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Titre : Histoire de la cathédrale de Noyon / par Eugène Lefèvre-Pontalis,...

Auteur : Lefèvre-Pontalis, Eugène (1862-1923). Auteur du texte

Éditeur : impr. de Daupeley-Gouverneur (Nogent-le-Rotrou)

Date d'édition : 1900

Sujet : Noyon (Oise, France) -- Cathédrale Notre-Dame -- Histoire

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb307739069

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (99 p.) ; in-8

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Description : Collection numérique : Fonds régional : Picardie

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k66890n

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-9906 (9)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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HISTOIRE

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MEMBRE )~! COMITÉ DES TRAVAUX mSTOMQCES

ET t)E LA SOCnSTH DES ANT!QCA!RES DE FRAKGE.

Extrait de la B!M!o</t<~Me ~e ~'Eco~ ~.< c/MM'<e. Année ~900, L LXI.

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MEMBRE DU C05HTÉ DES TRAV&.OX HtSTORtQCES

ET DE LA SOCIÉTÉ''ES ANTIQUAIRES DE FBAXCE.

Extrait de la Bibliothèque de l'École des chartes,

Année ~900, t. LXI.

PARIS

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HISTOIRE

DELA

CATHEDRALE DE NOYON

Depuis plus~d'un demi-siècle, la cathédrale de Noyon n'a pas été l'objet d'une nouvelle étude historique. La monographie de M. Vitet', qui parut en même temps que les descriptions de M. Dantier2 et de M. Moët de la Forte-Maison3, fait encore autorité aujourd'hui. En adoptant les théories du savant académicien après avoir examiné le style du monument, Viollet-le-Duc leur a donné une plus grande Sjrce~. On pourrait donc croire que la cathédrale de Noyon est un de ces èdifiees si bien datés qu'il est inutile de se livrer à des recherches plus approfondies sur sa construction et sur ses remaniements.

M. Vitet, qui n'avait pas dépouillé toutes les sources de l'histoire du monument, a commis cependant plus d'une erreur. Son travail est plutôt une étude sur les origines et le développement de l'arc en tiers-point qu'une véritable monographie. Ses brillantes qualités d'écrivain, son désir d'éviter les termes trop techniques lui ont faitperdre de vue certains éléments essentiels de la cathédrale, tels que les voûtes et les profils. M. l'abbé Laffineur5, qui a décrit l'édifice avec beaucoup de soin, MM. les abbés Muller~ 1. Monographie de l'église Notre-Dame de JVcyott, t845. m-4".

2. Description moMMnetttote et AMor~ite de l'église Notre-Dame de Noyon, t845, in-8".

3. ~n<t?MtMs de Noyon, t845, tn-8".

4. Dictionnaire r<MMtt!t< de f<H-<:M{ect<t~e /hMtfOMe, t. iï, p. 298.

5. Pae fM<e à ~Mre-Dame de ~o~ott, t858, m-8°.

6. PromeM~e <trcMt!o~tteA ea:<~<.&-<t!e<i~ Noyon, 1888, dans le t. IX duBttt<ettM<tMComtM<tMA~o!o~ttefte~oj/oH.


et Pihan', auteurs d'articles plus récents, n'ont pas voulu se lancer dans des discussions historiques et archéologiques. Au lieu d'écrire une cinquième monographie de Notre-Dame de Noyon, il est donc préférable d'étudier les textes qui concernent la cathédrale actuelle et les édinces religieux qui l'ont précédée.

Quand saint Médard eut transféré le siège épiscopal à Noyon

en 531, après la ruine de Vermand par les Huns et les Vandales 2, il est probable que Noyon possédait déjà une certaine importance, car la voie romaine de Reims à Amiens, qui laissait l'emplacement de la ville à l'est, avait été détournée de son parcours vers le iv° siècle pour traverser la cité s. Au ve siècle, les Bataves avaient quitté Condren, près de Chauny, pour venir s'y établir' On ne saurait mettre en doute l'existence d'une première basilique noyonnaise bâtie par saint Médard avant le milieu du vie siècle. En effet, sainte Radegonde, femme de Clotaire, qui s'était séparée de son mari, arriva dans cette cathédrale en 544, au milieu de l'office, en suppliant saint Médard de la consacrer à Dieu 5. L'évêque hésita longtemps, mais il se rendit à son désir, malgré les instances des amis du roi, qui entouraient l'autel en s'opposant à la prise de voile. Après la mort de saint Médard, le 8 juin 545 ou 558 6, son corps fut déposé dans la cathé1. Esquisse descriptive des monuments /tM<on~M~ dans l'Oise, t889, in-8", p. 316.

2. Acta Sanctorum, juin, t. II, p. 86. L'ancienne ville de Vermand doit être idef.tinée avec Saint-Quentin.

3. Moët de la Forte-Maison, ~!?M!~ de A'oyoK, p. 79. Lefranc, Histoire de la ville de Noyon et de ses institutions, p. 2 et 3.

4. Notitia d!~M<e<Mm, dans les Historiens de France, t. ï, p. 128.

5. « Directa igitur a rege, veniens ad beatum Medardnm Noviomi, supplicat instanter ut ipsam mntata veste Domino consecraret. Sed memor Apostoli dicentis « Si qna ligata fuit conjugi, non qaœrat dissolvi, x differebat reginam ne veste tegeret monacham. Ad hoc etiam beatum virum perturbabant proceres et per basilicam ab altari graviter retrahebant ne velaret regi conjunctam. ~c<a; Sanctorum, août, t. III, p. 70. °

6. Fortunat dit que saint Médard exerça les fonctions épiscopales pendant quinze ans. Acta Sanctorum, juin, t II, p. 80. Ce témoignage d'un auteur contemporain a para suffisant pour placer la mort du saint en 545, mais Grégoire de Tours intercate la mention de la mort du pieux éveque dans le récit de la révolte et de la mort de Chramne (555-560). L'anonyme de Soissons, qui écrivait au :x<' siècle, dit que Clotaire revenait d'une expédition contre Chramne quand il apprit la maladie de saint Médard, et la Chronique de Réginon place la mort du saint au temps où Clotaire réunit sous sa domination tous les royaumes des Francs, c'est-à-dire après 558, date de la mort de Childebert.


l'arrivée de Clotaire~, qui 6t transporter les

drale jusqu'à l'arrivée de Clotaire~, qui fit transporter les reliques du saint dans la villa royale de Crouy, près de Soissons, pour élever une basilique sur son tombeau.

Au milieu du vie siècle, la cathédrale primitive, placée sous le vocable de Saint-Médard, menaçait ruine, car saint Ouen raconte que saint Éloi, évêque de Noyon, se promenait un jour dans la ville avec ses disciples quand il aperçut une grande lézarde dans la façade de la basilique. Il donne aussitôt l'ordre d'aller chercher des ouvriers pour étayer le mur et pour exécuter les travaux nécessaires. Ses disciples lui objectent que la saison n'était pas favorable pour se mettre à l'œuvre, mais l'évoque leur répond « Si ce mur n'est pas réparé de mon vivant, on ne le réparera jamais2. » Saint Éloi avait à cette époque plus de soixante-dix ans, d'après son biographe. Or, le pieux évêque, né en 588 au Chatelat, près de Limoges, mourut à Noyon le 30 novembre 659. Il faut donc placer ce fait à la fin de l'automne de l'année 658 ou de l'année 659, car l'objection des disciples devait se rapporter à la difficulté d'entreprendre des travaux à l'approche de l'hiver. Après la mort de saint Éloi, son corps fut inhumé dans l'église abbatiale de Saint-Loup de Noyon, d'abord à côté de l'autel, puis dans une confession voûtée~.

La première cathédrale de Noyon, réparée par saint Éloi, fut détruite par le feu ou tout au moins très endommagée par un incendie vers 676. A cette époque, une vierge nommée Godeberte, qui jouissait d'une grande réputation de sainteté, habitait à Noyon et se trouvait gravement malade*. Le feu ayant éclaté Cf. l'article de M. Bécu dans le BMHeMm du Cornue archéologique de Noyon, t. H, p. 316.

t. « Procedit rex ad ecclesiam m qua coetestis servabatur thesaurus. Corpore itaque sancto composito ac delato ad ecclesiam nocte iHa eMquiatem cum multa devotione celebrarunt vigiliam. t ~c<<t Sanctorum, juin, t. H, p. 83 et 9t. 2. <t Cœpit quadam die cum discipulis Noviomo in oppido deambulare et fortuitu conspiciens eminus vidit ex fronte basitic-B Sancti Medardi parietem ex parte dMStpatnm cripturamque imminentem ac rmnam mtnitantem Mst~re jussit ergo continue artificem vocari et parietis infirmitatem illico cum liniamentis solidare. Cui cam disciputi dicerent « Opportunum, domine, tempus exspectetur ut facilius ac solidius emendetur. me respondit < Sinite htic usque, filioli, quoniam si modo non emendatar, nec jam superstite in corpore non emendabitur. < D'Achery, Spte~éye, t. n. p. Ht. t.

3. jT&M.,p. tt3 et 116.

4. Sainte Godeberte, née vers 640, avait été consacrée à Dieu par saint Ëtoi vers 658.


autour de la cathédrale avait déjà brûlé les tentures et le mobilier de l'édifice quand sainte Godeberte se fit transporter devant le foyer de l'incendie et arrêta les flammes d'un signe de croixj'. Comme son biographe Radbod II vivait au xi" siècle, il faut évidemment faire une grande part à la légende dans ce récit. Il est beaucoup plus probable qu'une partie de la basilique fut seulement épargnée par le feu et que l'évêque saint Mummolin (t 685) ou son successeur Gondouin entreprirent la construction d'une seconde cathédrale.

Si l'on en croit Levasseur, le roi Chilpéric II aurait été inhumé dans la cathédrale en 7202; mais les auteurs contemporains se bornent à raconter que ce prince fut enterré à Noyon sans indiquer le lieu de sa sépulture~. Or les premiers successeurs de saint Médard, tels que saint Achaire (t 639), saint Mummolin (f 685), saint Ernuce (t 744) et Gislebert (t 782), furent ensevelis dans le petit oratoire de Saint-Georges, situé en dehors de l'enceinte gallo-romaine, sur l'emplacement de la place au Blé, qui se trouve au sud-ouest de la cathédrale". Cette chapelle, donnée par Clotaire III à sainte Godeberte en même temps que le palais royaP, reçut également le corps de la sainte quand elle mourut vers la fin du vn° siècle 6.

Un fait historique très important se passa dans la seconde cathédrale de Noyon après la mort de Pépin le Bref, à Quierzysur-Oise. Gharlemagne y fut sacré roi le 9 octobre /68, tandis qu'on célébrait le même jour une cérémonie identique à Soissons pour son frère Carloman~. Cet événement donna naissance à la 1. « Contigit hac ejus in innrmitate circa Sanctae Mariae principatem ecctesiam inopinatum ex improvise erumpere incendium et ejus subitanea excursione totius ecetesiae omne penitus exuri ornamentum. » Acta ~sM<orttM, avril, t. H, p. 34.

2. Annales de f~~e cathédrale de Noyon, p. 598.

3. <t Mortuas quidem est posthaM; et Noviomo civitate seputtus. t Ce~<<t regum Francorum, dans les Historiens de France, t. H, p. 572.

4. Démochares, De ~tc<M MM~ Mcn~cto; fol. 23. I-evasseur, Annales de l'église ee~~ra~ Noyon, p. 589 et 619.

5. <t Dédit ei cum oratorio SMcti Georgi! saum quod Noviomi habebat pabtium. Acta &:MC<on<m, avri~ t. n, p. 33.

6. Ibid., p. 34.

7. < Carolus ad Noviomum nrbem et Cartomannus ad Suessionis civitatem paTiter amo die a pMcenbns eornm et cpnsecrattone sacerdotum snbUmati snnt in regM. < Continuateur de Prédégaire, dans tes Historiens de France, t.V,p.9.


tradition rapportée par Levasseur, qui attribuait la construction de la nef actuelle à la générosité de Charlemagne*. Un ancien tableau remarqué par Louis XI dans sa visite à la cathédrale conservait le souvenir du sacre de l'empereur, qui fit un séjour à Noyon en 808~. Le diplôme de Charles le Chauve, qui confirma le privilège d'immunité du chapitre le 24 décembre 842, prouve que la cathédrale avait été consacrée sous le double vocable de Notre-Dame et de Saint-Médard~.

En 859, les Normands, qui avaient remonté l'Oise, firent leur première apparition devant Noyon et s'emparèrent de la ville à la faveur de la nuit. La cité fut livrée au pillage et la cathédrale devint certainement la proie des flammes. En se retirant chargés de butin, les pirates massacrèrent l'évoque Immon avec les nobles et les clercs qu'ils avaient faits prisonniers4. Il est probable que les reliques de saint Eloi avaient été déposées dans une cachette pendant les ravages des Normands, mais, comme l'abbaye de Saint-Éloi se trouvait en dehors de l'enceinte, l'évêque Hédilon jugea nécessaire de les mettre en sûreté le i9 janvier 881 ou 882 en les transférant à l'abri des murs de la cité, dans la chapelle de l'évêché, dédiée à saint Benoîts. Cette précaution n'était pas inutile, car les Normands traversèrent Noyon dans le cours de l'année 8826, en se dirigeant sur Reims, et ils revinrent assiéger la ville en 890, vers la fin d'octobre, mais ils ne réussirent pas à s'en emparer, malgré leur séjour de six mois dans une île de l'Oise'. En 925, les pirates furent encore mis en déroute par une courageuse sortie des habitants 8.

t. Annales de l'église e<t<Aed!'< de Noyon, p. t30.

2. Historiens de France, t. V, p. 679.

3. « Ecdesiam sancte Marie genitricis Dei et domini nostri Jhesu Christ; semperque virginis, et sancti Medardi ejusdem ecclesie pontificis. » Lefranc, Histoire de la ville de Noyon, Pièce justif. n" 1.

4. « Hi vero qui in Sequana morantur, Noviomum civitate's noctu adgressi, hamonem episcapum cum a!tis nobiUbus tam clericis quam laicis capmnt, va9tataque civitate secum addncunt atque in itinere interficiunt. » Annales de ~<tMt<-Ber<f!t, éd. Dfhaisnes, dans la Société de MM<<Mre de France, p. 99. 5. DémocharÈs. De divino m<Ma: Mcr~cto, fol. 23 v. Gallia christiana, t. X. Instrum., col. 385.

6. Annales de SMn~-Beftttt, éd. Dehaisnes, p. 290.

7. Annales de ~<tHt(-~<t<M<, éd. Dehaisnes, p. 336 à 34t. Miracles de ~atM<-Ber<m, dans tes~e<a~<MM'<orMM or~t~ Benedicti, sœc. Ut, t. ï, p. t32. 8. Chronique de Flodoard, dans les Historiens de France, t. V!H, p. !83.


On peut supposer que la cathédrale fut relevée de ses ruines par l'évêque Lambert au commencement du x" siècle, après la confirmation des biens du chapitre par Charles le Simple en 901 car elle était certainement rebâtie quand l'évêque Airard mourut en 932. L'emplacement qu'elle occupait alors est facile à déterminer d'après un curieux récit de Flodoard' et de Richer 3. Après la mort d'Airard, un clerc de la ville qui désirait obtenir sa succession fit appuyer ses prétentions par un certain comte Adelelme. Celui-ci escalada les remparts pendant la nuit et s'empressa d'expulser de la cité tous les hommes d'armes. Aussitôt les habitants des faubourgs, aidés par la connivence des bourgeois de la ville, reprennent l'offensive et pénètrent dans la cathédrale par une fenêtre en franchissant le mur d'enceinte. D'autres s'y introduisent en brisant les portes. Adelelme et les clercs qui s'étaient réfugiés dans l'église furent massacrés au pied de l'autel avec leurs compagnons. L'évêque Walbert s'empressa de purifier la cathédrale après son élection.

Ainsi le chevet de la troisième cathédrale de Noyon était adossé aux remparts gallo-romains. Or, les recherches archéologiques de M. Moët de la Forte-Maison permettent de constater que le mur d'enceinte passait dans le transept de la cathédrale actuelle' Il faut en conclure que l'abside en hémicycle de la cathédrale carolingienne et des édifices antérieurs occupait la partie centrale de la nef, en face des deux dernières travées. Le chevet de Notre-Dame de Noyon s'élève donc aujourd'hui dans le fossé de l'enceinte, comme le chœur des cathédrales ~e Senlis et du Mans. Le pape Jean XV, qui confirma les biens du chapitre en 988, indique bien l'emplacement de la cathédrale par l'expression d' « infra murum 5. »

t. Lefranc, Histoire de la.ville de Noyon, Pièce justif. ? 2.

2. « Quidam exusta porta, quidam per eectesiœ fenestram ingrediuntur. Adetétmas in ecclesiam confugiens, secus altare cum quibusdam qni secum introierant interemptus est et cives urbem recipimt. » Historiens de France, t. VIII, p. 188.

3. « Facti autern hostium medii in ecclesiam fugere coacti sunt. Urbani vero ab interioribus- recepti Adelelmum ac c!ericum persequi non desistebant portisque eccïesise concisis hostM appelant ac secus altare utrosque com pluribns atiis crudeliter trucida verant. t Éd. Guadet, dans la Société de l'Histoire dBFf<!mc6,t.p.ll6.

4.~M~M!M!t<eJVoyoM,p.68â73etpi.î. L

5. Lefranc, Histoire de la ville de Noyon, Pièce justif. n" 2 bis.


Il faut arriver à la fin de l'année 936 pour rencontrer la première mention d'un évêque de Noyon enterré dans la cathédrale. L'évêque Walbert, qui mourut le 28 décembre de la même année, fut enseveli dans le chœur, à droite de l'autel, comme son successeur, Transmare, mort le 22 mars 950. L'évêque Hadulfe, décédé le 25 juin 977, fut inhumé derrière le maître-autel, et le tombeau de l'évêque Lindulfe, mort le 5 novembre 988, se trouvait de l'autre côté. Son successeur, Radbod I~, reçut la sépulture dans le chœur en 977'. En faisant des fouilles dans les deux dernières travées de la nef et à l'entrée du transept, on retrouverait peut-êtr,j des fragments de ces tombes du x' siècle. Pour terminer l'histoire de Fédince à cette époque, il ne faut pas oublier de mentionner le grand événement historique dont la cathédrale fut le théâtre le l~juin 987. Hugues Capet, élu roi de France à Senlis par les grands feudataires, fut sacré à Noyon par Adalbéron, archevêque de Reims, assisté de Lindulfe, évêque de Novon et de plusieurs autres prélats2.

L'histoire de la cathédrale au x~ siècle est enveloppée d'obscurité. « Après l'an mil, dit Levasseur, nostre chœur fut rafraischy, notre nef parachevée, nos clochers adjoustez pour accomplissement de l'oeuvre~. » Cette tradition, qui ne peut pas s'appliquer à 1 église actuelle, devient plus vraisemblable si on la rapporte à la reconstruction de la cathédrale au xr~ siècle. En effet, il est impossible d'admettre que la cathédrale incendiée en 1131 était celle qui fut rebâtie au commencement du x' siècle, après l'invasion des Normands. Au contraire, il est très probable que l'évêque Hardouin de Croy (997-1030) commença la reconstruction de l'église de Notre-Dame. Il fit rebâtir la chapelle de l'évêché et n hésita pas à employer un subterfuge pour faire démolir par les habitants de Noyon, vers l'an 1027, un château où résidait l'officier royal, qui usurpait ses droits4. Cette forteresse, qui s'élevait tout près de la cathédrale et de l'évêché~, gênait sans doute 1. Démocharès, De divino ~cr~CM, foi. 23 v.. Gallia c/M-H~M, t. Instrum., col. 366.

2. DM omnium MM6MU in ,-egmm promovetur et per metropolitanum aliosque episMpos N.Yiomi coronatus. » Richer, éd. Gnadet, dans la Société de < CM<o:re de France, t. H, p. t58.

3. Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. H3

~T?" Sancti ~-< dans d'Achery, ~Mct~, t. H, p. 9!8.

5. « Ea lempestate habebat idem Robertus rex tun-im Noviomi sitam infra !e.fmnos ecclesiae beat~ Dei Ge-utricis Maria! secus curiam episcopi. x ~K/ p. 9t8.


le développement de la nouvelle église et de ses dépendances. Banni par le roi Robert, l'évoque obtint son pardon par l'intermédiaire de Beaudouin, comte de Flandre. Hardouin de Croy mourut à Noyon le 19 juillet 1030, en léguant au trésor un calice et une patène d'or, une croix d'or rehaussée de pierreries, des chapes et des manteaux1. On l'enterra dans le vieux cloître, entre sa mère et sa sceur~. Il faut en conclure qu'à cette époque les soixante chanoines ne vivaient plus en communauté.

Un calendrier, commencé au xe siècle et conservé à la cathédrale avant la Révolution, contenait la mention suivante II idus Maii dedicatio ecclesiae beatae Mariae

et dedicatio capelle quam Dominus Harduenus

episcopus instruxit noviome et ordinatio sancti Eligii.

En reproduisant ce texte dans son ouvrage, Colliette fait observer que la première ligne n'était pas de la même écriture que les deux autres~, mais les <r de ses trois derniers mots permettraient de faire remonter cette mention à une époque antérieure au xn~ siècle, tandis que le mot et en tête de la seconde ligne et l'e final de e<:peKe indiqueraient une addition plus récente. Il s'efforce de prouver que la dédicace du 14 mai était celle de NotreDame du Panthéon à Rome. Or, la date de cette cérémonie doit être nxée au 13 mai 608' et son anniversaire coïncidait parfois avec la consécration d'un édifice religieux. Ainsi, la cathédrale rebâtie à Chartres dans la seconde moitié du siècle par Vulfald et par son successeur, Eudes, fut dédiée le 13 mai5.

Levasseur n'a pas parlé de cette mention, qui peut s'appliquer aussi bien à la cathédrale du xi~ siècle qu'à un édince antérieur. Il est donc prudent de ne pas en tirer parti, mais la reconstruction de la cathédrale dans la première moitié du xi" siècle peut se déduire de deux textes historiques. Le 4 février 1056, Yves, seigneur de Hàm,çpnnrmâ au chapitre la donation d'une serve 1. Arch. de t'Oîse, & 1984, fol. 26. Gallia c~r~atta, t. !X, col. 994. L'atcMdMCreGaraKr,qar vivait x~siecië, avait également légué auttesorunechasnMe de p~ùr~~ des chapes, des aubes et des ''coumna~s'd'aifgentf~ "m~a~t~ missx sacri~cio, lbl. 23 0°.

~S.tM~~ Vérmandois; i. I, p.203. ~4./Migne~a~o~~ LIiXX, col.' lDl.

Ghârties, ms. 1-50~ r


nommée Eremburge et signa cette chartf dans le choeur de NotreDame de Noyon~. Après sa mort, son fils Eudes contesta la valeur du titre, mais il finit par renoncer à ses prétentions. On lit dans le cartulaire transcrit au xrn~ siècle que ce dernier acte fut signé in choro JVo~omo sancte Marie, ce qui n'a aucun sens~. Il est bien probable que l'original de la piété portait in cAû~o~o~o sancte Marie. Le scribe a cru voir une abréviation au-dessus du mot novo, qu'il a remplacé par celui de Noviomo. Si le choeur était neuf vers 1060, c'est que l'évêque Hugues (1030-1044), prédécesseur de Baudouin I* avait été témoin de son achèvement. Le chanoine Arnoul, qui vivait sous l'évê~ue Radbod II (10681098), légua douze livres pour le pavage le l'église3. Il faut en conclure que l'édifice était terminé à cette époque.

Le 25 juin 1066, l'évêque Baudouin F' nt mettre dans une châsse d'or les cendres et les ossements de ~aint Éloi qui étaient restés dans le vieux vase où l'évêque Hédilor les avait placés au ix" siècle pour les soustraire à la rapacité de: Normands~. Cette cérémonie, qui a pu coïncider avec la dédicace de la quatrième cathédrale, fut célébrée en présence des abbé.; de Saint-Eloi de Noyon, d'Homblières et du Mont-Saint-Quenti.i. Deux ans plus tard, en 1068, Baudouin 1~ reçut solennellemert dans la cathédrale les moines de Saint-Amand, qui portaient travers la France les reliques de leur patron pour recueillir des aumônes après l'incendie de leur abbaye5. Son successeur, Radbod II, mort en 1098, légua au chapitre une bible et plusieurs livres liturgiques~. Depuis le ix" siècle jusqu'à la fin du x~ siècle la cathédrale est presque toujours mentionnée sous le double titre de Notre-Dame et de Saint-Médard~, tandis qu'au xuf siècle le vocable de Notre-Dame suffit à la distinguer des autres paroisses 1. « Ego ipse tvo Noviomum veniens coram domno Ratduino presule in choro canonicorum sancte Marie. Arch. de l'Oise, G 1984, fol. 41 vo.

2. tMd., fol. 4t.

3. « In paY!mentoecc)es!œ sancte Dei genitricis dnodecim !:br<ts distribui. )) Colliette, JtfeMoh-M pour servir & l'histoire du Vermandois, t. tt, p. 108. 4. Gallia eArMMMt, t. X. tnstram., M!. 384.

5. Ibid., t. IX, col. 996.

6.Archdero!se,Crt984,tt)L24.

7. DipMmes de ~42 et <!e 90t, bulle de 988 dans Leffamc, ~M<oir<- f~ ? otHe de Noyon, Pièces jusHî. n°' 1, 2 et &M. AnthenUqne de t066 dans CoMM cAfM«atM, t. X. Instrum., cet. 28a. Diptûmps de <i2S et de U30 dansLefranc,Piècejustif.n''7,etdaasJjevasseur,p.855.


de Noyon. Cette tendance à la désigner sous un titre unique apparaît déjà dans quelques chartes du xi" et du xii~ siècle'.

On ne trouve aucun fait important à signaler pour l'histoire de la cathédrale sous l'évêque Baudry (1098-1113), qui accorda une charte de commune à la ville de Noyon en 11082, et sous l'évêque Lambert (1113-1121), mais leur successeur, Simon de Vermandois, qui reçut la visite du roi Louis VI en 1126~, devait être témoin d'une véritable catastrophe. Entre le 20 et le 25 juin 1131, un terrible incendie réduisit en cendres presque toute la ville de Noyon, la cathédrale, l'évêché et les maisons des chanoines. La date de ce sinistre est établie tout d'abord par deux lettres du pape Innocent II, écrites le 27 juin de la même année. Le souverain pontife, chassé de Rome par Anaclet, voyageait en France et se trouvait alors à Crépy-en-Valois, dans le château de Raoul de Vermandois, frère de l'évêque de Noyon. Il avait fait un séjour à Compiègne depuis le 26 mai jusqu'au 18 juin4.

M. Vitet a commis une erreur en disant que le pape venait de sacrer Louis VII à Reims quand il arriva au château de Crépy~. Louis le Jeune fut sacré le 25 octobre 1131, après la dédicace de l'église abbatiale de Saint-Médard de Soissons, célébrée par Innocent II le 15 du même mois. La faible distance qui sépare Noyon de Crépy, la parenté de l'évêque de Noyon et de Raoul de Vermandois expliquent l'intérêt que le pape portait à la reconstruction de la cathédrale. Il écrivit donc deux lettres, datées du 27 juin 1131, l'une à l'archevêque de Sens, Henri °, l'autre à l'ar1. Diplôme de 1016 dans Gallia c&fMMcma;, t. X. Instrum., col. 36t. Charte de t056 et de 1096 aux arch. de l'Oise, G t984, fol. 41 v et 42.

2. Lefranc, /7M<oM'e de la ville de ~Vot/o~, Pièce justif. n° 5. M. Bethmann a démontré que cet éveque n'est pas l'auteur des Gesta poK<t/!cMnt CameracetM<MNt dans les JKo?mMem(f: Cefm<HtMB historica, Scriptores, t. vn, p. 393. 3. BiH. nat. Collection de Picardie, t. CtXV, fol. 133 v'.

4. Cf.Jaf[e,\Be<yM<t!?'oMa:Mor!fMpoK~CMm,n"7477â748C.

5. ~omoyrap~f~Me~o<re-DaMB~e~o~ p. 25.

6.~VMci)e passage important de cettetettre < Ceterum qaid apud Noviomum peccatis exigentibus nuper contigerit qnômodb eptscopaHs et mater ecctesia cum ddmibas episcopaiibus, incendio sunt cremate, ditectionem vestram credimns non !atëfe: Quia igitur tante catami tàti misericorditer compati et piëtatis â0%ctu fraterna su~agm ministrare debëmus, ùniversitatem Testram per presetitià scripta exhbrtamur in Domino a que in remissionem peecatorum injungttnus, et serYMam Donimi reparandum' de facuttatibM voMS a~D sôtatia transmittatis.'B~rch. de 'r<~M/CM84,~i:~v~


DE LA CtMEMtALE M NOYON. ~< e Rouen, Hagaes', pour les engager, ainsi que leurs s

chevêque de Rouen, Hugues', pour les engager, ainsi-que leurs suSragants, les abbés, les clercs, les nobles et les fidèles de leurs provinces à venir en aide à Simon de Vermandois et à lui envoyer les ressources pécuniaires destinées à relever de ses ruines la cathédrale de Noyon.

Le second témoignage contemporain sur la date de cet incendie est celui d'un moine d'Ourscamp qui fit plusieurs additions à la chronique de Sigebert de Gembloux, vers la seconde moitié du xn" siècle~, et qui se trouve désigné sous le nom de Robert dans le Recueil des historiens de la .P~mc~. On ne doit pas le confondre avec Robert de Torigni, abbé du Mont-Saint-Michel, qui n'a pas mentionné ce fait dans sa chronique. Le moine d'Ourscamp raconte que la cathédrale fut presque entièrement détruite par le feu, mais il voit dans ce sinistre l'effet d'une punition du ciel, parce que les habitants de Noyon auraient insulté le pape pendant son séjour dans leur ville. Or, l'étude de l'itinéraire d'Innocent II en France ne prouve pas qu'il s'était rendu à Noyon, et saint Bernard raconte que le pape avait été accueilli partout avec les plus grands témoignages de respect~.

Le chanoine Antoine de Monchy, qui écrivit ses ouvrages sous le pseudonyme de Démocharès' Desrues Duchesne et le chat. Levasseur, -4tMM~e! de l'église cathédrale de Noyon, p. 852.

2. e Ecclesia sanctœ Mariae in episcopie, totaque pene civitas Noviomensis incendio conflagravit, justo, ut ferhu, infortunio, quia summum ponti6cem iMocentiam verbis irrisoriis multi iHormm ethonoraveraat. » j~bttMmeK~t GerMaMMe &M<ortc<t, Scriptores, t. VI, p. 472.

3. T. XtH, p. 329.

4. Cf. lettre CXXV, dans Migne, Po~rc~e latine, t. CLXXXII, col. 270.

5. Né en 1494, à Ressons-sur-Matz, près de Compiègne, et mort en 1574~ ce personnage fat nommé grand inquisiteur de France en 1559 et assista an concile de Trente en 1563. Son principal ouvrage, cote D 7645 à la Bibi. nationale, a pour titre CArM<«t!M9 M!~MMM t~t~MMM~M Bommt )MMM JAMM Christi <re~M!ttt adversus i)t<!oMtt!'aor<{m KaspA~MtOi! ac iMuorttnt At~M <empoW$ ~M~tontm iHtpMt!<~ p''<Metp<teJoAa!tM Ca!cm! et ~ttontM con<)'!t MCfa:m m~Mm c<t<&MMi et Atstortca pM<p<~Mt<tO. Paris, pficotas Chesneaa, 1562, in-fol. Les quatre chapitres de ce Volume ont âne pagmation spéciate. Le aecond, inUtute De d&HM mM~ Mcrt~CM, renferme un catalogue des évêques de Noyon, et l'incendie de it3t s'y trouve mënttonn6 :m M. 24. Cf. J)~Mocter~, par M. t'abbé CorMet, dans la BëMte de ~'ari! cArcMëM, t.!XYH,.)[374,'p.~240. 6. ~z, ~M~tOM e<art<M~p~ c~M~ France, ..t608,'p.~S5. 7.<M€frM~e~<~c~M,c~~<we<~acetremN~Me~~ de toute la Fraitce, 1609, p. 506.


noine Sézillel s'accordent pour fixer la date du sinistre l'année 1131. Au contraire, Levasseur 2 et les auteurs du Gallia christiana3 prétendent que Noyon fut incendié en 1130. Guillaume de Nangis, qui rédigea sa chronique au xni~ siècle, commet également une erreur en faisant remonter le désastre à l'année 1132~, mais son récit concorde avec celui du moine d'Ourscamp, dont il avait probablement le texte sous les yeux, car on y retrouve les mêmes expressions et la même erreur sur l'insolence des habitants de Noyon vis-à-vis du pape.

