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Titre : Bulletin / Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime

Auteur : Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime. Auteur du texte

Éditeur : SAHCM (Saintes)

Date d'édition : 2008

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36136430g

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb36136430g/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1794

Description : 2008

Description : 2008 (N35).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Poitou-Charentes

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k65682111

Source : Société d'archéologie de la Charente-Maritime, 2013-307628

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/02/2014

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Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime

Fondée en 1839, reconnue d'utilité publique

Bulletin n° 35 - 2008



Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime

Bulletin n° 35 - 2008



Sommaire

La vie de la société Le mot de la présidente 5 par PAULE COURTIN-DE LA BOUËRE Administration — Activités. 7 par ALAIN SURMELY Chronique de la bibliothèque. 11 par MARIE-MADELEINE BERTRAND Bilan financier 17 par JEAN-PHILIPPE MORIN Voyage en Limousin. 21 par MARIE-MADELEINE BERTRAND Sortie d'automne. 29 par MARIE-MADELEINE BERTRAND Visites guidées 30 par JOËL MORIN Observation de l'angle sud-ouest de l'église des Jacobins à Saintes 33 par BASTIEN GISSINGER, CLÉMENT GAY, ALAIN MICHAUD L'occupation antique des abords sud de l'amphithéâtre de Saintes 35 par BASTIEN GISSINGER Recherches sur les aqueducs gallo-romains de Saintes, bilan 2008. 41 par JEAN-LOUIS HILLAIRET (responsable du groupe «terrain») La pierre des aqueducs de Saintes 59 par JACQUES GAILLARD État du havre et des chenaux de Brouage en 1681. 71 par JEAN GUÉNÉGAN Climats et civilisations: regards de préhistorien 77 par JEAN-MARC BOUVIER Informations — Publications. 79

En couverture : Cliché de (J.-L. Hillairet) - Bois de la Tonne, commune de Fontcouverte. sortie du tunnel du Plantis des Neufs Puits.

Page 1 : Cliché de (J.-L. Hillairet) - Bois de la Tonne, commune de Fontcouverte. sortie du tunnel du Plantis des Neufs Puits.



Le mot de la Présidente

L'année 2008 a été difficile pour moi, après un accident de santé assez grave. Je remercie, à cette occasion, les membres du conseil d'administration pour avoir pallié à ma longue absence.

Cette année, un effort important a été fait en direction des publications.

Nous avons édité, outre le Bulletin 2007, des Recherches archéologiques en Saintonge « Le chemin Saint Jean à Authon-Ébéon » de Claude Burnez, puis les Cahiers de l'aqueduc n° 1, ouvrage collectif du groupe archives et du groupe terrain.

Le succès de la vente des 500 premiers exemplaires de cet ouvrage nous a amené à faire un second tirage également de 300 exemplaires.

Et enfin, nous avons réalisé une copie couleur, d'une trentaine d'exemplaires de la synthèse des recherches sur les aqueducs 2003/2007.

Les bénévoles sont toujours aussi motivés pour faire des fouilles, et par tous les temps. De ce fait l'activité de terrain a été importante et les nouvelles découvertes ont été nombreuses. Certaines données sont inédites dans la connaissance des aqueducs antiques.

Le groupe archives, après la parution des Cahiers de l'aqueduc, s'est mis au repos — ce qui n'empêche chacun de continuer son travail de son travail côté - et en 2009 le travail de groupe reprendra pour nous permettre de publier un numéro 2 en 2010.

Les Journées du patrimoine, ont suscité un très vif intérêt, plus de 360 personnes sont venues s'informer sur les aqueducs antiques de Saintes, et de plus le soleil était de la partie.

Tout au cours de l'année, la source de la Grand-font a reçu la visite de nombreux groupes scolaires ou autres dont les adhérents de l'Atelier du patrimoine.

Je veux ici remercier les bénévoles qui ne comptent pas leur temps pour recevoir les groupes pour ces visites guidées.

Madame Gaby Scaon, conservatrice des musées, a bien voulu associer la société au Comité scientifique qui a été mis en place en vue du récolement des collections archéologiques. Cela représente un travail énorme. Alain Michaud, pour le médiéval, Jean-Louis Hillairet, pour le gallo-romain, pourront apporter leur aide. La société possède de nombreux documents sur les fouilles effectuées à Saintes, qui pourront être consultés.

PS : En ce qui concerne les différentes manifestations de cette année, vous trouverez dans ce bulletin, soit dans les activités, soit dans un article spécifique, une description détaillée de ces journées.



Administration - Activités

1) Administration Notre société est régie par la loi de 1901 sur les associations et a été reconnue d'utilité publique par décret du 6 octobre 1976 (Journal officiel du 18 octobre 1976).

Son but est de poursuivre, promouvoir, favoriser toutes les recherches, études et sauvegarde de monuments et documents de toutes époques concernant le département de la Charente-Maritime.

Son conseil d'administration, composé de 15 membres, se réunit statutairement au moins quatre fois par an. Il est renouvelé par tiers tous les trois ans, lors de l'Assemblée générale.

Président honoraire: M. Louis Maurin

Composition du conseil d'administration Présidente: Mme Paule Courtin-de la Bouëre Vice-Présidents: M. Jean-Louis Hillairet M. Jean-Michel Trochut Secrétaire : Mme Marie-Madeleine Bertrand Secrétaires adjoints : Mme Christiane Josseaux M. Alain Surmely Trésorier: M. Jean-Philippe Morin Trésorier-adjoint : M. Roland Carbone Administrateurs M. Bernard Bourgueil M. Marc Coester M. Jean-Michel Escloupier Mme Michelle Le Brozec M. Alain Michaud M. Joël Morin M. Jean-Jacques Morisson Commissions Lecture et publications: Mme Marie-Madeleine Bertrand M. Alain Surmely Surveillance comptabilité Mme Paule Courtin-de la Bouëre M. Jean-Louis Hillairet M. Jean-Philippe Morin Achats livres: M. Jean-Louis Hillairet M. Jean-Philippe Morin Bibliothèque : Mme Marie-Madeleine Bertrand Mme Christiane Jossaux


2) Activités ALAIN SURMELY

Notre Société, bien qu'elle soit une vieille dame de 170 ans, a eu beaucoup d'activités tout au long de l'année 2008. Certaines ne sont pas mentionnées ci-dessous, car elles furent diffuses ou fugaces. Mais voici l'énumération des principales:

2 février : première conférence.

La traditionnelle conférence de début d'année a eu lieu à l'auditorium de la salle Saintonge. Nous avions invité le colonel Jacques Vernet, spécialiste d'histoire militaire, qui nous exposa avec verve et compétence l'affaire très controversée du bombardement de la ville de Royan, à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Le public fut intéressé et les questions furent nombreuses.

5 avril: assemblée générale.

L'assemblée générale est toujours un moment important dans la vie de la Société. Cette année elle a été agrémentée par deux communications.

La première avait pour objet « les saisons des préhistoriques». Nous avons eu le plaisir d'écouter M. Jean-Marc Bouvier, docteur en anthropologie, maître de conférences à l'Institut du quaternaire de Bordeaux.

La seconde concernait les dernières découvertes sur l'aqueduc gallo-romain.

Qui pouvait mieux que Jean-Louis Hillairet exposer et commenter ces découvertes? Là encore le public ne fut pas avare de questions et de commentaires.

Enfin le grand évènement de cette assemblée fut la présentation du premier numéro des Cahiers de l'aqueduc. Cet ouvrage très attendu est le résultat de longs travaux de recherches, sur le terrain et dans les archives. Sa mise en vente fut un succès immédiat.

7 et 8 juin : voyage.

Le traditionnel voyage nous a emmenés dans le Limousin, plus particulièrement à Limoges, bien sûr, mais aussi à Saint Léonard de Noblat, le Vigen, Chalucet etc.

Cette année encore, le voyage a été un succès, à tous points de vue : choix des lieux visités, intérêt des visites, efficacité de l'organisation, qualité de l'hébergement et de la restauration. Enfin l'équilibre financier a été respecté. Que demander de plus?

20 et 21 septembre: journées du patrimoine Pour ces journées, la Société accueillait ses visiteurs à la Grand-Font. Ceuxci furent nombreux, comme toujours. On pourrait même dire, presque trop nombreux : 360 personnes environ sont venues. Elles ont regardé, écouté,


acheté des publications, déposé des demandes d'adhésion. Une réussite donc.

25 octobre : excursion

Chaque automne est organisée une petite sortie des adhérents de la Société, accompagnés de quelques amis. Cette fois ils se retrouvèrent au château de Villeneuve-la-Comtesse, où ils furent accueillis par M. Sou lard, le sympathique propriétaire, et guide en l'occurrence. Il a restauré avec passion et compétence cette magnifique demeure, qui retrouve ainsi son âme médiévale.

13 décembre : deuxième conférence Lors de notre assemblée générale, M. Bouvier nous avait promis de revenir pour développer et enrichir la communication, un peu hâtive, qu'il avait faite ce jour-là. Il est donc revenu, en ce début d'hiver, et a pu, sans contrainte horaire, nous exposer sa vision de préhistorien quant aux changements climatiques et leur impact sur les civilisations.

Cette fois encore le public de la salle Saintonge a pu exprimer son intérêt pour ce magistral exposé.

Toute l'année : participation à réunions et manifestations De nombreux adhérents et membres du Conseil d'administration ont assisté à de multiples réunions ou cérémonies concernant la vie passée et actuelle de la cité. Entre autres: comité scientifique à l'invitation de Mme Scaon, conservatrice des musées, commémoration de l'appel du 18 juin, vie associative, aménagement du site St Louis, etc.

Toute l'année également: l'aqueduc L'aqueduc gallo-romain se trouve, et pour longtemps encore, au centre de nos activités. Qu'il pleuve ou qu'il vente, encadrés par des spécialistes, les infatigables bénévoles fouillent le sol ou compulsent les archives, pour retrouver les vestiges et documents qui serviront à recréer les structures de cet ouvrage d'art.

Nous avons cette année encore accueilli de nombreux groupes sur le site de la Grand-font, professeurs et élèves, diverses associations, etc.

Toute l'année enfin : bibliothèque Deux fois par semaine notre bibliothèque est ouverte à tous. Elle est non seulement un incomparable instrument de travail, mais aussi un lieu de rencontre et convivialité.



Chronique de la bibliothèque

MARIE-MADELEINE BERTRAND

Nos activités ont lieu dans les locaux de la Société, 8 rue Mauny à Saintes, tous les mercredi et samedi après-midi de 14h à 17h30.

Interruption pendant les vacances scolaires, mais notre répondeur (05 46 74 67 75) et le courriel (SAHCM@wanadoo.fr) restent à votre disposition. Nous essaierons de vous répondre dans les meilleurs délais possibles.

Acquisitions - 1421, l'année où la Chine a découvert l'Amérique - Gavin Menzies — édition Intervalles; - Actes du congrès de Langres, 17/20 mai 2007 - SEFCAG ; - Aquitania (tomes 21,22) ; - Au temps des moulins à vent - Jean Guilbaud - éditions Alan Sutton ; - Céramistes charentais - Alfred Renoleau, Yvette Renaud - centre départemental de documentation pédagogique ; - Fontcouverte - Serge Drey - éditions « Le passage des heures » ; - Glossaire saintongeais - M. A. Eveillé (année 1887) - édition Champion, Paris ; - Histoire de l'Aunis et de la Saintonge (tome 1) - Louis Maurin - Geste édition ; - Histoire de Thénac - B. Petit - éditions Le Croît vif; - Histoire du moulin de Got, du XVe au XVIe siècle - Martine Tandeau de Marsac - édition « Le moulin de Got » ; - L'Aunis en cartes - exposition du 3 au 7 mars 2006 à Saint Sauveur d'Aunis; - La Charente, 404 communes - ouvrage collectif - éditions Delattre; - Les aqueducs romains de Lyon et ses environs - J. Burdy - éditions Presses Universitaires de Lyon ; - Les cahiers de la Mémoire du pays de Matha, numéros 1, 2, 3, 4 — Publication de l'Association culturelle du canton de Matha ; - Les deux Charentes sous les bombes, 7940/1945 - ouvrage collectif éditions C. Genet ;


- Les Mathes, La Palmyre, histoires et récits - André Prince - éditions Rivages des Xantons ; - Les Templiers, une fabuleuse épopée - Patrick Huchet - éditions OuestFrance ; - Limoges, deux siècles de porcelaine — C. Meslin Perrier - éditions de l'Amateur; - Mélanges offerts à Jean Glénisson — Réunis et présentés par Guiliano Ferretti et Marc Seguin — Universités d'été, Saintonge — Québec; - Mémoires pour servir à l'histoire d'Agrippa d'Aubigné - texte présenté, établi et annoté par Gilles Banderiez - éditions Honoré Champion ; - Moulin en Poitou-Charentes - M. Morin, E. Couraud - éditions Alan Sutton ; - Les aqueducs romains de Lyon - Bulletin de l'Araire; - Pineau - J. Keggler - LDC Print; - Poitou-Charentes, une région s'affiche - Arthur et Jean-Michel Sarzeau éditions Privat ; - Promenades archéologiques, les voies romaines en Gaule - Gérard Coulon - éditions Errance ; - Falaise de la Repentie — revue du Conseil général ; - Richard Hennessy, 1727/1800 - Monique Le Tac - éditions Le Croît vif; - Saint-Jean-d'Angely - Louis Claude Saudeau - Paris, Res Universis ; - Saintes, balade aérienne - M. Bernard, C. Geinsbeitel - patrimoine, médias ; - Saintes, Mediolanum, la vie quotidienne au temps des gallo-romains catalogue d'exposition - ouvrage collectif - ville de Saintes; - Seigneurs et domaines en Arvert - Henri Moreau - éditions Rivages des Xantons; - Un illustre méconnu, Michel Bégon — Andrée Freiche - éditions Rupella ; - Voyages en Charente au temps de la vapeur - H. Le Diraison et Y. Renaud - centre départemental de documentation pédagogique.

