir et d'avoir foi en toi, ô Indra, le soleil et la lune apparaissent tour à tour.

3. 0 Maghavan , dirige vers nous, pour noire satisfaction, ton char victorieux, qui, dans le combat, cause notre félicité. 0 Indra, toi qu'au moment du danger invoque notre prière, ô Magha- yan, accorde-nous le bonheur, à nous qui te sommes dévoués!

4- Puissions-nous, avec un auxiliaire tel que toi, remporter la victoire! Protège notre cause, et conserve-nous en toute occasion. O Indra, ouvre-nous le chemin de la prospérité! 0 Maghavan, détruis les forces de nos ennemis!

5. 0 toi qui possèdes la richesse, tous ces hommes ici présents te célèbrent, et implorent ton appui. (Viens) nous apporter tes biens, monte sur ton char victorieux. 0 Indra, tu es ferme et constant dans tes affections.

6. Le bras d'Indra triomphe pour la délivrance des vaches (célestes); il est tout-puissant, infini, indépendant, incomparable pour sa force. En toute occasion son secours remplace le nombre, et il donne la prospérité. Voilà pourquoi les hommes l'invoquent pour obtenir la richesse.

7. 0 Maghavan, tes bienfaits répandus sur notre


peuple suffisent à des centaines, à des milliers de personnes. Notre prière est grande, et essaye de mettre en relief ta grandeur immense. 0 dieu qui détruis les villes (des Asouras), tu peux bien frapper de mort nos ennemis!

8. Telle qu'un triple cordage, ta force est sans égale ; roi des hommes, tu conserves les trois mondes, les trois feux (26), tout cet univers. () Indra, par ta nature tu ne saurais avoir d'ennemis.

9. Nous t'invoquons le premier parmi les dieux. Tu es notre soutien dans les combats. Qu'Indra rende notre char de bataille terrible comme le sien, capable de fendre les rangs de nos ennemis, et de briller à l'attaque avant tous les autres.

10. Tu triomphes, et tu ne nous envies pas les fruits de la victoire, ô Maghavan, quelle que soit l'importance du combat. Tu es redoutable, et nous t'invitons à nous secourir. 0 Indra, viens nous seconder quand nous t'invoquons !

II. Qu'Indra soit chaque jour notre protecteur. Puissions-nous, exempts d'infortune, jouir de ses bienfaits! Qu'ils nous protégent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur ; Coutsa ; mètres, Djagatî et Trichtoubh.


HYMNE IX.

À INDRA.

t. Les sages ont autrefois ressenti les effets de la puissance souveraine, et redoutable pour tes ennemis. Comme étendard, tu déploies u la fois sur la terre le feu de notre sacrifice, dans le ciel le feu du soleil.

2. C'est Indra qui étend et soutient la terre, lui qui de sa foudre frappe ( les Asouras), et répand les ondes; lui, Maghavan, qui terrasse Ahi, tue Rôhina (27), et brise sous ses coups les membres (de Vritra).

3. Ce (dieu) qui soutient les êtres, plein de confiance en sa force, apparaît pour détruire les villes des Dasyous. 0 maître sage et armé de la foudre, lance ton trait sur le Dasyou, et augmente la force et la g)oire de l'Arya (28)'

4. Quand un mortel prodiguant les libations et les hymnes honore Maghavan, alors (le dieu), armé de sa foudre, court frapper le Dasyou, et, pour son serviteur, il va conquérir ce renom mémorable qui doit durer autant que les âges humains.

5. Voyez donc les effets infinis de la puissance de (ce dieu); ayez foi en la force d'Indra; c'est à


lui que nous devons les vaches, les chevaux , les plantes, les eaux, les forêts.

6. Versons le soma en l'honneur du (dieu) puissant , libéral et généreux, qui possède la force de la justice, qui, noble héros, sait., tel que Le brigand, du grand chemin, dresser une embûche à l'impie (29), et distribuer ses dépouilles.

0 Indra, le haut fait dont tu peux te glorifier, c'est d'avoir avec ta foudre réveillé Ahi, qui s'endormait (3o). Tu triomphes, et ta joie est partagée par tous les dieux, par leurs (saintes) épouses (3i), et par ceux à qui leur vitesse donne des ailes (32).

8. Quand tu frappais Souchna, Piprou, Couyava, Vritra, ô Indra, tu. brisais aussi les villes de Sambara (33). Qu'ils nous protégent également, Mitra, Varonna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur: Coutsa; mètre. , Trichtoubh.

1 HYMNE X. 1

A INDRA.

1. 0 Indra, nous t'avons préparé ton siége au sacrifice; viens, comme un coursier hennissant,


occuper ta place. (Viens) à nos libations, poussant, excitant les chevaux ailés qui te transportent et le jour et la nuit.

2. Ces hommes viennent à Indra, implorant son secours. Qu'il daigne diriger leurs voies! Que les Dévas (par leurs prières) détournent la colère de l'Asoura ; qu'ils amènent pour notre salut (le dieu) protecteur !

3. Voilà que Couyava, s emparant du trésor des nuages, réserve pour lui seul l'onde écumante. Ses deux épouses (34) se baignent dans ce lait (céleste). Qu elles soient frappées, et viennent grossir le cours de la Siprâ (35).

4. Le séjour d'A you (36), voisin (de ces ondes), en est submergé. Cependant le héros (céleste) éclate, épuisant le flanc (des nuages). L'Andjasî, la Coulisî et la Vîrapatnî (37) se gonflent, et portent, dans leur sein le lait (tombé du ciel).

5. Quand nous apercevons la marche du Dasjou,

et qu'il se dirige vers notre demeure comme s'il en connaissait le chemin, ô Maghavan, alors défends-nous contre ses attaques. Ne nous dédaigne pas, ■ comme le débauché (dédaigne) les richesses (gu'il prodigue).

6. 0 Indra, permets-nous de jouir du soleil et des eaux! Donne-nous une vertu que les autres puissent vanter. Conserve le fruit que renferme le sein (de nos épouses). Nous avons foi en ta grande puissance.

7, Oui, je le confesse, j'ai foi dans un (dieu) tel que toi. Que ta libéralité nous comble de biens! 0


Indra, que nous invoquons avec ferveur, ne nous livre pas à l'indigence, et satisfais largement à notre faim et à notre soif.

8. Garde-toi de nous frapper, ou de nous délaisser. Ne nous enlève pas nos douces jouissances. 0 Maghavan, ô Sacra, ne brise pas l'œuf qui contient (nos espérances)! Ne brise pas ces vases (de nos affections), ces tendres enfants qui se traînent sur leurs genoux !

9. Viens donc vers nous. On dit que tu aimes le soma. Nous t'en avons prépare : bois-en jusqu'à l'ivresse : remplis tes larges entrailles. Nous t'appelons, daigne nous écouter comme un père.

Auteur: Coutsa; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XI.

A TOUS LES DIEUX.

J. Tchandramas (38), poursuivant son vol à travers les vagues de l'air, s'avance dans le ciel. 0 rayons à la trace dorée, (l'œil) (39) ne peut trouver votre voie. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

2. Qui demande, obtient. La femme a obtenu un mari. Le désir des deux époux s'est enflammé; et la femme a conçu un germe précieux de cet


amour (4o). Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

3. 0 Dévas, que l'heureux aliment destiné à ce brillant (nourrisson) n'aille point tomber sans effet! Ne soyons pas réduits à perdre ce (fils) fortuné, digne de nos libations! Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

4. Je m'adresse, avant tout, au dieu protecteur -du sacrifice. (Agni) notre messager peut bien dire (aux autres dieux) : « Qu'est devenu le fruit de nos sacrifices passés? Quel est votre nouveau favori?» Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

5. 0 dieux, qui habitez ces trois mondes qu'enveloppe la lumière céleste, où est pour vous la justice ou l'injustice? Qu'est devenu le prix de notre ancienne piété? Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

6. Qu'avons-nous retiré de notre sacrifice? Oll est la forme de Varouna? Sur quelle route est le grand Aryaman? Comment pourrons-nous triompher de nos ennemis? Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

7. C'est moi qui, plus d'une fois, ai versé le soma et chanté des hymnes en votre honneur; et c'est moi que surprend le malheur, tel que le loup (surprend) la biche altérée. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

8. Des douleurs poignantes (41), pareilles à des rivales jalouses, me déchirent de tout côté. 0 Satacratou, moi qui t'ai célébré, la peine me dévore, de même que les rats se dévorent la queue (42). Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

t


9. Ma demeure est l'endroit même où brillent les sept rayons lumineux (43). Tel est l'espoir du fils des Eaux, de Trita (44) : il chante pour obtenir sa délivrance. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

1 o. Les cinq (dieux) qui donnent l'abondance(45) et qui se tiennent au centre du monde, après être venus, au milieu des autres, briller avec tant de gloire, sont retournés (dans leur séjour). Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

II. Les (rayons) d'Agni aux ailes légères siégent seuls sous cette voûte céleste, qui embrasse tout : ils écartent de sa route le loup (46) qui traverse les grandes ondes. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

ta. 0 dieux, à vous j'adresse cette prière nouvelle, qui est faite pour vous plaire. Voilà que les ondes (du sacrifice) s'approchent d'Agni ; voilà que le soleil a rempli sa carrière. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

i3. 0 Agni, tu es l'allié des Dévas, et cette alliance doit être célébrée par eux. Viens t'asseoir à notre foyer, comme jadis à celui de Manou, et, sage entre tous, fais le sacrifice aux dieux. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

14. Oui, qu'Agni, sage entre tous, vienne, en qualité de sacrificateur, s'asseoir à notre foyer, comme jadis à celui de Manou; que ce dieu, prudent parmi les autres dieux, les appelle à nos holocaustes. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

(5. Ce (dieu) sauveur accomplit l'œuvre sacrée;


nous l'invoquons, lui qui peut nous conduire dans la bonne voie; il tire du cœur la prière, il est digne de nos louanges. Naisse donc le sacrifice ! Ciel et ] Terre, voyez ce que je suis.

16. Cet Aditya qui a été fait pour être avec tant de gloire le voyageur céleste, ô Dévas, n'est pas encore arrivé. 0 mortels, vous ne le voyez pas ! Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

17. Trita, tombé dans un puits, appelait ainsi les dieux à son secours. Vrihaspati (47) l'a entendu, et l'a sauvé généreusement du danger. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

18. Le loup (48) .au poil rougeâtre m'a vu sur la route. Aussitôt il s'est levé, comme l'ouvrier dont on frappe le dos. Ciel et Terre, voyez ce que je suis.

19. Par la vertu de cet hymne, puissions-nous, aidés d'Indra et secondés de tous nos guerriers, être vainqueurs dans le combat I Quais nous protégent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur: Coutsa (49); mètres9 Trichtoubh, Mahâvrihatî,


HYMNE XII.

A TOUS LES DIEUX.

1. Nous appelons à notre secours Indra, Mitra , Varouna, Agni, la cohorte des Marouts, Aditi. (Dieux) généreux, qui êtes notre refuge, sauvez-nous du mal, comme on sauve un char d'un précipice !

2. 0 Adityas, venez au sacrifice qui s'offre pour tous les dieux ! Soyez nos protecteurs, quand il s'agit de frapper nos ennemis. (Dieux) généreux, qui êtes notre refuge, sauvez-nous du mal, comme on sauve un char d'un précipice!

3. Soyons aussi protégés des Pitris (5o), qui reçoivent nos justes hommages, et de ces deux divinités (5i), dont nos sacrifices augmentent la grandeur, et qui ont enfanté les dieux. (Dieux) généreux, qui êtes notre refuge, sauvez-nous du mal, comme on sauve un char du précipice !

4. J'honore par mes offrandes (le dieu surnommé) Narasansa (52), et riche en présents. Nous invoquons par nos hymnes Poûchan, qui est le recours des héros. (Dieux) généreux, qui êtes notre refuge, sauvez-nous du mal, comme on sauve un char du précipice!


5. 0 Vrihaspati (53), accorde-nous de marcher ! toujours dans la bonne voie! Nous te demandons cette part de bonheur qui convient aux enfants de Manou. (Dieux) généreux, qui êtes notre refuge, Sauvez-nous du mal, comme on sauve un char du précipice !

6. Le Richi Coutsa (54) > tombé dans le mal- heur, a invoqué le secours d'Indra, le vainqueur de Vritra et l'époux de Satchî. (Dieux) généreux, qui êtes notre refuge , sauvez-nous du mal, comme on sauve un char du précipice! 7. Que la divine Aditi nous défende avec les autres dieux! Que le dieu (55) infatigable, qui con- serve tout, nous conserve aussi! Qu'ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur : Coutsa; mètres, Djagatî et TrLchtoubh.

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- HYMNE XIII.

A TOUS LES DIEUX.

1. Le sacrifice s'accomplit pour le plaisir des dieux. O Adityas, soyez-nous favorables! Que votre bonté se tourne vers nous, (cette bonté) qui comble de biens les malheureux !


2. Que les dieux viennent à notre secours, célébrés par les chants des Angiras! Pour notre bonheur, qu'Indra nous donne la force, les Marouts le souffle des vents, Aditi les Adityas!

3. Qu'Indra, Varouna, Agni, Aryaman, Savitri, nous accordent les aliments qui nous sont nécessaires! Qu'ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel!

Auteur : Coutsa; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XIV.

A INDRA ET A AGNI.

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1. 0 Indra et Agni, sur ce char magnifique du haut duquel vous voyez tous les mondes, venez ensemble, et buvez du soma qui a été préparé.

2. Le soma que je vous offre à boire est aussi abondant que cet univers est large, profond, étendu. 0 Indra et Agni, qu'il suffise à vos désirs!

3. Vous avez avec gloire associé vos noms. Ensemble vous avez tué Vritra. Ensemble, ô Indra et Agni, venez vous asseoir (à notre sacrifice); dieux généreux, goûtez du soma que vous vei-se le père de famille.


4. Ainsi les feux sont allumés pour vous; le beurre, les coupes et le lit de cousa, sont préparés en votre honneur; les libations sont prodiguées;

ô Indra et Agni, venez ici pour notre bonheur.

5. 0 Indra et Agni, ces prouesses, ces manifestations vigoureuses, ces anciens témoignages d'une heureuse amitié, daignez les renouveler pour nous, et buvez du soma qui a ëté-préparél

6. J'ai déjà dit, en vous honorant avec respect, que ce soma était destiné à ces (dieux) qui sont notre vie (56). Comptant sur ma parole, venez , et buvez du soma qui a été préparé.

7, 0 vous, dignes de nos sacrifices, Indra et Agni, en quelque demeure que vous soyez en ce moment, retenus par les plaisirs que vous a pré- ' parés l'a prévoyance d'un saint prêtre ou celle d'un -prince (57), venez ici, (dieux) généreux, et buvez du soma qui a été préparé.

8. 0 Indra et Agni, que vous soyez chez les enfants d'Yadou, de Tourvasa, de Drouhyou, d'Anou ou bien de Poûrou (58), venez ici, (dieux) généreux, et buvez du soma qui a été préparé!

g. 0 Indra et Agni, que vous soyez dans le monde inférieur, intermédiaire ou supérieur (5g), i-venez ici, (dieux) généreux, et buvez du soma qui t a été préparé! f 10. Oui, Indra et Agni, que vous soyez dans le monde supérieur, intermédiaire ou inférieur, venez ici, (dieux) généreux, et buvez du soma qui a été préparé!

11. 0 Indra et Agni, que vous soyez dans le


ciel ou sur la terre; que vous soyez dans les nuages, dans les plantes ou dans les ondes, venez ici, (dieux) généreux , et buvez du soma qui est prépare !

12. 0 Indra et Agni, que vous soyez dans l'enivrement des offrandes qu'on vous présente au lever du soleil, ou bien au milieu du jour, venez ici, (dieux) généreux, et buvez du soma qui vous est préparé!

13. 0 Indra et Agni, buvez de ce soma, et accordez-nous tous les biens ! Qu'ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur : Coutsa ; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XV.

A INDRA ET A AGNI.

1. 0 Indra et Agni, je désire la fortune, et c'est vous que j'invoque avec la confiance qu'inspirent des parents ou des amis. Je n'ai pas d'autre protecteur que vous : c'est pour vous que j'ai préparé cet hymne et ces offrandes.

2. Je sais que vous êtes plus généreux qu'un amant ou qu'un frère de fiancée. Je vous offre donc


ce soma, ô Indra et Agni, et je vous fais l'hommage d'un hymne nouveau.

3. Craignant de voir couper la chaîne (de leur race), et souhaitant de conserverie pouvoir viril de leurs pères, ces chefs de famille veulent, par leurs libations, se concilier la faveur d'Indra et d'Agni. Ces (dieux) terribles (pour leurs ennemis) s'approchent de ceux qui les louent.

4. Pour vous plaire, ô Indra et Agni, la sainte prière vous implore, et vous verse le soma. Entraînés par vos chevaux (60), (dieux) aux bras magllifiques, aux belles mains, accourez; et, dans nos ondes (sacrées,) enivrez-vous de douceurs.

• ...

5. 0 Indra et Agni, je sais quelle est votre force quand il s'agit de frapper Vritra, et de distribuer ses trésors. (Dieux) sages, venez donc vous asseoir sur le cousa de notre sacrifice , et savourer le soma.

6. Dans les combats, vous êtes plus forts que tous les hommes ; vous êtes plus étendus que la terre et le ciel, plus grands que les mers et les montagnes. 0 Indra et Agni, vous êtes au-dessus de tous les autres êtres.

7. 0 Indra et Agni! (dieux) armés de la foudre, soyez prodigues de vos présents J couvrez-nous de votre protection. C'est sous l'influence de ces mêmes rayons du soleil que nos pères sont arrivés au comble de leurs vœux.

8. 0 Indra et Agni, (dieux) qui brisez les villes (des Asouras), et armez vos bras de la foudre, sau-


vez-nous dans les dangers! Qu'ils nous protégent également, Aditi, la Mer, Mitra, Varouna, la Terre et le Ciel !

Auteur: Coutsa; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XVI.

AUX R1BHOUS.

i. J'ai tout préparé pour l'œuvre (sainte); un nouvel hymne est chanté en l'honneur (des êtres divins). Cette mer (de soma) est versée pour tous les dieux. 0 Ribhous (61), réjouissez-vous de nos hommages !

2. 0 fils de Soudhanwan, ô vous qui, comme moi, descendez d'Angiras, vous n'aviez pas votre part aux offrandes (62) ; vous vous êtes rendus, pour vous la procurer, dans la demeure du généreux Savitri : vous comptiez (avec raison) sur vos mérites.

3. Et Savitri vous a donné l'immortalité, quand vous êtes venus vous mettre au service du (dieu) qui ne peut rester caché. C'est alors que la coupe d'Asoura (63), qui contenait les offrandes et qui était unique, vous l'avez divisée en quatre parties (64).


4. Prêtres accomplissant les saintes cérémonies avec diligence, quoique mortels, les Ribhous ont obtenu l'immortalité. Ces fils de Soudttanwan , (établis) dans le disque solaire et brillants comme l'astre du jour, sont invoqués par nos prières.

5. Les Ribhous ont partagé la coupe du sacrifice, comme avec un instrument tranchant on partage la terre. Loués et puissants à l'égal (des autres dieux), ils obtiennent, parmi les mortels, les offrandes qu'ils ont désirées.

6. Ainsi, en l'honneur de ces princes de l'air, nous offrons, par le moyen de la science, la prière, comme, parle moyen de la cuiller (sacrée), on offre le beurre du sacrifice. Les Ribhous, s'unissant aux vives clartés du père (de la nature), s'élèvent dans l'air pour alimenter le soleil.

7. Ribhou est pour nous un maître dont la force est toujours nouvelle : Ribhou nous accorde des aliments et des trésors; il est notre refuge, notre bienfaiteur. 0 dieux, puissions-nous, avec votre secours et dans un jour favorable, attaquer les armées des impies!

8. 0 Ribhous, vous avez de la peau (d'une vache morte) couvert une vache (nouvelle), et rendu ainsi une mère au jeune veau (65). Nobles fils de Soudhanwan, dans une pieuse intention vous avez donné la jeunesse à votre père et à votre mère, accablés sous le poids des ans (66).

9. 0 Indra, viens avec les Ribhous! Donne-nous notre part dans les aliments que tu dispenses (aux hommes), accorde-nous l'abondance de tous les


biens divers. Qu'ils nous protègent également, Mi-(l'a, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel 1

Auteur : Coutsa; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE XVII.

AUX RIBHOUS.

l , Les Ribhous (67), savants ouvriers, ont construit (pour les Aswins) un char dont les roues sont merveilleuses. Ils ont donné pour le char d'Indra des coursiers qui répandent le trésor de l'abondance. Ils ont rendu la jeunesse à leurs parents. Ils ont pour un jeune veau créé une nouvelle mère.

2. En faveur de notre sacrifice, donnez-nous une nourriture abondante ; en faveur de nos hommages et de nos offrandes, accordez-nous une opulence que soutiennent de nombreux enfants. (Faites) que nous soyons entourés d'un peuple de héros. Pour notre bonheur, entourez-nous de force et de puissance.

3. Nobles Ribhous, donnez-nous la richesse, donnez-nous des chars, des chevaux ; donnez-nous la victoire. Que chaque jour on vante notre puissance, et que, seuls ou aidés de nos amis, nous soyons forts dans les combats.


4. J'appelle à notre secours Indra (appelé) Ribhoukchas, les Ribhous,les Vâdjas (68), les Marouts, Mitra et Varouna, les Aswins. Qu'ils viennent boire notre soma, et qu'ils nous donnent la richesse, la piété, la victoire!

5. QueRibhou, par la force, nous prémunisse contre le danger; que Vâdja le victorieux nous sauve! Qu'ils nous protégent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel!

tuteur : Coutsa; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE XVIII.

AUX ASWINS.

1. Je chante en premier lieu le Ciel et la Terre (69), et Agni, resplendissant d'un si bel éclat au moment du sacrifice. La puissance avec laquelle vous faites dans le danger triompher un parti, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

2. Pour obtenir vos faveurs, des (serviteurs) dévoués, les mains chargées d'offrandes, s'approchent de votre char, et semblent vouloir entendre votre parole. La puissance avec laquelle vous accueillez la prière au moment du sacrifice, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !


3. Par la force de la divine ambroisie, vous exercez sur ce peuple un généreux empire. Nobles protecteurs, la puissance avec laquelle vous avez su donner du lait à une vache stérile (70), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

4. La puissance avec laquelle se distingue entre les [êtres rapides et légers celui qui a deux mèl'es (71), et qui, glorieux de la majesté de son fils, parcourt (le monde); avec laquelle un sage (72) a été doué d'une triple science, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

5. La puissance avec laquelle vous avez ramené à la lumière du jour et Rébha et Bandana (73) enfermés dans les ténèbres d'un puits, avec laquelle vous avez sauvé Canwa (74) qui demandait la guérison de ses maux, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

6. La puissance avec laquelle vous avez protégé Antaca (75) blessé et plongé dans un gouffre, Bhoudjyou (76), Carcandhou et Vayya (77), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

7. La puissance avec laquelle vous avez rendu Soutchanti(78) riche et puissant; avec laquelle vous avez apaisé en faveur d'Atri (79) le brillant et fortuné (Agni) ; avec laquelle vous avez sauvé Prisnigou et Pouroucoutsa (80), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

8. (Dieux) bienfaisants, la puissance avec laquelle vous avez fait voir et marcher Parâvridj (81) aveugle et boiteux, avec laquelle vous avez délivré un


passereau dévoré (82), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous'

9. La puissance avec laquelle vous avez rendu l'onde (83) aussi douce que le miel; avec laquelle, (dieux) toujours jeunes, vous avez sauvé Vasichtha (84), conservé Coutsa (85), Sroutarya et Narya (86), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

10. La puissance avec laquelle vous avez, dans la bataille qui procure mille trésors, soutenu la marche chancelante de l'opulente Vispalâ (87); avec laquelle vous avez protégé votre serviteur Vasa, fils d'Aswa (88), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

ir. La puissance avec laquelle vous avez, (dieux ) généreux, ouvert le doux trésor (de la pluie) au fils d'Ousidj, à Dîrghasravas (89), devenu marchand; avec laquelle vous avez protégé votre serviteur Cakchîvân (90), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

12. La puissance avec laquelle vous avez rempli la (gi) Rasâ d'une onde impétueuse; avec laquelle vous avez poussé à la victoire un char privé de ses chevaux, et rendu à Trisoca (92) ses vaches (enlevées), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

1 3. La puissance avec laquelle vous avez, à l'horizon lointain, débarrassé le soleil (93) (des ténèbres) qui l'environnaient; avec laquelle vous avez augmenté les domaines de Mandhâtr'i (94), et conservé le sage Bharadwâdja (95), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !


14. La puissance avec laquelle vous avez, dans les combats contre Sambara, protégé le grand Atithigwa (96), Divodâsa (97) submergé (98) ; avec laquelle vous avez, dans le sac d'une ville, sauvé Trasadasyou (99), montrez-la encore, ôAswins.et secourez-nous!

15. La puissance avec laquelle vous avez apaisé la soif du célèbre Vamra (100), sauvé Cali (101) au moment de son mariage, défendu Prithi (102) privé de son cheval, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

16. La puissance avec laquelle, ô (dieux) vaillants, vous avez arraché au danger Sayou (io3), A tri (104) et l'antique Manou ; avec laquelle, en faveur de Syoùmarasmi (io5), vous avez su lancer des flèches, montrez-la encore, ô Aswins, et secou rez-nous !

17. La puissance avec laquelle vous avez, dans le combat, fait briller, comme un feu artistement dressé, Patharvan (106), remarquable par son ve,n-tre; avec laquelle vous avez protégé Saryâta (107) dans la bataille, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

18. La puissance avec laquelle, entrant dans la pensée des Angiras, vous avez marché les premiers pour délivrer les vaches prisonnières (108); avec laquelle vous avez comblé de biens l'héroïque Manou, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

19. La puissance avec laquelle vous avez délivré les épouses de Vimada (109); avec laquelle vous avez fait largesse (de vaches) rougeâtres, et donné


à Soudas (no) une merveilleuse opulence, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

20. La puissance avec laquelle vous avez, ô (dieux) bienfaisants, secondé votre serviteur, protégé Bhoudjyou et Adhrigou ( i i), et accordé à Ritasthoubh (112) le bonheur et la gloire, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous'

21. La puissance avec laquelle vous avez soutenu Crisânou (113) dans un combat ; sauvé, en excitant sa vitesse, le cheval d'un jeune (héros) ( (114), et donné à des abeilles un miel agréable, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

22. La puissance avec laquelle vous avez, dans une rencontre de guerriers, défendu Nara (1 15), qui combattait pour ses troupeaux de vaches ; avec laquelle, lui accordant et des terres et des enfants, vous avez sauvé ses chars et ses chevaux, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous!

a3. La puissance avec laquelle vous avez, ô (dieux) dignes de cent sacrifices (f 16), protégé Coutsa fils d'Ardjouna (117), Tourvîti (118) et Dabhîti (119), sauvé Dhwasanti (120) et Pourouchanti (121), montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

24. 0 Aswins, (dieux) secourables et généreux, rendez fécondes en résultats et notre parole et notre pensée. Je vous appelle à notre aide, quand le jour ne luit pas encore. Daignez augmenter notre bonheur, et nous accorder l'abondance!

25. Jour et nuit, ô Aswins, veillez sur nous, et comblez-nous de vos faveurs ! Qu'ils nous protègent


également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel!

Auteur: Coutsa; mètres, Djagatî et Trichtoubh.


LECTURE HUITIÈME

HYMNE PREMIER.

A L'AURORE.

1. La plus douce des lumières se lève ; elle vient de ses rayons colorer partout la nature. Fille du Jour (1), la Nuit a préparé le sein de l'Aurore, qui doit être le berceau du Soleil.

2. Belle de l'éclat de son nourrisson (2), la blanche Aurore s'avance; la noire déesse a disposé son trône. Toutes deux alliées au Soleil, (l'une comme sa fille, l'autre comme sa mère), toutes deux immortelles , se suivant l'une l'autre, elles parcourent le ciel, l'une à l'autre s'effaçant tour à tour leurs couleurs.

3. Ce sont deux sœurs qui poursuivent sans fin la même route; elles y apparaissent tour à tour, dirigées par le divin (Soleil). Sans se lieurler jamais, sans s'arrêter, couvertes d'une douce rosée, la Nuit et l'Aurore sont unies de pensée et divisées de couleurs.


4. Ramenant la parole et la prière (3), l'Aurore répand ses teintes brillantes; elle ouvre pour nous les portes (du jour). Elle illumine le monde, et nous découvre les richesses (de la nature); elle visite tous les êtres.

5. Le monde était courbé par le sommeil; tu annonces que le temps est venu de marcher, de jouir de la vie, de songer aux sacrifices, d'augmenter sa fortune. L'obscurité régnait, l Aurore éclaire au loin l'horizon , et visite tous les êtres.

6. Richesse, abondance, honneur, sacrifices, voilà des biens vers lesquels tout ce qui respire va marcher à la lumière de tes rayons. L'Aurore va visiter tous les êtres.

7. Fille du ciel, tu apparais, jeune, couverte d'un voile brillant, reine de tous les trésors terrestres; Aurore, brille aujourd'hui fortunée pour nous.

8. Suivant les pas des Aurores passées, tu es l'aînée des Aurores futures, des Aurores éternelles. Viens ranimer tout ce qui est vivant, Aurore! viens vivifier ce qui est mort!

9. Aurore, c'est toi qui allumes le feu du sacrifice" , toi qui révèles (au monde) la lumière du soleil, toi qui éveilles les hommes pour l'œuvre sainte. Telle est la noble fonction que tu exerces parmi les dieux.

10. Depuis combien de temps l'Aurore vient-elle nous visiter? Celle qui arrive aujourd'hui imite les anciennes qui nous ont lui déjà, comme elle sera imitée de celles qui nous luiront encore;


elle vient, à la suite des autres, briller pour notre bonheur.

i r. Ils sont morts, les humains qui voyaient l'éclat de l'antique Aurore; nous aurons leur sort, nous qui voyons celle d'aujourd'hui; ils mourront aussi, ceux qui verront les Aurores futures.

12. Toi qui repousses nos ennemis, qui favorises les sacrifices, née au moment même du sacrifice (4) ; toi qui inspires l'hymne et encourage la prière; toi qui amènes les heureux augures et les rites agréables aux dieux, bonne Aurore, sois-nous aujourd'hui favorable.

13. Dans les temps passés l'Aurore a brillé avec éclat; de même aujourd'hui elle éclaire richement le monde; de même dans l'avenir elle resplendira. Elle ne connaît pas la vieillesse, elle est immortelle; elle s'avance, ornée de nouvelles beautés.

14. De ses clartés elle remplit les régions célestes; déesse lumineuse, elle repousse la noire déesse. Sur son char magnifique traîné par des coursiers rougeâtres, l'Aurore vient, éveillant (la nature).

15. Elle apporte les biens nécessaires à la vie de l'homme, elle déploie un étendard brillant; elle nous appelle, pareille aux Aurores qui l'ont toujours précédée, pareille aux Aurores qui la suivront toujours.

16. Levez-vous; l'esprit vital est venu pour nous. L'obscurité s'éloigne, la lumière s'avance; elle prépare au soleil la voie qu'il doit parcourir.


Nous allons reprendre les travaux qui soutiennent la vie.

17. Le ministre du sacrifice élève la voix pour célébrer en vers les lumières de l'Aurore. Loin des yeux de celui qui te loue, repousse l'obscurité; Aurore, bénis, en les éclairant de tes rayons, le père de famille et ses enfants.

18. Le mortel qui t'honore voit briller pour lui des Aurores qui multiplient ses vaches et lui donnent des enfants vigoureux. Puisse celui qui t'offre ces libations accompagnées de la prière (qui résonne) comme un vent (favorable), puisse-t-il obtenir des Aurores fécondes en beaux coursiers!

Ig. Mère des dieux (5), œil de la terre (6), messagère du sacrifice, noble Aurore, brille pour nous; approuve nos vœux, et répands sur nous ta lumière. Toi qui fais la joie de tous, rends-nous fameux parmi les nôtres.

20. Les biens divers qu'apportent les Aurores sont le partage de celui qui les honore et qui les chante. Qu'ils nous protégent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel!

Auteur : Coutsa; mètre, Trichtoubh.


HYMNE Il.

A ROUDRA.

i. Nous adressons l'offrande de ces prières au puissant Roudra (7), qui est le refuge des hommes; (à Roudra), qui est distingué par sa chevelure (8). Bien portant soit en ce canton tout (être animé), bipède ou quadrupède! Que tout ce qui vit y soit exempt de mal!

2. Sois bon pour nous, ô Roudra, et fais notre félicité! Nous t'honorons, nous te bénissons, toi qui es le refuge des hommes. Et cette part de bonheur que Manou, notre père, nous a assurée par ses sacrifices, ô Roudra, que nous l'obtenions par toi !

3. Par la vertu du divin sacrifice, que nous obtenions ta faveur, ô Roudra, toi qui es le refuge des hommes, et qui donnes la pluie. Viens vers notre peuple pour faire son bonheur : puissions-nous, sains et bien portants, t'offrir notre holocauste !

4. Nous appelons à notre secours le sage et brillant Roudra, ce (dieu) à la marche oblique (9), qui consomme le sacrifice. Qu'il écarte loin de nous


la colère du ciel! c'est sa faveur que nous souhaitons.

5. Nous invoquons, en l'honorant, le sanglier (i o) céleste, aux formes rougeâtres, ce (dieu) éblouissant, distingué par sa chevelure. Sa main nous présente de précieux spécifiques. Qu'il nous donne nourriture, vêtement et maison!

6. En l'honneur du père (II) des Marouts, et pour augmenter la gloire de Roudra, nous chantons cet hymne, que rien n'égale en douceur. (Dieu) immortel, accorde-nous la nourriture des mortels. Sois bon pour moi, pour mon fils et mon petit-fils.

7. Épargne parmi nous le vieillard et l'enfant, le père et le fils. Épargne celui et celle qui nous ont donné le jour; ô Roudra, abstiens-toi de frapper les personnes qui nous sont chères!

8. 0 Roudra, grâce pour nos fils et nos petits-fils! grâce pour nos gens, pour nos vaches et nos chevaux! Dans ta colère, ne frappe pas nos guerriers. Nous t'invoquons sans cesse, et t'offrons l'holocauste.

9, Comme le pasteur (soumis devant son maître), je t'honore et t'adresse mes hommages. Père des Marouts, accorde-moi le bonheur. Ta faveur est le bien le plus admirable; voilà pourquoi nous implorons ta protection.

10. 0 toi qui es le refuge des hommes, éloigne de nous ta (colère), qui tue les vaches et les hommes ! Que ta bénédiction soit avec nous! 0 dieu, sois


notre bienfaiteur et notre patron! Conserve-nous, - toi qui règnes sur un double domaine (12)!

11. C'est à Roudra que nous adressons cet hymne en implorant son secours. Que ce (dieu), accompagné des Marouts, écoute notre prière 1 Qu'ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel!

Auteur: Coutsa; métres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE III.

Ir AU SOLEIL.

i. Le magnifique flambeau des dieux, l'œil de Mitra, de Varouna et d'Agni, le Soleil, âme de tout ce qui existe, a rempli le ciel, la terre et l'air.

2. Comme l'époux suit sa (jeune) épouse, le Sole il suit aussi la divine et brillante Aurore, à l'heure où les prêtres, attendant pour honorer les dieux les moments favorables, adressent à leur digne (protecteur) un hommage digne de lui.

3. Les chevaux du Soleil, nobles, rapides, brillants, s'élancent dans leur route, dignes, comme lui, de nos hommages. Paissant la tête sous le joug, ils s'attachent à la voûte céleste, et s'empressent de commencer leur révolution entre la terre et le ciel.


4. Et telle est la fonction divine, la fonction sublime du Soleil. A la moitié de sa course circulaire, il retire en lui-même ses rayons; et quand il dételle les chevaux de son char, la nuit couvre l'univers de son voile.

5. Ainsi, pour nous faire jouir de la vue de Mitra et de Varouna, le Soleil manifeste sa forme à la face du ciel. Sans relâche, ses coursiers nous ramènent sa figure, tantôt brillante, tantôt noire.

6. Divins rayons du Soleil levant, délivrez-nous de toute faute honteuse. Qu'ils nous protégent égaiement, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !

Auteur : Cousta -, mètre, Trichtoubh.

HYMNE IV.

AUX ASWINS.

1. Je prépare comme un lit (13) d'honneur aux (dieux) véridiques. Je produis le chant (sacré), de même que le vent produit (l'onde) du nuage. Ce sont les Aswins qui, sur un char et à travers les armées (ennemies), amenèrent une épouse au jeune Vimada (14).

2. Vous marchez avec fermeté, avec vitesse, ap-


pelés par les dieux; (divinités) véridiques, l'âne (at-' telé à votre char), dans vos combats qui enrichissent Yama (15), terrasse des milliers d'ennemis.

3. 0 Aswins, Tougra(i6), tel que l'homme qui va mourir et qui se défait de son trésor, avait confié à la mer (son fils) BhoÜdjyou. Vous avez sauvé ce Bhoudjyou sur votre propre vaisseau, (sur un vaisseau) aérien qui s'élève au-dessus des eaux.

4. (Dieux véridiques), au bout de trois jours et de trois nuits vous avez, sur votre triple char (17), ailé; rapide, porté sur cént roues et attelé de six coursiers, ramené Bhoudjyou, de l'élément humide, sur le rivage de la terre ferme.

5. Telle fut votre prouesse sur la mer immense, incertaine, insaisissable; et vous avez, ô Aswins, déposé dans son palais Bhoudjyou, monté sur votre navire aux cent gouvernails.

6. 0 Aswins, le cheval blanc que vous avez une fois donné au cavalier (que vous chérissez), est pour lui une continuelle bénédiction. Ce fut là, de votre part, un don merveilleux et mémorable. Nous devons souhaiter pour nous le coursier de votre serviteur Pédou (18).

7 - 0 Maîtres, l'enfant de Padjra (19), Cakchîvân, chanta vos louanges, et obtint de vous la sagesse. Vous avez du sabot d'un étalon, comme d'un filtre, tiré des centaines de vases (20) de liqueur.

8. Vous avez par (une onde) fraîche éteint l'incendie (qui dévorait Atri) (ai); vous avez don.é à ce Richi une nourriture qui a relevé ses forces. 0 Aswins, il était renfermé dans une horrible (prison);


vous l'en avez retire, et vous l'avez comblé d 'tin bonheur qui charme tous les sens.

g. (Dieux) véridiques, vous avez de ses fondements soulevé un puits, et, lui donnant un escalier facile, vous avez satisfait la soif de Gotama : vous, avez ouvert pour lui comme une source abondante de félicité (22).

10. (Dieux) véridiques et secourables, Tchyavâna était vieux : vous l'avez dépouillé de son corps comme d'une (ancienne) cuirasse. Vous l'avez rendu jeune; il était sans famille, vous lui avez donné de jeunes épouses (23).

11. Maîtres véridiques, il est de vous un trait qui doit être célébré, exalté par nos louanges; une action qui doit nous faire désirer votre protection. Sachant que Bandana (avait été jeté dans un puits), tel qu'un trésor que l'on a caché à la vue de tous, vous l'en avez retiré (24).

12. 0 Maîtres! je veux aussi révéler (aux mortels qui désirent) la fortune, une de vos œuvres difficiles : (ma voix est) comme le tonnerre (qui annonce) la pluie. C'est à vous que Dadhyantch, fils d'Atharvan, a offert le miel de ses chants; c'est par vous que sa tête de cheval a opéré des merveilles (25).

i3. (Dieux) puissants et véridiques, (dieux) aux grands bras, Pourandhi (26) vous invoqua dans l'hymne du sacrifice. Comme (le disciple entend la voix) de son maître, vous avez entendu la prière de cette femme qui avait pour époux un


eunuque: ô Aswins, vous lui avez donné (un fils)" Hiranyahasta.

14. (Dieux) véridiques, un passereau courait le risque d'être dévoré par un loup : vous l'avez arraché de sa gueule (27). (Dieux) aux grands bras, un Riclii (28) a chanté vos louanges, et vous l'avez rendu à la lumière.

15. Tel que l'aile d'un oiseau, le pied de l'épouse de Khéla avait été cassé dans un combat. Aussitôt vous avez donné à Vispalâ une jambe de fer, qui devait la porter dans la bataille suivante (29).

16. Ridjrâswa mettait en pièces cent béliers, (pour les offrir) à une louve; son père le rendit aveugle. Vous lui avez restitué la vue, (dieux) vet'îdiques et secourahles, (dieux) médecine (3o).

1,7. La fille du Soleil (3i), portée au but par la vitesse de votre cheval, monta triomphante sur votre char, et les cœurs de tous les dieux l'y suivirent. (Déités) véridiques, soyez entourées de ses trésors lumineux!

18. 0 Aswins, lorsque, invoqués par le Bharadwâdja Divodâsa (Sa), vous visitiez sa maison, votre char apportait la richesse et l'abondance à votre ami, (ce char), que traînaient un bœuf et. un squale attelés ensemble (3.3).

19. (Dieux) véridiques, (lui amenez avec vous la richesse, la puissance, la force; qui donnez de brillants enfants et de vaillants vassaux, vous êtes venus combler de vos dons la fille de Djahnou, qui trois fois par jour vous offrait votre part du sacrifice (34).


20. Djâhoucha (35) était de toute part environné d'ennemis: (dieux) vérid-iques et exempts de vieillesse, vous l'avez, pendant la nuit, enlevé par la voie de l'air qui était libre, et votre char a facilement franchi les montagnes (célestes).

2 I. 0 Aswins! vous avez protégé Vasa (36), et lui avez accordé mille jouissances qui se renouvelaient chaque jour. Défenseurs généreux et redoutables, vous avez, avec Indra, détruit les ennemis de Prithousravas (37).

22. Le fils de Ritchatca, Sara (38), avait soif : vous avez pour lui soulevé l'eau du fond d un puits. (Dieux) véridiques, pour Sayou (3g) fatigué, vous avez rempli la mamelle d'une vache stérile.

23. (Dieux) véridiques, le juste Viswaca, fils de Crichna, implora votre secours et célébra vos louanges. Grâce à vous, il a revu son fils, Vischnâpwa , comme (un pasteur revoit) sa brebis perdue (40).

24. Rébha (41) enchaîné, blessé, avait été jeté dans l'eau. Pendant dix nuits et neuf jours il souffrit cruellement au milieu des flots, d'où vous l'avez retiré, comme avec la cuiller du sacrifice on puise le sonia.

25. 0 Aswins! j'ai chanté vos hauts faits. Que mes désirs soient comblés! Faites de moi un maître riche en vaches, puissant en vassaux! Que je jouisse longtemps de la lumière, et que j'arrive à la vieillesse, comme (le soleil) à son couchant.

Auteur : Cakchîvân; mètre, Trichtoubh.


HYMNE V.

AUX ASWINS.

1. 0 Aswins, l'antique sacrificateur (42) vous honore, et vous invite à vous enivrer de nos douces libations. Le lit de cousa est préparé pour vous; les chants sont prêts. (Dieux) véridiques, venez goûter nos mets et nous apporter vos dons!

2. Puissants Aswins, sur ce char, merveilleusement attelé, plus rapide que la pensée, qui vous amène vers les hommes et qui vous conduit à la demeure du mortel religieux, venez vers notre maison !

3. Le pieux Atri, quand il était de ce monde (43), fut jeté dans une horrible prison : ô maîtres généreux , vous l'avez délivré avec sa famille, brisant les prestiges magiques de son cruel ennemi, et triomphant (de ses ruses) (44).

4. Comme un coursier (tombé dans un abîme), le pieux Rébha (45) avait été, par ses ennemis, précipité dans les flots. Maîtres généreux, vous l'avez secouru et retiré tout meurtri. La mémoire de vos antiques prouesses ne périt pas.

5. Tel que (l'homme) endormi dans le sein de


Nirriti (46), tel que le soleil enseveli dans l'obscurité, tel que l'or fait pour briller et enfoui dans la terre, tel était Bandana (47). 0 secourables Aswins, vous l'avez relevé dans sa chute!

6. Maîtres véridiques, au nombre des bienfaits que vous semez sur votre route, il en est un qui doit être célébré par Cakchîvân (48), l'enfant de Padjra. Vous avez, pour un mortel, tiré du sabot d'un cheval des centaines de vases de liqueur (4o).

7. Puissants Aswins, vous avez rendu au fils de Crichna , à Viswaca, Vichnâpwa (qu'il avait perdu) (5o). Ghochâ avait vieilli dans la maison de son père; vous lui avez donné un époux (5i).

8. Par vous, Syâva (52) a obtenu la brillante Rousatî, et Canwa (53) la lumière. 0 généreux Aswins, votre gloire, c'est d'avoir rendu l'usage de l'ouïe au fils de Nrichada (54).

9. 0 Aswins, répandant vos bienfaits sous toutes les formes, vous avez amené à Pédou (55) un cheval léger et invincible, (cheval) glorieux, auteur de mille biens, qui terrasse l'ennemi et sauve (son maître).

10. Bienfaisants Aswins, vos actions méritent d'être célébrées, et l'hymne de la louange retentit au ciel et sur la terre. A la voix des enfants de Padjra (56), venez, avec vos dons, vers le sage qui vous présente son offrande.

1 I. Véridiques Aswins, (dieux) protecteurs, touchés de la prière de son fils, vous avez nourri le sage (Bharadwâdja) Célébrés par la voix d'A-gastya, vous avez relevé Vispalâ (58).


12. Quel est encore le lieu, ô fils du Ciel, (divi• nités) généreuses, protectrices de Sayou (Sq), (quel est le lieu) où, arrivant à la voix du fils de-Cavi (6o), vous avez, ô Aswins, au bout de dix jours, retiré (Rébha englouti dans les flots), connue un vase plein d'or enfoui dans la terre (61)?

13. Véridiques Aswins, vous avez, par votre puissance, rendu la jeunesse au vieux Tchyavâna (62). La fille 'du Soleil a environné votre char de ses trésors de lumière (63).

14. (Dieux) toujours jeunes, Tougra a chi renouveler pour vous les louanges des anciens hymnes; car vous aviez, des flots de la mer, recueilli sur vos coursiers ailés et rapides (son fils) Bhoudjyou (64). r5. Généreux Aswins, le fils de Tougra vous invoqua ; élevé au-dessus de l'Océan, il le traversa sain et sauf. Sur votre char merveilleux 1 aussi prompt que la pensée, vous l'avez transporté heureusement.

16. 0 Aswins, le passereau vous a invoqués; vous l'avez délivré de la gueule du loup. Sur votre (char), vous avez gravi le haut de la montagne (céleste); et (l'être) qui remplit tout a vu son fils expirer sous l'influence d'un fluide mortel (65).

17. Ridjrâswa immolait cent béliers à une louve; son père impitoyable lui avait ôté la lumière. 0 Aswins, vous avez rendu les yeux à Ridjrâswa. Oui, par.vous un aveugle a recouvré la vue (66).

18. «O Aswins, maîtres généreux, » s'était écriée cette louve, implorant votre appui pour un aveu-


gle; « Ridjrâswa m'a immolé cent et un béliers: il est pour moi comme un jeune amant.»

19. Adorables Aswins, votre protection est grande et salutaire; vous avez relevé (l'homme) fatigué. Pourandhi (67) vous a appelés; (vous l'avez entendue, dieux) généreux, et vous êtes venus à son 1 secours.

20. Secourables Aswins, en faveur de Sayou (68) vous avez rempli les mamelles d'une vache maigre et stérile. Vous avez, par votre puissance, amené à Vimada sa jeune épouse, fille de Pouroumitra (69).

21. Secourables Aswins, c'est vous qui, avec la charrue, avez semé l'orge; vous qui avez tire (de la terre!) la nourriture de l'homme; c'est vous qui, frappant de la foudre le Dasyou, avez fait briller la lumière pour XArya.

22. 0 Aswins! c'est à vous que Dadhyantch , fils d'Atharvan, dut sa tète de cheval. Le doux savoir, aimé de Twachtri, ce pieux Richi l'employa pour vous, et vos louanges sont devenues comme les guides du sacrifice (70).

23. Sages et véridiques Aswins! j'implore sans cesse votre faveur; exaucez toutes mes prières; accordez-nous de grandes richesses, des enfants et de la gloire.

24. Puissants, bienfaisants Aswins, vous avez donné à l'épouse d'un eunuque un fils (nommé) Hiranyahasta (71). 0 Aswins, Syâva, trois fois déchiré, a été par vous rappelé à la vie (72).

25. Voilà, ô généreux Aswins, vos anciennes prouesses, que les mortels ont célébrées. Nous aussi


nous chantons vos louanges : pour prix de nos sacrifices, donnez-nous la force et la domination!

Auteur : Cakchîvân ; mètre, Trichtoubb.

HYMNE VI.

AUX ASWINS.

i. Généreux Aswins, que votre char vienne ici, amené sur l'aile de l'épervier (poétique) (73) ; (ce char) rempli de richesses et de plaisirs, plus rapide que la pensée -de l'homme, orné de trois sièges, aussi prompt que le vent.

2. Sur ce char à trois roues, à trois sièges, rapide et roulant dans les trois mondes (74), venez; ô Aswins, engraissez nos vaches, nourrissez nos chevaux, augmentez notre vaillante race !

3. Secourables Aswins, venez, sur votre char rapide et impétueux, écouter l'hymne du poëte. Les anciens sages n'ont-ils pas célébré votre empressement à soulager la misère (des mortels) ?

4. Véridiques Aswins, qu'ils vous amènent ici, ces éperviers (poétiques) (75), légers et rapides, attelés à votre char, lesquels, pareils à des vautours


aériens et impétueux comme les flots, vous conduisent vers le sacrifice!

5. 0 maîtres, la jeune et aimable fille du Soleil (76) vient de monter sur votre char. Que dans leur course circulaire vos chevaux ailés, superbes, rapides, brillants, vous amènent près (de nous)!

6. Généreux protecteurs , par votre puissance vous avez sauvé Bandana (77), délivré Rébha (78), transporté à travers l'Océan le fils de Tougra (79), rendu Tchyavâna (80) à la jeunesse.

7. Atri se trouvait au milieu du feu : ô Aswins, vous lui avez donné soulagement et nourriture (81 j. Touchés de sa prière, vous avez rendu le jour à Canwa, plongé dans les ténèbres (82).

8. Le vieux Sayou (83) vous implora; ô Aswins, vous avez pour lui rempli la mamelle d'une vache. Vous avez délivré du danger un passereau (84), et rendu une jambe à Vispalâ (85).

9. 0 Aswins, vous avez donné à Pédou un cheval blanc, vigoureux, terrible, aimé d'Indra, redoutable en ses hennissements, frappant, immolant son ennemi, auteur étonnant de mille biens (86).

10. Puissants Aswins, ô vous dont la naissance est si fortunée, nous vous appelons à notre secours; nous vous prions. Venez vers nous, pour notre bonheur, avec votre char chargé de richesses, et daignez accueillir nos chants.

1 r. ( Dieux ) véridiques, poussés par l'énergie nouvelle de l'épervier (poétique) (87), venez vers nous. Heureux de votre bonheur, ô Aswins, je


vous appelle, en vous offrant l'holocauste, au le. ver de l'éternelle Aurore!

Auteur : Cakchîvân • mètre ^ Trichtoubh.

HYMNE VII.

AUX ASWINS.

1. Pour obtenir les biens de la vie, j'appelle votre char merveilleux et rapide comme la pensée, (ce char) attelé de coursiers légers, digne de nos honneurs, orné de mille bannières, portant la pluie et d'abondants trésors, chargé d'opulence et de richesses.

2. A l'arrivée de ce char, la Prière s'élève, et fait résonner l'hymne (sacré). De tout côté les Invocations arrivent. Je vous invite à notre holocauste, et nos compagnons se joignent à nous (pour vous honorer). 0 Aswins, Oûrdjânî (88) vient de monter sur votre char.

3. Lorsque d'innombrables guerriers, jaloux des biens que procure la victoire, se rassemblent sur le champ de bataille, alors, sur la voûte inclinée du ciel, on aperçoit votre char qui s'approche du maître que vous favorisez.

4. C'est vous qui, sur vos chevaux ailés, avez


rapporté Bhoudjyou (89) submergé ; c'est vous qui l'avez ramené à ses parents au sein de leur demeure lointaine. (Dieux) protecteurs, c'est vous qui avez généreusement secouru Divodâsa (90).

5. Pour soutenir votre gloire, vos nobles (coursiers) ont transporté votre char au but (assigné par les dieux); et la beauté, qui était le prix du combat, venant à vous comme à des amis, vous accepta pour époux (91).

6. Vous avez délivré Rébha (92) des ennemis qui l'entouraient, Atri (93) des feux qui l'environnaient, et que vous avez éteints par une onde fraÎche. Vous avez, pour secourir Sayou (94), rempli la mamelle d'une vache. Vous avez donné de longs jours à Bandana (93).

7. Bandana était accablé par l'âge : ô (dieux) secourables et puissants, vous l'avez restauré r comme un (vieux) char. Pour prix de ses hymnes, du sein qu'il a fécondé vous avez fait naître un saint homme. A celui qui vous honore accordez aujourd'hui votre secours.

8. Un fils était loin de son père, et tristement abandonné (96). Il vous a invoqués; vous êtes accourus , et par d'heureux secours vous avez exaucé les vœux qu'il vous adressait en sa détresse.

9. L'abeille a recouvré par vous son miel agréable. Le fils d'Ousidj (97) compose en votre honneur de doux chants , et vous invoque en vous enivrant de soma. Vous avez écouté la prière de Dadhyantch, et la tr'te de cheval vous a célébrés (98).

10. 0 Aswins, vous avez donné à Pédou (99) un


(coursier) blanc, objet de mille désirs pour les guerriers; (coursier) brillant et sauveur, invincible dans les combats, distingué dans toutes ses œuvres, et terrassant ses ennemis avec la force d'Indra.

Auteur: Cakchîvâo; mètre, Djagatî.

HYMNE VIII.

AUX ASWINS.

1. 0 Aswins, quel hommage est digne de vous? quel (mortel est capable) de vous plaire? Comment vous honorera-t-il, l'homme faible et ignorant (de sa nature)?

2. Oui, l'homme est ignorant, et vous êtes sages. Tout autre que vous est insensé. Mais que - l'homme s'adresse pieusement à vous; aussitôt, pour un simple mortel, vous exercez votre puissance invincible.

3. Vous êtes sages, et nous vous invoquons; vous êtes sages, inspirez notre prière en ce jour. Un serviteur dévoué vous honore et vous sacrifie.

4. Je ne m'adresse pas à des dieux impuissants;

(nous attendons), généreux (Aswins), le prix de nos invocations et de nos sacrifices. Conservez-nous forts et vigoureux.


5. Qu'il vous plaise, cet hymne qui retentit avec éclat dans la bouche de celui qui voudrait imiter Bhrigou (100), (cet hymne) que le fils de Padjra (101) vous adresse (aujourd'hui)! Qu'il vous plaise aussi le sage qui joint (à sa prière) l'offrande sacrée !

6. Écoutez l'hymne que chantait en votre honneur (un homme) errant dans les ténèbres (102), (hymne) que j'ai répété en recouvrant la vue par votre protection, ô Aswins, auteurs de tout bien!

7. C'est vous qui donnez, comme c'est vous qui , ôtez la puissance. Vous êtes notre refuge; soyez nos gardiens, et délivrez-nous des brigands sans conscience.

8. Ne nous livrez pas à notre ennemi. Ne souffrez pas que nos vaches nourricières, éloignées de leurs veaux, soient chassées de nos demeures.

9. Que vos amis vous trouvent favorables à leurs vœux! Que nous obtenions de vous abondance de nourriture, abondance de vaches!

10. Voilà le char des Aswins riches et bienfaisants. (Ce char) est sans chevaux (io3), et j'espère qu'il me procurera l'abondance.

11. (Char divin), chargé de richesses, signale pour nous ton pouvoir!... (Le voyez-vous)? ce char-fortuné avance du côté de ceux qui ont préparé le soma.

12. Il est deux choses qui passent vite : le sommeil et les mauvais riches. Dans ce moment, je ne connais ni l'une ni l'autre de ce s deux choses.

Auteur : Cakchîvân; mètres, Gâyatrî, Ouchnih, Vrihatî.


HYMNE JX.

A INDRA.

1. Quand donc (le dieu) qui protège les hommes et qui donne la richesse voudra-t-il écouter la voix des pieux Angiras? Lorsqu'il sort de son palais, (ce roi) digne de nos sacrifices, pour visiter le peuple qui l'honore, son pouvoir se manifeste au loin.

2. Ce maître puissant, voulant pourvoir à notre nourriture, amène ce riche troupeau de vaches (divines); le ciel en est assiégé. Le souverain (des dieux) contemple ces ténèbres qu'il a fait naître; et l'épouse du coursier devient la mère de la vache (104).

3. Qu'il vienne (écouter) notre antique invocation , celui qui donne aux Aurores leur lumière, celui qui chaque jour est le bienfaiteur des Angiras ses serviteurs. Il s'est fait une arme dont les coups foudroyants sont rapides; pour les quadrupèdes utiles à l'homme, pour l'homme lui-même, il a couvert le ciel (de nuages).

4. Enivré de la douceur du soma, c'est toi qui, pour le sacrifice, as jadis rendu (aux Angiras) ce fameux troupeau de vaches qui leur avait été enlevé (io5). Car toutes les fois que (le dieu) aux trois


têtes (106) apparaît dans le combat, il brise les portes de l'ennemi des enfants de Manon.

5. ( Oui, rien ne te résiste, ô dieu) merveilleusement rapide, quand le père et la mère de famille (107) , soutiens (du sacrifice), t'ont présenté le lait (des libations) et le trésor fécond des offrandes; quand (les prêtres) ont fait couler en ton honneur la brillante liqueur, et le breuvage que donne la vache nourricière.

6. (Le dieu) vainqueur vient d'apparaître : qu'il excite nos transports de joie. Il brille, tel que le soleil qui suit l'aurore. Qu'offert par nous sans réserve, et accompagné de nos chants, le soma jaillisse de la cuiller sacrée jusque sur le foyer.

7, Quand Agni s'enflamme au bûcher du sacrifice, alors que le Soleil s'occupe à garnir les plaines célestes de vaches (merveilleuses) (108), toi, cependant, tu brilles d'un éclat serein pour les travaux de l'homme qui pousse son char, ou qui conduit ses troupeaux, ou qui voyage avec célérité.

8. Habitant des vastes régions de l'air, arrête ici tes chevaux; combats l'ennemi qui convoite nos richesses, animé par cette boisson agréable, légère, fortifiante, que nos mortiers expriment pour ton bonheur.

9. C'est toi, ô (Indra) digne de tant d'hommages, qui as lancé contre le nuage le trait de fer que t'avait du ciel apporté Ribhou, quand, en faveur de Coutsa (109), tu frappais Souchna de coups innombrables.

10. (0 dieu) armé de la foudre, quand le so-


leil, au départ de la nuit, perçait le nuage qui le pressait, et cherchait à se débarrasser des chaînes dont Souchna avait tout couvert les airs,

11. Alors, en te voyant à l'œuvre, ô Indra, le ciel et la terre, vastes, forts, inébranlables, se livraient à la joie. De ta foudre puissante tu terrassais Vritra, qui se cachait au sein des ondes et se nourrissait de la substance des nuages.

12. 0 Indra, toi qui es l'ami des hommes, dirige vers nous ces coursiers vigoureux et rapides comme le vent, que tu conserves pour atteler à ton char. (Prends) ta foudre, que le fils de Cavi, Ousanas (i 10), t'a donnée; arme qui fait notre joie, et qu'il a aiguisée pour être fatale à Vritra et te donner la victoire.

13. 0 Indra, arrête ici un instant tes brillants coursiers, de même que le fameux Étasa retint le v char du soleil (m). Rejetant les impies (Asouras) au delà des quatre-vingt-dix fleuves (1 12), détruis leurs œuvres.

14. 0 Indra, (dieu) foudroyant, sauve-nous de la triste pauvreté, de la défaite dans la bataille! Nous demandons l'abondance, la gloire, l'honneur des sacrifices; donne-nous de l'opulence, des chars, des chevaux.

15. Que ta protection ne nous abandonne pas, (dieu) de la puissance et de la richesse ! accorde-nous l'abondance ! 0 Maghavan , multiplie nos vaches! Pères de famille dévoués à ta grandeur, puissions-nous jouir d'un bonheur constant !

Auteur : Cakchîvân; mètre, Trichtoubh.


NOTES

DE LA. PREMIÈRE SECTION.

LECTURE I.

(i) Il existe simultanément deux manières de diviser les Rig-Véda : ces deux manières se distinguent et en même temps se confondent assez pour qu'on ne puisse les indiquer à la fois sans inconvénient. Elles ont dû être introduites à des époques ou par des écoles différentes : l'une de ces divisions , que nous suivrons, est en huit sections, appelées achtacas; un achtaca renferme huit chapitres ou lectures, adhyâyas. Chaque lecture contient une trentaine, plus ou moins, de vargas. Le varga est une réunion [de vers ou distiques appelés rig, qui varient de trois jusqu'à huit. La subdivision par hymne, sowita, n'appartient pas à ce système de division, mais à l'autre système, qui est celui des mandatas. Il y a dix manddlas, partagés en anouvdcas. Chaque anouvâca contient un certain nombre d'hymnes ou soúktas. Nous n'avons pu admettre complètement l'une ou l'autre de ces deux divisions : nous avons pris la division par achtaca (section) et adhyâya (lecture); puis à la subdivision par vargas nous avons substitué celle qui se fait par soûktas (hymnes). Nous avons numéroté ces soûltas suivant le nombre qu'en renferme chaque adhydya.

(2) Agni, ignis, est le dieu du feu. Ce début du Rig-Véda, qui commence par un hymne à Agni, a donné lieu à la légende mythologique qui fait sortir le Rig-Véda de la bouche d'Agni. (Commentaire de Sâyana-Atchârya, copie de Paris, t. I, p. 5.)

(3) Hotri a une double signification, suivant qu'on le tire du mot hou, sacrifier, ou du mot hwé, invoquer, appeler.


(4) Le feu, allumé pour le sacrifice, donne aux dieux un signal auquel ils accourent.

(5) Ce mot angiras, comme beaucoup d'autres noms anciens, ne me paraît pas d'origine sanscrite. Cependant le commentateur cherche à l'expliquer, tantôt en le rapprochant du mot angdra, charbon, tantôt en lui donnant le sens d'anganasûa, doué d'ornement. C'est le nom d'un sage, père d'une famille sacerdotale. Une légende identifie le richi Angiras avec le feu. Comme le mot angiras peut signifier prêtre en général, il n'est pas étonnant qu'on l'applique à Agni.

(6) C est là, a regard d un dieu, un moyen de captation qui paraîtra indigne à notre civilisation. Nous enverrons plus d'un exemple dans le cours de cet ouvrage. K'est-ce pas là le caractère d'une de ces religions antiques, dans lesquelles on prend par son intérêt le dieu que l'on adore, et que Von brise quand il ne se montre pas favorable?

(7) Le mot rita offre un certain nombre de significations variées et embarrassantes. Comme adjectif, il veut dire pur, éclatant. Comme substantif, il s'emploie pour les choses et les substances qui peuvent avoir ces qualités, c'est-à-dire la lumière, 1 le feu, le sacrifice, et, suivant le commentateur, l'eau; au moral, la vérité , la justice. Obligé de choisir entre ces sens divers, et voulant mettre une certaincvunité dans ma traduction, j'ai presque toujours préféré le sens de sacrifice, feu dit sacrifice.

(8) "Vâyou est le dieu du vent ou de l'air.

(9) Ces liqueurs étaient faites avec des grains qu'on laissait fermenter, ou avec le jus de l'asclepias acida, appelé soma.

(10) Indra est le dieu de l'éther, considéré comme le premier des cléments : c'est le ciel qui enveloppe le monde. Le nom

d'Indra signifie roi.

(Il) Ces mets se composaient de beurre (ghrita), de caillé (dadld) mêlé de farine, de gâteaux. On les appelle ici du nom général de prayas ; ailleurs, du nom de vâdja.

(12) Mitra et Varouna sqnt deux formes du ciel, ou plutôt du soleil. Ce sont le soleil^e jour -et le soleil de nuit : car celui-ci est censé revenir, pendant les ténèbres, reprendre sa


place à l'orient. Ces deux personnages réunis représentent le jour astronomique; Mitra est le jour, et Varouna la nuit.

(13) Ou bien : exaucent la prière qu'accompagne le beurre (du sacrifice). Dans l'autre version, le mot ghrita indique la pluie, qui est comme le beurre destiné à engraisser la terre.

(14) Les Aswins ou Cavaliers sont deux divinités par lesquelles se trouvent personnifiés deux états, deux apparences du ciel. Il est probable que ce sont les deux crépuscules. Le commentateur les a quelque part confondus avec le Ciel et la Terre, et même avec le Soleil et la Lune, d'après l'autorité d'Yâsca.

(i5) Chez ces dieux, ce que le poète appelle mains et bras , ce sont les rayons de lumière.

(16) Traduction des deux mots dasra et nâsatya, qui sont les noms ordinaires des Aswins.

(17) Les offrandes étaient disposées, et les ministres du sacrifice assis sur des couches d'un gazon appelé varhis, cousa, darbha (poa cynosuroïdes).

(18) Paraphrase indiquée par le commentaire pour rendre le mot Roudra Je traduirais volontiers : suivant la route de Roucira, c'est-à-dire la voie de l'air.

(19) Vipra, le prêtre qui préside au sacrifice.

(20) J'essaye de rendre ainsi le mot hari.

(21) Le mot viswa signifie tout. Ce nom collectif désigne tous les dieux invoqués ailleurs séparément, et ne semble pas s'appliquer à une classe particulière de divinités.

(22) Traduction du mot composé éhimdyâsah, sur l'origine duquel les commentateurs.semblent embarrassés. Ils racontent à ce sujet une petite légende; ils disent que le feu, rappelé Sôlchica, s'étant caché dans les eaux parce que ses trois frères avaient été tués, les Viswadévas le rappelèrent, en disant : Éhi, ma ydsth ( Veni, ne abeas).

(23) Saraswatl est la déesse de la parole, vâg dévatâ. Elle est, dans le sacrifice, accompagnée de deux déesses, Ilâ et BhdraIt: Ild est la parole poétique, l'hymne; et Bhdratt, la parole accompagnée du geste, l'action déclamatoire.

(2/,) Le commentateur voudraifcque ce vers se rapportât a lOt rivière SaraswatÎ. Je n'ai pu partager son avis, et n'admets


pas cette confusion de personnages. Ce drapeau qu'élève Saraswatî, il me semble que c'est le feu allumé pour le sacrifice. Le mythe de Saraswatî ne me paraît pas encore formé: Brahma n'est que le sacrifice; et si Saraswatî était dite fille ou femme de Brahma, cela signifierait qu'elle naît du sacrifice ou qu'elle l accompagne. On appelle Femmes des dieux les prières prononcées en leur honneur. Cependant Saraswatî est le nom de l'une des sept rivières citées souvent dans les hymnes.

(25) Je trouve cette idée dans le mot dasma, qui est au 6* vers de cet hymne; et j'emprunte le sens que je lui donne, non au commentaire qui en fait une épithète d'Indra, mais au dictionnaire de M. Wilson.

(26) Littéralement : honoré par cent sacrifices. Le nombre cent est ici pour un nombre indéfini. Telle est l'explication donnée par le commentateur, qui en indique encore deux autres, représentées par les mots bahoucarman et bahoupradjna. On ne connaissait pas encore la fable qui suppose qu'Indra est dépossédé de son royaume céleste par celui qui a célébré cent sacrifices appelés aswamédhas.

(27) Vritra est un nom donné à l'ennemi d'Indra ; c'est l'obscurité des nuages, que dissipe la puissance du dieu. Indra fait la guerre aux Vritras, comme le Jupiter grec la fait aux Titans.

(28) Ce caillé porte le nom dedadhi.

(29) Allusion à l'immensité du ciel, éclairé le matin par les rayons du jour.

(3o) Le char que l'on prépare pour un dieu, c'est le sacrifice.

(3i) Moyennant ces trois épithètes, le commentateur, tout plein d'idées modernes, forme ici un syncrétisme d'Indra avec le soleil, le feu et le vent; il l'identifie aussi avec les étoiles qui brillent au firmament. Je ne vois en cet endroit qu'une description poétique du ciel, personnifié dans Indra, et représenté au moment de l'aurore.

(32) Cette invocation s'appelle Swadhâ.

(33) Les Marouts sont les vents : nous verrons, par la suite, que ce nom se donne à une classe de prêtres.


(36) Je n'ai pu adopter le sens du commentaire.

(35) On donne ici au vent le même nom qu'au feu, Fahni. L'idée est sans doute différente.