Innocent II et le moine d'Ourscamp n'ont pas exagéré l'importance de l'incendie de 1131, car la cathédrale actuelle ne renferme aucun débris antérieur à cette époque, comme M. Vitet l'a supposée L'évêque Simon de Vermandois dut se mettre aussitôt à l'œuvre pour déblayer les ruines du monument et pour obtenir du roi l'autorisation de détruire une partie des remparts galloromains qui gênaient le futur développement du chœur. Cette enceinte primitive fut agrandie avant le règne de PhilippeAuguste, car une bulle d'Alexandre III, datée du 13 juillet 1179, constate que l'église de Saint-Martin, bâtie au sud-est de la cathédrale, se trouvait à l'intérieur de la ville". On fit la même opération à Senlis vers 1157 et au Mans en 1217. Pour se procurer des ressources, il est probable que l'évêque permit au chapitre de confier les reliques de saint Eloi à des quêteurs qui parcoururent les diocèses voisins, suivant un usage très fréquent à cette époque. On y eut recours à Senlis en 1155 et à Noyon en 1463 et en 1476 pour l'œuvre de la cathédrale.

t. Nouvelles annales de Abyo~. Bibl. nat., fr. 12030, p. 166.

2. Annales de téglise cathédrale de Noyon, p. 840.

3. T.ÏX.eol. 1001.

4. « Ecctesia sanctae Mariae in episcopîo, totaque pene civitas Noviomensium incendio conuagravit, juste, ut fertur, infortnnio, quia summum pontincem Ynhocentmm mntU de civitate inhonorifice snscepenmt. Éd. Géraud, dans la &)Ct<M(!<' M~o~e de France, t. I, p. 24. M. Vitet a cité ce texte d'une façon très inexacte dans sa ~no~apAM, p. 27.

5. M. Vitet pensait qne les grandes arcades en plein cintre de la partie droite du chœur étaient un débris d'une construction plus ancienne en raison de l'épaisseur de leurs piliers,;mais le diamëtre des premiers supports s'explique par la nécessité de soutenir les tours jumelles, et les grosses colonnes appareillées qui se troMent en avant de l'hémicycle ont remplacé les anciens fûts monolithes vers 1477: H fait également MmM à ûne itate.-ptus reculée,te pan de miu~ de l'abHdeqm~entbnter~ croisilion sud, mais ce mnr se relie parfaitement aYec les assises du chevet. ~<Mtoyr<<e, p. 8,113, note 1, et 165. 6.Arch.del'Oise,&i9~ fol.4!f.v..


~itet s'est eSorcé d'établir par d'ingénieuses hypothèses

M. Vitet s'est eSorcé d'établir par d'ingénieuses hypothèses que l'évêque Simon de Vermandois n'avait pas pu entreprendre sérieusement la reconstruction de l'édifice~. La fondation de l'abbaye d'Ourscamp aurait épuisé ses ressources, car il travaillait à cette œuvre depuis sept ans, mais ce monastère fut fondé en 1130, c'est-à-dire un an avant l'incendie. En outre les travaux de reconstruction de la cathédrale devaient être payés par le chapitre et non pas par l'évêque qui avait le libre usage de sa fortune personnelle. M. Vitet prétend que les deux lettres d'Innocent II ne produisirent pas beaucoup d'effet parce que l'évêque encourut la censure du pape pour avoir favorisé le divorce de son frère Raoul de Vermandois 2. Or, ce divorce s'accomplit en 1141, c'est-à-dire dix ans après l'incendie, et la recommandation tout à fait exceptionnelle du pape en faveur de l'œuvre de la cinquième cathédrale avait dû faire aSIuer les offrandes des fidèles pendant cet intervalle.

Le savant académicien suppose enfin que l'évêque Simon fut absorbé par les démarches qu'il fit auprès du pape pour empêcher la séparation des deux diocèses de Noyon et de Tournai3, mais ces négociations ne sont guère antérieures au 24 juillet 1146, date de la bulle d'Eugène III*. Simon de Vermandois mourut deux ans plus tard, le 10 février 1148, à Séleucic, pendant la seconde croisade où il avait accompagné son cc'isin Louis le Jeune, qui lui avait rendu visite à Noyon en 1143~. Ainsi, même en admettant les hypothèses de M. Vitet rectifiées par les dates exactes des faits qu'il allègue, l'évêque Simon put s'occuper pendant quinze ans de la reconstruction de Notre-Dame de Noyon. Quand on voit avec quelle ardeur les habitants d'une ville se mettaient à l'œuvre pour rebâtir une cathédrale comme celle de Chartres après l'incendie de 1194, il est impossible de supposer avec M. Vitet que le chapitre de Noyon avait dû se borner à faire enlever les décombres et à faire exécuter des travaux provisoires ou des réparations partielles6.

L'évêque Baudouin II, successeur de Simon, gouvernait le diocèse depuis quatre ans quand un nouvel incendie exerça ses i. Monographie de l'église ~otre-JDame de Noyon, p. t08.

2. /Nft-, p. t09.

9./Md.,p. M9.

4. <MM<t e&fMSaMO, t. X. Instrnm., cet. 378.

5. Bibi. Mt. CeUectM&dePtcardie, t, CH.XV, fol. tMï°.

6. jtfoM~ropMe de l'église Notre-Daine de A'e&ot:, p. t tO et 111.


ravages Noyon, en 1152. Aucun auteur contemporain n'a jugé

utile de conserver le souvenir de cet événement et le moine

d'Ourscamp ne l'a pas consigné dans sa chronique. Il est donc

probable que le feu n'eut pas la même intensité qu'en 1131. Le

premier écrivain qui a fait mention de l'incendie de 1152 est

Démocharès dont l'ouvrage liturgique parut en 1562, mais il ne

dit pas que la cathédrale fut atteinte par les flammesl. Desrues2,

Duchesne3, Levasseur4, les auteurs du Gallia e~~M~aKa~ et le

chanoine Sézille* n'ont fait que copier Démocharès. Il est donc

impossible de savoir si le feu épargna les parties déjà recons-

truites de la nouvelle cathédrale ou si tous les travaux furent

anéantis.

Pour se rallier à cette dernière opinion, M. Vitet interprète

maladroitement un passage de Levasseur ainsi conçu « Le feu

précéda d'un an la confirmation de nos autels donnée par le

même évêque l'an 1152~. » M. Vitet a cru qu'il s'agissait d'une

déclaration solennelle où l'évoque annonçait le maintien des titres,

des privilèges et des revenus des anciens autels de la cathédrale

détruits par l'incendie*. C'est une lourde erreur, car Bau-

douin II dans la charte de 1153, transcrite dans le cartulaire du

chapitre, confirma simplement aux chanoines la propriété de

quatorze églises du diocèse de Noyon, situées dans la Picardie et

dans le Vermandois9. Cette pièce ne peut donc fournir aucune

date pour l'histoire de la reconstruction de la cathédrale. Il n'en

est pas de même de la troisième translation des reliques de saint

Éloi dont M. Vitet avait trouvé la mention dans l'ouvrage de

Levasseur sans la rapporter à une date exacte.

Le 25 juin 1157, une imposante cérémonie, qui a dû coïncider

avec le jour où le chœur fut livré au culte, fut célébrée dans la

1. <t Quo présidente anno 1152 fuit incendium generale totius civitatis. De

divino m<McB MC)'c<o, fol. 24.

2. ~K~M~S, fondations et ~Mt$~<M-!<e: des plus célèbres villes de France,

p. 155. Cet auteur prétend que le feu épargna tes égHses.

3. ~m~~ez et recherches des villes, c&<M<ea;M:c et places femar~MMM de

toute !aff<MM:e, p. 506.

4. Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. 840 et 891.

5.T.!X,Mt.l003.

6. ~Vo!M)eHe~(MMt< de Noyon. BiM. nat., fr. 12030, p. 181.

7: Annales de l'église catlcédraie de Noyon, p. 89t.

8. Monographie de ~e~e JMfe-Dame de Noyon, p. 110 et tll.

9.Arch.t[et'OMe,G1984,M.99v°.–LeYassenr,~ttM!e<de<'e?Hïeca<Ae-

dr<t<ede~Voy(Mt,p.815.


cathédrale. Samson, archevêque de Reims, Baudouin II, évoque deNoyon, Henri, évêque de Beauvais, Thierry, évoque d'Amiens, et Godescaud, évêque d'Arras, déposèrent les ossements de saint Eloi dans une nouvelle châsse en bois recouverte de lames d'or et enrichie de perles. Ce reliquaire était orné d'une statuette du saint évêque tenant un livre et une crosse, d'après une description reproduite par Levassent. La date de la translation est certifiée par un authentique trouvé dans la châsse le 5 septembre 1255~ et le 23 août 12583, quand Gérard, évêque d'Amiens, et Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, vinrent en faire l'ouverture à trois ans de distance. Parmi les autres personnages qui assistèrent à la cérémonie de 1157, il faut citer les abbés de Saint-Eloi et de Saint-Barthélémy de Noyon, de Chauny, d'Ourscamp, d'Homblières, de Saint-Prix, du Mont-Saint-Quentin, de Vermand, d'Arouaise, de Saint-Médard de Soissons, de Corbie, les archidiacres d'Amiens, d'Arras et de Beauvais, Gui, comte de Noyon, et ses nts, Raoul, comte de Nesle, et Albéric, seigneur de Roye.

M. Vitet suppose avec raison que la translation des reliques de saint Eloi avait pour but d'exciter la générosité des 6dèles<, mais il n'a pas attaché d'importance à ce fait qu'une pareille cérémonie ne pouvait pas être célébrée dans un chœur à moitié construit et encombré d'échafaudages. En outre, les pèlerins qui venaient en foule vénérer les reliques de la nouvelle châsse n'auraient pu trouver place dans une simple chapelle pour accomplir leurs pieux exercices. Enfin, si le seul but de cette solennité était de faire pleuvoir les offrandes des fidèles, on aurait opéré la translation des reliques aussitôt après le second incendie, c'est-àdire vers 1153 ou 1154.

Il faut en conclure que le chevet actuel de Notre-Dame de Noyon devait être à peu près terminé le 25 juin 1157, car eu a pu monter la charpente et les tours jumelles de l'abside pendant les années suivantes. L'incendie de 1152, mentionné par DÔHocharès au xvr' siècle, avait sans doute causé plus de dommages aux maisons de la ville qu'à la cathédrale. En effet, il est impossible d'admettre qu'on ait pu rebâtir l'abside en cinq r.ns. La 1. Annales de f~Hxe cetMdrate de Noyon, p. 1048.

2. Ibid., p. i044.

3. Gallia christiana, t. X. Instrum., col. 383.

4. Mono~MpMe de l'église Notre-Dame de Noyon, p. t H. f.


reconstruction du chœur, commencée vers 1135 par Simon de Vermandois, mort en 1148, se poursuivit donc pendant les neuf premières années de l'épiscopat de Baudouin II.

Cette opinion, fondée sur un fait historique, s'accorde avec l'étude archéologique du chœur, car cette partie de la cathédrale et l'abside de Saint-Germain-des-Prés, consacrée le 21 avril 1163', présentent des caractères identiques. On y trouve neuf chapelles rayonnantes voûtées suivant le même système, des arcades en plein cintre dans les travées droites et à l'entrée des chapelles, des voûtes hautes établies suivant le même tracé et des &nêtres en tiers-point. A Notre-Dame de Noyon, les ogives des chapelles et les nervures des voûtes du chœur présentent, les unes des pointes de diamant, les autres des perles ou de petites fleurs entre deux tores. Ce genre de décoration des ogives se retrouve à Chartres, sous le clocher nord de la cathédrale, commencé vers 1135 avant le clocher sud, et dans le chœur des églises de Lucheux (Somme), de Laffaux (Aisne) et de SaintGermer, terminées vers le milieu du xn" siècle.

Le profil des nervures du déambulatoire, formé d'un boudin en amande entre deux tores, ressemble à celui des ogives de l'église deDommartin (Somme), qui fut consacrée le 9 avril il63 et dont les ruines existent encore 2. Dans les tribunes, des masques grimaçants sont appliqués entre les nervures de deux voûtes, près de la clef, comme dans la tribune du porche à Saint-Leud'Esserent, bâtievers 1150. Les autres clefs, ornées de palmettes et de figures en relief, les chapiteaux garnis de feuilles d'arum et d'acanthes, d'animaux et de rinceaux entrelacés, le profil assez lourd des tailloirs et des bases n'indiquent pas une période avancée du xn" siècle. Enfin, à l'extérieur, les contreforts en forme de colonnes, les petits zigzags qui encadrent les fenêtres hautes et les baies inférieures des tours jumelles3, la corniche, ornée d'étoiles et soutenue par des têtes bizarres, peuvent donner lieu à la même observation. Toutes les pierres du chœur furent extraites des carrières de Saint-Siméon, ouvertes dans le coteau qui s'élève entre Noyon et Salency.

1. De Lasteyrie, Cartulaire général de Paris, t. t. p. 375.

2. Enlart, Monuments religieux de l'architecture romane dans la région picarde, p. 104 et 108.

3. On retrouve cet ornement à une plus petite échelle dans les chapelles basses des clochers de Chartres (U35-tl45).


Baudouin II fit également bâtir la salle du Trésor avant de commencer les travaux du transept, dont les croisillons furent arrondis comme ceux de la cathédrale de Tournai, qui portent l'empreinte d'un style plus archaïque, car leur construction remcate au second tiers du xn" siècle. L'influence germanique se fit donc sentir dans le plan du transept de Notre-Dame de Noyon, comme dans certains clochers du Vermandois et de la Champagne; mais si les croisillons arrondis de plusieurs églises des bords du Rhin, comme celles des Saints-Apôtres et de SainteMarie du Capitole à Cologne, sont antérieurs à ceux de Tournai, il est juste de faire observer que cette forme dérive du plan des chapelles trichores élevées à Rome par les premiers chrétiens. M. de Rossi a dégagé les fondations des trois chapelles de Saint-Sixte, de Saint-Soter et de Sainte-Symphorose, terminées par un chevet en forme de tréne', et M. Gsell en a signalé beaucoup d'autres exemples en Algérie et en Tunisie, notamment à Tébessa, à Fernana, à Tabarka, à Maatria età Carthage, qui peuvent remonter au v< ou au vi~ siècle'. Les basiliques de Timerzaguin (Algérie) et de BetMéem présentaient la même disposition qui se retrouve dans la crypte de Saint-Laurent de Grenoble, à Germigny-Ies-Prés, à Saint-Satire de Milan, dans un oratoire de l'Me de Saint-Honorat, dans les chapelles de Münster (Suisse) et de Saint-Michel-d'Aiguilhe, au Puy Il est donc facile d'établir la filiation de cette forme si caractéristique jusqu'au commencement du xt~ siècle. L'église abbatiale de Saint-Lucien de Beauvais. bâtie dans le premier quart du xu" siècle et démolie après la Révolution, présentait également des croisillons arrondis, entourés d'un déambulatoire~, comme dans l'église de Sainte-Marie du Capitole à Cologne et à la cathédrale de Soissons.

Le transept de la cathédrale de Noyon a subi d'importants remaniements qui ont altéré son caractère primitif. Toutes ses voûtes d'ogives ont été refaites au xiv~ et au xve siècle, et beaucoup de chapiteaux endommagés par l'incendie de i293 furent remplacés à la fin du xm" siècle; mais on voit encore des feuilles 18~ t. III, p. ~M archeologia cristiana, 1878, p. 80.

2. Recherches archéologiques en Algérie, p. t79.

3. Daniel (D-), ~ttcesw l'ancienne abbaye de Sat~~MC~ de BeMc~ dans les ~emotfM la Socte'te' des Antiquaires de Picardie, t. vm, i8M~ p.123.


d'arum recourbées en boule et des palmettes d'acanthes sur plusieurs corbeilles. Le style de la porte Saint-Eutrope, dont la grande voussure en berceau brisé est amortie par un gâble massif~, prouve que le croisillon sud est un peu plus ancien que le croisillon nord. A l'intérieur, le transept renferme des arcatures et des bases à griffes semblables a celles des chapelles rayonnantes, des fenêtres en tiers-point et en plein cintre comme dans l'abside; mais l'architecte remplaça l'arcature tréflée qui surmonte les tribunes du sanctuaire et qui fait un retour à l'entrée des croisillons par une véritable galerie de circulation, formée de petites arcades en plein cintre. Le croisillon sud de la cathédrale de Soissons, commencé vers 1180 et bâti peut-être par le même artiste que l'abside de Saint-Remi de Reims, porte l'empreinte d'un style beaucoup plus avancé2. Il faut en conclure que le transept de Notre-Dame de Noyon fut terminé vers 1170.

L'évoque Baudouin II, qui avait reçu la visite de Louis VII en 1164~, mourut le 4 mai 1167, après avoir fait la translation des reliques de sainte Godeberte à la cathédrale le 27 avril de la même année Cette vierge avait été ensevelie vers 699 dans l'oratoire de Saint-Georges, qui fut donné au chapitre par l'évêque Lindulfe (977-988) et qui devint l'église de SaintPierre et de Saint-Paul5. Il est bien regrettable qu'on ne possède aucune copie du nécrologe de Notre-Dame de Noyon, car des notices funéraires permettent souvent de reconstituer l'histoire d'une cathédrale, comme celle de Chartres ou de Soissons. Comme la série des registres capitulaires ne devait commencer qu'à l'année 13286, l'obituaire, dont les plus anciennes mentions remontaient au x° siècle, était la seule source de l'histoire de la cathédrale avant le xnf siècle. Levassent et Colliette~ ont eu ce manuscrit entre leurs mains, car ils en ont fait 1. Au fondée ce porche s'ouvre un portail appliqué après coup contre des murs plus anciens comme sous lé porche du croisillon nord.

2. E. Lefevre-PohtaHs, Z~trcM<ec<Mre reMyMMM dans l'ancien diocèse de Soissons ant~f et CM Xff* siècle, t. II, p. 186.

3. Démocharès, .De <HM!M mMM9 Mcft~c~o, fol. 24.

4. BiM. nat. Collection de Picardie, t. CLXV, fol. t33 v.

5. Lefranc, Histoire <:? là ville de Noyon, Pièce jastif. n° 2 bis.

6.Bib[,nat.,fr.i2032,fpt.ll.

7. ~Ma!M de <~HM c<!<A~r<e;~e p. 89t, 979 et t336.

9.JMmq~e<pOMr~en)<r&fA!s~~ du Vermandois, t. l,p. 202.


raits, mais ils ont négligé de transcrire les obits de rmandois et de Baudouin II.

plusieurs extraits, mais ils ont négligé de transcrire les obits de Simon de Vermandois et de Baudouin II.

Ces deux évêques furent enterrés à Ourscamp, ainsi que leurs successeurs Baudouin III (11174), Renaud (fll88) etEtiennef de Nemours (-j-1221). M. Vitet en a conclu que la cathédrale devait être en reconstruction jusqu'au jour où l'antique usage d'ensevelir les évêques dans l'église de Notre-Dame fut repris à la mort de Gérard de Bazoches, en 1228 1. Cet argument n'est pas péremptoire, car les trois prédécesseurs de Simon de Vermandois, à savoir Baudouin 1er (-}-1068), Râdbod II (-j-1098) et Baudry (~- 1113), avaient été inhumés, le premier dans l'église Saint-Barthélemy de Noyon, le second dans l'église Notre-Dame de Tournai, le troisième dans une sépulture inconnue, car c'est Baudry, auteur des Gesta ~:scoporM~ C'ameyaee~MMm, qui fut enseveli dans la cathédrale de Thérouanne~.

Si l'évêque Simon de Vermandois et ses quatre successeurs furent enterrés à Ourscamp, c'est parce qu'ils avaient été les bienfaiteurs de l'abbaye, comme Josselin, évêque de Soissons (t-1152) et son successeur Ancoul de Pierrefonds (-{-1158), dont les tombeaux s'élevaient dans l'église abbatiale de Longpont='. De même, tous les évêques de Senlis, depuis Pierre P"' (-j- 1151) jusqu'à Pierre II (-1293), furent ensevelis dans l'abbaye de Chaalis~. En adoptant la singulière théorie de M. Vitet, il faudrait admettre que la cathédrale de Noyon fut reconstruite entre les années 1068 et 1228, et la cathédrale de Senlis entre les années 1151 et 1308, date de la mort de Guy de Plailly, inhumé devant le maître-autels. En réalité, l'usage d'enterrer les évêques dans leur cathédrale persista même pendant une période de reconstruction. Ainsi, l'évêque Evrard de Fouilloy (-}-1322) et ses deux successeurs, Geoffroy d'Eu (-)-1236) et Arnoul (-}-1247) furent enterrés dans la cathédrale d'Amiens, au moment où les chantiers étaient en pleine activa <\

L'évêque Baudouin III, qui monta sur le siège de Noyon en 1167 et qui mourut en 1174, vit sans doute l'achèvement du t..MotM~M~ne de Notre-Dante de A'o~oM, p. tt2 et 113.

2. Gallia cArMttMMt, t. IX, coL 996, 998 et 999.

3. f&te: col. 359 et 36t.

4. /6M., t. X, col. t400 à 1421.

5. jf&M., col. 1422.

6. ~M., col. t!32, 1183 et tl85. Les tombeaux en bronze d'Evrard de Fouittoy et de Geoffroy d'Eu sont encore intacts.


transept et la construction des deux dernières travées de la nef. En effet, le profil des bases voisines du transept qui se trouvent à un niveau plus élevé, le nombre des colonnettes engagées dans les dernières piles, le style des chapiteaux et des consoles, les bagues qui relient les faisceaux de colonnes, les ogives à triple tore qui recouvrent la dernière travée du bas-côté nord, éclairée par une rose huit lobes, prouvent que la construction du vaisseau central fut l'objet de deux campagnes bien distinctes. Renaud, successeur de Baudouin III, fit reprendre les travaux de la nef vers 1180. Philippe d'Alsace, comte de Flandre, qui avait déclaré la guerre à Philippe-Auguste, donna l'ordre d'incendier les faubourgs de Noyon le 27 novembre 1181, mais la cathédrale ne fut pas atteinte par les nammes~.

Après avoir nommé un chapelain pour desservir l'autel de Saint-Nicolas dans la chapelle de l'évêché en 11832, l'évêque Renaud institua deux nouveaux sergents pour la sonnerie des cloches par un règlement daté de 11853. Ces sonneurs, qui devaient recevoir six muids de froment chaque année, allumaient les cierges de l'éveque et du trésorier, sonnaient les cloches le jour et la nuit, couchaient tour à tour dans la cathédrale pendant une semaine avec les deux gardiens, lavaient le dallage, nettoyaient les murs, les vitraux et les voûtes en montant sur des échelles, et portaient les battants de cloche à réparer. Cette curieuse fondation, transcrite dans -le cartulaire du chapitre, prouve que la construction de la cathédrale était très avancée vers 1185, car l'évêque se préoccupait de l'entretenir en bon état de propreté depuis le carrelage jusqu'aux voûtes. Les cloches se trouvaient dans les deux clochers de l'abside, car en étudiant le style des deux tours qui s'élèvent au-dessus du porche, il est impossible de les attribuer à une époque antérieure au xm" siècle. Le roi Philippe-Auguste visita la cathédrale en 1186 4.

Quand Étienne de Nemours monta sur le siège de Noyon, en 1188, la nef et les bas-côtés se trouvaient presque achevés. Ce qui caractérise le style de la nef, c'est l'alternance des colonnes 1. « Noviomum civitatem feria sexta ante adventum Domini usque ad muros igné succendit. » Gisleberti CAfOMCo~ Hanoniense, dans les Monumenta Germ<Mt!<B Ms<of!M. Scriptores, t. XXI, p. 531.

2. Démocharès, De divino MtM~ Mc~cto, fol. 24.

3. Arch. de l'Oise, G 1984, fol. 195 v.

4. Bibi. nat. Collection de Picardie, t. CLXV, fol. 133 v.


et des piles cantonnées de colonnettes qui entraînait nécessairement la construction de grandes voûtes d'ogives établies sur deux travées et détruites par l'incendie de 1293. Le plan si particulier des supports s'explique par une influence germanique ou normande. Les architectes normands élevés à l'école du célèbre Lanfranc avaient emprunté eux-mêmes cette disposition aux constructeurs de la Lombardie pour l'appliquer peut-être pour la première fois dans la nef de l'église abbatiale de Jumièges, consacrée le 1er juillet 1067 par Maurille, archevêque de Rouen'. On en voit encore un autre exemple du xf siècle à Notre-Dame-duPré au Mans. L'alternance des piles et des colonnes jumelles ou isolées se rencontre également dans un grand nombre d'églises bâties en Allemagne au xi" et au xn" siècle, comme à SaintMichel et à Saint-Godard d'Hildesheim, à Quedlimbourg, à Gandersheim, à Gernrode, à Surbourg, à Lutenbach, à Echternach et à Rosheim. Il faut signaler la même particularité dans la nef de l'église Saint-Nazaire de Carcassonne, voûtée en berceau brisé. En Normandie et en Angleterre~, ce système était employé plus rarement au xn" siècle, car beaucoup d'églises furent voûtées après coup; mais, dans l'Ile-de-France et dans la Picardie, on n'en fit aucune application avant cette époque. Quand les architectes de la région voulurent lancer des croisées d'ogives au-dessus de larges nefs, l'alternance du pilier et de la colonne leur fournit un moyen pratique d'augmenter la force des supports au droit des grands doubleaux. Cette disposition, encore intacte dans la nef non voûtée de Berteaucourt-Ies-Damea (Somme) et dans la nef de la cathédrale de Sens, qui sont antérieures à celle de Notre-Dame de Noyon, fut adoptée plus tard '-ï la cathédrale de Senlis, dans le chœur de Saint-Leu-d'Esserent, à Notre-Dame de Corbeil, et dans l'église d'Arcy-Sainte-ResLitute (Aisne).

On a vu plus haut que les travaux de la nef de Notre-Dame de Noyon furent interrompus vers H.70 après l'achèvement des deux dernières travées et pendant la construction des deux travées précédtiaMs. Uuand les maçons se remirent à l'œuvre, les principes de la décoration des chapiteaux avaient déjà changé et 1. Orderic Vital, éd. Le Prevost, dans la Société de l'Histoire de France, t. 11, p. 169.

2. Églises de Wattham-Abbey et de Northampton, cathédrate de Durham.


la flore grasse en usage à l'époque romane était remp des crochets plats qui ressemblent à une feuille de plai voit des crochets du même genre sur les chapiteaux du <

la flore grasse en usage à l'époque romane était remplacée par des crochets plats qui ressemblent à une feuille de plantain. On voit des crochets du même genre sur les chapiteaux du croisillon circulaire de la cathédrale de Soissons, construit entre 1180 et 1190, comme les six premières travées de Notre-Dame de Noyon. Le nouvel architecte continua l'œuvre de son prédécesseur en

diminuant le volume des grosses piles, en baissant le niveau des bases dont il modifia le profil et en supprimant les bagues des colonnettes, mais il respecta l'ordonnance générale des travées et des tribunes, sans briser les archivoltes des fenêtres et des arcatures de la petite galerie. Cette nef doit être considérée comme le prototype de celle de la cathédrale de Senlis, consacrée le 16 juin 1191' et complètement remaniée dans ses parties hautes après l'incendie de 1504. L'architecte de la cathédrale de Laon s'inspira également de ses principales dispositions.

Au mois de mars 1195, Étienne de Nemours fonda un cierge

d'une livre qui devait brûler jour et nuit dans le chœur devant la châsse de saint Éloi2. Cette pièce constate que l'évoque avait acheté deux maisons pour ajouter une cour à Févêché. Au commencement du xni° siècle, la cathédrale possédait déjà son mobilier, car le chantre Jean Lebougre obtint la concession d'une stalle près de celle du chancelier dans le cours de l'année 1200~. Le doyen Hugues de Coucy, mort avant 1207, avait fondé une chapellenie dans la cathédrale4 et il avait légué au trésor un diptyque en ivoire représentant la Passion du Christ~. En 1212, les chanoines donnèrent une relique de saint Éloi au chapitre de Notre-Dame de Paris. Étienne de Nemours fonda, vers 1215, les deux autels de Notre-Dame-de-la-Gésine et de Saint-Maurice qui se trouvaient dans les chapelles rayonnantes6. Au mois de mars 1217, il notifia deux ventes faites pour l'entretien des deux chapellenies établies dans la cathédrale par feu le doyen Jean Lebougre 7. 1. Gallia christiana, t. X. Imstrum., coL 224. L'évoque de Noyon, Étienne de Nemours, assista à cette dédicace.

2. Arch. de l'Oise, G 1984, fol. 192.

3. Ibid., foi. 209.

4. Ibid., fol. t71.

5. « Item quoddam tabuletum duplex de ebore de passione domini nostri Jhesu Chnsti ymaginatum quod dedit bone memorie dominas Raduiphus de Gouciaco. )) Arch. de l'Oise, G 1358, Inventaire de 1402.

6. Démocharés, De ~M~o MtM~ sseft~CM, M. 24.

7. Arch. det'Oise, G1984, M. 167 et 168.


Quand il mourut en 1221, la chapelle de l'évêcbé, la partie de la nef qui se trouve au-dessous des deux tours, le porche et le gros clocher du sud venaient d'être achevés. On y remarque la persistance de l'arc en plein cintre dans les petites galeries de circulation et dans les baies inférieures~.

Son successeur, Gérard de Bazoches, mentionne la chapellenie fondée à la cathédrale par feu le chanoine Sigebert, en con6rmant un acte de vente daté du mois de mars 12212. L'année suivante, il eut à s'occuper d'un conflit de juridiction entre la commune et le chapitre. Un serviteur des chanoines, nommé Jean Buche, coupable d'un délit, avait été arrêté dans le cimetière de Notre-Dame par ordre des magistrats municipaux. L'évêque, choisi comme arbitre, au mois de mai 1222, décida que Jean Bûche serait livré à la juridiction des chanoines, mais les bourgeois refusèrent de se soumettre à cette sentence et provoquèrent une émeute. L'official, qui se trouvait devant l'entrée de la cathédrale, fut maltraité par le peuple et ses vêtements furent déchirés. Pendant que les chanoines célébraient l'office, la foule brisa les portes, envahit l'église et roua de coups le doyen du chapitre. Quand la nuit fut venue, on jeta des pierres dans les portes de Notre-Dame en proférant des menaces et des injures contre les gardiens de l'édifice. Les chanoines, insultés en passant dans les rues de la ville, n'osaient plus sortir de leurs maisons. Dés qu'il eut connaissance de ces faits, l'archevêque de Reims, Guillaume II de Joinville, se rendit à Noyon avec les évêques de Senlis et de Beauvais. Le 25 mai 1223, il condamna la commune à payer 150 livres d'amende, et il imposa au maire et à dix jurés l'obligation d'aller faire amende honorable au chapitre dans la cathédrale le dimanche ou un jour de fête. Philippe-Auguste, qui se trouvait à Noyon, s'empressa de confirmer le jugement de ce tribunal ecclésiastique 3.

Gérard de Bazoches, inhumé dans le chœur de la cathédrale en 1228, légua au trésor ses ornements, un calice et un encensoir4. Son successeur Nicolas de Roye, par une charte t. On peut également signaler un portail en plein cintre à Châvres (Oise), des arcatures de la même forme à Mareuit-sur-Ourcq (Oise) et des baies cintrées à Aizy et à Azy-Bonneil (Aisne) qui remontent au xm° siècle.

2. Arch. de l'Oise, G i9S4, fol. 222 v.

3. Lefranc, BM<OM'e de &: ville de Noyon, p. 37, et Pièces justif. n" 32, 33 et 34.

4. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de ~Voyott, p. 340.


datée de 1231, institua quatre sacristains nom:

datée de 1231, institua quatre sacristains nommés Robert de Bondy, Baudouin Tuevache, Thomas Conradi et Étienne, qui devaient coucher tour à tour dans la cathédrale pendant une semaine, sonner les cloches, décorer l'édince les jours de fête et ranger les ornements sacerdotaux'. En 1233, Fernand de Portugal, fait prisonnier à la bataille de Bouvines, mourut à Noyon; son cœur fut déposé dans la chapelle de Saint-Éloi, derrière le maître-autel2. On trouve une mention de deux chapellenies fondées par le chanoine Hugues de Ver à la cathédrale dans un acte de vente daté du mois de février 1236 3. Au mois de mai de l'année suivante, Renaud, sire de Coucy, vendit une rente au chapitre pour la chapellenie que le chanoine Vermond de Cessoy avait établie à la cathédrale

En 1238, un nouvel incendie éclata dans la ville de Noyon. Ce sinistre doit donner lieu aux mêmes observations que l'incendie de 1152. Les chroniqueurs du xm" siècle n'en ont pas signalé les ravages, et il faut arriver jusqu'au xvie siècle pour en trouver une mention dans l'ouvrage de Démocharès, qui parut en 1562~. Cet auteur aoirme que toute la ville fut brûlée; mais la meilleure preuve de l'exagération de son récit, c'est que la cathédrale ne fut pas atteinte par les flammes, comme il est facile de le constater encore aujourd'hui, car aucune de ses parties ne porte l'empreinte du style en usage au milieu du xm" siècle. Desrues'' et André Duchesne~ prétendent que cet incendie eut lieu en 1228, mais Levasseur a rectifié cette erreur*, ainsi que les auteurs du Gallia christiana9.

