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Notice complète:

Titre : La Musique pendant la guerre : revue musicale mensuelle / directeur gérant Charles Hayet ; secrétaire général Francis Casadesus ; administrateur Ernest Brodier

Éditeur : Comptoir général de musique (Paris)

Date d'édition : 1916-06-16

Contributeur : Hayet, Charles (1866-1939). Directeur de publication

Contributeur : Casadesus, Francis (1870-1954). Collaborateur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32821261f

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32821261f/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 209

Description : 16 juin 1916

Description : 1916/06/16 (N7BIS).

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6557038d

Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2013-300947

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 07/10/2013

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FESTIVALS DE MUSIQUE FRANÇAISE Honorés d'une subvention du Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts.

Organisés par la Revue La Musique pendant la Guerre.

Exclusivement réservés aux Compositeurs morts au Champ d'Honneur, blessés, prisonniers ou actuellement sous les Armes.

Sous la Présidence d'Honneur de MMrs ALBERT DALI M 1ER CAMILLE SAINT-SAËNS Sous-Secrétaire d'État aux Beaux-Arts Membre de l'Institut # tfr ifr Le but initial de ces festivals est de manifester notre solidarité [envers les compositeurs qui, par suite de leurs obligations militaires, se trouvent séparés delà vie artistique depuis bientôt deux ans. Ces festivals seront organisés sans aucune espèce de parti pris d'Ecole, mais seulement en s'inspirant du seul culte de l'Art musical français. Ils réaliseront l'union de tous les compositeurs, les plus illustres trouvant ainsi un moyen généreux de manifester leurs sentiments d'amitié à leurs cadets.

* SAIiLtB GAVEAU, 45, ue La Boëtie -:- PB.IS

Vendredi 16 Juin 1916, à 14 h. 30 PREMIER FESTIVAL A vec le Concours de : MM. GHASNE, de l'Opéra comique; E. GIGOUT, professeur au Conservatoire PLAMONDON, de l'Opéra.

PROGRAMME Allocution de M. Alfred BRUNEAU PREMIÈRE PARTIE DEUXIÈME SYMPHONIE, en 4 parties MARCEL LABEY (Blessé) 1. Modéré-Animé, II. Lent, III. Très animé, IV. Lent-Très animé.

CHANT FUNEBRE de « MYRDHIN » PAUL LADMIRAULT (Mobilisé) Tiré de Myrdhin, Drame en quatre actes, (Poème de Mm. LOUISE LADMIRAULT et de M. A. FLEURY) M. GHASNE ANDANTE pour Orgue (Ira audition). GEORGES KRIEGER (Disparu) A l'Orgue, M. GlGOUT.

LE RETOUR DU PRINTEMPS. MAURICE DESREZ (Mobilisé) Poème pour Chant et Orchestre. (Poésie D'ANDRÉ CHÉNIER) M. PLAMONDON DEUXIÈME PARTIE OCEANO NOX. EDOUARD FLAMENT (Convalescent) Poème symphonique, d'après Victor HUGO LE FOU DÉ LA FORET (1 r. audition). ROGER PÉNAU (Mobilisé) Poème pour Chant et Orchestre. (Paroles de M. YVANIIOÉ RAMBOSSON) M. GUASNE SUITE, tirée d'un ballet en 2 actes (ire audition). CHRISTIAN RIQUET (Mobilisé) I. Prélude — Ali' Moderato. II. Ali' Molto LES ROSES (Ire audition). AUGUSTE DELACROIX (Mobilisé) Poème symphonique. (D'après le 1er tableau de la Pantomime-ballet de ROBERT LE MARCHAND, mort au champ d'honneur)

ORCHESTRE DE 80 MUSICIENS sous la direction de MM. PAUL VIDAL, ALFRED BACHELET, FRANCIS CASADESUS, et ÉDOUARD FLAMENT Piano GAVEAU — Harpe ERARD — Harpe chromatique PLEYEL-LYON Orgue ÇAVAILLÉ-COLL — Célesta MUSTEL - Lutherie LÉON BERNARDEL


NOS FE S T 1 Y AL S (1) Au mois de décembre 1914, profitant d'une permission de quelques heures, je vins à Paris et j'eus la joie de revoir le grand poète tragique, Saint Georges de Bouhélier, qu'un ordre d'appel allait bientôt toucher.

Nous parlâmes des nôtres, c'est-à-dire de ceux qui comme nous, en 'temps de paix rêvaient, pensaient et écrivaient.

Qu'étaient.-ils devenus ? Que faisaientils ? Où combattaient-ils? Où étaient-ils tombés ? !

Après avoir douloureusement constaté les grands vides que le cataclysme déchaîné par l'Allemagne, avait faits parmi les artistes, nous en vînmes à parler de notre grand rêve de fraternité sombrant dans la tourmente. Une profonde tristesse étreignait nos cœurs. Et pourtant, malgré l'implacabilité des- événements, nous sentions monter en nous le désir de sauver du sinistre, les lambeaux de cette fraternité bien française, en laquelle nous avions mis le meilleur de nous-même, de cette fraternité que nous avions si vigoureusement portée au-delà de nos frontières, sans l'avoir fait complètement triompher en deçà. La formidable saignée rouge de la bataille de la Marne nous la ramenait toute pantelante, mais purifiée par le sacrifice héroïque de nos frères, de nos enfants.

L' Œuvre fraternelle des Artistes venait de naître sous l'inspiration généreuse du Sous-Secrétaire d'État, et à peine née, elle atténuait considérablement les terribles .misères qui venaient avec l'hiver s'abattre sur les familles des artistes.

Les dévouements se multipliaient sous l'impulsion d'hommes de cœur tels que MM. Dali mi er, Alfred Cortot, Romain Cool us, Pierre Wolff et tant d'autres que j'oublie, chaque énergie que l'armée n'avait pas encore appelée' à elle, apper-

tant sa part d'efforts à l'œuvre entre- prise. Nous, sentions, Bouhélier et moi, que nous devions apporter la nôtre, et alors nous songeâmes apx musiciens, poètes, artistes, qui là-bas, combattaient non seulement pour défendre la France contre l'envahisseur, mais aussi pour conserver intact son patrimoine artistique. Que faire pour eux ? Que faire pour les œuvres d'art qu'ils avaient créées ?

