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Title : Histoire de la vie et de l'oeuvre de Ludwig Van Beethoven / écrite en allemand par Antoine Schindler ; traduite et publiée par Albert Sowinski,...

Author : Schindler, Anton (1795-1864). Auteur du texte

Publisher : Garnier frères (Paris)

Publication date : 1864

Contributor : Sowiński, Wojciech (1805-1880). Traducteur. Éditeur scientifique

Subject : Beethoven, Ludwig van (1770-1827)

Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31315990q

Type : text

Type : printed monograph

Language : french

Format : 1 vol. (XXVI-395 p.) : portrait ; in-8

Format : Nombre total de vues : 420

Description : Contient une table des matières

Rights : Consultable en ligne

Rights : Public domain

Identifier : ark:/12148/bpt6k73975h

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, M-12194

Provenance : Bibliothèque nationale de France

Online date : 15/10/2007

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HISTOIRE

M!

LOUJS VAN BEETHOVEN.


LA BOCHBH.K. TVP M A. StRET. p<c)t<tBt*NA)ntB.a.



HtSTOtRE

DE LA VIE ET DE L'ŒUV RE DE LUBWtO VAK

BEETHOVEN &(n<< ea J~HeMaM~ yaï A<t<oMe Schw~er

TBABUTK ET MBMÉE

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PAR

ALBERT SOWtNSK)

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PARIS

LIBRAIRIE DE GARNIER FRÈRES 6, ttM nus Mt~fW-PMttS ~T Mt.AM-MtA)., M5.

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M. C.Ahfd-G<MMtte,vie!mMe!N9te. i M. AtMandMp~etab.~tetMd'or~esethanBMmms. MMtacMntesseFetdquesd'Agen!t. i M. ietmo~obEtieaMd'ABgre C M~ hbanMme Ancras 1 M. !ematqa!sJu!ead'Ao)Nt i M'MtadadMSMd'AudiNfet.Pasqaiar. t M'~hcemtMsed'Au<eMdM,B<eBa!Hany. i M~tawomte~d'AuteMche.BéedeLaporte < M. A!en<AMv~,hMMMdeteMfes 1 M. teMmteetM~hcMMtesseA~deRtgneax. 8 M. bcen~etM~hcomtMsedeBar. 2 M~h~mte~~tawdeBw.BéeDaMsmM. i M'~BaïiMmhdeh Hotte. i M. H~BMh~M~,MMpM~w~MMM~m\ i M. tevMemtedeBardMmet < M'~Band.nêedePfitdty. Le B. P. Baudry, supérieur du petit sénmmife de MentmonBon. i M. Beau8sani,soas-pt<CetdeMeBtmenBea. < M. l&MmteetM'°'!&eNatesMBat&daBMnmoBt 2

LISTE


N" la comtesse de la Mdoy~o, née de ChastdhM M'~Mé!an{eBe!!ee9er. M. !ece)))tedeBe!ve.M. N. BettHe.p~sidentduCefdecatbdiqMe. M. Bertaux. M'tavieomtesseEMitedpiaB&sge. M~Tbér&sedehBèsae. N. Be8seMs,vio!eB!steetc<napesiteMrdemus!qne. N'MhmafqmsedeBeynac. M. Edward B!t!afd,pmfasseHrdep!ano M'a(h)chessedeBtacM,B4ede!)ama8. N~ la comtesse Xavier de Bhcas, née de Chaste!hM. M. FrancoisBenhonMae. M. A. de Bhtm H. temarqaisdeBoaitM. M. le comte Roger de BouiJl6. M. du Boulet de la Bastide NM.BraadasetDotM)r,éd!t6Mrsdemos!qae N~dcBt~chard comtesse de Brosses née de VtBeneave de Trans M. Bruneau,<M~aB!stede!aH6tMpotedeBearges. M. Victor Pe!ean:h-B)r(Mhbi,sca!ptear. N"'AMeNaBnMM)rowska H. !eharmtABato!edeCambray. M. îocemteetM'~tacemiesseFraBpMsdesCaM. M. Gustave Chade<nt,Ëttén(tcar. M. EtMtmeChatHot, éditeur de musique M'~EugémedeChambare M. Honri de Ghaponay s M~tatnarqmsedeChasteBox. M. fabbê Charb<nmeao, protessear au petit sémmMre de MoataMtiUcn. M. Chau<h'eaa, procureur uapéria!, à la Rochelle. M. ChartesdeChergé M. Léonard Chodzko, homme de tettres


)!tacomtesseAugastadeC<Mu!et i lu. F.-F.Cterc.doeteMren médecine < N~deCtoch.de Poitiers i M'~htbaroaaedeCorioMs.eéedeBeaoabrt < M. teprmceWtadistasCzartorysM < M. Dahméres, organiste de la grande égMse&Saint-Ëtieame i M. leeomtedeDamasd'Amezy. i M. tecemteMaMBcedeDamasd'Haatetbrt t M. le comte et M*" la comtesse Paul de Damas i H. le marquis et M'amarqaise EMe de Dampierre 1 M. F. David,dépoté desDeax-Sévres. 2 M. EogéneDetavaMt. < M. Betorme.protësseMrdemasiqae. i M. Henri DemhrewsM, pianiste, cempositear de musique. i M. !'abbé Duces professeur de musique au petit séminaire d'Aach.. i N. Duraad'Fardet.inspecteMrdeseaHxdeVkhy. 1 H'°'A.DaTerae,néedeLeyTat i M. Antoine Etwart, professeur au Conservatoire, compositeur Uttér.. t M~veuveErard. 1 M. iecomtedeJoannesd'Esgneay i M. !emarqjuisetM'°*!amarquised'Ëyra<p!es. 2 M. AdtienEytmia i M. le comte AMred de FaMoux, de l'Académie Française. 1 M. Farse,ehefd'orchestre,directeardes0rphéens. t M. Fétis.mattredechapeKedeS.M.teroidesMges. i M. FeretdeBeaseas,aAngem6me. i H. (MesFoamier.netaireàhRoeheBe. t H. Le Froid Amédée de MéreaMx,comp. de musique, littérateur. i M. H.CaiNard. i M. EugféBeGeo<!roy~profMseurdemusique i Mj~~M~édiiearsdemasiqae t N'MtabaronnedeGoyen. d M. tecomteChartesGrabowsM t > M. Crot~ean, organiste de la cathédrate de Saiat-Dié i


M~apriacesseP)MyBa,t~eWawt'zee!ta. 1 M"'Rang,detaRoebe!!e. i M. tedncetM~'iadaehessedeRauzaB S M. HeadRaviaa, pianiste et compositeur de musique 1 M. EmestRedoB,aBordeaax. i M. Simon Richault éditeur de musique. < M' RobertdeChampat.aNaacy. i M. tecemteC.deRehan-Chahet. < M'MpaaldeRoMaad. i M. teharoaAmedeodoReaHB. t M. îemarqmsdeRoeb. i N~detaSatmiere. < M. A. Sanreaa, professeMr de chant, maître de chapelle de SaintMichet,aBordeaNx. i M. P.Scade.eompositearetKttératear 1 M* Sttarzymska. i M. )!arcSo!:otowsH,9uittanstepotomti8 < M. deSeo~igny.banquieraPeitiers. 1 M~heomtesseStMrœepfincesseGhytta. t M. tenmrqaisetM~!aaK~quisedeSanneau. i M. Sylvain de Saint-Etienne littérateur. i M. iecemteLoaisdeTatteyrand.Périgerd. i M. AdamUnderowicz i M. !e comte SevennUrusH, maréchal de la noblesse. 1 M'Mhdaebessed'Uzès. 1 M. iecemteTheebatddeWabh. 9 M. le vicomte deVare:Mtmet 1 N'~tacomtessedeViBars. 1 MM.WeMfetHerbaa!t(ma)MBHeye!) i


AVAKT PROPOS DU TRADUCTEUR.

La littérature musicale française est riche en ouvrages sur Beethoven. Mais ce génie puissant, dont les sublimes inspirations réveillent en nous les plus nobles sentiments, n'a point trouvé un historien spécial. Une Biographie complète du grand compositeur manque encore en France.

L'Allèmagne possède plusieurs travaux historiques relatifs à Beethoven. La biographie de M. Antoine Schindler, ami particulier de l'illustre maître, ayant vécu longtemps dans son intimité, répond à toutes les exigences. Écrite sur les lieux, par un juge compétent, elle s'appuie sur des documenta authentiques. Invité par M. Schindler à traduire son ouvrage en français; j'ai entrepris ce travail poun rendre hommage à l'immortel créateur des Symphonies et pour payer


un juste tribut de reconnaissance à la ville de Vienne, !t séjour habituel du grand maître, ou je puisai les premiers éléments de l'harmonie.

Le livre de M. Schindler, dont j'offre la traduction aux amateurs et artistes français, est regardé, à juste titre, comme le seul donnant l'histoire complète de Beethoven. Il renferme, outre la partie musicale, des détails intéressants sur le caractère, tes relations et les souffrances physiques et morales de cet homme célèbre.

Dépositaire des dernières volontès, connaissant les pensées les plus intimes de son maître et ami, M. Ant. Schindler répond aux accusations injustes éclaircit bien des points obscurs et, sans entrer trop avant dans les discussions métaphysiques il met une grande impartialité dans les jugements qu'il porte sur l'oeuvre de Beethoven.

Raconter simplement les créations du génie, c'est le plus sûr moyen d'être compris par le vulgaire mais, il faut s'inspirer du beau pour trouver le chemin du cœur humain. Le beau et le vrai constituent la philosophie de l'art. Ainsi procède Beethoven la tendance de son génie est toujours morale aussi il remue profondément les peuples quand il peint l'humanité souffrante avec ses passions et ses aspirations au bonheur. La vie de Beethoven offre des enseignements graves aux jeunes artistes qui veulent marcher sur ses traces. Qu'ils étudient donc l'histoire de ses travaux, qu'ils méditent


sur leurs beautés poétiques, qu~ils se recueillent en présence de cette grande individualité si cruellement éprouvée, et qu'ils tâchent de puiser du courage dans la connaissance des difncultés que ce génie étonnant avait à vaincre pour arriver au but. Pour cela, il faut une bonne Biographie, conçue sur un plan rationnel et nourrie de faits.

L'édition française, qui parait dans un seul volume, a été retardée par les difncultés inséparables d'une œuvre nouvelle, qui cherche à se faire jour à travers le mouvement littéraire de Paris. Mais, grâce au concours empressé de mes amis et élèves, ces difncultés ont été levées. H était nécessaire de supprimer quelques longueurs de l'édition allemande qui intéresseraient peu les lecteurs français. La partie essentielle du livre ayant été conservée, l'ensemble ne peut qu'y gagner. Depuis que ces lignes furent écrites, M. Schindler a rejoint son maître et ami dans la tombe. Connaissant ses intentions touchant l'édition française, et ayant reçu des encouragements très-flatteurs de la part des écrivains qui tiennent la première place dans la critique musicale française, tels que MM. Alexis Azevedo Gustave Chadeuil, J. d'Ortigue P. Scudo et Sylvain Saint-Étienne, etc., je me fais un devoir de ne plus retarder la publication de l'histoire de Beethoven.



INTRODUCTION

Lorsque pendant îa maladie de quatre mois, qui coûta la vie à Beethoven, il fut question de Plutarque entre lui Étienne Breuning et l'auteur de ce livre, Breuning profita de l'occasion désirée depuis longtemps pour demander au Maître quel serait le biographe qu'il choisirait parmi ses contemporains. « RocMitz, répondit-il sans hésitation, s'il doit me survivre Puis il ajouta, que probablement beaucoup d'habiles auteurs s'empresseraient, après sa mort d'amuser le publie avec des anecdotes et des histoires plus ou moins fondées, comme cela arrive aux hommes qui ont de l'innuence sur leur siècle. C'est pourquoi il désirait sincèrement que tout ce qu'on dirait un jour de lui fut marqué au coin de la vérité, tant par rapport à lui que par rapport à telle ou telle personne.

Cette déclaration, exprimée dans le moment où notre ami anait être délivré du fardeau de la vie, était trop importante pour qu'on ne lui donnât pas suite. Mais il


fallait mettre la plus grande prudence dans nos conversations et dans tout ce qui pouvait faire allusion à sa mort. Son imagination excitée ne rêvait que ptans do voyage, grandes compositions, etc., comme s'il eût été en parfaite santé. Bref, il ne croyait pas, dans ce moment, que son temps fut si proche. H ne tenait pas à en être averti; il voulait vivre, avant tout; il avait encore beaucoup à créer, et ce pouvoir il le possédait

plus que tout autre. La prudence et noR propres désirs nous engageaient donc à attendre une occasion convenable, pour ramener Beethoven au sujet en question. Cette occasion se présenta malheureusement bientôt. La perte successive de ses forces physiques et son peu d'espoir de guérison, lui firent envisager la mort avec un certain esprit stoïque. Plutarque et ses auteurs grecs favoris étaient toujours près de lui un jour, il se mit à parler de Brutus (dont la statuette était sur sa table) et nous profitâmes de la circonstance pour renouer le fil rompu relativement à sa Biographie. Résigné à son sort, Beethoven lut avec une attention soutenue un projet écrit par Breuning, et dit, en le rendant: e Là est tel papier, là un autre prenez-les et faites-en le meilleur usage, mais dans la stricte vérité je vous en rends responsables. Écrivez aussi à Rochlitz. » Outre les papiers désignés, il nous donna encore d'autres pièces et notices. Et, voulant nous prouver sa confiance à cette heure suprême, il remit à Breuning ses papiers de famille et certains documents, et, à moi, sa correspondance générale.

Après la mort du Maître, nous résolûmes de faire connaître au conseiller Rochlitz ses dernières volontés,


lorsque Breuning tomba malade, et alla joindre dans l'autre monde son ami de jeunesse deux mois après. Ce malheureux événement me mit dans un grand embarras, car je perdais, dans Breuning le seul homme qui connut les affaires particulières de Beethoven. La veuve de Breuning ne remit les papiers qui étaient en possession de son mari à l'exception de quelques documents, qui furent déposés chez le docteur Bach, curateur. H ne me restait plus qu'à faire connaître à Rochlitz les désirs de Beethoven, relativement à sa biographie, ce qui fut fait à la date du i2 septembre 4827. Le M du même mois, je reçus la réponse suivante « Les singularités qu'on remarqua dans la ma» nière d'être de notre grand Beethoven, ne lui ont » jamais nui dans mon esprit. J'avais depuis longtemps apprécié son caractère noble et élevé. Pendant mon » séjour à Vienne, en 4832, j'eus l'occasion de le voir » quelquefois d'abord, ensuite plus souvent et, dans » nos entretiens, il se montrait franc et confiant, mais » son in&rmité le gênait et rendait la conversation » difficile. La connaissance et l'appréciation de son » grand talent et des services rendus par lui à l'art » musical me firent suivre toujours avec intérêt la » marche et le développement de son génie. N'ayant » jamais négligé aucune occasion d'apprendre quelque » chose de positif sur sa vie extérieure, autant qu'elle se reflétait dans ses œuvres, je me croyais capable x de devenir son biographe à sa mort. J'avais résolu de publier sa biographie avec celle de C.-M. de Wëbër, » dans mon livre intitulé <t ~«a* amis de l'art tMM» s!cct<. Aujourd'hui que vous m'offrez de nouveaux


N matériaux et que vous me faites connaître les désirs de Beethoven, jugez d'après tout cela combien j'aurais ? été heureux de me rendre à votre ibvitation et à celle des autres amis. Malheureusement, il m'est impossible d'entreprendre un tel travail. Ma vie passée dans des enbrts continuels, depuis les jeunes années, so venge sur moi d'une rude manière. Je suis obligé de B changer complètement ma manière de vivre, et le changement le plus important est de renoncer au »travail; par conséquent, je ne puis me charger d'aucun ouvrage nouveau, et il m'en coûte beaucoup de ne pouvoir remplir la tâche importante que vous me a proposez. Je suis très-iaché de vous donner une telle réponse mais la nécessité commande de nous mettre d'accord; je ne vous remercie pas moins de votre confiance.

Malgré ce refus formel, je me risquai à réitérer ma demande, avec la promesse de mettre à sa disposition le fruit de mes relations personnelles avec Beethoven. A la date du 3 octobre i827, Rochlitz m'adressa une lettre de remercîments pour l'envoi du premier testament de Beethoven, de l'année d802, lettre dans laquelle il me disait notamment

« Je ne puis vous exprimer combien je suis touché à la lecture de ce document, qui renferme des preuves irrécusables de la bonté du cœur de notre »grand Beethoven. Nul doute que tous ceux qui le liront n'éprouvent la même impression en apprenant ? les souSraoces de ce génie sublime. C'est la page la » plus éloquente qu'on puisse invoquer en faveur de l'homme et de l'artiste. Quant à votre désir répété


» de me voir entreprendre l'exécution de ce travail en » question, je ne puis que répondre hélas Après cette déclaration, je ne us plus aucune démarche, et ne voulant pas me dessaisir des papiers qui étaient entre mes mains, j'attendis les événements. On a vu dans la première préface comment cette attente m'avait réussie, et l'on verra, par ce qui suit, que personne n'était dans une meilleure position que moi pour parler de Beethoven.

Quand il s'agit d'une biographie de l'artiste qui représente le point culminant de la musique allemande de la dernière époque, il faut faire voir, avant tout, dans quelles circonstances cet homme de génie arriva à l'apogée de son art comment il fit pour enfanter des chefs-d'oeuvre impérissables. Il faudrait ensuite donner une juste idée de son caractère personnel tel qu'il se peint dans les écrits qui restent de lui. Pour parler de Beethoven, autrement que sous le rapport artistique, il faut l'avoir connu, l'avoir observé longtemps, l'avoir vu dans les peines de la vie, pour pouvoir juger de leurs effets sur lui. Enfin, pour donner un portrait Sdèle, appuyé sur des faits dignes de foi, personne ne peut le faire avec plus de connaissance de cause que moi, ayant été de sa société intime pendant bien des années. Mais je sens profondément quels devoirs cela m'im~ pose (4).

J'ai maintenu Indivision de cette Biographie en trois périodes. Cependant la deuxième a subi quelques changements. La première division n'était pas faite d'après !<) Ve;M ta GAXBTTB MMM.H.B d<- Leipzig df iSN!, p. ?3. ainsi que la GMETTB MMtCAtB de BetUn, do la mtme anotc, p. 944. '~f )<"< n-tattons de Schind~ avcf Beethoven.


mes idées elle fut proposé par E. Breuaing, la suite d'un entretien que nous e~mes avec Beethoven et adoptée par lui à son lit de mort. Comme il ne s'agissait que de la vie extérieure, les limites do la deuxième période s'arrêtaient à l'année 18~3 avec raison. C'était le moment do la vie du Maître illustre, où il était complètement absorbé par son art, au point d'oublier tout ce qui regardait la cûté matériel de l'existence. Aussi, les nécessités de tout espèce furent la suite inévitable de cet état do choses. Quelle influence elles exercôrent sur rame de Beethoven, il est difncile de le déterminer ici toutefois, elles réagirent sur lui et nous en reparlerons en lieu et place. C'est pour réunir la vie extérieure du Maitre et ses travaux intellectuels, qu'on a prolongé ta deuxième période jusqu'en i8d4. Car c'est en ce moment là qu'il arriva au plus haut point de sa réputation. D'un autre côté, les événements de famille survenus en d815, le changement des rapports sociaux, constituent une grande dinérence entre ces deux périodes et imposent au Biographe l'obligation de séparer ces deux épdques.

Les limites naturelles de chaque période sont ainsi marquées. La première période commence à la naissance de l'illustre compositeur et cnit en i800 (quand même le temps d'études et l'époque préparatoire devraient aller au-delà); la deuxième période embrasse l'époque qui s'étend de i80i àlaJSnde i8i4, et présente Beethoven comme compositeur des symphonies et créateur des grands ouvrages. « Ma jeunesse, je le sens, ne commence qu'en ce moment (disait-il dans- une Jettre à Wegeler, à la date du i6 novembre i80i). La


troisième période commence eu ~8~5, et Huit avec sa mort, en ~837.

Je dois au docteur Wegoler les principaux détails sur la jeunesse de Beethoven. Le docteur fut te compagnon d'enfance du nouvel Amphion jusque ~796. Sa correspondance avec Beethoven complète ce laps de temps jusqu'au commencement de la deuxième période, ainsi que sa JVo~oe. Je tiens beaucoup de faits mentionnes dans cette période de Beethoven lui-même, ainsi que de plusieurs de ses amis intimes, avec lesquels je suis resté en relations longtemps après la mort du Maître. Pendant les événements de la troisième période, je vivais dans Pintimité du Maître et prenais part personnellement à toutes ses affaires.

La partie MtMStcaïe indique les moyens à arriver à une intelligente exécution de la musique de piano de Beethoven, basée, non-seulement sur la tradition, mais sur des connaissances solides. Il était nécessaire de laisser rejaillir quelques rayons de lumière sur les personnalités artistiques du temps d'autrefois, et du temps présent, afin d'apporter des éclaircissements dans beaucoup de question. A la nn de l'ouvrage, il sera donné un aperçu général du nombre des éditions des œuvres de l'illustre compositeur. Cet aperçu prouvera à quel point elles étaient répandues.

Mais, les documents qui peuvent contribuer à donner une idée du caractère de Beethoven et de ses sentiments religieux, sont les trois ouvrages suivants de sa bibliothèque de cabinet que Etienne Breuning et l'auteur de ce livre, eurent le plus grand soin de conserver, savoir <L CoMSM~a<tOHs sMr les o?Mwes de Dieu dans le règne


de MtttM~ a par Ch. Sturm, & Les (t~M~es de <?c~p~ et « ~'O~ss~ tt~OM)~.

Beethoven avait l'habitude, dans sa jeunesse, et plus tard, de soM~M~t' les passages de ses lectures qui avaient quelques apports, soit avec ses pensées et ses sentiments, soit avec son art et les événements de sa vie. Outre cela, il les transcrivait sur son journal qui renferme ainsi un grand nombre de beaux morceaux. Ces passages jettent une vive lumière sur certaines situations de son existence, circonstances qui ne pourraient être expliquées sans cela. Les notes marginales de sa main offrent non moins d'intérêt.

Chaque période est suivie d'un catalogue des œuvres principales et de moindre importance, relativement à leur composition, leur exécution et leur publication. On donnera, aussi, le nom du premier éditeur. Dans le désordre du catalogue actuel, le rétablissement des dates authentiques n'était point facile. Mais, on verra avec plaisir que nous avons tâché de remédier à cet état de choses par les rectifications jugées nécessaires, autant que c'était possible. Nous donnerons aussi le tableau musical du siècle, une peinture fidèle des sentiments et du degré de culture des musiciens, ainsi que des données sur la position des éditeurs de musique. Tous ces détails sont indispensables pour donner une bonne biographie d'un grand musicien.

Les articles critiques sur les couvres, dans le temps de leur première exécution ou de leur publication, seront donnés en abrégé, comme faisant partie intégrante de l'histoire du Maître et pour remplir les lacunes qui existent dans cette partie. Ces critiques donnent l'idée


de la manière de juger de l'époque; elles sont une preuve ostensible de la réaction persistante qui se fit jour contre Beethoven. Elles se ressentent, aussi, des inimitiés et des faiblesses de ses confrères jaloux. Inaperçues d'abord, ces inimitiés opposèrent, plus tard, au développement de la carrière musicale du jeune artiste, des obstacles sérieux qu'il fallait vaincre à toute force. Mais, l'intérêt puissant, que tous les peuples civilisés témoignent aux créations colossales de Beethoven, dispense l'auteur de donner à sa narration un style trop élogieux. Il aime mieux raconter simplement, afin de ne pas encourir le reproche, fait à sa première édition, de s'étre laissé entraîner à des phrases de rhétorique par une trop grande admiration pour l'illustre compositeur. Puisse ce travail obtenir l'approbation des savants et des artistes, c'est le meilleur éloge que puisse ambitionner ur< livre, traitant d'une science de goût et de sentiment.

Quant à la grande armée des musiciens, on sait qu'ils s'occupent peu de livres de théorie. Beaucoup d'être eux préfèrent suivre une routine pratique, que de travailler à étendre l'horizon de leurs connaissances. Sur ce point, je n'ai rien à dire, mais il me reste une tâche à remplir, c'est de faire voir, d'après des portraits fidèlement esquissés, combien l'indiSérence en matière d'instruction signalée autrefois dans cette classe de musiciens, se rencontre encore parmi ceux de nos jours. N'est-ce pas l'effet des phénomènes du monde surnaturel, que de voir certaines choses conserver leur caractère primitif, lorsqu'autour de nous tout change. D'un côté, on voit des générations entières garder leurs


croyances, d'un autre côté, l'esprit humain tendre sans cesse a reformer les principes et les maximes d'autrefois. Bientôt, toutes les portes s'ouvriront devant la civilisation, qui effacera, jusqu'aux derniers vestiges, les préjugés des vieux Philistins allemands. Dans certains cercles il existe encore des individualités de cette espèce en pleine floraison; elles ne diffèrent entre elles que par le plus ou moins d'encens qu'elles brûlent devant l'autel du Dieu Plutus.


PREMIÈRE PÉRIODE.

3D~mis la naiss&mo~ d<& B~GtIlK~v~n~ jusqu'à la fin de 1800.

« t'htMMM est dans rhnnMttit~ A. MttNCtm.

1

Locts VAN BEETBOVBN est né à Bonn, le 47 décembre 1770. Son père, Jean van Beethoven, faisait partie de la chapelle de l'électeur, à Bonn, comme ténor, et mourut en 4792. Sa mère, MarieMadeleine Kevcnchsd'Ebrënbreitstein, près Coblentz, était déjà morte en i787. Le grand'père Louis ~n Beethoven né à Maestricht, où le nom de ïamiMe existe encore (<), fut basse-taiUe au service du prince électeur et plus tard son maître de chapelle à Bonn. It dirigea les opéras du magniuque Ciément-Augnste, é!ecteur de Cologne, et mourut en 4773. D'après un po~nut~ du grand'pere, peint à i'ituilc, on voyait combien son célèbre petitt!!s !e rappelait.

La maison où nainnt Louis van Beethoven est située, d'après le t<) t'auteur <te cette MogMpMe, tie tt<M<rattt è MMttfMM en tMO, vit, à renseigne d'un magasin de tteM~M eetettiatM, le Mm du grand CMnpMitetMr t tMtb *<n Beettm~en.


docteur Wegetcr, dans la rue de Bonn (Bonngasse), sous le n° M8. Ce fait est ccrtiQé par la dame Mertens, née Lengersdorf, qui haMta en face de la maison, et conurmé par te professeur et docteur Henner, qui avait fait des recherches sur cet objet. Kéanmoins, malgré toutes ces preuves, et l'inscription sur !e registre des naissances à l'église paroissiale, une vire controverse s'éleva sur ce point, à l'époque de l'inauguration du monument de Beethoven, en i84S. On opposait à la maison en question, une autre maison dans la rue du Rhin (Rheingassc), sous le n" 93~, dans laquelle avaient, en effet demeuré plusieurs membres de la famille du compositeur qui y devinrent octogénaires. La guerre dura quelque temps, sans que la vérité sortit de ces longues discussions pendant que le docteur Wegeler dans une nouvelle notice, maintenait son opinion première, les partisans de l'opinion contraire ne voulaient tien rabattre de leurs prétentions cette querelle resta sans résultat. Mais il est juste d'ajouter, qu'à la demande du docteur Schild, propriétaire de la rue de Bonn, l'auteur de cette biographie s'adressa directement au frère du grand compositeur, Jean van Beethoven, lequel répondit qu'il ne se rappelait pas le nom de la rue où était né son frère Louis, mais qu'il la croyait éloignée du fleuve.

Quant au bruit que Beethoven était fils naturel de FrédéricGuillaume n, roi de Prusse, bruit propagé d'abord par Fay olle et Choron, puis répété dans sept éditions du Dtei«MMMt<M de la coMwefso<t<w de Brokhaus, il n'avait aucun fondement. Beethoven en avait ressenti un vif chagrin.

Le 7 octobre <8S6, il écrivit à son ami d'enfance, le docteur Wegeler, de rétabtir la vérité et de défendre la réputation de sa mère. Entre la date de cette lettre et la publication du Dictionnaire des M<SMtCMs (i8i0), il s'était passé bien du temps; on se demande pourquoi on n'avait pas jugé à propos de répondre plutôt aux auteurs du Dictionnaire; la raison en est fort simple ce livre était inconnu en Autriche, et le docteur Wegeler ne jugeait pas la fable digne d'une sérieuse réfutation, t Attendu, dit-il à la page S de sa notice, qu'avant la naissance de Beethoven, le roi de Prusse w n'est jamais venu à Bonn et que la mère de Beethoven ne s'est B jamais éloignée de cette ville avant son mariage. » Ainsi, cette assertion tombe d'eHe-memé. Sur ces entrebites, l'auteur ae cette biographie ayant appris qu'on préparait à Leipsick une 8- édition du Dictionnaire de la conversation, écrivit à la rédaction, à la


date du <7 février ~?3, pour faire supprimer le passai en question, ce qui a été fait.

Pour ce qui regarde la première éducation de Beethoven et son instruction, il faut lire la notice du docteur Wegetcr (<) qui renferme des détails intéressants sur la personne, et sur le caractère de notre grand artiste. Le docteur s'exprime ainsi à la page 9: « L'éducation de Beethoven ne Rn ni très soignée, ni entièrement » négligée. Il fréquentait l'école pul'lique, il apprenait la lecture, B t'ecriture, le calcul et un peu de latin mais c'est principalement à la musique que son père le poussait sévèrement et sans relâche. B Peu distingué par sa tenue et sonintettigence.tepèrede Beethoven a avait recours à la violence pour faire mettre son fils au piano w d'un autre côté, il voulait que t'aîné de ses fils put t'aider un jour dans l'éducation de ses jeunes frères.~ A cetanous devons ajouter que le fougueux jeune homme, qui avait une volonté de fer, n'était pas facile à conduire. avait, aussi, peu de goût pour le violon il existe & ce sujet un conte très poétique. On parle d'une araignée qui, chaque fois que le petit Louis jouait du violon, se glissait du f plafond, pour venir l'écouter sur son instrument. La mère, ayant aperçu cette compagne de son petit garçon, la tua, sur quoi le a jeune homme désolé brisa son violon. »

Beethoven, devenu grand, ne se souvint plus de cette particularité de sa jeunesse, qui a été racontée par le D. Christian Mutter dans une biographie publiée à Brème. (Voyez l'~M~MetMe tMM~aHs~te Mt<MH~, 89* année, pag. 346).

Bientôt, l'instruction musicale de Beethoven reçut plus de développement sous un certain Pieincr, lequel était connu comme directeur de musique, joueur de hautbois, et comme un artiste très capable. Wcgeter dit: « Beethoven devait beaucoup à cet z excellent maître et il lui resta reconnaissant. Étant à Vienne, il fit parvenir une somme d'argent à Pfciitpr. » n paratt certain que van der Eden, organiste de la cour, fut le premier maître d'orgue de notre jeune artiste, et contribua puissamment à ses progrès. Beethoven parlait souvent de eeU& époque de ses études qui fut décisive pour sa vocation. En peu de temps, et après un travail opiniâtre, il se sentit entraîné vers la musique avec une ardeur qui ne cpimut plus d'obstacles, n marcha seul dans la (t) Les notices biographiques sur L<H M v*tt BmmMtTBt, tMtf le docteur Wegeler et PerdtMnd tUM, viennent d'etn* Motette* par H. A. F. teoentit. pMb, thet Benta, un vêt. tn-M, 1~


route que son génie lui ouvrait vers los eontt~es poetiqttes. Son nouveau maître, Neefe, connu comme compositeur et chef de musique, initia bientôt le jeune Beethoven aux sublimes conceptions <)es grands auteurs classiques, tels que Bach et Haendel. n n'avait encore que douze ans, lorsqu'il lit ses p~miers essais de composition que Xccfe n'appt~uva point alors et pour lesquels il se montra sévère. Cependant son jeune élcvc fut bientôt nomme organiste près la chapelle de l'électeur, Max François, frère de l'Empereur Joseph, et partagea cette place avec son maltre en i788. Cette nomination du jeune Beethoven, comme organiste a Bonn ne s'accorde pas avec un passage de la biographie de Necfe, écrite par lui-même, datée de Francfort, le 30 septembre <T83, insérée dans la Gazette musicale MHtvefM!<e de i798 à i7C9, d'aptes lecluel Neefe am~it d~a quitte la place de Bonn pour s'établir à Francfort. Mais ce fait n'exclut pas le jugement sévère porte par Keeîe sur les premières compositions de Beethoven, qui venait de composer, à treize ans, trois quatuors pour piano, violon, alto et violoncelle publies, depuis, par Artaria, parmi les oeuvres posthumes. Quant à la place d'organiste que Beethoven occupait avec Kccte, l'~hMattoch de la cottf, de i790, et le docteur Wegeler en parlent, et ces déclarations ne permettent aucun doute. (<)

C'est au comte de Waldstein, premier protecteur de Beethoven, que celui-ci dut sa place d'organiste et les moyens d'aller à Vienne, pour pousser plus loiu son éducation musicale. Le comte Waldstein, qui accompagnait l'électeur, n'était pas seulement un connaisseur en musique, mais un bon exécutant. Chevalier des ordres allemands plus tard commandeur, et chambellan de l'empereur d'Autriche, très-aimé de l'électeur de Cologne, il pouvait avoir M) BaM une <-<MMp<mdtnM~r~<ebmas~tBeM,hNé~dmMteMjM.MmM MfMQCB, de Bamtem);, maN MO, par C.-f. CMUBer, et tept«dnt<e depuis daM la Cju~rM MMMAMBt:BM-RBBt.)t*SB,MM,<m<it:<tUMi~<ranBee<hwen,ag<5deMa)M,ab<tat<)Mf de la ebape!te, est an tatcttt de la phMgmade espcMttfe. B ~Hte Mex da piano et awt be<mMfp d'énergie, deeM~e à <neMeitte, et, pour dhw, M eteeete en tmode partie le eMTBCM BtM) TBMMBB de J.-S. Bach, que M. Neete lui a donne. CeM qui eonnabsent te ftM<M )feeM!tdMj(MetndesetdestatneadaMh)osteit toMtqM'eN pettt appetertBtmEMTBCKnM de la musique) Mvent ce que cela veut dite. M. Neeh, autant que M< oeeopathMM te lui petmfMent, enseigne tes etemem ditannonie et de eMnpMMen au jem<e homme. Pour t'emeoaMgor. ii a fait gra~ef à Mamtbehn Be<<f ~atiatiMN de lui sur une txatdte. B est à desiffer que ee ~e'meJtema)e, d'en ~nie tneontestabte, soit mutenft, et qatt pabse voyaget. th. BMA cntTAMMtMtï rx Mcm<B W.-A. MeMttT s'~ MtMWM eoitME n. À coaM~MS. M Cette ewK<!p<mdanfe ne s'aceefde pas avec ce que dit le dettemrWegehfdet'agede Beetbwen et du séjour de Neete a PtranefMt depuis MB départ de Bmm. De quel eMe e<t la vetttet–MMMsemMeqttet'epMondeWesetetdeit at~ttapthniteeMMMttasteMttM TemetgMmenM tes plu pe~tifs.


une grande mflucncc sur le développement du génie musical de MMt jeune protégé. Par suite de son impulsion, Beethoven sentit est lui HM instinct irrésistible à traiter un Utémc et & se livrer à l'improvisation, et, dans ce genre diMcile, aucun de ses contemporains ne le surpassa. On sait & quel point le comte de Waldstein estimait déjà Beethoven, après ces premières manifestations, par une lettre écrite par lui au jeune artiste et que nous donnerons plus tan!. Ce digne gentilhomme envoyait souvent des fouds à Beethoven, et, pour ménager son irritabilité, les faisait passer comme étant de petites gratifications du prince électeur. Nous devons mentionner que Beethoven, arr!ve al rapogee de son ta!cnt, témoigna publiquement sa reconnaissance pour son généreux protecteur en lui dédiant la grande sonate en u, majeur, œuvre S3, qui parut en <806.

Une circonstance qui se rapporte a ses fonctions d'organiste, doit avoir sa place ici, d'autant plus qu'elle a un double intérêt, étant racontée par Beethoven mi-mémc et par le docteur Wegeler, quoique d'une maniëre différente. Remarquons en passant combien la tache du biographe est difticuc quand il veut arriver à la vérité. Les nombreuses contradictions que l'on rencontre dans la vie de Beethoven, forcent à une grande circonspection.

« On sait, dit Wcgcler, que, dans les Ëguscs catholiques, on chante, pendant trois jours de la Semainc-Sainte, les LoMte~<«MM de J&~HMe. C'est une espèce de méiopéc biblique, composée de morceaux de quatre à six lignes, devant être exécutés dans un rhythmc particulier. Le chant consiste en quatre notes qui se suivent, comme ut, ré mi fa, sur lesquelles on psalmodie le texte par verset, à la tierce, jusqu'à ce qu'ennn la phrase tombe dans la finale. Comme l'orgue n'est point toléré pendant les trois derniers jours de la Semaine-Sainte, on se sert quelquefois du piano pour donner le ton, mais rarement (cet instrument n'était point admis dans l'église), f

Pour bien comprendre ce passage, nous donnons ici le premier verset de <t JLoMteM~etttOMes ~te~MtMe Pfûphefec » d'après l'onicc de la Semaine-Sainte, traduit en notes ordinaires, clef de sot, sur cinq lignes


« Un jour, que Beethoven devait tenir l'orgue & la chapelle électorale, il s'avisa de demander au eimntcur HcHcr la permission de le tromper, et profita si bien de cette permission trop facilement accordée, qu'HelIer perdit le ton, malgré la sûreté de son intonation, et ne put jamais retrouver la terminaison finale. Beethoven, cependant, tout en variant les accompagnements du plain-dmnt, donnait la note dn ton avec son petit doigt. Les personnes présentes à cette séance, comme le mattre de chapelle Lucl)esi et le directeur de musique Ries pure, furent émerveillées des savantes modulations du jeune organiste. z

Ceux qui connaissent la manière d'accompagner le plain-chant grégorien, devinent qu'il ne s'agit ici que de l'embellissement des versets des I<nMCH<o(!<MM, au moyen d'accompagnements plus varies, avec un jeu d'orgue plus doux, comme cela se pratique pendant la Préface, dont le elant est dans le même caractère. M va sans dire que l'organiste ne doit se permettre aucune licence harmonique qui ne soit autorisée dans ces lieux. Ce fut pourtant ce qui arriva réellement à Bonn d'après les communications verbates de Beethoven lui-même.

Par suite de cet événement, le chanteur HcHer, Messe dans son amour propre, se plaignit à l'électeur de l'espièglerie du jeune organiste, lequel fut admonesté avec honte; mais on lui détendit de se livrer à l'avenir à de pareils tours de force (Geniestreiche). C'est l'expression dont se servit Beethoven en parlant de cette aventure de sa jeunesse. <.

Une autre circonstance encore plus intéressante est racontée par Wegctcr; elle montre que Beethoven avait déjà l'habitude de sou-


liguer, dans ses premières compositions, les endroits do difficile exécution. H s'en préoccupait d'avance, et ce fut comme le premier anneau d'une longue chaîne de plaintes et reproches, qui eurent tm long retentissement pendant sa vie, et durent encore après sa mort. Lorsque son retour de Londres, Haydn vint à Bonn, l'orchestre de l'électeur lui donna un déjeuner champêtre à Godcsberg, près de Bonn (<). A cotte occasion, Beethoven lui présenta une cantate de sa composition. Haydn la trouva très remarquable et engagea fauteur à travailler. Cette cantate devait être exécutée plus tard & Mergenthehn (2), mais les instruments à vent étaient si difucHement écrits, que les musiciens déclarèrent que la cantate ne pouvait être exécutée.

Ce fut par ces mêmes raisons, que l'ouverture de L&MMM*e fut mise à l'écart, comme nous le verrons dans la seconde période de cette biographie. On se demande ce qu'est devenue la cantate cidessus Quoique Beethoven fut sévère pour ses premiers essais, il a conservé pourtant les trois quatuors pour piano, violon, alto et iolonccHc, ainsi que le trio ett mi qu'il appelle < la plus haute tentative du style libre, a Ce trio fut composé à 18 ans le second morceau semble avoir servi de type pour ses futurs scherzi (3). Le docteur Wegeler cite également, parmi les premières compositions, les sonates publiées dans l'wïogte de Spire, qu'on crut longtemps tout à fait perdues. Ce fut à cette époque que le Lied .St ~fMe~'tttt /a<< MM woyaye et le ballet des CAeMt!t~'s, exécuté par la noblesse pendant le carnaval parurent chez Dunst, arrangés pour le piano, probablement par l'intervention de Ferd. Ries, qui favorisait activement l'entreprise de cet éditeur. Wegeler ajoute qu'un chant d'amour (Minnelied), un air allemand et un air à boire, doivent se trouver chez lui également. Ces compositions passèrent longtemps pour être du comte Waldstein (Beethoven ne les ayant pas reconnues pour siennes), d'autant plus que le comte était en relations avec le maître de danse Babich, d'Aix-la-Chapelle, (i) C'tteM m) moh dejain n92;Bee<h«Tea sedbposaM déjà A ptMtr pemf Yiem<e, Mf MM le voyem, cinq mob apt~t, en route pour tette eapitale, an de travailler «KM la diteetten du fetébM Haydn.

(2) Met~entheim, petite ville sur le littotal de WartcmbHg, etaft en MS'! te Mtge )ht gKmd HMMe dM Mt&M tMema<)ds, qui avait alors sa ttshteMe au ebatea)* de Ke<t!MmM. AetaeCement, ce foncth)MM<re habite ta wiMe de Vienne.

(3) Le trio commencé le catalogue thématique de D. et de N., è la p. M7. B poret en 1830, ehe< Baost, A ttaneteM.


organisateur du hallet; Beethoven avait intercalé dans ce ballet nn thème de Righini « Vieni <MK<we sur lequel il fit des variations dédiées à la comtesse Hatz!eld.

Ces variations donnèrent l'occasion au jeune compositeur de montrer son beau talent sur le piano, lorsqu'il tit, avec tout t'orchestre, le voyage à Mergentheim et à Aschanenbourg. Présenté au célèbre Sterkel, par Ries père, Simrock et les frères Antoine et Bernard Bomberg, M écouta très attentivement Sterkel, n'ayant jamais eu l'occasion d'entendre un virtuose sur le piano. Ce dernier, maître de chapelle de la cour de Mayence, jouait très~tgréaNcmcnt et avec beaucoup de facilité; mais, selon l'expression de Ries père, il avait le jeu d'une femme. Après Sterkel, qui s'était mis au piano pour complaire à ses visiteurs, Beethoven joua & son tour les fameuses VoWo<«MM. Comme Sterkel semblait douter qu'il en fut l'auteur, Beethoven improvisa d'autres Vor&~MM non moins difficiles sur le même même, et ce à la plus grande surprise de ses auditeurs, émerveillés de son jeu et de la façon dont il avait imité le style agréable qui lui avait tant plu cbex Sterkel. Cela prouve, dit Wegeler, combien Beethoven savait s'assimiler le styic des autres. (1)

Mais comme le même auteur a dit aussi que Beethoven avait le toucher t*n peu dur, son opinion se trouve en désaccord avec l'appréciation unanime de Cramer et de Cherubini, dans les années H99 à 1808. Dans le cours de cet écrit, nous aurons souvent l'occasion de parler des qualités du jeu de Beethoven qui, à vingttrois ans, étonnait tout le monde par son exécution chaleureuse, et conserva toujours son allure libre et son individualité. Bernard Bomberg, avec lequel j'ai passé quelques mois à Munster, sa patrie, en i8M, jugeait ainsi Beethoven d'après l'opinion de Cherubini et de Cramer. Quelques détails intéressants me firent connés par Romberg, sur son séjour à Bonn, avec Beethoven. Je lui dois aussi la connaissance de la baronne de Bevervorde, née de Bosclagcr, élève de Beethoven, dont il sera parlé plus au long. D parait qu'alors Beethoven rejetait lui-même la dureté de son jeu de piano sur l'obligation où il était de jouer beaucoup de l'orgue. Toutes ces particularités, quoique de sources dinërentes, peuvent servir à compléter un portrait ndèle de notre grand compositeur. <H Bam~<B~Met~tM<KeanxM~egaM<)Bc!tetBàtNnent,eeBm<e<eBee)tMt'M,tcs «MMtttet wtatteM en <m). M)r la MAMm M BMMUM de t7M. Ttehe Mttath~M en M ~M. mt le CtMHtMHt MMB, paMMes cm iTM, par amMct, Mttem t Boett.


Une singularité du caractère de Beethoven, c'était sa répugnance adonner des leçons de piano et à se faire entendre dans le monde. M"' de Browning, dit Wegelcr, « voûtait un jour forcer Beethoven w à aller donner sa leçon chez l'ambassadeur d'Autriche, qui dew meur~ en face de sa maison presse vivement par cette digne a temme, Beethoven sort après bien des hésitations mais, & peine w rendu a l'hôtel du ministre, il change d'avis, rentre et promet à M' Breuning de donner plutôt deux leçons le jour suivant aujourd'hui, dit-it, cela m'est impossible. Maigre sa position précaire, son aversion pour tes leçons à donner l'emportait mais cUe était parfois, combattue par ta pensée qu'il pouvait être utile à sa famine et à sa mère.

Quant à M"" Bovcrvordc, elle n'avait jamais a se plaindre de Beethoven, ni pour son exactitude, ni pour sa manière d'enseigner. Le professeur et relève étaient du reste fort jeunes; cette dernière était fort jolie. Eue voyait souvent son jeune maure, qui avait alors l'air grave et contemplatif; sa réputation commençait à s'étendre, et bientôt la ville de Bonn ne devait plus suffire à son génie. Cette vittc, patrie de plusieurs musiciens célèbres, datait son histoire musicale de quatre-vingt-dix ans. M*°" Bovervorde la connaissait bien, elle nous parla souvent de ses relations musicales avec B. Romberg, le vétéran du violoncelle.

D'après ce qui précède, on voit que, pendant toute sa vie, notre compositeur éprouvait un étoignement marqué pour les leçons de piano et surtout pour un enseignement systématique et régulier de la musique. S'il fit quelques exceptions, ce fut en faveur des personnes de ta ville de Bonn, ou en considération du talent, de la beauté, ainsi que cela arrive à bien d'autres professeurs, sans qu'ils soient des Beethoven pour cela.

Fcrd. Ries, le meilleur de ses élèves, eut à souffrir aussi de cette singularité de Beethoven. « Pendant que je jouais du piano, dit-il r dans sa notice, Beethoven composait ou faisait autre chose rarement il se mettait auprès de moi pendant une petite demiw heure, (i) Durant quatre années de mon cours, je n'ai point reçu cinquante leçons entières »

Le docteur Wegeler s'exprime ainsi sur sa répugnance à jouer en public < Hus tard, lorsque Beethoven parvint au premier (t) IL M)Mtw t~HMe que Ch. Ctenty MNdt atMt t~ec ses etéwM. ~e dois dire M qa~ant Mto q<tetqaes tet«M <'am!tM de Ctemy, pendant mon semeur à Yteme, je t'at tnm~ M~s 'MenMettt<s)BhMtMempewt's[eemthMtdee<m<emr<ct<Mtqaes. ~r«tt*t(Mdt<e<<t~~


rang, il éprouvait pour jouer <*n public un étoignement tel que cela le mettait de mauvaise humetU*. Sombre et mal disposé, il venait alors se plaindre à moi de ce qu'on le forçait à se faire f entendre, lorsqu'il sentait son sang brnter sous les ongles. Peu à peu, la conversation s'engageant entre nous, je cherchais a te w calmer en l'entretenant de divers objets. Une fois mon but B rpmpH, je faisais tontbpt' i'cntt~ticn en me pta(ant au butvau pour <5cnre. Ators BecthoYfn M* mt'ttait au piano ft tonchaH qucttjups accords d'une main incprtaiup. Pcn à peu, de ces f accords, jaillissaient de ratissantes metotties.

< An ï que n'ai-;e ptt en pt'otitcr, pottrïtYoifMn KtanuserU de lui. » t)ue!que<bis je plaçais ic papier de nMtsique sur le pupitre sans ? avoir l'air de rien. Beethoven ccri~aH dessus, et, après ravoir rempti, i! !e froissait et le jetait, ne me !aissant que la permission » d'en rire. Quant à son e\ecution, je dirai en passant qu'eue etai: magninque. U aimait à se laisser aller à sa fantaisie libre, ne suivant d'autres régies que son inspiration. Mais son dégoût pour s jouer en public augmentait et devenait souvent le sujet de vives M discussions entre nous. 11

(?cst ici le cas de re!icr à ces communications mes propres souvenirs, surtout ceux qui datent de iM8 à «?1. Alors Bcetnoven me traitait, en plaisantant, d'amateur frivoic et un peu superneict, ou bien il m'appelait d'un ton railleur a M. Ungrund » (f' ivoie) quelquefois il m'interrompait au milieu d'une sonate pour se mettre à ma place et la rejouer en entier ou en partie. Cette manière de démontrer, en taisant entendre le morceau mi-mémo, avait un grand charme, et réunissait toutes les conditions d'une excellente leçon. Bien entendu que ceci n'arrivait jamais sans quelque orage prénminairc. Le maître grondait facilement et ne ménageait personne. Le seul comte Fr. de Bnmswick, qui vit Beethoven souvent jusqu'à iMS, et dont nous reparlerons ptnstoin, n'avait qu'à se louer de lui.

Au printemps de 1787, Beethoven lit à Vienne un voyage dont le docteur Wegeîcr ne patte pas. Moi-même je n'ai que tort peu de détails là-dessus. n parait eertam cependant que ics deux personnages qui tirent alors le plus d'impression sur Beethoven furent l'Empereur Joseph et Mozart. Ce dernier prononça ces paroles prophétiques, en entendant Improviser le jeune artiste w B fera beaucoup parler de lui dans le monde, » Ces paroles furent répétées longtemps partout et avec des variantes sans que l'un


sut le lieu où eues furent dites. On p~tend que cela se passa dans les appartements de l'Empereur Joseph, tot~qu'ii reçut Beethoven en présence de Mozart. Le jeune artiste arrivait alors, muni d'une lettre do recommandation de rétectcur Max-Ptunçois il lit sans donte la connaissance du chevalier Gluck, !e';uet se tMuvait en ce moment à Vienne, où il mourut le <S novembM de la même année. Ces circonstances, comme tant d'autres moins importantes ne peuvent phls être vériHées les témoins ocmaires et auriculaires sont morts depuis longtemps. Beethoven mi-même, de penr de se tromper sur les évènements de sa jeunesse, gardait souvent lo silence sur les choses dont il n'était pas certain; ii aimait mieux les laisser dans t'ombre que de tour ôter teur cote poétitlue. Aussi, les détails de ses jeunes années, passées dans sa vitte natale, ne sont pas connus. Cependant, on ne peut lire sans émotion les incidents qui marquent les premiers pas d'un homme de génie. Ce sont des révélations qui préludent au drame de la vie et qui ne sauraient être indiuércntcs aux artistes auss:i bien qu'aux gens du monde. D est donc essentiel de les connaître dans leur simplicité

An commencement de i790, la paix régnait en Attemagnc, et les artistes, préoccupés de leur existence pcrsonnetic, attachés a leurs places respectives auprès des princes secondaient peu les efforts d'un génie naissant. La réclame des journaux, cet ingénieux movcu de notre ~!oWeMse époque pour devenir grand artiste & peu de n'ai: n'était pas encore inventée. C'est à ces causes diverses qu'il faut attribuer le peu d'inuucnce que Beethoven exerça, dans son jeune âge, sur son époque, sous le rapport musical. Sa jeunesse se passa sans aucun événement mémorable pour l'histoire de l'art. Tandis que les lions du jours débutent souvent avec un opéra ou nue symphonie, et mettent le monde musical en émoi, soit insouciance soit désir de se borner et de rester FtOtMtMc dans toute l'acception du mot, notre jeune pianiste, organiste et composileur ne voulait faire que ce qui était humainement possible, à Fopposé des faiseurs de nos jours. Comme homme il voûtait connaître rénïgme de la vie et ne se détourna jamais de sa route. H ne sera pas sans intérêt de citer ici un fragment de sa lettre au docteur Wegeler, en date du 29 juin 1800 < Ce que je puis vous dire, c'est que TOUS me trouverez nôn-seuleutènt grandi cotUMtë artiste, mais encore meilleur comme homme, et, si la prospérité » revient dans mon pays, je ne ferai valoir mon art qu'au profit


r des pauvres. 0 moment heureux combien je me réjouis de pouvoir me rapprocher de toi et même de te créer. Jusqu'ici, nous avons parlé de Beethoven comme musicien; maintenant nous le considérerons soin le rapport de ses connais!<anccs littéraires. H est évident que la science et la littérature mettent en rcMcf le talent d'un artiste qui fais des efforts pour s'élever au-dessus du vulgaire.

Beethoven aimait la tittét~turc classique, et son imagination ~'inspirait à la lecture des poètes allemands. devait ce goût a la famille do m~nnhtg, oui, dé{A a Bonn, le poussait vers la culture dcs!eMres.

La,lecture de hons ouvrages, en prose et en vers, développa en lui un goût naturel pour t'instruction. Son éducation s'en ressentit et son génie y trouva plus tant un aliment puissant. On voit, par la lettre déjà citée, combien la littérature ctassioue avait de charmes pour hh. C'est en parlant des symptômes d<- pa surdité qu'il ajoute ces mots « Ptutarque m'a donné de lit résignation a c'était son auteur favori et Beethoven ne le quittait jamais il y apprit l'histoire de t'ancicnnc Grèce et de ses institutions.

Jetons un coup-d'œii sur la tamittc de Breuning, avant de quitter ta vitte de Bonn, avec notre jetme héros. Arrivé à Vienne, it ne cessa de témoigner aux membres de cette famille un sentiment de reconnaissance qu'il garda jusqu'à la Un de sa vie. < Dean PBteht ist des Gâtes Vergehang. (t) t

t'tus tard, it appelait les membres de la famille de Breuning < ses anges gardiens, r et se plaisait à parler des anectucuscs remontrances de la maîtresse de maison. « Elle savait détourner t'inscctc de la ucur, a disait Beethoven, et it considérait certaines amitiés comme nécessaires a la formation d'un talent. Une sage amitié pouvait seule prémunir le jeune homme contre le danger de la vanité en faisant une j'tstc appréciation de sa valeur artistique. Déjà it était près de se croire grand artiste et prêtait t'oreitte à ceux qui le confirmaient dans cette opinion, au lieu d'écouter les sages amis, qui lui faisaient entendre qu'il avait tout à apprendre pour devenir mattre.

Yoici maintenant la lettre du comte de Waldstein, qui prouve à quel point N avait apprécié le tatcnt de son jeune protégé (tt VtM~rOdyMte.tMdaethmaBeMBdedeVo~


« Cher Beethoven,

Vous partez pour Vienne pour accomplir vos anciens désirs. w Le génie de Mozart pleure encore son éteve. PW~ de rinépuisaMe w Haydn, il trouva refuge mais point d'occupation; aussi il désire, w par ce maKro cétèhre, être uni à quehm'un. Par une application B soutenue retenez, mon cher Beethoven, Fesprit de Mozart des a mains de Haydn.

Bonn, le 39 octobre 4793.

e Votre YMtaMe ami, t

a WAmSTMN. M

Cette lettre (i) un peu mystique, mais promettant à notre jeune artiste un si brillant avenir, atteste en même temps la nn du noviciat de Beethoven à Bonn et son départ pour la capitale des arts, t pour Vienne, qu'il doit bientôt rempUr du bruit de sa renommée, et où nous allons le suivre.

n

En allant à Vienne, Beethoven avait pour but de se perfectionner dans Fart musicat, sous la ditwtion de Haydn. L'éiectenr Maximi!ien-Francois lui laissa les émohuncnts de sa pension d'organiste, laquelle, quoique peu considérable, suffisait cependant à son entretien.

Ce voyage eut lieu dans le mois de novembre, à en juger par la date de la lettre du comte de Waldstein. Dans ce moment critique, i'Auemagnc du midi était inondée de troupes, par suite de la révolution française. Aucun incident ne signala le voyage, si ce n'est que le peu d'argent que notre jeune artiste emporta avec Ïui, fut bientôt dépensé en raison de la longueur de la route. Mais, comme il avait de bonnes recommandations pour des personnes d'un rang élevé & Vienne, il ~c tira d'anaires dans cette ville hospitalière, séjour préféré des grands talents, si bien, que, dès son arrivée, il prit le parti de s'y Ëxer, au rïsqu&de perdre sa ptace d'<~ga<M~e~a Bonn. (!) t.'eH~Mt de cette tettM se troaMit t VtemM, dam la eeMeethm d'MttegMphet de ff. CM~w. L'MteM eu doit la «tpte A t'oMgMM-e de M. Ah~ F)Mh).


Une de ses premières connaissances fut le baron Godefroy van Swieten, directeur de la bibliothèque impériale, personnage très considéré, qui exerça une grande influence sur Beethoven. D'après une notice biographique, publiée en <MB, le baron van Swieten, connaissait intimement Mozart et Haydn. !t s'était fait une grande réputation dans le monde musical, pour avoir contribué & l'exécution des œuvres de Bach et de Hacnde!, et pour avoir décidé la noMesse de Vienne à entrer, dans ce but, dans la Société tMMMC«<e. On lui doit les paroles de 1~ Cr~atMKt et cènes des Saisons, d'aptes !e. {te anglais. C'est lui qui suggéra à Mozart l'Méc d'instrumenter plus fortement les quatre oratorios de Haendel, savoir: A~sste, Acis et Ga~t<~ ~<e<ï'c«Md)'e Cec~e. (i) Ce digne Mécène et ami des artistes, s'occupa d'abord spécialement du jeune Beethoven, tequei fit connaissance, dans les réunions du baron, de tout ce que Vienne possédait alors de distingué dans les arts.

Souvent Beethoven quittait le dernier ces réunions musicales, car le baron était insatiable de musique et le jeune pianiste ne pouvait s'en aUer que fort tard, après avoir joué un bon nombre de fugues de Bach, qu'il exécutait à merveille. Dans un de ses billets, le baron van Swieten engage Beethoven à venir passer la soirée chez lui en &<MM<e< de nuit, afin de l'entendre à son aise. Parmi les nombreuses connaissances que Beethoven fit chex le baron van Swieten, il faut citer le prince Liclmowski. Ce fut un heureux événement dans la vie de notre artiste, que la rencontre de ce nouveau protecteur. Voici quelques détails sur la famille LichnowsM.

Les membres de cette famille étaient d'une nature d'élite, portés. vers tout ce qui est beau et grand. Ils avaient une juste compréhension de la noblesse, d'après la devise Noblesse oblige. Us cultivaient les arts et les sciences avec autant de soin que leurs égaux menaient à soutenir leurs privilèges vermoulus comme l'unique objet de leurs efforts. Le prince Charles Liehnowsld élève de Mozart, se faisait remarquer, parmi les amateurs, par son talent sur le piano; mais le comte Maurice, également élève de Mozart, lui était encore supérieur. B devint bientôt le guide et l'ami de

t i) Ce digne amateur parle ainsi de lui dans ta GAMTT)! NrstMtB de Leipzig (t**aun., p. 25S): J'appartteM, en ce qui touche la musique, à cette époque où t'en tenait pour neee~MtM d'apttfendte te~tMemmen~et aetidemetH f<u't qt~Mt ~watt~Mhtttw.~tnotwM.ime a nourriture pour l'esprit et le ctMr elle me tettiae au milieu du ehagrin que j'éprouve de <etf la musique en deftdencc. Tettte ma consolation est dans Maendft, dans Bach et dam te petit nombre des tnattrM de nos jours, qui marchent sur les traces de cet modetea do VMi et du grand, en pMmfttaatd'atteindto le but, ou qui même y tant déjà arrivés. »


Beethoven, auquel il resta attadté toute sa ~ie. La princesse Chrisfine, née comtesse de Thun, très bonne musicienne, avait aussi beaucoup d'amitié pour Beethoven.

Notre artiste, accueilli avec tant de bienveillance dans cette illustre maison, jouit d'mtc hospitalité prmcièrc pendant plusieurs années. Le p<:nce avait pour lui des soins paternels, et la princesse était sa seconde mère. Mais lorsque, par suite de l'occupation de la rive gauche du Rhin par les Français et !e départ de l'électeur, Beethoven perdit sa place d'organiste à Bonn, le prince fit davantage, ainsi qu'on le voit dans la lettre au docteur Wegder~ datée de t800 Tu désires connaître ma position ici! Eh bien, cl!c n'est » pas si mauvaise, quoique cela te paraisse incroyaMc. Depuis » l'année passée, LichnowsM a bien voulu assurer mon existence » par une somme nxc de six cents florins, que je puis toucher » annuellement jusqu'à ce que je trouve une place convenable. » Maigre de petites mésintelligences entre nous, il s'csf montré mon » ami le plus chaud, et cela n'a fait que ranermir notre amitié. » L'attachement du prince pour Beethoven ne se démentit jamais, même quand ce fils adoptif s'exposait à le perdre, en s'attirant par sa mauvaise humeur ou son entêtement M*t blâme sce~. Ce que le comte Maurice qualifiait ainsi, n'était, d'après Beethoven, que de petites tM~stMtcKt~ences ne servant qu'à fortifier l'amitié. C'était particulièrement Ja princesse Lichnowski qui, trouvant notre artiste original et aimable malgré sa gaucherie extrême, cherchait à l'excuser auprès du prince, lequel, nonobstant son admiration pour le talent de Beethoven, était plus sévère pour sa tenue dans le monde. « J'ai été élevé avec un véritable amour maternel, disait-il, eu parlant des bontés de la princesse elle aurait voulu me mettre sous cloche, afin que personne ne me touchât. » Le comte Maurice était aussi son défenseur constant, et, selon lui, c'est le frère de Beethoven, Charles, qui était cause, dans la maison du prince, des malentendus que l'on mettait toujours sur le compte de notre pauvre compositeur.

Les conséquences de cette bienveillance exagérée ne pouvaient tarder à se faire sentir c!:cz un homme comme notre Beethoven, doué d'un tempérament ardent, accessible aux impressions du dehors, admiré partout pour son talent, souvent aux prises avec les duttcultés de la vie; aussi sa tenue dans le monde était-elle un peu chancelante, le ms brûlant des muses hochait la tête an lieu d'~c<Mttef. Les sages consens du baron van Swieten n'étaient guère


suivis & peine le capricieux artiste venait~! & ses soirées, et cependant, c'est à van Swieten qu'il devait sa présentation dans la haute société. Beethoven cherchait déjà à s'anranehir des devoirs du monde, même alors que ses rapports personnels, et particulièrement ses liaisons avec la société musicale l'exigeaient. Cette société ne le comptait pas moins parmi ses membres, malgré son manque de formes sociales. Mais, pour de graves raisons, il ne fut pas encore exposé aux attaques pendant quelque temps.

Ce moment critique devait arriver cependant. Un artiste s'élevant aussi rapidement que notre Beethoven, devait exciter de la jalousie parmi ses confrères, d'autant plus qu'il était répandu dans les cercles de la haute aristocratie et patronné par elle avec distinction. Le lecteur doit être préparé & voir toute une armée d'antagonistes se liguer contre lui, à raison de ses qualités éminentes, et de ses singularités. C'était surtout son extérieur, son irritabilité dans les relations avec les artistes, le peu de ménagements de ses critiques, qui lui attiraient de nombreuses inimitiés. On n'admettait pas que le génie put avoir des imperfections.

Disons aussi que son peu d'indulgence pour les bizarreries et les manquements de la haute société, ses prétentions à une éducation musicale supérieure à celle de ses confrères, son accent de !a ville de Bonn, tout cela donnait aux opposants matière suftisante pour se venger de lui par les mauvais.propos et la calomnie. Dans la seconde partie, nous aurons l'occasion de revenir plus au long sur ce point. Ici nous remarquerons seulement que, d'après les relations unanimes de cette époque, les musiciens de Vienne, à l'exception d'un petit nombre, brillaient peu par leurs talents et leur instruction ils étaient souvent éclipsés par les corps des M~efs, abstraction faite des artistes étrangers établis dans la capitale d'Autriche. Dans un article de la Gazette )HMstcet!e «?«?!selle sur l'état de la musique & Tienne, on lit à la page 67, troisième année, le passage suivant < S'il rient seulement en idée à a un artiste étranger de s'établir ici, il a immédiatement pour ennemi, le corps de musique entier (i) ( Corpus wMSMMM ). » Depuis une trentaine d'années, les choses pc sont améliorées, mais l'existence des artistes est toujours la même.

Telle fut, en partie, la cause des continuelles persécutions que Beethoven eût à supporter durant toute sa vie, ainsi que cela sera (t) t~ même ehttse arrive' à Manteh,rMpfM de thraMte t'ett perpeMe jo~a'é BMJOMB.


démontré. De son côté, M rendait la pareille en dénigrant ses adversaires, et son isolement personnel, mauvais système qui, dans !a vie d'tm artiste, peut amener de nombreuses inconséquences et contradictions, donnait lieu à des bruits absurdes.

En ce qui concerne la ott~tM musicale il aimait une égale répartition entre le Marne et la !ouange mais, en généra! l'un et l'antre le touchaient peu, et pendant M vie entière il resta ndète à ces principes.

A ces traits caractéristiques, il faut en ajouter un antre, non moins important, pour sa carrière d'artiste i! mettait te <w~ et la richesse au même niveau pans leur accordet une attention particulière. Avant tout, il estimait l'homme pour l'homme, le prince avant te ttanquier, car it regantait comme une sottise, pour un homme de géuie, de faire des courbettes devant Mammon et ses ardions. n n'estimait le rang et la richesse que s'ils étaient alliés il l'humanité et à la bienfaisance; c'est donc par erreur que les critiques de notre temps ont attribué ces sentiments a l'orgueil. On ne devait y voir qu'une manifestation d'un homme de génie, connaissant sa mission et voulant mettre en harmonie l'état morai de son âme avec ses principes.

!) faudrait placer sur la même ligne sa manière de considérer te woHdejM~«pfe;mais cela nous mènerait trop loin. Revenons donc a la musique.

A l'époque où Beethoven commença ses études sous la direction de Haydn, ses connaissances en harmonie ne dépassaient pas la ttasse générale (GeHer~&<M8 Lehre) malgré cela nous entendons dire qu'il était en état d'improviser des fugues sur te piano. C'est ce qu'il avait fait pour le thème donné par Mozart en i787, et ce qui prouve qu'il était déjà fort habile dans l'art de traiter un thème d'abondance, grâce à l'habitude qu'il avait contractée de jouer des compositions fuguécs.

L'on sait aussi que Haydn avait cessé de donner des leçons régulières de composition bien avant l'année i*T92, empêché qu'il était par ses grands travaux et par les devoirs de sa place, comme maître de chapelle du prince Esterhazy, à Eiscnstadt. D'aittcurs, son grand âge ne lui permettait pas de se livrer à l'enseignement. C'était donc une taute, que d'avoir donné tm pareil ntaïtrc a un étèvc qui avait déjà ses habitudes et beaucoup de routine. Aussi tt) Des detatb, ~nattt de b bettfhp d'une tcmmedfPa~, <ffont)nbtujew<tansta p~rhtdt suivante.


~association ne pouvait amener un résultat satisfaisant. Beethoven suivait son imagination et ne pouvait être facilement dirigé, ayant commencé tan! ses études dans la haute composition. A part i'opiniatretc de Beethoven dans sa manière de voir les choses, les idées du nialtre ne cadraient pas avec celles de rélève, dont la routine était un obstacle à t'étudc de t'eues, sanstesqueHes l'éducation musicale n'est point compote. D'un autre côté, le manque d'unité se faisait sentir dans t'éducation de notre artiste de môme qn'i! faut la pratique de plusieurs années, pour que le plus habile pro~sscur de mathématiques puisse former un bon élève, de même le plus Mvant contre-pointiste ne peut initier un dh*ciptc aux secrets de la science, sans le temps nécessaire aux études sévères et progressives qui conduisent du facile au difticile. Mais ici la question se présente, de savoir a quel point un grand compositeur peut s'astreindre a entrer dans les plus petits défaits du savoir pratique, pour être en même temps un excellent protesscur. Cette question ne peut être résolue a l'avantage de Haydn, qui avait peu de temps & donner & son élevé, icque!, dévoré par la fièvre d'invention, trouvait les procédés ordinaires trop lents pour lui. Ma!~rô ces circonstances, Beethoven n'en tut pas moins i'éieve de Haydn conformément au désir exprimé par son premier protecteur, le comte de Waldstein.

Parmi les musiciens de son temps, que Beethoven estimait particulièrement, était Jean Schcuk (<), compositeur fort applaudi en Allemagne, ayant la réputation d'un bon professeur d'harmonie. Or, il arriva que le compositeur Schenk, auteur d'un opéra comique intitulé le Barbier de MKo~e, joué avec succès en ANemagne, rencontra un jour Beethoven, lorsqu'il revenait de chez Haydn, le cahier de musique sous le bras. Schenk, qui réunissait aux qualités aimaNcs celle d'un solide contre-poiniiste, jeta un coup-d'œu sur ce cahier et y aperçut quelque chose de mal écrit. Beethoven, questionné là-dessus, avoua que Haydn venait de corriger ce travail à l'instant même. Schenk regarda de nouveau le cahier et y découvrit des fautes contre les règles, non corrigées tt n'en fallut pas davantage pour éveiller les soupçons de Beethoven il cru! que Haydn n'agissait pas avec lui loyalement, et prit la résolution de rompre de suite avec ce mattre. Cependant, i! ne t'hau~ea

ti) Kt ce MM, mon en MM.


de professeur que pendant le second voyage de Haydn en Andorre, en H84.

Depuis cette époque, Schenk resta te vrai maure de eontr~-point de Beethoven bien que ce dernier allât encore chez Haydn avec son cahier, on devine aisément que l'harmonie ne régnait plus entre !e maure et t'éteve.

Nous tenons ces faits de Schenk tui-méme. Quelque respeetahte que soit la source, comme ces faits paraissent incroyables, nous citerons à l'appui le témoignage du ctwvatit'r !{maee Sf)Med dans la MogMphic de Jean Schenk, publiée dans le dictionnaire de Schitting.

« Lorsqu'on I79B, Beethoven vint & Vienne, Schenk t'entendit improviser pour la prennfrc fois chez FaMte Gcuneck. Ce fut une B grande jouissance, car le jeune artiste faisait revhre le souvcmr de Mozart, Il ne cacha pas sa mauvaise humeur à i'aMte Geuuec~, et se plaignit du peu de propres qu'H <a!sait en contre-point sous la direct!on de Haydn. Ce maître, très-occupé alors, n'ava!t pas assez de temps à donner à son élève pour parcouru' avec B attention le travail qui lui était soumis. L'abbé ffliiieck- parla a!oM à Selienk, et lui demanda s'il serait disposé à examiner les cahiers d'études de Beethoven. Celui-ci y consentit volontiers, à la double condition qu'il ne serait question d'aucun dédommae gement pécuniaire et qu'on garderait un silence inviolable de part et d'autre. Le traité fut ainsi conclu et observé scruputeusèment. A partir du mois d'août n92, (i) le cours de théorie ? commença et dura jusqu'à la un de mai de l'année suivante. Beethoven recopiait chaque leçon avant de la montrer à Haydn, afin de ne pas faire voir les corrections étrangères. Ces particularités peu connues sont complétées par le fait suivant Un jour que Schenk se présenta chez Beethoven, à l'heure con venue il trouva t'oiseau envolé pour la Hongrie Un bittet rédigé dans un style fort peu diplomatique & t'adresse de Schcnk était ainsi conçu

« Cher Schenk

Je ne désirais point partir sitôt pour Eisenstadt, j'aurais voulu vous parler avant. En attendant, comptez sur ma gratitude pour vos complaisances je vais faire mon possible pour vous ta (!) B y a M une erreur de ehMhe. Beethoven n'etMt arrivé 4 V!eBM que yen la tin de <!M. c'eM iM3 qu'a faut ttte d'aehmt plus qu'à lui Ma) on feh~n temps pour fMMneMer ses <M<tM awee Btï~


a prouver. J'espère bientôt vous revoir et jouir de ~tre aimable m société. Portez-vous bien et ne m'oubliez pas.

~BERTBovEN.

n est stu'prenant que Ferd. Ries M'ait eu aucune connaissance de ce fait. Bien certainement, il en aurait parlé dans sa notice biographique, à moins de supposer que Beethoven dont la mémoire n'était pas très-sure pour son passé, ne s'en souvint plus lors de ses relations avec Ferd. Ries (~8<M à <805).

Ce dernier raconte encore, a la page 86 de sa notice, un fait assex singulier Haydn ayant désiré que Beethoven mit sur sa, première publication: a Etève de Haydn, » le jeune homme s'y serait refusé, en disant qu'il n'avait rien appris de lui. X'cst-ce pas trop dire, car bien que Beethoven n'ait pas proiité suftisammcnt de ses études avec Haydn, il n'en est pas moins vrai qu'il reçut des consens précieux de h bouche du célèbre compositeur Bios continue ainsi <[ Beethoven s travailla ensuite le contrepoint avec Albrechtsbcrger, et la musique w dramatique avec Salieri. J'ai connu ces trois compositeurs Us N estimaient Itcaucoup Beethoven, mais tous s'accordaient a dire qu'il était si obstiné et si volontaire, qu'il fut souvent obligé » d'apprendre par sa propre expérience ce qu'il refusait d'apprendre avec ses maîtres. D'un autre côté, il trouvait trop sévère le rigorismc scholastique d'Albrccbtsbcr~er et ne sympathisait pas avec w l'école italienne de Salieri. »

Selon l'opinion du chevalier de Scyfncd, Beethoven était avide d'apprendre, ce qui s'accorde avec le dire de Schenk. Le doute n'est donc plus permis sur sa passion pour la musique. Mais il reste prouvé que ce grand artiste était poursuivi, durant ses études, par une incessante fatalité. Rien n'est plus Mchcux pour celui qui veut travailler que le changement de maîtres et de méthodes. La position de Beethoven était à plaindre. Dans sa ville natale, ce furent d'abord son père, puis Pfëiner, ensuite van der Eden et Keefe, qui cultivèrent la jeune plante plus ou moins méthodiquement. A Vienne, Haydn et Schenk en même temps, puis Albrechtsberger. Beethoven avait donc six professeurs de composition, sans compter son père. Il y a un proverbe qui dit & Où il y a plusieurs cuisiniers, la soupe est trop salée. »

Et lorsque, plus tard, Beethoven faisait un rapprochement entre MetMoxatt, qui, avec ~scute direction musicale de sou père, arriva au plus haut degré de perfection, il faisait la critique indirecte de ses propres études, dont il n'était pas toujours satisfait.


Kous unirons ces observations par le récit d'une rencontre inattendue de Beethoven avec Schen~, son professeur particulier d'autrefois.

Changeant souvent d'appartement et menatti une vie retirée à h campagne, BeethovcM perdait de vue ses connaissances. M voyait rarement, dans l'espace de plusieurs années, les personnes qui Itabitaient comme lui la capitale. Ses amis même avaient besoin de se rappeler a lui, sans quoi M oubliait jns'pt'a leur existence. fn jwM au printemps de i8M, nous mat~Mons -ensemble sur le GM<6en htïsquc Beethoven aperçut MMB~, et, da<M joie de revoir cet ancien ami il le prit par la main et le conduisit dans un fate voisin, o& ils se mit entu causer dans une chamb~ de derriete à peine éclairée et dont Beethoven referma la porte. Là, loin du ~ruit, Beetlioven ouwit à Sphenk tous les repMs de son cour, en lui racontant ses malheurs et en égalant ses plaintes contre la fatalité qui te poursuivait. t)aus son épanchcment sincère, les é~eneaMnts de t193 à M ne furent pas ouMies, et Beethoven ne put s'empêcher de rire en parlant des tours qu*us avaient joues à Haydn sans qu'it s'en aperçut. C'est ht première fois que j'entendis parier de ces curieuses circonstances et des relations qui existaient entre Beethoven et Schenk. Ce <n)npositcur distingué et modeste, qui ne \hait aiors que du produit de ses tccons, reçut de Beethoven les plus chauds remerciements et l'expression d'un dévouement sans borucs pour les services rendus. Arrivé au pinacle de sa gloire Beethoven fut plein d'eHusiou pour l'auteur du Barbier de ~Moge, d'~chtMet et ~btMwzitM et d'autres compositions importantes. Leurs adieux après tant d'émotions diverses furent touchants, comme s'ils devaient se séparer pour toute leur vie. En effet, Beethoven et Schenk ne se sont jamais revus depuis.

Nous approchons maintenant d'une époque de la vie de ce grand génie, si non la plus difficile, du moins la plus délicate à raconter à savoir l'époque où il aima pour la première fois On était loin de pressentir, vingt ans auparavant, que ce chapitre aurait autant d'htiérét pour le monde musical que les ehef-d'cMtvrcs du compositeur. Mais il en est ainsi et l'auteur de ce livre, en décrivant ce sujet d'après des documents certains dans les premières éditions, n'avait point satisfait la curiosité du puMic. B n'avait pas nu cependant devoir s'étendre sur cet objet plus que sur d'autres, non moins intéressants, à l'exception pourtant d'un seul, qui a pénétré bien profondément dans la vie intime de notre grand pciutreet poète.


Mak le monde lettré considérait ce sujet sous un autre aspect. Il ttouvait les détails trop restreints et présentés d'une manière qui n'était pas assez piquante. Il aurait voulu un peu plus d'histoires romanesques, au risque de placer le plus profond des compositeurs dans la catégorie des héros de romans, fn compositeur aux allures tant soit peu excentriques ci romantiques ( c'c~t ainsi que certains littérateurs entendent la musique de Beethoven) devrait être également excentrique en amour et passionné jusqu'au grotesque. En aucun ras, il ne pouvait avoir rien de vulgaire ni être purement humain C'est le système de la littérature du jour, dont les puhlicatipns pèchent par t'cxageration, celui dc& romans-fomMetons, dans testmets on exploite les singutaritesdes hommes céiôbres pour les mettre en relief, contrairement à la vérité. Aussi avons-nous vtt les amours do notre Beethoven servis en pâture à !a spéculation des écrivains allemands et français, et présentes souvent d'une manière immorale. Je regrette donc de ne pouvoir pas m'etcndre davantage sur ce sujet, car mon opinion ta-dcssus n'a point varie. Le chevalier de SeyMed s'exprime ainsi dans son ouvrage, intitu)c Jettes SM<* Beethoven, publié par T. Hasiinger, à Vienne, en 1892 a Beethoven n'a jamais été marié, et jamais on ne lui connut a aucun attachement sérieux, a Mais Fcrd. Ries, son élève, semble en savoir davantage puisqu'il dit à la page 13 de sa notice < Beethoven voyait volontiers les femmes, principalement ceUes n qui étaient jeunes et douées d'tm joli visage. U était très-souvent v amoureux, mais jamais longtemps. Quant au docteur Wegeler, ami d'cntancc et de jeunesse, il dit, en faisant appel à Etienne de Brcuning et à Bernard Romhcrg, à la page 24 de sa biographie Beethoven n'était jamais sans amour et très-souvent épris au plus » haut degré. (Ree~MweM war taie e~Me Ke&e, und meistens von ihr <tM hohen ~yode e~W~%M. ) U nomme aussi une demoiselle d'Honrath, de Cologne, qui fut sa première passion. Cette jeune personne venait souvent dans la famille de Breuning, à Bonn. Dans la suite, ce fut une jolie et gentille personne Mademoiselle de W. qui inspira de l'amour à Beethoven. B. Rombcrg me raconta, il y a trois ans, à ce sujet, plusieurs anecdotes. Elle était, dans sa jeunesse, l'amie de Madame Bewcrvorde, élève de Beethoven, qui se rappela cet amour à Munster, en ma présence, lors de sa rencontre avec B.Homberg.

A la suite des détails précédents, le docteur Wegeler continue ainsi dans sa notice « Les amours de Beethoven cessèrent avec


r l'âge et laissèrent peu d'impression après elles. Peu à peu, flics w s'cnacèt~nt aussi dans le cœur de celles qui furent t'omet de ses w affections. Pendant mon séjour a Yic<mc. (t) Bcetitovcn était toujours amoureux il nt des conquêtes, qui même pour un T Adonis, auraient été difficiles, sinon impossibles, e Écoutons maintenant ce que Beethoven lui-même écrivait a son ami de CoMentx, à la date du i6 novembre i80i. n a~ait alors ttVMtc-un ans, et rendait, ainsi qu'il suit, compte d'un événement qui lui faisait espérer quelques moments de bonheur « Je vis ici à cette heure un peu plus agrcaMcmcnt, car je me w suis fait davantage aux hommes Tu ne croirais pas combien ma w vie a été triste et solitaire depuis deux ans. A chaque moment, B ma surdité m'apparaissait comme un spectre. Je fuyais tes w hommes comme un misanthrope, et pourtant je ne le suis pas. w Je dois ce changementà une charmante jeune fille, bien aimable, que j'aime beaucoup et qui m'aime aussi. Depuis deux ans, voilà w quelques instants de bonheur et je sens pour la première fois que w le mariage pourrait me rendre heureux. Malheureusement, elle w est au-dessus de ma position, et je ne puis me marier dans ce w moment, devant encore travaiUer activement. <*

Plus loin nous trouvons, dans la même lettre, le passage suivant: Je sens aussi que je ne suis pas fait pour une vie tranquiBc. Cela ne veut-il pas dire que déjà, dans ce moment là, il avait pris la détermination de ne point se marier ? Xous verrons, dans la période suivante, une preuve authentique à l'appui de cette circonstance. Remarquons, seulement en passant, que les moments de bonttcur qui troublèrent le repos du grand artiste et qu'il devait à cette jeune enchanteresse, allaient être bientôt cruellement expiés par d'affreux chagrins de cœur.

Après ce court exposé des joies et chagrins d'amour de Beethoven, rentrons de nouveau dans le domaine de l'art musical, atin de suivre le maître dans ses différentes phases et transformations. Indépendamment de la société établie pour l'exécution des oratorios dans la maison du baron van Swieten, il s'en forma une autre, plus petite, composée d'artistes et amateurs, polir l'exécution de la musique de chambre. Cette société tenait ses séances chez le prince Charles Lichnowski. On pense bien que le nouveau venu eut bientôt Un rôle à jouer dans ce cercle. Parnu les arHstcs chefs de pupitres, (t) te )hM:tew Wepter sêjeMM A Vtenne de i7M à H90. M ï étudta la din~ec.


«M remarquait principalement te violoniste ï~nacc Schupanzi~h.~) l'alto Franx Weisz (8) et les deux violoncellistes Antoine Kraft (3) et ~on fils Kicolas Kraft (4). Ces trois premiers artistes ticmtcnt une place à part dans le développement du génie de Beethoven et contribuèrent beaucoup à !'enet de ses tcuvrcs tors de leur apparition. !<a réunion des quatuors, rempotée d'habiles musiciens, répondit avec succès aux efforts de notre compositeur, en lui offrant t'occap!on d'cMtt'ndrc ses comportions à mesure qu'M !es cft hait. IndépexdammeMt de ces instrumentistes à an hets, nous citerons encore Joseph Fricd!owsM (8), fini nt connaMrc & Beethoven le mécanisme tic la clarinette, et Je ccicbre corniste Jean Wenxc! Stich (~, connu !'ous !c nom italien de CtOMtMMt P<M<<o, qui le tamuiarisa avec les ressources du cor, instrument qu'il employa d'une manière si remarquable dans la sonate pour piano et cor (oeuvre i7). EnMu Citât les SchoU (7), nûtistc distin~o, lit apprendre à Beethoven le mécanisme d'un qui subit de grands changements et perfectionnements dans les premières années du XiX* siècle. t~a génération actuelle des compositeurs verra, par ce qui précède, combicn les compositeurs de t'époquc qu'on appelle classique poussèrent loin la connaissance de tous les instruments, et à que! point ils savaient les employer scion leur nature. Ils en connaissaient les ressources par la tradition.

Pieu qu'it y cut beaucoup d'empirisme dans cette pratique, ce fut néanmoins la route qui conduisit à l'art de l'instrumentation, art resté deux cents ans à l'état de métier. Pendant ce temps, la musique lit des progrès sous d'antres rapports, ainsi que tous les beaux arts. Ou s'est demandé quelle serait la route à suivre la plus sûre et la plus conforme au but, pour atteindre la perfection dans l'orchestration. Serait-ce celle de l'empirisme pratique, ou bien celle qui consiste à suivre rigoureusementics méthodes qui donnent des règles fixes et prescrivent l'imitation servile de modèles indiqués, tl est reconnu aujourd'hui que ces dernières compriment l'essor du génie chez les jeunes artistes, au lieu de développer en eux leurs propres idées. Aussi certaines écoles loin de fortifier les études d'un élève, tuaient en lui le germe de l'invention en appesantissant sa marche. Nous le répétons, en présence d'une semblable étude à faire, nous nous déciderions & suivre la route tracée par nosprédéf!) Né en <TM, mort en t830. 8) Né en !TM, mMt en <<B6. f3! Né en iTM, mort en MM. (4) N6 en 1778, mort en ?33. (S) Né en iT75. (6) Né en HTS. (7) N6 en tT?8.


cesseurs, comme étant ceMc qui forme h's jeunes artistes & penser par eux-mêmes. Cette manière est la plus rationneite, bien qn'ctte ne soit pas la plus tacite elle a beaucoup d'analogie avec ceMes qu'on applique aux autres arts libéraux, et elle oblige l'artiste a man l)er seul, sans suivre pas il pas les errements d'une école. Si donc on était resté dans cette prpm!cto ~o!e, qui tit anm') tant d'at ttstM au plus hant dc~ de pprtfftion, nous n'aurions pas à d~ptotvr les pdles élucubrations de nos pt~di~s, qui, des rage le plu, ten'he, jugent il propos de nous gratifier de quelques symphonies ou opéras estropies.

En revenant au sujet, après cette conrte digression, jeerois devoir faire ottserver que les artistes nonnaes plus haut étaient presque du même âge que Beethoven, Ils contribuèrent, par Jour active coopération au cereîe du prince LichnowsM, a préparer r~po~Me <<e J?ee<~<wea, époque qui date de la formation de cette société. Les eTenemcnts les plus importants de cette période de ta ~ie de !<ccthovcn, reçurent une sorte de consécration dans ce cercte d'pute. fht taissc a penser quel précieux encouragement Beethoven hu dut. tt acquit une grande expérience en entendant exécuter, pour la première fois, ses compositions. U sut profiter des consens qu'on lui donnait directement on indirectement. Xous Fentendrons parter lui-même de ses progrès, principalement dans !c quatuor, et bientôt dans un autre genre dont il sera question. U poussa plus loin ses connaissances en instrumentation, science dans laquelle il devait bientôt s*é!cYcr si haut. Sans cette excellente école et cet encouragement ainsi que l'immense avantage de pomoir faire essayer de suite ses productions, Beethoven ne se serait pas mis de suite à composer des quatuors et des symphonies, deux genres que Haydn et Mozart venaient de pousser très-loin, et peut-être qu'un autre compositeur n'aurait pas été accepté sans une vive opposition, car il c~t à remarquer que !es premiers quatuors de Beethoven n'obtinrent pas, même dans son ccrcic, le succès auquel on devait s'attendre. C'est ici le moment de parier d'tUt autre Mécène, qui contribua non-seulement à répandre le goût des arts dans la capitale de l'Autriche, mais dont ï'infhtcnce se iit sentir pendant l'époque qui suivit les travaux de Haydn et de Mozart. Nous voulons parier du comte Rasumonsky, ambassadeur de Russie a !a cour de Ytenne pendant plus de vingt ans, et qui laissa des souvenirs durables par i'encouragcmcnt qu'il donna sans cesse aux hommes de ta!cnt. Le comte Rasumdnsky, excellent exécutant lui-même, et, pour


h* peindre en un mot, principat soutien des traditions de la musique instrumentatode Haydn, réunissait dans son palais, attcmati~ement avec le prince LichnowsM, la société des quatuors. Il s'était chargé de la partie du second vioion, pt, pour donner à sa réunion d'artistes un but plus élevé, il résoïut de tormet un quatuor compose des mciUeurs muMciens de tienne, a~t' dc~ pnsagcments a ~ic. ~ct Mpmptc, M)tMjue et prt'm!cr dans t:<m ~ctuv, ttt naître piu~em~ réunions et socMtés des quatMors mais aucune n'<~a!a ccïtc du M<~fnc russe, qui assurait aux a) tktfsdt'spctt~ons tcur vie durant. Ce quatuor-Mto<!ètû fut t'omposé ainM SehMpanKigb, premier violon S!na (<), deuxième ~io!on Wcisx, a!!o et Linke (~), ~iotoMccUc. On t'appc!ait ~Ma<Mo<* dM c<MH<e ~<M«H<o~s& Sa réputation devint bientôt cwropecnnc et il mérite une plare trës-disiingMcc dans l'histoire. Ce quatuor ne pouvant pas ~oya~er dans son PMsemble, c'était ulle chose r<~rcHaMe pour l'art musifat ~o~ plusieurs rapports, car, pour t'appréciation des o'uwes ctas~iqucs, pour tcur intelligence et leur reproduction authentique, une patviMc société manque & Moire époque.

On regardait généndcm<nt le comte Rasumonsky comme le dépositaire des traditions de Haydn, dans les quatuors et les symphonies. Cela tient & ce que le célèbre compositeur avait conlié, en enet, à cet amateur distingué, des a~is spéciaux pour leur exécution. On sait combien il est difficile d'indiquer exactement sur les partitions certaines finesses et particularités rendant exactement la pensée du compositeur. Le comte pouvait seul transmettre ces précieuses communications aux exécutants, ayant un sentiment délicat et le jugement très-sûr. Ces faits doivent être notés comme caractérisant le quatuor du comte 7hMMtM<~s&~ et se rattachant aussi aux quatuors et quintettes de Beethoven. La réunion d'artistes jeunes encore avait besoin d'une bonne direction, émanant d'hommes compétents par leur goût et la connaissance des traditions des grands maitres.

Lc~comtc Rasumonsky comprit, un des premiers, et apprécia te

nouvel astre musical; il prit une part décisive au sort de Beetbo~~n par la fondation de la société des quatuors. Le quatuor du comte Rasumousky s'appelait aussi le quatuor ~e Bëethocett, comme s'il jc&t été engasé pour te scrvicedngrat~ mattrc par soM no<twaw protecteur. n était d'ailleurs entièrement à la disposition de Beethoven. (i) Se M MM. (~ M en MM, mort Beategne le 3 octobre M97.


pour savoir à quel point il en pronta pour son insh uctiou et pour mettre en relief les beautés de ses compositions, écoutons le chevalier de Sc;Med, dans la bio~fraphie de Seltupanxigh, inséti*c dans le JMc~tNMMre de c<MtMM«<tCH « On sait que Bcetitoven y était dans le palais du comte Basumoftsky comme le coq <h< MMa~e. Tout ce qu'il composait était immédiatement essayé tout < chaud, comme sortant du poele, et d'après ses idées. On cher» cimit à rendre ses intentions trcs-cxactcment, absolument comme il te voulait. Mon ne manquait aux anicnts admirateurs de ce génie sablime Hs s'appM<{nerent à pénétrer avec zete, amour, religieuse attention dans tes profondeurs de ses plus m~sterieuses intentions, et a saisir parfaitement ses tendances intellecB tueUes. Aussi, il n*y avait nu*unc voix, dans !e monde musical. sur la perfection avec taquette les habiles artistes composant s cette société exécutaient les citefs-d'oeuvre de Beethoven. (i) Les paroles si remarquables du chevalier de Scyfricd, témoin oculaire de ces exécutions extraordinaires, peuvent être considérées comme un souvenir instructif pour notre siècle, non pas :'culcment en ce qui touche les compositions de Beethoven mais encore pour .l'ensemble des œuvres musicales de l'époque passée. Malheureusement, elles resteront sans enct, car les <ra<K<tOMs de récole classique sont une lettre morte pour la nouvelle génération, qui se contente de la reproduction exacte et correcte, sans approfondir les t)cautés intellectuelles de la musique.

Jetons maintenant un coup-d'œil sur la position économique de Beethoven, que nous considérerons plus loin sous plusieurs points de vue. Dé}à on s'occupait dans le monde des moyens d'existence du grand artiste.

Nous savons~ par Beethoven lui-même, que le prince LichnowsM lui assigna une pension de six cents Bonns par an, jusqu'à ce qu'une place convenable iui fût oncrtc. En donnant cette nouvelle ac docteur Wcgelcr, à la date du 39 juin 1800, Beethoven continue ainsi Mes compositions me rapportent beaucoup, et je puis dire que j'ai plus de commandes qu'il ne m'est possible d'fn réaliser. Aus~i y j'ai pour chaque chose six ou sept éditeurs, et même plus si cela ttt La CjuœrrB NCMCtM de Mptig de M05,7< année, pattf ainsi da jea de SehapmMt~h C~<M<M~~attMe)tpMMiM~Mm<<ai<ahbdaMretteHt~<~qMt<M~ts~ dans l'esprit de la eompe~thm. S' )eo, plein de ffn et de fotfe, ne mmqM pas de anesfe et de deMeoteMe. B rémit les qaMttea tttcesaireB pour rendre le genre tes~t dous et h<MMtistiqwe. PeKenne ne peut remplir la partie da premier violon m!euï que lui.

B'aptee eeh, oo peut Jttgef ce q)~ a pu aceempBt dans ta maturité de son taient «tee ta MneMK de tels aeeMnpagBatMtK.


« me confient, (h) ne marchande plus avec moi; je fais mon prix et l'on me pa!c. Pour avoir une idée des honoraires de ce tempslà, nous citerons une autre lettre de Beethoven, du 18 jauger i80t. adressée à Hofmcistcr, éditeur de musique a Leipzig. Beethoven demande, dans cette lettre, vingt ducats pour son septuor (œuvre 30), pour la première symphonie autant, pour !e second concerto de piano, dix ducats, et pour la grande sonate ((puvre 22), vingt ducats; prix assez élevés pour l'époque.

Quelques défaits encore en passant sur les talents financiers de noire artiste, us sont donnes par Wegelcr et expliquent bien des contradictions que l'on rencontre dans ta vie de l'artiste. On lit à la page 33 de la notice du Docteur « Beethoven, dont !es moyens d'existence étaient bornés, ne connaissait pas le prix » de l'argent, et ses connaissances restreintes en matière de nuances ie mettaient souvent dans un embarras dont il ne pouvait se tirer qn'& raide de ses amis. w Comme on dînait à quatre heures chez le prince Lichnowski, il s'écriait, en se plaignant à quelques-uns de ses amis a Il me faut rentrer chez moi tous les jours & trois heures » et demie, pour m'hahiUer un peu mieux et faire ma barbe; je n'y tiendrai pas. s U n'entendait non aux aCaircs, H ne savait pas se plier aux circonstances. Il soupirait toujours après ta liberté et t'indépcndancc tout ce qui apportait du changement il ses habitudes le contrariait; it était incapable de supporter ic moindre assujétisscment. Déjà, nous avons mentionné plus haut la cause permanente de ses soucis. C'étaient les symptômes de sa surdité qui le préoccupaient & l'époque dont nous parlons. 11 serait temps d'éctaircir ce point « PitMctMMt saHeMs. Pour cela nous nous servirons encore de la lettre de i800, citée déjà, dans laquelle âpres avdr rendu compte à son ami, le docteur Wcgcler, de sa position financière. il continue ainsi « Mais le démon envieux, ma mauvaise santé, a jeté une méchante pierre dans mon jardin c'est à dire que ma » surdité augmente toujours depuis trois ans. A cette infirmité, U w taut ajouter que le bas-ventre n'est pas en bon état. Jadis, w comme tu le sais, il était bien misérable. et bien, tout cela » s'est gâté encore, j'ai été atteint d'une diarrhée continuelle qui f me donné beaucoup de ÏaîMcssc. s Mns lom, il parte du traitement que les docteurs Frank et Yering lui faisaient suivre, quoique sans résultat, et il poursuit « Je puis te dire que je passe » ma vie assez tristement depuis deux ans; je ~ais peu dans le


x monde, paree qu'il m*est impossible de dire aux hommes je » suis soMtt!. Si je m'occupais d'un autre art que la musique, cela irait encore mais dans le mien, c'est une terrible situation. En outre mes ennemis, dont le nombre n'est pas petit qu'en » diront-ils Pour te donner une idée de cette surdité extraordit naire, je te dirai qu'au théâtre, je me place tout près de t'orchestre f pour comprendre mieux Facteur. Les sons élevés des instruments, » des voix, n'arrivent pas à moi quand je suis un peu éloigné. En parlant, je m'étonne qu'il y ait des gens qui ne s'aperçoivent pas e de mon mCrmité; mais, comme j'af souvent des distractions, on a met cota sur le compte de ce défaut. Quelquefois j'entends & peine celui qui parie doucement j'entends mieux les sons que t les mots. Pourtant, si quelqu'un parle trop haut, cela m'est B insupportable. Dieu sait ce que cela deviendra Le docteur w Vcring dit que cela ira mieux, si non tout à fait bien. Très souB vent je maudis mon existence. Plutarque seul m'a donné de la résignation. p

Un ecclésiastique, du nom de Wcisz, attaché à l'église métropolitaine de Yienne, s'occupait dans ce temps-tà de la maladie de la surdité. B avait déjà fait plusieurs cures très heureuses. Sans être empirique, il était familiarisé avec la physiologie des organes de t'ouïe et n'employait que des remèdes fort simples. Il jouissait d'une grande réputation et était même estimé des médecins. C'est avec leur autorisation que Beethoven se conSa à ce digne ecclésiastique. Cehu-c! lui prescrivit le repos, la dicte et beaucoup de ménagements pour ses organes délicats. Tant que Beethoven suivit te régime du père Weisz, il s'en trouva bien. Mais soit qu'il fut rebuté par la longueur du traitement, soit qu'il fut empêché par les devoirs de société, il ne put le continuer, et l'ayant interrompu, il perdit patience, bien qu'il fut en bonne voie de guérison. Kous entretiendrons nos lecteurs ptus longuement dans la troisième période de cet écrit, de celle malheureuse surdité de notre grand artiste. Le père Wcisz continua pendant plus de vingt ans à lui donner ses soins par pure oniigcance il s'intéressait ~hcment au soi't de Beethoven. Kous citerons, ici, une lettre de Beethoven à Wcgetcr, datée du i6 novembre i80i, dans laquelle il raconte à son ami d~Manee le progrès de-son maï. ït lui écrit « Ma jeunesse, oui

» je ic sens, commence seutement (i) n'ai-je pas toujours été (1) Ce!tt pMtMMMMBt à la mMw ~po~tte que Beethoven tctivatt A Wegeter M Qt'H aimait UM ehafaMmtejMMe BUe, A k.t))MUe it devait quetqMt'.) moments tn'aKW)[ <hM M rie.


N maladif? Ma force corporelle se développe depuis un certain B temps plus que jamais, et elle augmenté les tbrces intellectuelles. B Khafpte jour me rapproche davantage d'un but que je sens, mais que je ne puis te décrire. Là seulement peut vivre ion Beethoven. a JM!ats~e )t'<tt pas <!e tiepos Je n'en connais d'autre que te sommeil, et cela me fait mal de lui donner plus de temps qu'autrefois. Qne « je sois deMvre de mon mal, seulement à moitié, et alors, homme a mur et accompli, j'irai à vous pour renouveler les vieux sentiw ments d'amitié. B

En approchant de la nn de cette première période, nous devons faire mention d'un voyage artistique dans l'AHema~ne du nord, que Mcefhoven entreprit vers cette époque, précède d'une grande réputation, 11 visita Prague, Leipzig et Berlin et excita une vive admiration par son talent stn' Je piano et par sa facilité à improviser sur un thème donné. C'est pendant l'année n8S, prohahlement en automne, que cette excursion eut lieu. Ce fait sera conurmé plus tard par Beethoven hn-mémc. Pendant son sé{our à Berlin, il obtint la permission de dédier ses deux sonates avec violoncelle, (œuvre S), au roi de Prusse Frédéric-GuiHaumcn, qui aimait beaucoup la musique. Ce premier voyage du grand artiste devait être aussi son dernier, et, ce qui est digne d'être remarqué, c'est que tous tes événements de ce voyage et leurs impressions se sont enacés de la mémoire de Beethoven. n en donna la preuve en présence du conseiller d'état Rociditz, en ~822. En général, sa mémoire était très taiMe pour tout ce qui appartient à un temps un peu éloigné.


SCB L'ETAT DE LA NfStQCE A VtB!ME tEKDAKT US8 BERNttBM A!!NÉE8 BK XVH~ St&C!.E ET AU COWMENCRMENT DM X)X*\ Jus<pt'ici la vie de Beethoven n'a été envisagée que dans les relations du compositeur avec une partie de la société mus!ca!c de Vienne. Nous nous proposons de donner à présent le tableau de cette société en ce qu'elle avait de grand et de remarquable, Or, il est notoire que la haute société allemande, si d!st!nguée dans son ensemble, exerça une grande influence sur Beethoven, comme homme et comme artiste. On verra, parles contours de ce tableau, quets étaient t'esprit et le goût dommants à cette époque. Nous avons parlé plus haut de grands senicés rendus à l'art musical par le tturon van Swicten, qui, en fondant une sooété, composée de la noblesse et des artistes, contribua a l'exécution des œuvres de Haendet, de Haydn de Bach (i), et de Hasse. D serait intéressant de connaitre les noms des principaux membres de cette société musicale. On trouve, dans le compte-rendu de la Gazette «MweyMHe de i8M sur la première exécution des <SaMOMs de Haydn, sous la direction du baron an Swietcn, les noms suivants PftMeea Lichtenstein, Esterbaxy, Schwarzenberg, Auersperg, Lobkowitz LichnowsM T~autmansdorf et Kinsky. CMHtM CxenMn, Erdoedy, Frie~, Appony, Snxendorf, Harrach, et tant d'autres. Nous voyons beaucoup de ces noms sur tes titres des compositions du grand maître. Ces dédicaces prouvent ses rapports ~vec te&pefsennages tes plus distingués de l'empire, quL tenaient à (t) B paMtt que daM ce moment Mt, M) e'<f<MHa<t, en Mt de MmpMiMeM de BM&, s'~ s" MMTEM. grands ot~M~ea de ce maitre ne tureut emMKM que phM lard. 4 VtemM, et d'an petit nombre de t«MM&iMnM. On appcMt atoM Ma ehe&-<r<HMM e mMhttte ta<Mti<'MM. a

APPENDICE.


honneur de prôner ses travaux. Admis dans tes cercles de ta haute société de Vienne, cet homme de génie Y trouva des protecleurs éclaires et des amis qui lui sont restés fidèles. Au~i Beethoven, vivant avec des personnes bien élevées, d'une éducation cultivée, ne cachait plus sa préférence pour le beau monde.

Le!: idées avantageuses qu'on avait alors de la noblesse en générât pouvaient être appliquées & la noblesse autrichienne particulièrement. Elle réunissait l'instruction et l'éducation, aux formes extérieures les p!us accomplies. Le développement du caractère et de fintettigence était chez eue en équitibrc, et les esprits cultivés suivaient une bonne direction. Aussi, c'est avec raison, que cette noblesse fut regardée comme le centre de la civilisation et de t'urbanité allemande (<). Il était dans l'intérêt d'une société aussi brillante ranmée, possédant d'immenses richesses, d'accorder aux sciences, et aux arts, un puissant encouragement. C'était un moyen certain d'en rehausser l'éclat et d'en recueillir la gloire en retour d'une intelligente protection. Elle aimait réellement la musique, elle cultivait cet art enchanteur sans ostentation, en se taisant aller au charme d'une exécution parfaite, quelque fût le nombre des musiciens (fussent-ils quatre ou cent symphonistes). On regardait la musique comme un moyen de cultiver l'esprit et le c<fur en donnant une bonne direction aux sentiments nobles et é!c%és. Le peuple allemand comprenait alors la simple grandeur, la vraie sensibilité et les sentiments purement humains dans la musique. C'est celui qui entend encore le mieux l'art de déduire l'ineffable et le sublime du pouvoir magique des sons. Et cependant, ce n'était point un siècle pm.c&ophique, mais un siècle sachant jouir sans préoccupation, dont le côté caractéristique survécut sans faiMir au premier lustre de notre siècle frondeur. Celui qui n'a point connu la ville de Vienne, sous le rapport musical, & cette époque, ne sait pas ce qu'on peut appeler jouir de la musique d'une manière inapartiale, comme disaient les musiciens de ce temps-là. Grâce à Dieu, les cent journaux de musique n'existaient pas encore. En ce qui concerne le dilettantisme de cette époque, nous voyons qu'il était cultivé par la classe la plus élevée de la société, dont les membres, par leur goût, leur aptitude et leurs manières distinguées, étaient au niveau de leur rôle. Les premières places appartenaient de droit aux plus habites. Sur tes appréciations des ama(t) OaM la tmbt~np pÉtrtode, il ~ra de nouveau t)ur9)!e)t de la noblesse autWehh*n)M que MMM tMMMMM M~a fhmg)~.


tours, et leur manière de juger !o mérite des artistes, la Gazette ttMMM'o~ «M~fse~ s'exprime de la manière suivante dans la troisième année de sa publication a On estime trop les talents à Vienne, pour vouloir humilier les artistes, et on aurait moins < d'égards pour eux si on tes voyait ramper devant les grands, w Pour ne point laisser de lacune dans le tableau de la musique à Vienne, nous ne pouvons nous dispenser de parler aussi des concerts à ta cour, qui avaient lieu alors avec un orchestre complet. Sa majesté t'empereur François jouait le premier violon; l'impératrice Marie-Thérèse, princessse de captes chantait des airs d'opéra et se faisait entendre dans les morceaux d'ensemble. Ette était une véritable artiste (i). Ces concerts, qui avaient lieu à Laxenburg, étaient diriges parSatieri, mais plus souvent par Weigt, t'béritier des traditions de Mozart. L'auditoire était composé de la noblesse et des personnes attachées à la cour. C'était alors !'<~e tTûf de la musique a Vienne, et les deux maîtres de chapelle, dont la providence prolongea les jours jusqu'à F~e de brome, en parlaient avec éloge & l'auteur de ce livre.

Il ressort de ces circonstances, qu'elles stimulaient vivement le talent de notre Beethoven. La puissance de son génie se développait rapidement, grâce à son entourage distingué. Aussi, l'âge d'or de la musique à Vienne, pourrait être nommé f~e d*of de la carrière du compositeur, temps précieux pour ses grands travaux et le rayonnement de toutes ses inspirations. Placé ainsi dans une admirable position, lié avec tout ce qui était bon et noble, it aurait pu marcher paisiblement dans la route tracée d'avance par son génie créateur, et être heureux, grâce aux bons soins et aux nombreux encouragements de ses nobles protecteurs, si Ic démon ne s'était pas glissé dé{à dans l'organe le plus délicat et le plus nécessaire pour sa vocation. Cette fatale infirmité troubla le repos de son âme et empoisonna les jours qui devaient être consacrés à l'entier accomplissement de sa destinée.

«

(t) C'est Matetaeet après te d&ees de ftmpeMtttee, en MM, qae rempetemr FMxceb, en

instituant ees tolleertS organisa qU'bO' d'Instruments A cordes, qUll'acoomJ188118 "n$

tnsMttMM ces conceMs, otftmiM Ma qaatoor d'tMtmmenb & eontM, qot Ptccompa~aa <bB<

instituaat ees concens orRanisa qnatuor d'instrnmenis à conies qni rac~mpagna den;

<M hmttit Mï~ex, comme à fMb, M Mt5, et ea MBg)~ d'Ah-ht-€btpeUe, en Mt8. Ce quatuor était diri¡é par Fr8IIÇGis Iúemmer, diredear de mudqu- L'Empereur fahaI& le pm- qMt)M)r6tattdM)~tMt PtMt~KtMNme~dtttetetM~etMts~te.t.'&ttpMetM hba!ttep<e-

quainor était diàgé pa~r Fsan~is Kram~r, dir~tmu de aunsiqne. l.Bmper~r f~aie pre..

miet ttohm. Mn aMe-de-eantp-t~aémt, le tpM-BMM~etMt bâton de KtttseheM. te dema~rn-

~teten, te premier gtntMbtHMne A' h chanthM. t'atte, et !e comte WtiMM, fhantbeMan, te tie-

hMtMtte. Apt~ h tM)t de ee dendetr, te ith-ar (tOttMteb, Btembre de la ehapelle impériale, lui MM~éda vers MM.


JI

ATEM18SEm!NT CONCEnXAKT LE CATAMCfE.

Pour bien indiquer tes oeuvres de Beethoven qt)i furent composées vers la tin de la première période (ou commence sa carriérp artistique), il serait nécessaire de faire quelques observations préKminaires.

A. Les œuvres de Beethoven forment deux catégories les unes, portent ie numéro d'ordre sous jequei elles ont été composées d'autres, n'ont qu'un simple numéro ou lettre alphabétique pour toute indication. Le premier classement émane du compositeur hn-méme jusqu'à un certain point, tant qu'il conserva t'habitude de marquer de sa main le chiffre d'œuvrc sur chaque manuscrit. Cette catégorie renferme presque toutes ses grandes compositions. Les ouvrages portant de simples numéros ont été marqués par les éditeurs, qui s'étaient d'abord entendus avec le compositeur, excepté pour les ouvrages moins importants, comme variations, danses et chansons, etc., dont beaucoup n'ont été publiés qu'après la mort de Beethoven.

Les classements sont en générai très exacts pendant les dernières cinq années de la présente période. Plus loin on est frappé d'un désordre qui se rencontre rarement, poussé à un si haut degré chez aucun compositeur. La faute n'en était pas seulement à t!eethoven, mais à ses éditeurs et plus encore aux amateurs, dont nous parlerons dans la période suivante.

En ce qui touche les éditeurs, le malentendu venait souvent de leurs jalousies réciproques qui amenèrent une confusion regrettah!e. Une autre cause consiste dans le nombre incalculable de morceaux intercalés arbîtrairem ttSous les mêmes numéros d'ordre. Ce n'est qu'en mettant de côté les arrangements et en les plaçant dans une catégorie à part, qu'on pourrait arriver à un meilleur ordre dans les ouvrages originaux.

S. Il y a des compositions qui ne furent pas publiées dans


Ï'ordre ou elles virent !c jour. Plusieurs n'ont été vendues que plus tard, quelques-unes retenues longtemps dans les pupitres de messieurs les éditeurs, par spéculation ou pour d'autres motifs. On trouve dans le catalogue de la troisième période, plusieurs cpuvres qui furent retardées dans leur puM!cat!on. Déjà, t'œuvre première (Opus !) ne se trouve pas exactement dans l'ordre chronologique, attendu que le trio en M< o~MeN*~ qui fut terminé le premier, porte le u" 3. Cette distribution a sa raison dans la gradation des encts. Les trios en <Mt wc~. et en sol <M< commencent la livraison l'auteur aura voulu mettre le plus Mbtc au, milieu. Cela se voit encore dans les livraisons des trois sonates œuvre 2, et dans cette de l'tBUvre 40 qui appartiennent à la première période. Ce système ne paraît plus dominer dans les compositions ultérieures. On lit dans les nombreux commentaires sur la musique de Beethoven, que les compositions séparées, réunies avec d'autres sous le même numéro d'ordre, et qui diffèrent entre elles par le style et leur valeur intrinsèque appartiennent à une époque antérieure. Cette opinion peut être combattue les années marquées au bas d'une œuvre, comme dates plus ou moins récentes, ont peu d'importance, et, rarement, il y a une diuërencc de plusieurs années entre elles, tandis qu'on peut afSrmer avec certitude qu'aucun de ces ouvrages, portant la date au bas, ne fut composé avant 1794. Au surplus, certains écrivains, dans les raffinements de leur critique, s'imaginent que Beethoven n'avait jamais de point d'arrêt dans ses travaux ils le voient toujours en progrès, et reportent ses petites productions, lieder, et autres bagatelles, au temps de sa jeunesse. Ils conjoncturent ainsi qu'après ~MeHo la symphonie pastorale et celle en ut MMMCMr, le grand maître ne pouvait plus s'occuper de si petites choses. Ces bavards acrimonieux en musique, se donnent beaucoup de peine pour mesurer géométriquement le génie de Beethoven; ils veulent savoir combien un certain nombre d'oeuvres peut valoir dans le commerce. Cependant, beaucoup de ces opuscules furent composées sous mes yeux pendant ma liaison avec Beethoven, et les copies, avec les corrections du compositeur, sont en ma possession. Est-ce que le Montbtanc n'est pas entouré des montagnes plus ou moins grandes, au milieu desquelles il apparaît comme un géant

N'avons-nons pas entendu, quelques pages auparavant, le grand maître s'écrier, à l'âge de trente ans je n'ai plus de repos e. (Kicbts vou Rube.) Pourtant on peut assurer, que, vingt ans ptus


tard, il ne pensait plus ainsi au contraire, il sentait qu'il avait besoin d'un peu de repos, c'est-à-dire d*un repos actif, on de l'activité dans le repos. C'est de ces rares moments que datent tes <MspMft<MMM dont il faisait hommage à ses amis et protecteurs. Pourquoi donc ces prétendus philosophes eri musique, qui touillent notre pauvre globe terrestre, ne ventent-Hs pas tirer la waie conclusion de ce procédé, & savoir que Beethoven reculait quelquefois dans son jeune âge, avant de faire quelques pas en avant, afin de de s'y retremper par l'esprit et la volonté. Nous verrons, dans la troisième période, comment Beethoven qualifiait ces petites compositions

<3. Si l'on demande, d'après ce qui précède, la date précise de la publication de différentes œuvres, il est impossible de le dire avec certitude, bien qu'il importe peu de savoir, que telle ou telte composition ait été publiée une année plus tôt ou plus tard. Pour arrêter l'ordre chronologique des grandes compositions, l'auteur de cet écrit s'était mis en communication avec les éditeurs ~WaWo et Diabelli, du vivant même de Beethoven. Une lettre à ce dernier, servit d'occasion ù l'éditeur Artaria pour répondre, en <819, à certaines questions du mattre lui-même: cette lettre sert de pièce justincativo au catalogue de la deuxième période. Malheureusement, elle ne présentait pas d'issue suffisante pour sortir d'un pareil fouillis. La lettre originale d'Artaria existe encore. J~. On tachera de faire connaître, dans le catalogue, le nom du premier éditeur, autant que cela sera praticable. H est aussi d'une grande importance de savoir, que les oeuvres publiées à Vienne ont été corrigées par Beethoven, ainsi que les dernières sonates publiées à Paris chez Schlessinger (œuvres 109, HO et iii) ce fait est à ma connaissance. Quant aux autres éditions qui sont passées sous mes yeux, cites laissent beaucoup à désirer. Parmi les anciennes officines de Vienne, plusieurs se sont rendues coupables de négligence et d'incorrections. Il est à regretter que Beethoven ne fit pas surveiller l'édition de ses œuvres. Ainsi, dans la sonate pathétique, on a oublié de marquer les nuances dans les deux premiers morceaux ce qui leur ôte la couleur, et rend une bonnc~xécuiton impo~MMerCie manque de signe d'e~pres~on F été répété 'tans les nombreuses réimpressions de cette œuvre admirable. Il faut dire aussi que la plupart des éditions fautives


existent par la faute d'éditeurs de musique qui, n'ayant ptus d'honot~urps & payer pour tant de chefs-d'œuvre tombés clans le domaine, devraient an moins rendre hommage au génie en poignant les rounpressions de la musique de piano comme la plus exposée à être dénaturée.

Un éditeur qui s'occuperait <!e retrouver tes premières éditions de chaque œuvre de piano et qui en ferait une édition correcte exempte de fautes en n'ajoutant rien d'une main étrangère, rendrait un service à l'art musical et honorerait l'illustre compositeur, descendu dans la tombe sans avoir pu jouir de ses immortelles productions. La spéculation, pour ta honte de notre siëcte, a vouiu tirer parti de tout, en vendant à bas prix les mciUcm s ouvrages, comme si elle voulait les mettre sur la même ligne et au même taux que les balles de coton Nous verrons, dans la deuxième période, comment Beethoven envisageait les corrections de ses ouvrages et ce qu'il exigeait des autres.

Les anciens magasins de musique à Vienne n'existant ptus, leurs fonds passèrent en d'autres mains. Ainsi, le Comptoir d'JndMsh'te, avec la maison d'Eder, JMoMo et CotMp. devint l'établissement de S<e(Met' c< CoMtp. actuellement celui de T. Hasslingcr, Le magasin de Wï<MH<<of~ passa à Cttppt. t)n devrait retrouver, dans l'ancien fond de ces éditeurs, les premières éditions d'œuvrcs de Beethoven, publiées a Vienne.


CATALOGUE

DES ŒUVRES DE BEETHOVEN. t'UBU~ES «N'):tS i7~ A 1~0.

«t.t~. ~*TS°** Premier paMM- i 1795 ArtafM

t

2 i796Artana

3 <796 hM~m

1 1

1 i

J f

4 1796 Artana e

Trois Trios (en M<* en set m" et en K< m<M.~ peur piano, vieton et vioteneeMe.

résutte de l'observation de Ferd. «ies, sur le trio en ut min, à la page 85 de sa notice, queHaydn, après avoir entendu tes trois trios chez le prince LMmowsM, ne eonseittait pas au compositeur de les publier Cette dreeastance fit seupcoaaer Haydn de jalousie envers Beethoven. D'an autre côté on sait que ce grand maître passa tes années de i794 et <795 à Londres. Son absence de Vienne, au moment Je la publication de ce trio, détroit t'atte~ation de Ferd. Ries, lequel questionna lui-même Haydn sar cet objet la répense de Haydn fat < qu'il ne croyait pas que ce trio serait compris facilement du public t et reçu favorablement. Ainsi, cette interprétation tombe d'eUe-meme. Mais il sera permis de s'étonner de l'opinion de Haydn, quand on conna!t ses trios. Pour ma part, je mets cet événement parmi les nombrenx malentendus, qui mameareusemeni remplissent la vie de Beethoven.

Trois SoMtea (en fa MM.~ en la <M~. et en t« 9M~J pour piano.

Grand Trio (en<!M'' MM~ pour violon, a!to et no!onceue.

CeMe œuvre, d'après certaines personnes, serait empesée d~jt en i?9t, avant les TrMM (oeuvre i). lais te compositeur t'aurait trouvé trop faible pour ~tre puhKé le premier. Cette assertion n'a rien de

endé. a

Qaintette (en Nt~~ pour deux violons, deux a!tos :t vie!onceUe.


Ce quintette provient des premiers essais de Beethoven pour les mstrmnentsâ vent.prineipatement d'un ottetto pour deux haamois, deux dannettes, deux cors et deux bassons, dont !e manuscrit se trouve chez Artaria. Le nouveau catalogue de Breit!:opf et Haertet ditteceatraore a p~eteed que c'est te ~omteMe qui a donné Missanee !*eMetto. Au Mste, ce catalogue se tfompe ~aand il dit qaecetetteito est r<B<KM i<Nt. Il n'existe petnt d'ocavres enginates sous le maNere tf8 ni <M Nous renvoyons cette cMahsion & son auteur. (Voyez la tettre d*Artar!a à Beethoven ci-dessus, & h date de t8i9.)

Deux grands Sonates (en ~t M< et en so! mw.) peur pXmo et violoncelle.

Sonate &ci!e (en M<~ pour t'iane à '{uahe mains.

Les eenvres smvMtes, desisneea par lettres a)pha. béthpMS, parurent en 1797

(A) Neuf Variations (on la M< sur le thème de l'opéra < ta BcMe ~Mt~Mefe Ariana.

(a) Six V<niad«M (en aM~ sur un thème du même opéra <! Tontes les ~M M'ee&<tHMn< B chez te même éditeur.

(c) Douze Variations (en tel m~J sor le < ~HMc< a la F<~aMO Artaria.

} (&) DomM VatiaUons (en la Ht<~ sur un thème du haMet < la ~'liBe <~ Bois chez le mëate. 6Mmde sonate (en m< pour piano.

Sérenate (en at~J pour violon, alto et violonceMe.

'Eroia Mes (en M< NM~ en re maj. et en «< min.) pour violon, atte et vieienceBe.

'Froia Sonatea (en a< Mttt. en /e Mt< et en fe M<~J pour piano.

Grand Trto (en< pour piano, clarinette ou violon et violoncelle.

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TMa sonates (on re <M<~ eo M< et en M< ))M~ pour piano et violon.

Sonate patMH~e (en ut mw pour piano. Deux Seaates (en <N< M< et en set <a<~ pemr piano.

(K~YBES P!-BM)ëES BAKS t.A M~ME A]!!NKE. (A) BeaM VoriatieM sur le tM~e o PM FtHe Mt MNe i~MMtM D Tmeg.

(a) But Variations (en «< M<) sur le thème de t ~Ke&an! C<MM~-J~M (Fièvre t~&t~). (c) Bh Variations (ea si OM~.) sur oa tMme de FabtatTde Salieri < la StMM~ la ~~M&tùH<t Artar. Premier Concerto ( 00 «< M< ) pear p!aBe avec Mrehestre.

Une prem!&'e exêcattOB de cette oeawe eut lieu au Maire de la pone de CmriBtMe, au pnntemps de t800, par raateur. Ce concerto obtint un grand suec&t. Sa atCtBe temps, l'auteur lit entendre le septuor et sa symphonie en ?< M< La Gazette M<M<ca& uni!ef~<e, 6~* année, pag. 32i, en rendant compte de n concerto a}oate que Beethoven se St entendre mssi dans âne fantaisie libre sur le piano. Qaant & sa ymphonœ, la CajM~ en parle ainsi H y a beaueeap d'art et une grande richesse d'idées neaves seetemeni, les instrameats à vent sont trop souvent employés, en sorte que l'harmonie domine aa détriment de t'orchestre.