L'évoque Pierre I" Charlot (1240-1249), successeur de Nicolas de Roye, vit sans doute commencer la construction du cloître et de ses dépendances, car la chapelle de Sainte-Catherine qui s'ouvrait sur le cloître est citée dans les analyses de 1. Arch. de l'Oise, G 1984, fol. XMï'.

2. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. 945.

3. Arch. de l'Oise, G 1984, fol. 240 et 264.

4. Ibid., fol. 274.

5. <t Anno 1238 generale fuit civitatis Noviomensis mcendinm. » De fHeMM m~tB sacrificio, fol. 24.

6. Antiquitez, /bm<&!<M)M tmy«/fMt~ des plus célèbres villes de France, p. 155.

7. Antiquitez et recherches des villes, chasteaux et places remarquables de toute la France, p. 506.

8. Annales de ~Mse cathédrale de Noyon, p. 84t et 945.

9. T. IX, coi. 1008.


plusieurs actes datés de 1246, de i348 et de i249'. A cette époque, le chapitre possédait une carrière à Piémont, hameau de la commune de Dives (Oise), près de Lassigny. Les chanoines accordèrent au chevalier Gautier de Thourotte l'autorisation d'en extraire des pierres au mois de juin 12412. Il faut en conclure que la cathédrale n'avait pas besoin de réparations quelques années après l'incendie de 1238. Saint Louis visita Notre-Dame de Noyon pour la première fois le 21 mars 12423. Au mois d'avril 1249, le chanoine Herbert Le Cirier fit une donation à la chapellenie qu'il avait fondée à la cathédrale dans la chapelle de Sainte-Catherine, à condition que son cousin Manassé lui succéderait comme desservant4. L'évêque Pierre Charlot mourut en mer, près de Chypre, le 9 octobre de la même année, pendant la septième croisade. Son corps, rapporté à Noyon, fut inhumé devant le maître-autel de la cathédrale s.

Sous l'épiscopat de Vermond de la Boissière (1249-1272), le pape Innocent IV, par un bref daté du 7 juillet 1253, accorda quarante jours d'indulgence aux fidèles qui visiteraient la cathédrale le jour de la Saint-Éloi. Les moines de Saint-Éloi de Noyon, qui prétendaient à tort posséder les reliques de leur patron, engagèrent aussitôt un procès en cour de Rome contre le chapitre. Le 16 octobre 1253, l'évêque de Noyon, Nivelon II, évêque de Soissons, et Raoul, évêque de Thérouanne, adressèrent une lettre collective au souverain pontife pour lui certifier la présence des véritables reliques du saint à la cathédrale. Les évoques d'Amiens, de Laon, de Beauvais et d'Arras imitèrent leur exemple 6. Pour justifier ses assertions, Vermond de la Boissière pria Gérard, évêque d'Amiens, de venir faire l'ouverture de la châsse le 5 septembre 1255~. On y trouva l'authentique de la translation de 1157, mais les religieux continuèrent à protester.

Le 12 mars 1256, le pape Alexandre IV chargea Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, de faire une enquête sur l'authenticité des reliques, mais celui-ci ne se rendit à Noyon que le 1. BiM. nat., fr. 12031, fol. 13.

2. Arch. de l'Oise, G 1984, fol. 247.

3. Historiens de France, t. XXI, p. 412.

4. IMd., fol. 336.

5. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de A~ow, p. 953.

6. TtM., p. 1045.

7. Ibid., p. 1043.


23 août 1258~. Après avoir ouvert la châsse en prése) de MeIIo, évêque d'Auxerre, de Nivelon II, évêque d<

23 août 1258~. Après avoir ouvert la châsse en présence de Guy de MeIIo, évêque d'Auxerre, de Nivelon II, évêque de Soissons, de Guy, évêque de Beauvais, et de Vermond, évêque de Noyon, il fit copier les authentiques de 1066 et de 1157, mais l'authentique rédigé vers 881, au moment de la première translation faite par l'évêque Hédilon, était a moitié eoacé. Les moines en profitèrent pour renouveler leurs plaintes, et Eudes Rigaud prononça un sursis de dix ans en 1261. A l'expiration de ce délai, le pape Grégoire X nomma Simon de Brie comme arbitre le 30 août 1273, mais, quand Simon devint pape sous le nom de Martin IV, il désigna Guillaume, évêque d'Amiens, pour le remplacer au mois d'octobre 1279 2.

L'évêque Vermond de la Boissière, qui avait reçu la visite de saint Louis au mois de septembre 1257~, mourut au commencement de l'année 1272 et fut enseveli dans le sanctuaire~. Son successeur, Guy des Prés, fit construire en 1286 la première chapelle de Sainte-Luce et de Sainte-Marguerite, où il fut inhumé au mois de janvier 12975. Cette chapelle, rebâtie sous le même vocable au milieu du xive siècle, s'ouvrait sur la seconde et la troisième travée du bas-côté sud. Son emplacement est déterminé par le sépulcre que le chanoine Pierre Isabeau y fit placer en 1497 dans un réduit encore visible aujourd'hui~. Guy des Prés fut témoin du terrible incendie du mois de juillet 1293. Un document, reproduit par Levasseur~ et conservé dans les archives de l'abbaye de Longpont avant la Révolution, donne des détails précis sur l'importance du sinistrée

1. Gallia christiana, t. X. Instrum., col 383. <t x ka). septembris aperuimus capsam in qua dicitur esse corpus Beati Eligii in ecclesia cathedrali et in ea invenimus quedam ossa corio involuta et quedam scripta dictis Altissiodorensi et Belvacensi episcopis ibidem existentibns. » Bonnin, JoMrms< des visites pastorales d'Eudes Rigaud, p. 315.

2. Tassus (rabbé), Histoire de l'abbaye de Saint-Éloi de Noyon, dans le Bulletin du Comité archéologique de Noyon, t. X, p. 150.

3. Historiens de France, t., XXI, p. 417.

4. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. 96t.

5. Ibid., p. 965. Démocharès, De divino M:!M~ Mc~e<o, fol. 24 v. 6. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. 965 et 1078. 7. Ibid., p. 841.

8. Voici ce texte « Anno incarnationis Domini M" Cp° XC° 111°, mense j)iUo, xiti catendas angusti, feria secunda, in aurora ccepit ignis in civitate Noviomensi, et a dicta aurora usque in meridiem feriai terHa) sequentis, ecclesia Beatœ Mariœ Noviomensis et aUœ ecclesiae et quidquid infra muros civitatis


Le feu éclata le lundi 21 juillet, vers quatre heures du matin, et continua ses ravages jusqu'à l'après-midi du lendemain, c'està-dire pendant trente-quatre heures consécutives. La cathédrale, les autres églises et les maisons de la ville furent atteintes par les flammes, mais les maisons des Templiers et des Hospitaliers, ainsi que la petite église de Saint-Pierre, qui se trouvait sur la place au Blé, furent préservées de tout dommage. Cette relation, qui permet de comparer l'incendie de 1293 à celui de 1131, en raison de sa violence, est la meilleure source à consulter, car l'abbaye de Longpont possédait à Héronval, hameau de la commune de Mondescourt, entre Noyon et Chauny, une ferme importante qui avait été donnée aux religieux par Raoul IV, comte de Vermandois, en 1144 1. Le moine qui avait conservé le souvenir de ce sinistre dans les archives de l'abbaye était donc à même d'être bien informé.

Guillaume de Nangis mentionne également dans sa chronique l'incendie de 1293 sans préciser le jour du mois. II raconte que la ville fut réduite en cendres, à l'exception des abbayes de SaintEloi et de Saint-Barthélémy~. Un bref de BonifaceVIII, qui confirma le droit de chape de dix francs imposé par le chapitre aux nouveaux chanoines en i288, constate qu'une partie seulement de la cathédrale fut brûlée avec le cloître, la salle capitulatre et les ornements 3. Levasseur raconte que ce bref fut envoyé d'Anagni le 17 juillet 1294~. C'est une erreur évidente, car Boniface VIII fut élu pape le 24 décembre de la même année. Il faut donc adopter la date du 17 juillet 1295, après avoir constaté que le souverain pontife fit un séjour à Anagni du 13 juin au 12 octobre, mais le catalogue de Potthast ne signale aucun bref accordé au chapitre de Noyon pendant cette période s.

continebatur omnia combusta sunt et quasi m pulverem reducta, exceptis domibus templariorum et hospitalariorum et excepta parvula ecctesia Beati Petri apostoli. »

t. Cf. C<M~<tM'e de Bi~-OM~, puNié par le Comité archéologique de Noyon, !883, in-4-

2. t Mense Jutio Noviomum, GaUiœ civitas, tota igue conQagmta est, prœter sancti Eligii et sancti Barthotomeei abbatias. » Édition Giraud, dans la Société de l'Histoire de France, t. ï, p. 283.

3. « Quod qaœdam pars Noviomensis ecetesiee cum claustro et capituto ac ornamentis fuerat casu miserabili concremata. »

4. Annales de l'église ca~i~ra~e de Noyon, p. 965.

5. JR~e~roHMMMM'ttM~M~~cMm, t. Il, p. 1931 à 1938.


Jean de Saint-Victor prétend que l'incendie de 1293 fut allumé par un noble qui voulait se venger d'avoir été retenu longtemps en prison Le récit de cette catastrophe se trouve encore dans la chronique de Gérard de Frachet 2, dans une chronique anonyme3, dans un manuscrit de la fin du xv" siècle qui contient des fragments d'histoire universelle4, dans les ouvrages de Démocharès~, de Sézille~, et dans le Gallia c~M~Ma' En contrôlant la valeur historique de tous ces témoignages avec les données de l'archéologie, on peut affirmer que le feu consuma d'abord la charpente de la cathédrale, qui entraîna dans sa chute toutes les voûtes de la nef et du transept, l'arc triomphal et un autre doubleau du chœur. On voit encore les traces de l'incendie à l'extérieur, autour de la fenêtre percée dans le soubassement du clocher méridional de la façade.

L'autre clocher, les trois portails de la façade, le côté nord de l'église, les arcs-boutants, les tours jumelles du chœur, les toitures des tribunes, du porche, du cloître et de la salle capitulaire furent également très endommagés, car le bref de Boniface VIII contient des renseignements précis sur les dégâts causés par le feu. Les chanoines manquaient de ressources pour réparer ce désastre, car ils venaient d'avancer à l'évêque Guy des Prés, au mois de mars 1293, une somme de 3,200 livres pour lui faciliter la reprise du fief de la châtellenie de Noyon que le roi avait 1. « Mense Julio [1293], Noviomum, Gattiœ civitas, tota miserabiliter est combusta, quodam nobili ignem ibi jactante, ut dicebatur propter quod idem nobilis diu fuit ibi carceri mancipatus et detentus. » Historiens de France, t. XXt, p. 633.

2. c Mense Julio [I293J, Noviomum, civitas Gat)iœ, prœter Sancti Eligii Sanctique Bartholomaei abbatias igné penitus est combusta. t J&M., p. tl. 3. Mil II. C. IHI. XX. XtU. En cest an, fat arse l'église Nostre Dame de Noyon et toute la cité dedens les murs. » J6M., p. 133.

4. « En l'an aprez [1293] fn arse toute la cité de Noyon par dedens les murs et la noble église Nostre-Dame d'icette cité. Bibt. nat., fr. 279, fol. 261 v. 5. « Anno 1293, die 21 jutii tam ecctesia quam civitas incendium quasi generate passa est und sunt hi versus « Mitteque ter centnm septem minus urbs fuit arsa~

«PerYarinmyentumNoviomigeasquoquesparsa,

<ïnjntiimeuse,Praxedissanctoquefesto, ttHiusineensœmemornrbistuDeusesto. »

Demochares,j)e<Mp<)MmtM~MC~cM,fot.24v°.

6.Ao!<MMM~M?Mt!M<o!/ott.BiM.nat.,fr.H030,p.275.. 7. T. tX.cot. 101'


Gautier de Thourotte~. Pour leur venir en aide, Philippe

acheté à Gautier de Thourotte~. Pour leur venir en aide, Philippe le Bel leur fit don, au mois de novembre 1293, d'une carrière qui s'ouvrait sur le flanc du Mont-Saint-Mard, près de VieuxMoulin, dans la forêt de Compiègne 2.

L'évêque Guy des Prés avait commencé à modifier le plan de

la cathédrale au début du règne de Philippe le Bel en faisant bâtir une chapelle latérale entre les contreforts du bas-côté sud. Simon de Nesle, qui lui succéda en i297, s'empressa d'imiter cet exemple au mois de mai 1300~. Son frère, Raoul II de Clermont, seigneur de Nesle, connétable de France, avait fondé l'année précédente, au mois de septembre, les quatre chapelles de Beaulieu dans le bas-côté nord, dont les voûtes encore intactes portent l'empreinte du même stylée Pour les établir, on défonça les arcatures et les fenêtres sans toucher aux deux baies primitives qui s'ouvrent au-dessus de la porte du cloître.

Le 23 août 1306, André Le Moine, évêque de Noyon, et Guy

de Plailly, évêque de Senlis, procédèrent à la quatrième translation des reliques de saint Éloi dans une nouvelle châsse~. Cette cérémonie fut célébrée à la cathédrale en présence des abbés de Saint-Médard de Soissons, d'Homblières, de Saint-Prix, du MontSaint-Quentin, de Saint-Éloi d'Arras, de Saint-Martin-aux-Bois, de Saint-Éloi-Fontaine, de Vermand et d'Ourscamp. L'ancienne châsse remontait certainement au milieu du xu" siècle~ car le chapitre ne l'aurait pas fait remplacer en 1306 si elle avait été renouvelée en 1258, quand Eudes Rigaud en fit l'ouverture. On voyait sur le nouveau reliquaire six statuettes placées sous des arcatures, la Vierge et saint Éloi entre deux anges et plusieurs scènes de la vie du saint évêque

Les moines de Saint-Éloi, prévenus des intentions du chapitre

le 19 août i306, par une lettre du doyen Jean d'Erchieu', renouvelèrent aussitôt leurs protestations en cour de Rome. Clément V t. Arch. nat., J 229, n° 22.

2. Bibi. nat. CoU. Moreau, t. COXtI, fol. 78. Cette carrière se trouvait à

c&té de ceHe qui appartenait à l'abbaye d'Ourscamp.

3. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. 967.

4. J6M., p. 967. Levasseur dit que cette fondation fut faite ea t2i9 par suite

d'une faute d'impression, mais il faut lire 1299, car Raoul H de Clermont fut connétable en M87 et mourut à ta bataille de Courtrai le il juillet 1302.

5. Levasseur, Annales de fës~Me cathédrale de ~Voyott, p. 1047.

6..MM., p. 1050.

7. jr&td., p. t046.


nomma Hugues Gérault, chantre de Périgueux, juge de cet appel. Celui-ci défendit au chapitre, le 11 janvier 1307, d'énoncer aucun fait contraire aux prétentions des religieux, et le pape déclara nulle la translation de 1306 par une sentence datée du 12 août 1308'. Le débat ne fut pas terminé à cette époque, car les chanoines et les moines signèrent deux accords en 1342 et en 1372 pour s'engager réciproquement à ne pas détourner les pèlerins d'aller vénérer les reliques de saint Éloi dans l'église abbatiale et dans la cathédrale2.

Vers la même époque, deux chapellenies furent établies dans la cathédrale, la première aux frais de Mathieu de Trie, chambellan de France, le 10 septembre 1306, et la seconde à l'autel de Saint-Quentin et de Saint-Éloi par les chanoines Jean et Gilles de Reinins au mois d'août 1308~. Deux autres chanoines, nommés Jean Sauvage et Jean Faber, fondèrent au mois de mai de l'année suivante la chapelle de Saint-Pierre et de Saint-Paul, qui se trouvait dans le bas-côté nord 4.

Les travaux de réparation entrepris à la suite de l'incendie de 1293 durèrent au moins quinze ans. On transforma d'abord le style des trois portails de la façade au moyen d'un placage très décoratif qui recouvre les pieds-droits, les archivoltes et les tympans primitifs. Les nouvelles voûtes de la nef furent bâties sur plan barlong et les maçons remplacèrent tous les anciens arcsboutants, dont le nombre fut doublé. Enfin, la restauration partielle du transept précéda la construction de l'étage supérieur de la grosse tour du nord, qui fut terminée vers 1320, comme l'indique le remplage de ses longues baies.

Les lettres patentes accordées au chapitre par Louis XI en 1476 rapportent qu'un quatrième incendie avait ravagé la cathédrale vers l'an 13165, mais Démocharès et Levasseur n'en font aucune mention. Faut-il identifier ce sinistre avec celui de 1293 ? t. Tassas (t'abbé), Histoire de l'abbaye de Saint-Éloi de Noyon, dans le Bulletin du Comité archéologique de Noyon, t. X, p. t52.

2. Levasseur, Annales de ~~e ea<MfMe de Noyon, p. 1054.

3. Bibl. nat., fr. t203i, fol. 13 v.

4. !bi(L, foi. 14.

5. « A l'occasion d'un feu d'aventure, qui brulla la dite cité de Noyon environ l'an trois cens et seze~ia dite église est venu en très grant rnyne. < Arch. de l'Oise, G 1338, publié par M. Mazière dans le Bulletin du ComtMat-cMo!o~<të<<e~Vo!/oM,t.XI,189S,p.28.


Cette opinion semble difficile à soutenir, car les archives du chapitre étaient intactes au xv~ siècle et les chanoines n'auraient pas commis une erreur de vingt-trois ans dans leur requête à Louis XI. L'évêque Florent de la Boissière, qui monta sur le siège de Noyon en 1315 et qui mourut le 23 mars i33i, fut enterré dans le chœur, à gauche de l'autel'. Guillaume Bertrand, qui lui succéda, reçut la visite de Philippe VI de Valois le 14 juillet 13342.

Le plus ancien compte de fabrique de la cathédrale, rédigé par

le chanoine Jean du Mesnil et conservé aux archives de l'Oise, commence le 1~ août 1333 et se termine le 7 mars 1334 3. Les recettes, qui se montent à 132 livres, proviennent de la location de quelques terres, de plusieurs cens et surtout du produit des obsèques et des legs de riches défunts. Les héritiers payaient un droit pour l'usage des étoSes de soie qui servaient de draps mortuaires. En parcourant le chapitre des dépenses qui atteignent la somme de 135 livres, on rencontre plusieurs mentions intéressantes. Les grosses cloches étaient mises en branle à l'Epiphanie, à l'anniversaire de la translation des reliques de saint Eloi, à la Purification, à la fête de sainte Agathe, à l'Assomption et le dimanche de l'octave, à la Nativité de la Vierge, à la fête de saint Denis, à la Toussaint et le jour des Morts, à la fête de saint Éloi, au premier dimanche de l'Avent, à Noël et en temps d'orage. En outre, on sonna les cloches pour l'arrivée de Philippe le Bon, roi de Navarre, qui avait épousé Jeanne, fille unique de Louis le Hutin. Il visita la cathédrale en laissant une offrande de soixante sous à la fabrique

A cette époque, le grand orgue fut l'objet de réparations et

l'entretien des horloges était conné à Jean Vincent, qui touchait trente-trois livres par an un horloger de passage fut chargé de vériner si les mouvements étaient en bon état. L'imagier Langlois répara les sculptures et le cheval qui ornaient le retable de l'autel des reliques~, et un peintre verrier remit en plomb plusieurs vitraux, tandis qu'un maçon consolidait l'armature des isnêtres i. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. S80.

2. Bréqaigny, Or&MMtaacM des rois de France, t. XII, p. 27.

3. Âich. de l'Oise, G t380.

4. <[ Item pro quodam panno serico tradito regi Navarre et ab ipso post oblato !x'. M

5. Hem Anglico le ymagier pro quibusdam sui operis refectis in ymaginibus et equo super altare retiqniarnm sitis, vi'. ))


hautes, près du gros clocher sud, désigné sous le nom de tour de l'évêque~. Le clocher du nord, qu'on appelait la tour des grosses cloches, était certainement terminé en 1333, car les charpentiers y posèrent des abat-sons pour garantir le beSroi contre la pluie Ce travail coûta 15 livres 12 sous, y compris l'achat, le montage des bois et la réparation de la roue de l'orgue qui devait actionner la soufflerie.

Un autre article concerne la pose d'étais sous le grand porche de la iaçade où les ouvriers dressèrent un écha&udage pour peindre le grand portail aux frais de Jean de Brie~. La fabrique contribuàpourdixiivresàcettedépense. LemaîtremaçonTassard remania les marches du porche avant de travailler dans la tour du nord~. Il faut en conclure que les deux éperons bâtis en dehors du porche pour contrebuter la poussée de ses voûtes venaient d'être terminés. Les portes et les appentis du cimetière de la cathédrale qui se trouvait au nord, du coté de Saint-Barthélémy furent également réparés. Ce cimetière était planté de noyers dont les fruits rapportaient trente sous à la fabrique. Enfin le portail Saint-Eutrope qui s'ouvre dans le croisillon sud-est est désigné danslemêmecomptesôusie nom de portail des Merciers, comme l'indique une recette provenant de la location d'une boutique à une marchande de cierges.

Vers le milieu du xiv= siècle, la chapelle de Sainte-Luce et de Sainte-Marguerite, qui avait sans doute été détruite par l'incendie de 1316, fut rebâtie sur le même emplacement. Cette chapelle, recouverte de quatre voûtes d'ogives, communique avec la seconde et la troisième travée du bas côté méridional. A l'approche des Anglais, le trésor de la cathédrale fut déposé dans une cachette 1. <: ~Vefranp pro p)n)t pperatara facienda in verrerus ecelesie et in stiUicidiis përfOMUs d~c~ SUUicidm ptombM~ sb!dando etreNcienda, xtmi'. Item ptàstrario pro operandb in vertenis eccfesie attis~~M~ tan'em domini episcop~~ ti~rre magnarnm 'campanarùirÍ; n

a Itetïi :o emptis pro appendieiis !n tatre maghMam~ampM ad deffendéndum mairiennm bélfridi aqnis et pluyiM neevnôn prô diétis etjnaineno ad eccteNam adducMs ;k~~p(~t~K~ 3 ce Itemnpro emûpt~bns factta ;~rs'f~C)¡e'1di.sad piugendam mag- ~B;f~]~ ititroitam 'i 'riiohaoJiÎs de mag~p!<~jra~aa~n~j~t~r~ vid. Il ~S~~t~N~~M~St~ ôpe~ando pcirtieuu~ ecclesie ot ~ët!Jât~~ti~u)~ pnagaaeum campânaru~ ~s° md. n Le mot ~<m ~~Sjp~~i<~<~iN~~ piëçiae ôu ùpe c~ve huilé.


DE LA CATHÉDRALE DE NOYON. 33 1345 Une bulle de Clément VI, datée du 22 no-

Q 1'Y!o£}Y\.f.n.YIoT>n. .3-

le .LU janvier M4& Une bulle de Clément VI, datée du 22 novembre 1348, mentionne l'existence de trente-neuf chapelles dans la cathédrale, mais à cette époque les chapelles proprement dites étaient au nombre de seize, à savoir neuf autour du chœur, six dans le bas-côté nord et une dans le bas-côté sud. En outre, on avait établi de nombreux autels dans les croisillons, sous les clochers, sous le porche et dans les tribunes. Le 21 septembre 1358, les chanoines reçurent l'ordre de s'armer et de monter la garde aux portes de la ville2. Ils furent souvent appelés à remplir le même rôle pendant le cours du xv" siècle. Le roi Jean le Bon visita la cathédrale le 28 novembre 13603. Le doyen Jean d'Erquery, qui mourut en 1370, légua au trésor deux draps d'or sur champ d'azur et une pomme de pin dorée 4. La confrérie de Notre-Dame des Joies qui se composait de huit chanoines, de huit chapelains et de huit bourgeois fut fondée vers 1376. Elle faisait célébrer ses offices à un autel placé sous la grosse tour du nord5. Jean de Hangest, chapelain de la cathédrale, fut l'un de ses premiers bienfaiteurs, comme l'indique une délibération du chapitre datée du 22 avril 1384 s. Le roi Charles V visita deux fois la cathédrale de Noyon, en 1372 avec la reine et le 27 mai 1378. Le chapitre ut une réception solennelle à son oncle Charles IV, empereur d'Allemagne, le 29 décembre 1377. Dans la première partie de son règne, Charles VI entra dans la ville le 16 mars 1381, le 8 et le 16 avril 1385, le 22 septembre de la même année, le 27 septembre, le 24 novembre, le 9 décembre 1387 et le 8 septembre 1390~. Pendant la guerre de Cent ans, le chapitre eut d'autres préoccupations que de contribuer à l'embellissement de la cathédrale. Le Noyonnais était ravagé par des bandes de pillards et les chat. Bibt. nat., fr. t203~, fol. Ii.

2. 7&M., fol. U v.

3. Mazière, ~M~ AwyoMMMM, dans le Bulletin du Comité archéologique de ~oyott, t. XH, (896, p. t;e.

4. Levasseur, Annales <&- l'église cathédrale de JVoyo~, p. t320

5. Arch. de l'Oise, G 1596 à 1620. Chrétien (l'abbé), Ca~~ NotreD<tm<c!<M.Jo<es, dans le Bulletin du ComMe archéologique de A'o~oK., t. VIF, p. 81.

6. BtM. nat., fr. t2032, foi. t*

7. Madère, ~M.o~ ~oyoK~M~es, dans le B~MeSM du Cornac- arcMo~MMtKde ~oyo:, t. XH, )896, p. 157 à !<?.


noines ne pouvaient plus toucher les revenus de leurs prÉ T7~ttM ne.oatfftn'[TQ)anton~ticroavaf*TaTafTnf Alasni

noines ne pouvaient plus toucher les revenus de leurs prébendes. En outre, ils se trouvaient en litige avec l'évêque. A la suite d'une délibération datée du 24 octobre 1382, ils prirent le parti de se disperser pendant trois ans~. Cette période désastreuse coïncida avec l'épisGOpât de Gilles de Lorris qui monta sur le siège de Noyon enl352et qui mourut le 28 novembre 1388. Son testament fait mention de la chapelle Sainte-Madeleine où il fonda quatre messes pour le repos de son âme. On l'enterra dans le chœur, à droite du maître-autel~.

Dans un procès intenté par les habitants de Noyon à l'évêque, au chapitre et aux curés de la ville et jugé par le Parlement au mois de juillet 1385, les chanoines prétendaient que la cathédrale, bâtie par Charlemagne, s'élevait sur] es fondations du château de Rolande Cette bizarre opinion n'était pas soutenable, car la cathédrale n'occupait pas l'emplacement de la villa royale vers le milieu du vn~ siècle, quand Clotaire III donna son palais à sainte Godeberte4 Le chanoine Pierre Le Fauconnier fonda deux chapellenies a l'autel de Samt-Éloi le -14 juillet 1389 s. Le 6 décembre 1399, le chapitre concéda un fief à Jean de Moyencourt, à charge de fournir chaque année, la veille de la Pentecôte, un pigeon blanc pour représenter la descente du Saint-Esprit dans la cathédrale~.

Aùxiv~ siècle, on célébrait à la cathédrale deux cérémonies burlesques dont l'origine était beaucoup plus ancienne. La premiére, nxée au 28 décembre, se nommait la fête des Innocents. Un évêque nommé par les enfants de choeur et choisi dans leurs rangs du parmi les chanoines, faisait l'omce du jour et donnait sa bénédiction aux ndèlës. Les en&nts de choeur s'asseyaient danslësstaHes elles prêtrêsrèmplissaientleurs onctions. Comme cette fête dégénérait en scandales, le chapitre essaya vainement d~ la supprimer, mais elle fut célébrée régulièrement jusqu'en ië25. La fête des Fous, qUiâvait lieu le 5 janvier, était caràcténSéépàrTéIection d'un roi qui se livrait de véritables bouffont. RevaMeur, j4tMM~~ de ~!<i!fc<t<M<fM!e <? Noyon, p. 1004.

'J~~p~tOM.

~3.~ch.~at. y°,.

'i~Sa~t&tor~~a~~ t.'11,

L ~~ËM~< de Noybn; p. i005. pi 332.

Séaille, ,1)~(è~J;p.N~lIl)n{B~VÍ;)n¡lt¡, p; 332.


Mt.ACATaëC&Af.E M NOYON. g~ oeur dela cathédrale avec ses compagnons, vêtus

neries dans le chœur dela cathédrale avec ses compagnons, vêtus d'habits bariolés. II montait ensuite à cheval devant les marches du porche pour se promener en ville et dans les environs. Interdite en 1419 et rétablie peu de temps après, cettefête fut supprimée en 1721, mais le chapitre avait diminué peu à peu les privilèges du roi au xvie siècle~.

Les richesses du trésor de la cathédrale, qui renfermait de

véritables œuvres d'art du xur~ et du xiv~ siècle, sont énumérées dans le plus ancien inventaire, daté du 15 juillet 1402 et rédigé pour le trésorier Jean du Mont-Saint-Eloi~. En complétant les indications sommaires qui s'y trouvent par la description des principaux reliquaires connés aux quêteurs en 14633, on peut décrire et même dater quelques-unes des plus belles pièces d'or~vrene. On a lu plus haut la description de la grande châsse de saint Eloi fabriquée en 1306. Quelques ossements du saint avaient été déposés dans des reliquaires spéciaux. Le premier, donné au chapitre par Guillaume Bertrand, évêque de Bayeux de 1338 à 1347, qui avait occupé le siège de Noyon pendant huit ans, renfermait le menton et sept dents de saint Éloi placés dans un vase de cristal dont la monture était soutenue par deux anges en vermeil. On voyait en avant de ce groupe la statuette du pieux évêque à genoux, qui tenait une dent de saint Denis dans un tube de cristal; quatre lions dorés servaient de supports à la tablette inférieure.

Le second reliquaire était une statuette en vermeil de saint

Éloi qui portait ses reliques dans unétuide cristal. Le piédestal, qui reposait sur trois lions, était orné des armes du pape Innocent VI (1352 1362), ancien évêque de Noyon sous le nom d'Étienne Aubert. Le troisième et le quatrième avaient la forme d'un bras, mais l'un était en vermeil, rehaussé de nligranes. de perles et de pierreries, et l'autre en cristal doré et émàillé; on pouvait lire des paroles du saint gravées sur sa monture. Enfin le dernier, en forme de croissant, contenait un os du cou de saint Eloi suspendu à une chaînette d'argent. On conservait encore 1. Maztëre, Noyon re~tetM:, dans le B!<Ne<M CoMMe archéologique de

~Mt,t.XÏ,t895,p.90.

2.Arch.derOise,Gt35g.

3.Àrch.dei'Ois6,Gt358.


dans le trésor une tasse en cristal connue sous le nom de M

dans le trésor une tasse en cristal connue sous le nom de bénitier de saint Éloi, la croix pastorale du saint évêque et l'anneau d'or qu'il avait passé au doigt de sainte Godeberte pour la consacrer à Dieu.

Parmi les autres reliquaires placés derrière le maître-autel,

l'inventaire de 1402 signale une Vierge en argent doré donnée par Jean de Salency. La mère du Christ, dont la couronne était garnie de pierres précieuses, était assise dans une chaise soutenue par trois lions. Elle tenait son fils d'une main et un sceptre de

l'autre. On avait nxé sur sa poitrine un camée en aventurine représentant une tête d'empereur. L'enfant Jésus portait une

petite tour qui renfermait des reliques. Le chef en vermeil de sainte Godeberte était coiffé d'un chapeau doré et d'une couronne

rehaussée de pierreries; son piédestal reposait sur quatre lions

en cuivre. Le crâne de saint Jean-Baptiste était placé dans un étui de cristal soutenu par deux anges en vermeil. La statuette en argent doré d'un évêque, qui portait dans ses mains le menton

de saint Augustin, devait représenter le célèbre évêque d'Hippone

debout sur un tabernacle soutenu par trois lions. Un tableau

d'argent émaillé, qui renfermait des reliques, s'ouvrait comme un

diptyque, et un grand crucmx de vermeil, orné de six figurines,

reposait sur un pied garni de quatre émaux.

