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Title : Dictionnaire étymologique des noms propres d'hommes... par Paul Hecquet-Boucrand

Author : Hecquet-Boucrand, Paul. Auteur du texte

Publisher : V. Sarlit (Paris)

Publication date : 1868

Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30585600r

Type : text

Type : monographie imprimée

Language : french

Language : French

Format : In-8° , XVI-258 p.

Format : Nombre total de vues : 298

Description : Avec mode texte

Rights : Consultable en ligne

Rights : Public domain

Identifier : ark:/12148/bpt6k65497229

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, X-26229

Provenance : Bibliothèque nationale de France

Online date : 19/08/2013

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LIBRAIRIE DE VICTOR SARLIT 19, RCE DE TOC RNON, 19

DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE

DES

NOMS PROPRES D'HOMMES

CONTENANT «

jH QUALITÉ, L'ORIGINK ET Ll SIGNIFICATION DES NOMS PROPRES SH R.\T["ACHANT A L'HISTOIRE, A LA MYTHOLOGIE DES NOMS DE BAPTÊME, ETC.

PAR

PAUL HECQUET-BOUCRAND

OUVRAGE APPROUVÉ

far S. Exc. M. le Ministre de l'Iuslruclioii publique

PRIX: 5 FRANCS

3 francs chez l'auteur, rue Saint-Honoré, 111.

En donnant l'étymologie des noms propres d'hommes qui, chez 'tous les peuples, ont eu primitivement un sens déterminé, qu'on lit -soit dans les livres sacrés, soit dans les livres historiques, on initie le lecteur dans les langues hébraïque, sanscrite, grecque, latine, germanique, etc., et on lui donne aussi le moyen de lire avec plus de plaisir et de fruit ces marres livres; et par cela même, cet ouvrage sera d'une précieuse ressource, dans l'enseignement surtout, où il est appelé à rendre d'éminents services, car il suggérera à l'élève studieux, en l'éclairant, un puissant amour de la science, en même temps qu'il formera son jugement sur des bases solides et indestructibles.


De plus, à la suite de l'étymologie du nom, sa racine e!. confrontée avec des mots similaires extraits des autres langues. Ces mots identiques, ainsi rapprochés, sont autant de comparaisons, autant d'initiations aux langues auxquelles ils appartiennent.

La science étymologique est devenue aujourd'hui une science véritable, d'une nécessité incontestable, une des plus utiles ressources pour l'étude de l'histoire primitive et de la philologie comparée.

Aussi, cet ouvrage, entièrement nouveau, jusqu'à ce jour sans analogue et qui a été favorablement accueilli par la science, est-il recommandable à tous égards. Il est rédigé avec autant de conscience que de méthode ; et l'auteur y a accumulé des richesses philologiques immenses, d'une importance majeure pour la linguistique, qui ont réclamé de bien longues et laborieuses recherches. Il y a des noms surtout qui entraînent des études approfondies tout à fait inconnues, notamment ceux de Salus, Statina, Perpétue, Psyché, etc.

Dans cet ouvrage, dit la Revue des Deux Mondes, les noms de baptême aujourd'hui en usage, les noms de la plupart des dieux e des héros antiques sont décomposés d'après les racines ariennes ou sémitiques. On peut ainsi s'assurer qu'ils sont contemporains des premières civilisations et discerner par quelle migration de peuples chacun d'eux a été transporté en Europe.

Je regarde le livre de M. îlecquet, dit M. Chavée dans sa Revue de linguistique, comme un livre doublement utile. D'une part, la majorité de ses étymologies est au niveau de la science contemporaine, et son livre rendra des services aux historiens et aux jeunes philologues. D'un autre côté, l'auteur a eu soin d'entrer coup sur coup dans des détails techniques et dans des séries de comparaisons que je considère, à bon droit, comme un excellent moyen de propagande en faveur de notre science favorite.

Ce livre est riche de science et nous ne doutons pas qu'il ne devienne fort utile dans les classes, dit M. Postel dans la Bibliographie catholique (août 1868). Il mérite l'attention des philologues; il sera utile a tous ceux qui s'occupent de l'histoire et des langues, et les jeunes étudiants y puiseront, avec différentes notions, le goût de pénétrer toujours au fond des choses, dont les mots ne sont que l'enveloppe. - -


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PAUL HECQUET-BOUCRAN

PARIS VICTOR 8AULlT, LiBRAiHE-ËDi.TEUR 19, RIE DE T O 1' R N O N , 19

1868


©


PRÉFACE

Les noms propres ont été tous originairement significatifs, dit M. Eusèbe Salverte. Ils préservent de l'oubli les derniers vestiges d'une langue que le cours des événements fait disparaître de la région où elle a longtemps régné. Un ou deux mots radicaux les composent : ces mots, qui souvent offrent des données premières pour l'étude d'une langue peu connue, aident souvent aussi à retrouver les traces de la descendance ou de la dispersion d'un peuple.

Leur identité, dans des régions éloignées, trahit l'identité de deux peuplades qui, dès longtemps peut-être, ont perdu de vue leur première origine.

Ainsi les mêmes noms d'hommes et les mêmes finales de noms se retrouvaient chez les Gaulois et chez les Galates. L'origine scandinave des Varaigues nous est prouvée par des rapprochements historiques et géographiques et indiquée aussi par le nom de leur premier chef : Rourik ou Rurik est un nom Scandinave. Plusieurs chefs norvégiens furent aussi appelés.

a


de ce nom. Le fondateur de la dynastie des Wisigoths portait un nom sanscrit : Amala, sans tache, de a privatif, mala, tache, d'où le latin macula. Le nom des Hérules est tiré également du sanscrit eorl'as, chefs, langue de laquelle dérivent toutes les langues européennes. La tribu des guerriers, chez les Hindous, conserve encore le nom sanscrit de Kshathriya ou Kshathra : c'est celui dont les soldats d'Alexandre firent le nom de Xathroi (voyez XERXÈS) Les noms de lieux l'emportent à cet égard sur tous les autres. Dans une description de l'Égypte, a dit M. de Sacy, citer les noms coptes des lieux, c'est citer leurs noms égyptiens. Un grand nombre de lieux dans la Boukharie portent des noms dérivés de la langue gothique ou de la langue persane; cette conjecture a été vérifiée, car un voyageur s'est assuré que la langue maternelle des Boukhares est le persan. Leibnitz regardait avec raison les noms de lieux comme les plus propres de tous à conserver les restes des idiomes perdus et les traces de l'existence des nations détruites.

Lorsque deux peuples, et par conséquent deux idiomes, se sont choqués, l'idiome le moins cultivé, le moins littéraire, s'est perdu en grande partie ou entièrement; car ce n'est pas la conquête, la domination qui introduit et maintient tel idiome dans telle contrée; c'est presque toujours la supériorité relative de l'idiome qui finit par le rendre dominant, soit qu'il appartienne au vainqueur, soit qu'il appar-


tienne au vaincu. Les mots, nés fort simples, et courts chez des peuples sauvages, ont acquis d'autres formes et plus d'étendue à mesure qu'ils se répandirent dans des régions plus favorisées de la nature; chez des peuples doués d'organes plus déliés et plus souples, ils ont pu être tournés de différentes manières, tandis que ceux qui restèrent dans le pays originaire sont restés plus courts et plus rudes; et ceux même qui, après avoir été augmentés, polis et bien formés chez une nation plus spirituelle et plus civilisée, repassèrent dans un pays plus sauvage ou encore barbare, reprirent alors une autre forme, ou, par les difficultés qu'ils rencontrèrent dans l'articulation, furent abandonnés et remplacés par d'autres de seconde ou troisième formation.

En tout pays, les hommes n'ont d'abord été distingués que par des noms qui marquaient leurs bonnes ou leurs mauvaises qualités, soit physiques, soit morales. Parmi les personnages de la Bible et de l'histoire, les uns ont conservé les noms qu'ils portaient pendant leur vie, les autres les ont perdus pour en recevoir de nouveaux et être en quelque sorte le résumé de l'histoire contemporaine ou un souvenir pour la postérité. C'est ainsi que Podarcès fut appelé Priam, parce qu'il fut racheté après la prise de Troie, où il fut fait prisonnier; qu'Aristocle, appelé ainsi du nom de son aïeul, fut nommé Platon par son maître de palestre, à cause de ses épaules larges et carrées ; qu'Hipponous, après avoir tué Bellère,


fut appelé Bellérophon, c'est-à-dire meurtrier de Bellère, etc.

Quant à la prononciation et à l'altération d'un grand nombre de noms propres chez les différents peuples du globe, M. Eusèbe Salverte observe qu'il n'est aucune langue qui ne repousse ou qui n'admette exclusivement certaines modifications de la voix articulée. A ce sujet, nous ferons remarquer que, dans les pays chauds, l'aspiration est plus forte et la bouche plus ouverte; dans les pays froids, l'aspiration est gênée et l'air ne permet pas d'ouvrir la bouche à son aise. Or, les lettres ou leurs sons étant formés par les différentes touches de l'organe phonétique, et, pour cette raison, les consonnes étant divisées en sept espèces : labiales, dentales, linguales, palatales, sifflantes, nasales et gutturales, quand un peuple avance vers le Nord, quelques lettres changent de prononciation et prennent celle d'une espèce plus rapprochée des lèvres, labiale et nasale; et vers le Midi, au contraire, on recule les mots au fond du canal vocal, en les chargeant d'aspirations gutturales.

Le jota espagnol, le ch allemand n'existent ni dans le français ni dans l'anglais. Le thêta des Grecs, le th anglais, le z espagnol manquent également au français. L'anglais ne reconnaît point le son de nos deux II mouillés; on ne rend en Europe que par un l la valeur du gh arménien, et par le 9 dur IV des Berbères voisins d'Alger et de Maroc. La lettre 1 n'existe point dans les mots zends : ils s'altèrent en


passant dans le pehlvi, qui, pour les adoucir, y substitue souvent un l à un r. Les Japonais, dans le plus grand nombre des provinces, ne peuvent prononcer l et le remplacent dans les mots étrangers 1 par r. Les Chinois, au contraire, ne prononcent pas l'r; ils y substituent un l; de même les lettres b, d, qu'ils n'ont pas, sont remplacées par p, t. Les Lombards ont changé en ts le k ou c dur placé devant ri ou ré, et ont ainsi introduit dans la langue italienne une prononciation inconnue aux Latins. Les Arabes, dans le langage vulgaire, changent aussi le k en ts. Les Étrusques, n'ayant dans leur alphabet ni l'o ni le d, disaient Atunis pour Adonis, remplaçant l'o par un u, et le d par un t. Dans le Serse des Italiens, les Perses reconnaîtraient-ils le quatrième successeur du fondateur de leur empire, nommé par eux Khschéarscha? Les Taïtiens appelaient l'île de Bougainville Potaveri. Les Japonais disent Covorin au lieu de Golovnin. Les Arméniens prononcent Aghek' hsantros, Boghos, Ghazar et Giouregh les noms que nous prononçons Alexandre, Paul, Lazare et Cyrille, et les Chinois, J/aliya, Kilisutusu, ceux que nous prononçons A/aria, Christus.

L'alphabet géez ou ghèz n'ayant jadis, dans ses vingt-cinq lettres, aucune consonne qui répondît au p, on trouve dans les anciens livres éthiopiens Kétros pour Pétros, et Paulus y est écrit Tau lus, Oulus et Caulus. Du nom du voyageur Salt (mot qui signifie sel en anglais), les Abyssins firent


Saül. Cyrus, Cambyse, Darius, Ochus auraient pu entendre un Grec les nommer sans soupçonner qu'il parlât d'eux. Les Romains altéraient aussi les noms étrangers. Ils disaient Alumento pour Laomédon, Catamitus pour Ganymèdes, Ulysseus pour Odusseus, etc. Chez les Français, Chlodovich est devenu successivement Clovis et Louis ; et aujourd'hui Gontran, Clotaire ou Lothaire, et Clotilde, seraient méconnus sous leurs véritables dénominations Guntchramn Chlotachair et Crotehild. Pourquoi les Basques, dont la langue admet les consonnes t et r, changent-ils Catherine en Cakialin? Pourquoi, a Venise, San-Stai, San-Stino> Scui-Marcuolo et San-Trovaso représentent-ils Saint-Eustache, SaintÉtienne, Saint-Hermagore et Saint-Protais? Pourquoi les diminutifs sont-ils quelquefois si étranges chez les Anglais, que l'habitude seule puisse faire découvrir Maria dans Mail, iJ/olly; Margarita dans Peg, Peggy; Helena dans Nel; Ambrose dans iXam; Edicard dans Ned, jYeddy, Ted, J'eddy? Pourquoi les romanciers du moyen âge se plaisaient-ils à altérer le même nom de diverses manières, sans que le besoin de l'euphonie, de la mesure ou de la rime servît d'excuse à leurs caprices?

Quand les Juifs furent soumis aux rois grecs de Syrie, le grand prêtre Jésus se lit appeler parmi les Grecs Jason; Theudas devint Théodore; Cléophas devint Cléophile. L'aïeul d'Hérode le Grand fit de son nom arabe Anlipas le nom grec Antipater.


Telle est l'altération journellement apportée par la prononciation vulgaire aux noms d'hommes et de lieux, qu'on peut également s'en autoriser pour justifier toutes les étymologies ou pour les proscrire toutes.

Chez les Grecs et les Romains, par dénigrement on a dit : Abylla (a privatif, boulé, conseil), pour Sibylla; Arpazakios (arpax, ravisseur, de arpazô-, prendre) pour Arbaseius Isaurus, à cause de sa rapacité; Lérokritos (lêros, sottise, d'où lêréô-, déraisonner) pour Démokritos; Sainidôros (sainô-, remuer, agiter, flatter) pour Antidorus; Chesippas ou Krupsippos ( krupsis, action de cacher, de kruptô, cacher) pour Chryssippus; Elenxinos (élenxis, démonstration, de élenchéin-, convaincre) pour Alexinus: Rabiénus (rabidus, enragé, rabies, rage, fureur) pour Labiénus,. Bibérius (bibere, boire) pour Tibérius; Demens (hors de sens, fou, furieux) pour Clemens; Adoxius (a priv.) pour Eudoxius; Asebius (a priv. )

pour Eusebius, etc.

En donnant l'étymologie des noms propres d'hommes qui, chez tous les peuples, ont eu primitivement un sens déterminé, qu'on lit soit dans les livres sacrés, soit dans les livres historiques, on initie le lecteur dans les langues hébraïque, sanscrite, grecque, latine, germanique, etc., et on lui donne aussi le moyen de lire avec plus de plaisir et de fruit ces mêmes livres; et par cela même, cet ouvrage sera d'une précieuse ressource, dans l'enseignement sur-


tout, où il est appelé à rendre d'éminents services, car il suggérera à l'élève studieux, en l'éclairant, un puissant amour de la science, en même temps qu'il formera son jugement sur des bases solides et indestructibles.

De plus, dans cet ouvrage, à la suite de l'étymologie du nom, sa racine est confrontée avec des mots similaires extraits des autres langues. Ces mots identiques, ainsi rapprochés, sont autant de comparaisons, autant d'initiations aux langues auxquelles ils appartiennent. « L'élude comparative des langues, dit M. le baron de Mérian, occupe l'intelligence beaucoup plus que la mémoire et fortifie la mémoire en liant les opérations de celle-ci à celles de l'esprit.

La méthode comparative des langues offre deux résultats importants : d'abord elle met dans le plus grand jour la réalité de la parenté générale des langues ; ensuite elle conduit à une foule d'observations aussi curieuses qu'instructives. Bien plus, sans le secours de cette méthode, toute philologie manque de base et de solidité. » En un mot, comme le dit Morand, l'étude comparative des langues nous fait éviter beaucoup d'erreurs et de contradictions, nous fait considérer les choses sous un aspect plus vaste, nous élève au-dessus de l'opinion rétrécie qui tencf à tout isoler, nous fait découvrir plus sûrement la vérité, nous aide à diminuer le nombre des langues indépendantes, à restreindre le nombre des souches originelles.


Quant à la science étymologique, science sublime et incommensurable, science universelle et divine même, car c'est elle qui préside à la parole humaine, à l'origine, à l'histoire de l'homme, à l'intelligence et à l'union des langues, à la concorde et au rapprochement des peuples; quant à la science étymologique, disons-nous avec Morand, elle donne la notion du vrai sens, de la force et de la juste signification des mots, dans leur forme originelle, empêche qu'on ne leur fasse sonner tout ce que l'on veut ; fait apercevoir la liaison qui gît dans la filiation des mots, la cessation de cette liaison lorsqu'elle a lieu, et le développement de leur nature qu'ils tiennent de leur racine ; elle s'éclaire et étend la science des idées; nous fournit le moyen de rapporter à leurs racines respectives tous les mots dérivés ou composés, et de saisir d'un coup d'œil tous les membres d'une même famille de mots; procure à la raison des jouissances durables, non suivies de cette satiété plus ou moins prompte que produisent les arts de pur agrément ; elle est nécessaire pour bien savoir notre langue, pour parler juste et bien entendre ce que l'on dit.

Cette science, féconde en déductions rationnelles, a des règles certaines qu'on ne viole pas sans compromettre son jugement. Elle est aussi régulière que les autres; elle a ses principes reconnus et sa méthode. Elle puise à des sources aussi limpides et aussi accessibles que celles des autres sciences;


arrête et répare le travail de décomposition qui Si'opère dans notre langue et qui finirait insensiblement par la détruire; ranime le sentiment des mots, lorsqu'il en est venu à s'éteindre dans l'esprit du peuple; fait connaître la cause des divergences qui existent entre la prononciation et l'écriture du même mot; signale les causes et les effets de l'adoucissement, de l'affaiblissement, de la suppression, de la permutation, de la transposition des lettres; sépare les éléments hétérogènes des mots; les débrouille de ce qui les déguise; les ramène à la simplicité qu'ils ont dans leur origine ; cherche cette origine; fixe leur valeur et les caractères qui les représentent; nous fait arriver à leur connaissance en les dépouillant de leurs éléments de dérivation, de composition, et de leurs formes grammaticales; fait passer les termes usuels, dont on songe si rarement à pénétrer le sens, du rôle de muets symboles à celui de manifestation intellectuelle; aide à suppléer à ce que les définitions et les explications des mots laissent à désirer ; fait ressortir les nuances distinctives de ceux qu'on appelle synonymes; nous sert d'auxiliaire dans le choix des mots, et diminue le nombre des incertitudes concernant leur signification propre ; découvre à nos yeux les ressemblances qui sont l'œuvre du hasard et celles qui sont de la parenté; nous explique nettement les termes des sciences, fraternise avec elles, les aide et en est aidée; leur emprunte une lumière


qu'elle répand à son tour sur l'origine et la migration des arts, dont les nouvelles nations ont souvent adopté les termes avec les manœuvres qu'ils expliquent ; nous rend capables de décomposer nos idées par la décomposition des mots qui les expriment ; nous fait remonter aux premières traces de nos opinions, et reconnaître les préjugés et les erreurs que nous avons nous-mêmes portés dans les autres sciences; nous apprend à connaître la propriété même de certaines choses, dont le nom, s'il est bien imposé, doit être un compendium de la définition, et comme une courte description de la chose nommée.

Elle nous introduit aux langues étrangères et aux anciennes, aux langues particulières des sciences, des arts, des métiers; nous montre dans les langues les éléments de leurs radicaux, les combinaisons de ces éléments, et les divers systèmes de la permutation des lettres; nous fait comparer les idiomes d'une manière correcte, rationnelle, d'après leur structure grammaticale; elle constate les rapports ou les différences du langage d'un peuple avec les idiomes voisins; nous fait observer comment les mots altèrent leur première signification et passent du propre au figuré, comment ce figuré, dans la suite, devient lui-même le fondement d'une nouvelle métaphore ; elle nous fait sentir l'harmonie lexicale et grammaticale du français, du latin, des langues néo-latines, des langues de même souche;


nous découvre comment les nations se prêtent un secours mutuel ; comment, faisant entre elles plus de commerce de mots que de toute autre chose, chaque peuple, pour augmenter l'étendue de ses idées combinées, a profité des idées et des sons originels de son voisin, en les détournant par des dérivations conformes à sa propre manière de penser et d'articuler ; nous fait remonter le fleuve d'une langue jusqu'à sa source, pour y reconnaître sa formation, sa signification primordiale, et lorsque cela ne peut se faire, pour ébaucher son image primitive d'après ses analogues avec d'autres langues.

Dans le juste emploi des mots, dans la distinction des homonymes et des synonymes, elle supplée à l'insuffisance des simples exemples ou des phrases copiées dans les auteurs. Cette science est indispensable pour bien observer les causes et les effets des variations de l'orthographe ; pour décider quand l'orthographe est bonne et quand elle est mauvaise; pour la corriger et la perfectionner ; pour apprendre et comprendre tous les mots; pour les distinguer aussi bien que pour les classer; pour les graver profondément dans la mémoire et l'intelligence ; pour saisir la suite et l'enchaînement des idées qui ont présidé à la suite et à l'enchaînement des mots; pour ramener les dérivés aux racines, et suivre la marche des idées à travers la transformation des mots ; pour connaître ceux-ci sous toutes leurs formes, dans toutes leurs fonctions, dans toutes leurs combi-


naisons et dans toutes leurs acceptions ; pour garantir des malentendus celui qui parle ou écrit, aussi bien que l'auditeur ou le lecteur ; pour accélérer, sinon l'anéantissement, du moins la diminution de tant d'inconséquences qui déparent notre belle langue, et de tant de disputes et de procès qui naissent et tirent leur aliment de la méprise sur la valeur des expressions.

Elle tient à l'histoire politique et morale de la nation, renferme le secret de notre langue; nous fait comparer les mœurs des temps reculés avec celles du siècle où nous vivons ; nous fait parvenir à l'intelligence des monuments écrits des vieilles nations; nous initie au secret de leurs idées sociales, de leurs opinions religieuses ou philosophiques ; nous fait pénétrer la force des termes qui composent la loi, et nous fait entrer dans la pensée et l'intention du législateur. Elle nous dirige dans l'étude des rites religieux et des migrations des anciens peuples, de leurs navigations, des colonies qu'ils ont portées en des climats éloignés. Elle concourt à l'éclaircissement du chaos de la mythologie, et recueille dans les traditions du passé, sur les traces de l'homme qui meurt et des générations qui sont mortes, les éléments dont se compose l'histoire de l'humanité, qui ne meurt pas; nous aide à étudier l'histoire de l'esprit humain et des diverses révolutions qu'il a subies, en raison des diverses choses qui se sont succédé dans le monde. Elle va cher-


cher partout la raison véritable et originaire des notions, des idées attachées à chaque terme, à chaque expression ; tire des preuves d'antiquité des vestiges qui se conservent et des indices qui subsistent encore dans l'usage présent, en le comparant avec celui des siècles passés ; nous met sur la trace de certains ordres d'idées qui ont fait place à d'autres; nous exhibe le mécanisme des langues antiques; nous dévoile la marche secrète du langage, la cause cachée de ses variations, de ses métamorphoses, de ses progrès, de sa décadence. Elle conduit les mots qui se sont déguisés sur la route; marque les changements qui leur sont arrivés; développe nos facultés intellectuelles; nous fait assister au grand spectacle de l'élaboration et des transformations de notre langue.

Nous espérons, dans cet ouvrage, avoir échappé à tout reproche de légèreté ou d'exagération dans une science si grave, si importante, et, malheureusement, si souvent et si imprudemment compromise.

Il est du devoir de toute personne qui s'occupe de cette science, d'assurer à la linguistique, qui explique la généalogie des mots, le même degré de dignité et d'influence que personne ne conteste, soit à la grammaire et a la rhétorique, soit à la chronologie et à l'histoire.

Dans un travail de cette nature, exposé à tant de jugements différents, il était de la plus haute


importance de consulter soigneusement les sources, de peur de présenter au lecteur des documents incomplets ou inexacts. C'est à quoi nous nous sommes appliqué avec une conscience scrupuleuse, grâce au concours et aux encouragements de notre illustre maître et regretté ami, le savant Morand1,

4. Cet homme, d'une science profonde, d'un esprit juste et d'une rare perspicacité, travailla durant trente-cinq ans, au milieu de l'adversité, de malheurs incessants, à un dictionnaire étymologique qui doit être regardé comme un chef-d'œuvre de linguistique. Il espérait arriver à un résultat important; mais, au moment de toucher au but qu'il s'était proposé, il fut trahi. C'est alors que je le vis animé d'une seule pensée, d'un seul désir, celui d'anéantir son œuvre, de brûler son manuscrit, fruit de trente ans de travaux. Il n'eut pas le temps de mettre son projet à exécution. Mais bientôt après, pauvre, désespéré, poursuivi même par ceux qui voulaient lui arracher son manuscrit, il quitta la France et alla mourir en Asie, victime d'une confiance mal placée, d'une tromperie infâme.

Il mourut au moment où il achevait la deuxième édition de son Manuel lexique latin-français et où il allait entreprendre la troisième édition de son savant ouvrage : le Jardin de la langue latine.

Martyr de la science, il a vu constamment la fatalité le poursuivre et jamais il n'a pu profiter des avantages de ses travaux.

Il souffrit et il travailla durant toute sa vie pour le bien public, et pas un cœur sensible ne vint s'offrir pour partager ses malheurs; il ne fut entouré que de ces hommes qui, ne calculant que leurs propres intérêts, s'enrichirent à ses dépens et lui laissèrent la misère en partage; il souffrit sans se plaindre plutôt que d'abandonner ses travaux qui étaient utiles à tous; il souffrit, enfin, la mort avec cette résignation et ce calme qui annonçaient en lui l'homme indifférent à la vie et aux plaisirs de ce monde. Si son nom est ignoré, qu'il soit relevé désormais de cet oubli, car il a laissé des disciples admirateurs de ses travaux et défenseurs de sa cause, qui poursuivront son œuvre avec ardeur et sauront constamment faire respecter son nom et soutenir son honneur.


dont le nom figure en première ligne parmi les étymologistes de notre siècle. Nous n'avons négligé aucun soin, reculé devant aucune difficulté pour nous assurer de la vérité des faits. Puissions-nous avoir atteint, ou plutôt nous être approché du but que nous nous sommes proposé !

Ce livre, certes, est encore loin du degré de perfection où nous espérons le porter un jour. Tel qu'il est, cependant, je me suis décidé à le faire paraître, parce qu'il m'a semblé offrir des détails et des éclaircissements nombreux, des recherches étymologiques, des études philologiques, en un mot, que l'on chercherait vainement ailleurs. Tel qu'il est, j'espère qu'il sera accueilli favorablement dans l'instruction, car, nous l'avons dit déjà, il .est d'une grande utilité pour les élèves, étant entièrement nouveau et par conséquent manquant dans l'enseignement. Tel qu'il est, enfin, je le présente aux savants modernes dont l'indulgence m'est assurée d'avance par leurs lumières, et j'attends avec docilité, j'appelle même de toutes mes forces, les observations bienveillantes d'une critique amie, que je recevrai toujours avec reconnaissance et empressement, pour les faire passer au profit de la science et de mon ouvrage.


DICTIONNAIRE

ÉTYMOLOGIQUE

DES NOMS PROPRES D'HOMMES

A

AARON, fils d'Amram. De l'héb. aharon, montagnard, de har, montagne.

ABAS, roi des Argiens, centaure. De l'héb. âb ou âv.

père. Autrefois, le mot aba, père, était un nom d'honneur que les cadets donnaient à leurs aînés.

ABBA, nom de Dieu sous lequel Jésus-Christ, au jardin des Oliviers, s'adressa à son père. Du syriaque abba, père ; en pers. abbas, arabe abou, turc eb, ebou, père.

ABD, mot arabe signifiant serviteur, esclave, et qui, uni avec les différents noms de Dieu, entre dans la composition d'un grand nombre de noms propres. Ainsi Abdallah (de abd, serviteur, Allah, Dieu) signifie serviteur de Dieu, Abdel-Kader (de abd, el, Dieu, Kader, tout-puissant), serviteur du Dieu tout-puissant, etc.

ABDIAS, prophète; intendant de la maison du roi Achab. De l'héb. hèbèdh, serviteur, Iah, Seigneur.

ABEL, fils d'Adam, tué par Caïn, son frère. De l'héb.

abêl, pleureur, de âbal, pleurer, gémir, ou encore de hébél, vanité.


ABESAN, juge de la tribu de Juda. De l'héb. âb, père, tsinâ, bouclier, prop. bouclier du père.

ABI ou ABIA, fils de Jéroboam ; second fils de Samuel ; fille de Zacharie. De l'héb. âb, père, lah, Seigneur, prop.

père du Seigneur.

ABI^jM, fils de Roboam. De l'héb. âb, père, iâm, mer, prop. père de la mer.

ABIATHAR, fils d'Achimélech. De l'héb. âb, père, iâthar, il fut excellent, prop. le père excellent.

ABIDA, fils de Madian. De l'héb. âb, père, iâdha, il a su, prop. père de la science.

ABIDAN, fils de Gédéon, de la tribu de Benjamin. De l'héb. âb, père, dân, juge, prop. père du jugement.

ABIEL, aïeul de Saiil, premier roi des Juifs. De l'héb.

âb, père, Êl, Éloah, Dieu, prop. Dieu mon père.

,: ABlÉZER, soldat de l'armée de David, de la tribu de Benjamin. De l'héb. âb, père, hézér, aide, secours, prop.

P^re. du secours.

ABIGAÏL, femme de Nabal, et ensuite femme de David.

De l'héb. âb, père, gilâh, joie, ou ghal, tressaillir de joie, prop. joie du père ou père de la joie.

.ÀRIMAÈL, fils de Jectan. De l'héb. âb, père, mi, de, Él, Éloah, Dieu, prop. père de Dieu.

;:..ABIMÉLECH, fils de Gédéon; roi de Gérare, dans l'Arabie Pétrée, qui fit alliance avec Abraham ; fils du précédent, qui fit alliance avec Isaac. De l'héb. âb, père, wtech, roi, prop. père du roi.

u' ABINABAB, frère de David, et fils d'Isaïe; lévite qui reçut l'arche renvoyée par les Philistins. De l'héb. âb, père, Mdab, vouer, s'offrir de suite, prop. père dévoué.

ABIRAM, fils ainé d'Hiel, de Béthel. De l'héb. âb, père, râm, élevé, prop. père de l'élévation.

i ABIRON, fils d'Elias, de la tribu de Hubcn. De l'héb.

âb, père, râm. élevé, prop. père élevé.


ABIU, fils d'Aaron. De l'héb. âb, père, hu, lui-même.

ABIUD, fils de Zorobabel. De l'héb. âb, père, ihudah, louange, prop. père de la louange.

ABNER, fils de Ner, général des armées de Saül. De l'héb. âb, père, nêr, lumière, prop. père de la lumière.

ABOU. Ce mot entre dans la composition d'un grand nombre de noms arabes, et signifie père, de l'héb. âb, syr.

abba, père.

ABOUBEKRE, beau-père et successeur de Mahomet. De l'arabe abou, père, bekr, jeune fille, vierge, prop. père de la vierge.

ABOUL-FÉDA, célèbre historien et géographe arabe. De l'arabe abou-'l féda, père de la rédemption.

ABRAHAM , patriarche, fils de Thare, qui fit deux fois alliance avec le Seigneur, lequel le bénit et lui promit une nombreuse postérité dans la personne d'Isaac. On sait que le signe de cette alliance fut la circoncision. De l'héb. âb.

père, râm, élevé, hâm, multitude, prop. père élevé de la multitude, père illustre.

ABRAM, nom primitif d'Abraham. De l'héb. âb, père râm, élevé, prop. père élevé.

ABSALON, fils de David, tué par Joab. De l'héb. âú, père, schâlôm, paix, prop. père de la paix.

ACADÈME, célèbre héros athénien. Du latin Academus, dérivé du grec acadêmos, fait lui-même de aka, loin, démos, peuple. De ce nom est venu le mot académie, parce qu'Acadème possédait près d'Athènes , sur les bords du Céphise, loin du peuple, du bruit mondain, une magnifique promenade ornée de portiques et de jardins plantés d'arbres, qu'il donna à sa patrie, à la condition qu'on y élèverait un gymnase. Platon, qui demeurait dans le voisinage, illustra ce lieu en y fondant une école qu'il ouvrit l'an 388 (avant J.-C.), où il enseigna le premier la philosophie, école qui prit et conserva le nom d'Académie, qu'il porte toujours. Dans ce jardin célèbre, qui devint dès lors le centre de la philoso-


phie et de la science grecques, il était expressément défendu de rire, sous peine d'expulsion.

ACANTHE, fils d'Antinous et d'Hippodamie; nymphe aimée d'Apollon, métamorphosée en acanthe. Du grec akantha, acanthe, plante épineuse, fait de akê, pointe, akrnê, pointe, akôn, dard, akros, extrémité, le point extrême, mots dont on retrouve la racine dans le sansc. açris, pointe d'une épée, aç, traverser, pénétrer, açu, aiguiser, rendre pointu, le lat. acus, aiguille, acutus, aigu, pointu, aculeus, pointe, acies, pointe, tranchant, acumen, pointe; l'all. ecge, le suéd. egge, le danois eg, pointe, tranchant; l'ital. acuto, aigu ; l'esp. et le port. agudo, aigu, pointu.

ACCIA, mère d'Auguste César. Du lat. accio, appeler, faire venir.

ACCIUS, ancien poëte tragique latin. Voy. ACCIA.

ACÉSANDRE, historien de Cyrène. Du grec akésis, guérison, anêr, andros, homme.

ACÉSIMBROTUS, nom d'un médecin cité par Platon.

Du grec akésis, guérison, brotos, mortel, prop. qui guérit les mortels.

ACÉSIUS, surnom d'Apollon, dieu de la médecine. Du grec akésios, dieu de la médecine, de akésis, guérison, venu de akéisthai, guérir, dérivé de akê, pointe.

ACHAB, roi d'Israël. De l'héb. âch, frère, âb, père, prop. frère du père.

ACHAR. De l'héb. âch, frère, har, montagne, prop. frère de la montagne.

ACHATE, ami, confident d'Énée. Du lat. Achates, dérivé du grec AcJwtês, fait de açhos, soin.

ACHAZ, roi de Juda. De l'héb. achas, saisir, prendre, prop. voleur.

ACHÉRON, fils du Soleil et de la Terre, qui fut précipité dans les enfers pour avoir fourni de l'eau aux Titans dans la chaleur du combat contre les dieux. Du lat. Ache-


ron, dérivé du grec Acherôn, fait de l'héb. ou de l'égypt.

Achoucherron, de Charon ou Caron, qui signifierait lieux marécageux, d'après l'hist. de l'Acad. D'après Saumaise, du grec achèôn, triste, affiigé, achos, douleur. D'autres le forment du grec achos, douleur, rhoos, fleuve, fleuve de la douleur. On le fait venir aussi du grec a priv., chairCin, se réjouir.

ACHIAS, fils d'Achitob. De l'héb. âch, frère, Iah, Seigneur, prop. frère du Seigneur.

ACHILLE, fils de Pélée et de Téthis. Du lat. Achilles, dérivé du grec Achilleus, mot que Benfey rapporte au grec achos, douleur, peine, affliction, au sansc. et au zend aka, mal, douleur, souffrance. On compose aussi le nom d'Achille de achos luein, délivrer de la peine, de la douleur, ou de achos liéôn, fléau des Troyens.

ACHIMÉLECH, prêtre juif. De l'héb. âch, frère, rnélech, roi, prop. frère du roi.

ACHIRAM, fils de Benjamin. De l'héb. âch, frère, râm, élevé, prop. frère élevé, grand frère ou aîné.

ACHITOB, fils de Phinées, petit-fils du grand prêtre Héli, auquel il succéda. De l'héb. âch, frère, tob, bon, prop.

bon frère.

ACTOR, frère de Menœtius. Du lat. actor, acteur, qui agit, dérivé de ago, agere, pousser, conduire, grec agô, venu lui-même du sansc. ag ou aj, mouvoir; ag'is, mouvement, lutte; en gaël agh, combat.

ACTORIUS, historien sous Auguste. Du lat. actorius, agissant, propre à agir.

ADAM, nom du premier homme. De l'héb, âdâm, l'homme, l'espèce humaine, mot formé de adâmah, terre, comme le lat. homo, homme, a été fait de humus, terre.

La plupart des hébraïsants, dit Morand, le dérivent simplement de l'héb. âdom, rouge, âdam, il fut rouge (d'où dârn, sang), à cause de sa couleur, a Le principe mâle,symbolisé par le feu ardent, dut être représenté de couleur


rouge, et le principe femelle, s'identifiant à l'état de lumière, dut être peint de couleur jaune. Le Pimandre nous donne ainsi l'explication de ce fait singulier que, sur les monuments égyptiens, les hommes ont la chair rouge, et les femmes la carnation jaune. » (Portai.) Un hébraïsant soutient que le nom d'Adam signifie le beau, parce que Dieu créa l'homme à son image. Il est vrai que le mot Adam, qui en hébreu signifie simplement il fut rouge, a, dans une partie de l'Arabie et en Ethiopie, la signification de beau.

ADAMASTE, guerrier d'Ithaque. Du grec adamas, diamant, fait de a priv., damaô, dompter, par allusion à la dureté du diamant; prop. invincible.

ADÉLAÏDE. En ail. Adelheid. Du teut. adel, noble, heit, personne, prop. personne noble, puissante, forte.

ADELBERT, ADALBERT. Du teut. adel, adal, noble, bert, illustre, prop. d'une naissance illustre.

ADÈLE, ADELIN, ADELINE. Du teut. adel, noble, d'où l'ail.

adel, noblesse, adelig, noble, nobiliaire.

ADELMAN. Du teut. adel, noble, man, homme, mot venu directement du sansc. manou, rnanava, homme.

ADELPHE, ADELPHIN, ADELPHINE. Du gr. adelphos, frère, adelphê, sœur, fait de a copul., delphus, sein, prop. fraternel, fraternité.

ADÉPHAGIE, déesse de la gourmandise. Du grec adêphagia, appétit vorace, dérivé de adêphagos, vorace, fait de adên, abondamment, phagein, manger.

ADMÈTE, roi de Thessalie. Du grec a priv., dmêlos, dompté, dérivé de damaô, dompter, prop. indompté.

ADOLPHE. Du nom de Ataulphe, roi des Goths, fait du goth. alla, père, et du teut. hùlf, aide, secours ; celt. ulphe, secours. (Voy. RODOLPHE.) ADONAÏ, nom hébreu de Dieu. De l'héb. adôn, seigneur, maître, hâiah, il a été (voy. JÉHOVAH), ou simplement du phén. adonai, seigneur; héb. adôJlai, srigneur, maître.


Les Juifs, n'osant prononcer le mot sacré de Jéhovah, lisent Adonaï dans tous les livres où le mot Jéhovah est écrit.

ADONIA ou AOONIAS, fils de David. De l'héb. adôn, maître, Iah, Seigneur.

ADONIRAM, intendant des tribus de Salomon. De l'héb.

adôn, seigneur, maître, râm, élevé.

ADONIS, fruit de l'inceste de Cynire, roi de Chypre, avec sa fille Myrrha. Du lat. Adonis, dérivé du grec Adonis, étrusque Atumis, hébreu Tamouz. D'après l'abbé Mignot, Adonis était un mortel à qui sa qualité de roi d'Assyrie a fait donner ce nom qui, dans la langue du pays et dans celle des Phéniciens, signifiait seigneur ou maître; ses sujets lui déférèrent dans la suite les honneurs de la divinité. Les Lacédémoniens, qui adoptèrent son culte, le nommèrent dans leur langue kiris ou kuris, nom dérivé du grec ordinaire kurios, qui signifie également maître, seigneur.

Bochart observe que les Phéniciens appelaient Adonis Adonai, mot qui signifie maître, et les Grecs Kuris ou Kurios, mot qui a la même signification.

ADONISÉDECH, roi de Syrie, vaincu par Josué. De l'héb.

adônai, adôn, seigneur, tsédék, justice.

ADRASTE, roi d'Argos. Du grec a priv., drastês, qui agit. (Voy. ADRASTÉE.) ADRASTÉE, déesse, ministre de la vengeance divine.

Du grecaéi, toujours, drastês, drastêr, qui agit, ou draskazô, fuir, dérivés de draô, faire, agir, mot venu très-probablement du sansc. drih, faire, agir, opérer. En holl. dœn, ang.

to do, ail. thun, anc. ail. duan, tuan, duen, tuen, tun, ang.sax. don, faire, agir, opérer. Ce nom signifie prop. qui agit toujours, ou qui ne fuit pas.

ADRIEN, HADRIEN, ADRIANUS, empereur romain, successeur de Trajan. Du grec hadros, grand, fort, puissant.

EMILIA, EMILE, ÊMÉLtE. Femme du premier Scipion l'Africain ; nom de la famille de Paul-Émile. Du grec hai-


mulia, gentillesse, air caressant, dérivé de haimulos, beau, doux, aimable.

AGACLÈS, héros grec. Du grec agan, beaucoup, kléos, gloire.

AGAMEMNON, fils d'Atrée, roi d'Argos. De aga, titre qu'on donne en Turquie aux chefs militaires, et du grec memnôn, durable, stable, ou de mnêmê, mnêsis, souvenir, de mnaomai, se souvenir. (Voy. MNÉMOSYNE.) Selon d'Herbelot, aga signifie, dans la langue des Mogols et dans celle des Khovarezmiens, un homme puissant, un seigneur, un commandant. Les Turcs ont emprunté ce mot ou bien l'ont trouvé dans leur langue pour signifier absolument un commandant. Les auteurs du Tripartitum lient le mot aga au grec agôgeus, conducteur, guide, de agô, conduire.

AGANIPPE, fille du fleuve Permessus, qui fut métamorphosée en fontaine, dont les eaux avaient la vertu d'inspirer les poëtes. Du grec agan, beaucoup, hipp.os, cheval.

AGAPE. Du latin agape, amitié, bienveillance, fait du grec agapê, tendresse, marque d'amitié, dérivé de agapaô, agapazô, aimer, mot qui vient lui-même de l'héb. hâgab, il a aimé ; arabe hagapa, plaire.

AGAR, Égyptienne, servante ou esclave de Sara, qui la donna à Abraham. De l'héb. âgar, il a rassemblé.

AGATHE. Du grec agathos, bon, mot qui se rattache au sanscrit khyâtâ, bon, honnête, estimable, à l'ail, gut, bon, à l'ang.-sax. god, good, à l'ang. good, à l'anc. goth. goths, à l'anc. scand., au dan. et au suéd. god, bon.

AGATHO, philosophe pythagoricien. Du grec agathos, bon.

AGATHOCLE, AGATHocLÈs, tyran de Sicile; fils de Lysimaque, un des successeurs d'Alexandre. Du grec agàthos, bon, kleos, gloire.

AGÉANAX, nom dans Théocrite. Du grec agéin, conduire, anax, roi, prince.

AGÉLAS, célèbre statuaire, maître de Polyclète. Du grec agéin, conduire, laos, peuple.


AGÉLÉA, surnom de la guerrière Pallas, déesse du butin.

Voy. AGÉLAS.

AGÉLÉIS, surnom de Minerve. Voy. AGÉLAS.

AGÉNOR, fils de Bélus, roi de Phénicie, fondateur de la ville de Tyr. Du lat. Agenor, dérivé du grec Agênor, signifiant prop. très-fort. Quelques auteurs le forment du grec agô, agéin, conduire, anêr, homme.

AGÉNORIA, déesse de l'industrie et de l'activité. Le nom de cette déesse vient d' Agénor, qui fonda la ville de Tyr, centre de l'industrie et du commerce.

AGÉSANDRE, surnom de Pluton. Du grec agéin, conduire, pousser, andras, les hommes, prop. je pousse les hommes.

AGÉSIDAME, vainqueur aux jeux olympiques, chanté par Pindare. Du grec agéin, conduire, damaÓ, dompter, venu selon toute probabilité du sanscrit dam, calmer, dompter.

AGÉSILAS, surnom de Pluton ; roi de Sparte, petit, boiteux, mais plein de génie et de courage, vainquit les Perses, les Athéniens et les Béotiens; on a de lui une foule de mots d'un sens élevé. Du grec agéin, conduire, laos, peuple.

AGÉSIPOLIS, roi de Sparte. Du grec agéin, conduire, polis, la ville, prop. qui gouverne la ville.

AGÉSISTRATA, mère d'Agis, roi de Sparte, le dernier de ce nom, qui périt avec son fils pour avoir voulu rétablir la sévérité des lois de Lycurgue. Du grec agéin, conduire, stratos, armée, qui conduit l'armée.

AGÉSISTRATE, auteur qui avait écrit sur les machines au rapport de Vitruve. Voy. AGISTRATA AGIS, nom de plusieurs rois de Sparte. Du grec agéin, conduire.

AGLAÉ. Du grec aglaos, beau, clair, aiglê, splendeur, aglaia, éclat, venu du sanscrit agnis, feu, élément purifié.


selon quelques-uns. Il pourrait bien être de la même origine que le grec glaukos, glênos. (Voy. GLAUCUS.) - AGLAIA, l'une des trois Grâces. Du grec aglaïa, éclat, aglaïzô, faire briller.

AGLAOPHON, peintre, père de Polygnote. Du grec aglaos, beau, clair, phônê, voix, dérivé de phêmi, parler.

AGLAURE, fille de Cécrops. Du grec aglauros, pour aglaos, beau, clair.

AGNÈS. Du grec hagnos, agnos, hagnês, hagnê, pur, chaste, innocent, dérivé du sanscrit agnis, feu, élément purifié. Gésénius forme le grec hagnos et le grec hagios, saint, pur, de l'héb. zâkâ, il fut pur.

AGRESPHON, savant grec qui écrivit sur les personnages célèbres portant le même nom. Du grec agros, champ, phônê, voix.

AGRICOLA, AGRICOLE, général romain. Du fat. agricola, laboureur, cultivateur (fait de agrum colens, celui qui cultive la terre), venu du grec agros, champ.

AGRIOPE, femme d'Agénor; surnom d'Eurydice. Du grec agrios, rustique, sauvage, ops, voix, ou opsis, regard.

AGRIPPA, gendre d'Auguste. Du lat. agrippa, fait de segre partus, engendré, mis au monde avec peine.

AGRIPPINA, AGRIPPINE, fille de Germanicus, sœur de Caligula, mère de Néron ; femme de Germanicus. Voy. AGRIPPA.

AGYEUS, surnom d'Apollon, sous la protection duquel les rues étaient mises, et auquel les Athéniens faisaient des sacrifices dressés dans les rues. Du grec agueius, dieu des rues, fait de aguia, rue.

AHILUD, père de Josaphat. De l'héb. âch, frère, ilud, engendré.

AIMÉ, AIMÉE. Voy. AMOUR.

AJAX, fils de Télamon et d'Hésione, le plus courageux des Grecs après Achille; fils d'Oilée, roi des Locriens. Du


lat. Ajax, dérivé du grec Aias, Ajax, formé de aiêtos, comme aêtos, impétueux comme le vent.

AKHOUTA, empereur chinois doué d'un génie immense, d'une intelligence extraordinaire. Du mantchou akhoun, frère, ta, grand, premier, prop. frère aîné.

ALARIC, ALARlcus, roi des Goths. De l'ail, ail, tout, très, rich, puissant, riche.

ALBA SYLVIUS, fils de Latinus Sylvius, sixième roi des Latins. Du lat. albus, alba, blanc, blanche, sylva, forêt.

ALBÉRIC. De l'ail, alb, rich, puissant, riche, prop. commandement.

ALBERT, AUBERT. Du teut. ail, tout, entièrement, très, bert, berth, brecht, illustre, prop. très-illustre, noble.

ALBIN, ALBINUS, ALBINE, ALBINA, AUBIN. Du lat. albus, blanc, albineus, blanchâtre. D'après Morand, la moins forcée de toutes les étymologies attribuées au lat. albus et la plus suivie en même temps est celle qui dérive ce mot ainsi que le grec alphos, blanc, de l'héb. lâban, il a été blanc, à la troisième conjugaison hilbin, il fut blanc; d'où l'héb. libné, peuplier blanc; lebônâ, encens, dont la meilleure qualité est blanche, et lebânôn, le mont Liban, dont le côté oriental est toujours couvert de neige. Du grec alphos, blanc, a été fait le grec alphiton, farine ; comme le gallois cann, fleur de farine de froment, du celt. can, blanc. De même le lithuan.

kwêtys, froment, correspond au sansc. cvêta, blanc. Le celt.

alb signifie à la fois blanc et élevé; d'où Alb-in, puis Albion, de innis, île, selon Thierry. Gébelin dit que alpus, blanc, mot sabin, est Yalbus des Latins, l'alp des Celtes, qui signifie blanc, que de là vient le nom des Alpes, qui signifie également montagne élevée. Il n'y a que les montagnes élevées qui soient en toute saison blanchies par la neige. En valaque alb, anc. ail. alp, blanc. En anc. scandin. alft, cygne; ail.

albe, peuplier blanc. Ital., esp., langue des troubadours et catal. albo, port. alvo, blanc. Le mot caraïbe alou, blanc, n'offre sans doute qu'une analogie tout à fait fortuite avec le latin albus, blanc.

*


ALCATHOUS, fils de Pélops. Du grec alkê, force, thoos, vite, prompt, prop. force vive, prompte.

ALCÉE, père d'Alcide; poëte grec né à Mitylène, ville de Lesbos. Du grec alkê, force.

ALCESTE, fille de Pélias, femme d'Admète, roi de Thessalie. Du grec alkêstês, défenseur, dérivé de alkê, force.

ALCIBIADE, célèbre général athénien. Du grec alkê, force, bia, force, effort violent.

ALCIDAMAS, philosophe d'Élée. Du grec alkê, force, damaô, dompter, prop. je dompte la force.

ALCIDE, nom d'Hercule qui descendait d'Alcée. Du lat.

Alcides, dérivé du grec Alkeidês, Alcide, fait de alkê, force, vigueur, mot que Bopp forme du sanse. raks, conserver, garder, défendre, et Martinius, de l'héb. chaîl, force, courage, vigueur.

ALCIMÉDON, célèbre sculpteur; héros grec. Du grec alkê, force, rnêdos, soin, dessein, de rnêdornai, méditer.

ALCINOUS, roi de Corcyre, célèbre par sa justice. Du grec alkê, force, noos, nous, esprit, conseil.

ALCIPPE, fille de Mars, enlevée par Allyrothius. Du grec alkê, force, hippos, cheval.

ALCIS, une des divinités des Germains. Du grec alkê, force.

ALCMÈNE, fille d'Électrion et de Lysidice, femme d'Amphitryon, roi de Thèbes, et mère d'Hercule. Du grec alkê, menos, âme, esprit, valeur, ardent désir.

ALDÉGONDE. Du teut. aide, distinguée, illustre, gund, femme forte, dérivé de gun, homme, prop. guerrière distinguée.

ALECTON, une des trois Furies ou Euménides, fille de l'Achéron et de la Nuit. Du lat. Alecto, dérivé du grec Alektô, formé de a priv., lêgô, finir, cesser, prop. aller toujours, ne jamais cesser.


ALEXANDRE, d'où ALEXANDRINE, célèbre Grec connu sous le nom d'Alexandre le Grand, fils de Philippe, roi de Macédoine; tyran de Phères; Sévère, empereur romain. Du grec alexô, j'éloigne, je repousse, je chasse, anêr, andros, homme, prop. guerrier protecteur, qui repousse les hommes.

ALEXION, médecin de CicérOn. Voy. ALEXIS.

ALEXIS, poëte comique d'Athènes. Du grec alexô, repousser, venu de alkê, force, vigueur, par l'intercalation d'un e.

ALFRED. Du teut. al, tout, très, fred, friede, paix, repos, prop. très-paisible.

ALI, fils d'Abou-Taleb, oncle de Mahomet. De l'ar. al, élevé, sublime; 'al, partie élevée; 'ala, hauteur, élévation, mots auxquels on peut joindre l'héb. âl, hâl, haut, élevé; le berbère âlai, haut, élevé; le lapon allak ou allok, haut, élevé; l'égypt. al, ol, el, lever, élever ; tfoù le lat. altus, ital., esp. et port. alto, haut, élevé.

ALIX, ALICE, ALISE. On le fait venir du grec alexô, repousser; d'autre part on peut le rapporter à Élise. (Voy. ce mot.) On peut le former aussi du néolog. grec alix, alika, bouillie d'épeautre, du lat. alica, sorte de froment, potage fait avec de l'épeautre, mot dérivé de alo, nourrir, élever, qui semble venir du grec alê, aléô, moudre; oulos, entier, sain; gerbe; olos, tout entier, complet. Tous ces mots doivent se rattacher au sansc. alan, beaucoup, âlis, excessif, faits de al, remplir, occuper.

ALLAH, nom de Dieu chez les mahométans. De l'arabe al, le, alh, Dieu, dérivé de alh, adorer, venu de l'héb. Êl, Éloah, Dieu.

ALPHÉE, chasseur de profession qui, après avoir poursuivi une nymphe de la suite de Diane, fut changé par cette déesse en fleuve. Du grec alphos, blanc. (Voy. ALBIN.) ALTHÉE, fille de Thestius, femme d'Énée, roi de Calydon, et mère de Méléagre. Du grec althéus, médecin, dérivé de althô, guérir.


AMA. De l'héb. âmâh, servante. Le mot amâh en hébreu signifie aussi aune.

AMAN, persécuteur des Juifs. Ce nom signifie en hébreu qui trouble, perturbateur.

AMAND. Du lat. amandus, qui doit être aimé.

AMARANTE. Du grec amarantos, qui ne se flétrit point, de a priv., marainÓ, flétrir, déparer.

AMASIAS, roi de Juda. De l'héb. ammits, fort, lah, Seigneur, prop. force du Seigneur.

AMBROISE, d'où AMBROSINE, l'un des Pères de l'Église.

Du grec a priv., brotos, mortel, prop. immortel.

AMÉLIE. Du grec haimulia, gentillesse, air caressant, dérivé de haimulos, aimable, doux, prop. douce gentillesse, aimable.

AMINTHE. Du grec a priv., mintha, minthê, menthe, plante, prop. privé de menthe, sans menthe.

AMMON, nom de Jupiter en Égypte et en Libye. Du grec ammos, sable, parce que le temple élevé à Jupiter-Ammon était bâti, dit-on, dans les sables de la Libye.

AMNON, fils aîné de David, tué par Absalon. De l'héb.

amnôn, vrai, fidèle.

AMON, roi de Juda. De l'héb. amun, peuple, ou de amun, vérité.

AMOUR. Du latin amor, dérivé de amo, amarc, aimer, fait du sansc. karn, aimer, kamas, amour, d'où le persan kâm, volonté, désir, l'héb. châma, il a désiré ardemment, il a soupiré, châbab, il a aimé. Plusieurs hellénistes le forment du grec a intensitif, maô, désirer ardemment.

AMPHICTYON, fils d'Helenus, fondateur de la fameuse diète grecque appelée amphictyonie. Du greoamphi, des deux côtés, dérivé, comme le latin ambo, les deux, du sansc.

abhi, autour, et de ktizÓ, bâtir, créer, fonder, prop. voisin, proche fondateur.


AMPHIMÉDON, Libyen qui combattit contre Persée à la cour du roi Céphée, et qui fut tué par ce héros. Du grec arnphi, rnédôn, roi, dérivé de mèdô, commander, être roi.

AMPHITRITE, femme de Neptune, mère de Triton. Du grec amphi, autour, tritôn, Triton, fait de tribô, rompre, briser, user, parce que la mer use ses rivages par un frottement perpétuel. (Voy. TRITON.) AMPHITRYON, roi de Thèbes, époux d'Alcmène. Du lat.

Amphitryo, dérivé du grec Amphitruôn, Amphitryon, fait de amphi, autour, truôn, brisant, de truô, briser.

ANACHARSIS, philosophe scythe, contemporain de Solon. Du grec ana, par, à, dans, en haut, chariéis, charisios, gracieux, de charis, grâce, amour, dérivé lui-même de chairô, se réjouir.

ANACRÉON, célèbre poëte lyrique grec. Du grec ana, en, dans, en haut, kréiôn, roi, maître, puissant, que l'on rapporte généralement au grec kratos, force, puissance, venu du sansc. kri, agir, exercer; mais il pourrait bien venir de kras, chef, venu lui-même de karénon, karê, tête.

ANASTASE, ANASTASIE. Du grec anastasis, déplacement, fait de ana, re, istêrni, placer, établir, prop. qui renaît, revient, revit.

ANATOLE, ANATOLIE. Du grec anatolé, lever du soleil, lever, fait de anatellô, lever, naître, prop. aurore, approche d'un astre.

ANAX, fils de Titan et de la Terre. Du grec anax, roi, prince, homme de dignité.

ANAXAGORE, philosophe de Clazomène, disciple d'Anaxamène; célèbre physicien qui, comme Plutarque le rapporte, le premier expliqua la cause des éclipses de lune. Du grec anax, roi, prince, agora, harangue, talent de haranguer, prop. éloquence royale.

ANAXANDRE, roi de Sparte. Du grec anax, anér, andros, homme.


ANAXARQUE, philosophe, disciple de Démocrite. Du grec anax, archê, commandement, principe.

ANAXIMANDRE, philosophe de la ville de Milet, ami, disciple et successeur de Thalès, qui le premier donna une description de la terre et construisit une sphère. Du grec anax, mandra, parc, étable.

ANAXIMÈNE, célèbre historien grec. Du grec anax, ménos, âme, valeur.

ANCHISE, prince troyen, fils de Capyx et père d'Énée.

Du lat. Anchises, dérivé du grec Anchisês, fait de anchizô, faire approcher.

ANCUS MARTIUS, quatrième roi de Rome. Du lat. ancus, parce qu'il avait le coude court et recourbé, mot dérivé du grec ankôn, coude, et martius, martial, venu de mars, martis, guerre.

ANDRÉ, ANDRÉA. Du grec andréios, viril, vaillant, andréia, courage viril, dérivés de anêr, andros, homme.

ANDROBIUS, peintre célèbre. Du grec anêr, andros, homme, bios, vie, ou bia, force, effort.

ANDROBULUS, sculpteur célèbre. Du grec anêr, andros, boulê, conseil, sentence.

ANDROCLÉE, célèbre Athénien qui se dévoua pour sa patrie. Du grec anêr, andros, kUos, gloire, prop. homme de gloire.

ANDROCRATE, héros grec. Du grec anér, andros, kratos, force, puissance.

ANDROMAQUE, femme d'Hector. Du grec andros, machê, combat, prop. courage viril.

AMDROMÈDE, fille de Céphée et de Cassiope. Du grec andros, mêdos, soin, dessein, de mêdomQi, méditer, venu lui-même du sansc. maid ou maidh, observer, concevoir; maidhas, sentiment.

- ANDRONIC, ANDRONICUS, prince grec; philosophe grec.


Du grec andros, nikê, victoire, prop. vainqueur des hommes, guerrier.

ANDROSTHÈNE, partisan de Pompée, vaincu par César.

Du grec andros, sthénos, force.

ANGE, ANGÈLE, ANGÉLIQUE. Du lat. angélus, ange, dérivé du grec angélos, messager, envoyé, fait de angellô, annoncer.

ANICET, affranchi de Néron, dont il avait été le précepteur, inventa le navire qui devait faire périr Agrippine, fit assassiner Agrippine, mère de Néron, et causa la mort d'Octavie. Du grec anikétos, invincible, fait de a priv., nilcétés, vainqueur, de nikê, victoire.

ANNE, ANNA, ANNETTE. De l'héb. hannah, gracieuse, fait de hhanan, gratifier, faire grâce.

ANNIBAL ou HANNIBAL, célèbre général carthaginois, fils d'Amilcar Barca; suffète et général carthaginois, fils de Giscon, petit-fils d'Amilcar. Du phén. et héb. hhannah, grâce, baal, seigneur, maître, prop. grâce de Baal, ou gracieux seigneur.

ANSBERT. Du teut. hans, compagnon, associé, bert, illustre, brillant.

ANSELME. Du teut. hans, compagnon, associé, helm, casque, d'où le franç. heaume, casque, barre de gouvernail.

ANSER, poëte latin, contemporain de Virgile. Du lat.

anser, oie, venu de l'ail, kans, gans, ganse, venu lui-même du sansc. hansa, oie. On retrouve la racine de ce mot dans le holl. gans, ganz, ital. ganza, esp. ganzo, ansar, suéd.

gas, dan. gaas, ang. goose, ang.-sax. gos, goos, plur. gees, geese, russe gus, turc et persan kas, arabe iouaz, ouaz, oie.

ANTÉE, géant de Libye, fils de Neptune et de la Terre.

Du grec anti, contre.

ANTÉNOR, prince troyen, fondateur de la ville de Padoue. Du grec anti, contre, anér, homme.

ANTHÉE, compagnon d'Énée. Du lat. Antheus, dérivé du grec anthê, fleur.


ANTHÉMIUS, empereur romain; fils d'un célèbre mi nistre de l'empire d'Orient, du même nom. Du grec anthè mon, fleur, anthimos, fleuri, de anthos, fleur.

ANTICLÉE, épouse de Laërte, mère d'Ulysse. Du grec anti, kteos, gloire.

ANTIDOR-E, philosophe grec. Du grec anti, contre, clôron, don.

ANTIDOTE, peintre célèbre. Du grec antidoton, contrepoison, fait de anti-didômi, donner contre.

ANTIGÈNE, l'un des plus braves capitaines d'Alexandre.

Du grec anti, contre, géna, génos, naissance, dérivé de géinomai, naître.

ANTIGÉNIDE, célèbre musicien de Thèbes. Voy. ANTIGÈNE.

ANTIGONE, fille d'Œdipe. Du grec anti, gonos, génération.

ANTIMAQUE, poëte grec de Colophon. Du grec anti, machê, combat, de machomai, combattre.

ANTIOCHE, nom de plusieurs rois de Syrie. Du grec anti, ochos, char, chariot, tout moyen de transport.

ANTIPATER, un des successeurs d'Alexandre. Du grec anti, patér, père, d'où le lat. pater, père. (Voy. PATER.) ANTISTHÈNE, philosophe cynique. Du grec anti, contre, Sthénos, force.

ANTOINE, ANTOINETTE, ANTONIN, ANTONINE. Ces noms viennent d'Anton, fils d'Hercule, fait de anti, contre.

APELLES, peintre célèbre, disciple de Pamphile. Du grec priv., pélos, pellos, noir.

APHRODITE, déesse de la beauté, mère des Grâces, des Amours et de la Volupté. Du lat. Aphrodite, dérivé du grec Aphrodite, Vénus, fait de aphros, écume de la mer, prop.

née de l'écume de la mer.

APIS, roi d'Argos, fils de Phoronée et de Laodicée. Du


lat. apis, abeille, fait selon toute probabilité du copte af, mouche, abeille.

APOLLODORE, célèbre peintre athénien; grammairien grec; architecte célèbre, qui construisit le forum de Trajan à Rome, la colonne Trajane. Du nom d'Apollon, et de dôron, don, prop. don d'Apollon.

APOLLON, fils de Jupiter et de Latone, appelé aussi Phœbus et Soleil. Plutarque tire ce nom du grec a priv., pollôn, plusieurs, venu de polus, beaucoup. Il est tiré plutôt du grec apolluô ou apoléâ, tuer, exterminer, perdre. D'après un savant contemporain, il est constant que le mot Apollon signifie proprement exterminateur; et il paraît que ce nom fut donné au soleil par les Grecs, à cause du mal qu'il leur fit devant Troie, où une partie de leur armée périt par les chaleurs excessives.

APOLLONIUS, d'où APOLLINE, APOLLINAIRE, poëte épique; architecte grec; grammairien d'Alexandrie. Voy. APOLLON.

APOLLOPHANE, médecin d'Antioche le Grand. De Apollon, et phanaios, qui donne la lumière, dérivé de phainô, luire, éclaircir.

ARACHNÉ, fille d'idmon, roi de Lydie. Du grec arachnê, araignée, venu peut-être de l'héb. ârag, il a tissé, entrelacé, parce que l'araignée, en exécutant sa toile, fait un tissage.

ARAM, fils de Sem, petit-fils de Noé. De l'héb. ârâm, palais, grande et haute maison, élévation, de har, montagne.

ARCADIUS, d'où ARCADE, ARCADIEN, fils de Théodosè Ier et premier empereur d'Orient. Du lat. arca, coffre, cassette, de arceo, chasser, repousser, dérivé du grec arkèin, chasser, aider, d'où arkaiot, secourable, arkésis, secours. Il vient peut-être simplement du lat. arcadicus, d'Arcadie, stupide, lourdaud.

ARCÉSILAS, philosophe grec, disciple de Théophraste;


sculpteur célèbre. Du grec arhèsis, secours, dérivé de arhéd, aider, laos, peuple.

ARCHAGATHE, premier homme qui exerça la médecine à Rome. Du grec archos, chef, agathas, bon.

ARCHANDRE, héros grec. Du grec archô, commencer, marcher devant, dérivé de arche, principe, commandement, anér, andras, homme.

ARCHÉDICUS, poëte. Du grec arché, commandement, clikê, justice.

ARCHÉLAÜS, roi de Macédoine; philosophe grec; un des meilleurs généraux de Mithridate. Du grec archê, commandement, laos, peuple.

ARCHÉTIME, premier auteur grec qui ait écrit sur l'histoire de la philosophie. Du grec archê, timé, honneur.

ARCHIAS, poëte grec. Du grec archaios, antique, dérivé de archê, principe.

ARCHIDAMIE, célèbre Lacédémonienne. Du grec archê, damaô, dompter, mot venu du sansc. dam, calmer, dompter.

ARCHIDÈME, philosophe stoïcien. Du grec archê, dêrnas, peuple.

ARCHILOQUE, poëte lyrique grec très-distingué. Du grec anhê, lochos, embuscade, armée, centurie.

ARCHIMÈDE, célèbre géomètre, physicien et mathématicien de Syracuse. Du grec archê, rnédô, commander, gouverner.

ARCHIPPE, poëte grec. Du grec archê, hippos, cheval.

ARCTINUS, poëte cyclique, disciple d'Homère. Du grec arktos, ours.

ARDABUR, Goth qui était à la cour et dans l'armée de l'empereur Léon. Du teut. hart, hard, courageux, bur ou bauer, citoyen.

ARDARIC, roi des Gépides. Du teut. hart, courageux, * rich, puissant, riche.


ARGUS, prince argien, fils d'Anténor. Du grec argos, clair, brillant, éclatant.

ARGYROPULE, savant grec qui porta en Italie le goût des lettres. Du grec arguros, argent, puté, porte.

ARIEN, ARIUR, hérésiarque, fameux chef des ariens. Ce nom est de la même origine que tant d'autres noms d'hommes et de lieux tous écrits en zend Airya, l'Arie dans sa plus grande étendue, d'où Ariannes ou Aryaramnes, Arménie, dont parle Hérodote, et dont la racine est ar, vaillant, en zend, persan; ari, en arménien, mots qui semblent se rapporter au pehlvi as, puissant. On ferait, dit M. E. Burnouf, un catalogue long et intéressant de tous les noms tant d'hommes que de lieux de l'Asie où se retrouvent des mots zends, et qui prouvent ainsi la grande extension de l'un des plus anciens dialectes de la famille des langues ariennes. Les mots qui se représentent le plus souvent sont le nom même de Aria (en zend Airya), l'Arie dans sa grande étendue, c'est-à-dire le pays habité par la race des Arya ou des hommes nobles, Ariens, nom primitif des Mèdes, d'après Hérodote; et l'on trouve encore des Arizantes au nombre des peuples dont se composait leur nation. Le nom de Aria plus ou moins abrégé subsiste dans celui de plusieurs des chefs scythes dont Hérodote nous a conservé le souvenir, comme Ariantes, roi des Scythes nomades du temps de Darius, Ariapithes, contemporain de Xerxès, nom qui serait chez les Indiens Aryapati, le chef des Ariens, et en zend Airyapati.

ARIOVISTE nom d'un roi des Germains dont parle César. Du teut. wer ou icar, guerre, combat, vest, ferme, intrépide.

ARISTARQUE, astronome et mathématicien grec; grammairien célèbre d'Alexandrie. Du grec aristos, excellent, meilleur, archos, chef, dérivé de arche, commandement.

ARISTÉE, d'où ARISTE, fils d'Apollon et de Cyrène ; poëte grec; savant juif. Dulat. Aristæus, dérivé du grec Aristaios,


Aristée, formé de aristos, meilleur, dérivé du sansc. varishth'a, meilleur.

ARISTIDE, fils de Lysimaque ; écrivain grec. Du grec aristos, excellent, meilleur, idéa, idée, apparence, forme.

ARISTIPPE, philosophe grec. Du grec aristos, hippos, cheval.

ARISTOBULE, grand prêtre des Juifs; philosophe juif de l'école d'Aristote. Du grec aristos, boulê, conseil.

ARISTOCLÈS, philosophe péripatéticien, maître de Septime-Sévère. Du grec aristos, kléos, gloire.

ARISTODÈME, fils d'Aristomaque ; roi de Messénie ; grammairien d'Alexandrie, disciple d'Aristarque. Du grec aristos, démos, peuple.

ARISTOMAQUE, philosophe péripatéticien. Du grec aristos, machê, combat.