(36) Nous allons tâcher d'expliquer cette image, qui doit se représenter souvent. D'abord le mot vache, dans le langage poétique, est tout ce qui procure un avantage; cet avantage est le lait que l'on retire de cette vache. On donnera donc ce nom au sacrifice, à la prière, à la terre, au nuage, à la libation , aux rayons du soleil, etc. Ici la vache doit être le nuage, ou plutôt la lumière, le rayon. Au sein de la nuit, représentée comme une vaste caverne, sont renfermés les rayons, enlevés et gardés par les Asouras, enfants de Bala, et nommés Panis. Vrihaspati, autrement Agni, le feu du sacrifice, réclame ces vaches : une chienne divine, nommée Saramâ, et qui n'est que la voix de la prière (vdg dévî), est envoyée à la découverte. Indra, le dieu du ciel qui commence à s'éclairer, marche, avec les Marouts et les Angiras (c'est-à-dire les prêtres), à la délivrance de ces vaches, et il brise la caverne où elles sont renfermées. De tous ces détails 011 a composé une légende, dont nous venons d'indiquer quelques traits, et qui peut avoir quelque rapport avec la fable de Cacus. Les vaches que j'appelle célestes me semblent être ici les rayons du soleil : dans d'autres passages, ce mot désignera les nuages qui répandent sur la terre l'eau, qui est pour elle une espèce de lait. Je me trompe fort, si cette explication ne doit pas être aussi celle de l'histoire de la vache Io chez les Grecs, laquelle est donnée en garde à Argus, le Sahasrâkcha (millioculus).

(37) Le soleil, suivant le commentateur.

(38) J'estime que le véritable sens doit être : dociles à la voix du prêtre qui les attelle par la prière / littéralement, attelés par la parole.

(39) Quelles sont ces cinq classes d'êtres? Le commentateur pense que ce sont les quatre castes, auxquelles il ajoute les Nichâdas. Il explique de la même manière le mot pântchadjanya, qui se présentera plus loin. Mais je crois que les castes n'existaient pas encore à l'époque où ces hymnes furent composés, et, de plus, les Nichâdas n'étaient pas une caste. Yâsca suppose


que par ces cinq classes il faut entendre les Gandharvas, les Pitris, les Dévas, lesAsouras et les Rakchasas. Un autre auteur retrouve les cinq classes dans les Dévas , les Hommes, les Gandharvas, les Apsaras et les Serpents, ou bien dans les Dévas, les Hommes, les Pitris, les Quadrupèdes et les Oiseaux. D 'un autre côté, les Indiens reconnaissent cinq éléments. Ne seraient-ce pas les êtres appartenant à chacun de ces éléments? M. Wilson donne au mot pdntchadjanya une étymologie qui a trait à cette explication. Je dois dire que la même idée se présente dans la 5e section, 8e lecture, et que ces cinq classes sont appelées enfants de Manou, pantcha Mânouchâh.

(4o) Littéralement, à coups de poing : le commentateur indique le sens que j'ai adopté.

(4i) Sousipra; cette épithète est remarquable, et signifie ayant un beau nez ou de belles mâchoires. Quel rapport ont ces traits de beauté avec le caractère particulier d'Indra?

(42) Traduction littérale.

(43) Le mot arih répond au mot latin herus. C'est le maître de la maison faisant les frais du sacrifice.

(44) Ce passage renferme le mot vansa, qui signifie roseau et faniille. Le commentaire, expliquant ce mot dans le premier sens, dit que les sauteurs élèvent un roseau, qui est une espèce de mât de cocagne. Il me semble, à moi, que ce roseau doit être comme la hampe d'un drapeau. Dans le second sens, le commentaire pense que le vansa est une famille élevée par les vertus d'un père.

(45) Avant le jour du sacrifice, le chef de famille a dû envoyer sur les montagnes chercher le soma (asclepias acida ou sarcostema viminalis), recueillir le bois, et prendre toutes les dispositions pour les offrandes et le repas.

(46) Répétition exigée par le texte.

(47) Cousica est un roi de la race solaire. Il désira un fils dont la puissance fût égale à celle d'Indra; Indra lui-même voulut bien naître de lui, et porta, dans cette incarnation, le nom de Gâdhi. Quelques auteurs forment du mot rousica un adjectif qui signifierait fils de Cotisa, et alors le père de


Gàdhi se nommerait Cousanâbha ou Cousâmbha. Côsica voudrait dire descendant de Cousa.

(48) Les nuages sont considérés par le poëte comme des villes habitées par les Asouras. Indra les frappe avec sa foudre, pour en faire sortir la pluie, que retiennent ces ennemis des *'* dieux.

(49) Souchna est le nom d'un Asoura. Ce mot signifie desséchant. Par le mot magie il faut entendre l'art avec lequel il crée ces apparences physiques qui séduisent nos yeux.

(5o) Deux pièces de bois composent l'arant, et du frottement de ces deux pièces de bois on tire le feu du sacrifice.

(5i) Esprits immondes, ennemis des dieux et des hommes.

(02) Ce passage doit faire allusion à la distinction des feux, qui sont au nombre de trois : Ahavanîya ou feu du sacrifice, Gdrhapatya ou feu domestique, et Dakclzina ou feu placé du côté du sud.

(53) Djouhoû est un vase de bois en forme de croissant. Je crois qu'ici ce mot s'emploie pour le vase du foyer même, qui est de terre.

(54) Cet hymne est consacre à une classe de divinités nommées Apris : ce sont des formes du dieu Agni, et des personnifications divines des choses qui concourent au sacrifice. Les 1er, 2e, 3e, 4e, 10e et 11e distiques sont consacrés à Agni, sous les noms de Sousamiddha , Tanoûnapât, Narâsansa, llita, Twachtri et Vanaspati. Le 5e distique célèbre le gazon sacré; le 6e, les portes de l'enceinte du sacrifice ; le 7e, la nuit et l'aurore ; le Se, deux divinités qui doivent présider au sacrifice ; le ge, Ilâ, Saraswatî et Bhâratî, c'est-à-dire la poésie, l'éloquence et la déclamation; le 12e, la Swâhâ, ou exclamation employée au moment de l'holocauste. Ces êtres ainsi divinisés deviennent comme les ministres du sacrifice offert en l'honneur d'une divinité principale : en cette qualité, ils portent le nom de Dévas.

(55) C'est-à-dire bien enflammé.

(56) Ce mot Tanoûnapât reçoit plusieurs explications. Comme le mot napât ne peut guère s'expliquer, partout où je le vois, que par le sens d'enfant, de petit-fils, je conçois que le


mot Tanoûnapdt s'entende par enfant de son corps. Agni naît et vit aux dépens du bois, qui est comme son corps. Un autre sens qu'on lui donne est destructeur de son propre corps. Je crois devoir éloigner le sens de destructeur, qu'on donne à navât.

(57) Ce mot signifie chanté. Nardsansa, plus haut, signifie célébré par les hommes.

(58) Le nom de Manou est pris d'une manière générale pour signifier l homme, ou d une manière spéciale pour désigner le patriarche que les Indiens regardent comme le fondateur de leur race. Il me semble qu'on lui attribue, en plusieurs endroits, l'institution du culte du feu. L'expression Manourhita peut encore se traduire par constitué pour l'homme.

(59) La peinture que le poëte fait de ces deu\ divinités ne me permet guère de les identifier avec les Aswins. Ce sont, comme l'indique le commentaire , deux formes d'Agni, le feu de la terre et le feu de l'air. Ne serait-ce pas plutôt les deux sacrifices du matin et du soir?

(60) Voy. plus haut la note 23. Mahî, qui signifie grande, est une épithète de Bhttratî.

(61) Twachtri est Agni considéré comme donnant la forme ; c'est le feu plastique. On lui attribue les objets d'art, il forge la foudre d'Indra: c'est le Vulcain de cette mythologie. Je suppose que Twachtri est la troisième forme d'Agni , répandue dans l'air et constituant la chaleur vitale.

(62) Mot à mot, maître du bois. C'est le feu'presidant au bûcher du sacrifice, et même aux pièces de bois qui y sont employées, youpdgni.

(63) La swdhd est uue exclamation prononcée au moment de l'holocauste. On en fait une épouse d'Agni, car les prières sont les épouses des dieux.

(64) Canwa est un ancien sage, issu de race royale : rien eu effet ne me semble, dans cet ouvrage, annoncer la distinction des castes. Canwa fut prêtre, et père de prêtres, mais non brahmane. Son père était Apratiratha (nommé peut-être aussi Ghora), descendant de Poûrou, prince de la dynastie lunaire. Il donna le jour à Médhâtithi, auteur de cet hymne, d'où sorti-


rent les Canwas, dévoués au service des autels. Le commentateur regarde quelquefois le mot Canwa comme un nom commun, signifiant sage, prêtre.

(65) Personnages mythologiques au nombre de douze : ce sont les douze formes du soleil, regardées comme les fils d'Aditi.

(66) Le chamoz1 ou tchamasa est un vase qui contient le soma : c'est aussi la cuiller avec laquelle on le sert. Quelquefois on emploie ce mot pour le filtre de peau à travers lequel on passe la boisson pour la clarifier, et même aussi peut-être pour le pressoir.

(67) Les épouses des dieux sont les prières particulières que l'on dit en l'honneur de chacun de ces dieux.

(68) Exclamation usitée au moment de l'holocauste.

(og) Dieux des saisons, au nombre de six.

(70) Le nom de cette coupe est potra : un des prêtres s'appelle potri.

(71) Ce mot signifie conducteur ; ce doit être un nom du dieu Agni.

(72) L'épouse d'Agni, c'est une prière, une invocation, comme Swâhâ.

(73) Le sacrifice a lieu trois fois par jour, le matin, à midi, et le soir : de là l'expression trichavana.

(74) L'expression est gravahasta, lapidem manu tenens; et le mot grdvan désigne sans doute les vases de terre employés dans les sacrifices. Ce pourrait bien être aussi les mortiers ou les pierres qui ont servi à nettoyer l'orge ou à écraser le soma : cependant le mortier paraît avoir été de bois.

(75) C'est-à-dire qui donne la richesse ou la fo;-ce.

(76) Cette coupe s'appelle nechtra; un des prêtres, et Agni lui-même, porte le nom de nechtri, conducteur.

(77) Le mot tourîyam m'a semblé obscur. J'ai remarqué que le nom de Dravinodâs était invoqué 'quatre fois, et je me suis -déterminé à ce sens.

(78) Voy. la note 52.

(79) Ces grains s'appellent dhdnâh.


(80) Je me suis éloigné du sens donné par le commentateur, qui ne distingue pas les trois sacrifices.

(81) Géra signifie un cerf blanc, gÓramriga.

(82) Vritra est le nom principal sous lequel on personnifie le nuage qui couvre le .ciel; c'est donc l'ennemi d'Indra, qui le frappe de sa foudre, et envoie à la terre l'eau qu'il retenait.

(83) Épithète d'Agni, signifiant maître de la chose sacrée, Plu sacrifice.

(84) Cakchîvân est un saint Richi, regardé comme le fils putatif d'un roi de Calinga ou d'Anga, qui, accablé par l'âge, voulut se susciter à lui-même un fils de Dîrghatamas. La reine, rougissant de se prêter au vœu du roi, substitua à sa place son esclave Ousidj , qui enfanta Cakchîvân. Celui-ci épouai plus tard la fille du prince Swanaya, fils de Bhâvayavya, nommée Yrichayâ.

(85) Soma n'est pas le dieu Lunus; c'est la libation du soma personnifiée.

(86) Nom d'Agni. Voy. note 52.

(87) Autre nom d'Agni, signifiant maître de l'assemblée pieuse.

(88) Voy. note 56.

(89) Ce sens a été pris dans le dictionnaire Je M. Wilson. *

1 LECTURE II.

(1) Les Ribhous forment une classe de divinités. Suivant l'opinion de M. Névé, ce seraient d'anciens mortels élevés au rang des, dieux. Fils de Soudhanwan, de la race d'Angiras, ils sont au nombre de trois : Ribhou, Vibhwan et Vâdja. Il est à croire qu'ils établirent des cérémonies religieuses, et changèrent quelques uns des anciens usages. Peut-être fondèrent-ils une espèce de culte en l'honneur des rayons du soleil, avec lesquels on les a personnifiés en leur qualité de dieux. La légende leur attribue d'avoir ressuscité une vache (c'est-à-dire le sacrifice), d'avoir rendu la jeunesse à leurs deux vieux parents (c'est.à-dire d'avoir ramene le sacrifice du matin, qui redonne


la vie au ciel et à lia terre), d'avoir fait des chevaux pour Indra, un char pour les Aswins (c'est-à-dire d'avoir célébré des sacrifices en leur honneur), enfin d'avoir divisé en quatre parties la coupe de Twachtri (c'est-à-dire d'avoir établi quatre libations au lieu d'une). Je croirais que les Ribhous ne sont pas d'anciens Richis divinisés, mais que ce sont les rites euxmèmes, les cérémonies déifiées. J'avoue que les hypothèses sont chose trop facile , surtout avec l'instrument philologique; j'en donnerai un exemple que me fournit le nom même des Ribhous. La grammaire nous apprend d'abord comment la voyelle ri se métamorphose en ai- : ensuite la consonne bh, pour la valeur du son, correspond à ph ou f Il résulte, de ces deux faits, que Ribhous se convertit tout naturellement en Arphous; et ce mot rappelle aussitôt le nom d'Orphée, prêtre et poëte, qui a présidé à l'antique civilisation grecque.

(2) La coupe de bois du sacrifice, appelée tchamasa.

(3) Ou bien trois fois sept offrandes différentes. A l'occasion de ce vers, le commentateur explique que, dans le vase du sacrifice, il y a trois espèces d'offrandes, qu'il qualifie d'offrandes supérieures, d'offrandes du milieu, d'offrandes inférieures. Il distingue aussi trois classes (varga) de sacrifices : les haviryadjnas, les pdcaJadjnas, les somasanstlldnas. Il cite des sacrifices appartenant à chacune de ces trois classes, sacrifices dans lesquels les Ribhous étaient probablement invoqués. Ailleurs, il dit qu'il y a sept offrandes appelées hotrâ, et accompagnées de l'exclamation vachat.

(4) Les Rakchasas , comme les Harpies , souillent et dévorent les mets des sacrifices.

(5) Le commentateur parle d'une étoile, Savanagraha, qui avertit que le moment des libations est venu.

(6) Savitri est un nom du Soleil.

(7) Les mains et bras de ces dieux, ce sont leurs rayons. On conte à ce sujet une légende. Dans un sacrifice, Savitri s'acquittait des fonctions de prêtre. Ses acolytes lui présentant une offrande appelée prâsitra, la main du prêtre se trouva coupée. On en fit une autre d'or, qu'on adapta à son bras. Voici l'explication de cette légende : le grand sacrifice accompli par le


Soleil, c'est la fonction qu'il accomplit dans ce monde. L offrande prdsitra, c'est le nuage qui intercepte et coupe les rayons du Soleil. Le Soleil, ce grand Papi, c'est-à-dire le grand buveur, ne peut manquer de recouvrer ces mains d'or qui ne lui ont été enlevées qu'un moment.

(8) Le mot napât se présente souvent, et on le traduit de diverses manières. Je n'ai pas cru que des auteurs pussent ainsi se jouer avec la langue, et donner à un même mot, suivant leur caprice, un sens différent. J'ai cherché pour le mot napdtune signification uniforme, et qui convînt à toutes les circonstances ; je me suis décidé pour le mot enfant, et j'ai rejeté toutes les explications ingénieuses qui menaient à un autre sens. Dans la circonstance présente, Savitri, c'est-à-dire le Soleil , est l'enfant des libations, dans ce sens que le sacrifice donne naissance au feu terrestre, et ensuite au feu céleste, qui est le Soleil. C'est ce qu'on verra développé plus loin dans beaucoup de passages.

(9) Nous avons vu, lecture 1, note 67, que les épouses des dieux étaient les prières particulières que l'on dit en l'honneur (le chacun d'eux.

(10) Hotrâ, dit le commentateur, est l'épouse d'Agni, surnommé Homanichpdda. C'est la personnification de l'invocation faite au moment de l'holocauste. Ce mot signifie encore hymne.

(II) Bhâratî est donnée comme l'épouse d'Aditya. Voyez lecture 1, note 23.

(12) Varoutrî est désigné par le commentateur sous le synonyme de Faranîyâ; il semblerait que c'est la déesse qui préside à la prière par laquelle on demande une grâce, vara. Varoutrî est peut-être un nom d'Ilâ.

(i3) Dhichanâ est la pensée, l'intelligence, l'esprit. Ce mot s'emploie pour signifier prière. Le commentaire confond Dhichanâ avec Saraswatî, appelée Vâgdévî, déesse de la parole. Vov. lecture l, note 23.

(14) Épouse d'Indra, de Varouna et d'Agni.

(i5) Gandharva est, je crois , un nom d Agni : c est quel quefois aussi une épithète du Soleil.


(16) Vichiiou est rtn des noms du Soleil. Le texte porte le mot prithivî, qui s'emploie d'une manière générale pour signifier toute espèce de région, et d'une manière particulière pour signifier la terre. Le Soleil, en effet, semble partir de la terre, dont il peut se dire le fils.

(17) Le commentateur entend ici les sept espèces de mètres ou tchhandas qui servent à composer les hymnes. Ne serait-ce pas plutôt une allusion aux sept rayons que l'on donne à la lumière? Le poëte n'a-t-il pas voulu représenter le Soleil avec une auréole de sept rayons?

(18) Ce sol, c'est tantôt la terre, tantôt la voûte du ciel puisque les trois endroits foulés par le Soleil sont l'orient, Samârohana ou la colline du levant; en second lieu, le midi, Piclmoupada ou le méridien céleste ; et enfin, l'occident, Gayasiras ou les collines du couchant. Tels sont les trois pas ou stations de Fichnou, surnommé Trivicrama, qui ont donné naissance à une grande fiction pouranique.

(19) Autant qu il me sera possible, je verrai dans le mot Souri le maître de maison, le père de famille. Il doit être distingué du prêtre qui accomplit le sacrifice, dont l'autre a fait les frais.

(20) Vâyou , c'est le vent considéré comme le dieu de l'air.

(21) Ces mille yeux représentent l'extrême vigilance de ces dieux ; ou bien, comme l'éther et l'air semblent être le séjour des étoiles, ces yeux rappellent les astres innombrables qui tapissent la voûte céleste. On ne connaissait pas, à cette époque, la légende obscène racontée dans le Râmâyana sur l'origine de l'épithète Sahasrâkcha donnée à Indra.

(22) Nom du Soleil.

(23) Prisni est un nom donné à la Terre considérée comme une divinité; c'est, en certains cas, un synonyme d'Aditi. Suivant les Indiens, les vents viennent de la terre, et par conséquent ils en sont comme les enfants. Le mot Prisni, au masculin, est un nom du Soleil. Je pense que Prisni, mère des vents, c'est plutôt le nuag'fe, ou l'air chargé de nuages.

(24) Ce sont les six saisons, qu'on nomme Ritous. Les noms des six Ritous sont le Vdsanta et le Gréchma, le Vdrchica et le


Sdrada, l'Hémantica et le Slsira. En les accouplant ainsi deux par deux, on peut n'en compter que trois.

(25) Le commentaire entend ces mots des femmes qui assistent le père de famille dans les soins qu'il prend pour le sa'" orifice.

(26) Le mot déva signifie brillant, et ne répond pas au sens métaphysique que possède notre mot Dieu, lequel n'est pas traduit en sanscrit. Ce mot déva a plusieurs acceptions. II s'emploie pour désigner les diverses personnifications de la substance divine se manifestant dans les éléments : en pareil cas je le traduis, avec regret, par dieu. Il se dit aussi pour distinguer les personnages remarquables dans l'ordre religieux ou dans l'ordre civil; alors je le traduirai par déva, auquel j'ajouterai quelquefois l'épithète de mortel, lorsqu'il y aura opposition entre les dévas-dieux et les dévas-hommes. Le mot amrita (immortel) s'emploie également avec ces deux significations. Mais vous noterez que bien souvent le poëte donne le nom de Dévas à ces personnificatiohs de cérémonies et de rites, qu'il fait agir comme des êtres réels et divins.

(27) Soma est la libation personnifiée. Ces eaux dont il est ici question se prennent quelquefois pour les différentes espèces de libations, et je pense que toutes ces invocations s'adressent aux Eaux considérées dans le sacrifice. Ainsi, au vers 17, lorsque le poëte parle des Eaux qui précèdent la naissance du Soleil (Oupasoûryé), et de celles qui l'accompagnent, il me semble qu'il désigne les libations du matin et celles de la journée. Au vers 18, les vaches désaltérées par ces Eaux, ce sont les rayons d'Agni. Dans le vers présent, il cite Soma et Agni, agents du sacrifice.

(28) L'imprécation, dans l'opinion des Indiens, est une arme terrible qui doit toujours produire son effet, même lorsqu'elle est injuste.

(29) Le mot Aditi qui se trouve dans ce vers est le nom de la déesse qui représente la nature entière, et quelquefois seulement la terre. De là on a imaginé que l'auteur de cet hymne, . Sounahsépa, fils d'Adjîgarta , l'avait récité au moment où il allait être immolé aux dieux. Être rendu à la grande Aditi pour


repoir son père et sa mère, c'était être rendu à la terré pour aller dans un autre monde retrouver ses parents ,* ces mots étaient en même temps un témoignage rendu à l'immortalité de l'âme. Je n'ai pas cru devoir adopter une traduction qui ne me paraît pas en harmonie avec l'ensemble de l'hymne. Le sacrifice se fait le matin, et le but de ce sacrifice, c'est d'amener heureusement le jour : l'auteur du jour, c'est le Soleil, qui révèle le ciel et la terre, appelés père et mère. Voilà ce que le poëte désire de revoir, et, à peine remis des anxiétés que donne la nuit, il demande une pleine jouissance de la nature ; c'est ce que signifie le mot Aditi, lequel se retrouve dans ce sens au dernier vers de cet hymne. On a encore voulu trouver dans ce vers le désir de Sounahsépa de recouvrer sa liberté et de revoir sa famille. J'ai aussi rejeté ce sens; je. me suis attaché à celui qui semblait ressortir de la composition tout entière. Je crois donc que être rendu à la grande Aditi, c'est rentrer en possession complète des biens que nous présente la nature au lever du soleil. Agni, qui préside au sacrifice, est le dieu qui rend ce service aux hommes.

(3o) Nom du Soleil.

(31) Autre nom du Soleil.

(32) Il faut bien remarquer que l'auteur distingue le Soleil de Varouna, qui en est l'âme et le directeur.

(33) Nirriti est la divinité du mal, Papa dépata.

(34) Voilà le passage sur lequel on se fonde pour penser que cet hymne est celui que Sounahsépa récita lorsqu'il était prisonnier. Mais, en tous cas, la.circonstance dont il est ici question est mentionnée comme déjà passée, et le reste de l'hymne ne semble pas avoir le but spécial qu'on lui suppose. Pour ma part, je pense que cet état de captivité de Sounahsépa, comme ailleurs l'état de cécité de certains personnages , n'est qu'une métaphore qui peint l'abattement de l'homme incapable d'agir pendant la nuit, et en quelque sorte lié ou aveuglé par les ténèbres. Le sacrifice du matin vient lui rendre sa liberté et la lumière.

(35) Ces mots sont la traduction du mot Asollra, dont l'explication la plus convenable m'a paru être celle que je donne


ici. On voit pour quelle raison cette épithète est attribuée au j Soleil et aux autres dieux ; l'Asoura est l'être doué de force et de mouvement, et communiquant la vie dont il est animé. Les J nuages ont cette propriété; et quand le poëte les a pcrsonni- fiés, les êtres ennemis des dieux, et qui les animent, ont pu être appelés Asouras. Ce mot a fini même par désigner plus souvent | les adversaires des dieux, les Titans indiens. Je suppose que, plus tard, dans la composition du mot Asollra, qu'on avait perdu de vue, on a cru trouver un a privatif, et qu'on a ainsi formé le mot Soura, qui signifie Dieu. «■*

(36) J'entends par ces mots que l'obscurité qui règne au ciel, sur la terre, dans les airs, est une triple chaîne qui lie les - hommes pendant la nuit.

(37) Le mot Aditi se trouve encore ici, et on le rend par salut, sécurité. Je sais que la même expression peut avoir dif- férentes significations ; mais je n'aime pas que cette expression, dans des circonstances analogues, se trouve interprétée différemment. J'ai donné au mot Aditi le même sens que dans le premier vers. Être à Aditi, c'est, comme en français, être tout à la nature, jouir complètement de la nature. Aditi, dans les idées indiennes, me semble être l'ensemble de la matière organisée,

et animée d'un souffle divin : ce mot signifie complet, et est en opposition avec le mot diti, qui veut dire divisé, incomplet. D'Aditi naissent les Adityas, ou formes du Soleil ; de Diti, les Dêtyas, êtres malfaisants qui animent les météores célestes, et font la guerre aux Adityas et aux autres dieux. Le sens du mot Aditi, comme je l'ai dit, peut être restreint à la signification de terre ; et Aditi est alors confondu avec Prithivl. Ce même mot Aditi, au masculin, est employé pour signifier l'ensemble des offrandes, le sacrifice.

(38) C'est un treizième mois de quelques jours, ajouté pour rendre l'année lunaire égale à l'année solaire.

(39) Varouna est une forme dAgni; le vers 10 le représente au sein des demeures humaines, où il est le dieu sacrificateur.

(40) Voy. la note 36.


41 ) On pourrait aussi traduire : qu'ils viennent s asseoir sur notre cotisa comme sur celui de Manou. -

(42) Agni est appelé fils de la Force, parce que c est par la violence du mouvement qu'on l'extrait de l'arant. Voy. lecture 1, note 5o. Cependant cette expression est employée pour d'autres personnages qu'Agni, et je pense qu'il ne faudrait y voir qu'une manière de représenter la force au superlatif : enfant de la Force serait synonyme de très-fort, très-robuste.

(43) Voy., pour la distinction des feux, lecture l, note 52.

(44) Cette image bizarre s'explique par 1 apparence même de la flamme. Le commentateur dit quelque chose de plus : il ajoute que le feu, par l'influence de ses flammes, détruit les ennemis du dévot, comme le cheval, par le mouvement de sa queue, donne la mort aux mouches qui le piquent.

(45) On pourrait modifier cette traduction, si 1 on suivait l'idée énoncée plus haut, note 3 , sur la distinction des trois offrandes. Il est possible aussi que ces trois genres d'offrandes placées dans le vase du sacrifice aient un rapport symbolique avec l'éther, l'air et la terre.

(46) Le mortier s'appelle ici ouloukhala. Voy. lecture l, note 74. La pierre dont on vient de parler est le foyer destiné au feu du sacrifice.

(47) Figure peu déceute. Le dictionnaire de M. Wilson traduit ce mot par 1° mons Yeneris, 2° the hip and loins.

(48) La mère de famille se chargeait des détails du sacrifice relatifs au ménage, des fleurs, du lait, du beurre, etc. Elle entrait dans la salle, et en sortait pour donner ses ordres au dehors.

(49) Voy. lecture l, note 5o. Avec le bois de sami on fait une pièce cubique de cinq pouces de diamètre , qui a une petite ouverture dans .la partie supérieure. On y introduit un morceau d'aswattha, que deux personnes tirent et font tourner . par le moyen d'une lanière.

(5o) Vanaspati veut dire arbre. Il m'a semblé qu'ici ce mot signifiait un morceau de bois, et que ce morceau de bois, c'était le pilon.

(5i) Tel est le sens extraordinaire que j'ai cru devoir


donner au mot hari. Il faut se rappeler qu'il est formé de hri.

(02) Je suppose que le mortier est de bois, comme le pilon • voilà pourquoi le mot vanaspati est au duel.

(53) Ce mot n'est pas dans le texte. Il est donné par les commentateurs, qui croient, les uns, que c'est un dieu ainsi nommé, les autres, que c'est ou un ministre du sacrifice, ou le père de famille lui-même.

(51,) Le Soma, pressé par le pilon dans le mortier, était jeté dans un bassin (tchamou) (lecture l, note 66) ; on le versait sur un filtre, qui était une peau de vache percée.

(55) Voy. lecture 1, note 41.

(56) Satchtvas est traduit ordinairement par puissant ou par sage. Mais comme on dit que Satchî est l'épouse d'Indra, et que les prières sont les épouses des dieux, je donnerais volontiers à Satchi le sens de prières : car satcha veut dire parler. Cependant j'expliquerais aussi ce mot par sagesse, reconnaissant la sagesse pour l'épouse d'Indra, comme Métis est celle de Jupiter.

(07) Le commentaire, en nous disant que ces deux personnages sont les messagères d'Yama ou de la mort, ne donne pas d'autres détails.

(58) Les deux Aswins représentent les deux crépuscules, ou plutôt le jour et la nuit. Leur char, c'est le ciel, dont une partie est éclairée, et l'autre plongée dans l'obscurité. Il en résulte que le poëte dit qu'une des roues de ce char (une des deux surfaces célestes) est dans une région inaccessible, et l'autre dans notre atmosphère.

(59) Voy. lecture 1, note 5.

(60) Des deux pièces de l'aranî naît le feu : ce sont là les deux mères qu'on donne à Agni.

(61) Dans la nomenclature des cinq éléments, l'air est avant le feu. Je n'ai donc pu admettre le sens donné par le commentateur. Le Vent (Mâtariswan) aperçoit le feu naissant ; il vient de son souffle l'exciter, et augmenter sa force.

(62) Les anciens livres -représentent Manou comme un homme pieux et ami des sacrifices. Voy. lecture J, note 58. Le sacrifice du matin, auquel préside Agni, amène la naissance du Soleil, lequel éclaire et révèle le ciel à l'homme.


(63) Pouroûravas, petit-fils de Manou, est renommé, dans l'antique histoire de l'Inde, pour avoir organisé le culte du feu et pour avoir inventé l'arant.

(64) Allusion à l'opération par laquelle on tire le feu. de l'arant.

(65) Le commentateur explique ce passage en représentant le feu ahavantya porté à l'orient, et ensuite le feu gârhapatya établi à l'occident.

(66) Il est ici question, suivant le commentateur, des bipèdes et des quadrupèdes. Ne serait-ce pas plutôt la nourriture solide et la nourriture liquide?

(67 ) Comme au vers 4 de cet hymne, ce sont les ceux pièces de l'aranî. On peut entendre qu'Agni brille entre le ciel et la tPrre- considérés comme père et mère du monde.

(68) Tout ce passage fait allusion à une légende dont les détails me sont inconnus. Il paraîtrait qu'Agni, incarné dans la famille d'Angiras, était devenu le prêtre protecteur de Manou et de ses descendants. Ilâ, fille de Manou et mère de Pouroùravas, l'eut à son service. Sous Nahoucha , petit-fils d'Ilâ, ce même Angiras exerça l'autorité et commanda les armées : c'est l'opinion du commentateur, qui donne le mot sénélpati pour synonyme de vispati. Remarquez que le nom d'llâ, fille de Manou, est aussi le nom de la prière dans le sacrifice, et que la légende , sous ce rapport, pourrait bien être une allégorie ; car cette incarnation d'Agni n'est autre chose que sa naissance dans le sacrifice.

(69) Cet hymne est 1 ouvrage d Hiranyastoupa, tus d Angiras, et par conséquent d'Agni incarné dans cette famille.

(70) Allusion aux quatre points principaux de l'horizon, vers lesquels le feu lance à la fois ses clartés.

» • • 1 • 1 iv •

(71J Dans ces anciens temps on immolait queiqueiois une vache, pour complaire aux hôtes que l'on recevait le jour d'un sacrifice solennel ; de là vient qu'un hôte se nommait Goghna. Nous verrons plus loin le sacrifice du cheval. Le commentateur -indique un autre sens; il ne s'agirait pas d'une victime vivante , pasou, mais d'une offrande , d'un présent fait à une personne vivante , par exemple, aux piètres assistants.


(72) Soit à cause de sa générosité, soit à cause de son bonheur

(73) Yayâti est le cinquième roi de la race lunaire

(74) Ces grands exploits d'Indra sont des allégories toutes physiques. Ahi c'est le nuage se développant comme un serpent; Vritra, c'est le nuage obscur oui voile Ip. soleil âvaraca

(75) Voy. lecture 1, note 61. '

(76) Les tricadrous sont, à ce qu'il paraît, trois sacrifices; es jours où ils arrivent sont appelés tricadrouca, autrement db/tiplâvica. Le commentaire parle de ces trois sacrifices, qui se nommeraient djyotih, gôh, âyouh; mais il ne donne pas d autres détails. Le mot cadrou semblerait indiquer des cérémonies faites pendant un temps noir et couvert.

(77) Nom d'Indra, dispensateur des richesses.

(78) Le poëte donne à la mère de Vritra le nom de Ddnoll, comme qui dirait Donatrix, Je n'ose pas caractériser cet être allégorique. Serait-ce la vapeur dont se forme le nuage?

(79) Voy. lecture 1, note 36. Ce mot Pani doit avoir le sens d'a vare.

(80) C est le nombre ordinaire par lequel ou désigne eu général les fleuves : tels le Gange et les autres, dit le commentaire.

(81) Nombre défini pour un nombre indéfini.

LECTURE III.

(1) Cette armée, dit le commentateur, ce sont les nuages. Je croirais que le poëte désigne ainsi la troupe des Marouts.

(2) Les mots père de famille servent de traduction au mot Arya, que je regarde comme fort important. Mon opinion particulière est que la .colonie indienne conduite par Manou, et qui s'est établie dans l'Aryâvartta, venait des contrées qui sont à l'occident de l'Indus, et dont le nom général était Arie, Ariane, Hiran. Le mot simple arya, et le mot de descendance, ârya, devaient être la dénomination générale des colons, qui devin-l'cnt propriétaires des terres. De là résulte que, dans la langue ordinaire, le mot Arya, cessant d'être un nom de peuple, a conservé le sens de maître; plus tard encore, le système des


castes ayant été établi, les hommes attachés à la culture de la terre ont conservé la dénomination d'Arya, confondue avec celle de Vésya. Cependant les anciens habitants du sol indien avaient été repoussés sur les montagnes, et, contraints de vivre de déprédations, ils avaient reçu le nom de dasyou (brigand). Peut-être aussi devaient-ils ce nom à leur caractère barbare, qui contrastait d'une manière étonnante avec celui des Aryas, moral et religieux; tellement que le mot arya ou ârya était dcvnue synonyme de bon, de respectable. A mesure que les colonies ariennes se sont multipliées, le nom du peuple s'est perdu, pour faire place à des dénominations nouvelles tirées des lieux ou des personnages; mais je pense que comme le mot Hellène a désigné en général les peuples grecs, le mot Arya a longtemps aussi distingué les nations indiennes, et qu'on le trouve plus d'une fois avec cette signification dans les hymnes que je traduis. Ici Indra reçoit cette épithète : c'est une manière d'identifier le dieu avec la nation par le moyen d'un mot à double entente et cher à tous les souvenirs : Indra est maître, il est Arya. Tel est le nom que l'on donna dans la suite à la déesse Pàrvatî ; elle fut aussi Arya.

(3) C'est-à-dire le Dasyou, comme tout a 1 heure Indra était appelé Atya. On pourrait croire, en lisant cet hymne, que c'est un chant allégorique en l'honneur d'une victoire remportée sur les brigands de la montagne, sous la protection du dieu national Indra.

(4) Ainsi s'appellent les compagnons de Vritra. La mère de Vritra, Dânnll, tire son nom du verbe dd, qui signifie donner. Le mot Sanaca a une étymologie analogue : san veut auss, dire donner. Serait-ce un simple effet du hasard, que le rapprochement de Dânou et de Danaé chez les Grecs ?

(5) Ce mot est la traduction de Navagwa, qui semble être le surnom d'une tribu d'Angirasas.

(6) Vritra est quelquefois appelé Souchna (le Desséchant), parce qu'en retenant les eaux il cause la sécheresse. Les mauvais génies ont des cornes comme les animaux sauvages, qu'au dernier vers de l'hymne précédent on appelle aussi Sringin. Voy. lecture 1, note 49.


(7) Voy. lecture 1, note 48.

(8) Poëte et Richi protégé par Indra, qui le pril un jour sur son char.

(9) Les noms de Dasadyou et de Switrâ, sa mère, ne me sont connus que par les détails que donne ici le poëte.

( JO) Le nombre trois, ainsi répété, fait allusion sans doute au trichavana, ou aux trois moments de la journée où se font les sacrifices. La nuit, comme le jour, est partagée en trois époques.

(II) Le commentateur pense qu'il est ici question de Soma, dieu de la lune, et de l'une des constellations considérées comme ses épouses. Je crois que Soma est la libation, et que sa bien-aimée est la flamme d'Agni. Ces aliments dont est chargé le char des Aswins sont, ou les offrandes qu'on fait à ces dieux, ou les biens dont ils comblent les hommes.

(12) L Aurore. Cependant ce pourrait être la Nuit, qui, succédantau Jour, peut être considérée comme la fille du Soleil.

(i3) Jusqu'à quel point ces trois espèces de médicaments n'auraient-ils point de rapport avec les trois espèces de biens dont parle le vers 5, lecture 11, hymne 8?

(14) Ou bien : à celui pour qui je fais des libations ; car le mot sounou a ces deux sens.

(i5) Samyou, fils de Vrihaspati, est le type du bonheur. Ce mot signifie heureux.

(16) Ce sens est celui du commentaire; mais on peut en trouver un tout autre. Ces mots signifient tout simplement : triplex auxilium ferte. Les trois humeurs du corps, suivant le système indien, sont le vâta, le pitta «t le slechtnan, l'air, la bile et le phlegme.

(17) Le mot p$dvatas me semble désigner la région qui est de l'autre côté de l'horizon, du côté opposé à celui où nous sommes.

(18) Ce sens est entièrement donné par le commentateur, qui suppose qu'il est ici question des trois Fédis, désignés par les noms d'Achtica, de Pâsouca et de SÓmica.

(19) Voy. lecture ii, note 80. Ces sept rivières peuvent être aussi les sept espèces d'offrandes.


(20) Explication du commentaire.

(21) Ces trente-trois dieux sont, dit-on, les douze Adityas, les huit Vasous, les onze Roudras et les deux Aswins.

(22) L'opinion indienne est que le soleil ne quitte pas le ciel, mais qu'arrivé à l'occident avec une face lumineuse, il retourne par la même route à l'orient avec une face ténébreuse; ce que l'auteur exprime par l'idée de rayons noirs, crichna radjas.

(23) Voir la note précédente.

(24) Suivant le commentateur, ces trois mondes (dydvas) sont le dyouloca, le bhoûrloca et le monde d Yama, où les âmes des morts se rendent par la route de l'air.

(25) Voy. lecture 11, note 35. Ce mot asoura se tradmt par les mots sarvéchdm prdnada.

(26) On est au moment du sacrifice qui précède l'aurore.

(27) Les points cardinaux, si l'on compte le zénith et le nadir, sont au nombre de dix. Les huit points que l'on marque à l'horizon sont les quatre principaux ( disas ) et les quatre intermédiaires (pradisas). Le commentateur donne le nom de vidisas aux points intermédiaires.

(28) Voy. plus haut, note 80, lecture 11.

(29) Voy. lecture II, note 7.

(3o) Voy. lecture 11, note 32.

(3i) Plus haut, note 22.

(32) Le texte porte Médhydtithi; je crois que c'est le même que Médhâtîthi, fils de l'ancien Canwa. On dit aussi que Médhâtithi et Médhyâtithi sont deux frères, fils de Canwa.

(33) Cette strophe renferme les noms de plusieurs personnages appelés rddjarchis, Yadou est un des cinq fils d'Yayâti, cinquième roi de la race lunaire. Tourvasou, appelé ici Tourvasa, était son frère. Je ne sais rien d'Ougradéva ni des autres. Cette histoire antique cite plusieurs Vrihadrathas. Je pense que la mémoire de ces princes, renommés pour leur piété, est ici évoquée par le poëte reconnaissant; leurs mânes sont invités à venir siéger au sacrifice.

(34) Ces mauvais génies portent ici le nom d'Yâtoumâvân;


plus haut, au vers 10 de l'hymne précédent, c'était Yâtoudhânan.

(35) Ce Canwa, dont le nom est cité dans le cours de l'hymne, est-il le même que celui dont nous avons parlé, lecture 1, note 64? Le mot Ghora, qui signifie terrible, et qui est le nom de son père, peut avoir quelque analogie de sens avec le mot Apratiratha, qui implique l'idée d'invincible. Cependant je pense qu'il faut distinguer le fils de Ghora et le fils d'Apratit a-tha; que ce dernier est un ancien Canwa, souche d'une famille sacerdotale, et père de Médhâtithi ou Médhyâtithi, ici mentionné, et que le fils de Ghora est un membre moins ancien de la famille des Canwas, lequel rappelle, dans cet hymne, un des titres d honneur de son aïeul. Le commentateur dit quelque part que le fils de Ghora devint fils de son propre frère Canwa.

(36) Ces vaches, comme nous le savons, ce sont les nuages; leur lait, c'est la pluie.

(37) Le lieu de la naissance des Vents est la terre; considérée comme leur mère, la terre porte le nom de Prisni. Voir lecture 11, note 23. L'air, placé entre le ciel et la terre, reçoit les Vents.

(38) Voy. lecture 11, note 33. Nirriti, déesse du mal, nie semble être ici la Maladie; la soif dont il est question doit être celle de la fièvre.

(39) Voy. lecture 1, note 83.

(4o) Le poëte emploie ici le mot sloca pour désigner toute espèce de vers.

(41) Voy. lecture 1, note 83.

(42) Nous ne ferons plus d observation sur cette locution connue du lecteur, et qui se rapporte aux efforts que l'on fait pour extraire le feu de l'aranî. Voy. lecture 2. note 42.

(43) Saraswatî ou lia, appelée ici Sunritd. Voy. lecture J, note 23.

(44) Le mot Ild est pris ici, par le commentateur, pour le nom de la fille de Manou. Voy. lecture ii, note C8. Je crois qu'il est question de la déesse I!â ou Saraswatî.


(45) Le poëte suppose que c'est Agni lui-même qui fait la prière par la bouche du prêtre, hotrimoukhé sthitalz.

(46) Le commentateur fait rapporter toute cette strophe à Brahmanaspati. Les royaux protecteurs ici mentionnés, ce sont les Aditvas.

(47) Je traduis le mot vimoutch par libation. Voy. lecture 11, note 8. Le commentateur le traduit par nuage. Si Poûchan est une forme du soleil, je ne conçois pas qu'il soit l enfant du nuage. Aussi le commentateur prétend-il qu'ici Poûchan, c'est la fécondité de la terre, qui est un effet de la pluie. Je n'ai pu ndonter son exnlication,

I l

(48) Roudra, dieu terrible et chef des vents, doit être l'air personnifié. C'est sous d'autres noms, Vayou, Màtariswan, Marout.

(49) Voy. note i5.

(5o) Sonia, comme nous l'avons déjà vu, est la libation personnifiée : on lui donne aussi le nom de Indou. Les deux mêmes noms s'appliquent encore à la lune.

(51) On explique ce mot de diverses manières. Djâtavédas est le dieu qui connaît les choses nées, ou dont le bien est né ; c'est-à-dire le dieu qui pénètre dans tous les êtres pour les animer, ou qui est l'auteur de tous les biens parmi les êtres. Je ne cite pas les autres explications.

(52) Prascanwa est le fils de Canwa, auteur de l'hymne précédent.

(53) Où bien : un prêtre qui est un mortel comme nous. C est le double sens aussi du mot Manouchvat, qui est dans le vers suivant. v

(54) Voy. lecture ni, note 21.

(55) Les Pourânas citent Priyavrata, mais non Priyamédha, comme fils de Manou Swâyambhouva.

(56) Atri est un ancien Richi, ainsi qu Angiras.

(57) Viroûpa est un prince, fils dAmbancha , et arrière-petit-fils de Manou.

(08) Le texte porte Sindhoumâtarâ : ce mot peut aussi signifier enfants de la mer; le ciel, représenté par les Aswins,


semble sortir de la mer, et le poëte peut la donner comme la mère de ces deux divinités.

(59) Les Aswins, naissant à l'horizon, sont censés devoir traverser une mer de vapeurs. Il est naturel que le poëte leur donne un vaisseau; nous verrons même plus loin que ce vaisseau a cent rames.

(60) Le soleil n'est pas encore levé, et le ciel est à peine visible. Cependant les libations sont toutes préparées.

LECTURE IV.

(1) Soudas est un fils de Tchyavâna. L'auteur l'appelle Soudas et non Soudâsa, comme portent les Pourânas. Ce mot signifie libéral; le commentateur en fait un nom commun.

(2) Je suppose que l'auteur désigne ici les biens qui peuvent provenir de l'air par les pluies, et du ciel par la chaleur du soleil.

(3) Ce passage renferme le mot vridjanam, dont le sens est embarrassant parce qu'il est varié. Il me semble qu'en recourant à la racine vridj (couvrir), on arrive à se rendre compte des diverses significations de vridjanam : c'est la chose qui couvre, qui protége, qui défend; c'est le ciel, le sacrifice, le combat. Dans un sens passif, c'est la chose dont il faut se garantir, comme le mal, la nuit.

(4) Ces vaches, nous le savons, sont les nuages qui rougissent au lever de l'aurore.

(5) Littéralement, le bipède.

(6) Ces chevaux, ce sont les rayons du soleil qui annoncent le jour. Voilà pourquoi le poëte leur donne le nom de Kétou.

(7) Le commentateur dit que le soleil, en un demi-clin d'œil, fait 2,2o2 yodjanas.

(8) Le mot visait semblerait indiquer qu'on désigne ici les Marouts, plebs divina.

(g) Turdus salica.

(10) Nauclea cadamba.

(11) La légende raconte qu'Indra, invoqué par Médhâtithi,


fils de Canwa, vint, sous la forme d'un bélier, boire le soma.

(ia) Voy. lecture 11, note 1.

(13) Voy. lecture 1, note 36.

(14) Nom d'un ancien Richi. Renfermé par les Asouras dans une maison de travail et de peine (ptdayantragriha) qui avait cent portes, il souffrait de la chaleur : il fut miraculeusement rafraîchi par une pluie que lui envoya Indra ou les Aswins.

(I5) Vimada, Râdjarchi, avait été choisi pour époux par la fille de Pouroumitra : ses rivaux voulurent lui enlever son épouse. Il fut protégé par Indra ou par les Aswins.

(16) Voy. lecture 11, note 78. Dânou est la mère de Vritra, et son nom indique les biens dont le nuage est rempli. Le mot ddnoumat pourrait se traduire par riche et opulent.

(17) Nous avons vu ailleurs qu'un de ces Asouras porte le nom de Souchna, ou le Desséchant. L'absence des nuages, retenus par lui, entraîne la sécheresse, et la perte des biens de la terre.

(18) Nom d'un Asoura.

(19) Qualification des Asouras.

(ao) Nom d'un prince.

(21) Voy. lecture III, note } -

(aa) Voy. lecture 1, note 49-

(23) Nom d'un Asoura.

«a/.j Nom d un saint Richi.

(a5) Nom d'un Asoura.

(26) Voy. lecture 111, note 2.

(27) Nom d'un Richi, qui se trouva enterré sous une de ces fourmilières si hautes qu'elles ressemblent à des huttes.

(28) OusaDas, autrement appelé Soucra, est considéré comme le précepteur des Asouras. C'est le nom qu'on donne à la planète de Vénus. L'astre qui persiste le dernier dans le ciel semble vouloir résister à la puissance d'Indra.'

(29) Sâryâta est un Râdjarchi, fils de Saryâti et petit-fils de Manou ; il donna sa fille à Tchyavâna.

(3o) Voy, lecture 1, note 04.

(31) On peut supposer que Vrichanaswa est le même que


Vrihadaswa, prince de la dynastie solaire. Cependant cette légende me paraît allégorique : Vrichâswa est une épithète du soleil.

(3a) Les Padjras sont une famille descendue d'Angiras; ils firent des sacrifices pour obtenir des troupeaux.

(33) Le mot vrichabha signifie aussi taureau.

t54) Ce i>avya, hls d ngras, est, dit-on, Indra lui-même. Angiras forma, dans un sacrifice, le vœu d'avoir un fils semblable à Indra. Il lui naquit Savva. Voy. lecture II. note 68.

(35) Nom d'un Asoura.

(36) Une légende raconte que, dans un sacrifice qui va être célébré en l'honneur des dieux, naît d'abord (c'est-à-dire est apporté) Agni, le feu du sacrifice, et, en second lieu, le mortier dans lequel on écrase les graines; en troisième lietl, naît une autre personne : c est Soma ou la libation, qui prend le nom de Trita. Trita est dans la coupe du sacrifice : les Asollras arrivent, et placent des gardes pour empêcher la consommation du sacrifice. Trita donne la mort à ces gardes.

(37) Voy. lecture 1, note 61.

(38) Yava; ce mot est ici pour toute espèce de grains.

(3q) Nom d' un Asoura.

(40) Voy. plus haut, note a3.

(4 1) Deux noms d'Asouras.

(42) Autre Asoura.

(43) Vov. plus haut. note 20.

(44) J'ai mieux aimé ces nombres indéfinis que celui dl' 60.099. VOV. DIUS bas . note 6r)

(45) Nom d'un nrinee.

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(46) Autre nom de prince.

(47) Voy. lecture iii note 8.

(48) Voy. plus-haut, note 24.

(49) Ayou est un nom connu; il y eut plusieurs princes dc ce nom. Le plus célèbre fut le fils de Pouroûravas.

(5o) Le texte dit Mahdradjd.

(5i) Indra porte ici le nom d'Asoura,

(52) Asoura, déjà nommé.

(53) Nom d'un prince.


(54) Voy. lecture m, note 33.

(55) Voy. lecture III, note 33.

(56) Voy. lecture III, note 33. Le commentaire dit que Tourviti était de la famille des Vayyas.

(57) Deux sens sont présentés pour ce passage par le commentateur. Étasa est le nom d'un Richi, qui, porté sur son char, échappe au danger : ou bien, Indra aurait, dans un combat, sauvé les chars et les chevaux des princes plus haut nommes ; car le mot étasa signifie cheval. J'ai choisi le premier sens : on retrouve ailleurs ce personnage d'Étasa. Il eut une querelle et par suite un combat avec Soûrya, fils de Swaswa, lequel, désirant un fils, fit un sacrifice au Soleil, et obtint que ce dieu s'incarnerait dans son enfant. Étasa fut, dans cette circonstance, protégé par Indra.

(58) C'est le même nombre de milliers que celui qui a été mentionné plus haut, au vers 9 de l'hymne 7. C'est aussi le nombre des torrents formés par la pluie, lecture 11, hymne 13 , vers 14.

(59) Famille issue du sage Bhrigou, et qui a beaucoup d'importance dans l'antique histoire de l'Inde.

(60) Allusion aux sept offrandes ou libations qui ont lieu à raison des sept rayons que l'on reconnaît au feu, et que l'on appelle ses sept langues ; comme il y a aussi sept espèces de chants qu'on lui adresse.

(61) On conçoit que les offrandes et les mets du sacrifice entretiennent et nourrissent le feu.

(62) Nom d'Agni, qui signifie ami de tous les hommes.

(63) Voy. lecture III, note 2.

(64) Nous avons déjà vu ce mot, qui est un des noms allégoriques du nuage.

(65) Famille issue du sage Bharadwâdja : un des membres de cette famille monta sur le trône de la dynastie solaire.

(66) Ce fils de Satavân est sans doute celui qui offre le sacrifice.

(67 Voy. lecture 11, note 6o. J

(68) Bhrigou est ici le nom d'un sacrificateur antique, qui allume le feu sacré, et l'excite avec le souffle du vent.


(69) Autre sage, dont les enfants ont formé une famille sacerdotale.

(70) Voy. lecture 1, note 61.

71) Voy. lecture 1, note 67.

(72) Ce sont là les trois mondes, dit le commentateur.

(73) Voy. lecture III, note 33.

(74) Voy. plus haut, note 57.

LECTURE V.

(1) Voy. lecture l, note 5.

(2) Voy. lecture l, note 36.

(3) Voy. ibid. Saramâ est la prière; et son nourrisson, c'est le sacrifice, c'est l'offrande.

(4) Voy. ibid.

(5) Dans ce vers se trouvent deux mots dont le sens est assez problématique : dasagwa et navagwa (voy. lecture 111, note 5). Il paraît que ce sont deux espèces de prêtres Angirasas, dont les uns faisaient des sacrifices pendant neuf mois, et les autres pendant dix mois. Une autre explication, que j'ai préférée, distingue ces Angirasas en deux classes, dont l'une chante sur des mesures de neuf syllabes, les autres sur des mesures de dix syllabes. (Les mètres Vrihatî et Pankti ont quatrepadas, composés, dans le Vrihatî de neuf, dans le Pankti de dix syllabes.) Ces prêtres, dans l'exercice de leurs fonctions, seraient au nombre de sept, nombre sacré, comme nous l'avons déjà vu (voy. lecture iv, note 69, et alib.). Peut-être aussi ces sept prêtres ne sont-ils qu'une personnification des sept espèces de mètres ou ichhandas sur lesquels se composent les hymnes.

(6) C'est le Gange et les autres, dit simplement le commentateur. C'est l'explication qu'il donnait aussi lorsqu'il était question des sept rivières (voy. lecture 11, note 80). Nous ne pouvons dire s'il est ici question de quatre fleuves principaux de l'Inde, ou de ces quatre fleuves qu'une mythologie plus moderne fait sortir du Mânasarovara.

« -8 - -^1*1

7 Un des noms ou soleil.


(8) Allusion aux nuages qui grossissent peu à peu, et se chargent d'une pluie bienfaisante.

(9) Je pense qu'il est question dans cette strophe des prières et des invocations qui forment l'ensemble du culte adressé à Indra : on sait que les prières sont considérées comme les épouses des dieux, et précisément cette strophe fait''allusion à cette opinion. Le vers suivant semble devoir confirmer ce sens.

(10) Voy. lecture III, note 8.

(11) Prince, fils de Mândhâtri, de la dynastie solaire.

(12) Voy. lecture iv, note I.

(i3) Nom d'un Asoura, suivant le commentateur.

( 14) Ils sont appelés Asouras.

(15) Ces mauvais génies portent le nom de Satwânas. Ils appartiennent à la classe des Bhoûfas.

(16) J ai pense que l auteur désignait ici l ottrande personnifiée , épouse d'Agni. Les vents semblent attendre que le sacrificateur les appelle à venir prendre part aux libations. Ce sont eux qui excitent le feu. C'est Mdtariswan qui l'apporte à Manou.

(17) Le poëte désigne ainsi ces nuages rougeâtres qui annoncent le vent.

(18) Je ferai remarquer que le mot prichatî signifie à la fois daim et goutte de pluie.

(19) Le commentaire dit que le dieu se cache dans l'Aswattha (aswatthagouhél), bois dont est formé l'arani.

(2o) Le mot pada contenu dans ce vers est amphibologique ; il s'explique par pied dans ses deux significations, membre du corps humain et membre de vers.

(21) C'est-à-dire les libations.

(22) Je crois que c'est une allusion au bruit que fait le feu recevant les libations.

(23) Dieu de la libation.

(24) Il y a ici deux mots, tcharath et vasati, qui, suivant le commentaire, sont des invocations faites aux crépuscules. Je suppose que vasati est celle du soir, quand on va rentrer à


la maison, et tcharath celle du matin, quand on se lève pour marcher et mettre les troupeaux en mouvement.

(25) Srouchti me semble être le père de famille qui dispose le sacrifice, et qu 'il faut distinguer du prètre qui dirige les cérémonies. Voy. lecture 11, note 10.

(26) Le texte emploie le mot gouhél, pour désigner la retraite d'Agni au sein de l'aranî (voy. plus haut, note iq).

(27) J'ai pris adja dans le sens de voyageur.

(28) Avec les branches d'arbre qui forment le bûcher, le feu est nourri, et le poëte appelle ces branches les mères d'Agni. Cependant le mot prasoûh, traduit par l'idée de mère, peut ne signifier que branches.

(29) Traduction du mot damounas, épithète d'Agni.

Po) Agni est produit par les prêtres, et il devient pour eux un protecteur paternel.

(31) Suivant le commentateur, le mot visah a un sens plus étendu , et se rapporte au peuple des prières appelées au sacrifice.

(32) Ce sens est peut-être hasardé, je le crois juste: les choses mobiles et immobiles.

(33) Je suppose que l'auteur fait ici allusion à la coutume où l'on pouvait être de faire les sacrifices sur une colline.

(34) Soir et matin , c'est-à-dire aux moments où la nuit commence et finit, le sacrifice a lieu. C'est dans cette circonstance que j'ai cherché le sens de kchapâvân, nocle præditus.

(35) Il paraît que cet hymne n'est pas achevé : il manque un vers.

(36) Il est ici question des Prières, peut-être de ces Ritchas, filles d'Angiras. Ces Ritchas doivent être les prières composées par Angiras, et, par conséquent, le poëte pourrait les appeler les sœurs des descendants de ce même Angiras.

(37) Voy. lecture l, note 36.

(38) Les sœurs, dont cette strophe fait mention, me semblent représenter les diverses espèces d'offrandes. J'avoue que le sens de ce vers, considéré matériellement, pourrait se rap-


porter aux parentes du père de famille, chargées de pourvoir aux besoins du sacrifice.

(3q) Voy. lecture iv, note 68.

(4o) Ces mots sont la traduction de l'épithète dwibarhâh, qui s'entend d'une chose placée entre deux objets, utrimque stipatus. On l'emploie de même pour Indra ou pour l'air, placés entre le ciel et la terre.

(41) Voy. lecture ii , note 8o.

(42) Le lecteur a compris que ce prince, né de la semence d'Agni, c'est le soleil.

(43) Le soleil, dit-on, en un demi-clin d'œil, parcourt 2,202 yodjanas (lecture iv, note 7).

(44) C'est-à-dire aux beaux rayons.

(45) Hors du sacrifice, Agni est caché dans l'aranî.

(46) Sans doute les Angirasas.

(1, 7) Le sacrifice est comparé à un char que construisent les prêtres en l'honneur d'un dieu. Il semble donc, avant que le feu ait été allumé, que les sacrificateurs soient à pied, padavyah : car tel est le mot du texte. On peut supposer aussi que les prêtres sont ainsi appelés, des padas ou pieds qui composent les hymnes.

(48) J'ai cru remarquer que le mot sarad devait quelquefois signifier libation : la libation, en effet, a un point de comparaison avec la pluie d'automne.

(49) Il m'a semblé que ces Dévas, Angirasas ou autres, étaient des personnifications des pratiques et des cérémonies qui accompagnent le sacrifice. Nous les voyons rechercher Agni, le trouver au sein de l'aranî, le placer sur le foyer, et l'arroser de libations. Donnez un corps à ces rites divers, et vous verrez, suivant l'imagination du poëte, agir des personnages que vous appellerez Dévas, Angirasas, s'ils allument le feu, et Marouts, s'ils le soufflent.

(5o) Ce sont les invocations qui accompagnent chacune des cérémonies.

(5 1 ) Ce nombre est mystérieux (voy. lecture iv, note 60); c'est trois fois la quantité de rayons attribues au feu ; on com-


pose aussi de vingt et une bûches le foyer du sacrifice. Voy. lec- 1i ture xi, note 3.

(52) Voy. lecture 11, note 80. Les sources de ces fleuves sont au ciel.

(53) Voy. lecture 1, note 36.

(54) Voy. lecture 11, notes 29 et 37.

(55) Voy. lecture 1, note 5 ; lecture Il, note 68.

(56) Le poëte fait allusion à la légende d'Angiras.

(5i) Voy. lecture IV. note 60.

(58) Je pense que ce mot Rahoûgana est le même que Raghougana. Raghougana est présenté par le commentateur comme le père de Gotama, auteur de cet hymne; ce Gotama était le pourohita des rois Courou et Srindjaya.

(59) Cet hymne, en partie, célèbre Agni, surnomme r edyouta, c'est-à-dire cette forme du dieu répandue dans l'air, allumant la foudre et l'éclair, et pénétrant dans toute la nature et dans nos corps même, pour y porter la chaleur vitale. C'est peut-être le même que Twachtri, le dieu qui modèle les formes et les anime.

(60) Ahi est la personnification du nuage, et surtout du nuage orageux.

(61) Il faut savoir que les prêtres, après avoir établi Agni dans son foyer terrestre, travaillent ensuite à le transporter dans le soleil, qui va briller à l'horizon.

(62) Le poëte donne à Agni l'épithète de Sahasrâkcha (millioculus), que les Pourânas prodiguent pour Indra. Les yeux d'Agni, dit le commentateur, ce sont ses flammes.

(63) Le texte porte le mot Syéna, qui est le nom de l'épervier, et en même temps le nom d'un mètre poétique. Le commentaire indique ce sens en représentant le soma comme porté sur les ailes de la Gdyatrt. Sans cette indication du commentateur, j'aurais entendu que le soma est porté vers Indra par Agni, qui a la rapidité de l'épervier.

(6-4) Allusion aux formes variées et légères que prennent les nuages apportés par le vent.

(65) Nombre indéfini ; ailleurs c'est 99. Voy. lecture 11, note 81.


(66) Le commentateur dit que ces vingt personnes sont les seize ministres du sacrifice, le maître de maison et sa femme, le Sadasya ou maître des cérémonies, et le Samitri, chargé de l'aranî.

(67) Voy. lecture 1, note 61 ; et plus haut, note bg. *

(68) Nom d'un Richi, auquel on a attribue un quatrième Véda. Le mot Manou, employé ici, est dans le sens d 'humanité.

(69) Ce sage est sans doute celui qu on nomme aussi vadhttcha ou Dadhitchi. La forme pure de ce mot est Dadhyantch, le nominatif Dadhyan, le génitif Dadhttchas. Les os de ce Richi servirent d'armes contre Vritra. Ce passage nous met sur la voie de l'explication à donner à la légende de Dadhyantch. Ces armes formées de ses os, ce sont les prières, Ouktâni, employées dans les sacrifices pour obtenir la pluie, ou, suivant le langage mythologique, la victoire sur Vritra. Il est à remarquer que le mot asthi, qui signifie os, a pour racine le mot asa, qui signifie lancer, et peut, par conséquent, être synonyme du mot trait. Le commentaire dit que Dadhyantch était fils d'Atharvan ; il l'appelle Atharvana. Nous retrouverons ce mot dans la lecture suivante.

LECTURE VI.

(1) Voy. lecture 111, note 2.

(2) Ce sont les prières.

(3) Le commentateur explique ce mot par dhândmisrita.

(4) Cette strophe représente tes prières et les rues saeres. remplissant leurs fonctions. Le dieu qu ils honorent est Agni.

(5) Voy. lecture 1, note 36. Ce troupeau ceste , ce sont les nuages qui fertilisent la terre, et qui sont amenés au ciel par les nrières des Angiras.

r o

(6) Atharvan (voy. lecture v, note 68) me paraît avoir institué les sacrifices du matin, dans lesquels on demande aux dieux la pluie que les Asouras retiennent prisonnière.

(7) Ce fils de Cavi, cet Ousanas, est le même que Soucra


(voy. lecture iv, note 27). Ousanas, régent de la planète de Vénus, est aussi le précepteur des Asouras ou génies des ténèbres, qu'il semble diriger le matin et le soir. Il soutient la cause de ses élèves chéris. Les Dévas ont pour défenseur et pour maître Vrihaspati, c'est-à-dire Agni. Ce nom de Vrihaspati a été donné à la planète de Jupiter : quand on le rencontre dans ces hymnes, il me semble ne désigner que le dieu Agni. Pour le nom de Cavi, je renvoie à la préface qui précède le deuxième volume du Bhâgavata-Pourâna de M. Eug. Burnouf. Quant a moi, au lieu de reconnaître un personnage de Cavi, peut-être imaginaire, je traduirais volontiers le mot Clfvya, qui est dans JJ: texte, par ceux-ci : digne d' être chanté par le poète (stoutyrah).

(S) Dadhyantch (voy. lecture v, note 69), fils d'Atharvan, régla, comme lui, le culte des dieux, et fit des hymnes que l 'on appela asthi ou plutôt asthan, et avec lesquels on soutint une guerre toute spirituelle contre les mauvais génies. La légende a embelli ou dénaturé ce simple récit; elle a, suivant l'usage, abusé des mots, personnifiant et allégorisant les choses au gré de son imagination. Dadhyantch , pendant sa vie, avait vaincu les Asouras, qui fuyaient seulement à le voir. Il mourut, et les Asouras remplirent la terre. Indra ne pouvait leur résister. Il se mit à la recherche du saint Richi, et apprit qu'il était mort, mais que ses os avaient contre les Asouras le pouvoir de la foudre. Ce Dadhyantch avait été une espèce de centaure à tête de cheval. Au milieu des montagnes, dans le lac Saryanâvân, on trouva sa tête , dont les os furent employés contre les ennemis d'Indra. Une autre légende dit que Dadhyantch avait appris le Cavatcha-vidyâ, et il devait perdre la tête, si jamais-il le révélait. En faveur des AswinÎ-Coumâras, il manqua à sa promesse, et la menace eut son effet. Ceux ci remplacèrent sa tête par une tète de cheval. Indra eut besoin plus tard, contre les Rakchasas, des os de cette tète : Dadhyantch consentit à mourir pour les lui fournir. Ces légendes me paraissent un voile bizarre, mais transparent; le mot que nous rendons ici par os n'est pas asthi, comme cela devrait être, mais asthan. Or, on entend par sthâna une division, un chapitre de livre. Il paraîtrait que les prières composées par 1.0»


Dadhyantch étaient détachées et sans suite : c'étaient en quelque sorte des mélanges, ast/ian. Ce mot, confondu avec asthi, a donné naissance aux légendes. Un disciple peut-être de Dadhyantch, nommé Aswasiras ou Tête de cheval, avait le dépôt de ces prières ; son nom aura donné lieu à un surcroît d'embellissement. (On cite le nom d'Aswalâyana, comme celuid'unRichi qui a travaillé au Rig-Véda.) Au reste, ces licences d'imagination sont communes dans les traditions anciennes : voyez, pour exemple , la fable des Téttirîyas. Il est encore possible que les prières de Dadhyantch aient commencé par le mot Aswasiras, ou bien qu'elles fussent consacrées aux Aswins. Voy. lecture viii, hymne 4, vers I25 et hymne 5, vers 22.

(q) Voy. lecture n, note 81; et lecture v, note 65.

(10) Dans le pays de Couroukchétra.

(Il) Tchandramas, c'est la lune, dont les rayons sont regardés comme glacés.

(12) Voy. lecture 11, note 23. Dans le vers suivant, on les appelle Go-mâtarah, mot que le commentateur entend par Fils de la terre.

(i3) Ce pourrait être aussi Enfants du sacrifice.

(14) Une des. formes du Soleil.

(i5) Dans le style poétique, ce miracle est tout simple : les Marouts ont soulevé dans l'air et ensuite ouvert une montagne d'eau, c'est-à-dire un nuage. Mais cela ne suffisait pas aux légendaires. Ils disent donc que le Richi Gotama ayant soif, demanda de l'eau aux Marouts. A quelque distance était un étang; les Marouts enlevèrent l'eau, et vinrent la verser dans une auge qu'ils creusèrent à côté du saint. On raconte autrement qu'ils enlevèrent un puits, et le transportèrent dans l'ermitage de Gotama, et qu'au milieu de leur route, contrariés par une montagne , ils la fendirent. Ce Gotama est plus ancien que le Gotama auteur de cet hymne. Voy. lecture iv, note 69.

(16) C'est-à-dire les biens qui viennent de la terre, du ciel et de l'air. Voy. lecture 111, note 13; lecture 11, notes 3 et 45.

(17) Il désigne ou Rahoûgana son père, ou l'ancien Gotama.

(18) Mâroutam dhâman.


(19) Voy. plus haut, note 15.

(20) Les mots Bhaga, Mitra, Aryaman, Varouna, nous sont déjà connus pour être des noms du Soleil. Aditi est la Terre, ou plutôt la Nature. Dakcha doit être un nom du sacrifice personnifié, peut-être la donation. Ce fut dans la suite le nom d'un Pradjàpati et d'un saint Mouni. Le mot Asridh est considéré par le commentateur comme synonyme de Marout, dieu des vents. Soma, c'est le dieu de la libation. Nous n'avons plus rien à dire sur les deux Aswins et Saraswatî.

(21) Sans doute Indra.

(22) Nom d'un Aditya.

(23) Arichtanémi est un personnage mythologique que le commentateur semble confondre avec Garouda. Le Harivansa le représente comme fils de Casyapa et de Villatâ, tandis que le Vichnou-Pourâna le confond avec Casyapa lui-même : telle serait aussi l'opinion de l'auteur du Mahâbhârata. Voy. Vichnou-Pourâna, p. 123, note 23. Târkcha ou Trikcha est un nom de Casyapa, et l'épithète Târkchya signifie fils de Târkcha ou Trikcha.