Pour terminer cette nomenclature, il &ut encore citer un vase

d'argent qui contenait les reliques de sainte Catherine, un bras reliquaire de saint Maxime, un ange en argent assis dans une chaise et portant dans un étui de cristal une dent de saint Quentin, les chefs en argent de saint Mummolin et de saint Achaire, le reliquaire donne par André Lemoinë, évêque de Noyon de 1304~~ frère, du fondateur du collège Cardinal, le diptyque en~M)ire Tëprésentant la P~ vers 4 2Û6 par le doyen Ï~E~deCoucy/u~ anges qui seryait d'ostensoir, une to~r~d~ qui. renfermait du sang du Chr~ ..Yi¡:¡rge"deu:x: ',proix.processionnelles °

rehaussées dé:pierrepies,~u~~ forme de fleur de Us, unepetite monstrance en argent, de forme carrée, avec un é~ën~ cr~tal~ des ossements de j ,Ojppêétd a1rthéle'* L cllôiré de ce ) sarnt Philippé ét de sauitvBârthéleDiy. I:a-méchoire de ce der- m~ s~~PhtËppa~~ saint! de ce der- t ~t~1iq}taiI'~ l'un en


ncensoîr, l'autre donné par un archevêque de Besan-

forme d'encensoir, l'autre donné par un archevêque de Besançon, qui pourrait être identifié avec Hugues V de Vienne, ami de Philippe d'Arbois, évoque de Noyon. Enfin les reliures des épîtres, des évangiles et des missels de la cathédrale étaient revêtues de plaques d'argent. On voyait sur un livre d'épîtres un crucifix en relief, ainsi que les figures de saint Pierre et de saint Paul. L'aigle en cuivre du lutrin fut donné le 24 avril 1401 par Mathieu de Herleville, qui avait choisi le lieu de sa sépulture dans le chœur'. Philippe Desmoulins, successeur de Gilles de Lorris, mourut le 31 juillet 1409 à Paris, où il fut enterré dans l'église des Célestins. Il avait donné au trésor de la cathédrale sa crosse en argent, sa mitre ornée d'émaux et de pierreries, un drap d'or et des ornements de velours rouge. La volute de cette crosse, garnie de six statuettes, encadrait le couronnement de la Vierge. L'évoque était agenouillé aux pieds de Marie entourée des douze apôtres~.

Les ornements destinés au culte avaient la même valeur artistique que les objets du trésor, comme l'indique l'inventaire de 1419~. Les armes de France étaient brodées sur trois chasubles de soie données par les rois, et les armes de Courtenay, brodées sur une autre chasuble, devaient indiquer un don de Catherine de Courtenay, femme de Charles de Valois, ou de sa fille, qui portait le même nom. Deux chapes brodées d'or et de soie, ornées des figures des apôtres, avaient été offertes au chapitre par un archevêque de Limoges qu'on peut identifier avec le cardinal Nicolas de Besse (1343-1344). Les mors de chapes en argent ou en vermeil se faisaient remarquer par leurs plaques d'émail qui représentaient le couronnement de la Vierge, Samson, saint Christophe, l'Annonciation et l'Assomption. Les chasubles en soie, rehausséesd'or&'ois, les manteaux en drap d'or, brodés de fleurs de lis, de petits oiseaux et de lions encadrés par des cercles n'étaient pas moins artistiques. Une aube, dont le parement de soie était brodé de carrés blancs et verts et de perroquets, mérite d'être également signalée. Le dais était jbrmé de toiles teintes en trois couleurs différentes.

<.BiM.nat.,fr.ta!32,M.t2~.

2. Levasseur, ~Mtes d~e ~<Me ea<M<Me de Noyon, p. 1007.

3. La Fons-Métieocq, Noyon et !e jVc~MM~ att ~F' et au .XT* siècle, p. t5t.


Parmi les objets curieux contenus dans le trésor à cette

époque, on peut encore citer une gibecière qui servait dans la représentation du mystère de la Béguine, une crosse en argent, montée sur un bâton noir pour l'évêque des Innocents, qui était nommé le 27 décembre par les enfants de chœur, un dragonneau avec une queue de soie rouge que l'on portait à la procession des Rogations, un autel portatif en marbre, bordé de cuivre et garni de deux lames d'argent, des parements d'autel, des calices, deux coures avec ferrures-aux armes de la Boissière et la grande armoire du xm" siècle, bien connue des archéologues~. Enfin deux petites cages de fer scellées a des piliers de la nef renfer- maient des bréviaires a l'usage des fidèles. On pouvait y intro- duire la main pour tourner les pages'. Une rixe sanglante éclata sous le porche de la cathédrale, le 31 mai 1402, entre un boucher, nommé Jean de Verrigne, et son fils Lambert~. Le chapitre Stpuriner cette partie de l'église par un évêque. Le 28 avril 1403, on défendit aux chantres de faire dubruitenchantantMtoa&etd'autresmotshébreuxdupsautier, u suivant une bizarre coutume' Après la bataille d'Azincourt, qui fut livrée le 24 octobre 1415, la situation des défenseurs de la villeétaitdevenuecritique.Les habitants vivaient dans la crainte continuelle d'une surprise. Les chanoines, chapelains et les gens de service remplirent souvent le rôle de veilleurs de nuit aux portes de Noyon s de Charles VI et de '< Charles Vlis,~ le chapitre contribua plusieurs fois aux :] réparations de~l'enceinte~p~dm~ et le xv. siècle.. i Charles VI visita Notre-Dame de Noyon le 18 avril 14146.

Gliarles V~ donné i t. Ces cô~MS àTai~ ap"~artenu syt à i'ermônd de (a Boissi8re (1250 j-1272); sott~r~~dë~B~N(~(~~

le-Due, Dkiaonnaixe ~aisonné du mobilier français, t. tO. ~9.~)~at; 12 w^ » ~f~M: ;5i ~ha~ lordre de monter anxdatès dates février 14t~4jMt< 1.2~, mars-- ~M~t8~ octobre 1431, janvier ~Il4~i~oat~t~~ i6 _~janviér. 1471 -Bibl. nat., fr. 1232, ;fol. 13 ,M~~Mt~ Annale~ noÿpnnaase~;d~ps le BulleEaaa du Comite arçhéologigue ~S. p: 2.20.


n-racher de là cathédrale des prisonniers qui s'y étalent il MM puriaet-l'édiRce~ souillé par sang~. Le cha-

u arraener (le la cathédrale des prisonniers qui s'y étaient réfugiés, il fallut purinerM~~ par le sangi, Le chanoine Gilles de Campremy augmenta la fondation de la chapelle de Samt-PMrre et de Sain~Paul le 16 octobre 14192. L'année suivante, l'évêque Raoul de Coucy fit ouvrir une porte près de la façade pour faire communiquer la cathédrale avec Févêché Le chapitre, quin'avait pas été consulté, décida, le 7 juillet 1423, que cette porte serait bouchée après la mort de l'évêque~' En 14~1, un charpentier, nommé Thibaud Bazin, installa dans le petit clocher méridional du chœur la cloche du beffroi, nommée Ganette, pour sonner le guet~. De la vint le nom de tour Bazin appliqué à ce clocher jusq~a sa démolition en 1783 Les chanoines avaient eu l'intention de construire une bibliothèque en 1423, mais ce projet ne fut exécuté qu'en 1506s. Le li janvier 14~3, le chapitre nomma des commissaires pour estimer le dommage fait par Mathieu Filion, vicaire de la cathédrale qui avait enlevé quatre pièces d'argent à la châsse de saint Éloi. Le coupable fut mis en prison pendant un an a la porte Corbaut". Le 3 septembre de la même année, le chapitre prit une délibération pour faire réparer la toiture de la nef qui menaçait ruine~ Quand l'évêque Raoul de Coucy mourut, le 17 mars 1425, on l'enterra dans le chceur, à droite de l'autel~.

Grâce au compte d'unartiste.nommépierre Le Verrier, qui

commença la réparation des vitraux en 1425, on possède quelques renseignements iconographiquessur les anciennes verrières de la cathédrale9. On y avaitreprésentédes scènes empruntées à la viedesainte Catherine, de saint'Thomas, de sainte Marguerite, de saint Nicolas, de saint Aufren, de saint Gilles, de l.BiM.Mt.,fr.imO,p.34i.

2.BiM.aat.,fr.l2031,M.)[4.

3.LeTaMMr,4mM!M<~f~ cathédrüLe de tYor~osa, p. 1026.

,A~ XIY° et S'S~ le 30 janvier 1419. Cf. Bibi, nat., fr. 120~2, f91. i3 v°.

~S~ NoFo?z, p. iC2~.

6. Bibi. nat.fr, 12032, fo~. i~

7.,Le ~nal.es e~e l`é~t~sè cleEl~ëdrcïte â~ ,~foyon; p. iU2&:

8 Gailià. ëhxi.s~, t. ~i~â :cui; 1t120

9, Arcli: dc l'üise,G ï35~, puliiié par ~a-Fons-~iél~ciseq, les dr,tisies d~c ?~rd du nord,


saint Jean, desàinte Agnes et de saint Biaise. Ces vitraux rI~l.aQr1a,o;.a.nf nnmnnfnn.nn~`~mn~ni~o~ontin~om vrrre~oinrln~

saint Jean, de sainte Agnès et de saint Biaise. Ces vitraux légen-

daires devaient remonter en grande partie au xm" siècle, car ils

étaient placés dans les baies inférieures de l'église. Les incen-

dies de 1293 et de 1316 avaient dû les épargner, mais le feu

avaitfaitsànsdouteéclater les vitres des ienêtres hautes, où

Pierre Le Verrier signale quelques figures de prophètes. Cet

artiste ne termina son travail qu'au mois de juin 1429. Il répara

640 panneaux au prix de 2 sous 4 deniers par panneau, soit au total 74 livres 13 sous 4 deniers. Les quatre panneaux neufs

qu'il avait fournis lui furent payés cinq écus d'or. Huet Le Pla- < trier avait dressé l'échafaudage nécessaire pour démonter une verrière supérieure. Dans ce curieux document, le peintre verrier mentionne la chapelle de Saint-Michel dans les tribunes du choeur, la chapelle de Sainte-Luce, l'autel de Saint-Eutrope et

l'autel de Saint-Eloi, le portail des Merciers et la chapelle de

Sainte-Catherine dans le cloître.

En 1427, on rencontre la mention d'une grosse cloche nom-

mée Marie qui se trouvait dans la tour du nord'. Le chapitre fit une réception solennelle à Philippe le Bon, duc de Bourgogne,

quand il visita la cathédrale le 1°~ mai 14302. Le 15 décembre

de la même année, un clerc du diocèse d'Amiens, nommé Jean

Boucher, s'échappa de là prison de J'évêché et pénétra dans la

cathédrale par Une fenêtre. On voulut le saisir, mais il opposa

une vive résistance et le chapitre prétendit que le sang avait été

répandu pendant la lutte. Les offices furent suspendus et les cha-

noines allèrent dire leur~ l'église de Sainte-Madeleine; mais, après une enquête, on ne jugea pas nécessaire dé faire

pùriûeRrèdinçe~

M divin pouvait également se produire

quand an excommuïuéentr~~ Ainsi, le 14sep-

temb~ Jéan Gqrppiègne, maire de Noyon, avait

~t~~rr~t~~eux fpr~~ en sa

pËé~ce~Jmêmé, le 24 juillet 1450 devant

'Bt~Mt~~i~~M~ l

9n.n~iles noÿonnaises, .dans le Bulledin du Comité archéologique ~~so~Ï~ë96~ au5 mai dans les extraits )d~ fol; 14

~~i.~<Bi!i20~ fôl: 14 v°: ~4% 's


cîers royaux qmaTaïent~it jeter des vicaires en prison'. 1 f

des omcters royaux qui avaient fait jeter des vicaires en prison'. Charles VII s'arrêta quelques jours a Noyon, le 11 mai 1441 en allant mettre le siège devant Creil", et Louis XI était encore dauphin quand il visita la cathédrale pour là première &Ms, le 31 juillet 1443. Les chanoines avaient revêtu leurs chapes de soie pour le recevoir au son des cloches~. En 1446, Jean de la Rivière, doyen du chapitre, fut inhumé sous l'aigle du lutrin4. C'était un honneur exceptionnel, car on enterrait toujours ces dignitaires dans la nef, devant le crucifix du jubé.

Vers la même époque, la question de l'authenticité des reliques de saint Eloi devait être soulevée de nouveau par les moines de l'abbaye à l'occasion d'un sermon prononcé dans la cathédrale le 8 janvier 1447 par un dominicain, nommé le frère Jean-Louis Ce prédicateur avait célébré les vertus du saint évêque, en conseillant aux fidèles de vénérer ses reliques. Aussitôt les moines de Samt-Eloi intentèrent un procès au chapitre devant la cour du CbâteIet.Hs prétendaient que la première translation faite par revêqueHédilonn'étaitcertinéepar aucun authentique, mais les chanoines répondaient que l'abbé Guibaud avait assisté à la cérémonie de 1157 sans faire aucune protestation 5. Un arrêt daté de 1455 ratifia simplement les accords conclus entre les deux parties au xtv< siècle", mais le chapitre &t appel devant le Parlement. Au mois d'août 1457, la peste sévissait à Noyon avec une telle violence que les chanoines furent autorisés à s'absenter pendant deux mois

Vers le milieu du xve siècle, lacathédralemenaçait ruine. Les réparations entreprises après les incendies de 1293 et de 1316 avaient été faites à peu de frais. Le chapitre résolut de consulter, à titre d'expert, Jean Turpin, maçon a Péronne, qui visita t.BiH.mt.,fr.t2(m,lM.t5v'.

2. Maziète, ~tMM~ M~otMMtKs, dans le BMMetM <ht Comité <M-c~eoMMe <<e~o,t,t.XM,t896,p.293. ".<t"e

3.B:M.Mt.,fr.MMÏ,fo) t5v-.

4. LevMMM, Annales de <~M<. cathédrale de ~ott, p. tS36

5. Ibid., p. t05i.

6. ~M., p. 1055.

t. 16. ~sep~br<.M69 PO~ m~ raison. La peste M &eq.mts M~ à N.y.a pendMt!exvFettex~t'siëcte.


l'église le 81, le 22 et le 23 janvier 1459~

l'église le 81, le 22 et le 23 janvier 1459 S en compagnie du charpentier Thomas Noiron2. Peu de temps après, Jean Masse et Adam Courtois, qui~ demeuraient à Compiègne, se rendirent à cheval à Noyon pour remplir les mêmes fonctions pendant deux jours. Le chanoine Guillaume Clavel leur offrit un dîner, où Thomas Noiron et Huet Le Platrier furent également invités. Enfin, Pierre Brissart, maçon à Saint-Quentin, vint examiner pendant trois jours les désordres produits dans l'édince par la poussée des voûtes et par le tassement des murs. Il reçut 66 sous, tandis que Jean Masse et Adam Courtois touchèrent 53 sous pour eux deux et Jean Turpin 44 sous ti L'annéesuivante, Jean Masse, Jean Turpin, Florent Bleuet, maçons, et Thomas Noiron, charpentier, furent chargés par le chapitre d'estimer le prix des travaux à exécuter. Ils visitèrent lacathédralele 16, lel7 etlel8~ leur devis se montait à la somme de 10,152 livres~. Ces entrepreneurs proposaient tout d'abord de remplaGer~M du chœur écrasées sous la charge des murs. Pour <: copper iceulz pillers et y en a mettre des noùveaulz, il fallait étayër.solidemeht les ogives et c lesdoubleaùxdudéambuMo~ et remplir les arcades du sanc- L tuairé~ve~ parpaings de trois pieds de long, capables de résister a l'écrasement. Ces- pierres, valaient huit francs le <~nt, dëyaien~~ la de Saint-Pierre dans la~ilI~d~N~ .Les piliers.destinés à: remplacer:les colonnes nMnol]~ ie, siécle devaientnéèessiter chacun l'emploi de <~jpierres;d~ quatm 64 sous La dépense r d.ë~î~ieE~apitr~ de~ livres; y compris 1 lés ~m~ rf~mpi 1 B". e ais, la pose assises et les :~?sala~s~de~)mvri~ r j~unë~~p~sou~ bâti au nord de s ~ide~a~~i~ et, ses assises s'écrasaient

;(~tNe~M~eo~en~ le 25 mars N~y~n; les da>=esl, des visltes ét ides~cotnp~son~j~ âüivant le houvéau style, 6 ~i)~ t ~r~s~ j .ïS'S~it<5~p)~ Turpin et t r~llurent la e ~M~~MaS~~ ~euz~iei~e~ s. fut ~aye-22.sous.. K~g~~j~ oxset Gh,i338, ~Snblié Favee dg' no~nbreu~ eh~gs mal (rauscrits ~t'~S~]~~c~i!t~ du n.ord d~ l~ Fr~c~.ce, p 25, Ç~


sous la charge. notait donc nécessaire de remplir de maçonnerie les arcades inférieures et l'une des baies des tribunes, afin de pouvoir reprendre la pile ensous-oeuvre. Les entrepreneurs prévoyaient l'emploi de cent quartiérsde pierre, longs de quatre pieds et demi, dont l'achat et la pose coutersuent 506 livres. L'autre tour jumelle qui s'élevait à l'angle du croisillon sud et du chevet avait été incendiée en 1293 ou en 1316. Pourla rebâtir, il fallait dépenser 1,380 livres etmettre en œuvre 2,000 pierres demoyenappareileti,200parpàings.

Après avoir évalué a 200 livres la réparation des combles des tribunes du chœur et des chapelles rayonnantes, Jean Masse et Jean Turpin démontraient la nécessité de refaire le pilier et rarcboutant de Charlemagne, ainsi que les sept arcs suivants endommagés par le feu. Cette mention devait s'appliquer aux arcsboutants qui épaulaientles voûtes des tribunes du rond-point. En eSet,lesauteu!'sdu devis prévoyaientl'emploi de vingt voussoirs par arc, tandis que les arcs-boutants de la nef dont il est question plus loin se composaient de trente claveaux. Ils ajoutaient que tous les pUers et arboutansdëhault par le cœur, » c'est-à-dire les huit arcs-boutants supérieurs du chevet, devaient être démolis et remplacés avec leurs culées. La dépense était évaluée & 720 livrespour ce chapitre du devis. Les travauxà exécuter dà~lànef n'étaient moins importants. Au commencement du xrv~ siècle, quand on avait ajouté des chapelles latérales dans le bas côté no on a~ait commis

rimprudence de diminuer répaisseur des gros contreforts pour gagner de la place, ~n outré, le des chapelles reposait sur dé mauvaises &ndations. Il en résultait que tout le côté nord de la néfménâ~itdes'~rouIer-~L cntrepreneurs proposaient d'étayeE~ut d'~bo~ lés ~l;~ arés d'encadrement d~~hapell~av~ de l~~maçonnsriè. ~n rep~en-

drait ensuite cinq!~S~~ soù~uvré; é~ï èugment~nt ieuir lar-

ge~1et~n'esce~n~jl~ de: i~uâ~t,re totsè~ La &uMttut~ët~Ia~~Ë~~ ~ü0 ~ierres; longu~ trois~ piéds et J ~dëmi~le~alai~ïa~ dès ch~.rpez~tiers ~evai~nt ~ntrai- \her:une~dépen~~de~2,l~~ Pciür sâvflir si cè'I,ra~ail fut :exécu~ili~drait~oùï~ au pied des contre~tirïs.. ~i 'nS~ëj~ii~u~ de chapéllé. Sainte- ~Luce;tait~~Ba~~ s.~u'on, p~u.v~t ératndrie çhutë.. ~Bour~'ï~staM~ e~plo~ài~ 2,~00 pierres yt dé~enser


670 livres. En outre, on devait consacrer 100 livres à la toiture de cette chapelle. La réparation des voûtes de l'église était évaluée à 1,000 livres, sans compter les travaux de couverture. Comme les arcs-boutants de la nef, « tant d'ung costé que d'aultre,~ étaient « assis trop hault, » c'est-à-dire qu'ils venaient s'appuyer au-dessus du point où s'exerçait la poussée des voûtes, les maîtres maçons proposaient de les renforcer à l'intrados par de nouveaux arcs et d'allonger les dix-huit culées. Ce remaniement devait coûter 756 livres, mais un devis de 1476 prouve qu'on avait renoncé à l'entreprendre en 1460.

Enfin Jean Masse indiquait le moyen de réparer la tour « vers Saint-Barthélémy, c'est-à-dire le gros clocher du nord, pour la somme de 1,456 livres. Il comptait refaire l'encadrement des grandes baies en posant 800 pierres au premier étage et 1,000 au second. Au milieu de la tour, plusieurs lits d'assises~ entièrement dégradés devaient être remplacés par 400 morceaux de pierre dure. Ennn on poserait une nèche en charpente semblable à celle de l'autre clocher, après avoir remonté la corniche sur trois rangs d'assises neuves. Il est certain qu'en 1475 ce dernier projet n'était pas encoreexécuté.

Le chanoine Mathieu Robert fut chargé par le chapitre de la surveillance des travaux et du paiement des ouvriers, comme l'indique un acte de~~S~ lieutenant de Noyon pour 1~ bàilli de Verrriandois:, qui le devis de Jean Masse le 18 fe~ 1460E. Son compte, commencé en et termine le 14 novembre 1460, est aux archives de l'Oise~. A~ mois de février 1459, il ,s'était rendu lui-même à cheval à CompiégM pour acheter de la pierre et pour signer un marché avec 'Jean Masse. En enët, des le 13 mars suivant, ce maît~~maçon~~ l'argent ~ité~saijpe~~patëmë~ dés matériaug. suivante, il fit l'àcqutgitiô~ 120 ~pieds. d'ôgi~es au priz de 46 deniers le hés yerres, egtraïtes une cârrière qui se trouver pr~Go~iégne~ ainenées âu bord de l'Oise et chargëës~sur~s~ ~usqû'â Pônt l'-Évéque, ou des char~e~t~as~ trâdmré, l'eapression ` a lea. estanHches mmeas de ~atB<~<mr; ~K~MË~a'a~ï~ ~ctE~ G 1338;


vmrent les transporter sous le porche de la cathédrale.

retiers vinrent les transporter sous le porche de la cathédrale. Vers la même époque, le chapitre fit abattre 72 trembles aux environs de Pont-1'Évêque pour dresser des échafaudages et des cintres dans la nef. Le compte du chanoine Robert indique une dépense de 98 journées de charpentiers pour l'assemblage de ces bois. Les neuf ouvriers dirigés par Thomas Noiron gagnaient 2 sous 4 deniers par jour; leur salaire, l'abatage et le charroi des arbres coûtèrent 31 livres. La mention de deux grosses pierres qui furent transportées du cimetière de Saint-Martin à la cathédrale pour faire deux cle&' suffit à prouver que Jean Masse avait reconstruit les deux dernières voûtes de la nef dont les clefs représentent la lune et le soleil. Quand il eut terminé son travail, le chapitre lui donna une gratification et lui fit offrir un dîner. On employa des pierres extraites des carrières de la ville dans les voûtes hautes et dans les voûtes basses. Jean Masse, maître de l'œuvre, travailla 66 jours et gagnait 5 sous par jour son fils et son premier ouvrier, nommé Loiset, recevaient chacun 3 sous et les cinq autres manœuvres n'étaient payés que 2 sous.

Le peintre Étienne Gourdin rehaussa d'or et d'azur les deux nouvelles clefs et nettoya le grand crucifix doré du jubé~, flanqué des statues de la Vierge et de saint Jean, le pupitre et la table de l'autel qui en faisaient partie. Trois charpentiers dressèrent des petits échafaudages pour faciliter son travail qui lui fut payé 14 livres. Thomas Noiron et ses compagnons commencèrent à démonter les cintres et les grands échafaudages de la nef le 3 décembre1459. Ce travail, terminé vers le 17 décembre, coûta 65 sous. Le millésime de l'année ne se trouve pas indiqué dans le compte, mais, comme la dernière mention du cahier est datée du 14 novembre 1460, le mois de décembre devait faire partie de l'année précédente

Pendantl'automne de 1459, on avait abattu 50 tremblespour dresserdesécha&udagesdansIetransept.Enenet., Jean Masse arriva de Compiègne le 15 novembre de la même année et resta six jours a Noyon pour surveiller la pose des cintres. Thomas Noiron travailla cinquante jours avec huit charpentiers qui t. a Item à Tristran pour avoir admené grosses pierres du ctmetière SaintMartin ait grand portaM pour &~e te% dëM ct~, d. Areh. de T0!se,~t338.~ r 2. t-eChristavait été protégé par des panneaux de verre pMMBttadnree destf.tvat'x.


l'aidaient à tour de rôle, il touchait 4 sous par journée. 1

l'aidaient à tour de rôle, il touchait 4 sous par journée. Le titre d'un chapitre du compte prouve que les maçons réparaient les voûtes du croisillon sud. Jean Tùrpin, qui travailla vingtcinq jours au prix de 20 patards par jour, pour lui et ses trois compâgnons,avait fait extraire 700 grosses pierres de la carrière de la ville et 36 blocs dans la carrière du Mont-SaintSiméon'. Il fit charrier deux grosses pierres du cimetière de Saint-Martin pour tailler les clefs qui ornent encore aujourd'hui les deux premières voûtes du croisillon méridionale Étienne Gourdin fut chargé de repeindre ces deux clefs. Ces travaux ne coûtèrent pas moins de 149 livres. Charles VII dut contribuer à la dépense, car le chapitre avait délégué auprès du roi le chanoine Pierre de Villemort et plusieurs de ses collègues dont le voyage coûta 110 sous.

Les recettes aSectées à l'oeuvre de la cathédrale, en 1459 et en 1460, atteignirent le chinre de 321 livres et les dépenses montèrent a 309 livres. On conservé aux archives de l'Oise deux autres comptes de la fabrique dont la date est incertaine~. Le premier, rédige en latin, mentionne la visite de la cathédrale par Jean Masse, Jean Turpin etFlorent Bleuet, qui eut lieu du 16 au 18 février 1460, et les quatre voûtes refaites dans la nef et dans lé croisillon sud d'après le compte précédent. On y relève plusieurs dates échelonnées entre le 14 février 1463 et le 1~ mai 1465 dans le chapitre qui concerne les voyages des quêteurs et dés porteurs de reliques, mais il est probable que les autres travaux de maçonnerie mentionnés a fin du cahier furent entrepris aussitôt après l'achèvement des voûtes. Ce compte sommaire fait double èmploï avec le précédent pour première partie qui concerne la restauration des voûter eSet, dans les deux documents, le nombre des arbres a les échafaudages d&~nefet~blo~~ de pier~ égtrâits la carrière de la ville és~~lentiq~~Eh6!i, dîilisle compte français et dans ~somp~ njentibn de netto~~ jubé par le ~ÀrcM~~dë~t~

2. Il ne faut pas~~M eette avec celle des deMctefs de voûte d&MpW~~fnt~~ fait par Ie .1IÍ1arrétiet, comme rm~jar~~e~Mmtptë~ â~haüçeiot-.dn teletpoÎlr avoir admen~ ~deê~grt~M~pMn~ ~n~~et~ de Saini-Martin Mre deto.cMs, 'M!fypatjt)a)S~ üi s m dônblee. » IjOis~,G 1338; ;ae')MitM~


peintre Étienne Gourdin et la somme dépensée pour les voûtes de

la nef et du croisillon sud atteint le même chiffre.

La seconde partie du compte en latin prouve que le maçon

Pierre Parmentier répara, vers 1461, les terrasses du rond-point,

c'est-à-dire le dallage en pierre qui devait recouvrir les chapelles

rayonnantes et les tribunes du chœur. Il remit en bon état le

pavage de la nef défoncé par les pierres qui s'étaient détachées des voûtes et reçut i6 livres pour le prix de son travail. Un peintre verrier d'Amiens, nommé Jean Mitarel, toucha 11 livres pour avoir restauré plusieurs vitraux brisés dans la nef et dans

le transept pendant le cours des travaux. On consulta l'expert

Simon Évrard sur la nécessité de relier les deux piliers à l'en-

trée du chœur pour les empêcher de boucler, et ce travail fut

exécuté par le charpentier Jacotin. Enfin, les maçons enlevèrent tous les décombres qui chargeaient les voûtes.

Le dernier chapitre du compte se rapporte à la reconstruction

de six arcs autour du chœur en 1461. On peut se demander s'il

s'agit des arcades inférieures du sanctuaire écrasées sous la

charge des travées ou des arcs-boutants supérieurs de l'abside, car Jean Masse signalait l'urgence de ces deux restaurations

dans son devis de 1460. Ce qui porte à croire qu'il s'agit des

arcs-boutants, c'est d'abord l'expression « arcus circumcirca

chorum. » En outre, le trésorier aurait mentionné la reconstruc-

tion des quatre piliers du chœur refaits au xv" siècle, s'il avait

voulu désigner ce travail de reprise en sous-œuvre. D'ailleurs,

comme les grandes arcades du sanctuaire sont restes intactes

depuis le xn" siècle, ce dernier argument permet de conclure en

faveur des arcs-boutants qui avaient été sans doute endommagés

par les incendies de 1293 ou de 1316.

Florent Bleuet, maître maçon, travailla pendant quarante-six

jours à reconstruire les arcs-boutants du choeur avec des pierres

de la carrière de la ville. H gagnait 8 patards' par jour, soit au

total 13 livres 15 sous quand les travaux furent terminés. Son

principal ouvrier, Jean Sohier, de Laon, ne gagnait que 5 patards

et demi par jour, et le salaire de son aide, Jean Fournier, ne

dépassait pas 2 patards. Cinq manoeuvres aidèrent les maçons

et le charpentier Thomas Noiron qui dressa les écha&udages et

les étais. Cette restauration coûta 63 livres et la somme dépen-

t. Le patard étatt une monnaie Namande qui vatàtt de li à 14 deniers.


sée pour les travaux exécutés de 1459 à 1461 s'élève à 601 livres, d'après le compte latine

Un autre compte en français, rédigé par le chanoine Mathieu Robert, se rapporte uniquement à la reconstruction d'une grande voûte qui venait de s'écrouler2. Ce travail n'est pas mentionné dans le compte latin. Il faut donc l'attribuer à une date postérieure, c'est-à-dire à l'année 1462 environ. Jean Turpin, Jean Masse, Adam Courtois, Pierre Brissart et maître Sébastien, de Laon, consultés à titre d'experts, furent chargés tout d'abord de faire le devis de la nouvelle entreprise. Jean Masse travailla quarante-huit jours à réparer ce désastre avec son fils, en gagnant 5 sous par jour. Ses quatre aides se nommaient Loiset, Mathieu, Letourneur, Jean Brunel et Jean de Bonnes. Le charpentier Thomas Noiron monta tous les échafaudages. Comme la nouvelle voûte coûta 105 livres, somme assez forte si on la compare au prix moyen de 75 livres payé pour les voûtes précédentes, il est probable que cette grande croisée d'ogives était celle du carré du transept.

Le remplacement des grosses colonnes du chœur fut ajourné par suite du manque de ressources, mais, comme les clochers de l'abside ont été démolis en 1723, il est impossible de savoir si Jean Masse avait entrepris la restauration de la tour bâtie à l'angle du croisillon sud et du choeur. Au contraire, les pinacles du xve siècle qui surmontent les culées des petits arcs-boutants autour des tribunes du chevet prouvent que ce chapitre du devis fut exécuté. Jean Masse refit également la voûte d'ogives et les doubleaux qui recouvrent la seconde travée des tribunes du chœur du côté nord. Dans la première chapelle du bas côté sud, consacrée à sainte Luce, il est facile de constater que le remplage des grandes baies porte l'empreinte du style flamboyant, tandis que les voûtes et les murs remontent au xrv" siècle. La restauration des fenêtres de cette chapelle fut donc entreprise suivant le devis de J~ mais, comme en 1476 les arcsbputahts et le côté nord de nef menaçaient ruine et comme la grosse tour du nord était lézardée, su~ rapport de Pierre Tarisel, il est probable que les travaux prévus Ma fin du devis de 1460 avaient ét&ajournés&~ fonds.

t.ArcKdet'Ôise,G1380.

2.ATch.deMise~6~


'~ttMBS exécutées à cette époque avaient épuisé les res1- r~l,.»C. .n~ _3_1'- -L- 1 -1

Les jnéparations exécutées à cette époqueavàient épuisé les ressources de la fabrique. Pour se procurer de l'argent, le chapitre résolut d'envoyer des quêteurs dans les diocèses voisins avec les plus beaux reliquaires de la cathédrale. On acheta trois chevaux pour transporter les châsses enfermées dans deux coffres et quatre clochettes pour annoncer l'arrivée du cortège. Dès le 4 mars 1463, le chapitre chargea le chanoine Guillaume Clavel d'accompagner les quêteurs'. Le menton, le bras et d'autres ossements de saint Éloi se trouvaient dans quatre reliquaires déjà décrits parmi les richesses du trésor en 1402. En outre, les quêteurs emportèrent une grande Vierge en vermeil signalée dans le même inventaire, le petit vase de cristal qui avait appartenu à saint Éloi, l'anneau de sainte Godeberte et trois autres bagues en or.