ARISTOMÈNE, fils de Nicodème. Du grec aristos, ménos, âme, valeur, force.

ARISTON, philosophe péripatéticien, disciple de Zénon.

Du grec aristos, excellent, meilleur.

ARISTONIC ou ARISTONIQUE, fils naturel d'Eumène, roi de Pergame. Du grec aristos, niké, victoire.

ARISTOPHANE, célèbre poëte comique, fils de Philippe.

Du grec aristos, phainomai, apparaître.

ARISTOTE, célèbre philosophe grec, un des plus grands génies de l'antiquité, précepteur du grand Alexandre, fondateur de l'école péripatéticienne, mot venu du grec péripatéin, se promener, parce qu'on y enseignait en se promenant sous les ombrages des jardins de l'école. Du grec Aristotélés, fait de aristos, tèlos, but, fin.

ARMAND. Du teut. hart, courageux, hardi, venu, comme l'ang. hard, heasrt, du sansc. hard, hardayan, cœur, et mund, man, homme, venus du sansc. manou, manava, homme. En pers. mand, homme, copte III ail osch j chald.


man, quiconque, l'homme qui; tart. mogol mon; malabar manouschen; talenga manouchioudou, homme. En chin.

min, peuple. Dans le Congo muntu, homme; muana, fils. En anc. sax. man, mann, mon, monn, goth. manna, ang. man, dan. mand, anc. suéd. men, runique manne, homme.

ARMINIUS, capitaine germain qui du temps d'Auguste tailla en pièces trois légions romaines et tua le gouverneur Quintilius Varus. Les Romains, ayant perdu, par suite d'une erreur, le véritable nom de ce guerrier, firent son nom du titre de herman, mot germanique signifiant chef de l'armée, fait de herr, maître, seigneur, chef, man, homme.

ARNAUD, ARNOULD, noms venus de Renaud, Renould, faits de rein, pur, clair ; fin, rusé.

ARSÈNE. Du grec arsên, mâle; fort, vigoureux, d'où arsénikos, masculin, viril.

ARSINOÉ, fille de Ptolémée Lagus ; sœur de Cléopâtre.

Du grec arsên, mâle; vigoureux, fort, noM, penser, de noos, nous, esprit, conseil.

ARTAXERCE ou ARTAXERXÈS, nom de plusieurs rois de Perse. Ce nom signifie en persan grand roi. (Voy. XERXÈS.) ARTÉMIDORE, professeur de langue grecque à Rome, au temps de Rrutus. Du nom d'Artémise, et dôron, don.

ARTÉMISE, nom grec de Diane; reine d'Halicarnasse.

Du grec artémés, frais, entier, ou artemeia, salut, conservation. Pour arriver sur la terre, les dieux qui habitent les hauteurs de l'Olympe doivent nécessairement traverser les airs. Pour cette raison, d'après M. Pott, le nom de Artémis (dorien Artamis) viendrait de aéra témnein, taméin, dispensateur, gardien, régisseur de l'air; étymologie fort contestable.

ARTHUR. Du teut. hard, hart, hardi, courageux, ter, homme hardi, défenseur courageux; en ail. thor, hardi, courageux; fou, insensé; en grec thouros, thouraios, impétueux, thorèô, sauter, thouroô, s'élancer sur. Ce nom signifie donc prop. homme très-courageux, vaillant guerrier.


ASCLÉPIADE, poëte lyrique grec, contemporain d'Alcée et de Sapho ; médecin célèbre à Rome. Du grec Asklêpios, Esculape, mot formé, selon Pluche, de l'héb. aish, homme, kaleph, chien, d'où Eskaleph, l'homme-chien.

ASCLÉPIODORE, peintre célèbre. Du grec Asklêpios, dôron, don, venu du sansc. dâ, donner, dattis, don, présent, darus, libéral.

ASINA, surnom de la famille des Cornéliens à Rome.

Du lat. asina, ânesse, asinus, âne, bête, stupide.

ASMODÉE, ASMÉDÉE OU ASCHMEDAI, d'oùAMÉDÉE, roi des démons chez les Juifs. Du chald. aschmed, perdre, ravager, détruire, prop. destructeur.

ASPASIE, femme célèbre de la ville de Milet, qui était toujours entourée de poëtes et de philosophes, qui admiraient son éloquence, son esprit et sà beauté. Du grec aspasios, aimable, dérivé de aspazomai, saluer, embrasser.

ASSUÉRUS, roi de Perse, époux d'Esther. Ce nom, qui est rapporté à Xerxès (voy. ce mot), signifierait roi en persan.

ASSUR, fils de Sem, fondateur du royaume d'Assyrie; ce fut lui qui jeta les premiers fondements de la fameuse ville de Ninive, où il fit sa résidence. De l'héb. assur, signifiant littéralement pas, marche, heureux.

ASTER, ASTÈRE. Du grec astêr, astron, astre, constellation, d'où le lat. astrum, dérivé du sansc. strî, târa, fait de âshtran, lumière. De là le persan achther, étoile, astre, sitâreh, étoile, fortune, le zend stareh pour star, l'ital. astro, l'ail, stern, le holl. ster, stear, l'ang. star, l'ang.-sax. steorra, stiorta, l'anc. sax. sterro, l'anc. goth. stairno, le suéd. stierna, le dan. stierne, le bengal. stara, astre, étoile.

ASTRÉE, déesse de la justice, fille de Jupiter et de Thémis, ou, selon d'autres, fille d'Astrée, roi d'Arcadie, et de l'Aurore. Voy. ASTER.

ASTYANAX, fils d'Hector et d'Andromaque. Du grec astu, ville, anax, roi, prince, prop. roi de la ville.


ASTYCRATÉE, fils d'Éole. Du grec astu, kratos, force, puissance.

ASTYDAMAS, poëte tragique grec, auteur de quarantedeux tragédies. Du grec astu, damaô, dompter.

ASTYGONAS, fils de Priam. Du grec astu, gonos, génération.

ASTYMÈDE, seconde femme d'Œdipe. Du grec astu, médéin, commander.

ASTYNOÜS, fils de Priam. Du grec astu, noos, noûs, esprit.

ATAULPHE, roi des Goths. Du goth. atta, père, et du celt. ulphe, secours.

ATHALIE, reine de Juda, fille d'Achab, roi d'Israël, et épouse de Joram. De l'héb. heth, temps, êl, Dieu, Seigneur, prop. le temps est au Seigneur.

ATHANASE , célèbre docteur, Père de l'Église grecque.

Du grec athanatos, immortel, fait de a priv., thanatos, mort.

ATHÉNAGORE, philosophe grec, sous Marc-Aurèle. Du grec Athêné, Minerve, agora, harangue.

ATHÉNÉE, d'où ATHÉNAÏS, nom de Minerve, protectrice de la sagesse, des sciences et des arts ; rhéteur et grammairien grec. Du grec athênê, dérivé de anthos, fleur.

ATHÉNODORE, philosophe stoïcien, précepteur et ami d'Auguste. Du grec Athênê, dôron, don, prop. don de Minerve.

ATHÉNOGÈNE, martyr. Du grec Alhênê, gènos, naissance.

ATLAS, roi de Mauritanie et frère de Prométhée. Du grec Atlas, fait de a explétif, tlaô, supporter, prop. qui porte beaucoup. M. Pihan le fait venir de l'ar. atlaa, très-élevé, superlatif de tala, haut, élevé.

ATRÉE, fils de Pélops et d'Hippodamie. Du grec atréus, intrépide, fait de a priv., trêô, tréiÓ, craindre, être effrayé, s'épouvanter. (Voy. TERREUR.)


ATROPOS, une des trois Parques. Du grec a priv., trêpô, tourner, renverser.

ATTALE, roi de Pergame; lieutenant de Philippe, roi de Macédoine; lieutenant d'Alexandre; riche sénateur romain.

On peut dériver ce nom du grec atalos, tendre, jeune, fait de atallô, nourrir avec soin, ou du sansc. attâla, palais.

ATTILA, roi des Huns, fils de Mandras. Du sansc. attâla, palais, par le changement très-ordinaire d'a en i.

AUDEFLEDE, nom d'une reine d'Italie, femme du roi Théodoric et sœur du grand Clovis. Du teut. aud ou od, félicité, biens, richesse, fliocl, magnifique. En isl. fliod se dit encore d'une femme magnifiquement parée.

AUGUSTE, d'où AUGUSTIN, AUGUSTINE, surnom donné à Octave, empereur romain, parce qu'il avait étendu la puissance de Rome. Du lat. augustus, auguste, grand, dérivé de augere, augmenter, accroître, agrandir.

AUGUSTULE, dernier empereur romain d'Occident. Diminutif d'augustus, auguste, grand..

AURE. Du lat. aura, vent doux, jour, lumière, dérivé du grec aura, air, éclat, ou de l'héb. aur, ôr, aurah, lumière, prop. lumineux, brillant, éclatant.

AURÉLIEN, d'où AURÉLIE, empereur romain. Du grec aura, air, éclat, hélios, soleil.

AURORE, fille d'Hespérion, mère de Memnon et de Phaéton. Du lat. aurora, aurore, le levant, jour, dérivé du sansc. ushas, le point du jour, ou simplement de l'héb. ôr, aur, lumière. On peut le former du lat. aurum, or, aureus, d'or, mot venu du grec auron, or, qui se retrouve dans thêsauros, trésor, et hora, heure. Il signifie ainsi heure d'or.

AUSONE, poëte latin. Du germ. os, us, aus, maison, protection, ou, selon Gébelin, du celt. au, eau, son, sen, courant.

AUSTÈRE. Du lat. austerus, austère, grave, sévère, du grec austêros, sévère, dérivé de auô, dessécher.


AUTOBULE, peintre célèbre. Du grec autos, lui-même, boulê, conseil, prop. qui prend conseil de lui-même.

AVIDIÉNUS, riche avare surnommé par Horace le chien.

Du lat. avidus, avide, avare.

AXIOCHUS, ami d'Alcibiade. Du grec axios, digne, illustre, echô, j'ai.

AXIOTHÉE, femme grecque, disciple de Platon. Du grec axios, théa, déesse, prop. déesse illustre.

AXIUS, fils de Crassus. Du grec axios, digne, grand, illustre.


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BAAL ou BEL, divinité des Chaldéens, des Babyloniens et des Phéniciens. De l'héb. bahal, maître, possesseur, idole, statue.

BAALIA , nom d'homme. De l'héb. bahal, maître, idole, Iah, Seigneur.

BABYLUS, célèbre astrologue. Du chald. bab, porte, cour, beêl, seigneur (Babbel), d'où Bélus, prop. cour de Bélus.

BACCHUS, fils de Jupiter et de Sémélé, dieu du vin. Du latin Bacchus, dérivé du grec Bakchos, Bacchus, fait luimême du sansc. vivaksh, parler à haute voix. Dans les mystères, on lui donnait le nom de Iacchus en latin, Iakchos en grec, mot fait de iachô, parler, crier, d'où iachos, iachê, clameur, dérivés de ia, voix.

BACCHYLIDE, poëte lyrique grec. Du grec Bakchos, Bacchus, ulê, bois, forêt, prop. forêt de Bacchus.

BALAAM, fameux devin d'Aram. De l'héb. bahal, maître, seigneur, hâm, peuple, prop. maître du peuple.

BALBINUS, empereur romain. Du lat. balbus, bègue.

BALDÉRIC, BAUDRY. Du teut. bald, hardi, courageux, rich, puissant, riche.

BALTHASAR, dernier roi de Babylone. Ce nom signifie en héb. Bel ou le maître répand ses richesses.


BAMBACORAX, sobriquet donné à l'empereur Alexis, Comnène, dont la voix bégayante, dit-on, avait quelque rapport avec le croassement du corbeau; de là son nom venu du grec bambainô, bégayer, korax, corbeau.

BAPTISTE. Du lat. Baptista, dérivé de baptismus, baptême, venu du grec baptisma, baptismos, immersion, baptistês, teinturier, dérivé de baptizô, baptô, plonger dans l'eau.

BARA, roi de Sodome au temps d'Abraham. De l'héb.

behêrâh, incendie, fait de bâhar, il a incendié, prop. incendiaire.

BARAC, juge d'Israël. De l'héb. bârâq, foudre, éclair.

BARBE. Du lat. barbarus, barbare, dérivé du grec barbaros, barbare, étranger, non civilisé.

BARCA ou BARCAS, fameux général carthaginois, nom de la famille d'Annibal. La racine arabe baraqa, dit M. Breulier, signifie briller ou brûler ; la qualité d'être brillant ou brûlant convient à une infinité d'objets; on a tiré de la racine baraqa des dérivés qui, à première vue, paraissent n'avoir rien de commun entre eux; ainsi baraqoun est le bélier, barqoun est la foudre, barqouq est l'abricot. Évidemment, aux yeux de bien des gens, il ne saurait y avoir rien de commun entre ces trois mots; mais, aux yeux du linguiste profond, ces mots renferment la même idée primitive de brûler et de briller, baraqoun est l'animal chaud, le mâle; barqoun est le fluide qui brûle et qui éclaire ; barqouq est le fruit brillant, au teint jaune et vermeil. L'arabe baraqa se retrouve dans les mots hébreux bàraq, il a foudroyé, il a lancé des éclairs; bârâq, éclair, brillant, lame d'un instrument tranchant; bareketh, diamant. En arabe nous avons aussi bariqa, flamboyant, tranchant; baryq, nuée foudroyante, glaive flamboyant. En berbère berk, éclair, plur. berouk. Chez les Carthaginois, barca, le nom de la famille d'Annibal, signifie la foudre. Il a laissé des traces dans les noms propres espagnols Bardas et Garcias.

Amilcar fit jeter les fondements d'une ville ou d'un comptoir carthaginois, depuis célèbre, qui, de son nom de


Barca, fut appelé Barchino, d'où Barcelone. S'il est vrai que la fondation ou du moins le renouvellement de Barcelone fut l'ouvrage d'Annibal, l'étymologie est encore la même, puisque ce grand capitaine était de la famille des Barca. L'arabe baraqa, briller, brûler, Semble se retrouver aussi bien dans les langues indo-européennes que dans les sémitiques, car en sanscrit nous avons barghas, splendeur, lumière; bharg'atai, il brille, il brûle; bargha, la cuisson ; en grec phrugÓ i je torréfie; phrukteuô, j'allume, j'enflamme; en lat. frigo, je fris; en gaël bruichidh, rôtir, faire bouillir.

BARNABÉ. Du chald. bar, fils, nabi, prophète, prop. fils du prophète. Il peut signifier aussi fils de consolation.

BARON. Du bas-latin baro, barus, faro, varo, de la même origine que le germ. ar, bar, ou var, homme, le vieux fr.

bar, le celt. ur, uir, l'esp. varo, le lat. vir, l'arm. air, le goth. wair, le sax. weer, l'ital. baro, le gaël. ver (fea)-, fir). (Voy. VIRAGO.) BARSABAS. Ce nom en héb. signifie fils du repos ou de la conversion.

BARTHÉLEMY. Du chald. bar, fils, tholmaï, Tholmaï, qui est le grec Ptolemaios, Ptolémée, prop. fils dé Tholmaï.

Il peut signifier aussi en héb. fils qui arrête les eaux.

BASEMATH, fille d'Élon, fille de Salomon. De l'héb. bâsemath, qui répand une agréable odeur, dérivé de l'héb.

bâsâm ou besâm, baumier, plante autrefois très-abondante dans la Judée ; d'où le grec balsarnon, baume, le lat. balsamum, l'angl. balm, embaumer, l'ail, balsam, baume, l'ital.

balsamino, l'esp. balsamo.

BASILE, empereur d'orient. Du lat. basilius, roi, dérivé du grec basileios, royal, princier, de basileus, roi.

BASILIDE, novateur mystique d'Alexandrie. Du grec basileus, roi.

BASILISQUE, empereur d'Orient. Du lat. basilistus, dérivé du grec basiliskos, basilic, serpent très-venimeux.


BATHILDE ou BAT^ELDE. Du germ. bad, bath, bain, elde, âge, vieillesse.

BAUCIS, femme de Philémon. Du grec baukos, délicat, voluptueux.

BAUDRY. Voy. BALDÉRIC.

BÉATRIX, BÉATRICE. Du lat. Beatrix, icis, dérivé de bealus, heureux, bienheureux, fait de bearer rendre heureux.

BÉELZÉBUB, idole, dieu chez les Accaronites. De l'héb.

bahal, idole, dieu, statue, zéboub, mouche, prop. Dieumouche.

BÉLISAIRE, général de l'empereur Justinien. Du grec bélizô, lancer des traits, dérivé de bélos, dard, flèche.

BELISAMA ou BELIZANA, nom sous lequel les Gaulois adoraient Minerve. Ce nom signifie prop. reine du ciel.

BELLÉROPHON, héros mythologique, fils de Glaucus, roi de Corinthe. Il se nommait primitivement Hipponoüs (mot fait du grec hippos, cheval, noos, nous, esprit), mais ayant tué Bellère, un de ses compatriotes, son frère même, suivant quelques-uns, il fut appelé Bellérophon, mot fait du grec Belleros, Bellère, phcmos, meurtre, prop. meurtrier de Bellère.

BELLIÉNUS, Romain qui eut sa maison brûlée lors des funérailles de Jules César. Du lat. bellum, guerre.

BELLONE, déesse de la guerre. Voy. BELLIÉNUS.

BELLOVÈSE, capitaine gaulois, frère de Ségovèse. Du celt. feld ou fel, guerre, invasion, et wiso, chef; la lettre f, du mot fel a été, d'après Jault, changée en b par les Romains.

De là le lat. bellurn, guerre, bello, faire la guerre. Les Gallois et les Bas-Bretons, dit-on, retiennent encore dans plusieurs composés le verbe celt. fela, faire la guerre. Le mot wiso ou wisa, vient du teut. weisen, montrer, enseigner, instruire.

BÉLON, général d'Alexandre. Du grec belonê, pointe de flèche, dérivé de bélos, dard, flèche.


BLUS, fils d'Alcée, roi d'Assyrie. Mot rapportd. l'héb.

bahal, et au chald. beêl, maître, seigneur.

BEN. Ce mot entre dans la composition d'un grand nombre de noms propres orientaux. Il signifie fils, de l'héb. bên.

BÉNADAB, roi de Syrie, fils de Tabremon. De l'héb. bên, fils, nadab, vouer, s'offrir de suite.

BÉNIGNE. Du lat. benignus, charitable, bienfaisant, généreux.

BENJAMIN, dernier fils de Jacob. De l'héb. bên, fils, iâmin, droite, ou iamim, jours, prop. fils de la droite ou des jours.

BENOIT. Du lat. benedictus, béni, fait de bene, bien, dicere, dire.

BÉOR, roi d'Édom. De l'héb. behôr, lumière.

BERNARD, BERNARDIN. Du germ. béer, ours, hard, hart, cœur, courageux, mot qui, comme l'ang. heart, vient directement du sansc. hard, hardayan, cœur, prop. qui a la hardiesse, le courage d'un ours.

BERTHE, BERTIN. Du teut. bert, berth, breht, brecht, ou

pert, pret, precht, brillant, illustre, suivant les différents dialectes. Ce mot entre dans la composition d'un grand nombre de noms francs, lombards et allemands, et partout il signifie éclatant, illustre; en ang.-sax. beorht et byrht; chez les Francs beraht et berehe, contraction, breht, berht; gall. berth, ail. brecht.

BERTILDE ou BERTHILDE. Du germ. bert, berth, brillant, illustre, eld, âge, vieillesse, ou de hyld ou huld, grâce, faveur, affection, fidélité.

BERTRAND. Du teut. bert, illustre, hand, main.

BETHIA, fille de Pharaon. De l'héb. bêth ou baith, maison ; chald. betha, syr. baito ou bito, éthiop. beti, pers. bat, ind. bet, phén. beth, turc et ar. beit, maison; gall. bwth, maison, habitation; écoss. buthe, buth, habitation; teut.


bod, anc. sax. bode, boede, ang. abode, abide, fl. boede, habitation ; Iah, Seigneur, prop. maison du Seigneur.

BETHSABÉE, fille d'Éliam, épouse d'Uric. De l'héb. bêth, maison, schébah, jugement, prop. maison du jugement.

BIANOR, fils du Tibre et de Mantus, fondateur de la ville de Mantoue en Italie. Du grec bia, force, anêr, homme.

BIAS, l'un des sept sages de la Grèce. Du grec bia, force, effort, ou de bios, vie.

BION, philosophe grec. Du grec bios, vie.

BLAISE, du lat. blxsus, bègue, qui balbutie, dérivé du grec blaisos, boiteux, bègue, impotent.

BLANCHE, BLANCHARD. De l'ail, blank, blanc, brillant, luisant. (Voy. ALBIN.) BONAVENTURE. Du lat. bonus, bona, bon, bonne, adventus, arrivée, venue, de advento, s'approcher, avancer, arriver.

BONIFACE. Du lat. bonus, bon, (acies, face, figure, prop.

bonne figure, ou de bonus, facio, faire, prop. faire le bon.

BORÉE, fils d'Astrée; vent du nord. Du lat. Boreas, dérivé du grec Boreas, Borée, mot formé, selon les uns, du grec boaô, crier, rhMn, couler, parce que le souffle de ce vent est sonore, bruyant et violent; selon les autres, du grec bora, nourriture, parce que ce vent donne de l'appétit.

BOUDDHA, grand moraliste, profond philosophe, prince d'une famille royale, réformateur de la religion de Brahma, fondateur du bouddhisme, religion qui compte plus de 260 millions de sectateurs. Ce nom signifie prop. le grand savant, l'homme éclairé.

BRAHMA, nom de Dieu, de l'Être suprême chez les anciens Indiens. Ce mot qui est sansc. signifie, selon les uns, le plus grand, selon les autres, pénétrant en toutes choses.

Le sansc. Brahm ou Brehma, mot neutre, d'après quelques savants auteurs, signifie le grand être; et Brâhmah ou Brahmâ veut dire le créateur ou le pouvoir créateur, comme Éloah des Hébreux signifie la force, le pouvoir créateur.


BRENNUS, chef des Gaulois, qui prit Borne après la bataille de l'Allia. Du gaël brenin, brien, brian, roi, qui vient probablement du celt. bren, éminence, élévation. En gall.

bre, montagne ; bryn, colline ; en suéd. brink, éminence.

BRIGITTE. De Bridget, fait de l'angl. bridge, pont, ou du gaulois brige, pont.

BRIMO, nom que les poëtes donnaient àProserpine. Du grec brémô, frémir, menacer.

BRISÉIS, fille de Brisès, grand prêtre de la ville de Pédase. Du grec brizô, dormir, d'où Brizô, déesse qui présidait aux songes, dérivé du grec brithô, être pesant, plein, pencher, accabler.

BRITANNICUS, fils de l'empereur Claude. Ce nom lui fut donné en l'honneur de l'expédition de son père dans l'île britannique. D'après Wachter, ce mot serait formé du celt.

brith, colorié, peint, parce que les anciens Bretons se peignaient, se tatouaient, et de tan, stan, pays, contrée, région ; en sansc. stan, pays, grec tania, ail. stein, pers. stan, d'où Indostan, pays des Indiens, Turkistan, pays des Turcs, Kurdistan, pays des Kurdes, Mogolistan, pays des Mogols, etc.

Le nom de Britannia signifierait donc pays des hommes peints.

BRONTINUS, poëte grec fort ancien. Du grec brontê, tonnerre.

BRUNO. De l'ail, braun, brun, d'où l'ang. brown, brun.

BRUTUS, consul romain; orateur distingué; l'un des meurtriers de César. Du lat, bruius, lourd, pesant, insensible.

BULARQUE, peintre célèbre. Le roi Candaule couvrit d'or un de ses tableaux qui représentait la ruine de Magnésie.

Du grec boulé, conseil, arché, commandement.

BUPALE, peintre célèbre. Du grec bous, boeut, palê, lutte, combat.


G

CADMUS, fils d'Agénor, fondateur de la ville de Thèbes, aujourd'hui Luxor, d'où nous vient l'obélisque de la place de la Concorde, à Paris. Cette ville s'appela longtemps Cadméa, du nom de son fondateur, plus tard Draconigena urbs, c'està-dire ville née des dents d'un dragon. De l'héb. kâdim, kédérn, orient, parce que, comme le dit un étymologiste contemporain , ce célèbre phénicien venait de l'Orient par rapport à la Grèce; kédém a été fait du verbe kâdarn, il a précédé, il a fait avant, le matin, de bonne heure. Ainsi Cadmus signifie l'Oriental, tandis qu'Europe, sa sœur, mot venu de l'héb.

éréb, soir, signifie l'Occidentale. Telle est l'opinion d'un grand nombre de philologues.

CIECILIA. Voy. CÉCILE.

CÆCULUS, fils de Vulcain. Du lat. cxcus, aveugle.

CEDICUS, homme riche dont parle Virgile. Du lat. csedo, tuer, fait du grec kêdô, tuer, fait lui-même du sansc. çath, blesser, nuire.

CJËSONIA, femme de Caligula. Du lat. cæsp, cæsonis, enfant tiré du sein de la mère par incision. (Voy. CÉSAR.) CAiÈTE, nourrice d'Énée, qui bâtit en son honneur la ville de Caïète, aujourd'hui Gaëte, royaume de Naples, où Caïète mourut. Du lat. caiacio, correction, châtiment, dérivé de caiare, cajare, fouetter, faire la correction, mot qui semble venir du lacédémonien kaiétas, fosse souterraine où l'on jetait les criminels à Sparte. « Caïète, dit Virgile, fidèle


nourrice et compagne d'Énée, vous êtes venue mourir sur nos côtes d'Italie, et vous avez éternisé votre nom en le faisant porter à l'une de nos villes. Le respect que l'on conserve pour vous sert de sauvegarde au pays, et si c'est un honneur que d'avoir une épitaphe dans l'Hespérie, votre nom fut inscrit sur votre tombe. »

CAIN, fils d'Adam. De l'héb. qain, possession.

CAIUS, CAJUS, CAIA, anciennement Gaius, Gaia, nom propre d'homme et de femme, dont l'origine est incertaine. Du lat. caius, maître, caia, maîtresse. Les uns tirent ce nom du grec gaiéin, se réjouir, d'autres de gê, terre. Dans les cérémonies du mariage chez les Romains, la fiancée disait à son fiancé : Ubi tu Caius, et ego Caia, où vous serez le maître, je serai la maîtresse.

CALAMIS, graveur et statuaire athénien. Du grec kalamis, tige de roseau, dérivé de kalamos, roseau.

CALAMUS, fils de Méandre, changé en roseau par Jupiter.

Du lat. calamus, roseau, dérivé du grec kalamos, fait du sansc. kalama, roseau.

CALATHUS, fils de Jupiter. Du lat. calathus, corbeille, dérivé du grec kalathos, panier, corbeille.

CALCHAS, fameux devin, augure célèbre qui prédit aux Grecs la guerre de Troie, et sa destruction après dix ans de siège. Du grec calchê, coquillage dont on tire la pourpre.

CALEB , fils de Jéphoné, de la tribu de Juda. De l'héb.

kâlêb, aboyeur, venu de l'héb. kéléb, chien.

CALIDIUS, orateur romain. Du lat. calidus, caldus, chaud, brûlant, dérivé de caleo, être chaud, brûlant, enflammer.

CALIGULA, empereur romain. Le petit Caius fut élevé dans les camps parmi les soldats, habillé et chaussé comme eux. Les soldats romains portaient de petites bottines, chaussures garnies de clous tout autour, qu'on appelait caligæ, d'où le nom de Caligula qu'on lui donna parce qu'il avait été élevé parmi les simples soldats, dans le camp de Germanicus, son père.


CALLIAS, poëte; général athénien. Du grec kallos, beauté.

CALLIBIUS, Spartiate, gouverneur d'Athènes. Du grec kallos, beauté, bios, vie.

CALLICLÈS, statuaire de Mégare. Du grec kallos, beauté, klëos, gloire.

CALLICRATE, sculpteur célèbre. Du grec kallos, kratos, force, puissance.

CALLIDEMUS, historien. Du grec kallos, démos, peuple.

CALLIMAQUE, poëte grec, bibliothécaire de Ptolémée; peintre et sculpteur de Corinthe; médecin; célèbre guerrier athénien qui, percé de traits à la bataille de Marathon, resta debout quoique mort. Du grec kallos, rnachê, combat.

CALLIMÈDE, général athénien. Du grec kallos, mèdô, commander.

CALLIMÈNE, jeune homme mis à mort par Apollodore, tyran de Cassandrée, et dont les entrailles furent servies aux conjurés ses complices. Du grec kallos, mènos, valeur, force.

CALLINIQUE, surnom de Séleucus, roi de Syrie. Du grec kallos, uikê, victoire.

CALLINOÜS, poëte grec, inventeur des élégies. Du grec kallos, noos, noûs, esprit.

CALLIOPE, muse de l'éloquence et de la poésie héroïque.

Du lat. Calliope, dérivé du grec Kalliopê, fait de kallos, beauté, ops, opos, voix, parole, chant, prop. belle parole, éloquence.

CALLIPPE, disciple de Platon tué par les Syracusains parce qu'il voulait succéder à Denys le Tyran. Du grec kallos, hippos, cheval.

CALLISTHÈNES, philosophe grec, disciple d'Aristote. Du grec kallos, beauté, sthénos, force.


CALLISTONE, courtisane du temps de Socrate. Du grec kallistos, très-belle.

CALLISTRATE, célèbre orateur grec. Du grec kallos, beauté, stratos, armée.

CALLITÉLÈS, père de Polycrate. Du grec kallos, télos, fin, but.

CALLIXÉNUS, célèbre statuaire. Du grec kallos, xénos, hôte, étranger.

CALOCER, chef de voleurs, roi de Chypre. Du grec kalos, beau, kéras, corne.

CALVINUS, surnom de Licinius, à Rome. Du lat. calvinus, diminutif de calvus, chauve.

CALVUS, ancien poëte, ami de Catulle. Du lat. calvus, chauve.

CAMÉLIUS, médecin d'Auguste. Du lat. camelus, chameau, dérivé du grec kamêlos, fait lui-même de l'héb.

gâmâl, chameau. (Voy. GÉMALLI.) CAMÉRIUS, nom romain. Du lat, camera, voûte, dérivé du grec karnara, voûte, fait de l'héb. kâmar, il a plié, entrelacé.

CAMILLE, sauveur de Rome, vainqueur des Gaulois; reine des Volsques, sa fille. Du lat. camillus, enfant qui servait aux autels, serviteur, ministre, mot qui semble venir du grec kasmilos, qui, d'après Plutarque, doit originairement signifier ministre, venu peut-être, comme le dit Bochard, de l'héb. ou phén. chadam, servir), Él, Dieu, ou kosmé, Él, devins ou prêtres de Dieu. Camille, Casmile et Casimile étaient des surnoms de Mercure, en phén. Chadmel, Mercure, parce qu'il était le messager des dieux, et de Jupiter en particulier. Quelques-uns le font venir de Cadmus, qui s'est écrit dans Plutarque et Strabon, Kamilos, Kamillos; Callimaque, Kasmilos; Lycophron, Kadmos, Kadmillos; dans d'autres auteurs latins, Cadmilus, Casmillus, Camillus. Par là, il signifierait oriental. Dans


les cérémonies du mariage chez les Romains, un jeune garçon sans barbe, appelé le Camille, portait dans un vase couvert, appelé cumera, des jouets et des amusements pour l'enfant qui devait naître.

CAMPASPE, la plus belle des maîtresses d'Alexandre; Apelles en étant devenu amoureux en la peignant, Alexandre la lui donna. Du grec kampê, courbure, de kamptô, courber, àspis, bouclier.

CANINIUS BEBILIUS, Romain qui mourut le jour de sa nomination au consulat. Du lat. canis, chien.

CAPELLE, CAPELLA, CAPELLIANUS, noms romains. Du lat.

capella, diminutif de capra, chèvre, chevreuil.

CAPER, grammairien. Du lat. caper, bouc, dérivé du grec kapros, sanglier, ou de kaptô, dévorer, engloutir, avaler, parce que cet animal dévore les feuilles, les brouts.

CAPRAIS. Du lat. caper, capri, bouc. (Voy. CAPER.) CAPYS, un des compagnons d'Énée, d'où le nom de la ville de Caphyes ou Capoue. Du grec kapuô, fumer. Lorsque, dit Raoul Rochette, peu de temps avant la mort de Jules César, une nouvelle colonie romaine fut établie à Capoue, pour renforcer celle qui y avait été déjà envoyée du temps de Sylla, les nouveaux travaux de construction que nécessitait cet établissement amenèrent la découverte et la démolition de beaucoup de tombeaux de la ville antique. Or, ces tombeaux offraient à la curiosité des colons romains des vases d'ancienne fabrique grecque que l'on recherchait avidement; et [parmi les monuments qui furent fouillés à cette occasion, se trouva le tombeau de Capys, du fondateur de la ville, où l'on découvrit une table de bronze avec une inscription grecque gravée en caractères grecs. C'est Suétone qui rapporte ce fait. Et ce fait vient de se reproduire de nos jours pour la construction du chemin de fer de Naples à Caserte. Ce chemin, qui traverse, à la station de SantaMaria, le site de l'ancienne Capoue, a fait découvrir un millier de tombeaux antiques, et dans la plupart de ces tombeaux, on a recueilli des vases peints d'ancien style


grec, sans compter une foule d'autres objets d'antiquité.

En second lieu, il existait à Capoue un monument héroïque auquel la tradition locale appliquait le nom du fondateur mythologique de la ville, du Troyen Capys. D'après cette tradition, le personnage en question aurait été Grec comme la colonie dont il avait été le chef. Ce nom est essentiellement grec ; et c'est le même nom qui a produit celui d'une ville ancienne de l'Arcadie, Kaphuai ou Kaphuiai, et qui se rattache par sa racine à toute une famille de noms grecs : Kaphisos, Kaphisias, Kaphision, d'où résulte l'étymologie la plus plausible du nom de Capoue. Cette étymologie est [préférable à celles que les grammairiens latins cherchaient à tirer de l'étrusque, de l'osque ou du latin et à celle que donnent Tite-Live et Warron, Müller et Stein. Aujourd'hui le fait de l'occupation de la Campanie par un peuple d'extraction grecque, les CapuOlfts ou Caphiates, avant l'époque des colonies helléniques, est généralement admis.

CARACALLA, empereur romain. Du lat. caracalla, vêtement, sorte d'habit qui descend jusqu'aux talons, espèce de casaque gauloise qu'il porta et qu'il força les Romains de prendre à son exemple, mot formé du celt. car, tête, cal, couvrir.

CARBON, célèbre orateur romain. Du lat. carbo, carbonis, charbon, qui semble venir du celt. car, bois, bo, noir.

CARCINUS, poëte dramatique d'Agrigente. Du lat. carcinus, cancer, cancre, dérivé du grec karkinos, cancer, cancre, écrevisse, crabe, dérivé lui-même du sansc. karkas, karkatas, écrevisse.

CARLOMAN. Du teut. karle, magnanime, généreux, man, homme.

CARMENTE, mère d'Évandre, prophétessè d'Arcadie.

Du lat. carmentarius, copiste de poésies.

CARMINIUS, historien latin. Du lat. carmen, carminis, chant, poëte.

CAROLIE, CAROLINE. Voy. CHARLES.


CARUS, CARiNus, noms romains. Du lat. carus, cher, aimé, chéri, désiré.

CASIMIR. Du slave Kazimir, qui signifie homme célèbre.

Il peut signifier aussi maître dans la maison.

CASSIA, fille de Job. De l'héb. qetsiah, casse, sorte d'aromate, fait de qâtsah, il a coupé, taillé.

CASSIEN, CASSIUS. Ce nom signifie sévère, équitable.

CASSIODORE, ministre de Théodoric. Du grec kassia, cannelle, écorce odoriférante du cannellier, espèce de laurier, dôron, don.

CASSIOPÉE, reine d'Éthiopie. De l'héb. qatsah, fin, extrémité, fait du verbe qâtsah, il a coupé, retranché, et de ob, que Pluche rend par ennemi, Python.

CASTOR, fils de Jupiter et de Léda, frère de Pollux; orateur et historien. Du lat. castor, castor, dérivé du grec kastor, fait du sansc. kasturi, musc, ou du grec gastêr, ventre.

CATHERINE. Du grec kathara, nette, pure, sincère, qui semble venir de l'héb. kadosch, kadasch, pur, sacré, saint.

CATON, homme fameux par la sévérité de ses mœurs et par l'austérité de sa vie. Du lat. cato, sage affecté, critique difficile, homme de mœurs sévères.

CATULLE, poëte latin. Voy. CATULUS.

CATULUS, consul; orateur célèbre; fils du précédent.

Du lat. catulus, petit chien, diminutif de canis, chien.

CAUDEX, surnom d'Appius Claudius, qui s'embarqua le premier dans la première guerre punique. Du lat. caudex, tronc d'arbre, radeau.

CÉCILE. Du lat. cæcilia, serpent sans yeux, fait de cæcus, aveugle, cæcare, aveugler, formé probablement du grec kaiô, brûler, parce que la fumée aveugle.

CÉCROPS, premier roi d'Athènes. Cette ville porta primitivement le nom de Cécropie, du nom de son premier roi.


Du lat. Cecrops, dérivé du grec 'Këcrôps, fait de kerkos, queue, ops, aspect, visage.

CEDMA, dernier fils d'Ismaël. De l'héb. kédém, orient.

CELÉE, père de Triptolème. Du grec kéléin, commander, ordonner.

CELER, architecte de Néron; officier chargé par Romulus d'organiser sa première cavalerie. Du lat. celer, prompt, rapide, formé du grec kélês, éolien kélér, prompt, rapide, venu de l'héb. kal, léger, vite, d'où kelo, fronde.

CÉLESTE, CÉLESTIN, CÉLESTINE. Du lat. cœlestis, dérivé de cœlum, ciel, fait du grec koilos, koilon, concave, creux; vaste, spacieux, mot que Benfey rapporte au sansc. çushi, çushira, action de creuser, caverne, cavité. Au grec koilos se lient évidemment les mots koiloô, creuser, koilôma, cavité, kulê, buffet, etc. En héb. schaal, il fut creux, concave; copte chôl ou khôl, cavité; ar. kali, vide; turc qoï, qoiou, puits ; chin. ko, fosse, caverne; basq. celuya, ciel, ciloa, trou, creux; ail. kohle, creux, cavité, caverne (h— cou k) ; holl. hot, caverne ; ang. hole, trou, creux, hollow, creux, cavité ; ang.sax. hol, holh, hole, caverne; irl. et écoss. ceal; ital. et esp.

cielo, port. céo, ciel.

CELSUS, médecin célèbre qui florissait à Rome sous Tibère. Du lat. celsus, haut et droit, grand, élevé, du grec kèlês, cavalier.

CENSORIUS, surnom de Caton, dû à la sévérité avec laquelle il se conduisait dans sa charge de censeur. Du lat.

censorius, grave, sévère, de censeur, de censor, censeur.

CÉPHALE, CÉPHALUS, fils de Mercure. Du grec képhalê, tête, que l'on peut rapporter au sansc. kapâlas, crâne.

CÉPHÉE, fameux statuaire. Du lat. cephen, dérivé du grec kêphên, bourdon.

CÉPHIS, roi d'Éthiopie. Du lat. cephus, animal d'Ethiopie qui a les pieds et les mains d'un homme.

CERCYON, fameux voleur qui infestait les environs de la ville d'Eleusis. Du grec kêr, sort, mort, kuôn, chien.


CÉRÈS, déesse des moissons et de l'agriculture. Du lat.

cereo, pour creo, creare, créer, ou du grec gérus, qui est un nom hébreu venu de gueres, blé moulu, broyé, ou de l'héb.

gèrèscli, récolte, fruit, mot fait lui-même de gârasch, il a poussé, il a mené paître.

CÉSAR, nom commun à Jules César et aux onze princes qui héritèrent de sa puissance. Du lat. csesar, nom donné aux enfants qui étaient tirés du ventre de leur mère par incision, dérivé de csedo, couper, inciser, trancher; tuer, mettre en pièces, mot qui semble venir du sansc. kaç, couper, fendre, ou de l'héb. kasasch, couper, tailler. E cssso matris utero, dit Pline. C'est pour cela que Jules eut le surnom de César, étant venu au monde de la sorte. Ce nom signifie donc prop. tiré du sein de la mère. La racine de ce mot se retrouve dans l'héb. qâtab, il a coupé, taillé, qâtal, il a tué, le lith. kassau, couper, fendre, le sansc. kaçat, tranchant, kaiças, cheveu, kaiçaras, filament, selon M. Eichhoff; kuth, couper, retrancher, kad, rompre, diviser, k'ad, tuer, blesser, l'ar. katal, blesser, tuer, k'aththa, couper une chose, k'aszsza, couper, découper, le pers. kouch-ten, tuer, le turc kes-mek, couper, le russe koszu, couper, fendre, l'ang. eut, couper, chisel, ciseau, l'ital. cesoje, ciseaux, l'esp. ceson, enfant tiré par incision du ventre de sa mère après la mort de celle-ci.

CÉSARION, d'où CÉSARINE, fils de César et de Cléopâtre.

Voy. CÉSAR.

CHALCIOPE, sœur de Médée. Du grec chalkis, couleur de cuivre, d'airain, dérivé de chalkos, airain, ops, opos, voix, regard, visage.

CHAM, fils de Noé, frère de Sem et de Japhet. De l'héb.

cham, chaud.

CHANAAN, fils de Cham. De l'héb. chenahan, marchand.

CHARIDÈME, CHARIDÉMUS, illustre Athénien exilé par Alexandre, et qui fut très-utile à Darius. Du grec charis, grâce, démos, peuple.


CHARIS, femme de Vulcain. Du grec charis, grâce, amour, agrément.

CHARISUS, orateur athénien; grammairien. Du grec charis, grâce, isos, égal, pareil.

CHARLEMAGNE. De Chades, et du vi. fr. magne, venu du lat. rnagnus, grand, prop. Charles le Grand.

CHARLES, CHARLOTTE, CAROLIE, CAROLINE. Du lat. carolus, fait du teut. karle, magnanime, généreux, mot que Wachter dérive de ker, kir, qui, dans les plus anciennes langues scythique, celtique, phrygienne, hébraïque, grecque, signifie le lieu commun qu'on habite ; d'où le nom de Themiscyre, reine des Amazones, mot dans lequel scyra ou cyra désigne une ville et un champ. Chez les Scythes, car a signifié une ville, d'où le nom de Carpalue. En celt. caer, ville, mur, village; en héb. kir, mur; kiriah ou kiriath, ville. Chez les anciens Grecs chôra, ville, champ , province, sol commun, et aujourd'hui kora, cité. En sax. seir ou scyre, ang. shire, village, pays.

CHARMIDE, Grec remarquable par sa mémoire. Du grec charma, réjouissance, d'où est venu notre mot charme.

CHARMIS, médecin de Marseille qui ordonnait des bains froids en hiver. Du grec charma, réjouissance.

CHARON, fils de l'Érèbe et de la Nuit, nautonier des enfers. Charon est un mot égyptien signifiant nautonier ou batelier. Il peut être venu du grec chairô, réjouir. Le nom de Charon, dit un ancien auteur, signifie gracieux, et ce nom lui a été donné par antiphrase, au lieu de celui d'acharon, fâcheux, désagréable.

CHÉRÉMOCRATE, artiste qui bâtit le temple de Diane à Éphèse. Du grec chermas, qu'on peut saisir avec la main, dérivé de cheir, main, kralos, force, puissance.

CHÉRÉPHON, poëte tragique d'Athènes. Du grec cheir, main, phônê, voix.

CHÉRON, fils d'Apollon. Du grec cheirôll, pire, venu de cherés, inférieur, inusité au nominatif.


CHÉRUBIN. De l'héb. khèroub, pl. khéroubim, de kharab, qui, selon Aben Hezra, est la race, la génération.

CHILDEBERT. Du teut. child, guerrier, ou child, enfant, d'où l'angl. child, et bert, illustre.

CHILDÉRIC. Du teut. child, guerrier, ou enfant, rich, puissant, riche.

CHILON, célèbre philosophe lacédémonien, un des sept sages de la Grèce. Du grec chilioi, mille.

CHILPÉRIC. Du teut. chilp, aide, secours, rich, puissant.

CHLODOVIC. Du teut. chloto, cloto, illustre, wig, homme.

CHLOÉ. Du grec chloê, verdure.

CHLORIS, déesse des fleurs; fille de Niobé et mère de Nestor. Du grec chlôros, vert, dérivé de chloê, verdure.

CHRÉTIEN, CHRISTIAN, CHRISTINE, CHRISTIANE. Du grec christianos, chrétien, christos, oint, le Christ, dérivé de chriô, frotter, oindre.

CHRIST, Jésus le Christ, le Messie, le rédempteur. Du grec christos, oint, frotté, parfumé, dérivé de chriô, frotter, oindre, mot venu du sansc. ghrish, frotter, frictionner, d'où ghrishti, ghrishvi, frottement.

CHRISTOPHE, CHRISTOPHLE. Du grec Christos, Christ, phérô, porter.

CHROMIS, un des fils d'Hercule. Du lat. chromis, sorte de poisson, fait du grec chrôma, couleur.

CHRYSANTHUS. Du grec chrusos, or, anthos, fleur.

CHRYSÈS, prêtre d'Apollon, père de Chryséis célèbre dans Homère. Du grec chrusos, or.

CHRYSIPPE, philosophe, disciple de Zénon. Du grec chrysos, hippos, cheval, prop. cheval d'or.

CHRYSOGONE, fameux chanteur. Du grec chrusos, or, gonu, genou.

CHRYSOSTOME, un des Pères de l'Église grecque. Du grec chrusos, or, stoma, bouche, prop. bouche d'or.


CICÉRON, orateur romain, célèbre par son éloquence.

Du lat. cicer, ciceris, pois chiche, mot qui peut venir, selon Vossius, de l'héb. kikar, globe, cercle, à cause de la forme arrondie de ce légume. Ce surnom, nous dit Cicéron luimême, fut donné à son père et à son aïeul, qui excella, diton, dans la culture des pois chiches, et non parce qu'il avait eu sur le nez une verrue de la forme d'un pois chiche, comme l'a cru Plutarque. D'après Warron et Pline, plusieurs Romains ont reçu leur surnom pour avoir excellé dans telle ou telle partie de la culture. De cette manière on fit les noms Piso, depisum, pois, ntulus, de le1, entis, lentille, Fabius, de faba, fève, etc.

CINCINNATUS, Romain qui quitta la charrue pour être dictateur. Du lat. cincinnus, boucle de ffiv dérivé du grec kinkinnos, cheveux bouclés.

CINÉAS, l'envoyé de Pyrrhus à Rome. Du grec kinô, mouvoir, agiter, d'où kinêsis, kinêrna, mouvement.

CINÉTHON, poëte. Du grec kinéô, mouvoir, éthas, coutume.

CINGONIUS, consul tué par ordre de Galba. Du lat. cingere, ceindre.

CINYRAS, roi de Chypre qui commit sans le savoir un inceste avec sa fille Myrrha. Du grec kinuras, gémissant, dérivé de kinuromai, se lamenter.

CIRCÉ, fille du Soleil et de la nymphe Perse, célèbre par ses empoisonnements. Du lat. Circe, dérivé du grec kirkos, cercle, mot tiré de l'héb. kikar, cercle, ou de kârak, envelopper, environner.

CISSUS, éphèbe qui mourut en dansant devant l'autel de Bacchus. A sa mort, la terre produisit une nouvelle plante, le lierre. De là son nom, du lat. cissus, lierre, dérivé du grec kissos, lierre.

CIVILIS, guerrier batave qui se comparait à Annibal et à Sertorius, parce qu'il était borgne comme eux. Du lat.

civilis, civil, dérivé de civis, citoyen.


CLAIRE, CLARA, CLARISSE. Du lat. clarus, éclairé, brillant, illustre, célèbre; clair, évident, dérivé de l'ail, klar, clair, limpide, ou du celt. clar, lumineux, d'où l'ang. clear, le holl.

klaar, le dan. klar, l'esp. claro, l'ital. chiaro, clair.

CLAUDE, CLAUDIUS, empereur romain; consul. Du lat.

claudus, boiteux, estropié, venu du grec khôlos, boiteux, mot ait lui-même du sansc. khaulas, khaufitas, boiteux, estropié, du verbe khaul, boiter, chanceler.

CLAUDIEN, poëte latin. Voy. CLAUDE.

CLÉANDRE, favori de Commode, tué par ordre de l'empereur. Du lat. kléos, gloire, anêr, andros, homme.

CLÉANTHE, philosophe stoïcien, disciple et successeur de Zénon. Du grec kléos, gloire, anthos, fleur.

CLÉARQUE, capitaine lacédémonien. Du grec kléos, archê, commandement.

CLÉLIE, jeune et célèbre Romaine donnée en otage avec plusieurs autres à Porsenna, roi des Étrusques. Du grec kleiô, glorifier, célébrer, lian, beaucoup, fort, très.

CLÉMENT, CLÉMENTINE, CLÉMENCE. Du lat. clemens, clementis, clément, doux. Quelques auteurs composent ce mot de clarus mente, ou de colo mentem, cultiver l'intelligence. Il peut être tiré de l'héb. chemelâ, clémence, douceur.

CLÉOBULE, un des sept sages de la Grèce. Du grec kléos, gloire, boulê, conseil.

CLÉOBULINE, fille de Cléobule, célèbre par sa beauté et son esprit. Du grec kléos, boulê, conseil.

CLÉODAMAS, géomètre grec, contemporain de Platon.

Du grec kléos, damaô, dompter.

CLÉODICE, fille de Priam. Du grec kléos, gloire, dikê, justice.

CLÉODORE. Du grec kléos, dôron, don.

CLÉODOXE. Du grec kléos, doxa, opinion, réputation, dérivé de dokéô, croire, paraître, sembler.


CLÉOMAQUE, athlète célèbre. Du grec kléos, machê, commandement.

CLÉOMÈNE, roi de Sparte. Du grec kléos, ménos, esprit.

CLÉON, général athénien. Du grec kléos, gloire.

CLÉOPATRE, sœur d'Alexandre; femme de Ptolémée.

Du grec kléos, patêr, père. (Voy. ANTIPATER.) CLÉOPHANTE, fils de Thémistocle. Du grec kléos, phantasia, apparence.

CLÉOPHAS. Voy. CLÉOPHILE.

CLÉOPHILE. Du grec kléos, gloire, philos, ami. Avant la soumission des Juifs aux Grecs de Syrie, ce nom s'écrivait Cléophas.

CLÉOPOMPE, général athénien. Du grec kléos, pompé, pompe.

CLÉOSTRATE, astronome grec. Du grec kléos, stratos, armée.

CLÉOXÈNE, historien grec. Du grec kléos, xénos, étranger.

CLÉSIPPE, nain fameux par sa difformité. Du grec kléos, hippos, cheval.

CLIMAQUE, surnom de saint Jean, auteur d'un livre intitulé l'Échelle sainte. Du grec klimax, klimakos, échelle.

CLINIAS, père d'Alcibiade; musicien et philosophe pythagoricien. Du grec klinéin, courber, pencher.

CLIO, muse de l'histoire. Du grec kléos, gloire.

CLISTHÈNE, Athénien, aïeul de Périclès. Du grec kléos, sthénos, force.

CLITODÈME, auteur grec. Du grec kleitos, célèbre, illustre, dêmos, peuple.

CLITONYME, auteur grec. Du grec kleitos, onuma, onoma, noms venus probablement du sansc. nâman, nom, de nam, énoncer.

CLITUS, grand officier qui sauva la vie à Alexandre au


passage du Granique. Du grec kleitos, illustre, célèbre, dérivé de kleiô, célébrer, glorifier.

CLODIEN, CLODIUS, CLODOALD, CLOTAIRE. Du teut. lulo, cloto ou chloto, illustre, célèbre. (Voy. Louis.) CLODOMIR. Du teut. cloto, chloto, illustre, mar, mer, mir, prince, maître, venu probablement, ainsi que le syr.

et le chald. mar, maître, du pers. mîr, seigneur, maître.

CLOTILDE, reine de France. Du teut. cloto, illustre, hylcl ou huld, grâce, faveur, affection, fidélité.

CLOTHO, une des trois Parques. Du grec klôthô, filer.

CLOUD. Corruption de Clodoald. Voy. CLODIEN.

CLOVIS, roi de France. Du teut. luto, hluto, cloto ou chloto, illustre, célèbre, wig, homme courageux, vaillant, prop. homme d'une valeur illustre. (Voy. Louis.) CLYTEMNESTRE, femme d'Agamemnon. Du grec hlutos, illustre, mnêstTa, mnêster, fiancé.

CNÉUS, prénom romain. Les grammairiens ont dit que ce nom signifiait dans son origine la même chose que nsevus, petit; signe, marque naturelle.

COELESTINUS, historien latin, d'où Célestin. Voy. ce mot.

CQELIUS, nom romain. Du lat. cœlum, ciel, dérivé du grec koilon, creux.

COLIN, COLETTE, COLAS, diminutifs de Nicolin, Nicolle, Nicolas. Voy. NICOLAS.

COLOMB, COLOMBE, COLOMBIN, COLOMBINE. Du lat. columbus, pigeon, columba, colombe, que l'on dérive du grec kolumban, plonger, nager, parce que cet oiseau aime à se baigner.

COLUMELLE, excellent auteur sur l'agriculture. Du lat.

columella, columnella, diminutifs de columna, colonne, pour colurnina, colurnen, culmen, mots dérivés de calamus, chalumeau, canne, roseau.


COMASIA. Du lat. coma, chevelure, dérivé du grec komê, chevelure.

COME. Du lat. comis, poli, gai, affable, dérivé du grec kômos, joie, festin, luxe. Il peut aussi être formé simplement du grec kôma, sommeil dur, léthargique, ou de kômê, bourg, village.

COMMODE, fils de Marc-Aurèle, empereur romain. Du lat. commodus, commode, fait de cum, avec, modus, mesure, mot qui appartient à la famille du lat. metor, metior, modestus, du grec métron, mesure, de l'héb. mâdâd, mesurer, étendre, du sansc. mâ, mâda, mesurer. (Voy. METRA.)CONFUCIUS, célèbre philosophe chinois. Du chin. Kounfoutsé, Koung-tsé, de Koung, foutsé, maître, docteur, prop.

maître Koung.

CONON, général athénien. Du grec kônos, cône, ou de konis, poussière, ou encore de konéin, courir, servir.

CONRAD. Ce nom signifie prop. hardi, courageux: CONSTANCE, empereur romain. Du lat. constans, constant, ferme, résolu, fait de cum, sto. (Voy. STATINA.) CONSTANTIN, empereur romain. Du lat. constantia, constance, fermeté, courage, d'où le nom de la ville de Constantinople, du grec Konstantinopolis, de Konstantinos, Constantin, polis, ville, prop. ville de Constantin, parce que ce prince donna à l'empire romain une seconde capitale en agrandissant la ville de Byzance qui prit son nom. En turc Stamboul, du grec es tên potin, à la ville.

COPRONYME, surnom de Constantin VI, empereur de Constantinople. Du grec kopros, excrément, onoma, onuma, nom, parce que, dans la cérémonie de son baptême, lorsqu'on fit les immersions, il salit de ses ordures les fonts sacrés.

CORAX, ancien rhéteur de Sicile. Du lat. corax, corbeau, dérivé du grec korax, corbeau, venu probablement du sansc. kârava, corbeau. En héb. hôrêb, en ail. krahe, en


ang. crow, en ital. corbo, en esp. cuervo; les Allemands et les Anglais ont retranché la consonne initiale de ce mot et ont fait les noms rabe et raven.

CORBULO, général romain, sous Néron. Du lat. corbila, petite corbeille, dérivé de corbis, corbeille.

CORCULUS, surnom de P. Cornélius Scipion Nasica, qu'il dut à sa prudence. Du lat. corctÛum, homme prudent, petit cœur, dérivé de cor, cœur.

CORINNE, CÜRlNNA, maîtresse d'Ovide; rivale de Pindare. Du grec koris, punaise.

CORINTHUS, fils de Marathron et de Pélops, second fondateur de la ville d'Éphire, qui prit alors le nom de Corinthe. Plusieurs auteurs disent que ce nom signifie satiété, ornement, du grec koréin, rassasier, orner, nettoyer. Que signifie alors cette terminaison? On ne s'en préoccupe guère. Je crois donc pouvoir tirer de ce nom cette étymologie : koréin, orner, anlhos, fleur, prop. (ville) ornée de fleurs.

CORIOLAN, surnom donné au consul Caius Martius, après qu'il eut assiégé et pris la ville de Coriole, dont il ne reste plus aucun vestige.

CORNEILLE, CORNÉLIUS, CORNÉLIE, CORNÉLIA, CORNÉLINE.

Du lat. cornix, corneille, ou de corneolus, semblable à la corne (curveo, courber), dérivé de cornu, corne, mot que l'on peut faire venir du grec kéTas, corne, venu lui-même de l'héb. kérén, corne. En chald. harnâ, syr. karno, sansc.

çarnis, ar. karn, ail. et ang. horn (h =k), pers. korn, chin.

kio, corne ; cette langue rejette la lettre r. Le point sur lequel on rencontre le plus de sépultures se nomme Cornéliane. Donc, dit Giani, il est clair que Cornélius Scipion y a séjourné. — Pas du tout, répond M. Biondelli, professeur de numismatique et d'archéologie au palais Bréra, à Milan, le nom Cornéliane prouve que ce pays a été un vaste cimetière celtique. En effet, cornèlia, en idiome celte, signifie cimetière, et les antiquaires désignent encore actuellement


les lieux de sépulture de cette nation par le mot gaélique caTncll.

CORNUTUS, philosophe stoicien. Du lat. cornutus, cornu, qui a des cornes.

CORONIS, fille de Phlégias, aimée d'Apollon à cause de sa beauté. Du grec korônis, fin, lwrônos, recourbé à l'extrémité.

COS, frère d'Anob. De l'héb. qôts, épine, buisson, de qouts, couper, tailler.

COSMUS, parfumeur célèbre de Rome. Du lat. cosmus, parfum; ornement de tête, venu du grec kosmos, ordre, ornement.

COSSUS, Romain plein de courage de la famille des Cornélius. Du lat. cossus, ver de bois, espèce d'artison, fait du grec kis, kios, ver qui ronge le bois.

COTHURNUS, surnom de Nicias, illustre général athénien. Du lat. cothurnus, cothurne, chaussure de cuir qui venait au milieu de la jambe, dérivé du grec kothttrnos, cothurne.

CHANTOR, philosophe, élève de Platon. Du greckrantôr, chef, de kraincin, régner, achever, avoir l'empire.

CRASSUS, surnom des Licinius; Romain fameux par ses richesses. Du lat. crassus, épais.

CRATERUS, médecin célèbre; peintre fameux; statuaire.

Du lat. crater, crateris, cratère, bouche d'un volcan, dérivé du grec kratêr, cratère, bouche d'un volcan. L'origine de ce mot peut se trouver dans le sansc. hd, lancer, jeter, disperser, répandre, d'où le grec kéraÓ, kikraô, kirnaô, mêler, mélanger; kérannumi, mêler le vin et l'eau ; kratêr, grande coupe où l'on mêlait le vin et l'eau.

CRATÈS, philosophe thébain, un des premiers disciples de Diogène, qui jeta ses richesses dans la mer en disant : « Périssez, funestes richesses, je vous engloutis de peur que vous ne m'engloutissiez. » Car il était persuadé que les richesses sont incompatibles avec la vertu. Du grec


kratéô, être maître, dérivé de kratos, force, puissance, mot dont la racine, d'après Bopp, est le sansc. kri, agir, effectuer, exercer, faire; d'où le sansc. kritu, sacrifice; force, puissance.

CRATIPPE, philosophe athénien, qui enseigna la philosophie à Marcus, fils de Cicéron. Du grec kratos, force, puissance, hippos, cheval.

CRÉON , roi de Thèbes; roi de Corinthe. Du grec kréÓ, commander, régner.

CRÉOPHILE, homme qui donna l'hospitalité à Homère, lequel le paya en lui dédiant un de ses poëmes. Du grec kréas, chair, philos, ami.

CRÉPIN, CnÉPINIEN, Cmspus, CRISPINUS. Du lat. crispts, cheveux crépus, frisés naturellement, de crispo, friser, boucler.

CRESCENT. Du lat. cresco, crescere, croître, pousser, grandir.

CRÉSUS, dernier roi de Lydie, vaincu par Cyrus ; il passait pour le plus riche de son temps. Du lat. Crœsus, dérivé du grec Kroisos, fait de chroizô, colorer, prop. en or.

CRÉTHÉUS, fils d'Éole et père d'Éson. Du grec kréiôn, chef, théos, Dieu.

CREUSA, fille de Créon et femme de Jason; femme d'Énée. Du grec kreousa, reine.

CRITOBULE, médecin qui tira avec une grande adresse une flèche de l'œil de Philippe, auquel il ne resta aucune difformité. Du grec hrilos, choisi, boule, conseil.

CR1TODÈME, guerrier athénien. Du grec krilos, démos, peuple.

CRITOLAÜS, philosophe péripatéticien d'Athènes. Du grec kritos, laos, peuple.

CRITON, citoyen d'Athènes et intime ami de Socrote. Du grec kritos, choisi, ou de kritês, juge.


CROIX. Du lat. crux, croix, gibet des anciens; peine , tourment.

CTÉSIAS, historien d'Éphèse. Du grec klèsios, qui donne la richesse, dérivé de ktasthai, posséder, acquérir.

CTÉSIBIUS, parasite athénien, fameux par ses bons mots. Du grec ktésios, bios, vie.

CTÉSIPHON, l'un des artistes qui ont construit le temple de Diane à Éphèse. Du grec ktêsios, phone, voix.

CTÉSIPPE, fils de Chabrias. Du grec ktêsios, hippos, cheval.

CTÉSIUS, nom de Jupiter. Voy. CTÉSIAS.

CUNIBERT. Du teut. kun, vaillant, intrépide, bert, illustre.

CUNIMOND. Du teut. koo, vaillant, intrépide, mwnd, homme, le même que man.

CUPIDON, ou l'Amour, fils de Vénus. Du lat. cupidus, heureux; avide; passionné, dérivé de cupio, désirer, souhaiter avec ardeur.

CURION, tribun du peuple et ami intime de Jules César.

Du grec kurios, seigneur, maître.

CURIUS, surnommé DENTATUS, parce qu'il vint au monde avec des dents, consul romain d'une simplicité admirable dans ses mœurs et dans sa conduite. Du grec kurios, maître, seigneur.

CURTIUS, célèbre historien qui a écrit l'histoire d'Alexandre le Grand; chevalier romain qui vivait dans les plaisirs, et qui était grand ami avec l'empereur Auguste.

Du lat. curtus, écourté, tronqué.

CYBÈLE, fille du Ciel et de la Terre, femme de Saturne.

Du lat. Cybele, dérivé du grec Kubelê, Cybèle, fait du grec kubos, cube, attribut de cette déesse. Quelques anciens auteurs disent que ce mot vient de Cybelus, montagne de Phrygie, où elle était née. D'autres le font venir de l'héb.


chabal, qui, à la forme pihel, chibêl, veut dire elle a enfanté, parce qu'elle enfanta beaucoup.

CYCNUS, roi de Ligurie; fils de Neptune; tous deux changés en cygne. Du lat. cycnus, cygne, dérivé du grec kuknos, cygne.

CYDIAS, peintre célèbre. Du grec kudiaô, se vanter, dérivé du grec kudos, gloire, honneur.

CYLLÉN1US, surnom de Mercure, fait de Cyllène, montagne d'Arcadie où Maïa mit au monde Mercure, mot fait de ktÛlainô, courber, dérivé de kullos, boiteux, mutilé.

CYNÉAS, disciple de Démosthène; philosophe orateur.

Du grec kunéos, de chien, dérivé de kuôn, kunos, chien.

CYNÉGIHE, célèbre Athénien, remarquable par son courage contre les Perses. Du grec kuôn, kunos, chien, égeiréin, exciter.

CYNISCA, fille d'Archidame, roi de Sparte. Du grec kunisca, petite chienne. *

CYNOCÉPHALE, Anubis, dieu égyptien à tête de chien; surnom de Périclès donné par les poètes. Du grec kuôn, kunos, chien, képhalê, tête.

CYNQETHEUS, poëte. Du grec kuôn, kunos, aithéin, enflammer.

CYPARISSE, jeune chasseur changé en cyprès par Apollon. Du grec kuparissos, cyprès, venu de l'héb. gôphér, poix, arbre résineux comme le pin, le cyprès, le cèdre, etc., d'où le lat. cupressus.

CYPRIS, d'où ÇYPRIEN, surnom de Vénus dans l'île de Chypre. Du lat. Cypris, dérivé du grec Kupris, Cypris, de Cypre ou Chypre, île de Chypre. Ce nom lui fut donné à cause de la fleur du cyprus, troène, en grec kupros, en héb.

kôphér, troène, arbrisseau qui pousse particulièrement dans cette île. On pourrait croire cependant que ce mot vient du grec kupris, cuivre, car dans l'ancienne chimie on donnait le nom de Vénus au cuivre, ce métal lui étant consacré.


CYRÈNE, fille de Pénée et mère d'Aristée. Dugrecfcitras, autorité.

CYRILLE, évêque d'Alexandrie; évêque de Jérusalem.

Du grec kuros, autorité, illos, œil.

CYRUS, premier roi de Perse. Du pers. chur, soleil, selon les anciens, ou du grec kuros, autorité.

CYTHÈRE, surnom de Vénus. Du lat. Cythera, dérivé du grec Kuthéra, Cythère, fait de kuéiii, être enceinte, thêra, chasse, dérivé du grec thêr, lion, bête farouche.

CZAR, TZAR, titre des empereurs de Russie. Selon plusieurs savants, le mot czar, tzar, qui est le même, est une altération du nom de Cœsar, qui devint le titre générique des empereurs romains. Mais le mot tzar appartient à la langue esclavonne et signifie originairement roi, dit M. Pougens, qui partage l'opinion de Frencelus, qui forme le russe tzar, roi, et le fr. sire, de l'héb. sârah, il s'est conduit en prince, il fut chef, sâr - prince, sârâh, princesse ; goth. thzar, tzar, sar, sor, roi. Quant à l'héb. sârah, il fut prince, pers. et ar.

sûr, chef, prince, on peut le dériver de l'oriental zar, sar, ser, tête; en sansc. shera, shira, tête, hind. syr, sear, bengalimoresque sir, kurde ssâr, ser, tête.


D

DACTYLIS, sculpteur célèbre. Du grec daktulos; doigt, mot dont l'origine se retrouverait dans le sansc. diç, montrer, faire voir, énoncer, d'où' le sansc. daiçinî, index, selon M. Eichhoff, et d'où aussi le grec déiknuÓ, déiknumi, je montre, je fais voir, je fais connaître. En lat. digitus, doigt, en ail. zehe, doigt, anc. ail. zeha, z=d (c'est ainsi que l'ail.

zahn, dent, équivaut au lat. dens, dent, zehn, dix, à decem, dix, et que ziihmen, apprivoiser, dompter, équivaut au grec damaô, dompter). En dan. taa, taae (t = d), isl. tâ, suéd. là, ang. toe, holl. teen, toon, doigt. En ital. dito, esp. dedo, doigt.

DAGOBERT, roi de France. Du teut. degen ou thegcn, soldat, bert, illustre.

DALILA, maîtresse de Samson. Du scyt. dael, descente, hil, montagne, selon Serieck, prop. descente de la montagne.

DAMA, fille de Pythagore. Du grec dwnaô, dompter, venu du sansc. dam, calmer, dompter. En lat. dornare, dompter, apprivoiser. En ail. zahmen, apprivoiser, dompter, zahm, apprivoisé, privé, anc. ail. zam (z=d), anc. goth. tam, ang.-sax. tara, tame, ang. tame, dompté, apprivoisé, to lame, dompter, apprivoiser; en holl., suéd. et dan. tam, apprivoisé, dompté; en ital. domare, esp. domar, dompter.

DAMASIPPE, fougueux partisan de Marius. Du grec da-


masis, action de dompter, dérivé de damaô, dompter, hippos, cheval.

DAMIAS, sculpteur célèbre. Du grec damaô, dompter.

DAMIEN, sophiste d'Éphèse. Du grec damaô, dompter.

DAMOCLÈS, courtisan de Denis le Tyran, connu par l'histoire de l'épée soutenue par un crin au-dessus de sa tête. Du grec damaô, kUos, gloire.

DAN, fils de Jacob. De l'héb. dân, juge.

DANAÉ, fille d'Acrisius, roid'Argos, et amante de Jupiter.

Du grec da, part. augmentative, naein, couler, écouler, d'où naïas, naïade, nymphe des eaux.

DANAÙS, fils de Bélus, roi d'Argos. Du grec da, part.

augm., naûs, vaisseau. « Dan, dit Guichard, quand il signifie en chald. dolium (un tonneau), peut avoir donne le sujet de s dire le tonneau des Danaïdes; à savoir de dan, Danaus étant formé, et ses filles Danaïdes, quasi Doliares. En outre, de ce même nom peut être dérivé le grec dinos, sorte de vase, d'où le lat. tina, sorte de vase à vin. » En héb. dan est un nom propre qui signifie juge, et daiân veut dire juge, vengeur, avocat. La mère de Vritra, Dânou, tire son nom du verbe sanscrit dâ, donner. Serait-ce un simple effet du hasard, dit Langlois, que le rapprochement de Dânou des Indiens et de Danaé chez les Grecs ?