Dons des particuliers - La recherche archéologique en France, 1985/1989 - ouvrage collectif don de J. Dassié; - 50e anniversaire de la S.A.H.C.M., catalogue d'exposition - la céramique produite en Saintonge des Origines au XVIIe siècle - don de J. Dassié;


- A la découverte du monde - Atlas, décembre 1970, revue don de J. Dassié; - Académie des Belles Lettres, Sciences, et Art de La Rochelle, actes du colloques Dupaty, annales fondés en 1732 - don de M. Dassié; - Actes du Congrès de Langres, 17/20 mai 2007- don de C. Vernou ; - Air France - atlas, 1972, La Charente Maritime, revue — don de J. Dassié - Bilan décennal des opérations d'archéologie médiévale en Poitou Charente (1995/2005): Voies de communication, aménagements portuaires, archéologie navale - J. Chapelot - don de J.Chapelot; - Cartes et figures de la Terre - ouvrage collectif - Centre Georges Pompidou - don de J. Dassié; - Céramiques en Cognaçais - catalogue d'exposition — C. Vernou — don de C. Vernou; - Charles Dangibeaud, mémoire de la Saintonge — actes du colloques 11/ 12 mai 2001, Saintes - don de J. Dassié; - Cognac - Annales du groupe de recherches et d'études historiques de la Charente saintongeaise n° spécial 1983 - don de J. Dassié; - Congrès des notaires de France, Royan 22 au 28 mai 1966 - don de J. Dassié ; - Contribution à l'étude de l'occupation antique du Haut Poitou méridional, Sud/Vienne France - C. Richard - don de J. Dassié; - Guerre d'Algérie. magazine n° 9 septembre, octobre, novembre 2007 — don du colonel Vernet ; - Jonzac au 17e et 18e - Marc Seguin - don de M. Faure ; - L'âge de bronze dans la grotte de Rancogne, Charente - M.Gruet, J.Roussot-Laroque, C.Burnez - Antiquités nationales - don de J. Dassié; - L'âge du Fer en Aquitaine - J.P. Mohen — don de J. Dassié ; - L'apogée du Bronze atlantique. Le dépôt de Vénat - A. Coffyn, J. Gomez, J.P. Mohen - éditions Picard - don de J. Dassié; - La côte atlantique de la Bidassoa à Quiberon, dans l'antiquité — Henri Pineau - S.E.V.P.E.N. - don de J. Dassié; - La ferme gallo-romaine de la Haute Sarrazine - Cognac Crouin catalogue d'exposition sous la direction de Christian Vernou - don de J. Dassié ; - La Ligue de l'enseignement à Angoulême — René Baptiste - don de J. Dassié;


- La recherche archéologique en France, bilan 1990/1994, et programmation du conseil national de la recherche archéologique - don de J. Dassié ; - Le chalcolithique et l'âge de Bronze en Poitou (Vendée Deux-Sèvres Vienne), tomes I, Il (planches) — don de J. Dassié; - Le sauvageon - H. Texier - éditions Bordessoules - don de l'auteur; - Lecture aérienne de la Suisse médiévale, bourgs, églises et châteaux forts — Stuart Morgan - éditions Payot Lausanne - don de J. Dassié; - Mémoires de la Société historique et archéologique Pontoise, du Val d'Oise, et du Vexin — don de F.Waro; - Monographie de la commune des Mathes - M. Egreteau - Simples notes sur la paroisse des Mathes - don de M. Faure ; - Mortagne sur Gironde : La fortune - Jean Lucazeau - don de N. Gérôme ; - Néandertaliens et cromagnons, les temps glacières dans le bassin de la Charente - André Debénath - éditions Le Croît vif - don de J. Dassié; - Recherches archéologiques en Saintonge 1992 - Société d'archéologie de d'histoire de la Charente-Maritime - don de M. Faure; - Revue de la Saintonge et de l'Aunis, 1980, 1974, 1990 - don de M. Faure ; - Statistiques du département de Charente inférieure - M. A. Gautier, chef de la division à la préfecture — don de J. Dassié; - Tradition de la batellerie sur le fleuve Charente - catalogue d'exposition sous la direction de Christian Vernou — don de J. Dassié;

Échange de périodiques Aan de Rijksdienst voor het Oudheidkundig - Nederland (Pays-Bas) ; Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon ; Académie des sciences, lettres et arts de Montpellier ; Académie et sciences, lettres et arts de Besançon ; Annales de l'Académie de Mâcon; Association archéologiques et historiques jonzacaise ; Association culturelle du Pays mareuillais ; Association des archéologues d'Aquitaine; Association des archéologues du Poitou-Charente ; Association pour le développement de l'archéologie sur Niort et des environs ; Associations des publications chauvinoises ; Centre de recherches protohistoriques (Université de Paris 1); Cercle généalogique de Saintonge ; Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne; Groupe archéologique Forez-Jarez (St-Étienne) ; Groupe de recherches et d'études historiques de la Charente saintongeaise ;


Laboratoire d'anthropologie, Rennes; Ministère de la région Wallonne; Musée national des antiquités de Saint-Germain-en-Laye ; Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est ; Revue archéologique du Centre, château de Tours ; Revue d'histoire, lettres et traditions limousines - Tulle; Rheinisches Landesmuseum - Trèves, (Allemagne); Servei d'investigacions arqueologiques i prehistàriques - Castellô, (Espagne); Société archéologique de Bordeaux ; Société archéologique de Douai ; Société archéologique de Touraine ; Société archéologique du département de l'Ille-et-Vilaine ; Société archéologique, historique et littéraire de Barbezieux et Sud (Charentes) ; Société d'agriculture de la Sarthe; Société d'archéologie et d'histoire de l'Aunis; Société d'archéologie et d'histoire de la Charente; Société d'archéologie pontoise; Société d'émulation de la Vendée; Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var; Société d'histoire du protestantisme français; Société d'histoire et d'archéologie de Vichy et ses environs; Société d'histoire et d'archéologie du Périgord ; Société d'histoire et d'archéologie en Saintonge maritime; Société de géographie de Rochefort ; Société des amis de Talmont ; Société des amis du musée national de préhistoire et de la recherche archéologique ; Société des amis du vieux Chinon ; Société des antiquaires de l'Ouest; Société des antiquaires de Picardie ; Société des antiquaires du Périgord ; Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze ; Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne; Société des sciences naturelles de la Charente-Maritime ; Société Dunois ; Société historique et archéologique de Rambouillet et de l'Yveline; Société historique et scientifique des Deux-Sèvres ; Société scientifique et littéraire de Cannes et l'arrondissement de Grasse; UMR 6566 CNRS - Civilisations atlantiques et archéosciences.


Abonnements

Archéologia ; Bulletin de la Société préhistorique française; Bulletin monumental ; Cahiers de civilisation médiévale ; Congrès archéologique de France ; Dossiers d'archéologie; Les collections de l'histoire; Monuments historiques ; Revue archéologique du Centre de la France ; Revue archéologique.

Les nouvelles adhésions

En 2008, nous avons enregistré les adhésions suivantes: - Anger Thierry — 7, allée Denis Papin, 92250 La Garenne-Colombes - Aubert Rose-Marie - 7, chemin du Moulin de Guerry, 17100 Saintes; - Ballard Richard - 18, avenue Gambetta, 17100 Saintes; - Bergonzoni Véronique - 6, rue des bégonias, 17100 Saintes; - Barbara Denis - chez Perot, route de l'Aqueduc, 17100 Saintes; - Coudy Gilbert - 31, rue de Compriau, 33980 Audenge; - Candelon Philippe - 14, rue du bois d'Amour, 17100 Saintes; - Danin Gérard - 5, rue du grand puits, 17600 Médis; - Ferron Jean-Claude — 2, rue Montpensé, 17100 Fontcouverte; - Gerbois Patrice — 43, rue Saint-Pallais, 17100 Saintes; - Hébert Maryse - 20, chemin des Fontaines, 17460 Rétaud ; - Massard Philippe - 60b route de La Chapelle des Pots, 17610 Chaniers; - Pierre Pascal - 35, rue de la Chade, 17260 Villars en Pons; - Panier Bernard - 326, route de la Villedieu, 17470, Aulnay; - Rousselot Alain - 11, rue de la Tour Carrée, 17000 La Rochelle; - Robert Madeleine - 16, chemin des Carrières de la Croix, 17100 Saintes; - Seguin Michel - 44, cité Fief Neuf, 17120 Cozes; - Tourneur Éliane - 19, rue Pasteur, 17100 Saintes; - Voisin André Roger - 31, rue Georges Bizet, 17200 Royan ;


Bilan financier

JEAN-PHILIPPE MORIN

2008 - Comptes d'exploitation arrêté au 31/12/2008

RECETTES

Cotisations 4 286,00 Total cotisations 4 286,00 Revue de la Saintonge et de l'Aunis 826,00 Vente de livres + divers 7 862,00 Total publications 8 688,00 Subvention du Conseil général 6 500,00 Subvention ville de Saintes 2 000,00 Subvention ville de le Douhet 60,00 Don - Mécénat Total subventions - dons - mécénat 8 560,00 Virement C.A./Caisse d'Epargne Voyage Limoges 5 281,22 EDF 56,22 Produits postaux 123,77 Dîner conférence 360,00 Régularisations diverses Total divers 5 821,21 TOTAL RECETTES 27 355,21


2008 - Comptes d'exploitation arrêté au 31/12/2008

DÉPENSES Charges d'activités EDF 1 306,40 Téléphone 339,57 Internet Orange 341,86 Assurance MAIF 778,30 Revue de la Saintonge et de l'Aunis 2 160,00 Impression : Bulletin 3 654,52 Impression : Cahiers de l'aqueduc n° 1 3 704,10 Impression: Recherches n° 18 2 574,20 Impression: prêts à poster 1 260,00 Impression : rapports de fouilles 3 539,23 Réimpression : Cahiers de l'aqueduc n° 1 3 502,60 Fournitures administratives 238,32 Frais postaux 1 264,17 Total activités 24 663,27 Frais reliure 598,86 Frais divers 449,60 Achat livres + Abonnements revues 3 089,20 Frais aqueduc 3 059,72 Dîner conférence Voyage Limoges 4 642,30 Frais financiers 44,64 Total frais divers 11 884,32 TOTAL DÉPENSES 36 547,59


2008 - Situation financière arrêtée au 31/12/2008

SOLDE au 31/12/2008 Chèques postaux 208,29 Crédit Mutuel 20,50 Livret Crédit Mutuel 72,77 Crédit Agricole 10 160,93 Caisse d'Epargne 14 331,00 Caisse 30,00 Total 24 823,48 DÉBIT 2008 Chèques postaux 16,80 Crédit Mutuel Livret Crédit Mutuel Crédit Agricole 9 192,38 Caisse d'Épargne Caisse CRÉDIT 2008 Chèques postaux Crédit Mutuel Livret Crédit Mutuel 2,17 Crédit Agricole Caisse d'Épargne 892,14 Caisse 5,00 DISPONIBLE au 31.12.2008 Chèques postaux 191,48 Crédit Mutuel 20,50 Livret Crédit Mutuel 74,94 Crédit Agricole 968,55 Caisse d'Épargne 15 223,14 Caisse 35,00 SOLDE EXTRAITS 16 513,61



Voyage dans le Limousin 7 et 8 juin 2008

MARIE-MADELEINE BERTRAND

Samedi 7 juin. Nous sommes 39 à prendre le car, au parking de l'abbaye aux Dames, pour une sortie de deux jours dans le Limousin. À 6 h 30 précises, c'est le départ. Nous quittons Saintes, avec une pensée pour notre présidente qui n'est pas des nôtres, cette année: quelques jours plus tôt, elle avait été hospitalisée.

Après quelques heures de route et la pause petit déjeuner à Saint-Junien, Cléry, notre chauffeur attitré, arrête le bus devant le Musée National de la porcelaine de Limoges.

Musée national de la porcelaine à Limoges

Fondé en 1845, le musée sera dirigé par A. Dubouché à partir de 1865. Homme d'affaires averti, mais aussi amateur d'art éclairé, il consacre ses loisirs à la céramique, trouvant dans les milieux parisiens qu'il fréquente soutien et accompagnements pour ses initiatives.

En 1866, il fait don de 400 objets au musée. En 1868, il crée une école d'art qu'il installe dans le même bâtiment que le musée afin que les collections soient une source

Musée de la Porcelaine — clichés B. Laplaige

d'inspiration pour les artistes. A la mort de son ami Albert Jacquemart, il rachète sa collection constituée d'environ 600 pièces et la donne au musée.

Pour le remercier de sa générosité, le Conseil d'État, sur la demande de la ville de Limoges, décide que le musée portera son nom. En 1880, toujours pour le musée, il rachète la collection de Paul Gasnault, conservateur des arts décoratifs de Paris. Ses dons s'élèvent, alors, à plus de 4 000 pièces.

En 1881, à la mort d'A. Dubouché, le musée et l'école ont atteint une telle ampleur qu'à la demande de la ville une loi transforme les deux institutions en établissements nationaux et la construction d'un nouveau bâtiment est décidée, sur le terrain de l'ancien hospice d'aliénés. Les travaux débutent en 1896, d'après les plans de l'architecte parisien Henri Mayeux.

L'inauguration du nouveau musée a lieu en 1900. Il présente une façade à l'italienne. Au rez-de-chaussée s'ouvrent de grandes baies arrondies, tandis


que le premier étage a un mur aveugle, orné de graffiti et de niches destinées à recevoir les portraits d'illustres limousins. Pour l'aménagement de l'intérieur l'architecte a employé des structures métalliques.

Le premier étage dispose d'un éclairage zénithal, de façon à mettre en valeur les sculptures et les peintures (en restauration, lors de notre passage, nous ne verrons pas cette partie).

Le visiteur est accueilli dans un grand hall dont le sol est recouvert d'une mosaïque. Devant l'escalier se dresse la statue d'A.Dubouché. Dans l'aile gauche, au fond, nous découvrons les matériaux et les techniques de fabrication des quatre grandes familles de céramiques (poterie, faïence, grès, et porcelaine), avant de contempler des grès du XVe et des faïences du XIXe, siècles.

L'aile droite est occupée par la porcelaine dure de France, d'Europe et surtout de Limoges des XIXe et XXe siècles.

La beauté, la finesse de toutes ces créations permettent de comprendre la renommée acquise par Limoges. Après le pique-nique dans le jardin de l'évêché, un guide nous rejoint. Il nous donnera des explications très

intéressantes au cours de nos visites de l'après-midi: au four des Casseaux, à la cathédrale Saint-Étienne, à la Maison traditionnelle de la boucherie, à la chapelle privée de Saint Aurélien, et sur la place de la Motte.

Musée de la Porcelaine clichés B. Laplaige

Le four des Casseaux À l'origine, le site comprenait six fours répartis par paires dans les bâtiments de l'usine). Le site des Casseaux, aujourd'hui siège de l'entreprise «Royal Limoges», est intimement lié à l'histoire de la porcelaine de Limoges. En 1816, les frères Alluaud décidèrent d'y implanter une usine moderne. La proximité de la Vienne, en facilitant l'accès au


flottage du bois et limitant le coût du transport, s'avérait donc un atout de choix dans l'aménagement du site.

L'agencement des bâtiments fut conçu pour accueillir près de 400 ouvriers.

Aucun détail ne fut laissé au hasard : la distribution des bâtiments, l'organisation des ateliers et la construction des fours devaient faciliter les circuits de production et éviter toute perte de temps. Cette usine fut considérée comme un modèle.

À la fin du XIXe, l'entreprise Gérard Dufraisseix et Morel (G.D.M.), qui exploitait alors l'usine, décida la construction de nouveaux fours ronds pour cuire la porcelaine.

Ces fours étaient équipés du système de Minton, dit à flamme renversée.

Ils étaient construits en briques réfractaires à l'intérieur d'un bâtiment en granit. Cerclés de fer, hauts de 19,50 m, ils avaient une forme cylindrique. En 1950, le gaz de Lacq mit un terme à cette génération de fours alimentés au bois, puis au charbon, au profit des tunnels à cuisson

continue.

Le dernier, encore en place aujourd'hui, est classé et désigné comme le «four des Casseaux ».

Sa forme permettait de cuire simultanément à 9500 et à 1400°. Édifié en 1904, avec 100 000 briques réfractaires, ses murs ont une épaisseur d'un mètre, son diamètre extérieur est de 7,75 m.