Saint Georges de Bouhélier projetait des choses fort grandes, fort belles, mais momentanément irréalisables en raison du peu de moyens dont nous disposions.

Des mois passèrent.

Les généreuses idées de Bouhélier m'obsédaient, et s'il était impossible de les réaliser toutes, on pouvait en réaliser une, la plus simple, celle susceptible d'apporter aux compositeurs, une grande- consolation morale. C'était la création de Festivals de musique réservés aux musiciens français mobilisés (sans distinction d'école), et dont aucun grand concert n'aurait joué les œuvres -depuis le début de la guerre. Je l'adoptai avec la pensée d'y faire participer tous les compositeurs non-mobilisés, réunis fraternellement et faisant abnégation de leurs préférences pour rendre hommage d'une façon tangible à ceux des nôtres qui se battent.

C'est avec une grande joie que je puis dire aujourd'hui n'avoir rencontré que des sympathies et des encouragements.

MM. Dalimier, Saint-Saëns, Vincent d'Indy, Alfred Bruneau, Gustave Charpentier, Camille Chevillard, Claude Debussy, Théodore Dubois, Paul Dukas, Gabriel Fauré, Messager, Gabriel Pierné, Rabaud, Vidal, Widor, Gaston Carraud, Cortot, Silver, Jean Richepin, Maurice Donnay" Valentino, J. d'Estournelles de Constant,.

BerJy, .etc., tous sans exception, m'assurèrent de leur collaboration effective en des termes exquis, touchants, que je ne me remémore pas sans émotion.

Mes amis, Charles - Hayet et Ernest

(i) Article extrait du n° d'Avril-Mai 1916 de la Revue La Musique pendant la Guervet (n° 7).


- Brodier, grâce auxquels la Revue La Musique. pendant la Guerre a été créée., créée non seulement pour enregistrer ce qui s'est fait de beau et de bien pour et par la musique, pendant la période douloureuse que nous traversons, mais surtout pour être le trait d'union entre les artistes du «front», et ceux de « l'arrière», m'offrirent de joindre leurs efforts, aux miens.

Nous nous' mîmes à l'œuvre le 9 avril.

Le 30, le Comité d'honneur des Festivals de Musique française, comprenant les personnalités les plus marquantes du monde musical, était constitué. Le 4 mai, ce comité se réunissait salle Pleyel et nommait une commission chargée d'appliquer le règlement de ces : Festivals et de désigner avec le plus de justice possible les compositeurs pouvant y prendre part.

Etaient présents à la réunion : MM. Berly, Pierre de Bréville, Gaston Carraud, Paul-Emile Chevalier, Romain Coolus, Alfred Cortot, Mlle Daubresse, MM. Digoudé-Diodet, Théodore Dubois, Gabriel Grovlez, Fernand Le Borne, Xavier Leroux, André Messager, Alphonse Mustel, Jean Pouiegh, R. F. Prévost, représentant la Fédération des Artistes Musiciens de France, Henri Rabaud, Charles René, Léo Sachs, G. Samazeuilh, Ch. Sempé représentant la Chambre Syndicale des Artistes Musiciens de Paris, Ch. Silver, Ch. Tenroc et William-Marie.

S'étaient excusés : MM. G. Alary, Edmond Baur, SaintGeorges de Bouhélier, René Brancour, Alfred Bruneau, Büsser, Henri Cain, Lucien Capet, Auguste Chapuis, Gustave - Charpentier, Camille Chevillard, Couesnon, Dallier, Claude Debussy, Paul Dukas, J. Durand, J. d'Estournelles de Constant, Blair Fairchild, Gabriel Fauré, E. Gigout, Vincent d'Indy, Ch. Lecocq, Alph. Leduc, Henri Maréchal, R. Pascal ,Ch. Pons, Mlle Henriette Renié, MM. Rhené Baton, Rouart, Marcel Samuel-Rousseau, Louis Schneider, Tiersot, Valentino, P. Vidal, Vuillermoz, .I,: Wormser, etc.

Furent nommés Membres de la Commission, ;' MM.. O/aston Garraud, Francis Casadesus, Camille Chevillard, Alfred CQrtQt, Charles; .'Jîa^et, André' Messager-, Gabriel _pPrrl,, Henri Rabaud, Chapes Silver, Paul. Vidal.

Le 15 mai, la Commission se réunit sous la présidence de M AlfrédBruneau.

.Etaient présents:. J, MM. S aint-Georges de Bouhélier Gaston Carraud, Francis Casadesus, Alfred) Cortot, Charles Hayet, Vincent dJIndy, André Messager et Silver, assistés de MM. Ernest Brodier, R. F. Prévost et Ch. Tenroc, membres dn Comité d'organisation.

S'étaient excusés : MM. Camille Chevillard, J. d'Estournèlles de Constant, Gabriel Pierné, Henri Rabaud, Ch. Sempé, Valentino et Paul Vidal.

La Commission décida de jouer au premier Festival, qui aura lieu le 16 juin, Salle Gaveau, à 14 heures 30, les œuvres des compositeurs suivants : GEORGES KRIÈGER (disparu), MARCEL LABEY, blessé, cité à l'ordre du jour, retourné au front, ED. FLAMENT, actuellement en convalescence, AUGUSTE DE'LA- CROIX, mobilisé (en Champagne), MAuRICE DESREZ, mobilisé (à Salonique), P. LADMIRAULT, mobilisé (à Verdun) Roger PENAU, mobilisé (à Verdun), et CHRISTIAN RIQUET, mobilisé aux canonniers marins.

Maintenant, chers lecteurs, c'est à vous que je fais appel, il faut que vous tous qui aimez et pratiquez la musique, nous aidiez dans notre action fraternelle envers les musiciens dont le rêve a été si brutalement interrompu. Ne voyezvous pas là un moyen de leur prouver que nous souffrons et pensons avec eux.

Et vous, musiciens, ne sentez-vous pas qu'il faut faire trêve à toutes les diver- gences qui pouvaient autrefois nous répa- rer, pour ne former qu'un seul groupe compact, uni, puissant, indulgent et généreux. Il faut que tous, vous fassiez un cortège enthousiaste à ceux que nous allons jouer, car s'ils ont bien mérité de la Patrie depuis bientôt deux ans qu'il sont au « - front », ils ont bien mérité

aussi que vous vous tourniez vers eux et que vous les acclamiez. Il faut que chacun de vous donne son obole. Aussi minime qu'elle sera, elle apportera un réconfort moral à ceux qui ont bravement échangé leur plume contre un fusil ; surtout, pas de fausse modestie, donnez vos noms, ;no.us les publierons ; il importe que nos enfants, nos frères qui combattent, connaissent les noms de ceux qui ;lés aiment.