DANIEL, un des grands prophètes. De l'héb. dân, juge, Êl, Eloah, Dieu.

DAPHNÉ, nymphe changée en laurier par Apollon. Du grec daphnê, laurier, nom composé, selon Gébelin, de da, particule initiale augmentative, et de phen (mot soi-disant primitif), agréable, beau, parce que cet arbrisseau est toujours beau, et par conséquent l'emblème de l'immortalité; et, d'après Fungerus, il serait fait de la part. grecque intensitive da et du grec phônéin, faire entendre un son, une voix, parce que, dit-il, le laurier fait beaucoup de bruit lorsqu'on le brûle. Sur ce bruit, on jugeait des choses futu-


res, d'après Porphyrius, et c'est pourquoi le laurier était le symbole des prédictions, des oracles, et les devins étaient appelés Daphnéphages, d'après Aphthonius; et Dionysius lui donne le nom de plante des devins.

DAPHNIS, berger de Sicile, fils de Mercure, inventeur de la poésie pastorale. Du grec daphnis, branche, couronne de laurier, dérivé de daphnê, laurier.

DARDANUS, fils de Jupiter et d'Electre, fondateur de Troie. Du grec danlanéin, chercher. DARIUS, fils d'Assuérus, roi de Perse. De l'héb. darasch, rechercher, s'enquérir diligemment. Hérodote dit que ce nom signifiait protecteur en persan.

DAVID, roi et prophète, fils d'Isaïe. De l'héb. david, qui signifie amour, tendresse, prop. bien-aimé.

DÉBORA ou DÉBORAH, prophétesse. De l'héb dèborah, abeille.

DÉCAMNICUS, courtisan d'Archélaüs, contemporain d'Euripide. Du grec-déka, dix, mna, mine, échéin, avoir.

DÉCIMA, divinité romaine qui avait pour fonction particulière de préserver le fœtus de tout accident, lorsqu'il atteignait le dixième mois. Du lat. décima, dixième, venu, comme le grec déka, dix, du sansc. daçan, dix.

DÉDALE, célèbre Athénien et grand statuaire. Du lat.

dædal'Us, artistement travaillé, fait avec art, dérivé du grec daidalos, artiste habile.

DÉDALE, nourrice de Mercure. Voy. DÉDALE.

DÉIDAMIE, épouse d'Achille. Du grec dêios, belliqueux, damaô, dompter.

DÉIOPÉE, l'une des plus belles nymphes de la suite de Junon. Du lat. Deiopea, dérivé du grec Dêiopeia, fait de daiô, brûler, ops, opos, œil, prop. dont l'œil est étincelant, brûlant.

DÉIPHOBE, fille de Glaucus. Du grec déios, belliqueux, phobos, crainte, peur.


DELPHIN, DELPHINE. Du grec delphin, dauphin, ou de delphus, sein.

DÉMAGORAS, historien grec. Du grec dêrnos, peuple, agora, place publique, assemblée; harangue.

DÉMARATE, capitaine lacédémonien. Du grec dcmos, peuple, aratos, maudit, dérivé de ara, vœux, imprécation.

DIMÉTRIUS, fils d'Antigonus; disciple de Théophraste.

Du grec démos, peuple, êtrion, fil, tissu, étoffe.

DÉMOCHARE, orateur et historien grec, neveu de Démosthène. Du grec démos, peuple, charis, grâce, amour.

DÉMOCRITE, philosophe d'Abdère, du grec démos, peuple, kritos, choisi, dérivé dekrinô, juger, choisir.

DÉMONAX, philosophe du temps d'Adrien. Du grec dêmos, anax, prince.

DÉMOPHOON, fils de Thésée et de Phèdre. Du grec démos, phôs, lumière, dérivé de phaô, briller, luire.

DÉMOSTHfNES, historien grec, célèbre orateur. Du grec dêmos, sthimos, force.

DENIS ou DENYS. Du grec Diônusos, l'un des noms de Bacchus, fait de dios, divin, de Jupiter, et Nysa, ville de l'Inde où, dit-on, Bacchus fut élevé par les nymphes. Langlois dit que les Indiens donnent au mont Méron (au pied duquel est située la ville de Nysa, d'après Strabon et autres), l'épithète de Sourâlaya (demeure du soleil), et à Chiven ou Bacchus celle de Dévanichi (sansc. déva, dieu) et Dionichi (grec dios, divin), signifiant dieu de Nysa, parce qu'il fut élevé dans cette-ville, qui porte aussi l'épithète de Nichadaboura, (ville de la nuit). Dionichi serait, selon Langlois, l'origine de Dionysus (Denys), l'un des noms de Bacchus, lequel désigne, comme on le voit, le dieu de la nuit; ses orgies se célèbrent encore dans l'Inde pendant la nuit. (Voy. NUIT.) DÉSIRÉ. Du lat. desiderium, désir. Il est le même que • Didier.


DIAGORE, qui mourut de joie en embrassant ses trois fils vainqueurs le même jour aux jeux Olympiques. Du grec dia, par, à travers, parmi, agora, place publique, assemblée ; harangue.

DIANE, déesse des bois et de la chasse. Du lat. Diana, pour Diviana et Divana, fait du sansc. divâna, divinité brillante (voy. DIEU), ou du grec dios, divin, de Jupiter, ou encore de dianéin, laver.

DICÉ, déesse qui présidait aux jugements à Athènes. Du grec dikê, justice, dérivé du sansc. diç, montrer, énoncer.

DICÉARQUE, philosophe de Messène. Du grec dikê, justice, archê, commandement.

DICTYS, pêcheur qui recueillit Danaë à la mer. Du grec diktueus, pêcheur, dérivé de diktuon, rets.

DIDIER, DIDIÈRE, en lat., Desiderius. Du lat. desiderium, désir.

DIDON, fille de Bélus, roi de Tyr, épouse de Sichée. Du lat. Dido, dérivé du grec Didô, Didon, mot qui signifie errante et que l'on croit fait de l'héb. nâdad, se retirer, fuir, écarter. Je pense que Didon était un surnom donné à Élise, après avoir fui de la ville de Tyr et s'être réfugiée en Afrique.

DIDYMARQUE, écrivain grec. Du grec didumos, double, jumeau, arche, commandement.

DIDYME, grammairien d'Alexandrie, sous Auguste; poëte; philosophe académicien. Du grec didumos, double, jumeau.

DIEU, l'Être suprême, le créateur de toutes choses. Du lat. Deus, Dieu, ou du celt. Diou, Dia ou Diw, venu du sansc. daivas, dêva, Dieu, daivî, déesse, de clivas, jour, dont la racine est div, briller. En grec Théos, Dieu, venu, selon Duclos, de l'héb. Thom ou Theom, qui signifie abîme ou chaos ; en égypt. anc. Teut, nouv. Tenu, armorie. Tettti.

De là viennent probablement les mots Teut, Thot ou Teulatès, noms des divinités gauloises. Suivant l'abbé Barthé-


lemy, c'est du mot égyptien sios, ou sois, seigneur, maître, qu'est venu le lat. Deus et le grec Théos, Zeus. Ne pouvant sonder l'essence de la Divinité ni exprimer ses perfections, dit un savant contemporain, chaque peuple l'a indiquée suivant le caractère qui l'a frappé et son idée. Ainsi : au nord, la Divinité est nommée Guth (dan., suéd.), Gott (ail.), God (ang.), Godt (holl.), Gud (norw.), mots qui signifient bonté, pureté, vertu, et que nous retrouvons dans le sansc.

çuddhas, pur, vertueux; à l'est, elle est nommée Bog (pol.), Bung (polaque), mots qui signifient prospérité, richesse, bonheur, et que l'on retrouve dans le sansc. bhâgas, sort, fortune; au sud et à l'ouest, elle est nommée Dis, Tlwos, Deus, Diou (prov.), Dia, Dieuwas, Dios (esp., port.), Dio (ital.), Duw, Deiwe, Diu (celt. et vieux gaul.), sansc. daivas, mots qui signifient à peu près splendeur, lumière, et dont nous retrouvons la racine dans le mot indien div, briller, illuminer. Éloah, Élohim, chez les Hébreux, signifie proprement l'être par excellence, la force, le pouvoir créateur. En syr.

et turc Alah, ar. Allah, chald. Elah. En ind. Raïn, tartare Magatal, pers. Sire, chin. Pussa, japon. Goëzur, péruv.

Puchocarnaë, lapon Jubinal.

DINARQUE, auteur grec. Du grec dinê, ondes, gouffre, d'où dinos, tourbillon, archê, commandement.

DINCORATE, général de Philippe. Du grec dinos, tourbillon, kratos, force, puissance.

DIOCLÈS, nom primitif de Dioclétien ; célèbre médecin grec. Du grec dios, divin, de Jupiter, kléos, gloire.

DIOCLÉTIEN, empereur grec. Voy. DIOCLÈS.

DIODORE, célèbre historien de Sicile du temps de César ; philosophe stoïcien. Du grec dios, dôron, don.

DIODOTE, rhéteur grec; écrivain grec. Du grec dios, dotos, donné, de didômi, donner.

DIOGÈNE, célèbre philosophe cynique de la ville de Sinope. Du grec dios, géna, génos, naissance, prop. natif de Jupiter.


DIOGÉNIEN, grammairien grec. Voy. DIOGÈNE.

DIOMÈDE, roi d'Étolie; roi de Thrace. Du grec dios, médô, commander.

DION CASSIUS, historien grec. Du grec dios, kassia, cannellier, cannelle.

DIONÉ, nymphe de la mer, fille de Téthis, mère de Vénus. Du grec dionê, fait de dios, divin, de Jupiter.

DIOPHANTE, mathématicien d'Alexandrie. Du grec dios, phantazô, faire paraître, dérivé de phainô, luire, briller.

DIOTIME, savante Athénienne. Du grec dios, timê, honneur.

DIOXIPPE, fameux lutteur. Du grec dios, divin, hippos, cheval.

DIRES, nom des Furies. Du lat. dirse, formé de deorum irse, colère des dieux.

DIS, surnom de Pluton, dieu des enfers. Du lat. dis, riche, opulent, parce que les trésors et les richesses se trouvent dans les entrailles de la terre, où sont placés les enfers.

DOLON, célèbre coureur troyen. Du lat. dolon, dérivé de dolus, adresse, fourberie, tromperie, fait du grec dolos, fourbe, tromperie.

DOMINIQUE, DOMINICA, femme de l'empereur Valens. Du lat. dominions, du maître, du seigneur, de dominus, maître, seigneur, dont on a fait dOlnllLs, d'où l'ital. domine, maître, seigneur, l'esp. don, le port. dom, l'ang.-sax. domne, le gaël écoss. dun, irl. don, le vieux franç. dorn, don, dam, maître, seigneur, dame (du lat. domina), maîtresse, d'où le franç. dame, demoiselle, damoiseau.

DOMITIEN, empereur romain. Du lat. domitare, vaincre, soumettre. (Voy. DAMA.) DONAT, DONATIEN, DONATUS. Du lat. donatio, don, présent, donation, de donum, don, do, dono, donare, donner,


mots dont la racine se retrouve dans le sansc. dâ, donner, dâna, don, dâtas, donné, dâtar, donneur; le grec doma, don, danos, don, doios, donné, de didômi, donner; le pers.

dad, daden, donner, dasen, don, présent, dade, date, donné; le zend dadâmi, donner; l'hindoust. dénâ, donner; l'ar.

addi, donner; le gall. dawni, doniaw, donner, dawn, don; le gaël irl. daighim, donner, data, action de donner, dath, don, présent; le gaël écoss. daigh, donner; le pol. dac, dawac, donner; l'ital. dare, donare, donner; le port. et l'esp. dar, donner, accorder; l'escl. dan, don, présent; le ta m oui tânan, don (pron. dânan).

DOSITHÉE, courageux officier de Judas Machabée. Du grec dosis, don, Tlzéos, Dieu : don de Dieu. Ce nom est originaire du samaritain Dosthen qui se fit appeler par ses disciples grecs d'un nom conforme à ses prétentions de prophète, Dosithée, présent de Dieu.

DRACON, législateur athénien. Du grec drakôn, dragon, fait de derkô, voir, voir clair, regarder, mot qui se rapporte au sansc. driç pour adriç, tourner les yeux pour regarder, regarder. Cet animal a reçu ce nom parce qu'il avait, disait-on, la vue très-perçante, et ne dormait pas, ou du moins dormait les yeux ouverts; c'est pour cette raison que la garde des temples, des sanctuaires, des trésors et des pommes d'or du jardin des Hespérides fut confiée à des dragons. En gall. dryç, apparence ; gaël dearcaim, je vois, dryçu, rendre apparent, dearc, œil. En ail. drache, ang. et esp. dragon, ital. dragone, suéd. drake, dan. drage, dragon.

DRYOPE, nymphe enlevée par Apollon. Du grec drus, chêne, ops, opos, œil, visage.

DURAND. Du teut. dur, eau; kymri et gaël dwr, eau, et de hand, main.


E

ÉCHO, nymphe qui périt de douleur en se voyant méprisée de Narcisse qu'elle aimait passionnément. Du lat.

Echo, dérivé du grec Echô, Écho, fait de êchos, son, bruit, qui semble venir du sansc. khyâ, crier, parler.

ÉDITHE, fille du roi Edgard d'Angleterre. Ce mot signifie prop. en langue germanique noblesse.

EDME, EDMOND, ÉMON, ÈME. Du teut. ead, heureux, mund, homme, le même que man, prop. heureux maître.

ÉDOUARD. En ang. Edward. En ail. EdttaTd. De l'ang.sax. ead, bonheur, félicité, et ward, wart, gardien, conservateur, prop. gardien, défenseur du bonheur.

EDWIN. Du teut. ead, heureux, win, conquérir.

ÉGÉRIE, surnom de Junon. Du grec égeirô, pousser, exciter.

ÉGLA, ÉGLÉ. Du grec aigle, splendeur, lumière. Il peut venir aussi de l'héb. éghlah, génisse.

ÉLÉAZAR, ELZÉAR, ÉLIÉZER. De l'héb. Élhâzâr, Éléazar, fait de El, Dieu, hâzar, aider, secourir, prop. aide, secours de Dieu.

ÉLECTA. Du lat. electa, élue.

ELECTRE, fille d'Agamemnon; nymphe. Du grec êlektron, ambre jaune, mélange d'or et d'argent.


ÉLÉLÉUS, surnom de Bacchus. Du lat. Eleleus, dérivé du grec Éléleus, fait de éléleu, cri de guerre, de douleur.

ÉLÉONORE, fait de Léonore. Voy. LÉON.

ELEUSIS, ÉLEUSIUS. Du grec èleusis, arrivée, action d'aller.

ÉLEUTHÈRE, exarque d'Italie, qui se révolta contre Honorius et fut massacré par ses soldats. Du grec éleuthéros, libre.

ÉLEUTHÉRIUS, surnom de Jupiter; de Bacchus. Du grec éleuthéros, libre.

ÉLI, prophète. De l'héb. l'l, Dieu.

ÉLIAB. De l'héb. Êl, Dieu, âb, père, prop. père de Dieu.

ÉLIE, prophète. De l'héb. Êl, Dieu, Iah, Seigneur. Il signifie prop. force divine ou Dieu fort.

ÉLIÉZER, fidèle serviteur d'Abraham. Voy. ÉLÉAZAR.

ÉLIMÉLECH, mari de Noémi. De l'héb. Êl, Dieu, mélék, roi, prop. Dieu le roi.

ÉLISA, ÉLISE, Didon, reine de Carthage. Du lat. Elisa, Eliza ou Elissa, dérivé du grec Élissa. Élise. Ce nom, que l'on prétend signifier en langue punique héroïne, est rapporté à l'héb. Èloah, Dieu, et signifierait prop. déesse. Selon moi, ce nom peut être formé de l'héb. elischa, salut de Dieu, et ce qui justifie mon opinion, c'est que les Anglais, qui, lorsqu'ils empruntent un mot d'une langue étrangère, conservent à ce mot l'orthographe de sa langue, écrivent Elisha.

ÉLISABETH. Tous les traducteurs donnent à ce mot la signification de serment de Dieu ou Dieu du serment; mais il me semble qu'on peut le former avec raison de l'héb. Êl, Dieu, ischa, salut, belh, maison, prop. maison du salut de Dieu.

ELISÉE, prophète. De l'héb. elischa, salut de Dieu, fait de Êl, Dieu, ischa, salut.

ELME, ÈME. DU lat. barb. helmus, dérivé de l'ail, helm, casque.


ÉLOI. Du lat. Eligius, fait de eligo, choisir, r. lego, prop.

bon jugement.

ELPHÉGE. Ce nom signifie ingénieux.

ELPIS. Du grec elpis, espérance.

ELYSÉE. De l'héb. eli-ischa, Dieu est mon salut.

ELZÉAR. Voy. ÉLÉAZAR.

ÉMÉRENCE. Du lat. emereo, mériter, gagner, prop. personne méritante.

EMILE, EMILIE, ÉMÉLTE. Du grec haimulia, gentillesse, air caressant, dérivé de haimulos, aimable, doux, prop. douceur aimable. On peut faire venir ce mot encore du lat.

æmulus, imitateur, rival, qui vient du grec hamilla" combat d'émulation, rivalité.

EMMA, diminutif d'Emmanuel. Voy. ce mot.

EMMANUEL. De l'héb. im, avec, nou, nous, Él, Dieu, prop. Dieu avec nous.

ENDYMION, berger d'une rare beauté et astronome célèbre qui le premier expliqua le cours et les phases de la lune. Du grec endami, descendre, entrer, fait de en, dans, duo, entrer.

ÉNÉE, prince troyen, fils d'Anchise et de Vénus. Du lat.

Æneas, Énée, dérivé du grec Ænéias, Énée, formé du grec ainéô, louer, approuver, mot qui semble venir de l'héb.

Mnâ, chanter, élever la voix.

ENNIUS, poëte et historien latin. Du lat. enneas" neuvaine, du grec ennèa, neuf.

ÉOLE, dieu des vents et des tempêtes. Du lat. Æolus, dérivé du grec A iolas, Éole, formé de aiolos, varié, mobile, mouvant, vif, léger.

ÉPÆNÉTUS, poëte, ami de saint Paul. Du grec épi, sur, ainétos, loué.

ÉPAPHRODITE, secrétaire de Néron; grammairien grec.

Du grec epaphroditos, favorisé de Vénus, beau, joli.


ÉPHÈBE. Du iat, ephebus, jeune homme, jeunesse, ddrlvé du grec éphêbos, jeune homme, adolescent, fait de épi, sur, hêbê, jeunesse, puberté.

ÉPHISE. Ce mot signifie proprement sage.

ÉPICHARME, philosophe et poëte de Sicile. Du grec épi, sur, charma, réjouissance, d'où le fr. charme.

ÉPICLÈS, héros troyen; célèbre musicien athénien. Du grec épi, sur, kléos, gloire.

ÉPICRATE, officier d'Antioche; général rhodien. Du grec épi, sur, kratos, puissance, force.

ÉPICTÈTE, philosophe stoïcien, esclave d'Épaphrodite.

Du grec épi, ktêtos, acquis, dérivé dektasthai, posséder, acquérir.

ÉPICURE, célèbre philosophe grec. Du grec épi, kuros, autorité.

ÉPIMÉNJDE, philosophe de Crète. Du grec épi, ménos, âme, mouvement de l'âme.

ÉPIMÉTHÉE, fils de Jupiter, frère de Prométhée. Du grec épi, méthê, ivresse, ivrognerie, fait de méthu, vin.

ÉPIPHANE. Du grec épi, phanaios, qui donne la lumière, dérivé de phainô, luire, éclaircir, prop. illustre.

ÉRASISTRATE, fameux médecin. Du grec éros, èrôs, amour, stralos, armée.

ÉRASME. Du grec érasmios, aimable, dérivé de èraô, aimer.

ÉRATO, muse qui chante les amours. Du grec èratos, aimable, dérivé de éraô, aimer.

ÉRATOSTHÈNES, philosophe, poëte, historien, astronome, appelé le second Platon à cause de ses connaissances étendues et variées. Du grec ératos, aimable, dérivé de éraô, aimer, sthénos, force.

ÉRÈBE, divinité infernale, fils du Chaos et des Ténèbres, père de la Nuit. Du lat. Erebus, dérivé du grec Êrèbos,


Érèbe, fait lui-même de l'héb. héréb, soir, nuit, mot souvent employé dans les Écritures.

ÉRECHTHÉE, roi d'Athènes. Du grec Erech-chthéus (de chthôn, terre), que M. Benfey traduit parfaitement par protecteur de la terre.

ÉRÉTÈS, poëte comique athénien. Du grec eu, bien, étos, année, prop. bonne année.

ÉRIC, diminutif de Henri. Voy. ce nom.

ÉRICHTHON, roi d'Athènes. Du grec éris, dispute, chthôn, terre, prop. terre labourée.

ÉRIGONE, fille d'Icarius. Du grec êri, matin, gonèô, engendrer, de géinomai, naître.

ÉRIGONUS, célèbre peintre grec. Voy. ÉRIGONE.

ÉRIMANTE, nom d'un devin. Du grec eris, débat, ou eri, matin, rnanteia, prédiction, ou mantis, devin.

ÉRIPHYLE, femme d'Amphiaraüs, qui trahit son époux.

Du grec êri, matin, phulon, famille, race, prop. famille, race du matin.

ÉRISICTHON, fameux Thessalien qui, méprisant hautement les Dieux, en fut réduit à se dévorer lui-même. Du grec érizô, quereller, dérivé de iris, querelle, débat, chthôn, terre.

ERNEST, ERNESTINE. Du teut. ernest, excellent.

ÉROSTRATE, fou d'Éphèse qui brûla le temple de Diane pour immortaliser son nom. Du grec éraô, aimer, stratos, armée.

ÉRYCINE, surnom deiDiane. Du lat. Eryciria, de Eryx, montagne de Sicile, fait du grec Erux, mot formé de éruô, traîner, sauver, garder, protéger.

ÉSAÜ, fils d'Isaac. De l'héb. esau, signifiant prop. qui fait, qui opère, homme fait.

ESCHINE, rival de Démosthènes. Du grec aischon, tache, infamie.


ESCHYLE, père de la tragédie. Du grec aisios, heureux, chulos, chyle, humeur.

ESCULAPE, fils d'Apollon, de Coronis. Du lat. AZsculapius, dérivé du grec Asklêpios, Esculape, mot qui a été formé, selon Pluche, de l'héb. aisch ou isch, homme, kaleph, chien, d'où Eskaleph, l'homme chien; selon un autre de l'héb. isch calibi, vir caninus.

ESDRAS, docteur de la loi. De l'héb. hezra, signifiant proprement secours, de hazer, qui aide, ou hâzar, secourir.

ÉSOPE, fabuliste célèbre. Du grec aithéin, brûler, ops, opos, visage, œil, prop. dont le regard brûle.

ESPÉRANCE. De l'ital. speranza, esp. esperanza, mots venus du lat. spes, espérance, espoir, mots rattachés, selon M. Eichhoff, au sanscrit sparh, désirer, souhaiter.

ESTELLE. Du lat. stella, étoile, astre, mot qui, selon M. Benfey, serait un diminutif et se rapporterait au lat. astrum, au grec aslèr, astTOll, au sansc. târâ, stri, et au zend.

stâreh pour star, étoile, astre (voy. ASTER), prop. heureuse étoile.

ESTHER, femme d'Assuérus, nièce de Mardochée. De l'héb. esther, caché, de histir, cacher, céler. Génésius dit que ce mot vient du pers. sitâreh, slâreh, étoile, félicité, fortune.

ÉTHELBERT. Du teut. ethel, noble, bert, illustre. Même nom qu'Adelbert.

ÉTIENNE, ÉTIENNETTE, TIENNETTE. Voy. STÉPHEN.

ETNA, fille d'Uranus et de Gé (du Ciel et de la Terre).

Du lat. Etna, dérivé du grec Aitnê, fait lui-même de aÜhéin, brûler, mot venu de l'héb. attoun, attuna, fournaise.

EUBULE, petite-fille d'Orphée. Du grec eu, bien, boulé, conseil.

EUBULUS, Athénien, ennemi de Démosthènes; philosophe d'Alexandrie ; poëte. Voy. EUBULE.


EUCHÉRIUS, fils de Stilicon, d'où Eucher. Du grec eu, bien, chéir, main, prop. belle main.

EUCLÈS, athlète célèbre. Du grec eu, bien, kléos, gloire.

EUCLIDE, célèbre mathématicien; philosophe, disciple de Socrate. Du grec eu, bien, kléos, gloire.

EUDORE, héros des temps fabuleux, philosophe

d'Alexandrie, sectateur d'Aristote. Du grec eu, bien, dôron, don.

EUDOXE, EUDOXIE. Du grec eit, doxa, opinion, réputation, prop. bonne réputation.

EUERGÈTE, surnom de Ptolémée, successeur de Philadelphe. Du grec eu, ergalês, ouvrier, dérivé de ergon, ouvrage, prop. bon ouvrier.

EUGÈNE, EUGÉNIE. Du grec eugênés, noble, fait de eu, bien, gènos, né.

EULALIE. Du grec eu, lalein, parler, prop. belle, agréable conversation.

EULOGIUS, patriarche d'Alexandrie, ami de Grégoire le Grand. Du grec eu, logos, parole, discours, prop. éloquent.

EUMÈNE, roi de Pergame. Du grec euménês: bienveillant, de eu, menos, âme.

EUNAPIUS, historien des Césars. Du grec eu, napos, forêt, grand bois.

EUPHÉMIE. Du grec eu, phêmi, parler, prop. belle, agréable parole.

EUPHORBE, fils de Panthus, tué à la guerre de Troie. Du grec eu, phorbê, pâturage.

EUPHORION, poëte de Chalcis. Du grec eu, phoros, qui porte, dérivé de phérô, porter.

EUPHRANOR, fameux statuaire. Du grecew, phrên, esprit, sens.

EUPHRASIE. Du grec euphrasia, joie honnête, ou de eu, phrasis, phrase, de phrazô, parler.


EUPHROSINE, EUPHROSYNE, une des trois Grâces. Du grec ettphrosuné, joie, gaieté, belle humeur.

EUPOLIS, poëte comique d'Athènes. Du grec eu, polis, ville.

EUPOMPE, peintre qui enseigna Pamphilius, maître » d'Apelles. Du grec eu, pompê, pompe.

EURIPIDE, poëte tragique. Du grec euripos, mobile, changeant, fait de eu, bien, rhipê, jet.

EUROPE, fille d'Agénor, roi de Phénicie. De l'héb. hèrèb, soir, couchant, parce que, pour les Orientaux, la partie d'Europe est au couchant. Cette étymologie a été adoptée avec raison par un grand nombre de savants. En oriental, ce mot prononcé, suivant les dialectes, harb, warb, garb, gar-v, erb, éréb, ewrop, signifie constamment la nuit, le couchant, le pays du couchant, de l'Occident. Cependant Bochart le fait venir du phén. ur appa, blanc de visage, visage blanc, nom donné probablement par les Carthaginois à cette partie du monde à cause de la blancheur du visage de ses habitants.

D'après cela, il est utile de rapporter l'opinion des poëtes fabuleux qui disent que Jupiter, pour faire honneur à Europe qu'il avait enlevée, donna son nom à une des parties du monde. De plus, la blancheur de cette princesse était si vantée qu'on a dit qu'elle avait dérobé le fard de Junon pour se parer.

EURYALUS, Grec qui conduisitcontre Troie quatre-vingts vaisseaux; jeune ami de Nisus. Du grec eurus, grand, large, aluô, être agité, troublé par l'inquiétude, le chagrin, errer.

EURYDICE, femme d'Orphée. Du grec eurus, grand, large, dikê, justice.

EURYLOQUE, compagnon d'Ulysse. Du grec eurus, grand, large, lochos, embuscade, armée, troupe en guerre.

EORYMAQUE, un des prétendants de Pénélope. Du grec eurus, rnachê, combat.

EURYNOME, mère d'Adraste; femme de Codrus. Du


grec et iras, nomos, loi, usage, dérivé de nèmô, donner, partager.

EUSÈBE, auteur grec. Du grec eusébês, pieux, fait de eu, bien, sébô, révérer, admirer, adorer.

EUSTACHE. Du grec eu, bien, stachus, épi.

EUSTASIE, EUSTASE. Du grec etb, istêmi, poser, établir, prop. bonne vie, renaissance.

EUSTATHE. Du grec eustathês, constant, eustatheia, constance.

EUTERPE, muse de la musique, inventrice de la flûte, selon Ausone et quelques auteurs. Du lat. Euterpe, dérivé du grec Euterpê, fait de eu, terpô, réjouir, satisfaire; sansc.

trip, satisfaire, rassasier, réjouir, prop. grande réjouissance.

EUTHANASE. Du greceM, thanatos, mort, prop. heureuse mort.

EUTHYCLÈS, poëte grec. Du grec etbthus, prompt, adroit, kléos, gloire.

EUTHYCRATE, peintre. Du grec euthus, prompt, adroit, kratos, force, puissance.

EIITROPE, historien du temps de Valens. Du grec eu, tropos, mœurs, tournure, caractère, ou trôpaô, tourner, mots dérivés de trépô, tourner.

EUXITHÉE, philosophe pythagoricien. Du grec euxis, prière, théos, dieu.

ÉVAGORAS, roi de Chypre. Du grec eu, bien, agora, harangue; assemblée.

ÉVANDRE, fils de Mercure et de Nicostrate. Du grec eu, anêr, andros, homme.

EVANGÉLUS, historiographe ; poëte; mauvais musicien.

Du lat. evangelium, dérivé du grec euangélion, bonne nouvelle, fait de eu, angellô, annoncer une nouvelle, d'où notre mot ange. (Voy. ANGÈLE.) EVE, EVA, nom de la première femme. De l'héb. hava.


héva, vie, serpent. Pour marquer que l'Être suprême est l'auteur et le conservateur de la vie, les Égyptiens, dit Pluche, accompagnaient le cercle ou globe solaire de deux pointes de flamme, et plus souvent encore d'un ou de deux serpents ou anguilles. Cet animal, chez les Égyptiens et ailleurs, a toujours marqué la vie et la santé, non pas parce que le serpent se rajeunit en se défaisant tous les ans de sa vieille peau, mais parce que chez la plupart des Orientaux, comme Phéniciens, Hébreux, Arabes et autres, avec la langue desquels celle de l'Egypte avait de l'affinité, le mot héva ou hava signifie également la vie et un serpent, d'où le nom d'Ève. On ne pouvait peindre la vie, mais on pouvait la marquer par la figure de l'animal qui en porte le nom. (Voy. OPHION.) Dans la Genèse, m, 20, on lit : Adam donna à sa femme le nom d'Hava (en grec Zôê, vie), parce qu'elle devait être la mère de tous les vivants.

ÉZÉCHIAS, roi de Juda. De l'héb. chezek, force, Iah, Seigneur, prop. force du Seigneur. ÉZECHIEL, un des quatre grands prophètes. De l'héb.

chezek, force, Êl, Dieu, prop. force de Dieu.

EZRIEL, père de Saraia. De l'héb. hèzcr, aide, dehâzar, aider, secourir, hazer, celui qui aide, Êl, Dieu.


F

FABIEN, nom d'une célèbre famille de Rome, Du lat.

faba, fève.

FABRICIUS, consul romain. Du lat. faber, fabri, ouvrier, artisan, travaillant une matière dure, dérivé de facio, facere, faire, créer, former, produire, fabriquer, mot dont l'origine se rapporte, d'après MM. Bopp, Eichhoff et autres savants modernes, au sansc. bhû (le bha sansc. devient y en latin), être, exister, devenir, naître, d'où l'éolien phuiô, grec phuô, croître, naître, enfanter, produire.

FANNY. Voy. STÉPHANIE.

FAUST, FAUSTINE. Du lat. faustus, heureux, prospère, que la fortune favorise, fait de faveo, favoriser, être favorable.

FAVONIN, FAUNE, FAUNA. Du lat. faveo, favoriser.

FAVOR, fameux mime, sous Vespasien. Du lat. favor, faveur, intérêt.

FAVORIN, sophiste, né à Arles. Du lat. fçtvor, faveur, dérivé de faveo, favoriser.

FÉLICITÉ. Du lat. félicitas, félicité, dérivé de felix, heureux.

FÉLIX, FÉLICIE, FÉLICIEN, FÉLICIENNE. Du lat. felix, felicis, heureux, fortuné, qui a du bonheur.


FESTUS, proconsul et gouverneur de Judée; grammairien romain. Du lat. festum, jour de fête, festus, de fête, venus du grec hestia, foyer, éolien festia.

FIACRE. Du lat. Fiacrius, nom donné à un évêque né en Irlande au vue siècle. Le nom primitif de cet évêque était Fêfre, et on ne l'a connu sous le nom de Fiacre qu'au xne siècle. On a dit que Fiacre vient de Phœbade comme Fieri. (Voy. PHOEBUS.) FIDÈLE. Du lat. fidelis, fidèle, sûr, sincère, dérivé de fides, foi, bonne foi, mot qui, comme le grec péithô, persuader, vient de l'héb. pitâ ou phithâ, il a persuadé, ou de l'héb. bâtach, il s'est fié, il a mis sa confiance, d'où bétach, foi, confiance. En ital. fede, foi, ang. faith, esp. fe, basque fedea, gall. fys, foi.

FIRMIN, FIRMINE, FIRMIEN. Du lat. firrnus, ferme, solide, mot fait du grec herma, éol. ferma, base, appui, soutien, support. ,

FLACCILA, femme de Théodose le Grand. Du lat. flacceo, devenir mou, mot venu du grec blakèia, lâcheté, mollesse, dont la racine est blax, lâche, mou.

FLACCUS, prénom d'Horace. Du lat. flaccus, qui a les oreilles pendantes.

FLAMINIUS, chassé du sénat par Caton; décemvir; consul. Du lat. flammeus, enflammé, qui jette des flammes, de flamma, flamme, feu. On retrouve la racine de ce mot dans le sansc. bhrâg, briller, répandre de la lumière, bhlas, luire, le grec phlox, flamme, phlegma, éol. phlemma, inflammation, de phlégô, brûler, enflammer, le lat. flagrare, enflammer, l'ail, flammen, flamber, et flarmne, flamme, le holl. vlam, l'ang. flame, l'ital. fiamma, l'esp. (lama, le dan.

flamme, le suéd. flamma, flamme.

FLAVIUS, d'où FLAVIE, FLAVIEN, surnom de Vespasien; nom d'une famille romaine qui avait les cheveux blonds.

Du lat. flavus, jaune, blond, flavens, jaune doré, blond.

FLORE, FLORIN, FLORINE, FLORIAN, FLORIMONT. Du lat.


flos, florls, fleur, dérivé du grec phloos, pfiloios, qui peut signifier floraison, fleur, mot qui semble venir du sansc.

phula, fleur. On retrouve la racine de ce mot dans l'ail.

blüthe, fleur, anc. ail. bluat, bluot, l'ang. blossom, flower, fleur, to blossom, bloom, fleurir, le gall. flwr, fleur, fluraw, fleurir, l'ital. fiore, l'esp. flor, le gaël écoss. flur, le bret.

flour, fleur.

FLORENTIN, FLORENTINE. Du lat. florens, florentis, fleuri, qui fleurit.

FLORIDE. Du lat. floridus, fleuri, de floreo, fleurir, être en fleur.

FONTIANUS, poëte latin. Du latin fons, fontis, fontaine, fait de funclo, couler, répandre. 1 FORTUNÉ, FORTUNA, FORTUNAT. Du lat. forluna, fortune, dérivé de fors, hasard, sort, destin, venu de fero, porter, mot venu lui-même du grec phèrô, porter. Le mot fors peut être cependant rapporté à l'oriental phur, sort, à l'héb. phour, sort, mots qui répondent au pers. pare, part, portion.

FRANC, FRANÇOIS, FRANÇOISE. Du lat. (tancus, libre, mot d'origine celtique et teutonique, signifiant également en ces langues libre. En ail. Franz; en ang. Francis.

FRANCISQUE, FRANCISCA. Du lat. Franciscus, fait de (rancus, francicus. français. En ail. Franziscus.

FRÉDÉGONDE, reine de France. Du teut. fred, fried, paix, tranquillité, et gund, femme forte, d'un courage viril, vierge, de gun, homme. Le mot gund signifie aussi guerre, combat.

FRÉDÉRIC, FRÉDÉRIQUE. Du teut. fred, fried, paix, repos, mot venu de frieden, veiller, défendre, protéger, rich, royaume, puissant, riche, prop. royaume de la paix, pacifique.

FRONTO, surnom romain; consul sous Nerva; maître d'éloquence et de philosophie de Marc-Aurèle, lequel fit


ériger une statue à son maître et le nomma consul. Du lat.

(ronlo, qui a un front large, dérivé de frons, frontis, front, fait du grec phrontis, pensée, de phrên, esprit, parce que le front, la partie supérieure de la tête, est le foyer de l'intelligence, de la pensée, de l'esprit.

FRUGI, surnom de Vénus; surnom de L. Calpurnius Pison, dû à son économie. Du lat. frux, frugis, production de la terre, fruit; homme de bien, économe.

FRUGIFER, divinité persane que l'on représentait avec une tête de lion ornée d'une tiare. Du lat. frugifer, fertile, fécond, abondant, fait proprement de frugern ferens, qui produit, qui porte du fruit.

FULBERT. Du teut. full, plein, berl, illustre, prop. plein d'éclat.

FULGENCE. Du lat. fulgens, brillant, éclatant, dérivé de fulgeo, briller, éclairer, mot venu du grec phlégô, brûler, d'où phlogia, flamme, phlogoô, enflammer.

FULGINIUS, un des plus braves officiers de César. Voy.

FULGENCE.

FULLONIUS, habitant de Bologne qui, dans le dénombrement de l'empereur Claude, se trouva avoir cent cinquante ans. Du lat. fullo, fullonis, foulon.

FULVIA, femme de Marc-Atirèle. Voy. FULVIUS.

FULVIUS, ami d'Auguste; nom de famille romaine. Du lat. fulvus, fauve, de couleur fauve.


G

GAAL, fils d'Obed. De l'héb. ghahal, qui signifie prop.

mépriser.

GABRIEL, GABRIELLE. De l'héb. gibor, fort, gebourâh, force, Êl, Dieu, prop. force de Dieu. En second lieu, on peut le former de gèber, l'homme, Êl, Dieu, prop. l'homme de Dieu.

GAD, prophète. De l'héb. gad, bon, heureux, bagad, bonheur, bonne fortune, prospérité.

GAÉTAN. Voy. CAIÈTE.

GALATÉE, fille de Nérée et de Doris, qui était d'une extrême blancheur, ce qui lui fit donner son nom qui vient du grec gala, lait, théa, contemplation, dérivé de théasthai, contempler.

GALBA, empereur romain. Du gaulois galba, gras. Le gaël galbha, d'après M. A. Thierry, signifie force, grosseur, kym. gallu, et correspond au sansc. galbh, être fort. Ce mot galba peut être rapporté à l'héb. châlab, il fut gras, ou à l'ar. qalkeb, gros, corpulent. Qlwd prœpinguis fuerit visus, quem Galbam Galli vocant, dit iSuétone. Ce nom fut donné à l'un des ancêtres de l'empereur Galba, à cause de son obésité.

GALIEN, célèbre médecin grec, auteur de plus de trois cents volum,es sur la médecine. Du lat. Galenus, Galien, nom dérivé du grec galênê, sérénité, calme, gaieté.


GALLUS, jeune homme fort aimé de Mars qui le changea en coq. Du lat. gallus, coq, mot venu probablement du teut.

gall, gal, chanter, d'où l'ital. gallo, coq, le gaël écoss. et irl. gall, l'esp. gallo, le germ. gol, coq.

GANYMÈDE, jeune prince troyen. Du grec ganumi, charmer, dérivé de ganos, joie, gaieté, médôn, roi, dérivé de médô, commander, être souverain.

GAREB, brave de l'armée de David. De l'héb. garêb, rugueux, raboteux.

GASTON. Du teut. gast, puissant; chef, prince.

CAUTIER, GAUTHIER. Du germ. walcl, bois, forêt, ou de walt, homme d'affaires, administrateur, par le changement de w en g, comme Guillaume de Willaume, Galles de Wales, etc. En ang. et ail. Walter.

GAZABAR, père de Mithridate. !Du grec gaza, trésor, mot venu du pers. gaza, qui signifie richesses, argent, biens, et de baros, poids, charge.GÉDÉON, fils de Joas; fils de Raphaïm. De l'héb. gèclehôn, coupeur, briseur, tueur, qui trouble.

GÉLANOR, héros célèbre de la fable qui disputa la couronne d'Argos à Danaus. Du grec gélaô, rire, d'où le lat. gelasinus, fossettes (gélasines qui se forment sur le visage quand on rit), anêr, homme.

GEMALLI, frère d'Amiel. De l'héb. gâmâl, chameau, chald. et syr. gamla, copte gamoul, ar. gémel, plur. gemâl; d'où le sansc. kraméla, le grec kamêlos, le lat. camelus, l'ail, kameel, l'anc. ail. chemel, kemel, l'ang.-sax. gamul, gamol, camell, l'ang. camel, l'ital. cammello, l'esp. camello, le gall. camel, le gaël camal, chameau. Il est certain, dit Jault, que le grec kamêlos et le lat. camelus, outre la signification qu'ils ont de chameau, dans lequel sens ils viennent de l'héb. gâmâl, signifient aussi un câble; soit qu'ils soient dérivés de l'ar. giommal, qui veut dire la même chose, soit que le grec kamêlos, d'où le lat. camelus, ait été dit par corruption pour habêlos, comme le croit Ménage,


lequel kabélos aura été fait, de même que notre français câble, de l'héb. et chald. chebel, ou du syr. chablo, ou de l'ar. chabl, ce qui est indifférent, puisque ces mots sont au fond le même et signifient corde, câble. C'est pourquoi quelques interprètes entendent par kamêlos ou camelus, dans certain endroit de l'Évangile, non un chameau, mais un câble.

GÉNÉSIUS, historien grec; surnom de Neptune. Du grec génésis, génération, race, naissance, dérivé de géinomai, naître.

GÉNÉTHLIUS, surnom de Flavius; sophiste de Palestine ; surnom de Jupiter et de Neptune. Du grec genéthlê, origine, race, naissance, dérivé de géinomai, naître.

GENEVIÈVE. Ce nom est composé du celt. gheno ou ghenou, pluriel de ghen, joue, visage, et de gwev, en construction vev, pâle, flétri, terni, décoloré. Ce nom, qui signifie visage, joue pâle, est donc venu du celt. ghenovève ou genovèfe; en ail. Genovefa.

GENSÉRIC, roi des Vandales. De l'ail. ganz, oie, rich, royaume, ou rich, riche, puissant, prop. roi des oies, riche en oies.

GENSFLEISCH (GUTENBERG), célèbre inventeur de l'imprimerie. De l'ail. ganz, oie (Voy. ANSER), fleisch, viande, chair, prop. chair d'oie.

GEORGES, GEORGETTE, GEORGINE, GEORGINA. Du grec yeôrgos, cultivateur, fait de gê, terre, ergon, travail.

GÉRARD. De l'ail. Gerhard, fait du teut. ger, guerre, hard, courageux, prop. courageux à la guerre.

GERMAIN, GERMAINE, GERMINE, GERMINIE. Du germ. wehr, arme, ger, war, guerre (d'où le bas-lat. guerra, guerre), man, homme, prop. homme de guerre, guerrier. Quelquesuns ont tiré le mot Germanus du lat. germinare, produire, multiplier, à cause de la fécondité des femmes germaines, et de la prodigieuse multitude d'hommes qui habitaient


la Germanie, ou de Germanos, qui signifie prop. sorti de la même tige, c'est-à-dire de même sang.

GERMANICUS, fils de Drusus, vainqueur des Germains.

Du lat. germanicus, d'Allemagne. (Voy. GERMAIN.) GERMER. Ce mot signifie proprement en germanique guerrier, chef. (Voy. GERMAIN.) GILLE. Du celt. gil, fuyard; en ar. gila, départ, ægil, qui se hâte, qui agit vite; lat. agilis, agile, du lat. ayo, pousser, chasser, conduire; en grec agô, conduire, pousser; en sansc. ag ou aj, mouvoir.

GLAUCIPPE, fille de Danaus. Du grec glaukos, azuré, hippos, cheval.

GLAUCUS, fils de Sisyphe; pêcheur changé en poisson.

Du lat. glaucus, glauque, de couleur vert de mer; sorte de poisson, venu du grec glaukos, bleu clair, bleu de ciel, azuré, de couleur d'eau; beau, brillant, resplendissant, dérivé de glaussô, briller, et d'où le grec aglaos, brillant, beau, clair, aiglê, splendeur, aglaia, éclat, glênos, objet brillant, glaukinos, bleuâtre. On retrouve la racine de ce mot dans l'anc.

ail. glanz, klanz, gelanz, glass, gliz, éclat, lustre, l'ali. ghmz, éclat, brillant, splendeur, glanzen, glcisen, briller, l'ang.

glance, éclat, trait de lumière, le sttéd., le holl. et l'isl. ghins, le dan. glands, éclat, l'ang.-sax. glisnian, le dan. glisc. l'isl.

glossa, briller, le gall. gawl, lumière, glawz, éclat, lumière, gloywi, briller, le gaël écoss. geai, brillant, blanc, beau, glaine, clarté, brillant, le gaël irl. geai, brillant.

GLYCERA, maîtresse d'Horace et de Tibulle. Du grec kl libéra, douce, fait de glukus, doux, joyeux, agréable.

GLYCON, philosophe qui avait acquis une force extraordinaire en combattant contre les plus forts athlètes. Du grec glukôn, cher ami, dérivé de glukus, doux, joyeux.

GNATHO, personnage comique de Térence. Du lat. gl/rltho, parasite, écornifleur, fait du grec gnathos, joue, bouche, mâchoires, d'où le grec gnathôn, gourmand, parasite.


GOBELIN, GOBELlNt, GOBLIN. Du grec kobalos, sorte de démon , farceur, lutin, qui a été pris dans le sens de malin esprit ; ang. goblin, esprit, génie, démon, mot venu de l'anc.

gaulois gob, gai, joyeux.

GODARD. De l'ail. God, Dieu, hard, courageux, prop.

courage divin.

GODEFROI, GEOFFROI. De l'ail. God, Dieu, fred, fried, paix, prop. paix divine, ou Dieu de la paix.

GODWIN. Du germ. God, Dieu, win, gagner, attirer; capter.

GOLIATH, fameux géant de la ville de Geth, tué par David. De l'héb. goliath, passage, transmigration, démigration.

GOMER, fils de Japhet. De l'héb. ghomer, fait de ghamaT, consumer, achever.

GONDEBALD. Du teut. gund, guerre, combat, bald, bold, hardi, courageux, d'où l'ang. bold, hardi, l'ital. baldo, l'ang.sax. bald, le franc baldo et paldo, hardi. Comme Gérard, ce nom signifie courageux à la guerre.

GONDEMOND. Du teut. gund, guerre, combat, mund, homme, prop. guerrier.

GORDIUS, roi de Phrygie , qui fut l'inventeur du nœud gordien qui porte son nom. Il attacha si adroitement une courroie au timon d'un chariot qu'on n'en pouvait découvrir les deux bouts et qu'il était impossible de la dénouer.

L'Asie tout entière fut promise à celui qui dénouerait cette courroie. Alexandre le Grand apprit cela, et vint lui-même à Gordium, ville où était le chariot, et il n'en vint pas plus à bout que les autres. Alors, nous apprend l'histoire, craignant, s'il ne réussissait pas, qu'on n'en tirât un mauvais augure pour la suite de son expédition, il trancha le nœud avec son épée. Du grec gerdos, tisserand.

GORGIAS, sophiste et orateur, disciple d'Empédocle et maître d'Isocrate. Du grec gargas, prompt, vif, actif.


GRÉGOIRE. Du grec grêgoreô, veiller, prop. homme vigilant.

GUDULE. Ce nom signifie prop. adolescente.

GUILLAUME. Du teut. GÚldhelm, casque doré, fait de l'anc. all. guld, gtwld, gold, golt, kolt, kold (ail., ang.-sax.

et ang. gold, holl. gOtLd, gout, suéd. et dan. guld, or), helm, casque, prop. casque doré; ou du teut. iveil, repos, helm, qui signifie, d'après un auteur, défenseur, protecteur dans les noms propres, et casque ailleurs. Ce nom s'est écrit chez les Germains Wilhelm, Willem; chez les Anglais William; chez les Français Guillaume ; en Grèce Giliermos, Gilielmos; en Italie Guglielmo; en Espagne Guillermo.

GUILLEMIN, GUILLEMOT, GUILLEMINOT, GUILLOT, GUILLEMETTE, GUILLELMINE, WILLIAMS, WILLELMINE. Voy. GUILLAUME.

GUSTAVE. Ce nom signifie prop. auguste, élevé.

GUTHBERT, GUIBERT. Du teut. Guth, Dieu, bert, illustre.

Le mot Guth, Goth, Dieu, en ang. God, en suéd. et dan. Gud, signifie prop. bon, pur, et se retrouve dans le sansc. fuddhas, pur, vertueux, ou khyâtâ, bon, honnête, d'où l'ail, gut, l'anc. sax. guocl, l'ang.-sax. god, good, l'ang. good, le holl.

goed, le dan. god, l'héb. et l'ar. gad, le pers. ket, le grec agathos, bon.

GYAS, compagnon d'Énée. Du lat. Gyas, fait du grec guia, pour gua, terrain, champ, venu de gaia, gê, la terre, le globe, fait lui-même du sansc. go, gaus, la terre. On retrouve la racine de ce mot dans le persan koi, district, canton, le zend gava, terre, pays, l'héb. gai, l'ail, gau, canton, district, l'anc. ail. garni, gewi, kewi, le goth. gawi, canton, le holl. gaw, goe, l'anc. écoss. gow (mot entrant dans la composition de Glasgow), canton.


H

HADRIEN. Voy. ADRIEN.

HAMMON. De l'héb. chammon, chaud.

HARDOUIN. Du teut. hart, hard, courageux, hardi; flam., ang. hard, ail. hart, suéd. haerd, hardiesse, ardeur; en héb.

harts, fort, forteresse; en pers. card ou carda, courageux, vaillant; en grec kartos, force; kardia; en celt. ard, courage, ardeur; en ital. ardimento, hardiesse; et win, guerrier.

HAROLD, HÉROLD. De l'ang. Herald, fait de hard, courageux, old, vieux.

HARTAMOND. Du teut. hart, hard, courageux, rnund, homme, le même que man.

HÉBÉ, déesse de la jeunesse, fille de Jupiter et de Junon.

Du grec hêbê, jeunesse.

HÉBER, arrière-petit-fils de Noé qui donna son nom à la race hébraïque. De l'héb. hébér, serviteur, esclave.

HECTOR, fils de Priam et d'Hécube, époux d'Andromaque. Du lat. Hector, dérivé du grec hektôr, qui a ou qui lient fortement, de plus Hector, fait du verbe échÔ, avoir, tenir bon, retenir, gouverner.

HÉCUBE, fille de Cissée, femme de Priam. Du lat. Ilecuba, dérivé du grec Hekabê, Hécube, fait du grec hèkas loin.


HÉGÉLOQUE, général de Ptolémée. Du grec hêgèomai, conduire, lochos, embûche, embuscade.

HÉGÉMON, poëte grec. Du grec hègèmôn, guide, général, conducteur, dérivé de hêgèomai, conduire, ordonner.

HÉGÉMONE, nom de Diane dans l'Arcadie. Voy. HfGÉMON.

HÉGÉSAGORAS, historien grec. Du grec hègèsis. conduite, agora, harangue, place publique.

HÉGÉSIANAX, historien et auteur tragique. Du grec hêgêsis, anax, roi, prince.

HÉGÉSIAS, auteur comique ; historien d'Alexandre ; philosophe de Cyrène. Du grec hègèsia, commandement, dérivé de hégéomai, conduire, commander.

HÉGÉSIGONE, écrivain grec. Du grec hêgêsis, gonos, gonê, génération, dérivé de géinomai, naître.

HÉGÉSILOQUE, premier magistrat de Rhodes. Du grec hêgêsis, lochos, embuscade.

HÉGÉSINOÜS, poëte grec. Du grec hègêsis, nous, esprit.

HÉGÉSIPPE, historien de Pallène; poëte. Du grec hègèsis, hippos, cheval.

HÉGÉSIPYLE, fille d'Holorus, roi de Thrace, femme de Miltiade. Du grec hêgêsis, conduite, dérivé de hêgèomai, conduire, pulè, porte.

HÉGÉSIS, descendant d'Hercule. Du grec Mgêsis, conduite, prop. conducteur, chef.

HÉLÈNE, fille de Jupiter et de Léda, épouse de Ménélas mère de Constantin. Du lat. Helena, dérivé du grec Hélène, fait du grec liêlê, éclat, chaleur du soleil, d'où le grec hclios, soleil, qui est lié au lat. sol, solis, soleil, comme le grec hepla au lat. septem, herpô à serpo, hex à sex, Imper à super, hulê à sylva, etc., car, comme on le voit, l's latin remplace souvent l'esprit rude des Grecs, figuré par l'ho Gésénius dit que le primitif de ce mot existe sous les lettres sm, sn. sr.


si, selon la diversité des langues. Il rapporte donc l'héb.

schémésch, soleil, le sansc. sur a, sÎtrya, soleil, l'ail, sonne, l'ang. sun, le lat. sol et le grec hélios (h=s). En russesolntsé, esp. et port. sol.

HÉLI, grand prêtre et juge d'Israël. De l'héb. êlii, éiévation.

HÉLIODORE, rhéteur. Du grec hélios, soleil, dôron, don, de doô, donner.

HÉLIOGABALE, surnom d'un empereur romain, fils de Caracalla. Le surnom d'Héliogabale lui venait de ce qu'il avait été consacré à Héliogabale , au Soleil (comme le nom hélios doit le faire supposer), que les habitants d'Émèse, en Syrie, appelaient Elagabale, mot formé du syr. Alaha, Dieu, et guebal, former, créer, prop. Dieu formateur, créateur.

HELLANICE, nourrice d'Alexandre; historien grec. Du grec Hellas, la Grèce, nikê, victoire.

HÉLOISE. Voy. Louis, duquel il est dérivé.

HÉMITHÉE, Marseillaise célèbre par son amour pour la chasteté. Du grec hémisus, demi, mot rattaché au lat. serai, venant de l'ind. sâmi, demi, et théa, déesse.

HÉNOCH, fils de Caïn ; fils de Madian; fils de Ruben. De l'héb. chanoch, dédié, corrigé. Caïn bâtit une ville du nom de Hénoch, àont le lieu est inconnu depuis le déluge.

HENRI, HENRIETTE, HENRIOT. Du lat. Henricus, Henri, fait de l'ail. Heinrich, Henri, mot formé du teut. heim, demeure, maisdn, d'où l'ail. heimath, patrie, pays, l'ang. ham, home, logis, demeure, maison, patrie, le. suéd. hem, demeure, le fr. hameau, et de rich, puissant, riche, prop. puissant dans son pays, dans sa maison.

HÉRACLITE, philosophe grec; historien de Macédoine.

Du grec héros, héros, demi-dieu, kleitos, célèbre, dérivé, comme le grec kléos, gloire, de kleiô, glorifier, célébrer.

HÉRACLIUS, empereur grec. Du grec héros, kléos, gloire.

HERCULE, fils de Jupiter et d'Alcmène. Du lat. Hercules,


dérivé du grec INmkleês, contr. Héra/dés. Hercule, fait de hêrôs, héros, ou Hêra, Junon; secours, kléos, gloire.

HERMAGORE, rhéteur sous Auguste. Du grec Hermès, Mercure, ou hermas, rocher, agora, harangue, assemblée.

HERMAND, HERMANN. Du germ. herrnanda'd, fraternité, herman, frère.

HERMAPHRODITE, fils de Mercure et de Vénus, comme son nom l'indique. Du grec Herrnês, Mercure, Aphroditê, Vénus.

HERMÈS, nom grec de Mercure. Du grec Hermès, fait de herrnas, rocher, pierre, mot dérivé de herma, base, appui.

HERMINIUS, d'où HERMINE, chef des Germains ; glorieux Romain. Ce mot vient de Hennin, employé pour Arménien dans nos anciens auteurs. Ce mot hermin a été remplacé par arménien.

HERMIONE, fille de Ménélas et d'Hélène. Du grec hermaion, gain sans le chercher, envoyé par Mercure, bonne aubaine.

HERMODORE, philosophe d'Éphèse ; disciple de Platon.

Du grec Hermês, Mercure, dôron, don.

HERMOGÈNE, philosophe de Tarse. Du grec Hermès, gênos, né, dérivé de gèinomai/naître.

HÉRO, amante de Léandre. Du lat. Hero, fait du grec hérôs, héros, demi-dieu, formé, comme le dit Platon, du grec érôs, amour, parce que les héros ont leur naissance à l'amour d'un dieu pour une mortelle, ou d'une déesse pour un mortel.

HÉRODE, roi j-uif. De l'héb. hered, onagre, ou du syr.

hered, dragon enflammé, en feu. Quelques auteurs forment à tort ce nom du grec hêrâs, héros.

HÉRODIEN, HERODIANUS, historien d'Alexandrie. Du grec hérôs, héros.

HÉRODOTE, fameux historien grec d'Halicarnasse. Du grec hérôs, héros, dotos, donné, de didômi, donner.


HERSÉ, fille de Cécrops, sœur d'Aglaure. Du grec hersê, rosée, tout ce qui est jeune, tendre. (Voy. Roscius.) HERTHA, déesse de la Terre chez les Germains. L'origine de ce mot se retrouve dans le sansc. irâ, terre, l'héb. érets, terre, le grec éra, l'anc. pers. arta, lebas-all. arde, le goth.

airtha, l'ail, erde, le haut ail. anc. et moy. erda, erdt, erdo, eard, ard, ertha, hert (d'où Hcrtha), l'ang. earth, le dan.

jord, terre. (Voy. TERRA.) HESPÉRUS, fils de Japet, frère d'Atlas, chassé de son pays par son frère, se retira en Italie à laquelle il donna son nom, YHespèrie, par rapport à la Grèce. Du grec hesperos, astre rayonnant le soir, à l'occident, étoile de Vénus, hespéra, soir, soirée; occident, couchant, mots venus, selon M. Eichhoff, du sansc. vâspas, vapeur, ombre, formé de vas, occuper, couvrir ; d'où le lat. vesper, vesperus, hesperus, hespéros, étoile de Vénus; le soir, le couchant. Meidinger lie l'ail., l'ang.-sax., l'ang. et le holl. west, ouest, occident, couchant, le suéd. waester, vester, le dan. vest, et l'anc. scand.

vestr, ouest, occident, couchant, au lat. vesper; ce qui n'a rien d'invraisemblable, car l et p se sont substitués plus d'une fois l'un à l'autre. En ital. espero, étoile de Vénus , vespro, soir; esp. vespero, étoile de Vénus. L'Italie et l'Espagne étaient appelées Hespérie, parce qu'elles étaient situées dans les régions occidentales, relativement à la Grèce.

L'étoile de Vénus passait sur l'Italie et allait se perdre dans l'Espagne, pays que les anciens regardaient comme le plus occidental.

HETH, HÉTHÉE, fils de Chanaan. De l'héb. cheth, rupture, épouvante ou stupeur.

HÉVILA, fils de Chus. De l'héb. chavilah, qui souffre, qui met au monde, ou qui parle.

HIÉROCLE, père d'Hiéron ; philosophe d'Alexandrie. Du grec hiéros, kléos, gloire.

HIÉRON, roi de Syracuse. Du grec hiéros, saint, sacré,


venu peut-être de l'héb. iârè, craignant, vénérant, religieux, pieux.

HIÉRONYME, roi de Syracuse. Du grec hièros, saint, sacré, onuma, nom.

HILAIRE. Du lat. hilaris, gai, joyeux, dérivé du grpp hilaros, gai, joyeux, mot venu du sansc. Ml, jouer, folâtrer, hilat, folâtre.

HIPPARQUE, astronome de Nicée. Du grec hippos, cheval, arphos, chef, dérivé de archû, marcher devant, commencer.

HIPPIAS, philosophe grec. Du grec hippos, cheval.

HIPPOCRATE, célèbre médecin. Du grec hippos, cheval, kratos, force, pouvoir, puissance.

HIPPODAMIE, fille d'ÆnomaÜs et de Pise. Du grec hippos, damaô, dompter, mot venu du sansc. dam, calmer, dompter.

HIPPOLYTE, femme de Thésée; fils de Thésée. Du grec hippos, lutos, délié, dérivé de lua, délier, ôter.

HIPPOMÈDE, fils de Nisimaque. Du grec Mppos, cheval, médôn, roi, de medô, commander.

HIPPONAX, poëte satirique d'Éphèse. Du grec hippos.

anax, prince.

HIPPOTÈS, Éole. Du grec hippotés, cavalier, dérivé de hippos, cheval.

HIR, fils de Caleb. De l'héb. hir, ville, ou vigilant, ou répandant.

HOMÈRE, prince des poëtes grecs. Du grec homàos, aveugle, parce qu'il était né aveugle. On pourrait le faire venir aussi du grec homèros, otage, ou homèros, qui est uni, fait de homos, pareil, semblable, arô, ajuster, allier.

HONORÉ. Du lat. honor, honneur, fait du grec ÛI/OS, prix, récompense; il peut venir aussi de l'héb. hôn, honneurs, richesses, ou, selon M. Pihan, du pers. huner. mérite, talent, vertu. La racine primitive se retrouve dans


l'ang. honour, l'esp. et le port. honôr, honra, l'ital. onore, le gall. gonest, honnête, gonestrwyz, honnêteté (g = h), le gaël irl. onoir, honneur, le gaël écoss. onair, honneur.

HORA, déesse de la beauté, femme de Romulus. Du lat.

hora, heure, dérivé du grec hôra, heure, temps, journée, mot rapporté au sansc. wâra, temps, d'après Benfey, au sansc. haurâ, période, selon Eichhoff. On retrouve la racine de ce mot dans l'hibernois wàir, huàir, heure, l'ail, uhr, l'ital. ora, l'esp. hora, le suéd., dan. et isl. ur, le holl. uur, l'ang. hour, le bret. heur, gaël écoss. et irl. uair, heure.

HORACE, poëte lyrique latin ; les trois frères. Voy. HORA.

HORTENSE, HORTENSIE, fille d'Hortensius. Voy. HORTENSIUS.

HORTENSIUS, orateur romain. Du lat. hortensitts, de jardin, dérivé de hortus, jardin, fait, comme le lat. chors, du grec chortos, verdure, gramen, venu peut-être lui-même du sansc. harit, verdure.

HOSTILIUS, troisième roi de Rome. Du lat. hostilius, de l'ennemi, fait de hostis, étranger, ennemi, mot de la même origine que hospes, du grec hostis, le premier venu.

HUGUE, HUGO, HUGON, HUON. De l'isl. huga, penser, considérer, ou du celt. hug, esprit, mots de la même origine que l'héb. hâgâ, il a médité. Ce nom signifie prop. penseur.

HUR, fils de Juda ; fils de Jacob. De l'héb. chur, liberté, prop. libre, indépendant.

HUS, fils d'Aram. De l'héb. hus, conseil, ou bois.

HYACINTHE, jeune Lacédémonien changé par Apollon en hyacinthe, fleur de son nom. Du lat. hyacinthus, hyacinthe ; sorte de pierre précieuse, dérivé du grec huakinthos, hyacinthe, espèce de lis qui ne ressemblait pas à notre jacinthe, dans laquelle les anciens voyaient, aidés peutêtre par leur imagination, les deux lettres ai, mot grec qui exprime la douleur. En ital. jacinto, giacinto; cat. jacint, jacinto; esp. et port.jacinto. 'En ar. ïaqout, pierre précieuse


en général, hyacinthe, mot qui signifie rouge; pers. ïacut.

rubis, pierre précieuse d'un rouge tendre.

HYALE, nymphe de la suite de Diane. Du lat. Hyale, dérivé du grec Hualê, fait de hualos, sorte de pierre transparente comme le verre, chez les anciens.

HYGIE, déesse de la santé. Du lat. Hygia, dérivé du grec Hugiéia, santé, fait de hugiés, sain, dans la vigueur, mot qui semble formé du sansc. ôg ou auj, vivre, prospérer, être fort, ôg'as ou aitjas,, vigueur, force.

HYGINUS, bibliothécaire d'Auguste. Du grec hurtiMnos, sain.

HYLAS, fils de Théodamas. Du grec ht/lé, bois, forêt, d'où le lat. sylva.

HYMEN, fils d'Apollon et d'Uranie; dieu du mariage.

Du lat. Hymen, hymen, union, mariage, dérivé du grechumên, huménaios, hymen, dieu des noces; mariage, chant nuptial, mot de la même origine que le grec humnos, chant, chanson, hymne, humnéô, célébrer, chanter, huménaiû, épouser, chanter l'hymne nuptial, tous venus de hudô, hlldâ, chanter.

célébrer, louer.

HYPÉRIDE, orateur athénien tué par Antipater. Du grec huper, au-dessus, idca, idée, prop. idée, pensée supérieure.

HYPSICRATE, femme de Mithridate. Du grec hl/psi, en haut, hratos, force, puissance.


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IACCHUS, surnom de Bacchus. Du lat. Iacchus, dérivé du grec Iakchos, nom formé du grec iachos, iachê, clameur, dérivé de iachô, iakchô, crier.

IAH, un des noms de Dieu chez les Hébreux, l'Éternel.

De l'héb. hâiâh, il fut, parce que Dieu est l'Eternel, l'Être par excellence, le seul être nécessaire, créateur de tous les êtres.

IAPYX, fils de Dédale. Du lat. Ictpyx, dérivé du grec Iapux, nom du vent de nord-ouest, mot tiré du grec iaptû, blesser, jeter, lancer.

ICARE, fils de Dédale; père d'Érigone. Du grec ikô, iknéomai, venir, supplier.

ICHABOD, fils d'Héli. De l'héb. ichabod, où est la gloire.

IDOMÉNÉE, roi de Crète. Du grec idios, particulier, ou idèô, voir, ménos, âme, valeur, force.

IGNACE. Du lat. ignotus, inconnu, ignoré, qu'on ne connaît pas.

IGNIGÉNA, surnom de Bacchus. Du lat. ignis, feu, geno, de gigno, enfanter, produire, faire naître, prop. né du feu.

IGNIPOTENS, surnom de Vulcain. Du lat. ignis, feu, polens, puissant, prop. maître du feu, puissant dans le feu.


ILIA SYLVIA, fille de Numitor, roi d'Albe. Du lat, l'lia, flancs, entrailles, sylva, forêt.

ILIONE, fille aînée du roi Priam, femme de Polymnestor. Du lat. et grec ilion, nom de la ville de Troie. (Voy.

ILUS.) ILITHYE, nom de Lucine, déesse qui présidait aux accouchements. Du lat. Ilithyia, dérivé du grec Eileithuia, fait de Éleuthô, Lucine, fait lui-même de Cleuthéros, libre, délivré.

ILUS", roi de Troie; nom d'Ascagne, fils d'Énée. Du grec ilus, ordure, boue.

INO, fille de Cadmus et d'Hermione. Du grec innos, vain.

10, fille d'Inaehus, roiargien, la même qu'Isis. Du grec ion, violette.

IOLAÜS, écuyer d'Hercule. Du grec ios, venin, poison, laos, peuple.

ION, philosophe et poëte grec. Du grec ion, violette.

(Voy. VIOLA.) IOPAS, prince d'Afrique, au temps de Didon. Du grec ios, venin, poison; trait, pas, tout.

IPHIANASSE, fille de Prétus, roi d'Argos. Du grec iphi, de grand cœur, fortement, vailjamment, anasau, reine, princesse, de anax, roi, prince.

IPHICLE, fils d'Amphitryon et d'Alcmène. Du grec iphi, kléos, gloire.

IPHICRATE, général athénien. Du grec IJJhi, kratos, force, puissance, pouvoir.

1PHIDAME, fils d'Anténor. Du grec iphi, damatÎ, dotnpter.

IPHIGÉNIE, fille d'Agamemnon, roi d'Argos, et de Clytemnestre. Du grec iphi, Uhws, né.

IPHIS, fille de Lidge et de Téléthuse. Du grec iphis, fort, de iphi, de grand cœur, vaillammeht, fortement.


IPHITHÉE, mère d'Orphée. Du grec iphi, théa, déesse.

IRÈNE, IRÉNÉE. Du grec eirênê, paix, d'où eirênaios, pacifique, eirénéô, être en paix.

IRIS, messagère de Junon changée en arc-en-ciel. Du lat. iris, iridis, arc-en-ciel ; pierre précieuse, dérivé du grec iris, mot venu de eirô, dire, parce qu'Iris disait les volontés de Junon, ou du sahsc. irita, envoyée, tris étant la messagère des dieux.