Il est composé de trois parties: - en bas, le laboratoire pouvait contenir 32 tonnes de « gazet- tes» pour une cuisson à 14000; - au-dessus du laboratoire et sous le globe, la porcelaine subissait une première cuisson à 950°; - au-dessus du globe, une haute cheminée terminée par un clapet. (Les « gazettes » sont des étuis en réfractaire, dans lesquels on plaçait la porcelaine pour la protéger).

Les huit alandiers disposés autour du four furent alimentés en bois puis en charbon.

Les gazettes - cliché J. -M. Trochut

Les trous réalisés dans la paroi du four permettaient de surveiller la cuisson.

Maintenant les manufactures sont équipées de four à chaleur continue.


Nous nous attardons un moment dans la boutique avant de rejoindre à pied la «Cité», quartier le plus ancien de Limoges. Nous empruntons la rue des laveuses ; notre guide nous arrête à la maison des lavandières. Elles ont été présentes sur les rives de la Vienne jusqu'en 1950. Autrefois, elles lavaient le linge des gens du château, puis celui des bourgeois de la ville.

Le jardin botanique de l'évêché Étagé en terrasses au-dessus de la Vienne, cet espace offre trois zones très différentes :

Les jardins de l'Évêché - clichés M.-M. Bertrand

La première est un jardin dans l'esprit des jardins médiévaux et de la Renaissance. Il se compose de 1200 plantes classées par familles.

La deuxième est un jardin à thème qui présente des plantes médicinales, aromatiques, mellifères ou alimentaires.

La troisième zone recrée cinq milieux naturels régionaux, typiques du Limousin : la chênaie-charmaie, riche en arbustes et plantes herbacées, la hêtraie à houx avec ses myrtilles et ses fougères, la lande à bruyère, la prairie humide, et la tourbière à sphaignes.

A côté de ce cadre de verdure s'élève la cathédrale.

La cathédrale Saint-Étienne

Approche de la cathédrale cliché J.-M. Trochut

La cathédrale vue des Jardins cliché. B. Laplaige


Sa construction s'étalera sur six siècles. Commencée en 1273, elle sera terminée en 1888. L'église gothique a succédé à une église romane. Nous en faisons le tour mais nous ne visitons pas l'intérieur pour ne pas gêner les offices.

Visites suivantes: la Maison traditionnelle de la boucherie et la chapelle Saint Aurélien. Nous allons en bus dans l'autre vieux quartier de Limoges, le « Château ».

Saint Aurélien - cl. B. Laplaige

Le vieux quartier — cl. J. -M.Trochut

Rue des bouchers Cette rue étroite abrite des maisons à pans de bois. Certaines conservent quelques-uns des 52 étals qui existaient au XIIIe siècle. Au n° 36, la «Maison traditionnelle de la boucherie » permet de comprendre comment vivaient les bouchers. Regroupés en corporation depuis le xe siècle, en 1735 ils font construire dans leur rue une chapelle dédiée à Saint-Aurélien. Elle appartient toujours à la confrérie des bouchers.

La place de la Motte Elle doit sûrement son nom à la motte féodale sur laquelle avait été construit le château des Vicomtes.

Les Halles qui bordent la place, datent de 1869. Le bâtiment est orné d'une frise en porcelaine illustrant les produits du marché.

Sur la place de la Motte s'arrêtait notre périple dans Limoges. Notre jeune guide, très compétent, prend congé, et nous partons pour l'hôtel qui nous héberge. Le soir, nous dînons au buffet de la gare des Bénédictins.

La gare des Bénédictins Ainsi nommée car elle occupe le site d'un ancien monastère bénédictin, fermé à la Révolution, la gare a vu le jour sous le Second Empire, mais les bâtiments actuels ont été inaugurés en 1929. Depuis 1975, elle est classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.


Dimanche 8 juin, 8 heures, nous reprenons la route.

Saint-Léonard-de-Noblat.

Sous une pluie fine, chacun à son gré découvre la cité médiévale, sa collégiale des XIe et XIIe siècles, l'ancien hôpital des pèlerins, le couvent des filles de Notre Dame, la tour ronde, la tour carrée.

Saint-Léonard-de-Noblat - cl. B. Laplaige

10 heures, nous voilà repartis.

Le moulin de Got Construit au XVIe siècle sur le Tard, affluent de la Vienne, ce moulin a cessé son activité en 1954. Une équipe de bénévoles l'a restauré. L'originalité de ce musée vivant est d'avoir réuni en un même lieu une papeterie et une imprimerie : nous découvrons le processus de fabrication du papier, puis son utilisation graphique (typographie, imprimerie, lithographie).

La fabrication du papier - clichés J. -M. Trochut


Exposition au moulin, robes en papier — Cl. B. Laplaige

Avant la dernière étape, nous avons repris des forces à l'auberge « La Gratade ». Pour atteindre la forteresse de Châlucet, il fallait bien ça.

La forteresse de Châtucet (ou Châtusset) En amont des ruines de Châlucet, des recherches archéologiques ont révélé les traces d'une présence humaine dès la protohistoire, vers -2300/2000. Le site est occupé jusqu'au IVe siècle avant J.-C. Rien ne laisse supposer une

occupation gallo-romaine.

Le château fut construit vers 1130, sur un promontoire qui surplombe le confluent de la Briance et de la Liboure, par deux chevaliers de la famille de Jaunhac, suzerains du vicomte de Limoges. Le site se divise en deux ensembles fortifiés, le haut castrum et le bas castrum. Le bas castrum est une véritable agglomération habitée par des

Cliché J.-M. Trochut

chevaliers et fortifiée par un donjon. Ces chevaliers occupaient des logis, dans l'enceinte du château, avec leur famille, leur personnel et leurs chevaux. Ils disposaient aussi d'un jardin, d'une vigne et d'une rente payée par les villages alentours. En échange, les chevaliers prêtaient hommage au seigneur de Châlucet et leur devaient le service militaire.

Châlucet haut n'était alors qu'un simple donjon protégé par une enceinte.

Mais vers 1270/1280, Gérault de Maulmont, conseiller de la vicomtesse de Limoges et des rois de France, Philippe le Hardi, Philippe le Bel, récupère


les droits seigneuriaux sur Châlucet et fait construire sur le site du haut castrum, un véritable palais fortifié : le château neuf.

Pendant la guerre de Cent Ans, Châlucet haut devient un repaire de brigands qui rançonnent les voyageurs et les paysans de la région. Le plus célèbre d'entre eux est Perrot le Béarnais.

En 1593, les consuls de Limoges les chassent et font démanteler le château.

La forteresse, propriété du Conseil Général de la Vienne depuis 1996, classée Monument historique, est actuellement en restauration. Chaque année, depuis 1999, des fouilles sont menées sur le site de Châlucet bas: des caves ont été mises au jour sous les logements des chevaliers. Ces pièces témoignent de l'importance économique au temps des chevaliers.

Le site de Châlucet est une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Notre visite s'est déroulée en deux temps : la découverte des sites sur le terrain et une projection présentant les différentes campagnes de fouilles.

Vue de Châlucet - cliché J.-M. Trochut

Les voyageurs — cliché B. Laplaige

Nous regagnons notre Saintonge après ces deux journées enrichissantes, préparées par Jean-Michel Trochut, avec la collaboration de MarieMadeleine Bertrand, Bernadette Laplaige, que nous remercions.


Sortie d'automne samedi 25 octobre 2008

MARIE-MADELEINE BERTRAND

Samedi 25 octobre, l'excursion organisée par la Société d'histoire et d'archéologie a rassemblé 80 personnes au château de Villeneuve-laComtesse et au musée de l'école publique de Vergné.

Au château 1 M. Soulard, propriétaire des lieux, et adhérent de notre Société, nous a accueillis et guidés dans notre visite. Le château est dans sa famille depuis 1843.

Construit sur une plate forme rectangulaire surélevée, de 48 m sur 58 m, il est entouré de fossés larges d'une quinzaine de mètres. L'enceinte semble remonter au Xye siècle. Au sud deux tours cylindriques sont réunies par des courtines de 10 m de hauteur.

Le donjon et le pont-levis - cliché B. Laplaige

Le donjon est construit en saillie, épaulé par deux contreforts hémicylindriques.

Son pont-levis donne accès à un porche, jadis fermé par une herse, pourvu d'un plancher à bascule formant un piège redoutable. À un mètre de hauteur, une porte étroite dissimule un escalier en colimacon dans l'épais-

seur du mur. Il dessert deux pièces superposées, dotées d'éléments de confort (cheminée, four à pain, latrines).

1. F. CHASSEBŒUF - Châteaux, manoirs et logis, La Charente-Maritime (2 volumes) éditions Patrimoine et Médias. (Vous pouvez consulter ces ouvrages à la bibliothèque de la SAHCM.)


Jusqu'au XIXe siècle, le châtelet était couronné par un chemin de ronde crénelé; malgré sa démolition, le château garde son intérêt patrimonial.

Dès 1949 il a été inscrit à l'I.S.M.H.

Après un voyage dans le passé avec pour centres d'intérêt, le château, ses propriétaires successifs, et les évènements historiques, nous partons à la

découverte du site en suivant les douves. Le tour achevé, nous franchissont le pont-levis restauré tel qu'il était au XIVe siècle. Et nous voilà côté jardin, à une dizaine de mètres au-dessus des douves.

À droite se trouve le logis. M. Soulard nous emmène jusqu'à la tour sud-est, voir le cul de basse fosse. Un puits, muni d'une roue fournissait l'eau. Ce sera la fin de la visite.

Un grand merci à M. Soulard qui nous a consacré son après-midi à une visite approfondie de son château. De nombreuses questions se posent, les recherches principalement devant le château étant loin d'être finies.

Le puits - cliché B. Laplaige

Le musée de l'École Publique Nous avons passé un agréable moment: chacun, assis à son bureau, écoutait la « maîtresse ».

Les plus jeunes découvraient comment était la classe de leurs parents et grands-parents.

Le musée reconstitue, à travers plus de 2500 objets, une salle de classe sous la 3e République avec son mobilier et son matériel pédagogique. Le temps était limité et malheureusement nous n'avons pas eu le temps de faire notre page d'écriture. Il faudra y retourner.


Les Visites guidées

JOËL MORIN

L'archéologue a le devoir moral de faire connaître et de diffuser les résultats des fouilles et des études scientifiques, par des publications, des visites de sites et des conférences.

Les publications - Une synthèse des travaux archéologiques sur les aqueducs de Saintes 2003-2007 a été remise à la DRAC/SRA par Jean Louis Hillairet; - les plus récentes découvertes sont relatées dans les derniers bulletins ; - les ventes importantes des cahiers de l'aqueduc, ont obligé, la SAHCM à lancer un nouveau tirage de cette publication, montrant le vif intérêt porté à nos travaux par les habitants de notre région pour leur patrimoine ;

Les visites guidées L'ensemble des bénévoles du groupe terrain s'est mobilisé cette année encore, pour répondre aux demandes des visiteurs. La source sanctuaire de la Grand-Font est le site le plus visité.

Les Journées du patrimoine


- le samedi 29 mars, 40 visiteurs, adhérents de l'Atelier du patrimoine, - le jeudi 22 mai, 49 visiteurs du collège Richelieu de la Roche sur Yon; - le 24 mai, 28 membres de la société Archéaunis; - le mardi 27 mai, 50 visiteurs du collège Renauleau de Mansle; - le jeudi 29 mai, un deuxième groupe de 50 personnes du même collège; - le 3 juin, 49 visiteurs le matin et 49 autres l'après midi, du collège Richelieu de la Roche sur Yon ; - le 14 juin, Norbert Schack et Jean Louis Hillairet ont présenté à 3 classes de l'école du Douhet (75 élèves) l'archéologie et les recherches sur les aqueducs saintais ; - pour les Journées du patrimoine, les 20 et 21 septembre, 360 personnes ont été accueillies et guidées; - le 16 octobre, 15 collégiens de Pons; - le 23 octobre, 15 autres collégiens de Pons; - le 6 novembre, 50 visiteurs de l'école de Chermignac; - plusieurs autres visites guidées d'une dizaine de personnes ont eu lieu.

C'est plus de 790 visiteurs qui ont été reçus et guidés par les bénévoles dans l'année 2008, montrant ainsi le grand intérêt du public aux vestiges des aqueducs de Saintes.

Équipe de bénévoles présents pour la journée du Téléthon

Les conférences : Jean Louis Hillairet a réalisé cette année, deux conférences sur la présentation des recherches effectuées depuis 2003.


Observation de l'angle sud-ouest de l'église des Jacobins à Saintes

BASTIEN GISSINGER, CLÉMENT GAY Service départemental d'archéologie ALAIN MICHAUD Société d'archéologie de d'histoire de la Charente-Maritime

Lors de travaux de réfection de voirie dans la rue des Jacobins, des maçonneries ont été signalées à la ville par Alain Michaud (Sahcm), devant les numéros 24 et 22 bis. Dans ce contexte de découverte fortuite, le Service d'archéologie du Conseil général de la Charente-Maritime est intervenu, en collaboration directe avec le Service régional de l'archéologie en la personne d'Eric Normand, afin d'effectuer les enregistrements nécessaires. Il ne s'agissait que de relever les vestiges affleurants et non de pratiquer des investigations en profondeur.

Angle sud-ouest de l'église des Jacobins

Les observations ont permis de redécouvrir l'angle sud-ouest de l'église des Jacobins, qui formait la bordure nord de la rue jusqu'à sa destruction sous la Révolution. Les vestiges de sa façade, partiellement conservée dans le mur


mitoyen entre les n° 22bis et 24 et constituant toujours la limite entre ces deux maisons (voir le précédent bulletin), se présentent sous la forme de deux murs perpendiculaires (M 1, M 2). Le mur M 2 a pu être appréhendé sur toute sa largeur, soit 98 cm environ. M 1 est toutefois plus large bien qu'il fut incomplètement observé, car en partie détruit. Les deux parements sont conservés, bâtis en grand appareil calcaire soigneusement taillé. Le blocage est composé de moellons de calcaire, solidement liés au mortier rose-rouge.

Un contrefort, large d'au moins 1,60 m, renforce cet angle de maçonnerie en biais vers l'extérieur, suivant un parti-pris courant au Xye siècle.

La longueur est-ouest de l'édifice, 48 m non compris les contreforts d'angle, a été ainsi confirmée.

On note la présence de moulures de jambages supportant la retombée des voussures d'un arc brisé situé à l'angle du contrefort et de la paroi ouest de la façade (M 2). Il s'agit, à n'en pas douter, de l'un des deux arcs moulurés qui encadraient la porte d'entrée.

Ces moulures de type prismatique sont de belle venue. Un bloc isolé, mouluré également, a été découvert hors contexte dans les remblais, il a pu appartenir à l'édifice. Un mur postérieur (M 3), bâti dans le prolongement de M 1, adossé au contrefort vers l'ouest, est plus tard venu fermer l'accès à l'édifice depuis la rue.

Large d'environ 94 cm, il est moins bien bâti que les murs de l'édifice et moins large que M 1. Il fermait un petit espace correspondant sans doute à une courette 1, ouverte sur la rue par une porte, comme cela est visible sur plusieurs plans de Claude Masse (1711, 1716, 1718).

