Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 350 sur 350

Nombre de pages: 350

Notice complète:

Titre : Dictionnaire diplomatique, ou Étymologies des termes des bas siècles , pour servir à l'intelligence des archives, chartres, etc. Par M. Montignot,...

Auteur : Montignot, Henri (1720?-1790). Auteur du texte

Éditeur : impr. de G.-S. Lamort (Nancy)

Date d'édition : 1787

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb309721186

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 12-319-[3] p. ; in-8

Format : Nombre total de vues : 350

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k9633334v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, X-9116

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/01/2016

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95%.








DICTIONNAIRE DIPLOMATIQUE,

o u

ÉTYMOLOGIES DES TERMES

DES BAS SIECLES,

Pour servir à l'intelligence des 'Archives5 Chartres, &. &c.

Par M. MONTIGNOT J Chanoine àTouli

A NANCY,

J)È L'IMPRIMERIE DE C. S. LAMORT,

Avec Approbation & Privilege.

M. De C. LXXXVII.



PRINCIPES

GÉNÉRAUX

DE DIPLOMATIQUE.

1°.

L

ES plus anciens titres sont écrits en

papier d'Egypte, fabriqué de deux couches des fibres de l'écorce du papyrus , croisées l'une sur Fautre : le plus ancien qui soit connu, est conservé à l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il y a trèspeu de manuscrits écrits sur cette sorte de papier.,

Les manuscrits moins anciens que celui de cette Abbaye ont été écrits sur le coton, tel est le beau manuscrit conservé à la Bibliotheque de Venise.

Tous les anciens manuscrits qui nous ressent , ont été écrits sur le cuir des animaux , passé en mégie, que les Italiens nomment carta pecora. Ils sont ou vélin , ou parchemin, sélon les qualités différentes de peaux de veaux ou de mouton qui ont été employées pour les façonner.

Le papier ordinaire, fabriqué de morceaux de linge triturés, ne remonte qu'au


treizieme siecle : & on ne trouve aucunes chartres écrites sur ce papier avant 1330. L'usage de ce papier n'est venu fréquent que depuis trois siecles au plus.

20. Les manuscrits & les chartres sont écrits ordinairement en caracteres noirs formés avec l'encre : cependant les lettres initiales, les premieres lignes sont quelquefois formées en lettres d'or ou de vermillon. Mais les manuscrits les plus précieux, les livres du texte de l'Evangile font écrits en lettres d'or sur un vélin coloré en pourpre ou en violet. On trouve de ces livres dans les anciennes Eglises Cathédrales & Monasteres.

30. Les caracteres des anciennes écritures ont pris différentes formes dans des siecles disIerens, de maniere qu'on n'a pas grande peine , avec un peu d'usage, à reconnoître l'âge des anciens diplômes : cette regle n'efl pas infaillible : cependant ces chartres annoncent assez , par la maniere dont elles sont écrites, si elles sont modernes ou anciennes.

Les caraderes de nos lettres latines font dérivés des caraéteres grecs, & les plus anciennes écritures tracent assez fidellement ces caraéteres.

Les caraderes les plus beaux , les plus lisibles, annoncent la plus grande & la


premiere antiquité. Les lettres, mots & phrases qui sont formés de ces caractères , font continus sans points . ni virgules, ni accens, & les mots sont unis, sans intervalle , autre carattere d'un manuscrit trèsancien.

La séparation des mots commença au septieme siecle ; on n'y voit que quelques intervalles aux endroits où le sens est fini , & la marque de l'alinea est un petit espace blanc.

Quand la lettre qui suit un sens fini ou un intervalle n'est pas majuscule, c'est une marque que le titre est de la premiere antiquité. Autre caractere d'antiquité d'un titre ou manuscrit, c'en: l'uniformité des caratteres, soit qu'ils soient tous quarrés ou majuscules, soit que l'écriture foit arrondie ou onçiale.

Dès le dixième siecle, la premiere aligne des diplômes est formée de lettres qui excedent de beaucoup la. hauteur du corps des autres lignes. Il en est de même des lettres qui expriment la date & la foufcription.

Les lettres des anciens titres sont onciales, capitales, minuscules & cdriives : les premieres sont assez difficiles à lire, elles sont ordinairement d'un pouce jusqu'à dwux pouces de hauteur; & pour les lire,


il faut s'attacher à connoître à leur extrémité supérieure ou inférieure le caractere propre de la lettre en petites minuscules. L'ancienne écriture onciale est facile à lire ; ses caracteres sont arrondis. Mais les caracteres de la capitale font tous quarrés.

L'écriture gothique ne s'est formée qu'au douzieme siecle , par la dépravation d'un mauvais goût, qui chargea d'ornemens l'ancienne écriture pure & simple, qui en arrondit les lettres 1. & y ajouta d'autres courbes irrégulieres, & prolongea les bases & les sommets des lettres : on pourroit comparer cette surcharge d'ornemens bizarres à celle qui s'introduisit dans la conftruétion des Eglises de l'onzieme siecle, où ¡"on ne connoît ni la simplicité, ni la proportion de l'ancienne architedlure : les lettres gothiques ressem, blercnt à ces colonnes ridicules dont le fût imite la forme des sapins élancés.

Les caraéteres dont on s'est servi pour marquer le milliaire . les centenaires & autres nombres, ont toujours été des lettres romaines. Les chartres ont mêlé à ces caracteres romains quelques caractères particuliers. Mais on n'a pas fait usage des caracteres arabes , dont l'art a été de donner valeur à des caracteres particuliers, en suivant la regle de la proportion dé.


cuple par la poition de ces caractères avant le quatorzieme siecle , & les exemples en sont très-rares. Car on continuoit à marquer les dates en caracteres romains dans les chartres du quatorzieme siecle.

40. On n'apperçoit que fort peu de points dans les anciens diplômes du neuvième & du dixieme siecle. Les mots commencent à être séparés par des points perpendiculaires. On connoît les bas siecles par les virgules & les points sur les i, qui ne remontent qu'au quatorzieme siecle. C'est encore celui de l'introduction des chiffres arabes.

5 °. Les sceaux ou empreintes, accompagnés de symboles, figures, croix, infcriptions , ont toujours servi à donner aux anciens titres un caractere d'authenticité. Ils ont tenu lieu de signature & de témoins. Les plus anciens étoient appliqués sur la chartre même ; ensuite on les a suspendus & attachés par des lemnisques ou cordons aux titres. Les Rois, les Princes, les Papes, les Evêques, les Tribunaux, les Abbés, les Monasteres, les Eglises Cathédrales avoient leurs sceaux particuliers.

Le sceau des chartres cst désigné par les différentes expressions Sigillum , bulla, annulus, annuli, fîgnaculum, characlerium sigillum Majeflatis. Les sceaux étoient de


dissérentes matieres,. Depuis Charlemagne, nos Rois le sont souvent servi de sce IUX d'or qui étoient attachés aux chartres importantes. On a employé souvent l'argent, le plomb, l'étain ; la cire a été la maticre la plus ordinaire des sceaux.

Les sceaux pendans des Princes sont du douzième siecle. Mais les Papes fus pen- doient plusieurs siecles plutôt leurs bulles de plomb, & c'est à leur imitation que les Souverains ne les appliquèrent plus.

Avant que les sceaux susTent reconnus nécessaires pour donner autorité à un acle public, les intéressés se contentoient de tracer une croix devant leur nom, & d'y rappeller un nombre de témoins. Mais le nom de ces témoins , celui du Prince de qui la chartre émanoit, étoit de la même main & écriture que le corps de la chartre.

Au douzieme siecle les sceaux ont suppléé au seing , c'esl-à-dire, à cette croix, ou au monograme de signature ; & ce n'est qu'au seizieme siecle que la signature en toute lettre a été nécessaire pour donner la sanction aux titres.

60. Les formules des chartres sont remarquables par les titres de ceux donc elles émanent. Avant le douzieme siecle, on n'avoit qu'un nom. Les iurnoms furent


d'abord des sobriquets. Les Princes, les Evêques n'énoncent qù'un simple nom : nos Rois ajoutoient à leur nom vir inlujîer : les Evêques prenoient quelquefois le titre Archimandrita , patce que les Chanoines qui vivoient en commun s'appelloient Cœnobitœ & encore Fratres. Les Princes & les Evêques ajoutoient à l'intitulé les mots Dei gratiâ : quand ces chartres assurent des donations aux Eglises, le motif est énoncé pro remedio animæ , & souvent parce que la fin du monde est prochaine , mundi termino appropin- quant e.

70. Les chartres sont toujours précédées d'une invocation quelquefois fymbolique , & tracée d'especes de croix \ mais depuis le regne de Charlemagne l'invocation est expresse , in nomine Domini, ou bien in nomine Sanctæ Trinifatis, 6c encore in Chrifli nornine.

8°. Les chartres des Rois de France n'omettent jamais l'expression Francorum Rex, suivie du vir inlqfler.

90. Les chartres finifent ordinairement par cette énonciation : manu nojlrâ subterfirmavimus , ou bien corrobo ravi mus. cependant les chartres ne sont pas signées. Cela signifioit seulement que la Chartre devenoit authentiqûe par l'appofi-


tion du scel, de la croix du Prince , de ion monograme, formé par la même main qui avoit dressé la çhartre. Le Chancelier dénommé ne soufcrivoit pas, ni même les témoins rappellés & nommés l'un après l'autre par cette formule, hujus rei tefles sunt : les Papes terminoient leurs bulles par cette salutation, benevalete , qui a souvent été écrite en monograme.

10°. Les chartres terminent par les mots aclum feliciter. Vient ensuite la date qui commence par celle de l'ere chrétienne , exprimée en général par ces termes , regnante Chrijio : elles ajoutent l'année depuis l'Incarnation, les jours du mois désigné par ceux des kalendes des nones & des ides, souvent encore celles du regne. Dom Maur Pantines a donné des Tables chronologiques dans son livre de l'Art de vérifier les dates, qui répandent la lumiere sur l'accord des dates des Chartres ; & à l'aide du calendrier perpétuel on trouve l'accord de ces différentes dates.


PRÉFACE.

A

PRÈS la décadence des Lettres & la

chute de l'Empire rom ain, les nations subjuguées conserverent le fond de la langue latine, que ces Conquérans avoient introduit dans tous les pays dont ils s etoient rendus maîtres,

Mais cette langue si pure dans les premiers siecles, dégénéra tellement, qu'elle ne conserva guere que l'inflexion & la terminaison de ses mots, qui étoient en quelque sorte des mots gaulois latinisés.

Les principes du gouvernement féodal en France, les mœurs & les usages qui changèrent; une'jurisprudence toute nouvelle qui prenoit sa source dans les maximes de ce droit féodal, formèrent une multitude de termes nouveaux . épars dans les titres & difficiles à comprendre . parce que les mots ont cessé d'être connus quand de nouveaux usages , un code plus épuré , une nouvelle législation a fait


vieillir & oublier ces principes des bas siecles.

II efl cependant important pour la confervation des droits des Souverains, des Seigneurs & des Eglises, de comprendre encore aujourd'hui la valeur des termes énonciatifs contenus dans les diplômes des Souverains , dans les chartres anciennes de concession, de vente, aliénation , échange ; il est encore intéressant de développer les étymologies des termes des bas siecles, pour éclaircir quantité d'anciens usages qui tiennent à l'hifioire.

On trouvera dans ce recueil, formé d'après les profondes recherches de Ducange, le développement succinft des principales difficultés qui se Rencontrent dans les anciens titres 7 & un moyen facile pour les entendre.


DICTIONNAIRE

DIPLOMATIQUE,

0 u

ÉTYMOLOGIES

DES TERMES DES BAS SIECLES,

Pourservir à l'intelligence des Archives, &c. &c.

A

AAISIENTIA. Secours qu'on tire d'un ami.

« M'ont prêté & aaisié leur maison. « (Chartre 1271. )

ABACINARE. Aveugler : c'étoit en présentant aux yeux d'un infortuné un baffin ardent d'airain, bacinum, qu'on le privoit de la vue. Ainsi en usa Henri, Roi d'Angleterre, contre Robert, Duc de Normandie, son frere. Imperavit ab eis, quod prædictus Robertus deberet exoculari & excæcari cum bacile ardenti. ( ann. 1 102. )

ABACOT. Chapeau royal des Rois d'Angleterre.


ABACTOR. Voleur de bétail. Il vole en le chassànt. Abigit.

ABACUS. Arithmétique. On calculoitsur une table couverte de poussiere. Abacus, table. Abacijîa , Arithméticien.

ABADIA. Biens, fonds de terre. ABANDUM, ABANDONUM. Chose abandonnée & mise au ban ; in bandum ou in bannum, & prescrite à celui qui s'en empare. Dare in abbandonum.

ABARCA. Espece de gros soulier à l'usage des Montagnards des Pyrennées.

ABARNARE. Faire preuve juridique d'un fait v secret & occulte. L'origine du mot est saxone. Abarjan découvrir.

ABATARE SE. Frauder ses créanciers en consumant sosi bien.

ABATIS. Melure des bleds & singuliérement de l'avoine. Abatis avenœ, ration d'avoine pour un cheval. Une des fonctions du Sénéchal dans la Cour de nos Rois étoit la distribution de l'abaris d'avoine.

ABAZOLARE. Abattre les fruits d'un arbre à coups de bâton.

ABBA COMES. Comte laïque qui jouissoit en commende d'une Abbaye ,. comme on le voit dans les capitulaires de Charlemagne & de Charles-le-Chauve. Baronius rapporte à l'année 889 de ses annales , que cette isinovation faite par Charles Martel, fit inventer le récit fabuleux que ce Prince étoit damné. Les Abbayes furent rendues aux Ecclésiastiques, sous la troisieme race de nos Rois: quelquefois les Abbayes furent données comme des fiefs aux Laïques, avec droit d'héré-


dite. Ces especes d'Abbés se nommoient Abbates irreligiofi.

ABBATISSA. L'Abbesse ou la Tenante d'un lieu deprosticution. Ad lupanar accessit & domum Abbatissa ipsi fubintraverunt. ( Charta Reg. 1451.)

ABBERRAGIUM. Acensemencd'un fondssous une certaine redevance.

ABBEITATOR. lnstigateur. » Et parce que » vous abbetastes & procurâtes discorde enD3 tre notre Seigneur le Roi. « (vetus chart.) ABBOCATIO. Règlement , Délibération.

» Ainsi qu'ils abutoient leur écot. « (Trés. » des Chartres. )

ABBOTUM. Habout. Terre désignée par ses limites, & encore terre engagée aux créanciers ; d'où vient abbotare engager.

ABEBRARE, . ABERAGIUM. Droit de faire abreuver à une fontaine le bétail.

ABEGERIA , ALBE-RGA. Droit du Seigneur d'être hébergé & reçu chez son vassal.

ABELLARIUM. Ruche à miel. Origine. Alvear. Loges exagones pour recevoir le miel. ABENEV1SARE, ADBENEVISARE. Louer en emphytéose. Benevisum , bien laissé en em• phytéosè.

ABENGA. Petite monnoie nommée abhengo. ABERQMURDRUM , ABEREMURDRUM.

Meurtre avéré & constaté.

ABJECTIRE. Se laisser condamner par défaut, abjectus , jeftivus.

"ABJICERE SE. Déguerpir. Abandonner un fonds de terre.

ABJURARE , ABJURATIO. Serment qu'un malfaiteur, réfugié dans une Eglise d'Angle-


terre, etoit oblige de saire qu il iortiroit du Royaume, abjurabat regnum , & sortoit de lEglise , presque nud, une croix à la main, & s s'expatrioit, après son serment.

ABLADARE. Ensemencer une terre. Les abiais ou grains des terres moissonnéesi Abladiare.

ABLATA. Exaction. Tolta. ABOLLAGIUM. Abeillage , droit du Seigneur sur les abeilles de ses vailaux & sur celles qui se trouvent dans les bois. Apicularius , Fermier qui jouit du droit d'abeillage, & en françois Aurilleur.

ABOMAGIUM. Abornage. Droit du Seigneur de faire planter des bornes, & redevances des vassaux pour les planter sous la directe du Seigneur.

ABONNARE , ABONNA TI , ABONAGIUM.

Abonnement , rachat de la servitude des vassaux , par le paiement annuel de la taille dont il étoit convenu.

ABOTTUM , ABOTTAMENTUM. Secours , aide.

ABRICA. Couverture. Abrier. Couvrir. ABSARE. Mettre en friche. ABSOLUTIO. Quittance & décharge; & en-* core Absolutorium*

ABSTENTUS. Excommunié. ABST1PULARE. Se dessaisir & déguerpir d'un bien, parce qu'on en prenoit possession avec un fétu de paille , Stipula.

ABSTRIGARE. Se débarrasser de tout obstacle.

ABSUS. ABSA TERRA. Terre inculte opposée à terra vejiita. De quâ terr4 junt manfa quinque


quinque veflita, alia vero manent abfa. ( Charta Ottonis I. hist. Metensis. )

ACAPITARE , ACAPTARE J ACCAPITUM > ACAPTAGIUM , REACCAPTUM. Achdt , & encore droit de lods & ventes dû au Seigneur du sies. Dare ad accapitum , vendre fous une redevance d'un cens.

ACAPTES. Acquéreur. Acatavi j'ai sait l'acquifition.

ACARRATIO. Confrontation des témoins..

Autrement, confrontation.

ACCABA$SARE. Plonger dans la mer. Punition des, filles publiques, qu'on plongeoit dans une càge de fer. CabuJJà, culbute.

ACCEPTOR, AR'S ACCEPTORIA. ChalTe de l'épervier &du faucon. Acceptor, le Chasicùr* ACCEPTURARIA. Navette à mettre l'encens. ACCESS A. Accrue de terre, alluvion. ACCLAMARE, ACCLAMATIO. Poursuite judiciaire pour être maintenu au possessoire de son bien.

ACCOLA. Etranger -, cultivateur d'une terre* Accoioni* Ils se vendoient avec le fonds.

ACCOLLIGERE. AlTocier. Autrefois aqueli.r.

Les Compagnons & Domestiques s'accueilloient, c'esl-à-dire, louoient leurs services.

ACCOMMUNICARE. Recevoir la Sainte Eucharistie, autrefois accommicher.

ÀCHERURE. Tremper le fer. Acorariui, Serrurier.

ÀCHESO , ACHOISONARE. Tourmenter & vexer. Echotfoner.

ACLA. Partie d'une métairie. Quicumqud mansum vei aclam de terra nojtrâ possederit. (Chart.)


ACRA. Mesuredes champs. Quatre verges sont un acre.

AC SI. Formule ordinaire qu'on rencontre dans les anciennes souscriptions. Landobertus ac si peccator fubcripsi. (Chart. ) Ac si est pris pour quasi & tanquam.

ACTA, ACHTA. Terre mise en défense oti il n'est pas permis de toucher. Origine teutonique, Acht. Bannum.

ACTOR. Avocat. Servi Ecclesiarum non per Aaores , fed ipsi pro femetipfir in judicio refpondeant. (lex Ripuar.) Astor signifieencore Intendant, Receveur.

ACTORES DOMINICI, ACTORES REGIS.

Les Commissaires départis. Actores Provin- ciarutn, les Receveurs.

ACTORNATUS. Procureur-Syndic d'une Communauté.

ACTUS. Sursace de cent vingt pieds. Terme d'arpentage.

ACUIDARE, ACUNIDARE. Défier au combat singulier. Statuimus ut Clericus qui acunidaverit. (Concil. 1291.)

ACULIUM. Longue perche.

AD, AD INNOCENTES , AD EQUOS. Maniere de parler qui désignoit les fondions des Etats. Elle fixoit aussi les lieux par la même particule SanElus Joannes-Baptifla ad fontes. Baptistaire de Saint Jean.

ADACTICUS. Atteint d'une maladie. Adoefer9 signifioit t6ucher. » Adeser ne le pooient pour >5 la grande clarté qu'il rendoit. « (Chron. ) ADIERARE. Apprécier, estimer en espeees sonnantes la valeur d'un immeuble. Adénérer. ADCORDABILESDEN ARII. Accordement.


Somme qui se payoit pour tenir lieu de lods & ventes.

ADEMPRUM, ADEMPRIVUM. Prestation Seigneuriale. Il signifie encore le droit d'usage * du Seigneur dans les bois & les prairies. ADFATIMÆ EPISTOLÆ. Titres de donation.

ADFATOMARE. Cérémonie & symbole dtt l'ade de donation, qui consistoit à mettre un fétu de paille dans le sein du donataire.

ADHERMALES TERREE. Terres ermes ou incultes.

ADHOA , ADHOAMENTUM. Droit de relief d'une terre, qui consistoit en certaines prestations ou services du vassal envers son seudataire. Du mot de Adhoa est dérivée la douane.

ADIRARE, ADIRATUS.Titre égaré ou perdu.

Adiré.

ADIUS, Témoin qui affirmoit & juroit en présence du Juge. On l'appelloit encore Sacramentalis , Sacramentarius.

AbLEGIARE. Se purger d'une accusation par serment. D'où vient aleauter & defloyauter , manquer à sa parole.

ADLOBRIUS , ALLOBROX. Un Gaulois.

(Voyez l'Hiltoire des Gaules de Ccsar. ) ADMALLARE. Citer quelqu'un en justice l'alfogner. (Voyez mallum.)

ÀDMASARE, ADMAsi ARE. Accorder à uti étranger le droit d'habiter dans une Seigneurie sous la redevance du cens appellé Entragium , droit d'entrage.

ADMASARE vient de dare in mansum , Amasor vieux langage. Admasatus. Admasamenta.


ADMIRALDI. Les Echevins. ADMISSARIUS EQUUS. Cheval vigoureux dessiné pour être étalon. Et encore equus amissarius , amtjjarius , d'où sortent les substantifs admissura , admissio, admijfus, accouplement.

ADMISSATIO, Cérémonie de la bénédiction d'une femme , dite aujourd'hui les relevailles.

ADMISSIONALES. Grands Officiers de l'Empire , qui étoient les introducteurs des personnes présentées aux Empereurs.

ADMODIARE. Bailler à ferme. L'origine du mot vient de ce qu'on ne laissoit les fermes que sous la redevance d'une quantité fixe de tant de mesures de froment. Sub præstatione tot modiorum frumenti.

ADMORTARE. Amortir ou donner aux gens de main-morte. Terme déja connu au treizieme siecle. Concedo quod disti Religiosi diElas décimas teneant in manu mortuâ , & diBis Religiosis admortifico feu amorto. ( Chart. ann. 1261.)

AMORTISSEMENT signifioit en premier lieu la propriété d'un bien qui ne devoir plus sor tir des mains des Gens d'Eglise. Mais les Princes ayant exigé des droits pour laisser sortir ces biens du commerce, ces droits prirent le nom d'amortissement. Debebunlur ducentœ librct turénenfes pro financiâ dié1i amortissamenti. (Chart. ann. 1341.)

ADORARE. Honorer. Ubi beatus Mauritius adoratur. (Chart.) Saint Lubin est aouré. (Trés.)

ADPUNCTARE, ADPUNCTAMENTA. AIE-


gner des appointemens, augmenter la paie du Soldat.

ADPRISIARE. Prendre possession. ADRAGARE. Abreuver. In alio loco diEU flagni adragare feu aberàre. (Chart. 1321.) ADRAMIRE. Et ses synonymes ADCHRAMIRE, ACHRANMIRE, ARRAMIRE. S'obliger en jultice à quelque devoir, comme à fournir des témoins, à prêter son serment, à se purger par le duel. Ibi sacramenta ju- randa Junt, ubi antiquitus fuerit consuetudo Sacramenta arraijiire vel jurare ubi mallum habeatur. On rencontre souvent dans les anciens plaids teflimonia adhrtimire. Vadiumadcharmire. Arramire bellum. Arramir bataille chez nos anciens François, c'est provoquer, au duel. Origine Arrha. Celui qui juroit, donnoit quelque gage & arrhoit son serment. ADRAMIRE SUAS SCRIPTURAS. S'obliger à prouver la vérité d'une écriture, & qu'elle p'est pas contrefaite. Adramitatia , promesse qui s'en faisoit en la Cçur. » Faisbns DD cognuiTant à tous... que des arramies des » champs, con ne les doit faire aliors, mai35 ques en la court de l'Ostel notre Signour »■ l'Evesque de Metz. (Sentence des Eche-* vins. 1299.)

ADRATERIA. Sentier, chemin de traversç.

Vont par tant voyes publiques come par adreces. (Ordon. 1367.)

ADRECHURARE. Redresser confronter avec l'étalon des poids & mesures. Origine Drictum , d'où vient aussi adresclarc , adrifiec ou corriger suivant les loix.

ADREGNIARE. Conduire un cheval par les


r'ênes. Origine, regnes, terme de la basie latinité,

ADR1PAGIUM, ARRIVAGIUM, Droit d'entrée d'un vaisseau dans un port, ou qu'on, amarre dans quelque fleuve,

ADSCRIPT1TII , ASCRIPTJTII. Colons qui devenoient les sujets d'un Seigneur , & qui étoient attachés à la culture des terres. Glebx ' adscriptutii. Le Seigneur les y recevoit à ia, charge d'une certaine redevance. On ne pouvoir les en faire sortir tant qu'ils payoient le cens seigneurial. Il ne leur étoit pas permis de disposer par testament de ces terres : ils différoient peu des serfs.

ADSOLARE , ASSOL ARE. Détruire, applanir, cultiver pour la premiere sois. Pratum assolatum , pré converti en terre arrable. ADTUNDUS. Meubles, ustensiles.

AD TUNC. Aussi-tôt.

ADV ALEIA , Avalée, AvaUson. Droit de pêcher avec une nacelle & filets les poissons qui s'échappent d'un étang ou réservoir dans usi® crue d'eau pour se jetter dans quelque riviere. ADVANTAGIUM. Droit de prélation , on celui du Seigneur de retirer & racheter de son vassal le fief qui avoit été distrait de la Seigneurie. Adventagium, saillie, avance.

ADVENABLATUS, AVENABLATUS. Bois de haute futaie. Quibus dicitur donaviffe 311 arpenta nemoris advenablata. (Chart. 1314.)

ADVENANTARE Déterminer, régler & liquider ce qui revient à chacun suivant l'estimationappellée avénantement. Les Priseurs sont les Avenanteurs.

ADVENTURA. Casualité. Adyenturarius %


Marchand étranger ou sorain. Les Juges des tournois étoient appelles Messieurs les Adventureux.

ADVENTUS JOCUNDUS. Imposition faite à l'occasion du joyeux avènement du Roi à la couronne. Pro dono fat10 Regi ratione jocundi fui adventûs 500 libri turonenfes. (Trés.' royal 1316.)

ADVICTOR1UM , ADJUNCTORIUM , ADVINCTORI UM, ADVINCTA, torche ou flambeau.

ADVERSATUS. Homme qui a perdu l'usage de la raison, autrefois avertin. » Icelui étoit entaché d'une maladie d'avertie de la. teste. « (Trés. 1425.)

ADVESTITUS.Domesiique ou membre d'une communauté ou famille à laquelle on étoit admis en prenant l'habit. Signum Berengarii advefliti. (Chart. 114.3.)

ADVIGILIUM. L'Office de Laudes, qui suit l'Office de Matines ou des Vigiles de la nuit. ADVISARE. Avertir. Autrefois acointier. Jean, Tourqúie en fut acointié & advisé. (Thes.) AD-VISA TE. A dessein.

ADULTER SOLIDORVM. Faux - monnoyeur.

ADULTERIUM. L'adultere, & aussi tout autre commerce charnel appellé auvoirie. Les adulteres étoient dits Avoustres , avoeftres. On leur imposoit une pénitence publique. Dans |a Province ecclésiastique de Treves les coupables prenoient un habit de pélerin. (année 1238). En France on faisoit faire une promenade aux adulteres , hommes & femmes, dans les rues de la Ville, le corps nud.


ADUNARE. Ramasser en un tas. Aunons & retenons en notre domaine royal. (Ordonn, 1375.) Auner les foins..

ADVOCARE. Pl aider. ÀDVOCAMENTUM. Advouerie. Ressortde la justice d'un avoué.

ADVOCARE. Confirmer, approuver, avouer, reconnoître, se déclarer vassal.

ADVOCATI. Ceux qui défendent les intérêts de leurs cliens , étoient désignés par les appellations sui vantes, Clamatores, legis Doctores , Domini legum , Milites Legum , parce qu'ils étoient nobles, & exerçoient une prosession noble. Ajoutez les suivantes, Parliers% Amparliers , Conteurs , Plaideurs.

ADVoCAT 1 ECCLESIARUM. Personnes choi-* fies par les Eglises & Monasleres pour soutenir leurs droits dans les Cours. Charlemagne est surnommé souvent dans les diplômes Advoeatus. Ces protecteurs étoiens désignés fous d'autres dénominations tefiores, Adores, Pastores laici, fcholajiici. Ensuite ces Avocats étoient des protecteurs qui défendoient les biens des Eglises à main armée. ADVOCATIO. Protection. Advocare. Se mettre sous la protection. Advocatio exprime encore l'adveu des vassaux. Non recipiemus novas advocationcs vassallorum. (Statuts de Butin. 1315.)

ÆDIFICAMENTUM, ÆDIFICATORES.Tour élevée pour lancer des traits à l'ennemi , & y établir des. machines à batterie.

JEDILETITI1. Etrangers qui abandonnoient leur domicile, & le cho.isifsoient ailleurs. Ils, devenoient les Jfujets du dernier Seigneur.


JEDITUUS, ÆDILITAS. Fondion de Portier dans l'Eglise & dans les Chapitres ; c'étoit la charge de veiller aux clôtures.

ÆGIATIO. L'âge de majorité. Littera œgia-

tionis Régir Navarrx. (Ch. des Compt. 1351.) JEGIPTIACI. Mot synonyme à Bohemi & Saraceni, vagabonds du quinzieme siecle.

SEMPRA. Voyez Ademprum, prestation due au Seigneur. Retinuimus nobis cavalcata.r... & œmpras pro nostrâ militid, pro dotandâ filiâ. (Chart. 1253.)

ÆQUALENTIA , JEQUILANCIUM. Partage de succession en lods égaux.

ÆQUARIUM, ÆQUARITIA. Haras. REQUIT ARE. Prendre possession d'une terre en la parcourant à cheval.

JEQUIVOCARI , JEQUIVOCUS. Porter le même nom.

ÆRA, ER A , HERA. Nombre, suite , calcul.

L'aire d'une grange.

JERA JANUARIA. Le premier jour de Janvier. L'année commençoit en France au jour de Pâques ; ce n'est que depuis le regne de Charles IX , l'an 1564, qu'elle commence en Janvier.

ÆSAN CIA. Droit d'user dans les bois & pâturages dont on n'a pas là propriété.

^ESTIMUM. Imposition. Detrahere de afiimo & collectâ, fiatuta.

4ESTIVA. Lieux champêtres ou le bétail se retire à l'ombre. Æstivare. pecora.

ÆSTIVALIA. Bottes légeres, ou chaussures d'été , appellée autrefois Esti veaux, Heufes, Houseaux. En italien Stivali.

ETAS. La durée de la vie, autrefois Ac.


Intelligibilis ætas, l'âge de raison. Ætas sæ- culi, la vieillesse.

ÆYDA. Subvention, surnommée Aide. AFFACTATOR, AFFACTOR, AFFACHATOR»

Tanneur, Cordonnier , d'où vient affaiter.

AFFANARE, AFFANATOR, AFFANAGIUM.

Manœuvre, salaire d'un Journalier.

AFFATOMIA , ADFATAMIRE , EPISTOL/E ADFATIMÆ. Donation dont le cérémonial consistoit à jetter un fétu depaille dans le sein du Donataire.

AFFATURARIUS. Empoisonneur de vin, AFFECTIO. Apposition de bornes. AFFECTURA. Boucles d'oreilles à grandes. affices d'argent doré. (Manusc. 1.239.)

AFFERENTIA. Proportion, dite autrefois affern'e. 33 L'an de grace 1302 fut ordennée >3 une suvention en la Ville de Paris & ez » suburbes.... de toutes gens qui avoient 5 00 » livres & dou plus de meubles, selon l'affe» rure. cc (Chambre des Comptes. ) ; AFFETUSCARE. Se dessaisir par le même symbole. Item jura venationum Werpivi & affectuscavi. (Chart. 1036.)

AFFEVATUS, FEVATUS. Vassal vient de feudatus, feudamentum, affeudamentum. Emphytéose. Les Vassaux tenoient leur fief pour la charge de certaines redevances ou rentes 11d'où vient arrendare , fieffer.

AFFICTUS, AFFICAVAGIUM, AFFICTATIO, AFFICTARE. Cens & redevances. Affictabilis, celui qui est tenu au paiement du cens. Affictare, bailler à cens. En italien on affiche les maisons par ces mots, Casa d'affitar.

AFFIDARE. Promettre, donner sa soi, ga-


rantir. Affidati, étrangers qui s'attachoient à un Seigneur par serment. Affidagium, sureté dite affiale.

'AFFiDARE. Epouser & donner la foi du mariage. 55 Jehan, tuteur de Katherine , l'affia, » ou fit affier par mariage à Jehanin Simon. ce (Trés. 1380.) De l'ancien mot Affiaies cst sorti Fiançailles.

'AFFINARE COMPOTUM. Apurer un compte, autrefois effiner.

AFFIRERE. Appartenir, anciennement affirir. AFFLICTIO. Récitation des Pseaumes de la pénitence , qui se faisoit dans une posture gênante & courbée.

AFFOCAGIUM. Droit de couper du bois dans une forêt pour son usage.

AFFOGARE. Marquer le bois qui doit être coupé.

AFFORAGIUM. Droit de fixer le prix des denrées. D'où vient afforare, priser. En Normandie on connoÎt le droit d'afforage.

AFFORES SOLIDI. Sol & argent fort, c'està-dire , de meilleur alloi.

AFFRA. Poule d'Affrique. AFFRICANUS. Monnoie des Sarrasins. AFFRONTARE. Terre qui termineuneautre, ou qui présente son front.

AFORARE. Juger sélon les loix & coutumes.

Desaforare , prononcer contrairement à ces loix.

AGAGA, AGAGULA. Pantomime, bouffon, & l'infâme profession du personnage de Térence, qu'il appelle Leno.

AGASO. Bas-Officier qui veilloit aux besoins des chevaux & autres bêtes de sommes dans les écuries. Agaso . âne.


AGENTIAMENTUM. Le douaire d'une semme à la mort de son mari. Agencement. AGGRAVATIO. Excommunication réitérée & lancée avec de plus graves imprécations.. Bertrand de la Tour, Evêque de Toul, ordonne à ses Curés, habeant regifirum in quibus nomina excommunicatorum , aggravatorum , reaggravatorum scribant. ( Stat. Tull. 1359. ) AGI A , AHI A, HAGIA. Bois, haie. AGISTARE. Déterminer la quantité du bétail qu'on a droit de conduire dans un bois & l'y conduire.

AGISTATOR. Pâtre préposé à veiller à ce que le bétail ne paffe pas les limites. Agiftamentum, Le droit d'y faire conduire le bétail.

AGNACIA. Droit de percevoir la menue dîme d'agneaux.

AGNATIONIS CHARTA. Concession que le Maître fait à son sers pour que les enfans qu'il aura d'une femme libre en mariage , naissent libres.

AGOTALLUM. Vaisseau à puiser de l'eau.

Agotare, dessécher un étang.

AGOTUM. étang, autrefois agout. AGRARIUM. AGRERIUM. Redevance fonciere , dite terrage ou champart,

AGRESTA. Verjus. Agrestagium , Droit du Seigneur de cueillir une certaine quantité de verjus dans les vignes de ses sujets. Agrana , le même. Agrescum, vinaigre.

AGÙAITUM. Aguêt, embûches. Aguassarium. guérite élevée d'où se fait le guet.

AGUILLA. Piramide. Aguillada, bâton pointu & ferré pour piquer les boeufs. Aguillade..


AHANARE. Cultiver la terre. Origine, anhelare , travaiiler avec fatigue, comme. le Fendeur de bois qui soupire & échappe le l'on de voix ahan. » Pour le grand ahan que 3) il y avoit eu. (Trés.) «

AIAC1S, A i z i s, AIZUM. Viguerie. Départe" ment d'un Viguier ou Vicaire. Aiaeis signifie aussi une maison avec ses appartenances. Mansum.

ALABARDA. Pique ou hache. Origine, halle ou vejiibule. Les Suisses y font la garde avec leur hallebarde ou guisarme.

ALAIA. Mélange des métaux, ou alliage, autrefois ailleure. 1

ALAPA. Alapam dare & aurem torquere in tejfimonio. Quand on produisoit des témoins, on leur tiroit l'oreille, on leur donnoit un petit soufflet, pour qu'ils gardassent le souvenir du témoignage qu'ils avoient rendu.

ALApA MILITARIS. L'accolée. Coup d'épée sur les épaules, dont on frappoit le nouveau Chevalier.

ALAUSAGIUM. Ce qui revenait au Seigneur. des chasses faites par leurs suiets.

ALBANAGIUM. Droit d'aubaine. Albanie synonyme à indigettz , adventitii, aubains ; mot tiré de aubence ou advenct. Albanare y réduire à la condition des aubains. Dans les siecles du gouvernement féodal, tout étranger qui abandonnoit la Terre de son Seigneur payoit un droit au Baron dans la Terre duquel il alloit demeurer ; & s'il ne prêtoit pas le serment de fidélité au Seigneur dominant, ce Seigneur devenoit l'héritier de ses biens. ALBARE, fossé.


ALBARETA. Lieu planté d'arbres. Albard, sorte d'arbre, l'aune.

ALBERGA. Droit de gîte & de procuration dû par le vassal à son Seigneur. Redevance ' annuelle pour représenter l'obligation de ce vassai à recevoir 6c à nourrir le Seigneur. Concedimus albergam quam habemus quœ va- lere potest 24. quartanos bladi. (Chart. 1 340.) ALBI. Fadion qui divisa l'Italie au quatorzieme siecle , & qui eut son foyer à Florence. Les Noirs, Neri, sui voient le parti des Empereurs, ils étoient Gibelins. Les blancs ou Guelses étoient attachés au Siege des Papes. ALBUM PRjETORIS. Table sur laquelle les Prêteurs écrivoient en caracteres blancs leurs Edits. Album y lettre ou le corps de la lettre. Apertis liiteris, fuit in albo repertum. (Insirum. 13 57- )

ALBUS. Catalogue, rôle où étoient écrits les noms de ceux qui devoient taille. Et ont aussi levé la blanque. (Trés. 1448.)

ALCARE. Appeller sa partie adverse devant le Juge. Aicaldus , Juge, Echevin. Los Alcaldo.f en Espagnol.

ALDEA. Femme serfe. Cum servis aldconibus & aldeabus. ( Epist. Papae Johannis XV). Vrai semblablement les Aides étoient distribués en deux classes : les premiers, assilnilés aux serfs, jouissoient d'une sorte de liberté. Aldii liberi9 ils étoient moins que les vassaux.

ALDIARICA. Condition des Aldiens. ALD1US. Espece de sers qui, sans être aflujetti à la condition des esclaves, étoit obligé àcertains travaux. Il en est sou vent parlé dane les loix des Lombards.


ALEFANI. Vallons escarpés ALEGMA. Secours. Origine ~àxêfy. ALEIUM. Aloi, poids d'une piece de mon< noie, & la quantité du métal qui doit y entrer, & sa qualité. Attiada.

ALEIVOSUS. Traitre. Pro traditoribus & aleivosis. En Espagnol, Alevofia.

ALGIA, ALGICA. Mesure d'une certaine quantité de vigne.

ALIALARE. Réduire , résormer les mesures à l'étalon. Alialator, celui qui connoît des melures.

ALLABARRA. Cris de sédition. Sciderunt vesses clamando allabarra, allabarra, ad arma. (Comit. Bitur. 12.52.)

ALLELUIA. La veille de la Septuagésime les Chanoines de Toul assistoient gravement à la sépulture & Alleluia, qu'on enterroit dans le cloître. Les Enfans de Chœur faisoient la.

.cérémonie. ( Stat. Tullens. de modo sepeliendi Alleluia. )

ALLEGARE. Rapporter. Allegationes Par~ tium , les moyens des Parties.

ALLEGATIO. Souscription. Quant manu propriâ fubterfirmavi, & bonorum hominum signis & allegationibus roborandam decrevi. (L'une des formules de Baluze.)

ALLIBRARE. Jetter la taille en suivant la proportion des facultés des Taillables. Nec possint titilliari, allibrari. (Cod. Reg.)

ALLIGANCIA. Alliance. Alligare. Faire alliance.

ALLOCARE. Approuver & reconnoître la vérité d'un compte, allouer. L'origine sort peut-être du verbe laudare, applaudir.


ALLODIALES. Nobles dont les biens sont exempts de toute preiiation ou service réel & personnel.

ALLODIUM. Aleu. Fonds ou héritage patrimonial dont on peut disposer. Il differe de beneficium ou feudum , qui n'étoit donné qu'à vie.

ALLOVER1UM. Bourse. Origine, vieux mot françois, alfiere. Simon tira de son alfiere ou gipeciere. ( Chamb. des Compt. 1448.)

ALLUVIO. Accroissement des terres par les eaux qui rongent une rive en s'éloignant de l'autre. Alluvium ruina riparum ex aquis( GloS. vet. )

ALMARCHIA, ALMARIA. Meuble à serrer le linge. Armoire, autrefois aulmaire.

AL MU CIA. Aumusse. Origine, amiculum , amictus. Elle servoit à couvrir la tête & les épaules des Chanoines de Saint-Vidor de Paris. Pileos, ideji almucias habere debent. Autrefois elle faisoit partie de l'habillement des gens de tout état.

ALPES, dans la basse latinité , signifie toute hauteur propre à y faire paître le bétail. Alpagium, droit d'envoyer le bétail. Alpagiare, conduire les bestiaux.

ALPHABETUM. Les chartres étoient fouvent faites doubles sur un parchemin qui se coupoit en deux feuilles, sur chacune desquelles le titre étoit écrit en entier, de maniere qu'en rapportant les deux parties, elles se réunissoient dans les caracteres de l'alphabet, pour preuve d'authenticité. Et sigillo Capituli nofiri munita cum testimonto alphabeti incisi. (Chart. Cluniac.)

ALTAGIUM.


ALTAGIUM. Totis droits, redevances, rétributions d'Egliie. Altaragium. Le même autelaige.

ALTARARIUS. Vicaire desservant une Eglise avec certaine rétribution. In altari offerre. Ade de donation faite à une Eglise, dosic la cérémonie consistoit à placer la chartre de donation sur l'autel, en présence de sept témoins. ( Voyez les formules de Marculfe.)

'ÀLTARE; Les revenus de l'EgliTe, les offrandes, oblations, &rpétialement les dîmes ecclésiastiques. Altare capitaneum, le grand auteh ALTARIUM REDEMPTIONES. Certaines redevances dues aux Evêques par les Monafteres, à chaque mutation de l'homme vivant & mourant qu'ils étoient obligés de présenter. Ce rachat d'autel, qui étoit qualifié de vente des autels , fut défendu par des Conciles.

:AL T ET BAS. Alto & basso. Souverainement, en dernier ressort.

ALTITUDO. T itre d'honneurdoriné aux Rois dans les anciens cartulaires. « Sire , sâche votre Hautesse. « (Lettre à Thiebaut, Roi de Navarre. )

ALTUM BANNUM. Redevance 'payée par ceux des sujets qui rachetoient leurs corvées. ALYRUMNÆ. Femmes devineresses ou magiciennes chez les Goths. Elles se servoient de caracteres runiques ou danois pour leurs enchantemens. Ces caraderes runiques, qui sont gravés dans la nouvelle diplomatique ^ furent adoptés par Chilperic pour les ajouter aux caracteres des Francs.

AMA, HAMA, A&ViA. Vases propres à con-


tenir du vin. Calices & gros Tonneaux. Amaige étoit le droit payé pour mettre un tonneau en perce.

AMANI. Les Amans , Notaires publics à Metz, avec droit d'avoir chez eux des archives appellées l'arche, dépôt des titres. Origine, à mano de l'écriture.

AMANNUS. Corde de l'ancre & hauban.

Amannus, Préfet d'une Ville. Nos Johannes Dux Lotharingie , vobis Baillis amannis, licis. (Chart. 1298.)

AMASARE. Bâtir une terre, y assigner des logemens aux Sujets, les amaser. Amafatus manjÚs.

AMBACTUS. Domestique. Terme des Gaulois.

César en parle en décrivant leurs mœurs. Eorum ut quisque efl genere copiisque amplissimus, ita plurimos circùm se ambaclos clientefque habet. (De bello gall.)

AMBASCIA, ambasciare. Etre médiateur, obtenir une grace pour un autre : les Evêques s'en acquittoient souvent auprès des Souverains. Ces Négociateurs souscrivoient les chartres. Domina Richildisambafciavit. (Chart. Caroli Calvi. 877.)

AMBO. Jubé. Origine ~amj8«em/i>s monter. L'usage de lire l'Epitre & l'Evangile sur l'ambon cst ancien. L'Evêque montoit sur l'ambon pour y prêcher. ~Kctri&aç ~tirt ~roZ ~ofJiÇivvoç* (Socrat. liv. 6.)

AMBROSINI. Monnoie des Comtes de Milan.

(1 339-)

AMBULARE. , Partir, ambler, aller. Ambulatoria moneta , monnoie qui a cours. Equus ambulator, cheval qui a une bonne allure^ qui va l'amble.


AMBULATORIUS CAPELLANUS. Bénésicier amovible.

AMENTARE. Penser à quelque objet. Amentevoir.

AMERCIARE. AMERCIAMENTUM. Imposer une peine pécuniaire proportionnée au délit. Amerciamentum illevabile, mul&e pécuniaire qu'un insolvable ne peut payer.

AMICITIA. Tenert in amicitiam. Bien qu'on ne pollède que jusqu'au bon plaisir de celui qui l'a donné.

AMICUS. Les Empereurs qualifioient d'amis dans leurs lettres, les Grands & les Comtes. AMINA, HEMINA, AMINAGIUM. Redevances assises sur chaque hemine de bled. Retenons pour toutes nos rentes, banvins, aminaigcs. (Chart.)

'AMIRALIUS. Amiral, Chéf des forces navales, terme arabe. Les Gouverneurs de Province chez les Sarrasins étoient appelles Amir.

AMOISSON AT A TALIA. Convention de payer certaine quantité de grains. Amoissonner, en convenir. Amoissonamentum , bail d'une ferme.

AMUND. Etre hors de tutelle & sorti de la dépendance. Si Dominus Ancilla taro libe-' rallerit, & amund fecerit à se. ( Lex Lon. gobard.)

ANAGRAMMA. La souscription d'une chartre par une feule lettre qui renfermoit toutes les lettres du nom du souscripteur ; usage de l'onzieme siecle.

ANAGRIPH. Faute, & spécialement celle da' déshonorer une fille. Ut ille qui fornicatut


fuerit, componat pro culpâ , idefl anagriph. Solvat. 15, (Lex Longobard.)

1ANALOGIUM. Lieu élevé pour y lire l'Evangile.

ANDECINGA , ANCINGA , ANCINIA. Certaine quantité de terres arrables, contenant plusieurs perches. terram indominicatam pertinent quatuor mansi cum ancingis fuis.

( Chart. Chrodegandi Metenjis Episc. )

ANDELAGUS, ANDILAGO. Instrument pour investir un bien. Quel est—il ? On l'ignore. L'investirure se donnoit aussi avec la paille , le coûteau, les branches d'arbre. Tradidit per Wasonem terrx , & fiflucam nodatam , feu ramum arborum , atque per cultellum e, W an- tonem, seu andiluginem. (Chart. Mathildis.)

ANDEGAMULUS. Le Dieu Mars. Origine Andes, Camulus. Vainqueurs, mots teutoniques.

'ANDIGARE. Terme lombard. Disposer de ses biens en santé. Arrigare, en disposer en maladie.

'ANDRONA. Gallerie. Lieu d'assemblée pour des hommes. ~ÀrMp.

ANGARIA, AN G A R 1 JE. Fourniture de chevaux & voitures de corvée. Tout ser vice & charge réelle attachée à un héritage. Violence & injustice. Angariare , faire violence. ANGARIA. Peine infamante qui étoit déporter sur ses épaules un chien ou une selle, avec amende à ceux qui avoient commis quelque grand crime. Voyez la chatre de Fréderic II , qui sait porter cette angarie jusqu'aux pieds d'Arnaud , Evêque de Toul, en réparation d'offense. Præfatos malefafto-


res ^.. qui venientes per milliare unum ab urbe angarias ferentes usque ad pedes Arnaldi , Episcopi Tullenfis, qui nobiscum aderat ipfas angarias deposuerunt, &c.

'AN GARIARE. Voiturer, conduire. ( Charrre de Chrodegand. ) Debent .... avenam de Jilvd ad paternicillam angariare. Angarium , lieu couvert où l'on ferre les chevaux , d'où est venu notre mot hangar.

ANGELUS. Priere qu'on a commencé à réciter au son du couvre - feu , ignitegii. Jean XXII paroîten être l'auteur. ( Concil. de Sens 1347.) Prœcipimus quod obfervetur... Ordinatio fafta per M. Joannem Pap. XXII, dicendo ter Ave Maria, horâ ignitegii. Sous Louis XI s'établit l'usage de le réciter trois. fois le jour.

ANGILDUM , GILDUM, WEREGILDUM. Valeur d'une chose ou d'un homme. Twigildum. double compensation de sa valeur. Trigildum, triple, &c.

'ANGUILLARIS, ANGUILL Arium. Lieu propre à prendre des anguilles , & droit d'y pêcher. Silvû , pratis, aquis, farinariis an- guillariis. (Chart. de l'Abbaye de St.-Amant.) ANNALE, ANNATE. Droit de déport, dont les Archidiacres & Evêques jouirent encore en Normandie. Les Rois de France joujssoient de ces fruits pour les bénéfices royaux^ (Voyez l'Ordon. de Philippe IV.) Les, Chapitres qui en jouisiient, employ oient ces fruits à des œuvres pies. ( Célestin, Pape, ann. 1 196.) Antiquam vefiræ Ecclefiœ confuetudinemfuper annalibus Prœbendarum decedentium Canonicorum. *. fciliGet ut quolibet decedente Cart


nonico, Fratres omnes Præbendæ illius anni in quo obierit in usus pios secundum Capituli ar" bitrium arrogentur. (Voyez Martenne, Tom, VI.) Le Monastere de Saint Viétor de Paris ^ qui jouissoit de l'annale de la Prébende en > tout genre de vacance.

ANNON A. Bied ou paIl, & encore redevance en bled ou seigle. Annona missalis , dîme qui se paie aux Curés à la moi tion. Anne- naria , hâle. Annonagium, impôt sur le bled. ANNULUS AUREUS. Le droit de donner l'anneau. Il esl le même que celui d'affranchir. Annulus Piscatoris. Il eil en cire rouge, son origine ne remonte qu'à 4oo ans. Annulus regius. On a trouvé à Tournai, il y a près d'un siecle, celui de Childeric, portant son image & l'inscription Childerici Regi.r s toutes les chartres finirent presque ainsi : Et ut inviolabilem obtineat firmitatem , mana propriâ subterfirmavimus , & annuli nojiri imprejjîone signari jujjimus. Le référendaire gar-. doit le sceau royal.

AN NU S. Anni Martyrum. L'ere des Martyrs, commence à la persécution de Dioclétien, 302. Anni Seltucidarum. Cette ere commence 312 ans avant Jesus-Christ. Anni à Chrifli incarnatione. Denis-le-Petit a formé cette maniere de compter sous l'Empire de Justinien. On ne voit point cette date mise & employée avant Charlemagne. Les Francs eommençoient l'année aux kalendes de Mars. Depuis on comptoit l'année à Noël. Ensuite l'usage s'établit de la commencer' à Pâques. Annus trabeationis. On comptoit aussi quelquefois lç§ années depuis la Tra-


béatîon ou la Paillon. Anni à transitu , depuis lamort de Saint Martin, année 402, sous la seconderace denosRois, l'année commençoit à Noël. Sous la troisieme race, elle commençoit le 2 5 Mars: cependant le premier Janvier fut toujours regardé comme le premier jour de l'année. L'année a encore commencé à Pâques sous la troisieme race. Charles IX a fixé, en 1564, le premier jour de l'année au premier Janvier. Il saut être très-réservé à rejetter des chartres, parce que leurs dates ne s'accordent pas avec l'hifloire. Les grandes variétés sur la maniere de compter l'ann ée est une des causes de leur contradiaion apparente. En Italie, l'année commençoit à Noël. En Allemagne même date, & en Angleterre.

ANNUS GRATIS. C'est une année d'avance prise par un Chanoine, en sorte que les fruits se trouvoient mangés pour l'année de la vacance de la Prébende. Un Concile de Treves, tenu en 13 10 , a supprimé cet abus. Voyezle en entier dans Martenne. (Anecd. Tome IV.) Cum ex Trevirenfi frovinciali Concilio 9 Annus gratta fuerit revocatus nos confiderantes... Cathedralium ac Collegiarum Ecclesiarum quam plurimi Canonici propriis conimodis inhiantes in grave prxjudicium , successorum fructus prcebendarum manum per annum unum, & poss eorum obitum fibi retinere & appropriare fatagunt annum talem.... annum gratiæ nuncupantes, &c.

ANTARTES. Rebelle. Intarta, intartifavit il s'éleva contre.

ANIE JURAMENTUM , PRÆJURAMEN-


TU M. Serment qu'on faisoit prêter tant par Je Demandeur que le Défendeur, avant d'admettre leur action en Justice. juramtmum calumniæ. Chartres d'Angleterre , serment préalable.

.ANTIGALHA. Fort gras. Terra anùgalha , terre fertile. Racine celtique. Galba, surnom ou sobriquet donné à l'Empereur Sergius par les Gaulois , parce qu il étoit fort replet. And signifie en t eltique beaucoup & augmentation. ANTIMENSIUM. Pierre d'autel ou autel portatif.

ANTIl HONA. Chant à deux chœurs. Saint;

Ignace pâlie pour être l'auteur de ce chant alternatif en Orient, & Saint Ambroile en Occident. Antiphona esi encore une sentence qui précede un pseaume chanté parles deux chœurs. Antiphona de podio est le Salve Re* gina , composé par Ademar , Evêque , podierifis. D'autres l'attribuent à Saint Bernard. APANARE. Donner du pain & des alimens.

Appaner une sille , la doter. Apanagium vient de cette o-igine : 1 apasiage esi une pension donnée à une fille qui, félon les. loix françoilès, ne pouvoit entrer en parta.ge d'un fief, qui étoit tout entier pour l'ainé, su r-tout dasis les grasides maisons.

APATISATIO. Rançon, contribution. Le pauvre peuple délibéra de foi apaticher à la garniion. (Hi(l.)

APENN IS. Ghartr? qu'on donnoit aux incendiés dont tous les titres étoient brûlés : apennis est l,a même choie que chartula re< latlouis. Cette chartre renouvelloit & rappelloit les & biens donc ils. étoient çA possession.

t


APERIRE. Aperti honores , aperta feuda. Fiefs ouverts qui sont sans possesseur.

APOCA , APOCHARE. Quittance, quittancer. APOCRISIARIUS. Légat & Chancelier. Origine , ~d7TQH.rlfjlÇ, réponse. Référendaire ou Chancelier. Il signoit les chartres du Roi & y apposoit le lceau. Les Papes eurent des des Apocrisiaires qu'ils envoyoient à Constantinople, auprès des Empereurs, pour y traiter des affaires ecclésiastiques. Les Papes cesserent d'envoyer ces Légats au huitieme siecle , quand les Iconoclastes excirerent des troubles en Orient. Les Exarques saisoient à Ravenne la fonction des Légats de Constantinople.

'APODEX. Preuve. Expérience. Item apodixis.

Origine, ~âvrétPufyç.

APOSTOLI. Apoflolos petere. Apoflolo.r dare Demander des lettres d'appel. Quand on vouloit se pourvoir d'un jugement auprès du Souverain Pontife, on ne demandoit alors que des Lettres dimissoires & d'appel, appellées Apostoli. Philippe Lebel lnterjetta. appel au Concile général des excommunications lancées contre lui par Boniface VIII, en demandant Lettres d'appel au Chapitre de Paris : & Apojîolos teflimoniales cum inftantiâ petimus.

APPAR , Su P pAR. Copies semblables de Lettres appellées autrement Epistolicæ uniforme.r. Appares chance., plusieurs copies de la même lettre.

'APPENDARIA , APPENTIS. Petite maison jointe à une grande, & qui fait saillie sur un de ses côtés; c'est encore unemaisonrustique


dépendante d'une plus grande. Appendicium, appendicula, même signification.

APPENSATE conjulto. En y réfléchissant , & comme nous disons de guet-à-pent, du vieux mot françois appenser y réfléchir.

APPODIARE SE AD JUS. S'en rapporter en justice à ce que de droit.

APPOINTAMENTUM. Articles dont les parties sont convenues , & sur lesquels elles sont d'accord.

APPORTAGIUM. Toute Toute redevance due à quelque Eglise pour l'entretien du Desservant. APPRUARE. Faire valoir quelque bien. Approvamenta , fruits & profits de ces biens. Apprecator, Régisseur qui veille à la bonne administration d'un bien.

APRISIA. Enquête sur le prix d'une chose. APRISIONES. Partitions de terres friches que nos Rois donnèrent aux Espagnols pour les cultiver. 11

AQUA MAN ILE.' Baffin sur lequel coule l'eau dont on lave ses mains.

AQUM FRIGIDE JUDICIUM. C'étoit un des jugemens de• Dieu. Quand l'accusé n'étoit pas convaincu , mais violemment soupçonné, il étoit obligé de prouver ion innocence par la cérémonie de l'eau froide. On l'y plongeoit tout nud lié & attaché à une corde. S'il surnageoit sans plonger , le jugement de Dieu , le déclaroit contre lui, c'étoit une conviction de son crime. Cela s'ap- - pelloit perire aquis. Cette immersion étoit une cérémonie sainte, qui se faisoit pat les Prêtres. On conduisoit l'accusé à l'Eglise, en célcbroit h le Prêtre Lq


conjuroit par la sainte Trinité d avouer ion crime. S'il ne disoit rien , on lui donnoit la. communion , avec cette formule : Corpus hoc & Sanguis Domini nostri Jesu-Christi fît tibi ad probationem hodie. On le conduii'oit au bord de l'eau qui étoit bénite parle Prêtre, & on l'y plongeoit. Innocent III défendit au Concile de Latran , que les Prêtres se mêlassent de cette épreuve. Elle fut proscrite dans la suite. (Voyez les Décrets, Liv. 5 , Tir. 34, Chap. 8.) Louis-le-Pieux & Frédéric 1 53 la défendirent,« parce qu'ils la regardoient » comme un second baptême. «

ÂQU£ FERVENTIS JUDICIUM. Autre épreuve. L'accusé ou son homme (car ces épreuves se faisoient par Procureur) plongeoit: sa main dans un bassin d'eau bouillante jusqu'au coude ; il étoit obligé d'y prendre une pierre , & retiroit son bras, dont on ca- checoit les enveloppes ; on levoit le sceau le troisieme jour, & on examinoitsi l'eau bouillante y avoit fait impression. Cette cérémonie étoit précédée, comme la premiere , de la célébration de la messe , elle étoit accompagnée d'exorcismes.

ARA DIGNITATIS. Autel ou il n'esl permis de célébrer qu'à des Ecclésiastiques Dignitaires. Tel est l'Autel de Rheims, par un privilege accordé en 1065, par Leon IX.

ARA PENNIS AGRIPENNIS. Arpent donc la quantité est plus ou moins grande en différens temps & lieux. L'arpent de Paris esi: de cent perches.

ARAHUM. In araho conjurare. Les loix des Ripuaires ordonnent que tous les sermens so


fassent in araho, c'efl:-à-dire, à l'Eglise & sur les reliques, ainsi que se faisoient les sermens chez les anciens François.

ARBOR FINALIS, notata, claviculata, arbre de litière : on y enfonçoit des clous, c'eit pourquoi il esl appellé Claviculata. On y faisoit encore des éclats, theclaturas.

ARBORES SACRIVI. Bois sacrés auxquels les Gaulois portoient une grande vénération. Saint Eloi dit dans une homélie : Arbores quos sacrivos vocant succidite.

ARCA , ARCELLA. Certaines marques des limites des champs différens de la borne. Il lignifie encore cachot, le trésor public ou Je fisc , autel portatif. Arca annonce , est un grenier public.

ARCARIUS. Archer, & aussi Trésorier. Arcarias Ecclefice. Romance.

ARCHARISSIMUM , ARCHARiUM , Archives. Origine ~àpxcuov antique. Archive peut encore venir d'arca, parce que ces titres se conservent sous des voûtes.

ARCHERIA. Petite fenêtre oblongne , au travers de laquelle on lançait des fleches aux ennemis de dlrriere le mur de fortification. En vieux françois, les archieres.

