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Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]

Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte

Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Limoges)

Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)

Date d'édition : 1922-12-22

Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 22 décembre 1922

Description : 1922/12/22 (Numéro 822).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG87

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k818272v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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Le Populaire

de Paris

JOURNAL SOCIALISTE OU MATIN

Seul le Socialisme fera de chaque nation, enfin réconciliée avec elle-même, une parcelle d'humanité. - JEAN JAURÈS

LE PROBLÈME DU CHOMAGE

Depuis que fonctionne _le régime capita- liste dans lequel on produit et surproduit, en vue du profit et non en raison des be- soins réels de la consommation, la question des crises do chômage est posée devant l'opi- n on publique de tous les pays. Elle soulève des débats au sein de toutes les assemblées délibérantes. C'est que le chômage est un des plus redoutables fléaux qu'engendre le régime capitaliste et bourgeois.

Eu 1900 et en 1905, Vaillant posait le problème devant le Parlement. A sa deuxiè- me interpellation, la Chambre décidait de confier le" soin à la Commission du Travail « d'organiser une enquête permanente sur le chômage industriel et agricole, national et régional et sur les moyens de le prévenir et de l'atténuer ».-...

Los ans ont fui et rien do sérieux n'a été tenté.

Hier encore, au nom du Parti socialiste, au cours de la discussion du budget du Travail, dans un discours serré et précis, notre ami Pressemane indiquait, notre point de vue. Il marquait avec force que si le ca- pitalisme, en période de crise, faisait ren- trer dans ses frais généraux d'exploitation l'entretien des machines, il n'y avait pas de raison pour que celui sans lequel aucune production n'est possible, ne soit pas ga- ranti contre le chômage.

C'était l'évidence. Mais c'est une raison d-: plus pour que le capitalisme, qui trouve gratuitement des bras de rechange, n'entre pas dans cette voie.

* * *

Après la guerre, les dirigeants avaient cru à la possibilité d'une production illimi- tée,. On se trouvait en faco de l'épuisement total des stocks accumulés pendant la paix. « La demande sera telle, disait-on, qu'il sera. impossible de la Satisfaire. »

L'activité ne fut. qu'un feu de paille. La crise vint et fut d'autant plus forte (jus tèi pays où elle se produisait étaient plus ri- ches. Elle est loin d'être close et devient un danger international.

A sa dernière session, le Bureau Inter- national du Travail s'en est occupé.

La crise sévit tout .particulièrement, sur les pays dont la monnaie s'est maintenue au ?pair. Vans ceux où elle est diminuée, la rrhe est beaucoup moins grave. En Bel- gique, en Italie, en Tchécoslovaquie, en France, les moyennes varient entre 14 et 5 p. 100. Il y avait encore 60.000 chômeurs en. Italie, en, janvier 1922, tandis qu'à Pa- ris, il n'y en-avait que 44.000 en mars 1921.

Dans les pays à changes dépréciés ou totalement effondrés, la crise ne se fait pas même sentir.

En Allemagne, en 1922, le pourcentage des syndiqués sans travail n'est guère que de 3 p. 100. Voici, au reste, pour fixer les idées, un petit tableau des pourcentages de chômage :

19 H 1010 1020 1021 1022

Allemagne S 5.9 2.9 4.1 l.C

Belgique 3.5 17.4 G.G

Australie 5.3 0.5

Canada 2.S 5 13.4 15.i

Danemark 14.3 25.S 1G.5 15.1 25.0

Massachusetts .... 1.04 9.5 G 31.8

Norvège 3.7 2 2.G 0 22.0

pays-Bas 9.1 13.8 0 13.4 10.f,

Kovuume-tini (<jde-

Bretajîno; ..'. 2.0 1.2 3.2: 6.1 1G.5

Suède 7.3 7.3 ' 7.2 15.8 32.2

Les cauf.es de cette crise, le B.I.T. les voit : dans.la situation politique troublée ; le nouveau découpage des frontières, dont la longueur totale s'est. accruc.de 6.000 kilo- mètres et qui ont détourné ou bouleversé les anciens courants commerciaux séculaires établis ; l'isolement de la Russie ; le pro- blème des réparations et des dettes inter- alliées; l<i crise de sous-production dans les pays appauvris ; l'instabilité des changes et l'inflation monétaire qui arrête la produc- tion industrielle à cause de l'incertitude des prix ; la sous-consommation, résultant du renchérissement de la vie ; les interventions brusques ou contradictoires des pouvoirs pu- blics, etc...