Moulures, cliché Éric Normand

1. MICHAUD, A., «Un prieuré dominicain: les Jacobins de Saintes. Deuxième partie.

Histoire du prieuré et évolution de la propriété du XVIIe siècle à nos jours», Revue de la Saintonge et de l'Aunis, Tome XII, 1986, p. 79).


L'occupation antique des abords sud de l'amphithéâtre de Saintes

BASTIEN GISSINGER Archéologue départemental de la Charente-Maritime

Un diagnostic d'archéologie préventive1 a été réalisé sur un ensemble de parcelles situées sur les pentes sud bordant l'amphithéâtre antique de Saintes. La surface diagnostiquée couvrait 0,95 hectares. Un total de treize tranchées a été réalisé par le Service départemental d'archéologie de la Charente-Maritime. Ces terrains n'avaient jamais fait l'objet de sondages archéologiques et la nature de leur contenu éventuel n'était soumise qu'à des conjectures. Les tranchées réalisées ont révélé une occupation antique, notamment la présence de constructions2.

Le secteur concerné est marqué par une pente douce régulière menant à l'amphithéâtre. Il est vierge de constructions à l'heure actuelle, et depuis le XVIe siècle au moins d'après les plans anciens.

L'aménagement des abords immédiats de l'amphithéâtre Dans l'Antiquité, la colline fut entaillée pour y installer l'amphithéâtre selon des plans prédéfinis. On ignore sur quelle largeur exactement elle fut « rognée ».

Le diagnostic a pu saisir, au nord-est du site, le départ probable de cette excavation d'importance. Le début du creusement amorce un pendage important, entre 50 à 80%. Peut-être les parois étaient-elles raides plus au nord, mais l'opération n'a pas permis de le montrer.

Bordant cette excavation, le substrat calcaire a été travaillé de sorte qu'il a visiblement servi de niveau de circulation périphérique. Il ne s'agissait que d'un étroit sentier large de 1,30 m. Un petit creusement rectiligne peu profond et large de 40 cm est venu l'entailler. Sa fonction semble avoir été drainante, en bordure de l'entaille pratiquée dans la colline.

Plusieurs éléments de murs rectilignes ont été observés près de l'extrémité nord de la parcelle. Ils étaient orientés dans l'ensemble ouest-nord-ouest

1. Un diagnostic d'archéologie préventive est une procédure destinée à évaluer le potentiel archéologique d'un terrain par le biais de sondages. Ce n'est pas une fouille. Il est prescrit par le Service régional de l'archéologie. À l'issue de cette opération, une fouille peut être décidée par la même institution en cas d'aménagement portant atteinte aux vestiges. En conséquence, cet article présente un état de recherche élaboré à partir de données non extensives et partielles, et amené à changer avec d'éventuelles futures investigations, le diagnostic ne se substituant pas à une vraie fouille

2. L'opération a également livré quelques vestiges de datation moderne (fossé, fosse, murs récents). Ils ne feront pas l'objet du présent propos.


est-sud-est. Le mur «A» (fig 1) était construit dans le substrat et marquait un important dénivelé au nord. Un parement stuqué a été uniquement observé sur le front nord3. Le parement proprement dit, caché par ces stucs, était composé de blocs de calcaire de calibre moyen, assez peu réguliers, liés au mortier rose-orangé pulvérulent. Le mur était totalement épierré dans la tranchée jouxtant celle qui a livré cette découverte.

Un second mur (mur «B») dont il ne restait qu'une faible partie de la fondation, a été mis au jour plus à l'est. De même aspect que le précédent, il n'en restait que la fondation. Ce mur fut construit non dans le substrat géologique mais dans un remblai daté autour du milieu du premier siècle. Ce dernier recouvre la rigole décrite précédemment ainsi que le niveau de circulation qu'il borde.

Fig. 1 : Plan des vestiges antiques mis au jour lors du diagnostic, relevés et DAO : (relevé et DAO: C. Gay, B. Gissinger)

3. Le mur n'a pu être observé sur toute sa hauteur dans le cadre d'un diagnostic en raison de la fragilité des stucs, nécessitant une fouille minutieuse. Le décor sommaire fait de bourrelets, de moulures simples et d'incisions rectilignes formant des registres était peutêtre destiné à imiter l'aspect de blocs de parement de grand appareil.


Les murs A et B forment des parois rectilignes distinctes qu'il est difficile de relier au premier abord, d'autant qu'elles n'ont pas exactement le même axe. Toutefois leur largeur, leur mode de construction, leur aspect, semble les rapprocher. Ils sont situés sur une même ligne de rupture de pente, à proximité du « front de taille » artificiel. Ces murs sont-ils liés à un ensemble protégeant le vallon et l'amphithéâtre du glissement des terres issues de la pente? Pas réellement un mur de soutènement, il pourrait s'agir d'une précaution destinée à éviter le comblement progressif des abords excavés de l'amphithéâtre. Sur un ancien plan archéologique réalisé par A. Letelié (1878-1881 )4, un mur de soutènement est représenté, à moins qu'il ne s'agisse d'un mur de même fonction.

Les bâtiments Des vestiges de murs, très rongés par l'érosion en plus d'avoir été épierrés dès l'Antiquité, ont été découverts. Ils formaient des bâtiments (fig. 2).

Les bâtiments apparaissent dans l'ensemble très homogènes. Ils semblent construits autour du milieu du premier siècle de notre ère, et démolis au siècle suivant. Le plan présentant la restitution des bâtiments antiques révèle une orientation exactement semblable aux axes imprimés par l'amphithéâtre tout proche (fig. 2). Le mur A calque lui aussi très exactement avec cette orientation.

Cette dernière forme un angle d'environ 580 ouest par rapport au Nord géographique (fig. 3). Ces constructions, quelle que fut leur fonction, ont visiblement été édifiées de façon à s'aligner parfaitement avec l'édifice de spectacle. Elles faisaient en conséquence probablement partie d'un vaste programme de construction ne se limitant pas au seul amphithéâtre, mais concernant les abords de l'édifice. La vision de ce dernier ne devait en être que plus impressionnante et la symétrie, si elle ne devait pas sauter aux yeux dans la mesure où l'édifice était arrondi et que le parallélisme n'était sans doute visible que des esthètes et des architectes, témoigne en définitive d'un formidable respect de la cadastration de ce secteur de la ville, se jouant des contraintes de la topographie.

Les dimensions même des édifices mis au jour adoptent des modules cohérents: dans le bâtiment 4, la pièce est mesure la moitié de celle de la pièce ouest. La surface de cette dernière, restituée d'après les éléments découverts, équivaut au mètre près à celle de la pièce est du bâtiment 3, pourtant situé près de 50 m au nord.

Les dimensions, au sein même des bâtiments, semblent régulières. Ainsi, la pièce est du bâtiment 3 telle qu'elle est restituée d'après les éléments du diagnostic mesure autour de 9 m de longueur, soit 30 pieds romains (1 pied 0,296 m). De même, le bâtiment 4 mesurait autour de 15 m de longueur sur

4. LETELIÉ, A., «Les substructions gallo-romaines de la maison du coteau à Saintes» Recueil, 5, 1881, p. 247-278. Mur noté « M- sur le document original.


9 m de largeur, soit 50 x 30 pieds romains5. Ces bandes de bâtiments semblent présenter un étagement notable, dont la régularité témoigne d'une recherche probablement esthétique.

Plusieurs « moignons» de maçonneries sont apparus isolés où n'ont pas fait l'objet d'investigations complémentaires destinées à évaluer leur extension.

Ils appartenaient très probablement tous à des constructions du même type que celles décrites précédemment.

Fig. 2 : Vue du bâtiment 1 le mieux conservé, depuis le sud. (Cliché B. Gissinger)

La fonction de ces différents bâtiments est aussi improbable que la restitution de leur élévation. La forte érosion due au pendage du terrain et aux labours ultérieurs a supprimé les indices d'identification. Du moins le diagnostic n'en a-t-il mis aucun au jour. On peut évidemment penser à une fonction d'habitat, toutefois aucun élément n'est particulièrement enclin à faire pencher la balance dans le sens de cette hypothèse. Les dimensions, correctes si l'on suppose deux étages, n'a livré aucun indice de systèmes de chauffage, de balnéaire, d'adduction ou d'évacuation d'eau, et une stratigraphie somme toute assez sommaire. Il pourrait par ailleurs tout autant s'agir de bâtiments à vocation commerciale. Leur alignement, l'apparente conformité des dimensions des pièces, les techniques de construction assez rudimentaires du bâtiment 4, pourraient faire penser à des boutiques et éventuellement des petits lieux de stockage. Une fonction religieuse éventuelle semble difficile à établir. Une seule chose est sûre: la parcelle n'a livré aucun indice de fonction funéraire de quelque époque que ce fût.

5. Il convient encore une fois de modérer ces données en rappelant le fait que les bâtiments ont été seulement partiellement observés et que ces hypothèses reposent sur des dimensions parfois restituées d'après des restes de maçonneries.


L'absence de traces de système de voirie permettant de circuler entre ces insulae oblongues n'indique évidemment pas qu'il n'y en avait aucun.

L'érosion du terrain, comme pour les bâtiments, a pu faire disparaître toute trace de ce type de vestiges.

Fosses et fossé Un fossé étroit, peu profond, a été observé. Il était au moins long de 25 m, et probablement davantage, mais disparaissait à mi-pente. Plus riche et instructive fut la fouille (toujours partielle) de plusieurs fosses, utilisées pour la plupart comme dépotoirs. Elles ont livré un matériel céramique abondant et furent comblées au cours des deux premiers siècles de notre ère. Un puits non fouillé, comblé au second siècle, se situe à moins de 2 m au sud du mur méridional du bâtiment 3.

Ces sondages, qui montrent leurs limites dans la mesure où les informations récoltées sont nécessairement lacunaires - le but n'étant, encore une fois, qu'évaluatif d'un potentiel archéologique - a pourtant livré des éléments riches d'informations. Plusieurs bâtiments, appréhendés dans leur quasiglobalité pour certains d'entre eux, sont apparus fonctionner en même temps que des murs de «soutènement» ceignant les abords de l'amphithéâtre. Toutes ces structures apparaissent alignées sur l'axe principal de l'amphithéâtre, et appartenaient sans doute au même programme architectural.

Fig. 3 : Plan restitué des vestiges antiques et leur orientation par rappor à l'amphithéâtre de Saintes (relevé et D.A.O. C.Gay, B. Gissinger).



Recherches sur l'aqueduc gallo-romain de Saintes Bilan de l'année 2008

JEAN-LOUIS HILLAIRET Responsable du groupe « terrain »

Groupe terrain — Prospection et fouille.

Commune de Fontcouverte « Le Bois de la Tonne».

Dans le bulletin précédent, j'ai évoqué le début de nos travaux dans ce lieu, suite à la découverte par Gérard Couprie de traces pouvant correspondre à de la maçonnerie de puits, liée au premier aqueduc.

Cliché 1 — A. Triou

Fig. 1 — Dessin de l'Abbé Gaurier

Cet endroit a fait l'objet d'observations, d'abord par l'Abbé Gaurier1 puis par M. Clouet 2, et par A. Triou3. Nous sommes ici, à la sortie du tunnel dit «des Neuf Puits ». Nous avons retrouvé une légère dépression, montrant l'emplacement des fouilles réalisées par A. Triou. Après avoir dégagé

1. Il a réalisé des fouilles en 1904

2. CLOUET MARCEL, Revue, 1936/1941, p. 325.

3. TRIOU ABEL, 1968 - Les aqueducs gallo-romain de Saintes; In: Gallia, tome XXVI, Paris, 1968, fasc. 1, p. 139


l'ancien sondage, situé à l'emplacement de la séparation des deux aqueducs, il a été décidé pour une meilleure compréhension, de poursuivre la fouille de l'ensemble de cet espace jusqu'au début de la voûte encore en place4.

Fig. 2 - Dessin Vincent Miailhe

Nous commencerons par décrire la section de la séparation des conduits. À

cet endroit, et à partir de la fin de la galerie du tunnel, les deux aqueducs présentent une courbe. Le premier aqueduc présente une construction de murets latéraux, en moellons taillés, bordant un canal trapézoïdal, réalisé en mortier à tuileau5. La fouille a démontré à l'évidence que le conduit était posé sur un mur de 1,30 de largeur us.27, identique au mur-pont de « la Grimauderie ». Il représente, un ouvrage d'art inédit. La fin du tunnel se situe au sein d'un petit vallon très encaissé qui contourne par le sud-ouest, le village de Monpensé. Le niveau d'eau de l'aqueduc, à la sortie du tunnel, était trop haut pour le terrain naturel, ce qui a obligé les ingénieurs romains à construire un support pour le conduit. Ce mur-pont semble longer la butte du village et le petit vallon6.

Les parcours des aqueducs se séparent à nouveau, à l'extérieur du tunnel, après avoir été réuni à l'intérieur de ce dernier. Les dalles de couvertures sont absentes. Ce deuxième conduit est réalisé entièrement en béton antique us.30 comme sur l'ensemble du parcours, sauf pour les deux premiers mètres construits avec des fragments de tegulae us.29 dont la paroi interne a reçu un enduit d'étanchéité us.35. Cette réalisation intermédiaire est-elle contemporaine au conduit en béton ou est-elle postérieure? Contrairement au premier aqueduc, ce nouveau conduit ne

4. M. Clouet nous livre une coupe de cet endroit dessinée par l'Abbé Gaurier.

5. Cette construction est identique aux sections déjà explorées.

6. Nous n'avons pas réalisé de sondage pour vérifier cette hypothèse.


repose sur aucun support (mur-pont), alors que, techniquement, sa position en parallèle au premier, aurait sans doute nécessité une fondation plus profonde. Il a été réalisé sur la pente, et en tranchée, en amont du précédent. Nous constatons, dans cet espace, un affaissement du conduit, dû très certainement aux eaux de ruissellement. Elles proviennent de la butte du village, se dirigent vers l'aqueduc, passent en dessous et créent un vide et une faiblesse.

Cliché 2 - Mur-pont 1er aqueduc.

Cliché 3 - Vue d'ensemble de la sortie.

Pour réaliser la jonction du deuxième avec le premier, le muret latéral nordest M5 a été enlevé avec précaution sur une longueur de 2 m. Un plot de séparation, entre les deux conduits us.28, a été réalisé avec des fragments de tegulae contemporains à l'us.29. À l'emplacement de l'ancien muret a été mis un enduit d'étanchéité us.34, assurant le raccord avec le nouveau conduit. Dans l'état actuel du plot central, il n'apparaît pas de système de fermeture du premier aqueduc pour dévier l'eau vers le second, sauf, un petit creusement us.40 dans le muret latéral sud-ouest M6, correspondant peut-être à l'emplacement d'un bois soutenant une fermeture démontable.