ARENIARE. Citer en justice , & en vieux gaulois, araisonner & arainier. » Et si Carrainé » confesse la dette. «

ARGENTUM ALBUM. Argentblanc. L'autre argent se nommoit argentum arfum , argent noir ou brûlé , ou monnoie de cuivre , d'oùest venu le mot de liard, origine li ards ou le brûlé. ARIETEM LEVARE. Courir le tournois du bélier. Cçtte espece de carrousel fut défendu


en Angleterre, parce qu'il étoit périlleux, & que ceux qui se préfelltoient pour enfiler la bague, çouroient risque d'être tués.,

ARISTATO. Si quis ariftatonem suptr hominem mortttum capulaverit. (Lex Jalica, Tom. VIl.) Couvercle dont 011 couvre le cercueil du mort. Tombe.

ARMARIUS. Chantre , ainsi appelle parce qu'il a soin des livres d'église & de la bibliotheque. Armarium. Armarius est encore le Secretaire du Chapitre.

ARNESIUM. Harnois. Arneyfium , arnifium, signifie encore hoqueton , outil, meubles.

ARKAIARE , ARRAITATOR. Mettre en bataille , arranger , Maréchal de camp. Les anciens François disoient arrayer. Le Roi à tous Arrayours & meneurs de gens d'arme.

ARRENDARE. Donner un bi2n à cens. Ar~ rendator , arrenda, le cens.

i ASCIA. Sub ascid dedicare. Elever un tombeau avec simplicité , & le consacrer afin qu'on ne le viole pas.

k ADSCR IPTITII. Paysans & Laboureurs qui changent de demeure, & vont s'établir dans une Seigneurie étrangère, dans laquelle ils sont reçus & inscrits, à charge d'une redevance.

i AS1NORUM ORDO. Les Trinitaires. Dans leurs premiers Statuts , Innocent III dit: Equos non ascendant, sed tantùm afinos.

. ASSECURARE. Donner sureté par gages, otages ou promesses. Asse cura mentit m. Cette assurance regardoit principalement les Seigneurs & les Vassaux. L'assurance étoit encore une promesse faite sous le ferment, par


des Parties qui étoient en guerre ou en division, de faire la paix & de ne pas la troubler. Ce serment se faisoit en justice, ou devant le Seigneur dominant.

ASSENAMENTUM, ASSENARE. Saisie féodale, main-inise dite assenement, assener. Il signifie encore aJJ'ene ou assignation.

ASSIDERE TALLIAM. Asseoir les impositions, & les taxer avec égalité. Assessor, celui qui fixe les impôts.

ASSISIÆ. Les Assises. Assemblées des principaux Feudataires , pour juger les affaires & les différens d'un Etat. C'est la même chose que mallapublica & placita. C'eH aussi l'Assemblée des Barons & des Comtes, pour rendre la juslice. Ces jugemens d'Assises étoient sans appel.

ATTORNATI. Les Procureurs. Attornarc conflituus, Procureur. C'eH: encore tranfporter le domaine, rente, cens vassal à un autre Seigneur.

'AUDIENTIA. Espece de tribut appellé oyance.

C'étoit un Huissier qui annonçoit dans les halles qu'il falloit payer ces prestations.

AVERIUM, AVERE. Les choses mobiles , argent, meubles dits l'avoir. C'étoit là tout son avoir. Averia, sont encore les chevaux, bœufs & autres employés à la culture des terres.

AUREM. Tefles per aurem attraai. Celui qui produisoit un témoin lui prenoit l'oreille, en lui demandant s'il pouvoit rendre témoignage. D'où vient l'expression aures torquere9 & encore celle alapas dare teflibus , sur-tout quand ils étoient jeunes, afin qu'ils se souvinssent du témoignage qu'ils avoient rendu.


4USTRIA. C'est la partie orientale de la France; Metz étoit compris dans cette partie orientale : mais N eufiria étoit la partie occidentale. Austrasia, le même scns que Auj1ria. AUXILIUM. Aides, ou imposition que, le principal Seigneur faisoit sur ses vassàux. Elle différoit de la taille, qui étoit une charge personnelle , au lieu que l'aide, auxilium , se payoit sur les fiefs qui relevoient de la Seigneurie. En voici les cas, 10. pro militiâ primogeniti filii. Elle se levoit quand le Seignellr faisoit recevoir son fils aine Chevalier. 2°. Quand il marioit sa fille ainée, ce qui s'appelloit pro primogenitâjiliâsemelmaritandâ. 30. C'étoitpour payer la rançon du Seigneur, pro redemptione noftrd. On augmenta ensuite les causes de lever des aides, & principalement pro subfidio Terrx sanctæ , quand les Princes & Seigneurs se croisoient.


B

BACCALARIA. Espèce de bien de campagne ou gagnage. Baccalar ii sont les Fermiers qui cultivoient les terres de ces gagnages. Baccalarii, dans des siecles plus récens, sont des Gentilshommes qui n'étoient pas encore parvenus au grade de Bannerets , ou qui n'avoient pas assez de vassaux pour avoir un étendard à la guerre. Les Bacheliers des Universités , c'est-à-dire, ceux qui peuvent aspirer au dottorat, ont pris leurs dénominations des jeunes Bacheliers qui alpiroient à devenir Ecuyers.

BAJULUS , BAJULATIO a signifié un Gouverneur & sur-tout des Princes. Et encore tuteur, & autrefois bail. Le mari étoit le bail de sa femme. Balia ou Bailli a , baillie, tutelle, ou administration des biens, advocatie. Il me [emble que c'en: de ce mot qu'est venu celui de Bailliage. Les Baillis sont donc les tuteurs , les administrateurs des biens, & tenoient la justice pour & au nom des Seigneurs dont ils étoient les Baillis. Bajuli, les Syndics , Procureurs. Les Baillis de nos Rois avoient l'administration de leurs Domaines, & en reridoient compte à la Chambre des Comptes.

BANNERETI MILITES. Chevaliers bannerets , Gentilshommes qui avoient de grandes Terres , & qui pouvoient conduire à la guerre avec eux assez de vassaux pour les tenir sous une banniere ou étendard, qu'il leur était


. étoit permis de fàire passer. Le Banneret étoit plus que le Bachelier, & moins que le Baron.

BANNUM. Ce mot signifie trois choses : 1°. toute Ordonnance ou Edit public ; 2U. La peine infligée par senrence; enfin il exprime l'étendue du ressort & de la jurifdi&ion. Bannum ponere., c'est proclamer & rendre publique une ordonnance. Bannum mitter e jùper rem vel personam , c'est mettre quelque chose sous sa protection. In bannum mittere, e'est confisquer par Edit. Le même que imbannare. Bannire , régler , statuer ^ citer bu évoquer par un Edit. Bannire in exercitum , convoquer pour venir à la guerre; D'olt vient l'arriere-ban. Bannire ad moliendum , c'est le droit des Seigneurs pour contraindre leurs vassaux à porter leur froment: à leur moulin bannal, le droit de banna7 lité. D'où vient le sout bànnal. Bannire ± signifie encore proscrire, bannir. Bannus Episbôpi, c'est l'excommunication qu'il lance. Banniti , ce sont les excommuniés.

Phrases où bannum est pris pour la peine portée par la loi. Bannum componere, payer l'amende. Bannum Dominicum , elle étoit dè 60 sols, appellée encore bannum consuctum. Bannum vadiare , donner des gages pour l'amende. Bannum EpiJcÓpi, ctoit l'amende due à l'Evêque ; c'étoit une sorte de sacrilege de ne l'avoir pas payée.

J^ANNUM. Etendue & district de la jurisdiction.

Bannum leugx , la banlieue ; c'est l'espace des terres qui sont sous une certaine jurisdiction - eu d'une Ville. ou d'un Monastere.


BARATUM. Charge & fraude, dol. Baraterii, Chicaneurs.

BARO. Chez les Latins signifioit Domeflique.

Chez les premiers Francs il signifia un homme. & encore mari. Baro a signifié ensuite un vassal qui tient immédiatement du Roi, comme feudataire , une Seigneurie, à charge de service militaire. A présent, en France, un Baron c'est le fils aine d'un grand Seigneur. Autresois en France on ne connoissoit que trois Baronnies , savoir : Bour- . bon , Coucy & Beaujeu. Bourbon étoit Baronnie quand elle appartenoit à la Maison d'Archambaut , & avant qu'elle fût donnée à Robert, fils de Saint Louis. Autres anciennes Baronnies : Montmorency, Craon, Sully. Les Barons avoient adminislration de la justice, même pour cas de mort, dans leurs terres. La Baronnie ne se partageoit pas. w Baronnie de part mie entre frere (dit Saine Louis) mes la ainznez doit faire avenant 3? bien set au puisné , & si doit les filles ma» rier. c< {Statuta S. Lud. Liv. 1, Chap.

BARRA. La barre. Les premieres défenses& exceptions qu'on communique avant de plaider , qui sont comme les remparts du Défendeur. « Li Avocat doit mettre avant ses dé» sentes & ses barres. « ( Edit de Saint Louis). Delà vient encore cette saçon de parler , tavoir barres sur quelqu'un.

BASTIA. Tour qu'on élevoit contre les murs pour assiéger une Ville. Bafiille : bastion n'ea viendroit-il pas de même que la bajlille ?

BAUSIARE. Forfaire & tromper son Seigneur,' s'élever contre lui. » Par traïson vuelent le


» Duc boiser. « Le mot trivial emboiseur paroît venir de battjîator.

BAY ARDUS ou Badiuæ, cheval baie ou roux; BELFREDUS. Beffroi. Tour de bois fort ! élevée , revêtue de cuir bouilli & mobile qu'on approchoit près des murs d'une Ville assiégée ; elle étoit à plusieurs étages. Le beffroi est encore une tour élevée où esi uner cloche, pour convoquer & avertir la bourgeoifle.

BENEFICIA ECCLESIASTICA. Sont les biens & revenus des Eglises qu'on accordoit à des Laïques, à des Comtes, & qui ns rentroient guère aux Eglises. Depuis ces biens furent laisses aux seuls Clercs. Voilà l'origine des Bénéfices. Abbaye accordée par Charlesle-Simple, ann. 907, à l'Evêque de Paris, est appellée Bénéfice pour la premiere fois. Abbatiam Sanéli Petri , quam idem Episcopus in Beneficium haélenus habuiffe dinoscitur.

BENEFICIUM. Terre du domaine dont le Roi faisoit don pour la vie seulement d'un Gentilhomme. Bénéfice étoit encore tout usufruit accordé par un Prince, un Evêque, un Chapitre, à un Avocat. Ceux qui recevoient ces Bénésices deven oien t va ssaux, étoient tenus au ser vice militaire. Depuis les Bénéfices devinrent héréditaires ; ils furent appellés feuda, fiefs.

BIENNUM. Biains ou corvées. Biennarii sont ceux qui sont sujets aux corveés.

BIGRÛS. Bigre ou Forestier, & spécialement celui qui garde des mouches & en travaille le miel. » Ai droit d'envoyer mon Bigre avec » les Bigre $ du Roi. %


BIBERES NONALES. Les Biberes. C'étoit un coup à boire qu'on permettoit aux Moines, pendant l'été, après None , au treizième siecle. Et ne potus noceat, on leur donnoit un peu de pain. Voilà l'origine du relâchement du jeûne. Biberis ou Biber, Breuvage , potion, coup à boire.

BISOMUM. Tombeau à deux places. Un Concile d'Auxerre & de Mâcon défendit d'enterrer deux corps l'un sur l'autre. On faisoit deux niches ou cercueils qu'on accolloit erïsemble. Origine, ~<rà>juz3 corpus.

BLADUM. Bled. Bladare. Semer une terre.

D'où nous vient terres emblavées. Debladare , moi (Tonner.

BOISTA, EOISTELLUS. Droit de percevoir la, dîme des menus grains.

BOMBARDA. Bombarde, instrument d'airain par lequel on lançoit des pierres ; ces pierres n'étoient pas chassées par la poudre à canon ,. qui ne fut en usage qu'en 1338 , quand îe Moine Schwarts la trouva par hasard, faisant des opérations chymiques avec le souffre.

BONNA, BUNDA. Limites, bornes. Bonnagium eil le droit de bornage , ou de faire planter les. bornes que le Seigneur a seul dans les terres de ses vassaux.

BORDA. La Borde, ouMaison, ou Cabane;

Hospice , Ferme. D'où vient Bordellum , Bordelle ou Petite maison , tuguriolum. Et parce que les Courtisannes n'avoient que ces petits logemens, leur habitation se nomme bordel.

BOTAGIUM. Boutage, ou droit dû par celui qui vend du vin ? & qu'il paie au Seigneur,


Origine vient de Potum, vaisseau à y mettre du vin.

BRANDONES. Les Brandons. C'est le premier Dimanche de la Quadragésime , jour auquel les enfans couroient avec des torches allumées, brando fax accetisa. Brando est encore un voile de soie, brandium , qu'on mettoit sur les reliques, & encore qu'on attachoit aux biens saisis. Brandonare. Mettre les brandons ou pannonceaux du Roi sur un bien saisi , afin qu'on n'y touche pas.

BREVIA MORTUORUM. Bref ou avertifsement succin£t contenant le nom & le jour de la mort d'un Religieux. Ce bref s'envoyoitdans toutes les Eglises avec lesquelles les monasteres avoient des assoçiations. Il en est fait mention dans les statuts de Toul, de 1332 , sous le nom de Roîulus.

13REVIARIUM signifioit d'abord un livre, de rubriques, ou de l'ordre dans lequel l'Office divin & la Messe doivent être dits. Depuis on a entendu les prieres prescrites dans le Rubricaire. (Titre d'un Breviaire du Mont Cassin , ann. 1100). Incipit Breviarium Jive ordo Officlorum per totam anni deçurfionem.

BRODIUM. Brouet ou brpet. Jus de viande bouillie.

BROLIUM. Parc ou bois.

13ULGARI. (BLigeri ) Les Bougres, Hérétiques qui réchaufsoient les dogmes des Manichéens sous le regne de S, Louis. On appelloit aussi Bougres ou Bulgarii les Albigeois (Arrêt du, Pari.) « Bougrerie si est habiter avec les bêtes. cc Les usuriers porterent encore ce nom. Ipsi usurarii , quos Franci Bugeros vulgariter appellant. (Pit Math. Paris, ann, 125 5.}


BULL A. Sceau qu'on imprime sur les bulles rondes qui étoient en cire ou métal. Plus souvent bulla se prend pour le type imprimé & attaché à la chartre. Bulla est encore le diplôme scellé. * BURDARE. Se jouer, plaisanter. D'où viennent bourdes ou mensonges.

13URGGRA VIUS. Comte d'un Château ou, Bourg. Burg, mot allemand qui lignifie Châtenie & Grave, Comte. Le Burgrave de Nuremberg. D'abord les Burgraves n'étoient que des Gouverneurs r en suite ils sont venus Héréditaires & Souverains.

BUTICULARIUS FRANCIS. Grand Beuteiller, un des quatre grands Officiers du Palais. Il expédioit les diplômes du Roi. Le. Bouteillier ne différoit guere du Pincerna a Panchier.

BYSANTIUM. Monnoie d'or dite Bezant.


c

CADAFALUS. Echaffaud. D'où vient le mot -Catafalque.

CAFARDUS, Cafard, hypocrite. CALCARIA AUREA. Eperons dorés. Ils croient la chaussure des Chevaliers appellés Equites aurati. Les Ecuyers n'avoient que des éperons d'argent. Calcaria argenti. La dégradation d'un Chevalier se faisoit en lui coupant les éperons.

CALUMNIA. Action , droit, répétition juridique faite pour révendiquer quelque choie. Calumniam inferre , assigner quelqu'un. Item calumniare, le citer 6c traduire en justice. En vieux gaulois Calenger. Calumnia est encore l'amende prononcée contre celui qui actionne un autre en justice sans sujet.

CAMBUTA. Crosse, bâton courbé, du grec cambille , pour boîteux, qui a besoin de crosse, peut venir de cambuta.

CAMERA signifie non seulement une chambre, mais le trésor* Camerarius , le Camerier étoit autresois un Grand-Officier du Roi. Cette charge fut éteinte par François I. Le Chambrier étoit préposé à la garde du trésor, il signoit les chartres du Roi.

C A MPI A. Champion. Celui qui sebattoit en: duel pour un autre, & dont le combat décidoit d'une demande judiciaire , de la bontéd'une cause ou d'une défense. Il étoit permis, pour plusieurs raisons, de produire un champion en sa place. Ces hommes étoient infà- '


mes. Ils se battoient avec le bâton & l'écu. S'ils succomboienc, & que la matiere ne fût pas capitale, le vaincu avoit le poing coupé. Erç matiere plus criminelle, il étoit pendu avec son champion. En matiere légere , il étoit permis de produire un champion. La peine alors étoit très-légere, le vaincu ne perdoit pas le poing. Campionum oblationes., los champions faisoient des offrandes à l'Eglise avant lé combat , pour demander à Dieu un heureux succès. Les femmes, Prêtres , Evêques, Moines, fpurnifîoient des champions.

CAMPUS MARTII. Assemblée de la nation convoquée au mois de Mars, par nos Rois de la premiere race. Pepin changea le temps de la convocation , le fit aux kalendes de Mai , & s'appelle Campus Madii. Nos Rois passoient en revue leurs troupes ces jours-là , & on y traitoit des affaires du Royaume. Les Rois y recevoient des présens de leurs Sujets.

ÇANDIDATUS. Dignité palatine & militaire, établie par Gordien-le-vieux. Les Candidats étoient des hommes célebres par leurs richesses , leur noblesse & leur figure, dont le corps étoit préposé à la garde de la personne du Roi. Te Martyrum Candidatus laudat exercitus.

ÇANEM FERRE. C'est autrement Angariett ferre. Peine ignominieuse infligée par le, Juge à un malfaiteur. S'il étoit noble, il portoit un chien sur les épaules ; si c'étoit un roturier , une selle d'un Comté à l'autre.

CANONICÆ LITTERJE. La même chose


que formata, lettres de passe-port & de recommandation qu'on donnoit à un Clerc qui partoit pour un autre Diocese.

CANTUS ECCLESIASTICUS. Il fut appelle Grégories, parce que le Pape Saint Grégoire le fit composer & chanter à Rome oùt il établit des écoles pour l'apprendre. Pépin jit venir de Rome en France des Maîtres pour le répandre dans le Royaume. Charlemagne envoya un de ces Maitres à Drogon son fils, Evêque de Metz, d'où le chant se répandit en France.. Delà vient que le chant françois fut appellé Cantu.r Metifcus.

CAPELLANI Chapelains. Nos Rois en ont ey même sous la premiere race. D'abord les Chapelains étoient les gardiens de la chappe de S. Martin & des reliques qui suivoient la Cour, & encore du trésor des chartres. Les Evêques, les Abbés possédoient ces charges. Les Chapelains étoient encore les Chanceliers de nos Rois & leurs Secrétaires. Ceci regards VArchichapelain. L'Archichapelain bénissoit aussi les mets au dîner du Roi. Angelram, Evêque de Metz, étoit Palatii Archi* capellanus de CharJemagne.

ÇAPELLINA. Chapelet, rosaire.. Origine de.

Chapel, ou couronne de roses. Nos Peres appelloient ces couronnes des Chapels. Le Chapelet n'a été introduit que par les Religieux qui , pour faciliter la tâche prefçrite de certaines Prieres , inventerent, pour les pouvoir compter, le rang de grains enfilés.

CAPELLUS RUBEUS. Eodem anna 1252, fiatuit Fapa (Innoc.) ut Cardinales capellis


rubeis uterentur. ( Achery Spicileg. Toma VIII, page 596.)

CAPICER1US. Dignité dans quelques églises" Chevecicr qui a foin du Sanctuaire , appelle autrefois Capicium , le chevet.

CAPITULARIA. Le code des loix ripuaire.

& ecclésiastiques. Les Edits & Ordonnances de nos Rois réduits en plusieurs Chapitres. Spécialement le corps des loix que les Rois faisoient dans les aiîemblées des Evêques & des Comtes, ou dans les Conciles. Baluze a fait une collection des Capitulaires de nos Rois.

CARAVANNA. Mot turc. Signifie assemblée de gens qui se réunissent dans leur voyage pour se défendre.

CARAVELLA. Espece de navire. CARBON ARIA. Forêt très-célebre qui s'étendoit jusqu'à Louvain, ainsi appellée, parce qu'il y avoit des fours à faire le charbon.

CARBONES FERREI. La houille. Elle sut découverte à Liege en 1198. Elle est différente du charbon de terre

CARITAS. Repas extraordinaire établi chez les Moines, ou qu'ils devoient donner à certains jours de fêtes de l'année.

CARNELERAMEN. Carnaval , temps où l'on avale la chair.

CARNIS PRIVIUM. Le Dimanche delaQuinquagésime, où les Prêtres & Religieux anticipoient le Carême en faisant maigre ce jour-là. CATALLUM. Le même que Capitale, châtel ou catel, ce qui signifie les biens possédés par quelqu'un, qui sont ou meubles ou immeubles.


CATAPANUS. Préfet & Gouverneur de Provinces , tel qu'étoit Béliiaire & les Exarques de Ravennes.

CATASTA. Instrument de supplice , peutêtre chevalet ou lit de fer.

CATHEDRALIUM , CATHEDRALICA. La. pension due à l'Evêque par les Eglises, pour marque de leur dépendance.

CENSUS DOMINICATUS. Cens qui appartient au Seigneur.

CENTENA. Partie d'un Comté. Il étoit partagé en Vicairies ; celles-ci en centaines , & celles-ci en décuries. Chacune de ces parties avoit un Chef ou Gouverneur. Centena , district , jurisdiction, seigneurie. D'où viennent Centenarii, ils rendoient la juslice sous l'autorité des Comtes.

CERVULA. Jeux des Payens qu'on célébroit le premier jour de l'an , & qui consistoient à se travestir en quelqu'une des bêtes sauves, & à courir en cette espece de masque.

CESSUS, CESSATIO à divinis. Cessum ponere , mettre l'interdit. ( Statuts du Chap. de Toul.) CHANTELAGIUM. Chantelage. Droit sur ceux qui vendent du vin en gros ou en détail , du mot Chantier ou poutres où l'on place les pieces de vin.

CHARTES. Chartres. C'est le contrat de vente ou de cession , & c'est l'instrument par lequel on peut prouver sa possession ; c'est Je titre. Charta pagtnsis , les especes de contrats qui se passent dans chaque Comté, en présence du Comte, de son Vicaire ou du Centenier. Charta rogata , celle ou souscrivent des témoins qui en sont priés.


ÇHARTULARIUM. Registre ou cahier où est transcrite par ordre toute la teneur des chartres pour leur eonservation.

CHIROGRAPHUM. Diplôme souscrit de la main des Rois , & spécialement chartre qui se partageoit en .deux parties , à l'un des ' bords où ce mot chirographum étoit coupé par le milieu, afin d'éviter la fraude, & afin que la chartre véritable fût reconnue par l'application juste du mot chirogaphum. Elles s'appelloient encore chartœ. divisœ.

CHIROTENÆ. Traditiolle inveflire. Les marques d'investiture selon les chartres, sont la. paille, per fcflucam , le coûteau, per cultellum. C'est encore le gand , per avantonem

CHRISTIANITAS. Officialité & jurisdiction ecclésiastique. Origine, la cléricature étoit appellée spécialement Christianitas ; decanus. chrijlianitatis.

CIBORIUM. C'étoit un baldaquin qui cou- vroit l'autel & qui étoit soutenu par quatre colonnes d'or, d'argent, d'airain , &c. Ciborium n'a lignifié un ciboire ou boîte à contenir l'Eucharistie que dans des titres plus modernes. En 1440 on voit Ciboriumpro Eu~ çharifliâ.

CIPPUS. Menottes & encore Prison. D'où vient vraisemblablement le mot de Chep ou cheffe à enfermer les petits poulets.

CIRCA. Circam facere. Faire la ronde & la tournée dans les cloîtres. Circator , le Religieux chargé de cet office.

CLAMOR , clameum. Clain. Le même que.

çalumnia , plainte ou complainte formée en justice , contre un détenteur t & poux


rentrer en possession d'un bien dans lequel on est troublé. Clameur de haro , terme de Normandie, vient de cette origine. Clamorem facere, intenter la plainte. CLamor ell encore une dette. Clamor pacificatus, dette payée.

COLONUS. Le même que Colhbtrtus & encore Homo de capite, & encore AJcriptitius. Leur condition n'étoit pas la même que celle des esclaves, mais elle en approchoit : ils étoient attachés à la culture de certaines terres, & les Seigneurs & Maîtres a voient une grande autorité sur eux. Ils formaient un état mitoyen entre ingenitios & servos.

COMES. Recueil de Leçons ecclésiastiques.

Codices, Evangelia , Apoflolum, Psalterium, Comitem.

COMMARCHIA. Limite , borne , frontière.

Marckis est le même mot françois, bien différent de Marquis.

COMMENDA. Bénéfice ecclésiastique ; ou mieux > les revenus donnés à des Séculiers comme en dépôt. Sous la seconde race de nos Rois, les Laïques recevoient en commende les revenus des Bénéfices ecclésiafliques. Sous la troisieme race, ils n'ont été recommandés qu'à des Ecclésiafliques. Léon IV est, dit-on, l'auteur des Commendes. Commenda est encore un fief que le vassal remettoit pour un temps, ou à un autre pendant son absence, qui étoit obligé pour ce temps de se tenir prêt à rendre au Seigneur Suzerain tous les services féodaux. Quelquefois le vassal mettoit son fief en commende entre les mains de son Suzerain.

COMMUNIA. Droit de cité. Louis VII les


multiplia & les augmenta. Les Habitans de quelque lieu, qui avoient ce droit de communauté, devoient prêter secours au Roi. C'est par-là que le gouvernement féodal s'affoiblit, & que les Seigneurs perdirent leurs droits sur leurs vassaux. Les principaux droits de Communauté furent l'echevinage, le sceau, la cloche, le beffroi & la jurisdi&ion. C'est ce droit de Communauté qui augmenta les franchises, les droits & la liberté des citoyens des Villes & leurs immunités.

COMPLANTUM. Le même que médium, plantum. Terres qu'un Seigneur donnoit à défricher , & dont il prenoit la moitié quand elles étoient en valeur, en lai (Tant au désricheur l'autre part

COMPLEGIUM , PLEGIUM. Plege ou gage. CONCURRENTES. L'année a cinquante-deux: semaines & un jour , & tous les quatre ans deux jours. L'excès de ce jour fait que l'année n'a pas le même jour de la semaine avec la suivante. Le concurrent ou épacte du soleil est le calcul de ce jour, qui excede les cinquante-deux semaines. Le concurrent est un cycle de lept années.

CONDATE. A condando seu congregando.

Condé, vieux mot françois qui signifie le confluent ou l'embouchure de deux rivieres: aussi la plupart des lieux situés au confluent des rivieres portent-ils le nom de Condé. Condatum. Condé-sur-Moselle.

CONDEMNARE DOMUM. Autrefois on ne punissoit seulement pas le malfaiteur. Les Loix ordonnoient encore que sa maison seroit abattue, s'il ne se rachetoit ; car les


peines trouvoient une compeniation dans l'argent.

CONDITA. Un certain lieu, territoire. Ego trado alodum nofirum in condita Niverniacense. CO N FESSIO. Le lieu où reposoient les reliques des Martyrs.

CONREDIUM. Le droit de procuration ou de paiIè, que le vassal étoit obligé de payer au Seigneur quand il paîToit par ses terres. C'est encore la prébende d'un Chanoine. Conrtgium, correium, conreium. Le même Coreçane , traiter quelqu'un la nuit, le faire en sa maison jefir & conréer, & richement servir. 'COPA. Petite mesure de froment. Coupelle.

L'Eglise de Toul a droit de coupelle sur les grains ; c'est un cinquantieme du bichet.

COQUINUS. Homme de rien , qui n'estfaic que pour préparer à manger aux autres. Coquina , cuisine.

CORDEBISUS. Peaux de Cordoue , où elles se préparoient pour en faire des souliers. D'où vient qu'on disoit autrefois sollers ou soulers de Cordouan. D'où vient Corduankr , Alutarius, aujourd'hui Cordonnier.

CORIUM. Le fouet. Coriumptrdat servus. Qu'il soit fouetté. Servus corio careat, même sens. CORTINA. Petite cour entourée de murs. D'où est venu courtine. «

CORTIS CURTIS. Court. C'est un manoir pour l'habitation d'un Fermier & de tout le bétail, avec les terres de la ferme.

CORVAT.E, COURBIÆ. Corvées. Travaux que les Sujets doivent à leur Seigneur.

CREDENTIA. Droit de créance ou crédit Les Seigneurs avoicnt le droit d'acheter


à crédit de leurs valTaux, même les provisions de bouche. Quand ils affranchifsoient leurs vaflaiix des droits seigneuriaux, ils n'omettoient guere celui de créance, à nullo hurgenfium creditionem quctret. Ailleurs, non hospitabitur ibi archenbaldus, nec habebit ibl credençam.

CROADA. Certaine quantité de terre dite corvée. Croada sera le meme que corvata. Titre de Pibon, Evêque de Toul. Reposuimus etiam super altare B. Leonis in banno & poteflate maseriorum croadam quamdam desuper ipsam villam inter vineas & prata jacenient omni decimatione liberam.

CRUCIS PRIVI LEGIUM. Les Croisés avoientrépis pour payer leurs dettes; ils étoient exempts de taille , pouvoient mettre leurs biens en dépôt entre les mains des Gens d'Eglise , étoient pour toujours sous la protection du Pape, avoient droit de faite juger leurs affaires devant les Juges d'Eglise ; privilèges qui leur saisoient perdre leur crédit. C'efl: pourquoi, avant de trouver de l'argent, ils y renonçoient dans les contrats. « Et ont renon» cé au privilege de croix. cc (Tit. dé 12.72.) CUBITALES LITTER^E seu unciales. Lettres onciales. Les manuscrits sont écrits quelquefois en lettres unciales, espece dé majuscules appellées ainsi , parce que leur grandeur étoit de la dôuzieme partie du pied , qui se partageoit en douze onces oir doigts , ab ungue.

,CURTILE, CORTILUM. Jardin. Vieux françois,le Courtil. Curtilarius, Courtiliar, Religieux Jardinier.

DÀCRUM.


D

DACRUM. C'esi: le nombre de dix peaux.

Dacrum chirotecarum. Dix paires de gand.

DAGESCALGÙS. Mercenaire , Ouvrier à la journée, Mantionarii... Dagescalci per villas positi ... tantum Abbati sùb jaceant. Dag , mot teutonique, signiiie jour.S cale, serviteur, mot saxon.

DAMMA. Digue, Epi pour écarter l'épanchement des eaux de la mer. Mot teutonique. D'où viennent Amsterdam, Roterdam.

DAMNUM se prend pour un animal pris dans le champ d'autrui en dommage, & qui est confisqué. Loix des Bourguignons. Si quis invenerit in damno jùo gallinas aut capros. Dangerium a le même sens ; c'esi: tout ce qui peut être confisqué & pris en délit. Nous l'appelions danger. (Voyez, dans la Coutume de Bar, Fiefs de danger. )

DATUM. Expression usitée dans les Chartres, pour déterminer le temps & la date de son expédition. CYn trouve dans la même chartre, Datum & aélum, qui ne signifie pas toujours la même chose. Datum est la date de la concession ou tradition de la chartre. Attum se F rapporte au jour de son expédition. DECANICUM. Prison pour les Clercs, qu'on soumet ainsi à la discipline canonique.

DECANUS. C'étoit autrefois le chef de dix Soldats. A Coristantinople on appelloit ainsi ceux qui étoient chargés de l'inhumation des morts i c'étoienc encore des Juges fubaî-


ternes qui avoient de petits ressorts appelles decania.

DECIMA. On ne trouve point l'origine de la dîme , mais elle est très-ancienne dans l'Eglise. Le sécond Concile de Maçon , année 585 , ordonne aux Fidelles de la payer avec exactitude.

DÉCIMA DOMINICA. Dîmes qui ont été données pour dotation d'une Eglise , par le Roi ou le Seigneur. Decima hominum, dîme qui doit être payée par tout Sujet qui posfede des terres. Décima militares , ce font les dîmes inféodées, accordées aux Comtes & autres Officiers, probablement pour être les défenseurs des Eglises. Elles sont toutes antérieures à Alexandre III, qui les défendit dans le Concile de Latran, année 1 179 : Selon nos usages, toute dîme inféodée est censée légitime, à moins qu'on ne prouve Ion origine depuis cette date. Decima saladîna, dîme perçue sur les Ecclésiastiques , pour aider à faire la guerre au célebre Saladin. Decimale subsidium, lignisie a-peu-près la même chose. Les Papes permirent ces levées de dîmes sur le Clergé, pour aider le Roi dans les besoins de l'Etat.

DECURIA. Marque qu'on imprimoit sur les arbres de lisiere, faite en forme d'X , In arboribus faciat tres decurias. (Lex. Vifigohts9 Liv. VIII.)

DEDITUI. Paysans qui élevoient des abeilles dans les bois, dont ils pay oient certaines redevances au Seigneur.

DEFECTUS JUSTITIÆ. C'étoit un déni sormel de rendre justice au vassal, fair par,


le Seigneur, ou une affectation de différer les plaids, pour ne pas la rendre ; quand le vassal s'en plaignoit, on le dispensoit de la foi & hommage au Seigneur. Le vassal éroit obligé , avant de former sa plainte , d'interpeller le Seigneur, en présence de ses Pairs, de lui rendre justice.

DEFESSA DEFENSA. Ce qui ést en défénse.

Prata defensa , Foreflx defensœ. où il n'est pas permis d'entrer dans les temps prohibés. DEI ET APOSTOLICJE SEDIS GRATIA.

Les Evêques ne prenoient pas cette qualité autrefois. On ne connoît pas de chartre plus ancienne qu'une du treizieme siecle, où Abhéhard. , Evêque de Bamberg, écrivant à Eugene III, se dit Evêquè divinâ & apoflo. licâ miferatione. A l'onzieme siecle ce style devint assez commun.

DELA TURA. Accusation, complainte. Ce mot est fréquent dans les titres de la loi salique.,, Tot denariorum... culpabilis judicetur, » excepto capitali & delaturâ. « Ce sont probablement les dépens & frais de la procédure ou complainte.

DELPHINI. Ce mot se trouve dans les anciens inventaires des Eglises. Les dauphins éroienc de grandes lampes suspendues, qui étoient fondues , & représentoient un dauphin.

DENARIATUS. Petite portion de terre, donc le revenu pouvoit rapporter un denier. « Unam » denaratam terrœ.... ad opus cbnfiruendo ibi domum. ce Et ailleurs.. k » Dono duodecim » tnariatas de vinca. cc

DENARIUS. On sait que le denier valoit 10 fols, puis 16 , ensui i x fols. Denarius Fran-


cicus, écu d'argent, dont quarante valo.ient J'écu d'or. Dans la loi salique , Titre 1 , Charlemagne réduisit la valeur de l'écu d'or à 1 2 deniers. Denarius signifie encore la plus petite monnoie & de moindre valeur. Denarius fortis, ou seulement fortis , signifie un denier d'argent pur. Le même que denarius masculus & denarius merus.

EN A R I u s DEI. Argent offert pour de pieux usages. Denaria Sacramentorum, argent offert à l'Eglise pour le Prêtre. Personne n'ignore l'espece de tribut que l'Angleterre payoit au Pape, appelle denarius SanBi Pétri. L'Angleterre l'accordoit d'abord gratuitement, puisqu'il est appellé dans les loix d'Edouard, Elcemosyna Sancti Petri. Depuis il devint une portion du patrimoine du Saint Siege , & on contraignit par censures à le payer.

DEPRECARIA. Fonds d'Eglise possédé par des Laïques, pour la vie & à titre précaire, pour services rendus à l'Eglise.

DERATIONARE. Etablir son droit en justice & en plaidant sa cause.

DESHOMENAGIUM,DESHOMINAMENTUM.

Succession ouverte d'un homme de mainmorte; c'est-à-dire, le dépouillement de cet homme dont les biens vont au Seigneur.

DEVESIUM, DEYESUM, DERVESUM. Mots synonymes avec dejfensa , toute espece de terre mise en défense , ou le droit de mettre ses prés, bois, &c. en défense.

DEXTRI. Etendue ou parvis du terrain qui environne l'Eglise qui participe au droit d'asyle. Elle est de trente pas.

DIACONIA. Le trésor des aumônes qu'on


dislribuoit aux pauvres Chrétiens, 8c encore le lieu où on les soulageoir. Diaconiam exhibere, faire l'aumône. L'origine de cette expressîon est connue.

DIASPRUS. Ornement d'étoffe précieuse. Le vieux motfrançois, diaspré, a même sens. DIET A. Chemin qu'un homme peut faire dans un jour. Dieta terrx , un journal de terre.

DIFFIDARE, DIFFIDENTIA. Lettre ou écrit par lequel on manifeste à quelqu'un qu'on ne garde plus la fidélité ou bonne intelligence qu'on s'étoitpromise. Ces lettres s'envoyoient sou vent à l'ennemi.

DIFFORCIARE. Refuser & enlever avec in, juttice.

DIRECTUM FACERE. Faire droit, rendre justice. Direftum , le droit qu'on peut avoir sur quelque chose.

.DISPARA GARE. Mésallier. Laloi qui défend à une fille de condition d'époufer un roturier est des premiers temps de la Monarchie françoise. Le Seigneur suzerain , tuteur d'une ? sille noble, pouvoir l'épouser, mais il ne pouvoit la déparaiger. Origine du mot expa- rentare.

(DISTRINGERE. Fuir un procès en rendant un jugement. Districtio , peine, amende à laquelle on condamne quelqu'un, & celui I qui succombe dans un procès. Diflriftio sii gnifie encore le gage ordonné ou offert par celui qui plaide.

'DODRANS. Trois parties d'un tout, divisé en quatre parties. Trois cst dodrans de quatre.

Pareillement sur douze > dodrans égale neuf.


DOMINICALE. Ce n'est point le linge blanc; sur lequel les femmes recevoient la sainte Eucharistie dans la main, mais un voile sans1 lequel il ne leur étoit pas permis de com-1 munier. *> Si mulier communicans dominicale » suum supercaput suum non habuerit. « ( Ve- tus penitentiale.)

DOMINICATUS , INDOMINICATUS. Terre leigneuriale, ou qu'on possede en propre; le même que Dominicatura , villa indominicata9* mari lus indominicatus, curtis indominicata, expressions familieres dans les chartres ; adjectif qui détermine la maniere dont on possede un bien en propriété , 6c pour le distinguer des bénéfices qu'on ne tenoit qu'à vie : au lieu que les propriétés & domaines étoient héréditaires. lndominicate possidere, posséder en propre. (Chartre de Charles-le-Chauve pour le Monastere de Saint-Germain-desPrés.) Sive sint indominicati , sive sint in beneficium , cujuflibet dati.

DONNA ANNUA. Dons ofserts à nos Rois par tous les Sujets, au champ de Mars, ou dans l'assemblée générale qui se faisoitune fois l'année, pour défendre l'Etat des ennemis, C'est le même tribut que le Danegeldum de l'Angleterre, tribut payé au Roi pour soutenir les frais nécessaires par l'expulsion des Danois.

DONZELLUS OUDOMICELLUS. Damoiseau ou Damoisel. On appelloit ainsi les fils de qualité avant & même après qu'ils étoient Ecuyers ou Chevaliers, Le Damoiseau de Commercy. (Anc. Tit.)

DORSALE,Tapisserie ou autre étoffe suspendue


à un mur. Origine du mot, ons'appuie r.ontre ces murs. A dorso. » DorsaLia sunt panni » in choro pendentia à dorso Clericorum. .c ( Ration. Durandi. ) Les mots suivans sont synonymes, dorjàle, dorsarium, doscale9 dorfile pallium.

DOZENUS. Sol françois, dit douiain , parce qu'il valoit J 2 deniers.

DRACO. Ressemblance d'un dragon qu'on avoit coutume de porter dans les' Processions en signe de la victoire que Jesus-Christ a remporté sur le démon , qui est figuré dans les Saintes Ecritures par le dragon.

DRUDES. Les amis & ceux qui ont promis fidélité , que nos Rois appellent féaux dans. leurs diplômes. Depuis le regne de Sain t Louis ce mot dru a été entendu dans un sens obscene pour une maîtreiïe. » Se ditjâ qu'elle » efl sa drue. «

DULGERE. Dulgtum sacere. Abandonner. Le même que guerpire , expression usitée dans les chartres de donation. Trado , dulgo.

DUNJO. Petit château élevé sur un coteau , du mot teutonique dun, colline. Plusieurs Villes situées sur des coteaux , ont dans leurnom ce terme dunum ; Lyon , Lugdunum. Les dunes de Hollande, ou amas de sable,, retiennent ce nom du même terme Dunum,


E

ECCLESIA LIBERA. ConccfTion d'une t Eglise à un Monastere , qui se faisoit par ; union & extinction de titre ; alors elle étoit ï libera à personâ : d'autres Eglises étoient unies ; à un Monastere ou Chapitre, sans que le titre fût éteint, le Monastere nommoit un Vi- caire, & le demandoit à l'Evêque. A chaque mutation le Monastere payoit un droit à l'Evêque , appelle altaris redemptio.

ECCLESIÀ dans les chartres, doit s'expliquer souvent par dîmes. » ConceJJi Deo quartam partem Ecclesiœ ... tam in decimis quam in

» ecclesiastico , quam hereditario jure posside- | » bunt. « (Chart. Eecltjix auxitance.)

EDICTUM. Ban ou droit de vendre, qui appartenoit au Seigneur, à l'exclusion de tous autres.» Pauperibus sibi subjectis solent edictum *> imponere. cc ( Concil. Paris. 6); ce qui signifie que les Seigneurs font défenses à leuri sujets de vendre, comme il est expliqué dans ce canon.

EFFETUSCARE. Le même que werpire, livrer entre les mains ; mettre quelqu'un en posses- fion , en abdiquant ce qu'on possédoit au-. paravant. Déguerpir. Cette abdication se sai" îoit par un fétu de paille qu'on attachoit quelquefois au bas du diplôme ou titre de donation.

ELEPHAS. Sorte d'instrument à vent & re, courbé en forme de trompe d'éléphant, ap- peUp par nos anciens Poëtes françois olipha


ELITIGARE, ELIDIARE , ELIDEGARE. Posséder sans aucune contradiction & d'un plein droit. Habere evindicatum & elidiatum, être en paisible jouissance d'un bien. Etymoiogie, absque lite tenere.

ELONGARE. Permission qu'accorde le Souverain à un débiteur de différer le terme du paiement. Litterœ. elongamellti, Lettres de répit.

EMENDA. Amende ou peine pécuniaire imposée pour quelque délit, a ce nom, parce que cette peine en est une juste compensation, & qu'elle l'efface & le répare, delà crimen inemendabile, qu'on ne peut expier suffisamment, & qui mérite la mort.

EMENDARE DOMUM. Rétablir unemaison.

Le Concile d'Aix. » Ut domus Ecclesiarum » ab eis sint emendatx qui bénéficia exinde » habent. « Emendare equum, acheter un cheval. Ernendare legem, subir la peine imposée par la loi.

EMIGRANEA. Grand mal de tête qui affecte une partie du crâne. Migraine. Origine, ~Hy.iKp -vU, moitié du crâne.

EMUNITAS. Possèssion libre ou affranchiÍfement. Emunitas Ecclefiœ , privilege & liberté accordés à une Eglise. Par l'immunité les Rois entendoient mettre sous leur protection les biens de l'Eglise. ( Voyez Préceptes de Childeric apud Martenn. Tom. 1.) Liceat ipsi Abbati... sub omni emunitate 1Iel tuitionis noftrœ sermone valeant tenere, atque possidere. Emunitas pour immunitas. Observez que dans les anciennes chartres l'e se met pour i fréquemment: Genetrix pour genitrix, &,


ENDO. Préposition qui signifie intus ou in Se usitée dans les anciens écrits, dans la composition des verbes endo plorare pour implorare. Endoriguus pour- irriguus.

ENCISIUM , ENCIMUM. Meurtre, ainsi appelle, parce qu'on tue avec l'épée , cum ense » mais spécialement c'esl le crime de tuer une femme enceinte. (Coutume d'Anjou.) » Encis » est si est quand len fiert semme enceinte > » & elle & l'enfant se meurent. (c

EQUI CANONICI MILITARES. Chevaux que les sujets étoient obligés par la loi de l'Etat, de fournir au Roi pour la guerre. (Voyez cette expression dans les lettres de Frotaire, Evêque de Toul.)

EREMUS, HEREDITAS, HEREM. Terre inculte, du mot grec ~Epnjucç, désert. Dans les anciennes Coutumes une terre inculte cst appellée terre herme.

ERMENSUL. Idole que les anciens Saxons avoient en grande vénération, & dont Charlemagne abolit le culte. Cet Erminsul étoic le Dieu de la guerre , Mars, appellé par les Grecs ~É/vuîfç. Le simulacre d'Erminsul étoit un grand tronc d'arbre élevé.

EROGATOR, ROGATOR. Exécuteur testamentaire.

ESCAETA, ESCAANCIA. Dite dans Baumanoire échoite, signifie plus ordinairement les biens, meubles ou immeubles qui arrivent au Seigneur par épave, soit que le vassal n'ait plus d'héritier , soit par la confifcation des biens du vassal. Eschaancia, escheta, le même.

ESCAP1UM. Fuite d'un Pïisonnier. Les Villes


ou Bourgs étoient solidairement responsables de la fuite ou évasion des prisonniers, & subifsoient la peine de l'escape. Souvent on les affranchit de ce joug. » Sint quieti de » mudro... de escapiis latronum. cc

ESGARDIUM. Sentence du Juge avec connoissance de cause : dit dans nos anciens françois esgard. Faire égard. La Cour esgardera.

ESTRAJERIÆ. Biens abandonnés, ou biens qui retournent au fisc par déshérence ou si aubanité, d'où vient étranger. Epave, dans les anciennes Coutumes, s'appelle attrajere. (Voyez la Coutume de Lorraine, Tit. VI. & eflrajeure.)

EUCHARISTIAM PURGATIO (PER). Les Prêtres & les Evêques violemment soupçonnés d'avoir commis un crime, étoient obligés de s'en disculper, non par serment ( c'étoit une cérémonie propre aux Laïques) , mais en recevant la Sainte Eucharistie avec une sormule d'imprécation, qu'ils prononçoientcontre eux. Albert de Stade rapporte que, dans le Concile de Mayence , » Spirenlem Epis» copum Siliconem cui adulterii crimen inten» debatur examinatione jacrificii purgatum » effe. ce

EULOGIA a lignifié d'abord la Sainte Eucharistie, puis le pain béni par le Prêtre & diftribué aux Fidelles, ensuite tout don volontaire ; enfin dans les chartres il signifie un présent dû.

EVECTIO. Lettres du Prince, qui accordent a un particulier la permission de voyager en voiture.

IXAGELLA. Partie d'une succession qui


avient à un héritier , & qui est compensée avec égalité, comme si elle étoit mise à la balance. Origine, exagium, balance. Exagellario titulo possidere, posséder à titre d'hcritage. Exagium vient du grec E j'examine , je pese : ainsi exagium signisie encore estimation. exagio vendere, vendre à l'estimation.

EXARTUM , ESSARTUM, SARTUM, EXARTARE. Couper , dégrader & arracher. L'origine de cesexpresîïons efl: le mot latin sarrire, ■* nettoyer ; on dit aujourd'hui essarter des bois.

EXCLUSAGIUM. Droit payé au Seigneur, pour avoir la liberté de saire des écluses ou retenir des eaux.

EXCOMMUNICATIO Ob débita. Elle eil: autorisée dans les anciennes loix françoises. Le débiteur étoit contraint, par la voie de l'excommunication , au paiement ; toute la. grace qu'on lui faisoit, c'étoit à savoir, sélon l'Ordonnance de Saint Louis , 35 toutefois , » puisque l'excommunication est pour cause » de debte, ce n'est mie si propre hérésie, » que l'on le doive poursuivre. 33 Parce qu'autresois les excommuniés qui persévéroienc dans cet état, étoient suspects d'hérésie, comme aujourd'hui encore en Espagne. Ces excommuniés étoient obligés par les loix de l'Etat de se pourvoir dans l'année auprès des Evêques , de solliciter & d'y obtenir l'absolution de leur excommunication , sans quoi ils étoient poursuivis & punis par le bras séculier, à la requisition des Officiaux. L'année révolue, les Juges Laïques les contraignoient par saisie


'de leurs biens & par corps. (Stat. S. Lud. Liv. I. ) » Se aucun est excommunié un an 35 &. un jour, & li Officiaus mandan à la » justice laïque que il le constrainsint par la « prise de les biens ou par le cors.... La. justice doit tenir toutes choses en sa » main. fc

EXCONDICERE. S'excuser, se justifier 6c prouver son innocence. Escondire a le même sens. Dans le vieux langage on trouve escondir.

Se ne vous povés escondire vous de quanque l'en vous voudra dire. d'où est venu notre expression éconduire , c'èst-à-dire, renvoyer quelqu'un sans avoir terminé avec lui.

EXCUSATI. C'étoient les Dome!1iques qui sollicitoient & obtenoient la rémission de leur faute en recourant à l'Eglise ; on les renvoyoit à leurs maîtres, qui étoient obligés de les pardonner, sous peine d'excommunication.

EXCUSATI. Sont encore ceux des sujets d'une terre, exempts des charges publiques, comme de guet, de garde, de corvées.

EXEMPLUM , EXEMPLARE , EXEMPLATA TERRA. Défrichement d'une terre.

EXENIUM. Offrande, présent. L'origine de ce mot ell greque , Emet.

EXLEX. Celui qui a perdu les avantages d'un citoyen , qui n'est plus capable de teller ni de rendre témoignage. C'étoit là une sorte d'excommunication.

EXOCATA CŒLI. Ainsi s'appelloient les


grands Officiers du Patriarche de Constantinople, le Trésorier , le Sacristain , l'Archiviste , le Camérier , &c.

EXPALMARE. C'est laver ses mains dans l'ablution de la Messe , que le Prêtre boit en✓ suite. » Quod si Sacerdos expalmaverit in

*> primd Missân, illi non presumat celebrare. cc EXPEDITARE CANEM. Expaaltare, énerver un chien en lui coupant la pelotte, ou bien quelques doigts pour l'empêcher de chasser & de lancer les bêtes fauves. Les Forestiers étoient obligés à expeditare canes.

EXPLETA, ESP LECHA. Droit de pâturage, de pêche & de chasie, & spécialement le droit de conduire les troupeaux dans les-prairies après que l'herbe est coupée ; ces prairies coupées se nomment encore à prêsent en Provence espleiches.

EXPLETUM est encore une a&ion litigieuse dont nous vient exploit, exploiter , en latin expleftatio bonorum, saisie. Expletum, revenu. On dit encore à présent prouver une carence d'exploit.

EXTELARIUS. Cerf domestique & privé , qu'on laissoit échapper dans le bois pour qu'il attirât les cerfs, & qu'on pût leur lancer des fleches plus facilement ; ce cerf privé avoit un collier pour le distinguer, ce qui le mettoit à couvert d'être percé de fleches. D'où sort l'étymologie, Extra telum crat.

ÈXVACUATIO. Déclaration par écrit, faite par celui qui avoit perdu un procès, & acquieseement à son exécution. C'étoit un acte de déguerpissement des biens & droits qu'il avoit contestés : on exigeoit ces déclarationsfous les Carlovingiens.


F

F 4CHERIA & Facherius. Celui qui prend une métairie à bail. Donner à bail, concedere ad fachcriam. En Provence, un Fermier s'appelle préfachié.

PADERIUM , FADERPHIUM. L'hérédité paternelle.

FADUS & Fada. Fées. Origine, ~enul' ou bien fatuus.

FAIA. Chêne. D'où vient qu'autrefois on disoit un fou pour fagot. » Lesdits Religieux » prenoient en la forêt seize charettes de » fous. « (Bullar. Fontanell. )

FAIDA. Inimitié qui portoit à venger la mort de quelqu'un. Ce qui sert à entendre ces expressions anciennes, Faidum pacific are. Faidam jurare. Faidam componere. lnfaidiare. Faidire. Fàyditus , saida, signifie encore la guerre.

Li Poitevin

Et le Roi Jean moult faidoient.

FALDA. Siege , d'où vient faldiflorium. FALDAGIUM. Droitd'avoir un parc de brebis pour fumer les terres. A faldâ , enceinte à bergerie.

FALSARE JUDICIUM. Former un appel contre un jugement rendu. Cet appel se faisoit devant la Cour du Roi. Quelquefois cet appel se faisoit des Juges que leurs Pairs accusoient d'avoir été corrompus. On termi- noit cet appel par la voie du duel.


FALSO. Fauchon, espece de dard. FANO. Echarpe, manipule, corporal 6c éten-* dard. Dérivé de pannus.

FARIUS EQUES. Cheval arabe, appellé autrefois Cheval alpharace.

FARRAGO. Mêlange de légumes pour nourrir les animaux.

FARSA.Epiflolx farcitæ. C'étoit une addition ou ampliation qu'on faisoit à la Messe ou à la récitation de l'Epitre, par un commentaire françois. A Sens, dans les jours solemnels, on chante le Kyrie- elcïfon avec une farse. Kyrie fons bonitatis eltifon, A Dijon , on chantoit, en certains jours, l'Epitre avec une farse. (Mercure de France. Fév. 172.6.)

FASCIOLA. Jarretieres. Il en est souvent fait mention dans les réglemens des Moines. Fasciolum , couvre-tête , elpece de turban.

FATIGARE. Assigner quelqu'un en justice. FELICITER. Mot d'applaudissement , par lequel se terminent les chartres, actum feliciter. FENESTRAGIUM. Cérémonie des tournois.

Les Champions, avant de combattre, attachoient à des fenêtres leurs écus, où étoient blasonnées leurs armoiries, afin qu'on connût les combattans. 35 Quand ce viendra au fenetraige pour cloer son blazon. ce On appelloit encore cette cérémonie F&ire fenestres des blasons.

FENESTRÆ. Boutiques où l'on exposoit les marchandises de peu de valeur , & feneftragium, est le droit d'ouvrir ces boutiques.

FERLE, FE IRA, FIRA. Foires & marchés , ainsi appellés, parce qu'il étoit d'usage de tenir les marchés les jours fériés, ou jours die


de fêtes qu'on chommoit à l'honneur des Saints.

FERLINGUS. Un Ferlin ou Frelin , monnoie de petite valeur. Un ferling de terre valoit dix acres.

FERRUM CANDENS. Un homme accusé d'un crime, qui n'étoit pas d'une condition à s'en justifier par le duel, prouvoit son innocence en portant un fer chaud, qu'on appelloit ferri candentis judicium. En voici le rit : ce fer étoitconservé dans certaines Eglises. L'accusé se préparoit par le jeûne, la prière, & quelquefois parla Sainte Eucharistie, à subit l'épreuve du fer chaud. Il avoit un espace de neuf pieds à parcourir, tenant en sa main un ser, qui ne devoit être mis au feu que pendant l'intervalle des prieres prononcées par le Prêtre, pour bénir ce fer. C'étoit dans l'Eglise que l'Accusé consommoit la preuve de son innocence, en présence de les accufateurs ; il y prenoit le fer, & au bout de l'espace parcouru , il le jettoit à terre, on lui enveloppoit incontinent la main, on fcéloit l'enveloppe, & trois jours après on faîsoit la visite, pour y appercevoir les ampoules ou d'autres vestiges de brûlure. Cette cérémonie fut improuvée & défendue au treizieme siecle. ( Voyez Innoc. III, Cap. ex litt. de excejju prœlatorum.)

fERTO. Poids de deux onces d'argent. Decedentes Clerici, saltem fertonem Legare Epis- copo teneantur. (Statuts de Berthaud, Evêque de Stralbourg, arm. 143 5. )

fERULA. Bâton pastoral.

FEST AGIUM. Droit seigneurial sur les mali


sons qui paient une redevance pour la per- mission accordée parle Seigneur de les bâtir. » Nous voulons que les maisons soient mis >5 à festage. « (Voyez Chopin de sacra po- litia , Lib. III.)

FESTUCA. Symbole de la tradition. Dans un ' contrat de vente, on donnoit un brin de paille à l'acquéreur , qu'on attachoit souvent à la chartre du contrat, d'oùest venue l'expresîlon flipuler j c'est-a-dire, convenir & passer con- trat, à flipulâ. On lit dans la loisalique la. formule cum festucâ fidem facere, , & per festucam verpire, déguerpir. On voit encore exfefiucare, se dépouiller par la tradition.

FESTUM ANIMARUM. Aujourd'hui la fête des Ames ou Trépassés. Brunon, Evêque de Toul, parloit de cette fête , il y a près de huit cens ans, quand il accordoit aux Chapelains des émolumens à différentes fêtes , il excepte les cierges qu'on allumoit ce jourlà. Festum sanctarum Animarum absque candelâ.

FESTUM ARMORUM CHRISTI. On célébroit la fête des instrumens de sa Passion. En ces derniers temps on fait la fête du Sacré Cœur : & rien n'empêche qu'on ne multiplie encore la fête sous d'autres symboles. 011 fait que la, fête dite sessum Corporis Chrifli fut célébrée la premiere fois par Urbain IV l'an 1264.

FESTUM ASINORUM. Cette fête a été célébrée long - temps dans les plus grandes Eglises de France, à Rouen, à Langres , à Beauvais : on choisissoit une belle fille qu'on faisoit monter sur un âne, & qu'on


plaçoit à côté de l'autel > elle représentoit la Sainte Vierge lur un âne; tout l'Office étoit mêlé de versets où il étoit question de l'âne. À Beauvais, le Diacre, au lieu de dire lté Missa essy y fubstituoit le cri de l'âne hinhan, hinhan. Le Peuple répondoit par le cri de l'âne. La MeÍfe avoit une prose composée sur l'âne, il y avoit un refrain que voici t

Hez Sire asne ca chantez ,

Belle bouche rechignez ;

Car vous aurez du foin assez Et de l'avoine à plantez.

FEUDUM. Fief. Service militaire rendu ait

Prince, pour lequel il accordoit l'usufruit d'un fonds de terre à l'homme noble qui l'obtenoit d'abord pour la vie, ensuite avec le droit de le faire paffer à se$ enfans sous le bon plaisir du Prince. Feudum a la méme lignification que beneficium. On trouve feudum dans une chartre de Charles-le-Gros. C'est sous la seconde race de nos Rois que les fiefs devinrent héréditaires. Autrefois les Nobles pouvoient seuls les posseder, puisqu'ils étoient seuls capables de prêter foi & hommage, & rendre les services militaires. D ans les derniers temps on U converti ce service en droit utile, & le roturier peut posséder des fiefs en payant le vingtierne de ce fief au Prince. Les fiefs étoient masculins , & les Rois n'en ont permis la possession aux filles par héritage qu'au douzième siecle.

FEUDUM FIIANCUM. Franc-fief, qui n'obligeoit pas à un service personnel ni militaire, mais à un simple hommage.


FINARE. Financiam prœstare. Payer une cq taine somme due. (Ordonn. de Philippe II ann. 1302). Non intentionis nostrœ exi quod illi qui 200 librarum turonmjium valori non habent ad finandum cogantur.

' FINEM LEV ARE. Passer condamnation. Ad par lequel celui qui avoit fait défaut con paroît, convient devant le Juge de son tor & demande qu'il soit passé en sa présence accord.

FIRMA. Affirmation ou jurement que le c mandeur étoit prêt à faire. C'est le quejuramentum, calumnia. Firmare direc a le même sens.

FIRMA. Fonds de terre laissé à bail, & e core tout cens qui le perçoit sur ce bit Firma signifie encore repas. 1 FIRMARE MANU. Expression très-ordinal dans les Chartres. Ego propriâ manu firm C'est le signe apposé au bas de la chartr * qui étoit un monograme, ou une croix , 1 une souscription.

FISCALINI. Serfs qui cultivoient les bie du Prince ou du Seigneur. Careant libertat, servis fiscalibus adgregentur. (Capitulairesc Dagobert). Les autres fiscaux étoient libres mais vassaux & feudataires. * FISCO SOCIARE. Réunir aux biens de couronne. Cette expression est fréquente dai les chartres. Fifeare , confisquer.

FISTULA. Chalumeau que le Diacre prése, toit aux Fidelles ; d'abord au Prêtre , pu au Soudiacre, pour qu'ils suçasTent le Sai] du Seigneur , sous l'espece du vin. Les Gre l'appellent ~rlçov. 14


FLABELLUM. Eventail. Cet instrument étoit d'usage dans les Eglises, pendant l'été. Le Diacre s'en servoit pour écarter les mouches pendant la célébration des saints Mysteres. 11 est parlé du Flabellum argenteum dans tous les Theurgistes.

FLOCCUS. Froc, habit des Bénédictins. Cet habit est ample, & forme des plis, d'où eÍl: tiré le mot floccus. Nec incedant fine cuculd & flocco. ( Grég. IX.)

FLORENUS. Florin, monnoie qu'on frappa d'abord à Florence, l'an 1250, d'où cette monnoie a pris son nom , ou bien de la fleur de lys imprimée sur une de ses faces. Cette piece étoit d'or, huit florins étoient du poids d'une once. Depuis, au quatorzieme siecle , toutes les pieces d'or s'appelloient florins. Fiorenus, de Florentin. Fiorenus ad mutonem, ad scutum Sancti Georgii, de camera 9 ad açnum , Fleurins à l'angelot.