\ * * *

Pour être bref et juste, disons que ceux qui, durant cinq ans, ont su, tant bien que mal, diriger les destructions, ont été par la suite incapables d organiser la paix. Là où il fallait recoudre, ils ont continué les dé- chirements. Et les peuples sent toujours innocents et victimes.

Innocents, non point complètement. Pourquoi un peu partout ont-ils suivi les artisans de division ouvrière et socialiste ? Pourquoi, ici, les travailleurs se sont-ils jetés dans les bras du Bloc National ; là- bar; dans ceux du fascisme, ailleurs dans ceux de la réaction forcenée ? Leur faute est là. Ils n'ont pas créé le mal, mais ils le supportent parce que, inconsciemment ils ont fait et font encore le ieu de leurs pires i ennemis de classe.

Sans doute, même en régime capitaliste, il peut y avoir des adoucissements au sort des prolétaires. Il est possible et désirable J

de trouver des palliatifs aux maux du chô- mage. Mais celui-ci ne disparaîtra qu'avec le mode d'exploitation capitaliste. Pour en arriver là, il ne faut point dire seulement : le temps travaille pour nous, l'évolution ca- pitaliste s'accomplit, dans la direction du système socialiste. C'est totalement insuffi- sant.

Il faut s'organiser puissamment dans le Parti de sa classe pour opérer la prise de possession du pouvoir politique, et dans la C.G.T. pour résister aux attaques journal- ières du capitalisme. Il faut s'organiser pour l'offensive générale que doit diriger le prolétariat contre le capitalisme toujours assoiffé de profits nouveaux.

Le devoir est urgent. Les masses ouvriè- res sauront-elles le comprendre 1

Jean PARVY,

Député de la Haute-Vienne.

La victime de la vie chère

Dans un groupe, hier, on discutait de- vant moi de la cherté persistante et, sur beaucoup de 'points, croissante de la vie.

Chacun, en attendant le billet doux du percepteur, avait reçu le c poulet » du jour de l'an du propriétaire, que commente plus loin Jean Mouret. Les dents grinçaient, les poings se levaient.

Quelqu'un, timidement, fit observer que les impôts des pauvres propriétaires subis- saient de leur côté une ascension ininter- rompue.

Un camarade, qui travaille dans une usi- ne, entendit l'argument et cela le conduisit à ces observations qui ne manquent i>as de saveur.

« Mon propriétaire retrouve dans ma po- che l'augmentation de ses charges:- L'épi- cier, le boucher, le cordonnier, le tailleur, lé chemisier, tous mes fournisseurs font de même. Le percepteur ne me rate pas pour cela. Tout le monde s'en mêle. Il n'y a que mon patron qui diminue mon- salaire sous prétexte que pour lui aussi tout renchérit. En? fin de.compte, chacun s'est débrouillé, sauf moi. qui- après m'être retourné dans tous les sens, ne vois que la ceinture. »

Excellent petit discours. C'est net et clair. Quand les . travailleurs raisonneront ainsi, ce qui- ne semble pas bien malin, -ils com- prendront mieux le sens de l'état social où ils supportent toutes les servitudes, et la nécessité de s organiser pour la défensive et pour l'offensive.

Ils prendront alors le chemin du syndi- cat, de la coopérative, de la section socia- liste.

Là seulement se forgent les armes maté- rielles et intellectuelles qui permettent de mieux combattre la servitude et la misère et d'en poursuivre la suppression.

Répétons-nous. Ils m'amusent ceux qui raillent la vieillesse de nos « formules ».

Notre doctrine restera éternellement fraî- che et- jeune tant que régnera le système capitaliste.