ISAAC, fils d'Abraham. De l'héb. itsehaq, rire.

ISABELLE. De l'héb. izèbèl, chaste, pure. On le fait dériver ordinairement de Élisabeth (voy. ce mot).

ISAÏ ou JESSÉ, père de David. De l'héb. ischai, qui est.

ISAÏE, prophète. De l'héb. Ischâïe ou Ischaiahou, fait de ischa, salut, Iah, Seigneur, prop. salut du Seigneur.

ISBOSETH, fils de Saiil, roi d'Israël. De l'héb. ischboscheth, homme de confusion, de isch, homme, schêlh, confusion.

ISCARIOTE, nom du traître Juda. Ce nom en hébreu signifie prop. homme de meurtre.

ISCHOMAQUE, femme de Pirithoüs, la même qu'Hippodamie. Du grec ischus, force, d'où ischuros, fort, puissant, dérivé de is, fibre ou nerf, par extension, force, et machê, combat.

ISÉE, rhéteur célèbre. Du grec isciios, ÍSos, isêrés, pareil, égal.

ISIDORE. Du grec Isis, dôron, don, prop. don d'Isis.

ISIGONE, écrivain de Nicée. Du grec Isis, gonos, gonê, génération, dérivé de géinomai, naître.

ISIS, déesse des Égyptiens. Du lat. Isis, dérivé du grec Isis, Isis, mot formé de isêmi, je suis, ou, selon Pluche, de l'héb. ischah, femme.

ISMAËL, fils d'Abraham et d'Agar, père des Arabes. De l'héb. schamah, exaucer, Êl, Dieu, prop. Dieu a exaucé.


ISOCHATE, orateur grec. Du grec isos, égal, pareil, kratos, force, puissance.

ISRAL, surnom de Jacob. De l'héb. Israël, fait de sârali, il a combattu, Êl, Dieu, prop. combattant de Dieu, fort contre Dieu même. On peut le former aussi de iasar, être droit, El, Dieu, prop. droiture, justice, équité de Dieu, ou encore de zarah, naître, Êl, Dieu, prop. Dieu naissant, se levant.

ISSACHAR, fils de Jacob et de Lia. De l'héb. issachar, il y a récompense.

ITYLE, fils de Zéthus. Voy. ITYS.

ITYS, fils de Térée, roi de Thrace. Du grec Uns, tour, rondeur, circonférence.

IULE, fils d'Énée. Du lat. Iulus, dérivé du grec loulos, Iule. Le nom primitif d'Ascagne était Ilus, nom qu'il porta jusqu'à la prise d'ilion (Troie). Après la prise de Troie, on l'appela Iulus, nom qui signifie duvet, poil follet (juli), parce qu'il n'avait pas de barbe. Iulus, en grec ioulos, signifie aussi duvet des fleurs, prop. douceur, doux au toucher.

IXION, fils de Phlégias. Du grec ixioeis, gluant, vénéneux, ixia, glu, ixias, sorte de chardon, de ixos, glu.


J

JABEL, fils de Lamech et d'Ada. De l'héb. iiabal, qui tombe.

JACOB, fils d'Isaac et de Rébecca. De l'héb. Iahaqôb, fait de iiaaqôb, supplantateur, de hâqab, il a été par derrière.

JACQUES, JACQUET, JACQUETTE, JACQUELIN, JACQUELINE, JACQUOT, JACOT. Ce nom est le même que Jacob, avec cette différence que le nom de Jacob est appliqué aux hommes de l'Ancien Testament et aux Juifs, et que celui de Jacques est appliqué aux hommes du Nouveau Testament. En lat.

Jacobus, en grec Iakôb, en ang. James, Jem, Jemmy, Joan, en ail. Jacob, Jacoben, Jacobinchen, Jacobchen, en ital. Giacomo, Giacopo, en esp. Jacopo, -Jago, Diago, Diego, en écoss.

Janus, anc. franç. Jaume.

JAMBUQUE, philosophe pythagoricien. Du grec iambikos, ïambique, de iambos, ïambe, fait de iaptô, blesser, jeter, lancer.

JAMIN, fils de Siméon; fils de Ram. De l'héb. iâmin, /tfr-pïiê77*v\

;.tANÍfS;;' u des portes, de l'année. Du lat. janus, de î,.nittea, ntrée, d'où januarius, janvier, premier mois de e.1- 1 s de Noé, dont les descendants se répan-

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dirent dans l'Europe et quelques-uns dans la Chine. De l'héb. iéphéth, qui se dilate, ou de iâphêh, beau.

JAPHIÉ, fils de David. De l'héb. iaphiah, illuminant, ou apparaissant, ou de iâphêh, beau.

JASION, fils de Jupiter et d'Electre, amant de Cérès. Du grec iesis, -guérison, dérivé de iasthai, guérir, penser.

JEAN, JEANNE, JEANNETTE, JEANNETON, JENNY, JENNIE. Du lat. Jommes, Johannes, venu de l'héb. iohhânân, rempli de grâce, très-gracieux, fait de lah, Seigneur, hhânân, de hhen, grâce, au sens propre. En grec lûannês, en ail. Johan, Hans, Johane, Hanne, Hannchen, en ang. John, Jack, Johny, ■ Jane, Jenny; Johnson, fils de Jean (de John, son, fils), en ital.

Gianni, Giovanni, en esp. Juan.

JÉBUS, fils de Chanaan. De l'héb. iebus, action de fouler aux pieds ou de rouler, ou étable.

JÉCÉMIA, fils de Jéchonias. De l'héb. Iah, Seigneur, qiiam, confirmer, prop. confirmation du Seigneur.

JÉCHONIAS, fils de Joachim. De l'héb. Iah, seigneur, hechin, préparer, prop. préparation du Seigneur.

JECTAN, fils d'Héber, dont les descendants s'établirent en Arménie. De l'héb. iaqtan, petit, ou ennui, ou contention.

JÉHOVAH, nom propre de Dieu chez les Hébreux. De l'héb. Iehovah, fait de hâiâh, il a été, il fut, le même que le chald. havâh, il fut, parce que Dieu dit dans l'Exode : Ego sum qui sum, je suis celui qui suis. Ce nom signifie prop. l'être par excellence, l'être créateur, le premier de tous les êtres, le créateur des êtres.

JÉHU, prophète ; fils de Josaphat. De l'héb. ichuh, luimême.

JEPHTÉ, juge d'Israël. De l'héb. iaphtach, ouvrant, de phâtach, ouvrir.

JÉRÉMIE, nom d'un prince; prophète. De l'héb. Iah, Seigneur, ram. élevé.


JÉROBAAL, père de Joathan. De l'héb. iereon, crainte, vision, de tare, craindre, et bahal, maître, possesseur.

JÉROBOAM, roi d'Israël. Ce nom en hébreu signifie proprement qtti s'éléve contre le pettple.

JÉRÔME. Du lat. Hieronymus, fait du grec hieros, saint, sacré, onuma, onoma, nom, mots venus, ainsi que le lat.

nomen et le goth. namo, du sansc. nâman, nom, prop. nom saint, sacré.

JESIACHIAS, prêtre, grand ami d'Ézéchias. De l'héb.

Jesmachiah, attaché au Seigneur.

JÉSUS, nom du Christ, rédempteur de tous les hommes.

De l'he. Iesclittah, Jésus, fait dehoschiah, sauver, prop.

sauveur.

JOAB, général de l'armée de David. De l'héb. Iah, Seigneur, âb, père, prop. père du Seigneur, paternité.

JOACHAZ, fils de Josias, roi de Juda; fils de Jéhu, roi d'Israël. De l'héb. Iah, Seigneur, achaz, prendre, prop.

prise du Seigneur.

JOACHIM, JOACHIN, fils de Joacim. De l'héb. Iah, hechin, préparer, prop. préparation du Seigneur, ou bien encore fermeté du Seigneur.

JOACIM, fils de Josias. De l'héb. Iah, qan, se relever, prop. résurrection du Seigneur.

JOADA, fils d'Achaz. De l'héb. Iah, hedhah, assemblée, congrégation, prop. congrégation du Seigneur.

JOARIM. De l'héb. Iah, herim, élever, ou exalter, prop.

élévation ou exaltation du Seigneur.

JOAS, roi d'Israël; roi de Juda. De l'héb. Iah, asch, feu, prop. feu du Seigneur.

JOATHAN, fils d'Osias; fils deJérobaal. De l'héb. iotharn, parfait, ou achevé.

JOB, fils d'Issachar; fils de Zaré. De l'héb. iiob, gémissant, supportant l'inimitié.


JOCASTE, mère d'Œdipe. Du grec ios, venin, poison ; trait, akéisthai, guérir.

JONAS, fils d'Amathi, prophète. De l'héb. ionah , colombe.

JONATHAN, fils de Saïil ; petit-fils de Moïse. De l'héb.

Iah, Seigneur, nâlhân, donner, prop. don du Seigneur.

JORAM, roi de Juda; roi d'Israël; fils d'Achab. De l'héb.

ioram, élevé.

JOSABA, fille de Joram, sœur d'Ochozias. De l'héb. Iah, hisbiah, rassasier, prop. satiété du Seigneur.

JOS\PHAT, fille du roi Asia; fille d'Ahilud. De l'héb.

Iah, schâphat, juger, prop. jugement du Seigneur..

JOSEPH, fils de Jacob, d'où JOSÉPHIN, JOSÉPHINE, JOSEPHA.

De l'héb. iosêph, accroissement.

JOSIAS, roi d3 Juda, fils d'Amon. De l'héb. Iah, Seigneur, asch, feu, prop. feu du Seigneur.

JOSUÉ, fils de Nun, prince de la tribu d'Éphraïm. De l'héb. lehoschuali, Josué, fait de Iah, hoschiah, sauver, prop. le Seigneur sauv J.

JUBA, roi de Mauritanie, en Afrique. Du lat. juba, crinière, crête, dérivé du grec phobé, crinière.

JUDA, fils de Jacob; traître de Jésus, d'où JUDE, JUD. De l'héb. ihudah, louange ou confession.

JUDITH, épouse d'Ésaii ; femme qui coupa la tête à Holopherne. De l'héb. ioudith, louant.

JULES, surnom de César, d'où JULIEN, JULIENNE, JULIETTE, JULIA, JULIE. Dans YÊnèide, Virgile dit : « Le jeune Ascagne qui porte le surnom d'Iule, et qui fut appelé Ilus tant qu'Ilion subsista, gouvernera le Latium durant trente ans et s'établira ensuite à Albe. La fille d'un roi d'Albe, nommée Ilia, et prêtresse de Mars, aura de ce dieu deux fils jumeaux. De cette race troyenne naîtra César, dont l'empire n'aura point d'autres bornes que l'Océan, et la gloire


d'autre terme que le ciel. Le nom de Julius qu'il portera montre assez qu'il descendra de lulus. » (Voy. IULE.) Ce nom signifie proprement douceur, doux au toucher, jeunesse, adolescence.

JUNIUS, JUNJA, nom de la famille de Brutus. Du lat.

junis, juvenis, jeune, jeune homme, jeune fille. (Voy. JuVÉNAL. )

JUNON, fille de Saturne, sœur et épouse de Jupiter. On n'a fait sur ce nom que des conjectures. Gébelin dit que les Égyptiens nommaient la lune loti, nom qu'on lui donnait aussi chez les Grecs qui en firent le nom de Inô; ce serait d'Ioh que les Latins ont fait Juno, en y ajoutant noh, qui signifie la nuit. Le nom de Junon vient plutôt du grec Zallô, Junon, fait de Zeus, Jupiter. (Voy. ZENON.) L'analogie du z et du j est confirmée par les Romains qui, ne pouvant prononcer le z des Grecs, l'ont souvent remplacé par un j. Ainsi Zanô, Junon, zugos, jugum, zeuhtos, junctus, meizôn, major, etc.

JUPITER, fils de Saturne, père des dieux. Du lat. Jupiter, fait du grec Zeu pater, Dieu le père. (Voy. JUNON, pour le changement de z en j.) Le nom latin de Jovis, Jupiter, d'après le père Souciet, n'est autre chose que Jehovah ou Iehovah, dans lequel le scheva n'est point exprimé non plus que dans les composés de ce nom : JOfwé, Josias, Jonathan, etc. Les Latins ont seulement changé la terminaison hébraïque ah en terminaison latine is : Iehovah, Jehovis, Jovis. De même, dit le père Souciet, Jupiter a été fait de Jehupater, composé de l'héb. Iehovah et du grec patèr, père : on a fait Jupater, puis, en changeant l'a en i, Jupiter.

JUSTIN, d'où JUSTINE, JUSTINIEN, historien; empereur.

lat. Justus, juste, conforme aux lois, de jus, droit, équité, venu lui-même de jubeo, ordonner.

HJVINAL, poëte satirique. Du lat. juvenis, jeune, jeune homme, mot venu du sansc. yuvan, jeune. En pers. djtwan, chin. yu, ail. jung, ang.-sax. iung, jung, geong, gung,


ang. young, holl. joiig, suéd. et dan. ung, isl. ungr, slave jÙn, breton iaouank, gaël ionk, ital. giovane, esp. joven, jeune.

JUVENTA, nom d'Hébé. Du lat. juventas, déesse de la jeunesse; jeunesse, jeune âge, juventa, jeunesse, jeune âge, juventus, jeunesse; troupe de jeunes gens. Juventus (de juvare, secourir, aider) se dit de l'âge de la jeunesse et de ceux qui sont dans l'âge de servir la patrie.


L

LAABIM, fils de Mesraïm. De l'héb. lehabirn, enflant més, ou flammes, et même glaives.

LABAN, fils de Bathuel, frère de Rébecca, père de Rai chel, De l'héb. lâbân, blanc, LABÉON, surnom romain; consul romain; jurisconsulte romain, Du lat. labeo, lippu, qui a de grosses lèvres.

LABÉRlUS, poëte comique. Du lat. labrum, lèvre, venu de labium (voy, LABIÉNUS), et qui peut être rapporté au grec labros, vorace, gourmand, d'où labrazô, bavarder, labraktês, bavard.

LABIÉNlJS, lieutenant de César, qui passa dans le parti de Pompée. Du lat. iabium, lèvre, venu du grec labéin, prendre, saisir, ou du grec lapizô, parler seul, ou mieux du teut. lapel, lèvre, venu lui-même du sansc. lap, parler, exprimer, énoncer; lapas, parole, bouche. On peut rapporter à la même origine l'ail, lippe, lefze, lèvre, l'anc. ail. kp, leff, l'ang.-sax. lippa, lippe, l'ang. lip, leholl. lip, lippe, le suéd.

laepp, le dan. laebe, lippe, le gaël écoss. et irl. lab, labh, le pers. leb, l'ital. labro, l'esp. labio, l'ang. Icibra, lèvre.

LABRE. Du grec labros, gourmand, vorace, violent.

LACER, Romain affectionné à Trajan. Du lat. lacer, déchiré, fait du grec lakis, déchirure; pièce, lambeau,


lakistos, déchiré, ou de rhakos, haillon, lambeau, par le changement assez fréquent de r en l.

LACÉRIUS, tribun du peuple. Voy. LACER.

LACHÉSIS, l'une des trois Parques. Du grec lachesis, sort, de lanchanô, tirer au sort ou obtenir par le sort.

LACTANCE, rhéteur de Nicomédie. Du lat. lactans, qui a du lait, rempli de lait, fait de lac, lactis, lait. En grec gala, galaktos, lait, héb. châlâb, gaël écoss. lac, laith, gaël irl. lachd, laith, ital. latte, esp. leche, ail. milch, ang. milk, lait.

LADRE. Voy. LAZARE.

LETA, nom d'une dame. romaine, contemporaine de saint Jérôme. Du lat. lætlls, joyeux, gai,, réjoui, mot venu de llhéb. hâlas, laetatus est,, il s'est réjoui, ou du grec laô, vouloir, mot qui semble venir du sansc. lasch, vouloir.

LIEVIUS, poëte latin.' Du lat. lævus, gauche, qui est du côté gauche, sinistre, contraire, funeste, venu du grec laios, sinistre, de mauvais augure, gauche.

LAGUS, père de Ptolémée, successeur d'Alexandre le Grand. Du grec lagôs, lièvre.

LAIS, fameuse courtisane; nom de femme. Voy. LAi us.

LAÏUS,' père d'OEdipe, époux de Jocaste. Du grec laios, sipistre, de mauvais augure, gauche.

LALAGE, maîtresse d'Horace. Du lat. lalax, ..lalagis, criard, criailleur, venu du grec laléin, parler, jaser.

LAMBERT, LAMBERTlNE. Du teut. land, terre, pays, bert, illustre, vaillant. Ce nom germanique s'est écrit Handfranc, Landfrid, Lamfrid, Landbi-echt, Landbert, puis Lambert. "11 ..signifie prop. puissant.

LAMECH, fils de Mathusaël; fils de Mathusala. De l'héb.

lérnéch, pauvre, humilié.

LAMIA, surnom de l'illustre famille romaine descendant de Lamus, fils de Neptune. Du .lat. lamia, vampire vorace,


monstre fabuleux qui dévorait les hommes et les enfants, venu du grec laimos, faim dévorante.

LANDERIC, LAÎNDRI, LANDRY, LANDm. Du germ. land, terre, pays, rich, rie, puissant.

LAOCOON, fils de Priam et d'Hécube, prêtre troyen. Du grec laos, peuple, hoM, entendre, comprendre.

LAODAMIE, fille de Bellérophon. Du grec laos, peuple, damaô, dompter, venu du sansc. dam, calmer, dompter.

LAODICÉE, fille de Priam; fille d'Agamemnon. Du grec laos, dikê, justice, procès, droit.

LAOMÉDON, roi de Troie. Du grec laos, rnêdomai, méditer, venu du sansc. maid, observer, concevoir.

LAPIDOTH, mari de Débora, prophétesse. De l'héb. lapihloth, éclairs.

LARA, LARlSSE. Du grec larix, mélèze, arbre contenant beaucoup de résine, larinos, gras, engraissé, doux, dérivé du grec laros, doux, agréable, prop. terrain gras, fertile.

LASTHÉNIE, femme qui se déguisait en homme pour venir écouter Socrate. Du grec laos, peuple, sthimos, force, de sthénô, pouvoir, avoir la force, la puissance.

LATINUS, fils de Faunus. Du lat. latere, se cacher, parce qu'on prétend que Saturne, détrôné et chassé du ciel par son fils Jupiter, chercha une retraite en Italie et se cacha dans une contrée qui fut appelée Latium à cause de cet événement. D'après Bochart, il vient de l'héb. latim et latin, pluriel de lat, enchantement, parce que ce pays était rempli d'herbes propres aux enchantements et de poisons, ce qu'il prouve par Eschyle et Théophraste.

LATONE, mère d'Apollon et de Diane. Du grec Lêtô, les Latins en firent Latona, de læto, réjouir, inspirer la joie, ou lætor, se réjouir, témoigner sa joie, Ixtitia, joie, allégresse, d'où Letitia. (Voy. LÆTA.) LAURE, LAURÉA, LAURÉOLUS. Du lat. laurus, laurier, dont


on retrouve la racine dans l'ail, lorbeer, l'ang. laurel, l'ital, lauro, l'esp. lattrel, le port. lauro, le celt. blawr, vert (prononcer lawr, le b étant paragogique).

LAURENT, LAURENTIN, LAURENTINE. Dulat. laurentini, nom que l'on donna aux Latins à cause du grand nombre de lauriers qui croissaient dans leur pays, venu de Jaunis, laurier.

LAUSUS, fils de Numitor, roi d'Albe. Du lat. lausus, lamentation, dérivé du grec hlansiaô, vouloir pleurer, de klaiô, pleurer.

LAVERNE, déesse des voleurs. Du lat. laveflla. plagiaire, voleur, lavernio, larron, filou, voleur, venu du grec labéin, de larnbanô, prendre, saisir, que l'on peut rapporter au sansc. labli, prendre, saisir, lâbhas, prise, labdhas, pris, dérivés de labh, mouvoir, atteindre.

LAVINIE, fille de Faunus, femme d'Énée, d'où le nom de la ville de Lavinium. Lavinia, d'après Bacon, est synonyme d'Albinia, comme le démontre le nom de la lave, cette matière brûlante qui sort des volcans et qui forme des ruisseaux enflammés, laquelle en se refroidissant prend une couleur blanche; d'où son nom de lave, équivalent d'alba, venu de lavare, laver, blanchir. La racine de ce mot se retrouve dans le sansc. li, dissoudre, liquéfier, lis, layan, fusion, layat, fondant; d'où le grec loua, faire baigner, laver, l'esp.

et le port. lavar, l'ital. lavare, l'ang. lave, laver, le celt.

lab, blanc, lav, lau, eau.

LAZARE, frère de Marie et de Marthe. Du lat. Lazarus, grec Lazaros, du grec Éléazaros, fait lui-même du grec Êlèazar, qui vient de l'héb. Elhâzâr, composé de El, Dieu, hâzar, il a aidé, secouru. (Voy. ÉLÉAZAR.) On a dit Ladre pour Lazare, et c'est pour cela que les lépreux qu'on appelait Lazares sont appelés Ladres; les Lazares ou Ladres ont été nommés ainsi parce que leur maison ou église, située hors des murs de Jérusalem, était dédiée à saint Lazare, ou bien parce que saint Lazare, dont on avait fait saint Ladre, était invoqué pour la lèpre.


LÉANDRE, jeune homme célèbre par ses amours avec Héro. Du grec leios, doux, calme, anêr, andros, homme.

LÉARQUE, fils d'Athamas et d'Ino. Du grec leios, doux, archê, commandement.

LÉDA, fille de Thyeste et femme de Tindare, qui fut aimée de Jupiter, lequel se métamorphosa en cygne pour la séduire. Du grec lêida, fait probablement de leios, uni, doux, calme.

LENTULUS, nom d'une famille noble de Rome. Du lat.

Uns, lentis, lentille, parce qu'un de ses membres excella dans la culture de ce légume; en ail. linse, lentille, ang.

lens, lentil, celt. lentil, dan. lindse, suéd. lints, ital. lente, lenticchia, esp: lenteja, port. lentilha, lentille.

LÉOCADIE. Du grec léôn, lion, kados, baril, seau.

LÉOCHARE, fameux graveur. Du grec lMn, lion, charis, grâce, amour.

LÉON, LÉONE, LÉONIE, LÉONCE, LÉONTINE, LÉONORE. Du lat, leo, leonis, lion, dérivé du grec léôn, léontos, lion, dont la racine est lis, lion. De savants auteurs ont dit que le lion était le symbole de la chaleur solaire ; les Égyptiens représentaient l'âme ou l'incandescence par le lion. L'héb.

lâbi, lion, est un mot formé du vieil héb. lâbâh, verbe que Gésénius suppose être une onomatopée du cri de cet animal. L'héb. laisch, autre nom du lion, aurait été fait, suivant le même, du verbe lisch, il a été fort. Le grec léÓn, d'après Balbi, est passé dans toutes les langues occidentales. En héb. lâbi, lébieh, laisch, lion, égypt. labo, copte laboi, arabe leïs ou lejs, lebottah, ail. lôwe, teut. leon, ang. lion, esp.

leon, port. leâo, ang.-sax. lio, leon, holl. leeu, leeuw, suéd.

ldon, dan. loeve, pol. et bohém. lew, isl. leo, bas-bret. leon, ital, leone, liúne, basque leoina, belge leew, russe lévv, lion.

LÉONARD. De l'ail. Leonhard, fait du teut. leon, hard, courageux, prop. courageux comme un lion.

LÉONIDE, LÉONIDAS, roi de Sparte. Voy. LÉON. Ce nom signifie proprement né d'un lion, venu d'un lion.


LÉONTYCHIDE, roi de Sparte. Du grec lèôn, lion, tnchê, fortune.

LÉOPOLD, LÉOBALD, LÉOBALDUS. Du teut. leon, bald, bold, hardi, courageux, prop. hardiesse du lion, hardi comme un lion. (Voy. GONDEBALD.) LÉPIDE, surnom de la famille romaine Emilia, dans laquelle on trouve dix-sept grandes magistratures. Le plus connu est le triumvir. Du lat. lepiclus, agréable, charmant, gracieux, dérivé de lepor, agrément, grâce du langage.

LEPT1NE, orateur célèbre d'Athènes. Du grec leplos, mince, tendre, lcptizô, amincir, de lépô, ôter l'écorce, peler, mots rapportés au sansc. lup, couper, blesser, laupas, blessure, luptas, coupé.

LEU, corruption de Loup (voy. ce mot).

LEUCASPE, compagnon d'Énée. Du grec leukos, blanc, aspis, bouclier; en lat. leucaspis, phalange macédonienne dont les boucliers étaient blancs.

LEUCIPPE, inventeur du système des atomes, l'un des plus célèbres disciples de Zénon. Du grec leukos, blanc, hippos, cheval.

LEUCOTHÉE, fille d'Orchame, roi de Perse; nourrice de Bacchus. Du grec leukos, théa, déesse.

LÉVI, fils de Jacob et de Lia. De l'héb. levii, lié, accouplé, de leviah, lien, copulation.

LIA, femme de Jacob, fille de Laban. De l'héb. laah, lêah, laborieuse, fatiguée.

LlBANIUS, sophiste d'Antioche. Du grec libanos, encens, arbre qui produit l'encens.

LIBENTLA ou LUBENTIA, déesse du plaisir. Du lat. libcntia, joie, plaisir, dérivé de libet, archaïsme lubet, il plaît, il fait plaisir, on trouve bon, venu du sansc. lubh, désirer, aimer, lobha, laublws, désir, laubhyas, désirable, mots auxquels on peut rapporter l'héb. leb et lebab, cœur. On retrouve la racine de ce mot dans le grec liptô, désirer


ardemment, lips, désir, le teut. liben, aimer, lieb, liab, liubcr, liof, cher, ami, l'ail. liebeii- aimer, chérir, liebe, amour, lieb, cher, aimé, le goth. leibia, amour, l'ang.-sax.

luvian, lufian, aimer, lufa, lufe, leof, amour, l'ang. to love, aimer, love, amour, lover, amant, le holl. lieven, aimer, le slave lOttbliott, aimer, le russe liublu, lioubiti, aimer, le copte loblev, aimer, l'ital. libito, volonté, plaisir, l'arabe elhotbb, amour.

LIBER, surnom donné à Bacchus, parce qu'il avait procuré la liberté à la Béotie, sa patrie, ou parce qu'étant le dieu du vin, il délivre de tout souci et donne une grande liberté de parler. Du lat. liber, libre. Les Grecs ont souvent mis une dentale là où les autres peuples employaient une labiale. Donc le mot liber répond au grec eteuthéros, libre, comme ruber au grec èruthros, rouge, plebs au grec plêthos, le peuple, la foule, fera au grec thêr, bête sauvage, farouche, foris au grec thura, porte. Du grec èleuthèros et du lat. liber viennent le gaël écoss. liubhair, liuthair, livrer, libérer, l'ail, liefern, livrer, le dan. levere, livrer, l'ital. libero, libre, le savois. libro, l'esp. libre, le port. livre, libre.

LIBERTÉ, divinité des Grecs et des Romains. Du lat.

libertas, liberté, de liber, libre.

LIBITINE, Proserpine, déesse qui avait un temple à Rome dans lequel se vendaient les choses nécessaires pour les funérailles. Du lat. libitina, soin, dépense des funérailles; mort; bière, cercueil.

LIBON, nom d'une famille noble à Rome. Du lat. libo, faire une libation; répandre une liqueur en offrande à une divinité, offrir aux dieux; faire un sacrifice, fait du grec leibô, offrir, épandre, sacrifier, d'où lips, libos, libas, goutte.

LlCINIE, femme de Mécène. Du lat. licinia, sorte d'olive; sorte de verveine, herbe.

LICINIEN, poëte latin. Voy. LICINIE.

LIGARE, ami de Pompée, défendu par Cicéron qui obtint sa grâce. Du lat. ligare, lier, dérivé du grec lugos, osier,


lugoô, plier, courber, tresser. D'après M. EichhofT, le mot ligare, qui semble tenir aussi à l'héb. Java, il a adhéré, il a joint, se rapporterait au sansc. lig, approcher, joindre.

La racine de ce mot se retrouve dans l'ital. legarc, lier, l'ang. link, l'esp. legar, le port. ligar, lier, le gaël écoss. et irl. leaghad, bandage, le chin. lo, lien.

LINUS, fils d'Apollon et de Terpsichore. Du lat. [ilium, lin, chanvre, dérivé du grec linon, lin, mot qui, selon Pluche, vient de l'héb. loun et lin, veiller, passer la nuit, parce que, sur la fin de l'automne, les Égyptiens, débarrassés des travaux de la campagne, fabriquaient à la veillée le fil et la toile de lin, qui faisaient une de leurs principales richesses; d'après Martianus, ils furent les premiers qui semèrent du lin pour en faire de la toile. La racine de ce mot se retrouve dans le teut. lin, lin, l'ail. lein, l'ang.sax. lin, l'ang. Une, d'où linen, linge, toile, le holl. lyn, le suéd. et norv. lin, le polon. len, l'isl. lin, le russe [cn, l'ital. et l'esp. lino, le port. linho, lin.

LISBETH. Diminutif d'Élisabeth (voy. ce mot).

LISE, LISETTE. Voy. ÉLISE. Ce nom peut être dérivé aussi de Louis (voy. ce mot).

LIVE (TITE-), historien latin. Du lat. livco, être livide, plombé, noirâtre, mot que l'on croit fait du grec Lïbus, Libyen, par la raison que le nom des Maures et celui des Égyptiens ont servi à désigner la couleur noirâtre du teint.

D'après Gébelin, il serait dérivé du celt. lin, lu, llwid, opposé à lu, lumière, et signifiant noir, obscur, sombre.

LIVIE, LIVIA, femme d'Auguste. Voy. LIVE. C'est de Livie que sont venus les mots Livia arbos, figuiers, et ficus Uviana, figuier de Livie, parce que cette femme aimait passionnément les figues.

LIVIUS-ANDRONICUS, poète postérieur à Ménandre. Du lat. livco, être livide, plombé, et du grec anêr, amiros, homme, nikê, victoire.

LOCUSTE, célèbre empoisonneuse que Néron fit venir


des Gaules et dont il se servit pour ses crimes. Du lat.

locustasauterelle, insecte, langouste, mot de la même origine que l'ital. locusta, sauterelle, l'anc. germ. lecken et leken, sauter, courir, le goth. laikan, sauter, l'esp. Iangosta, sauterelle, locust, sauterelle, le suéd. lacka, courir, d'où lackay, coureur, l'ang. Iocust, sauterelle; caroube.

LONGIN, rhéteur célèbre, précepteur des enfants de Zénobie, dont il était le ministre. Du lat. longns, long, grand, venu du grec lonchos, lance, à cause de la longueur de cette arme. Bopp dit que l'origine de longus pourrait être le sansc. dirgha, long, en parlant, de l'espace et du temps, d'où le grec dolichos, long, par le changement de r en l, et d'où aussi le russe dolog, le polon. dlugi et le slave dolgu, long; et d'où enfin le lat. longtts, par la suppression de la première syllabe. Toutefois on peut rapporter à la même origine le teut. lang, grand, l'anc. ail. Lang; lanc, l'ail.

lang, long, le celt. lan, Ion, étendu, le holl., le suéd. et le dan. lang, l'isl. langr, laung, l'ang.-sax. lang, laeng, Ienc; , long, le gaël écoss. langack, irl. lang, long, l'ang. long, long, longtemps, along, le long, length, longueur, étendue, lenghten, allonger, étendre, l'ital. longo, lungo, long, l'esp.

luengo, le flam. lanck, langhen, le port. longo, long, longe, loin.

LORETTE, LORETIN, LORETINE. Du lat. laurus, laurier. On voit, dit Pline, sur le mont Aventin, à Rome, un lieu dit Loretum, à cause d'une forêt de lauriers qui jadis y exista.

De là le nom de Lorette.

LOT, fils d'Aram. De l'héb. loenveloppé.

LOTHAIRE, CLOTAIRE, LUTHER. Du teut. et celt. latUer, brillant, clair, éclatant. (Voy. Louis.) LOUIS, LOUISE, LOUISA, LOUISETTË, LOUISON, LUDOVIC, LuDOVICUS, Loys, Louys, ALOYS, LISE, LISETTE, HÉLoïsE. De l'anc.

franç. ou tudesque lut, hlud ou chluit, illustre, célèbre, wig, wich, homme vaillant, courageux, guerrier. Ce nom s'est écrit primitivement Lutwich, Ludwick, Ludwig, HlLLdo-


vicus, Hladuih, Hludowig, Luitwich, Ludowic, Lodwic, Lhodovig, Chlodwig, Chlodowic, Hludowic, Lodcwick, d'où les noms de Clovis, Lothaire, Clothaire, Luther, Clodoald, Cloud, noms qui signifient proprement, comme Louis, homme d'excellente valeur, homme illustre, guerrier célèbre, héros éclatant.

LOUP, LEU. Du lat. lupus, loup, mot qui se rapporte au grec Lukos, loup, comme lepus à lagôs, lièvre. En anc. ail.

ulf, wolv, olf, loup, ail. wolf, ang. wolf, ital. lupo, esp. et port. lobo, langue des Trouvères leu, Ion, russe volke, arabe la'ves, loup. C'est de ce mot, a-t-on dit, que vient le lat.

Lupara, Louvre, palais impérial à Paris, parce que, sur son emplacement, il y avait autrefois une ménagerie où l'on gardait des loups; mais ce mot Louvre, qui semble dérivé de l'ancien saxon leovar, château, paraît avoir été originairement un terme générique pour signifier château royal, palais. D'après un contemporain, le lat. barbare lupara, louvre, se trouve, sous cette acception, dans une charte de l'année 136/|, citée par Ducange. Pélisson (Lettre.

hist., t. I, p. 2/i) se sert du mot louvre pour désigner le lieu que le roi habita durant son séjour à Tournay ; et Basnage (Sur les Duels, p. 86) donne le même nom au palais de l'empereur Andronic.

LUBIN, LUBINE. Du lat. lupinus, de loup, diminutif de lupus, loup.

LUC, LUCE, LUCIE, LUCAIN, LUCIEN, LUCIENNE., LUCILE, LUCAS, LUCINDE. Du lat. lux, lucis, lumière, clarté, éclat, jour, grec leukos, clair, brillant, pur, venus du sansc. las, briller, luire, lJk, luire. On retrouve la racine de ce mot dans l'héb. louch, il a brillé, relui, l'arabe leha, lehen, luhab, brûler, jeter de la flamme, lehak, brillant, éclatant, le chin. la, brillant, J'hind. lftkh, flamme, le teut. lauga, flamme, leoht, lumière, l'ail, liclit, l'ang.-sax. leoht, lioht, lyht, liht, l'ang. lighl, le holl. licht, ligl, lumière, le suéd.

lius, le dan. lys, l'isl. lios, lumière, le russe louiche, rayon, trait de lumière, l'ital. luce, lumière, la langue des Trou-


badours lutz, lumière, l'esp. et le port. luz, le slave lûca, rayon.

LUCAIN, poëte latin. Voy. Luc.

LUCIFER, chef des démons, nom qu'il portait avant sa chute. Du lat. ltteifer, brillant, clair, resplendissant, qui porte la lumière, fait de lux, lucis, lumière, fero, porter.

LUCINE, surnom de Vénus. Du lat. eluo, eluere, purger, purifier, laver, parce que son temple était bâti dans l'endroit où les Romains et les Sabins s'étaient purifiés du sang qu'ils avaient répandu pendant la guerre et où ils s'étaient réconciliés.

LUCULLE, surnom d'une célèbre famille romaine. Diminutif de lux, lumière. (Voy. Luc.) LUD, fils de Sem. De l'héb. loci, nativité ou génération.

LUNE, Diane, Proserpine et Hécate. Du lat. luna, lune, fait de lux, lumière, clarté. C'est ainsi que le grec séléné, lune, a été fait du grec sélas, lumière, clarté; que l'héb.

lebânâh, lune, vient de l'héb. lâbân, blanc, clair; que le sansc. tchandra, lune, a été fait de tchand, briller; et l'irl.

eagh, eigh, lune, du sansc. êg, luire; que l'arabe hilil et le hong. hold, lune, répondent à l'ail, hell, clair, éclairé, et au holl. hel, helle, helder, clair, lucide. De là le russe louna, lune, l'ang. lune, lesavois. Ina, le slave luna, l'ital. et l'esp.

luna, le port. lua, lune.

LURCON, surnom d'une famille romaine. Du lat. lurco, lurconis, gourmand, mangeur.

LUTHER. Voy. LOTHAIRE, LOUIS. On pourrait former ce nom du teut. lut, glorieux, illustre, her, har, guerrier.

LYCAON, roi d'Arcadie, changé en loup. Voy. LYCON.

LYCASTE, fameuse courtisane. Voy. LYCON.

LYCIPPE. Du grec lukos, loup, hippos, cheval.

LYCOMÈDE, fils de Créon. Du grec lukos, mèdôn, roi, de mèdô, commander, être souverain, ou mêdos, soin, dessein, de mêdomai, méditer, s'appliquei.


LYCON, philosophe. Du grec lukos, loup. (Voy. Loup.) LYCOPHRON, poëte de Chalcis. Du grec lukos, phronéin, goûter, avoir du sentiment, être prudent, penser, de plwên, esprit.

LYCURGUE, législateur chez les Lacédémoniens ; roi de Thrace ; orateur athénien. Du grec lukos, ergon, ouvrage.

LYCUS, roi de Béotie; fameux médecin de Naples. Du grec lukos, loup.

LYMPHA, déesse de la pluie. Du lat. lympha, eau, venu du grec lumphê, source. Ce mot ne doit pas être de la même origine que nympha, comme on l'a cru ; il se lie plutôt au lat. libare, arroser, verser, vider.

LYNCÉE, un des Argonautes; fils d'Égyptus. Voy. Lyrscus.

LYNCUS, roi de Scythie, prince barbare et cruel, changé en lynx. Du lat. lynx, lyncis, lynx, dérivé du grec lunx, lunkos, lynx, d'où l'ail, luchs, lynx, le dan. lux, le teut.

luhsf l'ang. lunce, l'ital. et l'esp. lince.

LYSANDRE, roi de Sparte, destructeur d'Athènes. Du grec lusis, action de délier, délivrance, anêr, andros, homme.

LYSANIAS, orateur grec. Du grec lusis, délivrance, de lttû, délier, aniazô, affliger, de ania, tristesse affligeante.

LYSIAS, orateur athénien. Du grec lusios, qui délie, dérivé de luô, délier.

LYSIDICE, fille de Pélops et mère d'Alcmène. Du grec lusis, délivrance, dikê, justice.

LYSIMAQUE, roi de Thrace, à la mort d'Alexandre, duquel il avait été lieutenant. Du grec lusis, machê, combat.

LYSIPPE, fameux statuaire. Du grec lusis, hippos, cheval.

L YSIS, philosophe pythagoricien. Du grec lusis, délivrance, de luô, délier.

LYSISTRATE, frère de Lysippe, habile statuaire. Du grec lusis, stratos, armée.


M

MAACHA, fils de Nachor; fils de Tholmaï; fille d'Absalon et mère d'Abiam; concubine de Caleb. De l'héb. mahachah, usée, de rnahach, comprimer, serrer.

MAASIA, fils d'Achaz; docteur. De l'héb. mahaseh, ouvrage, Iah, Seigneur, prop. ouvrage du Seigneur.

MABSAN, fils d'Ismaël. De l'héb. mibscham, aromatisant.

MACAIRE. Du grec rnakaira, heureuse, de makar, heureux.

MACARÉE, fils d'Éole. Du grec makar, heureux.

MACARÉIS, fille de Macarée (voy. ce nom).

MACARIE, fille d'Hercule. Du grec makaria, bonheur, dérivé de makar, heureux.

MACER, poëte latin. Du lat. macer, maigre (comme aigre de acer), fait du grec rnakros, long, parce que les êtres longs sont ordinairement maigres. On retrouve la racine de ce mot dans l'ail, mager, maigre, fluet, l'anc. ail. magar, l'isl.

magr, l'ang.-sax. maeger, rnaegre, l'ang. maeger, le holl., le suéd. et le dan. rnager, l'ital., l'esp. et le port. magro, l'anc, franç. magre, le lat. barb. magrus, le savois. maigro, maigre.

MACHABÉE, fils de Mathathias. De l'héb. mecabbeh, éteignant, de cabah, être éteint, surnom qui convient fort bien


à Judas Machabée pour avoir éteint les dissensions domestiques de sa nation.

MACHAON, fils dEsculape. Du grec rnachaô, avoir du plaisir dans le combat, dérivé de machomai, combattre, d'où machê, combat.

MACROBE, auteur latin, contemporain de Théodose. Du grec makros, long, bios, vie, prop. longue vie.

MADAÏ, fils de Japhet. De l'héb. madai, qui juge.

MADELEINE, MAGDELEINE. Ce nom signifie proprement en hébreu magnificence, de gadal et maghdil. Marie-Madeleine tirait son nom, d'après quelques-uns, de Jlagdalum, château du bourg de Galilée, mot qui vient de l'héb. mighdalom, fait de mighdhal, tour (le mot rnighdhal signifie aussi armoire).

MADIA, MADIAN. De l'héb. modedh, solennité, Iah, Seigneur, ou de madai, qui juge, ou mad, mesure, mâdad, il a mesuré, rapporté au sansc. mâ, mâda, mesurer.

MAGLOIRE. Du franç. ma gloire. Ma, du lat. mea, ma, meus, mon, rnihi, à moi, me, moi, mots venus du sansc.

aham (mot qui parait s'être conservé dans le gallois ym et le breton am, em, qui remplacent mi et me dans certaines formes de construction), mân, ma, me, moi, de même que le pers., le turc et l'arabe mcn, moi, le tartare min, pour men, je, moi, le grec émé, mé, moi, émou, mou, de moi, émoi, moi, à moi, émos, émê, èmon, mon, ma, mes, l'ail.

mich, moi, mein, mon, l'anc. ail. min, mein, mi, mon, le russe menia, le pol. mnie, mie, le bohém. mne, me, le tudesque mih, moi, l'ang. me, me, moi, my, mon, mine, le mien, le gaël mi, mhi, moi, le gaël irl. me, me, moi, mo, de moi, le gaël écoss. mo, mon, le suéd. et le dan. mig, moi, min, mon, le holl. mij, moi, myn, mon, l'ital. me, moi, mio, mon, l'esp. me, mi, le port. me, mim. Gloire, du lat. gloria, gloire, mot venu du grec kléos (dorien klèor), gloire, ou du lat. clams, clair, illustre. En vieil ang., anc.

franç. et écoss. glore, ang. glory, gaël irl. et écoss. gloir, ital., esp. et port. gloria, breton gloar, gloire.


MAGON, général carthaginois ; [frère d'Annibal. Du lat.

magus, mage, savant, prêtre chez les Perses et les Égyptiens, dérivé du grec magos, mage, savant dans l'art magique, magicien, mot de la même origine peut-être que mégas, grand, et qui semble venir, selon Gésénius, de l'héb.

mâg, prop. grand, puissant. A ce mot répondent le pers.

mugh, mage, l'arabe mih, grand, chef, le zend mah, meh (prononcer magh, megh), grand, excellent, le sansc. magh, mah. (Voy. MAJUS.) MAHOMET, fils d'Abdallah, signifiant serviteur de Dieu, et d'Émine, signifiant fidèle, auteur de la religion mahométane. Par corruption, de l'arabe l'rfohhamed, Mouhamed, glorifié, loué, célébré, digne d'éloge, fait de mahmecl, action de louer, de glorifier, hammada, il a beaucoup loué, hamada, il a loué, mots venus de hamd, louer.

MAHON, fils de Sammaï. De l'héb. mahon, habitation, demeure.

MAJA, mère de Mercure. Du grec maia, grand'mère, mère, sage-femme, venu du sansc. mahî, la terre, la grande, selon Benfey, ou du sansc. mâ, élément, mère.

MAJESTÉ, déesse de l'Honneur, fille de la Vénération.

Du lat. majestas, majesté, grandeur, de majus pour magnus.

MAJUS, nom de Jupiter. Du lat. majus, de magnus, grand, puissant, grec mégas, grand, venus du sansc. mahat, grand, mahatvan, grandeur, magh, mah, être grand, maM, la grande (de mah, croître, prévaloir). On retrouve la racine de ce mot dans l'hindou muha, grand, le zend maz, le chin. mang, grand, abondant, mông, grand, plus grand, premier, le pers. mih, mihin, grand, l'armén. medz, grand, l'héb. mâg, grand, puissant, l'ail, rnacht, force, puissance, l'ang. might, puissance, l'anc. ail. maht, le suéd. maht, magl, le holl. et le dan. magt, l'isl. makt. mekt, megd, puissance; l'anc. ail. michil, michel, grand, beaucoup, l'ang.sax. mycel, micel, mucel, muchel, l'ang. much, beaucoup; l'ail. meister, maître, le bas-bret. maestre, le dan. mestre, le


teut. meistar, le hongr. mester, le bohém. mislr, le pol.

mistrz, l'ang.-sax. rnaester, maegislr, maegester, maegter, l'ang. m aster, l'ital. et l'esp. maestro, maître; le gaël irl.

vnaigne, grand, la langue des Troubadours magn, matin, grand, l'ital. magno, grand, l'esp. magno, grand, magnitltd, grandeur, l'anc. franç. magne, grand.

MALACHIE, prophète. De l'héb. malachi, envoyé, messager, Iah, Seigneur, prop. messager du Seigneur.

MAMMÉE, mère de Sévère. Du lat. mamma, mère; mamelle, sein des femmes, dérivé du grec mamma, mammé" mère, grand'mère, maman.

MAMMÈS. Voy. MADIÉE.

MANASSÉ. De l'héb. Manasche, fait de naschah, il a oublié, neschiah, oubli.

MANIE, mère des dieux Lares ; déesse des fous. Du grec mania, folie, manias, fureur, dérivés de mainomai, être furieux, fait du sansc. manas, esprit, mânas, passion. (Voy, MENTOR.) MANILIUS, poëte latin; Octave, gendre de Tarquin. Voy.

MANUCE.

MANLIUS, surnommé Torquatus, qui condamna son fils à mort; surnom de Marcus, sauveur du Capitole. Du lat.

manlianus, dur, cruel, sévère.

MANON, MANETTE. Ce nom est un diminutif de Marie (voy. ce nom). On pourrait le faire venir du germ. man, homme, et signifier femme. L'ail, mann, ainsi que l'ang.sax. mann, man, l'ang. man, l'ang. boréal mand, le dan.

mand, etc., vient du sansc. manou, manava, homme, manuschah, homme mâle, mânuschî, femme. On retrouve la racine orientale de ce mot dans l'hindou manousch, myân, homme, le mal. manusia, le japon, mono, l'arm. manuik, l'arabe manyy. (Voy. ARMAND.) MANTON, fille de Tirésias, devin de Thèbes. Du grec mantis, devin, mot qui semble venir du sansc. mantus, avis, précepte.


MANUCE. Du lat. manus, main, d'où le catal. ma, main, l'ital. et l'esp. mano, le vén. man, le milan, man, le roman.

maun, le napol. mano, le bolon. manu, le sicil. manu, le port. mâo, le gaël écoss. main, man, le gaël irl. maina J main, vnana, man, main. Quanta l'ang. hand, main, l'ang.sax. hand, liond, le dan. haand, hand, le suéd. et l'ail.

hand, l'hind. hâth, le pali hâttha, l'axumite ada, ils viennent du sansc. hasta, main; et le maroc. id, l'arabe littér.

ied, l'arabe vulg. it, du chald., syr. et héb. iad, main.

MANUÉ, père de Samson. De l'héb. manoah, repos.

MANUEL. Diminutif d'Emmanuel (voy. ce nom).

MARA, surnom de Noémi. De l'héb. marah, amertume.

(Voy. MARIE.) MARC, MARCIEN, MARCIENNE. Du lat. marcus, né au mois de mars. (Voy. MARS.) MARCEL, MARGELLE, MARCELIN, MARCELINE. Voy. MARS.

MARDOCHÉE, oncle d'Esther, épouse d'Assuérus. De l'héb. mardochii, brisement amer.

MARÉCHAL. De l'ail, marschall, anc. ail. marahschal, fait du germ. marah, mardi, mark, mar, cheval, schalk, serviteur, valet. Chez tous les Tartares, mar, march, signifie cheval, et de ce mot est venu marquis qui, dans nos anciens romans, signifiait cavalier. Chez les Gaulois, trimarkis signifiait le nombre de trois cavaliers. En celt. et anc. ail. march, ail. mlihre, cheval, ang. mare, jument, bas-bret. march, dan. maer, anc. suéd. maar, suéd. maerr, gaël écoss. marc, gaël irl. marc, marcan, cheval, teut. merch, jument. En lombard, marpahis était le valet qui pansait le cheval et aidait son maître à le monter. En turc merkieb, jument; en chin. ma, cheval (les Chinois n'ont pas d'r); en tonquinois via, cheval ; en pers. maukib, cavalier de la garde du roi ; en héb. marbadim, couverture de cheval. D'après Wachter et Jault, le mot français marcher vient du celt. et anc. ail.

march, cheval, et il signifie littéralement aller à cheval, et ensuite abusivement on l'a employé pour aller à pied; de


même aller signifie proprement marcher à pied, et il a été ensuite employé pour marcher à cheval.

MARGO. Du lat. margo, bord, extrémité.

MARGOT, MARGUE, MARGOTIN, MARGUET. Diminutifs de Marguerite (voy. ce nom).

MARGUERITE, MARGARITE. Du lat. rnargarita, perle, dérivé du grec rnargarités, perle, dérivé lui-même du sanse.

mang'arô, rejeton, perle; de là l'ital. margherita, perle, l'esp. et le port. margarita, le syr. mareganit, l'ang. margarite, le germ. meergries, perle.

MARIE, MARIETTE, MARION, MARIANNE, MARIOTTE. Du lat.

Maria, grec Maria, Mariam, dérivé de l'héb. Marim, Mariâm, fait de mar, maris, marim, amer, marah, amertume, de mârar, il a été amer, d'où l'arabe mar, murr, mourr, amer. (Voy. MYRRHA.) Ce nom peut s'interpréter aussi princesse de la mer, de l'héb., chald. et syr. mar, maître, seigneur, prince, iâm, mer.

MARIUS, rival de Sylla; proconsul. Du lat. mas, maris, mâle, viril, courageux.

MARPISSA, amante d'Apollon. Du grec marptis, ravisseur, dérivé de rnarptô, prendre.

MARS, dieu de la guerre. Du lat. mars, martis, guerre, combat, valeur, courage, fureur guerrière.

MARTHE. Ce nom signifie proprement en hébreu piquante, agaçante.

MARTIA, fille de Caton l'Ancien; femme de Caton le Censeur. Du lat. martia, martiale, courageuse.

MARTIAL, poëte. Du lat. martialis, martial, de Mars, de la guerre, de mars, guerre.

MARTIN, MARTINE, MARTIEN, MARTIENNE. Du lat. mars, martis, guerre, combat.

MARTI US, surnom d'Ancus, quatrième roi de Rome. Du lat. martius, courageux, guerrier.


MASMA, fils d'Ismaël. De l'héb. Mischmah, fait de schamah, exaucer.

MASSA, fils d'Ismaël. De l'héb. massa, charge, fardeau.

MASURIUS, célèbre jurisconsulte sous Tibère. Du lat.

mansura, masure, chaumière, chaumine, manStlS, ferme, maison de campagne, mansio, demeure, séjour; pause, station, faits de maneo, demeurer, séjourner, s'arrêter; passer la nuit (les Latins appelaient mansiones ce que nous appelons couchée); durer; attendre, mot qui se rapporte au grec ménô, demeurer, attendre, durer, et qui vient du sansc. man, arrêter, restreindre. En arabe man et manzo, habitation, héb. manas, refuge, retraite, aman, fortifier, enfermer, mansul, logis, persan man, maison, copte man, lieu, mansopi, habitation, gallois man, lieu, habitation, breton mana, résider, demeurer, caraïbe manna, maison, basque rnandeulia, maison, mainada, famille, auvergnat masu, petite cabane, talenga mandaram, maison, palais, turc et grec mandra, étable, celt. mas, habitation, français maison, logis, race, famille, maçon, qui fait des maisons, ang. mason, maçon, manse, manoir, presbytère, ferme, mansion, demeure, château, hôtel, mansion-house, hôtel du lord-maire, à Londres.

MATHIEU, MATTHIEU, MATHIAS, MATHATHIA OU MATHATHIAS.

De l'héb. rnathânâh, don, Iah, Seigneur, prop. don du Seigneur, homme savant.

MATHILDE. Diminutif de Mathieu (voy. ce nom).

MATHURIN, MATHURINE. De l'héb. mathânâh, don.

MATHUSALEM. De l'héb. mathânâh, schalêm, paix.

MATURA, déesse qu'on invoquait pour faire mûrir les productions de la terre. Du lat. matLbrus, rnatura, mûr, arrivé à son terme, venu du sansc. madhuras, savoureux, ou de mah, croître, d'où l'ang. mature, mûr, mûrir, l'esp.

et le port. maduro, l'ital. rnaturo, le catal. madur.

MATUTA, l'Aurore, déesse du matin. Du lat. matuta, l'aurore, fait de mane, matin, mot dérivé du lat. manus,


doux, clair, grec manos, clair, mots venus du sansc. mâ, lumière. De là l'ital. mane, matin, le port. manhan, manhâa, matin, matinée, l'anc. esp. man, matin, l'esp. moderne manana, le gaël écoss. et irl. main, le vieux franç. man, et peut-être l'ang.-sax. morn, l'ang. morning, matin.

MAUR, MAURICE, MAURY. Du lat. Maurus, Maure, de Mauritanie, mot fait de more, qui, en langage africain, signifie commerçant, mot dérivé peut-être de mer, passer, échanger, trafiquer.

MAUSOLE, roi de Carie, époux d'Artémise, laquelle lui fit bâtir, après sa mort, un tombeau si magnifique qu'il a passé pour l'une des sept merveilles du monde et qui fut appelé mausolée, mot employé encore pour désigner un tombeau orné et superbe. De l'oriental mesol, roi, souverain, selon Gébelin, mot auquel on pourrait donner pour racine l'héb. mâschal, il a dominé, régné, commandé.

MAXIME, MAXIMIN, MAXIMIEN, MAXIMILIEN. Du lat. maximus, très-grand, très-âgé, sup. de magnus, grand.

MÉCÈNE, favori et ministre d'Auguste, ami de Virgile et d'Horace, protecteur des hommes de lettres et des arts.

Du lat. lffæcenas, Mécène. Le cachet de Mécène, dit Alexandre, c'est-à-dire sa bague, représentait une grenouille, symbole qui avait rapport au lat. cœnum, boue, marais, fange, eau bourbeuse, et propre à engendrer des crapauds et des grenouilles. Or, dit-on, ce mot cœnum est la racine du nom propre jfæcenas,. on ne nous explique pas l'addition de M et la cause d'une origine si ignoble.

MÉDARD. Ce nom signifie proprement en teuton hardiesse, puissance.

MÉDÉE, amante de Jason. Du grec médomai, méditer, formé du sansc. mêdh, comprendre, concevoir.

MÉDON, fils de Codrus, dernier roi d'Athènes. Du grec médôn, roi, de mèdô, commander, être souverain.

MÉDULLINE, Romaine qui tua son père pour avoir été déshonorée par lui. Du lat. medulla, moelle, dérivé du


sansc. mêdura ou mêdas, moelle, fait de miel, être glutineux, onctueux, d'où le grec muélos, moelle, l'ital. midolla, l'esp. et le port, medula.

MÉDUSE, héroïne des temps fabuleux dont la tête était coiffée de serpents. Du grec Medousa, fait de médô, avoir soin, mot qui semble être de la même origine que le lat.

medicus, médecin, chirurgien, fait de medeor, soigner, traiter, guérir, l'irl. medeor, guérison, l'arabe et le turc meded, aider, secourir, le pers. mudawal, guérir, l'ital.

medicare, traiter, medicina, médecine, le catal., l'esp. et le port. medicina, médecine, l'esp. medico, médecin.

MÉGARE, fille de Créon, femme d'Hercule; fils d'Apollon. Du lat. Megara, grec M égara, mot dérivé du grec rnégaron, palais, lieu où l'on rendait les oracles dans le temple de Delphes; temple, sanctuaire, rnagaron, lieu secret, sanctuaire, mot venu lui-même du grec mègas, grand ; nom donné à la ville de Mégare, située dans l'Achaïe.

MÉGÈRE, une des trois Furies. Du grec mégairô, envier, haïr.

MELA, géographe espagnol. Du lat. mel, miel (voy.

MÉLISSE), ou du grec mêlas, noir.

MÉLAMPE, fameux médecin. Du grec mèlan, noir, pous, podos, pied. Ce nom lui fut donné, parce qu'étant enfant, sa mère l'avait accoutumé à ne point porter de chaussure, et que le soleil lui avait noirci les pieds.

MÉLANEUS, Grec très-adroit à tirer de l'arc. Du grec mélanéô, être noir, de mêlas, noir, prop. noirâtre.

MÉLANIE, MÉLANIEN, MÉLANIENNE. Du grec mélania, couleur noire, dérivé du grec mêlas, mèlaina, mélan, noir, brun, de couleur sombre.

MÉLANIPPE, fille d'Éole. Du grec mélan, noir, hippos, cheval, prop. cheval noir.

MÉLANTE, fille de Protée, amante de Neptune. Du grec mélas, noir.


MÉLANTHE, roi d'Athènes. Du grec mêlas, noir, anthos, fleur. (Voy. ANTHÉE.) MELCHISÉDECH, grand prêtre et roi. De l'héb. Afalchitsédéq, fait de méléch, roi, tsédék, justice, prop. roi de la justice.

MÉLÉAGRE, fils d'Énée, roi de Calydonie; officier d'Alexandre. Du grec méléagris, pintade, de mêlas, noir, agros, champ.

MÉLECH, MELCHA, MELcHI, MALCUS, MALCHUS. De l'héb.

méléch, roi, méléketh, malkah, reine.

MÉLISSE, fille de Mélissus; nymphe qui apprit l'usage des abeilles. Du grec mèlissa, abeille, fait du grec méli, miel, d'où le lat. mel, miel, le gall. mêl, le bret. mel, miel, melek, mielleux, le gaël écoss. et irl. mil, miel, l'ital. mele, l'esp. miel, le port. mel. La racine de ce mot semble se retrouver dans le sansc. maclhu, miel, madhupa, abeille, buveuse de miel, le lith. me dus, miel, le slave med, miel, et même lechin. mi, mie, miel.

MÉLISSUS, roi de Crète. Voy. MÉLISSE.

MELIUS, chevalier romain qui aspira à la royauté dans Rome et qui fut tué par Ahala, général de la cavalerie. Du lat. melius, mieux, fait de melior, meilleur, d'où l'ital.

meglio, migliore, meilleur, la lang. des Troub. melhor, meillor, melher, meiller, meilleur, le cat. millor, l'esp.

mcjor, le port. melhor, le celt. mel, meilleur.

MELLON. Voy. MÉLISSE.

MELPOMÈNE, muse de la tragédie. Du grec melpoménê, qui chante, fait de melpomai, chanter, mot qui semble venir du grec mélos, chant, paroles d'une chanson, d'où le grec mélôdia, chant, mélodie (de mélos, aUdô, chanter), le lat., l'ital., le port. et l'esp. melodia, mélodie, l'ail, melodie, l'ang. me/ody.

MEMMIUS, Romain descendant de Mnestée; ami de Lucrèce. Voy. MNÉMOSYNE.


MEMNON, fils de Tithon et de l'Aurore; général de Darius. Du grec memnôn, durable, stable. Ce nom peut venir aussi de mnênê. ( Voy. MNÉMOSYNE.) MÉNALIPPE, sœur d'Antiope, reine des Amazones. Du grec rnênê, lune, de rnên, mois, hippos, cheval.

MÉNANDRE, célèbre poëte comique d'Athènes. Du grec rnénos, mouvement de l'âme, valeur, force, anêr, andros, homme.

MÉNECHME, historien d'Alexandre. Du grec ménos, force, courage, aichmê, pointe d'une lance, lame, dérivé, ainsi que aichrnazô, lancer, aichmêtés, guerrier, aichmêtêrios, aichméis, belliqueux, de akê, pointe, d'où akmê, pointe, vigueur, akmaios, qui est dans sa force, dans sa jeunesse, etc.

MÉNÉCRATE, médecin de Syracuse, qui, dans son orgueil, se faisait appeler Jupiter. Du grec mènos, esprit, courage, force, kratos, puissance, force, pouvoir.

MÉNÉDÈME, philosophe, disciple de Phèdre. Du grec rnénos, courage, mouvement de l'âme, force, ou ménô, soutenir, demeurer, démos, peuple.

MÉNÉLAS, fils d'Atrée, frère d'Agamemnon, roi de Sparte et époux de la belle Hélène. Du grec rnénos, courage, ou ménô, soutenir, laos, peuple.

MÉNESTHE, fils d'iphicrate; fils de Timothée. Du grec rnénos, sthénos, force.

MÉNESTRATE, fameux statuaire. Du grec ménos, stratos, armée.

MÉNIPPE, philosophe cynique, disciple de Diogène. Du grec rnénos, hippos, cheval.

MENTHE ou MENTE, nymphe aimée de Pluton. Du lat.

mentha et rnenta, menthe, dérivé du grec minthê, mintha et minthos, menthe, d'où l'ang. mint, menthe, le dan.

mynte, le polon. mieta, l'irl. miontas, l'ital. menta, l'esp.


mentha, l'ail, münze, le germ. minze, le boh. mata, le hong.

menta, et même le turc rnantha, violette blanche.

MENTOR, habile graveur, guide de Télémaque. Du lat.

mens, mentis, esprit, âme; raison, venu du grec métis, réflexion, conseil; sens; sagesse, ménos, esprit, volonté, fait du sansc. manas, esprit, matis, esprit, désir, intelligence, mananan, pensée, venus du sansc. man, penser, réfléchir, croire, opiner. On retrouve la racine de ce mot dans l'ital., le port. et l'esp. mente, esprit, l'ail, meinen, penser, l'ang.

mean, penser, être d'avis, le suéd. mena, le dan. mene, le holl. meenen, meinen, l'isl. meina, penser, être d'avis, le gall. menw, âme, esprit, l'irl. mein, intelligence, l'ang.

mind, esprit, âme, le teut. muat, esprit; elle se retrouve également dans le zend man, penser, le pers. mehdj, esprit, âme, vie, l'arabe mâna, savoir, connaître, le chin. ming, intelligence, mien; réflexion, réfléchir, min, intelligent, habile, me, esprit, génie, mou, penser avec intention et avec affection, mo, pensif.

MÉPHITIS, déesse de la puanteur. Du lat. mephitis, exhalaison infecte, fait, selon Gébelin, de mis, mauvais, physis, souffle, exhalaison, ou, selon Scaliger, du syr. mephochilh, souille, de nâpha, souffler, car ce mot, dit Scaliger, est étrusque, et il a été transmis aux Étrusques par les Syriens qui l'avaient reçu eux-mêmes des Araméens.

MERCÉDONE, déesse qui présidait aux marchandises et aux payements. Du lat. mercedoniæ, jour où l'on payait, de merx, marchandise.

MERCURE, fils de Jupiter, messager des dieux, protecteur du commerce. Du lat. Mercurius, formé de mercium cura, et dérivé de merx, mercis, marchandise, mot dont l'origine doit être cherchée de préférence dans les langues sémitiques. Les Phéniciens, comme d'autres peuples de la même race et de la même langue, se sont rendus célèbres, on le sait, par leur commerce. D'après Pluche, le nom de Mercure signiûe le négociant, l'intrigant, le commerçant.

Gébelin dit : Du primitif mar, jour, se forma le celte marc,


marque; marchandise à la marque du vendeur : de là ces mots qui tiennent à l'héb. mour, changer, échanger, d'où Merx, Mercurius. On célébrait la fête de Mercure à Rome le 15 mai : c'était la fête des marchands qui avaient choisi Mercure pour leur patron, à cause du rapport des mots latins mercalor et Mercurius. La racine de merx se retrouve dans l'héb. markolèlh, négoce, commerce, mâkar, il a vendu, l'ail, markt, marché, l'ang. market, marketing, marché, le dan. marked, le suéd. marknad, le holl. markt, l'irl. marghad, le port. mercado, l'ital. rnercato, l'esp. mercado, marché, mercader, marchand, le bret. marchad, marché, mercz, marchandise.

MERCY, nom de femme. De l'ang. mercy, miséricorde, clémence.

MÉRIONE, écuyer d'Idoménée. Du grec rnorion, petite partie, dérivé de rneirô, partager.

MERMÉROS, le plus léger des Centaures. Du grec merméros, inquiet, dérivé de mermairô, se tendre l'esprit, s'inquiéter.

MERMÉRUS, fils de Jason et de Médée. Voy. MERMÉROS.

MÉROBAUDE, nom d'un illustre Franc. Du teut. mœre; célèbre, illustre, bald, hardi, courageux, ou bod, chef.

MÉROPE, fille d'Atlas et de Pléïone. Du grec rnéros, cuisse, ou de mèros, méris, part, portion, ops, opos, visage; regard, opê, vue, dérivés de optomai, voir.

MÉROPS, célèbre devin; roi de Cos. Voy. MÉROPE.

MÉROVÉE, chef de la première race des rois de France.

Du teut. mœre, célèbre, illustre, wig, courageux, vaillant.

MERRY. Du germ. merry, gai, joyeux, plaisant, divertissant.

MESMIN. Du vieux franç. mesme, même, venu de l'ital.

medesimo, même, dérivé du lat. metipsissimus pour ipsissimusmet, sup. de ipsemet, d'où le vieux franç. meesmes, moi-


même, mistne, mime, même, l'esp. mismo, mesmo, misma, mesma, le port. mesmo.

MESSALA, surnom de Valérius, vainqueur de la ville de Messana, Messine. Valérius, ayant conquis Messine, reçut le surnom de Afessala, dim. de Massana, par le changement de n en l.

MESSALINE, femme de l'empereur Claude, fameuse par ses débauches et son impudicité. Dim. de Messala.

MESSÈNE, fille de Triopas, vénérée après sa mort comme une divinité à Messène. Du grec Afessênê, fait, selon Scrieck, du mot scythique et celtique meds-ene, qui est au milieu, entrée au milieu.

MESTOR, fils de Persée et d'Andromède. Du grec mestos, plein, rempli.

MÉTABE, père de la guerrière Camille, roi des Privernates. Du grec mêla, après, et bios, vie, ou bia, force.

MÉTELLUS, grand pontife, sauveur du Palladium, dans l'incendie du temple de Vesta; vainqueur de la Macédoine. Du lat. metallurn, métal, mine, dérivé du grec niétallon, métal, mine, mot venu de l'héb. matai, il a forgé, principalement en parlant du fer; matai, métal, selon M. Renan; ou du sansc. math, chercher, explorer, sonder, fouiller. La racine de ce mot se retrouve dans l'ind. et le turc maden, métal, le russe miède, l'ail, metall, métal, le gall. mettel, l'ang. metal, l'ital. metallo, la lang. des Troub.

rnetalh, le cat. metall, l'esp. et le port. métal.

MÉTHARME, fils de Pygmalion. Du grec méta, après, harmozéin, arranger.

METIOCHUS, fils de Miltiade, général athénien. Du grec métis, conseil (voy. MENTOR), ochos, chariot.

MÉTRA, fille d'Érisicthon. Du grec métTon, mesure, mot dont on reconnaît la racine dans le sansc. mâ ou mas, mesurer, étendre, mâtra, mesure, le zend maté, mesure, l'héb. mâdad, il a mesuré, étendu, le lat. metor, mesurer,


délimiter, l'ail, messell, mesurer, l'ang.-sax. melcn, l'ang.

mele, le holl. maeten, meeten, le dan. rnaade, le suéd. maeta, le gall. mesur, mesurer, l'écoss. etirl. meas, mesure, l'ang.

measure, mesure, l'ital. misura, mesure, l'esp. medir, mesurer, rnedida, mesure, le lat. modus, mode, mesure d'arpenteur, modestia, modestie, rneta, borne, extrémité, but, terme, fin, le sansc. initis, limite.

MÉTRODORE, philosophe de Mysie. Du grec mêler, mêtéros, métros, mère, dôron, don. (Voy. DONAT.) Le lat.

mater, mère, grec mêtêr, vient du sansc. mâtâ, mâtar, mâtri, et sa racine se retrouve dans presque toutes les langues. En chin. mou; en héb. êm; en copte mau; en pers. mam, mader, mère; made, femme; en égypt. nw, mère; en tibét. ma; en mandchou émé (pron. eumeu), mama, grand'mère, nom que les petits enfants donnent à leur mère; en basque ama; en hind. ma, mère; en malai ma; en syr. emo; en chald. ema; en arabe ourmna; en arm. maïr, mar, en siamois me ; en annamite me; en japon, mo ; en grec mamma, maman; maia, grand'mère, mère; en ail. mutter, mère; en anc. ail. muater, muoter; en anc. sax. muodor; en ang.-sax. moder, modor, modur, meder, molhor ; en ang.

moiher, mère; mam, mamma, mammy, maman; en isl.

modir, modur, mère; en holl. rnoeder, moer, mère; en suéd. et en dan. moder; en russe mal; en polon. matka; en gaël écoss. et irl. mam, mère; mam, mamelle; en celt.

mam; en teut. muater. mère; dans la lang. des Troub.

maire; en ital. madré; en milan, et bolon. mader; en esp.

madre; en port. madré, mai, mae; en piémont. mare; en gén. moê; en catal. mare; en flam. moeder; en polon. et bohém. matka, mère.

