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Titre : Enrichissements 1961-1973 : [exposition, Bibliothèque nationale, 28 mars-29 mai 1974] / Bibliothèque nationale ; [préface par Étienne Dennery]

Auteur : Bibliothèque nationale (France). Auteur du texte

Éditeur : [Bibliothèque nationale] (Paris)

Date d'édition : 1974

Contributeur : Dennery, Étienne (1903-1979). Préfacier

Sujet : Bibliothèques de recherche -- Acquisitions -- France

Sujet : Bibliothèques -- Legs -- France

Sujet : Bibliothèque nationale (France)

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35367022t

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : XI-376 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 24 cm + errata

Format : Nombre total de vues : 408

Description : [Exposition. Paris, Bibliothèque nationale. 1974]

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Description : Catalogues d'exposition

Description : Bibliographie

Description : Catalogues

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k65340934

Source : Bibliothèque nationale de France, département Recherche bibliographique, 2000-587270

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 05/08/2013

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ENRICHISSEMENTS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE


Couverture : Au recto : Saint Martin. — Au verso : Sainte Marguerite.

N° 637. - Images de la vie du Christ. Vers 1280.



Les notices ont été rédigées sous la direction des Conservateurs en chef des différents départements de la Bibliothèque nationale.

La décoration conçue par Michel Brunet a été exécutée par les ateliers de la Bibliothèque nationale.

ISBN 2-7177-1193-7 © Bibliothèque Nationale, Paris, 1974


PRÉFACE

La vie est une création continue. Il en est des hommes comme de leurs œuvres. Qui ne se transforme pas, meurt. Qui ne se renouvelle pas, dépérit. Une bibliothèque qui ne s'enrichit pas est un fond figé. Sa vitalité se mesure au contraire au rythme de ses transformations et à la nature de ses accroissements.

* * *

Une large part des documents qu'acquiert chaque année la Bibliothèque nationale, ne provient pourtant ni d'un choix ni même d'une volonté délibérément exprimée. Le Dépôt légal a été institué dès le règne de François 1er et la Nationale reçoit aujourd'hui cinq ou six exemplaires de tout ce qui est imprimé en France en vue de la vente, de la distribution publique ou de la reproduction. Elle doit en garder au moins un, et le conserver sans discrimination.

Nous ne savons pas forcément ce qui intéressera nos successeurs.

Et nous leur laissons en principe tout, comme nos prédécesseurs nous ont en principe tout laissé.

Cet immense apport documentaire, s'il est bien conservé et rapidement mis à la disposition du public, constitue en lui-même un enrichissement incomparable. Un enrichissement qui s'accroît d'année en année. Pour ne prendre que les dates limites fixées comme cadre à cette exposition, la Bibliothèque nationale recevait en 1973 deux fois plus de livres (74 700) qu'elle n'en avait accueilli en 1961 (37 000). Sans doute la valeur de ces ouvrages est loin d'être toujours égale. Mais tant de pensée, accumulée sur les rayons,


année après année et siècle après siècle, et toujours prête à prendre son essor, n'en constitue pas moins un très précieux, le plus précieux peut-être des enrichissements.

Le Dépôt légal, qui a fourni, en 1973, 45 des livres entrés dans l'année rue de Richelieu, ne concerne pourtant pas les livres étrangers. En outre il n'est pas appliqué de la même façon à toutes les catégories de documents que possède la Bibliothèque. Il ne porte bien entendu pas sur les manuscrits. Il n'a pas toujours intéressé les monnaies, les estampes, les cartes et plans ou les collections musicales ; et les pièces qui lui échappent sont souvent les plus rares.

* * *

Ce sont ces lacunes que les achats (et éventuellement les échanges) doivent servir à combler.

La nature de ces achats traduit bien la politique d'acquisition de l'Administrateur général et des Conservateurs en chef qui dirigent les différents Départements de la Bibliothèque. Car ils ont, sur ce point, dans la seule limite des crédits dont ils disposent, une grande liberté de choix.

Mais comment le conservateur en chef du Département de la Musique, par exemple, choisira-t-il, s'il s'y trouve obligé, entre un recueil très rare de motets du XVIe siècle et le manuscrit d'une sonate de Chopin? Il sera certainement guidé par son goût, qui est sûr, et par sa compétence, qui est grande. Sa décision, toujours difficile, n'en devra pas moins tenir compte de certains critères.

Le premier de ces critères, sur lequel, je crois, tout le monde est d'accord, concerne la place de l'achat dans le fond. A valeur égale, une pièce est pour nous infiniment plus précieuse lorsqu'elle vient compléter une série plutôt que de rester isolée parmi les collections existantes. L'acquisition du Salon de 1767 de Diderot, par exemple, s'avérait d'autant plus opportune que ce manuscrit trouvait tout naturellement sa place dans un fond acquis seize ans plus tôt. Il en résulte parfois une certaine concentration de l'in-


térêt, dans un certain domaine. Le don entre les deux guerres, du très riche fonds Rondel, puis une trentaine d'années plus tard, l'achat de la collection Craig, amenèrent l'Arsenal à acquérir, par achat ou par don, de nombreuses collections théâtrales, comme celles de Copeau, de Jouvet, de Baty et de Dullin par exemple.

Un deuxième critère est celui de l'origine. Il est normal que les chercheurs comptent découvrir des documents sur la France en France même. Et c'est faciliter leur tâche que de mettre à leur disposition des informations là où ils s'attendent à les trouver. Le Département des Imprimés, qui possède une des collections d'incunables les plus riches du monde, s'en est beaucoup procuré ces dernières années, car il a le désir de compléter ses éditions anciennes, françaises et surtout parisiennes. Il attache un grand prix aux ouvrages du XVIe siècle publiés avant l'instauration du Dépôt légal. Et il est tout à fait normal que notre Cabinet des Médailles soit le mieux pourvu en monnaies gauloises, mérovingiennes, féodales ou royales françaises.

Un troisième critère inspire enfin notre choix. Si splendide que soit un objet et si grande que soit notre admiration pour son auteur, nous préférons toujours, à valeur égale bien entendu, l'instrument de recherche au document déjà connu et largement étudié. Nous ne souhaitons pas seulement acquérir des pièces pour elles-mêmes, dit en substance le conservateur en chef du Département des Médailles, mais pour leur intérêt scientifique, dans le domaine de l'art, de l'histoire ou de l'économie. Quelles que soient nos richesses, nous sommes une bibliothèque, et non pas un musée. La chasse au document ne manque pas d'ailleurs de romanesque. La découverte de trésors est bien faite par exemple pour frapper les imaginations, et les visiteurs pourront en admirer deux, celui de Gisors, enfoui dans un chaudron, aux abords des remparts, du temps de saint Louis, et celui de Fécamp, qui date de la fin de la dynastie mérovingienne. L'étude des pièces d'argent qu'ils contiennent par milliers permet de préciser l'extension de l'influence royale. L'entrée récente, dans nos collections d'un manuscrit par ailleurs admirable fut l'occasion de péripéties nombreuses auxquelles participèrent notamment un membre du Parlement, un prêtre, trois


ministères, un académicien, un ambassadeur et le descendant d'une grande famille parisienne.

Pour pouvoir acheter telle collection de monnaies ou tel manuscrit rare, les conservateurs en chef et même ceux qui ne sont pas directement intéressés acceptent de limiter sérieusement les dépenses de leur service. Quand des acquisitions vraiment exceptionnelles s'imposent, c'est toute la Bibliothèque qui s'engage.

L'Etat lui-même participe, par des crédits spéciaux, à de très importants achats, qu'il les prenne partiellement ou même entièrement à son compte, telle l'admirable collection de monnaies hellénistiques achetée l'an dernier, avec l'aide également de la Banque de France, tels les fonds Marcel Proust, Henri Heine, Paul Valéry ou les innombrables lettres de Juliette Drouet à Hugo. Le temps n'est plus où nul ne portait attention à la conservation d'un manuscrit littéraire et nos gouvernants savent combien il est important de sauvegarder notre patrimoine culturel.

Au lieu d'achats, il s'agit d'ailleurs parfois d'échanges. Le Département des Estampes et celui des Cartes et Plans en ont fait de fructueux. Celui des Manuscrits a acquis par cette méthode quatre manuscrits enluminés, dont trois sont de grande valeur : l'un d'entre eux, les « Images de la vie du Christ et des Saints », sera pour les visiteurs une véritable révélation. La contre-partie est venue des Imprimés : l'unité de la Bibliothèque s'en est trouvée une fois de plus illustrée.

* * *

Si les achats sont l'expression d'une politique, les dons semblent être le fait de la Providence : une Providence qui a pourtant des noms et des visages.

Le plus illustre d'entre les donateurs, le général de Gaulle, avait déjà remis à la Bibliothèque les différents états de ses Mémoires de Guerre. Les membres de sa famille suivirent très généreusement son exemple avec les Mémoires d'Espoir, (dont il avait donné luimême le manuscrit du Ier tome avant sa mort), avec le manuscrit de ses discours de 1940 à 1946, et celui de ses premières œuvres.


Le Département des Imprimés est devenu, grâce au don de Madame Adler, le nu propriétaire d'une admirable collection de livres précieux et notamment d'elzévirs et d'éditions aldines aux reliures prestigieuses. Le Département des Médailles a reçu de Madame Delepierre plus de 8 ooo pièces de monnaies grecques et romaines, recherchées sur les rives de la Méditerranée et qui ont pu être regroupées par ateliers. Le Département des Manuscrits abrite désormais le fonds Pasteur, avec tout particulièrement ses carnets et sa correspondance, donnés par le Professeur et Madame Pasteur Vallery-Radot et le fonds Pierre et Marie Curie, offert par leurs enfants, avec notamment leurs cahiers de laboratoire, leurs archives.

Beaucoup des grands écrivains du XIXe et du XXe siècles sont représentés : Roger Martin du Gard et son œuvre manuscrite presque complète, Malraux et la Condition humaine, le romantisme et les archives de Hetzel, son plus grand éditeur, Paul-Louis Courier et l'ensemble de sa correspondance. Et je ne voudrais pas manquer de citer les poèmes de Mao tsé tung, offerts par l'auteur à Monsieur Georges Pompidou, et dont le Président de la République a bien voulu faire don à la Bibliothèque nationale.

Du fond du cœur, je remercie les innombrables amis qui font de la Bibliothèque nationale un établissement chaque jour plus riche en documents précieux. Ils n'ignorent pas le soin avec lequel nous conservons leurs trésors, et le souci que nous avons de toujours respecter leurs vœux. Les conservateurs en chef et les conservateurs qui veillent sur leurs dons sont gens d'expérience. Ils ont un profond amour des livres et des documents qui leur sont confiés.

Une législation nouvelle est d'ailleurs élaborée, qui doit faciliter les démarches d'éventuels donateurs. Elle permet dès maintenant à l'acheteur, au donataire ou à l'héritier d'objets de valeur artistique ou historique exceptionnelle de demander l'exonération des droits de mutation ou de succession, s'il en propose le don immédiat à l'Etat, avec éventuellement réserve de jouissance. Elle permet surtout (et c'est là le point le plus important), de demander à régler des droits de succession par la « dation » en paiement d'un ou plusieurs de ces objets, qu'ils fassent ou non partie de la succession. Sans aller jusqu'à accorder les exonérations que les auto-


rités américaines offrent au mécénat du Nouveau Monde, la loi française du 31 décembre 1968 marque déjà un grand progrès dans cette voie.

* * *

Il est utile, dans toute entreprise, de regarder en arrière et de considérer le chemin parcouru. Notre exposition n'est pas la première de son genre. Les grands musées en organisent parfois. Mon prédécesseur, Monsieur Julien Cain, avait déjà présenté « Les enrichissements de la Bibliothèque nationale de 1945 à i960 » et ceux de 1961 à 1973 en prennent tout naturellement la suite.

Les présentations ne sont pas tout à fait les mêmes. Les collections, par exemple ne sont pas classées par Département, mais plutôt groupées par ordre chronologique. Au début, seules paraissent les monnaies, et les bijoux aussi, qui sont de tous les temps.

Des siècles passent avant que les manuscrits ne viennent les rejoindre, suivis des imprimés, eux-mêmes bientôt mêlés aux estampes, et toujours aux monnaies. Le XXe siècle occupe à lui seul une galerie entière, qui se termine par un ensemble théâtral, avec ses costumes, ses décors et ses maquettes.

Il vaut d'être noté que l'exposition d'aujourd'hui consacre deux fois plus de notices environ aux manuscrits et aux monnaies que celle de 1961, et deux fois moins aux imprimés et aux estampes.

Les causes de cette évolution ne sont peut-être pas toutes accidentelles. Les textes autographes suscitent un intérêt de plus en plus marqué. Aux Médailles, le conservateur en chef et ses collaborateurs ont pris conscience du renouvellement du marché des monnaies anciennes et de l'effort qui s'imposait à leur Département.

Sans négliger la bibliophilie, le Département des Imprimés s'est employé à satisfaire sa clientèle de chercheurs plutôt qu'à accumuler les ouvrages de collection. Enfin l'importance du fonds du Département des Estampes est telle qu'il possède aujourd'hui tout ce qui compte dans la gravure française et bien des chefs-d'œuvre européens. Sans doute expose-t-il quelques pièces anciennes et très rares. Mais il a tenu tout spécialement à montrer qu'il était un Musée


de l'image. Il a donc présenté également soit des collecticns utiles et bien classées, telles les archives du Tcuring Club, récemment reçues, soit des épreuves frappantes et d'une grande valeur documentaire : le café d'où Manet et Zola ont décrit Paris, Rimbaud photographié par lui-même au Harrar, la vue d'une église chrétienne à Pékin au XVIIe siècle.

* * *

Mais tout ce que les visiteurs ont pu contempler aujourd'hui ne représente en réalité qu'une infime partie des acquisitions faites durant ces treize dernières années.

Ils n'en retireront pas moins une impression de grandeur.

« J'aime les livres, mais je hais les bibliothèques », disait, comme on le sait, Victor Hugo. Et sur ce, il légua tous ses manuscrits à la Bibliothèque nationale. L'idée de confier son œuvre entière à l'établissement de la rue de Richelieu, c'est-à-dire au Peuple, à la Nation, était, malgré ses préventions, de nature à le séduire.

Mais ce sentiment de grandeur, l'extrême variété des documents, réunis parfois avec tant de peine, est là pour le susciter.

Dans ces galeries où se côtoient le neuf et l'ancien, l'érudition et l'information, la science et les arts, la diversité suggère l'universalité.