Paul FAURE.

L'anniversaire

D'EDOUARD VAILLANT

Voici arrivé le septième anniversaire de la mort d'Edouard Vaillant. Dimanche dernier, dans le cimetière de Vierzon, les socialistes du Cher se sont réunis autour du mausolée qui abrite la dépouille de notre cher disparu et ont évoqué sa mémoire.

Le docteur Jacques Vaillant était pré- sent, entouré des citoyens Jean Locquin et Henri Laudier, délégués par le Groupe so- cialiste parlementaire, et* d'un grand nom- bre de militants socialistes de la région.

Tour à tour, nos amis Henri Laudier, au nom de la Fédération, du Cher ; Jean Loc- quin, au nom du Parti : Maillot-Duparc, au nom de l'agglomération vierzonnaise, ont pris la parole et éloquemment retracé la vie de droiture et d'indéfectible attache- ment à l'idéal socialiste et à la. cause des travailleurs du citoyen Edouard Vaillant.

Malgré la pluie inclémente un grand nombre de citoyennes et de citoyens s'étaient donné rendez-vous au cimetière pour enten- dre les discours. Notre ami Emile Bodin, maire <de Vierzon-Village, retenu par la maladie, n'avait malheureusement pu se joindre au cortège comme les années précé- dentes.

A la suite de la manifestation une très importante réunion des groupes vierzonnais a eu lieu au cours de laquelle d'importantes mesures ont été prises en vue de l'activité et de l'extension du Parti.

- Suivant les dernières nouvelles reçues de Sidney, M. Hughes, en dépit du résultat des élec- tions australiennes, aurait décidé de conserver la présidence du Conseil et d'affronter le nou- veau Parlement.

Les réparations devant le Sénat

Hier, le président du Conseil fut appelé à refaire devant le Sénat les' déclarations faites déjà devant la Chambre sur les pourparlers de Londres et ceux <jui s'ou- vriront à Paris le 2 janvier prochain.

Ces déclarations identiques au fond fu- rent développées dans une forme moins rébarbative que celles de vendredi dernier, et ce langage parut fort goûté par le Sénat en général, par M. Ribot en particulier, qui y vit le gage d'une consolidation de l'accord plein et entier de la France avec l'Angleterre.

INTERPELLATION JAPPY

L'interpellation Gaudin de Vilaine de- vait annoncer ce débat, Mais le sénateur de -la Manche est retenu au lit par une in- disposition, et comme il n'est pas assuré d'être dispos jeudi prochain, le Séant déci- da de discuter l'interpellation de M. Jappy, qui portait sur le même objet : les répara- tions.

Dans son discours il ne fit que ressasser les récriminations dont les réactionnaires du Sénat, comme ceux de la Chambre, ont pris l'habitude de rgaler leur auditoire.

DISCOURS DE M. POINCARË

Au 1 début, le président du Conseil, qui fut très bref, ressasse lui aussi l'histoire des ajournements de paiements successifs par lesquels l'Allemagne est arrivée jus- qu'à aujourd'hui avec un mark déprécié, à ruiner son budget, tandis que ess ma- gnats industriels accumulaient au dehors les devises en or.

Est-ce le moment d'accorder à l'Allemagne un nouveau moratorium sans contre-partie ? On nous un nonce de nouvelles propositions alle- mandes : il s'agira d'un moratorium élastique, sans doute, c'est-à-dire, d'une durée extensible.

Mais l'Allemagne en profiterait-elle pour as- sainir ses finances ? Le passé nous rend mé- fiants ;i cet égard. II faut donc que l'Allemagne soit soumise il un contrôle effectif.

[Voir la suite en Dernière Heure.)

UN SCANDALE AUX ÉTATS-UNIS

PLUS DE DOUZE MILLIONS DE DETOURNEMENTS

Londres, 21 décembre. - On mande de New-York au Daily Mail qu'on, vient die dé- couvrir à l'arsenal de Brooklyn une orga- nisation; monstre de vols au préjudice d'u< département do Qa marine.