Dans la même année parurent encore

(A) Sept Variations (en (a MM~.) sur an thème de opéra te S<Mn/!<;e tn<e<TON~w~ < JEM~m< MtMp-f~ t<wMM* <t~<~t<8~ éditeur inconnu.

(a) HaitVariatioM (en fa )M<) sur le thème J~td~Mf et J'<Ot<MM~f chez Simrock.

Un grN~tmBmMaeMmpositiMs de cette catégorie, omme variations danses menuets <<!rent puMiees ans l'année, mais faute de place nous nous homorons


Œu1hL trow-

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Cette pièce vocale compte parmi les protluctions de la jeunesse <!c Beethoven. Elle a été placée dans le catalogue de Breithopf et Hacrtel, comme œuvre 6S, et dans celui de Hofmeistcr comme œmrc 48, mais c'est une erreur. Par l'inscription sur le titre, nous avons pu préciser l'époque du voyage de Beethoven à Prague, Leipzig et Berlin.

~dNoMe appartient aussi à cette période elle fut composée en 1797, et parut bientôt chez Artaria c'est par erreur qu'elle porte le chiBre d'oeuvre 46.

Je possède le fac-similé de la lettre de Beethoven qui accompagnait renvoi de cette composition vocale, an poète Matthison, qui résidait alors à Dessau. Cette lettre, si intéressante sous te rapport historique, avait été d'abord insérée dans une fëuiiie périodique que je ne connaissais pas.

Respectable Monsieur,

< Vous recevrez de moi une composition, qui est déjà imprimée depuis quelques années, et dont vous ne savez peut-être rien, à ma honte. Je ne puis guère m'excuser, en vous disant pourquoi

& iadh)<Mr les a~ds oawages qui datent de cette epetpte.

ï. Les premiers Trois ~ataoM <ea /<t ta<j ea M< M< et ea M M~.)qw paroreat wa peu plus tard avec les tM!s Mires sous ta mamêm d'oBavre 18. M em seM ques<!en dans !a deax!enM penode i!s tareat ~m~éa sepatêmoA dMz MoHe.

M. SMM ed ATta(~&p~Me~appar~eBt& cette période. Ce fait est certMe par une lettre d'Abys Fochs, qui m'eaivit ea ces tennes, a ta date do 4 ma! i859 < je possède !a part!t!ea er!g!mde de cette <<~M~<a& dont te titre cent de !a main de Beethoven, porte t~M ~MMt<f< «CM M<M <N Mtt~M~ par L C. BM<A«Ma~ A J~e~tM~ ~796. DM~ea~o aM« ~Mt-a M~eMa <S CtaW. » On recomNdt t'centuro de BeethoTen dans ta partition. N mit de sa main te n" 46 sur te titre de cette composition.

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je vous ai dédié une œuvre venant du cœur, tout chaud, sacs < vous en prévenir. C'cst parce que je ne connaissais pas votre » demeure, et peut-être à cause de ma timidité, craignant de a m'être trop pressé a vous dédier cette composition, sans B savoir si elle aurait votre suffrage. A la vérité, je ne vous envoie » ~<M~tM<e qu'avec inquiétude. Tous n'ignorez pas combien quelques années peuvent produire de changements chez un » artiste qui travaille. Plus on fait des progrès, plus on est mécon» tcnt de ses œuvres premières. Aussi, mon plus grand désir serait » satisfait, si la musique que j'ai faite pour votre divine ~<M~t~e < w pouvait vous plaire, et si ceta pouvait vous déterminer, à me faire un autre poème semblable, et à me renvoyer bientôt. Ke trouvez pas ma prière trop indiscrète je vais employer toutes mes jurées pour approcher de votre belle poésie. VeuiUez » considérer cette dédicace comme signe du plaisir que m'a » fait éprouver votre ~itMaMe et comme preuve de ma rccon» naissance pour les déUcieux moments que votre poésie m'a tou» jours procurés, et qu'elle me procurera & l'avenir.

» RappeUez-vous quelquefois eu jouant ~id~oM~e,

Votre véritabiement respectueux,

BEETHOVEN.

Tienne,ic 4 août 1800.


COUP-D'ŒtL

SMt LE CARACTÈRE M LA CMtTtQME M~StCALE Et LES 6EMBKT8 MS OEUVRES DE BEETBOVEN.

Pour compléter l'ensemble des faits relatifs & la première période, il importe de com~aitre comment les (Barres du jeune maître furent reçues à leur apparition par la critique musicale. En eMct, ces jugements jouent un grand rôle dans la vie de Beethoven. Comme, depuis le commencement de sa carrière, u donna une direction à part à ses productions, direction qu'il subit durant sa vie, la critique musicale se plaça dans une position à part, vis-avis de lui. Les articles critiques formaient une espèce d'assaisonnement piquant à la carrière artistique de Beethoven satellites inséparables, ils le suivaient pas à pas avec quelques changements. Mais souvent le peu de fond de leur 'contenu sautait aux yeux. Il serait indispensable d'en extraire quelques exemples pour cet écrit, d'autant plus que ces sentences critiques auront plus de signification pour notre temps, que celles des journaux d'aujourd'hui. Qu'on nous permette donc d'en citer quelques unes ici. Dans toute l'Allemagne, et on peut dire dans l'univers entier il n'existait alors qu'un seul journal de musique d'une autorité reconnue. Nous voulons parler de la GtneMe <M<Mtc<t!e MttwerseMe de Leipzig. J~MpottMHt du commerce de musique, cette feuille était regardée comme un tribunal sans appel de critique musicale. Fondée en 1798, sa première année finissait avec le mois de septembre 1199. Les douze années suivantes commençaient et umsi<aient de même jusqu'en 4800, époque où elles commencèrent avec te premier janvier. Frédéric RoeMHz, un des meilleurs critiques musicaux, dirigeait la rédaction de la Co:e«e de Leipzig. Composée d'hommes éminens par leurs talents, leur science et leur indépendance, cette rédaction se distinguait par l'identité de leurs jugements. Elle sentait fort bien qu'elle avait des devoirs à remplir envers l'art et les artistes. B lui arrivait quelquefois cependant de moduler ses jugements, mais c'était pour des ouvrages


publiés en pays étrangers, sur lesquels le!: rédacteurs avaient manqué de renseignements positifs, l~ar sa continuité, son impartialité, cette feuille était arrivée à exercer une innucucc réelle sur son époque, abstraction faite de la position personnelle des artistes. Aussi, on avait une grande considération à Vienne, pour tes articles critiques de la Gazette wMs<c<t<e de Leipzig. Cette première ville eut bientôt son journal de musique, rédige d'abord par Ignace de Mosel, puis par J.-A. Kanné, mais sans grande autorité, ni influence. Quant à la Gazette de Leipzig, elle a maintenu sa réputation jusqu'au commencement de la quatrième dizaine du siècle, époque où les rotations artistiques prirent, en se transformant, une autre direction. La musique, comme tous les arts libéraux, subit l'influence du monde industrie!.

»

D'après ce qui précède, on voit quelle importance a la Gazette tMMMca~e de Leipzig, pour l'histoire de l'époque dont nous nous occupons. Les artistes de ce tcmps-ci, qui arrivent facilement à la renommée, bien qu'eUe soit de courte durée, verront par là à queues conditions on acquiert une gloire Yéritabte, durable après la tombe, et digne d'une critique juste, savante et sincère. La première année de la Gazette <Ht<s<ca<e de Leipzig renferme un article critique sur plusieurs ouvrages de notre jeune héros sa\oir Trois ~<s oay~s et h'OM SoMates pour piano et \io!on (oeuvre 12). A propos des Variations sur t'air « Ftèwe brûlante de 7Kc~t<M'd CeMM'e-JHott le critique s'exprime ainsi « On sait que M. van Beethoven est un très habile pianiste, et, si on ne le savait pas, on pourrait l'apprendre par ces VictWatMMs. Mais est-il en même temps un aussi heureux compositeur? c'est une question qu'il est difficile de résoudre d'après l'ouvrage que nous avons devant son yeux. Plusieurs de ces V<Kto<tOM8 nous plaisent, nous en convenons il est certain aussi que notre jeune compositeur a mieux traité ce thème que Mozart ne l'avait déjà traité dans sa jeunesse. Mais M. v. B. a été moins bien inspiré dans ses VaWo<MMM~ur l'air Une fïKe«e, etc., dans lesquelles il s'est permis des modulations qui ne sont rien moins qu'agréables, r Après plusieurs passages sur la musique, suit cette observation « La quantité de t~M'M~t~M que l'on fabrique maintenant est incroyable; (~ on les tt) L'Mteor de cet mtiete serait anMement étonna s'tt voyait eertaines paNieatiMM de BM )oat); Les variations, tes tMMMtptieM, tes MhMtMtieM, les ornmttements de toutes aortes, ont pris place de ta véritable composition, (Note <ht <n)<tte<t<tf.~


imprime de suite, sans que ïeurs auteurs sachent seutement comment on doit traiter un thème. » Ce coup d'épingle dut être très sensiMe à notre Beethoven.

L'artictc sur ï'œuvre 0 est égaïement curieux a connaître, a Le critique commence par dire qu'it ne connaissait pas les teuvres de piano de M. B. ma!s il avoue que ce n'es< pas sans peine qu'it est parvenu à se rendre compte de ces S<MM<es chargées d'étrange:; difueuués. Il est incontestable que M. B. suit une route & part, mais quelle route pénihh' <t bizarre! Beaucoup de science et toujours de ta science, mais peu de naturel et pas de chanf.L'ensemMe <'st savant, herïsse de difficultés, mais on voudrait plus de m6tho<h' pour soutenir t'interet~ au lieu de cela l'auteur recherche ies modulations exh~ordmaires; il a Mne répugnance risiMe pour tes resohuions ordinaires et se plait à entasser diMcuKes sur diftieuttes. ce qui ùte tout plaisir et toute patience pour tes traTaU!er. Déjà un autre critique a fait les mêmes reproches a M. B., et nous sommes d'accord avec lui. Cependant, ce iravau ne doit pas être entièrement rejeté; il a son mérite et peut servir pour renseignement des pianistes d'une certaine force. »

Le critique des Dt-c t'oW<t<«MM: t La stessa, la stessissima, » s'exprime en ces termes a On ne peut guère être satisfait (de ces variations); elles sont guindées et pleines de recherche, même désagréables en plusieurs endroits. Ces tirades, rapides, en demi ton, font un mauvais effet sur la basse. Non, en Tenté, M. B. peut savoir !mpro\iscr, mais il n'entend rien à varier un air. » Et cela a été dit d'un compositeur comme Beethoven, à l'âge de trente ans Ouet aiguillon pour entretenir les inimitiés parmi ses antagonistes 1

Dans la seconde année de !a Gaze~c de Leipzig, on trouve un article plus juste sur l'œuvre 10 (trois sonates en <<< ~M<M., en fa maj. et en ré <M<). Nous reproduisons ici un fragment de la première partie

« On ne peut disconvenir que M. B. ne soit un homme de génie. H a de t'origmalitc, et il suit une rente à lui ce qu*M doit à une solidité non ordinaire dans l'art d'écrire et à son grand talent sur !c piano, quatités non contestées qui lui assurent le premier rang pM*mt les meilleurs.pianistes <f't composîteors de Ytotrc temps. T Le critique engage ensuite Beethoven à se ménager, afin de suivre line direction.

<~ U y a si peu d'artistes auxquels on puisse dire épargnez vus


trésors et procédez avec ménagement ï H y en a si penchez qui tes idées surabondent et qui sachent !cs traiter avec souplesse a Vient ensuite l'article sur ta sonate pathétique, qu'il ne faut pas oublier, car là se trouve la première trace de rentrée de la critique musicale dans le domaine de la poésie, quoique d'une manière bien circonspecte d'abord. M est très-probaMe que le titre de Sonate p<t<Mt«p<e aura mis le critique sur la voie et lui aura donné l'idée do ne pas considérer cette œuvre sous le rapport technique seulement comme c'était l'usage du temps « Remarquable par le style et son caractère énergique, cette œuvre a été écrite d'inspit-atioil. B Quant au mot pathétique, il était d'abord destiné à la sonate a œuvre 10, mais la concordance caractéristique du premier et du w troisième morceau détermina fauteur à donner le titre à l'œuvre a iâ, qui produisit une grande sensation parmi les amateurs et tes artistes, w

L'article critique parut en février IMO. Nous le donnons textuellement

t Ce n'est pas sans raison que cette sonate s'appelle pathétique »elle est réellement d'un caractère passionné. Dé~à une noble métancotic s'annonce dans l'introduction ~fove, d'un style élevé et « admirablement modulée. Le premier morceau, d'un mouvement a très-vif, est écrit avec beaucoup d'âme il est interrompu deux ? fois par la phrase si expressive de l'introduction. L'adagio en la', < qui ne doit pas être pris d'une manière trop languissante, se a distingue par une ravissante métodie et d'heureuses modulations. a Le rhythme a quelque chose de calme et de consolant il berce x l'âme et amène admirablement le rondo final dans le ton du premier allegro. Ce retour au ton et au premier sentiment donne à w la sonate une unité qui en fait le grand mérite esthétique. Dire N quelque chose de pareil d'une oeuvre, présuppose, comme c'est a le cas ici, que chaque exigence de l'art musical y est remplie et r prouve manifestement sa beauté. Cependant nous désirerions, pour rendre cette sonate parfaite, plus d'originalité dans le motif w du rondo, qui est une réminiscence. Ce n'est pas un blâme, c'est a un vœu que nous faisons dans l'intérêt de Beethoven, qui peut x seul inventer et être neuf quand il veut. »

Du reste les critiques de la Gazette musicale de Leipzig n'ont jamais dépassé la ligne d'une discussion convenable et pleine d'égard pour Beethoven, même dans la deuxième période, où l'on trouve des appréciations plus St.<ères. Sa conduite envers la critique


en général nous est connue. Ette est tette qu'on la peut étendre d'un artiste qui a la conscience de son mérite et s'est propose un but élevé. Aussi nons nous garderons bien de le hMmer, car souvent tes jugements sévères du tribunal mnsicat de Leipzig, en lui donnant de l'humeur, portaient secours à ses adversaires. Mais on voit à quel point n savait se contenir, par le passage suivant d'une lettre adressée à l'éditeur Hofmeister, de t8M. !t y est question d'un certain 0* de Leipzig Laissez-les parier, ils ne pourront rendre a personne immortel par leur bavardage, comme Hs ne peuvent priver personncd'uoc immortaRtô qu'ApoUon seul peut donner.' Monneisier, qui avait provoque cette remarque, s'en trouva ensuite consolé. On prétend qu'O* n'a fait que son devoir. Voici ennn une appréciation du talent de piano de Beethoven écrite en i*?98. Elle se trouve à la page 3SS de la première année de la G<MeMeiMMMcaÏe<?eZetp~. C'est un correspondant de Vienne qui parle

« Le jeu de Beethoven est tres-MIIant, mais il manque quelque fois de délicatesse et de clarté. Ce jeune artiste se montre surfont avantageusement dans la fantaisie libre il y est vraiment extraordinaire. B suit tacitement et avec une grande solidité l'idée musicale, et personne ne sait mieux conduire un thème que tui. Depuis la mort de Mozart, que je regardais comme le « Mec~«$ B «~Mt, » aucun grand latent n'a fait plus d'impression sur moi que Beethoven. «



DEUXÏËME PËRtODE.

]0o 1801 & 1814.

a Mfhhi *on Btthe.

(Lettre de BeETMmES à Ws~M~eM

Avant de reprendre le )U historique, il est nécessaire de jeter un coup-d'œU sur le cercle d'amis qui entourait notre grand artiste au commencement de cette période, de considérer la durée de cette réunion ainsi que ses modifications, afin de répondre sur ce point aux antagonistes de Beethoven.

Nous avons fait connaissance, dans la première partie, avec le prince Charles Lichnowski, ami paternel et protecteur du jeune maître. Le comte Maurice, frère du prince Charles, s'attacha également à Beethoven, ainsi-qu'un troisième ami, Nicolas Zmeskall, secrétaire de l'empereur. Bientôt ce cercle d'amis s'augmenta des personnages suivants le comte François de Brunswick, le baron Joseph de Gteichenstein, et le baron Pasqualati, et se compléta par raccession de Etienne de Breuning, qui vint de Bonn au printemps de i800, dans l'intention de prendre du service en Autriche (i). (~ fanât <? ?66 MNes 3x BeoNtJ~et), <h)M ce ten)ps-!à. H fmt fMnptet <m Coarhmdab. AMtM, qui quitta Vtenae vers tT89, pour ~tte pasteur dans son pa;e. B a 6t6 bon musicien et écrivait des q<MttMH) La deMiète correspondance de Beet!<o< en atec N. Amenda ft~te tMere. elle est datée de Teben. du !? BMM 1819.


Parmi les artistes, on comptait alors t. Szupanxigh, violoniste, dé~ nommé, et F.-A. Kanné, poète et critique très-estime. Ferdinand Ries appartient aussi à ce cercle il vint à Vienne en automne ~8e0, & làge de dix-sept ans, pour travailler le piano sous la direction de Beethoven, son compatriote. La nombre des amis intimes s'augmentera encore, dans la seconde moitié de cette période, par l'adjonction d'Oliva, philologue, et de Charles Bernard, poète et littérateur. Toutes ces personnes étaient du même âge que Beethoven, excepté le prince LichnowsM et Ferdinand Ries. En i809, ce dernier quitta Vienne et ces illustres personnages il ne revint dans h capitale d'Autriche qu'à son retour de Russie, en i808, ppur y faire un séjour de quelques mois.

Outre ce cercle d'amis particuliers, il y avait encore un essaim d'amateurs et d'admirateurs de la nouvelle étoile. lis aMIuaient de partout et entouraient ce génie naissant, comme cela arrive souvent à l'apparition d'un grand talent, surtout dans le domaine des arts. Les uns témoignaient leurs sympathies par des conseils, d'autres par toutes sortes de démonstrations amicales.

Les amis de Beethoven, appartenant a la noblesse de Vienne. avaient aussi des talents en musique. Xous savons déjà que le prince Charles Lichnowski était un élevé de Mozart. Son frère, le comte Maurice, avait un talent d'artiste sur le piano, et fut également élève du divin maître. Le comte de Brunswick, magnat de Hongrie, jouait très bien du violoncelle, et excellait dans la musique d'ensemble. Nous reparlerons encore de cet homme distingué et de ses relations avec Beethoven et le monde musical de Vienne. Le secrétaire de l'empereur Zmeskall, était aussi remarquable sur le violoncelle. Quant au baron de GleicheMstein, propriétaire dans le grand duché de Baden, et au baron Pasqualati, négociant en gros à Vienne, ils étaient moins bien partagés sous le rapport de l'exécution, mais on ne pouvait leur refuser une aptitude artistique. Beethoven conserva longtemps Je souvenir de ces excellents amis; on peut en voir la preuve dans les dédicaces de ses œuvres. Ainsi, quatre de ses mei&eures compositions portent le nom du

prince Charles Lichnowsiti, son protecteur~ savoir les trois trios (œuvre i), ta sonate pathétique ((Buvre 0), la sonate en Ïe~, (œuwc ~), et la 2~ symphonie. Deux sont dédiées à son frère, le comt~Maufiee UdmowsiM, savoir quinze variation& (œuvre 38), et la sonate (oeuvre 90). La sonate en fa min. (ceuvre 87), et la fantaisie (œuvre 77), sont dédiées ait comte de Bmns~ick. La sonate,


avec viotonceDe (œuvre 69) est dédiée au baron de Gteichenstein. Le chant êïégiaque (œuvre ~18), potte te nom du baron Pasquatat;. Le concerto de violon (œuvre Ci), est déd!ep & Et{pnne de Breunin~, et le quatuor en /h MMMeMy (œuvre 9S). au seer6ta!rc ZmeskaU. Excepte !epr!nceCharïesUchnow~! «), qu; mourut en i8i4, tous les amis de Beethoven lui survécurent toits m*éta!Pnt personnellement connus et plusieurs avaient de t'amitté pour moi. Avec le comte Maurice, j*éta!s en relations continuelles bien plus encore avec le comte de Brunswick, en compagnie duquel je passai les

hivers de i838 et de 1829, & Pesth. Schupanzigh Kanné et moi, avions des intérêts communs et Beethoven nous confiait souvent les siens. Les rapports de ces personnages avec Beethoven étaient pour moi comme une source vivante dans laquelle je puisais tous les détails qui se rattachaient à l'existence de notre grand compositeur, et e'est de là que provient en grande partie ma liaison avec mi. L'entourage de ces hommes si distingues par leurs talents et leur éducation, s'estimant réciproquement, et portant tous beaucoup d'attachement au compositeur, était de nature à faire régner l'harmonie et à éloigner les malentendus qui, résultant d'une différente manière de voir les choses, auraient pu nuire a Beethoven. Le seul danger que présentât le cercle extérieurement, c'est que tant de volontés et d'opinions dinërentes ne fussent un obstacle pour mener les choses à bonne fin. Or, il y avait des personnes qui, malgré ce solide rempart d'amis, les embrouillaient et suscitaient des embarras à l'illustre maitre. Ces personnes réussirent même à éloigner de lui, pendant plus ou moins de temps, des amis désintéressés. dont l'influence pouvait nuire à leurs projets. Il est triste à dire que ces personnes étaient les deux frères de Beethoven. Ds parvinrent, dans des vues tortueuses, et à force d'intrigues hypocrites, de contradictions préméditées, et de malveillance, à rendre nuls les soins des amis et protecteurs. Leurs enbrts tendaient à allumer une guerre agressive entre les parties. Par un singulier jeu de la nature, ces deux frères de Beethoven, dominés par l'esprit mercantile, étaient incapables d'aucun sentiment élevé, tandis que le grand artiste, si admirablement doué pour la musique, avait un esprit cultivé plein de sens et de pénétration. On pouvait lui reprocher trop de faiblesse pour ces deux individus, qui, malgré les BenSdù sang/étaient loin de lui (!) Le ptinfe Charles LtchMwAi, d'origine polonaise Mt le père d';È<hMMd LMmMnM mort M) denttw lieu M FtMM, ft MgMMt par ses MmbteM amb. <"<M< du fM<<MM<xr.;


ressembler. Ils gra\itaiettt autom' de lui déjà pendant la premier période. Le frère a!né obtint même une place & la Banque nationale de Vienne, par l'intercession de Bce&ovcn il était né en m4. Le plus jeune suivit le grand compositeur à Vienne où il étudia la science pharmaceutique.

Pour bien définir l'esprit qui animait les deux frères dans !ew manière d'agir vis-à-vis des amis de Beethoven, nous dirons que leurs machinations partaient d'un faux principe, comme cela va être prouvé par les faits nombreux de cet écrit, qui viendront a t'appui de cette vérité. Ecoutons d'abord ce qu'en dit Perd. Ries à la page 97 de sa notice. « Ces deux frères se donnaient beaucoup peine pour éloigner du grand maître tous ses amis intimes, en lui persuadant qu'il se tramait quelque chose de mauvais contre sa personne. Ceci une fois démontre Beethoven répandait des larmes et oubliait tout. a\ait coutume de dire: <t c'es~ pourtant mon frère et l'ami recevait des reproches en retour de sa bienventance et de sa sincérité En attendant, le but des frères était rempli, en ce sens que beaucoup d'amis de Beethoven se retirèrent de lui surtout torsque sa surdité rendit les relations plus difficiles.

Pour faire voir sous un autre aspect comment Beethoven fut gouverné par ses frères, nous citerons une lettre portant la signature de l'aine, en réponse à une demande de manuscrits par la maison André d'Offenbach. L'original de cette lettre se trouve dans la collection d'autographes de M' Belli-Gontard, à Francfbrt-sur-te-Mein. Elle est ainsi conçue

« Vienne, le 33 novembre ~803.

Cher Monsieur,

Vous nous avez honoré dernièrement d'une lettre dans laquelle vous nous témoignez le désir d'avoir de nouvelles compositions de mon frère, ce dont nous vous remercions beaucoup. B Pour le moment, nous n'avons qu'une symphonie et un grand a MHcerto de piano. Le prix de chaque ouvrage est de 300 florins. n Voulez-vous trois sonates pour piano? Kous ne pouvons vous les x donner pour moins de 900 florins tout cela en monnaie de » Vienne. Ces sonates ne pourront être livrées que toutes les cinq s ou shk semaines, car mou Trërë ne s'occupe plus de tcucs baga» telles il n'écrit plus qu'oratorios, opéras, etc.

» Nous demanderons pour chaque pièce que vous graverez,


huit exemplaires de droit d'auteur. Mans tous les ras, jc vous f demanderai une réponse pour savoir s! ces pièces peuvent vous N convenir, afin que nous ne soyons pas empêchés de les vendre à une autre personne.

a Nous avons encore deux adagios pour le violon, a\ec accomf pagnement d'instruments, qui coûteraient i38 florins de ptus, deux petites sonates faciles, deux morceaux '}m sont chacun a votre service moyennant ~0 florins. Je vous prie de dire muie choses aimables à notre ami Koch.

YotretreshatnMe,

Ch V. BEETHOVEN, K. R.

CaisdeT. »

Cette lettre donne lieu à de cuneux commentaires. Quel désenchantement de voir le sublime compositeur si mal conseillé par ses propres frères, et quelle fanfaronnade dans ces deux mots « de <<Hes bagatelles, quand même !e sens général de la lettre ne prèterait pas au ridicule.

Beethoven ne pensait pas encore aux opéras en 1802 tout au plus pouvait-ii s'occuper de la composition de sa cantate a C~<ts< <M< MOM< des OKtMefs. » De pareilles tcttres étaient loin d'attirer Fattention du public sur la vente des manuscrits à Vienne, sous la raison des /)~es Beethoven,

On conçoit bien que la somme de contrariétés et de désagréments de tout genre, accumulés autour du maître, grâce à ces procédés, est un fait de nature à rendre la tache du biographe difficile au plus haut degré. C'est pourquoi, l'auteur s'est appliqué à bien peser chaque circonstance de la vie de Beethoven, afin de déduire les faits saillants de ses manifestations et de ses grands travaux il eu résultera plus de profit pour le monde musical et plus d'intérêt pour les admirateurs de tant de cheM'œuvres. Nous aurons aussi à nous prononcer sur la question de savoir comment Beethoven entendait les affaires matérielles la réponse sera, « comme quelqu'un qui tournait toujours le dos & ces ehoses4à la nature ne l'avant point doté d'une bonne entente ni de l'aptitude nécessaire aux anaires.~ C'était son côté faible, ainsi qu'on l'a vu plus haut.


t.

1801. Après ce court exposé nous citerons, comme l'événement le plus important du commencement de cette période, la première représentation du ballet Les créations de Promethée. C'est par erreur que l'auteur de cette biographie plaça cet éTénement deux ans plus tard. La raison en est que les renseignements positifs manquaient au moment de la publication de la première édition de ce livre. Par bonheur, on retrouva un programme de 18M qui donne non-seulement la date précise de cette représentation, mais qui constate que la musique était réellement de Beethoven, ce dont on avait quelque doute. Nouvelle preuve qu'un fait historique, confirmé par écrit, peut disparaître quelquefois au grand jour, de telle sorte que son existence même puisse être controversée par la génération suivante. Kous devons la découverte de cette pièce si importante aux recherches historiques de M. le docteur Sonnteithner, bailli des Bénédictins, à Schotten, près Vienne.

D'après cette pièce et d'après les notes données par le répondant, la première représentation du ballet de Promethée eut lieu au théâtre du Burg, le 28 mars <8(M. Dans le courant de cette année, et dans l'année suivante, ce battet fut donné assez souvent. H disparut ensuite de la scène et ne fut repris qu'en 4843, au théâtre de la porte de Carinthie, sous son titre primitif, en deux actes et six tableaux, mais, cette fois, avec la musique de Beethoven, de Mozart et de Joseph Haydn. On n'avait conservé de la partition de Beethoven que les morceaux les plus intéressants. Ce ballet se maintint en scène pendant plusieurs années. En 1843, on donna, le 29 mai, au théâtre de la Scatta, à Milan, un battet, sous le même titre, de Salvatore V~cMto ce ballet différait beaucoup du premier travail de Vienne. La musique était en partie de Beethoven, de Mozart et d'autres compositeurs.

Après la partition du battet de Promethée (ceuvre du chorégraphe de la cour, S. Vigano), la première symphonie vit le jour. Quant à la musique du ballet, elle n'a plus été jouée du vivant de Beethoven. L'ouverture seule tutsouvent exccutéepar les orchestres de Vienne, avec les ouvertures faciles de Mozart. Nous ne mentionnons cette circonstance que pour parler !u mauvais effet produit par un certain


accord avec lequel cette ouverture commence. C'est un fait à remarquer, qu'il suffisait d'un accord pour faire des ennemis irréconciliables à Beethoven, même parmi les savants musiciens. Beethoven racontait lui-même qu'à propos du fameux accord, plusieurs professeurs de composition de l'école de Vienne, qui ne s'étaient pas encore prononces contre lui. se déclarèrent ses antagonistes parmi eux il faut citer PreindI, maître de chapelle de ta cathédrale de Saint-Etienne, auteur d'un traité de composition (< ), né en 1788, mort en 1826~ Cet ancien professeur jeta audacieusement le gant à Beethoven et engagea une discussion sur l'accord en question en hardi chevalier, lui jura une inimitié perpétuelle et tint son serment. On connaît la haine implacable des grammairiens contre les novateurs cette haine persista au-delà de ta tombe. Joseph Preindi, Dionys Wcber, qui fut plus tard directeur du Conservatoire de Prague, s'unirent pour combattre ensemble les innovations de Beethoven. D'un autre côté, l'abbé Maximiiien Stadier. ancien ami de Mozart, déclara une guerre ouverte à notre compositeur, dont il déplorait les tendances. Grand admirateur de l'époque de Haydn et Mozart, l'abbé Maximilicn Stadler joua un rôle important dans l'appréciation de la musique de Beethoven. Il vécut encore six ans après le mattrc, tandis que Dionys Weber, en t77i, mourut septuagénaire.

1803. H n'est pas question, dans cette année, de l'exécution d'œuvres importantes, peut-être parce que le maître trouva bon de ne s'occuper momentanément que de bagatelles (pour nous servir de l'expression de son frère dans la lettre citée plus haut). Mais dans ces bagatelles, il nous initie par excellence à la plus profonde poésie, savoir dans la sonate avec violon (œuvre 29), publiée dans cette année là, ainsi que dans celle en fa majeur (oeuvre 24). Vient ensuite la sonate en la avec la marche funèbre (œuvre 36). Mais, citons avant tout les deux sonates (quasi fantasia) en mi MM~eMr et en wMteMf (œuvre 37), dont l'apparition date de deux ans plus tôt. H sera très-intéressant dè voir comment les critiques de Leipzig jugèrent ces compositions. On lit dans la quatrième année de la <l).<~ y ett~M que etRM~e tMtTfM Mt <-oiMttieM<-r un accord pari'ait pMë sor ta Mte <en<huMBtate. Cette )~g)o fttt Mtvie jnsqn'A BeethMen, qof, te pn-mier, commenta Mn MWHttfe aTee un actMd dhsoMM. Aa~t, 00 erm BAM sur le eramgMsMM' de cette loi. Meenem!, on voit dans cette méthode de eem~Mon de t. PfeMi, pnMtee par t. de Seyfried, endeM whmet, la Mtenee M racornir et n'enteHnec que ce qu'an femposMem <!v ~enne devait eonMttK beaucoup de savoir Mt mal à la tête.


Gazette MtMsM:tt!e, page 6~i l'analyse suivante Je la sonate en et des deux sonates (couvre ~7).

'< Ce sont ces trois compositions dont M. BepthoTen vient d'enrichir le répertoire des pianistes habiles et des musiciens Éclaires. Enrichir, c'est !e mot, car elles sont une véritable richesse Eues appartiennent au petit nombre des productions de cette année. qui ne vieilliront pas, comme la sonate en t~ ? HttHCMr. r Plus lain le critique dit

« Quant au n* i, il pouvait être plus ingénieusement travaillé. On ne peut pas dire cela de la sonate en !o m<~ctn', composition a véritablement grande, magninque autant par son harmonie que w par sa couleur sombre. Le compositeur, pour initier l'exécutant » à la pensée fle son chef-d'oeuvre, a inscrit en tête ces mots » Afst'cMt /MtMbre suMa tHOt'~ f!t!! J~'oc c'est une pièce très» difficile à rendre avec style et expression convenaMes. Il en est » ainsi des n"" 3 et 3. oit l'on trouve des idées compliquées et des » difficultés d'exécutions;–celui qui s'en plaindrait ressemblerait à nos philosophes du jour, qui traitent un sujet profond dans » une convcrsaUon agréable, en prenant le thé. »

L'article sur la sotM~et gt«M< /aM~tSîa doit être cité textuellement. Le critique s'exprime ainsi

« Cette fantaisie, taillée en marbre, présente un ensemble parfait depuis le commencement jusqu'à la tin. Elle a été inspirée par un sentiment ardent, intime et profond. Il n'est pas possible T qu'un homme doué de quelque sensibilité ne soit vivement im» prcssionné par le premier ~(!a~to, et porté successivement an a plus haut degré d'émotion par le Presto agitato. le piano ne peut w atteindre à cette hauteur que par la libre fantaisie. L'auteur a eu » raison d'écrire les deux principaux morceaux dans le ton d'M< jt » MtMMMf, ton d'une sublime mélancolie, qui fait frémir. Partout les signes c<Mn~t<MMMte!s sont marqués, autant qu'on peut indiquer a sur le piano le style et l'expression par ces signes. Beethoven a » des idées particulières sur cet ob;et; il possède admirablement a son clavier et donne une grande importance à la tenue des mains, » comme autrefois Ph.-Em. Bach, qui avait un doigté particulier. a U est nécessaire d'avoir un excellent piano, surtout pour l'exécua non de l'Adagio.~ Dans la Partie <MMStC(~e de cet ouvrage, nous aurons l'occasion de revenir sur ces précieuses traditions de l'exécution de la musique de Beethoven. Nous ferons observer seulement que l'inscription


« .S~M?« s<H'<K~ flue le compositeur a placée m tête <tH premier morceau de la soMo<« ~Mas< fantasia, et qui veut dire qu'on la joue avec les étouubirs levés, ne peut s'appliquer aux pianos de nos jours, car cette pédale cause trop de confusion.

Encore une particularité qu'il importe de relever ici elle date de ~803. Il s'agissait de la sonate en re tuo~eMr (œuvrer), (lui mettait la critique de Leipzig dans rembarras. Elle f-'exprimait ainsi «Beethoven reste fidèle à son caractère et sa n Mère et, fran« chôment, un artiste comme Beethoven ne peut faire mieux que a (le gardera manière. Dans tes arts, on ne gagne rien à. jouer ou à Nâmer les parties séparées d'un ouvrage elles ne font a pas plus l'ensemble que les cailloux accumulés ne font un rocher. N Un compositeur agréable peut faire une œuvre intéressante, mais pas une œuvre complète. Cette dernière ne peut exister que lorsque « le même sens, les mêmes intentions, relient toutes les parties, et w ces intentions doivent être comprises de ceux qui écoutent, » Après avoir considéré les rapports de la critique avec Beethoven, nous nous occuperons de la conduite des éditeurs à son égard. On ne verra pas sans étonncment l'état précaire de la propriété intellectuelle en Allemagne à cette époque, état qui s'est perpétué jusqu'à nos jonrs. Aussi, les éditeurs commettaient souvent de véritables attentats contre les productions du génie de Beethoven cela se passa sous ses yeux et durant sa vie entière, sans qu'il lui fut possible de se préserver d'une semblable piraterie. Aucune loi ne garantissait alors les productions de l'esprit. Les plaintes du grand maitre n'étaient que trop justes, lorsqu'il disait « les éditeurs engraissent de mes os, tandis que moi, pauvre diable, je manque du néB cessaire. s

Une de ses réclamations, insérée dans la Gazette Ht<M<ca~ de Leipzig (Novembre i803), porte ce qui suit

« Je crois de mon devoir de faire connaître au public que les deux quintettes en ut iMt~eMt' et en mi Mt<~ettf ne sont point des œuvres originales. Le premier de ces quintettes est tiré d'une symphonie de ma composition, publiée par Mollo, à Vienne. le n second a été arrangé sur mon septuor (œuvre 20), publié à Leipzig, a chez Hofmeister. Ces deux arrangements ont été faits par les éditeurs sans ma participation (<). Je sais que notre siècle est » fécond en arrangements et transcriptions, dont tout auteur devrait tt) NaMWyOMtpN'tMttgnpf.que l'arrangement de septuor en q<ttt)tt«< n'fttpMde B«-thoven comme t'atSt-me F. RtM.


s'inquiéter. MM. Ïes éditeurs sont tenus d'avertir le pubBc, quand a fauteur n'est pour rien dans l'arrangement de son œuvre car, a souvent, cette transformation d'une composition dénature ildée a primitive du compositeur et peut lui faire tort. Pour éviter cette confusion, je porte à la conaaissance du public qu'un nouveau quintette, en ut wt~eMf (œuvre 29), paraîtra prochainement à Lcipitig, chez Breitkopfet Hwrtet.

n LoCtS YA~ BEETHOVEK.

Le mattre plaisante M sur la fécondité du si&cïe pour ïcs an~ugements, et ce n'était encore que le commencement Qu'cst-ec qu'il aurait dit, s'il voyait les innombrables arrangements de sestpuvrcs, appelée ~cMsett~~oas de nos jours. Aucun compositeur n'a subi autant d'arrangements, de traductions et de décompositions, en ce qui touche ses productions intellectuelles, que notre Beethoven. Si chacun de ces arrangements ou transcriptions lui avait rapporté un minimum d'intérêt, il serait arrivé & beaucoup de bien-être. Mais c'est surtout après sa mort qu'on fut inondé de toutes sortes d'arrangements, pour piano, dé ses symphonies quatuors, trios, etc. (i)

Cette ornière réclamation (te Beethoven ayant fait peu d'ciîet. nous lisons dans le n"3de la même feuille, publiée dans le mois de novembre de la même année, un autre avis au public en ces termes M. <Ut. Xutehner, un contreiactenrde Mayence, v ient d'annoncer Mn édition complète de mes œuvres, pour piano et instruments à archets. Je regarde de mon devoir de prévenir tous les amateurs d<* musique que je suis tout-à-tait étranger à cette édition. Je n'ai n jamais songé a une collection qweiconquf de mes œuvres, et je ne le ferai pas sans avoir, préalablement, ;)ar!é de cette affaire aux éditeurs de mes œuvres partielles, ann d'arriver a une correc< tion qui n~nquc à beaucoup de compositions publiée séparément. Je dois ajouter ici qu'une parciMe édition entreprise iUégaÏMm~rt, ne pourrait jamais être complète attendu que ptusicurs nouveMes compositions vont paraître à Paris, et que M. Zulclrner, comme sujet français, ne pourra tes faire graver. ttt A. B. M<M se tnnnpc. te~qe M atttmtf, dans son e~fettfnt th;tf: Vis mf Ta<T*t:t xx BtiMttxM~, 1.1, p. <M, que t' <Mw<Ma)t Mmn)t<meMt efMt par tat (qttt temhfM <!aM te (ttept-U) ant tM taHa par tteetho~n. B n'y pn a pt~c qM nets <m q)MtM de M matn; h' reste n'Mt pM <tf lui. te tM~tH o'~n ~MM pas an. et <t't«tt ancune tmpwtonef ~m ce ~nt~ tttt'M~.


a Pour ce qui est d'une édition complète de mes ouvres, revue et comgée par moi, j'aurai bientôt t'occasiou de faire connaKre a mes intentions.

» !<0~)S VAN BEETHOVEN.

Cet éno~ique avertissement n améliora point l'état des choses; les œuvres de notre mâture trouvèrent de nombreux admirateurs, et, chaque annéa, tes éditeurs les rectterchaient avec fureur, excites par l'appat du gain. Plusieurs cas s'étant présentes dans cette période, foreèrenJL te compositeur à des poarsuite&pénib!e&. D'autres avaient leur côté burlesque. Bref, chaque ouvrage nouveau devenait libre à son apparition comme oiseau sur la branche. C'est dans c?s circonstances regrettables que s'écouta la plus grande partie de l'existence de Beethoven.

On voit, par l'avertissement de 1808, comment et à quct titre tes œuvres de Beethoven sont devenues propriété tégate de tant d'éditeurs. Cet avertissement n'a point perdu sa signification pour le temps présent, car il nous démontre clairement et jusqu'à l'évidence que fauteur, en se résonant la Mtcutté de corriger tui-méme l'édition complète de ses œuvres, conservait le droit de la publier <n temps oppo' ''<n. Ce fait mérite un examen consciencieux. L'année de 1803 ne s'écouta point cependant sans un dérangement sensible dans tes suaires de notre compositeur Beethoven fut pris d'une maladie grave, pendant laquelle il fut soigné par un médecin trés-cstimé, !<* docteur Scbmid!. i'our lui prouver sa reconnaissance, le maitre arrangea tui'méme son septuor et en ilt un trio qu'it dédia au docteur. Bientôt pour t~ter son rétablissement 'omptct, Beethoven s'établit à Heitigenstadt, a une forte lieue de Vienne, lieu ou, dans les années suivantes, ses plus grandes compositions virent le jour.

C'est à Heitigenstadt qu'it fit atorsson testament, qui était d'attont destiné à son frère comme M~MOMM~MM admirable écrit où !'on ne trouve pas seulement la preuve de sa profonde mélancolie. causée par la surdité dont il était déjà victime depuis quelque temps, mais qui met en lumière tes plus nobtes sentiments (<). Voici te jugement de Fr. Rochtitx sur cette pièce, jugement qui sera partagé par tous tes lecteurs a Sans nul doute, ce document tera ta ptus grande impression sur tous ceux qui h* liront, excepté tes 't) t.'edpnat <te fp ttenKMn) fabai: < abent partie de ta MMefma de fmM MttBM. main"'MOt il M MM~e Mt pOM~iiOB do f<Mt< tMen. EBMf.


tn~ehants. AtM'tm écnt np peut, apt~s te moyt, doMnet MW idée » plus tavorahte et ptus caract~rtsttqae de quctqu'MH, soit pomme artiste, soit con~mc homme. » ( Yoyex l'introduction de son OttYM{;C).

a A mon frft'e Chat'h'

a 0 hommes qui me croyez haineux, intraitabte ou misatutnopc, et qui me représentez comme têt, vous ne me rendez pas justice Vous ne connaisse:! pas les raisons secrètes qui font que je vous parais ainsi. De cœur et d'esprit .t'étais porte, des mon émanée f « an\ sentiments Menveiitants, j'éprouvais même !e besoin de faire qnetques belles actions. Mais songez que, depuis six ans, je suis dans un triste état de santé, a~ravé encore par d'ignorants méd~ins que, th 'ce d'année en année par l'espoir d'une ampMoration, jeu suis < luit a ta perspective d'un mal douh!e, dont la {;uérison sera !ongue et peut-être impossihte. Xc avec un tempérament vif et arden*, suseeptibie de sentir tes agréments de la société, j'ai été ohMgé df m'en séparer de ttonne heure et de vivre dans la solitude et, quand je voûtais me mc'tre andessus de ceta et oublier mon nnirmite, j'en étais repoussé avec un redoubtement de tristesse par suite de ma difficulté d'entendre. tt m'était impossible pourtant de dire aux hommes tariez ptus haut, criex, car je suis sourd \h comment était-it possible d'avouer la taihtesse d'~n sens, t{ui aurait du être plus parfait cth'x moi <me chex tes antres, d'un sens <pM* j'ai possédé autrefois dans l'état de pt'rn'ction et d'une perfection telle <)ue peu d'ttommes de mon art la possédaient non. je ne te puis pas. Xe m'en veuillez donc pas )mand vous me vovex dans ta retraite quand je voudrais vivre avec vous mon malheur me fait doublement souffrir, car je vois que t*on me méconnaît, four moi point d<* dé!ass<*ment dans la société, point de conversation intime, point d'épanchemems mutueb. Vivant toutours seut. sans autres ressources <MH? celles que commande une impérieuse néc<*ssit je n'' puis me Rtir'' admettre dans la ~M'iété, <*< je vis comme un tonni. Toutes b's fois <p<f jf m appmch'* du monde une affreuse in~uiétud ~mpar< d'' moi; j' crains « tout instant "tf danger de iairf remarquer mon état –C est ainsi q~h'~u passé à lit campa~m* la ntoitié 'h' c<'tt'' annét* t'n~~é ~r nM'~ savants méd<'< in~ a s<'i,fn''r mon "nï< j'<u m'né xn M' nrt' d' vi~ 'mtrairf M nt''< ~out<' natMrct" t'<mrtant quxnd. ''n dépit d<~


motiisqui m'etoignaienide ta société, je m'y laissais entraîner, « à quel chagrin je m'exposais lorsque quelqu'un, se trouvant n auprès de moi, entendant de loin une mïte et que je n'entendais ? rien ou qu'il entendait chanter un pâtre $t que je n'entendais x encore rien J'en ressentais un desespoir si vicient, que peu s'en t tattait que je ne misse tin à ma vie. L'art seul m'a retenu i! me a semblait impossible de quitter le monde avant d'avoir produit tout ce que je sentais devoir produire. C'est ainsi que je continuais cette pauvre vie, véritablement nuséraMe un rien sunit a pour me taire passer de t'otat le meitteur a l'état teytus pcnibie. Patience, c'est le nom du ~uide que je dois choisir î Je i'ai dé{&, et ma résolution est de persévérer jusqu'à ce qu'il plaise aux inexorables Parques de couper ta H'amede ma vie. t~ut-étre cela <' ira-t-it mieux, peut-être non. Je suis décide à me faire pbitosopbe à ? ans, chose qui M'est pas tacite, et qui est plus difficile pour moi que pour tout autre. u Divinité, tu vois dans mon a cœur, tu le connais et tn sais que J'amour du prochain et te penchant au bien y tiennent une grande p!ac<

M 0 hommes qui lirex ceci un jour, songcx combien vous avez été injustes moi dans mon malheur que les malheureux se consolent en voyant en moi un de h'urs spmMaMes, qui, bravant !e~- obstacics. iit tout ft; que sa position lui permettait de de tain' pour être di~tf d'être compté au nombre des hoMtme!: de bien et dff artistes de mérite.

Et vous, mon frère Chartes, aussitôt que jf serai mort, priez le professeur Scimndt, en mon nom, de décrire ma maladie et d'atouter cette description a cet écrit, atin qu'après ma mort. autant que possible, h' monde soit réconcilie avec moi. En mémo temps, je vous déclare tous deux héritiers de ma petite tortunc (sionpeutt*appctprainM).t'arta{ft'x-ta loyalement, foyex d'accord et aidez-vous mMtu'h'ment. Tout ce que *ous avex tait contre moi, vous .t été depuis longtemps pardonne, vous le t'avez. Jf n'mo~h' mon frère Chat tes particuticfemcnt pour t'attachement qu'il m'a témoigne dan:; ces dt'rmers temps. Je souttaiteqtM' v<ttn' ~h' soit mt'ittfurt' et phts tibn* dp soucis que la mienne. RMommandez h vcrtuu vos t'ntant~; t'Mpseutc peut vous rendre tn'meux, 't non pas t'arpont. Je vous parte d'expérience ~<<Stt ta ~Mtu< qm ftHUt~nt dans t<' matttftu ri j<' n'ai point tint ma ~h' tt:u MM ~uichte, jf te doi'! à vou" ain~i qu'à mon art. Vht'x ttem<'u\ et aime<<Mt!t. J'' Dtnert if inu* mt'" tto<t!< amis. pnnctpa!mfnt


B le prince Mchnowski et !c professeur Schmidt. Je désire que e les instruments du prince soient conserves chez un do vous; mais qu'i! M'y ait point de discussion à ce sujet entre vous deux. Si & cependant vous aviez besoin d'argent pour quoique chose de plus » uti!e je vous permets de vendre ces violons et je serai heureux de vous être utile de mon tombeau. C'est avec joie que je vais B au-devant de la mort Si elle vient avant que j'aie Poecasion de développer mes capacités musicales, j'attribuerai cela à ia dureté de mon sort mais ce serait trop tôt, et je désire qu'elle vienne plus tard dans tous les cas, je serai content, car elle me délivrera d'un état pcniMe j'irai avec courage au-devant d'e!!e. « Adieu ne m'oubliez pas dans la mort je le mérite, car je vous ? ai toujours voulu du bien durant ma vie, et toutes mes pensées étaient pour votre bonheur. Soyez heureux.

Heitif~nstadt, ce 6 octobre <802.

» LOMSVAM BEETHOVEN. »

m. p.

(L. S.)

A t'extérieur on lisait

Hcingenstadt, le 10 octobre 1802.

« Ainsi je te dis un triste adieu. Car la chère espérance qui m'* soutenait jusqu'ici m'abandonne comp!etement elle est de? ~échee comme les tcuiMes d'automne qui tombent et se tMtrissent. Je m'eu vais de ce monde dans le même état que j'y suis venu seulement !c courage qui animait mes beaux jours a disparu. x 0 providence faites luire pour moi au moins un scutjourdejoif pure depuis longtemps la véritable joie m'est inconnue. Quand donc o Divinité pourrai-)c la ressentir dans le Temple de la nature ? Jamais î Oh non. ce serait trop dur tW~ /<1&!t!~ CAttt~M lire <~M~ <M~ <HPt'< e< <t ea~cM~. »

Le nom du second frère manque dans cet écrit on n'eu connaît pas la raison. Serait-ce parte que, dan~ ce temps-ta, on croyait remarqut'r moins d'aucenon ch<~ Beethovfn pour ce dernier. Mais < c n'<'st ici qu'une conjecture. <~)~ndant!'t!'Mgn<*mcnttteHt~thoYeM pour cet aut)~* t~cre augmentait avec tes amtct's. Cedernier se rendait peu di~ne du nom ce!~brp qu'it portait, par ses prétentions et sa manie df s'enr<chu'. Il a~ait ttUttefois ht: traita cara< tert~tiques de ia tamith* df tt~thoven.


18K~a. Comme nous t'avons remarqua. le grand compositeur fut cmpectté, par sa maladie, de déployer toute la fécondité de son génie. Mais, Fe~ecution de l'oratorio de Christ aM Mt&M< <<es MttMfs, qui eut lieu le 8 avril ~80S, prouva qu'il était néanmoins capable de mettre au jour de nouveaux travaux et de donner à soit inspiration un neuve! essor. Déjà, en ~8(M, les plans de cet ouvrage avaient été jetés sur !e papier pendant bon séjour au viMage de Hetzendorf. Lui-même montrait encore, en i8~, un endroit isolé sous les ombrages du jardin de Schoenbmnn, où ce travail rommença. C'était un chêne onrant un siège commode entre deux branches, a la hauteur de deux p!ed~ du so!.

La C<<?eM<! de J!<<Hp?ty, dan&son n"89, de cette année, parle ainsi de la première exécution du C<u'M< ait MOM~ d~s OK<tC~ « Cet ouvrage connrme mon ancien jugement, que Beethoven amènera dans la musique une aussi grande révolution qu'avant lui Mozart. B marche dê~ à grande pas vers le but. » L'auteur de cet article donne le nom d'Oratorio à l'ouvrage, et assure qu'i! obtint un succès extraordinaire à sa première .'pparition. Les autres crititlues rappeMent pourtant c Cantate et c'est ainsi qu'H doit être nommé. U faudrait connattre son nom authentique, car un changement de titre est arrive plus tard & un autre ouvrage le con-

certo en < était intitulé d'abord CoHcey~we a, et c'est contre la volonté positive de l'auteur qu'on a changé son titre primitif. Tou{ours est-M que tes jugements des hommes compétente ct l'appréciation plus OM moins juste d'une œuvre au~ie!evee allaient leur tMin, suis que l'on s!gn<dat de détànts dans FensemMe ou dans quelque partie de Forator!o. Cependant, un critique de Vienne s'écrie, dans le 44~ numéro de la C<ncMe Mtottca~e Mn'tWMÏ~e Dans t'interet de la vérité, nous sommes obUges de contredire notre confrère; la cantate de Beethoven n'a point réussi. Le compositeur était de cet avis il déclarait, ~ns réserve, avoir écrit les parties de chant dans le système du tneâtre, & la manière moderne. Le long retard apporté dans la publication de cette œuvre (parue seutempMt <'n iMO), nous connrme dans l'idée que fauteur n'en «ait pas comptetenM'M satisMt, et qu'il y avait entrepris d'importants chaHgftncnk.

Ban~ cette année, BeettMven publia les <Mnres suivantes pour jMan't trois Sonates p~ur piano et viohMt ~MUf~ 3< <r'M<* Sonates pour piano }:eut (u'uvre 3i), de plus, quinze Variations avec une fttRuc ~pu~w 38 La première de!' trois Sonates, en TM~ettf, fut


trés-sévéremcm jugée peu la critique de Leipzig. H y ~t dit qu'elle n'était point digne de Beethoven. Par contre, tes quinze Tarïations sont considérée:: comme un ouvrage t~ma~MaNe. On y trouve aussi, rclativcmentat'exécution de chaque variation, mie explication qu'aucun pianiste ne doit ignorer. Lu éditeur de musique, qui ferait connaître un choix des jugements de h C«?c<~ sur tes mnvres de Beethoven, rendrait service aux amateurs de piano. Un grand nombre de ces jugements seraient comme un enseignement qui aiderait à mieux comprendre le style de chaque ouvrage et à en rendre l'exécution int~'igibtc. Réunis dans un petit format, ils seraient acccssiMcsa tout te~ monde, tandis qw, di~pfMés <tans une conection de ~3 années, ils sont comme perdus pour les pianistes. On peut juger de leur mérite par les c\traits que nous en avons donnés, Us appartiennent, en quelque sorte, à l'histoire du grand maître, et ne peuvent pas en être séparé:

Je me trouve maintenant en face d'un incident dont l'époque a été trés-difncite à fixer. Ce serait une histoire trés-agréabte à décrtre, si l'on n'était pas souvent aux prises avec tes dates chronologiques et arrêté, dans la narration des faits, par ce mot ~MOMd? Ce n'est pas précisément dans les faits, ni dans leur existence que se trouvent tes obscurités. il n'est pBf non plus trè!< difnciie d'aborder la chose au fond mais la diftieuité consiste a donner avec précision le jour et l'année ou l'événement eut lieu. Celui qui écrit t'histnire des affaires d'Etat peut se servir des archives, pour tixcr avec exactitude tes dates dinërcntcs, et ces documents facilitent beaucoup la marche de son travail. Mais celui qui écrit la biographie d'un artiste, alors que les dates importantes ont déjà un deni-siécte d'existence et n!' se sont eonservét's que dans ta mémoire d'un petit nombre do contemporains, dont deux ou trois seulement ~mt en ~ic. celui-ci, disons-nous, se voit souvent enveloppé dans tin ti~u des contradictions, dont il ne peut sortir que par un mou~t'men! hardi ou par un heureux hasard. Ainsi, te n'est pas Fans pt'in<* que j'ai pu tixcr certaines dat<~ dans ta vie et tes travaux d<* Beethoven, t'ourédaireir tes faits dont il s'agit jt; du& faire un voyage a t'aris. lier connaissance a~ec Ctn'rubini, et chercher a trouver tes trace d'uno date qu<* je n'avais pu découvrir & Vienne.

Chet'ahuM et s& fcmme~ a Icm armée à Vienne, <'n t~S, entcndireut parler de cet événement, h'quct se set~it pa~é deux années plutôt. t.s attirmérent qu'à ffttc ~poquf, ttMtttOvpn a~it dét& pu


vaincre la passion profonde qu'it ressentit si vivement pour l'objet de ses premières amours. Xéanmoms, cette passion exerça une grande influence sur l'âme du compositeur; mais il taut la placer, d'après ces nouveaux indices, en 1803, et non en ~8(~6, comme cela a été imprimé dans mes premières éditions.

Xous avons vu, dans la première période, que Beethoven pariait, dans une de ses lettres au docteur Wegeler, d'une charmante jeune fille à laquelle U devait quelques moments de bonheur; mais celte enchanteresse qui apporta un heureux changement dans son âme troublée, lui causa ensuite d'anreux chagrins de cœur. Nous nous arr&terons ptus longtemps sur les circonstances qui se rattachent à cet amour. Dès qu'il en fut question dans les premières éditions de ce livre, les plumes françaises et allemandes s'emparèrent de ce sujet pour en taire l'objet de leurs élucubrations dans les feuilletons. 11 était une circonstance très tavorabie pour remplir leur but l'histoire du cœur du grand compositeur se trouvait liée avec i'admirabte sonate en w< $ MMMew, qu'où ne peut entendre sans être touché profondément. Le titre original porte <t ~Me MtadaMM~eKa coM~easo CtMtteMa C<~cc<«~<. » c'est h' nom de cette aimable jeune niio qui sut inspirer une page admirable à Beethoven. Cependant, on ne doit pas s'attendre à trouver ici quelque chose de plus circonstancié, que ce qui a été dit d'abord sur cet événement. n y a des circonstances délicates auxquelles on ne peut toucher par égard aux vivants. On ne sait donc pas si ce fut par le manque de Meute, ou par suite des intrigues du parti intéressé, que la jeune personne, oubliant son amant, épousa tout d'un coup le comte de Gallenberg, compositeur de ballets. On verra quelles furent les suites de cette rupture sur Famé ardente du maître; réduit au désespoir, il chercim des cotisolations dans l'amitié éprouvée et estimaMe, sous tous les rapports, de la comtesse Marie Erdœdy, dont on voit te nom sur les deux trios ~wre 70), et sur les sonates pour piano et viotoncettc (œuvre <<?), qui lui sont dédiées. Il alla passer quelque temps dans une de ses terres, & Jedtcrsét', dans la Marchtehh*. Etant ta. il dh'parMt un jour. La comtesse ie cmyaU parti pour tenue, torsttu'au bout <!& troi~ JOUR, ts professeur de musique Bruuchle, t'aperçut da'M une partie étoipnée du jardin du château. Un patata ~n~tempa le secret &ur cet incident, et re n'est ~uc ttucique~ auMéf~ apr~ Hue hideux personnes inté~~ées te contit'tvut aux amis de ueetho~cu, torsqMp te~ circoui.hmtfs de cet amum furcut nuMu'c: On fuppo~ait


que le malheureux avait voulu se laisser mourir de Mm tes amis de Beethoven remarquèrent que te compositeur témo~na, depuis, beaucoup d'attentions au professeur de musique.

L'événement de Jediersce servit de sujet a M. Scudo pour un article remarquable, publié en <8SO, dans la JteMM da DeMa'foKda, sous le titre a !~e .S<M<t<e e (<). A la demande de M. Scudo, de mi envoyer quelques détails inconnus, relativement à la sonate en «t $ wwetw, sur laquelle n travaillait je lui ns connattre cet incident qu'il présenta autrement, ne le trouvant pas peut-être assez romanesque pour son histoire.

Tout resigne que fut Beethoven, M ne renonçait pas cependant tout-a-tait au honneur conjugal, ainsi qu'on !e verra par la lettre suivante que nous donnons en tacsimite a la fin du volume. Datée de i8i? ou de <M8, elle est ainsi conçue: L'amour seulement oui l'amour seul peut nous donner une vie heureuse 1 0 Dieu accordez-le moi, laissez moi ennn trouver celle qui doit me MMermir dans la vertu et qui soit à moi. Baaden, le 27 juillet lorsque M. passait en voiture, elle semblait me regarder, »

L'ohtet de cet amour tardif de Beethoven, était parfaitement connu & l'auteur de ce nvre. N existe encore en ma possession deux lettres de Marie L. P.r, mariée plus ta)fd & 6ratz elles mrent adressées à Beethoven, en i8S8 et i8M. Cette dame était aussi joue que bien élevée.

Beethoven sentit pour eue, pendant pluieun années, une grande incMnation qu'eue n'ignorait p L'aveu qu'u en nt à Ghmaatasio del Rio, directeur d'un institut des jeunes garçons, ne pouvait concerner que cette personne. Cela se passait en Septembre i8M, et tous ces faits sont confirmés dans une publication récente (!??), qui renferme M lettres adressées par Beethoven à Cianastasht, accompagnées d'une notice de sa nue sur Mettre compositeur, dans laquelle on lit cette confession <* QuT! était mameureux en amour; que, depuis cinq ans, il aimait une personne, dont runion aurait fait le plus grand bonheur de sa vie; mais qu'ii y avait un'' imposs!MBté; que c'était presque UMeehiméMque d'y songer, tkpendant cela durait encore comme au premier jour; il n'avait encore trouvé nulle part tant <P~atw<Mtc. Maigre cela, il ne fit aucune déclaration, eae Me pouvait sottH' de am smc. s tt) CeMe thMtMnt? tMMt~tf Mt paMt* BMhthfMttt <!« ht M tatttoM tt tatT~UCt StBtt. par M. SM)b. 'MM<* <~ Mt~anor.'


Nous reviendrons, dans la troisième période, sur ces communications de M"* Gianastasio. Sa famitte m'était bien connue. J'ai appris, par hasard, de la bouche même du maître, d'autres détails sur ses amours de l'époque antérieure, détails qui méritent d'autant plus de croyance, qu'Us sont conOrmés par ses écrits. Le comte de Gattenberg passa plusieurs années en ttatie, avec sa femme et sa famille. n y écrivit la musique de quelques ballets pour les diBSrents théâtres. Mais, lorsque te fameux Barbaïa fit venir t'opéra italien à Vienne, au théâtre de la Porte de Carinthie, Cattenberg revint avec lui et fut chargé de la bibliothèque du théâtre. En i8Nt, Beethoven ayant besoin de ta partition de F!<M~, je fus chargé de la demander au comte. Celui-ci se permit, à cette occasion, sur le compte de Beethoven, des propos injurieux que je crus de mon devoir de faire connaître à ce dernier. Beethoven s'expliqua avec franchise sur ses amours de i803, non-seulement verbalement, mais aussi par écrit. Nous étant trouvés dans un endroit publie, où it ne voulait pas parler, il écrivit en français, et voici en quels termes. J'ai été son bienfaiteur invisible, j'agissais par d'autres. J~tats bien aimé t!*eMe e<pKM ~Me~MMOM MM~poMr. «o«p<K<WoM<ph<Mf son amant que moi, mais par elle, ~'o~fe««~ de MM tMts~e, e<~ hWM~M «H homme de bien, qui me dontMtt< !o MMtM de 500 ~<M~HS pour te MM<e~ F! était tM~OMM tMOa ennemi, c*~<K< jtatement la raMOM, que je ~Me tout le bien pos<<Me. Elle est t~e CMccMtMM. J?He ~<o<< !'dp<M<M de M ocoM< son woye~e en Ao! ~yWc~e A Vienne e!teete~e~at< wet pteMMtMt, "M~~e ta méprisais. Et si j'avais voulu donner ma vie avec toutes mes forces, elle serait devenue plus noble et meilleure. Beethoven P~ connaissait pas suMsamment la langue française; ce passage est mal écrit, et manque de clarté. Mais tout ceci doit sumre pour bien apprécier ces événements, et montre sous un jour favorable les sentiments de coeur de Beethoven. Aussi les assertions rendues publiques, de SeyMed et de Mes, sur son ccenr vide d'amour, ne prouvent rien, en présence de cette tendre et profonde sensibilité dont it a fait preuve. Trois autres lettres adressées à sa chère 6mnetta, d'!8 eaux de Hongrie, et dont je possède tes autographes, démontrent jusqu'àt'évidence que Beethoven était capable d'aimer vérMaotement.

A~<MM~ épeq~ appartiennent ces httres ? on t'ignore. Bttcnnc de Breuning tes trouva après la mort de Bcethov~, dans le tiroir secret d'une cassette. Avaient-ettes été renvoyées après la rupture


Je <8u3, ou avant? il n'e~ pas faeBe de le prouver, puisqu'on ne se doutait même pas dp tenr existence.

t

<[ Le 6 Juillet au matin.

» Mon ange, mon tout, mon mo! Quelques mots seulement aujourd'hui, et avec ton crayon' Mon logement n'est assuré que jusqu'à demain. Quelle indigne perte de tempst.. Mais pour* quoi ce protond chagrin, i& où la nécessité parie! Kotre amour peut-il exister autrement que par tes sacrifices et sans rien exiger y Peux-tu changer cela que tu ne sois tout-a-fait a moi, et moi » à toi Oh Dieu! regarde la belle Nature et calme ton âme ( ûber thM <Mt<ss~t<te), ~(twe qui doit ~M. !<*amour demande tout et e avec raison je fais ainsi avec toi, et tu peux )e faire avec moi. Seulement, tu oubMes facilement que je dois vivre pour moi et ? pour toi. Si nous étions unis pour toujours, nous ne souiMnons » plus autant. Mon voyage a été terrible. Je ne suis arrivé ici qu'hier, à quatt~ heures du matin; les chevaux manquaient. ? A la dernière station, il fallut voyager la nuit la peur m'a pris en traversant une forêt, mais cela n'a fait que m'irriter, et j'étais » dans mon tort. La voiture ayant cassé dans un chemin imprati» caNe, on fut obligé de la tirer avec quatre chevaux. Le prince » Esterhazy eut ie même sort sur une autre route; MafaMu mettre » huit chevaux à sa voiture. Me voila plus content c'est ce qui » arrive toujours quand je puis surmonter heureusement un » obstacle. Maintenant, passons vite au plus intime (KOMMMMn!). » Nous nous reverrons bientôt. Aujourd'hui je ne puis te commua niquer les remarques que j'ai taitcs depuis quelques jours sur a ma vie. Si nos cœurs étaient toujours l'un près de l'autre, je » n'aurais rien & désirer le mien a mille choses & te dire. Ait il » y a des moments ou la langue ne sutïit pas. Amuse-toi, mais B sois Mèh*, cher trésor, mon tout L<' reste nous sera envoyé » par le ciei Dieu nous donnera ce qui doit être, et cela sera. » Ton ndète.

LMMKM.. ?


11

» Lundi soir, 6 Juillet.

» Tu sounres, chère amie! J'apprends seulement â présent que & les lettres doivent être mises de grand matin à la poste. Tu » sonurcs, être chéri, mais tu es partout où je suis, et, & nous » deux, nous armerons & vivre toujours ensemble. Queue vie ce » serait sans toi Poursuivi par la bonté des hommes que je crois » mériter si peu, et que je voudrais mériter en enet L'abaissement » des hommes par les hommes me fait souffrir, et, lorsque je me » considère dans mes rapports avec l'univers, je me demande » que suis-je? qu'est-il celui qu'on appelle le plus ~wtd? y a » cependant quelque chose de divin chez les hommes. Quelque » ardemment que tu m'aimes, je t'aime encore davantage. Pour» tant, ne me cache non Bonne nuit! Je vais me coucher, en ma » qualité de baigneur. 0 Dieu, si près et si loin de toi N'est-ce pas a un édifice céleste que notre amour, aussi solide que le nrmament »

tU

< Mardi matin, 7 Juillet.

Dé~, de mon lit, mes pensées s'élancent vers toi, mon im» mortelle bien aimée tantôt gaiement, tantôt tristement, en » attendant que le sort veuille nous exaucer. Je ne veux vivre » désormais qu'avec toi, et pas autrement. Je suis décidé à mener » une vie errante, jusqu'au moment ou je pourrai voler dans tes » bras, m'asseoir à ton foyer, et laisser envoler ensuite nos deux » âmes dans l'empire des esprits. Cela doit être ainsi il faut te » préparer; tu connais ma ndélité; jamais une autre ne possédera » mon cœur, jamais, jamais. 0 Dieu, pourquoi doit-on s'éloigner » quand on aime tant. Pourtant, ma ~ie, telle qu'elle est à présent, » est bien misérable. Ton amour me rend le plus heureux et le b plus malheureux <'n mémo temps. A mon âge, j'aurais besoin d'ttnc vîc plus MmRMMtf et plus égate. Mats peut-elle exister dans » nos rapports! Sois tranquille en examinant avec calme no!r<* existence, nous arriverons à ce but, de vivre ensemble. Je te


désire avec larmes, ma vie, mon tout Sois heureuse Aimemoi toujours, et n'oublie jamais le coeur le plus ndète de (<). » Ton bien aimé,

» LODWM. N

1804. Cette année vit paraître la seconde symphonie en t~ Mte~eMf, et, en même temps, le concerto de piano en M< mineur (dans les concerts d'Augarten, du mois de Juillet). n s'écouta au moins un espace de quatre années entre la première exécution de la symphonie en M< tM<~eMt' et la nouvelle, assez longtemps pour que la puissance créatrice de Beethoven prit une route a pari en s'émancipant du style de Mozart. C'est ce dont on s'aperçoit dans la symphonie en ainsi que dans beaucoup d'ouvrages de musique de chambre de cette époque, ou l'on voit poindre cette émancipation. On remarque aussi des qualités distinctives dans la mélodie et dans la période musicale, dans la sonate (œuvre 2), en fa MWMM~ dans l'adagio, en<MtMc~Mt~ de la troisième sonate du même ouvrage plus loin, dans la sonate en mi tMO~eMf (op. 7). Mais cette manière est plus décidée dans les sonates en ut mineur, et en MM~ew (op. i0), par l'unité et la liaison des idées caractéristiques elle t'est, surtout, dans la sonate pathétique. B ne faut pas oublier les six quatuors (œuvre <8), qui sont libres de réminiscences de son premier style, et qui portent déjà le cachet du génie, comme s'ils appartenaient aux productions des années suivantes.

Parmi les appréciations de cette époque, il faut citer particuliè- rement l'article critique de la Gazette WMStcote MM<Mvad!e, dont l'auteur était fortement prévenu contre la manièEe de Mozart. B s'exprime ainsi sur la symphonie en ré C'est une œuvre pleine d'idées neuves et originales, d'une grande puissance, d'une instrumentation pleine d'âme, et d'une savante exécution, qui gagnerait, sans doute, par d'heureuses coupures, et par le sacrince de quelques modulations bizarres. ~ar contre, le nouveau concerto de piano, est compté parmi te? t<lus belles compositions de Beethoven. rehaussé encore par le jeu lié et expressif de Ferd. Mes. Dans un autre article du même jour* (T** année), on donne une analyse

tt)VeM<eKM~Mte,Mattpttt: 00 ..0 q-O' _0 00 o-

<tBn'MtpMdephNeMmttMnhemrMtttte)rte,<t'M ceMdBtteMtpOMqatttMwnMM tem maiMn, <mb par mt M<<<M amern. Us Mnt le dtMtpe~ de t<oM MMtem. h~e de teoM Mb;'nab,eax<eot<MnMîMeM tonte tMtBMM. «


complète de ce concerto, recommandé comme une étude profonde aux artistes qui aspirent à la perfection. Cet article est plutôt un traité savant qu'une critique.

En ouvrages publiés, c'est une année des plus pauvres. La musique du ballet de PyowM<Me~ arrangée pour le quatuor d'instruments à cordes, parut chez Ariaria. B est à remarquer que le numéro d'ordre de cette composition indique l'œuvrc 43, tandis que l'arrangement de piano, publié par Cappi, était marqué œuvre 8i. Ce dernier numéro parait être le vrai, d'après l'époque de la composition de Fourrage. Ainsi le numéro d'ordre 43, indiqué plus tard dans les catalogues, n'est point exact.

n

En suivant l'ordre chronologique des événements, et en étudiant leurs causes, nous rencontrons, pour la première fois, une circonstance particulière d'un genre abstrait, car elle appartient moins au domaine musical qu'aux événements politiques. D faut pourtant nous nabituer, peu à peu, à voir notre compositeur sur ce terrain tout-à-fait étranger à sa sphère d'activité, mais vers lequel il se sentait attiré malgré lui. L'ambassade de France à la cour de yiennc était alors occupée par le général Bernadotte, plus tard roi de Suède. Dans ses salons, ouverts aux notabilités de tous les Etats, parut aussi Beethoven comme grand admirateur du premier consul de la République Française. Le général Bernadotte eût le premier l'idée d'une oeuvre musicale pour célébrer la gloire du t~éros du siècle! D engagea Beethoven à écrire une symphonie, et bientôt après, cette pensée devenait une realité; car le grand maître, cédant à ses convictions politiques, enrichit le monde musical desa<[SMt~MMtenMc<t~(i).

L'admiration de Beethoven pour le général Bonaparte tenaH nonseulement aux nombreuses victoires remportées&Ia tête de grandes armées, mais encore à l'homme extraordinaire qui avait su, de sa

t~ pmotMte pHNte <~ tette cempostttM) apparient ethctbetMnt an g<n<M) BenM-

<M<e; t'Mtew de eet tetit a'm Ht MMtt de ta boMhe de BM~eren, t t'ettMtM ~'onc teMft '<KneepMM<m)Mt<eSoMeeNiN3.tKhmtMMM<tueM~ntMptMe.


main puissante, rétablir l'ordre en peu d'années, après le chaos révolutionnaire. Ma! oc qui augmentait encore tes sympathies de Beethoven pour le premier consul, c'est que le nouvel ordre de choses reposait sur les principes républicains, vers lesquels il se sentait entraîne, étant grand partisan de la liberté illimitée et de l'indépendance nationale. Ce penchant pour tes Etats libres, nourri par les lectures des auteurs grecs, comme Plutarque et Platon. trouvait un aliment dans la nouvelle République française, qui ne l'était pourtant que de nom

Goethe dit « Toutes les téte~ pratiques cherchent à donner de la torcc au monde. Touf tes penseurs voûtent que la majorité gouverne. a Beethoven le voulait aussi il voulait la hiérarchie pour chaque Etat régulier sur une échelle proportionnée, applicable d'après la théorie de Platon, au gouvernement d'un Etat. Il voulait aussi pour la France le régime de la pluralité des voi~, et il espérait que Kapoléon Bonaparte t'établirait d'après les principes de Ptaton, avec quelques modifications, et jetterait, par là, les fondements du bonheur universel du genre humain. Mais ne peut-on pas admettre une raison plus solide aux vues politiques et aux eiïbrts de Beethoven.

En sa qualité de ~en~Mt' et d'ami de l'humanité, ne cherchait-il pas aussi à améliorer le monde politique et le monde moral dans l'intérêt de son état et de celui de ses confrères. La position sociale des artistes à cette époque rend cette déduction vraisemblable. La critique a jugé sévèrement ce passage dans la première édition de mon livre, peut-être par la raison que je n'ai pas assez motivé cet incident ou parce que la mémoire du juge ne lui retraçait pas assez fidèlement les bases de la législation de Platon. Dernièrement, un des critiques de l'ouvrage de M. Ulibischeff, intitulé a Beet~ûMM, ses Cyttt~tes et ses Glossateurs, émit l'opinion suivante dans la Gazette <f~M~bcM~ (Juin 1887)

a Beethoven préférait la république de Platon à toutes les autres, » parce qu'elle était basée sur la communauté des biens et des » femmes, et que les artistes en étaient bannis. Cela se conçoit plus » duËcilement que le républicanisme honnête de Beethoven qui » lisait tous les bons poètes allemands et anglais, comme Goethe, » Schiller, Schakspeare, etc., indépendamment des auteurs grecs; » JepItM, Ïa G'o~RetM~sBoM~ était soN occupation dp tocs les » jours. Comment cela s'accorde-t-il avec la République de » Platon ( page 69 ).


L'auteur de cet article n'avait pas non plus dans la témoin' le vrai état des choses n'a fait que transcrire Platon. d'après le McttOHtMtt'e de la coMtwsftMon, de BrocMtaus, on t'en trouve des passages ayant rapport avec la StH/btoa e<'otcft et pouvant servir d'éclaircissement an sujet en question. L'objet, dé}a intéressant par tui-méme, gagne encore par ses rapports avec tes croyance politiques de Beethoven. J'ai devant mes yeux !a traduction a!temande de la népMbmnte, par F. ScMe!ermacher, qui servit pour les études de Beethoven. Il est à remarquor que toute cette théorie est en forme d'entretiens entre Soo'M~, ~!«M&OH et ?%<'<!s~tM<!chM. Platon n'avait point en vne le bannissement des arts de son Etat. Il von!ait scutement les pnrilier en les soumettant à une inspection, espèce de ceMMt'e instituée à cet effet. Platon s'exprime ainsi sur ce sujet, an commencement dn troisième nvre, en parlant des Dieux

a. Ce <M'i!s entendaient dans leur enfance, et nn'Ms ne devaient w pas entendre Puis il ajoute « Xous devons aussi diriger ceux » qui racontent <tes faits historiques d'après Homère et d'autres » poètes. Ne soyons pas facttés qu'on les retranche, comme trop < poétiques, JI serait peu convenable de les faire entendre aux jeunes gens. Ceu\ doivent avoir des idées justes sur tout et a craindre davantage la servitude que la mort.

En continuant l'examen des arts, Platon arrive à parier plus au long du chant et de l'accompagnement. C'est un chapitre savant et très-attrayant ure pour tes amis de la musique.

Après avoir cité, parmi tes quinze modes de l'ancien système le mode Ionien (i) et le mode Lydien (2) comme mineurs, puis encore le Dorien (3) et le mode Phrygien (4), Platon donne de ces derniers la description caractéristique suivante

II faut conserver ces modes, dont tes sons et les syllabes repré» scntent converablement tes opérations guerrières. Leur expression mate soutient la valeur de nos soldais, lorsqu'ils sont matheureux, Messes ou découragés. Le mode Dorien a été inventé pour stimuler le courage des guerriers. Mais il y a un autre ton, w le mode Phrygien, d'un caractère paisible et religieux, qui peint T admirables eut la tranquillité de famé. Ce mode exprime non la ~t~ete&dM. d..

(9) Le ton de M MM M t

(3) Le ton de M sans FA ni tr.

(4) Le ton de m MM tA en montant, ni en descendant. Mais a~et une petite shte et «ne petite septième.


w violence, mais une commode activité, soit qu'il s'adresse à Dieu par les prières, soit qu'il cherche à persuader tes hommes par l'exhortation et par l'instruction. »

Plus loin, Platon recherche quels seraient les instruments qui pourraient convenir à sa République. H prohibe la harpe et les eimhalc!. cause de leurs cordes nombreuses. La flûte est bannie également mais la lyre et la cithare sont maintenues pour la ville. Dans les campagnes, les bergers auront une espèce de pipeau. Pour la mesure et son emploi, Platon montro de l'incertitude. Il dit, & la page <M a Qu'il y a trois sortes de mesures qui composent a tous les mouvements, comme il y a quatre modes qui renferment a tous les tons.

Nous devons aussi, continue Platon, diriger les poètes et les obliger a exprimer de bons sentiments dans leurs poésies, dans tcsquettes on ne doit pas tolérer tout ce qui est malfaisant, ignoble ou malséant. (!) w

Après cet aperçu sur un des sages de la Grèce, reprenons le ni de notre narration et revenons aux événements relatifs a la sym- phonie héroïque.

Une copie nette de la partition, avec la dédicace au premier Consul de la République française, consistant en ces deux mots JvojpoMo~ Bonaparte, devait être remise au général Bernadotte pour être envoyée à Paris, lorsque la nouvelle vint à Vienne que Napoléon Bonaparte s'était fait proclamer Empereur des Français Cette nouvctte fut apportée à Beethoven par le prince Lichnowski et Ferd. Ries. A peine t'a-t-it entendue, qu'il saisit la partition avec colère, arracha la feuille du titre et ta jeta par terre au milieu d'imprécations contre le nouveau tyran c'est ainsi qu' appelait l'Empereur Napoléon.

En considérant qu'il exisia't alors un grand étoignement entre la capitale d'Autriche et celle de France, on concevra facilement que l'élévation au trône de Napoléon nt d'autant plus d'enet à Vienne. qu'on ne connaissait pas encore le plébiscite qui précéda cet acte solennel. Du reste, il s'effectua avec autant d'empressement que celui de 48 ans plus tard.

Ce ne fut que longtemps après que ta colère sainte de notre compositeur-démocrate se catma, grâce à l'influence de ses amis, qui réussirent à le rendre aux contemplations tranquilles de son art. D (t)~MM<'MptMMmeN~<'<b)rt~<~t~<ebB~<ePh<on.~<p~ N**eMMTMM.BeeMM~ea)''<TtKpM~Mee!MmaHt«MM)rtemtthee. w.<t.«<<; J


fit une concession moyennant laquelle l'oeuvre nouvelle porterait le MM de Stn~!w<ft e~ttfxt, avec cette devise P<~ ~a<~Mwe « «we~~c <yMM ~MtK M<w<<~ C'est sous ce titre que cette magnifique composition reçut la publicité, deux ans après l'événement. Mais son admiration pour Napoléon était finie elle se changea en haine ouverte a peine la tin tragique de l'empereur à SainteHélène put-elle réconcilier Beethoven avec lui. On croit reco:mattre dans cet acharnement la haine héréditaire et caractéristique du peuple Néerlandais.–Car il n'hésita jamaisà montrer du sarcasme dans ses manifestations à propos des circonstances politiques on alla même jusque dire qu'il avait compose une musique buries<me sur la fatale catastrophe, notamment dans la marche funèbre de la symphonie héroïque. n aurait poussé t'attusioM même plus loin lorsqu'il lit briller réfoHe de f espérance dans le motif du milieu, en M< Mt~Mt', pour peindre le retour de Napoléon en i8iS, ainsi que l'énergique résolution du héros pour résister à son sort fatal, jusqu'au moment où, plein de résignation, il disparaît de la scène du monde et descend dans la tombe pour revivre dans l'immortalité. Si nous mentionnons ceci, ce n'est pas sans faire observer que nous ne parlons que de ce qu'on peut exprimer par voie d'interprétation générale et non par l'exposition même du sn{et, comme l'entendent les commentateurs de Beethoven. Celui-ci s'était énergiquement prononcé contre un tel procédé dans sa musique comme dans celle des autres; il en a été déjà question ailleurs et nous nous proposons de revenir sur ce sujet. M n'a jamais oublié de se servir de l'interprétation, quelquefois jetée en courant, quelquefois pénétrant plus avant dans le sujet, quand l'occasion s'en présentait, comme, par exemple, en matière politique. C'estainsi que dans la ~c~che j~MHët~e on trouvait quelques indications en rapport avec la haute personnmcation de l'homme célèbre. Des esprits ingénieux tt sarcastiques, comme notre compositeur, peuvent souvent laisser tomber des manifestations caractéristiques concernant l'objet, sans les indiquer ostensiblement au public, car cela pourrait amener de fâcheuses conséquences. C'est dans ce sens qu'il faut considérer les manifestations de Beethoven. 1805. Cette année doit être regardée comme la plus féconde par rapport à l'activité créatrice de Beethoven~ elle mt signalée aussi par des manifestations importantes.

Dé}à, en janvier, la symphonie héroïque fut exécutée pour la


première fois, pré~'édée de celle en M< Mt<~e«t. Cette adaiiralde tomposition.dont on connaissait la destination primitive, éveilla l'attention du public. Yoici en quels termes ta Gazette tMMs<co)~ MHtperse~ en parie dans sa 7*~ année.

« Cette longue et difficile composition est proprement une fantaisie bien développée, pleine d'idées hardies et t-auvages. Elle abonde est belles parties, dans lesquelles on reconnaK la hardiesse et le talent du génie créateur de Beethoven, génie qui semble se perdre parfois dans les irrégularités. comme fritiqne, j'appartiens certainement aux admirateurs sincères du grand mattre. mais je dois convenir que, dans ce travail, l'auteur abuse souvent des duretés et des bizarreries ces défauts en rendent rctndc dif<icMe et font que l'unité est perdue. ? Cet article est suivi d'un éioge pompeu\ d'une symphonie d'Antoine Ebcr! (t), que l'on oppose à t'FMïco. Par là on donne à comprendre à notre mattre, dans quel style il devrait composer.

Après une seconde exécution de la symphonie héroïque, sous la direction de l'auteur, le même critique s'exprime ainsi. « En effet, ce nouveau et hardi travail de Beethoven, renferme de grandes et boues idées, comme on devait en attendre du génie puissant du compositeur qui y déploie une grande force de conception. Mais, cette symphonie gagnerait beaucoup en lumière, clarté et unité, si l'auteur voulait se résoudre à y faire quctques coupures, attendu qu'eue dure une heure.

» Ainsi, il y a une marche funèbre au lieu d'sndante. Cette marche, en MfHttMeMf, est traitée en fugue; chaque entrée, fuguée, prolongée indénniment, amène du trouble et échappe souvent à l'attention la mieux soulenue, même après de nombreuses auditions. Cela doit choquer les connaisseurs les moins prévenus, et il s'en faut de beaucoup que cette symphonie soit généralement goûtée. »

On voit, par ce compte-rendu, quels rudes combats la symphonie héroïque avait à soutenir à Vienne. Or, ces combats se renouvelaient partout où l'ouvrage apparaissait pour la première fois. 11 s'attira aussi de fréquentes attaques de la part des vieux professeurs les preuves n'en manquent pas. Parmi ceu~ qui étaient les tt) AntehM Nbe~, en nM A Vtennc, y meaMt en 1SM. H <MM m) des pins f<tèb)rM pianistes et <'e<npMt<ems. B a passé beaucoup d'aon~M à Saint-MteMtxuttg i) y th et~eatM M iM~Ttmt de Haydn, pemr ta ptemtêM fois. En MW,tt teinta VtemM etoe montra MBMne tt" that thn~Mttt de Bet<hov)tt. dans t<M fempesMoas poM)' piano et orthestre. De tout pcb. rien c'a MX~ece â son auteur.


plus scandasses, il faut compter Monys Weber, directeur du Conservatoire de Prague, Aussi, plus tard, lorsque tous ces combats furent terminés et que l'avantage re<-ta & l'ouvrage, Beethoven aimait à raconter, en plaisantant, comme quoi, du rivant de Mouys Weber, la symphonie héroïque avait été déclarée ouvrage contraire aux Hacem~, au Conservatoire de Pt~gue. Aussi, ce n'est qu'au commencement de la 40" année de son existence, que cette symphonie fut exécutée pour la première fois à Prague. Le \ieux directeur du Conservatoire n'était plus de ce monde. Énervé par tes dissonances de Beethoven, il tomba en dissolution à !'age de 70 ans. Tout cela montre les diCerentes phrases de la destinée de cette œuvre où le ~énie du grand maure apparaît dans toute son originalité.

« Aber Mch mœ~e Erw&b)M)Mwerthes folgen, »

Mais, ce qui a soulevé le plus d'opposition, indépendamment du trop grand développement des morceaux, du travail fugué dans la marche et l'emploi des dissonances, c'est l'apparition dans le quatrième morceau de la mélodie suivante

qu'on se rappel !t bien avoir entendue dans le final du ballet de P~Mtet~e. Les critiques demandèrent comment la même mélodie pouvait servir à faire danser e!, en même temps, à célébrer la gloire d'un héros Ouehme temps avant, cette mélodie avait été publiée dans un recueil de contredanses~). Plus tard, elle senit de thème aux variations (oeuvre 3S). L'emptoi d'une mélodie dans la même forme, mais dans une situation différente, se tronre rarement dans les œuvres de Beethoven. Un cas semblable se rencontre cependant encore pour le menuet du septuor (œuvre 90), bien que dans un autre ton le susdit menuet se retrouve dans la sonate (œuvre 49), en s< tandis qu'u a été d'abord donné en MM*; mais c'est toujours comme menuet et il egt plus travan!é dans la sonate, ce «) Le cmnpMhew n-cotmut tui-ttM'me une longueur h. t~e A sa symphonie. Ausa témoignet-il !e désir, ~M one observation, que eette composition Mtt ettcatte aa eommeneetMM d'un ee~wt, ae'KpM'tafa~w ~MNMttteMM <tea<Nse)MNt MBbt ac roBvMgp. Bastc të6))M Présent, cette etMM~athm n'a pas <h' Mhon d'~t~. attendu que la ~mphenie est admirée et comptée par toe).


qui ne permet aucune comparaison avec le cas précité. Cette sonate appartient à ses premières compositions, ayant été publiée en <808. n s'en mit que !e menuet en Msait partie avant d'avoir été placé dans le septuor.

Parmi les excellents ouvrages qui virent le jour en cette année, il faut compter la sonate avec violon, en wtneMf (œuvre 47), et la grande sonate, en ut majeur (œuvre ?). La première est écrite pour un piano de cinq octaves, jusqu'au so!, sur la quatrième petite ligne, tes autres jusqu'au fa seulement.

Cette célèbre sonate, en la, était d'abord destinée à un capitaine de la marine américaine, du nom de Bridgetower. Ce capitaine avait longtemps séjourne à Vienne, H s'était lié avec Beethoven et jouait bien du violon. Mais l'apparition à Vienne de Rodolphe Kreutzer, un des fondateurs de l'école de violon en France, décida Beethoven à lui dédier cette œuvre.

La critique de cette sonate, insérée dans la T" année de la Gazette ttMMtcote wMtMrseHe, appartient, sans contredit, aux plus curieuses dont la musique de Beethoven ait été l'objet. On y lit entre autre choses: a D m'est impossible de déduire la valeur intrinsèque de cette œuvre les paroles sont insuffisantes pour la caractériser < erit <tMM <MC~MM ~oHo. J'ai essayé avec les égards dus au compositeur et à la composition, de rendre la marche des idées compréhensible, de les présenter d'une manière claire. J'ai écrit une feuille sur le premier P~o seulement, mais je veux en priver les lecteurs de la Gazette wMsicote. w On comprend que de pareilles attaques devaient être bien pénibles pour Beethoven, à moins de supposer qu'il eut déjà le cœur d'acier ou de glace à cette époque, ce qui n'est pas admissible, car on sait qu'il ressentait vivement les critiques injustes, surtout en voyant que la légion d'antagonistes poussait des cris de joie à chaque nouvelle attaque contre lui.

Dans la seconde moitié de juillet i80S, Cheruhini vint à Vienne avec sa femme pour écrire un nouvel opéra pour le théâtre eM der WÏe~ (FaHM~), représenté le 2S février de l'année suivante. En même temps, le célèbre compositeur dirigea les représentations de son Porteur d'eau, qui fut reçu avec enthousiasme du public. Il y fit quelques corrections et rectMia les mouvements, notamment dans l'ouverture dont l'aBegro, pris plus lentement, gagna en

darté.

D a été déj& dit en passant, que l'auteur de ce livre avait eu


l'avantage de cultiver la connaissance de M. et de M"" Cherubini, pendant son séjour à Paris, en i84i-49. D va sans dire qu'il a été souvent question de Vienne et de Beethoven dans nos entretiens. M** ChêruMni, qui avait tenu le journal de son voyage à Vienne, me fit connaître plusieurs circonstances intéressantes relatives au grand maître. n parait que cette dame s'était prononcée alors avec une vivacité juvénile contre les critiques un peu trop sévères de son mari sur le compte de Beethoven. Ce dernier ne se comportait pas toujours d'une manière irréprochable, mais M*" Chérubin! le détendait avec une certaine sympathie. Son mari avait donné à Beethoven le surnom de BfMa~e~ il entendait le caractériser par ce mot, en répétant souvent < ~<< <<t9<M<M &<T«!gMe. C'est ainsi qu'il résumait son jugement sur Beethoven et motivait ses critiques sur sa manière d'écrire. Sa femme m'ayant demandé un jour l'autographe de Beethoven Chéruhini ne put retenir un sourire sardonique que la conformation de sa bouche rendait plein de net et peu bienveillant. On peut se faire une idée de ta manière dont ce maître appréciait alors les compositeurs de l'Allemagne par son opinion sur « fMeKo. a B témoignait peu d'intérêt à cette grande manifestation du génie allemand.

C'est dans l'automne de i84i, que le célèbre Cramer vint de Londres à Paris dans l'intention d'y faire un long séjour. J'ai fait sa connaissance par J. Rosenheim dans l'espérance d'apprendre de lui des détails peu connus sur ses relations avec Beethoven, avec lequel il pass~a l'hiver de 1799 à 1800, à Vienne. Cramer était alors fort lié avec notre compositeur, et comme il venait sans cesse chez Chérubini en ami de la maison, j'eus l'occasion de l'y rencontrer plusieurs fois pendant cet hiver. Nous parlions naturellement beaucoup de Vienne et de Beethoven, passant en revue les souvenirs d'autrefois. C'était une bonne fortune pour moi, d'entendre ces deux grands artistes échanger leurs opinions et leurs jugements sur Beethoven. Ils différaient cependant essentiellement dans leurs appréciations. Chérubini, tout en rendant justice au génie transcendant de Beethoven, ne l'aimait pas; tandis que Cramer lui conserva un véritable culte. Malgré cela, l'ensemble de leurs observations avait pour moi une importance extrême, car il se rapportait à une époque dé}à éloignée sur laquelle les données exactes manquaient ou étaient pleines de contradictions. C'est & Cramer et à son vif intérêt pour Beethoven que je dois les communications les plus importantes.


Mes observations portaient surtout sur deux points principaux sur to talent de pia~o de Beethoven, et sur sa manière d'être dans le monde. J'ai laissé le reste au basant qui, en effet, amena souvent ce que je désirais le plus (1).

Chérubini et Cramer, qui connurent Beethoven comme pianiste dans son bon temps, étaient parfaitement d'accord sur son immense talent sur le piano. Dans l'improvisation, il n'avait point d'égal, ainsi que cela a été de~a constaté. Xous reviendrons encore sur ce sujet dans la partie musicale de ce tivre, ou il sera question de Beethoven comme exécutant. Au point de vue social, M"' Chérubini et Cramer furent du même avis, ce qui donna un nouvel intérêt aux débats. Tous les deux affirmaient aussi que le grand compositeur était très-réservé dans un cercle mélangé; souvent it montrait de la raideur et beaucoup d'orgueil avec les artistes. Dans un cercle intime, il était drôle, très en train, et parfois même bavant il aimait à se laisser aller aux lions mots sur tous les arts. Dans les questions politiques et tes jugements sociaux, il manquait de sagacité. Tous les deux convenaient aussi qu'il était très-maladroit pour saisir les objets. Les tasses les verres, etc., lui échappaient des mains, à quoi CbénuMni répondait chaque fois par son refrain <f D était toujours brusque »

Ainsi les données, communiquées par M"* Chérubin! et Cramer, connrmèrent en général tout ce que j'avais entendu dire sur la tenue de Beethoven par ses anciens amis. Quant aux déclarations de "erd. Ries, qui avaient excité quelque étonncment dans le monde musical, elles étaiect déjà connues de J. B. Cramer à son arrivée à Pans, en 1841. Ce grand artiste les combattait avec énergie et me donna des renseignements exacts sur le caractère extraordinaire du jeune Ries, qui n'avait pas encore toute sa maturité, et dont on doit déplorer la publication pleine de colère et de mauvaise humeur. C'est à son espièglerie et à certaines paroles proférées avec malice qu'on peut attribuer le caractère irascible de son maître, que Ries a peint à son désavantage.

C'est en considération de ces dissensions fâcheuses entre le maître et Félève, qu'on peut pardonner à F. Ries d'avoir représenté Beethoven avec toute sa rudesse. ("<'st autant de tache à sa ti) U est néeeMaiM de faire remarquer M, que tes ré~tttats de ma eometMtton avec CheMbM et M femme, ne pouvaient être publiés dans le supplément de la première édition de <et<OKM)!e, car t'est amtout à mon seeemd voyage à Pati~ en 184!, pendant !a pftseMe j.-B. Cramer dus cette eapitale, quai aeqatKnt plus de Mtenr historique.


notice biographique, qu'on ne peut plus citer comme autorité, à moins <~t'on n'en fasse dispatiMtre les exagérations (i). Une autre circonstance que j'appris tors de ma tournée à Paris, et qui mérite d'avoir sa place ici, concerne les rotations sociales de Beethoven, sujet sur lequel le jugement des dames doit avoir la priorité. Cette circonstance se rattache à l'appréciation do la société de Vienne, dans les salons de la haute votée, par M' Chérubini. En sa qualité de parisienne, femme d'esprit, elle considérait le grand monde de Vienne, principalement la société des dames, au point de vue de l'égalité républicaine qui se mourait alors en France. Une peut être question d'établir une comparaison entre cette dernière et les rapports de société, tels qu'ils existaient à cette époque en Allemagne, quand on pense combien il en coûtait, dans les siècles précédents, aux dames de l'aristocratie allemande, de renoncer à la plus minime partie de leurs préjugés traditionnels. La seule égalité possible avec d'autres classes, que l'on put réaliser, c'était celle que l'on rencontre dans la maison de Dieu Une autre pensée n'aurait pu entrer dans la tête et dans le cœur de nos princesses, et de nos comtesses, au commencement de ce siècle. Tout naturellement, la tenue de Beethoven envers cette partie de la société, n'échappa point à la clairvoyante parisienne. Elle caractérise son maintien extérieur par ces paroles « tl se moquait des a préjugés de la classe élevée, et anectait les mêmes manières avec » une duchesse qu'avec une bourgeoise Tout Unissait chez lui par une phrase de politesse.

Après ces détails intéressants, recueillis à Paris, d'une ource digne de foi, je vais tâcher de crayonner les événements relatifs à une oeuvre de prédilection du grand maître. Il s'agit de son opéra de Fidelio, qui tient une place tres-étcvée parmi ses profondes conceptions. Ce n'est pas que Beethoven lui reconnût un grand mérite artistique; mais sa procréation lui occasionna plus de peine qu'une autre, et, après lui avoir procuré beaucoup de satisfaction, elle lui causa de véritables chagrins en détinitive, JPMeHc fut mis pendant quelque temps de côté, et éprouva un sort immérité. A cette affaire appartiennent plusieurs faits secondaires de grande valeur. Nous parlerons d'abord d'un homme qui vécut longtemps avec Beethoven dans des rapports intimes, qui contribua personnellement à l'élaboration de cette œuvre dramatique et musicale, (i) La notice Mo~MpMqae de F. tUe<, tMdaMe pat M.A.-F. tegetUN, a M p<tNM< à fm-b, t~ttema.~ tet.tn-B.ta69.


déerivit aussi son origine et consacra des pages pleines d'admiration au grand compositeur. Cet homme fut Frédéric Treitschke, auteur du libretto allemand, d'aboi régisseur et poète des théâtres Impériaux, à Vienne, et plus tard économe de Bto~h~MM. n traduisit du français l'~M~cM~a~ et l'arrangea pour la scène allemande. Nous nous servirons ici de son texte, qui a été publié en i84i, dans un journal musical intitulé Orphée, par A. Schmidt, éditeur:

e C'était vers la nn de 1804. Le baron de Braun, nouveau propriétaire du théâtre impérial et royal «M defWïe~.dtargea Ludwig van Beethoven, alors dans tatorce de l'âge, d'écrire un opéra pour son théâtre. On pensa que Fauteur de l'oratorio ? <MMtS< <M< MeMi <!ea OMMers/était en état du produire quelque chose de grand pour la musique dramatique, comme il l'a fait depuis pour les instruments. Indépendamment des honoraires, on lui otMt le logement au théâtre. J. Sonnieithner choisit le sujet de MtMMy c<M~< qui avait déjà été traité deux fois, en françai: par Caveaux, et en italien par Paer. Beethoven, sans craindre ses devanciers, se mit à l'ouvrage avec plaisir. Vers le milieu de 180S, sa musique était prête, mais des diuieuités considérables surgirent pour la représentation. Les rôles de femmes ne pouvaient être remplis convenablement que par deux cantatrices, M" Muder et Muuer. Quant aux rôles d'hommes, ils laissaient a plus à désirer (i). Le texte offrait aussi plusieurs dé&uts, auxquels on ne pouvait pas remédier. Pendant ce temps, l'orage grondait au loin la guerre menaçait Vienne, et ôtait aux auditeurs la tranquillité nécessaire pour l'appréciation d'un ouvrage d'art. Aussi cherchait-on & oftiir au public un spectacle de nature à piquer sa curiosité et d'attirer la foule au théâtre. On comptait beaucoup sur <f ~~Mtc, mais il fut représenté sous une mauvaise étoile (2), le 30 novembre, et nous sentîmes avec regret qu'il avait devancé son temps, n'étant compris ni de ses amis, ni de ses ennemis. On ne l'a donné que trois fois de sune, et il fut ajourné au mars i806 (3).

<tt teMMrBemmem'aMttpMdeveh. et la baM~~aMe Meier en pe~Mait lifte aussi dure qoe M méthode était mMvabe.

<% <Mt*tKmBtMtetH<~«mtebMMMset~hhiteM«MA h campagne et la popaMeo e&< peur des <m!6ntM<! «MageM. II faut dire <t)~! que le vrai publie 6!att peu nenthreM <m< )fepr6<tN)ta<hMM de FanMe. t.'tndihdfe B'tttM composé eo tm~enfe partie qae de mBt-

tatmthmtab.

Ce~tBbFtMtm<)bMtgea<!eMtT<at~tttttf<<m)ttM)t9te)Mmdet~m)<)M.CtM<!c ~ae)me«MMteM«tpM.


» Remis en scène avec quelques changements, c'est-à-dire, réduit en deux actes, au lieu de trois, ~<~Ko a pu vaincre l'opinion a défavorable qu'on avait de la musique (<). n fut joué encore une fois, le <0 avril de la même année, et rentra ensuite pour longx temps dans les cartons de la bibliothèque du théâtre. En même temps, des essais furent tentés sur les théâtres de province, mais i< n'eurent pas un meilleur succès, w

Ici un éclaircissement estnécessaire la mémoire de M. Treitschke ne lui est pas restée ndéte quand il dit a Quelques changements musicaux: etc. » D regarde la réduction d'un opéra de trois, en deux actes, comme un fait sans importance. Cependant, il y eut encore d'autres changements à cette reprise, notamment la composition d'un air nouveau avec choeur, pour Kzarre, l'acteur ne voulant ptus chanter l'air en si celle d'un duo en ut <n~ pour Léonore et Marceline, avec accompagnement obligé de violon et de violoncelle cette d'un trio comique en mi MM~. entre Rocco, Marceline, et Jacquino. M. Treitschke est dans t'erreur, lorsqu'il croit que ces deux numéros furent composés en 1814, lorsqu'il travaillait avec le compositeur au remaniement de t'opéra. D paraît certain qu'ils existaient déjà avant. Quant & M. Treitschke, ses fonctions officielles n'avaient rien de commun avec le théâtre an <tM'Wïen. Il est donc resté étranger à tout ce qui est arrivé pour i~MtC, à ce théâtre.

Une circonstance très importante pour le sujet qui nous occupe, est que le chanteur Roeckel, chargé du rôle de Horestan, à la reprise de Fidelio, en i806, existe encore. Cet artiste, qui se porte bien, séjourna, il n'y a pas encore longtemps, à Wiesbaden, et à Wurzbourg, et maintenant il est établi à Bath, en Angleterre. Comme exécutant, il se trouva chez le prince Lichnowski, à la délibération, ayant pour but de remanier J'MeKo. B conserva même la partie de chant qui lui fut donnée, écrite de la main de Beethoven. De mon côté, je connaissais tous les détails touchant cette aRaire, par le prince Lichnowski, mais je ne suis pas fâché de les voir confirmés par Roeckel.

Tout ce que Ferd. Ries rapporte dans sa brochure, d'après les communications de Roeckd, sur la réunion chez le prince LichnowsM, complètera ce jMMtt de la question, et donnera plus de certitude à rencontre des réclamations.

?! La 6A)mttB tMMCAU) de Let~. en rendent compte de cette Mptite, dit La pMte o

MMM<tb)tMt<ttMM)ttB.<f<tr.W.–W~


Ferd. Ries parle ainsi de cette réunion

a Elle fut composée du prince Lichnowski, de la princesse, sa » femme, qui tenait !e piano, et qui était une pianiste très-distin» guée, du conseiller de la cour, de Collin, d'Etienne de Breuning. » Ces deux derniers s'étaient déjà prononcés pour les coupures. e De plus, de la basse-taille Meier, Roeckel et Beethoven. Celui-ci défendit d'abord chaque mesure; mais, tout le monde » était d'accord sur ce point que plusieurs morceaux devaient ctre » mis de côté; lorsque la basse-taille Meier déclara qu'aucun chanteur ne pouvait chanter l'air de Pizarre avec effet (<). Beethoven s'emporta et fut grossier même. Mais enOn, il se rendit et promit de composer un air nouveau pour Pizarre c'est celui » qui porte le n° 7, dans la partition. Le prince Lichnowski obtint » ensuite qu'on laisserait de côté les morceaux condamnés à être » supprimés, et qu'on exécuterait ainsi t'opéra à titre d'essai, mais » que ces morceaux seraient rétablis dans le cas où l'effet ne répon» droit pas à t'attente générale. Beethoven consentit et les morceaux < en question n'ont jamais été exécutés depuis. Cette séance dura » depuis 7 heures du soir, jusqu'à 2 heures du matin, et se ter» mina par un joyeux souper. »

Fr. Treitschke continue ainsi

» Huit ans plus tard (en 18i~), MM. Saai, Yogel, et WeinmuDer, a inspecteurs de l'opéra de Vienne, obtint-eut une représentation & leur bénénce. On leur laissa le choix de la pièce, mais sans » frais. Elle n'était pas facile à trouver. Les nouvelles compositions allemandes manquaient les anciennes ne promettaient pas grand profit. Quant au\ opéras français, ils n'avaient plus la faveur du » public. Aussi le courage manqua-t-il aux exécutants. Se montrer seulement comme chanteurs dans les pièces italiennes, c'était » chercher leur mort, comme cela arrivait depuis quelques w années. Au milieu de ces embarras, on pensa à Ftdelio, et » Beethoven, lui-même, s'y prêta avec beaucoup de désintéresse» ment, en promettant d'avance de faire plusieurs changements & » la partition. Ayant, depuis quelque temps, des relations d'amitié avec Beethoven, je fus prié de m'en charger, et je m'empressai f de satisfaire sa demande, en mettant d'accord mes fonctions de (t) La ~t!tah!e raison de la mppfeMtMt de cet air préte un peu au Mandate, et eUe tMM un tptMde comique daM rhbtette de FtMUo. Pendam les ptemt~M MpttMMatiom, BeeMxMeo en tût des deMgftmeMa. Ce que dtt eaMite F. tUe<, d'apte* Reeettet, que t'df de

Beethovea en eat des désagrémenta Ce que dit eusuite F. Hies, d'après Roeckel, que T,ur de

TtôMSMB B'avttt paB d'aUt~r~ dant 4<M~h)&. et M tetmiMh tN' <m *BA6to 3/t e« MM fondement.


» poète de l'opéra et de régisseur, avec les devoirs de l'amitié. e Pour donner une idée de ces changements aux lecteurs, je dirai e qu'il s'agissait en grande partie d'une nouvelle mise en scène, « des contre-marches des soldats à l'approche du ministre, de ta x révision des paroles, de la manière dont les prisonniers de don » Fernande tombent à genoux, et d'autres remaniements qui sont B sans intérêt pour le public. »

Frédéric Treitschke parle ainsi plus loin

« Le second acte offrit d'abord une grande difnculté Beethoven » désirait faire chanter un air à Florestan; je fis observer que, mou» rant de faim et de fatigue, il ne pouvait guère chanter un air de e bravoure (i). Cependant, en cherchant d'après son idée, je tombai juste, et j'écrivis les paroles suivantes, qui peignent les dernières » flammes de la vie à son extinction. »

Qa'entends-je quel bruit a frappé mon oreille

Hélas, puis'je en croire mes yeux ? Y

Que vois-je, A délire est-ce un ange des cieux.

Qui descend en ces Meox ?

Mon 4me oppressée à l'espoir se réveille:

C'est toi, ma Lénore;

De t'époox qui t'adore,

Dans ces cachots déserts.

Viens-tM Mser les ters P (~

« Ce que je vais raconter maintenant, vivra éternellement dans » ma mémoire. Beethoven vint le soir, à sept heures, chez moi, et, » après avoir causé de différentes choses, il demanda où j'en étais » de mon air. D venait justement d'être fini, et je le lui offris. II le lut, courut dans la chambre, murmura, fredonna, comme il » avait coutume de le faire, et se mit au piano. Ma femme le pria » souvent de jouer, mais en vain ce jour là, il plaça le texte » devant lui, et commença à improviser d'une manière admirable; » malheureusement, on n'en pouvait rien saisir, mais il en sortit » bientôt le motif de l'air. Des heures entières s'écoulaient et (t) D est permis de croire que Beethoven eM en ettët la pensée de eemposef <t)t air à ronMeo pour nefestan, pour MndM h situation phMdMnmMqnt. Mab cette CMyance ne e.'aceeKte ptM avec t'ornât de cet air qui MM eitt resté de i8M & i8M. On le trouve, WM sa forme Primitive, dam âne ancienne partition de Breittfopf et Baertet. B eat composé d'Mn Ràcn', d'ua MAëto & 8/4, et d'm Â!<BAtfrB tm poco AatTATo. Depob, <t a eM pnNtë dans ta partition nouvelle de piano d'Orw JABN, atec te~ changements introduits par Beethoven. Dans un opéra aussi considérable que Fmano rptravaMô A de<M époqaes difterentes, tt n'est pas facile de reconnaitre ce qui a été fait d'ortgtne et ce qui a été ajouté aprêt. Fr. TretteMM n'avait pa& d'ailleurs )e$ cennatsMnfM mustcates jteeesattea pour apptëeter ces changements. ?) PaMtUan publiée par CHred, editew.


w Beethoven ne faussait pas en improvisations. On apporta le w souper, qu'il voulut bien partager avec nous, mais n ne se w détwagea pas. EnCtt, il m'embrassa, prit quelque chose et sortit. Le lendemain, !e fameux morceau était prêt.

Aussitôt que mon travail M fini, vers la nn de mars je m'empressai de l'envoyer à Beethoven. Deux jours après, je reçus de lui le billet suivant, comme une preuve de sa satisfaction <t Ctter et digne T. j'ai lu avec le plus grand plaisir vos améNorations au poème de mon opéra. Cela m'engage a relever les w ruines d'un vieux château."

» Votre ami, BBEMOvEtt.w

En attendant, tes bénéficiaires pressaient le compositeur, vouw tant profiter de la saison favorable mais Beethoven n'avançait » guère, et quand je t'en priais par écrit, il répondait à peu près a ainsi < J'ai bien du mal avec cet opéra, je suis peu content de w l'ensemble, et il n'y a pas un morceau dont je sois comptew tement satisfait. La dinërence est grande de composer d'après w les exigences du poème, ou de se laisser aller à son inspira< tion. (i)

Les répétitions commencèrent au mois d'avril, quoique bien w de choses manquassent. On annonça ennn la première repré< sentation pour le 23 mai. La répétition générale eut lieu le jour w d'avant; mais la nouvelle ouverture promise (celle en <Ki Mo~eMf), n'était pas encore sortie de la plume du sublime créateur. L'orw chestre fut convoqué le matin même de l'exécution, pour répéw ter la nouvelle ouverture. Beethoven ne vint point. Parti pour le chercher, après une longue attente, je le trouvai couché, e dormant profondément; près de lui, on voyait une coupe de vin, un biscuit, et les feuilles de l'ouverture éparpillées sur le lit et par terre. Une bougie, entièrement brûlée, montrait qu'il w avait travaillé fort tard dans la nuit. Cette circonstance décida la question, et l'on choisit l'ouverture de PMm~Me, en annonw çant que, « par un empêchement imprévu, la nouvelle ouvera ture ne pouvait être exécutée. Ce que le~ombrenx publie comprit sans peine.

a Vous connaissez les suites de cette représentation; t'opéra fut imontéè merveïHe~; Beethoven -le dirigea M-même, mais avec(4} Cette ~MraMM phMM, qui parait un pMttetMcme dam la teMM &t gmnd maKM, rent Ohé: Qatt est plus Mte de erêer ne tMvM BMMtMe qae de~MMme)rt)'mnM<eMMMt<')m <Bde))Me<HBpesMeB.


tant de feu, que la mesure en sounrit (<) heureusement que le mattre de chapelle Um!auf, qui était derrière lui maintenait tout des yeux et de la main. Le succès M grand et augmenta & chaque représentation la septième fut réservée pour les honoraires de Beethoven à cette représentation, H donna deux morceaux nouveaux, une chanson pour ~ee<w, et un grand air pour JMeMOM mais ces morceaux ralentissant la marche de la pièce, on les laissa de coté. La recette monta très-haut, » En ce qui regarde les deux morceaux nouveaux ajoutés à cette représentation & héhénce la CczeMa wM~M~e d'Augsbourg nous apprend qu'un d'eux était la chanson de Rocco <t P<M' ~< wtc beM~ e~we~ w et l'autre, !e grand air de Léonore, avec deux cors obligés. La chanson était entièrement neuve car elle ne se trouvait point dans t'ancienne partition de piano. Depuis, eDe fait partie de la nouveMe. Quant au grand air, H était déjà dans la première édition mais, en <8i4, il parut sous une autre forme, ainsi qu'on le chante aujourd'hui. Comme le critique de la C«M«e ttMMteate connaissait mieux tous ces détails que M. Treitschke, nous donnons cette version d'après son article déta cité.

M. Treitschke aurait da parler aussi du talent des artistes, ainsi que t'a fait Beethoven, qui se plaisait ta reconnaître qu'à eux seuis revenait toute la gloire d'avoir sauvé du naufrage son cher ~(Mtc. Jamais on n'a vu déployer autant de perfection classique dans l'exécution d'un chef-d'œuvre, sur aucun théâtre de Vienne. M"" ABMer.Bo~tMMKM (Léonore), connue dans toute l'ANemagne par sa voix puissante, était alors à l'apogée de son talent. Les deux autres chanteurs, jMïche! Vb~ (Pizarre) et We~wt~ef (Rocco), très appréciés à Vienne, étaient des artistes accomplis. Même l'italien iïcMK~t, chanteur de i'opéra allemand, contribua au succès de ~MM<e, en chantant le rôle de Florestan avec beaucoup de méthode. Sa voix et son physique convenaient d'ailleurs à ce personnage. Ainsi, le succès de ~MeKe ne provenait pas seulement du manque d'une pièce à succès dans le répertoire du théâtre Italen, devienne, ni des changements que Trcitschke nt subir an poème mais il était au talent de quatre chanteurs, et au mérite intrinsèque de la musique. Cependant, sans l'impulsion donnée par les trois inspecteurs, ~MeKc n'exBteratt point autourd'hui: «t A Mta on peut t~xmdM )wtM M<9 MhraMt: Ms<Mam<MiSM<!tMM.<m wyatt BMthevettSMMentthtttedegMndsofehMhreaetdemaMMdeehmmrs, qa'BHMKdM~ef Mec tenneM, mt)~ la MMeMe de MB o«te. Stt en eût eM MtKment, M <n)MM mis une M~epMMMMmp<~&e.


Le grand compositeur ne devait pas, cependant, jouir longtemps de la reprise brillante de son ceuvre immortelle. A peine commençat-il & éprouver de la satisfaction en entendant mieux apprécier K)n travail, que M*~ Milder-Hauptmann, ayant contracté un engagement pour toute la vie avec t'opéra de Berlin, fit ses adtenx au public de Vienne. D devenait presque ttupossibic de la remplacer dans son rôle si diMcMc de J~MtCM. Cette question si importante lit ajourner encore une fois les représentations de J~<Mto. Son repos ibrcc dura encore innt ans, JMsqM'aM moment où il fnt possiMe de je remettre en scène. La sMite de i'Mstoire de ~eMe aura sa place dans la troMème période, ïc!, nous nous empressons de consigner une remarque de Beethoven. faite de sa propre main dans un journal où on lit ce qui suit: « L'opéra de ~(Mto, en w Mi4, depuis le mois de mars jusqu'au i8 mai, fut réécrit à neuf a et amenoré. Ainsi le maître rcconnan lui-même son tra~aij pour une ametioration ~Md &ene Mo~MdhMt.

Nous nous occuperon!! maintenant de riustorique des quatre ouvertures écrites pour FtdeKo. Quatre ouvertures pour un même opéra C'est un fait unique dans l'histoire de la Littérature musicale.

« Quel était le \rai motif de cette profusion de la part du maître. » ordinairement très-occupé ? a Puisse la réponse satisfaire le public musical, préoccupé du mérite de ces ouvertures et i'éciairer assez, pour ne plus laisser place à l'erreur dans le discernement de cette gtMK~q~e feuille de trèlle, qui est toujours le sujet de nombreux commentaires.

La première ouverture, écrite pour FMeHo, commence ainsi

Ce travail à peine fini, Beethoven changea d'idée, ayant peu de confiance dans son succès. C'était aussi l'opinion de ses amis. On convint d'en faire une repétition chez le prince Lichnowski, avec un petit orchestre. Le résultat ne fut pas favorable à l'œuvre. On tr ouva que l'ensemble ne faisait pas pressentir le drame de la pièce, et l'aréopage présent, déclara que le style, les tdécs et le caractère de cette ouverture, ne lui plaisaient pas elle fut donc mise de coté. Et ce n'est qu'en 1840 que la maison de Steiner et C. eu fit l'acqui-


~tien et ta pubHa. Cette ouverture ligure dmM dans !e ca<a!ogHe. pat Mi les domi~s compositions du maltre.

La seconde OMwrtHre, ëgatpment en M< w<~eMf, exeentec avec t'opefa, en <8uS, commence ainsi

déjà annoncé dans rentrée du premier morceau.

Yoyex, pour t'inteBigencc de ce travail la grande parution de t'ouvcrture (depuis la p. ? jusqu'à S7.)

Au lieu de parer à cette diMcntté pour une bonne exécution (environ 31 mesures), Beethoven jugea à propos de recommencer le hM<<. n conserva les motifs de l'introduction et de i'auegro, ut commencer le premier motif, à cause de sa trop grande sonorité, seulement par le violoncelle et le premier violon, et continua ainsi le nouvel édincc sur le ptan donné, avec l'adjonction de plusieurs nouvelles idées. Ainsi transformée, cette ouverture fut exécutée a la reprise de JRdeKo, en mars 4806 (i).

Cette nouvelle ouverture reçut un si grand développement, que tes connaisseurs la trouvèrent beaucoup trop longue pour servir d'introduction à un opéra. L'auteur lui-même indiqua plusieurs coupures. Il en résulta qu'on donna la prétérencc à la première, comme plus caractéristique, écrite dans une forme plus serrée, t pouvant captiver davantage t'attention, au lieu que la seconde était

<*f t

(!pU<t-ta eut le sort d'être souvent mal exécutée par les tnstnmMnts à \ent. La phrase dite par les ~!o!onceMes, répétée par les ~ohms

(t) ChembM, pf~ent à Vtenne aux trepïesentatiens de FmmM, en t8M et en MM, disait <a partant MX m<BMMS <? Mth, <ptc, <hnH «Me oeT~ftat~ <m«' pcw*t~y~ Mw<om~tMte TMttMMhtMtHat? t/entaMement des modulations tMMMit «Mtes les bornes. Ce ~a~emettt i)<t<Nte ne lui a jamais été pMdenmt. B'eptês une neawUe tetMeathm des dat«, CheruNni vint à Vienne en iNS, et ne qoiMa cette viMe q~'en <MrtO !«?. Bene N dut asMet am repréaenMttMM de Fmmm <Wge.


phttût une ouverture de concert. L'auteur iu~Metnc n'éte!t pas satisfait de eertahts passages, MMH~aés dans un mouvement trèsvif, et qui de~t~atent dMUcHes d'~écution pour les Outes, les hautbois, etc. C'est à raison de toutes ces considérations. que BeethoTen se décida à écrire une quatrième ouverture pour les repr~senta~ons, en <<M4.

EMe débute ainsi

et n'ottre aucune dif)ïen!té d'exécutioM pour Forchestre. ~e ~eproehe qu'on pourrait lui faire, c'est de n'avoir pas un caractère bien marqué, et d'être aussi une ouverture de concert. Quant à i'ouvertuM en ut M<~eMf, refaite elle parut, vers i8i0, chez Breitkopfet Haertel, et devint, depuis, t'entant de prédilection de tous les orchestres, carcBc donnait i'occasion aux symphonistes de faire briNcr leurs quatités, comme virtuoses.

La partition de l'ouverture, d'origine la sec<MMie, m'a été remise par Beethoven lui-même, quelque temps avant sa mort, avec des parties supprimées et avec tout ce qui existait encore du Fidelio primitif.

Beethoven demandait, avant tout, que l'ensemble fut conservé dans un lieu sûr. C'est pour me conformer à sa volonté formellement exprimée que j'ai remis cette œuvre à la bibliothèque royale de Berlin, o& elle se trouve depuis IM5.

Ce désir du grand maître n'était pas dans ses habitudes ordinaires il s'occupait en générai fort peu de la conservation de ses autres manuscrits. Dans la partition dont il est question, l'auteur avait fait de notables changements et des coupures importantes. Ainsi, par exempte, l'introduction nnit autrement, et la &mare de trompettes dans l'allegr o est supprimée, ainsi que les passages rapides dans le final. Evidemment, toutes ces coupures avaient été faites par le compositeur; mais quelles étaient ses raisons ? On l'ignore. Toujours est-ii, que c'est Ï& une œuvre mutuéc. Le sort favorisa le professeur OMe Jah~ qui, dans ses recherches à Vienne en i8M, trouva une copie fort nette de l'entière partition de cette orverture chez Artaria. Aussitôt elle parut chez Breitkopf et Haertel, Leipzig. Les~ connaisseors, -en comparant la parMoïï origmaïe avec celle qui avait été refaite pouvaient aussi voir la diSérence entre l'otetto pour les instruments à vent, et le quintette en


<M<~e((f (Op. 4) pour les instruments A cordes, qui en est sorti. Ces deux compositions peuvent senir de morceaux d'étude. !/auteur d'un ouvrage estimé sur Beethoven, A. B. Marx se prononce, avec son goût délicat, pour ïa~MWM~ ouverture. Ouant & moi, je préfère la Mc<MM!e. Mais, s'écrie Marx, dans Vie et 4wwoM9s de Bee<&<H~t. 11 page 3S6 « Beethoven créa sa première w ouverture lorsqu'il était encore sous l'inspiration du sujet de Monore. a Ceci est incontestable et le travail ingénieux !e prouve assez. Mais les signes caractéristiques sont faiblement exprimés, et la vraie inspiration, l'inspiration de Beethoven, y manque. Tandis que la seconde ouverture est d'une grande puissance d'eBët; elle présente un tableau d'un caractère élevé, sublime, tracé avec une fermeté rare qui transporte et impressionne vivement. Plus tard, nous verrons des beautés <tu même genre développées avec un grand bonheur dans les ouvertures d'JE'~NMK<et de C~Mon.