L'évêque Jean de Mailly avait donné l'autorisation nécessaire au chanoine Guillaume Clavel et à Jean Huret le 14 février 1463. Il confia au même chanoine et à six autres quêteurs, le 20 septembre 1463, les châsses de saint Éloi, le chef en argent de sainte Godeberte, la statue de saint Augustin, les reliques de saint Barthélémy, de saint Philippe, de saint Aubin et le petit bras en cristal qui renfermait un os de saint Éloi 2. Le 29 octobre de la même année, le chapitre fit prendre d'autres reliquaires dans le trésor pour remplacer sur le maitre-autel les châsses remises à Guillaume Clavel et à ses compagnons. D'après un compte du trésorier de la fabrique, les quêteurs, qui avaient obtenu des lettres patentes de Louis XI, firent trois voyages distincts et parcoururent les diocèses de Noyon, d'Amiens, de Paris, de Meaux, de Châlons-sur-Marne, de Rouen, de Lisieux, de Bayeux et de Séez. Its revinrent dénnitivement à Noyon le 1~ mai 1465, et un orfèvre nommé Jean Maure! répara les reliquaires endommagés pendant ces voyages pour une somme de 64 sous 3.

Le Parlement de Paris donna gain de cause aux chanoines le 4 juin 1462 dans l'affaire des reliques de saint Éloi, en leur reconnaissant le droit d'informer les Mêles que les ossements du saint évêque se trouvaient à la cathédrale, mais en leur défendant de détourner les pèlerins d'une visite à l'abbaye de SaintEloi. Le 9 juillet suivant, les fidèles s'assemblèrent devant la façade de la cathédrale pour entendre la lecture de l'arrêt. C'est i. Arch. de t'Oise, G t358.

2. Arch. de l'Oise, G i358.

S.Atch.det'OMe.GtMO.


en vain que les moines protestèrent encore contre l'authenticité des reliques, en faisant assigner le chapitre devant la cour de Rome le 1~ avril 1463. Le Parlement leur défendit d'user de ce moyen par un arrêt du 27 décembre 1465~.

En arrivant à Noyon le 24 août 1468, à huit heures du soir, Louis XI se rendit immédiatement & lacathédrale et s'agenouilla dans le chœur pendant le T~D~Mm~. Le lendemain, il visita l'édifice en détail et son attention fut attirée par un ancien tableau qui représentait le sacre de Charlemagne. Cette peinture se trouvait dans la chapelle de Saint-Ëloi, derrière le chœur. Le roi demanda au chapitre de lui en faire peindre une copie3. Il revint a Noyon avec la reine et le duc d'Aquitaine dans les premiers jours du mois de février 1471 et fit dire des messes en sa présence à l'autel de l'Annonciation qui se trouvait sous le porche de la cathédrale, à côté de l'autel de la Visitation4. L'évoque Jean de Mailly, mort à Paris le 14 février 1473, fut enseveli trois jours après dans le chœur, à gauche de l'autel. Il avait donné au trésor, en 1467, une magnifique chape ornée de broderies et estimée 80 livres'

Par lettres patentes du mois de juin 1474, datées de Noyon, Louis XI fit diverses fondations pour les deux autels de l'Annonciation et de la Visitation~. Le chapelain, nommé par le roi, avait le droit de porter des bottes avec des éperons et de tenir un&Uëtâ la main quand il venait occuper sa stalle dans le chœur. Le chapitré donna l'ordre de renouveler la décoration de ces autels le 29 juillet 1474, et le roi envoya 93 écus d'or le 15 décembre pour participer à la dépense et aux frais d'une procession solennelle~. L'année suivante, Louis XI rénonça au droit de nôniination du chapelain~.

1~ laca:thédralemenaçaient de s'écrouler vers 1475. Le~apitrë~'ésolu~dâ s'adresser h Tarisel, maître des "it .¡~?'T, ~(j<A :;>< -0,

l.]LëYaMëur,a& Noyon, p. 1057 à 1064.

"16i~ t6'Y'; ~3~r,~<MS~ p. 606.

\iBWi~~M~ ce, ~M,~ati~~ 12030t,372 et 3T7 ~j. ce cette fondation par une -uUSdn~ë6~rë~4?~i.~ ~~S~ `fol: !7w- ~ea~M~~ IR; coi. 1021-1022. ,s_


DE LA CM'BMRM.B DE NOTON. 5< ville d'A!aMBs,pou!'coïHurer ce danger~. Cet

œuvres de la ville d'Amiens, pour conjurer ce danger~. Cet expert, qui remplissait les fonctions de maître des ouvrages de maçonnerie du roi dès l'année 1472, visita Notre-Dame de Noyon et déposa son rapport sur les réparations lès plus urgentes le 14 mars 1476~. Les quatre colonnes monolithes de la partie droite du choeur, écrasées sous la charge, étaient étayées depuis quinze ans. H fallait se décider à les remplacer. Pour consolider les voûtes de la nef qui se crevassaient de toute part, à cause de l'écartement des murs, Pierre Tarisel voulait faire bâtir de nouveaux contreforts au pied des culées du côté nord et il se proposait de décharger les angles des voûtes qui étaient remplis de décombres~ avant de réparer les ogives et les doubleaux. Il ajoutait qu'une voûte s'était jadis écroulée et conseillait de renforcer les arcs-boutants et leurs culées pour prévenir un pareil accident. Enfin ce maître maçon engageait le chapitre à faire restaurer l'entablement de la grosse tour du nord et à la protéger contre les intempéries par une flèche en bois ou par une terrasse recouverte de plomb.

Avant d'entreprendre des travaux d'une telle importance, les chanoines nrent une démarche auppés de Louis XI pour obtenir l'autorisation d'envoyer des quêteurs dans toute la France avec les reliques les plus précieuses de la cathédrale. Le roi, qui se trouvait au Puy, leur accorda cette faveur par des lettres patentes datées du 5 juillet 1476s. Cette pièce mentionne d'abord l'incendie de 1316 et l'écroulementdes voûtes que lechapitre avait fait rebâtir à grands frais vers i460. Trois voûtes de la nef étaient lézardées et la reconstruction des arcs-boutants et des culées s'imposait absolument. Pour éviter l'effondrement du choeur, on avait étayé les piliers et rempli les arcades de maçonnerie. Les guerres continuelles avaient beaucoup diminué les revenus des domaines du chapitre et les ressources faisaient dé&ut pour restaurer les ~rmes en même temps que la cathédrale.

Lesqaê~~sërei&nrentén~ 5 novembre. 14774, mais !.DM~pt~ i'~cadémfe da ~tt<V,~t~

A~ ~j)'<~ t~, p~~ p~ L~ ~MtiitM du M~ ûs 4 àêcemer~ 14# 3. A~~j!t3~as ~A~ Ui7;publié patM FdtM- ]~c~Ar<<w~p.~i.~

~.JM~M~iT~


le chapitre n'attendit pas leur retour pour faire ouvrir les chan- tiers. Les trois voûtes lézardées du vaisseau central furent réparées, mais comme les murs de la nef tendaient à s'écarter, on augmenta l'épaisseur des arcs-boutants et des culées, suivant le procédé indiqué par Jean Masse dans son devis de 1460. Les lettres patentes de Louis XI prouvent qu'en i476 on n'avait pas encore remplacé les colonnes monolithes du chœur dont les arcades étaient bouchées par des murs de soutènement. Ce travail avait été sans doute ajourné par défaut de ressources. Pierre Tarisel, qui fut chargé de l'entreprendre, supprima les quatre colonnes monolithes de la dernière travée droite du chœur avec leurs socles et leurs chapiteaux pour les remplacer par des piliers ronds nanqués d'un petit fût.

Pierre Tarisel fait mention de quatre colonnes dans son rapport, mais Jean Massesignalait l'écrasement de huitcolonnes du chœùrenl460.0npeutdoncsedemandersilemaîtrederœuvre ne nt pas également remplacer les quatre colonnes de l'hémicycle, car leur fût, posé sur une plaque de plomb épaisse de six centimètres, ne coïncide pas exactement avec le diamètre des bases et des chapiteaux. Cette rondelle était destinée à prévenir les effets dangereux du tassement après la démolition des murs qui soutenaient les arcades pendant les travaux. Dans les piliers appareillés, la'pression pouvait s'exercer sur les joints en mortier, tandis que les fûts monolithes auraient pu s'écrasersous la charge, si les feuilles de plomb posées sur leur base et sous leur chapiteau ne leur avaient pas donné une certaine élasticité. H ne faut donc pasexpliquer l'emploi de ces plaques de métal par la nécessité d'utiUser des fûts tM~~ maisie renflement des colonnes, conforme aux traditions du xn~ siècle, permet de suppose~~ué~Pierré~ dans les ruines d'une êgiisër~àne,~<~el~ mieux avec les bases ~Ieu~aYait~~

K ~~la~m entreprit ~a restauration de la grosse du ritird.. Toûs ces txavauz furént ezécutés sous y'épiscopat de (~illa~ depuis 1473~ Pi~ Reims.- visita la cathé~Jr~(~~3~~T~~ UJle\c,IQ~h~traÍ1spÓrtée dans le clo- sud ~de la f~çade ¡ ~8:O7~' fût bénité à la C,hartrénse du ~~M~N.~t~~ 12032, fbl. a7 v°. ~L~;L~


Mont-Renaud, près de Noyon, en 1481. EUe eut pour marraine Marie d'Amboise, tante de l'évêque Charles de Hangest, qui fut le successeur de Guillaume Marafin. Le 28 décembre de la même année, la procession des reliques fut suivie d'une quête pour les réparations de la cathédrale de Reims, dont la charpente avait été incendiée le 34 juillet*. Un service solennel pour le repos de l'âme de Louis XI fut célébré le 22 septembre 1483 2. Le 3 avril 1497, le chapitre autorisa le chanoine Pierre Isabeau à faire construire à ses frais un sépulcre dans la chapelle de SainteLuce et de Sainte-Marguerite3. Un service funèbre pour le repos de l'âme de Charles VIII fut célébré dans la cathédrale le 30 mai 1498~, et le chapitre permit à l'évêque de faire poser dans le chœur un nouveau trône épiscopal le 14 août suivant~.

Pendant l'épidémie de 1490, les habitants de Noyon avaient fait le vœu de remplacer la châsse de sainte Godeberte~. Le chapitre résolut de donner suite ace projet le 9 août 1499 et une commission de six membres, nommée le 24 septembre suivant, commanda le reliquaire à Jean de Gravai, orfèvre d'Amiens~. Celui-ci s'engagea, par un marché en date du 5 octobre 1499, à fabriquer en deuxans une grande châsse avec 120 marcs d'argent fin que le chapitre devait lui fournir~. La taçon était évaluée à 54 sous par marc. Les chanoines et plusieurs autres donateurs envoyèrent au trésorierdes monnaies d'or, de la vaisselle d'argent et des sommes importantes. JeanMUet, évêque de Soissons, donna 160 livres pour cette œuvre en 1508.

Le devisprimitif fut de beaucoup dépassé, car Jean de Gravai reçut 218 marcs d'or et d'argentnn et 494 livres pour le prix de son travail". Le trésorier, Jacques de Brunfay, qui avait ouvert un compte spécial pour le reliquaire de sainte Godeberte, évalue la recette à l,2521ivres et la. dépense à 1,790 livres" L'artiste, t.Biht.Mt.,&. HM~M.18.

2.&'t.~ 'L~~

3. Levasseur, ~a!M<~<ief~«<eeatM!ra!e<te ~foyem, p. t0?8et tt02. 4. BiM.,Mt.tf.jl2032,;M. .:J

5.Levasseat,~Mtt~~<&<'<~H!ece<~t-a~<<e.yo~Ott,p.M79.

6. MM.,p. tM9.

7.jf~d:p.i08a. /~j

8. Areh.de <'0!se,GrH59, publié dans ta Rep)« des j!octe<ëi: savantes, .5's6Me,t8~p~tt3.L. 9.i~yasse~~ttM<(~&ë~<e~~?o~~ 1482 et id83.. iO.Àteh.det'OitSe,<ît3Sg.


qui s'était associé avec deux autres orfèvres nommés Charlot et Jehan, fit une première livraison des différentes pièces de son œuvre le 2 et le 6 avril 1503 et une seconde le 18 et le 22 avril de l'année suivante~. La translation des reliques eut lieu le 18 avril 15042. Un dessin, nguré au dos du contrat3, représente une châsse ornée de douze arcatures en accolade, de pinacles, de crochets, de fleurons et d'une crête neurdelisée qui portent l'empreinte du style gothique namboyant; Les statuettes des douze apôtres, de saint Michel, de saint Éloi, de sainte Gode- > berte et la scène de l'Annonciation décoraient les quatre faces de la châsse assise sur quatre lions en cuivre doré. Le 29 novembre 1499, Adrien de Hénencourt, archidiacre de Noyon, qui se disposait à faire le pèlerinage de Rome et de Jéru- salem, donna au trésor des tapisseries représentant la vie et les j miracles de saint Eloi, avec un coffre pour les ranger et une rente de 12 livres pour ceux qui les accrocheraient dans le chœur' Le 8 août 1501, l'évêque Guillaume Marafin, décédé la veille, fut enterré dans le choeur, à gauche du maître-autel s. g Charles de Hangest, neveu du cardinal d'Amboise, lui succéda. L'archiduc Philippe d'Autriche, fils de Maximilien, empereur d'Allemagne, visita la cathédrale le 11 octobre suivant6. Le cha- noine Brunfayonrit à la fabrique, le 23 septembre 1506, un ange qui portait les reliques de saint Fursy dans un vase de cristal?. Le doyen Jacques de la Viefville donna cent francs, le 16 novembre de la même année, pour faire bâtir une bibliothèque dont le dessin avait été soumis au chapitre le 6 mars précédent. Par une délibération en date du 20 novembre, les chanoines déci- ] dèrent que cette construction, e~~ intacte serait élevée entre la cathédrale et la porte C~ que les bois nécessaires seraient coupés dans.les forêts du chapitre8. Lé premier noyau de la bibliothèque avait été formé par les dons des l.MTassëar,~mKo!M<ect!<M~ro<ede~p.M8~~ < 2.p.:4:tQ9.i. 3.Arc~.ael'OMe~61359.

4. LevaMeur, ~Tt~M~~e~~eM~ p. 522.

~p,–c~~ Ig, eol. 1022. ] Letiagseür, ÂnntcLés de l'égLiaé éaÉkédrale Noyoa~; p. 3 a ~Mi' :U~


aes du xm~et du xtv~ siècle signalent, parmi les

HTiHNfT'tts mi'f~!<~ r~n&'rmatt tftta ann<rn~ nnf

évoques Radbodl~, mort en 997', etRadbodH, mort en 10982. Deux catalogues du xm* et du xtv~ siècle signalent, parmi les principaux manuscrits qu'elle renfermait à cette époque, une bible, les quatre évangiles, les actes des apôtres, les vies des Pères du désert, un Co~M~<M?MMM.M~, deux livres des apôtres et des confesseurs, quatre livres d'homélies et cinq psautiers3. Le chanoine Guillaume de Camba, mort le 18 mai 1417, avait encore augmenté la richesse de ce dépôt en léguant au chapitre les Décrétâtes, les Clémentines, la Somme de saint Thomas et le Miroir de droite Le 8 janvier 1422, Tévêque Raoul de Coucy donna aux chanoines un traité de droit civil en cinq volumes °, et l'évêque Jean de Mailly leur offrit, le 14 février 1472, une superbe bible qui devait rester enchaînée dans le chœur de la cathédrale~.

On conserve aux archives de l'Oise un journal des réparations faites a la cathédrale du 10 avril au l~ décembre 1508, mais ce petit cahier ne mentionne que des travaux d'entretien sans importance~. En revenant de son sacre, François I"r traversa Noyon le 31 janvier 1515 et l'évêque Charles de Hangest le reçut à la porte de la cathédrale*. Le vendredi 4 juillet 1516, vers dix heures du soir, le feu prit dans les combles par la négligence des gardiens, mais les habitants l'éteignirent en faisant la chaîner Le dimanche suivant, on chanta un Te .DeM~ d'actions de grâce à une procession solennelle, et le chapitre remboursa le prix des seaux détériorés pendant la nuit du sinistre" Jean Bainast, trésorier de la fabrique, avait fait repeindre à ses frais le tableau qui représentait le sacre de Charlemagne, et le chapitre lui permit de le faire poser dans le croisillon nord, en face du portail latéral, le 25 novembre 1517. En 1522, Antoine Fauvel i. Bécn, Notice sur l'ancienne bibliothèque du chapitre de A'Mfe-Dame dans të~<t!<e(ttt<!ttCoM!Marc&~o!o~M<<e Noyon, t. IX,t889, p. t73. 2. eaH«t c~fMtMMMt, t. ÏX, col. 996.

3. Arch. de fOtse, G MM, fol. M, et G i334.

4. LeTasse<u, ~mo~ de Pe~Me cmtMfMe de ~yo~, p. i023.

5. Ibid., p. <OM.

6. ~M., p. t067.

7.ATch.det'Oise,G1338.

8.BiM.Mi.,fr.tX032,<<!).20.

9. Levasseur, Annales de t'~NM c<tM<Mr<t!e de .yoyo~, p. ttt4.

tO.B!bt.Mt.,&.t2()M,M.20~


fut également autorisé à faire accrocher une peinture du Chris à l'aYant-dernier pilier de la nef du côté nord~.

Dans frmfN f)f rann&f ~f~M ~a ta~Mfrno <1ononcn *~nft ]im'o

fut également autorisé à faire accrocher une peinture du Christ à l'avant-dernier pilier de la nef du côté nord~.

Dans le cours de l'année 1521, la fabrique dépensa 300 livres pour la restauration des orgues et pour la pose d'un nouveau beffroi dans la tour du nord/qui coûta plus de 500 livres 2. Jean Calvin, âgé de onze ans, fut installé le 29 mai de la même année comme bénéficiaire de la chapelle de Notre-Dame-de-la Gésine, à l'entrée du déambulatoire. Ses deux frères Charles et Antoine furent titulaires du même bénènce, mais le chapitre inter- e dit l'entrée du chœur à Charles Calvin le 15 septembre 15313. e François I"' passa par Noyon le 3 septembre 1527 et le 25 juin 1529. Sa femme, Eléonore d'Autriche, se rendit le 18 septembre 1531 à la cathédrale, où le chapitre avait fait descendre les s châsses de saint Éloi et de sainte Godeberte qui étaient suspen- dues au-dessus du maître-autel~.

Vers la fin de son épiscopat, Charles de Ranges! avait fait commencer la construction de la seconde chapelle du bas côté sud placée sous le vocable de l'Assomption. Pendant sa dernière n maladie,: il voulut régulariser la donation du terrain au chapitre par un acte daté du 29 avril 1528, car cet emplacement faisait 3 partie de la cour de l'évêché~. II mourut à Carlepont le 30 juin delà même année, après avoir fait rebâtir le palais épisoopal. On l'enterra le 6 juillet dans le chœur, à gauche du maître-autel~. En creusant son tombeau, on découvrit celui de l'évoque Gérard de Bazoches, mort en 1228, comme rindiquait une plaque de plomb posée sur la poitrine~. Le corps étant tombé en poussière au contact de l'air, on déposa Charles de Hangest dans le même cercueil de pierre. La chapelle de l'Assomption, ornée de ses armes sur une clef de voûte, ne fut terminée que quatre ans après sa mort: En eSet,k chapitre prit deuz le 1* juin 1530 et le 23 août 1532, pour mettre à la disposition du trésorier les sommes né<~ssaires au paiement des ouvm~~ La longue 1. Levasseur, ~m~~et l'église cathédrale de Noyon, p.HOi et ttt5. C .2.M~p~iMS8~ t 3./&M,, p:lîSS,ii65eti~ M.20vâ':2. t ~4.B~L~1~3~ fol.v22 ét 65 v°-.

J 5.Ëev~~ur,Ms l églsse cdthédrale; de lVôÿô~a, p. 1119. ~tl&~et~ Gatlia:~hr3stiariu, t. '1':1119.. i ~7.~tt!<;S~< de Eégtise Notrè=Dé;mé dc Noyon,: P~ 2. ;8j.~Tas~~)tM~<M;


e des travaux s'explique par le luxe de l'ornementation des ~ût~ûQ~rfi~~K

durée des travaux s'explique par le luxe de 1 ornementation des murs et des voûtes.

Jean de Hangest, qui succéda a son oncle, ne fut sacré qu'en

1532, a l'âge de vingt-sept ans. Il fit son entrée dans la cathédrale le fer avril i533, mais, comme il portait une barbe longue, le doyen du chapitre lui refusal'entrée du chœur'. Le jeune prélat enjamba la balustrade et resta toujours en mauvais termes avec les chanoines, à cause de sa barbe, bien qu'il se prévalût d'une dispense du pape en 1540~. Comme les Impériaux approchaient de Noyon, au mois d'août 1536, les chanoines envoyèrent les ornements de la cathédrale à Compiègne et à Sentis". Marie d'Autriche, reine de Hongrie et sœur de Charles-Quint, fut reçue par le chapitre avec les plus grands honneurs le 13 octobre 1538~. Cette brillante réception ne devait pas l'empêcher de faire piller la ville par ses troupes quatorze ans plus tard. Le 23 décembre 1538, le chapitre donnait de représenter dans la cathédrale le mystère de la Béguine~, qui était déjà mentionné dans l'inventaire du trésor en 1419. La troisième visite de François f à NotreDame de Noyon eut lieu le 27 février 1541 et un service funèbre pour le repos de son âme fut célébré le 25 avril 1547~. On fondit une grosse cloche nommée Anne le 14 mai 1545 et le doyen Antoine Charmolue la bénit trois jours après*.

Pendant les guerres d'Henri II contre Gharles-Quint, la ville

de Noyon fut prise le 17 octobre 1552 par une armée de Hongrois que commandait lecomte de Rœux. Les vainqueurs incendièrent un grand nombre de maisons et le bâtiment de l'omciatité voisin de l'évêché' Trois soldats ennemis montaient déjà l'escalier à vis de l'une des tours de la cathédrale pour mettre le feu dans les combles quand un serviteur de l'œuvre, nommé Market, les tua pour les empêcher d'accomplir leur funeste projet' Prét. LevMseur, ~K<Mt!c~ <& l'église cathédrale de A~OM, p. ttM.

X.BtM.Mt.,ff.tM3!M.~eH3.

3.~M.,M.Mv.

4.jr<'M.,M.Z3.

5.jr&td.,M.M.

6. BtM. nat., CoUeethm de Ptcar<He, t CLXV, M. t34.

7. MaztÈre, ~tMta~e! mo~otMMMCs dans te BitMeMtt du Comtte' areAëb!o?<}!M

~~o~,t.Xtn,!897,p.43.

8.BtN,mt.,îr.m)M,M.23v'

9.AKh.dero:M/<;59t.–B!bLmat.,frH03X,M~

tO. Lov~ur/A~~M~f~~e~M~~e~e~o~p~ tt89.


servée de l'incendie, Notre-Dame de Noyon ne fut pas sauvée

servée de l'incendie, Notre-Dame de Noyon ne fut pas sauvée du pillage, car les tapisseries, les ornements et les richesses du trésor devinrent la proie des soldats hongrois. Heureusement les chanoines avaient eu la sage précaution d'envoyer à Paris, au collège de Sorbonne, les archives, les reliques et les joyaux les plus précieux'. Comme presque toutes les maisons canoniales étaient brûlées, les membres du chapitre se dispersèrent et ne revinrent dans la ville de Noyon que vers le milieu du mois de novembre. Ils empruntèrent des ornements au chapitre de SaintQuentin, et les chanoines de la cathédrale de Chartres leur offrirent vingt aunes de soie rouge en 1553, tandis que le pape Jules III accordait la même année des indulgences aux fidèles, en les engageant à effacer les traces du pillage~.

Les habitants commençaient à rebâtir leurs maisons quand un nouveau désastre vint anéantir leurs espérances. Après la prise de Saint-Quentin et de Ham, les Espagnols s'emparèrent de Noyon le 9 septembre 1557 et pillèrent la cathédrale. M. Vitet a torj, de prétendre que l'édiSce fut endommagé par le feu pendant l'occupation de la ville s, car Levasseur ne fait aucune mention de cet incendier Les chanoines, qui s'étaient dispersés aussitôt après l'entrée de l'ennemi dans la place, se réunirent à Pierrefonds le 24 septembre et le 17 octobre~ et à Paris le 15 novembre, mais ils revinrent à Noyon vers la fin du même mois 6. Le 24 novembre, veille du jour ou les Espagnols se retirèrent, un prêtre avait déjà célébré la messe dans le chœur de NotreDame~ mais, comme la ville n'oBrait plus aucune sécurité, les chanoines obtinrent encore une fois la permission de s'absenter le 23 août 1558. La cathédrale, dépourvue de tous les objets nécessaires au service du culte, resta quelque temps abandonnée. Charles IX, qui se trouvait à "Ourséanip- avec cour, vint assister aux vêp~ dans la cathédrale le 14 août 15678.

Le 7 janvier 1573, Jean Brouardeâ~ un marché avec la l~iM.~at.,a-. 12032, (ot.24~

~2.M.

3~ l'égldsé Notre-Dame de Noyon, p. 29.

4.Me'M~ 'de ~~Voÿon, p. 1195.

;S.nM.S. c. cc. ~6~ de lVoyon; p. ü94:

~?~?.~2~ -25.. ~<S.~M. foi 25 ét fi8.


pour le nettoyage de la cathédrale, pour tendre les

fabrique pour le nettoyage de la cathédrale, pour tendre les tapisseries les jours de fête, pour surveiller les sonneurs qui commençaient à sonner les cloches à deux heures du matin aux grandes fêtes et à trois heures un quart aux têtes secondaires. Il s'engageait en outre à descendre et à remonter, au moyen de cordages, les châsses de saint Éloi, de saint Achaire et d'autres reliquaires qui devaient être suspendus au-dessus du maîtreautel, à trouver des soujfHeurs pour l'orgue, des porteurs pour les châsses dans les processions et des fossoyeurs pour creuset des tombes dans la cathédrale. Ses gages n'étaient pas spécifiés, mais il devait s'acquitter de toutes les fonctions d'un sacristain, sauf du soin des ornements*.

Un service solennel pour le repos de l'âme de Charles IX fut

célébré dans la cathédrale le 32 juillet 1574~. Au mois d'octobre de l'année suivante, Fédince fut souillé par une effusion de sang que Levasseur mentionne sans aucun détail~. Vers la même époque, la châsse de sainte Godeberte, fabriquée par Jean de Gravai de 1499 à 1504, devait se trouver en mauvais état, car, le 23 janvier 1578, les chanoines avancèrent une somme de 2,764 livres à la fabrique pour la restaurer, en lui abandonnant t le revenu de certains biens. Un compte daté du 27 février suivant évalue les recettes affectées à cette réparation à 3,044 livres et les dépenses à 2.719 livres4. L'évoque Claude d'Angennes reçut le roi Henri III devant le grand portail de Notre-Dame le 8 novembre 1582'. L'assassinat du duc de Guise et de son frère le cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, produisit à Noyon une grande émotion. Le chapitre fit célébrer un service funèbre pour le repos de leur âme le 19 février 15896. Henri IV se rendit à la cathédrale quelques jours après la prise de Noyon, qui eut lieu le 19 août 1591. H traversa le ville le 9 novembre et le 12 décembre 1592 etié 12septembre de l'année suivante; mais, après la révolte et la soumission des habitants, il y fit un véritable séjour au mois de février 1~95~.

l.Arch.det'OMe.&tMÏ.

2. Bibl. mat., &. t3032, fo!. 26 v.

3..AwMt&M <<e fe~Me e<HM<Me de Noyon, p. 1197.

4.Arch.deMtse,G1358.

5.BiM.Mt..&.HbM,M.27.

6.J<'M.,M.8.

7.Aabais,fOM-e<tMM~<oM:e,t.I,p.75.


Le 3 août 1607, à trois heures de l'après-midi, la foudi tomba n.7:, >nnnnn ~~non n7" nnnr~ ~nn.ar\~nn'f\.n"l"'la. A~ ~nrr~fc -m.~ic n~In

Le 3 août 1607, à trois heures de l'après-midi, la foudt tomba sur la grosse tour du nord sans occasionner de dégâts, mais elle traversa les vêtements d'un maçon qui travaillait à l'intérieur du clocher'. Le chapitre, qui avait donné deux os du bras de saint Éloi, l'un aux moines de Saint-Martin de Tournai en 1613~ et l'autre a. la- corporation des orfèvres de Rome en 1619, céda une autre relique du pieux évoque à l'abbaye de Ferrières en Gâtinais en 1626~. Le prince de Condé et le duc de Mayenne visitèrent la cathédrale le 7 août 16154. Après une violente épidémie de peste, les habitants de Noyon résolurent d'offrir aux chanoines une châsse en vermeil pour remplacer un des anciens reliquaires de saint E)oi. Cette châsse fut commandée le 16 août 1623 à René de la Haye~, orfèvre à Paris, qui en soumit le modèle au chapitre". L'évoque Charles de Balsac, décédé le 10 novembre 1625, fut enterré dans l'abbaye de Marcoussis, mais son cœur fut déposé au pied d'une colonne élevée dans le sanctuaire de la cathédrale deux ans avant sa mort, car le chapitre lui accorda cette faveur le 16 mars 1623~.

La confrérie des Joies, dont l'autel se trouvait au-dessous de la grosse tour du nord, fut autorisée a s'établir, le 9 juillet 1627, dans la chapelle de l'Assomption, qu'on appelait alors la chapelle neuve. Le menuisier Julien Berson rapprocha la clôture et posa un lambris contre les murs pour la somme de 300 livres8. Enl634, le chanoine Louis Flamen fit repeindre le jubé, dont la description sommaire se trouve dans l'ouvrage de Levasseur". Le grand crucifix central, qui mesurait vingt-deux pieds de hauteur.étaitaàBquédesstàtues de'la Vierge, de saint Jean et de trois anges. Au pied de la croix, on voyait un calice et un dragon, emblèmes de saint Jean, et à l'extrémité des branches, ornées de quatre Ëeurs~~ lis; on avait sculpté les attributs des t.LëvMsenr,M~Meea~t~M~ Noyon, p. 1243.

2. BiN. nat., fr. i'M3' foi. M V.

3. ArcË~ fOiM,~ 1S58.

4. Bittl-nat. t~)32, fol. 29 V.

5. <~afM~dt~t6tM parent de Nicolas qui fut doyen du tha~tiM~iM&A~M~

~BiB~~Mt.3~~ oyendu

~j~ SsM~ t. Iâ, e~l. 1028. = Bibl. nat. fr. M. 30 y. ~Ton~ et le ~n7* au ;rf S!èc<e, ~~p~~s~M'' ~M~ i;;9.MM~< Noya~a; p.1379.


mgéHstes. Les niches du jubé renfermaient vingt-ctnq

quatre évangélistes. Les niches du jubé renfermaient vingt-cinq statuettes d'apôtres et de prophètes, Levasseur signale également les anciennes peintures de la voûte du chœur qui représentaient des personnages de l'Ancien Testament, la sainte Vierge et l'histoire des trois rois.

Après la prise de La Capelle par les Impériaux le 7 juillet

1636, les chanoines se décidèrent à mettre en sûreté la grande châsse en vermeil de saint Éloi qui pesait 303 marcs d'argent et six marcs d'or. Ce reliquaire, déposé dans une grande caisse le 28 juillet suivant, avec une grande croix d'or, trois croix d'argent, des calices, des chandeliers, deux évangéliaires et tous les ornements, fut envoyé à Compiègne et confié successivement aux Minimes et aux religieux de Saint-Corneille jusqu'au 28 juillet 1638'. L'inventaire du 9 août d639 mentionne la châsse de saint Ëloi, ainsi que les reliquaires de saint Mummolin, de saint Aubin, de saint Achaire et de sainte Godeberte, les bras en argent de saint Éloi et de saint Maximin. La plupart des calices, des croix d'argent et des chandeliers avaient été donnés au trésor par des chanoines du xvn*~ siècle. Les parements d'autels et les ornements blancs, violets, verts, rouges et noirs étaient garnis de broderies d'or de la plus grande richesse, et la fabrique possédait quarante-sept livres liturgiques pour les cérémonies du culte 2.

Jacques Levasseur, historiographe de l'église de Noyon et

doyen du chapitre, décédé le 6 février 1638, fut enterré dans la chapelle de Saint-Ëloi, derrière le chœur~. Comme Louis XIV avait exprimé le désir de posséder une relique de sainte Godeberte, le chapitre s'empressa de la faire parvenir au roi, qui se trouvait à Varennes, près de Noyon, le 4 juin 1640~. Les chanoines accordèrent également des reliques de saint Éloi à l'abbaye de Saiat-ËM de Noyon en i637, au duc de Chaulnes, gouverneur de là Picardie en 1641, et aux Carmélites de Paris en 1643~. François Wiard, maire de Noyon, leur avait donné t. Arch. de t'Oise, G )357. BtM. nat., fr. !M32, M. 32 v et 33.