FRANCIS CASADESUS.


Festivals de Musique Française Honorés d'une subvention du Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts

Organisés par la Revue La Musique pendant la Guerre Sous LA PRÉSIDENCE D'HONNEUR DE MMrs

ALBERT DALIMIER Sous-Secrétaire d'Etat des Beaux-Arts

CAMILLE SAINT-SAENS Membre de l'Institut

Sous LE PATRONAGE DE :

La Société Française des Amis de la Musique ; La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques ; La Société des Auteurs , Compositeurs et Editeurs de Musique ; L'Association Nationale des Anciens Elèves du Conservatoire de Musique et de Déclamation de Paris ; La Ligue pour la Défense de la Musique Française ; La Fédération des Artistes Musiciens de France ; La Chambre Syndicale des Artistes Musiciens de Paris.

COMITÉ D'HONNEUR Présidents

M. VALENTINO Chef de la division de l'Enseignement et des Travaux d'Art

M. JEAN D'ESTOURNELLES DE CONSTANT Commissaire du Gouvernement auprès des Théâtres subventionnés.

Vice-Présidents

MM. SAINT-GEORGES DE BOUHÉLIER, auteur dramatique ; ALFRED BRUNEAU, compositeur de musique, Inspecteur Général des Conservatoires ; GUSTAVE CHARPENTIER, membre de l'Institut ; CLAUDE DEBUSSY, compositeur de musique ; PAUL DUKAS, compositeur de musique, Inspecteur des Conservatoires de province ; GABRIEL FAURÉ, membre de l'Institut, Directeur du Conservatoire ; VINCENT D'INDY, compositeur de musique, Directeur de la Schola Cantorum ; JEAN RICHEPIN, de l'Académie Française.

Secrétaire Général-Fondateur FRANCIS CASADESUS, compositeur de musique Membres de la Commission nommée par le Comité d'Honneur MM. GASTON CARRAUD, compositeur de musique, critique d'art ; FRANCIS CASADESUS; CAMILLE CHEVILLARD, Président de l'Association des Concerts Lamoureux ; ALFRED CORTOT, Professeur au Conservatoire, Secrétaire Général Fondateur de l'Œuvre Fraternelle des Artistes ; CHARLES HAYET, Directeur de la revue La Musique pendant la Guerre; VINCENT D'INDY; ANDRÉ MESSAGER, compositeur de musique, chef d'orchestre de la Société des Concerts ; GABRIEL PIERNÉ, Président de l'Association des Concerts Colonne ; HENRI RABAUD, compositeur de musique, chef d'orchestre des Matinées nationales ; CHARLES SILVER, compositeur de musique ; PAUL VIDAL, compositeur de musique, Directeur de la musique à l'OpéraComique,


Membres du Comité d' honneur

MM. ADOLPHE ADERER, Président d'Honneur de l'Association de la Critique Dramatique et Musicale ; G. ALARY, Alfred BACHELET et RHENÉ-BATON, compositeurs de musique ; EDMOND BAUR, critique musical ;.BERLY, Président de la Société Française des Amis de la Musique ; BLONDEL, Directeur de la Maison Erard ; FERNAND LE BORNE, RENÉ BRANCOUR, PIERRE DE BRÉVILLE, LOUIS BRISSET, RAOUL BRUNEL et H. BUSSER, compositeurs de musique ; HENRI CAIN, auteur dramatique, LUCIEN CAPET, professeur au Conservatoire; RAOUL CHARBONNEL, auteur dramatique ; AUGUSTE CHAPUIS, Inspecteur principal du chant dans les Ecoles de la Ville de Paris; PAUL-EMILE CHEVALIER, Directeur de la Maison Heugel; PAUL DE CHOUDENS, éditeur de musique ; ROMAIN COOLUS, ancien président de la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques ; COUESNON, député ; DALLIER, professeur au Conservatoire; MM. DIGOUDÉ-DIODET, éditeur de musique; MAURICE DONNAY, de l'Académie Française; ALBERT DOYEN, compositeur de musique; THÉODORE DUBOIS, membre de l'Institut ; JACQUES DURAND, éditeur de musique ; ENOCH, éditeur de musique ; CAMILLE ERLANGER et BLAIR FAIRCHILD, compositeurs de musique ; PAUL FERRIER, Président d' Honneur de la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques ; PAUL FOURNIER, Président de l' Association des Concerts classiques de Marseille; MARIUS GABION, rédacteur au Temps; EMILE GALLET, éditeur de musique ; ETIENNE GAVEAU, Directeur de la Maison Gaveau ; ANDRÉ GÉDALGE, Professeur au Conservatoire ; E. GIGOUT, Professeur au Conservatoire ; ALBIN GUILLOT, G. GROVLEZ, EUGÈNE D'HARCOURT et GEORGES HÜE, compositeurs de musique ; C. JOUBERT, Président de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de musique ; CHARLES LECOCQ, compositeur de musique ; ALPHONSE LEDUC, éditeur de musique; XAVIER LEROUX et HENRI LUTZ, compositeurs de musique ; GUSTAVE LYON, Directeur de la Maison Pleyel, Lyon et Cie; HENRI MANUEL, Directeur des Ateliers de Photographies artistiques ; HENRI MARÉCHAL, Inspecteur des Conservatoires de province ; LÉON MOREAU, compositeur de musique ; DE MORSIER, Secrétaire général de la Société des Amis de la Musique ; ALPH. MUSTEL, Directeur de la Maison Mustel ; EMILE NÉRINI, compositeur de musique ; NIVETTE, de l'Opéra ; P ALADILHE, membre de l'Institut ; MARCEL NOEL et GABRIEL PARES, compositeurs de musique ; R. PASCAL, Secrétaire de la Chambre Syndicale des A. M. de Paris; EMILE PESSARD, Professeur au Conservatoire; M. PEYRLA, CH. PONS et J. POUIEGH, compositeurs de musique ; R. F. PRÉVOST, Secrétaire de la Fédération de A. M. de France ; CHARLES-RENÉ, RICHELOT, compositeurs de musique ; GUY ROPARTZ, Directeur du Conservatoire de Nancy ; ROUART et LEROLLE, éditeurs de musique ; MARCEL SAMUEL-ROUSSEAU, LÉO SACHS, G. SAMAZEUILH et B. SAUREL, compositeurs de musique ; SAVARD, Directeur du Conservatoire de Lyon ; Louis SCHNEIDER, critique d'art ; CH. SEMPÉ, Secrétaire de la Chambre Syndicale des A. M. de Paris ; CH. TENROC, Président de La Ligue pour la défense de la Musique Française; TIERSOT, compositeur de musique; CH. M. WIDOR, Secrétaire Perpétuel de l'Institut; WILLIAM-MARIE et ANDRÉ WORMSER, compositeurs de musique ; MMes BLAIR FAIRCIIILD';"M. DAUBRESSF,, critique musical; HENRIETTE FUCHS; EMILE GALLET; MAGDELEINE GODARD ; GUIRAUDON-CAIN ; JANIN, Directrice de l'Ecole EdgarQuinet ; MARGUERITE LABORI, compositeur de musique ; CHARLOTTE LORMONTSCHNEIDER ; Mlles SUZANNE MESUREUR et HENRIETTE RENIÉ, compositeurs de musique ; M. ALEXANDRE GEORGES.