Avant tout, rauteuraledroit de juger etdeprésenterses ouvres au public comme ii l'entend lui-même. On peut citer ici le passage d'une lettre de Beethoven à Matthison relatif à la première ouverture. D y est dit « Plus on fait des progrès dans i'art, moins on est satisfait de se' précédents ouvrages. a n n'est que trop vrai que Beethoven devenait de plus en plus dimciie pour ses compositions du jeune âge. Ainsi, son opinion sur le quintette d'instruments à vent (œuvre <0), lui a nui beaucoup. Cette dernière rigueur provenait de ce qu'il ne se rappela l'existence de ia~weHM&M ouverture de FideUo qu'en I8S3. Comment nous l'avons su, on le verra plus loin. Mais, qu'on n'oublie pas que la Mco~d~ ouverture m'a été connée avec la volonté expresse de veiUer à sa conservation, ainsi qu'il a été dit plus haut.

A. B. Marx croit que c'est grâce à l'influence des amis de Beethoven, que la première ouverture de FideUo fut mise de côté. Us lui auraient fait entendre « qu'il ne pouvait sortir de sa plume que quelque chose de grand, d'extraordinaire et d'élevé. Mais, lorsque plus loin il ajoute « que la troisième et la quatrième ouvertures ne sont que des poèmes symphonîques plus ou moins rattachés à la pièce, » il se livre à des conjectures hasardées qui échappent souvent aux plus habiles observateurs. Peut-on admettre ia ~oncordaNCC entre M manière de voir de Beethoven et celle de ses amis les faits disent le contraire H était souvent d'un avis opposé, ainsi que cela est arrivé à propos de la première ouverture.


H préférait se remettre à sa table de travail que de suivre les conseMs de ses amis. Jamais, dans ces occasions, n'a montré ni com-

plaisance, ni condescendance envers ceux qui le pressaient de prendre tel ou tel parti.

Si A. B. Marx avait passé huit jours seulement avec le grand mattre, il aurait pu entendre ces choses de sa bouche. Nous allons faire conna!tre, maintenant, les motifs qui déterminèrent Beethoven à changer rair avec chœurs, écrit d'origine pour Pizarre. C'était !c bassiste Meier (<) qui fut chargé de ce rote qui ne lui convenait pas. L'historique de cet événement, qui a son côté comique, tient une place sans analogie dans la vie de Beethoven nous ne pouvons pas nous dispenser de la donner ici, malgré la longueur du chapitre de Fidelio.

Déjà nous savons, par Treitschke, que la distribution des rôles d'hommes laissait beaucoup à désirer.

La basse-taille Meier était un de ceux qui avaient une très-bonne opinion de leurs talents, peut-être parce qu'il était un bon .So~M~'o, mais aussi pat'ec qu'il était le beau-frère de Mozart. Aussi, ii ne jurait que par ce grand génie, et avait une grande confiance dans sa capacité. C'est à cause de cette trop grande confiance en lui que Beethoven s'amusa de lui, pour le corriger. Nous allons voir de quelle manière il s'y prit, manière simple, rare, mais d'un etret piquant.

On trouve dans l'air de Pizarre le passage suivant

OnvoKparcet exempte qne,~ chant étant acMmpagnê par t!nc<t) F)f<d~!e-S~xmUen Meier, ne en i??3, mort eo t8M.


marche des basses par demi-tons, le ehanteur ne devait pas être à son aise, entendant, à chaque note du chant, l'appogiature d'une petite seconde et jamais la note fondamentale. Mais notre Pizarre de <80S tenait ferme, malgré que les instrumentistes, en accentuant la petite note, cherchassent à lui faire perdre le ton. Cette lutte fit beaucoup rire et le chanteur scandalisé ne put s'empêcher de faire des reproches amers au compositeur, en s'écriant <t Mon » beau-frère n'aurait point écrit un pareil non-sens. (4) Bien des années après, cet épisode si comique de l'histoire du Fidelio de i80S ne manquait jamais d'égayer le mattre surtout lorsqu'il avait l'occasion de rencontrer le furibond Kzarre dans les mes de Vienne. Cela ne ressemble-t-il pas au tour joué, dans sa jeun<'sse, au chanteur Heilcr, dans la ville de Bonn. (Voir la première période). Mais ja plaisanterie avec Meier avait son bon côté, car nous lui devons l'air nouveau si remarquable, en place de celui en si de l'ancienne partition.

Après ces détails intéressants sur une œuvre si haut placée de nos jours, il nous reste à consigner ici quelques observations sur les compositions de chant de Beethoven, observations qui doivent avoir ici leur place.

On a pu voir, par l'introduction du mémoire de Treitschke que c'est l'oratorio de C~ts< au tMo~< des OKMeys qui avait donné l'idée à Beethoven de composer un opéra car il avait prouvé qu'il comprenait la musique dramatique et qu'il savait écrire pour les voix, et, ce qui lui man ~it encore, il pouvait l'acquérir en travaillant à quelque composition importante. On sait que beaucoup de compositeurs qui écrivent pour les instruments à cordes, surtout les pianistes, ne passent pas pour très-experts dans l'art d'écrire pour les voix. A tort ou à raison, cette opinion est générale, et l'on a remarqué que cette classe de musiciens avait beaucoup de peine à se familiariser avec la physiologie de l'organe de la voix et l'art du chant. La faculté de bien écrire pour les voix vient de la nature et ne peut s'acquérir de force en se mettant à son pupitre. Notre époque nous offre de nombreux exemples de cette vérité. A commencer par C. M. de Weber, presque tous les compositeurs allemands, plus ou moins, ont traité la voix comme un instrument. Pour revenir à Beethoven, nous dirons qu'il nous paraît hors de doute que la nature de son génie le poussait vers la musique instru(i) Meier avait epeMé la smar atnte de M"* M<MM<. C*Mt pour elle que le Me de la &t)tt< ME tiCtr fut écrit.


mentate. U se sentait comme entratné Wfs la fantaisie libre; aus~, la composition pour tes voix devait M parattre bien limitée, M qui

r-

ne connaissait pas de bornes & M verve quand il était au piano. n improvisait habituellement en se laissant aller à son inspiration sans autres entraves que les lois de l'harmonie, du rhythme et la connaissance des ressources de son instrument or, ces entraves n'étaient rien en comparaison des diMcultés que présente la partie WK!<t!e d'une partition d'opéra. On laisse donc à deviner quels combats Beethoven se livrait à lui-même pour contenir sa fougue et s'enfermer dans les limites étroites de la portée des voix. Mttnstre CheruMm, en entendant JRdeKc à Vienne, trouva que son auteur ne s'était pas assez occupé de l'étude du chant. En cela, la faute n'était pas à Satieri, son ancien mattre, qui raconta à Cherubini tout ce qu'il en savait. Ce mattre, qui n'avait que dix ans de plus que Beethoven, lui recommanda beaucoup l'étude du chant, et, dans ce but, fit venir la méthode de chant du Conservatoire de Paris pour l'onrir & Beethoven. On sait que cette méthode (i) était l'ouvrage de Mehut, Adam, Jadin, Gossec, Catet, Gobert, Cter et de Cherubini lui-même.

Si l'on considère cependant les compositions vocales, antérieures à Fidelio, que Cherubini ne connaissait pas dans ce temps-la, comme AMh~, le ChWst <MtjM<a des OK~M-9 et les atz Lieder sur les paroles de Gellert, on conviendra qu'elles sont écrites avec une connaissance parfaite des voix et de leurs qualités particulières. Ainsi, par exemple, la différence entre les voyelles e et i pour soprano et ténor est très-exactement observée. Plus tard, C. M. de Weber et d'autres compositeurs tirent un grand usage de cette distinction. H est vrai que, dans ~'MeKo, elle est moins strictement observée, mais cependant avec mesure. C'était là cependant, pour les chanteurs, un sujet de plaintes qui causa de iacheux conflits. L'acharnement que mettait Beethoven & trouver bon et chantant, tout ce qu'il avait écrit, était une pierre d'achoppement aux observations amicales et aux négociations diplomatiques qui pouvaient intervenir à ce sujet (9).

Madame Milder-Hauptmann, qui faisait partie du personnel chantant de ~MeKc, à Vienne, et que l'auteur de cet écrit rencontra WC~<mmth~t~teM<t~àMm~Mh)~MteMNto<h~ae,<etMd'NMMM~ ttHeoM~e eu <h U~MtMM, B. et Bamte!.

?) Be«aMBMMt<Mrqwtt<'a~«e!<et<pM<BMwptM&hta<eFn)Mnoet)Ma<tedte~ tthte aeMeBenMM.


à Aix-Ia-ChapeMe en 4836, disait qu'eue avait eu de rudes combats à soutenir avec Beethoven pour certains passages u~p durs de Fadagio de l'air en w< t) <M<~eMf qui ne convenait pas à sa voix. Mais c'était inutilement. Aussi, prit-eHe ïa résolution de ne pas le chanter en publie dans sa tonne première. Il en résulta une amélioration pour cet air, comme pour celui de la basse-taiUe Meier on doit donc des remerciements à Madame Muder-HanpttBann pour y avoir contribué. Ainsi le billet de Beethoven a Treitschke, dans lequel il hu écrivait Toute l'affaire de l'opéra est la plus » fatigante du monde. n'a pas besoin de commentaires. .Mais l'expérience que le persévérant compositeur ~tequit malgré lui dans cette série de travaux, mt très-heureuse dans l'intérêt de l'art. Et, si l'occasion s'était présentée d'écrire un autre opéra, Beethoven en aurait sans nul doute beaucoup pronté.

Ses intérêts furent-ils sauvegardés après tant de peines et de travaux la réponse est très-peu satisfaisante. Peut-être fut-ce la première circonstance, en Autriche, où le compositeur d'un opéra ne reçut, pour ses honoraires de la direction du théâtre, que tant pour chaque représentation. B faut dire aussi que par suite de l'invasion française, la noblesse quitta la capitale et le théâtre fut très-peu suivi. Ajoutons à cela que fiMMie n'eut que trois représentations en novembre i808, et autant à peu-près au mois de mars <806. A une seule représentation, la salle fut entièrement pleine t'opéra eut peu de succès. On nê seradonc pas étonné d'apprendre que le grand mattre ne toucha, pour sa part, que deux cents florins.

Ce laps de cinq années, pendant lequel Beethoven fut cruellement éprouvé comme homme et comme artiste, est fortement caractérisé par un passage du livre de Sturm w Le~wM! JMMMtMnya bueh ?,

copié de la main du maître, et que nous donnons ici comme peignant bien ses sentiments religieux

a Je dois reconnaître, pour apprécier ta bonté, que tu essayas par tous tes moyens de m'attirer à toi. Bientôt il t'a plu de faire peser sur moi la main de ta colère, et, par de nombreux châttments, humilier l'orgueil de mon cœur. Tu lâchas sur moi la maladie et d'autres malheurs pour me forcer à réuechir sur mes irrégularités. La seule chose que je te demande, ô mon Dieu, c'est de ne pas cesser de travailler à mon amélioration. Laissesmoi être utile aux tonnes œuvres par quelques moyens que ce soit.. C 197.


m.

1806. Nous avons donné de suite tous les détails qui se rapportent à l'opéra de Fidelio. L'ordre chronologique a être interrompu, car la première partie de ces événements date des années de i8M! et i806, et c'est là qu'il faut reprendre le ni de la camère du grand maître. Remis de ses fatigues, il montra bientôt une fécondité inépuisable, semblable à une source qui n'aurait pas perdu une goutte d'eau. Ce qui parait plus étonnant encore c'est qu'entre ~MeKo et un grand nombre de nouvelles compositions, il ne s'écoula que quelques mois de temps.

Le premier ouvrage qui suivit l'enfantement de ~tfteKo, fut la sonate en fa mineur ( œuvre 87 ), admirable poème par son unité caractéristique, à côté duquel peu de sonates contemporaines peuvent être placées. Beethoven composa cette sonate chez son ami le comte de Brunswidk, pendant un court repos il l'écrivit d'un seul trait de plume (i) et la dédia à son ami. Dans cette sonate, on trouve des traits montant jusqu'à l'Mt cela preuve que les pianos avaient déjà à eette époque les notes additionnelles. Cependant cette extension du clavier resta stationnaire pendant une dizaine d'années encore. Quant au concerto en so! majeur (œuvre S8), il parait, d'après la notice de F. Ries, qu'il fut composé en i804. D aurait précédé ainsi la composition de Fidelio. Il ne nous est pas possible de donner la date exacte de son origine.

Les effets de la première guerre contre la France pesaient lourdement sur la société de Vienne, et, par cela même, sur les relations artistiques. Même les matinées musicales dans l'Augarten si aimées du public, ne purent se maintenir, car, après le départ de l'armée française une grande partie de la société resta à la campagne. Les concerts particuliers avaient peu de chance de réussite, car les frais étaient considérables et l'on exigeait du bénéficiaire un orchestre complet. H était dans l'esprit du temps de ne pas mêler (1) F. Ries dit, dans sa notice page 99. qu'il avait entendu jouer è Beethoven le Bnet de tetM MMte, mais tt ne désigne point l'époque. On peut suppeser qae cette o'avM était pré- pat&f d'a~Me dMM hMe et que Beethoven pMËt* de son s<~mr t )e t-ampagne Ju cotntf de BïUMwtet, en Hen~tte. pour !'eettfe. Toute l'année précédente il était eeenne de un epeM.


les dinérents genres de musique dans le même concert on avait donc plus de peine à organiser des concerts que de nos jours. L'usage actuel de donner, après une symphonie lm morceau de chant, une fantaisie de piano, pendant lesquels l'orchestre se repose, n'était pas admis, et cela parle assez en faveur du goût du publie, peu disposé à tolérer le mélange de styles et de genres. A l'entrée de l'hiver, on commença à revenir en ville. Un grand concert fut organisé par Fr. dément (i), chef d'orchestre du théâtre an der Wien, un des plus habiles musiciens de ce tempslà. Beethoven lui offrit son concerto de violon en re tMe~ew, qui venait d'être Hm. Ecrit dans le style de l'ancienne école italienne de Tartini, Kardini, etc., rempli de passages dans le haut du violon, ce concerto ne fut pas d'abord compris mais, l'année suivante, il fut mieux reçu.–Malgré cela, Beethoven se hâta de le transcrire pour piano. Cet arrangement resta ignoré. Pendant ce temps-là, les antagonistes du mattre décrièrent l'œuvre comme t~yafa les violonistes la trouvèrent injouable comme étant écrite dans les hautes cordes de l'instrument. Ce n'est que plus tard que ce magnifique concerto fut exécuté et apprécié à sa juste valeur.

Parmi les publications importantes de cette année, nous voyons la sonate en fa majeur (œuvre 84), qui paraissait, cependant, appartenir aux compost*~ antérieures, car elle ne dépasse pas le piano de cinq octaves. On la croit écrite quelques années auparavant dans ce cas, son numéro d'ordre serait 47. Combien le critique de la GctzeMe tMMStco!e serait fâché, s'il avait sous les yeux, aujourd'hui, son jugement hctsafdeMa! sur cette sonate. II disait « que 'js deux morceaux dont elle se compose ressemblent au chant des grillons, » Et plus loin « Qu'on avait déjà tant de fois loué et w blâmé, dans cette feuille, les irrégularités de Beethoven, signalées même par ses plus zélés admirateurs, qu'en groupant toutes les observations, il ne resterait plus à dire sur la nouvelle œuvre, rien qui n'ait été dit ailleurs sur ce sujet. »

<t) Fr. CtetneMwt Bernent, Béa à Vienne, en M84,BMrteBiM2,<M,<ptesM«MM,hpt<m grande merveille musicale comme talent précoce. B avait une mémotre étonnante, qui surpassait <<Mtt ce que t'Mstotre nous fournit d'exemples sous ce rapport. Le eh. de SeyMed parle atmt de tui dans t'EscMMH'ëmE de ScMMing a Sa mtmotM etatt tette qatt teMMtt <me partition entière, après qne)q«M rep~tMoM, avec les motadre~ détail de nMtmmeBtalion etc.~)TE9 qnHni est arrivé avec Chentbtnt, en <806, vient à t'app)t! de fepfnion de SeyMed.~Oe Mmt<e vo~Bt le ~ftBer par M-m~me, pria Clement de lui jotter par c<B)tr qeetqtte* tMreeat<Mn~tpéra F~KM~A, qa! venait d'être répète trois Ms non-seulement,

~jeaa~a~'m~mBt~~t~a~eatcBdMa moMe<er~<~ dit ~lêbfl! ftUI~, -èt;lit

teBdetNtiB ~M appoMa un s morceeut tea p)M diatcHe* de FANNM, tMmcrit en parttHon. Cher<tbM, ma-MMttMi&jce tour de force de Clement, evoaa n'avetr jamais lien de

parett.

't


18t0~ Nous arrivons maintenantà l'année la plus féconde, et nous nous y arrêterons plus longtemps.

Immédiatement après ïe concerto de violon parut la quatrième symphonie en s; w~exf (i), suivie de trois quatuors pour les instruments à cordes, en fa MMt~w, en ~tMiM~Mf et en ut tMf~etM* (œuvre 89) ils étaient commencés dé{a le S6 mai 1806 (comme on le voit par la date inscrite sur la première feuille du manuscrit), mais ils avaient été abandonnés pendant quelque temps. Après ces quatuors, vint l'ouverture de C<Mto~, qui date, comme les précédents ouvrages, de l'hiver de ~806 à 4807.

La nouvelle symphonie fut exécutée, dans le courant de mois de février, dans un concert organisé par souscription en faveur du compositeur, conjointement avec celles en ut, en ré et en <Mt Ce fut assurément une grande entreprise que de faire entendre quatre grands ouvrages dans le même concert. On n'oserait pas faire cela de nos jours. M est vrai que ces symphonies jouissaient de la faveur publique. D'un autre côté, l'intérêt si vif qui s'attachait aux productions du maître, les discussions de la critique musicale qui rehaussaient encore le mérite intrinsèque de ses compositions, tout cela était suffisant pour décider Beethoven à frapper un grand coup, afin d'éveiller la curiosité des masses et d'agir efficacement sur un public aussi musical que celui de Vienne. L'événement justifia les prévisions du compositeur. La nouvelle symphonie produisit une vive impression sur l'auditoire, et son enet fut plus décisif que celui de la symphonie en ut huit ans auparavant. La presse musicale la salua à l'unanimité sans woM ni si ce qui était peu habituel dans la critique, toutes les fois qu'il s'agissait du nom de Beethoven. Une autre création importante de cette année, est la messe en ut MM~eMr écrite pour le prince Esterhazy.

On verra bientôt combien les compositions de Beethoven avaient gagné, depuis la première période, en importance et en succès d'appréciation.

Nous avons sous les yeux le traité qu'il fit avec le célèbre MM<o Clementi (compositeur et fondateur d'une maison de commerce de musique, à Londres), daté de Vienne, le 20 avril 1807, et contresigné par un témoin, le baron de CIeichenstem. B'aprés ce traité, Beethoven reçut immédiatement la somme de deux cents livres sterling pour les œuvres suivantes les trois quatuors ( œuvre 59 ), (t) Ceat A teM qa'on a dit que cette symphonie saMt immédiatement FtMuo tt but placer m Mh<anee M MM.


la quatrième symphonie, l'ouverture de CoWo~w.le quatrième concerto de piano en so~ w~cm', te concerto do violon en ré we~eff, arrangé pour piano en même temps. Cne clause portait que Clementi devait se rendre également acquéreur de trois sonates que Beethoven était en train de composer, moyennant soixante livres sterling.

Beethoven reçut en même temps beaucoup de "iches présents, qui disparurent bientôt. Aussi, les personnes de son intimité disaient que le démon envieux éloignait de lui non-seulement les amis, mais encore les beaux cadeaux Et quand on lui demandait ce qu'étaient devenues telle bague, telle woHtM il répondait, après un moment de réflexion « Je n'eu sais rien. Il savait cependant fort bien comment tous ces objets disparaissaient. Ses frères n'avaient pas à s'en plaindre.

Pendant l'automne de cette année, la société de Vierme, dispersée par les événements de la guerre, commença à revenir. On constitua une nouvelle société musicale pour donner de grands concerts. Elle était composée d'amateurs de la haute société son orchestre, dirigé par le banquier Hering, renfermait d'excellents éléments. Les séances se tinrent d'abord dans la salle de Mehlgrube ( aujourd'hui hôtel Muntsch). Dans la suite, on fut obligé de prendre un local plus vaste et d'abandonner la premiere salle, assez avantageuse sous le rapport acoustique. On choisit l'Aula de l'Université, et les concerts se donnèrent dans cette salle, sous la direction de Fr. Clément, qui remplaça le banquier Hering avec lequel on n'avait pu s'entendre.

Bientôt Beethoven entra en relations avec cette société, avec tout le zèle et l'amour qu'il portait à l'art. Il dirigea lui-même la symphonie héroïque dans une réunion du mois de décembre et fit exécuter, en même temps, l'ouverture de CorM~tt pour la première fois. Dans une autre séance, il dirigea la symphonie en s< qui produisit cette fois encore plus d'effet que la première. En i807, les oeuvres suivantes virent le jour La symphonie héroïque (œuvre 66), la s<MM~sMMMCM<'(oeuvre 57), et les <~M<ecinq MtttottOMs pour piano en ut WM~eM! Cette dernière publication n'avait pas de numéro d'ordre; plie acte désignée dans !e catalogue général comme œuvre 36. On ne peut attribuer ce désordre qu'aux longs intervalles qui s'écoulaient entre la composition et la puNieatiott <funeœuvre. Les deux premières compositions nïrcnt l'objet d'articles critiques dans la Gazette HM~M'ate, de Leipzig nous nous


abstenons de les citer en entier, comme dépassant les limites d'une analyse raisonnée.

On reprochait à Beethoven t d'accumuler les dimcultés d'exécua tion, de rechercher les bizarreries de J'art musical, et de donner w une trop libre carrière aux < mauvais esprits. a «)

180S. C'est une chose très-intéressante, pour un observateur attentif, que de suivre les progrès et le développement d'un génie puissant. Ou te voit grandir peu à peu, s'approcher de la perfection, et atteindre enfin un point si élevé, qu'il lui est impossible de le dépasser. pareille chose arrive au voyageur dans les montagnes; à chaque instant, il est arrêté par des hauteurs qui lui paraissent inaccessibles; cependant, en continuant sa marche, il arrive tout à coup devant la montagne-géant, qu'il reconnaît comme !e point culminant d'ou son œil pourra embrasser l'immense étendue du pays. L'auteur de cet ouvrage croit être arrivé à ce point cuhninant du génie de Beethoven, qu'on nomme, dans le monde intellectuel, l'apogée d'un talent. On le voit sans cesse créer d'admirables compositions, s'élever à une hauteur extraordinaire, épuisant, pour ainsi dire, tontes les ressources de l'harmonie et des sons. Arrêtons-nous d'abord aux quatre symphonies, pour limiter notre horizon par ces hautes collines, qui ne sont que les précurseurs de grandes montagnes.

Ainsi, c'est en ~808 que nous voyons Beethoven s'élever à l'apogée de son génie par une série d'ceuvres d'une puissante conception. Ce n'est pas sans émotion qu'on lit ces lignes (2), transcrites dans le Journal du grand compositeur, d'après le livre de Chr. Sturm, si plein de pensées profondes et édifiantes

Il Bientôt viendra l'automne de ma vie, et je voudrais ressembler f à cet arbre fécond dont l'ébranlement fait tomber de riches fruits N à nos pieds. Quand je serai vieux, rassasié de la vie, je me souw haite un repos aussi doux et aussi bienfaisant que le repos de la a nature en hiver. »

tt semble résulter de ces lignes que Beethoven ne se croyait pas encore à l'apogée de son talent a cette époque, ayant transcrit et souligné ce passage, qui lui était tombé sous les yeux, dans son Hvreîa\ori.

L'apogée du génie de Beethoven embrasse plusieurs années, (!) Une e~Mqae don autre gfMC, «tr la SMfMMKM Btno~t-E et sur celle M M th<e à la plume de C.-M. de Weber, sera donnée dans les MtM & ta Un du volume.

<!0 Thtet du pMMge intttoX <* Bm'M Du L* f*'n:M m' anm~


(huant lesquelles le grand compositeur s'est maintenu à tmc égale hauteur; mais cet apogée ne s'arrête pas à l'année 1808, qudie qu'ait été la richesse de ses fruits.

Son CoHc~ttHo fut exécuté pour la première fois dans tes concerts d'été, a ~M~Wett. Ecrite pour piano, violon et violoncelle cette ceuvrc ne fut pas bien comprise d'abord, les exécutants ne t'ayant pas assez approfondie. Ce ne fut qu'en <830, dans les concerts spirituels, qu'elle fut bien appréciée, grâce à l'exécution magis1 rale de Bo&!e(, JMoyaedcfet JMM*&. Beethoven l'avait composée pour l'archiduc Rodolphe, pianiste, Scidtcr, violoniste et KraM, violoncelliste.

Mais c'est seulement le 22 décembre de cette année, que le grand maître donna au public de Vienne une preuve de son extraordinaire fécondité. Le concert qui eut lieu au théâtre an der Wïe~, avait pour attrait les œuvres suivantes

)PMBSHt~:ttE PARTtE

< n<ms tMnette. Mton la 6M)nra

1 SvBtphOMe pastorale (B" 5). M'MCAU!, M a plus <re~MMtoa de < sentimext que de pehnuK.

TtEtn~OÈME FAMTMIB

1 Symphonie en M< tnineur (a" 6).

11 Heilig (saint), texte latin écrit dans le style d'église pour solos et chœur (1).

HI Fantaisie pour piano seul.

IV Fantaisie pour piano avec chœur et orchestre.

(Le lecteur se rappdera que cette dernière fantaisie est l'œuwe 80). La symphonie pastorale portait le n" S d'après le programme, et celle en ut MttMeM~, le n" 6. Cet ordre a été interverti sur les titres imprimés de ces symphonies. n faut attribuer la confusion, dans les numéros d'ordre, à l'habitude qu'avait Beethoven de travailler à plusieurs ouvrages à la fois. Cependant, il paratt certain que la symphonie en ut tMtMCMf fut achevée la première, mais la pastorale la précéda devant le public (2).

(i) Citait le SMcrcs et le BmmttCtrs de la messe en )cr MMM'n. écrite dans rannée précédente. Par une singulière e~dge~~ce de la ee)Mn)re, la police ne permit point de mettre le texte tatin Mt t'aBtfhf; mais tes deux morceaux tMMtt chantés en cette tangue an theatte. ta ~MitMe de ehmtcr M hK!n im a<eatfe Mtscnt eaeme ta MM. <Mx pMNw <pM t~p<ttpte~ d'Aatriche 6t peu de progrès en dix-huit ans.

? Jnsqu'Ht 1M9, la aympbMtie en t-r mxM'B pestait te n* 6 et fut des~mee, èVtenne, soM ce nMnéM d'ordre. Cependant, tes deux symphonies étaient déjà gravées en iSM, la PtMMtAM comme n* 8 et celle en or MONM comme n'* a.


Tous ces. ouvrages ne furent point reçus avec le même outhousiasme par le publie fauteur lui-même n'en espérait pas une mcitteure réussite plus tant. L'exécution laissait beaucoup à désirer, et l'auditoire n'était peut-être pas assez préparé pour apprécier, à leur juste valeur, d'aussi vastes conceptions. La tantaisieavec choeur manqua aussi sonenet Mes circonstances particulières (qui existent encore aujourd'hui) engagèrent Beethoven à offrir au public trop de belles choses à la Mis. Il n'y a, à Vienne, que deux époques ou le compositeur, ayant besoin des masses pour l'exécution de ses œuvres, puisse donner un concert ce sontta Semaine-Sainte et ccHc qui précède les fêtes de Noe!. A ces époques seulement on pouvait organiser des exécutions importantes aux théâtres impériaux.

Aussi, !es artistes comptent-us sur ces moments-ià pour donner leurs séances musicales. Comme les théâtres font relâche à ces deux époques il est plus facile de renforcer tes chœurs et t'orchestre. Néanmoins, l'on rencontre bien des difucuïtés pour organiser un grand concert; les frais sont énormes, ainsi qu'on le verra par les comptes d'un concert en 1814, que nous nous proposons de mettre sous les yeux du lecteur.

On voit, par ce qui précède, combien étaient grandes les dMncuités, qu'ii fallait vaincre pour monter d'importantes compositions. Beethoven en rencontrait d'autres qui le touchaient de trop près, et destluelles dépendait la vie ou la mort d'une oeuvre. Nous voulons parler du peu de répétitions qu'on pouvait obtenir des musiciens de Vienne. A en juger par ce qui se passe de nos jours, il parait que l'horreur des répétitions est un péché héréditaire chez les crehestres allemands.

Beethoven, qui ne voulait rien demander gratis aux exécutants, avait beau renoncer, dans l'intérêt de ses œuvres, aux avantages pécuniaires, afin de les consacrer à une meilleure exécution c'était, hélas, peine perdue, car il ne pouvait dominer l'esprit de métier de ses symphonistes. Lorsqu'après deux répétitions, on arrivait à l'exécution exacte des notes, c'est tout ce qu'on était en droit de leur demander. Quant aux intentions plus profondes l'orchestre de Vienne manquait de capacité et de bonne volonté. Aussi, le grand mattre était bien à plaindre sous ce rapport. Jusqu'à la fin de sa vie, il garda le souvenir des pénibles impressions que lui firent éprouver ses œuvres mal interprétées.

Voici en quels termes s'exprime le critique de la Gazette wtM<-


fot~, de Leiptdg, présent à l'exécution de ta fantaisie avec ehfeurs: <[ Les instruments à vent reproduisaient avec variations le thcmc » accusé d'abord par Beethoven sur le piano. C'était ensuite le tour s des hautbois. Tout à coup tes clarinettes se trompent et occasionnent une grande confusion de sons. Beethoven s'agite et » cherche à faire taire les clarinettes, mais en vain. Alors, il arrête ? l'orchestre en criant silence, silence, cela ne va pas! Recom» mençons Et t'orchestre désappointé dut recommencer la » matheurcuhc fantaisie. » (t)

Apres cette relation.. nous devons encore mentionner celle que F. Ries donne dans sa notice, p. 83

cr Beethoven donna une grande académie (concert) au théâtre » an der W!e<t, dans laquelle furent exécutées, pour la première » fois, la symphonie en M< M~ew, la symphonie Pastorale et la » fantaisie pour piano avec choeurs et orchestre, le clarinettiste fit » une faute, au retour du joli thème, en rentrant huit mesures s trop tôt avec sa reprise. Comme, dans ce moment. t'orchestre » ne jouait pas, cette méprise fut remarquée par tout le monde. » Beethoven sauta furieux, et, se tournant vers les membres de » t'orchestre, les injuria grossièrement, à haute voix, de manière » que l'auditoire entendit tout. Enfin il leur cria: « rccommcn» cez s On recommença le thëme avec plus d'ensemble et le » résultat a été tres-brittanh a

Cette citation, de la relation de F. Ries, prouve que cet artiste dépeint quelquefois Beethoven. sous des couleurs trop dures. H en parle souvent d'après oui-dire, et de mauvaise humeur c'est à ne pas y croira. Cependant, il devait se trouver parmi les auditeurs du concert du 32 décembre. n aurait été convenable, pour un disciple et ami de Beethoven, de donner plus de détails sur ce concert et de s'étendre davantage sur l'effet produit, parles nouvelles compositions, sur des musiciens plus ou moins bien disposés pour le maître. Au lieu de cela, la notice parle aussi sèchement que si elle émanait de la plume d'un antagoniste ou d'un rival.

Jusqu'ici nous avons eu l'occasion d'étudier les côtés de son caractère, qui pouvaient influer plus ou moins sur son esprit et ses connaissances. Nous avons aussi observé le grand compositeur sur (!) J.-Z. Mehatdt s'etphme dans des termes Monnet sur eet ttêttement, dana une lettré ttah~)~M,da~deVtMM,et~MteqeebpM~Mmme<hcm<eettdMaZ~!etBbMt<)*Mt Mt~eMt'BBnMedtmMparB~NMtM~.nMMdeSmpmMigb.CeMeeanttMeebtith ptMtmdMM~MmdeN'~Sdmb.èh~m~BMNB.


le terrain religieux et politique, et nous savons que ses sentiments reposaient sur une base solide: nous connaissons, de même ses habitudes sociales quoique diuerentes de celles des autres artistes, elles méritent cependant l'attention, basées qu'elles étaient sur la morale ot s'accordant, en somme, avec tes qualités de son caractère, t! nous reste encore à étudier Beethoven. comme «wt de la Ma<M)*e. Cette faculté nouvelle ne fut pas sans influence sur sa sensibilité et sur son existence d'artiste elle en était, au contraire, le rayonnement.

Nous trouverons, dans les souvenirs intunes, qu'il avait l'habitude de consigner, après ses lectures, les preuves certaines de son admiration pour les beautés de la nature. Le livre de M. Sturm, déjà cité, renferme un chapitre curieux intitulé « La MatM~e coMaM~e mnme école <h< coeur, o, p. 49~, d'ou Beethoven avait transcrit le passage suivant

a On peut nommer la nature, à juste titre, rccole du cœur. Elle nous apprend, avec évidence, les devoirs que nous sommes tenus de pratiquer envers Dieu et envers notre prochain. Or, je veux e devenir disciple de cette école et lui offrir mon cœur désireux x de m'instruire, j'y apprendrai la sagesse, qui ne connait pas le dégoût j'y apprendrai a connaître Dieu, et, dans cette connaissance, je trouverai un avant-goût de la féHcité céïeste. » On se tromperait fort si l'on croyait que l'extrême envie qu'avait Beethoven de se mouvoir dans la libre nature provenait seulement de son amour pour les beaux sites, ou du besoin de l'exercice. N'aurions-nous pour preuve que les commentaires du livre de Sturm, ils seraient suffisants pour démontrer avec certitude que, dès l'âge le plus tendre, Beethoven s'était rendu familier l'art de lire dans le grand livre de la nature et d'expliquer ses phénomènes (i). Mais l'auteur de ce livre, qui eût, maintesfois, le bonheur d'accompagner le maître dans ses promenades à travers les montagnes, les vallées et les champs, n'hésite point à convenir que Beethoven lui enseigna la science de la nature et le soutint dans cette étude comme dans celle de l'art musical.

Pour être mieux compris, nous dirons que nous nous sommes figuré dans Beethoven l'homme dans lequel la nature extérieure s'était personnifiée. Ce n'étaient pas ses lois, mais sa puissance élémentaîre qui TeuchahMt; car dansTactive jouissance de la

Û) Mepemdetmnent de t'edMen de RfuMngtt, du ~nfm Dn Srcmt (18U), B. en poMëdatt une phM andmme. t.'MempMM d'- cette édition était me pat un long eenice.


nature, il n'était occupa que de ses sensations. C'est en suivant cette voie que Beethoven se rendit maître de l'esprit de la nature pour le répandre ensuite dans la création de ses œuvres. On peut dire que, sous ce rapport, personne ne le surpasse et personne ne peut lui être ég<Jé dans la reproduction des scènes de la nature par les sons. Nous n'avons qu'à citer la .8~tM~MMe~Mta(<wï!e pour donner l'idée d'un admirable tableau de la campagne.

Je puis, sans trop m'égarer, parler de ce chef-d'<BUvre de science musicale, m'étant trouvé sur les lieux où la première impulsion fut donnée, et tenant, de l'auteur même, des détails sur son origine et ses qualités. B serait superNu de donner de longues explications sur une oeuvre qui s'explique par elle-même et qui est du domaine de gens éclairés. Nous nous bornerons à faire connaître au lecteur les intentions du compositeur, intentions qu'on peut diviser en deux parts du reste, il n'en a jamais été parlé ailleurs.

Comme la symphonie en ut w&teMf, la symphonie pastorale fut écrite à Heiligenstadt, village avec lequel le lecteur a déjà fait connaissance en l'année i803. Situé sur la rive droite du Danube, ce village avait été, plusieurs années, pendant les mois d'été, le sé}our habituel de notre mattre. Plus tard, il choisit, pour son Tusculum, les environs de la capitale, du côté du sud, comme Hetzendorf, Mœdting, ou Baden ces deux derniers endroits à cause des eaux thermales.

Dans la seconde moitié d'avril i833, au milieu des soucis et des contrariétés, Beethoven me proposa une excursion vers le nord, comme détassement. Depuis une dizaine d'années, il n'avait pas mis le pied de ce coté là.

Nous devions visiter, par la même occasion, Heiligenstadt, et ses environs, où il avait étudié la nature et mis au jour tant d'ouvrages importants. Le soleil était chaud comme en été, et le paysage brillait de belles couleurs printanières. Après avoir visité l'établissement de Heiligenstadt et le jardin contigu, après avoir parcouru les lieux remplis du souvenir de ses inspirations, nous nous dirigeâmes vers RaMenberg, dans la direction de 6rinzing. Nous traversâmes la charmante vallée, entre Heiligenstadt et ce dernier village; nous franchtmes un ruisseau limpide descendant d'une montagne voisine, et aun bords duquel un rideau d'orme& encadrait le paysage. Beethoven s'arrêta plusieurs fois, promena ses regards enchantés et respira l'air embaumé de cette délicieuse


vaMée. Pais, s'asseyant près d'un ormeau, il me demanda si, parmi les chants d'oiseaux, j'entendais celui de Loriot Comme le silence absolu rognait, dans ce moment, autour de nous, il dit a Que la scène du torrent fnt écrite dans cet endroit, et que les loriots, les cailles les rossignols, ainsi que les concons, étaient ses coUaborateurs Comme je !ui demandais pourquoi il n'avait point mtro'duit le chant du loriot dans cette scène champêtre, il prit son album et écrivit le passage suivant

a You& le compositeur de là-haut, ajouta-t-il, et n'a-t-ii pas un rôle plus important à jouer que les auh~s, qui ne sont là que comme un badinage. En euet, avec rentrée de ce motif, le tableau musical acquiert un nouveau charme, et Beethoven fit observer, en continuant la conversation sur ce sujet, que le dessin indiqué imitait le gazouillement des loriots, pris dans un mouvement lent à la question de savoir pourquoi il n'avait pas nommé ses chanteurs ailés, il répondit que cette figure ajoutait encore aux diNicuItés de l'exécution elle n'était bien rendue, ni à Vienne, ni dans d'autres villes; la symphonie, à cause de ce second morceau, avait été souvent considérée comme un badinage agréable. En plusieurs endroits, elle eut le sort de la symphonie héroïque. A Leipzig, on conseillait à Beethoven de lui donner le nom de Fantaisie d'un artiste, afin que l'on put mieux la suivre.

La seconde relation se rapporte au troisième morceau de la symphonie a Ga!té des gens de la campagne, a

Les amateurs de musique de cette époque, à Vienne, n'eurent point de peine à deviner les intentions de Beethoven, dans ce morceau. Bs reconnurent, dans la première partie de l'allegro ~/4 une imitation de la danse nationale du peuple autrichien, ou, du moins, une parodie, autant qu'un Beethoven pouvait en faire une. B y avait encore, dans ce temps-là en Autriche des airs populaires d'un caractère particulier, dont le rhythme, l'harmonie et même l'exécution avaient un attrait irrésistible pour tes musiciens instruits cela n'existe plus à présent, et, avec cette musique, la poésie rustique a disparu. Bien que l'on fasse encore des vers dans la langue du peuple, comme partout, Forgue de barbarie a Mt tort, (<) Vo~tt dam la panMen, page 7t.


en Autriche, à l'originalité des airs populaires. Une musique méthodique a été substituée, par la civilisation industrielle, par les orphéons mais le cachet national s'est perdu. n est à remarquer que les mélanges hétérogènes font perdre à ces airs l'empreinte locale qui ne ~ut prendre sa source que dans les pensées et les sentiments du peuple. Cette empreinte, une fois euacée, il est diffleile de rendre, à la musique, son parfum primitif.

Que Beethoven s'intéressât de préférence à la musique de danse autric~iienne, on ne saurait en douter en présence des faits. Jusqu'à son arrivée à Vienne, en n93, il ne connaissait d'autre musique populaire, avec ses rbythmes particuliers .que les airs de montagnes de Berg, et de Cteves (i) on voit, par le catalogue de ses compositions, qu'it s'en est occupé beaucoup. D s'est essayé, surtout, dans la musique de danse autrichienne, comme pour faire reconnaître, par ses essais, son droit de citoyen. Le dernier essai de ce genre là date de 1819, au -moment de la composition de sa « Missa se!eMn)s ». Quelques détails sur ce point ne seront pas sans intérêt pour les lecteurs, à propos de la symphonie pastorale. H y avait, à l'auberge des ?~Ms-C<M'&e<KMc, à BruM, près Mœdting, un orchestre de sept musiciens venus des bords du Rhin, qui jouait des valses (bendier), d'une manière particulière, avec les ~OMS du pays natal. Dès qu'on eut fait connaissance de part et d'autre, des valses et d'autres danses turent composées pour cette société. Dans l'année ci-dessus, Beethoven consentit à composer des valses à la demande du chef d'orchestre. J'étais présent à la remise de cette nouvelle œuvre aux musiciens, à Mœdting. Leur maître nous raconta gaiement « qu'il avait arrangé ces danses de manière à ce B que les musiciens pussent changer d'instruments, se reposer, et dormir même. a Quand le chef d'orchestre, enchanté du beau cadeau, partit, Beethoven me demanda alors, si je n'avais pas remarqué que les musiciens du village jouaient souvent en dormant; quelquefois ils laissaient tomber leur instrument, se taisaient toutà-fait, puis, se réveillant tout-à-coup, ils donnaient bravement quelques coups d'archet, dans le ton du morceau, et.se rendormaient de nouveau. C'est le jeu de ces pauvres musiciens, que le grand mattre aura vouluj;opier dans la symphonie pastorale. Que le lecteur prenne maintenant la partition en main, et considère la disposition des instruments aux pages 106,107, iû8, et tt) Le grand dtttht de Be)-K et de Ct~es, sur le Bas-BMn. disparut dopah ses airs popaMrM ne se tttMMvent plus que dom les cottecMMM. C'e~ MB vrai tfe<mr.


w

· Comme un peintre met en relief toutes les parties de son tableau, et répand l'harmonie dans l'ensemble ainsi procède Beethoven dans son admirable symphonie pastorale, cheM'o*uvre de couleur champêtre, d'expression et de fraîcheur.

L'exposition est calme et sereine. Les parties diverses s'enchaînent d'une manière douée; elles présentent les tableaux de la nature sous les couleurs les plus variées puis elles font pressentir l'orage qui éclate, et fait naître l'émotion et les angoisses de la crainte. Après la tempête, on entend, au fond, le son du cor, qui rappelle l'homme aux sentiments doux le calme se rétablit et l'on croit avoir assisté à un immense concert de la nature. Gloire à toi, o sublime maître

Dans la couronne des poèmes symphoniques de Beethoven, à côté de la symphonie pastorale, il faut placer tout près, celle en «t tttttMttr, poème libre, ne peignant rien d'extérieur, mais surpassant la première en concision et en éncttgie. C'est le triomphe de Û) Tout te monde admire le dessein si poétique du basson, qui accompagne pianissimo ce

)ett fhmt <te tmathott <a<B M nMftem. tt est tiMtMH qm*, <atN fMMBgeuteMt )<e ta symjj~Mite

pour piano à deux mains. F. Kathbrennef ait supprimé cette intéressante partie du basson. <WM«ht<M<&M«M)'

!<? il verra la iigure d'accompagnement de deux violons stéréotypée, qui dure ~depuis ta page <OS, puis tes dcnx notes du second basson endormi, (i) pendant que les contre-basses, ~iotoncellcs, et altos comptent. A la page ~08, nons voyons cnnn l'alto se réveiller, cherchant à reveu!pr son ~o!s!n le violoncelle. De metnc aussi, le second cor fait trois sauts, puis, se repose de nouveau. A la fin, la contre-basse et les deux bassons se remettent en activité, mais la clarinette garde assez tongtemps te sHence.

Mais, tout-a-coup, débute vivement, à la page iu8, te motif si caractéristique de la danse du peuple autrichien. Ce changement brusque de ta mesure à trois temps en ccMe a deux temps s/4 était en usage autrefois dans le peuple. J'en ai vu même un exemple vers i830, dans un village & quelques heures de Vienne, du nom de Laab, où t'en exécutait des danses de cette nature. Dans le premier morceau de la symphonie pastoratc, la formule suivante appartient également à la musique nationale du peuple autrichien


h musique instrumentale. Si, parmi les cent chef-d'œuvres créés par le maKro, nul ne peut, a l'égal de cette composition, résister victorieusement aux épreuves; si chaque véritable ceuvre d'art doit être la représentation de quelque chose de divin, dont le but serait Le bonheur réel des hommes, aussi bien par la transformation e des choses terrestres que par la spiritualisation des sentiments e et la réalisation de rimmatcrie! m têt est, à coup sur, le pouvoir de la symphonie en M< HMtMMf Quelle merveilleuse réunion du pathétique, de la dignité, du mysticisme, et de l'exaltation dans les quatre morceaux. Quelle vie pleine de poésie se développe dans nos sens et permet de pénétrer dans les protondeurs de cette œuvre admiraNe. L'auteur tui-méme me donna la clef de ses idées, en traitant un jour à fond cette question. C'est le destin qui frappe à la poWe B dit-il, en faisant allusion aux premières notes de t'attegro

Les critiques se sont, pendant longtemps, occupés de l'analyse et de l'interprétation du sujet poétique si émouvant de cette œuvre suMime, et principalement, de l'essence du poème. Mais, est-il possible de rendre, par les paroles, les beautés esthétiques d'une pareille conception.

II nous reste à nommer les ouvrages qui parurent dans le courant de cette année

(A) Quatrième concerto en wc~eMf, pour piano et orchestre (œuvre 58).

(o) Quatrième symphonie en si (oeuvre 60).

(c) Concerto de violon en Mte~eM~, avec orchestre (oeuvre M). Le même concerto arrangé pour piano.

C'est en i808 que tombe un événement qui forme un épisode caractéristique dans la vie de Beethoven. B mérite d'être mentionné ici, d'autant plus que nous lui devons, pom' piano, une composition importante, qui parut quelques années plus tard.

L'intérêt qui s'attache aux œuvres du maître nous touche spécialement. Nous trouvons dans la Gazette tK«sMt~, de Leipzig, XI* année, n** 3, d'amp]tes rpnseignemenfs sur l'événement en question. Uu'il nous soit permis d'en donner un extrait, surtout en ce qui regarde tes appréciations critiques du journal


<t Une dame, des premières familles de Tienne, eut la pensée a de faire mettre en musique les paroles italiennes d'une chanson ? d'amour, paroles assez poétiques et bien tournées pour une musique expressive. Elle mit ces parolesau concours, et s'adressa. & cet enet, aux premiers amateurs, hommes et femmes, de a Vienne, ainsi qu'aux meilleurs compositeurs allemands et italiens m aimés du public. Ces compositions une fois terminées, la dame a les réunit dans un recueil et les fit graver à ses frais pour en ofîrir e des exemplaires aux collaborateurs et aux amis. Ce recueil n'était a pas destiné au public et resta une propriété particulière, w Voici le texte italien qui servit pour lesdiSerentes compositions lu qaesta tomba escafa

Ces paroles furent traitées, parles uns, avec une grande simplicité, dans un style élevé et bien déclamé (ancienne manière allemande); par d'autres, dans un style agréable, mélodieux ( selon la vieille école italienne). D y en eut qui mirent beaucoup d'art et surchargèrent leur musique de difScultés, en s'aventurant jusqu'au style guindé; d'autres enfin, et le plus grand nombre, traitèrent ces paroles dramatiquement, en forme d'un air d'opéra. Au nombre des compositeurs des deux sexes, se trouvaient plusieurs personnes d'un haut rang comtesses princesses baronnes et d'autres amateurs distingués. Dinerënts compositeurs travaiBèrent le texte plusieurs fois ZingareNi, dix fois en forme d'air d'opéra, chansonnettes et ariettes; Salieri, deux fois; Sterkel, trois fois Pacr, deux fois qu niques amateurs écrivirent plusieurs fois la musique. Ajoutons à cet aréopage, les noms de A. Eberl, E. Fœrster, V. Righini, C. Zelter, W. Tomascheck Dionys Weber, C. Czemy, F. Weigl et entin Beethoven, sous le numéro 63. Jusqu'ici, tout allait bien mais ie dcnttûment gâta tout. Une parodie de l'ouvrage parut bientôt, tournant en ridicule le sujet tragique du texte et les sentiments tendres qu'il faisait naître. Sur une grande planche de cuivre, était représenté, d'une manière

Lasciami riposar

Quando vivo era. ingrata

Bovevi a me pensar.

t.ascia que l'ombre !gaade

6<Mhasi pace ahmen.

E non bagaar mi cenen

D'inutHe velen.


roide et grotesque, au muieu d'un jardin dans le style francohollandais,un monument tailté en buis, avec un ange assez médiocre tenant une urne de deuil. Près du monument, une femme en deuil, affuNée d'une large robe a panier, parée de plumes à la mode de l'ancienne cour, s'essuyait les larmes avec un mouchoir qui lui descendait jusqu'aux genoux, et découvrait le front, apparemment pour ne pas en effacer le fard. Cette parodie avait aussi sa musique; un assez lourd menuet raccompagnait, composé par J. Heckel. Cette parodie mit en colère tous les compositeurs de Vienne ils y virent un persifnage méchant et d'un goût fort commun. On décida qu'on ferait une protestation puMique,, et que Saneri, Beethoven et Weigl en rédigeraient les termes; cependant, après une mûre délibération, on renonça à occuper le public de cette anaire, l'ouvrage n'étant pas public. M était aussi à craindre que cette protestation ne donnât lieu à d'autres parodies, l'expérience ayant démontré qu'on pouvait parodier les choses les plus respectables. On jugea donc convenable d'adresser une lettre à la dame du Recueil, en désapprobation de tout ce qui était arrivé; mais les suites de cet événement eurent leur contre-coup sur Beethoven comme on le verra dans la troisième période. (i82S).

IV.

i 800. En continuant le récit des événements qui composent la vie de Beethoven, nous trouvons, au commencement de l'année i809, une circonstance qui mérite une attention particulière.

On a vu, dans le cours de son existence, comment sa position sociale décida de sa vie privée. Ce n'est pas qu'avec son travail, il n'eût désiré une situation meilleure, qui, répondant & son activité, lui eût assuré une vie indépendante. Mais, par des raisons tant particulières qu'étrangères à sa volonté, il n'en voulu t point d'autre. On a pu remarquer qu'il avait déjà cette position en vue, lors de son arrangement aveelc prince Mchnow<ti, en <MM) .arrangement moyennant lequel le prince lui assurait une pension de 600 ilorins, dont Beethoven pouvait jouir aussi longtemps qu'il serait dépourvu


d'une place convenante « passende anstellung. Par conséquent, il n'eut, jusqu'en i809, époque de sa trente-neuvième année, que la pension du prince Lichnowski et le produit de ses compositions, pour satisfaire à tous les besoins de la vie.

Dans cet état de choses, on se demande qu'elle était la place qui eût le mieux convenu à Beethoven. Assurément, c'était la direction d'une grande chapelle. Mais aurait-il pu remplir cette place avec les inconvénients de sa surdité ? Sa grande réputation de compositeur lui en donnait le droit partout, même dans les premières gran~ ~s cours mais ses opinion~ politiques, son caractère indépendant, son amour d'une liberté inimitée, ne permettaient guère d'espérer qu'il put se plaire à une cour impériale ou royale, et remplir ses devoirs avec une exactitude et une abnégation complètes, lui qui n'aimait pas la vie de cour et détestait les courtisans. A l'époque dont nous parlons, son ouïe n'était pas encore en mauvais état; le mal n'augmenta que périodiquement. Quant à la possibilité, pour lui, de pouvoir remplir les fonctions de maître de chapelle, Beethoven n'en doutait pas; il espérait toujours en trouver une, susceptible d'assurer son existence.

Nous venons de dire tout-a-l'heure que la position de Beethoven, à l'époque dont nons parlons, tenait à des raisons qui ne dépendaient pas de lui. Ceci demande un examen plus approfondi. On pourrait justement s'étonner de ce que le nombre considérable des compositions remarquables, dont le génie de Beethoven venait d'enrichir le monde musical, n'ait pu désarmer ses adversaires publics ou cachés (parmi ces derniers, il y avait beaucoup de musiciens de profession ). Leurs attaques redoublèrent à l'occasion de la symphonie en ut itMKCMf. Partisans déclarés de Haydn et de Mozart, ils se mirent à guetter les hé~sies musicales de Beethoven, qui, dans cette œuvre d'inspirations, laissait bien loin de lui ses prédécesseurs. n est triste à dire qu'ils ne se bornèrent pas à blâmer; mais ils se moquèrent de certains morceaux, notamment du Trio du Scherzo (i), de la symphonie en Mt wt~etu*. Mais, si nous considérons l'état de l'éducation musicale à Vienne, à cette époque, état dont il a dé}~ été question dans cet écrit, il nous semble évident, en pénétrant davantage dans la question

(ï) MM tCïempM-tmdtt df ta QMBT~ wmcitM t t'<~is < "M la ~M~eM e~cuttende la symphonie en tir MCtBCB, te 9S décembre i808, en dit qu'A Vienne, comme dam têt MttMt vtttM, M peut eppUqaer è B. le patM~e de t'ÉttrttMe « Que nul n'e~t prophète dtM MBpayt. a


que le manque d'une juste appréciation ou matière d'art y était pour beaucoup. La musique de Beethoven, qui peint l'infini, qui exprime avec tant de vérité les douleurs de la vie humaine et son coté moral, était au-dessus des idées de convention de cette époque. Celui qui ne cherche dans la musique que la gatté ou l'excitation, obtenues par les moyens en usage, appellera assurément, sur les compositions de Beethoven, les rigueurs d'une critique formaliste. De plus, s'il trouve, dans la construction harmonique et rhyihmique d'une oeuvre d'art, quelques déviations ou bévues contre les lois anciennement établies, ou des longueurs en opposition avec les règles tracées par Haydn et Mozart absorbé qu'il sera parles formes extérieures, il ne pourra guère juger, d'une manière indépendante, une oeuvre dont la valeur intrinsèque exigerait un certain degré de culture artistique. Par ces raisons, on conviendra qu'un génie aussi puissant que celui de Beethoven pouvait, à juste titre, donner la mesure d'après laquelle ses productions auraient du être jugées. Mais ces idées n'entraient pas dans la tète des artistes de ce tempslà, dont certains préjugés sont~rrivés même jusqu'à nos jours. D existe, dans la Gazette wMMcoïe, des preuves écrites de cette manière de juger les œuvres de Beethoven cela fut de tout temps et l'on peut être convaincu que les auteurs de toutes ces critiques n'ont même pas dit tout ce qu'ils avaient sur le coeur. Nous aurons encore l'occasion d'offrir un spécimen de ces préventions et de cette inintelligence, dont les traditions pétrifiées nous font perdre patience, en envisageant le goûf du temps.

Lorsqu'on considère la capitale d'Autriche en elle-même, on reconnaît que l'empirisme musical l'avait choisie pour sa demeure. De là, il rayonnait tout autour, et opposait à la science véritable des idées creuses et fragiles. Les empiriques de ce temps-là ne voyaient, en Beethoven, qu'un révolutionnaire en musique, aveuglé par sa vanité, poussé par une passion indomptable, ne cherchant qu'à faire parler de lui. On laisse à deviner l'influence qu'exercèrent ces envieux sur le génie de Beethoven.

Lorsque celui-ci manifesta l'idée d'avoir une place à la chapelle de la cour, leurs efforts redoublèrent pour lui nuire. Déjà, le choix qu'avait fait l'archiduc Rodolphe (<), en prenant Beethoven, l'année d'avance, pour son professeur, les avait confondus.–«Un novateur, un républicain, disaient-ils, ne devrait pas vernr à la cour de ITEmpereur.

L'archidno Rodolphe, M en MM, mort en M84, fut Mehev~ae et cantine d'OhMMt. B


Beethoven connaissait bien le dilemme dans lequel sa vie exté~rieure et intérieure se trouvait impliquée. La solution n'en était pas facile; aussi, il résolut d'entreprendre un grand voyage en Italie afin de donner à ses antagonistes le temps de se calmer. Il avait besoin de se remettre de tant d'efforts pour dévouer les intrigues de ses ennemis, intrigues qui étaient préjudiciables à sa santé. A SMt retour d'Italie, il devait quitter Vienne et s'établir dans une autre viue d'Allemagne.

Au milieu de ces tiraillements et.de ces hésitations, parut tout d'un coup un « Deus ex tMocMMc. »

Beethoven reçut, par l'entremise du comte Truch-SeIz Waldbourg, chambellan du roi de Westphalie, la proposition de venir remplir la place de maître de chapelle & Casse!

Etonnante ironie du sort s'écriera le lecteur, quand il se représentera les événements de 4804, au sujet de la symphonie ~'oï~Mp, et la sainte colère du compositeur, qui allait bientôt devenir maître de chapelle du frère de l'empereur des Français. Cuosc plus étrange encore, lorsqu'on voudra apparier cet appel, si honorable pour Beethoven, avec les événements précités. Cependant l'appel, en lui même, ne manqua pas de produire une grande sensation dans les cercles de la capitale. Et, comme cela arrive toujours en pareille circonstance, le public commença & estimer l'artiste, d'autant plus qu'il était sur le point de le perdre. Mais ses protecteurs, surtout, furent confus; car, ils sentaient que Beethoven, dont l'Allemagne devait être fière, ne pouvait guère quitter la capitale des arts, où il s'était frayé la route de l'immortalité et où il devait jouir de sa gloire sans rien devoir à l'étranger.

En considération de cet incident, il y eut une réunion de trois personnages marquants l'archiduc Rodolphe le prince J. de Lobkowitz et le prince F. Kinsky, pour arriver aux moyens de conserver à la capitale de l'empire le grand compositeur. En conséquence, ils signèrent en sa faveur l'acte suivant

Les preuves journalières que donne M. Louis de Beethoven de a son talent extraordinaire et de son génie comme compositeur de a musique, font naître le désir de le voir surpasser encore l'attente a générale, comme l'expérience, jusqu'à ce jour, donne lieu de a l'espérer.

r Mais, comme il est reconnu que, pour pouvoir se consacrer a entièrement à son celât, l'artiste d'un grand talent doit être libre de tout souci pour son existence, et anranchi de toute occupation


w assujettissante, afin de donner un libre cours & son inspiration » les soussignés ont résolu de faire en sorte que les besoins les plus a urgents de la Tie ne mettent point Beethown dans l'embarras, et ils s'engagent, par le présent acte, & tui assurer une pension » de 4,000 florins par an, savoir

a S. A. L t'M'eMduc Rodo!phf. i,SOO < w S. A. le prince Lobkowitx. ?(? S. A. le prince F. Km~y. i,8M Total. 4,000 «.

w Cette somme sera payée à M. L. de Beethoven, par semestr e w moyennant sa quittance.

» Les soussignés déclarent être prêts à continuer cette somme chaque année, jusqu'à ce que Beethoven trouve lm emploi qui a lui rapporte la même somme. Dans le cas où M. L. de Beethoven, w ne trouvant pas une place convenable, serait empêché, par ? quelque accident malheureux, d'exercer son art, les intéressés consentent à lui faire servir cette pension sa vie durant, à conw dition que M. L. de Beethoven établira sa résidence à Vienne, où se trouvent les signataires de cet acte, ou bien dans une autre ville des Etats héréditaires de S. M. l'empereur d'Autriche a bien entendu que M. L. de Beethoven aura la faculté de voyager et de s'absenter pour ses anaires ou d'autres raisons qui exigeraient son éloignement momentané, mais en s'entendant d'avance avec les hautes parties contractantes. »

Beethoven se trouva ainsi placé dans une honorable position, à Vienne, par suite de cet arrangement, mais attaché à ses protecteurs par des liens de reconnaissance, basés sur l'estime et les attentions réciproques. Quelle rude leçon pour les adversaires de Beethoven, que cet hommage public rendu à son grand talent Aussi, bon nombre de ses antagonistes, moins méchants mais aveuglés par d'anciens préjugés, se soumirent aux faits accomplis. Sous ce rapport, le maître n'eut plus à craindre de persécutions de la part des musiciens de Vienne, qui, par suite de la tournure des choses, trouvèrent plus rationnel de se tenir dans une indiBérence complète, voyant, surtout, qu'ils ne pouvaient lui nuire matériellement. Peut-être, de guerre lasse, se seraient-ils montrés moins récalcitrants à reconnaître le génie de Beethoven, si celui-ci avait pu obtenir, à la cour, une place de quelque importance. n pouvait y prétendre mais nous dirons bientôt, dans la troisième période


quels étaient les obstacles infranchissables qui s'amoncelaient toujours, pour Beethoven, devant les portes du Burg-Impérial (~). Du reste, il est démontré, quant à présent, que Beethoven jouit, pendant très-pcu de temps, de sa pension annuelle. Les événements arrivés en Antr!che en ~Mi, ayant profondément ébranlé les principes économiques de cet empire, menacèrent aussi l'existence de notre grand artiste.

Par ces raisons et par d'autres, liées ensemble, les stipulations ci-dessus, ayant pour but d'assurer l'avenir de Beethoven, essuyèrent le sort que noua verrons plusloin. On apprendraavcc peine comment une association de personnages distingués, basée sur l'estime et Fadmiration du génie de Beethoven, dégénéra en malentendus, et fit naître des difficultés qui ne furent pas sans influence sur les productions du maître.

Néanmoins, cet aiguillon donné à son génie pour l'inciter a produire, fut décisif pour sa fécondité dans les années suivantes. comme le lecteur le verra bientôt, non sans étonnement Le souhait ardent de Beethoven, déjà réalisé en grande partie, était de ressembler, dans l'automne de sa vie, « & un arbre fécond dont on ferait tomber de riches fruits dans le cellier, w Eu euct, lorsqu'on considère le nombre de compositions achevées, depuis cette année jusqu'en i8iS, et que l'on examine leur qualité, on conviendra que la comparaison est juste et l'on serait tenté de croire que l'arbre en question n'avait point encore donné ses meilleurs fruits jusqu'en ~809.

Aussi, .il est à remarquer que, jusqu'à la fin de la deuxième période, il y aura plus de faits positifs & consigner. n faut nous habituer à voir le maître cloué devant sa table de travail, manquant du repos nécessaire, souffrant d'une santé délabrée. Le biographe deviendra simple chroniqueur.

A cette année, appartient un épisode que M. Ries a jugé digne d'être mentionné dans sa notice, page i2i. B raconte que, pendant le siège de Vienne, par les Français, en i809, « Beethoven fut très-inquiet et passa une grande partie de son temps dans une a cave, chez son frère Gaspard, enveloppant sa tête de coussins pour a ne point entendre le canon. a

Cette allégation de l'élève qui, avant l'approche des Français, avait quitté Vienne pour Londres, allégation qm fait du maître un peureux et un lâche, n'est pas heureuse. Avant de formuler une (1) Le ehMMM impérial t YhtMM porte tenant de Bug.


pareille accusation, Ries aurait dû examiner, d'un oeil plus sévère, les matériaux qu'il a~t tirés de sot~ces certaines pour une biographie complète de Beethoven. B aurait d~, malgré sa jeunesse, apprendre à mieux connattre le courage personnel de son professeur, auprès duquel il passa une partie de sa vie. De cette manière, son ouvrage aurait conservé un plus grand cachet d'impartialité. Si Beethoven avait réellement craint les dangers d'une ville assiégée, il se serait arrangé pour en sortir, comme le lit Ries, aon d'éviter ces mômes dangers. Cependant, nous le retrouvons a Vienne, aussi ferme que pendant la première occupation des Français, en 1808, durant laquelle il travailla à la mise en scène de Fidelio. Dans tous les cas, en supposant même que Beethoven se soit mis à l'abri des boulets dans une cave, il n'aurait fait que ce que fait tout le monde pendant le bombardement d'une ville. Même le docteur Wegeler qui bat monnaie avec tout ce que dit F. Ries dans s<a notice, s'écrie à propos de ce passage « Le bruit du canon ne pouvait-il pas agir douloureusement sur les organes de t'ouïe chez Beethoven? n M est certain que, pour donner une caractéristique exacte d'un grand homme, on n'a jamais dit sur personne autant de sottises et de futilités que Ries en a avancées dans le jugement qu'il a porté sur son maître. L'auteur s'en réfère à la préface de cette édition.

Bellone une fois apaisée, et la paix rétablie, un ciel serein s'ouvrit sur la belle Autriche et sur l'Allemagne. La société, dispersée par la guerre, revint peu à peu à ta vittc et reprit la culture des beaux arts.

Sur ces entrefaites, la maison de Breitkopf et Haertel, à Leipzig, s'occupa de préparer, pour les œuvres du grand maître, une édition que les amateurs et les connaisseurs de musique, en Allemagne, attendaient avec impatience. Peu de temps après le départ des troupes françaises, de Vienne, la symphonie pastorale et celle en ut mineur furent envoyées aux éditeurs. On laisse à penser avec quelle avidité les orchestres s'emparèrent de ces merveilleuses prodnctions~avec lesquelles fut publiée, aussi, ta sonate en ïciMepettr, avec violoncelle. Les articles de la Gazette musicale, de cette année et de l'année suivante, parlent de nombreuses exécutions qui curent lieu dans les~inëreates villes, et de t'euft 4mmense qu'elles produisirent partout. Yoici en quels termes Amédée Wendt, juge instruit en matière d'art. parte de la symphonie pastorale et de celle en ut mineur.


a L'ouvrage renferme sous h forme d'une symphonie, un tableau de la vie de campagne. « Un tableau w La musique peutelle peindre? Et, ne sommes-nous pas déjà loin de ces temps ou l'on faisait de ia peinture musicale? Enenet, nnus en sommes si bien dégages, que- la représentation d'objets extérieurs, par la musique, paraît insipide au suprême degré, et que les moyens esthétiques qui senent à produire ces effets ne méritent pas qu'on s'y arrête. Mais, cette sentence ne s'applique pas à t'muvre dont nous nous occupons cette œuvre ne cherche pas à représenter tes objets palpables de la campagne, maïs bien & peindre les

sentiments que leur vue éveille en nous. Un tel tableau n'est pas sans mérite, et chacun verra qu'il n'est point opposé au but de la musique, qui, par la peinture qui lui est propre, met nos sensations en relation intellectuelle avec la nature, s

Dans un exorde de vingt colonnes, le critique s'exprime ainsi sur la symphonie en ut mtMM~ numéro S

« La musique de Beethoven est comme un levier puissant qui excite les angoisses de la crainte, de la douleur, et ce désir ardent de l'infini, qui est l'âme du romantisme en musique. Beethoven le fait pénétrer plus profondément il lui donne plus d'expression dans ses ouvrages par son génie élevé et par la réflexion. Jamais le critique n'a ressenti plus vivement, que dans cette symphonie, la gradation de ce romantisme qui, sans nuire à la concision des idées, transporte l'auditeur, d'une manière irrésistible, dans le monde de l'innni (i).

1810. Cette année, l'arbre fécond de Beethoven, donna les fruits suivants

(A) Deux grands trios en yê tK<~eMf et en mi ttM~ettf~ pour piano, violon et basse (œuvre 70).

(B) Sextuor en tH~ pour deux ctarinettes, deux cors et deux bassons (œuvre 71). La naissance de cet ouvrage remonte à plusieurs années ptutôt H fut exécuté, pour la première fois, dans une séance au bénéSce de Schupanzigh, en 1805. Son numéro d'ordre n'est pas exact.

(c) Quatuor en w! pour deux violons, alto et violoncelle (n° 10, t op. 74). –I! reçut le nom de <t Quatuor des JSc~yes, on n'en conna!t pas la raison.

(!) Oneenttqae savante et pmbnde, de hsym~MmteeBormtnMB, MtMawdmmte Mmeto 9 de la 6AmrTB MMMAM, de iL~pt~, xv.


(n) Six chants, paroles de Goethe, pour voix seule (op. 75). (e) Variations ponr piano en t~cMf (œuwa 76). (F) Fantaisie en sol w<H€t«' pour piano (cewvM 77). (a) Sonate en fa $ Ht~Mf pour piano (œuvre 78).

(a) Sonatine en <w! ~e~ettf pour piano (œuwe 79) ( ï ) (FiaeUo) Lêonoro, 2°'a et 3~ édition (Bearbeitung) des années 4805 et d806 arrangement complet pour piano (op. 72). (K) Ouverture de Fidelio (deuxième travail) de t'annëe 4~S, pour orchestM.

(t.) Sextuor en tM~ MH~tf pour deux dotons, aKo~ TiotonceHe et deux cors obligés (œuwe 8i).

(M) Concertino en ut tHe~M:' pour piano violon et ~iotoncoUe (eeuwe 56).

L'existence tranquille du graNd maHre, éioignë du bruit exté-

rieur, fut interrompue, cette année là, par un événement dont on s'était vivement préoccupé dans le monde littéraire. Déjà, il en a été question, dans les premières éditions de ce livre, en tant qu'il touchait à la caractéristique de !a vie de Beethoven. B s'agit de ses relations avec Bettina BreM<aHo (M" d'Arnim), et des conséquences qui en résultèrent. Quel intérêt particulier, les gens de lettres prirent à ces dernières, combien de fois elles furent discutées et disséquées dans « la co)')~poH<?OMce de GcefFte avec un Mt/aM<, » comment, plus tard la connaissance de ces trois lettres de Beethoven à Bettina (au commencement de i840), fut cause d'allusions malignes, et le sujet de mésintelligences, tout cela a besoin d'une explication. Pendant que, dans le monde lettré, on mettait en doute l'authenticité des lettres de Beethoven, je m'étais borné, de mon côté, à douter de certaines choses, qu'on faisait dire à Beethoven dans cette correspondance. Tout cela n'eut d'autres résultats que ceux que la critique de nos jours obtient quand elle s'occupe de virtuoses, chanteurs, ou tragédiens, atteints de surdité. Je ne dois pas, cependant, m'en tenir là il faut, au contraire, que ce sujet soit éclairci; car, dans ma position personnelle, la question de l'authenticité si nettement posée, a eechi odef tMcht aecht, w implique pour moi le devoir de recueillir des données sur cet objet avec plus de précision que je ne l'avais fait la première fois.

tlornme ~m N!s peat t'ecomaatùre a~e&

père, connaissant intimement ses sentiments et sa manière de s'exprimer, et qu'it peut certifier t'authenticité d'un factum ou protester contre lui lorsque celui-ci est Mvré à la publicité, de


même, un ami de Beethoven, ayant vécu comme moi dans son intimité, et connaissant parfaitement sa manière de s'exprimer par écrit, ou en paroles, peut émettre son opinion sur tes lettres en question, avec plus ou moins de certitude. Or, l'opinion du fils et de l'ami étant en parfaite concordance sur certaines expressions de ces lettres je pouvais donc les considérer, dans ma première édition, sinon comme tout-a-fait fausses, au moins comme douteuses.

Quand on Ut, dans la « cotvespoMd~ce de Go~e, n, 190, ce que Bettina, dans son apparente exaltation, fait dire à Beethoven dans la lettre du 38 mai i8<n, on ne peut s'empêcher de le prendre pour un bel esprit, ou pour un héros en paroles, et on a tort; car, la manière de s'exprimer de Beethoven fut, pendant toute sa vie, la plus simple du monde, la plus brève, et la plus concluante, tant en paroles que par écrit toutes ses lettres le prouvent. Lire ou entendre parler un langage orné, était désagréable à Beethoven, qui n'aimait que ce qui était simple, uni, sans aucun vestige d'ostentation. Tout ce que Bettina écrit, néanmoins, sur la manière dont Beethoven parlait de son art, est exact. U représentait pour lui la plus haute philosophie il le reconnaissait publiquement, et aimait à en parler souvent (i). Mais, Beethoven serait bien étonné des beautés qu'elle lui met dans la bouche il lui aurait dit, sans nul doute « Ma chère Bettina, vous avez eu un raptus, lorsque vous avez écrit cela à Gœthc. » Bettina raconta aussi au maître juré de Weimar, dans sa lettre de 1800, qu'elle venait de mettre par écrit, tous les propos sur la musique qu'elle avait entendus tenir la veille à Beethoven, dans une promenade, et, lorsque ce dernier les lut, il s'écria est-ce moi qui ai dit tout cela ? » mais, je dois, aussi, avoir eu un t'op~ts. Ces paroles font une critique juste des épanchements de Bettina; il serait superflu de faire d'autres observations quant aux lettres, leur forme est loin de prouver leur authenticité.

Pendant mon assez long séjour à Berlin, en i843, j'ai eu l'honneur de faire la connaissance de M"* d'Arnim. Je lui dois plusieurs

eomoMMMcatioBs intéressantes sur ses asph'attons lit

des choses accomplies et non accomplies. Quant à sa position visà-vis Beethoven, je n'ai pu tirer un seul mot de sa bouche. Cependant elle connaissait mon livre et, par suite, tout <? <pM se«) BeMim met dam ta bouche de Beethoven sa propre toMB~e, ce dont en n'a jamais pn deeoawtr chez lui la moindre ttabitude.


rapportât! personnellement à l'illustre compositeur. Sans déehu'cr ostensiblement le vif désir que j'agis de voir les lettres, je ne dissimulai point J'extrême importance que j'attachais à l'inspection des originaux. Mais ta digne dame resta toujours enveloppée dans un profond silence, et n'entendit rien.

Avant tout, le contenu de la troisième lettre, « Tcepiitz, août i8i2, a est-il vrai? Elle a toujours excité en moi de profondes rénexions, et elle m'en suscitera d'autres, tant que je ne l'aurai pas vue au moins en iac-simile, en entier. La cause de ces rénexions est dans la conduite tenue par Beethoven à côté de Goethe, en présence de b&mine impériale.

On se demande, en enet, comment Beethoven pourrait être excusable d'avoir, dans cette circonstance exceptionnelle, manqué aux égards qu'a devait à son illustre compagnon de promenade, et à la famille impériale tout entière, en tenan' la conduite racontée par Bettina. Est-il croyable qu'it ait manqué ainsi à l'archiduc Rodolphe, son élève et protecteur, dans la société duquel le maître vivait n'équcmmcnt à cette époque, qu'il estimait beaucoup, et qui lui donna, l'année d'avant comme nous le verrons bientôt, une éclatante preuve d'intérêt. Si, réellement, Beethoven s'était rendu coupable d'une si grande faute contre l'urbanité, Gœtbe n'aurait pas été tout-à-tait injuste d'avoir enacé son souvenir de sa mémoire, et, la famille impériale aurait eu raison d'opposer, à une pareille démonstration de la part d'un artiste, une indifférence complète. Si cette version subsiste à l'avenir, c'est que les causes et les raisons sont d'une autre nature, et doivent être considérées sous un rapport autre que celui que le sens de cette lettre permet

de déduire. M"* d'Amim ne devrait plus tarder à faire connattre la lettre, datée de Tœplitz, en produisant un y~c-~wt~, tant dans l'in- térêt de Beethoven, que dans l'intérêt de la vérité, et à arrêter, par là, toute interprétation (i). Mais si cette communication n'a point lieu, nous serions tenté de ne voir, dans les trois lettres de Beethoven, que le jet d'une imagination illimitée, dont l'effet serait paralysé pour longtemps. Et, dans ce cas, la caractéristique de Beethoven n& devrait s'appuyer que sur les sources émanées de son propre fond.

Voici ces lettres

(1) Pendant que ceci s'imptfhMit, )'MttmaMe antenr promit e<m)!é <!e ce mende. t~MM qae las MOtiM~ ~e M saceeMhm littéraire MatMot Mmmnnhtew rongtM! de ta tettre en qoe~ton, dam an tm-<!)))Me.


LETTRES DE BEETHOVEN A BETTTNA.

« Vienne. Août i8iu.

w Point de ptus beau printemps que celui d'aujourd'hui je le p sens et je le dis aussi, parce que j'y ai fait votre connaissance. e Vous avez bien vu vous même que, lorsque je suis en société, p je ressemble à une grenouille qui se route sur du sable. Cela » dure jusqu'à ce qu'une bienveillante Galathée la fasse rentrer e dans la mer impétueuse. Je desséchais, chère Bettina, lorsque » vous m'avez pris dans un moment où le chagrin était mon seul a maître mais, en vérité, il a disparu par votre seule présence. » Aussitôt qu'il fut parti, j'ai vu que vous étiez dans un tout autre. monde que celui-ci, qui est absurbe, et auquel, malgré la meilleure volonté, on ne peut ouvrir ses oreilles. Je suis un malheureux et je me plains des autres. Pardonnez-moi cela avec votre a bon cceur, qui se renète dans vos yeux et dans votre esprit. Cela s tient à vos oreilles qui peuvent entendre les miennes ont malheureusement un mur de séparation, qui me prive de toute w communication amicale avec les hommes. Peut-être que, sans cela, j'aurais eu plus de confiance en vous. C'est ainsi que j'ai pu comprendre le regard intelligent de vos yeux, dont je n'oublierai B jamais l'impression. Chère Bettina, chère fillette L'art qui » le comprend, avec qui peut-on conférer sur sa nature divine! » Combien m'est cher le peu de jours pendant lesquels nous » avons pu babiller ou correspondre ensemble. J'ai gardé tous vos » petits biDets, vos charmantes et spirituelles réponses; je dois à w ma triste innrmité que la meilleure partie de nos fugitives conB versations ait pu être transcrite. Depuis votre départ, j'ai eu des » moments bien pénibles, durant lesquels je n'ai pu rien faire J*ai a couru pendant trois heures dans les allées de Schœnbrun et sur ? les glacis mais, je n'y ai rencontré aucun ange qui m'ait anathé» matisé comme vous, cher ange. Pardonnez-moi, chère Bettina, » cet éloignement du <<Mt; il me faut de tels ùtte~oMes pour don» ner de l'air à mon cœur. Avez-vous écrit à Gœthe ? lui avez» vous dit que je voudrais mettre ma tête dans un sac, pour ne


< rien voir, ni rien entendre de ce qui se passe dans le Monde ? t » Mais tu n'aurais pu m'y rencontrer, cher ange. Quand recevrai» je une lettre de toi ? Que l'espérance me soutienne, comme elle soutient la moitié du monde Je t'ai eue pour compagne de ma vie. Sanscp!a que serais~e devenu ? Je joins ici, écrit de ma main, Xenat!, du <<<M L<m<<, a (connais-tu le pays), comme un w souvenir de t'heurc oùt j'ai eu le bonheur de vous connaître. « J'envoie, aussi, une autre romance que j'ai composée depuis que vous êtes partie d'ici, chère adorée

HeK), mein heu, was MM du ~ehea,

Was hedmeaget dieb se Mhr?

Weteh'eia &emdes, Maes tetea!

!ch e~eme dMt mdtt mehr.

Mon coeur, mon cœur, qu'est-ce que cela peut donner, qu'cst< ce qui te presse si fort? Oueiïe vie étrange, vie nouveue Je ne t te reconnais plus.

w Oui, chère Bettine, répondez-moi là-dessus, écrivez-moi ce que je dois devenir, depuis que mon cœur s'est révolté contre e moi. Ecrivez à voire plus ndèie ami.

< BEETHOVEN.? »

n.

Vienne, le H lévrier i8ii.

Chère et Men-aiméeBettine, t

J'ai déjà deux lettres de vous, dans lesquelles vous me traitez B comme un frère, et je vois que vous avez un souvenir trop avantageux de moi. J'ai porté sur moi votre première lettre w pendant tout l'été et elle m'a rendu heureux bien souvent. Si je w ne vous écris pas assez souvent et que vous ne voyez rien de moi, N c'est que je vous écris mille lettres en pensée. Comment vous w trouvez-vous à Berlin, en présence de tout ce monde je n'aurais a pu me le figurer, si vous ne me Paviez écrit; parlez beaucoup a sur l'art sans rien faire! La meilleure peinture de cela se trouve être le poème de ScMtler, intitulé « .Les JKM&fes w, où la Sprée ~KM'!e.

B Tous vous mariez, chère Bctnnc ou c'est déjà fait peut-ébc, et je n'ai pas pu vous voir, avant, une seule fois Que le bonheur


w complet coule pour vous et pour votre époux, et que te mariage bénisse les mariés. Qu'est-ce que je puis vous dire de moi w PMgnez mon sort, a je m'écrie avec Jeanne si je pouvais sauver w seutement quelques années de la vie, je remercierais pour ceh, w comme pour le reste du bien et du wa!, celui qui a fait tout, le a très-haut. Si vous écrivez a Gœthe, dites-hu, de ma part, les w mots qui peuvent exprimer te mieux toute ma vénération et mon a admiration pour tu!. J'ai l'idée de lui écrire moi-même, relatiw vement à Egmont, que j'ai mis en musique par amour pour ses w poèmes, qui me rendent heureux -mais, qui peut assez remetcier un grand poète, précieux diamant d'une nation ? Mainw tenant, rien de plus, chère et bonne Bettine. Je suis rentre chez a moi à quatre heures du matin, après une bacchanale ou j'ai » beaucoup ri, et, autourd'hui, je pleure. Une gaîtë bruyante me fait rentrer bien vite en moi-même. Bien des remcrcïmcnts a Clément de venir au-devant de moi. En ce qui regarde la B cantate, l'objet n'est pas très-important pour ici c'est autre chose a pour BerHn; quant à l'inclination la soeur l'a si bien prise, qu'il » ne reste plus rien à Mrc au frère que de s'en servir ? » Maintenant, porte-toi bien, chère et bien aimée Bettine je

a t'embrasse sur !c front et j'imprime, avec mon baiser, comme a avec un cachet, toutes mes pensées sur toi Ecrivez bientôt » bientôt & votre ami.

BEETHOVEN.

Beethoven demeure sur le Glacis

de MoeBter.danshmaisendu

hareaPasqaahti.

Ht.

Chère et bonne Bottine,

» Les rois et les princes peuvent bien faire des professeurs et des conseillers intimes ils peuvent leur donner des titres et les w décorer; mais ils ne peuvent créer de grands hommes de génies, n qui s'élèvent au-desstts de la v. de ce monde. il faut qu'us w attendent quelque temps pour cela et, s'il en vient deux en < même temps, comme Gœthe et moi, il faut qu'ils les respectent et il faut que les grands seigneurs sachent ce que vau un grand a homme. Nous avons rencontré hier, en rentrant au logis, toute


» la famille impéria!e. Nous h voyions venir de loin, et Goethe se sépara de Moi pour se ranger de côte et, j'avais beau dire, il ne \ou!at plus faire un pas en avant. Ators, j'enfonçai mon chapeau sur ma tête, je boutonnai ma redingote et je <fttMt'a«t cette ~<M<~ ~pcMw~ les &faa croisés. Les princes et les courtisans m'ouvrirent ie passage l'archiduc Rodolphe ôta son chapeau l'lmpé-

» ratrice me salua la première. Les grands seigneurs me con« naissaient, el j'ai beaucoup ri en voyant toute cette procession deMer devant Gcethc. JM resta sMf c6< chapeau bas, pt~Mtw ~tMCHt incliné. Je lui lavai bien la tête, après; je ne voulais pas a iui pardonner ses péchés, envers vous surtout, chère Bettine )* Nous parlions justement de vous en ce moment-là. Meu si j'avais pu passer autant de temps avec vous que lui, croyez-moi, j'aurais fait beaucoup plus et quelque chose de plus grand tJn musicien est aussi un poète il peut se transporter soudain, par w le pouvoir de deux beaux yeux, dans un monde immatériel, où !es grands génies jouent avec lui et lui donnent d'intéressants problèmes à résoudre. Quoi tout cela ne me vint pas à l'esprit w quand je le connus, sur le petit observatoire, pendant une pluie du mois de mai qui fut très-féconde pour moi. Les plus belles mélodies se glissaient, dans ce temps-là, de tes regards dans mon cœur, mélodies qui, un jour, devront émotionner le monde, w quand Beethoven n'y sera plus. Oue Dieu me donne encore deux B ans, et je veux absolument vous voir, adorable Bettine ainsi veut la voix qui parle toujours en moi. Les génies peuvent s'aimer aussi je vais toujours implorer auprès du vôtre. L'éloge qui me vient de vous, est le plus cher à mon coeur. J'ai dit mon opinion a & 6œthe, que le succès, qui produit son effet sur nous fait qu'on veut appartenir, par l'esprit, à son égal l'émotion est l'auàire des femmes (pardonnez-moi l'expression) l'homme doit puiser le feu de la musique dans son génie. Ah, chère enfant, il y a déjà longtemps que nous pensons de même sur tout a Rien ne vaut une belle Ame, que l'on reconnaît partout l'homme peut se montrer tel qu'il est. On doit être ce qM*<Mt eeM< a pat'o~ le monde imit par donner raison à chacun il ne peut pas être toujours injuste. Là-dessus, je ne pose rien, parce que j'ai un but plus élevé.– J'espère recevoir, de vous, une lettre à y Vienne; écrivez bientôt, bientôt et longuement; j'y vais dans

hait jntcrs. La~ cartr pari de~titt. At~jaitïid'hiti, ôti jôué ei~coi·é.

r huit jours. La coor part demain. Aujourd'hui, on joue encore. » GcBthe a fait étudier son rôle à l'Impératrice. Son duc et lui


? voulaient que je tisse exécuter quelque chose de ma musique; j'ai refuse tous les deux. Bs sont grands amateurs de porcelaine de Chine. Là, on a besoin d'indulgence, car l'esprit a perdu sa a supériorité. Mais je ne veux pas plaisanter sur leur perversité, ni f faire un absurde galimatias aux dépens de princes qui ne seront a jamais coupables de cette manière. Adieu, adieu, ma meilleure w amie ta dernière lettre resta toute la nuit sur mon cœur et me B fortifia. Les musiciens se permettent tout.

Dieu sait combien je vous aime

Ton plus fidèle ami et sourd frère,

BBETBOYEN a

a Toeplitz,aouti8i2.

1811.– Année néfaste pour les finances de l'Autriche pendant laquelle on décrèta le cours de florins en papier-monnaie, ce qui fit perdre, à l'argent, le cinquième de sa valeur On verra, dans la suite, combien cette mesure fut onéreuse pour les petits rentiers. Beethoven fut la première victime de cette opération. Sa pension de 4,000 florins, en banhnotes, ne valait plus que 800 florins en papier de nouvelle création.

H est vrai de dire que, pour parer à cette calamité, l'archiduc Rodolphe se hâta de compléter la somme de i,SOO florins qu'il faisait à son maître, par un supplément de pension, selon la nouvelle valeur. Ce cadeau vraiment impénal, ne manqua pas de donner une nouvelle force au génie découragé. Quelques années après, Beethoven obtint, de la munificence du prince, une pension à vie de 600 florins en argent, de convention, avec liberté de la dépenser partout où il voudrait. A la prière de Beethoven, le prince Lobkowitz s'engagea à lui servir les 700 florins au cours nouveau. Mais les 4,800 florins du prince Rinsky restèrent quelque temps in statu quo.

Si les lettres patentes tirent perdre à l'Etat de sa richesse terrestre, Beethoven enrichit le monde des œuvres suivantes

(A) Concerto en mi MM~eMf, pour piano n° 5 avec accompagaement d'ofcheMre (teuvre 73).

(B) Fantaisie en ut WMteMf pour piano chœur et orchestre (œuvre 73).

(c) Sonate en m~MM~BM! pour piano, a Les <MKetec, !'a!teg et le ~efow. (oeuvre 8i).


(p) Quatre ariettes et un duo ( en italien et en aMemand ), avec accompagnement de piano (œuvre 82).

(e) Trois étants de Goëtoe pour voix seule, aveu accompagnement de piano (ceuwe83).

(F) Ouverture d'Egmont, en partition (œuvre 84).

(G) C~yM< au )ttOM< des Oliviers, oratorio, partition et arrangement de piano (oeuvre 85).

En ce qui touche le concerto de piano en Mt< on peut dire que

c'est un chef-d'oeuvre de musique pour cet instrument et, en même temps, une œuvre symphonique de la plus haute portée, t! est & remarquer que ce concerto, riche d'harmonie, ou les masses insti-mentales ne nuisent pas au piano, n'a point été publié avant d'avoir été exécuté en public. C'est en 1~2, dans un concert donné le jour de la fête de l'Empereur, au théâtre de l'Opéra ( devant le portait de Sa Majesté), qu'il a été exécuté pour la première fois par Ch. Czcmy, sous la direction de Beethoven. L'affiche portait la dédicace à S. A. I. l'archiduc Rodolphe et on peut voir dans cette annonce, qui n'était pas dans les usages, l'hommage public de la gratitude de Beethoven pour les bienfaits de son protecteur. Depuis cette époque, bon nombre de compositions du maître furent dédiées à l'archiduc qui, de son côté, chercha à lui être agréable en persévérant dans ses études de composition, et en entrant en lice, lui même, comme compositeur de plusieurs ouvrages de mérite. L'auteur de cet écrit se plaît à constater, ici, que l'accord le plus parfait s'est toujours maintenu entre le maître et rélève. De la part de ce dernier, il n'y a jamais eu le moindre changement. Quant au maître, on sait que, dans les dernières années, sa mauvaise humeur n'avait pas plus de ménagements pour son impérial élève que pour ses dignes protecteurs, ainsi qu'on le verra, en son lieu.

Quant à l'appréciation publique du concerto en t)M à sa première apparition, le critique de la Gazette tMM~ca~, de Leipzig nous donne, en peu de mots, un renseignement suffisant. n dit, ni plus, ni moins « La longueur excessive de la composition diminua l'eSet total produit par cette admirable création du génie.

Qui trouverait, de nos jours, ce concerto ou trop ou pas assez long Y L'observation du critique nous montre de nouveau que, de tout tempSt les principales attaques contre ~es compositions de Beethoven portaient sur la forme.


M se trouve encore, de nos jours, des gens instruits, occupes à compter les mesures de chaque morceau. Bs prétendent appliquer l'aunage aux compositions de Beethoven, comme ils calculent en pieds cubes, l'étendue de celles de Mozart. est vrai de dire qu'à cette époque, aucun des compositeurs classiques ne s'était servi d'autres formes que de cènes qu'Haydn et Mozart avaient adoptées. Cela explique la résistance opiniâtre des musiciens aux innovations de Beethoven. La connaissance de la musique de F. Bach aurait pu les familiariser avec celle de notre maître, et ils auraient appris par l'expérience qu'en dehors de Haydn et de Mozart, it y avait encore quelque chose à faire c'est ce qui eut lieu en effet. Le concerto en ttM cptM MtMtMtwM de musique de piano, n'a été exécuté, en public, qu'une fois, durant la vie de Beethoven. Mais, Charles Czemy t'a fait entendre une autre fois, dans un concert particulier donné par le corniste Hradetzky, le i3 avril i8i8. n est à remarquer que les virtuoses de cette époque n'approchient de la musique de Beethoven qu'avec beaucoup de timidité quelquefois aussi, le public montrait peu de sympathie pour des oeuvres nouvelles. Le concerto en ut tnineur, et la fantaisie avec choeur, n'ont été entendus, dans l'espace de quinze années, que deux fois. Le concerto de violon (oeuvre 6i), avait été déjà exécuté, en ~806, par Franz Clément, mais sans grand succès. Un autre essai, dans l'année suivante, eut un meilleur résultat. Nous regrettons de ne pouvoir en citer le compte-rendu, parce que l'époque est déjà loin de nous. En i806, le 3 mars, un troisième essai fut tenté dans la grande salle de la redoute, cette fois par un amateur mais il échoua complètement, ce qui fit croire que ce. beau concerto était inexécutable, et, il resta comme déchu de ses droits, depuis 1807 jusqu'à nos jours. La même chose est arrivée pour le concerto en so! iMc~Mf; il resta vingt années oublié après son apparition. Le triple concerto le fut encore plus longtemps. La cause principale de ce <M!<MsseMten< tient à ce que le jeu du piano prit une autre direction, du temps dcHummel, Moschelès, et Ch. Czemy. Cette direction était en opposition avec tes formes poétiques des compositions de Beethoven, et avec leur esprit. Les qualités brillantes de l'exécution de ces grands artistes qui se distinguaient par la bravoure, t'éléganM', et mmtyte éclectique, ne ressortaient pas assez dans les concertos <lc Beethoven. Ceux-là n'étaient pas disposés pour faire briller le pianiste; mais, considérés comme œuvres symphoniques, ils offraient une riche arène au


musicien. La nouvelle génération, mieux avisée, nt sortir des bibliothèques les oeuvres du maître, et, retrempant dans leur esprit ses moyens techniques, elle leur rendit le premier rang qu'eues devraient toujours occuper.

Parmi les critiques les plus surprenantes d'cpuvres de Beethoven, émanées de l'aréopage de Leipzig, où se tenait le camp <MtMBee<~<MWM<eM, il faut citer celle qui concerne la sonate intitulée les Adieux, l'~&seHce, et le J)e<oMt*. Il Le style de cette critique qui est une curiosité de l'époque, nous démontre avec quelle légèreté on traitait certaines compositions que nous ne pouvons pas nous lasser d'admirer. Elle parle ainsi a Une pièce d'occasion (~e), comme un maître ingénieux peut faire! L'~d~M commence par un adagio, dont le motif principal, très-simple, exprime « portez-vous bien. Un allegro de force suit et doit peindre sans doute la douleur de la séparation vient ensuite un <tn<!aMte ayp~eMtfo lourd dans sa marche, mais indiquant, par le mouvement agité des accompagnements, tes angoisses de i'~tsettce. H s'annonce d'abord comme devant être long, mais il s'arrête tout court, et amène un atlegro surprenant de vivacité, et de gaieté, lequelsigninetcjRet'oM'.a » Voilà tout ce qu'on savait dire alors sur les beautés de cette œuvre. On se demande aussi d'où vient que, dans les catalogues de Breitkopf, et Haertet, cette sonate est daignée part'épithètc de co'acMWst~Me. a Est-ce que tes autres sonates de Beethoven sont moins caractéristiques, parce qu'elles ne portent pas d'intitulé qui précise les sentiments qui y sont exprimés ? Un jour, j'ai entendu Beethoven se plaindre d'avoir donné t'épithète de ~Mt~e~Me, à ta sonate (oeuvre i3.) « Tout le monde, disait-il, veut de cette sonate, parce qu'elle a un titre qui la distingue des autres, et que les pianistes savent la reconnaKre. ? Mais il faut convenir aussi, avec les éditeurs, qu'à cause de cette dénomination, la ~o~~t~Me se vend beaucoup plus, en comparaison des autres sonates. On cite même un éditeur de musique, qui onfait au sublime maître, la somme de 10,000 & pour une MOM~Ne soMate jMt<~<~Me? Ce grand succès était dû à remploi heureux d'un mot étranger, qui n'était même pas compris par beaucoup de pianistes. Oue de fois Beethoven aurait dû mettre en tète de ses compositions, le mot )MtCtJ!~M<?, au risque de se répétet sumeut. Si nous ~uultous expliquer la véritable acceptation de t'épithète en question, qui veut dire « Expression noble et grave des mouvements de l'âme, ? JI nous pourrions l'appliquer, comme caractéristique, à un grand


nombre des compositions de Beethoven, sauf à ajouter, aux œuvres de piano, fépithète a ~o<j~e~<e ? (Rhetorisch).

181 S. Cette année eut cela de particulier que le catalogue de Beethoven ne s'agmenta d'aucune oeuvre nouvelle. Ce point d'arrêt si extraordmaire, dans la deuxième période do la vie du grand maître, se renouvellera encore une fois dans la troisième période de sa carrière musicale. En revanche, plusieurs compositions importantes surgiront bientôt après, et augmenteront encore la réputation de leur créateur, comme Les symphonies en fa M«~Mf et en la <H<~)*, la musique pour les ~M~es <f~<~Kea, et t'ouvcrtmo du roi ~KetMM. Le poème des Jettes ~K~ènes eût pour auteur Aug. Kotzcbue, qui écrivit la pièce pour l'ouverture du théâtre national de Pesttt, qui eût lieu, en enet, au commencement de l'automne de 1812.

Quant à l'époque de la composition des Rt«Hea d\4t~Hca et des deux symphonies, l'auteur de cet écrit commit une erreur dans les premières éditions. 11 a pu la rectifier, grâce au comte de Brunswick, qui voyait beaucoup Beethoven dans cette année-M). D'après les renseignements fournis par ce personnage, en 1843, la composition des Jh~HM d'es, remonte aux premiers mois de i8i2. Les projets des deux symphonies datent de la même époque. Celle en fa, numéro 8, fut achevée au printemps, pendant le séjour qui tit Beethoven, chez son frère Jean, à Linz. S'étant rendu ensuite aux eaux de ToM~'x, il écrivit là l'ouverture du roi Es<teMtM. Se sentant fbrtuié, au retour des eaux, il se mit à travailler à la symphonie en la wt~eMf, numéro 7. Ici se présente,' 6 dans les numéros, la même confusion que nous avons dé)à remarquée à l'époque de la symphonie pastorale et de celle en ut mineur. Quelle était ta cause de ce changement? le comte de Brunswick n'a pu en donner aucun éclaircissement. Pour ma part, je vois uniquement la raison de cette interversion de numéros d'ordre, en ce que la symphonie pastorale étant en /a MM~eMf, l'auteur n'aura pas voulu publier, de suite, deux symphonies dans le même ton. Nous connaissons déjà le voyage de Beethoven aux eaux de Tceptitz, par sa correspondance avec Bettina Brentano. A son départ de Linz, se lie le fait suivant.

Afin de régulariser ses revenus, Beethoven, à son passage par Prague, lit personnellement la demande au prince de Kinsky, résidant dans cette capitale, de vouloir bien convertir la rente


instituée par l'acte du i~ mars 1809, en papier monnaie de nouvelle création, ainsi que t'avaient déjà fait les deux intéressés. Le prince, adhérant & !a prière du compositeur, lui remit 60 ducats en or, a-compte de cette rente, en promettant de prévenir son nomme d'affaires, à Vienne, afin que celui servît la pension à Beethoven de la même manière. Malheureusement, pendant que Beethoven était encore à Teeptitz, le prince de Kinst:y ut une chute de cheval, et mourut bientôt après, avant d'avoir prévenu son intendant du nouvel arrangement fait avec Beethoven. Aussi, If conseil de famille, et la tutelle d'héritiers du prince de Kinsky, ne respectèrent pas sa promesse, et la rente de Beethoven se trouva réduite d'un cinquième par la nouvelle loi de nnancc. Beethoven en appela à la cour de justice de Bohème qui, par son arrêt du 18 janvier 1818, ordonna à la succession de servir la pension du compositeur au taux de 1800 il., en papier nouveau, au lieu de 1800 M., en anciens billets de banque, et à partir du 3 novembre i8i2. Quelques années après, cette somme fut transformée en une rente annuelle de 3u0 n., en argent.

1813. De si longues années d'efforts et de travail finirent par exercer une influence pernicieuse sur la santé de Beethoven. Absorbé par ses grandes compositions, il se ressentait, depuis quelque temps, d'un mal dans le bas-ventre. Les bons effets des eaux de Tœptitz étaient déjà perdus dans tes mois suivants. Aussi l'année i8i3 vit augmenter ses souffrances d'une manière fâcheuse. Les renseignements que l'auteur de ce livre tient d'~M<M S~e~e! et de son épouse, qui, tous tes deux, étaient liés d'amitié avec Beethoven, démontrent qu'il ne s'était pas trouvé dans une pareille situation d'esprit, depuis i803, l'année d'épreuves.

Les médecins lui conseillèrent d'essayer, dans le courant de cette année, des eaux de Baden, près de Vienne. D'une lettre de l'archiduc Rodolphe, adressée à Beethoven, il appert que c'était sa première cure. Voici cette lettre (<)

a Cher Beethoven,

~J'aiappM~, avecbeatK''<Htp<tepta!SM', par votre tettrp reecc » avant-hier soir, votre arrivée dans ma chère vitte de Baden, et » j'espère vous voir demain avant midi. si votre temps vous le <t) L'original de cette lettre MMit partie de la ceUertion J'outogMphe!' de Pme. GniC~r, a Vt~MM.


VtE N! BERTHOVEK.

» permet. Comme, depuis quelques jours que je suis ici, ma santé » s'en trouve bien, et que je puis entendre de la musique et en exé» euter moi-même, je fais des vœux pour que le séjour dans cette » jolie et saine contrée vous soit favorable. Ma sollicitude pour & vous trouver un logement ici serait ainsi recompensée. Badcn, ce 7 Juin ~M3.

» Voire ami, RoMM.pHB. »

Ces lignes mettent au grand jour les relations amicales qui existaient alors e. l'élève et le maître. Son Altesse Impériale s'était occupée fort grac~usement de trouver un logement passable pour son professeur souffrant, dans sa cMre ~adeM. Cette circonstance rappelle trop bien une wMvet!~ (de Léop. Schefer) intitulée: « J~ JM<~<~eeH'J?<ëve~ pom que je me refuse le plaisir d'en citer un endroit très-remarquable.

« On entre, comme jeune artiste, dans un rapport indénnissabte ? avec son maître. Celui-ci nous conduit dans un empire grand, a intini, qui est placé au-dessus de tous les mondes. u nous fait » faire connaissance avec des hommes qui y sont dé{& depuis » longtemps, et qui marchent devant nous, hrittant et régnant dans » leurs ouvrages. I! nous initie au génie de Fart, par son propre » génie, son savoir, et ses connaissances. Kous lisons dans son » âme qui nous est ouverte, et, par lui, nous comprenons la granD deur, la beauté, et la douceur du monde entier. ou, si l'on peut » s'exprimer ainsi, par lui, nous arriverons à nous posséder nous» mêmes en élevant notre cœur et notre esprit. L'union entre le » maître et l'élève dure toute la vie, et ce dernier respecte toujours » son maître quand même il le surpasserait dix fois. »

D'après les communications de M' Streicher, qui passa l'été de iM3, à Baden, avec notre compositeur, ses anaires n'étaient pas dans un état prospère; il manquait d'habits'et de linge. A quoi attribuer une telle négligence? est-ce à Beethoven, entièrement absorbé par ses travaux, on à son frère Charles? C'est peut-~tre à tous les deux. ~)

Cette digne amie s*occupa, a\ son mari, aussitôt leuf retout' à Vienne, des moyens de procurer à Beethoven les choses nécessaires. Après le séjour de Baden, il rentra à Vienne et reprit son appartcmentdans~e palais du baron fasquatati, situé sm'!c glacis de Mœlker ( Mœlker-Bastei). C'est là que l'auteur de cette biogra)1) BeethMen e<MM!aM<t Mwem des pMMM, <aM «tn journal, ur sa triste dM«ate.


phie vit le grand mattt e pour la première fois. Cela eût lieu vers la tin de mars MU. Beethoven ptit bientôt MM domestique qui était tailleur de son état; il travaillait dans l'antichambre du maître. Cet homme était marié, mais sa femme ne demeurait pas dans la maison. Tous deux soignèrent leur matire avec une grande assiduité jusqu'en i8i6. Beethoven se trouva très-bien de cette vie régulière, qui cependant ne dura que pou d'annês.

Dans cette situation, Beethoven reçut, du prince Lichnowski, des preuves nombreuses d'attachement et d'estime qui méritent une mention spéciale. Le prince avait ï'habitude de visiter Beethoven dans son cabinet de travail, et, pour ne pas déranger te maître -au moment de ses inspirations, il fut convenu, de part et d'autre, que Beethoven continuerait son travail sans faire attention au noble visiteur; celui-ci, après avoir feuilleté quelques partitions et regardé Beethoven travailler, s'en allait en lui souhaitant le bonjour. Néanmoins, Beethoven fermait quelquefois sa porte pour ne pas être interrompu, et l'intatie~bio prince LichnowsM redescendait !es trois étages sans se plaindre. Mais, quand le domestiquetailleur restait dans l'antichambre, Son Altesse profitait de la circonstance, et insistait jusqu'à ce que la porte s'ouvrit, aûn de saluer le prince de l'art, et de satisfaire ainsi le désir qu'il éprouvait. Ceci est un bon souvenir à ajouter à ce que nous avons relaté des sentiments de l'archiduc Rodolphe pour Beethoven. Malheureusement, le prince Mécène ne jouit pas longtemps de son admiration pour les chef-d'œuvrcs de son auteur favori, car il quitta ce monde, le 18 avril, de l'année suivante.

Nous n'aurons qu'une œuvre à citer parmi les publications de i8i3. Cette œuvre est la première messe en ut t~eMf (œuvre 86). L'origine de cette composition religieuse remonte cependant à l'année i807, ainsi que cela a été dit plus haut. Eue fut écrite pour le prince Estcrhazy, et exécutée dans le courant de l'djté 1808, à Eisenstadt, sous la direction de l'auteur. On voit, dans la vie de J. Haydn, combien le prince Esterhazy aimait la musique religieuse, à laquelle il demandait plutôt l'amusement que l'élévation. Ceci n'infirme pas le caractère religieux des messes de Haydn, dans lesquelles ce maître, contre son gré, cherchait à plaire au prince. Celui-ci, gâté par ces messes, n'admettait aucune comparaison avec ~compositions dMegem'ed'awtres auteurs A cette époque, Haydn. s'était retiré, et avait été remplacé par J. N. Hummel, dans sa place de maître de chapelle, à Eisenstadt.


A l'exécution de la messe en ttt, dans cette résidence, se t'attache l'événement suivant. !l était d'usage qu'après l'oMce divin termine, toutes les notabilités musicales de la ville et de l'étranger se rassemblassent dans le palais du prince pour s'entretenir des ouvrages exécutés. A rentrée de Beethoven dans la salle de réception, !c prince Esterhazy lui adressa cette question singulière: Ou'avexvous donc lait-là ? Cette apostrophe du prince, qui fut probablement suivie d'autres remarques critiques, fut d'autant plus pénible à Beethoven, qu'il crut voir un sourire sur tes lèvres de Hummel, qui se tenait debout, a côté du prince Esterhaxy, dans ce moment. Cette circonstance, peu importante en elle-même, montre cependant que la messe ne fut pas appréciée selon son mérite dans un lieu ou Beethoven croyait avoir à se plaindre d'un confrère aussi quitta-til Eiscnstadt le même jour.

De cette époque date sa brouille avec Hummel, avec lequel cependant il ne fut jamais intimement lié. t! est regrettable qu'une explication franche n'ait pu avoir lieu afin de rétablir l'harmonie entre les deux champions. Du reste, le rire de Hummel serait aussi extraordinaire en part-il cas, que la critique du prince Estcrhàzy.

Mais d'autres causes contribuaient encore à alimenter ta haine de Beethoven. Tous deux avaient de l'inclination pour une même jeune fille; puis, les compositions de piano de Hummel, et son jeu déplaisaient à Beethoven, comme il a été dit plus haut. C'est seulement aux derniers moments de Beethoven, « Post <o< t!McntM<H« fetWM, ? que les nuages amoncelés furent dissipes par l'apparition soudaine de Hummel, au lit de mort du grand compositeur. (Voir sa caractéristique plus loin).

Quant à la messe en question, elle ne fut publiée que plus tard, étant la propriété particulière du prince Esterhazy. C'est en i8i6, que G~otte~la lit exécuter, pour la première fois, dans l'église des Augustins, à Vienne.

y.

Nous voilà entin au moment le plus important de fa vie de Beethoven, moment décisif pour sa gloire, celui où la couronne


de tankers, longtemps disputée, lui fut décernée par tous ses antagonistes, à Fexception de quelques confrères jaloux. Nous voulons parler de deux grandes solennités musicales, qui eurent lieu le 8 et le i~ décembre <M3, dans t'~ta de l'Université, au profit des guerriers autricMens et bavarois blessés à la bataille de Hanau. Dans ces fêtes, organisées par Maehet, mécanic!cn de la cour. on exécuta, pour la première fois, la symphonie en la tM<~eMf et la bataille de Yittoria.

Sur cet événement mémorable, H existe une lettre fort intéressante adressée par Beethoven à tous les artistes pour lesremercier du concours prêté par eux à l'exécution de~es ceuvres. Qu'it nous nous soit permis, avant de communiquer cette lettre aux lecteurs, de donner ici un extrait de la CoxeMe MMafeo~, de Leipzig, (n° 4, XV! ) qui peut être regardé comme l'expression de i'opinion du public de Vienne.

ïl y est dit: « L. Y. Beethoven, qui, depuis longtemps, était estimé e comme un des plus grands compositeurs de musique instrumentale, vient d'obtenir un éclatant triomphe, parrexécutionde » ses deux importantes compositions. Un nombreux orchestre, composé des premiers et meilleurs instrumentistes de Vienne, w se réunit avec un zèle tout patriotique. Chacun voulait manifester » ses sentiments de gratitude pour les résultats obtenus par tes » enbrts de l'Allemagne entière, dans ta guerre actuelle. Tous les musiciens s'empressaient d'onrir leur concours à une œuvre qui » faisait battre tous les coeurs. Aussi, grâce A cette unanimité » t'orchestre, dirigé par Beethoven, excita un véritable cnthouw siasme par sa précision et l'ensemble de son exécution. Mais c'est » surtout la nouvelle symphonie qui obtint un succès extraordinaire. !t faut entendre cette nouvelle création du génie de a Beethoven, aussi bien exécutée qu'elle l'a été ici, pour comprendre » ses beautés et en jouir complètement. L'andante fut bissé chaque » fois (i) et causa une émotion profonde aux connaisseurs comme a la masse du public. En ce qui regarde la bataille de Vittoria, < on conviendra que, pour exprimer, avec des sons, les péripéties du combat, rien n'est mieux approprié que les moyens que » l'auteur vient d'employer dans cette circonstance. Une fois entré » dans ces idées, on est étonné et ravi, en même temps, de voir !eséténM!~d~t'wtapp!}qtfés avec tant de génie pour arriver au <M Le oeeMtd mMeeM de la sytnphon!e s'appeMt d'<)tM< jUtMtfM mats dans tea pM~ef tmpthnêM, on en a fait M AtAMmrre.


a but. L'effet et l'illusion eut été complets, et on peut ainrmer a sans t'éserve, qu'il n'existe pas, dans le domaine de la musique a imitativc, une œuvre semblable à celle-ci.

n fallait donc une composition comme la Ba~<<M~ de VïMo~Mt pour réunir tons les sunrascs et fermer la bouche tout d'un coup a tous les adversaire. Ce luttai fut obtenu, mais ce fut-il pour toujours ? c'est ce qu'où verra dans la troisième période. Voici maintenant le texte de la lettre de Beethoven <t )1 est de mon devoir d'exprimer ici mes remerciements à tous x les artistes estimables qui ont bien voulu prêter leur concours w aux concerts donnes, les 8ct IS décembre, en faveur desguerriers Autrichiens et Bavarois blessés à la bataille de Manau. » C'était une réunion de rares talents, animée d'un zèle ardent f pour un but si élevé. Chaque membre de l'orchestre, quelle que ? fut sa place, cherchait à contribuer, par une excellente exécution, à FensemMe de rœuvre, et s'inspirait de la pensée qu'il pouvait f être utile à sa patrie, par son art.

a Lorsque M. $MtMftp<Mt: à la tète des premiers violons, en« levait tout t'orchestre par sou jeu expressif et plein de feu w M. S<t~W, premier maître de chapeUe, ne dédaignait pas d'indiquer la mesure aux tambours et aux grosses caisses. MM..S~ohf et 3f<t~se~et', talents hors lignes, ne refusaient pas de jouer au » second rang, ainsi que MM..S~<MM et CtMKo~, deux autres nota» bilités musicales.

» La direction de J'ensemble m'était dévolue, en ma qualité de » compositeur autrement je me serais mis à battre la grosse » caisse, comme M. 7~MMMM~ car l'amour de la patrie et le désir » de venir eu aide aux victimes avec toutes mes forces, rem» plissaient seuls nos cœurs.

» Mais c'est ~M!tM!ze!, principalement, qui mérite tous nos remer- » cléments. A lui incombe la première idée de cette académie » (concert), et c'est lui qui s'est occupé très activement de Forga» nisation de l'ensemble, dans tous les détails. Je lui dois parti» culièrcmcnt des remerciements pour m'avoir procuré l'occasion d'offrir mes compositions pour un but d'utilité publique, et de B remplir ainsi le vœu ardent, que j'ai fait depuis longtemps, de » déposer, sur l'autel de la patrie, les fruits de mon travail. w LCDWtG VAN BEETHOVEN.

1 S 14. Nous arrivons à l'année qui termine la deuxième


période de ta vie du grand compositeur. Cette année est, sans nul doute, la plus mutante de la carrière de Beethoven, car nous le voyons placé au plus haut point de sa gloire. Sous le rapport pccuniaire, cette année doit être regardée aussi comme la plus lucrative. Nous avons vn, plus haut, qu'il s'était passé plusieurs années, sans que le compositeur ait pu convier les amateurs aune fête musicale. Dans le cours de cette-ci, it put réunir, quatre fois, la masse du public et obtenir un succès immense avec la symphonie en la MMt~Mt* et ta Bataille de Vittoria. De plus, tes représentations de Fidelio transformé, furent un événement non moins important. Dès te mois de janvier, l'épreuve tentée avec ta symphonie en j~ et la Ba<<t<!i~ de TtKoWet, avait été renouvelée dans ta grande salle de Redoute, avec le plus grand succès. Les intentions furent mieux rendues, cette fois, dans la Bataille de VïMota.

Pour que t'itiusion fut plus complète, on avait fait dénier les troupes ennemies des deux côtés de la salle par de longs corridors l'effet fut saisissant et, nous avons pu juger, de notre place, combien l'enthousiasme des auditeurs répondait à leur patriotisme ce jour-là. D'autres morceaux furent ajoutés au programme: La Marche solennelle, avec chœurs, et l'air de hasse-taille du grand prêtre « Mit rcgcr freude, des Ruines <f~<MHes.

Le 37 tévricr, Beethoven parut encore, dans la même salle, avec ces deux grandes compositions, auxquelles il ajouta la nouvelle symphonie en fa. Voici quel était l'ordre du programme (A) Symphonie en <otH<t~Mf;(B) Nouveau trio, pour soprano ténor et basse « ~tMpt <yenMt<e, a exécuté par M. Mitder Hauptman et MM. Siboni et Weinmûlter; (c) Nouvelle symphonie en /<tMM~;eMf;(B) La &a<a~He de Vittoria. Ce programme montre comment Beethoven aimait à servir son publie.

Ceux qui peuvent se figurer uue réunion de 5,000 personnes, étectrisées par le souvenir de ces hatailles de Leipzig et de Hanau qui ébranlèrent le monde, aptes à sentir la valeur des jouissances musicales, ceux-ià pourront se faire une idée de t'enthousiasme de cette grande masse du public. L'explosion de joie et d'admiration, pendant l'exécution de la symphonie en la, et de ta Be~cttKe, surpassa tout ce qu'on pouvait attendre, dans une salle de concert. Avant de continuer l'histoire de cette mémorable année (1814), si féconde et si riche en gloire pour Beethoven, nous voulons raconter l'origine de t'oHe~eMo~ si humoristique, de la symphonie en fa.


Au printemps de <8i8, un dmer d'adieu eut lieu auquel prirent part Beethoven, !e mécanicien Mae!ze!. te comte de Brons~ic!~ Etienne do Brcun}ng, et d'autres pcysMmes. Le premier devait partir pour Linz, voir son frère Jean, tMvaiUer à sa symphonie en fa, et visiter les bains de Bohême. Maelzel était snr !e point de faire un voyage en Angteterrc, pour y produire ?on célèbre TrompetteAutomate mais, ce projet de voyage fut ajourne à cause de son Métronome, nouvellement inventé, qui attira l'attention desmatIres de l'art, et qui valut, au célèbre mécanicien, une attestation publique de Saucri, Beethoven, et Weig!, sur son utilité. (<)

grosMr, grMzerMe-tfMom t~s'zerHe-trenomta ta ta ta ta De ce canon est réMuté t'aNe~~Mo, dont le motif est tiré de la première partie du chant. En tête, se trouve le mouvement du métronome, qui est le même que cehu de l'allegretto. Les paroles comiques sont destinées à imiter les battements du balancier (Ta ta ta ta). Ce canon est en ma possession depuis 18~8; c'est Beethoven, lui-même, qui m'a autorisé à en prendre une copie. Suivons, maintenant, les événements accomplis dans le cours de cette année.

Déjà, le ii avril, nous retrouvons le maître contribuant person-

<t) La C~MTt! MMCAM. de Leipzig, M. vol., page '!)?, pMte ae~ du projet de Maehtet, d'entreprendre un ~eyage à Londres.


nettement à un concert de charité, organisé parSchuppanzigh. dans la salle sous PetMperaMf yoMt«<M. Il exécuta, & cette occasion, son grand trio en dédié à l'archiduc Rodolphe (oeuvre 97). Ains!, cette magnifique composition fut entendue pour la première fois, interprétée par Beethoven, avec ses dignes accolites, Sclmppanzigh, pour le violon, et Linke pour le violoncelle. Elle fut répétée, le mois suivant, dans une matinée de quatuors, donnée au Prater, par Schuppanzigh. Ces deux concerts, auxquels j'ai eu le bonheur d'assister, furent les derniers dans lesquels Beethoven parut comme pianiste-exécutant. Depuis cette époque, il n'a jamais joué en public. A la séance du Prater, on exécuta aussi un nouveau quatuor en fa mineur (œuvre 96), qui était déjà écrit en <8H. Le S8 mai suivant, commencèrent les représentations de t'opéra Fidetio, complètement refondu. Sur cette reprise, ainsi que sur cette du i8 juillet, au bénéfice de l'auteur, il a été longuement parlé au cours des événements de i805 et 1806 nous y renvoyons le lecteur.

On peut dire que tous les honneurs rendus à Beethoven dans t'espace d'un an, et même pendant toute sa carrière d'artiste, furent surpassés par ceux qui lui furent rendus, le 29 novembre. Les grands événements politiques qui amenèrent tous les souverains de l'Europe au congrès de Vienne, contribuèrent puissamment à donner, à ce jour, tout l'éclat et toute la gloire auxquels un artiste du nom de Beethoven pouvait seul prétendre.

Par suite de l'invitation faite à Beethoven par tes amis de l'art musical, de faire entendre, pendant le congrès, de nouvelles compostions, il résolut d'écrire une cantate pour célébrer ce moment unique dans l'histoire. Dans ce but, il choisit les paroles du docteur Aloys Weissenbach <t der ~~MveM~e <K<s~MtC&. (Le moment glorieux), et en composa la musique pour en être exécutée dans un même concert, avec la symphonie en la mineur, et la Bet<<MMe de VtM<M-Mt. Le sujet de la cantate était Hommage de la ville de Vienne aux Monarques présents, a Les deux salles de la redoute furent mises à la disposition de Beethoven pour deux soirées. L'autorisation en fut donnée, avec un. louable empressement, par le chambellan de l'empereur, et l'on considéra, en haut lieu, ces deux solennités musicales comme fêtes de la cour. Beethoven fit personnellement ses invitations aux ~ouverams, qui, tous parurent à la fête. On évalua le nombre des personnes présentes à six mille, sans compter les exécutants de l'orchestre et les choristes.. L'auteur


de cette biographie se rappelle avec plaisir avoir fait partie de l'orchestre, comme second violon. La présence de tant de têtes couronnées à cette solennité, retenait les applaudissements; on écoutait en silence, et l'ensemble avait plutôt la gravité de la musique religieuse. Chacun sentait cependant qu'un pareil moment, ne se rencontre qu'une fois dans la vie. Le sent Wellington manquait à la tête il n'arriva qu'après et ne put entendre la Bo<<MHe de Vittoria (i). Le 2 décembre suivant, on répéta les mêmes compositions la salle fut moins remplie, mais les applaudissements furent plus chaleureux.

Les soli de la cantate furent chantés par M* Mildcr-Hanptmann, etM'ndrà,ctparMM.WiMeiFori!.

Mais, ce qu'il faut connaître principalement, c'est que Beethoven eut beaucoup de peine à mettre cette cantate en musique; il parait que les paroles ne prêtaient pas énormément au compositeur, surtout à la fin. Beethoven disait, à cette occasion, qu'il venait faire une action MfoîqMe. Il travailla avec le poète pour améliorer le sujet et rendre les situations plus favorables à la musique; mais, en définitive, on fut obligé de donner la cantate a refaire à Karl Bernard, ce qui occasionna une grande perte de temps. Tout cela explique pourquoi le génie de Beethoven n'a pu s'élever à sa hauteur accoutumée dans cette œuvre il faut dire aussi qu'il avait peu de temps pour la composition; qu'il fallait éviter les difncultés d'intonation, les chœurs devant être chantés par amateurs; enfin, qu'on avait ires-peu de temps pour les répétitions. Le morceau le plus remarquable de la partition est l'air de soprano, avec chœur et accompagnement obligé de violon. La cantate a été ensuite publiée par Hasiinger, éditeur de musique, à Vienne, mais avec d'autres paroles, sous prétexte que celles de Weissenbach et Bernard étaient faites pour la circonstance. On a donc ajouté à la musique le poème de F. RœcMitz, intitulé: a JF!o~e de~MtMS~Me.' n (Preis der Kunst) que son auteur avait offert à Beethoven pendant sa présence à Vienne, en 1832.