FOAGIUM. Redevance en,argent qui se payoit en Normandie & en Bretagne, par les feudataires & vassaux, pour chaque feu qu'ils. allumoient , ou par cheminée.

FODRUM. Feurre ou fourrage, étape. Faire à Dieu gerbe de feurrc, ancien proverbe.

RODRUM REGALE. L'ustensile & l'étape dû. au Roi. Excepto nostro imperiaLi fodro. ( Chartre de Frédéric I.) Foderare. Aller au fourrage : on comprend à présent pourquoi certains Bas-Officiers en France s'appellent Jcs Fourriers.

FŒDERATI. Tous les Peuples amis du Peuple Romain , portoient ce nom , & les Romains se nommoient Milites,


FOLGARII, Vassaux, clients, ceux qui vi.. vent chez un maître à qui ils se soumettent.

FOLLIS. Monnoie du bas-Empire de Cons- tantinople.

FORAGIUM. Redevance due au Seigneur,, parce qu'il lui appartient de fixer le prix dl. vin aux Cabaretiers.

FORESTE DOMINICUM. Chasses royales que nos Rois se réservoient. Il en est souvent parlé dans les Capitulaires de Charlemagne. Les montagnes des Vosges étoient comprises dans les plaisirs. On y faisoit des chasles célebres en automne.

FORIS FACERE. Mal faire, nuire. D'où vient Foris faEtura, forfaiture & amende pour le forfait.

FORIS MARITAGIUM. Prestation donnée au Seigneur, dans la Coutume de Chaumont & ailleurs, de la part des Main-mortables, pour qu'il leur fût permis d'épouser une fille d'une condition libre. S'ils se marioient ailleurs sans la participation du Seigneur , ils tomboient dans la forfaiture du Seigneur, qui s'emparoit des biens pour le formariage. Cette peine avarié, & les hommes de corps en étoient quittes pour payer une certaine redevance au Seigneur. Les Seigneurs s'indem-. nisoient de la perte de leurs serfs. (Affiles de JérusaIem. ) » Se aucun vilain se marie » avec vilaine d'autre leue sans le com» mandement dou Seignour de la vilaine, » le Seignour dou vilain rendra au Seignour 55 de la vilaine un autre en échange. i FORMA. Terme qui a des significations très-<. différentes. Voiçi les principales ; monnoie;


table d'airain, où l'on traçoit les limites des terres ; lettres ; canaux à passer l'eau ; stalles, la Sainte Eucharistie ; lettres de dimissoire, dites encore formata. A formâ feu sigillo.

FRATRES CONSCRIPTI. C'étoienr les Laïques qui étoient inscrits dans le tableau des Religieux, & jouissoient des avantages de la confraternité. Simon, Duc de Lorraine, écrivoit, en 1176 : quapr opter ut ego sim frater conscriptus, & particeps omnium beneficiorum belli prati, &c.

FRATRES, PONTIS. Société d'Hommes pieux qui étoient occupés à soulager les Voyageurs, à leur donner l'hospitalité, leur montrer les chemins ; ils s'appliquoiçnt à construire des ponts pour la commodité des Voyageurs.

FREDA. Ornement & couverture, ou boîte dont on se servoit pour y placer les corps des saints Martyrs & autres reliques.

FREDUM. Mulcte ou peine pécuniaire qu'on payoit au fisc , pour avoir donné quelque atteinte à la paix. Les Princes 'ont souvenc défendu de percevoir le fredd sur les biens ecclésiastiques ; mais ils vouloient que ce jrtdd fût appliqué à des usages pieux. Freduin a encore signifié toute exaction , d'ol1 nous vient le mot de frer des procès.

FRISCINGA. Porc jeune, ou jambon frais.

Ce mot, tiré de l'allemand, se rencontre sou-* vent dans les chartres & les capitulaires.

FROBERGA. Epée. On dit encore mettre flamberge en main.

FRONTALE. Franges ou dentelles qui ornent l'autel à sa face supérieure , & qui pendent sur le devant d'autel.


FUGARE. Chasser. Dum fugans canis mingit, fugiens lupus evajit. ( Petr.) Fugaria, canton réservé pour la chasse.

FUNDA. Magasin des marchandises d'un com- merce , autrement bourse. Fundicare, payer ) pour les rnarchandises. Statera erit in fundacis. FUSTIS. Arbre déja venu & dans sa force , , d'où vient le bois de haute-futaie. Per fujiem invefiire ; c'en: la même chose que per feflucam* Voyez ce mot.

FUSUS. Le sexe féminin. Parce que les femmes manient les fuseaux. Hereditas ad fusum à Lanceâ tranfirer est une ancienne expression qu'on a rendue en celle-ci : tomber en quenouillç. L'amour du travail sait l'éloge des femmes. Les Romains éleverent sur le tombeau de Tanaquile de la laine & un fuseau. C'est sans doute la raison pourquoi les armoiries des filles ont pour écu une lozango qui représente un fuseau.


G

GABLUM , GABELLA. Rente , prestation.

Ce terme a été affeaé, depuis plus de 503 ans, à l'imposition royale sur le sel. Il en est parlé dans des coutumes accordées par Saint Louis. Sed neque gabllœ salis ibi fieri contrà homines villœ. Cette imposition ne fut longtemps accordée par les Etats, que dans des conjonctures délicates & dans les grands besoins de l'Etat. En 1358 on régla cette gabelle après la prise de Poitiers par les Anglois , à la Bataille de Bretigny , en 1360 > pour le rachat du Roi Jean.

GAGNAGIUM. Terre cultivée & de rapport, vulgairement gagnage. Origine, gain, lucrum. G ALEA. Vaisseau long , & qui a pris ce nom de la forme de sa proue. Nous avons aujourd'hui desgaleaffe.r. On connoît les galions d'Espagne. Galériens, d galea.

GALERUS RUBENS CARDINALIUM. Innocent IV décora douze Cardinaux de ce chapeau, l'an 1241 , au Concile de Lyon, la veille de Noël.

GALO. Galon. Mesure de vin qui tient buit pintes, Galeta 5 mais galetus est une mesure de froment.

GAMBERIA. Armure des jambes, dite jam- biere, du mot gamba, jambe.

GAMBERIA Fst une tunicelle de laine qui se met fous la cuirasse, afin qu'elle ne blesse pas.

Chacun avoit son gambison vêtu. « (Ro- inan du Jourdain. )


GANTiE. Oies sauvages. Pline les nommé Ganfœ. Il paroît que ce mot est de la langue gauloise ou celtique.

GARACHIUM. Terre novale cultivée, mise enjacheres. Origine, 3 impression faite à la terre par la charrue.

GARNACHIA. Robe longue. Une garnaclze fourrée d'ermine pour le Roi. ( Etat de la. garderobe en 1 351).

GARNISIO. Signifie toutes les provisions de bouche pour le service d'une troupe. » Et *> feit prendre toutes les garnisons qui en 35 la ville estoient , & les feit mener au châ« tel. cc ( Chron. de Flandre.)

GASINDUS. Gommensal, ou de la même famille. Gafindium, familiarité.

GAST ALDUS. Préfet ou Gouverneur. Cet Office n'étoit pas à vie. Les Gastaldes étoient des sortes de Baillis ; leur jurisdidtfon ne s'étendoit pas sur les nobles ; cependant ils asfistoient aux plaids avec les Comtes.

GASTUS. Seigneur. La loi salique fut rédigée par quatre Grands-Officiers de la couronne. Dans les noms qui le terminent par gast, on comprend aisément pourquoi Bodogaft , Salegofl, Widogast. Wisogast exprime le Seigneur des Bataves, le Seigneur des Saliens , celui des Widons & des Visons.

GERULPHUS. Loup garou , que le vulgaire croit être un homme loup. Mot composé de lupus & de were, qui signifie homme en anglois.

-GESINA. Gesine. Femme en couche, du vieux mot Refir, jactre.

G1BELINI & GueZji. JFa&ions célébrés au


douzième siecle, qui troublerent long-temps l'Allemagne & l'Italie. Les Villes entieres prenoient parti pour les Guelphes, d'autres pour les Gibelins. L'Empereur Conrad de W eiblengen fomenta la division, & réunit les Gibelins qui poursuivirent Wdphon ; que cet Empereur avoit dépouillé de ses Etats de Baviere. [Velphon , assisté de Roger, Roi de Sicile, suscita les Guelphes contre Conrad.

CIGLIATI. Monnoie qui a eu cours en Italie. C'étoit une piece d'argent : les Rois de France en firent frapper en Sicile lorsqu'ils y régnerent. Sur le revers de ces pieces étoic frappé un lys , que les Italiens appellent. giglio.

CILDUM, GELDUM. Prestation & redevance.

Prohibemus ne quisquam Monasterium geldis audeatinfeflare. ( Éuil. Urbani 111. ) Geldum Rcgis , geldare , se comprennent aisément. Gilda lignifie encore college , confraternité, association. De collectis quas geldonias vel confratrias vocant. (Hincm. remen. capitular. Cap. XVI. )

GISTUM. Droit de procuration ou de pass dû par les vassaux aux Seigneurs qu'ils devoient recevoir & gîter. On pensoit qu'il étoit indécent que le Seigneur logeât dans des auberges -, mais afin que les vassaux ne fussent pas trop grevés, le nombre de ces gîtes ¿toit déterminé par an , & quelquefois le nombre des gens de la suite du Seigneur étoit fixé. Les Eglises n'en furent, pas exemptes. Elles recevoient les Rois quand ils voyageoient. La procuration leur étoit fournie aux dépens lies Abbayes, des Monasteres , des Chapi-


tres & des Evêques. Le gîte étoit de trois1 jours, & pas au-delà. On conservoit un état des gîtes dus aux Roisdans toutes les Eglises. Gifla quee. Domino Regi debentur. S. Remigius Remensis unum , &c.

GLEBA. Fonds de terre, mais spécialement biens ecclésiastiques qui font la dot des Eglises. Glebx adstrictus , esclave. Autrefois les Juges payoient au Souverain un certain tribut, appellé gleba Senatoria.

GOLIARDUS. Bouffon. Prœcipimus quod Clerici non sint joculatorts , goliardi. ( Statuta Eccl. cadurc.) D'où vient le mot Gaillard.

GRADUALE. Livre à chanter la messe. Le Pape Célestin avoit réglé , qu'avant de célébrer la Messè, on feroit précéder les Pseau, mes de David. Saint Grégoire rédigea cette récitation à certains versets appellés Introït, Graduel, Offertoire, Communion. Les versets, ou graduel, ou gréel , se chantoient en montant sur un lieu élevé , quia in gradibus canitlir. (Honor. Auguflod. Lib. I.)

GRADUS. Est l'ambon des Eglises ou se chante encore le graduel.

GRADUS. Détroit de mer , que nous appellons Echelles. Les ports d'Asie sont les échelles du Levant. Ordinairement les rivages des ports & détroits sont élevés , & on ne peut débarquer qu'en montant.

GRAFIO. » Carolus Ducibus, Comitibus Do» mefiicis grafionibus -&c. cc ( Præceptum Caroli magni. 19$.) Il semble que les Graves étoient moins que les Comtes. Ils formoient une jurisdiétion, & leurs terres étoient titrées: Grafia est le nom de leur terre. Les Grayes


& les Margraffd'Allemagne étoient appelles autrefois Grafiones.

GRENONES. Les poils de barbe qui bordent la levre supérieure. Nec rasoriis grenones ra-y dant, (Statuta carrhujian.) Grenons, à présent moustaches.

La barbe ot longue, & les grenons meler.

GROSS A , GROSSAnE. Mettre au net & en « belles lettres. Nous disons grossoyer. GROSSUM. Les fruits annuels d'un bénéfice qui font indépendans des distributions quotidiennes. Ils s'appellent le gros ou les gros fruits.

GUALDUS, GAUDUS. Bois. S'égaudir. Prendre le plaisir de la chasse. Dans un ancien roman on lit : « & tot le bois & le gant. u.

GUANERBII, GUANERBIATUS. Société établie autrefois en Allemagne entre plusieurs Nobles possesseurs de fonds, qui réunissoient leurs biens & les défend oient contre leurs ennemis. Il y a encore aujourd'hui quelques Villes d'Allemagne qui jouissent du droit de Guenerbiat. (Crutznac. )

GUERPIRE. Se dessaisir & abandonner la possession d'un bien. Déguerpissement. Werpire même lignification.

4JUERRA REGIS. Quand le Roi faisoit la guerre, il étoit défefldu aux Seigneurs de faire des guerres privées , de donner des tournois, ni de se battre en duel.

GUIONAGIUM , GUIDAGIUM.Prestation qui se payoit au Seigneur pour la liberté des chemins & la sûreté de l'importation des marchandises. Origine, guiare, guidare s cou-


duire & conserver. A ce droit a succédé îô haut-conduit & le payage.

GUILLATOH. Lemême que baratator, trompeur. « Dame on vous veut guiller. cc

GULÆ. Couleur purpurine. Dans l'art héraldique on dit gueule. Saint Bernard défendoit à..ses Moines de porter des pélices teintes en rouge. Horreant rubricatas pelliculas quas gulas vocant. (Epist. 42.) Gula mantellii sîgnifie le haut ou l'ouverture d'un habir. » Ces hauts Barons vêtus d'ermine engolé. « (Roman.)

GUNA. Habit, & spécialement vêtement do Berger. (Roman de Guill.) » Son froc ossa t » sa gonne a despoillée. « Gunella, cotillon. :n Vous y lairez votre gonelle. «

GUNT FANNO. Etendard. Cet étendard étoit toujours attaché au haut d'une lance , d'où il se développoit. Il s'appelloi,t aussi oriflamme. A flammâ seu purpureo panne. A ' Florence le Gonsalonier étoit un Magifirac pris d'entre le Peuple. Il étoit chargé de faire observer les loix, & dé contenir l'autorité des Grands & des Nobles dans ses bornes. Les Confreres Gonfaloniers étoienc une Société d'Hommes qui se dévouoient au rachat des Captifs.

GYNECEUM. Lieu destiné aux femmes , où elles s'assemblent. Origine, ~->Ùvjl. Gyneceum signifie encore les ouvrages de laine, travaillés par des femmes. Autrefois les Princes avoient chez eux un Gygneceum, où des femmes ef- claves, étoient obligées de travailler pour lui; les Seigneurs en avoient encore. Land'olphe , • Prince de Lombardie lit présent de son


Gygnectum à un Monastere. Ces Gyneces étoient formées des éleves & des femmes libres qui avoient épousé des serfs. On interdit ensuite ces établissemens, parce qu'ils formoient des désordres. On vit encore des Gyneces qui n'étoient que des Bordeaux ; c'e1t pourquoi Gyneceum lignifie un lieu de prostitution : ces Bordeaux & Clapiers furent tolérés à Paris, en réduisant le nombre des quartiers où ces femmes pouvoient habiter. On lit dans les regiilres du Châtelet, 1395 , » un commandement fait à toutes Bordelieres & de vie dissolue qu'elles fa53 cent leur demeure ès bordeaux & places publiques à eux ordonné d'ancienneté. Pour » tenir leur boucicle au pechie ez rues de » l'Abreuvoir , de Clatigny, &c. «


H

IIACHIA. Peine corporelle imposéepour expier quelque crime. Har mi/car a, c'eltla même peine , qui consistoit en certaines processions déshonorantes qu'on faisoit faire au coupable, qui visitoit certaines Eglises ; on alloit en cérémonie au devant du malfaiteur qui avoit des fourches sur le dos, ou y portoit un. chien ; c'est ce qui étoit exprimé en d'autres termes, ferre angarias. Innocent III condamna un Seigneur Allemand à cette peine satisfaétoire, pour avoir emprisonné » un Soudiacre. Et per omnes conventuales » Ecclesias portartt opprobrium , quod har» mifcare vulgariter appellatur. «

HÆREDES. Titre qu'on donnoit aux mineurs jusqu'à 1' âge de 21 ans, à la mort des feudataires dont ils héritoient. L'usufruit des biens féodaux venoit au profit d'un tuteur qui jouissbit de la garde-noble, étoit obligé d'entretenir l'héritier suivant son état , fournissoit au Seigneur Suzerain les services militaires , & prétoit foi & hommage; enfin ce tuteur étoit nommé Comte quand il avoit un Comte sous sa tutelle. Les Royaumes & les Empires furent gouvernés par des tuteurs de la même maniere. Charles-le-Beau ne fut appellé Roi de Navarre qu'à raison de la tutelle de cet Etat, qu'il gouverna pendant la minorité de Jeanne, sa niece.

HALBANUM. Le haut ban. Espece de tribut que le Roi a perçu jusqu'au quinzième siecle sur


sur les arcs & métiers, pour obtenir le droic de les exercer. Le hautban se payoit d'abord en vin. Le Roi Philippe le convertit, en 1201 , en une redevance annuelle de six: deniers. Les Hautbanniers éroient de Paris. On lit dans un registre des péages de Paris : D, Tous les métiers de Paris ne sont pas » Hautbanniers; nu ne peut etre H -lutb mnier » se il n'a été & eit du métier qui ait h-uit-

*> ban, ouse li Rois ne lui ottroiepar vente » ou par grace. «

HAITA. Voeux , desir. Solvere in haitam. An> cien françois hait > d'où vient souhait. lIALSBERGA. Cotte de mailles, dite autrefois le haubert. C'étoit une partie de l'armure des Chevaliers & des Officiers à la guerre. ( Roman. ) » Heaumes en chief, hauber ès » cox. ce

HAM. Maison , domicile, d'où vient hameau.

Ham est un terme teuton : d'où vient qu'enAllemagne plusieurs Terres & Villages ont dans leur appellation le mot Ham , Hametin. HARO. Clameur. Celui qui voyoit commettrè un crime capital, comme meurtre ou voi % était obligé , en Normandie , de crier haro ou harou. S'il se taisbit, le Seigneur HautJusticier, qu'on dit avoir droit de clameur dé haro , condamnoit à l'amende l'on vassal qui n'avoit pas crié ; & pareillement il lui étoic permis de faire enquête, s'il avoit crié a propos. Si c'étoit sans juiet, il étoit encore condamné à l'amende. Ceux qui entendoient la clameur, éroient obligés de preter secours, d'arrêter le coupable, & de crier haro avec les premiers"


HASTATOR. Officier de nos Rois, occupé à faire rôtir. -Ab hafiando. Il se nommoie Rafleur. » Plein de bons hastes ou de plats rôtis. » On disoit encore de la haflille. Unam haflam porci pour signifier la dépouille d'un porc.

HA V AGIUM. Redevance sur les grains qu'on mesure. « Le havage de chacun septier de M bled vendu en la Ville de Chartres. (c ( Reg. de Chart.) Origine , Havir , prendre. HAULA. Port , havre. Autrefois kaule. HELMUS. Le casque que nos François appel-

loient le haume , heaume à visieres. Helmus lignifie encore sommet & toit. D'où vient peut-être que le casque a été appellé halmus. HEMINA. Mesure de vin que Saint Benoît:, avoit réglé pour un Religieux au dîner 6s au; souper. 11 y a eu de grandes contestations sur la valeur de l'hémine , question peu intére{fante. L'hémine a été encore la mesure; des grains & celle du sel. D'où vient le T minot de sel. 0 HERALDUS. Héraut - d'armes. Cet Office étoit électif & donné à un Chevalier. Le Héraut-d'armes , appellé Montjoye, étoit un Ambassadeur ordinaire. Il ne quittoit pas le blason du Roi, qu'il portoit sur la poitrine. Il avoit un logement honorable à la Cour, & étoit reçu avec les plus grandes cérémo-, nies. Il étoit présenté au Roi par le Connétable. Un. des foins du Héraut-d'armes étoic de reconnoître la noblesse du Royaume,, d'en dreiTer des états, & les présenter au Roi. HERBAS DARE. Empoisonner. Herbas hau-i rire. Herbarius , Empoisonneur. Enherber- i


M *> Un dè ses jors vous fera enherber. « ( Rom. )

HERCIA. Herse, instrument de labour, que les Latins expriment par occa. Herciare. Hercia est encore un candélabre à plusieurs branches) qui représente la figure d'une herse. Hercia non illuminatur. (Consuetud. Cluniacens.)

HEREBANNUM. Citation pour aller à la guerre. Origine, Heere , armée. Bannum y citation. Herebannum. L'erban étoit encore une peine pécuniaire , payée, par celui qui refusoit de se rendre à la citation. Qui- » cumque liber homo venire contempferit, plenum herebannum componat « (Capitul. CVzrolimagni. ) Dans des circonstances fâcheuses, Charles-le-Chauve fit payer l'hereban aux Evêques & aux Prêtres qui ne venoient chevauchier dans le temps de l'irruption des Normands.

HERESCHILD. Bouclier, & spécialement service militaire dû au Souverain. Eîipafchild t bouclier. Heer, armée.

HERIBERGUM, he RBERGAGIUM. Maison > hospice.^ Mettent à mort ès heberjaRe.f Che» valiers , Escuiers & Pages. « Herbugaria, droit de procuration ou de gîte. Dérivé $ d'heribergum. D'où vient encorè héberger i recevoir son Seigneur avec sa suite.

HEREDUM C'est la charge d'un hommè. Une hardée de bois. Concedo etiam heredum mortui nemoris. ( Ingelran III, ann. I2Ô7.)

HERILIS. Le fils des Seigneurs. Diminutif de herus. De même que Domicella , Demoiselle y est la fille de la Dame, & moini qu'elle,


HERIMANI, ARIMANNI. Les Hermans n'étoient pas serfs ; c'étoit une espece de sujets ou vassaux des Comtes & grands Seigneurs , qui leur devoient des services militaires, qui gardoient leurs Châteaux, alloient à la guerre. Ces Arimans pouvoienc s'appeller gens d'arme. Origine, Heer, armée, man , homme. Arimanna femina , est une femme de la classe & condition des Arimans.' Arimaniam exigere , ç'est exiger des services militaires. Il étoit défendu aux serfs de faire' des alliances avec les Arimans. (Lib. II, Leg.' Longobord.) » Si prafumpferit servus arimannam ducere uxorem , &c • «

JIERIOTUM. Redevance pour la fourniture des armes de guerre. A la mort du vassal, son armure appartenoit à son Seigneur. Hereotum, étoit encore l e palefridum , Palefroi, *ou le cheval de redevance. Il étoit payé par les manans, les roturiers, comme par les nobles ; mais les roturiers payoient en donnant un vil animal, au lieu que les nobles fournissoient melius catallum, le meilleur cheval. Villaume de Beauchamps donne par testament aux'Frères Mineurs de bigorne, » Corpus meum fepeliendum , & coram cer- pore meo unum equum ferro coopertum ut » decet, cumflramentis militaribus. «. Autrefois, dans les obseques des gens de qualité, on conduisoit à l'offrande un cheval armé, monté par un Gentilhomme, ami du mort, & couvert de ses armes.

HERISLIZ. Mot teuton qui signifie mettre tes armes bas, ou quitter & abandonner l'armée, rupture de l'armée. (Le* Longobard, Lib. 1).


.. » Postquam Cornes & Pagenses reversi fuerint, (5* bannum fit rescissum, quod theudiscâ lin- » gul Heriflii, ideft armorum depositio vo- catur. «

HERMELLINA. Hermine. Rat pontique, appelle htrmenilla, du Pays où il se trouve , & par corruption les Auteurs de la basie la-. tinité ont dit Hermenia, pour Armenia, royaume où cette espece de blaireaux est commune.

HERMENDATUM. On connoît la sainte Hermendade. Autrefois il s'établit en Espagne une association de Confreres qui couroient fus, & arrêtoient les voleurs & assassins;* ils se prêtaient secours par le signal d'une cloche. Les Rois d'Espagne ont autorisé ces Confreres, & leur ont attribué une sorte de jurisdidion sur les malfaiteurs..

HIATOR. Paveur. Origine, la hie, ou demoiselle avec laquelle les Paveurs srappent les moëlons.

HIDA. Portion de terre sùffisante pour être. cultivée par un seul homme. Omnes carrucatas quas Angli hydas vocant, fœniculo mensus efl. (Orderic vitalis, Lib. VIII.) Où l'on voit qu'une charrue ou hyde exprimela même quantité de terres arrables. Une hyde ou hylde contenoit cent acres.

lIO. Dans l'ancienne écriture. H. P; honefid persona. H, homo. HO H, honeflus homo.

HOBELLARII. Hobilers. Soldats. armés à la légere. Troupes légeres.

HOGA. Montagne. Observez les noms de lieux d'Allemagne où entre le mot hog, how.


HOMAGIUMPLANUM. Qui n"est pas lige,1 sans serment ; porter les armes pour défendre le Seigneur. Cet hommage se rendit au treizième siccle. Auparavant les hommages; étoient liges..

HOMAGIUM PER STIPU LATIONEM. Il s'acqué- roit par une convention rédigée dans une chartre.

HOMAGIOM GUERPIRE. Le vassal mécontent de son Seigneur , commençoit par renoncer à son fief, avant que d'appeller son Seigneur devant ses Juges, il déclaroit, en préfcnce de ses Pairs , >3 à fhomage & à le foi, je M renonce, parce que vos m'avez m éfier % 33 duquel meffet j'entens acquérir vengeance 1 » par appel. « (Beaumanoir.)

JIOMiNlUM , HOMAGIUM. Formule d'hommage rendu par le feudataire à son Seigneur, Devenio homo vejitr de tenemento quod de yobïs teneo , & fidem vobis portabo contrà omnes gentes, salvâ fide débita Domino Régi- & hæredibus fuis. Ce serment étoit revêtit de cérémonies, qui sont détaillées dans la Coutume de La Marche, Art. 189. » Le » Seigneur féodal doit être requis humble:n ment par son homme , qui veut faire foi » & hommage, d'être reçu à foi , ayant la, » teste nue ; & sile Seigneur se veut seoir, » faire le peut ; & le vassal doit desceindre » sa ceinture ; s'il veut ouer son épée & 33 ballon, & soi mettre à un genouil , & » dira ces paroles : homagium manuum & of33 culi oris, cc hommage de bouche & de la main. Allusion à la cérémonie. Le vafsplase mm encre celles du Seigneur, de


qui il recevoit le baiser de paix , & devenoit son homme de bouche de mains. Les Gentilshommes étoient admis au baiser. Les ; roturiers feudataires n'avoient pas cet honneur.

H OMINIUM PRO EMENDA. Celui qui avoiç commis un délit ou crime, devenoit vassal pour peine de ce crime. Il s'appelloit, en Normandie, hommage de paiement.

HOMO. Tous les Sujets s'appelloient Homines. Il y en avoit plusieurs classès : la premiere con< tenoit ceux qui vivoient honnêtement, sans être feudataires. Par la suite on a entendu par Homines , les vassaux, & généralement ceux: qui devoient au Seigneur quelque service, fidélite ou redevance ; la seconde, Homines de capite; ils sont peu ditférens des anciens serfs. Ce sont les Colons , adfcripti glèbes , qui devoient une subvention par tête. » Servos « & ancillas quos homines de corpore appel» lamus... ab omni jugo servitutis abJolvimus. (Philipp. Aug. ann. 1180). Homines manûs mortuce, sont les mêmes que ceux appellés Adfcripti glebtz, les Serfs.

HOMOLOGARE. Inscrire sur les registres du Parlement les Edits du Roi. Une des premieres homologations, fut celle de la régence de Charles , quand le Roi Jean fut pris prisonnier par les Anglois.

HONOR. Les grands Bénéfices & les dignités d'Eglises Cathédrales s'appelloient honores & encore les Bénéfices ecclésiastiques donnés à vie à des Laïques, pour récompenser leurs services ; ensuite les fiefs furent appellés hoacres. Ce mot prit dans la suite' une plus.


grande étendue. Les biens-fonds, Laudimia $ s'appelleront honores. » N'a droit au fieu ^ ne à j'on or qui se combat à son Sei- « gnor. (Roman.) 1 HOhOLOGIUM. On ignore l'auteur de cette-J

* méchanique. Elle est très-ancienne. Les Am- balsadeurs de Perse firent présent d'une h or- j logea Charlemagne. La machine sonnoit les ; heures. Il semble que le principe du mouvement étcit l'eau. Horologium ex aurichalco arte mechanicâ confectum , in quo 1Z horarum cursus ad clepfidram vcrtebatur.

HOSPITES. Les Sujets qui habitoient dans: une Seigneurie , tous une certaine redevance, pour droit d'habitation. Ils s'appelloient ma-, nans, tenans, villains & hostes. Hospes cu- bans & levant. Olle couquant & levant, ce qui désignoit le droit d'habiter. Manstonarïi. Ces Sujets étoient d'une classe différente des serfs & des attachés à la glebe. ( Tabul. S. Mauri ann. 1195.) Hospes noster cubarts & levans effe voluit. Hojîijia , ostize ou maison.

HOSTAGIUS. Hostage. Origine, celui qui étoit confié à l'ennemi pour assurance, à pris le nom d'otage , parce que , semblable à un hôte qui est dépendant de soil Seigneur , les otages étoient au pouvoir de l'ennemi.

HOSTIS, dans la basse latinité, ne signifie pas. ennemi , mais une armée, une expédition.

. militaire appellée en françois l'oft ou houst.

Cavalcata & hostis, sonc des mots synonymes. Les vassaux devoient à leur Seigneur l'ost Sc. la chevauchie , 4, cela en raison des terres


qu'ils possédoient. Ils ne devoient l'ost souvent que dans l'étendue du territoire du Seigneur : quelquefois ils étoient obligés de le suivre hors de ses domaines. Les usages, les loix ont été différens pour déterminer le temps pendant lequel les vassaux hostem debebant. En France ce tempsétoit ordinairement de soixante jours. Tous étoient obligés àfournir l'host depuis seize ans jusqu'àsoixante ans. Pendant l'expédition on ne pouvoit les poursuivre en justice pour leurs dettes. Nulli refpondebunt juflitiœ. D'où sont venues les lettres d'état, Litterœ fiatûs. Les nouveaux mariés étoient dispensés de l'oll, comme on voit dans les Capitulaires de Charlemagne, Liv. VI, Chap. 52. Les femmes étoient exemptes de ce service. (Statuts de S. Louis, Liv. I). » Nule fame n'acoustumée ne doit « aler en l'ost, n'en chevauchié. ce

HOUSIA.Soutanne , habit long. Le mot housse efi: propre à présent à la couverture des chevaux. (Statut. coll. Navarr. ) Nullus habitum deferat, nisi tabaldum seu houssiam longam. iHRINGUS. Camp. (Annales Eginhardi.) Spoliata hunorum regia qux ringus vocabatur.. , à Longobardis vero , ringus campusvocatur. HUBA, HOVA. Est un gagnage ,ou portion de terre , avec une habitation. Dono hobam unam cum cafalibus, campis , pratis. (Annal. Benedic. ) Hobarii les Colons. HUTESIUM, HUESIUM. Cris confus qu'on étoit obligé autrefois de faire , quand on s'appercevoit de quelque crime que quelqu'un avoit commis , afin qu'on vînt au se~ ! cours „ & qu'on arrêtât le criminel. Oa % i


vu précédemment ce qui le pratiquoif ên Normandie , & la clameur de Haro. Dans la premiere race c'étoit une obligation de huer & de suivre le criminel. En Angleterre onT suivoit cet usage. » Sunt quidam qui Jlatim 35 fugiunt post feloniam , Jlatim poss tales le» vetur hutefium. « (Braéton, Liv. III). On lit dans les registres du Parlement de Paris, l'an 1274, un commandement semblable.. » Statim exeant ad arrejlandum } si arreflaré » non potucrint, levent clamorem. « Hue & crie sont donc d'anciennes expressions consacrées à la poursuite des malfaiteurs. Huer , vient d'huterium.

HUISSORIUM. Huissiers. Sorte de vaisseaux propres à transporter les chevaux. » Nous » ferons faire douze huissiers & six galées, » les frunirons de voyles. « (Hist. du Dauphiné, Tome II, piece de l'an 1345.) UJJierium vient du mot huis ou porte, parce que quand les chevaux étoient dans le vaisseau , on fermoit les sabords & la poupe, crainte que les eaux de-la mer n'y fussent portées par les vagues. Huiselet, petite porte. Huissier de la Chambre , même origine , huis.

HULLÆ. Charbons de terre, & Hullarii, ceux qui arrachent la houille. Hullarii leodienfes, cette houille est commune à Liege. C'efl par allusion à la vile profession de ces arracheurs, j qu'on a appellé un méchant homme & vicieux un Houlier. (Guian. ann. 1204.) , Houlier & Ribaud & Paillard

Qui toujours la guerre commencent.

HUMANITAS. Les alimens nécessaires pour


la vie. Humanitatem dare. ( Lex Vifigothor. Lib. IX.)

HUNDREDUS. Centenaire. Le Roi Alvrede établit les Hundredes dans ses Etats. Il fit cesser les désordres en dislribuant les Comtes d'Angleterre en Centuries ou Hundredes, & à l'âge de douze ans on appartenoit à un Hundrede. Cette distribution a été connue & pratiquée en France. 11 falloit cent Villes; ç'elt-à-dire, cent Chefs de famille. Centum mansos, pourfaire une hundrede. Car villa ne signifie pas village , mais une ferme , où une famille rassemblée cultive des héritages. Villa ou manjio , les Chefs de ces Centuries , des Comtés, étoient les Hundredes Hundredarii. Ils jugeaient les différens Se procès de ces cantons. Hundreda , est encore l'assemblée des Juges, présidée par les Comtes & les Evêques. On voit dans les loix d'Edouard & de Henri 1 les regles établies dans ces Comices. " Hoc efi judicium » qualiter Hundredum teneri debeat duodecies » in anno. cc

HURDICIUM. Rang de palissades ou pieces de bois entrelassées, pour arrêter l'effet des beliers & des pierres lancées contre l'ennemi. Ori gin>e, hoorde, enceinte. Dans nos romans on lit souvent le hourdel & hourdeis. Hurdare, mettre une enceinte sur des remparts, avec la fascine.

HUSBANDUS. Pere de famille d'une ferme , Ménager.

HUSCARLA. Domestique mâle & vigoureux, d'où dérive Charles. Origine, Karl % fort, mot irlandois.


HUSTINGUM. La Cour & assemblée det Juges en Angleterre, pour terminer les procès. Et Husting sedeat semel in hebdomadâ( Chart. Henrici 1.) Delà huftingum pondus , parce que l'étalon de ce poids étoit dépo-se au greffe de la Cour, dite Hujiingum.

HUT1NUS. Hutin, surnom donné à Louis X, parce qu'étant jeune, il aimoit les querelles &y étoit enclin. Hutin ou tintamarre, vient de hutejîum , huée.

HYPAPANTI. Fête de la Purification, appellé ainsi des Grecs de la basse grécité ,

~7HÇ ~vwovâvTtç , parce que Simeon vint à la. rencontre de Jesus.

HYPERPERUM. Monnoie d'or de Conftantinople. Viginti duo miLlia hyperperorum. (Villel. Tyr., Liv. XVIII.)


1

IBERus. Dans les loix saliques, signifie le haut de la mai Ton.

ICTUS PRIMI. L'avant garde qui est exposée aux premieres attaques. Le premier heurt.

ICTus ORBUS. MeurtriiTure, coup qui ne fait pas couler le sang, & qui est caché. « Au» cuns cas aviennent si orbe, con ne peut » pas tantofl lavoir se c'est cas qui appar» teigne à Haute-Justice. « (Beaumanoir. ) Jujlicia super iétibus orbis. { Charta Philippi, ann.. 1273.) Iétus caeti, le même. Ictus appareils , cop aparant, qui ouvre une plaie.

IDIOT A. Homme sans Lettres , qui ne sait que la. langue maternelle.

JDONEUS. Innocent. » Tu verò si idoneus es, » accede propiùs & fume tibi Euchariflix parti» culam. cc (Gregor. Turon. Lib. VIII.) Idoneum se facere, reddere, prouver qu'on est innocent. « Per judicium Dei se exinde ido-' " niaverunt. le ( Charta Caroli magni.)

IGNIS. Signifie maison ou foyer. » De uno « quoque igne illius villtz fextarium avenœ habebit. (Charta 1138.)

IGNIS GR^CUS. Feu grégeois. On prétend qu'un certain Callinie en fut l'inventeur sous le regne de Constantin Pogonat. On en faisoit usage dans les vaisseaux ; c'est pourquoi il estappelié ~acsicv. Ce feu brûlait même dans l'eau & étoit inextinguible. On trouva pourtant dans la suite des moyens de l'éteindre avec le fable, le vin & le sel ou


vinaigre. Dans le roman de Garin on tit, le ftu greçois.

IG N I s JUDICIUM. Le même que ferrum cadens, maniere de prouver & de justifier son innocence, qui consistoit à porter du feu dans sa main, sans être brûlé, ce qui étoit un signe du jugement de Dieu, qui conservoit l'innocent. Cette cérémonie étoit précédée de jeûnes. Quelquefois l'accusé passa à travers les flammes; on employa souvent cette preuve pour établir l'authenticité des Reliques. IGNITEGIUM. Heure à laquelle tous les Citoyens , au son de la cloche, sont obligés de sé. retirer dans leur logis & de couvrir leur seu. Le Roi Guillaume - le - bâtard fit cette Ordonnance pour arrêter les vols. ILLUSTER , INLUSTER , pour illustris. On j trouve ce mot à la tête des anciennes char- \ très de nos Rois, Pipinits, vir inlufler. Tous I nos Rois de la premiere & de la fécondé i race prirent ce titre d'honneur, Vir inlufter. j Les Cardinaux prirent en suite le titre d'illustis- fimus, mais le superlatif ne leur convenant plus , ils s'appellerent éminentissimes.

IMBLOCATUS. Il étoit défendu d'ensevelir les cadavres des excommuniés. Mais, craint{1 qu'ils n'infectassent l'air , on permettoit seulement de les couvrir de pierres, ce qui s'appelloit embloquer. Ainsi fut embloqué Arnaud excommunié. « Dominum Anioidum » ita imblocatum extrd parietes capellœ tuot » collocaverunt. « Dans la sentence d'excommunication , on prononçoit la peine de n'avoir aucunesépulture. (Spiciicg.T. XII.)

» anathematis vincuLo innodatus •.. ejus corpiut » exanime ajinorum açcipiat sepulturam. «


IMMUNITAS. Asyle, lieu désigné où les coupables ne peuvent être pris au corps. Ces lieux étoient les Eglises. (Voyez les Capitulaires de Charlemagne, Liv. III. )

IMPECHIARE. Intenter une action, révendiquer , du latin impetere. » Le Seigneur « nouveau ne peut empécher, ne mettre en « sa main les fiefs. « (Coutume.)

IMPEDATURA. Vestige , impression & marque du pied.

IMPER ATOR.-Les Empereurs de Conslantinople n'ayant presque aucune influence en Occident ni à Rome y où leur autorité étoic

affoiblie, un jour Charlemagne entendant la messe du Pape Leon III, fut proclamé par lui Empereur , & reçut la couronne impériale., » Cunct o populo acclamante , Karolo augusto à Deo coronato magno & pacifico » Imperatori Roman orum, vita & viEloria. « Après quoi le Pape l'adora, & à la qualité de

Patrice qu'il avoit, succéda celle d'Empereur. (Eginard, ann. 801.) Depuis cette cérémonie les Papes s'attribuèrent le droit du couronnement de l'Empereur. Anallase le Bibliothécaire, dit que le Pape décerna ce titre à Charlemagne par mécontentement, & parce que les Empereurs de Conftantinople favorisoient les hérésies. Il est certain , qu'à ne consulter que leurs intérêts, les Papes gagnerent beaucoup à reconnoître Charlemagne Empereur , puisqu'il donna au Saint Siege Rome & ses appartenances , que les Papes en devinrent Souverains.

' IMPERIALIS. Monnoie des Empereurs ? qui


avoit cours en Italie depuis 1 87. « Octodecim 33 millia librarum de monetâ imperialiurn. cC ( Mathieu Paris, ann. 1249.)

ÎMPERIUM MIXTUM. Droit de Moyenne Justice. Merum & mixtum imperium, Haute & Basie Justice.

IMPONERE. Commencer le chant d'un Pseaume. « Antiphonas ex more imponunt. « (,Vita S. Adelardi. )

IMPORTANCIA. Affaire de conséquence.

» Et si res ipsa esset magnz importanciæ. (Statut. Capit. Tullens. 1497.)

IMPRISA. Entreprise. lmprifii, ceux qui sont attachés à un parti. >3 Barones vero pittavix « qui imprijîi nostri funt. «

INANTE, inanteà , à L'avenir. INBANNIRE. Interdire & excommunier. 3» Si 33 tota patria ojfenfis aliquorum inbanniatur. « (Chart. Odon. 1112.)

IN CAMERARE Se dit des marchandises falfifiées ou mauvaises. » Ne avera aliqua in» camerenrur, fiveJophiflicentur. « {Statuta Massilien.)

INCANTARE. Le même que facere auctionem.

(Plaute.) Mettre à l'enchere. D'où se forme encant, incantum. Origine, à cantando. INCARIARE. Enchérir.

INCENSUM. Redevance. Ad incensum venire, venir payer le cens.

INCHARTARE. Ecrire une convention & en faire un acte authentique.

INCIPPARE. Attacher & lier. Origine, cippi, cep.r.

INCISIO, INCISURA. La-taille, imposition ancienne, & autrefois seigneuriale.

INCLITUS,


tNCLITUS. Entier. » Totum & inclitum Mo» naflerium. «

INCLUSI. Espece dé Solitaires qui, après avoir été éprouvés par les Abbés, étoient clos dans une demeure étroite ou hors du monastere , ou dans le monastere, & qui né pouvoient plus sortir du reclus qu'ils avoient choili. Reclusorium , lieu où ils croient renfermés. La chambre étoit de douze pieds il avec trois jours:l'un sur l'Eglise, par ou les Reclus recevoient sa Sainte Eucharistie ; l'autre pour recevoir les alimens; le troisième pour éclairer cette demeure.

ÏNCOMMARE. Mesurer & appliquer à lâ. toire; ( Hieron. ad Jovin. ) Encorna , Pieu planté au milieu du camp, où l'on mesuroit les recrues, pour connoître s'ils étoient dé la taille requise. » Encorna ad militiam pro-' » bat. cc j INCRALLUM. Proclamation & publication à voix haute , qui sè faisoit autrefois au son de trompe, appellée graile , grelle.

INCROCARE. Attacher au croc > pendre.

(Roman.) » Ferai vous pendre & encrouetf » au vent. «

] ÏNCURRIMENTUM. Peine qu'on encourt. lncurri alicui, tomber sous une certaine jurisdidtiôn > pour recevoir le châtiment d'uri crime. Incurfa terra & incurrtgutus ; terre confisquée pour crime de celui qui la tenoit. )ÏNDENTATURA. Indentatœ chartœ. Le même que les Chirographes. Chartres coupées en deux parties, dont on donnoit une moitié à l'un des contractans ; les deux moitiés ras-

seaiofédi/ Revoient ne former qu'un mêm&.

H


corps. Précaution prise contre les faussaires.

IN DICTARE. Dans les chartres angloises acculer. L'enditement est une accusation accompagnée du serment des délateurs.

INDICTIO. Paiement annuel de ce qu'on redoit , canon est une redevance sur les champs & terres cultivées.

INDICULUS. Ordonnance en forme de Lettre. Indiculus est moins que prœceptum, , rescrit muni non seulement de la souscription mais encore du sceau de nos Rois. » Indiculus » Dagoberti Regis. CC

IN DO LES. Titre qu'on donnoit aux jeunes Princes pour les honorer. » Philippus primus » clarœ indolis, Rex Francorum. «

INDORSARE. Endosser, & proprement l'endossement se faisoit au dos des lettres de citation pour les faire exécuter par les Huissiers. INDUCIARE. Différer , prendre terme & répit. lnduciæ , remise , terme de droit.

INDULGENTIA. Loi par laquelle les Empereurs accordoient l'amnistie tous les cinq ans aux criminels, excepté pour les grands crimes. ( Cod. Theodof. )

INFANG. Privilège en Angleterre de saisir un voleur, & de le juger dans la jurisdiction où il a été saisi avec son vol.

INFANCIONES. Nobles d'Espagne , d'un ordre inférieur , ou plutôt les fils des Nobles. Ils répondent à nos Ecuyers.

INFERENDA. Le tribut porté au fisc. INGANNUM, INGANNARE. Tromper. Vieux langage. Plus seres enganeç.

INGENUITATIS CHARTA; Lettres d'afr


franchissement qu'on donnoit au sèrs quand l'esclavage étoit d'usage en France. » Si quis 55 per chartam ingetiuuatis ... liber perma» neat. « ( Capitzil. Caroli magni, Lib. III.) tNQUISITORES. Les Enquêteurs. Ils ont succédé, dans la troisieme race de nos Rois y aux Envoyés de la part du Roi , qui s'appelloient Mijji Dominici, sous la premiere & la seconde race. Les Enquêteurs étoient pris souvent parmi les Membres du Parlement ^ appelles autrefois Magistri Parlamenii. Sou- . vent le Roi choisissoit des Ecclésiastiques. Leurs fondions consistoient à visiter les dif.; férentes jurisdictions du Royaume , à faire des enquêtes secretes & publiques sur la conduite des Baillis & autres Juges royaux,1 à examiner s'ils ne commettoient aucune concussion. Ils pouvoient terminer de petits procès ; mais ils étoiènt obligés de référer au Parlement les grandes affaires, & notamment les plaintes qu'ils avoient reçues contre les baillis.

IN ROT UL A RE. Inscrire dans le registre, oK table, ou nécrologe.

INSCRIPTIO. Accusation.

INSINUARE. Inslruire quelqu'un. D'ou vient le mot françois enJèigner. Omnibus Paro» chianis vefltis orationem dominicam inji» nuetis. « (Admonit. svnod.) Insinuare, ins..; crire dans les registres publics. (Chart. x 399.) *> Nos officialis ò ... tejiamentum .. * . inji» liuavimus. cc

INSORDESCENTES. Excommuniés qui lafs- soient écouler une année sans travailler à sâ faire absoudre,


INSPIRATIO. Maniere d'élection , par acclamation unanime, commet elle étoit l'effet d'une impulsion divine.

INSTALLATIO. lnftallare, mettre, au carcan & au pilori. » Quicumque Deum blasphe35 maverit . .. si Laicus fit 9 inflallabitur. « (Statut. Andegav.)

INSTAURUM, INSTAURAMENTUM. Tous les ustensiles du labourage ; boeufs , chevaux , Valets, &c. »Et reddat hœredi terram suam :n inflauratam. cc (Joan. Rex Angl. 1215.)

ÏNSULA. Maison isolée & séparée des autres.

Insularius, Concierge. Altare insulatum , autel isolé.

INTENTIO. Intentionare , Dispute & controverse. » Ut inter terminos utriusque regni 35 nulla intentio dut direptio generetur « (Greg. Tur. Lib. IX. ) Delà , Tensor , chicanneur. 3> Tensons mon'terent entre les Pasteurs. cc Faëla efl rixa.

INTERAMNUS. Ce qui est entre deux eaux. INTERCEDERE. Les Evêques pensoient que leur état exigeoit qu'ils s'employassent à obtenir la grace des coupables ; ils la sollicitoient vivement à la Cour, & s'affligeaient quand ils n'y réussiiToient pas. Ilss'employoienc souvent pour les coupables qui s'étoient réfugiés dans les Eglises ; & quand ils obtenoient leur grace, ils leur imposoient une pénitence.

INTERCESSORES. Les Evêques qui prenoient l'administration des Sieges vacans.

INTERCURSUS. Entrecours, convention en1 tre les Seigneurs qui avoient des fiefs, qui consistoic en ce qu'une femme qui, par un


mariage , passoit dans la terre a un autre Seigneur, appartenoit avec sa succession à ce Seigneur ; & réciproquement. Ce droit étoit connu en Lorraine. ( V.. Dom Calmet, Tome. II.)

INTERSIGNUM. Cris d'armes. Le PorteEnseigne élevoit le premier la voix dans les combats dont il donnoit le lignai, « criant 33 vont i tels Enseignes comme ils ont, cil 53 de France crie monjoye. cc

INTERTEN ERE. Conscrire, entretenir. 33 Cultum divinum intertenere feu augere. ( Statut a Eccles. piEl. )

JNTERTIARE. Mettre en sequestre, mettre en main tierce. Quand on reconnoissoit un effet volé, on le mettoit en sequestre, selon la loi salique, & celui qui étoit volé, alloit le réclamer, ce qui s'appelloit entiercer. Res * intertiata. ( Capit. Carol. magni.)

INTESTATIO, INTESTATUS. Intestat. Il étoit ordonné aux Prêtres d'avertir les malades de recevoir les Sacremens, & de disposer par testament du dixieme de leurs meubles en legs pieux. Ceux qui manquoient à ce devoir s'appelloient inteflats. C'étoit une tache & une forte d'infamie , en sorte qu'un intejiat étoit confondu avec celui qui mouroit sans vouloir se confesser. Il étoit mis dans la classe des désespérés , & de ceux qui se donnoient la mort, & qu'on appelloit ~Bia-S-atvctToi. Les biens-meubles des intestats furent d'abord une épave pour le Seigneur de l'inteflat. Ce droit' est établi dans les Ordonnances de Saint Louis. Les Evêques pré.. tendirent qu'il leur appartenoit de connQ^trQ


de la disposition des biens de l'inteflat, & de les distribuer en œuvres pies. L'Eglise ura de ce droit jusqu'en 1409, où, par arrêt du ^ Parlement de Paris, il fut réglé, au regard » des inttjîaux , « que l'Evêque pourra admonéter les héritiers qu'ils fassent bien pour l'ame dudit intejiat i mais que les héritiers dudit trépassé pourront soumettre l'exécution du testament à la justice laïque. Les Evêques prétendirent que les biens des Clercs inteflats de voient leur appartenir. Les Chapitres ont exercé long-temps cette prétention sur les biens des Chanoines ; il y a moins d'un, siecle révolu depuis le premier abandon fait, par le Chapitre de Toul , aux héritiers du fang des Chanoines intejîats , de leurs mobiliers. Il s'exprima même dans l'ade de re- mire comme si c'étoit une grace & une saveur qu'il accordoit aux héritiers.

INTESTIN A RII. Artifices. Artisans qui travaillent des ouvrages qui sont dans l'intérieur des maisons. On pense que c'étoit de la ménuilerie, dont les Ouvriers s'appelloient Intestinarii. INTRANS. Un Député.

1NTRATA. Tout droit ou revenu, ,& fpécialement celui que le Seigneur percevoit sur les marchandises pour l'entrée.

JNTROGIUM. Droit d'entrée ou de bienvenue pour le Seigneur, que payoient les nouveaux Sujets, ou même ceux qui entroient dans quelque charge ou dignité.

INTROMISSUM. Troisieme service , appelle entremets. Innocent III parle de l'entremets. }N TUCISMUM. Le crime de tuer une femme enceinte. (Voyez Incimum.)


INVADIARE. Mettre en gage , repondre & donner caution.

INVER1TARE. Prouver la vérité d'un fait.

Si hoc inveritttur , inultus jaceat.

INVESTITURA. Les cérémonies prescrites pour prendre possession d'un bien, d'une dignité. Racine , veflire. Les actes publics du Notariat ne' suffisoient pas pour la prise de possessîon. Elle a été fixée à certains symboles ou cérémonies qui opéroient la mutation & l'invefliture. Ces symboles ont toujours eu quelques rapports à la chose, qui changeoit de maître. L'investiture des fonds de terre se faisoit par la glebe , wafonem 5 par la paille , Jeflucam ; par quelque branche ou rameau, baculum , fuflem & virgam. Les dignités ou le pouvoir, s'exprimoit en donnant une épée , cum cultello. Souvent l'invefli recevoit un anneau , des sceaux. Souvent on attachoit les symboles à la chartre de donation pu de tradition. Au bas du parchemin on y lioit un fétu de paille, un morceau de bois.

IRATUS ET PACATUS. Quand nrn vassal plaidoit contre son Seigneur , il falloit d'abord qu'il lui cédât son fief ; on exprimoit dans les actes cette remise par ces termes : iratus & pacatus , soit que le vassal fût en mésintelligence avec le Seigneur y ou qu'il vécût en paix avec lui. Iratus & pacatus, est donc une formule des actes.

ISENGRINUS. Loup.fVieux Roman.) » Lupus » qui fapiele en sornon isengrin. «

ISICIUM. C'est l'apprêt d'un poiiTonà une sauce piquante. IJise est l'alozea


J

JACKE. Le sage Militaire qui se mettoit sur H cuirasse. ( Chrono Guefclerii.)

S'avoir cbaçun con jaque. pardeflTus son haubert.

JACOBITÆ. Sede qui s'éleva en Egypte, & eut pour chef un certain Jacques Le Patriarche de Constantinople les sépara de la communion. Entre diverses erreurs dont ils faisoient profession, voici comment ib se çonfeiToient :

Quand ils se confessent à Dieu ,

Près d'eux mettent en chens & su ,

Et cuident qu'aveuc la fumée S'en aille vers Dieu lor pensée.

' JACTIO, , JACTIRE. Cérémonie de la tradition-* & mutation de propriété , qui se faisoi, en jettant une paille dans le fein du nouveau Maître. Tune ipse falacus Titigulpho jaclivit vel colsedivit. (Placit. Caroli magni, ann. $ 12 J JAMBRICES. La toiture, la couverture. Lambrisser. Origine , imbrices , imbricare.

JAVELLA DEBUSCHA. Fagot, du mot françois javelle, manipulus.

JAZERAN. Sorte d'habit militaire, 35 Bien 33 étoient armez de jazerant. (Guesclin.)

JEJUNIUM BANNITUM. Jeûnes commandés par l'Ordonnance des. Princes. Nos Ro(s ordonnoient quelquefois des jeûnes. (Voyez les Capitulaires de Charlemagne & Gré- goire de Tours 3 Liy. IX.)


JOCALIA. Bagues, bracelets, perles, &c. appellés Joyaux. Origine jocari, Ces effets faisant plaisir & servant plutôt à l'amusement qu'ils ne sont utiles. On disoit autrefois joquer , pour exprimer les diverti ssemens.

JOCUS PARTITUS. Le choix qu'on accordoit de prendre l'un ou l'autre parti. Biperti jocum.

JORIA, Le même que Garrica. Terre inculte & quin'estpas défrichée. » Cum osserendis & dey) cimi.f deomnijarrigia. « (Chart. ann. 1073.) JORNALE. Journal de terre, surface moindre que l'atpent, & encore, corvée d'un jour due par les vassaux. Retinebimus tria jornalia hominum. (Hist. Delph.)

JUBERE. Vouloir & daigner accorder une grace. Jube Domne bencdicere, daignez, &c. JUBILiEUS. Pardon général accordé par Boniface VIII, & fixé à chaque siecle pour ceux qui visitoient les basiliques de Rome. Clément VI réduisit le temps pour obtenir ces grâces , à cinquante ans, & Sixte IV » à vingt-cinq ans.

JUBILUM. Cri de joie militaire. Les Auteurs Ecclésiastiques ont ensuite appellé jubilum les notes qui alongent le dernier mot dans le chant des antiennes.

JUCTUS, JUNCTUS, JUCHUS, JOCHUS. Mots synonymes , qui lignifient un arpent de terre. Origine , jugum boum, ce qu'une paire de bœufs attelés peut labourer par jour.

JUDÆI. Philippe-Auguste rendit les premiers Edits en France pour permettre aux Juifs d'y fixer leur domicile , & fit différentes loix: pour eux. Le$. Statuts de Saint Louis attri-


buent les meubles des Juifs, a leur décès, aux Barons, sur les terres desquels ils habi- toient. Charles VI abrogea l'usage établi ! contre les Juifs , par lequel tous leurs biens * étoient acquis au Seigneur , quand ils re- • ce voient le baptême. Les Juiss étoient eni quelque sorte les lerfs des Barons dont ils dépendoient. Mathieu Paris observe que nos Rois leur accorderent des Juges ou Baillis pour terminer & juger leurs différens. Il y t a une Ordonnance à ce sujet de Philippe V , * ann. 1317. Saint Louis accorda aux Juifs des, Synagogues , à condition qu'ils y feroient leurs prieres à voix basse. Ils étoient obligés, de porter sur leur habit, à la boutonnière t une plaque ou grande rouelle, pour les dis-* tinguer. Ils appellent ce morceau d'étoffe ll'ovale. Il étoit défendu aux nourrices d'alaiter aucun enfant juif. Cette nation étoit si détestée , qu'un commerce impur d'un François avec un Juif étoit puni du supplice du feu.

JUDICES. Dans l'ancienne monarchie fran, çoise ce nom est synonyme avec Cornes. Les. Comtes étoient les Juges de leur jurisdiction. Ils avoient sous eux des Juges subalternes.„ Les Comtes assistoient avec les Barons à la, décision des grandes causes qui étoient terminées par les Ministres , appellés Missi Dominici. Judices pro curiâ, étoient les Juges des Seigneurs établis pour les vassaux. Judices fiscales, exerçoient leur ministere dans les terres du fisc royal. Mais ces Juges n'avoient ni l'autorité, ni la considération des Juges Comtes, Il y avoit dans la Provence


un Juge appelle Major Judex9 qui étoit le premier après le Sénéchal. Il fut sournis à l'autorité du Parlement d'Aix, & supprimé en 1515. Ces Juges majeurs rendirent longtemps la justice dans le Dauphiné.

JUDICIUM DEI. Quand un homme étoit acculé d'avoir commis un crime, il étoit obligé de purger la calomnie, s'il n'avoit pas des témoins qui déposassent contre lui. La preuve de ion innocence, réglée parles canons, étoit le serment solemnel. Les loix en admettoient d'autres, qui étoient le duel, l'épreuve du fer chaud ou de l'eau bouillante, & cette épreuve s'appelloit Judicium Dei, parce qu'on croyoit alors que Dieu manifeiloit l'innocence ou le crime , en permettant que l'innocent sortît du duel sans blessure , ou passât sur le fer rouge, sans en ressentir l'im-' pression. Ces épreuves étoient précédées de cérémonies pieuses & ecclésiastiques , du jeûne , de la confession & de certaines prierez que le Prêtre faisoit sur l'accusé avant qu'il ne portât le fer au feu pour y rougir. On bénisioic le feu, le fer ; on mettoit un gand à l'accusé , on visitoit sa main , &c. ( Voyez Ferrum canderu.)

JUDICIUM DEFUNCTORUM. Droit de morf tuage, que les Curés s'étoient arrogé. Ils le portèrent jusqu'au tiers des meubles du décédé. Il fut réduit au neuvieme du mobilier , en 1519.

JUDICIUM CONCEDERE. Acquiescer 1 une sentence. Judicium sustinere, subir la peine décernée.

JUPICIUM VASSALI INGREDI. Quand le Sei-


gnetir entre dans la terre de son vassal, la justice lui appartient ; celle du vassal celle eii la présence du Seigneur qui peut juger.

JUGATUM. Arpent de terre. Le terme ef peut-être synonyme à junctus, juchus. (Voyci à ces mots.) Origine juga boum. Jugia. Lt. même.

JUGLATORES. Farceurs nommés Jongleurs . jongloier. Origine, joculari.

JUISIUM. Jugement. Vieux mot srançois, le juise. Sentence prononcée contre Hugues, Comte de Vincefter, l'an 1 26. « Retraiezvous traytor, tyrant reneyé, si allez votre juyse prendre. « îi JUNCTA, JUNCTARIUS. Juges établis autrefois en Arragon. Le peuple les choififioir; ils étoient créés spécialement pour veiller à la sureté publique. Ce mot est connu en. Portugal & en Espagne, pour lignifier une jiirisdidion , la junte.

JUNIORATUS. Bénéfice qui se donnoit à des Clercs minores. Ce mot a encore signifié ce que nous appellons aujourd'hui un Vicariat. Junioratus étoit encore un fief, juregnerie qui se donnoit à un frere cadet, pour lequel il faisoit hommage à son ainé. (Cout. dç& Bretagne. )

JUNIORES. Les Juges & Magistrats subal- ternes. Neque vos Comites , neque junior es, vestri freda de quâlibet causâ exigere prœsu- matis. (Ordonn. royales. )

JUPO. Jupon, a signifié autrefois toute robe qui cachoit les jambes, soit qu'elle sût portée par homme ou femme. Les Statuts de Treguier, 1440, désçndent aux Prêtres de ce'

■ 1


Ïébïêr ïa Messe , nist habeat caligas cum jupone.