Vingt-deux employés civils ont été arrê- tés hiar matin, à leur arrivée à l'arsenal, .sous l'inculpation d'avoir, depuis plus cle doux ans, vendu au dehors une énorme quantité de fournitures natales, et de s'être approprié l'argent provenant de ces ventes.

Le montant des vols ainsi commis est es- timé à plus do 200.000 livres sterling.

Parmi les personnes arrêtées figurent des chefs de service,. 'des employés, des ea- mionneurs, des hommes de peine,- des gar- diens de stocks, voire des policemen.

Plus de 90 autres arrestations .sont im- minentes.

LA VIE DES S. R. RUSSES

est de nouveau menacée

Des nouvelles inquiétantes nous parvien- nent de Russie sur le sort des socialistes- révolutionniaires russes, condamnés à mort il y a quelques mois.

La .protestation universelle du prolétariat a empêché les gouvernants d;e Moscou d'exécuter l'odieuse sentence. Mais Moscou parait décidé à obtenir le résultat pair des .moyens indirects.

? Immédiatement après leur condamnation, les socialistes-révolutionnaires ont été transportés dans « la prison intérieure » de la Tcheka, considérée comme pire que la Schlusselburg. Ils vivent là dans un isole- ment complet, chacun dans sa cellule. On leur a rasé la tête, mis la camisole' des forçats et enlevé leurs bagues d'alliance.. On leur donne une nourriture absolument insuffisante et on leur a interdit de faire venir de la nourriture du dehors.Les autori- tés bolchevistes ont même restreint un droit traditionnel des prisonniers politiques au- quel môme les bourreaux du tsar n'avaient (pus touché : celui des .promenades quoti- diennes dans la cour de la prison. Afin d'empêcher la moindre relation entre les condamnés, la direction de la « prison in- térieure», pair-ordre supérieur, a fait amé- nager un toit d'uni des bâtiments : el c'est sur le toit que les prisonniers sont obligés de se promener pétulant les quelques minu- tes qu'on leur accorde.

Ils. n'ont ni livres, ni journaux, ni de quoi écrire. C'est la torture morale et physique dans ses tonnes les plus cruelles;

Gotz souffre du scorbut. Timoveiev est tuberculeux. Damskoi est presque aveugle. Et tous ceux, que les puissants actuels de Moscou exposent ainsi à l'assassinat lent et sûr, ont 'déjà souffert, dans les prisons du tsar en luttant pour la liberté du peuple russe.

Qu'en pensent "les communistes de l'Eu- rope occidentale qui se posent si volontiers en défenseurs de tous les prisonniers poli- tiques et en champions des amnisties ?

Pour nous, nous ne cesserons de protes- ter contre les geôliens et les bourreaux. - S. Grumbach

Un vapeur coulé

SIX NOYÉS

Saint-Nazaire, 21 décembre. - La nuit dernière, à 23 heures 45, le vapeur « Vin- dilis », qui assure le service Nantes-Belle- Isle, a été coulé par le vapeur norvégien « Asturias ». Ce dernier, qui se dirigeait sur Bordeaux, avait demandé du secours à Saint-Nazaire : par suite de la tempête, il n'était plus maître de sa direction. C'est en rentrant en grande rade qu'il aborda le « Vindilis » au moment où celui-ci sor- tait du port de Saint-Nazaire, se,dirigeant vers Belle-Isle. Le « Vindilis » a été coupé en deux et l'équipage entier a disparu avec le navire.

Seuls, le capitaine qui ' a été recueilli par le remorqueur, et le chef mécanicien, qui a pu nager jusqu'à la côte,, sont sau- vés.

Les huit hommes qui composaient l'équi- page sont tous pères do famille.

Voici les noms des membres de l'équi- page qui trouvèrent la mort dans l'abor- dage :

Eugène Galenne, second ; Pierre Galen- no et Joseph Galenne, matelots ; Paul Le- part, mousse ; Joseeph Roze et Eugène Thomas, chauffeurs.

HISTOIRE DE TESTAMENT

Mmc Tardi est-elle héritière d'une riche Américaine ?