MICHÉE, prophète. De l'héb. michah, pauvre.

MICHEL, MICHELLE, MICHELIN, MICHELINE, MICHAËL. De l'héb.

Mikaêl, fait de mâskal, similitude, Êl, Dieu, prop. semblable à Dieu.

MIDAS, roi de Phrygie, fameux pour ses oreilles d'âne.

Du grec meidaô, sourire, du vieux grec meidos, sourire,


venu du sansc. smi, sourire, moquer, d'où l'ang. sprile, sourire. MILON, meurtrier de Clodius, défendu par Cicéron; athlète de Crotone. Du grec mêlon (pron. milori), pomme, ou de molos, travail, guerre, combat.

MILTIADE, prince athénien: Du grec rniltos, vermillon, aiclôs, pudeur, ou adéin, plaire, ou adô, remplir, rassasier.

MINERVE, déesse des sciences et de la guerre, sortie tout armée du cerveau de Jupiter. Du lat. Minerva, Minerve; divinité qui inspire le poëte; science, fait, selon les uns, du grecménos, esprit, sagesse, selon d'autres, du sansc.

manasvini, intelligente, fait de man, penser, de. même que mimos. (Voy. MENTOR.) Pluche le fait venir de l'héb. manôr, e ifouple; mânar, tisser, et Gébelin le compose de l'oriental mon, flamheau, ërb, la nuit, signifiant prop. qui éclaire, illumine, qui fait la lumière au milieu des ténèbres.

MINOS, roi de Crète. Du grec minus, rninuÕs, petit, mince, meiôn, moindre, moins, d'où le lat. minus, moins, minor, plus petit, moindre, mots dont on retrouve la racine dans le sansc. mi ou mî, disperser, écouler, le chin. mie, petit, mince, délié, miào,' chose déliée ; petit, éloigné, faible, l'héb. min, moins, le syr. rnanano, menu, méprisé, l'arabe man, diminuer, affaiblir, le teut. min, moindre, l'ail, minder, moindre, plus petit, mindern, amoindrir, diminuer, mindest, le plus petit, la plus petite, l'anc. ail.

rninre, minnir, moindre, moins, le holl. min, rninder, moindre, minska, diminuer, le dan. mindre, l'isl. midr, le gall. mân" menu, main, petit, le gaël écoss. et irl. min, petit, fin, le flam. min, moins, minst, très-petit, le polon.

rnnicj, moins, mineiszi, moindre, l'ital. mena, moins, mir nore, plus petit, moindre, l'ang. miner, mineur, minor, moindre, petit, minute, petit, menu, l'esp. menor, moindre, menimo, petit, le russe mnou, rendre menu.

MINOTAURE, monstre demi-homme et demi-taureau. Du grec minus, petit (voy. MINOS), tauros, taureau (voy. ÏAURON).


MINYAS, fils de Chrysès. Du grec minus, minuos, petit.

(Voy. MINOS.) MISÈNE, fils d'Éole, trompette de la suite d'Jnée. Du grec rniséin, haïr, détester, dérivé de misos, haine, inimitié, aversion.

MISRAÏM, fils de Cham, petit-fils de Noé. De l'héb.

mitsarim, détresse. De Brière le fait venir de l'oriental mis l', milieu.

MITHRA, nom sous lequel les anciens Perses adoraient le soleil. Du zend mithm, soleil, persan mihr, mot venu du sansc. mitra, soleil. Comme dans le sanscrit, ce terme a deux significations ; l'une désigne l'amitié, tandis que l'autre est le nom d'une divinité; le persan moderne les a conservées toutes les deux, et à côté de mihr, le soleil, nous voyons mihr, amitié. L'ancien persan a fait reconnaître à M. Oppert la dernière signification dans beaucoup de noms propres : Açparnithra, ami des chevaux, pour lequel quelques manuscrits lisent Cpamithra, ami des chiens. On lit en outre ÇOHfmnithra, ami des lis, Çucimithra, ami de la lumière.

MITHRIDATE, célèbre roi de Pont. Du zend illithra, divinité du soleil, date, donné, prop. don de Mithra, donné par Mithra (voy. ce nom).

MNÉMOSYNE, mère des Muses. Du grec mnêmosanê, mnèmê, souvenir, dérivé de nmaornai, se souvenir, mot venu du sansc. rnnâ, fixer dans sa mémoire, apprendre, méditer, rappeler.

MOAB, fils de Seth. De l'héb. môâb, semence, ou qui vient du père.

MODESTE. Du lat. modestus, modéré, retenu. (Voy.

MÉTRA.) MOÏSE, législateur des Hébreux. Du lat. Aloses, Afoyses, Moïse, grec Alôsês, Moiisês, fait de l'héb. Moschéh, formé du verbe maschah, tirer, retirer, sauver des eaux, prop. sauvé des eaux.


MOLIÈRE, MOLINA, MOULIN, MOULINET, MOULINIER, MOLINOS, MEUNIER, MEUSXIER, MONIER. Du lat. mola, moulin, meule, fait de molo, rrtolere, moudre, fait lui-même du grec mulê, meule à moudre le grain, mulos, meule, rrtullô, moudre, mots dont on retrouve la racine dans le sansc.

malanan, mouture, le chin. mô, pierre meulière; moudre, l'ail, mùhle, moulin, mùller, meunier, l'ang.-sax. myll, myln, miln, mileli, moulin, l'ang. mill, moulin, miller, meunier, le holl. molen, meiftên, moulin, maaler, meunier, le suéd. -moel, moella, moulin, moelnare, meunier, le dan.

moelle, moulin, moeller, meunier, le russe melne, le pol.

rnlyn, le bohém. mleyn, moiriin, l'ital. mola, moulin, molitor, meunier, l'esp. muela, moulin, l'isl. mylna, moulin, rnylnari, meunier. Tous ces mots signifient proprement meunier, et sont aussi répandus' en France que celui de Müller en Allemagne. -

: - MOLON, célèbre rhéteur de l'île de Rhodes. Du grec molos, travail, peine, ou môlos, tumulte, guerre.

MOLORQUE, berger de Cléone. Du grec molos, travail, peine, orchos, rang, ligne, arbres en ordre, rangés.

MOLOSSE, fils de Pyrrhus et d'Andromaque. Du grec Molossoi, Molosses, peuples d'Épire, fait de molos, peine, travail; d'où molosse, espèce de gros chien, chien molosse, dogue, parce que les chiens de ce pays étaient renommés ; ils étaient gros, grands et très-bons pour la chasse.

MOMUS, dieu de la raillerie et de la'satire, qui blâmait les autres dieux, fils du Sommeil et de la Nuit. Du grec mômos, moquerie, raillerie, blâme, mot venu peut-être de l'héb. moum, tache, défaut, vice, selon Gésénius; ce mot est également chaldéen, syriaque et arabe, et a pour racine le vieux verbe hébreu mâmn, dont on ne sait pas la vraie signification, et qui veut dire peut-être rendre laid, salir, souiller, d'après le même auteur.

MOiNETA, surnom de Junon, dans le temple de laquelle on battait monnaie. Du lat. moneta, monnaie.


MONIQUE, mère de saint Augustin. Du grec monios, monias, monachos, solitaire, de monos, seul.

MONTANUS, poëte latin. Du lat. montanus, de montagne, montagnard, montueux, dérivé de mona, montagne, mont, mot de la même origine que le chald. manos, montagne, l'héb. haman, lieu élevé, l'arabe mani, élevé, lecliin.

mon, sommet, le caraïbe morne, colline, le gall. et le bret.

mon, l'ang.-sax. munt, montagne, munllancl, pays montagneux, l'ang. mount, mountain, mont, montagne, to moulIt, monter, l'ital. et te port. monte, montagne.

MORGAN. Ce nom, en langue britannique, signifie mer, maritime. Il peut être fait aussi de l'ail, morgen, matin.

MORPHÉE, un des enfants du Sommeil, qui, selon Ovide, était le plus habile de tous les dieux pour prendre la démarche, le visage, l'air, la voix, en un mot, la forme de ceux qu'il voulait représenter. Du grec morphê, forme, d'où, par métathèse, le lat. forma, forme, le gaël écoss. et irl. foirm, fuirm, form, l'ang. form, le port., esp., ital. et cat. forma, le prov. forma, fourma, le valaq. forme, le basbret. form, l'escl. furm, le gall. furv, le bohém. forma.

MORT, fille de la Nuit, sœur du Sommeil. Du lat. mors, mortis, mort, mot dont on retrouve la racine dans le sansc.

mri, mourir, mrita, mort, l'héb. moth, maoueth, mort, moulh, mourir, le chin. mo,' mourir, finir, terme, le zend mereta, mahrka, mort, mere, mourir, le pers. murd, mort, murden, mourir, l'arabe muwah, mot, la mort, le grec mortos, mortel, le teut. mord, mort, murden, meurtre, homicide, morder, meurtrier, le goth. maurthr, l'ail mord, meurtre, morden, tuer, faire mourir, l'ang.-sax. morth, morlhor, meurtre, myathian, tuer, l'ang. murther, murder, meurtre, to murder, tuer, rnurderer, meurtrier, le sax.

mord, mort, trépas, le gaël écoss. et irl. maTbh, la mort, mort, meurtrier, l'isl. myrda, tuer, le holl. m'oord, meurtre, moorden, tuer, le dan. mord, moord, meurtre, le suéd.

mord, meurtre, moerda, tuer, l'anc. franç. murdre, mordre, meurdre, meurtre, mordreur, meurtrier, le gall. mariv ou


mono, mort, mourir, le russe mereti, mourir, l'ital. et le port. rnorte, la mort, l'esp. muerlc, mort, morir, mourir, le catal. mort, le polon. smierc, la mort, l'ital. morirc, mourir, le copte mou, mort, l'arm. mah, l'hind. marnù, mourir, le bret. maro, marv, mort.

MULCIBER, surnom de Vulcain. Du lat. mulccre, amollir, venu du grec rnalakos, mou, et ferrum, fer, parce que ce Dieu amollissait le fer et les métaux au feu de ses forges, Pluche dit que Mulciber vient de l'héb. mâlak, il a régné, il fut roi, et de beér, puits, fosse, prolt le roi des mines, ou la règle des forges.

MURÈNE, surnom d'un Licinius. Du lat. murxna, murène, dérivé du grec muraina, murène, d'où l'ail, murane, l'ang. murana, l'ital. morcna, l'esp. rïlurcna, le port. moreia, le pers. murîncl, murène.

MUSA, médecin d'Auguste. Du lat. musa, muse, dérivé du grec mousa, muse, mot qui est, selon Benfey, pour rnnousa, de mnaomai, se souvenir, se rappeler; ou qui vient du grec maô, ou de môsthai, chercher, selon Platon, ou de rnélô, avoir soin, d'où mélousa, d'où mOL/sa. Ce mot peut venir aussi, comme le dit même Bochart, de l'héb. mousâr, science, savoir, érudition, fait de iâsar, il a instruit, châtié, De là l'ail, muse, l'ang. nwse, muse, rêverie, to muse, rêver, méditer, l'ital., le port. et l'esp. musa, muse.

MUSAGÈTE, Apollon conducteur des Muses. Du grec mousa, muse, agô, conduire.

MU.SE, divinité présidant aux sciences et aux beaux-arts.

Voy. MUSA.

MUSÉE, poëte héroïque, disciple d'Orphée. Voy. MUSA.

De ce nom est venu le mot musée, lieu destiné à l'étude des lettres, des sciences et des beaux-arts, lieu où l'on rassemble les productions, les monuments qui y sont relatifs.

Il y avait à Athènes une petite colline située dans l'ancienne enceinte de la ville, où tous les savants tenaient leurs assemblées. Ce nom de musée lui fut donné parce qu'il y


avait un temple consacré aux Muses, ou parce qu'on croyait que le poëte Musée y était enterré. Le nom de musée fut donné aussi à un édifice d'Alexandrie, en Égypte, construit par les Ptolémées, où les rois d'Egypte et, après eux, les empereurs romains, entretenaient un certain nombre de savants dont l'occupation était de s'appliquer aux sciences et aux beaux-arts.

MUSTAPHA, nom commun chez les Turcs. De l'arabe istafa (part. passif), choisir, élire. Ce nom illustre chez les Mahométans est devenu un terme bas et populaire, signifiant un homme gros et gras.

MUTA, déesse du silence. Du lat. muta, muette, dérivé du grec mutés, muttos, muet (de mu, son imitatif d'un grognement), mot lié, selon Eichhoff, au sansc. rnÎlkas, mutas, serré, muet, mus, resserrement, mû, comprimer, serrer.

Ce mot pourrait être un renversement de l'héb. doum, dâmam, il a gardé le silence, il s'est tu, d'où l'ail, stumm, muet, le dan. dum, l'ang. durnb, muet. La racine de mulus se retrouve dans l'ang. mute, muet, mutter, murmurer, marmotter, l'ail, munkeln, munken, agir, parler sourdement de quelqu'un, le germ. mute, l'ital. muto, l'esp. et le port.

mudo, le bret. mûd, mÎlt, le gall. mûd, le gaël écoss. muid, muite, irl. muid, muit, l'anc. franç. mu, mus, mue, muet, silencieux, le sansc. mud.

MUTIUS, Romain connu pour son courage. Voy. MUTA.

MYIA, amante d'Endymion et rivale de Diane; fille de Pythagore. Du grec muia, mouche, mot qui a peut-être pour origine le sansc. maç, résonner, gronder, ou maks, amasser, entasser, se fâcher, ou bien encore qui est une onomatopée du bruit que cet insecte fait en volant. La racine de ce mot se retrouve dans le sansc. maças, makshika, mouche, le lat. musca, l'ail, mùcke, cousin, mouche, le russe et le polon. mucha, l'isl. et le dan. myh, le suéd.

mygga, le holl. mug, l'anc. ail. mucca, l'ang.-sax. mycg, mycge, l'ang. midge, l'esp., l'ital. et le port. mosca, le pers.

meges, le bohém. mauch.


MYLITTA ou MYLETTA, surnom de Vénus. Du grec mulias, mulitês, pierre meulière, de mulê, meule. (Voy. MOULIN.) MYRMEX, femme d'Épiméthée. Du grec murmex, fourmi.

MYRON, célèbre statuaire. Du grec muron, parfum, venu de murô, distiller, couler, épandre. (Voy. MYRRHA.) MYRRHA, fille de Cinyre, roi de Chypre, mère d'Adonis.

Du grec murrha, myrrhe, arbrisseau d'où découle la myrrhe, parfum, dérivé de murô, distiller, couler, mots venus de l'héb. môr, myrrhe, fait de mârar, il a coulé, distillé, il a été amer, chald. merar, syr. mar, être amer.

De là le chald. mora, myrrhe, le syr. mouro, l'arabe mor, mour, rnourr, le lat. myrrha, le russe myro, le port, et l'esp. myrrha, l'ital. mirra, l'ail, myrrhe, l'ang. rnyrrh.

Ce mot signifie prop. amer, et ce nom a été donné à cette gomme, qui vient avec son nom des pays orientaux, à cause de son amertume.

MYRTA, surnom de Vénus, du myrte qui lui était consacré. Du grec murtos, rJwrtia, myrte, venu peut-être de muron, parfum, d'où le pers. murd, mured, myrte, le lat.

myrlus, l'ail, myrthe, le gaël écoss. miortal, le gaël irl.

miortal, mirtail, l'ang. myrtle, le port, murta, myrto, l'ital.

et l'esp. myrto. Le pers. mirsin, myrte, et l'arabe myrsen, sont de la même origine que le grec mursinê, myrte.

MYRTILE, fils de Mercure et de Myrto. Voy. MYRTA.

MYRTO, fameuse Amazone qui s'abandonna à Mercure, dont elle eut Myrtile. Voy. MYRTE.

MYS, ciseleur. Du grec mus, souris, venu du sansc.

musas, rat, souris, d'où le lat. mus, rat, souris, l'ail, maus, souris, le goth. mus, l'ang. mouse, souris.

MYSON, un des sept sages de la Grèce. Voy. Mys.

MYTHIDICE, sœur d'Adraste. Du grec mUlhos, fable, dikê, justice.


N

NAAMA, femme de Salomon et mère de Roboam. De l'héb. nâhamâh, belle, agréable, ornée, embellie.

NAAMAN, fils de Benjamin; général de l'armée de Syrie ; fils de Bela. Voy. NAAMA.

NAARIA, fils de Séméï. De l'héb. nahar, enfant, Iah, Seigneur, prop. enfant du Seigneur.

NAAS, roi des Ammonites. De l'héb. nâhâsch, serpent, couleuvre.

NABAJOTH, fils aîné d'Ismaël. De l'héb. ncbaiolh, prophétie.

NABAL, homme riche et insensé, époux d'Abigaïl. De l'héb. nabal, insensé.

NABIS, tyran de Sparte. Ce mot est éthiopien et signifie girafe.

NABOTH, nom d'homme. De l'héb. nebaioth, prophétie, nabia, prophète, d'où l'arabe nébbi, prophète.

NABU, un des princes du roi de Babylone. Voy. NABOTH.

NABUCHODONOSOR, roi de Babylone, homme très-puissant. Bossuet a fort bien observé que les rois d'Orient prenaient plusieurs noms ou plusieurs titres qui ensuite leur tenaient lieu de nom propre ; et que les peuples les traduisaient et les prononçaient diversement, selon les divers idiomes de chaque langue. La confusion des noms, ajoute


ce prélat, en aura sans doute beaucoup mis dans les choses et dans les personnes. C'est ce'qui est arrivé par rapport à Nabuchodonosor. Les Orientaux disent que Raham était son nom propre; et ce nom est entré, dit Guérin, dans la comi position de la fameuse Sèmiram ou Sèmiramis qu'Hérodote rapproche beaucoup de cette époque; pendant qu'elle tient d'un autre côté au déluge et à la construction de Babel. Les Orientaux donnent aussi à Nabuchodonosor le surnom de Bakht-al-nasscir, qui signifie le bonheur de la victoire. Ils le nomment encore Gudarz, nom qui peut signifier cèdre coupé (de gudad, couper par le bas, scier, arz, cèdre) et avoir rapport au grand arbre sous la figure duquel il est - représenté dans le quatrième chapitre de Daniel et que Dieu ordonne de couper. Nabuchodonosor se trouve dans le canon de Ptolémée sous le nom de Nabocolassar, et le nom même de Nabuchodonosor, en hébreu Nebuchadnesar, n'est pas sans variantes. Il est composé de l'héb. nabu, titre d'honneur, chad, ut qui, espèce de pronom, netsar, de schêni, second, parce qu'il fut le deuxième parmi les rois de Babylone. Il peut aussi signifier mot à mot, comme le dit Guérin, prophétie-étincelle-jugernent-trésor.

NACHOR, frère d'Abraham. De l'héb. nacho-r, rauque, ou aride, ou irrité, enflammé.

NADAB, fils aîné d'Aaron et frère d'Abiu; fils de Séméï; fils de Jéroboam. De l'héb. nadab, vouer, s'offrir de suite', volontaire.

NADABIA, fils de Jéchonias. De l'héb. nadab, vouer, volontaire, Iah, Seigneur.

NAHASSON, prince et chef de la tribu de Juda. De l'héb.

ftâhâsch, serpent, couleuvre.

NAHUM, prophète. De l'héb. nachoum, consolateur, ou pénitent.

NAÏADES, nymphe des eaux et des fleuves. Du grec naïas, naïs, naïade, nymphe des eaux, dérivé de naéin, couler. (Voy. NtRÉE.)


NANETTE, NINETTE, NANINE, NINON. Dim. de Anne. (Voy.

ce nom.) NAPÉE, nymphe des forêts et des montagnes. Du grec napé, napos, colline, forêt, bois, mots dont on retrouve la racine dans l'héb, nâphâ, lieu élevé, nôph, élévation, éminence, et d'où vient le lat. napus, navet, soit, comme le dit Morand, parce que cette plante aime les vallées, soit parce que sa tige monte très-haut, soit même parce que sa racine est oblongue, ronde, charnue.

NAPHIS, fils d'Ismaël. De l'héb. néphésch, âme, d'où l'arabe nefs, âme.

NAPOLlON, NÉAPOLÉON. Du grec nai, né, part. augment., affirm., certainement, véritablement, apoléô, perdre, tuer, exterminer, détruire, prop. véritable exterminateur. On peut le former aussi de napos, colline, vallée, léôn, lion, [prop.

lion de la colline. Roquefort dit que ce nom signifie lion (lt désert, et le décompose, ce qui est fait à plaisir, de manière à lui faire signifier : Napoléon étant le lion des peuples allait détruisant les cités ; en grec Napoléon, Napoléon, ôn, étant, o (pour ho), le, léôn, lion, léôn, des peuples, eon, allait, apoléôn, détruisant, poléon (pour polèis, ou polcas, ou polias), villes.

NARCISSE, fils de Céphise et de Liciope. Du lat. nar~ cissus, dérivé du grec narkissos, narcisse, plante, fait du grec narké, torpeur, engourdissement, parce que le narcisse a la vertu sédative et narcotique du pavot et du nénuphar. On retrouve la racine de ce mot dans l'ital. et l'esp.

narcisso, narcisse, l'ail, narzisse, l'ang. narcissHs, l'arabe et le turc nargis, le pers. nerguis, l'arabe nardjis, le russe.

nartzise, narcisse.

NATHAN, fils de David. De l'héb. nâthan, donner.

NATHANAËL, fils d'Isaï et frère de David: docteur de la loi sous Josepha. De l'héb. nâthan, donner, Èl, Dieu.

NATHANIA ou NATHANIAS, père d'Ismaël. De l'héb. nâthan, donner, Iah, Seigneur.


NATHANIEL. Voy. NATHANAËL.

NATION, déesse qui secourait les femmes dans les travaux de l'enfantement. Du lat. ncitio, nationis, nation; action de naître; race, espèce; descendants d'une même famille, dérivé de nascor, naître, venir au monde. Le lat.

nascor et gigno, dit Morand, sont deux branches considérables d'une même famille. La racine de ces mots se retrouve dans le sansc. g' an, engendrer, produire ; naître ; nandana, fils, le grec gennaô, engendrer, géinornai, naître, le lat. natus et gnattts, fils, enfant, natalis, natal, de la naissance; jour de la naissance, nativités, nativité, naissance, l'ital. nascere, naître, le port. noscer, nacer, l'esp.

nacer.

NATOLIE, NATOLLE. Dim. de Anatole (voy. ce nom).

NAUCRATE, orateur, disciple d'Isocrate. Du grec naÎls, navire, kratos, force, pouvoir, puissance.

NAUPLIUS, fils de Neptune et d'Eubée. Du grec naûs, vaisseau, navire, plèos, pléios, plein, ou pléô, naviguer, pleusis, navigation.

NAUSINOÜS, fils d'Ulysse et de Calypso. Du grec iiafis, vaisseau, noos, nous, esprit, sens, conseil, venu, selon M. Eichhoff, du sansc. nayas, nayanan, tendance, intelligence, dérivé de ni ou nay, mouvoir, diriger.

NAUSITHOÜS, fils de Neptune et de Péribée. Du grec naÎls, navire, vaisseau, thoos, thons, vite, prompt, de lhéô, courir.

NAVILS, célèbre magicien qui coupa une pierre avec un rasoir devant Tarquin. Du lat. navis, navire, vaisseau, dérivé du grec naûs, navire, venu du sansc. nâHs, vaisseau, que M. Eichhoff dérive du verbe nu ou niv, répandre, couler. On retrouve la racine de ces mots dans le lat. nare, nager, le grec néô, nager, neusis, action de nager, de naviguer, nautês, le pilote, naros, coulant, néros, humide, néron, eau, naô, couler, le sansc. snâ, baigner, humecter,


snu, couler, nâra, niran, eau, nada, rivière, nâuliâ, barque, nâvyas, naval, le zend fnâ, couler, le pers. nâw, navire, nâ, eau, l'anc. haut ail. nalra, eau, snava, dégoutter, nâu, navire, vaisseau, l'héb. âni, vaisseau, navire, flotte, nâhar, couler, nâhâr, fleuve, nachal, torrent, le tartare mandch.

niari, lieu toujours humide, l'hind. nir, eau, le chin. ny, barque, vaisseau, le copte nef, batelier, l'ar. narh, fleuve, l'ail, nachen, nacelle, le lith. naras, plongeur, nardau, je suis plongé, le gall. nov, fluide, noviaw, nager, noviwr, nageur, le bret. neÍt, nage, neÙi, neîmi, nager, neÙir, nageur, le gaël écoss. nigh, laver, near, eau, rivière, l'ital. nave, navire, nalaro, nager, l'esp. et le port. nadar, nager, naviguer, nave, vaisseau, navire, l'ang. navy, flotte, marine, le celt. nan, ruisseau, le siamois narn, eau.

NECTOR, NECTOnIN, NECTaRINE. Du lat. necto, nectere, nouer, entrelacer, attacher, mot que l'on s'accorde à rapporter au sansc. nah, nouer, lier, rapprocher, joindre, nâhas, cohésion, nêdêyas, près, proche, d'où probablement le goth. nêhoa, près, l'ail, nahe, près, proche, l'anc. ail.

nah, près, proche, l'ang.-sax. neh, neah, nich, nealig, ner, naer, neahlice, près, proche, l'ang. near, nigh, next, le suéd.

naer, le holl. na, l'isl. na, le dan. naer, necr, près, proche, le gall. nais, lien, le bret. nahenxein, nachennein, tresser, le gaël écm's. naisg, neasg, lien, naisg, lier, le gaël irl.

neasg, lien, naisc, lier, l'ail, knotcn, lmochen, nœud, l'ang.

lmot, node, le holl. lmot, le suéd. knut, le polon. knod, le grec nêo, nêthô, filer, nêsis, action de filer, nêtos, filé, le lat. neo, filer, nodo, nouer, lier, nodus, nœud, l'ital. nodo, nocchio, le sav. nio, l'esp. nudo, nœud.

NÉHÉMIE, échanson d'Artaxerxès. De l'héb. nicham, consoler, nachown, consolation, Iah, Seigneur, prop. consolation du Seigneur.

NÉMÉSIS, déesse vengeresse des crimes. Du grec nèmèsis, mécontentement, indignation, colère, némcsêmôn, irrité, nèmesêlos, qui excite l'indignation, de nèmesain, némessaô, s'indigner justement, équitablement.


NEMROD, fils de Chus, violent chasseur. De l'héb. Xiiiirod, rebelle.

NÉOBULE, fille de Lycandre, promise à Archiloque. Du grec néos, nouveau, jeune, boulê, conseil. Le mot neos vient du sansc. nava, navyas, nouveau, que M. Eichhoff dérive de nu, énoncer, répandre, d'où le lat. novus, nouveau, le pers. nau, new, nevi, neu, l'ail, neu, nouveau, neuf, l'anc. ail. niu, nicuw, nuw, new, naw, nouveau, neuf, le slave nowy, le norv. ny, l'anc. sax.niwi, l'ang.-sax. nuowe, niwe, new, newe, neow, neowe, l'ang. new, le flam. niew, nieuwe, le holl. nieuw, le suéd. et le dan. ny, le polon.

nowy, le russe nui, l'ital. mLOVO, novo, l'esp. nuovo, l'anc.

franç. nouviel, noviel, nuef, noviaus, le fr. neuf, nouveau. ,

NÉOPOLE. Du grec nios, nouveau, polis, ville. Il peut venir aussi de Napoleon, Néapoléon (voy. ce nom). ,

NÉOPTOLÈME, surnom de Pyrrhus, fils d'Achille. Du grec néos, nouveau, ptolémos, polèmos, guerre, prop. nouveau soldat. ■.

NÉPHÉLÉ, femme d'Athanas, mère de Phryxus. Du grec néphelê, nuage, dérivé de néphos, nuée. U-. w NEPHTHALI, sixième fils de Jacob. De l'héb. Ncphthali, mon combat. 1.

NEPHTHIUI, fils de Mesraïm. De l'héb. Naphthocha, ouvert, découvert, ouverture, ou sculpture.

NEPOS, historien latin, ami de Cicéron. Du lat. nepos, petit-fils, neveu, mot qui semble venir simplement du sansc. naput, naptar, naptri, petit-fils, fils, naplri, petitefille, d'où le zend nap, petit-fils, le grec népios, enfant, l'ail, lierre, neveu, l'anc. aIl. nevo, nevu, neveu, l'ang.-sax.

ne fa, neofa, l'ang. nephew, le holl. neef, neve, neveu, l'esp.

nieto, l'ital. nepote, nipote, le port. neto, le lapon napat, neveu du côté de la sœur, le vieux franç. nies, nivoul, niez, nepveu, neveu, nièche, niepce, nièce. "m NEPTUNE, dieu de la mer. Selon Benfey et Scaliger, du grec niplomènos, lavé, baigné, ou du celt. nep, eau, tun,


vaste, profond, selon Gébelin, ou même du grec né, part.

augment., ptunos, précipité. Plutarque le fait venir de l'égypt. neplhyn, qui désignait l'extrémité des terres qui touchent la mer. Cependant, d'après Tretzes, les Égyptiens appelaient Neptune Môsélé, de l'héb. rnôs, eau, Êl, Dieu.

NER, père d'Abner, cousin de SaÜl et général de son armée. De l'héb. nér, lumière.

NÉRÉE, père des Néréides, nymphes de la mer. Du grec fvéréus, Nérée, fait de néô, nager, naô, couler.

M. Eichhoff fait venir ce nom du sansc. nÎmn, eau, fait de ni ou nay, mouvoir, diriger, d'où le grec nèron, eau. (Voy.

NAVIUS.) NÉRINE, fille de Nérée. Voy. NÉRÉE.

NÉHlO, femme de Mars. Voy. NERVA.

NÉHON, empereur romain. Du lat. nero, vaillant, fort.

(Voy. NERVA.) NERVA, successeur de Domitien, empereur romain. Du lat. nervus, nerf, muscle; fig. nerf, force, puissance, vigueur, violence (comme cerf de cervus, bœuf de bos, bovis, clef de clavis, serf de servus, bref de brevis, grief de amvis, etc.), dérivé du grec neuron,. nerf, d'où l'ail, nerv, le bret. nerven, nerf, nervennek, nerveux, ners, nerz, force, le polon, nenv, nerf, le gall. ner, énergie innée, le gaël.

écoss. et irl. nearl, puissance, l'ang. nerve, nerf, nervure, ncrvous, nervy, nerveux, l'ital. nervo, nerf, nerbo, nerf, force, l'esp. nervio, le port. nervo, l'anc. français ners, nerf.

NESTOCLÈS, statuaire, rival et contemporain de Phidias.

Du grec néstis, jeûne, kléos, gloire.

NESTOR, roi de Pylos, fils de Nélée. Du grec mnêstor, qui se souvient, nmêstis, mnêstHs, souvenir.

NICAISE. Du grec nilvaô, vaincre, dérivé de nikê, victoire, d'où nikaios, qui donne la victoire, nikétêr, nikêtês, vainqueur, nikêtria, victorieuse.


NICANDHE, grammairien, poële et médecin grec. Du grec nikê, victoire, anêr, alldros, homme.

NICÉARQUE, fameux peintre, père de Colophon. Du grec nikê, archê, commandement, principe.

NICÉPHORE, historien sacré. Du grec nikê, phoros, qui porte, de phérô, porter.

NICIAS, médecin du roi Pyrrhus; grammairien contemporain de Cicéron ; peintre athénien; général athénien. Voy.

NICAISE.

NICOCLÈS, fils d'Évagoras, auquel il succéda. Du grec nikaô, vaincre, hléos, gloire.

NICODÈME. Du grec nikaô, vaincre, démos, peuple, prop. victorieux, vainqueur du peuple.

NICOLAS, NICOLIN, NICOLE, NICOLETTE, COLIN, COLAS. Du grec nikaô, laos, peuple, prop. vainqueur du peuple.

NICOLAUS, philosophe et historien, ami d'Auguste. Voy.

NICOLAS.

NICOMAQUE, fils d'Aristote. Du grec gfikaô, vaincre, rnachê, combat, de machornai, combattre.

NIGIDIUS, savant patricien. Du lat. niger, noir, venu du sansc. nila, noir, violet, livide, ou, comme Gébelin le soutient, du négatif ni, non, et du celt. ger, gar, brillant, lumineux, de gê, soleil. Toutefois la racine de ce mot se retrouve dans l'hind. nil, noir, le tibét. nag, l'ail, neger, homme noir, nègre, l'ital. negro, ncro, noir, l'esp. et le port. negro, le catal. negre.

NIPHÉ, nymphe, compagne de Diane. Du grec niphas, niphétos, nips, neige, de niphô, neiger, d'où le lat. nix, nivis, neige, le port. et l'ital. neveK l'esp. nieve. Quant au zend çnaodha, neige, çniz, neiger, l'ail, sehnee, neige, l'anc.

ail. sue, sneo, SlleU, sniu, l'anc. sax. sneo, l'ang.-sax. snaw, snau, l'ang. snoiu, le holl. snee, siieuiv, le suéd. snoe, le dan. sne, snee, l'isl. sniar, snior, snaer, neige, le polon.

snieg, le lith. snegas, neige, ils se rattachent à une même


origine qui semble être le sansc. Sim, couler, arroser, snavas, écoulement, d'où viennent peut-être le lat. nix et le grec niphas.

NIRÉE, fils de Charopus et d'Aglaé. Voy. NÉRJtE.

NOÉ, fils de Lamech. De l'héb. noah, cessation ou repos.

NOËL. Du lat. natalis, jour de la naisssance. (Voy. NATION. )

NOÉMI, femme d'Élimélech. De l'héb. noami, belle, ornée.

NOGA, fils de David. De l'héb. nogah, clarté, splendeur, éclat, d'où le lat. noegeum, sorte d'écharpe ou de manteau bordé de pourpre.

NOMIUS, fils d'Apollon et de Cyrène; surnom d'Apollon.

Du grec nomê, pâture, némos, pâturage, distribution, fait de némô, donner, distribuer, partager; honorer, vénérer; faire paître; posséder, cultiver, habiter, d'où le grecnèmêsis, partage, distribution, némêtês, némétôr, distributeur, nomos, loi, usage, droit, règlement, nomaô, partager. Tous ces mots semblent répondre à l'héb. et au phén. mânâh, et les Phéniciens, d'après l'abbé Mignot, se servaient dans leur langue du verbe mânâh, ou, comme le prononcent les Syriens, mano, pour dire partager, distribuer, diviser; et de rnoneh, pour dire une partie, une distribution, une division; d'où, par métathèse, le grec némô et nomos. D'un autre côté, ils semblent venir simplement du sansc. namas, offrande, don, zend neeman, partager, distribuer. Enfin, le grec némô, dans le sens de vénérer, honorer, répond au sansc. namas, vénération, respect, venu de nam, s'incliner par respect, adorer.

NONIUS, fameux grammairien; tribun des soldats. Du lat. nonus, neuvième, dérivé denovem, neuf, venu du sansc.

navan, neuf; d'où le grec ennéa, neuf, l'irl. naoi, noi, noe, le gall. naw, le bret. naô, l'anc. haut ail. nuene, l'anc. ail.

niun, l'ail, neun, l'anc. goth. nitm, l'ang.-sax. nigan, nigen, nigon, l'ang. nine, le holl. negen, le suéd. nio, nijo, le dan.


ni, nie, l'isl. nit, nijt, le norv. nie, nej, le pehlvi nOHh, l'arm. littér. inu, l'arm. vulg. ine, le zend neoué, le persan nuh, nouh, l'hind. naü, l'afghan nuh, le kurde nuh, le milan. neuv: le vénit. nove, l'esp. nueve, l'ital. et le port. novc, le vieux franç. noef, nuef, neuf.

NORBERT. Du teut. nort, nord, nord, septentrion, bert, illustre, éclatant. Du teuton nort, nord, sont venus l'ail.

nord, norden, l'ang.-sax. et l'ang. north, leholl. noord, l'isl.

nordr, le dan. nord, le suéd. nord, norr, le lapon nuort, nuorta, le flam. noord, l'ital. et l'esp. norte.

NUIT, déesse des Ténèbres, fille du Chaos et femme de l'Érèbe. Du lat. nox, noctis, nuit, dérivé du grec nux, iittkios, dérivé lui-même du sansc. nie, niça (ou nisli, nishâ), nakta, nuit, que M. Eichhoff forme de naç, périr, détruire.

De là le sansc. nâiças, nocturne, nahtan, de nuit, niçatas, oiseau de nuit, le teut. naht, nachl, noht, niht, nuit, l'ail.

nacht, l'anc. sax. naht, l'ang.-sax. naeht, neaht, niht, nyth, nieht, l'ang. night, le lithuan. naktis, le holl. nagt, le suéd.

natt, le dan. nat, l'isl. natt, nat, nott le slave noc, nosch le pol. noc, l'ital. nolte, l'esp. noche, le port. noite, nuit. En syr. nocho, héb. et chald. nuch ou noch, repos. La nuit eet le temps du repos.

NUMA, second roi de Rome. Du lat. numen, mouvement de tête ; puissance ou volonté divine, puissance, majesté, grandeur; dieu, déesse, divinité, force, pouvoir, dérivé de nuo, faire un signe de tête, venu lui-même du grec neuô, incliner la tête, pencher, d'où neuma, signe de tête.

NUMIDIEN, surnom de Métellus. Voy. NUMA.

NUMITOR, grand-père de Romulus. Voy. NmlA.

NYCTÉE, fils de Neptune. Du grec nux, nuktos, nuit.

(Voy. NUIT.) NYCTÉLIUS, nom de Bacchus. Du grec nux, nuktos, nuit. (Voy. DENIS.)


NYCTIMÈNE, jeune fille thessalienne qui, ayant trop aimé son père, fut changée en hibou. Du grec nux, nuktos, nuit, rnénos, mouvement de l'âme, valeur, force, violence.

(Voy. MENTOR.) NYSÉUS, un des noms de Bacchus. Du nom de la ville de Nysa, dans l'Inde, où il fut élevé. (Voy. DENIS.)


, 0

OnDIA ou OBDIAS, fils d'Asel. De l'héb. hébéd, serviteur, esclave, Iah, Seigneur, prop. serviteur du Seigneur.

OBED, père de Gaab; fils de Booz et de Ruth. De l'héb.

obed, obéir, servir.

OCCASION, déesse qui présidait au moment favorable de faire quelque action hardie. Du lat. occasio, occasion, temps favorable pour agir, formé de ob, devant; exprès; à cause de, pour, casus, chute, mort, ruine, disgrâce, coup de fortune.

OCCUPO, surnom de Mercure, dieu des voleurs. Du lat.

OCCLpO, s'emparer, se saisir, envahir.

OCÉAN, dieu de la mer, fils du Ciel et de la Terre. Du lat. oceanus, océan, grec ôgên, ogênos, Ókéanos, océan, fait de l'héb. oug, cercle, sphère; décrire un cercle, selon Bochart; phén. hog, océan, c'est-à-dire mer du circuit, parce que les anciens regardaient l'océan comme un cercle entourant la terre; ou du sansc. âpâyana (par le changement assez ordinaire de p en k), fait de îipas, eau; ou du grec ÓkHS, Ókéôs, rapide, vite, prompt, naô, couler, selon quelques auteurs. Toutefois, on peut rapporter à la même origine le pol. et l'ang. ocean, le gaël irl. oiccean, oigean, oigian, le gaël écoss. aigean, mer, aig, eau, et le vieux franç. aigue, aige, eau, le port., l'esp. et l'ital. oceano, océan, le holl. oceaan, océan, le turc oqianos, aqianos, le


russe okéane, océan. — Quant au français eau, il a subi différentes modifications suivant les pays par où il a passé. Il est certain qu'il a perdu une consonne, soit gutturale, soit labiale. Comme il est très-ancien, on pourrait contredire Roquefort et beaucoup d'autres qui le dérivent directement du latin aqua, eau; mais il serait difficile de nier l'identité de ces deux mots. De aqua, on a fait d'abord ague, aiglle, mot usité encore dans le midi de la France et dans les patois de la Savoie, où l'on prononce aiga. De aqua, on aurait fait primitivement aique, puis aigne, aige, awe, auwe, iaue, eauve, eve, eaue, enfin eau. Scaliger a dit que, chez les anciens Grecs, l'eau s'appelait acha, d'où Achelôos, nom de plusieurs fleuves, fleuve ou rivière chez les poëtes. Martinius fait observer que le grec agô a eu la signification de boire. Les mots agolta, awa, av, eva, sont de toutes les langues, d'après Gébelin; tous ces mots seraient Vu fort prononcé o, au, consacré à désigner l'eau. En sansc. âpah, pers. ab, Scandinave aa, teuton aha, aka, zend apem, éthiopien ouha, gaël abh, aig, suéd. ag, ail. auen, ital. acqua, esp. et port. agua, lorrain aueie, tyrol. ega, eau.

OCHOSIAS, fils et successeur d'Achab, roi d'Israël; fils de Joram, roi de Juda. De l'héb. achaz, prendre, posséder, Iah, Seigneur, prop. prise ou possession du Seigneur.

OCHUS, roi de Perse, fils d'Artaxerxès-Memnon. Du grec okus, rapide, prompt.

OCNUS, fils de Manto et allié d'Énée. Du grec oknos, crainte, paresse.

OCRÉSIE, mère de Servius Tullus. Du lat. ocrea, botte, bottine, guêtre.

OCTAVE, OCTAVIEN, nom de l'empereur Auguste. Du lat.

octavus, huitième, fait de octo, huit, grec oktô, venu, comme le goth. ahtan, l'ail, acht, le russe osm, l'ang. eight, du sansc. astan, huit.

OCTAVIE, sœur d'Auguste; fille de Claude. Voy. OCTAVE.


OCYPÈTE, une des Harpies, Du grec ÔkHS, vite, prompt, pètomai, voler, courir.

OCYROÉ, nymphe, fille de Chiron le centaure. Du grec ôkus, vite, prompt, actif, rapide, rhoê, courant, de rhéû, couler, prop. fleuve rapide.

OCYTHOÉ, la même qu'Ocypète. Du grec ôkns, rapide, thoos, prompt, vite, de théô, courir.

ODAIA ou ODAIAS, sœur de Naham. De l'héb. hodhah, louer, Iah, Seigneur, prop. louange du Seigneur.

ŒDIPE, roi de Thèbes. Du grec oidaô, enfler, pous, podos, pied, prop. qui a les pieds enflés. Aussitôt sa naissance, son père le donna à un de ses officiers pour le tuer; mais l'officier, au lieu de le tuer, lui perça les pieds et le suspendit à un arbre avec une branche d'osier, et il n'eût pas vécu longtemps si l'on n'était venu le sauver. De là l'origine de la grosseur et de l'enflure de ses pieds, et de son nom.

CENÉE, roi de Calydon. Du grec oinos, vin, d'où oinê, cep de vigne, oinôsis, ivresse, oinôtos, ivre, etc. (Voy. VINAL.) ŒNONE, nymphe, amante de Pâris. Du grec oinos, vin.

ŒNOTRIUS, surnom de Janus. Voy. ŒNÉE.

OG, roi de Basan. De l'héb. aug, pain cuit sous la cendre.

OGDOUS, roi d'Egypte, fondateur de Memphis. Du grec ogdoos, huitième, de oktô, huit. (Voy. OCTAVE.) OICLÈS, héros grec. Du grec ois, brebis, kléos, gloire.

OLENUS, fils de Vulcain; magicien d'Étrurie. Du lat.

oleo, avoir ou répandre une odeur, sentir bon; avoir une odeur forte, sentir mauvais (d'où l'ital. olire, sentir, exhaler une odeur, l'esp. olor, exhaler, sentir), mot qui vient probablement du lat. odor, odeur, senteur, mauvaise odeur, par le changement de d en l. Plusieurs mots, dit Morand au sujet de odor, se sont nasalés en passant de l'Orient en Occident; quelques-uns, au contraire, se sont dénasalés;


c'est pourquoi, sans blesser l'analogie, on peut dériver oclor du sansc. gandha, odorat, par la suppression de la gutturale initiale, comme dans amo, du sansc. kam, aimer, en héb. châmad, il a désiré, châbab, il a aimé; rapio, en grec harpazô, de l'héb. gâraph, il a ravi; auris, oreille, vieux lat. ausis, grec ous, du sansc. ghôsha, oreille ; orbus, orphelin, en grec orphos, orphanos, du sansc. gharba, enfant, etc.

D'après Scaliger et d'autres auteurs, odor est formé du grec ozô (prononcer odzô), sentir fort, exhaler, avoir une odeur, d'où ozê, puanteur, odmê, osmê, odeur, odôdê, odeur.

OLIVIER. Du lat. oliva, olivier; olive; arbre qui nous est venu de la Grèce et qui a été planté en Provence par les Phocéens, mot de la même origine que le lat. oleum, huile d'olive, le grec élaia, olivier, olive, élaion, huile, l'ail, oefll, huile, l'anc. ail. oli, ole, oel, l'ang.-sax. ael, l'ang. oil, le suéd. olja, le dan. oli, l'isl. olia, le holl. oli, oly, olie, le bohém. oleg, le celt. oleu, le gaël écoss. et irl. ola, le basque oliua, olioa, le pol. oley, le gall. olew, l'ital. olio, le port. et l'esp. oleo, l'anc. franç. uile, oile, huile.

OLYMPE, OLYMPIE, OLYMPIADE, OLYMPIA. Du lat. Olympus, Olympe; ciel, dérivé du grec Olumpos, nom de plusieurs montagnes dont la principale, en Thessalie, passait pour le séjour des dieux, mot formé de holos lampôn, tout brillant.

Benfey rapporte ce nom au sansc. lup, couper en morceaux, déchirer, briser, enlever, et au grec lepas, roche nue, roche; et Scaliger le forme du grec ho luôn tous podas, blessant, détruisant les pieds, à cause de la difficulté à monter sur cette montagne.

OMER. De l'héb. ornér, discours.

OMPHALE, reine de Lydie, qui enchaîna Hercule, et le réduisit à filer pour lui plaire. Du grec omphalos, nombril, dérivé du sansc. nabhi, moyeu de roue, nombril, ombilic mot d'où viennent le zend nafedhra, nombril (le bha sanscrit devient souvent f en zend, ph en grec, b, f en allemand), le pers. naf, nombril, l'anc. ail. nabalo, napalo, nabelo,


l'ail, nabel, l'ang.-sax. nafel, nafela, nafol, navela, l'ang.

et le holl. navel, le suéd. nafle, le dan. navlc, l'isl. nabli, nombril. Du grec omphalos sont venus le lat. omphalos, umbilicus, nombril, ombilic, le port. umbigo, embigo, l'ital.

ombilico, l'esp. ombligo, l'ang. umbilicus.

ONAN, fils de Juda. De l'héb. ono, douleur, ou force.

ONÉSICRITE, philosophe à la suite d'Alexandre le Grand.

Du grec onêsimos, utile, kritês, juge, de krinô, juger, élire.

ONÉSIME. Du grec onêsimos, utile, dérivé de onêmi, servir, aider, blâmer, onomai, futur onosomai, blâmer.

ONÉSIPHORE. Du grec onêsis, utilité, phoros, qui porte, de phérô, porter.

ONOCHOIRITÈS ou ONONYCHITE, nom que les païens donnaient à Jésus-Christ. Du grec onos, âne, choiros, porc, cochon.

ONOMACRITE, magicien d'Athènes. Du grec. onoma, nom, hritês, juge. Le grec onoma, éolien onuma, est dérivé du sansc. nârnan, nom, de nam, saluer, énoncer, selon Eichhoff, d'où le pers. nam, nom, namiden, nommer, appeler, dire, l'héb. nâam, il a dit, l'arabe namous, nom, le teut. nanmn, nom, l'ail, et l'ang. name, l'anc. ail. namo,

nemi, l'anc. goth. nama, namin, namo, l'ang.-sax. naman, nama, nernne, noma, nome, le suéd. namn, le dan. navn, l'isl. narn, le holl. naam, narne, le lat. nomen, l'ital. et le port. nome, l'esp. nombre, l'anc. esp. nome, l'anc. franç.

num, non.

OPHELTE, fils de Lycurgue. Du grec ophêltês, débiteur, dérivé de ophéilû, devoir.

OPHIAS, fille d'Ophion (voy. ce nom).

OPHION, gendre de l'Océan. Du grec ophiôn, animal fabuleux semblable au serpent, dérivé de ophis, serpent.

Dans la langue égyptienne antique, observe le savant de Brière, l'ibis se nomme hip ou hib, et ce nom a rapport à l'éthiopien hebâb, serpent; c'est pour cela que cet oiseau porte le nom de hebab véhet, dévorateur des serpents. En


hébreu hèva, hava, signifie serpent et vie; de là héva, la femme au serpent, et celle qui donne la vie. (Voy. ÈVE.) Le serpent, dit l'auteur des Saturnales, en parlant d'Esculape, était le symbole de la santé. L'ophis des Grecs, dit M. Nodier, a le singulier mérite d'offrir dans ses caractères une espèce de nœud de couleuvre, et dans sa terminaison un bruit semblable à celui qui annonce ordinairement ces animaux.

C'est tout à la. fois un hiéroglyphe et une onomatopée. La lettre 'r ressemble à un caducée. Quoi qu'il en soit de l'étymologie, nous avons en hébreu éphéh, vipère, serpent venimeux, en égyptien hoph, hofr hfo ou hypho, serpent, en arabe efa, grand serpent, vipère. La racine de tous ces mots pourrait bien être l'héb. phâhâ ou pâhâ, il a soufflé, il a sifflé; ou simplement le sansc. ahi, serpent.

OPHIR, fils de Jectan. De l'héb. êphér, cendre.

OPHNI, fils du grand prêtre Héli. De l'héb. chaphnii, poing ou poignée.

OPIGÈRE, surnom de Junon qui assistait les femmes en couches. Du lat. opem gero, je porte secours.

OPIMIUS, consul romain. Du lat. opimus, gras, fertile, abondant, riche, de ops. (Voy. Ops.) OPIS, nymphe de la suite de Diane. Voy. Ops.

OPITULATOR, surnom de Jupiter. Du lat. opitLÛator, qui aide, qui donne du secours, composé de opis lator, porteur de la puissance, du pouvoir, qui porte la puissance.

OPPORTUNE. Du lat. opportunus, commode, propre, favorable, avantageux, qui vient à propos.

OPS, fille du Ciel et de Vesta. Du lat. ops, opis, force, puissance, moyens, ressources; aide, assistance, secours; richesses, fortune, venu, selon Benfey, du sansc. âp, atteindre quelque lieu, parvenir, venir; ou de nap, effectuer, tisser, selon M. Eichhoff, ou du lat. opus, ouvrage, travail.

OPTATUS, nom de plusieurs familles romaines ; évêque africain sous l'empereur Valentinien. Du lat. optatus, choisi,


désiré, souhaité, de oplare, choisir, demander, souhaiter, venu du grec optô, optomai, voir, considérer, regarder, parce qu'on regarde avant de désirer, pour voir ce qu'il y a de mieux, de meilleur. WÜlner fait venir ce mot de l'héb.

âbâ, il fut porté à, il a voulu, âab, âêb, il a désiré, il a aspiré à; Vossius et Bochart le font venir du grec potheû.

désirer, souhaiter; et Gébelin soutient qu'il est l'abrégé de oppetere, demander du secours, chercher le bien.

ORBILIUS, grammairien, maître d'Horace. Du lat. orbis, cercle, rond, toute figure sphérique ou circulaire, mot qui, selon Benfey, appartient, comme le lat. urbs, à la même origine que le sansc. arâla, courbé, infléchi, recourbé, arqué; ara, roue.

ORBONE, déesse sous la protection de laquelle les Romains mettaient les enfants orphelins. Du lat. orbus, qui a perdu ses enfants; orphelin; veuf, mot qui se rapporte, d'après Eichhoff, Bopp et Benfey, au sansc. arbha, race, enfant, d'où garbha, embryon, enfant, l'anc. haut ail. arbja, enfant, le grec orphos, orphanos, orphelin, l'ang. orphall, orphelin, l'ital. orfano, l'esp. huerfano, le germ. erbe, le holl. erve, le vieux franç. orphanin.

ORCHANE, roi d'Assyrie, père de Leucothoé. Du grec orchis, testicule; orchis, mot qui semble venu, d'après Benfey, du sansc. vrishana, testicule; ou de l'héb. èschèq, selon Guichard.

ORCUS, dieu des enfers, le même que Pluton. Du lat.

orcus, l'obscurité de l'enfer; l'enfer; la mort, fait du grec orkos, tombeau; sépulcre, ou de horkos, serment, venu de herkos, clôture; barrière, mur; enceinte, ou de héirgû, enfermer, emprisonner, ou même simplement de l'égypt.

ôrk, serment.

ORESTE, fils d'Agamemnon et de Clytemnestre. Du grec oréios, oréinos, orestéros, de montagne, oréitês, montagnard, orestias, femme ou nymphe des montagnes, dérivés de oros, montagne. (Voy. OREUS.)


OREUS, surnom de Bacchus. Du grec m'eus, montagnard, dérivé de oros, montagne, ionien ouros, dorien oros, mots qui semblent se rapporter à l'héb. har ou ar, hâTâ ou ârâ, montagne, au sansc. giri, au zend. gairi, à l'afghan gar, au slave gor, au gaël écoss. ord, au turc kirT, à l'africain oriental gara, au toungouse ourô, oura, ouré.

montagne; les gutturales h, g, h, s'ajoutent et se retranchent souvent à la tête des mots.

ORIGÈNE, disciple de saint Clément. Du grec oros, ■ montagne, génos, né, prop. né sur une montagne.

ORION, grand chasseur et astronome, fils de Neptune et d'Euryale. Du grec horion, borne, dérivé de horos, fin, but, borne, limite.

ORITHYE, fille d'Erechthée, roi d'Athènes; reine des Amazones. Du grec oreios, de oros, montagne, thuéin, immoler, se ruer, brûler des parfums, d'où thuos, offrande, thuion, encens, thusis, fureur, thuma, parfum, etc.

ORODE, roi des Parthes, vainqueur de Crassus. Du grec oros, montagne. (Voy. OREUS.) ORONTE, compagnon d'Énée, fils de Cambyse. Du grec OTÔ, pousser, animer, exciter, partie, orôn, orontos, excitant, prop. qui excite, pousse, fait marcher en avant. D'après M. Burnouf, ce nom, qui a été fréquent chez les anciens Persans, vient du zend arv, s'élever, aller en haut.

ORPHÉE, poëte et philosophe, fils d'Apollon et de Calliope, époux d'Eurydice. Aristote et plusieurs autres auteurs célèbres, considérant le grand nombre de fables qu'on a débitées sur Orphée, ont pensé qu'il n'y avait jamais eu personne de ce nom. Le célèbre Vossius a suivi ce sentiment et dit que le mot Orphée est phénicien et signifie un savant homme : oriph, chez les Arabes, désigne encore aujourd'hui un savant distingué. Orphée a existé, dit l'abbé Souchay ; Hérodote, après Homère et Hésiode, en parle comme d'un personnage réel. Diodore nous apprend qu'il voyagea en Égypte, qu'il en apporta dans la Grèce la théo-


logie, la musique. Pythagore parle des ouvrages qui ont été lus, entre autres, par Épigène. Pluche dit qu'il signifie lue ou mis à la renverse, en héb. hôrêph, le cou, le derrière de la tête, le dos ; à la renverse; et d'autres le font venir de orphnê, ténèbres, obscurité ; ou de oros, montagne, phaô, parler, parce qu'Orphée chantait dans les bois, les collines.

ORUS ou HORUS, surnom d'Apollon. Du grec horos, fin, but, borne, limite, règle.

OSWALD. Ce nom signifie proprement brave.

OTHOLlA, fils de Jéroam. De l'héb. heth, temps, [ah, Seigneur, prop. le temps est au Seigneur.

OTHON, empereur romain. D'après Wachter, du celt.

od, excellent, éminent, teut. od, biens, richesses, félicité.

OVIDE, poëte latin. Du lat. ovis, brebis, venu du sansc.

avî, brebis, mouton, d'où le grec ois, oios, brebis.

OZIAS, fils d'Amasias, roi de Juda. De l'héb. haz, fort, Iah, Seigneur, prop. force du Seigneur.


p

n

PACORE, fils d'Orode, roi des Parthes. Du grec paco, pacare, pacifier, mettre la paix; calmer, de pax, paix.

PiEiYN (paian, paiéon, paion). Dans Homère, nom du médecin des dieux de l'Olympe; surnom appliqué à Esculape qui guérissait les malades, et à Apollon comme Dieu qui détournait toute espèce de fléaux; dans Euripide, surnom de la Mort, qui délivre les hommes des souffrances de la vie terrestre; on appelait aussi pæan l'hymne qu'on chantait en l'honneur d'Apollon, pour le remercier d'avoir écarté un fléau, ainsi que le chant guerrier qu'on entonnait avant le combat. Du grec paiéin, frapper, agiter.

PALAMÈDE, fils de Neuplius, roi d'Eubée. Du grec palamê, paume, art; main. (Voy. PALMA.) PALATUA, déesse des anciens Romains. Du lat. palatium, palais, maison du prince, fait du celt. pal, le même que bal, roi, et de as, demeure, d'après Bullet, d'où le gall.

et l'irl. palas, palais, maison du prince, l'ital. palagio, palais, hôtel, palazzo, palais, l'esp. palacio, l'ail, palast, l'ang.

palace, le russe palala, le polon. palacz, le dan. pallads, le suéd. palats, le holl. palleis, le teut. palaz, l'anc. ail. palas, l'ang.-sax. palant, palent, palais.

PALÉMON, fils d'Athamas et d'Ino; grammairien. Du grec palê, lutte, combat; fleur de farine, d'où palaiô, lutter, palaisma, lutte, palêma, farine, de pallô, pousser, agiter.


PALÈS, déesse des bergers et des laboureurs. Du grec paie, fleur fine de farine ; ou de paô, goûter, s'allier, acquérir.

PALICES, frères jumeaux, fils de Jupiter et de la nymphe Thalie. Du grec palin, de nouveau, une seconde fois, ikô, venir, prop. venir une seconde fois, parce que Thalie, se voyant près d'accoucher, et .redoutant la jalousie de Junon, souhaita un jour que la terre l'engloutît. Elle s'ouvrit en effet doucement sous ses pas, et l'enferma dans son sein. Étant accouchée de deux enfants, la terre s'ouvrit de nouveau et

les rendit à la lumière avec leur mère.

PALINURE, pilote d'Enée. Du grec palin, de rechef, de nouveau, ouros, vent favorable; ou de palin, ouros, garde, ou même encore de palin, ouros, urine.

PALLAS, fille de Jupiter, déesse de la guerre; fils d'vandre ; affranchi de l'empereur Claude. Du grec palléin, manier, agiter, lancer un dard, mot qui semble se rapporter à l'héb. palats, il a tremblé, il a agité.

PALMA, consul romain. Du lat. palma, paume, creux de la main; par extension, main; palmier, datte, palme, branche de palmier; palme, victoire, fait du grec palamè, paume de la main, main, dérivé de pallô, secouer, agiter, jeter, lancer; d'où l'ital., l'esp. et le port. palma, paume; palmier, l'ail, palme, l'ang. palrn, le polon. palma, le celt.

palf, palv, paume de la main.

PALMYRE, nom de femme. Voy. PALMA.

PAMPHILE, peintre célèbre. Du grec pân, tout, philos, ami, philèô, aimer, prop. amour de tout, qui aime tout.

PAN, fils de Mercure, dieu des bergers, des chasseurs, de tout l'univers. Du grec pân, pâs, tout, venu, d'après M. Eichhoff, du sansc. pas, maître, souverain.

PANCRACE. Du grec pankration, exercice gymnique composé de la lutte et du pugilat, fait de pan, tout, kratos, force.


PANDA, déesse très-vénérée chez les Romains, nonseulement parce qu'elle ouvrait le chemin à toutes les entreprises, mais aussi parce qu'elle présidait à la paix pendant laquelle les portes des villes étaient ouvertes. Du lat. pando, pandere, ouvrir, étendre, détaler, déplier; fendre; au participe passé passif passus, passa, paSSUrJl, étendu, déployé, d'où passor, action d'ouvrir, ouverture, passus, pas, mots dont on retrouve la racine dans le sansc.

pad, étendre, tendre, déployer; aller, marcher; pada, pas, degré, pad, pied, l'héb. padad, il a fendu, écarté, séparé; * en chald. pesah, héb. pâsuh, il a marché, prop. il a écarté, il a étendu les jambes, dit Gésénius; d'où l'héb. pésah, pas, marche, le chin. pou, pas, marche; marcher, le lat.

expando, expandere, étendre, ouvrir, déployer, l'ail, spannen, étendre, tendre, écarter, l'anc. ail. spanan, spannen, l'ang.-sax. spannan, l'ang. span, le suéd. spaenna, le dan.

spaende, l'isl. spanna, spana, le gaël écoss. spaisdearachd, marche, spaisdearach, marchant, spaisd, marcher, le gaël irl. spaistim, spaistrighim, marcher, l'ital. spasseggiare, se promener, pandere, manifester, démontrer, passare, passer, le franç. empan, qui fait en ail. spanne, anc. ail. spana, dan. spand, ang. et hall. span. (Voy. PASCAL.) PANDÈME, surnom de Vénus. Du grec pandêmios, pour tout le peuple, de pân, tout, dêmos, peuple, prop. populaire.

PANDION, fils d'Erechthée, roi d'Athènes. Du grec pân, tout, dios, divin, de Jupiter.

PANDORE, première femme fabriquée par Vulcain d'après l'ordre de Jupiter. Du grec pân, tout, dôron, présent; parce que, lorsque Vulcain la présenta à l'assemblée, tous les dieux de l'Olympe lui firent un présent.

PANDROSE, fille de Cécrops, sœur d'Aglaure. Du lat.

pân, drosos, rosée.

PANOPE, fille de Nérée et de Doris. Du grec pân, ops, regard, visage, opê, vue, de optomai, voir.


PANTALÉON. Ce nom, qui est pourpaiilèlcèmon, signifie tout miséricordieux, et est composé du grec pâli, palltos, tout, éléêrnôn, miséricordieux, sensible, compatissant. Pantaléon pourrait signifier aussi un homme qui en tout est un lion, cruel en tout, du grec pân, pantos, tout, léôn, lion; ou même encore très-malheureux, indigent, du grec pân, pantos, tout, talaos, malheureux.

PANTHÉE, fils d'Atrée, père d'Euphorbe. Du grec pân, théos, Dieu.

PAPHUS,fils du célèbre sculpteur Pygmalion. Paphus, qui fut le fondateur de la ville de Paphos, devenue Pafo, Bafa, Buffa, dans l'île de Chypre, est pour Epaphus, et chez les Égyptiens Epaphus est appelé Epiphi, et Epiphi est Abib, d'après Bochart. Or abib, en hébreu, veut dire épi, âba'», il a produit des fruits.

PAPINIEN, fameux jurisconsulte sous Sévère. Du lat.

papa, pappa, papas, pappas, père, nourricier; pappus, vieillard. (Voy. PATER.) PAPYRIUS, dictateur, triomphateur des Samnites ; usurier; jeune homme d'une grande sagesse. Du lat. papyrus, dérivé du grec papuros, arbrisseau d'Egypte qui croît surtout dans les marais du Nil.

PAQUERETTE. Ce nom vient du lat. Pascha, Pâques, et est celui d'une espèce de marguerite qui fleurit vers le temps de Pâques. (Voy. PASCAL.) PARFAIT. Du lat. perfectus, achevé, parfait, accompli, de perficere, parfaire, faire entièrement, achever, perfectionner, formé de per, très, fort, beaucoup, dans la composition, racere, faire. (Voy. FABRICE.) PARIS, fils de Priam et d'Hécube, ravisseur d'Hélène.

Du grec parisos, presque égal, fait de para, isos. (?) PARMÉNION, général et ami d'Alexandre. Du grec parmê, parme, bouclier, venu du lat. parma, parme, bouclier ovale à l'usage des fantassins, mot que Benfey tire du


sansc. k'armct, bouclier, que Bochart fait venir de l'héb.

pâram, il a déchiré, Gébelin de l'héb. par ou par, bœuf, aureau, prop. bouclier de peau de bœuf, de cuir.

PARTHÉNIE ou PARTHÉNOS, surnom de Minerve et de Diane. Du grec parlhènos, vierge, jeune fille ; adj. de vierge, virginal, pur, chaste. Ce mot, qui est pour pathrenos, selon un hébraïsant, semble être dérivé de l'héb. bethoulâh, vierge, par le changement de l en r.

PARTHÉNOPE, l'une des sirènes qui, au désespoir de n'avoir pu charmer Ulysse par leurs chants, se précipitèrent dans la mer. On dit qu'elle aborda en Italie, et qu'on lui éleva un tombeau à l'endroit où depuis on bâtit une ville de son nom. La ville de Parthènopc ayant été détruite, on en bâtit une autre par ordre de l'oracle, qui fut appelée Néapolis (du grec néa, nouvelle, polis, ville, nouvelle ville), ou Naples. Du grec parthénos, vierge, poiéÓ., faire.

PARTHÉNOPÉE, fils de Méléagre. Voy. PARTHÉNOPE.

PARTULA, déesse qui présidait aux accouchements. Du lat. parturio, parturire, être en travail d'enfant, accoucher, enfanter avec peine; pario, parire, enfanter, produire, engendrer; faire naître. M. Eichhoff lie pario au lat. fero, au grec phérô, porter, et au sansc. bhar, porter, produire.

Le mot pario, comme l'assurent avec raison plusieurs hébraïsants, vient de l'héb. bârâ, il a créé, il a produit, il a engendré. On retrouve, du reste, la racine de ce mot dans l'arabe bari, créateur, l'arm. perel, enfanter, produire, l'ail.

gebaren, le haut ail. anc. et moy. biran, gibiran, beron, bexcn, geberen, l'anc. goth. b air an, gebairan, enfanter, produire, l'ang.-sax. byran, gebyran, gebaeran, enfanter, produire, l'ang. bear, l'irl. bar, fils, le suéd. boeria, naître, commencer, le holl. baaren, l'ital. pario, accouchement, enfantement, l'esp. pario, enfantement, parir, enfanter.

PASCAL. Du vieux franç. pasque, fait du lat. PQscha, grec pascha, venu de l'héb. pesach, passage, saut, de pâsach, il a passé, sauté; pâsah, il a marché, d'où pésah, pas,


marche (voy. PANDA); parce que l'ange exterminateur qui, en Egypte, allait de maison en maison tuant tous les premiers-nés des hommes et des animaux, passait devant celles des Israélites, c'est-à-dire n'y entrait pas et n'y faisait pas mourir de même les premiers-nés. La fête instituée en mémoire d'un si grand bienfait, par ordre de Dieu, fut appelée le passage. On peut joindre ensemble, selon nous, le français pâque, pas, pied, le lat. pes-, pedis, pied, le grec pous, ppdos, le sansc. pad, pâdas, le zend pade, le pers. pah, patschÙ, l'ail, fuss, l'anc. goth. fotus, l'anc. sax. et l'ang.sax. fot, l'ang. foot, le dan. fod, le suéd. fot, le bohém.

pata, le hall. iioet, poot, le pol. pieta, spod, le copte. fat, -pat, le caraïbe pou, le bali ou pali pada, l'ital. piede, le milan., le génois et le piémont. pe, le napol. pede, l'esp.

pif:, pied.

PASCASIUS, proconsul de Sicile, sous Dioclétien. Du lat.

pasco, pascere, paître, venu du grec paô ou boskô, paître.

PASCENTIUS, hérétique arien, vaincu par saint Augustin.

Voy. PASCASIUS.

PASIPHAÉ, fille du Soleil et de Perséide. Du grec pàa, tout, phaô, briller.

PASITHÉE, fille de Jupiter et d'Eurynome, sœur de Thalie et d'Euphrosyne. Du grec pâs, tout, thé a, déesse.

PASTOPHORE, surnom de Vénus. Du grec pastos, voile, phoros, qui porte, de phérô, porter.

PATER. Du lat. pater, patris, père, dérivé du grec patér, père, venu lui-même du sansc. pitar, pitri, père, papu, protecteur, nourricier, pa, protéger, pata, protecteur, père, de pâ, nourrir, soutenir. La racine de ce mot, qui est toujours une labiale (pa, ba, fa ou pha), se retrouve dans presque toutes les langues. C'est l'un des premiers monosyllabes que les enfants savent prononcer, ce qui nous porte à croire que ce mot, comme celui de mater, dont la racine est ma, est une onomatopée. En zend patare, père, nomin.

pata, accus, pathrem, pour patarem, pehlvi pad, père,


pers. pâder, tibét. p'ha, malay bapa, bengal. bap, turc baba, russe batia, runiq. fadur, ail. pater, vater, anc. ail. vatar, falcr, anc. sax. fader, ang.-sax. faeder, faedyr, feder, ang.

father, holl. et saxon mod. vader, suéd., dan. et isl. fader, slave patr, grec pappas, père, pappLS, vieillard, pappos, grand-père, isl. papi, père, norv. popi, holl. papa, gall.

pâb, celt. bad, bat, pad, pat, père (dans Bullet), pali ou bali pitti, père, chinois fo, fou, père, vieillard, japon. fe, père, siamois p'ho, annamite phou, fokhienpe, foulah baba, mandigo prop. fa, javan. vulg. babak, ital. et esp. padre, catal.

pare, sicil. et calab. patri, milan, et bolon. pader, port.

pai, berbère d'Algérie bâbâ, bagherm. babma, flam. wader, teut. walter, etc.