JURAMENTUM. Moyen accordé dans l'ancienne jurisprudence, pour se disculper d'une accusation sans témoin. Ce serment s'appelloit purgatio canonica, pour la dislinguer de la purgation civile > qui étoit le duel, le fer brûlant. Quand l'accusation étoit de conséquence, le dénoncé étoit obligé de saire jurer pour lui, un ou plusieurs jureurs pour attestor son innocence. Il est souvent parlé de ces Jureurs dans la loi salique, les Capitulaires.. Jurâm -es, Conjurlltores, Purgatores , Sacramentales. Ces Jureurs devoient se prendre parmi les Pairs de l'accusé, c'està-dire , de même état & condition que lui. Ces Jureurs étoient désignés par l'accusateur, quelquefois par l'accusé. Dans le premier cas ils étoient appellés Nominati 5 dans le second., .4dv-ocati. Ce jurement des appellés, qui étoient les Pairs, ne tomboit pas sur l'objet de l'accusation, mais seulement sur la vérité du serment de. l'accusé. On voit une formule de ce serment dans la Coutume de .Normandie. Secundus jurabit ftc : de facramento quod N. fecit ,falvumfecit juramenium9 Jic Deus me adjuvet* On comprend facilement ces expressions anciennes jurare, propriâ manu, quand on juroit seul ; jurare terùâ manu , quartâ, quintâ manu , quand on juroit avec des jureurs. Les grands crimes exigeoienc douze Jureurs, jurare duodecimd manu. (Loix salique, Titre 76.) Ces sermens étoient accompagnés de cérémonies saintes , pour inspirer une. horreur salutaire à l'accusé du


parjure, don viennent ces expreihons, jurare in altari , super plura altaria. On faisoiu toucher le texte de l'Evangile à l'accule, adl sanctorum reliquias, super corpus Chrifli. Tou.9 les Peuples du Nord juroient en touchant leurs épées & leurs armes, super armis tratis. Les Rois, dans leurs traités, ne juroient par personne que par eux-mêmes , in animam. Les grands Seigneurs prêtoient serment par le Roi. Ainsi le Prieur de SaintMartin jura pour Saint Louis un traité de treve avec Henri 111 d'Angleterre, in animam illius. C'esi encore un ancien usage dans le Chapitre de Toul de faire jurer les Cha-^ noines qui nomment à une Prébende, in animarn meam, qu'il ne s'est glisse dans la nomination aucune simonie. Cette formule est venue du respect & de l'honneur qu'on rend au sacerdoce.

JURAT US. Jurât, ou Echevin. Officier Municipal. JUS PRÆTORIUM. Droit écrit, à qui il n'est pas permis de déroger ; c'étoient Ieî loix d'état des Romains. Ego Remigius Episcopus civitatis Remorum teflamentum meum condidi jure prxtorio. (Apud Mirœum9 lom. I, pag. l.)

JUSTA. Joûte ou combat particulier de deux champions qui se battoient pour l'honneur de la victoire. La joûte étoit un exercice des tournois. Dans les tournois on seservoitde l'épée, dans la joûte de la lance , & à deux, seulement. Celui qui paroissoit la premiers fois à cet exercice, donnoit son heaume à ion Ecuyer ; il n'étoit dispensé de ce présent


que quand il.avoit déjà paru aux tournois > d'où venoit le proverbe, la lance ne peut affranchir t'épée , ct l'épée affranchir la lance. Philippe IV donna, en 1 3 12. ) , une Ordonnance , par laquelle il défendit, ajiiludere vel joftare jub pœnâ amissionis equorum ct aliâ graviori.

JUSTA. Mesure des liqueurs. On peut à-peuprès comprendre ce qu'elle contènoit par cette phrase : percipiet quilibet fratrum cotidie duas jujîas de cerevifia. (Monast. anglic.) 'La juste pouvoit faire la mesure d'une pinte de Paris. Jujia demefuralis, mesure plus sorte qu'on donnoit aux Religieux les jours de fête ; elle est encore appellée tertiera & jufiicial.

JUST1F1CARE. Signifie condamner & infliger des peines. Si à fidelitate Regis recesserint , ipse eos jufiifiçet. (Chart. ann. 1175 apud Brompt.) Justificator, un Juge.

JUSTITIA ALTA. Haute-Justice, & droit de vie & de mort sur les sujets, jus gladii.

JUSTITIAM F ACERE. Fairesaisirpour dettes, & encore acquiescer à un jugement & payer une dette. Et ailleurs, celui qui comparoît à une assignation pour y répondre à une accuiation. KeBum facere, justitiam facere, synonymes.

JUSTICIAS FACERE. Tenir les plaids. Nos Rois envoyoient des Juges dans les Provinces,

qui rendoient la juslice & jugeoient les dis- férens, connoissoient des malversations des Juges des lieux.

JUSTITIARE. Le même que juflificare, condamner , saisir. Jujlitiare jè, défendre sa taule.


JUSTITIARII CAPITALES.»Juges Suprêmes en Angleterre. Ils avoient l'autorité de nos Comtes du Palais. Leur Tribunal étoit dans la Cour du Roi ; ils ne connoissoient que des affaires du domaine & des procès de conséquence. Ces grands Officiers étoient ViceRois & Administrateurs du Royaume dans l'absence des Rois d'Angleterre. Richard 1 diminua le crédit & le pouvoir de cette Magisrature. Il divisa sa jurisdiction , & créa deux; Justiciers. Leur autorité prenant de nouvelles forces, & s'étant rendu redoutables par les troubles qu'ils causerent, Edouard 1 choisit ces Ofliciers dans des maisons moins illustres ^ mit des bornes à leurs fonctions , confia ces places à des Hommes savans, & l'enleva aux gens de qualité. Depuis ce temps cette charge baissa toujours en crédit & en pouvoir.

JUSTITIUM. Temps où cesse l'exercice de la jultice comme dans un deuil public & une grande calamité.

KALENDÆ


K

KALENDÆ. Superslition pratiquée le pre- ■ mierjour de l'an , qui succéda aux lupercales des payens. Les Chrétiens sc masquoient & fai- soient des débauches, enhardis par le déguisement de leurs personnes. Les Clercs donnerent aussi dans ces extravagances ; ce qui fitappeller ces jours sestum Hypodiaconorum, quod pocamus stultorum ubi fiunt tripudia, Sacerdotum, Minorum ct xtatt & ordine. (Belee. , Lib. de divinis Officiis, Cap. 7z. ) Ces divertiflemeris, enleigne le même Auteur , s'appelloient Libertas Decembrica. Les Monasteres, les Chapitres le livroient à ces joies. On choisissoit un Abbé, un Evêque des fous; On chantoit le Te Deum quand il étoit élu. On choisissoit le jour des Saints Innocens pour célébrer cette fete. Les statuts de l'Eglise de Toul déterminent l'ordre de ce cérémonial ridicule. Les Enfans de Chœur y avoient les premières places, & l'un d'eux étoit l'Evêque de la fête. Cet Evêque avoir les honneurs, la mitre, la crosse,, &les préséances au Chœur en ce jour solemnel. Le Cardinal de Capoue écrivit, en 1 198, à l'Evêque de Paris & aux Chanoines , pour abolir cette sête des fous , & on nomma des Commissaires pour exécuter l'ordre du Cardinal. Le Concile de Rouen,, en 1445 , défend les jeux. Ludos qui sa~ tuorurn vulgariter nuncupantur, cum larvatist faciebus ct alias inhonefiè fieri in Ecclesiis.


Ces fêtes surent appellées dans différentes Eglises , sessum Hypodiaconorum , stultorum, fatuorum, innocentium. Dans l'Eglise del Beauvais, les cérémonies étoient si impertinentes que, selon un ancien manuscrit, on litcettre rubrique impie, hae die incenfabitur cum boudillo ct sauciâ.

KALENDÆ MARTINE. Premier jour de l'an en' France. Evoluto anno Rex Pipinus à kalendis Martii, omnes Francos ad se venire prcecepit., ( Chron. Fredegarii.)

KALONES. Chaussure militaire. 1 KARENA. Le jeûne quadragésimal & péni-1 tence publique faite pendant ce temps. KARLE. Homme, & encore Domestique. Les1 Allemands appelloient karle un honnête homme & brave. D'où viènt Charles.

KELCHYN. Peine infligée à l'homicide en

Scandinavie. Il y avoit trois peines: le cro, le gaine , le kelchyn. Ces peines étoient pé- cuniaires. Le kelchyn étoit une amende moindre que les premieres.

KERNELLARE. Fortifier un mur de crenauy. KIDELLUS. Un filet propre à prendre les saumons.

KMEJONES. Ce sont en Pologne les hom- mes d'une condition servile.


L

LABANGADO. Machine à tirer les membres , bandage.

LABARUM. Enseigne militaire des Romains.

Il étoit de pannonceaux de foie , avec des glands, surmonté d'une pique. On en voit l'empreinte sur les médailles consulaires Si celles des Empereurs. Conitantin y fit broder le monograme de J. C. Labarum, dans la basse latinité, signific le figne de la croix.

LABDAREUS. Machine de guerre faite en lambda, pour opposer aux pierres lancées par l'ennemi. Diminutif de labrum, baptistaire.

LABELLUM. Bénitier, & place de sépulture4 Labellus, lambeaux , franches & découpures qui bordoient les habits.

LABORATIO. (CON-) Acquêts sormés durant un mariage. Volumus ut uxores defunctorum tertiam partem conlaborationis, ctc. (Capit. Carol. mag. lib. IV.)

LABYRINTHUS. On faisoit des notes aux marges des livres , qui avertissoient les Lecteurs que l'endroit astérisqué étoit difficile* Cette note s'appelloit labyrinthe.

LACCA , LACCARIUS. Ouvrier occupé à creuser les fossés.

LACHUS. Coupe d'arbres , & partage de bois ou d'arbre. Origine teutonique, Lachen. Prœdium concedentes... quod his lachis con- cluditur. (Henr. IV, Imperat. Diplom.)

LACiNA VIA. Obltacle qui enleve le chemin,


Viam lacinam sacere , empêcher quelqu'un de passer. Si quis hominem pro,... adsalire vel vitz laciniam facere prxsumpserit. -(Lex sa. lica, Tit. 16..) * LACULATA VEST1S. Etoffe d'habit carrelée avec l'aiguille, avec des ornemens dans les ,carreaux.

LACUNA. Citerne , amas d'eau, étang & égout.

LADA. Purgation canonique c'est-à-dire voie reconnue par les loix de i'Eglise &! de l'Etat, pour prouver son innocence,! après avoir été accusé d'un crime. Si accu- fetur laidat se. (Capitul. Ethelred.) Cette purgation se faisoit par la voie du serment, ou on augmentait le nombre des cojureurs, dansi. les cas de conséquence, ce qu'on appelloit triplex lada. Quand on étoit convenu de faire i. l'épreuve en maniant du fer rougi, le poids de i ce fer étoit plus considérable, in triplici vero : lada ferrum judic-iale triplex fit. (Leg. Henr. 1, Cap. 67.) Laidare , ladiare, se purger, faire laid à quelqu'un , ou l'accuser. » S'acuns dit » lait à l'autre, ... il payera pour l'amende," (Chart. ann. 1,247..) Dire l'aindange, lesdan'gier, insulter. - LADMEN. Corvée ou travail que les femmes i serfes doivent à leur Maître.

LÆSIVERPUM. Lœsoverpire, Donner en déguerpissan.t. Terme qui signifie le symbole de la tradition, en donnant & jettant dans lesein de l'acquéreur le fétu de paille. In lœsum, in sinum feflucam werpire.

LAGA. Loix. Lagam redimere, payer uria somme pour jouir du bénéfice de la loi.


LAGAMANNUS. Homme de loi.

LAGAN. Droit du Seigneur de s'approprier les effets que la mer jette sur les côtes dLi continent dont il est Seigneur. Autrefois les débris des naufrages leur appartenoient. Cette cruelle jurisprudence a été abolie. Les effets naufragés n'appartiennent au Seigneur que quand ils ne sont plus réclamés, qu'ils n'ont plus de maître & sont des effets perdus.

LAGSLIT. Transgression de la loi, & peine imposée pour cette violation. Origine saxone, Lagh , lex. Si quis ad Ecclesiam mercaturam exerceat laeflid est.

LAIRVITA. Peine & amende pour avoir corrompu une femme.

LAMA. Terrain creusé par des eaux, appelle autrement voraço.

LAMPADARE. Brûler les côtes avec des lampes ardentes , tourment apprêté aux Martyrs. LAMPADARII. Officiers & Domestiques des grands Officiers de l'Empire d'Orient, comme des Préfets , des Questeurs : ces Lampadaires portoient des bougies allumées, marchant devant les Empereurs & les Grands de l'Etat. Dans les cérémonies les Patriarches avoient encore leur Lampadaire, ~ArJ.p,ïTtLJloJ'X,}I'.. LANCE A. Arme pointue avec une hampe ôc un long manche. Les François manierent autrefois cette arme avec une adresse (inguliere. C'étoit leur arme ordinaire. On comptoit les Soldats par cette arme. Dix-huit mille lances vouloient dire dix-huit mille hommes. LANCEA AD FUSUM TRANSIRE. Maison qui manque 'de mâles, & dont Je nom tombe ea quenouille*


LANCE A EMENDARI. Supplice des gens de qualité, passer par les piques.

LANDA. Terre inculte, pleine de broussailles. Origine, land, terre. Mot saxqn, Lande/ricus, v Seigneur d'une terre. Landgravius, même ori-1 gine. Landfrid, paix sur la terre. Landmannus" Homme du pays. Colon. Landridder, Chevalier , ridder Eques.

LANGEOLUM., Chemisette de lame des Moines.

LANGOBARDI. Lombards, Peuples venus dl! Nord, & qui se fixerent en Italie. Leur nom ic tira de la longueur de leur barbe. Nos Ruis accorderent autrefois aux Marchands Lom- bards plusieurs privilèges. Ils exercerent leur commerce à Marseille & à Nisrnes. Ce com- merce dégénéra en usures excefllves, qui leur attirèrent des mortifications. On leur retira leurs privilèges, &au quinzieme siecle le nom de Lombard se donnoit à un usurier.

LANSAGIUM. Aliénation, ditelanfage. Tous 'ïresfonciers ct Lanfagers peuvent deminer pour faute de relief. (Cout. de Liege.)

LANSKENETUS. Fantassin, homme de guerre qui est à pied. LANTWERI. Défendre sa patrie. Origine teutonique , Land, terre. Weri, armes.

LAPIDES CATENATOS FERRE. Peine que la loi imposoit à une femme pour inlulte & outrage. La femme qui dira vilonie et autre, ] si corne de putage, portera la pierre toute nue en fachemise, à la Procession. (Chart. ann. 1247 ) LAPSI. Les Chrétiens qui, après être tombes dans l'appstasÎc, venoient pleurer, en deman- dant d'être admis à en iaire pénitence publique,


LAQUENTÆ VESTES. Ornemens des habits & garnitures appelles las, dont on défendoit l'utage aux Clercs.

LAREM FOVERE. Etablir son domicile. LARRICIUM. Terrain inculte. Un Larris. LASTA. Le last ou Ufi , poids. D'où vient lester un vaisseau y lastagium.

LATA. Peine pécuniaire contre le débiteur qui différé de payer sa dette.

LATERATIO. Aboutissement d'une terre à une autre.

LATEX. Eau pure qui découle du sein de la terre où elle étoit cachée.

LATINI. Les originaires d'Italie furent ainst distingués des barbares qui s'emparerent de l'Italie.

LATRO. Droit du Seigneur de connoître & de juger des vols saits dans ses terres. Jufiitia latronum,

Il ont le murdre , le larron,

le rap , l'omécide , l'arson. (Roman.)

LAUDARE. Conseiller , accorder, approuver.

Laudes, ce qui s'accorde au Seigneur pour le consentement qu'il donne à ses vassaux de vendre. Les lods ct ventes. Laudia, Landationes , laudemia , même signification. LAU DARE. Arbitrer.

LAUDUM. Droit de représailles, ou de reprendre son bien en quelques mains qu'il Íe trouve , & Lettres de marque que le Prince accorde pour jouir de ce droit. LAUDUM. Sentence d'arbitres.

LA VELLUM, ou LABRVM. (Vide faprà.) Lie& de la sépulture.


LAVINA. Terre aqueuse & mobile, difficile à paffer ; ravine.

LAUNEGILD. Don réciproque. Terme ordinaire dans les loix des Lombards. Ego Tiullum Launegild requironisi rewedium salutis animœ nostrœ. (Charta donationis, ann. 1064.) mot saxon. * LAURA. Monastere où les Religieux vivoient dans des cellules, séparés les uns des autres, à la maniere de nos Chartreux. C-'ell la différence de la vie de ces Anachoretes cénobites qui les distinguoit des Moines & des Monasteres. t LAURA TU M. Quand les Empereurs étoient reconnus augustes, on envoyoit leur image dans toutes les Villes de l'Empire, pour y recevoir les honneurs & les hommages des Peu ples. Cette image, ceinte de laurier, s'appelloit lauratum. Cette effigie étoit attachée à une lance , précédée de la musique. On adoroit cette image. Les Lampadaires, dont: Ê il a été parlé à ce mot, accompagnoient ces images avec des bougies.. » LAUTUMIÆ. Ciçeron appelle de ce nom les célébrés priions de Syracuse. Lautumias (yracufartas omnes audijiis. Carrieres où l'on fait travailler les scélérgts. g LAXARE. Laisser, abandonner, lâcher. Laxa , lexia , lessa , lav ou legs. Donationes & lexi& * quas fecimus. (Chart. 1272.) 1 LAZ A RI. Lépreux. Laiarum, hôpital où ces ! ladres étoient soignés. Les Lazarets étoient 1 communs autrefois ; les Evêques en pre- I noient grand soin. On voit un ancien rituel I 4? Toul, contenant ^es formules de. prierez 1


* que le Prêtre faisoit sur le lépreux, en l'ensermant dans saborde. (Rituel de Deshazard, 1508.)

LECCATOR. Lichard, gourmand. Ces ParaÍÏtes sont nommés dans notre vieux gaulois les Lecheours. Quidam Monachus ante conversionem leccator opere. Vino ct tefferis de. ditus.

LECTARIUM. La fourniture d'un lit. LECTICA. La chasse des Saints, qu'on mettoit autrefois sur les autels. LECTIONES. Morceaux choisis des Saints Peres & de l'Ecriture-Sainte, pour être prononcés distinctement dans l'Office divin. Ils s'appellent LeBiones , parce qu'ils ne se chantoient pas. Cassien parle de cette partie de l'Office divin.

LECTOR. Chancelier. Ego recomarus Leélor hanc donationem scripfi. (Charta sxculi septimi.)

LECTORIA. Office de Théologal dans les Eglises Cathédrales,

LECTRICIUM, LECTRINUM. Pupitre. JiECTUS. Tombeau des Saints. Les Dames donnoient autrefois leur lit à l'Eglise ; les Chevaliers, leur cheval caparaçonné & armé. LEDA, LAD A. Autrefois la lande , la /ee, la. largeur d'un terrain ; terme connu des Marchands d'étoffe, qui comptent la largeur par lei. Leia, même sens. *

PEDO. I rruption de la mer, provenant spécialement du flux & reflux. Ces irruptionss'appelloient malinœ 8c ledunce. Malina est le plus grand reflux. Ledona le moindre flux., LEGA. Le degré de bonté d'un métal, aloi.


LEGALIS. En Angleterre, celui qu'on jugeoit capable de se présenter dans une contestation, étoit opposé à celui qui n'étoit pas léal, & étoit ex lex. Si quis diligiatus legalem hominem accuses. (Leg. Henric. I, Anglic. Reg.) Legalitatem suam redimere.

LEGALITAS. Probité.

LEGATUS. Officiers appelles Missi, que les Rois ertlioyoient pour visiter les Provinces. LEGEM SUAM COMPONERE. Etre jugé dans les principes de la loi qui est en vigueur chez le coupable. Si quelqu'un avoit commis quelque crime hors de son territoire, il étoit jugé conformément à la loi suivie dans le lieu de son domicile. Le fils étoit sournis à la loi du pere. Il étoit permis à un homme libre d'opter entre la loi de la Province où il vivoit, ou celle qui lui avoit donné la vie : mais après l'option faite , il n'étoit plus permis de varier. Volumus ut omnis populus Romanus interrogetur , quali vult lege vivere, (Conflitut. H. Lotharii Imperat.) La semme n'avoit d'autre loi que celle du mari. Etoit-elle veuve, elle étoit affranchie de cette loi. Une, femme qui suivoit la loi des Lombards pouvoit reprendre la loi salique dans son veuvage , si elle étoit née salique.

LEGEM VADIARE. Promettre qu'on se constituera à certain jour devant le Juge , pour asfirmer que le Demandeur n'a rien à répéter. Legem facere , signifie donc que celui qui est poursuivi s'assujettira à ce que la loi demande de lui, & qu'il jurera qu'il ne doit rien, ou qu'il est accusé faussement.

LEGI RUPA. Celui qui viole les loix.


LEGITIMARE. Légitimer. Conslantin-leGrand établit le premier la légitimation per subsequens matrimonium. Justinien fit entrer J cette loi dans son code, d'où elle passa dans le droit commun des Papes.

LEMNA. Bois, & encore le droit d'entrée des marchandises dans les villes.

LEODICUM. Ce qui appartient au fisc & à l'Etat.

LEONES. Monnoie d'or frappée en France en 1336. Les Comtes de Flandre & les Ducs de Bourgogne avoient fait frapper des lions de Flandre & de Bourgogne. Ces écus avoient un lion sur l'une des faces.

LEONISTjE.Les Vaudoisou Pauvres de Lyon s'appellqient aussi Leonifles.

LEPA. Mesure d'Angleterre. Lepifia , vaisseau à contenir du vin ou de l'eau.

LEPORETA. Terres incultes où s'assemblent des licvres. On prétend que la Maison d'Air bret, en Gascogne, a pris son nom des landes qu'elle possédoit, & pleines de lievres.

LETI. Peupl es du Nord qui, s'étant répandus dans la France & en Germanie , obtinrent des Empereurs des terres à cultiver, à charge de rendre des services militaires. Ils s'établirent principalement en Bretagne, qui en prit le nom de Létavie. Lxticœ terrtz , terres Sujettes au service militaire. Le service militaire des fiefs a pu prendre son origine dans l'exemple des Letes qui servirent pour obtenir des terres à cultiver.

LEVA. Collecte, ou tribut qui se perçoit sur les sujets, levage.

LEV ANS ET CUBANS. Voyez Menfionarius"


sujet ou manant d'un Seigneur qui y a fixé domicile.

LEWAREC. Gueret, terre qui repose une année.

LEVAT A. Levée, chaussée. Levatores, ceux qui étoient préposés à ces chemins, Levadiers.

LEUDES. Les vassaux des plus grands Seigneurs & des Saliques. Ces vassaux étoient des possesseurs de grands fiefs. Si leudes fa- licum occiderit , ctc. (Lex. Longobard.) LEUDESAMIUM. Le service & le serment de fidélité dû au Seigneur. LEUDIS. peine ou compensation pour un ho- ! micide. On sait que nos loix saliques admet- toient le rachat pour l'homicide, & que l'assaf- fin s'en tiroit en payant certaines sommes aux héritiers dumort. Tota leudesud componat. (lex salica.) Leuda, leda, prestation &tribut pour la. vente des marchandises. Persolvere leudam.

LEX. Signifie la Coutume du lieu, ainsi que la loi. Apres que les Francs furent établis dans les Gaules, ils secouerent le droit romain, & vécurent selon leurs loix & usages. La loi étoit faite par l'acquiescement des peuples , ils lui donnoient la premiere conftitution, ensuite elle prenoit sa force dans l'Ordonnance des Rois. Les Capitulaires prenoient leur source dans lesconstitutions royales auxquelles les peuples se soumettoient, & cet acquiescement donnoit vigueur aux Capitulaires , ct qu&niam lex consensû populi Jitct conjlitutione Regis. (Capit. Caroli calvi.) Les Francs se firent donc un code dè loix selon leurs mœurs, leurs besoins & le génie de la nation. Les Rois de la première race


les ratifierent. Les Rois ajoutèrent d'autres loix que leur sagesse jugea nécessaires au maintien de l'ordre public, ils en formerènt le code dans les Capitulaires.

, LEX. Purgation canonique, jugement de Dieu.

Ces coutumes barbares * qui avoient établi pour preuve de l'innocence, l'épreuve de l'eau, du fer rougi , &c.

LEX. Dans la loi salique, peine imposée & fixée par la loi. Amende de 'Roi.

LEX ALAMANNORUM. Ces coutumes nationales surentrédigées en loix par le Roi Théodoric.

LEx ANGLORU M. Ethelrede , Roi chrétien, en forma les premiers élémens en 561. Inas , Ossa & Alvrede y ajoutèrent, & Edouardle-Confesseur en forma laloi commune d'Angleterre.

LEX ANTiQUA. Celle qui étoit en vigueur chez les Francs avant que la loi salique sût écrite & rédigée.

LEX BAJUVARIORUM. Théodericrédigea cette loi, commune aux Francs & aux Allemands.

LEX DÀNORUM. Code 'de loix, formé par Canut, pour les Danois.

LEX FRANCORUM. La loi salique, parce que les Francs orientaux s'appelloientSaliques.

LEX GOTHA. Loix des Francs de Gothée ou de la Gaule Narbonnoise.

LEX GUNDEBADA. Lpi des Bourguignons.

Gonebaud, Roi de Bourgogne, gouvernoit ce Pays en 5bO, " quand Clovis étoit Roi des Francs.

LEX LoNGOBARDORUM. On lit à la tête de ces loix : Incipiunt lege.r Longobardorum quas Rçtharis fold memorid ct ufâ retinebat ct com- \


posuit, jùjfîtque edi&um appellari, ann. 707 1 ex quo Longobardi in Italiam venerant. Ce code fut augmenté en partie par les Capitulaires de nos Rois, qui formèrent une partie de celle des Lombards.

LEX R omANA. Le code de Théodose 5c de Valentinien. Cette loi gouvernait les Gaules quand les Francs s'en emparerent. D'ou vient cette Ordonnance de Clotaire : Inter Rom a nos negotia causarum romanis legibus præcipimus terminari.

LEX SALICA. La première, appellée paBi legis ' salicœ , fut antérieure à l'établissement dti christianisme. Parmi les Francs, ses rédacteurs furent quatre grands Seigneurs, Wisi- j gafl, Bofogafl, Salogast, Widogast. La séconde loi salique , plus moderne , suivit l'établissement du christianisme en France.

LEx WISIGOTHORUM. Eurique la donna à ses Peuples. Leuvigilde , Recesvinde la perfectionnèrent. Une partie de l'Espagne & de la Gaule Narbonnoise vi voient sous cette loi.

LEX LATA ET INFIMA. Grande & petite amende.

LIARDUS. Cheval gris pomelé. Athis y vint sur un liart. (Roman.)

LIBELLARII. Les serfs qui obtenoient l'affranchissement de leur Maître, par une attestation libellée.

LIBELLUS. Chartre de concession en emphytéose. Per libellum habere , concedere, signifie une emphytéose.

LIBER VITiE. Le Martyrologe à la fin duquel sont écrits les noms des bienfaiteurs, usage


si ancien, qu'il y en a des vertiges dans le sixieme siecle.

LIBERARE. Renvoyer. On disoit d'un Plaideur qui obtenoit un jugement, qu'il étoit liberatus.

LIBERI. Les hommes libres n'étoient pas nobles. La noblesse devoit être sans tache d'origine, & l'homme libre avoit été vraisemblablement affranchi, ou scs ancêtres ; c'est pourquoi on lit, dans les gestes de Louisle-Pieux, ces mots remarquables , fecit te liberum, non nobilern, quod impoffibile est poss libertatem. Les libres devoient le ranger sous la prote&ion de quelque Seigneur. Il n'y avoir que les nobles indépendans. Ces libres s'appelloient encore Commendati. Au contraire, on entend toujours en Allemagne les personnes nobles, quand on lit liberi homines. On les avoit affranchi, & leurs fils s'appelloient ingenui. >

LIBERTAS. Etendue certaine & limitée, dans laquelle les personnes jouissent d'immunités & privilèges. Si quis hujusmodi libertatem exire voluerit. (Chart. 1227.) Et encore preftation annuelle pour avoir acquis le droit de protection.

LIBERTAS DECEMBRICA. Vous trouverez au mot kalendœ quelques traits de ces joies bouffonnes.

LIBERTAS ROMANA. Exemption de la jurisditlion ordinaire. La bulle d'Urbain II, en 1096, en présente un exemple pour le Monallere de Saint Eloi : Quatenus idem Monasterium ex ipjîus B. Egidii traditione sanctœ Romanœ Ecclejiœ propriâ subditum, Romance semper libertatis graùâ perfruatur. 1 1


LIBERTI. Affranchis. Chez les Romains cet affranchissement étoit conditionner, avec la; réserve expresse que le Maître faisoit de tirer de grands services de son affranchie Voyez le titre de Patronis. Les François affranchilsoient avec les plus dures exceptions. Ces affranchis ne saisoient presque que changer d'esclavage. Ils dépendoient toujours du maître , ne pouvoient se marier avec les nobles, étoient obligés eux & leurs enfans à des reconnoissances ; enfin l'Eglise ne les vouloit pas ordonner. Yves de Chartres cite une loi de non admittendis ad clerum libertis. (Epijl. 132.)

LIBRA GALLICA. Son ancienne valeur étoit de douze onces de poids, qui .saisoient 2.0 sols. Dans les premiers temps la livre le pesoit. D'où vient cette autre expression, Libra ad numerum, & cette autre, libra pensa. LIBRA occi DU A. Livre diminuée ou de moindre yaleur. é* LIBRARE EQUOS. Donnee aux chevaux leur ration. Librare nobiles, fournir l'ustensile & les vivres aux Nobles quand ils vont à la guerre. Libratio, fourniture que le Maître dispense "en argent, habits, &c. à ses Officiers & Domestiques. Hœc efl enim libratio Senescalli. On trouve dans les romans ces expressions , prendre livraisons. D'où vient le mot de livrée, pour signifier les habits des Laquais.

LIBRAT A TERREE. Signifie une certaine quantité de terre d'une certaine valeur, & appréciée à tant. Librata , a un rapport plus immédiat au rapport des terres qu'à leur quantité


Quantité. On trouve souvent dans les donations ces mots, ou semblables : ct concessit ei 50 Libratas terres redituum Andegavensium. Librata , livre pécuniaire d'un revenu annuel.

LICIÆ. Défenses > remparts, & tout ce qui empêche l'ennemi d'entrer de plein saut dans une place. Extrcitum nofirum palis circumcinximus ct liciis. Et dans un ancien roman * » Puis environnent l'ost de lices. cc

LIGA. Confédération ou ligue. Ce terme étoit connu au quatorzieme siecle.

LIGATURÆ. Amuletesque l'on suspendoit à son col pour se préserver ou se guérir de certaines maladies. La superstition avoit ajouté des vertus nouvelles à celles qu'une fausse médecine prêtoit à ces amuletes.

LIGIUS. Homme lige qui doit fidélité, service & amitié à son Seigneur, à raison du fief qu'il possede & qui releve de celui-ci : le vassal devoit se mettre à genoux devarit son Seigneur, & lui dire : » Sire , je deviens » votre homme lige de tel fié , & vous » promet-je à garder contre tous ceans & 33 riens qui vivre & mourir puissent. >5 Et lei Seigneur li doit répondre : » je vous en ré55 çois en Dieu foi & la moitié de vos droits, sauve les miens. Et le doit baiser » en la bouche en foi. « ( Assises de Jérusalem.) Cet hommage lige étoit simple & sans exception : mais lice vassal acquéroit- uti nouveau fief, il contra&oit une nouvelle ligeicé envers un autre Seigneur à qui il devoit la foi comme au premier ; niais en cas SUS ces Seigneurs eussent la guerre ensemble


le lige devoit préférer le premier , <x îft fécond Seigrieur jouissoit de son sief jusqu'à ce que le différend fût terminé. C'eit pourquoi, en prêtant foi & hommage, le vassal devoitexcepter son premier hommage. Salvâ ligeitate Domini.Episcopi Lingonenfis. (Dipl. ann. 1219.)

LIGNUM. Entraves entre lesquelles on resserroit la tête, les pieds ou les mains des coupables. Detrudantur in carcerem ct ponantur in ligno. Et encore lignum, une barque, ligna navalia.

LIMINARE. Niche à placer des Saints. Limi.. nium,exil. Poflliminium , retour d'exil.

JLIMOGÏA. Opus de limogia. C'est un ouvrage d'émail auquel on réussitsoit à Limoges : les ouvrages tirés de cette Ville av oient de la réputation.

LIMUS. Tablier à l'usage des Domestiques & Cuisiniers.

LINE A SANGUINIS. Les liens du sang, ou la généalogie des parens. Homme de (on lin. (Roman.) Aujourd'hui lignée. Linea, chemise, parce qu'autrefois elles se faisoient avec le lin.

LINGUA. Nation. Lingua occitana, Habitant du Languedoc.

LINGUA. Linguatæ vesses , Habit clérical qui, par ses plis, forme des bandes étroites semblabks à des langues.

LINGUA OBIRE. (SINE) Mourir sans avoir sait de testament.

LINOSTIMA. Linisteme, étoffe faite avec le lin & le drap.

LINUM INCISUM. On s'en servoit pout


garder les sceaux des chartres. On fend oit ( ce lin en trois parties, on y appliquoit les sceaux avec la cire ; & ce lin tors étoit pâlie par un trou fait au bas du milieu de la chartre.

LIRIPIPIUM. La queue des longs capuces m dont on voit encore des vestiges dans les habits de chœur des Chanoines.

lISTA. Bord , lembe & garniture. Tunica cuni listâ aured. (Roman.) » Qui fut listé d'or» frois. «

LITIUM. Petite pierre f ardoise, pierre précieure. Origine, ~),.13-°'.

LITRA , LISTRA. Bande, écharpe , litre dont on noircit lé dehors & lè dedans des Eglises, à la mort du Seigneur & Patron. Pierrè de Nantes s'élevoit > en 1481, contre ces usages. Nefandum ct Deo injuriofum ejî artnozum fcuta admodùm zonœ, lictrœ ^ parictibus impudenter depingere Chrifli. Corporit faerariis. LITTERÆ GOTHICiE. Ulphilas , Evêquè des Goths , les inventa, & on s'en servit en Espagne jusqu'en 1117, auxquels temps \^n leur substitua les caracteres srançois. Les lettres gothiques étoient les mêmes que les rhuniques.

LITTERÆ UNCIALES. Grands caraderes quarrés & majuscules, qui avoient une once dé hauteur, ou la douzième partie d'un pied. Oti tonlei ve plusieurs manuscrits de ces caracteres onciales.

tlTTERALITER LOQUI. Parler latin. Litteratoriè , en latin. ~Lut r ~.t • : , Grammaire ou l'art des premiers élémens, Aujourd huï U littérature esi confondue avec l'érudition..


LITURÆ. Ratures. Cataxaturæ. Il s'en trouva dans les manuscrits les plus authentiques. La rature ne les rend pas toujours suspeâs d'interpalatÍon, puisqu'ils ont été raturés quelquefois par l'ordre des Princes ou Seigneurs qui les faisoient rédiger.

LITUS , IIDUS. Terram quam Laudulphus litus meus incolebat. Les Lites n'étoient pas toutà-fait esclaves ; on leur abandonnoit quelques terres à cultiver. Mais leur condition étoit plus dure que celle de nos Paysans. Dans la loi salique les Lites sont confondus avec les Fiscalins.

LITIMONIUM. Le service que les Lides ou Lites étoient obligés de rendre au Seigneur ; les corvées & leurs redevances.

LOBIUM, LAUBiA. Portique. Origine teutonique. Umbraculum ad temperandum Jolis cessum, quod lobiam vocant. (Fulcuinus.)

LOCALIS. Lieu propreà construire une maison, Locellum , métairie, territoire.

LOCULUS. Synonyme à feretrum, cercueils porter les morts.

LOCUTORIUM PARISIENSE. Le parloir aux bourgeois. ( Chart. 129? apud Chopin.) On examinoit en ce lieu, & on y difcutoit les us & coutumes de Paris , en présence des Echevins.

LOGIUM. Logis, demeure , & spécialemenc portique.

LOGOTHETA. Le logothete étoit un proSecrétaire. Il sôuscrivoit les diplômes. Cet Officier étoit revêtu d'une charge honorable. Origine, ~AoyoBémç.

LOLLARDI. Hérétiques d'Allemagne, véru;


pauvrement. On appella les Wiclefistes Luilards. Les Anglois donnent ce nom à tous les sectaires.

LONGICOLLUMOUMACROCOLLUM. Grand papier , papier royal, appellé protocole.

LONGUS. Haut de taille. Louis X fut surnommé le Long, parce qu'il étoit très-grandi de sa personne.

LOPADIUM. Monceau. D'où vient lopin , gros morceau de pain, à ~Ao/èoç.

LORENUM. Lorrain.» Espece de monnoie. Li 55 lorain vaut mille sols parisis. « (Roman.) LORICALE. Le haubergeon de nos François.

LORICATI. Moines qui portoient le cilice ou une cuirasse sur la chair, pour se mortifier. Saint-Dominique qui le portoit, fut appellé Loricatus.

LORMARIUS. Artisan qui fait des éperons , brides & autres ferremens à l'usage des chevaux & du Cavalier. Lormier.

LORUM. Habit des Empereurs & des Conduis. On le voit empreint sur les médailles de l'Empereur Maurice. Cet habit a une écharpe qui tombe depuis le côté droit, ei* passant sous le bras gauche , & qui flotte k terre.

LOTO. Une demi-once. Lod. lotum, le même.

Septem lod cwjiali.s monetœ. (Chart. ann.

LOZINGA. Flatteur. Nos François disoient alo?er pour louer. » Li faus amis qui fervent, » de lozengerie en lieu de conseil. cc (Manusc.)

LUCERNARIUM. Office de la Priere du soir, appellé aussi Lucernarum ascensio.


LUCTUOSUM. Biens acquis par testamen^ ou par hérédité après la mort du testateur.

LUMBAliE. Echarpe dont on se ceignoit les, reins. Ingressus rst ujque ad lumbare in mediti H u ct i bu s. (Vaa Sancit Cuthberli) LUMLNTUM. Nitre.

jjUMIN ARI£. La Fabrique qui a soin du luminaire des Eglises. Les Fabriciens sont ap- peilésdans ia Coutume d'Auvergne Luminiers. LUPÂRA, Le Palais du Roi à Paris, le Lou, vre. Datum in Lupard propè Parifios, die z Jumii ann. 1364. (Apud Mir.)

LUPARIUS. Louvetier., Cette charge est ancienne dans la France qui, au rapport de, Frotaire, Evêque de Toul, au neuvicme siecle, étoit infestée de loups. Les anciens comp tes des Baillis justifient les récompenses qu'on distribu.oit à ceux qui détruisoient les loups, LUSORIÆ. Petites galiotes armées en guerre, dont les Romains le servoient pour la garde des côtes.

LYTÆ. Les Juristes qui, ayant rempli leurs cours d'étude, y ajoutoient une quatrième année pour se perfedionner dans la connoissance du Droit. (Juilinien.)


M

m AALMAN. Homme qui rendoit des services à quelque Monastere , à qui il se donnoit librement ; quelques Maalmans l'étoient; par état & sans choix.

MACECONICI. Prêtres d'un ordre inférieur dans les Cathédrales. Machicots.

MACHALE. Grenier sans toit & découvert" MACIO. Maçon ; à maceriâ , muraille. MACULA. Maille& crochets des cuirasses. MAFORS. Coëffure de femme , couvre-chef. MAGARISARE. C'ell retourner au mahométisme après l'avoir abjuré. ~MctyctpiÇuv , signifie à la lettre se sâlir le visage d'ordures. Mar- garita , un Apostat.

MAGDALIUM, Bols ou emplâtres arrondis en cylindre.

MAGNITUDO. Titre d'honneur donné aux Rois de France. (Voyez les Capitul.) Pepin a reçu dans des chartres le titre de magni. tudo.

MAGULUM. La joue.

MAHAMIUM. Mutilation qui met un homme hors d'état de servir le Roi à la guerre, Mehain. Mehaigneur, celui qui maltraite urt autre en le mutilant ou lui cassant quelque membre.i

Foibles & vieux & mehaignez Par qui pains ne sont plus gagnez.

(Roman de la Rose.),

MAIERVS. Le premier d'un Village g le


Mayour, le Maire, autrement Majores $5 Mairia.

MAJESTAS. Titre propre des Rois & des Em-. pereurs. Charles-le-Chauve qualifia le Pàpa Nicolas 1 de Majeflé. Les Papes ont été traité de Majeflé. Les Evêques en ont été quelquefois honorés.

^ÏAINADA. Une samille ; le même que Mansio , mesnie. » Li grand Seigneur & leur mesniez. Mainada se prend encore pour une troupe de voleurs qui vivent en famille & font société. Malnadam facere , aller à la guerre en corps d'armée. Masnadarii, Soldats. MAINAGIUM. Prise de possession. Origine, manus, main. Mainare, mettre en possession. Les possesseurs d'héritage s'appellent en Bretagne Menours.

MAINERIUS. Maignats, Domestiques & sujets des Eglises. Ils jouissoient de quelques pri-t vileges.

M AIN ILLUM.Petite portion d'héritage, menil,. MAJOR DOMUS. C'étoit jadis la premiere charge & dignité du Palais. Chez nos François, il est appellé par Eginard, Palatii Proefeb7us , & par Æmoin, Comes Palatii j pard'autres, Dux Palatii. Ils gouvernoient 16 Royaume , 6c ils n'avoient au deÍfus d'eux que la personne du Roi. Pepin fut Majordome dans sa jeunessè. Ces Majordomes prirent, comme les Rois, l-a qualité de vir inluftcr. Le Peuple & les Grands faisoientl'é-; lection du Majordome. Franci Leudefium, nobilem in Major em domus Palatii eligunt. (Gesta Franc. Cap. 45.} Cet Officier su-:

' prême 4 la Couronne jsut appelle Major-


€ dôme sous les Rois de la premiere & de / la seconde race. Il changea de nom sous la troisieme , & sut appelle le Sénéchal de « France. Enfin cette grande charge fut supj primée pour le bonheur & la tranquillité de l'Etat, que cette grande puissance pouvoit troubler.

MAJUMA. Fête qu'on célébroit avec grandes pompes & dépenses , où régnoit une grande licence. Arcade la toléra ; elle sut ensuite abolie.

MAIUS. Arbre planté le premier jour de Mai àlaporte des Grands. (Chart. lngelrani9 ann. 1207.) Si vero die Maii quctrere ierint in ali- quod nemus, ctc. Cet usage est ancien.

$IALEDICERE. Dans les anciennes Chartres on terminoit les conventions par des implications contre ceux qui porçeroient atteinte à ce qui y étoit arrêté , & qui y contreviendroient pour en arrêter l'exécution. Si quis prœsentem chartam attentare voluerit. On les menaçoit de la damnation éternelle ; on leur juroit une haine implacable ; ils ne devoient avoir d'autre part qu'avec Coré, Dathan & Abiron , &c. On peignoit sous les couleurs les plus vives les tourmens des damnés , qu'on leur fpuhaitoit.

MALINA. Le flux de la mer. Ledo, le reflux.

Voyez Ledo. Malina n'est pas le flux ordi-? j- naire , mais un flux plus considérable qui inonde les cotes, comme celui qui arrive dans les sisigies de la lune, & sur-tout dans les équinoxes.

J^ALLARDUS. Canard mâle. Autresois malard. » Et venoison, & malard ? & perdris, (Roman.) ,


MALLETI. Séditieux sous Charles VI , ~l'are 1413 j saisoientla guerre & se battoiene avec des maillets. Ils surent surnommés. Maillotins.

MALLIA. Petite monnoie, il en falloit deux; pour un denier. Malliare monetam, srapper la monnoie.

MALLOBERGIUM. Montagne ou colline des plaids. Lieu élevé où s'a'ffembloient nos anciens. Francs pour y discuter les affaires & terminer les procès. Les Saliques avoient -certains jours dans l'année où l'assèmblée étoit fixe à certain lieu où on plaidoit. Mallum signifie assemblée ; & c'est du résultat de ces assemblées qu'ont été sormés les principes de la loi salique.

MALLUM. Assemblée solemnelle, al1 les, Comtes & les Envoyés du Prince , Missi Dominici , jugeoient les grandes affaires & les causes importantes. Ces assemblées se tenoient deux fois chaque année. Ut ad mallum venire nemo tardet primum circà œstatem, secundo circà autumnum. (Capit. Carol. mag.) Plenus mallus , pleine audience. Mallum gerere e, tenir les plaids. Mallare , citer enjustice& assigner. Mallare ad JEntum , citer provoquer à l'épreuve de l'eau bouillante., Admallare , obmallare , idem.

MALTRA , MALDRUM. Mesure d'Allemagne, qui faisoit quatre boisieaux. Il y en avoit deux especes, le grand & le petit maldre.

MALVESIN. Pierrier qui incommodoit beau, coup dans les sieges , & qui étoit un mé-* chant voisin. Il est appelle dans nos vieux franjois malveisine.


JîAMBURNUS. Tuteur, Gouverneur. » La » Roine notre compeigne.... Nos effans » étans avec nous en notre mainbournie. « (Philippe-le-Beau, Ordonn. 1 308.) Manburnire, avoir soin de tutele.

MAMMELUCHI. Les Egyptiens nommoient Mamelucs les EsclaVes chrétiens & rachetés,, parmi lesquels ils choisissoient le Sultan. MANA. Vieille femme.

MANARIA. Faucille, serpette, parce qu'elle se manie facilement.

MANATA. Une poignée, une manie , ce que la main peut contenir. Manata salis.

INI AN CEPS. Boulanger préposé pour l'étape. MAN CIPIA. Serfs.

MANCINUS. Manchot, qui se sert de la main gauche.

MANCUSA. Petite monnoie. Nous avons eu une autre monnoie qu'on appelloit mangon. » Deux besans valent un mangon. « (Rom.) Il y avoit des mancuses d'or , d'autres d'argent.

?DANDATARIUS. Officier de la Cour dlt Dauphiné, qui veilloit à la conservation des droits de la Couronne. Mandator étoit un Officier du Palais à la Cour de Constantinople. Ces Officiers étoient des Courriers du Cabinet.

MANDATUM. Edit du Roi , concis & bref. M ANDATUM. La cérémonie du lavement des! pieds, à l'exemple de J. C., qui dit alors à ses Apôtres , Mandatum novum do vobis, ctc. Cette cérémonie se fait souvent dans les mopasseres. Saint Bernard remarque qu'à Cluny çn lavoit les pieds à des Pauvres dans les pria-* cipales fêtes de l'année.


MANDRA. Monastere, cellule. Mandrita J Moine, & souvent l'Abbé des Moines. Origine, ~MâvtPqa, caverne. Lugdelme, Evêque de Toul, mort au dixieme siecle, prit la qualité d'Archimandrite.

MANDUM. La convocation des vassaux pac. le feudataire, pour se rendre à la guerre.

MANENTES. Les sujets domiciliés du Seigneur , les manans, qui sont dits couchans , & levant. Manerium , habitation jointe à une métairie.

MANGANUM. Machine de guerre propres à lancer des pierres , mangonellus.

MANIFESTATIO. Quand un criminel se plaint en Espagne de l'injustice de ses Juges souverains, ou de leur prévention, il peut retarder le moment de son exécution. On le met dans la prison de la manifestation % pour examiner ses griefs , & s'ils sont justes , il échappe à la peine.

MANN A. Liqueur ou poussiere odorante que les Historiens croient être sortie du sépulcre de plusieurs Saints.

MANN IRE. Assigner en prenant des Recors* Mannire cum teflibus. (Lex Salica.) Mannitio, ajournement. La partie civile asfignoit , Mannire. Le Juge citoit, Bannire. Non maniatur, sed per comitem banniatur. ( Capitul. Caroli magni.)

MANNWERCH. L'ouvrage d'un Journalier., Debent vineas sepire quod vulgo dicitur manverch. ( Char ta Grodegandi, Episc-. Mesens.) MANSIO. Dans les Auteurs latins signifie le. gîte des Voyageurs ; & dans le moyen âge , IhQspice dû aux Comtes & Envoyés des


Roîspouf tendre la justice. Les Mansionnaires étoient obligés, au premier avis, de préparer ce qui étoit nécessaire pour recevoir avec honneur ces Comtes dans leur voyage, & de les régaler. Manfionarii, les manans qui paient une redevance au Seigneur pour leur domicile. Manfionarii, les Chanoines résidans. Manfionarii, les Sacristains &Sousprébendes des Eglises, chargés de les garder & de sonner les cloches pour l'Office divin, de préparer les reliquaires , &c. Manfionalicum , dépense faite pour la réception des Comtes.

3MANILE. Petite métairie avec habitation. Un menil. Mansus, une maison avec un champ aÍfez grand pour être cultivé par une paire de bœuss. Mansi dimidii, six journaux de1 terre , ou moins encore.

MANSUS DOMINICATUS, INDOMINICATUS. La métairie qui appartenoit au Seigneur.

,MANSIINGENUILES, SERVILES, CENSUALES. Différente manierede posséder des fonds, prise de la qualité des possesseurs & des différentes charges auxquelles ces biens les assujettissoient au profit du Seigneur.

&IANTELLETUM. Machine de guerre qui couvroit les assiégeans , & les préservoit contre les pierres jettées par l'ennemi. Les mantelets & les tortues sont des machines qui avoient les mêmes usages.

MANTUM. Manteau, mot celtique. Autrefois le manteau étoit un habit de cérémonie des Papes. Ils prenoient Finvestiture de leur dignité en recevant mantum pagaie, lmmantare, mettre le manteau.


MANUALIA. Animaux domestiques &; pii5 vés, comme les vaches dites aumailles. » Les » brebis prennent & l'aumaille. cc (Rom.) MANU CAPERE. S'obliger pour quelqu'un. MANUFIRMA. Bien fonds accordé à quelqu'un moyennant une redevance annuelle & à vie sous certaines conditions. La mainferme étoit dans le même ordre de bien que le fief & Id bénéfice. Il retournoit au donateur à la mort du donataire. La mainferme ajoutoit aux conditions du service militaire des fiefs la loi de la redevance ou cens annuel. Les mainfermes passerent ensuite aux donataires & à leur fils ,* puis ils devinrent héréditaires. Cette expression vient de la formule dont •on se servoit en accordant les biens. Ut au-à tem hujusmodi manufirma flabilis ct incon3 cuffa permaneat, manû propriâ firmavimus.

MA NU LEVARE. Se rendre caution pour quelqu'un. Manulevator, la caution.

MANUMISSIO. Acte qui donne la liberté & qui (affranchit un sers. Le premier effet dé l'affranchissement étoit ut eat ubique, ct quant voluerit partem pergat tanquàm si ab ingenuii parentibus fuisset natus. Formule. La seconde formule qu'on trouve dans Marculfe, étoit, peculiari concesso quod habes, aut deinceps laborare poteris. Cet affranchiffement étoit direct ; le sécond effet, qui a duré long-temps après le premier, aflujettifloit l'affranchi à des travaux , corvées, redevances. D'où ces hommes furent appellés homines de corpore9 capitales. Les Seigneurs diminuerent insensiblement la dureté de ce joug, de l'esclavage* £nfin nos Rois abolirent toutjà-sait la ser*


vitude , & la firent racheter des Seigneurs par les sujets qui leur donneroient des indemnités. Les Manumissi le furent de droit, & les Seigneurs n'affranchirent plus. Louis Hutin rendit un diplôme pour cet affranchirsement général, l'an 1 3 15.

BIANU MISSIO OPE R DENARIUM. Se faisoiten présence du Roi, qui ratifioit l'émancipation , en faisant jetter un denier dans main du sers, & qu'on faisoit sauter de sa main ; c'est pourquoi il s'appelloit Denarialis. La formule de cette émancipation est dans la loi salique. Ces émancipés ne jouissoient pourtant de la faculté de tranfrnettre leur hérédité qu'à la troisieme génération. L'acte d'émancipation se nommoitprœceptum9 ou charta denarialis.

2VIANUPASTUS. Domesiique. Esfi in manu. paftu alicu jus.

MANUS MORTUÆ HOMINES. Les sujets de la glebe à qui il étoit permis de disposer de vive main, mais qui ne pouvoient disposer par teflament. Leur hérédité ne venoit qu'aux enfans des mainmortables, & jamais à leurs collatéraux. Les Clercs &les Chapitres sontappellés gens de main-morte, parce qu'à l'exemple de ces sujets main-mortables, ils ne peuvent aliéner les fonds de leurs bénéfices.. MANZER. Bâtard.

MAPPA. Les jeux du cirque, parce que quand on commençoit les jeux , on pliait le rideau. Mapparii, les employés au cirque, à lever ou baisser la toile.

MARABOTINUS. Monnoie d'or frappée en Espagne.


MARCA. Poids qui sait la moitié de la livré de seize onces. Le mot est ancien, & sori usage pour diviser la livre d'or & d'argent, ann. 1075;

MARCHA. Les limites ou bornes. Les marches, dans nos romans, s'entendent des limites. On entend par marcha territoire. Marchio , Gardien des limites.

MARCHA. Est aussi le droit qu'on accorde à uri sujet de passer les limites d'un territoire étranger de s'y saire justice quand il ne peut recevoir satisfaction de ce Prince étranger pour l'insulte ou le tort que le sujet de ce Prince lui aura sait. Marcare, saisir & prendre par droitde marque. Marcha est donc le droit def représailles;

MARCHETA. Rachat du droit que le Seigueur prétendoit avoir sur la virginité des nouvelles mariées, la premiere nuit des noces* Les Evêques d'Amiens percevoient un droit dans leur diocese, sur les mariées, pour pouvoir coucher avec leurs époux ; droit qui fut proscrit par Philippe VI, l'an 1336. En France ce droit seigneurial s'appelloit le culliage. 53 Item a ledit Seigneur Comte 5> d'Eu, audit lieu de Saint-Martin, le droit >3 de cullage quand on se marie. » (Chart. arin. 1507.)

MARCHIO. Marquis. Seigneur d'une terre limitrophe , ou Comte d'une Terre qui est sur les limites d'un Etat. Comités Marcx oïl Cuflodes limitum, les Marquis. Les Marquissats étoient dans l'origine des titres & fonc-< tions que les Princes accordaient à des Seigneurs à vie pour défendre les limites de l'Etat., MARESCALCIA?


MARESCALCIA. Droit de faire paître les chevaux. Mareschaucier, les chevaux , les ferrer.

MARESCALLUS. Maréchal, Officier prépose '* aux écuries du Roi. Origine, March, cheval..

» Si quis Mariscallum occiderit. (l (Lex Salica.) Les fondions honorables du Maréchal s'étendirent depuis, au commandement des armées. Marescallus , Officiel préposé pour marquer les logis, synonymeàManficnarius, Maréchal-des-logis.

MARESCHIA. Tous les grains qui sont semés au mois de Mars, appellés vulgairement marsages.

MARGARITÆ. Portion de l'hoslie , dans le rit grec, séparée par le Prêtre en quatre parties pour les insirmes.

MARITAGIUM. La dot qu'on fait à une fille pour la marier. Le droit du Seigneur de marier les filles de ses vassaux. Maritagium iiberum, franc mariage , où il est stipulé qu'une terre donnée en mariage , fera libre de tout service qui pourroit appartenir au Seigneur jusqu'à la troisieme hérédité. Ce franc mariage ne s'entend que par rapport au donateur, qui ne peut transiger que de ses droits. MARI TAGII SERVITIUM. Celui qui étoitdû au Seigneur par les veuves, à raison de celui dà par leurs maris. Le Seigneur obligeoit cette veuve à se remarier, afin de reprendre du nouvel époux le service militaire. (Assises de Jérusalem , Ch. 24.2.)

M ARITAGIUM. Permission acco'-dée de marier sa fille ainée sans payer de redevance au Seineur. Les sujets étoient autrefois gêaés par;


leurs Seigneurs. On voit que dans les anciens privilèges que les Rois ont accordé aux Villes, on réserve aux citoyens de marier leurs filles à qui il leur plaira.

M .'iRRANCIA. Vient de marrire, souffrir une perte, avoir une affliction , être dans la douleur. La marance est une peine légere imposée pour de légeres fautes. On lit dans les statUts de Toul, ann. 1497, & si qui percipiantur in nave deambulare, puniuntur marranciâ.

MARRELLARIUS. Gardien des Eglises &;

Sonneur. Marguillier , Matricularii.

MARRIRE. Violer, troubler. » Ut nullur » bannum Imperatoris in nullo marrire prœ" fumat. et (Capit. Carol.) Marritio, tristesse de l'ame pour la perte de quelque chose. Voyez Marrallcia.

MARTYRIUM. Eglise dédiée à quelque Martyr , le sépulcre de ces Saints où on a élevée des temples.

M ASCULI PICTA VIENSES. Espece de mon- jioie : mailles poitevines.

MASSA. Le même que mansio, maison de campagne avec ses héritages. Mafius, mafa, ma- j fada. Maflàgium, message, même signification. MASSARITIA. Meubles & ustensiles pour unei campagne : cet assortiment d'esfets s'appellea dans nos romans manantie.

MASSARIUS. Paysan. Massœcustos , le gardient & encore l'économe de la maison de cam-f pagne. Meffier ou MaJJier , Sergent préposés a la garde. Les Seigneurs ont des Messiers \ pour garder les vignes.

MASTRUCA. Vil habit des Savoyards.

£


MATAFUNDA. Machine de guerre à lancer les pierres.

MATALHUS. Le battant d'une sonnette. MATARE. Battre, tuer. Mâter > échec el mdtt à mactando.

MATERIAMEN. Piece de bois à bâtir, maléraux. Si quis in sylvâ alterius materiamen furatus fuerit. (Lex Salica.) Meremium, même signification. Nous appellons encore ces bois le merain , droit de maronage, qui est de façonner des bois pour des bâtimens.

MATRICULA. Ordre, catalogue. Il y avoitun catalogue des Pauvres que les Eglises nourçif-1 ioient, matricula Pauperum. Ces Pauvres s'appelloient Matricule : & encore l'église ou la xnaison où on nourri (Toit ces Pauvres. Matricu- larii, Pauvres enrégistrés. Primicerii matrilarum , les Clercs préposés à ces offices de charité.

MATRICULARII. Clercs qui veilloient dans les Eglises Paroissiales & Cathédrales à l'ornement des Autels, qui sonnoient les cloches, ouvroient les pertes, asfisloient le Sacrifiain , &c. Origine, Clericus matricis Ec- cleficz.

MATTA. Couverture de lit d'étoffe grossiere.

Les Moines dormaient autrefois in mattis. MAXILLARII DENTES. D'où dérive le vieux mot maissèlle & massel ) joues.

Des yeux pleure la Darlîoifelle Que tout en mouille sa maisselle.

(Roman d'Athis.)

MAZER, MAZARUM.Coupe ancienne, estiméé dk rare. Nos François l'appelloient madre.


» Une paire de couteaux à manche de madre. cc (Etat du trésor du Roi, ! 350 ) On a recherché long-temps la matiere du madre ou mazer. Plusieurs Savans pensent qu'il étoit :

Ja cornaline.

Cirbert appelle. Baillez-moi ça le vin , ! Dessus ma table mettez mon mazelin.

( Roman. )

MED A. Boisson faite avec l'eau & le miel, hy. dromel. Abstineat à carne & vino & medone. ( Concil. tribur. de pœnitentibus )

MEILLAROLA. Mesure pour les liqueurs. Tri. gentafex meillarolas boni vini. (Chart. 1633) MELINUS, MEIINUM. Couleur jaunâtre tirant sur la pomme.

MEMBRUM LORICE. Partie d'un fief. C'étoit la huitieme partie qui, dans la Coutume de Normandie, pouvoit se diviser & partager aux femelles, La Coutume l'appelle Membre de fieu de haubere.

MEMORIA. Monument élevé à l'honneur du mort, & spécialement les Autels ou Oratoires qui renserment les reliques des Saints.

MEN ESTRALII. Menestres, les Artisans, tous gens de métier.

MEN ETU M. Cornet de chasle, dit autrefois la Menée,

De l'oliphant la lumiere dorée Mist en sa bouche, si corne la menée.

(Roman de Roncevaux.)

MENTNUS. Jeune homme attaché au service d'un Prince. Mignon, Menin.


t MENORULUS. Petit, du mot minor. Li grands & h menais. Les Cordeliers se nommoient, au quatorzieme siecle, les Frères Menours.

< MENSA. L'Autel saint, appellé mensa parla ' célébration de la sainte Eucharistie, qu'on consacre & qu'on distribue à l'autel.

MENSA. Portion de bien qui appartient à un Corps ecclésiastique destiné à l'on entretien. La mense épiscopale, canoniale, monachale , &c. Ce terme Mensa est synonyme à tabula.

M ENSA MARMOREA. Table de marbre, ancienne jurisdiaion du Parlement de Paris, composée des Connétables , des Maréchaux de France, du Grand-Amiral & du GrandForestier.

MENSALE DIVIDERE. Couper la serviette ou la nappe. Cérémonie ancienne de la dégradation d'un Chevalier qui s'étoit déshonoré. » Se aucun Chevalier avoit fait trahison en aucune partie, & étoit assis à table » avec autres Chevaliers , ledit Roi d'armes » ou Héraut lui doit aller couper sa touaille » devant lui, & lui virer le pain au con» traire. « (Traité de l'Office du Héraut d'armes. )

MENSIS INTRANS. Les. quinze premieïs jours du mois. Mensis exiens, depuis le quinze jusqu'au dernier jour du mois, maniere de dater les chartres depuis l'an iooo. Les jou!:s. du mois sortant se prenoient en ordre rétrograde, en sorte que le seizieme jour du mois étoit le dernier du mois sortant. Aclct funt hœc , anno Domini 1274 , indiftione sicundd, die tertiâ exeunte Septembre (Charta, apud Ughelium.)


MERCES. Miséricorde, merci. Precor vestram mercedem.