Il n'est point indifférent que la Bibliothèque nationale, qui possède le plus riche Cabinet des Manuscrits, le plus riche Cabinet des Estampes et l'un des plus riches Cabinets des Médailles du monde, fasse la preuve, une fois de plus, de toute sa vitalité.

Je remercie les conservateurs en chef et les conservateurs de la Bibliothèque nationale d'avoir réussi, grâce à de généreux donateurs, à si bien en faire la démonstration.

Étienne DENNERY Administrateur général de la bibliothèque nationale



CHAPITRE 1

LE CABINET DES MÉDAILLES ET ANTIQUES


N° 207. — Bracelet d'or romain.


Les enrichissements du Cabinet des Médailles et Antiques ont été nombreux au cours des quatorze dernières années. Ils ont consisté tout d'abord en monnaies, médailles, pierres gravées et camées : depuis longtemps, en effet, à la suite d'un accord avec le Musée du Louvre, le Cabinet des Médailles s'est spécialisé dans l'acquisition et l'étude de ces objets. De généreuses donations lui ont apporté cependant ce qu'il n'est plus en mesure d'acheter : des sculptures antiques, des statuettes de bronze, des terres cuites, des bijoux.

L'importance de nos acquisitions depuis 1960 est due à plusieurs causes.

La première est que nous avons reçu en don trois grandes collections : dans l'ordre chronologique, la collection Claudius Côte, la collection Jean et Marie Delepierre, la collection Louis De Clercq. D'autre part, le développement de l'activité scientifique du département a provoqué un accroissement sensible des achats. Enfin, si ces achats ont été possibles, c'est que M. Julien Cain et M. Etienne Dennery nous ont accordé un budget convenable à une époque où les monnaies et pierres gravées avaient encore des prix accessibles, et que, dans des circonstances difficiles, nous avons reçu de la Banque de France une aide qui nous a été précieuse.

1) Les dons et donations La liste des bienfaiteurs du Cabinet des Médailles entre 1960 et 1973 est particulièrement longue (voir p. 7). La plus grande part de nos enrichissements est due à leur générosité. Je leur exprime notre très vive gratitude.

Chacun de ces dons mérite d'être étudié en détail et il est toujours intéressant de savoir dans quelles circonstances et dans quelle intention particulière telle pièce ou tel groupe de pièces nous ont été offerts.

Comme je l'ai indiqué plus haut, trois donations ont marqué l'histoire du Cabinet des Médailles pendant ces quatorze dernières années. A la fin de 1960 entrait dans le département la collection Claudius Côte, riche de quelque 4000 pièces. Claudius Côte, originaire de Lyon, était un célèbre amateur d'art. Sa collection de peintures était superbe, mais il avait toujours montré une prédilection pour les monnaies. Il nous a donné trois magnifiques monnaies grecques (Tarente, Athènes, Cnide), une belle série de monnaies axoumites, de nombreuses monnaies gauloises, une suite très riche de monnaies frappées à Lyon, de monnaies carolingiennes et capétiennes, de monnaies de Savoie et des Dombes. Sa donation ne comportait pas seulement des monnaies, mais aussi deux bronzes gréco-romains de belle qualité,


des décorations, des documents divers, un beau meuble-médaillier et une table ouvragée portant une vitrine. Claudius Côte s'était particulièrement intéressé au monnayage de Lyon et des Dombes. Grâce à lui, notre fonds a été complètement renouvelé dans ces deux domaines.

En 1966 Mme Delepierre fit don au Cabinet des Médailles de la collection de monnaies et d'antiquités réunie par son mari et elle-même au cours de plusieurs décennies. Jean Delepierre s'était passionné très jeune pour la numismatique et c'est dès les premières années de ce siècle qu'il commença à former une collection. Il réunit d'abord des monnaies gauloises, romaines et françaises, mais très vite se consacra à la numismatique grecque. Sous l'influence de Mme Delepierre, il fit aussi l'acquisition d'objets antiques : sculptures, vases, Tanagras, bijoux. Lorsque la collection fut offerte au Cabinet des Médailles, elle comprenait huit mille monnaies (dont plus de sept mille grecques) et 202 objets. C'est la plus belle donation qu'ait reçue le département depuis celle du duc de Luynes en 1863. Jean Delepierre, qui fit partie du Ministère de l'Industrie où il acquit le rang de directeur, avait une profonde connaissance de l'antiquité grecque et des auteurs anciens.

Mme Delepierre, cultivée, sensible et artiste, l'aida avec ferveur à constituer cette admirable collection. Nous en publierons dans un avenir prochain un catalogue. On v verra les magnifiques suites de pièces d'Italie du Sud et de Sicile, de Macédoine, d'Athènes, d'Élis-Olynlpie (M. et Mme Delepierre se sont attachés particulièrement à cette série), d'Asie Mineure. Pour montrer par un exemple l'importance de cet apport, j'indiquerai que les monnaies d'Élis de la collection Delepierre sont nettement plus nombreuses que celles du fonds général du Cabinet des Médailles : notre série éléenne s'est brusquement trouvée triplée. Quant aux objets (sculptures, vases, terres cuites, bijoux), ils ont été les bienvenus dans le fonds d'antiques du Cabinet des Médailles, — fonds d'une réelle importance, mais qui en principe ne s'accroît plus par des achats, et qui dépérirait si de généreuses donations ne venaient parfois l'enrichir de nouvelles pièces.

En 1967 le comte et la comtesse Henri de Boisgelin offrirent au Cabinet des Médailles un très large choix d'objets provenant de la collection Louis De Clercq : 666 monnaies (dont 442 grecques), 172 cachets, 19 camées, 359 intailles, 14 bijoux, 18 objets divers. Cette collection, formée au cours des trente dernières années du XIXe siècle, se composait presque exclusivement d'objets trouvés dans le Proche-Orient, ce qui, d'un point de vue scientifique, est de la plus haute importance, notamment pour les problèmes d'attribution. Les monnaies, comme il faut s'y attendre, appartiennent surtout aux émissions des rois séleucides et des villes de Syrie et de Phénicie, mais quelques-unes d'entre elles viennent d'autres régions du monde grec et donnent une indication sur la circulation du numéraire étranger dans la Syrie antique. Beaucoup d'exemplaires sont d'une rareté insigne. L'ensemble


constitue un enrichissement appréciable de nos séries syriennes et phéniciennes. Signalons que les monnaies ont été décrites en détail dans la Revue numismatique de 1967 et 1968, où l'on trouvera aussi une liste des autres objets de la donation.

2) Les achats.

Les achats, s'ils sont beaucoup moins nombreux que les dons en chiffres absolus, sont cependant eux aussi d'une grande importance, car ils sont toujours dictés par une politique précise. Disons, d'une façon générale, que nous ne recherchons pas les pièces pour elles-mêmes ni pour le plaisir d'augmenter notre fonds, mais pour leur intérêt scientifique dans le domaine de l'art, de l'histoire ou de l'économie.

Cette politique nous a amenés à compléter activement les séries les plus susceptibles d'enrichir notre connaissance du passé. Ainsi, pour le fonds grec, nous avons porté notre effort sur les monnayages de l'époque hellénistique, dont l'interprétation peut souvent éclairer l'histoire d'une cité ou la politique financière d'un royaume. Nous avons aussi acheté beaucoup de monnaies mérovingiennes, car seule l'accumulation des documents permettra de comprendre cette période encore mal connue, mais pourtant d'une importance historique considérable. De la même façon nous nous sommes efforcés d'enrichir certaines séries orientales jusqu'à présent négligées malgré les renseignements qu'elles apportent sur une région dont le rôle a été capital dans l'histoire de la civilisation : il s'agit des monnayages des dynasties iraniennes de l'époque sassanide et musulmane.

Nos préoccupations d'ordre scientifique nous ont conduits à accorder la plus grande attention aux trésors monétaires et à en acquérir, chaque fois qu'il a été possible, une fraction représentative. Les trésors ont en effet une importance capitale : contenant des pièces de provenances diverses, ils permettent des datations plus précises et des observations sur la circulation du numéraire. Le trésor de Fécamp (xe siècle) et celui de Gisors (XIIIe siècle) font l'objet d'une présentation spéciale dans les vitrines de l'exposition. En quatorze ans, plus de cent trésors, de toutes les époques, sont passés au Cabinet des Médailles et ont occupé une grande part de notre activité. Je tiens à rappeler ici qu'un trésor découvert sur le sol français appartient par moitié à l'inventeur et par moitié au propriétaire du terrain. Signaler un trésor ou l'apporter au Cabinet des Médailles, loin de causer un préjudice à son propriétaire, est toujours pour lui une source d'avantages réels; le dissimuler ou le disperser clandestinement fait au progrès de nos études et à la science en général un tort irréparable.

A côté de ces achats systématiques, il y a aussi bien entendu les achats de circonstance, dus aux hasards du marché. On nous a proposé récemment une superbe collection de 450 monnaies grecques et de 150 intailles et camées,


dont l'acquisition n'a pu être réalisée que grâce à l'action énergique de notre administrateur, M. Dennery, que je remercie très sincèrement. Cette collection contenait surtout des monnaies hellénistiques, ce qui lui conférait une grande valeur scientifique, et la plupart des pièces étaient d'une beauté et d'une conservation exceptionnelles, qui ajoutaient l'intérêt artistique à l'importance historique. Ces mêmes hasards du marché nous ont permis d'acheter isolément un certain nombre de pièces uniques et particulièrement instructives, tel ce tétradrachme indo-grec qui donne le nom d'une nouvelle reine de Taxila ou ce solidus de Carthage avec la marque Afr(ica).

Ces acquisitions exceptionnelles sont régulièrement publiées dans la Revue nwnismatique, où leur sont consacrées des notices qui en montrent l'intérêt. De même les principales acquisitions du département sont dans la mesure du possible signalées et publiées. Le trésor de Fécamp a fait l'objet d'une monographie. Les objets de la collection De Clercq ont été décrits dans la Revue numismatique, comme il a été indiqué plus haut. La première partie du catalogue de nos monnaies byzantines a été publiée récemment et on y trouvera la liste des nouvelles acquisitions, qui sont nombreuses. Le catalogue des monnaies d'or et d'argent de la collection Delepierre est, je l'ai dit, en cours de rédaction.

3) Perspectives d'avenir Les acquisitions du Cabinet des Médailles ont donc été nombreuses et importantes entre 1960 et 1973. Il n'est pas certain que le prochain bilan apporte autant de satisfactions.

Certes les monnaies ne manqueront pas sur le marché. Les trésors monétaires seront probablement toujours aussi nombreux (il s'en découvre actuellement en France deux ou trois par mois) et la dispersion des collections privées mettra des lots importants de pièces en circulation.

Mais nos achats ne pourront certainement plus être aussi nombreux.

Depuis trois ans, en effet, on assiste à une montée rapide des prix. La valeur des exemplaires courants a quadruplé. Les pièces rares sont proposées aujourd'hui pour des sommes surprenantes. La spéculation, qui avait longtemps laissé les monnaies à l'écart, s'en est maintenant emparée. Or, les budgets des Musées n'augmentent que très lentement. Dans les circonstances actuelles, l'achat d'une ou deux pièces exceptionnelles suffirait à épuiser les disponibilités d'une année entière.

Il est évident que, dans ces conditions, seuls les dons pourront maintenir le rythme nécessaire des acquisitions du Cabinet des Médailles.

Ont participé à la rédaction des notices : Mme I. Aghion (Objets antiques); Mlle C. Brenot (Monnaies romaines); M. R. Curiel (Monnaies et antiquités orientales); M. M. Dhénin (Monnaies médiévales et modernes); Mme F.


Dumas (Trésors de Fécamp et de Gisors); Mlle J. Jacquiot (Médailles); M. J. Lafaurie (Monnaies mérovingiennes et collection Côte); Mlle M. Mainjonet (Monnaies celtiques); Mme C. Morrisson (Monnaies byzantines); Mme H. Nicolet (Monnaies grecques); Mme S. de Roquefeuil (Monnaies romaines).

Les notices relatives aux objets de la collection Delepierre ont été rédigées par Madame Jean Delepierre.

Georges LE RIDER Conservateur en Chef du Cabinet des Médailles

LES DONATEURS ET BIENFAITEURS DU CABINET DES MÉDAILLES

M. HENRI ABDELNOUR; DR. MESROP ABGARIANS; M. RAYMOND ABNER; ADMINISTRATION DES MONNAIES ET MÉDAILLES (PARIS); M. FOUAD ALOUF; M. PHILIPPE D'ARSCHOT SCHOONHOVEN; M. RÉMY AUDOIN; M. VON AULOCK; M. AZIZBEGLOU; M. BALDWIN; DR. PAUL BALOG; BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE ET DU CAMEROUN (PARIS); BANQUE DE FRANCE; BANQUE D'ISRAËL; BANQUE LEU (ZURICH); DR. PIERRE BASTIEN; M. BAUDOUX; M. PAUL BEDOUKIAN; M. W. DE BELLOY; M. ANDRÉ BELO; M. GUY BENEUT; M. PETER BERGHAUS; M. BERTELE; BIBLIOTHÈQUE DE L'INSTITUT NATIONAL OSSOLINSKI (POLOGNE); MLLE C. BIGNOLAS; M. BLANCHET; BANQUE NATIONALE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE (PARI); MME A. M. BON; M. E. BOURGEY; M. SERGE BOUTIN; MLLE CLAUDE BRENOT; MME G. BRIERE; BRITISH MUSEUM, DEPART MENT OF COINS AND MEDALS; M. BRONFENBRENER; M. DE BRY; BUNDESSAMMLUNG VON MEDAILLEN (VIENNE); M. JULIEN CAIN; M. J.-P. CALLU; SŒUR CAMUS; MME CANKOVA-PETKOVA; CENTRE DE RECHERCHES DE L'HISTOIRE DE LA SIDÉRURGIE - MUSÉE LORRAIN (NANCY); CIRCULÓ FILATÉLICO E NUMISMÁTICO DE BARCELONA; MME CHENET; M. DOMINIQUE CHEVALLIER; M. GEORGES CLAUSTRE; M. T. COMMISSADI; COMPTOIR DE CHANGE ET NUMISMATIQUE (PARIS); MME EVE CURIE-LABOUISSE; THE DAILY MIRROR (LONDRES);


M. Louis DANIEL; M. MAURICE DAYET; M. PIERRE DEHAYE; M. A. DELATTE; DÉLÉGATION ARCHÉOLOGIQUE FRANÇAISE EN AFGHANISTAN; M. ET MME JEAN DELEPIERRE; M. DEPIERRE; M. MICHEL DHÉNIN; M. DIMITRIADI; M. M.A. DOLLFUS; M. HENRI-FRANÇOIS DUCHESNE; MME DUPERRON; M. S. DUPLEIX; M. JEAN DUPLESSY; M. DURVIN; M. NOËL DUVAL; M. EUSTACHE; M. JEAN FAU; DR JEAN DE FEYTAUD; M. M. FOROUGHI; M. G. FUSSMANN; DR. CESARE GAMBERINI; M. P.