Toutefois, les observations montrent l'existence d'une rangée supplémentaire de moellons us.41 avec un enduit d'étanchéité us.36, appartenant au deuxième aqueduc7. Ces moellons sont posés au-dessus du muret M6 qui correspond au 1er aqueduc. Cette constatation permet de penser que l'eau sortant du tunnel, pouvait emprunter les deux conduits, ce qui semble

7. Cette rehausse a subit des réparations au vu de la différence de teinte du mortier de scellement us. 55.


illogique8. J'ai poursuivi la fouille au-delà de celle réalisée par A. Triou côté aval. À 1,20 m de l'embranchement des deux conduits, se trouve un creusement us.33 en biais, positionné juste à l'arrière du plot central, recoupant le muret M6, ainsi que la partie supérieure du mur-pont us27, formant comme une cuvette détournant l'eau vers le vallon. Le muret est, lui aussi, découpé de biais sur la hauteur. Au-delà de ce creusement, les murets du deuxième aqueduc ne sont plus conservés, ils s'arrêtent au niveau supérieur du mur - pont. Il est donc impossible, à cet endroit de savoir si la rehausse installée pour le deuxième conduit allait au-delà de cette cassure.

Vu l'aspect de cette saignée, celle-ci a été faite proprement, ce qui permet l'hypothèse suivante: cet embranchement a servi comme dérivation pour le trop plein et non plus comme specus. D'ailleurs, des éléments complémentaires viennent appuyer cette hypothèse. En effet, en élargissant notre fouille dans l'alignement de la cuvette, il a été mis en place à l'époque antique, deux grosses pierres us.51, dont l'une appartenait à la couverture du 1er aqueduc. Ces pierres forment en même temps, un blocage et une limite d'un niveau appartenant à la réalisation du deuxième aqueduc (ces niveaux seront décrits ci-dessous).

À cet emplacement, la disparition des murets peut être mis à l'actif des médiévaux, car après la récupération des moellons taillés formant le premier aqueduc, un remblai us.52 constitué de terre argileuse avec de gros fragments de mortier provenant des murs, ainsi que quelques fragments de céramique attribuable au XIie-XIIie siècle, est venu combler la partie extérieure côté sud-ouest, de l'aqueduc.

Pour compléter, il a été mis au jour trois fragments importants de tegulae, scellés et posés à plat côte à côte us.42, au-dessus de la rehausse us.41. Il pourrait s'agir d'une assise pour recevoir des dalles de couverture lors de la création du deuxième aqueduc.

Sur la zone externe sud-ouest des aqueducs, et dans un espace compris entre la limite us.51 et le mur M11 marquant la fin du tunnel, plusieurs niveaux ont été mis au jour. En dessous d'une couche de remblai de terre et de silex us.01, d'une épaisseur de 40 cm, d'une époque indéterminée, un niveau us.05 de terre brune apparaît, avec de nombreux blocs de pierre et plusieurs moellons taillés. Cette couche contient un grand nombre de fragments de céramique gallo-romaine et commence à partir du niveau supérieur de la rehausse us.41 du deuxième aqueduc. Elle comprend également des fragments de mortier à tuileau provenant des parois latérales du premier aqueduc. Cette couche est donc postérieure à la construction du deuxième aqueduc, mais sans doute antérieure aux réparations us.55 constatées sur la rehausse. L'étude de la céramique montre plusieurs nouvelles formes avec des éléments datables du ne siècle, et surtout 9 fragments d'un vase à anse avec pâte et un décor attribuable, semble-t-il,

8. A. TRIOU pense de ce fait, que les deux conduits ont servit en parallèle, p. 139.


au Haut Moyen Âge, vie siècle. Par ailleurs, aucune forme complète n'a pu être remontée, ce qui indique qu'il s'agit d'un remblai provenant sans doute d'une habitation assez proche. De nombreux fragments datant du 1er siècle, présentent sur leur champ une épaisse couche de calcite, indiquant un séjour prolongé dans l'eau. Parmi tous ces fragments de poterie, ont été trouvés un bracelet en bronze et une sculpture assez fruste, en calcaire représentant un dieu.

Sous ce niveau, une autre couche us.49 commence au sommet d'une belle pierre taillée us.37 posée à l'angle des murs M11 et M6. Celle-ci a été utilisée en réemploi pour une raison indéterminée, peut être de marche?

Cette couche est horizontale, elle comprend de nombreux fragments de tegulae, de la chaux blanche ainsi que du mortier de mur. Elle pourrait constituer un niveau de travail pour la construction du deuxième aqueduc.

Plus bas, nous constatons un lit de grosses pierres, posées à plat us.53 ainsi qu'une couche us.54, constituée de terre argileuse, de fragments de tegulae, et quelques fragments de céramique antique d'époque indéterminée. Ces niveaux viennent s'appuyer le long des murs M11 et M6 et leur sont donc postérieurs.

Description de la partie finale du tunnel Remblai recouvrant les vestiges.

Cliché 4 - Niveau us.49

Cliché 5 - Comblement du conduit.

Sous une couche de terre us.01 recouvrant l'ensemble de la zone, apparaissent les arases us.09 du mur M1 et us.11 du mur M2. Entre ces murs, distants d'1,30m, un deuxième comblement us.02 est formé de très nombreux rognons de silex, dans une matrice terreuse. En dessous, l'us.03 est composée de très nombreux fragments de mortier, de quelques pierres


calcaires, l'ensemble provenant de la démolition de la voûte pour la récupération des pierres. À la base du comblement, ont été recueillis plusieurs fragments d'une assiette avec un décor moucheté, peint en brun et bleu sur une glaçure plombifère incolore provenant de « La Chapelle des Pots» et datable du XVIe XVIIe siècle. Cet élément semble dater la récupération des pierres de la voûte. Ce comblement s'arrête au sommet du spécus. À l'intérieur de celui-ci, est présente une couche de terre noire us.04 avec quelques moellons taillés. Nous n'avons relevé aucun élément pouvant donner une datation à ce niveau.

Cliché 6 - Angle des murs M6/M11 et dalle us. 37

Cliché 7 - Cuvette us.33 et dalle us.51

Étude du bâti.

Pour une meilleure compréhension, la description de la construction se fera, au fur et à mesure de son évolution en fonction des éléments visibles.

Cliché 8 - Sortie de la galerie

Cliché 9 - Rehausse M4

Tout d'abord, pour le premier aqueduc, a été réalisée une élévation en moellons taillés us.23, pouvant correspondre au mur-pont signalé précédemment. Au-dessus, un muret us.21 comprenant deux hauteurs de moellons, de 33 cm de largeur a été monté, il correspond au mur M6, de même qu'un autre muret us.20 correspondant au mur M5 a été installé en parallèle du premier, laissant un espace libre entre les deux de 34 cm. Dans


cet espace, ont été aménagées de chaque côté et sur le fond, des parois en biais, réalisées en mortier et fragments de tegulae us.25, pour donner une forme trapézoïdale du futur conduit. Au-dessus de ces murets, ainsi que sur le pourtour du specus, a été mis en œuvre un enduit d'étanchéité us.19 et 21. Les dimensions de ce premier conduit, de 30/20/30 cm de hauteur donne une section de 7,54 dm2 donnant un débit maximum de 3 800 m3/j d'eau.

Or, les sections relevées en amont à «La Grimauderie» et en aval «au Cormier» sont d'environ de 12 dm2 soit 6 800 m3/j d'eau. Nous observons ici, une nouvelle installation de chaque côté, d'une rangée de moellons taillés us.14 = M3 et us.17 = M4, au-dessus des murets respectifs M6 et M5.

Ainsi, cette nouvelle section de 4,48 dm2 permet d'atteindre la dimension des autres sections, soit 12,02dm2. Cette rehausse a également reçu un nouvel enduit d'étanchéité us. 15.

De ces constatations, nous pouvons dire qu'il y a eu peut-être une énorme erreur de construction dans cette zone de travaux pour le premier aqueduc.

En effet, la rehausse nécessaire pour faire passer le volume de l'eau arrivant en amont, intervient alors que la première section de l'aqueduc est déjà totalement achevée. Peut-on en conclure que cette section a été construite par une équipe n'ayant pas eu de contact avec les équipes amont et aval?

Reprenons la description à partir de la fin de la construction du premier specus. Avant la mise en place de la rehausse, nos observations permettent de situer la mise en place des murs M11, M1 et M2 qui viennent se raccorder dans le mur M6 par pénétration d'un moellon sur deux sur la hauteur. Mais la fouille a révélé, à la base du nouveau mur M11, une conduite us.61 le traversant, puis longeant l'ancien mur M6. Cette canalisation est faite de pierres plates posées verticalement ainsi qu'en couverture, pour assurer l'étanchéité. L'hypothèse actuellement retenue, serait le détournement des eaux de pluie, en dehors de la galerie.

Par la suite, au-dessus de M6, a été installée au sein du mur M11 et perpendiculairement au specus, une grande pierre taillée us.26, de 58 cm de largeur sur 1,65 m de longueur, dont la partie située au-dessus du specus est actuellement cassée, et il n'en reste plus qu'un fragment sur le mur M5.

Cette pierre devait servir de dalle de couverture. Le mur M11 forme un retour des murs M1 et M2, fermant ainsi la galerie du tunnel. Les pierres taillées qui composent ce retour de mur sont de module allongé, de très belle qualité. Dans l'état actuel, il est très difficile de donner une chronologie par rapport à la rehausse M3, Les murs M1 et M2 construits sur 5,50 m de longueur, sont parementés en moellons taillés, et ont une largeur de 70 cm sur une hauteur de plus de 1,60 m. L'arase horizontale du mur M1, la mieux conservée, indique qu'il n'y avait pas de voûte à cet endroit, et peut être supportait elle des dalles de couverture plates, mises en place jusqu'à la séparation avec la galerie voûtée. Ici, se situe la fin de la galerie voûtée, dont les quatre derniers mètres ont été récupérés au XVIe XVIIe siècle. La démolition de la voûte a détruit le contact entre les deux types de couverture.


Cliché 10 - Murs M11 et M6, et conduite

Cliché 11 - Fin de la galerie

La voûte a été en partie décrite par l'Abbé Gaurier9. Toutefois ses observations sont assez limitées et parfois erronées 10. Ainsi, les pieds droits ont fait l'objet d'une reconstruction. En effet, au-dessus des premiers moellons qui constituent la base des murs qui semblent correspondre aux murs M1 et M2, se trouve, de chaque côté, une rangée us.45 de gros moellons taillés représentant les nouveaux murs M13 et M14, de 20 cm de hauteur par 25/30 cm en longueur, avec des espaces vides us.46, de 12 à 15 cm de largeur, tous les 80 cm. Ces espaces correspondent à des trous de boulin, emplacements des bois de soutènement d'un coffrage, qui ont permis de réaliser la voûte us.47. Celle-ci est constituée par le scellement de dalles plates prenant appui sur la rangée de gros moellons. Cette nouvelle construction semble correspondre à la mise en place du deuxième aqueduc. À ce stade, une banquette large de 65 cm, en béton blanc avec des petits nodules calcaires us.06, a été réalisée le long du mur M1/M14.

Celle-ci, s'appuie sur la première rehausse M3, permettant de remonter de 35 cm le fil d'eau, donnant ainsi une section supplémentaire de 22,05 dm2, pouvant faire passer 21000 m3/j d'eau, voire plus. Cette banquette de 40 cm d'épaisseur, repose sur un remblai de pierre calcaire dans une matrice terreuse us.07, situé dans un espace entre les murs M1 et M6. Le béton a reçu un enduit d'étanchéité qui remonte le long du mur M1/M14.

Contrairement aux écrits d'A. Triou11, repris par d'autres chercheurs, l'étanchéité a partout été assurée.

9. Rapporté par CLOUET MARCEL, Revue, 1936/1941, p. 325.

10. Il a noté par exemple que le specus a été installé dans le rocher.

11. A. TRIOU,1968 - Les aqueducs gallo-romain de Saintes; ln: Gallia, tome XXVI, Paris, 1968, fasc. 1, p. 139


La banquette a simplement disparu avec le temps, mais nous l'avons retrouvée à plusieurs endroits.

Cliché 12 - Rangée de gros moellons

Cliché 13 - Galerie voûtée

En marge de l'étude du bâti, il a été observé une fissuration du premier conduit us.43 avec un déplacement de 4 cm de la paroi latérale M2/M4 et M5, y compris le fond du specus. Une autre fissure us.44 se situe à 4m en amont traverse la banquette. Ces fissures viennent compléter celles déjà observées à « la Grimauderie », et renforcent l'hypothèse que j'ai émise : il se serait produit à un moment donné, un tremblement de terre. Grâce à B. Thiebaud, confirmé par le B.R.G.M. d'Orléans, service des risques naturels, un séisme a bien eu lieu à Saintes en 815. La mention originale et contemporaine de cet événement provient des Anales Regni Francorum où figure le texte suivant: «Sed et in Gallia Santones, civitas Aquitaniae, mense septembris dicitur tremuisse» ce qui pourrait être traduit d'après J. Lambert du BFGM, «Mais on rapporte que Saintes, cité d'Aquitaine, trembla au mois de septembre».

Cliché 14 - Fissure us.43

Cliché 15 - Fouilleurs en actions

Le puits n° 1, dit 'Gégé' Le dégagement de la partie supérieure de ce puits a mis en évidence une construction carrée de 2,40 m de côté, avec en son centre un espace circulaire de 0 1,40 m. L'intérieur est parementé de petits moellons irréguliers, alors que le parement externe n'a pas été soigné. La maçonnerie présente un mortier avec de nombreux fragments de tegulae ou d'imbrice.

Ce puits a des caractéristiques totalement différentes de celles découvertes


sur ceux du deuxième aqueduc sur la commune du Douhet. À partir du sommet de ce puits, le parement est entièrement en moellons jusqu'à 3 m, et au-delà; vers le bas, la rangée de moellons, alterne avec une rangée de tegulae. À 6 m de profondeur, la base du puits devient carrée s'appuyant sur la roche calcaire, sur les côtés nord et ouest, alors que les deux autres côtés sont constitués d'une alternance de moellons et de tegulae. La galerie du tunnel passe d'est en ouest, elle est composée, en fonction de la qualité du calcaire, de maçonnerie de moellons venant remplacer sans doute une paroi rocheuse défectueuse, fissurée, voire protéger l'aqueduc d'une poche d'argile. La voûte est également constituée, en fonction de l'état du rocher, de roche brute ou de maçonnerie. Les clefs de voûte sont parfois de très belle facture, en pierre de taille.

Cliché 16 - Puits circulaire

Cliché 17 - Voûte

La conduite d'eau primitive, se situe le long de la paroi sud du tunnel. Elle correspond au premier aqueduc. Côté nord, une banquette en béton blanc a été réalisée pour augmenter le volume de la conduite d'eau, provenant du deuxième aqueduc. Pour l'instant, il est difficile de cerner les aménagements appartenant au premier ou au deuxième aqueduc. Toutefois, nous avons observé à plusieurs endroits, un aménagement très spécial : il s'agit d'un trou vertical, réalisé à l'intérieur de la paroi rocheuse, en retrait de 10 cm par rapport au tunnel. Ce trou maçonné passe derrière la banquette et descend en profondeur. Ces aménagements, pourraient correspondre à une évacuation d'un trop plein, peut-être reliée à la canalisation mise au jour à la sortie de la galerie, voir cliché 10.


Cliché 18 - Specus avec la banquette

Cliché 20 - Trou d'évacuation pour le trop plein?

Cliché 19 - Galerie brute de taille

Cliché 21 - Paroi du tunnel avec une ouverture pour le trop plein?