On n'en finira jamais avec les histoires de testaments.

Celle-ci est quelque peu curieuse.

Voici les faits tels qu'ils sont racontés par l'héroïne de l'aventure, Mme Marcel- le-Léo Tardi, âgée de 40 ans, demeurant 17, boulevard Haussmann :

En 1920, cette dame hivernait sur la côte d'Azur, avec son mari, directeur d'un pe- tit journal de publicité.

Aux environs de Nice, Mme - Tard! fit connaissance d'urne riche Américaine, Mmé Liliane Fair-Heller, propriétaire des For- ges et Aciéries de Boston et de gros inté- rêts au Japon.

Les deux personnes se lièrent d'une grande amitié. L'Américaine, vieille fille, s'entourait de toute une collection d'ani- maux. Mme Tardi s'intéressa beaucoup à eux.

Aussi, à la mort de son amie, Mme Tar- di ne fut pas étonnée d'apprendre qu'elle héritait.

Avant de mourir sur son yacht le Old- Shap, Mme Fair-Heller avait pris des dis- positions : à charge de s'occuper de ses animaux, elle avait institué son amie lé- gataire universelle de sa fortune s'élevant à 1.500 millions de francs.

L'INQUIETUDE DU BANQUIER

C'est à partir de ce moment que les cho- ses se compliquent.

Car l'exécution d'un tel testament en- traînait de grands frais. Les époux Tardi étaient à court d'argent. Ils résolurent de demander des provisions à un bail-, quier, M. George Maugue, 1C, rue de Châ- teaudun.

Pour confirmer ses dires, Mme Tardi montra une photographie du testament, déposé à Marseille, ainsi que plusieurs lettres émanant de Mme Fair-Heller, et même de hautes personnalités américai- nes, telles que MM. Ford et Pierpont Mor- gan.

Devant de telles références, le banquier n'hésita pas à avancer une certaine som- me. u

Mais au bout de quelques mois, il com- mença à s'étonner de voir les choses res- ter toujours au même point.

- Quand allez-vous rentrer en .posses- sion de votre héritage, demanda-t-il à Mme Tardi ?

Celle-ci répondit qu'il fallait imputer le retard à l'acte de décès de l'Américaine, qui n'était pas encore délivré.

LA JUSTICE INTERVIENT

Le banquier patienta encore., puis lassé d'attendre, déposa une plainte au Par- quet.

M. Hameline, juge d'instruction, fut chargé de procéder aux vérifications néces- saires. y;

Le magistrat alla retirer le fameux tes- tament. Mme Tardi est bien, en effet, por- tée héritière de Mme Fair-Heller. Mais cet acte est-il authentique ? C'est cette question que les recherches de la justice tendent à résoudre.;.

Mme Tardi a été entendue. Elle s'est dé- clarée étonnée de la plainte déposée par M. Maugue et a maintenu toutes ses'affir- mations.

Ce que voyant, le banquier s'est désisté. Dame, si le testament n'était pas faux '...

Mais les recherches de la justice n'en continuent pas moins.

EXPLOSION D'UNE BRASSERIE

UN MORT, TROIS BLESSES

Maesevck, 21 décembre. - Hier matin, la brasserie Nélissen, sise à Boorsheim, non loin de Mechelen-sur-Meuse, a sauté.

M. Nélissen a trouvé la mort dans l'ex- plosion ; deux ouvriers ont été ensevelis sous les décembres.

Les embarras de trésorerie de ce comte de Lasteyrie

La Commission des Finances de la Chambre a entendu longuement, hier, le ministre des Finances sur la situation de la Trésorerie - qui n'est pas brillante.

Deux douzièmes

M. de Lasteyrie fit d'abord connaître que la Commission serait saisie le lende- main (c'est-à-dire aujourd'hui) d'un projet; de loi portant ouverture de crédits provi- soires applicables aux mois de janvier et février 1923 - soit deux douzièmes.

Dans ce projet, le gouvernement se pro- pose d'insérer une disposition visant la faculté d'émission du Crédit National et des groupements de sinistrés.