(24) Vrihaspati est un des noms d'Agni.

(25) Adjectif remarquable dans le texte : car c'est le pluriel de Manou, Manavah.

(26) Il faut se rappeler la fonction d'Agni, qui reçoit les offrandes destinées aux dieux.

(27) Littéralement: quand nos fils seront devenus nos pères. Peut-être plus simplement : quand nos fils seront devenus pi-res.

(28) Voy. lecture 1, note 3g. Ce passage sur Aditi me rappelle ce vers d'Orphée :

~flavTtov [Jtlv aù 7caxY|p, [xiQTV)p, xp0^0; rfik xiôr,vô<;.

Le nom même d'Aditi ne se retrouve-t-il pas dans cet autre-vers :

~Mvjxepa T' C'COotvo'cTwv, "AnlV, xai txrjva o>.

(29) Le texte donne l'épithète Evayâvah, que ce COlllltlelltateur rapporte au dieu du vent.

(3o) Épithète du dieu Agni. Voy. lecture 1, note 62.

(3i) Sans doute les vaches célestes ou les nuages.


(32) Nous avons vu, lecture i, note 12, ce que c'étaient que Mitra et Varouna. Mitra préside an jour, et Varouna à la nuit; autrement, l'un est le soleil de jour, l'autre le soleil de nuit, couvert de voiles noirs. Quant à Aryaman , le commen- tateur le regarde comme le jour astronomique, Ahorâtram.

(33) Voy. lecture II, notes 16 et 10.

(34) Je ne pense pas que cet hymne soit consacre a la Lune ; il est destiné à célébrer le dieu de la libation, appelé Soma et Indou, noms qui ont été aussi donnés à la Lune. La puissance du Soma est celle du sacrifice lui-même.

(35) Ce mot signifie liqueur.

(36) Nom donné à Agni, et que le poëte emploie ici pour Soma. Voy. lecture 1, note 62.

(37) Ce sont les lueurs de l'aurore, colorant les nuages iéfers du matin.

(38) Ces deux divinités sont unies sous le nom d'Agnichoma, qui résume ainsi l'idée des deux principes humide et igné. La libation et le feu, ce sont là les deux éléments du sacrifice.

(39) Voy. lecture 1, note 36.

(4o) Le commentateur fait venir le mot Brisaya de brisi, qui, suivant lui, signifie vêtement. Ce serait le même sens que celui qu'on donne au mot Vritra.

(41) Le sacrifice amène la pluie, et rend au ciel sa sérénité ; c'est le sacrifice qui, le matin, allume les feux d'Agni sur la terre, et tes feux du Soleil au ciel.

(42) Les pluies obtenues par la vertu des sacrifices rendent aux rivières les eaux dont elles étaient privées par une espèce de fatalité. Cette idée n'est pas assez simple pour le légendaire, qui dira qu'Indra, en donnant la mort à Vritra, qui est un fils de Brahmane, a encouru l'imprécation lancée contre quiconque commet un crime pareil ; il impute sa faute à toute la nature, qui a besoin d'être purifiée par Agni et Soma, c'est-à-dire par le sacrifice.

(43) Le vent excite le feu, et semble l'apporter avec lui.

(44) Au milieu des chants du sacrifice, le Soma passe du mortier dans les coupes. Voy. lecture v, note 63.

(45) Les parwans sont certaines époques du mois lunaire,


comme la nouvelle lune, la pleine lune, le 8 et le 14 de chaque j demi-mois. j

(46) Ces enfants d'Agni, ce sont les rayons du feu.

(47) Littéralement r les bipèdes et les quadrupèdes. 'i

j LECTURE VU.

(1) Il me semble que, pour expliquer ce passage, il faut croire que ces deux mères. de couleurs diverses, ce sont la nuit et l 'aurore. Quand la nuit va finir, on allume le feu du sacrifice, qui paraît naître de la nuit même. Bientôt apparaît l 'aurore, suivie du soleil : on dirait qu'elle vient de l'enfanter. Ces naissances et généalogies poétiques sont indépendantes de celles que l imagination des poëtes peut facilement produire ailleurs.

(2) Ce mot offre plusieurs significations ; je le traduis ordinairement Dar azurf!.

A

(3) Ce mot signifie brillant.

(4) Ces dix ministres, ce sont les dix doigts, qui travaillent à extraire le feu de Xarant "

(5) Twachtri n est pas ici le nom particulier d'Agni Vêdyouta. (Voy. lecture 1, note 61 ; et lecture v, note 59.) L'acception de ce mot est plus générale pour désigner le dieu Agni, quoiqu'une grande partie des strophes se rapporte à Twachtri.

(6) Nous aurons l'occasion de parler encore de ces trois manières de considérer Agni comme feu du sacrifice, feu solaire , feu aérien. Je prie le lecteur de ne pas oublier ces trois naissances d'Agni.

(7) Cette strophe ne peut se comprend re-que par une explication sur les effets du sacrifice. Le feu, né au milieu des libations, est transporté au ciel dans le soleil et dans l'air : il y forme l'eau des nuages, et ainsi l'onde l'a produit, et il produit l'onde. Le commentateur dit: a Du Soleil naît la pluie, et de la pluie naît la matière des libations. * De ces libations renaîtra le feu , et cette suite de générations d'un dieu triple est pour l'esprit du poëte une source de pensées ingénieuses , mais passablement obscures et futiles.


(8) C'est-à-dire Agni, tonnant et brillant dans les nuages. Au lieu du ciel et de la terre, ne seraient-ce pas plutôt deux nuages au sein desquels s'enferme Agni Vêdyouta? J'avais un moment adopté ce sens.

(9) Les prêtres, tournant autour du feu sacre, prennent la droite. Il y a aussi un foyer que l'on place du côté du midi, et qui s'appelle dakchindgni, feu de droite, parce que le midi, pour le prêtre tourné vers l'orient, est du côté droit.

(lU) C'est-à-dire ses feux, ses rayons qui pompent leau.

(xi) Le costume indien se compose de deux pièces : le vêtement supérieur et le vêtement inférieur. Pour Agni, ce double vêtement, ce sont, selon le commentateur, le ciel et la terre; on comprendrait encore que ce sont les deux parties du nuage au sein duquel il est renfermé.

(12) Ayou, petit-fils de Manou et fils de Pouroûravas. Ce passage indique bien, je pense, qu'à l'époque où Coutsa composait cet hymne, on n'avait pas encore inventé la fable qui fait descendre les Indiens du Soleil et de la lune. Agni est bien une forme du soleil : il y a même ici le mot vivaswân, qui est devenu une épithète du Soleil, père de Manou Vévaswata. Mais il me semble qu'Agni, honoré d'un culte particulier, propage, comme protecteur, la race de Manou, mais ne l'engendre pas, comme père. Le mot âjrou quelquefois s'emploie pour le mot homme.

( 13) Cette idée s'explique par la première strophe de 1 hymne précédent, à l'exception que plus haut la Nuit et l'Aurore avaient chacune un nourrisson, et qu'ici elles ont toutes deux le même.

(14) Nom d'Agni, signifiant convenable à tous les hommes.

(i5) Voy. lecture 1, note 5 ; lecture Il, note bo; lecture IV, note 33.

( 16) On donne aux Vents ou Marouts le nom de Roudras.

(17) Voy. lecture i, note 3g.

( 18) Nom d'un Râdjarchi. Voy. plus bas, lecture vin, note 3o.

(19) Voy. lecture ii, note 68.

(20) Râdjarchi, père des cinq princes qui vont être nommes, et auxquels cet hymne est attribué.


(21) Voy. lecture iv, note 20.

(22) Le mot Crichna signifie noir: c est le nom d'un Asoura. Cette allégorie nous représente les nuages, gros et noirs de tempêtes, et percés par la foudre d'Indra.

(23) Noms d'Asouras.

(24) Voy. lecture 1, note 36.

(25) Voy. lecture 11, note 80.

(26) Voy. plus haut, note 6.

(27) Nom d'un Asoura.

(28) Voy. lecture III, note 2.

(29) C'est-à-dire Vritra.

(3o) Au moment de l'orage, les nuages amoncelés semblent stationnaires : un coup de foudre vient décider la pluie.

(31) C'est-à-dire les prières, comme nous l'avons vu.

(32) Les Marouts légers comme des oiseaux.

(33) Tous ces noms sont des noms d'Asouras, c'est-à-dire des désignations des formes diverses que prennent les nuages. Ces mots ont des sens qui, probablement, indiquent ces formes plus ou moins variées.

(34) L'imagination du chantre sacré nous dépeint l'Asoura comme placé entre deux nues qui sont ses épouses.

(35) C'est le nom d une rivière : ce mot pourrait bien être un nom commun.

(36) C'est-à-dire de l'homme.

(37) Noms de trois rivières.

(38) Voy. lecture vi, note 11.

(39) Le commentateur suppose que cet hymne est de Coutsa, ou plutôt d'un certaine Richi appelé Trita, fils des Eaux : l'hymne fut composé, dit-il, dans un moment où ce dernier, précipité dans un puits, ne pouvait apercevoir les rayons de la lune. Nons avons déjà vu (voy. lecture iv, note 36) une légende sur la naissance du personnage connu sous le nom de Trita. Ici, l'on raconte que trois Richis, Ecata, Dwitaet Trita, voyageaient ensemble dans une forêt ; ils arrivèrent à un puits. Après s'être rafraîchis, les compagnons de Trita le jetèrent dans ce puits, et s'emparèrent de ses effets. Une autre légende considère Ecata, Dwita et Trita comme .1 un seul et


même personnage qui renaît jusqu'à trois fois. Le sens de cet hymne peut être allégorique ; car Trita, c'est le soma personnifié ; il est dans le puits, c'est-à-dire dans le bassin qui contient la libation; il aspire à en sortir, et adresse ses plaintes à tous les dieux. Il me semble même, d'après son nom, que Trita doit être spécialement la troisième libation, ou celle du soir. Après avoir été Ecata ou première libation, Dwita ou deuxième libation, ce personnage aspire à devenir Trita. J'ai entendu dans ce sens les détails de cet hymne du soir. Telle est la position des choses dans la première strophe : la nuit arrive, et la lune brille au ciel. On n'aperçoit plus les rayons du soleil. Le Richi ou plutôt Trita prend la parole.

(4o) Le texte est plus expressif. Je pense que cette strophe fait allusion au rapprochement des deux pièces de l'arant, d'où naît le feu. .

(41) Le commentateur dit que ce sont les cotes au puits qui déchirent les chairs de Trita.

(42) Comparaison triviale, sur laquelle le commentateur n'est pas d'accord avec lui-même ; car il doute si le mot sisndni signifie queue, ou appât, ou même nichée.

(43) Trita, étant le soma personnifié, habite le lieu du sacrifice. où brille Aeni aux sept rayons.

(44) Trita est fils des Eaux, puisqu'il est la libation elle-même. Il veut être délivré, c'est-à-dire tiré du bassin qui le renferme. cour être ieté dans le foyer.

(45) Les cinq personnages sont : Agni sur la terre, Vâyou dans l'atmosphère, Aditya dans le ciel, Tchandramas dans la région des constellations, et Vidyout (dieu de la foudre) dans les eaux du nuage.

(4b) Le texte porte îe mot vncu, qui, icuuu quelquefois par brigand et ravisseur, signifie aussi loup. [ Le commentateur, incertain, présente deux sens. Il suppose d'abord que Trita, au fond du puits, a peur que quelque loup ne vienne pour le dévorer, et que le Richi prie les rayons du jour d'éloigner cet animal affamé. Il donne ensuite un sens trouvé parYâsca. Le loup, c'est Tchandramas, la lune; car vrica doit se dire d'un astre quelconque soumis à une marche


périodique; les grandes ondes, ce sont les vagues célestes, c'est l'air; et dans cette hypothèse, Trita dit que les rayons ont la propriété de faire disparaître la lune.

(47) Agni, le maître du sacrifice.

(48) Nous avons vu plus haut, note 46, quel est le sens de ce mot loup. En lisant ce passage, on se rappelle involontairement les vers d'Horace :

Namque me sylva lupus in Sabina , Dum meam canto Lalagen, et ultra Terminum curis vagor expeditus , Fugit inermem, etc.

Tel est aussi le premier sens que donne le commentateur; mais . il revient ensuite à t explication d'Yâsca, (lui, dans le vricu , trouve la lune, laquelle, en voyant Trita sorti du puits, pour- suit tranquillement son cours.

(49) Coutsa est l'auteur de cet hymne : cependant, comme il y fait parler Trita, il est possible qu'on l'ait identifié avec ce personnage. Voy. l'hymne suivant, v. 6.

(5o) Ce sont, dit le commentateur, les Pitris Agnichwattas , ancêtres des dieux, et honorés par des sacrifices spéciaux. Voy. Lois cle Manou, liv. III , v. io5.

(51) Le ciel et la terre.

(52) Voy. lecture 1, note 57.

(53) Nom d'Agni.

(54) Voy. plus haut, note 49.

(55) Savitri ou le soleil.

(56) Traduction du mot Asoura.

(57) Ce n'est pas ici une distinction de castes ; c'est la distinction de doux professions sociales, brahman (l'homme de Dieu), et radjan ( lé prince) ; absolument comme, chez les anciens Grecs, t e/nantis et le basileus, et dans les mêmes rannorts

(58) Noms de princes anciens, fils, tous les cinq, d'Yayâti, cinquième roi de la race lunaire.

(59) C'est-à-dire la terre, l'air et le ciel.

(60) Le poëte donne ici à Indra et à Agni le surnom d'Aswins, qui appartient à deux autres divinités.


(61) Voy. lecture Il, note i.

(62) Les Ribhous ont été élevés à la qualité de dieux, et ont eu dans les sacrifices leur part d'offrandes et d'invocations. On les a identifiés avec les rayons du soleil. C'est avec cette idée qu'il faut entendre cette strophe. Nous avons vu que les poëtes du Rig-Véda ont divinisé, sous la dénomination de Déva, les diverses parties du sacrifice et les formules de prières. Les Ribhous ne seraient-ils pas les rites employés pour faire passer les clartés d'Agni dans le soleil ? Ne seraient-ils pas ces rayons du sacrifice partant pour aller illuminer le disque solaire ? On peut concevoir comment les auteurs de cette partie du rituel ont dû laisser leur nom à ces cérémonies, et par quelle confusion d'idées on a dit que des hommes ont reçu le titre de dieux.

(63) Asoura emnlové ici nnnr un nnm A™ soleil.

(64) Voy. lecture 11, note 1.

(65) Voy. tecture 11, note 1. La légende raconte que la vache d'un Richi vint à mourir, et qu'en voyant le veau privé de sa mère, le saint homme s'adressa aux Ribhous. Ceux-ci firent une autre vache, qu'ils couvrirent de la peau de celle qui était morte.

(66) Voy. lecture 11, note 1.

(67) Voy. lecture 11, note 1, et hymne i de cette lecture

(68) Ordinairement on compte trois Ribhous : Ribhou Vibhwan et Vâdja. Ici, l'auteur semble faire deux classes de ces personnages, appelés les uns les Ribhous, les autres les râdjas. Ce dernier mot, qui signifie offrande, semble confirmer les remarques de la note 62.

(69) C'est ici que le commentateur dit que le ciel et la terre sont une même chose que les Aswins.

l70} Miracle opere en faveur de Samyou. Voy. lecture iii ' note 15.

(71) J entends ce passage comme relatif à Agni, qui passe pour avoir deux mères (voy. lecture 11, note 60 , et lecture vu, ' note 1) , et dont le Soleil semble devoir être le fils. Le commentateur applique cette idée au dieu du vent, à Vâyou : Ce dieu, dit-il, mesure, parcourt deux mondes; et il explique ainsi le


mot dwimâtri. Il donne encore une autre solution de la difficulté qui résulte d'une double maternité. Les Vents sont fils de la Terre (Prisni) , mais ils naissent aussi par la vertu du sacrifice, et par conséquent du feu sacré. De là provient cette singulière généalogie: Agni, feu du sacrifice, fait naître le Vent, et 1(. Vent, à son tour, fait naître aussi le Feu par le moyen de son souffle.

(nz) Ce sa-e est Cakchîvân. VOY. lecture i, note 84.

(73) Noms de deux Richis jetés dans un puits par les Asouras.

(7/1) Voy. lecture 1, note 64 ; et lecture ni, note 35.

(75) Râdjarchi submergé par les Asouras.

(76) BhoudjyolJ, fils de Tougra, sauvé d'un naufrage.

(77) Carcandhou et Vayya, noms de princes. La famille de Vayya est déjà nommée. Voy. lecture iv, note 65.

(78) Nom de prince.

(79) Voy. lecture IV, note 14.

(80) Nom de princes. Le dernier est déjà cité. Voy. lecture Il, note 56.

(81) Nom d'un Richi. Le commentateur intercale lenom dl' Ridjrâswa, et dit que celui-ci était aveugle, et Parâvridj, boiteux.

(82) Ce passereau est femelle, et il est dévoré par un loup, vrica. Yàsca(voy. plus haut, notes46 et 48)pense que ce loup, c'est la lune, et que le passereau, c'est le jour ou plutôt le crépuscule (pratidivaJa) dévoré par cet astre, pt délivré par les Aswins.

(83) Sindhou.

(84) Nom d'un Richi.

(85) Voy. lecture III, note 8; lecture v, note 10; lecture vil, note 49. Il est évident qu'il est ici question d'un Coutsa plus ancien que l'auteur de cet hymne.

(86) Noms de Richis. Narya a été nommé plus haut, lecture iv, note 53.

(87) Vispalâ, femme de Khéla, perdit un pied dans un combat. Par les prières d'Agastya, pourohita de son mari, elle m obtint un autre de fer.


(88) Deux noms de princes.

(Ag) Le commentaire dit que Dîrghasravas est un fils de Dîrghatamas et d'Ousidj ; que, dans un temps de sécheresse, il se fit marchand pour vivre, et obtint, par la protection des Aswins, une pluie abondante.

(90) Voy. lecture 1, note 84.

(91) Nom de rivière.

(92) Nom d'un Richi.

(93) Soûrya. Ce mot est aussi le nom d'un prince. Voy. lecture iv, hymne 14, v. i5.

(9/.) Prince de la race solaire.

(95) Richi nourri par les Aswins. Il y a une légende qui fait nourrir Bharadwâdja par une alouette. Voy. lecture iv, note 65.

(96) Voy. lecture iv, pote 24.

(97) Le nom de ce prince est fort connu dans les Pourânas. Il y est roi de Câsî, qui est Bénarès.

(98) Traduction incertaine du mot Casodjou, qui a quelque analogie avec le mot Cdsi, nom de la capitale du roi Divodâsa.

(99) Trasadyou est fils de Pouroucoutsa, prince de la dynastie lunaire.

(100) Richi cité déjà. Voy. lecture IV, note 27.

(10ij Nom d un Richi.

(io2) Le commentateur confond Prithi avec Prithou, fils de Véna.

(io3) Sayou est un Richi.

(104) Voy. lecture IV, note 14 ; et lecture vu, note 70.

(io5) Nom d'un Richi.

(106) Râdjarchi de ce nom. Un des fils de Manou porte le nom de Ficoukchi, qui présente la même idée que le portrait qu'on fait ici de Patharvan.

(107) Un descendant de Manou, par Saryâti. Voy. lecture iv note 2Q.

(108) Voy. lecture 1, note 36.

(109; voy. lecture iv, note i5. On donne ici à Vimada plusieurs épouses.

(no) Voy. lecture iv, note 1. Il avait épousé une fille de Pouroumitra.


(III) Deux Richis; le premier est cité note 76.

(112) Nom d'une femme.

1 13) Nom de prince.

(114) Suivant le commentaire, ce jeune prince est Pourollcoutsa.

(115) J'ai pensé que ce mot était un nom propre.

(116) Le poêle donne à ces dieux l'épithète de Satacratou, affectée ordinairement à Indra.

(117) Voy., pour le nom deCoutsa, lecture m, note 8; lecture v, note 10; lecture vii, note 49, 85. Le commentateur dit que le mot Ardjouna est un nom d'Indra.

(118) Vov. lecture III, note 33.

(iiq) Nom de Richi.

(120) Nom de Richi.

(121) Nom de Richi.

LECTURE VIII.

(1) La nuit, qui vient après le jour, en est considérée comme la fille. Le jour, c'est le soleil, Savitri.

(2) L'aurore, précédant le soleil, est regardée ici comme sa mère ou sa nourrice.

(3) Le silence de la nuit cesse avec 1 aurore, et la prière du sacrifice commence.

(4) On pourrait dire, la fille du sacrifice.

(5) Elle est la mère des dieux, dans ce sens qu avec enr tous les dieux recommencent à agir, chacun dans le domaine qui lui est propre. Elle semble, chaque jour, les enfanter de nouveau.

(6) Le texte porte le mot Aditi; c est le nom sous lequel est personnifiée toute la nature.

(7) Roudra est le personnage mythologique qui, plus tard, a été mieux connu sous le nom euphémique de Siva ; car le mot Roudra, dont le commentateur donne au moins dix explications, implique l'idée de pleurs et de cris. De même qu'Indra représente l'élément dcdsa ou éther, Roudra est la personnification de l'air, souffle de vie et de mort pour les êtres animés,


et souvent agité par les vents. Voilà pourquoi Roudra est regardé comme leur père et leur chef.

(8) Cette épithète capardin est devenuè un des noms de Siva. Roudra l'avait reçue des poëtes, qui voulaient ainsi dépeindre l'état de l'air couvert de nuages légers, qui semblent lui former une espèce de chevelure.

(9) Cette idée est employée pour tous les êtres qui ont une marche circulaire et périodique. Roudra, autrement dit l'air, semble suivre la même marche que le ciel et le soleil.

(10) Ce mot rappelle le nom d'un des avatares de Vichnou. Roudra est ainsi nommé à cause de la violence des vents, ou de la couleur noire des nuages.

(11) C'est-à-dire Roudra, en tant qu'il est le dieu de l'air; car c'est plus tard que fut inventé le conte pouranique de la naissance des vents au sein de Diti. Coupés en quarante-huit parties par la foudre d'Indra, ils criaient. Siva (c'est le même que Roudra ) et sa femme les entendirent : celle-ci souhaita d'avoir une semblable progéniture, et les Marouts devinrent fils de Siva et de Parvatî, c'est-à-dire de l'air et de la terre.

(12) Traduction du mot dwibarhds. Voy. lecture v, note 40.

(13) Le ht composé de cousa.

(14) Voy. lecture iv, note i5; et lecture vii, note log.

(15) Dieu de la mort. Les Aswins, dans leurs révolutions journalières, voient s'éteindre les générations.

(16) Voy. lecture vu, note 76. Le Râdjarchi Tougra, poursuivi dans une île par ses ennemis, voulut leur enlever du moins une partie de leur proie; il fit avec un corps de troupes epibarquer son fils Bhoudjyou., Le vaisseau qui les portait périt dans des parages éloignés. La protection des Aswins fut utile au jeune Bhoudjyou, qui, suivant la légende, se sauva par la route de l'air avec ses compagnons, et, au bout de trois jours et de trois nuits, fut rendu à son père. Mon opinion personnelle est que la plupart de ces légendes ne sont que des contes allégoriques. Je crois que Bhoudjyou doit être le soleil, peut-être le soleil pendant la nuit.

(17 Les Aswins sont portés tantôt sur un char, tantôt sur un vaisseau. Voy. lecture 111, note 59. Nous avons déjà expli-


qué (lecture 3, note 10) l'emploi du nombre trois, quand il est question des Aswins. Deux nombres nouveaux sont mentionnés ici : le nombre six, qui rappelle les six ritous ou saisons, et le nombre cent, pour lequel je n'ai aucune explication. C'est peut-être un nombre indéfini, exprimant une grande quantité. Ainsi Indra est le dieu aux cent prouesses ( Satacratou) ; sa foudre a cent tranchants (Satadhdra). Vichnou, plus tard, a reçu les épithètes de Satadhâman, de Satdnanda, de Satdvarttin. Ce dernier mot se rapproche de l'idée contenue dans ce passage où cent roues sout données au char des Aswins ; ear Satdvarttin signifie qui a des centaines de révolutions. J'ose à peine dire que le nombre cent, répété trois fois, peut représenter les jours de l'année en nombre rond.

(18) Un favori des Aswins, Pédou, reçut d'eux un cheval blanc qui le rendit victorieux dans les combats.

(19) Voy. lecture iv, note 32. Les Padjras étaient des descendants d'Angiras. Il ifaut croire que le père de Cakch!van était de cette famille. Il faut distinguer deux Cakchîvàn : l'un, moderne, fils de Padjra ; l'autre, ancien, fils d'Ousidj. Voy. lecture i, note 84. Cakchîvàn aveugle pria les Aswins, et obtint la sagesse.

(20) Ces vases s'appellent coumbha. Le filtre, cárotara, est, suivant le commentaire, un panier d'osier revètu de peau, oit l'on verse la liqueur (sourd).

(21) Voy. lecture iv, note 14 ; et lecture vii, note 79. Il me semble que la légende d'Atri représente la saison des pluies venant succéder à la saison des chaleurs. Les saisons sont au nombre de six, et quelquefois on n'en compte que trois, en les accouplant deux à deux. Les poëtes, comptant les jours de l'année en nombre rond, n'en admettent que trois cents, dont le tiers est cent pour deux saisons; c'est le nombre des portes de cette maison de peine où les Asouras renferment Atri. Les six saisons sont : le Vâsanta et leGréchma, le Vârchica et le Sârada, l'Hêmantica et le Sêsira; correspondant, les deux premières, aux mois Védiques Madhou, Màdhava, Sonera et Soutchi; les deux secondes, aux mois iNabha^, Nabhasya, Iclia


et Oùrdja ; et les deux dernières, aux mois Sahas, Sahasya, Tapas et Tapasya.

(22) Ce miracle est attribué aux Marouts, lecture vi, hymne 5, et plus bas hymne 8. Pour Gotama, voy. lecture iv, note 69 ; et lecture 6, note i5.

(23) Tchyavâna est un Richi qui épousa la fille d'un prince nommé Sâryâta. Le passage présent donne à ce Richi plusieurs épouses. Peu importe ; car Tchyavâna ne me paraît pas un personnage historique. C'est le soleil tombant, le vieux soleil, rajeunissant pour épouser l'année suivante ou la journée du lendemain.

(24) Voy. lecture vu, note 73. Le Richi Bandana fut, dans une forêt déserte, jeté par les Asouras au fond d'un puits, et sauvé par les Aswins. C'est encore, je crois, une personnification de la libation.

(25) Voy. lecture v, note 69; et lecture vi, note 8. Ce passage ne confirme-t-il pas l'explication que j'ai donnée de la légende de Dadhyantch?

(26) Ce mot Pourandlli m'a paru être le nom propre d'une fille de Ràdjarchi. Cette légende me semble encore allégorique : le mot Hiranyahasta signifie au bras ou au rayon d'or, épithète d'Agni ou du soleil.

(27) Voy. lecture vu, notes 46 et 48.

(28) C'est Cakchîvàn, cité au vers 4 de l'hymne 18 de la vie lecture; ou Parâvridj, cité au vers 8 du même hymne; ou Canwa, comme nous le verrons au vers 8 de l'hymne suivant.

(29) Voyez la mention de ce fait, lecture vu, note 87.

(3o) Ridjrâswa, déjà nommé (voy. lecture vu, note 18), est un Ràdjarchi, fils de Vrichâgiri ; il immolait cent brebis pour les donner à une louve, qui n'était qu'une métamorphose de t aue des Aswins. Son père le maudit et le priva de la vue, que les Aswins lui rendirent.

(31) La fille du Soleil ou du Jour (voy. lecture vin, hymne 1, vers 1), c'est la Nuit. Le commentateur raconte que la fille du Soleil, qu'il nomme Souryd, était destinée par lui à Soma. Les autres dieux la demandèrent aussi en mariage. Ils convinrent qu'elle serait le prix d'une course qui aurait pour but


le soleil; les Aswins furent les vainqueurs, et firent monter Soûryâ sur leur char. Le passage que nous expliquons a l'air d'indiquer que la fille même du Soleil, comme une autre Hippodamie, courut la chance du combat, et fut victorieuse avec l'aide du cheval des Aswins.

(32) Voy. lecture vu, note 97. J'ai pensé que le mot Bharadwddia était patronymique. L'Agnipourâna et le Harivansa font descendre Divodâsa de Vitatha, fils de Bharadwâdja.

(33) Singulière association, qui désigne peut-être la richesse du roi de Câsi, provenant de l'agriculture et de la navigation.

(34) Djahnou est un ancien Râdjarchi de la race lunaire. Le nom de Djâhnavî, ou fille de Djahnou, est donné à la rivière du GanM.

(35) Nom de Richi. Cette légende doit être allégorique.

(36) Voy. lecture vu, note 88.

(37) Prince, descendant d'Yadou, de la race lunaire.

(38) Noms de Richis.

(39) Voy. lecture vu, note io3. Je crois qu'il y a confusion entre le nom de Samyou et celui de Sayou. Voy. lecture 111, note 15 ; et lecture vu, note 70.

(40) Cette strophe renferme trois noms de Richis.

(41) Voy. lecture VII, note 73. Rebha fut jeté une fois dans . un puits par les Asouras, et sauvé plus tard par les Aswins.

(42) C'est Agni, le dieu du feu.

(43) Traduction du mot pântchadjanya. Voy. lecture l, note 3o.

%7

(44) Voy. lecture IV, note 14; lecture vu, note 79; et lecture vi ti, note 21.

(45) Voy. lecture yu, note 73; et lecture vin, note 4 1. •

(46) Voy. lecture 11, note 33; et lecture III, note 38.

(47) Voy. lecture vu, note 73; et lecture viii, note 24.

(48) Ce Cakchîvân, auteur de l'hymne, est plus moderne que le saint dont il a été question lecture i , noie 84. Voy. plus haut, note Ig.

(49) Voir plus haut, hymne 4, vers 7.


(5o) Ces trois noms propres se retrouvent plus haut, hymne 4, vers 23.

(5i) Ghochâ était une sainte femme, fille du Richi Cakchîvân. Son père l'avait mariée ; mais comme elle était attaquée de la lèpre, elle fut laissée par son mari dans la maison paternelle. Les Aswins la guérirent, et elle retrouva son époux.

(52) Le Richi Syâva était lépreux; il fut guéri, et il épousa une femme que j'ai cru pouvoir nommer Rousatt. Cette légende est allégorique. Voy. plus bas, vers 24.

(53) Voy. lecture 1, note 64; et lecture m, note 35.

(54) Nom de prince.

(55) Voy. plus haut, note 18.

(56) Autrement des Angiras. Voy. plus haut, notes 19 et 28.

(57) C'est le commentaire qui donne ici ce nom de Bharadwâdja. Voy. lecture vii, note 95.

(58) Voy. lecture vu, note 87 ; et lecture vin, note 29.

(59) Voy. plus haut, note 3g.

(60) On donne le nom de Cdvya ou fils de Cavi à Ousanas, autrement Soucra. Voy. lecture iv, note 28. Je pense que le mot Cdvya peut s'appliquer à différents descendants de Bhrigou.

(61) Voy. plus haut, note 41.

(62) Voy. plus haut, note 23.

(63) Voy. plus haut, note 3t.

(64) Voy. lecture vu, note 76; et lecture viii, note 16.

(65) Nous savons déjà, par les remarques insérées aux notes 46 et 48 de la VIIe lecture, ce que nous devons penser de ce passereau et de ce loup. Voici l'explication que le commentaire donne de la présente strophe : Le passereau, c'est donc le crépuscule du matin, ou l'aurore; le loup, ici, c'est le soleil. L'aurore va être dévorée par le soleil : elle demande le secours des Aswins, qui la prennent sur leur char, et l'emportent jusque sur le haut de la montagne céleste, c'est-à-dire du nuage; cependant les lueurs nées du soleil s'éteignent au sein des vapeurs du matin. Emportée et sauvée par les Aswins, l'aurore reparaît le lendemain.

(66) Voy. lecture vu, note 18; lecture VIII, note 3o.


(67) Voy. plus haut, note 26. Cependant ici ce mot Pourandhi peut signifier prière.

(68) Voy. plus haut, note 3o.

(69) Voy. lecture iv, note 15; lecture vii, note 109; lecture VIII, note 14.

(70) Ces derniers mots sont la traduction du mot apicakchyam. (Voy. lecture v, note 69 ; lecture vi, note 8 ; lecture vin, note 25.) Ce passage confirme encore l'explication que nous avons donnée de la légende de Dadhyantch. Il est clair que dans cette histoire il s'agit de chants et de sacrifices. Twachtri est un nom d'Agni qui devait ètre , avec les Aswins, l'objet des chants de Dadhyantch ; et les hymnes consacrés aux Aswins, placés en tête, étaient probablement une espèce d'introduction, de lien, de sous-ventrière, de rêne (apicalrchyam, sandhâna-bhoûtam), avec laquelle on amenait, on dirigeait le char du sacrifice,

(71) Voy. plus haut, notes 26 et 67.

(72) Voy. plus haut, note 52.

(73) On peut traduire encore, rapide comme l'épervier. J'ai repris le sens expliqué lecture v, note 63, et lecture vi, note 44.

(74) Voy. lecture III, note 20.

(75) Observation de la note 73.

(76) Voy. plus haut, note 3i.

(77) Voy. lecture VII , note 73; lecture VIII, notes 24 et 47.

(78) Voy. lecture vii note 7 3 lecture VIII, notes 41, 45, 61.

(79) Voy. lecture vii, note 76; lecture viii, notes 16, 64.

(80) Voy. lecture VIII, notes 23, 62.

(81) Voy. lecture iv, note 14 ; lecture vu , note 79; lecture vin, notes 21, 44.

(82) Voy. lecture 1, note 64; lecture iii , note 35 ; lecture viii, note 53.

(83) Voy. lecture vu, note io3 ; lecture VIII, notes 39, 59, 68.

(84) Voy. plus haut, note 65.

(85) Voy. lecture vu, note 87 • lecture vin, notes 29, 58.

(86) Voy. lecture viii, notes 18, 55.


(87) On peut traduire autrement : avec la vive impétuosité de l'évervier. venez vers nous. Voy. plus haut, la note 73.

(88) Oûrdjânî est le nom de cette fille du Soleil qui, dans la note 3i, est appelée Soûryâ. Au moment de son départ, suivant le commentaire, on lui a dit: Ourdja iti! (bon courage!)

(89) Voy. lecture vu, note 76; lecture vin, notes 16, 64.

(yo) Voy. lecture vu, note 97 ; lecture viii , note 32.

(91) Voy. lecture vin, notes 31 et 76.

(92) Voy. lecture VII, note 73; lecture vin, notes 41, 45, 6i, 78.

(93) Voy. lecture iv, note 14; lecture vu, note 79; lecture vil, notes 21, 44, 81.

(94) Voy. lecture VII, note io3; lecture vin, notes 3g, 59, 68, 83.

(95) Voy. lecture vu, note 73; lecture vin, notes 24, 47 > 77-

(96) Le commentateur croit qu'il est ici question de Bhoudjyou. Voy. plus haut, note 89.

(97) Le poëte se désigne lui-même : cest le nouveau L.aKcbîvân descendant de l'ancien fils d'Ousidj.

(98) Voy. lecture v, note 69; lecture vi, note 8; lecture vin, notes 25, 70.

(99) Voir lecture viii , notes 18, 55, 86.

(100) Voy. lecture iv, note 68. Le commentaire introduit ici un fils de Ghochd, pour traduire le mot Ghoché.

(101) Cakchîvân, l'auteur de cet hymne, est de la famille des Padjras, et sans doute aussi descendant de l'ancien Cakchîvân, fils d'Ousidj. Voy. plus haut, note 97.

(102) Cet homme, suivant le commentaire, c'est Ridjrâswa. Je répète ici l'observation que j'ai faite ailleurs : il me semble que cet aveuglement dont se trouvent communément frappés les Richis et les poëtes, ce n'est point une cécité réelle: c'est la privation de la lumière que leur enlève la nuit, et que leur restitue le sacrifice du matin.

(io3) Le poëte veut-il dire que les Aswins ont dételé leurs chevaux pour s'arrêter à son sacrifice ? -

(104) Cette énigme a besoin d'explications. La vache, nous


le savons, c'est le nuage. Or, ce nuage est enfanté par une vapeur aqueuse qui s'élève et marche avec la rapidité du cheval. Indra embrasse cette vapeur, et en fait son épouse; il la soutient sur son sein, et la féconde pour le bonheur de la terre. Cette épouse d'Indra porte le nom de Ménâ : ce même mot est le nom qu'une légende donne à Indra lui-même, devenu femme. Voy. lecture iv, hymne 5, vers i3.

(io5) Voy. lecture i, note 36.

(106) Allusion aux trois mondes, où règne Indra.

(107) Le commentateur fait rapporter ce passage au Ciel et à la Terre.

(108) Le soleil pompe l'eau pour en former les nuages.

(109) voy. lecture III, note 8; lecture v, note 10; lecture vu, notes 49,85, 117. Les Ribhous ont fabriqué l'arme d'Indra. Voy. lecture 11, note 1.

(110) Voy. lecture iv, note 28; lecture vi, note 7. Il est étonnant qu'Ousanas, précepteur des Asouras, favorise Indra contre ses élèves. Il y a sans doute là une allusion, que j'ignore , à quelque phénomène astronomique ou météorologique.

(III) Voy. lecture iv, notes 57 et 74.

(112) Ce nombre est ordinairement de 99. Voy. lecture Il, note 81.

FIN DES NOTES DE LA PREMIÈRE SECTION.


SECTION DEUXIEME.

LECTURE PREMIÈRE.

HYMNE PREMIER.

AUX VISWAS.

1. Humbles et respectueux, présentez vos libations, vos mets, votre sacrifice au (dieu) terrible (i) qui amène la pluie. Que, du haut des airs, (vienne) Marout, qui donne la vie (2); je le chante avec ses guerriers, (qu'il lance) sur la terre et le ciel comme (les flèches) d'un carquois.

a. Telles que les deux épouses (d'un même maître), l'Aurore et la Nuit, se multipliant (pour nous, viennent) augmenter les biens de celui qui les invoque dès le matin. Ainsi qu'une jeune fille développant son voile, (l'Aurore), se dore à nos yeux, des splendeurs du soleil.

3. Que (le dieu) qui marche autour (du monde ) (3), et revêt des formes diverses (4), nous soit propice ! Qu'il nous soit aussi propice, le Vent qui


donne les eaux fécondes! 0 Indra, ô Parvata (5), empressez-vous pour nous ! Que tous les dieux nous comblent de biens!

4. Allons! en l'honneur de la blanche (Aurore ), moi, fils d'Ousidj (6), je présente ces liqueurs et ces mets. Rendez-vous propice le fils des eaux (7); faites que ces (vénérables) mères (8) soient favorables au vertueux Ayou (9).

^ 5. Moi, fils d'Ousidj, comme Ghochâ (io)quand elle fut affligée de la lèpre, je vous offre une prière suppliante. Pour vous, et en l'honneur du généreux Poûchan , je fais dresser le foyer d'Agni.

6. Mitra et Varouna, écoutez mes invocations.

Écoutez (la prière qui s'élève vers vous) en ce lieu, de tout côté(i 1). Que Sindhou (12), avec ses ondes, nous entende, et, sensible à nos vœux, nous accorde ses heureux dons!

7. Je chante (vos louanges), ô Mitra et Varouna! Parmi les biens que vous apportez, que Padjra (13) doive à votre faveur des centaines de , vaches. Qu'il se complaise dans ses chars renommés; que (les dieux viennent) l'environner d'un bonheur continuel.

8. Mes chants vous recommandent le (maîtrel généreux ici présent. Nous autres, (simples) mortels (14), puissions-nous avoir des richesses et une bonne lignée! Le chef qui, au milieu des Padjras, se distingue par sa libéralité, est aussi prodigue ( 15) pour moi de chevaux et de chars.

9. 0 Mitra et Varouna, le chef qui vous refuse ses libations, adressant ailleurs son hommage, ( se


déclare) votre ennemi. Dans son sein réside le mal, tandis que celui qui se conforme au devoir du sacrifice obtient ce qu'il désire.

10. Qu'un adversaire puissant se présente; le (chef pieux) est fort dans ses œuvres; ses hommes sont plus robustes, ses ressources plus grandes.

Il va, comblé de biens, toujours ferme dans les combats, toujours héroïque (dans ses actions).

1 I. Qu'ainsi marchent les hommes. Vous, rois (célestes) qui aimez l'ambroisie (du sacrifice), écoutez l'invocation de leur chef. Accourez du haut des airs; car vos bienfaits sont promis à nos hymnes, et donnent la grandeur au maître des chars.

12. Puissions-nous partager la force de ce chef pour lequel je vous ai invoqués, en récompense des offrandes que nous vous présentons à dix re- prises (16). Que les f/iswas, pour lesquels nous allumons ce foyer (sacré), nous accordent leurs dons; que l'abondance soit le prix de nos sacrifices.

13. Avec joie nous présentons ces offrandes que portent dix personnes. Que ( notre chef) ait les chevaux et les rayons (de gloire) qu'il désire. Que les seigneurs ici présents soient vainqueurs, et donnent à leurs gens de riches parures.

14. Que les Fiswas nous accordent de l'or pouf nos pendants d'oreille, des pierres précieuses pour nos colliers. Que la prière du maître (17), montant vers eux, appelle sur nous deux (18) les vaches (19) (fécondes).

15. Que les quatre fils de Masarsâra, que les


trois (enfants ) du roi vainqueur Ayavasa, ne (puissent prévaloir sur nous).0 Mitra et Varouna, faites heureusement briller, tel que celui du soleil , votre char aux larges formes !

Auteur : Cakchîvân; mètre, Trichtoubh.

HYMNE II.

le

A L'AURORE.

I. Le large char de l'heureuse déesse est attelé; les dieux immortels (20) sont placés sur ce char. v La noble habitante des airs est sortie du sein des ténèbres, pour parer le séjour humain.

2. La première du monde entier, elle se lève, et répand glorieusement au loin ses bienfaits. Toujours jeune, toujours nouvelle, l'Aurore renaît pour éveiller (la terre) ; elle vient la première à l'invocation du matin.

3. Quand aujourd'hui tu dispenses le bonheur aux hommes, ô divine Aurore bénie parmi les mortels, les (prêtres) purs de péché s'adressent au Soleil, (et s'écrient) : Voici Damoûnas (2 1)! Voici le divin Savitri (qui vient) à nous!

4. L'immortelle visite nos demeures, et du haut des airs recueille nos hommages. Libérale et bril-


lante, elle va sans cesse distribuant les plus riches de ses trésors.

5. Sœur de Bhaga , parente de Varouna, pieuse Aurore, sois louée en premier lieu. Qu'il aille à l'occident exercer sa mauvaise influence, celui qui contient le mal; et devenons vainqueurs de lui par la vertu du char de l'heureuse (déesse).

6. Que de saintes prières retentissent : voici les feux qui étincellent. Les rayons de l'Aurore nous découvrent d'enviables trésors, couverts par les ténèbres.

7. Par des retours successifs, vont et reviennent le Jour et la Nuit sous des formes différentes. Celle-ci est (comme) une caverne qui enveloppe le monde d'obscurité. L'Aurore brille sur son char resplendissant.

8. Toujours semblables à elles-mêmes, aujourd'hui et demain les (Aurores) embrassent la longue région de Varouna. Exemptes de reproche, (placées) à trentejodjanas (22) (de distance du soleil), elles accomplissent l'une après l'autre leur révolution.

9. L'Aurore sait quel hommage lui estréservé au point du jour, et elle naît, blanchissant de ses rayons la noirceur (de la nuit). (Comme) la femme vient (à son époux), elle arrive constamment chaque jour au lieu du sacrifice près de celui qui l'honore.

10. Telle qu'une vierge aux formes légères, ô déesse, tu accours vers le dieu du sacrifice (23). Jeune et riante, tu devances (le soleil), et dévoiles ton sein brillant.


J I. Parèîlle à la jeune fille que sa mère vient de purifier, tu révèles à l'œil l'éclatante beauté de ton corps. Aurore fortunée, brille par excellence ! aucune des Aurores passées ne fut plus belle que toi. t 2. Riéhes 'en chevaux j en vaches, en biens de toute 'espèce, s'unissant par les œuvres aux rayons du soleil, les Aurorès s'en vont pour revenir, heureuses et toujours adôrables.

q3. Daigne agréer le rayon de (notre) sacrifice, et accomplis en noua ton œuvre fortunée. Aurore, sois propice à notre invocation ; brille aujourd'hui pour nous! Puissions-nous être heureux et opulents!

Auteur : Cakchîvân; mètre, Trichtoubh.

HYMNE III.

A L'AURORE.

j. L'Aurore naît en même temps qu'Agni s'allume. Le soleil se lève; l'Aurore a préparé le large (berceau) de l'astre lumineux. Voici le divin Savitri (qui vient) à nous, et répand les biens nécessaires à -tous les êtres animés.

2. Consolidant les œuvres divines, déterminant les âges humains, l'aînée des (Aurores) futures


brille, semblable aux (Aurores) passées , aux (Aurores) éternelles.

3. Cette fille du Ciel apparaît, vêtue de rayons lumineux , semblable (à l'astre) qu'elle précède. Elle suit le chemin du sacrifice, comme si elle le connaissait déjà, sans s'égarer dans les régions célestes.

4. Son sein brille comme des feux éclatants. Semblable à Nodhas (24), elle nous montre des trésors précieux. Pourvoyeuse (vigilante), elle éveille les (hommes) endormis ; ainsi se présente la plus ancienne des (Aurores) futures.

5. Dans la moitié orientale du vaste ciel, cette mère de vaches (25) (lumineuses) élève son étendard. Elle s'étend, elle s'avance, placée entre les deux (grands) parents (de la nature), qu'elle charme également.

6. Ainsi grandissant à la vue , elle ne fait acception de personne; sa forme élégante et légère brille également pour le petit comme pour le grand.

7. Telle que l'homme qui n'a pas de frère, elle semble monter sur son char pour semer ses bienfaits sur sa route. L'Aurore, richement vêtue, est comme l'épouse amoureuse qui étale en riant aux regards de son époux les trésors de sa beauté.

8. Sœur (prévoyante), elle a préparé à sa sœur ainée(26) un (nouveau) berceau, et en partant elle semble l'appeler de son regard. A son lever, les rayons du soleil ornent son cortège, tels que les compagnes (d'une jeune mariée).

9, A la suite de ces sœurs (qui sont nées) dans


les anciens jours , une autre arrive , suivant son aînée. Que ces Aurores nouvelles, comme leurs devancières, se lèvent heureusement pour nous!

10. Opulente Aurore, éveille ceux qui t'honorent; que les avares, qui marchandent ton culte, restent dans leur sommeil. Riche et pieuse Aurore, lève-toi favorablement pour ceux qui t'adressent leurs offrandes et leurs chants, toi qui vieillis (les choses humaines).

11. La jeune (Aurore) vient à l'orient, et attelle (à son char) la troupe des vaches rosées. A son lever apparaît aussitôt le (divin) étendard (27), et Agni brille dans les demeures (des hommes).

12. A l'apparition de (la déesse) qui apporte leur nourriture, les oiseaux et les hommes sortent de leurs demeures. Aurore divine, aux mortels assemblés pour ton culte tu dispenses de nombreuses richesses.

i3. Vénérables Aurores, mon hymne vous a célébrées. Vous avez désiré mon offrande, et en avez profité. 0 déesse , que par votre secours nous obtenions des biens innombrables'

Auteur : Cakchîvàn ; mètre, Trichtollbh.


HYMNE IV.

ACTION DE GRACES (28).

1. (Récit.) Dès le matin (Swanaya) vient, et dès le matin il prodigue les trésors. (Cakchîvân) accepte et conserve ses dons avec reconnaissance. Enrichi par ces présents et entouré d'une maison nombreuse , il verra , pendant de longues années , croître sa fortune et sa race.

2. (Le père de Cakchîvân parle.) Qu'il ait de belles vaches, de bons chevaux, beaucoup d'or. Indra assure une heureuse existence à celui qui vient à toi dès le matin , et semble te faire une chaîne de ses bienfaits (29).

3. Aujourd'hui, agité dès le matin par le désir, j'ai revu l'enfant de mon amour (3o), comblé d'honneur's et porté sur un char magnifique. Prodigue le jus de la plante (sacrée), et par tes chants augmente la gloire de celui qui abat les forces de l'envieux !

4. ( Le poêle parle.) Les libations , vaches fécondes , apportent leur lait à celui qui prépare et à celui qui doit accomplir le sacrifice. Par les soins


de ces deux hommes (3t), coulent de toute part des flots de beurre mêlés aux mets (sacrés).

5. L'homme bienfaisant se prépare une place dans le ciel, et se range parmi les dieux. Pour un tel homme, les ondes célestes font descendre leur beurre (nourrissant); pour lui, une offrande est toujours féconde.

6. Les hommes généreux ont une destinée miraculeuse; leurs soleils brillent au ciel ; ils ont part à l'ambroisie, et prolongent leur existence.

7. Puissent ces hommes généreux être exempts de fautes malheureuses! Puissent les maîtres vertueux n'éprouver aucun désastre ! Autour d'eux qu'ils trouvent un protecteur ! Que les chagrins n'habitent point avec celui qui est libéral !

Auteur : Cakchîvân; mètres, Trichtoubh et Djagati.

HYMNE V.

ACTION DE GRACES. (Suite.)

1. La reconnaissance m'inspire de vives expres-1 sions en l'honneur de Bhâvya (32), habitant le Sindhou (33) ; de ce prince invincible et ami de la gloire, qui m'a donné des richesses pour mille sacrifices.


2. De ce roi puissant j'ai reçu cent nichcas (34) d'or), cent chevaux bien dressés, cent taureaux ; et moi, Cakchîvân, j'ai porté jusqu'au ciel la gloire immortelle de (ce prince) généreux.

3. Swanaya l'a ordonné, et à ma suite se 'sont rangés dix chars noirs, qui chacun portait une femme; mille soixante vaches les accompagnaient. Tels sont les biens que Cakchîvân reçut pour le charme de ses jours (35).

4. Les quarante chevaux blancs attelés aux dix chars viennent en tète de la ligne des vaches. Enivrés d'orgueil et ornés de ceintures, les Padjras rassemblent ces chevaux tout brillants d'or.

5. Mais en premier lieu j'ai reçu pour vous (36) trois chevaux et huit vaches de prix. Les Padjras, qui sont mes bons parents, montés sur leurs chars, ont voulu, comme par un cortège populaire, honorer ma gloire.

6. (Romasa, fille de Swayana, épouse de Cakcldvan, parle il son heau-père.) Il m'a acceptée pour femme, et je tiens à lui comme (l'écuyer) au fouet qu'il serre (dans sa main). Mon époux m'accorde la jouissance de mille biens précieux.

7. Daignez me permettre de vous approcher Ayez pitié de ma faiblesse. Je serai toujours Roma sâ (37), c'est-à-dire la brebis des Gandhâras.

Auteur: Cakchîvàn; mètres, Trichtoubh et Anouchtoubh,


HYMNE VI.

A AGNI.

1. Je chante Agni le sacrificateur, (Agni) bienfaisant et riche, l'enfant de la Force appelé Djâtavédas; oui, Djâtavédas, qui est comme notre prêtre; ce dieu qui préside aux bons sacrifices, qui, de sa flamme qu'il dresse et dirige vers les dieux, saisit le beurre frémissant et entoure d'un vif éclat l'offrande pieuse.

2. Toi, le plus grand des sacrificateurs, le premier des Angiras, nous voulons, dans nos sacrifices, t'invoquer par de saintes prières, oui, par de pures et saintes prières ; toi qui tournes autour du ciel, pontife des humains, orné d'une chevelure brillante, (dieu) libéral que doit respecter ce peuple ; oui, que pour son bonheur doit respecter ce peuple.

3. Respléndissant avec l'éclat de l'or, (Agni) détruit le mal; oui, comme la hache il détruit le mal. Devant lui, tout ce qui est fort s'écoule ainsi que l'eau. Repoussant tout ce qui est robuste, il lutte; il n'est pas ébranlé; oui, tel que l'archer vigoureux, il n'est pas ébranlé.

4. (Le serviteur fidèle), préparant la (demeure)


solide (38) de ce (dieu) sage et prévoyant, fait briller les feux de l'aranl, et pour obtenir sa protection il honore Agni; oui, il l'honore par une offrande pour obtenir sa protection. Ainsi que l'eau, Agni pénètre tout; son ardeur déchire; les plus solides aliments, il les consume avec force; oui, il consume avec force les plus solides (aliments).

5. Non loin du foyer, nous déposons la nourriture destinée à ce (dieu), qui, dans les ombres de la nuit, brille mieux que le jour lui-même; oui, pour l'homme diligent, mieux que le jour lui-même. Son existence, qui fut un instant comme éclipsée, devient pour celui qui fait des libations une espèce de rempart solide. (Mortel) pieux et (mortel) négligent, les feux protègent tout le monde; immortels, ils animent tout; oui, les (feux) immortels animent tout.

6. Ainsi Agni, résonnant, comme le puissant Marout, dans ces campagnes où tant d'œuvres s'accomplissent, exerce sa charge de sacrificateur ; oui, au milieu de luttes pénibles, il exerce sa charge de sacrificateur. Il reçoit les holocaustes et les dévore, étendard du sacrifice, objet de vénération. De ce (dieu) qui aime et répand le plaisir, que tous les -hommes suivent la voie; oui, qu'ils suivent sa voie pour arriver au bonheur.

7, Quand placés autour de lui (39), brillant de ses clartés, poursuivant leurs chants et leurs prières et attisant (son ardeur), les Bhrigous invoquent (Agni); oui, quand les Bhrigous invoquent (Agni) et lui présentent leurs offrandes, le dieu s'élève


avec pureté; maître et gardien des trésors, il protége ses serviteurs, ses amis, avec une haute sagesse; oui, il les protége avec une haute sagesse.

8. Nous t'invoquons, toi, seigneur de tout ce peuple; toi, également bon pour tous; à toi, notre père de famille, (nous demandons) le bonheur; oui, à toi, qui portes les paroles de la piété, (nous demandons) le bonheur. (Nous t'invoquons), toi, l'hôte des mortels, sur qui nous fondons notre espérance comme sur un père; et tous ces (saints) ministres présentent (pour toi) ces aliments, ces holocaustes ; oui, (pour toi) et pour les (autres) dieux.

9. O Agni, plein de force et de splendeur, tu nais pour le service des dieux; oui, comme un seigneur opulent pour le service des dieux. Tu t'enivres (de nos libations) pour mieux briller; tu n'agis que pour faire preuve de force. Tes serviteurs t'honorent, (dieu) immortel; oui, (ils t'honorent) avec la promptitude (de la confiance), (dieu) immortel.

10. Au grand, au vigoureux Agni, qui, comme l'habitant de vos étables, s'éveille' avec l'aurore, rendez gloire; oui, rendez gloire à Agni, au moment où le (père de famille) chargé d'offrandes, dans toutes les demeures, fait entendre sa prière; où, devant lui, pareil à (l'antique) Rébha, vient élever sa voix le plus grand des chantres (divins), le plus grand des sacrificateurs.

11. Agni, toi qui te fais voir près de nous, compagnon des dieux, apporte-nous avec bienveillance


de grandes richesses; oui, avec bienveillance. Tu réjouis nos yeux, tu nous combles de biens : fais beaucoup, (dieu puissant), en notre faveur, en faveur de (la mère de famille) ici présente (4o) ; (dieu) magnifique, fais beaucoup en faveur de tes chantres. Sois terrible (pour nos ennemis), et, par ta force, détruis leur puissante lignée.

Auteur : Pâroutchhépa, fils de Divodâsa ; mètre, Atyachtî (41).

HYMNE VII.

A AGNI.

i. Il naît sous la forme de Manou (42), le premier des pontifes, Agni, sacrificateur de l'ordre des Ousidjs (43); oui, sacrificateur d'un ordre qui nous appartient (44)- Agissant partout avec empressement , il est pour celui qu'il aime comme un seigneur opulent. Pontife invincible, il s'assoit au foyer du sacrifice; oui, il s'entoure d'un cordon (lumineux) au foyer du sacrifice.

2. Nous adressons à ce maître des sacrifices un culte solennel, des invocations pieuses, et accompagnées d'holocaustes en l'honneur des dieux ; oui, accompagnées d'holocaustes. De sa flamme il en-


veloppe et consume les aliments qui lui sont offerts, ce dieu que Mâtariswan est venu de loin , oui, de loin, faire briller pour Manou (45).

3. Aussitôt il embrasse le (vase) de terre qui le reçoit, et, tel qu'un taureau généreux, il lui communique en grondant la semence (lumineuse); oui, en grondant, la semence (lumineuse) (46). Le dieu ouvre ses cent yeux, et se jette sur le bois du bûcher ; et Agni, peu à peu gagnant les places voisines, s'étend aux places plus éloignées.

4. Pontife diligent, Agni, dans toutes les demeures, accomplit le sacrifice; oui, par sa vertu , il accomplit le sacrifice. Par sa vertu, ce (dieu) sage donne à celui qui l'alimente la connaissance de toute la nature. Ainsi, hôte (de l'homme), nourri du beurre sacré, chargé (de nos offrandes), il naît, oui, il naît pour s'appeler Fédhas (47).

5. Lorsque, dans les rayons du puissant Agni, viennent à tomber, avec un bruit comparable à celui des Marouts, les aliments, oui, les aliments destinés à (ce dieu) rapide ; alors il vient, par sa rnunificence, récompenser la piété. Invoqué par nous, il nous sauve du mal; oui, invoqué par nous, (il nous sauve) de la méchanceté et du péché.

6. (Dieu) universel, immense, infatigable et protecteur, il tient (tous les biens) dans sa main droite. Qu'il les répande sur nous comme en passant; oui, qu'il les répande en quelque sorte au gré de nos besoins. Tu portes l'holocauste à celui d'entre les dieux qui le désire. Pour l'homme pieux, Agni


ouvre la voie du bonheur; oui, il ouvre les portes (des trésors).

7. Le fortuné Agni, placé dans sa demeure humaine , est au milieu des sacrifices comme un monarque désirable; oui, il est au milieu des sacrifices comme un monarque chéri. Il règne sur les holocaustes que reçoit le (foyer) de terre ; il nous protège contre la maligne influence de Varouna (48); oui, contre la maligne influence du grand dieu.

8. Ils chantent Agni sacrificateur, maître de la richesse, ami bienveillant; ils célèbrent (le dieu) infatigable; oui, ils célèbrent (le dieu) qui porte les holocaustes. Ame de tous les êtres, connaissant la nature entière, sacrificateur digne lui-même de sacrifices, (dieu) aimable et sage, les Dévas (mortels) (49) l'appellent à leur secours, et l'honorent par leurs riches offrandes, oui, par leurs riches offrandes et par leurs chants.

Auteur: Pâroutchhépa; mètre, Atyachtî.


HYMNE VIII.

A INDRA.

1. 0 Indra, ce char du sacrifice (5o), chargé d'offrandes, que tu conduis, (dieu) rapide et irréprochable; oui, (ce char) que tu conduis, daigne le diriger pour notre bien, et accueille, (dieu) irréprochable et protecteur, notre prière accompagnée d'offrandes; oui, notre prière qui ressemble à celle des (anciens) sages.

2. Écoute-nous, ô Indra, toi qui, dans toutes nos luttes, nous combles de tes bienfaits; toi qui, invoqué par tes serviteurs, les délivres de leur fardeau et affliges (leurs ennemis), qui donnes la gloire aux héros et l'abondance aux sages; les maîtres (de la terre) te célèbrent, (dieu) rapide et impétueux; oui, rapide comme un coursier.

3. Tu répands tes libérales faveurs sur celui qui est libéral envers toi; tu viens, ô héros, vers le mortel qui vient à toi; oui, ce mortel, tu le protéges. Indra, je t'adresse cet hymne, à toi, au Ciel, au glorieux Roudra, à Mitra, à Varouna, (je l'adresse) accompagné d'offrandes ; oui, je (l'adresse), accompagné d'offrandes, au (dieu) qui fait notre bonheur.


4. Nous désirons qu'Indra accueille notre sacrifice et le vôtre, (Indra) qui est la vie de tous, invincible auxiliaire; oui, invincible auxiliaire dans les combats. Dans toutes nos luttes protége-nous, souviens-toi de nos hommages. Nul ennemi ne peut te vaincre: tu es au-dessus de tout ennemi, oui, tu es au-dessus de tout.

5. Brise les forces de nos adversaires. Comme les feux brillants de l'arant, qu'ils soient puissants tes secours; oui, (dieu) formidable, tes formidables secours. Tu nous guides, comme autrefois Anénas (51 ) ; ô héros , tu nous animes. Tu protéges tous les (domaines) de Poûrou. Tu viens près de nous pour emporter, oui, pour emporter nos offrandes.

6. Je veux aussi adresser mon hymne à l'heureux Soma (52), qui, comme (les autres) dignes de notre invocation, s'empresse d'accourir à notre prière ; oui, vainqueur des Rakchasas, accourt à notre prière. Qu'il vienne donner la mort à l'ennemi dont la folie nous outrage. Que le méchant tombe; oui, qu'il tombe et disparaisse.

7. 0 (maître) opulent, chantons dans un hymne pieux, chantons le (dieu) riche et fort; oui, le (dieu) aimable et fort. Prions et honorons par nos offrandes ce (dieu) que les sages ont de la peine à fléchir; oui, prions Indra , et offrons-lui de purs sacrifices.

8. Indra déploie pour vous et pour nous ses glorieux secours qui repoussent nos ennemis, oui, qui brisent nos ennemis. L'armée de cet avide (adversaire) qui s'avançait pour nous perdre, a été frap-


pée; oui, accablée de ses traits, cette armée terrible n'a pu supporter ses coups.

9. Indra, viens vers nous avec l'opulence qui t'environne; arrive par une route tranquille, oui, par une route libre de tout ennemi. Protége-nous de loin , protége-nous de près. Conserve-nous de loin par tes secours ; oui, conserve-nous toujours de près par tes secours.

10. Accorde-nous, Indra, une opulence triomphante. Tu es formidable, et la grandeur t'environne pour notre salut; oui, (elle t'environne) comme un ami pour notre salut. Sauveur puissant, immortel protecteur, attaque tout autre char que le nôtre. (Dieu) qui portes la foudre, frappe; oui, (dieu) qui portes la foudre , frappe notre ennemi.

i [. Indra, pour prix de nos louanges, sauve-nous du mal; tu peux arrêter nos ennemis; oui, tu es dieu, et tu peux arrêter nos ennemis. Frappe le criminel Rakchasa, et conserve le sage qui me ressemble. C'est à cette condition que t'a engendré un père (généreux) (53); ô toi', notre refuge, il t'a engendré pour tuer les Rakchasas; oui, (c'est pour cela qu'il t'a engendré), ô toi notre refuge.

Auteur : Pâroutchhépa; mètre , Atyachtî.


HYMNE IX.

A INDRA.

1. Indra, viens à nous de l'extrémité de l'hori- , zon, comme (Agni) ici présent (vient) à nos sacrifices, comme ce roi protecteur des hommes pieux; oui, comme le protecteur des hommes pieux (vient) dans nos demeures. Nous t'invoquons en te présentant nos mets et nos libations, ainsi que des enfants invoquent leur père, pour obtenir de toi notre nourriture; oui, (dieu) tout-puissant, pour obtenir de toi notre nourriture.

2. 0 Indra, bois ce soma limpide que le pilon a exprimé du trésor (de la graine), comme le taureau altéré, oui, comme le taureau boit (l'eau) du puits. Qu'à cette source d'ivresse ( divine ) qui t'excite et te soutient, tes chevaux t'amènent, ainsi que les Jours, oui, ainsi que les Jours (amènent) le Soleil.

3. C'est par lui qu'a été ouvert cet antre céleste, qui semble être le nid de l'oiseau (divin), et qui est creusé au sein d'une voûte, oui, d'une voûte sans bornes. Armé de la foudre, Indra, le plus grand des Angiras, a voulu forcer l'étable des vaches (divines). Il va, pour nous rendre l'abon-


dance, oui, pour nous rendre l'abondance, il v;i ouvrir les portes (de cet antre).

4. Indra prenant dans ses mains l'arme tranchante de la foudre, l'aiguise pour la lancer; oui, il l'aiguise pour en frapper Ahi. Indra, ton attaque est pleine de force et de puissance; et, ainsi que le bûcheron (fend) un arbre, avec ta vigueur tu fends les'nuages ; oui, tu les fends comme avec une hache.

5. Indra, c'est toi qui donnes l'essor à ces rivières qui courent vers la mer comme des chars, oui, comme des chars de cornbat. Fortes de ton secours, elles forment un courant inépuisable; telles que les vaches donnant à Manou un lait abondant, oui, donnant au genre (humain) un lait abondant.

6. Les enfants d'Ayou (54), avides de biens, et pareils au sage ouvrier qui fabrique un char, ont préparé pour toi cet hymne; oui, ils l'ont préparé pour obtenir de toi le bonheur. Ils te chantent, ô (dieu) sage, comme vainqueur dans les combats, aussi rapide que le coursier, afin que tu leur accordes la force et les biens; oui, les biens de toute espèce.

7. En faveur de PoÎlrou, de Divodâsa, tu as brisé les quatre-vingt-dix villes (55). Pour ton serviteur . Atithigwa, ô danseur (56) (céleste), avec ta foudre , oui, pour ton serviteur Atithigwa, tu les as vaillamment (brisées). Tu as enlevé Sambara de sa haute montagne; ta puissance nous comble de biens, oui, nous comble de biens de toute espèce.


8. Indra protège dans les combats l'Arya qui fait des sacrifices ; il a pour lui mille secours dans • toutes les batailles; oui, dans ces batailles qui sont une source de gloire. En faveur de Manou, il a soumis les impies à l'obéissance; il a donné la mort (à l'ennemi) qui a la peau noire (57). Malgré son habileté, tout être cupide est consumé par lui; oui, tout être nuisible est consumé par lui.

9. Sous la forme du disque solaire, il a paru aux yeux (de ses ennemis). 0 prodige de puissance! seigneur resplendissant, il pousse en même temps, oui, il pousse le cri (de mort) (58). Cependant, de l'extrémité de l'horizon, accourait Ousanas (69) pour les secourir. (0 dieu) prudent, tu t'empresses de donner aux hommes tous les biens ; oui, tu t'empresses de leur procurer une longue vie.

JO. Touché de nos hymnes nouveaux, (dieu) généreux qui brises les villes (célestes), conserve-nous par tes secours puissants! Du haut des airs, ô Indra, tu grandis avec les chants de tes serviteurs , comme le ciel avec les feux du jour.

Auteur: Pâroutchhépa; mètres, Atyachtî, Trichtoubh.


HYMNE X.

A INDRA.

i. Le Ciel, le (divin) Asoura(6o), s'incline devant Indra; devant Indra (s'incline) la grande Terre avec ses dons brillants; oui, avec ses dons brillants, où se déploie sa munificence. Tous les dieux, compagnons de sa félicité, reconnaissent Indra pour leur chef. Que pour Indra soient tous les sacrifices humains; oui, que pour lui soient les sacrifices humains.

2. Dans tous les sacrifices, c'est toi seul qu'invoquent également les hommes divisés pour le bien qu'ils demandent; oui, divisés pour la félicité qu'ils veulent obtenir. Tu es pour nous comme !c vaisseau que nous chargeons de notre bonheur. Tu es notre maître, et les hommes honorent Indra par leurs sacrifices; oui, ils l'honorent par leurs louanges.

3. Des couples (61 ) (de serviteurs dévots), jaloux de ta protection, ont préparé ce sacrifice en ton honneur, pour obtenir que le nombre de leurs troupeaux s'augmente. 0 Indra, ils ont en toi une confiance sans réserve; oui, une confiance sans


réserve. Quand tu veux exaucer les vœux d'un père et d'une mère de famille dont le désir est d'avoir des troupeaux et de la richesse, alors tu fais briller ta foudre qui répand l'abondance, et qui est ta compagne; oui, Indra, ta compagne habituelle.

4. Les Poûrous, ô Indra, ont connu ta valeur, quand tu as détruit les villes (célestes) de l'automne; oui, quand tu les as brisées et détruites. Maître de la force, ô Indra, tu abats l'homme impie. Tu es le sauveur de la terre, de l'air, l'heureux (libérateur) de ces ondes, oui, de ces ondes.

5. Pour célébrer ta puissance, ô (dieu) généreux, les enfants d'Ousidj ont répandu ces libations enivrantes; car tu sais protéger tes amis; oui, tu sais les protéger. Tu as combattu avec vaillance en leur faveur. Ils ont obtenu tous les biens qu'ils ont souhaités; oui, ils les ont obtenus.