MERELLI. Méreaulx , espece de jettons. LeJ Merel se donnoit aux Chanoines. Ils étoient i obligés de les rapporter le Samedi. Le nom-o bre de leur merel attestoit leur assistance, & régloit le montant des distributions quo- . tidiennes. t MERERE ALICUI. Reconnoître un bienfait!

& le récompenser. « Dieu le vous saura bien ^ merir cc (Roman. ) <

^ERICA. Bois. Prccdi&um nemus, five mc-.. -s ricam.

JWERIDIES. L'Office de Sexte. Poss tertiam immediatè dicimus meridiem.

MERITUM. Profits. forefla nojlra cum omnir merito & foliditate Juâ. (Chart.) Et ailleurs.i terre meritum, revenu d'une terre.

MERLARE , MER LA. Creneler un mur. \ MERUM. Meri denurii, or sans mélange d'ar--4 gent, appellé autrefois ormier.

MESCHINUS. Jeune homme. » Come il fud » jovenciaux & mesehin. cc (Roman.) &sl encore un jeune Domestique & les gens mesquins. Mesquin dérive de Mefquinu.r. I MESERARE. Mal faire, de l'ancien françois mes ou mal. On dit encore se mésallier. Si { in hoc meseraverunt , &c. j . MESLEIA. Rixe, dispute & querelle. Mellia- I tores, dits par nos Poëtes meflius. » Li hom i 5* quipar coutume est meflius. ce Ou dit au- jourd'hui dans la mêlée ou bataille.

^ÎESSARIUS. Meffier. Sergent, ou Bangarde î préposé à la garde des vignes, & ,autrefois des ? terres ensemencées. Origine , messis, moisson .


MESSIARE. Bénir une nouvelle épouse le lendemain de ses noces ; le Prêtre faisoit cette cérémonie pendant la melse.

MESSIO. Redevance au Seigneur , à payer sur les fruits des moissons.

MESSUAGIUM. Manoir.

MEST1V A. Redevance en froment qui se paie à la moisson. Lever les mestives de bled. Mefiivi, Mestiviers ou MoiiTonneurs.

MESUS, MANSUS. Maison, & jardin qui se trouve dans l'enclos de la maison.

METHIUM. Epousailles & donation pour cause de mariage.

METRETA. Mesure pour les liqueurs & les grains.

MEZELARIA. Léproserie , autrefois mezellerie. MeTel, un lépreux. Origine , miser.

MICHAELITÆ. Pieces d'or frappées par ordre de Michel, Empereur de Constantinople. MICROLOGUS. Abrégé.

MILES. Dans la basse latinité signifie Chevalier. La cérémonie consistoit à donner le baudrier militaire au Chevalier. Il lui étoic dû par le Seigneur suzerain, à raison ou de son sief ou de sa naissance. On mêla dans, la suite à la cérémonie du Chevalier des rites d'Eglise. Le candidat commençoit par se? baigner ; il passoit une nuit à l'Eglise à prier; il étoit fait Chevalier le lendemain pendant la melle. On mettoit sur l'autel l'épée dont on le ceignoit. Nul ne pouvoir être fait Chevalier s'il n'étoit de race noble. On ne pouvoit parvenir à la dignité de Comte on Baron qu'on ne fût auparavant Chevalier.

MILES LITTERATUS. Gentilshommes dift


Chevaliers en loix , parce qu'ils rendoient ' la justice dans les Parlemens & s'adonnoiânt aux connoissances du droit. Milites Regis ^ Chevaliers du Roi, ceux que le Roi faisois pour sa Cour & pour son service personnel, Militissa , l'épouse d'un Chevalier.

M1LIARENSIS. Petite monnoie d'argent. MILITIA APPRORATUS. (IN) Chevalier sans reproche.

MILITIA. Terre d'un vassal qui doit le service d'un soldat à son Seigneur, quand il va à la guerre. Ce service n'étoit dû qu'au Seigneur qui étoit saic Chevalier.

MINA. Mesure des grains. Minagium, droit de coupelle dû au Seigneur pour la livraison des grains.

MIN ARE. Poursuivre. De vefiigio minando , (Titre 4o de la loi Salique,) suivre les traces d'un cheval ou d'un boeuf égaré.

MINIHIUM. Droit d'asyle pour les coupables.

Libertates minihii feu afyli. (Apud Marten.) MINISTELLI. Méneflriers, Boufsons & Farceurs célebres au quatorzieme fiecIe. Les Cours des Princes étoient remplies de Menefiriers qui faisoient leur divertissement. Origine, Minifler, bas-Officier.

MIN1STER. Les Evêques souscrivoient ainsî autrefois , Burcardus Dei gratiâ sanctœ Mel- detifis Ecclesiœ humilis Minister.

MIN ISTERIALES. Les Officiers des Ducs& des Comtes qui exerçoient la justice en leur nom. Quelquefois Myjirales. Chez les Ger^ mains les Mmiflériaux étoient feudataires & d'une clasie de noble , inférieure à la haute noblesse ; quelquefois ces Miniflériaux étoient; faits Chevaliers.


MINISTERIUM SACRUM. Assortiment de vases & ornemens sacrés.

MINOTUS. Minot, mesure qui fait la moitié de la mine.

MINUERE. Saigner. Minutio, la saignée. Les flatuts des Chapitres & les regles des Moines contiennent des réglemens sur la saignée, les temps où il sera permis d'en user, & des vacances ou exemptions qu'on accorde à ceux qui usent de ce remede.

MIR. Dans la langue gauloise signifie Prince, Chlodomir , &c.

MIRMET. Petit , marmot & marmouret. MISA. Arbitrage.

MISERICORDIA. Ce qu'on accordoit aux:

Moines dans le manger, le vêtement ou quelque aisance contre les regles de leur inFtitut ; le siege des stales.

M ISERI CORD I A. Poignard: celui qui le montre force son ennemià lui crier misericorde, » cou» tiaux, miséricordes nues. cc (Rom. 1303.) MISPRISIO. Négligence impardonnable Se affe&ée, mifprifion.

MISSI DOMINICI. Les Grands de la Cour, que le Roi envoyoit chaque année dans les Provinces y avec grande autorité. Ils réformoient les abus , jugeoient les grandes affaires, contenoient les Comtes & Juges dans les limites de leur pouvoir. Ils avoient inspection sur les Abbés & les Evêques, viiitoient les Monasteres, pourvoyoient à la sûreté des Villes, tenoient autrefois leurs plaids quatre fois l'année. Ils étoient payés par les Provinces qui devoient les recevoir <5c leurs équipages, & les nourrir. Les Evêques


faisoient les fondions de Commissaires , ^ ainsi que les Laïques, comme on peut le lire i dans les Capitulaires de Charles-le-Chauve. MISSI DISCURRENTES. Ceux-ci n'avoientn que quelques commissions extraordinaires ; les Comtes résidans dans les Provinces avoient eux-mêmes des Officiers subalternes qui.| étoient leurs Subïtituts. Missi Comitum. Mis-] faticum, message, étendue de la jurisdiction de l'envoyé.

MISSIO. Dépense. Illam milionem perfolvamus. i Missiones & expenfas, les meffions ou men- cions. I MISSORIUM. Plat à servir les viandes. * MITA. Petite monnoie d'airain de Flandre; : morceau de pain ou de viande. i MITANA. Mitaine, gand. j MITIUM. Domaine & possession légitime d'un* fonds. » Prctcipimus vobis ut.. nec mitio po-" " teflatis illorum ... inquictare prcefumatis.. *> ( Pipini prœctptum, 750.) «

MITRA. La sommité, le haut d'un clocher.;

Coëffe des femmes. La mitre étoit l'orne-ment des Evêques au neuvieme siecle, puis- \ que Iperius fait mention, dans sa chronique, de la mitre de Folquin , mort l'an 855.

MITTENDARII. Le même que Missi discurrentes, Grands Seigneurs du Palais, Envoyés dans les Provinces pour remplir quel- que commission extraordinaire. | MIXTUM. Déjeûné, que les regles monasti- i ques permettoient au Le&eur de prendre, t afin qu'il ne fût pas épuisé ; c'étoit un verre ë de vin & mi peu de paÁn. Mixtare , dé* à jeûner. I


MOCHA. Ajustement des habits, fourrures d'hermine sur les manches.

iMODIATIO. Redevance qui se paie par une mesure de vin , & encore preslation en grains.

MODIUS. Mesure des liqueurs, contenant seize septiers ; & encore mesure des grains.. Ce terme de boisseau, modius . reçu partout , ne signifie presque en aucun territoire la même quantité. Il varie dans les anciens titres. Modius , signifie encore une certaine portion d'un journal de terre. Muy & muiée de terre.

MOLA. Besace, valise, moulin & mesure , mole de bois.

MOLENDINUM. Moulin, terme de la batte latinité, qu'on ne trouve pas dans les anciens Auteurs. On lit dans Terrence & dans Plaute piflrinum.

MOLENDINUM AD VENTUM. Moulin à vent. On trouve ce terme dans une chartre de l'an 1205.

MOLETUM. Mesure de Toul qui contient deux pintes de Paris , appellée moulot.

MOLLES. ~Muxâ.Koi. Les efféminés ou ceux qui souffrent des infamies. Facilefque viris & illorum fornicationem fuflinent.

MOLTA. Redevance en grain pour la mouture , payée au Seigneur. » Nec dabunt mo- " Itturam. ce (Dom Calmet, Hist. de Lorr.) MONACHI AD SUCCURRENDUM. Les Fidelles qui prennent l'habit religieux à l'article de la mort, afin de participer aux prieres des Moines & pour le salut de leurs ames. 11 n'étoit plus permis 3 ces Moines faits


à la haie , de quitter l'habit s'ils revenoient en santé, sinon ils étoient réputés Apostats. Leurs femmes ayant consenti à ce qu'ils sa fissent Moines ad juccurrendum , ne pouvoient plus rétra&er ce consentement. On faisoic aussi des Chanoines ad Juccurrendum , qu'oa inscrivoit dans le nécrologe.

MONASTERIUM DUPLEX. Il y avoit plusieurs monasteres d'hommes & de femmes qui n'étoient séparés que par un grand mur; & quoique les deux sexes suivissent la même réglé, il n'y avoit aucune société de l'un. à l'autre. Les Prêtres seuls entroient dans le monastere voisin pour y célébrer les saints Mysteres. (Sanctus Eulogius, Lib. III. )

MONELLUS. Petites cloches. Pulfatur in duplicibus cura monellis. (Statuts de Toul. ) Et ailleurs manellus dits moineaux , ou menaux. Origine , Menor , Menours.

MON ET A. Empreinte de ressemblance, ~Mrwvo- ~cvvn. Cette piece avertit par l'empreinte qu'il n'y a si aude ni dans le poids, ni dans l'alliage. Mo NETA CORIACE A. 11 n'est pas vrai, comme l'écrit Comines, que la monnoie que le Roi Jean fit fdire lors de sa captivité, n'étoit que de cuir percé d'un clou d'argent : seulement elle étoit très-mauvaise , ce qui excita alors de grandes plaintes dans le Royaume.

MONETA FORTIS. Par opposition à Moneta debilis. C'étoit la bonne monnoie , de meilleur alliage , denarii inforciator am..

MONETA NIGRA. La monnoie d'airain. Damus sexaginta hbras nigellorum. (Charta 1242.) Sols nerets.

MONETA prima, terna , oclava, decima. La.


monnoie premiere est le gros de cinq sols. Monnoie deuxieme , dix fols. Maniere de parler sous Philippe-le-Bel.

MONETA PERFORATA. Quand on la décrioit, on la perçoit.

MONETA REGIA. La monnoie d'or ou d'argent qu'il n'étoit pas permis aux Barons de faire frapper sans un brevet ou permission ; le Roi l'eul faisoit faire la monnoie d'or & d'argent qui avoit cours dans les Baronnies, & la monnoie des Barons n'avoit cours que dans leur territoire. Les Rois vouloient empêcher la monnoie des Barons. Philippe défendit les Thoulois, monnoie des Evêques de Toul, en 1313, parce qu'ils étoient de bas aloi. On voit pourtant que cette monnoie étoit reçue, & le Roi Philippe accorda à ce sujet une chartre à l'Abbé de Corbie. Il étoit défendu encore aux Barons de saire imprimer le type de la monnoie royale sur leur monnoie, G' devers croix & devers pile. (Saint Louis, ann. 12.62). Nous avons peu de pieces de monnoie avant le regne de Philippe-le-Bel, 1300. Ce fut alors qu'on conserva dans les archives & dans les Chambres des Comptes l'état des monnoies.

MONE T JE PES. Pied de monnoie , ou original que les Monnoyeurs doivent imiter dans la qualité, le poids & la marque.

MONETAGIUM. Droit de Seigneuriage payé au Prince ou aux Comtes & Barons , par les Officiers des monnoies, pour la permission qu'ils obtenoient de fabriquer des especes. Monetagium étoit aussi une redevance payée par les vassaux au Seigneur,, afin qu'il ne


changeât pas la monnoie; ce qui s'appelloit relevatio monetce & focagium.

MONOGRAMMA. Le monograme est la souscription à un diplôme qui forme le nom du souscripteur en une seule lettre, de manière que cette grande lettre contient & figure par ses extrémités les autres lettres du nom. Charlemagne a introduit cette mariere de signer dans les diplômes de nos Rois, quoique le monograme soit plus ancien que Charlemagne : quand on lit dans les diplômes, manu propriâ fubterfirmavimus , & noftrum caracterem imprejjimus , & nojlri nominis caraétere corroborari præcipimu$. Ces formules désignent le monograme. Les Papes & les Empereurs les ont employés.

MONOMACHIA. Amende pour le duel.

Nullus Advocatus debeat habere placitum & servitium nisi promtmomachid & fanguined percussurâ. (Charta Lotharingie a , ann. 1095.)

MONS GAUDII. Petite montagne , & cri de guerre des Rois de France. ( Montjoie Saint Denis.) Saint Denis fut martyrisé sur une petite montagne près de Paris. On sait quel honneur & quel culte sacré nos Rois ont rendu en tous les temps à Saint Denis, le Patron de la France.

MONSTRA. Monstrare, passer une troupe en revue. Monflra militum.

MONSTRANCIÆ. Reliquaires qui contiennent les ossemens des Martyrs. Monirances. Monstrancia argentea deaurata quâ defertur Corpus Christi. (Marten.)

MONTAGIUM. Péage pour faire remonter les bateaux dans les rivières.


MONUBILIS. Ce qui appartient aux ttionumens sépulcraux.

MORA. Marais. Les Hollandois étoient déiignés par Morini.

AIORATUM. Boisson de petit vin rougi avec les mures. Moretum, le même. MORECA. Les hémorrhoïdes. MORELLUS. Jaunâtre. « Et ce que je dis de » morele. cc (Roman.) Morefc vient de Morellus.

MORGINGAB. Don du mari à sa femme , à raison du mariage. Don nuptial. Ecce quod conjugi metz in morgincap dedi. (Chart. anTl. io44 apud Dacheri. ) Ce don étoit le prix de la virginité de l'épouse , & se donnoit le lendemain de la célébration des noces. Les Lombards pouvoient étendre le morgincap jusqu'au quart des biens de l'époux.

MORIA. Chair morte. Morie, signifie perte.

Et ne fut mie grand morie. (Roman.)

MORLANUS. Monnoie de Gascogne. Le sol morlan valoit trois sols & trois deniers tournois.

MORNANTESIUS. Mornancet, mesure des grains du Lyonnois, qui contient deux bichets de Lyon.

MORSUS. Fermail. Le fermail d'une agraffe.

Item museau. Resta de chandelle.

MORTALAGIUM. Legs des défunts aux Eglises. Mortalagiis & oblationibus. (Chart.) MORT ALI A. La main-morte. Comme si l'on disoit la taille sur le mort. Ce droit ne se perçoit qu'à la mort du sujet.

MORTH, MARDRUM, Homicide. Si quit


servus mortk fecerit. (Ltx Lungob.) Meurtre vient du saxon morth. Il lignifie proprement un assàssinat fait de nuit & secrétement. Murdrum est encore la peine pécuniaire qui se payoit pour le meurtre. Quietum ejje à murdro.

MORTIFICATIO. Amortissement. Les églises ne pouvoient posséder aucun fonds plus d'un an, sans la permission du Seigneur feudataire: elles étoient obligés à fournir un homme vivant & mourant, 5c par-là elles rendoient périssables des fonds qui auroient, sans cette précaution, participé-à l'espece d'immortalité des Eglises. Aujourd'hui l'amortissement est le rachat fait au Prince de cette mortalité.

MORTUARIUM. La portion canonique due au Pasleur du défunt, proportionnée en quelques coutumes à les facultés , secundùm averium. C'étoit ordinairement le bœuf ou le cheval du défunt.

MORVISIUS. Monnoie d'or d'Alphonse, Roi d'Espagne.

MOTA. Lieu élevé où le principal châtel est bâti, & son donjon. » Entre le mostier & 53 sa mote. (Roman.) Mota, le lieu des plaids. On choisissoit un lieu élevé.

MOTA. Expédition militaire. » La meute pout 33 les Albigeois. « (Roman.)

MOTA. Tourbe. Motagium. Droit pour la permission de tirer la tourbe.

MOTARIUM. Lieu marécageux d'où on tire les motes ou tourbes à brûler.

MOZARABES ou MIXTARABES. Chrétiens d'Espagne, sous la domination des Arabes qui avoient


àvoient des rites arabes mêlés a leur culte. Musa, Chrétien, en arabe.

MUETA. Guérite élevée , tour d'ou le Guêtéur avertit les Citoyens de prendre les armes. La meure. Origine, se movere.

MULCTA. Peine pécuniaire. Les Chartres dé nos Rois en infligeoient aux violateurs des loix. Formule, Et mulftam illam quam chartâ continet, solvat.

jMULIER. Femme. Ancien gaulois moillieré » Entre su bras tint sa moillier. cc (Rom.)

MULO MEDICUS. Médecin en l'art vétéri* maire.

MULSUM. Boisson faite avec le vin & le itiel. MULTO , MUTO. Un mouton. Mutonagium ± redevance eh brebis. Multones , monnoiè d'or appellée aussi agnelets , florins à Y ai- gnel Sur une des faces de la picce il y avoit un agneau gravé. Le mouton valoir 12. sols 6 deniers tournois. On frappoit déjà cette monnoie en 1300, sous le regne do Philippe-le-Bel.

MUNDANUS, MUNDIALIS. Profane vivant selon le monde. Mundiales Hiflorici.

MUNDÎBURDUS. Tuteur & Défenseur. Lé même qu'Advocatus. « Le Comté de Bour35 gagne sera rendu au des Romains commepere & Mainbourg de, &c. « (Traité entre Charles VIII & Maximilien I.) Sub nostrœ protectionis mttndeburdio. (PrœceptLuri Regis Arnolphi, ann. 891.)

MUNDILIO. Celui qui est sous la tutele ou défense. Espece de dépendance dès vassaux semblables à ceux qui se nommoient Aldii, Fisçalins, Liti. Les femmes étoient in mun-


dio maritorum. Nulli mulieri libéra liceat sine 1 mundio vivere , nisi semper sub poteflate viri, i (Lex Longobard )

MUNDMAN. Celui qui est sous la tutele..

Mundualdus , le tuteur , le Modoal.

MUNERBA. Bouteille de la forme d'une cale- » basse.

MUNIMINA. Les chartres, préceptes de nos 2 Rois en faveur des Eglises , parce que ces g chartres servoient de défense aux Eglises, jj Ipsa munimina relegi fecimus.

MUNUS. Bien accordé à vie par les Princes \ sous la premiere race. Le même que bene-. ficium & feudum. 1 MU NU s. Combat de Gladiateurs contre des bê-. tes. On donnoit ces spe&acles à la mort de: quelque célebre personnage.

MURENT, MURENULÆ. Brasselets & coliers: de femme.

MURILEGUS, MURICEPS , MUSIO. Chat. A ! capiendis muribus. Murileginœ pelles.

MUSARDUS. Paresseux , indolent. 55 Li Roi ^ su moult dolens, moult se tint à musart. « (Roman.)

MUSCHETTA. Trait lancé par les plus fortes machines. Cette machine s'appelloit mouchette. MUSIVUM OPUS. Ouvrage fait de pierres de plusieurs couleurs, mosaïque. L'élégance & l'harmonie de ces ouvrages, ~~Ù>[AOV<TOV , lui a donné son nom. Mufium, le même. Mujîvarius efl l'Artiste.

MUSSA. Lieu marécageux. Vieux'gaulois, Moufue.

MUTA. La banque, à mutando; Bureau de recette d'impôt, droit qui se paie au Seigneur


pour l'échange d'un fonds. Nort accipiatur Laudimurn vel muta. ( Charta. Philippi 1, 1079.)

MUTA. Assemblée. Voyez Mota. MUTAGIUM. Muage, redevance pour les échanges de propriété.

MUTATORIÆ. Vêtemens précieux. MUTUUM. Exaction, usure. Mutuumexactum, yiolentum, exaction des Seigneurs sur leurs vassaux, sous promesse de rendre.


N

LA lettre N désignoit déjà une certaine personne qu'on ne déclinoit pas dansun manuscrit d'une lettre de Frotaire t Evêque de Toul , au neuvieme siecle.

NACA. De ~Navç, bateau. » Prirent galies &

^ esnekés. « Aujourd'hui nacelle.

NACARA. Espece de tambour ou de tym- baIe.» Et mes nacaires pourfendus. » (Ko-man.) NACTUM. Caparaçon pour la haquenée. NAMIUM. Gage. Namium capere, enlever le gage. Per namia difiringare, forcer quelqu'un en lui prenant ses gages. Enlever le namps. j Namiare, mettre en gage. NAMPTUM. Le bétail.

NÀSALE. Le nasal, la partie du casque qui couvroit & défendoit le nez. » Jusques nazal ^ la tranchié & fendu. c< (Roman.)

NATIVI. Serfs de la glebe , & de naissance appellés naïfs. Nativitas, naiverie, servitude de naissance.

NAUFRAGIUM. Le droit du Prince dans les naufrages. In naufragium ponere, perdre, disriper.

NAVIS. Partie de l'Eglise destinée pour contenir les Fidelles. Origine , ~NcÍoç.

NEBULA. Espece de gaufre bénite , qu'on distribuoit aux Chanoines pour les collations. La légéreté de ces oublies leur a donné le nom de nebula.,

NEBULA. Est encore une étoffe légere & trans« |


parente, à l'usage des femmes galantes. Proftare nudam in nebuld lineâ.

NECARE, NEGARE. Submerger. NECESSARIA. Les latrinesr Les Grecs les appellent de même

NECESTUOSUS. N éceffiteu¡x, pauvre. NEDFRI. Feu allumé par frottement. Illos facrilegos ignes quos nedfri vocant. {Capitul.

Caroli. )

NEOCORUS. Celui qui fait élever un Temple au culte de Dieu , ~Ntuxéfioç. On le lit souvent dans les anciennes médailles. NERO. L'eau.

NERVUS. Prison , & les entraves qu'on met aux pieds des Prisonniers , ce qui les distend comme des cordages. On lit des Martyrs de Lyon. " Utque pedes in nerva ad « quintum usque for amen diflenfos haberent. « NICETERIA. La récompense de la vidoire.

N ~ly.it.

NIDERING. Fainéant , indolent. Terme rhunique.

NIGELLUM. Caustique, embruni, fait avec l'argent & le plomb, employé dans la sculpture & gravure. Nigellatus , niellatus, noirci % tirant sur le noir.

NITELLA. Petit brillant. Parvus nitor. NOA. Noue, lieu marécageux. Et encore pré aquatique.

NOBILE. Noble à la rose, monnoie. Ad va- lorem unius Nobilis angLiæ, vocati Angelet.

ÎÎOBILIS HOMO. Seigneur. Dans la loi des Lombards , on distinguoit Nobiles , ingenuiles atque ser vilex. Nobilissimus , les sils des Empereurs & les Césars s'appelloieut Na-


bilissimi. ~NwiSeAKvlfxoç. Ce titre a été aussi donné à nos Rois. Regnante Ludovico nobilissimo. (Charta , ann. 1177, apud Mabill.)

NOCA. Nocata terrœ , une portion de terre. NOCTURNA. Droit de péche pendant une ntJit, qu'on accordoit aux Meuniers dans, leurs moulins.

NOCTURNALES. Pantoufles. NODATOR. Indépendamment des témoins des charçres , on appelloit ceux qui, pour en affermir la Habilité, formoient des noeuds au bas des attaches ou cordons qu'on y attachoit. Ces sortes de témoins s'appellpiene Nodateres.

NOGUERIA , NOGAREDA. Plantation de noyers.

NOMENCLATOR. Officier qui avoit pour. fonction d'inviter à dîner de la part des Empereurs. Les Papes ont eu des Nomenclateurs qui, pendant la melfe, après la communion , prenoient du Pape les noms de ceux qu'il invitoit ce jour-là à manger , & -alloient de suite les prier : c'esl encore un usage aujourd'hui que l'Evêque prie à manger le Clergé avec lequel il officie solemnellement.

NOMISMA. Dans les écrits de Démosthene est un usage qui a force de loi écrite ; empreinte sur une médaille , ou la médaille même.

NONA. La neuvieme gerbe, ou partie des; fruits qui appartenoit aul Seigneur, & payée par le tenancier qui jouissoit du fonds à titre de bénéfice. La none étoit due à titre de droit de colon , & la dîme à raison du droit ecclér fiastique. Et si l'Eglise avoit cédé le fonds, pn lui payait la none & la dîme. Vt qui


Ecclejiarum beneficia habent, nonam & decimam ex eis ecclesiœ eu jus res funt, donent. ( Capitul. Carol. mag.)

NONAGIUM. La neuvieme partie du mobilier que les Curés précendoient leur devoir être remis par la mort de leurs Paroissiens.

NONNUS. Terme d'honneur qu'on donnoic aux anciens & aux Prieurs des monasteres d'où peut-être est venu domnus. Juniores autem Priores , suos nonnos vocent. ( Regula Sancti Benedifti. ) Nonnct , les Religieuses respe8:ables par leur maniere de vivre.

NORTMANI. Peuples Septentrionaux. Northus , septentrion. Ces Peuples ont donné leur nom à une belle Province de France. Man, homme.

NOTA. Maniere d'écrire abrégée , sans voyelles ni consonnes , mais par des lignes abrégés. Les Romains avoient de ces sortes d'abréviateurs. On trouve les notes de Tyrot1 expliquées dans la nouvelle diplomatique de Dom Coûtant.

NOTA. Note, ou signe dur chant. Il est incertain par quelle maniere ces tons furent marqués dans le chant, composé par Saint Grégoire-le-Grand. Les clefs , graduations d& lignes , & points placés sur ces lignes , sont de l'invention de Guide Aretin , l'an 10 avec les noms ut re mi, &c. pour désigner les sept tons naturels & fondamentaux.

NOTITIA. Chartre qui faisoit le récit d'uile donation , afin qu'elle fût connue de la poltérité, & qu'on ne vînt pas à la suite à en douter , ni à vouloir rentrer dans les biens donnés. Ces a&es étoient une précaution pour


l'avenir. Les uns étoient signés des dona- teurs, les autres seulement des rédacteurs.

NOVIGILDUM. Mulde& amende prononcées contre un voleur qui étoit condamné à rendre | neuf fois la valeur de la chose volée. In uo- vigildo je noverit redditurum. (Lex Burgund.) Niungildum, novem gildum, même sens.

NOVITAS. Usurpation, &:en terme de pratique nouvelleté. Pans la complainte de nouvelleté y \ le plaignant ne doit pas dire qu'il soit dé- pouillé de sa saisine.

KOX. L'usage confiant des François & des?;

Peuples septentrionaux étoit de distinguée1 les temps par les nuits. Tacite en avoit fait la remarque. (De moribus Germanorum.) Nec dierum numerum ut nos , fed noBium computant.

NUMERICÆ NOTÆ. Les caracteres romains onttoujours servi pour exprimer les nombres. Les c^ra&eres arabes ont été inconnus avant le quatorzicme flecle. Pétrarque commença un des premiers à les introduire. Ce seroit une marque de fausseté, si une chartre ancienne contenoit ces chiffres arabes dans sa date.

NU MM ATA. Le prix d'une chose payée en écu ; & encore les denrées.

NUMMI CAVI. En Allemagne on frappoit de ces pièces d'argent creusées en écuelle.

NUMMUS DE LEGIBUS. Monnoie d'aloi, qui a l'alliage prescrit par l'Ordonnance.

NUNCUPATIVUM TESTAMENTUM, Teflament énoncé de vive voix, .& quia sa force , sans qu'il soit besoin d'écriture. NUNDINÆ. Tournois.

NUTRIMEN % NUTRIMENTUM. Animaux


qu'on éleve , & dont on paie la dîme, comme les brebis, la volaille.

iNUTRITI. Ceux qui appartiennent à une 1 famille, ou qui y sont nourris, & encore le$ jeunes gens qu'on offroit aux Monasteres, & y étoient entretenus. Les Clercs qui étoient de la famille de l'Evêque. NYMPHEUM. Réservoir d'eau.


o

OBBA. Calice à anse ou à oreille, en usage * dans les anciennes Eglises,

OBEDIENTIA. Les Prieurés, petites maisons & granges dépendantes d'un Monastere. Les Religieux détachés du Monastere pour en régir les biens éloignés, s'appelloient Obe- dientiarii. C'est l'origine des bénéfices dits Prieurés, que les premiers titulaires étoient dits posséder, & tenere per obedientiam. Obcdientia est encore toute prestation due par Je vassal à son Seigneur.

OBLATÆ. Le pain azyme offert & présenté par le Sous-Diacre pour le sacrifice.Les oblatcs n'étoient pas toutes destinées pour le Sacrifice. Les Religieux les préparoient avec des cérémonies saintes, & les présentoicnt à l'Autel, où elles étoient bénites pour être distribuées à ceux qui ne communioient pas. On en mettoit sur la poitrine des morts en les inhumant. Oblatct est; encore une redevance de pains légers au Seigneur , qui s'appelloit droit d'oubLi. Pro minutis oblus debitis annuatim. ( Charta 1299.)

OBLATI. Enfans & jeunes hommes présentés dans les premiers temps aux Monalleres, auxquels on les consacroit. La regle de Saine Benoit prescrit les cérémonies de cette obla-* tion. On enveloppoit la main de .l'offert sur l'autel, avec un linge sacré : là ses parens l'exhérédoient en présence de témoins, & offroient en aumône pour lui quelque don m


Monastere. On lui mettoit la coule ; & quand il avoit pris l'espritde l'institut, onl'admettoit à la profession. On regardoit comme apostat le jeune homme qui recouvroit sa liberté dans l'âge où il pouvoit faire choix d'un état , quand il abandonnoit le Monastere ; en ces temps d'ignorance on vouloit que la. volonté d'un fils dépendît du caprice de ses parens.

IBLA TI MONASTERIORUM. Ces oblats n'étoient pas Moines profés. Ils s'offroient, & avec leur personne tous leurs biens à un Monaftere ; ils obéissoient à l'Abbé , qui se chargeoit de les nourrir & vêtir. Cette oblation se faisoit avec cérémonie. L'oblat presentoit quatre deniers. On lui pendoit au col une sonnette. Il reçoit dans le Monastere dans l'ordre des oblats , Oblati vel Dovati jusqu'à ce qu'il lui plût de faire profcssion. Il n'y avoit pour l'oblat aucun noviCiar à faire.

BL ATION ARIUS. Le Sous-Diacre qui avoie pour fonction d'offrir & présenter le pain ôc le vin à consacrer.

)BLIGAT10 DE NISI. Formule des contraCtans, qui s'obligeoient à des peines, en cas de contraventionà leurs promesses. «Obli» pabimus nos, & per obligationem de nisi. cc )BLIGATORES. Les Renoueurs ou Magiciens , qui passoient pour guérir ou donner des sorts & inspirer l'amour. 3BNOXIATIO. Formule de servitude que s'impose un homme qui renonce à son ingénuité, pour recevoir, dans ses pressans besoins, tous les secours & les alimens. Il étoit


même permis à un pere, dans un cas de pressant besoin , d'obnoxier ou vendre ses ^ enfans. La loi des Lombards, pour prévenir i les fraudes , ordonnoic de faire cette renon-'t ciation à sa liberté, en présence des Magistrats. Les cas ordinaires de la vente étoient, ou pour recevoir l'argent nécessaire pour • se racheter de la mort pour un crime commis , ou pour acquitter une restitution ordonnée par jugement, puisque le voleur demeuroit le serf de. celui qui l'avoit sait condamner, jusqu'à parfait paiement. OBOLUS AUREUS. L'obole d'or valoit 4. sois tournois. Obolus albus, les oboles d'argent: étoient d'une moindre valeur.

OBRYSUM, AURIBRICUM , OBRITIUM. Ot pur , ~Kebipo't'.

OBSENIUM. Droit de procuration, ou repas ; que le vassal devait à son Seigneur ; les Provinces le payoient aux Comtes, les Eglises, ? aux Evêques dans leurs visites, & à l'Archidiacre.

OBSTAGIUM pour obses, otage. Ces otages se présentoient dans les conventions importantes, & en cas d'infraction , ils étoient sous la puissance de la partie lésée juslu'à pleine satisfadion. Objiagiare, donner des otages.

OBSTARE. Embarrasser le chemin. Ostare, le même. OCCARE. Immoler, sacrifier, parce qu'on divisoit les vidimes.

OCCARE. Diviser la terre avec le soc de la charrue.

OCCASIO, oc CASZ ON AuE. Lever sur ses vaf..


faux des impositions pour différentes néces. fités, ou pour une guerre. Non occafionabo.

DCLEARE. Donner en dot. Ocleum, l'usufruit donné parle mari à sa femme.

3CTAL1UM. Mesure de grains. Quinque octalia filiginis. Ottolata terra , Portion de terre.

OCTOGILD, Voyez. Novigildum. ODORENCEC1. Chiens de chasse. Odora canum vis.

CECONOMUS. Les Eglises n'avoient dans les . premiers temps aucun fonds. Toutes les richesses n'étoient formées que des libéralités des Fidelles. Au quatorzieme siecle elles firent de fréquentes acquittions; on établit dans les Cathédrales des Economes qui administroient ces revenus, & les dispensoient.... L'Archidiacre étoit souvent l'Econome.

OFFENDlX. Les courroies dont on lioit les anciens livres.

OFFERRE. Homme & femme se trouvant dans le besoin de vendre des fonds, étoient obli gés de les offrir à leur famille avant de pouvoir les vendre à l'étranger.

OFFERTORIUM , grande serviette , ou étoffe de foie sur laquelle les Fidelles mettoient leur offrande.

OFFICIAL1S. Ministre, Coadjuteur. Officia* latus , Officialité des Evêques. ( Chart. ann. 1293.)

OI AN CIA. Espece de redevance. » Oances » est une rente. « (Chambre des Comptes de Blois.)

OLCA. Piece de terre fermée de haie ou de fossé. Oçha. Origine, occire,


OLEA TUS. Celui qui a reçu les derniers Sa- cremens. Oleatus & communicatus.

OLTREGIA. O&rôi ou permission accordée par le Seigneur à un vassal de vendre, en payant le laudimium ou laudes , les lods & ventes.

ONAGER. Machine de guerre pour lancer les pierres.

OPERA. Revenus pour l'entretien des Eglises, Fabrique , corvées des sujets. Operarius , di gnité dans quelques Cathédrales, Maître de fabriques.

OPERA TA. Hommée de vigne, la quantité de verges qu'un homme peut cultiver par jour. OPINATUS. Homme qui jouit d'une grande réputation.

OPTIONES. Soldats choisis, & Officiers qui distribuoient les vivres aux troupes.

OR A. MonnQie. Quindecim orcc libram faciunt, (Leges Caanti.) Et ailleurs, cui libet Cano- nico ora denariorum.

ORALE. Espece de voile que les Evêques mettent sur leurs épaules. Orarium, étole & manipule.

ORATIO. Permission de sortir, accordée p er le Prieur à un Religieux. Il la lui accordoit en priant pour lui, ou en le bénifTanr.

ORBIS. Canton, cercle. Orbis lemevicinus 9 le Limousin.

ORCA. Cruche à contenir de l'huile & du vin.

Or cas olei. Orcula, urceus, burette.

.ORDELA. Maniere de se purger d'un crime dont on est accusé. C etoit le duel, le fer chaud, l'eau froide. Voyez Ferrum candens. PRDINARII. Les Juges des lieux. Le Juge


dé l'Eglise, Chanoines des Eglises Collégiales. Les Chanoines de la Cathédrale sont appellés Ordinarii Cardinales, Bennon fut élu Evêque de Metz, étant Ordinaire de Scrasbourg.

)RDINATI. Les descendans & futurs héritiers, les ayans cause. Ut nec ego vel mei hæredes aut ordinati. (Chart. ann. 1124.) Ordinium, la postérité.

)RDO NIGER. Nigri Monachi, les Béné-» distins. Ordo albus , les Chanoines- Réguliers. Ordo griseus , les Cisterciens.

)RGANUM. Orgue, instrumentà vent&à bec de flûte. Ils furent connus en France l'an 7 5 7, fous le regne de Pepin. L'Empereur Michel envoya en présent un orgue à Charlemagne , quoddoliïs ex ære conflatis follibusque taurinis per fiflulas œreas mire flantibus, garrulitatem lyrx coxquabat.

)RIGINARII. Les Serfs, adflriéli glebx ^ & les Colons originaires, de ourine & orine. » Li Baron du pays qui sunt de bonne » orine. cc (Roman.)

)RTALEGIUM. Légumes & fruits des jardins.

)SA, HOSSA. La jambe. D'où vient houseaux ou guêtres. Ofatus , chaussé. Heuser ou chausser.

DSCULUM PACIS. Les Fidelles s'embrassoient avant la communion. On a substirué à cette cérémonie l'ofculatoire, dit la paix , que le Diacre porte à baiièr.

OSCULUM. hommage, parce que le Seigneur baise le vassal dans l'hommage.

OSCULUM. Don fait à l'épouse à cause du mai


riage. Ofclium feu donatio propter nuptias. (Ch. an. 1.257.) Ofcleare, douer une femme. OST. Armée, expédition militaire. OST AGIUM. Droit d'ofl, ou ce que les vassaux paient au Seigneur pour les dépenses de la guerre.

OSTAGIUM. Otage, ou répondant qui s'oblige jusqu'à ce que les conventions soicnt remplies.

QSTENSIO. Montre d'héritage. Les plaidant étoient souvent obligés de conduire le Juge sur les lieux, avant qu'il prononçât sur l'héritage.

OTHAN. Le Dieu des Saxons, avant qu'ils reçussent l'Evangile.


p

L Es Souverains Pontifes se sont servi, dans leurs bress, de l'abréviation P. C. poss confit" latum , pour désigner l'année du regne des Empereurs.

ÏACARE, PACATIO , PAGA. Payer & paiement. Origine, pax. On compose & on fait la paix en payant les dettes.

PACEM PROCLAMARE. Imposer silence, fonttion des Huissiers

PACIARIUS. Echevin. Ces Magistrats doivent s'occuper à maintenir le bon ordre la paix dans les Villes. Domus pacis, l'Hôtel-de-Ville.

PACTUM. Tribut payé par les sujets au Prince qui les a soumis , à condition qu'il les défendra & les protégera.

PACTUM. Loix reçues par l'accord & l'acquiescement des Peuples. PaBum Legis Salicæ. Nos anciennes loix n'ont point d'autre origine,

PADUIRE. Paître. Paduentia, droit de pâture. Pro paduentiis herbarum.

PÆDAGOGIANI. Jeunes gens de qualité élevés à la Cour des Princes, & qui avoient des Gouverneurs. Pager.

PAGANI. Les Idolâtres reçurent ce nom des Chrétiens, au quatrième siecle. Constantin. défendit le culte des faux Dieux, qui se ré- sugia dans les campagnes , in pagis. PAGELLA. Petite pièce.

PAGENSËS. Les sujets d'uti district qui VI.

Voient seus la même loi & lé même Comto.,


Et encore les ayans & les Cultivateurs. Gleboe obnoxii.

PAGINA. Fonds de terres. Pagina terra, piece de terres limitrophes , compaginantes. i PAGINA. Chartre, diplôme. Paginare , parapher.

PAGIUS. Avant le regnede Charles VI, Page étoit le nom des plus viles Domestiques & des Valets, à Pagibus, d'où on les tiroit.

PAGUS. Petite étendue d'un pays. Regio est le tout. Pagus , les parties principales. La division de Pagus formoit les villes, les châteaux & les bourgs. Ut in ipso pago cœnomannico. (Chart. Childeb.)

PAILLARDUS. Quid faciendum illis malis paillardis ? (Sermons de Menot.)

PAISSO. Pâture, paisson des porcs à la glandée. PALAFREDUS. Cheval de monture. Palefroi.

Palafridus, Palafrenus. Origine , Palefrenier. ^ PALANTIA. Palatinat, jurisdiction suprême des Comtes Palatins ou des Comtes du Palais. Palas, palais.

PAL AT A. Pieux, échalas & ornement des habits. » Je ne vettrai en palletot. « (Rom.) PALATIA REGIA. Nos Rois en avoient beaucoup de dispersés dans les Provinces qui étoient de l'ancien patrimoine ; c'est le sens du terme publice aftum carijîaco , palatio publico. Les Rois tenoient leurs plaids dans ces Palais, & y célébroient les grandes fêtes. Les incursions des Normands, au neuvième siecle, détruisirent une grande partie de ces châteaux, qui ne sont plus guere connus que par les datés des Chartres qui rappellent 1,


lieu 09 les Rois les consirmerent. Les plus télebres sont, Carijiacum , Aquis granum , Attiniacum, Comptndium , Gondulpki villa + Laudunum, Metense , Parisiense , Saponaria , Scarpolla , Silvanetum, Stirpiacus, Turones, Vitriacum.

ÎPALÀTINI. Officiers des Empereurs Romains à qui on éroittenude donner communication de ses possessions.

PALE A. Chapitres ajoutés au texte dé Graa tien.

PALECTUS. Espece d'arme ancienne. PALET A. Le chaton d'une bague, mesure de grains.

PALETARE. Exercice militaire dont parlè Vegece. Ad palum dimicare. » Viendrent la» rasins paleter. 15 (Rom.)

PALFERRUM. Infiniment de fer pour renverser les murailles dans les attaques des places. Le paufer des moulins.

PALIUM, PALi TiUM. Enceinte de palissades. PALLA J PILA. Ballon & voile. Palla holoserica. Linge d'autel. Palliare, vêtir. D'où vient l'expression métaphorique pallier ± feindre, simuler.

PALLAGIUM. Pellage, droit perçu sur les bateaux qui abordent & touchent le rivage* Origine a ~pellere.

PALLIA. Droit de manteau. Les commen- saux recevoient ces marques de la libéralité de nos Rois. Chappes qui servoient encord a d'autres usages qu'à être portées. Diversa pallia quibus parzetes Ecclesiæ. ornabaluur i étoffe de foie dont on faisoit ces ornemens4 PalUa. vaulium. 71 Et lé: mantel à son coi


» li pandit, riche d'orfrois, de paille alexan» drin. cc (Rom.) Delà vient le terme po'èle, ou drap noir, avec un orfroi d'argent en croix, dont on couvre le cadavre des Fidelles.

PALLIUM. Drap nuptial. Pallio cooperire, ancienne cérémonie pour légitimer des ensans , en épousant leur mere. Par dessous » le mantiel. cc (Rom.)

PALLIUM. Manteau. Les Chrétiens prenaient cet habit en embrassant le christianisme. On disoit d'un Gentilhomme qui devenoit Chictien , de togd ad pallium transiit.

PALM A. Soufflet. Palmare, souffleter. Palma. Petite mesure de grains autant que la main peut contenir ; droit des Seigneurs 1 ur les marchés, appellé autrement droit de coupelle. PALMARIUS. Pélerin qui avoit visité les lieux saints à Jérusalem. Ces Voyageurs avoient soin de rapporter des preuves sensibles de leur pèlerinage, en portant sur eux des branches de palmier de Syrie. » Et de 33 Jérusalem venons , ,ves les paumes que 35 nous portons. « ( Rom. ) Et ailleurs ils sont appellés Paumiers. Les Paumiers , de retour en leur patrie, étoient reçus par le Clergé en procession.

PALM ATA. Espece d'exercice de pénitence, que les pécheurs pratiquoient, & qui confistoit à se frapper la main contre le pavé. Palmata est encore le contrat d'achat & de vente qui se consommoit entre le vendeur & l'acheteur, parce que celui-ci frap-, poit dans la main de l'autre. FALMENTUM. Pressoir.


PALMUS. Mesure des étoffes.

PALPARE. Lancer & brandir la lance. Palpatis lanceis,

PALTORARIUS. Homme vain & méprisable.

>5 Truans étoit, pautoniers & coquins. « ( Rom. )

PALUS. Borne. Palus justitiarius. Les esclaves étoient châtiés, nudi ad palum. ( Loix des Lombards.)

PANAGIA. Eucharistie ou Pain béni. PANAGIUM. Apportionnement fait aux filles quand on les marioit. Voyez Apanare.

PANAGIUM. Redevance au Seigneur pour la permillion de la glandéc.

PAN AL ATA. Mesure de terre. La mesurede terre étoit une canne qui se divisoit en pans, Trois mesures de terre , tres panalatas terra ± & encore mesure de froment.

PANARITIUM. Abcès sous les. ongles, panaris. Origine , ~Ylctfiovvxov. Ce[terme grec est le mot de ce mal, & l'étymologie de l'ex. pression françoise.

PANCERIA. Espece de cuirasse qui couvroit le ventre. Nos anciens la nommoient la paniere.

PANCESSERIUS. Boulanger, mot grec & latin.

PANCHARTA. Chartre par laquelle les Rois confirmoient les anciennes donations dont les titres étoient perdus. Ces panchartes étoient des registres dans les Eglises où toutes les chartres étoient ramassées. Origine , n ~ctv.

PANDARE, PANDIARE. Mettre le ban, droit du Seigneur. Ban du m, bannum.


fANDOX. Un buveur. Pandoxare, vendre drç vin à la taverne. Vendat cerevifiam quam patin doxavit.

PANELLUM. Page délivre. Panellaret inscrire & immatriculer sur un registre, comme si l'on disoit, in paginam referre. 1.

JANEM ET VINUM. (ESSE AD) On entend les fils de famille & les Domestiques, i Etre émancipé ou mis hors de pain. fANETARIUS. Boulanger. On appelle Pane- | tier , le grand Officier de France, préposé au pain de la bouche du Roi. Le Grand-Panetier avoir les Boulangers sous sa jurisdiaion, & faisoit visiter leur pain. Cet Officé de Pa. netier étoit encore une fondiondans quelques Eglises.

PANIS FORTIS ET DURUS. Peine imposée en Angleterre aux criminels qui gardoienc un silence opiniâtre dans les interrogatoires. On prononçoit contre eux le jugement de pain fort e dur, qui consistoit à les tenir dan * un cachot, où ils avoient pour toute nourriture du gros pain ranci.

NIS GRADILIs. La ville de Constantinople manquoit souvent de pain. Les Empereurs prévenoient la disette par les envois de bled qu'ils tiroient d'Egypte. Ils faisoient distri-. buer du pain au Peuple. Les distributeurs le plaçoient sur des degrés. Ces pains étoient délivrés aux Citoyens aisés, & on acquéroit un droit à cette distribution, quand on devenoit propriétaire d'une maison.

PANIS NATALITIUS. Pain choisi & délicat que les Laboureurs doivent Présenter au Seigneur te jour de N.O& ' " '


PANNA. Grande chaudiere à cuire l'eau salée , & à faire la lessive.

PANNA. Piece de bois traversante, & la traverse des Eglises Cathédrales, qu'on illumine quelquefois, qui regne dans la largeur de l'ambon. PANNUS. Pan ou partie. Cum panno loricæ.

On dit à présent le pan de sa veste. Pannus, étoffe garnie d'hermine & fourrée. Penna , le même. » Dou mantiel su la pene chiere.

( Rom.)

PANNUS. Pannonceau., étendard que les grands Seigneurs avoient droit de faire porter devant eux à la guerre. Ces Pannonceaux étoientplan-, tés dans les lieux de la jurisdiction des Princes , Evêques, Abbés. Bannum, ban, tire sou origine de pannus.

PANTANUM. Piquet & digue 011 on arrête les eaux par des fascines. Cum fylvis, pantanis & rivis. (Chart. 1033.)

PANTHERE. Filet propre à prendre les canards & tous les petits oiseaux. Origine, ~nserôapa.

PANTONAR1US. Gardien d'un pont ou passage.

PANUCULA. Ulcere.

PAPA. Pere, qualité commune autrefois aux Evêques. Domino Paptz N. salutem, Papa Chro- degandus ; il étoit Evêque de Metz. Grégoire VII donna un décret dans un Synode de Rome, par lequel il réserva aux seuls Souverains Pontifes le titre de Pape. Papare , gouverner l'Egliie. Innocentio papante. (Chart.)

PAPAGALLUS. Perroquet, oiseau des Indes.

Papegué. L'exercice de tirer le papegué ou. l'oileau, s'est introduit dans plusieurs Villes, où on accpidoit le prix à celui qui l'attei- gnou.


PAPAS. Infiituteur, Pédagogue, & encore Clercs ou Prêtres, & revenus de leur bénéfice. Canonici obtinuerunt medietatem papatuum. (Innoc. III.) i Il paroît que Papatus est le même que | dientia. Prioré dépendant des monasteres. PAPELARDUS. Papelart, hypocrite.

Ils vont faisant le papelart,

Si ont le cuers plains de niai art,

( Rom. )

PAPELINA. Le vin de Papeline. Quand tes Chanoines de Rheims vivoient en commun, ils avoient certains jours de fête où on les, régaloit. Cet extraordinaire s'appelloit papeline , parce qu'on les appelloit au ion d'une cloche, campana quæ papeline est vocata, suprà refcélorium capituli collocata.

PAPILIO. Tente, dais, par sa ressemblance aux ailes du papillon.

PAPYRUS. Plante d'Egypte dont on travail- loit l'écorce pour en former des tablettes „ des cordages , des nates, des habits , des couvertures de lit, des meches de lampe.

PAR. Les époux. Le mariage fait & produit çettè égalité par l'amour mutuel & conjugal.

A mouyller la prins & a per. (Rom.)

PAR INTEGER. Vassal qui possédoit seul un fief., Semi^par, le vassal qui ne jouit que de la moitié. Les vassaux asfifloient aux plaids du Seigneur, & y jugeaient avec lui les différends. C'étoit un devoir , & en cas d'impos* fibilité ils s'excusoient, & y envoyoient un représentent pour eux, Le surnom Pares fut


- propre aux co-vassaux qui n'étoient tenus envers le Seigneur suzerain qu'à lui rendre hommage, & qui tenoient leurs principaux fiefs.

PAR LITTERARUM. Expression ancienne,parce que les lettres le plioient en deux.

PARADA. Le lieu du vaisseau dessiné pour y prendre du repos.

PARADISUS. Parvis des Eglises, sou vent couvert par un portique. On enterroit autrefois dans le Paradis. Il faisoit partie de l'Eglise. P ARAFERNALIA BONA. Les meubles ou v immeubles qui n'entrent pas dans la dot da de l'épouse, & dont elle a une libre disposition. Origine, ~<I>épyn) dot.

PARAGAUDA. Garniture d'habit, frange. JPARAGIUM. D'égale condition. Origine , pares. Le par age des filles consiste à les marier à leurs pairs ou d'état égal. Par age, signifie la nobleïïe. » Gentil su de parage, » & d'avoir su manans. « (Rom.)

PARAGIUM. La portion de bien que les cadets reçoivent de leur ainé, sans qu'ils soient obligés de lui en faire hommage. Appara[ gium , la partie de l'hérédité que le pere destine à son sils puiné. Fille apparagée. (Cou- lume de Tours.)

PARAMONARIUS. Attaché à une Eglise , & qui y fait sa résidence, manfionarius.

PARANGARIIE. Le même que angariæ, corvées & fournitures d'équipages.

PARANYMPHI. Les jeunes gens qui sont cortege à une jeune épouse, & qui la présentent au Prêtre.

PARAPHONISTÆ. Les Chantres,


P ARAPSIS. Plat, écuelle. Origine, absis % foyer d'une ellipse.

PAR ATA. Homines de parata, les sujets d'utvi fief main-mortable. Les Seigneurs s'étoient^ réservé le droit de parée, qui consistoit àï poursuivre & à arrêter un sujet suyard oui coupable dans le territoire d'un Seigneur voiiin. Parata , le droit de parée. 1 PAR A TA. Droit de procuration. " PARATiE. Les dépenies faites par les Pro- j vinces pour recevoir les Envoyés du Prince, appellés Missi Dominici. Missis nofiris pa- ratas faciant. (Præcept. Lud. Pii. ) Dépenses pour la réception des Evêques & des Archidiacres.

PARATICUM. College, école. Paraticus

Pensionnaire d'un College. ] PARATOR. Passementier. PARATORIUM. Sacristie & vefliaire, lieu dessiné à blanchir les toiles.

PARAVERED ARII. Les Colons qui étoient obligés de fournir les chevaux d'ordonnance pour les chemins de traverse. Veredum, chemin public. Non ad iter aliquod paraveredos accipiat. (Capit. Caroli Calvi.)

PARCENARIUS. Celui qui partage en commun , Comparsonnier. « Cil ot la terre de 3' Courtenai en parson. « (Manuscrit. ) Le Par/on, c'est-à-dire, partage des gros fruits aux Chanoines. (Stat. Tullens.)

PARCUS. Parc. Origine, imparcare, renfermer dans une enceinte des animaux pris en dom* ' mage.

PARCARIUS. Berger.

PAREDRUS. L'art de l'enchantement & de la magie,


PAREGORIZARE. Adoucir. Les Medecins délignent les lénitifs par le terme paregorica. LPARENTALIA. Repas que les Payens don| noient à leur famille à la mort de leur proche, pour honorer sa mémoire.

t PARENTELA. La loi Salique accordoit la liberté à un homme qui avoit des sujets de mécontentement de sa famille , de renoncer à sa parenté & à son lignage, dans la Cour des Plaids, & assisté de douze témoins ou jureurs. Alors il n'héritoit plus des parens qu'il avoit reniés.

PARER1I , PARERI A. Pairs, pairie. fARES. Les Seigneurs d'égale condition, &

le plus souvent les Comtes. On entendait encore les hommes du même état. Les Evêques avoient leurs Pairs. Ego Godegrandus , cum consensu omnium Parium noflrorum Epis~ coporum. (Meurijf.) Les vassaux d'un Seigneur suzerain étoient surnommés Pares. C'étoic une Loi générale qu'on ne jugeoit personne sans avoir appellé des égaux pour le juger. Unusquisque per Pares suos judicandus ejh (Leg. Henrici primi , Angl. Reg.) Le Seigneur de son côté, étoit obligé d'ajourner ses Pairs. Le Roi avoit ses Pairs , qu'il ajournoit. Ces Pairs du Royaume n'étoient jugés que par leurs Pairs. Les Pairs s'appelloient encore les Barons du Seigneur suzerain, ut Baronej omnes, qui Pares cafielli vocantur. (Chron.) L'Evêque de Châlons en: dit Baro & Par Franciæ. (Arrefium anni 1267.) Nos Rois n'avoient que douze Pairs. Ils avoient choisi douze vassaux qu'ils avoient revêtus du titre çta Pairs.


PA RES COMMUNIARUM. Les Assesseurs du ) Maître-Echevia des Villes, qu'il choisissoit pour ion conleil. I PARIA. Société , confédération. Pariez , redevances féodales & hommages. ] PARIAGIUM. Les Eglises offroient aux Princes & à de grands Seigneurs une partie de ? leurs fonds , à charge de les prendre sous leur protection, & de leur garantir ce qu'ils se réservoient. Cela s'appelloit association , panage.

PARICULA. Chartre conforme à l'original.

Paricuia charta.

PARISIENSES. Monnoie plus forte d'un quart que les sols tournois. Trois sols parisis valoient quatre sols tournois.

PARISIUS. La Ville de Paris. Ce mot est indéclinable dans les dates des anciennes chartres. ARum Parisius.

PARLAMENTUM. Conférence publiquepour discuter des affaires importantes. « Après =» prisrent li Barons un Parlement à Sois» fons pour savoir , &c. « (Vill. Hardouin.) PARLAMENTUM. Assemblée des Etats & des Villes, pour décider des intérêrs communs. Les Grands du Royaume, c'est-à-dire , les Comtes & les Evêques, étoient convoqués par nos Rois pour délibérer. Ces Assemblées s'appelloient le Parlement. Eodem anno Lu- dovkus (VII) magnum Parlamentum Vezeliaci congregavit. lbi Archiepiscopi & magna pars Baronum Franciæ convenerunt. Philippele-Bel rassembloit deux fois par an le Parlement. Saint-Louis le convoqua souvent à Paris. Philippe-le-Bel fixa & rendit sédqn- taire le Parlement de Paris.


PAROCHIA. Anciennement signifioit l'étendue de la jurisdiction d'un Evêque 6c son diocese.

PASSAGIUM. Voyage à la Terre Sainte. Ce pélerinage s'appelloit le passage.

PASSIVUS , PASSIVA LIBIDO. Libertinage > passions immodérées.

PASTINAGIUM. Droit de mener paître les porcs dans la forêt, les paftinages. Pastio, même sens. Ce droit s'appelloit panage , paisson , aujourd'hui glandée.

JPASTOPHORI. Prêtres idolâtres qui' portoient dans de petites maisonnettes les simu. lacres des Dieux.

PASTOPHOR1UM. Parvis d'un Temple, Sacristie.

PASTORELLI. Avanturiers, fadieux tirés des campagnes, qui prétendoient qu'ils devoient délivrer la Terre Sainte. Saint Louis les dissipa. 41

P ASTORIUM. Entraves des chevaux. PASTUS. Droit de procuration , ou réception que les vassaux doivent au Seigneur quand il est en voyage. Passus cabaLLi, nourrir les chevaux. Ces passes s'étendoient jusqu'à l'équipage de l'Envoyé , Missus Dominicus.

PATÂCUS. Patagon, monnoie dite autrement Patare.

PATELLA SALIS. Saline. Jus unius patelle apud Marsal. (Chart. 1 1 38.) Le sel se forme dans des bassines de fer de tole, réunies ensemble , sous lesquelles on allume le feu.

PATER IMPERATORIS. Titre des Parrices chez les Empereurs d'Orient.

PATERINI. Les Vaudois appelles Paterins

Patalins 5 d'où vient le mot patelin.


PATICUS. Commerçant. Patichum, societ ! de commerce. Origine, paélum.

PAT1TUR. Catalogue des Chanoines absens, , & excusés pour cause de maladie. Ce registre ' s'appelloit le patitur.

PATRIAM SE DEFFENDERE. (PER) Rendre le Public juge de bonté de sa cause, & se faire rendre justise par d'autre voie que par le duel. On n'y provoquoit ni les femmes ni les vieillards.

PATRICIUS. Les Empereurs de Constanti- % nople faisoient la promotion des Patrices, Constantin créa cette charge importanteë' Les Patrices de Sicile & d'Italie avoient le commandement de ces Provinces. Les P a-i trices de Rome en devinrent les Préfets, ProefeEli. Etquand l'Empire d'Orient s'affoiblit, & que les Lombards furent subjugués, les Î Rois de la seconde race prirent le titre de Patrice. Pippino Regi Francorum & Patricio ' Romanorum. Le Patriciat de Charlemagne ne signifioit que l'autorité de Souverain dont il étoit revêtu en Italie &à f ome. Les Papes offroient aux Rois de France 1e Patriciat ^ ce qui veut dire qu'ils supplioient nos Rois de prendre Rome sous leur proteétion, & de la gouverner en So' :rains< La France a eu ses Patrices ; mals le Patriciat fut un titre qui devint propre dans le Royaume de Bourgogne, t qui donnoitau Seigneur qui en étoit revêtu l'administration de l'Etat. PATROCINI A. Les reliques des Saints: Sic me Deus adjuvet & illa fanffa patrocinir , formule du serment d'Hincmar, qui juroit en touchant les reliques, suivant l'usage de ces temps*


PATRON ATICUM. Les hommages & services que l'affranchi dévoie à celui qui lui avoit donné la liberté.

PATRONATUS. Droit de patronage , on d'établir des Minières dans les bénéfices. Ce droit a été acquis par les Laïques, pour avoir fondé, doté ou bâti ce qui étoit nécessaire à l'entretien des Bénéficiers. Dans les premiers temps ces Patrons inslituoient & deftituoient à leur gré les titulaires des bénéfices de leur patronage. Louis-le-Pieux réduisit ces droits à celui de la présentation - des sujets à l'Evêque, sans pouvoir priver de leurs bénéfices ceux qui avoient été trour vés capables. (Capitul. de l'an 816.) Ces Patrons s'appelloient dans les premiers temps Abba Cornes, Abbas Laicus.

PATUUM. Vient de Pascere. Pâturage appelle en quelques Provinces pati.

PAVENSES. Grands boucliers. Pavois. Pavefiat or, les Soldats qui portoient cet écu, Pavessiers.

PAVO, PABO. Espece de vêtement destiné à envelopper les corps morts.

PAUPERTAS. Défaut, manque de quelque chose , & encore un bien très-médiocre. Ojfero de paupertate ined calicem.