Le puits n° 2 Ce puits est également circulaire à l'intérieur, mais il est réalisé exclusivement en moellons. Il y a également au niveau de la galerie, des sections brutes de taille et des sections construites.

Nous retrouvons dans la partie amont deux types de voûtes: l'une est très haute et reprend la construction observée à la sortie, l'autre, nettement plus basse, est réalisée avec des moellons (fait que l'on a pas vu jusqu'à présent). L'état de conservation est assez remarquable, mis à part le dépôt de limon sur les parois.

Cliché 22 - Puits circulaire

Cliché 23 - Puits circulaire


Cliché 24 - Tunnel avec sa banquette

Cliché 26 - Trous de boulin pour le coffrage

Cliché 28 - Tunnel côté aval du puits.

Cliché 30 - Encoches dans la paroi

Cliché 25 — Voûte maçonnée

Cliché 27 - Voûte réalisée en moellons

Cliché 29 — Tunnel en amont du puits

Cliché 31 - Tunnel


Nivellement et débit Après cinq années de recherches et de relevés, nous sommes en mesure de proposer une première approche des débits. Pour ces premiers calculs, nous utiliserons les sections des deux aqueducs, situées à l'arrivée à Saintes « au Cormier».

Les résultats trouvés, ne sont pas en rapport avec ceux établis par Triou et repris par L. Maurin 12. Seuls les calculs de M. Bailhache se rapprochent des nôtres 13. Dans la suite de nos travaux, nous ferons un tableau avec les calculs de débit à chaque section étudiée.

À l'occasion des prospections et des fouilles, nous avons pu faire des relevés topographiques précis à l'aide d'un GPS centimétrique, grâce à M. Jacques Castagnet, géomètre expert. Ainsi, le fond du canal antique de la source de « la Grand Fond », se situe à la cote NGF de 43,190 m (et non pas de 47,93 m donnée par A.Triou), ce qui nous permet de calculer la pente jusqu'au vallon de «la Tonne», situé à 4 400 m, où nous avons relevé la cote NGF de 40,91 m (et non pas de 43,60 m donnée par A.Triou). La différence de 2,280 m de niveau, donne une pente de 0,518 mm/m. Avec les autres mesures réalisées sur des lieux intermédiaires, nous remarquons des différences dans les pentes. En effet, si nous calculons la pente entre la source et le village des « Fontaines», distant de 2 000 m, sur le puits AK228 soit à la cote NGF de 42,340 m, celle-ci est entre ces deux points, de 0,425 mm/m. Alors que si nous prenons la différence de hauteur entre ce dernier point et celui du vallon de « la Tonne», la différence de hauteur est de 1,430 m sur 2 400 m, soit une pente de 0,596 mm/m. Un autre point a été réalisé sur la commune de Fontcouverte, à « la Grimauderie», à l'emplacement d'un mur-pont, distant de 8300 m de la source de « la Grand Font». À cet endroit, nous avons relevé la cote NGF de 38,34 m, soit une différence de hauteur de 4,85 m, donnant ainsi une pente moyenne de 0,58 mm/m. Le dernier point aujourd'hui connu, se trouve à Saintes, au lieu dit « Le Cormier» soit à la cote NGF de 35,189 m, pour le deuxième aqueduc (et non pas 38,07m mentionnée par A. Triou), et de 34,824 m pour le premier aqueduc. La distance entre la source de «la Grand Font» et ce point est de 11 950 m, et la différence de hauteur est de 8 m, donnant ainsi une pente moyenne de 0.67 mm/m pour le deuxième aqueduc. Toutefois, si nous calculons la pente depuis le mur-pont de « la Grimauderie », cela donne une pente plus forte de 0,86 mm/m sur les derniers 3 650 m. La variation de la pente donne également des calculs de débit, variant de 21 200 à 31 400 m3/J avec comme conséquence une population desservie de 47 500 à 70 000 habitants. Cette constatation faite, nous vérifierons auprès de

12. MAURIN L, 1978 - Saintes Antique, p. 102. Qui donne pour le 1ER 3 000 m3 J et pour le deuxième 12 000 m3 J à l'état neuf et cinquante ans plus tard 1 500 m3 J et 8 000 m3 J.

13. Il donne 4 085 m3 J pour le 1 er et 22 600 m3 J pour le deuxième.


personnes compétentes, les chiffres à prendre concernant la pente, afin de valider nos calculs.

En ce qui concerne le premier aqueduc, il nous manque actuellement le niveau de la source de « la Font Morillon », mais nous avons le relevé pris sur le mur-pont de «la Grimauderie» à 38,34 m NGF et son arrivée à Saintes «au Cormier» à 34,824 m NGF. La différence entre ces deux points est de 3,52 m sur une distance de 3180 m, soit une pente moyenne de 1,1 mm/m.

Comme de nombreux chercheurs, nous utiliserons la formule de Bazin. En ce qui concerne la rugosité des parois, nous prendrons la classification déterminée par M. Bailhache pour les aqueducs romains, avec un coefficient y de 0,16 pour l'ouvrage neuf et y de 0,46 pour l'ouvrage recouvert d'une pellicule d'incrustation. Pour l'estimation de la population desservie, de nos jours et par jour, chaque habitant consomme en moyenne 250 L. Pour l'époque antique, la consommation en eau de la population gallo-romaine était très importante. Des chercheurs donnent 300 L/J, d'autres estiment à 447 L/J. C'est ce dernier chiffre que nous avons pris en compte pour le calcul de la population desservie.

R = Sm ; SM = section mouillee; P = périmètre; i = pente moy.

P

Ier aqueduc :

lère hypothèse : ouvrage neuf avec un coefficient y de à 0,16.

SM = 0,121 ; P = 1,06; R = 0, 1141 ; y = 0,16; i = 0,0011 Q = 0,649 x 0,121 = 0,07 x 3 600 s x 24h = 6 184 m3 Jour Soit une population desservie de 6 184/0,447 = 13 834 habitants.

2ème hypothèse : ouvrage incrusté avec un coefficient y de à 0,46.

Q = 0,403 x 0,121 = 0,04 x 3 600 s x 24h = 3 845 m3 Jour

2ème aqueduc : Il y a deux possibilités de calcul du volume d'eau.

1er scénario: volume total du conduit comprenant le volume de la voûte, de la dalle de couverture 14.

14. En effet, dans le vallon de la Tonne, la voûte est encroutée comme les parois.


lère hypothèse: ouvrage neuf avec un coefficient y de à 0,16.

SM = 0,4484; P = 2,37; R = 0,1892; y = 0,16; i = 0,0007 Q = 0,732 x 0,4484 = 0,33 x 3 600 s x 24 h = 28 358 m3 Jour Soit une population desservie de 28 358/0,447 = 63 440 habitants.

2ème hypothèse: ouvrage incrusté avec un coefficient y de à 0,46.

Q = 0,486 x 0,4484 = 0,22 x 3 600 s x 24 h = 18 852 m3 Jour

2ème scénario : volume du conduit sans comptabiliser le volume de la voûte, de la dalle de couverture.

Ière hypothèse: ouvrage neuf avec un coefficient y de à 0,16 SM = 0,3150; P = 1,82; R = 0,1730; y = 0,16; i = 0,007 Q = 0,696 x 0,3150 = 0,22 x 3 600 s x 24 h = 19 155 m3 Jour Soit une population desservie de 19 155/0,447 = 42 800 habitants.

2ème hypothèse: ouvrage incrusté avec un coefficient y de à 0,46.

Q = 0,458 x 0,3150 = 0,15 x 3 600 s x 24 h = 12 611 m3 Jour Notre étude sur les débits à l'arrivée de Saintes, permet pour la première fois, d'évaluer la population desservie. Au début de notre ère, l'aqueduc avec un débit de 6 100m3/J pouvait desservir 14 000 habitants. Fin 1er siècle début ne siècle, le deuxième aqueduc, avec un débit possible entre 18 800 m3/J et 28 300 m3/J, desservait environ, de 42 000 à 62 000 habitants.

Réflexion sur le passage de la vallée de la Charente par les différents aqueducs Sur les vestiges des aqueducs à l'intérieur de la ville de Saintes, nous ne savons presque rien. Pour la traversée de la Charente les aqueducs n'ont pas emprunté le pont antique, pour deux raisons : premièrement, nous avons des plans et coupes du vieux pont, établis en 1710 par C. Masse qui montre l'absence, au niveau de l'arc, d'une structure pouvant appartenir aux aqueducs; deuxièmement, lors du démontage de l'arc, à aucun moment, il n'est fait part de la présence des aqueducs. Je pense, comme l'écrit A. Triou15, que les aqueducs traversaient la Charente sur un pont aqueduc à

15. TRIOU ABEL, 1968 - Les aqueducs gallo-romain de Saintes; ln: Gallia, tome XXVI, Paris, 1968, fasc. 1, p. 126.


découvrir. Concernant le franchissement de la vallée, il est admis par les différents chercheurs locaux, que cela se faisait par l'intermédiaire d'un siphon en plomb16. Pour ma part, j'ai étudié la faisabilité d'un siphon en plomb, en calculant le volume de plomb que cela pouvait représenter.

Nous connaissons à peu près, la distance entre les châteaux d'eau de réception «à la Grève» et de distribution (Banque de France?) qui est de 2400 m pour le deuxième aqueduc. Pour faire le calcul, nous prendrons la section du siphon de l'aqueduc du Gier qui alimentait la ville de Lyon, soit un 0 27 cm extérieur et 0 21 cm intérieur.

La formule S = —— = (D2 - d2) cela donne 0,785 x (0,0729 - 0,0441) = 4 0,022608 m2 x 2 400 m = 54,25 m3 x 11 340 kg = 615 195 kg soit environ 615 tonnes de plomb pour un seul tuyau.

Le premier aqueduc pouvait comprendre 3 tuyaux comme le suggère A. Triou 17, cela donnerait 1845 tonnes de plomb. En ce qui concerne le deuxième aqueduc, le nombre de tuyaux peut varier entre 7 et 10 en fonction de la possibilité du volume minimal et maximal du conduit. Si l'on prend le maximum, il aurait fallu utiliser 6 150 tonnes de plomb. Cette quantité ne me paraît pas raisonnable et je formulerai par conséquent, une hypothèse inédite, en fonction de nos observations faites sur le deuxième aqueduc. Comme nous l'avons remarqué à plusieurs reprises, celui-ci était totalement étanche, par le scellement d'épaisses dalles calcaires, avec un complément d'étanchéité de 15 cm d'épaisseur, venant recouvrir l'ensemble du conduit. Je pense que cette technique de construction pouvait être adoptée, pour remplacer le siphon en plomb. En effet, la parfaite étanchéité et la solidité du conduit permettaient de supporter le passage de l'eau et les coups de boutoir. Cette hypothèse, à suivre dans nos futurs travaux de recherches dans la ville de Saintes, sera-t-elle validée par des hydrologues?

16. Au XVIIe et XVIIIe siècles, dans le couvent des Clarisses (aujourd'hui la prison) une grande quantité de plomb a été recueilli à 5m de profondeur, interprété comme appartenant à un siphon. A. TRIOU, indique ne pouvoir affirmer cette hypothèse. TRIOU ABEL, 1968 - Les aqueducs gallo-romain de Saintes; ln: Gallia, tome XXVI, Paris, 1968, fasc. 1, p. 144.

17. TRIOU ABEL, 1968 - Les aqueducs gallo-romain de Saintes ; ln: Gallia, tome XXVI, Paris, 1968, fasc. 1, p. 126.


La source sanctuaire de « la Grand Font».

Dans les bulletins précédents, j'évoquais l'hypothèse d'une machinerie pour faire remonter les eaux de la source en surface, pour y être distribuées. Les nombreux éléments me permettant cette hypothèse, sont décrits dans le bulletin 2008. J'ai essayé de reconstituer cette roue à godet à partir d'une restitution faite en Angleterre par des archéologues ayant découvert, en fouillant un puits antique, les restes d'une machinerie de ce type. À partir de ces éléments, j'ai fourni des croquis à Bruno Ghigou qui a fait une restitution de la roue à godet, avec une animation en 3D assez réaliste. Cidessous la restitution réalisée, soit dans un premier temps, avec une seule roue à godet, puis par la suite avec deux roues à godet.

Hypothèse de restitution du bâtiment au-dessus du puits, surplombant la résurgence, avec une roue à godets et bassin. Jean-Louis Hillairet Bruno Ghigou.


Hypothèse de restitution du bâtiment au-dessus du puits, surplombant la résurgence.

Jean-Louis Hillairet Bruno Ghigou.

Hypothèse de restitution du système inférieur avec deux roues à godets. Jean-Louis Hillairet Bruno Ghigou.


La pierre des aqueducs de Saintes

JACQUES GAILLARD *UMR-CNRS 6250 « LlENSs», Université de La Rochelle

Photo J. Gaillard - L'aqueduc au Vallon de la Tonne (commune du Douhet)

Contribution à la connaissance de la pierre des aqueducs de Saintes L'alimentation en eau de la ville de Saintes a nécessité la construction d'un aqueduc partant de Fontcouverte, rapidement doublé d'un second, plus long et plus abondant, au départ de Vénérand et du Douhet. Ces constructions ont conduit à la mise en œuvre d'une masse importante de pierres de taille dont certaines de grand appareil (bassins, dalles de recouvrement, piles, etc.). Il était donc tentant de faire un repérage des carrières riveraines et d'essayer d'établir une relation entre l'emploi de la pierre locale et le bâti de l'aqueduc, d'autant plus que ce type de construction se développe sur une grande longueur (18 km en l'occurrence), et qu'alors, la question d'écourter les distances d'approvisionnement a dû immanquablement se poser.


1 - L'environnement de l'aqueduc Nous avons donc décidé de réaliser un inventaire le plus complet possible des carrières riveraines1 et d'en dresser la cartographie sur fond géologique.

Nous présentons ici la carte (Fig. 1) et la synthèse (en annexe) des observations faites à propos de ces carrières.

Nous avons affaire, le plus souvent, à de petits chantiers individuels pour lesquels nous n'avons pas pu prouver l'origine antique, faute de traces incontestables. Nous ne croyons guère à l'idée que les éventuelles carrières antiques aient été occultées par des chantiers plus récents vu leurs dimensions réduites; en effet, en Saintonge, les chantiers qui présentent une réelle diachronie sont de taille importante (Thénac, Crazannes, SaintVaize). Il faut, toutefois, faire un sort particulier à la carrière n° 49.

L'équipe responsable des recherches sur l'aqueduc, a pu observer, en effet, la partie sommitale d'une falaise complètement recouverte par des remblais contenant des tessons antiques, et qui pourrait être un front de taille d'une ancienne carrière. Une intervention plus poussée n'ayant pas pu être réalisée dans cet espace privé, nous ne pouvons en dire davantage.

L'aspect globalement linéaire de la géographie de ces carrières proches de l'aqueduc est probablement subjectif, lié sans doute au désir d'établir une corrélation entre les deux types de structure. Quoiqu'il en soit, nous y observons une forte concentration de carrières associées à l'affleurement de l'étage du Turonien supérieur, phénomène récurrent dans notre région. Les carrières du Coniacien apparaissent beaucoup plus dispersées, le calcaire y étant traditionnellement moins prisé.