COMITÉ D'ORGANISATION

Président : CHARLES HAYET, Vice-Président : CHARLES TENROC, Secrétaire: FRANCIS CASADESUS, Trésorier : ERNEST BRODIER. Membres : R. F. PRÉVOST, CH. SEMPÉ.


PRINCIPAUX DONATEURS ,- Première liste (1)

Ministère, de l' Instruction Pu-blique et. des Beaux-Art s : 1.000 1rs.

Association des Anciens Elè-;

:ves du Conservatoire de Musique .et de Déclama-

tion. 100 » Mlle Adiner Bach. 10 »

M. Berly.. 100 -» ■ Mme .B:QGh - Tréfousse. 50 » M. Blondel (Maison Erard).. 100. »

M. Pierre de Brévillé.- ; 50. »

M. Henri Gain. 25 » M. Gaston Carraud 100 » M., Gustave Charpentier. 100 » P. Destombes. -10. »

MM. J. Durand et Cie 100 « Mme Alex Elissen. 50 » MM. Enoch et Cie. 50 » Me Blair Fairchild. 100 » M., Paul Fournier 100 » M. Emile Gàllet 50 » M. Etienne Gaveau qui offre gracieusement sa salle de Concerts poude Festival du 16 juin 1916, don d'une valeur de ',' 400 » M. Constantin Gilles 20 » Mme Harouel Garcia. ■. 10Q » M. Albin Gui!lot. ; , 100 » MM. Heugel, Chevalier et Cie 10,0 »

MM. AlphonseiiLeduc jet Ch ., j,{)O » M., ,Gustave Lyon (Maison Pleyel) 100 >» M. André Messager , 100. »

Mlle Hortense 'p8,rent.: .: ",' :25 »: Mme Germaine lleinhardt 50 - )k Dr Richelot. :.,. 50 » M. Alexis Ro st and. 10Ô M. Léo Sachs.; , 50 » M. Camille Saint-Saëns. 100. »

Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques.; 100 »Société des Auteurs, Compost- ',:'

teurs et Editeurs de Musique.- 100. »j Société Française des,' Amis de.

la Musique.; .< -100 »

Les Compositeurs de Musique, MM. Ala- ry, Edmond Baur, Marcel Bernheim, Alfred Bruneau, -BJair. - IVgirdhild, Eugène d' Harcourt, Georges Hüe, Me Marguerite Labori, MM. Charles Lecocq, Henri Maréchal, Gabriel Parès, M.. Peyrla., Ga - briel Pierné, J. Pouiegh, Charles-René,.

Mlle Henriette Renié, MM. -B. Saurel, William-Marie, Le Borne, Rabaud, André Wormser et plusieurs. Compositeurs .ano- nymes, ont versé, ensemble 755 frv Les élèves de l'Ecole de Chant Choral,

les élèves de l'École Edgar-Quinet et leurs amis ont versé 510 fr. 65. (A suivre,)..

RÈGLEMENT GÉNÉRAL - Le premier festival comprendra des œuvres symphoniques et des poèmes pour chant et orchestre ; soixante-dix à quatre-vingts musiciens professionnels seront mis à la disposition des compositeurs. De préférence, seront joués à ce premier festival.

ceux qu'aucun grand concert symphonique n'aura interprétés depuis le début de la guerre. ,

Le choix de l'œuvre à exécuter sera laissé au compositeur sollicité ou à ses ayants droit. Selon son désir, il pourra conduire lui-même ou désigner un chef d'orchestre, à condition toutefois que celui-ci ne demande aucune rétribution.

Le choix de l'œuvre et la désignation du chef d'orchestre seront laissés à la famille du compositeur mort, disparu ou prisonnier. : , Trois répétitions seront consacrées à ce premier festival. Il sera accordé trois minutes de répétition par -minute de musique. Il sera reçu environ deux heures de

musique, pour ce premier, festival. ; v r_ - , Le second festival comprendra de la musique de chambre et des œuvres pour chant et piano.

* * * Le Comité d'organisation convoquera dans la première semaine de mai 1916, les membres du Comité d'honneur qui nommeront une Commission chargée de l'examen des manuscrits. Le Président, le Secrétaire, le Trésorier du Comité d'organisation feront partie de cette Commission.

Le Trésorier n'aura pas voix délibérative.

(1) La liste complète des donateurs sera publiée dans le n° 8 de la Revue La Musique pendant la Guerre.


- * * *

Afin que toute œuvre nouvelle exécutée dans ces festivals ne perde pas le bénéfice d'une première audition dans un grand concert symphonique subventionné, le - Comité d'organisation a soumis le cas à M. le Sous-Secrétaire d'Etat des Beaux-Arts qui fera le nécessaire auprès des D irecteurs de nos Grands Concerts.

* I * * * Les frais seront couverts de la manière suivante : 1° Par des dons particuliers; 2° Par la collaboration pécuniaire de tous les compositeurs non-mobilisés ; 3° Par la recette du premier festival.