PA UPERTAS JURATA. Il n'éroit permis d'aliéner ses fonds , & sur-tout un fief, qu'après avoir juré que cette vente étoit néces[• saire, & l'avoir prouvé par témoins ; précaution sage, qui conservoit les biens dans t les familles. » Hom ou feme qui a fié ne » peut vendre que pour dethe conue ou » provée en cort. çc (Assises de Jérusalem.)


Et le vendeur étoit obligé a démontrer que c'étoit le seul moyen qu'il eût pour sortir d'embarras & payer ses dettes.

PAUSA. Pause , repos , intermission , mot connu & employé par Lucrece. Deinde fia pausa parumper. ( Lib. VI de naturâ.) Les morts étoient désignés par Pausantes, & le sépulcre par Pausatorium, expressions qui désignent le dogme de la résurrection. Pausium, lieu pour se reposer. Le sceau de Hugues de Bourgogne représentoit un château avec trois tours, & cette légende, paucium viatitis, repos pour les voyageurs.

PAX. Cette paix que les Martyrs & Confesseurs demandoient pour les pénitens , n ctoit que la remise d'une partie de la pénitence que l'Evêque imposoit aux pécheurs publics, en les réconciliant à l'Eglise.

PAX. Baiser de paix , & l'instrument que le Diacre présente à baiser.

P AX. Le droit du Seigneur pour les lods &'ven res. PAX ECCLESIÆ. C'est le privilege accordé aux Eglises, & le droit d'asyle accordé à un coupable qui s'y étoit réfugié, de ne pouvoir point y être saisi.

PAX VILLÆ. Le district & l'étendue ou banlieue d'une Ville, où les Echevins exercent la police & ont jurifdi&ion. D'où les Echevins ont été appellés Homines pacis , & encore Paciarius.

PAXEVA. Digue de pierres pour retenir l'eau des moulins.

PAXIMAfIUM. Gâteau cuit deux fois. Punis paximatus , pain recuit.

PECEIUM. Droit sur les débris d'un vaisseau qui


quia fait naufrage. Peceium navium, naufrage, de pecia, piece, morceau. Dans les vieux romans especcer fpecier, mettre en morceaux. iPECOLLÙS. Pieds & support. » Un faudestuel dont li pecol.cc (Rom.)

PECTARE. Le même que pagare, payer. PECULIUM. Les biens propres dont lepouse peut disposer.

PE CULiUM. Les bêtes àcornes & de Comme , & encore les biensdont le ser/ pouvoitditposer.

PECUN1A. Le pécule, l'argent & les biens propres, & le bétail. Ut nulla pecunia viva vendatur nisi , &c. (Leges Guillelmi Notki.) La monnoie ou l'argent monnoyé s'appelloit pecunia operata , sicca.

IPEDA, PEDALE. Espace de terre mesuré par pieds.

PEDAGIUM. Taille, imposition appelles payage.

PEDANEUS JUDEX. Juges des Tribunaux inférieurs, des hautes & moyennes Juslices seigneuriales, qui voyagent pour se rendre à leur Tribunal.

PEDATURA. Espace de terre déterminé & propre à y placer quelque chose. Pedaturas duas vineæ , l'espace d'un camp pour y placer des troupes.

PEDELLUS. Bedeau. Il est droit sur ses jambes, & non assis , dans les cérémonies.

PEDICA. Piege à prendre le gibier. Liens ou bridons pour empêcher les chevaux de faire dégât, piece de terre & doigt du pied.

PEDIFICARE. Mesurer un terrain avec ses. pas. On le parcouroit dans les ventes pour en faire reconnoîtreles limites.V. Percalcare.


PEDONES. Soldats d'infanterie , Piétons. Nos i anciens Poëtes les nomment Paoniers, Paons. PED U LES. Chaussure qui couvre le dessus du f pied & la jambe. Paire de bas.

PELA, PELUM. Château.

PELEGIA. Querelle.

PELHARIUS. Revendeur.

PELLICIA , PELLICIUM, PELLICIO. Habit fourré, pélisse, dite chez nos anciens péliçon. PELLUM. Ornement sacerdotal.

PEN A. Colline, mot des anciens Gaulois.

Pen, signifie hauteur. Le Mont Appennm. PENALDUS. Penaul, mesureà-peu-près égale au bichet.

PENDEARE SUPER FEODUM. S'emparer d'un fief. Origine, pennones , ban ou drapeau que le Seigneur faisoit développer iur ion fief.

PENDERE , PEN DU TU s. Pendre. Ce supplice esi très-ancien en France. Si quis homo propter furtum comprehensus fuerit, judicio Principis pendutus. (Loix ripuaires, Tit. 79.)

PENIGELDUM. Paiementd'argentpour quelque redevance. Voyez geldum , redevance.

PENNONES. Ordonnances ou Bans, & l'étendard qu'on le voit quand on proclamoit un ban. Penuncellus, panonceau , ou petit étendard que les Chevaliers Bachelets portoiciu: le Chevalier Banneret portoit l'étendard quarré.

PENSA. Le poids & la pesée.

PENSARE. Penser, disposer, payer, panser un cheval, peser.

PENTICIUM. La partie saillante d'un toit, appentis.

PENULATUS. Fourré. Voyez Joderatus.


PEPIGNA, PEPIGENEA. Monnoie de peu de valeur , qu'on croit être la même que celle de Poitou , Pictaviensis.

PEPLUM. La guimbe des Religieuses ; neVAcr, dans l'Iliade , est un vêtement des Divinités & des Princesses.

iPERA. Besace. Les Voyageurs saisoient bénir léurbâton & leur besace par les Prêtres avant d'entreprendre un pélerinage. Sacerdos habebit oblationes pro baptismo & perd, ( DipL ann. 1234.)

PERA. Digue faite de pierres. Origine, petra. PERÆQUATORES. Officiers du Prince établis pour asseoir & répartir les tailles & les impôts, en observant les loix de la justice distributive.

PERAMBULATIO. Vue & descente de lieux par des Commissaires , pour reconnoître les limites des propriétaires qui sont en contestation.

PERANGARIA. Angaria, est une servitude personnelle. Perangaria , servitude réelle qui affe&e les biens chargés de redevance.

PERCALCARE. Cérémonie de l'investiture, qui se faisoit avec pompe dans les donations ou ventes. L'investi se faisoit accompagner d'hommes à cheval , & parcouroic toute l'étendue des terres acquises ; on dressoit là-dessus une chartre. Campum etiam percalcari fecit & tradidit. (Chart. ann. 1096.) PERCATIA. Distributions quotidiennes des Chanoines, distinguées des gros fruits.

PERCURRIBILIS MONETA. Monnoie qui a cours, & qui cst reçue pour, une valeur con-


PERCURSUS. Droit de parcours. On ne connoît à présent que celui des animaux qu'on peut faire paître sur les terres du voisinage. Sous le gouvernement féodal, il y avoit ua parcours d'hommes qui dépendoit des conventions mutuelles des Seigneurs des fiefs ,| qui permettoient à leurs serss vassaux de paflfer dans un autre lieu, & de demeurer ailleurs , d'y épouier une femme, &c. Con- ceffimus percursus, ità quod nec homines nostri in terra fuâ retineri valeant , &c. (Tabulaire de Saint Benigne.

PERCURSUS. Territoire, redevance en avoine.. PERDA. Perte. A re perditâ. PERDICETA. Machine à élancer des pierres aux ennemis. » Mettent François truis per- ] 53 driaux, getans pierres aux enviaux. « (Rom.) !PEREDES. Encensoirs & navettes. PEREGRINATIO. On imposoit aux grands pécheurs , pour satisfaction , des pélerinages. Les loix de Henri d'Angleterre condamnent un Prêtre qui a révélé la confession, omnibus diebus vitœ. sucz ignominiosus ptregrinando pŒniteat. Le pèlerinage à Saint-Jacques, à Rome, à Jérusalem , n'étoit pas seulement une peine canonique , elle étoit encore peine civile. Les Princes y condamnoient certains cou-- pables pour fait de vol.

PEREGRINUS. On célébroit autrefois dans l'Eglise de Rouen la sête de', Disciples d'Emmaus ; ou, pour mieux dire , on la représentoit. Cette pieuse comédie avoit pour Adeurs des Chanoines à longue barbe, en chappe & en bâton de pèlerin, qui rencon-


troient Jesus de Nazareth avec une croix sur l'épaule. Après tous les discours , on entroit dans une tente dressée au milieu de l'Eglise , où étoit un banquet, & le Prêtre reprélentant Jesus disparoissoit à la fraction du pain. La cérémonie finissoit par des hymnes, Surrexit Chrijius, &c.

PEhENDINARE. Remettre au lendemain, différer.

PERFECTI. Titre vain que prenoient les Disciples de Valentin , & nos Albigeois.» Li » Bougres li parsés. (Rom.)

PERFORAT^ CHARTE. On perçoit quelquefois les chartres judiciairement pour en reconnoître l'authenticité. Tabula in presentiâ Judicis perforentur, & nihilominùs tabulæ flabiles permaneant. (Loix Ripuaires.)

PERGA. Piege que les Chasseurs tendent aux bêtes fauves.

PERGAMENAM DE TERRA LEVARE.

Cérémonie observée par le donateur , qui prenoit à terre l'encre , la plume & le parchemin , & les présentoit au Notaire ; ce qui servoit à prouver la liberté de l'atte. Cérémonie dont il étoit fait mention dans la chartre. Pergamenam cum atrammtario de terrâ levavi , paginam guidonis Notarii tradidi & scribere rogavi. ( Chartre de Malthide de 11 02. )

PERGIA. La Pergie, le droit d'amende qui revient au Seigneur , pour dommage fait par les animaux repris.

PERGULA, PERGULUM. Estrade élevée , sui? laquelle on plaçoit dans les Eglises des vases précieux pour ornement. Item, treille, de vigne.


PERIBOLUM. Le pourtour d une Eglise j l'enceinte , en grec ~riepi'eoxoç.

PERISTER1UM. Ciboire où étoit suspendue une colombe, ~siê£/ç-éçce, dans laquelle étoit une boîte d'or qui renfermoit la Sainte Eu- charistie.

PERMENT ARIUS. Tailleur d'habit, à pa- randis veflibus.

PERNÆ. Nacre de perle, d'où est tiré pe- rula, perle.

PERO. Sac de cuir. Ferons . souliers de cuir cru & garni de poils.

PERPORTARE. Le même que guerpire, renoncer & se dessaisir.

PERPUNCTUM. Pourpoint ou corset. « Un 55 Héraut qui étoit de propoint vêtu. cc (Rom.) Il étoit fait d'étoffe doublée & piquée. PERQUISITUM. Bien appellé acquêt, acheté à prix d'argent, & qui ne vient pas d'héritage de ses ancêtres.

PERSONA. Dignité. Amittereperfonam, perdre sa liberté.

PERSONNE. Clercs qui possédoient des bénéfices. On accordoit aux Monasteres & aux Chapitres des bénefices, altaria, à condition de npmmer un desservant, Personam , & quelquefois ces Chapitres obtenoient la grace d'être exempts du personat , ce qui s'appelloit altaris redemptio , altaria à personatu Libéra : Alors ils déléguoient des mercénaires pour desiervir, & ces places amovibles s'appelloient Junioratus.

PERSONARII. Ceux qui possedent en commun & ont une part. Les çohéritiers, dits comparsonniers.


PERSUS, PERSICUS. Couleur tirant sur l'azur, anciennement couleur de pers.

PERTINENTES HOMINES. Les sujets, autrement Tetientes, & aussi les serfs. Pertinfntibu.r libertatem donare.

PERTUSAGIUM. Redevance au Seigneur pour la liberté de vendre en détail du vin, & de mettre le tonneau en perce.

PES. Nos anciens faisoient tailler le nez aux malfaiteurs, c'étoit la premiere peine ; s'ils récidivoient, on leur faisoit tailler le pied , pedis âmputatio. Quelquefois c'étoit la premiere loi pénale, sélon la qualité des crimes. (Loix de Saint-Louis , Capitulaires de l'an 813. )

PEDES LINEI vel LIGNEI. Superstitions de nos peres , qui exposoient sur les grands chemins des formes de pied d'homme pour guérir les maladies.

PESTILLUM. Le pilon , dit autrefois peflel.

:n Li uns porte un pestel , & li autre un mor« tier. ce (Rom.)

PETALUM. Lame d'or que les Prêtres Juifs portoient sur le front. Saint-Jean est appellé Petalicus parce qu'il la portoit.

PETITIONARIUS. Les Quêteurs qui couroient de Province en Province, chargés de reliques, pour lever l'argent nécessaire à la construction d'une Eglise.

PETITORIUM. L'action au pétitoire , dite calumnia.

PETORITUM. Voiture à quatre roues. PETRA seu LAPIS. Poids de douze livres & demie , & mesure. T'res pctratas srumenti.

PETRARIA. Carrière , & machine de guerre


à lancer des pierres, nommée perriere & mangonelle.

PFALBURGENSES. Fauxbourgeois qui se faisoient recevoir dans une Ville, & prétendoient jouir du droit de bourgeoise dans celle qu'ils avoient quittée.

PHALA. Cape, habit de femme; & encore tour de bois, appellée fale ou béfroi ; 6c aussi fallots. » Portent brandons & mettent » failles. «( (Rom.)

PHALANGA. Bâton. Phalangarii, les Portefaix qui suspendent des sardeaux sur des bâtons.

PHALANGETICUM. Droit sur le transporc des marchandises qu'on transporce à bras à l'extrémité des bâtons, dits phalanges. Les Anatomistes appellent le doigt phalange.

PHALARICA. Lance très-longue , avec laquelle on se défendoit sur les tours de bois, Phala.

PHALERA. Ajustement & parure de femme. PHANTASIA. Spedres, santômes. PHARUS. Candélabre en forme de croix , de triangle, &c. qu'on illuminoit dans les so- lemnités.

PHRYG1UM. Maniere de travailler l'or & l'argent, opere phrygio. Phrygium, lignine aussi la couronne papale, la tiare. Constantin la donna au Pape Sylvettre.

PHYLASTERIA. Amulettes pour se preserver des maux. capsule à placer les reliques des Saints. » Filatieres 6c autres Sainctuaires. « (Rom.)

PHYSICA. Autrefois on entendoit par physique la médecine. Physicus Monasterii 3 l'In- cimier.


PICA. Pic ou Houe.

PICAGIUM. Redevance au Seigneur par les 4 Marchands des foires , pour la permission 11 de piquer la terre & d'y planter des échoppes ( ou boutiques. Sint quiiti ab omni pontagio , pajagio, picagio.

PICARIUM , PICHERIUS. Coupe. 35 Deux « beax pichers de beau vin cler. ce (Rom.) 4PICTA , PICTAVENSES. Monnoie appellée pite, & frappée à Poitiers. Mailles poitevines.

iPICTANTIA. Portion monachale de la valeur d'une pinte , & meilleure que la portion • de légumes. On ne servoit qu'une fois le \ jour la pitance chez les Chartreux , c'est-adire , la portion de poisson, d'oeufs.

PICTURA. Certaine portion d'un champ , d'une vigne.

PIFLI. Sobriquet donné aux Albigeois pour les rendre ridicules, pifres. iPIGMENTUM. Boisson composée de vin & de miel. 53 Ne ne beuray de vin, ne de piment » jolis. « (Rom.)

f PIGNOLATUM. Habit fabriqué de pignon ou d'étoupe.

PIGNORARE. Saisir. Pignorare nemini liceat I' fine jit/Jione Ducis. (Lex Bajul.)

5 PILA. Pile, ou derriere d'une monnoie , portique , taverne , chaussée, mesure de froment.

PILATUS. Fleche ou trait. « Volent pilet plus " que pluie en pré. « ( Rom.)

PILOTUS. Le même.

PILAX. Un chat, à pilis.

FILEATUS. Les Grands & les Prêtres des


Goths. C'étoit ait chapeau qu'ils se fairaient connoître. Le Peuple étoit comatus.

PILLORIUM. Pilori, marque ancienne de la Haute-Justice. Le mot semble venir de pila) poteau où est attaché le collier de fer.

PILOSI. Les Satyres ou prétendus démons incubes.

PILUM. Sarcofage ou sépulcre de pierre. Et pileus marmoreus ubifuerat reperta.

PINNA, PINNACULUM , PIGNACUJIUM. Lo sommet, le haut, le pignon.

PIOLA. Rabot. Pyoler , raboter, polir. PIPIO. Petit de la colombe, monnoie d'Espagne.

PISALIS. La garde-robe.

PISCATORES. Ils étoient au rang des serfs.

On les donnoit ou vendoit avec la rivière & le droit de pêche.

PITACIUM, PITTACIOLUM. Billet, lettre & cédule. Ces tablettes étoient faites & enduites de poix fondue, pour y imprimerie slilet ; c'est donc de ~uhra. qu'elles ont prifcs leur dénomination.

PLACITUM. Assemblée générale des Etats, qui se tenoit deux fois par an , à laquelle le Roi alîlftoit , & où l'on décidoit les affaires générales.

PLACITUM GENERALE AD CARISIACUM. Placita,, étoient encore les décrets émanés de cette Allemblée. D'où vient la formule des Lettres royaux , car ainsi Nous plaît. Placita, Plaits généraux , ou jugemens des Seigneurs où asiistoient tous les vassaux. C'étoit une de leur obligation, qui se nommoit servitium Placiti. Ils assiitoient le Seigneur suzeraia


* dans ses assisses trois fois chaque année. Ces Plaits le tenoient en pleine campagne, & \ souvent sous de grands arbres, à . la porte > des châteaux ou des églises. Charles-leChauve ordonna qu'on tînt les Plaits généraux dans une salle couverte , pour éviter l'ardeur du soleil. Les Juges étoient à jeun pour juger dans les assemblées.

Px acitum. Rachat de la main-morte, droit * de la succession ouverte au Seigneur par la mort du main-mortable, ou droit dû pour l'échange que fait le main-mortable de quelque bien sonds.

PLAGIUM, PLAGIARE. Vendre un lwmme libre ou un esclave qui appartient à un autre. ! Si quis servum alienum plagiaverit. (Lex Sa* lie a. )

PLANETA. Chasuble, ornement sacerdotal. s PLANTUM. Vigne cédée au Vigneron, à charge par lui de partager les fruits avec le - possesseur du fonds. Dare ad medium plantum. s PLASSAGIUM. Droit d'élever une boutique dans les foires. Droit de plaffage.

V PL ASTRUM. Emplacement pour bâtir. » C'ell m à sçavoir , une maison , uns emplastres. « 1 (Chartre de Philippe-le-Bel.)

PLAT A. Métal d'argent laminé. On appelloit i plates les gants d'acier laminé , » qui les » mains garnies de plates. « (Rom.)

PLATEATICUM. Tribut , imposition sur ceux qui passent dans les grandes routes ; toute redevance. Plateatici, ceux qui levent les impôts.

PLATONI^E. Carreaux de marbre. » Une molt chiere plataine. « (Rom.)


PLEBANUS. Curé, Pléban.

PLEBES. Paroisse & Eglise Paroissiale. Di4 mes ecclésiastiques qui appartiennent à une Eglise. Ut plebes Ecclejitz nullatenùs Comi•> îibus tribuantur. (Concil. anni go4 )

PLEGIUS. Répondant, & la caution d'un débiteur, plege. Ego & siliusmeus plegix fuimus. (Chart. ann. 1160). Plegii vadium , biens 5c fonds affeétés pour la garantie. Francum piegium , la garantie ou le cautionnement que^ tous les lujets , qui avoient douze ans, donnoient au Roi de lui être fidelles ; cei quis'exprimoit par ces termes: ejjt in franco plegio, habere liberum plegium. Les Comtes faisoient l'examen de cette garantie. Cet examen étoit visus franci plegii. C'étoit cnv Angleterre que ces visites se saisoient deu]Ç fois par an. Les Francs tenoient ces vues du franc pleiçe, en pleine campagne. Les Clercs) donnoient leur plege en prêtant serment de fidélité, sans donner caution, ni sans avoir de Jureurs. PLEGIARE ou APPLEGIARE. Former corn- plainte ou demande au pofleflToire , quand on est troublé dans la possession. Faire ap" plégement. Contra plegium, action du défendeur.

PLEISSEICIUM. Maison de campagne entourrée de haies ; bois ou parc. Plaisser , ancien mot qui signifie entrelacer, plaissier un parc. Pleidura , parc.

PLIVIRE. Le même que plegiare. PLOUM. Petite charrue. Si quis ploum tut aratrum. (Lex Longobard.)

PLUMACIUM, PLUMARIUM. Duvet, lit


de plume. Plumariï ne sont pas les Matelassiers, mais les Artistes qui fabriquoient les étoffes de soie à ramage, ou qui saisoienc entrer les plumes d'oiseaux dans leur$ étoffes.Plumarium opus.

PLUTEUS. Machine de guerre employée dans les lièges pour ouvrir une mine à couvert ; gallerie.

PNEUMA. Chant ecclésiastique, où une voyelle est soutenue par plusieurs notes. Neuma , même signification , mot forti de la corruption du terme pneuma , qui est grec , ~Tinv^a, & lignifie respiration prolongée & ralentie.

Neumce. , notes de mulique.

FOCALIS. Mesure de vin. Origine, buccalis , bocal; à buccâ.

PODERAG1UM. Hypotheque spéciale & premiere que le Seigneur se conserve sur les biens de ses vassaux & sur les redevances. Dominus feudi potej7 dart poderagium & primariam creditoribus. (Coutume de Toulouse.) Origine , poderum, possession d'immeubles.

PODIUM. Bâton , & tout ce qui sert à se soutenir & à s'appuyer. Dans la basse latinité podium , balcon. Appodiare , s'appuyer.

PODIUM. Montagne, colline , dite anciennement le pui , le pic ; le pui du dôme, le pic de Teneriffe. « Rollans regarde ens puis 33 & ens vallées. « (Rom.) Pogium, le même. Poggiare, monter.» Quam plus deifcell, plus ^ poia humilitas. « (Rom.) Podium, podum ? signifie encore maison rustique, avec ses cours & dépendances.

FŒN ALES TERREE. Terres sujettes à cens & à redevances ? distinguées des terres féodales.


POGESIA. Petite monnoie de France, la même que piéta. Solidi pogesi.

POHERI. Habitans d'une contrée de Flandre près de Corbie.

POLEDRUS , PULLETFIUM. Jeune cheval. poulain. L POLKINUS. Mesure de bled & d'avoine ; u4 poquin de bled.

POLLEX. Mesure , & sceau du Chancelier. impreffione pollicis Cancellarii.

POLLUCIBIL1TER. Avec profusion & magnificence.

POLYANDRUM. Cimetiere. Origine, ~ïic\u^ ~aviip. Monument, sépulcre.

POLYPTICHA. Registres qui contenoient un état des redevances & biens. Il y a de ces polyptiques dans des anciennes Abbayes, qui renferment l'état des biens, donations, acquêts de ces Eglises. 1, POLEGIUM, PULEGIUM. Mémoires, annales & chartres ecclésiasliques. Politicum , ta même. D'où vient le terme pouille, qui ertf le registre & l'état des bénéfices. Si cut in polegio nostræ Ecclejiœ reperi. ( Chart. ann. 933.)

PONDAGIUM. Subside sur les marchandises , payé au poids ou à la livre.

PONDEROSUS. Infirme qui porte une hernie.

Si per battituram ponderofi fasti sunt. ( Lzx Longobard.)

PONDO, p UN DU s. Le poids d'une livre.

» Set pois valoit d'or fin. ce (Rom. ) Pondus Caroli. Charlemagne fixa son poids à trois onces vingt dragmes.

PONTAGIUM, PONTATIUM Bureau de re:


cette ou i on paie un droit en paliant sur un pont, ou dessous , par eau. Le pontenage, le droit pour passer. Ceux qui étoient exempts de ce droit avoient pontem liberum. Conceffi Canonicis quod habeant pontem liberum. (Chart. ann. 1227. )

PONTICUS. Tout ce qui a un goût âpre & piquant. Le cyprès, haltet aliquaritulumponticitatis. (Asrican.)

PORCA. Terre cultivée.

PORCHAICIA. Acquêt & biens qui nous aviennent, autrement que par héritage.

PORT A TICUM. Droit qui se payoit aux portes & passages, & qui se percevoit sur les personnes & les marchandises. Ullum teloneum aut portaticum. (Chart. Caroli Calvi.) Ce droit se nommoit encore Portagium , le portage.

PORTIFORIUM. Breviaire. PORTONAGIUM. Le droit que paient les vailTeaux des ports.

PORTULANI. Les Préposés pour veiller aux navires qui sont dans les ports de mer.

POSTA. Poste , rendez-vous. Fantaisie & volonté , faire à sa posse. Sorte de redevance ; patte & traité ; projet; sorte de filet. POSTER GARE. Mépriser, différer. POSTERULA. Porte derriere, fausse-porte, D' où vient poterne.

POSTILLÆ. Notes marginales qui accompagnoient certains mots de la Bible , poss illa verba , d'où nous vient l'expression apojîiller un compte.

POTESTAS. Seigneurie , Homines poteflatis , les Sujets villains ou Paysans, dits autrefois


gens de poëte , gens de polie. Potestativum; Seigneurie. Potejiativus, le Seigneur d'un lieu. « Fromondin de lans li possess. « (Rom.)

POTUS. Vaisseau pour contenir du vin, bouteille.

POULAINIA. Sorte de chaussure appellée la polaine. Ces souliîrs avoient une pointe devant, longue d'un pied. Charles VI défendit cette chaussure.

POYPIA. Le même que mota, Château bâti sur une colline.

PRADA , PRADALE. Grande étendue de 'prairie.

PRÆBENDA. Les alimens qu'on distribuoit par jour aux Soldats Romains ; portion alimentaire délivrée aux Moines ; enfin portion du bénéfice d'un Chanoine. Præbenda equi , ration d'un cheval. Quinque Prebendaria avenœ , cinq Prébendiers.

PRÆCEPTOR. Commandeur de l'Ordre de Jérusalem. Præceptoria, Commanderie.

PRjECEPTUM , PRJECEPTALIS PAGINA. Les anciens diplômes & ordonnances de nos Rois, qui commençoient par ces mots, in nomine SanElx & individuæ Trinitatis, dont tous les caractères sont figurés en lettres longues d'un pouce & très-serrées & étroites.

PRÆGO Officier du Seigneur, appellé Maire, Major, Mayour. Prceconatus , Mairie.

PRÆCONISARE. Mettre le ban & déclarer la peine à laquelle un coupable est condamné. C'étoit une des fondions des Appariteurs. Proecones, prceconium, n'étoit rien moins qu'un éloge ; c'étoit, au contraire, la peine imposée


posée oc dénoncée au coupable, ou la confiscation de ses biens.

PRÆFECTORIA CIVITAS. Villes libres qui avoient leurs Comtes & leurs Préfets. C'étoientles Villes Impériales.

PRÆLATIO. Droit du Seigneur suzerain de racheter le fief que son vassal avoit morcelé.

PRÆLOCUTOR. Avocat. Nous les nommions autrefois Emparliers.

PR^EPOSITUS. Juges subalternes, appellés encore Pedanei., dont les jugemens refsortissoient aux Baillis. Ces Offices s'achetoient ; on. les prenoit à ferme : ce qui se pratiqua jusqu'en T493 , que Charles VIII défendit de prendre ces Prévôtés pour un temps, à titre de bail. PRÆSENTIA. Présent ou don qu'on fait à quelqu'un en sa présence.

PRÆSTARE. Per præstariam acquirere. Droit de jouissance & d'usufruit, en sorte que præstare signifie in beneficium dare, donnera vie avec droit de retour à la mort du donataire. PRÆSTARIA. Cédule ou titre de concession d'un bien tenu en usufruit. Prœflaria ou precaria , tenir précairement un bien, c'écoit le posséder pour toute sa vie. Sub precariâ vel prœflariâ obtinebat.

PR$ïSTIMONIUM. Bénéfice ecclésiastique , avec charge ou service. Il vient de præstatio.

PRÆSUMPTOR. Un coupable, ou celui qui s'empare des droits d'autrui.

PRÆTENTURÆ. Corps-de-garde pour la sûreté des Villes ou du camp.

PRAGMATICUM. Edit d'un Prince rendu


après un mur examen, 6c donné avec le consentement des Grands de l'Etat. Ce terme fut connu en 977" Pragmaticum præceptum. [Chart. Ottonis.) Pragmatica fanftio. (Capit. Caroli Magni.)

PRATUM. L'espace des Monasleres, entouré d'un portique ou cloître. Le préau. < PRECARIA. Cédule, ou aéte de concession d'un bien fonds en usufruit. Le même que præjlaria. Cette maniere de posseder des fonds étoit chargée d'un cens ou redevance au profit du propriétaire foncier. Ces Précaires furent l'origine del'emphytéoie, parce que ces viagers furent reculés jusqu'à la mort des fils de l'usufruitier. Ces biens accordés à titre précaire , étoient pour l'ordinaire des biens ecclésiastiques. Precariare , donner à titre précaire. Precaria , services dus par les sujets au Seigneur , quand ils en étoient priés ou avertis , de faner , moissonner , vendanger, & c. | PRE CES. Redevances & corvées que le Seigneur exigeoit sous le nom deprieres. » Item retenons sur lesdits habitans la priere des » nouvels Seigneurs. « (Manuscrit i 3 36.)

PRE CES. La demande faite par les Souverains en faveur de leur protégé, pour être élu à quelque Evèché. L'Empereur nouvellement élu, jouit du droit de nommer à la premiere Prébende dans toutes les Eglises d'Allemagne ; droit qu'on nomme Preces primariæ.

PREDERIA. Pierrier ,machine de guerre pour lancer les pierres.

PRENDERE CONTRA ALIQUEM. Accuser un homme de saux, lui proposer un duel,,' PRENDERE BELLUM. Le même. 4


PRESA. Prise & capture. Cédule ou obligation du débiteur , dans laquelle il slipule

' qu'il s'oblige à vendre & à y être contraint par prise de corps.

PRESBYTERÆ. Femmes des Prêtres, qui vi♦ voient dans la continence après l'ordination de leur mari, avec lequel elles pouvoient habiter sous le même toit.

PRETIUM. L'amende payée pour un homicide, qui étoit réglée suivant la condition de celui qui avoit été tué.

P R ETIUM NUPTIALE. La dot d'upe femme, ce que le mari lui donne en vertu du mariage & pour compensation de la perte de sa virginité.

PREU. Ancien mot françois, qui signifloit profit. « Mes ne firent gaiies lor preu. ce (Martenne.)

PRIAPUS. Machine de guerre, qui tiroit soM nôm de sa forme, elle étoit faite comme un canon , on l'appelloit aussi engin à verge.

PRIMICER1US. Premiere dignité des Eglises .

Cathédrales, Princier. Primicerius Ecclejiœ Tullenfis. (Chart. Leonis IX I049.)

PRIMUM TEMPUS. Le premier Mars. L'année commençoit autrefois ce jour-là. D'où vient que la saison où le soleil entre dans le figne du bélier se nomme le printemps.

PRINCEPS MILITIÆ. C'étoit notre SénéchaL PRISA , PRIS 1 A. Droit du Seigneur sur ses su-

; jets & vassaux, de les faire contribuer à les dépenses. Neque prijiam aut talliam in eis sacere. [Chart. Philipp. ann. 1209.)

PRISO. Prisonnier. 53 Quinze prisons enmaine » o soi. cc (Rom.)


FROASTIUM. Fauxbourg & maison de campagne près de la Ville. Origine, ~açn.

PROCERES. Les Comtes du Palais, sous la premiere race de nos Rois.

PROCESSIO. Assemblée des Fidelles à l'Eglise, & depuis Procession ou Litanies. La. Procession publique à pieds nuds étoit une des pénitences publiques, imposée quelquefois pour la satisfadion & réparation de grands crimes.

PROCOLPUS. Frapper quelqu'u n lui donner quelque coup.

PROCURARE. Recevoir honorablement Se donner à manger. Droit de procuration qui étoit dû par les Monasteres & Abbayes, aux Rois, à leurs Envoyés, Missi Dominici, & par les Ecclésiastiques, à leurs Evêques ; aux Seigneurs, par leurs vassaux. Droit de gîte. PROFERENTIA. Tout revenu qui se payoit au Curé sur les productions de la terre; prémices.

PROFRUM , PROFER UMe Présentation d'un Comptable pour rendre ses comptes ; & d'une partie pour défendre sa cause.

PRONA. Le même que panna , traverse près du Sanéluaire, qui regne d'un côté à l'autre, & qu'on illuminoit.

PROPHETA. Prêtre vêtu en Diacre, qui marche à la tête de la Procession des Rogations 9 & qui porte des reliques. A Toulouse chaque Corps des Chapitres doit avoir son Prophete. Cette cérémonie s'observe également à Toul.

PROPITIATORIUM. Ciboire & patene. PROPRIETATES. Les immeubles & fonds qui


viennent de succession ou d'acquisition. Comparare proprietates. (Loix des VHigoths.) Les propriétés étoient les biens qui passoient aux héritiers, à la différence des bénéfices que le Prince ne donnoit qu'en usufruit. Proprium, même sens.

PROPRIUS. Domestique , Client, Sujet.

PRORSUS. Droit. Prorji tramitis, du droit chemin.

PROSA. Chant en rimes, qui se chantoit avant l'Evangile , dans les grandes solemnités, & qui se nommoit aussi sequentia.

PROSECUTORES ARMORUM. Espece de Militaires créés par les Hérauts d'armes, qui n'avoientguere dans les armées que la charge de porter les nouvelles.

PROSTANTES. Courtisannes publiques. PROTECTORES. Grands Officiers de l'Empire d'Orient, qui faisoient près de la personne des Empereurs la fondion de nos Capitaines des Gardes.

! PROTOCOLLUM. Registre dessiné à conj tenir les aétes publics. Ce mot désigne le papier qui devoit avoir le cara&ere & la. ! marque du Comte, ou du Prince qui avoit sous ses ordres la Librairie. Ce papier se fabriquoit en y employant le gluten ou gommer c'est pourquoi il est appellé collum.

PROTOSEVASTUS. Premiere dignité dans l'Empire de Constantinople.

PROTOTRATOR. Grande dignité de l'Empire de Constantinople. Cet Officier étoit Connétable.

PROTOSYMBOLUS. Prince & Souverain | chez les Sarrasins. .


PROTOSYNUBLUS. Premiere dignité ec- clésiaftique auprès des Patriarches. Le Synuble couchoit dans la chambre du Patriarche. Il étoit Ton Camerier.

PROTRACTIO. Portrait & figure dessinée. PROVIDENTIA. Ce qui est néçeilaire pour vivre. La provision.

PROVINCIA. Le distridl & le ressort d'un Métropolitain.

PSIA THUS. Lit fait de joncs & de roseaux. PUBLICE y ACTUM PUELICL. Formule des chartres anciennes & des diplômes de nos Rois de la seconde & de la troisieme race. Cette expression prend son origine dans l'ufage oi1 l'on étoit de former les pieces importantes en la présence d'un grand nombre de témoins. Cette formule étoit suivie du lieu où l'ade se passoit & de sa date.

PUGILLARES. Anciens instrumens sacrés qu'on portoit devant le Prêtre , quand la communion sous les deux especes étoit en usage. C'étoient des suceoirs d'or & d'argent qu'on distribuoit aux Fidelles , pour communier sous l'espece du vin.

JPUGILLUS. Le droit de prendre une coupelle sur chaque mesure de bled, due aux Seigneurs. Saint Gerard transmitau Chapitre de Toul ce droit dont il jouissoit. Gerardus Electus Tullenjis dedit medietatem pugilli ip- fîus Civitatis.

PULLO. (A PRIMO) Au chant du coq, de grand matin.

PULPITUM. L'ambon des Eglises, ou tribune où est élevé uu pupitre , pour y chanter l'Evangile.


PULSARE. Former une demande judiciaire, provoquer & assigner quelqu'un , comparoitre.

PULSANTES. Les Novices & les Postulans pour quelque Monastere.

PULSATORES. Les Marguilliers préposés pour sonner les cloches.

PULTRONES. Lâches. On leur coupoit les pouces pour marque d'ignominie. Pollice trunci.

PULVERATICUM. Salaire & paiement pour une oeuvre mercénaire qui se fait à la lueur, & en amassant de la poussiere. On trouve ce terme dans le Code de Théodose. PULVERATICUM. Tribut & redevance dans les Cartulaires , droit seigneurial pris sur le bétail des sujets. Origine, parce que le bétail fait de la poussiere en marchant. Pulveragium.

PUNCTA. Pointe. Langue de terre & petite portion d'un héritage.

PUNCTARE. Autrefois pontter , ponctuer & distinguer l'écriture par des points qui séparent les mots. Les anciens Notaires formoient leurs diplômes sans séparer les mots par aucuns lignes. Alcuin introduisit les points dans l'écriture, sous le regne de Charlemagne. PURCHACIA. Acquisition. On dit encore pourchas.

PURPURATUS. Les fils des Empereurs , quasi in purpurâ nati.

PURPRESTURA. Origine, porprendere, s'emparer sans autorité ni pouvoir. Purprejiura , est la saisie ou confiscation faite sur un vassal qui refuse à son Seigneur ce qui lui est dvU


PUSCA, PUSCULA. Petit vin ou piquette. Origine, ~IlDa-/ç:) boisson.

PUTAGIUM. Vie débauchée d'une fille, le putage, putana. Ce mot est souvent répété dans les Sermons de Menot.

PU TURA. Ce qui sert à la nourriture de l'homme ou du cheval, pour pastura, droit de gîte ou de procuration dû au Seigneur.

PYXIS. Ciboire où est contenu la sainte Eucharistie. Ce Ciboire étoit autrefois suspendu au dessus de l'autel.


Q

ON a substitué la lettre Q, dans les anciens manuscrits, aux lettres C & K, comme on voit dans les chartres de nos Rois, Karoius pour Carolus.

QUADRA. Pain coupé en quatre parties.

Quadra panis.

QUADRUNTAL. Grande cruche de vin. QUADRATÆ LITTERÆ. Les lettres on-» ciales & très-grandes, connues dans les anciennes chartres.

QUADRATARII. Les Tailleurs de pierre ou Ecari sseurs.

QUADRELLUS Traits & sajettes sort courtes , armées d'un fer épais, qu'on lançoit avec l'arbalete, appelles quareaux. » Et les sa* jettes & cariaux empenés. cc ( Rom.)

QUADRIGATA. Une charreté. Du, s quadrigatas nobis debent. (Chart. ann. 1208.)

QUADRIGATIO. Les voitures dues par les sujets au Seigneur.

QUADRIVIUM. Carrefour. Les donations , les manumissions se faisoient sur ces places, pour donner plus d'authenticité à ces aétes. Quadrivium signifie, dans la basse latinité, les quatre parties des mathématiques.

QUÆSTA. Taille, imposition. Ce terme ne désigne pas , dans la basse latinité , une quête ou levée volontaire, semblable aux aumônes que levent les Mendians dans les campagnes. Ces impositions ou ces quêtes se perce voient quand lq Seigneur mari oit s*


fille, alloit à la guerre , quand son fils étoit fait Chevalier.

QUAKATUS. Carat, degré de pureté de l'or.

Le carat étoit une espece de poids trèspetit.

QUARENTENA. Espace de quarante jours accordé aux parens & alliés d'un Seigneur qui déclaroitla guerre à un autre Seigneur; avant ce terme on ne pouvoit les arrêter ni insulter sans crime de trahison. Saint-Louis fit cette loi en faveur des parens qui étoient obligés à prendre les armes pour le Seigneur leur parent. Une veuve jouissoit aussi du droit de quarantaine à la mort de son mari, pendant lequel temps on lui fixoit une rente , & jusqu'à ce qu'elle fût établie, elle pouvoit vivre dans la maison du défunt, & aux dépens de la succession.

QUARNELLUS. Le creneau des anciennes tours, par où les Soldats faisoient leur désense, le carneau.

QUARTA. Mesure de froment. Dans quelques Provinces on connoît le nom de quarte de bled. Quarta , mesure de terre, un quarteron , ou le quart d'un journal. La quarte est encore une redevance seigneuriale. Cum quartis & daimis.* Quartœ Ecclesiarum , est le quart de la dîme ecclésiastique. Quartarium9 Même sens que quarta. Quartarius terra , un quartier de terre. (Dom Calmet, chart. ann. i r 16.)

QUARTAGIUM. La quatrieme partie des fruits de vigne & autres fruits que les Seigneurs prétendoient devoir prendre sur leurs * vassaux. Exactionem quam adjutoriutn9 vel


aide , five quartagium appellant. (Chart. ann. 1307.)

QUARTAROLA. Mesure de légumes, & le quarteron de la livre de poids.

QUARTIRIZARE. Ecarteler , supplice du crime de lèse-Majesté en Angleterre. Tractus fuit ut proditor, & quartiriçatus. ( Chronic, Anglic.)

QUARTO. Prédation & redevance d'une partie des fruits du vassal à son Seigneur, modérée à une moindre quantité que le quart, & qui a été souvent convertie en argent. Ces cens ou redevances étoient le plus souvent assis sur les terres, & spécialement sur les vignes. On l'appelle en françois droit de carteau. L'origine du droit de carteau est la donation ou concession que les Seigneurs faisoient de certains fonds, à condition par les preneurs & cultivateurs de rendre le quart ou autre partie convenue au Seigneur. Le plus souvent le Seigneur se réservoit le quart.

QUATERNIO. Cahier ou registre. Caternus , le même. Diù noftûque seribebant in caterno. Le caterne. Quaternunculus , petit cahier.

QUEMINUM. Le chemin. Aboutat quemino regali, (Chart. ann. 1295.)

QUERELA. Plainte, adion en justice, dite querelle, dans les Ordonnances de Saint Louis.

QUERELARE. Porter une affaire à la connoilïance des Juges.

QUIDAGIUM. Le même que pedagium , ce qu'on paie au Seigneur pour pafser sur ses terres.

QUIETARE , qui TARE. Donner & aban-


donner. Dedi, quiptavi penitus. ( Chart. ' 1286.)

QUIETUS, QUITUS. Celui qui ne doit rien, qui est libre & quitte. Quietus redditus, biens assranchis de tout service & redevance. Quietancia , écrit qui attelle cette libération ou extindion de dette, d'où est venu quittance. QUINDENA. La quinzaine.

QUINT A. L'étendue de la ban-lieue, qui étoit de cinq mille pas. Les Quintes d'Angers & du Mans , sont une étendue qui comprenoit cinq villages du ressort du chef-lieu. Ces quintes n'avoient aucun rapport à cinq mille pas. Quinta, est encore le cinquieme dû au Seigneur sur les biens. Voyez Quarta.

QU1NTALE. Poids de cent livres. D'où on a appellé quintale, le droit du Seigneur dans ,! les Douanes où l'on pese les marchandises.

QUI NT AN A. Course à cheval. Le but de cette course étoit un simulacre d homme armé, qu'il falloit frapper à la poitrine. « A » la quintaine & a lieu jouster. cc (Rom.) En Italie la course de la bague s'appelle encore correr à la quintana.

QUINTANA, QUINTANEA. Latrines. QUINTUM & RETROQUINTUM. La cinquieme partie du prix des fonds vendus, due au Seigneur, avec la cinquième partie de ce cinquième; c'est-à-dire , le cinquieme & le vingtieme de ce cinquième en sus.

QUOD FECIT. Ancienne formule des chartres où on désigne le mois. Datum quod fecie mense Martio. { Diploma Chilperici. ) Ce qui signifie donné , quand pris ou commença le mois, quod pour quando.


R

RABOINUS. Monnoie qui avoit cours à Constantinople au treizieme siecle.

[ RACAMAS. Habit brodé. Racamatura, brodure. On dit encore recamer.

[ RACAN A. Habit vil & déchiré. Origine grecque , ~POtKOÇ.

RACHETUM. Le rachat qu'un héritier du vassal fait du fief qui rerournoitau Seigneur, en offrant un prix modéré. On dit encore relevium. C'est donc le rachat du fief, ltedemptiofeudi, appellé relief à mercy.

BACHIMBURGI. Juges des procès. Si quis ad mallum venire contempserit & quod ei à Rachemburgiis judicatum fuerit, diflulerit.

(Lex Salica.)

RADIATI. Les Carmes ; dénomination prise de leurs manteaux. Nicolas III fit évanouir ce nom, en donnant à ces Religieux des manteaux blancs, qucz prius erant stragulatæ , radiatcz & birratæ.

RADMANNI. Propriétaires Anglois, libres de cultiver sans payer redevances.

RjERIA. L'écluse d'un moulin. Conceffi molendinum cum rœriâ. (Chart. 1165.) La rayere. RAGAZINUS. Valets & Goujats. Raga^o, jeune garçon.

RAGIA. Canal & aqueduc. Juxtà ragium de ipsâ pifcariâ.

JRAMAGIUM. Permission accordée au sujet de ramafifer le bois mort dans la forêt du Seigneur , & encore ce qui se paie pour avoix cette permission. ,


RAMIRE TESTIMONIA. Voyez adramire. RASC1A. Piece de. vigne qui s'étend en long ;

& encore lieu fongeux , humide..

RASERIA, RASELLUS. Mesure d'orge, d'avoine & de bled. Debet raserium frumenti. \Chart. 1267.)

RASPARE. Racler.

RASSA. Ce qu'un homme peut porter de verre j & conjuration.

HAST A. L'espace de deux lieues de chemin.

Duœ leuvæ apud Germanos unam rafiam e/ficiunt. '(Agrimensor vetus. )

RASTELLAGIUM. Service dû au Seigneur pour râteler le foin de ses prairies. > RATIONEM VENIRE. (IN) Comparoître en justice. Ponere ad rationem, assigner provoquer un jugement. Rationem facere, rendre justice. Rationem perdere , perdre son procès. Rationare, plaider, dsfrener. » Irons-nous » votre droit desrener ? (Rom.)

RATIO. Les biens & facultés, ce qui avient de droit à quelqu'un, rationabile. ï RATIONALIS. Avocat. Rationator, Procureurs des Princes, qui faisoient rentrer les biens de leur Domaine.

RAUB. Vol d'habits ou de meubles. Si spolia îulerif, pro raub componat. (Lex Longobard.) Raubaria , le même. Rauba & raupa 9 habit, robe. Origine du verbe dérober. RAVUS pour rapax. REAGGRAVATIO. La derniere monÍtion canonique , avec augmentation des peines eccléflastiques. (Statuts de Bertrand, Evêque de Toul, 1359.)

REBALDI. Les bas Domestiques daos une armée. Voyez Ribaldus. 1


RECEDERE. Mourir. Recessit apud Mediolanum Theodoricus Augustus.

RECENTATUM ViNUM. Vin rajeuni & préparé.

RECEPTOR1UM , RECEPTUS. Droit de gîte & de recevoir l'hospitalité. Receps ou réception despersonnës qu'on est obligé de traiter. Recipere, receptumdare, donner le pasle.

RECESSUS. Le registre des délibérations dans les Dietes de l'Empire.

.RECHACIARE. Séparer l'or ou l'argent qui est en alliage avec d'autres métaux, rechaffier , rechater , rafiner.

RECODERE. Recouvrer , récupérer. RECOGNOSCERE FEUDUM. C'est la re- connoissance du vassal, faite à son Seigneur , où il reconnoît les services, l'hommage du fief, joints au dénombrement qu'il en fait.

RECOLARE TESTES. (Chartre de Charles, ann. 1446. ) Rappel des témoins pour asfairer davantage leur déposition, en usage depuis plusieurs siecles.

RECORDUM. Enquête juridique par audition de témoins , pour éclaircir quelques faits douteux. Audito recordo eorum qui interfuev runt. ( Charta Roberti , Ducis Burgundice , 1285.) Il esi parlé dans les Coutumes de Normandie du Record. Recordatio , le même. Ceux qui assilient les Huissiers, dits Recors, veulent dire témoins. » Nous sommes bien records qu'en Mai dernier, &c. » (Ordonnances de Charles, 1358.)

RECOSSA. RecouJJe ou recouvrement. Orir gine, recodere.

RECREDERE. Esclaves qui, ayant nié leur


état, & en étant convaincus, s'avouoient être de condition servile. Ipsepro Colono recredidit. (Formulœ veteres.)

RECREDERE. Elargir deprison en donnant caution de se représenter.

RECREDENTIA. Recréance ou jouissance accordéeà l'un des Plaideurs par autorité du Juge, par la confiance où l'on est que son droit est; plus apparent, & qu'il représentera les biens qu'on lui laisse , si le cas ëchet. La recréance avoit lieu autrefois en toute espece d'affaire. On la restreint aux bénéfices ecclésiastiques. RECREDITI. Terme injurieux & infamant, qui vouloit dire, que celui qui se battoit en duel s'avouoit vaincu & se rendoit ; on les appelloit Recréans. :n Je le rendrai mort ou w recréant. (Assises de Jérusalem.)

RECTICINIUM. Petit repas à d'autres heures que le dîner & le souper. Le recin , d'où vient reffiner.

RECTUM. Droit & justice. ReEtum facere , faire droit.

RECURRERE, RECURSUS. Le recourre est une diminution ou une augmentation au poids de la monnoie. Le remede est ce qu'il faut ajouter ou diminuer au marc d'argent dont on fait les écus. Le recourre ne regarde que les écus pris numériquement.

REDANDRUARE. Rendre grace. Redandruare responsum , écrire en réponse.

REDDITUS. Celui qui se faisoit Moine. Mais on appelloit spécialement Redditi , les Freres Laïques & Convers.

REDECIMATIO. La dixieme partie de lai dune. Redecimatio de decimis,


REDEMPTIO. Rachat de corvée & main-morte. REDEMPTIO ANIMÆ ME M. Formule très-fréquente dans les chartres de donation , où les donateurs insèrent qu'ils offrent à l'Egliïe pro rddemptione animes mex.

REDEVANCIA. Obligation du sujet & du vassal à l'égard de ion Seigneur. Ces redevances en services ou fruits varient selon les biens & les charges imposées.

REDIBENTIA, REDHIBITIO. Le même. REDIMERE. Attacher à son parti. Autrefois reimbrer, s'approprier en payant ; raambrer une terre.

RED IMERE. Obligation des serss qui ne pouvoient contracter mariage ailleurs & changer de domicile , sans s'être rachetés par une somme d'argent, acceptée du Seigneur.

REFECTORIUM. Revenus dellinés à ce qui est nécessaire à la nourriture des Chanoines, pour les repas communs. Voyez la regle des Chanoines de Chrodegand, Evêque de Metz. Ces Chanoines vivoient en commun.

REFERENDARIUS. Le référendaire , sous la premiere race de nos Rois, souserivoit tous les diplômes , & gardoit l'anneau royal, qu'il apposoit au bas des diplômes. A ces Référendaires succéderent lés Chanceliers, sous la seconde race

REFORMARE. Rendre. Reformare debitum, payer ses dettes.

REFORTIATA MONETA. Monnoie d'un plus pur alliage.

REFUGIUM. Immunité accordée à certaines Eglises, dans l'enceinte desquelles on ne pouvoit arrêter un homme coupable d'un crime,


REFUTARE. Abandonner & transférer à un autre le domaine de quelque bien, dimitto & perpetuâ refutatione refuto quidquid in castello, &c. (Chart. ann. 1164.)

REGALES. Les enfans du sang royal. REGALES. Les royaux ou écus d'or. (l'an 1330.) Regales coronati, monnoie d'or des Comtesde Provence, (l'an 12.00.)

REGALIA. Droits royaux que les Empereurs & les Rois ont quelquefois accordés aux Eglises. L'Eglise de Toul a joui long-temps des droits régaliens. Ces droits étoient moneta9 teloneum , pedaticum , portus 1. pedagium , &c. tous droits honorifiques & utiles. Ces droits régaliens suivoient l'ordre des grands fiefs qui retournoiont à la Couronne à la mort des vassaux. Ceux qui étoient donnés aux Evêques avoient donc besoin d'être rafraîchis à chaque vacance du Siege y c'est pourquoi on lit, que l'Empereur Charles IV invertit, en 1354, l'Evêque de Toul, invefiitus de Regalibus & Feudis. Jean , Eveque de Toul, fit hommage , en 1297, à l'Empereur Adolphe, pour les Regalia feuda principatus Pontificalis, qu'il avoit obtenu de la libéralité de ce Prince.

REGALIA. Tous les sruits , émolumens, honneurs des biens ecclésiastiques qui tombent en la main du Roi à la vacance de ces bé-- néfices, & dont le Roi jouit comme feudataire, jusqu'à ce qu'il ait reçu le serment de féauté du nouvel élu ou nommé.

REGI A. La porte principale de l'Eglise. Le Cancelle , qui sépare le choeur du Sanctuaire. ;


REGINA. Les filles de Rois. Dans les anciens actes elles sont qualifiées Reine.r.

REGIONARII. Officiers de la Cour de Kome, inscrits dans la classè des Notaires & des Sous-Diacres.

REGNANTE CHRiSTO. Formule des chartres, qui se plaçoit à la u diplôme, après le regne de Charles-le-Simple.

REGNUM. Couronne royale. Chlodowicus, Rex y coronam auream qucc "um appellari solet, B. Petro direxit. C'eit depuis ce temps que les Papes porterent la couronne dans les grandes cérémonies. in Pascha rtgnum solemniter induit Alex ander. (ann. 1 178.) i REGNUM. La couronne suspendue dans le chœur de quelques Eglises.

IREGUARDUM, REGARDUM, REGARDATORES. Viiires des bois, & Inspecteurs pour veiller à leur conservatipn, & empêcher les dégâts.

REGULA. Etre inscritdans la réglé, veut dire être inscrit dans le Nécrologe des Chapitres & des Moines, qui se lit à Primes, où l'on fait mémoire de ceux qui y sont inscrits. i'REGULARES. Cancelles ou voiles qui se suf- pendoient au cancelle des Eglises.

.IREGULARES. Les Moines étoient déja nommés Regulares par Charlemagne.

4REHALTO. Epis menus, & pailles qui se sé'■ parent par le van à la grange, hauton. REIPUS. Muléte pécuniaire , pour n'avoir pas payé à la qu'on épouse ce qui lui revenoit. (Loi Sali que.)

-iRElSA. Route & chemin. Mot teutonique. p Ils firent reze pendant 'huit jours. «


(Manulcrit.) Ce mots entend particulièrement des marches des troupes pour quelque expé- ; dition militaire. !\ RELEGIUM, RELEVIUM. Relief. Les fiefs n'étoient autrefois accordés que pour la vie des vassaux ; à leur mort, le fief retournoit au Seigneur. Ces fiefs devinrent insensiblement héréditaires ; mais à chaque mort du vassal , on a racheté le fief & payé un droit au Seigneur pour le relief. Dans quelques Coutumes on ne paie le relief que quand le fief pafse en ligne collatérale.

BELICTA , IICTA. La veuve. Hîc pia lifta jacet. (Epitaph.)

RELIQUIÆ. Parties du corps d'un homme mort, & spécialement d'un Saint. Il étoit d'usage dans les Eglises de couvrir d'épines, ou de transporter dans des épines les reliques des Saints, lorsqu'on faisoit de grands torts à ses Prêtres: & on ne les laissoit pas honorer , jusqu'à ce qu'ils eussent fait cesser l'oppression, ou restituer les vols faits à l'Eglise. On faisoit des pélerinages avec les reliques des Saints , pour solliciter dans les Provinces des secours, & obtenir des aumônes pour la reconstruction des Eglises.

REMANENTIA. Droit du Seigneur d'obliger. ses sujets manans , qui ont leur domicile dans ses terres, d'y demeurer à toujours, de les revendiquer s'ils passent ailleurs , & de se saisir de leurs biens ou rémanances. i REMEDIUM. Le remede est l'alliage à l'or & * à l'argent, autorisé par la loi & les Ordonnances des Monnoies, ou la diminution permise dans le poids des especes»


REMENBR ANTIUM. Anniversaire pour quelque défunt. On fait une représentation qui en retrace le souvenir , Remembrance.

REMERIRE. Récompenser , autrefois mérir.

» Que dex vaurra si bien merir le grand » service que il firent. « (Rom.)

REMUAGIUM. Redevance au Seigneur à chaque mutation des biens situés dans l'étendue de sa Seigneurie. Remuage.

RENDA, RENDEA , RENTA. Rente, revenu annuel. Renderius , celui qui paie ces rentes.

RENONES. Surtouts couvers de poils, dont les Germains se servoient contre la pluie.

REP A, REBA. Le couvercle d'un cercueil ou reliquaire.

REPARARE. Retourner. Que il ne puisse » reparrier le jour meime. « (Chart. 1229. ) REPARIUM. Maison & château de défense.

Repairer, demeurer. » Tous les habitans & » repairans audit pays. « (Edit 1356.)

REPORTAGIUM. La moitié de la dîme qui se leve sur le champ situé dans une autre ParoilTe que celle du Laboureur qui l'a cultivé , & se reporte au Curé de la Paroisse du Laboureur : elle suit le Laboureur, & appartient au Décimateur de son domicile. Sequens colonum suum habere nomine reportagii medietatem decimæ terne, illius. (Chart. ann. 1245.) Cette dîme s'appelle encore Carrucagium. C'est la coutume plutôt que la loi qui a établi le droit dé rapportage.

REPUT ATI O. Gémissemens des femmes qu'on louoit pour les enterremens. Ces femmes réputatrices excitoient la compassion par leurs cris.


REREGARDA, RETROGARDA, WARDA#!

Droit de garde dû au Seigneur par sess vassaux, tenus de faire la garde en certains temps & lieux.

RES. Mesure de froment. Resa , refale. Duo j refalia bladi. (Statuts de Toul, 1497.) 3 RESCLAUSA. Ecluse. RESCUERE. Aller au secours de quelqu'un.

» LiAlemans allerent rescorre ceux qui se » combattoient, « (1453.)

RESCUSSA, RESCUSSUS. Recousse. On alloit à la recousse d'un homme que les ennemis avoient pris pour le tirer de leurs mains.

RECUSSA. Retrait lignager.

RESIDENS. Le vassal ou manant qui ne peut quitter la terre de son Seigneur : c'est l'homme levant & couchant.

RESIGNARE. Se démettre & passer à un autre un bien dont on jouit. Les fiefs ne pouvoient s'aliéner ni se transmettre. Celui qui les réfignoit & vouloit les saire passer en mainsétrangères, étoit obligé de résigner au Seigneur suzerain , qui le donnoit de plein droit à celui qui lui étoit recommandé par le résignant.

RESINCERARE. Laver. Resinceret Sacerdos manus suas. (Manuscrit.)

RESONARE. Rappellerce dont on avoit déja parlé. Hune alodem superius resonatum adquisivit. (Chart. ann. 806.)

RESPECTIO CAPITIS. Cens ou redevance qui Te paie par tête ou chef de famille.

RESPECTOR. Le Gouverneur d'une Ville ou d'une Province. R ew art.

RESPECT US. Visite ou revue. Et in tempore


refpeBus illorum. ( Sapientia. C. III.) On lit dans l'original : Èv ~«a/pw ~t7ris-K07rtiç.

\1 RESPECTUS. Cens annuel ou redevance due au Séigneur. Quitavit obventiones, respectus 9 manum mortuam. (Chart. ann. 1183.) Et r ailleurs, chartre de l'an 1379.» Nous Evêque » disions à nous appartenir un droit que oft » dit le respeA de Saint-Firmin. «

RESPECTUS. Répit ou délai .accordé au débi; teur pour payer sa dette , d'où vient respec^ tare, donner du répit. Mando vobis ut resj peftetis. (Epifi. Henricil.)

I RESPICIARE. Prononcer un jugement avec j connoissance de cause. Resploitier.

, RESPONSIO. Cautionnement, pension ou paiement fait par les Chevaliers de Jérusaj. lem, pour fournir aux charges de l'Ordre, payer sa responsion.

: RESPONSUM. (AD) Le Syndic d'une Communauté.

Ï RESSORTUM. Ce qui est compris dans l'étendue d'une jurisdidion.

» RESTAURUM. Réparation d'un dommage fait. On disoit autrefois faire ressor. » Et I » nous en fera nosdits Sires plein reftour. « (Chart. 1314.)

RESTIS. Un faisceau ou amas de parties serrées par un lien. Une reis.

RESTOBLAGIUM, RESTOUBLAGIUM. L'oj bligation de lier les gerbes du Seigneur après la moi (Ton.

RESULTARE. Résister , contredire. Omnes res fine aliquâ resultatiane aut contradiftione revocentur. (Chart. ann. 890.)

RET AI ARE. V endre en détail. Retallia, vente en détail. 1


RETENTIO. Retenue ou protestatioft. Sauf son retenail. (Assises de Jérusalem.) Et encore retrait féodal ou lignager.

RETORNUM. Hypotheque.

RETORTA. Lien pour attacher la vigne.

Riorte.

RETROACCAPITUM. Droit de lods & vente à chaque mutation ou changement dans les possesseurs des biens.

RETROBANNUS. Voyez Herebannus , convocation de l'arriere- ban pour aller à la guerre.

RETROCHORUS. La Chapelle placée derriere le choeur , qui est presque toujours un autel de la Vierge.

RETROFEUDUM. Arriere-fief possédé par le Seigneur suzerain , par le moyen d'un fief intermédiaire. Autrefois rierfiée.