PATRICE. Du lat.patricius, de patricien, noble, dérivé de pater, père. (Voy. PATER.) PATROCLE, ami d'Achille. Du grecpatér; patèros, patros, père, kléos, gloire, prop. père glorieux.

PATULC1US, surnom de Janus, lorsque son temple était ouvert, c'est-à-dire en temps de guerre. Du lat. patLdùs; ouvert; étendu, large, dérivé de pateo, être ouvert, étendu, large, venu lui-même du grec pétaô, ouvrir, déployer, étendre, mot qui a été formé, d'après M. Eichhoff, du sansc.

pat, occuper, étendre.

PAUL, PAULIN, PAULINE, PAULET, PAOL, PAOUL, POL. Du grec paula, repos, cessation, dérivé, comme le grec pausis, de pauô, finir, cesser, apaiser, calmer; d'où le lat. pausa, cessation, repos, le gall. powiz, le bret. paouez, l'ail, et l'ang. pause, l'esp. et le port. pausa, l'ital. posa, pausa.

M. Eichhoff fait venir le grec pau ô du sansc. pai, flétrir, languir. Dans les livres éthiopiens, le nom de Paulus est écrit Taulus, Oulus, Caulus. Cela tient à ce que dans l'alphabet géez il n'y avait aucune consonne qui répondît au p.

Quoique le nom de Paul vienne indubitablement du grec, on pourrait le former du lat. paulus, dim. de paucus, peu, en petit nombre; pauci, peu, paulum, un peu, mots venus du grec pauros, peu, peu nombreux.


PAULUS, vainqueur de Persée. Voy. PAUL.

PAUSANIAS, général lacédémonien; historien et géographe grec.' Du grec pausis, cessation. (Voy. PAUL.) PAUSIAS, peintre célèbre de Sicyone. Voy PAUSANIAS.

- PÉGASE, gouverneur de Rome sous Vespasien. Du grec lJégazô, faire sourdre, jaillir, dérivé de pêgê, source, fontaine. Benfey'dérive ce mot du sansc. âpagâ, écoulement, flux, su, produire.

PÉLAGE, hérésiarque anglais, et non, comme quelquesuns l'ont cru,, écossais - ou irlandais. Son vrai nom était Morgan, qui, en langue britannique, signifiait mer ou maritime, et qui fut traduit en latin: Du lat. pelagus, la haute mer, la pleine mer, la mer, dérivé du grec pèlagos, haute mer, pleine mer, mer, mot venu, d'après un grand nombre de savants, de l'héb. pMég, ruisseau, rivière, fait du vieux verbe pâlag, dans le sens de couler, fluer. PÉLAGÉUS, surnom de Neptune. Voy. PELAGE.

PÉLAGIE, surnom de Vénus. Voy. PELAGE.

PÉLÉE, fils d'Éaque et père d'Achille. Du grec pèlos, .boue, bourbe; inj ure, ou de pélô, être, ou même encore de pélaô, rapprocher.

PEi LLÉ-E, surnom d'Alexandre le Grand. Du grec pcllos, hoir, brun, livide, plombé.

PÉNÉLOPE, fille d'Icare et femme d'Ulysse. Du grec pêitê, toile, fil, étoffe, lopos, écorce, habit.

PENTADIE, femme de Timasius, consul sous Théodose le Grand; diaconesse, contemporaine de saint Jean Chrysostome. Du grec péntas" pentados, cinq; sansc. pendj, cinq.

(Voy. QUINTIUS.) PERDICCAS, un des généraux d'Alexandre. Du grec perdix, perdilws, perdrix.

PERDIX, neveu de Dédale, changé en perdrix. Du grec perdix; perdrix.

S


PÉRÉGRINUS, philosophe. Du lat. pervgrinus, voyageur, étranger.

PÉRIANDRE, un des sept sages de la Grèce. Du grec péri, sur; autour, anêr, andros, homme.

PÉRICLÈS, grand capitaine athénien. Du grec péri, sur; autour; pour, hléos, gloire, prop. très-glorieux.

PÉRICLYMÈNE, héros grec. Du grec pèrikluménos, trèscélèbre.

PIRIÉGÈTE, surnom d'un géographe grec. Du grec péri, autour, agô, mener, conduire.

PÉRILLE, artiste très-ingénieux de la ville d'Athènes qui, ayant fait pour Phalaris un taureau d'airain pour renfermer les coupables et les faire brûler vifs, demanda au tyran la récompense promise pour son invention, lequel le fit enfermer le premier dans son taureau et brûler vif. Du grec périleichô, lécher tout autour; ronger, fait de péri,

autour, lhchô, lécher.

rÙHMÈLE, fille d'Hippodamas, changée en île. Du grec péri, autour, mêlon, pomme; ou mélas, noir; ou rnéli, miel; ou miléi, soigner.

PERPÉTUE. Du lat. perpetua, perpétuelle, continuelle, qui va toujours, de perpeturtre, perpétuer, continuer sans relâche, faire suivre, composé deper, marquant l'insistance, la durée, l'achèvement, et de peto, se diriger vers, aller, venir à, atteindre; demander. Si l'on se renferme dans la langue latine, observe Morand, les diverses significations du lat. peto offrent peu de difficultés et peuvent se ramener à celle-ci : aller avec ardeur à quelque chose. Mais si l'on jette un coup d'œil dans les langues du Nord, on y trouve une foule de mots qui semblent se rapporter à peto, dans sa dernière signification, donnée comme figurée par les lexicographes. Ainsi, en allemand, nous avons belen, prier, faire sa prière, bitten, prier, demander; supplier, en anc.

ail. bethen, beton, peton, prier, faire sa prière, en anc. goth..


bidian, en ang.-sax. bidan, biddan, en ang. to big, to bpg, en holl. bidden, en suéd. bedia, bidia, en dan. bede, prier, demander; dans les langues celtiques, nous lisons le bret.

bedi, demander, prier, peden, pedenn, prière, le gall. pedi, demande, pedu, demander; dans les langues sémitiques, l'héb. bi, prière, demande. C'est à cause de cette confusion, sans doute, que Math. Martinius dérive peto, dans le premier sens, du grec pêtô, pétomai, voler, courir, se précipiter sur, et dans le dernier du grec péithô. Quoi qu'il en soit de l'étymologie de peto, on ne peut douter de son rapport avec le sansc. path, aller, pathan, route, chemin, pat, voler, tomber, le grec.piptô, tomber, se jeter, s'.élaricer, patéô, fouler aux pieds; marcher, patos, chemin battu, patêma, trace, pas; et l'on retrouve la racine du mot dans le sansc. path, l'anc. pers. pathim, chemin, voie, l'ail.

pfad, sentier, l'ang. path, chemin, sentier, l'irl." fathan, voyage, le gall. pydu, l'irl. faoth, tomber, l'ital. peliziotie, demande, requête, l'esp. pedir, demander, prier, le lat.

petitio, demande, d'où le franc, pétition, demande, supplique.

PERSE, fameux satirique latin. Voir PERSÉE.

PERSÊE, nls-de Jupiter et de Danaé; roi de M-acédoine, Du grec perthô, ravager, piller, saccager, mot venu apparemment du sansc. prath, jeter, disséminer; ou, selon Pluche, de l'héb. pârâsch, un cavalier, d'où l'arabe pharas on faras, cheval, cavalier, le lat. barb. farius, cheval, cheval arabe, l'ail, pferd, cheval. Ce nom signifie dans tout l'Orient un cavalier, un coureur ; en langue persane, suivant. Hérodote, il signifierait un guerrier.

PERSÉPHONE, surnom de Proserpine, déesse des enfers.

Du grec pheTséphonê, qui porte les richesses.

PERTINAX, empereur romain. Du lat. pertinax, qui est trop tenace; avare; opiniâtre, obstiné, fait de per, fort, très, beaucoup, tenax, tenace, qui tient fortement.

PERVENCHE. Du lat. peTvinca) pervenche, fait de per,


entièrement, vinco, vaincre, parce que cette plante guérit les blessures, chasse les vers du corps humain.

PÉTA, déesse qui présidait aux prières, aux demandes.

Voy. PERPÉTUE.

PÉTRÉIUS, officier de Pompée, vaincu par César. Du lat. petrælls, pierreux, né dans les montagnes. (Voy. PIERRE.) PÉTRONE, écrivain qui encourageait les débauches de Néron. Du lat. petro, petronis, bélier; montagnard. (Voy.

PIERRE.) PHADAJA, fils de Jéchonias, fils de Joachim. De l'héb.

phadhah, racheter, Iah, Seigneur, prop. rédemption du Seigneur.

PHAÉTHUSE, sœur aînée de Phaéton. Du grec phaélhû, briller. (Voy. PHÉBUS.) PHAÉTON, fils du Soleil et de Clymène, qui, ayant voulu conduire le char de son père, fut foudroyé par Jupiter et précipité dans l'Éridan. Du grec phaéthûn, brillant, de phaéthô, briller. (Voy. PHÉBUS.) PHALANTE, jeune Lacédémonien, fondateur de Tarente en Italie. Du grec phalantos, phalanthos, un peu chauve, phalakros, chauve.

PHALARIS, tyran d'Agrigente, inventeur de la phalarique (lance embrasée pour incendier). Du grec phalaros, phaléros, brillant, clair, dérivé dephalos, clair, beau, blanc, venu lui-même de phaô, briller, luire; éclairer. (Voy.

PHÉBUS. )

PHALÈRE, surnom de Démétrius, disciple de Théophraste. Du grec phalêros, phalaros, brillant. (Voy. PHALARIS.) PHAON, jeune Lesbien aimé de Sapho. Du grec pham;, lumière, dérivé de phaô, luire, briller; être ardent, éclairer.

(Voy. PHÉBUS.) PHARAMOND, premier roi de France. Du teut. fara, expédition, rnund, homme, prop. homme d'expédition; il peut être formé aussi de fara, race, famille, mund, homme,


défenseur, protecteur; il signifierait alors protecteur de la famille.

PHARAON, roi d'Egypte. De l'anc. égypt. pharoh, roi, mot que l'on rattache au pers. phar, haut, élevé, de même que l'arabe pharlth, être élevé; d'où les Hébreux ont fait Pareho, Pharoh, Pliaraoli, qui est élevé; et les Grecs Pharaô, titre des anciens rois d'Égypte; ou du copte pouro, le.roi.

(Voy. HÉGULUS.) PHÉBUS, nom d'Apollon regardé comme dieu de la lumière. Du lat. Phœbus, venu du grec phoibos, clair, pur, brillant; Phébus, dérivé dephaô, luire, briller; être ardent; mettre en lumière, éclairer, mot venu du sansc. bhâ, briller, luire; paraître, bhât, brillant (le bh sanscrit devient presque toujours ph chez les Grecs). En héb. iâphâ, il a brillé, il a resplendi, il fut beau ; d'où le nom de Jaffa, en grec Ioppè ; en grec saphês, clair, évident, phanos, lumineux, brillant, clair, pur, phansis, lumière, éclat, phaéthô, briller, phaéthôn, brillant, pliaiiiô, luire, briller; éclairer, phanèros, phalos, clair, phalaros, brillant; en arabe, en turc et en persan fanos, lanterne, falot; en pers. rurugh, éclat, lumière, clarté, flamme; en copte fossi, brûler; en grecphôs, lumière, flambeau; flamme, feu; engall. (aw, rayonnement, éclat, ralO, rayonnant, éclatant, fozi, jeter de l'éclat, illuminer ; en gaël fionnaobh, net, élégant.

PHÉDIME, fameux coureur. Du grec pheidomai, s'abstenir; pardonner; épargner.

PHÉDON, disciple de Socrate. Du grec phèidôn, homme parcimonieux, dérivé de phèiclomai, épargner.

PHÈDRE, fille de Minos, femme de Thésée. Du grec lJhaiclros, brillant, dérivé de phaÓ, briller. (Voy. PHÉBUS.) PHELTIA ou PHELTIAS, nom d'homme; fils de Banaias.

De l'héb. pheletâh, délivrance, Iah, Seigneur, prop. délivrance du Seigneur.

PHÉNIX, fils d'Agénor et de Cadmus; fils d'Amyntor, maître et compagnon d'Achille. Du grec phoinix, couleur


rouge, palmier, arbre à fruits rouges, d'où le nom de Phénicie; car il résulte d'une tradition remarquable que le nom des Phéniciens était le même que celui des Érythréens (de èruihros, rouge), qu'ils furent appelés ainsi parce qu'ils étaient originaires des bords de la mer Rouge, et que de là ils vinrent demeurer à Sidon et à Tyr. Selon Gébelin, les motslduméen. Phénicien, lrythréen, désignent tous la même chose, un peuple descendu d'Édom (nom fait de l'héb. âdom, rouge), qui donna son nom à la mer Rouge, etc. Les Phéniciens, ce peuple de la grande branche sémitique, naviguaient sur toutes les mers, et étaient, dit-on, tatoués de rouge ; leurs vêtements étaient rouges, leurs vaisseaux étaient peints en rouge et vendaient quantité d'étoffes rouges.

PHÉRÉCRATE, poëte comique d'Athènes. Du grec phèrli, porter, kratos, force, pouvoir, puissance, prop. qui porte la puissance.

PHERÉCYDE, philosophe, maître de Pythagore. Du grec phèrô, porter, kudos, gloire, honneur, prop. qui porte la gloire, l'honneur.

PHIDIAS, célèbre peintre et statuaire. Du grec phMdos, économe, phéidû, phéÙlolê, économie, phéidûn, homme parcimonieux, dérivés de phéidomai, s'abstenir, épargner.

PHIDIPPE, fils de Thessalus et petit-fils d'Hercule. Du grec phèidos, économe, hippos, cheval.

PHILADELPHE, surnom d'un des Ptolémées. Du grec philadelphos, ami de ses frères, de philos, ami, adelphos, frère.

PHILEMON, poëte comique. Du grec philêma, baiser d'amour, dérivé de philéô, aimer, mot que plusieurs savants modernes font venir du sansc. lJTÎ, aimer, étymologie qui paraît être irréprochable, car la liquide r s'adoucit fort souvent en la liquide l, principalement dans les mots passant de l'Orient en Occident. De là l'ail, freund, ami, frcundinn, amie, l'ang. fricnd, ami, amie, le goth.

(rijû, j'aime, frijônds. aimant, ami, frîathva, amour, l'anc.


germ. friunt, ami, le lithuan. priêtelus, ami, le zend frî, aimer.

PHILIBERT, FILIBERT. Du teut. FU, bert, très-illustre.

PHILIPPE, roi de Macédoine, père d'Alexandre. Du grec philippos, ami des chevaux, fait de philos, ami, hipjiOS, cheval.

PHILOCTÈTE, fils de Péan, ami et compagnon d'Hercule.

Du grec phi'os, ami, ktêtos, acquis, dérivé de ktasthai, posséder, acquérir.

PHILOMÈLE, fille de Pandion, roi d'Athènes, changée en rossignol. Du grec philos, ami, mêlos, chant, prop. qui aime le chant.

PHILOMÉTOR, surnom donné par antiphrase à Ptolémée VII, roi d'Egypte, qui était détesté de Cléopâtre, sa mère. Du grec philos, ami, mêtêr, mère, prop. ami de sa mère.

PHILOPIMEN, général des Achéens. Du grec philos, poirnên, pasteur.

PHILON, philosophe académicien; juif d'Alexandrie trèséloquent. Du grec philos, ami. (Voy. PHILÉION.) PHILOSTRATE, orateur grec; fils du premier secrétaire de Julie. Du grec philos, ami, stratos, armée.

PHILOTAS, fils de Parménion, et un des lieutenants d'Alexandre le Grand. Du grec philotês, amitié, dérivé de philos, ami.

PHILOTIS, célèbre esclave à Rome. Voy. PIIILOTAS.

PHILOXÈNE, philosophe épicurien. Du grec philos, ami, ximos, hôte, étranger.

PHILYRE, fille de l'Océan. Du grec philura, tilleul.

PHINÉAS ou PHINÉES, fils d'Éléazar; fils du grand prêtre Héli. De l'héb. phinehas, regard de confiance.

PHINÉE, roi d'Arcadie. Du grec phainû, luire, briller.

(Voy. PHÉBUS.)


PHLÉGYAS, roi des Lapithes, fils de Mars. Du grec lJhlégô, enflammer, brliler, venu, selon M. EichhofT, du sansc.

bhlaç, briller, brûler. De là l'ail, blick, regard; vue; éclair, biitze, éclair, foudre, blinken, reluire, briller, l'écoss. blink, coup d'œil; lueur vive et rapide, le lat. fulgeo, briller, éclairer; faire des éclairs.

PHOBÉTOR, fils du Sommeil, dieu des songes effrayants.

Du grec phobéÓ, effrayer, épouvanter, dérivé de phébomai, fuir, craindre; phobos, peur. En sansc. bibhêmi, bhcshâmi, je crains, j'ai peur, bhi, craindre et crainte, bhrÍ, craindre; en héb. pÚchad, il a tremblé de crainte, il a eu peur, pachad, peur, terreur; en lat. pavor, émotion, agitation; peur, crainte, frayeur, paveo, avoir peur, être effrayé, trembler; en ang. fear, peur, crainte, frayeur; en ail. furcht, crainte, peur; en gaël irl. bugha, crainte; en gall. bw, terreur, crainte; en anc. haut ail. biben, avoir peur; en ital. paventare, craindre, paura, peur ; en esp. et en port. pavor, peur.

PHOCAS, empereur, tyran d'Orient. Du grec phûkê, phoque, veau marin.

PHOCION, disciple de Platon et de Xénocrate ; général des Athéniens. Voy. PUOCAS.

PHOCUS, fils de Phocion. Voy. PHOCAS.

PHORBAS, fils aîné de Priam. Du grec phorbas, qu'on engraisse dans les pâturages, phorbon, phorbê, pâture, dérivés de pherbô, nourrir, entretenir, paître.

PHORMION, philosophe péripatéticien. Du grec phorrnion, phormidion, phormis, petit panier, dim. de phormos, panier, dérivé de phèrô, porter.

PHRASIE. Du grec phrasis, locution, phrazô, parler, énoncer, venu, selon M. Eichhoff, du sansc. praih, énoncer, demander.

PHRATRIUS, surnom de Jupiter honoré à Athènes comme dieu des tribus. Du grec phratria, tribu, confrérie, famille, d'où phratêT, membre d'une même famille ou confrérie, confrère, frère, venu du sansc. bhrâtri, frère. Nous


ferons remarquer que le bha sanscrit devient f en latin, ph en grec; b, f en gothiqne, b, f èn allemand, b en russe et en lithuanien. C'est ainsi que le sansc. bhar, porter, produire, est devenu en grec phérô, porter, et en latin fero, porter; que bhâ, briller, luire, est devenu en grec phaô, briller, luire; que bhrig', bhrisfc, faire griller, brûler, rôtir', est devenu en grec phTugô, torréfier, griller, frire, et en latin frigo, faire griller, rôtir, frire. De là le zend bTâlâ, frère, pers. berader ou brader, burader, ail. bruder, anc, goth. brothar, brothor, ang.-sax. brothor, brother, brothur; ang. brother, holl. broeder, broer, suéd. et dan. broder, russe et pol. brait, lithuan. brolis, gaël brathair, gall. brawd, breton breur,, lat. frater, franc. frère.

PHROSINE. Du grecphronêsis, raison, prudence, sagesse, de phronéin) goûter, penser, être prudent, -être doué de raison, dérivé de phrên, esprit, pensée, intelligence.

PHRYGION, fameux brodeur. Du grec phrugô, frire, rôtir, torréoer, brûler, d'où le lat. frigo, frire, fricasser.

PHRYNÉ, célèbre courtisane athénienne qui rebâtit Thèbes à ses frais. Du grec phrunos, crapaud.

PHUL, roi des Assyriens. De l'héb. phul, chute, ruine.

PHUT, fils de Cham, dont les descendants se répandirent dans l'Afrique. De l'héb. phut, Afrique. Phut en syriaque signifie épaisse ou grasse.

PHYGADOTHÉRAS, surnom d'un Archias qui poursuivit avec acharnement les exilés d'Athènes. Du grec phugas, phugados, exilé, thêra, chasse, prop. qui fait la chasse aux exilés, qui recherche les fugitifs.

PHYLIS et PHYLLIS, fille de Lycurgue, roi de Thrace. Du grec phullis, feuillée, phiÛlon, feuille, mots que M. Eichhoff lie, ainsi que le lat. folium, au sansc. phul, épanouir, fleurir, phullan, phullis; bourgeon, fleur. En sansc. balaetdala, feuille; en héb. halê, feuille; d'où l'ail, blatt, feuille, l'anc.

aU. plat, blacl, wlad, l'ang.-sax. blad, blaed, bled, l'anc. sax.

blad, bladu, le holl., le suéd., le dan. et l'isl. blad, le pol.


blat, le gaël irl. bileog, bitlcog, duille, duilleog, feuille, le gall. dail, feuillage, l'ital. (oglia, feuille, l'esp. folio, feuille.

PHYX1US, surnom de Jupiter et d'Apollon, protégeant ceux qui fuyaient ou qui cherchaient un asile. Du grec plzuxis, fuite.

PIE. Voy. Pius.

PIERRE, prince des apôtres, fils de Jean. Son premier nom était Simon, et en l'appelant à l'apostolat, le Sauveur le lui changea en celui de Céphas, qui en syriaque signifie pierre ou rocher. Du lat. petra, roche, roc, rocher; pierre, dérivé du grec pètra, pierre, roche, rocher, paros, pierre, rocher, mots dont on retrouve la racine dans le sansc.

paltas et pâshana, pierre, le malai baiou, bat, pierre, l'hind.

pahan, pallhar, pierre, pathrâna, lapider, le beng. paiher, pierre, le javan. batta, l'ital. petrina. pictra, l'esp. picdra, le port. pedra.

PILUMNUS, fils de Jupiter qui présidait à la mouture du blé, car ce fut lui, d'après les anciens, qui apprit aux hommes à piler le blé pour faire le pain. Du lat. pilum, pilon, mot venu du grec pilcô, piloô, piler, fouler; fouler ,de la laine, presser, mot venu lui-même du sansc. pli, comprimer, fouler. Vossius forme pilum du lat. piso, piler, d'où l'on aurait fait d'abord pisum, puis pisillum, enfin piltnn.

PINDARE, célèbre poëte lyrique de Thèbes, contemporain d'Eschyle. Son nom est tiré de celui de la montagne du Pinde, en grec Pindos, consacrée aux Muses, nom qui semble venir du sansc. pinda, monceau, mot auquel viennent se joindre l'irl. pinn, sommet d'une colline, le gall.

pên, suprême, le bret. penn, tête, le celt. pan, pen, tête, sommet, montagne élevée, l'héb. pinna, angle, tour.

PIRITHOCS, fils d'Ixion et ami de Thésée. Du grecpcirô, transpercer, thoos, vite, prompt, dérivé de thèô, courir.

PISANDRE, préteur athénien; général lacédémonien ;


prétendant de Pénélope. Du gree pèilhô, persuader; pousser, animer; croire, ànèr, andros, homme.

PISISTRATE, fils d'Hippocrate, tyran d'Athènes. Du grec péithô, persuader, stratos, armée.

PISON, ami d'Horace, descendant de Numa; confident de Tibère. Du lat. piso, pisonis, mortier, ou pisum,. pois, de pinso, piler dans un mortier; broyer. (Vpy. PIITACUS.) PISTOR, surnom de Jupiter. Du lat. pistor, boulanger, celui qui d'abord pilait le blé, de pinso, piler, broyer.

PITHÉE, fondateur de Trézène. Du grec pithèus, pithèias, météore qui a la forme d'un tonneau, pithéôn, piton, cellier, de lJithosJ tonneau.

PITHÉIS, fille de Pitbée (voy. ce nom).

PITHO, déesse de la persuasion. Du grec péithô, persuader; pousser, animer, mot venu de l'héb. pitâ mphithâ, persuader; d'où le grec pèithô, péismonê, persuasion, péistêrios, pèistikos, pithanos, persuasif, péithênios, obéissant, pistis, foi, pistos, croyable.

PITHODÈME, fameux lutteur. Du grec péithô, persuader, dêmos, peuple, prop. qui persuade le peuple. ( , PITHOLÉON, poëte de Rhodes. Du grec péilhô, persuader, léôn, lion, prop. qui persuade le lion.

PITTACUS, philosophe de Mitylène, un des sept sages de la Grèce. Du grec pissa, attique pitta, pois, lat. pisum, pois, venu de pinso, battre, tasser ; frapper ; piler, pista, piler (on écrase les pois pour en faire la purée), grc ptissâ, piler, égruger, concasser; pistés, qui égruge, pistikos, -qui sert à piler, pison, pisos, pois, mots venus du sansc. pish, piler, broyer, moudre, écraser, pinscit, broyant, pistas, broyé, pês'i, pois en grain. De là le celt. pis, pois, l'hind.

pîsnâ, broyer, pisnâ, être- moulu, l'ang. pea, pois, le gall.

pys, le. bret. pîz, pois, pisel, morceau, fragment, le gaël peasaire, pois, piosa, fragment, l'ital. piscllo, pois, .petit


pois, l'esp. pistar, piler, écraser, le catal. pesol, pois, le port, pisar, piler, écraser.

PIUS, surnom de Métellus et de l'empereur Antonin.

Du lat. plus, qui accomplit le devoir, vertueux, pur, juste, honnête; pieux; saint, sacré; doux, bienveillant.

PLACIDE, PLACIDIE, PLACIDA. Du lat. placidus, doux, calme, bon, bienveillant, dérivé de placeo, plaire, être agréable, agréer, venu du sansc. pâl, aimer, soigner, selon M. Eichhoff, ou du sansc. prî, réjouir, donner de la gaieté, selon Bopp; d'où l'ang. to pleose, plaire, l'ital. piaccre, l'esp. placer, plaire, le franç. plaisir.

PLACILLA, femme de Théodose le Grand. Voy. PLACIDE.

PLATON, célèbre philosophe grec, chef de la secte des Académiciens. Du grec platLLs, large, ample, d'où platos, largeur (Platon avait de larges et fortes épaules, un large front, et son éloquence se répandait comme un torrent large et rapide), mot qui paraît se rattacher au sansc.

prithu et à l'ail, breit, large, élargi, par le changement de r en l. Math. Martinius forme platus du grec pléthô, être plein, rempli, comblé, et d'autres, soit du chald. phâtha, il fut ample, soit de l'héb. pâlat, il fut uni, lisse. On retrouve la racine de platus dans le lat. platea, grande rue, place publique (d'olt le franç. place), l'ail, platz, place, rue, flach, plat, plan, platt, plat, l'ang. place, place, flat, uni, plat, le suéd. platt, flat, plat, plan, large, plats, place, le dan.

flacl, le holl. plat, l'anc. ail. flass, flahh, l'isl. flatr, le pol.

plaski, plat, plan, plac, place, le gall. plâd, le gaël plat, le basqueplata, le celt. pladt, plat, l'ital. piazza, l'esp. plaza, place, le grec plax, platikos, plaque, plaine, surface plane (d'où le gaël écoss. plang, planche, le lat. planca, l'ang.

plank, l'ail, planhe, le franç. planche).

PLAUTE, poëte comique latin. Du lat. plautus, pour plaudus, clabaud, chien de chasse dont les oreilles sont plates, pendantes et larges, mot de la même origine que le grec platus. (Voy. PLATON.)


PLUTARQUE, célèbre biographe grec. Du grec plouLost richesse, archè, commandement.

PLUTON, roi des enfers. Du grec ploutos, dieu de l'argent, richesse, d'où le grec ploutéô, être riche. Dans Hésiode, il est invoqué avec Cérèspour la prospérité des moissons, et plus tard comme dispensateur des richesses, parce que la richesse provient des entrailles de la terre.

POLIAGRE, Grec qui s'étrangla à cause des plaisanteries des poètes comiques. Du grec polis, ville, agros, champ.

POLITE, fils de Priam. Du grec polîtes, citoyen, dérivé de polis, ville.

POLUS, comédien grec. Du grec polus, beaucoup, nombreux, d'où le lat. plus, pluris. En sansc. puru, beaucoup, plusieurs, pûl, amas, de pul, pall, amasser, accroître; en zend pouro, beaucoup, plusieurs; en bret. pul, abondant,' pula, abonder; en ail. viel, beaucoup, plusieurs; en anc.

ail. fil, filo, filu; en ang.-sax. fada, faeol; feala, fela, (cal; en isl. fioel; en polon. wiele.

POLYAGRE, Grec diffamé par les poëtes comiques de l'antiquité. Du grec palus, beaucoup, agros7 champ.

1 POLYBE, historien grec ; roi de Corinthe. Du grec polus, beaucoup, bios, vie, ou bia, force.

POLYCARPE. Du grec polus, karpos, fruit.

POLYCLÈTE, célèbre sculpteur de Sicyone. Du grecpolus, klMtos, célèbre, dérivé de kléiô, célébrer, kléos, gloire.

POLYCRATE, tyran de Samos. Du grec polus, kralos, force, puissance.

POLYDAMAS, fils de Panthée; capitaine troyen, fils d'Anténor. Du grec pote, darnaô, vaincre, dompter.

POLYDECTE, roi de l'île de Sériphe, père de Persée; .statuaire. Du grec polus, déiktés, indicateur, dérivé de déiknumi, faire voir, montrer.


POLYDORE, fils de Priam et d'Hécube. Du grec polus, dôron, don. (Voy. DONAT.) POLYEUCTE. Du grec polus, euktos, désirable, euchétês, suppliant, euchê, vœu, dérivés de euchomai, promettre, prier, vouer, prop. qui prie beaucoup, pieux.

POLYGNOTE, peintre célèbre, fils et disciple d'Aglaophon. Du grec polus, beaucoup, gnôtos, gnÕstos, connaissable, gnôstês, qui connaît, gnôsis, connaissance, dérivés de gignôskô, connaître, juger, prop. homme d'une grande connaissance, homme de science, savant.

POLYHYMNIE ou POLYMNIE, fille de Jupiter et de Mnémosyne, muse de l'éloquence. Du grec polus, httrnnos, hymne, chant, hurnnéô, célébrer, dérivés de hudô, dire, chanter, hudês, poëte.

POLYMNESTOR, roi de Thrace. Du grec polus, rnnêstôr, mnéstêr, prétendant, qui recherche en mariage.

POLYNICE, fils d'Œdipe et de Jocaste. Du grec polus, nikê, victoire, de nikaô, vaincre.

POLYPHÈME, roi des Cyclopes, aveuglé par Ulysse. Du grec polus, phêmi, parler.

POLYXÈNE, fille de Priam, épouse d'Achille. Du grec polus, xénos, étranger, xénê, étrangère.

POLYXO, prêtresse d'Apollon dans l'île de Lemnos. Du grec polus, xoos, xésnws, action de gratter, de xéô, xéein, gratter, racler.

POMONE, déesse des vergers, des fruits. Du lat. pornns, pomum, arbre fruitier ; fruit, mot dont on retrouve la racine dans l'ail, baum, arbre, le teut. boum, l'anc. sax. boni, l'ang.-sax. beam, beom, rang. bearn, leholl. bom, arbre, l'ital., l'esp. et le port. porno, pomme, le catal. pom, poma, pomme.

POMPÉE, fameux guerrier, rival de César. Du lat. pompa, sorte de procession solennelle, pompe, solennité; appareil, venu du grec pompê, envoi, mission; pompe, cortège, procession, escorte, grand appareil, dérivé depempô, envoyer,


conduire; lancer, jeter avec force, d'où l'ail, pumpe, pompe, le suéd. et l'ang. pump, le holl. pomp, pompe, le dan. pompe, l'isl. pumpa, l'ital. et l'esp. pompa.

POMPILIUS, surnom de Numa. Voy. POMPÉE.

POMPONIA, mère de Scipion. Voy. POMPÉE.

POMPONIUS, illustre chevalier romain ; poëte distingué; célèbre géographe. Voy. POMPÉE.

PONCE (PILATE), gouverneur de Judée. Du lat. pons, pontis, pont, mot que Benfey tire du sansc. path, aller, marcher; d'où le grec patos, l'ang. path et l'ail, pfad, chemin, sentier. (Voy. PERPÉTUE.) Il peut venir aussi du grec poros, passage, trajet, ou de pontos, la mer.

PONTIA, c'est-à-dire marine, surnom de Vénus. Du grec pontios, pontias, de mer, dérivé de ponlos, mer, la vaste mer, venu lui-même du sansc. pâthis, la mer, pâtha, eau.

PONTICUS, poëte héroïque, ami d'Ovide. Voy. PONCE.

POPILIUS (LÉNAS), défendu par Cicéron, et ensuite son assassin. Du lat. populus, peuple, mot venu du grec polus, beaucoup, plusieurs, ou, par réduplication, du grec plêthos, foule, peuple, comme le lat. erubesco, du grec éruthainû, rougir, selon Benfey. Toutefois la racine de ce mot se retrouve dans le gall. pobyl, peuple, le bret. poel, l'ail, pôbel, le gaël écoss. pobull, le gaël irl. pobal, l'ang. people, l'ital.

popolo, l'esp. pueblo, peuple. Les anciens Latins ont dit poblus et poplus, d'où le nom poplicola, poblicola, publicola.

PORCIA, fille de Caton et femme de Brutus. Du lat.

porcus, porc, venu de l'anc. attique porkos, porc, pourceau, de perkos, noir, tacheté de noir, moucheté ; car le porc est ordinairement noir, sale de sa nature, et est fréquemment couvert de boue et de poussière; de plus, dans certains pays son corps est marqué de taches noires et de taches blanches; d'où l'ail, ferkel, jeune cochon, cochon de lait, bars, barsch, perche, poisson tacheté, l'ang. pork, porc, le bret. porc, le gall. porç, le gaël et le celt. porc, le teut. vark, bareo, l'anc. germ. borkr le port. et l'ital. porco, l'esp. puerco.


PORPHYRE, platonicien, élève de Longin. Du grec porphura, pourpre, d'où l'arabe birfir et firfir, pourpre, le lat.

purpura, le russe porphira, l'ail, purpur, l'ang. purple, l'ital. porpora, le polon. et l'esp. purpura.

PORSENNA, roi d'Étrurie, allié de Tarquin. Voy. PORCIA.

PORUS, roi des Indes, vaincu par Alexandre. Du pers.

pour, fils, ou du grec pôros, pour pêros, aveugle, estropié, malheureux, d'où probablement les composés talaipôros, plein de misère, talaiporéô, être misérable, talaipôria, misère (de talas, pôros).

POSTHUMIUS, historien romain. Du lat. post, après, humus, terre, fertilité du sol ; pays, contrée, humare, enterrer, couvrir de terre, mettre dans la terre. Ce nom signifie proprement venu après la mort de son père.

POTHINUS, un des assassins de Pompée. Du grec pothèinos, désirable, potéô, désirer, de potos, désir.

POTUA, déesse qui présidait à la boisson chez les Romains. Du lat. potus, boire, boisson, de poto, potare, boire, venu du grec pinô, boire, pepôka, j'ai bu, d'où potos, boisson, ce qu'on boit, potês, buveur, polis, buveuse, poma, posis, potês, potion, posimos, pistos, potos, potable, potamos, prop. potable; eau douce, courante, fleuve, rivière, mots venus eux-mêmes du sansc. pâ, boire, pâthas, pîtha, eau, pâna, boisson. On retrouve la racine de ces mots dans l'irl.

pot, boire, le gall. potiaw, l'hindoust. pî, pîna, te russe pitj, le polon. pic, boire, l'ital. poto, boire, boisson, le gaël poit, pot, le cymri pot, pot, le gall. pot, pot, potel, bouteille, le bret. pôd, pot, pot, le dan. potte, le suéd. potta, l'ang. et leholl. pot, le bas-lat. potus, pot, le franç. pot, potion.

PRAXITÈLE, célèbre statuaire. Du grec praxis, action, de prassô, traiter, négocier, faire, pratiquer, tMos, fin, impôt, de tellô, faire sortir.

PRESTANA, déesse de l'excellence. Du lat. præstantia.

excellence, supériorité, præstans, excellent, éminent, prsesto, præstare., exceller, surpasser, l'emporter sur.


PRIAM, roi de Troie, fils de Laomédon. Du grec priasthai, priamai, racheter, parce que, ayant été fait prisonnier, il fut racheté après la destruction de Troie. Avant ce fait, il se nommait Podarcès. Benfey rattache ce nom au sansc. prî, aimer, d'où le grec Pri-apos, Priape, dieu de l'amour; d'où aussi l'ail, braut et le franç. bru, prop. personne aimée par quelqu'un, amante, maîtresse; d'où encore le sansc. prîtu, oiseau. Le grec Pri-amos serait le superlatif antique du sanscrit pri-ya, amical, cher, aimé, chéri. (Voy.

PHILÉMON. )

PHIAPE, fils de Bacchus et de Vénus. Du sansc. prî, aimer, d'après Benfey. Ce savant regarde la terminaison apos de Pri-apos comme identique à celle de Askl-êpios, Esculape. (Voy. PRlAI.) PRIME. Du lat. primus, premier, mot venu, comme le grec prôtos, premier, du sansc. prathamas, premier. En pali pcithamo, premier, zend paôirya, russe pernyi, polon.

pierwszy, celt. prif, gall. priv, gaël priomh, ital. primo, esp. primera, premier.

PRISCIANUS, grammairien très-instruit. Du lat. priscus, ancien, vieux, antique, mot auquel se rattachent le grec presbus, vieillard; ancien, l'ang. first, premier, l'ail, furst, prince.

PRIVAT. Du lat. privatus, qui appartient à chaque individu, propre, particulier, de privus, chacun en particulier.

PROBUS, empereur romain. Du lat. probus, qui s'abstient du mal, honnête, plein de probité; homme de bien.

PROCAS, aïeul de Romulus. Du lat. procax, pétulant, effronté, impudent, procacia, impudence, insolence, effronterie.

PROCLUS, platonicien, maître de Plutarque. Du grec pro, devant, kléos, gloire.

PROCOPE, historien. Du grec pro, devant, koptâ, couper.

PROCRIS, fille d'Érechthée, roi d'Athènes, femme de


Céphale. Du grec'pro, devant, krisis, jugement, sentence, de krinô, juger; élire, penser, estimer; choisir.

PROCULÉIUS, favori d'Auguste. Du lat. pro, devant, culeus, culeum, sac de cuir.

PRODICUS, célèbre sophiste de l'île de Cos. Du grec pro, devant, clikê, justice.

PROIÉTHÉE, fils de Japet. Du grecpromêthês, prévoyant, de pro, devant, mathô, rnanthanô, apprendre, chercher à connaître, savoir.

PROCURA, surnom de Junon, qui présidait aux mariages. Du lat. pronubare, présider aux noces, pronubus, qui concerne le mariage.

PROPERCE, fameux poëte élégiaque. Du grec pro, devant, perlws, noir, noirâtre.

PROSERPINE, épouse de Pluton, déesse des enfers. Ce nom vient de Prasarpani, divinité indienne qui était représentée entourée d'un serpent. M. Wilford l'affirme en disant que le mot sanscrit prasarpani signifie celle qui est entourée de grands serpents, et que ce nom est identique avec Persèphone ou Proserpine. De là assurément le lat. proserpo, ramper, se traîner, s'étendre en rampant comme un serpent, proserpens, rampant.

PROSPER. Du lat. prosper, prospère, favorable, propice.

PROTAGORE, philosophe, disciple de Démocrite. Du grec prôtos, premier, agora, harangue, talent de haranguer; place publique, assemblée.

PROTAIS. Du grec protèia, primauté, de prôtos, premier.

PROTE. Du grec prôtos, premier. (Voy. PRIME.) PROTÉE, fils de l'Océan. Du grec prôtos, premier.

PRUDENT, PRUDENCE. Du lat. pnulens, prudentis, prudent, sage, prévoyant, prudentia, prévoyance, prudence, formé du lat. pro, devant, videns, voyant, qui voit, de video, voir. La racine de ce mot se retrouve dans le celt. prudd,


soin, réflexion, prévoyance, le bas-bret. prudant, prudent, l'anc. goth. frodei, frothei, sagesse, prudence, frods, froths, prudent, sensé, le gall. pruz, circonspect, prudent, sérieux, pruzdeb, prudence, le haut ail. anc. et moy. fruoti, fruati, fruotheit, sagesse, prudence, l'ang. prudence, prudent, prudence, prudent, l'ital. et l'esp. prudente, prudent.

PSYCHÉ, déesse, épouse de Cupidon. Du grec psuchê, âme, esprit, souffle, vie, venu de psuchô, dessécher, rafraîchir; souffler, se refroidir; comme le grec pneûma, esprit, vient de pnéô, souffler; êtor, cœur, âme, vie, de aêmi ou aô, souffler; thumos, âme, esprit, vie, mot qui se rattache au sansc. dhu, dans le sens de souffler, exhaler; l'héb. népkésch, âme; souffle, haleine, de naphach, souffler; rouach, âme, esprit; souffle, haleine, vent, de rouach, aspirer, respirer; chald. rouach, vent, esprit; le chaldéen nischemah, âme, vie, l'héb. neschâmâh, souffle, haleine, respiration; souffle de vie, âme, esprit, être animé, de nâscharn, souffler, respirer, nâschaph, souffler; l'arabe nefs, âme, de nèrtes, haleine, souffle; lelat. spiritus, esprit; souffle, respiration, de spiro, souffler; animus, souffle de vie, vie, âme, esprit, du grec anémos, vent. On voit par là que l'âme est un souffle donné par le Créateur à la créature, souffle qui est le principe de la vie, la vie, l'existence, l'individu, l'esprit, le génie. Tant que l'âme habite avec le corps, dit Platon, elle est la cause de sa vie, le principe qui lui donne la faculté de respirer et qui le rafraîchit, anapsuchon, et dès que le principe rafraîchissant l'abandonne, le corps se détruit et meurt. L'âme est donc un souffle divin, un rayon de la clarté divine, donné à l'homme pour l'animer, le guider, le conduire, et c'est par là qu'il est semblable à Dieu, qui, par ce souffle, lui a donné, dans son union avec le corps, l'intelligence, la sensibilité et la volonté, d'où est venu l'amour. Par l'âme, nous nous élevons vers les hauteurs de l'infini; par le corps, nous restons attachés à la terre. Dieu est donc à l'âme ce que la terre est à notre corps.

PTOLÉMÉE, roi d'Égypte; roi de Chypre; astronome et


géographe. Du grec ptolèmaios, belliqueux, de polèmos, ptolèmos, guerre ; bataille, combat.

PUBLICOLA, surnom de Valérius, fameux par sa popularité. Du lat. publicola, populaire, qui aime le peuple. (Voy.

POPILIUS.) PUBLIUS, poëte latin. Du lat. publicus, public. (Voy.

POPILIUS. )

PULCHER, PULCHÉRIE. Du lat. pulclier, beau, formé du grec polus, beaucoup, charis, grâce, prop. très-beau, trèsbelle.

PUPPIUS, fameux poëte tragique. Du lat. pwppis, poupe; navire, vaisseau, mot que Gébelin rapporte au lat. pubes, jeunesse, poil follet, et à pupa, poupée, parce que, dit-il, on plaçait à la poupe les statues des dieux de la navigation sous la forme de marmousets ou de poupées, appelés pour cette raison les dieux pataiqtws.

PURGION, historien grec. Du grec purgos, tour.

PYGMALION, roi de Tyr, frère de Didon ; célèbre sculpteur. Du grec pugmê, coudée, leôn, lion.

PYLADE, roi de Phocée. Du grec pulê, porte.

PYRACMON, un des forgerons de Vulcain. Du grec pur, feu, akmon, enclume.

PYRÉICUS, peintre grec. Du grec pur, feu, kaiô, brûler.

PYRGOTÈLE, fameux graveur sous Alexandre. Du grec purgos, tour, télos, fin.

PYRISOUS, premier nom d'Achille. Du grec pur, feu, soos, sain et sauf, prop. sauvé du feu.

PYROCLÈS, héros des temps fabuleux qui, dit-on, inventa le feu. Du grec pur, kléos, gloire, prop. gloire du feu.

PYRODÈS, nom de celui qui, le premier, dit-on, fit sortir du feu des veines d'un caillou. Du grec pur, èidos, forme.

PYRON, historien grec. Du grec pur, feu.


PYRRHA, femme de Deucalion. Du grec purrha, de couleur de feu, rouge ardent, rougeâtre, roux; par extension blonde.

PYRRHON, philosophe qui doutait de tout. Du grec purrhos, roux, de pur, feu, nom qui lui fut donné à cause de ses cheveux roux.

PYRRHUS, fils d'Achille. Voy. PYRRHON.

PYTHAGORE, célèbre philosophe grec. Du grecputhesthai, apprendre, comprendre, voir, s'informer de, verbe auquel se rattachent le lat. pulare, le sanscrit buclli, connaître, apprendre, penser, le zend budh, voir, et agora, harangue, discours.

PYTHIUS, surnom d'Apollon, vainqueur du serpent Python. Du grec puthô, pourrir, parce que ce serpent fut formé, selon les poëtes, de pourriture dans les eaux croupies après le déluge de Deucalion; ou de l'héb. péthéll, vipère, aspic.

PYXODORE, Grec qui a découvert le marbre. Du grec puxos, buis, dÓron, don.


Q

QUENTIN. Du lat. quintus, cinquième.

QUIÉTALE, surnom de Pluton. Du lat. qttielalis, séjour de repos, de quies, repos, tranquillité; paix; sommeil; mort. D'après Benfey, Chavée et autres linguistes modernes, on pourrait rattacher le grec koitê, lit, couche, koima, repas, koimaô, coucher, faire dormir, koimêma, sommeil, lwimêtê-rion, dortoir, ainsi que le lat. quieo, quiesco, se reposer, le lithuan. kiemas, lieu de repos, demeure, le goth.

haims, demeure, et le franç. hameau, au sansc. ci, reposer, dormir, être couché, çayas, repos, çayita, paisible, çayanan, lit, çaitai, il est couché, çayathas, la mort. La racine de ces mots se retrouve dans le gall. cws, cwsg, repos, sommeil, le bret. kousk, sommeil, kouska, dormir, le gaël coisg, tranquilliser, l'ang. qttiet, paisible, tranquille, l'ital., l'esp. et le port. quicto, paisible, tranquille, le russe koi, kolwi, repos, le polon. cichy, coi, paisible, tranquille, le suéd. quicler, couche, retraite pour la nuit, le franç. coi, coite, paisible, tranquille.

QUINTIANUS, jeune Romain d'une illustre famille qui fut arrêté et massacré pour avoir voulu poignarder Commode. Du lat. quintus, cinquième.

QUINTILIA, maîtresse du poëte Licinius. Du lat. quintilis, juillet, cinquième mois de l'année chez les Romains.


QUINTILIANA, comédienne qui, accusée de complicité avec le sénateur Pompilius, résista à la torture et fut renvoyée absoute. Voy. QUlNTILlA.

QUINTILIEN, premier professeur de rhétorique à Rome.

Voy. QUINTILIA.

QUINTILLUS, frère de l'empereur Claude. Voy. QUINTILIA.

QUINTIUS, noble Albain, ancêtre des Flaminius, des Capitolinus, des Cincinnatus. Du lat. quintus, cinquième, de quinque, cinq. Ce mot s'est propagé dans un très-grand nombre de pays, dit Morand, et il n'y a rien d'étonnant qu'il ait subi des modifications diverses en raison de la diversité des langues. Il offre plusieurs exemples de labiales, de gutturales et de dentales se substituant les unes aux autres. En sansc. pan!r,'a, cinq, persan pend j, turc bech, grec venté, lithuan. penki, slave peut, russe piatt', zend peantche, kurde d'Amadia penclj, afghan pinza, hindoust. pantch, ail.

funf, anc. goth. fimf, ang.-sax. fif, ang. five, suéd. et dan.

fem, norv. faem, foem, ital. cinque, esp. et port, cinco, cinq.

QUIRINUS, dieu des Sabins, représenté sous la forme d'une hache ou pique ; surnom de Romulus ; consul romain.

Du lat. quiris ou curis, mot venu des Sabins, signifiant lance, javelot, pique, et qui paraît être fait du sansc. çara, javelot, dard, fait lui-même de car, percer, pénétrer.

QUIRIS ou QUIRITA, surnom de Junon invoqué par les nouvelles mariées. Une des cérémonies du mariage, chez les Romains, était de séparer les cheveux de la nouvelle épouse avec une "aiguille de tête faite du fer d'une pique, quiris, tirée du corps d'un gladiateur qui avait été terrassé ou tué dans l'arène. (Voy. QUIRINUS.)


R

RABIRIUS, poëte latin. Du lat. rabire, être enragé, en fureur.

RACHEL, fille de Laban. De l'héb. râchèl, brebis.

RACINE, célèbre auteur tragique français. Du lat. radix, raclicis, racine, venu du grec rhadix, branche, rameau, ou de rhiza, racine.

RADÉGONDE. Du teut. rad, actif, prompt, gund, femme forte.

RAEMA, fils de Chus. De l'héb. rahemah, frémissement.

RAHAB, femme de Jéricho, qui cacha les émissaires de Josué. De l'héb. râhâb, large, spacieux, vaste, étendu.

RAM, fils d'Esron; fils de Jéraméel. De l'héb. râm, haut, élevé.

RAOUL. Diminutif de Rodolphe (voy. ce nom).

RAPHA, fils de Benjamin. De l'héb. râphâ, guérir, consoler, assister.

RAPHAËL. De l'héb. râphâ, guérir, Él, Dieu, prop. guérison de Dieu ou Dieu le guérit.

RAPHAIA, fils de Thola. De l'héb. râphâ, guérir, Iah, Seigneur, prop. guérison du Seigneur.

RÉBA, un des rois des Madianites. De l'héb. rèbah, le quart; chacun des quatre côtés d'un corps.


RÉBECCA, fille de Bathuel, épouse d'Isaac. De l'héb.

ribbeqah, engraissée, femme grasse, qui a de l'embonpoint.

RÉCEM, roi des Madianites; fils d'Hébron. De l'héb.

l'âkam, broder, rikemah, broderie, tissu de diverses couleurs.

RÉCHAB, père de Malchia; fils de Remmon. De l'héb.

rachâb, rechéb, cavalier; nlchab, aller à cheval, monter un cheval.

REGNAUD, REGNAULD, RENAUD, RENAULD. Du teut. rein, fin, rusé; pur, clair, hold, ami, affectionné, gracieux.

RÉGULUS, consul romain, prisonnier à Carthage. Du lat. regulus, petit roi, roitelet, dérivé de rex, régis, roi, venu lui-même de rego, regere, régner, régir, diriger, conduire; gouverner, commander. La racine de regere, que l'on retrouve dans un grand nombre de langues, offre pour lettres principales la liquide r, suivie d'une voyelle, et modifiée ou supprimée suivant les langues et suivant l'euphonie particulière à chaque dérivé. En sansc. rig',i,a, celui qui conduit, qui régit; conducteur, guide, J'ag', briller, régir, commander, râg'a, roi, génitif râgnas, du roi, râg'ya, royaume ; en héb. hârak, il a mis en ordre, il a aligné ; en copte p-ouro, roi, d'où l'héb. parehô et le grec pharaiJ, titre commun des anciens rois d'Egypte jusqu'à l'invasion des Persans (voy. PHARAON); pouro vient du copte ouro, qui commande, roi, en y ajoutant p, le signe du genre masculin; d'où le copte touro, reine, melouro, empire, royaume.

(Jablonski, Gésénius, etc.) En malai radja, roi, l'atou, reine, souveraine; en ail. reihe, suite, rang, rangée, regel, règle (du lat. regula), richten, dresser, régler, recht, droit, reich, puissant, riche; en haut ail. anc. et moy. rih, rilio, rich, puissant, riche, opulent; en goth. reiki, royaume, empire, reiks, héros, prince; en ang.-sax. rie, rice, rica, ricea, puissant, riche, riht, reht, droit; en ang. right, droit, rich, puissant, riche, rule, règle; en holl. regel, règle, regt, droit, ryk, puissant, riche ; en suéd. regel, règle, raet, raett, droit, rih, puissant, riche; en dan. ret, droit, rig, puissant, riche;


en gaël écoss. riaghail, règle, loi, riochos, roi, règle, rac, prince, righ, riogh, ris, roi, rioghaich, régner; en gaël irl.

riaghail, riaghal, riadh, règle, loi, riogh, roi, règle, rac, roi, prince, righ, ris, roi; en kimri rouë (d'où le franç. roi), roi, prince, chef; en breton reiza, reizia, régler, reiz, réglé, rang, règle; en ital. reggere, régir, gouverner, ricco, puissant, riche, retto, droit; en esp. régir, régir, gouverner, rico, riche, rey, roi, recto, droit; en franç. riche, roi, régir, régner, régent, régler, règle, diriger, direct, droit, corriger, correct, rang, etc.

REHUM, prêtre. De l'héb. rahum, miséricordieux, en parlant de Dieu.

REINE. Du lat. regina, reine, de rex, régis, roi. (Voy.

RÉGULUS.) REMMON, père deRéchab; idole des Syriens. De l'héb.

rimmon, grenade, grenadier.

RENARD, REGNARD. Du teut. rein, fin, rusé, prudent; pur, clair, hart, hard, courageux.

RENÉ. Du lat. renatus, de renascor, renasci, renaître, naître de nouveau, prop. qui renaît.

RÉSEPH, fils de Réria. De l'héb. réschéph, flamme, charbon ardent, éclair, fièvre, peste, (oiseaux de proie), significations diverses qui, pour être parfaitement comprises, ont besoin de quelques exemples : reschapliéiah rischephê êsch (Cant., vin, 6), ses charbons sont des charbons de feu trèsardents, ou ses flammes sont comme les flammes du feu; rischephê kâschéth (Ps. LXXVI, 4), les éclairs de l'arc, c'està-dire les flèches; oubenê réschéph (Job, v, 7), selon les uns : et les fils de l'éclair, les oiseaux de proie, qui volent comme l'éclair; selon les autres : les fils du feu ou du charbon, les étincelles, « (comme) les oiseaux ou (comme) les étincelles (s'élèvent en l'air); » oulechumê réschéph (Deut., XXXII, 24), et (ils seront) dévorés par la fièvre, la peste; selon d'autres : déchirés par des oiseaux de proie, de carnage.

(Sander et Trenel.)


RÉU, fils de Pélég. De l'héb. rêéh, ami.

RÉUEL, fils d'Ésaü. De l'héb. rêèh, ami, Él, Dieu, prop.

ami de Dieu.

RÉUMA, concubine de Nachor. De l'héb. raoumâh, l'élevé.

REZON, roi de Damas. De l'héb. râzon, prince.

RHADAMANTHE, fils de Jupiter et d'Europe, juge des enfers. Du grec rhadix, branche, ou de rhaidios, facile, manthanÓ, apprendre, étudier.

RHÉE, femme de Saturne, la Terre, mère des dieux. Du grec rhèô, couler, parce que, comme le dit le père Jouvenci, de la terre coulent tous les biens; ou, selon Guichard, de l'héb. râhâh, il a nourri, il a fait paître, parce que la terre est la mère nourrice, le paquis, le pâturage de tous les animaux.

RHÉE SYLVIE, fille de Numitor, roi d'Albe, mère de Rémus et de Romulus. Voy. RHÉE et SYLVAIN.

RHÉSUS, roi de Thrace, allié des Troyens. Du grec rheusis, rhusis, écoulement, dérivé de rhèô, couler; répandre, mot venu du sansc. ri ou rî, mouvoir, couler, rinas, fluide, et dont on retrouve la racine dans presque toutes les langues. En héb. rî, pluie, arrosement, riv, couler, râvâh, arroser, inonder, lat. rivus, ruisseau, courant d'eau, gallois ri, ruisseau, rhiu, rhiw, fleuve, rivière, ruisseau, ren, courant d'eau, rhigol, sillon, canal, ail. rinn, eau coulante, ang. river, rivière, ital. rivo, ruisseau, rivière, esp.

rio, rivière, persan roud, rud, fleuve, rivière, ran, rowi, fleuve, ravan, tout ce qui est fluide, arabe rabai, ruisseau, rud, rivière, banque rabia, rivière, japonais rin, rivière, caraïbe ranroua, rivière, tonquinois ranh, ruisseau; en goth. rinnan, teut. rennen, rinnen, flam. rannen, rennen, suéd. rinna, ail. rinnen, ang. runn, arabe radam, turc rizan, grec rhèô, couler; rhuax, courant, torrent, rimas, qui coule, etc.


RHÉTÉ.NOR, compagnon de Diomède. Du grec rhéô, parler; couler, anêr, homme.

RHODOPE, femme de Térée, roi de Thrace ; courtisane qui avait été esclave avec Ésope. Du grec rhodon, rose, ops, voix.

RICHARD. De l'ail. Richard, Reichard, fait de rich, reich, puissant, grand, riche (voy. RÉGULUS), hard, hart, courageux, hardi.

RICHEMOND, RICHMOND. Du teut. rich, puissant, mund, homme.

RIGOBERT. Voy. ROBERT.

RIPHATH, fils de Gomer. De l'héb. riiphath, médecine ou relâchement, ou de riphaoth, santé, force.

RISPA, fille d'Aja, concubine de SaÜl. De l'héb. ritspah, charbon de feu ; pavé, rélséph, charbon ardent. (Voy. RÉSEPH.) ROBERT. Du teut. rat ou rad, conseil, bert, illustre, prop. illustre dans les conseils, grand orateur.

ROBIGO et RUBIGO, divinité qu'on invoquait contre la rouille des blés. Du lat. robigo, rubigo, rouille, dérivé de ruber, rouge, venu du sansc. rôhita, rouge; sang, rakla, rouge; d'où le grec éruthros, rouge, le russe rdeyu, l'ail.

roth, le haut ail. anc. et moy. rot, l'ang.-sax. read, reod, red, rud, l'ang. red, le holl. root, le suéd. et le dan. roed, le gall. rhuz, rouge, rhur, rougeâtre, rouge, le gaël écoss.

rUJadh, rouge, rughaich, rougir, le gaël irl. rot, ruadli, rquge, robhar, rougeâtre, rouge, -rush, nighe, rougeur, le frison nul, rouge, l'illyrien rudno, l'hind. râtâ, le cimbre roat, le roman ro, rob, le lapon ruoposes, l'ital. rubro, l'esp. roxo, rouge, l'ail, rost, rouille, l'ang. rusl, rouille, le lat. rufus, rtSSus, roux, rufeo, roussir, le napolit. russo, rouge.

ROBOAM, fils de Salomon. De l'héb. i-âhab, être large, devenir large, spacieux, hâm, peuple, multitude, prop. qui élargit, agrandit le peuple.


RODOLPHE, RUDOLPHE. Du teut. rad, actif, prompt, ou rad ou rat, conseil, et hùlf, aide, secours ; en celt. ulphe, gall., ang.-sax. et ang. helpe, flam. hulpe, aide, secours, prop. secourable.

RODRIGUE, RODERIC. Du teut. rad, actif, prompt, rich, puissant, riche.

ROGER. Du lat. rogo, rogare, questionner, interroger, fait du grec orégo, désirer, prop. orateur.

ROHORIA, fils d'Éliézer. De l'héb. rohab, largeur, étendue, Iah, Seigneur, prop. étendue du Seigneur.

ROLAND. Du teut. rot, rouge, land, terre.

ROMAIN, ROMAINE, ROMANIE. Du lat. romanus, romain, de Roma, Rome, mot fait du grec rhômê, rhôma, force, vigueur, dérivés de rhônnumi, rendre fort, fortifier; à cause de la puissance, de la force, de la position avantageuse de cette ville qui était située à proximité de sept collines, et parce qu'elle fut nommée pareillement Valentia, mot dont la signification répond exactement à celle de rhômé. On fait venir aussi Roma du lat. ruma, mamelle, hauteur; de l'héb.

râmâh, il a lancé, jeté, précipité, venu de romach, lance, javelot; de l'héb. râm, élevé, râmâh, hauteur, roum et râmam, il fut élevé : prop. ville assise sur des élévations, des montagnes; de l'anc. ail. rum, roum, rumo, place, espace, de la même origine que l'ail, raum, lieu, place, espace, l'anc. goth. ruims, rumis, rumss, le suéd. et le dan.

rum, l'ang. room, espace; lieu, place.

ROMÉLIA, père de Phacée, roi d'Israël. De l'héb. râm, élevé, Iah, Seigneur, prop. élévation du Seigneur.

ROMULUS, fondateur et premier roi de Rome. Voy.

ROMAIN.

ROSALIE. Du lat. rosa, rose (voy. ROSE), ou de ros, rosée.

(Voy. Roscius.) ROSCIUS, comédien célèbre, maître de déclamation de Cicéron. Du lat. roscidus, plein de rosée, fait de rosée, de


ros, roris, rosée, venu du grec clrosos, rosée, droséÓ, couvrir de rosée, arroser, mots qui se rapportent au sansc. ârdra, pénétré d'humidité, humide, varsha, arroser, rasa, saveur; liquide, eau. De là le grec ardô, arroser, hersé, ersê, rosée, l'héb. rissâ, rosée, chute de la rosée, resisim, gouttes de rosée, rasa, il a arrosé, le chald. resas, il a arrosé, l'arabe l'aschscha, arroser, mouiller, l'ital. rorare, humecter de rosée, l'esp. et le port. rocio, le russe et le polon. rosa, le celt. rhôs, rosée.

ROSE, ROSINE, ROSETTE. Du lat. rosa, rose, fait, selon M. Oppert, de l'anc. persan varcl ou vrad, rose. Les Grecs, d'après ce dernier, ont adopté dans leur langue le nom étranger de la plante qui leur venait de la Perse; les Éoliens la nommaient Frodon et Brodon; les autres peuplades grecques en firent leur rhodon. Le nom de Rhodogune exhibe l'ancien mot; il se prononçait vardagaunâ et voulait dire « la belle aux couleurs de rose, Rosalie. » De là l'ail, et l'ang. rose, rose, le dan. ros, rose, le suéd. ros, le holl. roos, rooze, le gall. rhod, rhôs, l'ital. et l'esp. rosa, le gaël ros, le celt.

ros, rosen, rose.

ROSEMODE. Du teut. rose, rose, mund, homme.

RUBEN, fils de Jacob. De l'héb. rââh, voir, bên, fils, prop. qui voit son fils, vision du fils.

RUFIN, tuteur d'Arcadius et d'Honorius. Voy. RUFUS.

RUFUS, officier de Scipion; consul; poëte, ami de Martial; surnom de Quinte-Curce. Du lat. rUftLS, roux. (Voy.

ROBIGO. )

RUMIA, déesse des enfants à la mamelle. Du lat. ruma, mamelle.

RUMIiNUS, surnom de Jupiter, nourricier de tous les êtres. Du lat. ruminus, de mamelle, fait de ruma, mamelle.

RUNCINA, déesse des sarcleurs. Du lat. runcina, rabot, varlope, de runcino, sarcler, arracher les mauvaises herbes, runcator, sarcleur.


RUPERT. Du teut. rat ou rad, conseil, pert ou bert, illustre, célèbre.

RURINA, RUSINA, déesse des champs. Du lat. rus, ruris, champ, campagne.

RUSTIQUE. Du lat. rusticus, paysan, villageois, de rus, champ, campagne.

RUTH, bru de Noémi et d'Élimélech. De l'héb. nth, enivrée.

RUT1LIUS (RUFUS), banni par Sylla. Du lat. nttilus, éclatant comme l'or, de tttilo, donner l'éclat de l'or, avoir l'éclat de l'or.


s

SABA, fils de Chus. De l'héb. sâbâ, il a bu avec excès, il s'est rempli de boisson ; ivre, ou du syr. sebâ, vieillard.

SABA, petit-fils de Chus; fils de Jectan. De l'héb. sâbâ.

il a bu avec excès, ou de schâbâ, faire prisonnier, emmener captif, schebi, schebouth, captivité, ou de sclzâba, jurer.

SABINUS, consul romain; frère de Vespasien; poëte. Du lat. sabina, sabine, mot qui signifie proprement herbe des Sabins, employée primitivement chez ce peuple en guise d'encens. Varron et Festus dérivent le nom des Sabins du grec sèbomai, craindre, honorer, vénérer, respecter; honorer d'un culte religieux, à cause de leur exactitude et de leur ardeur pour le culte des dieux. Les Sabins, dit Pline, furent appelés Savini à cause de leur religion et de leur culte pour les dieux. Un hébraïsant tire le nom des Sabins de l'héb. sâbâ., il a bu avec excès.

SAGANA, fameuse sorcière et empoisonneuse. Du lat.

saga, magicienne, sorcière; entremetteuse, de san/a, avoir de la sagacité, du discernement, venu, d'après !'II.: EichhotT, du sansc. suc, discerner, indiquer, sÎlcis, discernement, sftcin, observateur, sÎlcakas, intelligent; mots auxquels se rapportent le franç. sage, l'ail, sehe, cristallin, pupille, schen, voir, regarder, apercevoir, schauen, voir, regarder, l'ang. se<v Voir, show, montrer, faire voir ; paraître, le lat.

scio, savoit


SALACIE, déesse de la mer. Du lat. salax, salacis, lubrique, lascif; de la mer, dérivé de sal, salis, sel; la mer, l'eau de la mer, mot dont la racine, qui se distingue par sa lettre initiale, qui est tantôt la sifflante s, tantôt l'aspirée h, et par la liquide l ou r précédée d'une voyelle, se retrouve dans le sansc. sara, sel, sarit, état d'une chose qui coule, flux, écoulement, saras, étang, marais, sarasvat, océan, salan, salila, eau, salam, mer (lat. salum), le grec salos, mer, agitation, salassô, mouvoir, saletô, être agité, hais, halos, sel (comme sex de hex, seiyo de herpô, septem de hepta), halios, marin, maritime, halinos, salin, de sel.

M. Eichhoff rattache avec raison le sansc. salan, le grec salos, hais, au sansc. sal, mouvoir, jaillir. De là l'ail, salz, sel, le haut ail. anc. et moy. salz, sal, le suéd. salt, sealt, l'ang. et le dan. sali, le holl. zout, le russe sole, le polon.

sol, le gaël irl. saile, sal, mer, sel, salan, salami, sel, le gaël écoss. sail, mer, sel, saile, sal, salan, çel, sait, saler.

SALLUM, roi d'Israël ; fils de Josias. De l'héb. schillum ou schilloum, punition.

SALLUSTE, fameux historien latin. Du lat. sallio ou sallo, saler. (Voy. SALACIE.) SALMA, fils de Nahasson; fils de Hur. De l'héb. salmâh, habit, vêtement, ou de schâlom, paix.

SALMANASSAR, roi des Assyriens. De l'héb. schâlom, paix, schâlam, rendre paisible, heureux, natsar, garder, veiller avec soin, protéger, prop. qui garde, protège la paix; ou de salmâh, habit, vêtement, natsar, garder, protéger, prop. qui garde son habit, qui le protège.

SALOMÉ. De l'héb. schâlom, paix.

SALOMITH, fille de Zorobabel. De l'héb. schâlomith, paix au féminin, de schâlom, paix, prop. femme pacifique.

SALOMON, fils de David. De l'héb. schâlom, paix.

SALUS, déesse de la santé. Du lat. salus, salutis, salut; santé, guéri son, d'où salvus, sain, en bonne santé; sauvé; conservé, salvco, être sain, en bonne santé, se bien porter.


Benfey rapporte le lat. saltts au sansc. sahya, santé, conservation, sâhayâmi, sauver, et au grec sôzô, sauver (de soos, sain et sauf), mots dont on retrouve la racine dans le sansc.

sah, sain, qui se porte bien. Gébelin forme salus du primitif hal, porter, et M. Eichhoff du sansc. saiv, assister, aider.