* * * »

La revue. La Musique pendant la Guerre, publiera les noms des donateurs.

Elle publiera également le détail minutieux des dépenses et recettes de ces festivals. Ces compt-es Seront communiqués à l'Administration du Sous-Secrétariat des Beaux-Arts qui aura tous pouvoirs pour en exercer la vérification.

: Les bénéfices seront distribués aux œuvres philanthropiques s'intéressant aux artistes.

N. B. — Les manuscrits doivent être envoyés au Secrétaire Général-Fondateur, M. Francis Casadesus, 11 bis, boulevard Haussmann.

SflLtliE CAVEAU, 45, ue lia Boétie Vendredi 16 Juin 1916

PREMIER FESTIVAL

Avec le gracieux concours de : M. GHASNE De l'Opéra-Comique de M. EUGÈNE GIGOUT - - - Professeur au Conservatoire et de

- M. PLAMONDON De l'Opéra t t t t t

ORCHESTRE sous la direction de :

MM. PA.U L VIDAL Professeur au Conservatoire et Directeur de la Musique à l'Opéra Comique, ALFRED BACHELET Chef d'orchestre à VOpêra FRANCIS CASADESUS & ÉDOUARD FLAMENT


!

FSlrlIV A6 SI M': Organisés par la ?{eoue i. *

M. Albert Dalimier M. Camille Saint-Saëns Présidents d'Honneur.

M. Valentino M. J. d'Estournelles de Constant Présidents du Comité d'Honneur

COMMISSION NOMMÉE

Mrs Tenroc, \inctnt d'indy,

Prévost, G. Carraud,

A. tortot, A. Message

M. Saint-Georges de Bouhélier M. Gustave Charpentier M. Debussy M. Gabriel Fauré Vice-Présidents du Comité d'Honneur

M. Jean Richepin Yicc»PrcxUient du Comité d'Honneur

M. C. Chevillard

M. Gabriel Pierné Membres de la Commission

M. Henri Rabau

ReprotW


1 sJBIQUM FRANÇAISE ijtfusique pendant la Gaiez-re Il

M. Ghasne de l'Opéra Comique

M. Paul Vidal M. A. Bachelet Chefs d'Orchestre

M. E. Gigout Professeur au Conservatoire

LE COMITÉ D'HONNEUR

Silver,

lfred Bruneau h

Ch. Hayet, Francis Casadesus.

Ernest Brodier,

M. Auguste Delacroix

M. Marcel Labey

M. Paul Ladmirault

M. Maurice Desrez

M. Ed. Flament

M. Christian Riquet

M. Georges Kriéger

M. Roger Pénau

1 gracieusement offerte-par M. Henri Manuel, Directeur des Ateliers de Photographies artistiques, aj, faubourg Montmartre, Paris IX.

1


PREMIER FESTIVAL M MUSIQUE FRANÇAISE

Vendredi 16 Juin 1915

, ALLOCUTION de M. ALFRED PUNEAU

PROGRAMME PRElttlÊltE PARTIE

1) DEUXIÈME SYMPHONIE, en quatre parties. MARCEL LABEY I. Modéré-Animé.

II. Très animé.

III. Lent.

IV. Lent — Très animé.

Sous la direction de M. ALFRED BACH ELET

2) CHANT FUNÈBRE DE MYRDHIN PAUL LADMIRAULT (Fragment du 1er Acte) M. GHASNE

Soun la direction de M. ALFRED BAcH ELET

Myrdhin, à la tête de l'armée bretonne, v ient de remporter Une grande -victoire sur les Saxons. Révenu au milieu du peuple qui l'acclame, il prend sa harpe et improvise un chant en l'honneur des héros morts à ses côtés.

Oui, je reviens vainqueur, les mains pleines de gloire, Des rivages lointains.

Oui, de nouveaux soleils brillent pour notre histoire Dans nos jeunes destins.

Mais je me souviens à cette heure • Des compagnons qui ne sont plus, Et malgré moi, Bretons, je pleure Tant de héros que' j'ai perdus.

Mille des plus vaillants sont morts, la face aux cieux, Et de ses vastes flots 'la murmurante grève Loin du pays aimé, met en leurs grands yeux bleus Le reflet éternel d'un grave et profond rêve.

Mes nobles compagnons tombés à tout jamais, Je répète vos noms clamés dans les batailles.

Je trouverai, héros, sépulcres à vos tailles, Compagnons disparus, dormez, dormez en paix.

Dors en paix, Kallior, j'ai sauvé ton épée, J'ai sauvé des combats, ta hache à deux tranchants ;


Et je garde en mon cœur, pour faire une épopée, De sublimes exploits, que rediront mes chants.

Si le Dieu que j'implore, à ma voix est fidèle, - -

Si tes restes sacrés, je les retrouve un jour, Tu dormiras parmi la terre maternelle, Bercé par le parfum errant de notre amour.

Louise LADMIRAULT et A. FLEURY.

3) ANDANTE, pour orgue (1re audition). GEORGES KRIÉGER (Extrait du recueil Les Maîtres contemporains de l'orgue, publié par l'Abbé Jos. Joubert.

A l'orgne, M. EUGÈNE GIGOUT 4) LE RETOUR DU PRINTEMPS MAURICE DESREZ Poème lyrique pour chant et orchestre M. PLAMONDON Sous la direction de M. PAUL VIDAL

Déjà l'hiver expire et Phœbus dans son cours Partage également et les nuits et les jours !

Nos champs verront bientôt revenir l' hirondelle.

Que j'aime à contempler Ces arbres nus encor de nouveaux feux dorés Et des toits d'alentour les faîtes colorés, Et là, cet humble toit que des chaumes composent !

Deux pigeons au soleil ensemble s'y reposent, Leurs yeux et leurs baisers s'unissent mollement, Leur plumage s'agite et frémit doucement.

Hélas ! Je sens couler dans mon âme inquiète Une mélancolie et profonde et muette ; Quelque chose me manque et je ne sais quels vœux.

Ah ! faut-il être seul et témoin de leurs jeux.

Déjà l'hiver expire et Phœbus dans son cours Partage également et les nuits et les jours !

On dit que l'on a vu de roses couronné Le jeune et beau Printemps sur nos bords ramené, C'est aux autres amants dont l'amante est fidèle De chanter les douceurs de la saison nouvelle.