Ici on se demande comment Beethoven avait pu diriger luimême de si grandes masses de chœurs et d'orchestré, étant déjà stt"mt de surdité depuis huit ans. Cette question mérite d'autant plus d'être éclaircie, que nous lisons, dans la relation de Treitschke, à propos de la reprise de FMeHo, en i814, cette phrase « Beethoven (i) t'aBehe portait te Grande et complète eomposMon hMtntmeMate écrite amr la VtCMtM M WBtMMWN A Vm-MUA (WetUofttOM <!eK in der SeMaeht bei Vittotta).


? dirigea lui-même mais son feu l'emportait et la mesure en f souffrit. Ou'est-ce donc qu'un directem' d'orchestre, qui se laisse assez emporter par son ardeur pour qu'il soit nécessaire que quoiqu'un reste auprès de lui, afin de rétablir l'ordre dans l'orchestre Les exécutions des 8 et 19 décembre i8i3, et celles des mois de janvier, février, novembre et décembre prouvent le contraire; car, à toutes ces fêtes musicales, le pupitre de Beethoven fut placé très-haut, dans la grande salie de la Redoute, et l'on ne voyait personne près de lui il s'en suit donc qu'il entendait parfaitement les masses. Celui qui conna!t les difficultés que présente la Ba<<MHe de t~Mono, pour les répétitions et l'exécution, ne devrait pas s'étonner, dans te cas où il surviendrait un peu de trouhte dans l'enchevêtrement de parties tellement serrées, même sous une excellente direction. Ayant fait ma partie dans l'exécution de cette symphonie, je puis assurer que les difficultés n'y manquent pas et qu'elles ont été enlevées avec précision. Or, Fidelio est bien plus facile à conduire que la Bct<<MHe de Vittoria. D'un autre côté Beethoven prouva aussi qu'il entendait très-bien, les deux fois qu'il parut en public cette année là, pour l'exécution de son trio en s~. C'étaient plutôt tes doigts qui manquaient un peu d'élasticité. Mais les suites de si grands efforts, renouvelés dans un espace de temps très-court, ne pouvaient qu'être désavantageuses à son état maladif. De cette époque date malheureusement la faiblesse de l'ouïe de l'oreille droite. Beethoven pouvait-il être un bon chefd'orcbestre ? A cette demande, tous ceux qui savent la musique répondront que non. Un si grand génie ne pouvait guère bien diriger un orchestre, au point de vue absolu. Pour devenir un bon chef d'orchestre, il faut un long usage et il faut être attaché à un théâtre si avec cela, on apporte une bonne organisation naturelle, on réussit, à force d'exercice et de pratique. Nous voyons d'après ce qui précède, que le grand compositeur avait rarement l'occasion de conduire l'orchestre et les chœurs or, la première condition, pour devenir un bon directeur de musique, c'est de pouvoir pratiquer sans relâche.

Nous aurons encore souvent l'occasion de parler de la triste infirmité dë notre incomparable artiste bornons-nous, pour le moment, à dire ce qu'il y a de plus pressant.

Lorsqu'il a été question, plus haut, de l'exécution de la symphonie pastorale et de celle eti Mf~HweMf, nôusavôns dit que, parmi les» empêchements que Beethoven rencontrait pour monter ses con-


» certs, étaient tes frais Ato~M~a qui absorbaient tout. Voici, de la main du maître, un aperçu noté de ces frais, qui date de 1814 <[ Les compositions à grand orchestre, exécutées au concert du a 97 Marier, furent les suivantes Symphonie en ~eMf celle » en fa <M<~eM)'; la ~«<<~Ne de V!Meyt« et !e trio FtH~~ <~Mta~. Les » parties copiées des deux premières symphonies et de la B«<a<Me » avaient déjà servi aux concerts du 8 et du j2 décembre MO w nous ne compterons ici que tes frais de copie de la huitième » symphonie en /a et du trio dont voici le total: 4S3 feuilles » copiées, 42 kreut~rs font <? norias 8~ t~reutxers les frais » d'orchestres 344 florins les premiers pupitres reçurent davan» tage mais il y eut aussi beaucoup d'amateurs qui ne se tirent » pas payer.

e Le fameux concert donné le 38 décembre i808, au théâtre » an der Wien, dans lequel on a exécuté la symphonie pastorale, » la symphonie en t<< WMeMt', la fantaisie avec chœurs e1 une partie » de la messe en Mt, a coûté, en frais, la somme de i300norins (i). En examinant ces chinées, on verra sans peine que, pour rendre un concert fructueux au bénéficiaire, il fallait que la recette brute s'étevai bien haut; en générât, le produit net se bornait à quelques centaines de florins. Les copies absorbaient une grande partie de la recette; mais, combien les choses ont changé depuis l'invention de la lithographie, qui a modifié les prix de parties d'orchestre et de chant. Les concerts qui pouvaient rapporter quelque chose étaient ceux où l'on n'employait pas les chœurs. C'est toujours dans ia grande saUede Redoute que Beethoven faisait entendre ses grandes compositions; mais, depuis iM4, il n'y reparut plus; s'il avait été assez heureux pour faire quelques épargnes cette année-là, ille dut aux circonstances pontiques, qui avaient attiré à Vienne tous les Souverains de l'Europe, et à l'effet extraordinaire que la Bataille de VïMofMt exerçait sur les masses. Les cadeaux des monarques étrangers, joints aux produits des concerts, mirent notre artiste en état de se créer un petit capital qu'ii ptaça en actions de la Banque d'Autriche.

(t) ~es fMb des eeaeefb avec fheMtM et MehMtre, de nM jours, sont bien phM eonshMMbtM. Pour monter un ouvrage nouveau à Paris, i) faut pouvoir MpMer de 8 à M,OM trmc& eH~a'~paete~M~tt~ ptHBteMSeHSte~, esr tes ~tMteuni det <h<-atres ne permettent phM a<H etxntean de se faire entendre dm< tel eoneerM à beneBee.

~T<~t<h<<M<Me(ttM'


SUPPLEMENT AU CATAM6M.

Avant l'élaboration de la liste d'ouvrages, qui appartiennent & la première période, il a été parlé du désordre qui régnait dans les numéros d'oeuvres de Beethoven, on peut ajouter aussi que pareille chose ne se trouve dans aucun auteur.

Au moment de dresser la liste d'ouvrages de la deuxième période, H serait temps d'examiner cette matière de plus près. de rechercher la cause de ce désordre qui est ici au plus haut degré. Une lettre de Dominique Artaria, que nous donnons plus bas, constale ce regrettable état de choses.

Vienne, ce 24 Juillet i8i9.

Euer Mochwohigeborcn,

yai l'honneur de vous adresser les épreuves (i) que je crois correctes. Dans le catalogue des ouvrages manquent les numéros suivants, que, malgré toutes les peines, je ne puis trouver nulle pari ce sont les œuvres 46,48, Si, 65, 66, 71, 72, 87, 88, 89, 183. D'un autre côté, les œuvres suivantes ne portent aucun numéro d'ordre

Fidelio.

Ouverture de Léonore. (Artaria croit que ie a" 3 fut pubUé en dMO.)

Chant Bna! du Drame « Die ~~np/bWe. »

Polonaise pour piano. Chez Mechetti.

Chant final du Drame Bonne nouvelle (Gute ~c~nc~f.) Rondo en «t. t

Chez Artaria.

Rondo en g. f

Six lieder de Gellert, id.

~L(!<~<Mt!edeMattison.-id.

Variations à quatre mains, en ut.

Grand trio pour deux hautbois et cor anglais, Artaria.

tt) C~MteM des <p<reM~et de to ftKmdt toMte pn H MM.


Grand quintetto pour deux violona, deux attos et violoncelle, en )M< Chez Artaria.

Pre!ude pour piano en, fa tM~MMf. Chez Riede!.

DouzeRedoaievatses.

Redoute valses. tChezArtaria.

Dooze Redoute Mennets. f

Quintetto en ~< pour deux violons deux altos et vïoïenceUe. Chez Mollo.

Sc~ta ed Aria (~~t ~y~do). Chez Peters.

Variations sur une marche de Dresator. Chez Steiner. Variations pour piano, sur l'air « ~e est wt <'o;f«~ Par!s,chezjtanet.

Sestetto pour deux danoettes, deux cors et deux bassons. Chez Breitkopf.

JHettey v<Mt Goethe «od JM~f~soM. Chez Mode!.

Chants AHemands et Italiens quatre livraisons. Chez Peters. Encore d'autres ouvrages marqués demere le catalogue.

a Qu'il plaise à votre grâce, de nous dire quels sont les épreuves qu'on peut désigner par les numéros manquants. Nous vous prions de vouloir bien nous renvoyer le plutôt possible les épreuves. En attendant votre aimable et prompte réponse, nous avons l'honneur d'être, etc. »

Beethoven, occupé de la messe en )~, à Mœdiing, répondit aussitôt qu'il ne pouvait guère, pour le moment, s'occuper de cette confusion, et qu'il était hors d'état d'y remédier. Les éditeurs seuls ont causé ce trouble c'est a eux à voir comment on pourrait en sortir. IT finit en engageant Artaria à s'entendre à ce sujet avec Steiner et Comp., pour débrouiller, en tout cas, cette aSaire. Mais la maison de Steiner refusa d'y prendre part, n'étant pas très-bien avec Beethoven. Elle venait de publier une pièce détachée en y rangeant deux chansonnettes de Beethoven, sans son autorisation, <t l'Homme de parole e, comme œuvre 99, et « Merkenstein z, œuvre i00 deux bagatelles n'ayant chacune que deux pages. Beethoven protesta contre cet acte arbitraire mais on n'y tit pas attention. Dans la seconde période de cet écrit, nous avons dé{& parlé de la persistance des éditeurs dans leur manque d'égards pour les intérêts des auteurs et pour leurs réclamations. L'absence de tais, réglant la propriété deseompositetH~, 'tonnait lieu ~beattcoup d'abus de la part des éditeurs de musique.

L'observation de Charles Czemy, dans le second chapitre de sa


méthode de piano, sur les erreurs dn catalogue de Beethoven, mérite d'être cité ici a t)u reste, il règne, dans les numéros d'orT dre de ses ouvrages, un grand désonh e ? d'oh vient que t'exis» tence de tatttd'e'Mvrcs iotéressaMtes resta inconnue Y » Cela se comprend quand on voit ie même munéro d'ordre sur plusieurs (Bwrps ditM'rentes.

Dans l'arrangement du catalogue de la deuxième comme de !a troisième période, si duncnc à faire, on sera obligé. pour classer certaines centres, de renvoyer à la lettre de D. Artaria. t~ent-Mre plus tard, sera't-M possible d'étabHr phts d'ordre dans !e eataiogMe dénnitif, ce qui «"'rait tres-désirabje pour l'ordre chronologique. Quant aux ouvrages arrangés, Us ne doivent pas porter d'autres numéros que les originaux; mais. Us formeront une catégorie à part. Les lacunes causées par cette abstraction seront moins choquantes que le pé!e-mé!e existant. Le changement des numéros dans les œuvres originales ne serait pas praticable à présent, !e publie étant déjà familiarisé avec les numéros existants.

Il

€ATAL$6~E.

Les ouvrages appartenant à la deuxième période, ne seront pas classés dans l'ordre chronologique, comme cela était praticable dans la première période. Au contraire, ils seront divisés par groupes pour rendre l'inspection plus facile. Ceux qui font partie de la première période à cause de leur première exécution, mais qui ont été publics plus tard, auront leur place dans la deuxième période pour compléter l'ensemble, ainsi qu'il est fait pour les symphonies.

8 ym~UMM~tos

i.– Symphonie en t~Mt~eMt'(œuvre 21). Première exécution en d800, publiée en d8(M premier éditeur, Peters ~Leipzig.


N"8. Symphonie en ré wo~to' (œuvre 36). Première exécution en 1804, publiée en 4804, par le CoMtp~<<*Fn-

<!«s<Mc.

N< 3. Symphonie héroïque (et'oï<'et) en w< (œuvre 55). Première exécution en 4805, paMiee en 4808, par le

Comptoir f!*7)MtMs<We.

N"4. Symphonie en si (cMtvre 50). Première exécution en 4807, publiée en 4808, par le Comptoir d'JM~~We.

N" 5. Symphonie en t<< mineur (œuvre 67). Première exécution en 4807, publiée en 4800. Chez BreMtopf et

Haerte!,& Leipzig.

N" 6. Symphonie pastoraîe en ~)ttH<~ët<f (œuvre ?). Prémièrè exécution en 4808, publiée en 4809. Chez les

mêmes.

N" 7. Symphonie en !<t ~M~Mo'e (œuvre 92). Première ex&:u< tion en 4843, publiée en 48M. Chez Steiner et

C.'<, & Vienne.

N" 8. Symphonie en /« MM~eMf (œuvre 93). Première exécution en 4844, publiée en 1816. Chez tes mêmes.

No 9. Victoire de ~~Msr<oM ou~«<atNe de VïMoWt~ op. 91. Première exécution en 4813, puMiée en 4846.

Chez Steiner et C. à Vienne.

C<MK~rt<ts tMMty piano avec ~~cttcstre «t Oemtaiwt~ avec ett<oM~s,

N" 2. Concerto en si )M<~eMt* (œuvre d9). Première exécution en d800, publié en i80i. Chez Hofmeister et Knhneï, à Leipzig.

N" 3. Concerto en ut tKtMeMy (œawe 37). Première exécution en 1804, publié en 4805, p:n'ieComp<<Mf<f~t<tMS~e. N* 4. Concerto en ao! MM~etty (œuvre 58). Première exécution? 2 publié en i808, par le Comptoir d'JMtM<tTe.

N" 5. Concerto en mi (oeuvre 73). Première exécution en i8ia, pubué en d81d. Chez Breitkopf et Haertel. Fantaisie avec chœurs en ut tMtîteMf (op. 80). Première exécution en d808, puMiée en d8id. Chez Breitkopf. Concerto en ré majeur pour ~oton (œuwe 6i). Prem!ere exécution en 1806, publié en i808 avec t'arrangement pour piano, par le Comptoir d'Industrie.

Concertino «t we~Mr pour piano-, viohHt et vioton" celle (œuvre 66). Première exécution en d808, publié par le Comptoir d'Industrie.


<t3wv< tM~~ ctm~t «t <tr~)tpatre.

A. ChWst CM ~<Mt< dea <MMcfs, cantate (œuwe 85). Première exëcat:on en i8<M, puNM en 48i4. Chez Breitkopf et Ha~tet.

B. F'Me~, opdr<~ (œawe 72). P~Nai~e exécution en i805. paMié par pMtïe à dMtërentes époques.– Chez BFeMKtpf et HtMrtet, & Letpa~ Artaria & Tienne, et SimMek à Benn.

C. Messe en ut MM~ettf ~cewwe 86), Exécuter pour la pMïaicFe fois en d~)8~ publiée en i8iS. Chez Breitkopf et Haerte!.

D. Les Ruines <f~<MtMS (cMtvMs 4i3 et ii4). Exécutées, pour la premieM fois, pour l'ouverture du théâtre de Pesth en i8i2, pabMees par partie en ptus!eMM années. Premier éditeur, Artaria.

E. Le moment yt<M~~<ae, cfmtate de ciMenataBce(<Bowe iM). Exécutée au congrès de Vienne, en i8i4, paMié par HasHnger, en 4826.

<~MV<M~tM~a tMtM)~ <t)~Oh~et<*C.

A. OovertuM pour le baHet de P~NM~ee (œuvre 43), exécutée pour la première fois en 1801 toute la musique de P~tHet~t~e parut en divers arraogementa, en i802 et d805. Chez Ho&aeister.

B. Ouverture de Cono~t en ut tMt~MMt* (œuvre 62), exécutée pour la première fois en 1807, puMiée par !e Comptoir <fAM<MS<We,

C. Ouverture d'Egmont en fa *M~eM)' (ceuwe 84). Première

exécution en 1808 puMiée en i8ii. Chez Breitkopf etHaerte!.

D. Ouverture de Fidelio (œuvre 72), a" 1, en t<< majeur, pubKée en 1836, par HasHoger n" 2, en ttt ~Me~eM~ exécatée en même temps que l'opéra en ~805, publiée en 4842. par Breitkopf et Haertel n" 3, en ut w<~e«r première exécution en i806, à la reprise de ~His~o, publiée par Breitkopf et Haertel, en 48!0 n" 4, en mi majeur, exécutée pour la premiëre fois, en 18i4, à ta reprise de t'opera, publiée par Breitkopfet Haerte!. E. Ouverture du JRût ~eMMe, en M~ <M~Mr (ceuwe H7) Première exécution en ~8i3, publiée en 1828. –Chez Haslinger.


Septuor en iHt (<BUwe 30). Exécuté pour ta première Ma en ~800, puMié, en 48M, par Kùhnet et Ho&nester. Sextuor en MM ~Mt~Mf (œuwe M). PubUë, end8i0, par Simroeb, a Bonn.

~ntMtett«a.

Œa\re 16 en tH< <M<~<t', pour piano, hantbo!s, ctadnette, cors et basson pnM;é, en ~80t, par Mo~o.

29 en t<< w<~eMr, pour deux vio!on9, deux attos et iao!enceUe puMM. en 180, par Breitkopf et Haertel.

OMmtMOVS.

Œuwel8en /a ttMt)eM)', en so! M<~et<t', en Mt<~eMf, en «< MttMeto', en la )H<~eMf, en st Mto~ettr (1), pnM~e, en ISOS.parMoIto.

59en yo wa~eMt'~ en M< M)<MeM~, en «< tMt~Mo', puUté, en 1807, par !e C<MM~(ot)' <F7MdMS<~e.

74 en tHt puMie par Breitkopf et Haertet.

T~ritta pour p~tmo. vl<~<Mtct~<<'lOM~<«tc.

(Rtwe 70 en <e tHe~eMf et en <Ht pubué, en 1810, par BreittopfetHaertet.

97 en si exécute pour !a première fois en 1814, puMié end8i6, SteineretC.~

8<matcs ~o~nf ttittY~o d violoM.

Œawe 33 en ïa wtMeMf, publiée par MoHo, en 18M.

24 en fa w<~eMr, publiée par Mouo, en i8M.

30 en la Me~eMf, ut wweMf et ~M~e<tf, publie en d803, par !e Comptoir <PA!dMs<~e.

47 en la MM~eM)', pnbMee, en i805, par Simrock. 9f3 en sot wt~eMy puMMe en d8i4, par Steiner et C. (t) Les tMb pTemiers q)Mt)MHt ont été pnbMé~ par MoMo, en 18M. t~mr eempo~Men date eependant des dent~ns anttée~ de la pte~fe pe~eaB. Dans nne tett~ de Beethe~Mt, datée de i8M, adressée à son ami KAM. ArnsmA. en Ceattande, nous tMarens <m passage qui se Mpperte aan trois qMUttors Mitants TT NBtBrB, M MAMfB et st BA~Cf) <vcye)t le commeafemfttt de cette période ); Beethoven s'exprime ainsi dans cette lettre « Ton quatuor ne » maMtte pas, earfy ai fait beaucoup de changements; cependant, ce n'est qu'à présent que » je s~MMen écrire UtfqtmhwrcfmBtM tote\ertas!aMq<tcmHMMyKtC. ~-i-pM~~eMe raison ces six quatuors ne fonnpnt-ib qn'nne œuvre Beethoven n'etait-it pas déjà mattre de sa volonté 1 Que t'on compare cette oeuvr" avec tes n** M et 1M, qui se composent de deux petits mereeaM de chant, ainsi que nous ravons vu. Mais ceta n'a pas dependo de lui. Aussi heuvre M fait M contDMte frappant avee tes deux antre* par Mn mpermt.


t-t«<tMtC%t pour V<<*t<Mt<M~U<*

~EavreCOeM ~o MM~Mt', pMM!~e en i80M, par Breitkopf et Haerte!.

8<HMtt<* pour ptttM<tct <M~.

t

Œuvre 17 en ~t tMe~tf! pûbMëe en 18<M, par Hoanetstor et Kûhne!.

S~Mama pour tt<<tM<~ tteMt

Œuwe 22 en si pubM~e en i80t, par Kuhnet.

86 en !a tM<~etM*, avec la Marche tanëbre, paNiee en i802, parJ. Cappi, & Vienne.

87 en *M< <H<~Mf et en M< $ tM~ett! publiée en 1803, par le même.

28 en ré tMo~et~, paMee en 1802, par !e Comptoir d'~t<~tM~e.

31 en so< we~eM)', mineur, mi wa~eM)', publiée en I803,parNaegeRetSunMck.

49 en sa! mineur et Mï tMf~Mf, publiée en i805, par le CoMp~t' <y~Mh<a<We.

63 en ut <M~eMf, pubtiëe en 1805, par le Comptoir ~Tttdustrie.

54 en fa MM~Mo', publiée en 1806, par le CoH!p<oM' <fJMdustrie.

57 en fa MtMteMf, publiée en i807, par le C<MM~<w <r~tdustrie.

77 fantaisie en so< mineur, publiée en d8i0, par Breitkopf et Haertel.

78 en fa $ MM~eMf, publiée en i8i0, par Breitkopf et Haerte!.

79 ( Sonatine) en ao< majeur, publiée en i8i0, par Breitkopf et Haerte!.

8i(A)(Lesadieux)enMM~,poHieeeni8ii,parBnatkopretHaertet.

VtMrt~tt<MM p<nu* piano seul etjt~roo tM!c<Hmfas~en)L~Mt< Œttvre 34. Six "Variations, sur un thème original en fa MMt/eM~ publiées en d803, par Breitkopf et Haertet.


?. QMMMe vacations et une fugue en w< mf~f, pwbtMes en4808,pM'BrM~opfetHaerte!.

76. Vartatioaa en < J HM~eMt', pwMMeN en i8JO, par Bre!ttopfetHaertet.

44. Qoatwze ~wr}at!ena en w< )H~«', pour piano, vMon et viobneeUe~ puNiëes en d804, par PeteN.

<?. Douze wnations en fa tM<~eMf, pour piano, violon et violoncelle, puNiëes en 1799, par Artaria.

Nous renvoyons à la lettre de D. Artaria, citée plus haut les deux dernières comTc~ particulièrement r<BM\Te 66, qui appartient cvidcmmcnt a~M compositions ant~cM~s de l'auteur, et sur laquelle la CaM<<e HM<s<c<t!e publia un article dans sa première année, le trio pour deux hautbois, et ie cor anglais, designé comme œu~~} 87, doivent être placés dans la première période, sans nul doute.

t~MXMMtoea pour vt<ttom avec <M!o<fttmaMeN<tettt <TMM petit oretteatr~.

Œuwe 40 en 8<~ MM!MM~, publiée en 1803, par Kuhnet et Hoûn. 50 en w(~eMf, publiée en d805, par tes memea. 25 (Sérénade) en ré w<~eto' pour O&te, violon et alto publiée en 4802, par Simrock.

Les morceaux de chant et les lieder de cette période ont été déjà cités dans ie texte.

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Ht

CARACTÈRE BB LA NMQCB BE BMTBOVBM.

Qui ne serait étonné, en considérant ce catalogue, de la fécondité sans exemple du génie de Beethoven de cette activité dévorante, qui, dans l'espace de quatorze ans seulement, lui nt produire tant de chcfs-d'œuvres dans tous les genres. Quand même Beethoven ne se serait pas maintenu à la même hauteur jusqu*& !& tin de sa carrière, les compositions qu'il avait produites déjà, lui


assureraient la première place parmi les grands compositeurs de l'époque, car tous tes peuples de l'Europe le reconnaissaient comme représentant les idées les plus levées dans la culture de l'art musical. Cependant la critique musicale nt peu pour lui. Un seul éctivain, « Amédée Wendt f, pénétra plus avant dans l'esprit des créations poétiques de Beethoven. ïl mérita, sous ce rapport, les plus grands éloges, car U fut le premier qui se sépara des jugements routiniers, et secoua les vieux préjugés en portant la lumière dans la connaissance des beautés du grand maître. Nous avons déjà nomme Amédée Wendt, à l'occasion de Mm travail sur la symphonie en M< mineur. !ï publia dans la Ca~Me wM~co~, de Leipzig (i7* année, IMS), l'écrit suivant: Ced~H&en M6ef <<!e MCMM~e <<Mib«Ka< MM< w. Bee<~<wett's tHMS<&, <MtMMM<ïtc~ deaseM ~MeKe. V~~O~MOf A. Wendt.

Le défaut d'espace ne nous permet pas de donner ce traité ici nous renvoyons donc nos lecteurs à la C<tze«e MKM<ca!e, de Leipzig. Un mot seulement sur les d~cM~s et Pc&scM~M dam <<* musique <!e Bee<Jtt<weH, d'après le même auteur.

« En ce regarde les difticultés d'exécution, eUes existent encore aujourd'hui, avec la différence que les artistes de nos jours exécutent tour partie à première \ue, tandis qu'autrefois, us étaient oMigés de les étudier d'avance de plus, les clarinettes manquaient souvent dans les orchestres, et les trombonnes étaient rares; même la musique de Mozart, a~it la réputation d'être injouable; on lui prêterait les opéras italiens. En entendant « Cosi fan <M«e le célèbre Hiller s'écria: On pourrait faire quelque chose de cet homme, s'il avait un style moins guindé. »

« N'oublions pas qu'il y a des génies en musique, qui devancent leur temps Pour ceux-là, la postérité seule décide en dernier lieu. Kant, Klopstock et Schiller n'ont pas été compris ;Gœthe, luimême, ne fut pas heureux dans ses débuts. Quant à Mozart, son D<~ Juan, qui procure à présent d'ineffables jouissances aux connaisseurs, déplut d'abord au public, peut-être à cause de son sujet satanique.

« Beethoven, par son opéra de ~tdeKo, et par sa symphonie en ut MMtMMf, appartient au petit nombre des compositeurs qui ne seront dignement appréciés que plus tard. Cela dépendra de l'exécution plus ou moins parfaite, car c'est là un signe certain. de

l'excellence d'une œuvre. EUe gagne à être entendue plusieurs fois, et ses véritables beautés produisent plus d'effet. C'est ainsi qu'un


a'it exercé découvre dp nouveaux mondes dans nM ciel sans nuages, «

Ouelque temps après la publication de t'écrit d'Amédée Wendt, Bectttoven questionné sur son mérite, répondit D y a beaucoup de science, mais il y a aussi beaucoup d'esprit de l'école. B Le sens de cette réponse prouve que le mattre comptait déjà sur le temps pour moditicr l'opinion de certaines critiques, ainsi que les jugements du public sur son œuvre. Herder dit Dans la peinture et la sculpture la forme e~t immuable; aussi, les jugements sur ces deux arts se règlent sur eMc. Il n'en est pas de même arec la musique qui se transforme avec le temps et change dû mode. De tous temps, les natibns, les hommes elles choses varient à l'infini pareus & une mer débordée, dont les flots disparaissent en un clin d'oail. La poésie et la musique changent donc, comme le sentiment humain, tandis que les lois de l'harmonie sont les mêmes pour tous les peuples, sauf le degré de culture de l'organe de t'ouïe, t b


TROISIÈME PÉRIODE.

Depuis 1815 j~sq~~ 1& <in.

Le MH pemtt snr lui de plu en ptw <«mdemeat. M

Dans sa préface au livre <r DtcM~ und W!~fAet< ( J'~c~t et t~tM ), GtBthe donne le conseil suivant aux biographes « La tache principale des biographes est de peindre l'homme » selon son temps, de faire voir si les circonstances lui sont » favorables ou opposées, comment il considère le monde et les » hommes, et, s'il est artiste, poète ou écrivain, comment il se ~t~MH<e du dehors ( les influences extérieures ). »

Nous croyons avoir bien compris cette vérité et nous lui sommes restés fidèles. La plupart des situations dans lesquelles nous avons vu notre héros comme peines de cœur, dinicultés avec les éditeurs, démêlés avec ses amis, ses frères, et avec les gens du monde en général, tout cela n'avait rien d'anormal, et pouvait arriver & tout le monde. Sauf le cas où sous l'artiste on trouvait l'homme politique, dont les principes, si l'on veut les juger, méritent une attention particulière.

Le catalogue des compositions de la seconde période prouve suftisamment avec quelle énergie le maître poursuivait sa route, sans se préoccuper du peu de succès de ses compositions auprès de ses


contemporains. Jusquc-Ia, les contradictions qu'on avait remarquées dans ses actions et ses paroles, n'avaient rien d'extraordinaire, mais « T~Mpora <Htt<«Mtw, et Mes MOtta~Mf in )Hta. Nous reviendrons sur ce sujet, ainsi que sur la citation de Gœthe, dans le courant de cette période.

Bientôt on verra Beethoven dans des situations difficiles. D'un coté, c'est un procès malheureux, suivi de démêlés avec la justice. D'un autre, attentat d'une main amie contre ses propriétés intellectueUes, malheur de famille de plus, une basse ingratitude exerçant une influence fâcheuse sur son âme, tout cela ajouté aux pénibles épreuves que la providence lui envoyait, et qui entretenaient son esprit dans des dispositions trritantcs.

De là, pour les biographes, un double devoir déduire les faits des causes, dans le récit des événements, et présenter ces derniers dans l'ordre chronologique.

Par cette exposition, on voit que la tache ne sera ni facile ni agréable à accomplir. Sansies relations amicales de l'auteur de ce livre avec le compositeur et pa coopération active dans maintes circonstances, il lui serait impossible d'expliquer immédiatement plusieurs faits, qui ne pouvaient être connus que d'une personne fréquentant le maître et jouissant de sa confiance entière. Comment nos relations commencèrent et comment elles purent se maintenir pendant tant d'années, il est nécessaire de le dire pour l'intelligence de cette histoire.

Mais, avant de reprendre le fil du récit, il serait utile de jeter un coup-d'œil sur le cercle d'amis intimes de Beethoven, afin de voir quels étaient ceux qui l'entouraient encore au commencement de la deuxième période, quels étaient ceux qui l'avait quitté, quels étaient ceux, enfin, qui avaient comblé les vides. En général, il importe de savoir de quels hommes se composait son entourage dans le cours de cette période.

Les adversaires de Beethoven appuient singulièrement sur ce point. M. Alexandre Ulibischeff en parle ainsi dans son ouvrage, » Beethoven, ses critiques, et sa ~ossa~Mrsi* M. Schindler s'est

donné à Beethoven corps et âme, comme on se donne au diable! e II lui resta iidèle, lorsque tous tes autres amis, moins endurants, » l'avaient quitté. Insensiblement, le grand artiste se trouva dans »la solitude, et vit ainsi s'éloigner de lui ses plus intimes et ses w plus anciens amis, dont n*à revu qu~un petit nombre â son Ht » de mort. ?


La vérité de ces assertions sera vérinée par ce qui va suivre. En traçant le tableau des événements de ~80, nous avons eu {'occasion de parler des sentiments affectueux du prince MchnowsM pour Beethoven. D'autres amis, non moins estimables, comme le comte Maurice Lichnowski le baron Pasqualati, Etienne de Breuning, de ZmeskaU.Streicher, Schuppanzigh Kanné, lui témoignaient un vif intérêt. A ces personnages, it faut ajouter les noms de Maelzel, d'Oliva, et de Karl Bernard. Les deux seuls amis qu'il faille retrancher de ce nombre, au commeucemer' de cette période, sont le comte de Brunswick et le baron de Gletchenstein, te premier, parti pour habiter Pesth, le second, pour retourner dans sa ville de Baden. Beethoven vit souvent encore te premier à Vienne, tandis qu'il ne rencontra le second qu'en 1834, dans un voyage que le comte de Gleichenstein fit à Vienne. Quant à Ferd. Ries, celui-ci avait déjà quitté Vienne en i80S. A son retour de Russie, en ~808, il n'y resta qu'un hiver.

Tout ici bas est sujet au changement! Comment un entourage d'amis aussi distingués aurait-i! échappé A la loi commune Déjà en i8i4, nous vîmes le prince Lichnowski prendre congé de ce monde, après avoir eu la joie de voir placé, au plus haut point de la gloire, son auteur favori. En 1816, Schuppanzigh appelé à prendre la direction de la musique d'un seigneur russe, quitta Vienne, et ne rentra dans sa patrie qu'en 1823. Oliva partit également pour Saint-Pétersbourg, en 18i7, et y resta comme professeur de littérature allemande. C'est en 1817 que survint la brouille de Beethoven avec son ndèle ami Breuning; aussi, cette perte et l'éloignement de Schuppanzig, furent de véritables calamités pour Beethoven.

Schuppanzigh, surtout, était le grand instigateur du maître pour l'exécution de ses œuvres (quelquefois trop pressant dans son propre intérêt). Quant à l'autre, il était toujours un bon guide, prêt à être utile dans les moments opportuns. Le raccommodement avec ce vieil ami ne se Bt qu'en 1836; mais le temps avait marché; on était plus vieux de neuf ans de chaque côté. Des circonstances personnelles amenèrent peu à peu du changement dans les relations réciproques, par le manque d'occasions de se voir. Aussi~ Zme&kall, retenu dans son lit par la goutte, pendant plusieurs années, fut forcément privé de voir son ami Beethoven. Kanné, par des motifs partieuMers,quitta-le8aSairesque!quesannéesplusiardt bien qu'il restât toujours critique quand même et se fit eogager à dîner quel-


quefois par Beethoven. Ce) homme singulier. sans égal, donnait constamment et avec acharnement le signal de controverses savantes et intéressantes pour les assistants. Mais, tes deux intcrtocuteurs, dont l'un contemplait les cttoses en avant, et l'autre en arrière (et p*'<ot': el « post~MW), étaient rarement d'accord sur la théorie et l'esthétique de fart

Ces pertes lurent bientôt réparées par J. B. Bach. avocat de la cour, par Fauteur de ce livre, et enfin, par Chartes Hotx, vers i8as.

Qu'il me soit permis de parier ici dé ma liaison avec Beethoven, et du hasard heureux qui me nt taire ~a connaissance. On verra par l'historique tidète de nos rotations, comment j'ai mérité, peu à peu, sa confiance et son affection.

Un riche amateur de musique, du nom (le Pettenkofer, réunissait chez lui, dans le courant de t'hivcr de 18i8 à <8H, une société de jeunes gens, tous les samedis, pour l'exécution de la musique instrumentale à grand orchestre. Comme plusieurs de mes amis de l'université faisaient partie de cette réunion, entre autres te docteur Sonnleitbner (que le lecteur connaît déjà depuis le commencement de la deuxième période), je voulus aussi en être. A une des réunions, à la un de mars 1814, mon voisin de pupitre me pria de vouloir bien me charger de porter un petit bittet à Beethoven, le jour suivant, de la part de Schuppanzigh, son professeur. s'agissait d'une répétition, à taquctte Beethoven devait assister. Schuppanzigh ne pouvant pas le voir, demandait, par le billet, la réponse, qui devait être très laconique oui ou n~t.

Je me chargeai avec joie de cette missive. Depuis longtemps, j'avais un vif désir de voir, au moins un instant, l'homme de génie dont les ouvrages m'inspiraient une si haute estime. J'avais alors dix-huit ans. Ce désir allait donc être exaucé ~'une manière inattendue.

Le lendemain, je sentais mon cœur battre, au moment de me mettre en marche pour le palais Pasqualati. Je montai les quatre marches qui menaient il t'appartement du grand compositeur introduit par sou domestique, je trouvai le maitre assis devant son bureau. Après avoir regardé le bittct, il se tourna vers moi et répondit c om.B Pois, après quelques questions, n me congédia. En sortant, je m'arrêtai un instant à la porte pour bien voir ce génie sublime, qui avait déjà repris son travail.

A cet événement, si important dans la vie d'un jeune homme


recette bientôt la connaissance lie Schuppanxigh. H m'avait onert un biUct pour le concert du H avrit, dans toquet Beethoven exécuta, pour la première fois, son grand trio en st (op. 97). Cette fois, je m'approchai avec plus d'assurance du mattre, et, lorsque je le saluai respectueusement, il me regarda avec amitié. en disant qu'i! avait reconnu ~jMWew du billet.

Bientôt, je reçus de Schuppanzigh une invitation pour concourir aux deux grands concerts qui devaient se donner le 30 novembre eUc décembre de la même année. A ces grandes soicmutés~ j'eus le bonheur d'être placé tout près du créateur sublime de la syntphonie en tMe~Mt. C'était un heureux acheminement pour notre future intimité, intimité qu! ne se serait pas nouée sitôt sans un événement fâcheux pour moi, à l'occasion duquct h* grand artiste me témoigna beaucoup d'intérêt.

A t'époque dont nous parlons, le carbonarisme commençait à faire du bruit en Italie. En conséquence, tous ceux qui changeaient de résidence éveiMaicnt la ménancc de la police. Cette méfiance augmenta encore, lorsqu'on vit que le peuple autrichien montrait ostensiMcmeut de la sympathie pour Napoléon, au moment de son évasion de !'ue <tbe. Toute la jeunesse faisait chorus avec Je peuple, en faveur de l'homme extraordinaire. L'auteur de cet écrit lie voulut pas faire exception, u en résulta qu'après un tumulte inpiguinant, que lit une petite fraction d'étudiants de Vienne, et qui provoqua t'intctvention des autorités, un professeur très-estime fut destitué.

Vers la un de février 4MS, je quittai Vienne pour aller remplir une place d'éducation à Brùnn. A peine arrivé, je reçus l'invitation de me présenter à la police. On me demanda si j'avais des rotations avec ies étudiants de t'Unhersité de Vienne, accusés de faire du tapage; puis, on me demanda des renseignements sur quelquesims des italiens avec lesquelson me voyait souvent à Vienne. Et, ne trouvant pas mes papiers en règte, surtout ceux qui justinaicnt de !a fréquentation descoUéges (cela était vrai pour ces dt'miers, mais non pas de ma faute), je fus arrêté, malgré le cautionnement d'un fonctionnaire d'un :rade étevé. Et ce ne fut qu'au bout de quelques semaines, que je pus être é!argi, après avoir écrit bien des lettres. Un reconnut que je ne disais pas rie la propagande; néanmoins. on me fit perdre une année dans ma carrière académique. De retour a Vienne je "eus bientôt l'invitation de la part dt' Beethoven, de me trouvera un endroit désigné;emattre voulait


savoir par moi-même les détail de mon aventure. Après ma communication, Beethoven me témoigna tant d'intérêt que je ne pus retenir mes iarmes. H me demanda de me trouver souvent à cette même place, <t quatres heures après-midi, ou H venait presque tous les jours por MM les journaux. tJn serrement de main attesta ses sentimcpla. Je fus fidèle au tendez-vous, qui avait Heu dans une hûteU«'ie, ou i'on prenait de la b!èrc. Je m'en tt~uvai bien, mais cela ne dura pas. U y avait sur la cour, une chambre tran<m!e où nous Koas réarnssions; c'était comme une crypte iso)pe. On pouvait y rencontrer tm petit nombre de Je~At~' de la pure eau, arec lesquels Beethoven n'était pas en désaccord car son rêpuNicanismc venait d'éprouver un nide coup, par la connaissance qu'i! vait faite de Pinterics, capitaine dans tes gardes du corps de l'Empereur, et ~r t'admiration que le math~c af~' ait alors pour la Constitution anglaise. Ses discussions politiques avec le capitaine des gardes, connu dans le monde musical comme ami de Franz Schubert, n'étaient qu'un échange d'idées entre les deu\ interlocuteurs, qui se provoquaient mutucUcmcnt, tout eu étant du même avis. C'est de cet endroit que j'accompagnai bientôt Beethoven dans ses promenades. D~a, en iMt{. il avait des anaires qui nécessitèrent beaucoup d'écritures. Le docteur Bach, avocat, chez lequel je travaillais quelques heures tous !es jours, me recommanda à Beethoven comme digne de sa coniiance je devins donc son secrétaire particulier, mais sans émoluments. Cette confiance augmenta encore par mon dcvoumcnt; je m'étais promis de lui être agreaMe jusqu'à sa mort, autant que mes forces me !e permettraient. Ces rapports ne furent interrompus qu'une fois, vers !a fin de sa carrière, ce dont il sera parlé plus !oin. Qu'on ju{te donc par ces détails précis, si je m'étais donné corps et âme à Beethoven, ainsi que t'afMrme M. Alexandre NibischetT.

i

Depuis 1 @ i 5 jusqu'en Tt 8SO. A l'issue de ta deuxième période, nous avons v~ Beethoven ptace & un detn e de ~ioirc qu'i! eût été difticite à un musicien d'atteindre dt' son vivant. Mais


n'oublions pas que c'était le fruit de années do traçait. L'apode de son talent coïncidait donc avec la réunion du Congrès de Vienne cet événement historiée ajoutait encore à l'éclat d'un génie extraordinaire, dont l'histoire offre peu d'exemple, et nous ne serons pas taxes d'exagération en disant que presque tous tes souverains de l'Europe, rassemblés à Vienne, mirent le sceau & la gloire de Beethoven.

En ce moment là, l'an'bassadeur russe, le comte Rasumons~y, venait d'être é!evé à la dignité de prince; cela rendait les réunions de son palais tres-brittantes, et bientôt, il y eut des fêtes sptendides, auxquels Beethoven assista. Homme on le pense bien, il y fut l'objet de ï'attcntion généra!c do la part des étrangers. Car c'est un attribut du génie créateur de produire une vive impression sur les Ames d'éiite cela tient à son caractère héroïque héroïque en ce sens, qu'i! y a de t'héroïsme a combattre la multitude d'obstacles qu'un artiste de valeur rencontre sur sa route; il faut du courage pour htttcr contre les jugements erronés, contre l'envie et la méchanceté des musiciens en masse. Ajoutons a cela que Beethoven avait contre lui la laiMesse d'un organe indispensable à la pratique de l'art musical, puis d'autres diiïicultés à vaincre, pour conquérir la place élevée qu'il occupait, et, l'on ne sem pas étonne de l'empressement d'un chacun & rendre hommage à une si grande individualité.

Présenté aux Souverains alliés par le prince RasomoBsky, Beethoven reçut des compliments tres-Hatteurs des princes, et particulièrement de l'Impératrice de Russie, qui lui nt exprimer son admiration. A une présentation chez i'arcbiduc Rodolphe, Beethoven fut encore complimenté par d'autres personnages considérables. Ï/archiduc, lui-même, prenait une part dans la glorification de son maître, en procurant aux étrangers le plaisir de rencontrer, dans son palais, le plus grand génie de l'Allemagne musicale. Beethoven ne se rappelait pas, sans émotion, ces jours de

réceptions ait BMrg-!mpér!at et à FaMtbassade russe, où ics grands personnages lui Msa!cnt !a cenr et h* <raHa!pnt avec mw grande dist!nei!on.

Nous voudrions nous arrêter, un instant, à cp moment si exceptionnel dans la vie d'un artiste. pour non&en t~otUF; aMus, h's événements ma<v!tpnt et nous poussent en avant, si bien que nous aDons perdre de Yuc ce brtHsnt état de choses, pour nous occuper tout d'un coup d'un changement radical dans la position dn maKre.


Oh combien est courte la joie, causée par cette couronne si enivrante, si diMcitcment conquise quel sort auter pour un artiste plein d'inspiration poétique que d'être obligé de descendre dans Farenc des intérêts matériels qui, en irrita: < son âme, devaient amener pour lui des suites si fâcheuses.

Pour commencer la uarration de ce supplice de Tantale, enduré par Beethoven, !t faut jeter un coup-d'tpit rétrospectif sur les glorieuses journées du 8 et du i8 décembre iM3, où la symphonie en la !H<~eMf et la Bataille de y<MeW« furent exécutées pour ta première fois. !t est nécessaire aussi de nous rappeler la lettre de remerciement, adressée par Beethoven aux musiciens, dans laquelle il est dit, expressément, que ces concerts avaient été organises par JMaehet, que la Bataille de VÏMoWa, ~ct'~e yeM)' cette ciwoHs~ttMce, fui remise ~'o~M~Hent au susdit mécanicien, ï! y est question aussi du voyage proteté par Maelzel, en Angletenc. i'our apprécier plus en détail les diftieultes survenues entre les deux amis, it faut dire que, déjà en t8i8. Mactxe! tit la promesse à Beethoven de lui fabriquer des mécaniques pour sa surdité aussi ce dernier, pour encourager le célèbre mécanicien, composa une BataiMc symphonie pour son neuve! instrument a Lot Petn~otwoM~c«. L'effet de cette pièce était si extraordinaire que Maeizet pria Beethoven de t'instrumenter pour orchestre. Notre composileur ayant depuis longtemps !e projet d'écrire une grande bataille pour orchestre, accepta la proposition et se mit à t'ouvrage. t)'un autre coté, Maelzel acheva les quatre mécaniques, dont une seu!f pouvait servir; c'était la plus petite et la plus simple de toutes. La première discussion entre les deux amis eut lieu en i<M3. Maetze!, occupé de l'arrangement de t'Académie (concert), du 8 décembre, Mt mettre sur !'af!ichc, que la hataiUe symphonie était sa propriété, comme lui étant oftertc par Beethoven. Ceiui-ci ne tarda pas à protester contre cette insinuation Mae!zet répUqua publiquement qu'il avait accepté cette œuvre pour !cs quatre machines et une somme d'argent prêtée. Ainsi, cette interminable discussion servait de prélude atx solennités musicales. Mais on trouva que Maetzet ne ce comportait nullement en homme bien élevé, et sa conduite dans;cette affaire lui vatut une désapprobation générale.

H~4,apW~ !a pr<'Mt~r<s<~MtM~, ~K tt~c~tM~~t B<ttMtv<'tt remarqua que Maeizot citercitait à s'emparer de la partition n'ayant pas réussi dans sa convoitise, il jeta son dévolu sur ies


partie!) d'orchestre, qu'on avait négMgé de mettre à i'abr!. H en ramassa plusieurs et les mit en parution, le reste fut ajouté par une main étrangère.

Au mois d'avriHM4, Beethoven apprit que Maetzet avait fait exécuter la Bataille de VÏMotta, à Munich, (i) et qu'U y disait, que cette oeuvre devait le faire rentrer dans les débourses de 400 ducats qu'H avait payes à Beethoven.

était temps de recourir aux trib"n<tu\ pour défendre sa propriété. Nous lisons dans le mémoire de t'avncat do Beethoven, dont l'original est entre nos mains, les défaits complémentaires de lassignation, ndêîemen! transcrits, dfUM !aqueue Beethoven s'exprime ainsi

« Nousconvmmcs de donner, au profit des militaires blessés, un m concert dans lequel la JBata~e, et plusieurs autres ouvrages, ? devaient être exécutés. Pendant que ceci se passait, j'avais grand f besoin d'argent, (à) Dans l'attente d'une lettre de change, abana donné par tout le monde à Vienne, j'acceptai les 80 ducats en a or, que M. Maebe! m'offrit. En les prenant, je lui dis que je comptais les lui rendre, ou bien lui conner l'ouvrage en quesw tion, pour le placer à Londres, dansic us où je ncpoun~is faire le voyage moi-même. Toutefois, cette somme de 80 ducats devait N être prélevée sur le produit de la vente de la partition à un édiB teur de Londres. a

Plus loin, on trouve un éclaircissement présenté par !e baron Pasqualati et le D'de Adtersburg, avocat de la cour, ainsi que l'appel de Beethoven aux artistes de Londres, t! résulte du premier acte, daté du 30 novembre i8i4, que Beethoven n'avait point renoncé à ses droits d'auteur sur Fceuvrc en question. Dans son appel aux artistes de Londres, le compositeur parle ainsi de l'exécution de la Bataille, à Munich

L'exécution de Munich, or{ïaniséc par Maelzel, est une tromperie envers !e public et un pr~ndicc à mes intérêts, M. Maeixct s'étant approprié ces partitions sans aucun droit. « ~Beethoven avertit ainsi le public de se tenir en parde contre ces a <B«t't~ B MtM~M~. B (3)

L'appci aux artistes :<n~!ais c~t fp restât que Mactzf! n'osa tt) t~ MM! TTB B<~CA).6 t!t)VEMEU.E t)t' XTt, p. &)), ~tt)' ttf <<? Ct<'f<t<<0)t. a Munttb. M' U a CM fttjj) patte df ta ttMttion Unamt i.'n~ <ti' B~oth'n~n dan. h* <4mt'iHv qm !.f Mp)«tMf a t atttt tf tM3

Cri Mt< pan.ttM parmi t<-< pit~fMjnuttSfatitM.


point faire exécuter la Bataille de ~«~Wa, à Londres mais la procédure judiciaire, à Vienne, resta sans issue, attendu que t'accusé était absent, et que son fondé de pouvoir s'entendait à gagner du temps; ainsi, le plaignant se voyait exposé à des désagréments nouveaux et a des frais considérables. Sur ces entrefaites, Beethoven suspendit les poursuites, voyant que ce qui avait été fait avait suni pour empêcher l'ami infidèle de tenter de nouveaux essais. Les frais de procédure furent réglés en même temps, et Maeixel ne reparut plus à Yicmtc. En <8i8, il s'adressa, par lettre, à son ancien ami, A la date du 19 avril (nous ~yons cette lettre devant nos yeux), pour avoir sa recommandation pour son métronome en inème temps, N mi annonçait qu'il s'occupait d'un nouveau tube, très-utile pour diriger un orchestre enfin, il engageait Beethoven & venir le rejoindre pour faire le voyage de Londres ensemble. Notre grand artiste se contenta d'envoyer un certificat pour son métronome, quant a la mécanique pour la surdité, il n'en voulut plus entendre parler.

Cet événement était le précurseur des pénibles épreuves qui allaient bientôt assaillir Beethoven. Comme résultat immédiat de cette fâcheuse querelle, nous voyons se manifester, chez lui, une grande méfiance envers son entourage. B prit bientôt le parti dr faire copier, chez lui, sous ses v erx mais, comme cela n'était pas toujours praticable, il cuMtrolait lui-même les copistes, ou les faisait surveiller par d'autres, ce qui n'empêchait pas que, séduits par les éditeurs, les copistes vendaient parfois les manuscrits. Combien cette appréhension lui causait d'inquiétudes et combien il redoutait, pour ses manuscrits, le désordre des éditeurs; on le voit par la lettre qu'il m'adressa de Hetzendorf, à la date du i" juin i833. D s'exprime ainsi

< Les variations sont-elles parties pour Londres (Op. 130) w Autant que je me rappelle, il n'en est pas question dans l'envoi a du prince d'Esterhazy. La messe seule lui sera communiquée en manuscrit, 3e me doute que M. avait ce projet d'offrir la e messe pour rien au prince. Ainsi, il me vole cet ouvrage pour la a troisième fois. M. Yochcr (i) doit en être prévenu. » Sunint une autre circonstance, féconde en tristes expériences, et de nature à ébranler l'âme du compositeur.

Le prince de Lob~o~itz, le Mécène des chmtcurs, grand con(11 Beecéteire du prince EtterbMy


naisseur en musique vocale dépassa un peu la ligne de prudence qu'il ne faudrait jamais perdre de vue, quand on veut concilier ravoir et le devoir. n avait fait venir, pour les fMre entendre aux amateurs dans son palais tout ce que !'Ita!ie possédait en fait do virtuoses citanteurs. C'est a lui <{u'on doit d'avoir entendu, à Vienne, Crescentini, Brizxi, les deux Sessi, et beaucoup d'autres talents de premier ordre. Mais ces magnificences curent un terme, en 1816, par la mort du prince. Pour notre compositeur, cette mort avait une autre signification! car le séquestre étant mis sur tous les biens du prince de Lobkowitz, la pension de 700 N. qu'i! avait reconnue a Beethoven, par l'acte du i" mars 1809, cessa d'être payée. Le maître Ct opposition au séquestre; mais, le résultat fut tout opposé a celui qu'il avait obtenu dans la liquidation de Kinsky, c'est-à-dire, que Beethoven succomba sans avoir rien sauvé. Pour la première fois dans sa vie, il avait l'occasion de voir qu'un acte rédigé très-clairement, pouvait être considéré par les juges tantôt blanc, tantôt noir et que les causes les plus justes pouvaient être contestées et donner lieu a la violation de la loi.

Les procès soutenus par Beethoven contre les héritiers du prince de Kinsky, contre Maelzel, et contre le séquestre des biens du prince de Lobkowitz, t'avaient fait pénétrer assez dans les mystères de Thémis, pour qu'on put croire que, par égard pour son activité artistique, et pour son bien-être, il s'abstiendrait dorénavant de pousser plus loin cette triste connaissance, qu'il éviterait ainsi de compromettre ses intérêts présents. Mais, il n'en fut pas de même. Le sort lui réservait encore d~ bien pénibles épreuves, et cela malgré lui.

Avant d'aborder les nouvelles diuicuttés, et de suivre le maître dans les profondeurs de ses mystères, jetons un coup-d'œil sur les productions de sa muse dans ce dernier temps. H ne sera pas sans intérêt d'apprendre ce qui a été mis au jour, après les triomphes de i8i4.

u'abord, ce fut la sonate en deux morceaux (oeuvre 90), (I) en tnt MMMCM! Si nous prenons en considération les œuvres publiées précédemment, leur espèce et leur raractère (comme la 7~ et la 8" symphonie, la Bataille de VîMoWo, la fat'tate 0 MOMte~t gloy!CMa:), nous sommes saisis d'une grande admiration à l'aspect de eomposMions pit~ récentes ttaM~Iesqttplles il y a pins de dtiics"

ttt A cette n'a«M tppaMifM. sana nul doute, te d'ordre 100.


tesse et do ferveur en opposition aux œuvres précitées, plus énergiques et plus vigoureuses.

Le second morceau de la sonate en question a quoique chose d'intime, qui ne M trouve pas dans les premières œuvres. Notre admiration augmentera encore en présence dct'iMnmonic soutenue dans la sonate en Mt~Mf (œuvre <0t), qui suhil également celle en MM wtttCMr, et que M. Marx appelle la MM~fe. Etic a cela de remarquable que, de toutes tes sonates de Beethoven, c'est la seule qui fut exécutée en puMic du vivant du mattre. Cette exécution eut lieu dans un concert organise par Sehuppanxigh, en présence du sublime auteur. Ce fut un amateur ires-distingué, S~M* ~Mt'gf, qui la lit entendre, d'après tes intentions de 1 -noven, qui voulut bien le guider pour le style et la poésie à donner au premier et au troisième morceau, très-difticiies à rendre. Ces deux morceaux portent sur le titre « J~fwtMCftscAe J~Mp/MMM~n n (sensations rêveuses.) Leur éxecution exige un mouvement tibrc (Freie Bef~Mn~).

Cette sonate est dédiée à )ï"" la tot'onnc Do~Mc d'J?WtHOMH, tm nom sur lequel nous voûtons nous an'etcr un instant car cette dame occupait alors la prenncrc place parmi tes pianistes de Vienne. Née à Francfort sur te Mein, ette épousa un colonel d'infanterie au service de l'Autriche, qui avait alors- la meilleure musique dans son régiment, & Vienne. Aussi bon soldat qu'excellent artiste, il forma un corps da musique des plus distingués, auquel les habitants de Vienne furent redevables de bien vives jouissances.

M~d'Ertmann, en vraie artiste, excellait surtout tlans tes sentiments tendres; elle avait de la gt~ce,dcta sensibilité, et de la profondeur jmemc. Son répertoire se composait des meilleures (Buvres de Beethoven, et de celles du prince Ferdinand de Prusse. Dans l'exécution de ces dernières, elle était inimitable dans celles de Beethoven, ettc apportait une telle sûreté dans la manière de rendre tes intentions les plus obscures, qu'on tes eût crues écrites sous ses yeux. Elle savait pénétrer tes mouvements et les nuances qu'il est impossible de bien désigner avec les termes nmsicaux. EUe donnait à chaque phrase te de~rré de vitesse convenable qu'elle conciliait artistement avec le caractère du morceau, de manière <pM*4tMtt pat'aissait bien nMU\<~ Aussi ~etie~ussit à mériter t'adtnirationdu grand artiste, a~ant te don de rendre à merveille la MMSMt'e ttb~ qu'on laissait à la volonté de t'exécutant. Quand une


tBUvrc exigeait uue couleur plus prononcée. elle ~'inspirait de ses propres sentiments elle avait un jugement sûr et beaucoup de poésie. Cràcc à son exécution, plusieurs endroits inintelligibles furent compris et se projetèrent en tableau. On n'a point oublie t'cnet du mystérieux iargo du trio en )~ <M~Mt' (œuvre 70.) Elle transportait aussi ses auditeurs dans le second morceau JMebeswoMMe (parfum d'amour), de la sonate en w~ (œuvre 90 (<) et, chaque fois que le pr!ncipa! motif revenait, eUe le nuançait dméremment en lui donnant un caractère tantôt flatteur, tantôt mcîaneotique. De cette manière, le talent de cette dame impressionnait vivement son auditoire. Mais ces manifestations d'un talent rare, ne venaient point de son propre fond au contraire, elles étaient basées sur le mode d'expression de Beethoven, mode qui lui était particuih'r et dont cette dame s'était pénétrée avec un grand bonheur. L'année d'après, avant que le colonel Krtmann fut nommé général à MHan, sa femme réunissait, tantôt chez elle, tantôt chez Chartes Czerny, un cercle d'amateurs, pour cultiver et répandre le goût de la bonne musique dans l'élite de la société. Elle rendit autant de services qu'un conservatoire de musique. Sans M" Ertmann, remarquable par sa beauté et son éducation, possédant au plus haut point le sentiment du beau, la musique de piano de Beethoven aurait disparti plus tôt du répertoire des pianistes de Vienne. Elle s'opposa à l'envahissement de la nouvelle éco!c de Hummel et ses imitateurs. Beethoven admirait donc, dans M" Erimarin, une véritable prêtresse de la musique, et il l'appelait sa chère « Dorothea-Cœciiia. Indépendamment de la facuMé innée de s'élever bien haut dans ~exécution d'œuvrcs de grands maîtres, M"" Ertmann, par une singularité caractéristique, ne pouvait avoir sur son pupitre aucune œuvre qui ne répondit à son individnauté. Aussi, elle ne jouait jamais devant les connaisseurs, dans un grand tocat, la sonate en la MMM~Mf (œuvre 4T), ni le <Wo ett si (œuvre 97), pour lesquelles elle trouvait ses forces physiques insuffisantes. Dans l'intérût de ces compositions, elle s'en tenait à l'axiome connu Tout ne convient pas à tous. Les virtuoses des deux sexes de nos jours ne suivent pas ce précepte, ils pratiquent tous tes genres et mêlent (!) L'esprit Mn du comte Uehtmw~U, auquel eette MMte est <M<Me, t <M«MKtM phNMM* <Men<!em bien ma~t~M. Beethoven questionné tA-dessm, repentit qo'B voulait peindre en muaqee t'histoire de ses amours, ainsi on pourrait intitttter te premier morceau a CoNBAT mTBBMT~TBMMCMM~.a~est~QBdtCMnmMMmS~~Mi~atMANt~~BtMtt~ UehtMMtn, xpKs la mort de sa fMmne, <M!t devenu amomretn d~? caMtMee de l'Opéra, mait M< hetttteM ptOMstatent contre son nmhagc. Ce n'est qe'apt< jten des combats que te phace est partCBa à aea NM, vers t8!6.


toutes ics époques. Nous aurons encore l'occasion de parier t!c M"" Ertmann, sous le rapport de son exécution, propos d'une autre grande prêtresse musicale de la même époque. La valeur que Beethoven attachait au talent artistique de M" Ertmann, est attestée par la sonate composée pour elle en vue des qualités particulières de son exécution. En lui adressant son œuvre, il écrivit la lettre suivante, en daL du 33 février i8i6, lettre dont l'original se trouve dans la collection d'autographes de M. RitterFrattk, son neveu, & Vienne.

Elle est ainsi conçue

<* Ma chère et digne Barothea-Co'ciiia

w Vous m'avez souvent méconnu, tandis que je revenais toujours à vous cela tenait aux circonstances, surtout dans les premiers temps, où ma manière était moins comprise qu'à présent. Vous w connaissez tes interprétations des Apôtres non o~peMs~ ils se a servent d'autres moyens que ceux qui sont dans l'Evangile. Je w n'en ai jamais voutu de ccux-t&. Recevez maintenant une Œuvre qui vous était souvent destinée comme preuve de mon attachement à votre personne et à votre talent. Mes souuranccs m'emw péchèrent de vous entendre dernièrement chez Czerny, mais w cïtes semblent vouloir s'enfuir devant ma forte constitution. » J'espère bientôt entendre cela exécuté par vous à Saint-Po!tcn, w si vous tenez un peu à votre admirateur et ami.

L. VAN BBEntOVEN. w

Bien des choses à votre digne

mari de ma part. (i)

La première partie de cette lettre qui se rapporte à quelques phases de la carrière musicale de Beethoven est d'un vif intérêt elle renferme son propre aveu sur l'état de son âme, source de chagrins continuels, jadis comme à présent cependant on peut tirer de ce passage « où ma musique était MetMS compose N la conclusion qu'il n'était pas mécontent du présent. Quant aux <* tMtet~tat&MM d'~p~res non ct~'pe~s~, le maître désigne tes

agissements des <wryphes de la noaveHe école de piano, école autour de laquelle se groupaient un grand nombre de jeunes artistes et amateurs vides de pensées qui, plus tard, donnèrent tous

tt) M. etH'BrtBanB )e tMu~ttient à cette époque 4 Saift~~ten, t < ou tt<«et de V)enae. Une )~Me <a fetthnem de M Enmamt y tendt eMnbMt.


dans la musique italienne. Ecoutons Homère dans le premier chant de son (M~ss~e

Les chmtta tes plus récents sont toujours applaudis

Par ua peuple attenttf, da neuf toujours épris. (t)

Ces paroles n'ont pas échappé au sens profond de notre maître, aussi il les avait soulignées et les avait transcrites à part. Ouelles remarques n'aurait-il pas fait sur l'Evangile de la a musique de ï'<tyMKf, a dont !< Apôtres se donnent tant de peine pour la propager.

A côté de la sonate en la aMt~ttf, il faut placer immédiatement les deux sonates en t~ et en tMc~w (o&uvre i02.) Cette composition, qui est un véritable poème, est dédiée à Marie Erdoedy, née comtesse Nisxky, connue déjà par la dédicace do deux grands trios (cpuvrc 70.) Ce qu'elle fut a Beethoven, pendant de longues années, est indiqué par lcs mots suivants Il l'appelait son « confesseur. » Xohic de naissance, Marie Erdocdy avait de la noblesse dans ses sentiments, quatité rare que peu de personnes de la même classe réunissent au même degré. La comtesse Erdocdy n'a jamais varié dans ses sentiments d'amitié, ni dans son pieux attachement pour le maître, lorsque tant d'autres de ses égaux l'ont abandonnée pour une nouvelle étoHc qui se leva sur le ciel d'Italie. Depuis i820, elle habite Munich, et ncu<! n'avons pu établir l'année de sa mort. A cette œuvre de sonates, se liaient les événements peu ordinaires qui y touchent de près. Nous remarquerons aussi que c'est l'éditeur Simrock de Bonn qui eut le manuscrit des mains de l'auteur, pendant le voyage qu'il nt à Vienne en <8i6. Ces détails sont consignés dans le journal de Beethoven, où il est dit que l'oeuvre fut écrite en 18iS et publiée par Simrock en 1817.

Jusqu'à l'époque oit ces indications arrivent il était reçu et accrédité par les écrivains scholastiqucs et les grammairiens, que Beethoven « ne savait pas écrire une fugue. Cette opinion fut consacrée comme un dogme. En eHct, il n'existait alors aucune preuve pour l'annuler ou la rendre douteuse. Dans le Christ au MMMt des <Mtf~, ainsi que dans la messe en ut tMo;eMf, il n'y a point d& fugues elles seraient là cependant à leur place. C'est surtout dans la messe au prince Esterhazy qu'une bonne fugue aurait fait merveille, car on sait que ce Mécène avait pour ce genre ~e wsi<pM) wt~ grande athnifatMH~ La fugue du <matuor eu~ it) TMdMthm de M. Be)rae)f.


tMt~CMf ( œuvre 89) ne peut être présentée ici comme une preuve du contraire. Quant aux endroits fugues, dans la marche funèbre de l'.EfO)teet, dans l'andante de la symphonie en la tMe~etw et dans d'autres ouvrages, ils donnaient raison encore à l'opinion des adversaires de Beethoven. Lorsqu'apparut l'oeuvre iC2, avec le final d'un grand éclat « allegro fugato en ce fut comme de l'buile versée sur du feu il souleva une armée entière de Philistins prète à déchirer cette pièce à coups de poings, malgré l'adagio, qui appartient aux compositions les plus grandioses et les plus sombres de la muse du grand maître. L'animosité fut telle, qu'un défenseur de cette oeuvre nsquaiid'ëtrclapidc par de trop irritables antagonistes. n devenait notoire que la haine contre le compositeur et ses créations n'était cnacée que momentanément, et qu'elle n'attendait, pour faire explosion, qu'un motif de le déchirer a belle dent. Jamais persécution plus injuste ne vint attrister les vrais amis de l'art. Le reproche de manque de clarté qu'on faisait à ce Fugato (que les adversaires appelaient « cott/~MMW a ) ne s'applique qu'à une vingtaine de mesures, écrites dans un style aride que rien ne motivait, mais qui finissent avec l'accord en /b ?. Cette pièce aurait gagné en clarté à la suppression de modulations un peu dures. Le thème reparaît de temps eu temps sous différentes formes, parfois étranges. La difuculté de résoudre le problème servit de prétexte pour rejeter l'ensemble et le déclarer mauvais. Ce jugement passionné s'est maintenu, jusqu'à nos jours, sur une œuvre des plus importantes du maître les deux numéros eurent le même sort. Il serait grandement temps de leur rendre justice, et, au moyen d'une exécution bien accentuée, ce but serait atteint.

Nous allons faire voir la part que prit l'aréopage critique de la G<M€«c musicale, de Leipzig, dans cette lutte où il soutenait les adversaires de Beethoven. n y est dit <t Ces deux sonates apparp tiennent aux moins vulgaires et aux plus singulières qu'on ait » écrites depuis longtemps pour le piano. Tout est ici différent w tout est autrement dispos*' et tout semble provenir de la main du maître lui-même. L-~ mérite n'en est pas moindre au fond » qu'à vue d'œil, et la manière dont les parties sont disposées e ordonnées, rend l'ensemble des plus extraordinaires. Les opposants, voulant renchè..r encore sur les expressions de ce jugement, répandirent le bruit que l'éditeur avait intenté une action au compositeur, lequel, pour l'apaiser, lui onrit~es ttMe rM~Mes wW& (œuvre i07) sans honoraires. Une édition de cette sonate


publiée par Artaria en i8i8, sans s'être entendu avec la maison de Bonn, fut considérée comme confirmation de ce bruit, propagé par les ennemis de Beethoven dans le but de lui nuire. On en accusait plusieurs éditeurs de Vienne dont Beethoven avait refusé les offres.

L'enet immédiat de ces machinations sur notre maître, ne fut pas perdM pour !e monde musical, car elles firent renattre une forme, la fugue, qui était abandonnée jusqu'ici. Ab hes<e <KcMMMs. H était dans le caractère de l'époque de la relever selon ses mérites et de la cultiver avec application. La masse des musiciens ne considérait d'aiueursfartiste qu'en proportion de l'habileté déployée par lui dans ce travail aride.

Aussi voyons-nous, depuis, plusieurs œuvres de Beethoven nanties de boimes fugues travaillées avec soin. La grande sonate en si (œuvre 106), se distingue par une fugue en trois parties on y lit cette remarque de l'auteur « Avec quelques libertés, » ce qui prouve que les règles, pour écrire une vraie fugue, ne lui étaient point inconnues. Mais ce terrain, qui est souvent exploité par les courtiers de l'école, espèce de champ clos pour les adeptes, est aussi une grosse affaire pour les médiocrités qui, faute d'inspiration mettent beaucoup d'orgueil à étaler leur savoir aux yeux des ignorants. Quant à Beethoven, il prouva qu'il avait assez de savoir et de connaissance pour pouvoir écrire une /M~M ~t~Mt'c. Mais là n'était pas son génie ni le secret de sa grande puissance créatrice.

Nous trouvons encore, dans ta sonate en b MM~e~r (œuvre HO), une fugue en trois parties, qui, sans avoir rien de chevelu, ni réclamer des libertés, « est pleine de grandes heautés. Nous avons » ensuite des fugues dans le Gloria et le Cfedo de la JMîsset soïeMMts.n PuM l'ouverture fuguée (œuvre 134), avec laquelle Beethoven ferma pour toujours la bouche à tous les partisans de Bach et de Mozart. De l'année i8iS datent les ouvrages suivants Za mer calme et BeMfeMse navigation (par Crœthe), pour chœur et orchestre (œuvre 412) l'ouverture en ut majeur ( œuvre US ). Ces deux ouvrages avec le Christ au <M<w< des Oliviers, furent exécutés le 3S décembre de la même année, dans un concert donné dans la grande salle de la Redoute, au profit d'un hôpital, sous la direction du compositeur. L'affiche du concert ne donnait aucun titre à l'ouverture mais tes catalogues la désignaient tantôt comme l'OMpef~tfe de fa c&<MM, tantôt comme l'OtttwWw~ pour JveMMeMej~Mf. Le 10 mai


!8t8, cette ouverture fut publiée par Steiuer et exécutée au concert de Ma~sedcr, bloscheles et Giuliani avec ces mots A <? chaise. Beethoven voulut savoir la raison de ce titre et le nom de la personne qui t'avait donné, ma!s il ne put rien obtenir, la faute en étant à beaucoup d'autres. La maison de Breitkopf et Hacrtct tui conserva son titre primitif JvctMfns/Met', peut-être parce qu'elle fut exécutée, pour la première fois, le jour de la nativité de Kotrc Seigneur.

C'est à la suite de ce concert que les magistrats do la ville de Vienne offrirent à Beethoven les honneurs de la bourgeoisie. L'avis oMeict de cet événement fut publié dans les journaux dans les termes suivants

Le conseil de la viUc de Vienne, capitale des Etats de S. M. et Royale et Apostolique, considérant avec quel louable empresw sèment L. v. Beethoven offrait ses compositions pour les œuvres de charité, décide qu'il lui sera concédé le titre de bourgeoishonoraire de la ville de Vienne, et lui en envoie le diplôme. Yoil& pour les services rendus dans un but de bienfaisance mais rien pour sa grande personnalité comme artiste, qui méritait cependant l'admiration et la reconnaissance. On serait heureux d'y trouver consignée une expression comme celle-ci « Nous M sommes tiers de vous avoir pour notre concitoyen et de pouvoir a vous rendre hommage au nom de toutes les autorités de cette e antique cité, amie des arts et des artistes. Au lieu de cela, un document très-laconique, qui peint bien le siècle. La question de savoir si Beethoven attachait beaucoup de prix à ce titre honoritique, se résoudra par elle-même dans la suite de cette histoire. Vers ce temps (i8iS ou i8i6), Beethoven commença à s'occuper de l'arrangement des BaM<M~s écossaises. Il les mettait à une ou plusieurs voix avec accompagnement de piano. D'après la correspondance avec G. Thompson, d'Edimbourg, le nombre de ces airs ainsi arrangés, monte au-delà d'une centaine. On peut conjecturer qu'un bon nombre de ces ballades, dont plusieurs à trois voix, mais sans texte, se trouve en manuscrit à la Bibliothèque royale de Berlin, bien que le catalogue thématique gravé à Londres n'infirme pas l'opinion accréditée, que la collection de Berlin avait déjà été publiée en partie. En i84i, j'ai eu l'occasion de m'en informer directement auprès de M. G. Thompson, d'Edimbourg. Mais, au lieu de me Mre une réponse satMaisante, M. Thompsoïrm'amïonçs que son grand âge ne lui permettait plus de s'occuper de cela, et


qu'il était disposé à vendre la collection entière. Celle put)tiéc par Scittessinger, do Berlin, sous le numéro d'œuvrc 108, est un extrait de la grande édition anglaise. Elle est composée de vingt- cinq ballades pour une voix avec accompagnement de violon et de violoncelle. En général, Beethoven aimait assez à s'occuper de ça travail, qui n'était pas fatigant et qui t'intéressait beaucoup. Le catalogue de <M6, Mi? et de i8i8 te prouve (1).

Nous allons entretenir nos lecteurs d'un épisode, lequel, sans toucher personneMement le mattre, a une grande importance historique. U s'agit de la dispersion du fameux quatuor du prince RasumoNs~y. Deux causes graves y contribuèrent d'abord, te grand Age du prince, puis un incendie considérable qui dévora beaucoup d'objets d'art accumulés dans son palais, à Vienne. Ainsi, tous tes éléments qui contribuaient à l'agrément de la vie de l'ambassadeur, y compris les meilleures compositions de Beethoven, disparurent en peu de temps. Les pensions garanties aux artistes démissionnaires furent maintenues, contrairement à ce qui arriva à Beethoven en paroi! cas. Par suite donc de la cessation du quatuor, Schuppanxigh partit pour la Russie afin de diriger la chapelle particulière d'un seigneur russe; Sina vint habiter Paris, et les deux autres membres restèrent & Vienne.

Depuis cette époque, il y eut un point d'arrêt dans les compositions, car les moyens d'exécution et les véritables appréciateurs devenaient de plus en plus rares. La physionomie de la capitale avait complètement changé depuis le Congrès, et l'aspect de la société taisait contraste avec celui d'une autre époque. Le public des concerts et du théâtre n'avait plus la même tenue et perdit ce cahne nécessaire à la jouissance des arts. L'expression si caractéristique a Bas gcmùihtiche Wien (Vienne la sensible), ne pouvait plus s'appliquer à cette société distraite, diversement agitée par les événements extérieurs. Le vice et la grossièreté prirent place de ces qualités, longtemps restées pures, et que l'irruption d'étrangers, en 1814, ne put effacer; nous aurons l'occasion de parler encore de cette physionomie de la ville de tienne, qui subit un changement radical.

(Voir la Cc~eMe ~MaMM~ tttMMfseMe, de Leipzig, année xtx page 427).

!~t.TmteMfteceBweBt<t<MSN.!t)~retëaeMOHo Mm.J'uMbttcltMdben.MnteMM qaMMtte MMe* <orKM tté~nettement et avec des feneeMoM de la main de Beetho*M.8w)afKmMMtMee.enMt)e)mHM<!meMM.


Maintenant nous voita à t'entrée d'un chemin creux, long et tortueux, qu'il nous est impossible d'éviter. Nous adjurons le tec' teur do nous y suivre par égard pour te maître. !t s'agit d'exposer les causes d'un procès opiniâtre qui dura quatre ans et dans lequel Beethoven ?o trouva mété, au grand préjudice do son existence artistique. Une nombreuse correspondance concernant cette affaire, ayant été rendue publique, notre tache sera bien plus aisée pour donner présentement un tableau exact de cet événement. H existe en outre vingt-huit tettres adressées par Beethoven à GtttHotstastO de! Rio, accompagnées de notes dont il a été question dans la deuxième période.

Antnois de novembre IMS, mourut Chartes Beethoven, Mre a!n6 du compositeur; Il avait été employé à la caisse de la Banque nationale d'Autriche avec la mort de cette homme, une nouvelle ère commença dans la vie de Beethoven. Quoique pauvre en travaux artistiques, mais riche en moments éievés cette époque de sa vie eut une importance rceMe, car eUc nous montre le compositeur comme un homme d'énergie, rempli de dignité dans ses rapports sociaux. D'un autre côté, ce nouveau conflit avec d'autres personnages mit Beethoven a même d'apprécier mieux la vie bourgeoise de ses concitoyens. Comment i'épreuvc lui réussit, la suite te fera voir. Chartes Beethoven en mourant, donna à son frère la tutelle de son petit garçon Agé de huit a neuf ans. Yoici le texte de ce codicille a Je nomme mon frcrc, L. v. Beethoven tuteur de mon » enfant. Après avoir reçu de ce u ère chéri de nombreuses preuves » de t'amour fraternel le plus noble et le plus généreux, j'espère » en toute confiance, et j'ai la certitude qu'il continuera a mon tits Chartes, t'amour et l'amitié qu'il m'a toujours témoignés, et qu'il « voudra bien diriger son éducation et assurer son avenir. Je sais d'avance qu'il exaucera ma prière, e

Plus loin, le docteur Scho'naur, avocat, est nommé cweteMy. t B aurait soin des affaires et d'autres détails, u doit être aussi » consulté en tout ce qui regarde la fortune de mon Ois. » ( Voir l'acte de testament.)

Nous lisons dans une lettre adressée par Beethoven à F. Ries, à la date dn S2 novembre de la même année, le passage suivant « Pour contribuer à son établissement et lui venir en aide son w frère Charles), je puis dire que j'ai dépensé 10,000 n. Beethoven aloute plus loin Mon pauvre frère Charles avait une méchante femme.


Pour se conformer à la prière de son n~rc, Beethoven jugea nécessaire de soustraire son neveu à la mauvaise influence <!e M mère. Sous ce rapport, il outrepassa pcut*ctrc les instructions de son frère mais il prit la résolution d'adopter le jeune homme, résotution qui ne s'accordait ni avec sa position d'artiste, ni avec les circonstances présentes. Aux observations de ses amis, il répondait qu'il avait pris l'engagement de faire de son neveu un homme et un citoyen.

Afin de mettre ce dessein à exécution sans retard et de réussir auprès de la tuteite, il fallait faire un premier pas. Au lieu d'un appartement de garçon, il devenait nécessaire d'avoir une maison bien montée. Mais c'était renoncer à sa liberté individuelle et à son indépendance artistique, détruire ainsi son chez-soi, où son génie s'était déjà manifesté par tant de sublimes créations. Pour avoir une idée juste de l'arrangement et de la tenue d'une maison, Beethoven demanda à une personne expérimentée quelques renseignements. H voulait savoir combien conterait la nourriture de deux domestiques, la quantité de viande qu'il faudrait pour faire trois rations, etc. Comme on pense bien, notre compositeur Itabitué à vivre dans une sphère à part, enfermé dans le monde idéal de ses pensées, n'aimant pas à être contrarié, était fort peu enclin à s'occuper de tous ces détails qui regardaient plutôt une bonne ménagère.

Déjà, en i<M6, Beethoven retira le petit Charles de chez sa mère, pour le placer dans une maison d'éducation dirigée par Gianastasio dci Rio. Sa mère se plaignit de cet acte repréhensible et intenta un procès à Beethoven devant la cour de la Basse-Autriche (J~edefMsfeWcMsc~ ~a<Mb*ecA<), dont relevaient les anaires du clergé et de la noblesse. L'illustre compositeur dut parattre devant cette cour à cause de son origine noble. On le somma de prouver l'inconduite de sa bette-sœur; cette circonstance fut bien pénible à son ccmr, car it cherchait toujours à pallier le désordre dans sa famille. Comme il arrive souvent dans tes procès, que la partie adverse est excitée par le défenseur, la même chose arriva à Beethoven avec son avocat, D* de Adtersburg, homme d'une nature rude, qui, au lieu,d'apporter la conciliation, chercha à exciter les passions et oublia les égards qu'il devait au mattre illustre qu'il s'était chafgé de défendre. Quant à Schcenauer, avocat de la partie adverse, il avait la réputation d'un intrigant et sut conduire ses investigations aux frais des parties, comMte cela se pratiquait dans c~ t<wps'4à


« StthM CMWo. ? On ne voyait que raiHeries et injures de tout genre, aussi bien dans les actes que devant les juges. Toutefois ils firent du mauvais sang en pure perte; Beethoven ayant obtenu quo son neveu resterait dans un endroit neutre jusqu'au jugement dénnitif. C'était lui donner gain de cause de son prétendu acte de violence. Nous lisons à ce sujet, dans les notices de la dame G~MM~MM de! Jtw (Grenzboten, a' trimestre ~85?, page 29) « La belte~œur N de Beethoven, appelée par lui jRctHe de la nuit, parvint à lui faire B contester sa noblesse. Cette affaire fut plaidée devant la cour, et » Beethoven dépossédé de sa tutelle fut obligé de rendre son a neveu à la mère. Quelle douleur pour lui. »

Un plus ample examen de cet aveu digne de M, si important pour la chose, doit nous occuper avant tout, car M vient d'une personne étrangère et réunit toutes les conditions de l'impartialité. Ce procès d'ailleurs, renvoyé de la cour supérieure au tribunal de première instance, fut entaché de chicanes et d'inconvenances. Après une année passée en négociations, la cour, inuuencée par tes dénonciations d'avocats, contesta les titres de noblesse à Beethoven, en déclarant que la particule MHt ne constituait pas la noblesse dans le Pays-Bas. Cette énormité mettait en suspicion la magistrature de Vienne, et ne lui faisait pas beaucoup d'honneur, attendu que cela n'était pas de sa compétence et que le principal titre à la noblesse de l'illustre compositeur était son génie extraordinaire qui le mettait au-dessus de tous ceux qui devaient leur noblesse au hasard de la naissance. Toujours est-il que la cour décréta que ce grand homme était tenu à prouver sa noblesse. A~ jour indiqué, il parut devant tes juges et montrant sa tête et sou cœur, il leur dit Ma MeMesse est ï&, et M (i). Comme pour une pareille noblesse il n'existait pas d'autorités compétentes, ni en Autriche, ni en aucun pays de l'Europe, la cour renvoya le grand artiste à se pourvoir devant la commission héraldique. L'histoire jugera sévèrement ces juges pusillanimes qui, à propos d'un procès de famille, n'hésitèrent pas à abreuver d'humiliations l'homme de génie qui éleva à un si haut degré la gloire de l'Allemagne musicale. Blessé vivement, Beethoven ne se découragea pas; il changea son détenseur, et confia ses intérêts au D* J.-B Bach, avocat distingué, très-redouté des avocats du parti opposé. Homme intègre, esprit cultivé, le D' J.-B. Bach jouissait d'une «) M'mtK! disent que Beethoven ttpemM comme KtpeMen t" <e wM <)M ma neblesse eemmeMe par moi. »


considération universelle. Pour donner l'idée de l'estime qu'on avait pour lui il suffit de dire qu'il fut élu trois fois doyen de la acuité de droit à l'université de Tienne. fut aussi très-bon musicien, jouait & merveille le quatuor, et avait beaucoup d'exécution sur le violoncelle.

Par suite du renvoi du procès devant les magistrats, Beethoven ressentit un véritable chagrin. Tenait-il réellement a appartenir à la noblesse de naissance, il serait difficile de l'affirmer. Cependant, d'après l'opinion généralement répandue dans le peuple, sa famiile avait une bonne position dans la bourgeoisie de Vienne, et, malgré la particule waM elle appartenait & 'a classe moyenne. En attendant, il est certain que l'illustre maître travaillait a établir ses droits devant les autorités exceptionnelles, par la raison que la position qu'il occupait avant, lui était plus avantageuse sous plusieurs rapports, tandis que la procédure du tribunal inférieur lui laissait peu d'espoir d'obtenir un jugement équitable. On peut dire avec certitude, que ce n'est ni son génie, ni ses chcf-d'œuvres qui l'ont fait entrer dans le cercle de la noblesse sur le pied d'égalité. D y était par son origine et sans présomption de sa part. Cela fut démontré par plusieurs circonstances arrivées aussitôt que l'incident de la cour supérieure fut connu du public. La particule e<w n'avait pas dans la classe moyenne le charme qu'elle pouvait avoir dans la société noble.

Depuis ce moment, il faut en convenir, la grande ville de Vienne se trouva trop étroite pour abriter l'illustre compositeur dont la santé chancelait. Konobstant ses devoirs envers son frère Charles, il n'eut qu'une idée, ce fut de quitter l'Autriche pour aller s'établir à Londres. D désirait faire un long géjour chez un peuple pour lequel il avait de la sympathie à cause de ses institutions politiques.

L'influence qu'exerça cet événement sur Beethoven est confirmée par une conversation qu'il eût avec Péters, son ami; transcrite dans un journal, (1) cette conversation eût lieu dans un endroit public, et par écrit, à cause de la surdité de Beethoven. On voit par les premières paroles du maître quelle position il s'était ménagée dans la société. n n'y avait que ses adversaires décidés qui ne la comprenaient pas.

Péters. Êtes-vous aujourd' j aussi mécontent que moi. ti) L'et~Mt de cette conte~thmMtnt~tc~ee (t'attire! pa~eMâBiMtîMiïM~ae~ytïe,deBefttn.


Be~MM~M. Un bourgeois doit être retranché de la classe élevée, dans laquelle je suis né pourtant, (i)

P~ef~ Dans trois semaines, vous n'aurez plus rien à faire avec les magistrats et la bourgeoisie, on vous demandera, au contraire, votre appui, et la remise de l'appel.

Beethoven. Quand même cela devrait arriver, je ne voudrais plus rester dans un pareil pays. Je n'aurais plus ni tuteur, ni oncle à donner à mes semblables. DenkschriH.

Au temps où le D* Bach prit la direction du procès, les choses étaient en mauvais état. La cour venait d'ôter la tutelle à Beethoven, sous prétexte qu'il était sourd, et elle nomma d'ofuce un fonctionnaire pour s'occuper des auaues du jeune Charles, mineur. Ce nouveau tuteur par intérim s'appelait Nuszbceck il était fiscal de la ville. Au surplus, on autorisa la mère à élever son fils comme elle le jugerait à propos, et l'on décréta qu'il lui serait rendu. Cet état déplorable durait déjà depuis deux ans, depuis février i8i6, jusqu'en février i8i8 pendant ce temps-là, le jeune homme recevait une bonne instruction dans l'institut de Gianastasio, aux frais de ronde, puis il fut placé à l'institut de Bicechlinger, disposé pour les classes gymnasiales. Mais cet institut, Irès bien dirigé, fut trop cher pour le neveu de Beethoven, qui réclama devant les magistrats, en faveur de ses droits de tuteur unique, qui lui donnaient le pouvoir de diriger l'éducation du jeune Charles comme il entendrait. Ces réclamations n'eurent aucun succès, malgré l'assistance du Dr Bach, qui présenta, le 30 octobre i8i9, plusieurs documents a l'appui de la demande de son client. Enfin, pour abréger les différentes phases de ce long procès, nous dirons seulement que ce ne fut que le 7 janvier 1830 que Beethoven interjeta appel du jugement de la cour supérieure. On remarqua que, dans toutes les pièces relatives à son neveu, il montra un bon cœur et des sentiments élevés. Voici comment s'exprime le D~ Bach, son avocat, & ce sujet, dans une lettre qui m'était adressée à la date du 9 juin i839 « Aucun trait de cette grande âme ne doit être perdu, car il prouve que son inépuisable génie est lié aux plus nobles sentiments, Ennn,4acour d'appel fut plus favorable à Beethoven elle lui rendit, selon ses désirs, plein pouvoir de faire diriger l'éducation de son neveu, et débouta la mère de sa demande.

(t) tfteMdë MtM)-ëpOtMepMtM<ttHt~ MtpW~f ht )~tt!tt<Mtt<HM<tea<Mt]t de BeettM- t<'n. Hab it se Mpperte <p6fhh'mftM à la bourgeoisie e? Vt~MM*, et t t*«et de mtMte intetkctueUe de eeMe CMMe.


Ainsi finit ce procès, qui tint longtemps en éveil l'attention du monde musical de la ville de Vienne. Mais malgré tous ces changements dans la direction de l'éducanon du jeune Charles, celui-ci fit des progrès remarquables dans les sciences, ainsi que dans la musique. B semblait donc que le digne maître serait récompensé de tant de peines et de tant de sacrifices. Mais la suite fera ?oir, qu'en retour de son affection pour le neveu, il n'eut que de nouveaux sujets de ~Eagrins.

Nous terminerons ce long épisode juridique, par une anecdote qui caractérise bien la justice de Tienne, a cette époque. Beethoven n'ayant plus ses titres, figure tout simplement dans les actes judiciaires comme compositeur de musique. Ge que voyant le D'Bach, ii conseilla à Beethoven de prendre le titre de maître de chapelle (CapeKtH<M<e}'), attendu que les magistrats qui étaient pour la plupart des Béotiens, n'attachaient aucune importance au titre de compositeur de musique. En Autriche, chacun doit avoir un titre quelconque, et un garde de nuit est plus estimé qu'un compositeur ou poète. n est reçu que, dans la vie habituelle, on se gratine réciproquement de titres de noblesse, ou de particule MM. n est donc nécessaire d'avoir un titre pour parattre convenablement devant les juges C'est en vain que Beethoven s'opposait à prendre le titre de CopeKtHeM~ disant qu'il serait tenu de le justifier comme la noblesse par un diplôme, mais le D'Bach, con naissant bien son monde et le pays, leva son scrupule et fit prendre à Beethoven le titre de Maître de Chapelle, a tK partibus M~MeKttm que le maître adopta en riant. Aussi, sur tous les actes de ce procès, Beethoven signait e JMaî~e de ChopeHe et C<MMp<Mt<etff de 2MMM~Me. » Après l'heureux résultat du procès, le D* Bach disait à l'illustre maître que c'était l'effet du titre I

Comment ses finances marchaient dans la seconde année du procès, Beethoven nous l'apprend lui-même. Il écrit, à la date du 0 novembre 1817, à Gianastasio « Les circonstances peuvent bien » me forcer à ne laisser mon neveu Charles chez vous que jusqu'à a la fin de ce trimestre. n m'est bien dur d'être obligé de vous donner congé pour le prochain trimestre mais l'état borné de mes moyens ne me permet pas de vous payer un léger tribut de ma reconnaissance. Si ma santé se maintient et que je puisse gagner quelque chose, je serais très-heureux de vous prouver toute ma gratitude. Mais je dois convenir de mon impuissance en ce moment. »


Mais l'état de ses affaires devint moins brillant vers ta tin de i8i7, et s'aggrava successivement jusqu'à 1830. On comprendra cela quand on verra que, dans un si long espace de temps, la puissance créatrice de son génie n'a pu produire que les œuvres !(?, 106, les dix thèmes variés (oeuvre t(H), tle plus, les ballades ~eosaft~sea, pour lesquelles il n'eût aucun bénéfice. Quels étaient alors les ressources du maître pour subvenir à ses nombreux besoins et couvrir les dépenses de son neveu, c'est ce 'me nous allons bientôt apprendre. Mais on se demande si Beethoven était à plaindre, ou s'il y avait de sa faute dans ce désordre. On savait qu'il avait placé une petite somme d'argent sur tes actions de la Banque, à la suite de son concert, en i8<4.

Malheureusement, au lieu d'écrire beaucoup de musique comme il en avait l'habitude, musique qui lui rapportait de l'argent Beethoven écrivait depuis un certain temps un grand nombre de lettres, relatives à l'arrangement de sa maison, a son procès, et <)) l'éducation de son neveu. C'était-Ia la source de tousses malheurs; excité par l'injustice de ses concitoyens, il se passionna pour des objets qui n'en valaient pas la peine et perdit la tranquillité d'esprit, si nécessaire pour ses sublimes inspirations, (i) Ceux de ses amis et connaissances qui lui promirent de l'aider dans ses affaires, furent tellement accablés d'écrits et de commissions qu'ils bénirent l'heure où nnit le malencontreux procès. Quant aux lettres en question, elles n'avaient pas un grand intérêt, c'étaient tout simplement des autographes d'un grand homme plusieurs le peignaient sous des couleurs favorables; d'autres montraient à nu ses mouvements brusques et ses impatiences. Au demeurant, elles ne lui faisaient pas grand tort car il est reconnu qu'on peut parler des défauts d'un homme supérieur sans lui nuire. Pour parer & une interprétation désavantageuse de ces lettres, qui, selon moi, sont pitoyables, il vaut mieux en faire connaître une, celle que Beethoven adressa à P. Ries, à la date du 5 mars i8i8 < J'espère et désire pour vous que vos affaires s'améliorent tous » les jours. Malheureusement je ne puis pas dire cela de moi; par ma liaison avec cet archiduc, je suis presque réduit à.la menr dicité. Cependant je ne veux pas avoir l'air de manquer du néceMwe. Je dois payer, et vous pensez bien combien cette )i) IL SehMtef fait tesMtttr lei une ressemblance entre Rubens et Beethoven, en ce sens que dans beaucoup de lettres eerUes par le grand peintre, il n'y est pas question de son art. Ce qui est assurément três-regrettabte. Bam la plupart <tee lettres de Beethoven, ta mmtqee tteMa<tMt<meptaeeMetHBin!MB~


a position me fait souffrir. Aussitôt que je le pourrai, je m'en irai d'ici pour éviter ma ruine complète. Mon projet est de partir cet hiver pour Londres. Je sais que vous y viendrez au secours d'un malheureux ami. (<)

Sans nul doute, l'arcluduc Rodolphe, si généreux, se sera mis andessus de cet injuste reproche envers sa personne; il aura attribué cela aux projets de voyage de son maître, par suite des offres brillantes de la Société philharmonique de Londres, qui devaient améliorer sa position. L'archiduc Rodolphe n'avait nuBe envie de s'opposer au départ de Beethoven; il venait d'être nommé archevêque d'Oïmutz, et son départ pour cette résidence était déjà connu vers le milieu de Mi8. Beethoven n'a donc renoncé à son projet de voyage que par son amour démesuré pour son neveu. En générai, ses doléances sur ses anaires d'intérêt et ses sorties contre ses amis n'avaient pas grand fondement. Les premières étaient toujours son chevai de bataille, et les seconds lui servaient de boucs émissaires. Veut-on être franc, on trouvera dans les faits et gestes un grand désaccord les exemples ne manquent pas.

En même temps qu'il jugeait son voyage nécessaire pour tirer parti de ses œuvres, et pour améliorer sa position, il consignait ses réCexions et les considérations qu'il devait peser dans ce qu'on peut appeler un journal (JMohmco~ an <c/t MH<s< ~tcMet.) A la date de iM4, on y trouve le passage suivant

« Quelque chose qui arrive il faut entreprendre le voyage et

écrire les ouvrages nécessaires pour cet objet, ou composer un opéra. Si tu dois rester ici l'été prochain, il r erait préférable de donner suite à l'opéra. Quant au séjour en été ici il faut w que cela soit décidé où et comment Dieu, aide-moi tu me vois abandonné par l'humanité entière. Je ne puis supporter l'injustice; écoute mes supplications, laisse-moi vivre avec mon Charles dans l'avenir, bien que cela ne paraisse pas possible à présent. Oh sort inexorable, cruelle destinée Non, non, mon malheureux état ne nnira jamais.

« Pour te sauver, il n'y a d'autre moyen que de t'en aller d'ici. Par là, tu peux f élever à la hauteur de ton art; ici, tu te perds; une seule symphonie Puis, hors d'ici. (2)

(1) CeMe lettre se trouve en poMMsiaf de A~ste BaM, à FMaetMt-w~.te-Mein. t) la tieM dchtvMnredeRMM.

)2) Beethoven parle aussi dans son jottma) d'un cBANT. à la gloire du T<mt-Ptt!sMn<. éternS~Mnt:qu'HaMait«Mthte<mt)tMef.


C'est ici le moment de jeter un coup-d'œil sur l'arrangement de sa maison, pour dédire de là s'il était en état de s'occuper de la tenue de son ménage. Habitué, comme il était, à manger chez les restaurateurs, il n'avait pas les comtaissanccs nécessaires pour tenir une maison. U appréciait cependant l'avantage de vivre chez soi cette manière convenait mieux aussi à ses travaux artistiques. Par ces dernières raisons, Beethoven prit le parti de monter son ménage, et, comme il aimait à consigner ses impressions, il tenait une espèce de journal sur les feuilles blanches de son calendrier. existe un pareil joumai des années i8i9,1830 et <823. Nous y trouvons de menus détails, qui seraient trop longs pour les lecteurs français. A la date du 13 mai i8i9, on Ht ces mots, à l'arrivée du maitre & Mcediing JMts~f et ~Mttt~f swM. Beethoven changeait souvent de domestiques et ge mettait en colère à la moindre infraction de leur part.

Ainsi qu'il a été dit, la nomination de l'archiduc Rodolphe comme archevêque d'Olmûtx fut connue au milieu de iM8. Mais son installation ne fut définitive que deux années plus tard, le 9 mars i820. jour de la fête de Saint-Cyrille et Methodius, patrons de la Moravie. L'illustre compositeur prit le parti d'écrire une messe pour cette solennité, de sa propre inspiration. Il voulait ainsi, après bien des année" ~rendre cette branche de son art, et traiter un genre pour lequel, après la symphonie, il se sentait le plus de prédilection. Cette résolution prouvait aussi que sa aoW~e contre l'archiduc n'était qu'un nuage passager. D'ailleurs, depuis longtemps, le maître montrait un attachement inaltérable à son illustre élève. J'ai vu commencer la partition de cette Messe, en automne 1818, après que la sonate en s< fut terminée, ainsi que l'œuvre i06. Beethoven passa l'été de 1819 à MœdBng, ou j'allais souvent le voir. Je voyais la Messe avancer, mais le maître doutait qu'elle pût être terminée pour le sacre, attendu que chaque morceau avait acquis un grand développement, et plus que le plan primitif ne le comportait. Ce qui retardait le progrès de la Messe, c'était le restant des diBicultés à régler pour le procès. Cependant, à la fin d'octobre i8i9, le maître arriva à Vienne avec le Cfedc terminé. Au départ de Farchiduc pour son installation, la partition fut poussée jusqu'à l'Ag~Mts-Det. Mais, en réQéchissant que Beethoven avait pour coutime de donner une- dernière retouche à chacune dp ses tBCvres 1--


il parut évident que ce travail retarderait encore longtemps l'achèvement de la messe. Ce qui eut lieu, en effet, l'auteur n'ayant pu retoucher la partition avant la tête de l'installation. Ce n'est qu'en 4883 que l'illustre compositeur put mettre la dernière main à cette magnifique messe.

Lorsque je repasse dans ma mémoire les événements de i8i9, je ne puis penser sans émotion à ce moment, où j'ai vu le grand Beethoven occupé de l'élaboration du Credo, dans sa messe en ré. H était alors logé dans la maison de Hafner, à McMuing, séjour délicieux, à quelques Heues de Vienne. Témoin de sa divine inspiration, je dois convenir que jamais, ni avant, ni âpres, je n'ai vu un pareil rayonnement s'élever de dessus la terre et planer dans l'immensité. Vers la fin d'août, 3. Horzalka un des meilleurs music'cns de l'Allemagne, me proposa d'aller rendre visite à l'illustre maître, à Mœdiing. Il était près de quatre heures après-midi, t lorsque nous y arrivâmes. En entrant, nous apprîmes que les deux servantes étaient parties le matin et que Beethoven n'avait pu dîner. Qu'on se figure l'ennui d'un homme du caractère de Beethoven, dépendant du caprice de sa cuisinière, et l'on conviendra que les soins du ménage ne lui allaient pas. L'escapade des deux femmes rendit son dîner, préparé d'avance, immangeable. Pendant ce temps-là, le compositeur était aux prises avec la fugue du Cyee!o. Nous l'entendimes à travers la porte fermée, hurler, trépigner, en chantant la stretta. Cette scène terrible dura assez longtemps, lorsque la porte s'ouvrit tout d'un coup, et Beethoven parut devant nous avec le visage consterné, pouvant inspirer de l'inquiétude. D avait l'air d'avoir soutenu un combat à mort contre toute la légion des conifc-pointistes. Ses premiers propos furent embarrassants, comme s'il eût été surpris désagréablement par notre visite. Mais bientôt il parla de l'événement du jour et manifesta son dépit avec une sensible évidence < Joli ménage, dit-il, » tous sont partis et je n'ai rien mangé depuis hier. w Je cherchai à l'apaiser en l'aidant à faire sa toilette, pendant que mon compagnon allait s'enquérir, chez le restaurateur de l'établissement de Bains, s'il n'y avait pas quelque chose de prêt à manger. Beethoven se plaignit beaucoup des inconvénients de son ménage, mais il n'y avait plus de remède possible à cet état de choses. Jamais une œuvre aussi importante que cette JMtaso soktMMM w n'a vu le jour' au milieu de circonstances plus défavorables.


OONCLUStOM.

C'est eu 4830 que Beethoven, après avoir longtemps combattu arriva enfin au comble de ses souhaits. Il vit couronner d'un succès complet son vif désir d'être avec son cher neveu Charles. C'était son rêve favori qu'il voyait s'accomplir, et l'issue favorable du procès lui causa une impression profonde.

Aussi, la satisfaction d'avoir obtenu gain de cause, et le bonheur de jouir de la présence de son neveu, furent cause que tout fête se passa sans rien faire, excepté cependant quelques esquisses de peu de valeur. Mais il fallait, avant tout, guérir les blessures ouvertes depuis quatre ans et oublier les souffrances des mauvais jours. La confiance qu'il avait en Dieu, et son génie inépuisable, lui faisaient espérer que bientôt il serait à l'abri des besoins et des tristes déceptions de cette vie.

Ce fut aussi un moment de vive satisfaction pour son biographe, qui assistait de près à un état de choses si navrant, qui partageait

les peines et les joies de son maître et ami, que de voir enfin s'éloigner ce temps d'orages. Le fleuve de la vie de l'homme extraordinaire allait enfin rentrer dans son Ut. La narration des événements qui se snccèderontaura désormais plus de suite, sauf quelques exceptions. Mais le talent sublime de notre compositeur, libre de toute entrave, reprendra son libre essor.

Il

Nouvelle impulsion, force rajeunie.

1831. Il est dans l'habitude des hommes d'obséder de près la cîmc des montagnes, et, d'après leur aspect, clair ou sombre, de conclure au changement prochain du temps. Us jugent de même les sommitér. dans les arts et dans les sciences. Les uns font cela par pure curiosité, d'autres par un intérêt véritable pour


t83

T!MMSt&ME PÉRIODE. i~S-i~

la chose et pour enrichir l'art et la science d'une nouvelle production.

La même chose est arrivée à Beethoven. Dans les premières années, il a affriandé son public, alors que sa muse enfantait œuvre sur œuvre et occupait sans relâche la curiosité des amateurs. Mais cette grande fécondité finit par ne plus surprendre personne, même ceux qui se plaisaient à la reconnattre. Nous avons déjà expliqué les causes de ce point d'arrêt dans les travaux de Beethoven (i), lequel n'avait rien fait parattre de remarquable dans les cinq dernières années, excepté les œuvres i(M, 102 et i06, pour piano. En ouvrages pour orchestre, il y avait calme plat, et le public musical de Vienne ne pouvait s'entretenir d'autres compositions que de celles qu'il connaissait par l'entremise de Charles Czerny. Les incidents du procès de la tutelle et leurs fâcheux effets furent bientôt oubliés du public, et, comme on ne pouvait savoir si le maître s'occupait de quelque ouvrage important, on ne manqua pas de trouver à ce silence une raison décisive, en disant « JSM<howett hat s!c~ ~«m OM~esc~Wete~ er ~fHMt~ tMcMs tMe~r.a ( « Beethoven s'est épuisé complètement, il ne peut plus rien ). Cependant, on n'ignorait pas que l'illustre compositeur avait pour principe de ne point publier une œuvre quelconque sans la polir et la châtier. Par suite du procès, on le regardait comme ennemi des femmes; eelles-ci prirent le parti de sa belle-sœur. Ceux qui s'imaginaient qu'il était épuisé, s'appuyaient sur diverses causes imaginaires et sur les événements du n janvier 1819. Ce jour-là, Beethoven conduisit lui-même sa symphonie en la majeur au concert donné en faveur des veuves et orphelins de la faculté de droit. L'exécution eut lieu dans la salle de l'Université, salle d'une mauvaise acoustique et tellement sourde, qu'on entendait à peine les chœurs et l'orchestre. On pense bien que l'eSet ne pouvait être meilleur pour l'auteur affecté déjà d'une grande faiblesse dans l'organe de rouie. Aussi, il devint notoire qu'il n'était plus en état de diriger ses propres compositions (3).

La GozeMe musicale universelle ne manqua pas d'annoncer t d'après les correspondances des feuilles de Vienne, que Beethoven, à l'instar du père Haydn s'occupait de l'arrangement des ballades écossaises et qu'il « semblait avoir yetMMe~ à ses grands travaux. » (1) CmMM du tMtM eppaMntM p<MK ta mMM du p<tbUt.

? Cn metMeut j~suttet de M diKetton awMM-tMKN & MM MMMttM te humée MM.


Ainsi on cherche & propager la nouvelle que Bcethovcu était épuisé ( Na< steh fm~esc~ttebeM ). Voila la justice.

Des assertions si positives sur son épuisement, semblaient au maître une plaisanterie, car, au fond, on ne pouvait méconnaître qu'une grande impulsion n'ait été donnée à sa vie intellectuelle. Les propos ne manquaient pas. On disait, entre autres choses « Attendez donc, vous apprendrez bientôt quelque chose de nonf veau. a Et) enet, au retour de M<Bdung, ou il était allé chercher, selon son habitude, de nouvelles inspirations dans le calme de la campagne, Beethoven écrivit, d'un seul trait, tes trois sonatespour piano (œuvres Î09, HO et iii ). Ce fait est confirmé par une lettre de Beethoven au comte de Brunswick, dans laquelle J'illustre compositeur rassure son ami sur ses dispositions intellectuelles. Ceux qui connaissent ses oeuvres, sauront apprécier cette expression d'ttM Mtt! jet ( w etMeMt z~e). Dans la première de ces sonates, nous apercevons déjà un indice de l'hiver. Elle fut publiée par ScMessinger, en I8SS, tandis que les deux autres parurent seulement l'année suivante. La cause de ce retard était tadifticutté de faire les corrections en temps voulu, de manière à ce que ces compositions puissent paraître en même temps à Paris, à Berlin et à Vienne. Comme Beethoven faisait tui-meme ses corrections, t'aCaire trainait en longueur, attendu que les épreuves devaient Mre deux fois le voyage de Parie & Tienne. La grande quantité de fautes, dans t'œuvre tii, obligeait l'auteur de demander d'autres épreuves, à quoi la maison de Paris ne voulait consentir. C'était comme si le ciel croulait sur le pauvre auteur.

Le soin de renvoyer à Paris une copie nette de l'exemplaire corrigé m'ayant été conBé, je m'étais permis, dans mon innocence, de faire à Fauteur, assis en face de moi et occupé des corrections de son œuvre iii, quelques questions relatives au caractère du premier et du troisième morceau. C'est la fatigue qui en est w cause, répondit Beethoven le temps m'a manqué pour te » troisième morceau. Voilà pourquoi le second a reçu un si grand développement.

Comme je n'avais entendu cette oeuvre, pendant son élaboration, que par fragments, je n'ai pu m'en rendre compte. Plus tard lorsque Beethoven s'ouvrit à moi, ses raisons m'ont paru satisfaisantes mais je conviens que je regrette le troisième morceau. 18S~S. Après la nouvelle impulsion donnée aux travaux


intellectuels de Beethoven, une seconde occasion lui fat bientôt offerte de se manifester devant le public après un silence de quelques années.

Charles-Frédéric Henster, auteur favori, et très-aimé du public allemand pour ses productions dramatiques, voyait souvent le grand compositeur pendant son voyage à Baden, près Vienne. !1 dirigeait le théâtre de cette ville et celui de Presbourg. Ses pièces à succès étaient a 0~ VîeM~paWMt e<tK<e~aW.«J'1iMe dit Danube. Rinaldo JR<H<tM< Le ~MoM~t <h< JMa~ & etc. Le grand compositeur comme le poète populaire ne manquèrent pas de se témoigner nue attention réciproque. Déjà, en t82<, Hensler était devenu propriétaire du théâtre de Jesq~tatM, à Vienne. Ce théâtre avait cela de particulier qu'on y jouait toute espèce de pièces et qu'il marchait de pair avec les autres théâtres impériaux et royaux. Ce théâtre devant ouvrir Je S octobre suivant, la veille de la fête de l'Empereur, Hensler fit !a proposition à Beethoven de faire représenter les Jït«HM d'Athlntes pour cette circonstanco~â. Cette composition avait été écrite pour l'inauguration du théâtre de Pesth, en <8i3. Mais le texte de Kotzebue ne pouvait plus servir pour le théâtre de JosepFtshKK. On la fit donc remanier par Cail Meisl, un des arrangeurs-poètes. Il s'agissait d'tme Minerve qui, après un sommeil de deux mille ans, aurait été rendue à la vie par !'ordrc de Zcus, et transportée par Mercure dans une ville hongroise, nouvellement fondée au bord du Danube, pour y établir le séjour des muses, dont l'ancien sé)our se trouvait entre les mains des barbares. Ces mêmes muses se seraient établies ensuite dans la capitale de l'Empire pour y faire fleurir tes arts. La représentation des Ruines <f~<hèMM étant décidée, Beethoven fut prié de faire quelques changements dans la pièce et d'ajouter de nouveaux morceaux dans l'intérêt du spectacle. L'été de i828 se passa à Baden où l'auteur de ce livre se trouvait. Beethoven après avoir mis la dernière main à sa Missa so~mKM, commença à s'occuper du remaniement des ~«MMs (TA~ëMM; mais ce travail n'avançait pas à cause des grandes chaleurs. Le nouveau directeur pressait l'affaire, il voulait avoir un chœur et un groupe. Son intention était de produire, au théâtre de Josf~Mtod~ un ballet complet avec solos de danses. L'importance du nouveau morceau était réelle, mais, le compositeur n'étant pas d'accord avec l'auteur des paroles, ce chœur n'avançait guère. D'un autre côté, le maître de ballet pressait aussi la composition, afin de pouvoir monter ses


groupes dansants, qui étaient nouvellement recrutés. An milieu de ces embarras, une nouvettediuteutM surgit. Lcmattre, ndèto à son système de ne jamais livrer les morceaux séparément, refusa de donner le chœur déjà composé, avant d'avoir fini et revu l'ensemble. Pendant que cela se passa!! en i8~, peu dineremment de ce qui s'était passé pour Fidelio, en )8i4, les malédictions du dirccteur, du maître de battet, du chef d'orchestre, étaient à l'ordre du jour et donnaient lieu à une épigramme que le compositeur consigna dans son journal. mais qui ne peut pas être traduite. Sur ces entrefaites, le mois de septembre vint; il était temps de s'occuper d'une nouvelle ouverture, cette qui avait servi pour ta ?10 de t'inauguratiot) du théâtre no plaisait pas au maître à beaucoup près. Un jour que nous nous promenions dans la jolie vallée d'Hélène, près Baden, Beethoven, son neveu et moi, il nous pria de marcher devant et de t'attendre à un endroit désigné. Il ne tarda pas à nous y rejoindre, en disant qu'il venait de noter deux motifs pour l'ouverture. Puis, il parla de son plan de travail. Un de ces motifs était dans un style libre, un autre dans un style sévère, dans le genre de H<endet. Quoiqu'il eût peu de voix, il nous chanta ces deux motifs et demanda loquet des deux nous préférions. On peut t dire qu'il était dans ce moment en boune disposition, puisqu'il trouva deux pierres précieuses, qu'il cherchait peut-être depuis longtemps. Le neveu opma pour tes deux motifs. Ouant à moi, je donnai la préférence au motif fugué, et si Beethoven le travailla pour l'ouverture (~Mf WM~e des AoMses), ce n'est pas parce que je le désirai, mais parce que cela s'accordait avec son ancien projet, d'écrire une ouverture dans le style sévère, à la manière de Hfendet. A quel point il y réussit, ce n'est pas le moment de le discuter beaucoup d'opinions négatives se sont prononcées sur cet objet. Mais certains critiques ont été trop loin lorsqu'ils ont t reproché un manque d'individualité à la nouvelle conception. Evidemment, il n'était pas dans l'intention de Beethoven de faire une copie dans le genre de Haendet, mais il tenait à rendre hommage à ce vaste génie en adoptant plus ou moins son style. Nous reparlerons plus loin de la destination des autres motus.

Quant à la nouvelle ouverture, elle ne fût pas prête en temps voulu; grâce à l'hésitation de fauteur, on vit presque se renouveler ta même scène qu'en i8i4, pour la quatrième ouverture de FideKo, en mi MK~M)', qui n'a pu être terminée pour la représentation et dut être remplacée par celle de Prométhée. Ce ne fut que dans


l'après-midi, quelques heures avant l'ouverture des portes, que l'orcitcstre nouveUement composé du théâtre de Jowp~s<e«~, reçut l'ouverture, mais avec des fautes nombreuses dans les parties. M était donc de toute impossibilité de la répéter en présence du parterre presque plein le tpmp& qui restait était à peine sufïisantpour corriger les fautes les plus criardes des copistes.

Beethoven s'étant réservé la haute direction de son ouvre, se mit au piano, ayant l'orchesh~ en face de lui et le théâtre du côté do son oreille gauche, qui lui rendait encore des services. Le maltre de chapeUe, François Ctascr, se plaça à droite de Fauteur, surveil!ant rehsemUe, et moi je conduisais les premucrs notons. ayant à peine qu!Mé ma cellule de jurisconsulte. Beethoven avait fait admettre, dans l'intérêt do rcxécuUon, quelques bons amateurs dans t'orchestre.

En ce qui concerne ie résultat musical de cette <ete, il aurait pu être meilleur en raison de la présence det'autcur, etde ses paroles encourageantes; mais il est triste de convenir que l'ensemble laisFait beaucoup à désirer, L'incertitude régnait sur la scène et sur le théâtre les deux sous-chefs n'étaient pas d'accord avec la direction générale, attendu que celle-ci pressait ou retardait le mouvement sans cesse. Les exhortations de riuustre auteur (Zu vicleu cMcns), n'y pouvaient rien, car là n'était pas la faute. Enfin la représentation se termina heureusement sans accident, et le sublime compositeur fut rappeté à la fin par le public cnttmusiasmé, il parut donnant le bras au digne directeur C. F. Hensicr. Pendant la répétition généraie, il arriva un événement qui fit plaisir aux assistants. Dans un duo entre soprano et ténor, une jeune cantatrice, chargée de la partie haute, s'était intimidée et traînait le mouvement. Beethoven s'en aperçut de suite, iit venir a lui la cantatrice et rengagea & mettre un peu plus de iégereté dans le débit de sa partie, u lui conseilla de se fier davantage à l'habile ténor qui chantait avec elle, et unit par donner des encouragements à la jeune cantatrice. Ayant fait recommencer ensuite ce duo, il manifesta à la fin sa satisfaction, en disant a M"* Hccbermann, c'est très-Men. » Le ténor qui chantait le duo en question était Michel Greiner, actuellement directeur du théâtre d'Aix-la-Chapelle, qui avait connu Beethoven au théâtre de Baden. (I) (t) Nons pMKOBs eKM, d'apte le témeipMge de H. Greiner, tm autre Mt qui ptwne combien rMeme amche KtMhH de hanb MMiee* au grand aMbte. BaM<mettes<aaM<ion,pt~<tt ~MeptMt, Be mm~it une pendute qui jousit des MtettoMs et des a!M de beM eptm~


Cette circonstance Msait voir que Beethoven pouvait entendre deux voix, mais qu'il no pouvait se rendre compte des grands ensembles. En somme, on voyait bien pendant les répétitions et les exécutions, que réminent artiste n'était pas en état de diriger un orchestre.

Le résultat favorable de la représentation au théâtre de Jos<~Mtadt, onrit une occasion à la direction du grand opéra, d'inviter t'illustre compositeur à vouloir bien diriger quelques-unes de ces solennités musicales, qui le mettraient en évidence devant le public de Vienne. Après une interruption de huit uns, on résolut de remonter fMeMc avec M"" Wihchnine Schrceder, comme JN&MMM~, et de réunit toutes les forces de la troupe afin do rendre l'exécution de ce chef-d'œuvre aussi parfaite que possible. La représentation était fixée au mois de novembre, au bénéfice de M"' Schr<Bder. Beethoven manifesta d'abord, dans te cercle d'amis intimes, son intention de conduire t'opéra, mais avec l'adjonction du matire de chapelle Umlauf. Tous étaient d'avis, qu'après ce qui était arrivé en i8t9, dans la grande sattc de l'Université, et tout récemment au théâtre de Josephstadi il devrait s'abstenir de prendre part à la direction de son ~MeKo. Après avoir hésité quelques jours dans le parti à prendre, il déclara ctre prêt à conduire son ouvrage, résolution bien malheureuse comme on va voir par la suite. Beethoven me demanda de raccompagner à la répétition générale. L'ouverture en fiai majeur marcha admirablement, car la valeureuse phalange se comporta vaillamment malgré quelque incertitude du directeur dans les mouvements. Malheureusement, on s'aperçut de suite, dans le premier duo entre Marceline et Jacquino, que Beethoven n'entendait rien de ce qui se passait sur la scène. B retenait le mouvement, l'orchestre le suivait, mais les chanteurs pressaient, et au moment o& l'on entend frapper à la porte de la prison, tout s'engloutit Umlauf offrit d'interrompre sans donner la raison an maître après quelques pourparlers on cria Da Cc~o Le duo recommença, mais comme la première fois il manqua d'ensemble justement au même endroit. Ou arrêta de nouveau la pièce l'impossibilité de marcher avec l'auteur fut évidente. Mais comment lui faire entendre la vérité. Ni l'administrateur Duport, ni Umlauf ne voulurent s'en charger. Chacun semBeeUMt<e)t<Mttee)tt)<me<hneateMt<n<Mtt~wpea~eM«)<fWtNt mweecm tjttmt: PMWt'* <)MedeM6BM,deCh6n)hM.t~peBdotejetMitam~MntHedeFnMUo, mets <Mp lentementMtMh~.QaMttr<MrdBe<Mt<e.eth)~t~tMn~mbmt6tat;httN)etnNnBMt~ah des pM~ de ee «Mt. U x'entemMt que du bmit.


blait dire cela ne va pas, éloigne-toi, malheureux homme Beethoven, inquiet à sa place, se tournait tantôt à gauche, tantôt à droite, épiant les visages pour savoir quel était l'obstacle à la marche de la pièce. Mais partout te silence profond. U m'appelle alors et me passa son agenda pour que j'y écrivisse la cause de tout cela J'écrivis a la hâte ces mots à peu près

a Je vous prie de ne pas continuer, je vous expliquerai cela à la maison. Là dessus il saute vite dans le parterre et dit hautement « allons, vite dehors, » 11 courut sans s'arrêter à sa demeure, Pfargasse, faubourg Leimgrubc, rentre chez lui, il se jeta sur son sopha, mit les deux mains sur son visage, et resta dans cette position jusqu'à ce que nous nous mîmes à table. Pendant le dîner, on ne pouvait pas tirer un mot de lui plongé qu'il était dans rabattement et la plus profonde mélancolie. Lorsque je voulus m'éloigner après le repas, il me pria de ne pas le quitter jusqu'à l'heure du spectacle. Au moment de la séparation, il me demanda encore de l'accompagner le jour suivant chez le docteur Smetana, son médecin d'autrefois .qui s'était acquis une certaine célébrité dans les maladies de surdité.

Cette journée de novembre me laissa une impression qui n'eut pas sa pareille dans ma vie. Mes rapports amicaux avec l'homme blessé et violant avaient été mis à l'épreuve. Jusque là, il oubliait facilement les contrariétés, les choses désagréables, et jamais il ne se laissait abattre par les particularités qui troublaient son âme et son esprit. On le voyait bientôt relever fièrement la tête, garder son attitude habituelle, et, rentré dans le sanctuaire de son génie, considérer les choses comme si rien n'était arrivé. Mais, cette foisci, frappé dans son amour propre, il ne put jamais se relever. Les vers de l'O~a~c, transcrits par lui, s'appliquaient malheureusement à sa situation bien à plaindre

Mein herz im Busen ist lângst zum leiden gehârtat uenn ich habe schon vieles erlebt, sehon vieles erduldet. » tMtmec~depmstengtemïMtestnMnpomM MM&aaees, earj*aihetmeeap êpronvé et beaoeoap seatEert.)

Heilig sind ja, auch eclbst unster bochen Gœttem, die Menschen Welche von leiden gedrangt und hùlfe uechen.

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Le docteur ordonna des médicaments à l'illustre maître, cherchant plutôt à l'occuper, sans avoir le moindre espoir de le guérir.


Il savait d'avance combien son patient était peu enclin à suivre les prescriptions de la faculté. Dans sa consultation écrite, il y avait ces mots a Chaque heure prendre une cuillerée de thé. » Quel effet pouvait produire une cuillerée de th6 Aussi, Beethoven corrigea la recette comme si c'était une faute dans sa partition, il mit une grande cuillerée et continua ainsi jusqu'à ce quo la théïère fut vide, puis il la faisait remplir de nouveau. Cela dura plusieurs jours sans qu'il en donnât connaissance au docteur. Celui-ci fit demander des nouvelles de son illustre patient. Ce dernier n'était pas trèsexact à remplir les ordonnances du médecin aussi les enets des médicaments ne répondirent pas à l'attente de son docteur. Au commencement de sa surdité Beethoven fut soigné par son compatriote des bords du Rhin, le docteur Yehring. Celui-ci, habitué à une stricte observation des ordonnances, ayant une certaine autorité sur le grand artiste, exigeait de lui la plus grande exactitude mais il avait beau l'exiger, Beethoven ne faisait que ce qui lui semblait bon par conséquent, sa cure ne faisait aucun progrès. Mais on avait affaire à un caractère exceptionnel.