6. Accepte les louanges et l'holocauste que ramène en ton honneur le retour de l'aurore, ainsi que ces offrandes; oui, ces offrandes qui provoquent ta générosité. Indra, (dieu) libéral et armé de la foudre, s'il est vrai que tu veuilles la mort de nos ennemis, écoute ma prière, de moi qui suis le plus jeune; oui, le plus jeune de tes sages (serviteurs).

7. Indra, protége-nous, et fais le bonheur de celui (qui t'est dévoué). Quant à l'homme qui est notre ennemi, ô héros célèbre par tant de naissances, frappe ce mortel ; oui, frappe ce mortel de ton tonnerre. Frappe celui qui nous veut du mal.


Prête à notre voix une oreille attentive. Comme on écarte d'une route tout obstacle, chasse devant nous notre ennemi; oui, chasse notre ennemi.

Auteur : Pâroutchhépa ; mètre, AtyachtÎ.

HYMNE XI.

A INDRA.

1. 0 Maghavan, si tu es avec nous, nous pouvons compter sur d'abondantes dépouilles. Avec ton secours, ô Indra, puissions-nous vaincre nos ennemis et sauver nos amis! Ici près, en ce jour, viens protéger celui qui t'offre des libations et t'honore par ce sacrifice. Puissions-nous te trouver favorable au moment du danger; oui, grâce à nos offrandes, te trouver favorable au moment du danger !

2. Quand, au jour du danger , cherchant la gloire, (un homme) invoque Indra avec dévotion vers le lever de l'aurore ; quand pour l'honorer, oui, pour l'honorer, il fait un sacrifice , alors , voulant récompenser sa piété , le dieu sensible aux prières frappe la tête (de ses ennemis). Puissions-nous , (ô Indra), recevoir tes heureux bienfaits; oui, les bienfaits d'une heureuse (divinité)!


3. A toi, suivant l'antique usage, ces brillantes offrandes! Lorsqu'un sacrifice a lieu, tu viens au foyer, oui, tu viens prendre ta place. Distingue nos feux, dont les rayons brillent entre le ciel et la terre. C'est ainsi qu'Indra mérita le nom de Gavéchana (62) ; oui, le nom de Gavéchana que lui donnent ses protégés.

4. Ce fut sans doute jadis une œuvre mémorable de ta part, quand, dirigeant les Angiras, tu leur ouvris, Indra, oui, tu leur ouvris la retraite (des vaches célestes). Tu nous conduis aussi comme eux : tu combats et tu triomphes avec ceux qui t'offrent des libations. Tu renverses l'impie; oui, l'impie, malgré toute sa rage.

5. Lorsqu'un chef héroïque , au moment du combat, rassemble ses gens pour le sacrifice', (ces hommes) avides de butin doivent triompher; oui, (ces hommes) avides de butin doivent obtenir la victoire. Leur chef est entouré d'une nombreuse lignée : sa force dans les batailles le fait. honorer. Puissent leurs hommages, avec la faveur d'Indra, leur procurer aussi bien celle des dieux ! oui, puissent ces hommages arriver jusqu'aux dieux!

6. 0 vous, Indra et Parvata (63), combattez devant nous ; et celui qui voudrait nous opprimer de ses armes, abattez-le; oui, abattez-le avec la foudre. 0 héros, si tu viens dans notre maison décidé à confondre l'étranger, que ton arme, habile à frapper de tout côté, oui, (que ton arme) frappe nos ennemis de tout côté !

Auteur : Parnutchhcpa ; mètre, Atyachtl.


HYMNE XII.

A INDRA.

1. Par le moyen du feu sacré, je veux purifier le ciel et la terre; je veux brûler les méchants, et les régions qui ne reconnaissent point Indra. S'ils osent sortir, que nos ennemis soient frappés; qu'ils jonchent de leurs cadavres les abords de leur retraite.

2. (Dieu) qui portes la foudre, marche vers tes ennemis; et de ton pied, oui, de ton grand pied étendu, foule leurs têtes!

3. Brise, ô Maghavan, la force de ces ennemis au sein de leur vile retraite; oui, au sein de leur grande et vile retraite.

4. Tu as paru, et cinquante-trois (64) de ces (ennemis) ont été détruits. C'est là ce qui fait ta gloire ; oui, c'est là ce qui fait ta gloire.

5. Indra, frappe toute cette troupe rougeâtre et terrible de Pisâtchas. Éloigne la race des Rakchasas.

6. Frappe, ô Indra, vaillamment et par-dessous (65). Entends - nous ; le ciel et la terre ont brillé; ô (dieu) qui portes la foudre, ils ont trem-


blé; oui, ils ont tremblé à la vue de tes feux , ô (dieu) qui portes la foudre. Puissant, fort et terrible, tu marches armé. Nul ne pourrait te donner la mort, ô héros invincible, accompagné de tes auxiliaires; oui, de tes vingt et un (66) auxiliaires.

7, Par ses libations (l'homme) assure le salut de sa maison ; par ses libations et ses sacrifices il abat les ennemis qui l'entourent; oui, il abat les ennemis des dieux. Par ses libations et ses offrandes , il obtient l'abondance , la sécurité et des milliers de biens. A celui qui fait des libations Indra accorde une fortune convenable; oui, une fortune convenable.

Auteur : Pâroutchhépa ; mètres y Trichtoubh , Anouchtoubh, Gâyatrî, Atyachtî.

HYMNE XIII.

A VAYOU.

1. Vâyou, que tes rapides coursiers t'amènent ici vers nos offrandes et vers nos libations du matin ; oui, vers ces libations de soma présentées le matin. Que la voix élevée de la Prière soit entendue de toi; et, sur le char que traînent tes cour-


siers, viens, ô Vâyou, vers celui qui t'offre, oui, vers celui qui t'offre ce sacrifice.

2. Réjouis-toi, Vâyou, de ces heureuses boissons que nous te présentons en sacrifice, de ces (boissons) soignées qui brillent, oui, qui brillent de (doux) rayons. Quand de pieux compagnons s'assemblent pour le sacrifice autour d'un maître généreux, tes coursiers à l'instant viennent aussi frémir auprès de lui, pensant à sa libéralité; oui, ils viennent, pensant à sa libéralité.

3. Vâyou attelle à son char deux coursiers légers, tantôt rouges, tantôt jaunâtres , et porteurs vigoureux; oui, porteurs excellents et vigoureux. Puissant pour la destruction , il éveille la Prière qui semble endormie; il éclaire le ciel et la terre, el fait entendre sa voix ; oui, il fait entendre sa voix en l'honneur de l'Aurore.

4. Pour toi, les pures Aurores, à l'horizon, étendent leurs voiles brillants, où se peignent rapidement leurs rayons; oui, leurs rayons naissants. Pour toi, la vache (céleste), au lait abondant, cède tous ses trésors. Dans les régions du ciel, tu fais naître de ses mamelles, oui, de ses mamelles tu fais naître les Marouts.

5. Pour toi, ces (Marouts ) brillants, purs et rapides, formidables dans leur ivresse (divine), travaillent avec ardeur à la création des eaux ; oui , ils viennent travailler à cette création. L'homme s'empresse de t'honorer de ses dons et de ses louanges , et te prie d'éloigner le mal. Et toi, touché de son hommage, tu le protèges contre tout ennemi ;


oui, tu le protèges contre les forces des Asouras.

6. 0 Vâyou, sois honoré avant tous, et reçois le premier l'offrande de nos libations; oui, reçois nos libations. Ainsi, exauce les vœux d'un peuple innocent ; que toutes ces vaches, qui dépendent de toi, fassent descendre sur nous leur lait doux et béni; oui, leur lait doux et béni.

Auteur : Pâroutchhépa; mètre, Atyachtî.

HYMNE XIV.

A VAYOU ET A INDRA.

i. Le gazon sacré est disposé; viens à notre sacrifice avec tes innombrables coursiers, toi qui conduis et cent et mille attelages. Les Dévas (terrestres) ont avec soin préparé la libation du lIlatin pour le Déva (céleste). Des boissons aussi douces que le miel t'attendent; oui, elles t'attendent pour étancher ta soif (divine).

2. Pour toi ce soma a été presse ; pour toi il a été purifié, et dans le vase qui le contient il revêt d'admirables couleurs; oui, il revêt de brillantes couleurs. Voilà ce que t'offrent les enfants d'Ayou et les Dévas (mortels). 0 Vâyou, amène


tes coursiers; viens te joindre à nous ; oui, le plaisir t'appelle, viens te joindre à nous.

3. Avec tes cent, avec tes mille coursiers, ô Vâyou, viens jouir de notre sacrifice; oui, viens jouir de nos holocaustes. A toi ce sorna solennel et brillant aux rayons du soleil' (Tes serviteurs ) ont remis aux prêtres (ces boissons), que pour toi, ô Vayou, ils ont préparées avec un zèle empressé; oui, avec un zèle empressé.

4. Que votre char, traîné par vos coursiers, o Vâyou, (ô Indra), vous amène à notre secours, et venez jouir de ces mets heureusement disposés; oui, venez jouir de nos holocaustes. Buvez de ces douces boissons, (goûtez) de ces nourritures. C'est pour vous qu'on les a préparées ce matin. 0 Vavou, ô Indra, venez, accompagnés de l'heureuse opulence; oui, venez accompagnés de l'opulence.

5. Pour vous, on a commandé ces prières et ces sacrifices; pour vous, on a exprimé cette liqueur légère et vive; oui, vive comme le rapide coursier. Soyez à nous, et buvez 'de ces libations; venez ici pour nous secourir. 0 Indra, ô Vâyou, enivrez-vous de ces boissons; oui, enivrez-vous, vous qui donnez l'abondance.

6. A vous ces boissons qu'ils ont su rendre limpides! (Vos serviteurs) les ont remises aux prêtres, après les avoir préparées avec un zde empressé; oui, avec un zèle empressé. Pour vous, ces liqueurs ont passé à travers le filtre; elles se sont épurées pour vous sur les poils (de la vache) ; oui, sui- ces poils formant un crible serré (67V


7, 0 Vâyou, néglige ceux qui sont endormis. La maison où résonne la pierre (du mortier), c'est celle où vous devez venir; oui, où Indra et vous devez venir. La prière s'entend ; le beurre consacré coule. Pour combler tous nos vœux, venez à notre sacrifice; oui, Indra et vous, venez à notre sacrifice.

8. Venez ici prendre nos libations, aussi douces que le miel. Placés près de l'Aswattha (68), que nos (prêtres) remportent sur vous cette victoire; oui, qu'ils remportent cette victoire. Nos vaches (^terrestres) ont donné leur lait; (les gâteaux) d'orge ont été cuits. 0 Vâyou, tes vaches (célestes) ne doivent point faillir; oui, elles ne doivent point faillir.

9. (Et en effet), faisant retentir l'air de leurs mugissements, les voilà qui arrivent, tes robustes taureaux ; oui, tes robustes et larges taureaux. On les voit dans les plaines (du ciel), tantôt immobiles, tantôt rapides, se répandre au loin comme les rayons du soleil, et déployer une force que rien ne peut dompter; oui, que deux bras ne suffisent pas à dompter.

Auteur : Pâroutchhépa ; mètre, Atyachtî.


HYMNE XV.

A MITRA ET A VAROUNA.

,1. Offrandes choisies et abondantes, holocauste, prière, présentez à ces (dieux) immortels et bienfaisants, oui, (présentez à ces dieux) bienfaisants le plus doux des hommages. Unis ,par leur royauté (sainte), et honorés par nos libations de beurre, ils sont célébrés dans tous nos sacrifices. Car Jeur puissance est partout triomphante; oui, leur divinité est partout triomphante.

2. La jeune et éternelle voyageuse a paru dans l'espace. La yole du feu (sacré) (69) s'est .entourée de rayons; oui, l'œil de Bhaga (70) s'est entouré de rayons. Le siège céleste de Mitra, d'Aryawan et 1

de Varouna se couvre de lumière. Que Mitra et Varouna reçoivent une large part d'hymnes; oui, - une large part d'hymnes, de prières et d'offrandes.

3. Ils embrassent Aditi, couverte de lueurs brillantes; (Aditi) qui soutient la terre, source féconde de félicité. Ils éveillent le ciel pour le lever de la lumière; oui, pour le lever de la lumière. Adityas forts et resplendissants, ils sont les maîtres des biens. Mitra, avec Varouna et Aryaman, excite le-


mulation des hommes ; oui, l'émulation et les travaux des hommes.

4. Que le soma soit agréable à Mitra et à Varouna. Que, dans nos libations, cette (double) divinité ait sa part; oui, qu'elle ait sa part comme les autres dieux. Que tous les dieux l'honorent, honorés aujourd'hui aussi bien qu'elle. Faites ce que nous demandons ; oui, (déités) royales et justes , faites ce que nous demandons.

5. L'homme qui sert Mitra et Varouna ne connaît point d'ennemi. (Ces'dieux) protégent contre le mal, oui, ils protégent contre le mal le mortel qui leur est dévoué. Aryaman défend l'homme droit et pieux qui, par ses hymnes et ses louanges, augmente la pompe, oui, augmente la pompe de leurs sacrifices.

6. J'adore le Firmament, le Ciel et la Terre, Mitra ;

(j'adore) Varouna , qui fait pleuvoir (l'abondance); oui, (Varouna) qui répand le bonheur et fait pleuvoir (fabondance). Chante Indra, Agni, le brillant Aryaman, Bhaga. Puissions-nous vivre longtemps, çt jouir, avec le secours de Soma (71), oui, jouir ' d'une nombreuse famille!

7. Confiants dans le secours des dieux et la puissance d'Indra, glorieux protégés des Marouts, prions (toujours). Qu'Agni, Mitra et 'Varouna nous viennent en aide. Puissions-nous ainsi jouir du bienfait de la richesse!

Auteur: Pâroutchhépa; mètres, Atyachti, Trichtoubh.


LECTURE DEUXIÈME.

HYMNE PREMIER.

A MITRA ET A VAROUNA.

i. Nos libations sont prêtes. Venez tous deux' Sous le pressoir ont coulé ces liqueurs, auxquelles se mêle le lait de nos vaches, et qui causent une aimable ivresse; oui, une aimable ivresse. Rois célestes, venez ici près de nous. A vous, Mitra et Varouna, ces brillantes libations qu'accompagne, oui, qu'accompagne le lait de nos vaches!

2. Accourez! voici des liqueurs soigneusement exprimées, voici du lait caillé; oui, du lait caillé c'est pour vous. Au lever de l'aurore, au moment où brillent les rayons du soleil, cette libation est faite en l'honneur de Mitra et de Varouna ; oui, elle est faite en l'honneur du feu sacré.

3. C'est pour vous, ô héros, que cette vache a épuisé ses mamelles; c'est pour vous que le près soir, oui, que le pressoir a rendu ce soma petillant. Venez donc ici près de nous pour goûter de cette


boisson. Elle est à vous, ô Mitra et Varouna! les ministres du sacrifice ont pour vous, oui, pour votre soif distillé ce soma.

Auteur : Pâroutchhépa ; mètre, Atisakwarî.

HYMNE Il.

A POUCHAN.

l, Je chante la grandeur de Poûchan, célèbre par ses nombreuses naissances; mais, auprès de sa puissance, la louange n'est rien ; oui, la louange n'est rien. Je souhaite la prospérité; et j'implore l'heureux secours du dieu qui, honoré par nous, daigne accueillir, oui, accueillir notre sacrifice.

2. 0 Poûchan , je veux par mes chants presser ta marche. Viens, et sois pour nous comme le chameau qui nous emporte; oui, qui nous emporte loin des méchants. Divinité puissante, moi mortel, je demande ton amitié ; donne à ceux qui te louent, oui, donne-leur la force dans les combats.

3. 0 Poûchan , quand tes chantres sont devenus tes amis, alors ils sont forts de ta puissance; ils peuvent compter sur ton secours; oui, ils peuvent compter sur ta protection. Nous demandons que tu charges de richesses ce char encore nouveau (1).


Sois bon pour nous, ô toi que nous comblons de louanges, et marche avec nous; oui, marche avec nous dans les combats.

4. Sois bon, et reconnaissant de ce (char) que nous te donnons. Accorde tes bienfaits à ceux qui t'expriment leurs besoins, ô (dieu) dont les chevaux sont immortels; oui, dont les chevaux sont immortels. Illustre protecteur, nous t'environnons d honneurs et de louanges. 0 Poûcban, je ne suis pas de ceux qui dédaignent ton pouvoir; je suis loin de blâmer ou de repousser ton amitié.

Auteur: Pâroutchhépa ; mètre, Atyachtî.

HYMNE TTI.

AUX VISWADÉVAS.

1. Invoquons (les dieux)! D'abord ma prière implore Agni. Nous honorons votre force divine, ô Indra et Vâyou; oui, nous l'honorons. Quand, près du foyer lumineux, la Prière accomplit son œuvre, puissent nos hommages monter vers les dieux; oui, puissent-ils monter rapidement vers eux !

2. 0 Mitra et Varouna, lorsque près du feu sacré s'est élevé vers vous un hommage impie que


vous adressait la passion, oui, que vous adressait la passion capricieuse du sacrificateur, nous n'avons. revu dans nos demeures votre (char) d'or qu'au prix de nos prières, de nos adorations, de nos libations; oui, de nos libations de soma.

3. 0 Aswins, les enfants d'Ayou vous honorent par leurs louanges; ils semblent porter leurs cantiques jusqu'à vos oreilles; oui, ils portent jusqu'à vous leurs holocaustes. A vous sont toutes les richesses, tous les biens, (dieux) qui possédez toute chose. (Nobles) protecteurs, elles sont surchargées de biens; oui, elles sont surchargées, les roues de votre char d'or.

4. On vous entend, (dieux) secourables; vous montez au ciel. A votre char sont attelés des coursiers qui ne sauraient faillir, oui, qui ne doivent point faillir dans les voies célestes. Nous voulons, (dieux) secourables, vous affermir encore sur ce char d'or. Comme des voyageurs, vous traversez le ciel, où vous apparaissez, oui, où vous apparaissez pour régner.

5. Trésor de puissance, servez-nous nuit et jour par vos œuvres puissantes. Que vos dons ne faillissent jamais, pas plus que les nôtres!

6. Indra, tu es généreux, et ces libations te sont aussi généreusement offertes, jus limpides qui, dans le pressoir, ont fendu pour toi, oui, ont fendu pour toi (les grains qui les contenaient). Qu'ils t'enivrent, et te disposent à répandre sur nous tes dons nobles, riches et variés ! Célébré par


nos chants, élevé par nos hymnes, viens, ô (dieu) bienfaisant, oui, viens auprès de nous. '

7. Et toi, Agni, exauce-nous! Objet de nos chants, dis aux dieux dignes de nos sacrifices, oui, à (ces dieux) brillants et dignes de nos sacrifices: « Quand les Dévas donnèrent une vache (2) aux Angiras, Aryaman en a reçu le lait, et c'est (Agui) sacrificateur qui le lui a donné, à lui et aux autres dieux. Je donne encore le lait de la vache d'aujourd'hui à Aryaman et aux autres dieux. » j 8. Que vos dons généreux soient pour nous durables! Qu'ils ne périssent jamais entre nos mains; oui, qu'ils ne périssent jamais ! 0 Marouts, tous ces ? biens variés, et d'âge en âge toujours nouveaux, f par votre forcé rendez-les immortels en nous. Confirmez-les d'une manière invincible.

9. Avant moi Dadhyalltch, Angiras, Priyamédha, Canwa, Atri et Manou ont vu le jour; oui, avant moi ils ont vu le jour. Dans les Dévas (terrestres) ils se sont perpétués. Ayons confiance en ces (Dévas). Avec les hymnes qu'ils enseignent, j'invoque Indra et Agni; oui, j'invoque Indra et Agni avec leurs hymnes.

10. Que le sacrificateur fasse son œuvre! Que les dévots apportent leurs riches offrandes. (Agni), maître du sacrifice (3), reçoit avec ardeur les libations; oui, les libations de toute espèce. Nous entendons la mesure du vers et la voix (du prêtre, qui retentit) au loin. Les boissons, sortant du pressoir, ont été par le (père de famille) intelligent, oui,


par le (père de famille) intelligent, disposées en différentes places.

11. 0 dieux puissants, qui, au nombre de onze, régnez au ciel; qui, au nombre de onze, restez sur la terre; qui, au nombre de onze (4), habitez les ondes, ayez ce sacrifice pour agréable.

Auteur: Pàroutchhépa; mètres, Atyachtî, Trichtoubh, VrihatÎ.

HYMNE IV.

>

A AGNI.

1. Pour celui qui réside dans le lieu saint (5), qui habite nos demeures, pour le brillant Agni, apporte le foyer; lequel est, pour ainsi dire, le trône (du dieu). Ainsi que d'un vêtement, couvre de la prière (Agni) pur et lumineux, au char resplendissant, (Agni) qui tue les ténèbres.

2. Il naît sous deux formes (6); il reçoit (ici-bas) une triple nourriture (7), et cette nourriture ensuite va augmenter le corps de (l'astre) qui roule autour du monde. Sous une de ces formes, il est près de nous, et il croît de ce que sa langue consume. Sous l'autre forme, il inonde (de rayons) bienfaisants ses serviteurs, que (d'en haut) il couvre de sa protection.


3. Marquées de teintes noires et vivement agitées l'une contre l'autre, ses deux mères (8) produisent leur nourrisson, lequel tourne vers l'orient sa langue (9), qui, dans sa marche tremblante, rapide, tortueuse, réclame de grands soins, et s'engraisse des libations de son père (10).

4- Arrivent les (flammes) vives et légères, salutaires à Manou quand il veut poursuivre son œuvre (11), traçant un noir sillon, s'avançant d'un pas inégal et pressé, poussées par le vent et précipitant leur course fougueuse.

5. Bientôt Agni prend une forme noire, large, énorme; ses (flammes) en tremblant courent çà et là. De proche en proche il gagne du terrain ; soufflant, frémissant, il s'avance avec bruit.

6. Il s'attache aux branches, comme la parure (au bras). Il vient en mugissant, tel que le taureau qui court vers ses maîtresses. Il soumet à sa force tous les corps, et apparaît terrible, insaisissable, ayant l'air d'agiter ses cornes menaçantes.

7. Agni, se concentrant ou se divisant, embrasse les branches ; et quand une fois ils se sont bien connus mutuellement, (le dieu) ne les quitte plus. Cependant les flammes s'augmentent, s'élèvent, et changent la face divine des deux aïeuls (du monde) (12).

8. Ces flammes, en se courbant, forment autour d'Agni une espèce de chevelure. Tantôt elles semblent se dresser, tantôt tomber et mourir. (Agni) revient les sauver de leur perte; il fait entendre son grand souffle, et les rappelle à la vie.


9. (Agni), dévorant les libations que répand sur lui le maître du sacrifice, prend une vigueur nouvelle, et poursuit son triomphe. L'un augmente la nourriture du (dieu) qui marche toujours; l'autre la consume, et laisse après lui un noir sentier.

10. Agni, brille dans nos (demeures) riches en offrandes! qu'on entende ton souffle, généreux Damounas (13)! Brille en répandant tes flammes, qui sont comme tes nourrissons ; et, pour nous couvrir dans les combats, deviens notre cuirasse.

11. 0 Agni, que cet hymne que nous avons composé pour toi soit à tes regards plus précieux que tel autre hymne qui n'a pas eu de succès! Que cette partie de ton corps, qui brille pure et lumineuse, nous procure les biens que nous désirons !

12. 0 Agni, pour que notre maison traverse heureusement (ce monde), tu peux nous donner un vaisseau dont les rames marchent sans jamais s'arrêter, (un vaisseau) qui transporte à l'abri du naufrage nos guerriers, nos princes, notre peuple.

13. Agni, accepte cet hymne. Que le Ciel et la Terre, que les Mers avec leurs ondes impétueuses, le reçoivent aussi! Que les rougeâtres (Aurores) nous accordent de longs jours, et une heureuse quantité et d'orge et de vaches!

Auteur : Dîrghatamas, fils d'Ourva ; mètres, Trichtoubh, Djagatî.


HYMNE V.

A AGNI.

r. Le dieu, en prenant une forme apparente, se distingue par sa substance lumineuse, qu'il doit à la Force dont il est né (14). Une fois produit, il est fortifié par la Prière, et les voix du sacrifice le soutiennent et l'accompagnent.

2. Les offrandes constituent une de ses formes (i5). Nos libations la perpétuent dans le foyer où il réside. Une autre de ses formes existe au sein des sept heureuses mères (16). Une troisième est le (Soleil même), souverain des dix (régions célestes) (17), que (les prêtres) engendrent et nourrissent (18) pour extraire le lait de (ses rayons) généreux.

3. Quand les seigneurs et maîtres du sacrifice ont, par le moyen de la Force, tiré Agni de l'asile où gisait sa forme auguste; quand ils l'ont, suivant l'antique usage, alimenté du miel des libations, Mâtariswan vient dans le foyer exciter son ardeur.

4. Cependant les diverses offrandes du père (de famille) sont apportées, et Agni monte rapidement


dans les branchages du bûcher. Ce n'est plus alors la jeune et faible lueur qui brillait, quand ses deux (mères) venaient de lui donner le jour.

5. Bientôt il pénètre dans les (branches) encore intactes, et qui sont (comme) ses mères (19); il s'étend, il s'élargit. Il envahit d'abord les plus élevées, et, toujours pressé, il va plus bas en attaquer de nouvelles.

6. Alors (les hommes) par leurs offrandes et leurs hommages honorent (Agni) sacrificateur, qui est comme Bhaga dans les régions célestes, en le voyant avec force et avec majesté s'approcher des Dévas (mortels), et venir recueillir les louanges des humains.

7. Mais voici que l'adorable (Agni) a changé de forme ; agité par le vent, il a courbé sa taille, et produit en résonnant des espèces de tourbillons. Toujours brillant, il brûle en divisant ses voies, et en laissant des traces noires de son passage.

8. Partant comme un char, il se dresse en crêtes rougeâtres, dont il va frapper le ciel. Aussitôt, loin de sa clarté, fuient les ténèbres , de même que les oiseaux se cachent des chaleurs du soleil.

9. Par toi, ô Agni, apparaissent etVarouna qui aime le beurre consacré, et Mitra, et le bienfaisant Aryaman. Dans tes œuvres successives , tu sembles te multiplier; tu t'entoures d'autres êtres, comme la roue de ses rayons.

10. Agni, en faveur de l'homme qui t'adresse des hymnes et de précieuses libations, (dieu) toujours jeune, tu viens à cette fête, célébrée en l'hon-


neur des dieux. Enfant de la Force, source de tout bien, (dieu) nouveau, nous t'honorons comme Bhaga dans l'œuvre du sacrifice.

11. (Maître des pieuses cérémonies), rends-nous favorable Damoûnas , (ce dieu) notre soutien, qui est pour nous tel qu'un riche trésor, ou tel que le généreux Bhaga. Celui qui sait gouverner les deux mères d'Agni, ainsi que les rênes (d'un char), doit savoir aussi diriger, au moment du sacrifice, les louanges qui s'adressent aux dieux.

12. Qu'il nous entende, le (dieu) sacrificateur, aux belles clartés, aux chevaux rapides , au char magnifique! Que l'heureux et prudent Agni se rende à nos vœux, et nous conduise rapidement vers le bonheur et la richesse!

13. Nous avons célébré Agni, qui, par la vertu de ses feux puissants, est vraiment roi souverain. Que nos princes, que nous-mêmes, nous propagions notre race , comme le soleil grossit le nuage !

Auteur : Dîrghatamas ; mètres, Djagatî, Trichtoubh.


HYMNE VI.

A DIVERS DIEUX, SURNOMMÉS APRIS(20).

I. Agni, (surnommé) Samiddha (2 1) , amène aujourd'hui les dieux vers celui qui lève la cuiller (des libations). Fais que ces abondantes offrandes soient une source de biens pour le serviteur qui a préparé le soma.

2. (Agni, appelé) Tanoûnapdt (22), accueille, comme dignes de toi, et le beurre et le miel du sacrifice, que te présente un prêtre tel que moi, un serviteur qui te comble de louanges.

3. Il aime la rosée et le miel du sacrifice, le dieu brillant et purificateur, (le dieu) admirable, (nommé) Nardsansa (23), qui trois fois (24), du haut du ciel et parmi les Dévas (25), reçoit nos hommages.

4. Agni, (célébré sous le nom) d'llita (26), amène ici le bon et magnifique Indra. (Dieu) à la langue brillante, c'est à toi que s'adresse cette prière.

• 5. Levant la cuiller (des libations), et jonchant la terre de gazon (sacré) en l'honneur de leur pieux sacrifice, (les mortels) présentent à Indra l'hommage le plus dévoué et le plus solennel.

6. Ouvrez-vous pour laisser passer les Dévas(27),


Portes magnifiques et divines (28), vous que la piété sanctifie et que tant de vœux environnent, vous qui purifiez (les hommes)!

7. 0 Nuit, ô Jour , (déités) fortunées et douées de tant de beauté, augustes mères (29) du sacrifice, venez vous asseoir sur cet heureux gazon.

8. Couple sage et divin de sacrificateurs (3o), ornés d'une langue brillante et amis des prières, daignez aujourd'hui présider à notre solennité, qui donne le bonheur et réjouit les dieux.

9. Que la brillante Hotrâ (3i), placée parmi les Dévas, et Bhârati (32), parmi les Marouts (33), qu'Ilâ et la grande SaraswatÎ, toutes dignes de nos hommages, viennent se placer sur notre gazon.

10. Que Twachtri (34) se joigne à nous dans notre foyer, et que, pour notre bonheur, pour l'accroissement de nos richesses, il prenne sa part de ces nombreuses et opulentes offrandes, pour lesquelles rien n'a été négligé!

II. O Vanaspati (35), sois bienveillant, et aide-nous à honorer les dieux! Que le sage Agni, (noble) Déva parmi les Dévas, reçoive nos holocaustes!

12. Offrez l'holocauste à Indra, assisté de PoÚchan, des Marouts, des Viswadévas , de Vâyou , et orné des beautés de la Swâhâ (36) et de la Gâyatrî (37).

13. Indra, viens à notre fêle; prends ces holocaustes offerts avec la Swâlzd. Viens, et entends l'invocation de ceux qui t'implorent dans le sacrifice.

Auteur: Dîrghatamas; mètre, Anouchtoubh.


HYMNE VU.

A AGNI.

1. J'apporte à Agni, au fils de la Force (38), une offrande riche et nouvelle, l'hommage de la prière. L'enfant des ondes (39) est notre sacrificateur qui vient, au moment favorable, s'asseoir avec ses trésors à notre foyer de terre.

2. A peine né, il s'élève au-dessus du foyer, et apparaît au gré de Mâtariswan (4o). Il s'enflamme avec force, et remplit de son éclat le ciel et la terre.

3. Ses splendeurs immortelles éblouissent les regards; sa belle tête se couronne de lueurs éclatantes. Les flots lumineux d'Agni sont comme une substance onctueuse qui coule et s'étend sans interruption.

4. Cet Agni, source de tout bien , que les Bhrigous ont avec majesté établi sur le foyer de terre, et qui, tel que Varouna, règne souverainement sur la richesse, tu peux, dans ta propre demeure, le fléchir par tes chants.

5. Tel que la voix des Marouts, ou le choc d'une armée, ou la foudre divine , il ne connaît point de supérieur. Agni, de ses dents aiguës , attaque,


blesse, dévore les branches, ainsi que le guerrier fait de ses ennemis.

6. Qu'Agni accomplisse nos vœux, et que les biens, dont il est le maître, comblent tous nos désirs! Que par ses bienfaits il prévienne nos prières! Telle est la requête que j'adresse au (dieu) qui a la face brillante.

7. Le (serviteur fidèle), allumant (le feu du foyer), honore comme un ami cet Agni, qui reluit sous le beurre consacré, et qui porte le fardeau de vos offrandes. Brillant, invincible, il exauce la prière qui s'illumine des feux du sacrifice.

8. Agni, hâte-toi de nous défendre ; accorde-nous un secours prompt, favorable et puissant. Né pour nous au sein du sacrifice, entoure-nous d'une protection que rien ne puisse faire trembler, fléchir ni sourciller.

Auteur : Dîrghatamas ; mètre, Trichtoubh.

HYMNE VIII.

A AGNI.

i. Il vient, le sacrificateur, pour remplir son office : il reçoit la prière qui s'élève pure et intelligente. Couvert de nos offrandes, il s'approche des


cuillers (de la libation), qui s'abaissent (4 r) vers le foyer (où il repose).

2. Tous les vases du sacrifice sont disposés autour du sanctuaire où siége le dieu. Ainsi placé dans le voisinage des ondes (sacrées) (4a), qu'il boive les libations dont il est entouré (43)!

3. Quand (Agni) veut atteler son char (44) y ses deux mères (45) travaillent d'abord par des efforts mutuels à lui donner un corps. Bientôt ce (dieu) qu'il faut invoquer comme Bhaga, et destiné à transporter nos offrandes, forme ses rayons, c'est-à-dire les rênes qui serviront à diriger ce char.

4. Ces deux mères, qui restent ensemble, gardent également dans leur sein leur fruit, qui, fidèlement conservé, naît jour et nuit (46), toujours jeune, toujours en mouvement, et immortel à travers les âges humains.

5. Dix ouvriers (47) différents délivrent ces deux mères. C'est ce dieu que, mortels, nous appelons à notre secours. Il tend son arc, et lance ses flèches (48) : qu'on vienne à lui, il possède tous les biens qu'on peut désirer.

6. Agni, tu règnes au ciel; tu règnes sur la terre, dont tu es comme le pasteur. Nous invitons à venir avec toi, sur ce gazon sacré, ces deux êtres (49) grands et aussi beaux que l'or, qui suivent une marche oblique, et que nous aimons à invoquer.

7. Agni, accueille avec plaisir notre prière, toi qui portes l'offrande, et, heureux de nos hommages , es né du sacrifice ; toi qui es accessible à tous,


aimable et magnifique, et qui brilles à nos yeux comme une demeure où règne l'abondance.

Auteur : Dîrghatamas; mètre, Djagatî.

HYMNE IX.

A AGNI.

l. Priez-le; il vient, il (nous) entend, il s'avance plein de sollicitude, il s'avance rapidement. Pour lui sont les bénédictions, pour lui les offrandes. Il est le maître de l'abondance, de la force, de la splendeur.

2. Il faut le prier : nul n'est trompé dans son attente, quand il est constant dans sa demande. Une première, une seconde prière peut être repoussée. L'homme qui ne se rebute pas doit compter sur la puissance d'Agni.

3. C'est pour lui que sont préparés ces vases (du sacrifice); c'est pour lui que sont composés ces hymnes (5o) : que lui seul entende toutes mes paroles. Il nous comble de biens, il nous met à l'abri du danger, il accomplit les vœux du sacrifice, il nous donne un secours infaillible, il nous aime de l'amour d'un nourrisson : qu'il reçoive et exauce

(notre prière ! )

4. Quand vous êtes assemblés, il vient près de


vous ; il naît avec les qualités qui appartiennent à sa nature. Il promet le plaisir et le bonheur à son dévoué serviteur, quand ses hymnes viennent le charmer au sein du foyer qu'il habite.

5. Telle est la forme qu'a revêtue (ce dieu) désirable et accessible, (ce dieu) qui pénètre dans le bois du bûcher. Le sage Agni, ami de la justice et du sacrifice, a révélé aux mortels ce qui doit leur être utile.

Auteur : Dîrghatamas; mètres, Trichtoubh, Djagatî.

HYMNE X.

A AGNI.

1. Chante Agni aux trois têtes (51), aux sept rayons (5a), placé entre les deux grands parents (53), et remplissant de ses clartés tout ce monde ou mobile ou inanimé.

2. Un généreux seigneur a rapproché ces deux (mères d'Agni) (54). Le (dieu) immortel a paru disposé à nous secourir. Ses pieds reposent dans le vase de terre ; ses flammes sucent la mamelle (qui' le nourrit.)

3. Deux vaches (55) complaisantes s'approchent


à la fois du nourrisson encore faible ; elles lui Ira- cent les voies qu'il doit suivre ; elles satisfont i. fous ses besoins.

4. Les sages, affermis dans la science et chargés de garder le (dieu) , le guident avec empressement dans sa demeure inébranlable. Remplis de sollicitude, ils regardaient autour d'eux pour retrouver leur rapide (élève). A leurs yeux le soleil a paru (56).

5. Charme de nos regards, trésor de toutes les régions célestes, (Agni) est pour les pauvres mortels un objet de louange. En passant par ces divers enfantements, il est le (dieu) magnifique, que tous considèrent avec admiration

Auteur : Dîrghatamas ; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XI.

A AGNI.

1. Agni, quand donc tes feux purifiants donnent -ils la vie et l'abondance? C'est quand les Dé vas (mortels), te présentant les deux filles du sacrifice (57), aiment à faire retentir les airs du sdman (58).

2. Jeune (dieu), qui portes la swadhd (59), écoute la prière dont je t'offre le magnifique tribut. L'un de tes dévoués serviteurs répand des libations,


l'autre fait entendre ses chants. Moi j'adore ton corps (60), ô Agni !

3. Tes rayons protecteurs, ô Agni, ont vu ma cécité (61), et m'ont délivré du mal. Le (dieu) qui possède tous les biens, a protégé ces (hommes) pieux. Les ennemis qui avaient le dessein de nous nuire ont échoué dans leur projet.

4. 0 Agni , notre perfide adversaire va, dans sa haine, méditer notre perte. Sois notre conseiller, notre maître. Adoucis ta voix pour nous parler.

5. Si un mortel, confiant dans sa force, vient attaquer un autre mortel, ton serviteur, pour prix de ses hymnes, défends celui-ci. 0 Agni, protége-nous contre tout oppresseur!

Auteur : Dîrghatamas; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XII.

A AGNI.

[. Que Mâtariswan (62) vienne agiter (Agni) sacrificateur, qui revêt toutes les formes et honore tous les dieux , (Agni) qui est pour nous comme le bonheur, beau, varié dans ses beautés, (Agni) établi parmi les enfants de Manou.


2. Il est invulnérable, celui qui lui prodigue offrandes et prières. Agni est ma cuirasse, voilà ce que disent (ses serviteurs). Qu'il ait pour agréables toutes les œuvres de celui qui lui adresse des hymnes et des sacrifices!

3. Après avoir reçu Agni sur son siége immortel, et l'avoir entouré d'hommages, les hommes religieux savent encore le conduire et lui donner, sous le jet des libations, la vivacité des chevaux qui entraînent un char.

4. Le (dieu) secourable, avec ses dents, dévore les nombreux aliments (qu'on lui présente); il brille dans le bois, et répand au loin ses lueurs. En même temps le vent vient souffler dans les airs ses étincelles, qui ressemblent à la flèche homicide de l'archer.

5. Si, dans le sein qui le porte, de cruels ennemis ne peuvent le blesser, il n'a rien à craindre des aveugles ténèbres. De nobles gardiens se succèdent pour le protéger (63).

Auteur: Dîrghatamas; mètre, Trichtoubh.


HYMNE XIII.

A AGNI.

1. Il est arrivé le maître de l'opulence, le souverain libéral, et qui siége au trône du roi des trésors. Il paraît, et la coupe (des libations) l'honore.

2. Ce (dieu) libéral, qui, recevant les aliments que lui donnent, à l'exemple des hommes, le Ciel et la Terre, en forme pour nous une espèce de libation vitale, réside dans le foyer, et y consume les offrandes.

3. Sage, rapide comme le vent léger, il vient illuminer la ville humaine, aussi brillant que le soleil, et animant tous les corps.

[J. Né deux fois (64), il allume les trois feux, il illumine les trois mondes, sacrificateur et pontife souverain au siège des libations.

5. Le voilà le sacrificateur qui, né deux fois, possède tous les biens les plus précieux. (Dieu) mortel (65), nous sommes ses heureux enfants auxquels il réserve ses dons.

Auteur : Dîrghatamas ; mètre, Anouchtoubh virât.


HYMNE XIV. '

A AGNI.

l, Père de famille, je t'invoque et te présente de nombreuses offrandes. O Agni, je t.e regarde comme mon maître, et j'ai recours à ta puissante protection.

2. Rejette la prière du riche qui refuse de te reconnaitre comme maitre et de t'offrir des présents, de celui aussi qui chante rarement tes louanges : tous les deux sont des impies.

3. 0 sage, grand est le mortel (qui honore Agni) ! il a dans le ciel une place distinguée (66). Puissions-nous, ô Agni, être remarqués parmi tes serviteurs!

Auteur: Dîrghatamas; mètre , Oucbnih,

HYMNE XV.

A MITRA ET A VAROUNA.

i. Le Ciel et la Terre se sont rougis des feux du (dieu) adorable et bon, tuteur de tous les êtres,


que par leurs œuvres, leur piété, leurs prières, les (prêtres), prodiguant les offrandes et les invocations, ont enfanté, pour être leur ami, au milieu des sacrifices et des libations(67.)

2. Agréez tous deux les présents et le soma de Pouroumîlha, que vous présentent ces dévots serviteurs qui sont pour vous comme des amis. Pouroumîlha vous appelle : (dieux) généreux, écoutez (la voix) d'un père de famille.

3. Les hommes vous comblent de louanges. C'est à votre force héroïque, ô (dieux) généreux, qu'il faut attribuer la naissance du Ciel et de la Terre (68), quand vous vous portez vers le feu du sacrifice, quand vous venez prendre la part que vous fait l'homme religieux dans ses invocations et son œuvre (pieuse).

4. (Dieux) qui donnez la vie (69), cette enceinte (sacrée) doit vous être chère; vous aimez le sacrifice, et vous en êtes l'ornement. Du haut, du ciel, par un secours puissant et opportun, vous nous aidez à traîner notre fardeau ; tel (à un char) on attelle un taureau.

5. Vous arrivez avec grandeur sur cette terre, et vous vous approchez de la coupe (de nos libations). (Voyez comme) ces vaches (du sacrifice (70)), et pures et fécondes, (brillent) dans leur pâturage. On entend leur bruit dans les airs; elles tendent vers le soleil, telles que les Aurores bienfaisantes.

6. Pour votre sacrifice les (flammes) s'élèvent, présentant l'apparence d'une belle chevelure. 0 Mitra et Varouna, daignez venir en ces lieux. Des-


cendez, accueillez nos vœux. Vous régnez sur la prière du sage.

7. Quand le sage, prodiguant et l'offrande et la louange, vous honore par ses invocations et ses sacrifices, (homme) accompli dans la science de prier, alors vous vous approchez de lui, vous agréez ses présents, vous approuvez ses vœux et comblez ses désirs : vous venez vers nous.

8. 0 (dieux) qui aimez le sacrifice, vous êtes les pr emiers dans nos offrandes et nos libations : nous sommes unis à vous de cœur. L'hymne et la prière . sont d'accord pour vous exalter. Voire âme invincible peut se satisfaire magnifiquement.

9. Vous recevez de superbes présents; ô (dieux) vaillants, vous jouissez d'une opulence, d'une grandeur que relèvent mille prestiges de puissance. Ni les cieux avec les jours, ni les mers, ne connaissent rien d'égal à votre divinité, rien qui mérite les hymnes et les libations qu'on vous adresse.

Auteur : Dîrghatamas; mètre, Djagatî.

HYMNE XVI.

A MITRA ET A VAROUNA,

1. Vos vêtements sont amples et magnifiques. Quand vous les quittez, vous le faites avec sagesse,


et ils ne se trouvent jamais déchirés. Triomphez de tout ce qui est mauvais; car vous êtes, ô Mitra et Varouna, unis avec la bonté.

2. L'estime que l'on peut faire des hommes n'est jamais complète. Tel est juste et prudent, il aime les sages; mais il est cruel. Tel autre se fait craindre et abuse de sa force pour opprimer un plus faible que lui (71). 0 dieux, un tel reproche ne peut vous être adressé.

3. La première des (déités) douées d'un pied (léger), en est bientôt privée (72). 0 Mitra et Varouna, qui dirait la même chose de vous? Votre enfant porte le fardeau de ce monde, soutenant ce qui est bon, repoussant ce qui est mauvais (73).

4. Nous voyons bien cet époux des jeunes (Aurores) s'avancer, poursuivre sa révolution, et couvrir ces espaces élevés et vastes, demeure de Mitra et de Varouna.

5. Mais, au moment de sa naissance, il était sans chevaux et sans rayons, (ce soleil) qui, rapide et retentissant, marche au plus haut des cieux. Que (les hommes) fassent de brillants apprêts, et qu'en l'honneur de Mitra et de Varouna ils allument le feu du sacrifice et chantent des hymnes.

. 6. Que les vaches donnent le lait de leurs mamelles pour mon sacrifice. Que le sage (Agni) obtienne toutes les libations qu'il désire; que sa bouche (sacrée) touche (à mes holocaustes), et. n'épargne rien de mes offrandes (74)-

7. 0 Mitra et Varouna, puissé-je vous rendre agréables les honneurs que je vous rends, et méri-


ter votre protection, ô dieux (favorables) ! Que noire piété nous donne la victoire dans les combats! Que la pluie divine (de vos faveurs) nous serve à traverser heureusement (la vie)L

Auteur : Dîrghatamas; mètre, Tricbtoubh.

HYMNE XYIL

A MITRA ET A VAROUNA.

1. Nous éprouvons une grande joie à vous honorer par nos holocaustes et nos invocations, ô Mitra et Varouna, ô (dieux) dont le beurre de nos offrandes relève l'éclat, tandis que nos prêtres, par leurs cérémonies, semblent vouloir vous exalter.

2. J'ai préparé des hymnes, ô Mitra et Varouna, et, attelant le char de votre sacrifice, j'apporte des vers harmonieux : cependant le père de famille fournit pour votre solennité les holocaustes et les présents.

3. Que la vache donne tout son lait pour le sacrifice, ô Mitra et Varouna, en faveur du mortel qui vous présente cet holocauste, au moment où (le dieu) qui reçoit les offrandes (75), tel qu'un sacrificateur humain, vous honore et vous fête en ce jour.


4. Allons! au milieu de ce peuple transporté de joie, que les vaches, que les ondes divines vous fournissent des libations! Allons 1 l'antique maître, (Agni), et pour nous et pour (le père de famille) ici présent, se charge de vous les offrir. Prenez votre part (du sacrifice), et buvez du lait de la vache (76).

Auteur : Dîrghatamas; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XVin.

A VICHNOU.

l, Je chante les exploits de Vichnou qui a créé les splendeurs terrestres, qui par ses trois pas (77) a formé l'étendue céleste, (Vichnou) partout célébré.

■i. C'est pour sa force que je chante Vichnou, redoutable comme le lion, semant la terreur sur ses pas, habitant la hauteur; (Vichnou ) dont les trois vastes pas embrassent tous les mondes.

3. Que ma prière touche vivement ce généreux Vichnou qui habite la hauteur, et se trouve partout célébré; qui, incomparable, a mesuré en trois pas cette large et longue demeure!

4. Ses trois pas immortels sont marqués par de douces libations et d'heureuses offrandes. C'est


Vichnou qui soutient trois choses (78) : la terre, le ciel, tous les mondes (79).

5. Puissé-je arriver à cette demeure de Viclinou (80), où vivent dans les plaisirs les hommes qui lui ont été dévoués! Celui qui fait des libations en l'honneur de Vichnou aux larges pas devient son ami (81) dans cette région supérieure.

6. Nous souhaitons que vous alliez tous deux (82) dans ce séjour où paissent des vaches légères, aux cornes merveilleusement allongées (83). Là brille la demeure suprême de ce ( dieu ) libéral et partout célébré.

Auteur: Dîrghatamas; mètre, Trichtollbh.

HYMNE XIX.

A VICHNOU ET INDRA.

■s.

r. Apportez vos libations et vos mets en l'honneur de Vichnou et du grand héros qui aime les pr ières, (en l'honneur de ces dieux) invincibles, qui se placent sur le dos des montagnes (célestes), comme sur un excellent coursier.

2. En votre honneur, ô Indra et Vichnou, (dieux) puissants par vos œuvres, Soulapas a formé cette brillante réunion. Et, pour récompenser un mortel,


vous donnez l'essor à la flèche d'Agni, le magnifique archer (84).

3. Nos libations augmentent la puissante vigueur de Vichnou. ( Soutapas) rapproche les deux mères qui doivent heureusement produire (Agni) (85). Et alors le (dieu) obtient trois noms : l'un inférieur , celui de fils ; l'autre supérieur, celui de père ; et le troisième, qu'il possède dans la région lumineuse (86) du ciel.

4. C'est cette vigueur de Vichnou que nous chantons : ( Vichnou) est maître, sauveur, bienfaiteur libéral. En trois pas il parcourt le monde, pour y répandre au loin et la vie et sa gloire.

5. Deux des stations de ce dieu touchent au domaine des mortels. La troisième est inaccessible à tous, même à l'oiseau qui vole.

6. Il fournit quatre-vingt-quatorze carrières (87), pareilles à la roue qui tourne. Son large corps a été par les poëtes divisé en plusieurs parties. Toujours jeune et florissant, il vient a notre appel.

»

Auteur : Dîrghatamas; mètre, Djagatî.


HYMNE XX.

A VICHJNOli.

i. Sois facile comme un ami, heureux de nos libations de beurre, magnifique, accessible et gPnéreux. C'est ainsi, ô Vichnou, que ta louange sera célébrée par le sage, et que le riche offrira l'holocauste en ton honneur.

2. L'homme qui honore Vichnou antique et nouveau, (Vichnou) qui embrasse tout et qui naît pour le bonheur du monde, (l'homme) qui chante la grande naissance du grand (dieu), obtient certainement l'abondance.

3. Chantres éclairés, célébrez l'avénement de ce (dieu) antique, enfant du sacrifice; et, reconnaissant sa puissance, dites : « 0 Vichnou, tu es grand, et nous implorons ta bonté. »

4. Que le royal Varouna, que les Aswins prennent leur part du sacrifice offert à ce Vichnou , qui soutient tout, et que les Marouts accompagnent. Vichnou a développé la force suprême qui fait briller le jour, et, uni aux (Marouts) ses amis, il a ouvert le pâturage (céleste).

5. Que le divin Vichnou, plus puissant que le


puissant Indra, daigne se joindre à lui ! que le (dieu) sage qui siége en trois stations se plaise à notre sacrifice, et permette à l'Arya, qui le lui offre, d'en recueillir le fruit!

Auteur : Dîrghatamas; mètre, Djagatî.

HYMNE XXI.

AUX ASWINS.

I. Agni s'éveille sur son (siège) de terre ; le Soleil arrive; la grande et brillante Aurore apparaît avec éclat. Les Aswins attellent leur char. Le divin Savitri a enfanté les deux parties de l'univers.

2. 0 Aswins, pendant que vous attelez vos généreux coursiers, versez sur nos champs le beurre et le miel. Accueillez nos prières, et secourez-nous dans les combats. Puissions-nous obtenir les riches dépouilles de nos ennemis!

3. Qu'il marche en avant, ce char des Aswins, attelé de rapides coursiers, chargé de biens savoureux, objet de tant de louanges; (ce char) à trois roues et à trois siéges, magnifique et garni de toute espèce de richesses; qu'il apporte le bonheur et pour nous et pour tous les êtres animés !

4. 0 Aswins, amenez-nous la force; et agitez sur


nous votre fouet, d'où s'épand une douce abondance. Prolongez notre vie, effacez nos fautes, frappez nos ennemis, soyez toujours avec nous.

5. Vous portez la fécondité au sein des mères; vous êtes au centre de tous les mondes. Généreux

Aswins, on vous doit (ici) la présence d'Agni, des ondes (sacrées) et du bûcher.

6. Vous connaissez la médecine et la vertu des plantes. Vous êtes aussi habiles à conduire les chars. (Dieux) terribles, vous êtes les maîtres de la richesse. (Protégez) celui qui vous offre, avec sa prière, le don de son holocauste.

Auteur: Dîrghatamas; mètre, Djagatî.


LECTURE TROISIÈME.

HYMNE PREMIER. -1 ''

AUX ASWINS.

1 . (Dieux) protecteurs et terribles (1), sages, puissants et généreux, venez à nous, et comblez-nous de vos dons. Secourez-nous, si vous aimez le fils d'Outchathya (2), si vous voulez qu'on n'accuse pas votre puissance.

2. Eh! qui voudrait vous prier, (dieux) protecteurs, si vous receviez, dans l'enceinte du sacrifice, nos adorations (en les laissant stériles)? Rendez nos prières fécondes, vous qui êtes capables de remplir nos vœux.

3. S'il est vrai que votre char a présenté au fils de Tougra (3), au milieu de la mer, un terrain solide, je puis venir vers votre appui protecteur, comme un prince (vient) vers sa forteresse dont les chemins lui sont ouverts.

4. Que l'hymne du fils d'Outchathya fasse son salut! Que je ne sois pas la pâture de ces deux


êtres qui marchent toujours (4)! Que je n'aille pas me brûler au feu de ce foyer où sont jetées dix espèces d'offrandes (5), pendant que votre serviteur, les membres enchaînés, mange la terre (6) !

5. Que les Eaux, les meilleures des mères, ne viennent pas me submerger, pendant que (mes) serviteurs m'ont ainsi placé sur la terre, tout garrotté (par l'âge) ! Trêtana (7), pour me servir, a raffermi ma tête, mais frappé ma poitrine d'un de ses rayons.

6. Le vieux Dîrghatamas, entouré des siens, dans la dixième dizaine de son âge (8), est encore votre prêtre; il monte avec vous sur le char du sacrifice, et verse pour vous les libations.

Auteur : Dîrghatamas; mètres, Trichtonbh et Anouchtonbh.

HYMNE Il.

AU CIEL ET A LA TERRE.

1. Ciel et Terre, (dieux) grands et sages, que le sacrifice amplifie, je vous loue dans nos cérémonies, vous qui, distingués par vos œuvres, accordez vos brillantes faveurs aux Dé vas (terrestres), dont vous êtes les enfants (9).


2. Par ces offrandes, j'honore la bienfaisance d'un père et la force incomparable d'une ;mère. Ces deux aïeuls, fiers de leur heureuse fécondité, font et maintiennent l'immortalité de leur nombreuse progéniture.

3. Ces (Dévas) renommés pour leurs œuvres et chargés des libations (1 0) ont produit, pour la prière du matin, les deux grandes mères (d'Agni). Et vous, fidèles à votre devoir de soutenir tous les êtres, animés et inanimés, vous gardez la demeure de leur incomparable enfant.

4. Ces (Dévas) sages et intelligents ont formé les deux sœurs jumelles, sorties d'un même sein (II), et demeurant ensemble. Ce sont eux qui, habiles et éclairés, ont mesuré, dans l'espace céleste, cette étendue sans cesse nouvelle.

5. Au moment où naît Savitri, nous demandons aujourd'hui les présents d'élite que dispense ce dieu. Et vous, Ciel et Terre, soyez bienveillants pour nous, et accordez-nous la richesse et des centaines de vaches !

Auteur: Dîrghatamas; mètre, Djagatî.


HYMNE 1IL

h*

AU CIEL ET A LA TERRE.

i. Entre le Ciel et la Terre, auteurs de toute félicité, trésors de bonté, habiles à soutenir les mondes, (êtres) intelligents et bien nés, marche le brillant Soleil, dieu chargé de conserver deux autres dieux.

2. Grands, larges et distincts, le père et la mère gardent les mondes (intermédiaires). Le Ciel et la Terre se font distinguer par leurs beautés, au moment où leur père apparaît, donnant des formes à tout.

3. Ce feu (céleste), enfant (du sacrifice), purifiant ces deux aïeuls, éclaire les mondes de ses puissants rayons; et son lait brillant nourrit tous les jours la vache féconde et le taureau vigoureux (ia)-

4. Parmi les Dévas travailleurs, le plus laborieux c'est celui qui a enfanté le Ciel et la Terre, auteurs de tous les biens; celui qui, puissant en œuvres, a mesuré ces deux mondes ornés de brillantes couleurs, et les a fondés sur des colonnes impérissables.


5. Ciel et Terre, que nous avons chantés, accordez-nous des biens convenables à votre grandeur. Donnez-nous de vastes domaines, où puisse s'étendre notre peuple. Que nous obtenions de vous une puissance enviée !

Auteur: Dîrghatamas; mètre, Djagatî.

HYMNE IV.

AUX RIBHOUS (13),

1. (Les Ribhous parlent. ) « 0 toi, le meilleur et le plus jeune d'entre nous, que viens-tu nous annoncer? Qu'avons-nous dit? Nous ne blâmons pas le vase des libations, que nous trouvons fort distingué, ô Agni (i4), notre frère. Nous avons contesté la nature supérieure du vase. »

2. (Agni parle: ) « De ce vase, qui est unique, faites-en quatre. Voilà ce qu'ont dit les Dévas; voilà pour quel motif je viens vers vous. Enfants de Soudhanwan, si vous agissez ainsi, vous serez dignes de partager avec les Dévas les honneurs du sacrifice. )J

3. (O Ribhous), vous avez répondu favorablement à l'ambassade d'Agni, (et il a ajouté:) « Il vous


faut construire le char rapide (i5) (du sacrifice). Et en même temps, frères, formez une vache 16); rendez à la jeunesse ces deux vieillards (17). Eh bien ! allons ! »

4. 0 Ribhous, quand vous eûtes exécuté cet ordre , vous avez demandé : « Oll est aujourd'hui l'envoyé qui nous est venu trouver? Cependant Twachtri, en voyant les quatre vases qui avaient été faits, se montra au milieu des femmes (chargées des apprêts du sacrifice).

5. « Mort, » s'écriait Twachtri, « mort à ceux qui ont blâmé le vase qui sert aux libations des Dévas! Ils inventent des invocations nouvelles: il faut, pour ces invocations, que la mère de famille leur fournisse de nouvelles libations. »

6. Cependant Indra a reçu de vous deux chevaux, les Aswins un char, Vrihaspati des vaches de toute forme (18). Ribhou, Vibhwan et Vâdja, vous êtes venus vous joindre aux Dévas dont les œuvres sont excellentes, et vous avez réclamé une part dans le sacrifice.

7. De la peau (d'une vache morte) vous en avez fait une vivante. Par vos opérations, vous avez rendu ces deux vieillards à la jeunesse. Fils de Soudhanwan, d'un cheval vous avez tiré un autre cheval, et, les attelant à votre char, vous êtes venus vers les Dévas.

8. (0 Dévas! ) vous leur avez dit : « Buvez de ces libations; buvez de cette boisson purifiée avec le Mounja (19). Fils de Soudhanwan, si vous le von-


lez, vous pouvez encore vous enivrer des liqueurs offertes dans le troisième sacrifice (20). »

9. « Les libations sont abondantes, » dit un (des assistants). « Le feu est ardent, » dit un autre. Plusieurs autres s'occupent de la vache (du sacrifice), ou, avec les formules d'usage, remplissent les coupes.

10. Celui-ci apporte le riz, l'eau, (les boissons faites du lait de) la vache; celui-là dispose les chairs qui sortent de la cuisine. Un autre emporte les ordures. Enfin, assistés de leurs enfants, le père et la mère de famille prennent leur place.

i 1. O généreux Ribhous, c'est à vos bons offices que nous devons la verdure dans les lieux élevés, les eaux dans les lieux inférieurs. Tant que vous dormez au sein de ce (dieu), qui ne peut rester caché (21), vous demeurez inconnus au monde.

12. Mais quand, mêlés (au soleil), vous parcourez les airs, alors les vénérables pères et mères de famille (22) vous honorent partout. Malheur à celui qui arrête votre bras (23) ! Gloire à celui qui vous chante !

13. Fortunés Ribhous, vous avez fait cette question : CI (0 dieu), qui ne peux rester caché, quel est donc celui qui a éveillé ce monde, et nous (a donné le signal) ? » (Le dieu) vous a dit que c'était le chien (24) qui rompt le silence de la nuit. Et dans l'astre qui parcourt l'espace, vous avez éclairé j le monde.

14. Les Marouts vont dans le ciel, Agni sur la terre, le vent dans 1 air, Varouna dans les eaux et


les mers, vous désirant partout, vous, enfants de la Force (25).

Auteur : Dîrghatamas; mètres, Trichtoubh, Dja^atï

HYMNE V.

SACRIFICE DU CHEVAL.

J. QueMitra, Varouna, Aryaman (26), Vâyou (27), Indra, Ribhoukchas (28), et les Marouts, ne réclament rien de nous, pendant que nous allons chanter dans le sacrifice les vertus du rapide cheval ne des Dévas (29).

2. Quand on amène la victime prisonnière, ce beau (cheval) magnifiquement orné, qu'on frappe avant lui un bouc de couleurs diverses (3o). C'est là une offrande aimée d'Indra et de Poûchan.

3. Ce bouc est conduit devant le rapide cheval, destiné à Poûchan et aux Viswadévas. C'est aussi pour Twatchtri une offrande agréable et précieuse à lui présenter avec le coursier.

4. Quand donc les enfants de Manou mènent trois fois autour (du foyer) ce cheval, qui, dans le moment propice, doit être immolé aux dieux, alors


ce bouc, leur annonçant le sacrifice, marche le premier consacré à Poûchan.

5. Que le prêtre sacrificateur, habiledans la science (divine), la coupe à la main et l'hymne à la bouche, s'approche d'Agni, qui l'éclairé de ses rayons. Par l'appareil d'un brillant sacrifice et par le choix de nos offrandes , sachons plaire (aux dieux).

6. Vous qui coupez les poteaux ou qui les portez, vous qui attachez au poteau l'anneau du cheval, ou qui apportez sa nourriture , venez , nous avons besoin de vos soins.

7. Tels sont mes voeux : Que ce (coursier), à la croupe flexible (31), vienne heureusement combler les espérances des dieux ! Que les sages Richis l'accueillent avec joie; pour le bonheur des Dévas, qu'il devienne leur ami (32)!

8. Quand on attache d'une courroie et ton pied et ta tête , ou quand on te met dans la bouche de l'herbe à manger, ô coursier, que tout cela soit d'un favorable augure parmi les Dévas!

9. Quand la mouche s'attache à tes chairs, ou quand le bois , la hache , les bras du victimaire et ses ongles sont humectés, ô coursier, que tout cela soit d'un favorable augure parmi les Dévas !

10. Quand l'oúvadhya, qui est l'odeur de la viande crue, sort du ventre de la (victime), que les ministres du sacrifice achèvent leur œuvre, qu'ils fassent cuire les chairs, et accomplissent le vritapâka (33). i 1. 0 victime, quand de ton ventre cuit au feu d'Agni la broche vient à sortir, que rien ne tombe


à terre ni sur le gazon. Que tout suit donné aux Dévas qui l'attendent.

12. Si ceux qui voient le cheval cuit, disent, « Il sent bon, coupez-en un morceau! » accueillez la demande de quiconque voudra de cette chair.

13. Cependant on a apporté les vases destinés à recevoir les chairs ou les sauces qui les arrosent, les marmites, les chaudrons , les plats, les instruments de cuisine, et on les place autour du cheval.

14. La manière dont tu marches, dont tu te couches, dont ton pied est attaché, ton port, la façon dont tu bois , dont tu manges, ô coursier, que tout cela soit d'un favorable augure parmi les Dévas !

15. Que le feu ne vienne pas, en frémissant, t'apporter une odeur de fumée; que le vase (qui le reçoit) ne sente rien. Les Dévas agréent l'offrande du cheval quand elle est pure, parfaite, et accompagnée d'invocations.

16. Quand on étend sur le cheval une couverture toute d'or, quand on lui attache et la tête et lej pied, ce sont là autant de choses qui doivent être de bon augure parmi les Dévas.

17. Quand, dans ton écurie, tu hennis fortement, et qu'on te frappe avec le pied ou avec le fouet, ô coursier, je détruis toutes ces choses avec la prière, comme dans les sacrifices on épuise les libations avec la cuiller.

18. La hache tranche les trente-quatre côtes du rapide cheval, ami des Dévas. Laissez entières les autres parties. 0 victimaire, que chaque membre soit convenablement paré!


19. Un seul homme doit frapper le brillant (34) cheval, deux autres doivent le retenir : telle est la règle. Les membres (35), que, suivant l'usage, je dois offrir en sacrifice, je les mets sur le plat des Pindas (36), et je les jette au foyer d'Agni.

20. (0 coursier), quand tu vas (vers les dieux), ne te chagrine pas de ton sort. Que la hache ne s'appesantisse pas longtemps sur ton corps. Qu'un barbare et indigne victimaire n'aille pas, par ignorance, taillader tes membres avec le fer.

11. Ce n'est pas ainsi que tu dois mourir : la souffrance n'est pas faite, pour toi. C'est par des voies heureuses que tu vas vers les dieux. Pour te porter, tu as les deux coursiers (d'Indra), les deux biches (des Marouts), et le char léger (des Aswins) traîné par un âne.

22. Que le cheval (sacrifié) nous procure de nombreuses vaches, de bons coursiers, des guerriers , des enfants, une abondante opulence. Toi qui es pur et sain, rends-nous (purs et sains); que le cheval, honoré par l'holocauste, nous donne la puissance.

Auteur : Dirghatamas; mètres, Trichtoubh, Djagatî.


HYMNE VI.

' AU CHEVAL DU SACRIFICE (37).

i. A peine es-tu né, que tu fais entendre ta voix en sortant de la mer (38) (des libations), ou plu tôt de la corruption (corporelle). Tes bras C39), (dieu) brillant, ressemblent aux ailes de l'épervier. 0 cheval, ta naissance est grande, et digne de nos louanges.

2. Yama (4o) l'a remis à Trita (41), celui-ci lui a donné un char. Sur ce char, Indra a monté .le premier. Gandharva (42) a pris les rênes qu'il emprunte au Soleil. Les Vasous ont orné le cheval.

3. 0 cheval, tu es Yama, tu es Aditya, tu es Trita, par suite d'un mystérieux accord. A des moments marqués tu te trouves arrosé de soma : car on te reconnaît dans le ciel trois stations.

4. Oui, on te reconnaît trois stations dans le ciel, comme aussi tu en as trois dans les ondes (célestes), et trois dans l'océan de l'air (43). Mais j'aime surtout, ô cheval, à te voir, ainsi que Varouna, revenir dans le lieu où tu nais (44)-

5. 0 cheval, ce sont là tes relais; c'est là que sont les impressions de tes pieds, ô bienfaiteur (du


monde)! C'est là que j'ai vu tes rênes (115) fortunées, que vénèrent les gardiens du feu sacre.

6. Je t'ai reconnu de loin : c'était bien toi-même volant vers nous du haut du ciel. J 'ai vu une tête (divine) s'avancer rapidement par des routes faciles où la poussière est inconnue.

7. J'ai vu ici ta forme merveilleuse; elle paraissait animée du désir de recueillir nos offrandes dans cette enceinte sanctifiée. Quand un mortel prépare pour toi les mets (du sacrifice), tu viens, (comme le coursier) affamé à l'herbe (qu'on lui présente).

8. 0 coursier (divin), après toi (arrivent) les mortels, et leurs chars, et leurs vaches, et le bonheur (que donnent) les jeunes filles. Tous les êtres recherchent ta faveur; les dieux voudraient égaler ta force.

9. Sa crinière est d'or; ses pieds, rapides comme la pensée. Indra (lui-même) est descendu , et les dieux sont réunis pour consommer l'holocauste de celui qui le premier a monté ce cheval (46).

10. Des coursiers (47) héroïques, divins, aux membres élancés, au ventre ramassé, tels que des cygnes qui volent en troupe, s'élancent à travers les routes de l'air.

II. 0 coursier, ton corps marche, mais ta pensée est rapide comme le vent. Les poils de ta crinière (48) s'étendent partout, et se jouent dans les branches de la forêt.

12. Le cheval est arrivé au lieu du sacrifice, l'air pensif, et l'âme soumise aux dieux. Devant lui est


mené le bouc enchaîné à ses destins. Arrivent aussi les sages et les chantres.

13. Le cheval occupe la place principale, en face du père et de la mère (du sacrifice). Comblé d'honneurs, qu'il aille vers les dieux. Que son serviteur reçoive les biens les plus précieux.

Auteur: Dîrghatamas; mètre, Trichtoubh.

HYMNE VII.

V

AUX VISWADÉVAS.

i. Le (dieu) ici présent, notre fortuné patron , notre sacrificateur,, a un frère (49) qui s'étend au milieu (de l'air). Il existe un troisième frère (5o) que nous arrosons de nos libations de beurre. C'est lui que j'ai vu maître des hommes, et armé de sept rayons.

2. Sept (51) rênes servent à diriger un char qui n'a qu'une roue, et que traîne un seul cheval qui brille de sept rayons. La roue a trois moyeux (52), roue immortelle, infatigable, d'où dépendent tons ces mondes.

3. (Ou bien) ce char, qui a sept roues, est traîné par sept chevaux, et monté par sept personnages (53). Sept sœurs (54) sont rassemblées


(sur ce char), où sont placées aussi sept espèces de vaches (fécondes) (55).

4. Qui a vu, à sa naissance, (cet être) prendre un corps pour en donner à ce qui n'en a pas ? Où était l'esprit, le sang, l'âme de la terre? Qui s'est approché de (ce dieu) sage, pour lui faire cette question ?