Thestylis m'abandonne, elle a trahi ma foi, Il n'est plus de Printemps ni .de roses pour moi.

Déjà l'hiver expire et Phœbus dans son cours Partage également et les nuits et les jours ! André CHÉNIER.


v DEUXIÈME MftTIE

1) OCÉANO NOX. ÉDOUARD FLAMENT Poème symphonique.

Sous la direction de l'Auteur.

Oh ! combien de marins, combien de capitaines, Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis !

Combien ont disparu, dure et triste fortune !

Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !

On s'entretient de vous parfois dans les veillées.

Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées, Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures, Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures, Tandis que vous dormez dans les goëmons verts !

.,.

Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur, Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre, Parlent encor de vous en remuant la cendre De leur foyer et de leur cœur !

Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond.

Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne, Pas même la chanson naïve et monotone Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !

Où sont-ils les marins sombrés dans les nuits noires ?

0 flots ! que vous savez de lugubres histoires !

Flots profonds, redoutés des mères à genoux !

Vous vous les racontez en montant les marées Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées Que vous avez le soir quand vous venez vers nous !

Victor HUGO.

2) LE FOU DE LA FORÊT (1re audition) ROGER PÉNAU Poème pour chant et orchestre M. GHASNE Sous la direction de M. PAUL VIDAL

Je suis le fou qui fait le vent dans la forêt, Qui hurle le soir des chansons d'épouvante Quand la lune en deuil rouge à l'horizon paraît ; Je suis le fol aux poumons fous qui fait qu'il vente.

J'ai lancé l'ouragan sur les nuages noirs, Les cîmes s'abaissant sous mon souffle insolite, De l'enfer des manoirs où ma terreur habite Ma voix a fait trembler sur leur base les soirs.


Pour la peur des humains et pour rire en mon âme, Moi que nulle clameur des vivants ne réclame Je sifflerai le vent pendant l'éternité.

Ceux qui n'auront pour moi, que blasphème et qu'insulte, Bourrelés du remords de leur iniquité, S'enfuiront dans la nuit suivis de mon tumulte.

Yvanhoé RAMBOSSON.

3) SUITE, tirée d'un ballet en deux actes (1re audition). CHRISTIAN RIQUET I. Prélude — All°-Mod° II. All° Molto.

Sous la direction de M. FRANCIS CASADESUS 4) LES ROSES (1re audition) AUGUSTE DELACROIX Poème symphonique, d'après le 1er Tableau de la pantomime-ballet de ROBERT LE MARCHAND (1) Sous la direction de M. FRANCIS CASADESUS

ARGUMENT Au frais matin, candide et jolie, insoucieuse et vive, Elle vient au vieux puits dans le jardin, parmi les Roses. Mais l'eau est bien lourde à tirer, et la corde échappe à ses mains.

elle se désolerait, mais. des oiseaux chantent, des brises courent, les nuages fuient : voici le glorieux Soleil !

Gracieuse et forte elle dansera sa joie.

Puis, un peu lasse, elle s'arrête. Une fleur cueillie demeurée en ses mains, distraite, sans but, elle l'effeuille et lentement s'assied. Une mélancolie l'envahit soudain. Elle voit son jeune cœur désert, comprend et s'exalte : « Il est un Pays Enchanté ! ». Ardente et naïve, elle tend les bras vers celui qui l'y conduirait.

Et le voici devant elle, jeune, charmant, déjà conquis. Courtoisement Il la salue, lui offre la main. Elle retient la sienne et. voudrait fuir. Mais il la ramène. Si doucement il la rassure et dit son admiration. Apaisée, confiante, elle accepte la main tendue. Des fleurs s'élève un hymne embaumé. Il la mène vers elles et, c'est un jeu charmant : une rose cueillie, refusée, mais bientôt piquée au corsage et, furtif. un baiser. Apeurée, elle s'enfuit, tandis qu'à peine fâché, se moquant un peu, il se cache en un buisson voisin.

La voici revenue, inquiète, troublée, car tout l'Amour est déjà dans son cœur qui regrette l'Absent et passionnément espère son retour. Interdite, alors qu'il reparaît, narquois, feignant l'indifférent, elle laisse bientôt s'échapper l'Aveu. Un cri de joie !. puis des balbutiements emportés : — Pourquoi fuyiez-vous ?

— J'avais peur !

— Et maintenant, me suivrez-vous au Pays Enchanté ?

Elle incline doucement la tête. Mais il l'a quittée. et revient les mains pleines d'une moisson de roses. Elle tend les bras pour les recevoir.

Tout flamboie un instant, puis s'apaise en une infinie douceur.

Et, radieux, graves, ils s'en vont vers l'Amour, dans l'Eden un instant reconquis.

EPITHALAME Robert LE MARCHAND.

5) LA MARSEILLAISE. ROUGET DE LISLE

(1) Le sous-lieutenant ROBERT LE MARCHAND a été tué glorieusement à Crouy, le 10 janvier 1915, en entrainant sa compagnie à l'assaut. Ceux qui l'ont connu savent combien il était digne de tomber au premier rang.

Piano GAVEAU :: Harpe Chromatique PLEYEL-LYON.

Harpe ERARD :: Orgue CAVAILLÉ COLL.

Célesta MUSTEL :: Lutherie LÉON BERNARDEL.


NOTICES BIOGRAPHIQUES AUGUSTE DELACROIX (Classe 1891) Né à Marseille, le 27 décembre 1871.

Commença ses études musicales au Conservatoire de Marseille, pour le violon, avec L. Aubert, pour lu piano, avec Tedesco. Puis vint à Paris, entra au Conservatoire, travailla l'harmonie avec Taudou et la composition avec Guiraud. Fut pendant quelque, temps premier violon aux Concerts Lamoureux. Est chef de chant à l'Opéra depuis huit ans.

Musicien de haute valeur, esprit très cultivé, Auguste Delacroix est un artiste au tempérament fougueux et généreux, profondément épris de son art.

Mobilisé (classe 1891) le 1er août 1914, il fut d'abord affecté, au 32e territorial, à la garde des voies, puis ensuite versé au 31e territorial comme caporal, à Châlons-sur-Marne. Actuellement est au front, en Champagne.