A peine le traitement du docteur Smetana était-il commencé, que le maître se ressouvint du père Weisz, de Saint-Ëuenne, que le lecteur connaît dé~a comme un habile praticien pour les maladies d'oreilles. Beethoven voulait le consulter. Nous nous rendîmes, en conséquence, chez le vénérable ecclésiastique. La rencontre fut touchante, mais ne donna pas grand espoir de guérison. Cependant le père Weisz sut lui inspirer du courage le malheureux patient promit de se soumettre aux ordonnances et de les exécuter ponctuellement. Le père Weisz recommanda les injections d'huile que le maître accepta. Mais comme d'après les règlements ecclésiastiques, il n'était pas permis à un prêtre d'aller en ville, le père Weisz ne pouvait donner ses consultations que dans sa demeure, Beethoven fut donc prié de visiter son docteur tous les jours. Au bout de quelque temps il en avait assez, et le père Weisz fut obligé de l'engager par écrit à ne pas interrompre son traitement. lui promettant un bon résultat pour son oreille gauche. Par malheur, Beethoven, comme autrefois à Bonn, trouva le chemin trop difficile pour aller à St-Ëtienne Il faut dire aussi qu'un travail pressant tenait le sublime compositeur attaché à son bureau il négligea donc son traitement qu'il lui aurait été facile de concilier avec la composition d'une oeuvre dont il sera bientôt parlé. Le manque de persévérance empocha le bon effet des médicaments; Beethoven


était si impatient, qu'il aurait voulu obtenir un résultat en vingtquatre heures.

On peut juger, par ce qui précède, de l'état de la triste et douloureuse HMirmité qui ancctait ce génie extraordinaire nous pouvons ajouter que cette surdité faisait le malheur de sa vie. Nous unirons ce chapitre on constatant que t'aceident arrivé à la représentation de fIMeKo, accident qui lui causa un si vif chagrin, fut le dernier de ce genre. Depuis ce moment, il ne fit plus aucune tentative pour reparaître en public; il se soumit à son sort avec résignation, sans proférer une plainte.

lu

18S 3. Nous connaissons déjà l'état précaire de la fortune de Beethoven. Le malheureux procès, qui a duré quatre ans, lui coûta beaucoup d'argent puis l'adoption de son neveu augmenta ses charges. D'un autre côté, le produit de ses compositions fut nul depuis <8iS jusqu'à 1822, période qu'on peut appeler les sept années de disette. Sa pension annuelle de neuf cents florins en monnaie de convention, pouvait à peine suffire aux besoins, et la vente de manuscrits de piano rapportait très-peu. Les ouvrages pour le piano étaient très-mal payés à cette époque. Quand on pense que l'illustre compositeur pouvait à peine tirer trente à quarante ducats de ces admirables sonates, dont chacune lui coûtait trois mois de travail. Les trois dernières sonates seules furent mieux rétribuées, ayant été éditées en même temps en France, en Angleterre et en Allemagne. A part cela les compositions de piano trouvaient peu d'acquéreurs en France. En Angleterre, quelques-unes furent bien payées (i).

Mais le revenu de Beethoven étant diminué depuis quelque temps, il fallait avoir recours à d'autres expédients pour se procurer de l'argent. B nt une démarche à peine excusable, et préféra emprunter plutOt que d'aliéner ses actions de banque, dont le cours (~ t'aatew de ce Mvre ?<M t'oeeastop jfentMtenir à ee N~et te ptanbte TMbe<& qai M MWM qM faisait payer ses famaMes pour te piano cinq mitte traMS, tandis que Bectheiren, dMM les <B)MnfM eaheMte~ ses e4t««M. manquait MuveM du neeMMtre.


était assez élevé. Ce qui était fâcheux dans cette affaire, c'est que deux de ses éditeurs, un de Vienne et un autre de Leipzig, se trouvaient parmi ceux qui lui avaient avance de l'argent comptant par anticipation. On connaît les prétentions et le manque d'égards de ces Messieurs !orsqn'i!s vous viennent en aide. Beethoven en Bt l'expérience, car depuis que sa réputation augmentait et que ses compositions commençaient à se vendre, quelques-unes de ces personnes en usèrent fort mal !c maître n'ayant pas su garder son indépendance.

Les suites de cette délivrance (t<b<*faH<Mw<MM~) se firent sentir dès Pannéei8SSt, lorsque Beethoven prit, le parti de céder a d'autres éditeurs, savoir à ScNessinger, à Paris, et à Diabelli, & Vienne, ses trois dernières sonates sur lesquelles les créanciers de Vienne croyaient seuls avoir des droits. Avant d'examiner cette question, voyons d'abord comment s'y prit Beethoven pour se procurer des fonds et devenir maître de la situation.

Beethoven mit enfin à exécution le plan médité depuis longtemps, de faire souscrire les grandes et les petites cours à sa messe en t~ moyennant cinquante ducats par exemplaire en manuscrit. Il me confia le soin de cette affaire, qui exigeait de grandes formalités et beaucoup de réserve. Dans les prospectus allemands, il appelait cette messe son ouvrage le mieux réussi (CeÏM~etMtes). Dans la demande adressée à la cour de France, il la traitait de « Feewwe la plus otecompMe » (Das woHettde~ Werk). Dans toutes les circulaires, il faisait remarquer que cette messe pouvait être exécutée comme un oratorio dans une salle de concert. La souscription donna pour résumât sept exemplaires à cinquante ducats. Recette brute trois cent cinquante ducats, sur laquelle u fallait déduire soixante florins de frais de copie par exemplaire. B restait donc un bénéfice insignifiant pouvant à peine indemniser de la perte du temps consacré aux corrections. L'auteur de ce livre s'en était occupé pendant neuf mois. Parmi les souscripteurs, on remarquait les cours de France, de Saxe, de Hesse-Darmstad, de Russie et de Prusse plus, le prince Antoine RadziwïH, viceroi de Posen, auteur de la partition de J~tMst (i) et très-habile violoncelliste, M. Schelble directeur de la société de Sainte-CédIe (i)tn~peBdanmteBt<ehpaT<M<tBdeyAMT,tep)rtMe BatMwtM est auteur 4'mt <tMXt MtnbM de piêcet fxgtthrM. B Bt la mtM~ne à la Jotte MBMoee à EmtA, par SeMBer. Marié à <n~p)~tfMK<'dePnMM. le pthteeA.BMMwtM mournt & Pwe)t, M* M33.Lt)pm-tMoB<h) FAttSTatMptNtteABetttn.pMT.'rMutwetn.

fB<<-M<Mt'M(M<«<ttM<c<NMiMm«t~e<S<<<M<, pMA.SewttxM.–PMh,

che. ttcttM. tttt te). )<(-< <MT.)


de Francfbrt-sur-le-Mein. Le huitième exemplaire fut envoyé par l'auteur au prince KicoIas-Boris Galitzin, à Saint-Pétersbourg, en <823. D en sera question plus tard. Ainsi la somme totale de souscriptions pour la susdite messe monta à quatre cents ducats, moins les frais.

Aucune proposition ne fut faite à la cour d'Autriche, mais Beethoven écrivit au prince Paul d'Esterhaxy (d'après l'extrême désir de l'éditeur, D. Artaia). Le prince renvoya la lettre. Quelque temps après l'envoi de ta circulaire, Beethoven s'exprimait ainsi à ce su;et, dans une lettre qu'il m'adressa de Hetxendorf <[ Vous pouvez dès & présent vous informer du résultat de ma demande. » Je doute qu'il soit bon car je ne m'abuse nullement sur la façon de penser du prince envers moi, du moins à en juger par ce qui w est déjà arrive. Je crois qu'en pareil cas, on ne réussit auprès de « lui que par les formes. » Beethoven ne pouvait-H pas se rappeler, à cette occasion, la critique du prince, a propos de sa première messe, en 1808.

La première réponse, à la demande de souscription, vint de la Prusse, par l'intermédiaire de t'envoyé royal à Vienne, prince de Hatzfeld. A cette souscription, se lie un fait caractéristique. La résolution du roi fut apportée à l'illustre compositeur par le chancelier d'ambassade, M. le conseiller Wernhard. Celui-ci demanda au maître s'il ne préférerait pas un ordre à l'argent, sans dire si cette proposition venait de la cour ou de l'ambassade. Beethoven répondit de suite a qu'il préferait cinquante ducats, » Pauvre homme, pouvait-il se contenter d'un ruban, lorsqu'il était toujours à court d'argent Témoin de ce fait, j'ai vu le sublime mattre se livrer, aussitôt le départ du chancelier, à des observations ironiques, pleines des sarcasmes, sur la chasse aux ordres, que faisaient plusieurs de ses contemporains ces ordres, selon lui, ne s'obtenaient qu'aux dépens de l'art. Cette manière de voir de Beethoven était cependant sujette à changement, car, trois années plus tard, nous lisons, dans une lettre au docteur Wegeler, datée du 7 octobre <<??, ces paroles & On m'a fait entrevoir que je serai décoré de l'Aigle rouge de seconde classe; j'ignore ce qu'il en sera; jamais N je n'ai ambitionné de telles distinctions d'honneur; cependant, w je n'en serai pas fâché pour le moment, à cause de plusieurs autres personnes. » On peut attribuer ce changement d'opinion à rinstigation de Charles Hoh et du doctcm'Spickcr, de Berlin, qui l'entendaient ainsi, et qui d'après le témoignage du DtcMoMMaw


<<e ta eûWMfMt«M;, réussirent à faire changer d'avis Beethoven luimême.

Avec l'invitation & la cour du Grand'Duché de Saxe-Wcimar, t Beethoven adressa une lettre a l'illustre Gcethe, pour le prier de vouloir bien s'occuper de sa souscription. Mais, ni cette cour, ni son ministre, ne daignèrent répondre à l'attente de l'éminent compositeur. Cehn-ci écrivit également à Cherabini pour rintéresser a sa souscription et pour t'appuyer auprès de la cour de France. D ne reçut de ce côté là aucune réponse non plus. Toutefois, à mon voyage à Paris, en i84i Chérubin! me témoigna beaucoup de regret de ce que la lettre de Beethoven ne ha soit jamais parvenue (1). Quant à la lettre au roi de Suéde, Jean XIV, Bernadotte, que Beethoven soigna beaucoup, elle ne lui rapporta lien. II y a cependant, dans les relations personnelles de Beethoven avec le souverain du Nord, un rapprochement piquant à faire. Ce fut le général Bernadotte alors ambassadeur de la République française à Vienne, qui donna au maître illustre la première idée de célébrer le premier consul par une grande composition c'est donc a l'impulsion de Bernadotte que le monde musical doit la .St~HMt eroica.

Plein de sollicitude pour sa messe, Beethoven écrivit même à Zelter, directeur de l'académie du chant à Berlin, avec lequel il devenait nécessaire d'avoir des rapports, quoique Zelter appartint à l'ancienne école allemande, que Beethoven ne voulait pas flatter. En réponse à sa proposition du 22 février i822, Zelter fit observer que, dans son Académie, on n'exécutait que les ouvrages sans accompagnement, < & la CftpeHo et qu'il serait bien aise d'avoir un exemplaire arrangé pour voix seules, sans orchestre, sachant par l'auteur lui-mcme que cette messe pouvait se chanter sans accompagnement. Dans une lettre à Zelter, à la date du 2S mars, Beethoven s'exprime ainsi sur ce sujet <t Je viens de réfléchir encore sur votre proposition de disposer la messe pour voix seules. Si cette messe est gravée, je vous en offrirai un exemplaire pour votre Institut. B est certain qu'elle peut être exécutée a la CqpeH<t. Cependant, ilfautque l'ensemble soitarrangépourcela peut-être auriez-vous la patience de le faire. Du reste, il y a dans la messe un morceau écrit dans le véritable style à la a Cf~peMft. z C'est probablement le JK~tc, que l'auteur aura voulu <t) L'MiehMt de la tettre de Beethoven à CheMMni, ne trouve dam la bibliothèque royale teBetMn.


désigner; mais il a fait sa critique lui-même, en voulant transformer son ceuvre pour voix seules, lorsqu'elle a été combinée avec l'accompagnement d'orchestre. Toutefois, la puNication de cette correspondance a de l'intérêt.

Au milieu des préoccupations que la nouvelle entreprise causait à Beethoven, parut le ~MiMsa~ef~M~ la cour <<e~oMce. B apportait t la réponse de Sa Majesté Louis XVUi a la demande du mattre soucieux. Son Excellence le duc dA* premier chambellan du roi, annonçait à l'illustre compositeur, dans les termes les plus flatteurs, que Sa Majesté daignait lui accorder une médaille d'or & son etQgie pour prix de sa souscription & la messe. Mtte médaille était d'une grande valeur et portait pour inscription :<tD<MMt~e par » le Roi d ~f. Beethoven. Ce beau présent avait le prestige d'une distinction unique dans la vie de Beethoven. D'un côté, il honorait son talent, de l'autre, il rehaussait la délicatesse de l'auguste donateur.

On devine aisément qu'une telle distinction ne pouvait manquer de relever dans l'âme du grand artiste le sentiment de sa dignité et de sa grandeur. Elle donna lieu aussi à faire entre rAutriche et la France, une comparaison qui ne pouvait être à t'avantage de la première. Le peu d'encouragement que le gouvernement Autrichien accordait apx arts et aux sciences méritait une critique sévère. Car, à cette époque, et il en fut ainsi longtemps après, l'Empire d'Autriche n'était qu'un établissement de justice, une grande caserne. Ceux qui dirigeaient l'Etat manquaient de notions justes. Bs oubliaient que la tache de bons ministres était de favoriser les idé~s morales et intellectuelles et de les pousser vers un but noble. Encore moins savaient-ils donner une bonne direction à l'esprit national, dans ses affinités avec les arts et les sciences, qu'il fallait avant tout sauvegarder et faire fleurir.

Nous touchons enfin au chapitre important de la politique; elle doit nous occuper de plus près pour amener une bonne conclusion. Les vues politiques de Beethoven furent, pendant sa vie comme après sa mort, bien difîéremment jugées par un grand nombre d'écrivains. Aussi, on voudrait qu'une déehration de principes fut pubBée avant d'aborder ta question, sans qu'il soit nécessaire de prendre pour base les manifestations à venir. Une telle déclaration fut préparée pour ~na~remière~dition t mais, d'après les conseils du docteur Bach, elle n'y fut point insérée. C'est une lacune dans l'ensemble du tableau. Elle aurait pu au moins profiter au compo-


siteur, car de !H<M~t<~ «M! t'e~. L'Autriche d'aujourd'hui est tout autre, grâce à Dieu, que du temps de Beethoven. Ainsi, il ne sera pas défendu de dire franchement !a vérité, d'après l'histoire, surtout en ce qui regarde la vie du maître sublime.

Si le docteur Bach avait pu pressentir que le temps de la transformation politique de l'Autriche était proche et que son neveu, placé dans une haute position, serait appelé bientôt à y prendre une part active, il n'aurait pas supprimé mon travail, et sa pénétration n'aurait pas été mise en défaut. Mais il doutait, ainsi que beaucoup de ses concitoyens, de la possibilité d'une amélioration politique dans ce pays. L'insatiable Parque coupa le tU de sa vie en 1847, au moment où le soleil de la liberté se levait sur les peuples dépendants de l'Empire d'Autriche.

La thèse qui renferme ces vérités pratiques a que chaque personnage historique doit être compris et représenté d'âpres son a temps qu'aucun jugement ne saurait être porté sans injustice, » sur un fait accompli dans d'autres circonstances, sans égard à la » position que ce personnage aurait prise devant telle ou telle autorité supérieure s cette thèse est applicable à Beethoven, par rapport à ses sentiments sur la politique autrichienne. D'après les opinions de divers organes publics l'illustre compositeur pourrait être classé dans le nombre de ces politiques sanssoucis, qui n'ont besoin que d'un mot piquant pour donner un libre cours à leur envie de politiquer. Ceux qui s'y livraient étaient pour la plupart des étrangers, connaissant fort peu l'état de civilisation et de culture du peuple autrichien, surtout dans les grandes villes. Bs connaissaient aussi peu Beethoven sous ce rapport, et le jugeaient d'après ce qu'ils lui entendaient dire en matière de conversation. Mais le maître avait trop de prudence pour ne pas dissimuler ses intimes pensées devant les étrangers. D'ailleurs, elles étaient peu saisissables pour ceux qui ne possédaient pas des connaissances spéciales pour les entendre, et qui n'étaient pas au courant de sa manière de raisonner. Beethoven avait beaucoup de réserve dans son langage; il connaissait parfaitement l'histoire de tous les peuples, principalement de ceux de l'antiquité. Aunombre des bons jugements sur Beethoven, trois nous semblent mériter l'attention générale, comme venant d'auteurs connus. Et d'abord celui du docteur W.-C. AfMKe~ fondateur de la société des concerts, à Brême, inventeur d'un harmonium auteur d'un écrit intéressant intitulé <[ JMf<Mh(c<MM estMttco-MstottgMe a la science de


la <'<MKp<Mttt<Mt a et d'autres ouvrages. MuNcr visita Beethoven à Mœdiing, au moment de son voyage d'Italie, en 188~, et publia, dans la Gazette wMStCttïe, de Leipzig, de 1827 sous ce titre < Qttet~es w&<a snv L. i?<Mt Bee~Mwe~ a un mémoire dans lequel se trouve le passage suivant « Ce sentiment des libertés civiques ]t et le ménagement d'autres, par rapport à ses intérêts, furent la cause que Beethoven s'est toujours librement exprimé sur le y Gouvernement, sur la police, sur les mœurs des grands, môme dans les établissements publics. La police connaissait ses obsert nations critiques et satiriques, mais elle les tolérait comme des » fantaisies et laissait en repos l'homme dont le génie avait un x rayonnement extraordinaire. Aussi, il ne cachait pas son opinion, e que nulle part on ne parlait si librement qu'à Vienne. Mais B l'idéal d'un bon gouvernement était pour lui l'Angleterre, » Le second écrivain qui vit Beethoven, en 1833, trois fois était J~edeyM HochM~. Je fus présent à la seconde réunion ce savant cut des rapports avec l'illustre compositeur il en parla dans quelques-unes de ses lettres, puis dans la préface de la Gazette MMMtcote de 1838, et enfin dans un livre intitulé «Aux amis de ï*<M~ MtMStcct! a Tout son parler et faire, était une chaîne de singularités, en partie »merveilleuses; dans chacune brillait une bonhomie enfantine, » une insouciance et une grande confiance envers ceux qu'il voyait a familièrement. Même ses brusques sorties, comme celles qu'il w lançait contre les Viennois de nos jours, ne sont que l'explosion d'une exaspération momentanée. Une bonhomie enfantine brille s dans toutes ses sorties; elles sont sans hauteur, sans amertume, ni disposition haineuse elles se font jour avec insouciance et de bon cœur, et tout finit par un bon mot » Juger ainsi, c'est méconnaître à la fois le terrain et la personne Cependant l'auteur de ce portrait s'appelle le célèbre Rochlitz.

A côté de ces jugements, formulés par des étrangers, voyons-en maintenant un autre, porté par un Viennois, le chevalier de Seyfried, qui s'exprime ainsi dans les Etudes de Beethocctt (Beethoven's Studien)

« H se prononçait volontiers dans un cercle intime sur les ? événements politiques qu'il jugeait avec une rare intelligence, un coup-d'œil lucide, et avec une manière de voir claire et nette. On n'en attendrait pas moins d'un diplomate consommé, vivant dans le monde politique officiel. »

B est à remarquer que ce témoignage date de plus loin, attendu


que les relations entre Beethoven et SeyMed cessèrent dès l'année 4806 (voir !e supplément).

B est superNu de nous étendre davantage sur cet objet. La contMussaace exacte de faits certains et du caractère de Beethoven, nous mettra à même do le juger sans le secours de la dialectique. Les motifs qui rendaient le grand compositeur adversaire de la politique autrichienne et de la cour impériale, peuvent se résumer dans les points suivants

(A) L'administration de la justice, remarquaMe par sa procédure, l'arbitraire et la comptabilité.

(n) La peRee, à cause de nombreuses transgressions de son autorit4 tort étendue.

(c) Les employés publics tormant une bureaucratie aux formes très-peu aimables, mais qui savaient obéir passionnément. (n) L'aristocratie et sa décadence, elle remplissait les pius hautes charges à la cour et dans Fêtât comme eue pouvait répandre beaucoup d'or, cela lui donnait un ascendant caractéristique. On peut dire aussi que ses mœurs avaient, depuis le Congres de Vienne, changé & son désavantage.

(s) Audiences puhMques de l'Empereur (tous les mercredis), ne pouvaient pas être utiles à cause d'un trop grand nombre de pétitionnaires.

(?) L'avarice de la cour impériale, et le peu d'encouragement donné aux arts et aux sciences. (1)

Depuis la mort de t'unpératnce seconde femme de François I", qui était une véritable artiste, les choses avaient bien changé. On faisait peu de cas de musiciens qui n'appartenaient pas au &o'~ <Mt~4oÏ. Les Dormeurs des Conca~s, race incorrigible, avaient beau s'adresser à la cour avec leurs EwMts ccM~e~ (bitiets de concert), excepté t'archiduc Rodolphe, qui en prenait, les autres princes de la famille impériale les renvoyaient presque tous. Quelques-uns allaient cependant aux concerts, l'empereur aimait la musique religieuse et taisait sa partie dans un quatuor. !1 ne s'intéressait guère à un autre genre de musique. Comme professeur de princes, on doit citer d'abord Antoine Tayber, plus tard, Joseph EyNer. Le premier avait le titre de Hof-Compositeur le second fut nommé Hof-CapeNmeister, après la mort de Salieri. Ces deux maestri gar~) M. ScMndtor développe longnement tontes eu questions, a patte de la d~tMemNe, du d~t~im~<ehM~M<e~mthM;eMBmeeetqoMtteMM6<m<pM<'Mtnt~th)MntdM pour le publie Bmneeh, nous «oMjaee B~tesNtte de les abréger. (NOM du trmhwow.)

~Tett, At (f<t<ta«<w.~


datent avec tes yeux d'Argus les portes du palais impérial, afin que le malencontreux musicien ne s'approchât pas de trop près de leurs élèves du château, et ne réussit à les préserver d'une nuisible iniluence. Ces deux musiciens de la cour Msaïent partie de l'avant.garde des adrorsaïres de Beethoven. Le premier no manquait jamais d'attaquer le grand maitre devant les princes. Un musicien de la chambre de l'empereur se croyait au-dessus d'un Beethoven, et osait impudemment ie rendre ridicule à la cour, ou le noircir dans un accès de bonne humeur. Si la cour n'agit pas été si mal prévenue contre ce grand homme, le rapprochement aurait été possible par i'entremisc de i'arcMdnc Rodolphe. Ces amis dési"raient pour lui la piace de ~rh«Me de la cho<M&~e de l'empereur; comme elle était purement honorifique Beethoven ne s'en soucia point.

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Sous ce rapport, la position un peu louche de l'illustre composteur vi~a-tis les hauts personnages n'étant pas éclaircie, il nous reste à parler d'un point important, qui touche l'~dMcat~ rdi~{eMse du peuple.

Et ici le caractère de Beethoven se peint par son beau côté, car il est rare et même surprenant de voir un artiste s'occuper des choses utiles, indépendamment de travaux de son art. Or, un si noble but ne pouvait être compris que par une âme d'élite, d'autant plus, que les occupations d'un grand nombre des musiciens les rendent souvent peu disposés à se vouer aux questions humamtaires. Cependant, la musique rend l'homme généreux et le prédispose aux bonnes actions. Beethoven comprit que travailler à l'amélioration de l'espèce humaine, c'est entrer dans les vues du créateur.

Par cette grande pensée, le maître ouvrait un vaste horizon, & son esprit vif et à son savoir pour défendre les intérêts sacrés de l'humanité. C'était aussi dans son caractère de mettre au creuset de l'intelligence tout sujet sérieux. Ses fréquentes relations avec les gens des campagnes, au temps où il était à peine possible d'échanger quelques mots avec eux, divers incidents survenus avec se~t domestiques et les gens de service de ses amis, lui donnèrent l'occasion d'observer cette classe sous les rapports religieux. Mais c~qui esUncroyaN~, e'e8t qu'un musicien, absorba par scs~ conceptions artistiques, ait pu trouver assez de temps pour travailler & propager l'instruction dans le peuple, et l'initier à une connaissance plus parfaite de Dieu et de la création. Que Beethoven


ait réeucment agi dans ce sens, nous en trouvons la confirmation dans i'ouvrage de Ch< Christian Sturms a Con~d~c~ens Nty ~s a ot~WM de Dieu (ta~a t~tte de la Jv<~<~ft et de la J~epMetMe de » <<MM les j<w~ de r<xttM~. ]) (<) Le contenu do ce livre, clair de faction, offrait à Beethoven t'abrège des connaissances les plus nécessaires au peuple. D le recommanda à l'attention du clergé pendant ses tongs s~joMrs a la campagne, et il en lit un rapport & la c!tanceMe~e du gonvpmcment mois il trouva des oreilles sourdes et se rappela la réponse du curé de MœdMng & propos de t'instruction du penpto. « Nos populations n'ont que faire des phênee menés du Fîrmament, pourvu qu'eues sachent que le soleil la » !une et les étOMes se lèvent et se couchent, e Cette manière d'entendre l'instruction dans les classes laborieuses, rateniit un peu le zèle du célèbre propagateur, ace point qu'a part quelques épigrammes, il n'ouvrit jamais la bouche sur ce su~et.

Sur d'autres questions, il n'agissait pas ainsi. Lecteur assidu de la Gazette MM~<b<M<t~, il regiait tous les jours, sur cette tcuiue, ses idées politiques, en les agrandissant et en tes fortifiant par des lectures instructives. Selon le docteur W. Ch. MaUcr, la constitution anglaise était celle qu'i! préférait, et pour lire toutes les discussions du tParicmcnt, il taisait venir chez lui la fameuse Gazette. pms d'une fois les discours de lord Brougham réussirent à dissiper les nuages noirs amonceies sur son front soucieux. En signalant ces circonstances, j'ai eu la satisfaction de voir parmi les vivants au moins un homme auquel Beethoven se soit complètement ouvert sur tous ces points, en ma présence. Cet homme plein de sensibilité est le poète Fr. Grillparzer, qui montra une amère expérience en mettant au jour son ouvrage OM<eticte~, du Coptta der Cetste~.

Un tableau fidèle de cette situation oppressive nous a été présenté par le comte Auersperg, sous le titre: «PnMMtMMtMd'MnyoMe VÏeMtMM, Hambourg i83i. B est regrettable que le grand maître n'ait pas survécu à cette publique accusation.

Parmi les amis de Beethoven, ce fut le comte Maurice Uchnowski qui forma ïc projet de rapprocher en quelque sorte le maMrc de la cour impériale et royale dans l'espérance que le premier pas fait la suite ferait le reste, et qu'une pleine réconciliation s'en suivrait. A cet effet, le comte Maurice s'adressa à son ànu le ptmcc(tt Ct. ChtMmSOtMMBetMeMm~en tthef dieWwtte GeMM tm Betthetw MtxrMtd der VM~hm~ Mfttte 0)ee <~ <ehMt.


Metrichsiein, gouverneur du duc de Roiehstadt et intendant de la chapelle impériale, pour lui communiquer son plan de démarches à faire auprès do l'Empereur. Ce plan n'hait ni facile, ni susceptibte d'être mis en exécution immédiatement. Cependant A. Teyber. compositeur de la cour, étant mort en novembre ~833, te comte HchnowsM pressa Beethoven pour qu'à fit des démarches auprès dn prince Metrichstein, qui pouvait seul demander à l'empereur la place en question. Que Beethoven lit ces démarches, nous en avons la certitude. En attendant, les deux protecteurs convinrent d'engager le grand mattre a écrire une messe pour i'empcrcur.L'aMguste personnage aimait la musique d'EgMse, et le prince Metrichstein, grand connaisseur, et désirant surtout réussir auprès du souverain, s*cccupa d'avance du style dans lequel la messe devrait être écrite. Dans ce but, il adressa au comte MchnowgM ta lettre suivante, à la date da 33 février i823

« Cher ami,

Depuis longtemps, je dois une réponse au bon Beethoven, qui s'est adressé à moi en toute conûance. Après notre conversation, w j'avais résolu de la reprendre le premier aussitôt que j'aurats appris quoique chose de certain & cet égard. Maintenant je puis w te dire que la place du défunt Teyber, qui n'était pas musicien w de ia chambre mais de la cour, ne sera pas donnée, attendu qn'ii » est question de ia supprimer. (<)

» Je n'ose pas l'écrire à Beethoven, que j'estime beaucoup, de peur de l'influencer d'iune manière fâcheuse. Je te prie donc de B lui expliquer tout cela, et de me faire dire o& je pourrai le rcnw contrer, car j'ai oublié sa demeure.

B Je t'envoie en même temps la partition de la messe de Rcutter (2), que Beethoven désirait voir. !t est vrai que S. M. aime ce w styte4â cependant si Beethoven écrit une messe, il doit se hisser atier à son grand génie et à son inspiration seulement il ne faut pas qu'eUe soit trop longue, ni trop dinicile d'exécution. On voudrait une messe pour tes voix d'enfants, avec très peu de sotos. Tout au plus deux, pour soprano et alto. Point de solo de w basse ni d'orgue un pour le ténor, que Barth chanterait. En

<ttM)mBWtt~<Mt~<!mtMem!BaeaM<~MMt'w-Apt~'Mmattbt~ plus étende. Cesdem eheoMhmeespMntentqae la Cour tntpttMet.TnMM<MMpeo A la musique.

? 6.deBmttet,a6eniT<)5,mMteBiTa, ht ma~e de dMpettede taCem.aMsce B'e~ <t<t'apt<< ta mort de 6maM)m.


t solos d'instruments, l'auteur serait libre d'écrire un solo de B violon, ou de hautbois, ou de clarinette.

S. M. aime beaucoup les fugues, mais sans trop de développement. Le 'S'<Mte<Ms et l'BosaMMtt très-courts, pour ne pas prow !onger l'élévation; <:t, si je puis ajouter quelque chose pour moi, c'est que « l'~MMs-Dc<, et « J~oM« ttoMsjpacetM, ne fassent a qu'un morceau. Cela fait un bon effet dans deux messes de ? Maendel, de Kaumann, et de l'abbc Stadier.

» C'est d'après ma propre expérience que je me permets de te w faire ce peu d'observations, et je suis convaincu que si notre grand Beethoven met la mainâ~ cet ouvrage, j'aurai bientôt à ~ueiter ta Cour et ies amis de fart d'un chef-d'œuvre de plus. » Ton ami

a MOMTZ DtETMCHSTEB!. ?

Dans une autre lettre, a la date du 10 mars 1823, le comte MeMchstein lui envoya trois textes de graduale et trois offertoires a t'usage dp la chapelle impériale. Il y dit expressément c Je regrette beaucoup de vous avoir manque, lorsque vous vous êtes donne la peine de venir me voir avec le comte UchnowsM. Je s veux faire mon possible pour aller vous trouver.

Recevez l'assurance de ma considération la plus distinguée. » Ces relations bienveillantes avec une personne si haut placée et si influente aiacour impériale, étaient d'autant plus agréables à Beethoven, qu'il s'y attendait moins. Comme on pense bien, il s'agissait de circonstances ayant trait à la composition d'une messe projetée pour la chapelle impériale, et tout cela entrait dans les attributions de l'intendant générai de la musique de l'empereur. On pouvait donc espérer que la cnur accorderait aide et protection à son œuvre, et que l'illustre maitre, renonçant à tout autre plan, se conformerait au goût de l'empereur et se mettrait immédiatement au travail. Malheureusement il n'en fut pas ainsi; car, selon son habitude, Beethoven, après avoir longtemps discuté et examiné la chose sous différents points de vue, déclara que la composition pour l'empereur devait être ajournée à plus tard. Ainsi il ajoutait par là une nouvelle inconséquence à l'embarras dans lequel ses idées démocratiques l'avaient impliqué. B resta ce qu'il avait été jusqu'alors, libre et indépendant. Ses principes, un moment ébranlés, reprirent leur empire, mais le résultat fut négatif et l'aNaire ébruitée ne fut pas à l'avantage du maître.


Beethoven écrivit au prince fietrichsteim et au comte Maurice Uchtenstein, pour les remercier de leur Intervention. B prétexta l'impossibilité où n était d'ecrtre la messe en question, par les raisons suivantes (A) l'obligation de corriger les exemplaires souscrits de la messe en (B) promesse d'écrire <tn oratorio pour la société des Amis de la musique de l'Empire d'Autriche (C) l'engagement de composer un morceau de piano, à jour fixe, pour l'éditeur MabeNi. Quelque plausibles que parussent les raisons alléguées par le grand maître, elles n'étaient pas de nature à convaincre les deux protecteurs. L'un d'eux, le comte MchnowsM, peu satiatait du compositeur, le traita de ftcwe ?<« M<efïQM<ta<a. Par ses accusations, Beethoven essuya également des reproches de la part de l'archiduc Rodolphe et dût donner des explications. Ces détails me

sont connus par le secrétaire du cardinal, M. Baumeister, qui était très au fait des relations du maître et de l'élève. On sait que la correspondance de l'archiduc avec Beethoven se trouve dans les archives de la société des Amis de la musique.

Indépendamment de ces trois empêchements, il en survint bientôt un quatrième C'était une invitation du prince N.-B. Galitzin, de composer pour lui un quatuor d'instruments à cordes. Mais l'unique raison de l'ajournement provisoire de la messe de l'Empereur (pas aux Calendes grecques ), fut le besoin momentané d'argent, pour se débarrasser d'un créancier pressant et éteindre de vieilles dettes. Une fois le créancier désintéressé, Beethoven avait encore à vaincre son éloignement, depuis trop longtemps enraciné, pour la cour et l'Empereur. Bien entendu que le rapprochement actuel ne pouvait nuire en rien à son indépendance. Le plan de la messe, longtemps déhattu, fut librement consenti, et l'on trouva dans ses notes ces mots, lisiblement écrits < Pour une messe en ut S Mt~neMf. w Qui sait si la postérité n'a pas à regretter un chef-d'œuvre de plus. Toujours est-il qu'il n'ena plus été question. Mais nous continuerons l'examen de toutes les raisons données par Beethoven, à l'exception de la première, sous la lettre (A). Nous remarquerons, en passant, qu'elles se rattachent à des questions compliquées, qui sont loin d'être éclaircies, 6t qu'elles forment, pour ainsi dire, le nœud du drame de la vie.

La raison plausible, d'après le Dictionnaire de la eoMt~fsatMMt (M~), cBc est consignée de ta main da maNre, est ccDe-cT: Il Beethoven aurait reçu en même temps l'invitation, de la société Philharmonique de Boston (Amérique du Nord), d'écrire un


a oratorio« « pour n'importe quel prix. Aussi, il disait à un de ses amis, M. BiMor « Je n'écris pas toujours ce que je veux, je M travaille pour avoir de l'argent Mais quand les mauvais temps Il seront passés, j'écrirai ce qui me plaira, pour l'art seul ce sera w probablement Faust. (i)

Pendant l'hiver de 1832 à 1824, la maison de Diabelli et Comp. proposa à un grand nombre de compositeurs de publier une œuvre collective. Le ptatt était de demander à chaque compositeur une variation sur le même thème. C'est Diabelli qui fournit le thème une espèce de valse, et Beethoven M-même reçut l'invitation d'écrire une vanation pour cet objet. Celui-ci se rappela tout d'un coup les circonstances du fameux album de chant « In <jfMea<a B <otHb<t oscttro, publié en 1808, dont nous avons parlé dans la deuxième période. H pensa aux inconvénients de ces publications, aux jalousies qu'elles excitaient, et déclara à Diabelli qu'ayant pris la résolution de ne pas travailler à des oeuvres collectives, il lui était impossible de prendre part à cette publication. Beethoven mettait d'autant plus de circonspection dans cette aQaire, que, dans ce moment, on était très-porté, dans le monde musical de Vienne, à se moquer de ces sortes d'ouvrages. D'ailleurs, le thème ne lui plaisait pas, c'était une vraie RosoMe (2).

Cependant, quelque temps après ce refus catégorique, Beethoven me chargea de sonder l'éditeur pour savoir s'il serait disposé à lui confier son t! ente, pour le varier à lui tout seul, et quels seraient les honoraires qu'il en ourirait. Diabelli, agréablement surpris par l'offre du grand maitre, proposa la somme de quatre-vingts ducats pour sept ou huit variations, et écrivit sur-le-champ quelques lignes dans ce sens à l'illustre compositeur, lequel, enchanté également d'une réponse si favorable, s'engagea par écrit vis-à-vis de Diabelli, et me dit « Eh bien, il va avoir des variations sur sa Rosalie. a Au commencement de mai, Beethoven s'établit à Hetzendorf, dans une magnifique villa appartenant au bat on de Pronay. Il avait la jouissance d'un beau parc et d'une vue ravissante. Aussi, le (t) Ce fat P. BocMttz qui donna rM<e Beethoven de composer de ta musique pour F~MHT,d~6ee<he;noMveMOM~mMa,ee<~endtt)hK!)tMtt!Mt-meBtC. ? On appeMe BoMUE une mélodie eMnpMee de petites phraaes, se répétant pmgMtsttement à tntetvaBe< egam, ce qui est )me paewete. VoM <m exempte


premier ouvrage qui l'occupa, dans ce délicieux séjour, fut la valse de Diabelli; H y travaillait avec plaisir il lit bientôt dix variations, puis, après, dix autres. C'était un divertissement pour son génie et en même temps un repos, le travail n'étant pas fatigant. s'en amusait. Et, lorsque Diabelli réclama le final, craignant que le morcea. ~e fût trop long, Beethoven le ni prier d'avoir un peu de patience. Et, pour lui prouver ce qu'on peut faire, même avec une va!se ordinaire, lorsqu'on est en train et qu'on a du plaisir à composer, il lui envoya enfin ~t~eM<e-<MMsw<M'Mt<M~M, qui font aujourd'hui t'ouvre 120, écrite dans un moment d'inspiration et de bonne humeur. Si les antagonistes du maître n'avaient pas toujours ignoré dans quelle disposition d'esprit jaillit cette oeuvre Us auraient su qu'il n'était pas toujours sombre et morose, même dans ses derniers jours, comme ils le représentaient. La variété extraordinaire de ces variations le prouve, et la manière savante dont le thème est traité démontre les ressources de son génie. En enet, nous le voyons tantôt fugué tantôt transformé dans le rhytme de l'air de Leporello. a Note il giorno in ~tfo sto, a travaillé avec goût et contentement, comme il arrive aux virtuoses de premier rang. Si le souvenir du persiMage de l'album de i808 devait amener ce résultat, nous lui devrions des remerciments attendu qu'il a donné naissance à une œuvre qui présente un intéressant épisode dans la vie du grand maitre.

Jetons maintenant uncoup-d'œil sur les dettes de Beethoven, qui l'avaient alarmé beaucoup vers l'année 1833.

C'est une lacune qui se trouve souvent dans les biographies des grands hommes, et qui fait que l'histoire n'est jamais complète. Pourquoi les biographes ne parlent-ils pas des dettes des hommes comme Démosthênes, Cicéron, Dante, Shakespeare et tant d'autres illustrations de l'antiquité. lls devraient en être intormés. La connaissance de certaines circonstances particulières permettrait d'entrer plus au fond dans quelques-uns de leurs ouvrages. On diminuerait par là le nombre des critiques et des commentateurs. Antrement dit, on jugerait mieux son héros, ayant une donnée exacte de l'état de ses anaires. Maiseest un travail pénible. Ainsi, dans la biographie de Shakespeare, il n'y aurait pas un mot de douteux, depuis un siècle, si ses glossateurs eussent mieux connu iesMppwt~tes~eréancieM. t

Mais, dans ce temps-là, on avait pour principe que la statue d'un hon~me marquant ne devait être livrée à la postérité que d'un seul


bloc Autant que possible sans accessoires, à moins que ce ne fussent des traits caractéristiques ne pouvant en rien influer sur l'individu. Sans cette condition, les observations sur les œuvres existantes de tout genre n'auraient aucun intérêt pour l'avenir. C'est pour n'avoir pas suivi ce principe dans nos premières éditions, que je n'ai pu traiter le chapitre des dettes avec toute l'exactitude et la solidité allemandes que cet objet exige. Combien un tableau séparé, étendu de ces circonstances, pourrait aider essentiellement à démêler la trace poétique de la neuvième symphonie, qui fut composée, comme on le sait, au milieu des tracas <!u ménage et de toutes sortes d'embarraspéeuniaires.Oue serait encore à l'heure qu'il est, la seconde partie de J~MSit ? un inextricable chaos d'obscurités mystiques, si on n'en avait pas eu la clé par les circonstances particulières relatives à quelques futilités de poètes. De si brillants résultats devraient exciter mon émulation Peut-être arriverai-je, même ouvertement, a une exposition concluante de cette question essentielle, touchant les découvertes des philosophes de l'art, relatives aux second e< tfOtN&MM s~!e9 de Beethoven.

Remarquons, en passant, que Beethoven a donné lui-même le

fin mot de ces changements de style dans sa réponse à Bibler. Je m'estimerais heureux si l'analyse de cet incident pouvait satisfaire cet admirateur du grand maître, qui m'apostropha un jour dans un ton bien dur < Gib ww ~iNew ~Hes~ <t<c~ aber -AHea MMf ~aï6 WcM<tM/ 1

Déjà, en i8i6, époque de funeste mémoire, d'où datent toutes sortes de calamités qui assaillirent pendant longtemps le génie de Beethoven, la maison de Hoifmeistcr, de Leipzig, lui proposa le plan d'une édition complète de ses œuvres de piano mais dont les conditions ne répondaient pas aux demandes de l'illustre compositeur. D consulta à ce sujet A. Diabelli qui n'était pas encore éditeur de musique. Celui-ci Qt un travail sur le pian de HoCmeister, qu'il communiqua à Beethoven, en date du S8 août i8i6. Le lecteur nous permettra d'en citer ici quelque fragment Je pensais que vous vous en tiendriez à vos demandes, savoir: » 3,000 fl. en monnaie de convention pour l'autorisation de publier vos œuvres de piano et leur rédaction. Pour les nouvelles sonates, une par chaque livraison, 40 ducats pièce, e

La pierre d'achoppement de ce plan fut le p<M6MMK< par ~«Me. Diabelli objecte et conclut ainsi


« Le paiement par feuille n'est rien, et je vous conseille de ne a pas y tenir, l'éditeur restera sans doute à découvert de 4000 a d'après son compte, mais seulement pendant plusieurs années. N Je suis sur que vos conditions seront acceptées, quand l'éditeur a verra que vous êtes décidé à vous en tenir là. m

Malheureusement, cette négociation avec Honmeister, n'étant pas conduite avec toute la discrétion diplomatique, arriva aux oreilles de ses amis de la rue P<~ Mos<ef (Steiner et Comp.), toujours prêts à défendre les intérêts du maître avec amour et dévouement. Mais la maison avait plutôt en vue ses propres intérêts~ car le plan de Homncister, s'il réussissait, était pré~udiciaNc aux ceuvresde la propriété de Steiner et Hasiinger. D'un autre coté, Beethoven s'engageait à ne plus composer pour d'autres marchands de musique! En conséquence, pour combattre cela, Steiner et Comp. proposèrent un autre plan, moyennant que Beethoven leur accorderait deux ou trois ans pour mettre leur affaire en train. Bs lui promettaient de grands avantages, assuraient ses honoraires avec une exactitude mathématique, à condition que Fédinon se ferait sous ses yeux, ce qui était d'une grande importance par rapport aux corrections et au travail nouveau. Ces promesses illusoires firent tomber le plan de la maison de Hoinneister. Quelque temps après, on offrit au grand compositeur un catalogue de prix pour tous les genres de musique, depuis la symphonie jusqu'au licdcr. Ce tarif est de la main de T. Haslinger une symphonie est cotée de 60 à 80 ducats un grand oratorio 800 ducats; un plus petit 200 ducats; un requiem 120 ducats; un <~efo seWo 300 ducats une sonate pour piano seul 30 ducats une grande sonate 40 ducats. L'ensemble fut assez séduisant pour que le maître y prêtât l'oreille. Les observations qu'il fit de sa main sur le catalogue en question le prouvent

< n importe de se réserver la &cuHé de changer quelquefois le prix ou d'en désigner un autre, quand on considère que le même prix doit servir pour l'Autriche et la France, et qu'il me reste encore l'Angleterre. D pourrait être stipulé qu'on marquerait le prix soi-même. En ce qui concerne Fédition complète, on déduirait la France et l'Angleterre pour le compte de rauteur. La somme à payer par les éditeurs serait de 10,000 fl. de monnaie de convention. Un tel arrangement me conviendrait. Ou bien il faut s'entcndre avec Londres et Paris et écrire à ScMesinger. A ce plan élaboré avec tant de sagesse, il y avait une clause elle


portait que Beethoven ne pourrait écrire à t'avenir que pour la maison de commerce de musique de Vienne. Le maître M'ayant pas voulu s'y engager, le projet eut le sort de celui de Hoffmeister, il fut éventé et n'aboutit point. Aussitôt, d'autres éditeurs poussèrent lea hauts cris. Les oreilles du maître étaient remplies des réclamations d'~t~aWa, de JMoMo~ et de Cappi, contre le monopole de S<eMter, comme les oreilles du Sultan des ctamenrs des Pachas contre ses mesures arbitraires. Aussi le Sultan musical deYienne se laissa peu à peu persuader que le plan de Steiner était à son désavantage Mis de côté, comme celui de Leipzig, foulé aux pieds comme un ettiNon H fut inscrit j~e tMeMMWMtdans son Agenda de ?16. Mais le compositeur resta à sec, comme un pilote échoué sur un banc de sable, nairant a tous les vents, mais il conserva sa

liberté et son indépendance, cette dernière, fort précaire. Pourtant, grâce & eUe, D. Artaria eût bientôt la sonate en st (<Bmre i06.)

Après n~istoriquede ces faits, nous voilà assez prépaï'es pour revenir à l'année 1823, et reprendre !e M d'événements interrompus.

On se rappelle que Beethoven, pour subvenir à ses dépenses, prit le regrettable parti d'emprunter de l'argent comptant à deux de ses éditeurs, un de Vienne, et un autre de Leipzig. On n'a point oublié que c'ét~t pour se débarrasse" d'un créancier pré ~ant. Ce

créancier éttjt la maison Steiner et Comp. à laquelle Beethoven devait 800 M. en papier. (i) C'était donc ces hommes, dont nous avons appris à connaître l'ingérence dans tes anaires du maître par les Mis précédents. Depuis longues années en relations d'at~ faires avec lui, ils surent le natter mieux que tant d'autres et en pronter dans leurs intérêts. Beethoven tout en se méfiant de ces amis officieux, ne put rompre avec eux. B ne s'en émancipa complètement qu'en 1823, et d'une manière violente. Une œuvre nouvelle, cédée à d'autres éditeurs par prétérence, en fut la cause. Cette dépendance, qui liait le maître à la maison Steiner, était ancienne car elle date de la triste année de 1813. Quant à la rupture, on en devine les motifs, mais il serait périlleux de leur donner trop de publicité, lorsque la personne qui connait bien l'état des choses est encore en vie; j'invoque, du reste ici, son témoignage. Cette personne est l'éditeur de musique de Bonn, M. Simrock.

(t) CMtpweMemrqo'ena tmpttmt dam la premiére édition: 8M Bedm,tMmMte<te tMveethot. Le ~eetew Baeh, qui n'awtt pM aperçu eeMe faute, la KetMa eM)<!tt.


Présent & Vienne, en Mi6, il vint voir l'illustre compositeur. Il connaissait fort bien ses relations avec la maison de Steiner et Comp., dont le maître no faisait point mystère. M. Simrock ayant bientôt acheté les deux sonates (œuvre i02), fut prié par l'auteur de ne point en parler à MM. Steiner et Comp. Cette circonstance parut fort simple à M. Simrock, qui savait que l'illustre compositeur était dans l'habitude de faire publier ses œuvres par ces messieurs, sans qu'il y eut de sa part aucune promesse verbale, ni par écrit, do consacrer uniquement son art au service de la maison Steiner et Comp.

Vers la fin de 1833, l'anaire s'envenima tellement que les éditeurs de la rue de (Pater noster gasciten), menacèrent le compositeur d'une poursuite judiciaire. Beethoven confia au D* Bach la défense de ses intérêts, voyant que son frère Jean ne voulait répondre d'une si petite somme, en attendant que l'argent des souscriptions pour la messe nu rentré. H décida avec son avocat qu'on formerait une contre-demande pour que les manuscrits, qui étaient depuis longtemps en possession de ses importuns créanciers, fussent publiés immédiatement, savoir: l'OMM~re en «< MK~eM<% pour Léonore, qui ne fut répétée qu'une fois et abandonnée depuis i80S 0 moment ~!<M'<eMsc, cantate exécutée en 48i4; une J~tM à cinq parties, pour deux violons, deux altos et violoncette, composée en i8i6 le trio avec paroles italiennes < J?<Mpi treMMt~e x du roi Etienne enfin l'Ouverture en ut NM~eMf (<Buvre <iK.) Le maître demandait une prompte publication de toutes ces compositions, alléguant pour cause, le préjudice qu'un si long retard faisait à ses intérêts matériels et intellectuels. La réponse à ces plaintes du parti adverse fut courte et concluante « Nous avons acheté et payé ces compositions elles sont notre propriété; nous pouvons en faire ce que nous voulons, e Tout cela peut faire juger dans quel état les droits d'auteurs et les productions du génie étaient alors en Allemagne; les premiers n'existaient pas, et les secondes étaient assimilées aux marchandises. Le Dt Bach voyant que d'autres poursuites n'amèneraient qu'une grande perte de temps et causerait à son client une agitation préjudiciable à sou activité artistique, lui conseilla de désintéresser les créanciers moyennant une action de banque. C'est & quoi Beethoven consentit après quelques débats. La vérité de tous ces détails est connrmêe par une lettre du grand compositeur à


l'auteur de cet écrit. Cette lettre est en quelque sorte le ~tt~MHt de la situation

« CherScMndIer, n'oubliez point l'action de la banque; il est ? do toute nécessité qu'il n'y ait plus de plaintes devant la justice ? à mon sujet. La manière d'être de mon frère avec moi, est toutN à-fait digne de lui. Le tailleur est retenu pour aujourd'hui, mais w j'espère pouvoir le renvoyer, a

Voilà où il en fallait venir, pour délivrer enfin te maître des filets de ces amis. n faut dire aussi, que cette maison, depuis dix ans, n'avait rien eu en nouvelles compositions. Ainsi les numéros du catalogue de Stciner et Comp., ne sont pas exacts; ce sont d'anciens numéros.

Par spéculation, on comptait sur la mort du sublime compositeur pour publier les anciennes productions comme oeuvres de fraîche date. Ainsi s'explique le dernier numéro d'ordre 138, sur la première ouverture de ~M!eKo; (i) quant au créancier de Leipzig, qui était C. F. Péters, sa manière d'être avec Beethoven faisait contraste avec celle de Steiner et Hasiinger. Péters se montra délicat et ne réclama rien avant que l'affaire ne fût à mémo d'être réglée avec les éditeurs de Vienne. Le prêt d'argent anticipé de Péters devait être suivi, d'un commun accord, d'une nouvelle composition en faveur de cet éditeur. (U en avait reçu une comme on verra plus bas), mais la quittance suivante prouve que cette affaire avait été réglée à l'amiable.

<t Je prie M. L. v. Beethoven de vouloir bien remettre à MM. a Steiner et Comp., la somme de 360 fi. en argent, avancée par w moi en août 1823. Comme il n'est point survenu d'affaires entre w nous depuis cette époque, la présente lettre servira de quittance. » Leipzig, ce 30 novembre i828.

NC.F.PETERS,

Éditeur.

Le reçu de cette somme se trouve constaté sur h même feuille, (1) On ne doit pas passer sous silence qu'aussitôt après h vente des MMMcnM de Beettteven <ap)fes sa mm, en novembre Mi tMjoMMax publièrent, la note suivante « T. H<m« Mneer e&t A vH ptrht un peUt paquet de dans B et de marches, dans lequel on trouva la e partition et les parties détachées d'nne grande ouverture caractéristique eemptétemeM iuN comme, que Beethoven Bt répéter, n y a qaetqaes années, autant que SchttppaM~h croit M » le rappeler, et sur laquelle on voit tes correeMoM A l'encre rouge, faites de la main de er<mt<w.w~vM~?M)!TTBwmM~M~de~p~aH~!<tge~~t.) Pour détruire ce conte tidicate, n NttBt de citer le journal de Beethoven Mr lequel M a marqué de sa main, à la date de février MM, cette netiee. « t.)s coNt~sntO!) ect MM cam SmmBB Mt)T t<H)TM BB M14 A 1M6.


à la date du 7 décembre 4898, sous la signature de Steiner et Comp. ·

Quant au petit ouvrage envoyé à l'éditeur de Leipzig, c'était une de ces Bagatelles qu'on désigne dans la Littérature musicale par (GedoMt~ctMpcehM.) On sait que Beethoven excellait dans ces esquises ou pensées musicales, qui sont comme des fragments détachés de ses nombreux ouvrages pendant leur élaboration. Ces dernières dataient de l'époque de la jMïssa so~eMttM, moment de sublime inspiration. Malgré cela, l'éditeur de Leipzig la trouva trop chère (10 ducats environ ) il la renvoya à Beethoven en faisant remarquer qu'il n'était pas digne d'un grand compositeur de s'occuper de pareilles bagatelles, que chacun pouvait en composer. II paraît que cette hardie observation arriva à l'illustre maître, un jour de bonne humeur car, contre son habitude, il ne la reçut pas trop mal, à en juger par son journal que j'ai devant mes yeux (49 mars). Selon toute apparence, il se plaisait dans ce qui était un repos intellectuel pour mi, et s'amusait à faire tomber de pareilles bagatelles en secouant les plis de son riche manteau. Plus tard, la maison Schott, à Mayence, publia cet opuscule sous le numéro d'ordre 126, et s'en fit beaucoup d'honneur, (i)

Ce n'est pas sans répugnance que je touche une troisième anaire d'une nature délicate, ayant des conséquences plus graves que tes deux premières. Son origine remonte à la calamiteuse année de <8iâ, dans laquelle le sort de notre héros s'était tellement compliqué de tant de difficultés de toutes sortes, qu'il ne lui fut jamais possible de les résoudre complètement. Bien que je fusse déjà au courant de certaines dettes du maître, ce n'est que pendant mon long séjour à Francfbrt-snr-le-Mein, que je pus m'assurer de leur origine et de certaines particularités de cette malheureuse année. Là se trouve encore une des plus. anciennes amies de Beethoven. Elle voyait le mattre dans la maison paternelle (Beethoven), en 1793, et elle s'est mariée à Francfort, en 1798. Les longues années n'ont point affaibli l'estime ni l'amitié que sa famille portait au grand compositeur, qu'elle appelait a son meilleur ami au monde Je lis dans son journal de i8i4, cette note écrtte de sa main Je dois à F. A. B.1.0, d'une part, i.iOOfI., d'une autre, <? ducats total, 2,300, somme que ses excellents amis n'ont jama<s réclamée; au contraire, ils cherchaient à lui faire oublier cette (i) tM chefehtMMd'anecdetMetd'hMoWeMes peuvent MtrqM'ttn'ttaitpMfafite.A Bettho~eo, mtme dans sa brillante pêrtodf, de Ra procurer de t'tttgent.


dette jusqu'à des jours plus tavoraMcs. Ne voyant pas mettre & l'épreuve plus longtemps la générosité de ses amis (ainsi s'exprimait Beethoven dans une lettre & moi adressée), il s'était décidé à vendre une deuxième action de la Banque, pour payer cette dette. En quoi il eût encore recours à moi, et je lui a! rendu ce service quelque temps après ses démêles avec Stciner et Comp., en mars 1833.

Une quatrième dette, quoique insigninaute, concerne un ras spéeial elle est liée aux intérêts d'une autre personne. U serait rationnet d'en remettre la communieatioM & plus tard. Le censem* ami Favait déjà mis de coté & Vienne; mais comme le protocole en fait mention., l'analyse en est irrémissible. C'est ce qui sera expliqué dans la suite.

Lorsque le chevalier Seyfried dit dans sa caractéristique de Beethoven a B ne connaissait pas la valeur de l'argent il le cona sidérait comme un moyen pour t-c procurer les o~cts neccssaires. On peut se demander, apre~ l'inspection des fuits, de quelle époque parle le chevaHcr de Scyfried Car, sans nul doute, les circonstances pénibles dans iest{ud!es Beethoven s'était trouvé, pouvaient lui servir d'école pour apprendre ta valeur de t'arment. M en connaissait la théorie il mcneiMe pour la pratique, il lui a vait ce qui arrive à tant d'autres, il lésinait souvent avec les ~r mièrcs nécessités, mais dans les choses qui touchaient & ses pa sions, à son individualité, U avait deux colonnes séparées, une pour la théorie et une autre pour la pratique nous aurons l'occasion d'en parler.

Laissons maintenant pendant quelque temps ces demi-teintes de la vie de Beethoven, pour rentrer dans ic domaine de son art et de son génie.

Dans les mois d'hiver i833, un bruit se répandit tout d'un coup et remplit de joie tous les vrais amis de la musique. On affirmait que l'administration de l'Opéra impérial, frappée du succès extraordinaire de FtdeKo, était décidée & conticra l'illustre compositeur le poème d'un grand opéra. En effet, la reprise de~<~Mo, en i822, surpassa en éclat toutes les autres; semblable à un astre lumineux, le chef-d'œuvre de Beethoven briUa dans toute sa splendeur à l'horizon musical, (i) Beethoven consentit à écrire un opéra et (t) B M a<bntnMeB)ent menMpafM'~WMhetnitBe SchMcdtt tFmEue), HaHlin~pr (PtotMMN), Fottt (tNjUMto:, Zettner (Rocco) Ke~my <Dex FERttAM)o). &am!hef-~cqxine et Th. ttemmef (M~BemmB).


demanda à choisir uu bon libretto. On lui en envoya plusieurs, mais qui lui déplurent. (1) H se prononça cependant pour un sujet crée uu romain d'histoi)~ ancienne; mais ce genre était usé. Tout cela rendait le choix dit~eue, si Mon que le maître no savait plus hu-memo dans quelle catégorie il devait prendre son poème. Sur ces entrefaites, F. Grittparzer s'empressa de lui adresser sa~h<< sMt«, à peine terminée. Ce sujet, archi-romantique, oOrait beaucoup de situations & enet, et un personnage comique (espèce de sonneur dans ie caractère de Leporello), qui ptut singulièrement A Heethown. H acrepta donc ce sujet et eut p!usieurs comerences< ( avec son poète, fai été présent à toutes les discussions, change- < ments coupures, dispositions seeniques, tong*~mps débattus et consentis par l'auteur de la pièce. Cette réunion de deux nobles champions leur donna une occasion de s'ouvrir leur ecaur réciproquement sur les tristes circonstances politiques et sur rétat de la patrie commune.

Pres<m'cn même temps, arriva une autre proposition du mémo tîenrc, de Bcrnn, de la part du comte BrnMt intendant du théâtre royal. Beethoven était prié d'écrite un opéra et de fixer lui-même ses honoraires. Sans rien dire à personne, le maître envoya au comte Brun! la pièce de Gritiparzer~ pour la faire examiner sans lui cacher son opinion avantageuse. Le comte BrMu répondit qu'il trouvait la pièce convenable, mais que l'on jouait, en ce momcnHa, à Berlin, un haUet On~He, dont le sujet avait quelque ressemblance avec JMehtSHM; il n'y avait donc que cet inconvénient, mais c'en était assez pour décourager Beethoven, qui se rappelait encore les événements du même genre arrivés à propos de FMeKe. Il prit soudain la résolution de renoncer à écrire un opéra allemand, après s'être prononcé assez durement sur le compte des chanteurs de son pays. A vrai dire, c'était une résolution fatale au point de vue de l'art et de ses intérêts fallait-il l'attribuer à la mauvaise impression de <80S, et des chanteurs du théâtre jin der W!eM, ou à quelque inBuence !&chcuse sur le caractère susceptible du maître.

On pouvait à juste titre opposer à la faiblesse des chanteurs de i8MS,rcxce!lentc éxecution des chanteurs de la cour, en 1814, auxquels on devait, en grande partie, le succès deFMeKo. De plus,

(t) A.-B. MaM parle d'un opéra en trois attes, qui <ht envoyé à Beetheven, par Ke~nfeM.tTept~ la pièce de 8eMtM(B5~teMtt q'M temaHK) ne MtaMpas, nMbB e)t~M queJ.Wei<dBHanm~qaepoMh)Mce<)mM le demM<neMte,M<e<en<aMpmMpaMe d'une gaieté au~ folie.


l'exécution de 1833 passait pour parfaite. de l'aveu de tout le monde; malheureusement, tout cela ne fIt pas changer ropinion de Beethoven sur les chanteurs aMemands. Aussi la fréquentation des chanteurs italiens pendant longues années par un compositeur allemand, l'avait rendu peu favorable aux chanteurs allemands; M les trouvait privés de cette inspiration pour l'art musical qu'on renM~'o toujours chez !p8 !tal!en$, tand!s qu'M accusait les AMemaMds de trop de contentement d'<ox<tNêmcs et d'MM medioeM degrp d'ed«cat!on musicale. Ce qui rendait alors la cetMparaïson peu ~vorabic, c'était la ph!sfwe, à V!enne, de premiers chanteMM itat!ens contmc LaMacho, Robiui, PohzpM!, Ambrpg!, Ïtavid, etc. M" Fodor-Maht~iMe, Medc LaÏande, DaydaMeMt, Eekcy!!n, qtw excitaient mt véritable enthousiasme dans le publie &eha<tMeycpr6scntation. Beethoven assista à eeUe du BafMef, de Rossini, très-bien monté par cette troupe admirable. Apr&s avoir exatniMeïa partition, ï! se prit d'une ~éritaMe admiration pour cet opéra, et promit, a l'instigation de Caroline Unghcr, cantatrice de beaucoup de talent (aujourd'hui M'~ Unghcr Sabatier), d'écrire pour cette compagnie un opéra italien. u s'engagea, sans autre invitation, à se mettre & l'ouvrage dès l'année suivante. Kous verrons cependant bientôt pourquoi ce beau projet ne put être exécuté.

An printemps de cette année arriva un épisode d'un goût singulier, qui mérite une mention. Déjà, l'année précédente, Beethoven avait reçu sa nomination comme membre honoraire de l'Académie royale des sciences et des beaux-arts de Suéde. En conséquence de la lettre d'envoi, les démarches furent faites auprès du gouvernement de la Basse-Autriche, pour obtenir l'autorisation d'accepter, autorisation qui, après une longue attente, arriva cniin. L'iMustrc compositeur était encore occupé des variations sur la valse de Diabelli n m'envoya deux lettres pour tes journaux pour y faire annoncer cette haute distinction du royaume du Kord. Une de ces

lettres était pour Mat, rédacteur de rOtsen~Mf ~MhtcMett, t'autre pour C. Bernant, rédacteur de la Gazette de Vïe*M<e. La rédaction de ces deux lettres était très-comique. Une troisième & mon adresse donnait Mue idée de leur contenu.

« Très cher L.K.

N Donnexcetie!MUreA4'<N<M~e~M~.

» J'ai écrit « membre honoraire » mais je ne sais pas s'it ne fal» lait pas mettre a membre étranger, ignorant et ne faisant


n aucun cas t!c pareils titres. Bemandez aux deux pitilosepites w écrh~ins si c'est un membre honoMh~, on membre honteux qu'à faut mettre, (i)

Ces lettres, et d'autres épancbements pareils sont des prouves patentes que Beethoven passait son temps d'une manière assez récréative, pendant la composition des susdites variations. Maislea deux lettres en question renferment aussi des sarcasmes, diriges contre tes rédacteurs des journaux et contre !e Gouvernement t tellement accaMé d'affaires, qu'il fallut da sept & huit mois pour terminer t'incident de l'acceptation du diplôme.

Dans le courant de juin tes variations imics furent remises & l'éditeur MabeMi, sans que trop de temps ait été employé à les polir, et, bientôt, le mattre navigua à pleines voiles vers la neuvième symphonie, dont on voyait tes plans préparés par quelques notes. Mais, soudain, sa bonne humeur et pa gaïté, qui le rendaient si souple et si accessible a tous, disparurent Il ferma sa porte, ne voulut recevoir personne, pas même ses plus intimes amis B m'écrivit a ce sujet le billet suivant « Samothrazier (3), no vous donnez pas la peine de venir ici, tant que vous no verrez point un Hati-Sclierif. Vous ne méritez pas encore le coMto~ Ma p rapide messagère, Madame Schnaps (9), ira savoir de vos nouw vcUes tous les deux ou trois jours. Portez-vous bien, n'amenez personne. Adieu.

En attendant, le désordre de son ménage, qui avait disparu depuis quelque temps, recommençait de nouveau. Beethoven parcourait la campagne, son livre d'esquisses et la plume à la main, sans penser aux heures de repas, ce qui n'arrivait jamais autrefois, même au plus haut point de son exaltation intellectuelle. Depuis, ii n'était pas rare de le voir rentrer sans chapeau, et cela se répéta souvent jusqu'à la mi-août. Beethoven rapportait des notes pour l'oeuvre nouvelle. Tout à coup, il lui prit un yaphM u quitta sa jolie villa pour s'établir à Baden, et sans autre raison que Fennui de voir < le baron lui faire de profondes révérences chaque fois (t) Cette MpMsien ne doit pas être MMqaee tr~Mmmt. L'aMdtmte royale de StoeMm B'ataM Jutqu'M BS! <hmë )~ne de w!e, MhMt en nm~ne. AtTteaM e& j'tMb. cet ttat semble durer eneoM On pense bien que répéta n'a peint été tnvente dMM ce triste pays.

(9 Jeu dt* mot en.pt~ souvent par Beethe~en dans ses lettres à M. ScMndtef. <B vient des Mj,<)éK&de~SMMthMeeatm<en~MM)t)M&tajW<tMaMntA~~t6e~M}a~ des tOreoMntes et ta nms!qae jouait )m jtMnd t<He. B MMt y etM MM pemr paMMpetr aM mystéKs de la scienee de BeethMee

(9) Sa foisiniete qa'N appelait sa rapide Fr~tf.


qu'il le rencontrait. w Ce!a nous rappeBe les mots contenus dans sa lettre à la chère Giuiietta a Dcmuth des menschen, gegen den p menachen (humilité des hommes envers les hommes), elle me w fait mal, etc. Toutes mes obscrvaUons sur les prétendus mcon. vements de sa vMa et sur son parti pris de quitter Hetzendorf, restèrent sans eNet. Un matin, je reçus l'incitation de venir le voir pour la recherche d'un logement à Baden, attendu qu'U ne pouvait plus traYaMÏer a Netzendorf. Sa lettre me fut apportée par la vieille femme de ménage. (!! faut dire que, depuis i823,j'avMS pris la moitié deson logement de Vienne, danstaP~argasse&ub.Leimgruhe). ïtC rendez-vous ôtaitdennc pour ein~ heures ~M matin; les lignes suivantes accompagnaient le message « SamothNzischerL. K. te temps-est propice, mais il vaut mieux plus tôt que plus tard. PMs<e, ~M~ttM&Me. Kous partons d'ici. &

Cette excursion de Hetzendorï à Baden & la recherche d'un logement fut une de celles qui m'ont le plus diverti. à cause du caractère singulier de Beethoven. D'abord, il commença à repasser

dans sa t&to les incommodités des appartements qu'H avait déjà occupés. Un seul réunissait toutes tes conditions voulues, mais le propriétaire ne se souciait pas de le louer à Beethoven. Déjà, H avait reçu plusieurs semblables déclarations des habitants de Baden. B me pria donc de lui servir d'intermédiaire, de me rendre à la maison désignée et de promettre, en son nom, plus d'ordre et plus de convenances vis-a-vis d'autres locataires (c'était là le principal reproche). Malgré cela, je fus refusé on ne fit aucun cas de sa promesse, ce qui FaMigca profondément. Il fallut recommencer mes fonctions de parlementaire, en me rendant chez le propriétaire, maître serrurier, avec de nouvelles promesses de bonne tenue! I Cette fois, je le trouvai de meilleure volonté mais ii exigeait expressément que Beethoven fit remettre, à la fenêtre donnant sur la rue, les contrevents qui y étaient t'année d'avant. Nous cherchions en vain la cause de cette exigence, et ce ne fut qu'après nos observations, que ta pose de ces volets priverait le compositeur de la lumière du soleil, si nécessaire à sa faible vue, que le maître serrurier céda, Fenménagcmeut se lit en peu de jours. Mais quel était le fin mot de cette condition de volets imposée à Beethoven le voici le ma!tre, poussé par un certain démon famuier dont nousjerons MentûM& connaissance, avait coutume, pendant les quatre années qu'il occupa cet appartement, de se placer à la fenêtre cntr'ouvertc pour faire ses réBexions et écrire


ses petits calculs sur les motets, tellement que, sur chaque coté, on lisait force boutades musicales et bigarrures diverses marquées au crayon au point que les deux carreaux de bois formaient une espèce de journal. Une famille du nord do l'Allemagne, qui habita en face de la maison de Beethoven en M22, s'étant aperçue de cette habitude du grand compositeur, acheta, après son départ, t.n de ces volets, pour unepiëco d'or, comme curiosité « cM~e~et~s coMso.w a Le serrurier, affriandé par cette découverte, vendit, bientôt après, les autres carreaux aux baigneurs étrangers qui visitaient Baden. M jugea que ce commerce pouvait devenir lucratif et exigea, avant tout, que !es volets fussent remis en place, ce qui lit rire beaucoup Beethoven, lorsqu'il eut appris ces détails par M. T. l'apothicaire de Baden.

Si l'auteur s'est cru obligé de rendre compte de ces événements si peu importants, et prêtant un peu à rire, c'est pour montrer à quel point les choses secondaires peuvent être cause de grandes actions et contribuer à la bonne réussite par un concours indirect. L'expérience nous l'apprend sous prétexte que le baron de Pronay le fatiguait avec ses profondes révérences, Beethoven quitta Hetzendorf, car il sentait que l'inspiration n'y venait pas comme il aurait désiré, n chercha donc à se rapprocher de ces sites, de M<6dling de Hciiigcnstadt, où son génie s'était montré si fécond Ce qui ne veut pas dire que nous devions peut-être la neuvième symphonie au concours des bourgeois de Badcn, si intéressés. Mais, s'il n'avait pas retrouvé son appartement si commode, qui lui plaisait et ou il aimait à travailler, qui pourrait dire si l'illustre compositeur n'aurait pas remis & plus tard cette grande composition, qui exigeait du calme et une condition indispensable entre toutes, celle de ne pas être dérangé par les curieux dans son travail. H était don<' à craindre que le déplacement ne nuisit au travail pressé du maître surtout dans les dernières années de sa vie. Nous aurons bientôt à dire un mot là-dessus. Mais qu'il nous soit permis de donner, en passant, un extrait d'une lettre de F. Rochlitz, en date du 9 juillet i823, relative à ce point. Ce savant littérateur fut chargé, par la maison He~rtel, de Leipzig, de proposer à~ Beethoven la composition de la musique pour FotM<, de Gœthe, à l'instar de celle d'Egmoni. Rocblilz rapporte ainsi les propres paroles de Beethoven J'ai B <!é{a trois Mttr~~rands ouvrages depuis quelque temps; l!s sont

en partie éclos dans ma tête, et je voudrais m'en débarrasser d'abord, savoir deux grandes symphonies dinerentcs des pre-


» mièrcs et un oratorio. Ce!a sera long, car, voyez-vous, depuis N mt certain temps, je n'ai plus la même facilité pour vous écrire, w je reste et pense longtemps et cela ne vient pas à point sur le papier. Je redoute de commencer de grands ouvrages, mais w une fois parti, cela va. ? (1)

Beethoven ne revint dans la capitale que vers la nn d'octobre avec les derniers oiseaux de l'hiver. Il occupa cette fois-ci un togcment de rUngcrgassc, faubourg Landstraszo, près de la porte de la ville. La nouvelle symphonie était avancée jusqu'au quatrième morceau (dans la tête seulement) les principales idées étaient marquées dans le nvre d'esquisse. Contre son habitude, il avait accumuïé tant d'idées dans cette nouveMe création, qu'it était mdécis sur le motif qu'H prendrait pour l'ode de Schiller A la joie. U y travaiBa avec un zèle extraordinaire, mais le premier jet ne lui plaisait pas! Cependant la partition du quatrième morceau de la symphonie peut servir de modèle de clarté et de netteté. Elle se distingue non moins par le très-petit nombre des corrections. Mais, arrivé au quatrième morceau, la lutte commença. !I s'agissait de trouver un mode susceptible de rendre avec effet le commencement de l'Ode par lequel i! voulait frapper un grand coup. Un jour que j'entrai chez lui il vint au-devant de moi en s'écriant Je l'ai je l'ai U me fit voir le livre d'esquisse, où je vis notée cette phrase <* Z<M~ uns thM Lied des MtM~fHtc~eH .SchN!~ stM~M, < après laquelle une voix solo entonne l'hymne « ~1 la joie » (voyez le tacsimue à la fin du volume.) Cependant cette mélodie devait faire place bientôt à une autre plus en rapport avec le texte,

c'est-à-dire « 0 /yeM!M~e, mcM dt~se Tome, so~de~ laszt uns «M~eMe~tMeye ettM~MtMM~ und /yeM<t woMeye. (2)

Avec ce changement, l'entrée du Onal devint tout différente de celle du plan priauUf. Les pages supprimées de la partition le prouvent. Elles ne furent pas conservées et elles auraient pu nous rendre le même service que les morceaux de Fidelio que Beethoven avait retouchés. B se servait souvent du piano quand il composait pour cet instrument (mais seulement pour essayer certains passa(1) Ve~M hmvMge MMtë p5f &e<mde der TentUMt v. F. Bodtt!t<, tv. Parmi les MmbKtNM aNaqaes de M. CBMeheC, ditigte~ eontM te <mATMtm MencitAC et tmtt~es dans M MefprapMe de MMart, phMtemrs mAtitent t'attentien du teetemf. Ap)f<9

<ve!fMqMBeeamwmtnM<~yMtnttM~edede~n)eeMMMMN<M~i~~ IL eontt-

nue a Ce thème est me canNene tanguhMante, qui se tepëte d'nne mant~e imtemtMMe et

nuo a Ce t6éme est nae cantiléne languiseente qni se ré~ète d'mve mainére interminable et

B e<t feodHeet, pMttendemeat atMsM, ne M!ma!t tecennaKM que ttmage de fepabemeft et de ta *M)teMe. e (faee :M8.t


ges.) On pouvait alors l'entendre sans qui! le sût. C'est ainsi que j'ai pu Mre connaissance avec les sonates (œuvre 106, <(? et HO), dans toutes leurs parties, mais moins complètement avec l'œuvre iH, n'ayant pu être présent lorsqu'il ressayait. Pour te travail de ses partitions, H ne se servait pas de piano on ne pouvait donc rien entendre d'avance, et, comme il n'aimait pas qu'on touchât à ses feuilles, les amis intimes même, n'entendaient les nouvelles compositions qu'aux répétitions. On a vu, par les pages mises de côté, et par celles qui ont été cousues à la partition, que le récitatif des contre-basses a été ajouté après. La mélodie pour la première strophe, a été changée quatre ïbis dans son livre d'esquisses. Le mot <t meilleur est écrit au-dessus de la dernière, comme on le voit dans le j~cstMtt~.

Déjà, au mois de février de l'année suivante i823,r<Buvrc colossale fut prête et entièrement limée. Beethoven paraissait de meilleur humeur; H commençait à s'accorder quelque récréation; on le voyait Caner dans les rues, avec son poinçon suspendu à un ruban noir il saluait les amis en passant et regardait les devantures de belles boutiques à travers son lorgnon. Depuis la présence de C. M. Weber, son hôte, au mois de novembre précédent (à l'époque des représentations d'Fw~attt~), nous n'avions pas eu le plaisir d'entendre le maître se répandre en saiUies et sarcasmes, vrai feu d'artince de bons mots et d'observations piquantes. Aussi, t C. Bernard, le poète, s'en réjouissait infiniment, ainsi que la direction de la société des amis de la musique (Musu~vereins); car on commençait à avoir réellement l'espérance que l'illustre compositeur se mettrait bientôt à la composition de rOy«<oWo promis « Der Sieg des ~eMMs t (Victoire de la Croix.) Très-satisfait du poème, il se rejouissait lui-même de ce travail, et après maintes promesses, faites au poète et à la société, on ne pouvait plus douter de la mise en train très-prochaine. Mais en attendant Accidit in pMHC<o quod K<Mt sp~Mt<t«* in attMts. Un événement inattendu lit encore changer les décisions de Beethoven et leur donna une autre direction. En sorte que tous les beaux projets et plans pour les nouvelles créations furent renns, <Mt ectteM<!as ~feMe~, et d'autres travaux entrepris « en attendant, » Examinons les choses avec leurs causes et leurs effets, qui suivent de près.

L'opéra italien, sous ~direction deJSacbaï~ etde son remplaçant Louis Duport, venait de commencer ses représentations, le i3 avril IM2, avec ~ebMtt~ nouvellement écrit pour Vienne par Rossini.


La troupe était la même que l'année dernière, mais Rossai ayant épousé M"* Cdbran, prima donna de Milan, la Mt engager pour la saison de l'ienne. EBe vint y débuter, et, quoique son talent ne répondit pas d'abord à l'attente du public, le succès de la troupe fut si extraordinaire, qu'un auditoire comme celui de Vienne, si facile à émouvoir, épris de tout ce qui est étranger, fut bien pardonnable de se laisser aller au charme d'exécution de si grands chanteurs. Un autre auditoire, moins facile à l'enthousiasme, serait revenu, sans md doute, à nnc tenue plus convenable et aurait contribué, en conséquence, à étendre l'horizon de l'éducation musicale en vue de musique plus sévère. D n'en fut pas ainsi à Vienne; au contraire, l'enthousiasme non réprimé monta jusqu'au vertige de représentation en représentation, et servit d'aiguillon aux chanteurs sans que l'on songeât à considérer le mérite plus ou moins grand de l'oeuvre exécutée. Enfin CowM~Me termina cette saison en juillet, et la dernière représentation, selon la Co~Me musicale, de Leipzig, donna lieu au /<:Ma<tMHo le plus complet c'était des trépignements de joie, des larmes, des viva, des fora on aurait cru le public piqué de la Tarentule il ne pouvait s'arrêter.

A la tête de la direction du théâtre impérial, était le conseiller de Fu~jod, le secrétaire de la conr, J. v. Mosci, et le maitre de chapelle J. Weigl, comme troisième dans le conseil. Ces messieurs ne prenaient en considération ni les exigences du temps, ni le vœu du public. Ce dernier avait dé;à goaté, en i8M, la musique de Rossini. Quelques artistes italiens, parmi lesquels on distinguait la signora Borgondio, contralto, et il signor T~cMMa~t, célèbre ténor, avaient donné des représentations suivies, reprises deux années plus tard, avec grand succès. Les opéras de Rossini en avaient fait tous les frais. Dans la suite, le comte Ferdinand Palfi directeur du théâtre An der WÏett, fit représenter en allemand tous les opéras du mattrc italien avec un énorme succès ces opéras ramenèrent la foule à ce théâtre. En présence de tels résultats, c'était donc une folie de la part du Triumvirat, dirigeant le théâtre impérial de la porte de Carinthie, de s'opposer à l'admission des opéras de Rossini. Parfois, ii y avait une excellente troupe, supérieure à celle du thé&tre du faubourg voisin. Mais la crainte de voir éclipser les opéras allemands et ceux du répertoire français, rendait la direcuon ttês-réservée dans l'admission des nouveautés. Aussi un déncit considérable résulta de ce système pendant plusieurs années, mal-


gré les libérantes de l'empereur pour son opéra, lequel, disait.on allait être affermé à un entrepreneur particulier.

De la part d'un publie ami des arts, comme celui de Tienne, on pouvait s'attendre pour h musique allemande à plus de faveur que celle qu'il témoigna après le départ de la troupe italienne, en juillet 1823. Toute h ville semblait être en deuil, et les railleries des chanteurs allemands augmentèrent encore la douleur du public de ne pouvoir plus se procurer de si hautes jouissances en fait de chant. C'est en eMet rari de savoir chanter, qui donnait la supériorité aux !ta!icns, et, comme les chanteursaUcaMnds Ïew étaient inférieurs, le public leur retira sa faveur. Do tous les opéras allemands, !o setd jf~~Mt: put se maintenir à cause de la scène de sorcellerie. Après bien des mois, on était un peu retenu de cet enthousiasme exclusif pour l'opcra italien (hors la noblesse) aussi FxMto obtint un grand succès au mois de novembre suivant, ainsi que nous l'avons constaté plus haut.

Mais, l'année 48~ vit rcparattre le vertige pour l'opéra italien. C'était du fanatisme, à tel point que le peu d'estime qu'on avait encore pour l'opéra allemand disparut pour longtemps. De cette année date l'état pitoyable de la musique à Vienne et dans les principales villes de la monarchie. Deux ans plus tard, une correspondance de Vienne, insérée dans la CezcMetKtMfco~ de Leipzig, était ainsi conçue < Depuis un an, pas un ouvrage remarquable n'a paru ici. Nous n'avons que les opéras de Rossini, arrangés pour piano. Tout reste en friche

't8S4. Cet aperçu caractéristique de l'époque était nécessaire pour donner une juste idée de l'état des choses, qui touchait de très près l'illustre maître. Sa J~MM M~MMeHe attendait depuis deux ans son tour, et la neuvième symphonie, terminée récemment, était une œuvre trop considérable pour rester inaperçue. Mais comment entreprendre l'exécution de ces deux colossales compositions, qui nécessitaient des frais énormes d'orchestre et de chœurs, dans l'état précaire de la musique à Vienne. Beethoven s'adressa au comte BrûM pour lui demander de faire exécuter ces deux ouvagcs à Berlin. La réponse fut favorable; le comte BruN encouragea le maître dans cette idée et promit une bonne réussite. A cette nbtheuc, un certain nombre des membres de la noblesse et d'artistes distingués se réunirent en société musicale et rédigèrent une adresse & Beethoven elle lui fut présentée par une


députation. <! On le suppliait en termes chaleureux d'épargner cette B honte & h capitale, et de ne pas permettre que les nouveaux a cheM'eauvres sortissent du lieu de leur naissance avant d'être w appréciés par les admirateurs nombreux de l'art national. » e Pour eux (disaient les signataires de l'adresse), la réfdisation de B fideat de l'art était plus qu'un simple passe-temps musical. l'admiration des habitan~ de Vienne pour les chef-d'esuvres de w Mozart et de Haydn n'était pas encore éteinte, et c'était avec un ? juste orgueil qu'ils regardaient Beethoven comme faisant partie w de cette trinité de talents, symbole de ce qu'il y avait de plus e élevé et de plus ingénieux sur le sol de la patrie, w Plus loin l'adresse parlait de la nouvelle manifestation musicale, sortie de la main puissante du maître, eUe brillait comme une pierre précieuse dans sa couronne symphonique; paraissez donc, a lui disait-on, au milieu de vos amis, de vos appréciateurs, et de vos admirateurs C'est notre instante prière.

Mais on réclame autre chose de votre Renie. L'opéra national, w et la société musicale de l'empire d'Autriche, ont les yeux tonrnés vers vous. La poésie a fait son possible pour trouver un sujet digne d'être traité par vous. Ne perdez pas une si belle occasion de reparaître sur l'horizon musical. Ne tardez pas à ramener ces

a jours perdus le chant de Pothymnie ravissait les adeptes de fart sacré et procurait aux esprit MoMes des jouissances ineCaf Mes.

w Devons-nous vous dire combien votre retraite afîligeait profonB dément tous ceux qui avaient les yeux tournés vers vous. Tous a voyaient avec tristesse que l'homme de génie p!acé si haut parmi e les vivants, gardait le silence lorsqu'un genre de musique étrana ger cherchait à s'implanter sur la terre allemande, faisait f négliger tes productions de t'écote allemande et annonç&it une a seconde enfance pour le go&t, après t'age d'or de l'art allemand. Tous seul pouvez assurer nos aspirations vers le bien, par une w complète victoire. De vous, t'opéra allemand, ainsi que la société nationale, attendent une nouvelle vie, de nouveaux lauriers, et un nouveau règne du vrai et du beau sur la mode du jour, qui B veut se mettre au-dessus des étemettes lois de l'art musical. Donnez-nous l'espoir de voir bientôt remplis les désirs que votre ~divine harmonie nous a revêtes~ Ceci est jMtre plus pressante w prière. Puisse l'année que nous venons de commencer ne pas f tinir, sans que nous ayons à nous réjouit d'un bon résultat dû à


f nos demandes. Ptdsse !e printemps prochain retteurtr douMef MMMt de vos riches dons pour noMs et pour te monde arMsa Oque.a »

Vienne, en février 1824.

MaceC.UchMwsH.

AttanaetC".

Mafat!Mt (de).

M. J. Le!~sderf.

J.C.d~WapM.

Aa<MS<M!cher.

AB«n)MtMm.

AMtéStad!er.

Felsbm (de), seMétame de la Mur. aeeMmmmer (comte de).

ABt~BeDMbeMi.

Comte Fefd. de Palfy.

Bamm Ed. de Schwe!ger.

Cem~OMn~,ehambeMan.

Comte Maurice de Mea.

J. F. CmteM.

On s'attendait à ce que Beethoven, en recevant cette adresse des mains de deux députes, de jFMs6M~ et 7. N. ~tMef, en prendrait connaissance en leur présence et profiterait de l'occasion pour toucher à d'antres questions non moins importantes. Mais, comme on avait choisi pour la remise de l'adresse l'heure de l'après dîner, t'attente fat trompée, car le maître n'était jamais bien disposé à cette heure pour une longue conversation. B voulut d'abord lire l'écrit tout seul, et l'on pense bien qu'il ne fut pas peu surpris de son contenu. Beethoven n'avait pas grande confiance dans les bonnes dispositions du public pour lui. Quant aux intentions des musiciens, il s'en était expliqué sans détour devant Rochlitz, comme on a pu le voir dans la lettre de Baden, déjà citée. On db inc facilement combien j'étais moi-même impatient de connattre fimpres~sion faite par cette adresse sur le maître. Enentrant chez lui, je trouvai Beethoven tenant l'adresse dans ses mains. D me la communiqua sans rien dire, mais, je voyais, à sa physionomie, qu'il était vivement ému. Pendant queje lisais ce quim'était~àconna, il se mit à la fenêtre et suivit le cours des nuages. Après avoir lu, je posai la pièce en silence, attendant qu'il m'adressât la parole.

AYAtEttT MCN~

MahaKtMdn, pMfMsemr.

Ch. KaMMr.

N. F. KehaxNnN~, see~taiM d'Ë<M. Steiner de FeMmrg, baoqaier. Con«e~n~~Met)ndhsteia. Ignace Edter de Mese!, eeMeNer de la cour !mp<fMe e< Mya!e.

Chartes Czen~.

Comte Maadce de L!chnewBH. Ztnes!~ (de).

MeseweMer, eeMeiBer de la cour. Le deeteap SemdeithMr.

StemeretO".

Lederer.

J. N. Mtder.


Beethoven resta à la même place sans rien dire, puis, se tournant de mon coté, il dit d'une voix peu élevée: a Es M< dbch ~ech< sc~oMt. & <t Es ~M< m<c~ (Il fait pourtant bien beau, cela me réjouit.) C'était comme une excitation à ce que je lui fisse connattre mon contentement. Hélas je le fis par écrit. Après avoir lu ma réponse, il dit brusquement « Allons dehors, Une fois sorti, il resta silencieux, ne parla que par monosyllabes, indice infaillible des agitations de son cœur.

Après avoir pris l'avis des dinërentes personnes sur le projet de Beethoven de donner un grand concert, on se décida pour le théâtre der Wien, comme le plris vaste et le mieux approprié pour une grande solennité musicale. L'illustre maître me confia l'arrangement de cette entreprise. Le premier pas à faire était de s'entendre avec le comte de Palfy, directeur de ce théâtre, un des signataires de l'adresse. Le comte de Palfy se montra très-disposé à mettre le théâtre à la disposition de Beethoven, moyennant la somme de i200 u., le concours de l'orchestre et d'autres ressources scéniques y compris. Ces conditions n'étaient pas exhorbitantes; le maître lui-même en était surpris, car il pouvait arranger son concert comme il voulait tout dépendait de sa volonté. D pouvait augmenter les prix d'entrée, ce qui aurait fait monter la recette brute à ?00 n., en papier. Tout faisait espérer que l'entreprise réussirait, la saison étant favorable, les frais supplémentaires d'orchestre et des chœurs étaient seuls à craindre, car il fallait s'attendre à de nombreuses répétitions mais Beethoven s'était réservé le droit de faire autant de répétitions qu'il lui serait nécessaire. Les choses marchaient pour le mieux, lorsqu'il surgit une difScuIté à laquelle on n'avait pas pensé, bien qu'elle se fût déjà présentée autrefois. Au lieu de pronter de circonstances si favorables à ses intérêts, l'illustre compositeur lança inopinément sur le terrain une pièce de discorde, en soulevant la question de direction, qui allait exciter des jalousies de maîtres de chapelle et embrouiller tout.

On sut bientôt qu'il ne voulait employer, pour son concert, aucun des deux chefs d'orchestre en fonction & ce théâtre: ~MtM v. ;S~te<ï et Franz Clément. n proposait, à leur place, le maitre de chapelle Umlauf, du théâtre de la porte de Carinthie, et Ignace ~Mt~Mtttzt~. Le comte Ferd: de Palfy n'était pas disposé à voirmettre de côté ses chefs d'orchestre; il connaissait les relations tendues du premier avec le bénéHciaire, et il tenait a ne pas le faire


remplacer. v. SeyMed avait rendu des services à Beethoven comme soliste et comme directeur d'orchestre en i808, pendant les exécutions de la symphonie pastorale et de ceUe en «< w<MeM) (voir la deuxième période), à ce même théâtre. Schuppanzigh seul trouva cette occasion favorable pour se poser à son retour de Russie, comme chef d'orchestre, en vue de la prochaine vacance au théâtre de la porte de Carinthie. (i) Il obtint donc de Beethoven ta promesse qu'on lui réserverait la direction des violons dans cette solennité, ce que l'illustre mattre accorda, sans égards pour Franz Clément.

Tout l'entourage de Beethoven travailla pour aplanir ces difBcultés et pour l'amener à se départir de ses exigences, dans son propre intérêt mais la réaction était plus forte. De son côté, le comte de Palfy hésitait à exposer son habile chef d'orchestre à une telle mortification. tl devenait plus exigeant, et avec raison, en vue de terminer des négociations qui duraient depuis plusieurs semaines. On voit, par ces événements, combien l'entêtement de Beethoven à persister dans ses exigences lui était nuisible. B laissa passer ainsi la saison favorable aux grandes exécutions et s'exposa à une foule d'intrigues et de prétentions qui lui suscitèrent toutes sortes d'empêchements.

Avant sa rupture complète avec le comte de Mfy, j'avais sondé le terrain au théâtre de Carinthie, pour savoir si la direction de Schuppanzigh ne serait pas un obstacle de ce côté là. J'acquis bientôt la certitude qu'elle* n'empêcherait pas de donner le concert à ce théâtre, sauf à débattre les conditions du loyer de la salle Nous entrâmes donc en pourparlers, mais on voyait bien que l'administration voulait profiter de la position de Beethoven. Celuici comprit le dilemme et vit sa faute, mais il n'y avait plus à Vienne un troisième théâtre pour sortir de l'impasse. Par conséquent, il était urgent de prendre un parti malgré cela, et malgré son inquiétude toute naturelle en pareille circonstance, Beethoven ne se fit pas faute de changer d'avis tous les jours.

Tantôt il voulait donner son concert avec l'abonnement suspendu; le lendemain il n'en voulait plus Hier, il avait désiré avoir le baryton Forti pour chanter le solo dans le quatrième morceau de la symphonie (c'était le seul qui pouvait chanter la partie comme elle est écrite); aujourd'hui il demandait une voix plus grave, celle de «) Ce bat a été atteint par SctmppaMigh, en MM, sous MmMetMtten du comte de Catleuberg, laquelle tomba BM)heMt<mement en 1830.


Preisinger, taquette ne dépassait pas le au-dessus de la tigne additionaelte, et qui, par conséquent, ne pouvait remplir la parité de chant dans laquelle il y a wt et ~t $, etc. D'un autre cûté, l'administration faisait des diuictdtés pour les répétitions, elle en accordai fort peu, pour des couvres nouvelles d'une si grande difficulté d'exécutiun, alors que, depuis deux ans, les choristes de ce théâtre ne chanta!ent que la musique de Rossini, dont les chœurs n'étaient rien eu comparaison des difncuttés de ~ssa S~eMM~a. Pour résoadre ce problème, le directeur du théâtre (!c ci-devant célèbre dansem Duport)~ croyait cinq on six ~pétitions suMisantc~. Il n'accordait que deux grandes répétitions avec orchestre, et mit réellement de la persistance a ne pas accorder davantage.

Pour empêcher toute hésitation de sa part, je résolus de tenter une petite intrigue. Dans ce but, je priai le prince Uchnowski et Schuppanzigh de se trouver chez Beethoven, à la même heure, comme par hasard sans faire semblant de rien, mais pour lui donner l'occasion de se prononcer sur plusieurs points importants. On devait en pronter et lui faire signer, moitié en plaisantant, moitié sérieusement, un acte par lequel il s'engagerait à ne plus changer d'avis sur les choses convenues. Notre plan réussit parfaitement mais quelles en furent les suites! A peine étions-nous partis, que, devinant notre dessein, et, comme d'habitude, ne rêvant que fausseté et trahison il tança le jour même une espèce de hatti-scheriff contre nous

A M. le comte Maurice Lichnowski.

» Je méprise les faussetés. Ne venez plus me voir, le concert r n'aura pas tien. » BMrigom. »

BEETHOVEN.

« A M. Schuppanzigh.

x Ne venez plus me voir, je ne donne pms mon concert. BEETHOVEN. JI

t A M. Schindler.

Ne venez plus me voir jusqu'à ce que je vous le fasse dire. w Point de concert.

» BEETHOVEN.

Tout en agissant avec nous à la façon du grand Turc, il oublia de uuus envoyer te cordon de soie. Par conséquent, Ttous n'eûmespuint d'autre mal, et comme nous le privâmes le jour suivant d'une occasion d'exhaler sa fureur contre un de nous, il eut tout le temps


de méditer sur ïe soupçon précipité de tra!uson et de fausseté. D'aNeurs, !e mois d'avr! pendant lequel tes négociations avec Duport eurent lieu, était génératement pour !e maitre une époque de mauvaise humeur. MaMteureusement elle se communiqua à nos contractants. On eut beau faire un acte notarié, tes deux parties ne purent s'empêcher de modifier ïeurs arrangements, tellement la défiance avait été poussée loin. Pour surcroît de dUMeuMés, !a een<sure ne voulut pas que l'on m!t JMMMt sur t'aMche de leur coté, a cause du texte latin, les autorités ecclésiastiques s'opposaient à son impression. EMes y voyaient une pro~nat!on et menaçaient de défendre t'exéeution de la messe au concert. (i) Par un prompt recours, adressé au dernier moment, au président de la po!!ce, comte Scdtenitzîty, et, grâce a l'intervention obligeante du comte Uchnowski, la messe put être chantée au concert de la porte de CarintMe.

Cette situation est on ne peut mieux caractérisée dans un Muet que Beethoven m'adressa à l'occasion de ce concert « Après six w semaines des pourparlers, je suis cuit, bouilli et rôti. Qu'est ce qui résumera de ce fameux concert, si les prix des places ne sont pas augmentés qu'est ce qui me restera de tant do frais, lorsque la copie, seule, cotte horriblement cher On voit, par là, que tes négociations étaient nécessaires il s'agissait pour Beethoven d'assurer ses frais, car tes arrangements convenus avec Duport n'étaient pas lits-avantageux. Hs étaient ainsi précisés fe concert aura KeM au prix CMKtMMM de P«t6<MtttMM~t<. I.'a<~tM~M<~<MM MMMfa M la dt~po~oM d!e M. Beefhoeett~ ta soNe, !'<we~ea<M, et la c~epMM~ moyennant mille florins en papier. (2) D'après cela on pouvait prévoir ie résultat du concert à l'avance. L'atBche portait ce qui suit:

« Le 7 mai aura lieu une grande académie musicale, donnée par M. L. de Beethoven.

» Des œuvres nouvellement écrites, composeront le progrMMBe <<' Grande ouverture. (i822, oeavre 134~) Trois hymnes avec solo et ehoBors (J!yWe, C~<f< ~t~tM Jet, et Dona Mo6ts~<Me!M)~ de la Messe SoienneHe. Pour éviter les lon<t) Le même eas a'ttatt présenté en MOS, mais alors il n'était pas défendu <)e tbanter M ia~BMk<Mtt~Setdeme~~<~pMmeM~pM~meM~~t!ttM<CtMKMœrH!ttMtr ` HarraBehe.

<a) Cette SMnmeMtb~nnMme,MMmpaMiM)tdM&<b~t'<mtOMMtèsMmdMttMS<M <tte<NtMme à tmh. On ne peat gnèM monter MM oea~e nouvelle peut voit Mtt, dxettM et eMhMtM.tm<ttM)h)StM.<tMBfmMt. ~M.A.~«b«H~


gueun, Je Gloria fut retranché. ainei que le .S'«Mc<Ma~!eFen~d~M~, qui avaient été reposa.

3" Grande symphonie avec solo et chcpw dans le final a sur l'Ode à la jota, de SduMer

& Les aoloa seront chantés par M"<* Sontag et Ungher, et MM. Heitaiuger et Seipelt. M. SehnppanNgh conduira l'orchestre M. le maître de chapelle ~oalauf dMgera l'ensemble. L'orchestre et tes choeurs seront renforces par la société muaicalo d'amateurs. » M. L. de Beethoven prendra UM part personnelle à la direetiou. (M restait à !a droite du directeur et donnait temowveMent de chaîne Mereea~.)

» Le prix des places ne sera pas augmente. »

La gaMe fut remplie; une seule loge était vide, ccMe de l'empereur. Cependant Beethoven avait fait ses invitations personnellement A tous les membres de la famille impériale, qui lui promirent de venir assister au confort. Mais l'empereur e; !tperatrice étaient absents et !'arcMduc Rodolphe retenu à Oimutz.

La recette brute s'&ieva à 2,SOO u., !a dessus H fallut prélever <,000 u. pour l'administration el 800 ii. pour les copies. Restait donc a Beethoven la somme de 420 fi., sur laquelle il restait encore de petits trais à payer. Un si minime routât ne surprit personne de ceux qui connaissaient tous les obstacles à vaincre. Beethoven seul parut déconcerté pourtant la faute était due, en partie, à son indécision. M. J. Muttenbrcnncr, pmpioyé du gouvernement m'aida à transporter le maître à la maison, dans un triste état. En apprenant le résultat du concert, il s'était trouvé mai! li fallut l'emporter et le mettre sur un sopha. M y resta sans proférer une parole, sans demander r.joire, ni à manger. Après ravoir veillé assez tard dans la nuit, nous nous retirâmes. Beethoven s'endormit et passa la nuit tout habitté. Ses domestiques le retrouvèrent le lendemain matin, à la même place, dans sa toilette de concert. En ce qui regarde le succès artistique de cette soirée mémorable, on peut dire qu'elle ne céda en rien à aucune des précédentes dans ce lieu célèbre. Malheureusement, celui que cela regardait le plus, n'avait rien entendu. U le prouva lorsque, à la Mn de l'exécution, au moment de l'explosion es bravos, il tourna le dos au public. Par bonheur, Caroline Ungin r étant tout près, lui fit voir les trans!pM-tR <io l'auditoire, qui manifestait son admiration en agitant les mouchoirs et les chapeaux. Beethoven s'étant incliné pour remercier le public électrisé, ce fut le signal d'une explosion de joie,


d'enthousiasme, manifestée par des applaudi~-sements sans tin, en signe de gratitude pour une si grande jouissance.

Voici en quels termes le correspondant de Vienne rend compte & la CoMMa «HtfeMeMe, de Lcipxig, de cette merveilleuse soirée, qui laissa une bien profonde impression: e 0~ trouver des paroles, N pour constater dignement au lecteur le succès de ces œuvres do a géant fne de ces productions, en ce qui touche a la part!e du ? chant, n'a pu être assez approfondie, même après trois répéiiB tions. (<)

» La symphonie présentait des ditucuues extraordinaires, « i!NpossiMcsavamcre;(8)par con~ueMt,rensemNe a manque N d'énergie, et la distribution de t'ombre et de la lumière a laissé ? beaucoup à désirer, ainsi que la sûreté d'intonation. Mais en ? somme ii ne peut être ici question d'une grande perfection dans les nuances pour une première exécution d'une muvre t hérissée de diMeuncsinextricaNcs. Néanmoins, l'impression a été extraordmah émeut grande, !.ptendide, et les applaudissements enthousiastes partis de toute la salle ont été dignes du a sublime compositeur, dont !e génie inépuisable a créé un noux veau monde en dévoilant des beautés inattendues et jamais a pressenties dans i'art divin de la musique, e

Ecoutons encore la voix de ce Viennois, qui traite plus spécialement le nna! de la symphonie. Maigre tant de jugements divers, celui-ci a son intérêt comme étant un des premiers a C'est avec des accents foudroyants que s'annonce le final en <~ <tt<HeMf; un passage perçant s'cchapppc d'un accord de neuvième mineure, w placé sur la dominante. Les themc~ principaux sont jetés par petites phrases dans le genre de yo<~MMtv< et se rcO&tent dans le lointain comme dans une glace. Les contre-basses murmurent )' un récitatif, qui semble demander: Ou'est-ce qui va arriver! Eles se répondent elles-mêmes par un motif doucement agité a dans le ton majeur; puis, par des rentrées successives de tous les instruments, un puissant c~MeMdo se développe en passages < bizarres, liés (sans ressembler aux crescendos rossiniens par suite w dctieroM),etamèn& le solo de basse, puis le chœur&h joie, < d'un caractère majestueux el d'une rare magnificence, qui ouvre

(~n<~aMaMt<taB4mmtt(t6<MMN(t<a6M)e~, eMt'oHdtMtHthteMi~<e«p<tM<M

btUet.

b&Uet.

f~ On Mtt qae rMehMtre de la SeeMM des eencerb dn ComeTvtX~re de PaM a été dtt aMaMntd'M~~M~tMmhmttecapuMtf. ~M«Ot<M)<«e««f~


w le ceeur joyeux au~ sentiments d'une hem euse jouissance et f mitte voix éclatent en fri d'attégresse Saint, saint, saint, o divin "art!

a Gloire, louange, merci à ton plus digne ministre Revenu & f un peu plus de calme le critique déclare que ce moment lui restera toujours présent. C'est là que l'art et la vérité obtinrent leur ptus beau triomphe c'est là qu'on peut dire avec raison w J~Mt plies M«y< On ne s&urait dépasser certaines limites; c'est, en enct, agrandir l'impossible, que de traiter les strophes d'un r poème différemment, chacmto dans un autre ton et dans une "autre mesure, et d'arriver à un enet extraordinaire par cette T variété si bien coordonnée. OMt, !M o<fo<$t<M plus <M~H<s » du cotM~MStteMysoMt eoHfOtnctM que ca~< v~W<«&!etMett< unique » d«M< NOM pe)We,~MW!M~'<N< eMC<WPJ)!M9 d'e~ (!«tM WtC~WMMjphM a ceMcentt~ et d'illustre auteur partagerait cet <Wta, si le 9ey< c~e! » M hn aea<tpo<M< fewt <e~atM~ d'en<eM<tM ses propres <~a<«MM. e Le succès si éclatant de cette solennité musicale, décida l'administration du théâtre à proposer à Beethoven une seconde exécution des mêmes œuvres avec la garantie de 800 M. en monnaie d'argent par représentation (i,900 n. en papier.) Mais on voulait remplacer la JMiMM en ré par d'autres morceaux de la composition de Beethoven avec l'addition de deux solos de chant par des artistes italiens. Tous les frais du concert regardaient le théâtre, et, le surplus de ta recette appartenait à la caisse. Beethoven ne voulut pas d'abord de seconde exécution, alléguant pour raison que la première soirée avait rapporté trop peu. Forcé enfin par les circonstances, il accepta la proposition de la direction du théâtre, et la seconde exécution, avec quelques changements, eut lieu dans la grande salle de la Redoute, te 33 mai, à midi. Le Kyrie seul de la messe y fut exécuté les autres morceaux étaient L'ouverture avec double fugue (œuvre 434); le trio italien JFtMpt <MMte<e, non répété depuis i8t4, chanté par M*" DardaneUi, MM. D<Mtze!K et Bo~~K; la neuvième symphonie avec la même distribution de voix que la première fois. Henriette Sontag (i) brilla dans un air itt~'en, de Mercadente, et le ténor David, adoré des amateurs du chant italien, excita de nombreux applaudissements dans fair de Tmcredi D< <<w<tjMtïpt~ écrit pourtb ~ontratto, transposé plus haut et chanté en voix de fausset. Heureusement que Beethoven n'entendit pas cette parodie. Quant au résultat pécuniaire, il fut négatif. La salle, <t) Hm lard. comtesse BMsi. mené <-n dtnttet tten 4 New-T<Ht.


& moitié pleine, donna un déficit de 800 a., car le public profita du beau temps pour aller se promener. Mais les applaudissements (urent en raison inverse du nombre des auditeurs, et l'administration tint à remplir ses engagements. Profondément afïligé d'une si mawaiae issue, Beethoven ne voulut pas accepter les 800 fl. garantis, mais après des observations pressantes, it céda. L'auteur reconnait qu'il s'est étendu un peu trop sur les événements qui se rattachent aux journées du 7 et du 23 mai. Aussi, de crainte d'abuser de la patience du lecteur, i! ose & peine ajouter quelques faits dont tes uns sont en rapport direct avec les gigantesques compositions nouvellement exécutées d'autres forment des épisodes, non sans intérêt, qui se rapportent aux événements précités.Cependant.enconsidérantque le tableau des batailles livrées comprend aussi tous les détails sur la position des troupes, les marches, les contre-marches, les dispositions des généraux supérieurs, les succès et non-succès des corps détachés, et aussi les taules commises (car tout sert pour éclairer l'homme de guerre, même les dernières conséquences de la réussite et de la non réussite), en conséquence, l'auteur de ce livre croit que le supplément épisodique est nécessaire ici, car certains traits caractéristiques peuvent mieux faire connattr e le portrait de notre général d'armées, couronné par la gloire.

On peut citer en première ligne l'incident suivant, arrivé au poète C. Bernard, à l'époque de la première académie (concert.) Ce poète, homme de talent, était chargé par Beethoven de rédiger certaines annonces musicales pour les journaux. n travaillait dans ce temps-là dans le Weiner Zettsc~W/Ï, feuille très-estimée. C. Bernard pensa qu'à défaut d'ordres, de titres, et aussi de grades de docteur ès-phitosopMe, ou au moins ès-seiences politiques, il ponvait mentionner les distinctions honorifiques. Ainsi il fit précéder une de ces annonces du préambule suivant: Ludwig van Beethoven, membre honoraire de l'Académie royale des arts et des sciences de Stockholm et d'Amsterdam, citoyen honoraire de la viBe impénale et royale de Vienne, etc. A peine Beethoven eut-il connaissance de cet article, qu'it se hâta de dépêcher & l'intbrtuné poète, une espèce de hatti-cherif très-énergique en ces termes « De telles niaiseries me rendant ridicule, il faut les mettre de côté à t'avenir. Et pour qu'on ne mit rien ~icparc~ sur 1 affiche, il se fit apporter l'épreuve avant l'impression. D'autres traits caractéristiques peuvent être notés au sujet des


incidents qui se passèrent lors de l'étude des parties de solos de la messe et du final de la symphonie, entre Beethoven et les cantatrices solistes, soprano et contralto. Mais aussi il faut dire que ces deux virtuoses, fort jeunes, familiarisées avec la musique italienne, n'avaient aucune idée de la dinieuité de celte qu'elles devaient chanter. Toutes deux se figuraient qu'elles pouvaient changer à volonté les notes qui ne leur convenaient pas. C'est Beethoven luimême qui tenait ie piano aux répétitions partielles. Henriette Sontag désirait pouvoir chanter sa partie JMcma twe, selon son habitude, ce qui lui fut accordé. Mais comme cela gênait le contralto et que c'était incommode pour Beethoven à cause de la faiblesse de son oreille., il réclama, et demanda formellement la voix de poitrine pour le Jf~We et le ChWs<<~ écrits dans un style très-large. Les deux cantatrices, bientôt aux abois, se mirent à négocier auprès du mattre le changement du mouvement or, celui-ci n'étant pas d'humeur à faire de pareilles concessions, refusa net. La même chose arriva pour le final de symphonie on ne pouvait obtenir le moindre changement, ni la moindre facilite aussi Caroline Ungher eût le courage de dire que Beethoven était le tyran de la voix, à quoi il répondit en riant, qu'elles étaient toutes deux perverties par la musique italienne, et que telle était la raison pour laquelle celle-ci leur paraissait si difticile < Mais cet endroit si haut » répliqua Henriette Sontag. « On ne peut le changer? a Et cet endroit s'écria Caroline Ungher, « impossible de rien changer ?n Kon! et toujours non'Alors, marchons en avant, dit Henriette Sontag, et ne nous tourmentons plos. On entendait les mêmes plaintes pendant les répétitions des chœurs au théâtre. Le directeur des chœurs pria Beethoven de faciliter la partie des soprani mais il fut refusé. M demanda au moins un changement dans le Credo à l'endroit des quatre bémols, où le soprano rentre avec le motif de fugue (voyez la page i67 de la partition), mouvant cette demande sur ce qu'aucune cantatrice n'a de si b aigu à sa disposition quant il s'agit d'attaquer. En vain le maitre de chapelle Umiauf intervint-il, Beethoven resta inébranlable et ne voulut rien eltanger. B résulta de cet entêtement que les chanteurs-solistes et les choristes se facilitaient eux-mêmes leurs parties les derniers surtout gardaient un silence prudent quant ils ne pouvaient arriver aux. notes élevées. Beethoven restantau milieu des masses n'entendait rien, ce qui ne lui arrivait jamais autrefois. Ignace SeyMed ~'exprime ainsi à ce sujet dans l'ouvrage


a JïM~etw'a .S~MfKm Notre Beethoven n'appartient pas absotument aux compositeurs eoMt~ auxquels un orchestre n'aurait aucuns remerciements à taire, etc. Mais comment concilier cela avec les événements de 1834, et avec t'examen des parties do chant? Un compositeur qui, maigre son savoir, traite la voix humaine comme un instrument n'a rien de mieux à faire pour être conséquent, qu'à détendre avec opiniâtreté son système arbitraire. Le seul changement qu'on ait pu obtenir de lui, fut celui qu'Mnt pour la basse-taille P<~t~; c'est dans le récitatif du quatrième couptet, cette piu'aso était d'abot'd ainsi

dea w~*b-M

Ce changement n'était pas encore snMsant pour satisMre le chanteur. Après plusieurs répétitions, on entrecours à Seipett, hasse-taHie duthé&h~ An der Wien, lequel chantait d'une voix nasillarde le fameux solo, avec une seule répétition.

Arrivons maintenant à la messe en re.

Ainsi qu'on a vu, dans l'historique de la naissance de cette œuvre colossale, Fauteur y mit toutes les richesses de sa science musicale, et, maigre la valeur intrinsèque de la composition, u ne retira qu'une indemnité médiocre de ce chef-d'œuvre. Les chiffres démontreront cela plus has. Mais le monde artistique n'a point MBdu~ustiec atr mérite uu travaB,:ie!tm nous, et 3 est à regretter que sur ce point il n'y ait eu que des jugements sans suite, jetés ça et là Ces deux points méritent d'être examinés ici.


Si l'on juge cette <euvt~ d'une manière im;<artia!e, on conviendra que la messe en de Chérubini, surpasse encore en longueur de temps la JM!sM Se<eHn<a. Dans sa lettre a Zelter, Beethoven reconnalt ïni-méme la dimension inusitée des morceaux. B y en a, dit-N, dans te style « a C<~e! & qu'on pourrait appeler te vrai style d'église <* Und ttMecMe get'oK<e <Nesea st~! MM~~stoeMe don w<~)Wt ~~e~~t-s~! MeHMeM. w Principalement, t'~t~Ma dei et JDMM nobis, vie devraient plus être l'objet d'aucune critique sous le rapport de l'expression religieuse. L'auteur nous fait connaître ses intentions, q<~ sont de disposer J'âme d'une personne pieuse à demander à Bien h paix intérieure et extérieure, en suivant la musique. Cette interprétation donnée au commencement du J!)oMO MoM<, ne justifie aucunement l'introduction de fanfares, de trompettes, de récitatifs, et même d'un morceau symphonique dans!e !~Mjw ~e«o. On ne peut non plus considérer cette messe comme un oratorio destiné à une sa!!c de concert, attendu qu'ii peut s'y trouver des personnes assez intelligentes pour vouloir que la musique suive le texte sacré. Quant à l'opinion de Beethoven, qui regardait sa messe comme l'œuvre la plus parfaite, la plus accomplie e CeÏMH~eMs<cs, woMendes<es W! elle est en contradiction avec sa lettre à Zelter.

Pour éviter les discussions à chaque exécution de la MMMe en ye, on devrait convenir d'avance de certaines suppressions Mais ce n'est pas aux amateurs exclusifs de Beethoven, qu'on peut donner ce conseil. Ils n'admettent point que le maMre ait pu se tromper et ne sont nullement convaincus de la nécessité des coupures. Le peu de succès de cette messe dans le monde musical, vient aussi de la manière dont les voix sont traitées. La partie vocale exige d'excellents solistes et des chœurs parfaits, qu'il n'est pas facile de trouver partout. Beethoven n'ignorait pas l'art d'écrire pour les voix, il en avait donné la preuve dans quelques compositions antérieures, sur lesquelles la critique se prononça avantageusement mais, vers la fin de sa vie, la faiblesse de l'ouïe trahissait ses efforts. Le son de l'orchestre arrivait à Beethoven un demi-ton plus bas. Ceci nous rappeue plusieurs circonstances arrivées pendant les répétitions de la messe, en <8SM. A cette époque, le diapason de Vienne était encore un quart de ton plus haut que de nos jours. En écrivant le CM<ïe, Beethoven ~e chantait intérieurement plus bas, ce qui explique les dimcultés inouïes des parties écrites trop haut dans la conduite des voix. U y a aussi,


dans tes parties de chant et dans rorchestre, un grand nombre de stbrMndos qui rendent l'exécution tres-diMeue, sinon impossiNe. Fant-it attribuer ces imperfections à la volonté arbitraire de l'auteur ou à des causes que ses infirmités peuvent expliquer. Encore quelques observations sur « !'<~H<s swMMMWM, ~W awMttMt.e Dans la partition mise au net, pour être envoyée à l'éditeur, on avait oublié d'indiquer les mouvements dans le Bene<Be<Mc. Beethoven s'empressa de les adresser par écrit mais sa lettre arriva trop tard la gravure de la partition était déjà très-avancée, de sorte quêta partition parut sans les mouvements! .Après bien des erreurs de !a part des chets-d'orcbestres, qui croyaient que le mouvement précédent JlMHpo M~eMMtc devait être le même dans le BenedtctMs, on trouva enfin, en i8SS, le véritable mouvement dans une lettre de Beethoven à l'éditeur Otto Mm. B est ainsi indiqué ~M<t«M<e MeMo eo~taM~, non <rc~pc Mtosse. Ce mouvement fut envoyé, depuis, au JbM~Mo! Mt~M'e!, du Bas-Rhin. par l'auteur de ce livre, qui croit utile de te consigner ici. A l'occasion d'une grande réunion des naturalistes et médecins allemands, à Bonn, en septembre i8S7, it y eut une fête musicale, donnée par la ville sous le titre a J3eetFMMWtt's-CoMcer<. N On y exécuta le Kyrie, le &xMc<Ma, et le BMM<Sc<Ms de la messe. La question suivante fut posée dans la Ce~Me MMStcate, du BasBhin, par le rédacteur L. Bichotf a Beethoven a-t-it écrit les deux P<ettt 6MM< cocK et t'~ManMo, a pour quatre voix soli, w avec un accompagnement d'orchestre aussi bruyant? Nous croyons avoir lu quelque part, qu'it les avait écrits pour le chœur. Nous pnons M. A. Schindler de vouloir bien nous < donner quelque éclaircissement sur ce point. En attendant, nous ne pensons pas commettre un crime en faisant exécuter ces a morceaux par le chœur, e (N" 39.)

Le même journal, dans son numéro 4<, donne ta réponse suivante

« L'éclaircissement que je puis donner sur cette question se T home & ceci, au point de vue traditionnel, quoique de moindre B importance Lorsque nous faisions les corrections des copies de la messe pour les souscripteurs, je manifestai à l'illustre < auteur ma pensée que ces deux morceaux, exécutés par le chœur, pMduMaien~Mn~Fandef~t;jeme&mdais,eBdismït~e!e,sur~c T que le chœur avait fort peu à faire dans le .S'<tM<~M et le jB~MT dte<Ms, et qu'il était réduit à être un simple éditeur. Beethoven


w répliqua tout haut, assez brusquement JFa MwseM M~eetttMMMM <t a~). (Cela doit être pour des voix semés.)

Beethoven, ce grand panégyriste des temps d'autrefois, surtout en matière musicale, se plaisait a penser aux grands chanteurs de son époque. !1 ne serait pas impossible qu'en composant les deux morceaux en question de sa messe, il n'ait pensé à une JbMeo~, ou bien à BtM'~CiWf, ou bien à JMtMer (qui remplissait le rôle de Léonore, en <8t4) ou bien encore à une CoMt~t (<) (née Michaiowicx, polonaise); ou bien a W~Mtf~, ou à d'autres cantatrices de cette qualité. !i se disculpait ainsi et justinait son intention d'avoir écrit ces morceaux pour les solistes de première force capaMes de mettre beaucoup d'expression et une véritable inspiration, et de pouvoir lutter avec le formidable accompagnement mais il aurait du penser qu'avec des chanteuM ordinaires, son orchestre devait couvrir les voix soii, et qu'un orchestre ordinaire comme un en trouve dans les églises serait plus convenable. Mais il faut considérer aussi, que, dans notre temps, il n'est pas rare de voir exhiber d'effrayantes masses d'orchestre pour accompagner un faible solo de citant dans une salle de concert. Dé}& un chœur peu nombreux est couvert, sinon tué ou emporté, si chaque partie de chant est accompagnée par plusieurs instruments dans les forte et dans les fortissimo. Ceci est une contradiction MWMs~Me; une autre non moins importante se trouve dans la désignation du mouvement dans le « jMeMt sant c<cM. On a devant les yeux un rhythme un peu plus vif comme coloration, et cela s'appelle < Allegro pesante» (du plomb en oscillation.) Quelle est pourtant la signification usitée du terme pesante dans le dictionnaire? n'cst-

ce pas, !oMfdeHMH<, ~esftWtMCH~ or, si les chefs d'orchestres se trompent, ce n'est pas leur faute; l'indication présente ne facilite pas l'exécution du morceau pour les quatre voix soli. Un allegro modéré, d'après l'entente classique, serait celui qui conviendrait le mieux à ces morceaux.

La personne qui serait chargée de mettre à cette messe un texte allemand comme dans la messe en ut majeur, éditerait facilement ces erreurs et pourrait utiliser aussi le morceau de symphonie qui s'y trouve (voyez la partition allemande, page 276). Rien ne motive d'ailleurs sa présence dans une messe.

Si, en levant toutes ces diCieuItés, on pouvait faire exécuter le (!) CeMe célèbre eantaMee pesMatt une toh de soprano estcaordinairement heUe, MpM~Nh~C et pMStOMt~. EMc pM<MsNit pM<<M< la ptM vi~B hhp)M~st<Mt. ~D<e<t <M !?«?. ~e~MM~


P<M<i swtt ew« et t'BiMowte, en ehcBur, dans une gaHe de concert, Fenet de t'ensembte serait extraordinaire.

!t me reste à mentionner d'autres demandes d'éclaircissements, qui m'ont été faites dans le courant de l'année, tant sur Fourrage entier que sur les parties séparées. Quoitlue fort étendus, ces détails ne sont pas sans intérêt. Mais, partout, se montre la crainte de commencer des discussions. Un coup-d'œit statistique sur toutes ces exécutions serait nécessaire pourtant, depuis ~837, jusqu'au moment des grandes ex-~cM~MM en ~NeHMt~He; n offrirait un intérêt Mstorique.

La première grande exécution tut donnée à Foccasion de rmauguration de la statue de Beethoven a Bonn en iMS, sous la direction de Louis Spohr. Bile brisa la glace dans les cercles musicaux du Bas-Rhin et dans les pays éloignés. C'est grâce au zè!e infatigable de F. Wcbcr, directeur de musique, & Cologne, que cette exécution eut lieu, et peut être regardée, sous plus d'un rapport, comme parfaite. Cet artiste distingué fit travauier un mois d'avance toutes les sociétés de chant des provinces rhénanes, et, par ce moyen, obtint une grande sûreté et une grande unité dans i'ensemNe des masses chorales, résultat qui dut procurer une vive jouissance aux miniers d'auditeurs accourus de toutes les parties de l'Europe. (<)

Dix ans après, eut lieu la seconde exécution complète, à Cologne, le i" avril i8BS, le dimanche des Rameaux, au moyen de la réunion de plusieurs sociétés de chant de la ville, sous la direction de F. HiHer, et au profit des inondés du Bas-Rhin.

La même année, une troisième exécution eut lieu à Francfort, sur le Mein par les soins du directeur d'une nouvelle société de chant, jR&M. L'ensemble fut digne d'éloges, grâce au concours des chanteurs et de t'orchestre du théâtre.