Quelle que soit l'origine de ce mot, sa racine subsiste dans plusieurs espèces de langues : en héb. schâlâ, sehâlav, il fut sauvé, il fut en repos, en sûreté, schâlarn, il fut intact, sain et sauf, il fut sauvé, il fut en paix, schâlom, entier, en bon état, sain, qui se porte bien; paisible, tranquille; tranquillité, salut, prospérité; paix, concorde, amitié, schâlêv, sauvé, en sûreté; chald. schêlam, paix, schelêvâ, sécurité, bonheur, sûreté, schelâ, il fut en paix, tranquille ; il fut sauvé, il fut en sûreté; en héb. schâal lipli leschâlom, il a interrogé quelqu'un sur sa conservation et sa santé, c'est-à-dire il a salué quelqu'un; schâlomlâch7 salut à toi, je vous salue (de schâlorn, paix, salut, lâch, à toi), salarnalech, salutation; en arabe selam, saluer, salama, salut, salutation (d'où l'anc. port. salarna, salut, salutation, salamalè ou salamalek, civilité respectueuse) ; en malai salam, saluer, selamat, souhaiter le bonjour, mots pris apparemment de l'arabe; en hind. salami, un salut; en ail. heil, salut (h = s); en ang.-sax. hael, haele, haelo, haelu, sain, santé, salut; en anc. sax. hêl, salut; en ang. hail, salut, safe, sain et sauf, salvation, salut (ce mot manque dans le français, et il serait à désirer qu'il fût admis dans notre langue, car il exprime très-bien l'action de saluer et celle de sauver, et forme un mot très-propre à la poésie); en suéd. Iiel, helsa, salut; en dan. heel, held, salut; en bret. salvet, sauvé, salver, sauveur, salvetri, sauver; en gaël écoss. sail, saluer; en gaël irl. sail, garde, sailim, je salue; en ital. sainte, salut, salvare, sauver; en esp. salud, salut, salvado, sauver, salvador, sauveur. On peut rapporter à la même origine le lat.

sanus, sain, le dan. sund, l'ang.-sax. sund, gesund, sundfull, gesHndfnll, l'ang. sound, l'ital. et l'esp. sano, le gaël sain, sain. En mantchou, saïn [(prononcer saghin), bon, beau, sain.


SAMLA, roi des Iduméens. De l'héb. simlâh, habit, vêtement.

SAMMA, frère de David. De l'héb. schârnâh, obéissant, ou de schâmah, dévastation, destruction.

SAMMORIA, fils deRoboam. De l'héb. schimeroll, garde, de schâmar, garder; ou deschâmir, diamant; épine, ronce.

SAMSON, fils de Manué. De l'héb. schimschon, de schémésch, soleil.

SAMUEL. De l'héb. schâmah, entendre, écouter, exaucer, obéir,, schâmâh, obéissant, Êl, Dieu, prop. serviteur de Dieu, qui obéit à Dieu, ou exaucé de Dieu.

SAPHAM, fils de Gad. De l'héb. sâphâm, barbe, ou de schâphâh, lèvre.

SAPHAN, fils d'Asalia. De l'héb. schâphâh, hérisson ou lapin.

SAPHAT, père d'Élysée; fils de Gad. De l'héb. schâphât, juge, schâphat, juger, régir, schôphêt, prince, suffète, schéphét, jugements, châtiments; chald. schâphet, juge, schephat, juger. De là l'ail, schorre, sehoppe, échevin, juge, le holl. scheepen, schepen, échevin, juge, schepenclon, schepellschap, dignité, charge d'échevin, le lat. suffes, suffetis, magistrat, juge de Carthage, le teut. scepeno, échevin, juge, d'où le lat. barb. scabinus ou scabicinus, nom de magistrature venu des peuples du Nord, échevin; de ce dernier mot est venu le franç. échevin.

SAPHATIA ou SAPHATIAS, fils de David. De l'héb. schâphat, juger, Iah, Seigneur, prop. le Seigneur le juge ou le venge.

SAPHENA PHANA, nom que Pharaon a donné à Joseph, et qui signifie, selon les uns, qui découvre, connaît les choses cachées, de l'héb. tsaphan, cacher, phaanah, découvrir; selon les autres, en langue égyptienne, le sauveur ou le salut du monde.

SAPHO, femme poëte de l'antiquité, célèbre par ses


vers et son amour pour Phaon. Du grec saphês, ionique saphênés, clair, manifeste, visible. (Voy. PHÉBUS.) SAPOR, roi de Perse. Du persan schâh-pour, le roi dieu ou fils de roi. (Voy. XERXÈS.) SARA, femme d'Abraham. De l'héb. sârâh, princesse, sar, prince, sârar, être le maître, régner, mots venus, comme le persan et l'arabe sar, chef, prince, de l'oriental zar, sa?', ser, tête. (Voy. CZAR.) SARAIA ou SARAIAS, fils d'Ezriel. De l'héb. sar, prince, Iah, Seigneur, prop. prince du Seigneur.

SARÈS, frère de Pharès. De l'héb. schérésch, chaînette pour lier.

SARIA, fils d'Asel. De l'héb. schahar, porte, Iah, Seigneur, prop. porte du Seigneur.

SARPÉDON, roi de Lycie, tué par Patocle. Du grec saros, balai, saroô, balayer, desairô, balayer, ôter l'ordure, pédon, terre, sol, maison, logis; pays, prop. qui nettoie sa maison.

SATAN, démon, ennemi de Dieu. De l'héb. sâtân, adversaire, ennemi, de sâtan, haïr, accuser, être ennemi, sâtam, haïr, traiter en ennemi. Les Arabes, d'après Jault, disent scheitân pour Satan, et ils appellent ainsi non-seulement le Démon, mais encore tout homme superbe et opipiâtre, du verbe schatana, être désobéissant, opiniâtre, ennemi.

SATURNE, père de Jupiter. Du lat. sator, semeur, planteur ; père, de sat, semer ; ou de l'héb. schâtar, il a écrit, il a été le magistrat, le chef du peuple, parce que Saturne était roi et législateur, d'après Eusèbe Salverte; ou de l'héb.

sâthar, se cacher, venir en cachette. Pezron soutient que le nom de Saturne est celui qu'il portait parmi les Titans, qui l'appelaient Sadom, c'est-à-dire martial, belliqueux, puissant. Encore aujourd'hui, dit-il, dans la langue celtique ou bretonne, qui est la même que celle des Titans, Di Sadom, c'est le samedi ; en lat. dics Saturni, jour de Saturne.


SATURNIN, SATURNIEN. Voy. SATURNE.

SAÜL, roi d'Israël; fils de Siméon. De l'héb. schaoul, demandé, de schâal et schaêl, demander, chald. scheêl, demander, désirer.

SAVINIEN, SAVINIE. Du lat. sabina, sabine. (Voy. SABIN.) SCAMANDRE, fils d'Hector. Du grec skarmna, fosse, de skaptô, fouir, creuser, et anêr, andros, homme.

SCAURUS, surnom d'une famille romaine appelée Emilia; grand orateur. Du lat. scaurus, qui a les talons fort gros, tournés, et qui marche sur les chevilles des pieds, comme le dit Horace, mot venu du grec skazô, boiter.

SCHAH, titre des souverains de Perse. Du persan schâh, roi, mot venu du zend khscheïo eu khschaïo, khschethro, roi.

(Voy. XERXÈS.) C'est de là que vient notre mot échec. Ce jeu, originaire de l'Inde, est venu aux Européens par les Arabes, et à ces derniers par les Persans. L'étymologie de ce mot conduit à schâh rendj, en persan, la détresse du roi. Schâh est devenu échec ; en anc. franç. eschec, eschecz; schachier, schaquier, esehaquier, échiquier; en ital. scacco, esp. xaque, échec. Les Italiens disent scacco matlo, les Allemands schach matt, les Anglais check mate, et les Espagnols xaque mate, comme les Persans et les Arabes schâh mat, le roi est mort, de l'arabe mat, tuer. En français nous disons vicieusement échec et mat : la conjonction est de trop; peut-être a-t-elle été placée là par euphonie.

SCHŒNÉE, héros grec. Du grec schoinos, jonc.

SCHŒNION, surnom de Callien, qui avait fait le métier de cordier. Du grec schoinos, jonc; corde ou corbeille de jonc; schène, mesure de longueur.

SCHOLASTIQUE. Du lart. scholastiCtts, rhéteur, déclamateur; étudiant, de schola, école; collége, corporation, venu lui-même du grec sc/wlê, loisir, repos, étude, école, mot dont on retrouve l'origine dans le sansc. schala, école; d'où l'anc. ail. sCtwla, scola, école, l'ail, schule, école, leçon,


schiilcr, écolier, l'ang. school, école, scholar, écolier, écolière, le holl. skole, école, le polon. szkola, l'ital. scuola, l'esp. escuela, le port. escola, école. Martinius et Gésénius font remonter schola à l'héb. schâlâ et schâlav, il fut en sûreté, il fut tranquille.

SCIPION, surnom donné à Cornélius, tige de la branche patricienne des Scipions, parce que son père, qui était aveugle, d'après Isidore, s'appuyait sur lui lorsqu'il se promenait dans le Forum. Du lat. scipio, scipionis, bâton, propre à s'appuyer, canne, dérivé, comme le lat. sceptrum, sceptre, du grec skêptron, bâton sur lequel on peut s'appuyer, sceptre des rois, de skêptô, s'appuyer, appuyer; appliquer, mot venu lui-même du sansc. skabh, affermir, appuyer. En héb. schâbat, il a affermi, il a appuyé, d'où schêbet, schébét, bâton; en turc sopa, bâton, canne.

SCIRON, fameux brigand tué par Thésée. Du grec skiros, morceau de marbre, fragment de rocher, de pierre, tout corps dur, de skirros, dur.

SCOPAS, célèbre architecte et sculpteur. Du grec skopê, skopia, observatoire, skopèô, examiner, de sképtomai, considérer, peser, observer, regarder autour de soi. En sansc.

paç, voir, regarder, paças, observateur; en zend spekhschetum, regarder; en héb. tsâphâh, voir, regarder, observer, épier, tsophé, observateur; en lat. specto, regarder, voir, contempler, speculator, observateur, contemplateur; espion, speculum, miroir; en ail. spiihen, observer soigneusement, épier, espionner, spéiher, espion, spieger, miroir; en ang.

to spy, examiner soigneusement, to espy, distinguer de loin, découvrir, apercevoir; épier, spy, espion; en holl. spien, spieden, épier, spie, spion, espion, spiegel, miroir; en suéd.

speia, spionera, spana, épier, speiare, espion, spegel, miroir; en dan. spaa, speide, épier, speider, espion, speil, miroir; en ital. spia, spione, polon. spieg, bohém. spehyr, esp. espia, bret. spi, spier, gaël spiothair, espion ; en franç. spectacle, spectateur, spectre, espèce, espion, épier, espiègle, spécial, spéculation, etc.


SCROFA, surnom de Trémellius. Du lat. scrofa, truie, fait de crobs, trou, fosse.

SCYLAX, géographe. Du grec skulax, jeune chien.

SCYLLA, fille de Phorcus, changée en rocher; fille de Nisus, roi de Mégare. Du grec skullô, écorcher; déchirer, tourmenter, torturer, persécuter, mot que Gésénius rattache à l'héb. schôlal, il a dépouillé, il a pillé.

SEBA, fils de Rama. De l'héb. schébâh, serment, de schâbah, jurer.

SÉBASTIEN, SÉBASTIENNE, SÉBASTE. Du grec sébastos, auguste, respectable, dérivé de sébô, révérer, adorer, admirer, d'où sébas, vénération, sèbazomai, sébizô, vénérer.

SÉCHÉNIAS, fils d'Obdias. De l'héb. schachen, voisin, lah, Seigneur, prop. voisin du Seigneur.

SÉDÉCIAS, fils de Josias. De l'héb. lsédék, justice, lah, Seigneur, prop. justice du Seigneur.

SEGESTA, déesse des moissons. Du lat. seges, segetis, moisson ; toute sorte de blés sur pied ou pendants par les racines; terre labourée; abondance.

SEIA, déesse des semailles. Du lat. sero, semer, planter; déposer le germe de; ensemencer; engendrer; répandre, mot que l'on peut rapporter au grec séiô, ébranler, agiter, seuô, produire. Gésénius rattache sero à l'héb. zârâ, il a

dispersé, répandu, disséminé, et au sansc. sri, dissiper, répandre. Wùllner réunit le lat. sero et le sansc. sarayami.

je répands, je dissémine, je jette à terre, à l'héb. zârâ, il a répandu, dispersé, zârah, il a répandu, dispersé, semé, zâi-ai-, il a dispersé, pa-zar, il a répandu. M. Eichhoff le tire du sansc. su ou sît, lancer, produire. Quelle que soit l'étymologie de ce mot, on retrouve sa racine dans le copte sat, set, semer, (l'anc. scandin. sâ, semer, sad, saed, semailles, le russe shju, l'ail. séien, semer, saat, semailles, semences, le haut ail. anc. et moy. saian, saien, sawen, semer, sal, sata, sali, semences, le lat. sata, semences, le goth. sajan, semer,


l'ang.-sax. sawan, saewan, semer, saed, secl, semences, l'ang.

soie, semer, seed, semences, le holl. zaaym* saayen, semer, saad, zaad, zade, semences, l'égypt. siti, semence (d'après Champollion).

SÉJAN, favori de Tibère. Voy. SEIA.

SELA, fils de Juda. De l'héb. schelah, demande, prière, de schâal, demander.

SÉLEUCUS, premier roi de Syrie, capitaine d'Alexandre.

Du grec sèiô, agiter, ébranler, leukos, blanc.

SELLEM, fils de Nephthali. De l'héb. schillern, rémunération.

SÉLOMITH, fils de Josephia; fille de'Dibri. De l'héb.

schelomith, paisible.

SEM, fils de Noé. De l'héb. schêm, nom, renommée, réputation, gloire.

SÉMAIA, père d'Urias, prophète. De l'héb. schârnâh, chald. schernah, qui écoute, obéissant, schârnah, entendre, exaucer (de Dieu), Iah, Seigneur, prop. serviteur du Seigneur, ou le Seigneur l'exauce.

SÉMIRAMIS, femme de Ninus, roi d'Assyrie. De l'héb.

scharnaïm, chald. schemaïm, cieux, de schâmâh, il fut haut, il fut élevé, Tdm, haut, élevé, rdmâh, hauteur, prop. hauteur, élévation des cieux.

SÉNÈQUE, tragique; philosophe. Du lat. senectus, vieillesse; vieux; vieilli, senior, senius, plus ancien, vieux, vieillard (compar. de senex), senesco, vieillir, senories, sénateurs, assemblée du sénat, et selon Tacite, nos ancêtres, nos pères, de senex, vieillard, vieux, mot venu du sansc. sannas, épuiser, fait de saï, affaisser, cesser, selon M. Eichhoff.

Gébelin dit que de han, révolution, cercle, année, se forma han, lien, chargé d'années, vieux, vieillard, en celtique; et ce mot devenu sen aurait produit senex; et Vossius dérive senex, par métathèse, de l'héb. zâqan, il fut vieux, il devint vieux, zâqên, vieillard, plur. zeqênim. Le mot sen, chez les


Gaulois, désignait l'excellence, la dignité, et cette dénolnination appartenait aux druides et aux prêtresses. De là le celt. senne et senet, assemblée, seriez, sensé, prudent, senes, les druidesses, senans, prop. les anciens du peuple (d'où le nom de la ville de Sens), le goth. sineigs, le gaël sean, vieux, vieillard, l'ital. sene, vieux, senio, vieillesse, l'esp.

senectucl, vieillesse.

SENNACHÉRIB, roi des Assyriens. De l'héb. sanechênb, buisson du glaive ou buisson de destruction, ou de sécheresse, fait de sènèh, buisson, chêrèb, glaive; sécheresse.

SÉNORINE. Du lat. senior, senius, senoris, plus ancien, vieux, vieillard, compar. de senex, vieux. (Voy. SÉNÈQUE.) SÉPHAM, fils de Hir. De l'héb. sâphâm, barbe, ou de sâphâh, lèvre.

SÉPHANIA, prophète. De l'héb. tsâphan, protéger, Iah, Seigneur, prop. le Seigneur le protège.

SÉPHION, fils de Gad. De l'héb. tsiphion, attente, souhait, tsiphiâh, espérance, de tsâphâh, espérer.

SEPHO, fils de Sobal. De l'héb. schéphoth, jugement, peine, de schâphat, juger, décider, rendre justice.

SEPHO, fils d't]iphaz. De l'héb. tsâphâh, voir, espérer.

SEPHOR, père de Balac, roi de Moab. De l'héb. tsiphor, oiseau, spécialement petit oiseau (passereau), chald. tsiphar, oiseau.

SÉPHORA, femme de Moïse. De l'héb. tsephora, petit oiseau, tsiphor, oiseau.

SEPTIME, nom de plusieurs Romains. Du lat. septimus, septième, dérivé de septem, sept, venu, comme le grec hepta, sept (h = s), du sansc, saptan, sept, d'où le zend hapta, sept, le persan efta, heft, hart, sept, le syriaque sabao, l'héb. schèbah, le chald. sabaa, le pehlvi aft, l'arabe sabaalz, seba, le pali satta, le kawi sapta, l'hind. sât, le multani sat, le ranga hat, l'ail, sieben, le goth. sibun, le haut ail. anc.

et moy. sibun, sibhun, sibini, l'ang.-sax. seofon, SeOrall,


seofen, sufon, sufun, syfan, l'ang. seven, leholl. seven, zeven, le suéd. siu, le dan. syv, le lithuan. septyni, le polon. sedem, siedern, l'illyr. sedam, le gallois saith, l'irl. seacht, l'ital. et le port. sette, le savois. sat, l'esp. siete, le catal. set, sept.

SÉRAPHIN, SÉRAPHINE. De l'héb. seraphim, ardents ou enflammés, serêphâh, embrasement, incendie, feu, flammes, de sâraph, enflammer, brûler, ou de sârâph, espèce de serpent venimeux, serpent brûlant, basilic ou dragon volant ; et les Séraphins (esprits de feu, brûlants) se tenaient devant ou autour de lui : seraphim hamedim mimmahal lo.

SERTIUS, chevalier romain. Du lat. sertum, guirlande, couronne de fleurs, sertus, entrelacer, de sero, nouer, enchaîner, venu lui-même du grec éirô, nouer.

SERTORIUS, fameux capitaine romain, l'un des plus zélés partisans de Marius, assassiné par Perpenna. Du lat.

sertor, sertoris, répondant.

SIRUA, mère de Jéroboam. De l'héb. tsêrouâh, lépreuse, de tsârahalh, lèpre, de tsârâ, être atteint, frappé de la lèpre.

SERVIUS, prénom de Tullius, sixième roi de Rome. Du lat. servus, esclave, serviteur, servire, servir, être esclave, mots venus de servo, servare, sauver, délivrer, conserver, préserver, garder; observer, regarder, veiller. On s'accorde à dire que le mot servus, esclave, vient de servo, je sauve, je préserve, je conserve, parce qu'un esclave, senms, avait été épargné, bien qu'on eût pu le tuer d'après le droit de la guerre. Quant à servo, les uns le tirent du grec éruô, tirer, conserver, réserver, soustraire, sauver, les autres du grec horaô, voir, regarder, envisager; en héb. rââh, raoh, voir, râi et roi, vision, raoHth, raavâh, action de voir, vue; ail.

waren, regarder, voir; prendre garde à. Dans cette dernière étymologie, la liaison des idées s'y montre à peu près comme dans le lat. servare, garder, et servare, veiller, tueri, regarder, et tueri, garder, conserver, protéger, et dans le franç.

regarder et garder.


SETH, fils d'Adam. De l'héb. schêth, qui est posé, qui est mis, de schouth, mettre, placer, poser.

SÉVÉRA, vestale, deuxième femme d'Héliogabale. Voy.

SÉVÈRE.

SÉVÈRE, empereur romain; poëte latin. Du lat. severus, sévère, grave, sérieux, austère, rigide, dur; vrai; cruel, redoutable, fait du grec sébêros, pour semnos, grave, sérieux, vénérable, ou du lat. sævus, furieux, irrité; dur, cruel; sévère, austère. Gébelin le forme de la négation se, sans, et de verus, dans le sens de net, clair, transparent, en parlant de l'eau. Severus, dit-il, est celui qui, à la vue d'une action, change de couleur, prend un ton imposant, sévère, dur, rude, chagrin ; il s'est troublé comme l'eau, il n'est plus dans le vrai, dans le limpide.

SÉVÉRIANUS, général romain. Voy. SÉVÈRE.

SÉVERIN, SÉVERINE, SÉVÉRINUS. Voy. SÉVÈRE.

SÉVÉRINA, femme de l'empereur Aurélien. Voy. SÉVÈRE.

SEXTUS, fils du grand Pompée; philosophe, petit-fils de Plutarque. Du lat. sextus, sixième, de sex, six, mot venu comme le grec hex, six (h = s), du sansc. shash, six; d'où le zend csvas, schesch, schisehschâ, six, l'héb. schêsch, le syr.

sito, le chald. schêth, schith, le pehlvi schasch, l'arabe litt.

sitlflh, l'arabe vulg. sitta, l'axumite sedestu, le persan, le boukhare de Kamul et le kurde d'Amadia schesch, l'annamite saou, l'ail. sechs, l'anc. goth. saihs, l'ang. sax. six, syx, l'ang. six, le holl. ses, zes, le suéd., le dan. et le norv. sex, le russe schest, le polon. shest, szese, l'illyr.

schess, l'irl. se, le gall. ehweclz, le bret. chuech, l'ital. sci, l'esp. et le port. seis, le catal. sis, le gaël sia, six.

SIBYLLE, prophétesse. Du grec éolien sios, pour thèos, dieu, boulê, conseil, volonté, dessein, prop. inspiré par la divinité.

- SICHÉE, époux de Didon. Du lat. Siclixus, dérivé du grec Sichaios, Sichée, formé de l'héb. tsiché, aride, ou, selon Scrieck, du scythique sich-he, la haute vue. 1


SICHEI, fils d'Hémor; fils de Manassé. De l'héb.

schechèm, dos, épaule; ou voyage matinal, de schâcham, se lever de bon matin.

SIDON, fils de Chanaan. De l'héb. Tsidon, Sidon, propr.

pêche, chasse, fait du verbe tsoud, tendre des pièges, chasser, pêcher, d'où tsâïad, chasseur, tsêdâh et sêidah, nourriture, provisions.

SIGEBERT. Du teut. sig, sieg, victoire, bert, illustre, prop. victoire éclatante, célèbre.

SIGEFROI. En ail. Siegfried; fait du teut. sig, sieg, victoire, fried, paix, repos, prop. paix victorieuse.

SIGISMOND. Du teuton sig, sieg, victoire, triomphe, rmmd, homme, prop. homme victorieux, qui aime la victoire.

SILANUS, gendre de l'empereur Claude. Du lat. silanus, tuyau de fontaine par où l'eau sort.

SILÈNE, nourricier de Bacchus. Du grec sMô, secouer, agiter, lênos, pressoir.

SILVAIN, dieu des forêts. Du lat. silva, forêt. (Voy.

SYLVAIN. )

SIMÉON, fils de Jacob. De l'héb. schimehon ou schirnhon, être exaucé, de schârnah, entendre, écouter exaucer (de Dieu), schârnâh, obéissant; chald. schemah, obéissant, qui écoute.

SIMÉRON, fils d'Issachar. De l'héb. schomeron, garde, de schâmar, garder, surveiller, ou de schamir, diamant.

SIMON, fils de Mathathias ; magicien ; apôtre de JésusChrist. Voy. SIMÉON.

SIMONIDE, poëte grec, contemporain de Darius. Du grec simos, camus, éidos, forme.

SINON, Grec perfide qui trompa les Troyens. Du grec sinos, dommage, dérivé de sinô, nuire, blesser.

SISARION, poëte fort ancien. Du grec sisaron, chervis, plante.


SISER, nom romain. Du lat. siser, dérivé du grec sisaron, chervis.

SISYPHE, fils d'Éole, tué par Thésée. Du grec séietls, séisÓn, sorte de vase de terre dans lequel on faisait griller des fèves en l'agitant sur le feu, fait de séiÓ, secouer, agiter, ébranler, seuÓ, mettre en mouvement, pousser, exciter, agiter, suclên, avec impétuosité, avec précipitation.

(Voy. SEIA.) En sansc. su, agiter, su, aller; en héb. zouah, il a secoué, il a agité, zevâhâ, agitation, tourmente, terreur; en chald. zouah, il a tremblé, il a eu peur.

SMILACE, nymphe qui, se voyant méprisée par Crocus, sécha *de douleur, et fut changée en arbrisseau. Du grec smilax, srnilahos, if, smilax, mot qui semble venir du grec smilê, ciseau dont se servent les sculpteurs, les tailleurs de pierre; style pour écrire; lancette, tranchet, scalpel, canif, à cause de la forme de ses feuilles, mot venu lui-même de smaô, essuyer, frotter, nettoyer.

SMINTHÉE, surnom d'Apollon, destructeur des rats. Du grec sminthos, rat.

SOCHAR, fils de Siméon. De l'héb. tsochàr, blancheur, éclat, de tsachar, blanc, brillant.

SOCRATE, illustre philosophe athénien. Du grec soos, attique sôs, sain et sauf (voy. SALUS), kmlos, force, puissance, pouvoir.

SOLON, philosophe, législateur d'Athènes, un des sept sages de la Grèce. Du grec soos, attique sôs, sain et sauf, lô, pour laô, vouloir, lôiôn, meilleur.

SOMMEIL, fils de l'Érèbe et de la Nuit. Du lat. sornnHS.

sommeil, somme; nuit; repos, inaction ; calme, tranquillité, somnius, songe, venu du grec hupnos, sommeil, somme, hupnion, léger sommeil, petit somme, enupnion, vision, songe, rêve. En sansc. svapna, sommeil, svap, dormir, reposer; en héb. schênâ, sommeil, somme, songe, iâschan, iâschêll. il a été fatigu, il s'est endormi, ilÎschén, dormant;


en chald. schenâ, somme, sommeil, songe; en suéd.

sofva, dormir; en anc. scand. sofa, dormir, sofna, s'endormir; en holl. suffen, rêver, svefvn, sommeil; en gall.

hëphun, sommeil, saviad, repos; en irl. sttain, sommeil, samh, repos; en ital. sonno, sommeil; en esp. sueno, sommeil.

SOPHER, général de l'armée du roi Sédécias. De l'héb.

sophêr, écrivain, sêphér, écriture, de sâphaT, il a écrit, il a compté, il a poli, il a gravé.

SOPHI ou Son, nom des rois de Perse, depuis Ismaël.

qui était appelé Sophi, parce qu'il était moine mahométan.

Ce mot ne vient pas de l'ar. souph, laine, les sages n'étant vêtus que d'étoffes de laine, mais de SOLtphi, celui qui est par, que Golius dérive du grec sophos, sage.

SOPHIE, SOPHIA. Du grec sophia, sagesse, dérivé de sophos, sage, habile, instruit d'où le grec sophizô, rendre sage, habile ou savant, sophisma, sophisme, invention ingénieuse ; expédient, sophistês, homme ingénieux , sophiste, l'ital. sofisla, l'esp. sophista, l'ang. sophister, l'ail.

sophist, sophiste.

SOPHOCLE, célèbre poëte tragique. Du grec sophos, sage, kléos, gloire.

SOPHONIE, fils de Maasias ; prophète. De l'héb. sâphan, cacher, enfouir, sâphan, cacher, protéger, Iah, Seigneur, prop. secret du Seigneur, ou le Seigneur le protège.

SOPHRON, poëte comique de Syracuse. Du grec sÕphrÕn, doux, prudent, tempérant, fait de sôs, sain et sauf, plirên, esprit, cœur, d'où phronis, sagesse, phronéÕ, goûter; penser, avoir du sentiment; être prudent.

SOPHRONIE, SOPIIRONIA. Voy. SOPHRON.

SOSIGÈNE, astronome qui travailla au calendrier de César. Du grec sôzô, sauver, gènos, né.

SOSIPOLIS, surnom de Jupiter. Du grec sôzô, sauver, conserver, polis, ville.


SOSTHÈNE. Du grec soos, attique sus, sain et sauf, sthènos, force, prop. force morale.

SOSTRATE, architecte qui construisit le phare d'Egypte ; statuaire. Du grec soos, attique sôs, sain et sauf, slrotos, armée.

SOZOME, historien de l'Église grecque. Du grec sôzô, sauver, niéiios, mouvement de l'âme; valeur; force; violence. (Voy. MENTon.) SPARTACUS, fameux gladiateur de Thrace, chef de la guerre des esclaves en Italie. Du grec sparlos, sparte, plante graminée dont on fait des cordages ou des nattes, sparton, jonc, corde de sparte, de spéÎrû, lier, tourner en spirale, rouler, tordre, tortiller. (Voy. SPIRE.) SPEUSIPPE, philosophe athénien, neveu de Platon. Du grec speudû, hâter, se hâter; exciter, être prompt; hippos, cheval.

SPIRE. Du lat. spira, spire, spirale, tour; corde; natte, bride, dérivé du grec spéira) spirale; corde, cordage, câble, mot que Martinius lie à l'arabe tsaphir, câble replié, et à l'héb. tsciphar, il a tourné en rond, il a fait le tour de.

STANISLAS. Ce nom signifie proprement gloire.

STASICRATE, statuaire d'Alexandrie. Du grec slosis, station, faction (voy. STATINA), kratos, force, puissance, pouvoir.

STATEUR, surnom de Jupiter. Du lat. stator, huissier, sergent; geôlier, garde, sentinelle.

STATINA, déesse sous la protection de laquelle étaient les enfants qui commençaient à marcher. Du lat. slo, stas, steti, statum, stare, se tenir debout, être sur ses pieds, se tenir droit ; être droit, aller en pointe, s'élever ; rester en place, tenir bon; s'arrêter; rester debout; se maintenir, se soutenir. La racine de ce mot est généralement caracté-


risée par les deux consonnes st, qui marquent la fixité, la stabilité, comme les deux lettres fl, qui annoncent, dans un mot, la légèreté, la fluidité, d'après la remarque de Gébelin. La racine persane, zende çta, dit M. Oppert, est identique aux radicaux sanscrits sthâ, latin sta, allemand teutonique sta, grec stê, sta, lithuanien sto, celtique sta; et se retrouve ainsi dans tous les dialectes de la grande branche indo-européenne. En grec staô, primitif inus. de histêmi, tenir, placer ou faire tenir debout, droit ; dresser, élever; poser, placer en ordre; établir, arrêter; stasis, station, stabilité, faction, sédition, statos, arrêté, stationnaire, stable, statizô, arrêter, stadên, debout, stadaios, qui se tient droit ou debout, stationnaire, stathmos, lieu où l'on s'arrête, stameuô, habiter, stathmê, cordeau. En sansc.

sthâ, se tenir, se placer, être debout, sthas, sthitas, fixé, sthâvara, montagne, slhâna, place, sthânaka, eau stagnante, sihânu, épieu, sthâpana, action de poser, de placer sur, slhâyin, sthâsnu, cohérent, ferme, solide, résistant, sthâman et sthastt, force, vigueur, vertu, énergie, slhand'ila, lieu où l'on se place, station, sthiti, action de se tenir debout, sthira, sthâvara, ferme, solide, résistant, sthaura, force, sthaurin, plein de force, sthfma, poteau, sthftm, homme, stanan, placement. En héb. iâlsab, il a établi, il a posé, il s'est tenu ferme, il a demeuré, tsâvâ, il a établi, il a constitué, tsivva, il a constitué. En arabe istade, se tenant debout, istadegi, stabilité. En persan istaden, isthaden, se tenir debout, se tenir, s'arrêter. En ail. stehen, être debout, être arrêté, stand, état, position, place, stÜtle, stadt, lieu, ville, stellen, mettre, poser, placer, still, tranquille, paisible, starren, stieren, regarder fixement, stander, poteau, pilier, stark, fort, robuste, puissant, starr, roide, fixe, stat, fixe, ferme, constant. En ang.-sax. standan, standan, être debout, être arrêté, sted, stede, steda, steod, styd, styde, lieu, ville, styllan, mettre, poser, placer, still, stille, stylle, paisible, tranquille, starian, starrian, regarder fixement.

En ang. ta stand, être debout, être arrêté, state, état, stead, lieu, vide, still, paisible, tranquille, to stare, regarder fixe-


ment, to stay, rester, s'arrêter, demeurer, steady, stable.

En norv. stande, staende, être debout, être arrêté, sture, être assis plongé dans la rêverie, regarder fixement devant soi.

En russe StOYLt, polon. stoie, être debout, être arrêté. En holl. staan, être debout, être arrêté, stand, état, stcid, lieu, ville, stellen, mettre, poser, placer, stelling, position, stil, paisible, tranquille, staaren, regarder fixement. En danois slaa, staae, être debout, être arrêté, stand, état, stad, slaed, sted, lieu, ville, stille, mettre, poser, placer, stilning, position, stil, stille, tranquille, paisible, stirre, regarder fixement. En suéd. stand, état, stad, lieu, ville, staella, mettre, poser, placer, staelning, position, stilla, tranquille, paisible, stirra, regarder fixement. En breton stat, stad, arrêter. En gaël écoss. slan, staun, être debout, stad, arrêter, stad, pause, staid, état. En gaël irl. stad, être debout; arrêter.

En gallois ystadu, être debout. En ital. stare, esp. et port.

estar, être debout. En ital. stado, esp. estado, vieux franç.

estat, état. Eh lat. statarius, fixe, immobile, statio, station, position, état de repos, statim, de pied ferme, avec fermeté, stativus, qui s'arrête, demeure, stallLa, statue, statuarius, statuaire, sculpteur, statuo, dresser, ériger, poser, établir, statur, on est debout, on s'arrête, status, état d'immobilité, état d'un homme qui est debout.

STENTOR, Grec fameux par sa voix. Du grec stènû, murmurer, gronder, gémir, venu du sansc. stan, faire du bruit, retentir, gronder.

STÉPHEN, STÉPHANE, STÉPHAN, STÉPHANIE, FANNY, ÉTIENNE, ÉTIENNETTE. Du grec stéphos, stéphanos, stéphanê, slephanis, stémma, couronne, stéphanion, couronne de fleurs, stèphanoô, couronner, dérivés de stéphô, ceindre; orner; couronner.

STESICHORE, fameux poëte d'Himère. Du grec staô, histêmi, poser, établir, dresser, chôros, pays, champ.

STÉSDIBROTE, fils d'Épaminondas, général des Thébains. Du grec staô, histêmi, brotos, immortel.

STHÉNÉLÉE, ami de Diomède; fils de Persée et d'An-


dromède. Du grec slhénos, force, lèios, uni, lisse; doux, calme.

STHÉNOBÉE, femme de Prœtus, amoureuse de Bellérophon. Du grec slhènos, force, vigueur, fermeté, sthénô, être fort, robuste, puissant, mots qui se rattachent au grec staô, histêmi (voy. STATINA), comme le sansc. sthâyin, stlzâsnu, cohérent, ferme, solide, au sansc. sthâ, être debout, comme l'ail, stark, fort, épais, massif, à l'ail, stehen, se tenir debout, être solide, et bios, vie.

STHUR, fils de Michaël, prince de la tribu d'Aser. De l'héb. sthur, caché.

STILICON, tuteur d'Honorius. Du lat. stillo, tombergoutte à goutte, dégoutter, couler lentement, distiller. En grec stazô, stalazô, distiller, stalaktis, qui distille, staktos, staklikos, qui tombe goutte à goutte; en égypt. teltel, tombergoutte à goutte, d'après le savant Champollion; en sali sc. sik', arroser, mouiller, couler goutte à goutte; en ail. deslilliren, distiller, clestillirer, distillateur; en gaël sil, goutte; en ital.

stillare, esp. distilar, ang. to distil, distiller.

STILPON, philosophe, maître de Cratès et de Zénon. Du grec stilpnos, brillant, stilpsis, stilbê, stilpnotês, éclat, stilboô, stilpnoô, faire briller, dérivés de stilbô, briller.

STIMULA, déesse qui faisait agir les hommes avec impétuosité. Du lat. stimulo, piquer, aiguillonner; tourmenter; exciter, animer, de stimulus, aiguillon pour exciter les bœufs, pointe; stimulant, aiguillon, fait du grec stigma, piqûre ; marque, stirnê, action de piquer, piqûre, stiktos, piqué, pointillé, dérivés eux-mêmes de slizô, piquer, mot dont on retrouve la racine dans l'ail, steehen, piquer, stecken, ficher, enfoncer, planter, stachel, aiguillon; en ang.-sax.

siingan, styngan, piquer, stican, sticicm, ficher, planter; en ang. to sting, piquer, to stick, enfoncer, ficher, stick, bâton, branche; piqûre, sting, aiguillon; en holl. steeken, piquer, stekel, steekel, aiguillon ; en dan. stinge, stange, stikke, piquer; en suéd. stinga, piquer, sticka, ficher, piquer, sticka, ai-


guillon; en ital. stimula, aiguillon, stizzarc, exciter; enesp.

estimulo, aiguillon.

STRABON, célèbre géographe et historien. Du grec strabos, louche, strabizô, loucher, de stréphÔ, tourner.

STRATONICE, femme d'Eumène, roi de Pergame; fille.

de Démétrius. Du grec stratos, armée, nikê, victoire.

STRENUA, déesse de la vivacité. Du lat. strenuHs, strcnua, strenuum, courageux, vaillant; diligent, prompt, agile, dérivé du grec strênês, vigoureux, fort, vif; rude; insolent, strènos, vigueur, mots dont on retrouve la racine dans l'ital.

strenuo, courageux, l'ail, strenge, rude, âpre; austère, rigoureux, sévère, strenge, sévérité, rigueur, l'ang. strength, force, vigueur, énergie, strengthen, fortifier, affermir.

SUADA, déesse de la persuasion et de l'éloquence, fille de Vénus. Du lat. sLtada, persuasion, éloquence persuasive, de suadeo, conseiller, inviter, exhorter à.

SUAL, fils de Sapho. De l'héb. souâl, renard.

SUÉTONE, historien romain, auteur de la vie des douze Césars. Du lat. suelits, accoutumé à ; ordinaire, de SHCSCO, avoir coutume, avoir l'habitude de.

SUÉVIUS, savant romain. Du lat. suemts, qui a les cheveux retroussés à la manière des Suèves.

SUIDAS, excellent grammairien. Du lat. sudo, sur/aJ'c, suer, transpirer, sudor, sueur, transpiration, venus du grec hudÔr, eau. En grec hidrôs, hidros, sueur; fatigue, hidroô, suer; en sansc. svêda, sueur, svid, suer, transpirer, fondre; en ail. sehwciss, sueur, schweiszcn, suinter, schweiszig, suant, plein de sueur; en ang. slccat, sueur, to sweat, suer, transpirer, sweater, celui, celle qui sue; en holl. zweet, suéd. svett, dan. sved, sveed, norv. sveile, polon.

swad, ital. sudore, esp. sudor, sueur.

SULPICE, SULPICIE, SULPICIEN, SULPICIENNE. Du lat. sulpitium, secours, mot qui doit être de la même origine que le celt. ulphe, secours, que le germ. huire, et que le fiam.


hulpe, secours, aide, par le changement de h en s. (Voy.

RODOLPHE.) SULTAN, titre des empereurs de Turquie. De l'arabe sulthan, sollafi, empereur, roi, sultan, saltan, empire, pouvoir; en héb. schâlat, il a dominé, il fut maître, supérieur, schilton, pouvoir, puissance; chald. schelèt, il a dominé, il a exercé le pouvoir, schallit, puissant, gouverneur, schiltôn, maître, seigneur, dominateur, magistrat, schâlton, domination; en ail. schalten, pousser, diriger, gouverner. De là l'ital. sultano, l'esp., l'ang. et l'ail, sultan, le port, sultâo, sultan.

SUPH, aïeul de Samuel. De l'héb. tsuph, échauguette, ou couverture.

SUPINALlS, surnom de Jupiter. Du lat. supinalis, qui a le pouvoir de tout renverser, de supino, renverser, coucher sur le dos; regarder le ciel; tenir la tête haute, supinus, renversé, couché sur le dos.

SUSANNE, SUZANNE, SUZON, SUZETTE. De l'héb. schuschân.

schoschân, schoschannâh, lis, fait de schêsch, six, parce que la corolle de cette fleur se compose de six pétales; de là le grec souson, fleur de lis, et le lat. susinus, de lis.

SYLLA, célèbre dictateur romain. Du grec sulaô, sLÛeLtû, dépouiller, sulêsis, action de dépouiller, sulêtês, spoliateur, dérivés de sulê, sulôn, dépouillé, sula, droit de faire saisir.

SYLVAIN, SILVAIN, SYLVIE, SYLVANE. Du lat. sylva et silva, forêt, grand bois, mot lié au grec hulê, forêt, bois, comme le lat. septem au grec hepta, serpo à herpô, sex à hex, super à huper, etc. En lithuan. szillas, lieu désert; en ail. wald, forêt, bois; en ang.-sax. wald, wyld, weald, forêt, bois; en ang. iceald, bois, ivold, forêt, wild, sauvage ; désert, inhabité; en celt. cyl, forêt; en ital., esp. et port. selva, anc.

franç. selve, bois, forêt..

SYLVANDRE. Du lat. sylva, forêt, bois, et du grec anêr, andros, homme, prop. champêtre, homme qui vit dans les bois.


SYLVESTRE et SILVESTRE. Du lat. sylvestris ou silveslris, qui vient sans culture, qui est dans les bois; champêtre.

(Voy. SYLVAIN.) SYL VlUS, fils d'Énée et de Lavinie. Voy. SYLVAIN.

SYMMAQUE, orateur sous Théodose ; traducteur de la Bible. Du grec sun, avec, rnaehê, combat, de machomai, combattre.

SYMPHORIEN, SYMPHORIENNE. Du grec sun, avec, phoros, qui porte, phoréô, porter, phorells, porteur, phoréion, litière, dérivés de phérô, porter.


T

TABEL, conseiller du roi de Perse. De l'héb. tabeêl, Dieu est bon, de lob, chald. tâb, bon, Ël, Dieu.

TABREMON, père de Bénadab. De l'héb. tabrÎmon, bonté excessive ou sublime, de tob, bon, râm, élevé, sublime; ou de tabrirmnon, qui plaît, qui est agréable à Remmon, idole syrienne, de tôb, être bon, beau, agréable, Rimmon, Remmon.

TACITE, célèbre historien et orateur romain; empereur. Du lat. taeitHs, dont on ne parle pas, qu'on passe sous silence, qui ne dit mot; sans bruit, paisible; secret, caché, tacitum, secret, taciturnus, taciturne, silencieux, tacite, tacito, tacitement, sans dire un mot, en se taisant, en secret, de taceo, se taire, ne dire mot, être calme.

TAGÈS, inventeur de la science augurale. Du lat. tages, tagax, filou, larron, escroc, venu de tango, toucher, manier; émouvoir, agiter; duper, filouter, tromper.

TAÏ-TSJNG, premier souverain de la fameuse dynastie des Taï-tsing. Du chinois ta, en construction taï, premier, grand, tsing, pur, net, prop. très-pur.

TAï-TSOUNG, célèbre empereur chinois. Du chinois ta, o taï, grand, premier, tsoung, honorable.

TALUS, neveu de Dédale, tué par lui. Du lat. taltts, os de forme cubique, au pied de certains animaux; talon, mot


que Vossius dérive du grec talaô, tlaô, porter, supporter, et Nunnésius, du grec têlou, loin; et qu'un savant moderne rapporte au lat. tabeo, tabula, talea.

TANTALE, fils de Jupiter, célèbre par son supplice aux enfers. Du grec talas, superbe, talantatas, qui souffre beaucoup de maux, de talaô, tlaô, souffrir, endurer, supporter, mot qui semble venir du sansc. tul, lever, soutenir, supporter.

TANUOXARCES, le plus jeune des fils de Cyrus. Du zend tanu,- corps, khschaïo ou khscheïo, roi, prop. corps du roi. (Voy. XERXÈS.) TAPHAT, fille de Salomon. De l'héb. taphath goutte, perle.

TAPHET, fils de Salomon. De l'héb. taphat, distillation.

TAPHNÈS, sœur de Pharaon. De l'héb. thachphnês, cachée, tentation, ou fuite.

TARCHO, chef étrurien, allié d'Énée. Du grec tarchuô; ensevelir, taricheuô, saler, fumer, embaumer les morts, de tarichos, substance, matière salée, toute sorte de salaison.

TARTUFFE, nom inventé par Molière et adopté dans toutes les langues européennes pour signifier un hypocrite, un faux dévot. Du vieux français tartuffe, truffe, truffer, tromper; en ital. tartufo, truffe. Molière a appelé tartuffe un liomme trompeur, faux, et aussi difficile à pénétrer, dit Le Duchat, que les trufifles ou truffes, qu'on ne trouve et qu'on ne découvre qu'avec beaucoup de difficultés. Nous avons dit autrefois tartuffe pour truffe, et c'est vraisemblablement de ce vieux mot français que Molière a pris son Tartuffe, dans la signification de truffeur, ou trompeur.

TAURON, capitaine d'Alexandre. Du grec tauros, taureau, bœuf. En sansc. sthiras, sthûras, taureau, mots

rapportés, selon Eichhoff, au sansc. sthâ, se tenir, se placer; en chald. tÔT, héb. schôr, taureau ; en ail. et en holl.

stier; suéd. tiur, dan. tyr, polon. tar, ang.-sax. steor,


slyre, taureau; en ang. steer, jeune bœuf, bouvillon; en gaël tarbh, gallois tarw, breton taro, tarô, anc. grec thor, pers. saré, phén. thor, ital. toro, esp. toro, tauro, anc. fr.

tor, taureau ; en arabe tour, taureau, mâle de la vache.

TAXILE, roi des Indes, vaincu par Alexandre. Du grec taxis, ordre, disposition, rang, de tassô, mettre en ordre, en rang, ranger; établir; ordonner; arranger. D'après Quinte-Curce, Taxile ou Taxyle était un titre que les princes indiens prenaient lorsqu'ils montaient sur le trône, comme les rois d'Egypte prenaient celui de Pharaon. Ce prince s'appelait primitivement Omphis.

TÉBACH, fils de Nachor. De l'héb. tèbach, action d'immoler, immolation, de tâbach, immoler, tuer le bétail.

TÉLAMON, frère d'Achille. Du grec telamôn, baudrier.

TÉLAUGÈS, fils de Pythagore. Du grec télé, loin, augê, grand jour, vive splendeur, prop. dont la gloire brille au loin.

TÉLÉCLIDE, poëte comique athénien. Du grec têlé, loin, klcos, gloire.

TÉLÉDAMUS, fils d'Ulysse et de Calypso. Du grec télé, loin, damaû, dompter.

TÉLÉGON, fils d'Ulysse et de Circé, qui tua son père sans le savoir. Du grec télé, loin, gonos, goné, génération, dérivé de géillomai, naître.

TÉLÉMAQUE, fils d'Ulysse et de Pénélope. Du grec tclè, loin, machê, combat.

TÉLÈPHE, fils d'Hercule. Du grec tèléphian, pourpier sauvage.

TÉLÉTHUSE, femme de Lyctus. Du grec télé, tlmsia, victime à tuer, lhusis, fureur, de thuéin, immoler, encenser, être en fureur.

TELLURUS, dieu de la terre. Du lat. tellus, telluris, terre; sol, terrain, contrée. (Voy. TELLUS.)


TELLUS, déesse de la terre. Du lat. lellus, terre; sol, terrain, mot qui peut venir du lat. tollo, porter, ou du grec tellô, faire sortir, produire, faire. Vossius le fait venir de l'héb. thêbêl, terre fertile et habitée, et un autre auteur dit qu'il paraît venir du sansc. tala, surface, superficie, d'où le celt. teallach, teallur, talamh, terre. Bien que la vraie racine des mots soit ordinairement monosyllabe, les suivants n'ont apparemment qu'une analogie fortuite ou incertaine avec tellus: chinois thou, ti, terre, Nouv.-Caléd.

do, albanais dec, Abaze, Caucase, tOt/la, Araucana, Amér.

mérid., toue, samoïède tuetch, tutelle; Congo, Afr. occ., toto, terre ; relativement à l'héb. lhêbêl, on en peut dire autant de ceux qui suivent : arm. tap, terre, Java, îles de la Sonde, tava, Yaroura, Amér. mér., daboù, turc topmk, tobralt, Bicharyn, Afriq. orient., iobut, terre.

TÉRÉE, roi de Thrace, fils de Mars. Du grec inusité térein, percer; tèirô, battre; user en frottant; fatiguer.

tèrên, friable, tendre, délicat.

TÉRENCE, poëte comique latin; grammairien; savant contemporain de Cicéron. Du lat. lener, tendre; grec tèrên, teTéina, tèren, tendre; sanscrit tarun'a, tendre. En ital. tenero, esp. tiemo, port. tenro, bret. tener, tendre; en gall. tyner, ce qui est tendre, tyneTâu, devenir tendre.

TERENSIS, déesse qui présidait au soin de broyer les grains. Du lat. tero, broyer, piler, moudre.

ÏÉRENTIE, femme de Cicéron. Voy. TÉRENCE.

TERPANDRE, poëte lyrique de Lesbos. Du grec terpô, réjouir, égayer, plaire, mot venu, selon M. Eichhoff, du sansc. tarp ou tarph, charmer, satisfaire, et anér, andTos, homme, prop. qui réjouit les hommes.

TERPNUS, musicien aimé de Néron. Du grec teljJÛ, réjouir, nosos, maladie, prop. qui réjouit les malades.

TERPSICHORE, muse de la danse. Du grec terpsis, agrément, de terrpô, réjouir, choros, danse, prop. agrément, plaisir de la danse, qui fait danser.


TERRE, déesse, femme du Ciel. Du lat. terra, terre.

Ce nom, souvent employé, a dû nécessairement s'altérer en passant d'un pays dans un autre. Il paraît être caractérisé par r, et par une dentale placée soit au commencement, soit au milieu ou à la fin du mot, et quelquefois supprimée. D'après ces observations et sur l'autorité de Gésénius et d'une foule d'autres savants recommandables, on peut rapporter ici et grouper le sansc. dharâ, terre, le tamoul tarai (pron. darai), le pehlvi arta, l'arabe ardh, l'héb. éréts, le chald. arats et arèts, et le grec éra, sansc.

ira, terre, par le retranchement de la lettre dentale. En ail. erde, terre, anc. ail. erda, enltt, erdo, eard, ard, ertha, herl, anc. gothique airtha, anc. sax. ertha, erdha, ang.-sax.

earlh, corlh, eorthe, eortha, eard, eordhe, ang. earth, holl.

aard, aarde, suéd. et dan. jord, turc tjenla, terre; en gall. dasar, terre, sol, pays, daeanl, mettre en terre, tir, terré, tiriaw, devenir terre; en bret. douar, terre, dOlara, enterrer, tir, ter, terre; en gaël tir, terre; en arabe tourâb, terre, Wolof, Afr. occ., dhiéry, Toungouse d'Okhotsk, Sibérie, tor, Toungouse de Nerkinsk, Sibérie, tourou, Lamoute, Sibérie, touor, terre; en ital. port., catal., sarde, génois, napol. et sicil. terra, esp. tierra, terre.

TERREUR, divinité. Du lat. tClTor, terreur, épouvante, de terreo, terrere, effrayer, épouvanter. Selon Morand, la double rr de terreo peut bien résulter d'une assimilation.

Par cette raison, on peut admettre que terreo, pour terseo, se rapporte au sansc. tras, craindre, agiter, trllsas, crainte, et au grec tréô, tréiô, craindre, être effrayé, avoir peur, trestês, peureux, tréros, poltron, peureux, air tus, intrépide, tarassû, troubler, effrayer, craindre; en ang.-sax. drysn, frayeur, dryslic, effrayant, dreed, threat, menace, peur; en ang. dread, effroi; en ital. terrore, esp. terror, terreur.

TERTIA, sœur de Brutus, femme de Cassius. Du lat.

tertits, tertia, troisième, de tres, trois, dérivés du grec treis, trois, tritos, troisième, venus eux-mêmes du sansc.


tri, trois, tritîya, troisième. En zend teschro, trois, thritya, troisième, afghan dre, trois, pali tîni, kawi tri, hind. tin, multani trai, persan tre, ail. drei, haut ail. anc. et moy.

drio, dria, dhrit, thri, anc. goth. thri, trois, thridja, troisième, anc. scand. thrir, thryr, thriu, trois, ang.-sax.

thri, threo, thrig, thry, drie, ang. three, holl. dry, dr-ie, suéd., dan. et norv. tre, russe tri, poion. trzy, trije, trois, Ifzeci, troisième, bohém. tri, trois, gall., gaël et bret. tri, ital., alb., piémont., vénit. et frioulain tre, savois. Ira, esp., port. etcatal. tres, milan., bolon., slavon, sicil., ruguséen, bosnien et croate tri, napol. treja, suisse dru, valàque trcï, trois.

TERTULLIEN, Père de l'Église. Dulat. tertius, troisième, ullus, illius, quelqu'un, prop. troisième personne.

TÉTHYS, sœur de Saturne, femme de l'Océan. Du Jat..

Tethys, Téthys, fig. la mer, dérivé du grec Têthus, Téthys, fait lui-même du grec têthê, nourrice, grand'mère; de plus, terme de respect dont on se servait en parlant à une femme âgée; têthua, têthis, tante paternelle ou maternelle, titthos, mamelle, titthê, tithê, tetin, teton, nourrice; tante, tithêrms, nourricier, têthibios, femme âgée, tata, père nourricier. En sansc. dadhi, lait, héb. dâd, mamelles, sein, dodâh, tante, chald. tad ou thad, armén. did, sein, mamelle, arabe tedi, ail. zitze, mamelon, ang.-sax. tit, titt, titte, ang. tit, teat, mamelon, sein, tette, basque dithia, mamelle, gallois tëth, mamelle, breton téz, tette, tétine, celt. tuyte, mamelle, mère, ital. tetta, esp. teta, mamelle, teut. dutte, tutte, suéd.

tisse, valaque tzitza, malai dada, tété., mamelle,' sein, arabe tedan, petite mamelle. En lithuan. tetta, bohém. teta, polon.

ciotka, savois. tanta, franç. tante; en haut ail. anc. tôto, tôta, parrain, marraine. -' TEUCER, fils de Scamandre; fils de Télamon. Du grec teuchô, faire, fabriquer, travailler, d'où teuxis, fabrication, teuktos, tuktos, fabriqué, fait, teuktêr, fabricateur, travail- leur, teknôn, ouvrier.

THALÈS, un des sept sages de la Grèce. Du grec lhalos,


thallos, rameau vert, jeune branche, thalia, rameau vert, jeune branche, branche coupée; festin, de thallô, thaleô, croître, pousser ; être jeune, verdoyant, florissant, d'où le lat. talea, branche coupée, bouture, greffe; branche; pieu, thallus, branche d'olivier avec son feuillage. Tous ces mots et les suivants se rapportent au sansc. dal, couper, diviser, partager, dala, part, portion, dalas, feuille, rameau. En héb. dâlioth, rameaux, branches, sarments ; en turc dallu, rameux, branchu ; en ail. theilen, diviser, partager, séparer, theil, partie, portion; en haut ail. ancien et moy. deilan, diviser, partager, tail, teil, deil, part, partie; en anc. scand.

deila, diviser, partager, deil, part, partie; en anc. goth.

dailjan, diviser, partager, dails, part, partie; en russe detytt, diviser, partager, séparer; en ang.-sax. daelan, delan, diviser, partager, dael, daele, dal, part, partie ; en ang. to de al, partager, distribuer, deale, portion; en holl. deelen, diviser, partager, deel, part, partie; en suéd. liela, partager, diviser, del, part, partie; en dan. deele, diviser, partager, del, part, partie; en gallois dell, taille, detlttt, dëol, tailler; en gaël écoss. dail, partie, portion, dailte, divisé, partagé; en gaël irl. dail, partie, dal, division, dailthe, divisé, partagé; en celt. dal, portion, partie, partage, data, couper; en ital. tallo, bouture de plante, rejeton, tagliare, tailler, taglio, taille ; en esp. tajo, port. talho, anc. franç. tail, langue des Troubadours talh, taille.

THALESTRIS, Amazone qui fit un grand voyage pour avoir un enfant d'Alexandre. Voy. THALÈS.

THALIE, une des trois Grâces ; muse de la comédie. Du grec thalia, jeune branche, rameau vert, branche coupée, bouture; plus souvent fête, festin, réjouissance, de thallô, croître, verdoyer; être jeune, florissant. (Voy. THALÈS.) - THALLO, fille de Saturne et de Thémis. Du grec thallô, croître. (Voy. THALÈS.) THALMAÏ, roi de Gésur. De l'héb. thalmud, enseignement, étude, thalrnid, disciple, de lâmâd, apprendre, s'instruire; enseigner, instruire.


THAMAR, fille de David ; fille d'Absalon. De l'héb. thâmâr, tharnér, palmier.

THARÉ, père d'Abraham ; fils de Nachor. De l'héb. therach, qui répand de l'odeur.

THÉAGÈNE, athlète de Thase; écrivain grec. Du grec Theas, Dieu, génos, né, prop. né de Dieu.

THÉANDRE, nom grec du Christ. Du grec Theos, Dieu, anêr, andros, homme, prop. homme-Dieu ou Dieu-homme.

THÉANO, femme de Pythagore; prêtresse athénienne.

Du grec théa, déesse, naêsis, intelligence.

THEGLATPHALASAR, roi d'Assyrie qui fit la guerre aux Israélites et en transporta un grand nombre dans son royaume. De l'héb. thighglath-philesér, il a lié ou empêché une captivité miraculeuse ou ruineuse.

THÉMA, fils d'Ismaël, dont les descendants s'établirent dans l'Arabie. De l'héb. thêima, admiration, de thâmah, admirer, s'étonner.

THÉMAN, fils d'Éliphaz. De l'héb. thêirnân, sud, provinces du sud; vent du sud.

THÉMIS, déesse de la justice, fille du Ciel et de la Terre.

Du grec thérnis, loi, droit, justice; ce qui est établi, ordre de choses; lieu où l'on rend la justice, tribunal, thèmitos, juste, thérnizô, juger, thémisteias, conforme aux lois, dérivés du grec tithêmi, poser, établir, instituer; imposer, faire une loi, décréter, ordonner, mot qui vient lui-même du sansc.

dhâ, poser, établir, constituer. En zend dû, poser, créer, daetie, jugement, ordre, loi, sentence; en héb. dâth, loi, décret, statut, ordre, prop. action de placer, d'établir, mot originaire de la Perse, selon Gésénius; en pehlvi dadha, dadestan, jugement, loi; en chald. dlÎth, loi, religion, édit, sentence.

THÉMISON, fameux médecin. Du grec thérnizô, juger, punir, de tithêmi, poser, établir; ordonner. (Voy. THÉms.) THÉMISTIUS, philosophe et orateur, sous Julien. Du grec


thémistias, qui préside à la justice, de tithêmi, poser, établir ; décréter, faire une loi. (Voy. THÉMIS.) THÉMISTOCLE, célèbre Athénien, vainqueur de Salamine. Du grec thémis, thèmistos, loi, droit, justice, ktéos, gloire.

THÉOCRITE, fameux poëte de Syracuse. Du grec Théas,.

Dieu, kritos, choisi, ou kritês, juge, de krinô, juger, choisir, élire.

TODEBERT. Du teut. theod, deat, thiod, teut, peuple, nation, ou chef, prince, roi, bert, illustre, célèbre, prop.

chef illustre.

THÉODECTE, ancien poëte. Du grec Théas, Dieu, dêktês, dektêr, qui reçoit, de dechomai, ionien dékamai, prendre, soutenir, attendre.

THÉODERIC, THÉODORIC. Du teut. theod, thiod, teut, peuple, nation ; chef, prince, rie, rich, puissant, riche.

THÉODORE, THÉODORA, THÉODORET. Du grec Théas, Dieu, liMan, don, de daô, donner, prop. don de Dieu. Avant que les Juifs fussent soumis aux Grecs de la Syrie, ce nom s'écrivait chez eux Theudas.

THÉODORIC, roi des Goths. Voy. TnÉoDERIC.

THÉODOSE. Du grec Theas, Dieu, dosis, action de donner, de didômi, donner, prop. donné par Dieu.

THÉODOTE, rhéteur de l'île de Chio et précepteur du dernier Ptolémée. Du grec Théas, Dieu, dotos, donné, de didômi, doô, donner, prop. don de Dieu, donné par Dieu.

THÉODULE. Du grec Thèos, Dieu, doulos, esclave, serviteur, douleuô, être esclave, doulèia, esclavage, doulosunos, servile, daulaô, réduire en esclavage, prop. servant Dieu.

THÉOGNIS, poëte célèbre de Mégare. Du grec Théos, Dieu, gignôskô, ginôskô, connaître, juger, penser, prop. connaissance de Dieu.

THÉOPHANE, historien célèbre de Mitylène. Du grec


Thtos; Dieu, phaiiiô, phaô, luire, briller, éclairer, prop. clarté divine.

THÉOPHILE. Du grec Théos, Dieu, philos, ami, phUéÓ, aimer,, prop. ami de Dieu, ou qui aime Dieu.

THÉOPHRASTE, philosophe, successeur d'Aristote. Du grec Théas, Dieu, phrastêr, celui qui parle, àephrazô, parler, prop. divin parleur, éloquent, prédicateur.

THÉOPOMPE, historien célèbre de Cnide; poëte comique d'Athènes ; ^historien grec et orateur de l'île de Chio. Du grec Thèos, Dieu, pompê, mission, envoi; cortège, pompe, procession, de pernpÓ, envoyer, conduire. (Voy. POMPÉE.) - THÉOTIME. Du grec Théas, Dieu, tirnaÓ, estimer, prop.

estimé de Dieu.

.THÉOXÈNE, Thessalienne connue par sa mort courageuse. Du grec Théos Dieu, xénos, hôte, étranger.

THÉRA, père d'Abraham, le même que Tharé (voy. ce nom).

THÉRAMÈNE, philosophe athénien. Du grec thêr, thêros, bête farouche, sauvage, mènos, âme, valeur, force. (Voy.

MENTOR.) THÉRÈSE, THÉRÉSA. Du grec thêr, thêros, bête farouche, -sauvage, féroce, thêrion, bête sauvage, thêrios, thêrèios, de bête sauvage, thêra, chasse, thêraô, chasser, éolien phêr, bête sauvage; d'où le lat. fera, bête sauvage, ferox, féroce; franç. farouche, féroce, effarer, fier, fièrement. En ail. thier, animal, bête, anc. ail. dier, tier, tior, anc. goth. dyr, dihr, holl. dier, suéd. diur, tiur, dan. dyr, ang.-sax. deor, animal, bête, ang. deer, bête fauve, cerf, daim, fierce, féroce, farouche. L'héb. père ou phéré, âne sauvage, onagre, aurait été fait, selon Gésénius, de pârâ, porter, courir avec vitesse; c'est l'arabe fera, feree, âne sauvage, dans le dictionnaire de Méninski.

THÉRODAMAS, roi de Scythie, qui, dit-on, nourrissait des lions avec la chair humaine. Du grec thêr, théros, bête farouche, darnaÓ, dompter.


THERSANDRE, fils de Polynice. Du grec thêr, bête farouche, anêr, andros, homme.

THERSILOQUE, fils d'Anténor. Du grec thêr, lochas, embuscade, embûche, de légÓ, dire, parler; rassembler; choisir.

THERSITE, le plus laid et le plus lâche de tous les Grecs, qui, ayant eu l'audace d'insulter Achille, fut assommé d'un coup de poing par ce héros. Du grec thêr, sitos, blé, pain, silêô, siteuô, nourrir, sitia, vivres.

THESAUROCHRYSONICOCHRYSIDE, nom patronymique forgé par Plaute. Du grec thêsattras, trésor, chrusas, or, nikos, victoire, chrusios, or monnayé, ou chrusizô, avoir la couleur de l'or.

THÉSÉE, fils d'Égée, roi d'Athènes. Du grec théô, futur thês.ô, poser, placer, mettre, thêsis, action de placer.

THESMOPHORE, surnom de Cérès. Du grec thesmas, loi, place, thesrnias, légal, de tithêrni, poser, placer, établir, phoros, phoras, qui porte, de phérô, porter, prop. législateur, législatrice, mots français faits du lat. lex, legis, loi, ordonnance, lator, qui porte, latus, participe de fero, porter, mot venu du grec phérô, porter. Le lat. legislator et le grec thesmophore ont donc exactement la même signification : porteur de la loi, qui porte la loi, qui fait, donne, établit des lois. Ce surnom fut donné à Cérès, parce qu'elle apprit aux hommes à vivre en société et qu'elle leur donna des lois.

THESPIS, inventeur de la tragédie. Du grec thespis, oracle, prophétie; prophète; divin, prophétique, thespitês, thespésios, divin, mots faits peut-être de Théas, Dieu, épas, de épô, parler.

THIBAUT, THIBAULT, THÉOBALDE, THÉODEBALD, THEUDIBALDE.

Du teut. teut, theod, peuple, nation; chef, prince, roi, bald, bold, hardi, courageux, prop. chef courageux.

THIERRY. Diminutif de Théoderic (voy. ce nom), comme Landry, Landri, de Landeric.


THIRAS, fils de Japhet. De l'héb. thiras, qui démolit, destructeur.

THIRSA, fille de Zélaphad. De l'héb. thirsah, agréable.

THOA, roi de Lemnos, fils de Bacchus. Du grec thoaz6, se mouvoir avec célérité, de théâ, courir.

THOÉ, nymphe, fille de l'Océan et de Téthis. Du grec théô, courir.

THOGORMA, fils de Gomer. De l'héb. thogarernah, osseux ou robuste.

THOLA, fils d'Issachar; fils de Phùa. De l'héb. tholalz, ver, insecte; écarlate; le kermès, le ver qui donne la teinture écarlate; étoffe écarlate.

r THOMAS. De l'héb. thomirn, jumeaux, de thâam, doubler, Redoubler ; accoupler. C'est le même que le grec didumos, jumeau.

THOON, Troyen tué par Ulysse. Du grec thoos, vite, prompt, thoaô, rendre prompt, de théô, courir, aller promptement.

THOOSA, nymphe que Jupiter épousa, et dont il eut le géant Polyphème. Voy. THOON.

THRASÉAS, Romain qui brava la tyrannie de Néron. Du lat. thraso, téméraire, audacieux, fanfaron, dérivé du grec thrasos, audace, dérivé lui-même de tharsos, cœur ferme, audace, assurance, mot venu, selon M. Eichhoff, du sansc.

dhars, oser, braver, dharsus, fier, dharstas, hardi, dharsas, arrogance. En zend darchi, oppresseur ou audacieux. Grec dorutharsês (de doru, pique, lance, tharsas, audace, assurance), zend darchidraos, celui qui a une épée audacieuse ou victorieuse.

THRASIUS, fameux augure. Voy. THRASÉAS.

THRASYBULE, libérateur d'Athènes. Du grec .thra$us, hardi, thrasutês, hardiesse, de tharsas, esprit ferme, audace, assurance, et boulê, conseil, prop. hardi conseiller.


THUBAL, fils de Japhet. De l'héb. thubal, monde ou mondain.

THUCYDIDE, historien grec. Du grec Théas, Dieu, ou de tlmô, immoler, être en fureur, se précipiter, et lmdos, gloire, honneur.

THYA, une des femmes d'Apollon. Du grec lhttia, citronnier, arbre odoriférant, toujours vert, thuaéis, thuôèis, parfumé, odoriférant, thuon, thuion, encens, thusis, fureur, thuma, parfum, thuêéis, embaumer d'encens, thuaô, parfumer, thuoamai, entrer en fureur, thuïskê, encensoir, lhuêtas, embaumé d'encens, th-umos, cœur, âme ; vie ; esprit, pensée ; courage, colère, tlmrnainô, se mettre en colère, de ihuô, verbe intransitif, être violemment agité, se précipiter avec fureur, se ruer, écumer, thuô, verbe transitif, brûler des parfums, encenser, parfumer; sacrifier, immoler. En lat.

thus, thuris, encens, grain d'encens; en ail. duft, vapeur, odeur, clufien, s'exhaler, transpirer ; en sansc. dhÙpa, encens; fumigation, vapeur, fumée, dhÙp, fumiger, parfumer, fumer, dhftma, fumée (d'où l'irl. dtuimh). La racine de tous ces mots, d'après Bopp et Benfey, est le sansc. dhÙ, agiter, lancer, émouvoir, secouer, ébranler.

THYESTE, fils de Pélops et d'Hippodamie, frère d'Atrée.

Voy. TnYA.

THYMELÉ, fameuse danseuse sous Domitien. Du grec thumèlè, autel, temple; spectacle, de tlmû. (Voy. THYA.) THYMÈTE, fils de Priam. Du grec thumas, cœur, âme, esprit, d'où thurnaidês, plein de cœur, colérique, tlmmaô, irriter, mettre en colère. (Voy. TUYA.) THYRSIS, berger d'Arcadie. Du grec thursos, thyrse, bâton entouré de lierre et de pampre que portait Bacchus, mot que Martinius croit venu du grec tlmô, être violemment agité, se ruer, parce que le thyrse est battu et agité par le vent, et que Gésénius forme de l'héb. thirzâ, espèce d'arbre à bois dur, comme le chêne, de tharz ou tarz, il fut dur, sec.


TIBÈRE, empereur romain. Du kit. Tiberis, Tibris, Thybris, Tybris, Tiberinus, le Tibre, fleuve d'Italie, mot venu du nom de Tibérirms, roi des Albains, qui s'y noya, ou du celt. tybrys, eau jaunâtre, rousse, de ty, eau, brys, brych, rousse, selon Bullet; ou du grec tês hubreôs, violation.

TIBULLE, poëte élégiaque latin. Da lat. tibulus, sorte de pin.

TIENNETTE, TIENNON, TIENNET. Diminutif de Étienne (voy.

ce nom).

TIGELLINUS ou TIGELLIOS, fameux débauché, favori de Néron. Voy. TIGILLUS.