2. Arch. de t'Oise, G t3S7.

3. Bon)ongne, ftMcWpM<MM <<HMtMres <!e f~tMe tVo&'e-OttMe de jYoyoa, p. M. Les restes de Levasseur furent transportes plus tard dans ta chapelle de Saint-Thomas.

4.BiM.nat.,fr.l'M3X,M.33.

5. ~M., ?).??*, 33 et 33 v.


un tableau* représentant la conversion de saint Paul, le 28 m < r~~ t- ~T-–- J-–~– ~1~ A~t

un tableau* représentant la conversion de saint Paul, le 28 mars 1641'. Nicolas Ier de la Haye, doyen du chapitre, fut autorisé par les chanoines, le 16 novembre 1643, à faire bâtir à ses frais la troisième chapelle du bas côté sud, dédiée à saint Nicolas~. Comme la porte qui reliait la cathédrale à l'évêché traversait le mur du collatéral, sur son emplacement; l'évëque en fit percer une autre au fond du croisillon sud. Cette chapelle, dont les trois voûtes d'ogives portentencore l'empreinte du style du xvf siècle, était destinée a la confrérie des marchands de Né. Sa construc- tion dura quatre ans, car l'évëque Henri de Baradat la consacra solennellement le 6 décembre 1647~. Nicolas I" de la Haye, qui avait fait sculpter ses armes sur une clef de voûte, y fut inhumé le 2 décembre 1658 <. En arrivant à Noyon, le 3 décembre 1645, à 9 heures du soir, la reine de Pologne, Marie de Gonzague, qui avait épousé le roi Ladislas, visita là cathédrale. Reçue devant le grand portail par le clergé, elle se r~dit dans le choeur sous un dais, à la lueur des nâmheàûx. Le lendemain, elle vint assister a une messe dite à la chapelle des JoiesS. En 1646, les chanoines proposa d'appliquer une redevance payée par l'abbaye de Saint-Eloi~a l'achat d'unesuspensë et de tapisseries, à l'exhaussement de l'autel, à unnouveau 'dallage du ch(ëur, ala dorure des qui renfermaient les châsses et~ des cloches s. Il est probable que le chapitrer à êës projets, car, le 22 juin 1.848, le trésorier paya 500 livres trénte-quatre aunes de tapisseries représentant~ de Noë7. L'archevéque de R,eims, Léonor d'Estamper visita ca~hédr~ le 19 septembre 1646 et le doyen ~t.~BiM.nat. fols=33.

??, &3 v~ t~~antre~ de la cathédeale, en t500, se ~ouY~t~pt~~ôu~e~mé~te~Cf.~ fol. 19.

~~M~ Mtt~< le ehanoine composas ~eax~K~hroMgt' suivants, la date de 1647 s'obi,ient en ad~tionnmt~ câpitalès qui éorrespopdént à des chiffrés. romains

"f~U~t'Pah~ LY~L.festa pIo noVa teCta saG~râvtt h HënrïGl VôCe~lViariVq~e p~tcIs. p ~~B<K~~e,~ta~~ l'~glise. Natre-Dam:e de Noyon, 12032,.fol. 34 et 75. ~8~4~v< S~H~ ;{'


châsse de sainte Godeberte le 39 novembre 1647 pour aerdiqueàCathe]'medeBàradat,abbes~eduPoDt-aux-

ouvrit la châsse de sainte Godeberte le 39 novembre 1647 pour

donnerunereliqueàCatherinedeBàradat,abbes!~duPont-aux-

Dames et sœur de l'évêque~.

L'approche d'une armée espagnole, commandée par le duc de

Nemours, décida le chapitre à mettre les ossements de saint

Éloi dans un coSre, le 11 juin 1650, pour les expédiera Paris

avec les tapisseries et les ornements. Ce précieux envoi fut embar-

qué sur l'Oise cinq jours après, et l'abbé de Sainte-Geneviève,

qui reçut lès reliques vers la fin du mois de juin, les déposa dans

la chapelle.du collège de Sorbonne. On les réintégra dans la

grande châsse le 18 novembre de la même année. Deux jours

plus tard, une cérémonie solennelle fut célébrée dans la cathédrale

pour l'arrivée d'un ossement de saint Médard à Noyon. Cette

relique, signalée au chapitre par Jean Crochet, aumônier du roi,

et donnée aux chanoines le 1~ juillet 1650 par Jacques de

Nuchères, évoque de Chalon-sur-Saône, se trouvait dans le

monastère de Saint-Étienne de Dijon dont il était abbé~.

En apprenant que Noyon était encore menacé par l'ennemi, le

chapitre fit expédier, le 13 décembre i651, la châsse de saint

Ëloi a Compiègne et les plus riches ornements à Paris, au col-

lège de Dàinville~, où ce dépôt resta jusqu'au 13 juin 16535. Les

chanoines ne devaient pas tarder à se laisser effrayer par les nou-

veaux succès des Espagnols, car la châsse de saint Eloi se trou-

vait à Paris, dans la chapelle de la Sorbonne, le 5 février 1659.

L'ordre de la faire revenir ne fut donné que le 27 ~vrief 1660,

et l'arrivée du reliquaire à Noyon eut lieu le;24 mars suivant

L'évêque Henri de Baradat, qui avait succédé à~

sac en 1626, était déjà malade quand les nouvelles cloches

de la cathédrale furent baptisées, le 2~ car il ne put

assister à cette cérémonie. Rmour~ le 20 août suivant et fut

inhumé trois jours après dans la ch~ de Saint-Nicolas

qu'il avait œnsacrée en 1647~. Ce prélat avait reçu cinq fois

l.BiM.Mt.,fr.tM32,M.35.

2.Arch.deroîse,Gt3~.–BibLmt.,fr/1203~ fol. 36.

3.Ârc~derOtse,Gt3S.–BtM.)tàt~ 12032, foi. 36.

~.LechapttredeNoyMa~Mtied~ de nommer le principal de ce collège,

d~cc~aT~F~a~&~n~~ de ia ville.

5.B~LMt.,&.tM3~fM.36~ et 37.

6.et38-'T'.?~t-~

7.jr~M~3Sv~~


Louis XIV à Noyon, le 18 juillet 1653, le 19 octobre 1654

Louis XIV à Noyon, le 18 juillet 1653, le 19 octobre 1654, le 30 novembre 1655, le 2 août et le 24 septembre 1656. Le roi visita encore la cathédrale en traversant la ville, le 30 avril 1670, le 13 mai 1675, le 18 mars 1691 et le 13 mai 1692

Après de longues négociations, le chapitre donna, le 30 avril

1661, au curé et aux paroissiens de l'église de Sainte-Godeberte des reliques de leur patronne2. Le 13 décembre 1662, des tapisseries qui représentaient des scènes de la vie de Samson et l'histoire de l'enfant prodigue furent offertes à la fabriquer L'année suivante, la confrérie des Joies fit suspendre dans la nef un tableau représentant le couronnement de la Vierge, qu'elle avait payé 660 livres à un peintre de Paris nommé Laminoy~. Quand e le régiment de Lyon traversa la ville de Noyon, en 1666, un soldat, nommé Canisse, mutila à coups de sabre un Christ en bois doré qui se trouvait dans sa chambre et qui fut ensuite transporté la cathédrale, dans la chapelle de Sainte-Anne, le 4 avril 1667~. Une inscription latine conserve le souvenir de ce sacrilège et de l'amende honorable faite par l'évêque François de Clermont- Tonnerre. En 1670, le doyen ~Nicolas II de la Haye et un dona- teur inconnu enrichirent le trésor de deux reliquaires en argent, et le chanoine Balesden donna au chapitre un anneau et une `' petite croix en vermeil, conservés à Tournai, qui passaient pour avoir appartenu saint Eloi6.

Unesentence du bailliage, datée du 20 avril 1673, condamna t un fondeur de Noyon, nommé Guillaume Hudebert, à monter < trois cloches dans la grosse tour du nord, au-dessus de l'ancienne J chapelle des Joies 7. Il faut en conclure que le chapitre avait complété a cette époque la sonnerie installée en 1660. Le 29 novembre de la même année, l'évêqueonrit au chapitre un tableau réprésentant.la mort. de saint Éloi, qui fut placé à ren- 1 trée du choeur. En 1683, il donna 1,000 livres pour contribuer 1 Bibl. nat., ff. 12032, fot.4t v°,45, 77, 77 Y°,78Y°, 79,83 et83v.

2.<o).37v°et38v°. :~3.~M.L~9~

4. La Fons-Méticdcq, ~oyo~ et le' wo~onnais au e< au .ÏV siècle, [t ~p.227. 5. MaHÈfe, Bnnaies noyonnaises. dans BMHe<M du Comité archéoiogique '.<<e~~t;~n~897~p;~ .t~t. fol: 41 v°. de I Oi`se;, G- i35U:


ose des grilles en fer du porche*. Ces grilles, destinées

1 3-

à la pose des grilles en fer du porche*. Ces grilles, destinées à remplacer une clôture en bois, ne furent posées qu'au mois de mars 1688 et coûtèrent 3,800 livres~. Au mois de juillet 1696, l'évêque fit installer à ses frais un nouveau trône épiscopal dans le chœur~. La Mmque disposait alors de revenus assez importants pour faire exécuter de véritables oeuvres d'art, comme les ornements blancs et les parements d'autel commandés le 9 mai 1698 à Jérôme Watrin.brodeuràBeauvais, qui coûtèrent6,1161ivres~. L'évêque proposa de faire poser à ses frais des grilles autour du chœur en 1699, mais le chapitre le pria de ne rien changer à la décoration du sanctuaire~.

Pendant tout le xvif siècle, les sonneurs du petit clocher méri-

dional engagèrent des procès contre le trésorier de la fabrique au sujet du paiement de leurs gages. Marin Dodard en 1590, Pierre Plaisant et Edouard BIancpain en 1600' Jacques Beaumarest et Damien Noël en 1637~ réclamaient une somme équivalente à la valeur réelle de six muids de blé, qui leur avaient été garantis par la fondation de l'évêque Renaud en 1185*. Il faut en conclure que la charte de cet évêque s'appliquait bien aux sonneurs des petits clochers du choeur, et non pas à ceux des grosses tours de la façade, qui n'existaient pas encore à cette époque. Comme le moulin des Fossés, donné par l'évêque, avait été détruit pendant la guerre de Cent ans, la fabrique payait les sonneurs en argent et non plus en nature, suivant deux transactions de 1440 et 1622, mais ceux-ci n'y trouvaient pas leur compte. Un arrêt du Parlement, daté du 15 mai 1637~ ne mit pas un terme à la procédure, car Antoine Picart, Martin Touret et Jean Lemaire recommencèrent à plaider contre la fabrique en 1693etenl709a.

La construction du grand orgue, commencée en 1698, fut ter-

minée à la fin de l'année 1701. Le 13 mars 1698, le chapitre t.BiM.nat.,fr.l2032,M.44.

2. jTMd., fot, 44 v.

3. JMft., M. 46 v.

4. Arch. de t'Otse, G 1361.

5. BiM. nat., fr. <2032, fol. 47.

Arch. de' l'Oise, rx i~fiff;

6.Arch.det'Oi8e,(H460.

7. Arch. de t'Oise, S M6t.

8. Arch. de t'Oise, G t984, fol. 195 v.

9.Arch.deroise,Gt46teti462.

~5


passa deux marchés importants, le premier avec Jean Dolé, charpentier, qui s'engageait à faire la tribune de l'orgue pour 800 livres, le second avec Jean Petit et Jean Énarme, menuisiers à Noyon, qui avaient dressé un devis de 2,258 livres pour le nouveau buffet et pour les sculptures de la tribune~. La fabrication de l'instrument fut confiée aux frères Philippe et Antoine Picard, facteurs à Noyon, qui signèrent deux marchés de 3,000 livres en date du 13 mars 1698 et du 21 octobre 1699. Un couvreur, nommé Baudrimont, se chargea d'installer la soufflerie le 22 mars 1700 pour le prix de 1,000 livres2. Quand l'orgue fut achevé, Jean Vuisbecq, facteur de Reims, se rendit a Noyon le 30 décembre 1701 pour en faire l'essai, sur la demande des chanoines, mais les frères Picard avaient mal établi leur devis, et les 200 livres d'augmentation que le chapitre leur accorda en 1702 ne devaient passumre à éteindre leurs dettes 3. A cette époque, Joseph Picard avait remplacé son frère Philippe, qui était sans doute décédé. En y joignant quelques dépenses accessoires, le prix du buffet, de l'orgue et de la tribune doit ètreévalué àlasomme de 10,297 livres. L'évêque François de CIermont-Tonnerre, qui avait contribué à toutes ces dépenses, mourut le 15 lévrier 1701 et fut inhumé cinq jours après devant le maître-autel de la cathédrale~.

Aussitôt après sa mort, on s'occupa de renouveler la sonnerie

des clochers. Le 3 mars 1701, Florentin Leguay, fondeur, qui demeurait à Paris, rue de l'Arbalète, passa un marché avec le chapitre. Il s'engageait à refondre trois cloches et à les mettre en place pour la somme de 3,200 livres, en prenant àsa charge la réparation du beffroi, mais on devait lui fournir le métal, qui fut payé 3,775 livres. D'après la quittance de Louis Dobsen, qui livra du j~r en barres àLeguay aux mois d'avril et de mai 1701, il est certain que la fb~ des trois cloches eut lieu â Noyon vers cette époque on dépensa 150 livres pour acheter le bois nécessairealafusiondumétàls.

Les parrains et les marraines, désignés le 13 mai, furent, pour

la première cloche, le nouvel èvêque, Claude d'Aubignè, et la l.Àrch;det'Oi3e,Gt354.

2.!Àrch.Merdise,6i354.

'3~Arch.<)e~l'OMë~613S9.

47.

~rc~~r6tsB,.i&~350.


duchesse d'Harcourt; pour la seconde, le marqms de Hgny, frère de l'évêque, et la marquise de Caulaincourt, et,pour la troisième, le chanoine d'Havrichecourt et madame deVaugenlieu'. Antoine SéziUe et Joseph Delafosse, charpentiers, reçurent 1,100 livres pour remanier le beffroi, descendre les anciennes cloches et remonter les nouveUes. L'ensemble de l'opération coûta 6,989 livres, d'après un compte du trésorier de la fabrique. Quand les cloches furent mises en branle, le chapitre prétendit que leur accord était imparfait et fit signiner à Florentin Leguay un acte d'opposition le 8 novembre i701. L'affaire dut s'arranger à l'amiable, comme l'indique une lettre de remercîments adressée par le fondeur au chanoine Rousseaule 5 février 1708, car Leguay fut payé intégralement le 8 août de la même année L'ouragan du 15 février 1702 endommagea la toiture du gros clocher sud, qui fut réparée par Louis Baudrimont. Cet entrepreneur avait également remanié les couvertures des chapelles du bas côté sud au mois d'août 1701~.

La petite tour de l'Horloge, qui s'élevait au nord de l'abside, renfermait les huit petites cloches du carillon. Le chapitre forma le projet de les refondre le 12 avril 1708, mais le trésorier, Louis de Brouilly, refusa d'employer les fonds de la fabrique à cette opération, par un acte daté du 23 avril suivante L'affaire fut portée devant le Parlement, qui donna gain de cause aux chanoines le 14 mars 1709. Ce procès avait suspendu l'exécution du marché passé le 12 juillet i708 avec Nicolas Sensé, fondeur à Noyon, qui s'engageait à descendre les huit cloches, à les fondre et a en livrer six nouvelles pour une somme de 1,800 livres. Le contrat fut renouvelé le i2 avril 1709, et des augmentations successives firent monter la dépense à 1,965 livres. La fonte et la bénédiction du métal eurent lieu le 24 mai 1709, mais le baptême des cloches devait faire l'objet d'une longue discussion entre e les chanoines eti'éveque~.

Le chapitre consacra plusieurs séances a délibérer sur cette question depuis le 26 novembre 1708 jusqu'au 28 juin 1709. Comme François de Châteauneùf avait autorisé la refonte des 1. BiM.nat.,fr.tM32,M.47v'.

2.Arcb.det'Oise,Gt350.

3. AKh. de r6:se, C 1367.

4. Arch. de t'0!se, G t350. BiM. nat., fr. 12032, fol. 49.

6.Arch.det'Oise,Gi350.


cloches, les chanoines prétendaient qu'ils pouvaient se pass de sa permission pour les faire bénir, mais des avocats leur co

cloches, les chanoines prétendaient qu'ils pouvaient se passer de sa permission pour les faire bénir, mais des avocats leur conseillèrent de s'engager dans les voies de la conciliation. Après une démarche iaite auprès de l'évêque le 19 juin 1709, celui-ci consentit à autoriser la bénédiction des cloches, qui fut faite le 28 du même mois', mais le chapitre protesta contre le procèsverbal de la cérémonie que l'évoque avait fait signer à plusieurs chanoines. Quand les cloches fondues par Nicolas Sense furent remontées dans la tour de l'Horloge, on reconnut que leur son n'était pas harmonieux. Le chapitre désigna comme expert un fondeur d'Amiens, nommé Chapron, qui fit deux voyages à Noyon, le 16 juillet et le 14 août 1709, et qui trouva plusieurs défauts dans la fonte de ces petites cloches~. Le 12 septembre 1715, le chapitre fit célébrer un service funèbre à la cathédrale pour le repos de l'âme de Louis XIV

Depuis les grands travaux exécutés dans la seconde moitié du xv" siècle, la cathédrale n'avait pas été l'objet de réparations sérieuses. Il devenait urgent d'y procéder. Le 27 juillet 1720, Bertin Faguet et Antoine Defrance, maçons, Joseph Sézille et Simon Noiret, charpentiers, Louis Baudrimont, couvreur, Claude Reneufve et Ëloi Flon, serruriers, qui demeuraient à Noyon, dressèrent un devis de 39,230 livres, après avoir fait une visite générale de l'édifice. Ils signalaient les dégradations des marches, d'une voûte et de la terrasse du porche, le mauvais état des combles de la nef, des chapelles méridionales et du gros clocher sud, en insistant sur la nécessité de restaurer les petites tours du choeur et sept fenêtres dans les tribunes du rond-point. Ces entrepreneurs ne furent pas agréés par le chapitre, car, le 2 octobre 1720, le grand maître des eaux et forêts, résidant à Compiègne, désigna comme experts GhârlësGraux,~m~ Joseph Delafbsse, charpentier, et~ThomasDàntier,cd~ domiciliés Noyon, q&i visitèrent la cathédrale du 27 an 30 novembre suivant.' Leur prëtNiér dévissé montait, â 79~630 livres

.Les chanoimes voulurent Mreœntrôlerlë~~ estimations par deux autres experts, nommés Pier~ à Braine, t.~BiM.nat.,tr..t2032,&t.49~.

2,Arc~.dbro~

Bij~ ?,~1~2, vl.

:Arch.rdtSe,


[oë~ charpentMr à Soissons, qui prêtèrent serment

~r j~t~~ ~h~Â~Â a Kf~~nn ~fTinten–

et Jean Moët, charpentier à Soissons, qui prêtèrent serment devant René HudeliaedeCerton, subdélégué à Noyon de l'intendant de Soissons. Ceux-ci firent un nouvel examen du monument. le 28 décembre 1720, avant de présenter un devis de 53,226 hyres le 7 janvier i72i. Le chapitre trouva sans doute que cette évaluation était inférieure à la somme nécessaire pour restaurer la cathédrale, car Charles Graux, Joseph Delafosse et Thomas Dantier firent une seconde visite de l'édince du 30 juin au 2 juillet 1721, après avoir prêté serment devant le lieutenant gêneras du bailliage de Noyon'. Leur devis définitif, qui servit de ba& à l'adjudication, s'élevait à la somme de 82,952 livres. Ces experts avaient tout d'abord examiné le porche, où trois rangs de marches et deux branches d'ogives s'étaient effondrés. Il fallait également remplacer les grilles de clôture et tous les vieux plombs de la terrasse du porche ce dernier travail devait coûter 7.600 livres.

Au sud, plusieurs voûtes d'ogives du bas côté menaçaient ruine ainsi que deux fenêtres des tribunes. Les combles de la chapelle de Hangest, de la chapelle de Saint-Nicolas et des tribunes de la nef renfermaient de nombreux bois pourris. Dans la grande charpente de la cathédrale, il était utile de changer onze grosses poutres, un grand nombre de chevrons et 260 toises de couverture, ce qui devait entraîner une dépense de 15,io0 livres. Du côté nord, la corniche et les chéneaux de la nef et des chapelles latérales avaient besoin d'être recouverts en plomb, et le comble des tribunes se trouvait en mauvais état. On devait réparer les abat-son et la toiture de la grosse tour du nord, <:t. remplacer la flèche en charpente de la tour méridionale. Les deux petits clochers de l'abside devaient être restaurés, mais on comptait diminuer la hauteur de celui du nord~.

En outre, les entrepreneurs proposaient de refaire a neuf 1 encadrement de cinq fenêtres calcinées par le feu dans les tribunes du choeur. Les feuilles de plomb qui recouvraient leurs voûtes et la balustrade en bordure, formée de petites arcades en tiers-potat, avaient besoin d'être renouvelées. Le soubassement des chapelles rayonnantes était dégradé, et les tempêtes avaient fait tomber seize toises de balustrade sur les croisillons où les plombs des 1. Arch. de tOise, G 1338.

2. Arch. de ''Oise, G i3M.


chéneaux étaient rongés par les intempéries. A l'intérieur, les experts signalaient la nécessité de réparer les voûtes dans toutes les parties de l'église et de remplacer la colonne centrale et les archivoltes de deux fenêtres au fond des baies du transept. Le devis prouve que l'autel du croisillon nord était dédié à saint ° Antoine, et celui du croisillon sud à saint Eutrope. Enfin, les voûtes du cloître devaient être consolidées par douze nouveaux contreforts, et la toiture de ses galeries menaçait ruine, comme les pignons et les combles de la salle du Trésor et de la chapelle du Commun, située derrière la sacristie. En terminant leur rapport, les experts attestaient que ces réparations ne provenaient pas d'un défaut d'entretien, « mais de la vétusté et caducité de l'édi- fice et d'un incendie arrivé il y a quelconques siècles. »

Pour se procurer les ressources nécessaires, les chanoines avaient adressé une requête à Louis XV en 1721 pour lui demander l'autorisation de couper des réserves dans les bois du chapitre à Carlepont, à Thiescpurt et à la Pottiere-Pezée. A l'appui de leur demande, ils alléguaient que le chœur de la cathédrale avait été bâti avant le vie siècle et que la nef était l'œuvre de Charlèmagne. On voit que cette légende était encore très répandue à Noyon au xym~siècle. Le roi accorda la permission nécessaire au chapitre par des lettres paténtes datées du 30 mai 1721, et la vente des bois, qui eut lieu le 17 novembre de la même année, produisit une somme de 29,898 livres. Les réparations de la cathédrale furentadjugées le 13 mai pour 105,700 livres à un vitrier de Noyon, nommé Florent SQupplet.quis'était iait représenter aux enchères~r le notaire ~nQueuIk~

Le chapitre s~~ d'abord d'acheter des ardoises et des bois de cM~ pour faire répàrer le. grand comble. mois d'août 1722, chanoïnes Sézillë et Lesguevin se rendirent à de voyage se~ At20J.j~7n;8Ig~erent;le25dumeme mois, un ~arel~a~resid~ de Satn~Loui~~qtJ~s'engageai~ .'a leür:,fournir des ariloises à raison ~2~~res~~MU]~a~~ !on voit qu& le vendeur ~300 J~v~ avoir livré 1~0,000 ardoises2. Le traùsp~t~par~ vbitHces~de -~Gharlevi~ commencé le ~L~h~l'OMë~ ~h~~0~


itobre 1723 et terminé le 43 octobre i734, coûta la somme 'r;¡, 1 .t. 1 n -1-- _1_

d2 octobre 1723 et terminé le 43 octobre i734, coûta la somme énorme de 2,694 livres. Le couvreur Bau~rimont se chargea de compter les ardoises et de les monter sur les toits*.

Deux marchands de Coucy, nommés Claude Delin et Louis Sauvage, s'engagèrent à livrer les bois de chêne nécessaires à la réparation de la charpente par un marché de 3,000 livres daté du 29 octobre 1722; mais, d'après le compte du chanoine Geuffrin, trésorier de la iabrique, la somme de 8,580 livres leur fut versée en plusieurs paiements. Des scieurs de long débitèrent 593 toises de bois blanc pour faire les chevrons. Dès que le transport des solives futachevé, l'adjudicataire général, Florent Soupplet, fit signer un marché de 5,000 livres au charpentier Joseph Delafosse le 7 juin i723~. Celui-ci prenait l'engagement de consolider la charpente du transept et du choeur au moyen d'enrayeuses~ et il devait remplacer les arbalétriers des noues au-dessus de la croisée. On peut évaluer à 19,500 livres environ la somme tntale des travaux de charpente exécutés dans le grand comble de la cathédrale à cette époque.

Le 9 mai 1723, le chapitre avait eu la malencontreuse idée de consulter Jean Beannof et Claude Poulet, maçons à Chantilly, sur les causes de l'innttration des voûtes du chevet3: Ces experts prétendirent « que la pourriture de la charpente, des murs et des voûtes du chœur venait du voisinage des deux petites tours de droite et de gauche, qui empêchaient l'écoulement des eaux. )} lis concluaient a la nécessité de les démolir jusqu'au niveau de la corniche de l'abside.ann de prévenir l'enbndrementdusanctuaire. Le chanoine Lesquevin, partisan déterminé de ce projet, le fit adopter par ses collègues, et la démolition des tours jumelles fut décidée au commencement de l'année i723, malgré le projet de restauration présenté en i72i par le maçon Charles Graux. En parcourant le devis rédigé du 30 juin au 2 juillet 1721, on voit que le petit clocher bâtià l'angle du~~ et du croisillon nord s'appelait la tour de l'Horloge, et qu&la tour Bazin s'élevait au sud, près deIachapeIlëdel'évêché.Ce~nbmIui avait sans doute été donné en 1421, quand le charpentier Thibaud Bazin y avait installé la cloche du benroi de la ville~.

t.Arch.det'ÔisB,<MSM.

2.Ar<:h.dèi'Oise,Gt366.

3. BtM. mt., &. iMSÏ.M. 5} v°.

4. J~Fons-NéUc< ~y6M~~e~oyoK?MMaM~~ a~ac XC~° ~s~te, p: i


Les tours jumelles, bâties vers 1160 et restaurées sous le règne de Louis XI, devaient être divisées en trois étages. Le chapitre fit d'abord venir des ouvriers de Nesle pour évaluer le prix de leur démolition, mais ce travail fut exécuté par Pierre Mahon, entrepreneur de maçonnerie à Saint-Quentin, qui signa un marché de 1,950 livres avec Florent Soupplet, adjudicataire général, le 18 lévrier 1723. Ils'engageait à raser les tours jusqu'à leur premier étage, qui se trouve au niveau de la corniche du chœur, à démolir l'escalier de la tour de l'Horloge, ajouté sans doute après coup, et à refaire une toiture au-dessus de chaque clocher. Pour descendre les poutres des beffrois, l'entrepreneur était autorisé à percer les voûtes des tribunes, à condition de boucher les arcs d'encadrement, pour empêcher la poussière d'entrer dans l'église. Il devait également remplir de maçonnerie les baies inférieures des tours et descendre tous les matériaux par l'extérieur dans le cimetière, qui se trouvait au chevet de la cathédrale. Enfin, il prenait l'engagement de démonter une grande poutre qui reliait les deux piliers de l'arc triomphal*.

Les travaux de démolition devaient commencer le 5 avril 1723, et cette clause du contrat fut sans doute remplie, car le 30 mai le trésorier de la fabrique payait déjà les charretiers qui avaient transporté les premiers décombres jusqu'au moulin de Wez. Les quittances successives prouvent qu'on déboursa 149 livres pour charger 410 voitures~. Cet acte de vandalisme était certainement consommé le 6 septembre de la même année, quand le chapitre fit un marché avec Pierre Mahon pour réparer l'étage intérieur de la tour de l'Horloge, qui devait être recouvert d'une calotte de plomb et pour refaire une voûte d'ogives sous la tour Bazin, dont les contrefortsiavaient besoin d'être renforcés. La dépense était évaluée à 600 Hyrës.njais~P~ Mahon reçut encore 100 livres pour avoîc fait des travaux supplémen~aires3:

Le 23 décembre 1723, un~ presque entieramëntia~ toiture en paviIlon~ de la ~grosse tour méridionale de la façade, qui étaj~~&rtma~ lendemain, Ghristophé B~ charpentier, et Théophile Bleuet, maçon, notâmes experts d'onice, vinrent examiner les dégâts. Un pan de !a. Areh.. de l'Oisé, t`~ 1338.

l.Arch.det'Otse.GtMS.

2.Arc&.<leJt'QMe,G1342.

-~3.'A~:dé'M~&134Q.~


la charpente était tombé sur les combles des chapelles du Sépulcre, des Joies et de Saint-Louis', bâties contre le bas côté sud. Des pièces de bois étaient venues s'abattre dans deux grandes fenêtres du croisillon sud et sur les toits de l'évêcbé. Les trois autres pans étaient tellement ébranlés qu'on fut obligé de les attacher avec des cordes pour les empêcher de tomber. Le chapitre émit le vœu que Florent Soupplet suspendît les travaux en cours d'exécution pour réparer ce dommage, mais il mourut quelques jours après, car Paul de Richouftz, maître des eaux et forêts de Noyon, donna l'ordre à Soupplet fils de se mettre à l'œuvre le 28 décembre~- La liquidation de la succession de l'adjudicataire général retarda sans doute ce travail, qui ne fut pas commencé avant Fannée 1725.

La démolition des tours de l'abside obligea le charpentier Joseph Delafosse à entreprendre plusieurs réparations énumérées dans son mémoire de 1724. Il alla choisir dans les bois du chapitre les arbres dont il avait besoin pour recouvrir d'une toiture les souches des petits clochers et pour réparer le comble de la porte Saint-Eutrope endommagé par la chute des décombres de la tour Bazin. Ses ouvriers exécutèrent le même travail au-dessus de la chambre du trésorier, dont la charpente s'était affaissée sous le poids des matériaux tombés de la tour de l'Horloge. Cet entrepreneur, qui reçut 520 livres, démonta deux cloches dans ce petit clocher et consolida les fermes du choeur3.

Le couvreur Louis Baudrimontcommenca la réparation générale des toitures de la cathédrale au mois de septembre 1723. Entre le mois de décembre de la même année et la fin du mois d'avril 1725, il remplaça les dalles de plomb qui recouvraient les chapelles rayonnantes et les tribunes du chœur*. Le chapitre e lui paya 974 livres et dépensa 3,600 livres pour acheter à Amiens le métal nécessaire. Louis Baudrimont le coula en feuilles avec le vieux plomb. Le 7 mars 1725, le chapitre donna l'ordre de supprimer une poutre posée vers 1461 à l'entrée du choeur pour empêcher les murs de boucler?. Le maçon Antoine Defrance, qui t. La chapelle de Samt-Mcotas avait été placée sons ce vocaMe aa xvm" si&ete 2.Arch.derOise,G:339.

3. Arch. de fOise, & 1367.

4.Arch.det'0!se,Gt36?.

5. Bib!. nat., fr. tM82, foi. 52.


avait réparé deux arcades et les corniches du cloître en 1724, consolida un de ses piliers en 1726'.

Le 15 février 1725, les héritiers de Florent Soupplet se décidèrent a passer un marché de 3,300 livres avec le charpentier Joseph Delafosse pour refaire à neuf la flèche en charpente de la grosse tour du sud, qui devait être flanquée de quatre clochetons ou « filliettes, » comme celle du clocher nord2. Cette disposition, qui existe encore aujourd'hui, était la conséquence logique du plan de la tour, épaulée par des contreforts d'angle jusqu'au niveau de la plate-forme, car l'architecte du xm° siècle avait prévu la construction d'une flèche en pierre, accompagnée de quatre clochetons. La charpente et la couverture de la tour furent posées pendant les années 1725 et 1726. Les charpentiers Delafosse, Lejeune et Bocquet, le couvreur Baudrimont et le maçon Antoine Defrance, qui se mit à l'œuvre le 28 janvier 1726, y travaillèrent avec leurs ouvriers. Le serrurier Maille fut chargé de rallonger deux anciennes croix fleurdelisées pour les mettre sur la nouvelle toiture, et un chaudronnier de Saint-Quentin, nommé Guérin, reçut 135 livres pour avoir fabriqué deux boules et deux coqs. Une somme de 9,366 livres fut employée à cette grosse réparation~.