5. Faible, ignorant, je veux sonder ces mystères divins. Pour s'élever jusqu'à la connaissance de ce tendre nourrisson (qui enfantera l'année), les poètes ont développé déjà les sept trames (de leurs chants ) (56).

6. Ignorant et inhabile, pour arriver à la science j'interroge ici les poëtes savants. Quel est donc cet (être) incomparable qui, sous la forme de (l'astre) immortel, a fondé ces six mondes lumineux ?

7. Qu'il le dise, l'homme instruit dans le mystère du (dieu) fortuné qui traverse les airs ! Les vaches (célestes) (57) prennent le lait de celui dont la tête est si noble ; elles couvrent sa face, et avec leur pied elles tirent leur breuvage.

8. Au moment du sacrifice, la mère a d'abord, (avertie) par la prière, accueilli le père. Celui-ci, (conduit aussi par la prière), s'est uni à elle. Et la mère, dans l'orifice qu'elle porte, reçoit le germe du fruit qu'elle désire (58). Cependant (les prêtres) poursuivent leurs adorations et leurs hymnes.

9. La mère a enfanté, et son fruit grandit au milieu des flots de la libation. Le (nourrisson , tel qu'un jeune) veau , a mugi après la vache (59)


(du sacrifice). Dans les trois états (60) où il apparaît, il revêt diverses formes.

10. Toujours unique , quoique ayant trois mères et trois pères (61), il s'élève. Cependant (les prêtres) ne restent pas inactifs, et chargent le (dieu) resplendissant de leurs prières, qui sont riches en savoir, mais qui ne peuvent arriver partout (62).

Il. La roue d'Agni, pourvue de douze rayons , tourne dans le ciel sans jamais s'arrêter. 0 Agni, sept cent vingt jumeaux (63) trouvent une place (sur le char).

12. On donne le nom de Pourichin (64) à leur père, quand il se trouve dans la partie méridionale du ciel; et (ce père) y a cinq pieds (65) et douze formes (66). Dans la partie septentrionale, il porte le nom d'Arpita (67), et sous une forme différente (il est porté sur sou char), qui a sept roues (68) et six rayons (69).

13. La roue à cinq rayons (70) tourne donc avec tous les mondes. L'essieu, quoique chargé, n'est jamais fatigué; le moyeu est parfaitement attaché, et doit durer sans connaître la vieillesse.

14. Garnie d'une jante immortelle y la roue tourne; à l'extrémité du joug sont attelés dix porteurs (71). L'œil du soleil s'avance, couvert de splendeur; en lui s'élèvent tous les mondes.

15. Du dieu sont nés six couples de Richis. Une septième naissance leur a donné, dit-on, un frère unique (7a). Chacun a sa place distincte, d'où il dispense ses biens; chacun a sa forme différemment brillante.


16. D'autres représentent comme de pieuses femmes ceux auxquels je donne un caractère masculin. L'homme qui a des yeux peut voir ce que ne comprendra pas l'aveugle. L'enfant qui est sage et qui pense sait bien faire cette distinction ; il est (dans ce cas) le père de son père (73).

17. La vache (du sacrifice) se lève, soutenant son nourrisson de son pied, qui tour à tour va de bas en haut, ou de haut en bas (74). Agitée et remuante, tantôt elle sort en s'étendant d'une moitié, tantôt elle s'augmente et se gonfle intérieurement.

18. Celui qui connaît le père (du monde), avec ses (rayons) inférieurs, sait aussi connaître tout cet (univers) à l'aide des (rayons) supérieurs. Marchant sur les pas de nos poëtes, qui peut ici célébrer ce dieu? D'où est née l'âme (du monde) (75)?

19. Il est (des êtres), dit-on, qui viennent vers nous et s'en retournent, (des êtres) qui s'en retournent et qui reviennent. Oindra, ô Soma, les (mondes) éthérés portent vos œuvres comme (un char) son fardeau.

20. Deux esprits jumeaux (76) et amis hantent le même arbre (77); l'un d'eux s'abstient de goûter (le fruit de cet arbre appelé) pippala, l'autre le trouve doux et le cueille.

2). Le seigneur (78), maître de l'univers et rempli de sagesse, est entré en moi, faible et ignorant, * dans ce lieu où les esprits (79) obtiennent, avec la science, la jouissance paisible de ce fruits doux comme l'ambroisie.

22. On appelle donc pippala le doux fruit de


cet arbre sur lequel viennent les esprits qui en aiment la bonté, et où les (dieux) produisent toutes leurs merveilles. Ceci est un mystère pour celui qui ne connaît pas le père (du monde).

23. Que les (poëtes) observent et connaissent bien le sujet mystérieux et immortel qu'ils doivent traiter, soit dans leurs Gâyatrîs et leurs Trichtoubhs, soit dans leurs Djagatîs (80).

24. Avec la Gdyatri se compose l'Arca (81); avec l'Arca, le Sâman (82) ; avec le Trichtoubh , le Vâca (83); avec le Vâca, l'(Anou ) Vâca (84). Les sept mesures poétiques se composent de l'Akchara, qui forme deux ou quatre Pâdas (85).

25. Avec la Djagatî, (le poëte) a consolidé l'océan céleste; avec le Rathantara (86), il a suivi le soleil dans sa révolution. La Gâvatrî a, dit-on, les trois foyers (87); de là vient qu'elle l'emporte en force et en grandeur.

26. J'invoque donc celte vache féconde. Qu'elle donne son lait à celui qui doit le recueillir (88)! Que Savitri obtienne la meilleure des libations! que notre feu brille d'une nouvelle force! que ma prière retentisse !

27. L'épouse des foyers (d'Agni), au milieu des prières, mugit après son nourrisson qu'elle recherche, et s'approche de lui (89). Que cette vache donne son lait pour les Aswins ; qu'elle croisse pour notre plus grand bonheur!

28. La vache, en mugissant, vient vers son nourrisson, dont l'œil est à peine ouvert, et lui lèche la tête (go). Elle étend sur lui sa langue


chaude; son mugissement se prolonge pendant qu'elle lui prodigue son lait.

29. Cependant le nourrisson fait aussi entendre sa voix; il se couche sur sa nourrice, qui mugit toujours, étendue qu'elle est sur le pâturage. Et c'est ainsi que, par ses œuvres, (la vache du sacrifice) parvient à former (le dieu) mortel : elle se fait lumière, et lui donne un corps.

30. L'être actif reposait donc ; il revient à la vie,

et s'établit au sein de nos demeures. Il était mort ;

la vie lui est donnée par les libations. L'( être) im- , mortel était dans le berceau de 1'( être) mortel.

31. J'ai vu le gardien (du monde), suivant ses voies diverses, à son lever, dans sa station inaccessible, et à son coucher. Tantôt s'unissant aux rayons lumineux, tantôt les quittant, il va et revient dans les mondes intermédiaires.

3a. L'homme agit, et, sans le savoir, n'agit que par ce (maître) ; sans le voir, il ne voit que par lui. Enveloppé dans le sein de sa mère et sujet à plusieurs naissances, il est au pouvoir du mal (gj).

33. Le Ciel est mon père, il m'a engendré. J'ai pour famille tout cet entourage céleste. Ma mère, c'est la grande Terre. La partie la plus haute de sa surface (92), c'est sa matrice; c'est là que le père féconde le sein de celle qui est son épouse et sa fille (93).

34. Je te demande où est le commencement de la terre, où est le centre du monde ; je te demande ce que c'est que la semence du coursier fécond ; je


le demande quel est le premier patron de la parole (sainte).

35. Cette enceinte sacrée est le commencement de la terre ; ce sacrifice est le centre du monde. Ce soma est la semence du coursier fécond. Ce prêtre est le premier patron de la parole (sainte).

36. Déchirant le sein de leur mère, sept rejetons de Vichnou (94) se présentent, disposés à remplir le devoir qui leur est prescrit. Sages dans leurs pensées et dans leurs œuvres, ils nous entourent de tout côté.

37. Je ne sais à quoi ressemble ce monde. Je suis embarrassé, et vais comme enchaîné dans ma pensée. Quand le premier-né du sacrifice arrive vers moi, alors je prends ma part de la parole sainte.

38. Entraîné par le désir des offrandes , de l'orient il passe au midi. L'(être) immortel est dans le berceau de l'(être) mortel. Les deux (esprits) éternels vont et viennent partout : seulement les (hommes) connaissent l'un sans connaître l'autre.

39. Ces stances portent en tête un titre qui annonce qu'elles sont consacrées aux Viswadévas. Celui qui ne connaît pas l'être (que je chante), ne comprendra rien à mon hymne. Ceux qui le connaissent ne sont pas étrangers à cette réunion.

40. 0 (vache) (95) respectable, nourrie d'une herbe grasse, sois heureuse, et rends-nous heureux! Goûte la douceur d'un bon pâturage, el, dans ta course, bois d'une onde pure.

41. La vache, en mugissant, attire les ondes


(de la libation); elle se montre sur un pied, sur deux, sur quatre, sur huit, sur neuf. Elle peut avoir telle forme, qu'elle offrira jusqu'à mille mamel1es (96).

4,2. Par elle coulent les ondes (célestes); par elle vivent les quatre régions du ciel; par elle s'ouvrent d'intarissables sources; par elle tout ce monde existe.

43. Mais je viens d'apercevoir une épaisse fumée, sortant de la partie inférieure du foyer. On a répandu sur le feu le brillant soma. C'étaient là les premiers devoirs à remplir.

44. Nos yeux distinguent trois (feux) à la belle chevelure. L'un, dans l'astre qui roule au ciel, échauffe (la terre) ; l'autre préside aux sacrifices. Du troisième nous ne voyons que la voie, et non la forme (97).

45. Les enfants de prêtres (98), qui sont instruits, connaissent les quatre sujets qu'embrasse la parole (sainte). Les hommes ne distinguent pas trois (de ces sujets mystérieux) mêlés à ce monde ténébreux (99). Ils donnent au quatrième le nom de tourîya (100).

46. L'esprit divin qui circule au ciel, on l'appelle Indra, Mitra, Varouna, Agni. Les sages donnent à l'être unique plus d'un nom : c'est Agni, Yama, Mâtariswan.

ln. Mais les chevaux ailés(ioi) l'emportent sur le char noir (de la nuit) et les vapeurs qui couvrent le ciel. Ils sortent de la demeure d'Agni, et la terre est aussitôt arrosée d'un beurre (abondant).


48. Qui dira ce que c'est que les douze rayons, la roue unique, les trois moyeux? Sur cette espèce de char sont élevés à la fois trois cent soixante écuyers (102), qui sont en quelque sorte immobiles dans leur mobilité.

0 Saraswatî, tu viens de nous ouvrir ton sein fortunequi renferme tant de choses précieuses, qui contient tant de biens , de trésors, et de présents magnifiques.

50. Que les Dévas (mortels) ajoutent sacrifices sur sacrifices : tels sont leurs premiers devoirs. Par ces œuvres généreuses ils obtiennent le ciel, Olt sont les anciens Dévas, les Sâdhyas (103).

5 1. L'onde (céleste) descend égale à l'onde (de nos libations). Si les nuages réjouissent la terre, c'est que les feux (d'Agni) ont réjoui le ciel.

5a. J'appelle à notre secours le divin et grand habitant de l'air, celui qui produit et les eaux et les plantes, l'illustre maître des ondes, qui dispense la pluie au moment convenable.

Auteur: Dîrghatamas; mètres, Djagatî, Pankti, Anouchtoubh.


HYMNE VIII.

AUX MAROUTS.

1. Quel éclat ces Marouts qui parcourent, qui habitent ensemble (les espaces de l'air), répandent par tout (le monde) ! Que veulent-Ils ? d'où viennent-ils, généreux et riches, chercher les offrandes?

2. Quel est celui qui, par ses hommages, plaît à ces jeunes (divinités) ? qui, par son sacrifice, attire les Marouts ? Par quelle prière parviendrons-nous à retenir ces (dieux), qui, comme des éperviers , parcourent les airs?

3. (Les Marouts parlent.) « Indra, maître des hommes pieux, d'où viens-tu, grand et unique? Que veux-tu? Toi qui es notre compagnon, tu peux nous répondre avec bonté. 0 dieu , traîné par des coursiers azurés, dis-nous ce que tu nous veux. »

4. (Indra parle.) « Les cérémonies, les prières, les hymnes, les libations, les offrandes, tout est à moi. Je porte la foudre. Des invocations, des chants se sont fait entendre. Mes chevaux m'amènent. Voilà ce que je veux ici. »

5. (Les Marouts parlent.) « Et nous > sur les puis-


sants coursiers que voici, plaçant nos corps légers et brillants, nous joignons nos splendeurs aux tiennes. Et tu veux , Indra , l'approprier notre offrande? »

6. (Indra parle.) « Et comment cette offrande serait-elle pour vous , ô Marouts, quand vous reconnaissez ma supériorité en réclamant mon secours pour la mort d'Ahi? Je suis grand, fort et redoutable , et de mes traits, funestes à tous mes ennemis , j'ai tué Ahi. »

7. (Les Marouts parlent.) « Tu as beaucoup fait, (dieu) généreux, en venant nous seconder de ta force héroïque. Mais, ô puissant Indra, nous pouvons aussi beaucoup, quand, nous autres Marouts, nous voulons prouver notre vaillance. »

8. (Indra parle.) « Marouts, j'ai tué Vritra, et je n'ai eu besoin que de ma colère et de ma force d'Indra. C'est moi qui, la foudre à la main , ai ouvert un chemin à ces ondes qui font le bonheur de Manou (io4). »

9. (Les Marouts parlent.) « 0 Maghavan, nous n'attaquons pas ta gloire. Personne, ô dieu, quand on connaît tes exploits, ne peut se croire ton égal. Aucun être, présent ou passé, ne saurait te valoir. Tu es grand : fais ce que tu dois faire. »

1 o. (Indra parle.) (c Ma force est assez grande pour que, seul, je puisse exécuter ce que je veux tenter. Je suis redoutable, ô Marouts; je sais ce que j'ai à faire, moi Indra, maître de vous tous.

1 1. « 0 Marouts, l'éloge que vous avez fait de moi m'a flatté, et surtout votre attention à me


laisser votre part du sacrifice. Indra est généreux, et fêté par de nombreux hommages. Soyez mes amis, et développez vos corps (légers).

12. « Ainsi brillant à mes côtés, prenez dans les offrandes et dans les hymnes la part conforme à votre rang. 0 Marouts , vos couleurs sont merveilleuses. Resplendissons ensemble , et couvrez-moi (de vos corps) comme vous l'avez fait jusqu'à présent. »

13. (Le poëte parle.) cc Quel est celui qui vous chante en ce moment, ô Marouts? Soyez-nous agréables, et venez vers des amis. D'un souffle propice favorisez nos vœux. Possesseurs de biens variés, daignez visiter notre sacrifice.

« Si la science d'un sage nous a, comme un artiste habile, façonnés au culte pompeux que nous vous rendons, ô Marouts , traitez avec bonté l'homme qui, par ses prières et ses chants, vous a honorés.

15. « 0 Marouts, cet éloge et cet hymne d'un respectable poëte s'adressent à vous. Il a voulu vous plaire. Venez avec l'abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse! »

Auteur : Agastya; mètre, Trichtoubh.


LECTURE QUATRIÈME.

HYMNE PREMIER.

AUX MAROUTS.

i. Le généreux (Agni) a donné le signal; chantons l'hymne du matin en l'honneur d'une race impétueuse. 0 puissants et rapides Marouts, que la marche accroisse votre éclat; que l'élan du combat augmente vos forces !

2. Acceptant la douce libation sans cesse renouvelée, comme (un père adopte) un nouveau-né, ils se livrent à leurs jeux au milieu des sacrifices, terribles (pour leurs ennemis). Ces enfants de Roudra viennent protéger celui qui les honore; et, forts de leur nature, ils se gardent de fouler aux pieds celui qui a pour eux des holocaustes.

3. A l'homme qui leur offre des sacrifices, ces immortels auxiliaires donnent la richesse et le bonheur. Ces fortunés Marouts, comme disposés (dans les airs), répaudent sur lui et la lumière et le lait.


4. Votre course est libre et puissante, et votre force sert d'appui aux mondes. Tout, dans la nature, est frappé d'épouvante; les palais (mêmes sont ébranlés). Votre char brille de la lueur de vos armes étincelantes.

5. Quand, montés sur leurs chars éclatants, ils font résonner les montagnes, ou bien qu'amis des hommes, ils envahissent les airs, chacun frémit sur-leur route. Le feu, placé sur le foyer comme sur un char, délaisse les plantes (qui l'alimentent).

6. Terribles Marouts, soyez bons et bienfaisants pour nous, et comblez nos vœux. Dès que votre trait lumineux et meurtrier pénètre quelque part, il tue les animaux comme une flèche bien lancée.

7, Chargés de présents et de biens, heureux de nos louanges et de nos sacrifices, ils arrivent à la voix de l'hymne pour goûter la libation : ils connaissent les antiques exploits du héros (Indra, et ils veulent l'imiter).

8. Avec vos cent bras, protégez contre le mal et contre la défaite cette nation que vous avez déjà défendue, ô Marouts ! Terribles, forts et resplendissants, préservez sa gloire du blâme que pourraient lui infliger ses enfants.

9. 0 Marouts, tous les biens, tous les trésors désirables sont placés sur vos chars. Vos bras infatigables sont chargés d'ornements. L'essieu de vos chars ploie sur les roues.

10. De riches présents reposent sur vos bras généreux; sur votre poitrine pendent de beaux colliers d'or, sur vos épaules des guirlandes. Comme


l'oiseau ouvre ses ailes, le tranchant de la foudre ouvre et répand le dépôt de vos richesses.

11. Grands et puissants par votre grandeur, maîtres resplendissant au loin, tels que des astres attachés au ciel, élevant le ton de votre voix, ô Marouts, vous êtes heureux de mouiller vos langues à nos libations; et, unis à Indra, vous recevez partout nos louanges.

12. Telle est votre grandeur, ô généreux Marouts! Que vos dons soient durables comme l'œuvre d'Aditi' Indra peut bien faire descendre ses largesses sur la nation pieuse que vous favorisez.

13. Immortels Marouts, vous avez conservé l'antique alliance qui fut tant célébrée. Pour le bonheur de Manou, les prêtres, par leurs prières et leurs œuvres, se sont jadis associés à vous(i).

14. 0 Marouts, venez rapidement avec vos biens confirmer pour longtemps nos espérances. Et quand ces gens ont dans leur demeure préparé des offrandes, que, par ces sacrifices, j'obtienne ce qu'ils ont désiré.

t5. 0 Marouts, cet éloge et cet hymne d'un respectable poëte s'adressent à vous. Il a voulu vous plaire. Venez avec l'abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur: Agastya; mètre, Trichtoubh.


HYMNE Il.

A INDRA ET AUX MAROUTS.

1. 0 Indra, que traînent des coursiers azurés, tu as des trésors de force et d'abondance mille fois célébrés, des trésors de richesse et de fécondité : qu'ils viennent à nous pour notre bonheur !

2. Que les Marouts accourent aussi vers nous avec leurs plus belles formes, couvrant le ciel de leur large et mouvante magie; et que leurs coursiers apportent les richesses qu'ils ont amassées au bord de la mer.

3. A ces nuages se mêle la lueur dorée de l'éclair, pareille à un glaive acéré; avide de cette substance qui engraisse (la terre), elle la pénètre et s'unit à elle, comme la femme qui recherche la société de son époux, comme la parole (sainte) qui se joint à la pompe du sacrifice.

4. Les brillants Marouts, par une espèce d'union conjugale avec la Nue, lui font porter l'onde dont ils arrosent (le monde). Ces dieux terribles ont l'air de séparer le ciel et la terre; mais ils sont leurs amis et-augmentent leur beauté.

5. Ainsi animée dans leurs embrassements de


leur souffle vital, que la Nue fasse notre joie, pénétrée de l'esprit des généreux (Marouts)! Qu'elle > aille, les cheveux épars, sur leur char, comme la fille du Soleil sur celui de son père, et que son corps soit aussi resplendissant que le ciel lui-même !

6. Que ces jeunes (époux) fassent prendre place dans nos sacrifices à leur jeune (épouse), forte et empreinte de leur éclat; dans le moment même où l'hymne entonne, ô Marouts, votre éloge accompagné de libations et d'holocaustes.

7. Je chante la grandeur réelle des Marouts; elle est vraiment digne de nos louanges, quand la (Nue) féconde, ou d'elle-même ou forcément, nous apporte ses germes précieux.

8. On ne peut accuser Mitra et Varouna de faiblesse. Aryaman donne la mort aux impies. Si nous voyons aussi tomber ce qui était ferme et inébranlable, ô Marouts, c'est votre tourbillon qui grossit.

9. 0 Marouts, de loin ou de près, votre force est pour nous infatigable. Comme la nier, elle croît et grandit, et remporta sur ses ennemis une victoire incontestée.

10. Puissions-nous aujourd'hui nous dire les amis d'Indra! Puissions-nous demain, comme nous l'avons fait jadis, l'appeler à notre secours! Que (ce dieu appelé) Ribhoukchas (2) nous accorde chaque jour sa protection; qu'il soit avec ses serviteurs' 1 1. 0 Marouts, cet éloge et cet hymne d'un respectable poëte s'adressent à vous. Il a voulu vous


plaire. Venez avec l'abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

Auteur : Agastya ; mètre , Trichtoubh.

HYMNE III.

AUX MA RODTS.

i. Vous accourez d'une ardeur égale à tous les sacrifices. Amis des Dévas , vous accueillez les prières qu'ils vous adressent successivement. Venez pour le bien de la terre et du ciel; par des chants harmonieux je vous appelle à notre secours.

2. Les Marouts naissent d'eux-mêmes, et se donnent une forme : impétueux et forts, ils produisent ( pour nous ) l'abondance et la prospérité. Ils se multiplient comme les flots des ondes (célestes); et si elles sont des vaches fécondes, ils en sont les taureaux.

3. Tels que les libations aux rayons joyeux, et si douces au cœur, tels que les rites (sacrés), ils apparaissent (pour notre joie). Les bracelets résonnent comme en se jouant sur leurs membres, et dans leurs mains brille le glaive.


4. Ces immortels, unissant leurs efforts, descendent rapidement du ciel. Leur fouet a retenti de lui-même. Les Marouts ont fait briller leurs armes, et, robustes combattants, ils ont ébranlé les plus forts obstacles.

5. 0 Marouts qui pour lance avez l'éclair, qui donc, au milieu (des airs), vous détache, de même que la langue sépare les deux mâchoires? Vous arrivez du ciel comme pour nous apporter notre nourriture, aussi fidèlement empressés que le cheval chargé chaque jour (de nos provisions).

6. Que devient, ô Marouts, ce grand monde supérieur? que (devient) cette terre où vous descendez, quand vous agitez tout comme des brins d'herbe, et qu'avec la foudre vous envahissez l'océan de lumière ?

7. 0 Marouts, votre libéralité, qui s'épuise en largesses, est pleine de force, d'éclat et de splendeur. C'est pour nous un fruit heureusement mûr. Elle met (nos maux) en poussière. Belle comme la sainte donation , elle est sûre d'être partout victorieuse ; elle est féconde, et pleine de votre esprit vital.

8. Les mers s'arrêtent étonnées, quand, au bruit de la foudre, (les Marouts) mêlent leur voix de tempête. L'éclair sourit de les voir arroser la terre du beurre des (nuages).

9. C'est Prisni (3) qui a enfanté pour le grand combat l'année brillante des rapides Marouts. Ils engendrent la Nue, dont ils prennent la forme; et


cherchent de tout côté l'offrande qu'ils désirent, (et que leur doit la piété).

i o. 0 Marouts, cet éloge et cet hymne d'un respectable poëte s'adressent à vous. Il a voulu vous plaire. Venez avec l'abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

Auteur : Agastya ; mètres, Djagatî et Trichtoubh.

HYMNE IV.

A INDRA.

1. Indra, s'il est vrai que tu couvres (les hommes) ici présents d'une protection aussi grande que tu es grand toi-même, (dieu) prudent, accorde-nous, dans ta sagesse, les biens des Marouts, (ces biens) que tu estimes.

2. Qu'ils secondent ton œuvre universelle, ô Indra, (ces dieux) qui connaissent et poursuivent l'intérêt des mortels, cette troupe riante des Marouts, qui nous livrent les dépouilles heureuses de leurs combats.

3. Indra, tu as lancé ton trait, et aussitôt les Marouts nous ont jeté l'onde. Cependant Agni,


brillant sur son foyer, embrasse les offrandes , comme les eaux embrassent une île.

4. Indra, donne-nous ces richesses; qu'elles soient un présent de ta puissante munificence. (Dieu) rapide (comme le vent), jouis des louanges qu'on t'adresse et des offrandes (qu'on te présente), de même que l'estomac (se plaît) au miel (qu'on lui donne).

5. En toi, Indra, (se trouvent) les biens les plus désirables , et dignes de plaire à l'homme pieux. Qu'ils nous favorisent aussi, ces dieux Marouts qui semblent aimer le mouvement!

6. Viens, Indra, et amène près de ce foyer de terre ces nobles héros qui nous envoient la pluie, surtout quand ces (grandes masses) aux larges bases sont, en quelque sorte, leurs trophées arrachés à l'ennemi sur le champ de bataille.

7. Il approche, on l'entend, le bruit de ces terribles et rapides Marouts, qui viennent par leurs clameurs, au milieu du combat, ranimer un mortel, comme on ranime un débiteur par la remise de sa dette.

8. Avec ta sagesse ordinaire, Indra, et pour le bien de tous, frappe avec les Marouts ces vaches (célestes) qui refusent de donner leur lait. 0 dieu, tu es célébré par les louanges des Dévas. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

Auteur : Agastya; mètre, Trichtoubh.


HYMNE V.

A INDRA.

1. Personne parmi nous ne connaît (aujourd'hui), personne ne connaîtra demain tout ce qu'il y a d'admirable (en ce dieu). Ce que l'on peut dire ou penser d'un autre, se trouve surpassé (par ses exploits).

2. (Agastya parle.) «O Indra, pourquoi veux-tu nous détruire? Les Marouts sont tes frères; apaise-les par ta sagesse ; ne nous rends pas victimes de leur attaque. »

3. (Indra parle.) « Agastya, mon frère (4) et mon ami, de quoi nous accuses-tu? Nous connaissons tes intentions. Tu n'as pas l'envie de nous faire des offrandes. »

4. (Agastya reprend.) « Que l'on établisse promptement la place de l'holocauste; que l'on allume le feu. (Maître et maîtresse de maison), préparez le sacrifice qui fait couler l'ambroisie.

5. « Maître des Vasous, tu commandes aux Vasous; maître des Mitras, tu soutiens les Mitras. Indra, entends-toi avec les Marouts, et viens, suivant l'usage, goûter nos holocaustes. »

Auteur: Agastya; mètres, Vrihatî et Anouchtoubh.


HYMNE VI.

AUX MAROUTS.

t..le viens vers vous avec une invocation. (Dieux) rapides, mon hymne sollicite votre bienveillance; qu'une (offrande) agréable, qu'une (louange) flatteuse apaise votre colère, ô Marouts! Donnez 1 'essor à vos coursiers.

2. Divins Marouts, accueillez cet hymne que le ' cœur a préparé et que notre respect vous adresse.

Accourez; soyez touchés de notre hommage, et accordez-nous le prix qu'il mérite.

3. Que les Marouts, loués par nous, nous prodiguent leurs présents; que Maghavan, sensible à nos louanges, nous donne le bonheur. 0 Marouts, que tous les jours soient pour nous pleins d'honneur, de plaisir, de prospérité et d'envie !

4. 0 Marouts, je suis suppliant et tremblant dans la crainte que nous inspire le puissant Indra. Ces holocaustes ont été préparés pour vous. Nous nous sommes hâtés de vous honorer; donnez-nous le bonheur.

5. Avec cette même force qui anime, au lever des éternelles (Aurores), les vénérables vaches (5) (du ciel), que (le dieu) bienfaisant et fort, que le


terrible maître de la puissance, avec les terribles Marouts, nous envoie l'abondance!

6. 0 Indra, gouverne ces êtres puissants ! sois avec les Marouts bon et clément! (Dieu) vainqueur, sois libéral envers ceux qui ont largement pourvu (à ton sacrifice)! Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

Auteur: Agastya; mètre, Trichtoubh.

HYMNE VII.

AUX MAROUTS.

î. Que votre arrivée nous apporte l abondance et la force, ô Marouts bienfaisants, qui brillez dans la nue!

2. 0 bienfaisants Marouts, vous prenez votre arme étincelante; et aussitôt vous nous envoyez l'eau du nuage.

3. (Dieux) bienfaisants, anéantissez les gens de Trinascanda (6), et ranimez-nous à la vie!

Auteur : Agastya; mètre, Gâyatrî.


HYMNE VI11,

A INDRA.

i. Que l'hymne soit chanté en l'honneur du voyageur céleste. Honorons celte (forme visible du dieu), qui grandit et apporte le bonheur. Les vaches (lumineuses) et immortelles, qui siègent sur le gazon sacré, viennent de couvrir la demeure éthérée.

a. Entouré d'abondantes libations, accompagnant ses dons d'invocations (pieuses), empressé dans son œuvre comme le cerf altère é, le mortel entonne l'hymne, et présente l'holocauste, heureux de joindre à sa prière deux espèces d'offrandes (7).

3. Le sacrificateur est arrivé dans l'enceinte (sacrée), faisant le tour des offrandes préparées. Il vient avec les libations (e,), et le rase de terre qui contient le germe du f-eu. Cependant le cheval qui porte les (offrandes) a henni (9). La voix de la vache (10) (du sacrifice) s'est élevée, comme un messager, entre le ciel et là terre.

4. Pleins de respect pour les dieux, les (mortels) ont fait, ces brillants et nombreux préparatifs en l'honneur d'Indra. Que ce (dieu) aux rayons resplendissants, à la marche rapide, au char magni-


fique, tel que les Aswins, daigne nous favoriser!

5. Célèbre donc par tes louanges cet Indra, plein de grandeur, cet héroïque Maghavan, qui, porté sur son char, attaque et combat avec courage, et, vainqueur généreux, triomphe des ténèbres et de l'obscurité !

6. Quand, avec grandeur, il apparaît ainsi aux yeux des hommes, le ciel et la terre paraissent lui servir de ceinture. (Le dieu), charmé de nos offrandes, pénètre comme dans un vaste palais, où le Ciel semble le suivre et l'accompagner.

7. Vois, Indra, ces hommes saisis du même transport que le père de famille, t'entourant de leurs hommages et t'honorant par leurs offrandes, toi, héroïque combattant, soutien des bons et guide. merveilleux.

8. Quand ils aiment à s'enivrer (pieusement) de ces ondes divines que renferme le vase des libations, c'est qu'ils pensent que ces boissons font ta joie. Toutes les voix de la prière s'accordent pour te louer. Tu daignes, dans ta (bienveillante) pensée , embrasser les mortels qui t'offrent ces présents.

9. Puissions-nous gagner l'amitié d'Indra, et mériter sa protection par les louanges de nos poëtes! Puisse Indra, honoré par nous, s'empresser d'accueillir nos chants et nos sacrifices !

10. Qu'une rivalité s'établisse entre nos poëtes pour le chanter. Ayons pour ami Indra, dont la main porte la foudre. Fiers de cette amitié, (les hommes),


ici, au milieu des sacrifices, t'honorent comme un prince dont on aime l'empire.

11. Quelle que soit son imperfection, notre sacrifice doit toucher Indra, notre prière doit arriver jusqu'à lui. Qu'elle soit (pour ce dieu) ce qu'est pour un homme altéré le voisinage d'un lac, ce qu'est pour le pèlerin le terme de son long voyage.

12. Nous n'avons garde, ô puissant Indra, d'oublier ici, dans les sacrifices que nous t'offrons, les dieux (Marouts, qui te secondent) dans les combats. La voix (de la prière) célèbre ces Marouts unis au grand (dieu) qui nous prodigue ses biens, et qui reçoit nos holocaustes.

i3. 0 Indra, c'est pour toi que nous avons composé cet hymne. Dieu porté sur des coursiers azurés, que notre piété t'engage à nous visiter! Prends en main nos intérêts, Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

tuteur : Agastya; mètre, Trichtoubh.


HYMNE IX.

A INDRA.

1. Roi des dieux, Indra, protége les hommes ! (Dieu) qui donnes la vie ( 1 i ), conserve-nous. Maître des hommes pieux, et magnifique en présents, tu nous sauves. Tu es juste, puissant et protecteur.

2. Tu as vaincu ces tribus bruyantes et belliqueuses, dont les sept (12) villes élevées en automne ont été heureusement détruites par toi, ô Indra! (Dieu) irréprochable, tu as frappé les ondes mouvantes. En faveur du jeune Pouroucoutsa (i3) tu as donné la mort à Vritra.

3. (0 Dieu) si souvent invoqué, viens au ciel, entouré de ces Nues que la victoire a rendues tes épouses. Tel qu'un lion, protége dans son foyer l'impétueux Agni, dévorant (l'holocauste) et accomplissant les œuvres (saintes).

4. Pour ta gloire, et au bruit de ta foudre puissante, ô Indra, que ces (ennemis) périssent dans le sein même qui les a conçus (I4)! Que (le dieu) précipite les ondes, après s'être soumis par le combat les vaches (célestes); et que, porté sur ses coursiers azurés, il fasse sur nous pleuvoir l'abondance !


5. Si Coutsa (i5) est ton favori, conduis vers lui tes coursiers fortunés, qui ont la vitesse du vent. Que' dans le combat il prenne une roue du soleil, et que son bras armé de la foudre triomphe de ses ennemis.

6. Indra, tu donnes la mort aux adversaires de tes amis. Exalté par nos hymnes, (ô dieu) traîné par des coursiers azurés, (tu frappes) les impies. Ceux qui pensent (au pouvoir) d'Aryaman (16) re- • çoivent de toi la vie, et l'avantage d'une heureuse lignée.

7. Le poëte, ô Indra, a chanté pour célébrer tes louanges, et tu as fait de la terre un lit pour le lâche (Asoura). Maghavan a rempli de ses dons les trois (mondes); en faveur de Douryona, il a, dans le combat, frappé Couyavâtch (17).

8. Ces offrandes sont pour toi, Indra : ces libations nouvelles sont pour entretenir ta force et ta puissance (18). En brisant en morceaux les villes (célestes) des impies, tu as détruit l'arme du méchant.

9. (Dieu) plein de mouvement, tu as donné le mouvement aux ondes, et elles ont coulé comme des torrents. Héros (divin), fais passer heureusement à Tourvasa et à Yadou (19) cette mer que tu as remplie.

10. Pasteur des hommes, sois toujours bon et indulgent pour nous. Donne-nous le pouvoir de dompter tous nos ennemis. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur : Agastya ; mètre, Trichtollbh.


HYMNE X.

A INDRA.

1. Enivre-toi, (héros) porté sur des coursiers azurés! Pour toi a été versée cette boisson enchanteresse, digne d'être bue par un (dieu) tel que toi. Pour toi, maître de l'abondance, cette abondante liqueur qu'accompagnent des biens et des présents infinis!

2. Indra, reçois de nous cette boisson enchanteresse, abondante, généreuse, puissante, riche en trésors, victorieuse, immortelle.

3. Héros et bienfaiteur, favorise le vœu d'un mortel. Dans ta puissance brûle l'impie Dasyou, comme le feu brûle le vase qui le contient.

4. Seigneur rempli de sagesse, lance avec force la roue du Soleil; et sur les chevaux du Vent amène Coutsa pour donner la mort à Souchna.

5. Ces boissons qu'on te présente sont fortifiantes ; toutes ces offrandes sont magnifiques. (Dieu) libéral en chevaux, jouis de nos présents; qu'ils t'encouragent à tuer Vritra, et nous attirent tes faveurs.

6. Indra, tu as fait le bonheur de tes chantres


anciens; tu as été pour eux ce que l'eau est pour l'homme altéré. Je t'offre cette prière. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur : Agastya; mètres, Anouchtoubh et Trichtoubh.

HYMNE XI.

A INDRA.

i. Généreuse boisson, enivre Indra, pour que notre vœu se trouve exauce : pénètre-le. Tu arrives, menaçante pour l'ennemi qui a disparu devant toi.

i. Comble de louanges cet (Indra), qui est incomparable parmi les sages. Tel que le (laboureur) tirant l'orge (de ses sillons), il amène à sa suite l'abondance.

3. Tout est dans ses mains; il est le trésor des cinq espèces d'êtres (20), Arrête notre ennemi; sois comme la foudre qui frappe les choses célestes.

4. Détruis l'homme qui s'abstient de faire des libations, de même que le méchant (Asoura) qui ose t'attaquer! Donne-nous le bien de cet (Asoura) : tel est l'espoir du père de famille.


5. Compagne des hymnes chantés en l'honneur de cet Indra qui habile et le ciel et l'air, (heureuse) boisson, sauve dans les combats celui qui présente ces offrandes!

6. Indra, tu as fait le bonheur de tes chantres anciens; tu as été pour eux ce que l'eau est pour l'homme altéré. Je t'offre cette prière. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

Auteur : Agastya ; mètres, Anouchtoubh et Trichtoubh.

HYMNE XII.

A INDRA.

i. (Qu'il vienne) cet Indra partout adoré, cet ami des hommes, ce bienfaiteur des nations, ce roi du peuple. Charmé de nos louanges et de nos offrandes, viens avec puissance auprès de moi; attelle tes généreux coursiers.

2. Monte donc, Indra, sur ces coursiers attachés au sacrifice, nobles (coursiers) qui répandent la richesse, et traînent un char chargé de trésors. Viens vers nous avec eux. Nous t'invoquons, Indra, en faisant des libations de soma.

3. Monte sur ton char, source pour nous de pros-


péri lé : un abondant soma est versé en ton honneur, de douces offrandes sont présentées. Bienfaiteur de la terre, attelle tes généreux coursiers, et viens rapidement auprès de- moi.

4. Vois, Indra, ce sacrifice préparé pour les dieux, cette réunion, ces chants, ce soma. 0 Sacra, viens t'asseoir sur ce gazon qui jonche la terre, et bois (de nos liqueurs). Amène ici les chevaux azurés.

5. Content de nos louanges, accours ici, ô Indra! (écoute) les chants de notre respectable poète. Pour prix de nos hymnes, puissions-nous obtenir secours et sécurité! Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

/tuteur: Agastya; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XIII.

A INDRA.

1. 0 Indra, si cet hymne arrive jusqu'à toi, accorde ton secours à ceux qui te chantent. Ne trompe pas les vœux des (serviteurs) qui t'exaltent. Que j'obtienne de toi tout ce que peut souhaiter un homme!

2. Certainement le royal Indra ne saurait laisser


inutiles ces sacrifices qu'avec tant de dévouement vous lui offrez sur ce foyer. Des libations fortifiantes ont coulé pour lui. Indra viendra, fidèle à notre amitié, et (avec lui) ses compagnons ailés.

3. Qu'Indra accompagné des Marouts, que ce héros vainqueur dans les combats écoute l'invocation du poëte qui le supplie. Qu'il pousse son char près de son serviteur; qu'il vienne avec empressement recueillir ses prières.

4. Qu'ainsi, goûtant avec les Marouts de nos offrandes qu'il aime et qu'il désire, Indra triomphe de nos ennemis. Dans un pieux accord unissant toutes les voix, l'hymne du sacrificateur, au sein de cette assemblée, vous recommande ces offrandes.

5. 0 magnifique Indra, puissions-nous, aidés de toi, vaincre de superbes ennemis ! Tu es notre sauveur; augmente notre fortune. Que nous connaissions la prospérité, la gloire et l'heureuse vieillesse !

Auteur : Agastya; mètre, Trichtoubh.


HYMNE XIV.

LOPAMOUDRA ET AGASTIA.

i. (Lopâmoudrâ (21) parle.) «Les soins qu'exigent les libations (22) m'ont longtemps occupée; les nuits, les aurores se sont succédé pour moi dans la fatigue. Le travail mine la beauté. Qu'en ce moment les maris se réunissent à leurs épouses.

2. « Les anciens, accomplissant les rites sacrés, conversaient avec les dieux. Leur vigueur se consumait , mais elle ne s'éteignait pas. Qu'en ce moment les épouses se réunissent à leurs maris. »

3. (Agastya parle.) « Mes fatigues ne sont pas vaines; et si les dieux me gardent, nous pouvons promptement surmonter nos ennemis. Oui, nous pouvons vaincre même des centaines d'adversaires, si nous savons bien réunir ensemble les épouses et leurs maris.

4. « Cependant, que le désir exprimé par la voix d'une amie ne naisse pas ainsi témérairement. Lopâmoudrâ est imprudente, et elle engage vivement un mari prudent. Il est essoufflé , et elle l'épuisé.

5. « Buvez promptement de ce soma; buvez-en de


tout votre cœur, je vous en prie. Si ce sonza est arrivé, c'est à nous que vous le devez. Qu'ainsi vous plaise un mortel dont les désirs sont pressants ! »

6. (Le poëte parle.) « Agastya, qui demandait de la fortune, de la famille, de la puissance, fut comme le laboureur qui cultive son champ avec soin. Le terrible Richi pratiqua l'une et l'autre méthode (23), et parmi les Dévas il obtint d'heureuses bénédictions. »

Auteur : Agastya; mètres, Trichtoubh et Vrihatî.

HYMNE XV.

AUX ASWINS.

1. Vos chevaux parcourent les mondes; votre char se promène à travers les airs. Vos roues sont surchargées (de biens) ; et lorsque vous venez boire le soma, vous vous unissez aux Aurores.

2. Quand vous arrivez pour remplir votre office utile aux humains, (office) respectable où votre coursier rapide suit deux carrières différentes ; quand voire (sœur) (24) se présente à la prière de tous, (le sacrificateur) vous invoque, vous qui aimez la douceur (des libations), et il vous appelle à partager ses offrandes.


3. Vous avez à une vache stérile rendu le lait, t tel qu'elle le donnait auparavant (a5), tandis que, retiré au sein de son bûcher, comme le voleur (au sein d'une caverne), le pur (Agni) recevait les holocaustes offerts en votre honneur, (dieux) aux belles formes.

4. En faveur d'Atri (26) vous avez fait le feu aussi doùx que le miel, aussi froid que l'eau. Nobles Aswins, c'est pour vous ces offrandes de toute espèce, et ces douces libations qui semblent aller vers vous avec la rapidité d'un char.

5. ( Dieux ) secourables, je vous adresse cet hymne, et vous invite à recevoir mes présents, comme le faisait le malheureux fils de Tougra (27). (Dieux) adorables, par le fait de votre grandeur le vieillard faible (est délivré) du mal; il embrasse, avec vous, la terre et les eaux.

6. (Dieux) bienfaisants, quand vous attelez vos coursiers, vous accordez l'abondance à notre prière. Tel qu'un souffle agréable, que le père de famille pénètre jusqu'à vous ; qu'il soit à vos yeux comme le (serviteur) soumis qui reçoit d'un grand le prix de sa fidélité.

7. Pieux Aswins, il 'est arrivé quelquefois à vos chantres de conclure des marchés ; le traité fut toujours honorablement tenu. (Dieux) justes et généreux , vous avez bu nos libations : des dieux sont équitables.

8. 0 Aswins, chaque jour vous recevez nos libations accompagnées de diverses prières. C'est Agastya , célèbre parmi les directeurs des hommes, qui


est ici comme un collecteur de l'impôt, et qui vous engage vivement à payer le vôtre.

q. Quand avec grandeur vous poussez votre char, vous apparaissez à nos yeux tels que le sacrificateur (divin) institué par Manou. Accordez à ceux qui vous honorent une belle race de chevaux. (Dieux) véridiques, que la richesse nous accompagne !

10. 0 Aswins , nous demandons aujourd'hui par nos hymnes qu'il vienne vers nous, votre char toujours rempli de biens nouveaux, (ce char) dont la roue est infatigable, et qui fait le tour du ciel. Que nous connaissions la prospérité , la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur : Agastya; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XVI.

AUX ASWINS.

i. (Dieux) amis, (dieux) avides de nos sacrifices, nous avons donné nos libations. Quand nous donnerez-vous l'abondance et la richesse ? Ces offrandes sont pour vous. Méritez nos louanges, maîtres de l'opulence et gardiens des nations.

2. Qu'ils viennent vos coursiers purs et divins,


nourriciers (des hommes), légers, élancés , rapides comme le vent, prompts comme la pensée. Remplis d'éclat, qu'ils vous amènent ici, ô Aswins !

3. (Dieux) superbes et doués d'un cœur généreux , qu'iP arrive pour notre bonheur, votre char aussi large que la terre, (ce char) au vaste siége, rapide, empressé, adorable!

4, Vous avez deux fils, nés à deux époques différentes , et qui, avec des vertus particulières, ont des corps purs et irréprochables. L'un, du haut du ciel, où il règne en vainqueur, est l'auteur de tout don précieux ; l'autre y déploie sa douce et agréable forme (28).

5. Que nos hymnes comblent vos vœux; que votre char azuré vienne vers nos demeures! 0 brillants Aswins, que le mouvement de l'un (de vos fils), encouragé par nos offrandes et nos chants, développe les splendeurs des mondes (intermédiaires)!

6. Votre char, chargé de douces libations, va répandant avec largesse une heureuse abondance. Que la marche de l'autre (de vos fils) fasse grossir l'onde des rivières; que nos offrandes donnent l'essor à ces sources célestes!

7. Sages et constants Aswins, que trois fois l'hymne vienne confirmer votre gloire! Pour prix de ses louanges, soutenez celui qui vous prie, dans la bonne comme dans la mauvaise voie. Écoutez mon invocation.

8. L'éloge que nous faisons de votre forme brillante sur ce gazon trois fois amassé, contribue an bonheur de vos serviteurs. (Dieux) remplis de


bonté, que votre libéralité, qui ne demande qu a verser ses faveurs sur les enfants de Manou, soit pour nous telle qu'une vache au lait abondant !

9. (Le père de famille), l'holocauste à la main, semble vous orner de ses dons, et vous célèbre, comme le matin la Prière (célèbre) Agni. Je vous chante et vous invoque, en prodiguant les offrandes. Que nous connaissions la prospérité , la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur: Agastya; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XVII.

AUX ASWINS.

1. C'est bien ! redoublez de zèle et de soin. Voici le char tout rempli de richesses L.. Hommes sages , livrez-vous à la joie. (Dieux) qui vous plaisez à nos prières, purs et vénérables, enfants du Ciel , qui avez été le trésor de Vispalâ (29), venez au secours de (l'homme) pieux.

Aussi grands qu'Indra , aussi prompts que les Marouts, magnifiques auxiliaires, impétueux écuvers, habiles à presser les coursiers, vous menez un char rempli de biens délicieux. Venez avec lui. n Aswins, près de votre serviteur.


5. Que faites - vous, (dieux) secourables? que pouvez-vous attendre? Je vois la fortune de celui qui s'abstient de l'holocauste. Enlevez it cet avare sa puissance et sa vie : faites la gloire du sage qui célèbre vos louanges.

4. Détruisez ces chiens qui aboient; tuez nos ennemis. 0 Aswins, voilà vos exploits! Rendez les chants de votre poëte féconds pour nous en biens. (Dieux) véridiques, ayez égard à mes hymnes.

5. C'est vous qui, au milieu des mers, avez fait un jour en faveur du fils de Tougra (3o) un vaisseau animé, ailé, sur lequel, (dieux) à la marche fortunée, vous l'avez, écoutant sa prière, élevé dans l'air et tiré des vastes ondes.

6. Le fils de Tougra était tombé dans les eaux, englouti au sein d'une immense obscurité. Quatre vaisseaux dépêchés par les Aswins, et descendant au fond des mers, ont ramené (le malheureux) sur le rivage.

7. Au sein de la mer s'éleva un arbre qu'embrassa le fils de Tougra suppliant. Tel que la feuille qui s'envole de dessous les pas précipités du lion, tel vous l'avez, ô Aswins, soulevé pour votre gloire.

8. Dieux véridiques, qu'il arrive jusqu'à vous cet hymne que chantent en votre honneur (des serviteurs) dévoués. En récompense des sacrifices et des libations que nous vous offrons aujourd'hui, que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur : Agastya; mètres, Djagatî et Trichtoubh.


HYMNE XVIII. ~

AUX ASWINS.

J. Généreux (Aswins), (touchés de) nos prières, attelez ce char rapide qui a trois siéges et trois roues, (ce char) formé de trois métaux (3i), sur lequel, comme l'oiseau sur ses ailes, vous arrivez à la demeure de (l'homme) pieux.

2. Pendant que votre char aux belles roues se -dirige vers le lieu (du sacrifice), pendant que vous vous arrêtez pour (recevoir) notre offrande, ô vous qui connaissez les moments favorables, que notre hymne, dieux magnifiques, célèbre votre beauté! Vous'accompagnez l'Aurore, fille du Ciel.

3. Montez donc sur ce char aux belles roues, qui, rempli d'holocaustes, aime à visiter le sacrifice, et sur lequel vous venez, ô dieux véridiques, avides de nos offrandes, dans la demeure où nous vous honorons, mon fils et moi.

4. Ne soyez pas exposés aux injures triomphantes de l'impie et de sa compagne. Ne nous livrez pas à l'abandon et à la ruine. C'est pour vous, (ô dieux) secourables, cette part dans nos offrandes, cet hymne, ces trésors de libations.

5. Secourables (Aswins), Gotama, Pouroumîlha,


Atl'i (3a), l'holocauste à la main , implorent votre protection. Comme le voyageur qui suit avec exactitude la route indiquée, (dieux) véridiques, venez à mon invocation.

6. Puissions-nous traverser cette mer de ténèbres! Que cet hymne, ô Aswins, soit accueilli de vous ! Arrivez ici par les voies que suivent les dieux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

Auteur : Agastya; mètre, Trichloubh.


LECTURE CINQUIÈME.

HYMNE PREMIER. "

AUX ASWINS.

1. Nous voulons, au lever de l'aurore, vous invoquer aujourd'hui, vous (invoquer) demain. Voici (Agni) qui vous porte la prière du père de famille; ô (dieux) véridiques, partout présents, fils du Ciel, (favorisez un serviteur) plus dévoué que Soudas (i) !

2. (Dieux) pleins de libéralité, prenez plaisir à nos offrandes. Exterminez ceux qui marchandent vos faveurs, et enivrez-vous des flots (de notre soma). Prêtez à nos prières et à nos vœux une oreille attentive, héros capables de les exaucer.

3. 0 Poûchan, pour obtenir les trésors de la fille du Soleil (2), que les coursiers des (Aswins) les transportent aussi rapides que la flèche! (Dieux), les prouesses qui vous ont distingués au sein des ondes (célestes), sont justement célébrées. Votre


âge est aussi ancien que celui de l'infatigable Varouna.

4. Que vos présents soient pour nous agréables comme le miel. (Dieux) adorables et bienfaisants, exaucez la prière du poëte. Vos serviteurs, pour obtenir l'abondance et une heureuse lignée, vous présentent ces joyeuses libations.

5. Magnifiques Aswins, c'est pour vous que cet hymne a été composé, pour vous ces prières et ces invocations. Venez dans notre demeure; protégez-nous, mes enfants et moi; (dieux) véridiques, goÙtez les plaisirs que vous offre Agastya !

6. Puissions-nous traverser celte mer de ténèbres! Que cet hymne, ô Aswins, soit accueilli de vous! Arrivez ici par les voies que suivent les dieux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur: Agastya; mètre, Trichtollbh.

HYMNE Il.

AU CIEL ET A LA TERRE.

i. De ces deux (divinités), quelle est la plus ancienne? Quelle est la moins âgée? Comment sonLelles nées? 0 poëtes, qui le sait } Elles sont faites


pour porter le monde, tandis que le Jour et la Nuit roulent comme deux roues.

2. Toutes deux, tranquilles et sans mouvement, contiennent des êtres doués de mouvement et de vie. Tels que des parents (gardent) sans cesse à leurs côtés un enfant (chéri), ô Ciel et Terre, gardez-nous contre le mal !

3. Je demande que vous me fassiez jouir d'Aditi (3). Que cette faveur adorable soit exempte de toute crainte; qu'elle soit constante, inaltérable et à jamais fortunée! Ciel et Terre, accordez cette (grâce) à votre chantre. 0 Ciel et Terre, gardez-nous contre le mal!

4. (Divinités) heureuses et secourables, nous sommes à vous, Ciel et Terre qui avez les dieux pour enfants (4). Vous marchez tous deux avec l'escorte divine des Journées et des Nuits. 0 Ciel et Terre, gardez-nous contre le mal!

5. Sœurs toujours jeunes et semblables à elles-mêmes, elles se suivent, placées aux côtés de leurs parents, et glissant dans le centre du monde. 0 Ciel et Terre, gardez-nous contre le mal!

6. J'invoque dans le sacrifice, en implorant le secours des dieux, ces deux (divinités), mères grandes, larges, solides, remplies de beauté, et qui renferment l'immortalité. 0 Ciel et Terre, gardez-nous contre le mal!

7. J'invoque, par ma prière et dans ce sacrifice, (ces divinités) grandes, larges, étendues, dont les bornes sont immenses, heureuses, bienfaisantes,


qui contiennent (le monde). 0 Ciel et Terre, gardez-nous contre le mal!

8. Si nous avons commis quelque faute contre les dieux, contre nos amis, nos enfants ou notre père, que cette prière nous fasse obtenir notre pardon. 0 Ciel et Terre, gardez-nous contre le mal !

9. Louées par nous et favorables aux mortels, que ces deux (divinités) me sauvent; qu'elles s'entendent pour me secourir et me protéger. En faveur d'un (serviteur) plus dévoué que Soudas, les Dévas vous présentent avec joie les nombreuses offrandes du père de famille.

10. Pieux et recueilli, j'ai commencé par adresser cette prière au Ciel et à la Terre. Vous, notre père et notre mère, vous toujours irréprochables, préservez-nous du mal, et soyez nos protecteurs.

11. Ciel et Terre, notre père et notre mère, accordez-nous la grâce que je vous demande. Descendez près des Dévas pour nous secourir. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur: Agastya; mètre, Trichtoubh.


HYMNE 111.

AUX VISWADÉVAS.

1. Que Viswânara (5), que le divin Savitri accourent heureusement à notre sacrifice, attirés par la voix des hymnes (6). (Venez) renouveler votre jeunesse et vous enivrer de nos libations. (Venez) à notre prière faire le bonheur du monde entier. a. Qu'ils se rendent vers nous les invincible3 Viswadévas, Mitra, Aryaman, Varouna leur compagnon; que les Viswadévas deviennent pour nous une source de prospérité; qu'ils nous accordent une force accompagnée du triomphe!

3. M'unissant à vos transports, je m'empresse de chanter Agni, qui est votre hôte chéri. Pour nous rendre favorable le glorieux Varouna, que le père de famille, si fameux par sa générosité, prodigue les offrandes.

4. Tel que la vache aux mamelles pleines, je vous appelle avec anxiété, vous (Viswadévas), (et vous), Nuit et Aurore. Dans un même jour et comme dans une seule mamelle', je rassemble le lait de la louange que je destine à plusieurs.

5. Qu'Ahirboudhnya (7) nous envoie l'abon-


dance. De même que la vache vient à son nourrisson, de même vers lui s'avance la Libation, dont nous honorons le fils des Ondes (8), et que transportent les (vents) généreux, aussi rapides que la pensée.

6. Que Twachtri vienne aussi vers nous, et qu'il partage la joie des maîtres du sacrifice. Que le puissant Indra, l'ennemi de Vritra et l'ami des hommes, se rende à notre sacrifice.

7. Que nos Prières, attelées au char (du sacrifice), s'approchent d'Indra comme la vache de son veau, et caressent leur nourrisson. Que nos Invocations, comme de tendres épouses, plaisent au meilleur des dieux.

8. Que vers nous arrivent les robustes Marouts ; qu'ils accourent d'un commun accord, poussant entre le ciel et la terre leurs coursiers couverts de rosée, dieux rapides, bons et protecteurs pour leurs amis, intraitables pour leurs ennemis.

9. Lorsque, pour célébrer leurs prouesses, à la prière d'un homme pieux, les poètes composent un hymne, alors ces (dieux) n'ont plus de colère que pour chasser les mauvais jours; ils n'ont plus de force que pour fertiliser le désert.

10. Honorez aussi pour votre avantage les Aswins; honorez Poùchan, car ces (dieux) sont, doués de puissance. Invoquez le clément Vichnou, le Vent, Ribhoukchas (9); que les dieux nous accordent la félicité !

11. (Dieux) adorables, c'est pour vous que s'allume la flamme de ce (sacrifice) : qu'elle soit une


source de vie, une cause de stabilité, (cette flamme) que les Dévas disposent dans la vue d'obtenir la fortune! Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur: Agastya ; mètre, Trichtoubh.

HYMNE IV.

AU DIEU DE L'OFFRANDE (10).

i. Je chante (le dieu) des offrandes, qui est le soutien et la force du monde : c'est par la puissance de ce (dieu) que Trita (II) a déchiré les membres de Vritra.

2. Douce (divinité) des offrandes, aussi douce que le miel, nous t'honorons; protége-nous.

3. (Divinité) des offrandes, viens à nous; montre-toi, par tes heureux secours, bonne, propice, amie, secourable, utile et constante.

!J. A toi, (divinité) des offrandes, sont ces douces émanations qui montent dans les airs, ces esprits qui semblent se réfugier dans le ciel.

5. Ils sont à toi, (divinité) des offrandes; ils sont à toi, divinité suave; car c'est toi qui les donnes. Ceux qui respirent ces vapeurs s'en vont la tête levée ( 12).


6. (Divinité) des offrandes, tu es l'amour des grands dieux. Rien n'est beau que sous ton étendard. C'est avec ton secours qu'(Indra) a tué Alii.

7. (Divinité) des offrandes, quand les montagnes (célestes) viennent briller de ta substance, alors, douce divinité, redescends vers nous après les avoir suffisamment nourries.

8. Si nous avons, autour de nous, diminué l'heureuse abondance des ondes et des plantes, deviens Vâtâpi (13); gonfle-toi pour nous.

9. 0 Soma ( 14), si nous t'avons donné la pure substance de nos vaches, deviens Vâtâpi; gonfle-toi pour nous.

10. 0 plante (qui dois servir pour nos libations) (j5), prends la forme de nos gâteaux (sacrés) (16); large, salutaire, aérienne, deviens Vâtâpi ; gonfle-toi pour nous.

11. (Divinité) des offrandes, comme la vache offre son lait pour l'holocauste, nous t'offrons aussi, toi-même en même temps que la Prière, pour que tu fasses le bonheur des dieux, pour que tu fasses aussi le nôtre.

Auteur : Agastya ; mètres, Gayatr! et Anouchtoubh.


HYMNE V.

A AGNI.

I. (Dieu) mille fois vainqueur, les Dévas (17) viennent de t'allumer aujourd'hui; tu règnes avec splendeur. Sois notre sage messager, et transporte nos holocaustes.

2. Tanoûnapât (18) arrive dans son foyer; le sacrifice est couvert du miel (des offrandes), il reçoit des milliers de (pieux) présents.

3. Invoqué par nous, (dieu) digne d'être célébré, amène les (autres) dieux que doivent honorer nos sacrifices. Agni, tu nous accordes des biens innombrables.

4. (Les prêtres) ont étendu et tourné vers l'orient ce cousa, dont la vertu est si prodigieuse : (ils l'ont dirigé) vers le côté où vous régnez, ô Adityas !

5. 0 roi et souverain seigneur, les libations ont coulé vers les portes (de votre domaine), si hautes, si puissantes, si nombreuses, si abondantes.

6. Que les deux Crépuscules viennent prendre leur place (à notre sacrifice), beaux et brillants des lueurs (d'Agni).


7. Qu'en premier lieu les deux sacrificateurs divins, sages, a la douce parole, viennent ici exercer leur saint ministère (Ig).

8. BhârHti, Ilâ, Saraswatî (20), vous que j'invoque toutes à la fois, envoyez-nous la fortune.

9. Twachtri (21), habile à créer les formes, façonne tous les animaux. (0 dieu), accorde-nous l'accroissement de nos troupeaux!

10. 0 maître du bûcher (22), donne aux dieux les aliments qu'ils réclament de toi. Qu'Agni procure aux holocaustes une douce saveur.

11. Agni est le premier des Dévas, et se trouve honoré par la Gâyatrî. Il aime les offrandes de la Swâhâ (2 3).

Auteur: Agastya; mètre, Gâyatrî.

HYMNE VI.

A AGNI.

1. Agni, conduis-nous à la richesse par le meilleur des chemins, ô dieu qui connais tout ce qui est convenable! Éloigne de nous le mal, qui suit une route oblique. Puissions-nous obtenir le plus beau fruit des hommages que nous te rendons !


2. Agm digne de nos louanges, fais-nous traverser heureusement tous les dangers. Donne-nous, et à mon fils et à ses enfants, une large jouissance de toute espèce de prospérités. '

3. Agni, défends-nous contre les maladies; qu'elles tombent sur les hommes que tu ne protéges pas. 0 dieu digne de nos sacrifices, (viens) avec tous les immortels dans ton foyer, et fais notre bonheur.

4. Agni, brille sur ton trône, et accorde-nous une protection continuelle! (Dieu) puissant et toujours jeune, que ton poëte puisse être rassuré et aujourd'hui et demain sur tes sentiments!

5. Agni, ne nous abandonne pas à l'adversité; (ne nous livre pas) à l ennemi habile à changer le bien en mal. (Dieu) puissant, ne nous mets point à la discrétion d'un tel homme, qui ne voudrait que nous attaquer, nous blesser, nous perdre.

6. Agni, ne du sacrifice, un serviteur qui t'est dévoué honore ta forme visible par des hymnes et des offrandes. 0 dieu, (protége-nous) contre quiconque voudrait nous nuire par ses discours ou par ses actions : tu es l'ennemi de tous ceux qui suivent les voies obliques.

7. Agni, (dieu) sage et digne de nos sacrifices, tu visites avec empressement les deux espèces d'hommes qui t'implorent (24). Viens exaucer les vœux des fils de Manou, et, prenant nos offrandes, sois avec nous comme avec les enfants d'Ousidj (25).

8. Sur le puissant Agni (et il est l'enfant de la prière), faisons nos invocations. Puissions-nous, et


nous et les Richis (ici présents), obtenir des biens innombrables! Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse!

Auteur : Agastya ; mètre, Trichtoubh.

HYMNE VII.

A VRIHASPATI (26).

1. Exalte par tes hymnes l'admirable Vrihaspati, bon et généreux, (dieu) à la douce langue, qui brille d'un aimable éclat, et dont les dieux, aussi bien que les mortels, répètent les louanges.

2. Autour de Vrihaspati se rassemble cette foule de prières, diversifiées suivant les circonstances et recueillies par la piété. Vrihaspati est l'ornement et le maître des offrandes. Il est comme l'âme du sacrifice.

3. Que l'hymne, les invocations, les mètres sacrés soient pour lui ce que les rayons sont pour Savitri. Elle n'est point à redouter la puissance de (ce dieu), qui, formidable comme l'animal sauvage, est doux et bon malgré sa force.

LI. Sa louange, comme un coursier (rapide), parcourt le ciel et la terre. Qu'il prenne et porte nos offrandes, (ce dieu) qui pense au bonheur (des


hommes). Les coups de Vrihaspati, aussi terribles que ceux de l'animal sauvage, vont frapper le ciel, obscurci par Alii.

5. 0 dieu, les Padjras qui t'honorent par des libations de beurre, malgré leurs fautes, vivent heureusement. 0 Vrihaspati, tu ne donnes pas tes biens à l'impie; tu aimes l'homme qui t'apporte des offrandes.

6. Tu es la voie verdoyante de l'heureux voyageur; tu es aussi l'ami empressé de l'infortuné. Couvre de ta protection les (hommes) vertueux qui nous aiment; ils se présentent pour obtenir tes secours.

7. Comme (le sujet) va vers son maître, comme les fleuves coulent vers la mer, de même les hymnes

(se dirigent) vers Vrihaspati. Ce (dieu) est sage, et, tel que le vautour au milieu des airs, il voit et les ondes et le moyen d'y arriver.

8. Ainsi Vrihaspati est grand, fort, puissant et généreux. Loué par nous, qu'il nous accorde une heureuse fécondité parmi les hommes, parmi les vaches. Que nous connaissions la prospérité, la force et l'heureuse vieillesse !

Auteur : Agastya; mètre, Trichtoubh.


HYMNE VIII.

AUX APRIS DU SOLEIL (27).

1. (L'être) qui marche est comme arrêté au sein de noires vapeurs. Les Ténèbres (28) ont enveloppé les deux flambeaux lumineux (29).

2. Mais voici que (l'Aurore) vient, et détruit ces Ténèbres; elle arrive de l'extrémité du ciel, elle les abat et les réduit en poussière.

3. Les Saras, les Cous aras , les Darbhas, les Séryas, les Môndjas, les Verinas (3o), tout se trouvait invisible, et. enveloppé de ces Ténèbres.

4. Les vaches étaient retirées dans leurs étables, les hôtes des forêts dans leurs repaires; les hommes étaient engourdis, tous enveloppés par ces Ténèbres.

5. Mais ces Ténèbres ont été trahies par le matin, telles que des voleurs. 0 Ténèbres, vous avez vu la lumière (31 ), et vous êtes sorties de votre sommeil.

6. Vous avez le Ciel pour père, la Terre pour mère, Soma (32) pour votre frère, Aditi pour sœur. 0 Ténèbres, vous avez vu la lumière; levez-vous, et rentrez heureusement (dans votre séjour ).


7. Mutilées, coupées par morceaux, effilées comme des aiguilles, allez, ô Ténèbres, et délivrez-nous de votre présence!

8. A l'orient le Soleil se lève a la vue de tous ; il tue les Ténèbres, il dévore toutes ces noires vapeurs, issues de génies malfaisants (33).

9. Oui, le Soleil se lève pour détruire beaucoup (de maux); c'est Aditva venant avec les Vents se montrer à tous, et tuer les Ténèbres. io.(Couchoumbhaca parle). « Que ces vapeurs à ma voix s'étendent sur le Soleil, telles que ces tentes dont est couverte la demeure de l'homme qui distribue de douces liqueurs (34). Comme le Soleil, que nous soyons immortels ! Le (dieu) que portent des coursiers azurés, de ces ondes unies au Soleil dans le séjour céleste, t'a formée, douce liqueur d'immortalité (35)!

(1. « Tel qu'un magnifique oiseau , (il s'élève) et absorbe tes vapeurs. Comme le Soleil, que nous soyons immortels! Le (dieu) que portent des coursiers azurés, de ces ondes unies au Soleil dans le séjour céleste, t'a formée, douce liqueur d'immortalité!

12. « Que ses vingt et une (flammes) aux teintes variées (36) dévorent la substance de ces vapeurs. Ces (flammes) ne meurent point; comme elles, que nous soyons immortels! Le (dieu) que portent des coursiers azurés, de ces ondes unies au Soleil dans le séjour céleste, l'a formée, douce liqueur d'immortalité (\37)!

1 3. « J'appelle tous ces quatre-vingt-dix torrent


que forment ces vapeurs. Le (dieu) que portent des coursiers azurés, de ces ondes unies au Soleil dans le séjour céleste, t'a formée, douce liqueur d'immortalité!

14. « Ainsi (d'un côté) les vingt et une (flammes) aux nuances de paon, (de l'autre) les sept sœurs aux flots rapides, de même que des urnes reçoivent l'eau, se saisissent de tes ondes, (douce liqueur d'immortalité) (38)!

15. « Moi, Couchoumbhaca (39), avec la foudre je fends ces vapeurs, et elles roulent en ondes jusque dans les régions du ciel les plus éloignées.»

16. Ainsi parla Couchoumbhaca : nous avons redit ses paroles. Le venin du scorpion (4o) est devenu innocent. 0 scorpion, ton venin est innocent !

Auteur: Agastya; mètres, Anouchtoubli, Pankti , Vrihati, Djagatî.

HYMNE IX.

A AGM.

î. Agni, (dieu) pur et lumineux, et maître des hommes, tu nais, environné de splendeurs, de libations, de coupes, de bois et de plantes.


Il. Pour (l'homme) qui veut honorer les dieux aux jours favorables, ô Agni, tu diriges l'holocauste, les libations, les cérémonies, et surveilles le feu. Tu es le héraut, le prêtre, le pontife; tu es pour nous un maître de maison.

3. Tu es pour les hommes pieux le généreux Indra, tu es l'illustre Vichnou, toujours adorable. Tu es le pontife opulent, le maître de la chose sacrée, le soutien de tous les êtres, le compagnon de toutes les prières.

4. Agni, tu es le royal Varouna, tu es Mitra si ferme dans ses œuvres, (dieu) secourable, et digne de nos chants. Tu es Aryaman , le maître de la piété, un reflet, une forme (du soleil); dans le sacrifice tu es, ô dieu , un bienfaiteur.