TIGILLUS, surnom de Jupiter. Du lat. ligillum, soliveau, chevron, dérivé de tigmrn, poutre, solive, pièce de charpente ; perche.

TIGRANE, roi d'Arménie. Du grec tigris, tigre, mot qui, d'après Balbi, Varron, Pline et autres, veut dire, en Arménien, flèche, rapide, et qui est passé homonyme chez les Grecs, d'eux chez les Romains, les Allemands et les autres Européens. Il peut. venir aussi du sansc. tig, aiguiser, enfoncer, d'où l'adjectif tigrna, aiguisé, qui enfonce, pénètre. En zend tighra, qui pénètre, aigu, flèche, trait, dard; en arabe tig, glaive; en pers. tig, javelot; en ital.

tigra, esp. et port. tigre, ang. tiger, ail. tieger, tigre. Le nom de Tigrane, qui est arménien, dit M. Fréret, est significatif et était, dans son origine, un titre de dignité.

Tithran signifie dans cette langue roi ou souverain.

TIMAGÈÎSE, historien d'Alexandrie. Du grec timaô, estimer, genas, né.

TIMAGORE, excellent peintre. Du grec timaô, estimer, agora, harangue; assemblée, place publique, marché.

TIMANDRE, fille de Léda. Du grec timaô, estimer, anêr, andros, homme.

TIMANTHE, fameux peintre. Du grec timaô, estimer, anthos, fleur.


TIMÉE, philosophe péripatéticien. Du grec timéeis, précieux, limé, prix, tÙnaô, estimer, dérivé de tiô, payer, honorer.

TIMOCLÉE, fameuse Thébaine. Du grec timaô, estimer, kléas, gloire.

TIMOLÉON, général corinthien. Du grec tirnaô, léôn, lion.

TIMOMAQUE, peintre célèbre de Byzance. Du grec timaô, machê, combat.

TBIOTHÉE, évêque d'Éphèse; général athénien; sculpteur. Du grec timaô, Théas, Dieu, prop. estimé de Dieu.

TIRÉSIAS, magicien; roi d'Arménie. Du grec teirein, battre; fatiguer, accabler; frotter; térên, tendre, frêle, délicat.

TIRON, célèbre affranchi de Cicéron. Du lat. tiro, tironis, nouveau soldat, recrue; jeune homme qui vient de prendre la robe virile; oratçur qui débute; apprenti, novice, mot qui s'écrivait anciennement par un y, tyro, dit Gébelin. Les étymologistes, dit-il, ont cru que c'était une faute, et ils avaient tort, ce mot venant de l'oriental tyr, chercher, rechercher, approfondir. Martinius forme tiro du lat. tero, broyer, frotter, polir, et d'autres du grec tèrên, tendre, délicat, de téirô, user par le frottement; fatiguer; battre. (Voy. TÉRENCE.) TISIPHONE, une des trois Furies. Du grec tisis, vengeance, punition, de tiô, honorer, venger, punir, plionos, meurtre, parce qu'elle était la vengeresse du meurtre.

TITAN, fils du Ciel et de la Terre, ou de Vesta. Du grecJiô, honorer, venger; d'où le grec titax, titas, roi, prince, chez les anciens Thessaliens, et titêné, reine, d'après M. Benfey. M. Eichhoff le forme du sansc. dilhyas, génie terrestre; et Wachter et Jault du celt. tit, terre (en germ.

teut, terre, d'où le nom des Teutons signifiant proprement enfants de la terre ; en héb. lit, boue, fange, argile, limon), et cni, naître, pr. nés de la terre. Enfin, d'après Gébelin,


il viendrait du celt. ti, grand, tan, feu, lumière; prop. les grands de la terre, les puissants, ou le grand feu, la grande lumière, le grand soleil.

TITE, empereur romain, fils de Vespasien; ami de saint Paul. Du grec tiô, honorer, payer, prop. honorable.

TITYE, géant, fils de la Terre, parce que sa mère Clara, pour être soustraite à la fureur de Junon (car Jupiter en était le père), fut cachée dans le sein de la terre, c'est-àdire dans une caverne, où elle accoucha. Ce nom vient directement du sansc. dityas, génie terrestre, ditis, terre.

TLÉPOLÈME, héros grec, fils d'Hercule; peintre de Syracuse. Du grec talaô, tlaô, porter, souffrir, supporter, palemas, guerre.

TOBIE, fils de Tobiel. De l'héb. tobiah, bon maître, ou agréable au Seigneur, fait de tob, bon, heureux, agréable, beau, d'où l'arabe tâïb, tayeb, bon, et Iah, Seigneur.

TOBIEL, père de Tobie. De l'héb. tob, bon, Êl, Dieu, prop. bonté de Dieu.

TOINON, TOINETrE, TONY. Diminutif de Antoine (voy.

ce nom).

TORQUATUS, surnom de Titus Manlius. Du lat. lorqLatHs, qui porte un collier; l'homme au collier, torques, torquis, collier, chaîne; couronne, guirlande, torqueo, tordre, tourner, faire tourner.

TORTOR, surnom d'Apollon. Du lat. tartar, bourreau, questionnaire, tartia, torture, torto, torturer.

TRABE, poëte comique latin. Du lat. trabs, trahis, poutre, pièce de bois; grand arbre; vaisseau, navire; gros bâton; trabe, mot qui, d'après M. Benfey, vient du sansc.

tvaksh, enlever la surface, racler, dépouiller, ou du grec trapêx, tout morceau de bois long et arrondi; pieu, épieu; manche d'une pique; ou du lat. trabea, robe.

TRACHALUS, excellent orateur. Du lat. trachelus, gorge; milieu d'un mât, dérivé du grec trachêlos, cou, nuque.


TRAJAN, empereur romain. Du lat. Irajicio, traverser, passer au travers, irajecto, traverser, trajector, qui traverse, lrajecttts, trajet, traversée, passage, trajectus, traversé, passé.

TRANQUILLE. Du lat. tranqttilttts, calme, tranquille, paisible, tranqttilla, apaiser, calmer, tranquilliser, tranquillitas, calme, tranquillité, repos.

TREBATIUS, jurisconsulte éclairé, bon soldat, ami de César. Du lat. trebax, qui a de l'expérience, fin, habile, venu du grec triúô, briser, rompre, user, frotter.

TRÉBONIUS, un des meurtriers de César. Du lat. Iribon, tribonis, manteau usé, dérivé du grec tribô, user.

TRIPTOLÈME, fils de Célée, inventeur de l'agriculture.

Du grec triptas, frotté, triptês, frotteur, de tribô, frotter, user, léimôn, vert pré, teimônias, de prairie.

TRISMÉGISTE, Égyptien à la fois philosophe, prêtre et roi; surnom d'Hercule. Du grec tris, trois fois, de treis, trois, mègistos, superlatif de rnegas, grand, prop. trois fois très-grand.

TRITON, demi-dieu marin, fils de Neptune et de la nymphe Salacia. Du grec tribô, user, frotter, rompre, briser, parce que la mer use ses rivages par un mouvement perpétuel; ou du grec tritas, troisième, parce que l'eau est le troisième élément; ou encore du béotien tritô, tête, selon Planche. Benfey lie le grec Triton, Triton, Amphitritê, Amphitrite, et thalassa, la mer, au sansc. taranga, flot, onde.

TRITONIA, surnom de Vénus. Vov. TmTON.

TRIVESPER LEO, surnom d'Hercule. Du lat. très, tris, trois, vesper, soir, leo, lion, prop. le lion des trois soirées.

TROCHILUS, nom du premier homme qui attela un char à quatre chevaux en l'honneur de Junon. Du grec trochos, char, roue ; course en rond, trochazô, courir, trachaÕ, tourner comme une roue, de trechô, courir.

TROGUE (POMPÉE), historien latin. Du lat. tragon, sorte de pivert, fait du grec trôgÓ, manger, ronger.


TROÏLE, fils de Priam et d'Hécube. Du lat. Traïa, Troie, prop. Troyen.

TROPÆUS, surnom de Jupiter. Du grec tropaias, qui concerne la fuite, trapaian, trophée, de trepô, tourner, faire, parce qu'il faisait tourner le dos, c'est-à-dire mettait en fuite les ennemis.

TROPHIME. Du grec trophimos, nourrissant, dérivé de tréphô, nourrir.

TROPHONE, fils d'Apollon. Du grec traphas, nourrissant, traphê, nourriture, de tréphô, nourrir.

TUBAL-CAIN, fils de Lamech, inventeur de l'art de travailler les métaux. De l'héb. thubal, titêbêl, partie habitée et cultivée de la terre; terre, monde, (jaïn, possession, prop.

possession du monde.

TULLIE, fille de Servius Tullius. Voy. TULLIUS.

TULLIUS, roi de Rome ; sénateur, un des assassins de César. Du lat. tollo, lever, élever, porter en haut, relever: emporter, enlever, d'où le lat. tuli, parf. de l'inusité tulo, servant à fero, lolerare, porter; supporter, endurer, tollo, tolleno, grue, cabestan, machine à élever des poids; machine à élever l'eau, tullius, tuyaux ou canaux pour la conduite des eaux; jet de sang. En grec talaô, tlaô, porter, souffrir, supporter, antlaô, pomper, puiser, tèlamôn, baudrier. En sansc. tul, élever, lever, soutenir, lui, peser, ta nia, balance; en bengali tauta, hind. tola, balance. En héb., chald. et syriaque thâlâh, il a pendu, suspendu; héb. thal, cime, éminence, colline, monceau de pierre, de ruines, thâlal, il a élevé, amoncelé, clâlal, il fut suspendu, dal, pendu, suspendu, dalâh, chose mince, pendante, thcl, colline, tertre, tas, samar. tala, élever, syr. tal, lieu élevé, tertre. En arabe tal, colline, tel, colline, tertre, tala, haut, élevé, atlaa, trèsélevé, d'où M. Pihan fait venir le nom d'Atlas. En persan tal, petite colline, tel, colline; pers. et turc talas, flot, élévation de l'eau. En ail. dulden, supporter, souffrir, duldcr, souffrant, duldung, souffrance, tolérance; en goth. thalall,


ang.-sax. thalian, dan. taale, anc. scand. thola, souffrir, supporter; en ang. tali, grand, élevé; en gallois thol, hauteur, toll, enlèvement, tolli, enlever; enital. tollere, prendre, tolerare, tolérer; esp. talerar, tolérer.

TURBON, gladiateur très-petit et très-fort. Du lat. turbo, tourbillon, ouragan, de turba, trouble, confusion.

TURGOT, THURGOT. Du germ. thor, hardi; fou, sot, gut, bon.

TURNUS, roi des Rutules, rival d'Énée. Du lat. torno, tourner, arrondir ; faire arrondir, tanms, tour, instrument de tourneur. En grec tornos, tour sur lequel on travaille le bois ou les métaux; ciseau; forme ronde, tarnaô, tourner, rendre rond, torneuô, tourner, travailler sur le tour; arrondir. En héb. dour, tourner, aller en rond ; cercle, tour, il a entouré, environné, dâhar, il a tourné, il est allé en rond, dârar, il a tourné, contourné, tordu ; en sansc. dharâmi, je suis contourné, bistourné; en arabe dar, tourner, d'où dour, cercle, tour; en ail. drehen, tourner, tordre, (heher, tourneur, haut ail. anc. et moy. draan, drahan, dreien, draeieH, tourner; en ang.-sax. thrawan, throwan, holl.

droogtn, draaien, suéd. dreia, dan. dreye, tourner; en gall. turniaw, tourner en rond, tûr, turn, tour, twrn, rond, tour; en gaël tornait, action de tourner; en ang. turn, tourner, faire tourner, turner, tourneur, turning, tour; en celt. turn, tour; en ital. lorniare, tourner, façonner au tour, esp. lornecir.

TURPILLUS, poëte comique latin. Diminutif de tmpis.

(Voy. TURPIO).

TURPIO, excellent acteur comique. Du lat. turpis, laid, difforme ; déshonoré ; honteux, turpo, rendre laid, défigurer; déshonorer, turpido; ttwpituda, laideur, difformité; honte, déshonneur.

TUTELINA, déesse protectrice des récoltes. Du lat. tutela, rempart, défense, secours, protection, tuto, tutor, défendre, protéger, tutalio, garde, défense, tutotOT, défenseur, protec-


teur, ttttelatar. protecteur, tutelarius, gardien, qui a la garde, tutor, défenseur, protecteur.

TYCHIUS, célèbre artiste qui fit le bouclier d'Ajax. Du grec tuchê, fortune, tuchixas, ttbchaias, fortuit, de tugchanô, .être; obtenir, arriver.

TYPHON, géant. Du grec tuphôn, typhon, amas de vapeurs semblable à un nuage fort épais, mû en tourbillon par le vent, de tuphô, remplir de fumée; brûler, ttbphas, vapeur, fumée; sansc. dhupa, encens; vapeur, fumée, dhÚp.

faire exhaler, parfumer. {Voy. THYA.) TYRANNION, célèbre grammairien. Du lat. lyrannus, roi absolu, souverain, monarque; tyran, despote, dérivé du grec turannos, roi, souverain, tyran, mot fait lui-même -du grec lurrhis ou tursis, tour, château, fort, prop. maître de la tour; ou du chald. toura, édifice, palais, selon Vossius, ou encore du chald. tauran, satrape, prince, d'après Martinius. De là le gall., bret. et celt. teyrn, roi, souverain, -le gaël tor, tuir, torn, souverain, l'ail, et le suëd. tyrann, le holl. tyran, tiran, l'ang. tyrant, l'ital. tiranna, l'esp.

tyrana, le dan. tyran.

TYRRHUS, intendant des troupeaux du roi Latinus. Du ,rec turrhis, tour, château, citadelle, d'où le lat. turris, .to ur.


u

UBALDE. Dti germ. ubald, hardi, courageux.

ULRIC. Ce nom signifie proprement en germanique heureux.

ULTIO, déesse de la vengeance. Du lat. ultio, vengeance.

ULTOR, surnom de Jupiter et de Mars. Du lat. ultoi\

vengeur, qui venge.

ULYSSE, fils de Laërte, roi d'Ithaque. Du grec Odusseus, Ulysse, par le changement de o en u et de d en l, fait du grec adussamai, se fâcher, être odieux.

UMBRITIUS, augure qui prédit à Galba les malheurs qui le menaçaient. Voy. UMBRIUS.

UMBRIUS, grammairien latin. Du lat. umbra, ombre, ombrage, mot fait du grec ombras, averse, pluie, ombrios, pluvieux, venus eux-mêmes du sansc. abhra, nuage. Bullet forme umbra du grec a.priv., hêmera, jour, et Gébelin du négatif o, u, mer a, jour.

URANIE, muse de l'astronomie. Voy. URANUS.

URA.NUS, le Ciel, père de Saturne. Du grec ouranos, ciel, voûte des cieux; climat, air; pavillon, mot venu, selon Benfey, du sansc. vâr ou vari, eau (d'ohVaraina, divinité, espèce de Jupiter pluvieux, dieu de l'eau), ou de svar, le ciel, par le retranchement de s. Platon le dérive du grec hotaô anô, regarder en haut; c'est l'héb. rââh, il a vu, raohr


rao, voir; le sansc. rish, voir; et Martinius du chald. aoura, lumière, éclat; c'est l'héb. our, flamme, feu, ôrâh, lumière, aur ou ôr, lumière, éclat, soleil, matin.

URBAIN, URBAINE, URBANUS, URBINIE. Du lat. urbanus, urbain, de ville; civil, poli, élégant, agréable, dérivé de urbs, urbis, ville, mot venu de urbum ou urvum, manche, courbure de la charrue, parce qu'on traçait l'enceinte des villes par un sillon fait avec la charrue. C'est ainsi que l'on dit en latin urvo, urvare, tracer avec la charrue l'enceinte d'une ville. Guichard fait venir urbs de l'héb. hârab; il a mêlé, parce qu'une ville est une multitude d'hommes habitant le même lieu, un mélange d'hommes ; et un autre de hâr, hir, ville; Bopp, du sansc.. pura, purî, ville, par.

transposition de lettres ; Benfey, du sansc. dkvri, être courbé, recourbé, arqué, d'où le lat. orbis, corbis, cucurbita, glomus et verbero, suivant lui ; et quelques-uns du lat.

orbis, toute figure sphérique, roue, orbite, orbe, globe, cercle.

URI, fils de Hur. De l'héb. or ou aur, lumière, éclat, ôrâh, lumière, bonheur, de aur ou ôr, éclairer, briller, devenir clair.

URIUS, URIOS, surnom de Jupiter qui donnait un vent favorable. Du grec ouros, vent.

URSIN. Du lat. ursus, ours, animal sauvage, dérivé du grec arktos, ours (par le. changement très-fréquent de t en s, et par la suppression du k), mot venu lui-même du sansc.

riksha ou riksa, ours, fait du sansc. riksh, blesser, briser, rompre. En ital. orso, ours, orsa, ourse; en esp. osso, ours, ossa, ourse; en basque arfsa, harcac, persan khyrs, copte arx, celt. ourz, gallois arth, valaque urs, ours.

URSULE. Du lat. ursula, petite ourse. (Voy. URSIN.) UTÉRINE, une des déesses qu'on invoquait dans les accouchements. Du lat. uterina, utérine, née de la même mère, de utérus, matrice, sein ou ventre de la mère ; fruit de la femme, enfant dans le sein de sa mère, mot dérivé


du grec hustéra, vulve, matrice, venu lui-même du sansc.

strî, pour sutTÎ, celle qui met au monde, qui accouche, fait du verbe su, mettre au monde, accoucher, d'où le grec stêtê et le dorien stêta, femme ; ou du sansc. udhas, udaran, outre, sein, fait du verbe ud, remplir, grossir, d'où le grec outhar, mamelle; fertilité, l'ail, euder, pis, tétine, l'ang.

udder, mamelle, pis.

UZAL, fils de Jectan. De l'héb. ausal, qui se promène, ou qui fait voile.


V

VALENS, VALENCE, VALENTIN, VALENTINE, VALENTINIEN. Du lat. valens, valentis, bien portant, fort, robuste, vigoureux, de valeo, valere, se bien porter, être fort, en bon état; avoir un grand crédit; pouvoir, prévaloir; valoir, mot qui se rapporte au grec ouléô, oulô, se bien porter, oulos, entier, sain, car la lettre v, initiale de plusieurs mots latins, est souvent remplacée en grec par l'esprit rude, c'est-à-dire l'h aspirée, ou par l'esprit doux, c'est-à-dire l'h muette; c'est ainsi que vallis se rapporte à aulôn, ver à êr, pour ear, vesper à hespèros, vesta à hestia, vibex à ibux, video à éidô, vulpes à alôpex, vinum à oinos, etc. En sansc. bala, force, vigueur, armée. En lat. valide, valde, beaucoup, fortement, fort, bien, vatidus, sain, robuste, vigoureux. En ail. wohl, bien, beaucoup, haut ail. anc. et mov. wola, toole, wela, anc. goth, weila, ang.-sax. wel, wael, waele, waell, ang. et holl. well, suéd. wael, dan. et anc. scand. wel, bien. En ail. gewalt, anc. ail. walt, pouvoir, force; ang.-sax. wald, weald, wilde, wylde, ang. wealth, pouvoir, puissance; richesse, lithuan. waldia, polon. wladza, russe vladièiou, bohém. wlada, puissance. En gallois gall, gallu, énergie, pouvoir, gallu, avoir de l'énergie; breton beli, galloud, puissance, pouvoir, gallout, avoir puissance, bald, puissant, hardi; germ. bald, bold, puissant, hardi, courageux.

En ital. valere, esp. valer, valoir.


VALEKE, historien latin; consul; poëte latin. Voy. VALENS.

VALÉRIA, VALÉRA. Voy. VALENS.

VALGIUS, poëte latin. Du lat. valgus, celui dont les genoux sont cintrés en parenthèse; homme dont les pieds et les genoux se touchent et forment un cercle au milieu ; grimace moqueuse, valgio, faire la moue pour se moquer, vatgia, grimace railleuse, moue.

VALLONIA, déesse des vallées. Du lat. catlis, vallée, mot qui se rapporte au grec aulos, flûte; vallon, canal, aLltÓIl, ravin, aulônias, qui habite dans les vallons.

VACANA, VACUANA OU VACUNA, déesse qui présidait au repos des gens de la campagne. Du lat. vacans, vide, vacant; qui est de loisir, sans affaire, vacatio, exemption, dispense, vacwilas. vide, espace vide, vacunatis, concernant la déesse du loisir, vacuus, vide; stérile; oisif, libre, dérivés de vacare, être vide; manquer de, être exempt de; être de loisir; inoccupé; se reposer, vaquer, mot dérivé de l'héb.

bâqaq, il a vidé; il a privé, dépouillé. L'héb. buaq signifie aussi il a vidé, dépeuplé, d'où balUJâ, vide, dévastation.

VAR1US, poëte épique latin. Du lat. vrtJ'ius¡ de différentes couleurs, varié, nuancé, tacheté, mot que Benfey rapporte au sansc. vri, entourer, environner, couvrir, varct, entourer, cerner, envelopper, littéralement entortillé, entrelacé d'une manière confuse; Eichhoff, au sansc. Van?; enduire, colorier; Guichard, à l'héb. bârod, parsemé de taches, tacheté, d'où le franc. fard et l'ail, farbe, couleur, ainsi que le grec par dos et le lat. par du s, léopard, animal tacheté, suivant lui ; Martinius, à l'éolien phêr, bête, parce que les bêtes sont ordinairement marquées de diverses couleurs; d'autres, au grec balios, moucheté, maillé, pommelé; rapide, vite, d'où Balios, nom d'un cheval d'Achille.

VARRO, consul romain. Voy. VAIIHON.

V ABHON, un des meilleurs satiriques, regardé comme le plus savaiit des Roliiains. auteur de plus de cinq cents


volumes. Du lat. varrones, gens durs et rébarbatifs, selon Festus, ou de varo, courber.

VARUS, partisan de Pompée; gouverneur de la Gaule Cisalpine sous Auguste, fameux par son désastre en Germanie. Du lat. uarits, .qui a les jambes courbées ou tortues, cagneux,- courbé. Le savant Benfey reconnaît l'idée générale de rondeur, de courbure, de contour, dans le lat. varius, varié, nuancé, varix, varice, varus, pustule, petit bouton, varus, tourné en dedans, recourbé, varo, courber, mots que, pour cette raison, il lie au sansc. vri, entourer, environner, couvrir, vara, entourer, cerner, envelopper. Roquefort fait venir varus du grec barus, lourd, pesant.

VASTHI, épouse d'Assuérus. De l'héb. vasGhthi, qui boit.

VATICANUS, dieu qui rendait des oracles dans un champ près du Vatican, et qui présidait à la parole; d'où le nom du Vatican, une des sept collines de Rome. Du lat. vaticinor, predire, prophétiser, vaticinus, vaticinius, qui contient des prophéties; poétique, vaticinatio, prophétie, prédiction, de vates, devin, prophète; poëte; prophétesse, poétesse. Les vates ou vacies étaient nommés par les Celtes Faid, mot. que l'on peut former, au moyen de l'alternation très-fréquente des lettres f et v, du germ.

wete.. science, goth. weta, voir, savoir (ang.-sax witaii, wieten, anc. ang. to weet, ang. to voit, holl. weeten, suéd.

veta, dan. vide, norv. veta, venus du sansc. vid, connaître, vêda, science), et qui, selon dom Martin, cité parPougens, serait la racine du lat. vates. M. Eichhoff fait venir vates du sansc. vad, parler, énoncer, d'où vâdas, parole, vâdis, orateur, vadânia, éloquent, vâdat, vâdin, parlant; et d'autres de l'héb. iedehoni, prop. celui qui sait, qui connaît; devin, prophète, fait de iâdah, il a vu, il a connu, il a su.

VATINIUS, Romain haï pour son insolence et ses vices grossiers. Du lat. vatinius, qui a les jambes, les pieds tortus.

VÉDIUS, Romain cruel. Du lat. ve, part. priv., dias, pour divinus, divin, prop. non divin.


VÉGÈCE, auteur romain sous Valentinien. Du lat.

vegetus, vigoureux, bien portant; vif, actif, de vegeta, fortifier, vegeo, pousser, exciter, de vigeo, être en vigueur, dans sa force; prospérer, mot que M. Benfey fait venir du sansc. vîga, moelle; M. Eichhoff du sansc. vaj ou vij, mouvoir, agir, et un autre du sansc. ôg, être fort, robuste, d'où ôgas, vigueur, force, et aussi le grec hugiês, sain, bien portant.

VELLÉIUS, prénom d'un historien latin. Du lat. volo, vis, vult, volui, velle, vouloir. En grec baulamai, vouloir, désirer (b = v). En sansc. vri, choisir, vouloir. En ail.

watten, haut ail. anc. et moy. wellan, wallan, witlen, ang.sax. willan, wyllan, willian, ang. lo will, écoss. to mÛl, sax.

willen, dan. ville, slave vola, ital. volere, vouloir. En grec boulê, conseil, volonté; ail. wille, volonté, haut ail. anc.

et moy. iville, willa, ivilleo, ang.-sax. will, willa, ang.

will, holl. wil, wille, dan. wittie, slave volia, gall. gwyl, ital. valuntll, volonté.

VÉNILIE, nymphe, qui était femme de Daunus, roi des Hutules, et sœur d'Amate, femme de Latinus. Du lat.

venilia, flux et montant de la marée, dérivé de venio, venir; aller, fait lui-même du grec bainô, aller, marcher.

M. Eichhoff fait venir venio du sansc. vâ, mouvoir, souffler, d'où vâta, air, et le lat. ventus, vent; et d'autres du sansc.

gam, aller, venir, garnyâmi, je viens, je vais.

VÉNONIUS, historien latin. Du lat. venio, venir, arriver, aller. (Voy. VÉNILIE.) VÉNUS, déesse de la beauté, mère de Cupidon et des Amours. Du lat. venus, amour, maîtresse; planète; beauté, grâce, élégance, mot dérivé, selon Cicéron et Vossius, du lat. venio, venir, parce que cette déesse donne naissance à tous les êtres. Gébelin le fait venir du celt. ain, prononcé ven, œil, brillant, beau, mirer ; il vaudrait autant le faire venir du chinois ven, beauté, parure. Pluche fait naître le nom de Vénus de l'héb. bânolh, les lilles. « Depuis que la


çupidité autorisée par la coutume, dit ce savant, eut converti les plaisirs les plus déréglés en" autant d'actes de dévotion, les temples et les bois de la déesse de la génération se remplirent de filles qui y faisaient leur résidence.

Ces lieux, par cette raison, furent nommés, en héb. suhkolh benoth, les pavillons des filles. Les Européens ne pouvaient prononcer le mot phénicien venoth, -les filles, qu'en disant vénos ou vénus,. et, entendant souvent parler des tentes de venos, ils prirent ce dernier mot pour le nom de la déesse même, ou pour lé nom de la génération. » A cela on peut ajouter, d'après le même, que les Latins rendaient par Sicca-Veneris une ville carthaginoise appelée Succota-Vénos.

VENUSTUS, titre que Sylla se fit donner par un décret formel. Du lat. venustus, gracieux, aimable, plein de grâce, d'agrément, favorisé de Vénus, dérivé, comme venustas, vénusté, beauté, grâce, agrément, de venus, amour, grâce, élégance, beauté. (Voy. VENDS.) VERCINGÉTORIX, grand général gaulois. Ce nom, d'après le savant Amédée Thierry, se traduit en gaélique par Ver-cinn-eeto-righ, grand chef de cent têtes ou capitaine supérieur. On a essayé, continue le même auteur, de rendre ce nom en kymrique par Gwr-cyncachorwych, vir primus in pugna et præpoten, explication bien arbitraire, comme on voit, et qui produit un mot bien éloigné de l'orthographe latine. Le mot righ, qui terminait beaucoup de noms gaulois, et que les Latins exprimaient par ris, rigis, est analogue au latin rex, au sansc. 'j'àg' a, roi.

(Voy. RÉGULUS).

VÉRITÉ, déesse allégorique, fille de Saturne et mère de la Vertu. Du lat. veritas, vérité, le vrai, dérivé de ver'J}s; vrai, véritable, 'réel, venu lui-même, selon M. Eichhoff, du sansc. varya, accompli, ou de l'héb. bar ou var, ptir non mêlé, sans mélange.

VEHONIQUE. Du lat. vent, vraie, iconica, potir icoiii iinage, figure, portrait, venu du grec éikôn, image, de èikô, ressembler. « Dans notre religion même, dit l'abbé


Bergier, malgré les lumières qu'elle donne aux plus simples, malgré le zèle et la vigilance des pasteurs, il s'est introduit souvent parmi le peuple des erreurs et des pratiques, les unes innocentes, les autres superstitieuses, qui n'étaient fondées que sur l'ignorance et l'abus du langage; l'inscription vera icon, placée sous une image de la face du Sauveur, a fait naître une sainte Véronique; d'autres noms anciens mal entendus ont fait honorer des saints imaginaires et des reliques apocryphes, dont les conciles ont prouvé la fausseté, et dont les évêques les plus sages ont souvent eu bien de la peine de déraciner le culte. » En effet, véronique est simplement le nom que l'on a donné à un linge sur lequel est représenté le visage du Christ, gardé à Saint-Pierre de Rome.

VERRÈS, questeur de Sicile, connu par ses cruautés et ses brigandages. Du lat. verres, verrat, porc entier, mot venu du sansc. va-râha, cochon, verrat, et dans le dialecte barbare, vache. La Mîmânsâ enseigne que dans les exemples de mots ayant deux acceptions, celle qui est reçue par les hommes civilisés ou qui est confirmée par l'usage dans les livres sacrés doit être préférée à celle adoptée par les barbares, ces hommes sujets à confondre les mots ou leur signification. M. Eichhoff fait remonter le sansc.

va-râha au sansc. vâi, ou vir, couvrir. Dans l'histoire indienne, il est dit que la Providence descendit sous la forme d'un verrat (varâha), symbole de la force, pour tirer et soutenir sur ses défenses toute la terre affaissée sous l'Océan, lors du déluge. De là le haut ail. anc. et moy.

fareh, varah, l'anc. sax. ferah, l'ang.-sax. feorh, for, foor, ferh, fearh, faerh, porc, leholl. varken, verken, cochon, l'ang. barrow, l'ail, eber, l'ital. verro, l'esp. berraco, verraco, verrat.

VERTICORDIE, surnom de Vénus, invoqùée comme celle qui détourne de l'amour déshonnête. Du lat. verto, tourner, faire tourner; détourner, renverser, cor, cordis, cœur; âme, vie,


VERTU, déesse allégorique, fille de la Vérité. Du lat.

virtus, force, vigueur; valeur, courage; force d'âme, .énergie; vertu, dérivé de vir, homme, mari, mâle, homme de cœur, vis, force, puissance. En sansc. vira, force, vira, fort, vara, mari, et vâratâti, vertu, grec arétê, ital. virivk, esp. vertud, pol. wart, ang. virtue, gall. -gtvyrt, gaël écoss.

feart, gaël irl. firt, vertu. (Voy. VmAGo.) VERTUMNE, dieu des échanges commerciaux, des changements. Du lat. vèrto, changer, renverser; tourner, retourner; examiner, considérer.

VESPASiEN,' empereur romain. Du lat. vespa, guêpe, dérivé du grec sphêx, sphêkOs, guêpe; d'où l'ail, wespe, guêpe, l'ang.-sax. wespe, waesp, loaeps, l'ang. wasp, Vital, et le port.. vespa, l'esp, avispa, le catal. vespa, le breton guespeden, le russe esva, l'anc. franç. guespe, guêpe.

r VESTA, femme 4'Uranus et mère de Saturne; fille de Saturne et d'Ops, déesse du feu, ou le feu même. Du lat.

Vesta, Vesta, dérivé du grec hestia, feu, foyer, famille, maison, habitation ; Vesta, dérivé lui-même du sansc. vas, habiter, demeurer, d'où le sansc. vâsra, demeure, le gaël irl. fos, fois, demeurer, habiter, fosra, demeure.

VIBILIE, déesse des voyageurs et des chemins. Du lat.

via, voie, route, chemin, mot dont MM. Eichhoff, Benfey et autres savants modernes font remonter l'origine au sansc.

vah, mouvoir, porter, : transporter, d'où le sansc. vahas, route, vâhas, voiture, vahitran, transport, et l'anc. lat. velia, voie, chemin de transport, dont on aurait fait via; en lat.

veho, traîner, porter, charrier, voiturer, transporter, d'où vehiculvm, véhicule, charriot, chaise de poste. En ail. weg, voie, route, chemin; haut ail. anc. et moy. iveg, wee, weceg, anc. goth. wigs, anc. sax. weg, anc. scand. wegr, ang.-sax.

weg, waeg, wig, woeg" ang. way, holl. weg, suéd. waeg, dan. vey, vei, ital. et esp. via, voie, route, chemin.

VICTOR, VICTOIRE, VICTOnIA, VICTORIN, VICTORINE. Du lat.

victor, victaris, vainqueur, victorieux, victoria, victoire, de


uinco, vincere, vaincre, mot venu peut-être du sansc. vig'aya, victoire, venu lui-même de g'i, vaincre; ou, selon Vossius, du grec nikaô, vaincre, parce que le v initial du latin n'existe pas en grec. De là l'ital. vincere, le savois. vincre, l'esp. et le port. vencer, l'ang. to vanquish, vaincre, vanquisher, vainqueur.

VILFRID, WILFRID. Du teut. vil, arbitre, frid, fried, paix, repos, prop. arbitre pacifique.

VIMINIUS, surnom de Jupiter. Du lat. vieo, lier avec de l'osier, vimen, tout bois pliant dont on peut faire des liens, comme l'osier, le saule, le bouleau, d'où Yirninalis, la colline Viminale, une des sept de Rome, qui autrefois était couverte d'un bois d'osier, et où il y avait un temple élevé à Jupiter, viminalia, saussaie, oseraie, lieu planté de saules, d'osiers, de bouleaux, vimineus, d'osier, de bois pliant.

VINAL, VINICIUS, VINUTIUS, VINIUS. Du lat. vinam, dérivé du grec oinos, vin, venu lui-même de l'héb. iaïn, vin. De là le géorgien ghuni ou ghwini, l'armén. gini ou kini, le teut.

loin, l'all. wein, l'anc. goth. wein, weina, l'anc. scand. vin, l'anc. sax. win, l'ang.-sax. win, wine, l'ang. loine (pron.

onaïne), le holl. wyn, le polon. winno, le suéd. vin, le dan.

vin, vyn, le gallois gioin, le breton gwîn, l'ital. et l'esp.

vino, le port. vinho, vin. Les Grecs modernes ont réservé le mot oinos pour le vin consacré et se servent du mot krasi qui autrefois ne signifiait que mélange.

VINCENT. Du lat. vinco, vincerc, vaincre. (Voy. VICTOR.) VIOLA, VIOLETTA, VIOLANTILLA. Du lat. viola, violette; couleur de violette, dérivé du grec ion, iou, violette, iôdês, violet, brun; d'où l'ail, viole, veilchen, violette, le lithuan.

pjullrês, le russe fialka, le polon. fialha, le bohém. fiala, fialka, l'ang. violet, le bas-breton vyaletenn, vyoletes, le flam.

violelten, le savois. vialta, le basque biola, l'ital., le catal., l'esp. et le port. viola, violette.

VIRAGO, surnom de Diane et de Minerve. Du lat. virago, femme qui a les manières, la taille ou le courage d'un


homme, femme forte; amazone, mot dérivé de vir, homme, mari, époux; mâle; homme de cœur; guerrier, héros. En sansc. vri, être fort, vira, force, vira, fort, puissant, héros, guerrier, vara, mâle, époux, varacla, vierge, fille, virya, force, vÍratâti, vertu, d'où le lat. virtus et le grec arètê, vertu, force, vigueur, courage; l'initiale v ne se rencontre jamais en grec; elle y est remplacée par l'esprit doux ou par l'esprit rude, ou par une labiale, comme le b, te p on le ph. En zend vira, homme, mâle. En grec Ares, Mars; combat, guerre; courage, arMas, de Mars, martial, belliqueux, arèikos, martial, briaô, rendre robuste ou puissant, briarés, briaros., robuste, obrimos, fort, robuste, puissant, courageux. En héb. âbâr, il s'est élevé, il a surpassé, abir, -homme fort, vaillant, abbir, fort, robuste; puissant. En hongrois bir, homme, héros. En ang.-sax. waer, user, war, homme, mari, guerre, d'où l'ang. war, guerre. En anc.

goth. wair, anc. sax. wer, sax. weer, homme. En armén.

aïr, chald. gwar, basque arra, turc ar, er, kalmuk arre, mongol, ere, caraïbe eyeri, homme. En gallois gwr, pluriel gwyr, homme, puissance, gwr, viril, puissant, gwyryg, vierge, cawr, homme puissant; chef, gwyrt, vertu. En breton gour, homme, gwerch, vierge, garçon et fille, gwerc'hez, une vierge, virc'h, fille. En gaël cur, puissance, virilité, gruagach, vierge, feardha, brave, viril, feart, firt, vertu, fear, homme, mari. En ital. et ang. virile, esp. viril, viril.

En celt. ur, dr, homme; bas-lat. baro, barus, faro, varo.

En lat. viratus, viril, mâle, vireo, être vert, fort, vigoureux, vires, forces, viresco, se fortifier, devenir vigoureux, viriatus, fort, robuste, virilis, viril, d'homme, mâle; courageux, virililas, virilité; vigueur, énergie, virtus, vertu, vis, force, puissance.

VIRATE, ayenturier de Lusitanie, en Espagne, aujourd'hui le Portugal, qui de berger devint chasseur, et de chasseur brigand. Du lat. viratus, viril, mâle. (Voy.- VIRAGO.) , VIRDUMAR, roi des Gésates, tué par Marcellus. Du gaël ver (feai,), homme, verdha (feardha), brave, viril


(voy. VIRAGO), iiior, mnr, grand; vrrdhamar, bravo et grand. d'après M. Amédée Thierry, En lat. Virdumarus et l'iridomarns.

VIRGILE, poëte latin. Voy. VIRGINIE.

VIRGINIE. Du lat. Virginia, titre que donnait un mari à la femme qu'il avait épousée vierge, virginalis, virgin eus, virginal, de vierge, de jeune fille, virginitas, virginité, virginari, être vierge, se donner pour vierge, dérivés de virgo, jeune fille, vierge; nymphe, fait lui-même de vir, homme, ou plus simplement de vira, femme, d'où virago, femme robuste, femme guerrière. (Festus, Vossius, Roquefort, etc.) En sansc. varada, vierge, vîrâ, matrone; en gai 1. gwyryg, vierge; en bret. gwercli, vierge, gwerchez, une vierge, vire1 h, fille; en gaël gruagach, vierge; en celt.

verchès, vierge, jeune fille; en ital. vergine, cat. verge, esp.

virgen, port. virgem, vierge. (Voy. VIRAGO. )

VIRIPLACA, déesse à laquelle les femmes avaient recours lorsque leurs maris étaient irrités, et qui mettait fin à toutes les querelles du ménage. Du lat. vir, homme, placare, apaiser, calmer, adoucir.

VITAL, VITALIN, VITALINE, VlTALIANUS, VITALIS. Du lat.

vitalis, vital, qui donne ou conserve la vie, vita, vie, de vivo, vivere, vivre, avoir vie, être vivant. En grec bioô, bioomai, vivre, bios, vie; sansc. givâmi, je vis; héb.

châvah, il a respiré, il a vécu, chavah, vie; anc. goth. qvivs, vivant; ang.-sax. ivic, vivant, civican, cwiccan, animer, ranimer ; anc. scand. qvi/ma, revivre; norv. qvikne, revivre ; lithuan. gyivènu, je vis, gywas, vivant; gall. byw, vivre, bue, vie, bwyd, nourriture, bwytal, vivres , bret. beo, vivant; gaël écoss. beath, vie, nourriture, gaël irl. beo, vivant, beatha, bLtadh, vie, nourriture; basque bicia, vie, bicitua, vivre; ital. vivere, esp. vivir, vivre.

V1TELLIUS, empereur romain. Du lat. vitellus, petit veau, dérivé de vitulus, veau; poulain; veau marin. En sansc. valsa, grec italos. héb. tolnr, arabe tewleb, anc.


russe lèlia, pers. tawel, ital. vitello, esp. vitelo, vieux franç.

veel, ang. veal, anc. franç. véel, veau.

VITULA, déesse de la joie ou de la victoire. Du lat, vitula, génisse, dérivé de vitulus, veau. (Voy. VITELLIUS.).

VIVIEN. Du lat. vivo, vivere, vivre. (Voy. VITAL.) WLADIMIR. De l'anc. ail. walt, pouvoir, force; lith.

waljlia, pol. wladza, boh. ivlacla, pouvoir, puissance (voy., VALENS), mir, mar, mer, prince, maître, venu peut-être, ainsi que le syr. et chald. mar, maître, du persan mw, seigneur, maître. VOLUMNA et VOLUMNOS, dieu et déesse de la bonne volonté, de volo, vouloir ; désirer, souhaiter. (Voy. VELLÉIUS.) VOLUPIE et VOLUPTÉ, déesse de la volupté. Du lat.

voluptas, plaisir, satisfaction, joie, jouissance-, volupté, ,voluptarius, voluptueux, de volup, volupe, chose agréable, qui cause de la joie, venu lui-même de volo, vis, vult, volui, velle, vouloir; désirer, souhaiter. (Voy. VELLÉlUS.)

VOLUSIUS, poëte de Padoue; consul. Du lat. volvo, volutum,' volvere, rouler, faire rouler, enrouler; d'où volva, volve, vulva; vulve, voluto, rouler, faire rouler, voluta, volute, volutatio3 roulement. Il est indispensable de renouveler ici l'observation déjà faite bien des fois, que le v initial du latin et du sanscrit disparaît ou se remplace en grec par l'esprit rude ou l'esprit doux. En sansc. vol, mouvoir, remuer; entourer, .envelopper, vall, recouvrir, tourner, faire tourner. En grec éiléô; faire rouler, rouler, envelopper, éluô, attique héluô, rouler, envelopper; hèlissô, attique hèlittô, rouler, faire mouvoir ou tournoyer; tourner, tortiller, envelopper, aloaô, faire tourner, broyer, hélix, tortueux, hélikê, hélice, hèlikîos, roulé. En ail.

wôlben, voûter, cintrer ; ang.-sax hwalfian, hwealfian, ang.

to vault, sax. wolven, - dan. hvaelfva, anc. scand. hvelfa, voûter, cintrer. En ail. wiilzen, rouler, faire rouler, haut ail. anc. et moy. welzan, walzan, walden, ang.-sax.

waeltan, weltan, wilian, willigan, wnlvian, wealvian, ang.


to wallow, to lplteeL, to ivelter, suéd. vaelta, dan. vaelte, rouler. En ital. volta, tour, volte, voltarc, tourner, volto, tourné, voltalaTe, rouler; en esp. bolver, volver, tourner, retourner, revenir, valvible, bolvible, muable.

VORANUS, affranchi de Luctatius Catulus, qui était un des plus grands coquins de son temps. Du lat. varare, dévorer, avaler sans mâcher, engloutir, d'où vorax, vorace, dévorant, voracitas, voracité, varaga, gouffre, abîme, vorator, dévorateur, qui dévore. En sansc. gri, manger ; héb.

bârâ, il a mangé ; grec bibrôskô, pour brôskô, manger, brôtas.

mangé ou bon à manger, boros, qui dévore, vorace; ail.

fressen, manger; ang.-sax. (Tetan, fraelan, (rytan, manger, brouter; ang. to fret, manger, dévorer; holl. vreeten, suéd.

fraeta, manger; ital. vorace, vorace, voracitas, voracité, divorare, dévorer; esp. vorace, vorace, devorar, dévorer.

VULCAIN, fils de Jupiter et de Junon, dieu du feu et des travaux de forge. Du lat. Vulcanus, anc. lat. Volcanus, Vulcain; feu, flamme, mot venu, selon Eichhoff et Bopp, du sansc. ulkâ, flamme, tison embrasé, météore igné, de ul, darder, chauffer; ou de l'héb. pâlag, il a fendu, il a divisé, il a séparé, parce que le feu divise, décompose, selon Martinius; ou encore, selon Pluche, de l'orient. wail, opérer, et de eoun ou kanan, expédier, hâter. Plusieurs auteurs veulent que Vulcain soit le même que TLtbal-Caïn.

De là l'ail. vulcan, rang. vulcano, volcano, l'ital. vulcano, le cat. volca, l'esp. volcan, volcan.

VULTUS, officier du parti de César, qui se tua, ainsi que ses vaillants soldats, plutôt que de se rendre à Pompée.

Du lat. VLÛtus, visage, air du visage; air sévère, dérivé de volo, vis, vult, volui, t'plle, vouloir. (Voy. VELLÉIUS.)


x

XANTHE, nymphe, fille de l'Océan. Du grec xanthos, blond, jaune, fauve, roux, rougeâtre, à cause de ses cheveux blonds.

XANTHUS, philosophe stoïcien, dont Ésope fut esclave.

Du grec xanthos, blond, jaune, roux, d'où xanthiïês, couleur jaune, xanthoÕ, xanthizô, rendre jaune.

XANTIPPE, père de Périclès; général lacédémonien; femme de Socrate. Du grec xanthos, blond, jaune, hippos, cheval.

XÉNARQUE, philosophe' péripatéticien. Du grec xènos, étranger, hôte, arche, commandement.

XÉNIADE, riche citoyen de Corinthe, qui, d'après AuluGelle, acheta Diogène, qui s'était présenté à lui pour se vendre en qualité d'esclave, et lui rendit la liberté. Du grec xènia, hospitalité, xénios, concernant les étrangers, les hôtes, xénoô, rendre étranger, xénôn, hôtellerie, xènizô, recevoir un étranger, de xénos, étranger, hôte.

XÉNOCRATE, philosophe, disciple de Platon. Du grec xénos, étranger, hôte, kratos, force, pouvoir, puissance.

XÉNOPHON, grand philosophe, historien et général. Du grec xénos, hôte, étranger, phone, voix, langue, dérivé de phêmi, parler.


XERXÈS, roi des Perses, fils de Darius et d'Atosse, fille de Cyrus. Du zend khscheïo ou khschaïo, khschethro, roi, d'où le sansc. khschatria, roi, le persépolitain khschaéhyé, roi, et Khschèarscha, nom original de Xerxès. Les mots zends khscheïo et khschethro ont donné naissance aux diverses altérations sches, schehr, scheter, schatOttn, scher, schar, schah, roi, qui ont toutes été usitées dans les dialectes persans. D'après MM. Burnouf et Oppert, le nom de Xerxès, dans la langue des Achéménides, s'écrit Khsayarsâ, fait de khsaya, règne, dérivé de khsi, régner, et de ârsà, œil, littéralement œil dominateur.


z

ZABDIEL, fils de Hagdolim. De l'héb. zâbâd, don, de zâbad, donner, Êl, Dieu, prop. don de Dieu.

ZABULON, fils de Jacob et de Lia. De l'héb. zabuloun, zebul, zéboul, demeure, de zâbal, habiter, demeurer.

ZACHÀRIE, prince; fils de Barachias; fils de Jéroboam.

De l'héb. zêchèr, zéchér, souvenir, nom, mémoire, Iah, Seigneur, prop. mémoire du Seigneur, dont le Seigneur se souvient.

ZAGRÉUS, surnom de Bacchus. Du grec za, beaucoup, fort, agra, prise, chasse, d'où agréus, qui préside à la chasse, agrèulês, chasseur, agréuÓ, prendre à la chasse, prop.

grand chasseur.

ZALEUCUS, législateur des Locriens. Du grec za, beaucoup, fort, leukos, blanc, prop. très-blanc, fort blanc.

ZAMRAM, fils d'Abraham. De l'héb. zimran, de zimrâh, zimrâth, chant, ce que l'on chante, célèbre. ZÉBACH, roi des Madianites. De l'héb. zèbach, victime, sacrifice.

ZÉBÉDIA, fils de Michel. De l'héb. zébéd, de zâbad, donner, Iah, Seigneur, prop. don du Seigneur.

ZÉEB, prince des Madianites. De l'héb. zew, loup.


ZÉLIE. Du grec zèlos, zèle, ardeur; émulation, rivalité, jalousie, mot venu de zéô, bouillonner, être bouillant, et d'où dérivent zêlê, rivale, zèlèmôn, jaloux, zeloô, zéléuô, rivaliser, zêlôsis, émulation. Le savant Gésénius rattache le grec zéô à l'héb. zoud et zid, il a bouilli, il a bouillonné, il a été brûlant. En sansc. yush et g'ûsh, persan gûshiden, jeter de l'écume, bouillir, être en ébullition. En ail. sieden, bouillonner, bouillir, haut ail. anc. et moy. suedan, suidan, siudan, anc. scand. sioda, bouillir, cuire; ang.-sax. seathan, seothan, sythan, seodan, ang. to seeth (partie, passé sodden, bouilli), sax. seeden, holl. zieden, suéd. siuda, dan. syde, bouillonner, bouillir.

ZÉNOBIE, reine de Palmyre. Du grec zen, vivre, bia, force, violent effort.

ZÉNODOTE, célèbre grammairien de la ville d'Éphèse.

Du grec zén, vivre, dotos, donné, de didômi, donner, prop.

vie donnée.

ZENON, célèbre philosophe grec, chef de l'école des stoïciens. Du grec zèn ou zân, zaô, vivre, zôos, vivant, zôé, vie, zjan, animal. En persan zend, vivant, zeï, zendegui, la vie. De là Zen, Zeus (dorien Zan, d'où Zanô, Junon) ; surnom donné à Jupiter après sa mort, parce que, comme le rapporte Diodore de Sicile, ayant parcouru la terre pendant sa vie, pour policer le monde, punir les méchants et récompenser les bons, il avait procuré aux hommes une vie douce et tranquille.

ZÉPHYRE, fils d'Éole et de l'Aurore, vent d'occident. Du grec zéphuros, zéphyre, fait de zôé phoros, qui porte la vie, parce que ce vent rend la vie aux arbres, fait pousser les plantes et éclore les fleurs; ou, selon Benfey, du sansc.

kshapâ, la nuit, d'où le grec zophos, ténèbres, obscurité; soir, occident, zopheros, zophèos, zophios, sombre, ténébreux. De là le port. zéphyro, zefeyro, l'ital. zeffiro, zefiro, l'ail, zéphyr, l'ang. zéphyr, zéphyr as, zéphyr.ZÉRA, fils de Juda et de Thamar; fils de Siméon. De


l'héb. zérah, action de briller, de zârah, luire, briller, paraître, naître, prop. lumineuse, éclatante.

ZÉTUS, fils de Jupiter et d'Antiope. Du grec zêtéô, zêteuô,

chercher, rechercher, d'où zêlêsis, recherche, zêlêma, objet de recherche,, zêlêtês, zêlêlêr, examinateur, zêtêtikos, zététique, d'enquête, d'inquisiteur. En sànsc. yâli,', holl. zoeken, lith. jesskau, ail. suchen, haut ail. anc. et moy. suahhan, stachan, suochan, anc. goth. sokjan, anc. scand. saekia, ang.-sax. saecan, secan, socan, ang. to seek, suéd. soeha, dan. soege, chercher. Dans le grec zêtéô, la dentale t a remplacé la gutturale k, phénomène non rare dans plusieurs langues.

ZEUXIPPE, fils d'Apollon. Du grec zcuxis, action de joindre, hippos, cheval.

ZEUXIS, peintre célèbre d'Héraclée. Du grec zeuxis, action de joindre, d'attacher au joug, de seugnumi, zcugô, joindre, attacher au joug, atteler, lier, d'où zeugos, joug, zeuhios, joint, et le lat. jungo, attacher au joug, joindre, lier, j'ugurn, joug, junctio, jonction. Les Romains, ne pouvant prononcer le z des Grecs, l'ont remplacé pai-j. En sansc. ytt ou jtt, joindre, unir, yug' ou jug', joindre, attacher, yuga ou jug ci, joug, yug ou jug, lié, yuktcis ou juktas, joitlt. En héb. iâchad, il fut joint, uni, iachad, unité, concorde. En persan ju, jugh, joug. En chinois kang, joindre les mains, jouy, lier, attacher. En malai igou, joug. En lithuan.

j-ungiu, attacher au joug, jungas, joug, slave igo, bohém.

gho, joug. En ail. joch, anc. ail. joh, johche, joch, guech, guch pour joch, ang.-sax. geoc, jeoù, joc, juc, ang. yoke, anc.

goth. juk, gajuk, holl. jak, juk, gallois inu, irL iodh, ital.

giogo, joug.

ZICHRI. fils d'Isar. De l'héb. zichri, de zêchèr et zêchèr> souvenir, nom, mémoire.

ZIDORE ou BIODORE, surnom de Cérès. Du grec zôé, vie; bu bios, vie; dôron, don, prop. qui dunne la vie.


ZILPA ou SILPA, servante de Lia, mère de Gad et d'Aser.

De l'héb. zilâphâh et zalâphâh, ardeur, violence.

ZIMA, fille de Gerson. De l'héb. zimah, pensée; mauvaise pensée, malice; injustice, crime, de zâmam, penser, méditer, faire des projets.

ZIMRI, roi d'Israël. De l'héb. zimri, de zimrah, chant; musique; ce que l'on chante, célèbre, en général, prop.

l'homme chanté, célébré.

ZIZA. De l'héb. zizâ, zizâh, de ziz, éclat.

ZOÉ. Du grec zôê, vie, de zaô, vivre, d'où zôas, vivant, zôon, animal. (Voy. ZENON.) ZOILE, sophiste d'Amphipolis, critique d'Homère, de Platon, etc., devenu le patron de tous les critiques ignorants, jaloux, passionnés, de mauvaise foi. Du grec zôos, vivant, zôan, animal, zôoô, vivifier, de zaô, vivre, être en vie.

ZOOGONUS, surnom de Jupiter, conservateur de la vie de tous les animaux. Du grec zôon, animal, gonos, de géiiiomai, naître.

ZORA. De l'héb. zârah, naître, se lever; briller, luire, paraître, prop. naissante, innocente, éclatante.

ZOROASTRE, philosophe, célèbre chef et fondateur de la secte des philosophes persans appelés mages qui adoraient Dieu sous la figure du feu. Du grec zôros, pur, ou de zôas, vivant, zôêros, vivace, astran. astre, étoile, nom qui lui fut donné, dit-on, parce que ses disciples le crurent enlevé tout vivant dans les astres, et déifié.

ZOROBABEL, un de ceux qui ont ramené les Juifs de Babylone dans leur pays. De l'héb. zor, étranger, de zour, se détourner, s'éloigner, étranger, sour, S'écarter, s'éloigner, se retirer; éloigné, repoussé, exilé, Babel (confusion), Babylone, prop. étranger de Babylone.

ZOSIME, historien latin. Du grec zôsis, action de ceindre, de zonmiô. ceindre.


ZOSTÉRIE, surnom de Minerve. Du grec zôsteira, qui porte une ceinture, de zôsler, ceinture, baudrier, venu de zonnuô, zônnumi, ceindre.

ZYGIE, surnom que Pindare donne à Junon comme déesse du lien conjugal, présidant à l'union du mariage.

Du grec zeugô, joindre. (Voy. ZEUXIS.) Cui vincla jagalin cura:, dit Virgile. C'est pour cela que les Grecs rappelaient GamêlÙl, de gamèin, se marier, d où gamélios, nuptial, gamêleuma, mariage, et les Latins Pronu.bJJ,.'-


sansc. k'arma, bouclier, que Bochart fait venir de l'héb.

pâram, il a déchiré, Gébelin de l'héb. par ou par, bœuf, aureau, prop. bouclier de peau de bœuf, de cuir.

PARTHÉNIE ou PARTHÉNOS, surnom de Minerve et de Diane. Du grec parthénos, vierge, jeune fille; adj. de vierge, virginal, pur, chaste. Ce mot, qui est pour pathrcnos, selon un hébraïsant, semble être dérivé de l'héb. belhoulâh, vierge, par le changement de l en r.

PARTHÉNOPE, l'une des sirènes qui, au désespoir de n'avoir pu charmer Ulysse par leurs chants, se précipitèrent dans la mer. On dit qu'elle aborda en Italie, et qu'on lui éleva un tombeau à l'endroit où depuis on bâtit.

une ville de son nom. La ville de Parthènopc ayant été détruite, on en bâtit une autre par ordre de l'oracle, qui fut appelée Nèapolis (du grec ma, nouvelle, polis, ville, nouvelle ville), ou Naples. Du grec parthénas, vierge, poicù, faire.

PARTHÉNOPÉE, fils de Méléagre. Voy. PARTHÉNOPE.

PARTULA, déesse qui présidait aux accouchements. Du lat. parturio, parturire, être en travail d'enfant, accoucher, enfanter avec peine; pario, par ire, enfanter, produire, engendrer; faire naître. M. Eichhoff lie pario au lat fero, au grec phérô, porter, et au sansc. bhar, porter, produire.

Le mot pario, comme l'assurent avec raison plusieurs hébraïsants, vient de l'héb. bârâ, il a créé, il a produit, il a engendré. On retrouve, du reste, la racine de ce mot dans l'arabe bari, créateur, l'arm. perei, enfanter, produire, l'ail.

gebaren, le haut ail. anc. et moy. biran, gibiran, °beron, beren, geberen, l'anc. goth. b air an, gebairan, enfanter, produire, l'ang.-sax. byran, gebyran, gebaeran, enfanter, produire, l'ang. bear, l'irl. bar, fils, le suéd. boeria, naître, commencer, le holl. baaren, l'ital. parto, accouchement, enfantement, l'esp. parto, enfantement, parir, enfanter.

PASCAL. Du vieux franç. pasque, fait du IaL* pasclw, grec pascha, venu de l'héb. pesach, passage, saut, de pâsach, il a passé, 'sauté; pâsah, il a marché, d'où pésah, pas,


marche (voy, PANDA) ; parce que l'ange exterminateur qui, en Egypte, allait de maison en maison tuant tous les premiers-nés des hommes et des animaux, passait devant celles des Israélites, c'est-à-dire n'y entrait pas et n'y faisait pas mourir de même les premiers-nés. La fête instituée en mémoire d'un si grand bienfait, par ordre de Dieu, fut appelée le passage. On peut joindre ensemble, selon nous, le français pâque, pas, pied, le lat. pes, pedis, pied, le grec pous, pados, le sansc. pad, pâdas, le zend pade, le pers. pah, paischa, l'ail, fuss, l'anc. goth. fotus, l'aile, sax. et l'ang.sax. fot, l'ang. foot, le dan. fod, le suéd. fot, le bohém.

pata, le holl. voet, poot, le pol. pieta, spod, le copte fat, pat, le caraïbe pou;) le bali ou pali pada, l'ital. piede, le milan., le génois et le piémont. pe, le napol. pede, l'esp.

pié, pied.

PASCASIUS, proconsul de Sicile, sous Dioclétien. Du lat.

pasco, pascere, paître, venu du grec pao ou boskô, paître.

PASCENTIUS, hérétique arien, vaincu par saint Augustin.

Voy. PASCASIUS.

PASIPHAÉ, fille du Soleil et de Perséide. Du grec pâs, tout, phaô, briller.

PASITHÉE, fille de Jupiter et d'Eurynome, sœur de Thalie et d'Euphrosyne. Du grec pâs, tout, thé a, déesse.

PASTOPHORE, surnom de Vénus. Du grec pastos, voile, phoros, qui porte, de phérô porter.

PATER. Du lat. pater, patris, père, dérivé du grec patér, père, .venu lui-même du sansc. pitar, pitri, père, papu, protecteur, nourricier, pa, protéger, pata, protecteur, père, de pâ, nourrir, soutenir. La racine de ce mot, qui est toujours une labiale (pa, ba, fa ou plia), se retrouve dans presque toutes les langues. C'est l'un des premiers monosyllabes que les enfants savent prononcer, ce qui nous porte à croire que ce mot, comme celui de mater, dont la racine est ma, est une onomatopée. En zend patare, père, nomin.

pata, accus, pathrem, pour patarem, pehlvi pad, père,


pois, J'esp. pistar, piler, écraser, le catal. pesol, pois, le port. pisar, piler, écraser.

PIUS, surnom de Métellus et de l'empereur Antonin.

Du lat. plus, qui accomplit le devoir, vertueux, pur, juste, honnête; pieux; saint, sacré; doux, bienveillant.

PLACIDE, PLACIDIE, PLACIDA. Du lat. placidus, doux, calme, bon, bienveillant, dérivé de placeo, plaire, être agréable, agréer, venu du sansc. pâl, aimer, soigner, selon M. Eichhoff, ou du sansc. pri, réjouir, donner de la gaieté, selon Bopp; d'où l'ang. to pleose, plaire, l'ital. piacere, l'esp. placer, plaire, le franc, plaisir.

PLACILLA, femme de Théodose le Grand. Voy. PLACIDE.

PLATON, célèbre philosophe grec, chef de la secte des Académiciens. Du grec platus, large, ample, d'où platas, largeur ( Platon avait de larges et fortes épaules, un large front, et son éloquence se répandait comme un torrent large et rapide), mot qui paraît se rattacher au sansc.

prithu et à l'ail, breit, large, élargi, par le changement de r en l. Math. Martinius forme platus du grec plèthô, être plein, rempli, comblé, et d'autres, soit du chald. phâtha, il fut ample, soit de l'héb. pâlat, il fut uni, lisse. On retrouve la racine de platus dans le lat. platea, grande rue, place publique (d'où le franc, place), l'ail, platz, place, rue, flach, plat, plan, platt, plat, l'ang. place, place, jlat, uni, plat, lesuéd. platt, flat, plat, plan, large, plats, place, le dan.

jlad, le holl. plat, l'anc. ail. flasz, flahh, l'isl. flatr, le pol.

plaski, plat, plan, plac, place, le gall. plâd. le gaël plçit, le basque plata, le celt. pladt, plat, l'ital. piazza, l'esp. plaza, place, le grec plax, platikos, plaque, plaine, surface plane (d'où le gaël écoss. plan g, planche, le lat. plânca, l'ang.

planh, l'ail, planke, le franç. planche).

PLAUTE, poëte comique latin. Du lat. plclLltLls, pour plaudus, clabaud, chien de chasse dont les oreilles sont plates, pendantes et larges, mot de la même origine que le grec platus. (Voy. PLATON.)


PLUTARQUE, célèbre biographe grec. Du grec ploutos, richesse, archê, commandement. ,

PLUTON, roi des enfers. Du grec ploutos, dieu de l'argent, richesse, d'où le grec plouteô, être riche. Dfns Hésiode, il est invoqué avec Cérès pour la prospérité des moissons, et plus tard comme dispensateur des richesses, parce que la richesse provient des entrailles de la terre.

)

POLIAGRE, Grec qui s'étrangla à cause des plaisanteries des poëtes comiques. Du grec polis, ville, agros, champ.

POLITE, fils de Priam. Du grec polîtes, citoyen, dérivé de polis, ville. POLUS, comédien grec. Du grec polus, beaucoup, nombreux, d'où le lat. plus, pluris. En sansc. puru, beaucoup, plusieurs, pûl, amas, de pul, pall, amasser, accroître; en - zend pouro, beaucoup, plusieurs; en bret. pul, abondant, pula, abonder; en ail. viel, beaucoup, plusieurs; en anc.

ail. fil, fila, filu; en ang.-sax. fada, faeol, feala, feia, féal; en isl. fioel; en polon. wiele.

POLYAGRE, Grec diffamé par les poëtes comiques de l'antiquité. Du grec polus, beaucoup, agros, champ.

POLYBE, historien grec ; roi de Corinthe. Du grec polus, .beaucoup, bios, vie, ou bia, force.

POLYCARPE. Du grec polus, karpos, fruit.

POLYCLÈTE, célèbre sculpteur de Sicyone. Du grecpolus, ktéitos, célèbre, dérivé de klMô, célébrer, kléos, gloire.

POLYCRATE, tyran de Samos. Du grec polus, kTatos, force, puissance.

POLYDAMAS, fils de Panthée; capitaine troyen, fils d'Anténor. Du grec polus, damaô, vaincre, dompter.

POLYDECTE, roi dè l'île de Sériphe, père de Persée ; statuaire. Du grec polus, déiktês, indicateur, dérivé de clèilinumi, faire voir, montrer.


vinco, vincere, vaincre, mot venu peut-être du sansc. vig'aya, victoire, venu lui-même de g'i, vaincre; ou, selon Vossius, du grec nikaô, vaincre, parce que le v initial du latin n'existe pas en grec. De là l'ital. vincere, le savois. vincre, l'esp. et le port. vèncer, l'ang. to vanquish, vaincre, vanquisher, vainqueur.

VILFRID, WILFRID. Du teut. vil, arbitre, frid, fried, paix, repos, prop. arbitre pacifique.

VIMINIUS, surnom de Jupiter. Du lat. vieo, lier avec de l'osier, vimen, tout bois pliant dont on peut faire des liens, comme l'osier, le saule, le bouleau, d'où Viminalis, la colline Viminale, une des sept de Rome, qui autrefois était couverte d'un bois d'osier, et où il y avait un temple élevé à Jupiter, virninalia, saussaie, oseraie, lieu planté de saules, d'osiers, de bouleaux, vimineus, d'osier, de bois pliant.

VINAL, VINICIUS, VINUTIUS, VINIUS. Du lat. vinum, dérivé du grec oinos, vin, venu lui-même de l'héb. iaïn, vin. De là - le géorgien ghuni ou ghwini, l'armén. gini ou kini, le teut.

win, l'ail, wein, l'anc. goth. wein, weina, l'anc. scand. vin.

l'anc. sax. win, l'ang.-sax. win, wine, l'ang. wine (pron.

ouaïne), le holl. wyn, le polon. winno, le suéd. vin, le dan.

vin, vyn, le gallois gwin, le breton gwîn, l'ital. et l'esp.

vino, le port. vinho, vin. Les Grecs modernes ont réservé le mot oinos pour le vin consacré et se servent du mot krasi qui autrefois ne signifiait que mélange.

VINCENT. Du lat. vinco, vincere, vaincre. (Voy. VICTOR.) VIOLA, V;OLETTA, VIOLANTILLA. Du lat. viola, violette; couleur de violette, dérivé du grec ion, iou, violette, iôdês, violet, brun; d'où l'ail, viole, veilchen, violette, le lithuan.

pjulkês, le russe fialka, le polon. fiolka, le bobém. fiala, fialka, l'ang. violet, le bas-breton vyoletenn, vyoletes, le flam.

violetten, le savois. violta, le basque biola, l'ital., le catal., l'esp. et le port. viola, violette.

VIRAGO, surnom de Diane et de Minerve. Du lat, virago, femme qui a les manières, la taille ou le courage d'un


homme, femme forte; amazone, mot dérivé de vir, homme, mari, époux ; mâle; homme de cœur; guerrier, héros. En sanse. vri, être fort, vîra, force, vîra, fort, puissant, héros, guerrier, vara, mâle, époux, varada, vierge, fille, virya, force, vîratâti" vertu, d'où le lat. virtus et le grec arétê, vertu, force, vigueur, courage; l'initiale v ne se rencontre jamais en - grec; elle y est remplacée par l'esprit doux ou par l'esprit rude, ou par une labiale, comme le b, le p ou le ph. En zend vîra, homme, mâle. En grec Ares, Mars; combat, guerre; courage, aréias, de Mars, martial, belliqueux, aréilws, martial, briaô, rendre robuste ou puissant, briarês, briaros, robuste, obrirnos, fort, robuste, puissant, courageux. En héh. âbar, il s'est élevé, il a surpassé, abir, homme fort, vaillant, abbir, fort, robuste; puissant. En hongrois bir, homme, héros. En ang.-sax. waer, wer, war, homme, mari, guerre, d'où l'ang. war, guerre. En anc.

goth. Aoair, anc. sax. wer, sax. weer, homme. En armén.

aïi-, chald. gwar, basque arra, turc ar, er, kalmuk arre, mongol, ere, caraïbe eyeri, homme. En gallois gwr, pluriel gwyr, homme, puissance, gwr, viril, puissant, gwyryg, vierge, cawr, homme puissant, chef, gwyrt, vertu. En breton gour, homme, gwerc'h, vierge, garçon et fille, gwerc'hez, une vierge, virc'h, fille. En gaël cur, puissance, virilité, gruagach, vierge, feardha, brave, viril, feart, fin, vertu, fear, homme, mari. En ital. et ang. virile, esp. viril, viril.

En celt. ur, uïr, homme; bas-lat. baro, barus, faro, varn.

En lat. viratus, viril, mâle, vireo, être vert, fort, vigoureux, vires, forces, vircsco, se fortifier, devénir vigoureux, viriatus, fort, robuste, virilis, viril, d'homme, mâle; courageux, virililas, virilité; vigueur, énergie, virtus, vertu, vis, force, puissance.

VIRATE, aventurier de Lusitanie, en Espagne, aujourd'hui le Portugal, qui de berger devint chasseur, et de chasseur brigand. Du lat. viratus, viril, mâle. (Voy. VIRAGO.) VIRDUMAR, roi des Gésates, tué par Marcellus. Du gaël ver (feai,), homme, l'erdhrt (fpardhn), brave, viril