Dès l'année 1722, le serrurier Claude Reneufve avait transporté les six petites cloches du carillon de la tour de l'Horloge dans le gros clocher sud~. Mais quand l'horloge y fut installée à son tour en 1723, la fabrique se contenta de la faire réparer par l'horloger Jean Tapet. Pour remplacer l'ancien mouvement, le trésorier s'adressa, en 1726, à François Amourette, horloger à Noyon, qui devait recevoir une somme de 830 livres. Le menuisier Guillaume Bruyère et les serruriers Jean Lejeune et François Màchu fabriquèrent les deux cadrans, furent peints par Pierre Soupplét.Ë~ Noyon, nommés Baudouin et Michaut, établirent un fourneau pour fondre sur place les trois timbres de l'horlogéâu mois d'avril 1726s.Ils~t~~ 205 Uvrës, mais 1~ chapitre leur avait fourni le métal acheté chez t.AMh.del'Qtse,

2;Arch.det'OtM,G13~

3.A)-cK.dero!se,G~339.

~4.~rch.~erOiM,Gl~

;5."M'ch~de'VO:M,'G'~M.-


une marchande d'Amiens pour la somme de 510 livres~. On peut

évaluer l'établissement de la nouvelle horloge à 2,384 livres en

additionnant les diverses quittances. En 1727, le charpentier Delafosse monta un échafaudage pour poser une seconde horloge au-dessus du grand orgue2.

Vers la fin de l'année 1727, le charpentier Bocquet répara les

combles des chapelles du bas côté nord~. En 1728, il remplaça

plusieurs abat-son dans les deux clochers~, et il remania la charpente de la chapelle Saint-Nicolas". Les poutres et les chevrons nécessaires furent livrés par un marchand de bois nommé Formentin. Depuis le 3 novembre 1727jusqu'au2octobre 1728, le couvreur Baudrimont fit d'importantes réparations aux toitures pour une

somme de 1,220 livres. Il restaura maladroitement avec du

plâtre les contreforts de la chapelle Saint-Nicolas* et refondit 7,153 livres de vieux plomb pour remettre en bon état les terrasses du rond-point et les chéneaux de la cathédrale au mois de

juillet 1728~.

Le grand escalier du porche tombait en ruine depuis longtemps

quand Philippe Boulnois, maître maçon, entreprit de le restau-

rer dans le courant de l'été de 1728. Après avoir démonté toutes

les marches, il les reposa sur un soubassement neuf; en les fai-

sant remplacer ou retailler, suivant leur état de dégradation. Ce

travail coûta 491 livres~. En même temps, Jean Grandhomme

avait été chargé de recouvrir en plomb la terrasse du porche avec du métal acheté chez un marchand de Compiègne nommé

Pierre Chastellain9. Le menuisier Deneaux toucha 1,326 livres,

le 11 novembre 1728, pour avoir réparé les portes de la cathédrale. Il avait également posé des boiseries autour des piliers et contrelesmursdelachapeIleSaint-NicoIas~. Aumoisd'aoûtl729,

Louis Baudrimont consolida la charpente du cloître et refit la

t.Arc)i.det'Oise,Gt350.

2. Arch. de l'Oise, G 1353.

3. Arch. deroise, G 1367.

4. Arch. de l'Oise, G t339.

5. Arch. de l'Oise, G t344.

6. Ce travail fut exeoité du 13 au t7 jnin tUS.

7. Arch. de l'Oise, G t344.

8. Arch. de t'Oise, G M43.

9. Arch. de t'Oise, G !343.

tO.At<;h.dBt'Oise,Gi343eH344.


toiture de deux galeries. Pendant l'automne, il boucha les _a,+"~ a,. ~t, "+ ,t,; .i

toiture de deux galeries. Pendant l'automne, il boucha les crevasses des voûtes du chœur et de la nef.

Le compte du chanoine Geuffrin, trésorier de la fabrique, commencé le 17 octobre 1722 et terminé le 23 septembre 1730, prouve e que les réparations exécutées à la cathédrale pendant cette période coûtèrent 62,447 livres2. Le mémoire adressé au Conseil du roi, le 30 mai 1754, par les huit chanoines qui s'opposèrent la construction du nouvel autel, contient quelques détails précis sur la marche des travaux~. Ainsi, un procès-verbal de visite, rédigé le 21 avril 1728, constatait qu'une somme de 45,621 livres avait été dépensée jusqu'à cette date. Les travaux prévus par huit articles du devis étaient restés en suspens. On n'avait pas réparé les grilles du porche, la charpente entre les deux tours, les balustrades du croisillon sud, le soubassement et la couverture en plomb des chapelles rayonnantes, les voûtes du cloître, les pignons de la chapelle du Commun et de la salle du Trésor.

L'ancien dallage et les pierres tombales du chœur n'avaient subi aucun remaniement jusqu'en 1743, mais, dès le 20 octobre 1741, le chapitre avait formé le projet de paver le sanctuaire en marbrer Avant de procéder au nivellement du sol, on exhuma les restes de sept évoques ensevelis dans le chœur depuis la fin du xin" siècle jusqu'au milieu du xvi" siècle. Jean Gineste, vicaire général, fut chargé de dresser un procès-verbal de cette opération5. Le d7 avril 1743, on ouvrit le caveau de Vermond de la Boissière, mort en 1272 et inhumé sous une tombe en cuivre d'une seule pièce. Son corps avait été déposé dans un cercueil de bois avec une crosse en cuivre ornée de pierreries, un calice et unepatène en étain. Lemêmejour, les touilles firent découvrir les ossements de Raoul de Goucy,m 1425. La pierre tombale de cet~évëque était jncrustéè de lames de cuivre et d'étain, comme ceHe des cinq autres prélats suivants.

Le lendemain, on trouva dans la sépulture de Florent de la Boissière; mort en 1331~ Cr()sse en plomb, un calice, une patène et des débris d'ornements épiscppau~ Cette tombe était voisine de celle de Gilles orris,mort en qui contenait ~Ar<de~~e,~134a~

~~<rett.e~'C~G~t338~ ~3..Arch.~l~&.l~ Bibl.rat., fr. 1203~; ftif. 58. S~cX~S~~ X. Instrum., col. 390.


un petit vase en grès rempli de charbon. Le 19 avril, on découvrit le cercueil en plombdeJean de Mailly, mort en 1473, les restes de Guillaume Marafin, mort en 1501, et le corps de Charles de Hangest, inhumé en 1528 dans un petit caveau. On retrouva sa mitre, ses ornements, ses souliers, ses gants, sa crosse en bois doré et cannelé, son calice et sa patène en étain. Les ossements de ces anciens évêques furent déposés séparément dans des petites fosses en maçonnerie.

En 1743, Fèvêque François de la Cropte de Bourzac bénit à l'église de Saint-Martin de Noyon une cloche nommée JeannePierre et fondue par Cavilier, qui fut transportée en 1795 dans la grosse tour du sud'. Le 13 novembre 1744, la fabrique conclut un marché avec un facteur de Paris, nommé Véjux, pour la réparation du grand orgue, qui donna lieu à une contestation, car Manceaux, organiste à Saint-Quentin, et Férant, facteur parisien, désignés comme experts, vinrent essayer l'instrument à Noyon le 11 mai 1750~. Ils imposèrent au constructeur des retouches assez importantes. La cathédrale se trouvait encore en mauvais état à cette époque. En effet, un procès-verbal de visite, daté du 16 juillet 1742 et divisé en trente-cinq articles, évalue les réparations nécessaires à la somme de 39,289 livres. En outre, il fallait dépenser 99,178 livres pour restaurer les maisons des chanoines. Le chapitre s'adressa encore une fois à Louis XV pour lui demander d'autoriser la vente de nouvelles coupes de bois. Un arrêt du Conseil d'Ètat, qui porte la date du 28 décembre e 1745, permit aux chanoinesde mettre ces réserves aux enchères, et l'adjudication produisit 60,000 livres 3.

L'architecte Claude Bouillette, invité à présenter un devis moins élevé, visita Notre-Dame de Noyon le 24 avril 1747 et réduisit les évaluations à la somme de 21,122 livres pour la cathédrale, et à la somme de 48,950 livres pour les maisons canoniales~. Le 28 juin de la même année, un marchand, nommé Maurice Carpentier, se rendit adjudicataire des travaux de la cathédrale au prix de l'estimation~. Le cahier des charges lui t. Laffineur (t'abbe), CM fM:(e à AMfe- DoMe <ie ~o~o~, p. 74.

2. Arch. de l'Oise, G. 1354.

3.Arch.det'Ohe,(H338ett347.

à. Arch. G 1338.

4.Ajch.det'Oise,Gi338.

5.Arch.dero;se,&!347.


imposait comme dernier délai le mois d'octobre 1749, mais il est 1 p__u d -1~ ?

imposait comme dernier délai le mois d'octobre 1749, mais il est probable que cette clause ne fut pas remplie. Le mémoire qui contient tous ces détails fut rédigé par le chanoine Bonnedame et ses collègues le 30 mai 1754. On y voit que la réparation de la grande voûte du choeur, faite entre les années 1747 et 1751, avait coûté 600 livres~. Il faut en conclure que les arcs-boutants supérieurs de l'abside, dont le mauvais style trahit l'époque de Louis XV, furent remplacés pendant cette période. Le 27 octobre s 1746, un sonneur étourdi ayant tiré du haut de la grosse tour du s sud un coup de fusil sur des corbeaux, le feu se déclara dans le clocher à huit heures du soir, mais les habitants réteignirent en [. faisant la chaîner

Alexandre Margry, marbrier a Senlis, conclut un marché avec la fabrique, le 2 mai 1750, pour poser des dalles de pierre dure sur la terrasse des tribunes du choeur qui était recouverte de plomba II s'engageait a prendre les pierres à Senlis, dans la carrière du Fossé, à fournir de nouvelles gargouilles, ornées de quelques figures, et devait toucher 21 livres 10 sous pour chaque toise carrée de dalles, 43 livres pour chaque toise de chéneaux et 10 livres pour chaque gargouille. Vers la même époque, le couvreur Bayart travailla dans les combles de la cathédrale et de ses dépendances~. Après avoir renouvelé les toitures de la chapelle du Sépulcre où de Sainte-Luce et de la chapelle du Commun pour 664 livres, en 1750, il remit en bon état les couvertures de la nef, du cloître etdëlà sacristie en 1751 et en 1752. Là ~brique paya son mémoire avec 9,376 livres de vieux plomb provenantdeschénëaux et des terrassés. Cet entrepreneur avait été chargé de ? la néf 1751, car on lui devait encore 800 livrés sur ce-compte spécial. en.17525.

~~déE~qui~nces~ permét pas préciser les autr~~ra~a~~ les entrëpreneurs de AIaurice Carpeat~~i~BHg~ des non prévues dan~~dê~~e~747~ (~omm~ W. ré~laînait' l'argent à la ia~iq~~ë~ d~s' é~üx-et'' faréts de Noyon comme experts le m~n~ËM~aux et le charpentier Joseph Sêzille, qui .ArcË~~rOisë~l~ -jnât~iM. '3~e;l367~ ~Aj~ G i367. l'Oiâe,-=~r i$6`i. ~J.


~ant les travaux le 4 mai 1751. Le 3 juillet smvaYit, le ?

vérinérent les travaux le 4 mai 1751. Le 3 juillet suivant, le chapitre fut condamné à payer a Carpentier 684 livres pour solde de diverses augmentations*. Pour réaliser une économie, la fabrique se décida, le 26 mars 1754, a faire tailler en pente par le maçon Pierre Frémont les dalles placées sur la corniche de la nef et à recueillir les eaux dans des gouttières pour éviter la pose de feuilles de plomb dans les chéneaux~.

Au milieu du xvm" siècle, l'ornementation du chœur avait

encore gardé son caractère primitif, et l'autel du xm" siècle était resté intact au fond du sanctuaire. Cet autel, dépourvu de tabernacle, de cierges et de crucifix, était décoré de parements qui variaient suivant l'omce du jour. La suspense en argent massif, dont Louis XIV admira la nnesse, avait la forme d'un petit clocher à jour surmonté d'une flèche. Ses chaînes étaient soutenues par deux anges cxés à la crosse qui s'élevait au-dessus du retable. Les grands rideaux posés autour de l'autel ne s'ouvraient qu'à l'élévation, en glissant sur des tringles axées au sommet de colonnettes métalliques. Ces fûts étaient couronnés par des anges en cuivre argenté qui portaient les instruments de la Passion~. Autour de cette clôture etsur le retable, on avait placé les châsses de saint Eloi, de saint Mèdard, de saint Mummolin, de saint Achaire et de sainte Godeberte. Les jours de fête, on accrochait entre les colonnes du chœur des tapisseries achetées en 1648~, qui représentaient l'histoire de Noé.

Le dessin d'un nouvel autel « à la Romaine, » suivant l'ex-

pression de l'époque, fut soumis au chapitre le 30 avril 1753 par Louis Godot, architecte et contrôleur des bâtiments du roi, qui demeurait à Compiègne". Son projet, approuvé le 20 août sui- vant par vingt-deux voix contre dix-huit, fut violemment critiqué par Claude Bonnedame et sept autres chanoines qui protestèrent contre la destruction de l'autel gothiques. Louis Godot proposait aussi de remplacer les anciennes stalles et d'entourer t.Arch.deI'Oise,CH338.

'Arch.det'Oise,Gt338.

3.Arch.det'OMe,G1347.

.4. BiM. mat., 6r. t203' M. 35.

5.fM<ï.,foL60'r.

6. Voici tes noms de ces dëfensears des bonnes traditions archeotogiqnes

Du Héron, Cnqaigny, Bertanit du Tombelle, Antoine de Ces ne, PeHeton, MauroyetRenmfve,


le chœur avec des grilles. Il avait fait dresser un devis de -11 1!c. 1~ nnmmé rn11'rt.()i~L

le chœur avec des grilles. 11 avait lait dresser un aevis ae 33,500 livres par un menuisier de Compiègne, nommé Courtois, dit Cambray, pour l'autel à la Romaine et la nouvelle décoration du choeur. L'évoque Jean François de Bourzac s'était engagé à verser 6,000 livres, les legs et les dons des chanoines se montaient à H,000 livres, la fabriqueoffrait 6,000 livres et la vente des parements et des rideaux de l'autel gothique devait fournir 6,000 livres. Enfin, on escomptait le produit de la vente du plomb remplacé par des dalles de pierre sur les terrasses de l'abside. Dès le 27 août 1753, le chanoine Bertault du Tombelle, trésorier de la fabrique, présenta un mémoire au chapitre pour démontrer que la fabrique n'était pas en état de supporter une j pareille dépense. De leur côté, Claude Bonnedame et ses parti- sans firent signiner une opposition à leurs collègues le 10 novembre suivant. Ils adressèrent ensuite une requête au lieutenant général du bailliage qui donna l'ordre au chapitre de suspendre sa décision. Le premier mémoire des huit opposants, émaillé de citations des Pères de l'Eglise et de Guillaume Durand, porte la date du 27 novembre 1753. Ils faisaient valoir des raisons liturgiques pour la conservation du maître-autel, qu'ils attribuaient par erreur à l'époque de saint Médard et s'indignaient contre le projet de suppression du jubé.

Pour essayer de concilier les deux parties adverses, Méliand de Thoisy, int~~ de la généralité de se rendit a Noyon le 23 janvier 1754, mais il ne parvint pas à triompher de l'obstination du chanoine Bonnedame et de ses collègues. C'est en vain qu'il fit venir le lendemain l'architecte Godot pour réfuter leurs arguments mais; comme les prétendaient que plusieurs xriëmbres du-chapitre se:laissaiént intimider par la .sie\Í~S,m..e'm~b.r,'e,'s, dU~c1~'ha.~p"I'.t~re~se'I's,.a,1.e,n'tl'n.timl'd,erparla (~oines~s~déela~~ l'auiel. Cinq chanoines ~ulemënt~c~~eB~~qu' dénant volonté du ioï et déùg autres réfusérent cte faire a nt devant un projet qui

~i~~autr~ 'rani. d"e rJire o~stacle à ~n .a'ë~~ep~da~ de léur goût2. ni le Conseil Lo~~ rënvoy~T~ deoantCoriseü d'État le 6 février ~7~o~~ second mémoire le ~S~ct~ae, ? ~t'OM~~


vant~. Après avoir résumé leurs objections litur-

14 mars suivant'. Après avoir résumé leurs objections liturgiques, ils prétendaient avec raison que la somme demandée pour la nouvelle décoration du chœur pouvait être employée plus utilement à réparer les grandes voûtes qui menaçaient ruine. Le chapitre demanda la nomination de quatre experts pour contrôler cette assertion. L'architecte Louis Baudrimont et les maîtres maçons Éloi Graux, Pierre Frémont et Ëloi Herblot prêtèrent serment devant le notaire Gueullette, le 6 mai 1754, après avoir visité la cathédrale~. Ils déclarèrent que les voûtes et les arcsboutants étaient en bon état et que les étais placés vers 1723 sous la première voûte du déambulatoire, du côté nord, pouvaient être retirés sans aucun danger.

Les huit chanoines ne se tinrent pas pour battus, mais Gcdot riposta par un mémoire justificatif au troisième exposé de leurs griefs, qui porte la date du 30 mai 17543. L'auteur du projet s'appuyait sur l'autorité de Michel-Ange pour élever le nouvel autel au milieu du transept, comme à Saint-Pierre de Rome. Il citait les autels à la Romaine du Val-de-Grâce, de l'église des Invalides et de Saint-Germain-des-Prés, en affirmant que le devis de Courtois s'élevait à 33,500 livres, et non pas à 80,000 livres, comme ses adversaires l'avaient prétendu. Le 1" août 1755, un arrêt du Conseil d'État, signinè aux huit chanoines le 25 septembre, rendit exécutoire la délibération capitulaire du 20 août 1753 et décida que l'autel serait établi suivant le projet de l'architecte Godot~. Dans le courant de la même année, le chanoine Montain donna au trésor un superbe dais, orné de tapisseries des Gobelins, qui avait coûté 16,000 livres~.

En 1757, on remplaça les anciennes stalles par celles qui se trouvent encore aujourd'hui dans le sanctuaire~. Les grilles de clôture du chœur furent posées à la même époque et le chapitre donna l'ordre de démolir le jubé qui devait rémonter au xm" ou. auxiv~ siècle, car le peintre Étienne Gourdin fut chargé de le nettoyer en 1460. L'autel gothique disparut à son tour, car le t.Arch.del'Oise,<St347.

2.Areh.det'0!se,Gt338.

3.AMh.de)'Oise,GÏ347.

4. Arch. da t'0:~jS 1347.

5.Bdëre,JKa~Mcr~&tM<MdaMteBMNe<Md~~C~ arckëolo~iq~ee d~ ~o~,t.XÏ,t893,p.253.

6.Bibt.nat.,fr.i203ï,M.61.

e


menuisier Courtois avait fabriqué un modèle en bois de l'autel à la Romaine, surmonté d'un palmier qui ombrageait le tabernacle En même temps, on eut la fâcheuse idée de boucher les fenêtres basses des croisillons en y ménageant des niches destinées à recevoir des statues. Tous ces travaux furent terminés le 19 mai 1757, car une lettre de Mgr de Bourzac, datée du 9 mai, autorisa le doyen du chapitre à officier dans le nouveau chœur le jour de l'Ascension 2. Le chapitre fit une convention additionnelle avec Courtois, le

13 août 1758, pour le démontage du maître-autel provisoire3. On pourrait en conclure que l'autel à la Romaine fut posé quelque temps après; mais, comme l'entrepreneur envoya un de ses ouvriers reprendre les bois du modèle le 5 décembre 1783, il faut bien admettre avec M. Moët de la Forte-Maison que le nouvel autel ne fut pas mis en place avant l'année 1779' Le 24 juin 1761, on termina la pose d'une Assomption avec gloire au-dessus du trône épiscopaP. Peu de temps après, il devint urgentderemplacer les dalles qui recouvraient les chapelles du bas côté nord par une toiture destinée a. protéger les voûtes. La fabriqueconclut donc un marché de 880 livres, le 4 mai 1763~ avec le charpentier François Barbier, qui devait avoir terminé son travail le 15 août suivant. Celui-ci s'engageait en outre à supprimer la corniche et les gargouilles, à réparer les voûtes, à établir un combleneuf en appentis, terminé par deux pignons en pierre, et à le recouvrir avec des tuiles~.

La toiture du cheYet de la. cathédrale se trouvait sans doute en

bien .mauvais état e~ 1763, car le couvreur Bayart signa, le 24 juia de la même année, un marché de 9,700 livres avec la fabriqué;~ la réparationducoIilble de l'àbside et pour enlever M~Iés~erire ~oséë~ sur les du rond~oi~Cës~ remplacées par. un petit toit en le glacis dés -fenêtres supérieures. Le 5 juin ~L~K~eTOtse, 1347: '2.ef~ G 1347. 'Mti. G 1347.; ~?~M~S~ p. 272. ~– ~~uj~~a~o~ ta éathddra~e ds Noyo~L ~dan~Co~ t. tX, 1889, p. '171.' .S~'°~~ ~le l0ise~ G 136'~ = S~H~~Ë~'d~367~ .r~


1765, Théophile Deslandes et EloiHerbet, couvreurs, s'engagèrent à faire deux toits en pavillon au-dessus de la souche des petites tours jumelles et & les recouvrir en ardoise pour une somme de 1,200 livres~. LeSjanvier 1766, le chapitre fit célébrer un service pour le repos de l'âme du dauphin. Mgr de Bourzac, mort le 23 janvier de la même année, fut inhumé trois jours après dans la chapelle de Saint-Nicolas~.

Dom Grenier, qui vint dépouiller les archives du chapitre à la fin du mois de mai 1768~ constate que la bibliothèque du chapitre renfermait à cette époque 280 manuscrits, à savoir 19 du ix" et du e siècle, 13 du xi" et du xu" siècle. Il signale également l'obituaire en quatre volumes rédigé parle chanoine Adrien de Hénencourt, qui mourut en 1530 4. Le chanoine Letellier fit poser à ses frais les appuis en fer forgé des tribunes de la nef vers 1770~. L'avocat Beaucousin rapporte que la cathédrale fut complètement badigeonnée à l'intérieur l'année suivante; mais il ne donne aucun détail sur cette malencontreuse opération. Mgr de Broglie supprima la confrérie des Joies le 18 décembre 1772 et le roi approuva cette décision par des lettres patentes datées du même mois~. Un service solennel pour le repos de l'âme de Louis XV fut célébré dans la cathédrale le 29 août 1774~.

Les papiers annexés à l'ouvrage manuscrit du chanoine Sézille renferment une liste des vingt-cinq chapelles de NotreDame de Noyon vers 1775~, mais leur emplacement exact n'est pas facile à déterminer. On sait cependant que la chapelle centrale du déambulatoire, mentionnée en 1233 ".était consacrée à saint Eloi. Les chapelles de Samt-Maurice et de Notre-Dame de la Gésine, fondées vers 1215~, la première chapelle de SaintPierre et de Saint-Paul se trouvaient également autour du i. Arch. de l'Oise, G 1367.

2.BiM.nat.,fr.l2032,M.64.

3..f&M., fol. 64 v.

4. Bibl. nat. CoUeetIon de Picardie, t. CLXV, fot. iM v*.

5.Mo6tdé)aEMte-Ma4son,~M~MaMde~yo!t,p.270.

6.Arch-de!'Otse,Gi605.

7. Maziere, KMtes MoyoMM~, dans te j8MMeM?t Com«e <H'eMoZo~Me t~jvoyoK, t, xm,t897, p. 40?.

8.Bib!.nat~tr~tM3t,a)I.tp.

9.!jeYaMeur,M~<te~e~~ de A'oyo~z; p. 9f~:

M.DemochaTes,De~tw~SM~MC~CM/M 24.


chœur. L'autel de Saint-Antoine s'élevait dans le croisillon nord' et l'autel de Saint-Eutrope dans le croisillon sud. Une confrérie de chapelains désignée sous le nom de cantuaire SaintEutrope, dont le plus ancien compte remonte à l'année 1559, était chargée de l'entretenir 2. Au nord de la nef, une chapelle, fondée en 1309, était placée sous le vocable de saint Pierre et de saint PauP et une autre chapelle était désignée sous le nom de Saint-Jérôme ou des quatre saints docteurs. Le bas-côté sud renfermait la chapelle de Sainte-Luce et de Sainte-Marguerite ou du Sépulcre, fondée en 1286<, la chapelle de l'Assomption ou des Joies, fondée en 1528 s, et la chapelle de Saint-Nicolas ou de Saint-Louis, fondée en 16436. On avait placé dans les tribunes deux autels consacrés à saint Nicaise et à saint Michel. Enfin une chapelle, dédiée à sainte Catherine et mentionnée en 1246~, s'ouvrait dans le cloître qui renfermait également la chapelle de 'Saint-Denis, citée en 1512 8.

Parmi les autres chapelles dont l'emplacement reste douteux, il faut signaler celles de Sainte-Catherine, citée en 12499, de Saint-André, de Saint-Denis, de Saint-Etienne, citées en 149910, de Saint-Jean l'évangéliste et de Saint-Quentin, citées en 143911, qui rayonnaient peut-être autour du déambulatoire. Colliette 12 et Sézille~ font encore mention des chapelles de Saint-Éloi de l'Aurore, de Saint-Thomas, apôtre, de Saint-Thomas de Cantorbéry, de Saint-Laurent, de Saint-Vincent, de Saint-Martin, citées en 1389~, de Saint-Mathieu, citée en 1463~, de Sainte1. Le doyen Pierre Prevot fut enterré devant cet autel en 1374. Gallia c~MHaM,t.JX,co).1034.

2. Arch. de l'Oise, série G, supplément non inventorié.

3.BiM.nat.,fr.l203t,fol.l4.

4. Dé!nocharës,(Ded!f<KOM<M~Mcr~eto, fol. 24 v.

&. Levassent-, Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. ttt5.

6.Bibt.nat.,fr.l2032,foi.33\

7.Bib!.nat., fr.~031,foi. 13.

8.BiM.nat,,fr.t2032,fo).20.

9. Arch. de i'OMé, G 1984, fol. 336.

tO. Levassëar, ~MMa~ ~e~Me cathédrale de Noyon, p. t087.

11. BiN.nat.,fr. 12032, fot.t5.

12. ~mo~M ~tM!' t. III,, p. 23.

13.BiM.nat.~fr/1203t,fo!.10.

;;14.B)bt/Nat.,fr. 12032, fb). 12.

~M~M/16.


Madeleine, citéeen i388', et de Saint-Gilles, transférée en i592 du château de Ronsoy~. Avant la Révolution, les véritables chapelles étaient au nombre de dix-huit, comme aujourd'hui, mais le nombre des autels, qui ne devait pas dépasser vingt-huit, avait diminué depuis le x[v<= siècle, car le pape Clément VI en comptait trente-neuf dans une bulle datée de 1348.

L'évêque Charles de Broglie, mort à Carlepont le 20 septembre 1777 et enterré trois jours après, fut le dernier prélat inhumé dans le chœur de la cathédrale~. Le 5 octobre suivant, on inaugura solennellement une nouvelle châsse octogone pour remplacer celle qui renfermait une relique de saint Médard depuis 1650~. Deux ans plus tard, Courtois vint poser dans le carré du transept le nouveau maître-autel en marbre, soutenu par six anges en cuivre doré* On avait ménagé au-dessous un caveau garni de vases acoustiques pour augmenter la sonorité des chœurs. Le pavage en marbre du sanctuaire, que le chapitre voulait faire exécuter dès l'année 1743, ne fut terminé qu'en 17796. Vers 1780, l'architecte Watin commit l'imprudence de remanier les ogives qui reposaient sur une colonne centrale, dans la chapelle du Commun, bâtie au xive siècle derrière la sacristie; comme la voûte se lézardait, le chapitre donna l'ordre de retirer tout le mobilier de la chapelle; mais, pendant cette opération, les nervures s'écroulèrent avec fracas, suivant le récit d'un témoin oculaire'.

Jusqu'à la fin du xvm" siècle, le trésor de la cathédrale se trouvait à l'étage supérieur du bâtiment construit au xn" siècle, à l'angle du choeur et du croisillon nord; mais, en 1783, le chapitre résolut de le faire transporter dans la première ou dans la seconde chapelle du déambulatoire, du côté sud. On ferma cette chapelle par une grille et par une double porte, et les reliques y furent déposées le 6 novembre de la même année t. Levasseur, Annales de l'église cathédrale de Noyon, p. 1004.

2. Les sources de t'M~tou'e de toutes ces chapelles se trouvent aux archives de t'Oise. GJ5t2 à t5M bis.

3. B<tHe<t!tct<t C<'m<M<[rcAe'o!o~Me de Noyon, t. VIII, t886, p. 23t.

4. Arch. de l'Oise, G t358.

5. Moet de ta Forte-Maison, jl~tM~M~M ~e Noyon, p. 272.

6. /6M.,p. 287.

7. MM., p. 391.

8. Le trésor était ouvert aux fidèles à t'Ëpiphanie, à Pàques, à la Pentecôte, à ta Dédicace, à l'Assomption, à la Nativité de la Vierge, à la Toussaint, à Ja


L'inventaire détaillé, ~édigé le même jour, renferme d'intéressantes descriptions des objets du trésor au moment où ces richesses allaient disparaître dans la tourmente révolutionnaire'. La grande châsse de saint Éloi, fabriquée au xvn" siècle et placée sous le maître-autel, avait la forme d'un temple rond porté par huit lions. Ses quatre entablements reposaient sur deux colonnes torses. Les statues des douze apôtres, de saint Eloi et de deux anges garnissaient les niches de ce reliquaire, couronné de têtes d'anges et surmonté d'un dôme et d'une lanterne, comme l'indique une gravure de l'ouvrage de Tavernier2.

Cinq autres reliquaires renfermaient des ossements de saint Éloi les deux premiers, qui avaient la forme d'un bras et d'un croissant, remontaient au xiv° siècle; mais le reliquaire du menton de saint Ëloi, dont le piédestal octogone reposait sur huit boules et dont les supports étaient garnis de fleurs en argent, devait être une œuvre du XVIIe siècle, ainsi que deux reliquaires en forme de médaillon ovale et de lanterne. En 1783, le trésor conservait encore plusieurs objets mentionnés dans l'inventaire de 1402, notamment le chef de sainte Godeberte en vermeil, le bras reliquaire de saint Maxime, la châsse du menton de saint Barthélémy, un diptyque en argent et une tour de vermeil renfermant des reliques, le diptyque en ivoire donné par le doyen Hugues de Coucy au commencement du xm" siècle, deux grandes croix de vermeil ornées de filigranes, d'émaux, de perles et de pierres précieuses, le camée en aventurine, la croix pectorale, l'anneau, les burettes et le bénitier en cristal de saint Eloi. La magnifique châsse de sainte Godeberte, fabriquée par Jean de Gravai, au commencement du xvi" siècle, avait été remplacée vers 1630 par un reliquaire en argent, en forme de tombeau, orné des statuettes de la sainte et de saint Éloi. Le reliquaire en argent qui contenait le menton de saint Augustin, avait été donné au trésor parle chanoine Delahaye au xvm" siècle, et une statuette en argent de saint Antoine portait cette inscription jO.iB~M~ ~o~o 6cto?oned~ saint Médard, en argent, fabriquée en fl777, était ornée de quatre bas-reliefs fête des ~eMques, à ~ë!~ te!j<mrde~~ féte de.saint de saint Albin, de sainte Godeberte, de samtMa~ de saint de saint Maxime, de saiM~tm ëtpoU~ l'anniversaire de la transtaHon des reliques desaintMédard. /Ar~de~~e,~)35& ~or(M~& in'-fol.


qui représentaient le saint gardant les troupeaux et faisant l'aumône aux pauvres, l'entrée du saint évêque à Tournai et la consécration de sainte Radegonde. A la partie supérieure on voyait six têtes d'anges qui sortaient des nuages'.

I! est impossible de savoir à quelle époque pouvaient remonter les châsses en bois de saint Albin, de saint Mummolin, de saint Achaire, les reliquaires en vermeil de sainte Catherine, de saint Philippe et de saint Grégoire, qui avaient la forme d'une chapelle et d'une lanterne; le reliquaire en cristal de saint Mummolin, les châsses en bois recouvertes de lames d'argent qui contenaient des ossements de saint Fursy, de saint Martin et de saint Nicaise et le reliquaire en forme de pupitre qui se trouvait sous le maître-autel. Enfin, on peut encore signaler un reliquaire en forme de rose et un médaillon en émail qui représentait saint Ëloi travaillant à une pièce d'orfèvrerie.

En 1787 et en 1788, le menuisier Deneaux fit des tambours derrière les trois grandes portes de la façade~. Depuis le mois de décembre i788 jusqu'au mois de juin 1789, le couvreur Lucas remania les toitures de la cathédrale et les chéneaux des chapelles de Rangeât et de Saint-Nicolas~. Le maître maçon Hubert refit le carrelage de la chapelle du Commun au mois de mars 1789, après la pose d'un autel en bois. Il répara également la sacristie, le puits et les tombes du cloître, les contreforts et les murs des chapelles méridionales au mois d'avril et au mois de mai, sous la direction de l'architecte Watin, avant de repiquer les soubassements des portails'. De 1788 à 1790, la fabrique dépensa 451 livres pour faire réparer les vitraux par un vitrier nommé Toquenne5.