Au mois de mars <8S6, !a société de chant de Stem, à Berlin exécuta la messe pour la quatrième fois. La cinquième exécution eut lieu la même année à Munich, sous la direction de Franz Lachner, le premier novembre.

Les exécutions de Cologne~ de Francfort, de Berlin, de Munich, qui se suivirent en peu de temps., prouvent le mérite de t'œuvre, rehaussée encore par un concours extraordinaire d'auditeurs. )t) M. AM. E)wtrt, pttaeBt à t'm~mhm de cette Même A Bonn, en rend un compte ravorallie dMM des teMfM «~-tBtemsMMes, ~etttea à !'ocead<m de t'«eettmt de la MMe de Beethoven. fmM«<M«h&x<M~*C<mMK* –tMtt,ttttCMMt,tMt.'


La sixième grande exécution de la Messe, eut lieu le 4 août i8M, à la cathédrale de Frciberg, à Baden, à l'occasion de la fête séculaire de l'université de cette ville elle eut cela de particulier qu'elle servit aux ofSces pour la première fois.

Des recherches faites dans les journaux de musique pour découvrir d'autres exécutions antérieures, sont restées sans résultats. Cependant, nous trouvons mentionnée!, dans un journal, une exécution de cette messe, en i830, à Wârmsdorf, prés Rumburg, en Bohême on ne dit pas si elle fut complète ou partielle. En 1838, on exécuta quelques morceaux de la messe, à la cathédrale de Cologne: ce furent le Kyrie, le <H<H*<<t et le CM<<o, les autres morceaux furent empruntés à la messe en ut. A Breslau et à Francfort, on exécuta, cette année, des morceaux séparément. Le Credo ne fut poinî chanté par la société de Sainte-Cécile, de Francfort. En 4840, & Lausitz, on exécuta la messe à une fête musicale, mais on est certain qu'elle fut chantée en entier.

Parmi les cinq ou six conservatoires de musique dans l'empire d'Autriche, aucun ne s'occupa de cette messe, excepté ceux de la Bohême.

D'après cette revue rétrospective, on voit que la JMïMc soiennis n'obtint qu'un nombre restreint d'exécutions au bout de trente années d'existence (1). Espérons que les autres trente années seront sous ce rapport plus satisfaisantes pour les amis de l'art musicaL Revenons maintenant aux mémorables journées du 7 et du 23 mai de 1824. Un incident interrompit pour la première fois mes relations avec le grand artiste et donna lieu à de fâcheux dissentiments dans le cercle restreint de ses amis intimes.

Beethoven pensait nous devoir quelques obligations, au maître de chapelle Umiauf, au violoniste Schuppanzigh, et à moi aussitôt après la seconde académie, il commanda un dîner à l'hôtel de l*BiMM)Meact«wft~e, an Prater. D y parut en compagnie de son neveu, le front chargé de sombres nuages, et, pendant tout le temps, il se montra froid, mordant, et pointilleux dans toutes ses paroles. On devait s'attendre à une explosion. En effet, à peine étions-nous à table, qu'il mit la conversation sur le résultat pécuniaire de son premier concert au théâtre, et, continuant ainsi, il m'accusa sans détours de l'avoir trompé en communauté avec l'administration n Buport. En vaw Pmiauf et Scbuppanzigh se donnaientia peine de (t)Bamane<eMMàtadtted)ta<)J<m~e)rt8N,fMtMM~tN.8<twtMU,M.ScM)MUetett<t un grand MtBbM <h ~M<M t'ABeoM~ne. e& la MnM MMMtM < <? MtfoMe depuis.


lui démontrer l'impossibilité d'une erreur, attendu que chaque pièce d'argent devait passer par les mains de deux caissiers, dont les rapports s'accordaient parfaitement. En vain son neveu afurmait que le frère de Beethoven, le pharmacien, avait assisté le caissier comme contrôleur. Beethoven persista dans son accusation, en ajoutant qu'il avait appris par hasard cette tromperie. B était temps enfin d'avoir raison de cette offense je m'en fus avec Umiauf en laissant Schuppanzigh, qui avait une si bonne opinion de sa personne, se débattre seul avec notre amphytrion mais il ne resta pas non plus, et nous rejoignit bientôt à M~eaM <oy, au faubourg de Leopoldstadt, ~u nous continuâmes a nous trois notre dtner interrompu.

Beethoven furieux ne put exhaler sa colère que sur les arbres du Prater et les garçons de l'hôtel. D fut, par dessus le marché, condamné amanger son splendide banquet, en têteàtête avec son neveu. Cette aventure donne une idée de la manière d'être de Beethoven avec ses amis intimes. Un résumé est nécessaire pour ne plus revenir à' ce sujet. L'illustre maître se laissait aller souvent à la colère selon un témoignage de F. Ries, qm se rapporte à la deuxième période de cette biographie. Mais ces emportements devinrent bien plus fréquents, dans la troisième période; alors il ne garda plus aucune mesure, et ses amis les plus éprouvés, sans excepter même l'archiduc Rodolphe, eurent beaucoup à s'en plaindre. C'étaient toujours des blessures d'honneur qui éloignaient de lui ses amis. Crédule, défiant, sans expérience, comme il était, il donnait un accès facile aux méchantes langues qui s'ingéniaient à noircir chacun de nous. Ces pauvres créatures fatiguaient le maître de leurs obsessions à l'instar de ses propres frères. Beethoven leur doit une grande somme d'amères expériences. A son lit de mort, il fit devant Breuning et moi une confession générale des péchés de ce genre là, en désignant plusieurs cas spéciaux. Mais il avait aussi au suprême degré l'art et la manière de faire oublier ses offenses en se rapprochant cordialement et d'un air prévenant de ses vrais amis. De cette manière il me revint après son retour de Baden en novembre de la même année, et, bientôt, tout ce qui était arrivé fut oublié. Aussi, que de 'lumière et que d'ombre dans ces paroles de Goethe < C'est tout à fait la même chose que d'être grand ou petit il faut toujourspayer l'écot de l'humanité, w Ces paroles peuvent s'appliquer sous plus d'un rapport à Beethoven.


C'est au moment de ses brouilles, à propos des concerts, qui! reçut une invitation de Ch. Neate de venir passer quelque temps à Londres. Charles Neate, anglais, compositeur de musique, avait séjourné à Vienne pendant assez longtemps. Beethoven était bien disposé, et, aussitôt la lettre reçue, il prit la résolution de faire ce voyage l'automne suivant. Je devais l'accompagner. Un plan de voyage fut arrêté l'idée de revoir, en mémo temps, son pays natal et ses amis, lui souriait beaucoup. M décida qu'on s'arrêterait chez le docteur Wegeler, à Coblentz, et chez le père de F. Ries, à Bonn, où nous avions encore à voir son éditeur Simroeh. Toutes ces personnes s'étaient occupées pendant longues années du grand compositeur. Malheureusement, ce beau projet resta en l'air, par suite de la mésintelligence dont nous parlons. Mais Cha<<e9~e<t<e adressa une nouvelle invitation au mattre à la date du 30 décembre cette fois-ci, au non de la Société philharmonique de Londres. Nous y voyons, entre autre choses < La Société philharmonique est disw posée à vous offrir, pour ce voyage, trois cents guinées, à conw dition que vous dirigerez l'exécution de vos ouvrages et que w dans chaque concert, on en montera au moins un. Elle espère aussi que vous voudrez bien écrire, pendant votre séjour à Londres, une symphonie et un concerto, qui pourront y être exécutés, mais dont la propriété vous restera. Vous pourrez aussi D donner, à votre bénéfice, une grande académie, qui rapportera ? certainement au moins cinq cents livres. De plus vous avez a encore plusieurs moyens d utiliser votre grand génie musical et votre gloire, si vous apportez des quatuors; on peut vous assurer cent livres, et vous pouvez être certain d'emporter beaucoup d'argent de ce pays; je ne vois pas de raison pour que vous n'agissiez pas ainsi en vue de rendre votre avenir plus agréable. » J'espère donc que vous nous écrirez sans délai et que vous nous » direz que vous acceptez nos propositions. Je puis vous assurer » que je suis votre véritable ami, et que vous serez entouré ici de » vos plus grands admirateurs qui saisiront chaque occasion de » manifester leur estime et leur attention au grand Beethoven, dont » la gloire brille dans ce pays d'un éclat plus vif que jamais. Qu'en arriva-t-il! et pourquoi Beethoven n'a-t-il point accepté des propositions si avantageuses pour son existence et pour sa réputa- tion, ayant surtout désiré lui-même, de tuut temps, faire un voyage en Angleterre. C'est ce qu'on ne saurait expliquer autrement que par son excessif attachement pour son neveu, son fils adoptif pas-


sablement dégénéré, en considération duquel il renonça à tout voyage. Nous nous occuperons plus loin de tristes circonstances concernant ce jeune homme.

Enfin, lorsque les tracasseries causées par les exécutions de la messe et de la neuvième symphonie turent apaisées, et que Beethoven se retrouva dans sa chère Baden, séjour préféré où son inspiration ne fit jamais défaut, il se posa MatureBement la question de savoir de quelle composition il allait s'occuper. Serait-ce de la dixième symphonie ou de l'oratorio « ~c~ye de la Ct~&e,' pour la Société d'Amateurs fD6)&, en t8iS, dans sa répoNse à RocMitz, qui M proposait d'écrire ta musique pour le Faust, de Gœihc, le maitre lui annonçait qu'il avait encore deux symphonies à écrire préalablement, chacune dans un genre différent du genre reçu, puis un oratorio promis. tl tenait à remplir sa promesse et à se débarrasser de ce travail, d'autant plus qu'il avait fait faire beaucoup de changements au poète. Chacun sait cependant que, dans la littérature musicale du grand maitre, il n'y a trace ni de l'oratorio en question ni de la dixième symphonie. Ce fait négatif admis, il me serait loisible de garder le silence et de passer outre, ainsi que cela est arrivé dans la première édition. Mais alors ce fut mon ami le docteur Bach, qui en fut cause cette fois, je n'ai plus de raisons plausibles de me taire.

Sur ces entrefaites, la nouvelle se répandit & Vienne que Beethoven devait une somme d'argent importante & la Société des Amis de la musique de l'Empire d'Autriche.

Notre devoir est de donner quelques éclaircissements sur cette question, à laquelle l'exactitude allemande est intéressée. Or, comme le procès-verbal des séances est toujours consigné sur le protocole de la société musicale, ainsi qu'il en a été fait mention dans ce livre, et que le comité de la société ne cessa, depuis les deux académies, de presser Beethoven, par dinerentes voies, de tenir sa promesse et de commencer le travail dudit oratorio que ces sollicitations obtinrent des réponses par écrit, fidèlement transcrites dans le protocole, dont nous les tirons; il ne nous sera pas difncile de tirer cette affaire au clair.

Extrait dit Protocole de la Société des Amis de la musique de FE~Mptre d'~l«McAe, a MeMMe, s<ff MK Ora<eno cotHtMKttde à M. L. vaK Beethoten

< I. Sous le n" ii2, de l'année 1815, M. Zmeskall est prié


d'obtenir de Beethoven de vouloir Mea rempMr ce désir de la Société. Après un long intcrvatie, Beethoven répondit quit était n prêt à exécuter la proposition tout ttonorabtc de la Société, et demande si cette-t serait disposée à lui accorder une indemnité < de quatre cents ducats.

H. Sous le n i~I, de t'annee i8t8. M. Y. Haussa fut charge n de ncgocïerawc Heethoven, an nom de la Société. ~Mc ce dernier a «'ensa~e à écrire nn oratorio, d'un genre héroïque, pour rugagc {.peciat do !a Société pendant nu an, & compter dn jour de !a prenucre exécution, pour la somme de deux cents ducats. » Ill. Sous le n" 2o4,13 juin i8i9. Beethoven répondit de sa « main, de Moedtin~, tju'U était parfaitement disposé H constate, w en même temps, la réception de la somme de quatre cents < florins en papiers, à compte dudit oratorio.

« H'. Sous ic n" 30a, de rannee 1820. Le poète C. Bernard (i) est prié par la Société de faire connaître a quelle épouuc il pourrait livrer son poème à Beethoven.

a Y. Sous le n" 38~, de t'annee i823. Réponse de C. Bernard a qui annonce que déjà, depuis deux ans, il avait remisa Beethoven la première partie du texte de l'oratorio, avec le projet de l'enr semble, et que, présentement, ce dernier possède le poème au complet (te 83 octobre i823).

» Yl. Sous le n" 393, du t5 février I82S. M. Hauszka est chargé par la Société de payer au poète C. Bernard te dernier terme de e ses honoraires. »

Kous donnons encore deux lettres de Beethoven adressées à

M. Hauszka. mandataire de la Société. au sujet de cet oratorio (3). (A) « Cher et digne ami 1

Je te préviens qu'aussitôt arrivé en ~itie, je me mettrai à ta w composition de l'oratorio de Bernard je te prie, en même temps, a de lui faire payer ses houoraires. Pour le reste, ce dont nous aurons besoin, flous en parlerons en ville. En attendant, toi, a comme premier intendant de toutes les sociétés chantantes et < murmurantes, comme \ioioncc!!e général, impérial et royal, comme inspecteur de toutes les chasses de S. M. l'Empereur et Roi <*MtHnf~Maer<~ft<* ma ~facietts~ ~tgneHrie sans domiciie t » sans toit ni métier, comme aussi sans prébende (comme moi), de (!) Le poète C. Bernard est auteur de F*csf, musique de L Spehr.

M Les oti~tMat de Cet teMtrM trouvent dmt< la feMeetton d'At. PMeh*.


Mon gracieux mattre, le plus fidèle serviteur, je vous souhaite ceci et cela, dont vous pourrez prendre le mcuteur; et, pour qu*U n'y a!< pas d'erreur, nou~ vous maudon:' que nous mettrons en musique très-certainement i'oratorio de Bernard ( ~e<ewe de <<t Ct~&c) et qu'il sera terminé promptement en foi de quoi nous signons la présente et apposons notre sceau.

t Baden, )e ? septembre i8M.

» L. van BEETHOVEN. a

(a) Mon meilleur ami. membre de ta Société des Amis de » la musique.

Je ne possède qu'un sujet f~MM~ et vous en voudriez un a MM~tM cela m'est e~at. Mais je pense y muter un peu de M'K~e«je ce serait bien le cas dans cette masse de musique. w M. Bernard me convient tout-a-taitt maistachezdete faire payer; e je ne parle pas de moi. Puisque vous m'appelez, amis de la w musique, il est naturel que vous laissiez aller te reste sur ce compte. En ce qui me concède, je m'achemine, avec un a morceau de papier de musique, dans les montagnes. Là, au p milieu des cavernes et vatiees, je griKonne maintes choses pour avoir du pain, car c'est à cette hauteur que je suis arrivé dans ce bienheureux pays des Falakes. Ainsi, pour gagner du temps, pour un grand ouvrage, je suis obligé de barbouiller du papier w pour de l'argent, afin d'avoir de quoi vivre pendant un long travail (i). Au reste, ma santé s'est améliorée, et si l'on est pressé, je puis vous servir.

Etant pressé, ton ami, BEETHOVEN, w

Cette lettre ne porte point de date elle semble pourtant appartenir à l'année <M8. C'est peut-être la réponse à la proposition de

Hauszka, d'écrire un oratorio pour la Société musicale. Les mots <<MK< tM Bergen Mtf~~t und ttcpte~ ( marcher dans les montagnes, \'aBées et cavernes ) prouvent qu'eue appartient à l'année (dont nous connaissons les principaux événements) et que le maitre passa à Modling du moins une partie de l'été. L'ofatorie de~ l'abbé Stadier, intitulé La tMKoyotce de J&tMaJ'eHt, B exécuté quelque temps avant avec un succès extraordinaire, fit naître parmi la Société d'amateurs !c désir d'avoir un pareil ouvrage de la ptum&de Beethoven.

tt) Beethtnrmt désigne ptobtbtemMtta<eecentOtsauuntBS <)!riau<met, heft<o))m<'t)tM tit thèmee v<~<< (op. <M), puis dis th~nm variés (op. <M ), t'M*t-ttn- au)M: tM nt~otUeo <<-MMhM (op. ÏM). dent ta pahMeatien tombe A cette epoqu*


Ces deux lettres sont d'un intérêt considérable, car elles nous font voir, d'après les déclarations de Bcctitovcn, le mauvais état de ses finances. La sortie contre l'Autriche ne prouve rien, car ces plaintes, si souvent répétées, n'étaient pas fondées, attendu que le maltre n'était pas dépourvu de moyens d'existence. Les preuves ne manquent pas à l'appui do cette assertion. Les deux cents ducats oûerts par la Société musicale, pour son oratorio, sont une nouTeMe preuve du contraire. En même temps, la maison de Steiner et compagnie lui commanda un ~rand oratorio, à raison de trois cents ducats, puis beaucoup d'autres travaux à i'aide desquels 3 aurait pu garder tes cinq cents ducats dans sa cassette, et entreprendre le voyage de Londres l'année d'après. D pouvait aussi écrire la messe pour l'Empereur, avec quelques petits morceaux religieux. H avait en même temps deux propositions de Vienne et de Berlin, pour composer un opéra. n projetait aussi la publication de ses œuvres complètes, qui, sans nul doute. aurait rapporté beaucoup. Il avait encore la proposition de Diabelli, en <824, de lui composer une grande sonate à quatre mains moyennant quatre-vingts ducats enfin, les brillantes offres de la Société philharmonique de Londres, arrivées la même année ce sont donc des preuves irréfragables que les moyens ne manquaient pas a Beethoven pour améliorer sa vie et pour assurer son existence. 11 ne faut pas oublier, non plus, qu'en lui offrant les occasions de composer, on allait au devant de

ses désirs, qui étaient de pouvoir s'occuper de grands ouvrages sans être obligé de btM'boMtMef dt< papier pour gagner sa vie. Indépendamment de cela, il pouvait rendre service à Fart, qu'il aimait ardemment, comme il le prouva bientôt par une suite de compositions pour la musique de chambre.

Cette manière d'être de notre illustre compositeur fait penser au reproche qu'on fait très-souvent à la patrie allemande de laisser ses grands ~tOMMKea manquer du MecessM~e et wêtMe mourir de faim. Ce reproche, répandu à la mort de Beethoven, s'est propagé encore davantage après la triste tin de Lortzing et de Conrandin Kreutzer. Mais ceux qui crient ~i haut, et qui propagent ces accusations injustes, n'ignorent-ils pas que les artistes, les poètes, les savants, sont quelquefois cause de leurs malheurs par leurs fautes, leurs capnces et îeurs hoaî&dcs. !I Tt*M:t pas ~ustc d'fn attribuer la faute à l'Allemagne seule. 11 est démontré jusqu'à l'évidence, par tout ce qui précède relativement à Beethoven qu'à lui seul incombe la faute de son existence malheureuse. Je puis prouver la même chose


par rapport à Conradin Kreutzer, tant par ses lettres a moi adressées, que par celles de sa femme et d'autres personnes qui sont encore en vie. Conradin Kreutzer devait s'en prendre à sa mauvaise humeur, à son orgueil et à son esprit d'intrigue, qui lui ont fait beaucoup de mal dans ses jours prospères, de i8~ a 1830. Ostensiblement opposé à Beethoven, il se vit précipité, par ses fautes, dans une misérable position, dans laquelle, loin de sa patrie, il quitta tristement la carrière terrestre. u a su faire sa fortune, mais il n'a pas su la garder.

En rentrant dans notre sujet, nous allons jeter un eoup-d'œit d'examen sur la suite des relations de Beethoven avec la Société des Amis de la musique, ainsi qu'avec le poète C. Bernard, son ami, qui lui rendit quelques services. D'abord. la Société n'eut aucune réponse à la lettre de <834, par laquelle on lui demandait un oratorio M~oî~Me au lieu d'un oratorio reM~te~c. Le maître s'abstenait de répondre ou gardait souvent le silence sur les sujets qui t'embarrassaient. Quant au poème, il ne le trouvait plus ù son goût. Ainsi, il manquait à !a première promesse, malgré sa signature et son cachet. M éconduisait son ami ie poète, auquel il avait témoigné une parfaite satisfaction, sans que i'éioignement de cet ami lui causât quoique peine. Le comité de la Société se montra, de son côté, très-délicat, et prit sur lui de ne jamais réclamer la somme de quatre cents florins avancée, pour ledit oratorio, en i8i9. Ces circonstances ne sont pas agréables à divulguer pour un biographe lequel, comme moi, a vu ces choses-là de près. Mais la vérité ne permet pas de les taire; puis elles sont confirmées par les lettres et les protocoles. Aussi, il faut rendre justice à la conduite généreuse de la Société musicale, tandis que celle de l'illustre maitre est incompréhensible et mérite le Marne. Cependant, il est consolant de constater ici que, dans le cours de la vie de Beethoven, un pareil trait ne se rencontre qu'une fois. Un tel changement, dans le commerce avouable des principes solidement établis, est un phénomène psychologique qui mérite l'attention.

Mais quelles pouvaient être les raisons qui déterminèrent le maître à une telle aberration. Elles se résument en deux points l'amour exagéré de Beethoven pour son neveu et la proposition du prince N. Boris Galitzin, de composer une série de quatuors pour hu. Le premier va exercer, maintenant plus que jamais, son action sur le dire et faire de notre compositeur. Une troisième raison, non invraisemblable, se trouve encore dans l'individualité artistique de


Beethoven, dont l'imagination ne pouvait supporter d'autres limites que les lois musicales. Dans la composition d'un oratorio, il prévoyait les entraves que suscitent les paroles; les difficultés qu'il avait eues, par suite des exigences des chanteurs dans l'exécution de sa messe et du final de la neuvième symphonie, lui avaient laissé une impression pénible qui était loin de s'effacer, tandis que, dans la musique instrumentale, son imagination poétique n'avait d'autres bornes que les lois de l'harmonie dont il était maitre depuis longtemps. Là, rien n'arrêtait sa riche fantaisie, ni ta versification, ni la syntaxe, ni d'autres innombraMcs entraves; la, Beethoven était dans son éMment primitif, et c'est à sa volonté ? me de s*eM tenu' à son talent inné, que nous lui devons ses profonds et impérissaNes poèmes.

Pour maintenir, autant qu'il est possible, l'ordre chronologique, l'histoire des quatuors ne viendra que dans le chapitre suivant. Elle forme à eue seule une partie intégrante. La discussion qui eut Meu, en 1852 et i8S3, entre le prince Galitzin et l'auteur de ce livre discussion à laquelle le monde lettré prit un si vif intérêt, et dans laquelle il se déclara pour le prince avant que la réplique uc parut, ne doit êtcc touchée que légèrement, pour éviter la prolixité; mais elle aura sa place dans les chapitres coMpIémcntaires, comme se rattachant à l'histoire de notre grand compositeur. Je dois à cette discussion la possibilité de rectifier des points incertains; mais, en même temps, j'ai la satisfaction de pouvoir maintenir les principaux faits relatés dans le premier travail de cet écrit. Je ne crains pas de faire l'aveu que le chapitre retouché se présente sous plusieurs rapports, dans une forme très-désagréable pour moi. Voilà pourquoi j'ai gardé le silence dans le travail précédent. Cependant, là aussi, il y a des éclaircissements sur les faits (lui se sont passés sous mes yeux en grande partie, et sont consignés par écrit. De l'examen de ces faits, il résulte qu'une transformation à peine croyable s'est opérée dans les maximes et les principes du maitre. Elle est digne d'être approfondie par les psychologues; car, à partir de ce moment, la vie intellectuelle de Beethoven eut deux parts distinctes, qui, sous certains rapports, se touchaient et se complétaient. Après la neuvième symphonie « !ep!<M haut triomphe de la musique tM~fMtH~t<<!t!e peut-être pour tous les temps sa spontanéité dans la eouception commença décroître. Le p~e«! prit dès~ors une grande place dans son esprit et domina réellement le génie créateur de l'artiste, dont l'imagination était restée libre jusques-Ià. D'un


autre côté, la manie des eM~s s'empara de lui d'm)c manière choquante, à tel pom<que ses moments de rccueiMement furent remplis par la ~ct~«~<w tnercantile. ON pouvait distingucr encore tme troisième pat*t dans son indhidn cUe se bornait & la tpftare desjountawx et aux discussions politiques sur les questions du jour. Ce revirement (wendepunkt) dans les idées, si rare dans son essence, éclata tout à fait dans le courant de <824; dë}&, depuis deux ans, ces idées avaient germé dans son esprit; nous en voyons la trace dans le second morceau de la sonate œuvre iH. Nous en trouvons encore une preuve matérielle dans les ehinres marqués sar lesvotets de la maison du serrurier & Baden.

N existe encore d'autres papiers couverts de chiffres. Ce ne fut qu'en 1M6, qu'un malheur de famille fit sortir le maître de sa torpeur. B était ptongc dans ses fa!cuïs, lorsqu'on lui cria an~te 1 Il entendit l'appel et se rete~a avec le sentiment de sa valeur artistique. Mais, héias M était trop tard.

ÏV

Chapitre des Contradictions et des Contrastes. 18S4-S&5. C'est dans les premiers mois de i884, que Beethoven commença à se livrer avec ardeur aux spéculations mercantiles. D y consacrait beaucoup de temps avec l'aide exclusive de son frère Jean, homme très-profond et très-expérimenté dans ï'art de grouper les chiffres. La poésie était alors sacritiée au dieu du commerce, presque au milieu des préparatifs faits en vue de l'exécution de la JMïsMt <oï<MMts et de la J~e<«~M symphonie. Malgré l'habitude qu'avait Beethoven de parler de toutes sortes de plans, rien ne transpirait de -ses projets et desseins, en dehors du cercle de ses amis intimes seulement les feuilles des correspondances, les entretiens écrits gisaient ça et là chaque visiteur pouvait les voir te besoin 1~ ph~ prisant était de trouver mt éditeur qui voulut faire l'acquisition de la messe en ré de la neuvième symphonie, de l'ouverture en ut (œuvre d34), d'un


quatuor pour les instruments & cordes (encore en projet), et de quelques bagatelles pour piano. A cette nn, des lettres furent adressées aux éditeurs dont les noms suivent Mahetti, à Vienne, Probst, à Leipzig, Schott, à Maycnce, Schtessinger, à Berlin, et peut-être d'autres qu'on ne connaît pas. La correspondance de Probst consiste en trois lettres, dont la première est datée du 33 mars 1834. Celle de Schott, en cinq lettres (toutes adressées à M. le maître de chapelle de la cour), dont la première est du 8) mars de la même année. On n'en a pas trouvé de ScMessinger. Quant à Diabelli, il déclara être prêt à traiter pour la Messe en t~. Probst, éditeur de Leipzig, demanda t'ouverture, trois tiedcrs et six bagatelles, et remercia pour la messe et la symphonie. Nous remarquons un passage curieux dans une de ses lettres du i6 août. de la même année, en réponse à une lettre de Vienne, datée du 28 juillet:

t J'aurais volontiers grave votre neuvième symphonie pour w mériter votre confiance et m'assurer votre bonne amitié malheureusement, la contre-façon qui se fait partout, et surtout en Autriche, des publications allemandes, m'c~oèchc d'entreprendre cette affaire, et de taire honneur à votre oeuvre. Je. vois déjà à B Vienne des pillards aux aguets de vos nouvelles compositions w pour faire tort à ceux qui font des sacrifices pour avoir quelque w chose de bon. Aussi, pour éviter ce brigandage, aucun éditeur n'ose publier une œuvre importante. Et pour enrichir le monde f des mauvaises, je voudrais, en vérité, qu'il n'y eut pas d'éditeurs w de musique.* »

Cette pièce nous apprend, qu'entre les éditeurs allemands, la piraterie existait sous tous les gouvernements au détriment des auteurs. EUe était même en pleine floraison en 1834, comme au commencement du siècle. Chacun pouvait impunément se permettre une attaque contre la propriété de son collègue.

La maison de Schott, à Mayence, demandait le quatuor projeté, pour lequel elle offrait de faire déposer 50 ducats, à Vienne, jusqu'au moment de la livraison du manuscrit. En ce qui concernait la messe et la symphonie, elle proposait d'en payer les honoraires en quatre termes, de six en six mois, et elle continuait ainsi « A ces conditions nous pouvons nous charger d'éditer ces grandes et importantes composition~. ernous serous Ners d'apporter tés » plus grands soins à ce que l'édition soit la plus belle de notre w magasin et en état d'êtn* exécutée à l'instant avec toutes ses


t parties etla partition. a Dans une autre lettre de cette maison, on Ht « Kous demattdonsnne prompte réponse à nos deux lettres, du » 2i mars et du.10 avril. w On y exprime le désir que Beethoven veuille Mon tixer tui-méme tes tenncs du payement.

Enfin, !a lettre du 19 juillet 1834, annonce la fin de cette négociation avec la maison de B. Schott, fils, de Mayence. On y lit « Nous ne voulons plus tarsler à répondre à votre honorée du 3 de ce mois, et nous vous prévenons que nous venons de faire un arrangement avec la maison de M. Pries et Comp., afin qu'elle w se charge de vous faire les payements d'après tes termes que a vons voudrez bien icnr donner. Ces payements se feront sur nos a lettres de change que cette maison vous soldera. Nous vous » prions donc de vouloir bien remettre les deux manuscrits, savoir: La messe en ré et la nouvelle grande symphonie, & B M. Pries et Comp. »

D'après les conventions intervenues entre Beethoven et la maison Schott, le prix de la messe était fixé à tOOO ft. en argent (9,î!00 fr.), et celui de la symphonie à 600 IL

Le passage qui concerne le prince K. B. Galitzin, avait déjà paru dans la première édition de ce livre. H y était dit que le prince devait à Beethoven <23 ducats, pour trois quatuors que ce dernier avait composés à sa demande. Mais, d'après une note insérée dans la nouvelle gazette de musique (~HM Zet<sc~W/Ï /«f AfMM&) le 6 août 1852, ce passage est expliqué autrement par le prince Galitzin « Beethoven aurait demandé 50 ducats par chaque quatuor, 11 dont le premier avait dejà été envoyé en i832, et payé parl'entre11 mise du banquier viennois Henickstein et Comp., qui avait aussi des fonds pour payer les deux autres quatuors. Dans la note du prince Galitzin, il y a une observation qui n'est pas à t'avantage du grand compositeur « Je suis iaché de vous dire que, dans mes relations avec Beethoven, j'ai acquis la certitude que sa délica< iesse n'était pas toujours à la hauteur de son génie. Déjà, en t833, cet événement a été raconté dans l'ouvrage du CheMt!~ de .S<!t//Me<! (Beethoven's Studicn), mais sans nommer personne, il y est question d'une somme de ISS ducats, due par un prince w étranger, pour des compositions livrées, que Beethoven n'avait a pas encore reçue, w Le prince Galitzin motiva plus tard sa diatribe contre la délicatesse du maître, par la raison que le magasin de musique de Schott aurait reçu ledit quatuor avant le prince, et que lui, (nn l'avait commandé, n'aurait été servi que vers i8SK.


y ajoute encore: Avec la meilleure volonté, on ne peut consiw dérer une telle action comme un type de procédé délicat.w (Noue Ze«sc~W/t ~r JvtM~, n" 3, i8S3.)

A cela il M'est pas diMcile de répondre te quatuor en question (fBuvre <27, en tHt ), fut termine seulement dans les premières semaines de l'année i8~S, et exécuté pour la première fois en public, par Sehuppanxigh, au mois de mars de la même année (voyez la CaM«e «tttt'efMHe, de Leipzig, deuxième année, page 846), et ce n'est qu'après cette exécution, que le manuscrit fut envoyé à Mayence on voit, par là que le reproche du prince Galitzin n'est pas Jondé.

Pour bien caractériser le chapitre des spéculations de Beethoven, it nous faudrait revenir vers l'année 1883 là, nous verrions quelque chose de particulier, qui, s'il n'y avatt des preuves écrites, paraîtrait incroyable mais qui peut être regardé comme la suite de la commande des quatuors par le prince Galitzin. Ces preuves consistent dans une lettre en langue française, adressée à Beethoven par Cit. Neate, de Londres, sous la date de S s~~Mb~e <8~, chargé par le mattre de vendre trois nouveaux quatuors, (i) Cet artiste anglais lui rend compte des diuicultés qu'il rencontre pour négocier l'anaire à Londres, ces quatuors n'étant pas prêts D'un autre côté, comme on sait, par le témoignage de Fr. Rochlitx, que Beethoven voulait d'abord écrire deux grandes symphonies et un oratorio pendant l'été de i822, il faudrait donc admettre que ces trois quatuors avaient été composés antérieurement. Cependant, offrir des fruits à vendre, lorsque la semence ne devait être jetée dans la terre que deux ou trois ans après, nous parait une action insensée.

Voici maintenant la lettre de Ch. Neate qui s'exprime ainsi « C'est une tache bien ingrate pour moi, que de vous annoncer ce que j'ai à vous dire. Mon intention était de prier quelques amis WMs~cfMa~! de s'unir à moi pour l'achat du manuscrit de vos trois quatuors, n'étant pas assez riche moi-même pour m'en charger seul, tout disposé que je suis à souscrire pour ma quote part dela somme. Je ne prévoyais aucune dimeMité à faire cet arrangement,

ti) On pourrait peut ~tM «'ëteaner que, dMM une ecc~ett aass! detiette, BtethoMn M soit adressé à un ttMngw plutôt qu'A FetA Ries, charge btbKueUenxnt de ses alfaires <1nMt<b AtM~ttw. tMs~tM6< <tm'tqee tceps Bc~~even aMR 'Mtë MitNtM tMttM MM ami << Qêve e< a'était meaM peu satisfait de la direction de ses tMtes. Tout cela mettait du froid entre les dettt peKem~es. La tetNMB M~mett~ avec le temps paK* qu'on o'Matt pas Mn~ à tptmhr les petites dMBctttMt à leur mitMae'*


w mais je suis fâche de dire que jeu ai trouvé plus que je ne w présumais. Les uns disent qu'il faudrait être partaitement sûr de Farrivée du manuscrit; les autres prétendent qu'us ne veulent en priver le public, etc. Cependant, je suisenQn parvenu à vous procurer la somme de iOO livres; mais je suis fâché d'ajouter » que cette somme ne pourra être payée avant la livraison du » manuscrit. Mais je suis certain que les amis auxquels je me suis adressé s'empresseront de satisfaire à leur engagement, aussitôt N que le manuscrit sera ici. H y a encore une autre difficulté, c'est a qu'on craint que les quatuors ne soient copiés à Vienne j'espère < Mon que vous aurez soin dci i'empécher.

La fin de cette lettre prouve clairement qu'il ne s'agissait ici d'aucun éditeur, mais d'une réunion de personnes particulières qui seraient devenues ainsi propriétaires de ces quatuors pour un certain temps, peut-être pour un an seulement, comme cela avait été convenu déjà avec le prince Galitzin. Pour ma part, je ne vois dans cette curieuse spéculation de Londres, diflielle à concevoir, que la main du pseudo-frère Jean. U n'y avait que lui capable d'inventer un pareil plan, plan qui faisait le plus grand tort à la réputatiop du compositeur. Déjà la lettre de Londres fait pressentir de la méfiance de la part des personnes mêlées à cette affaire. Au moment d'expédier les exemplaires de la messe aux souscripteurs, Beethoven en envoya un au prince Galitzin et se fit remettre les 80 ducats déposés & Vienne pour les trois quatuors. On ne peut guère supposer qu'il eut agi ainsi sans le consentement du prince. M résulte de la polémique de ce dernier avec l'auteur de ce livre, que la messe lui a été envoyée, et la somme déposée, reçue par Beethoven et remplacée par un autre d'égale valeur, envoyée de Saint-Pétersbourg par le prince.

Quant à l'exemplaire de la messe reçue par le prince Galitzin, à Saint-Pétersbourg, une lettre très-natteuse adressée à l'illustre compositeur par le récipiendaire, témoigne de sa satisfaction. Elle est datée du 93 novembre i883. Le prince Galitzin félicite Beethoven sur cette magnifique composition et promet de la faire exécuter à Pétersbourg d'une manière digne de Fauteur.

Dans une autre lettre du prince, datée du ii mars i834, celui-ci rappelle au mattre la promesse des quatuors « Je vous prie de me laire savoir & queue époque je puis espérer les quatuorsque j'attends avec impatience, et, si vous avez besoin d'argent, » ayez l'obligeance de tirer la somme qu'il vous faut sur mon ban-


w quier Stieglitz et Comp., à Saint-Pétersbourg, laquelle somme vous » sera payée d'après votre désir. < Cette manière d'agir montre le caractère généreux du prince Galitzin et devait exciter le compositeur, et, plus encore, son pseudo-irère à conserver un si grand protecteur et ami des arts.

Dans une troisième lettre du 8 avril 1894, le prince Galitzin parle avec enthousiasme de la messe en exécutée à Saint-Pétersbourg par des masses vocales et instrumentâtes, et il ajoute que cette œuvre de génie sera mieux comprise par les générations à venir. Cette lettre finit ainsi w Pardonnez-moi de vous importuner si souvent avec mes lettres mais e'est un juste tribut d'un de vos plus grands admirateurs! a

Ces dates suffisent pour faire voir dans le prince russe un généreux protecteur des arts Phénomène rare, qui ne pouvait que produire une impression profonde sur Beethoven. En effet, le prince Galitzin faisait partie de la grande pleïadc des notabilités allemandes et polonaises, comme Lichnowski, Lobkowitz, Kinsky, Schwarxenberg, sans oublier son compatriote, le prince Haxumousky et beaucoup d'autres, qui, dans des temps meilleurs, surent encourager les arts dans la capitale de l'empire d'Autriche. Le prince Galitzin eût-il continué ce rôle si bien commencé, il aurait mérité par là les éloges de tous les biographes comme promoteur de nouvelles créations du maître. Malheureusement, le prinèe Galitzin tomba dans de fâcheuses contradictions dans l'affaire des quatuors. Après de vives discussions avec la tutelle et le neveu de Beethoven, une longue polémique s'engagea entre le prince et l'auteur de ce livre, qui crut de son devoir de défendre la mémoire de Beethoven, (i)

Tournons nos regards un moment vers ses affaires particulières, BeethoMtt'sc~e~ ~ec~eMstMbe~ et constatons d'abord, que les études préalables pour l'exécution du premier quatuor, lui firent trouver un nouvel ami dans la personne de Ch. Holz, amateur violoncelliste distingué. Dans la disposition d'esprit où était Beethoven, la rencontre de Charles Holz, fut un véritable événement, elle rendit inutiles les chiffres de son frère Jean.

(i) DaM sa troisième edMon, M. Sehindtcr consacre neuf pages à t'htsterique complet de ces )ongaM discussions, tmqaeHfs prirent part M. B. thuncte, savant professeur, et M. de

MX Mteaf fm <!atMge MtaM << M~rûovm) fnr ess TMif. sm.Bs. B Mets tumMo r<HK

en question a ttô arrangée depuis t ramiaMe, entre le prince Getitnn et ChartM de Beethoven, neveu et héritier du grand f~mpMttew, le débat se trouve c)M pt la discussion tpwMe. ~< tnktMt~


L'inHuence de ce jeune homme. employé dans une chancellerie, et faisant en même temps la partie dn second violon dans le quatuor de Schuppanzigh, fit commettre beaucoup d'inconséquences à Beethoven, lequel était bien à plaindre car, tous ses vieux amis s'étaient éloignés de lui successivement.

Charles Holz, homme de mérite, ayant fait de bonnes études classiques et possédant d'excellentes connaissances musicales, comme on le voit par la place qu'il occupait dans le célèbre quatuor, était en même temps un Faïatc de prem re qualité, à Vienne. (1) Beethoven qui avait une antipathie enracinée contre cette espèce d'hommes, était loin d'être cdMté par leur genre de vie. Mais ce jeune homme était très fort en calcul, et cette qualité seule rendait Beethoven indulgent pour le Faïa~e et le musicien, attendu que, dans son esprit de discorde, il avait autant besoin d'une telle capacité que Wallenstem de l'astrologue Seni. Le désir de posséder beaucoup d'or, se montrait chaque jour davantage. voulait faire de son cher neveu, un homme riche. D engageait déjà, en t823, son frère Jean à faire m) testament en faveur du neveu. Pour accomplir ce projet, un bon calculateur fut nécessaire il devait être tous les jours à la disposition du maître, peu versé dans l'art de faire des additions. Mais ce plan ne fut point soumis à ses anciens amis, dans la crainte de n'avoir point leur assentiment. Du reste, aucun de ses amis n'était aussi fort en calcul que Beethoven le désirait (excepté pourtant André Streicher, qui en d834 fit un calcul par lequel l'illustre maitre pouvait retirer i0,000 fl. en bon argent d'une édition complète de ses œuvres). Et pourtant, bien des moyens s'offraient de gagner de l'argent par la voie ordinaire dans la carrière d'un artiste; il les dédaigna, et préféra se livrer aux idées spéculatives. On sait combien cette route est dangereuse, c'est une véritable aberration.

La société de Charles Holz n'aurait vraisemblablement pas eu des

suites désagréables pour notre mattre, n'aurait point nécessité une confession repentante au bord de son tombeau, ni suscité la médisance après sa mort, si le jeune homme avait pu apprécier l'importance de l'artiste et s'il avait eu asse&de puissance sur lui pour retenir ses aspirations passionnées au lieu de les exciter. Si M. Fétis, dans sa biographie de Beethoven, en fait un avare et même un (1 Dans te duquiéme chant de f Odyssée a Oatder est jeté avec eea vatmetM t<mtM ht MeheK <hm pay< ineonau. » C'était le pays de F~tUUM. que le dMm HMnêK décrit au commencement du MptténM ehant.


Mre si le docteur Wawruch, son dénier médecin, le fait passer pour un hot~me adonné & la boisson, ce qui lui aurait attit 6 sa maladie mortelle, les causes de pareils jugements, tant soit peu contradictoires, ne sauraient être attribuées qu'à cette nouvelle liaison. Lorsque plus tard PH&Mct~, dans son ouvrage « JBee<~ve<t, ses cn~Mes et ses gtossoteMfs, afnrme, en pariant de sea dernières années, où il fut abandonné de tous ses vieux amis, que j'étais le seul qui lui fut resté fidèle, il se trompe, car depuis le mois de mars 188S jusqu'au mois d'août de l'année suivante, je ne lui ai parlé que rarement, ie voyant plongé jusqu'à l'excès dans ses spéculations arithmétiques. Malgré cela, je n'ai rien perdu de ses occupations, et je fus complètement initie par sa succession littéraire, à tout ce qui s'était passé pendant ce laps de temps. Non seulement Beethoven se plaisait aux facéties dessinées de la main de Cb. Holz à ses fréquentes sorties contre les hauts personnages, sorties tres-déptacécs, mais, de plus, je sus qu'il se plaisait dans une espèce d'excitation morale, dans laquelle il se plongeait. Son divorce d'avec ses anciens principes se manifestait encore, en ce qu'il fréquentait, avec son jeune ami, les cafés, les réunions étrangères, les magasins de musique, où il n'allait jamais autrefois. Ch. Holz voulait montrer par là qu'il pouvait tout sur l'esprit du maître t'et'ré du monde, et, en eilet, il obtenait l'incroyable. Veuton encore une preuve de cette condescendance, on la trouve dans cette métamorphose étonnante de Beethoven devenant parrain du fils de son nouvel ami. Que, sous une telle influence, il soit devenu victime du Dieu du jus de la treille, ce n'est, hélas, que trop vrai tous ses anciens amis le plaignaient et les paroles du docteur Wawruch <c <ette&a< e< bibebat, e se rapportent à cette malheureuse association (1). Ces transgressions durèrent ainsi depuis l'automne iSSS jusqu'à l'été i826. On verra quelles œuvres en résultèrent.

Revenons, après ces tristes détails, aux dernières compositions de ce g!*and gét' aux cinq derniers quatuors, auxquels le prince Galitzin donna l'impulsion, ainsi que nous l'avons vu c<*s quatuors turent l'ob~t 'les plus vives discussions et éveillèrent de longues controverses, qui rendent presque impossible un jugement définitif à leur égard et ne sauraient permettre cette concordance d'appré- Ctatïona qura pu survïvrc aux œuvres de se<< premières années. Le fait est, autant qu'on peut s'en souvenir, que les jugements des )t) V<~M thm* tM notes: Beethoven et Me )!tM:ef medMin WMMeb.


contemporains, sur ces quatuors, furent très-circonspects et trèsréservés. Bien qu'il ne manquât pas alors de connaisseurs impartiaux, qui, après de tondues études de ces !eg8 ( VefH«Beh<MMses) arrivèrent à cette conviction, que les cor hinaisons recherchées, poussées au plus haut point, ne sont, en quelque sorte, que la nécessité logique de la liaison des idées.

Un des plus éclairés connaisseurs de la musique de Beethoven tut le comte Fr. de B~~mswick, de Pesth; il pouvait se dire son élève à juste titre. Nous étudiâmes pendant deux hivers ces quatuors; il avait d'autres associés nés-distingués et nous arrivâmes enfin & nous rendre compte de leurs beautés harmoniques et techniques mais, sous le rapport de ta KoMon des «M~ et de la M&'esMM !e~~e, nous n'avons obtenu qu'un résultat incertain. Le comte de Brunswiek croyait quelquefois avoir trouvé ce qu'il cherchait, à l'aide de son télescope mais, bientôt âpres, il perdait dans les brouillards sa trouvaille et se déclarait une tête faible « se~wetc~to~ w Apt~s bien des années, il me mandait que l'obscurité était toujours la même pour lui, dans plusieurs endroits, qu'au moment de notre séparation, au printemps de i82U.

Beethoven conçut le premier quatuor en été de <82t, pendant son séjour & Baden. De retour a Vienne, en octobre, il se mit im"médiatement au travail. Il avait son appartement en ville, & cause de son neveu, qui, depuis quelque temps, demeurait avec lui et suivait les cours de la faculté de philosophie. Beethoven n'avait pas encore mis la dernière main à la partition, lorsqu'il fut pris d'une maladie grave dont le siège était dans le bas-ventre. Depuis sa querelle avec le docteur MaMatti, le célèbre chirurgien Staudenheim devint son médecin ordinaire. Il exigeait que son client suivit exactement ses prescriptions et échangea avec le malade des paroles sévères. Aussi, il fut remplacé par le professeur et docteur Braunhofer. Celui-ci n'atouta rien dans le traitement du re~M<at~ Beethoven, mais il apporta une certaine dose de fermeté viennoise qui, en imposant au malade, eut de bonnes suites pour sa guérison. En attendant, le mal sévit complètement pendant le séjour du maitre à Baden.

La première exécution du quatuor en eut lieu au mois de mars par SchuppMMHgb <'t <tMWMpagMat<*ws. KM<* mwMpMt complètement, ~i bien que l'auditoire, venu dans t'attente du beau, se retira tout désappointé. On se demanda réciproquement ce qu'on venait d'entendre. Le critique de la Ca?eMe MM~eete, de Leipzig


disait w ({ue t'œuvre, comprise d'un petit nombre, tût tout-à-fait saisissante e te critique ajoute qu'il ne fait auctme exception pour lui. On attribua aussi la non-réussite à Sclluppanxigil, auquel aurait manqué une exécution assez nette pour rendre avec inteltlgence poétique tes difncuttés de ce quatuor. U y eut, à ce sujet, une altercation assez vive entre lui et le compositeur celui-ci, après une telle issue, ne voulut pas en demeurer là, et desirait rétablir l'honneur do son couvre; il s'adressa au professeur du Conservatoire. Joaq~t ~a*htM,tequet avait plutôt te talent d'un virtuosedeconcet~s; cependant, après avoir vaincu tes difMcuttés, it obtint un meilleur succès. Mâture cela, il resta encore de l'obscurité dans piusieurs endroits tlu quatuor. Mais ie compositeur fut informé, mai à propos, d'une victoire complète i'ccuvre aurait paru aussi claire à tout le monde que ses anciennes compositions du même genre. Avant cette premiers exécution, !o compositeur adressa à tou:* les exécutants une lettre encouragement.

Le second quatuor en !a MMMeMf parvint à sa première exécution en novembre <833. L'cuet su'~as.Mt celui du premier, Se!" ppanzigit et ses artistes i'ayant travaide avec une grande application. H n'y eut d'un peu obscur que les variations de <~ CaM:et!« di » ytHgf<tt&nHento tn tHodo !«t<co, o~fta divinita da MM ~M<K«o,~ qui se rapportent a la maladie du compositeur. Déjà, au mois d'août de i<!i5, Beethoven fit essayer cette nouvette œuvre, a !a demande de l'éditeur Maurice Sctdessin~er, dans un cercle particulier, où Ch. Holz tenait le premier violon. Le maître resta a côté des exécutants, et ScMessinger eut la propriété de ce quatuor pour la France et t'AItemagne; il emporta le manuscrit avec lui à Paris. 18SC. Le quatuor qui le suivit de près est celui en M appelé avec raison le <MOHs<M de la tMttSt~Me de eA<MH&M. !I fut exécuté pour la première fois au mois de mars i82< pour la clôture de la saison. Tout ce que la ville de Vienne possédait en fait d'amateurs de quatuors, se réunit pour assister & la première apparition du nouveau chcf-d'a'uvre, dont on disait des merveilles. Ecoutons le critique <! la Gazette tMMs<ea~ pour juger de !.on euet t Le premier le troisième et le cinquième morceaux Mmt sévères, sombres, mystiques, et en mémo temps bizarres, durs et capri«eux; ïc dcuxïeme et e quatneme sont pMnsde maBce,de {:a!té et de tincsse. Là, BeetttOven se montra court et sobre, e conu e son ordinaire, car ou sait que dans ses pn?MMéres compu-


» sitions il ne put teneurs garder la mesure et remplir son but. » Ces deux morceaux furent applaudis avec frénésie et bissés. Mais & l'esprit du final fugué parut au critique incompréhensible. presque t chinois. Lorsque les instruments out à combattre d'incroyables w diMcuItés dans les deux régions, lorsque chacun d'eux conduit autrement, croise un grand nombre de dissonances ~ef transi» <~MeMt <n'<'s~!<metM, lorsque l'exécutant se méfie de lui-même B et ne peut jouer juste qu'avec peine, il résulte alors un désordre babylonien Peut-être tout cela ne serait point écrit, si le maître a pouvait s'entendre tui~ même. Aussi, nous ne voûtons pas trancher & la question prématurément; peut-être viendra te temps ou tout ce qui nous semblait s'obscurcir paraîtra clair et écrit dans tes formes agréables. »

L'accord parfait dans tequet les assistants s'éloignèrent de cette séance, peut faire juger de l'impression générale d'après ces quelques mots, qui en présentent le fidèle tableau. Car jamais, dans une œuvre instrumentale, de plus durs contrastes ne furent placés si près les uns des autres, en opposition, que dans ce quatuor. L'auditeur, un moment ravi de voir le ciel pur au-dessus de lui, se voit tout-à-coup replongé dans l'obscurité mystique sinon dans le profond et le sévère, comme si le compositeur se faisait un jeu de M seusihitité. La fugue sert de una! elle semble être un anachronisme et devrait appartenir à ce temps où les rapports des tons étaient définis par des calculs mathématiques. Sans hésiter, de telles combinaisons doivent être considérées comme un véritable égarement de t'esptit spéculatif, dont l'impression égale la confusion &et~&MttenMe. n ne saurait être question d'obscurité par opposition à la lumière.

L'auteur fut mieux informé du succès de cette œuvre importante et significative, que de l'exécution du premier quatuor. Cette fois, ce fut l'acquéreur du manuscrit, Matbias Artaria, qui prit sur lui de demander à Beethoven un autre final dans un style plus libre. lui promettant de publier ta fugue séparément s'il acquiesçait il sa demande. Beethoven écrivit ce nouveau ttnat, qui e~ sa dernière Mt~Msttten elle est du mois de novembre i896. Son style singulier ne lui aurait pas fait beaucoup d'honneur, si t'eu ne connaissait l'époque et les causes de la naissance de ce morceau. Sous le rapport de h daKô c! ttc Ïa coordonnance, it e~! Mn d~ater te mérite de. tlnales de ses autres quatuors.


Le 29 avril i8a?, lorsque l'auteur n'existait plus Sehuppanzigh exécuta le quatuor en s~ pour la deuxième fois, avec le nouveau final. L'assemblée acquit avec plaisir la conviction que l'ensemble gagna en intelligence et que l'obscurité se borna au premier et au troisième morceau.

Faisons la remarque complémentaire que le quatrième morceau ~M« dama tedesca, qui est en saï tM~Mtf, fut écrit originairement en ta Mt<t~Mr. A l'inspection, ce morceau devait faire partie intégrante d'un autre quatuor, probablement de celui en la mineur, dont nous Tenons de parler.

La genèse du quatrième quatuor eu M< $ mineur, également de six morceaux, tombe dans la première moitié de l'année 1826; Schuppanzigh ne l'a jamais exécuté, attendu que le succès des trois premiers n'était guère encourageant. Par contre, cet artiste essaya le cinquième en fa ~o~Mf, lequel, grave déjà en mars i8S8, nt plaisir à rcxecution. M n'avait rien de singulier sous les rapports de l'harmonie et du style.

Si !es adversaires de Beethoven ne reconnaissent dans ses dernières compositions, surtout dans les cinq quatuors, qu'erreurs et contradictions, il faut leur repondre que l'erreur même est rei!pectaMe, iorsqu'cttc s'appuie sur des intentions nobles et grandes, et qu'c!!e est soutenue par de riches faculté3. Mais on ne peut prouver a Beethoven que ses intentions et ses moyens appartiennent à un autre art. U vaut mieux agir d'une manière conciliante et encourageante sur ceux qui voudraient étudier ces œuvres à fond.

Les nombreux essais que le maître nous a laisses de son motif du quatrième morceau, dans le quatuor en M<$ MMMeMr, dont les esquisses sont publiées dans le supplément, montrent jusqu'à l'évidence combien il était scrupuleux dgr~ les transtcrmations, la conduite et le travail d'un motif. Partout se montre une critique :év&rc, relativement à l'usage comme au citoix d'un motif de fugue. Helui du quatrième morceau devait être passé au creuset de diNêrcntes mesures; d'abord il est donné en puu en */4, puis de nouveau en pour la deuxième fois où il est désigné par le mot tKCt~eMt'; après, il reparaît en puis, pour la sixième fois, en avec variantes mais dans l'impression, H y a eu des changements.

Xous donnerons un éclaircissement sur l'intitulé du quatrième morceau du dernier quatuor en fa « Der &chtpM* ~e~Mxte i?n<a-


eMMM » ( JL« t~so!«<MMt <K~ct<eMeM< prise) dans le catalogue de cette période.

Une autre observation est nécessaire sur l'indication des numéros d'oeuvre dans ces quatuors. Ces numéros doivent répondre à l'ordre de leur composition. On voit par là que tes trois éditeurs qui se sont partagé ces œuvres, ne se sont pas entendus sur ce sujet. Ces numéros d'ordre devaient être placés comme i! suit Quatuor en <Mt 9 œuvre 127.

en!«ttWteMf, i90 au lieu de 198.

en~HM~My. ~a&.

ent«~M«MeMf, 133 181.

en/htM<~eMf, 4~ 435.

La fugue en si qui, d'après les derniers arrangements, devait paraltre séparément, devenait t'ceuvre i34. L'arrangement de piano n'eut point de numéro d'ordre, comme c'était l'usage alors; il était d*4«<ottM NattM, mais revu par le ompositcur A fépoque ou ces cinq quatuors virent le jour, Beethoven ne s'occupa point d'autres compositions, excepté de deux bagatelles qui figurent sur le catalogue, mais qui furent écrites bien plus tôt, savoir: « Le Bo~ ariette (comme op. 08), et e Rondo a copWe&t, pour piano (cotrme op. <29.)

Enfin il y aurait encore une protestation à faire contre l'addition. « ~Ma <teMt JviacMoMe qui est piacée sur les titres des quatuors en la MMeMf et en fa tMe~eM~. On sait que M. ScMessingcr les reçut en août i8S!, des mains de l'illustre auteur; mais d'autres pièces lui furent envoyées encore pendant l'automne de 1896. H résulte aussi de cette circonstance peu importante, que les éditeurs d'œuvres de Beethoven se permettaient de faire avec ses compositions ce que bon leur semblait. En général, le fait est certain, si tes compositions de Beethoven, dans tous les genres, sont très-répandues chez tous les peuples civilisés, et beaucoup plus que celtes d'autres auteurs classiques, il est notoire aussi qu'aucun auteur n'eut à subir autant d'arrangements~ de transïtMTMaiions, qu<* Beethoven. Si c'était au moins dans l'intérêt du public, mais non le compositeur seul souffrit de ces mutilations, faites pour satisfaire ta cupidité des éditeurs de musique. Le catalogue th<:matique de Breitkopf et Hsprtel, nous eu onre une pr~utt' évidente.


Après avoir parlé des dernières compositions de Beethoven sous le rapport historique, nous allons nous occuper exclusîvertent des événements de sa vie intérieure et de ses affaires de famille. Kous nous arrêterons d'abord sur cette dernière partie, à laquelle deux vers, extraits de l'C~~e, par rMustre maître, peuvent Mrvir d'introduction, (i)

Quelque temps avant cette époque, j'avais appris que le neveu de Beethoven avait commencé à suivre les cours de l'université et était venu demeurer chez son père adoptif, en automne i8M. B se proposait d'étudier la philologie, science fort peu cultivée alors en Autriche, ou l'on ne recherchait que de bons fonctionnaires. Mais il fallait travailler pour obtenir un grade. Solidement préparé & une bonne source, le jeune Beethoven aurait pu aspirer à devenir professeur dans quelque établissement scientifique, à l'étranger. Ses bonnes dispositions et les connaissances acquises, ne pouvaient manquer d'en faire un savant distingué, digne du nom célèbre qu'il portait. Le système des études en Autriche n'était guère favorable par son mécanisme à la concentration des forces de l'esprit. H poussait plutôt à leur division et à leur éparpillement, en sorte que les plus zélés arrivaient, à peine, à être reçus comme employés du gouvernement, et n'étaient nullement capables de professer en chaire. Les examens prescrits tous les six mois, furent remis à Pâques 189S par notre jeune étudiant. 11 n'avait guère l'espoir de les bien passer, car l'influence du nom de Beethov en son oncle, imposait plus de progrès, surtout pour le second semestre. Pendant le séjour du ma!trc à Baden le jeune étudiant fut mis en pension chez un homme qui n'était pas en état de surveiller son travail ni sa conduite. Aussi, il abusa de sa liberté d'une manière scandaleuse, au point de ne pouvoir pas passer ses examens a la tin du second semestre. Par suite de cet incident, sa carrière scientifique se trouva tout à coup arrêtée. Beethoven en M&aenntun chagrin profonde Nnc manqua pas d'avwtir~rao~ ( t Pea d'entanb latent leurs parents en wt<M.

il t a pet <tf boum, hM mtchmts MM en )oraa)t Mmhte.


nettement son neveu en raison de ~es premiers dérèglements. Nous en avons des preuves nombreuses par écrit. Ce sont des lettres écrites par Beethoven, remplies des pensées nobles et cordiales, qui ont un intérêt historique.

ït y a, en tout, vingt-neuf lettres, écrites de Baden à son neveu pendant Fête de t83S. Ces lettres ont fait retour à leur auteur, par suite d'une catastrophe, arrivée au mois d'août i836, dont nous reparlerons plus tard. Beethoven pensait que la meilleure preuve à donner, de sa manière d'être avec son lits adoptif, était de conserver ces lettres. Dans ce but, il les avait confiées peu avant sa mort à Breuning et à fauteur de ce livre. Pour répondre à ta volonté expresse de notre illustre ami, je soumets ces lettres au jugement du public. (Les originaux sont conservés dans la bibliothèque royale de Berlin.)

1

« Je me réjouis, mon cher fils de ce que tu te plaises dans cette & sphère et de ce que tu saisisses avec ze!e tout ce qui est nécessaire. » Je n'ai pu reconHattre ton écriture it est vrai, que j'y cherche ? t'e~Mt< et le sena, mais tu peux pourtant arriver aussi à la rendre » belle extérieurement. Si tu as de la peine à venir ici, abandonne ce » projet mais, si cela t'est possible, je me recuirai, dans mon exil, » d'avoir un cœur humain auprès de moi.

» Je t'embrasse cordialement.

Ton fidèle père. :9

ii

Du d8 mai.

w M ne peut être rien de plus convenable à un jeune homme de » M ans que dé relier ses devoirs pour son éducation et son avan» cement, à ceux qu'il doit à son bien&itear et nourricier. J'ai rem» pli aussi un devoir envers mes pauvres parents. J'étais joyeux » quand je pouvais les aider. Quelle diitérence à l'égard de ta déK? rence pour moi.

t*or<e toi bien, mon étourdi s

MI

ï)u23mai

a Jusqu'ici, ce sont dea conjectures, quoique quelqu'un m'ait déjà Il assuré qu'il y a, de nouveau i un commerce secret entre ta mère


» et toi. Dois-je donc, encore une ibis, voir le jour d'une dates* taMe ingratitude î Si le lien doit être rompu, tu seras ha! de tous JI les hommes impartiaux qui entendront parler de cette ingratitude. La déclaration de M. Bruders et ta propre deciara~on d'hier a regard du docteur S. v., me font de !a peine. parce que le eon traire est arrivd de ce que le conseiller avait demandé. (i) Devaisje me m&ier de ces comBMnautes? Non, non, plus jamais. Pesé bien !e pacte, au nom de Dieu. Je te recommande à la pro? vidence divine. J'ai rempli ma tache, et je puis paraître devant le a plus grand des juges. »

<V

<t C'en est ast:ez Gâté comme tu es, il ne serait pas mat de » t'appliquer à avoir un peu plus de simplicité et de vente car, mon cœur est blessé de tes procédés artificiels, qu'ii m'est impossible » d'oublier. Et, quand même je voudrais comme un bœuf tirer mon fardeau sans murmurer, tes façons d'agir envers les autres, ne te » vaudront pas l'amour des hommes. Dieu est mon témoin je ne » rêve que de pouvoir vivre loin de toi, loin de ce pauvre &ere et » de mon indigne famille. Que Dieu entende mes désirs, car je ne a puis plus me conner à toi.

» Baden, ce 31 mai 1825.

» Ton père à regret, ou plutôt non

» plus ton père. a

V

Du M juin.

(Sur tes comptes-rendus de l'argent reçu.)

<! Ne me laisse plus reculer. Cela est facile, mais seulement doutou» reux pour moi. A la fin, cela s'appelle aussi « Vous êtes pourtant » un très bon tuteur, etc. Si tu avais quoique fond, tu devrais en s gênera! agir toujours tout autrement. »

V!

<! Cher Sis! 1

B Sois donc sobre Le bonheur couronne mes peines. Garde-toi » d'attribuer ton malheur à des vues fausses sur toi. Sois vrai et a exact dans la déetaration de tes dépenses. Laisse-t& tbJ~iM, a suis ton gaide et père, suis-le ses pensées et sa votonté sont toujours en vue de ton bien moral et de ton existence accoutumée. Sois mon cher fits quet!e incroyable dissoanance ce seMit~ ai tu t étais &ax avec moi, comme pourtant on ose ratBrmer N » fh t) t*<~H M do pMCft de Bf~tx~fa MM M beUe-tœar


vu

a Je maigris toujours et me trouve plutôt mal que bien et pas » de médecin, pas une âme qui s'intéresse & moi Si tu peux, viens me voir pourtant je ne veux pas te retenir pour rien. Si j'étais sur seulement que le dimanche serait bien passé sans moi 1 je dois cependant me désaccoutumer de tout. Plaise à Dieu que mon grand sacriace apporte de dignes fruits.

a Où Qe suis-je pas Messe, dépecé Je ne veux pas te laisser en compagnie de M. mon frère. En générât, ne sois pas secret avec moi, avec ton plus 6de!e père. Si tu me vois un peu cotent, attribue cela à mon grand souci pour toi, lorsque tu cours des dangers. Ne me mets pas dansï'anxiété, pense à mes chagrins 1 Selon la loi, je nedewais avoir de cela aucun soin. mais que n'aide déjà éprouvé dans ma vie! JI

vm

(Viens vite Viens vite Viens vite.)

cr Que cela soit Avant hier, le signor Frate.!o, avec son beau» frère quel pauvre homme Si Caton s'écrie contre César <t Celui-ci et nous, » que doit-on contre un tel ?

» Comme toujours, plein d'amour pour toi.

Père ptein de soucia.

!X

En septembre.

« Je ne désire pas que tu viennes chez moi le 14 septembre. n vaut & mieux finir tes études.

» Dieu ne m'a point abandonné, it y aura toujours quelqu'un pour me fermer tes yeux. Mon pseudo-frère semble se concerter à part, comme par le passé, pour jouer son rôle. Je sais que tu n'as point envie d'être chez moi plus tard; naturellement, c'est un peu mince chjz moi. Tu n'es pas tenu de venir le dimanche non plus, car la vraie harmonie n'est pas possible, de la manière dont tu te comportes. Pourquoi de l'hypocrisie ? Tu serais sans cela un homme meilleur. Tu n'as pas besoin de dissimuler ni de mentir, le coté moral de ton caractère y gagnerait. Tu voi~ tu peux prendre exemple sur moi A quoi sert de montrer le chemin d'une manière pleine d'amour? Tout cela t'irrite. Du reste, ne crains m je ne cesserai de prendre soin de toi. C'est t'euet que tu produis surmoi.

» Porte-toi bien Celui qui ne t'a point donné la vie, mais qui te & l'a conservée, et, qui plus est, contribua à ta culture de ton esprit


e paterneMement, et plus encore, te supplie de marcher sur uneseute et unique voie, qui est aussi la véritabte.

» Ton fidèle et bon père. )}

X

« Mon cher fils.

Pas plus loin Viens seulement dans mes bras tu n'entendras aucune parole dure Dieu <. entre point dans ma misère tu a seras reçu comme toujours avec amour, et nous réfléchirons à ce »qu'il y a à faire pour t'avenir. Ma parole d'hom.~ur! je ne te ferais a pas de reproches, car ils ne te profiteraient pas à présent, mais tu peux t'attendre à des sems pleins d'amonr Viens seulement, viens « sur le cœur fidèle de ton père. » BEETHOVEN. Xi

Du 5 octobre.

« Je reçois à l'instant ta lettre; j'étais trës-inquiet et rëso!u d'aller ? à Vienne. Dieu soit loué ce n'est plus nécessaire Sois-moi seulement, et, Famour comme te bonheur de Famé, réunis au a bonheur terrestre, seront à nos côtés. Tu pourras associer f'extéx rieur avec ton existence intensive. Mais, il vaut mieux que le premier ne domine pas la seconde. Je t'embrasse mi!!e fois, mon cher fils, non comme perdu, mais comme un nouveau ne. J'aurai toujours de tendres soins pour un cher fils retrouvé, a XU

Du i4 octobre.

« Je t'écris bien vite que j'irai demain te voir, quand même il w pteuvrait tâche de te trouver chez toi. Je me réjouis de te revoir, et, si tes noirs nuages reparaissent, ne crois pas qu'ils viennent de ? !a méchanceté. Ils seront bien vite dissipés, par la promesse de travailler à ton véritaMe et pur bonheur, fondé sur l'activité. Qui « ne serait content de voir un enfant égaré, rentrer dans la bonne »route J'espère assez vivre pour cela. »

Ainsi qu'on s'y attendait. le jeune homme dégénéré ne put passer ses examens au second semestre de runivo-sité; par là, son avancement, à la seconde année, de la faculté de pniiosophie, devint impossible. Mais, que pouvait-on faire de M! Les consultations tenues pM des hommes capaMes et des amis pour lui trouver une carrière. se bornèrent à en laisser le choix au jeune homme. Il choisit t'état de négociant, pour lequel il n'avait Aucune


inclination et, pour s'y préparer, il dut suivre les cours de t'tnslitut Polytechnique.

La tournure des choses ai abréger le séjour de Beethoven & Baden il revint en ville et prit un appartement spacieux dans une maison située sur le glacis du faubourg Tahring. Ce fut sa dernière demeure sur la terre comme elle était éloignée de nnstitut potythechnique, on laissa le neveu chex un homme de confiance, dont la maison n'était pas éloignée. Bientôt, les événements, pleins d'amertume, semMèrent être oubliés; si bien que le mattre put se tivt~r à ses études et à ses spéculations. Mais, ce qui contribua à le tranquilliser, c'est que te directeur de l'Institut po!ytechniqu&. Reiszer, se chargea, à la prière de Beethoven de veiller sur ce fils ~~w«~ qu'on croyait sauvé Mais ce n'étaitqu'une présomption, car, nonobstant l'amour de l'onde et toute la surveillance de son subrogé-tuteur, le jeune étudiant s'appliqua encore moins dans sa nouvelle carrière; à peine assis sur son hanc, il oublia les exhortations paternelles, et, désespéré d'avoir manqué ses examens, il attenta à ses jours. Mais comme le suicide ne réussit pas, il tomba, d'après les lois du pays, dans les mains de la police, parce que l'on attribua un fait semblable au manque d'instruction religieuse ainsi qu'au trouble de l'esprit et de t'âme. Le neveu de l'homme que nous avons vu naguère s'intéresser si vivement et si activement t'éducatiou relieuse du peuple, fut accusé d'être dépourvu de sentiments religieux et soumis à une certaine surveillance. Ce triste résultat de tant de peines et de tant d'espérances affligea profondément t'illustre compositeur il pouvait dire, avec le grand poète a Denn cm unglûck attem die armen sterblichen fruhe. Depuis ce temps, on vit beaucoup d'abattement dans la tenue de Beethoven il éprouvait une profonde douleur de voir son nom uétri. Sa forte organisation s'en ressentait; tous les mouvements de son corps devenaient raides; il avait l'air d'un vieillard de soixantedix ans, sans volonté, sans énergie il redoutait le moindre courant d'air.

Dans cette triste position, il se rappela un ancien ami de jeunesse. un homme qui, pendant une longue suite d'années, vécut dans son intimité immédiate et fut témoin de l'agrandissement successif de sa réputation~ dont l'expérience. les connaissances et tes ~ages conseils, avaient aidé Beethoven à sortir de plusieurs situations ''mbarrassantcs, et dont il s'était éloigné depuis neuf ans par :'uih'


d'une faiblesse. Cet ancien ami, qui notait autre qu'JM~M'e Brm<t~, puisqu'il faut le nommer, pouvait être très-utile à Beethoven. étant conseiller actuel de la cour Impériale et directeur du département de la guerre. D réunissait une grande sensibilité à une rare fermeté de caractère. Il resta Mêle à la muse de la poésie jusque un âge fort avancé, malgré ses nombreuses occupations. Ç'avait été une grande faute de la part du bouillant artiste, de n'avoir pas fait un pas vers la réconciliation (i).

La lettre suivante, adressée à Breuning, quoiqu'elle ne porte pas de date, appartient a cette époque (<826) elle prouve que,Beethoven fit le premier pas en écrivant a son cher Eticnne (2). « Que ce portrait, mon bon et cher Eticnne, vous fasse oublier e pour toujours tout fc qui est arrivé entre nous depuis longtemps. t Je sais que j'ai blessé ton cœur. Mon premier mouvement, que tu dois remarqua. m'a déjà puni assez. Dans tout ce qui est arrivé < entre nous, il n'y avait point de méciMmcelé de ma part sans cela, je ne serais plus digne de ton amitié. Nous étions passionnés l'un et l'autre, mais je n'avais pas de méfiance envers toi. Ce sont » des hommes peu dignes de toi et de moi qui se sont mis entre w nous. Yoici mon portrait (3), que je destine depuis longtemps à ? quelqu'un, tu le sais. Et à qui pourrais-je l'envoyer d'un coeur w tout chaud, si ce n'est à toi, mon bon, cher et fidèle Etienne r Pardonne-moi si je t'ai fait de la peine, j'en ai assez souffert. »Comme depuis si longtemps, je ne te vois plus autour de moi, w je sens très-vivement combien tu es cher à mon cœur et combien a tu le seras à jamais. Tu viendras donc te jeter dans mes bras, comme autrefois. »

Après la réconciliation avec Breuning, je reçus aussi du maitre l'invitation de venir reprendre ma place dans son entourage comme autrefois, ce qui fut fait car, en société de Breuning, nous pouvions agir salutairement sur notre ami et puritler l'atmosphère autour de lui.

Nous eûmes bientôt la j~e de voir se réveiller, chez notre ami, la force d'esprit et de vol< té, et nous eûmes des preuves surprenantes de la manière dont il savait se mettre au-dessus du sort. Tout ce qui lui revenait en mémoire de la vie des grands hommes de l'antiquité et qui se apportait à sa position actuelle, il s'en (t) Bxomtn~ fat «M<< 4 Mt opposé è t'attoption du neveu et ht dteemeitta eoet~qeetBent 4 Beethoven,

<? L'original de cette lettre se trouve dan& h tamMe de Brean!n~

f9) Cètatt la tMM~pMe dt Stieler, que Beethewn ett< d<)t HMeyM m) decteut We~tef.


servait pour la consolation et l'élévation de son Ame D nous développa souvent des propositions tirées du système philosophique des Stoïciens et des Péripatéticiens, et, dans ces moments, il montrait, dans tout son être une dignité antique.

En attendant, le terme approchait où tes conférences et les exercices religieux, entrepris par l'Etat avec le neveu, devaient finir. Celui-ci prit, sur ces entrefaites, la résolution d'entrer au service militaire pour éviter les examens semestriels, qu'il redoutait. Le directeur de l'Institut polytechnique n'ayant plus voulu faire partie de la tutelle, ce fut Bremung qui le remplaça. Le jeune homme fut remis aux deux tuteurs par la police, avec la recommandation expresse de ne pas le laisser à Vienne un seul jour. Mais, comme on avait besoin de temps pour obtenir les stipulations nécessaires à l'état militaire, Jean Beethoven offrit à son frère et au jeune militaire en herbe sa maison de campagne de Gncixendorf, située sur la rive gauche du Danube, non loin de la ville de Krems, pour séjour momentané, jusqu'à ce que le conseiller Breuning ait pu trouver un régiment dont le colonel voulut accepter le pupille comme cadet et le recommander au capitaine de ce régiment, afin que le jeune homme pdt acquérir l'instruction nécessaire pour devenir ofncicr. Là-dessus, le baron de 'S<M)MefhetMt, propriétaire d'un régiment d'infanterie, accepta le jeune homme en considération de ses deux tuteurs, et le plaça sous le commandement du capitaine de MonÛuisant, en qualité de cadet. Pour prouver sa reconnaissance au capitaine, Beethoven lui dédia le quatuor en M< $ tMMMMf. Cette détermination fut prise le 10 mars 1827 le quatuor en question était déjà livré à la gravure, chez B. Schott, à Mayence, dès le mois d'octobre 1826.

Sur le séjour du maitre àGneixendorf, entouré de sa famille (composée de son frère Jean, sa femme, de leur fille adoptive déjà grande, plus du neveu), nous trouvâmes, dans le journal et les différents papiers de la main du frère, tant de versions contradictoires, que nous nous abstenons de les donner en détail; nous nous bornons à en mentionner les faits principaux, qui ne font pas beaucoup d'honneur à l'hospitalité du pseudo-frère Jean: Un manque incroyable d'égards pour la faible constitution du maître, par rapport à son logement, à sa nourriture; principalement., l'intimité du neveu avec h tante, dont les mœurs ressemMaient~t ceux de sa mère le peu de considération du jeune homme pour son père adoptif; ajoutons à tout cela le fait d'une chambre sans


feu ait mois de novembre, et nous aurons une triste idée. C'est dans cette situation, que Beethoven composa son chant du Cygne (Schwanenlied) plein d'enjouement et de ga!t6 pour le quatuor en i~(op.<30).

Quoique les sollicitations de Breuning n'eussent pas abouti, le maître se trouva dans l'obligation de quitter ces lieux pour se rendre à Vienne avec son neveu, au risque de se brouiller avec la pouce, qui défendit au jeune homme le séjour de la capitale. Pour surcroît de manque d'égards, Jean Beethoven refusa de prêter sa calèche couverte à son frère jusqu'à Krcms, en sorte que celui-ci dut faire ic voyage en voiture découverte, dans sou triste état de santé. Il en résulta un refroidissement du bas-ventre, qui fut le commencement de sa maladie 'nortcUc.

Le 8 décembre, Beethoven arriva & Vienne avec son indigne neveu ce ne fut que quelques jours après que j'appris son retour et son état fâcheux. Je me rendis chez lui à la hâte et je sus bientôt qu'it avait fait demander deux de ses anciens médecins, BM~n~o/ëf et .S<eM<~H7te<w, mais inutilement le premier était trop loin le second avait promis de venir et ne vint point. On lui en envoya un qui ne connaissait ni son mal, ni sa nature c'était le docteur WawfMch, profeseur de clinique. J'appris plus tard, de sa bouche, de quelle faéon singulière il avait été appelé auprès de Beethoven. Ce fut un domestique attaché à la clinique, qui lui confia que le neveu de Beethoven lui avait dit, quelques jours avant, pendant qu'il jouait au billard dans un café, d'aller chercher un médecin pour son oncle. Mais comme il n'avait pu s'acquitter de cette commission, ayant été indisposé, le neveu lui-même vint lui deman* der d'aller voir le malade, qui était dans son lit, privé du secours de médecin.

L'appréciation de cette manière d'agir, comme de toutes les injustices et faiblesses de la famille vis-à-vis du maître, sera laissée par nous à la sagacité du lecteur. Les causes particulières de la mort prématurée de Beethoven s'expliquent d'elles-mêmes par le manque de soins nécessaires. Cette triste vérité désenchante le biographe obligé d'entrer dans la description détaillée de faits qui prennent leur source dans les cœurs méchants et pervertis. Ces Mts causent une ~érnaMc peine à fauteur, qui a observé étudié leurs effets désastreux.

Ce n'est que dans la seconde moitié de décembre, que le départ du neveu pour son régiment, cantonné à tgiau, en Moravie, put


s'effectuer. (~) Ni Breuning, ni moi, ne fnmes témoins de sa séparation d'avec son bienfaiteur.

Elle eut lieu assez tranquillement de la part du grand artiste nous en eûmes la preuve dans sa disposition pleine de sérénité. A notre première rencontre, il nous sembla délivré d'un mauvais ennemi cette disposition n'était pas passagère; elle dura au contraire assez longtemps, et, grâce à elle, le maître espéra un prompt rétablissemeKt, lit des projets, s'occupa de quelques nouvelles compositions; bref, il se sentait libre dans son âme et dans son esprit, comme par le passe. n pouvait maintenant étudier son système sur les joies du ctenr, en vrai stoïcien. Tout cela aurait contribué à rendre nos relations avec *ui assez agréables, si nous n'avions point eu à redouter une catastrophe peu élognée. Un petit garçon de onze ans, fils de Breuning, était plus heureux que nous sous ce rapport il n'avait aucune préoccupation, et, dans son ignorance du danger, il pouvait distraire agréablement le maître. et mieux que nous. Ce jeune compagnon mérita la reconnaissance de Beethoven par sa douce société et ses soins assidus; il est maintenant médecin, pratiquant à Vienne, et peut-être à l'heure qu'it est, ne peut-il penser sans émotion à ces mémoraMes journées. si précieuse pour tes premiers souvenirs de l'enfance. Excepté nous trois, le maître ne voyait personne. Son frère même n'était pas bien vn, à cause des derniers événements de Gnei\endorf. La maladie de Beethoven, dont l'origine était nn refroidissement du bas-ventre. dégénéra en une inflammation du poumon. Malheureusement elle fut très lard reconnue par le docteur Wawruch, qui traita alors le patient comme atteint d'hydropisie. Nous verrons, dans le supplément, de quelle manière ce médecin chercha à pallier la faute commise dans le diagnostic, en cherchant à la détourner de lui. Les symptômes de la maladie éclatèrent si inopinément, que dé}&, le i8 décembre, il fallait recourir à la ponction le 8 janvier eut lieu la seconde, et, le 38 du même mois, la troisième.

Après les circonstances de cette dernière journée, nous perdîmes nos espérances. La diminution des forces intellectuelles remplit (!) Ce personMge, an' Mt dbpam de la ece)M des évènements qui MM ownpent, nous <KtMM en pfM <& MB et qu'it Citt <CtCM. auttn BK BftTH<MH', <fftMt* pMteteptf, pnh M~Metant Mt mx, puis d~d<M à se tomejf à la gue<w, changea encetre t<a tatt!ete et devint <'Bttn employé fhet <m patttemBor. t<m dhfeKM citeoMtaneM de sa jeMese et tes tentathM de suicides, abotthent à faire de lui )m bon p~e de tamate. n porta d<me!temeB< Mt Mm f~tehn- et quitta re monde le 13 avtrM <M8.


Mme de notre malade de nombres pressentiments, et la connance en son médecin, déjà chancelante depuis quelques semaines disparut entièrement. Ma se voyait dans tes yeux du patient. M avait été accablé d'une si grande quantité de médicaments, quo sou estomac ne faisait plus ses fonctions. Dans cette position si inquiétante, Beethoven se rappela son ami d'autrefois, le docteur MaMatti, devenu célèbre depuis, mais dont !es relations avec Beethoven étaient interrompues depuis douze ans. C'est en ce médecin qu'il plaçait maintenant toutes ses espérances, mais ses prières furent reponssées froidement. Je jhîs prié de renouveler la demande une M'conde et une troisième fois enfin, il consentit & venir voir le matade, mais comme s'i! venait soigner un étranger. Cette visite devait avoir lieu en présence de son médecin ordinaire, sur la demande de Maifatti, bien que Beethoven eut voulu voir son ancien ami en particulier, pour se réconcilier avec lui. Un petit mensonge remédia à tout lorsque MaMatti parut, son coueguc ne se trouva pas là, mais il fut recn à bras ouverts par un ami qui lui demanda pardon. Tout le pa~e fut oublié, et, depuis ce jour, MaMatti vint voir le malade presque tous les jours avec le docteur Wawruch. Le régime de ce dernier fut change on laissa faire les ponctions en grande quantité, et cela rendit des forces au malade il se sentit beaucoup mieux et songea a reprendre ses travaux de composition pour se distraire, mais les médecins s'y oppo~rcnt et permirent seulement un peu de lecture. Les romans de Waiter Scott étaient alors à la mode. Beethoven se laissa persuader de faire connaissance avec ce grand <HCOH~M. Mais, pendant la lecture du premier volume de « JCen~tM~h, il se mit en colère et jeta le livre par terre: Le gars écrit sculemct.t pour de l'argent. Pour se dédommager, il s'entoura de ses anciens amis et maîtres de l'antiquité grecque, comme Plutarque, Homère, Platon, Aristote et autres. Comme les compositions de Franz Schubert lui étaient peu connues, parce que certaines personnes cherchaient à déprécier son talent, je saisis un moment favorable pour lui soumettre quelques-unes de ses belles mélodies, savoir: la Jeune Fille, le B«i~schaft, le Pïcn~eMf, l'~s~e, et les CFtCH<s <fOssMM. M en fut ravi, au point d'exprimer son jugement en ces mots <t En vérité, il y a dans Schubert une étincelle divine, etc. A cette époque, on n'avait imprimé qu'un très petit nombre d'ouvrages de Vranz Schubert.

Pendant tout le temps que Beethoven resta sur son lit de souf-


trance, il fut poursuivi par de sombres pensées, qui avaient pour objet ses futurs Moyens d'existence. Ces tnstes pen<:é<'« furent encore ravivées par la déctaratioa des médecins que la maladie pourrait durer longtemps, et qu'aussi longtemps il serait obligé de renoncer & ses occupations intellectuelles, Dans cette lamentable conjecture, la question pressante qui se présenta à son esprit fut cette de trouver des moyens d'existence pour lui et pour son neveu, ce qui aurait préoccupé naturellement tout artiste ou homme de lettres, placés dans une pareute position surtout si la pr6dict!on des médecins devait se réaliser. Ma!s ce qui devait tranquilliser le maître, c'est qu'M avait à recevoir blentût du prince Catitan, tes honoraires pour te second et te <fOMt&MM quatuors, puis pour la dédicace de l'ouverture (œuvre iM), montant a i8S ducats. Cette somme était attendue prochainement car les trois ouvrages précités avaient été envoyés au prince, en hiver i82S- Kc voyant rien venir, Beethoven se décida, après une longue attente, a écrire à la maison de banque de Stieglitz et Comp., à Mtcrsbourg, laquelle, d'après les arrangements du prince CaUtzin avec l'illustre maître, devait payer cette somme à sa demande. La réponse de la banque fut que le prince, actuellement à l'armée de l'erse, n'avait laissé aucun ordre de paiement. Aussitôt, Beethoven s'adressa à l'ambassade d'Autriche, en Russie, pour la prier d'intervenir & ce sujet, lorsqu'au milieu dudit mois arriva de CharkofT une lettre du prince Gatitxin, ''atec du iu/22 novembre I83C, conçue en ces termes

Mon cher et digne M. Beethoven,

f Vous devez me croire bien léger et bien inconséquent de vous laisser sans réponse pendant si longtemps, surtout quand j'ai reçu D de vous deux nouveaux cheM'œuvres de votre puissant et inepuisable g~nie. Mais, des circonstances malheureuses. Mamtenant, j'habite Ic fond de la Russie. et, sous peu de jours, je partirai pour la Perse pour y faire la guerre; avant cela j'expedierai à M. Stieglitz ta somme de i2S ducats, et je ne puis que vous otMr mes remerciements pour vos cheta-d'œuvre et mes excuses d'avoir été si longtemps sans vous donner un signe de vie. (4)

Au reçu de cette lettre, les tristes pensées disparurent pour le

ttt Je dois la pMseMten de cette lettre à M. Bamke, satant BM~e~n qui <e ttMMratt 4 MntMteHhMMtt A eMte époque. Tout le monde eoMMiMtit le <<en< da «Mt lettre & Ytome, et MpettdMtt))) n'ttpx h ttMvw an mmnent de la <oMte du pthteeQeBtttn tMMte moi <M«).


moment et l'on attendait avec impatience l'arrivée de la somme. que les dépenses faites pour l'installation du neveu et pour la maladie rendaient nécessaire. Mais, plusieurs semaines passèrent, et l'argent annoncé ne vint point. Le mois de février n'amena rien non plus. Alors, le maitre se ressouvint de l'ancienne promesse de la société philharmonique, de Londres, de donner un concert & son bénénce. Apres de longues réflexions sur cette onro généreuse, il nous cousuita, Brcuning et moi, sur le parti à prendre nous ne pouvions lui cacher notre pensée sur la mauvaise impression que produirait, tût ou tard, cette démarche sur le public, lorsqu'elle ocrait connue. Kous eûmes le courage de hu rappeler qu'il avaK en sa possession des obligations de la banque, qui pourraient le tirer d'auairc sans avoir recours à l'étranger. Mais là, nous apprîmes qu'ii ne les considérait plus comme sa propriété, mais comme un héritage qu'il voûtait laisser intact à son neveu. Contre une teMo résolution, il n'y avait plus d'objection & taire il ne restait qu'à fixer le choix des personnes auxquelles on conuerait ies soins de cette négociation. Beethoven choisit sir Georges Smart, et Stumptf, fabriquant de harpes à Londres. Sur ma recommandation il s'adressa encore a Moscheles, avec lequel j'avais des relations particulières. (1)

A la prière de Beethoven, je lis trois lettres à ces messieurs, lettres qu'il signa de sa main. Toici quel était leur contenu; nous en citerons ceBc il Moschcles

Mon cher Moscheles.

« Je suis persuadé que vous ne m'en voudrez pas de ce que je m'adresse à vous, avec une prière, comme a M. G. Smart voici quel en est le motif. H y a déjà longtemps que la société philharmonique, de Londres, m'a promis de donner un concert à mon protit. Alors, je n'étais pas en position. Dieu merci, de protiter de cette offre aimable. Aujourd'hui, les choses sont dans un état différent depuis trois mois, je suis obligé de garder le lit par suite d'une maladie grave c'est une hydropisie. Schmdier vous en parlera plus au !ong. Vous connaissez depuis longtemps mon existence, et vous savez de quoi je via. Mais il m'est impossible d'écrire, dans la position où je suis, et je crains de manquer de tout.– Vous n'avez pas seulement de nombreuses connaissances à Londres, mais vous avez aussi une grande influence sur la société r ft) BMthMfB n'avait jmnah) M< MM thMchetft df rcbthuM pMrsMtMtkt.


philharmonique. Je Tous prie donc d'employer toute votre iniluenee a8n que la société veuiMc mettre à exécution son ancienne résolution. J'écris également à MM. Smart et Stumpff, (i) pour le même objet, ainsi que vous le verrez dans les lettres ei~oinics. Vous serez assez bon pour remettre vous-même la lettre & sir Georges Smart, et pour vous entendre avec lui, ainsi qu'avec tous mes amis de Londres pour remplir mon but. »

Votre ami,

BEETHOVEN M. P.

Une autre lettre adressée à Moscbeles écrite par moi sous ta dictée de Beethoven, du 14 mars i827, renferme, entre autres choses, le passage suivant « Le 87 février, j'ai été opéré pour la quatrième fois, et je m'attends encore à être opéré pour la einquième fois. Qu'en arrivera-t-il et qu'est-ce que je deviendrai si M cela continue ainsi c'est une dure épreuve du sort. Cependant, a je me soumets à la volonté de la Providence et prie Dieu qu'il « veuille me gouverner par ses divins décrets, afin que je ne sois pas exposé à la misère durant le reste de mes jours. Cela me a donnerait la force de supporter mon sort, tel dur et terrible qu'il puisse être, avec une entière soumission aux volontés du » Très-Haut. (i)

A peine cette lettre fut-elle mise à la poste, que la réponse de Moscbeles et Stumpff arriva de Londres, datée du i"' mars. Elle disait quelle profonde impression la nouvelle. de la maladie du sublime compositeur avait produite à Londres. bloscheles mandait ensuite ceci & La Société philharmonique avait décidé, pour vous prouver sa bonne volonté, et son vif intérêt, qu'elle vous offrirait la somme de cent livres sterling (mille il. en argent), qu'elle vous prie d'accepter, afin de pouvoir vous procurer tous les objets a nécessaires pendant votre maladie. Cette somme vous sera payée par M. Nau, de la maison Eskeles, par portions, ou à la fois, w comme vous voudrez et d'après vos ordres. Plus loin, Moscheles <t) J. A. Stmnpt, attemand, ma à Thmhtge, établi à Lemhfes depuis quarante ans, il y fit sa fmrtnne. CoMm et Mtimë de fhBthe, Stumpff vint à Vienne en septembre MS4 pour faire eenmnssattceaveeBeeNMnrett. BM<tt«'de)Ht~es<M<'fM «MBptétt~<t~HaeBdf<<*a<t'MMnte thrMbens. Mab te mattte ne connaissant pas ta hmgtte anglaise, ne put apprécier la beauté du texte en le eompaMnt la maaiqMe cependant il <'at âne grande MtMMtton de possMor cette belle édition. A la vente de ta musique, après 'e deept de Beethoven, T. HMtiagef ett toute la eottection pour cent florins en argent. EU. att f«Me en Angtetonre sohaete-di* Uttes s1ét1ftI¡f. Cl't exempte ,1'OtIft qu'on taIssIdt..tn.pm ee~ hopormm thrtcs <M)~a~ Cet Mempte ptOttre qu'en tatMatt a ha eht bnmMnp d~t))<MiHttwnant<t. 69 On tiM avec inte~M, dans tes notes, tes detaHs de ta démise entreme de Homme) avec niiostM malade.


prévient Beethoven que la Société sera toujours prête & lui rendre service. n'aurait qu'a écrire et demander ce qui lui serait nécessaire.

Le jour de la réception de la somme de cent livres sterling (18 mars), Beethoven me dicta la lettre suivante & t'adresse de Moschcles.

« Avec quelle émotion j'ai lu votre lettre du premier mars! Je ne puis vous l'exprimer. La générosité avec hqueuc la société w piMUtarmonique a obtempéré à ma demande m <ouci<é.t«s<}u'au w plus profond de mon âme. Je vous prie donc, cher ~!uscbcles, ? d'être, auprès de la société philharmonique, l'organe de mes plus Yus remerciements. Je me vois obligé tic me Mre payer de w suite la somme entière de cent livres sterling, ayant été forcé d'emprunter de l'argent. Puisse !e ciel me rendre bientôt ma w santé, et je prouverai a la nation anglaise combien je sais w apprécier la part qu'eue prend a mon malheureux sort. Votre w si digne procédé ne sortira pas de ma mémoire je vous prie w aussi de transmettre mes remerciements à MM. Smart et < Stumpn*. Soyez assez bon pour remettre à la société ma neuf vième symphonie avec la désignation des mouvements par Je métronome, ci-jointe.

w Je suis avec une haute estime votre ami.

BEETHOVEN P. M.

Je puis citer encore quelques détails de ma lettre & Moscheles (voir plus haut), lettre qui avait pour but de préparer les amis de Londres à la mort du maître, (i) a La lettre du 18, à votre adresse, est mot pour mot dictée par Beethoven, c'est sa dernière. ( Le fait s'est véritié). Aujourd'hui il murmura encore l'intention d'écrire à Smart et à Stumpff; s'il est possible qu'il puisse encore les signer, cela pourra se faire demain. (Mais ce ne fut plus possible; j'écris alors, d'après sa volonté de ma part, à ces deux personnes pour les remercier et leur annoncer la fatale nouvelle.) D sentait sa fin approcher, car, la veille, il disait à Brenning et à moi Plaudite <MMMt, cptMOMKo/tMtto est. Ses derniers jours furent extrêmement remarquables il voyait la mort venir avec la sagesse de Socrate et un grand calme d'âme. Hier, nous tûmes assez heureux pour mcttt'e son testament en règle. -Trois jours après l'arrivée de

(t) Pour safvïe te cettM des t~Bt'meoM, je B'at~ Mt ~)t& tt tHtte~ BM~hcwt,At M mars, <t)M qactquM jours apr~a.



musicale fut dévolue à Tobias Hadinger. L'enterrement eut lieu le 39 mars, après-midi. Jean Beethoven et son beau-frère suivaient le corps, puis le conseiller Breuning avec son tiis, l'auteur de ce livre et de nombreux médecins le drap mortuaire fut porté, du côté droit, par les maîtres de cbapelle EyNer, Hummel, Seyfried et Kreutzer du côté gauche, par Weigl, Gyrowetz, Gansbacher et Wûrfel. Plus de vingt mille personnes accompagnaient le convoi funèbre depuis sa demeure jusqu'à i'éguse paroissiale du faubourg Atstor, où la bénédiction fut donnée au cortége. Une simple pyramide s'élève sur le tombeau au cimetière Wahring; on y lit: « Beethoven. »

t'a noble cceur agit puissamment

Sur ses semMaMes pendant des siècles.

Car le bien auquel aspire une belle âme.

Ne peut être atteint dans tes limites de la vie.

C'est pourquoi, il vit même après sa mort,

Et son Moenec est aussi puissante que durant sa vie. La bonne action, la belle parote tutte éternellement, Comme lui-même a lutté ici bas.

Ainsi ifivras-tu à travers tes siècles

Jouis de l'immortalité!

COETBE.


CATALOGUE

d'Ouvrages de la troisième Période.

Quoique plusieurs ouvrages de ce catalogue aient été mentionnes dans la deuxième période, ils doivent avoir leur place ici, comme ayant été publiés durant la troisième période

A. MUSIQUE DE CHAKT.

Œuvre t33. Msso eo<eMMts~ première exécution en 1824, publiée par Schott, en d8M (i).

~i3 et ii4. Les Mettes d'Agnes poème d'Auguste Kotzebue Divertissement final avec chœur et

orchestre exécuté pour la première fois en i8i2,

à t'ouverture du théâtre de Pesth pubM par

Artaria séparément.

ii2. Calme de la mer et heureuse !MtM~<t<t<Mt, poème de Gœthe, pour quatre voix et orchestre exécuté pour

la première fois en 18i5, publié par Stem' r et C

end822.

id6. Mo <[ E~Mpi <yeMM«e a pour soprano, ténor et basse exécuté en i8i4, publié en i826 par Haslinger.

di8. Chant éM~Mt~tM, à quatre voix, avec accompagne- ment de deux violons, alto et basse ou piano; pub!ié

en i827 par Hasunger.

108. Vingt-cinq c~MttMOMS écossatses, avec texte allemand et anglais, à voix seule, avec accompagnement de

piano, violon et violoncelle oMigés pubtiées par

Schtessinger, en d825.

i~t. Op/efKed (cantique) de Mathison, à voix sente, avec chœur et orchestre; pubtiée par Schott, en d826.

~) C'est t'habite Fe)~. Ketstet, ~fmncfmrt, qui Mn~fa tm tpKm«s tte la Messe en n& et de ta 9°" Symphonie. Mort fn tM~ D rendit nn grand iterwiee à Beethoven, Mtfteot pour la Symphonie pour bqoeUe il T~wt des remerciments de t'UtustM auteur.


t22. JïwM~M (chant de iedération) de Gœthe, pour deux voix solos, chœur à trois voix avec accompagnement

de doux clarinettes, deux cors et deux bassons; pu-

Mié par Schott, en d82C.

Les deux chants qui précèdent furent composés pour ic ténor EMers, et citantes pa!' lui au concert & son hénétice. & Prcshourg, en ~838.

Œuvre i36. Der gt~'t'ctc/fe ~«gct)M<c& ( <e Mi<MMett< g<ot'~«.)c), cantate sur un poème de Weissembach, pour quatre

voix et orchestre ex~utë au congrès de Vienne en

1814, publié par Haslinger, en d8~.

Le texte de Wei~emhaeh ayant été composé pour cétébrer la réunion des monarques rassemblés à Vienne en 1814, t'editenr l'a fait arranger sur un autre texte de RocMitz a Pf~s der 7bn&M!M< B (Eloge de la musique). Ce poème avait été déjà donné à Beethoven en i893.

Œuvre 98. die ~nte Ge~&<e (a ra!Mte <[bs~<e) pour voix seule et piano; publié en i8i6 par Steiner et C.

B. MUSIQUE INSTRUMENTALE.

SyM~p]~ontos.

N" 7. Symphonie en la majeur (œuvre 92); première exécution en 1813, publiée par Steiner et C. en 4816.

K" 8. Symphonie en fa )K<eMt* ( oeuvre 93) première exécution en d8i4, publiée en i8i7 par le même.

N" 9. Symphonie en ré tKïM~tf sur l'ode de Schiller « à la joie » ( œuvre i35) première exécution en d824, publiée par Schott, en d826.

Ouvertures.

Œuvre 115. En ut majeur, composée et exécutée sans autre titre en d8i5.

En i8i8, un concert fut donné par )MM. Mayseder, Moscheles et Guuiani, dans lequel cette ouverture fut exécutée elle faisait partic, jusque là, des manuscrits en possession de Steiner et Cie. Sur t'affiche elle portait le titre a & chasse », mais l'auteur protesta. Depuis on l'intitule « ~MeMs-ef B sur les catalogues mais ce titre n'est pas plus authentique que le premier. Cette ouverture parut en 1830, chez Hasiinger, pitc est dédiée au prince Radzïwiu.


Œuvre il7. En <Mt~, composée pour l'ouverture du théattQ da Pesth en 4812, pour le prologue « Le Mt JF<te<tHf,

~jt~tM~et' bteK~ttt~Mr~es~M~fOM~; pubMéeenl828

par Haslinger.

124. En t<< m<~M<t', avec la fugue double pour la <: .B~diction de la maison »; exécutée en 4822, pour

l'ouverture du théâtre de Josephstadt à Vienne,

publiée par Schott, en 1826.

138. En ut Mtc~~Mf pour Fidelio, écrite en 1805, mais mise de côté exécutée pour la première fois au concert

de B. Romberg, en 1828, à Vienne publiée par

Haslinger en 1830.

97. Graad trio en si pour piano, violon et basse exécuté pour la première fois en i8i4, publié par

Steiner et C.'c, en 1816.

102. Deux sonates en «< majeur et en ré Mtc~oo* pour piano et violoncelle; puMiéea en 1817 par Simrock.

SoMmcs pOttt ttit~MC SCttt.

Œuvre 90. Sonate en tMt tMtne~ publiée en 1815, par Steiner et Cie.

101. Sonate en la Mo~ett)', publiée en 1816, par le même. 106. Sonate en M <M<~eM~ publiée en 18-19, par Artaria. 109. Sonate en <Kî majeur, puMiée en 1823, par Schlessinger.

110. Sonate en !<t majeur, publiée en 1823 par le même. 111. Sonate en ut mineur, publiée en 1823, par Schlessinger et DiabeUi.

120. Trente-trois variations sur une valse de DiabeUi, publiées en 1823, par Diabelli.

119. Douze nouvelles bagatelles pour piano, publiées en 1826, par Schott.

Quatuors pour deux ~iolotas, alto et vioY~~o~Ue. Œuvre 95. Quatuor en fa t~MeM~ 181S, chez Steiner et €?< 127. Quatuor en mi majeur, 1826, chez Schott. 130. Quatuor en si majeur, 1827, chez Artaria. 131. Quatuor en ut $ HMMeMt', 1827, chez Schott. 132. Quatuor en ï<t tmtMttf, 1827, chez ScMessinger. 133. Grande fugue (originairement final de Foeuvre 130), chez Artaria, en 1830.

135. Quatuor en /<t w<~eM)', pubUé par Schlessinger, en 1827.


137. Fugue en <M<~eM)' (écrite en 48i0), pour deux violons, deux altos et violoncelle, chez Haslinger,

en 1827.

Outre les (Bwrcs notées dans les trois catalogues, avec des numéros d'ordre, il en existait encore beaucoup sans numéros. La plus grande partie se compose d'essais dans les différents genres, qui semblent appartenir à ta deuxième période. Beaucoup et des plus remarquables ont été publiées depuis la mort du grand compositeur. Nous tes donnons à la suite du catalogue

P(H~ orc~sh-e (A) Allegretto en MM publié par Artaria (B) Marche triomphale de la tragédie « Ï~peïet » en «< majeur de la deuxième période, publiée par Steineret C'

PoM' les <ttst!*MHtet!ts fi tordes Andante favori en fa iM~Mf, ccrit d'abord pour piano, appartient à la deuxième période, publié par le Comptoir d'Industrie, en 1805.

Pottf tes ttM<ntM!ett<s à tent (A) Rondino en mi pour deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons et deux cors; publié par Diabelli (B) Trois duos en ut <)M~euf. en fa majeur et en si majeur, pour clarinette et basson, publiés par André. PûtM'~MtMO avec orchestre Rondo en s; chez Diabelli. Trois Quatuors en tKt w<~e«f, en si tM~eMt' et en ut majeur pour piano, violon, alto et vio!oncet!e, publiés par Artaria.

Trio en Mt pour piano, violon et violoncelle, chez Dunst. Petit Trio en un seul morceau en si Il majeur (i8i2), dédié à sa petite amie, Maximiliana Breutano chez Dunst.

Rondo en sa! majeur pour piano et violon ou violoncelle chez Simrock.

H'ots tétâtes pour piano seul en mi majeur, en fa mineur et en ré majeur, dédiés à réiecteur Max Frédéric. en 1781, publiées à Spoyer, chez Rath.

Sonate facile en ut majeur pour piano, dédiée à Léonore de Breuning, de Bonn, publiée par Dunst.

Pfœh<f!tt<tK en fa WM~Mf pour piano, de la deuxième période, publié par le Comptoir d'Industrie, en 1805.

Avec ces ouvrages, les catalogues présentent encore un grand nombre de variations pour piano et des danses de toutes sortes pour piano et orchestre, qui appartiennent à la première période. Dans ces compositions sont classés aussi tous les Keder de la deuxième et de la troisième périodes ceux-là brillent surtout par rintëlUgence du texte.


(A) Six portes ctMetM«K<<s de Reissig (Heurs de la solitude), composés en i8i3-i4, publiés par Artaria.

(a) JVota c~MtM<s à ta Bien Aimée te Secret, So <M<et so, parurent d'abord avec le ~'Ïe~er Zat<sc~W/~ puis chez SiMroct:.

(c) Lied aus (~He (Chant dans le lointain). chez Breitkopf et Steiner.

(o) ~ttdeM&ett (Souvenirs) de Mathison, chez les mêmes.

(E) JEtMp~KdttM~ett bet Lydieits O~th~Me (Sensations produites par t'ioudétite de Lydie), chez Simrock.

(F) Deux JL~d~ (~dst~na<MM, Ch<M< du soir), publiés par Kistner et DiabeUi.

Tous les deux appartiennent à la troisième période et furent publiés avec le WMtte)'ze!<sc~f</y. Le- premier, quoique le plus court, est une véritable perle entre tous tes chants d'amour de Beethoven. Lui-même y reconnut du mérite dans sa lettre au rédacteur de la feuittc précitée. II y prie M. Schick de remercier de son heureuse inspiration le poète comte Haugwitz. Le poète Mathison eût aussi des remerciments de la part du maître pour son poème d'~ldc!otde le poète Tiedge, pour te sien <: die ~o~Mn~ » (& l'Espérance), et le poète Leiteles, pour le LMdet'&~s. Quant à la Résignation, c'est un morceau d'une véritable science musicale. Y. DER SCHWER MFA8ZTE ENTSCHMSZ

(LA RÉSOLUTtON DIFFICILEMENT PRISE).

L'inscription du quatrième morceau du dernier quatuor en fa (œuvre i36) pour le motif s~ewc <[ J~Ms? es ~~tt (te faut-il); au-dessus de l'allegro « Es MttMx se~/tt » (il le faut), peut être expliquée de deux manières différentes; mais laquelle choisir ? le maître voulut-il se livrer à une grave ~(MscMtfeWe ou à tt)te ironique graMt~ ? on ne saurait le préciser avec certitude.

I. H était dans tes habitudes de Beethoven de donner de l'argent à la femme de ménage pour la semaine. Mais il n'était pas facile de l'obtenir lorsque le maître était à sa table de travail. Il ne voulait, pour rien au monde, être dérangé. Le jour de payement était ordinairement le samedi. La vieille servante, mère Schnaps, arrivait alors avec son panier, en tenue du marché et n*osanl rien dire elle s'asseyait au bout de la table en attendant que l'illustre maître daignât jeter -un coup-d'œil gracieux ou furibond sur elle. iNscnsiMcmcnt ïa conversation s'engageait avec des nuances dioe-


renies tantôt parlant, tantôt chantant, le maure faisait entendre son fameux « JMus~ M se~! » (le faut-il), ta quoi la vieille repondait, en inclinant la tête on en frappant du pied, <: ~*s w~<as se~t » (i! le faut). Cette plaisanterie se répétait chaque samedi, et lorsque la femme de ménage prouvait, i'ahnaoach a la main, que c'était réellement le jour de payement, alors le maitre, s'it était de bonne humeur, répnquait seulement par un regard jeté a la rusée mais ndète servante.

Il. D existait, à Vienne, chez ragent de la cour Dembscher, un quatuor dirigé par Maysedcr, depuis de longues années. Lorsque ce personnage apprit la composition du quatuor en <M< (œuvre i97), il désira le faire entendre dans sa maison mais ce quatuor fut d'avance destiné comme principale attraction au hénëjice de Sehuppanzigh. Alors D. eût le courage de demander à Beethoven de lui accorder l'honneur de la première exécution de cette composition. Celui-ci consentit, mais à la condition que Dombscher payerait à Schuppanzig 60 florins pour le dédommager du tort que cette exécution pourrait causer à son concert. L'amateur de quatuors demanda alors si Beethoven parlait sérieusement ta réponse fut « Es tMt<M se~H & (cela doit cire). Aussi, la somme demandée fut-elle payée par Dembscher, et le quatuor fut exécuté pour la première fois dans sa réunion.

Entre ces deux versions, une seule est véritable c'est que chez Beethoven, chaque payement obligé pouvait être considéré comme MKe résolution <N/}f!cNeMM!~ pftse « Det' sc~teer g~asxKe Ett<schhMS &. Cela pouvait être le cas aussi pour l'agent de la cour, obligé de payer à Schuppanzigh tes 80 uonns. La traduction française de cette inscription wt e~<M< <MMpt~a<tOM » n'est pas exacte, elle est trop recherchée


Beethoven laissa deux testaments dans ses derniers jours, mats sans date. On présume que le second a été fait le 20 ou le 21 mars 4827. Ce testament fut écdt ea présence d~ ~<eunmg et de t'eateor de ce livre. Le curateur et !c tuteur y son, ~s!gnës, avec la c!anse que les considérations écrites le 15 et le i 6 mars ne devaient pas y être comprises. La pièce est adressée au docteur Bach, en fonne de lettre voici son contenu

1

HtFORMATMMf 8UM LEt; CAC8M DE SMaBtTË.

Le docteur Jean Wagner entreprit, le 27 mars 1827, l'examen des causes de surdité sur ta tète de Beethoven. D'après le rapport du docteur, voici quelle était la conformation du cr&ne au moment de la mort de l'illustre compositeur a Les nerfs de Fo~e étaient rétrécit! » et sans moë!te. On voyait, le long du conduit auriculaire, des veines » gonHées comme une bobine do plumes do corbeau. Le nerf acousB tique de gauche, plus mince, prenait sa source avec trois Mets trèsw minces et grisâtres. Le nerf de droite avait une raie plus forte et B plus claire remplio de substance sanguine de la quatrième cellule du front. Quant aux conduits auditifs, ils paraissaient aqueux, plus » mous plus nombreux et plus tendus qu'à Fordinaire. A la voûte !< du crâne, on voyait plus de densité et une grosseur d'un demi» pouce. a

H

PU TESTAMEtfF ET BE LA MM~KB.

~)$TES.


« Estimable ami,

« Je reconnais pour mon itétitier unique et tégatairo universel, ? mon cher neveu Charles de Beethoven. Je lui tegue tout mon bien ? et avoir, consistant principalement en sept actions de Banque et » en ce qui se trouvera en argent cMnptant. S'it y avait quelques prescriptions de la loi à remplir. cherchez, je vous prie, autant ? que eela Mm possible, a MM tourner cela a t'avantage de mon » neveu. Je vous nomme son curateur et je vous prie d'être aussi son » tuteur, avec le conseiller Breuning, aOa de remplacer le père. » Que Mea vous conserve. M!Me retperchnents pour l'amour et & FaMtttM que vous m'avez tant do ~Ms témoignés.

« L. Y. BRETHOYEK. M. P.

(L. S.)

Comme ce testament Me renfermait aucune limite ni mesure do prudence, relativement au légataire universel teonet, après ra0a!re do succession terminée, devait être mis en possession de toute la fortune, comme, cependant. le curateur et la tutelle avaient le droit, va la iegereto de t'héritier et dans son intérêt, de s'opposer aux dispositions testamentaires, les tuteurs firent au ma!tro la proposition de changer cotte disposition, afin uae l'héritage, placé en fideicommis, ne put être entame par le neveu, qui en recevrait les intérêts et tes transmettrait à ses héritiers. Beethoven trouva d'abord cette clause fondée et juste, mais, plus tard, it changea d'avis, disant que c'était trop dur pour son cher neveu. II en disait Même des reproches à Breuning, auquel il attribuait l'invention de cette mesure rigoureuse. Un billet du Consedler, que nous avons sous les yeux, parle de cette aMaire, et reconnait en termes modères, la nécessité de la MMWM!. Cette manière de parler imposa à Beethoven it promit de se relâcher. D'après son désir, Breuning lui soumit une proposition rédigée en trois lignes, et le maltre se mit en devoir de la transcrire. Cela ne lui était pas facile mais ayant fini, il déclara <r maiu» tenant, ie n'écris plus davantage. » Nous tûmes, non sans étonnement, sur la iëuitte « Descendants légitimes, » changes en <: Héritiers naturels. & Breuning lui fit observer a combien de discussions cela pouvait mener dans l'avenir. Beethoven répondit que cela revenait au même et que cela pouvait rester. Ce fut sa dernière contradiction. Après bien des discussions, entre le curateur et la tutelle, sur le point de savoir laquelle des deux dispositions valait le mieux, on résolut de s'en tenir à la première. Celle-ci fut admise judiciairement, sur la présentation du docteur Bach. MaiseMe n'a pu paraître dans ta première édition de ce livre, ayant été retenue au greffe avec tes autres papiers.

Les intérêts de la succession sont en rapport avec le testament. D'après tes communications du curateur, toute la fb. tune active


eonsistait en produit de la vente du mobilier, des enuvrcs de musique et de sept actions de Banque, !etout ensemble. ~0,233 n. on argent. De cette somme, il faut déduire los frais d'in-

huawtioneHes droits judiciaires. ~M3 id. H reste la somme nette de. 9,Ot9Û.enttrgent. Le D~ Bach accompagne ces communications des observations suivantes

< Ce mince héritage o'éta!t pas en rapport avec le génie du célèbre artiste, et cette eiMensiance fait pen d'honneur à ses contemporains. Les causes de si peu de fortune ne dépendaient pa~ de sa mani&M do voir et d'agir Ce grand homme ne connaissait que son art it en laissait les avantages aux autres. »

JI faut encore remarquer que la somme do 1000 M., envoyée de Londres, était comprise dans le total de la succession. Cette somme resta encore intacte après le décès du mattre mais la société phitharmonique la Ct rëctamer par l'organe do Mosche!cs elle ne voulait pas la laisser dans les mains indignes. Cependant, finventaire étant fait, cette somme devait être retenue judiciairement, et, plus tard, le curateur refusa de la rendre. La société philharmonique n'ayant pas l'intention de faire un procès pour se faire restituer son cadeau, la somme resta au légataire universe!.

LXE LETTHE tt'ETtEKXE BBEtJNtKC ET L'EMPBEtXTE BC VtSACE, PAR BAKHAU8EB.

Un désir de Beethoven, manifesté hautement, était de nous mettre d'accord, Breuning et moi sur toutes tes affaires et de ne pas nous mèter de cettes de la tutdie. Dé)&, & y occasion de sa biographie, il exprima le même vœu, ainsi qu'on t'a vu dans l'introduction de ce livre. Au mois d'août de Fannee passée, il était encore dans tes mêmes idées, lorsqu'il se trouva engagé dans une affaire pour l'accomplissement de laquelle, il ne se sentait pas la force nécessaire. (Voyez, Beethoven et Ch. Ho!z, dans le supplément.) De telles prescriptions pouvaient rester inaperçues et n'être connues que plus tard. Mais il yâ~ait encore d'autres qaesthMtsTcïatives aaxpabnes~ons, etc., dans tesqueHes Breuning fut oNigé de consulter tes vieux amis de Beethoven. ayant été brouiUé avec lui pendant neuf ans.

Avec l'excellent caractère du conseiller Breuning. une divergence d'opinion ne semblait pas possiMe mais la providence en décida


autrement. Deux mois après la mort de Beethoven. le conseiller quitta brusquement le monde. Ce digne homme mourut, le coeur brisé par suite des mauvais précèdes de son supérieur, prince Hokcnzot!ern Hedungen, président du conseil de guerre, !equet MMpMssatt ses hautes fonctions dans !tt< ~M jtfo~ett-~e. BreaMng avait à peine atteint i'age de 60 ans.

Le docteur Bach a'occupa alors de trouver un autre tuteur dans la famille de la mère du jeune Charles; c'était très-regrettable, et ne me permettait plus de me mêler aucunement de ses aftairea. Tout cela ne serait pas arrivé, si Breuning avait v4cu ~aeiques années de plus. Sous le rapport musitat, nout) aurions pu agir pius eHicacement avec le concours du comte Maurice LichnowsM et de Chartes Czerny. Quant aux autres clauses, il n'y a que !e premier vcju de Beethoven qui ait reçu son exécution entière.

Le lendemain de la catastrophe, je reçus les lignes suivantes de Breuning a L'annonce de l'heure des obsèques de notre ami décédé, paraltra demain ou après demain dans t'ObsefMt~w, et peut-être dans le Wï<Me!~<MM!?. J'ai écrit à ce sujet à M. Nau et j'ai reçu de lui la promesse formelle.

a Demain matin un certain D<Mt~<nMer doit venir pour mouler, en pt&tre, le visage du dé~mt il lui faut de cinq à huit minutes pour cela. Dites-moi, oui ou non, si vous y consentez. U est parfaitement admis de reproduire tes traits d'hommes célèbres autrement le puMic pourrait s'en plaindre. ? »


CARACTÈRE, a~LAMTÉS, MKBWBKTSMVERS.

t

BMMgtOM, )a ~M~8~ e~M~* eatM~me.

Que Beethoven ait été élevé dans la religion catholique, qu'il ait été vraiment religieux, toute sa vie le prouve, et la partie biographique vient à l'appui de cette vérité. H avait une grande qualité, c'était de ne jamais parler religion, ni de discuter les dogmes des diilérents cultes pour communiquer ses vues. Sou intuition do Dieu reposait moins sur ses croyances religieuses, que sur un certain déisme où elle prenait sa source. Sans avoir une théorie faite, il reconnaissait Dieu dans le monde, et te monde en Dieu, et cette théorie se formait pour lui dans toute la nature. Le livre de Christian Sturm. « CcnsM~tffMMM sur <es epMtt'es de Dieu datM Ma<<t~ et de plus, avec t'instruction puisée dans tes systèmes des sages de la Grèce, semble avoir été son guide dans cette matière. D serait difficile de soutenir le contraire, envoyant sa manière de vivre, conforme à ces écrits. Mais, outre les preuves évidentes de principes religieux de notre maitre il en existe d'autres, qui sont en harmonie avec les premiers.

Sa théobgie se bornait aux propositions suivantes < Je suis ce qui est !a. < Je suis tout ce qui est, ce qui a été, et ce qui sera aucun mortel n'a soulevé le voile qui me couvre. D est unique de lui-même et toutes ces choses lui doivent son existence. Ces trois thèses sont inscrites dans le temple de la déesse JVc~t, & Sa!s, dans la basse Egypte. EUe furent découvertes par Ch<MMpo!HoM-F~eoc, et publiées dans son tableau de l'Egypte, pag. 417. H n'est pas invraisemblable de supposer que cet intéressant livre ait pu tomber sous les yeux de Beethoven. On lit dans l'introdoetion de ces inseMptions a 11 serait difficile de donner une exposition plus élevée et plus religieuse de la divinité créatrice, s En même temps, on y trouve l'éclaircissement suivant < La déesse -Net<h prit part à la création


<lu monde elle présidait à la génération des espèces ette est la force motrice de tout. ? »

Ces inscriptions copiées de la main du grand compositeur, placées dans un cadre sous verre, étaient suspendues au-dessus de sa table de travail. Ces précieuses reliques se trouvent en ma possession elles accompagnèrent la première édition en ~MSMHtfc.

Le même silence que Beethoven gardait sur les objets religieux, il l'observait également à l'égard de la base générate, régulatrice de toutes les connaissances dans le domaine de l'harmonie. !t considérait la religion, et l'harmonie. comme définitivement closes sur elles il n'était plus permis de discuter. Mais, outre les sciences harmoniques, it y eu a d'autres encore qui sont importantes pour un musi. cien penseur, t'~Mtt~MC, par exempte. Avec celle-là, Beethoven se comporta tout autrement qu'avec te code des règles et des lois de l'harmonie. L'Esthétique fut toujours le sujet préféré de ses conversations sur l'art musical, quand même elle ne s'étendait que sur une seule partie comme par exempte sur la coracfét'ts~Me des tctts, dont il avait fait une étude spéciale.

Un ouvrage de Schubart a Idées sMf !s<h~(~Me ~e WM~gMt;. $ faisait partie de la bibliothèque portative de Beethoven. Ce livre parut vers 4806, époque à laquelle Beethoven étudiait l'Esthétique d'après les Grecs et les Romains. Ce qu'H pût tirer de Platon au profit de son art, nous l'avons vu dans la deuxième période. On conçoit que cela ne lui suffisait pas mais son goàt pour le savoir, fut attisé par la lecture des auteurs anciens. Pinteries, que nous connaissons déjà par ses conversations avec Beethoven, sur la politique, lui tendit une main secourable (d) pour étendre ses connaissances sur ce terrain laissé en friche jusque là. Comme philologue, Pinterics était plus familiarisé avec les anciens sous le rapport des linéaments esthétiques. Il faisait, pour Beethoven, des extraits d'Aristote, (2) de Lucien, de Quintilien et de Boece. (3) Aristote ne devaitit pas agir d'une manière décisive sur Beethoven. ami des Grecs, quand it tombait, par exemple sur ce passage < !t n'y a rien, en w dehors de la nature, qu'on puisse dépeindre mieux par le rhythme » et la mélodie que la colère, la douceur, la valeur, la modération et

» toutes les qualités morales avec celles qui leur sont opposées. » On peut exprimer tous tes mouvements de l'âme par les sons, et nous tt) Frattois Schubert profita aussi beaucoup de Pmtericth

(2) Beethoven ceMMhMtt bien ta politique d'Aftstote. En m~me temps, Il citait paf '~BW les tpttïM d'Horace à Pison, q)t*it aimait beaucoup.

(3) Bo~ce, consul Mmato soas Th~ederic roi des Lombards, accusé bassement par un ennemi d'entretenir une con'e~pondaece avec la cour de Bysanee. fut mis à meM en 886, par ordre l!e TMederte. !~nniaM ttetntxwmt eer~~ y a <dB)~ BMes sur la musique des 6reM. P'aprM UawMna, la lecture de cet Mvrafp' lut interdite dans te< universités d~htbfd et de Cambridge amteanMgetM, qui a'étaient pas reçus bacheMeM ~-masique. Car pearMmprendre bien les sujets traites, M fallait être un bon latiniste et eonnattre la musique ancienne et moderne.


trouvons dans Lucien une caractéristique pareille « II y a dans les sons un soufNe divin, s Les écrits d'Athénée et d'ArisUde-QuîntiKen renferment des passages semblables.