GANDOLPHE; M. J.-P. GARNIER; MLLE EDITH DE GASPARIN; M. GEORGES GAUTIER; M. GHÉRARDI; M. R. GHIRSHMAN; M. J.-B. GIARD; M. JULIEN GUEY; MME GUIONIE; M. RAYMOND HABREKORN; M. HANSCOTTE; M. HERVÉ; M. HUBERT HERZFELDER; MLLE S. HERZOG; M. HOFFSTETTER; M. W. HUESCH; M. JENKINS; M.

PIERRE JOLIOT; M. BENNO JOSELEVICIUS; M. DOMINIQUE JOUSSEAUME; M. KAOUKABANI; MME N. KAPAMADJI; M. SHUKRI KHAYAT; KONINKLIJK KABINET VAN MUNTEN (LA HAYE); M. M. KURSZANSKY; M. J. LAFAURIE; M. ET MME DE LA GENIÈRE; MME LA MOTHE; MME MICHEL LANGEVIN; MME AIMÉE LAUNOIS; M. FRANÇOIS LAVAGNE; MME LEBEAU; M. LEBEL; M. JACQUES LEGENDRE; M.

CHARLES LELONG; M. PHILIPPE LE THOMAS; MLLE LEVEL; M. PAUL LÉVY; M. ET MME MAILLARD; M. MAKSUD; M. ANDRÉ MARICQ; M. COLIN MARTIN; M. FRANÇOIS MASPERO; M. JEAN MAZARD; MME MAZET; M. ANTOINE MEDAWAR; MINISTÈRE DES AFFAIRES CULTURELLES (PARIS); MONNAIES ET MÉDAILLES (BÂLE); MME C.

MORRISSON; DR. I. MOSHIRI; M. PIERRE MOURAD; M. MULLER; M. MIGUEL L.

MUNOZ; MUSÉE DE L'ERMITAGE; M. NADVORNIK; M. DANIEL NONY; M. CUNEYT OLCER; MME OSSORGUINE; M. JACQUES PARENT; M. JEAN PARENT; MME H. PERNOUD; M. PERROLLET; DR. PETKOVIC; M. RENÉ PLAGNOL; MM. PLATT ET KAMPMANN; M. POIRSON; M. PRELAT; MME RAPACKA; M. M. RATTO; MME REINACHGOUJON; M. HOWARD C. RICE; M. MARCEL RIEUNIER; M. LOUIS ROBERT; MME RONCATO; M. J. ROUZIÈRE; M. H. Rui; DR. RULAND; MLLE RUTISHAUSER; M.

WADIH SALEH; M. DE SALVATORE; M. HORACIO A. SANCHEZ CABALLERO; M.

DIKRAN SARRAFIAN; M. CHRISTIAN SCHAACK; MME DANIEL SCHLUMBERGER; M.

SENILLE; M. HENRI SEYRIG; SOCIÉTÉ DES AMIS DE LA MÉDAILLE; SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE NUMISMATIQUE; SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE POLONAISE; M. JEAN SOUSTIEL; M. ET MME STEPHENS; M. JEAN STARCKY; M. JACQUES THERY; M. Y.

THOMAS; MLLE M. THOMPSON; M. MAX VALAY; M. RENÉ VARUI; M. JEAN VERCOUTTER; M. JEAN VINCHON; M. RAYMOND WEILLER; M. HENRY WELLER; M.

F. WIDEMANN; MME WILLAUME; M. WORMSER.


I. ENRICHISSEMENTS DU FONDS GREC

i. COLLECTION DELEPIERRE

ANTIQUITÉS

i Idole cycladique. Marbre de Paros. Minoen Ancien II. 2500-2000 av. J.-C. H. 19cm.

2 Petite tête de femme en marbre avec bandeau de chevelure en relief, de style archaïque attico-ionien. H. 10 cm.

3 Zeus - Hermès. Tête en marbre, art archaïque. Paraît être un original grec. Vers 480-470 av. J.-C. H. 33 cm.

4 Tête de lutteur (oreille meurtrie) en marbre de Paros, plus grande que nature. Copie d'un original en bronze d'époque classique. H. 74 cm.

5 Petite tête de femme en marbre de Paros. Seconde moitié du IVe s. H. 14 cm.

6 Grande tête de Zeus (ou Poséidon ?). Marbre du Pentélique. Art hellénistique.

IIIe s. av. J.-C. H. 31,5 cm.

7 Statuette en pierre calcaire représentant le dieu Bès, debout à mi-jambes, le masque grimaçant, les mains appuyées contre les cuisses. H. 26 cm.

8 Cheval en bronze sur base ajourée, époque géométrique. Sous la base : figuration d'un serpent. Offrande votive. H. 7 cm.

9 Cheval en bronze de type court et épais. Patine vert-bleu. IXe-VIIIe s. av. J.-C.

H. 5 cm.

10 Cheval en bronze de type mince et élancé. Patine vert-bleu. IXe-VIIIe s. av. J.-C.

H. 6 cm.


11 Bœuf en bronze à hautes cornes. Patine vert-bleu. VIle s. av. J.-C. H. 6 cm.

12 Zeus foudroyant. Bronze. vie s. av. J.-C. H. 10 cm.

13 Hermès criophore. Bronze. ve s. av. J.-C. H. 7 cm.

14 Héraclès combattant, brandissant sa massue. Bronze. ve s. av. J.-C. H. 10 cm.

15 Athéna debout casquée. Bronze. IVe s. av. J.-C. H. 12 cm.

16 Boîtier de miroir décoré. Bronze. Très belle œuvre de la toreutique grecque (atelier de Corinthe ?). Première moitié du ive siècle av. J.-C. Diam. 15,3 cm.

17 Figurine plate debout à « bec d'oiseau ». Terre cuite. Dessins ornementaux bruns, rouges. Tanagra. Première moitié du vie s. av. J.-C. H. 21,8 cm.

18 Grande Coré debout libante vêtue du peplos dorien et tenant une œnochoé de la main droite, une phiale de la main gauche. Terre cuite. Béotie. ve s. av. J.-C. H. 46 cm.

19 Ephèbe debout, draperie sur les épaules et couvrant le dos, portant un coq sur le bras gauche. Terre cuite. Béotie. ve s. av. J.-C. H. 32,2 cm.

20 Femme debout drapée. Terre cuite. Smyrne. Style « phidiasique », IVe s. av. J.-C.

H. 27 cm.

21 Femme debout drapée et voilée. Terre cuite. Tanagra. H. 24,5 cm.

22 Jeune femme drapée et voilée coiffée de la tholia et tenant un éventail. Terre cuite.

Tanagra. H. 27 cm.

23 Jeune fille debout, un châle sur les épaules, tenant un éventail de la main gauche, la main droite ramenée derrière le dos. Terre cuite. Tanagra. IVe s. av. J.-C. H. 18 cm.

24 Danseuse drapée, tête nue, la chevelure enserrée d'un double bandeau fermé par un ornement rond. Terre cuite. Tanagra. H. 20,2 cm.


N° 16. — Boîtier de miroir grec en bronze. ive s. av. J.-C. Agrandi au double.


25 Danseuse drapée, tête voilée. Terre cuite. Tanagra. H. 22 cm.

26 Némésis-Léda au cygne. Terre cuite. Attique. H. 19,8 cm.

27 Ephèbe debout laissant becqueter par une oie une grappe de raisin qu'il tient de la main droite abaissée. Coiffure bouclée avec tresse centrale et sorte d'apex élevé sur le devant. Terre cuite. Myrina. H. 20,2 cm.

28 Toute petite tête de jeune homme, montée sur socle et base bleue. Terre cuite.

Restes de peinture rouge et or. Smyrne ? H. 2,5 cm.

29 Tête montée sur socle cylindrique de marbre rouge. Coiffure en haute mèche relevée sur le front et ramenée en bandeau plat et allongé sur le dessus de la tête. Tête féminine ? ou Apollon ? Terre cuite. Smyrne ? Fin du IVe s. av. J.-C. H. 4 cm.

30 Skyphos corinthien. Décor : griffons, sirènes, chouettes. Corinthien ancien. 620-590 av. J.-C. environ. H. 8,2 cm. Diam. emb. 10,3 cm.

31 Grand bombylios. Riche décor de palmettes et autres motifs sur fond pourpre — violacé. Corinthien ancien. 620-590 av. J.-C. environ. H. 27,5 cm. Diam. emb. 7 cm.

32 Grande hydrie attique à ifgures noires. Sur la panse, quadrige nuptial (peut-être Thétis et Pélée) accompagnés par Artémis et Apollon. Sur l'épaule, représentation d'Héraclès combattant le lion de Némée entre Hermès et Héra à gauche, Athéna à droite. Groupe de Leagros. 515-510 av. J.-C. environ. H. 48,5 cm. Diam. emb.

21,9 cm.

33 Grande hydrie attique à figures noires. Sur la panse : le char d'Athéna; l'aurige porte un chitôn blanc étoilé et un pétase. Devant les chevaux, une femme semble s'enfuir avec un geste d'effroi. Inscriptions. Sur l'épaule : deux quadriges. Groupe de Leagros. 515-510 av. J.-C. environ. H. 47 cm. Diam emb. 21,5 cm.

34 Grande amphore attique à figures noires. Thésée et le minotaure; Héra et Athéna conduites par Hermès en ambassade auprès de Zeus. Attribuée au Peintre d'Antiménès. Vers 520 av. J.-C. H. 41 cm. Diam. emb. 18,2 cm.

35 Lécythe attique à figures noires. Dionysos montant en char; ménades et satyre.

vie s. av. J.-C. H. 30,5 cm. Diam. emb. 6,8 cm.


36 Lécythe attique à figures noires. Procession de trois jeunes cytharistes entre deux personnages debout et drapés. Sur l'épaule : deux coqs. vie s. av. J.-C. H. 13,5 cm.

Diam. emb. 2,3 cm.

37 Olpé attique à figures noires. Amazones. vie s. av. J.-C. H. 22 cm. Diam. emb.

9,2 cm.

38 Lécythe attique à figures noires. Athéna et Dionysos dans une gigantomachie. H.

22 cm. Diam. emb. 4,5 cm.

39 Lécythe attique à figures noires. Dispute du trépied. Artémis, Apollon, Héraclès, Athéna. H. 31 cm. Diam. emb. 5,4 cm.

40 Stamnos attique à figures rouges. Scènes de palestre : hoplitodromes et arbitres.

Inscription. ve s. av. J.-C. H. 43 cm. Diam. emb. 21 cm.

41 Lécythe attique à figures rouges. Offrande à la stèle par le « Peintre d'Achille ».

460-440 environ av. J.-C. H. 38 cm. Diam. emb. 6,5 cm.

42a Lécythe attique à fond blanc. Offrande à la stèle. Vers 440 av. J.-C. H. 25 cm. Diam.

emb. 5,3 cm.

42b Lécythe attique à fond blanc. Offrande à la stèle. Vers 420 av. J.-C. H. 23 cm. Diam.

emb. 4,5 cm.

43 Feuille d'album d'Eugène Delacroix aux types de monnaies grecques. Annotée de la main de Delacroix.

44 Collier grec en or. Chaîne à maillettes serrées et fermoirs en forme de têtes de bouquetins, avec collerettes en sardoine; pendentif coulant en forme d'amphore filigranée. Art hellénistique.

45 Chaînette en or à mailles serrées ayant en pendentif coulant une grosse perle blanche enveloppée de résille d'or et amortie par une gouttelette de sardoine en forme d'amphorisque. Ille s. av. J.-C.


46 Collier grec en or. Chaînette à petites mailles et fermoirs en forme de têtes de taureaux avec collerette en sardoine, ayant en pendentif une rosace en or repoussé à décor floral à laquelle est suspendue une statuette d'Eros. Art hellénistique.

47 Chaîne d'or à grosses mailles serrées avec pendentif en forme de plaque rectangulaire d'or filigrané, ornée au centre d'un grenat et à laquelle sont suspendues six breloques d'or (manquent les deux du milieu). Epoque hellénistique.

48 Grand collier d'or. Chaîne à grosses mailles serrées avec pendentif en forme de coupole d'or filigrané avec dix breloques amorties par de petites perles rouge foncé.

Epoque alexandrine.

49 Collier en or massif. Chaîne composée de gros maillons et fermoir à rondelles ornée d'un double grènetis (forme de bouclier). Pendentif en forme de croissant renversé à cornes bouletés.

5° Grande boucle d'oreille. Anneau en torsade amorti par une tête de lion en or battu et ciselé. ive s. av. J.-C.

51 Pendentif-médaillon en or serti d'un grènetis avec buste de femme en très haut relief, un petit personnage ( ?) émergeant de l'épaule droite. Au-dessus de la tête, gros grenat encerclé dans l'anneau de suspension. Divinité ou figure allégorique ?

52 Une paire de petits anneaux d'or en torsade amortis par une tête de bouquetin.

Travail grec du Ille s. av. J.-C.

MONNAIES

53-55 Syracuse. Trois tétradrachmes. Quadrige couronné par une Victoire; au revers, tête d'Artémis-Aréthuse entourée de dauphins.

56-61 Elis-Olympie. Six statères d'argent : 56. Aigle emportant une proie; au revers, foudre ailé.


57. Aigle en plein vol, emportant une tortue; au revers, Niké marchant à droite.

58. Aigle emportant un serpent; au revers, foudre ailé.

59. Tête d'aigle; au revers, foudre ailé.

60. Aigle et serpent; au revers, foudre ailé.

61. Tête d'Héra; au revers, foudre ailé dans une couronne d'olivier.

62-65 Alexandre le Grand. Quatre statères d'or. Tête d'Athéna; au revers, Niké, et symboles variant selon les ateliers : canthare (Tarse), gouvernail (Salamine de Chypre), HI et foudre (Sidon).