REVA. Droit de reve ou d'eqtrée des marchandises étrangères.

REVERSALE. Réponse à une lettre. Reversales litterx. Reversum, le même.

REVESTIMENTUM. Retour des biens par succession à la ligne d'où ils sont venus, aux plus proches parens de cette ligne. (La Coutume de Lorraine.) Revestissement des lignes. Origine, reveflire , rentrer de nouveau en possession d'un bien qu'on avoit perdu. REVIDARE. Revenir ou repedare. REUNIRE. Réunir.

REVQCARE. Vendre.

REV.OCAKE MISSAM. Compléter & finir Iamefle.

On disoit missa revocata, pour missa celebrata. REX. Signifie souvent Empereur. Ce mot n'est pas feulement celui du Souverain , mais


encore celui des Comtes. Goericus primo Rex Aquitanorum. (Spicileg.) Il a été donné aux: Chefs des Corps différens. Reges armorum , le Roi des Merciers, le Roi d'Eglise.

RHAI, RAUB. Titre d'un Chapitre de la loi des Lombards. Voyez Rauba9 qui signifie dépouillement.

RHEDO. Toilette d'une femme, & l'assortiment de ses parures. Mundus muliebris.

RHENO. Pélice qui tomboit depuis les épaules jusqu'au bas du dos.

RHODINUS COLOR. Couleur de rose. Origine, ~PooToç, rosa. Diarhodinus, couleur de rose plus vive. Dirodinum , manteau couleus de rose.

RIBALDI. Troupes légeres qui prenoient lès devans & s'exposoient aux premiers dangers. Ribaldi pedites.

RIBALDI. Les derniers Valets qui conduisoient les caissons , & encore les hommes avilis par des vices grossiers, sur-tout par la dé-, bauche. Le Concile de Sens, de l'an 923, parle de certains Clercs, Clerici ribaldi. Ri- baudie, ribaldæ ancillæ , ribaud & paillart.

RIBALDORUM REX. Le Roi des Ribauds. Officier de la Cour, qui a été supprimé sous Charles VI. Ses fondions consistoient à s'enquérir & à juger les causes criminelles & autres crimes commis dans l'enceinte de la Cour. Ce Roi des Ribauds connoissoit principalement des désordres de l'adultere, de l'incontinence.

RIBAUDEQUINUS. Sorte de canon sur son affut. Ribandequin. Le Ribau ou Ribauieauy étoit une espece de brouette haute.


RICAMUM. Ouvrage de broderie.

RICI HOMINES. Les Personnes notables & riches. Le même que Barones. L'origine de ce terme est teutonique. Rie signifioit puisfant, d'où vient que les grands hommes & nos Rois portoient des noms terminés en rie: Alaric, Chilperic , Theodoric.

RIES A. Terre inculte & abandonnée. Laiflerles terres en riets. (Ancienne Coutume d'Arras.) RIGA. Rigas facere, roye ou raye de terre; sillon tracé par le soc de la charrue, qui sépare les rayons des terres arrables.

RIGA. Redevance sur les terres.

RIGUS , RIGULUS. Petit ruisseau. Rigagoy le même.

RINÇA , RINGA. Le baudrier.

RIOTTA. Violence exercée par plusieurs personnes ; dissention ; querelle. » Par ce mariage fut fait concorde de riotte. « (Manuscrit 1275.) Et ailleurs, » Naissoit ou » mouvoit débat, riot. « i RIPARE, RIPARIA, RIPERA. Riviere. ! RIPATICUM. Rivage, & droit qui se perçoit pour la garde & conservation des rivages. On connoît ce que signifie Pontaticum* Rivagium, le même.

RIPUARII. On connoît les loix ripuaires. Ces cantons étoient partagés en quatre Comtés, & ils s'étendoient entre les fleuves de la. Meuse & du Rhin. Ils comprenoient le Luxembourg , la Gueldre & le Comté de Juliers. Les Ripuaires tiroient leur nom des rivages de ces fleuves, qu'ils habitoient. Origine , ripa.

RITTERI. Les Chevaliers, autrement Milites.


RIVETUS. Redoublement ou garnitures & H , revers d'habits pour la grace & l'ornement; ils étoient défendus aux Clercs. Nulli Canonici rivetos in collaribus nec in manicis deferre prœsumant. (Concil. Hisp.)

ROBA. Habit & soutanne, Et de robbis ejus exifiere. (Statut. Tullens. ann. 1497.) Le 2 Chapelain épiscopal doit avoir les mises bas de l'Evêque de Toul. Autrefois les grands ;; Seigneurs distribuoient des habits à leurs Domestiques & leurs familiers , & on comprenoit parmi les commensaux de leurs maisons ceux qui étoient dits ad robas. Bail- :: livus , & aliquis gerens robas Domini. (Stat.

Roberti Scotict, Regis.)

ROBARE. Voler. Ce vol est celui qu'on fait des effets & meubles de garde-robe. Origine, Roba. Robator, Voleur.

ROBIN A. Canal qu'on tire de quelque riviere pour en détourner une portion d'eau.

ROCCUS. Habit de lin. Rochetus, rochet. RODA. Le quart d'un acre , & la proue d'un vaisseau.

îROFIOLUS. Sorte de gâteau.

ROGA. Présent & honoraire accordé parles Empereurs aux Grands & aux Magistrats. Les Papes faisoient distribuer ces présens, rogas, aux jours solemnels. Les distributions faites aux Soldats par les Empereurs, de rogâ Imperatoris.

ROG A TI o.Imposition qu'on appelloit don gratuit. ROGITATUS, ROGATus. Formule des chartres , 011 le Scribe dit en avoir été prié. Girardus Monachus rogitatus scripsit. (Chart. 1038.) Les témoins exprimoient encore


qu'ils souscrivoient à la priere de quelqu'un. f On lit quelquefois dans les chartres rogitus. f

Amentius rogitus firmavit. t ROGUS. Priere, Litanie.

ROMAN A LIN GUA. Notre langue vulgaire, « qui est tirée de la pure latinité. ABus Apostolorum de latino vertit in Romanum Albericus. (Chart. il77 )

Ro M A NU M. La langue françoise. Et in romano doceant Sacer dotes Laicos baptifare. (Statuu ta 1 Cistercientia, ann. 1200.) 1 ROMANATUS. Ecu d'or de l'Empire grec. t ROMANIA. L'Empire romain & l'Empire t A oriental. : ROMANIZARE. Faire souffrir des tourment à quelqu'un , le tuer.

ROME PENI, ROMESCOT. Le denier de Saint Pierre, que les Anglois payoient au Pape.

ROMEUS. Pélerin romipete. RONDELLUS. Chappe ou cape sans capuce. ROSTA. Ecluse & digue qui retient les eaux pour fournir l'eau nécessaire à un moulin.

ROSTRA CALCEORUM. Lessouliers étoient pointus, & cette pointe étoit allongée d'un j pied , en forme de proue de navire.

ROTA. Supplice de la roue. Roture. Tandem in rord eminentiffimâ rotatus ejl. (Chronic ann. 1213.)

ROTA. La lampe ou couronne allumée dans le chœur des Egli ses. RoTA. Habit d'Eglise.

RoTA. Poignée d'hommes assemblées.

ROTA PORPHYRETICA. Chambreà Rome, dont le pavé est de porphyre, & qui a la forme


d'une roue. Le tribunal qui s'y assemble pour juger, a pris le nom de la Rote.

ROTATICUM , ROTAGIUM. Rodage, droit qui se payoit au Seigneur par chaque voi-^ * ture , pour l'entretien des grands chemins p

■> droit de rouage.

ROTHORIUM. Place dessinée à rouir le chanvre dans l'eau.

* ROTULUS. Schede , registre , catalogue roulé. D'où vient le terme de rôle. Autrefois les livres étoient roulés , d'où vient vo* lumen. lnrotulare , enrôler. Les Chapitres 9 communiquoient le rôle des défunts aux Eglises , avec lesquelles ils étoient unis de 3 prieres, dejertur rotulus. Ces envois étoient de papier roulé.

RUA. La rue. Ruarius , Officier de l'Eglise i Saint-Quentin. Ruata, rue.

RUBRICÆ. Titre des livres qui s'écrivoient en lettres rouges.

RUBRICÆ. La regle & les choses remarquables des écrits.

RUBRICARE. Rougir. Rubricare ensem, RUFFIAN US. Procureurs qui s'entremêlent des commerces impurs, si connus dans Plaute sous le nom de lenones. Le Prédicateur Menot osa dire en chaire, clama contrâ Dominos Parlamenti , qui locant suas domos ruffianis & meretricibus.

RUGA. Rue. Rugia, canal.

RUGARE. Dénoncer. Origine, rugen , mot allemand.

RUINARE. Détruire, démolir. RUMARE. Alaiter, & répandre des nouvelles. RUMPERE, RUPTA TERRA. Défricher &


cultiver une terre. Rupticium, terre novale." 3> Rompeis font terres nouvellement cultivées. (Coutume de Nivernois.)

RUNA. Combat.

RUNÆ. Caraderes anciens, ou lettres rhum » niques, dont Ulfilas fut, dit-on, l'inventeur chez les Goths. '

RUNCALIS , RU N CAPI A. Terre non cultivée^, remplie de ronces. Runcare, nettoyer une terre. Runchi, ronces.

RUNCINUS. Cheval de moindre valeur, dit roussin. » Hue s'en retorne sur le rous arabi. « (Roman de Garin.)

RUNCO. Espece de faux, ou épée courbée. RUPTURARII, ROTARII, RUTHERII. Gens, sans aveu , qui s'aiTembloient par compagnies, à l'onzieme siecle, pour piller & ravager. Ils s'engagerent souvent au service. des Princes. Li Sire ne doet mettre rotte# « ni gens estrangers. (Manusc.)

RUPTURARIUS. Roturier, celui qui cultive la terre & d'une condition ordinaire. RUPTUS. Banqueroutier.

RUSSETUM. Etoffe commune qui n'ed pas teinte. Telle est la couleur de l'habit de Capucin.

RUSTICI. Les Colons qui appartenoient au Seigneur, ses hommes, & qu'ilpouvoit céder à un autre Seigneur. Filii Rufticorum non debent ordinari absque consensu Domini.

RYTHMICI VERSUS. Vers léoni- s, ou qui avoient des terminaisons semblables, à la, maniere de la rijne françoise.


S

SABANUM. Linge de coton. Il servoit pour ensevelir les cadavres, ou pour recevoir le corps de l'enfant à sa naissance. Insabanare9 ensevelir.

SABATERIUS. Cordonnier.

SABELUM. Marte. Sobolus, le même. SAC, SACA. Amende prononcée par le Juge. SACCOMANUM. Saccagement. SACCORUM CONSUETUDO. Prestation seigneuriale , ou redevance de sacs pour porter les grains du Seigneur.

SACCUS. Poids pour les laines. Le ser dot qui sert au couronnement de nos Rois. Le sac des Moines, paillasse.

jSACELLUM. Le fisc royal ou le trésor. Sacellarius pauperum , le Trésorier de la caisse j des aumônes des Empereurs. L'Eglise de Rome & de Constantinople avoient une dignité dite Sacellarius.

j SACERDOTIUM. Bénéfice ecclésiailique. SACRA. Diplômes & Lettres des Souverains , & encore les libéralités du Prince. L'Offij cier préposé à ces grâces, se nommoit Comes jàcrarum largitionum.

SACRAMENTALE. Jurement. Fuit fa8um Sacramentelle quo juraverunt. (Chart. ann. 1126.)

SACRAMENTUM PROPRLE MANUS. Souscription d'une chartre.

SACRARIUM. Cimetiere , chartrier, fisc du Prince


SACRIFICIUM. Hoitie consacrée, & l'obla^ tion des Fidelles. Tantus cencursus Fideliunt faflus efl , ut oBogintœ marcœ d'e sacrificio computarentur. (Chart. 1223.)

SACRILEGIUM. La peine pécuniaire impofée par l'Evêque , pour l'expiation du sacrilege.

SACR1VUS. Saint, sacré. Le Concile d'Auxerre défendoit le culte que nos Peres ren- doient aux arbres. Non licet inter arbores quos sacrivos vocant.

SAD. Fossé , mot teutonique. S^CULUAl. Expression monachale: renoncer aux biens de cette vie. Mari stzculo.

SAFFIUM. L'orfroi d'un ornement d'Eglise. SAGIBARONES. Juges des plaids. Si quis S agibaronem occident. (Lex Salic a.) SAGITTA. Espece de navire.

SAGMA. Besace ; bagage. Equus sagmarius 4 bête de charge. S auma, la felle.

SAGRARLE. Décimes , offrandes. Origine, Sacer.

SAGUM. Habit militaire propre aux Gaulois , d'une sorme quarrée. Sala , saye & couverture de lit.

SA1CA , SAIGA. Monnoie d'Allemagne qui - valoit un denier.

SAIGNIA. Lieu humide, marécageux ; ravine.

SAIONES. Huissier. Saionitium, jurisdidion.' SAISIRE. Invertir ; s'emparer ; prendre pofsessîon,

SALA Château ; palais. Domum ejus incendat, seu salam. (Lex Longobard.) De ce mot teutonique sala, est dérivé celui de fale9 qui désigne


ligne Une grande pièce de la maison. Salamanni , les Echevins ; de mari > homme* Sala, cour.

SALGAMA. Herbes, fruits , légumes confits au vinaigre.

SALIBURGIO. Caution avec serment. SALICA TERRA. Terre qui ne pouvoit venir en partage à des femmes, ni tomber en quenouille , parce que l'homme salique & noble qui la poiTédoit, étoit obligé de rendre service militaire personnel au Roi. SA LIN A. Gabelle, ou impôt surie sel. SALITO FACËRE. Déguerpir, se dessai£ir.

Me exindè iverpiri falito secs. (chart.)

SALMATA. La charge d'un mulet ou d'un âne, une Jaumé- ; d'où vient le terme faumiers, bois de la cave, qui portent toute la charge des tonneaux. Somaril, Someliers , Moines à qui l'on confie le soin de la cave. SALOMON. Espece de coupe, ou vase d'un ouvrage précieux.

SALSA. SaulTe ; assaisonnement. SALTARIUS. Garde de bois ; Messier. Salta. rii leneantur cuflodire, &c. (Statue.)

SALVA. Preuve par témoins. Les témoins appellés Salvantes.

SALVAMENTUM. Immunité, sauve-garde;

& aussi la preflation ou redevance faite au Seigneur pour payer le droit de sauve-garde. De hominibus habebit præpositus nofler pro sal« vamento duodecim denarios. ( Tabularium Cluniac.)

SALVAMENTUM. Droit de sauvement, ou le vingtième des revenus des vassaux , accordé AU ieieneur Pour l'entretien d'un château for^


tisié, qui les mett-oit à l'abri des insultes de leurs voisins.

SALVARIUM. Réservoir à conserver le poisson.

SALUCIUS. Ecu d'or de france, nommé salut, autrement Salus. Sur un coté étoit frappée l'effigie de l'Annonciation. (Epoque 1420.)

SALV1TAS. Les immunités accordées à certaines Eglises, pour la retraite des coupables, SALUTEM ET APOSTOLICAM BENEDICTIONEM. Formule insérée dans les. brefs des Papes, depuis Grégoire VII, à l'onzieme siecle.

SALUTEM MANDARE. Saluer. Salutes, présens qui accompagnoientles prestations, les cens. Salutaticum , le droit d'exiger ces saluts ou redevances.

SAMBUCA. Chaise à Porteurs, à l'usage des femmes. » Pour les Sambues de madite » Dame. cc (Compte de l'an 1330.)

SANCHETI. Monnoie des Rois de Navarre. SANCTA. Les reliques des Saints, sur lesquelles on juroit.

SANCTIMONIALES. Filles qui se consacroient à la virginité.

SANCTITAS. Titre donné aux Evêques dès le quatrième siecle, & qui a été d'usage en écrivant ou en adressant la parole aux Empereurs Grecs.

SANCTUAR1UM. Droit d'asyle pour les coupables , & reliques des Saints. 35 Je laisse » mon sainétuaire de Saint Jean. ce (Tesla. ment de l'an 1324.)

SAN CTU AR11. Habitués, attachés à une église^

Hommes Saintiers.


SANDALE. Voile de soie.

SANDA LIA. Housse de chevaux de maître , & solers d'Evêque quand il célebre.

SANDONES. Bateaux plats sur lesquels on construit des moulins.

SANGUINOLENTUS. Enfant trouvé. SANGUIS. Haute-Justice exercée par le Seigneur qui peut condamner à mort les vasiaux.

SANNA. Brocards raillerie.

SANNUM. Droit de connoître & de juger des querelles.

SAPA. La houe pour bêcher la terre, Sapel- lum , sapellare , faire brèche , ouvrir.

SAPETUM, SAPIN A. Plantation de bois de sapin.

SARABALLUM. Haut de chausse & bonnet.

SARACENUM. Voile des Religieuses. » Des » Sarrasins qui d'étamine cuevrent le vis à » Sarrasines. ce (Rom.)

SARCHA. Origine, Sarcofages ; cercueil, dit autrefois Sarqueil. ~<l>d')'uv.

SARCIAi Cordages d'un vaisseau, cables.

SARCILIS. Habit de dessous, chemise. SARICA, SARACA , SARECA. Surtout d'étoffe vile , pour ménager l'habit de deiTous.

SARPA. La sarpe pour tailler les arbres.

SARPILLERIA. Vieil habit.

SARRIRE. Essarter la terre.

SARROTUS. Rochet, habit d'Eglise, à manches étroites.

SATAGO. Les badins dans Jesquels on desseche l'eau pour former le sel.

'SATELLES, Vassal du dénier -ordre;


SAVARDA. Terre friche.

SAURUS. Epervier qui n'a pas encore changé de plumes.

SAXA. Petite épée. Les Saxons ont pris leur nom des épées qui les rendirent si souvent vainqueurs. ^ SBARALIU M. Barriere, fortification. S bar arc urbem , bloquer une ville.

SCABELLUM. Journal de terre. Dedit scabellum vinecz. (Chart. 1147.)

SCABINI, SCABIONES. Juges Assesseurs des Comtes, sous les deux premieres races ; puis Officiers publics des villes, & Juges civils. L'origine du mot est teutonique. Scepcnen , juger.

SCACARIUM. Tribunal suprême dans le Duché de Normandie, qui a été ensuite converti en Parlement. En Angleterre, l'échiquier , Scacarium, est la Chambre des finances. L'origine de cette dénomination vient du compartiment des carreaux du pavé où ces Juges s'assembloient.

SCACCl. Le jeu d'échec. Scacatuf ,scacarium, le damier divisé en quarrés de couleurs différentes.

SCACH , SCHACHATOR. Voleur. Origine allemande.

SCAFALDUS. Echaffaud,

SCA LA. La marque de la Haute-Justice. Les Seigneurs faisoient monter & y exposoienc lescoupables à l'ignominie, puis les faisoient emprisonner. » Par jugement fut mis en l'ef» chiele, & montré à tout le peuple par trois » fois. cc (Manuscrit.)

Se A LA. Plat & partie d'une balance. L'ordre


&. le rang. Sedere ad fcalam, être assis en son rang.

: SCALA. Est encore un corps de troupes ou escadron , qu'on nommoir autrefois une échielle. » Sa bataille ordena , ses échielles partie. ct (Rom.)

SCALA. Une portion de champ; un petit-port où l'on amarre les vaisseaux ; d'où vient l'expression faire escale, ou décharger un vaisseau.

é SCALDINGI. Les Danois & Normands des bords de l'Escaut, qu'ils habiterent longtemps au neuvieme siecle.

SCALIÆ. Ardoises.

t SCALVARE. Ebrancher.

: SCAMARES. Fourrageurs.

: SCAMELLUS. Portion de terre arrable.

t SC A MM A. Lieu invesli de fosses ou tranchées.

! SCAMNUM. Cheval de bois. Servus super scamnum tensus. (Loi Salique.)

i S C A N CIO. Echanson. Origine allemande.

Robertus seancio serviens, Domini Regis. (Chart. 1247 ) Comes Scanciarum.

î SCANDALIUM. Mesure de vin du poids d'environ quarante livres , & espece de balance.

! SCANDALUM. Querelle, esclandre.

! SCAPHA, SCAPHULA. Mesure de grains.

SCAPOARDUS. Officier de la Cour, sous la feconde race.

SCAPULARE. Petit habit à l'usage des Moines, dans les heures du travail des mains.

Cet habit ne çouvroit presque que la tête ôi les épaules.


SÇARA. Brûlure. Nous disons l'escare d'une plaie à laquelle on a appliqué le feu.

SCARA. Corps de troupes. Scaras suas trans- misit in circuitu. (Annales Franc or um, ann.

803 Le chief de l'une des efquieres. « (Rom.)

SCARA. Est encore l'obligation des vaflsaux: de chevaucher pour le Seigneur. Voyez le terme Harmiscara.

SCARAMANGA. Habit de desiiis , capote ; & manteau dont les Militaires se servoient en campagne contre les rigueurs des saisons. SCARAMANNI. Les hommes sujets à service. SCARCELLA. Poche de cuir à l'usage des voyageurs. Escarcelle.

SCARDUS. Avare. » Onques vers lui ne su » escars. (Rom.)

SCARIO. Huissier & Officiers des Gens d'Egisse.

SCARITUS. Le même que scarso ; & encore défendu , armé.

SCARSUS. Retranché.

SCARSUM. (AD) Pour le moins, SCASTLEGI. Trêve d'armes.

SÇATZ. Argent prix. D'où sort scaticum le tribut. Estaticum, flatica.

SCAVAGIUM. Redevance au Seigneur du lieu, par les Marchands, pour la permission d'exposer en vente leurs marchandises. SCAVISARE. Rompre ; briser. SCAZUDIA. Prestation annuelle, nommée échet dans le Duché de Bar.

SCELERATUS. Celui qui est la vidime des , scélérats. Mater fcelerata.

SCEMA PU SCHEMA. L'habit monachal.


Monachium schema. scemare , vêtir & orner.

SCEMA. Le ciment.

SCHARGAITA. (ES) Guet & garde.» Ils firent leur ost bien eschargueter. « (Vetul interpres. ) Gaytia, le même. SCHIRMANNUS. Juge.

SCHOLA. Ordre de personnes. Sckolx cantorum. Schola de Rege , Gardes Palatins qui veillent dans l'intérieur du Louvre.

SCHOLARITAS. Le droit d'enseigner. SCHOLASTICUS. Savant & Avocat. SCOPOZA, CHOPPA, SCOPPA. Boutique. SCHULTETUS. Echevin. SCIMPODIUM. Meuble de repos, que nous nommons Bergere.

SCINDA. Champ Labouré. SCINTILLARIS. Livre qui contient les sentences tirées de l'Ecriture & des Peres. SCIT DEUS. Formule de jurement. SCLAMATUS, SCLAMATURA. Maigreur du cheval, qui le fait dépérir.

SCLAVINIA. Habit des Voyageurs.,, Ait es» clavine & bordon de surie. ce (Rom.) Peutêtre ce mot vient-il de Sclavus , esclave, ëc a-t-il signifié un vêtement de vil prix. SCOBA. Balai. Scobillæ, balayures. SCOBACES. Sorciers.

SCOGILUM. Le fourreau de l'épée. SCOLATURA. Nudité de la gorge.» Si très..

» bien la li escoleite. cc (Rom.) & encore un canal.

SCONIUM. Récusation de témoins. SCORPIO. Espece de fouet, trait 0\1 sajette^ amas de pierres.


SCORTA. EtCorte.

SCOT, SCOTTUM. Imposition ou taille. Sint ï quicti ab omni fçotto. D'où vient payer son & escot. j SCOTOMA. Maladie des yeux qui s'obfcur- * ci ssent. ~I;to',r mmce. | SCHAMA. Espece de couteau propre à blesser. , D'où vient escrimer. SCREONA. Chambre.» Si puellam de casd aut i de screonâ rapuerint. (Lex Salica.) '■ SCR1BANIA. Le Greffe. I SCRINIUM. Les archives, le Secrétariat, le coffre des reliques , ecrin. *> J'ai escrinsà « à mettre joiax. « (Rom.)

SCRIPPUM. Sac où les voyageurs portoient: leurs provisions.

SCRIPTURA. Chartre ; diplôme. SCROPHA. Machine de guerre pour déchausFey les murs.

SCRUTINIUM. Recherche, perquisition. SCULDAIS. En langue lombarde Juge. Si quit causam habuerit & fculdahis suam causam di" xerit (Leges Luithprandi.)

SCULTEDUM. Crime & délit. SCULTETUS. Le même que Sculdais, Prê* teur, Juge , Bailli.

SCURA. Ecurie.

3CURRO. Appariteur , Satellite, & Exécuteur public de la justice.

SCUTAGIUM. Service militaire , appelle efeuage, que devoient les vassaux à leur Seigneur , & ce service consistoit à les suivre à la guerre vingt ou, quarante jours, en proportion de l'étendue ou valeur de leurs fiessSCUTELLA. Patene , ççuelle.


SCUTELLARIUS. Ancien Officier de la bouche du Roi, appelle Sculier.

SCUTIFER. Ecuyer qui portoit l'écu du Chevalier. L'écu & la lance furent les armes principales des Francs. Ces écus étoient formés de bois assemblé & garni de cuir cru.

ISCUTUM. Ecu. Monnoie qui a pris sa dénomination des armoiries de France. On lit, en 13 5 1 , mille scutis auri.

: SCUTUM BELLICUM. L'état d'un feudataire quj est capable de posseder un fief militaire.

! SCYPHATI. Ecus d'or, qui prirent leur nom |. de leur ressemblance à une coupe , parce qu'ils étoient caves. ~Zxvpoç.

! SCYRA. Province qui se divisoit en centuries, dites Hundredus.

! SCYRA. Prestation qui étoit due au Comte qui afsembloit le canton pour les plaids. Ne summoneatis Monachos de Remis , ut eant ad hundreda me ad scyras. (Monaflic. Anglic.) L'Eglise de Toul jouit dans sa terre de Trondes d'une redevance en grains, nom", mée les Xoures.

SDUGARIUM. Aqueduc ou canal. SEBASTUS. Dignité du Palais à Constantinople. SECARE , SECATVRA. Moissonner & faucher. SECRETA. Trésor royal. J SECTA. Les mœurs, la maniere de vivre. SE CTA. Droit de poursuite contre un criminel.

Sequela, le même.

SECTA CURIÆ. Le service du feudataire qui devoit se trouver certain nombre de fois par an aux plaids du Seigneur. Les Egliîes & les Monasteres étoient afsranchis quelque- ^ fois de cetçe obligation. On lit encore quel* «juefois Se cta Hundredi. A


SECTA AD MOLENDNiUM. La bannalité DU four.

SECUNDICERIUS. Celui qui est en seconde i dignité. Ce mot est relatif à Primicerius.

SECURIONUS. Espece d"orge..Escourgeon. 1 SECURITAS. Sauve-garde. Ce terme se ren. contre souvent dans les anciennes chartres. Charta securitatis. Les Monasteres donnoient un cens au Prince de qui ils recevoient ces chartres d'exemption , affranchissement & sauve-garde.

SEDATIUM. Prix pour le droit de sépulture. SEDENTIA. Les immeubles.

SEDES. Sedalis Ecclejiay Eglise Cathédrale. SEDES, SEDILEI, SEDIMEN. Lieu propre à élever un édifice , & l'emplacement d'un champ qu'on cultive. Sedius, fedilium , le même. Sessus, sejJa.

SEDES NAVIUM. Les revenus du droit pour recevoir les vaisseaux dans un port. » Recette » des sieges des nefs allans en pescherie. cc (Compte de 1478.)

SEDES SALINARIÆ. Les grandes poëles à évaporer l'eau dans les salines.

SEGA. L'obligation du vassal de suivre sou Seigneur à la guerre. Sehoga, le même.

SEGIA. Terre inculte , couverte de brossailles. SEGMENTATUS. Habit de diverses couleurs, Segmentatus Episcopus progreditur. (Spicileg.)

SEGNORIA. Seigneurie. Le mot latin esi formé du terme srançois.

SEGREAGIUM. Droit du Seigneur dans les bois de ses vassaux, quand ils font une coupe, dite autrefois seîreaige , ou portion due au


Seigneur , appellee a présent tiers & danger : c'e£t ordinairement le cinquieme denier.

SEIGNORIA. Le droit de Seigneurie pour la permission de battre monnoie.

. SEJORNUM REGIS. Les écuries du Roi dans le Palais de Beauté, sur la Marne.

\ SELDA. Boutique.

I SELLA. Latrine. Adfellare. Et encore selle d'un cheval, signification peu ancienne, puisque les Romains & les Francs de la premiere race ne connoiiToient pas l'usage des selles.

SELLA. La maison, le manoir d'un Fermier. SELLAM GESTARE. Espece d'amende honorable qu'on faisoit faire aux coupables de grands crimes, avant de les punir de mort. Les Gens de condition portoient un chien ou une selle d'un Comté à l'autre, en signe d'ignominie. » Guillaume vint à merci , nus ^ piés, une selle à son col. « ( Rom. de Rou.) SELLIO. Portion de terre. D'où vient siller un champ. Dederunt viginti fillonos terræ. (Tabul.)

SEMELLA. Pain de fine fleur. SEMICINCTIUM. Tablier. Partie de l'habit sacerdoral des Grecs , dit Orarium ou Su- darium.

SEMIS PATHIUM. Epée courte, SEMITARIUS. Sentier.

SEMNIUM. Couvent de Moines. Origine, ~lî/UVOÇ.

SEMONCIA. Invitation. Semoncer ^ inviter. SEMPECTÆ. Religieux d'un âge avancé 9 exempts des observances monachales,

SËMUS. Mutilé J semaré. ' .. ;


SENESCALCUS. Officier de la Couronne, dont les fondions regard oient d'abord l'intérieur du Palais & de la dépense, dont il étoit l'économe. Cet Officier étoit le même que Dapifer.

SENEX. Evêque , Abbé. Le vieil de la Montagne, c'est-à-dire, le Chef. Senior , le Seigneur d'un rel lieu. Senior belli montis. Senior, le mari.

SENIORATICUM, SENIORATUS, SENIORIA.

Seigneurie.

SENNE. Synode, assemblée; mot teutonique.

» Comme les sennes font établis à la cor» redion des crimes. c( (Statuts de Tours , 1396.)

SENTENTIARE. Prononcer un jugement & condamner.

SENTERIUS. Sentier.

SEPA, SEPAR, SEPARALE. Lieu ou biens diftingués & séparés.

SEPARA LES CHART Æ. Chartres mi-parties, dont on donnoit une moitié à chacun des flipulans, pour éviter les fraudes, en rapportant les pieces ensemble.

SEPTENA. La Septaine. Jurisdiâion qui a une certaine érendue, dont la Ville de Bourges étoit le chef-lieu.

SEPTENARIUM. Offices & Prieres qui duroient sept jours continus , pour quelque défunt.

SEPTIMALE. Le même.

SEPTIMAN ARIUS. Hebdomadier, Chanoine en tour pour célébrer la messe. (Voyez la regle des Chanoines de Chrodegand.)

SEPULCHRI OFFICIUM. Lareprésentation


de la Resurreaion , qui se faisoit dans l'Eglise de Toul, de R ouen & ailleurs, avec personnages, c'est-à-dire, par des Chanoines, dont l'un représen toit l'Ange, l'autre la Madelaine, l'autre Jesus, & répétant ce qui s'étoit dit & f.dc quand Magdelaine & les Apôtres cherchaient Jesus, & qu'il leur apparut. Cette cérémonie finissoit par le chant du Te Deum.

SEPULTURA. Droit des Curés à la mort de leurs Paroissîens, qui a eté souvent excessif, & qui fut modéré par des loix ecclésiastiques.

SEQUENTIA. La prose ou chant des Messes solemnelles qui suit le graduel.

SEQUENTIARIUS. Livre d'Eglise, qui contenoit les Proses.

SEQU ESTER. Disciple, enfant, fils de famille élevé hors la maison paternelle.

SER. Seigneur ; Sire , Messire. SERCHELLUM. Bouchon de verdure , ou autre marque qui indique du vin à vendre en détail.

SERENA. A l'air. Coucher à la belle étoile. SEREN1TAS. Titre d'honneur qu'on donnoit aux Rois & Empereurs, & même aux Evêques.

SERIOSE. En détail. Prout htzc in iifdem litteris seriosiùs continentur. (Chart. 1309.)

SERMO. Sauve-garde. Tunc Rex eum extrà lèrmonem Juum ponat. (Lex Salica.)

SERPENT1NA. Gros canon appellé couleuvrine.

SERPOL. Bagues & joyaux accordés à la veuve.

SERRA. Montagne. En espagnol, Siera,


SERRA. Enclos, serre.

SERRATA. Chaîne de montagnes.

SERSA. Les bâtimens d'une saline. SERVAGIUM. Terre seigneuriale dont lessu-* jets doivent une redevance au Seigneur.

SERVATORIUM , SALVATORIVM. Réservoir à mettre du poisson.

SERVENTAGIUM. L'obligation du servica dû par le feudataire à son Seigneur. SERVENTARIA. Le même.

SERVIENS. Ecuyer qui devoit le service à son Chevalier, & le vassal. Sarjanti, le même.

5ERVIENTES ARMORUM. Officiers de la.

Cour de nos Rois, dépendans du Connétable. SERVUS. Il y a eu en France des serfs dont l'état étoit différent des esclaves romains ; c'est-à-dire , moins dur. Les Francs n'eurent jamais le droit de saire mourir leurs serfs : ils étaient même affranchis, si leurs maîtres les mutiloient. Ces serss recevoient l'habit & la nourriture de leurs maîtres, & travailloient à leur profit. Il leur étoit défendu de se marier sans leur permission. Un homme libre épousant uneserfe, devenoit par ce mariage de condition serfe.

SERVI BENEFICIARII. Ceux à qui on avoit accordé des fonds de terres qu'ils cultivoient, à la charge de corvées, de redevances. Ces serfs étoient ceux dits adscripti glebee. Les sitjets des Seigneuries sont les descendans de' ces premiers serfs.

SET A. Soie. D'où vient la formule, per chartam & setam commetidare, parce que les sceaux des chartres étoient suspendus à des cordons de soic.


SETICUS. Mesure , & certaine portion d'un champ.

SEVIR. Titred'honneur & d'unepersonne conftituée en dignité.

SEXTARATA. Etendue de terre dite sisterée, qui pouvoit rapporter huit bichets de grains par an.

SEXTARIATICUM. Le même droit que celui « dit minagdum, droit sur les mesures de grains, payé au Seigneur , quand on les vend au marché. Origine, septier, où le bled se vend par septier. Cedroit s'appelloit encore sextelage. Ce droit dit ailleurs minage ou de coupel.

SEXTAR1US. Mesure des liqueurs &des grains.

Le septier de bled ou de vin n'étoit pas le même dans différentes Seigneuries.

SGARRETARE. Couper le nerf du jarret.

SICLA, SICLUS. Poids ; mesure des liquides, qui étoit la moitié du flatere, & la quatrieme partie de l'once.

SIDERATUS. Membre paralytique. SIGALUM. Seigle. Sigilum, segel, segale , le même.

SIG1LLUM. Chartre & diplôme. Hoc sigillum. scribere jussimus. (Charta.) Cette formule,fi* gillum Juper aliquern projicere 1) assigner quelqu'un , parce que ces actes avoient un sceau. Les sceaux étoient pendans avec cordons de foie aux chartres importantes. Ces sceaux fuppléoient à la signature de ces diplômes , qui le plus souvent n'avoient que la marque des témoins , la cire étoit teinte en verd. L'impression de ces sceaux représentoit or-* dinairement un Chevalier armé. Comme on n'étoit reçu Chevalier qu'à l'âge de vingt-un


ans, on n'accordoit aux Gentilshommes qu'^ cet âge la permission d'avoir un sceau , & ils J étoient obligés de se servir de celui de leurs 2parens. « Je Perris, Dux davant nommé (de J. » Lorraine) use dou seel de ma mere. Ee 3 » tantost come je serai sors de main burnie, t » je suis tenu de mettre mon seel en ces?. » lettres. (Chart. 1.253.)

SIGLA. Voile de navire. Siglare, aller à plei- nes voiles.

SIGNETUM. Petit scel.

SIGNUM. Signare, dans l'ancienne latinité * t signifie imprimer le sceau ; après le sceau 1 suivoit la souscription. Dans la basse latinité E signum est une marque,. & pour l'ordinaire s une croix qui précédoit la souscription , ou & qu'on apposoit sans souscription, car les an- ciennes chartres n'étoient pas signées, ou 1 très-rarement.

SIGNUM. Service du vassaU Homines de signo, les vassaux. Et encore signum , la cloche. » Son » nent li seint par toute la contrée. « (Rom.) ( SILENTIUM. Conférences secrettes pour trai- ter les affaires d'Etat.

SILENTIARII. Conseillers du Consistoire s secret.

SILICERNIUS. Vieillard.

SIMENELLUS. Pain de fariné fine. » Si voit î » porter simeniaus buletes. « (Rom.)

SIMPLEX CHARTA. Diplôme uni, & dont 1 la marge n'est pas dentelée.

SINGILIONES. Espece de vêtement. SINGULARIS. Le sanglier qui aime à vivre 1 seul, & sur-tout les deux premieres années i de sa vie. En grec ~MOHOÇ.

SINNICHIUM..


SlNNICHIUM. Baldaquin terminé en cône. SINODOCHIUM. Cellule séparée , où les Moines vivoient sous l'obéissance d'un Monastere. Voyez Obedientia.

SION. L'orient.Sequeris cursum ejus à Sion. Si ON. Cuiller à l'usage de la meise. Vinum per flon in calicem mittitur. (Vetus rituale.)

SIRIATICUS TURGOR. La vanité d'être traité de Sire. L'Ecuyer n'étoit pas qualifié Sire 1. d'où est venu Monsieur. Il falloit auparavant être reçu Chevalier. les Evêques furent qualifiés Sires. « Sires, je vos faz à ia» voir & vos temoings que , &c. « ( Charte 1255.)

SIRICUS PANNUS. Habit de foie, ou pré^ cieux , pour sericus. La soie. étoit très-rare ^ & n'étoit portée que par un luxe recherché. SIROCCUS. Vent sud-est.

SIRVENS, SIRVENTIA. Voyez Serviens.

SIS A. Imposition & taille , pour assisia. SISURNA. Couverture de peu de prix, faitè de peaux.

SIT ARCHIA , SISTARTIA. Origine, ~27?©*t pain, & ~ÀpxÉw, sufficio; Nécessaire ou Etui propre à transporter la nourriture des voyageurs.

SITERCHUNDUS. Homme qui possede assez de fonds pour rendre le service militaire à son Seigneur. Le Siterchund étoit d'un état qui approchoit de la noblesse.

SITUARE. Placer, asseoir.

SITUATIO. Assignation.

SITULA. Mesure des liqueurs;

SIVADA. Avoine.

SIXHINDI. Sujets d'une condition médiocre.


SKELLA. Sonnette des bêtes de charge. Si qui? skellam de cabaLlis furavtrit. (Lex Salica.) Squillatus aries, le bélier à sonnette. L'Abbé étoit placé au Réfectoire derriere une sonnette ; ad scillam federe9 pour donner le ligne aux Religieux.

SMACARE. Frapper , blesser, mutiler. SMALTATUS. Emaillé.

SMALTUM. Fonte de couleurs & 'de métal, appellé émail.

SMEGMA. Mélange d'huiles odoriférantes. SOC A. Souche, racines d'arbre.

SOCA. Est encore pris pour secta, droit de suite sur quelqu'un.

SOCA MOLENDINI. Droit de bannalité de sour.

SOOAGIUM. Droit du Seigneur de faire labourer ses terres par ses vassaux, les biens en socage.

SOCAGIUM VILLANUM. Ne doit point l'hommage, mais des corvées.

SOCCA. Habit des jeunes filles.

SOCCUS. Chaussure & soc de charrue. SOCIDA. Société & convention. SOCOMANNUS. Le vassal qui doit service de charrue.

SODES. Ami , compagnon.

SODUS. Terra: fodœ , Terres friches. SOFRATA, SOFRAYTA. Peine & mulfte quand les Chanoines de Lyon manquoient à quelque Office.

SOGA. Corde & chaîne pour l'arpentage. Soga habetpedes centum ( labuiar. Sancti Mauritii ) SOGALIS. Cens redu par certaine quantité de terre.


j SOGREIA, SOIGNIA. Prestation qui dans l'origine étoit la même que la procuration ou gîte , & dans la suite a été commuée en redevance en grains ou en argent.

i SOL. Jour. Soleil boutant, en plein jour.

SOLAG1UM. Droit ou redevance au Seigneur pour le fol qu'il a donné. Le solage est le même droit que terragium , araticum.

SOLARIS AUREUS. Ecu au soleil.

SOLARIUM. L'étage supérieur d'une maison.

Si autem domus molendinorum esset unius J'olaris. (Chart. 1216.) Solerium , li soliers , ; étage supérieur.

SOLDADA. Le paiement, les appointemens dits Soudée. » Cil qui vint sa les soudées » querant. « (Rom.) D'où vient Soldat & la solde , à folido.

J SOLDADERA. Courtisanne. Dénomination prise du gain qu'elle fait.

SOLEMNIS. Célebre. Qualité dont on décoroit les Hommes illustres.

ISOLIARDUS. Marmiton ; dit autrefois Soul- lart,

)SOLIDARE. Payer.

SOLIDARII Troupes qui méritent la solde, Soudoyer s.

!SOLIDATA. Ce quia la valeur d'un sol. Sous le regne de Charlem igne un sol étoit la.

tingtieme partie de la livre pelant, & non numéraire , ou le dixieme du marc d'argent, ainsi le marc d'argent étant i présent de la valeur de 52 livfes , un sol valoit 5 livres de notre monnoie.

J SOLID ATA TERRÆ. Portion de terre qui rendoit par an up. sol. Tenetur assignare decem


Solidatas terres. (Chart. Lotharing. ann. 1341.) SOLIDUS. Vassàl lige. Hominium solidum, folidantia, est le domaine du Seigneur sur le vassal lige.

SOLIDUS. Solidi aurei. Dans la loi Salique le sol d'or valoit 40 deniers d'argent. Pepin changea la valeur du sol d'or , qui ne valut que 1 2 deniers , parce que ce fol de Pépin n'étoit plus qu'un sol d'argent.

SOLIUM. Seuil , chambre supérieure, aire. SOLMATA. Le même que salmata , jàgma , charge d'un mulet, d'un âne.

SOLMIFACIO. Chanter en suivant les notes. SOLSATIRE REUM. Condamner par défaut l'appellé ou l'accusé qui manquoit à se défendre & à produire son exoine , sunniam. SOLVERE. Abandonner un héritage. Guerpire. Sûlvimentum , déguerpissement.

SOLUM. Emplacement propre à élever une maison, fotarium.

SOMA. Corps. Origine , membrane sur laquelle on écrivoitAn prologo hujus somatis, D'où vient le somitr des Marchands.

SON. Troupeau.

SONA. Alliance , & peine imposée pour une blessure.

SONARE. Dire , parler, resonare. Sonare pecumam , la refuser , ou examiner par le sots si elle n'est pas altérée.

SON I ARE. Recevoir & donner le droit de gîte ou procuration.

SONNIATA, SOMNIATICA , SONEGIA. Le même. Somniatas rive obsonia illi relaxamus. (Chart. 1122.) » Eflogne est un droit ou de- » voir seigneurial, &,c. a. (Couc. de Rheims.)


SONUS. Clameur de haro, ou cris qu'on doit faire pour la poursuite d'un criminel.

SOQUETUM. Souquet, imposicion sur le vin qui se vend en détail.

SORBELLUM. Porion.

SORCOTIUM. Habit, surtout. SORORGIUS. Le mari de la sœur, serourge. SORS. Voyez Juiicium Dei. Maniere de se purger d'une accusation par l'eau, ou par le feu & le duel.

SO RS. Portion de terre, dite ainsi , parce que la division s'en fit par la loi du sort. Cutn turris adiacentibus quas nos fortes vocamus. (Chart.)

SORTES SANCTORUM. C'etoit l'usage superstitieux de se décider dans les affaires , par la premiere maxime qui se présentoit à l'ouverture des Livres saints. Dans les élections d'Evêques on droit un pronostic de l'Elu par la phrase qu'on lisoit en ouvrant la. Bible au hasard.

SORTIARIÆ. Sorcieres. Le mot & la chose étoient connus sous Charlemagne. Malefici homines & Sortiariæ. (Capitul. Caroli magni.) SOSCANIA. Habit de femme fait de lin &de laine. » Ele su en une sousquenie qui ne sa » mie de bouras , car nule robe n'est tane » bele corne fousquenie à Damoisele. % (Rom. de la Rose.)

SOTTUS. Sot.

SOT US. Une haie.

SPADARÉ, SPADO. Cheval hongre. SPADULA. Epaule. Spalla , le même. SPALARIUS. L'Econome & le Receveur d'o l'Eglise de Toul. Spalarius olim erat Re-


ceptor omnium emolumentorum Ecclefiæ. (Stat. Tullenj.) Origine ,spalla, épaule. Les Epauh rs sont les Receveurs des dîmes ; ils pi quent la gerbe & la portent sur l'épaule. SPALDUM. Mur extérieur de défense. SP ALEhIA. Tapisserie.

SPANGA. A graffe, poutre, faîtiere qui lie le mur d'un édifice.

SPANNA. L'étendue d'environ sept pouces depuis l'extrémité du pouce à celle du petit doigt de la main étendue. Mot teutonique. SPA RA. Barriere ; désense. D'oll vient parapet. SPARGEN A. L'enfance.

SPA l\GICIA. Les amendes dues au Seigneur pour délits champêtres.

SPARRO. Espece de trait ou lance. « Un es- parre longe & pesant. cc (Rom.) SPARVARIUS. Epervier.

SPASSARE. Maltraiter quelqu'un. SPATHA. Large & longue épée à l'usage des anciens Gaulois. Ces épées tranchoient & n'avoient pas de pointe. Les Francs portèrent ces épées tranchantes. Les Rois avoient un Officier qui portoit l'épée ; il s'appelloit Spatharius. On établit, en 11 15 8 , un Ordre Militaire en Espagne, appellé de la Spatha. Fratribus Spatariis.

SPATULA. Epaule. Canonici almutias ex-sensas suprà spatulas portare teneantur (Concil. 1 5gi ) SPAVIÆ. Bêtes égarées & épouvantées ; & encore biens abandonnés qui appartiennent au Seigneur.

SPEC1ES. Denrées, & tout meuble de prix, aromates, ou épices.

SPECIES. Sont encore les émolumens des lu-


ges ou épices, à qui il étoit défendu autresois de recevoir aucun présent, sinon des épices de peu de prix, & des fruits ou desserts appelles species.

SPECULAR. Vitre de verre ou de talc. SPECULARII. Magiciens qui vouloient repré. senter l'avenir dans des miroirs. SPECULATOR. Evêque.

SpEcuLATOR. Administrateur, témoin ; exécu* teur de la Justice.

SPELEUM. Grotte , cellule de Religieux. Origine , ~ieon"xeiov.

SPELTA. Espeautre. Respondit honorius fpeltam magis pertinere ad hordeum quam ad triticum.

SPENTA. Aumône & redevance annuelle.

SPERARE. Croire. Si francu.r homo accepit mu- lierem , Fr sperat quod ingenua sit. ( ConciU compend. 757.)

SpERARE. Craindre, attendre, demander.

S PI A. Délateur , Vedette. D'où est sorti Espion.

SPICARIUM. Grange à remettre les bleds.

Si quis spicarlum incenderit. (Lex Salica.) SPINA. Bondon de tonneau, le dos.

SpiNA. Espece de maladie des os, spina ventosa. SPINGARD A.Espece de baliste ou machine de guerre. « Et font l'espringale gietor. « (Rom.) SPINGERE. Pouffer.

SPIRITUALIT AS. Ce qui est de la jurisdiction de l'Evêque.

SPLECHA. Droit d'usance dans la forêt d'autrui, à savoir, de faire paître , chaiTer, faire affouage. Voyez Expleta , Plecha.

SPLENDOCLASXUM. Or réduit en. feuilles,


SPOLIARIA. Réduit à côté des bains où l'on se déshabille.

SPOLIUM. Vol.

SPOLIUM. Les fruits qu'on recueille dans les champs, & meubles quelconques.

SPONDA. Cercueil d'un cadavre, & place on il est exposé.

SPONDA. Digue & quai, alliance, défensive. SPONDAR1US. Tuteur. Spondarii ad pias eausas, les Exécuteurs des legs pieux & des testamens.

SPONSALITIUM. La dot d'une épouse la dotation d'une Eglise.

SPONTONUS. Bâton ferré.

SPORT A. Panier d'osier, &: la besace des Voyageurs."Un des revenus du Presbytere consistoit à recevoir une rétribution pour bénir les besaces, Sportarum benediélio.

SPORTA. Ce qui étoit présenté au Seigneur suzerain, pour l'investiture pu la reprise d'ua fief. C'étoit une lance ou des éperons d'or , ou une somme d'argent. » Théobaud bailla *> pour elporledeux Janfles. (Registre d'hommages.)

SPORTULA. Présens, salaires. La stipeade ou prébende canoniale.

SQUADRA. Bataillon & plage, ou étendue sur mer & sur terre.

STABILI A. Biens-immeubles, breve de flabilia. JTABILIA. Arrêt de maintenue, dit Etablie en Normandie, pour des biens contestés. C'est la même chpse que la recréance en matière bénéficiale.

STABILIMENTUM. Ordonnance denosRois, STABILITAS. Garnison.


STACAMENTUM , ESTACAMENTUM. Le gage ou l'amende consignée devant le Juge par les parties qui venoient contester à sou Tribunal. Eflacare placitum , lier un procès devant le Juge par la consignation du gage ou amende. Le Juge recevoit aussi le gage, eflacamentum, des champions, avant le duel. Origine, fiachare, attacher. STADALLUS. Gros cierge.

STAFFA. Bâton pour s'appuyer, & l'étrier du harnois du cheval, usage assez moderne. Nos François appelloient l'étrier le sautoir.

STAGIA. Maison & résidence, ou domicile.

D'où vient le siage canonial, réfectoire.

5TAGIUM, ESTAGIUM. Le devoir du vassal envers son Seigneur, qui consistoit à venir faire la garde de son château. » Je Jehans » fais à savoir que je sui hom le Vidame » d'Amiens., signor de Croi, que je tieng de » Monsignor Robert de Saveuzes ,^& l'en doi » un an d'estage à Pinkigni à m'en coust. « (Chart. 1249.)

5t AGIUM. Chanoines qui remplissent leur obligation à l'imitation des vassaux.

Stagium FACERE. Faire la résidence un certain temps dans l'année pour gagner sa prébende. STAGERIUS, ESTAGI ARII. Efiagiers ou vassaux assujettis au stage. » Eflagers face ceans « venir. cc (Rom.)

STAGNUM. La mer, étain.

Stagnum. Siege ou place pour débiter la marchandise.

STALARIA. Saulci, ou lieu planté de taules. STALLA. Ecurie. Stallare equum. STALLARIUS , CONSTABULARIUS. Conné.^


table, ou Officier préposé aux écuries. Origine , stala ou Jîalla , liège , demeure. D'où vient flalla, la boutique d'un Marchand.

STALLIUM ou STALLAGIUM. La re-4 devance due au Seigneur par le Marchand J pour la permi nion d'étaler sa marchandise.f Ce droit s'appelloit eflallage.

STAMINIA. Etoffe de laine dite étamine. Il en est parlé au douzieme siecle. Laned vesle. quam vulgà jiaminiam vocant.

STAMPA. Coin , empreinte.

STAND A. Tonneau.

STANDARDUM. Pannonceau, étendard. STANGA. Perche & barriere.

STANT1A. Chambre, décret, estimation, le taux d'une marchandise.

STAN CIAhE. Régler une mesure à l'étalon, ou régler le prix.

STAPLUS. Edifice fait à la hâte pour étaler les marchandi ses.

ST APU LA. Le lieu du marché public. Major ftapulx , l'Officier préposé aux marchés.

STAR A , STARIUM. Sextier ou septier. Mesure des liqueurs. Stera , le même.

STATIO. Jeûne indiqué, lieu consacré à la priere dans les Processions, l'assemblée des Fidelles.

STATIO. Le stage, repas ou paste , prébende canoniale.

STATIO. Maison , étage, boutique & vivier à mettre les poissons.

STATIONAR1I. Appariteurs qui rendoient compte aux Magistrats de ce qui se passoit dans les Provinces.

STATIONARII. Les manans des Seigneurs, encore les Libraiies*


STATORES. Les Appariteurs & Huissîers. STATUA. Dans la Loi Salique, une longue perche à conduire les batteaux. STATUTARIUM. Mausolé.

STAUPUS. Coupe ou mesure des liquides.

Staupum vini.

STECCATA. Eang de palissades. Eflacade.

"Origine italienne, Stecca, bâton.

STELLA. Societas stellæ , ordre de chevalerie de l'étoile, inilitué par Jean , Roi de France, l'an 13 5 1.

STELLA. Couronne qui porte des cierges qu'on allumoit dans les solemnités. Efielle.

STELLEGUS. Estelin, la vingtieme partie de l'once.

STEURA. Imposition. Voyez Precaria. Ad nulias teneantur colleEtas , fleuras. Cette imposition étoit la bien-venue, les premieres prieres, ou la régale d'un nouveau regne. STIC A. Tunique, espece de vêtement. STIGMA. Note ou cara&ere , le las ou flot que le nouveau Chevalier portoit sur l'épaule jusqu'à ce qu'il eût mérité, par quelque ad:ion de valeur, que quelque Prince ou quelque Dame lui coupât le las.

STIPATORES. Les Prébendiers d'une Eglise. STIPULATIO. Obligation , ou lien nouveau qui donnoit plus de force à un acte , en sorte que celui qui vouloit en obtenir la rescision , encouroit par-là même les peines prononcées par la Loi romaine Aquilia. C'est une expression aisez ordinaire dans les ehartres d'y lire ces mots, Stipulationesubnixâ. La stipulation signifioit encore souvent la souscription d'une chartre, prcefens donatio

1


à me saëta inviolata permaneat stipulatione sub- nixâ idrneorum testium. (Charta.)

STIRPALIS , STIRPATICUM. Ce qui est essarté, défriché. On voit dans les romans le terme estreper pour arracher. » Lor vingnes & lor » bois fit li Roiz estreper. <c (Rom. du Vacce. )

5TIVALE. Bottes légeres.

STOLA. Habit sacerdotal qui s'appelloit encore Orarium. Sub stolâ excommunicare, allusson à la cérémonie de l'excommunication, que le Prêtre prononçoic après avoir pris l'étole. Obscrvez aussi cette ancienne formule, sub flold jurare.

STOLUS. Flotte, vaisseau. Stolium , le même, & florium. » Onques plus belles estoires ne partit nulle part. « (Villehardouin.)

STORDATUS. Etourdi. Origine eflour, armée.

L'étourdi étoit celui qui n'étoit pas encore au fait de la guerre , & qui y étoit neuf.

STORMUS. Le cri de guerre de courir aux armes , ou l'alarme. Dans les Romans il s'appelle eflourmie. *> Et Bertrand commanda » qu'on cessat l'estourmie. (Rom.)

STRAMEN. Tout ce qui peut servir à faire un lit. » Sus ung poy de chaume ou d'estrain. « (Rom.)

STRATA. Chemins publics ferrés ou garnis de pierres.

STRATATICUM. Le droit de péage sur les chemins publics.

STRATIGUS. Gouverneur d'une ville. STRATOR. Officier qui mettoit le Roi à cheval. Cet Offiçier étoit subordonné aij Maréchal.


STRATORIUM. Selle.

STREPA. Etrier , autrefois eflrief.

STRIA. Magicienne. Si quis mulierem inge- nuam Jîriam clamaverit. (Lex Salica.) On lie dans les Capitulaires, Seu tria aut herbaria si sit.

STRIGA. Magicienne & loup garou. STRINA. Tribut que les Dalmatiens payoient aux Empereurs. Origine, flrtnna, parce que ce tribut se levoit aux kalendes de Janvier.

STROPHIUM. Mantelet d'une femme, ou mouchoir ; ceinture.

STROPHUS. Trompeur, séduB:eur. Strophatus jillogifmus , sophisme. Origine, Στρέϕω.

STUBA. Etuve ou bain. Stupha , le même. SUBARMALE. Petit vêtement qu'on portoit ; en déssous pour que l'armure du guerrier ne i le blessât pas.

SUB HASTARE. Vendre à l'encan, au plus disant.

SUB INTRODUCTÆ. Femmes suspeâes, & dont la co-habitation étoit interdite aux Eccléfiafliques. Il n'importe de quel âge étoient , ces femmes. La suspicion ou le péril qu'elles faisoient encourir, étoit la caille qui avoit fait défendre aux Clercs de vivre avec elles.

SUBJUGALE. Cheval.

SUBLIMA RE. Elever à un honneur ou à quet- | que prélature. Anno secundo sublimationis Philippi. (Chart 1132.)

f SUBLIMITAS. Titre donné aux Rois.

SUBLONES. Age des bétes fauves , quand le bois commence à pousser sur leur téte.

SUBMERGIUM. Supplice commun autrefois


On jettoit à la mer ou dans la rivière les malfaiteurs cousus dans un sac. j SUBMONERE. Lettres d'appel aux vassaux | pour se tenir prêts & venir joindre l'armée. ' on disoit autrefois semoner. » Ses semonez :n qu'il vos viengent servir cil qui de vos 35 vodra terre tenir. « (Rom.)

SuBMONERE. Citer & ajourner pour comparoître devant le Juge j semondre Les Pairs avoient le droit d'etre appelles & jugés par leurs Pairs ; & nul autre que des Barons ou Chevaliers ne devoient semondre , ou citer un accusé qui fût Baron. Les Evêques prétendirent jouir' de ces prérogatives, & n'avoir pour Appariteurs que des Evêques.

SUBMONITOR. Celui qui faisoit la semonce, 9 le Semonneur.

SUBREGULUS. Premier Officier de la Couronne, ou le Majordome, sous la premiere race de nos Rois.

SUBSESSiE. Embûches. Subsejsores , ceux qui les dressent & qui attendent leurs ennemis.

SUBSIDIUM. Subsides accordés au Prince pour les besoins de l'Etat, soutenue.

SUBSTANTIA. Alimens, ration, soutenance. SUBSTANTIA. Les biens & la fortune d'un citoyen.

SUBSTILLUM/ Temps pluvieux , humide. SUBTALARES. Souliers & pantoufles. Sutelares , le même. Sotulares Corduani, souliers faits de peau de Cordoue. D'où est venu le terme Cnrduanier, aujourd'hui Crrdornier.

SUBTANA, SUBTANEUM. Habit long des Clercs, appellé Soutanve.

SVBTERFIRMARE, Donner l'authenticité à


une chartre par la souscription ou par le monogame, ou par les sceaux. AnnuLo Palatii nojtri subterfirmari jusimus. (Chart.)

SUBTERRARE. Enterrer. 53 Li freres à la Dame étoit mors & sousterrés. ce

SUBTILE. Habit des Sous-Diacres, la runi'celle. SUBT1LITAS. Finesse , autrefois soujiiveté , soutive pratique.

UBTULUM. Lieu bas. » En unsoutil leu habita. « (Rom.)

SUBVERTERE JUDICIUM. Empêcher l'effet du jugement de Dieu par des on&ions du saine chrême, qui garantissoient la main des impressions du feu.

SUBULA. Outil aigu propre à percer. SUBURBICARIÆ. Provinces d'Italie dépendantes de la jurisdiction du Préfet de Rome. SUCCINCTORIUM. Tablier.

SUCCUS. Le sommet d'une montagne. SUD A. Le fossé & les palissades qui le défendent.

SU DIS. Rang à pourceaux. Si quis porcellum de sude furaverit. (Lex Salica.)

SUEOR. Cordonnier. Le meslier des suers.

(Lettres royaux 1 311.)

SUFFERENTIA. Délai & répit. Les vassaux étoient dits in sujferentiâ pnfiti, quand on les laissoit jouir de leur fief, après avoir obtenu répit pour en faire les foi & hommage.

SUFFR AGIUM. Présens qu'on offroit aux Em. pereurs quand ils accordoient des emplois ou des grades ; prestation ou redevance.

SUGG1LLARE. Suffoquer, étrangler. SULFREAL. Homme d'une condition libre. SULTANUS. Prince Souverain > mot persique, Soldamus, le même.


SUMMA. Le capital. Summare , lever des loin " mes d'argent.

SUMMAGIUM.Prestation seigneurialequiconsiste à faire porter parles vassaux les fardeaux: pour le Seigneur. La Coutume de Lorraine parle du droitdejommage. (Tit. VIII, Art. V.) SUMMISSARII. Chanoines d'un ordre inférieur dans l'Eglise de Strasbourg, préposés pour chanter la Grand'iMefsè.

SUND. Mot saxon. Mer étroite.

SUNNIS. Excuse, exception , ou délai à accorder à celui qui est appellé en justice. Si eum sunnis non aecinuerit. (Lex Salica. ) Sunvia , sonnia , le même. D'où vient notre terme exoine. Les différentes exoines rappellées dans d'anciens titres sont effonium de malo lecti, c'efc le cas de maladie. De malo veniendi , même cauLe. EJJonium deultrdmare9 c'étoit celle des croisées.