5. Agni, tu es Twachtri; (les Prières) sont tes épouses, et ton serviteur trouve en toi un ami puissant, un parent fidèle qui fait sa force. Magnifique et vivement empressé, tu donnes et de nombreux et de vaillants coursiers.

6. Agni, tu es Roudra qui règne dans les airs et dispense la vie (41); es la force des Marouts et le maître des offrandes. Tes coursiers rougeâtres sont aussi rapides que les vents. En toi réside la prospérité; tu es Poûchan , et tu sais protéger tes serviteurs.

7. Agni, pour (l'homme) qui t'honore, tu es Drat,inodds (42). Tu es le divin Savitri, et l'auteur de toute opulence. Roi des hommes, tu es Bhaga; th règnes par la richesse, et tu gardes dans sa demeure celui qui te vénère.


8. Agni, le peuple t'adore, dans ton foyer, comme son souverain, comme un roi bienveillant. (Dieu) aux brillantes clartés, tu es le maître de tout. En toi sont rassemblés d'innombrables (trésors).

9. Agni, ô toi dont le corps s'entoure de tant d'éclat, les hommes par leurs offrandes (t'honorent) comme un frère; par leurs œuvres (ils te servent) comme un père. Tu es le fils de celui qui te révère : tu es pour nous un ami fidèle et un patron dévoué.

10. Agni, tu es Ribhou, vénérable et (vivant) près de nous; tu es le maître de l'abondance et de la féconde prospérité. Tu brilles et tu brûles. C'est toi qui ordonnes le sacrifice, c'est toi qui l'offres.

(I. Divin Agni, tu es Aditi pour ton serviteur. Tu es Hotrâ, tu es Bhâratî. Ton bonheur est dans nos hymnes. Tu es l'éternelle lIà, pour nous conlbler de biens. Maître de l'opulence, tu as donné la mort à Vritra, et tu es Saraswatî.

12. Agni, ton serviteur trouve par toi la plus belle des existences. Dans tes splendeurs si éclatantes, si désirables, se rencontrent toutes les beautés. Tu nous donnes la nourriture et le salut, ô grand (dieu)! tu es riche, magnifique, partout présent.

13. Prudent Agni, tu es les Adityas. Les dieux ont pris ta bouche et ta langue (pour être leur bouche et leur langue). C'est par toi que dans les sacrifices ils reçoivent les offrandes. C'est par toi que les dieux mangent l'holocauste.

14. Oui, c'est par toi, Agni, que tous les dicn\,


immortels et bienfaisants, mangent l'holocauste. Par toi les mortels goûtent le fruit de la libation. (Dieu) pur, tu produis les plantes dont tu portes en toi le germe.

i 5. Généreux Agni, parmi tous ces dieux que tu rassembles , tu excelles, tu domines avec majesté. Par un effet de ta grande puissance, que l'offrande, présentée dans notre sacrifice, profite également et au ciel et à la terre !

ï6. Agni, tu nous conduis vers le bonheur, et nous, et les chefs de famille qui donnent à tes chantres d'excellentes vaches et de beaux chevaux. Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice!

Auteur : Gritsamada (43), fils de Sounahotra, de la famille d'Angiras ; mètre, Djagatî.

HYMNE X.

A AGNI.

1. Augmentez par le sacrifice la grandeur d'Agni, qui possède tous les biens; honorez-le par l'holocauste, l'offrande et le chant, cet (Agni) qui s'enflamme sous nos abondantes libations, brillant


sacrificateur et guide invincible dans la voie du bonheur.

2. Agni, les Nuits et les Aurores t'appellent, comme les vaches dans les pâturages appellent leur nourrisson. Tel que (l'astre) voyageur céleste, (dieu) magnifique, tu brilles dans ton foyer et pendant la nuit et pendant le jour, qui appartient à l'homme.

3. Les Dévas ont placé Agni dans la région de l'air pour y accomplir une œuvre merveilleuse, et v pour y voyager entre le ciel et la terre. Resplendissant d'un pur éclat, il est pour nous tel qu'un char rempli de trésors; c'est un ami digne d'être partout célébré.

4. Le couvrant de leurs libations, ils lui ont donné pour demeure la voûte céleste; et là, étincelant comme l'or, voyageur aérien (44)? il agite ses membres rayonnants, et, salutaire comme une onde (pure), il glisse entre les deux grands parents (du monde).

5. Que ce (dieu) sacrificateur préside à toutes nos cérémonies! Les enfants de Manou l'honorent par des chants et des holocaustes. Que ses mâchoires ardentes s'ouvrent pour saisir les plantes (qui l'alimentent) ; ainsi que le firmament chargé d'étoiles, qu'il poursuive aussi sa course entre le Ciel et la Terre.

6. Dieu opulent et libéral, brille pour notre bonheur, et accorde-nous la richesse! Orne pour nous le Ciel et la Terre! Agni, (prends) les holocaustes de l'homme pour les remettre aux dieux. x 7. Donne-nous , Agni, quelque chose de grand :


donne-nous les biens par milliers. Ouvre-nous les portes de l'abondance et de la renommée. Rends le Ciel et la Terre favorables à notre prière ! Que les Aurores brillent pour nous d'un éclat fortuné !

8. Que lui-même allume, après les charmantes Aurores, ses splendides rayons, et qu'il brille pour notre bonheur , cet Agni que Manou entoure de ses offrandes et de ses hommages, ce roi du peuple, cet hôte gracieux d'Ayou (45)!

9. Ainsi, ô le premier des immortels étincelants de lumières, que notre hymne, à nous autres mortels, porte son fruit! Que (la prière) du sacrifice soit pour l'homme pieux comme une vache féconde dont il puisse tirer, selon ses désirs, des biens nombreux et variés!

10. Pour prix de nos offrandes et de nos prières, puissions^nous obtenir la force et la victoire ! Que notre puissance, difficile à vaincre, brille heureusement parmi les cinq espèces d'êtres (46) !

11. Puissant Agni, ne nous oublie pas. T11 es digne des hommages que viennent t'apporter de généreux chefs de famille. Ils s'approchent, les mains pleines d'offrandes, des feux du sacrifice qui s'élèvent de ton foyer, pour obtenir la perpétuité de leur race.

12. Agni, possesseur de tout bien , prends sous ta protection et tes chantres et les pères de famille. Donne-nous l'opulence; donne-nous la richesse, accompagnée de la gloire et de l'abondance ; donne-nous une nombreuse postérité.

13. Agni, tu nous conduis vers le bonheur,


nous et les chefs de famille qui donnent à tes chantres d'excellentes vaches et de beaux chevaux. Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice!

Auteur: Gritsamada; mètre, Djagatî.

HYMNE XI.

A AGNI (47).

i. Agni (surnommé) Santiddha, placé sur Je foyer, se présente à tous les mondes. Antique sacrificateur, dieu pur et sage, qu'Agni daigne, en l'honneur des dieux, accomplir I'oeuvre sacrée!

2. Que le (dieu appelé) Nardsansa, s'entourant de lueurs éclatantes, les étende magnifiquement sur les trois mondes : qu'arrosant l'holocauste de libations de beurre , et le sanctifiant par la prière, il honore les dieux au moment du sacrifice.

3. Agni (qu'on nomme) Ilita, daigne écouter notre prière, et honore les dieux , établis aujourd'hui par l'enfant de Manou à la première place. Amène ici la troupe des Marouts. Prêtres, rendez hommage à l'inébranlable Indra, qui siége sur le gazon sacré. 1


4. 0 dieu, un large lit de ce cousa qui donne la force et qui ne porte que des fardeaux sacrés, a été étendu dans ce sanctuaire. Sur ce (cousa) humide d'un beurre purifié, venez vous asseoir, Vasous, Viswadévas, et vous, adorables Adityas.

5. Qu'elles s'ouvrent de toute leur largeur ces Portes divines (de l'enceinte sacrée, ces Portes) que nous invoquons, et dont nous ne nous approchons qu'avec un pieux respect. Que ces larges et vénérables Portes soient célébrées, et qu'elles purifient pour nous une race force et glorieuse.

6. Nos œuvres, par la vertu de (ce maître) éternel, ne peuvent être que louables. Vous, Nuit et Aurore, arrosées par nos libations; vous qui, d'un mutuel accord, venez successivement couvrir (le monde) de votre grand voile, fécondes ( nourricières, (accourez) à notre sacrifice.

7. Couple de sacrificateurs divins, doués de science et de beauté, (je vous invoque) en premier lieu. Accompagnant de prières votre œuvre pieuse, vous honorez les dieux au moment convenable, et vous embellissez de vos feux le saint foyer de terre dans les trois places consacrées.

8.0 Saraswafî, qui composes pour nous la prière ;

ô divine Ilâ, ô BhâratÎ vive et empressée, venez toutes trois prendre votre part de l'offrande, et vous asseoir sur ce pur et salutaire gazon.

9. (Un dieu) rapide et fort, riche en aliments précieux, et ne portant que de saints fardeaux, Twachtri, le désiré des autres dieux, vient de naître avec sa sombre beauté : qu'il entre au séjour qui .


l'attend, pour y former notre race (48). Ainsi se poursuive la libation en l'honneur des dieux !

10. Agni (appelé) Vanaspati est près de nous, recevant l'holocauste et le purifiant par la prière. Sage et divin sacrificateur, qu'il apporte, pour plaire aux dieux, l'offrande trois fois arrosée de libations.

1 T. Je répands le beurre (sacré); le beurre est la matrice d'Agni ; Agni est enfermé dans le beurre ; le beurre forme son rayon. (Dieu) généreux, apporte successivement les offrandes, enivre ( tes hôtes), et transmets-leur l'holocauste accompagné de la Swâhâ.

Auteur : Gritsamada; mètres, Trichtoubh, Djagatî.

HYMNE XII.

A AGNI.

1. ,l'invoque pour vous le brillant Agni, l'hôte du peuple; Agni (honoré) par des hymnes et des offrandes, ce dieu possesseur de tous les biens, (lui est un ami et un soutien pour tous les êtres, même pour les dieux.

i. Les Bhrigous, honorant Agni, l'ont établi au séjour des ondes (célestes); et, en second lieu, au milieu du peuple d'Ayou. Que le maître des dieux,


qu'Agni aux rapides coursiers triomphe de tout.

3. Les Dévas, destinés à disparaître, ont consti- # tué Agni au milieu de la race humaine comme un ami véritable. Qu'il répande donc ses flots de lumière, et que de son foyer il comble de biens son serviteur !

4. On aime à honorer ce dieu , qui est comme votre bien ; on aime à le voir grandir, et produire ses lueurs. Sur la ramée il agite ses flammes, comme le cheval attelé à un char agite ses crins.

5. Au moment où mes chantres célèbrent la grandeur (d'Agni), (le dieu) prête aux enfants d'Ousidj (49) une couleur aussi éclatante que la sienne (5o). Les offrandes donnent a sa flamme des teintes variées, et sa jeunesse semble a chaque instant se renouveler.

6. S'acharnant sur le bois qu'il dévore, il brille ;

il court comme l'eau, il résonne comme un char. -Il trace en brûlant un noir sentier. Il plaît comme un ciel qui sourit entre ses nuages.

7, Puis il s'étend, et va brûler la terre; il se lance ainsi que le troupeau sans pasteur. Agni, en jetant des flammes, consume, noircit, dévore les plantes.

8. Quand, le matin, nous implorons ton secours; quand, dans le troisième sacrifice (51), nous t'adressons nos prières, donne-nous, ô Agni, de vaillants compagnons, une heureuse abondance, une belle famille et de vastes richesses!

c). Agni, pour que les enfants de Gritsamada, (tii l'honorent dans ton foyer, puissent vaincre


leurs voisins, qu'ils aient de braves guerriers, que par toi ils obtiennent des succès! Donne aux chefs de famille et à ton chantre ce fruit de leurs œuvres.

Auteur : Somâhouti, fils de Bhrigou; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XIII.

A AGNI.

1. Il vient de naître (le dieu) qui présente l'holocauste (52) et qui annonce (le sacrifice), le père dont le secours peut sauver ceux qui ont été ses pères (53). Qu'il nous accorde une opulence capable de nous donner la victoire. Puissions-nous devenir forts pour prix de nos offrandes!

2. Avec lui, chef du sacrifice, sont sept guides resplendissants (54); et le (dieu) qui purifie l'offrande (55) fait lui-même le huitième , venant, être divin , en qualité de Manou (56).

3. Si des prières sont adressées au (dieu) qui supporte (l'œuvre pieuse) (57), alors il les prend . et les embrasse toutes, comme la jante embrasse la roue d'un char.

4. Avec la sainte cérémonie est né le saint héraut (du sacrifice) (58), qui en suit sagement les


diverses parties, comme (l'oiseau parcourt) les branches (d'un arbre).

5. Les (rayons), vaches lumineuses du dieu qui dirige (les pieuses pratiques) (59), embrassent sa forme brillante, et se colorent aux feux des trois sœurs (60) qui sont accourues au sacrifice.

6. Si la sœur de celui qui contient (les libations) (61) se présente portant le beurre (sacré), le (dieu) occupé des rites salutaires (62) se réjouit en voyant arriver ces (offrandes), où l'orge (tombe) comme la pluie.

7. Que le (dieu) qui observe le moment favorable (63) serve volontairement de prêtre à son serviteur. Puissions-nous recueillir le fruit des hymnes et des sacrifices que nous avons préparés !

8. Puisse-t-il satisfaire tous ces (dieux) que nous avons à honorer, ce sacrifice que nous venons , ô sage Agni, d'accomplir en toi!

tuteur : Somâhouti ; mètre, Anouchtoubh.

HYMNE XIV.

A AGNI.

1. Agni, accueille nos feux et nos offrandes. Exauce nos prières.


2. Enfant de l'offrande, toi que notre hymne a fait naître, puisse notre piété obtenir de toi promptement le fruit du sacrifice!

3. (Dieu) magnifique et opulent, digne de nos louanges, nous voulons t'honorer par nos chants.

4. Maître généreux, possesseur libéral de la richesse, écoute-nous , et combats nos ennemis.

5. Du haut du ciel donne-nous la pluie; entoure-nous d'une abondance constante, d'une fécondité sans bornes.

6. Héraut (divin) et toujours jeune, sacrificateur digne lui-même de nos sacrifices, je t'invoque, j'implore ton secours. Accours à notre voix.

7. Sage et prudent Agni, tu viens à nous pat-une double naissance (64) ; tu es le messager (des dieux). Ta nature t'a fait notre ami.

8. (Dieu) sage et empressé, exauce nos vœux; accomplis successivement nos sacrifices, et viens te placer sur ce cousa.

Auteur : Somâhouti; mètre, Gâyatrî.


HYMNE XV.

A AGNI.

1. Agni, qui portes (nos offrandes) (65), (dieu) protecteur et toujours jeune, amène-nous l'heureuse et brillante opulence, si enviée de tous.

2. Puissions-nous n'être sujets à la haine ni d'un dieu ni d'un mortel! Épargne-nous l'une et l'autre de ces deux inimitiés.

3. Puissions-nous avec toi braver toutes ces inimitiés, comme on brave des pluies d'orage!

4. Agni, (dieu) pur et purifiant, (dieu) digne de nos hommages, tu brilles au loin au milieu de nos invocations et de nos libations de beurre.

5. Agni, qui portes (nos offrandes), tu nous appartiens, toi que nous honorons au milieu des flammes, des libations et des hymnes (66).

6. Antique sacrificateur, noble enfant de la Force, (dieu) admirable, reçois nos offrandes et nos libations de beurre.

Auteur: Somâhouti ; mètre, Gâyatrî.


HYMNE XVI.

A AGNI.

i. Chante, comme pour lui donner plus de force, le glorieux et libéral Agni, porté sur son char rapide.

2. Heureux et invincible conducteur, en faveur du serviteur qui l'invoque, il renverse l'ennemi, et montre sa face resplendissante.

3. Il vient dans ses foyers, le matin et le soir, déployer ses rayons et recevoir nos louanges, (dieu) dont l'œuvre ne périt point.

4. Tel qu'un soleil, il étale ses splendides clartés, et pare (le monde) de ses flammes impérissables.

5. (Les prêtres) par leurs hymnes ont exalté le brillant Agni, qui dévore (les offrandes) et renferme toutes les richesses,

6. Nos intentions sont pures, et nous demandons pour nous l'alliance d'Agni , de Soma, des dieux. Puissions-nous être vainqueurs de nos ennemis !

Auteur : Somâhouti ; mètres, Gâyatrî, Anouchtoubli.


LECTURE SIXIÈME.

HYMNE PREMIER.

A AGNI.

1. Le sacrificateur, sage, éclairé, brillant et rohuste, est venu s'asseoir à sa place. C'est Agni, qui possède la science des œuvres invincibles, qui se distingue entre tous par sa position, qui peut tout porter, et qui agite sa langue purifiante.

2. (Dieu) libéral, nous t'invoquons, et tu deviens pour nous un sauveur, un bienfaiteur. Brillant Agni, garde-nous avec tendresse, et veille sur nos personnes et sur nos enfants!

3. Agni, nous voulons t'honorer dans ta première naissance; nous voulons encore te chanter dans ta seconde demeure (i). J'adresse mon hommage au foyer dont tu sors; tes flammes reçoivent nos holocaustes.

4. Agni, honore les dieux par l'holocauste qui leur est dû , et hâte-toi de recevoir les offrandes qu'ils désirent. Tu es le maître de la richesse et le gardien de la parole sainte.


5. Noble Agni, tu nais tous les jours, eL tu as un double séjour que rien ne saurait détruire. Rends celui qui Le chante célèbre entre tous; fais-le opulent, et père d'une heureuse Camille.

6. Que ce (dieu) libéral, et digne de tous nos hommages, daigne donc sacrifier heureusement pour nous aux dieux au milieu de sa flamme éblouissante! Agni, tu es pour nous un gardien, un protecteur invinciblè. Brille avec tout ton éclat, (brille) avec toute ta richesse!

Auteur: Gritsamada ; mètre, Triehtoubh.

HYMNE Il.

, A AGNI.

I. Il faut en premier lieu invoquer Agni, que Manou a allumé dans notre foyer, et qui y siége comme un père; (dieu) immortel et sage, admirable et fort, s'entourant de splendçurç et captivant tous nos hommages.

2. Que le resplendissant Agni entende mon invocation; que (ce dieu) immortel et sage accueille toutes nos prières. Deux chevaux, tantôt noirs, tantôt rougeâtres y traînent son char, et ce char est placé en différents endroits (2).


3. Dans (l'aranî) qui s'éveille (3), que le (prêtre) engendre (un fils) généreux. Qu'Agni naisse dans cette heureuse matrice, et prenne ensuite diverses formes. Dans (l'aranî) endormie, ce (dieu) sage séjourne pendant la nuit, et voile ses splendeurs.

4. Couvrez de l'holocauste et du beurre sacré cet Agni qui habite tous les mondes. Il grandit sous les offrandes, il monte, il s'élargit en poussant (une fumée) qui vole, qui serpente. C'est un (dieu) fort qui se fait voir au loin.

5. Il s'élance de tout côté. Je lui jette la rosée d'une humble prière. Qu'il l'accueille, cet Agni trésor des mortels, miracle de beauté, géant lumi- . neux qu'il n'est pas permis de toucher.

6. Toi qui as la vertu de triompher (du mal), reçois notre hommage. Sois notre messager, et puissions-nous, comme Manou, faire écouter notre voix ! Cet Agni qui brille de tout son éclat, et qu'arrosent nos libations aussi douces que le miel, je l'invoque, la prière à la bouche, la coupe (sacrée à la main).

Auteur : Gritsamadaj mètre, Trichtoubh.


HYMNE Ill.

A INDRA.

1. Indra, écoute notre prière: tu dispenses les trésors, ne nous regarde pas comme tes ennemis. Nos offrandes sont abondantes, et vont vers toi pour augmenter ta grandeur, comme les ondes vers l'Océan.

2. Envoie-nous ces grands nuages qui grossissent autour d'Ahi. 0 héros, que ce soit pour nous autant de sources fécondes! Exalté par nos hymnes, frappe l'immortel Asoura, qui s'enorgueillit de ses dépouilles.

3. Invincible Indra, tu aimes ces hymnes et ces chants dans lesquels on te célèbre avec les enfants de Roudra. Ces brillants éloges, que tu ambitionnes, semblent venir à ta rencontre.

4. Oui, nous célébrons ta force merveilleuse ; nous mettons dans tes mains la foudre étincelante; nous te représentons, Indra, grandissant avec nos éloges, et dispersant avec le Soleil les troupes des A sou ras.

5. Ahi se cachait au sein du nuage; le sombre magicien se renfermait dans cette humide retraite.


Il arrêtait les eaux et encombrait le ciel. 0 héros, tu as avec force frappé Ahi.

6. Louons donc, ô Indra, tes anciennes prouesses ; louons aussi les nouvelles. Chantons la foudre qui brille en tes mains; chantons tes chevaux qui annoncent le soleil.

7. Tes chevaux, excités par nos libations, ont henni en sentant le beurre consacré. 0 Indra, la terre leur répond, et prolonge ce bruit. Le nuage, qui marchait, s'est arrêté.

8. Le nuage se tient (dans l'air) comme attentif; puis, répondant à la voix des (ondes qui sont ses) mères, il se remet en marche. Cependant les (Marouts) ont porté sur la plage lointaine la voix d'Indra, et ils en ont multiplié les sons.

9. Le grand Indra, en frappant le nuage endormi, frappe le magicien Vritra. Le ciel et la terre ont frémi de crainte sous le coup retentissant de la foudre du (dieu) généreux.

10. Oui, la foudre du (dieu) généreux a retenti, quand (Indra), ami des hommes, a percé l'ennemi du genre humain. Avide de nos libations, il a détruit les magies de l'imposteur, enfant de Dânou.

1). Bois donc, magnanime Indra, bois notre soma. Que nos libations enivrantes fassent ta joie. Qu'elles emplissent, qu'elles élargissent tes flancs. Qu'elles comblent tous les vœux d'Indra.

12. Indra, puissions-nous avoir une place dans ton cœur! Les sages veulent t'honorer par une prière convenable. Oui, jaloux d'obtenir ton se-


cours, nous t'adressons cet hommage. Maître de la richesse, nous nous donnons à toi.

13. Nous nous donnons à toi, Indra; et, désirant ta protection, nous doublons nos offrandes. 0 dieu, accorde-nous cette richesse que nous souhaitons; qu'elle soit accompagnée d'abondance et de force!

14. Donne-nous une maison, un ami; donne-nous, Indra , les biens que répandent les robustes Marouts. Car ces Marouts, qui partagent ta joie et ton ivresse, viennent aussi boire le soma présenté (aux dieux).

i5. Qu'ils viennent donc, ces compagnons de tes plaisirs ! Indra, bois le soma qui fait ton bonheur et ta force. Deviens notre protecteur au milieu des combats; et, avec les grands et adorables (Marouts) découvre la face du ciel.

16. (Dieu) sauveur, ceux qui se montrent généreux envers toi, ou qui par des hymnes célèbrent tes bienfaits, te préparant sur le causa une espèce de demeure; ô Indra, ils sont sûrs de ta protection, et obtiennent l'abondance.

17. Pendant les terribles tricadrous (4), héroïque Indra, bois notre soma avec volupté ; qu'il coule sur ta barbe. Viens, avec tes chevaux azurés, pr endre heureusement ta part des libations.

18. Magnanime Indra, affermis cette force avec laquelle tu as terrassé le fils de Danou.qui s'avançait comme l'araignée. (De ta main droite) révèle la lumière à l'Arya, et de ta main gauche, Indra , terrasse le Dus/ou.


19. Nous voulons aussi honorer tes heureux auxiliaires, (les Marouts). qui, avec (toi, que nous aimons à surnom mer) Aiya (5), ont abattu tout l'orgueil des Da.yous. Par amitié pour Trita (6), tu as détruit ce monstre merveilleux formé par l'art de Twaclitri (7).

20. En faveur de ce Trita, qui te charmait par ses libations, tu as sous ta grandeur écrasé Arbouda (8). Comme le soleil fait rouler son disque, Indra a fait rouler sa foudre(g), et, accompagné des Angiras, il a percé Bala.

21. 0 Indra, que cette riche offrande attire tes bienfaits sur celui qui te chante! Comble de tes dons ceux qui t'honorent. Ne les afflige pas en leur dérobant une partie de tes faveurs. Puissions-nous, avec force, chanter longtemps encore dans les sacrifices !

Auteur : Gritsamada ; mètres, Trichtoubh, Virât.

HYMNE IV.

A INDRA.

l, Le dieu qui est né le premier, et qui, justement honoré, a par ses œuvres orné les autres


dieux; qui, par sa force et sa puissance, fait trembler le ciel et la terre: peuples, c'est Indra (10\).

2. Celui qui a consolidé la terre ébranlée, quia frappé les nùages irrités (i i ), qui a étendu les espaces de l'air et affermi le ciel : peuples, c'est Indra.

3. Celui qui, en donnant la mort à Ahi, a déchaîné les sept fleuves (12); quia délivré les vaches prisonnières de Bala(]3); qui, terrible dans les combats, entre deux nuages, a enfanté Agni(i4): peuples, c'est Indra.

4. Celui qui a ranimé tous les êtres; qui a renvoyé dans sa caverne ( [ 5) (ténébreuse) le vil Asoura; qui, tel que le chasseur, vainqueur d'innombrables ennemis, s'empare de leurs dépouilles: peuples, c'est Indra.

5. (Les Asouras) se demandent : Où est-il? et, en le voyant si redoutable, ils se disent : Ce n'est pas lui. Cependant il détruit ses ennemis, qui se partageaient entre eux les richesses. Ayez foi en lui, peuples, c'est Indra.

6. Celui qui mérite la prière et du riche et du pauvre, du prêtre et du poëte qui le supplie ; qui, distingué par sa belle face , est le gardien du soma que lui présente la coupe (sacrée) : peuples, c'est Indra.

7. Celui à qui appartiennent les chevaux, les vaches, les bourgs, tous les chars; qui a produit 1(' Soleil et l'Aurore, et qui conduit les ondes : peuples, c'est Indra.

8. Celui que semblent provoquer avec leurs


clameurs deux armées de nuages, ses ennemis, l'une supérieure, l'autre inférieure (16); celui que les (Aswins), portés sur le même char, appellent à plusieurs reprises : peuples, c'est Indra.

9. Celui qui donne la victoire aux combattants; que les guerriers appellent à leur secours; qui a tout formé à son image, et qui communique le mouvement aux êtres inanimés : peuples, c'est Indra.

10. Celui qui n'est méchant que pour frapper sans relâche le pécheur et l'impie ; qui ne saurait pardonner à l'insolence, et qui terrasse le Dasyou: peuples, c'est Indra.

11. Celui qui, à notre quarantième libation (17), a tué Sambara, l'habitant des nuages; qui a frappé à mort Ahi , l'enfant de Dânou, Alii que nous voyions grossir et s'arrêter languissamment : peuples, c'est Indra.

12. Celui qui, orné de sept rayons, généreux et rapide, a donné l'essor aux sept fleuves; qui, armé de la foudre, a frappé Rohin (18) escaladant le ciel : peuples, c'est Indra.

13. Celui devant qui se courbent le ciel et la terre; dont les montagnes (célestes) redoutent la puissance; qui, après avoir bu le soma , se trouve affermi, et arme son bras de la foudre : peuples, c'est Indra.

[4. Celui qui couvre de sa protection l'homme que recommandent ses libations, ses offrandes, ses hymnes, ses prières; qui se sent exalté par nos


sacrifices, notre soma, nos présents : peuples, c'est Indra.

i5. (Dieu) invincible, tu accorderas l'abondance à l'homme qui te fait des libations et des offrandes ; - car tu es juste. Puissions-nous, Indra, être tes amis, avoir la fortune en partage, et renouveler chaque jour notre sacrifice !

Auteur : Gritsamada; mètre, Trichtoubh.

HYMNE V.

A INDRA.

1. La saison (des pluies) est la mère de la plante (du soma); (la plante) naît et croît rapidement au milieu des eaux dont elle est entourée. Elle pousse des branches qui s'emplissent de suc. Mais ce qui donne au soma cet accroissement (19), voilà ce que d'abord il faut chanter.

2. Des ruisseaux de jus coulent de toute pari, el se rendent vers un même vase (20) qui les contient. Ils ne suivent tous qu'une même voie. 0 toi qui as fait cela, c'est toi que d'abord il faut chanter.

3. Un homme accompagne de sa voix-les offrandes; un autre vient qui se charge des œuvres, et qui consomme les objets du sacrifice; par les ordres


d'un troisième (2 1) tout s'exécute. 0 toi qui as fait cela, c'est toi que d'abord il faut chanter.

4. Les assistants font part aux êtres divers des heureux fruits du sacrifice. Ils vont à la richesse, qui devient pour eux comme un fardeau trop pesant. (Agni), habile à briser les liens des choses, broie sous ses dents les offrandes du père de famille. 0 toi qui as fait cela , c'est toi que d'abord iFfaut chanter.

5. Toi qui as découvert la terre à la face du ciel; toi qui, par la mort d'Ahi, as donné l'essor aux fleuves (célestes); toi, être divin, que les Dévas ont formé avec leurs louanges, comme avec les eaux on forme la nourriture (des hommes), c'est toi qu'il faut chanter.

6. Toi qui donnes les aliments; qui, de la (tige) humectée que tu as grossie, tires le grain aussi doux que le miel; qui es un trésor pour ton serviteur, c'est toi qu'il faut chanter.

7. Toi qui, pour manifester ta suprême générosité, as produit les fleurs et les plantes salutaires; qui as formé les diverses lumières du ciel ; qui as étendu des espaces larges comme toi, c'est toi qu'il faut chanter.

8. Toi qui, pour détruire le riche Nârmara (22), et nous enrichir de la dépouille des Asouras, as produit la bouche invincible de la foudre; qui aujourd'hui encore te distingues par mille exploits, c'est toi qu'il faut chanter.

9. Toi qui, pour le bonheur d'un serviteur dévoué, prodigues par milliers les secours et les bien-


faits; qui , en faveur de DablaÎti (23), as frappe les Dasyous, et l'as délivré de prison ; qui (toujours) t'es montré accessible (aux prières), c'est toi qu'il faut chanter.

10. Toi dont la force est attestée par toutes les rivières ; qui, auteur de tout bien, reçois l'offrande de notre reconnaissance; qui as étendu les six (mondes intermédiaires), et qui entoures de ta protection les cinq espèces d'êtres (211) , c'est toi qu'il faut chanter.

n. (Dieu) héroïque, ta force est justement célébrée , car par tes prouesses tu (nous) procures l'abondance. Tu as enlevé la richesse du puissant Djâtoûchthira (25). Voilà tout ce que tu as fait, ô Indra; c'est toi qu'il faut chanter.

12. Tu as jadis rendu le passage d'un fleuve facile pour Tourvîti (26) et pour Vayya(27), en enchaînant sa violence. Parâvridj (28), aveugle et boiteux, était submerge ; tu l'as, pour ta gloire, retire des eaux. C'est toi qu'il faut chanter.

13. Toi qui es notre refuge, accorde-nous ces richesses qui se trouvent accumulées en toi. 0 Indra, comblés chaque jour de tes dons précieux , pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans les sacrifices !

Auteur Gritsamada ; mètre, Trichtoiibli.


HYMNE VI.

A INDRA.

1. Prêtres, apportez le sorna pour Indra. Tirez des vases les offrandes enivrantes. Le dieu fort aime toujours à se rassasier de ce soma. Donnez au généreux (Indra) ce qu'il désire.

2. Prêtres, (au dieu) qui de sa foudre a brisé, comme un arbre, Vritra, l'assembleur de nuages, apportez le soma qu'il souhaite. Indra mérite qu'on le rassasie de soma.

3. Prêtres , (au dieu) qui a tué Dribhîra (29), qui a délivré les vaches célestes et terrassé Bala, apportez le soma. Comme le vent est enveloppé de l 'air, comme un vieillard est couvert de vêtements, couvrez aussi Indra (de vos libations).

4. Prêtres, cet Indra qui a détruit Ourana (3o) fier de ses quatre-vingt-dix-neuf bras , qui a renversé Arbouda (3 1), charmez-le par l'offrande de votre soma.

5. P rêtres, à cet Indra qui donna la mort à Swasna, à Souchna , à Asoucha aux membres mutilés, à Piprou, à Namoutchi, à Roudhicrâs (3a), offrez les mets sacrés.


6. Prêtres, à cet Indra qui a de sa foudre brisé les cent villes de Sambara remplies de trésors, qui à détruit les cent et les mille auxiliaires de Yart -chin (33), apportez le soma.

7. Prêtres, à ce dieu qui, dans le voisinage de la terre, détruisant ces cent et ces mille (ennemis), protégeait les hommes de C0utsa (34), d'Ayou (35), d'Atithigwa (36), apportez le soma.

8. Prêtres, ce que vous pouvez désirer , vous l'obtenez aussitôt d'Indra. Apportez au grand Indra votre soma aux purs rayons, et offrez-le-lui en sacrifice.

9. Prêtres, offrez à Indra l'heureux (soma); purifié au feu du vénérable (Agni), qu'il soit présenté à (un dieu) non moins vénérable. Indra aime ce qui vient de vos mains : donnez-lui le soma enivrant.

10. Prêtres, comme la mamelle de la vache s'emplit de lait, que le secourable Indra s'emplisse de vos libations. Je connais la vertu secrète de notre soma : la faveur de l'adorable (Indra) est encore acquise à celui qui lui rend cethommage.

1]. Prêtres, cet invincible Indra, qui est le roi des biens célestes, des biens de l'air, des biens terrestres, honorez-le par vos offrandes d'orge, et ne négligez pas les libations.

12. Toi qui es notre refuge, accorde-nous ces richesses qui se trouvent accumulées en toi. 0 Indra, comblés chaque jour de tes dons précieux, pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice !

Auteur: Gritsamada; mètre, Trichtoubh.


HYMNE VII.

A INDRA.

1. Je chante les grandes actions d'un (dieu) grand, les œuvres justes d'un (dieu) juste. Pendant les tricarlrous (37) il boit notre soma, et dans son ivresse Indra a tué Ahi.

2. Dans l'espace il a établi ce vaste firmament; entre le ciel et la terre il a étendu l'air; il a consolidé la terre, et lui a donné une large surface. Dans l'ivresse que lui cause le soma, voilà ce qu'a fait Indra.

3. Comme autant de places (pour le sacrifice), il a mesuré la région de l'orient et les autres; il a de sa foudre ouvert le cours des fleuves, et les a lancés par de longues voies. Dans l'ivresse que lui cause le soma, voilà ce qu'a fait Indra.

4- (Les Asouras) emportaient Dabhîti (38); il les a enveloppés, et a d'un feu resplendissant allumés a foudre. Il a donné à Dabhîti des vaches, des chevaux, des chars. Dans l'ivresse que lui cause le soma, voilà ce qu'a fait Indra.

5. (Des Richis) voyageaient, et ne pouvaient traverser un fleuve débordé (39)' Il a calmé les flots


agites, et a fait passer heureusement (ces Richis) à l'autre rivage : puis il les a comblés de richesses. Dans l'ivresse que lui cause le soma, voilà ce qu'a fait Indra.

6. L'onde s'élevait (au ciel), il l'a frappée avec force; et, tandis que des coups rapides de sa foudre il réduisait en poussière (humide les nuages) paresseux, il formait le char de l'Aurore. Dans l'ivresse que lui cause le soma, voilà ce qu'a fait Indra.

7. Dans une réunion de jeunes filles apparut le sage Parâvridj (4o); le boiteux marchait, l'aveugle voyait. Dans l'ivresse que lui cause le soma, voilà ce qu'a fait Indra.

8. Célébré par lesAngiras, il a percé Bala; il a forcé les portes de la montagne; il a donné la liberté aux ondes que les Asouras avaient amassées. Dans l'ivresse que lui cause le soma , voilà ce qu'a fait Indra.

9. Il a endormi , pour les frapper, Tchoumout i et le Dasyou Dhouni (40; il a sauvé Dabhîti (42), et avec une bruyante joie il a dépouillé (ces Asouras) de leurs richesses. Dans l'ivresse que lui cause le soma, voilà ce qu'a fait Indra.

ro. 0 Indra, que cette riche offrande attire tes bienfaits sur celui qui te chante! Comble de tes biens ceux qui t'honorent; ne les afflige pas Cil leur dérobant une partie de tes faveurs. Puissions-nous, avec force, chanter longtemps encore dans les sacrifices !

Auteur : Gritsamada; mètre; Trichtoubh.


HYMNE VIII.

A INDRA.

i. Pour vous je porte l'hymne au meilleur des êtres, comme (on porte) l'holocauste au brûlant Agni. Nous appelons à notre secours le victorieux, l'invincible Indra, (Indra) toujours jeune, (toujours) honoré.

2. Que deviendrait cet univers sans Indra? En lui se trouvent réunies toutes les forces. Dans ses flancs il porte le soma, dans son corps la grandeur et l'énergie, dans sa main la foudre, dans sa tête la puissance.

3. Ta vertu royale n'a rien de supérieur au ciel et sur la terre; ton char, Indra, ne (peut être arrêté) par les mers ni par les montagnes. Personne ne saurait s'emparer de ta foudre, quand tes rapides (coursiers) te font parcourir tant d'yodjanas (43).

4. A ce (dieu) redoutable, vainqueur, généreux , éternel, tous apportent le sacrifice. (Mortel) sage et libéral, honore (Indra) par le don de l'holocauste. 0 Indra, bois le soma avec le généreux Agni !


5. Le flot de la libation coule avec libéralité, et va désaltérer (le dieu) libéral, qui répand la nourriture avec abondance. Couple généreux de prêtres (44), le pressoir aussi généreux, en faveur du libéral (Indra), exprime un abondant soma.

6. Généreuse aussi est ta foudre, généreux ton char, tes chevaux, tes armes. Généreux Indra, tu es le maître d'une généreuse ivresse. Sois heureux de notre abondant soma.

7. Au moment du combat, je viens avec la prière du sacrifice, et j'ose compter sur toi; car tu aimes nos louanges. Tu seras pour nous tel qu'un vaisseau (dans le naufrage). Daigne souvent entendre nos vœux ! Nous apportons nos libations à Indra comme à une source de richesses.

8. Eloigne-nous du mal, comme la vache, dans le pâturage, protége son nourrisson. 0 Satacratou, puissions-nous être avec nos prières aussi fortunés que le taureau avec la vache qu'il féconde !

9. 0 Indra, que cette riche offrande attire tes bienfaits sur celui qui te chante! Comble de tes biens ceux qui t'honorent; ne les afflige pas en leur dérobant une partie de tes faveurs. Puissions-nous, avec force, chanter longtemps encore dans les sacrifices !

Auteur : Gritsamada; mètres, Trichtoubh, DjagatÎ.


HYMNE IX.

A INDRA.

i. Tels qu'Angiras, chantez les louanges du dieu dont les prouesses nouvelles sont aussi magnifiques que les anciennes, lorsque, enivré de notre soma, il rassure et délivre toutes les vaches (célestes) que la violence a rassemblées.

2. Qu'il soit encore pour nous tel qu'il fut pour son antique adorateur, dont il augmenta la grandeur et la force! Qu'il soit le héros qui, dans les combats, lui a servi de cuirasse, et qui sur sa tête a courageusement soutenu le ciel!

3. Ainsi jadis tu as déployé ta puissante vigueur, quand, sollicité parla prière, tu as, en présence de ton serviteur dévoué, manifesté ta grandeur. Fuyant à la vue de ton char traîné par des coursiers azurés, les cruels Asouras se sont dispersés de tout côté.

4. C'est lui qui, par sa force souveraine, a jadis fondé tous les mondes; qui a porté la lumière par toute l'étendue du ciel et de la terre, et qui, dissipant les ténèbres, a repoussé leur funeste influence.


5. Il a, par la vigueur de son bras, abaissé ces montagnes (célestes) qui s'avançaient dans les airs (45), et a fait couler leurs ondes dans la région inférieure. Il a raffermi la terre, qui soutient tout; et, par sa puissante magie, a prévenu la chute du ciel.

6. Ses deux bras ont paré le monde; en père (prévoyant), il l'a couvert de toute espèce de créatures; pour son bonheur, il a, au milieu du bruit de sa foudre, frappé Crivi (46), et l'a couché sur la terre.

7. Tel que la fille pieuse qui habite avec son père et sa mère, et attend d'eux la subsistance à laquelle son dévouement lui donne des droits, tel je viens te demander une-part (dans tes bienfaits). Secours-moi, et, dans tes présents, n'aie d'autre mesure que celle de la forme immense sous laquelle tu nous apparais. > 8, Indra, nous voulons l'invoquer comme notre défenseur; Indra, tu nous donnes l'abondance pour fruit de nos travaux; Indra, daigne varier pour nous tes bienfaits; généreux Indra, accorde-nous la richesse.

9. 0 Indra, que cette riche offrande attire tes bienfaits sur cemi qui te chante ! Comble de tes biens ceux. qui t'honorent ; ne les afflige pas en leur dérobant une partie de tes faveurs. Puissions-nous, avec force, chanter longtemps encore dans les sacrifices!

Auteur : Gritsamada; mètres, Trichtoubh , Djaguti.


HYMNE X.

A INDRA.

1. Dès le matin, voilà qu'on attelle un char (47) pur et nouveau; il a quatre jougs (48), trois fouets (4g), sept guides (5o), dix roues (5i). Destiné au bonheur de l'homme, qu'il soit poussé par les vœux et les prières !

2. Que ce char soit préparé pour Indra une première, une seconde, une troisième fois (5a)! Qu lil soit chargé des offrandes de Manou (53) ! D autres encore enfantent le nourrisson destiné a un autre (foyer). Ce (char), qui apporte l'abondance et la victoire, peut être attelé par d autres que nous.

3. Avec les paroles d'une prière nouvelle, j'ai attelé au char d'Indra deux coursiers qui doivent le traîner. Que tous les autres sages qui te sacrifient n'aient pas , comme moi, le bonheur de te plaire !

4. Indra, viens avec deux chevaux, viens avec quatre, viens avec six. Écoute notre voix. Accours à notre sornu avec huit, avec dix (54) coursiers. (Dieu) libéral, cette libation est pour toi ; ne trompe pas notre espoir !


5. Viens à nous avec vingt, avec trente coursiers; attelle (à ton char) quarante chevaux. Indra, à cet excellent char mets cinquante, soixante, soixante-dix coursiers, et viens boire notre soma.

6. Viens à nous, traîné par quatre-vingts, q lia/' tre-vingt-dix, cent chevaux. Ce soma qui est dans nos coupes a été versé pour toi : tu peux t'enivrer de ce breuvage.

7. Indra, accours à ma prière ; attelle tous tes chevaux au joug de ton char. Beaucoup de tes serviteurs doivent t'invoquer; (dieu) invincible, préfère notre sacrifice.

8. Que mon amitié pour Indra ne soit point brisee; que ses dons soient pour nous un lait (précieux)! Sous la protection de son bras vaillant, au milieu de nos œuvres pieuses, puissions-nous être vainqueurs!

9. 0 Indra, que cette riche offrande attire tes bienfaits sur celui qui te chante ! Comble de les dons ceux qui t'honorent; ne les afflige pas en leur dérobant une partie de tes faveurs. Puissions-nous, avec force, chanter longtemps encore dans les sacrifices !

Auteur: Gritsamada; mètre , Trichtoubh.


HYMNE XI.

A INDRA.

1. De ces offrandes que présente un sage habile dans la pratique des libations, qu'Indra s'emplisse à satiété. C'est près de ce soma que jadis se plaisaient, que grandissaient et Indra et les saints personnages occupés de la chose sacrée.

2. Ivre de ce doux breuvage, Indra, la foudre . à la main, a percé Ahi qui retenait les ondes; et l'on a vu ces eaux, traversant les airs comme un oiseau , courir alimenter les fleuves.

3. Le grand Indra, en tuant Ahi, a ouvert la route de ces ondes vers l'Océan. Il a produit le soleil et retrouvé les vaches célestes; de ce qui formait la nuit, il a fait ce qui convient au jour.

4. L'incomparable Indra a comblé Manou de ses bienfaits; pour son serviteur il a tué Vritra. Les hommes, à l'envi l'un de l'autre, redemandaient le soleil : Indra les a tous satisfaits.

5. Étasa, généreux envers Indra, lui apportait de riches offrandes, et le traitait avec la libéralité qu'un père a pour son fils. Le dieu, reconnaissant de ses libations et de ses louanges, a fait obtenir à un mortel la victoire sur le Soleil (55).


6. Eh faveur de Coutsa (56), porté sur le même char que lui, le brillant Indra a frappé Souclma , Asoucha, Couyava (57). Pour plaire à Divodàsa (58), il a brise les quatre-vingt-dix-neuf villes de Sambara.

7. Ainsi nous voulons, Indra, célébrer tes louanges, et te présenter nos offrandes comme pour satisfaire ta faim. Puissions-nous obtenir ton amitié, qui est l objet de nos désir s ! Puissions-nous voir émousser le trait de l'impie Asoura!

8. Invincible Indra, tels que le voyageur qui prépare ses provisions, les enfants de Gritsamada ont préparé cet hymne pour toi. Pour prix de leurs œuvres pieuses et de leurs louanges, que (tes serviteurs) obtiennent l'abondance, la force, la stabilité, le bonheur!

9. 0 Indra, que cette riche offrande attire tes bienfaits sur celui qui te chante! Comble de tes dons ceux qui t'honorent; ne les afflige pas en leur dérobant une partie de tes faveurs. Puissions-nous, avec force, chanter longtemps encore dans les sacrifices!

Juteur : Gritsamada; mètre, Trichtoubh.


HYMNE XII.

A INDRA.

1. Indra , nous t'apportons nos offrandes : daigne écouter nos voeux ! Ainsi, l'homme qui veut recueillir sa moisson se prépare un char. Nous (venons), brillant (des feux du sacrifice), la louange et la prière à la bouche, demander la faveur de ces dieux, aussi bons que toi.

2. Indra, tes secours protègent ceux qui, comme nous, te sont dévoués. Tu es le maître et le défenseur de tes serviteurs. Ton cœur est avec celui qui t'honore.

3. Indra, toujours jeune, (toujours) digne de nos invocations, est l'heureux ami et le gardien des hommes. Il accorde son secours à celui qui le loue, qui le prie, qui l'honore par des libations et des hymnes.

4. Ainsi je chante, je célèbre Indra, qui jadis a causé le salut (de ses amis) et la mort (de leurs adversaires). Qu'il écoute la prière du mortel qui l'implore aujourd'hui, et qu'il lui donne la richesse qu'il désire !

5. Indra a entendu la voix des Angiras; sensible


à leurs hommages, il a suivi leurs pas. Loué par eux, il a délivré les Aurores et le Soleil, et a dissipé l'obscurité dont Asna (5o) encombrait (le ciel).

6. Oui, que ce dieu célèbre, que cet Indra si renommé se lève en faveur de Manou ! Déployant sa force et sa vigueur, qu'il abaisse la tête du brigand, ennemi de ses serviteurs!

7. Qu'Indra, vainqueur de Vritra, brise ses villes au ventre noir, et fasse tomber (les ondes) prisonnières; que, pour Manou, il devienne le père de la terre et des eaux ! Qu'il exauce les vœux de l'homme qui lui sacrifie!

8. Les Dévas ont donné la force à Indra , pour qu'il nous envoie l'eau. Si dans ses bras ils placent la foudre, c'est pour qu'il frappe les Dasyous, et qu'il brise leurs villes de fer (60).

9. 0 Indra, que cette riche offrande attire tes bienfaits sur celui qui te chante! Comble de tes dons ceux qui t'honorent; ne les afflige pas en leur dérobant une partie de tes faveurs. Puissions-nous, avec force, chanter longtemps encore dans les sacrifices!

Auteur : Gritsamada; mètre, Trichtoubh.


HYMNE XIII.

à INDRA.

J. A l'adorable Indra, qui, toujours vainqueur, par droit de conquête possède tout, la richesse, le bonheur, les hommes, la terre, les chevaux, les vaches, les ondes, apportez l'heureux soma.

2. Au grand Indra, conquérant, généreux, invincible , vaillant et sage ; à cet admirable (Indra) qui porte victorieusement (le monde), et dont il est difficile de soutenir les atteintes, faites vos adorations.

3. Triomphant, il protége ses serviteurs; guerrier, il attaque, il ébranle ses ennemis. Qu'il reçoive à son gré nos libations, lui qui peut combler nos vœux, manifester sa force, et défendre le peuple! Je dois célébrer les hauts faits d'Indra.

4. Prompt à donner, généreux, il est le fléau de son ennemi. Grand et profond (en ses desseins) , il possède une sagesse immense. Il peut envoyer le bonheur ou la mort. Ferme, étendu, digne de nos sacrifices, Indra a heureusement produit les Aurores.

5. Les Sages, enfants d'Ousidj, élevant la voix de la prière, ont, parle sacrifice, ouvert la roule au


(dieu) qui précipite les ondes. Assis près (du foyer sacré), chantant (les louanges) d'Indra et lui adressant leurs offrandes, ils ont obtenu les secours qu'ils réclamaient, et (recouvré) les vaches(célestes).

6. Indra, donne-nous les biens les plus précieux ; accumule sur nous l'abondance, la prospérité, l'ornement des richesses, l'accroissement de la famille, la douceur des chants (du sacrifice), et la sérénité des jours !

Auteur : Gritsamada ; mètres, Trichtoubh, Djagatî.

HYMNE XIV.

A INDRA.

i. Pendant les tricadrous (61), que le grand, que le resplendissant (Indra) vienne, à son gré, avec Vichnou, prendre nos offrandes d'orge et boire le soma ! Qu'il s'enivre de nos breuvages pour pouvoir accomplir sa grande œuvre, (ce dieu) vaste et grand! Que cette sainte et divine liqueur s'unisse au saint et divin Indra !

2. Armé d'une force éclatante, qu'il combatte, et qu'il triomphe de Crivi, exalté par la puissance de (notre soma); qu'il remplisse le ciel et la terre! Que ses flancs contiennent la meilleure part de


nos offrandes)! Que cette sainte et divine liqueur s'unisse au saint et divin Indra!

3. Né avec la puissance, avec la force, tu veux notre bonheur; ta vigueur grandit avec tes victoires ; (dieu) sage, (dieu) généreux , tu apportes à celui qui te loue l'objet de ses désirs. Que cette sainte et divine liqueur s'unisse au saint et divin Indra!

4. 0 Indra, danseur (céleste), elle est véritable- -ment digne de louanges, cette œuvre antique et solennelle que tu accomplis dans le ciel en faveur des hommes, quand, avec ta force divine, tu nous rends la vie en nous rendant les eaux ! Que la puissance d'Indra triomphe de tous les impies ! Que Satacratou accepte nos libations et nos offrandes !

Auteur : Gritsamada; mètres, Achtî, Atisakwarî.

HYMNE XV.

A AGNI.

1. Nous invoquons le prince des troupes (divines), le sage des sages, le (dieu) le plus chargé d'offrandes, le plus grand des rois, le maître des choses sacrées. Viens t'asseoir dans ton foyer, et


(prouve) par ta proteclion que- tu nous as enteudus.

2. 0 maître du sacrifice (Vrihaspati), ô toi qui donnes la vie, les dieux sages ont obtenu par toi la part qui leur revient dans les sacrifices. Comme le soleil par sa lumière enfante les rayons, toi, tu es le noble père de toutes les œuvres saintes.

3. Détruisant le mal et les ténèbres, tu montes sur le char brillant du sacrifice, ô Vrihaspati ; (sur ce char) redoutable qui triomphe de tes ennemis, qui tue les Rakchasas, fend les nuages, et apporte le bonheur.

4. Tu conduis dans une bonne voie, tu sauves le peuple qui t'honore, et que le rpal ne saurait atteindre. 0 Vrihaspati, tu accables l'impie, tu anéantis les menaces de sa colère : tel est le privilège de ta grandeur.

5. Jamais le mal ni la douleur n'attaquent ce (peuple); jamais les ennemis ni les hommes à double langage ne l'oppriment. Tu détruis, ô maître de la chose sacrée, tous les adversaires de la nation dont tu es le généreux gardien.

6. Tu es notre pasteur et notre guide, (dieu) prudent, et en ton honneur nous faisons entendre des prières et des hymnes. 0 Vrihaspati, toi qui nous défends contre nos ennemis, fais qu'ils soient victimes de leur propre malice !

> 7. Le brigand effronté, le mortel plein de haine qui vient nous attaquer, malgré notre innocence, ô Vrihaspati, éloigne-le de notre router et, en fa-


veut de ce sacrifice, assure la sécurité de notre marche !

8. (Dieu) sauveur, nous t'invoquons comme le protecteur de notre race , notre défenseur, notre ami. 0 Vrihaspati, repousse les contempteurs des dieux; que nos ennemis n'obtiennent aucun succès !

9. 0 maître de la chose sacrée, puissions-nous, par ta bienfaisante faveur, obtenir les biens qui font l'envie des mortels! Détruis ces impies qui, de loin ou de près, nous poursuivent de leur haine.

10. 0 Vrihaspati , avec un compagnon aussi généreux que toi, nous sommes sûrs d'avoir toujours l'abondance. Que le méchant, qui aspire à la victoire, ne devienne pas notre maître. Par l'effet de nos prières, puissions-nous jouir d'une bonne renommée et du triomphe!

i 1. 0 maître de la chose sacrée, tu es prompt à donner, généreux, ardent au combat, courageux assaillant, vainqueur intrépide; tu es juste, et débiteur équitable. Tu abats l'homme violent et superbe.

12. Un (mortel) impie, qui attaque notre gloire, terrible, orgueilleux, désire notre perte. 0 Vrihaspati , que son trait n'arrive pas jusqu'à nous ! Brisons la fureur de ce méchant que sa force enorgueillit.

13. On t'implore dans les combats, et tu mérites les hommages qu'on t'adresse. Tu vas au milieu de la mêlée, et tu donnes les dépouilles (de tes ennemis! Que Vrihaspati, comme un char destructeur,


passe sur les armées de notre adversaire, qui comptait sur la victoire.

14. Fais sentir l'ardeur de tes rayons aigus à ces Rakchasas qui ont osé mettre en doute ta force triomphante. Prouve la vérité de nos chants; ô Vrihaspati, tue l'insolence de tes censeurs!

15. 0 Vrihaspati, enfant du sacrifice, donne-nous cette abondante opulence, dont un maître de maison (62) puisse se faire honneur, qui, parmi le peuple, se recommande par son éclat et sa grandeur, et qui se distingue par sa force !

16. Ne nous livre pas à ces brigands, à ces ennemis malfaisants, qui, tapis dans leurs repaires, guettent le moment de saisir leur proie. 0 Vrihaspati, au fond du cœur ils convoitent l'offrande réservée aux dieux. Qu'ils apprennent qu'il n'est rien de supérieur à toi.

17. Le sage créateur (63) de l'univers t'a enfanté pour envelopper tous les mondes. Le maître de la chose sacrée aime à contracter des dettes envers (le père de famille) qui allume le feu divin; il s'acquitte avec son créancier, quand il donne la mort à Vritra.

18. 0 Angiras (64), pour ta gloire est survenu le nuage, quand tu as ouvert la prison qui renfermait les vaches (célestes). 0 Vrihaspati, associé à Indra, tu as fendu cette mer d'ondes (salutaires) que couvraient de noires ténèbres.

19. 0 maître de la chose sacrée, toi qui conduis ce (monde), entends mon hymne, et prends ma race sous ta protection ! Qu'il soit fortuné pour


nous, ce saint appareil que chérissent les dieux! Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice!

Auteur: Gritsamada; mètres, Trichtoubh, Djagatî.


LECTURE SEPTIÈME.

HYMNE PREMIER.

A INDRA ET A BRAHMANASPATI (i).

i. Maître (du monde), reçois cette offrande. Nous voulons t'honorer par un hymne nouveau et solennel. Un de tes amis, ô Vrihaspati, en versant la libation et (en t'invoquant) pour nous, commence cet éloge. Daigne exaucer notre prière.

2. Celui qui par sa force a abattu les insolents Rakchasas; qui dans sa colère a déchiré les nuages; qui a fait avancer la masse immobile (des eaux), et a pénétré au sein de la montagne où étaient cachés des trésors, c'est le maître de la chose sacrée.

3. Cette oeuvre devait être celle du plus grand des dieux. Par lui la force a été brisée, la vigueur est devenue mollesse; il a délivré les vaches célestes; par la vertu du sacrifice il a frappé Bala, dissipé les ténèbres et montré la lumière.

4. Le maître de la chose sacrée a ouvert par sa puissance ce (nuage) étendu, dont la force semblait


dure comme la pierre, et qui renfermait le miel (de l'abondance). Tous les brillants (Marouts) (2) ont bu cette onde, et l'ont en même temps répandue

(sur la terre).

5. Ces mondes éternels ouvrent pour vous leurs portes aux mois et aux années. (Le Jour et la Nuit) se suivent sans interruption. Voilà les œuvres utiles du maître de la chose sacrée.

6. Les Panis avaient amassé et caché dans leur caverne un riche trésor : les sages (Angiras), connaissant leur injustice, se sont rendus à l'endroit (où la victoire les attendait), et ils en sont revenus maîtres de précieuses dépouilles (3).

7. Oui, ces justes avaient vu l'injustice; ils ont pris le grand chemin (du sacrifice); le feu a été soufflé, et les sages (Angiras) ont, de leurs mains, placé dans son foyer (le dieu) dont on ne soupçonnait pas l'existence.

8. Le maître de la chose sainte porte un arc, dont le sacrifice est la corde : il lance ses traits rapides partout où il veut. Les (Prières) ses épouses sont comme les flèches dont il perce les Rakchasas, et qui, placées sous l'œil de l'habile (archer), attendent le long de son oreille l'ordre du départ (4).

9. Le maître de la chose sacrée mérite nos louanges; il est notre compagnon, notre guide, notre pontife. Il combat avec nous. Lorsqu'en sa qualité de sacrificateur il reçoit et porte les offrandes avec les prières, le Soleil s'échauffe des feux du sacrifice.

10. Vrihaspati donne la pluie, et ses présents


sont les plus beaux, les plus grands qu'on puisse obtenir. Ces dons du plus aimable, du plus opulent (des dieux) font le bonheur des prêtres, des pères de famille, de tout le peuple.

1 I. Le maître de la chose sainte, dans son séjour inférieur, s'étend avec force de tout côté, et il aime à soutenir la fortune des grands. Dieu, il s'élève vers les dieux, et protège au loin tous les êtres.

12. Tous nos hommages s'adressent i, toi et à Maghavan. Les ondes (et tous les autres êtres) ne sauraient entraver vos œuvres. 0 Indra et Bralima naspati, venez tous deux, avec une égale rapidité, à nos offrandes et à nos holocaustes !

13. Les dociles coursiers nous ont entendus. Le sage, accoutumé à nos cérémonies, offre nos prières et nos libations. Ennemi des Rakchasas, cède à ton désir, et viens ici contracter une dette, ô maître de la chose sacrée, que ces mortels assemblés honorent par leurs présents.

14. Le maître de la chose sacrée a reçu de nous, suivant son désir, de justes hommages. Ces (dieux) réunis feront de grandes œuvres. C'est lui qui a dé- livré les vaches (célestes), et qui les a précipitées du ciel. C'est sa puissance qui a brisé (le nuage), cl l'a lancé comme un large torrent.

i 5. 0 maître de la chose sacrée, puissions-nous chaque jour posséder une heureuse et abondante opulence! Donne à des héros des héros pour enfants, (dieu) puissant. el reçois mon invocation cl mon offrande !


16. 0 maître de la chose divine, toi qui conduis ce (monde), entends mon hymne, et prends ma race sous ta protection! Qu'il soit fortuné pour nous, ce saint appareil que cnérissent les dieux ! Pères d une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice !

Auteur : Gritsamada; mètres, Trichtoubh, Djagatî.

HYMNE II. r

A BRAHMANASPATL

i. L'homme qui allume le. feu sacré, et qui accomplit les saintes pratiques, perdra ceux qui veulent sa perte. L'homme qui offre l'holocauste prendra de rapides accroissements. Il verra son fils lui donner des petits-fils, celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.

2. Avec ses gens il perdra les gens qui veulent sa perte. Il verra croître la fécondité de ses vaches, et connaîtra tous les biens. Il verra se multiplier ses fils et ses petits-fils, celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.

3. La digue a plus de force que le fleuve, l'homme plus que l'eunuque, le mortel pieux plus que ses ennemis. Agni donne plus de vigueur à l'action de


celui que le maître de la chose sacrée regarde comme sou ami.

4. Les (ondes) célestes se détachent (du nuage) pour lui. Parmi ceux qui honorent (les dieux), il est toujours le premier pour ses vaches. Il possède une force indomptable et triomphe par sa puissance, celui que le maître de la chose sacr ée regarde comme son ami.

5. Pour lui coulent toutes les ondes; en lui se concentrent des biens aussi nombreux que durables. Heureux sous la protection des dieux , il croît en prospérité, celui que le maître de la chose sacrée regarde comme son ami.

Auteur: Gritsarnada; mètre, Djagatî.

%

HYMNE III.

A BRAHMANASPATI.

1. Le chantre (des dieux) perdra ceux qui veulent le perdre. L'homme pieux triomphera de l'impie. L'observateur (des saintes pratiques) vaincra sur le champ de bataille le héros invincible. Le bon serviteur recueillera la dépouille du méchant.

2. Homme, sacrifie, et préviens- tes ennemis. Prépare-toi un triomphe sur tes adversaires. Offre


l'holocauste pour l'assurer une heureuse fortune. Nous invoquons le secours du maître de la chose sacrée.

3. Il se trouve dans l'abondance de tous les biens avec ses gens, son peuple , sa famille, ses enfants, ses guerriers, celui qui, plein de foi, honore avec l'holocauste le père des dieux, le maître de la chose sacrée.

4. Le maître de la chose sacrée conduit dans une heureuse voie l'homme qui veut lui plaire par ses libations de beurre. Il le délivre du mal; il le protége contre le méchant et l'assassin. Pour lui il est un (dieu) généreux et admirable.

Auteur : Gritsamada; mètre, Djagatî.

HYMNE IV.

AUX ADITYAS.

J. La coupe (sacrée à la main), je présente aux royaux Adityas cette prière, accompagnée de libations de beurre. Écoutez-nous, Mitra, Aryaman , Bhaga , Varouna, Dakcha (5), Ansa, (divinité) multiple.

2. Que Mitra, Aryaman, Varouna, attachés à la même œuvre, accueillent aujourd'hui cet hymne,


Adityas brillants, purifiés par l'onde (sacrée), saints, irréprochables, invincibles.

3. Ces Adityas grands, profonds, indomptables, ardents au combat, couverts d'yeux innombrables, voient, au milieu du monde, et le bien et le mal. Leur brillante royauté sait, de sa hauteur, se rapprocher de nous.

4. Ces divins Adityas, gardiens du monde entier, soutiennent tous les êtres animés et inanimés; pleins de grandes pensées, conservant l'esprit vital, et débiteurs équitables (envers les mortels).

5. 0 Adityas, faites que je connaisse votre secours : qu'il me seconde merveilleusement dans Ja crainte que m'inspirent les Rakcliasas ! 0 Aryaman , Mitra et Varouna, sous votre direction que j'évite le malheur, comme (on évite) des fossés (dangereux)!

6. 0 Aryaman , Mitra et Varouna, la route que vous ouvrez est bonne, agréable, sans épines. 0 Aditvas, menez-nous par cette route, et prêtez-nous un secours tout-puissant!

7. Qu'Aditi, qui a pour fils ces royaux (Adityas), éloigne nos ennemis; qu'Aryaman (nous conduise) par d'heureux chemins. Puissions-nous compter sur la grande protection de Mitra et de Varouna ! puissions-nous avoir des compagnons courageux , et rester invincibles!

8. Ils contiennent les trois mondes (6), les trois atmosphères (7), les trois œuvres (8) saintes. Avec le sacrifice , ô Adityas, votre gloire est grande ; elle est éclatante , ô Aryaman , Varouna et Mit r a !


9. En faveur du mortel juste ils soutiennent les trois feux divins , et brillent de l'éclat de l'or, purifiés par l'onde (sacrée), invincibles, chantés par la piété; leur œil toujours ouvert ne succombe jamais au sommeil.

10. 0 Varouna, ô toi qui donnes la vie (9), tu es roi des dieux et des mortels. Accorde-nous de voir la lumière pendant cent automnes. Que notre vie soit heureuse et pleine !

1 l, (En ce moment) je ne distingue rien^io), ni le midi, ni le septentrion, ni l'orient, ni l'occident. 0 (dieux) qui constituez (le monde), est-ce donc l'imprudence ou la sagesse qui préside à vos conseils? Que je sois rassuré par la lumière.

12. L'homme qui honore les royaux (Adityas), chefs du sacrifice, voit sans cesse augmenter sa fortune. Il va, riche et renommé, porté sur un char, répandant ses largesses, et vanté dans les sacrifices.

13. Brillant et invincible, possesseur de gras pâturages et d'abondantes récoltes , entouré d'une belle famille, il est favorisé de pluies heureuses. Il n'a à craindre ses ennemis ni de loin ni de près, celui que les Adityas daignent diriger.

14. 0 Aditi, ô Mitra et Varouna, pardonnez-nous les fautes que nous avons pu commettre ! Pour prix de nos offrandes, Indra, donne-nous la jouissance d'une lumière tranquille: épargne-nous " les longues et mortelles nuits !

15. Le ciel et la terre s'entendent pour combler de biens votre serviteur. La pluie tombe pour


lui du haut des airs, et augmente sa prospérité. Il va, dans les combats, conquérant deux heureuses demeures, qui lui sont également assurées (11).

16. 0 Adityas dignes de nos hommages, puissé-je, comme un écuyer sur son char, passer à travers les embûches magiques que tend votre ennemi, à travers ces chaînes que prépare sa haine ! Que (des dieux) invincibles comme vous nous prennent sous leur vaste protection !

[7. 0 royal Varouna , que je n'aie point à déplorer la perte d'un [ami, d'un parent tel que toi riche et magnifique , ni la funeste ruine de ma fortune! Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice !

Auteur : Coûrma, fils de Gritsamada; mètre, Trichtoubh.

HYMNE V.

A VAROUNA.

1. Mon hommage s'adresse au sage et puissant Aditya, qui par sa grandeur s'élève au-dessus de tous les êtres, à ce dieu qui fait la joie de son adorateur. Je veux chanter la gloire de l'illustre Varouna.


1. 0 Varouna, puissions-nous être heureux de te servir, de te prier, de te louer! Chaque jour, au lever des fécondes Aurores , nous te chantons, allumant en ton honneur les feux d'Agni.

3. 0 Varouna, toi qui es notre guide, nous nous plaçons sous la protection d'un (dieu) qui est entouré de tant de puissance et orné de tant de louanges. Fils d'Aditi, dieux invincibles, ayez pitié de vos amis.

4. Déjà de tout côté l'Aditya, soutien (du monde), a fait naître le feu du sacrifice ; en l'honneur de Varouna s'épandent les libations. Sans fatigue, sans relâche, elles coulent, et vont rapidement, comme pour le nourrir, au sein du (dieu) qui tourne autour (de la terre) (12).

5. Délivre-moi des liens du mal. 0 Varouna, puissions-nous recueillir le fruit de notre sacrifice! Que cette toile qu'a tissue la prière ne soit pas déchirée ! Que le résultat de nos œuvres passées ne se trouve pas perdu !

6. 0 Varouna , ô roi juste, éloigne ma crainte, et traite-moi avec faveur! Délivre-moi du mal, comme (on délivre la vache) de son veau. Personne ne saurait te faire baisser les yeux.

7. Varouna, toi qui donnes la vie, ne m'accable pas de ces traits destinés à l'impie. Ne nous laisse pas aller jusqu'aux frontières extrêmes delà lumière. Assure notre vie en brisant nos ennemis.

8. 0 Varouna, toi qui si souvent as manifesté ta puissance, nous t'avons jadis adressé nos hommages ; nous venons encore te les adresser. (Dieu)


invincible, nos œuvres s'appuient sur toi comme sur un roc solide.

g. Acquitte les dettes que tu as contractées avec moi. 0 roi, je ne demande pas le fruit de ce qu'un autre a pu faire! 0 Varouna, bien des aurores doivent encore se lever, pour lesquelles je te prie de nous conserver !

TO. 0 royal Varouna, qu'un parent ou un ami ait pu m'épouvanter en songe ; qu'un brigand, qu'un malfaiteur ait le dessein de me nuire, protége-moi contre eux!

II. 0 royal Varouna, que je n'aie point à déplorer la perte d'un ami, d'un parent, tel que toi riche et magnifique, ni la funeste ruine de ma fortune! Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice!