Schubart poussa plus loin ses recherches des causes physiques dans les Modes; il ne manquait pas de matériaux pour cette étude. Néanmoins, le maitre trouva peu d'agréments dans ses vues philosophiques il sentait une répugnance marquée pour la philosophie de fart, sitôt qu'elle dégénérait en métaphysique. Beethoven donnait sou approbation à la caractéristique des modes de Schuhart. Il était d'accord avec lui sur les modes mineurs (sur lesquels les Grecs avaient fait des travaux considérables) mais il se promettait de douter de cette caractéristique dans tes tona majeurs, ou il bornait leur expression physique au mouvement et à la raisonnance du chant. Dans la musique instrumentale, principalement dans les quatuors et les compositions pour orchestre, Beethoven n'admettait point le tableau des tons majeurs de Schubart, à cause de leur signification si variée par l'usage. Par contre, il les tolérait dans la musique de piano et le trio, en faisant la différence entre la musique sensuelle et le mélange des divers modes ayant un caractère à part. La considération de Beethoven pour le livre de Schubart fut si grande malgré cela, qu'it le recommandait aux personnes déjà avancées en musique.

Il aimait à s'entretenir de préférence avec des personnes éclairées, sur cette branche des connaissances musicales. Cela lui donnait l'occasion d'admirer ce que ses prédécesseurs Gluck Haydn et Mozart, avaient déjà fait sous le rapport de la couleur musicale. Parmi les grandes compositions, Beethoven plaçait « La /!tMe eHchtMttée » au-dessus des autres opéras. Il y trouvait de l'expression, depuis la fugue jusqu'à la chanson, et le choral. Cela venait de l'emploi des divers modes. Si Beethoven se montrait chaud dans l'entretien sur cet intéressant sujet, s'il défendait ses croyances avec conviction et les preuves en main, il devenait sévère pour les sceptiques, qui étaient alors nombreux. Le corpus ~MStCMMt avait peu à faire avec l'esthétique de Schubart il ne voyait son salut que dans la base générale et le contre-point, laissant de côté les autres questions. Mozart n'était point un grand lecteur de livres, et pourtant il a fait de belles choses. Il en résulte que la lecture n'est pas précisément nécessaire, pour devenir un compositeur de musique. Cette croyance règne encore parmi certains musiciens de nos jours ils craignent, comme autrefois, que le génie ne leur vienne par la lecture d'un bon livre ou d'un journal. Il est temps de chercher d'autres idées que celles qui se trouvent dans les livres d'Albrechtsberger, TurketMarx. Eac!!re,n*y80nt-ei!cscxcloshenteztt que dans lex notée. Notre maître désirait ainsi être provoqué par quelque opposant à la défense de la caractéristique des modes. Il en trouva un dans la


personne de son ami Fr.-Aug. Kanné, qui était un sceptique personniSé. B avait beaucoup d'esprit et d'originalité. Avant d'être musicien et littérateur, i! avait étudie !a théologie et la médecine, à Leipzig. Il vint à Vienne au commencement du siècle et écrivit une douzaine d'opéras et drames pour tes thé&tres de cette ville. Les plus marquants furent, pour le théâtre de la Perte de Carinthie, O~yMe et Sop~to, dont il composa lui-même le texte et ïa musique. n mettait de l'entêtement dans ses opinions et ses principes en généra!, et soulevait souvent des discussions avec Beethoven sur ces objets. Leurs jugements ne s'accordaient pas a ~MMCtpNs, mais ils étaient réeréati& et instructifa pour tes auditeurs, attendu qu'ils s'efforçaient tous les deux de {aire bnHer ïeurs tumi&res. Its avaient t'habitude de se tutoyer fraternellement, et s'aidaient dans leurs propos, sans réserve. Kanné appuyait ses dénégations sur la différence de l'accord de l'orchestre d'autrefois et du temps présent, et sur la transposition comme dernier moyen. M combattait, par conséquent, son antagoniste avec tes mêmes armes, en dernière instance. On en a vu un exemple dans l'ouvrage d'un grand physicien du temps passé. La contre épreuve présentée par Beethoven s'appuyait sur la connaissance certaine des modes, dont l'accord pouvait être un ton plus haut ou plus bas, que l'oreille n'était habituée à l'entendre. Cela renversait tes étayements sur la transposition qui ne pouvaient pas être pris en considération parce que le diapason a son point fixe, et ne doit pas être déplacé. L'accord de l'orchestre étant monté insensiblement par progression, le sentiment de l'accord de tons le suit. Ce sentiment est inné à la gamme de chaque ton les anciens reconnaissaient avec raison cette vérité. La transposition étant une déviation subite d'un demi-ton ou de plusieurs tons plus haut ou plus bas, entraîne ainsi le sentiment aussi subitement dans une autre sphère.

Beethoven affirmait que s'il n'est pas difficile de trouver la différence entrel'~<$ettefé l'oreille tranche la question en seconde ligne, mais le sentiment nous indique la différence subite entre le majeur et le mineur, et, de là ressort l'indice caractéristique de ces deux modes. <! Tu as fait danser l'arlequin en ré je l'aurais fait danser en té ma~eM~. Tu soutiens que c'est la même chose, qu'un chant soit en fa MMMeM)', en mi MMM~M~ on en sot mineur, j'appelle cela un non-sens, comme l'affirmation que deux et deux font cinq. Lorsque je tais chanter Pixarre en so! majeur, au moment ou it communique au guichetier ses projets infâmes sur Fïpt'es<aM, il y a ta une cause physique dans le caractère de l'individu. Ce ton aigu se déploie à nu dans le duo avec .Rccco, et, l'expression de ce mode correspond à la couleur du morceau. Beethoven continuait ainsi cette dialectique insolite. Pour peindre, autant que possible, le calme de la campagne, le mattre dut choisir le ton de fa tMc~etM', comme ton dominant, dans


9a symphonie pastorale. Par la m~me raison te ton de }t tHf~~to', convient au caractère solennel. D'autres tons majeurs conviennent moins, et les tons de fa et de sol, pas du tout. Que l'on essaie de transposer te chceurdo prêtres dans la ~?tM6 Mtn~Me de <H! $ en t~, ou en fa, et l'on verra la différence. Le critique de la sonate en <t< X MtuwMt* dit, dans la Gazette tttMMca~, de Leipzig, Y! C'est avec » raison que le premier et le second morceau sont écrits dans ce & ton qui fait frémir (voyez 1, page 82.) Si l'on transposait ces deux morceaux en «< tMOMMf ou en )~ tMMteM)*, t'eOet en serait désastreux.

On peut juger, par ce qui procède. si Beethoven admettait la transposition pour tout en géoénu H est certain qu'il ~'aurait pas permis qu'on transpos&t une de ses chansonnettes en sa présence, et celui qui se serait permis une telle hardiesse, aurait couru risque d'être fort maltraité, Il avait été prié un jour de transposer quelques morceaux de la ~7t)te eHch~nt~c, pour la cantatrics CW<ntMtMn~ mais il le refusa en déclarant qu'on devait d'abord s'assurer, scrupuleusement, si le ton, dans lequel on voûtait transposer. convenait à la situation.

Pour bien caractériser comme mat fondée la négation du caractère des tons, il ta comparait à t'iouuence dn soleil et de la lune sur la mer. Ce phénomène était déjà connu des anciens, et, par les recherches de Laplace, amené incontestablement à la conclusion définitive. Beethoven se serait-il laissé guérir, par les déductions prolixes des professeurs Hschef et Zamminer (le premier dans la troisième partie de son esthétique, le second, dans l'ouvrage « La A~MStgMe et les jfHstrMMteHts)) » dans la question de la ec[)*act<!Ws~Me des tnodes OM tons, de son erreur, et de ses anciennes croyances, j'en doute fort. On peut, au contraire, accepter qu'il avait combattu ces deux savants, qui voudraient mesurer le sentiment par le thermomètre. Pour bien déterminer la caractéristique des tons il ne taut pas se borner aux instruments physiques, (i)

CenteMtpwMtitM). Le BtaMM et Maève.

Nous avons d~à pu juger, par là partie biographique des trois périodes, de quelle nature étaient les relations de Beethoven avec les artistes de Vienne. Si, dans un cercle musical. chacun avait le sentiment de l'existence artistique, le reprache qu'on faisait si souvent(<) Dignes de remarque sont les MMM''M<!ons de A. H. Manf. Oea-' son traité e MMC)tMe'mT<mABMti. » (Kneyctoptdie de ScMUing.)


à Beethoven de s'être montré yaide ( schro~) avec les artistes, serait fondé et à son désavantage. Mais nous avons considéré aussi ce côté faible dans une glace transparente, et nous trouvons la réponse à ce reproche dans les sentiments mélangés des dispositions des musiciens. Ici, il y aurait nécessairement des exceptions à faire; elles avaient leur raison d'être et furent ignorées de ses accusateurs. Beethoven avait une considération particulière pour Sa~t't, ainsi que pour les trois maîtres de Chapelle du théâtre de la porte de Carinthie, H~<, G~MM'e~ et <7tn!c'!<j~ il aimait assez Diabelli les deux Czerny Chartes et Joseph puis Scho! Friediowsky et Clément. Ces trois derniers (connus dans la vie du maitre) faisaient partie de la société des quatuors, dtrigéeparSobuppanzigh. Cepetitnombre d'élus, artistes dans la vraie acception du mot, ne manquaient jamais au respect do au grand maître, et recevaient de lui les preuves nombreuses d'une bienveillance marquée quand l'occasion permettait de leur être utile. Beaucoup d'<t)te<eHS musiciens, grandis près d'Haydn et de Mozart, plus ou moins sympathiques à la musique de Beethoven, avaient coutume de rég!er leur admiration d'après les mouvements de tête de l'abbé 'S<a<Ne! qui montrait ostensiblement son antipathie pour l'illustre maître. Ce vieux Nestor, qui ne manquait jamais d'assister aux réunions des quatuors de Schuppanzigh, s'en allait toujours quand on commençait les œuvres de Beethoven. L'abbé Max Stadler, né en 4748, huit ans avant Mozart, quitta le monde eu 1833. Son grand âge ne lui permettait plus d'apprécier le mérite de la nouvelle étoile, ni d'élever son regard jusqu'à elle. Mais, parmi les musiciens, contemporains de Mozart, en trouvait de bons juges de !a musique de Beethoven.

Outre ce reproche de raideur, on entendait dire aussi que Beethoven c'était pas assez bienveillant pour les jeunes artistes. F. Ries en parle dans les mêmes termes, dans sa notice biographique. Si d'autres versions n'infirment point l'opinion de F. Ries, Beethoven était bien excusable par bien ~es raisons d'abord par sa grande irritabilité, ensuite par le iréquent changement de ses dispositions, prenant leur source dans sa malheureuse innrmité, qui ne lui permettait pas d'entretenir une conversation suivie. De l'année d8d6 à d8i8, Beethoven se servit d'un petit tube. Depuis, on ne pouvait causer avec lui que par écrit.

Ceux des jeunes musiciens qui étaient assez heureux pour approcher le grand génie, manquaient souvent d'expérience pour évoluer l'intérêt du maître et pour soutenir la conversation. D'un autre côté, sa présence imposait tellement à quelques-uns d'entre eux, qu'ils se sentaient comme oppressés, sans pouvoir dire un mot. C'étaient ces raisons qui rendaient les présentations des jeunes artistes si iacommodes. Le plus grand nombre ne reprenaient haleine que lorsqu'ils n'étaient plus en présence du maître, et que celui-ci s'était comporté


amicalement. Mais on devait s'habituer à cette imposante personnalité dans les réunions où eUe n'agissait pas d'une manière écrasante. Puis, quelle pouvait être la situation de jeunes artistes qui lui soumettaient leurs compositions pour connaitre son opinion, lorsqu'ils savaient d'avance que Beethoven faisait bon marché des règles de l'école et qu'il ne suivait que son inspiration. Cette réputation le préservait aussi des envois trop fréquents de compositions d'autrui qui lui auraient fait perdre son temps. Mais cette règle avait son exception Un certain baron, amateur de musique, de Mayence, lui envoya ses essais, qui. malgré leur longueur, firent plaisir au maître. « Ce baron dit-it, n'a plus besoin d'apprendre H en sait déjà trop, s'il a réellement écrit ce quatuor. Cela prouve que !e maître savait bien reconnaître le vrai talent.

Nommons cependant quelques personnes, dans le petit nombre de jeunes musiciens, qui, par leurs travaux, purent approcher du grand maitre.

Avant tout, Moscheles doit se rappeler encore la réception tout aimable de Beethoven, lorsqu'il lui apporta sa sonate en )Mt, qui lui est dédiée. Il doit se rappeler aussi avec quelle patience et indulgence l'illustre maître corrigea l'arrangement pour piano, de l'opéra de FMeHo, destiné à D. Artaria, travail qui coûta bien des peines au jeune artiste avant qu'il put contenter le maitre. Moscheles devait ensuite entreprendre l'arrangement d'un morceau de cet opéra qui avait déjà été arrangé par Hummel pour la maison Artaria et que Beethoven avait déchiré sans savoir qui l'avait fait. A la fin de chaque morceau M<~ ~eles écrivait ces mots « JR~ avec l'aide de Dieu. » Dans la crainte qu'il ne lui arrivât, comme pour le morceau précédent, Beethoven avait marqué au-dessous « Homme, aide-toi seul. »

Ce travail, fait par l'ordre de l'éditeur, date de d8d4; Mischeles avait alors vingt ans.

Nous ne pouvons nous dispenser de parler d'une notice fort intéressante de L. BIschoff, sur la première rencontre de Beethoven avec le jeune Marschner, publiée dans les 2e, 3e et 4" numéros de la Gazette tKtfSîcaJ~ du Bas-Rhin, de i857 (Niederrheinische musibzcitung). Cette relation prouve comment les choses se passaient dans les rencontres du grand maître avec les novices dans l'art musical. L. Bischoff, maître de Chapelle du roi de Hanovre, s'exprime ainsi « Marschner a peint plus tard sa première rencontre avec Beethoven, » avec gaîté et sous l'impression de la grande admiration dont il fut » saisi dans le moment solennel Le jeune artiste de vingt-un ans » pouvait espérer un examen profond de ses compositions et soupirait ? ardemment- après l'exptieation des secrets de~'art, qu'H pensa » trouver auprès du grand prêtre. Mais Beethoven n'aimait pas à en » parler il reçut très-bien le jeune homme, parcourut ses manuscrits


» en passant légèrement et les rendit en disant « Hum ? » ce qui & indiquait plus de contentement qu'autre chose, et ajouta <f Je n'ai t pas beaucoup de temps ne pas venir trop souvent mais » apporter quelque chose. »

Les choses ne se passèrent pas aussi bien avec François Schubert, lorsqu'il vint présenter au maître les variations à quatre mains qui lui étaient dédiées. Craintif et sobre de paroles, bien que soutenu par la présence de Diabelli François Schubert s'intimida teUement à la vue du grand compositeur, qu'il lui fut impossible de dire un mot. Et, lorsque Beethoven manifesta !e désir que Schubert écrivit ses réponses, sa main était comme enchaînée. Beethoven, en parcourant le manuscrit, tomba sur une faute d'harmonie. 11 la fit remarquer doucement au jeune compositeur, tout en ajoutant que ce n'était point un péché mortel. Schubert, pénétré d'admiration pour Beethoven et touché par ses observations bienveillantes, perdit la tête et ne put rassembler ses forces que hors la maison. Jamais, depuis, il n'eût le courage d'aller voir Beethoven.

Un pianiste fort estimé Antoine Halm resta dans de bounes relations avec BeethoveM, qui voyait avec plaisr cette individualité aux allures militaires. Avant de devenir le disciple d'Apollon A. Halm commença par servir dans t'armée. L'amour de la musique et le travail firent de lui bientôt un habile artiste. Beethoven lui confia un problème des plus difficiles & résoudre c'était l'arrangement, pour piano, de sa fugue du grand quatuor en si (œuvre 133.) U fut fort satisfait du résultat. C'est en vain que Ch. Czerny y essaya son habileté, Beethoven préféra le travail d'Antoine Hatm. Ce fut en d824 qu'on lui présenta François Lachner, de Munich, qui avait à peu près 21 ans à cette époque. C'était André Streicher qui s'était chargé de l'introduire auprès de Beethoven. La réception fut très-amicale comme on le pense bien mais le jeune homme ne put continuer ses relations avec le maître. Quoique présenté par un de ses amis, François Lacbner ne le revit plus.

On voit, par ces faits, ce qu'on doit penser des nombreux disciples de Beethoven, dont on peut dire, que plusieurs d'entre eux n'ont peut-être pas échangé deux mots avec lui. Pour apprendre quelque chose du maitre, il aurait fallu vivre et avoir des rapports fréquents avec ce grand génie, et, pour cela, certains avantages sociaux étaient nécessaires, avantages qu'un écolier ne pouvait offrir à l'illustre maitre. l! aimait à causer avec des gens instruits et ne se plaisait pas avec des jeunes gens ayant secoué, à peine la poussière de l'école. II reste à nommer encore plusieurs artistes de ce temps là, comme J. ~(je~n, Joseph Ifo~aMM~ et Léopoldine Blahetka, qui n'avaient qu'à se louer de leurs bons rapport&avec Beethoven. Le premier, qui remplit encore les fonctions de professeur de violon au Conservatoire de Vienne, figura dans le quatuor (œuvre i27), en d825.


Une seule réception, connue do l'auteur de cet écrit, ne peut recevoir t'épi~tète d'~tM~c~ c'est celle de Frans Liszt, présenté par moi à Beethoven. Malgré tout Fintérêt que faisait naître le jeune garçon de 13 ans par son talent précoce, le g~nd maltre fatigué par les obsessions du père de Liszt et les éloges exagérés du public se montra fort peu affable pendant cette réception. La demande d'un thème pour les improvisations de Listz à son concert d'adieu, faite par son père à Beethoven, était aussi inconsidérée que légère. Cet enthousiasme outré paraissait manquer de fondement suffisant pour expliquer sa raison d'être. Il n'est pas impossible que ce fut la cause pour laquelle Beethoven déclina la demande du père de Liszt avec un mécontentement marqué. Ce dernier s'adressa alors à S. M. l'empereur François et au pardinal Rodolphe, pour obtenir un thème pour les improvisations de son fils. Cette idolâtrie du public pour ~'eM/etM< MMfMtHeMac poussée si loin, fut, du reste, !e sujet de plusieurs observations du maître qui, lui, avait passé par la sévère école de l'expérience. Il regretta de voir apporter tant d'obstacles et d'empêchement au développement régulier d'un talent si distingué, devenu le Benjamin de la foule d'amateurs. Mais on ne manqua pas de mettre, dans l'article biographique de Liszt, inséré dansl'EM<t/<~opëcMe,de Schilling, que Beethoven assista au concert d'adieux du petit Liszt, et qu'il lui serra la main en signe de satisfaction. Le fait est que Beethoven ne vint point à ce concert, attendu que, depuis 1846, il n'a paru à aucun concert d'artiste.

Une visite mémorable que Beethoven déclina aussi fut celle de Rossini. Deux fois, ce maître célèbre, accompagné de D. Artaria, essaya de voir Beethoven mais, celui-ci s'excusa toujours. L'empressement de Rossini à voir le maitre allemand était un hommage rendu à son grand talent, et n'oublions pas de mentionner ici un fait qui mérite d'être conservé. Ce fut en entendant, pour la première fois, les quatuors de Beethoven, exécutés par la réunion de Mayseder, que Rossini, transporté par cette musique riche d'inspiration, voulut honorer de fa visite le sublime compositeur. Sa conduite fut diversement jugée et commentée. Mais qui l'aurait blâmée alors, connaissant la position de la musique allemande par rapport à la musique de Rossini, dont le succès extraordinaire agissait d'une manière désastreuse sur la première qui aurait trouvé mal de voir Beethoven se poser en champion de la musique nationale et refuser de recevoir l'homme qui représentait l'école italienne. Toutefois, il est digne de remarquer que Beethoven ne parla jamais de cette circonstance, et, sans les révélations d'Artaria, qui se sentit blessé peut-être plus que Rossini, le public n'en aurait rien su.


Dé)a, à la page 44 de la première partie, il a été remarque que la mémoire de Beethoven se montrait faible à l'égard du passé. ït n'est pas sans intérêt d'examiner cette particularité de plus près, pour voir si elle se bornait aux choses qu'il éprouvait personnellement, ou si elle avait quelque rapport avec son organisation musicale. On était quelquefois surpris de voir ses grandes créations, avec leurs défaits, disparaître complètement de sa mémoire, et, non-seulement los grands ouvrages, mais même les morceaux pour piano seul. Lorqu'i! était occupé d'une nouvelle composition, il y vivait entièrement et se laissait absorber par eUe, au point d'ouMier tout ce qu'il venait de finir récemment. On voyait de fréquents exemples de cela dans ses relations avec les copistes qui étaient toujours tenus d'apporter une copie du passage sur lequel ils venaient consulter. Avec les ouvrages d'autres maîtres, c'était la même chose ils devaient être placés sous ses yeux pour qu'us pussent revivre dans sa mémoire. Les chefsd'œuvre de Mozart et de Haydn étaient exceptés de cette règle. On est étonné de cette !aib!esse de mémoire, quand on pense qu'il retenait très-bien les auteurs grecs, et qu'il pouvait en citer des passages entiers par cœur. Quand on lui demandait où se trouvait telle ou telle pensée, il l'indiquait sur le champ et mieux que dans ses propres ouvrages. Cela peut s'expliquer par l'usage qu'on avait alors d'exécuter !a partie vocale des ouvrages des maîtres devant un cercle d'auditeurs, ce qui faisait négliger l'habitude d'apprendre par cœur. De notre temps, c'est le contraire qui a lieu; on cultive la mémoire en apprenant beaucoup par cœur. Autrefois, les compositeurs même, n'exécutaient jamais leurs œuvres par cœur; la pensée de faire briller les doigts et le mécanisme n'était pas dans l'esprit du temps. De nos jours, on recherche les occasions d'étonner, non-seulement par le mécanisme des mains, mais par celui de la tête. Un grand nombre de virtuoses meublent leur mémoire de valses et d'autres bagatelles, depuis !e temps de Scarlatti jusqu'à nos jours. Ils exhibent leur butin pèle-mêle, sans se donner la peine d'étudier la valeur intrinsèque de certaines œuvres, afin d'avoir du style et de l'expression.

Nous avons entretenu nos lecteurs de la bibliothèque de Beethoven.

MMtMhè~wetMM~Mve.

III

t<& Nt~MMttM~

!V


Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet; nous ajouterons seulement que la place d'honneur de ses rayons fut toujours occupée par les classiques grecs. Le divin Homère y était représente par ses deux épopées. Il est à remarquer que Beethoven préferait l'Odyssée & t'Jliade. La vie guerrière, le tumulte des batailles plaisaient moins à l'illustre Maître que l'image de la vie paisible des champs. tt aimait a relire, dans t'Odyssée, ces détails charmants sur les pays et les populations de la Grèce il méditait sur les exemples de sagesse et d'expérience décrits avec autant d'art que d'éciatde langage. Si t'OM voulait établir une comparaison, relativement il l'admiration de Beethoven pour ces deux épopées, ce seraient les deux symphonies, celle en «< tHttMw et cette avec chœurs, que l'on mettrait en parallèle comme objets de la prédilection constante du public.

On y voyait les œuvres complètes de Shakespeare traduites par Eschenburg, portant les traces d'une lecture assidue. A coté des œuvres du célèbre dramaturge, de l'édition de l'Odyssée et des considérations sur les œuvres de Dieu, de Sturm passablement usées G«?~e était représenté, outre son Divan, par Witheim Meistcr, Faust et les poésies; ScM~ par les poésies et quelques drames; T«*~<jfe, par son Urania S<*tfM!< ~«t/Jssdx et d'autres poètes, par diverses poésies. Un livre trcs-estimé de Beethoven faisait partie do cette collection a Lettres a Kathatie sur le citant. » de ~«tn fT/t«bt~H~ J~M~etbt'MHHer.

En ouvrages de musique, sa bibliothèque était assez pauvre. De ses propres compositions, on ne voyait qu'un petit nombre. De l'ancienne école italienne, on ne trouvait qu'un recueil de petits morceaux de Palestrina Nanini, Vittoria et autres, que le baron de Tucher avait fait graver en i824, chez Artaria. Pas une note de J. Ifa~t et de CA<t'M&!Mt, de JMo~at'f, sauf la moitié de la partition de Don J«nH et plusieurs sonates. 11 y avait aussi une provisions de sonates de C~etMMM. Beethoven aimait beaucoup cet auteur et plaçait ses œuvres au premier rang de sa bibliothèque, où l'on voyait un choix de compositions pour le jeu élégant du piano, parmi lesquelles celles de C~aMHtt, à cause de leurs gracieuses et fraîches mélodies, comme de leurs formes claires et intelligibles. Beethoven avait peu de sympathie pour la musique de piano, de Mozart; aussi il ne fit jouer par son neveu, pour son éducation musicale, que les sonates de Clementi exclusivement pendant plusieurs années, si bien que Ch. Czet ny quoique grand partisan de Clementi ne voulut plus continuer ses leçons au neveu, et, à la suite d'une explication avec Beethoven, il eeda Mt place à ~on homonyme JosepbCzerny. Ce dernier, qui passait alors à Vienne pour meilleur pédagogue de piano que Charles Czerny, se conforma aux vues de Beethoven. Nous ne donnons ces détails que pour faire voir la grande considération du maitre pour Clémenti. Plus tard, lorsque les Etudea de Jo~M Cmwef parurent à Vienne,


Beethoven tes signala comme la base principale d'un jeu pur et solide de piano. S'il avait pu mettre à exécution son projet de publier une méthode pour cet instrument, il aurait recommandé ces études comme la partie la plus importante en exemptes pratiques et comme écote préparatoire pour t'étude de ses œuvres. Beethoven laissa, sous ce trapport, une relique des plus précieuses, ce sont vingt morceaux en <er*ne d'études, écrites pour son neveu, pour arriver, par des moyens muttiptes~ à rendre l'expression de dWérents styles par une aceen<tuation seton tes règles. Que !Mstre ma!tree&tree!teMonten vue d'écrire Mno école de piano, on en voit des preuves dès dM8. Il ngissait de garantir ses œuvres d'une interprétation ihuthe. On lit & ce sujet les lignes suivantes de Cerhard Breuning, dans la notice biographique du docteur Wegeter, page 33 ff Je parlai de l'école de » piano de Pieyet, dont Beethoven n'était pas content, et i! me dit a entr'autres <f J'avais envie de faire moi-même <me méthode de ? piano, mais ie temps m'a manque j'aurais dit des choses neuves, w » Là-dessus, ii promit à mon père de me procurer une méthode, w Quelque temps après, it m'envoya la méthode de Clementi avec cette lettre « Cher Men-aimë Enfin, je puis échapper au rea proche de &Maronnade en vous envoyant l'école de démenti pour » Gérard, si vous en avez besoin; telle que je vous la montre, elle » produira toujours un bon résultat. ? »

Beaucoup lèveront peut-être les épaules en voyant la grande admiration de Beethoven pour une petite méthode de piano du vieux démenti, surtout s'ils cherchent leur salut dans quelque moderne in-folio, considéré par tes journaux comme une panacée. Dans le cas présent, il ne s'agit que d'une écote élémentaire. Si l'on connaissait pourtant la répugnance marquée du maître pour la prolixité de toutes tes théories et la longueur des moyens pratiques, qui réduisent t'étève à t'état d'automate, si on l'eût vu secouer la tète sur la méthode volumineuse de Hummel, lancer son anathème contre tes pro&sseura de composition, qui font de cette science l'objet d'interminables écritures qui laissent languir leurs élèves deux ou trois ans sur la basse générale, jusqu'à tuer en eux le germe de l'imagination, qui ne laissent rien à leur propre expérience, qui veulent leur apprendre jusqu'à t'MweH<$ott (comme cela est arrivé), on ne serait point étonné de voir Beethoven donner la prétérence à la méthode de démenti.

En ce qui touche tes œuvres du patriarche de la musique, J. Seb. Bach, on trouva (excepté tes motets chantés en petit comité chez le baron von Swieten), tout ce que t'en connaissait alors de lui savoir « Le clavecin bien tempéré avec des marques d'une étude assidue, trois livraisons <[ d'Exercices quinze JKMM<tOM, quinze s~MphoMtes et une Toccata en <M<neMf. Toutes ces œuvres, réunies en recueil, se trouvent sous ma garde. Sur une feuille


attachée, on lit l'extrait suivant a De la vie de J!. Seb. Bach, par Jt. N. Forkel. »

« La prétention que ta musique soit a\ ~MtpoMWot~stes etreitN tes, ne pouvait être soutenue devant J.-S. Bach. La seule iospecn tion de ses oeuvres, qui paraissaient toutes grandes aux connais» seMrs, la faisait tomber. Ainsi, c'est seuteMentt'artiste qui pressent e tes intentions du compositeur dans une ceMwe d'art qu'il a le droit a de juger. On ne peut mieux éprouver un connaisseur en musique n qu'en cherchant a que! point it estime les cfuwea de Bach. a Cet endroit a été marqué de deux cotes par Beethoven avec une grttsse phtMte M marquait ainsi les passages et sentences des savants historiens, etc.

v

Veyaa<~

tW~MBRUt~.)

Ha été parlé ionguemont, dans la deuxième et la troisième période, du mauvais état des nnanees de Beethoven. On a vu, aussi à la fin de la troisième période, que t'oMigation de payer un objet nécessaire, était pour le mattre une t~h~o~ dt/~ct~tMeM< p~M (e~M sc~tpef ~M~ef cMfsf~~Ka?.) Cela explique notoirement le contraste que nous allons examiner de près.

!t y avait de quoi s'étonner en voyant Beethoven changer de logement chaque annce, principalement dans la troisième période. Cette manie do voyager d'un appartement a un autre, de la vitte à la campagne, répondait au caractère remuant et mécontent de l'individu. Comment aurait-on pu trouver dans la grande vit!e de Vienne un appartement capable de satisfaire t'illustre maître, et dans lequel il serait resté t'espace de quelques années, puisque personne ne pouvait rester longtemps en rotations avec lui sans se brouiller, comme cela arrivait, même avec ses amis intimes Les exemptes ne manquent pas, ne perdons pas de vue cette coMS&~tMMce d<MM ses MtCOMS~MeMCeS.

Nous Pavons entendu, dans son chagrin, se plaindre de t'archiduc Rodolphe, et se dire à l'occasion de son procès avec Maetzet <[ Abandonné de tout le monde à Vienne. » Et lorsque, plus tard, it nomme tes membres de ta famille Beethoven, de ~'ranMbrt, sur le Mein, ses meilleurs amis, c'est seulement parce que une grande distance le séparait d'eux. Le sens de ces paroles rappelle cette thèse connue < It ne voit pas le bois rempli d'arbres, » car it pouvait avoir autant d'amis que ses œuvres avaient d'admirateurs 1 Son art


le tenait, en revanche, attaché à la nature avec ette sente, il véc<tt CM bonne intettigenco jusqu'& l'Age de 54 ans, tandia qu'avec les hommes et les logements, il s'arrangeait mal et il s'en fallait de beaucoup qu'il pût en être autrement. Relativement à ses mauvais rapports avec tes hommes, il a été sufHsamment démontré, que la cause en était dans son imagination et dans sa méfiance. Sa lettre do réconciliation à Drouning te prouve assez. Sa brouille avec les appartements repose sur les mêmes causes. Dans l'un, il trouvait que le soleil n'agit pas d'accès facile; dans un antre, il aurait désiré avoir plus d'eau de fontaine dans un troisième, l'escalier était trop sombre, et autres. raisons da cette importance, qu'il mettait en avan~. tout cela pour pouvoir passer Fêté à la campagne, avoir où serrer sa musique et ses livres, et payer est fin de compte. Ses séjours à la campagne lui coûtèrent beaucoup d'argent rarement il passait toute la saison & la m~me place. Kous avons vu,dans les détails de l'année d823, quels étaient les motifs, quetqu<*fbistres-singut!cra, qui lui faisaient changer de logement Les profondes révérences du noble propriétaire de la ilta, M Iletxcndorf, contrariaient son inspiration et te chassèrent da ce charmant séjour. Sans cela, la neuvième symphonie n'aurait pcut-ctro pa< existé. L'année suivante, n'~us v!mes encore quelque t-ho~o do p:uci!. II avait toue, à Pent~ing, p!~s de Scttfrnhrunn, une maison situer au bord de la rivière ~'tex, d.ms un endroit isolé et Ues-a~réaMc mais, il urriva que les personnes traversant le pont s'arrêtaient sur la moutce tout contre la maison, pour regarder les icnLtrcs par cunosité. tt ne tattait pas davantage pour décider le maître à quitter cette jolie demeure sur te champ pour s'en atter à Baden avoc son mobilier, ses ustensiles de cuisine, son piano à queue de BroadsvooJ et sa cage à poulets. Ces deux sé{ours d'été, à itotzendorf et à Pentzing, coûteront à Beethoven 400 H. chaque année. Il se peut que les curieux de Pentzing aient arrêté la conception des cinq premiers quatuors mais toujours estil qu'en ajoutant 400 0. aux 800 t)., Beethoven aurait été logé pendant deux ans à Vienne, très-convenablement. Cette passion coûteuse commence déj& avec la deuxième période. F. Ries cite un exemple de i805, dans sa notice, page 113. Beethoven aurait eu quatre logements à la fois, n Vienne, savoir un au théâtre an der W<'n un dans la maison rouge, à la caserne d'Atster un troisième à DfcMing, et son quatrième à l'hôtel du baron Pasqualati, sur le gtacis de Mo'Iher. Cela s'appelle wre en grand seigneur ou en homme original. L'appartement à t'hotet Pasqualati était le refuge du maître pendant toute la seconde période, quand il n'en trouvait pas d'autre. Ries fait ta remarque qu'il y revenait toujours après l'avoir quitté, si bien que le baron Pasqua! qui était bon, disait Je laisse l'appartement inoccupé, car je suis s&r que Beethoven y reviendra. Celui-ci donnait pour raison que l'appartement, étant au nord, manquait de soleil.


Puisque nous parlons de ces détaUs, nous remarquerons, par la même occasion, que cet homme profond et penseur, avait dos passions d'enfant. Les terribles épreuves du sort les amortuent b~nsiMement, mais il y avait encore des moments où le grand artiste prêtait facilement à la plaisanterie. Voici un exemple qui lui coûta un argent qui aurait pu être mieux employé; mais, le grand enfant aimait à avoir une table de travail sur laqucUo il pût placer un grand nombre d'objets, tels que ses verres et bouteilles. Cette table servait donc depuis longtemps, il avait pour presse-papier des cosaques, des hussards hongrois, différents Cambeaux, plusieurs sonnettes en argent, ainsi que des statuettes des Grecs et des Romains du temps de Dtutns. On y voyait aussi t<MM les objets pour écrire, dé nouveMe invention. Plus loin, un superbe cordon de sonnette en soie qui jurait avec un autre en chanvre! Quant à son mobilier, Beethoven n'a jamais dépensé pour lui plus qu'un simple ouvrier, il achetait tout chez un fripier. !t passait une grande partie du temps de ses promenades, à passer et repasser devant les boutiques, en regardant les objets avec son lorgnon jusqu'à ce qu'il en tronv&t un qui lui convint; alors, i! t'achetait. En général il destinait tout a son neveu. Les fréquents voyages, l'emballage et le déballage de ces objets, les faisaient disparaître successivement, et fort peu ont pu être conservés.

On voit, par ce qui précède, combien était injuste ic reproche qu'on faisait aux Viennois d'avoir laissé mourir de 6um l'illustre compositeur, et, si l'on voulait rendre t'AUetnagne responsable de sa triste position, tes détaUs ci-dessus prouveraient qu'eHo n'y était pour rien. L'auteur de cet écrit a dé)a suffisamment éctairci ta question dans la troisième période, relativement à l'Allmagne.

VI

M<MMt te C)pép<Memte.

Beethoven se plaisait beaucoup à improviser le soir sur son piano à queue. Quelquefois il jouait du violon et de l'alto. Dans ce but, ces deux instruments restaient toujours dans sa chambre. On pense bien qu'it n'en tirait pas un très-beau son, étant atHigé de sa triste infirmité. Vers la fin dé sa vie, H avait dë la peine à accorder ses instruments, et quand il donnait le la du piano, il le frappait de toutes ses forces. Ses improvisations n'étaient pas toujours très-nettes; elles

avaient pourtMttMM grand charme; le peu. de clarté venait de ce qu'il jouait trop fort avec la main gauche en la tenant étendue sur beaucoup de touches à la fois. Cela rendait son jeu bruyant, et quand il y avait quelque chant délicat dans la main droite, le bruit de la


main gauche le couvrait. Dans tes derniers temps, Conrad Graf, un def premiers &eteaM de piano. de Vienne, lui Ct une mécanique qu'on posait sur le piano, et, au moyen de laquelle les sons arrivaient plus clairs à t'oreiUe. La diQerence était plus sensible pour les sons partiels que pour un ensemble harmonique. Le courant d'air, t rétréci dans t'oreUte par le défaut d'espace, augmentait la surdité.

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Emptet dw tempe.

Beethoven aimait la régularité dans l'emploi du temps. Il se levait avec le jour dans chaque saison, et se mettait aussitôt à sa table de tt~avaii il y restait ainsi jusqu'à deux ou trois heures, moment de son dîner. Dans cet espace de temps, it sortait une ou deux fois pour prendre l'air; mais it composait en marchant. Ces excursions ne dépassaient jamais une heure. Le maître ressemblait alors à une abeitie cherchant du miel aucune saison ne t'arrêtait 11 avait soif de respirer en liberté. Dans t'apres-midi, se trouvaient les heures des promenades régulières it tes prolongeait tard, et finissait par entrer dans une brasserie pour lire les journaux, quand il ne tes avait pas lus dans la journée. Pendant la session du Parlement anglais, il lisait chez lui la Gazette d'~M~sboM~ pour connaitre tes discussions des membres de t'onposition avec lesquels il sympathisait. Il avait une préférence marquée pour lord Brougham, Hume et autres. Les soirées d'hiver, Beethoven restait toujours chez lui il les consacrait & la lecture rarement on le voyait s'occuper de musique le soir cela fatiguait ses yeux. Dans sa jeunesse, it avait pu en être autrement mais, plus tard, la matinée fut toujours consacrée au travail sérieux. !t se couchait ordinairement à dix heures du soir.

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MMMee<teje<nM88<~

Voici un exemple qui prouve que Beethoven, malgré ses chagrins et radversité qui le poursuivaient, était toujours disposé aux espiègleries.

Madame Halm épouse du pianiste, dont i! a été question déjà désirait beaucoup avoir une mèche de cheveux du grand maître. EUe s'adressa pour cela à Ch. Holz cdui-ci obtint de Beethoven qu'il envoy&t & sa grande admiratrice une mèche de cheveux mais il


envoya des cheveux de bouc, qui pouvaient tromper, attendu que ceux de FiMuatro compositeur é~nent passablement durs, et d'un aoir gris. ï~ dame, enchantée du présent de son grand auteur, s'en unta partout mais, bientôt elle appr!t qu'on s'était moqué d'elle 1 Son mari se croyant oCensé dans son point <f~otMMW<' d'oNeier, écrivit à Bt hoven une lettre un peu vi~e. Celui-ci reconnaissant son tort, arrangea les choses pour !e mieux et envoya cette fois de ses véntaMes cheveux à la dame, dans un MMet, en lui taisant en même temps ses excuses. Cet événement arriva en 1826.

IX

CM~MwMt <<e vte.

Pour toucher ses rentes, tous les trois mois, Beethoven avait besoin d'un certificat délivré par son curé, du ressort duquel il dépendait. Si le maître se trouvait à la campagne, il chargeait l'auteur de ce livre, ou un autre de ses amis, de lui obtenir la pièce en question avec les formalités voulues. Cette demande ne se passait pas sans quelque plaisanterie, ou bons mots. Sachant qu'il serait compris, il envoya un jour le billet suivant

.EcbeKs-xeMSfMs?. (CertKicat de vie.)

Le poisson vit encore i

Vt'di. ROMUAUHJS, CURÉ.

Nous dhnoos ensemble, le jour de l'an i823, Beethoven, son neveu et moi, lorsqu'on M remit le carte de son frère, demeurant tout près, sur laquelle on lisait: <fJean de Beethoven, proprié~mfe de

biens-fonds N (Gt~-beM<sef.) Le maître la renvoya de suite en écrivant derrière « Ludwig van Beethoven Hirnbesitzer (proptiétaÎM d'aneerveMt.)

Quelques jours avant cet événement, ce frère s'était vanté auprès de Beethoven d'avoir gagné plus en sa qualité de pharmacien, que lui comme compositeur. On pense bien que cette sotte vanité prêtait 1t!eaucoup aux plaisanteries du maître.

Mais, pour jeter un coup-d'œit sérieux sur la fortune du frère, il iaudrai<. examiner son origine. Pendant la guerre de i809, Jean


Beethoven, qui avait sa pharmacie à Liatz, se chargea d'approvisionner tes hôpitaux de l'armée françtuso de tnëdicaments, dans ta haute Autriche, et a SaUzbourg. A cela se rattachent tes graves reproches que faisait le consciencieux Ludwig à son pseudo-frère sur ses livraisons. On les devine aisément quand on connaît certaines entreprises.

Nous pouvons ajouter encore à toutes ces particularités que Deefhoven n'aimait pas qu'on vint lui souhaiter sa tête ou la bonne année, tt se mettait en co!erc contre toutes ces niaiseries soeMe:} et mensonges réciproques.

XI

JM<MMem<a de p)w~em<ea <mM~<<~<~n<.

Beethoven adorait les bains et faisait grand cas de l'eau fraîche pour sa toilette. ]t avait en cela des goûts orientaux, et Mahomet lui-même n'avait pas présent autant d'ablutions. On lui reprochait de répandre beaucoup d'eau en s'habitant. Le plancher de son cabinet de toUette était inondé, on était obligé de ]e bitumer pour empêcher l'eau de pénétrer chez les voisins. Aussi c'était !e sujet des plaintes des propriétaires et !a cause pour laquelle on ne voulait plus louer des appartements à Ueethoven Après s'être versé une cruche d'eau sur les mains et les bras, il parcourait )a chambre en hurlant, prenait des notes et s'arrêtait par moments pour méditer. Cet usage immodéré de t'hydrothérapie, rendait le maître ridicule aux yeux des domestiques it s'en lâchait et ne voyait pas ce qui se passait à ses pieds.

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t<e)M<Me<tenMMtge~.

La tenue de maison n'était pas chose de peu chez Beethoven. Il prenait tous les matins du café au lait, et le taisait lui-même dans une machine. D comptait ordinairement seize grains, pour une tasse, et mettait-une grande exactitude à cette préparation surtout quand il avait du monde à diner. Beethoven avait une préditection marquée pour le macaroni au fromage de Parme il en mangeait souvent, quand même celui-ci n'était pas bien préparé, mais Beethoven était diiticite pour la soupe. Lorsqu'il avait prononce le mot ~a! D~ sMj~e ist sc7<ïech< la cuisinière n'avait plus rien à dire, c'était sans appel. Il fallait se soumettre et garder le silence sans cela, elle


risquait d'être mal monde. Comme le ma!t) aimait !e poisson, il engageait du monde & diner les vendredis, tt se plaisait à régaler ses amis avec un certain poisson du Danube, assaisonné aux pommes de terre.

Beethoven soupait rarement une assiettée de soupe lui aufBsait. Sa boisson favorite était l'eau de fontaine il en buvait beaucoup en été. Cependant il prenait du vin de Hongrie; mais il ne s'en trouvait pas bien. H est constant que Beethoven n'était pas grand buveur, malgré ce qu'en dit le docteur Wawruch. Le grand maître prenait v&iontiers un verre de Mëre le soir, en fumant la pipe, et en lisant les journaux.

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~~MHM~~MM~<e~ ou BeettMVem et MtMNMMt.

Pour rassembler tous les faits cités ici, avec leurs causes, nous nous sommes reporte aux derniers jours de sa vie alors qu'il commença à avoir ie pressentiment de sa fin prochaine. Au moment de rompre avec les choses terrestres, il avait besoin de prendre des dispositions dans ses propres affaires et de s'acquitter de ses devoirs envers autrui. Un de ces devoirs était relatif à l'auteur de ce livre. On sait que Beethoven lui devait beaucoup d'obligations pour des services rendus. Déjà, à l'occasion de la JtfMsa so!eMM<s, !e maître illustre voulait manifester sa gratitude pour les peines que j'avais eues dans cette aBaire, en m'offrant une somme d'argent, que je ne pouvais

accepter. En attendant, je fus oMigé de négliger mes propres affaires pour m'occuper des siennes. Sounrant sur son lit de mort, Beethoven était plein de soucis sur la façon dont il pourrait se libérer envers moi, sachant d'avance que je ne recevrais point d'argent. Nous en étions là lorsque vers la fin de janvier, se présenta une occasion pour lui de me prouver sa reconnaissance d'une manière inattendue. Dans mes arrangements avec le théâtre de Josephstadt en d832, comme chef d'orchestre j'avais droit à une moitié de bénéBce par an assuré par un concert ou par une représentation. Empêché par les frais considérables de la nouvelle entreprise, le directeur de ce théâtre n'avait pu remplir ses engagements envers moi cette année i! me demanda de réserver mes droits à l'année suivante, me promettant un bénéSce entier. La seconde année se passa sans que tes clauses de mon contrat eussent pu être remplies, et je ne voyais pas la possibilité d'obtenir une soirée complète à mon bénéSee pendant ta bonne Maison. En ayant remsé Une qui m'était oOët te en éië, je fus réduit à attendre l'hiver suivant. Mais, là encore, survinrent d'autres empêchements, si bien que la direction, ne pouvant remplir ses en-


gagemenia. me ut la proposition de me racheter mon bëneMce. A peine cette proposition était-elle f~ite, que la mort subite du directeur du théâtre vint déranger tout. Les héritiers de t'entreprise ih~&irate s'étant montrés récalcitrants, j'eup recours ou docteur Bach, l'avocat, pour me faire rendre justice. L'affaire fut plaidée devant tes magistrats, et ce ne fut qu'au bout d'un an que j'eus la satisfaction d'obtenir un jugement, moyennant lequel la salle du tttéâtre devait être mise à ma disposition te 7 avril 4827.

Sachant t'intér&t si constant que me portait Beethoven, le docteur Bach se rendit chez hn pour lui &ire connattre le résultat du procès. L'illustre mettre témoigna une grande joie en apprenant que j'aurais une représentation à mon bénéfice, te 7 avril suivant, et dedara vouloir y prendre pai en personne. Des qu'it me vit entrer, il m'annonça qu'it wuiait finir l'ouverture avec double ~Ngne, qui restait inachevée depuis 4832, et la diriger tui-m&mo le jour de ta représentation. U se félicitait d'avoir là une occasion de me ppocnfer sa recon* naissance, et il se mit immédiatement à chercher t'esquisse de t'on. verture en question.

Dans Ïe "ourantde la semaine suivante, voyant qu'il ne serait peutêtre pas rétabli pour te 7 avril i! s'occupa de trouver un autre moyen pour m'être utile, au cas où sa santé ne lui permettrait pas de contribuer, soit par une composition soit personnellement, à ma représentation. Sur ces entrefaites, les journaux annoncèrent l'arrivée de Hummel à Vienne. En apprenant cette nouvelle, Beethoven nous dit a Si Hummel vient me voir, je vais lui demander de me remplacer le t 7 avril. Quelques jours après, vers la mi-mars, Hummel parut chez le maître, avec lequel it ne s'était pas rencontré depuis i8i4. Le voyant dans un ai triste état de santé, Hummel fondit en larmes. Beethoven chercha à le calmer et lui montra la maison ou naquit Haydn, que Diabetti venait de lui offrir « Voyez, cher Hummèt, voici le lien de naissance de Haydn dont on m'a fait cadeau aujourd'hui, ce qui me fait grand plaisir. C'est une simple chaumière ? dans laquelle est né un si grand homme Bientôt, la conversation tomba sur la représentation à mon bénénee et Beethoven lit sa demande, en disant « Je compte sur toi, Humme! remplace-moi » à ce concert, je te devrai des remérciments. Hummet donna la main au grand compositeur, et celui-ci parut en être ravi. En eSet, c'était tr~s-touchant de voir ces deux grands artistes, peu sympathiques l'un à l'autre se ~éconcitier dans un pareil moment. Quelques jours apris, nous accompagn&mes ce grand génie à son dernier repos Hummel portait un coin du drap mortuaire. M remplit sa promesse religieusement, en jouant au concert du 7 avril, et lit mettre sur t aHiche l'avis suivant

< M. Hammet, mattre de Chapettede tacoardeSaxc-Weitaaf, » aura l'honneur de se faire entendre sur le piano, pour la dernière


» fois avant son départ. Il sa félicite de pouvoir ainsi remplir !e désir de son ami Beethoven, manoesté&son lit de mort, et de contribuer N à la représentation du ténénciaire.

La représentation eut lieu avec une grande solennité. Hummet &p vit entouré de plusieurs arttstes en renom. Le bruit d'une réconctMa~oa ~cere entre Beethoven et Hummel avait attiré un public nombreux les journaux rendirent un compte exact de cette memorable soirée. Le rédacteur de la Gazette MtMMca~, de Berlin, A. B. Marx parle ainsi de cet événement

<[ Hummel se Ct entendre peur ta dernière fois à Vienne au concert » donné au bénéOce d'A. Schind!er, ex-chef d'orchestre du théâtre » de Josephstadt. Le Mnéuciaire était, dans le vrai sens du mot, un a inséparaMe Pyïade de notre grand Beethoven. Il s'occupait de ses aaaires depuis tongues années, et ne l'a point quitté jusqu'à sa mort. Aussi, le graL artiste voulait reconnaître sa reconnaissance » en lui offrant une composition qui devait être exécutée pour la première fois à ce concert. Mais, se sentant près de mourir, H pria » Ilummel, dans les derniers moments de sa vie, de ïe remplacer dans ces tristes circonstances. Hummel donna sa parole et sa main, 9 » et remit son départ pour s'acquitter généreusement de sa promesse envers l'illustre détunt. &

La Gazette MKMM)o!e, de Leipzig, paria dans le m&me sens. (Voir !en"33derannéei827).



PARTIE MUSICALE.

<'t<eth)MM<tettMM«t<Mt<Mt~tnMmM<tt: MMt. PMeenMen mmteate, eem'ne te ttdt dm pa~tt, MBt des OMMMt mortes, si PMprit ne les f *<Vt& <t BaMriMMpi~«MeB <tMtMMr)fM<!e Beethown, en <Mt terntre, a~mt <eM, t'élit e de Bee<h<Mrtn.

A.M*M

Depuis la première publication de ce livre, il s'est écoulé un espace de temps assez long pour juger si l'exécution musicale a fait quelque progres dans le véritable sens de l'art.

On conviendra avec satisfaction que les grandes exécutions des oratorios ont donné plus d'élan à la bonne musique et ont contribué à entretenir le goût des auteurs classiques. Contrairement aux autres branches, la musique instrumentale a fait un immense progrès. Les instruments à cordes et à percussion, ont été perfectionnés. Mais une révolution s'est faite, qui, malheureusement, a anéanti l'élément intellectuel dans la composition. Le mécanisme a remplacé la pensée et l'inspiration. Déjà, en 1888, Beethoven déclarait à F. Ries, qu'en fait de morceaux de bravoure, il n'avait qu'à imiter les siens « Mit de~ oHe~ft di bravura WMM <c~ d<e ihrigen Moc~Mh~t. Cependant, disait-il, je ne suis pas partisan de semblables compositions, car elles n'ont en vue que le mécanisme.

Le grand prophète annonça, alors, que le mécanisme chasserait bientôt tout sentiment de la musique, et non-seulement que l'esprit s'en irait, mais que la forme serait modinée par le mécanisme accapareur. En euet, ce démon de la nouvelle école se met au-dessus des idées reçues par les grands maîtres, sans tenir compte de l'expression il poussa l'exécutant a ee faire valoir avant tout.


Les cent houchfs <!e la critique musicaic. critique faite par des écrivains qui ne s'entendaient pas entre eux, ont été cause d'une grande confusion dans tes jugements en matière d'art. Aussi, les connaissances nécessaires pour l'exécution inteUigento des œuvres de valeur sont devenues rares. Et lorsque t'auteur de ce livre publia des éclaircissements pour t'exccution des compositions de Beethoven, on trouva que tes exemples qu'it donnait, étaient de son invention, tant ils scmMaicnt incompréhensibles à beaucoup de musiciens. Mais comment ceta pcut-nen être autrement, lorsqu'on change les mouvements dans les symphonies, les quatuors, les trios, et qu'on exagère les nuances dans les morceaux de piano. Ces abus, et la division introduite dans la critique, ont amené une séparation en deu\ camps. Xous ne suivrons pas les partisans des

deux systèmes, dans leurs discussions, mais nous devous déclarer, ici, qu'ayant puisé la modeste part de notre savoir à une source sacrée, nous regardons les traditions de Beethoven comme partie intégrante de son histoire.

Nous ferons ressortir brièvement les données et les conditions nécessaires pour rendre la musique de piano du grand maître. Nous le ferons autant que possible dans l'esprit qui lui est propre et qui provient en grande partie de ses œuvres mêmes. Quant aux recommandations verbales de Beethoven, elles sont irréalisables, attendu qu'il reste peu d'artistes qui aient profité de son enseignement personnel.

Mais il existe un exemplaire des études de Cramer, sur lequel les nuances sont marquées de la main de Beethoven. Du reste, nous nous en tiendrons aux avis particuliers que nous reçûmes de lui, et Charles Czerny peut être considéré comme connaissant la vraie manière d'accentuer la musique de Beethoven. Il reçut de lui, en 1812, de précieux avis concernant l'exécution en public du grand concerto en MM Ces avis ainsi que les résultats de sa propre expérience, ont été publiés dans sa méthode de piano, ouvrage remarquable, mais peu répandu. Il renferme d'excellents enseignements pour l'exécution de la musique classique selon les règles de cette époque. On y trouve la preuve que l'exécution des œuvres de Beethoven n'avait rien de particulier en génécal, mais qu'elle diSérait de celle des autres auteurs dans certains cas. Charles Czerny a démontré même que souvent les paroles étaient uMuMsantes pour expliquer les nuances. Le seul A. B. Marx, très versé dans la connaissance de la musique Beethovenienne rencontra


plusieurs expressions heureuses pour rendre la pensée du divin maître. Son livre mérite l'admiration des connaisseurs, et, malgré l'opposition de certains Philistins musicaux, partisans exclusif des théories philosophiques de l'époque, il restera, usera mieux compris dans l'avenir.

Ce fut à Brème, vers n83, que Chattes Mûlier fonda ses premiers concerts de famille. On y exécutait les compositions de Beethoven, dès Ïo commencement du xtx* siècle. Parmi les interprètesde piano, était iule du fondateur de ces concerts, une des muses de l'Allemagne. Bientôt s'établit dans ce cercle un véritable culte pour l'astre nouveau. On peut dire que la nusique de Beethoven ne fut jamais mieux comprise dans aucune partie de l'Allemagne. Un des poètes de Brème, Carl Iken, eut ridée de rédiger, pour chaque concert, un programme descriptif, qui avait pour but de faire connaître d'avance les beautés poétiques des. ouvrages exécutés.

C'est à cet homme que revient l'honneur d'avoir, le premier, secondé le goût du publie, dans l'appréciation intelligente d'oeuvres nouvelles. Ses impressions le poussaient à adapter des sujets poétiques aux symphonies, et plusieurs de ses < 77<tMp~etftMt~e, furent envoyées au maMrc par le docteur Muiier. mais eiies lui déplurent. Les amateurs de la vieille cité anséatique n'en furent pas satisfaits non plus. Quatre de ces programmes ont été conservés dans la correspondance de Beethoven. Qu'on nous permette d'en citer un, relatif à la symphonie en la majeur, adressé au maitre, à Vienne, en i8i9.

Il me semble qu'on pourrait baser la pensée principale de la septième symphonie sur le sujet suivant < Dans une insurrection w du peuple, où l'on donne ie signal du soulèvement, où tout » s'embrouille, court et crie, un innocent est entouré, pris et » trainé devant le tribunal. L'innocence pleure, mais le juge prononce un arrêt sévère les plaintes des veuves, des orphelins se T mêlent à l'ensemble. Dans la seconde partie du premier morceau, un nouveau tumulte s'élève les juges ont de la peine à l'apaiser, t'attaque est repoussée, mais le peuple n'est pas calmé. Quelques < groupes s'agitent dans leur impatience jusqu'à ce que la voix » générale décide (par l'ensemble harmonique). Mais, dans le dernier morceau, les idées distinguées et communes se heurtent d'une manière bizarre cependant il y a plus de distinction dans les instruments à vent, traités séparément. On remarque une


w succession d'accords étranges & traders une gaitéfotte, des tenues B par ci, par ta, qui contrastent avec des mouvements tumutteux L'auteur représente tantôt une gâte colline, tantôt une vattée w fleurie où le joyeux mois de mai fait rivaliser d'allégresse toos » les enfants de la nature, pendant que la ~tH~~c plane auw dessus, w

Il parait que cette dernière lettre épuisa la patience dn compositeur car, dans l'automne de la même année, il m& dicta, a Mmdtmg, près de Vienne une réponse au docteur Mutter. C'était une protestation énergique, mais en termes polis, contre tes ~a<tic<s8e<Men<s et les Mtfe~M'<Ma<MMts données a sa musique. BeettMven démontrait l'erreur qui pourMit s'en suivre Si les &oM~t$MHteM<a aettt ttéeessaiMa (disait-ii), ~s d<Mcc«< se toffM~' en ~<4t'at c <<t ceMC~WattqtM <~ tM<M~e<K<.c. y

1

Dans la troisième période de fctte biographie, il est question du projet qu'avait Beethoven, de faire publier une édition complète de ses œuvres de piano, d'après l'incitation de Hofmeistcr, éditeur de musique de Leipzig. Nous avons fait connaitre au lecteur tes négociations de i8i6, in ea~ettsc, ainsi que la lettre d'A. Diabeui à ce sujet. Outre l'intérêt matériel, il y avait, dans cette publication, une nécessite morale, en vue de faire ressortir l'idée poétique (i) inhérente à divers ouvrages. Cette seule considération devait décider Beethoven à faire paraître l'édition, comme pouvant faciliter une meilleure entente de ses œuvres. Mais il restait beaucoup à faire sous le rapport d'une exécution exacte et de la connaissance des intentions de l'auteur. Celui-ci projetait également de publier une Méthode de piano, laquelle. d'après la lettre de G. Breuning, citée plus haut devait en!crmpr des vues nonvpHps et être toute dine(i) PoBnMm tMB. Cette expression appartient 4 t'tpoqae de Beethoven il s'en servait eottyeat eemme de cette-ct PeetNchorMMU (t'ttptment poétique) en opposition mt <B<t~nM, dans tesq~tettes~t n~ <'«h <t<M! ap n'annontë et tStc MMotef )f<tyttHBf<t<~ t<~ tatnthnMM de nos )eaK dechment contre te terme AVM B*M<M )eKqeH te mettent sur !eM programme. Et sus BAtM!: toMqo'tb étendit leur ttegothM à toutes les oetutes de Beethoven, amtq'teMes )b Mtment )'mtB tetnQCB C'e~ eependmt daM ees <Mv)fes quib MHt mMent MtMtes de MM une interpretatten :ymbettfpte, phneipa'ement dam te~ tympho~ea et tea

60Uieitêl de faire une interprétation symbolique, prlneipa'emenl dans les SJlllphoDies et les

Mnates, tonqae celles-ci fentennent aotM ehMe qu'nn travail harmonique et AyOttntque.


rente des autres méthodes existantes. Elle donnait des principes sur la macère de traiter les idées poétiques en générât, et, dans un cas spécial, moyennant mi traité séparé relatif à rexéeution de la musique de piano, qui peut se formuler ainsi a C<wuHe po&te qui t'~M~Hte a<w tHOMoto~e ou aatt dtah~tM d~MMnyh~tMe < p~gt~Mt~, et coMMHe refateMt'~ qui dotMte A s<M df«c<M<t~ les » ~~(M<es et tes <~Ms H~eessait~s j<teMf faire Mt<et<.e eoMt~reM~M <t » <Me!atMa~oM, eUHSt compositeur doit ~!ef sa <H<M~Me, d*«p~'a » les ~~ea <? oMe~tMaMtMt et le «oMt~'e des ej~CMtants. » MaM ce tra!t6 eAt été mutité, sans des exemples cxpMca~; car )t~ a dans les soMates de Beethoven, des béantes où le pathétique s'etève jusqu'à la rhétorique. et où rexprcssioM surpasse la déclamation. On arriverait ainsi & une manière d'exprimer moyennant laqueMe un atteindrait la vérité dans l'art sans emp!oycr de signes. La rhétorique, dans l'expression musicale, dinere de la déclamation comme rart de l'orateur dinère de cette dernière. Une mesure libre et une profonde pénétration du sens véritable, dans certaines (Buvres, est la première condition de l'exécution dans les deux catégories. Deux exemptes, qui appartiennent & ces diverses catégories, donneront la clé aux musiciens habites et leur feront comprendre p)ns facilement la chose. Le premier exemple est la phrase en wt du nnat de la sonate en t<< tM~te<o' (œuvre iO).

Ce motif rentre de nouveau ~avcc le temps fort de la cinquième mesure. Le second morceau en «< Mt<~et«' de la seconde partie du même tinat, n'appartient pas à cette catégorie à cause du ton. Mais il doit être exécuté avec tout le pathétique possible dans un mouvement à volonté. Quant aux nuances et à la mesure, on les laisse au goût de t'exécutant.

Le second exemple est l'endroit plein de mystères du premier morceau de la sonate en y~ wineMy (a*uvre 31).

A. B. Marx a retevé cette phrase admirable, et fait la remarque «


« qu'etie abontit à t'aceord marqua ~rtemeut dont t'enct est produit par la tenue. La force et h manière do soutenir sont tes condition:' générâtes d'un bon début plus loin, la pensée se radoucit en montant à t'octave supérieure; le mouvement sera & peu près égal à celui du premier morceau jusqu'à la fin en J~ M~t~r. XLYH. L'artiste, familiarisé avec une bonne exécution, pourrait faire au moyen de cette instruction, une étude profonde de cet endroit, ta plus diMciic de toute Ja sonate. Le mouvement en est inquiet, incertain un peu précipité en montant, un peu retardé en descendant, mais aucunement tramant et passionné partout. Ai;ec le commencement de la quinzième mesure, l'expression devient encore plus véhémente. L'aHe~ro reprend sa va!cur.

Beethoven avait encore une autre raison pour publier son édition d'œuvrcs complètes, l'addition de nouvelles notes au clavier dit piano, qui montait déjà jusques dans l'octave de quatre lignes additionneBcs.

Toutes !es sonates, indusivement, jusqu'à !'tBuvrc 3i, y compris la sonate oBuvre 84, publiée plus tard, ne dépassent pas cinq octaves Que d'empêchements rencontrait ainsi le compositeur dans son inspiration et pour uue conduite régulière du morceau C'est ce que t'en voit, par exempte, dans la sonate œuvre 2 (le passage en octaves dans le premier morceau, 4 mesures) plus loin, dans la sonate en t~ MMnetn'(<Buvrc 10) ( la marche d'octaves interrompue dans le premier morceau de la première partie du supplément, auquel manquent le fa jt, le so! C et le la de l'octave avec trois lignes additionnelles). La même chose se voit d ns la deuxième partie, o& la gamme chromatique montante s'arrête au lieu de Monter au la au-dessus de la troisième petite ligne. Dans le haut comme dans le bas du piano. il y avait empêchement sur empêchement. M ressort de là que, dans beaucoup d'ouvrages, non-seulement des petits bouts de phrases, mais des passages entiers, doivent être refaits, besogne plus importante dans les compositions à plusieurs

parties que dans tes sonates pour piano seul.

Par quelles intrigues cette édition complète n'a pu se faire en t8t$. nous Façons amplement raconté dans la troisième période. En i8S3, le projet d'une édition comptète, qui menait de faire un second naufrage avec un éditeur de musique ( le même qui avait fait m&nqùerîe premier), fut de Muu~eau replongé dans Ïe suence, matgré l'impulsion d'A. Strcicher. Après tous tes défaits que nous avons donnés sur cette affaire et ses divers naufrages, il reste à


atoMtey que le dermer projet devait t.tcndrc & toutes tes cumpositiom de BeeUme~. Plusieurs incidents, ar~~ à ce a~et. Mt6ritent encore d'être rapporta. D'abord, t'atustre maître était da)~ t'intention de donner ptus do concision à ses premières sonates, en réduisant celles qui étaient de quatre morc*'attx a trois, pour leur donner plus d'unité. D était aussi déterminé à supprimer le Scherzo aMcgro dans la MMtate ça tel taMMMt* avec violon, comme peu en harmonie avec le reste. Ce morceau lui déplaisait beaucoup, et si cette nouvelle édition eût pu se Mre, Beethoven aurait donné congé à un bon nombre de scberzos-aBegro et de menuets, qu'on aurait

fait parattre séparément. En attendant, cette détermination de Beethoven nous affligea considérablement, car chacun de nous avait ses /<M'eWs, et désirait les voir à leurs places primitives. Le mattre devait réduire ainsi tes sonates suivantes œuvres M, i8, ~4, 3i (n" i et S), œuvre 87 et d'autres encore, Les dernières sonates qui avaient plus de trois morceaux, comme tes œuvres i06 et iiO. doivent être jugées autrement que les premières.

M, par hasard t'en objectait que puisque plusieurs de ces st hcrzos et menuets. placés au préjudice de t'unitc caractéristique des sonates, pouvaient être supprimés tacitement, il était possible de faire la métne chose pour tes quatuors et tes quintettes; a cette objection. on répondrait que ces sonates ont pour but de peindre t'état de t'amc et forment à elles setdes de véritables poèmes. Ce sont des tableaux complets, renfermés dans des cadres moins larges que d'autres genres de musique de saton. Avec la sonate, un ami de la ~o~Me HtMatcata n'est jamais seul it vit loin du tumulte extérieur qui pourrait Nesserses scuiiments intimes. La sonate lui tient compagnie et, quand elle ne satisfait entièrement son oreille, elle la charme par l'harmonie, en compensation des défauts techniques. La sonate peut encore disposer l'ùme à la contemplation et souvent t'élever jusqu'à la prière (t). tt y a donc, dans cette musique plus de puissance que dans les ouvrages à la portée de tout le monde.

U n'en est pas moins vrai que Beethoven était persuadé de la nécessité d'une améiioration dans un aussi grand nombre d'ouvrages mais il se présentait en cela beaucoup d'obstacles, et, à leur tête le respect qu'on devait à la propriété des éditeurs. En générât, il (t) LMMBMM de Beethoven forent tt~-tepanduM. t'B apertu p)aeë à la Bn de cette pMtie *tent à 1'appui de cette etBnMtimt, que les toMte~ ont rendu des Mt~rifM à t'Mrt m'M!M< MU< ce rapport.


motivait son indécision sur fincertitude d'une bonne réussite il prétextai aussi que beaucoup d'ouvrages de piano n'étaient plus au répertoire. U ne manqua!! pas d'attester, à cette occasion, les singuliers motifs de sa brouille avec son époque, et, aussi, le peu de confiance qu'il avait en hu; lorsque parut son frère avec un nouveau plan d'après lequel il promettait de grands bénénces si Beethoven prenait sur lui de publier ses ouvres complètes a ses frais. Cette circonstance jc!a une nouvelle confusion dans t'anaire. Bref, ce projet, si longtemps discuté, d'ccueit en écueit, finit par sombrer de nouveau, et, lorsque Beethoven recommença à prêter t'oreiUe à d'autres propositions, tous les ptans de publication. les espérances de hénéuces qu'ils devaient procurer, disparurent de sa tête. B'aiHeurs, il était déjà fortement préoccupé de la neuvième symphonie. A. Streicher n'y put rien, surtout en présence des urinantes offres du prince Galitzin, qui décida Beethoven à commencer immédiatement un des premiers quatuors A !ui destinés. C'est seulement en <8S6qu'it trouva le temps de penser à son ancien projet et d'entrer en rotations avec la maison Schott de Mayence, pour lui confier son édition d'œuvres complètes. A ces propositions, Schoii répondit en ces termes. à la date du ? novembre e En ce qui concerne l'édition d'œuvres complètes, nous w ne pouvons prendre aucune résolution, attendu que nous avons a d'autres obligations à remplir. »

Enfin ce projet d'&H~<wc<MK~è<e, qui occupa le maître pendant dix années entières. finit par être abandonné, et bientôt la mort vint interrompre le fit de ces idées et arrêter leur exécution. Ces circonstances prouvent, encore une fois et d'une manière tacheusc, qu'il n'était pas facile à Beethoven de prendre une résolution et de l'exécuter. D'incessants calculs de ton~s débats avec ses amis, entravaient la marche de ses anaires un étan irrésistible poussait Beethoven vers les nouvelles créations et l'empêchait de s'occuper des anciennes. Semblable à Fabius CttMc<a<<M~, il était long à se décider sa tactique habituelle était de temporiser. Toutefois, nous devons à ces multiples projets, à ces tâtonnements et à ces hésitalions, la connaissance de détails intéressants sur certaines œuvres et leurs beautés particulières. C'est un grand malheur que les amis de Beethoven n'aient pu prendre une~résotution dans l'intérêt de la musique de piano, avant de se disperser, rn seul témoin a peu de valeur, et il est présentement obti~é de remonter plus haut dans l'historique de cette anaire. Tandis que l'union de tous les collabo-


rateuM aurait pu reat!ser!'exemp!eque fournit t'anecdote de Christophe Co!omb. enseignant la manière de poMf a<M< oM< »

Il

La qualité la plus rare et b plus importante chez notre compositeur, consistait à savoir sepénéirer de la natured'une idée ou d'un poème, ayant tait une vive impression sur lui, et capable de l'exciter à peindre une situation. Son génie créait alors des formes qui n'avaient rien de commun avec les formes reçues. Analysons sa première sonate en MMMM~ sous ce rapport, et nous verrons combien elle est différente de celle en M. (œuvre 7), et combien celle-ci diffère de la sonate eu ut HMMCMf ( œuvre <û), et de la pathétique (œuvre <8), pour arriver à la prodigieuse inspiration des sonates (œuvre S7), en fa MMtMMf (œuvre 90), en MM MWMMt', et (œuvre iOi), en la majeur, jusqu'à la dernière. Dans toutes ces formes dinerentes, le ma!tre nous conduit toujours par un chemin si sur et si solide, qu'on peut se passer d'imagination, dans le cas où l'exécution repond à la valeur intrinsèque du morceau, sans perdre un instant le fil du poème. Cetui qui est en état d'approfondir les sonates de Beethoven, sera convaincu que, sous ce rapport, aucune autre musique ne pourrait soutenir la comparaison avec la sienne. Là se mêle l'extraordinaire avec la poésie musicale; et, lorsqu'il est question de la création des formes par Beethoven, on ne doit les chercher principalement que dans ses sonates. La <f<tM~Mss~ett de ce <Me plus M~Mt peut se rencontrer seulement

dans queïques passages de ses derniers quatuors. Mais c'est dans les sonates désignées ci-dessus et dans d'autres aussi, que se trouve le YéritaMe Shakespeare musical (pour se senrir de l'expression

d'A. Wendt), exprimant, par les sons, les plus profonds abimes des combats du cœm comme les plus doux sentiments d'un, amour innocent; la pius grande douleur, comme les transports divins de joie et d'aUégresse la plus profonde mélancolie, comme l'enthousiasme le plus ardente les idées les plus élevées, comme les sentiments les plus doux. Ce ne serait pas une comparaison hasardeuse que de mettre eu parallèle les morceaux caractéristiques de ces sonates avec les caractères des personnages dans les drames de


Shakespeare, de ta baser sur une analyse logique et précise de la pénétration intérieure. Comme la plupart des comédien ne saisissent, dans les drames Shakespeariens, que les mots, au lieu de l'esprit, ainsi beaucoup de musiciens ne voient, dans les sonates de Beethoven, que la partie technique, ne trouvant ni dans leurs têtes, ni dans leurs cœurs, les moyens de se frayer une route vers leurs profondeurs. (i)

P. Ries s'exprime ainsi dans sa notice à ce sujet, page 77 Beethoven pensait toujours à un certain objet, dans ses compositions. » Ces paroles peuvent être interprétées d'après ce qui précède.

Ch. Czemy se prononce d'une manière plus pénétrante dans le deuxième chapitre de la quatrième partie de son école de piano, page 62, lorsqu'il parle de son caractère et de l'exécution de ta sonate en fa tMtM~w (œuvre 87), il dit

« Beethoven, qui aimait à peindre les scènes de la nature, pouvait se figurer les roulements des vagues de la mer pendant une nuit de tempête, durant laquelle, des cris a au secours w retentissent au loin. Une pareille image peut donner à l'artiste une idée convenable pour l'exécution de ce grand tableau musicai. 11 est certain que Beethoven, pour beaucoup de ces belles compositions, s'inspirait par ses lectures et ses propres visions. La connaissance de ces circonstances donnerait la clef pour une bonne interprétation de ses créations et faciliterait les moyens d'arriver à les rendre dans leur véritable esprit. a

Dans une note en marge, Ch. Czerny ajoute

Beethoven n'était pas toujours communicatif; mais il était parfois d'une humeur confiante. Par exemple, l'idée de l'adagio, en tM< HM~Mf (dans le quatuor, œuvre 89, n° 2), lui vint en songeant à l'harmonie des sphères et en considérant le ciel étoile dans le silence de la nuit. Pour sa septième symphonie en la w MM~eMf, il était excité par les événements dei8i3 et de 1814, ainsi que pour la Ba~tHe de Vittoria. Il savait que la musique ne peut être comprise des auditeurs sans qu'un but ne vienne w en aide & l'imagination. ?

(t) Nous )fec<MMM)tdeMM aux m)MMe)M, et aux musieienxes dont la Me et te Meot sont HMOtre sains, de lire te chapitre du Mvtre de A.-B. Matt, tM~ate: a JtTtnmmoatOt esNàMm Lm otfttf)~ M tn-OKtM. t~mr tps < attesta de teeete medente, il y a ta )Mt miMir pour leur applieation emmM aussi pour leur i)~«Mnee et tenf 6d<M))tion tomm~Mh'. la tMmttM d«MMaMMBdfon'ptedMMMtes,op.2,ep.<3,op.T,pub aptAt detœutrMSS.op.S?, <t t~tte: M9. prouve MM étude peu «tdiMtre de la peeMque de Bfethttten.


Quant à la septième symphonie que Czemy croit avoir été inspirée par les événements de ~â, il est dans l'ert~ur, car cette œuvre a été terminée avant. On peut même dire que cette musique n'a point un caractère guerrier. La BatatHe de ~MoWa fut écrite aussi avant les événements, comme on peut le lire dans la déclaration de Beethoven, dans le procès de Maeizet, où il dit < J'avais dé{& l'idée préconçue d'écrire une bataiUc. w

Un jour que le maître était de bonne humeur, je lui parlai de l'impression profonde produite par les sonates en )MMteMf, et en w~MMf (œuvres M et 87)~ dans une réunion chez Czern~, et je lui en demandai la clef! n me répondit < Lisez la tempête de Shakespeare. N Ainsi, c'est là qu'il trouva toutes ces beautés; mais à quel endroit? Questionneur, lisez, conseillez et devinez! N acquiesça à ma prière relativement au largo dans la sonate en t~ <M<~eM!' (œuvre M), en déclarant que le temps où il écrivit la plupart de ses sonates, fut plus poétique que le temps présent (i83S). Cela n'avait pas besoin d'explication. Chacun sentit dans ce largo un état mélancolique de ï'ame formant un tableau par les diNe*rents contrastes de l'ombre et de la lumière de même que chacun reconnaissait, dans les deux sonates (ouvre i4), un combat entre les deux principes, présenté en forme de dialogue et sans aucune inscription.

Dans la critique de ces deux sonates, publiée dans les premières éditions (T. I., page iS7), A. Marx, arrive sans aucun doute à la vérité. Mais on peut lui opposer ceci, que les notions esthétiques de l'art étaient encore peu solidement établies & cette époque; eues amenaient souvent des quiproquos. L'esthétique est une science nouvelle. Ainsi, par exemple, Beethoven entendait par te principe a non pas le dessus (hauptstimmen), comme Marx explique le mot, mais les eoMt~M~es (GegensStze) par conséquent, son autre dénomination dialogue ou forme de dialogue, devrait être rendue plus intelligible et définie avec plus de justesse. CepWMc~pe est plus fortement caractérisé dans la sonate en ut <MMMMt* (œuvre 10), que dans les sonates (œuvre 14). Pour juger d'une manière satisfaisante fœuvre 10, une des plus difnciîcs, ii faudrait écrire un long traité.

Beethoven aurait-H livré en eoet ces tnsotptîOMa à la publicité, comme B Jé taisait dans les fprcïps; d'amis. jo m'M réïcfc a ce que j'ai dit, sous ce rapport. dans la première partie. Comme ancien oitservateur de la manière de concevoir dit maître, Charles Czerny


avait raison de dire que la musique ne pouvait être bien appréciée par tes auditeurs, sans la notion préatabte d'un but bien déterminé, capable de captiver leur imagination, sans quoi !c dessein projeté d'une idée-mère, ne saurait être chose facile à discerner. Beethoven devait être fatigué d'avoir toujours des éclaircissements à donner relativement aux oeuvres de l'époque classique, quand cela ne regardait pas la par!ie technique. Ctémenti aussi, avec sa JMdone abbttHttonct~ sce<t« ~~c«, a ne comptait pas moins que Beethoven sur l'intelligence de son temps. et espérait que ses intentions seraient comprises plus tard.

F. BocMitz~n parle d'une manière agréable et savante dans son traité critique inséré dans la Gazette wM~ea~e, de Leipzig, de i8~, page 63i. Je tiens de Ctémenti même une instruction détaillée sur te contenu et l'expression de son oeuvre. H me la donna en 1837, à Baden, près de Vienne. En i8S6, à l'occasion d'une nouvelle édition de la DMMM et&tan~otMt<«, publiée par Andrée, à (Mtenbach, je fis pour cette édition une prétace, d'après tes données du célèbre compositeur. A part cette admirable peinture de famé, je ne connais pas d'autre ouvrage sous le titre de soHMte, qu'on puisse à juste titre placer à coté des compositions de Beethoven. (1) Ces citations suffisent pour faire voir que toute la musique de Beethoven (excepté un petit nombre d'œuvres), repose sur des hypothèses qui ne se trouvent pas dans aucune autre musique et qui modifient complètement son exécution. Ceux qui joueraient la musique du maître de la même manière que cette des autres compositeurs, pourraient être comparés à ceux qui chanteraient la musique italienne à la manière allemande. Ch. Czemy s'exprime ainsi à ce sujet dans sa méthode, page 34

t Les compositions de Beethoven, doivent être exécutées autrement que celtes de Mozart, Ctémenti, Hummei, etc. En quoi consiste cette dincrencc, il n'est pas facile de t'exprimer par les f paroles. »

Ou lit plus loin, à la page 70, une remarque digne d'attention « Beethoven vivait et composait à Vienne il est donc naturel w que ce soit dans cette vitte que le véritable esprit et les traditions de l'exécution aient du se conserver, t'cxpérience prouve qu'il en fut ainsi. On doit se tromper bien souvent, dans d'autres U)t]n )Mt<niMteMf dMMMtes deOementi, W.-B.aieht.tpp''Me<fUe iMortptton MHf <~ON:z. Et pourtant cet artiste f~Mtfp ne t anrait pm pttMfe MM une mtte t~ttfthttt. <Mt<* MMte, Mec deux autres, en ae MMM'B el en tt MMn~ (<fOMfe M), parut après la puMieatiM du 6BAM)8 AD PARMMPM.


? pay$, sur le mouvement et le caractère dp ces compositions, w qu'on devrait déterminer pour i'avenir. <*

Ceci fut écrit vers i840; à cette époque la musique de Beethoven n'était plus au répertoire depuis JO ans. Tout au plus, pouvait-on entendre, en 1830, quelques grands ouvrages dans les CoMcef<s q~WhMb et les quatuors chez Schuppanxigh. La sonate, ce sanctuaire de profonde poésie, n'existait plus? Comment Czerny pouvait-il espérer retrouver les traces des traditions do Beethoven dans les réunions musicales de Vienne, lorsque, pour sa facilité d'écrire, et la publication d'un si grand nombre de compositions éphémères, il avait lui-même contribue a pervertir le bon goût de ses compatriotes? La manière dont la musique de Beethoven était dé}a appréciée dans d'autres pays, à celle époque, peut se concevoir en lisant les articles de la Re~e wM~ote et du JoMttta! des Débats, ainsi que ceux des autres journaux de musique, puNiés en France. Le nombre des virtuoses jouant la musique de Beethoven n'était pas considérable, cela venait de ce que tous tes pianistes en renom étaient en même temps compositeurs et devaient néces sairement exécuter leurs œuvres pour tes faire connaître mais bientôt, une révolution se fit dans le monde musical, et le public revint aux auteurs classiques.

S'il est dimcile de trouver des paroles pour expliquer les qualités particulières de la musique de piano de Beethoven, il serait utile pourtant de trouver un moyen d'approcher le plus près du but. De mon côté, je crois qu'on y arriverait par l'étude du style libre qui y touche le plus près par les traditions. Qu'on se rappelle ce qui a été dit à ce sujet, à propos de l'exécution de M" Ertmann. Mais on répondra que l'idée juste du style libre était perdue à cette époque. Aussi on doute que l'on parvienne, par l'application de ce style, à rendre l'esprit et les beautés des sonates, sans une étude préalable. n est certain que le manque complet de modèles pour servir de guide aux efforts des aspirants, est un obstacle sérieux. Mais ceux-là ne devraient pas se décourager. Ils doivent faire ce qui est possible, cela ne vient-il pas uniquement des causes historiques.

Pour montrer ce qu'était la libre &e&:Mt«w à l'époque dite classique, nous citerons quelques autorités. D'abord il ne faut pas confondre ce terme style libre ou exécution libre, avec le ?~M~M' rubato des chanteurs italiens, qui n'était employé que dans l'f;p~'<t bouffa et qui est inconnu dans l'op~a seria. Beethoven protestait


en vain contre l'application de ce terme à sa musique; mais, la terminologie italienne ayant été généralement adoptée il s'en servit lui-même.

Ignace de Seyfried dit entre autres choses dans l'ouvrage apocryphe intitulé Bee<hoMtt's ShfdMH, page 18. (i) « Notre Beethoven n'appartenait pas absolument à la catégorie » des compositeurs jaloux, qu'aucun orchestre du monde ne a pouvait remercier. U était plein d'indulgence, et laissait souvent » les endroits faibles en disant cela ira toujours. (Des wecha~e MMtt <wd's sc&oM ~eFtCM). U exigeait cependant les nuances et » une égale division de l'ombre et de la lumière, ainsi que les » effets de Tempo i~Mb~o. (3) Il s'entretenait avec chacun sans » trahir son mécontentement lorsqu'il s'apercerait que les musiciens entraient dans son idée et jouaient avec un feu croissant, » électrisés qu'ils étaient par le charme de ses créations, alors il j* devenait joyeux et aimable; on lisait sur sa physionomie la satis» faction et le contentement, il s'écriait avec un sourire aimable a & .PftMt <«Mt, » louant ainsi et remerciant ses exécutants en italien.~ »

Le fondateur du jeu moderne de piano, Ph. Em. Bach, parle ainsi dans son a Essai <«' la t'twe manière de jouer du piano » < Pour l'exécution exacte du T~wpo M~b~o, il faut beaucoup de » jugement et une grande dose de sensibilité. Celui qui possède » ces deux qualités, n'aura pas de peine à conduire son jeu sans a la moindre contrainte et à le diriger de manière à rendre avec » agrément les pensées musicales. Autre chose serait de se donner » beaucoup de peines, pour ne lien faire de bon, faute d'un sentiment musical suffisant. Aussitôt que l'on tient servilement à la » mesure dans la partie du chant les autres parties perdent leur caractère essentiel car toutes les parties doivent être exécutées w d'après une mesure sévère. »

En ceci, il est à remarquer que le grand maître avait sous les yeux la musique de son temps qui admettait un tel procédé. Comment pouvait-il exécuter ses sonates, ses fantaisies libres avec quelques rondos sur lesquels Ch. Pr. Cramer se prononça d'une manière si attrayante. (Voir !p n" 82 de la CoMMe tMtMtcc~ du Bas-Rhin, de 1882.)

(t) Pour ce qui est de sa jalousie, plusieurs é~n<'meMt MTMx Mtf tM quatuors de 8eh)tpp<M<eh le démontrent et Seyfried en parle.

(!) Un TMM'o neBATO même dam les MewaM à grand offhe«M.


C. M. de Weber fournit un intéressant contingent au point eu question. Interrogé sur les mouvements d'Euryantc par Praper. directeur de musique, & Leipzig, il lui envoya une spécification de tous les mouvements, accompagnée d'un travail très-intéressant. mêlé d'observations importantes, qui fut inséré dans le n" 28 de la Gazette WMMce~e, de Ber!in, de i827. Dans ce travail, Weber dit entr'autrcs: « La mesure ne doit pas être un tyran ni une enrayure encore moins un marteau de moulin chassant devant lui. La mesure est à la musique ce que tes pulsations sont à la vie de l'homme, tl n'y a point de <Mest<~ lente dans laquelle certains endroits n'exigent un mouvement plus vit~ pour empêcher qu'il ne soit ~!Mt~. U n'y a point de Pre~o, dans lequel l'oreille n'exige un mouvement plus calme, attendu qu'il est impossible de mettre de l'expression lorsque l'on presse. Presser le mouvement ou le retenir, est mie auaire de sentiment, on peut le faire par phrase ou période, lorsque l'expression passionuée le rend nécessaire. Pour tout cela, nous n'avons pas en musique de signes assez c!airs, ils doivent se trouver dans le cœur de l'homme qui sent vivement, et s'ils ne s'y trouvent pas, aucun métronome ne p ut y suppléer. Ce dernier peut garantir de fautes grossières, auxquelles on est exposé par les indications imparfaites de la mesure. Mais ces indications que je voudrais introduire plus profondément dans la richesse du sujet ne me garantissent pas contre de tristes expériences. Aussi je les considère comme superflues et sans utilité, pouvant être diversement interprétées. Voilà ce que j'avais à répondre sur les questions d'un ami. » (i)

Mais plusieurs autres jugements, relatifs à l'esthétique, doivent trouver leur place ici.

H<MM! s'exprime ainsi: « L'exécution doit être libre partout où a !a beauté l'exige. Une tMesMfe libre n'est point l'absence de mesure. w Celui qui, sans sortir de la mesure, la manie librement, aura une belle exécution. Les musiciens qui pressent ou retardent arbiw trairement en vue de leur propre expression, changent le caractère du morceau et sont dans une fausse route. »

SeMHing traite aussi cette question « Chaque morceau, dit-il,

(t) t/eteeMent maitre semble avoir fait de irtstM expériences & ee sujet; trA~ftiMtBbtablement H pensait & fM cbe&-<)'orchMtre qui, à part leur routine, ne voulaient rien ttpprendro. ~ettt-eM~M~Mn)<eat~A<pMfeaM<tM~p!aM<Me.~tt~Mtomatent&~à~ MMtementteeM~evMMmaMetratt-det&.Pou)' ces deux classes d'individus, tout cela est inutile et wpefBn. Cependant Ils osent cemhattre tout ce qui dépasse leur horizon borne. PtotienM de nos eetébhte~ pourraient être comptées dans teo)' aombrf.


doit être exécuté ~clon ses qualités intérieures et extérieures, qui exigent beaucoup de soins pour trouver et maintenir le vrai mouvement du morceau. malgré les modincations que comportent certains pacages. ? »

Le célèbre écrivain A. D. Marx se prononce ainsi sur cet objet: t Ainsi. nous ~onunes convaincus, qu'a part l'habileté technique, f une bornée exécution exige une parfaite connaissance et une w exacte observation des indications (signes.) Outre ta capacité et !cs lumières, il faut encore posséder ce que l'écriture ne petit exprimer l'intelligence nécessaire, pour rendre bien l'esprit et f la tendance d'une œuvre d'art dans toutes ses parties. Ces signes doh ont être écrits, ou complétés par nos propres sentiments. a Interpréter ainsi une œu~re d'après la pensée fondamentale, est !e proMeme d'une exécution parfaite. »

Enfin, le commentaire suivant d'mt auteur inconnu, sur l'application de l'objectif et du subjectif à l'exécution musicale doit être recommandé aux musiciens penseurs.

La nouvelle esthétique se sert également de l'objectif (i) qui se rapporte au style, et de $M~ec<<~ qui regarde la personne, son intelligence et son individualité. M consiste uniquement dans la manière d'interpréter. Dans le premier, il y a quelque chose de vrai, de nécessaire dans le second, de conditionnellement vrai et de fortuit. L'objectif seul opère une vraie représentation, le subjectif effectue l'exposition. Le premier donne l'image, la forme, et l'intuition il touche à la plastique. Le second est plus fondu, plus sombre, et se rapporte plus à l'impression de la musique. L'objectif est partout, par conséquent, dans le genre lyrique. L'artiste doit se représenter dans un objet comme non moi mais cette loi de l'objectif ne doit pas être prescrite à l'artiste d'une manière sévère. L'objectif ne peut pas et ne doit pas supprimer le subjectif, parce que celui-ci donne à l*o*uvre la vie et la chaleur communicative. « jL'aMteMf doit e~tMef ici, avec toute son énergie, que tout ce » <jfM~ o ~M<c!tdM Biit~CM~ Bce~oe~t concorde, d jpeït <fea;etp<MMt

» près, <mec la thèse précédente il était libre de toute contrainte B dans la Mt~sM~e, ainsi que l'exigeait resprit de ïet ceMtpostiMW. On peut dire eu payant deTex6eQt!on ittbre~ qu'~t ~né~ elle se bornait, pendant l'époque précédente, à changer un peu le mou<)) D'apte ta philosophie de Kant. t'objectif (non moi) tomprend tout ce qui est objet. Le subjectif (mat) fMn~nd t'M)~ vivant. Le passette te~time dp t'ttH t l'autre se rapporte t r~tb~Uque. 'MMM<<<t<nt<<)M«t~J


chantante pleine de charme et faisait ressortir avec gt~ee et sentiment les belles mélodies de ce morceau.

Hummel n'ayant point consacré de chapitre à l'exécution libre et dramatique dans son école de piano, nous citerons ici un chapitre de Czerny sur les < c~M~wen~ de mesure. w Dans la troisième partie de sa méthode on trouve une étude intuitive de cet objet. Pareillement, dans le paragraphe 1", il appelle ce changement un moyen important pour l'exécution. » Pourtant, tout ce qu'ii y dit, relativement à l'exécution des œuvres de Beethoven, est insuffisant, notamment dans le chapitre deux de la qtMtrième partie. Quelques-unes de ces observations peuvent nous servir, mais il sera nécessaire de nous étendre sur la manière d'exécuter de Beethoven et de faire connattre ses qualités particulières, autant qu'il est possible de les rendre avec des paroles.

On a vu, à la fin de la première période, une appréciation de l'exécution de Beethoven, à l'époque où le virtuose surpassa le compositeur, du moins dans l'opinion publique. Ce jugement pourrait être complété par l'épithète de ~~MeMf ( starkspieler ), épithète que l'on donnait alors à plusieurs de ses rivaux, placés trèshaut, comme Ant. ~e~, Mad. ~MeWMMMwef et Joseple T! La manière d'attaquer avec force fut celle de Beethoven il ne changea point jusqu'à sa mort (i). Eh i8!S, oh signala sou goût pour le piano, dans la Gazette tMMStca!c de Leipzig, où on lit, à la page 3i0, avec raison Notre Beethoven semble de nouveau devenir plus » sensible à la musique "–(En réalité, jamais M ne cessa det'être ) mais il improvisa, à cette époque, dans quelques rctuuoos (i) Dans la première période il8 été question des Mproehes que me Msait Beethe~fn sur mon jeu de piano. « Si grand et si fort disait-a, et pourtant vous urettet te piano d'une ma<tieM inhumaine. e M me régala encore d'autres reproches dont je me Mb eenrigt


d'amis, avec tant de tMoesMa que tout le monde convint avec joie qu'Hâtait toujours maître de son instrument et qu'il savait le traiter avec force goût et amour comme cela est arrive dans le salon de Madame la baronne dp Puthon, son amie.

A l'occasion des communications de Chérubin! et de Cramer. citées dans ia deuxième période, à propos du talent de piano de Beethoven il reste a ajouter quelques observations. L'incisif Cherubini caractérisa d'un ~ut mol le jeu-du grand maître; M le trouvait rude a (rauh). tandis que Cramer, avec tes manières d'un gentlemen, adoucissait un peu cette expression, tout en reprochant à Beethoven l'inégalité dans l'exécution de ses propres œuvres un jour, il jouait d'une manière pleine d'inspiration le lendemain, d'une manière peu claire <'t embrouillée (i). Par ces misons, plusieurs de ses amis témoignèrent le désir d'entendre exécuter en public, par Cramer, quelques-unes des nouvelles compositions de Beethoven. Celui-ci prit ombrage et sa jalousie fut éveillée. D'après Cramer, il y aurait eu entre eux une tension réciproque. D'un autre côté, il m'a semblé que Chérubini, s'appuyant sur tme réputation

européenne, et dans la ibr< de l'âge, voulait imposer par ses talents à notre Beethoven, comme on t'a prouve depuis. A notre rencontre à Vienne, Chérubin! me déclara qu'il faisait portel souvent l'attention de Beethoven sur la méthode de piano de Clément), c'est-à-dire sur sa manière de traiter l'instrument et de conduire son jeu celui-ci écoutait ses observations et t'en remerciait, en promettant gracieusement de le ce*" ter à h première exécution.–L'opinion de Clementi sur Beethoven comme pianiste, communiquée à Fauteur de cet écrit en i827, à Baden, se borne à quelques mots; il lui disait « Le jeu de Beethoven était peu cultivé, souvent brusque, comme son caractère. mais toujours plein de génie, w démenti avait déjà entendu Beethoven, en 1807, exécuter diBérents ouvrages. Il est consolant de voir que !e jeune maître se rendait volontiers aux observations de ses a!ués. Nous lisons, dans une lettre de Beethoven à E. Breuning, écrite dans les derniers jours de sa vie ( citée dans sa caractéristique ), que Beethoven est resté ndèle à la méthode de Clementi, et, sU'étatde ses oreilles lui avait permis de pratiquer, il se serait appliqué à la conserver, par amour de l'instruction. Il entendit dire à Clementi comment, après de longues recherches et essais, il était arrivé enfin à des règles positives pour It) Ctemy remarque dans le paM~mphe 7, que le jeu de Beethoven ne peawtt guéte tentr de modèle MM tes rapports de netteté et de etmrte. Le temps lui manquait pour s'eMtfter.


fendre son jeu chantant. tt applique l'art du chant à l'art de phraser sur le piano, en suivant les principes de bonne prosodie dans les plus petites phrases de musique instrumentale, etc. Par ce moyen, il arriva & avoir un jeu chantant et nuancé, même dans tes passages oit les longues et tes brèves jouent un rôle important (t). Puisqu'il est question de rart de jouer du piano de démenti, que Beethoven adopta jusqu'à ses dernières limites, et par lequel commença son individualité artistique, citons, a cette occasion, l'opinion de Mo:sart sur le jeu de Clementi, que cet AmpMon allemand trouvait dépourvu de goût et de sentiment. A l'appui de cette appréciation si extraordinaire, nous reproduisons un ~onMCtsseMteM< de LoMts Berger, élève de Clementi.

Parlant un jour de sa rencontre avec Mozart, en if8i, Clementi rendit justice au génie de ce maître, en disant a Je n'avais entendu personne, jusque-Jà, exécuter avec tant de charme et d'inspiration. J'ai été surpris surtout dans i'adagio et dans plusieurs variations improvisées sur un thème donné par l'empereur Joseph, sur lequel nous devions nous essayer successivement. » L. Berger lui demanda si, dans ce temps-là (en i806), il jouait déjà dans son style à M: démenti répondit que non, ajoutant qu'on préférait alors « l'exécution hri!tantc au style !ié, et que lui-même, » subissant cette contagion, ne se plaisait que dans les passages de < doubles noies et dans l'improvisation. Ce ne. fut que plus tard qu'il commença à jouer avec expression son jeu devint alors » plus chantant et plus élevé. L'avantage d'entendre d'excellents chanteurs italiens, et les perfectionnements apportés aux grands pianos a queue de la manufacture anglaise, contribuèrent à ce résultat.

La supériorité de Beethoven, comme pianiste, était incontestable pour son siècle voici encore quelques faits qui s'accordent avec le dire de Cramer et de Clementi. Une bonne tenue de mains et de haut-corps un style lié et surtout une merveilleuse accentuation. )t) Sous le paragraphe t" de la paMCtétMiqaf, il a été dit combien Beethoven avait pMaM des elassiques )tMM et latins pour MB art. Cne lettre datée de Bem, de n84, h~eree dans h 6MMTB)MNCAU!<htB<s-RMn (n"3C, année 1858). tentmnedMth'ta!b intéressants sur Etementtt~Dan&~m~emnQ~th)~, ~H~ NMmKemen~~MM, a<BenMntMMnMaM~bjta~ intejrmedMte eonduit te chant it avait appris eeta daM Ramean. B trouva dans les attteww latins ta nMmieM de donner une direction particatiere à ses compositions. B emprunta à la géométrie la censistanee de la pensée, t'art de placer tes épisodes à t'endMit cenTenaMe, si important pour tes compositeurs. n te devait au passage sturant de QninUtien st MX BATtB PORTA MB Mcm'M Bncm~tBnt. Ainsi démenti était egatetnent di~eipte des latins, comme l'était nette Beethoven en partie. La preuve en est dans les ntmc~TMNS de prosodie. sur ana wingtatM d'études de Cramer, comme on ra vn plus bout.


étaient ses principales qualités. Sous le rapport de style lié par lequel on reconnaissait autrefois un bon organiste, Beethoven était & cette époque supérieur & Humme! même, qu'on regardait alors comme modèle du jeu lié avec John Field. Aussi ta direction de l'école moderne de piano scandalisa Beethoven, car le style se perdit a?ec elle le seul, Hummel résista encore Mais quelle singulière destinée L'autenr de tant d'ouvrés élevées dans toutes les branches de l'art musical, ennemi de toutes les grimaces et de mouvements (le corps inutiles, était encore heureux de trouver dans Ch. Czerny une espèce de télégraphe, pour empêcher que sa musique ne disparut du répertoire. Néanmoins, malgré tout ce que le maître eut pu dire contré l'exécution de Czerny, celui-ci rendit des services à sa musique il fut le seul, parmi les virtuoses de piano de Vienne, qui se soit donné la peine d'entretenir le goût du public pour les compositions de Beetttoven, qu'il avait souvent entendu jouer du piano dans son bon temps. On doit donc de la reconnaissance à Ch. Czerny d'avoir combattu le mauvais goût en exécutant les œuvres de ce génie sublime, à l'époque où l'on ne jouait plus que des fantaisies ? Czemy tui-méme subit l'influence de cette mauvaise tendance de l'école moderne, en ajoutant du SMM & la musique de t'ittnstre compositeur, en mettant trop de pédales, en doublant le chant à l'octave aiguë. On connaît la passion de Czerny pour le haut du piano, où il aime tant à broder. B prodiguait trop les cadences, tes embellissements et le métronome. fne lettre que lui adressa B~thoven, en i8i3, et qui fut rendue publique à la mort de Czerny, en i8S8, prouve que le grand mattre s'en plaignait déjà à i'époqu<' dont nous partons

« ChcrCzem;.

» Je ne puis vous voir aujourd'hui, mais demain j'irai chez vous < pour vous parler. Hier j'ai tranché le mot, et j'en été fâché w après. n faut pardonner cela à l'auteur, qui aurait voulu entendre » jouer son œuvre telle qu'etle a été écrite, bien que vous l'ayez parfaitement exécutée, n

Ce blâme se rapporte aux changements, aux passages doublés et awt transpositions de traits àroctave~upéneurcqne Czerny s'était permis dans une salle de concert, dans le quintette en wi avec les instruments à vent. Deux autres lettres, adressées par Beethoven à Czerny en i8IS et i8i6, confirment ces circonstances. Pour qu'un pianiste de vingt-un ans se soit permis de tels méfaits en présence


du maître, combien est plus grande la iaute d'an virtuose accompli, devant servir de modèle à ses ét&ves.

Ceux qui ont entendu Fr. Liszt jouer du piano, devineront facilement les manières de son professeur Czerny c'est-à-dire t'habitude de lever les mains à chaque instant jusqu'à la tète et d'attaquer les touches de deux pieds de haut ? Liszt n'est qu'un imitateur de Czemy, qu'il eut pour maître pendant deux ans à Vienne. Lorsque Beethoven écrivit à sa digne amie, M" Ertmann (voir la lettre de MM; citée dans la troisième période), qu'il regrettait de ne l'avoir pas entendue jouer chez Czerny cette lettre prouve encore son mécontentement de voir dénaturer sa musique par ce dernier. Cependant il allait souvent, en i8i8, dans un cercle d'amis oo Czemy exécutait ses œuvres mais il avait une autre raison pour ceb. Quant aux auditeurs, ils écoutaient tranquillement, habitués qu'ils étaient à la manière de jouer de Czemy. Le reproche du maître, maintes fois répété « Le jeu de Czerny manque de liaison et il accentue & faux a, n'y taisait rien l'auditoire qui manquait de lumières et de pénétration, avait un culte particuMer pour !c jeune pianiste. Au reste, ces exécutions donnèrent l'occasion à Fauteur de ce Mwe de réunir les observations critiques du maître, ainsi que ses intéressants et savants éclaircissements sur plusieurs œuvres qui, sans cela, n'auraient pcnt-étre pas été entendues avec succès. (<)

En ce qui regarde l'accentuation de Beethoven, nous pouvons citer en partie ses observations critiques sur l'exécution de Czerny, en partie tout ce qui ressort de l'étude immédiate du piano. Beethoven donnait la préférence à l'accent fh~MMgMe, H y excellait, tandis que la partie mélodique ou grammaticale était souvent sacriCée; il ne s'en occupait que par nécessité, ayant l'habitude d'appuyer sur les belles notes du coM<<tM!e en prolongeant le son. Dans la cantilène, il montrait la méthode d'un chanteur consommé, sans faire trop ni trop peu. Quelquefois il imitait le violon ou un instrument à vent dans h manière de phraser. N tenait beaucoup au bon toucher (citscMo~), au point de vue

tl) Ces exécutions consacrées excinshrentent t la masiqnc de Beethoven, Matent Béa ebez <~nq'< pm<t«ttt~ MM~de~xM, MM «t <M~ Montes <iBt<mchM~ d~M teoM~&Heme. Les portM restaient ouvertes à tous te<M qui atatent un catte paTMcnttet.peatf Bt«hwea. La position de CMmy et son talent aMtMtent la foule et (om tes artistes eMan~M en renom ne manqmtent pas d'OMistetr A ces menMMbtes t~miMM. Pour cottaboMteaM de ces matinées, Ctemy s'était astmé le eoneoun de ?" &tmam<, une des grandes ptetresM de fart musieat, puis MM. MaBetr et de Bteiner, de FeM)om~, fonctionnaires de nEmpite. Ce dernier est t'aatemr de la tettre adreMee à Beethoiren en MM, par tes artistes et amatears de Vienne.


de ta beauté d de h force du son. C'est ainsi que t'entendait CtemenH. L'exécutant devait avoir !c sentiment'du son dans sa pténitude, avant de toucher au clavier: Sans ce don heureux, i) est impossible d'exécuter un adagio avec Ame. En générât, Beethoven prêterait la force et la puissance du son. au jeu délicat qu'il appellait la miniature en musique. Kous avons la preuve de cette préférence dans l'exécution des quatuors par Schuppanzigh, où tes quatre artistes produisaient l'effet d'an orchestre complet en opposition avec tes célèbres quatuors de nos jours, qui se plaisent dans tes nuances les plus déticates.

Une partie importante dans la musique Beethovenienne, est celle qui se rapporte & la césure et à la phrase musicale. Pour bien comprendre la ponctuation du mattre nous donnerons des exemples tirés de ses oeuvres. La suspension et la ~MM<M rhétorique jouent un plus grand rôle dans la composition que dans la versification où cites paraissent la un endroit déterminé du vers comme, par exemple dans le pentamètre du distique sur le troisième pied. Cette prolongation de la phrase musicale (fhetoftsche pause) sans le point d'orgue marqué, a pour but d'augmenter t'enet du chant suivant dans la musique de Beethoven.

Les qualités de la diction de Beethoven se trouvent déjà dans ses premières sonates, comme dans la première sonate en fa tHMMw; dans tous les quatre morceaux de la sonate en wt (op. 7 ) dans tous les trois morceaux de cette en M< tnwew (op. !0) dans tous les quatre morceaux de la sonate en t~ tK~ew de la même œuvre; dans la pathétique et dans les deux sonates (op. 14). Toutes les gradations caractéristiques, depuis te naïf, le sentimental, te sévère, le joyeux, jusqu'au passionné, se trouvent exprimées dans ces sonates. Un coup-d'œil rapide sur le premier morceau de la sonate en ut tHttMMf donnera une idée de la pause ~MtoW~Më et de la e&Mye.

Dès le commencement de ta sonate en ut MMMeMf, la musique exprime les oppositions entre la force et la tendresse, la passion et la douceur (t); ce sont des exemples parlants que le compositeur onre dans le premier et le troisième morceaux sans trop changer la mesure. C'est une lutte des plus dangereuses entre le sentiment et <t< La BMMtque de BeMh<Mre)t, m<MNt tes sonales, dévêtent poher les tMortptiom de PATBW et BTBM. Elles Mt, MM nul doute, me stjptNeMion MBMtBB, eat dtea pe<Kem nMt-eeatement réjouir, eatmet, eMtter, charme*, mais aussi peaœet damtme musette natte, t d'MtMt formes teehttqoet et délivrer la peMee musicale d*<me HMtttne <hfMe.


!pnt. tutte d'au ef~t Indescriptible sous te rapport estMiif)ue et comme pe!n<me des moMvemeMts de rame.

DPpuishtyeM~me mesure jusqn'&ta~ngt-ttn!&mc{nc!u8iTe<npm. nous troHYOM: ta phrase de rhctoriqnp. Vo!ci t'endroit

Aux quarts de soupM'8 marquas dans !e dessus, il faut en ajouter deux autres pour rendre la phrase intcn~mpue avec impétuosité, en vue d'une pins grande contraction. Avec la vingt-deuxième mesure, rentre la suite de la diction passionnée, dans un mouvement énergique et continu, jusqu'à la pause générate (trentième mesure). Ce qui suit, a partir de !& jusqu'à la cantitène en mi (chant du milieu) doit être pas~e sous silence t~r a il est impossible de rcxprimpr avec des paroles f, di' Czerny. Cependant on doit le renvoyer à t'ouvrage de Th. Em. Bach.

La cadence qui précède t'introduction de ce morceau et son commencement, montre l'application de la thèse de Beethoven dans le point de repos, où le compositeur ne se pose pas expressément. Tout ceci a pour but de séparer l'introduction.

Yoici cet endroit


Ce passage se précipite vers le point d'orgue en st Le chant suivant se joue dans le mouvement du premier allegro. Dans te chant en~MMMe~ta~~Mtyeest indiquée dans ta treizième mesure à !'endroit où il y a un soupir qui fait un point de repos. Czemy fait ia~ remarque suivante sur le troisième morceau de cette sonate « Ce tinal est écrit entièrement avec cette fantastique humeur (i) qui était particulière à Beethoven. Mais comment concevoir exactement ces mots ? Le genre du morceau ne les autorise pas, ou l'expression passionnée serait alors un peu fantastique et l'exécution poussée jusqu'à la caricature ce dont Czemy luimême veut se garder. En eHet, te passionné qui se tient toujours dans les formes et la mesure, pourrait bien dégénérer en /«M<csK~Me dépourvu de formes et de régularité, Dans les œuvres des véritables compositeurs, on trouve la clarté, l'unité et l'originalité dans les formes bien ordonnées. En trouve-t-on chez les rêveurs, les fantasques, et voir même chez tes AfMMCtetM de l'avenir de Weimar I Dans la composition, !'&MHtOMf s'allie aussi bien avec !e sévère, le sentimental, qu'avec le naïf, le joyeux et le passionné, mais jamais avec le fantastique qui blesse partout les lois de la beauté. En même temps, Czerny démontre que ce Qnat doit être exécuté d'une manière exceptionnelle, ainsi que ie premier morceau.

Dans la sonate pathétique, nous avons sous les yeux deux c~tt~es, une avant rentrée du chant du milieu en wt l'autre à la fin. Si l'on s'arrête aces deux endroits, t'enet de la césure sera plus grand et la suite plus distinguée. Nous donnons ce chant en <Kt d'après le manuscrit, avec raddition des indications qui manquent dans les éditions publiées jusqu'à ce jour. On y trouvera aussi. la manière dont Beethoven exécutait le Grave dans la pathétique. On rencontre souvent, dans les sonates de l'illustre compositeur, les césures et tes points de repos (les derniers encore plus souvent que les premières), qui ont pour but la séparation de phrases de chant (Ce~eMs<~e).

U) faata«itfber hamw


Avec ces citations sur tes particularités de l'exécution de Beethoven, surtout sur les exigences irrémissibles de M musique de piano en général, nous donnerons également les contours extérieurs de l'ensemble. Tout ce qui se rapporte à leur essence intime peut être expliqué, verbalement au piano, aux personnes suMisamment préparées pour les comprendre. En attendant, le !ecteur verra par ces exemples tout ce que le maure aurait écrit dans sa méthode de piano projetée (toute différente de celles des autres), si son dessein avait été exécuté.

Il est temps de donner ici les observations de Czerny, consignées dans son école de piano. rotatives aux sonates de Beethoven. Ces observations viendront contirmer tout ce qui a été dit plus haut, et remêdieront au peu de ctarté de quelques-unes d'entre eues, qui pourraient induire en erreur.

C~cmy parle ainsi du premier morceau de la première sonate en fa MtMCM!*

« Le caractère en est sévère et passionné, puissant mais irrésolu, sans donner trop daus ces passages qui séparent les idées. Le mouvement est vif, mais pas trop « «M« ~ce N. Dès la quatrième mesure commence le ritardando et le crescendo (non indiqués) qui durent jusqu'à la huitième. Les trois mesures, depuis quaranteet un jusqu'à quarante-quatre de la première partie, doivent être exécutées en retardant et c'est seulement dans la seconde moitié de la quarante-cinquième mesure qu'on reprend le premier mouvement. Depuis la vingtième mesure de la seconde partie, on doit exécuter tes vingt-deux mesures suivantes très-Mées, mais avec force et vivacité, en accentuant bien la basse, »

fb. Czemy s'exprime ainsi sur le quatrième morceau de cette sonate

Violemment excitée,~) presque dramatique, comme le tableau d'un grave événement" etc. On le voit, ces observations sont réellement dans l'esprit de Beethoven. Néanmoins, l'exécutant aura de la peine, s'il ne connalt pas les principes développés plus haut, à faire entendre autre chose qu'un morceau déngurê. En partant de l'adagio en M< nt~cts*, dans la deuxième sonate (oeuvre 5), Czerny dit « Dans cet adagio on voit se développer dé)à une direction romantique, qui s'élèvera bientôt dans les compositions instrumenta!~ de Beethoven à ~hauteur de lapées et la peinture. Ce n'est plus seulement l'expression des sentiments M) StBnnM) <m<t(tMB<.


qu'on entend, on en voit le tableau, on écoute le récit des événements malgré cela, la musique reste toujours bette et non tourmentée. Tous les effets sont obtenus dans les limiter des formes régulières et d'une conduite coHa~~t~. a

Sur te largo de la sonate en w~eur (œuvre M), qui exprime la mélancolie dans toutes ses phases, et où Beethoven se peint tout entier, Czemy fait des observations singulièrement remarquables Dans l'exécution des morceaux de ce genre, il ne suftit pas de s'identiner complètement avec eux les doigts et tes mains doivent mettre plus de pesanteur que dans les pièces gracieuses et scntimentatés. La qualité du son que l'ou tire du clavier, petK seule donner la vie à la marche lente d'un adagio. Dans celui-ci les ~«ittttMthM et les accelemndos bien calculés augmenteront son enët. Par exemple la seconde moitié de vingt-trois mesures doit être jouée un peu plus vite, de même que la seconde moitié de la vingt-septième et de la vingt-huitième mesure. Depuis la soixanteonzième jusqu'à la soixante-quinzième mesure il faut une gradation de force et de vivacité. qui se calme à partir de la soixanteseizième mesure.* 1J

Selon Beethoven, il est nécessaire de changer le mouvement de ce morceau au moins dix fois, d'une manière à peine sensible & l'oreille. Le motif principal garde son premier mouvement au retour. mais les autres motifs sont exécutés avec une légère modification et doivent se mêler ensemble en conservant chacun son caractère. Cit. Czerny parle ici en virtuose, car, pour la partie intellectuelle de la musique, il est loin de Beethoven, qu'it a cependant entendu jouer souvent. Aussi, la musique du maître devait perdre entre ses mains. Czerny avait pourtant une grande admiration pour le talent de M"" Ertmann, digne prêtresse de la musique classique, dont il avait demandé le concours, pour ses matinées, en i8i8. Mais, soit présomption, soit désir de &WMef, il ne se bornait pas à rendre exactement les sublimes conceptions du maître il cherchait des <tM~t<wo<t<MM. Le mobile de ces abus était le désir de recueillir de vains succès auprès de la foule. Les œuvres de Beethoven étaient à la discrétion du jeune Czemy cttcs souffraient de cette légèreté, et cependant, il croyait bien servir le grand compositeur. Si je voulais soumettre son traité sur une bonne exécution des couvres <te piano de Beethoven f à une analyse criti'me, j'écrirais un long livre. Mais, je ne toucherai que quelques points ce sera assez pour des musiciens éclairés et impartiaux.


Comme on le sait, Beethoven indiqua dans le premier morceau de la sonate en «< $ <MMMMf (ceuvre 37), < S~MpM scMza so~Mt, » c'est-à-dire, que le morceau entier devait être joué avec les etouffoirs levés. Comme les pédales n'existaient pas encore à cette époque, cela se faisait avec les genoux. Le son du clavecin étant très court, ne permettait pas de prolonger la mélodie. On se servait donc de ce triste expédient qui rendait le jeu très confus et très bruyant. Mais on ne tarda pas à voir les inconvénients do l'emploi incon- sidéré de la pédale ~W<~ et tes personnes de goût ne s'en servirent, vers i820, qu'avec une grande circonspection. Czemy abusa donc de cette pédale, dès le principe, en remployant trop souvent dans les forte, tandis qu'eue offre plus davantage dans les piano, surtout lorsqu'elle est mitigée par la petite pédale, qui, en adoucissant le son, permet de le prolonger au moyen des étouNoirs qu'on lève au commencement de chaque mesure. Ainsi procédait Chopin dans

ses poétiques compositions. Plus tard, Cxemy recommande aussi de ne mettre la pédatc ~o~ qu'a la note basse de chaque mesure, notamment dans le premier morceau de cette sonate. Beethoven veut aussi que ce morceau soit exécuté très-simplement dans le mouvement d'adagio. Czemy se permet de corriger rauteur, et recommande de jouer le morceau eBa breve, dans un mouvement d'Andante. B y a cependant une duïerpncc entre Andante et Adagio.

Un cas semblable se présente pour le troisième morceau de la sonate en M< MM~Mf (œuvre 3i.)

Rondo. ~hoM<M.

Ici le virtuose-pédagogue commente ainsi Beethoven c Cet allegretto étant marqué ~Ba byewe doit être exécuté très-vite, » Quand on lit cette explication, on n'en croit pas ses yeux. Beethoven avait-il en effet âne idée assez bornée de ïà mesure Alla bt~~ pour la désigner comme étant !e mouvement normal d'un morceau, au Heu de s'en servir comme indication du caractère particulier. (1) Lui-même jouait ce rondo, et voulait qu'il fut joué <i) Eo indiquant la mesure AU~ BMVB, Beethoven teMtt à bien deMnn!ner le moevement ~n)MM<w~t~mq~~<aM<m)<H<)Mt~~Tm!SMMA<M~e~MM~~<M~ttttt~ temps, cela prouve que la mesure )f.t plutôt At.MMtto-Assju. Atmi. dans le KvM< BE MBs* MLBtBtN, qui pMcMe par les quarts de notes, an lieu de de<M temps, te m'est plus *)i&At s<MTtH<rM, mais ptttMt AU~o ]tOBMt*To, ce qui donne un autre ctMetert. Dans le


avec sentiment, dans un mouvement commode. Tout le morceau porte plutôt le caractère d'un récit tranquille.

Czemy se prononce ainsi sur cette oeuvre sublime, riche en vraie et profonde poésie, pleine d'attraits pour les exécutants comme pour les auditeurs. Mais, si l'on compare les mouvements du métronome avec le caractère de chaque morceau, on perd les vraies notions de l'~da~o, del'~K<!oM<e~ de l'~Me~ye, etc. Les deux morceaux cités le prouvent suffisamment, Ici, ou aperçoit la principale cause pour laquelle la musique de piano de Beethoven fut si longtemps méconnue cette cause était moins dans l'insuMsance des indications que dans là manière de les enseigner. L'usage de marquer au métronome les mouvements de la musique de Beethoven, introduit par Czerny nous ramène à l'invention de Maeizel, à laquelle nous voulons consacrer quelques instants.

Dans la succession littéraire d'Ignace de Mozel, à Vienne, on trouva une lettre de Beethoven, a lui adressée et conservée dans sa famille. Je suis redevable à feu Aloys Fuchs d'une copie exacte de cette lettre, dont voici le contenu

< Cher Monsieur,

« Je me réjouis cordialement de vous voir partager mes vues, » relativement aux termes de musique, qui sont encore dans un a état barbare. Y a-t-il quelque chose de plus contraire à la raison » que le terme allegro « qui veut dire ~ie~Me~t & lorsque souvent, N un morceau portant cette indication, renferme des passages qui » expriment le contraire (G~e~heN.) (<)

» En ce qui concerne les quatre principaux mouvements, qui, w après tout, ne repondent pas a la vérité ni à la justesse des quatre » principaux vents, nous n'y tenons pas. Autre chose est de dé» signer le caractère du morceau avec les paroles. Celles-là ne w peuvent être jetées légèrement sans un grave préjudice pour T l'esprit et pour la nature du morceau, attendu que la mesure est

<hme~deHayda<'tM€m<MBMmnM<TM&hMtB~htmomtementAu.A BM~teete<MM<dete comme pMMO. Ainsi t'BMM cemprts Mendet~ehn au fMttMt da Bas-BMn, en M46, où !) fit pKttdM an mouvement tt~e-~if par les cinq cents thMteuM. Un troo~e dans te jae<ment de A.-B. MaM d'autres coadd6Mtton!i dans la critique de la sonate M t (opéra MO) (6AMTTB de BetMn, <83t). Le compositeur avait prescrit NoMMTe CA!nrMn~. CcMe tndteatmn pent «fe <Mt tWtptiM, <tff<Mte<~ttte~ttext M~MNtentmmeMtLtM~teqHt'teetepMad aussi un attegM M«B&tt<

(<t Beethoven vent «te ici q<<'<m aMegM peut fentenMf de< passages d'en eaMMXeM sévère. dttM ou etevt.