SUPERALTARE. Autel portatif. SUPERFUSI. Ceux qu'on appelloit encore Cliniaci, qui se faisoient baptiser quand ils se voyoient en danger de mourir. leur donnoit le baptême par infusion & non par immersion.

SUPERINDICTUM. Imposition extraordinaire , ou exaction de tailles.

SUPERISTA. Conseiller & Officier dela Cour de Rome.

SUPERJURATUS. Coupable contre lequel il y a plus de témoins qui déclarent & jurent qu'il est criminel, qu'il n'a de jureurs en sa faveur.

SUPERPELLICIUM. Signifioit autrefois l'aumusse ou la pélisse que prenoient les Clerce ï


a 1 Eglise , & qui couvroit leur tete oc leurs épaules.

SUPERPOSITIO. Redoublement de jeûne. SUPERPRISIA. Imposition ordinaire sur les va (Taux.

SUPERSTITIO. Signifioit un reste de paganisme & de fausse religion.

SUPERSTITIO. Une exaction ajoutée aux redevances ordinaires.

SUPERTOTUS. Habit qui se met sur tous les autres; sur tout.

SUPERVENTORES, su PERVENTU s. Troupes légeres , voleurs.

SUPERUNDATIO. Peine qui consistoit à plonger quelqu'un dans l'eau d'où on le retiroir aussi-tôt après.

SUPPEDANEUM. Escabelle, tabouret, marche-pied»

SUPPLEMENTUM., Provisions de bouche pour le voyage.

SUPPORTARE. Défendre & prendre le parti de quelqu'un , lui donner secours. SUPPORTARE. Résigner, céder son fief. SUPPORTATIO. Cession d'un bien. SUPRA JUNCTARII. Les Prévôts de la Maréchaussée.

SUPRA NOMEN. Surnom. Ce n'est guerè que depuis la troisieme race de nos Rois que les Nobles ont pris des surnoms des terres qu'ils possédoient. Les distin&ions se tiroient de certains traits ou de ressemblances ; ainsi on avoit pour surnom le noir , le blond, huti., &c.

SURRIGERE. Nager en remontant contre 10 cours de l'eau. Surrectus * le remont de l'eau.


SUS. Machine de guerre , ou la truie, parce qu'elle fouilloit en terre.

SUSCEPTOR. Receveur des tailles , & le parrain du baptême.

SUSCEPTUS. Celui qui en juflice a pris un Avocat pour le défendre, le client.

SWANIMOTUM. Aflembléedes Juges Gruyers qui connoissoient des délits commis dans les bois.

SYLLABE. Lettres. Ante hos die s syllabas fratris nofiri nobis retulifli.

SYMBOLA, SYMBOLUM. Repas commun aux frais des convives.

SYMPHONIA. Instrumentde musique, appelle autresois chiffonie.

SYNCELLUS. Les Papes ont eu autrefois des Syncelles, & quelques Evêques des grands Sieges. Mais cette dignité étoit spécialemenc attachée au siege de Constantinople. Syncelle, signifie qui habite ensemble. Les Sincelles étoient les témoins de la conduire des Patriarches , leurs co-adjuteurs, & souven tleurs successeurs dans le siege.

SYNCOPARE. Ne pas prononcer tout. Ossicia divina non dicantur per fyncopam. (Bulla 1210.)

SYNDICARE. Censurer, examiner quelqu'un dans ses moeurs.

SYNDICUS. Avocat, homme d'affaires , & & homme en dignité, appellé Soldic & Soudan. Ces places se donnoient aux Gentilshommes qui avoient l'avocatie ou procuratie de quelque petit territoire.

SYNODUS , SYNODATICUM. Le droit qui étoit dû à l'Evêque, & que les Clercs lui


payoient chaque année à la tenue du Synode.

-

SYRMA. Habit long, avec une queue traînante, habit de tragédie; & par allusion on a appellé forma une chartre avec les sceaux

traînan&^^ji^ïH*


T

TAB*. Les mouches asyles. TABARDUM. Habit long. Permittimus Clericis quod possint habere tabarda longitudinis moderatæ. C'étoit un habit de dessus comme une capote, & dont on se servoit en mauvaiie saison.

TABELLIO. Clers qui tenoient les minutes des contrats, ou qui les écrivoient. On voit des Offices de tabellionat établis en 1304, par Edit de Philippe-le-Bel.

TABERNA BAIS ALlS. Le droit de vendredl1 vin & des alimens Ce droit étoit une des bannalités, & les vassaux étoient obligés d'y prendre leur vin & leur manger, quand ils ne faisoient pas de provisions pour le ménage.

TABERN AGIL'M. Amende au profit du Seigneur contre les Cabaretiers qui violoient les statuts & regles de leur profdTion.

TABLISARE. Jouer aux Dames ou aux échecs. TABULA. Sorte de mesure des terres. TABULA. Le cornet à jouer, ou les tables du tridrac.

TABULA ROTUNDA. Exercice militaire, différent du tournois. Avant de commencer les champions mangeoient à une table ronde, afin d'éviter les distinctions des places, Se que tout fût égal parmi eux.

TABULARII. Serfs à qui on accordoit l'affranchissement par lettres ; ils restoient redevables de quelques services.

m A n m 1 ,.- • 1 T *• n


ment fut d'abord en usage chez les Sarrazins. » Faire rabor soner. (l (Rom.)

TACUS. Imposition, taxe.

TALA. Dommage fait aux produftions de la terre.

TALA RE. Dévaster. Et quidquid ibi talaverint, reflituant. (Lex Hipuar )

T A LEM A RI 1. Boulangers. Autrefois Tameliers TALENTuM. Poids, de cent livres. Talentum a signifié souvent la valeur d'une livre , ou 20 sols.

TALENTUM. La volonté ou l'ardeur à faire quelque chose. » Entalenté.sut de buege ven» gier. « (Rom.)

TALIA. Le contingent de troupes à fournir par chacun des confédérés, & encore impositions, charges. Talia alta & bassa, celle que le Seigneur pouvoir imposer à sa volonté. TALVACIUS. Grand l'ouclier. TANGANARE. Interpeller & sommer quelqu'un en justice. Ego vn.r tangano. (Lex Sal.) TANGANUM. Interpellation.

TANGERE CHARTAM. Y mettre pour souscription le signe de la croix, ou assister à sa confection, en levant la main & l'approchant de la chartre.

TANNA RE. Apprêter les cuirs. TARATANTARA. Sas à passer la farine , & instrument de musique.

TARENUS. Monnoie d'or ea Sicile. Tareni ficuli. Tarus , le même.

TARGA. Bouclier. Targatus, bien défendu.

» A son col pend une targe florie. « (Rom.) Ces targes étoient de grands & longs boueliers,


TARGA. Monnoie ainsi appellée par sa ressemblance avec le bouclier ou l'écu des Chevaliers.

TAR1DA. Petit vaisseau de transport, appelle Tartane.

TARINGJE. Broches de fer. Duas sudes fer- rtas qux gallicâ linguâ taringæ. vocantur.

TARTARON. Petite monnoie de cuivre du bas Empire grec.

TASCA , TASCHIA. Redevance en grains, due au Seigneur. Jure dittarum terrarum tam in taschiis quam in decimis. (Chart. ] 230.) Terræ tascales , sont les terres qui doivent terrage ou champart.

TASSELUS. Frange, chaperon,

TASSUS. Amas, monceau. Et debet solare fena in tasso. (Chart. 1235.)

TAVELLA. Espece de tuile ou autre matiere plate propre à couvrir le toit.

TEISIA. Mesure de six pieds, toise. TELARIUM. Le métier des Tisserands. TELONARIUS. Commis à la levée des im- pots , & droits d'entrée.

TELONARIUS. Officier de la Cour de nos Rois, qui étoit à la tête de tous les Huissierç de la Chambre.

TEMONARIUS. Préposé au recouvrement des impôts.

TEMPÈ. Détroit ou gorge des montagnes. TEMPERIUS. Plutôt, de meilleure heure. » Si M le compere û tempre û tard. ce (Rom.)

TEND A. Tente, lieu couvert pour y vendre des marchandises.

TENDERE. Dresser sa tente. TENSMENTUM* Territoire, district, & en-


eore un fief. Liberum tenementum, tenement noble, avec foi & hommage, par où ce bien eil distingué du villenagium. Tenura, tenedo , tenuita , fief.

TENENS. Le défendeur en justice réglée. TENENS. Celui qui possede un fief sous la directe du Seigneur.

TENSAMENTUM. Le teffement, ou la pension donnée par les vassaux au Seigneur , pour qu'il les défende ainsi que leurs biens. Tenlura, tensuria, le même.

TENSARE. Protéger & défendre quelqu'un.

» Diez con diex volt Aubert tenser. « (Rom.) TENSURA. L'action de bander l'arc. 33 Cha» cun tandit son arc, la say ette entesa. ce (Rom.) TENUS. Branche d'arbre, arbrisseau. Origine teutonique. Tan. Tanare, tanner avec les écorces d'arbres.

TERMINARIUS. Bailliste qui possede un bien à terme préfix.

TERNALIS. Monnoie du Dauphiné, de la valeur de trois oboles.

TERRA LIDIALIS, LiETicA. Terre donnée à des cultivateurs, à charge de redevances. La. terre salique ne pouvoit tomber en hérédité à une femme. De terrd vero salicâ nulla portio hereditatis mulieri veniat. (Lex Salica.) TERRA SALICA. Terres acquises par la force des armes, & conquises, qui furent partagées par le Roi aux vainqueurs. Ces terres n'étoient assujetties à aucune redevance, étant affignéesaux Princes Saliques.

TERRAM AULA. (PER) Le rez-de-chaussée. TERRAGIUM. Droit de terrage ou champart, partie des fruits ensemenèés dus a\l


Seigneur. Quosdam reditus qui terragia ai- | cuntur. Terragerare, user du droit de terrage. s TERRA LE. Une terrasse. » Du mur & du ter- j 33 rail les eufl départis. « (Rom.)

TERRARIUS. Le vassal qui possede des terres.

& encore les possesseurs de grands biens.. Barones terrarii.

XERTIA. La troisieme partie des terres laif- sées aux Colons ; les deux autres distribuées auxconquérans depuis les conquêtes des Goths & des Visigoths en Italie. Cette distribution eut encore lieu en Bourgogne.

TERTJA. Droit de terrage. Ce mot tire son origine de cette troisieme partie cédée aux Colons, & qui étoit chargée de redevance, qui a été plus, ou moins fortç, sélon les pays, coutumes, circonlîances, &c. Et tertias debent adducere in villam. [Chart. 12.21.) On voit dans les anciens titres les tierces.

TERTITOR. Le Colon qui doit le terrage. TERTIUM ET DANGERIUM. Le tiers du prix des bois acquis au Roi en Normandie ^ l'oit qu'on vende le fonds, ou qu'on coupe ces bois. Le danger est le dixieme en sus. Ce droit a passé à des Seigneurs.

TESTAMENTUM. Diplôme & chartre de donation souscrite. Ce mot teflamentum n'avoit; pas toujours rapport à l'aile de derniere volonté, qui ne prenoit sa force qu'à la mort du testateur.

TESTEIA. Larcin.

TESTES SYNODALES PUBLICI. Certain nombre d'hommes choisis au Synode, & qui promettoient à l'Eveque dç l'avertir de


tous les deiordres dont ils leroient les témoins dans une Paroisse. Ces espions étoient pris dans le Clergé ou dans l'ordre séculier. Tant le pouvoir des Evêques étoit grand. TESURA. Défense, & tout ce qui empêche qu'on n'approche d'un réservoir.

TEXAGA. En cachette, en lieu secret. TEXTUS, TESTUS. Le Livre des Evangiles qui étoit recouvert de lames & de pierres précieuses, & souvent écrit en lettres dorées.

TH & @. Inscriptions abrégées qui signifient mort. C'est la premiere lettre de ~ϑανατος. © BerthoLdus Trevir Archiepijcopus IV. id. Febr.

THAINUS. Nom des grands Seigneurs de Normandie. On les appella depuis Barons.

THECLATURA. Eclat ou blessure faite à un arbre de limites pour le désigner. THEMATA. Provinces, districts. THEODISCI. Les Teutons ou Germains. Tuitifçi, le même. « Puis fut reconquise par » Francs & par Thiois. « (Rom.) Origine celtique Teut, le même que ôéoç. Les Francs introduisirent la langue teutonique qu'on parloit à la Cour des Rois de la premiere & de la seconde race. Charlemagne assujettit cette langue à des principes grammaticaux.

THERISTRUM. Habit à l'usage des femmes, mantelet. Origine, ϑὲϱ. C'étoient des habits d'été & fort légers.

THINGARE. Faire don. Thinx , donation. THIUPHADUS. Officier de judicature d'un ordre subalterne chez les Goths.

TH QR A CID A. Chasse de reliques en bulle.


TIMBRIUM. Assortiment de martres. TINA. Bois precieux, & baquet pour servit de lave-pied.

TINNULUS. Son rendu par le choc du fer ou de l'airain.

TITULARE. Donner par titre authentique ou par écrit. Titulatio litteralis , une chartre.

TiTULARE. Confisquer un bien , déclarer qu'il est tombé au fisc royal. On apposoit des pannonceaux d'écarlate sur les biens qui venoient au fisc par la confiscation provenue des crimes , domus titulata.

TITULUS, Le pannonceau affiché au bien confisqué.

TITULUS. Borne.

TITULUS. Eglise à desservir, qui formoit un lien indissoluble avec le Clerc qui y étoit préposé. Il s'obligeoit par serment à ne pas quitter le service de cette Eglise.

TITULUS. Le sanétuaire d'une Eglise, l'autel. TITULUS. Le même que rotulus, billet d'envoi & d'annonce de la mort de celui qui étoit recommandé aux suffrages des Eglises.

TOACULA , TOAILLIA , TOBALEA. Nappe.

» Quand tu auras tes mains lavées, & à la. « toaille essuyées. « (Rom.)

TOCA. Pierre, caillou.

TODERE. Trembler.

TODINUS. Celui qui n'est pas ferme. TOLLENUM. Longue perche en levier pour puiser l'eau. TolLenum putei. (Lex Longob.) TOLLIRE. Enlever. Autrefois tollir. TOLTA. Toute exaction ou violence commise contre quelqu'un.

TOLTA MALA. Argent levé ou exigé contre l'ordre & les loix.


TONSORES. Les faussaires qui rognent les monnoies, Retonsons n2onetæ.

TORAGIUM. Le prix de geolage qui esl dt1 au Geôlier. Payer le tour age. Origine, turris , prison.

IROR ALE, Assortiment d'un lit, un monticule. TORCHIA. Gros flambeau.

TOR EU MA. Vaisseau travaillé au tour sculpté. Origine, Τορέυω.

TORNA. Duel.

TORNARE. Appeller quelqu'un en duel. TORNATURA. Arpent de terre. Necnon & ducentas terra tornaturas. (Charta 1081.)

TORNEAMENTUM. Exercices militaires des François, qui furent introduits l'an i o66. Les tournois étoient des exercices qui tenoienc d'une fête galante. Les lances devoient être obtuses , il ne s'agissoit principalement que d'y montrer de l'adresse & de l'habileté.

TORO, TURO, TURQNUS. Colline arrondie & allant en pointe.

TORTA. Gâteau & pain.

ToRTA. Violence exercée contre quelqu'un. TORTARII. Chanoines Sémi-Prébendés de l'Eglise d'Auxerre, Leur nom vient vraisemblablement de la torte de pain qu'ils recevoient chaque jour.

TORTITUDO. Acte de violence & d'exaction. TOTA. Voyez Tolta. Imposition levée de deniers.

TRABACCA. Tente, pavillon. TRABALE JUDICIUM. Jugement en dernier ressort. Trabalis, signifie ce qui est ferme , fiable. Anteit {cœva necessitas , clavos trabales manu gejlans aheneâ. (Horat.)


TRABATlCUM. Redevance pour le transport des pieces de bois de conitrudtion.

,TRACONES. Cavernes & lieux creusés sous la terre.

TRACTA. Imposition sur les marchandises qu'on transporte.

TRACTATOR. Celui qui rédigeoit les chartres & les écrivoit dans la forme prescrite, TRACTATOR. Arbitres , Juges de paix. TRACTATOR1A. Lettre synodale & diplôme.

TRACTUS. Droit de pêche.

TRACTUS DEC IMÆ. Le même que redecima, dîme qu'on payoit pour la conduite de la dîme ; fleche , & l'espace que la fleche a parcouru.

TRADITORIA. La chartre de donation & d'investiture, revêtue de certaines formules > per fejiucam , ramurn , &c.

TRADUX. L'origine, la souche d'où une famille est sortie.

TRAGA. Espece de charriot. Origine y A trahendo Tragula, le même.

TRANATICUM. Transport de marchandises, fait autrement que par des chaniots, ajsujetti à des redevances au Seigneur. TRANIX. Provin de la vigne., TRANSENDA. Le partage.

TRANSIRE, TRANSI TUS. Mort.

TRAPA, TRAPPA. Lieu [ecret, & piege caché à prendre les oiseaux.

TRASELLUM. Carillon.

XRAVATA. 'Iravée, tout ce qui est compris dans ta, longueur d'une poutre. Origine % Trabs.


TRAVERSUM. Droit & péage sur les marchand ises qui passent dans le territoire d'un Seigneur.

ThEbELLIANICA. La quatrième partie d'une succession qui revient à l'héritier institué*

TREBUCHLTUM. Catapulte avant l'invention de la poudreà canon. On étançoit des pieires avec les trebukiaus pour démolir les tours des villes assiégées.

THECENSUS. La rente ou revenu que rapporte un fonds de terre.

TREFFA. Le trifolium , & encore une tente.

» Au tref Agamemnon allèrent, ce (Rom.) TREFFUNDUS. Propriété du fonds de terre.

D'où est venu Tréfoncier.

TREJECTUS, TRAJECTUS. Lieu par où l'on passe. D où Maestreck est dérivé. Cette Ville est sur la Meuse. Passage de la Meuse.

TRILIA, TRELI A , TE.ILA. Treilles, ou lieu fermé de treillis.

TREMACLUM* Filet entrelacé. TREMESIUM. Le bled de Mars, qui mûrit après trois mois. Medietas efl de blado, & alla medietas de tremense. ( Charta. ) Le Tremûis.

TREMISSIS. Le tiers d'un sol. TREP1DAR1I EQUI. Cheval qui va le galop.

Τρίπους.

TRESENUM. Le treizieme du prix de la vente pour le Seigneur. Trezenum , Treiain. TRESTELLUS. Tréteau.

TREVA, TREUGA. Treve & diplôme qui en contient les conditions.

TREVIA DEI. Paix de Dieu qui futpromulguée l'an 1041 par-tout le Clergé, comme si Dieu


ordonnoit qu'on fût en paix, à commencer du Lundi matin jusqu'au Mercredi soir de chaque semaine. Leon IX contribua beaucoup à étendre cette treve de Dieu. Les Princes se sournirent à ces ordres de l'Eglise. Les rebelles furent frappés du glaive d'excommunication.

IRIARE. Choisir, & plaider devant le Juge * y défendre & démontrer son droit contre la partie adverse.

TRIBILLUM. Plat.

TRIBUN A. L'ambon ou la tribune d'une église,' TRIBUTALES, TRIBUTARII. Les habitans d'une condition libre > mais qui restoient redevables envers leurs anciens Maîtres de certaines corvées & servitudes. Ces Tributaires ressembloient aux affranchis des Romains. TRICALIUM. Carrefour.

TRICARE. Cesser, différer, être embarrassé. TRIGESIMUS. On établit au dixieme siecle, dans la plupart des Eglises., un Office so-^ lemnel, avec la célébration de la Messe, pour l'ame des Chanoines ou Moines Confreres défunts, le trentieme jour après leur mort. Cet usage est devenu général. On rapporte l'origine de ce trentenaire à Saint Grégoire- le-Grand.

TRICHORUS. Appartement divisé en trois chambres. Il paroît que tricorium a signifié une salle dessinée pour y manger. TRICO. Homme grossier, difficile. TRIFORIUM. Portique en forme de cloître. TRINION, TRICODOMUM, TRASELLUM. Carillon de cloches.

ITRIPARE. Sauter & danser, Autrefois treper.


TRIQUETUM, TRINQUETUM. Le jeu de trictrac.

TRISOMUM. Tombeau ou sepulcre où sont déposées, trois personnes. Origine, Σῶμα.

TRITHINGA. La troisieme partie d'un Comté ou d'une Centurie.

TRIVIUM. Trois arts libéraux, à savoir, la grammaire , la rhétorique & la dialectique. TROCTA. La truite.

TROIA. Machine de guerre appellée truie, faite pour lancer de grosses pierres. D'autres pensent que cette machine faisoit écrouler les murs par percuiïion, & en creusant comme les truies.

TRONA. Balance publique de la Douane. TRONAGIUM. Ce qui revient au Bureau pour le péage des marchandises.

TROSSA. Faisceau, étui, garniture. TROSSA TRACTUUM. Le carquois. TROTARII. Convaincus d'adultere , parce que la peine que l'on avoit attachée en France à ce crime, consistoit à courir nud par les rues de la Ville.

TRUCA. Coffre.

TRUFA. Mauvaise'ruse, méchanceté, tromperie.

TRUFARE, TRUFATOR. Railleur. TRULLARE. Pressurer.

TRULLUM. Pressoir.

TRULLUS. Bâtiment construit en forme ronde ou en hémisphere. C'est delà qu'est venu Concilium trullanum, parce qu'il fut assemblé dans le Palais ovale de l'Empereur à Constantinople.

3TRUSTIS. L'hommage & le ferment de fidé-


lité. Si quis cum interfecerit qui in trufle Regis efl. (Lex Ripuar.)

TRUTANUS. Mendiant, vagabond. » Vous 53 n'êtes rien que truandailles. cc (Noëls.) TUBRUCUS. Bottines de dessous de laine. TACETUM. Viande crue, hachée & mise en saucisse.

TUFA. Espece de drapeau ou enseigne militaire chez les Romains, qui étoit fait d'un assemblage de plumes.

TUFUS, TOPHUS. Pierre poreuse & légère. TU LIT AN NOS. Dans les épitaphes , veut dire a vécu.

TUMBA. Lieu de la sépulture. TUNGINUS. Assesseur d'un Comte, & qui jugeoit en son absence. Tunginus aut Centenarius maLlum indicent. (Lex Salica.)

TU N ICA La cote d'armes. « Qui sa tunicle » n'eust en son dos endossée. « (Rom.) TONNA., TUNNA. Tonneau. TUNNARIA. Réservoir pour le poisson. TURBA. La tourbe, terre qui s'allume. Tur- bariœ, Mines d'où on la tire.

TURCOPULI. Troupes légères. TURLUPINI. Sénateurs de l'hérésie des Vandois. « A Frere Jacques de l'Ordre des Fre35 res Prêcheurs, Inquisiteur des Bougres de » la Province de France , pour don à lui fait 35 par le Roi , pour dépens qu'il a eu & 55 souffert en faisant la pour suite contre les 35 Turlupins, &c. cc (Compte de l'an 1374.) TURMA. Contrée, distrift. Turmacha, Commandant de ce petit district.

, TURNA. Ce qui ett donné en retour dans un. échange, pour faire compensation.

TURNUS


' TURNUS VICE COMITIS. Les visites que les Comtes étoient obligés de faire deux fois par an de leur relîort, où ils jugeoient les affaires. Chacun étoit obligé de se trouver Se de comparoître à ces visites, ad turnos.

TUTUPIA. Bonnet quarré.

TYMBRIS. Timbre , cloche , & encore le casque des armoiries , par sa ressèmblance avec le timbre.

TYPARIUM. Le sceau du Prince. Noftrique typarii impreffione injigniri prœcepimus (Chart. 1177.)

TYPHUS. Enflure, vanité. Origine, ~Τύϕος.

3 TYPI. Edits des Princes concernant les articles * de foi.

TYPUS. La nevre. Typus tertianus, fievre tierce. ? TYRANNUS. Roi ; Seigneur d'un fief ] TYRONES. Pages des Princes, Champion , nouveau Chevalier qui n'a pas encore paru dans les tournois.

I TYROCINIUM. Chevalerie & tournois.

j TZANGvE.Chaufsurequimontoiten s'étendant J sur la jambe. Les brodequins des Empereurs, j trangc , étoient couleur de pourpre.

I

t


u

UCCUS. Cris & huées.

UDO. Chaussure de laine & housse de cheval. ULNA , ULNATA TERREE. Mesure d'arpentage.

ULTRA GIUM. Excès, ce qui est au-delà de la mesure, oultraige.

UMBELLUM. Espece de chapeau contre l'ardeur du soleil, à la mode à Constantinople. En grec Σϰιάδιον.

UMBER. Excellent chien de chasse tirés de l'Ombrie.

UMBR^E. Fantômes. Umbrarii , Superstitieux qui attendent des réponses des fantômes & esprits. Umbratici , prestiges.

UN CIA AURI. Chez les Visigots il en coûtoit six onces d'or pour le crime du rapt, & l'or étoit le rachat des crimes. Uncia , monnoie d'or en Sicile.

UNCIATA TERREE. Partie d'un journal de terre.

UNCIALES LITTERRÆ. Les caracteres des lettres onciales étoient les plus grands. C'étoit en ces caracteres qu'on formoit les plus précieux manuscrits.

UNCINARE. Rendre courbe, crochu. UNCIUNCULUS. Chaussure recourbée. UNCTUM. De l'oint.

UNCUS. Le même que unciata terres. UNDRAMENTUM. Excès, ce qui surpasse la mesure.

UNDREDUS. Voyez Hundreduse


UNGELTUM. Tribut. Origine celtique, geit, paiement.

UNGULA. Genre de tourment, appelle encore Laceratio , parce que l'inslrument dont les Bourreaux se servoient, écorchait & coupoit la peau par lanieres.

) UPLANDA. Terre ferme & élevée pour la distinguer d'une terre aquatique. JURONIA. Céleste. Οὐζανὸς.

■JURBS AUREA. Rome.

JURBURA. Les droits royaux sur les mines d'or & d'argent.

.JURCEUS. Sépulcre.

~URNA. Le même ; & encore mesure des liqueurs, machine de. guerre.

JURUS. Bœuf sauvage.

JUSAGIUM, USATICUM, Us & coutumes, le ï droit d' usage.

US AGIUM. Redevance ou service en usage en \ faveur du Seigneur.

USANCIA. Prestation coutumiere.

USARE. Jouir.

USCERIUM. Navire propre à contenir & à transporter des chevaux.

USIMENTUM. Droit de se servir des choses qui ne nous appartiennent pas.

USSERIUS. Portier, Huissier.

USUAGIARIUS. Celui qui est dans l'usagre I de couper du bois dans la forêt, d'y mener ses bêtes pour y paître.

JUSUARIUM. Le droit d'usage, usuaire.

,, 1 USUCAPIO. Esclave, animal fugitif, repris.

USUS» Usage, autrefois usaire.

UT DICITUR. Formule très-ordinaire dans les diplômes des onzieme, douzième &trei-


zieme siecles. Recognovit se vendidijse arpentum ut dicitur. (Charta 1248.) Onpourroitrendre en françois à savoir.

UT FANG. Terre novale.

UTILIS. Capable d'exercer une charge, plein de capacité & de mérite.

UTILITAS. Titre d'honneur. Ideo cognoscat magnitudo seu utilitas tua. (Diplôme de Chilperic.)

UTLAGA. Proscrit.

UTLAGARE. Exiler.

UXORARE. Se marier.


v

R VAANAGIUM. Gagnage. La lettre V a souvent été substituée à la lettre B.

'4 VACANTES. Magistrats surnuméraires , qui jouissoient des mêmes privilèges que ceux qui étoient en exercice.

t VACANTIA. Droit de déshérence acquis au Seigneur.

1 VACC-'E. Les Provinces dont toute la richesse consistoit dans le bétail, n'avoient guere que leurs troupeaux pour acquitter les dettes ; c'est pourquoi on voit que les peines judiciaires prononcées, tombent sur certain nombre de vaches.

JVACCARIA. Terre suffisante pour nourrir un troupeau de bêtes à cornes. Vaccaritia , le même.

VACUARE. Annuller.

VACUATORIA OBLIGATIO. Obligation nulle , qui a perdu toute sa force.

i V ACUUS. Nul, de nulle valeur. ~Vacuæ epistolæ. IVADE IN PACE. Prison perpétuelle à laquelle un Moine étoit condamné par ses Supérieurs. VADIARE. Saisit les effets d'un débiteur à défaut de paiement. Gageria, saisie mobiliaire. IVADI ARE MULIEREM. Donner des arrhes pour fiançailles.

JVADIUM. Promesse , cautionnement, & la chose mise en gage pour assurance. Liber qui se loco wadii in 1 alterius poteflatem cornmiserit. (Capitular.)

IVADIUM, GADIUM. Le signe ou le symbole du gage & de la promesse. Ainsi le fétu,


fefluca, étoitappellé vadium Vadimoniare, en- gager. Quand les fruits d'un fonds engagé ; devoient appartenir au Créancier, cette hypocheque prenoit la dénomination Vadïum mortuum. Ce mot gage signifioit usure.

VADIUM , G ADÏUM. Gages, honoraires & sa- laires attachés à quelque Office. Celui qui ! provoquoit en duel devant le Juge pour jus- tifier li vérité de ce qu'il assuroit, jettoit un gageà terre, l'autre le prenoit, ce qui étoit la forme d'accepter le jugement du duel. VADIUM , GADIUM. Testament. Gadiator, Exécuteur testamentaire.

VA1VODA. Général d'armée. VALCATORIUM. Ecluse.

VALENS. Le prix & la valeur d'une marchandise.

VALENTIA. Le même. Et encore force & valeur.

VALENTIAM FACERE. Donner les secours qu'un vassal doit à son Seigneur. » Tc doivent aider » & valer si feront-ils en leur poër. « (Rom.) VALETI. Lesfalets. On appelloit ainsiautrefois les fils des grands Seigneurs & desC hevaliers, avant qu'on les eût créés Chevaliers. » N'est mi Chevalier , encor est Valleton. « (Rom.) Les jeunes Valets étoient obligés de porter l'écu des Chevaliers. Ces Valets étoient Gentilshommes.

VALITOR. Coadjuteur.

VALLATUM. Canton défendu par un sofle. VAN JE PASTURÆ. Le droit d'envoyer le bétail dans tous les pâturages qui ne sont pas fermés.

VAN GA. La bêche ; & encore une sorte


d arme appellee autrefois voouge. 1, Iiauce « un voouge que entre ses mains tint, le bras senestre li a copé parmi. ( Rom. ) Vangare terrant, bécher la terre. VV ANNA. Sorte de couverture. VANN ERIA. La bannière. Vpour B, Vannum Bannum.

/ VARA. Piege pour prendre des poissons.

1 VAR A. Sentier; la valeur ou le mérite de la chose, & encore vara pour varda. Guarda, garde. ^VARARE. Lancer un vaisseau à la mer. AVARES. Animaux du genre des blaireaux, appelles Vairs , dont le poil est blanc sous le ventre , & gris ou rougeâtre sur le dos. Vairum , vairus , le même. Possint portare vairos in caputio. (Conflitut.)

I1 VARIOLA. La petite vérole.

I VARIUS. Cheval de deux couleurs.

f VAS. Sépulcre de pierre ou de marbre. Valerianus hoc vas difomum posuit. (Inscript.)

R V AS. Navire.

^ VAS, , vASA. Armes. Vasa conclamare, crier aux armes.

R VAS , VASCELLUM. Ruche à miel.

r VASA. Cloches.

' VASSELLA, VAISSELA , VAXELLA. Vaisselle. ' VASSI. Les Domestiques du Prince qui recevoient les commissions honorables de visiter les Provinces ; c'est pourquoi on les appelle Vassi Dominici. Leur dignité les rendoit capables de posséder des fiefs, bénéficia, que le Prince leur accordoit. Ils étoient les Nobles du sécond rang. Le vasselage étoit une a&ion de valeur éclatante, parce que les vassaux rendoient des services importans à la


guerre. Ces VaJJi étoient les Assesseurs des Comtes lorsqu'ils rendoient la justice.

VASSALLUS. Feudataire. Vassallaticum , le serment de foi & hommage que le vassal rend à son Seigneur.

VASTUM , GUASTUM. Signifie destru&ion.

Vastum facere. Faire dégât.

~VAST U M. Terre inculte. Gaflina, le même. VATES. Evéque.

VAVASSORES. Vassaux qui possedent fief dans la dire&e d'un Seigneur. Il y avoit deux classes de Vavasseurs. Les premiers appellés regni vavassores, étoient Gentilshommes, & suivoient immédiatement les Barons. Barones ut Jitnt Comites , Vice-Comites , Vavafsores & ctiam alii Milites qui sunt vajjalli Principis. (Manuscrit.) Lespetits Vavasseurs étoient les gens tenant fief dans quelque Seigneurie , Minor Dominus. Vavajjoria , leur fief. Ils étoient appellés Villana , pour les dislinguer des grands fiefs qui étoient Vavassoria franca. VECHIA. LaVesce, plante légumineuse VECTIGALIA. Voitures. Veftuarius, Voiturier. Vecluralis, mule.

VEGES. Un tonneau. Cum vegetibus in quibus possit reponi vinum. (Bulla ann. 1179.) Vegçiola, vezola , petite sutaille.

VEGIUS. Devin.

VEGLONES. Les vieillards.

VEHERIUS, VEHERIA. Le Vicaire ou Viguier. La Viguerie est un Office Municipal. VEL. Est pris dans la basse latinité pour la conjonction &.

VEI.ABER. Marchand à la balle & Détailtailleur en menu.


VELATIO. La bénédiction nuptiale. VELLEYANUM. Loi romaine qui accordoit à l'épouse un privilege sur les créanciers du mari. Velleius, Consul, fit porter ce décret au Sénat.

VELTRAGA. Veltris, chien qui évente bien le gibier.

VELUM. Les consistoires des Princes & des Juges étoient fermés de rideaux qui séparoient les clients. 11 n'étoit pas permis de passer au delà de ces rideaux , à présent c'est la barre.

VENATIO. Le droit de chasse , les bêtes fauves.

VENATIO. Exaélion.

VENDA, VENDITA. Le droit que les Marchands paient pour exposer en vente leurs marchandises. Venta, le même. Venda, venditio, le droit du Seigneur, c'est-à-dire , ce qui lui revient du prix des fonds de terre qui se vendent dans sa directe. Ces lods & ventes sont différens , suivant les titres & possessions des Seigneurs.

VENDA. Vente & coupe de bois. Vendere , faire une exploitation de bois. VENELLA, VENU LA. Ruelle. VENERABILITAS. Titre d'honneur donné autrefois aux Evêques, quelquefois aux Rois de France.

VENETUS COLOR. Bleu de Venise. ,VENIA. Veniam facere, faire la génuflexion ; sorte de pénitence commune dans les livres pénitentiels. On imposoit aux pécheurs un certain nombre de génuflexions par jour. Vtfiïaliur y en faisant la génuflexion.


VENNA, BENNA. Digue ou vanne pour arrêter & prendre le poisson. Vinna, le même. VENTA. Augure qui se tire du vol des oiseaux, & même des hommes qui surviennenr. VENTACULUM. Instrument sacré, & qui servoit dans la liturgie , appellé autrement muscarium, éventail.

VENTALIUM. Ecluse qui arrête le cours de l'eau, ventail.

VENTARIA. Le droit de faire une écluse pour détourner le cours de l'eau.

VENTER. Lignée & les descendans. Item ventrem meum hæredem inflitue. (Teflam. 1293.) VENTILOGIUM. Girouette, & tout ce qui indique le rumb de vent.

VENTRALE. Ceinture.

VERA, WERÀ, pour guerra.

VERAG1UM. Toutes les bêtes qui sont tachetées ou qui sont de deux couleurs. VERATONUS. Espece de trait. VERBERARE CONTRA VENTUÑI. Quand un champion qui s'étoit rendu au champ de bataille pour le duel n'y trouvoit pas son homme,'& que celui-ci faisoit défaut, le champion donnoit de sa lance , comme s'il eut combattu, & le Juge prononçoit en sa faveur. VERBERATORES. Les Flagellans. VERBO REGIO. (IN) Jurer en parole de Roi, serment de Louis VII. Les Prêtres juroient in verbo Sacerdotis.

VERBO REGIS ESSE. (IN) Etre sous la sauvegarde & protection du Roi.

VERBOSARE. Parler beaucoup. VERBUM. Ordonnance.

VERCHERIA. La doc d'une épouse.


VERDEARIUS, VERDEGÀRIUS. Verger. VERECUN DIUM. Affront, insolence, autrefois vergonder. » Et li diables vergondés. « (Rom.)

VEREDA. Le chemin public.

VEREDI. Chevaux de louage. Veredarii, Cou" riers qui se ser voient de ces chevaux &portoient les ordres du Prince.

VEREDICTUM. Le serment de douze témoins.

VERETONUS. Petite fleche, vireton. VERGA1UM. Le droit pour le jaugeage des tonneaux.

VERGOBRETUS. Le Maire de Langres. Vergobretum appellant JEdui. (Cæsar.) VERINUS. La vis.

VERITAS. La déposition des témoins ; enquête.

VERMICULUM. Teint en rouge, en écarlate. Vermellum, vermiculatus, le même. VERMIS CANIS. Espece de gale, le farcin. VERNA. Portion de terre.

VERNAC1A. Espece de vin blanc. VERNACULA TERRA. La propriété de son aleu. Vernaculum , toutes les productions qui sont du crû , & qu'on n'achetepas. VERNALIS. Domestique.

VERNETUM. VERNAGIUM. Saussaie, ou canton planté de saules.

VERONES. Plastron pour parer les coups. VERPIRE. Mettre ,en possession. Pratum nobit dederunt, & side tenùs verpierunt. (Dom. Calmet, Hiss. Lothar.)

VERRERIE. Les vitres.

VERSORIUM. Instrument du labourage.


VERTEBOLUM. Inslrument de pêche, le verveux, vervilium. i VERTIBULUM. Pinces à tourner dans la fournaise, vertibella. J VERU. Pieu & armes. Verutatus , armé de | broches. J VESMETUM, VESINETUM. Voisinage, autre- S fois vesineté. J VESONÀ. La Ville de Soissons. | VESTARARIUS. Le gardien des habits sacer- \ dotaux & du trésor, fonction ecclésiastique , i autrefois importante à Rome 6c à Ravenne. 1 Origine, V estiarum , le trésor de l'Eglise. i VESTIGARE. Le droit du Seigneur à pour- J suivre un de ses hommes qui a transfiné sans ; sa permission. '

VESTIRE, VESTITUS. Mettre, mis en possesfion. Manus veflita , veflituray veflimentum ' & encore un droit payé au Seigneur pour être mis en possèssion du fief. Divejiire, quitter ; & abandonner la possession ; cérémonie qui consislôit à jetter son chapeau en l'air.

VESTIRE. Cultiver un champ. Veflitus ager,

champ rempli de fruits.

VESTIS. Voile d'Autel, & tapissèrie d'E. glise.

VESTURA. Les fruits pendans au champ. j Advefiure. Ad mediam vefttm venire, partagerles fruits par moitié.

VETARE. Nier, affirmer le contraire de ce qu'on avance. '{ VETATUM, VETITUM. Champs, Prés sur lesquels il y a quelques défenses faites.

VETERARE. Prendre force & consistance. VETUM. Chose défendue. Velum vint, temps i


pendant lequel il eit défendu de vendre du vin.

VEUTA. Vue & descente de lieux pour examiner ce dont est litige.

VEXILLATIONES. Etendard de cavalerie , Vexillifer Porte-Etendard.

VEXILLUM. Le ligne de la croix, la banDiere des Eglises. Les Prélats les faisoient porter quand ils obligeoient les vassaux à fournir leur contingent pour aller à l'ennemi. Vexillum Sanfti Martini, étoit porté par les Comtes d'Anjou, protecteurs & Avocats du Chapitre de Saint-Martin de Tours.

VIA CONVICINALIS. Chemin de traverse. VIA DEI. Expédition à la Terre Sainte par les Croisés.

VIA MOL ARUM. Droit de monture.

VIA PEAGEAN. Le même que via pedagiaria, chemin public sur lequel est établi le droic de péage.

VuE FERRATÆ. Chemins des Romains, à cause de la dureté des pierres.

VI A M CARNIS INGREDI. Mourir.

VI A S QUATUOR DARE. Donner la liberté à un sers.

VIAGIUM. Voyage, expédition, pélerinage, usufruit.

VIANDA. Les provisions de bouche pour le voyage.

VIARIUS. Seigneur féodal qui a la moyenne & basTe-justice. Voyer. Voirie, ou juslice de Vavassor. L'origine du mot peut venir de Vicarius, puisqu'il remplaçait le Seigneur, ou d'advocatio. Viaria , synonyme à viatura, viatoria,


VIATICUM. Voyage, tribut payé par les Voyageurs, ce qui est nécessaire pour le voyage.

VIAT ICUM. Sainte Eucharistie, parce qu'il est le Sacrement de ceux qui se pléparenr au grand voyage.

VIATOR. Seigneur voué. VIBRELLA,VIBRELLARIUS. Canon, Canonnier.

VICARIUS. L'Assesseur du Comte ou d'un Juge. Ses pouvoirs n'étoient pas si étendus que ceux du Comte, & quoiqu'il fût aussi Missus Dominicus , il ne jugeoit pas les affaires de la plus grande importance. Le Comte surveilloit la conduite du Vicaire & du Cerztenier. Le Vicaire faisoit la recette des impôts. Le Vicaire avoit encore sous lui le Subvicarius. Vicaria, le dislriâ: & l'étendue de la jurisdiction du Vicaire. La Vicairie compretioit certain nombre de Villages. Vicaria , l'impôt que le Vicaire levoit dans son distrift. Vi CARIUS. Le champion qui alloit se battre en duel pour un autre, & qui terminoit le différent à ses risques & périls. Les Ecclésiastiques prenoient un Vicaire pour le duel.

Vi CARIUS. Homme présenté au Seigneur par des Religieux vassaux, & qui étoit leur répondant. L' Homme vivant & mourant. VICARII SERVI. Les Fermiers.

VICE - COMES. Le Vicomte ou Vicaire du Comte , qui étoit choisi par le Comte & le suppléoient dans ses fondions. La Vicomte a été souvenc confondue avec la Voierie & l'Advocatie. Vice-Dominus , le même.

Vi CE-DOMiNUS. Le Vicedome chez les Evêques étoit le Régisseur du temporel & le Bailli.


Ces Vicedomes s'emparoient du temporel à la mort de l'Evêque ; mais la régale s'introduisit & fit finir cet abus. Le Vicedomealloit à la guerre pour l'Evêque, jugeoit ses vassaux, veilloit à la conservation des droits de l'Evêché. VICINAGIUM. Droit de bourgeoisie. VICINETUM. Maniere de finir les procès difficiles par l'enquête des voisins.

VICINUS. Citoyen, celui qui a le droit de bourgeoisie, vicinitas.

VICORIUM. Bourg.

VICORNIUM. Vaisseau à deux anses. VIDECOQS. Bécasse.

VIDIMAKE. Collationner à l'original. VIERIA. Jurisdiction du Voyer, 6c encore digue faite au milieu de la riviere par des palis, pour arrêter & prendre le poisson. VIERSCARA. Tribunal.

VIGERIUS. Viguier ou Seigneur Voyer, le même que Vicarius Comitis. » Je vous fais mon Viguier, le miien lieu tenrez. «:

(Rom.) Vigueria, la jurisdidion du Viguier. VIGILIÆ. Les veilles qui furent défendues dans la solemnité des fêtes étoient accompagnées de danses & d'autres divertissemens. V1G1LIAS FACERE. Cérémonie des nouveaux Chevaliers, qui passoient dans l'Eglise toute la nuit qui précédoit la cérémonie.

VILLA. La Ville étok divisée en villa mutalis , Villa ruralis , & Villæ dominicatx y indominicatte. Celles-ci étoient au Roi. Villa franca, c'étoit la ville dont les habitans jouiffoient de certaines franchises. Villa legis avoit ses loix , ses coutumes , ses Echevins.

VILLAGIUM, Maison de campagne & village.


VILLANI. Sont les habitans & spécialement ceux qui étoient attachés à la glebe & de servile condition , très-différens des personnes qui possédoient des fiess dans l'étendue des Seigneuries.

VILLANI ADVENTII. Les vilains qui possèdent des terres assujetties à certaines corvées & redevances.

VILLANIA. Action insame. « La fame qui » dira vilonie à autre, si corne de putage, » payera, &c. (Chart. 1247.) VILLARIUM, VILLARE, VILLAT A. Hameau. VILLENAGIUM. Condition du vilain ou manant, & encore le fonds de terre & la maison qu'il habite, sujet à redevance.

VILLICARE. Gouverner la ville. Villicatus, le ressort de la jurisdiction de la ville.

VILLICARIA. Le même que viaria , vicaria, Voierie , viguerie.

VILLICATIO. Maison de campagne dont l'administration est donnée à l'Intendant.

VILLICUS. Gouverneur, Intendant d'une ville, & depuis le Maire-Echevin.

VILLOSA. Draps velus en laine ou en soie , velours. VINAGIUM. Redevance en vin au Seigneur féodal, sur les fonds de vigne.

VINCELUNA. Eclipse de lune, & superstitions gallicanes. Lorsqu'elle arrivoit, on frappoit dans des bassins d'airain, avec des clameurs & des invocations , comme si le soleil eut voulu engloutir la lune. i VINCULARE. Mettre en prison. f VINDICES. Ceux qui levoient & faisoient la. i recette des tailles. J VINDICTA


VINDICTA SANGUINIS. Haute-Justice. VINDRAGIUM. Le cal'uel des revenus d'un Prêtre.

VINEA. Maison de campagne.

VINEA. Machine de guerre pour approcher du mur d'une ville assiégée, Se l'attaquer à couvert. VINEALE , viNEATICA TERRA. Vignoble. VINTENUM. Le vingtième des revenus des terres des vassaux appartenant au Seigneur, à charge par lui d'entretenir les fortifications du château, & de défendre ses vassàux contre l'invasion de l'ennemi.

VIOCURUS. Celui qui étoit préposé pour l'entretien des chemins.

VIOLARIUM. Cens & rente.

VIOLUS, VIOLETUM. Sentier, chemin étroit. VIONAGIUM. Le droit de péage ou passage. VIPIDA. Abîme, fosse, eau dormante. VIRARE. Tourner.

VIRATUS. Courageux.

VIRGA TERREE. Verge de terre , mesure. VIRGARIUS. Huissier, Bedeau. VIRGULTUM. Verger.

VIRIDARIUS. Maître des Eaux & Forêts. VIRIDIARIUM. Verger, cimetiere dans un lieu ouvert,

VIRILIA ARMA. Le baudrier. La cérémonie d'en ceindre un Chevalier, étoit regardée comme le symbole de ce qui le faisoit sortir de l'enfance.

VIRI POTENTES. Filles nubiles. VIRTUS. Violence. Si quis per virtutem mœchatus fuerit. (Lex Salic a.)

VIS. Procureur fondé.

Vis MAGNA ET PARVA. Obligation du vassal


de rendre le château, ou d y recevoir le Seigneur, soir qu'il y vînt avec peu de monde * foit qu'il y vînt en cérémonie , ad parvam vim , ad magnam vim.

VISCO SANCTI FIACRII LABORANS.

Rongé d'un cancer appellé le fie Saint-Fiacre. VISERIA. La visiere du casque. VISITATIO. Redevance des sujets au Seigneur * appellée le salut, parce qu'ils étoient obligés à lui rendre leurs devoirs avec des présens. VISIT ATIO. Offrande faite aux Prêtres par les Pèlerins.

VISITATIO IMPERATORIS. Prestation faite aux Envoyés de l'Empereur quand ils demandoient des secours aux vassaux.

VISMERIA. Plantation de iaules, saussaie. VISORES. Les témoins qui ont affilié à la confection d'un a&e , Visores & tejîes sunt Arnaldus, &c. ( Charta 1088. )

VISORES. Les Officiers des Eaux & Forêts qui veillent à la conservation des bois. VISPILIO. Rôdeur de nuit, espion. VISTA. Droit de vue sur son voisin, entrevue, visite.

VITELLATIO. Provisions de bouche. VITREE. Fenêtres. Vitrinæ, le même. VITULA t VIDULA, VIELL A. Vielle, inst rumen t de musique. » D'arpe, de vielle aprisl. « (Rom.)

VIVERIT A. Habit de fourrure de vair. VIVOLÆ , VIVIÆ. Maladie du cheval, les avives.

VIVOLARIA CHARTA. Manuel des cens & rentes.

VOARIA. Vouerie, Advocatie.


V OBIS ARE. Parler à quelqu'un au nombre plurièl, par honneur & respect.

VOCABULUM, Maison de campagne, métairie.

VOCALIS. Celui qui sait chanter , ou qui a une belle voix.

VOCAMEN. Surnom.

VOCATIO DOMINICA. La mort. VOCATORIÆ LITTERÆ. Lettres citatoires, VOCATUS EP1SCOPUS. Formule ordinaire qui s'adressoit à des Evêques élus, Se qui n'avoient pas encore été sacrés.

VOGATIUM. Redevance payable à ceux qui palrent sur les rivieres, ou qui conduisent des marchandises par eau. ~Vogheru, les Bateliers. VOGRANUM. Bled ou grain qui a encore son hauron ou sa petite gouffe de paille.

VOGTMAN. Client, ou le représentant de quelqu'un,.

VOLT A. Une terre qui en enveloppe une autre.

Les lieux entourés d'eau ou d'un ruiueau se nomment voita. VoLta de ventadour. VOLUTIO , VOLTÂ. Voûte. Vota, vouta. VOLVERE CAUSAM FINITAM. Remettre au rôle un procès.

VOLVOLUS. Inflrument de pêche. VOMERES IGNITI. Examen de l'innocence d'un homme accusé d'un crime. Il falloir palier sur neuf socs de charrue ardens, sans être brûlé , pour' prouver que l'accusation étoit injuste. Ad novem v omet es ignitos ju- dicio Dei examinare. ( Lex Salica.) On faifoit d'abord la cérémonie ordinaire de bénir les socs. Ce jugement de Dieu s'appelloit encoie pedaLe examen. 1


VOMIT ARIA. Le préau des Eglises, ou porches.

VOSAGUS, vos c;us. Solitude. Montes vofagi. VOTIVE. Volontiers.

VOTUM. Nôces & mariage. Dum tamen ad secunda vota non convolet. (Chart. 1264.)

VOTUM. Prestation dite encore precaria, preces.

Voyez ces mots.

VOX. Cri d'armes ; droit de suffrage ; droit à la chose. Mald voce possidere , celui qui n'a pas de titre légitime à jouir d'un bien. VUADA. Bouche de four.

VULPECULA. Mot injurieux. Si quis alterum vulpeculam clamaverit. ( Lex Salica.) Autrefois goupil de vulpes ; d'on vient goupillon, parce qu'ils étoient faits de queues de renard.

Fourré de vair & de goupis. cc (Rom.) VULTAVA. Cicatrice à la tête. VULTIYOLI, VULTUAR 11. Enchanteurs, Magiciens. » Ledit Maître Henry l'avoit en» vulté. « (Rogistre du Parlement 1343.) Cet . enchantement se saisoit en figurant en cire molle celui qu'on vouloit enchanter, & l'Enchanteur donnoit des coups d'épingles dans l'effigie. (Voyez la Canidie d'Horace.)

VULTUARE. Donner la mort par des enchantemens.


W

LA langue teutonique avoit beaucoup de mots par un double W.

^ JET JE, GUET A , GUVTA. Guet. Le droit de guet. Guetare, veiller la nuie & garder. Gayiagium , le droit payé au Seigneur pour acquitter les frais du guet. Les vafl'aux étoient obligés à saire le guet dans le château du Seigneur.

"WADER. Bois.

WAGA. Mesure. Wagaria, le droit de con-

noître des mesures.

WLTWORF. Arracher les cheveux. WALDEGRAVIUS. Officier de la Maîtrise des Forêts.

WALLA e WALLIA. Mur, rempart. WAMBA. Le ventre.

WANDANGIJE. Guêtres.

WANTUS. Gands. Gantus. "WAPENTACHUM. Un Comté ou Hundrede.

'WAPENHAUBEN. Couvre-ches. WARANIO. Cheval entier.

WARDA, GARDA. Garde. Guardare, guardiare, garder quelque chose.

WARDÆ ECCLESIARUM. La défense des biens d'Eglise concernait les Barons. Guardia, quatre pierres mises & posées sous la borne, appellées les témoins de la limite.

'WARECTUM. Terre qui fait versaine, gueret. IVareftabilis terra. Terre propre à être versée. WARENGANGI. Les étrangers.


WARENNA. Lieu propre à conserver les lat pins, garenne. II y a encore Warenna aquarum , qui est un étang ou réservoir pour le poisson. Warenna, bois gardé où la chasle n'est permise.

'WARENTUS, V ARENS. Le garant, la caution. Warandare, garantir. Warenda, cautionnement.

WARGI. Les bannis & exilés du territoire.

Si quis corpus sèpultum ejfoderit, w argus fit. (Lex Salica.) IVaringus, le même.

"WAR1NGA.. Distributions quotidiennes au Chapitre de Cologne.

WARPIRE, GUERPIRE. Se dessaisir de quelque fonds. Hanc chart&m ivarpiturium fieri jujît. (Chart. 1030.)

W ASTELLUS. Pain délicat, gâteau.» Doivent li Wasteliers qui font wastiaux « (Statuts 1; $ 3.)

WATERGANGÆ. Aqueducs. Water fcapum, le même.

WAYVIUM. Chose abandonnée, qui n'a pas de maître , bête égarée. Wayvart, abandonner un fief.

WASO. Gazon.

WERA. L'estimation de ce que vaut un homme. On puni (Toit les crimes par des mul&es pécuniaires qui étoient proportionnées à la qualité des personnes offensées, blessées ou tuées. Cette mulcte s'appelloit wera. Dimidia wera.

WEREGELDUM. Le paiement de ce à quoi a été estimé le prix d'un homme. Si quis oe- ciditur , autor homicidii wer egeldum reflituet. (Charta, J Widrigiidum * Guidrigild , Je même.


WERELADA. La loi ou la purgation d'un crime dont on étoit accusé, qui étoit réglée par le nombre de Jureurs , proportionné à la qualité de la personne otfensée.

WIFA, GUI F A. Les marques que fait apposer le nouveau maître à un bien dont il entre en jouiilance par l'autorité du Juge. Wisa 9 est une invefliture revêtue de quelques signes. WILDBAN. Jurisdiâion sur les bois. WJNDASIUM. Machine à décharger les tonneaux par une corde qui tourne sur un cilindre. Vindas. Origine, Wind.

VITA. La mulcte pécuniaire pour quelque crime ou délit.

WODAN. Le nom de Dieu chez les peuples septentrionaux.

WOODVARIA. La garde des bois.

V RECUM. Tous les effets que la mer jette & porte à bord par son flux.


x

XENIUM. Redevance qui, dans son origine, étoit un présent des vassaux.

XENODOCH1UM. Hôpital ou hospice pour ? les étrangers. \ XEK AMP EL IN US. Espece de couleur rouge. XEROPHAGIA. Nourriture de fruits secs, s jeûne auflere. Origine, ξέρος Φάγειν,

XOCA. Espece de vêtement.

t


y

YCHIARE. Payer sa rente annuelle. YPEPA. Bien dépendant d'un autre. YPOTECA. Obligation.


z

ZABA. Cuirasse.

ZABERNA. Garde-robe. ZABULUS. Le Démon.

ZALA. Incendie, dévastation. ZALLA. Serviette.

ZAMETUM. Etosse de soie.

ZAPA. Hoyau.

ZAPARE , Fouir la terre. ZAPELLUS. Ravin.

ZARDA. Maladie des chevaux. ZAVA. Multitude d'hommes assemblés. ZAVALMEDINA. Prêteur d'une ville, Baillis ZECHUM. Confraternité. ZEIDLARII. Officiers des bois. ZEMA. Bouillon. Origine , ξέω. ZEMBLA. Bête de charge.

ZETA. Repas.

ZIRO. Espece de fortereiïe. ZITTATA. Espace de la portée du jet d'une pierre.

ZIUS. Oncle.

ZOCCUS. Le tronc d'un arbre. ZOlA. Joyaux.

ZOLL. Impôt.

ZONA REGINE. Le même. ZUCARA. Sucre.

ZUCHEUS. Tronc aride.

ZUDA. Château.

ZUPA, JUPA. Contrée habitée. Zupanus, celui


qui en est le chef. On appelloit les Princes de la Servie, Suppani , Mega Juppanu:

ZYGOSTATES. Magistrats établis par Julien , qui décidoient des procès de moindre conséquence.

F l N.


APPROBATION. !

J

'AI lu, par ordre de Monseigneur le Garde des Sceaux/!

le présent ManuÍcrit, intitule: Dictionnaire Diplo- j viatique, ou Etymologies des termes des bas siecles, pour servir à l'intelligence des Archivas, Chartres , j Ùc. j'estime qu'on peut en permettre l'impression. \ Nancy, ce 22 Juin 1787.

J. G. F. CHAS SEL , Censeur royal.

PRIVILEGE.

L

QUIS, par la grace de Dieu, Roi DE FRANCE ET

DE NAVARRE : A nos amés & féaux Conseillers, les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillis, Sénéchaux, leurs Lieutenans civils, & autres nos Justiciers qu'il appartiendra, SALUT. Notre bien amé le Sieur Abbé MONTIGNOT, Chanoine de Toul, Nous a fait exposèr qu'il defireroit faire imprimer & donner au public le Dictionnaire Diplomatique, ou Etymologies des termes des bas siecles, pour servir à l'intelligence des Archives , Chartres , &c. s'il nous plaisoit lui accorder nos Lettres de privilege pour ce n&. cessaires. A CES CAU SES, voulant favorablement traiter l'Exposant, Nous lui avons permis & permettons par ces Présentes, de saire imprimer ledit ouvrage autant de fois que bon lui semblera, & de le vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume ; voulons qu'il jouisse de l'effet du présent privilege pour lui, ses hoirs, à per* pétuité, pourvu qu'il ne le rétrocede à personne ; & si cependant il jugeait à propos d'en faire une cession,


racle qui la contiendra-sera enrégiItré en la Chambre Syndicale Paris, à peine de nullité, tant du Privilège que de la Cession, & alors, par le fait seul de la Cession enrégistrée, la durée du présent Privilege sera réduite à celle de la vie de l'Exposante ou à celle de dix années, à compter de ce jour, si l'Exposant décede avant l'expiration desdites dix années ; le tout conformément aux Articles IV & V de l'Arrêt du Conseil du 3 0 Août 1777, portant Règlement sur la durée des Privileges en Librairie. FAISONS défenses à tous Imprimeurs, Libraires & autres personnes de quelque qualité & condition qu'elles soient, d'en introduire d'impression étrangere dans aucun lieu de notre obéifTannce -, comme aussi d'imprimer ou saire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission expresse & par écrit dudit Exposant, ou de celui qui le représentera, à peine de saisie &, de confiscation des exemplaires contrefaits, de six mille livres d'amende, qui ne pourra être modérée pour la premiere fois, de pareille amende & de déchéance d'état en cas de récidive, & de tous dépens , dommages & intérêts, conformément à l'Arrêt du Conseil du 3 o Août 1777, concernant les contrefaçons : ALA CHARGE que ces Présentes seront enrégistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de 'la date d'icelle ; que l'impression dudit Ouvrage sera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en beau papier & beaux caraéleres, conformément aux Réglemens de la Librairie, à peine de déchéance du présent Privilège *, qu'avant de l'exposer en vente, le manuscrit.qui aura servi de copie à l'impression dudit ouvrage sera remis dans le même état oit l'approbation y aura été donnée ès mains de notre trèscher & féal Chevalier,- Garde des Sceaux de France, le Sieur DË LÀMOIGNON, qu'il en sera ensuite remis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique 5 un dans


celle de notre Château du Louvre, un'dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, *' le Sieur DE MAUPEOU, & un dans celle dudit Sieur DE LAMOIGNON : le tout à peine de nullité des Présentes ; Du CONTENU desquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Exposant & ses hoirs, pleinement & , paisiblement, sans souffrir qu'il leur soit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Pré sentes , qui sera imprimé tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, soit tenue pour duement signisiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Conseillers Secrétaires foi soit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre HuMier ou Sergent sur ce requis, de faire, pour l'exécution d'icel. les tous a ctes requis & nécessaires, Gins demander autre permission, & nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires. Car telle est notre plaisir. DONNÉ à Versailles le onzieme jour de Juillet l'an de grace mil sept cent quatre-vingt-sept > & de notre Regne le quatorzième.

Par le Roi, en son Conseil,

LE BEGUEj

Registré sur le Registre XXtlT de la Chambre royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, N. 1270 ,¡ôl. 355, conformément aux difpositions énoncées dans le présent Privilege ; & à la charge de remettre à ladite Chambre les neuf exemplaires prescrits par l'Arrêt du Conseil du z 16 Août

175. A Paris le 2 Octobre

' Signé, Cifffl&I ~- ilie