66 Crotone. Statère incus, argent. Trépied et héron; au revers, le trépied en creux.

67 Crotone. Statère incus. Trépied; au revers, aigle en creux volant à droite.

68 Crotone. Statère. Tête laurée d'Apollon; au revers, trépied.

69 Phocée. Hecté d'electrum. Tête féminine; au revers, carré creux.

70 Rhodes. Tétradrachme. Tête d'Hélios; au revers, rose dans un carré creux.

71 Tarse. Statère d'argent. Droit corrodé, peu lisible; au revers, soldat armé d'un casque, d'un bouclier et d'une lance, dans un carré creux.

72 Paphos. Statère d'argent. Taureau debout au droit; au revers, tête d'aigle à gauche dans un carré creux.

73-82 Egine : trouvaille de Mégalopolis. Dix statères d'argent, aux mêmes types : tortue de mer; au revers, carré creux divisé en compartiments.

Ces monnaies sont très usées et les ornements de la carapace sont à peine visibles sur quelques exemplaires (no 79 par exemple). Le n° 82 est une monnaie fourrée. Ces pièces font partie d'une trouvaille inédite d'environ 350 « tortues » d'Egine, faite à Mégalopolis (Péloponnèse). Ce trésor favorable à l'étude des séries archaïques d'Egine a été acquis par M. et Mme J. Delepierre dans sa presque totalité, entre 1936 et 1940.


2. COLLECTION LE BERRE ET AUTRES ENRICHISSEMENTS DE L'ORIENT GREC

MONNAIES DES ROIS DE BACTRIANE

(Collection M. Le Berre, acquise en 1963, 1970 et 1971, sauf le nO IOI).

83 Démétrios Ier. Tête du roi coiffé d'une dépouille d'éléphant. Au revers, Héraclès debout. Tétradrachme.

84 Euthydème II. Tête d'Apollon; au revers, trépied. Nickel.

85 Démétrios. Tête d'Héraclès; au revers, personnage radié debout. Cuivre.

86 Pantaléon. Divinité orientale; au revers, lion et légende grecque. Bronze.

87 Antimaque. Tête du roi; au revers, Poséidon debout. Tétradrachme.

88 Antimaque. Eléphant; au revers, foudre.

89 Eucratide. Tête diadémée du roi; au revers, les Dioscures. Tétradrachme.

9° Eucratide. Tête casquée du roi à droite; au revers, les Dioscures. Tétradrachme.

91 Eucratide. Le roi armé, vu de dos, la tête à gauche; au revers, les Dioscures. Tétradrachme.

92 Tétradrachme de style barbare, au nom d'Eucratide. Tête casquée du roi; au revers, les Dioscures.

93 Eucratide. Tête casquée du roi; au revers, les Dioscures et légende grecque. Bronze.


94 Eucratide. Mêmes types que les monnaies précédentes ; mais au revers, la légende est en langue et écriture orientales. Bronze.

95 Eucratide II. Tête diadémée du roi; au revers, Apollon debout. Tétradrachme.

96 Hélioclès Ier. Tête diadémée du roi; au revers, Zeus debout. Tétradrachme.

97 Hélioclès Ier. Imitation en bronze d'un tétradrachme. Mêmes types que la monnaie précédente.

98 Hélioclès II. Tête diadémée du roi; au revers, Zeus debout. Argent.

99 Lysias. Tête d'Héraclès; au revers, éléphant marchant à droite. Bronze.

100 Antialkidas. Tête casquée du roi à droite; au revers, Zeus nicéphore assis à droite; devant lui, protomé d'éléphant. Argent.

101 Ménandre. Tête diadémée du roi; au revers, Athéna debout. Argent.

102 Hippostratos. Tête diadémée du roi à droite; au revers, cavalier à droite. Tétradrachme.

OBJETS MONÉTIFORMES ET POIDS

103 Tessère monétiforme en bronze frappée à Tyr, portant une inscription phénicienne : « A Melqart dans Tyr, (ville) consacrée et inviolable ».

Don de H. Seyrig, 1961.

Antiquités syriennes, IV, pp. 205-208.

104 Tessère de Palmyre en terre cuite.

Acquisition, 1964.


105 Deux tessères de Palmyre en terre cuite.

Acquisition, 1966.

106 Tessère de Palmyre en terre cuite.

Don de H. Seyrig, 1969.

107-109 Trois bulles d'argile.

Le Cabinet des Médailles a reçu en don de H. Seyrig six bulles provenant de la trouvaille de Doliché, 1968.

110 Poids de bronze en forme de lion. 15,70 g (une patte du lion est cassée).

Cet objet fait partie d'un groupe de seize poids en forme d'animaux.

Don de H. Seyrig, 1971.

ni Poids en plomb de Séleucie : 64,5 5 g.

Acquisition, 1971.

112 a et b Deux poids en plomb de Laodicée de la Mer : 105, 38 g. et 546,2 g. (« une mine »).

Acquisition, 1971.

3. COLLECTION DE CLERCQ

MONNAIES

(Les numéros entre parenthèses renvoient à l'étude de G. Le Rider et H. Seyrig, « Objets de la collection Louis De Clercq », Revue numismatique, 1967-1968.)

II3 Séleucos 1er; au revers, Victoire couronnant un trophée. Tétradrachme frappé à Persépolis (no 17).

II4 Antiochos 1er; au revers, Apollon assis sur l'omphalos. Tétradrachme frappé à Smyrne (no 28).


Il5 Antiochos Ier; au revers, même type que sur la monnaie précédente. Statère d'or frappé à Bactres (no 37).

116 Antiochos II; au revers, Héraclès assis. Tétradrachme frappé à Phocée (no 39).

Il7 Séleucos II; au revers, Apollon debout. Tétradrachme frappé à Apamée ou Antioche (no 45).

Il8 Séleucos II; au revers, Apollon debout. Tétradrachme frappé à Tarse (no 50).

TI9 Antiochos Hiérax; au revers, Apollon assis sur l'omphalos. Tétradrachme frappé à Alexandrie de Troade (no 59).

120 Antiochos IV; au revers, Zeus nicéphore assis. Tétradrachme frappé à AntiochePtolémaïs (no 85).

121 Antiochos V; au revers, aigle debout à gauche. Tétradrachme frappé à AntiochePtolémaïs (no 89).

122 Démétrios Ier; au revers, Tyché assise. Tétradrachme frappé à Antioche (no 98).

123 Alexandre 1er. Bustes géminés d'Alexandre Ier et de Cléopâtre divinisés; au revers, Zeus nicéphore assis. Tétradrachme frappé à Séleucie de Piérie (no 131).

124 Démétrios II, premier règne; au revers, Apollon assis. Tétradrachme frappé à Antioche (no 141).

125 Tryphon; au revers, aigle debout à gauche. Tétradrachme frappé à AntiochePtolémaïs (no 181).

126 Antiochos VII; au revers, aigle debout à gauche. Tétradrachme frappé à Tyr.

(no 190).

127 Démétrios II, second règne; au revers, Zeus nicéphore assis. Tétradrachme frappé à Damas (n° 209).


128 Alexandre II; au revers, Zeus assis. Tétradrachme frappé à Antioche (no 220).

129 Antiochos VIII et Cléopâtre; au revers, Zeus nicéphore assis. Tétradrachme frappé à Damas (no 231).

13°

Antiochos VIII; au revers, Apollon debout à gauche. Tétradrachme frappé à Sidon (no 240).

131 Antiochos IX ; au revers, Athéna nicéphore debout. Tétradrachme frappé à AntiochePtolémaïs (no 249).

132 Philippe Philadelphe; au revers, Zeus nicéphore assis. Tétradrachme frappé à Antioche (n° 258).

BIJOUX, INTAILLES, CAMÉES (Les numéros entre parenthèses renvoient au catalogue établi par A. De Ridder.)

133 Anneau d'or à plusieurs spires formant un serpent. Travail antique (no 1977).

134 Camée en sardoine à trois couches monté en bague. Tête de gorgone ailée de profil à droite. Style hellénistique (no 2406).

135 Scarabée phénicien en jaspe vert, représentant les dieux Thoth et Phtah (n° 2504).

136 Bague en or gravé représentant une bacchante dansant tenant à droite un glaive et à gauche un cep de vigne. Travail hellénistique (n° 2830).

137 Grenat monté en bague. Amymone debout demi nue, la main gauche tenant un trident, la droite baissée tenant un vase. Pierre antique (no 2837).

138 Cornaline ovale. Apollon debout, nu, de face, tenant une flûte. A droite, le dieu s'accoude sur une colonne au-dessus de laquelle apparaît un buste de femme. Dans le champ à gauche, hermès. Travail gréco-romain (no 3049).


139 Agate blanche gravée recouverte d'or. Motif en réservé. Guerrier allant à o-auche tenant son bouclier et sa lance, coiffé du casque corinthien. Travail gréco-romain (n° 3126).

140 Sardoine ovale à plusieurs couches. Enée portant Anchise. Travail gréco-romain.

Monture d'or moderne (no 3131).

141 Grenat ovale monté en bague. Tête virile. Travail romain (no 3207).

142 Camée en sardoine. Silène à droite représenté à mi-corps, un thyrse derrière lui.

Travail antique (no 64).

4. COLLECTION SEYRIG

MONNAIES

143 Thasos. Statère. Satyre et nymphe; au revers, carré creux.

144 Acanthe (Macédoine). Lion terrassant un bœuf; au revers, carré creux. Tétradrachme.

145 Athènes. Tétradrachme (ve s.). Tête casquée d'Athéna; au revers, chouette dans un carré creux.

146 Tétradrachme aux types athéniens, imitation orientale. Signé I I sur la joue; au revers, contremarque.

147 Darique d'or. Archer à la pique ; au revers, carré creux.

148 Mausole en Carie. Tête d'Apollon; au revers, personnage tenant une lance et une bipenne. Tétradrachme.


149 Nagidos (Cilicie). Statère. Aphrodite assise avec Eros qui lui tend une couronne; au revers, Dionysos debout.

150 Byblos. Statère d'Azbaal. Galère et hippocampe ailé; au revers, lion terrassant un taureau.

151 Philippe II de Macédoine. Tête de Zeus; au revers, jeune cavalier. Tétradrachme.

152 Alexandre III. Tête d'Athéna; au revers, Niké. Statère d'or frappé à Babylone.

153

Philippe III. Tête d'Héraclès; au revers, Zeus assis. Tétradrachme frappé à Arados.

154 Tétradrachme frappé en Orient à l'imitation des monnaies d'Alexandre.

15 5 Antiochos Hiérax. Tête diadémée du roi; au revers, Apollon assis sur l'omphalos.

Tétradrachme frappé à Ilion.

156 Royaume de Pergame. Tête de Philétaire; au revers, Athéna assise. Tétradrachme.

157 Antiochos VI. Tête diadémée et radiée du roi; au revers, les Dioscures. Tétradrachme.

158 Kymé (Eolide). Tête de la nymphe Kymé; au revers, cheval. Tétradrachme.

159 Artaban II, roi parthe; au revers, archer assis. Tétradrachme.

160 Mithridate VI, roi de Pont; au revers, Pégase à gauche. Tétradrachme.

161 Lysimaque. Statère d'or frappé à Ainos ( ?). Tête d'Alexandre; au revers, Athéna assise.

162 Tétradrachme aux types de Lysimaque frappé à Byzance. Tête d'Alexandre; au revers, Athéna assise.


BIJOUX, INTAILLES, CAMÉES *

163 Bague en bronze dont il ne reste que le chaton. Portrait d'homme. Travail hellénistique (no 475).

164 Agate blanche à deux couches. Portrait de dame romaine coiffée à la mode de l'époque de Trajan. Encadrement antique en or filigrané de forme quadrangulaire (no 477).

165 Elément de collier ou de boucle d'oreille. Or découpé représentant un paon. Style byzantin, VIe-VUe s. ap. J.-C. (no 478).

I66 Camée en sardoine à deux couches. Monture d'or antique. Dame romaine. 111e s.

ap. J.-C. (no 479).

167 Camée de sardoine à deux couches représentant un portrait d'homme. Bague moderne en or. Epoque romaine, Ier ou 11e s. ap. J.-C. (no 4831).

168 Décaèdre en calcédoine monté en cabochon à bascule. Sur la face principale, combat de guerriers; sur les autres, représentations de coq, chien, lion, cerf. Style grécoperse, ive s. av. J.-C. (no 502).

169 a Scaraboïde en calcédoine. Cavalier de profil dirigeant sa lance contre un cerf. Style gréco-perse, IVe-UIe s. av. J.-C. (no 504).

169 b Scaraboïde en agate. Archer perse sur son cheval vu de face, chassant un cerf. Style gréco-perse, 111e s. av. J.-C. environ (no 505).

170 Scaraboïde en cristal de roche. Lion attaquant un cerf. Travail antique (no 506).

171 Camée en sardoine à deux couches. Cavalier à gauche, cheval regardant en arri-éré.

(Représentation en raccourci.) Le cavalier transperce un sanglier de sa lance; un chien s'attaque également à l'animal. Epoque romaine (n° 521).

172 Camée en sardoine à trois couches. Couple représenté de profil, face à face. Style romain, 111e s. ap. J.-C. (no 522).

* Les numéros entre parenthèses renvoient au catalogue établi par A. Le Ridder.


173

Intaille en cornaline, ovale. Serapis. Epoque hellénistique (no 524).

174

Intaille en sardoine à trois couches portant une représentation gnostique. Une divinité entre deux cavaliers. Peut-être Hélène entre Castor et Pollux. Etoiles et serpents dans le champ. Epoque romaine.

Cf. n° 260 du catalogue de Delatte et Derchain, « Les intailles magiques du Cabinet des Médailles. » (N° 5251.)

175 Bague en bronze dont il ne reste que le chaton. Cornaline gravée représentant un animal composite. Travail gréco-romain (no 5 2.52).

176 Empreinte d'intaille grecque. Terre cuite ? Pourrait être un bijou d'imitation à usage funéraire. Homme nu barbu debout appuyé à gauche sur un bâton et à droite sur un animal ( ?). Style grec lysippique du IVc-HIe s. av. J.-C. (no 5 2.515).

177 Jaspe gravé. Intaille chrétienne ( ?) représentant le Bon Pasteur entouré de l'Ancre et des Poissons. La Colombe portant un rameau est posée sur une colonne devant laquelle passe un angeau. Une situle ( ?) et trois lettres grecques dans le champ (no 5 2.529).

178 Bracelet d'or datant de la fin de l'Antiquité représentant la façade d'un petit temple et divers personnages ou attributs en relation avec la déesse Isis.