* * * MARCEL LABEY (Classe 1895) au Vésinet, le 6 août 1875. Fils d'un avoué à la Cour d'Appel de Paris, il fit ses études classiques au lycée Condorcet et prit ensuite le doctorat en droit. Cependant, sa vocation le portant vers l'art musical, il étudia le piano avec Breitner et Delaborde, et la composition avec Vincent d'Indy, à la Schola Cantorum.

Marcel Labcy est l'auteur d'une Sonate pour piano, exécutée à la Société Nationale, en 1900 ; d'une Fantaisie, pour orchestre (1901); d'une Sonate pour piano et violon, donnée notamment à la Société Nationale des Beaux-Arts (1901) ; d'une Symphonie entendue à Paris et à Pau (1904) ; d'une Sonate pour piano et alto, jouée un peu partout (1905) ; d'une deuxième Symphonie (1907), de plusieurs mélodies : De sa grande amie, poésie de Clément Marot ; le Rondel de Charles d'Orléans ; Rondel pour une dame étrangère, de Henri Gauthicr-Villars et la Chanson du rayon de lune, de Guy de Maupassant, œuvres auxquelles il faut ajouter un Quatuor pour piano et cordes (1911), une Suite pour piano, (1911-1913), Bérahgère, drame musical en 3 actes (1911-1914).

Marcel Lahey a fait aussi la réduction des dernières œuvres de Vincent d'Indy, notamment à quatre mains et deux pianos de sa deuxième Symphonie, de Jour d'été à la montagne et de Souvenirs et Wallenstein. Il a été !<■ suppléant de ce maître aux classes d'orches- tre de la Schola Cantorum dont il a été. nommé professeur de la classe supérieure de piano, en 1907, Marcel Labey a dirigé de nombreux concerts à Paris, ainsi qu'à Montpellier et à Rouen pour la Schola Cantorum et la Société Nationale de Musique, dont il est secrétaire depuis 1902.

La 2e Symphonie que nous donnons aujourd'hui, a été exécutée : à la Société Nationale, en 1908, aux Concerts Lamoureux et aux Concerts d'Angers, en 1909 et enfin, aux Concerts du Conservatoire - de Nancy en 1911.

Dès le début de la guerre, Marcel Labey (classe 1895).. fut mobilisé comme Lieutenant au 48e d'Infanterie, à Guingamp où il fit l'instruction de la classe 1914..

Parti au front, fin janvier 1915, il fut blessé aux Eparges et cité à l'ordre du jour, le 26 avril.

Après quatre mois d'hôpital et trois mois de dépôt, nommé Capitaine, il retourna au front en janvier 1916 et fut affecté à un Etat-Major de brigade d'infanterie. Il prit part à la premère phase des combats de Verdun en février et en mars et y gagna la croix de guerre.

* * *

PAUL LADMIRAULT (Classe 1897) Paul Ladmirault est né à Nantes, le 8 décembre 1877. Il affirma très jeune, ses remarquables dons de musicien, mais il eut la sagesse de mener de front des études classiques très solide est ses cours de piano, d'orgue de violon et d'harmonie. A l'âge de huit ans il composait déjà et à quinze il faisait représenter dans sa ville natale un opéra en trois actes : Gilles de Rais, qui obtint un très vif sucés et contenait mieux que des promesses. Venu à Paris en 1895, après avoir obtenu les plus brillantes récompenses au Conservatoire de Nantes, il devint bientôt un des lauréats les plus remarqués du Conservatoire de Paris où il obtint un premier prix d'harmonie à l'unanimité dans la classe de Taudou et où il acheva, sous la direction de Gabriel Fauré et d'André Gédàlge, ses études de composition, de contrepoint et de fugue.

Ses œuvres, déjà assez nombreuses, ne sont pas encore familières au grand public, mais sont hautement estimées par tous les musiciens qui s'accordent à louer chez ce compositeur exceptionnellement bien :do:u.é une originalité saisissante, un sens de la poésie et de l'atmosphère de sa lande natale très savoureux et très caractéristique et surtout une faculté d'invention harmonique surprenante qui donne à son écriturc une couleur inimitable.

Citons parmi ses œuvres : les Variations sur des airs de biniou Trécorois, Musiques rustiques, Suite Bretonne, Rapsodie Gaëlique, une Symphonie, les Dominicales, de nombreuses mélodies, des chœurs, des pièces de piano et un opéra en 4 actes et 7 tableaux Myrdhin dont une page est inscrite au programme de ce Festival. -

Paul Ladmirault (Classe 1897) est au front depuis le début de la guerre en qualité de brancardier. Il a eu à remplir les missions les plus

dangereuses en première ligne et n'a échappé à la mort que par miracle en plusieurs circonstances, notamment le 24 août à la frontière belge et le 6 octobre aux environs d'Albert; Il


a pris part aux batailles de l'Artois et se trouve actuellement devant Verdun.

-Ir

CHRISTIAN RIQUET (Classe 1899) - Né à Paris, 30 septembre 1879, Compositeur de musique.

Les deux pièces inscrites au programme sont tirées d'un ballet en deux actes que l'auteur venait de terminer au moment de la mobilisation. Mobilisé (classe 1899) dans l'Est le 3 août 1914 au 52e régiment territorial d'infanterie versé, ensuite au 98e régiment territorial, il est actuellement homme de liaison à l'A.L.G.P., après avoir été consécutivement 21 mois au front.

* * * ÉDOUARD FLAMENT (Classe 1900) Né à Douai, le 27 août 1880.

Virtuose du Basson et du Piano. A fait ses études au Conservatoire de Paris où il remporta plusieurs prix. Elève de Lenepveu pour la composition, Edouard Flament a écrit pour le théâtre : Rosiane, conte chorégraphique en deux actes ; La Fontaine de Castalie, drame lyrique en un acte ; Le Cœur et la Rose, comédie musicale. :: Parmi ses œuvres de musique de chambre on peut citer une Sonate pour violoncelle et piano, des Variations sur la Bourrée d'Auvergne pour double quintette, une Rhapsodie pour quatre harpes et de nombreuses pièces pour piano.

Son poème symphonique, Océano Nox, d'après Victor Hugo, a été exécuté pour la première fois je 25 octobre 1908 par l'orchestre de l'Association des Concerts Lamoureux, sous la direction de M. Camille Chevillard.

Mobilisé (classe 1900) le 4 août 1914 au 4e ré- giment de Zouaves, Edmond Flament a été mis en réforme temporaire, pour maladie contractée en service, le 1er décembre 1915.