Pendant la Révolution, la cathédrale fut dépouillée de son trésor et de ses cloches, et les sculptures de ses portails subirent de regrettables mutilations. L'inventaire du mobilier et du trésor, rédigé le 25 lévrier 1790", fait mention des dix-sept reliquaires en argent ou en vermeil déjà décrits dans l'inventaire de 1783 qui contient des défaits beaucoup plus précis sur la forme des 1. Arch. de FOMe, G 1358.

2. Arch. de t'0:se, G t368.

3. Arch. de t'Oise, G t344 et 1367.

4. Arch. de Oise, G 1345 et t365.

5. Arch. de t'Oise, Ci t357.

6. B<tHeStt <{)< Comité afe~eMey~e (~ ~Vo/M., t. YH, !88â, p. 133.


châsses. La cathédrale possédait encore huit tapisseries re] _a__i .J~1J..1.4-1'h~n"TlÓ an TTnn ~n hnon

châsses. La cathédrale possédait encore huit tapisseries représentant les scènes du déluge et l'histoire de Noé, le beau dais donné en 1755 par le chanoine Montain et dix-sept ornements brodés qui comprenaient généralement six chapes, une chasuble, deux tuniques; deux étoles et trois manipules.

L'évêché et le chapitre de Noyon furent supprimés par la loi du 12 juillet 1790 et la première fermeture de la cathédrale eut lieu le 22 novembre de la même année par ordre des administrateurs du district, mais Fédince fut rouvert le 17 juillet 1791 pour l'abbé Coupé, prêtre assermenté, ancien curé de Sermaise~. En 1792, un charpentier, nommé Herbet, brisa sur place les neuf cloches de la cathédrale et le gros bourdon du poids de 18,000 livres dont le battant se trouve au pied de l'escalier des tribunes de la nef. On envoya les morceaux à la fonte à Paris, avec les cinquante-huit cloches des autres paroisses de Noyôn~. En exécution d'un arrêté de Dumont et Levasseur, représentants du peuple en mission dans l'Oise, Antoine Parisot pesa le 15 février 1793 tous les objets en cuivre qui se trouvaient dans la cathédrale avant de les envoyer à Amiens pour fabriquer des canons 3. Ainsi disparurent toutes les lames de cuivre incrustées sur les tombes des évoques du xrv", du xv" et du xvi" siècle, les plaques funéraires et les statues de bronze qui décoraient l'édince. Le 10 août de la même année, les archives du chapitre furent brûlées en dehors de la ville. Le 23 octobre suivant, les administrateurs du district s'emparèrent des châsses, des sta- tuettes, des ornements et de tous les objets précieux du trésor pour les envoyer à Paris ornais un sacristain, nommé Eustache Rohault, recuèillitles reliques et les enterra le lendemain dans le préauducloître.LaehâssedesaintEloi, placéesousiemaître- autel, resta dansia cathédrale jusqu'au mois de novembre. La municipalité décida le 28 octobre 1793 que les statues des portails seraient brisées et que toutes les sculptures des tympans LBnère,~mM!crM~MCM,daM)eBMMeHM~ Comité archéologiqué de jVo~t.XI,t89~p.250., < 2.Bnëre/~sMMcr~LEMeM,daMieBMMe<m~MCoMt~or~~ de ;X!~1895,~225.: J

3.;Boat6hgne, yM<~<pM<~ <&mKM de l'église Nolrc-Dame ~Voyo)!, ~3~J~C~ ::4;~r~,i~Mt~~ dans le Comité archéoiogirlue de ~t~X[,~895,~ ,< .>' .>


et des soubassements seraient mutilées~. Cet acte de vandalisme fut exécuté le lendemain aux frais de la ville. Les ouvriers jetèrent quelques fragments de sculptures dans un caveau qui se trouve sous la tour du nord. On en a retiré deux grands morceaux d'une statue d'évêque du xur~ siècle en 1856~. Au moment où un maçon allait briser le maitre-autel, André Dumont, député à la Convention, qui était de passage à Noyon, fit observer que ces sculptures avaient un sens mythologique et sauva cette œuvre d'art du marteau révolutionnaire. La première fête de la déesse Raison fut célébrée à la cathédrale le 20 novembre 1793.

Après toutes ces mutilations, la nef et les bas côtés de la cathédrale furent transformés en écurie au mois de février 1794 on y logea jusqu'à 800 chevaux. Le transept fut converti en magasin à fourrages et le choeur devint une salle de danse où les citoyens se réunissaient tous les décadis~. Après la réouverture de la cathédrale, le 4 juin 1795, on installa dans la tour du sud la cloche de la paroissedeSaint-Martin,fondueenl743*. Le 20 août suivant, les reliques de saint Médard, de saint Éloi, de saint Mummolin et de sainte Godeberte furent exhumées du préau du cloître 5. La cérémonie de la translation, célébrée le dimanche 23 août, attira une foule immense à la cathédrale, mais une partie de l'édifice servait encore de grenier à foin, car une lettre du commissaire des guerres, datée du 21 juillet 1796, constate que les fonds manquaient pour transporter les fourrages ailleurs' Un arrêté départemental du 23 septembre 1799 n'autorisa l'ouverture des églises que les jours de décadi et de fêtes nationales ou pour les enterrements mais cette mesure fut rapportée le 26 novembre et Notre-Dame de Noyon rouvrit définitivement ses portes le 1°~ décembre. En décrétant la conservation des édiëces destinés au culte, les consuls sauvèrent la cathédrale, qui aurait pu t. D'après Levasseur, Annales de MyHM e<tM<Mra<e de ~~on, p 709, la scène du jugement dernier était sculptée sur le tympan du portait central dont tes statues représentaient saint Ëtoi, sainte Godeberte, Hérode.

2. B!tHe<m de <<t SocMM des ~~t~Mo~M de Ptcordt~, t. Vt, p. 247. 3. Brière, Manuscrit Lucas, dans te BMHeKt: du C<M)t«~ ofcMo~ts'tM de ~!yom,t.Xt,!895,p.2M.

4.J6M./P.957.

5. BttMetttt <<? Comild archéologique de Noyon, t. VII, t885, p. 108. 6.jr&M.,t.XÏV,t898,p.xt..


être démolie sans l'ingénieux procédé d'un notaire de Noyon, M. Moët. Celui-ci, nommé expert par la municipalité, avait estimé l'édince un prix tellement élevé que le citoyen Pruz, maire de la ville, qui avait acheté l'évêché le 7 mars 1797, n'osa pasfaire des offres acceptables. Les autres entrepreneurs de démolition gardèrent heureusement la même réserve'.

L'histoire de la cathédrale au xix~siècle peut se diviser en deux périodes. Pendant la première, qui se termine avec l'année 1842, la fabrique s'efforça de remplacer le mobilier et de faire disparaître la trace des dommages causés par la Révolution. Au < cours de la seconde période, commencée en 1843, on entreprit la c restauration de la cathédrale qui se continue encore aujourd'hui. Désl'année 1801, les commissaires dela paroisse avaient fait poser de chaque côté du chœur deux grandes portes en bois, ornées des ngurës de saint Bruno et de saint Louis sur leur couronnement, C qui se trouvaient à la Chartreuse du Mont-Renaud. Vers la même époque, ils firent installer dans la chapelle de SaintNicolas un grand retable provenant de l'église des Capucins et sculpté par Jean Froment vers 1735. Le 24 août 1802, Mgr de 'v'iIIarét.évêqued'Amiens, fut reçu solennellement à la cathé- drale par le clergé et par la municipalité~.

Le conseil de dont les trois premiers membres furent nommés par le préfet le 9 décembre 1803, s'occupa tout d'abord de faire remettre en bon état le dallage de la nef. Ce tra- vail, termine en 1804, coûta 6,270 francs, mais l'entrepreneur Margry utilisa lës~a anciennes pierres tombales qui furent dépla- cées ou sciées en plusieurs mprceau~ même temps le maçon Lêsueur réparait les marc~~ grand L'année suivante, 1~ l'acquisition d'une chaire donnée par Louis~ au~ AUg'ustins;4e Crépy-em-Yalois. Le carrelage des tro~~cha~ côté 1 sù~, fut réparé en 1806, et le ~novembre la n~eannœN Cavillier signait un mar~t~Bn~e,W< Bullètin .du Comité archc~ologlq~ie de ~o~t.6~~t.~ ~L~ Br~Ma~~ le:B~lletin du Comité àrchéologlque de ~f~~ 263 r

s ~a~KNT~~e~iâ~6~ts~ Je dois la co~munication de ~es!rëgMi~bugëa~~M~~ et de 5t., Büère, ~~ut6M' et ;hàstorague di'.rta cïzih~ïdrale de, lVoyon, 1899, S~~Ï~3~ i"


ché avec la fabrique pour livrer trois cloches qui furent fondues le 28 avril 1807 à Carrepuis. Le 28 mai suivant, Mgr de Mandolx, évêque d'Amiens, vint les baptiser au milieu d'une nombreuse assistance. On avait choisi comme parrains Charles Druon, maire de Noyon, François de Richouffz, président du conseil de fabrique, et Charles-Sézille d'Armancourt, ancien président du grenier à sel'. La plus grosse de ces cloches, nommée Marie-Charlotte, qui s'était fêlée, fut refondue par Cavillier en 1830 et la sonnerie comprend également les deux cloches de 1481 et de 1743, avec une nouvelle cloche ajoutée en 1849. Depuis cette époque, les cloches sont mises en branle avec des bascules établies par Louis Chicot, mécanicien à Caen 2.

Les vitraux qui avaient beaucoup souffert des intempéries

furent réparés par Vantigny du Valois, de 1805 à 1807 et en 18113. Napoléon 1er et Marie-Louise visitèrent la cathédrale en 1810, après avoir été reçus par le clergé sur la place du parvis 4. En 1811, la fabrique fit malheureusement démolir deux galeries du cloître qui menaçaient ruiner/mais la galerie occidentale adossée à la salle capitulaire fut consolidée. A la même époque, on ferma les chapelles rayonnantes par des balustrades. Quand le château d'Ourscamp fut démoli, en 1819, la fabrique acheta des carreaux de liais blanc et noir pour repaver les croisillons, le déambulatoire et les chapeUes du rondpointe Depuis le milieu du xvHTSiècle, la cathédrale n'avait été l'objet d'aucune réparation sérieuse. Un devis, présenté le 29 juillet 1820 au conseil de fabrique, signale le mauvais état de la toiture du clocher sud, des planchers des deux tours, de la balustrade du porche, des toitures des chapelles du nord, de la sacristie et de la bibliothèque. En outre, il était urgent d'entreprendre des réparations dans la nef et dans léchœùr~maisledé&tut de ressources obligea la fabrique ~diSérer tous ces travaux, évalués à 26,000 francs~. On se contenta de poser vers 1822 des ancres, t. Brière, ~MmttMcrM Lucas, dans le Bulletin du Comité afc&e'o!o~t« de

~oA,t.X~i895,jp.'266&~M9.~

2, Archives de la &btique,rég[stre~~ 7, 47 et 122.

3. Archives de la fabrique, registre 1, fol. 9 et 13.

4.Bc:Èrë,tKe~MMc<M,dansteB~~ du Comité archéologique de

~o~t.~X~~895,p. 5.Mo8tdehF<)rte-MaiMn/ de Nnydn. p. 351.

6.ArcMTe9detafabr!qM,r<StstMJ,M~ 22..

7.ArcttîVMdëiafabriqae,régMtft!t;M.25.


des chaînages et des tirants en fer dans le croisillon sud, en ]

des chaînages et des tirants en fer dans le croisillon sud, en bouchant l'une des travées de sa galerie iniérieure.

La réception solennelle de la duchesse de Berry à la cathédrale eut lieu le 25 mai 1821. Cette cérémonie fut présidée par Mgr de Bombelles, évêque d'Amiens~. En souvenir de la mission prêchée pendant l'hiver de 1824, une grande croix de bois, déposée aujourd'hui dans la première chapelle du bas-côté nord, fut dressée derrière l'abside de la cathédrale le 26 décembre de la même année~. En 1828, M. Croizet, architecte Gompiègne, dressa un devis des réparations les plus urgentes de l'édifice. Ces travaux furent adjugés pour 2,440 francs au serrurier Lebel, qui dut fournir des tirants pour arrêter l'écartement des murs. En même temps, on répara deux piliers de la cathédrale. Dans la nuit du 24 au 25 octobre 1833, des voleurs forcèrent le tabernacle du maître-autel, qui contenait un ciboire moderne, car le trésor, autrefois si riche en objets d'art, ne renferme plus que deuxbeaux calices du XVH" siècle. Le 15 mai 1835, les marguilliers adressèrent une lettre au ministre des Cultes pour demander le classement de Notre-Dame de Noyon parmi les monuments historiques~. La commission, créée en 1837 et organisée le 19 février 1839, accueillit favorablement leur désir et confia la direction des travaux a M. Daniel Ramée.

Dès l'année 1837, cet architecte signalait des lézardes dans les voûtes du cloître, et le 2 avril 1839 il présentait au conseil de fabrique un devis de 11,414 francs~. Grâce à la générosité des habitants de Noyon, aux dons de la famille royale et aux subventions inmisténellës~ toitures furent remises en bon état, mais, pâ~ M. Ramée eut fâcheuse idée de faire couler du bitume sur les voût~ des chapelles rayonnantes et dés tribuné~~ étaient dépourvues dé couvertures. Le grand o~gue,~êj~ réparé eh~ÏS17~eh 1~25! remis ,complètement à ~u~m~84()~l84~pap~ -maison Les rëliquas de sainte dans une nouvelle oh~a .eÈ. ~'août 1841; ét~la rit transférées se une nouvelle châssé~ ao&~ 184J,etla mêmè"c~rémohiese rénouvela le 'l.?fot.~M. '< 2. Bt~re, ~MM~ le Bulletin du Cmriité archéologiquë de '?,~895~

~3;~c~~ e l, fel.' 64.

~?~5. 75 îol: 75.

~21,~e~~


23 juillet 1852 pour les reliques de saint Médard et de saint Mummolin 1.

La restauration de la cathédrale, commencée en 1843, s'est continuée jusqu'à nos jours sous la direction successive de trois architectes, M. Daniel Ramée, M. Aymar Verdier et M. Selmersheim~. Le 24 juillet 1842, M. Ramée présentait à la Commission des monuments historiques un devis pour la réparation partielle du croisillon sud. Après avoir démoli une de ses travées jusqu'au ras du sol en 1843, il refit le mur avec des matériaux neufs et consolida la charpente du transept. Une seconde série de travaux fut exécutée en 1845 par l'entrepreneur Eloi Lequeux, qui employa un crédit de 9,561 francs a réparer les marches, les contreforts, les voûtes, la terrasse, la balustrade et les pinacles du grand porche de la façade.

Les premiers travaux de M. Ramée n'étaient que des expédients, car M. Mérimée signalait, dès 1850, le mauvais état des chapelles du rond-point dont les couvertures en bitume s'étaient fendillées. M. Aymar Verdier, qui avait succédé a M. Ramée, rédigea un premier devis de 51,104 francs, daté du 7 décembre 1850, pour réparer la toiture du chevet, des chapelles rayonnantes, des tribunes du chœur, des chapelles du bas côté nord, du clocher méridional et du cloître. En outre, il insistait sur la nécessité de baisser les combles des tribunes de la nef qui masquaient les fenêtres hautes, et il se proposait de restaurer la salle du trésor, les travées droites du sanctuaire, les fenêtres des chapelles de l'abside, le porche du croisillon sud et la balustrade du croisillon nord. Le second devis, qui se montait à 18,620 francs, comprenait la restauration partielle de la salle capitulaire. En 1852, la démolition d'une maison acquise par la ville dégagea le chevet de la cathédrale, et les maisons à pans de bois et en briques bâties au xvi" et au xvi~ siècle contre le mur occidental de la salle capitulaire disparurent à la même époque. Cette belle salle, dontia porte prineipâleaVait été mutilée au xvin" siècle, était divisée par des cloisons modernes en plâtrs. Sa restauration, conôée aux soins dé MM. Sauvage et Milon, entrepreneurs ë Paris, fut l'objet d'une première campagne, qui dura t. jr&M.,fol. 88eti38.. 2. ,Grâce;â à l'obligeance de M. Lucien Paté, qui m'a perMsd& les archives <te)a Commission des monuments MstonqMs, j'M pu préciser !& date de tbasies tmvauieMCutésdepms ISMjusqn'~


depuis le mois de décembre 1851 jusqu'au mois de juin suivant. On gratta le badigeon des voûtes~ on remplaça la plupart des assises du mur occidental, et l'encadrement des fenêtres fut refait à neuf. En 1852, M. Verdier présenta un devis complémentaire de 70,501 francs pour la sculpture des archivoltes, le carrelage et les vitraux. Les travaux, commencés seulement en 1858, furent terminés à l'automne de 1859. Les crochets qui décorent les claveaux des fenêtres, du portail et des deux arcades donnant sur le cloître, les chapiteaux des baies, les pinacles des contreforts et la corniche furent sculptés par Augustin Marchant et Victor Thiébault. Les trois statues qui décorent la porte centrale et les deux baies sont l'œuvre du sculpteur Froget.

Pendant les années 1853 et 1854, M. Verdier fit reprendre les soubassements de l'abside aprèsavoir restauré les fenêtres d'une chapelle rayonnante. En même temps, on renouvela les comblés de quatre chapelles du rond-point et l'encadrement des fenêtres hautes du chœur avant de procéder au nettoyage des voûtes~dans les tribunes delà nef. Dans un nouveau devis de 142,169 francs, daté de 1858, M. Verdier concluait à la nécessité de supprinie~~ lesterrasses en bitume sur les tribunes du cbceur, et il proposait de restauror les chapelles du chevet, le bâtiment du trésor et la charpeate des tribunes qui surmontent le bas Bote sud, en y compreaautlà seconde série de travaux à exécuter dans~la~sall~capitulaire qui se trouvent indiqués plus haut. MM; Sauvage et Milon se ~l'oeuvre en 1859, mais les travaux ne~rent~rminé~ qu'à la fin d'octobre 1862 par suite du;Nailque~ ressources en il~~ et en 1861. Au mois de jum~pré~éde~~l'aT< un devis supplémentaire de francs pour recouvrir en les tribunes dui~œur~~ur~mplacer~la~~ du croisillon sud et :pou~~r~8~ toiture:des`grosses aours ét des tribunes de ~la~M~~ot~~ clôcher ;sud fut refaite en ~~86~M~lIë.et~~ la falïri.qué.. ~iîËË~ Yérdiex présèntait ~a-l~.Commission ~n~itt~S~rtq~ ùn. dévis `de M23;88'i fr~pcs qûi.compi~e- ;ai~ rdËS toitures~de la câthédrale, la restau- ~rattqS~S~ àwant du .pôrche, dés tourellès et dès contre-

~B~tsiSe$~ càpitulaire, du portaM Samt '~ûtrope ;qùi s'6uvre

~[~l~S~~SS~ 1 edificë du coté nord. ~S~S~t~ïCi~ l'i~rch~técËé classait reprise ~es


fondations des chapelles rayonnantes et l'abaissement des toitures des tribunes de la aef qu'il était utile de recouvrir avec des feuilles de plomb. MM. Sauvage et Mozet, agréés comme entre- preneurs le 14 avril 1869, venaient de terminer la restauration des chapelles de l'abside et des deux salles du trésor quand la guerre de 1870 éclata. Les toitures en ardoises avaientété remises en bon état, les vitraux peints par M. Oudinot garnissaient les fenêtres hautes du chœur, mais les marches et les dalles du porche n'étaient pas encore posées. Le grand perron resta inabordable pendant quatre ans. Le 11 mars 1872, la fabrique déboursa la somme de 6,500 francs pour acheter la chapelle de l'éveché, qui sera bientôt démolie. Au mois d'août suivant, M. Verdier dressait un devis supplémentaire de 65,113 francs pour achever la restauration des chapelles du rond-point, pour refaire les arcatures de la première chapelle du bas côté nord, consacrée à Saint-Pierre, pour les toitures des tribunes au nord de la nef, pour les vitraux de la nef et de la rosace du trésor, mais l'exécution de ces travaux fut différée jusqu'en 1874.

Unintéressant rapport de M. Bœswilwald, en date du25 février

1873, indique l'état où se trouvait la cathédrale à cette époque.

Au nord, les tribunes du chœur et la salle supérieure du trésor étaient recouvertes de toitures provisoires. Il restait à faire le ravalement et les sculptures des chapelles rayonnantes, à poser des gargouilles autour de l'abside, à réparer les contreforts de la salle capitulaire et à mettre en place les nouvelles marches du grand perron. Le 10 juillet 1873, le duc d'Aumale, député de l'Oise à l'Assemblée nationale, signalait au ministre l'urgence de ces réparations, et, le 25 septembre, un crédit de 10,000 francs permettait d'achever avant l'hiver les travaux de couverture sur lestribunesdusanctuaireetsurletrésor.

Nommé architecte de la cathédrale le 7 âvril~~ M, Sel-

mersheim déposa le 15 juilletsuivant un devis de~l~~ francs diviséen deux parties. Dans la première catégorie, il plaçait rachèyementdestbitures,iâcOnsolidatiQndesideuxsaIIes~~d~ trésor,leravaiemën~desehâpè~ du .rond-poIntet -là. reprise de .leurs fondàtions~~ reconstrnction des s c9¡Ítr~eforts.du,c.'ro'i.s.i1,'1'on nord ~t;~ré:~ du:'p~r.rozi: ~n seconde ügne, l'architëcte indj~ait~Nê~ cle p n, u aire, à i4 ~ouë~t-ét ~pestaNrer~l&partait Samt-E ~ond,es monu-

la somme de 90 853 francs, nécessair~


pour exécuterla. première partie du devis, le 19 décem

pour exëcuterla première partie du d~ 19 1873, mais les soumissions des entrepreneurs et Mozet pour ïhaçohnerië, Lucas pour la charpente, Gaget, Gauthier pour la plomberie ne furent acceptées que le 12 novembre 1874; La même année, le peintre verrier Oudinot restaura les deux vitraux du xm° siècle places dans la chapelle de la Vierge, qui représentent la légende dësaintPahtaléon.

Pendant l'hiver suivant, Augustin Marchant sculpta les chapiteaux qui ornent les contreforts et les J~nêtres des chapelles du rend-point, tandis que les maçons restauraient la première travée des tribunes du choeur au nord/grattaient le badigeon de la salle supérieure du trésor. Pour isoler ce bâtiment, on démolit une des travées de bois de la bibliothèque et la maison du sacristain. On rent également les arcatures de la chapelle SaintPierpe, qui s'~ dans le bas ç&bé nord, près de la porte du cloître, 'En6M perron fut reconstruit les contreforts du porGhe fu~ répris en sous-~uvre. L'année 1875 employée à ~enianleri Ië~ au côté sud de la nef, à faire quelque~ reprises dans les baies inférieures de la tour du .et'a estaurerleportail Saint-Pierre, qui s'ouvre dans le croisillo&d~nprd'Les travaux~d~ de 'cette partie ~~eglisë~ët~ Mtimen~ M. Selmershéim fit poser u~nûavë~ dallage, furent partiè\:1ltèrernerit mais son 'ëxpériehs~sut,triomphër toutèsJèsdifficultés.

~Ij'iauragan~H~ 1876fitd'i tants dégâts aux toi~du'chë~chap~~ et de la salle capitude la Vierge, ~ui~s'o~re~aLU~ëntr~ eUës~ dëùxi~chapelles carrées 'ib~ieë~ud~u~œur~rèn~~ restaurées2. Les ,ou~ers~~M~z~!dres~~ rés tombales :~i~a~~ï~ :contre les ;murs dti. clôître :et réprirent les fon- ~M~ïH~dëS~lI~ éàp~tulaxré;a ,1'ouest aprés evë les ~avj~~ batünent di~ trésâx La ~;ille: fit ~a: la époque ~të~s~t~e~ de c~ ,gortaU oüt éte, appliqués après ~n~s~~ plna ancieus 0~ peut faire la méme remarque dans le j~rt~H~ qui donne açCés at~ eroisillon aud. ~~Ï~$'<N~tti~s;i~~J~~ la partre 7a plus ancieâné de la

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Fune maison au suddugrandporche~our la ?

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l'acquisition d'une maison au suddugrandpdrchepour la démolir. La restauration de la fenêtre et du tombeau arqué qui se trouvent dansladermereGhapeUedabas~ nord, dédiée â sâinte Gode-

berte, ne fut terminée qu'en 1879. A la même époque,~ on remania la charpente de la bibliothèque avant de réparer l'entrée de la magninque cave du xu~ siècle qui s'étend sous la salle capitulaire. Après avoir acheté raneien évëché en 1885, la ville nt démolir trois travées d'un .bâtiment du xm" siècle accolé a ~la chapelle. Ennn, en 1893/les masures adossées au mur crénelé du cloître qui s'élevaient sur l'emplacement de la galerie du nord disparurenta leur tour.

Les travaux en cours d'exécution dans la cathédraie se trouvent énumérés dans un devis de 171,437 francs présenté par M. Selmersheim à la Commission des monuments historiques le 8 janvier 1895etapprQuvédanslàséancedu 8 mars suivant, maisia nécessitéderéunirles&ndsnt ajourner l'adjudication jusqu'au llmars 1899. Lepremierlot, ad}ugépourlasommede93,708francs à M. Abel Meunier, entrepreneur de maçonnerie à Pierre~ comprenait là démolition de la chapelle de l'évêché, la restauration du crbisiUon sud, la reprise en sbus-ûeuvre de ses contreforts, la réouverture de ses fenêtres basses, bouchées au xvHi~ siècle, et la réparation de sa toiture. En outre, le portail de Saint-Eutrope et la petite tour du sud devaient être restàurés.amsique la première chapelle du bas <~tè sud. Ënnn.rentrepreneur s'engage a réparer la tourelle et le pignon nord de la capitùlaire, murcréneléducloîtreetlapTisond~ chapitre.

Au mois de mai 1899, le croisillon sud'~ dans toute sa hauteur par une cloison en planches,~ que les ouvriers démolissaient la façade et la nef d~ chapéllé de I'évéché; ëlevée au commencement du xni~ eÍl nt les voûtes d'ogives avaient étéj~trûltèsà~é~ ~odern~ par un inœndie,~e~cbd]~aitde~atre~t~~ 'di^oites et ~i'~zn .chevet en héMicy~é~ré~àSc~~ Ses conirsfor~,s â quatre gla-

~cis s'arrêtent s~ cornichè,`êt sésvaies gétnïnées, surmoptées d'ùn~granji~culus~sont~~ caloniriettës.et~liar

~des~apGhiv~s~ ppiixt qùi- nétombè~t s~.r ùü~ meneaù èeri- ~tMl~nqu~d~un~ê~~ :~pres Ie;`~légagë~nent aro~sil~n sud; ~émoliti~déiM~~ a eté ~rnmsoirement.~uspendue ~ùs~ ~qu~~s~&tur~ èo~vent~an ~avec lè;propri~taxre clés~ca~és

~eusées~s<cet~êdiS~ fa~de repôs~t-~a~ry~e mu~ cle.l'ei~~


ceinte gallo-romaine dont les moellons bruts sont reliés pa

ceinte gallo-romaine dont les moellons bruts sont reliés par un mortier de chaux, de gros gravier et de fragments de tuiles. On peut voir encore des débris du parement extérieur qui était formé de six rangs de petites pierres cubiques entre deux cordons de trois briques longues et minces. Ce mur, épais de trois mètres, pénètre dans le croisillon sud, à côté du portail Saint-Eutrope, entre le second et le troisième contrefort après le petit clocher méridional du chœur, à l'endroit ou se trouvait la cage d'escalier qui conduisait à la chapelle de l'évêché. Larestaurationextérieure du croisillon sudfutcommencéedèsie mois de juin suivant, car le soubassement et les contreforts étaient dégradés jusqu'au quatre mètres de hauteur. Les fenêtres basses furent débouchées tandis qu'on démolissait l'encadrement de deux portes, percées au xvm" siècle, pour faire communiquer le tran- sept avec les bâtiments et avec la cour de l'évêché. Au mois d'août, les ouvriers grattèrent le badigeon des voûtes reconstruites par Jean Masse en 1460. AYant fin de l'année, les murs qui présentent de .nombreuses crevasses étaient nettoyés jusqu'au glâcisdés baiesinférieures. Ij'habilë appareilleur, M. Bourdeaux, a reconnu que les pierres dures du soubassement et les fûts des colonnéttês proyienneht des carrières voisines de Compiègne, tandis que les assises tendres des:parties hautes:furent egtraites du m6ntSamt-Simêon,eht~ Noyon et.Salency.

t~nd~~été~de~899,'Ia; restauration de la première chapelle du~as~é~ud,~consâcrée~Saihte~uM~e~ à Sainte-Marguerite et désignée aujourd'hui~ le nom de chapelle des s'est poursuivie~égulièrem~~ les piles qui soutiennent ~les~tng~uré&e~~les~ub~ la piseine et lés socles des arcat~res, ~p~ès a voûtes recouoertes de badigeon. .Qt~dejuin~~dénïol~ ,'un:réduitvoûté; adossé au mur 'O~cij~ta~ qüi..renfexmait .s~P\llcre, c' êst-:à~dire Christ ~u~~a~ a fait apparaitre ~?~~I~~)~~(~ cl~arioine, ~sesi,-restes ont~.ét~. inhumés dans un ~e~a~~a}ig~ de lâ:chapelle;~ ~J~ teinps, lés mâçons ereùsaiè~t. ~Ye.du noureau ~m~ï~~ gremiere trâ~és d~ l~ gâlérié orieutale du cloître ~<M~ so~ï remp~a~e, pxotegé- par une cloison de ê~Ë~NM~ o~t f,t ~iécouvrir ~es cercueils de pièrre, ~[Neï~~ qu~ e.ssquéletteset ~~M~S~S~S!S&R~~ per,pésr de.tro.üs En. outre, op a constaté


dions du bas côté nord descendaient <Tnatrf tnftraa

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que les fondations du bas côté nord descendaient à quatre mètres de profondeur et celles du croisillon voisin à 3'°25. Pendant l'automne, M. Selmersheim fit déboucher l'ancienne porte du cloître qui se trouve dans l'avant-dernière travée du bas côté nord. Les travaux qui restent encore à exécuter, au mois de juillet 1900, comprennent la restauration du portail Saint-Eutrope et la reprise de la tourelle d'escalier du clocher méridional de l'abside. Dans le croisillon sud, les ouvriers vont supprimer la porte et la cage d'escalier qui conduisaient a la chapelle épiscopale, restaurer les arcatures, reprendre les lézardes, refaire les joints, déboucher les deux grandes fenêtres adossées à la dernière chapelle du bas côté sud et rétablir le chéneau et la balustrade au pied de la toiture. Enfin, le choeur de la chapelle de l'évêché sera démoli, un nouveau carrelage doit être posé dans la chapelle des Morts, et le mur crénelé du cloître sera réparé.

Ainsi, la cathédrale de Noyon, précédée par quatre autres monuments du vi", du vn", du xe et du x~ siècle, a pu traverser huit siècles malgré deux terribles incendies et les nombreux sièges de la ville. Le chœur fut commencé vers 1135 et terminé vers 1160, le transept et les deux dernières travées de la nef devaient être achevés quand l'évêque Baudouin III mourut, en 1174. On employa le dernier quart du xn" siècle à bâtir la nef, mais les travées qui s'élèvent sous les gros clochers, le porche et la tour du sud ne sont pas antérieurs au commencement du xm" siècle, tandis que l'étage supérieur de la tour du nord est une oeuvre du xrv" siècle. Incendié en 1293 et en 1316, réparé après ces désastres, ce bel édince fut flanqué de chapelles latérales au xiv" siècle, en 1528 et en 1643. D'autres travaux de maçonnerie furent exécutés à la cathédrale de 1459 à 1462, en 1476, de 1722 à 1729, de 1747 a 1751, de 1843 à 1845, de 1851 à 1854, en 1859, en 1862, de 1869 à 1870, de 1874 à 1876, en 1899 et en 1900. On peut évaluer à 524,148 francs la somme dépensée par l'Etat, par la fabrique, par la ville et par le département pour les restaurations entreprises au xix" siècle sous l'habile direction de M. Verdie~ et de M Séimersbeim. ConËée depuis longtemps aux soins d'un architecte qui a donné tant de preuves de sa science archéologique, Notre-Dame de~~N~ peut braver longtemps encore les mjures du temps pour le plus grand pront de ceux qui youdront y étudier les igihes et~développement \.idustyie~g6thiqae. ·


NOGENT-LB-ROTROU, IMPR. DAnPBLSY-GOUVBBNEUtt.