Le petit personnage central, en bronze autrefois doré, est Harpocrate. L'inscription grecque — EYTOKI — et l'iconographie suggèrent qu'il s'agit d'un bijou destiné à être porté par une femme enceinte et ayant pour but de provoquer l'assistance de la déesse à l'occasion de l'accouchement.

E. Coche de la Ferté, « Un bracelet d'or d'époque romaine » (à paraître).

Don de Henri Seyrig.

5. ACQUISITIONS ISOLÉES

179 Créséide, argent. Têtes de lion et de bœuf face à face; au revers deux carrés creux.

180 Sicle perse, argent. Archer; au revers, rectangle creux.

Ces deux monnaies font partie d'un lot de 11 créséides et 75 sicles acquis en 1962, provenant d'un trésor anatolien.

Numismatic chronicle, 1947, pp. 173 et ss., Niimiswalic notes and monographs, 136, pp. 40 et ss.


181 Salamine (Chypre). Bélier couché; au revers, lettres chypriotes dans un carré creux.

Statère d'argent.

182 Fragments de monnaies : on reconnaît au droit la tête d'Athéna d'un tétradrachme athénien, la tortue d'un statère d'Egine; le troisième fragment est indéterminé.

183 Anneau d'argent en forme de spirale, peut-être utilisé dans une coiffure.

Les nos 181 à 183 proviennent d'une importante trouvaille de 42 monnaies grecques et de 68 fragments de monnaies et de bijoux, acquise par le Cabinet des Médailles en 1965 ; l'ensemble de ce trésor syrien a été publié dans la Rente numismatique 1968, pp. 181-235.

184 Patraos, roi de Péonie. Tête d'Apollon; au revers, cavalier péonien terrassant un soldat macédonien. Tétradrachme.

Neuf tétradrachmes de Lvccéios et Patraos provenant d'un trésor ont été acquis à la vente Sothebv du 16 avril 1969.

185 Aspendos (Pamphylie). Deux lutteurs; au revers, un frondeur. Statère.

Cette pièce provient du trésor de Karaman, 1949, et a été acquise en 1962, en même temps que 28 autres statères frappés par les villes de Selgé, Aspendos et les satrapes perses Datame et Pharnabaze.

186 Fraction d'obole d'argent, pesant 0,36 g. Sphinx assis; au revers, casque.

Cette monnaie fait partie d'un lot de 30 petites monnaies d'argent acquises en 1965 et trouvées dans le sable de la plage de Byblos.

187 1 ! 16 de shekel d'argent, atelier indéterminé. Baal assis; au revers, le roi attaquant un taureau au poignard.

Acquisition, 1970.

188 Ptolémée II. Tête diadémée de Ptolémée Sôter; au revers, aigle debout à gauche.

Tétradrachme.

Cette monnaie fait partie des 24 tétradrachmes du trésor de la Békaa, acquis en 1964.

189 Statère d'argent attribué aux Libyens révoltés contre Carthage. Tête féminine couronnée d'épis; au revers, cheval debout à droite. On aperçoit les types mal oblitérés de la monnaie de Carthage utilisée comme flan pour cette émission : tête de Tanit et cheval retournant la tête.

Acquisition, 1963.


190 Sidé (Pamphylie). Tête d'Athéna; au revers, Niké tendant une couronne. Tétradrachme.

Acquis en 1961 avec un important groupe de tétradrachmes frappés en Asie Mineure.

191 Philippe Philadelphe; au revers, Zeus nicéphore assis. Tétradrachme. Atelier d'Antioche.

4 tétradrachmes d'une même trouvaille ont été acquis en 1970.

192 Phraate IV, roi parthe. Au revers, le roi assis et une Tyché lui tendant une palme.

Tétradrachme.

Acquis en 1968, provenant d'un trésor.

193 Phraate V et Mousa. Effigie du roi; au revers, effigie de la reine Mousa coiffée d'une tiare. Drachme.

Provient de la collection Godard, dont 28 monnaies grecques ont été acquises en 1972.

194-197 Quatre monnaies de bronze frappées en Elymaïde.

Font partie d'un trésor dont 30 pièces ont été acquises en 1972.

198 a Bronze ptolémaïque. Buste de Cléopâtre VII; au revers, aigle debout à gauche.

198 b Flan monétaire de bronze, avec deux tenons de coulée apparents.

Un groupe de bronzes ptolémaïques et de flans n'ayant pas encore reçu d'impression ont été donnés au Cabinet des Médailles en 1971. Ils proviennent des fouilles de Mirgissa au Soudan.

Revue numismatique, 1969, pp. 28-35.

199 Juba II et Cléopâtre Séléné. Effigie du roi; au revers, coiffure d'Isis et sistre. Drachme.

Cette monnaie, acquise en i960, provient de la collection Mazard, ainsi que 38 autres pièces frappées en Numidie et Maurétanie.

200 Syedra (Cilicie). Bronze frappé à l'effigie de Lucius Verus. Buste de l'empereur; au revers, Asklépios debout à gauche.

Acquisition, 1973.


201 Mopsos (Cilicie). Bronze frappé à l'effigie de Faustine la jeune. Buste de Faustine; au revers, Asklépios debout à gauche.

Acquisition, 1973.

202-207 Six monnaies de bronze percées, ayant fait partie d'un collier.

Elles ont été frappées par les villes de Gabala (Syrie), Dium (Décapole), Ptolémaïs (Phénicie), Néapolis (Samarie), sous les régnes de Caracalla, Géta et Alexandre Sévère.

Acquisition, 1961.

II. MONNAIES GAULOISES

(Une bonne partie des pièces exposées provient de la collection Côte, voir plus loin n° 319 et ss.)

Les acquisitions récentes s'intègrent dans les périodes successives du monnayage gaulois dont elles complètent certains groupes régionaux.

Les monnaies d'argent de Massalia, cité grecque, (no 208-210) seront imitées en Provence et jusqu'en Italie du Nord. En Languedoc, des monnaies de bronze font connaître le nom de certains peuples (Longostalètes, n° 211).

Mais c'est en Gaule centrale que sont frappées, au Ine et au 11e siècle av. J.-C.

les espèces spécifiquement celtiques, sous la forme d'imitations des statères d'or de Philippe II de Macédoine (no 216-220). La défaite des Avernes devant les Romains, en -121, amène la dislocation de la puissance centrale; chaque cité créera désormais ses propres espèces (nO 224-244). Le groupe armoricain se distingue par la beauté expressive de ses créations (no 235 -238), alors qu'en Gaule belgique la stylisation domine (no 241-244).

Des monnaies coulées en métal vil, le potin, montrent l'appauvrissement des dernières émissions de la Gaule indépendante (nO 245-246), qui utilisera bientôt le numéraire des ateliers romains ouverts sur son sol.

Hors de Gaule, l'île de Bretagne connaîtra la monnaie à la suite des invasions belges du 11e et du Ier siècle av. J.-C. Les chefs de tribus inscrivent leur nom sur quelques exemplaires tardifs (no 249).

Les Celtes des régions danubiennes frappent des imitations des tétradrachmes d'argent de Philippe II de Macédoine (no 252-254). Signalons l'exception que représentent de rares monnaies d'or, imitées de prototypes romains, dont l'émission est attribuable aux Celtes d'Allemagne du Sud (no 251).


208 Massalia. Tête d'Apollon à droite; au revers, MA dans les rayons d'une roue. Argent.

Sont exposées cinquante oboles provenant d'un trésor découvert à Lattes (Hérault).

209 Massalia. Tête d'Artémis; au revers, lion à droite. Argent. 2,73 g. Côte 93

210 Massalia. Tête d'Apollon; au revers, taureau. Bronze. 1,90 g. Côte 95

2II Longostalètes. Tête de Mercure; au revers, trépied. Bronze. 9,07 g. Côte 98

212 Volques. Tête à gauche; au revers, sanglier à gauche. Argent. 2,20 g. 1966/441

213 Ségusiaves. Tête à gauche; au revers, oiseau à droite. Bronze. 4,88 g.

Ancienne collection Anatole de Barthélémy.

214 Ségusiaves. Hercule debout. Argent. 1,49 g. Côte 125

215 Allobroges. Buste casqué à droite; au revers, hippocampe. Argent. 2,38 g.

1972/1309 21 6-217 Arvernes. Tête d'Apollon; au revers, bige à droite. Or. 8,05 g., 8,14 g.

Côte 108-109

218 Arvernes. Tête à droite; lettre sur la joue; au revers, bige à droite. Or. 7,80 g.

1970/86

219 Arvernes. Tête à gauche; au revers, cheval à droite. Or. 7,39 g. Côte 112

220 Arvernes. Tête à gauche; au revers, cheval à gauche. Or. 7,39 g. Côte 113

221 Séquanes. Tête à droite; au revers, bige à droite. Or. 2 g. 1972/1314 222 a et b Séquanes. Tête à gauche; au revers, taureau à gauche. Potin. 4,54 g., 3,55 g.

Côte 138-139


223 Séquanes. Togirix. Buste casqué; au revers, lion. Potin. 2,61 g. Côte 145

224-225 Aulerques Cénomans. Tête laurée à droite; au revers, cheval androcéphale à droite.

Or. 7,57 g. Côte 178-179

226 Andécaves. Tête à droite; au revers, cheval androcéphale à droite; sous le cheval, un génie ailé. Electrum. 7,03 g. 1973/27 Trouvé à Denée (Maine-et-Loire).

227 Andécaves ( ?). Tête à gauche; au revers, cheval androcéphale à droite. Electrum.

6,99 g. 1967/592 228-229 Lémovices. Tête à droite; au revers, cheval à droite. Argent. 2,11 g., 2,15 g.

Côte 122-123

230 Pictons. Tête à droite; au revers, cavalier à droite; main sous le cheval. Argent.

3,44 g. Côte 117

231 Carnutes. Tasgetios. Tête d'Apollon; au revers, Pégase. Bronze. 3,25 g.

Côte 167

232-233 Carnutes. Tête d'Apollo, à droite; au revers, aigle éployé. Bronze. 3,01 g., 2,76 g.

Côte 189,190

234 Carnutes. Tête à gauche; au revers, aigle à gauche. Bronze. 6,15 g. Côte 164

235 Redons. Tête laurée à droite; au revers, bige à droite. Or. Côte 177 236 Coriosolites. Tête aux cheveux enroulés à droite; au revers, cheval à tête d'oiseau à droite. Billon. 4,07 g. Côte 173

237-238 Coriosolites. Tête à droite; au revers, bige à droite. Billon. 5,90 g., 5,60 g.

Ancienne collection Anatole de Barthélémy.


239 Baïocasses ( ?). Tête à droite; au revers, cheval à droite. Argent. 1,95 g. Côte 181

240 Parisii. Tête à droite; au revers, cheval à gauche. Or. 1,80 g. Côte 202

241 Ambiens. Tête à droite; au revers, bige à droite. Or. 2,05 g. Côte 209

242 Ambiens. Tête laurée à droite; au revers, cheval à droite. Or. 7,76 g. Côte 203

243 Ambiens ( ?). Tête à droite; au revers, cheval, sanglier et reptile. Bronze. 2,96 g.

1972/1312

244 Ambiens ( ?). Sanglier; au revers, animal cornu. Bronze. 2,96 g. 1972/1311

245 Leuques. Monnaie coulée en potin. Tête à gauche; au revers, sanglier. 6,42 g.

1965/827 246 Vingt monnaies coulées en potin. Type de la trouvaille des Ouldes (Indre-et-Loire).

Tête « diabolique » à gauche; au revers, taureau. 1965/828 Don de M. Dayet, 1965.

247-248 Rouelles. Bronze. 1,29 g., 1,63 g. Côte 222-223

249 Ile de Bretagne. Epaticus. Tête à droite; au revers, aigle. Argent. 1,59 g.

250 Vallée du Rhin. Tête disloquée à droite; au revers, cheval. Argent. 1,67 g.

1972/1315

251 Celtes du Wurtemberg ( ?). Tête de Rome; au revers, Pégase. Or. 6 g. 1967/585

252-254 Celtes du Danube. Tête de Zeus à droite; au revers, cheval. Argent.

R. 2475, 1818, 1816


Monnaies : H.C. - Statère grec de Chypre. — N° 235. - Statère gaulois des Redons.

N° 273. - Solidus romain d'Honorius. — N° 306. - Tremissis mérovingien frappé au Mans.


III. MONNAIES ROMAINES

A. RÉPUBLIQUE ET HAUT-EMPIRE

Il n'est guère possible de faire ici un compte-rendu exhaustif des acquisitions de monnaies romaines, mais il nous suffira de présenter quelques exemplaires choisis pour traduire l'activité scientifique de la section romaine du Cabinet des Médailles. Tous ces exemplaires ont été acquis en raison de leur rareté, de leur excellent état de conservation ou de leur intérêt numismatique, c'està-dire historique et économique à la fois.

Parmi les monnaies d'or, nous retiendrons les deux aurei à l'effigie d'Auguste et frappés à Lyon et Colonia Patricia (no 256 et 257).

Le magnifique solidus de Magnence (350-353) frappé à Arles est d'une conservation exceptionnelle (no 269). Il provient de la collection Trivulzio et fut acquis en 1962. Le soli dus de Constance II (323-361) (no 266) a fait partie de la collection Longuet; il fut émis par l'atelier de Trèves à l'occasion des Vicennalia.

Les séries constantiniennes se sont enrichies de sept solidi qui se trouvaient dans un trésor mis au jour en Afrique du Nord. Ces exemplaires ont été frappés entre 317 et 361 par les ateliers de Nicomédie, de Siscia et de Thessalonique.

L'achat de deux cistophores en argent (no 263 et 264) appartenant à un trésor découvert en Turquie, nous a permis d'augmenter les séries de MarcAntoine et Octavie et d'Auguste. Trois autres spécimens orientaux viennent s'y ajouter illustrant les règnes de Claude et de Trajan.

Tout ou partie de plusieurs trésors de sesterces d'antoniniani frappés en Orient et de folles constantiniens sont entrés au Cabinet des Médailles après avoir été l'objet d'inventaires scientifiques. Citons, par exemple, les quatrevingt-deux sesterces faisant partie du trésor de Corbeny (Kevite ninn., 1961) (no 268). Une suite de rares folles trouvés à Carthage, frappés pour Maxence, Constantin César et Romulus, a été acquise (no 269). Ces pièces ont été frappées à Ostie et à Carthage entre 307 et 312 à l'occasion des dernières émissions de consécration du monnayage romain, avec la légende AETERNAE MEMORIAE. L'acquisition de la trouvaille de la nécropole de Tell Nebi Mend a permis d'enrichir les séries romaines de trois splendides multiples en bronze à l'effigie de Marc-Aurèle, Pertinax et Caracalla (no 259 et 260).