* * * MAURICE DESREZ (Classe 1902) Maurice Desrez est né à Rouen, le 8 septembre 1882. Après avoir obtenu ses licences ès-lettres (philosophie) et en droit, il se consacra à la musique et travailla sous la direction de Vincent d'Indy et André Gédalge.

Maurice Desrez s'est fait connaître à Rouen par de nombreuses conférences-auditions sur l'œuvre des grands classiques. -

En mars 1911, il donna à Paris un concert de ses œuvres dont les principales sont : le Printemps, sonate pour piano. et violon, Hélas tout travaille, poème lyrique ; deux Mélodies de Printemps, la Prière du Poète et Extase ; deux autres Mélodies : Si vous n'avez rien à me dire et A l'Epreuve sur une poésie de Carmen Silva.

Citons encore des morceaux de piano : une Fantaisie, un Impromptu et La chanson du Rossignol.

Le poème lyrique Pluie d'été sur des paroles de Victor Hugo, date de 1910 ; et le poème lyrique qui figure aujourd'hui au programme Le Retour du Printemps sur les paroles d'André Chénier, est de 1911.

Maurice Desrez écrivit en 1912 un Rondo de Printemps pour piano, et en 1913 un poème symphonique Etoile.

Mobilisé (classe 1902) le 7 août 1914 à la 3e section d'infirmiers, Maurice Desrez fut affecté à l'hôpital militaire de Vernon et quelques mois après, désigné pour faire partie du Corps expéditionnaire d'Orient où il est Sergent au laboratoire de bactériologie à Salonique.

*

GEORGES KRIÉGER (Classe 1905) Né à Poligny (Jura) le 9 novembre 1885.

A commencé ses études musicales avec son père, ancien élève de l'Ecole Niédermeyer et lui-même excellent musicien ; puis il est venu à Paris à l'âge de 14 ans et est entré presque aussitôt au Conservatoire où il obtint successi- vement les premiers prix d'Harmonie, d'Accompagnement, de Contrepoint, d'Orgue et de Fugue.

Il fut un des élèves de prédilection du Maître Eugène Gigout qui aujourd'hui se fait un devoir d'être l'interprète de son élève.

L'Andante pour orgue, de Georges Kriéger, inscrit au programme, est extrait du recueil Les Maîtres Contemporains de l'orgue, publié par l'Abbé Jos. Joubert.

Georges Kriéger (classe 1905), mobilisé à Domgermain, près Toul, le 3 août 1914, a disparu le 7 septembre suivant au combat de Courbesseaux (Meurthe-et-Moselle).

* * *

ROGER PÉNAU (Classe'1906) Roger Pénau, né à Brest lé 30 juin 1886, pia- niste de grand talent, chargé de cours à l'Ecole de Chant Choral, fit ses études musicales à l'Ecole Niedermeyer, puis les compléta au Conservatoire - sous la direction de MM. Lavignac, Gédalge et Paul Vidal. Quoique relativement jeune, son bagage de compositeur est déjà important ; nombreuses sont ses œuvres, pour piano : Barcarolle, Air de Danse, Chimères, Scherzo, Tamaris, Pantomine, etc. ; parmi ses mé odies, citons : Le Fou de la Forêt, Les Etelles, Crépuscule, J'ai peur d'un baiser; dans la musique de chambre Deux pièces pour piano et violoncelle, Suite pour piano et violon.

Depuis le début de la guerre, Roger Pénau (classe 1906) est sur le front, mobilisé au corp d'armée ; brancardier au 160e régiment d'infanterie, il a exercé ses périlleuses fonctions sur presque tous les champs de bataille. Il commença la campagne en Lorraine, la continua dans la Somme, en Belgique sur l'Yser, dans l'Artois, en Champagne et est actuellement devant Verdun.


Nos Compositeurs de Musique

Morts au Champ d'Honneur MM.

LOUIS BARTHÉLÉMY CADOT.

GUY DE CHOLET.

JOSEPH CONTE.

GEORGES (dit Mersonner).

EMILE GIRARD.

KRIENS.

ERICK WERNER LINCK.

ALBÉRIC MAGNARD.

CHARLES-PAUL-ALEXANDRE POLLET.

ANDRÉ EDMOND PRADELS (dit Edmond Aramis).

RAYMOND VOILQUIN.

Disparus GEORGES KRIÉGER.

GEORGES MELLIN.

PHILIPPE MOREAU.

Blessés

MM.

DELVINCOURT.

MARCEL LABEY.

MONTFEUILLARD.

Prisonniers

MM.

MARC DELMAS.

PAUL PARAY.

Mobilisés

MM.

BECKER.

BERTRAND.

PIERRE BRETAGNE.

RENÉ CAMPAGNE.

RENÉ DE CASTERA.

COÉDÈS-MONGIN.

JEAN CRAS.

AUGUSTE DELACROIX.

DELAGE.

MAURICE DESREZ.

LOUIS DUMAS.

PIERRE CAROLUS-DURAN.

HENRY FÉVRIER.

ANDRÉ GAILHARD.

PH. GAUBERT.

ANDRÉ GOëSLETT.

EDOUARD FLAMENT.

REYNALDO HAHN.

JACQUES IBERT.

GEORGES JACOB.

JACQUES JANIN.

KULLMANN.

PAUL LADMIRAULT.

FERNAND LAMY.

LAPORTE.

LE FLEM.

CHARLES LEVADÉ.

CANTELOUBE DE MALARET.

JULES MAUGÜÉ.

MAZELIER.

ERNEST MORET.

ROGER PÉNAU.

MAURICE PESSE.

JACQUES PILLOIS.

CHARLES QUEF.

MAURICE RAVEL.

TIARKO RICHEPIN.

CHRISTIAN RIQUET.

ROGER-DU CASSE.

ALBERT ROUSSEL.

FLORENT SCHMITT.

SEITZ.

DÉODAT DE SÉVERAC.

ROBERT SIOHAN.

GEORGES SPORCK.

LOUIS THIRION.

E. TRÉMISOT.

LOUIS VUILLEMIN.

COMPTOIR GÉNÉRAL DE MUSIQUE F. DURDILLY, Ch. HARYET, Successeur, Éditeur de Musique H bill, Boulevard Haussmannt PARIS Téléphone : LOUVRE 17-38

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