à la musique ce que Mme est au corps (<). Ce qui me passe et ce w à quoi je pense souvent, ce sont ces absurdes dénominations <<Me~, andante, adagio, presto. Le métronome de Maelzel en fait justice; aussi, je vous donne ma parole que je ne les emploierai a plus dans mes compositions. Une autre question se présente arriverons-nous, par la, & généraliser le métronome, dont e l'usage est si commode et si nécessaire ? Je le crois à peine On ]* ne manquera pas de nous dénoncer comme tyrans mais si h chose en elle-même réussit, ce sera toujours mieux que,de < nous accuser de féodalité 1

Je crois donc que ce sera pour le mieux ( surtout pour notre pays, ou la musique est un besoin national) qu'on exige que e chaque maître de musique ait un métronome, même dans les a écoles de village. Mais, pour cela, il faut que Maelzel mette un a certain nombre de métronomes à prix réduits, ann qu'on puisse les répandre partout. On comprend facilement qu'il faut que quelqu'un se mette à la tète de l'entreprise. En ce qui dépend de « moi, vous pouvez, en toute sûreté, y compter, et j'attendrai avec plaisir le poste que vous voudrez bien m'assigner dans cette affaire. w

Cette lettre porte la date de i8i?. ce qui est une erreur. Beethoven mettait rarement la date de I'anr<:c sur ses lettres. C'est donc une perte pour l'histoire, comme 1~. cas présent le prouve. n n'y a nul doute que cette lettre ne soit catérieure à la date qu'elle porte. Elle semble appartenir à l'époque où Beethoven était fanatique du métronome de Maelzel et plein de sentiments patriotiques pour l'Autriche. Nous avons, dans la C«ze«eMtM9tcaïe, de Leipzig (xv* année, page 788), un éclaircissement signé de Salieri, Beethoven, Weigl et autres, sur l'utilité de l'invention de Maelzel appelée alors a Chy<Mt<MMè<fe. B Par cette raison, la lettre précitée pourrait bien avoir été écrite en i<M3. Une autre raison corrobore cette opinion, c'est la suppression des indications italiennes de mouvements dans les sonates (œuvres 90 et iOi), dans lesquelles les signes caractéristiques, ainsi que les mouvements, sont expliqués en allemand. Ainsi, les quatre morceaux de la seconde portent ces inscriptions I. < Un peu vivement et avec un profond sentiment, w –H. & Vivement, mouvement de marche. III. < Lentement j(sehMSMch<s~Q plein de désirs, je IV. "Vite, pourtant pas trop et avec irrésolu- (t) t~nqu'an e<)VMge de Beethoven venait d'ttte ex~enM, sa première qM~ tion était: comment e-t~n ptb les mouvements! le reste M semblait de peu <ftmpoMance.


tion. a –Les indications données aussi aux numéros et 8, parmi lesquelles on remarque celle arec « sentiment rêveur < peuvent bien contribuer à l'intelligence d'une bonne exécution. Mais bientôt arrivèrent des objections de la part des éditeurs anglais contre les indications des Mouvements en allemand. Cette langue manquait également de la précision et de la clarté que l'on trouve dans l'italien. Beethoven se vit obligé de revenir, dans les deux sonates (op. !<?), « aux indications qui touchent à l'émanée de la musique, »

Par rapport à l'historique du métronome de Maelzel il ne faut pas publier qu'il y en avait deux d'un genre dînèrent. Le premier a la forme d'une petite pyramide, haute de douze pouces, pourvue d'un balancier battant la mesure extérieurement. Ce métronome doit se monter comme une montre sur une p!aque de cuivre. On lit le nom de Maelzel et l'année i8iS. Les chiffres indiquant ja vitesse sont marqués sur le balancier depuis 80 jusqu'à 100 (i). Le prix très-élève de cette mécanique, qui codtait trois louis d'or dans les premiers temps, retarda son succès en Allemagne. Son auteur n'était pas pénétré d'un désintéressement patriotique, comme Beethoven. Vers 1830, Mae!zel, qui habitait Paris, fit faire, par son frère de Vienne, une petite machine de huit pouces de hauteur elle était destinée à l'Allemagne et devait se vendre au prix d'un louis d'or. Les chiures montaient cette fois jusqu'à 308 et descendaient jusqu'à 40. Toutefois ces amenorauons ne répondirent

pas à l'attente du public ou trouva trop de chiures et le mouvement pas assez bien indiqué.

B résulte de ce qui précède que Beethoven marqua les mouvements du métronome, dans ses symphonies, d'après la première construction (voir la Gazette musicale de Leipzig, xtx* année, page 863, i8i7). Les changements qui intervinrent changèrent la valeur des premiers mouvements. On s'en aperçut à la publication de la symphonie en chez Steiner et C. dont les mouvements métroMoMMs~s étaient différents des premiers. Ds étaient faits d'après la petite mécanique et beaucoup plus lents. Ainsi, les mêmes chiures placés sur les deux balanciers ne s'accordaient pas; les mouvements du petit métronome étaient bLn plus viis. Il est possible que ce fut à cause de ces variations que Beethoven abandonna peu à peu l'usage du métronome. En effet, on ne trouve depuis que la (1) Le ehamtear de la ceM de Darmstadt. fMBMMni, postMe enf~e an métronome da)M M ptremi~re ferme.


grande sonate (œuvre <<?), où le métronome soit marqué, et ce fut à la demande expresse de F. Ries, pour l'édition de Londres. n en fut ainsi pour la neuvième symphonie, & la demande de Schott, son éditeur, et de la Société philharmonique de Londres. Une circonstance qui contre le peu d'importance que le maître attachait au métronome, se reHe à cet événement. H rue pria de faire une copie des mouvements, préparés pour Schott, la mienne devait être envoyée à Londres avec la neuvième symphonie, mais au moment du départ, elle ne se retrouva plus. B fallut donc recommencer le travail et marquer de nouveau tous les mouvements. A peine Beethoven avait-il fini cette besogne, que je retrouvai ma copie. En la comparant aux nouveaux mouvements, nous vîmes qu'eue en différait entièrement dans tous les morceaux de la symphonie. Beethoven s'écria dans son humeur « JP<M de w~fMwae Ceh<< qui owt MMtMMe~~Mitte M'en « ~<M &es<MM. Quant d celui ~Mt en est d~p<Mt~M< te tM~WtWMe tM ÏMt sera d'MMCMKe MtNtM <! ~H! COMtW par là tout 1" orchestre. f (i)

A l'époque des premières éditions de ce livre, l'auteur eût des preuves évidentes de cette confusion dans les œuvres de piano de Beethoven, en comparant les éditions de Londres, sur lesquelles les mouvements du métronome avaient été marqués par Moscheles, avec les éditions de Hasiingcr, à Vienne. D'un autre côté, Czemy marqua aussi les mouvements du métronome sur toutes les sonates de l'illustre compositeur, dans sa méthode de piano publiée par Diabelli. Comme le magasin de musique de ce dernier était situé sur le Graben côté de l'ouest ( grande rue de Vienne), du côté opposé à celui de Hasslinger ( côté de l'est), et que chacun de ces deux éditeurs avait des mouvements différents marqués sur les œuvres éditées par eux, on disait que l'espace entre ces deux métronomes égalait, pour le moins, celui qui se trouve entre l'est et l'ouest. Lequel de ces deux mouvements fut le vrai, c'est ce qu'il est impossible de dire. Czerny a baséle sien sur la tradition étant contemporain du grand compositeur et habitant la même ville, il devait être cru, mais ses mouvements présentaient une trop grande diNërence avec ceux de Haslinger, et s'éloignaient beaucoup des traditions, ce qu'on peut expliquer par la contusion que ces ~M~ ceHts œuvres de piano pouvaient faire naître dans sa tête. Depuis ces événements, Moscheles et Czemy, virtuoses tous deux, furent chargés souvent de marquer les mouvements au métronome, tant <t) V<t;M les xbsenrathtM de C. M. de Weber qut pttcMent, N)t l'emploi da m~Mnome.


dans les différentes éditions de Beethoven que dans les journaux. Cette différence dans la manière de voir les choses, peut se comparer à la manière différente d'accorder un orchestre, La commission instituée à Paris, pour l'adoption d'un diapason unique (normal), nous donna un exemple incroyable de la divergence des opinions en matière d'art musical. Quant au métronome de Maeizel, de nombreuses contrefaçons dans tous les pays, discréditèrent pendant quelques temps cette utile invention.

Ces indications de dates suHirom pouir mettre en garde contre la confusion qui règne dans les mouvements des oeuvres de piano de Beethoven. C'est une véritable Babel. On se demande a quel point il conviendrait de métronomiser les œuvres, qui ge distinguent par tant de caractères particuliers. Cela donnerait une mauvaise opinion de celui qui tenterait de le faire et prouverait son ignorance complète de ces particularités et de la caractéristique de ce génie sublime.

Après avoir parlé de l'intervention nuisible de Czemy dans la musique de Beethoven, parlons un peu d'un autre virtuose agissant également dans la même sphère et partageant aussi les erreurs de Czerny sous prétexte d'être utile & Beethoven. Nous voulons parler de F. Ries, qui peut se vanter d'avoir été l'élève de Beethoven pour le piano. La différence entre ces deux virtuoses (le mot pris dans le meilleur sens) consiste en ce que Czerny, pendant de longues années, étudia son faire, sous les yeux du maître, par la pratique, et, après sa mort, par la théorie; tandis que F. Ries, éloigné du compositeur, déclarait tenir les changements de lui, après s'être entendus naturellement. Sous un certain point de vue, il y a cependant entre eux une grande ressemblance. Plus ils cherchaient & briller par leurs propres talents de conception, plus ils s'éloignaient du modèle classique, chacun d'eux ayant suivi une autre direction. B leur arriva ce qui était arrivé aux artistes, depuis l'époque de Louis XÏV, jusqu'à la moitié du dix-huitième siècle Plus ceux-là s'éloignaient de l'étude de l'antiquité pour sacrifier au goût moderne, plus ils s'exposaient à être oubliés jusqu'à ce que David les fit revenir à l'antique. Oue sont devenues aujourd'hui les soi-disaHt compositions originales ~e€zemy ~t de Ri~s! qu'estce qui restera, dans dix ans, de deux cents œuvres de Ries dans tous les genres, et d~un millier environ d'airs variés et d'arrangements de Czerny.

II a été remarqué, dans la préface, que depuis des années, il


régnait une grande mésintelligence entre Beethoven et Ries. Pour dinérentes raisons, ce dernier garda même rancune à son maître jusqu'à sa mort. Dans la troisième période, on n'a fait que mentionner en passant l'interruption des relations amicales entre le maître et l'élève, car ce n'était pas le lieu d'en rechercher les causes. Il est plus nature! de le faire à présent, d'autant plus que l'historique des travaux de Czerny nous y conduit. Or, les faits accomplis étant, par leur nature, en rapport avec la musique, ils ont de l'importance pour l'histoire de Fart et de la civilisation. Lorsque ron considère que l'intérêt du public, pour la poétique de Beethoven, s'amoindrissait d'année en année, et que sa musique de piano était déjà reléguée entièrement dans l'alcôve, vers 1830, il ne sera pas sans intérêt de jeter les yeux sur deux artistes de grande valeur, qui passèrent une partie de leur vie près du grand compositeur. n importera de connaitre leur influence dans le succès extraordinaire de la musique de Beethoven, depuis i830. Dans sa notice sur Beethoven, F. Ries n'approfondit pas assez cette délicate question. Quant à ses lettres, elles ne sont pas exemptes, non plus, de passion et de personnalités.

H est tout naturel que Beethoven, victime d'une triste infirmité, ait songé à son élève F Ries, pour être le puissant soutien de ses œuvres de piano et le modèle de la bonne exécution qu'il lui avait enseignée depuis la quinzième jusqu'à la vingt-unième année de sa vie. Mais, plus Ries s'efforçait de mettre au jour ses propres compositions en suivant une nouvelle direction, plus brillante de forme que de puissance créatrice, plus il perdait la trace et le véritable cachet des compositions de son mettre. Beethoven en fut prévenu, pour la première fois, par son ami Salomon, en i8i4. Celui-ci lui mandait que Ries obtenait alors, à Londres, fort peu de succès avec les compositions du maître, et qu'il se permettait de faire beaucoup d'omissions et de changements dans les sonates et les trios. Ces renseignements furent confirmés plus tard par Ch. Neate, dont il a été question au commencement de la troisième période et, ensuite, par C. Potier, en ~8~7. On conçoit que la concordance de toutes ces nouvelles fit faire du mauvais sang à Beethoven elle donna tien, pbM tard, aux nombreuses plaintes du maître, <!onire son élève et ami. Cependant, il garda longtemps le silence, et ce ne fut que par les lettres à d'autres personnes, qu'on apprit le blâme de Beethoven, blâme qui pouvait blesser F. Ries, et qui le blessa en effet, ainsi que l'auteur l'a appris de la bouche de Ries lui-même.


Ainsi se développèrent les causes d'une tension réciproque et d'une mesïnteïHgence lâcheuse. Ceux des profe~ews qui ont formé des élèves, dans t'esperance que ceux-ci deviendraient un jour les défenseurs d'une grande cause, jugeront ces événements à leur juste valeur.

F. Ries s'est fait connaître aux admirateurs allemands de Beethoven, comme étant familiarise. avec les procédés de sa musique et aussi par ses observations critiqwes. Sous ce rapport, H soMtMtt, et; i~O, avec L. Berger, à BerMn, un vM combat, que Fauteur de ce livre comut plus tard, par le professeur Dehn. Ries blama entre autres, dans la sonate intitulée: les Adt~t~c (œuvre M), un passage où les accords de la tonique et de la dominante

sont superposés et jurent avec l'harmonie parfaite. Beethoven avait en vue d'exprimer, par i&, les derniers adieux de deux amis s'appelant de loin c'est ridée la plus originale qu'on remarque parmi les particnhrités de sa musique elle est aussi d'une exécution fort diMcue, qui exige beaucoup de délicatesse, sans quoi l'effet en serait fort étrange.

L'enchevêtrement de ces accords résonnait à l'oreille de Ries d'une manière <t détestable, B comme l'appel du cor avant la rentrée du motif principal dans la deuxième partie de la symphonie héroïque. L. Berger, en fort dialecticien, devait combattre cette critique sans ménagement. Pour citer encore un fait, il faut mentionner la suppression d'une partie de Fadagio de la neuvième symphonie au festival du Bas-Rhin, à Aix-Ia-ChapeBe, en 182S, comme le prouvent les parties d'orchestre enacées. En générai. Ries en voulait aux

adagios de Beethoven, qu'il trouvait d'une longueur excessive (C. M. de Weber était aussi du même avis). Malheureusement, Ries manquait de sentiment pour le pfo~Htt!, et son petit jeu était insunisantponrrendrele caractère large de la musiqnede Beethoven et mettre au jour ses grandes beautés (i).'

(i) La ttMetêfbtiqae de la manque de Ries, d'aprèa t'&tCKMpEBm de Shilling, peut Mtvtr de preuve à ce qui vient d*<tfe dit m Le etyte sévère de BeethMen y est meeoBmhMbte et il est loin d'atteindre sa profondeur. Som tes Mppwtt de la wtete et da dMnM


Lorsque Ries avait rage de vingt ans, aucune rancune n'existait encore entre le mattre et relevé. En iM6, Beethoven engagea Ries & lui dédier un morceau digne de lui, auquel H voulait répondre par une composition dédiée à son éiève (voyez la notice de Rica). Dans une lettre du 6 avril ~839, Beethoven écrit « Je n'ai rien » entendu dire de votre symphonie.~ (Eue n'avait point été publiée). Bans le post-criptum de cette bene lettre, Beethoven ajoute « Faites w donc que je reçoive votre dédicace et que je puisse la montrer; cela sera Mt aussitôt que je la recevrai. Déjà, dans la lettre suivante, dont !e commencement et ta date manquent (comme Ries le remarque), on lit <t Puisque vous désirez (à ce qu'il paratt) une dédicace de moi, je condescends à vos désirs plus volontiers que w s'il s'agissait d'un grand seigneur (entre nous). Au diaNe, si l'on & ne réussit pas dans vos mains. Ma neuvième symphonie vous sera dédiée j'espère bientôt recevoir la vôtre. Dans une autre lettre de Beethoven, du 16 juillet i823, on lit Maintenant, vous devez avoir reçu tes variations, œuvre 420 je n'ai pu les dédier à votre femme, parce que je ne connais pas son nom. Faites-le e vous même, en mon nom et au vôtre. ce sera une surprise le w beau sexe aime cela. La copie de ces variations arriva réellement à Londres, et on lisait au-dessus ces mots, écrits de la main de Beethoven <t Dédiées à Madame Ries. C'était un grand honneur que Ries désirait depuis quelque temps obtenir pour sa femme. Lorsqu'il apporta la copie de ces variations à l'éditeur anglais Boosey, il fut tout surpris de trouver un exemplaire gravé de ces variations sur le pupitre de Boosey, édition de Vienne et de Paris, avec une dédicace à Madame Brentano-Birkenstock, de Francfort, ancienne amie de Beethoven. Celui-ci s'excusa sur cette double dédicace, dans une lettre adressée à F. Ries, dans laquelle

il lui disait De ne jamais songer à un cadeau, ni à une marque w de reconnaissance pour cette dédicace. Aussi, F. Ries remarque dans sa notice < qu'il serait difficile de trouver une idée plus singulière et une contradiction plus choquante. »

La vie de Beethoven fourmille de nombreuses contradictions. Rien ne peut atténuer la conduite énigmatique du maître dans l'histoire de la double dédicace. Mais, pour l'intelligence chronologique de cette affaire, F. Ries aurait dû publier ec entier la lettredtMhttMnMMtbtt~tefMnimtnMMBt, Meapeattpetneeneptactapt~DtMsek.Bne peat «M eMBpa~ non plus Mt ~htaoses de retote moderne de ptano comme Hummel. MMeMM. MMH'eBMtf, etc. D Méat un eerMn milieu, il eut pour lui un nombreus poHip qui 6t ton Mfcet dtM le monde motift) et sartont en Angtetfnf.


citée ci-dessus, car sa manière de raconter les M<s jette un peu d'ombre sur !e caractère du grand maître. C'est un devoir pour les biographes, cennaissantbien leschoses, d'en donner la cléau public. Sans cela, le plus simple événement pourrait être mal commenté dans t'avenir.

Dans le courant de l'année i&29, Ries envoya à son maître, par l'entremise d'un éditeur de musique de Vienne, quelques-unes de ses nouvelles compositions, entr'autrcs, son concerto, intitulé < ~&sc~tet!s CoHcer< MM J~don. Depuis quelques années Beethoven n'avait reçu aucun ouvrage de la phunedesonatniet élève. !t n'y avait pas alors, à Vienne, de maison de commission pour renvoi à l'étranger. Aussi, on ne recevait que rarement des nouveautés, si ce n'est quelques contrefaçons. Par celle dernière composition de Ries, le mattre acquit la conviction que son élève avait pris entièrement la direction de l'école moderne et qu'M excellait dans le genre superneiei. Cette circonstance, ainsi que le souvenir de l'abandon de ses œuvres, par rélève rebelle, mirent le grand-prôtrc dans une sainte colère il s'emporta jusqu'à écrire une lettre passionnée à la Gazette tMt<atce!e, de Leipzig, dans laquelle il défendit à Ries de se dire son é!ève. Par bonheur, cette lettre n'a point été envoyée, grâce aux observations de son entourage. Mais les accusations furent envoyées & Londres & l'adresse de Ries, et la rupture devint inévitable, malgré les services rendus à ~ethoven par son ami et élève.

Pour bien juger l'état des choses, il faut que le lecteur se place dans la position de Beethoven, dont la musique fut abandonnée par tous les siens. Même Cit. Czemy n'avait rien fait pour elle depuis 1880. Qu'est-ce qui serait advenu si la Société des Concerts n'avait pas réveiBé un enthousiasme si extraordinaire, par suite duquel une nouvelle vie fut donnée aux sublimes créations du maître, abandonné de ses concitoyens.

m

Lorsque, dans la dernière époque, on entendait des plaintes fréquentes sur la décadence de l'art théâtral, on attribuait cela au


petit nombre d'écrivains dramatiques, capables de rehausser la scène nationale et de lui rendre son caractère grand et élevé. Pareille chose est arrivée dans la branche de musique dont nom nous occupons. Le peu d'artistes capables de comprendre tes idées poétiques et intellectuelles des compositions de Beethoven, était cause de t'indinerencc du public. far suite de cela l'époque antérieure nous transmit ttpancoMpd'erreMrs, retativementa la musique de~iano du grand maître. L'intelligence nécessaire pourcomprendre ses beautés manquait encore aux musiciens.

L'époque aetuelle a vu surgir trois graads tateMts, ayant ehactm une spécialité. Nous vouions parler do Thalberg, Chopin etMMt. Si Thalberg avait pu appliquer sa manière de faire chanter ic piano aux compositions classiques, il aurait rendu service à l'art. Le talent idéal de Chopin se manifestait surtout dans les airs nationaux polonais et dans ses propres compositions, écrites dans un style particulier, rempli de poésie. Mais il ne peut servir de modèle pour l'exécution des classiques. Son talent original laisse d'aiUeurs loin de lui ses disciples et imitateurs, qui sont à leur maître ce que sont les lithographies à la peinture à l'huile.

Liszt croyait sortir de récole de Czerny avec un talent uni. Si l'on peut finir ses études à l'Age de douze ans, cela veut-il dire, qu'à cet âge les idées soient assez solides et le sentiment du beau assez épuré pour ne rien craindre des orages de la vie. La suite a prouvé le contraire, et le talent du jeune Liszt n'a pris une bonne route qu'après de nombreuses transformations.

A dix ans, il devint l'élève de Czerny et annonçait déjà l'étincelle divine qui l'inspirait mais ce fut un malheur pour lui, d'avoir été confié à un tel maKrc. Ce jugement est justifié par l'aperçu de ses travaux de virtuose. Pendant deux ans, Czerny ne fit travailler son jeune élève que pour lui donner une exécution de bravoure. Elle devait lui suuire pour son instruction musicale et pour se produire en public c'est ainsi qu'il nt ses premiers pas pour monter au Parnasse. Mais bientôt, les effets de la direction du maître se modinèrent dans la vie parisienne, et son individualité artistique prit un nouvel essor. Sa facilité pour improviser sur des thèmes donnés, qualités rares, mais qui dégénérait souvent en manières excentriques, lui valut de grands succès~ ~mssi aimait-il s'y liv~ le professeur n'y voyait aucun danger. La suite montrera à quel ~ré le grand virtuose porta cette faculté en suivant la direction propre à son génie. On ne peut voir en lui qu'un modèle passable dans


l'exécution de la musique classique s'il eût suivi cette voie, eHe eût rehaussé sa valeur, d'autant plus que sa manière ne reposait sur aucun système, elle dépendait le plus souvent de ses préoccu* pations et de ses succès. biais, comme Mszt n'était pas exclusif, comme Thalberg et Chopin, il se rendit maure de la musique de Beethoven et forma une partie importante de son répertoire de plusieurs morceaux qui lui convenaient particulièrement. Ce fat un malheur pour cette musique, mais non ie plus grand de ceux qu'eue eût à subir de tout temps. Liszt saisissait bien la poétique des œuvres de Beethoven, et quand ii ne pouvait pas la rendre avec bonheur et dans l'esprit du maure, son exécution était rehaussée par son propre génie. N avait quelqndbis de ces heures consacrées, où son âme inspirée aurait contenté le grand compositeur luimême, comme, par exemple, dans l'exécution du grand concerto en *Mt à la fête de l'inaugttration de la statue de Beethoven, a Bonn, en i84S. Depuis dix ans, Liszt a échangé sa carrière de virtuose, contre le bâton de chef d'orchestre et de compositeur; sous ce rapport nous ne nous occuperons plus de lui, et comme il tient à son « «be~wt~~eHen StondpMM~ x ~int de vue dépassé), la musique classique n'aura plus rien à craindre de lui ni de ses élèves. Nous devons en remercier le sort.

Après Liszt, la personne la plus admirée sur le piano, fut M*" Clara Schumann. Acceptée par la presse allemande comme un modèle des plus accomplis, dans l'exécution de la musique de Beethoven cette artiste nous offre l'occasion d'émettre nos idées dans toute l'indépendance de notre critique, u n'y a aucune analogie entre l'enthousiasme cnréné de nos dilettantes et une critique qui veut se tenir dans les limites de ce qui est raisonnable. Nos amateurs s'enflamment facilement. Qu'on se rappelle l'engouement excité par les opéras de Rossini, et l'on conviendra qu'il n'est pas prudent, pour un juge éclairé, de suivre le dilettantisme dans ses exagérations. Un critique, de Tienne, s'écrie dans la ~ecMe meHsuelle jp<M<y le <M~~ et musique: « La théorie de la musique est la science du moude la plus dépourvue du bon sens, et son manteau flotte au gré des vents. 1)

Tout défaut trouve enfin son juge C'est à la nouvelle revue, (i) qu'appartient le mérite d'avoir examiné, à fond, les jugements 0) PaNMe pour la première fois. en 1855, cette revue tndëpen~mte < ehan~ MB titre avec le tonMMBcement de Famée. EMe paratt maintenant tontes les semaines, tons le titre tBCEmtOMiZN cm* mrmBn.cMBt «Bm TmttNt tno* tn'mt.


pertes sur M* Schumann, et d'avoir élevé un autel propitiatoire aux mânes de Beethoven, lequel fut sacriné pendant vingt ans par cette artiste. La même revue a prouvé aussi, qu'il y a encore à Vienne un reste de bonnes traditions du grand maître. Ces précieuses traditions sont restées malheureusement dans l'oubli pendant trente ans. M"" Scbt'mann, tant prônée, arriva à Vienne pour la deuxième fois, en ~?6, après une interruption de dix-sept & dixhuit ans. EMe espérait y trouver un autre CWMparM!' pour chanter ses victoires. Mais elle trouva la nouvelle revue, qui veillait sur les intérêts de l'art musical avec une entière indépendance. Nous prenons acte ici de l'opinion des Viennois sur tetateatdeM~Schumann. Les exécutions, à Vienne, avaient déjà provoqué une opposition. Le sort fatal qui pesait sur la musique de Beethoven n'était pas rompu, et le succès de la pianiste célèbre, dont le talent était à son apogée, n'y pouvait rien. Sur le programme de son second concert figurait la sonate en <~ <K<MeMf (œuvre SI.) Qu'on nous permette de citer ici le passage de la critique qui la concerne. L'auteur s'exprime ainsi « Sur l'accord brisé avec lequel commence le premier morceau. ainsi que sur les récitatif, M"' Schumann négligea ces endroits elle s'appliqua fort peu à rendre les pensées du maître, et elle joua en général cette partie de la sonate sans attacher une grande importance à son esprit. Dans l'adopte, elle ne fut pas plus heureuse. Un adagio comme celui de la sonate en ré wtneMf, exige quelque chose de grand, de so!etMMÏ, de consacré dans l'exécution. Le mouvement pris par M"* Schumann ne convenait pas au caractère du morceau. Quant au final, W Schumann transforma le mouvement d'allegretto, en un pfestMMMM, qu'elle put à peine achever, malgré l'étonnante agilité de ses doigts, (i)

Parmi ceux qui ont fait beaucoup de mal à la musique de Beethoven, il faut citer Mendeissohn. Ce maître n'avait pas de système arrêté mais, comme pianiste et chef d'orchestre, il lui a porté des blessures graves par son éclectisme. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, la mauvaise graine a poussé, il n'y a plus moyen de l'extirper. C'est en vain que plusieurs organes de musique ont voulu s'en donner la peine, le mal a pénétré dans la chair et le sang de M.ScMndtet ttttM ici dans de tcntp développements mr rexecatton de Madame Sdmmann. B rite < ee sujet ropinion de plusieurs eTiHqoM aMe)<iM&; tMuM MtmMS «MtgOt d'abréger faute de )))aBe.D'tiUeaM,)e<iMt!fte<t et amateurs français ont sMMeBtfocoNieB d'entendre la célèbre artiste à Paris. eu elle fonthme à pmpager la mw~qae de Ma mari. (Note du <M<&<tt«M-~


la nouvelle génération; aussi, le vrai public s'éloigna de Mendelssohn, ainsi que de tous les pianistes et virtuoses qui suivaient ses traces. On peut faire le même reproche a Conradin Kreutzer. Cependant, celui-ci ne dépassa jamais les justes bornes, tandis que Mendelssohn dès son jeune âge, propagea les principes oligarchiques dans fart, de pays en pays de festival en festival. On était habitué à !o regarder comme modèle dans tous les genres de musique. H faut dire aussi qu'il ne manquait pas de qualités éminentes pour brûler comme compositeur et comme chef d'orchestre. Et lorsqu'on 1836, l'auteur de ce livre crut nécessaire de combattre la manière avec laquelle la neuvième symphonie fut exécutée aux fêtes musicales d~BusseIdorf. sous la direction de Mendelssohn, il se trouva seul de son opinion et ne put convaincre ses antagonistes. Cependant, à l'époque dont nous parlons il était temps encore d'opposer une digue à cette marée montante, quoiqu'il ne fût pas facile de trouver des gens capables de rompre des ianccs contre un artiste placé si haut et réputé infaillible par les amateurs de province. Ainsi, une erreur fut suivie d'une autre plus grande, et l'arrivée d'autres virtuoses de piano, reconnus pour demi-dieux, donna un cachet caractéristique à cette époque, qui tiendra une grande place, à l'avenir, dans l'histoire de l'art musical.

Comme complément de ce tableau musical, nous donnons ici l'extrait d'un article de M. Otto Jahn publié dans un journal de Leipzig, sur les concerts d'abonnement de cette ville, dans l'hiver de i883 à 1884.

« Un mouvement trop rapide, est un inconvénient dans les exécutions à grand orchestre. C'est Mendeissohn qui a introduit, B à Leipzig, la mode de presser le mouvement. Depuis, cette mode B s'est incarnée partout, et devient un abus détestable. H ne faut pas confondre la manie de presser, avec une exécution ardente a et passionnée. Un mouvement trop vif ne permet guère de w rendre le caractère du morceau, ni de mettre en relief la signiBcation de la composition. On comprend, aussi, que la trop w grande vitesse est préhidiciaNe à la qualité du son qu'on ne peut faire ressortir avec justesse. La rapidité du mouvement constitue-t-elle la supériorité d'un orchestre ? Cette question a < de qu~UMMts surprendre, car, ehcx nous on considère la chose autrement, w

Même un très-bon orchestre n'est pas en état de faire ressor-


a tir les passages duncHes dans un mouvement trop vif. On entend a à peine l'essentiel, et les détails sont négligés. Les doigts n'ont 1J pas le temps nécessaire pour appuyer la corde avec exactitude aussi les sons tremblent et laissent à désirer. Les nuances fines e *\e peuvent plus trouver place elles disparaissent dans les grands effets d'attaque, ïi s'en suit que la trop grande rapidité dans les » mouvements réagit sur l'intelligence d'une bonne exécution. On regrette les rentrées heureuses, les dessins rhythmiques, ainsi a qu'une égaie division de t'ombre et de la lumière. Là où manquent ces qualités, on ne peut s'attendre à une bonne reproduction, ni & une exécution irréprochable des beautés esthétiques.

C'est ainsi que cela se passe à présent. Nos anciens classiques ne pourraient rien comprendre à ce frivole rouage. Dans leur simplicité, ils ne reconnaîtraient pas même leurs couvres. Si les grandes associations musicales n'entretiennent pas les lois de l'équilibre d'une manière inébranlable, si le public, fatigué des productions éphémères, ne s'adresse pas à ce qu'il y a de mieux, notre siècle ne verra bientôt que des ruines dans le domaine de l'art classique. Puisse la conclusion de cette partie être plus satisfaisante sous ce rapport que celle qui a précédé. Pour atteindre ce but, il faut d'abord jeter un coup-d'œH rétrospectif sur la vie du grand compositeur. Sa musique de piano (exceptés les concertos) eut un singulier sort. Ce sont deux dames amateurs, véritables virtuoses, qui pénétrèrent le plus profondément dans l'esprit de ses oeuvres. Elles les interprétèrent fidèlement, avec une piété sincère. Elles s'approchèrent le plus près de la beauté idéale, sans prétendre à les améliorer. En leur qualité de virtuoses amateurs, elles étaient libres des préjugés qui s'attachent à certains virtuoses de profession. Une de ces dames était la baronne Dorothea Ertmann l'autre la comtesse Sidonie de Brunswick, de Pesth. La première Norissaitdans les premières années du siècle, et suivait la direction du sublime maître. La seconde vécut plus tard, de 1830 à i840. B a été question de Madame Ertmann dans la troisième période. Nous avons

constaté qu'elle excellait dans les sentiments tendres et naos. Elle unissait la sensibilité à la profondeur. Elle ne cherchait point à dépasser les limites du possible, lorsqu'elle jouait dans un vaste local, devant les connaisseurs. Son principe était que tout ne convient pas à tous (alles paszt n'~bt fur aile). Comme indice caractéristique de sa manière d'être, il faut louer, surtout, le sang~&otd aYpe le-


quel elle se présentait devant les artistes virtuoses, sans se laisser imposer le moins du monde par leurs clameurs (i).

Quant à M*~ la comtesse de Brunswick, son talent diNérait de celui de M*~ Ertmann. La seule comparaison possible entre ces deux latents, serait celle que l'on pourrait faire entre un tableau de genre et une peinture historique. Mais la comtesse de Brunswick surpassait M- Ertmann en inspirations poétique. Ses exécutions égalaient les grands tableaux à fresque et produisaient beaucoup d'effet. Elève de Beethoven, la comtesse de Brunswick fut surtout encouragée par son mari à jouer la musique de son maître. Dans un point essentiel, les deux dames s'accordaient ensemble. Eues éprouvaient les mêmes impressions en jouant la musique de Beethoven et avaient un même sentiment de leurs forces et de leurs faiblesses. D'un côté, l'œuvre produite n'avait rien de mystérieux, et l'on ne faisait pas ressortir ce qui n'y était pas, comme c'est l'habitude chez certains tHit~s. D'un autre, on restait fidèle, avec une délicatesse scrupuleuse, à la conception artistique. La comtesse Sidonie se plaça bien haut dans l'exécution du grand trio en a< dans la sonate en fa wtMCMf, dans le quintette de Spobr en ut mineur, et dans quelques ouvrages d'Onslow. Elle était même remarquable dans les œuvres qui n'avaient point de cachet caractéristique et dont elle ne pouvait mattriser les difncultés sans effort. Dans ce cas, elle était sévère pour elle-même et ne jouait que par complaisance pour les personnes présentes. La comtesse deBrunswiek est encore en vie, mais elle brisa sa lyre à la mort de son mari, arrivée en 1847. Tous deux, mari et femme, jouèrent un grand rôle dans le domaine de la musique de chambre et de concert. Mais le comte de Brunswick n'a pas eu à se louer des circonstances. (2)

(1) Beethoven laissait d'aBtenrs une entière liberté t Madame Brtmann pour MM valoir ses compositions, ainsi <m*it a été dit.

(9) La maison du comte F. de Bmnswtek, à Pestb, était m petit conservatoire, formé d'an cercle choisi d'amateurs et d'artistes pleins de tète. Ça eKettent quatuor était dirigé paf ThaboM!ty, premier violon du conservatoire de PMgae le comte de BMMwiett tenait M-metne le violoncelle et la comtMM le piano. Ce Trifolium artistique exécutait atee une telle peWeetten, qu'on chercherait en vain la pareille dans la capitale de t'Autdehe. Combien le comte savait protéger les arta et en propager !e eoùt, te Mt ~ttant ? pMUMM. D enerepttt. en <819, ta direction du grand the&tré de Pestb, dans le but louable de retever la mustqne. Dam la première année, tent marcha bien tea choses tarent bien avancées dans la deuxième année, la noblesse exigea plus d'opéras Italiens et le pttbtic plus de fmes de Vienne. Ceta Mmbt~it reveni)' .& t'ancien état de choses. Mais tes concessions faites par la direction satb6tent peu la noblesse, et comme le comte te IttUn~Mt pef~eratt~itâM sSt it~eate,~ moitié des loges dn theattre resta vide. Cela ne l'empêcha pas de faire venir tes meilleurs acteuM et chanteurs, et de remplir tes places atee an pettt nombre d'invitée. Après la deposi* lion de la direction, en 1M2, M perdit tme somme énorme, mats non Pnonnenr, ni la cons-


Tournons-nous maintenant du côté des coryphées de la nouvelle école de piano. Elle domina pendant longtemps en Autriche comme partout. Hummel, Moscheles, Pixis, etc., lui sont restés fidèles dans leurs compositions. Arrhes à l'apogée de leurs talents, us tenaient fermement à teur position conquise « den ùherwundenen StandpuncM. f (Comme les musiciens de i'eweMtf tiennent a la leur et qu'ils croient qu'étant ma!tre présent, l'avenir leur appartiendra). Us laissaient de côté les oeuvres de Beethoven, pensant qu'elles n'avaient plus aucun charme pour le public. Bs remj 'ssaient les programmes de ieurs propres compositions, comme on peut s'en convaincre en jetant tes yeux sur ies exhibitions du temps. Malgré

cet engoûment passager, la musique de Beethoven devait renattre de ses cendres, comme le Phénix. Bientôt, sa gloire brilla d'un éclat inespéré.

Et tandis qu'un des artistes nommés, voyant pâlir son étoile, mt réduit a arranger les différentes compositions du maître, si longtemps oublié (arrangements de symphonies par Hummel), un autre s'occupa d'une nouvelle édition de certaines œuvres, pour y mettre son nom (Moscheles).Ces événements trouveront difBciIement leurs pareils dans l'histoire de la musique.

L'aperçu suivant est une preuve parlante des nombreuses éditions d'oeuvres de Beethoven, répandues partout d'une manière extraordinaire.

Les éditions originales d'oeuvres de piano se partagent ainsi entre les anciens éditeurs.

HA8UNCER, à VïeMMe, propriétaire de toutes les éditions du Comptoir d'industrie.

SptNA, à fïetMte. Autrefois Diabelli et Compagnie, propriétaire des anciens magasins de Thad. Weigl, de Mathias Artaria de Pennauer et de Leidesdorf.

SCHLESSÏNGER, à Be~tM.

AMAMA et Compagnie, VÏeM~.

Sumoc&, à Leipzig.

PETEBS, o Letp~,

BREtTKOPT et HAERTE! d Z~p~.

HoFFMEtSTER, fi Leipzig.

<<<wv ~'ttTetrh~BliMB~M MB tMretf. B fc~a toBJoUfs ua <tes pha McEes inagMb du h<;attme. C'Mt de cee ann~M que datent pt)M!<w$ lettres intéressantes <h) BeethMen, odreM~eit 3 son ami & Peath, dans te~Mdtea H encoxMee cetttt-cf à persévérer dans SM bonnes inteations. Btnt soie son souvenir.


Il est remarquable que tous ces éditeurs de musique se sont réciproquement fait tort par des contrefaçons.

Les éditions de toutes les sonates ( à l'exception des œuvres M6, <<?, <i0 et Hi ) parurent, aussitôt après la mort du grand compositeur, chez

Les deu:< dernières éditions furent vendues. Dunst avait, chez lui, tous les trios, tes quatuors, les quintettes, et tous les concertos en pa; titinn, ainsi que les chants et les lieder.

HA8UN6ER, T~entM.

JEAN ANBRË A 0~%M&<M~.

SmROCK, BonK.

BoTE et BocR, Berlin.

CRANZ, il B«w6<Mt~.

Un plus ou moins grand nombre de sonates parut chez BMKMPF et HAMEt., ~e~

NACEL,ABotMM!t~.

PETER8 & Leipzig.

SpmA, & Tte~ne.

SPENR, B~<MStMC&.

BOBHME, JBtmtbOM~.

Wn~ENDORF, 0 Vienne.

A~TARtA et Compagnie à VtewM.

ScHCBERTH et Compagnie, à Bo<M&<M<

WEtXHOM 0 JBt~MtSMMC&.

BACHMANN, AeMOWfe.

CBAU.tER, a B~Htt.

SCHOTT.&JtfayeMCC.

Ec& et Compagnie, à Co~M.

LoEBR, A jf~attc/<!t~-sM~4e-MeiM.

DCNST, à ~OMC~-SMt~e-MMtt.

N~CEU, & ZwtC~.

HoLLE, 6 Wo~&M«e~ a fait paraître l'édition complète, revue par Fr. Liszt. !M}à, un certain nombre de eonates~t queiquessymphonies ont été arrangées à deux et à quatre mains, par F. W. Mart~uU.

HALBEME&, i 'StM~oW, a commencé à puMierte .tes tea Mnates, revues par Moscheles.


HECKM., à ~SM~MM, a publié tous les <W<M de piano, ainsi que les partirons de tous les quatuors. publiées aussi par les premiers éditeurs.

n existe, à Paris, plus de dix éditions des œuvres de piano. Les partitions des symphonies ont été publiées par deux éditeurs les partitions de tous les concertos, par S. ÏUchautt.

En ~H~!e<e<vc, il existe six à huit éditions des œuvres complètes de piano

En Be~f~Me et en Roltande, cinq ou six

Dans t'~w&t~Me du Nord, quatt~ ou six

En JRtfsste, deux ou trois.

En tout, le nombre des éditions des œuvres de piano de Beethoven s'élève au-delà de quarante. On peut évaluer le tirage de chacune à mille exemplaires sans exagération.

Il y a déjà bien deb années, une édition des sonates de Beethoven fut entreprise par ~M<M. On pouvait la compter au nombre des plus rares et des plus malheureuses de notre époque mercantile. L'éditeur commença d'abord à allonger les sonates, en les publiant & quatre mains. La sonate pathétique, celle en M< wtHCKf, et celle en t~tMMtew, parurent ainsi, gràce au zèle de M. Jules André, promoteur de cette heureuse idée.

Lorsqu'il y a quinze ans, l'éditeur Schott publia une édition du Clavecin bien tempéré de B<t<*7<, arrangée à quatre mains, par Bertini, un cri général de réprobation s'éleva dans toute l'Allemagne de la part des musiciens qui avaient quelque sentiment, contre cet attentat sur une œuvre d'art consacrée. Et si, à cette époque, l'Allemagne avait possédé un organe indépendant, s'occupant spécialement de la musique, ce sacrilège aurait été désigné au bncher, et avec raison. Je considère au même point de vue l'attentat commis contre les sonates de Beethoven, en les arrangeant à quatre mains. Cne composition, conçue dans son ensemble pour un instrument d'une manière compacte, perd beaucoup par cette extension et par l'cpaTpMlement des accords cela ne s'appelle pas même un at'MMtgement dans l'acception du mot. Celui-là peut être utile pour une œuvre à grand orchestre, ou un quatuor, qu'on rend, par ce moyen; plus tïeitp a ctrc compris des amateur. Ce sera!t la même chose que si un copiste mettait du jaune en place du bleu dans un tableau d'art, et prétendait, avec ce changement de couleur, donner une copie exacte du tableau.

Les ~ons de chaque octave ont une couleur particulière. Natu-


reuement, une mélodie transpose de ta région moyenne & une octave plus haut ou bien & une octave suraigue, perd le caractère que le compositeur aura voulu lui donner. B arrive donc, à une œuvre arrangée ainsi, ce qui arriverait à un tableau dont on changerait les couleurs. Ptus une oeuvre est accessible au public dans sa forme originale, moins un pareil renversement aura du succès. Les sonates ci-dessus sont enfermées dans t'espace de cinq octaves il n'y a donc aucune nécessité de les étendre; aussi frouve-t-on, dans t'arrangement d'André, des passages doublés et des mélodies de la nature la plus délicate, triplées des accompagnements 8Knp!e&, doublés pour les deux mains pour accotn*pagher de pareils meïodics ce yaHoM~teMt est surtout renMr~}ua~'c dans le tro!s~tne morceau de la sonate en ut WM~t~; on n'a jamais vu rien de ~arei!. H est triste à dire ~e ce sont les deux ms du di~ne et eé!c~ éditeur Ant. André, qui se sont permis une f-ctnMahïc exécution sur une <puvre de t'iNustre compositeur. Tout < eta prouve t'egoïsme et !t manque de respect de notre e~ que. Nous avons déjà été interrogé souvent sur la question de savoir si Beethoven avait l'espoir que ses œuvres méritassent, dans un temps donné, l'admiration du publie. A cette question on peut encore répondre en toute sûreté par te mot Jamais. L'état mnsiça!, pendant les demières dix années de sa vie, était tel, que toute pensée rotative & t'avenir de ses oeuvres devait être généralement bannie. Il voyait dé)à, comme mortes, ses symphonies, ses quatuors et ses autres créations. Cependant, j'avais la présomption ';u'H espérait leur résurrection dans un temps éloigné. Cette présomption se tonde sur le fait suivant

thms l'introduction au chapitre du divan orientât et occidental de <<oîthe, intitulé: Pour une meilleure intelligence introduction .(ui pp rapporte à la poésie des Hébreux, des Arabes, des Persans, 11 <{ui traite des poètes de ce dernier peuple, Gœthe parle ainsi < M<~ premiers écrits ont été publiés sans préface, sans donner la mowdn* explication sur la façon dont ils devaient être compris. La tbt, que j'avais dans ma nation, me disait que tôt ou tard elle s saurait utiliser tout ce qui lui était soumis. Aussi, plusieurs de t mM Mw<w: pKMtMisiMoA leur euet immé'tiatement d'autres, moins intettigiMes, restèrent des années sans être compris. Enfin M ils passèrent, e< ta detHeM'me e< la troisième ~&<~a<&Mt HMtMoMtB Moment de ~tt~MatMe g'te~acets essuyée de MM jM~m~MW eoa» fcmpoMtM~.


La dernière phrase de cette citation a été soulignée par Beethoven dans son exemplaire de Gcethe, et de plus, copiée dans son journal. On se rappelle ce qui a été dit dans t'introduetion, sur sa manière de lire, et ce qu'on devait entendre par les passades soulignes ou copiés. La transcription de ce morceau n'était-cHe pas une consoMion pour sa propre tranquillité, contre les injustices de ses compatriotes ? Si la certitude manque, la supposition. du moins, est permise.

routons encore à ces détails la réponse que Beethoven nous fit à t'époque de l'irruption de la musique italienne en Allemagne (1830 a 1830). « JMMtwaM, Me jtOMn~~ pas tM'<Mef M<et place B dans l'histoire de la tMM«~<c. t Cette exclamation prouve que Beethoven avait encore un bon espoir dans t'avenir et cette pensée le consolait dans sa disgrâce momentanée. H disait souvent à ses amis « J'écris pour avoir du pain. ? Je~ ac~yethe Jv~~M «Ma Me~en. e



COMPLÉMENTS (M6~)MB)t6M)

A

tt~MM<tMt~tAm~)~t~)M~t)MMMttA

<WtW~MM)~«H~J<N~~M)t~w~«

Un bon portrait ne doit pas seulement rendre la ressemblance avec ndétité il doit, aussi, exprimer le caractère de la ngure, surtout quand il s'agit d'un personnage historique. On reconnaîtra mieux son importance par l'expression de la physionomie, et le public aura une idée plus juste de l'homme célèbre. Ces considérations devraient engager tes éditeurs à ne livrer à la publicité que tes portraits qui répondent le mieux à ces exigences. Les avis sont partagés sur tes nombreux portraits de Beethoven. Pour formuler son opinion sur leurs qualités, le biographe se voit aussi embarrassé que s'ii s'agissait de dire quelle édition est la plus correcte en Allemagne. Selon moi c'est cette de HasHnger, comme avant été faite d'après tes copies célèbres, dont li société musicale de Vienne hérita de l'archiduc Rodolphe. Le portrait du célèbre compositeur qui accompagne cette édition, doit être regardé comme teptus ressemblant, ayant été dessiné sous les. yeux de Beethoven. Quant aux copies, leurs corrections prirent une année entière de travait, malgré t'ardeur du grand mattre pour les nouveNes compositions.

Les portraits de Beetho~t) peuvent être ctassés en deux taté-


gories: d'aboi, les portraits peints d'après nature, puis gravés ou lithographiés; ensuite, les portraits de fantaisie, qui dinerent entre eux, et ne satisfont pas aux conditions de ressemblance parfaite.

Comme les accidents de la vie humaine peuvent changer la physionomie, l'artiste doit saisir, avant tout, les traits caractéristiques de la Hgure. Par ce moyen, la tète conservera ses lignes distinctes. Beethoven se faisait remarquer par sa tète, entre tous les grands musiciens. Il avait une chevelure luxuriante; te front, 1 tes yuXt la bouche, le p* nton, bien proportionnés te nez un peu larg<, sans nuire, pour cela, à l'harmonie de l'ensemble. Jusqu'à l'Age de cinquante ans, son visage portait les signes d'une bonne santt et ceux de la force intellectuelle. A partir de cette époque, il commença à changer, par suite de ses douleurs dans le bas-ventre; pourtant, sa santé se maintint sans trop décliner jusqu'à sa cinquante-sixième année.

u existe trois portraits à !'huile de Beethoven, le premier peint à l'âge de 30 ans, se trouve dans sa famille. Il n'a pas e'é reproduit, attendu le peu de mérite de la peinture. Beethoven y est représenté assis. Le second portrait, en buste, a été peint par Schimon, vers t819; t'illustre compositeur avait alors quarante-neuf ans. L'original de ce portrait, un peu sombra, m'appartenait d'al)ord il se trouve actuellement à la bibliothèque royale de Berlin. J'en possède une copie, bien améliorée, faite par le professeur Sclamid, d'Aixta-ChapcItc. Le troisième portrait est de Stieler, de Munich, peint d'après nature, en 1823. Le célèbre compositeur est représenté dans sa robe de chambre grise, debout sous un feuillage de vigne. U tient dans sa main droite un crayon dans sa main gauche un papier sur lequel on lit: « ~ïsso So~MMMa; N La différence qu'on remarque entre les portraits de Schimon et de Stieler doit être attribuée à la grande maladie dont le mattrc fut atteint avant l'année 1832.

Mentionnons encore, en passant, ua portrait de Beethoven, gravé par Schefther, qui fut pubtié <'n <80A, dans la Gazette MMSte<~ wttceyMÏte, de Leipzig.

Si t'on nous demande quel portrait pourrait servir de modèle daH~le&denMCts temps, nous dirons que c'est celui de B<c/e!, gravé sur cuivre d'après le dessin de I~cHne, et publié par Artaria et Comp. en i8t4. Le mattre était alors à l'apogée de sa gloire il y est rept ~enté a\<'c des veux rayonnants bien ressortis.


des joues nteineset brillantes de santé. La Gazette wt<8tcft~t<n~ ~eMe!<e, de i8i7, donna une copie de ce portrait gravé sur la table du titre, mats dans un format un peu plus grand, qui nuisit à la vérité de l'expression. Cette copie parut également chez Breit~opf et Haertet, éditeurs de musique, à Leipzig.

Ensuivant l'ordre des temps, la lithographie deJSocber, faite d'après la gravure de Hcefel, doit être placée ici. Elle est la plus répandue dans fAHemagne du nord et de l'ouest; maigre cela, on la considère comme le moins bon de tous les portraits de Beethoyen. Au bas de ta feuille, on lit Desa~ d*<tpr&s Ma~, H~MM~, <~<M7.

.< Maintenant, M n'est pas sans intérêt de dire dans quelle circonstance le portrait de Schimon vit le jour. Ce fut sur ma recommandation, que le jeune peintre obtint la permission de placer son chevalet près la chambre de travail de Beethoven, et de le disposer à sa volonté. Etant très-occupé alors de la composition de sa Jtftsso SoïeMMMs~ le maître ne voulut point consentir à poser mais Schimon le suivit secrètement pendant ses promenades et prépara ainsi plusieurs esquisses pour son trayait. Ayant tini te contour de la tête, le jeune peintre fut arrêté au moment de faire tes yeux, comme tes plus difficiles pour l'expression. Mais, Bccthovettvint au-devant des désirs du peintre; il t'engagea à venir prendre le café avec lui, invitation que l'artiste accepta de grand cœur, et ce ne fut que de cette manière qu'il put terminer le portrait dont Beethoven fut très content.

Comme œuvre d'art, le portrait de Schimon c~t moins remarquable, mais, sous le rapport particulier de la majesté, du caractère de la figure, du regard, du front, siège des idées puissantes et élevées, de la couleur dans le dessin, de la bouche fermée et du menton en forme de coquille, il s'approche le plus de la vérité. C'est d'après ce tableau de Schimon, que le portrait qui accompagne ce livre (édition allemande) a été gravé à Francfort. En ce qui concerne le portrait de Stieler cet artiste, arrivé à Tienne en t82<, réussit à merveille auprès de Beethoven, qui lui accorda plusieurs séances de la manière la plus gracieuse. A tssi, son portrait est très-estime comme (Buvrc d'art. Soui; le rapport de l'expression, la pose caractéristique de Beethoven est bien rendue, ï/ittustrp maître conserve sa dignité, m~ne au moment des souffrances. La première tithn~rapin'' <tc c<' portrait étatt hnnn< ''ttc pamt


chez Artaria et Compagnie. Cette qui fut publiée par Spina réussit moins et paraît MNe auprès de ia peinture.

Quant au portrait à t'huHe, par Watdmutter, j'ai eu occasion d'en parler dans la Gazette wM~a~, de Leipzig, n" 8, de I83S. Ce sont les éditeurs de musique Breitkopfet Haertel qui te demandèrent à Beethoven, qui, accablé de traçait et souffrant des yeux, n'a pu poser qu'une on deux fois le portrait n'a pas été assez uni. Voici maintenant le portrait de Beethoven que nous a laissé Frédéric Roehiitz dans son ouvrage a F«t' ~etwde der &MHs<. r (Pour les amis de fart musical). Ecoutons-le a Si je n'avais été prévenu, son regard m'aurait déconcerté, non moins que sa tenue négligée et un peu sauvage (tWMMMe~e), ainsi que ses c~~eveux noirs, épais, tombant autour de la tête. Figure-toi un homme de cinquante ans (1), d'une taiUe petite, un peu voûtée mais très-forte, ramassée et singUMÈrcmcnt osseuse, avec un visage rond, coloré, < de la forme d'une pomme de pin, des yeux inquiets, brillants w dont le regard fixe vous perce aucun mouvement dans l'exprcsw sion d visage, ni dans ses yeux si pleins de \ic et de génie un < mélange de bonté naturelle et de timidité Dans toute la tenue, cette tension soucieuse pour écouter, particulière aux sourds qui sentent vivement. Une parole gaie, jetée librement, à laquelle a succède un profond silence (9). Ajoutons à cela cette pensée qui f préoccupe sans cesse ses auditeurs Voilà l'homme qui fait éprouver une joie ineffable à des millions de ses semblables, » Si l'on compare cette description avec les portraits du temps, on trouvera qu'eue s'accorde plus avec te portrait de Sctumon qu'avec celui de Stieler. Quant aux portraits de Watdmûltcr, peints sur toile, un an environ après la lettre de Frédéric Rochlitz, il ne peut en être question.

Pour compléter tout ce qui a été dit sur les portraits de Beethoven, nous allons citer encore un passage de la lettre de Rocbtitz, où il fait connaître comment t'ittustre compositeur avait reçu sa proposition d'écrire la musique pour le Faust, de Gœtbe. F. Rochlitz s'exprime ainsi H s'écria, en levant la main ce serait un fameux f travail !t pourrait devenir qactquc chose et il continua ainsi, en peignant ses pensées d'une manière merveilleuse et en fixant ses yeux sur le plafond. »

tî) BMthevn Mtnptaît en~ifftt S~ «m 5 <:oth- cpuqoe.

f2) D est inatite de dire que BefthM ''a avait un maintien différent dam un cercle mMme. Là il fta!t MMtt To'<s<: ~uf~tuxtpft). tandis qui- devant tes etMh)!<:rs tt ne <«' oÈMBres*tttT pas taettemeat W partait pea.


Ceci se rapporte à l'habitude qu'avait !e maître de lever les yeux pour regarder le ciel en se laissant aller a la méditation, surtout lorsqu'il était touché par la conversation. Le peintre Schimon a saisi ce moment avec bonheur. Mais Stieler n'a fait que l'indiquer. La maladie de i83S rendit le regard moins brillant et amena un déclin précoce à l'intérieur comme à l'extérieur. Ce déclin cst mieux rendu dans le portrait de Stieler.

Après la mort de Beethoven, ses portraits se multiplièrent a l'infini par le fait de t'industrie. LatitttographiedeSteinmùtter, publiée par Artaria et Compagnie. devint le prototype des contre-façons elle jurait avec cette du portrait de Stider, publiée chez Mathias Artaria, et dans laquelle Beethoven était représenté avec des cheveux coupés courts, comme un lion auquel on aurait coupé sa crinière. Dans cette lithographie, on reconnaît difficilement l'immortel créateur de tant de chefs-d'œuvre. Une autre lithographie le représente en cravate noire tandis que Beethoven portait toujours la cravate blanche, comme c'était la mode depuis un siècle. La lithographie publiée par Sehott, & Mayence, se rapp"ochait davantage du portrait de Schimon je Feus pendant quelque temps chez moi, avec le portrait de ce dernier. Celle qui fut publiée par Lamelle, à Aix-la-Chapelle, était mieux, sous le rapport de la ressemblance, mais elle manquait d'expression.

Les bustes existant de Beethoven ne supportent pas l'examen; ce sont, pour la plupart, des masseb lourdes. Un jeune sculpteur de Francfort-sur-le-Mein, M. Scitierholz, vient d'en faire un qui se distingue avantageusement des autres et qui sera bientôt scuifté en marbre.

tl importe aussi que le choix des habits, pour les portraits, soit fait avec un certain discernement. B y a une différence entre les vêtements d'hiver et ceux d'été, comme il y en a entre la toilette de la semaine et celle des dimanches et fêtes. Beethoven s'habillait autrement pour sortir, et autrement pour le salon. Nous devons constater ici qu'il mettait un grand soin à sa toilette, et, jusqu'à sa fin, il observait une certaine harmonie dans le choix des couleurs. Un habit bleu avec des boutons de métal lui allait très-bien mais il avait toujours un habit en drap vert foncé. En été, il portait !e pMtalott Manc, bas Mânes, gH<*t <~ crawie de ta mêtne couleur. Qu'on se figure, avec ces habits, une démarche aisée, des mouvements libres, une bonne tenue, et on aura la personne du grand


Beethoven devant tes yeux. Sous ce rapport, sa statue, a Bonn. ne donne pas une Mêe juste du personnage t'nanaoïue de l'ensemble yMtde&ut.

B

Bew$hwwm w< aott <Mm<w mMeetMt t~ <hM)<Mw W<tWMM<t.

Nous avons mentionné, en parlant de la dernière maladie de Beethoven, un écrit intitulé s Aerztlicher ItuckbMck auf L. v. Beethoven letzte lebens tage, e à la plume du docteur Wawrucb, d'où H résultait que l'illustre compositeur était un homme adonné à la boisson. La première puMication de cet opuscule eut iieu en i842, dans le WtCMefZe~sc~tt/Ï; il fut réimprimé, ensuite, dans d'autres journaux allemands et français. Je n'ai été pour rien dans cette publicité, faite à Vienne c'est Aloys Fuchs qui en fut Fauteur, et voici les raisons qu'il me communiqua à ce sujet, en i882: Après la mort du docteur Wawruch, j'ai été chargé d'examiner ses papiers pour savoir s'ils ne contenaient pas quelque chose de relatif à la musique. A cette occasion, la veu\c du docteur me montra le manuscrit en question, et me pria de le faire imprimer, espérant en tirer quelque prolit. Pour être utile à Madame Wawruch, je m'adressai à M. Witthauer, qui conseutit à publier le manuscrit dans un journal et donna un peu~'argent à la veuve, laquelle m'en remercia be&ocoup. Je n'avais qu'une seule chose e en vue, c'était d'apporter quelque soulagement à la nombreuse famille du docteur. ? ilinsi, notre antiquaire, qui s'est tant occupé de Beethoven, n'a rien fait, dans cette circonstance, pour sauvegarder la mémoire du grand homme

Mon devoir m'obligeait à combattre les déclarations si peu fondées du docteur Wawruch. Et, comme ma réponse n'a point été publiée par le Wïener-Zeth<K~, je l'ai fait paraître dans le ConversationsBhi<<t, de Francfort, le i4 juillet 1842. H est juste aussi de consacrer, dans cet écrit. une place à c~t important sujet.

Le docteur Wawruch commence son introduction par cette phrase a Les grands talents ont des moments intéressants jusque


leur mort; personne ne peut les observer mieux que le médecin ami de la maison. 1J

Pour apprécier cet énonce, M faut nous rappeler les détails de la maladie du mattre et les circonstances dans lesquelles le docteur fut appelé auprès de lui. On sait qu'en voyant son nouvel Esculape, Beethoven déclara qu'on lui avait envoyé un docteur qui ne connaissait pas la nature de sa maladie, qu'il ignorait d'où N venait et qui l'avait envoyé. Cela prouve que Beethoven n'était nullement lié avec ïe docteur Wawruch. Nous savons, aussi, que le docteur Mal&tti, autrefois grand ami de l'illustre maître, ayant consenti, à sa prière, à M donner des soins, de concert avec le docteur Wawruch, ordonna du punch pour te traitement du pauvre malade, atiû de remonter un peu son organisme affaibli. Wawmcb en donne les motifs suivants « Comme ancien ami de Beethoven, ie docteur MaMatti n'ignorait pas son goût pour les boissons spiritueuses.~ Plus loin il se permet des plaisanteries blessantes pour l'honneur de son client « Sedebat et Mte&a<. dit-il et il n'hésite pas à faire croire que la maladie dont-il est mort (l'hydropysie), était le résultat de l'usage immodéré des liqueurs.

Tous ceux qui connaissaient Beethoven avant 1836, peuvent affirmer le contraire. tl était en général très sobre, buvait du vin très-léger et n'était guère connaisseur en vins. En 1826, par extraordinaire, il fit quc~ues exceptions à ses habitudes, ainsi qu'on l'a vu à la fin de la troisième partie. Mais cette disposition ne dura qu'un instant, comme on peut s'en convaincre par les détails donnés par G. Breuning qui savait, par son père, combien les affirmations du D" Wawruch étaient peu fondées.

Le fait suivant démontrera mieux que mes paroles, combien peu est croyable l'accusation du Dr Wawruch. En juin i833, un des amis du sublime mattre lui envoya six bouteilles du fameux vin du Tokay pour fortifier son estomac. Me trouvant seul dans sa maison, récrivis sur le champ à Hetzcndorf, pour lui annoncer le précieux cadeau. Quelques jours après, je reçus la réponse suivante

« Pour ce qui regarde le vin de Tokay, on sait qu'il n'est pas e bon en été mais, en automne il peut consoler un racleur de » v~Ion et le mettre en état de tenir tète à l'orage. i~~servante qui- m'apporta ceM~ réponse me dit; <!n même temps. que je pouvais faire, du Tokay, ce que je voudrais. En conséquence, je lui envoyai une bouteille et je disposai des autres.


L'original de ce post-scriptum existe encore le ~<es~a a été publié dans le dictionnaire de la Conversation.

C m'a paru bien étrange d'entendre dire à Paris est-il vrai que Beethoven et Schubert aimassent à boire et qu'Ha aient cherché rinspiration dans le vin ? Ce bruit singulier avait donc été propagé à dessein, avant même que l'opuscute de Wawrucb ne fut connu. Mais, c'est à ce dernier qu'il faut attribuer cette indigne calomnie, bien qu'il se d!t Farn! de Beethoven.

c

B~M~~Meet~ve~T~MtMd~MHMMnt~ et de ewmtptMtMwM

Jamais on n'a été plus grandement induit en erreur que par l'ouvrage dont il est ici question. On a beaucoup écrit sur ce sujet. L'initiative appartient à l'auteur de ce livre, qui n'a pas eu de peine à prouverque i~s E<t<dea (!ejBee<howe~ étaient une œuvre apocryphe. Yoici son histoire en peu de mots.

C'est en novembre 1837 qu'on a vendu la succession musicale de Beethoven. La Ga~M~ de Leipzig, parle ainsi de cette vente a Un véritable combat eût lieu, à ce sujet, entre D. Artaria et Tobias HasUnger. Tous deux devinrent, après des offres considéB râblés, acquéreurs d'une grande partie de cet héritage. On y a comptait plus de 40 ouvrages inédits, fruits du travail des jeunes x années du sublime maître. Ses admirateurs pouvaient donc se promettre de vives jouissances; mais il était à craindre que ce trésor ne devint l'objet d'une spéculation dans les mains de a nouveaux propriétaires, »

Entre autres, il s'y ouva un volume, écrit par une main étrangère. Hasiingër en Ct ~acquisition pour quelques kreutzers. Bientôt après, je fus questionné par l'éditeur Diabelli au sujet de ce volume, que par hasard j'av~. aperçu quelques jours avant la mort de Beethoven. Comme j<~ lui demandais ce que c'étaH! le maître répondit <t Ce sont des exemples d'Albrechtsberger écrits pour ges élèves. » En nous rappelant cette circonstance nous sommes


tombés d'accord avec DitbeUi sur ce peint. que Hasiinger voûtait tirer paru de cet ouvrage.

En i838, ce volume tant prôné, parut enfin avec une liste de i993 souscripteurs. Le titre portait ~<s desseM tMK:M<MM (Beethôven's), rédigé et publié par le chevalier Jt. de Seyfried. En Usant cette publication, je reconnus plusieurs fugues, mes anciennes connaissances du volume en question. Il fut décidé, avec Diabelli qu'on attendrait une occasion pour faire ouvrir les yeux au public. Pendant ce temps-là, le livre se vendait; plusieurs journaux ayant proclamé que l'ouvrage était <K<<~€M<<gMe. On lisait dans la préface de l'éditeur: Je me suis appliqué avec la plus grande fidélité & le donner exactement tel que je l'avais trouvé disposé, en conservant les expressions de l'auteur. e

Bientôt la maison Haslinger annonça un nouveau portrait de Beethoven qu'on voulait faire passer pour le plus ressemblant de tous, tandis qu'il n'avait été dessiné que sept ans après la mort du grand compositeur. Toutes ces faussetés me décidèrent à écrire à la C<Me«c MMMtcotïe, de Leipzig, en 1838, pour émettre mes doutes sur l'oM~MC~ des prétendues « Etudes de Beet~oce~. Bientôt, je reçus trois lettres écrites sur la même feuille, datées de Vienne. le 28 février 183S. Une d'elle était de T. Hasiinger, la seconde de Seyfried, et la troisième du poète Castelli, qui dirigeait le magasin de musique de Hasiinger. Chacune de ces lettres m'engageait, avec une certaine prétention, à désavouer ma déclaration relative aux études de Beethoven. Le premier me menaça, en cas de refus, de publier des lettres originales de Beethoven, qui seraient /M<yMs<Mt<e« pour moi.

Le texte de ces trois lettres prouve que j'avais raison. Je n'hésitai que sur un seul point, à savoir si la faute devait être imputée à ces trois personnes, car Hasiinger seul possédait à peine des connaissances assez étendues pour pouvoir reconnattre dans un cas donné, un manuscrit de Beethoven; il pouvait facilement avoir été trompé. Quant au poète CasteUi, il n'entendait rien à la musique et pouvait être trompé encore plus aisément. Toute la faute se concentrait donc sur Seyfried lequel, comme ancien professeur du contre point, initié à tous les styles, assumaitsur lui toute la responsabilité. C'est dans ce sens que je communiquai l'affaire au docteur Bach, et j'écrivis à Haslingerune lettre ouverte, dans laquelle je me déclarais être prêta rétracter mes doutés, si toutes ces Etudes étaient écrites de la main de Beethoven, mais


qu'il fallait que la chose fût vérifiée par des juges compétents, parmi lesquels le D* Bach devait nécessairement se trouver. Mais ce fut en vain que j'attendis des preuves ou une réponse quelconque tout était calme et, dans la cabane du renard, (!) régnait un silence profond. M dura longtemps. Ce ne fut qu'en i84<, lorsque je donnai dans un article de la Gazette des Ï'~b'cs, une réponse favorable sur le premier travail de Fidelio, que la question des études supposées de Beethoven retint sur l'eau avec plus de force. Alors l'irritation des blessés n'eut plus de bornes. Aussitôt que mon ouvrage sur Beethoven fut puNié, T. Hasiinger employa toute son inûuence pour lui nuire. Il écrivit à tous ses agents d'anah es pour les engager ù le décrier, en insinuant que c'était l'ouvrage d'un valet de chambre de Beethoven. Deux de ces lettres tombèrent dans mes mains, et j'ai su toute cette intrigue, dont les effets se propageaient dans tout" l'Allemagne par les marchands de musique et par les artistes voyageurs, formant la clientèle de Hasiinger. Pendant ce temps, le livre et Fauteur poursuivaient leur chemin. Ce dernier fut bientôt en état de dévouer, dans une troisième édition, toutes ces turpitudes.

En i8M l'éditeur Schuberth, de Hambourg, annonça une nouveue édition des Etudes de Beetho~H. Dans l'intérêt de la vérité, je crus de mon devoir d'appeler l'attention du pubUc sur cette entreprise, en publiant dans le numéro <6 de la nouvelle Gazette de musique, un article ayant pour but de montrer que cette œuvre supposée n'était qu'une mystification. Malgré cela, l'édition parut et se vendit bien à cause de cela et à cause du nom de Beethoven, dont la gloire suffisait à couvrir les méfaits des spéculateurs. C'est à tout ce bruit qu'il faut attribuer le succès de la traduction que Maurice Schlessinger fit faire à Paris par M. Fétis, et qui rapporta à l'éditeur 30,000 fr. Ma sortie, dans la nouvelle Gazette eût cependant un résultat. Elle décida un musicien habile, F. Derckum, de Cologne, à étudier à fond la question et à publier plusieurs articles fort remarquables dans la Gazette musicale du JRAù~ feuille qui précède la 6~MMe musicale du B<M-RA<M, rédigée également par L. Bischoff.

n est très-remarquable aussi que A. B. Marx, qui ne connaissait point l~s circonstances relatives à cette discussion, comme il appert de son ouvrage: < LtMhct~ o. Beethoven, Lebett M~d .Sche~en, (1) C*Mt le nom que BeethMem dmtMit quelquefois au magasin de musique de la me Pttett!M<M.


n'ait pu découvrir la contrebande, dans le livre de Seyfried avec son esprit pénétrant. L'ignorance complète de ce savant distinguo, donna plus de crédit à !*œuvre apocryphe. B fut facile aux spéculateurs de venir annoncer une troisième édition d'une œuvre controuvée. n faut espérer qu'on opposera enfin un obstacle sérieux a ceux qui voudraient encore abuser, d'une manières! indigne, du grand nom de Beethoven.

Quant aux relations de Beethoven avec SeyMcd, on sait bien qu'ils n'ont pas échangé une parole ensemble, depuis les répétitions de Fidelio au théâtre «M der WÏen, en 1808. En ce qui touche tes opinions et les jugements de Beethoven sur Hœnde~ Mozart, Chérubini et Weber, SeyMcd les a en partie recueillis, en partie inventés. Ainsi, il est vrai que Beethoven regatJait Ha'nde! comme ie < Ma!tre des Maitres. B n connaissait moins les compositions vocales de Scb. Bach, qu'on appelait alors à Vienne Musique luthérienne e il est vrai aussi que Beethoven considérait la FM(e Mta~Me comme le premier opéra allemand attendu que tous les penses, depuis le lied jusqu'à la ï~gue, y sont traités avec perfection. Mais, lorsque Seyfried fait dire à Beethoven, à propos de Don JtMMt, « que c'est ravaler i'art sacré de la musique, que de traiter un sujet aussi scandaleux cela voudrait dire que Beethoven n'aurait jamais pu composer cet opéra. Ce que Seyfiied fait dire à Beethoven, relativement au jRe~MMiM, de Chérubini, est de son invention. Beethoven estimait plus la musique dramatique de Chérubini que sa musique d'Eglise. Et la preuve, c'est que, dans la lettre qu'U lui écrivait en français, en i823, il n'est question que de sa musique dramatique, que Beethoven plaçait au-dessus de toutes les autres.

D

BeeMM~em es €h. BMz.

Lorsqu'il fut question, dans 1~ troisième période, des rapports centre Beethoven ~t Ch. Holz, nous avons renvoyé au supplément l'examen de deMaf <!<MtMMeM<~ qui ont besoin d'être vus de près.


Pour bien tes juger, M est nécessaire de remonter un peu plus haut.

Peu de temps après sa réconciliation avec son ancien ami, Etienne Breuning, Beethoven lui contia qu'il avait autorisé depuis peu, Ch. Hotz, & ptthtier sa biog~ptue, et qu'il lui avait donné cette autorisation, par écrit, sur sa demande. Dans la confusion de toutes contenances, il n'avait pas assez réuéchi sur ce qu'il faisait cet écrit lui avait été arraché par surprise H ne songeait pas qu'un jour il voudrait le ravoh et qu'it chargerait Breuning de faire des démarches nécessaires pour cela. Plus tant, en effet, lorsque, pendant la maïad!t' du mattre, ta question de la biographie ïut débattue avec Breuning et moi, Beethoven reifint à son écrit. témoignant le désir de se le voir restituer et manifestant des doutes sur sa valeur il n'était écrit qu'au crayon, de la main de Ch. Holz. Cependant U n'eut pas le courage de faire un pas, pour obtenir la remise de ce document.

Par i'effet du hasard, ce document me tomba sous tes yeux, de la manière suivante: Me trouvant a Meideiberg pendant tes moisd'eM de<M!0, je reçus ta visite du docteur Gaszner, directeur de la musique de la cour de Bade, à Cartsruhe, artiste dont j'avais fait la connaissance aux fêtes de Bonn, en M<S je savais, par les journaux, que Gasxncr avait projet décrire une Biographie de Beethoven, il venait donc me ~oir peut cet objet. M me dit: qu'il avait rassemblé des matériaux a Yienne à cette tin, et qu'it était en possession des papiers de Ch. Holz, y compris l'autorisation de Beethoven pour écrire sa biographie. Maigre cela il éprouvait de grandes diuicuttes, attendu que ces matériaux ne contenaient que des événements partiels de la vie du grand maître par conséquent, il doutait de pouvoir arriver à l'exécution de son projet. En même temps, Gaszner me fit voir t'originat de l'autorisation de Beethoven, écrite sur un papier timbré de si\ Itreutzers, avec la date de la cession de Holz à Gaszner, placée sur la troisième page de la même feuitie. Après m'avoir permis de prendre une copie de chacune de ces pièces, ce digne artiste mourut en i8St, sans avoir écrit une seule ligne de son livre. Tous les papiers, y compris le document en question, sont restés en possession de M famille,

Une déclaration d'une si grande signiticationa trop d'importance pour être ~gnorép. Son origine rappeUc un& triste date dans ta vie de ce grand musicien, à savoir le jour de sa brouille avec son neveu, le moment où commencèrent a s'obscurcir ses relation:,


avec ses anciens amis, véritable catastrophe, dont la secousse fut profonde pour un homme aussi impressionuable que Beethoven. Toutes ces circonstances font un devoir & Fauteur de donner le texte exact de cette pièce car, bien des personnes ignorent à quelles interprétations elle pouvait avoir donné lieu. La cession au docteur Gasxner doit avoir sa place ici également, on s'en remet au jugement du lecteur. H faut seulement se rappeler deux circonstances, les plaintes souvent répétées par le sublime mattre, de n'avoir plus d'amis, ia date de sa liaison intime avec Ch. Holz, qui ne commença qu'en i88S, comme cela ressort de ses conversations écrites et-conservées dans la bibliothèque de la cour de BerHn. Voyons maintenait les documents en question

< Je donne avec plaisir, à mon ami Carl Holz, la présente autorisation de publier un jour ma Biographie, dans le cas où on la lui demanderait. A cette fin, je lui accorde toute ma confiance, et J'espère qu'il livrera à la postérité les faits communiqués par moi, sans aucune altération.

< Vienne, ce 30 août i826.

LCBWM VAN BEETBOVEN. »

L'original de ceUe déclaration, marqué d'abord au crayon, a été écrit ensuite à l'encre. La signature de Beethoven est authentique, sans nul doute. Ch. Holz s'est appliqué, depuis, a faire croire que cette déclaration lui donnait le droit de publier la Biographie de Beethoven le texte de la cession faite au docteur Gaszner le prouve:

En cédant mes droits, spécifiés dans la déclaration ci-dessus, à mon ami, le docteur Gaszner, de Carlsruhe, je suis convaincu qm'u parviendra & écrire une biographie de Beethoven, basée B sur les meilleurs documents. Je m'engage, en outre, à remettre à M. Gaszner les pièces relatives à la biographie projetée, et à e user de mon pouvoir auprès des amis de Beethoven, qui sont encore en vie. pour qu'ils veuillent fournir à M. Gaszner les dates nécessaires pour rectifier les erreurs des biographies w défectueuses. Je promets d'autant plus mon soutien zélé à M. Gaszner qu'il prpnd l'engagement de livrer le manuscrit à D l'impression vers la tin d'août i844, ce qui me parait possible, après son séjour à Vienne, à deux reprises diSët'entes, séjour


f qui lui aura permis de faire des connaissances personnettes trèsutiles pour remplir son but.

» Vienne, ce 4 novembre i843.

» CAR!. HOM,

BtMetear des CeMerta spMtaett. x

Les anciens amis de Beethoven, tels que Etienne Breuning, le docteur Bach, Schuppanxigh et autres, n'auraient pas manqué de faire bien des commentaires sur cette pièce. Reste à savoir comment Charles Holz l'a obtenue; est-ce par précipitaii~'t ou par aMfpWse comme le prétend Beethoven t Ce qui est certain, c'est que Beethoven contia & Etienne Breuning, à son lit de mort, tous ses papiers de famille, et toute sa correspondance avec l'auteur dp ce livre. n ne peut donc y avoir d'équivoque sur ses intentions. Maïs, ce qui étonne le plus c'est le mutisme de Chartes Holz Hâtivement aux traditions de la musique de Beethoven. On sMt qu'il Mt partie du quatuor de Schuppanzigb, à son retour de Russie, en 4823. Cette célèbre réunion garda fidèlement les traditions du maître, jusqu'à la mort de son directeur, en 4830. Cit. Holz pouvait donc pénétrer plus avant dans l'esprit de Beethoven il connaissait bien les vrais mouvements des compositions et les modifications de ces mouvements dans les périodes entières. Comme exécutant, lui-même, il jugeait de la qualité du son, et du degré de force, ou de délicatesse, qu'on exigeait alors pour une exécution intelligente des quatuors de Beethoven. Ch. Holz connaissait les intentions du maKre il pouvait les sauver de l'oubli mais il garda le silence et ne dit rien à l'arrivée du quatuor de Brunswick, dont les artistes n'étaient pas à la hauteur de la musique de Beethoven. Son caractère véritable leur était inconnu. Ch. Holz eut donc tort de garder le silence; son opinion et son jugement auraient produit un trèsbon enet, en s'appuyant surtout sur le témoignage des musiciens du temps de Schuppanzigh~

A la mort de Cb. Holz, en i8S8, tes journaux parlèrent, plusieurs fois, de ses rapports avec Beethoven. On publia même l'avis suivant « Lorsque Beethoven écrivit la fameuse sonate, œuvre iOi, Ch. Holz l'aida à traduire les termes musicaux en allemand innovation qui fit un fiasco complet. » La vérité est qu'au moment où cette sonate parut (18i6), Cb. Holz était encore ~ur les bancs de l'université et n'avait assurément aucun pressentiment qu'il deviendrait, neuf ans après, l'ami du grand compositeur.


Quant à la traduction des tenues italiens, en allemand, les artistes et tes journaux s'en occupaient déjà depuis longtemps, tantôt sérieusement, tantôt en plaisantant. On trouve aussi, dans le journa! de Beethoven, de I88S à 26, plusieurs de ces termes germanisés, qu'on attribue à Ch. Holz et à son neveu, et qui n'avaient qu'un but, celui d'amuser le mattre. Maintenant, on en fait une chose sérieuse, et on veut faire passer Beethoven pour l'inventeur de ces niaiseries.

La même feuille de Vienne publia aussi une lettre fort drôle, adressée par Beethoven à Ch. Holz, de Baden, le 24 août 1838 « Certes, il m'est indifférent qu'un tel Cerbère me lèche ou me rouge; qu'il en soit donc ainsi, poumt que la réponse ne se tasse pas attendre. Le Cerbère, de Leipzig, peut attendre et se a divertir avec Méphistophélès, le rédacteur de la GetMtte musicale, » dans la cave de Auerbach. Beizebuth, le premier des démons, lui x donnera bientôt sur les oreilles. »

· Le commentateur explique que le conseiller Rochntx est désigné par Méphistophélès. Beethoven avait cependant trop d'estime pour lui, pour le désigner d'une semblable &çon. On n'a qu'à se reporter aux appréciations, qu'il faisait ordinairement, comme on peut le juger par ses appréciations des personnes, dans les années i82S! et i886. Ajoutons encore à cela que, déjà en i822, Rochlitz avait annoncé au maître, à Baden, en ma présence, qu'il devait se retirer bientôt de la rédaction, ce qui eût lieu en effet

H est question encore, dans la feuille précitée, d'une notice, laissée par Ch. Holz, notice dans laquelle il y a des dates importantes, relatives à l'état de la musique à Vienne, et surtout à Beethoven. Pourtant, il est à craindre qu'on ne puisse pas en tirer de profit pour l'histoire. La plus grande partie de ces faits était déjà connue de l'auteur de ce livre. D'un autre côté, l'écrit en question renferme beaucoup d'abréviations et de réticences. E

C. Ht de We~MMf e<Mmme «M~Me de Mee<tM*vem.

Pour bien juger ce qui suit, et qui se rapporte a la symphome héroïque, il ne faut pas nous représenter C. M. de Weber comme


compositeur, auteur de f~wMMc, d'0&e~M etd'~w~OM~, mais comme un jeune homme de vingt-trois ans, sortant de l'école de l'abbé Vogler, à peine connu par quelques compositions où l'on voyait déjà les germes du talent. Mais il n'est pas moins vrai qu'il était dans la destinée du plus grand musicien des temps modernes d'être critiqué et persifné par un jeune artiste, ainsi qu'il arrive aux jeunes généraux de l'armée de Nàmer leur généralissime, couronné plusieurs fois par la victoire, et de soutenir qu'ils auraient mieux fait. Si l'on ne tient compte de la critique elle-méme, les circonstances auxquelles elle se rattache lui donnent une valeur historique réelle attendu qu'olle représente, en grande partie, les jugements d'une fraction considérable des musiciens contemporains. Laissons parler les faits.

Parmi les papiers laissés par Kâgeli, de Zurich, on trouve une lettre de C. M. Weber, datée de Manheim, le 21 mai IMO, à l'adresse de cet éditeur. Cette lettre, publiée par Aug. Hischold dans le n" 20 de la CozeMe musicale, du Bas-Rhin, de i8S8, est conçue en ces termes

P. P.

Etant décidé, par les circonstances, à me consacrer de nouveau Ma musiqne, je saisis le premier moment libre pour lier nos rapports, préparés par M. Wangenheim, et vous remercier de vos bons jugements sur mes compositions. Pourtant, je n'ose 11 toucher à un point important pour moi, et que je ne voudrais & pas non plus passer sous silence. C'est que, dans mon quatuor et 11 dans le Caprice, vous me prenez pour un imitateur de Beethoven s quelque flatteur que soit ce jugement, il ne m'est nullement agréable. Premièrement, je déteste tout ce qui porte le cachet ? d'une imitation; secondement, je diffère trop de Beethoven, dans mes vues, pour me rencontrer avec lui. Le don de l'invention qui l'anime, si ardent et presque incroyable qu'il soit, est accompagne de tant de confusion dans l'ordonnance de ses idées. que & je préfère de beaucoup ses premières compositions. Les dernières » me représentent un inextricable chaos. La fraîcheur des idées w est comme obscurcie par un cercle, d'où jaillissent néanmoins des éclairs du génie, éclairs qui montrent combien il eût pu être m grand s'il avait su enfermer sa luxuriante fantaisie dans de justes bornes. Comme, naturellement, je ne suis pas toutours satisfait du grand Beethoven, je crois pouvoir défendre, au moins, ma x musique du reproche d'avoir quelque ressemblance avec la sienne,


t sous les rapports logique et oratoire. Car te but de l'art est de ? faire de plusieurs pensées détachées un ensemble, ou !a variété s n'empêche point l'unité du sujet, unité qui doit briller par le a thème principal. Un article curieux a été publié, & ce sujet, dans le JM<M~<!MM««. n" 309, du 37 décembre 1809 cet article pourra a vous servir comme exposé de ma manière de voir.

Le hasard a voulu qu'avec le gt«<<tMM', qui vous a été envoyé t j'aie pu ajouter le C«pncc, qui venait d'être copié et dont vous a tireriez, peut-être, la conclusion que toutes mes compositions portent le cachet de la bizarrerie. Mais, j'espère, quand j'aurai le plaisir de vous adresser d'autres compositions, que vous y w reconnattrez mes efforts pour atteindre la clarté, fart de la couw duite et le sentiment.

Le renvoi de Weber à l'article du Morgenblatt, de i809, sans qu'il s'en reconnut cependant fauteur, me mit sur la trace d'une de ces critiques de Beethoven, dont il a déjà été parlé dans la première édition de ce livre, ce qui provoqua un torrent de plaintes et de reproches, partis de Dresde (voir le n" 47 de Z<t<sch~/Ï MM~&, dei840), dans lequel on démontrait que je n'étais pas en état de me défendre preuves en main attendu que toutes les recherches de spec< ~<cM étaient restées sans effet. Mais, Weber lui-même indiqua l'endroit où l'on pouvait trouver quelque chose, que l'on y trouva en effet. Encore une preuve de plus que, souvent, le temps aide à retrouver des objets et des faits déguisés. Trois découvertes concernant Beethoven s'ensuivirent l'une après l'autre savoir la déclaration de Beethoven à Ch. Holz, de i8S6, l'obligation du prince Galitzin de la même année, et la critique de Weber, de i809, dont voici la traduction

ntACMENT B'UN VOYAGE MUSICAL QC!, PECT-ÉTM, t

PARAÎTRA UN JOUR.

< Plein de satisfaction d'avoir heureusement terminé ma symB phonie dans la matinée, je m'endormis après un excellent dmer et me vis transporté soudain, dans un rêve, au milieu d'une salle a de concert, tous les instruments, en grande assemblée, étaient présidés par le vénérable et sentimental hautbois. A droite, on x voyait réunies la tto!e <f<MMow, la viole di s~H~ et la ~Me doMce,


e qui se plaignaient de la perte du bon vieux temps. A gauche, 1 le hautbois tenait cercle avec l'anpienno et la nouvelle clarinettes w et les flûtes munies de plus ou moins de clés. Au milieu, était le a galant piano, entouré de doux violons qui se sont formés d'après ? Pleyel et Gyrowetz. Les trompettes et les cors nutaient dans un B coin, et les petites flûtes, les flageolets remplissaient la satIc de w leurs naïves et enfantines boutades. Le papa hautbois planait aue dessus de leurs sons comme un tableau de Jean-Paul mis en relief par le naturel de Pestalozzi. Tout était tranquille, lorsque & la morose contrebasse, accompagnée de deux violoncelles, ses parentes, pénétra avec impétuosité & travers la porte et se jeta avec humeur sur le pupitre du directeur avec tant de violence, que le piano et tous les instruments à archets tremblèrent de a frayeur. Non, s'écria-t-ette, que le diable emporte de telles compositions. Je reviens justement de la répétition d'une symphonie d'un de nos jeunes compositeurs. Et, bien que je soie, comme on sait, d'une nature assez forte et puissante, j'ai pu à peine y tenir. Au bout de cinq minutes, l'archet m'est tombé des mains et les cordes de ma vie se sont brisées. Ne m'a-t-on pas fait sauter avec fureur comme un bouc 1 aussi, je me suis adressée au violon pour exécuter l'«&se<!ce d'idées de M. le compositeur, et j'aime mieux faire danser et gagner mon pain dans l'orchestre de MûNer oudeKauer.

» Premier Mo!<MMeHe (essuyant la sueur). En effet, mon père a raison je sms aussi bien fatigué. Depuis les opéras de Cherubini, » je ne me rappelle pas un pareil échaunement

f J~M<a les tMs~'MMMttts Racontez-nous Racontez-nous B SecoMt! violoncelle Cela.ne peut être raconté, ni entendu; car, d'après les idées que mon divin maître Romberg m'a inculquées, la symphonie que nous venons d'exécuter est un véritable monstre musical, où ni la nature d'un instrument, ni la conduite d'une pensée, ni aucun autre objet, ne sont en vue, excepté la volonté de paraître neuf et original. Qu'on nous fasse donc de suite grimper aussi haut que les violons

j~reMMer ~ohMtceMe (t'interrompant) Comme si nous ne pouvions pas le faire aussi bien D

( Nous mettons de côté les conversations d'autres instruments, dans !esqueHes chacun; a~c un esprit piquant, apporte un continrent d'observations ou de sorties plus ou moins ingénieuses, en allant toujours de t'ayant,


« Tout-à-coup entra le garçon d'orchestre; tous les instruments enrayés se séparèrent, car ils savaient que, de sa (brie main il B les emballait et les portait aux répétitions. Attendez, cria-t-il, a ne vous révoltez paa Attendez on vous donnera bientôt la f ~tMph<Mt<e M)*cï~Me de Beethoven et celui qui pourra remuer » un membre ou une clé, qu'il parie

w Ah, pas celle-là prièrent-ils tous. Plutôt un opéra italien; là JI on peut encore cligner l'œil, mur mura l'alto.

< t~arifari cria le garçon d'orchestre, croyez-vous, par hasard, x que, dans notre temps civilisé, où l'on passe sur toutes choses, an compositeur renoncera, pour vous, à l'élan de ses idées divines, gigantesques. Dieu t'en préserve I! n'est plus question « a présent de la ctarté, de la netteté, de la tenue de la passion, w comme du temps de GIock, Haendel et Mozart. Non écoutez la recette de la nouvelle symphonie, que je viens de recevoir de Vienne, et jugez-en Premièrement, un mouvement tent, plein a d'idées courtes et interrompues qui n'ont aucune liaison entre ettes. A chaque quart-d'heure, trois ou quatre notes On attend puis un coup sourd de timballes suivi d'un mystérieux trémolo d'altos, tout cela embelli par une portion congrue de pauses et de tenues. Entm, lorsque les auditeurs, après une »longue tension, désespèrent d'entendre l'allégro, un mouvement a furibond entre, dans lequel il y a cela de particulier que le thème principal fait défaut; mais les changements de tons ne manquent N pas, et l'on ne se gêne pas pour moduler comme Paër dans a JMoMore, en faisant une gamme chromatique et en s'arrêtant sur la note du ton dans lequel on veut passer. La modulation est faite ainsi. En général, on évite tout ce qui est régulier, car la règtc enchaîne le génie (i).

» Tout-à-coup une corde se cassa à la guitare qui pendait auw dessus de moi, et je fus réveillé en sursaut, tout effrayé de mon rêve, car je me voyais devenir un grand compositeur dans le a genre nouveau, c'est-à-dire un fou.

a CARL-MAME. »

C'est ainsi qu'un jeune artiste jugeait Beethoven, un mattrc qui allait se placer bientôt à l'apogée de sa gloire artistique. A l'époque où Weber publia cet article comique dans !e3f<M'~eMMaK, lp grand (t) Sans <hMt<f. ce passage rapporte < FmtMdaeUon tt au premier morceau df la symphonie pn H t.


artiste avait déjà fait parattre six syMphonies, neuf quatuors et toutes les sonates jusqu'à l'ouvre 69 sans compter d'autres ouvrages. Après ce spécimen d'aveuglement et de malice on croirait difficilement à l'existence d'articles encore plus mauvais, où Weber, après avoir entendu la symphonie en la we~ettf, place son auteur dans une maison de fous. Si cet article existe en eSet, 1 il sera retrouvé tôt ou tard. Ce sera une preuve à l'appui des conHtttSMtMMs <f<MMceH<!(Mt<es du jeune artiste ( pour parler avec &Mt< ) devançant l'expérience et semant la confusion, ainsi que nous en avons le spectacle sous les yeux.

Un grand nombre de ces étucubrations et rêves soi disant comiques, n'étaient point connus à Beethoven, ainsi que nous l'avons dit. Pendant longtemps, le baron Lannoy, compositeur et littérateur, passa pour en être l'auteur. Ce ne fut qu'en 1820 qu'on sût qu'ils sortaient de la plume de Weber. Malgré cela, ce dernier fui reçu très-amicalement, en i833, par Beethoven. D n'avait, au surplus, aucune raison de se plaindre de lui, si ce n'est d'avoir décliné la prière que lui adressait Weber d'examiner la partition d'Euryanthe après son insuccès. Mais Beethoven dédara que Weber aurait lui faire cette demande plus tôt, avant la représentation, que maintenant c'était trop tard. Weber voulait faire à son opéra les mêmes réformes que Beethoven fit autrefois à J~MteK~. Ces réformes, du reste, ont été faites à l'EMf~oMthe, par d'autres, plus tard.

Les critiques de Weber sont d'un grand intérêt, si l'on considère surtout la transformation qui s'est opérée dans ses grands opéras, 9 depuis sa première déclaration de principes. Mais il en résulte une leçon morale à l'adresse du jeune musicien il avait tort de publier ces critiques sur d'autres ouvrages, pour faire plus tard la chose même qu'il 'avait d'abord Marnée. Cette conduite de Weber avait encore un côté fâcheux, c'est que la comparaison qu'il faisait de ses ouvrages, de ses opéras surtout, avec ceux de Beethoven, n'était pas faite en termes convenables.


F

MMWMton MM* <? tMttpptpeaaten ~e <teMx NM~mpea «MM le MheMMt dte la etymtptMMte en us n<t<MMp

Pendant le festival du Bas-ïUnn, qui eut lieu à Aix-la-Chapette, en 1846, sous la direction de Mendetssohn, on paria d'une lettre de Beethoven adressée aux éditeurs de la symphonie en ut minew, Breitkopf et Hœrtel, lettre dans laquelle le mattre demande la suppression de deux mesures du scherzo qu'on avait laissées dans les parties imprimées et qu'il qualifie de gye$M faute Cela se rapporte à la rentrée du motif principal, après rut MM~M)'. Voici cet endroit avec les deux mesures marquées en astérisques

Dans les deux mesures en question, on voit que le maître a écrit la même phrase d'une autre manière que dans les deux mesures suivantes. Ce sont ces deux mesures qui devraient être supprimées, selon la volonté du sublime compositeur.

La publicité donnée par Mendelssohn à la lettre de Beethoven trente-six ans après la composition de Fœuvre, n'a pas manqué d'exciter un vif intérêt. Mais cet événement inspira de la méuance à la majorité des musiciens présents plusieurs chefs d'orchestre se prononcèrent pour le maintien des deux mesures, n'y trouvant pas de fautes. Sollicité de toute part, à l'effet de faire connattre mon opinion sur cet objet, je répondis que je n'en avais jamais entendu parler à Beethoven.

Bientôt, la presse musicale prit parti pour et contre les deux mesures. Un aUa jusqu'à trouver /<n<Teudt'«!t sur lequel personnen'avait osé rien dire jnM)u'a présent. Le journal des D~ttts se prononça pour l'inté}H'itp. L'illustre Hahcnect\ m'écrivit qu'it n'oserait


point abandonner les deux mesures, qu'il s'exposerait à un orage violent de part de l'orchestre du conservatoire. Mais, ce qui est digne de remarque, c'est que, pendant cette discussion internationale, le prix du coton monta sensiblement en Amérique. Toutefois, par l'effet de cette controverse, le monde musical offrit un de ces rares moments on l'on pnt voir une opposition ouvertement déclarée contre le sublime créateur de l'oeuvre, parce qu'il osait jeter l'anathème à ces deux mesures. Bref ce combat opiniâtre eut beaucoup de ressemblance avec les démêlés de nos philologues, qui se disputent pour des choses autrement importantes, telles que la manière de lire un mot, la place d'un comma, etc. Qu'on nous permette de donner à l'examen de ces circonstances la place nécessaire.

L'existence de la lettre de Beethoven, probablement de l'année 1809, ne peut être contestée sans nul doute, et elle devrait être publiée en facsimile. Mais, il est possible que le maître en ait écrit une autre après, en sens contraire, par laquelle il pouvait faire grâce aux deux mesures supprimées, étant assuré qu'elles faisaient un bon effet et qu'elles étaient bien attachées. De tout cela, il aura oublié de prévenir l'éditeur. Cette symphonie fut d'ailleurs très souvent répétée et exécutée en sa présence, depuis sa publication jusqu'à la mort de Beethoven, pendant i8 ans, sans qu'il ait dit un mot snr cet endroit, non plus que sur la pause d'arrêt que l'on fait maintenant à la page 36 de la partition et pourtant J. Seyfried nous dit que Beethoven tenait à ce que tout fut exécuté très-exactement, selon ses indications. Comment pouvait-il laisser faire les mesures en question, après s'être prononcé contre elles. H était très-sévère pour l'observation de ses intentions, surtout dans les Concerts spirituels, dans lesquels cette œuvre et d'autres acquirent une nouvelle vie. La même chose arriva, en 1833, pour la même symphonie et pour d'autres compositions, sans qu'il fût question des deux mesures. La tradition prouve que Beethoven a changé d'idée sur ce point. Autrement, on n'expliquerait pas son silence sur cette <t grosse faute » (en Allemand styosseM &oe~, dans une partition publiée depuis si longtemps.

Cette question peut être résolue en dernier lieu si l'on considère ce qui suit. En examinant les manuscrits des grands ouvrages de Beethoven, on y aperçoit souvent de vrais combats pour les périodes rlythmiques on y trouve fréquemment deux, trois ou quatre mesures enacécs, puis au-dessus, on lit ces mots « sup-


primé & « c'est bien < < cela reste a etc. Si l'on compare après cela, les manuscrits corrigés avec les imprimés, il s'ensuit que les endroits eNacés sont redevenus bons Je possède encore de ces manuscrits. En considérant le cas présent avec la connaissance de cette manière d'agir pour formuler un jugement critique, il nous paratt évident que les deux mesures supprimées d'abord, furent rétablies et reconnues pour bonnes plus tard. La forme rhythmique de cette période prouve d'ailleurs que la pensée primitive admettait les deux mesures.

Lorsque..les critiques disent, qu'à part la faute contre la disposition rhythmique, il y a encore une autre faute, qui saute aux yeux, c'est que la septième majeure au lieu de se résoudre dans la quatrième mesure, ne fait sa résolution que dans la septième, en tombant sur le sol. H y a donc là une faute contre la règle. A cela, on peut répondre en ce qui concerne le rbythme en général, c'est ici un charme particulier de la musique de Beethoven. Quel attrayant jeu de rhythme on rencontre déjà dans le premier morceau de la symphonie en ut wtMeMf 1 Quelle richesse dans la variété des tonnes rhythmiques, dans l'ouvrage entier Et, combien cette variété est encore plus développée dans plusieurs sonates. On voulait aussi en chercher la cause dans l'extension et l'inégale longueur des périodes; elles pourraient, disait-on, avoir été allongées de deux mesures par la faute du copiste. Mais nous voyons que le motif donné d'abord en huit mesures, reparaît bientôt, après le point d'orgue, sur la dominante, en dix mesures. Le retard de la tonique pendant une mesure entière, à l'entrée du motif, semble avoir pour but de donner une autre forme à l'irrégularité de onze mesures. Les rhythmes pt*o!ongés avec la partie constitutive de la mélodie, se rencontrent souvent chez Beethoven. Qu'est-ce que l'endroit qui, dans la symphonie en ut mineur, forme le passage du scherzo au quatrième morceau, endroit qui, selon Ulibischeff est une espèce de détestable miaulement qui déclure l'oreille la moins sensible, si ce n'est une prolongation du rhythme Relativement A la faute de grammaire, ceux qui pourront s'arrêter sur le premier fa <~èM auront raison.

Pour tranquilliser complètement ceux qui allient encore quelques, doutes, nous ajouterons que le critique Lewinsky qui, depuis longues années, connaît très-bien les anaircs musicales dë'Vicnne, s'était adressé aux artistes d'Aix-Ia-ChapeUe au~itôt après l'événement il voûtait connaître leur opinion sur les deux mesures,


surtout l'opinion de ceux qui connaissaient Beethoven et qui faisaient partie des CMtceWs ~WhM~ de Vienne. Aucun d'eux ne se souvenait de changements dans les parties de la symphonie en ut <M<MeM! ce que prouvent, aussi, les anciennes parties conservées. Cette circonstance fut publiée dans le WïeHef-Zet<MM~, de i846.

G

B<t pMeéa ttvee le méMMtetmt MaehM).

I. BÉPOStTtON.

< J'ai écrit pour Maelzel de mon propre mouvement, une Bataille ~Sc~!«ch<"StH~wM~ pour sa Panharmonica ssns aucmi intérêt pécuniaire. Quelque temps après qu'il eut eçu cette composition, et avant qu'elle ne fût gravée ent'erement, il me la rapporta, avec prière de récrire pour l'orchestre. J'avais déjà conçu précédemment l'idée d'écrire une Ba'aille en musique, mais ce projet ne pouvait pas s'appliquer à la Pnnharmonica. Nous convtnmes de donner un concert au profit dts militaires blessés et d'y faire exécuter la nouvelle œuvre avec plusieurs autres. Pendant que ceci se passait, je me trouvai dans un grand embarras d'argent, abandonné par tout le monde à Tienne. En attend&nt upj lettre de change, etc., Maelzel m'offrit 80 ducats. Je les ai acceptés, en lui disant que je les lui rendrais, ou bien que je lui donnerais l'oeuvre pour la faire exécuter à Londres, si je n'y allais pas moi-méme dans ce cas, je lui indiquerais un éditeur anglais qui lui payerait ces 80 ducats. A mesure que les concerts étaient donnés à Vienne, M. Maeizel développait son plan et montrait à découvert son caractère. n fit mettre sur l'affiche, sans mon consentement, que la composition était sa propriété. Je m'élevai contre cette prétention, et As disparaître cette annonce mais, il tenait à faire mettre ces mots « par amitié, et pour son voyage de Londres. Je le laissai faire, pensant que j'avais librement consenti à ces conditions. Je me rappelle avoir eu une discussion violente à ce sujet pendant


qu'on imprimait les at1iclat'S Mais, eomme il restait peu de temps, je t'écrivis aussi sur rceuvre. Dans le feu des représentaMon~, je ne pensais plus à Maelzel, lequel avait dét& dit partout après le premier concert, dans la saHe de !Tniversite, qu'il m'avait prêté 400 ducats. Prévenu de ce bruit par des personnes dignes de foi, je voulais te faire démentir parles journaux, ce qui n'eut point lieu, attendu que Maelzel y était tout puissant. Après te prenner eoncert je lui ai rendu ces 10 ducats, et je lui ai déclaré que, connaissant son caractère, je ne voulais plus voyager avec lui. (<)

9. BÉCLAMTMMt BE t. V. BBETNÛVRW AMt ANTtSTES ANCtJMS.

M. Maelzel, qui se trouve actueHement à Londres, a fait exécuter, à son passage à Mun!ch, la Bataille de VtMeWft. J'apprends aussi qu'a a l'intention de la faire jouer à Londres. Je déclare donc que je m'y oppose, n'ayant donne a personne l'autorisation de faire exécuter cet ouvrage qui est ma propriété. Personne, non plus, n'en possède de copie, excepté S. A. R. ic prince Régent, auquel j'en ai offert une.

L'exécution de cette œuvre par M. Maelzel est une fraude vis-àvis du public, attendu qu'il ne la possède pas régulièrement. Ainsi, c'est tromper le public, que de lui donner une <pnvre incomplète, sous le titre de Vïctot~ de WeKt~Mt ou Bataille de VïMono. Les artistes de Vienne, qui connaissent cette amaire, peuvent attester, que Maelzel n'a eu la partition de cette composition que pendant deux jours, chez lui, et qu'il en a pronté à mon préjudice.

Je proteste aussi contre t'annonce de M. Maelzel qui prétend que lui seul a eu l'idée de donner des concerts au profit des Nessés, iorsquemes seules compositions figuraient sur le programme. J'engage donc les artistes de Londres à ne pas souffrir que M. Maelzel abuse de mon nom, en faisant exécuter la jBec&MBe de MMefMt pour son compte.

<i) Bee<h<wn entre ici <hm des Matb qui sont MtM tnt~t pour les teet<mm &aB{ab. <-< que Boas oreyeM utile d'abréger. '~hM~r~


a. ATTESTAT)~.

Vienne, ce as ~uiMct~t4.

Xous soussignés, certinons pour rendre hommage à la vérité et nous atnrmons par serment, en cas de besoin, qu'entre L. v. Beethoven et Maetzct, mécanicien de la cour, il y a p!M8ieMrs entreYMe& en présence de Cart \on Adtersburg elles aTaient pour a!~et, d'arrêter les conditions d'après lesquelles la JEtataMe de ~Mc~ pourrait être exeeMtce à Londres. M. Maetxet ni, en effet, des propositions à M. L. Beethoven, pour obtenir de lui le droit de faire exécuter taditc composition en Angleterre; eeapropo~itions n'ayant pas été agréées par M. Beetitoven. le présent acte a pour but de faire connaitre ce fait au public.

Fait a Vienne, le a(t octobre iM4.

L. S. Jean. baron de PASot'At~n, négociant prhitégié de S. N. ïmpériate et Royale.

L. S. Cari Edter v. ABLERSB~ae. avocat et notaire de la cour.

M

Cwmp-d œM MM )<t BtbMo<hè<tMe de BeeMtov~ Sa vem<e publique en MoventtMre Ë~et.

En comparant ce que nous avons dit sur la BiMioth~ouc du maKre, avec l'article oublié dans les E~es de Beethoven par Seyfried, intitulé « JMweHfotMjM~ctOt~ e< estt!Ma<«Mt des <ManMScrits e< K~~M ot~o~MMMtt a la SMcceMt<M de Beethoven on se demande d'où viennent tant de contradictions et où est ia vérité. Car, pendant que le Biographe rapporte notamment qu'il n'y a~ait rien ni de J. Haydn, ni de Chérubin;, le catalogue contient, sous la rubrique de musique écrite w, partition de Faniska, de Chérubini, avec 21 différentes pteces, puis divers ouvrages de Hoxart et de Haydn. Ensuite, sous la rubrique de < musique gravée, le catalogue porte <t trois ouvrages de Haydn, plus œuvres diverses de Mozart. TMcha, SaBer!, Chërubun, MeIM, Pa!sîeBo, Seb. ÏUch, etc. Lorsque l'auteur eut connaissance du catalogue publié à Vienne, il exprima ouvertement son étonnement sur les prétendues riches-


ses de la Bibliothèque de ta chambre de Beethoven. On vendit, même, plusieurs ouvrages qui, selon l'opinion de fauteur, avaient été apposa du dehors, bien que l'acte notarié en fit mentiot). Mais l'on sait que pareille chose arrive souvent après décès d'un homme célèbre on profite de la circonstance pour faire monter les prix tr&s-haut. Et rien n'est plus tacUe que d'introduire des objets étrangers dan:: une vente publique. Celle de Beethoven avait été conflée, par le curateur, à un homme qui notait pas trëa-serMpuleux sur le choix de& moyens a emp!o\erpowr ardwr à son but. La question de la vente des manuscrus et des livres ayant été d~a trattec dans losuppMment, nous teronseonhaKreseutement ici t'opinion d'un célèbre antiquaire ~~a f~cha, à ce sujet. Yoict les observations qu'Ha bien voulu communiquer a l'auteur de cette biographie, à la date du 3$ septembre t8M (<)

<t En ce qui touche la partition de la messe en )~$, de Beethoven, je puis vous communiquer ce qui suit: Pendant l'automne de i<~8, M. C. P<BÏchau, anuquau~e mu~ica! connu, vint me voir à Berlin. Comme nous étions en relations pour des autographes d'hommes célèbres, i! me demanda de lui procurer un bel autographe de Beethoven. Avant été présent & la vente des manuscrits de ce grand compositeur, et ayant vu Artaria et Hasunger iaire une véritable rafOe sur tout ce qui s'y trouvait, je rengageai & s'adresser directement à ces messieurs. M résolut d'aller chez Artaria et me pria de l'accompagner. On nous montra plusieurs originaux de Beethoven, que nous considérâmes avec un grand intérêt. Parmi les manuscrits, se trouvait la partition de la messe. en f~ $, en grand in-folio. dont M. Pmichau acheta le Kyrie pour quatre ducats en or. Je me rappelle y avoir vu l'inscription suivante de la main de Beethoven: a t~MM ~e~M &atM es, xum he~eM <Hce~e es ~ehen. (2) (Cela vint du cceur, puisse-t-il aller au coeur.) <* N'est-ce pas un vrai vandalisme, que de vendre ainsi séparément les morceaux d'un grand ensemble, comme si l'on vendait au même poids un agneau tué par morceau ou en entier. Cependant c'était la destinée de la succession de Beethoven, car, moi-même, j'aiachcté le Kgrie de la première messe en «< tM<~M«\ chez Artaria quant au Gloria, je n'ai pu l'avoir que moyennant de grands sacri(t) M'<~M~n~ta*M~<~m)mMeB~de<!eeMM<ens'estMteendM)ttaptiv<<~ Attcan M:<M)r étranger M'en fat averti, afin d'Mtet la eeneenetM'e.

?) A!<~9 FMbt tait <tbsM~ <MM âme tMUe en oat~c. que ce H~ie :? tnnufe atttteMenteM è ta MbUetMqae de Be~Mo.


tices encore H n'allait que jusqu'au QMOHtaw, et Dieu sait où se trouve te reste. Toutes les recheivhes pour le retrouver restèrent sans résultat. Peut-être en savex-vous quelque chose, w Je n'ai pu à mon grand regret répondre d'une manière satisfaisante a cet excellent homme, m'étant trouvé à Pesth pendant la vente des manuscrits. Du reste, je dois remercier le ciel de m'avoir épargné ce triste spectacle. La lettre de M. Fuchs éveitta mes souvenirs au sujet de bien des circonstances; elle me Ht constater l'absence, au catalogue, de la vente de la partition JMïMa Sot~MM~, que je cherchais en vain. Cette composition dis~wt ut :!e la chambre dM mattre cependant, quelques jours avant sa mort eUe était encore sur les rayons de sa bibliothèque. Aloys Fuchp s'adressa au docteur Bach pour savoir ce qu'eue était devenue mais ses recherches furent vaines. Aussi, & la date du ? octobre i8M, il m'écrivit en ces termes a Par quel hasard M. A. est-il devenu propriétaire de la messe en y~ $, je ne puis l'expliquer il l'avait probablement achetée & la succession. Mais on se demande comment une œuvre d'une telle importance ne figurait pas sur le catalogue de la succession ? Pourquoi ne i'a-t-on pas inventoriée après le décès de Beethoven? Faut-it supposer que les personnes chargées de l'estimation du manuscrit se soient méprises sur la valeur d'un tel trésor. B serait absurde de le croire mah~ré les apparences.

Le long chapitre des attentats commis par les éditeurs contre la musique de Beethoven, était loin d'être épuisé. Tous les hommes sensés désapprouvaient ces abus. H n'y avait que les suppôts de la mauvaise littérature musicale qui fussent capables de transformer les infracteurs de lois, en protecteurs de l'art, ainsi que cela s'est vu en i840. On était étonné de lire dans certaines feuilles officielles, l'étoge d'entreprises qui mériteraient le NAme. Ces feuilles sentineBes avancées des bonnes doctrines musicales, ne se faisaient pas scrupule de glorifier resprit mercantile des puMcanons qui étaient à l'ordre du jour. Une exception honorable doit être faite en faveur de l'ouvrage de M. Hirchbach < Repertorium WMSt& qui parut de i8M à i8M. On y comîtattait les mauvaises tendances du comparée de musique; mais, déjà, les vers rongeurs envahissaient tout; les pâles éiucubrations des héros du jour, régnaient dans îcs~aîons etchezïcs cdîtenrsdcmasiquc.BamsÏ'c~tactncî de cette branche du commerce, la critique bien dirigée rendrait service aux uns et aux autres, en dirigeant les travaux des jeunes


artistes. B y a si peu d'éditer pouvant faire les n'ais d'une œuvre originale, d'un compositeur n'ayant pas un Hcw~ OnpMMiedes <MveM~eMtett<$, qui entretiennent te mauvais goût et coûtent peu de peine à leurs auteurs. L'expérience a prouvé que ce genre de commerce de musique, qui rapporte très-peu, est la mort de l'art véritaMe. D'un autre côte, publier des compositions des auteurs connus sans examiner leur valeur intrinsèque, est une pure spéculation. Chaque époque a sa .St~MatMfo <MMta.

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<~M)M de JBeetbewem ChêtMMnt, ~<ée d~ <~)M, «eVtMMM&.

Très-estimable Monsieur

« C'est avec grand plaisir que je saisis l'occasion de m'approcher a de vous par écrit. Depuis longtemps je l'ai fait déjà en pensée et w j'estime par dessus tout vos compositions dramatiques. C'est un malheur pour le monde musical que, depuis longues années, on n'ait rien donné de vous, surtout en Allemagne. Si haut que soient estimées vos autres productions, autant c'est une vraie perte pour l'art de ne pas posséder une oeuvre de votre génie pour le théâtre. L'art véritable ne passe pas, et un véritable B artiste jouit sincèrement des œuvres du génie. Aussi, je ne puis voir sans émotion une nouvelle œuvre de vous j'y prends une grande part, comme si c'était la mienne propre bref je vous e aime et vous estime. Sans le triste état de ma santé, j'aurais été vous voir à Paris, et avec quel indicible plaisir j'aurais causé avec vous de l'état de la musique Ne croyez pa~ que je vous dise tout w cela comme introduction, étant dans l'intention de vous demander un service. J'espère et je suis convaincu que vous ne me supposez point des sentiments aussi bas.

Je viens de finir une Messe solennelle, et je suis dans l'intention d'envoyer un exemplaire aux principales cours de l'Europe, n'étant pas encore décidé à la faire publier. J'ai adressé, dans ce


w but, une lettre au roi par rcntremise de l'ambassade de France, y n pour demander à S. M. l'honneur d'une souscription pour cette a œuvre. Je ne doute pas que le roi n'accède à ma prière sur votre w recommandation (t). Ma situation critique demande que je ne Hxo pas seulement, comme ordinaire, mes vœux au ciel au a contraire, il faut les fixer aussi en bas pour les nécessités de la e vie. Wie es auch gehen tMC~ tH« itte~Mr Bitte an Ste, M~ w~fte Me <<MMtec~ a!îe ?et< Heten und we~t~eH ( n'importe ce qui arrtT vera avec ma prière, je vous aimerai et vous estimerai toujours) r et vous resterai toujours celui de mes contemporains, que je Ï'estime ie plus. Si vous me voulez Mre un estrëme pMsir, w c'était si vous m'écrivez quelques lignes, ce que me soulagera B bien. L'art unit tout le monde, et plus encore des vrais artistes B et peut-être vous me dignez aussi, de me mettre auch:u fec~HeH w ttM<er dteae Mthï (dans ce nombre).

f Avec le plus haut estime y

a Votre ami et serviteur,

» BEETBOVBN. B

K

&eMnMf~htA"M]NM~eMt <tw~<Mt<M<Np MHnf$ (ŒUVRE i3t).

Dans la troisième période, nous Smes porter l'attention du lecteur sur les essais que Beethoven avait coutume de faire subir aux motifs ou mélodies nouvellement trouvés. n cherchait à leur donner la forme pouvant répondre à ses intentions. Un motif n'était admis qu'après l'épreuve, qui consistait aie rendre susceptible de développement et pouvant se tranformer selon le caractère de la composition à laquelle il était.destiné. Le /ae MtKt!e du thème de l'ode à la joie de Schiller, dans la 9°~ symphonie, prouve cette vérité. Les diverses transformations du motif du 4"morceau dit (1) Texte tMatab de Beethoven.


quatuor en Misant encore plus intéressantes. Nous en donnons deux exemptes, d'après les esquisses de la MNiothêque royale de Berlin. Ce motif n'a pas moins de sept transformations, nombre le plus élevé de tous ceux qui se trouvent à Berlin. N y en a dans une antre mesure en ~4, souvent ridée ne paratt pas déterminée, 9 parfois les accidents manquent, ainsi que les terres de mesures. FtMt.CT~tnittfnr.

Antre tKUMCMTMtiMt dn même motif. BnCT tmtMar.


L

<n~MMhM~hM<dei~<~mM~etM~h~H~Me.

Les nuances n'ayant pas été marquées dans les- premières édi- tions de la sonate pathétique, nous donnons ici les indicatîons principales d'après les traditions de Beethoven.

Le son des premiers accords (attaqués fortement) doit s'éteindre insensiblement. Les accords suivants se jouent délicatement, mais avec précision, dans un mouvement indéterminé « <nt<Mbes<<MMM<ett Zet<<K<MM. Dans la troisième mesure, les trois derniers accords: doivent être exécutés avec plus de fermeté, ainsi que les trois premiers accords dans la quatrième mesure, jusqu'au trait. On doit observer aussi le point d'orgue sur le la lequel manque souvent dans les éditions de nos jours. L'entrée de la cantilène, véritable inspiration du génie, exige un sentiment profond et beaucoup de poésie. Les oppositions entre le chant et les accords doivent être ressorties. Toute cette introduction exige un style large et bien accentué.


M

MwH~mee <<e MeethevwM.

Les objets qui avaientappartenu à des hommes célèbres. comme. les armes, les vêtements, les livres et les effets de ménage, ont toujours eu, de tout temps, un grand intérêt historique. Aussi, l'auteur de ce livre fut fortement engagé par E. Breuning et le D* Bach à conserver quelques-uns de ces objets provenant de la succession de Beethoven, quand même leur valeur intrinsèque serait minime. Notre choix tomba principalement sur les objets de sa table à écrire, qui, depuis longues années, lui'servait d'étagère. En voyant cette table on était malgré soi transporté parmi les Grecs et les Romains, dont on avait sous les yeux des statuettes ainsi que des objets d'art. Malheureusement, un bon nombre de ces jouets, que le mattre aimait à contempler, étaient perdus déjà de son vivant, ainsi qu'il a été dit plus haut.

Parmi les objets conservés par l'auteur il se trouve

(A) Une pendule dans la forme d'une pyramide tronquée, avec une petite tète de femme en albâtre. (Présent de la princesse Lichnowska.)

(a) Inscriptions du temple de la déesse Neith en Egypte, copiées de la main de Beethoven (placées dans un cadre, sous la glace.) (c) Un petit paysage de cheveux du mattre, sous la glace. (D) Un flambeau de cuivre avec un écran. (L'amour assis dans une nacelle, tenant le flambeau dans ses deux mains). (B) Deux kosaks, en bronze, comme presse-papier.

(F) Une petite sonnette.

(c) Un grand ciseau à papier.

(a) Deux cachets, avec les initiales de Beethoven il appelait le grand cachet, s<Mt sceau <TF<o<.

(~ Deux paires de lunettes, dans deux étais sépares. Sur un de ces étuis, on lit le mot ~K (vieux) écrit de la main de Beethoven sur l'autre, le mot a wM~e (premier.)


(s) Une lorgnette, que Beethoven porta longtemps suspendue & son cou par un cordon noir.

(~ Une statuette représentant Brutus.

(M) Une plume d'acier et une plume d'o!e, dans un étui noir. Avec la seconde il écrivit son vieux testament. Ce fut son dernier écrit.

(N) Un rasoir.

(o) Une canne en bambou avec une petite plaque en argent, sur laquelle le nom de Beethoven est gravée.

Quel sera le musée futur, qui enfermera ces intéressants objets ayant appartenu à Beethoven ? je l'ignore. Mais dans tous les cas, ils ne doivent point être séparés d'un grand noca~bM-~autographes et de documents existants, ainsi que desë~tr~~j~~muscrits, dont nous venons de parler.


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TABLE DES MATtËMS.

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AVANT-PMMfOS. MM ÏNTROMCnON XVM PMNÏËRB P6BMM

Depuis la naissance de Beethoven jusqu'à la tin de i800, en deux parties i Af*EMMŒ sur t'état de la musique & Vienne, pendant les dernières années du xvm" siècle, et au commencement duxtx' 3i nAvERTtssEMENTconcemanttecataiogue. 34 N CATAMMMJE des œuvres de Beethoven publiées depuis i'798 à 1800. 38 !V Ccot-n'OHL sur le caractère de la cnnque musicale et les jugementsdes œuvres de Beethoven. 43 BBmO&HE PiMOBB.

Depuis i80i jusqu'à i8i4, en cinq divisions 49 SoPP~&HBtTAPCATAMCCB, <43 H CATAMecE des œuvres de la deuxième période i4!t M CARACTÈM de la musique de Beethoven. (Obscurités) 160

TMÏM~MËMOBB,

Depuis i8M jusqu'à la fin, en cinq divisions. i63 CATALOGUE d'ouvmges de la troisième période. 277


fM)N.

BEtt SCMWER CAFAMTB BJttSCHMM. (La ~S0~t!<m diMcNement prise) SSi NOTES.

!w<tKSt*T<ON SCK t~BS CAUSES tm tH~MT~ 983 UB~TSMMMWTMrMRMFM~MM~ ?& Une lettro d'Ét!eMne Breuning et t'empretnte du visage par DatAtuser. <?? ~MCfÈRR, SMeNLAMTJÈS, ~V~KME~M MVERS. ?7 t ReKg;on, hba~e-g~nérate, estheth~e ?7 Il Contemporains. Le mattre et ré!eve. SM !!HAmemo!re. 996 tVBatMotheqneportattYe. 9M V Voyages (Wanderlust) ?9

YIDanstecrépusctue. 30i VU Emploi du temps. 303 vniMaUeedejennesse. 30~ IXCertincatdevie. 303 X Contraste entre les treres. 303 XI Moments de profondes méditations. 304 XULeboireeUe manger. 304 XIII Remercîments, ou Beethoven et Hummel 30S PARTM! MOBÏC&LZ. 309 CONM.&BBNTB.

A Portraits de Beethoven. 3S7 B Beethoven et son dernier médecin, le docteur Wawruch. 389 C Études de Beethoven. Traité d'harmonie et de composi-

Uon. 364 DBeethovenetChariesHoh. 367 E C -M. de Weber, comme enuq~e Béethôten.. 371 F Mscuss!on sur h suppression de deux mesures dans le scherzo de la symphonie en ut tnineur 377


CPapMce~avectemecantetenMaehet. 380 n Coup~'ma sur h MhMotheqae de Beethoven, M vente pubBque ennowB)t)n'e<837. 3M t<eMfe de Beethoven à CherMMnt, datée de ~?9. de Vienne. K Le motif du quatr~we moMeaw dM q<M~or enM«<M<M~t«',<BMWe<M 3~ ~tnt<MdtMtt!on~e4&M)f!atepathettque. ?8 M ReMques de Beethoven. 3~ TABMB~HATt&BM. 8Ci

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33 (dans la note), CeM!<Mb, MM~ ? CotttMb.

<M,M~.6et7,cMMM~ttMpt~8M)<edad~MMfs(MNeMMM<é~eofes), HM~~ commeN se pdat au (MMrs.

jt 73, NiedefMstNTtMsche, HM~ MedeMe~eMMMsche <S3, N~. iS, iiMtM9, N~~f~ &BMBes.

~33,CMn~j~CMM<Ba.

a~.B~Me~~M~M~~aMMe~~mb.