MONNAIES D'OR

255 Auguste (23 av. J.-C. — 14 ap. J.-C.). Effigie laurée à droite; au revers, Gaius galopant à droite. Aureus frappé à Lyon. 7,83 g. 1971/340 256 Auguste. Tête nue à gauche; au revers, Mars debout à gauche tenant le vexillum.

Aureus frappé à Colonia Patricia. 7,90 g. 1971/341

257 Magnence (350-353). Tête nue à droite, buste cuirassé; au revers, trophée entre deux Victoires. A l'exergue, NAL. Solidus frappé à Arles. 3,85 g. 1962/R2529 258 Constantin II (317-340). Tête diadémée à droite, le buste avec le paludamentum; au revers, Victoire ailée avançant à gauche et tenant une enseigne et une palme. A l'exergue, TSE. Solidus frappé à Thessalonique. 4,45 g. 1961/R2481

259 Constant Ier (333-350). Tête diadémée à droite, le buste avec le paludamentum; au revers, Victoire assise à droite tenant un bouclier inscrit VOT xxx. Solidus frappé à Nicomédie. 4,27 g. 1961/R2483 260 Constant Ier. Tête diadémée à droite; au revers, deux Victoires tenant un bouclier inscrit VOT x MVLT xx. Solidus frappé à Siscia. 4,54 g. 1971/250 261 Constance II (323-361). Tête diadémée à droite, le buste avec le paludamentum; au revers, Victoire ailée assise à droite inscrivant sur un bouclier, VOT xxx. Solidus frappé à Nicomédie. 4,45 g. 1961/R2486 262 Constance II. Tête diadémée à droite, le buste avec le paludamentum; au revers, deux Victoires tiennent un bouclier inscrit VOT xx MVLT xxx. Solidus frappé à Trêves. 4,44 g. 1970/191

MONNAIES D'ARGENT

263 Marc-Antoine (42-31 av. J.-C.). Marc-Antoine et Octavie; au revers, Dionysos sur le ciste entre deux serpents. Cistophore de poids grec-11,75 g., frappé à Ephèse ou à Pergame.

C.H.V. Sutherland, The Cistophoriof Augustus, p. 86. 1971/171


264 Auguste (23 av. J.-C. — 14 ap. J.-C.) Tête nue à droite; au revers, six épis. Cistophore de poids grec-11,5 6 g., frappé à Ephèse ou à Pergame.

C.H.V. Sutherland, ibid., p. 85 et suiv. 1971/172

MONNAIES DE BRONZE

265 Etruscille (249-25 1). Buste diadémé de l'impératrice; au revers, Pudicitia assise à gauche. Multiple en bronze frappé à Rome. Variété de coins inédite. 34,14 g.

1971/248 266 Pertinax (193). Buste à droite; au revers, quadrige d'éléphants avançant à gauche.

Multiple en bronze frappé à Rome. Variété de coins inédite. 68,60 g.

1967/440 267 Caracalla (198-217). Buste lauré et cuirassé à gauche; au revers, cosii est inscrit à l'exergue. Multiple en bronze frappé à Rome. Variété de coins inédite. 46,85 g 1967/442 268 Postume (258-268). Six doubles sesterces frappés à Cologne, provenant du Trésor de Corbeny.

269 Maxence (306-312), Constantin César (306-307), Romulus (309). Huit folles frappés à Ostie et à Carthage, provenant du Trésor de Carthage.

B. BAS-EMPIRE

Les achats suivants ont permis de grouper des solidi des trois empereurs Arcadius, Honorius et Théodose II dont les bustes sont caractérisés par la cuirasse frappée en son centre d'une croix chrismée. Les revers de ces pièces, en revanche, ne sont pas exactement identiques, mais les faibles variantes qu'introduisent la façon dont la légende, concordia attgtts/ontlll est abrégée en concordia augg ou auggg, et l'adjonction d'une étoile dans le champ, permettent g,o, ou au de suivre trois étapes successives dans la frappe de ces monnaies. La première


étape se situe au moment où Arcadius et Honorius se partagent le pouvoir entre la mort de Théodose Ier en 395 et l'avènement de Théodose II en 402.

Les deux étapes suivantes se succèdent au cours du règne conjoint des trois Augustes qui s'achève en 408, avec la disparition d'Arcadius.

Le lieu d'émission de ces monnaies resterait indéterminé si une pièce de la série suivante ne résolvait l'énigme. Un solidus d'Honorius (vente Glendining, 25 nov. 1953, no 206) de même revers que le nO 272 porte la marque TESOB, regravée sur la marque COMOB dont on distingue encore le premier jambage du AI entre le E et le S qui le surchargent (cf. Bull. Soc. fr.

de numismatique, fév. 1973, p. 337).

A la question de savoir pourquoi ces solidi de Thessalonique, capitale de rillyricum oriental, portent une croix chrismée sur le buste impérial et se différencient ainsi du produit des autres ateliers monétaires, il a été proposé, en toute hypothèse, de reconnaître le signe distinctif d'une concession monétaire qui aurait été accordée au magister lJJilitZllJl per IllyrictllJJ) Alaric qui exerça cette fonction entre 395 et 408.

270 a Arcadius (395-402), buste de face, la tête casquée de trois-quart à droite; la cuirasse porte une croix chrismée au centre. L'empereur tient une haste sur l'épaule et un bouclier orné d'un cavalier. Au revers, Rome casquée, assise, tenant une victoire sur un globe et une haste reposant sur une proue. Or. R. 5.646 la 270 b Arcadius. Même droit. Même description. 1967/426

270 c Honorius (395-402). Même buste que pour Arcadius.

270 d Honorius. Même description que le revers du 270b, mais dans le champ à gauche une étoile. 196 5/3 38

271 Théodose II. Même buste que pour Arcadius. Même revers que le 270c avec étoile.

1971/489

272 Arcadius en buste à droite, drapé, diadémé ; au revers, l'empereur à droite tenant d'une main un globe surmonté d'une victoire et de l'autre le labarum (étendard) et foulant du pied un barbare. 1969/79


273 Honorius en buste à droite, drapé, diadémé; au revers, même type et même marque que le n° précédent. 1965/ 20 Ces deux solidi, contemporains occidentaux des quatre pièces de Thessalonique décrites plus haut, ont été frappés en Arles comme l'indiquent les initiales A R inscrites dans le champ du revers. L'abréviation de la légende concoràia augustorum en concordia ciuggg permet de situer entre 402 et 408, règne conjoint d'Arcadius, Honorius et Théodose II, l'émission de ces deux pièces, qui sont les premières frappées après le transfert de la préfecture des Gaules de Trèves en Arles.

IV. MONNAIES BYZANTINES

Les acquisitions effectuées au cours de la dernière décennie ont cherché à combler dans une certaine mesure les lacunes des collections en vue de leur publication. Deux volumes du Catalogue des monnaies byzantines de la Bibliothèque nationale, parus en 1971, couvrent la période allant de l'avènement d'Anastase Ier en 491, à la prise de Constantinople par les Latins en 1204. Un troisième volume est en préparation pour la période 1204-1453. Sont présentés ici deux groupes : les monnaies d'or de l'atelier de Carthage (5 3 3-698) les hyperpères des derniers siècles de l'empire.

Le Cabinet des Médailles possède l'une des plus riches séries connues de monnaies de Carthage. On voit ici quelques exemplaires représentatifs de l'évolution du solidus (ou sou - poids moyen : 4,48 g.). Les premiers ont été frappés sous Justinien Ier après la reconquête de l'Afrique sur les Vandales et ne se distinguent des émissions de Constantinople que par le style. Leur identification a été permise par la découverte d'un solidus unique, portant à l'exergue, au lieu de la marque CONOB traditionnelle, la signature ¡\(I)P = Africa (no 274). A partir de la fin du règne de Tibère II, en 581-5 82, et surtout du règne de Maurice Tibère (582-602), les solidi de Carthage présentent la particularité d'être datés, d'abord par l'année de règne et l'indiction, puis par cette dernière seule. (L'indiction est un cycle fiscal de 15 ans, utilisé pour la datation des actes officiels depuis 537. L'indiction byzantine va du Ier septembre au 31 août de l'année suivante et le premier cycle indictionnel de 15 ans part du ier septembre 312.) Un autre phénomène original, propre à l'atelier de Carthage, affecte les solidi à partir de Maurice : leur diamètre ou module va décroissant. Les premiers solidi de Maurice ont 18 mm. de diamètre environ (n° 278), les derniers (no 279) 15 mm., diamètre conservé sous Phocas (602-610) (no 281). Sous Héraclius, cette diminution se poursuit, certains exemplaires ne mesurent plus que 10 ou 8 mm. Les légendes, de


plus en plus abrégées sont alors écrites en lettres minuscules. Malgré quelques tentatives de retour aux dimensions originelles (no 285), la forme dite globulaire reste celle du solidus de Carthage (les flans diminuent de diamètre, mais, pour conserver le même poids, deviennent de plus en plus épais — 2 mm. au lieu de l mm antérieurement). Sous Constant II (641-668) (no 286-287) et Constantin IV (668-685), (no 288), les pièces sont toujours aussi peu maniables, les légendes réduites à quelques lettres, les effigies de la famille impériale (Constant II et ses trois fils, Constantin IV et ses frères) de plus en plus schématiques. Le phénomène, dont on ne connaît pas d'autre exemple en numismatique, reste d'ailleurs inexpliqué.

On appelle hyperpère (hyperpyron en grec, perpentm en latin) la monnaie d'or de bon titre (purifiée « sur le feu »), restaurée par Alexis Ier Comnène (10811118) à 20 carats après la dévaluation du XIe siècle, au cours de laquelle le solidus avait perdu le tiers de son contenu de métal fin (de 24 carats, soit 100 d'or, il était tombé en 1081 à 8 carats, soit 33 %). On peut suivre ici, d'après la couleur même des pièces, la dernière et désastreuse dévaluation de la monnaie d'or byzantine : les hyperpères de Jean III Vatatzès, empereur de Nicée (1222-1254) (no 289) titrent encore 20 carats, ceux de Michel VIII Paléologue (1259-1282) tombent bientôt à 16 (no 290), ceux de son fils Andronic II (1282-1328) (no 291) varient de 14 à 12 (50 d'or), ceux d'Andronic III ou de Jean V Paléologue et Jean VI Cantacuzène (1347-1352) (n° 292), n'ont plus que 11 carats et sont alors alliés, selon Pegolotti, de 6 carats (1/4) d'argent et 7 carats (près d'1/3) de cuivre. Byzance ne frappera plus ensuite, sauf à titre très exceptionnel, de monnaie d'or.

Les treize dernières monnaies présentées, proviennent d'un trésor trouvé à Istanbul vers 1953 : cette trouvaille de monnaies d'Andronic II, renfermée dans trois grands vases, comprenait à l'origine plusieurs milliers de monnaies.

Il en reste encore 2500 au Musée d'Istanbul, 245 à Washington, et un certain nombre sur le marché. De part et d'autre de la Vierge protectrice de la capitale, ou entre les tours symbolisant les remparts de la ville reconquise par Michel VIII en 1261, on voit des marques dans le champ. A l'image des marques de monétaires figurant sur les pièces de Venise par exemple à la même époque, il pourrait s'agir de marques secrètes ou des monogrammes des fonctionnaires responsables de la frappe.

274

Justinien 1er (527-565). Buste de face, casqué, portant le globe crucigère. A l'exergue "\(I)P = Africa. Au revers, ange debout de face. R- 2586 Exemplaire unique, cat. B.N. I, p. 102, n° 1. Voir J. Lafaurie, Rev. num., 4, 1962, pp.

167-182.


275

Justinien Ier. Même type, mais à l'exergue CONOB (coNstantinople OBryzum = or de bon titre, garanti par Constantinople). R 2563 Officine I; cat. B.N. I, p. 102, nO 2.

276 Justin II (565-574). Buste de face casqué avec le globe nicéphore; au revers, Constantinople casquée assise, tenant la lance et le globe ; à l'exergue, CONOB.

1967/422 Cat. B.N. I, p. 147, n° 1.

277

Justin II. Même type, mais 1 à la fin de la légende. 1970/195 Cat. B.N. I, p. 147, n° 2.

278 Maurice Tibère II (582-602). Buste de face casqué avec le globe crucigère; au revers, ange debout de face; à l'exergue, CONOB. 6e indiction, 587-588. 1967/425 Cat. B.N. I, p. 102, n° 3.

279 Maurice Tibère. Même type. 5e indiction 601-602. 1967/423 Cat. B.N. I, p. 202, n° 15.

280 Phocas (602-610). Buste avec les attributs consulaires, loros et mappa; au revers, ange debout de face; à l'exergue CONOB. 6e indiction, 602-603. 1965/22 Le loros est une écharpe; la mappa, une pièce de tissu servant à donner le départ des jeux du cirque.

Cat. B.N. I, p. 237, n° 1.

281 Phocas. Même type, mais l'empereur porte le costume militaire. ge indiction, 605-606.

1965/21 Cat. B.N. I, p. 238, n° 4.

282 Héraclius (610-641). Buste de face; au revers, croix potencée. A l'exergue, CONOB.

14e indiction, 610-611. 1970/196 Cat. B.N., I, p. 298, no 1. Ancienne collection Longuet.

283 Héraclius. A l'exergue, CONOB. 3e indiction, 629-630. 1970/198 Cat. B.N. I, p. 298, n° 8. Ancienne collection Longuet.


284 Héraclius. Même type. A l'exergue, CONOB. 5e indiction, 631-632. 1970/199 Cat. B.N. I, p. 299, n° 11. Ancienne collection Longuet.

285 Héraclius et ses fils debout. 5 e indiction, 631-632. 1970/200 Ancienne collection Longuet.

bulletin de la Société française de numismatique, décembre 1970, p. 597.

286 Constant II (641-668). Au revers, croix potencée; à l'exergue, CONOB. 14e indiction, 640-641. 1967/429 Cat. B.N. I, p. 351, n° 2.

287 Constant II. 6e indiction, 647-648. 1969/721 Cat. B.N. I, p. 354, n° 12.

288 Constantin IV (668-685). Buste de face, portant le casque, la cuirasse et le bouclier; au revers, croix potencée sur trois degrés; de part et d'autre, les frères de l'empereur; à l'exergue, OBS, corruption de CONOB. 1971/318 Acquisition, 1971.