Auteur : Coûrma ; mètre, Trichtouhh.

HYMNE VI.

AUX VISWADÉVAS.

1. Rapides Adityas, qui êtes fermes dans vos œuvres, éloignez de moi le mal, comme la malheu' reuse mère éloigne d'elle son fruit illégitime. 0

. Varouna et Mitra, et vous, dieux, qui m'entendez,


je vous appelle à mon secours; c'est à vous qu'un sage demande le bonheur.

2. Dieux secourables , vous êtes la sagesse et la force mêmes ; faites disparaître nos ennemis ; soyez, et aujourd'hui et dans la suite, pleins de bonté et de pitié pour nous.

3. 0 Vasous, que ne pouvons-nous pas, aidés aujourd'hui de votre secours, et sûrs à jamais de ce même secours? 0 Mitra et Varouna, ô Aditi, Indra, et vous, Marouts, accordez-nous votre bénédiction !

4. 0 dieux, qui êtes nos amis, écoutez favorablement mon invocation : que votre char arrive promptement à notre sacrifice; que nous trouvions les autres dieux fidèles, comme vous, dans leur amitié !

5. Je suii sans doute coupable envers vous de bien des, fautes; mais vous m'aimez comme un père aime (le fils) qu'il a perdu. O dieux, loin de moi les chaînes et les maux! Ne faites pas de moi ce que (lé chasseur) fait d'un oiseau qu'il livre à un enfant.

6. Venez aujourd'hui, dieux adorables ; je suis tremblant de crainte: que votre bonté me rassure. Sauvez-nous de la méchanceté du brigand; sauvez-nous de ses atteintes cruelles. Venez, et soyez honorés !

7. 0 royal Varouna, que je n'aie point à déplorer la perte d'un ami, d'un parent, tel que toi riche et magnifique, ni la funeste ruine de ma fortune!


Pères d'une heureuse liguée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice1.

Auteur: Cour ma ; mètre, Trichtoubh.,

HYMNE VII.

A INDRA ET AUTRES.

i. En l'honneur de-Savitri, auteur de la lumière ; en l'honneur dTndra, vainqueur d'Ahi, les ondes

(du sacrifice) coulent sans relâche. Chaque jour voit ce torrent se renouveler. (Qui sait) à quelle époque il a commencé? — -i. En faveur du sage qui apporte ici une offrande pour obtenir (l'eau) de Vritra, Aditi dit à son fils : «Les ondes rapides, qui se creusent une voie, doivent chaqué jour, pour ce mortel, couler heureusement. »

3. (Vritra) s'élève et s'arrête dans l'air ; (Indra) prend sa foudre pour lui donner la mort. (L'ennemi) vêtu du nuage s'est avancé ? et Indra, de ses traits aigus, l'a percé.

4. O Vrihaspati, ta foudre brûlante a consumé les forces del'Asoura, qui tenait le nuage fermé. De ton (arme)'victorieuse tu as frappé jadis cet w


(Asoura), 6 Indra ; frappe également notre ennemi.

5. Envoie du haut du ciel cette foudre dont tu as, excité par nos chants, terrasse ton rival. Augmente, ô Indra, le nombre de nos enfants, le nombre de nos troupeaux.

6. Certes, vous pouvez faire la fortune de celui dont vous approuvez le sacrifice. Par l'espoir de vos bienfaits, vous engagez votre dévot serviteur, ô Indra et Soma ! Protégez-nous donc, et donnez-nous la sécurité au milieu de nos craintes.

7. (Indra) n'est point capable de nous accabler de travaux, de fatigues, de vexations. (Il ne nous contraindra jamais) à dire : « Abstenez-vous de lui offrir le soma ! » mais il me préviendra de ses secours, de ses présents, de ses bontés; il me donnera des troupeaux de vaches pour prix de nos libations.

8. 0 Saraswatî, sauve-nous! Unie aux Marouts" tu peux victorieusement repousser nos ennemis. Indra a donné la mort à ce chef de brigands qui osait l'insulter, et s'avançait avec l'apparence de la force.

9. 0 Vrihaspati, surveille l'ennemi caché qui veut. notre mort, et perce-le d'un trait aigu. Tu as des armes contre ceux qui nous attaquent; ô roi, environne-les de tes (feux) meurtriers!

10. 0 héros, accomplis avec les héros qui nous. appartiennent les œuvres merveilleuses dont tu es capable! (Nos ennemis) sont depuis longtemps éblouis par les fumées (de l'orgueil). Donne-leur la mort, et que leurs dépouilles soient à nous.


ii. Avec des libations et des chants, j'implore votre puissance, ô Marouts, ô race divine! Puissions-nous obtenir une fortune soutenue par une vaillante race de fils et de guerriers , (une fortune) de plus en plus mémorable!

Auteur : Gritsamada; mètre, Trichtoubh.

HYMNE VIII.

AUX VISWADÉVAS.

1. 0 Mitra et Varouna, accourez vers notre char (i3), et unissez-vous aux (autres) Adityas, aux Roudras, aux Vasous. Venez avec l'empressement de l'oiseau sauvage, que la faim attire près de nos habitations.

2. 0 dieux, accourez tous de concert vers ce char qu'en présence du peuple nous chargeons de présents, au moment où les rayons (de nos libations), prenant leur essor, vont dans l'air se rencontrer, sur les hauteurs de la terre, avec les rayons (du soleil).

3. Que le sage Indra, honoré par nos sacrifices, (vienne) du ciel avec la troupe des Marouts. Qu'il monte sur ce char avec ces heureux auxiliaires, pour répandre sur nous ces abondantes faveurs.


4. Que le dieu amour de la terre, que Iwachtri vienne avec ses épouses goûter les joies (du sacrifice), et précipiter la marche de ce char. (Qu'il soit dans cette œuvre secondé par) Ilâ, Bhaga, le Ciel et la Terre entourés de tant d'éclat, Poûchan aux sages pensées, et les puissants Aswins.

5. (Venez) aussi pousser notre char, heureuses et divines jumelles, Aurore et Nuit, qui donnez le mouvement à tous les êtres animés. Je vous chante, ainsi que la Terre; et avec mon hymne je vous présente la triple offrande de la prière, des mets sacrés et du soma. ,

6. Pour vous, nous voulons chanter un hymne tel que celui des (anciens) Ousidjs (14). Qu'Ahirboudhnya (15), Adja (16), Ecapâd (17), Trita (18), Ribhoukchâs (19), Savitri, reçoivent nos offrandes. Que le fils des Ondes (sacrées) (20), à la marche rapide, prenne plaisir à notre prière.

7. (Dieux) adorables, tels sont les souhaits que je forme; les enfants d'Ayou les expriment dans un hymne composé en votre honneur. Ils désirent l'abondance et la force. Tels qu'un coursier emporte un char, que les dieux aussi emportent nos vœux (pour les exaucer)!

Auteur : Gritsamada; mètres, Trichtoubh, Djagatî


1

HYMNE IX.

AUX VISWADÉVAS.

i. 0 Ciel et Terre, je vous honore par cette prière ; protégez le serviteur qui vous implore ! (Dieux), objets de tant de louanges, un enfant d'Ayou, l'offrande à la main, accumule ici pour vous les présents.

2. Garde-nous chaque jour contre les attaques secrètes d'un mortel (dangereux, ô Indra!). Ne nous abandonne pas au milieu de nos traverses; ne nous prive pas de nos amis. Sois toi-même uni à nous par ce lien d'amitié. Nous venons à toi, te demandant le bonheur.

3. Sois clément pour nous, et amène la vache (céleste), bienfaisante et grasse, partageant ses membres entre nous. 0 (dieu) partout invoqué, je t'implore, toi qui marches rapidement, et dont nos voix pressent le pas.

4. J'adresse également l'hommage de ma prière à l'adorable Râcâ (21). Écoute-nous, heureuse (déesse), et sois sensible à nos vœux. Que l'aiguille, avec laquelle tu couds notre vêtement d'honneur, n'aille point se briser. Fais que nous


ayons pour rejeton un héros généreux et digne d'être chanté.

5. 0 belle Râcâ, viens aujourd'hui à nous avec toutes ces faveurs, tous ces présents que tu réserves à ton favori! Que ta bonté, heureuse (déesse), se manifeste à nous par mille bienfaits.

6. 0 Sinîvâlî (22), toi dont le sein est destiné à grossir, et qui es la sœur des dieux, accepte notre holocauste, et donne-nous, ô déesse, une race (fortunée)!

7. A cette (déesse) aux beaux bras, aux doigts charmants, mère féconde de biens innombrables, à Sinîvâlî protectrice du peuple, offrez l'holocauste.

8. J'invoque Goungoû (23), Sinîvâlî, Râcâ; j'appelle à mon secours Indrânî (2/ij; je demande la bénédiction de Varounânî (25).

Auteur : Gritsamada ; mètres, Anouchtoubh, Djagatî.

HYMNE X.

A ROUDRA.

1. 0 père des Marouts, viens prendre notre offrande. Ne nous prive pas de la vue du soleil. Que l'homme qui nous attaque te trouve pour adversaire. 0 Roudra, que notre race se multiplie !


а. Que les plantes salutaires données par toi, ù Roudra, prolongent mes jours jusqu'à cent hivers! Repousse loin de nous les méchants, les fautes, et les diverses maladies si variées.

3. 0 Roudra, tu es, par ta richesse, le premier des êtres, le fort des forts. Ta main est armée de la foudre. Tu nous fais traverser heureusement le flçuve du mal. Préserve-nous des atteintes du méchant.

4. 0 Roudra, nous ne voulons pas l'indisposer par des hommages (imparfaits), par des hymnes incQ®vepants, par un partie (indiscret) de nos invocations. Donne, par le moyen des plantes (salutaires), la force à nos guerriers. Tu es, en effet, le médecit1 des médecins.

5, J'invoque Roudra, qui get plaît à recevoir nws holocaustes et nos louanges. Charmé de nos libations et de nos hymnes, que ce (dieu), beau et fort, accueille notre prière.

6L Que (ce dieu) bienfaisant, uni aux Marouts, exauce- les vœux que je lui adresse en même temps que ces brillantes offrandes. Je veux honorer Roudra; et, de même que l'homme brûlé par le soleil se réfugie à l'ombre, de même je viens, fort de mon innocence, me mettre à l'abri de votre protection.

7. Qu'est devenue, 6 Poudra y cette main bien' faisante et légère dont tit guéris (les tWaux humains)? Tu effaces les torts causés parles autres dieux ; généreux (défenseur), sois clément pour moi. -


8. Au (dieu) protecteur, libéral, et qui se revêt de couleurs blanches, j'adresse cet hymne solennel. Pénétres d'une profonde vénération, nous chantons l'éclatante et adorable puissance de Roudra.

g. Roudra, terrible à la fois et bienfaisant, apparaît, multipliant les formes de ses membres d'or, solides et brillants. L'esprit vital est inhérent à ce (dieu), maître du monde qu'il soutient.

10. A.vec une majesté digne de toi tu portes un arc et des flèches, un adorable collier orné diversement ; tu protéges avec honneur tout ce vaste univers. 0 Roudra, personne n'est plus puissant que toi.

11. Chante donc ce (dieu) jeune et renommé, porté sur un char (brillant), fléau (de ses ennemis), terrible et redoutable comme le lion. 0 Roudra, favorise le chantre qui te loue! Que tes compagnons exterminent tout autre que nous.

12. Je m'approche de toi, ô Roudra, et je te salue avec le respect qu'un jeune fils a ponr son père. Je célèbre le (dieu) magnifique et maître de la piété. Pour prix de nos éloges, accorde-nous des plantes salutaires.

13. 0 bienfaisants Marouts, ces plantes qui viennent de vous, pures, salutaires, merveilleuses, (ces plantes) que Manou notre père a préférées, je les demande pour nous à l'heureux Roudra.

14. Que le trait de Roudra nous épargne. Que la fureur de ce (dieu) brillant aille s'exercer ail-


leurs. Sois généreux pour nous, comble-nous de biens solides, et protège notre race.

15. Dieu fort, libéral et prudent, retiens ta colère et tes coups. Écoute notre invocation, ô Roudra! sois sensible à nos hommages. Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice!

Auteur : Gritsamada; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XI.

AUX MAROUTS.

1. Les Marouts amènent la pluie; et, doués d'une force victorieuse, aussi redoutables que des lions, adorables pour leur puissance, brillants de vives clartés, amis des libations, ils soufflent la tempête, et poussent les vaches, (célestes).

2. De même que les airs s'animent du feu des étoiles, ces terribles (combattants), qui lancent la pluie, s'illuminent du feu des éclairs. O Marouts ornés d'un collier d'or, Roudra vous a enfantés dans le sein brillant et fécond de Prisni (26).

3. Ils lancent leurs rapides coursiers, qui semblent se couvrir d'écume, et ils se précipitent par les brèches qu'ils font au (nuage) retentissant. O


Marouts à la face dorée, pressez vos daims légers , et venez, d'un concert unanime, recueillir nos offrandes.

4. En échange de ces offrandes, ils nous apportent les trésors des mondes (supérieurs), prodiguant à leur ami tous leurs bienfaits et leurs constantes faveurs, dirigeant (vers lui) sans hésitation leurs daims rapides, et chargés du fardeau des biens qu'ils répandent.

5. 0 Marouts, animés tous d'un même esprit, et armés de traits resplendissants, (venez) avec ces vacheS brillantes qui frémissent sous le bruit (du tonnerre); et, suivant une heureuse voie, accourez à nos enivrantes libations comme les cygnes à leurs lacs favoris.

6. 0 Marouts, remplis des mêmes sentiments, venez à nos offrandes avec un zèle égal à celui qui nous amène à l'hymne du sacrifice. De même que vous remplissez la mamelle de la vache céleste, de même rendez la prière féconde pour votre chantre.

7, 0 Marouts, faites que le char de ce sacrifice suive chaque jour une heureuse carrière. Donnez l'abondance à vos chantres; (donnez) au maître de maison la richesse, la prudence, le bonheur et la force invincible.

8. Quand les Marouts, parés de leurs colliers d'or, attellent leurs coursiers à leur char, et se disposent à répandre leurs trésors, comme la vache dans le pâturage donne son lait à son nourris-


son , ils versent leurs bienfaits sur le peuple qui offre l'holocauste.

9. 0 Marouts, qui pouvez consolider (notre bonheur), défendez-nous contre le mortel dangereux qui médite notre perte! 0 Roudras, percez-le de votre trait brûlant; détruisez l'arme de ce perfide!

10. 0 Marouts, telle est votre puissance, telle est votre bonté, lorsque, en faveur de vos amis, vous pressez la mamelle de Prisni (27) ; ou bien lorsque vous (venez), invincibles fils de Roudré1, venger Trita (28) qui vous invoque, et perdre les ennemis qui l'outragent.

II. Pleins de confiance dans la vertu de nos libations, nous vous invoquons, grands et puissants Marouts. Élevant la coupe (des offrandes) et chantant vos louanges, nous venons demander les nobles faveurs de ces ( dieux ) à la face dorée et au cœur généreux.

ii. Les Angiras (29), les premiers, ont offert le sacrifice. Que les (Marouls) (3o) viennent à nous avec l 'Auroi,e. Voilà que l 'Âurore, de ses lueurs rougeâtres, repousse la Nuit, et précède l'astre éclatant qu'entoure la troupe des vaches (célestes). i3. Les Roudras, parés de leurs ornements rougeâtres et retentissants, s'étendent au milieu des régions lumineuses. Avec une force rapide, ils pénètrent au sein des nuages, et s'y revêtent d'une forme magnifiquement brillante.

14. Ils sont nos protecteurs; nous venons leur apporter nos hommages et réclamer leurs secours. Ceux que Trita appelait autrefois sous le nom des


cinq sacrificateurs (31), je les presse également d'accourir à notre aide.

i5. 0 Marouts, cette protection qui fait passer votre serviteur à travers le fleuve du mal, qui le délivre des atteintes de son ennemi, qu'elle descende vers nous; que votre faveur devienne pour nous comme une vache nourricière !

Auteur : Gritsamada ; mètres, Trichtoubh, Djagatî.

HYMNE XII.

A AGNI

( APPELÉ L'ENFANT DES ONDES ) (32).

1. Je me présente avec des offrandes et des hymnes. Qu'il reçoive et mes libations et mes prières, ce fils des Ondes (sacrées), qui se plaît au bruit de nos fêtes et dont la marche est si rapide,

et qu'il nous accorde le bonheur et la beauté ! ' 2. Nous voulons lui adresser cette prière, qui est bien l'œuvre de notre coeur : qu'il daigne l'écouter. L'enfant des Ondes (sacrées), par sa grandeur et sa force vitale, a donné naissance à tous les mondes dont il est le maître.

3. Parmi les Ondes, les unes vont avec lui, les


autres viennent à lui : toutes le traitent comme Je feu Oûrva (33). Les Ondes pures environnent leur enfant, pur comme elles, et brillant avec éclat.

4. Les Ondes, jeunes et respectueuses, viennent l'honorer comme le jeune (héritier du trône). Le v voilà : richement orné de ses aigrettes éclatantes, il resplendi à nos yeux; ou bien il attend, pour se manifester, la libation du beurre sacré.

5. A ce dieu clément trois déesses (34) offrent la nourriture. Elles se présentent à lui avec les libations, Jet il est allaité par des Ondes nouvellement nées (35).

6. Telle est la naissance de ce (dieu), connu par sa rapidité (36). Qu'il défende les seigneurs contre l'ennemi qui prétend attaquer leur félicité. Jamais l'avarice ni l'impiété ne peuvent se flatter d'obtenir la faveur de l'invincible (Agni) par de mesquines offrandes.

7. Le (dieu) accepte et fait fructifier une pieuse offrande; il a toujours dans sa demeure une vache féconde, dont il nous donne le lait. Cet enfant des Ondes (sacrées) agit avec puissance, et brille, au milieu des Ondes mêmes, pour le bonheur du serviteur qui a été généreux envers lui.

8. Le dieu éternel et juste, qui, au milieu de ces Ondes, brille avec tant d'éclat et de pureté, reçoit des autres éléments les branches, les plantes, les substances qui forment sa nourriture.

9. L'enfant des Ondes (sacrées) s'élève dans la région voisine (de l'air,) et s'établit au milieu des (rayons) agités qui se couvreht d'une enveloppe


lumineuse. Les grandes (flammes) s'amassent autour de lui, supportant dans leur sein doré la grandeur suprême (du dieu).

10. Et cet enfant des Ondes (sacrées), au corps, aux couleurs, aux formes dorées, étend au loin son ventre doré, d'où s'échappe l'or de ses rayons bienfaisants. On lui accorde la nourriture (qu'il réel a me.

11 ~ endant ce grand et beau corps, dans lequel est renfermé l'enfant des Ondes , croît et s'augmente. Les jeunes (libations) allument ses couleurs dorées, le beurre (sacré) est sa nourriture.

12. A cet ami que nous avons ici-bas, adressons des sacrifices, des invocations, des holocaustes. Je lui élève un trône, que je compose de ramée; je le nourris d'offrandes, je l'honore par des hymnes.

13. Ainsi, ce (dieu) généreux a trouvé un berceau dans ces (Ondes saintes); enfant, il y est nourri ; elles le touchent de leurs flots caressants. Et l'en- 5 fant des Ondes, entouré de vives couleurs, semble j briller ici-bas avec le corps de l'astre céleste.

14. Sur le siége élevé où il se tient environné chaque jour de doux rayons, les Libations viennent d'elles-mêmes apporter au fils des Ondes leur tribut de boissons, d'offrandes et de beurre sacré.

15. 0 Agni, qui occupes une si belle demeure et qui peux nous protéger, je viens vers toi, (t'implorant) et pour ce peuple et pour ses maîtres. Qu'il soit fortuné pour nous, ce saint appareil que ché-


rissent les dieux ! Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice !

Auteur: Gritsamada; mètre, Trichtoubh.

HYMNE XIII,

A DIVERS DIEUX.

J. Le (Soma) vient à toi avec ces offrandes que fournit la vache. Nos hommes ont tiré de leurs mortiers de pures libations. Bois de ce soma que te présente notre coupe, accompagné des invocations Swâhâ et Vachat, ô Indra, toi qui es notre premier maître.

2. 0 (Marouts), (venez) vous mêler à nos sacrifices; (venez) du ciel briller ici avec vos daims, vos traits et vos parures. Chers et vaillants fils d'un (dieu) qui soutient le (monde), placez-vous sur ce gazon, et buvez le soma contenu dans ce vase (37).

3. (Dieux) qui méritez nos invocations, accourez promptement vers nous ; prenez place sur ce gazon, et livrez-vous au plaisir. Goûte aussi le même bonheur, ô Twachtri, avec les dieux et leurs épouses. (Viens) entouré de cette troupe vénérable.

4- (Dieu) sage et sacrificateur, amène ici les


dieux. Commence l'œuvre sainte, accepte nos offrandes , et brille dans tes trois foyers. Reçois le doux breuvage du soma; bois, et, dans ta demeure sainte, sois satisfait de ton partage.

5. Ce (soma) doit augmenter la vigueur de ton corps. Cette coupe, entre tes mains, a toujours fait ta fi ta grandeur. 0 Maghavan, c'est pour toi, que ~ ) est verse ; c'est à toi que nous l'offre. Réjouis-toi de cette sainte offrande, et bois.

6. Couple (divin) (38), reçois mon sacrifice, et entends mon invocation. Le prêtre est à sa place, et poursuit les antiques prières. Royales ( divinités), l'offrande vous est présentée. Le sacrificateur l'a dit : Buvez de notre doux soma.

Auteur : Gritsamada; mètre, Djagatî.


LECTURE HUITIÈME.

HYMN, E PREMIER.}

A DIVERS DIEUX.

1. Bienfaisant (Agni), que la coupe du sacrifice fasse ton bonheur. Prêtres, le dieu veut des libations complètes; apportez-lui ce soma qu'il désire. ( Dieu ) riche et libéral, bois à la coupe de XHotri (i) avec les Ritous (2).

2. Je lui fais aujourd'hui la demande que déjà je lui ai adressée; car il mérite d'être invoqué, ce (dieu) qui est le premier parmi Jes êtres bienfaisants. Les prêtres te présentent le doux soma; (dieu) riche et libéral, bois à la coupe du Potri avec les Ritous.

3. Que les coursiers qui t'amènent soient couverts des flots onctueux des libations. Bon et puissant Vrihaspati, prends des forces. Apparais avec grandeur, approche de notre soma; (dieu) riche et libéral, bois à la coupe du Nechtri avec les Ritous.


4. Le (dieu) s'est désaltéré à la coupe de l'hotri; il s'est enivré à celle du potri; il a savouré nos offrandes à celle du nechtri. Que ce (dieu) riche et libéral, ami de ceux qui le traitent avec libéralité, boive à cette quatrième coupe (3), pure et immortelle.

5. (Di vins Aswins), venez ici, montés sur ce char destiné à des héros tels que vous. Prenez nos holocaustes et nos douces libations. Venez donc, et buvez de ce soma, vous qui êtes des trésors d'abondance.

6. Jouis, ô Agni, de ce foyer que nous avons allumé; jouis de nos invocations, de nos hom- 1 mages, de nos hymnes; et, dans la saison (convenable), ô (dieu) conservateur, goûte et fais goûter à tous les autres dieux nos holocaustes, objets de vos désirs.

Auteur ; Gritsamada; mètre, Djagatî.

HYMNE II.

< A SA VITRI.

i . Le divin Savitri, qui travaille constamment à la création (du monde) (4), (Savitri) qui porte (tous les ètres), vient de se lever pour son œuvre. Il dis-


pense aux Dévas ses faveurs. Qu'il comble de ses bénédictions le maître de ce sacrifice !

2. Le dieu qui s'élève pour le bonheur du monde, étend au loin ses longs bras. Et, pendant qu'il poursuit sa carrière, sous lui se jouent et les Ondes purifiantes, et le Vent qui tourne (autour de la terre).

3. (Savitri), dans sa course, se dépouille de ses rayons. Il permet au voyageur de se reposer des fatigues de la marche, et prévient le désir de ceux qui oseraient implorer le secours d'Ahi (5). La Nuit poursuit l'œuvre de Savitri.

4. Partageant de moitié avec lui, (la Nuit) s'occupe à tisser sa toile immense. Cependant le sage comprend que la puissance du Créateur n'est pas éteinte. En effet, quittant (son sonlmeil), Savitri a reparu, et le dieu infatigable vient pour marquer les divisions du temps.

5. Les feux d'Agni naissent tous les matins dans chaque demeure \ et la mère de Savitri (6) remet à son fils l'illustre fonction (d'éclairer le monde), sur le signal que vient de lui donner Agni.

6. Il marche vers le terme de sa carrière, vainqueur de tous ses ennemis, et désiré de tous les êtres animés. Alors il quitte la tâche, dont l autre moitié ne regarde plus le divin Savitri.

7, On te demande, (ô dieu!) on cherche avec inquiétude, dans les plaines désertes de l'air, l'habitant céleste qui devrait s'y trouver. Mais ( on se dit que) la forêt (quoique silencieuse) n'est pas


privée d'oiseaux, et que rien ne saurait détruire les œuvres du divin Savitri.

8. Cependant Varouna (7), dans l'obscurité, à travers les voies heureuses de l'air, retourne à l'endroit où il doit renaître. Les oiseaux, les animaux, sont tous dans les retraites diverses que leur a assignées Savitri.

g. Quel être peut-il craindre, celui dont l'œuvre ne peut être ébranlée ni par Indra, ni par Varouna, Mitra, Aryaman, ni par Roudra? Honneur au divin Savitri, dont j'implore humblement la protection !

10. Nous présentons nos offrandes au sage Bhaga, digne objet de nos méditations. Que le (dieu) que célèbrent nos hymnes, (noble) époux des chastes Prières (8) , nous accorde son secours. Pour obtenir le bonheur et réunir sur nous tous les biens, puissions-nous être les amis du divin Savitri!

11. Que tes faveurs désirables nous arrivent du ciel, de l'air, de la terre ! Que ce bonheur s'étende sur les serviteurs de Savitri, sur le maître de maison qui l'honore de ses offrandes, et sur le poëte qui le chante!

Auteur : Gritsamada ; mètre, Trichtoubh.


HYMNE III.

AUX ASWINS.

i. (0 dieux), tels que deux lourdes pierres, tombez (sur) notre ennemi! Tels que deux vautours volant vers l'arbre qui leur présente une proie, (venez) vers nous! (Venez) tels que deux prêtres souvent célébrés dans le sacrifice; tels que deux hérauts bienveillants partout invoqués.

2. Vaillants (Aswins), accourez vers votre serviteur, tels que deux écuyers qui, le matin, pressent leur char; tels qu'un couple de chevreaux ; • tels que deux beautés brillantes; tels que deux époux intelligents.

3. Venez avant tout autre, et soyez pour nous tels que deux cornes puissantes, deux sabots rapides. Accourez vers nous avec le Jour, tels que deux tchacravâcas (9) vigoureux ; tels que deux robustes conducteurs de chars.

4. Faites-nous traverser (le danger), tels que deux vaisseaux. Soyez pour nous tels que deux jougs, deux moyeux, deux roues, deux jantes de chai. Tels que deux chiens, nos gardes fidèles, tels que deux cuirasses , défendez-nous contre le mal.


5. Arrivez tels que deux vents impétueux, deux rivières rapides, deux yeux clairvoyants. Agissez pour notre plus grand bien, tels que deux mains adroites; tels que deux pieds, menez-nous au bonheur.

6. Soyez pour nous tels que deux lèvres qui ne portent que du miel à la bouche. Tels que deux mamelles, augmentez nos forces vitales. Tels que deux nez, soyez les gardiens de notre corps. Tels que deux oreilles, écoutez bien pour nous.

7. Tels que deux bras, soyez notre force. Tels que le ciel et la terre, rendez-nous les airs favorables. De même qu'on aiguise une hache sur la pierre, de même, ô Aswins, sachez rendre notre prière plus persuasive.

8. 0 Aswins, les enfants de Gritsamada vous adressent ces offrandes, ces prières, ces hymnes. (Dieux) vaillants , daignez les recevoir avec plaisir. Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice! -

Auteur : Gritsamada -, mètre, Trichtoubh.


HYMNE IV.

A SOMA ET A POUCHAN.

l, De Soma et de Poûchan sont nés la Richesse, et le Ciel, et la Terre. A peine ces deux gardiens du monde voyaient-ils le jour, que les Dévas les entouraient de leur pieuse ambroisie.

2. Que (les Dévas) honorent ces dieux à leur naissance; que ces dieux dissipent les ténèbres abhorrées. Qu'avec Soma et Poûchan , Indra produise au sein des jeunes vaches (célestes) un lait abondant.

3. Soma et Poûchan, (dieux) magnifiques, lancez votre char aussi large que l'air, (ce char) à sept roues(io), que rien n'arrête, qui est partout, que la Prière attelle , et qui brille de cinq rayons (1 i).

4. L'un a pris place dans le ciel, l'autre sur la terre et dans l'air (12). Que ces (dieux) répandent sur nous de riches trésors de gloire et d'opulence!

5. L'un a créé tous les mondes (13); l'autre va surveillant l'univers. 0 Soma et Poûchan, accueillez ma prière; que par vous nous soyons vainqueurs de tous nos ennemis!

6. Que PoÙchan, partout présent, reçoive ma prière. Que Soma , maître de l'opulence, nous ac-


corde la richesse; que l'invincible et divine Aditi nous conserve. Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice !

Auteur : Gritsamada; mètre, Trichtoubh.

HYMNE V.

A DIVERS DIEUX.

i. 0 Vâyou, presse tes coursiers, et viens, suites mille chars , boire de notre soma.

i. 0 Vàyou, viens avec tes coursiers. Ce brillant (soma) a été versé pour toi. Visite la demeure de celui qui t'offre ces libations.

3. Indra et Vâyou, accourez avec vos coursiers; et buvez aujourd'hui, ô vaillants (héros), et ce jus (du soma) et ces (libations) que produit la vache.

4. Mitra et Varouna, ce soma a été versé pour vous, dont nos sacrifices augmentent la grandeur. Entendez ici mon invocation.

5. Rois cléments, (ces dieux) siégent dans une demeure suprême, solide, et soutenue par mille colonnes.


6. Nobles princes, Adityas honorés par nos libations de beurre, maîtres de la richesse , protégez tous deux votre pieux (serviteur).

7. Véridiques et terribles (4) (Aswins, venez par un chemin où régnera l'abondance en vaches et en chevaux, où les dieux ne manqueront pas de libations.

8. (Apportez-nous), généreux bienfaiteurs, une fortune que ne puisse détruire, ni de loin ni de près, un mortel méchant et maudit.

g. Vénérables Aswins, apportez-nous une opulence abondante et variée.

io. Que le sage et puissant Indra repousse loin de nous la crainte d'un vainqueur dangereux.

11 Qu Indra nous protège ; que le mal ne vienne pas nous surprendre par derrière. Que le bonheur soit devant nous.

12. Que le sage Indra triomphe de tous ses el)-nemis, et qu 'il établisse la tranquillité dans toutes les régions du ciel.

13. 0 Viswadévas , accourez; entendez mon invocation , et prenez place sur ce gazon.

14. Cet abondant soma, aussi doux que le miel, vous est offert par les enfants de Sounahotra ( î r>). Buvez de cette enivrante et heureuse (liqueur).

15. Glorieux compagnons d'Indra, ô divins Marouts, qui possédez les trésors de Poûchan, écoutez tous mon invocation.

16. 0 le premier des êtres parlants (16;, ô la meilleure des mères et des déesses, ô Saraswati,


nous sommes comme des gens maudits. 0 mère, donne-nous ta bénédiction.

17. En toi, divine Saraswatî, sont toutes les ressources (de l'homme). Accueille les hommages des Sounahotras. 0 déesse, donne-nous une heureuse postérité.

18. 0 Saraswatî, qui possèdes la justice et l'abondance, accepte ces hommages et ces prières que te présentent, de préférence aux autres dieux, les enfants de Gritsamada.

19. Que (le Ciel et la Terre) viennent aussi partager la joie de ce sacrifice. Nous vous invoquons tous les deux, ainsi qu'Agni, chargé de porter nos offrandes.

20. O Ciel, ô Terre, dirigez, au gré des dieux, ce sacrifice que nous offrons aujourd'hui, (sacrifice) qui doit être une source de biens, et monter dans les airs.

21. Qu'en votre présence les dieux fortunés et dignes de nos hommages se placent ici aujourd'hui pour boire le soma.

Auteur : Gritsamada; mètres , Gâyatrî , Anouchtoubh, Vrihatî. 1


HYMNE VI.

A INDRA, SURNOMMÉ CAPINDJALA.

l. (Le Capindjala) (17) par son cri annonce l'avenir. Il lance sa voix comme le pilote lance son navire. Oiseau, sois pour nous d'un bon augure. Qu'il ne t'arrive aucun accident.

2. Échappe à l'épervier et aux oiseaux (de proie). Que l'archer, armé de sa flèche, ne t'aperçoive pas. Fais-nous entendre, du côté du midi (18) , ta voix de bon augure.

3. Oiseau de bon augure, pousse ton heureux cri à la droite de nos foyers (19). Garde-nous de la domination d'un voleur ou d'un méchant. Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice !

Auteur : Gritsamada; mètre , Trichtoubh.


HYMNE VU.

A INDRA, SURNOMMÉ CAPINDJALA.

1. Pareils aux chantres de nos sacrifices, les Capindjalas viennent, par des accents de bon augure, nous annoncer un temps favorable. L'oiseau se plaît à répéter deux cris (20), de même que ceux qui chàntent nos hymnes emploient la Gâyatrî et le Trichtoubh.

2. Oiseau, comme notre chantre, tu as aussi ton hymne; et ainsi que l'enfant du prêtre (2I),au moment de la libation, tu fais retentir ta voix. Avec l'empressement de l'étalon qui s'approche de ses amantes, oiseau, parle-nous favorablement; oiseau, parle-nous pour notre bonheur!

3. Oiseau, si tu nous parles, ne nous parle que favorablement. Reste silencieux pour écouter notre prière. En t'éloignant, résonne comme un car-cari (22). Pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice (23)!

Auteur : Gritsamada; mètres, Djagatî, Atisakwarî, Achtî.


HYMNE VIII.

A AGNI.

1. 0 Agni, tu as voulu que dans le sacrifice je t'apportasse (les offrandes). Reçois donc ce som a-que je te présente avec ardeur. J'allume tes feux en l'honneur des dieux, j'emplis la coupe (sacrée) ; je te chante. 0 Agni, orne ton corps (de tous ses rayons).

2. Nous avons mis en marche le sacrifice : que l'hymne se poursuive. Que l'on entoure Agni de (saints*) aliments et d'invocations. Les chants du poëte ont quelquefois attiré (les dieux) du haut du ciel. On a tenté par des chants les désirs du puissant (Agni).

3. Ce (dieu) sage, pur et fort, est, par sa naissance, notre parent. Il contient le bonheur du ciel et de la terre. Les Dévas, par l'œuvre (des libations), ses soeurs (24), ont obtenu Agni brillant au milieu des ondes.

4. Les sept sources (25) (célestes) augmentent la grandeur de cet heureux enfant à la flamme blanchâtre. De même que les cavales accourent vers leur jeune poulain, les Dévas viennent soigner les formes d'Agni naissant.


5. Cependant (Agni) élève dans l'air ses membres resplendissants; de ses nobles rayons il purifie le sacrifice. Il se revêt de lumière, et de la substance des libations se fait de larges et magnifiques ornements.

6. Il s'approche sans les blesser, sans en êtreblessé, des (Libations), filles du ciel, dont les unes sont couvertes, les autres dépouillées d'un vêtement (d'écume). Et ces sept mères, éternelles et toujours jeunes, sorties d'un même sein, élèvent le même nourrisson.

7. Les flammes d'Agni s'étendent sous mille formes, du milieu du beurre ( consacré), sous le flot des autres libations. Cependant à ses côtés sont les vaches nourricières (26) ; à quelque distance reposent ensemble les deux illustres mères du dieu incomparable (27).

8. Ainsi fortifié, brille, ô Agni, et recueille toutes tes formes rapides et lumineuses. Des torrents de beurre et de libations sont versés sur ce dieu généreux , qui croît au milieu des hymnes.

9. Quelquefois (Agni) s'enferme de lui-même dans la mamelle que le père (28) (de la nature a préparée pour la terre). Il en fait jaillir des flots de lait. Il existe dans cette retraite avec les (Vents) ses heureux amis, et les Ondes, filles du ciel; et il y règne en maître.

10. C'est lui encore qui naît comme père, comme créateur (des mondes). (Astre) unique, il pompe et amasse les ondes. Généreux et pur, il engendre les deux grands époux (29). (0 dieu), garde (le Ciel


et la Terre); fais qu'ils soient favorables aux enfants de Manou.

II. Ainsi s'étend (Agni) au sein immense de J'air. Et c'est aux ondes , c'est à nos offrandes qu'il doit sa grandeur. Entouré des soins des (Libations) ses sœurs, Agni, ami de la demeure humaine (30), siége au foyer du sacrifice.

12. Le grand et vigoureux Agni, en faveur de celui qui prodigue les libations, amène et soutient les grands nuages; (dieu) invincible, noble foyer de lumière, c'est lui qui est le père des vaches (célestes) et le nourrisson des Ondes (sacrées).

13. Cet illustre nourrisson des Ondes et des plantes (31), qui revêt tant de formes, est né de l'heureuse Aranî. Les Dévas s'assemblent pour prier le (dieu) fort et digne de tant d'honneurs, et ils le célèbrent dans son berceau.

14. De larges rayons, brillants comme des éclairs, enveloppent Agni, centre de clartés. Le foyer où il repose est comme la caverne (du lion) ; et ses flammes y puisent d'immortels aliments, de même qu'au sein d'un profond volcan (3a).

15. Je t'apporte des holocaustes; je te loue, je chante ton amitié, et demande ta bienveillance. Viens avec les dieux protéger ton chantre, et garde-nous contre les forces de nos ennemis.

16. 0 Agni, dirige tes serviteurs dans la bonne voie, et rends-les possesseurs de tous les biens. Pour prix de nos sacrifices et de nos abondantes offrandes, puissions-nous vaincre les armées des impies !


17. Tu as été, Agni, le héraut des dieux, et tu as pris une heureuse part à toutes nos cérémonies. Tu aimes tous les mortels, et chéris leur demeure; tu donnes un char aux dieux, et tu les accompagnes de tes honneurs.

18. Le roi immortel des mortels est sur son trône, et poursuit l'œuvre du sacrifice. Agni, arrosé de notre beurre (sacré), brille avec splendeur, et surveille toutes nos cérémonies.

19. (Dieu) grand et secourable, viens à nous avec tes heureuses amitiés, avec tes nobles secours. Accorde-nous une opulence pleine d'abondance et de renommée, de triomphe, de bonheur et de gloire.

20. Antique Agni, j'ai chanté tes naissances éternelles, tes naissances toujours nouvelles. En l'honneur d'un dieu généreux, nous avons célébré ces grands sacrifices. Nous ayons multiplié les naissances du dieu qui possède tous les biens.

21. Pour multiplier les naissances du dieu qui possède tous les biens, les enfants de Viswâmitra ont perpétué leurs feux. Puissions-nous obtenir la bienveillance et l'heureuse amitié de l'adorable (Agni)!

22. Dieu robuste et magnifique, réjouis-toi de notre sacrifice, et fais-le agréer aux autres dieux. (Divin) sacrificateur, apporte-nous une heureuse abondance. 0 Agni, donne-nous une grande richesse.

a3. 0 Agni, en échange de nos invocations, fais que la terre (33) soit à jamais libérale pour nous ,


et féconde en troupeaux. Que nous ayons une belle lignée d'enfants et de petits-enfants. 0 Agni, que ta bonté soit avec nous !

Auteur : Viswâmitra ; mètre, Trichtoubh.

HYMNE IX.

A AGNI.

i. En l'honneur d'Agni, dont le sacrifice augmente la grandeur, en l'honneur du (dieu appelé) Vêswânara, nous composons l'hymne qui coule comme un beurre purifié. De même que la hache façonne un char, de même la prière du maître de maison et du prêtre orne doublement le (dieu) sacrificateur.

2. C'est (Agni) qui éclaire le ciel et la terre, (Agni), le fils mémorable des deux mères (34). L'immortel Agni porte l'holocauste et reçoit les offrandes, (dieu) invincible, hôte du peuple, trésor de lumière.

3. Par l'œuvre d'unie force victorieuse et par leur sagesse, les Dévas ont, dans le sacrifice, engendré Agni. Plein d'espoir en sa bonté, je chante ce grand (dieu), resplendissant de lumière et rapide comme le coursier.


4. Nous demandons la faveur inestimable de ce (dieu) bienfaisant, (faveur) honorable qu'il n'accorde qu'à la prière du poëte. Nous adorons Agni, qui a comblé da biens les Bhrigous, qui aime (nos hommages), qui n'agit qu'avec sagesse, et qui brille d'une splendeur divine.

5. Pour obtenir le bonheur, les mortels, placés sur leurs siéges de cousa, honorent Agni et l'entourent de leurs offrandes. Élevant la coupe ( du sacrifice, ils chantent) le lumineux agent de tous les dieux, terrible (pour ses ennemis), et capable de faire recueillir à ses serviteurs le fruit de leurs œuvres.

6. Pur et brillant Agni, (noble) sacrificateur, les mortels voulant t'honorer par de saintes cérémonies, autour de ton foyer, qu'ils ont dignement préparé, sont placés sur des siéges de causa. Accorde-leur le bonheur.

7. C'est Agni qui a rempli le ciel et la terre. Si la grande lumière est née, c'est que dans le sacrifice on a constitué Agni. Entouré de nos offrandes, le (dieu) sage est amené avec honneur pour l'œuvre sainte, tel que le coursier dont on a préparé la nourriture.

8. Adorez le (dieu) qui brille dans nos cérémonies, et qui se charge de l'holocauste; honorez (le dieu) domestique qui possède tous les biens. Le sage Agni est le conducteur qui dirige le char du grand sacrifice et le pontife des dieux.

9. Les Ousidjs (35) immortels ont purifié trois foyers pour le grand Agni, qui tourne autour (de la


terre). L un de ces foyers a été placé par eux dans ce (monde) mortel pour nous y protéger. Les deux autres sont dans le monde voisin (36).

10. Les offrandes dos hommes»ont donné delà splendeur au précepteur, au maître du peuple, comme (le frottement) donne du tranchant à la hache. Il pénètre dans les lieux les plus hauts, dans les demeures les plus basses; ipiais son berceau est toujours dans ce monde (3y).

11. Le (dieu) libéral et ami de tous les hommes (38), en naissant, brille dans divers foyers où il rugit comme le lion. Sa force immortelle se développe , et il y dispense à ses serviteurs et la richesse et l'opulence.

12. Cependant, célébré par l'hymne pieux, l'ami des hommes prend son antique route, et s'élève dans l'air sous la voûte céleste. Comme autrefois, il verse ses bienfaits sur tous les êtres; et, toujours animé de la même vigueur, il poursuit sa voie circulaire.

i3. Nous invoquons aussi, pour en obtenir un bien nouveau,. Agni, habitant de l'air et transporté par Màtari&wan (39), (dieu) juste, sage, adorable, digne de nos louanges, suivant (au ciel) des routes diverses, et orné d'une chevelure éblouissante (4o).

14. Nous invoquons humblement Agni, qui nous éclaire dans la voie (du sacrifice), (dieu) affable et bienfaisant, brillant héraut du Soleil. Il éveille l'A.urore, il est la' source de la lumière céleste, invincible (divinité) que nous n'abor..ns qu'avec dfabon4aDtes offr andes.


15. Sacrificateur généreux et pur, ami sincère de la demeure (humaine), sage adorable, char (divin) comblé de nos trésors, (dieu) remarquable pour sa beauté et donné à (l'homme) par Manou (41 )» nous venons toujours l'implorer pour obtenir la richesse.

Auteur : Viswâmitra ; mètre, Djagatî.

HYMNE X.

A AGNI.

i. Les sages, en l'honneur du puissant, de l'adol'able Vêswânara, célèbrent des sacrifices et accumulent les offrandes. L'immortel Agni honore les dieux. Qui pourrait troubler ses fonctions éternelles?

2. Entre le ciel et la terre, il va, comme brillant messager (des dieux), ou il siége comme sacrificateur et pontife des enfants de Manou. Agni, excité par les Dévas et riche du trésor de nos prières, orne de ses splendeurs la vaste salle (du sacrifice).

3. Que les sages, par leurs cérémonies, augmentent la grandeur d'Agni, le héraut de nos pompes sacrées, le directeur de nos œuvres saintes. Le : dieu ) à qui s'adressent ces hommages et ces prières


est celui qui, par ses bienfaits, peut combler les vœux de son serviteur.

4. Agni, père des sacrifices, auteur de la vie (42), mesure aux sages (le fruit de leurs œuvres), et assure la récompense de ceux qui le chantent. Sous des formes variées, il occupe le ciel et la terre. (Les hommes) ont souvent éprouvé sa prudente amitié, et célèbrent ses louanges.

5. Les Dévas ont, dans son foyer, établi Agni, l'ami des hommes, le magnifique (Agni) au char superbe, aux formes brillances, entouré des Ondes (sacrées), auteur de la lumière, (dieu) partout présent et protecteur, défenseur puissant et lumineux 6. Agni, de concert avec les Dévas et les enfants de Manou, devient le ministre d'un sacrifice où se présentent, avec la prière, les offrandes de toute espèce. Monté sur son char, il va, entre (le ciel et la terre), accomplissant les vœux des mortels; (dieu ) rapide , ami de nos demeures , fléau de ses ennemis.

7. Agni, fais la gloire (de tes serviteurs) en leur accordant de nobles enfants et une longue vie ; augmente nos forces, et donne-nous l'abondance; accrois l'opulence de (l'homme) généreux. Tu es digne de tous les hommages, (dieu) vigilant, et prêtre (43) des Dévas et des sages mortels.

8. Maître du peuple, hôte magnifique, directeur de la prière et pontife (44) de nos sacrificateurs, âme des saintes cérémonies, possesseur de tous les biens, (les hommes) le célèbrent, et cherchent par leurs hommages à exalter sa grandeur.


9. Agni, dieu resplendissant et bon, entoure tous les êtres de sa puissance. Son char est couvert de trésors; ses œuvres sont fortunées, et notre devoir est de venir l'orner de nos louanges dans le foyer où il réside.

10. Ami de tous les hommes, je chante tes rayons, qui font de toi, ô (dieu) sage, un centre de lumière. A peine né, tu as rempli les mondes, le ciel et la terre, ô Agni ! Tu enveloppes tout de ta grandeur.

II. Les œuvres de cet ami des hommes sont pour nous une source de biens. Ce (dieu) sage se contente, pour accorder ses faveurs, de la bonne intention. Agni est né pour développer la grandeur de nos deux grands parents, du Ciel et de la Terre, dont la fécondité est si admirable.

Auteur : Viswâmitra ; mètre, Djagatî.

HYMNE XI.

A AGNI ET AUTRES DIEUX.

1. Accueille nos diverses offrandes. Que la puissance de tes flammes toujours croissantes soit pour nous une source de bonheur et de richesses. Dieu,


amène les dieux au sacrifice; ami bienveillant, û Agni, protège tes amis.

2. Cet Agni, que les Dévas honorent trois fois chaque jour, est aussi Varouna et Mitra. (Dieu appelé) Tanoûnapat (45), fais que ce sacrifice, où coule sur toi avec révérence le beurre (consacré), devienne pour nous aussi doux que le miel.

3. Une flamme merveilleuse s'unit au (dieu) sacrificateur. C'est lui d'abord, c'est le généreux (Agni) que doivent honorer nos offrandes, que doivent célébrer nos invocations. Digne de nos hommages, qu'il soit ensuite chargé de ceux que nous envoyons aux dieux.

4. (Agni) s'est rendu à votre (46) sacrifice. Il arrive, il se dresse ; ses aigrettes se lèvent, ses splendeurs s'étendent. (Le dieu) sacrificateur est sur son trône de lumière. Nous avons jonché la terre du gazon préparé pour les dieux.

5. Que (nos prêtres) commencent le sacrifice, offrant avec la prière les sept holocaustes, et accomplissant tous les rites. Que les (Dévas), revêtus d'une forme humaine, et nés au sein de nos cérémonies (48), soient présents à nos libations sacrées.

6. L'Aurore et la Nuit, qui marchent de concert sous des formes diverses, viennent sourire à nos hymnes; qu'ils nous protègent, ainsi que Mitra, Varouna, Indra avec les Marouts, et nous accordent leur brillant appui.

7. J'invoque, en premier lieu, le couple divin de sacrificateurs (49). Les (prêtres ), avec les sept


offrandes et l'invocation de la Swadhâ, implorent (Agni), qu'ils célèbrent sous le nom de Rita (5o); et, gardiens des rites (sacrés), brillants des feux (de ce dieu), ils l'honorent par leurs cérémonies.

8. Que sur ce gazon viennent se placer les trois déesses (51) : Saraswatî avec les Sâraswatas, Bhâratî avec les Bhâratis, Ilâ avec les Dévas, Agni avec les enfants de Manou ; que tous ils se livrent ensemble à la joie du sacrifice.

9. Divin Twachtri, prends plaisir à nous accorder une félicité parfaite. C'est par toi que naissent les héros forts et actifs, qui aiment à servir les dieux et à leur offrir la coupe du sacrifice.

10. 0 Vanaspati, honore les dieux! Qu'Agni nous serve de ministre et purifie l'holocauste. Lui qui connaît les naissances des dieux, qu'il soit notre sacrificateur plein de justice et de bonté.

J I. Viens, Agni, et entoure-toi de lumière. Viens avec Indra et les autres dieux, montés sur le même char rapide. Que sur notre gazon se placent Aditi, mère d'heureux enfants, et Swâhâ. Que les dieux immortels se livrent au plaisir.

Auteur : Viswâmitra ; mètre, Trichtoubh.


HYMNE XII.

A AGNI.

1. Le sage Agni pressent l'aurore, et s'éveille, en suivant la route tracée par les prêtres. Il brille, il prend des forces aux yeux de ses serviteurs empressés; il se charge des offrandes, et brise les portes des ténèbres.

2. Par les hymnes, les invocations, les prières de ses chantres, l'adorable Agni s'élève avec splendeur. 11 aspire à s'environner d'un plein éclat, et, messager (des dieux), il brille au milieu des feux de l'aurore.

3. Agni a été placé parmi les enfants de Manou pour y être le nourrisson des Ondes (sacrées) et l'agent du sacrifice. Ami désirable et digne d'être adoré, il apparaît comme sur un trône. Il est sage, et attend avec justice nos invocations et nos holocaustes.

4. Le brillant Agni, c'est Mitra. Oui, c'est Mitr3 et Varouna, sacrificateur, et possesseur de tous les biens. C'est Mitra, prêtre, héraut rapide, hôte des demeures (humaines), compagnon des ondes et des montagnes (célestes).

5. Le grand Agni occupe sur la terre une place


suprême. Il occupe (dans le ciel) le char du soleil voyageur. Il se mêle, au sein des airs, avec le (dieu) aux sept têtes (5a). Il garde le sacrifice dont les flammes font le bonheur des dieux.

6. Ce dieu puissant, qui connaît tous les besoins (des créatures), s'est donné à nos hommages un grand et noble titre. Quand un voile sombre, pendant le sommeil de (l'astre) voyageur. a couvert son heureux séjour, c'est Agni qui en devient le patron vigilant.

7, Il s'empresse de venir dans son foyer qui l'attend ; l'offrande du beurre (sacré) et les chants l'y accueillent. Agni, pur et purifiant, brillant et magnifique, chaque jour naît de ses deux mères (53).

8. A sa naissance, il est soutenu par les plantes et les branches, auxquelles le beurre (sacré) donne plus d'ardeur. Les ondes (des libations) coulent en cascades éblouissantes. Qu'Agni nous garde, ainsi placé entre les deux grands parents (54)!

9. Les chants continuent : la flamme grandit, et avec elle la forme resplendissante d'Agni, qui, du vase de terre où elle réside, s'élève jusqu'au ciel. Que ce dieu adorable, ami (de l'homme), messager (céleste), aussi rapide que Mâtariswan, amène les dieux pour le sacrifice.

10. Le grand Agni est le premier parmi les êtres qui brillent : ses lueurs éclairent la voûte (céleste), aussitôt qu'( appelé) par les Bhrigous, Mâtariswan a de son souffle allumé la flamme du (dieu) qui se cachait, et qui va porter les holocaustes.


1 i. 0 Agni, en échange de nos invocations, fais que la terre soit à jamais libérale pour nous, et féconde en troupeaux! Que nous ayons une belle lignée d'enfants et de petits.enfants! 0 Agni, que ta bonté soit avec nous!

Auteur : Viswâmitra; mètre, Trichtoubh.

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HYMNE XIII.

A AGNI.

J. Ministres de nos cérémonies, excités par les sons de la prière, pour honorer les dieux dirigez vers eux (la cuiller du sacrifice) (55) ; chargée de nos offrandes, riche de nos trésors, arrosée de beurre (sacré), et portant à Agni le (saint) holocauste, elle se porte du côté de l'orient.

2. A peine né, tu t'es dressé pour recevoir nos hommages; et, remplissant le ciel et la terre, tu as couvert de ta lumière tout l'espace qui les sépare. Que tes feux, ornés de sept langues, soient célébrés par nous.

3. Le Ciel, la Terre, tous les dieux, te demandent qu en ta qualité de sacrificateur tu apparaisses dans ton foyer, dès l'instant que les enfants de Ma-


nou, animés d'un saint zèle et chargés d'offrandes, célèbrent tes brillants rayons.

4. (Dieu) grand et désiré, (Agni) est fermement assis dans sa demeure, et dans l'immensité du Ciel et de la Terre. Et, pour un maître si grand, le Ciel et la Terre, époux immortels, puissants et invincibles, sont deux vaches dont le lait est intarissable.

5. Agni, tu es grand, et tes œuvres sont grandes. Tu as par ta vertu étendu le Ciel et la Terre. A ta naissance, (dieu) généreux, tu as été le héraut et le guide des mortels.

6. Attelle donc et soumets à ton frein les deux chevaux du sacrifice, (chevaux) rougeâtres, couverts du beurre (sacré), et ornés d'une belle chevelure. Dieu, amène tous les dieux. Possesseur de tous les biens, bénis tous nos sacrifices.

7, Que tes rayons, qui ont accompagné l'Aurore, brillent pleinement ensuite avec le soleil! 0 Agni, reçois la libation qui tombe sur le bois de ton foyer! Les Dé vas célèbrent par leurs chants le sacrificateur digne de leurs honneurs.

8. Que les dieux (56), qui se jouent dans les espaces de l'air, ou qui existent au sein des splendeurs du soleil, et ceux qui nous protègent sur la terre (07) , tous également avides de nos holocaustes et de nos sacrifices, ô Agni, viennent rapidement sur leur char!

9. Sur le même char qu'eux, viens aussi, ô Agni ! Que les autres puissantes (divinités) se fassent conduire ici avec un égal empressement.


Amène, avec leurs épouses, les trente - trois dieux (58), et enivre-les des douceurs de la Swadhd.

10. (Agni), sacrificateur, honore le Ciel et la Terre; et ses hommages, accueillis avec plaisir, augmentent la grandeur de ces (dieux) immenses. S'approchant avec respect, les deux grands parents, saints et justes, semblent s'arrêter pour jouir des œuvres de celui qui est né dans le sacrifice.

Il. 0 Agni, en échange de nos invocations, fais que la terre soit à jamais libérale pour nous, et féconde en troupeaux ! Que nous ayons une belle lignée d'enfants et de petits-enfants ! 0 Agni, que ta bonté soit avec nous !

Auteur; Viswâmitra; mètre, Trichtoubh.


NOTES

DE LA DEUXIÈME SECTION.

LECTURE I.

(i) Traduction du mot Roudra, épithète qui désigne Marout, le dieu du vent.

(aj Ce vers est difficile a comprendre. Je ne pense pas que le mot Asoura désigne un ennemi des dieux : c'est un être qui donne, qui apporte la vie, épithète de Marout.

(3) Traduction de Paridjman, épithète d'Agni.

(4) Agni se manifeste sous différentes formes, et en particulier sous celle du Trétâgni : de là le sens du mot Yasarhâs.

(5) Parvata est dérivé du verbeparva, qui signifie remplir, ou de parvan, nœud, comme qui dirait rempli de nœuds. Cette dernière explication rappelle la forme du nuage, dont les différentes parties paraissent comme nouées ensemble. Parvata est donc ici le nuage personnifié et invoqué avec Indra. Cependant on attribue aussi cette épithète au vent qui gonfle et remplit le nuage.

(6) Cakchîvân. Section I, page 254, note 84; page 267, note 29; page 294, note 19. Le poëte doit être un de ses descendants.

(7) Agni, comme né des libations.

(8) Il est naturel de donner le nom de mères aux eaux, qui fécondent et nourrissent la nature.

(9) Ce mot, analogue aux mots Manou, Poûrou, Nahouch, signifie en cet eudroit homme.

(10) Voy. section I, page 297, note 51.

(II) Il faut supposer que le foyer est entouré d'adorateurs qui répètent des invocations.


(12) C'est l'Océan , ou l'élément humide. Ce peut être encore le soma.

(i3) Le commentateur regarde le mot Padjra comme un nom de Cakchîvân. Je distingue ces deux noms : l'un est celui d'un chef de tribu; l'autre est celui du poëte, qui devait appartenir à la tribu des Padjras. Voy. section I, page 272 , note 32 ; page 294, note 19.

(14) Le poëte emploie ici et plus bas encore le mot Nahouch, que j'explique comme le mot arou, note 9, plus haut.

(i5) SOllri, formé de la racine chou, signifie donateur. Il s'entend du chef qui fait les frais du sacrifice ; quelquefois aussi du prêtre qui l'offre. Voy. section I, page 294, note 19.

(16) Le mot ainsi rendu est Dasataya. C'est, dit le commentaire, le soma offert dans dix vases, ou des mets qui réjouissent dix organes; ou bien enfin une offrande présentée sous dix formes différentes. Un autre sens est donné dans le vers suivant. J'ajouterais encore une autre explication: le soma extrait avec les dix doigts.

(17) Ari, le père de famille.

(18) C'est-à-dire le prêtre et le chef de tribu.

(19) Suivant le commentateur, le poëte désigne par ce mot ou les nuages, ou les choses nécessaires au sacrifice, et provenant de la vache.

(20) Le char attelé en l'honneur d'un dieu, c'est le sacrifice : les dieux ou dévas immortels ici mentionnés pourraient bien être les prêtres eux-mêmes.

(21) Damounas est un nom d'Agni; ce mot signifie domptant tout, ou qui aime la demeure du sacrifice. Le commentateur l'explique par Danamanâs, qui aime à donner. Savitri et Bhaga, que nous trouverons plus loin, sont des noms du soleil.

(22) L'yodjana est une mesure trop incertaine pour que nous puissions tirer de ce passage quelque parti. L'aurore précède le soleil de trente yodjanas : quand elle est au premier méridien, à Lancâ, le soleil en est éloigné de cette distance.

(23) C'est-à-dire Agni. Cependant le mot Déva pourrait s'entendre du chef lui-même, ou du prêtre qui assiste au sacrifice.


it4) Poëte dont il est question section I, hymne l, vers i3.

(a5) Ce sont les rayons ou les nuages qui couvrent l'orient au point du jour.

(26) C'est la nuit, qui précède le jour, suivant les idées cosmogoniques de l'Inde.

(27) C'est-à-dire , la flamme du sacrifice.

(28) C'est avec quelque répugnance que j'ai suivi le sens donné à cette pièce par le commentateur, qui la regarde comme une action de grâces en l'honneur d'un prince; je n'y voyais qu'un hymne en l'honneur d'Indra. Mais la liaison qui semble exister entre cette pièce et la suivante, m'a fait rejeter mon idée. Le commentateur dit que Cakchîvân, après ses études, se met en voyage pour retourner chez son père, et s'endort sur la route ; Swanaya, fils de Bhâvayavya, le rencontrant, le fait monter sur son char, lui donne sa fille en mariage, et le ramène chez son père, comblé d'honneurs et de présents. Le commentateur trouve, dans les vers des deux hymnes qui se suivent, les divers détails que je viens de rapporter, et se voit obligé de mettre successivement la parole dans la bouche de divers personnages.

(29) Le commentateur trouve dans ce vers une allusion au nom de Cakchîvân, qui reçut de Swanaya une ceinture militaire.

(3o) Ces mots pourraient aussi s'entendre du soma; la plante dont on l'extrait est cherchée avec sollicitude, et ce breuvage peut bien être appelé par le poëte l'enfant du désir ou du sacrifice, ichteh poutra.

(3i) J'ai compris que les mots prinan etpapoari correspondaient avec les mots (djâna etyakchyamdna.,

(32) Même nom que Bhâvayavya.

(33) Sindhou est sans doute le nom général des provinces qui bordent le fleuve appelé Sindhou, ou la mer appelée aussi du même nom.

(34) Le Nichka est une mesure de poids appliquée à des quantités différentes. Voy. Wilson , Dictionnaire, à ce mot, et Prinsep (Usefal tables).


(35) Le commentateur entend que le don s'est fait au milieu du jour.

(36) Cakchîvân s'adresse ici à Dîrghatatnas son père, et à m famille.

(37) Ce mot signifie brebis. Le Gandhâra, que l'on identifie avec le Candahar, était fameux par ses troupeaux.

- (38) J'ai vu dans ce passage l'action du sacrificateur qui prépare les bois formant l'arant, et qui en fait jaillir le feu.

(39) Le mot dwitâ peut offrir différents sens. Le commentaire-le rapporte à deux espèces de feux, âhavanîyâdi.

(4o) Asye ma paru indiquer que le sacrifice pour lequel cet hymne avait été composé, était commandé par une femme. Le commentaire croit que le poëte fait ici allusion à la terre.

(41) Cet hymne, outre le mètre atyachtt, en offre d'autres , tels que le dhriti , l'outcriti, l'aticriti, le sancriti, te vicriti , le pracriti, \e~criti, c'est-à-dire des mètres de 4 padas, et quelques-uns de plus de ioo syllabes. Voy. Grammaire de Wilson , pages 424 et suivantes.

(42) Manou est ici un nom général qui désigne l'humanité. Agni, dans le foyer domestique, est l'ami, l'hôte, le compagnon de l'homrne ; il a, en cette qualité, quelque chose d'humain.

(43) Ousidj est le nom de la mère de Cakchîvân. Les Ousidjs forment la famille de ce Richi. Voy. sectiort 1, page 254, note 84.

(44) Le tuot swa se prête à deux sens : qui lui appartient ou qui nous appartient, qui est dans hotre nature.

(45) Mâtariswan est le dieu du vent, qui, le matin , soufflant de l'horizon, excite le feu qu'on allume pour le sacrifice. Il semble l'apporter à l'homme, autrement à Manou, instituteur des cérémonies sacrées.

(46) Cette phrase me paraît offrir un sens métaphorique, et indiquer une espèce de mariage mystérieux entre le feu et son foyer.

(47) Le mot Védhas me semble devoir signifier celui qui contient une parlie de l'intelligence divine. On le rend par pradjgna, sag,e, intelligent. Ce nom se donne à tous les dieux.

(48) Varouna est le soleil nocturne, et, sous ce rapport, il


est, dit le commentateur, considéré comme pdpadefJatd, divinité du mal.

(49) Cette épithète est ajoutée pour indiquer la signification restreinte du mot déva , qui ne s'emploie ici que comme désignant les prêtres et les personnes nobles, qu'ailleurs, au contraire, on appelle amrita (immortels),

(5o) Le sacrifice, nous l'avons déjà vu, est comparé à un char que l'on prépare à l'usage d'un dieu.

(5i) Anénas et Poûrou sont d'anciens rois. Le nom de Pourou est pris quelquefois pour le nom d'homme en général.

(52) Le mot indou, que j'ai rendu ici par soma (libation); est quelquefois aussi un des noms de la lune, comme le mot soma lui-même.

(53) Le texte porte djanitd, que le commentaire explique par ddicartri, paraméivara. Tous ces dieux, en effet, sont créés ; il y a quelque chose au-dessus d'eux, et ce quelque chose, inconnu, n'a point de culte.

(54) C'est-à-dire , les hommes.

(55) Il s'agit de ces villes célestes, qui sont les nuages. Il a déjà été fait mention des personnages ici cités. On dit que Poûrou et Divodàsa sont le même personnage.

(56) Je m'explique cette épithète de danseur, de sauteur, par l'apparence que présente la foudre aux yeux de l'observateur.

(57) On raconte que sur l'Ansoumatî, Indra, envoyé par Vrihaspati et accompagné par les Marouts, tua Crichna (le noir Asoura) avec ses dix mille compagnons, qui donnaient la mort à tous les êtres vivants.

(58) La légende dit que certains Asouras s'opposèrent à la marche d'Indra % forts du privilége qu'ils avaient de ne pouvoir être tués par lui. Il prit la forme du soleil, prononçant en même temps le mot djahi, c'est-à-dire, tue. Je cherche vainement la clef de ce conte allégorique.

(59) Voy. section 1, page 271 , note 27 ; page 279, note 7 ; page 3oo, note 110. Ousanas prend ici le parti des Asouras ses élèves.

60) Ce mot s'entend ici du soleil.


(61) Le poëte désigne le père et la mère de famille qui ont commandé le sacrifice, ou bien le père de famille qui le commande, et le prêtre qui le présente aux dieux.

(62) Ce mot signifie venant vers les. rayons.

(63) Voy. plus haut, note 5.

(64) Je ne me rends pas compte de ce nombre.

(65) Je me figure le nuage, dont la partie inférieure est déchirée par la foudre.

(66) Les vents sont au nombre de 21.

(67) D'une peau de vache, percée de quelques trous, on formait un filtre pour la liqueur du soma.

(68) Ou le sacrifice se fait près d'un Aswattha, ou plutôt le bois de cet arbre sert à faire une des pièces de l'aranî.

(69) Le jeu sacré traduit le mot rita, qui signifie et le feu du sacrifice et le feu salaire.

(70) C'est-à-dire le disque du soleil. Bhaga est, comme on sait, un nom du soleil, ainsi que Mitra, A.ryaman et Varouna,

(71) La libation personnifiée.

LECTURE II.

(1) Nous rappelons au lecteur que c'est une manière de désigner le sacrifice. Le mot navras!, que j'ai rendu par nou. veau, peut aussi signifier hymne et louange.

(2) Dans ce passage, le mot vache doit s'entendre des offrandes et des effets du sacrifice. Je suppose aussi que le mot déva peut ici désigner les personnes riches et recommandables qui font les frais du sacrifice, et donnent aux Angiras, c'est-à-dire aux prêtres, tout ce qui est nécessaire pour l'accomplir. En pareil cas, le lait de la vache , c'est-à-dire, l'offrande destinée à Aryaman ou à tout autre dieu, est déposée dans le feu, qui la dévore, et est censé la transmettre à qui de droit. Voici maintenant la légende faite sur cette circonstance. On dit que les dieux, touchés des prières d'Angiras, lui avaient envoyé - des vaches qui s'approchaient de lui pour lui donner leur lait. Mais comme il ne pouvait les traire lui-même, il invoqua


Aryamau, et il obtint, par la vertu de son holocauste, de pou\oir jouir de ce lait désiré.

(3) Le texte dit Vrihaspati,

(4) Cette énonciation générale de 33 dieux est bien régulière. Il n'est pas aussi facile de nommer ces dieux avec les distinctions ici tracées. Dans l'Oupnékhat, tome I, page 207, les 33 dieux sont les 12 Adityas, les 8 Vasous, les 11 Roudras, puis Indra et Pradjâpati, c'est-à-dire Brahmâ.

(5) Ce lieu saint, c'est le védi, c'est-à-dire, l'espace réservé pour le sacrifice.

(6) Il y a une espèce de correspondance entre le feu du sacrifice et le feu du soleil. Ces deux feux sont le même, et le soleil, pour s'allumer, semble attendre que le sacrifice soit com- mencé. Ce sont les libations qui nourrissent sa lumière; le culte rendu au feu qui réside dans le foyer terrestre augmente l'ardeur du feu qui réside dans le disque céleste. Agni naît donc le matin doublement sur la terre et dans le ciel ; il brille pour brûler au sacrifice et pour éclairer le monde.

(7) Cette triple nourriture donnée au feu, ce sont les libations qui ont lieu trois fois par jour.

(8) Ce sont les deux pièces de bois qui forment 1 arani, et tirées du Sami et de l'Aswattha.

(9) C'est-à-dire, sa flamme. Le foyer est tourne du cote de l'orient.

(10) Le père d Agm, c est le maître du sacrifice

(Il) Littéralement, quand il veut se conduire en Manou. Manou, c'est l'homme en général ; mais en particulier c'est l'homme religieux, fondateur des rites pieux, et principalement instituteur du culte du feu.