Ainsi, l'utilisation de la pierre purement locale n'a pas, pour l'instant, été archéologiquement démontrée. C'est pourquoi la carte mentionne les grandes carrières de la rive droite de la Charente, et notamment celles du bassin carrier de Saint-Vaize, dont on voit que le transport terrestre vers les chantiers de l'aqueduc aurait pu se faire, de façon relativement aisée, par la vallée du petit affluent de la Charente, le Rochefollet.

La réponse à la question de l'approvisionnement des pierres de taille de l'aqueduc passe donc par l'étude géologique selon un protocole développé et publié récemment2 afin de tenter de faire la part entre la pierre d'origine strictement locale et celle qui provient de plus loin.

1. Nos remerciements vont à GÉRARD COUPRIE, prospecteur, qui a fait l'essentiel du repérage.

2. Gaillard J. et MERCIER J. -C.: «La caractérisation des calcaires de Saintonge et son application au bâti antique régional», Bulletin de l'AAPC n° 37, Poitiers, 2008, p. 47-54.


Fig. 1 : L'environnement géologique des aqueducs


Il - La caractérisation des calcaires 1 — Le calcaire du Douhet Le choix de la carrière-lavoir de Chez Pérot pour faire les prélèvements en vue de réaliser le référentiel de la pierre du Douhet obéit à plusieurs critères : — sa proximité avec le tracé de l'aqueduc, — sa relative ancienneté observée au travers des traces d'outils et de la présence d'un chrisme gravé encadré de l'alpha et l'oméga, — et un front de taille bien dégagé pour des carottes verticalement extraites tous les 50 cm.

Les lames minces faites à partir de ces échantillons donnent un calcaire finement grenu, homogène, clair, légèrement crème. Les micro-fossiles y sont peu visibles mais des débris bioclastiques apparaissent dans un ciment sparitique recristallisé (Fig. 2).

Fig. 2 : Lame mince de l'échantillon LD2 en LPNA


2 — Le référentiel du Douhet

Ce référentiel a été établi selon un protocole3 rigoureusement identique à celui des autres bassins carriers déjà mis au point pour la région : Thénac, Crazannes, Saint-Vaize, Pons, Avy et Jonzac. Il donne, après totale dissolution du calcaire, des valeurs de résidus plus grandes que celles de Crazannes et surtout, des valeurs très supérieures à celles de Saint-Vaize, carrière pourtant peu éloignée géographiquement et géologiquement de la carrière considérée. Il ne devrait pas y avoir de difficultés, par conséquent, pour reconnaître la pierre du Douhet dans tel ou tel échantillon.

Fig. 3 : Le référentiel du Douhet

3. Analyses faites par microscopie électronique à balayage au Centre Commun d'Analyses (CCA-FREDD-CNRS-3097) de La Rochelle avec le concours de Monique Bordes, assistantingénieur.


3 — Les prélèvements sur l'aqueduc Aq 1 Dalle de couverture de l'aqueduc à l'Avoinerie, commune du Douhet Echantillon non analysé faute de grains résiduels suffisants.

Aq 2 Echantillon prélevé dans le specus de l'aqueduc à ['Avoinerie, commune du Douhet

Structure du calcaire - (Fig. 4 a) : Calcaire finement grenu avec pelloïdes et bioclastes (foraminifères, moulages de mollusques, lamellibranches à franges micritiques) dans un ciment sparitique recristallisé.

Synthèse graphique : Ce calcaire ne s'apparente à aucun des référentiels établis: sa provenance demeure donc, pour l'instant, inconnue.

Aq 3 Echantillon prélevé dans le bassin carré de décantation à la jonction Vénérand-Le Douhet, au Vallon de la Tonne.

Structure du calcaire - (Fig. 4 b) : Aspect identique à l'échantillon précédent avec pelotes, foraminifères et lamellibranches.

Synthèse graphique : Ce calcaire ne s'apparente à aucun des bassins carriers référencés: provenance pour l'instant inconnue.

Aq4 Echantillon prélevé sur le même site que, Aq3 dans une pierre sciée de la voûte.

Structure du calcaire - (Fig. 4 c) : Calcaire biodétritique avec amas de pelotes, bryozoaires et fragments de coquilles.

Synthèse graphique (Fig. 5) : Ce calcaire correspond assez bien au référentiel de Crazannes dont il épouse la plupart des paramètres discriminants mais présente un poids de résidus nettement inférieur après dissolution à l'acide. Il ne serait pas non plus très éloigné du référentiel du Douhet, s'il n'y avait une si forte présence des non-silicates, notamment du Titane. L'idée de réduire les coûts du transport


nous inciterait à privilégier la proximité des carrières du Douhet. Néanmoins nous lui préférons l'option de Crazannes car l'on sait, avec l'arc de l'égout Saint-Saloine que de petits blocs pouvaient aussi être importés.

Aq 5 Echantillon prélevé dans une dalle de recouvrement présentant une excavation carrée sise au Vallon de la Tonne, commune du Douhet.

Structure du calcaire (Fig. 4 d) : Son aspect friable et gélif donne à penser qu'il a été tiré de bancs superficiels. C'est un calcaire bioclastique avec de nombreux pelloïdes, de composition assez semblable à Aq 4.

Synthèse graphique (Fig. 5) : La question se pose de la même manière que pour Aq 4, mais avec des écarts plus importants encore. Nous l'attribuerons donc au bassin carrier de Crazannes avec réserve.

Fig. 4: Les lames minces des échantillons prélevés


Fig. 5 : Les échantillons Aq 4 et Aq 5 et le référentiel de Crazannes

Conclusion

La recherche qui tendait à vouloir attribuer une provenance locale à la construction du nouvel aqueduc de Saintes ne semble pas fondée. S'il faut en croire les analyses de caractérisation, la pierre de l'aqueduc provient en partie de Crazannes. Il faut alors envisager soit un transport terrestre de Crazannes au Douhet qui raccourcirait les distances mais ne pourrait échapper à un transbordement des blocs pour traverser la Charente, soit un circuit plus traditionnel, par la remontée du fleuve jusqu'à Saint-Vaize ou Saintes en profitant du flux de l'onde-marée et de continuer ensuite par voie de terre. Dans tous les cas, compte tenu des distances et des ruptures de charge, au moins deux journées de transport seraient nécessaires.

Les carrières riveraines de l'aqueduc présentent une morphologie qui les intègre plus tardivement à l'époque médiévale ou post-médiévale, périodes au cours desquelles l'aqueduc semble avoir connu des aménagements et des réfections. Il est alors probable que la pierre locale a été abondamment utilisée.


ANNEXE: Carrières riveraines des aqueducs

N° Dénomination Nature Mode Traces Datation Observations calcaire d'exploitation d'outils 1 Chez Pérot Turonien Ciel ouvert Pic-plat xye-XYllle Lavoir sup. 1418mm 2 Grand Font XVe-XVIIIe 3 Chez Pérot indéterminée 4 Le Roc XVe-XVIIIe 5 Le Roc 6 Le Roc XIXe-XXe 7 Le Roc scie XVe-XVIlle 8 La Chaume indéterminée 9 Le Château Pic-plat XIXe-XXe Comblée 20-30scie 10 Le ruisseau Scie XIXe-XXe Aqueduc à l'intérieur 11 Le ruisseau Pic-plat XVe-XVIIIe Plusieurs 14-18 carrières 12 L'église indéterminée Comblée 13 L'église indéterminée 14 Chez Pécat Pic-plat XVe-XVIIIe Alignement de 14-18 pierre 15 La Brangerie Pic-plat XIXe-XXe 22-30 16 La Brangerie Four à chaux 17 La Brangerie 18 La Brangerie Puits aqueduc à l'intérieur.

Cemin de roulage 19 La Foucherie C. souterraine - scie Reste de grue 20 La Foucherie Ciel ouvert indéterminée Chemin de roulage - bâti 21 Rte de St Vaize Pic-plat XIXe-XXe 22-30

22 L'Audeberderie C. souterraine - scie 23 Rte de St Vaize "Pic-plat" 22-30


24 La Foucherie - scie En partie comblée 25 Chez Siquet C. souterraine - scie 26 La Foucherie - scie Alignement de pierres dressées 27 La Foucherie C. souterraine - scie 28 Bois d'Angi- "Pic-plat" baud 22-30 29 Beauregard C. souterraine Pic-plat xxe Puits 22-30 d'extraction 30 La Foucherie C. souterraine Pic-plat XIXe-XXe 22-30 31 Chemin Siquet - scie XIXe-XXe 4 petites carrières 32 Chemin Siquet Pic-plat XVe-XVIIIe 14-18 33 Val de la Tonne indéterminée Moellons 34 Val de la Tonne Pic-plat XIXe-XXe 20-30scie 35 Val de la Tonne" - scie 36 Chemin Tonne Pic-ptat 22-30 37 La Tonne Pic-plat Moyen Age Traces d'habitat 14-18 38 Val de la Tonne indéterminée Petites carrières 39 Val de la Tonne Pic-plat XIXe-XXe 22-30 40 Val de la Tonne Ciel ouvert Pic-plat xye-XYllle Traces d'habitat 14-18 41 La Sablière Ciel ouvert indéterminée Moellons 42 Chez Talvard Ciel ouvert 43 Vénérand "Ciel ouvert Large puits comblé 44 Vénérand C. souterraine Pic-plat XIXe-XXe 20-30scie 45 Vénérand C. souterraine Pic-plat XVe-XVIIIe Tête dessinée 14-18


46 Montvallon Coniacien Ciel ouvert Pic-plat XIXe-XXe 22-30 47 Le Pouzet Coniacien Ciel ouvert XIXe-XXe Comblée 48 Fontcouverte Coniacien Ciel ouvert Pic-plat XVIII-XXe 14-18 et 2022 mm 49 La Grimauderie Coniacien Ciel ouvert Antique Remblais avec matériel antique 50 Bougrand nord Coniacien Ciel ouvert indéterminée Sable argileux 51 Bougrand Coniacien Ciel ouvert Frag. De colonne

52 Fontcouverte Coniacien Ciel ouvert "Moellons VF 53 Val la Berlingue Santonien Ciel ouvert Colonne dans les déblais, sarcophage (au musée) 54 Les Motillons Turonien C. souterraine Pic-plat Xlxe-xxe sup. 22-30 55 Le Pontreau Ciel ouvert indéterminée 56 Rochefollet Ciel ouvert 57 Le Prieuré Ciel ouvert Pic-plat XVe-XVIIIe Nombreuses 14-18 carrières 58 Le Pot Vert C. souterraine Pic Moyen Age Importantes et pointu dangereuses et plat 8-10

59 Le Pot Vert Ciel ouvert Antique 60 Les Roches Ciel ouvert Pic-plat xye-XYllle Vaste ensemble 14-18 61 Les Groies Ciel ouvert indéterminée 62 Lauzeraie "Ciel ouvert 63 Gros Roc "Ciel ouvert Murets en bordures

64 Gros Roc "Ciel ouvert 65 Romefort "Ciel ouvert Pic XIXe-XXe Blocs sur cales pointu



État du havre et des chenaux de Brouage en 1681

JEAN GUÉNÉGAN

Nous possédons une photocopie d'un manuscrit intitulé «Discours sur le havre et les chenaux de Brouage, relatif au plan, qui sont tous gatté, et ce qui serait à faire pour les rétablir», il compte 15 pages. Pas signé, nous n'en connaissons pas l'origine sans douter de son authenticité. Daté de Brouage 20 avril 1681, il n'est pas accompagné du plan. Sans doute connu, nous pensons utile d'en publier une analyse. Il présente une description bien datée du havre et des chenaux qui s'y jettent, leurs lieux et fontaines de «naissance» mais aussi de la navigation qu'ils supportent, de la situation des ports d'embarquement «des sels, des vins et autres danrées du pays", de l'état des marais salants et de l'effondrement de la production du sel et de son commerce. Nous sommes plus réservés lorsque l'auteur pour de nombreuses comparaisons à des états antérieurs nous dit « autrefois » sans préciser si par cet «autrefois» il entend avant l'obstruction en partie de l'embouchure du havre «il est à remarquer qu'au premier retour que le chenail de Brouage fait dans la mer, il y a cinq ou six navires qui furent coulés à fond par les huguenots pendant le siège de la Rochelle, lesquels on a négligé de retirer et qui y sont encore présentement ce qui a produit de très meschants effets par la suite».

Neuf pages sont consacrées aux douze chenaux qui alimentent le havre, celui-ci est encombré de vases. « Autrefois les vaisseaux de trois ou quatre cent tonneaux allaient communément mouiller l'encre au pied de la dite montaigne (Broue) pour y charger les sels, les vins, et autres danrées du païs. Présentement ces mesmes navires ont grand peyne à mouiller devant Brouage à haute marée, le dit chenail estant tellement remply de vaze qu'en bas mer il y a au plus qu'un pied d'eau dans le fond du dit chenail » 1) Le chenal de Boivin: «dont la naissance est à la chapelle St Rohe1 au pied de la coste d'Hiers» autrefois fort large et fort profond «cy bien qu'à costé la chapelle St Rohe on y fabriquoit il n'y a que peu » (ici il manque une ligne de bas de page).

1. Chapelle St Roch dont l'emplacement est indiqué sur la carte couleur de Dubois 24 mai 1695 (archives inspection du génie article 8, pièce 11) et sur le cadastre de 1833.

Il existait à Brouage une confrérie de St Roch qui gérait deux chapelles, l'une dans l'église Notre-Dame, l'autre «proche hiers» (archives de la Charente-Maritime, minute Delichous 25 août 1682 et septembre 1686). Informations communiquées par M. Jimmy Vigé de Brouage.


2) Le chenal de Tiranson : qui avait autrefois à son embouchure 30 toises de large et l'une de ses trois branches «va finir au pied d'une petite motte de terre qu'on appelle la Rabellette »(Erablais). «Les navires de 35 à 40 tonneaux chargeaient les sels à plus de 200 toises au-dessus de la séparation des dites branches et en ce mesme temps là les barques allaient faire de l'eau à la fontaine qui fait la naissance du dit chenail de Tiranson au pied de la Rabellette ».

3) Le chenal de jumeaux : On pouvait autrefois y charger à 800 toises dans le chenal « Ou présentement il n'y a, à cet endroit, que deux pieds d'eau ou environ à haute marée ».

4) Le chenal de Reux : «Ce chenail s'estend jusqu'à sous la garenne de Saint Just. Autrefois les grandes barques et mesme les petits navires allaient par ce chenail jusque sous la garenne de Saint Just, il y a mesme eu une manière de port dont on en voie encore les vestiges qui est une marque que ce chenail était fort. »

Ces quatre chenaux sont côté Brouage, les huit suivants «de l'autre costé".

5) Le chenal de grand garçon : «qui est présentement le plus considérable de tous pour sa largeur et profondeur, il prend sa naissance au village de St Frou, à la portée du mousquet du village il y a un pont de bois, ou autrefois les grandes barques allaient charger les sels, les vins et autres danrées du païs. Il n'a plus à l'endroit de ce pont qu'environ 2 ou 3 pieds de large ou autrefois il y avait 4 toizes, ce qui fait que les sels se perdent sur les lieux faute de pouvoir estre voiturés ».