HYPERPÈRES DES PALÉOLOGUES

289 Jean III Vatatzès (1222-1254) debout, couronné par la Vierge. 1968/27 BMC Vandals, pl. XXXI, 6-7; Hendy, pl. 31, 14-15.

290 Michel VIII Paléologue (1259-1282). 1970/249 BMCByz, pl. LXXIV, 1; Hendy, pl. 45, 13.

291 Andronic II et Michel IX Paléologue (1295 - 1320). 1968/28 Sur cette monnaie, le fils d'Andronic II, Michel IX, occupe exceptionnellement la place d'honneur à droite (à gauche pour l'observateur).

BMC Byz., pl. LXXIV, 15. De même coin que MMAG Bâle XI, 23/1/53, n° 287.

292 Trésor d'Istanbul. Six hyperpères d'Andronic II et Michel IX et sept hyperpères d'Andronic II et Andronic III.

Acquisition 1973.


V. L'EMPIRE DE TRÉBIZONDE (1204-1461)

La fondation de l'Empire de Trébizonde en 1204 est l'aboutissement du long processus de séparatisme — favorisé en particulier par l'isolement géographique — @ des provinces byzantines du Pont oriental. Le fait que la création de cet Etat soit contemporaine de la conquête de Constantinople par les Croisés semble n'être qu'une simple coïncidence.

La richesse de Trébizonde était due en grande partie à son agriculture et aux produits de ses mines, ainsi qu'à ses exportations. D'autre part, une administration conservatrice, imitée de celle de Constantinople, lui permit de maintenir une ferme structure étatique. Enfin Trébizonde dut aussi sa richesse au commerce de transit et à sa position sur la route des caravanes qui menaient vers l'Iran.

Les Empereurs, issus de la branche aînée des Comnènes, dite des Grands Comnènes, surent résister aux invasions turcomanes, aux menées annexionistes de l'Empire byzantin restauré, et aux pressions des Républiques marchandes italiennes qui entendaient monopoliser le commerce de la Mer Noire. De la sorte, ils maintinrent un foyer vivant d'hellénisme dans cette région lointaine.

Au xve siècle, l'importance économique et commerciale de Trébizonde décline. Les Ottomans la conquièrent en 1461, huit ans après Constantinople.

MONNAIES D'ARGENT (ASPRES) DES GRANDS COMNÉNES DE TRÉBIZONDE

293 Trente-cinq pièces d'une trouvaille de 179 aspres d'Alexis II (1297-1330).

La Bibliothèque nationale possède 76 pièces de cette trouvaille; 41 ont été achetées dans le commerce; 36 ont été données par M. M. Kurszanskv. Le règne d'Alexis II coïncide avec l'une des périodes les plus prospères de l'Empire de Trébizonde.

294 Manuel Ier (1238-1263). L'empereur est en chlamyde.

Manuel Ier est le premier souverain à émettre de la monnaie d'argent à Trébizonde.

Don de M. M. Kurszansky.


295 Aspre émis au nom de Manuel Ier par son fils Georges (1266-1290). L'empereur porte un large loros (écharpe).

Georges était alors vassal des Mongols de l'Iran.

Don de Mme N. Kapamadji.

296 Jean II (1280-1297). L'empereur porte le sakkos (tunique) et un loros étroit.

L'abondance du monnayage de Jean II est un indice de l'importance commerciale de Trébizonde à la fin du XIIIe s.

Don de Mme N. Kapamadji.

297 Michel (1344-1349).

Cet aspre a été émis à l'époque des guerres civiles et de la peste noire. Le monnayage de Michel est rare.

Don de M. M. Kurszansky.

298 Manuel III (13 90-14 f 7) Le poids, l'alliage, le module et en conséquence la valeur d'échange, des aspres de Manuel III sont diminués. Le règne de Manuel III coïncide avec les invasions de Tamerlan, l'avance des Ottomans et la décadence générale des États grecs d'Asie Mineure.

Don de Mme N. Kapamadji.

VI. MONNAIES MÉROVINGIENNES

Depuis 1960 le Cabinet des Médailles s'est enrichi de près de 250 monnaies d'or, d'argent et de cuivre frappées au cours des VIe-VIIIe siècles par les peuples qui ont envahi la Gaule et l'Espagne : Burgondes, Suèves, Visigots et Francs. La Collection Côte, conserve 69 tremisses et denarii dont certains, d'une importance exceptionnelle sont exposés parmi la sélection des acquisitions récentes présentées ici.

299 Trésor de monnaies en argent frappées par les Francs au début du vie siècle, trouvé à Ville-Dommange (Marne), provenant de l'ancienne collection Anatole de Barthélémy. Huit doubles-siliques aux titulatures d'Anastase, Justin Ier et Justinien Ier frappées à Soissons ? R 3083-3090


300 Deux monnaies en argent du milieu du vie siècle trouvées dans une tombe à Ouerre (Eure-et-Loir) 1972/970, 971

301 Solidus au monogramme de Thierry Ier (exemplaire unique). R. 2291

302 Tremissis au nom de Théodebert Ier (exemplaire unique). R. 3693

303 Tremissis de Théodebert Ier. Côte, 498

304 Monnaie de bronze au monogramme de Théodebert Ier frappée à Marseille i97o/24oa

305 Monnaie de bronze anonyme frappée à Marseille vers 550. 1970/240^ 306 Tremissis frappé vers 550 au Mans. Cette monnaie est une des plus anciennes monnaies frappées par les Francs, portant le nom du lieu d'émission.

1965/1030

307 Tremissis frappé à Bordeaux pour le monétaire Valdus R 3757 308 Tremissis frappé à Toulouse pour le monétaire portant au revers la louve et les jumeaux, type copié sur des monnaies de bronze frappées au IVe siècle à la fin du règne de Constantin et par les Ostrogots, à Rome au début du vie siècle (inédit).

1969/444 309 Tremissis frappé à « Pecomaniaco » portant au revers la représentation d'un monnayeur frappant des monnaies (inédit). Côte 531

310 Tremissis de la fin du vie siècle frappé à Battignies (com. Binche, Hainaut) (inédit).

1971/342

3II Tremissis de Vienne-en-Val (Loiret) au type dit à «l'appendice perlé» (vers 600/610).

1967/253

312 Tremissis frappé à Reims (vers 600). 1969/722


313 Tremissis frappé à Tours pour le monétaire Maurus (vers 620/630). R. 4399

314 Tremissis frappé à Lyon pour le monétaire Justus (vers 630/640). Côte 506

315 Tremissis frappé à Lyon pour le monétaire Maurellus (vers 640/650). Côte 517 316 Denier de Childéric II (662-675) frappé à Tours. Trouvé à Onzain (Loir-et-Cher).

R. 3744

317 Quatre tremisses d'or à très bas titre trouvés dans une tombe à Manre (Ardennes) frappés vers 680. 1971/941-943 318 Denier frappé pour Saint-Martin de Tours, au nom du monétaire Unicter, vers 740/750. R. 1967/147 Cette pièce est exposée avec des documents provenant de Saint-Martin de Tours.

VII. COLLECTION CLAUDIUS CÔTE

On n'a présenté dans cette vitrine qu'une sélection de monnaies romaines et médiévales, de Savoie, des Dombes et des décorations léguées par Madame Côte au Cabinet des Médailles suivant les volontés de son mari. On a présenté d'autres monnaies dans les sections précédentes. Ces 4000 monnaies, objets, décorations, documents sont entrés au Cabinet des Médailles au mois de novembre 1960.

MONNAIES ROMAINES FRAPPÉES A LYON

319 Solidus de Julien (no 392).

320 Semis de Valentinien 1er (no 407).


321 Solidus de Valens (no 410).

322 Médaillon d'argent de Gratien (n° 414).

323 Solidus de Valentinien II (no 424).

324 Tremissis de Valentinien II (no 425).

325 Solidus de Théodose 1 (no 429).

MONNAIES CAROLINGIENNES

326 Denier de Pépin le Bref (no 560).

327 Denier de Charlemagne frappé à Lyon (no 561).

328 Denier de Louis le Pieux frappé à Lyon (no 566).

329 Denier de Rodolphe III frappé à Lyon (no 604).

MONNAIES CAPÉTIENNES

330 Ecu d'or de Saint Louis (no 635).

331 Gros tournois de Saint Louis (no 637).

332 Mouton d'or de Philippe V (no 672).

333 Royal d'or de Charles IV (no 678).

334 Royal d'or de Philippe VI (no 688).


335 Parisis d'or de Philippe VI (no 689).

336 Lion d'or de Philippe VI (no 690).

337 Pavillon d'or de Philippe VI (no 691).

338 Couronne d'or de Philippe VI (no 692).

339 Double d'or de Philippe VI (no 693).

340 Ange d'or de Philippe VI (no 694).

341 Chaise d'or de Philippe VI (no 696).

342 Ecu d'or de Philippe VI (no 701).

343 Royal d'or de Jean le Bon (no 726).

344 Franc à cheval de Charles V (no 766).

345 Franc à pied de Charles V (no 774).

346 Mouton d'or de Charles VI frappé à Montpellier (no 829).

347 Demi-écu heaumé de Charles VI frappé à La Rochelle (no 834).

348 Salut d'or de Charles VI frappé à Paris (no 840).

349 Angelot de Henri VI frappé à Rouen (no 901).

350 Royal d'or de Charles VII frappé à Montpellier (no 917).

351 Royal d'or de Charles VII frappé à Orléans (no 936).


352 Royal d'or de Charles VII frappé à Tours (no 939).

353 Ecu d'or au porc-épic de Louis XII pour la Bretagne (no 1072).

354 Ecu d'or au porc-épic de Louis XII pour Lyon (no 1078).

355 Ecu d'or au porc-épic de Louis XII pour le Dauphiné (no 1081).

356 Ecu d'or du Dauphiné de François Ier (no 1121).

357 Ecu d'or de Bretagne de François Ier (no 1122).

358 Teston de François 1er frappé à Limoges (no 1127).

359 Teston de François Ier frappé à Rouen (no 1130).

360 Teston de François Ier frappé à Villeneuve-lès-Avignon (no 113 5).

361 Teston de François Ier frappé à Marseille (no 115 9).

362 Teston de François Ier pour le Dauphiné (no 1166).

363 Ecu d'or aux Salamandres frappé à Toulouse (no 1195).

364 Teston de François Ier frappé à Bordeaux (no 1200).

365 Teston de François Ier frappé à Grenoble (no 1209).

366 Teston de Henri II frappé à Lyon (no 1220).

367 Teston de Henri II frappé à Bordeaux (no 1228).


368 Teston de Henri II frappé à Toulouse (no 1229).

369 Teston de Henri III frappé à Lyon (n° 1272).

MONNAIES DE SAVOIE

370 Amédée VI. Florin (no 2583).

371 Amédée VII. Florin (no 2591).

372 Amédée VII. Florin (no 2592).

373 Amédée VII. Florin (no 2593).

374 Louis. Ecu d'or (no 2635).

375 Amédée IX. Ducat d'or (no 2661).

376 Amédée IX. Double gros (n° 2662).

377 Philibert Ier. Ducat d'or (no 2666).

378 Charles 1er. Ducat d'or (no 2675).

379 Charles 1er. Teston (no 2677).

380 Charles 1er. Demi-teston (no 2680).

381 Philippe II. Teston (no 2696).

382 Philibert VI. Ducat d'or (no 2699).


383 Philibert VI. Teston (no 2701).

384 Charles IX. Ecu d'or au cavalier (no 2706).

385 Charles IX. Teston (no 2708).

386 Charles IX. Demi-teston (no 2714).

MONNAIES DES DOMBES

387 Pierre 1er. Teston d'or (no 3081).

388 Louis II. Demi-pistole d'or (no 3087).

389 Louis II. Double franc à cheval (no 3089).

390 Louis II. Franc (n° 3090).

391 Louis II. Teston (no 3092).

392 Louis II. Demi-teston (no 3100).

393 Henri. Demi-franc 1607 (no 3123).

394 Henri. Franc 1605 (no 3126).

395 Marie. Teston 1623 (no 3144).

396 Gaston et Marie. Teston 1629 (no 3158).

397 Gaston et Marie. Ecu d'or 1640 (no 3161).


398 Gaston et Marie. Grand écu blanc 1652 (no 3163).

399 Gaston et Marie. Demi-écu blanc 1652 (n° 3165).

400 Anne-Marie-Louise. Demi-écu 1672 (no 3190).

ENSEIGNES DE PÉLERINAGES ET OBJETS DIVERS

401 Notre-Dame de Bonne rencontre, Lyon (no 3735).

402 Confrérie de la Trinité (no 3752).

403 Saint-Suaire, Besançon (no 3771).

404 Notre-Dame du Puy (no 3777).

405 Notre-Dame de Rocamadour (no 3778).

406 Saint-Hubert (no 3794).

407 Saint-Michel (no 3802).

408 Saint-Esprit du Pont du Rhône (no 3806).

409 Notre-Dame de Confort, Lyon (no 3807).

410 Ampoule aux armes de France et de Bourgogne (no 3913),.

DOCUMENTS DIVERS

411 Médaille-passe de monnayeur de Montélimar (no 3914).


412 Album contenant 59 billets locaux émis à Lyon et dans la région lyonnaise de 1792 à 1922.

413 Album contenant 126 billets de la Banque de France (no 3245-3370).

414 Croix de l'ordre du Saint-Esprit.

415 Croix des Dames de Saint-Cyr. Chapitre de Jourcey.

416 Manuscrit illustré des Ordres français.

417 Statuette de Zeus. Petite copie romaine d'après un original attique de Léocharès pour le temple de Zeus à Mégalopolis en Arcadie. Bronze 11,7 cm.

418.

Cheval de bronze antique.

VIII. MONNAIES ET ANTIQUITÉS ORIENTALES

Les collections orientales du Cabinet des Médailles se sont notablement enrichies au cours de ces dernières années, tant par des donations que par des achats. Des milliers de pièces ont été acquises, dont on ne montre ici qu'un échantillonnage réduit.

Comment présenter en effet la grande collection de cachets phéniciens, sasanides (plus d'une centaine de pièces), sud-arabiques donnée par Henri Seyrig, la grande collection de bulles sasanides qui a appartenu à M. R.

Ghirshman, plusieurs trouvailles monétaires, les poids de verre estampillés et monnaies arabes de la collection Jean Maspero, une partie de la collection de monnaies de Mme Y. Godard, les objets orientaux divers donnés par de généreux amis du Cabinet des Médailles tels que MM. Paul Balog, Jean Soustiel, Henri Seyrig, et tant d'autres que nous ne pouvons nommer ici.