( 12) Du ciel et de la terre.

(i3) Voy. plus haut, lecture 1, note 21.

(14) Nous savons qu'Agni est nommé l' enfant de la force, à raison des efforts que l'on a faits pour l'extraire de l'arant.

(15) Nous rappelons au lecteur qu'Agni est quelquefois considéré sous trois rapports : comme feu du sacrifice, comme feu cthérc, védyouta, comme feu solaire.

(16) Ces sept mères, suivant le commentaire, ce sont les


sept vents qui amènent les nuages , où réside le feu éthéré, le feu de l'éclair et de la foudre.

(17) On compte dix points de l'horizon ; et le soleil, en parcourant le ciel, règne sur ces dix régions.

(1 H) Nous avons vu tout à l'heure comment le soleil était l'enfant du sacrifice, et, par conséquent, le nourrisson des prêtres.

(19) Le texte porte seulement le mot dé mères. Le commentateur l'entend des dix régions célestes; il semble comprendre que le feu s étend dans 1 'air, et entre en possession de l'atmosphère : ainsi, plus haut, on disait que le soleil était le maître des dix régions, c 'est-à-dii@e du ciel entier. Je n'ai pas cru pouvoir adopter ce sens; je n'ai pas vu dans cette phrase les régions de l est et de 1 'ouest; j'y ai vu les branches supérieures et inférieures qui composent le bûcher, et que gagne successivement le feu.

(20) Voyez, pour ce mot et pour l'hymne entier, la section I, -1 lecture l, hymne 12.

(21J L epithète sousamiddha remplace, dans la section 1, celle de samidilha, qui signifie enflammé.

(22J Surnom d Agni, que l'on explique de diverses manières : destructeur de son corps t parce qu'il dévore le bois , et semble consumer sa substance; ou bien enfant de son corps, parce que ce même bois nourrit et entretient le feu. Voy. ce même mot, section I, page 251, note 56.

(2 3) C'est-à-dire, loué par les hommes.

(24) Le matin, à midi, et le soir, aux heures des trois savanas.

(25J J emploie le mot Délia quand on peut douter s'il est question des dieux ou des sacrificateurs.

(26) C'est-à-dire, chanté, célébré.

(27) Voyez la note ci-dessus (25).

(28) Ces portes sont celles de l'enceinte destinée au sacrifice.

Elles reçoivent une espèce de consécration qui les élève il la dignité des dieux : elles sont appelées dévî.

(29) Le sacrifice se fait au moment des deux crépuscules, qui semblent, selon les idées indiennes, lui donner naissance.

(3o) Voir section 1, page 252, note 5g. Ces deux divinités


sont peut-être les Aswins. Cependant, en voyant que l'auteur leur donne le nom de sacrificateurs , et les décrit de la même manière qu'il décrit Agni, on peut croire, avec le commentateur, que ce sont deux formes de ce dieu. Ne seraient-ce pas les deux sacrifices du matin et du soir?

(31) L'offrande personnifiée.

(32) Voy. section I, page 247, note 23.

(33) Pour expliquer ce passage, il me semble qu'il faut distinguer, parmi les ministres du sacrifice, des officiers appelés les uns Dévas, les autres Marouts, et chargés de fonctions différentes. Les premiers (le mot déva signifiant brillant) auraient entretenu le feu; les seconds, dont le nom rappelle la légèreté du vent, auraient eu, dans leurs fonctions, tout ce qui concerne l'action déclamatoire, et peut-être la danse sacrée. Dans beaucoup d'endroits le mot Marout ne peut s'expliquer que par l'idée de prêtre, ministre du sacrifice; et ce sens une fois adopté nous donne l'interprétation de plusieurs légendes où les Marouts figurent avec les Angiras. Les Marouts alors ne sont pas les vents bruyants ; c'est une espèce de prêtres qui font entendre les bourdonnements de la prière.

(34) Twachtri, comme nous l'avons vu, est Agni créateur des formes plastiques; c'est le feu artiste.

(35) Agni, considéré par rapport au bois du bûcher: maître du bois. Le commentaire veut que ce soit le bois des poteaux : yoûpâgni.

(36) Exclamation prononcée au moment de l'offrande. Le poète l'a personnifiée.

(37) Mesure particulière de vers employée dans les hymnes.

(38) J'avais pensé que ces mots fils ou enfant de la force pouvaient se traduire par l'idée de très -fort, très-robuste. Cependant je suis forcé de les faire rapporter à l'action du prêtre qui, avec force, extrait le feu des bois qui composent l'arartîLe feu, ainsi produit, est dit fils de la force.

(3g) Ces ondes sont les liquides employés dans les sacrifices; ce sont les libations, surtout celles de beurre, qui fout croître t't entretiennent le feu. L'enfant des ondes, c'est Agni. Ce même


mot ondes semble quelquefois désigner les nuages, les eaux célestes.

(4o) Nom du vent, qui va aussi servir à entretenir le feu.

(41) L'expression de l'auteur est plus pittoresque : elle signifie osculantur,

(42) C'est-à-dire, des libations.

(43) Le commentaire se perd ici dans une explication où il est question du feu brillant dans le ciel, et entouré des nuages. Je crois mon interprétation moins recherchée et plus vraie.

(44) Nous savons que ce char des dieux, c'est le sacrifice.

(45) C'est-à-dire, les deux pièces de bois qui forment l'aranî.

(46) Autrement, le matin et le soir, époques du sacrifice. Le commentateur entend ce passage, comme s'il était question du père et de la mère de famille qui offrent le sacrifice.

(47) Les dix ouvriers sont les dix doigts du prêtre qui extrait le feu de l'arant.

(48) Ce sont les étincelles du feu.

(49) Ce sont, suivant le commentaire, le ciel et la terre, ou peut-être le matin et le soir, autrement les Aswins.

(50) Le commentaire adonne au mot arvatîh le sens de stoutayalt.

(51) On distingue trois espèces de feux : ce sont les trois tètes d'Agni. Le commentaire explique encore cette idée en disant qu'Agni brille dans les trois mondes, ou bien qu'on l'allume à trois époques de la journée.

(5a) On décompose la flamme en sept rayons ; suivant le commentateur, ces sept rayons seraient les sept espèces de mètres (tchhandas) sur lesquels se composent les hymnes.

(53) C'est-à-dire, entre le ciel et la terre.

(54) Cest 1 aranî; ou bien ce sont ces deux vaches dont il va être question. Le commentaire entend ce passage d'une manière toute différente, en le rapportant au ciel et à la terre, produits par Agni.

(55) Ces deux vaches, qui nourrissent Agni, ce sont les deux espèces d'offrandes, l'une liquide, l'autre solide, les boissons et les mets. Je ne pense pas qu'il soit ici question de deux sacrificateurs, ni du père et de la mère de famille.


(56) Ce distique fait allusion à ce que l'on appelle la seconde naissance d'Agni ; par la vertu du sacrifice et par les directions du sacrificateur, il naît dans le soleil. C'est là sa forme, qu'on appelle Sanskâraroûpam.

(57) Ces deux filles du sacrifice, ce sont l'offrande (ich), et la louange sacrée (stouti). Suivant une autre explication, ce seraient la vie et l'abondance, anndyoucht,

(58) Le sâman est un recueil d'hymnes chantés dans les sacrifices. Plus tard, un des Védas prit ce nom.

(59) Espèces d'offrandes, quelquefois personnifiées.

(60) C'est-à-dire, le feu qui est dans le foyer.

(61) Il est singulier que presque tous ces vieux sages soient considérés comme ayant été aveugles. Je croirais assez qu'il ne faut pas entendre par ce mot une cécité réelle, mais les ténèbres de la nuit, dont Agni est venu les délivrer. Ici le commentaire raconte une petite légende, assez obscène, sur Dîrghatamas, qui avait été aveugle dans le sein de sa mère, et qui, par la protection d'Agni, avait été guéri. Au reste, je remarque que toutes ces légendes, en général, sont faites sur des passages qu'elles prétendent expliquer , et qui s'expliqueraient fort naturellement sans cela.

(62) Nous l'avons vu, Mâtariswan est le vent, qui souffle pour exciter le fen.

(63) Ce distique n'est pas suffisamment clair. Il serait possible que Dîrghatamas y fit encore allusion à sa cécité. Je comprends qu'Agni, caché au sein de l'arant, n'a pu être détruit par ses ennemis qui pouvaient le croire éteint pour toujours, et que , rpar conséquent, ces aveugles adversaires ne peuvent jamais espérer de l'atteindre. Les prêtres veillent pour perpétuer sa vie.

(64) Nous avons traduit ailleurs ce mot de dwidjanman par né sous deux formes; ce qui nous a paru présenter la mème idée que né deux fois : né une fois comme sorti de l'arant, né une seconde fois comme transporté dans le soleil par les invocations des prêtres. Le commentateur incertain entend le mot dwidjanmafl comme signifiant né de deux parents : ces deux pa-


rents seraient les deux pièces de l'cirant, ou bien le ciel et 1. terre.

(65) Agni est mortel, dans ce sens qu'il est le commensal des mortels, et qu'il meurt au sein du foyer du sacrifice, pour renaître plus tard.

(66) Ici le commentateur entre dans des détails sur la manière dont l'homme pieux arrive dans le monde de la lune, porté sur les rayons du soleil. Le mot tckandra, contenu dans ce vers, et, suivant moi, mal interprété par lui, l'a entraîné dans cette description.

(67) Ce mot est entendu autrement par le commentateur, qui ne voit pas ici les libations, mais les ondes des nuages, les eaux qui enveloppent Agni védyouta.

(68) Ces dieux, dans leur révolution, amènent le jour, qui révèle le ciel et la terre : le poëte leur en attribue la naissance.

(69) Le poëte les appelle du nom <¥ -4 s aura.

(.70) Ces vaches sont les flammes, les rayons d'Agni.

(71) L expression de 1 auteur est singulière, Elle se traduit ainsi littéralement : triangularem occidit quadrangularis.

(7a) Il est ici question de l'aurore : rapide et légère, elle est arrêtée par le soleil; elle disparaît dans ses rayons, suivant le poëte indien, elle perd son pied. La mythologie postérieure, en-substituant à l'aurore le personnage d'Arouna, l'a privé de pieds : on trouve ici l'explication de ce mythe.

(73) Mitra et Varouna , dit le commentaire, c'est le Jour et la Nuit (ahorâtrd). Dans l'intervalle du jour et de la nuit naît le soleil, qui semble sortir de leur sein et devient leur fruit, leur enfant, garbha. Le soleil amène la lumière et repousse les ténèbres, et se montre de cette manière l'ami du bien et l'ennemi du mal.

(74) Ce passage peut tout aussi bien s'entendre du sage sacrificate'ur.

(70) Le commentaire semble reconnaître ici le nom u utt prince qu'il nomme Rdtahavya.

(76) Je n'ai pas besoin de faire remarquer que le mot va-cite, ici et ailleurs, peut être pris au propre ou au figuré, et,


dans ce dernier cas, signifier le sacrifice, la libation ou les rayons d'Agni.

(77) Les trois pas de Vichnou, ne* l'oublions pas, sont les trois stations du soleil, à son lever, à midi, à son coucher.

(78) Ces trois choses, suivant le commentaire, seraient ou les trois mondes (locatrayam), ou les trois temps (cdlatrayam), ou les trois qualités (gounatrayam).

(79) Ces mondes (bhouvandni), au nombre de sept, composent un espace intermédiaire entre le ciel et la terre. Des mondes connus sous le nom de loca, on peut en compter tantôt trois, tantôt quatorze.

(8o) Cette demeure est le ciel ou peut-être le soleil, où les Indiens pensaient qu'ils devaient être transportés après la mort.

(81) Le mot bandhou est plus fort: il signifie parent, attaché par le lien de la famille.

(82) C est-a-dire, pour le père et la mère de famille, pour les deux époux offrant le sacrifice.

(83) Ces vaches sont les nuages, ou, suivant le commentateur, les rayons du soleil.

(84) Agni porte sur ses flammes, qui sont ses tlèches, les vœux des mortels adressés aux dieux, ou bien il lance ces mêmes flammes contre leurs ennemis.

(85) Le commentaire entend cette phrase de Vichnou, qui fait apparaître le Ciel et la Terre, grands parents de la Nature.

(86) Ce passage m'a paru difficile. Voici comme je le comprends. Agni doit être considéré sous trois rapports : comme fils de l'arant, comme père du ciel et de la terre, et enfin comme Vichnou illuminant le ciel. Il serait absurde de trouver ici la moindre allusion au dogme d'une trinité quelconque.

(87) Voici les noms et le nombre de ces 94 périodes: 1 an, 2 ayanas ou demi-années, 5 ritous ou saisons, 12 mois, 24 pahchas ou demi-mois, 3o jours, 8yâmâs ou heures, 12 lagnas ou divisions de l'équateur. Dans ce calcul je trouve 5 saisons ; je serais porté à n'en compter que 4, et à ajouter aux 12 mois le mois supplémentaire.


LECTURE III.

(i) Ces deux mots traduisent les mots Vasou et Roudra, que le poète attribue ici aux Aswins , et qui appartiennent à deux classes particulières de dieux.

(2) Outchathya était le père de Dîrghatamas.

(3) Un roi, fils de Tougra, vaincu et pris par ses ennemis, fut lié et jeté dans la mer. Il invoqua les Aswins, qui le soulevèrent sur leur char. Voy. section I, page 290, note 76; page aa3 , note 16; page 297, note 64 ; page 298, note 79.

(4) Je suppose que ces deux êtres sont le jour et la nuit, représentés peut-être par les Aswins.

(5) Tout ce passage est d'une grande obscurité. Il semble qu'il contient des allusions à la vie particulière de Dîrghatamas, fils d'Outchathya, alors centenaire. Accablé d'infirmités, il craint d'être brûlé par le feu du sacrifice, ou submergé par les libations. Ce feu, ces libations peuvent être l'image de la chaleur ou du froid, dont le vieillard redoute l'influence. Il est même possible que le mot dasati, signifiant à la fois dix offrandes et dixième dizaine, soit une allusion à son âge. Le commentaire, suivant son usage, fait une histoire de Dîrghatamas, où il est sauvé du feu et de l'eau. Je me suis vu réduit à deviner.

(6) J'ai conservé fidèlement cette expression, que le commentaire explique par l'impossibilité de marcher. Gantoumasaktah : celui qui ne peut marcher, est dit manger la terre.

(7) Je suppose que ce personnage est le dieu Agni : je rapproche le mot Trétana de Trita, un des noms portés par cette divinité, qui guérit la tête de Dîrghatamas et attaque sa poitrine. Le mot que j'ai rendu par rayon peut aussi signifier jus dit soma.

(8) Littéralement, dans son dixième youga.

(9) Les devas terrestres, c est-a-dire les rites personnifies, ou les prêtres, par le sacrifice, ont donné naissance à Agni et au soleil, qui ont eux-mêmes enfanté, c'est-à-dire révélé par


la lumière, le ciel et la terre. Le commentaire comprend que les prêtres aiment le ciel et la terre comme on aime un enfant.

(10) La suite des idées est, dans cet hymne, difficile à saisir, surtout à cause de l'équivoque de certains mots. Par exemple, le mot soûnou peut signifier fils et homme jaisant des libations. En adoptant le premier sens, les dévas, qui, dans le premier distique, sont les pères du ciel et de la terre, en seraient ici les enfants.

(11) Les deux pièces de l'arant sont de bois, quoiqu'elles ne soient pas d'une même essence. Le commentaire rapporte ces mots au ciel et à la terre. Au reste, je ne serais pas étonné qu'il existât quelque rapport mystique entre le ciel et la terre, et ces deux pièces de l'arant, l'une supérieure , l'autre inférieure.

(12) En d'autres termes, la terre et le ciel vivifiées par les rayons du soleil.

(i3) Les Ribhous sont des dieux qui représentent, dit-on, les rayons du soleil, et dont le culte est moins ancien que celui des autres divinités. Il semblerait qu'avant d'être reconnus comme dieux, ils furent hommes sur la terre. Leur légende, comme on peut le voir dans cet hymne même, paraîtrait indiquer qu'ils inventèrent plusieurs cérémonies, et fondèrent une espèce de culte nouveau. Voy. section I, page 254', note I. Les détails de cette légende peuvent se rapporter à une espèce de révolution religieuse; mais ils sont assez obscurs pour qu'il soit difficile d'exprimer sur cet objet une opinion définitive.

(14) Agni, chargé de porter les holocaustes adressés aux dieux, est naturellement leur messager auprès des Ribhous, qui ont la prétention d'arriver à ce rang élevé. Ils veulent avoir aussi les honneurs du vase des libations, réservés à Agni seul. Ils sont trois, et les dieux consentent à ce qu'il soit fait quatre vases de celui qu'avait fait Twachtri, leur artiste.

Cette expression est connue; elle fait allusion aux apprêts du sacrifice.

(16) Le sacrifice des Ribhons est interrompu; en d'autres termes, leur vache est morte; car la vache, c'est le sacrifice. Il s'agit de la faire revivre.


(17) Quels sont ces deux vieillards, père et mère des Ribhous, sinon le ciel et la terre, que les rayons du soleil doivent faire renaître ?

(18) Par le sacrifice les dieux reçoivent un char, c'est-à-dire les honneurs et les présents qui l'accompagnent. Vrihaspati est une forme d'Agni, et ses vaches sont des sacrifices de diverses espèces.

(19) Le moundja est une plante dont la tige pouvait servir à remuer les boissons, ou bien à enlever les impuretés qui s'y trouvaient mêlées. Une autre explication reconnaît une montagne Moundjana, qui produit la plante du soma.

(20) Autrement, le troisième savana, celui du soir.

(21) Ce dieu est Agm, ou le soleil.

(22) Traduction incertaine : car ces deux personnages peuvent ètre aussi le Ciel et la Terre, aïeuls du monde, et assistant partout les Ribhous.

(23) Les bras de cette espèce de dieux, ce sont leurs rayons. Arrêter leur bras, c'est peut-être aussi gêner leur sacrifice.

(24) Le chien qui rompt le silence de la nuit, c'est le vent, suivant le commentaire. Mais il faut se rappeler qu'il y a une chienne nommée Saramâ, et qui n'est autre chose que la prière, dont la voix éveille, le matin, tous les ètres pour le sacrifice.

(25) Agni est un quatrième Ribhou; et réciproquement les Ribhous doivent être des formes d'Agni, lequel est, comme on sait, enfant de la foi ce.

(26) Ces trois noms sont ceux de trois Adityas : nous savons que Mitra est l'âditya du jour, et Varouna celui de la nuit. Nous avons vu tout à l'heure que ce dernier habitait les eaux et les mers, parce que la nuit engendre les vapeurs et l'humidité. Pour Aryaman , le commentaire dit ici que c'est l'âditya de la mort, antacâlâbhimant.

(27) Le texte porte dyou, que l'on explique par l'idée du vent qui va toujours.

(28) C'est ordinairement une épithète d'Indra : cependant comme le mot signifie séjour des Ribhous, ce pourrait bien être le soleil.


(29) Ce sont les dé vas, c'est-à-dire les prêtres, qui le choisissent pour le sacrifice.

(3o) Ainsi le col et le front doivent être blancs. Voyez, dans 1 le Dabistan de M. Troyer. tome II, page 79, des détails curieux sur cette espèce de sacrifice.

(3 1) Vîtaprichtha : le commentaire l'explique par homdvdnfta ou paryagnicrita.

(32) Littéralement, un bon parent, soubandhou.

(33) Le Sritapâca est le moment du sacrifice où la chair de la victime est bouillie.

(311) On l'appelle Twachtri.

(35) Ce sont le cœur, la langue, la poitrine.

(36) Boulettes de riz et de beurre.

(37) Le cheval du sacrifice devient un cheval celeste; Il est le soleil lui-même, appelé déjà aswa, cheval, à cause de sa rapidité. Cet hymne est donc proprement un hymne au soleil.

(38) Le texte porte simplement samoudra, mer. Le sens de ce mot n'est pas celui qu'en français nous pouvons lui donner, quand nous disons que le soleil sort de la mer. Cette mer dont parle l'auteur, c'est ou cet amas de vapeurs célestes d'où se dégage le soleil, ou plutôt ces libations du sacrifice qui donnent naissance à l'astre divin, suivant la doctrine des poëtes de cette époque. Selon cette idée, le cheval, qui va devenir le soleil, sort du foyer d'Agni, où son corps a été jeté comme offrande; il sort aussi de ce corps terrestre et corruptible.

(3g) C est-a-dire , tes rayons.

(40) Yama est le dieu de la mort; la victime a été remise par lui au feu du sacrifice.

(41) Ce feu du sacrifice, c'est Trita, autrement Agni. Cest lui qui, comme on sait, attelle le char des dieux; expression que nous n'avons plus besoin d'expliquer.

(42) Le commentaire suppose que Gandharva, c'est le soma. Le soma est représenté par les poëtes comme brillant, et reflétant quelquefois les rayons du soleil; et, en termes poétiques rênes et rayons sont synonymes. Gaadharva signifie aussi cheval. C'est un dom du soleil ou d'Agni.


(43) Ce ne sont pas neuf stations différentes, ce sont trois mêmes stations vues à travers un milieu différent, qut; forment trois états du ciel : le ciel brillant, le ciel nuageux, le ciel nébuleux. Ce sont des couches diverses de l'air, que les Indiens appellent mondes, où le soleil semble se tenir, suivant l'apparence du temps. Le commentaire invente, à ce sujet, des triades singulières, telles que le nuage, l'éclair et le tonnerre, ou bien la nourriture, la plante, la semence: j'ai pensé que tout cela n'avait aucun rapport avec la phrase présente, qui exprimait, d'une manière plus complexe, une idée que nous connaissons depuis longtemps, les trois positions du soleil au levant, à midi, au couchant.

(44) Varouna est le sobil considéré comme retournant, caché pendant la nuit, à son poste du matin.

(45) C'est-à-dire, tes rayons.

(46) Je pense que monter le cheval ou préparer le char d'un . dieu., ce sont deux expressions qui ont le même sens. Cependant on a dit tout à l'heure qu'Indra avait le premier monté sur le char dn cheval céleste; cette phrase pourrait donc signifier : les dieux se sont réunis pour l'holocauste offert à celui qui, etc. -

(47) Que sont ces coursiers? les jours peut-être, ou les rayons.

(48) Ce sont les rayons du soleil.

(49) Ce frère d'Agni est le feu céleste, le feu de la foudre, Védyouta, qui siége surtout dans les nuages et dans l'air : c'est pour cela que le commentaire semble le confondre avec Vâyou. Nous respirons aussi ce feu, c'est pour nous le souffle de vie.

(5e) Ces trois frères me semblent être le feu du sacrifice, le feu céleste et le feu solaire.

(51) Le nombre sept s'applique à plusieurs espèces de choses : sept rayons, sept flammes, et par conséquent sept chevaux du soleil, sept mondes inférieurs, sept mondes supérieurs, sept mères, ondes ou genres de soma, sept mers ou lacs, sept genres de mètres, sept prêtres officiant dans un sacrifice.

(52) Le commentaire veut que ces trois moyeux représentent trois saisons, ou les trois temps, La roue, dit-il, c'est l'année T ou plutôt le risque solaire.


'53) Ces personnages, suivant le commentaire, sont l'Ayana (semestre), le Ritou (saison), le Mdsa (mois), le Pakcha (demi-mois), le Divasa (jour), la Râtri (nuit), et le Mouhnurtta (heure).

(54) Que sont ces sœurs? Le commentateur pense que ce sont les six saisons, auxquelles il faut ajouter, pour compléter le nombre sept, le treizième mois complémentaire.

(55) Ces sept vaches sont les sept mâtris ou espèces d'ondes.

(56) Les sept espèces de mètres sur lesquels se composent les hymnes.

(57) Ce sont les rayons ou les nuages.

(58) Ce père et cette mère, suivant moi, ce sont les deux pièces de l'arant. Jusqu'à présent nous avons vu qu'elles étaient appelées les deux mères : ici ) il m'a semblé que la pensée de l'auteur était de supposer un mariage entre ces deux pièces, dont l'une (outtarâ), pour produire le feu, est introduite dans l'ouverture que présente la seconde (outtânâ). Le commentateur rapporte ce passage au ciel et à la terre, et se trouve forcé de faire violence aux mots et même à la grammaire. Voy. section I, page 161, note 49.

(59) C'est la libation qui nourrit et augmente le feu.

(60) Voir la note 48.

(61) Le feu, étant triple, est considéré comme naissant trois fois, et comme devant ces naissances à des parents différents. Je n 'ose dire jusqu'à quel point le commentateur est ici embarrassé, parlant des trois mondes et de leurs gardieus, des trois temps, etc. Je crois avoir été plus heureux que lui.

(02) Agni est le messager du sacrifice, et porte aux dieux les offrandes et les prières.

(63) Ce sont les jours et les nuits; 36o, nombre rond répété deux fois.

(64) Pourichin est l'ayana du midi : ce mot est traduit par aqueux.

(65) Ce sont les mois, le demi-mois, le jour, la nuit, et l'heure.

(66) Je suppose que ce sont douzepakchas ou demi-mois.

(67) C est -dire, élevé. C'est l'ayana du nord...

(68) Voy. note 52. Les roues sont ici ce que tout à l'heure


il appelait pieds, ce que dans" le vers suivant il va nommer rayons.

(69) Les rayons sont les six ritous ou saisons.

(70) Voy. la note 64.

(71) Je suppose que ce sont les dix points cardinaux.

(7a) Ce frère unique est le treizième mois, ou mois intercalaire. Les mois ainsi disposés par couples - peuvent prendre le nom des six ritous.

(73) L'enfant savant est en quelque sorte le père de son père. Voy. Lois de Manou, la même pensée exprimée à l'occasion des Angiras, livre 111, si. i5'3.

(74) Cette image représente la libation tombant sur le feule pied de la vache, c'est la flamme qui reçoit la libation, et qui, par des mouvements alternatifs, éclate ou s'affaisse. Cette flamme pourrait encore être considérée comme brûlant ici dans le sacrifice : c'est le pied inférieur; et comme brillant dans le soleil, c'est le pied supérieur.

7 5 ) Manas lôkicam.

(76) Ces deux esprits ( le texte dit souparnas, êtres ailés) n'en font qu'un (tlrdtmyam), et sont Y esprit suprême (paramâtmâ) et l'esprit de vie (djtvdtmd). C'est ainsi que Plotin fait l'âme du monde sœur de l'âme humaine. JIéracléon dit que l'âme pneumatique a son autre moitié dans Ig région des intelligences supérieures, moitié avec laquelle elle doit s'unir un jour. Il y a de l'Indien dans toutes ces doctrines.

(77) Sous l'allégorie d un arbrç,. les poëtes font souvent allusion on au monde, on au corps humain. Voy. Oupnékhat, tome I, p. 3ao. En m'abstenant de toute réflexion, je ferai remarquer qu'il y a ici un reflet du commencement de la Genèse. Le pippala est l'arbre appelé ficus religiosa. -

(78) Le commentaire dit que ce. seigneur est le djîvâtmâ, ainsi identifié avec Agni, ou le père du monde.

(79) Les esprits dans cet état sont appelés kchêtradjnâh : ils connaissent l'enveloppe corporelle.

(80) Ces trois espèces de mètres, suivant le commentaire, étaient consacrées aux trois savanas, qui en avaient pris leurs noms, et q.se trouvaient eux.-mêmes. sous la dédicace de trois


divinités particulières. En effet, le distique a5 indiquerait que la Gâyatr! est réservée à Agni; le Trichtoubh, au Soleil ; la Djagatî, au dieu de l'air.

(81) L'arca est un hymne, une pièce artchanasâdhanam.

(82) Le sâman est un recueil d'hymnes chantés.

(83) Levdca est une réunion d'hymnes appelés souktas, et qui me sembleraient avoir été parlés.

(84 J'ai imaginé qu'il devait y avoir deux espèces de vâcas, pour que l'un puisse se composer de l'autre. Voilà pourquoi j'ai employé le nom d'anouvâca.

(85) Un alrchara est une lettre ou une syllabe. Mais ici ce * mot me semble avoir un autre sens : il signifie vers , lequel est composé de deux ou quatre padas, c'est-à-dire fragments de vers, hémistiches. Le mot pada a encore un autre sens (vers 23 et 45 ) ; il veut dire le sujet chanté dans le vers. Il est un autre mot que je veux aussi expliquer ici : c'est le mot vyoman (vers 34, 35, 39 ). Il m'a paru avoir quelque rapport avec le pranava. C'est le titre de l'hymne; c'est le personnage sous le nom duquel on met cet hymne, en quelque sorte le patron qui le couvre.

(86) Le commentateur et M. Wilson disent que c'est le sa-man, Je croirais assez que c'est une épithète du Trichtoubh, plus rapide que la Djagatî.

(87) J'entends que la Gâyatrî est employée pour dépeindre les vertus d'Agni et de ses trois feux. Je présume que la destination de ces trois mètres n'est pas d'une observation rigoureuse, car cette règle me paraît subir plus d'une exception.

(88) Il me semble que la vache est la libation qui doit augmenter la force du feu, devenu son nourrisson, et communiquer ensuite les rayons au soleil.

(89) C'est-à-dire, la libation est jetée sur le feu qu'elle aliq. mente, et frémit en y tombant.

(90) Je pense que le lecteur s'explique bien toute cette allégorie, en la rapportant à la libation. Le commentaire pense ' que la vache, c'est le nuage; que son veau, c'est la terre; que la tète de ce veau , ce sont les montagnes.

<91 " Le mal est appelé ici nirriti.


(92) Je suppose que I auteur désigne le pôle du nord , outidnâyoh tchamwtJh, dans l'endroit septentrional où les deux surfaces se touchent. L'étoile polaire se nomme outtânapada. C'est le point qui a été plus tard le sommet du mont Mérou, partie la plus élevée de la terre, et partie centrale du ciel.

(93) Le mot douhitri peut ne pas signifier fille : il marque l'état de celle qui se nourrit de lait.

(94) Vichnou est un des noms du soleil, dont les rayons se décomposent en sept parties.

(95) La vache dont il va être question maintenant, c'est la . parole sainte, que l'on a aussi divinisée sous le nom de Saras-watt, déesse de la parole, vdgdévt.

(96) Dans la supposition que cette vache est la parole, et par conséquent la poésie sacrée, on se rend bien compte de la multiplicité de ses pieds; ses mamelles, ce sont les a/rcharas, ou les vers qu'ils composent. ( Le mot akchara signifie au$si onde: j'ai cru pouvoir modifier la traduction.) Le commentateur, adoptant une autre idée, et voulant que cette vache soit le nuage, dépense beaucoup d'esprit pour expliquer les diverses épithètes qui ont rapport aux pieds que l'auteur donne à sa vache. Ses efforts ont contribué à me faire persister dans le sens que j'ai suivi. Ces ondes dont il est question sont ou celles des libations qui accompagnent la prière du sacrifice, ou les ondes du ciel que fait tomber la prière.

Ún) Ce sont les trois feux dont nous avons parlé au commencement de cet hymne : le feu solaire, le feu du sacrifice, et le feu céleste, qui est aussi le feu vital.

(98) Le mot brdhmana se trouve ici pour la premiere fois. îl signifie fils de fyrahman ou de prêtée. Je ne pense pas qu'alors il fût usité comme distinction de caste.

(99) Le mot gouhd, employé ic" me représente cette grande voûte formée par le ciel, et qui, sans les trois Agpis, ressemblerait à une caverne ténébreuse.

(100) C'est-à-dire, quatrième. Ainsi s appelle l'âme suprême non mêlée à la matière : le paramâtmd ou adhyâtmâ, distingué du bhoûtâtmâ qui est appelé aussi djîvâtma et déMtmd, noms de l'âmc universelle unie aux éléments matériels.


(toi) C'est-à-dire, les rayons.

(102) Ce mot traduit sati-ou, que le commentateur explique par oupatchara. Je remarque que ce même mot signifie l ai-guille du gnomon.

(io3) Les Sàdhyas sont, comme le dit le mor, ues hommes devenus parfaits, et formant, après leur mort, une classe de demi-dieux célestes.

(104) Autrement, de l'homme.

LECTURE IV.

(1) Allusion à la légende qui raconte que, dans la l-echerche des vaches enlevées par les enfants de Bala, les Marouts et les Angiras agirent de concert, et marchèrent avec Indra. Voy. section I, page 249, note 36.

(2) Voy., plus haut, lecture 111, note 20.

(3) Ce mot, qui signifie brillant, s'applique tantôt à la Terre, tantôt au Ciel, quelquefois à Aditi. Le commentaire dit ici : Prithivî nândvarnâ, terra multicolor. Quoique les vents se jouent dans l'air, il semble qu'on les ar faits de préférence enfants de la terre. Voy. section I, page 257, note 23; page 268, note 37.

(4) Agastya est frère d'Indra par l'amitié que le dieu lui porte.

(5) C'est-à-dire, les rayons.

\ 6) C'est ou le nom d'un homme, ou plutôt une épithète du nuage, dont les eaux coulent sur le gazon.

(7) L'offrande composée de mets, et l'offrande formée de boissons.

(8) Je crois que le mot sarad s'emploie pour signifier libation.

(9) C'est-à-dire, le feu du sacrifice résonne.

(10) Cette vache, c'est la prière.

(ix) Traduction du mot asoura.

(12) Ce nombre sept correspond sans doute au nombre des torrents qu'ailleurs on voit s'ouvrir sous les coups de la foudre d'Indra.

(i3) Voy., pour cette légende, section l, page 275, note Il.


(14) L air a vu naître et a porté ces nuages, considérés comme ennemis d'Indra, et personnifiés sous le nom des Asouras; que ces nuages périssent dans l'air où ils sont nés.

(i5) Personnage dont il a été souvent question. Voy. section I, page 266, note 8; page 275, note 10; page 288, note 49; page 290, note 85 ; page 292 , note 117; page 3oo, note 109. Coutsa était ami d'Indra, qui le prit sur son char dans sa guerre contre Souchna. Des deux roues du soleil, Indra en prit une pour lui, et donna l'autre à Coutsa. Il est à croire que, dans cette légende, il faut voir un conte sur la foudre d'Indra.

(16) Nous avons vu qu'Aryaman est un des noms du soleil, considéré comme destructeur.

(17) Douryona est, dit-on, le nom d'un prince, et Couyavâtch celui d'un Asoura.

(18) On trouve dans ce passage deux mots : nabhas et sahas, qui sont les noms de deux mois de l'ancienne année indienne, assez éloignés l'un de l'autre. Je n'ai pu supposer qu'il fallût reconnaître ici ces deux mois. J'ai vu dans sahas, la force ; et dans nabhas, la puissance de nuire.

(19) Voy., pour Tourvasa, section I, page 267, note 33; page 288, note 58. Pour Yadou, section I, page 267, note 33 ; page 288, note 58.

(ao) Voy. section I, page 249, note 39.

(21) Lopâmoudrâ est l'épouse d'Agastya. Cet hymne est une invitation faite à Agastya par Lopâmoudrâ pour le sacrifice. Il me semble renfermer certaines allusions hardies que repousse la pudeur française : c'est un dialogue allégorique entre la prière et la libation. Le mot vrichan, que je traduis par mari, représente le breuvage sacré ; et son épouse, c'est la prière, a laquelle il doit s'associer. Au moment des sacrifices, les femmes étaient chargées de préparer les libations, et d'aller sur la montagne rechercher la plante qui servait à faire le soma. Voilà pourquoi Lopâmoudrâ débute par se plaindre de sa fatigue.

(22) Saradah, rendu encore ici par libations.

(23) C'est-à-dire, il fit des prières et des libations. Le commentaire entend qu'il se livra à l'amour et à la pénitence.

(24) L'aurore.


(25) Nous savons ce que signifie ce miracle, qui consiste a rendre le lait à la vache. Voy. l'histoire des Ribhous, page 254, note 1.

(26) Voy. section 1, page 271, note 14 ; page 290, note 79, page 294, note 9 1 ; page 296, note 44; page 298, note 81; page 299, note 93.

(27) Voy. section I, page 290, note 70; page 295, note lU, page 297, note 64; page 298, note 79; section 11, page 558, note 3. Il s'appelait Bhoudjyou.

(2.8) Le soleil et la lune. Dans les deux distiques qui suivent, il est question d'abord du soleil, qui éclaire le monde; ensuite de la lune, qui semble avoir une influence sur l'élément humide.

(29) Voy. section I, page 290, note 87; page 29J, note 29; page 297, note 58; page 298, note 85.

(30) Voir plus haut, note 27.

(31 ) Le commentaire, qui donne ce sens, dit que ces métaux sont l'or, l'argent, et le cuivre. Je donnerais au mot tridhâtou un tout autre sens; j'y verrais plutôt une allusion aux trois stations du soleil.

(32) Nom de Rlchis, ou saints personnages présents.

LECTURE V.

(1) Vov. section I, page 270, note 1 ; page 291 , note 110.

(2) Voy. section I, page 295, note 3t.

(3) Voy. section I, page 258, note 29, et page 200, note 57.

(4) On traduit aussi : Que les Dévas traitent comme leurs enfants.

(5) Nom d'Agni.

(6) Le poëte emploie le mot Ild au pluriel.

(7) Nom du nuage, ou d'Indra lui-même, qui a ce nuage pour base de son séjour. Ahi, comme nous l'avons vu, est un nom de ces Asouras qui habitent les nuages. Le mot bnudlma signifie racine, partie inférieure.

(8) C'est-à-dire, Agni, né des libations. Des libations du sacrifice se forme le nuage, qu'Indra doit faire fondre sur la


4erre. ce enpmp senq, on pput appeler aussi le soleil ¡ib des ondes ou des libatipns, nuiscru'il naît du sacrifice

(9) Nom d'Indra.

(10) Anna devQtât appelé aussi Pitou.

{q) Voy. sectionI, page 271, note 36; pme 286, note 3u.

(12) Démarche naturelle à ceux qui respirent une odeur dans l'air. -

(i3) Yâtâpi est le pugge que le vent pousse, et dont il augmente le volume. Les Pourânqp contiennent une légende de Vâtâpj et d'Agagty§, Le çpmmentaire donne Vâtâpi pour une foprçie de piton, dieu des offrandes.

(14) dieu de la libation, quq le corpmentaire veut distinguer de Pitou.

(i5) Le poëte désigne la fomalatd, qui est la sarcostema viminalis , ou l'asclepias aeida, ; pt, sans doute aussi, les autres végétaux qui peuvent être employés à former la matière des offrandes.

(16) Le nom de ces gâteaux est çqrambha; ils sont faits de fleur de farine fie caillé. Il me semble que la forme de ces gâteaux est celle que doit présenter le. nuage que les vapeurs des offrandes contribuent à former.

7J Je rappellerai au lecteur que, par Je mot déva, j'entends les ministres du sacrifice, ou bien ces êtres divinisés qui représentent les rites et les hymnes.

(ioj Nom d 'Agni. Voy. section I, page 251, note 56. i- ». T _

Je renvoie pour ce passage aux notes qui se trouvent •section I, page 25a, note 59; et section II, page 552, note 3o.

(20) Voy. Section I, page 246, note 23, Le commentateur dit que ces trois déesses sont des formes différentes de l'essence d'Aditya, appartenant, Bhâratî an ciel, liâ à la terre, Saraswatî à l'air.

(21) Voy. section I, page 952, note 61. Twachtri est le feu vital, et l'on voit comment il peut contribuer à l'accroissement des formes.

(22) Vanaspati, nom d'Agni.

(i3) Nom d'une offrande faite en prononçant ce mot.

(24) C'est-à-dire, ceux qui font les frais du sacrifice et ceux


qui en surveillent les cérémonies, en quelque sorte les laïques et les clercs.

fa5) Ce sont les enfants de Cakchîvân.

26) Nom d'Agni.

(27) Voy., pour le mot âpri, la note t>4, page 231, secuun j.. L'explication de ce mot doit être ici modifiée ; le soleil tient la place d'Agni. .

(28) Je suppose que le poëte désigne ici Agni et le soieu, le feu du sacrifice et le feu solaire. L'hymne représente l'état du ciel avant que le sacrifice commence.

(29) Ce que j'appelle ténèbres, par une espèce d'hypallage, est appelé dans le texte les invisibles.

(3o) Voici les noms de ces plantes : s ara , saccharum sara , vulg. saraharî; cousara, espèce de mauvais sara, creux ; darbha, autrement cousa, poa cynosuroides; sénya, ou sérya, barleria oristata, autrement aswabâla, saccharum spontaneum ; moundja (saccharum munja); vîrana (andropogou rnuricatum).

(31) Il y a ici une antithèse que je ne reproduis pas : les invisibles ont été vus.

(37.) Ces ténèbres sont formées par des vapeurs semblables à celles que le poëte suppose ailleurs issues de l'offrande du soma. Je ne pense pas, avec le commentaire, que le Soma soit ici la lune, séjour des vapeurs ténébreuses de la nuit : il semble même que ce séjour soit plutôt le soleil.

(33) Ces génies s'appellent yâtoudhânas.

(34) Le mot rendu par cette périphrase est souravan. Le soleil doit envoyer en pluie les vapeurs qui s 'élèvent vers lui; il les recueille, et ressemble à ces hommes qui distribuent, sous une tente qui met les buveurs à l abri des chaleurs du jour, des boissons spiritueuses (sourd).

(35) Cette liqueur est la pluie elle-même, qui prolonge ta vie de l'homme en donnant à la terre une heureuse fécondité. Le dieu qui la forme, c'est Indra. ..

(36) Nous avons vu que ce nombre vingt et un était formé de trois fois les sept langues ou rayons d'Agni. Si le nombre trois n'est pas formé par celui des savanas , il l'est peut-être


par celui des trois couleurs qui composent la teinte des rayons savôir, le roue , le noir, et le blanc.

(37) Voy. section I, page 264, note 81.

(38) La note 36 rend compte des vingt et une flammes; la note 80 delà lecture 11, de la section I, nous apprend ce que l'on entend par les sept rivières. Les rayons du soleil, d'an côté, pompent les vapeurs; ces vapeurs retombent en pluie, et sont, d'un autre côté, reçues par les rivières : tel est, ce me semblé, le sens de ce passage.

(39) Quel est ce personnage de Couchoumbhac&? Je suppose que c est Indra, le dieu qui met tordre dans le monde J et dont la foudre doit séparer les nuages pour en extraire l'eau, comme il est dit dans ce vers. Le commentateur semblerait croire que c'est un Asoura, chef présumé des ténèbres. On peut encore penser que ce personnage est ici joué par le poëte Agastya, agissant en vertu du sacrifice, et détruisant les maléfices par une espèce 'de vidyd ou de charme, pour former une pluie bienfaisante ; de sortè que le Couchoumbhaca serait le nom donné au prêtre qui fait une conjuration dont le résultat doit être salutaire. Ma première explication me paraît plus naturelle. Couthoumbhaca et Harichthâs, suivant moi, sont une même personne-. Dans le cas où l'on admettrait la fonction du Couchoumbhaca, au lieu de la foudre il faudrait mettre la coupe du sacrifice. 1

(4o) Métaphore qui indique que les vapeurs de la nuit sont devenues une"onde bienfaisante. Je me suis observé dans la traduction de cet hymne, pour n'employer aucune expression qui put rappeler des légendes que je crois plus modernes que le Rig-Véda, et qui en sont comme le commentaire poétique. Ainsi, j'ai évité de rendre le mot vicham par poison, parce que je seràis entré dans l'esprit de ces auteurs qui représentent les sapeurs comme le poison des serpents de la nuit. Or, ces serpents, ce sont les nuages- qui serpentent sur le ciel. Lé soleil, comparé à un oiseau, devient Garouda, et fait la guerre à ces serpents. L'hymne que je viens de traduire ne m'a point paru présenter de semblables idées : c'est ce qui doit faire rejeter, avec encore plus de confiance, une pièce ici in-


tercalée, où il est question de cette race de serpents célestes. Le premier mandata. (Voy. section I, page 245, note i ) finit en cet endroit ; il paraît que le copiste a l'habitude de clore ainsi chaque mandata par une pièce de son invention, dont il n'est point question dans le commentaire, et qui d'ailleurs se trahit elle-même par son style moderne. Le second mandala porte le nom de Gritsamada, Le premier était celui des cent Richis.

(41) Le poëte dit Asoura.

(42) Nom d'Agni, qui donne des richesses.

(43) Il me semble qu'il existe un autre Gritsamada, fils de Sounaca, de la famille de Bhrigou.

(44) Dans le texte se trouve le mot Prisni, qui s emploie pour la terre. Cependant il peut aussi signifier air (antarikcha).

(45) Ayou et Manou sont employés, dans cette phrase, d'une manière générale pour dire l'homme.

(46) Voy. section I, page 249, note 39. ..,

(47) Cet hymne a des rapports avec le treizieme de la lecture 1, section I, et le sixième de la lecture 11 de la section II. Je renvoie aux notes de ces deux hymnes pour les renseignements relatifs aux épithètes.

(48) Il faut se rappeler que Twachtri est le feu vital, qui anime les formes auxquelles il vient s'allier.

(49) Les enfants d'Ousidj sont les descendants de Cakchivân, ou bien le mot Ousidj doit s'entendre comme synonyme de prêtre.

(5o) C'est-à-dire que les reflets du feu se répandent sur les officiers du sacrifice.

[5t ) Le sacrifice du soir.

(32) Hotri. Le poëte, dans cet hymne, emploie sept expressions différentes, affectées aux diverses fonctions du prêtre. Je tâche de les traduire par une périphrase qui en explique la racine.

(53) Les prêtres viennent de produire le feu : ils sont ses pères, et lui, en les protégeant, se montrera leur père.

(54) Guides aurait dû être mis au féminin : car rasmi signifie à la fois rênes et rayons. Or, ces sept guides ou rayons, ce sont les sept officiants qui prennent part au sacrifice (hotracas).


(55) Potri.

(56) Agni, dans le sacrifice, naît et meurt ; il est considéré comme un Manou, comme un mortel.

(57) Dadhanou : ce moL m'a semblé un des sept noms affectés aux ministres du sacrifice.

(58) Prasdstri.

(59) Nechtri.

(60) Ces trois sœurs sont les flammes des trois feux gdrltapatya, dhavantya et dakchina, Voy. livre I, page 251, note 52.

(6r) Je rends ainsi le mot masculin mdtri, vase qui mesure, qui renferme la libation. Ce mot signifie aussi l'homme, le père de famille qui mesure, qui compose le sacrifice. Le commentaire voit ici un nom féminin, et le rapporte à l'enceinte du sacrifice (védi). Cette sœur, dont il est ici question, est la cuiller (djouhou) qui sert aux libations. On peut bien encore donner le nom de mâtri (mère) au réservoir des ondes du sacrifice.

(62) Adwaryou.

(63) Ritwig.

(04) Il naît comme feu du sacrifice et comme feu solaire : de là son nom de dwimdtri.

(65) Cette épithète est remarquable, Bhdrata. Le commentaire donne ce mot comme étant un nom affecté aux prêtres.

(66) Le texte porte les vaches, les taureaux et les octopodes. J'ai pensé que par le mot vaches il fallait entendre , comme nous l'avons vu souvent, les flammes du foyer; par le mot taureaux (oukchan), les libations'; et par le mot octopodes, les invocations divisées en huit padas. Il y a aussi un mètre appelé achtt, Le commentateur dit que le mot achtâpadise rapporte à la vache quand elle est pleine, parce que ses pieds et ceux de son veau forment le nombre de huit. Le mot achtâpadî peut aussi désigner le plat des offrandes, divisé en huit compartiments. Voy. Dictionnaire de Wilson, achtdngdrghya. Le sacrifice dans lequel est offert le beurre sacré dans huit vases, est appelé achtdcapdla,


LECTURE VI.

(1) L'auteur fait allusion aux deux naissances d'Agni, dans le feu du sacrifice et dans le feu solaire.

(2) Allusion aux foyers des trois espèces de feux.

(3) Nous savons que de Varani on tirait, pour le sacrifice, le feu qui semble y dormir. Le poëte représente l'ara nt comme un personnage qui s'éveille ou qui dort.

(4) Voy. section I, page 264, note 76.

(5) Vo-y. section I, page 264, note 2.

(6) Ce personnage est allégorique, et représente la libation. Voy. section I, page 272, note 36; page 286, note 39; section II, page 570, note 11.

(7) Je suppose que ce monstre est le nuage orageux, où se trouvent accumulés les feux de Twachtri. Le commentaire regarde le mot Tivâchtra comme le nom d'un Asoura.

(8) Nom d'un Asoura.

(9) Ce sens 111e parait clair. Le mot tchacra, qui veut dire roue, a donné lieu à une légende que j'ai déjà indiquée. On raconte qu'autrefois le char du soleil avait deux roues; qu'Indra en prit une pour s'en servir comme de sa foudre, et la fit rou- ler dans l'air. C'est là aussi, en d'autres termes, l'histoire de Coutsa, livre I, page 266, note 8, et alibi.

(10) Pour rendre raison de la composition de cet hymne, qui vraiment n'avait pas besoin de cette explication , le commentaire suppose'que, dans un sacrifice où se trouvaient Indra et Gritsamada, les Asouras arrivent avec des intentions hostiles contre Indra, lequel sort de l'enceinte sacrée sous la forme de Gritsamada, et laissant la sienne au Richi. Les Asouras saisissent Gritsamada, le prenant pour Indra ; Gritsamada se défend, et leur apprend ce que c'est qu'Indra.

(11) Le mot parvata signifie montagne et nuage. Les Pourânas racontent qu'autrefois les montagnes avaient des ailes, et se transportaient d'elles-mêmes à travers les airs. La foudre d'Indra leur trancha ces ailes, et depuis ce temps elles sont immo-


biles. Ce conte n'est qu'un abus de mots, et le commentateur le rappelle à l'occasion de ce vers.

(12) Voy. section I, page 264, note 80.

(i3) Voy. section I, page 249, note 36.

(14) C'est-à-dire Twachtri, feu de la foudre.

(i5) Cette caverne, c'est le ciel nocturne, c'est la nuit elle-même et les ténèbres.

(16) Dans ce passage, où le commentateur introduit le ciel et la terre, j'ai cru retrouver l'idée que j'ai déjà exprimée section I, lecture vu , vers 5 et 6; je veux dire la peinture de deux nuages orageux, dont l'un est placé au-dessus de l'autre, et qui s'avancent en même temps.

(17) Le commentateur dit : dans la quarantième année, et littéralement, le quarantième automne. Je ne comprends pas que le dieu attende si longtemps pour exaucer ses serviteurs; je me suis cru autorisé à rendre encore ici le mot sarad par libation, comme je l'ai déjà fait plusieurs fois. Autrement, je ne verrais tout au plus dans sarad qu'un jour d'automne.

(18) Nom d'un Asoura.

(19) Ce qui donne cet accroissement a la plante, c est le sacrifice, ou bien c'est Indra qui a envoyé la pluie.

(20) Ce vase s'appelle Samoudra : il est comme une mer vers laquelle se rendent ces rivières de libations.

.

(21J Dans ce passage, qui est une peinture au sacnnce2 j al vu trois personnes distinctes, et non une seule, quoique le mot éha soit répété trois fois.

(22) Nom d un Asoura.

(23) Voy. section I, page 292 , note 119.

(24) Voy. section I, page 249, note 39.

(25) Je crois que c'est le nom d'un Âsoura.

(26) Voy. section I, page 273, note 56; page 292, note T 18.

(27) Voy. section I, page 273, cote 56; page 290?n0te 77.

(28) Voy. section I, page 290, note 81.

(29) Nom d'un Asoura.

(3o) Nom d un Asoura.

PI) Autre nom u Asoura.

(32) Tous ces noms sont des noms d'Asouras.


(33) Nom d'un Asoura.

(34) Voy. section I, page 266, note 8 ; page 275, note 10; page 288, note 49; page 290, note 85; page 292, note 117, page 3oo, note 109 ; section II, page 568, note i5.

(35) Voy. section I, page 272, note 49.

(36) Voy. section 1, page 271 , note 24 ; page 291 , note 96.

(37) Voir plus haut, note 4.

(38) Ràdjarchi pris et emmené par les Asouras. Voy. section I, page 292, note 119; section II, page 576, note 23.

(39) C'est le fait mentionné plus haut, hymne 5, vers 12.

(40) Voy. section I, page 290, note 81 ; section II, page 576, note 27. C'est un conte allégorique sur le soleil, revenant du bout de l'horizon ; boiteux et aveugle pendant la nuit, il marche et il voit pendant le jour.

(41) Noms de deux Asouras.

(42) Vov. plus haut, note 38.

(43) Mesure itinéraire.

(44) Le commentaire les nomme Adhwaryou etPratiprasthri-

(45) Le commentateur trouve dans ce vers 1 histoire d Indra coupant les ailes aux montagnes volantes.

(46) Nom d uu Asoura.

(47) Ce char, c'est le sacrifice préparé pour Indra.

(48) Ces quatre jougs sont peut-être les quatre cotes de l'enceinte du sacrifice. Le commentateur incertain ne sait s'il faut voir ici quatre espèces de vases, ou de prêtres, ou de cérémonies, ou d'offrandes. Ne serait-ce pas la prière en prose, l'hymne, l'offrande liquide, l'offrande solide?

(49) Ces trois fouets sont les trois tons de la voix; peut-être les trois savanas.

(5o) Les sept guides sont les sept espèces de mètres sur lesquels les hymnes sont composés.

(51) Les dix roues me semblent être, suivant le commentaire, dix offrandes contenues dans le vase du sacrifice (tchamasa). On compte aussi dix serviteurs du sacrifice, qui sont les dix doigts.

(52) Le poëte désigne les trois savanas, ou sacrifices du malin , du midi et du soir.

(531 C'est-à-dire, de l'homme.


(54) Ces coursiers représentent le nombre d'akcharas ou de «yllabes que contiennent les vers des invocations. Voy. section II, page 535, note 85.

(55) Voy. section I, page273, note 57; page 274, note 74; page 3oo, note 111.

(56) Voy. section I, page 266, note 8; page 27 5, note 10; page 288, note 49; page 29o, note 85; page 292, note 117; page 3oo, note 109; section II, page 568, note i5; page 577, note 34.

(57) Noms d'Asouras.

(58) Voy. section I, page 29 r, note 98; page 396, note 32; page 299, note 90.

(59) Nom d'un Asoura.

(60) Nous disons que le ciel est d airain, lorsque la sécheresse dure longtemps.

(61) Voy. plus haut, note 4.

(62) Le texte dit Arya.

(63) Pour exprimer cette idée, le poete emploie le mot Twachtri,

(64) Nom d'Agni. Voy. section I, page 246, note 5.

LECTURE VII.

(1) C'est un nom d'Agni, qui dans cet hymne, quelquefois, se trouve confondu avec Indra.

(2) Le commentaire pense qu il est ici question des rayons du soleil. Je serais assez porté à considérer le mot swardris comme signifiant une portion de l'atmosphère.

(3) Voy. section I, page 249, note 36.

(4) Ces mots sont la paraphrase de l epithete carnayom , a laquelle on peut trouver un autre sens. D'après ce sens, la prière repose dans l'oreille du dieu.

(5) Les Adityas sont au nombre de douze. Dakcha n'est pas ordinairement dans ce nombre.

(6) Ces trois mondes (le texte dit les trois terres) sont la terre, l'air et le ciel.

(7) Le texte emploie le mot dyou, auquel le commentaire


donne plusieurs sens. Ces trois dyou sont sans doute les trois régions de l'air qu'on nomme en anglais heaven, sky, œther; ou bien ce sont les mondes que les Indiens appellent maharloka, swarlofia, pi triloca. Voy. section I, page 9,67, note 24. Le mot dyou signifie brillant, et le commentaire propose encore de voir dans les trois dyous, Agni, Vàyou, et le Soleil.

(8) Ce sont les trois savanas; ou ce sont trois rites, nommés rasdddna, dhdrana. et visradjana.

(9) Asoura.

(10) C'est l'heure du sacrifice du matin.

(11) J ehtends, par ces deux demeures, la demeure terrestre et la demeure'fcéleste, obtenues l'une par ses armes, l'autre par sa piété.

(12) Le commentateur entend tout ce passage des eaux de la pluie que Varouna envoie du ciel. Ce dieu qui tourne autour de la terre, c'est Agni (Parigman). C'est aussi une épithète de l'air, et l'on pourrait dire que les libations s'élèvent dans l'air sous la forme de vapeurs; car, au lieu de ces mots comme pour le nourrir, on peut dire aussi comme un oiseau. Le commentateur, dans son système, veut que parigman s'entende de la terre.

(13) C'est-à-dire, le sacrifice,

(14) Voy. plus haut, page 573, note 48.

(i5) Voy. plus haut, page 56g, note 7.

(16) Nom d'Indra ou du soleil, non natus.

(17) JNom d Indra ou du soleil, quasi unipes. Les mots Adja et Ecapâd ont été réunis pour former un nom de Roudra.

(18) Nom d'Agni. Voy. section I, page 272, note 36; page 286, note 39.

(19) Nom d'Indra.

(*o) C'est-à-dire, Agni.

(21) C'est la pleine lune; la nouvelle lune s'appelle Couhou; le jour qui la précède, Sinivâlt.

(22) Voy. la note précédente.

fa3) Le commentateur dit que c'est le même personnage que Couhou.

(24) Épouse d'Indra.


(a5) ,Épbuse de Varouna.

(26) Pcisni (voy. section I, page 2 57, note 23; ; page 268, note 37; section II, page 667, note 3) est un nom que l'on donne à la terre, et même à l'air. Mais il me semble ici que ce mot, qui signifie multieolor, doit se rapporter au nuage. C'est au sein du nuage que Roudra , c'est-à-dire l'air, enfante les vents. Deux mots de cette phrase, vrickans qui signifie taureau, et oudhan, qui veut dire mamelle, ont donné lieu à une légende. On suppose que Roudra, changé en taureau, a eu les Marouts de la Terre, changée en vache.

(27) C'est-à-dire, du nuage , comme l'indique la note précédente. ,

(28) Nous avons vu, section I, page 272, note 36; page 286, note 39, que Trita est la libation personnifiée. Outrager Trita est donc le fait de l'impie..

(29) Le texte porte le. mot dasagwa. Yoy. section I, page 274 note 5. Le commentaire suppose que les Marouts, après des pratiques de dix mois, ont pris la forme des Angiras, et •offert eux-mêmes le sacrifice. Il raconte une querelle survenue entre les Angiras et les Adityas; querelle dans laquelle les Angiras obtinrent l'avantage par le moyen du sacrifice. Il serait fâcheux que, pour expliquer ce passage, on ftIt obligé de recourir à ce conte, inventé pour donner raison de ce vers. Nous avons vu ailleurs que les Angiras et les Marouts sont des agents du sacrifice. Les feux d'Agni doivent précéder et même engendrer les feux du .soleil. Il est donc naturel que les Ailityas soient vain eus par les Angiras.

(3o) Dans le système du commentateur, ces mots seraient les paroles des Marouts offrant le sacrifice, et disant aux Adityas : « Que les Adityas ne viennent à nous qu'avec l'aurore. •>

(3i) Ces cinq sacrificateurs sont, à ce qu'il paraît, les cinq prânas, on les cinq esprits vitaux (pantchaprânas).

(31) C'est-à-dire, Agm, ne.des libations, apâm napdt. Le commentaire, traduisant ces mots plus littéralement, aquarum nepos, forme cette généalogie d'Agni. L'eau du ciel fait naître le bois, le bois donné la vie au feu ; le feu est ainsi le.petit-fils des eaux.


(33) Agni est considéré comme Védyouta ou feu des nuages, et il habite alors au milieu des eaux. Il est encore considéré comme feu du sacrifice, et il est, sous cette forme , honoré par les eaux des libations qui viennent le trouver. Le feu nommé Ourva est le feu des volcans sous-marins.

(34) Ilâ, Saraswatî et Bhàratî.

- - i l * • cependant il

(35) Ce sens n est pas celui au UUUJIUCUWUC, « m'avait paru qu'il était assez dans l'esprit de l'auteur d établir une antithèse entre la fonction de nourrice et l'état de fille, et de dire qué le dieu était nourri par ses filles. Agni est le fils nourricier de ces ondes qu'il a enfantées en sa qualité de Vedyouta.

(36) La phrase contient le mot aswa [equus) ; et le commentaire croit y voir une mention du fameux cheval Outtchêsravas, qu'il donne comme étant le soleil.

(37) Plus haut la coupe s appelait hotra, ici le vase se nommepotra. Un autre nom est nechtra. 1

(38) Il est question des Aswins, ou bien de Mitra et va rouna.

LECTURE VIII.

(1) J'ai tout à l'heure mentionné les trois noms qu'on donne au vase du sacrifice, hotra, potra, et nechtra. J ignore la différence qui existe entre ces trois vases ; je n'en puis établir d'autre que celle qui résulte de la signification des noms, d 'où ces mots sont dérivés. Hotri est le prêtre qui offre l'holocauste, potri le prêtre qui purifie, nechtri le prêtre qui dirige le sacrifice.

(2) Dieux des saisons. Voy. section I, lecture l, l'hymne 1 , (lui a des rapports avec cet hymne.

(3) Cette coupe (potra) est présentée à Agni, invoqué quatre fois sous le nom de Dravinodds (riche et libéral). Ce passage nous rappelle le vers 10 de l'hymne 15, de la section I, lecture J.

(fI) Savitri, c'est le soleil ; et le vers même indique 1 etymologie de ce mot, qui vient de sava , création.


(5) C 'est-à-dit,e, du nuage qui rafraîchit la terre.

(6) C' est-à-dire, l'aurore, qui précède le soleil et semble être sa mère.

(7) C est-à-ii-e, le soleil voilé, le soleil de nuit.

(oj Les mètres (tchhandas) sur lesquels sont composés les hymnes sont appelés les épouses du dieu que ces hymnes célèbrent.

(9) tchacravaka. est une oie rouge (anas casarca, brahmany goose).

(10) Ces sept roues, suivant le commentateur, sont les six ritous ou saisons, et le mois complémentaire.

(1 r) Le commentaire renouvelle ici l'explication donnée pour les sept roues du char. Mais on ne peut l'admettre, puisque le nombre des ritous est trop grand. Ne serait-ce pas une allusion aux cinq éléments?

(12) Pouchan est le soleil qui brille dans le ciel; Soma est la libation qui existe d'abord dans la plante, et ensuite dans l'air où s'élèvent ses exhalaisons. Le commentaire, tenant compte de la double signification du mot soma, établit le dieu Soma d'abord dans la plante où il naît, et ensuite dans la lune (tchandra). Nous n'avons pas encore vu que Soma fût, dans ces hymnes, identifié avec la lune.

(13) Soma, par la vertu du sacrifice, est le créateur des mondes : Soma est une forme d'Agni.

(14) Le poëte leur donne l'épithète de roudra.

(15) C'est le nom du père de Gritsamada.

(16) Voy. section I, page 247, note 74. J'entends le mot na~ dîtamé dans le sens de snnantium rerum optima. Je ne puis me résoudre à voir ici la rivière de SaraswatÎ.

..

7; Le nom de Lapindjala se donne a un oiseau qui est le francplin. Il paraît qu'on l'emploie aussi pour le Tchâtaca (cucnlus melano-leucus). Ce petit oiseau est supposé ne boire que l'eau du nuage, qu'il appelle par son cri. Le poëte compare au Tchâtaca qui annonce la pluie, Indra qui, comme l'oiseau, vit dans l'air, et par le bruit de son tonnerre annonce Ja pluie.

(j8) C'est de ce côté que doit venir pour l'Indien le nuage.


(19) Il faut supposer que ce foyer, comme dans le sacrifice, est tourné du côté du levant, de sorte que la droite est nécessairement le midi.

(20) J'ignore si le tchâtaca a deux cris. Le lecteur reconnaitra-t-il deux tons dans le bruit du tonnerre ?

(21) Brâhmana : c'est la seconde fois que ce mot est employé. Voy. section II, page 566 , note 98. Le commentaire traduit ce mot par brahmapoutra.

(22) Le dictionnaire dit que carcari est a water jar with a s pou t. Le commentaire explique carcari par vddyavisécha. Il semblerait donc que le carcari serait un instrument, comme un tambour.

(a3) Ici finit le second mandata, termine, comme le premier, par une petite pièce de vers qui me semble de la composition du copiste. Voy. section II, page 594, note 40. lie troisième mandala porte le nom de Viswamitra.

(24) Ce n'est plus le même poète qui a compose cet nymne; et ces libations, que quelques-uns appelaient les mères d'Agni, celui-ci peut les appeler ses sœurs. Agni et les libations n'ont-ils pas pour pères les dévas?

(ib) bans doute ce ne sont pas les sept nviereb mentionnées à la section I, page 264, note 80. Ce sont les sept mères ou espèces de libations. Voy. section II, page 562, note 5i.

(26) Les vases des libations.

(27) Ce sont les deux pièces de l'arant, qui a donne naissance au feu. Le commentaire veut qu'il soit ici question du ciel et de la terre.

(28) Tout ce passage m a paru difficile: je n ai pas cru devoir adopter la pensée du commentateur, lequel croit que ce père c'est l'air, qui, je ne sais comment, se trouve le père d'Agni. Je pense qu'il est ici question du soleil, père du monde, et, par la force de ses rayons, formant le nuage qui est comme la mamelle de la terre. Agni, en sa qualité de vêdyouta, existe dans le nuage que la foudre divise et fond dans les airs.

(29) C'est-à-dire, le ciel et la terre.

(3o) Traduction du mot damounâs. Voy. section II, page 546, note 21.


(3i) Ces plantes servent, soit il alimenter le feu, soit à composer les libations.

(32) Oûrva, volcan sons-marin.

(33) Je croirais assez que le mot ild, au lieu de signifier terre, devrait se rendre par hymne.

(54) Les deux pièces de I (iranî.

(35) Les ousidjs sont ordinairement les enfants de Cakchîvân; mais ce mot est synonyme de dévas. Dans cette phrase les ousidjs ou dévas sont évidemment les rites et cérémonies qui, dans le sacrifice, changent Agni terrestre en Agni védyouta et en Agni solaire.

(36) C'est-à-dire, dans l'air.

(37) Le germe d'Agni est dans Yarani.

(38) Yéswânara.

(39) Mâtariswan est le vent, qui habite l'air ainsi qu'Agni vêdyouta : il anime le feu du foyer, et semble ainsi y avoir apporté le dieu. Il doit le reprendre, et le transporter dans le ciel.

(40) Ces trois strophes sont ainsi consacrées à chanter les trois formes d'Agni, pârthiva (terrestre), védyouta (céleste), souryaroâpa (solaire).

(41) Traduisez autrement - bien disposé pour l'humanité.

(42) Asoura.

(43) Ousidj.

(44) Ousidj.

(45) Voy. livre I, page 251, note 56.

(46) Le texte donne ici un pronom qui est au duel. Le commentaire dit que les deux choses désignées sont Agni et le cousa. Je ne me rends pas compte de cette explication. Je petite que les deux personnes ainsi désignées sont les deux époux qui offrent le sacrifice.

(47) Sapta hotrâni.

(48) Il est question ici des rites personnifiés.

(49) Voy. section I, page a52, note J<J; et section 11, pa^c 552, note 3o.

(5o) voy. section I, page 246, note 7.

(51) Voy. section I, page 247, note 23. Les Sâraswatas sont


les mantras personnifiés, comme les dévas sont les chants aussi déifiés. Quant aux Bhâratis, je suppose que ce sont les gestes, les détails de l'action extérieure du sacrifice, personnifiés comme enfants de Bhâratî.

(52) Les Marouts, habitants de l'air, forment sept divisions. composées chacune de sept individus, total quarante-neuf Marouts. Le dieu de l'air est, par cette raison, appelé le dieu aux sept têtes. * , ,

(53) De l'arant. Il n'est point question ici du ciel et de la terre, comme le croit le commentateur. 1

(54) C'est ici le ciel et la terre. 1

(55) Ce mot n'existe pas dans le texte : sroutch. 11 est donne par le commentaire. Je pense que le mot Ghritatchi doit être considéré comme substantif, avec la signification de libation.

(56) Ces dieux ne peuvent être que les rayons a gnl.

(57) J'ai compris de cette maniéré le mot ouma. Le commentaire y a vu une classe de Pitris.

(58) Vey.. section II, page 55i, note 4.

TIN DES NOTES DE LA DEUXIEME SECTION.



TABLE.

Pag.

Introduction J

SECTION PREMIÈRE.

3 Lecture première J Lecture deuxième Lecture troisième oc Lecture quatrième 00 Lecture cinquième 120 Lecture sixième 153 Lecture septième Lecture huitième 220 Notes de la première section 245

SECTION DEUXIÈME.

Lecture première 3oi Lecture deuxième 336 Lecture troisième 369 Lecture quatrième 394 Lecture cinquième.. ............................ . . 425 Lecture sixième.. 455 * Lecture septième. 488 Lecture huitième 516 Notes de la deuxième section ....................... 545

FIN DE LA TABLE.