6) Le chenal de passage : Prend sa naissance à une portée de mousquet de Moëze « il a une grande lieue de longue, les barques allaient charger presque jusqu'à sa naissance et aujourd'hui à peyne font elles un tiers de lieue en haute marée»

7) Le chenal de Foran : prend sa naissance au village Thionet « il a une mortelle (?) lieue de long ».

8-9) Les chenaux des hautes et basses varennes. « L'un prend sa naissance proche du village de la Tour et l'autre proche celuy de Clane (Le Cloine) et n'estoient pas moins considérables autrefois pour l'utilité du transport des sels, à peyne aujourd'huy les barques peuvent elles entrer 500 toises dans les dits chenaux ».

10) Le chenal de Saint Agnant : Le plus long et le plus considérable de tous ceux qui tombent dans le havre de Brouage. « Il prend sa source et sa naissance d'une très belle fontaine qui est au dessous de Montierneuf qu'on apelle la fontaine de Charlemaigne. Cette source jointe à une infinité d'autres fontaines qui sont tout le long de la coste de St Aignan font un amas d'eau assez considérable qui forment le chenail aydé d'un petit ruisseau qui se détache de la rivière de Pont l'Abbé qui se jette aussy dedans et qui fait que le chenail flué continuellement, c'est celui de tous


qui est le plus navigable, les bateaux vont encore avec les marées jusqu'au moulin de St Aignan qui n'est qu'environ à 300 toizes du dit bourg et les grandes barques vont charger environ à 800 toises près du dit moulin ».

11) Le chenal de Saint jean d'Angle : «n'est guère moins long, les grandes barques allaient charger autrefois fort près des dites fontaines (de Saint Fort et Saint Jean d'Angle) ou il y avait un espèce de port qu'on appelait le port de la jonchère et aujourd'hui elles ne vont que jusqu'au port des Estières distant du chenail de Brouage d'environ mille toises ».

12) Le chenal d'Estourneau : «Prend sa source au dessous de la Gripperie, à la gauche de St Symphorien, il est fort large vers le milieu de son cours et ne paraît qu'un fort petit ruisseau à ses deux extrémités. Il y avait une manière de port vers le milieu de son cours, qu'on appelle encore aujourd'huy le port d'Estourneau, ou jadis les barques allaient charger.

Présentement il est tellement comblé de vazes à son embouchure qu'il n'y entre plus aucun bastiment de manière que tous les marais sallants depuis le chenail de St Jean d'Angle jusqu'à Brou, de part et d'autre du grand chenail de Broüage sont entièrement ruinés. Il est certain que dans vingt ans d'icy on ne fera plus de sel à Brouage, et cele me paraît une perte consudérable ».

Commencé par la description du havre et ses chenaux progressivement envasés, avec pour conséquence l'effondrement de la production de sel et de son commerce. Les six dernières pages du discours traitent des propositions qui devaient avoir pour résultat « le restablissement de ces chenaux ».

«Aujourd'hui les grandes barques ne peuvent entrer que fort peu avant et par conséquant la plus grande partie des dits marais sallants rendus inutilles pour ne pouvoir pas n' y charger n'y débitter le sel qui s'y fait. Il y a plus d'un grand tiers des dits marais entièrement perdus par cette mesme raison, et une infinité de pilles de sel qu'y sont faites il y a plus de dix ou douze ans qui se perdes entièrement et qui n'auront jamais de débit sy on ne remédie au nettoyement des chenaux, et l'unique moyen pour y parvenir et les rendre navigables, est de commancer par le grand chenail qu'il faut parfaitement nettoyer d'un bout à l'autre pour en avoir les avantages déclarés dans la suite de ce discours ».

À cette fin « il est absolument nécessaire de commancer par le grand chenail au havre de Broüage, celuy cy estant bien nettoyé d'un bout à l'autre, tous les autres chenaux qui tombent dans le dit havre se nettoiyeront presque d'eux mesme sans qu'il en couste rien,, avec un peu d'aydes des des propriétaires des marais ». Et plus loin: «Pour y parvenir et rendre ce chenal en son premiet estât, l'expédient le plus court, le plus sur et de moins de déspenses, est d'y faire passer la rivière d'Arnou qui vient de Pont l'Abbé, elle peut porter des barques de 15 à 16 tonneaux en tous temps depuis Pont l'Abbé. Il est à remarquer que la dite rivière se sépare en deux branches dont l'une se jette dans la Charente au moulin de la Bridoire, qui est le plus considérable et ou passent presque toutes les eaux de la dite


rivière. L'autre branche qui est fort petite et qui n'est à proprement parler qu'un petit ruisseau, se jette et va joindre le chenail se St Aignan, de sorte que, faisant une simple digue d'environ 200 toises de long, cette partie des eaux qui se jette dans la Charente tombera dans le chenail de St Agnan, faira de ce chenail une rivière qui ne tarira jamais, laquelle se dégorgeant dans le havre de Broüage, entrainera avec le dessendant de la marée les vazes qui comblent le dit chenail ». Plus loin une suggestion : « La facilité en sera encore plus grande et beaucoup plus prompte sy on veut avoir un couple de batteaux à la queüe desquels on attachera deux batteaux faits en forme de croissant pour labourer et remuer les dites vazes pendant que la marée dessend ». Puis : « Le chenail estant une fois nettoyé, il est probable que tous les chenaux particuliers qui se jettent dedans se nettoyeront d'eux mesme par la raison que ce grand chenail se trouvant beaucoup plus bas et plus profond que les autres, le montant n'y portera plus de vazes et celle qui y est s'en tirera petit à petit avec le dessendant des marées ».

Suit une seconde proposition: «Que sy on veut un surcroît d'abondance d'eau on en peut encore tirer en quantité considérable de la rivière de Seudre» en permettant aux eaux de celle-ci de se déverser en partie à marée haute dans le havre via les fossés de retanchements du Maréchal de Foucault (Du Daugnion), les chenaux de Recoulaine et Reux. «Quoique ce secours d'eau ne vint que par les marées, il ne laisserait pas que de produire à tous les dessendants un très bon effet, estant joint à celle de la rivière de Pont l'Abbé ».

Pour les coûts, l'auteur écrit au sujet du creusement du fossé des défenses de Du Daugnion. «La déspense n'en serait pas considérable à l'égard de l'advantage que l'on pourrait tirer» et pour les travaux à effectuer il nous dit «Le fossé à environ 800 toises de long y compris pour le retour, et quatre toises réduites de large. De sorte que le creusement de six pieds ce serait quatre toises cubes par toise courante qui ferait en tout 3 200 toises cubes de terre qu'il faudrait oster et la respendre tout au long du bord extérieur du fossé affin de l'estendre davantage en une forme de digue de deux à trois toises de large. » L'auteur revient alors sur sa proposition de faire supporter les coûts aux gens du pays. « On pourrait faire faire cet ouvrage par les païsants du païs puisque cela regarde leur intherest. » il avait déjà avancé avec un certain optimisme: « Les chenaux qui tombent dans le dit havre se nettyeront presque d'eux mesme sans qu'il en couste rien avec un peu d'ayde des propriétaires des marais qui ne demandent pas mieux que de contribuer au restablissement des dits chenaux. Afin de faire valoir les salines qui leur appartiennent. » Voilà pourquoi il juge que les dépenses liées à ses propositions «pourraient être peu considérables ».

Puis il reprend sur ce qu'il pense être nécessaire de faire pour détourner la rivière de Pont l'Abbé sur la digue. «Quand elle ne serait faite que de pierres sèches bien rangées de quatre toise de large ou environ, cella suffirait pour en déstourner les eaux, la déspense n'en serait pas considérable » et pour l'eau «quand mesme il s'en perdrait une petite partie de celle passant au travers de la dite digue comme n'éstant que de


pierre sèche, il y en aurait encore plus que suffisemment pour produire l'effet que l'on propose, que yi on veut profiter de toutes les eaux de cette rivière, en ce cas la, il serait nécessaire de construire la digue de bonne massonnerie à l'ordinaire de deux toises et demy réduites d'éspaisseur et d'environ quinze pieds de haut, ou bien deux rangée de pillots plantés et serrés le plus les uns des autres que faire se pourra, en manière de mur de trois toises de large ou environ. Remplir ce coffre de bonne terre bien battue, il y entrera sept toises et demy cubes par toise courante et comme cette digue a environ 200 toises de long ce serait quinze cent toises cubes de terre qu'il faudrait pour la construction ».

Les propositions de l'auteur pour le « Restablissement du havre et des chenaux de Brouage » n'engageaient que lui, elles n'ont pas été retenues.

- 1 pied = 0,324m - 1 toise = 1,949 m (6 pieds) - 1 lieue = 4,444 km - 1 tonneau = 1,440 m3 (Colbert)

Ce discours précède divers projets établis de 1688 à 1702 par Buisson, Ferry, Rousselot. Celui de Vauban? Déclaration du roi? date de 1687.



Climats et civilisations: regards de préhistorien

JEAN-MARC BOUVIER

Les préhistoriens ont au moins un privilège; ils peuvent porter un regard original dans le débat contemporain sur le changement climatique global et son impact sur l'Homme. En effet, ils traitent dans leur ensemble, de civilisations disparues. S'agissant du Paléolithique, leur panorama couvre des millénaires, avec des «mailles» chronologiques pluriséculaires mais, parfois, des précisions surprenantes comme l'identification des saisons.

En même temps que se succèdent ces civilisations (généralement identifiées par fraction conservée de leurs outillages d'abord, de leur constructions ensuite) les climats variant naturellement et continuellement. Grâce surtout aux archives glaciaires et aux approches astronomiques, les paléoclimats sont désormais reconstituâmes, en temps, en lieux et même quantifiables. Il est donc normal d'explorer la relation supposée contraignante que les climats ont eue sur les sociétés humaines.

D'anciennes classifications (souvent tenaces) assimilaient les civilisations et les populations. Ainsi, «les Moustériens» désignaient indifféremment les outillages et la morphologie de leurs utilisateurs. Depuis les découvertes intervenues à Djebel Qafzeh (Israël) puis à Saint-Césaire (CharenteMaritime), on ne peut plus déduire le modèle des silex taillés du galbe du front ou de la mandibule de son auteur. Désormais, on doit distinguer les civilisations d'une part, les populations d'autre part.

En une démarche assez comparable, chaque civilisation, chaque population a été d'abord identifiée à un contexte climatique donné. Et admis que chaque climatique imposait les changements humains. Ainsi, la fin des Temps glaciaires sonnait le glas de Paléolithique et ouvrait la voie du Néolithique. Mais au-delà du Proche-Orient et de l'Europe, dans des parties de monde qui nous sont moins familières, la « révolution » néolithique implique d'autres végétaux et d'autres animaux, à des dates qui diffèrent et surtout dans des contextes climatiques et topographiques différents. En ce processus long, sûrement pas instantané.

Dans les civilisations du Paléolithiques supérieur, la succession du Solutréen remplacé par le Magdalénien apparaît brusque, sans la moindre transition.

Les outillages sont spécifiques. Et celui qui nous semble le plus élaboré est aussi le plus ancien, à l'inverse d'un supposé progrès continu. C'est, en Préhistoire, la plus nette des «frontières culturelles ». Pourtant, aucun changement climatique décelable ne peut lui être relié, ni simultané ni immédiatement antérieur, comme il conviendrait pour une cause.


En l'état de nos connaissances, les civilisations préhistoriques semblent donc avoir disposé de facultés d'adaptation suffisantes pour traverser des millénaires, coloniser des territoires divers et inventer des modes de vie.

C'est l'agriculteur qui a créé le champ, l'éleveur qui a domestiqué l'animal.

Pas le milieu.


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Directeur de la publication : Mme Paule Courtin-de la Bouëre M. Jean-Louis Hillairet Comité de lecture: Mme Marie-Madeleine Bertrand M. Alain Michaud M. Alain Surmely


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1) Aquitania, supplément n° 3: Les fouilles de «Ma Maison. 38 E 2) Aquitania, supplément n° 5: Le Décor architectonique de Saintes 28 E 3) Recherches archéologiques à Saintes 1987: Mosaïque de la rue des Thermes romains et la Fouille à Champagne du «Puits de la Bouteille» 10 E 4) Panorama de l'Amphithéâtre de Saintes - J. Doreau.,.,. 5 E (français, anglais, allemand) 5) Civilisation du Bronze final dans les Charentes - J. Gomez de Soto 5 E 6) Saintes à la recherche de ses Dieux 5 E 7) Monnaies d'or antiques et du Haut Moyen-Age du musée .,. 5 E J. Bost, J. Hiénard, J. Lafaurie, D. Nony 8) Céramiques sigillées, tomes 1 et II - J.-L. Teilhard 6 E 9) Ancien Bulletin de Liaison (jusqu'en 1989). 15 € 10) L'histoire d'une rivière: La Charente de Cognac à Saint-Savinien 5 E 11) Revue de la Saintonge et de l'Aunis (anciens numéros) 15 € 12) Fascicules de la Revue de la commission des arts et monuments de la CharenteInférieure 5 E 13) Le site gallo-romain de la bibliothèque de prêt à Saintes - Ch. Vernou. 5 E 14) Le grand orgue de la cathédrale Saint-Pierre de Saintes - M. Douteau 5 E 15) Le site gallo-romain de la rue Grelaud - J.-Ph. Baigl, Ch. Vernou.,. 5 E 16) La céramique saintongeaise des origines au xvf siècle 15 E Catalogue de l'exposition du 150e anniversaire de la société 17) Recherches Archéologiques en Saintonge 1991. 15 E 18) Recherches Archéologiques en Saintonge 1992. 15 € 19) Recherches Archéologiques en Saintonge 1993 17 E Le canal de dérivation - G. Vienne 20) Recherches Archéologiques en Saintonge 1994. 20 E 21) Recherches Archéologiques en Saintonge 1995. 25 € L'artisanat antique à Saintes - J.-L. Hillairet 22) Recherches Archéologiques en Saintonge et Aunis 1996 18 E 23) Saintes & l'histoire de ses rues 23 E 24) Saintes, plus de 2000 ans d'histoire illustrée 45 € 25) Recherches Archéologiques en Saintonge 2005. 20 E Premier âge du fer en Saintonge et Aunis - É. Marcadier 26) Les cahiers de l'aqueduc, mémoire et recherches, n° 1 .,.,. 15 E 27) Recherches archéologiques en Saintonge n° 18 - 2008. 20 E

Le Chemin Saint-Jean à Authon-Ébéon - C. Burnez, C. Louboutin. G. Couprie Divers : Posters de l'aqueduc : 20 E Cartes postales: 1,50 E - Prêts à poster (par lot de 5) : 4,20 E Frais de port en sus ( voir bon de commande joint) Commandes à adresser au siège de la société (voir coordonnées ci-après)

Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime 8, rue Mauny - 17100 Saintes Tél. & Fax : 05 46 74 67 75 sahcm(a wanadoo.fr http: //ste-archeologique 17. asso.fr http://aqueducsaintes.free.fr


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Notre bibliothèque est ouverte chaque mercredi et samedi, de 14h à 17h30. Plus de 5 000 ouvrages y sont à votre disposition.

Votre adhésion vous permettra aussi d'être informé de toutes nos activités : publications, conférences, voyages, recherches, etc.



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Conception et composition SAHCM ISSN 0753-4825

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