Et à ce propos M. Herriot réussit à peu près à faire comprendre à ce vieux comte de Lasteyrie qu'il n'avait pas bien com- pris la note de son collègue des Régions libérées dont il faisait état. .

Toutefois il demeure - que la faculté d'émission en question devrait être rame- née de 8 milliards à 6 pour le Crédit Na- tional et de 4 milliards à 2 pour les grou- pements de sinistrés ; mais une somme supplémentaire de 3 milliards devrait être inscrite pour le paiement en obligations décennales, des intérêts et des dommages mobiliers.

M. de Lasteyrie a déclaré que ces propo- sitions nouvelles mettraient à la disposi- tion des sinistrés des sommes sensible- ment égales à celles qui leur ont été ver- sées eh 1922.

Il avait fait le malin

M. de Lasteyrie a également donné con- naissance à la Commission du projet de loi qu'il devait déposer également le lende- main (c'est-à-dire encore aujourd'hui), portant rectification d'une récente conven- tion passée avec la Banque de France et modifiant celle du 29 décembre 1920 rela- tive aux remboursements par l'Etat des avances de la Banque de France.

C'est-à-dire qu'ayant fait le malin il y a un mois devant les Chambre de Commerce, leur ayant raconté que le fin du fin et aussi le salut de notre -change étaient de rembourser deux milliards pal* an à la Banque, notre comte impécunieux dèman- de maintenant de ne plus rembourser que la moitié - et même beaucoup moins, si nous en croyons certains dires.

M. de Lasteyrie a avoué à la Commis- sion qu'il avait cependant encore emprun- té 20 bons petits milliards en 1922. La dernier emprunt en bons à 3 et 5 ans lui a rapporté 8 milliards 200 millions, don! 2 milliards 400 millions seulement d'argent frais.

Les 720 francs

Sur questions posées -par Léon Blum el Vincent Auriol, le ministre a déclaré - et la Commission; a approuvé t- que le projet de douzièmes comporterait le maintien 'de l'indemnité de 720 francs des fonctionnai- res, retraités, etc. M. Isaac et un autre serin voulaient un aménagement nouveau de cette indemnité, mais on les envoya prô- mener.

La Commission des Finances statuera demain sur les deux projets de loi qui se- ront discutés par là Chambre mercredi prochain.

Espérons enfin la grâce de Marty

M. Colrat, garde des sceaux, a été entendu par la Commission de législation civile et. cri- minelle de la Chambre sur la proposition de résolution déposée par Uhry et ses camarades socialistes relative à la grâce amnistiante pour Marty.

Le ministre a refusé de recevoir une invitation formelle de gracier Marty ; mais il n'a pas caché que le gouvernement Choisirait l'heure qui permettrait de donner satisfaction « au désir d'apaisement manifesté par le projet de loi que la Chambre a voté avant les vacances ».

D'après certains membres de la Commission, cette déclaration de M. Colrat permettrait de prévoir la grâce de Marty pour janvier prochain

DES LOGEMENTS?

Je suppose que nombre de Parisiens ont dû éprouver quelques sentiments de stu- péfaction et de colère en Usant, dans leur journal, le projet élaboré par la Préfec- ture de la Seine et le Conseil municipal pour remédier à la crise du logement à Paris.

Pour déterminer à quel, point ce projet est fallacieux il faut établir quelle est en ce moment la situation locative à Paris.

La pénurie des logements est telle que la fameuse loi de J'offre et la demande ne joue plus qu'uniquement au bénéfice du propriétaire. Le moindre local devenu va- vant n'est jamais annoncé publiquement. Mais la plupart des propriétaires se li- vrent à toutes sortes de tractations et da manoeuvres louches afin d'obtenir des prix de locations fantastiques. On peut citer des appartements mis aux enchères qui trouvent preneurs à des prix cinq et si\- fois supérieurs à ceux d'avant-guerre. Ces augmentations sont mêmes devenues si scandaleuses que nous avons dû proposer une loi pour les réprimer.

Naturellement une masse, constamment grandissante, d'aspirants-locataires frap¬