Bornons-nous à dire que, dans à peu près toutes les séries monétaires orientales, des monnaies nouvelles sont venues compléter les fonds anciens;


dans de nombreux cas il s'agit de monnaies inédites ; toutes sont mises immédiatement à la disposition des chercheurs. Certaines séries se sont accrues de façon spectaculaire : les sasanides, les arabo-sasanides, les monnaies de diverses dynasties musulmanes de l'Iran et de l'Asie centrale, les monnaies médiévales de l'Afrique du Nord.

Le Cabinet des Médailles a fait un effort particulier pour acquérir des trouvailles monétaires. C'est ainsi qu'à côté d'un trésor de 355 monnaies sasanides données par Monnaies et Médailles, de Bâle, nous avons acquis un trésor de l'époque umayyade d'environ 900 pièces et un trésor de l'époque abbaside d'environ 1500 pièces, ainsi que plusieurs autres petits trésors divers.

419 Pointe de flèche en bronze, en « feuille de laurier », portant sur les deux faces une inscription cunéiforme.

L'inscription donne le nom d'une personne, probablement son possesseur; la pointe a pu appartenir à un objet votif, destiné à demander quelque faveur pour son propriétaire.

J. Nougayrol, Revue d'assyriologie, 65, 1971, p. 179.

Don de Henri Seyrig.

420 Rosace de stuc, époque sasanide. Rehauts d'ancienne polychromie bleu et rouge.

Au centre, une fleur à huit pétales entourée de rosettes et d'un rang de perles. Iran, époque sasanide, ve-vie siècles de notre ère ( ?).

Don de J. Soustiel.

421 Fragment de haut-relief de stuc, à décor sculpté : sur un fonds de palmettes, des rinceaux et entrelacs géométriques enserrant un ours, un chien, et un lion terrassant un cervidé. Traces de polychromie. Iran, époque abbaside. xe siècle de notre ère ( ?).

Don de J. Soustiel.

On a groupé ici des intailles, des cachets et des bulles de l'époque sasanide (IIleVIle siècles). C'est à cette époque que dans l'Iran ancien la gravure sur pierres dures atteint son apogée. Qu'il s'agisse de l'art du portrait royal (voir le n° 422) ou de diverses représentations figurées empruntées à l'homme, aux animaux naturels ou fantastiques, aux plantes, ou encore de motifs stylisés tels que des monogrammes, les graveurs iraniens savaient traduire aussi bien la noblesse hiératique que le familier, avec réalisme ou fantaisie, sur des pierres diverses : grenat, cornaline, agate, calcédoine, cristal de roche.


Les intailles et cachets constituent aussi une source historique de première importance pour la connaissance de l'administration civile, judiciaire et religieuse de l'empire sasanide, pour les croyances populaires, pour l'onomastique, etc.

Les collections du Cabinet des Médailles se sont considérablement enrichies au cours de ces dernières années. Quelques achats ont été faits, mais il a bénéficié surtout de donations, dont la plus considérable a été celle de plus d'une centaine de pièces de Henri Seyrig. L'acquisition des bulles de la collection R. Ghirshman a fait de nos collections l'une des plus riches du monde en ce domaine.

422 Grande intaille représentant le roi des rois Shabuhr (Sapor). Sur les bords une inscription pehlevie donne la titulature impériale du « dévot de Mazda, le divin Shabuhr, roi des rois de l'Iran et du non-Iran, rejeton des dieux ».

L'admirable gravure de la gemme a pu faire penser qu'il s'agissait d'une œuvre d'époque hellénistique usurpée par un souverain sasanide. Nous savons aujourd'hui qu'il n'en est rien, et que cette pierre est bien du lne siècle de notre ère. Grenat almandin. Ancienne collection du duc de Gotha.

Republication dans les Studies in honour of George C. Miles, Beyrouth, 1974.

Acquisition, 1970.

423 Cachets et intailles.

1. Intaille représentant au centre un monogramme; au-dessous, une paire d'ailes surmontée de chaque côté, respectivement d'un lion, et d'un zébu ( ?). Inscription pehlevie. Cornaline.

Don de M. Henri-François Duchêne.

2. Cachet. Autel du feu, de part et d'autre duquel deux personnages se font face.

Inscription pehlevie. Agate brune et blanche zonée.

Don de Henri Seyrig, ainsi que les nos suivants.

3. Cachet. Au pied d'un arbre, un lion, la tête de face et le corps de profil. Inscription pehlevie. Calcédoine blonde.

4. Cachet conique. Au-dessus d'une paire d'ailes, protomé de cheval et avant-train de cheval ailé. Inscription pehlevie. Agate.

5. Cachet. Chamelle à deux bosses allaitant un chamelon. Inscription pehlevie.

Sardonyx (cornaline et agate blanche alternées).

6. Cachet. Cavalier avançant devant un serpent à six têtes. Inscription pehlevie.

Agate blanche et brune.

7. Cachet. Arbre stylisé en forme de croix; à gauche et à droite du tronc, un animal; trois oiseaux, l'un au sommet et les deux autres aux extrémités de la « croix ».

Agate.

8. Cachet. Quadrupède ailé à tête humaine portant une couronne à godrons, des cornes de bovidés et des bois de cervidé. Agate blanche et brune.

9. Cachet. Autour fondant sur une tête de bovidé. Calcédoine blonde.


424 Bulles.

Les cachets étaient apposés sur des parchemins ou sur de l'argile; dans ce cas il s'agissait de clore, soit des missives en enserrant des cordelettes ou des ficelles, soit des récipients, tels que jarres, flacons, etc. Nous montrons ici deux bulles ayant sans doute servi à clore des missives.

1. Bulle de terre cuite, portant les empreintes de sept cachets sasanides : un cachet administratif (sans représentation figurée) et des cachets privés : l'un de ceux-ci représente un dromadaire et porte une inscription religieuse.

Don de H. Seyrig.

2. Bulle de terre cuite représentant au centre un monogramme stylisé, entouré d'une inscription pehlevie.

Acquisition, 1968.

425 Peignes de bois.

1. Sept peignes à cheveux à doubles côtés. Egypte, époque mamlouke.

Les peignes, dont certains portent des inscriptions et des blasons mamlouks, étaient fort utilisés par les hommes aussi bien que par les femmes, notamment à la fin du XIIIe et pendant le XIVe siècle. Les six premiers peignes exposés ici datent probablement de cette époque. Le septième, de décor purement géométrique, de facture plus fruste et probablement destiné à une clientèle plus populaire, doit dater de la fin du XIVe siècle.

Don de Paul Balog.

2. Deux peignes à barbe. Egypte, époque ottomane.

Ces peignes plus tardifs que les précédents sont un indice, que les textes confirment, du soin que les hommes, aussi bien à l'époque mamlouke qu'à l'époque ottomane, apportaient à leur barbe et à leurs moustaches, lesquelles étaient considérées comme des signes caractéristiques de la virilité.

A. Abdar-Raziq, « Les Peignes égyptiens dans l'art de l'Islam », Syria, 49, 1972, pp. 399-412.

Don de Paul Balog.

426 Poids de bronze syriens.

Le Cabinet des Médailles s'est enrichi d'un nombre appréciable de poids de bronze syriens, dont nous présentons ici quelques échantillons, de formes et d'époques diverses.

1. Petit poids portant le nom du calife fatimide al Mustansir (1036-1094).

2. Trois poids à facettes; celles-ci sont ornées de cercles pointés. Epoque mamlouke ( ?).

3. Un poids en forme de barillet plat, orné sur toutes ses faces de cercles pointés.

Epoque mamlouke ( ?).

4. Deux poids en forme de deux troncs de cône accolés. Epoque mamlouke ( ?).

5. Un poids hexagonal. Fin de l'époque mamlouke ( ?).

6. Un poids en forme d'écu. Epoque ottomane.

7. Un poids en forme de cœur. Epoque ottomane.


MONNAIES D'OR KUSHANO-SASANIDES

427-428 Deux monnaies d'or au nom de Vasudeva, le Grand Koushan.

Ces monnaies posthumes représentent pour la monnaie d'or, le premier stade d'une évolution qui mène du monnayage plat des Koushans au monnayage convexe de la fin des Kushano-sasanides. Ancienne collection C.M. Kieffer.

429-436 Huit monnaies d'or convexes au nom d'un souverain indéterminé.

La légende est en effet en cursive barbare et certains ont voulu y voir le nom de Kidara.

En tout cas ce souverain a régné très certainement à la fin du IVe siècle. Les monnaies font probablement partie d'un trésor monétaire apparu en 1970. Nous sommes ici à la fin du monnayage d'or kushano-sasanide. La forme convexe de ces monnaies, que l'on trouvera encore conservée dans certaines émissions hephthalites, n'apparaîtra en Occident qu'à partir du XIe siècle dans le monnayage byzantin (xic siècle). Ane. coll. C.M. Kieffer.

437 Vingt-cinq monnaies d'une trouvaille de 355 drachmes d'argent qui a été tout entière donnée au Cabinet des Médailles.

Beaucoup de ces pièces sont dans un état de fraîcheur remarquable. L'étude des ateliers monétaires représentés conduit à penser que cette trouvaille vient des régions occidentales de l'Empire sasanide; et l'excellent état de conservation de ces pièces suggère que l'enfouissement a pu avoir lieu au moment des guerres et troubles de succession qui ont suivi la mort de Khosrow (Chosroès) (628 ap. J.-C.), avant que Yazdegerd III, dernier souverain de la dynastie, ne reprenne fermement en main les rênes de l'Empire en l'an 632.

Ces monnaies sont ici présentées comme il suit : 22 monnaies sont frappées au nom de Khosrow II (591-628); deux monnaies au nom d'Ohrmizd V (631-632), et la dernière au nom de Khosrow III (dates de règne incertaines entre 631 et 635).

Bulletin de la Société française de numismatique, juillet 1973.

Don de Monnaies et Médailles, Bâle.

438 Cinquante-deux dirhems d'argent arabo-sasanides constituant la totalité d'une trouvaille faite en Asie centrale en 1959.

Certaines de ces monnaies sont de style très barbare et imitent grossièrement le monnayage sasanide et arabo-sasanide; d'autres contiennent des inscriptions en cursive dite hephthalite, dérivée de l'écriture gréco-kushane. Les ateliers monétaires qui ont émis ces pièces, sont situés principalement à Merv et dans le Séistan.

439 Revers d'un dirham d'argent arabo-sasanide de l'an 76 de l'hégire frappé à Jayy (Ispahan) au nom du ministre et gouverneur de l'Orient umayyade al-Hajjaj ibn Yusuf.

Cette monnaie porte au revers le nom d'un ami (ici une sorte de sous-gouverneur) : al-Bara ibn Qabisa. C'est la plus ancienne monnaie mulsulmane frappée à Ispahan.

Revue numismatique, 1967, p. 102-116.


44° Un rare dinar d'or de l'an 77 de l'hégire (696-697 de notre ère) sans nom d'atelier et probablement frappé à Damas.

C'est en cette année 77 que commence pour l'or, la frappe du monnayage dit réformé; la réforme du calife Abdelmalek et de son puissant ministre al-Hajjaj ibn Yusuf a consisté à remplacer le monnayage figuré, tant d'or (inspiré de Byzance), que d'argent (inspiré de l'Iran sasanide), par un monnayage purement épigraphique.

Acquisition, 1968.

441 Un dirham d'argent de l'an 79 de l'hégire (698-699 de notre ère) portant le nom d'atelier de Kaskar.

Ce nom désigne une circonscription administrative de l'Iraq, dans laquelle sera construite en l'an 84 de l'hégire la ville de Wasit, où siègeront les gouverneurs de l'Orient musulman sous les Umayyades. — C'est en 79 de l'hégire que commence la frappe du monnayage d'argent réformé. De plus cette monnaie inédite est unique; on ne connaissait jusqu'à présent qu'une seule autre monnaie de cet atelier, de l'an 97.

Acquisition, 1970.

442 Dinar d'or frappé à la « mine de l'Emir des croyants » en l'an 91.

C'est une monnaie jusqu'ici unique pour cette date. On connaissait quelques exemplaires frappés à la « mine de l'Emir des croyants au Hijaz » de l'an 105.

G.C. Miles. Revue numismatique, 1972, p. 264-268.

443 Deux monnaies rawwadides.

Ce monnayage dont on ne connaît jusqu'ici que peu d'exemplaires a été émis en Azerbaijan par une petite dynastie d'origine arabe mais profondément kurdisée; des membres de cette dynastie sont gouverneurs d'Azerbaijan dès le lXe siècle de notre ère. Au milieu du xe siècle, profitant d'un mouvement général de révolte dans une bonne partie de l'Iran, les Rawwadides deviennent indépendants; au milieu du XIe siècle, ils deviennent vassaux des Seljuqs, et disparaissent du gouvernement de l'Azerbaijan en 1071.

S. Album, Revue numismatique, 1972, p. 99-104.

444 Coin monétaire mamlouk portant le nom d'atelier du Caire et la date de 881 de l'hégire (1476 de notre ère), datant donc du temps du sultan Qaitbay (1468-1496).

Don de Mme N. Kapamadji.

445 Coin monétaire en bronze au nom du sultan Husain Baiqara (1470-1506), Hérat, 900 de l'hégire (1494 de notre ère). Inédit.

Le grand sultan de la famille de Timur (Tamerlan) qui régnait sur le Khorassan, fit de sa cour à Hérat l'un des foyers principaux de la culture iranienne : des écrivains, des poètes, des peintres y vécurent, parmi lesquels le poète Jami et le peintre Behzad.


IX. MONNAIES MÉDIÉVALES ET MODERNES

Quinze monnaies carolingiennes, quarante-cinq monnaies royales françaises, douze monnaies féodales et treize monnaies étrangères évoquent les acquisitions récentes de la Bibliothèque nationale pour ces périodes de l'histoire monétaire.

Qu'elle ait été donnée (no 517), échangée (no 452), acquise dans le commerce en France (no 503-504) ou à l'étranger (no 477), préemptée en vente publique (no 446), ou, à la suite d'une trouvaille monétaire, achetée à un particulier, de gré à gré (no 487) ou par l'exercice du droit de revendication (no 488), c'est avant tout pour sa valeur documentaire que cette monnaie est entrée dans les collections du Cabinet des Médailles.

Bien sûr, il s'agit parfois d'une monnaie rarissime (no 446, 447), ou d'un grand intérêt artistique (no 479, no 521); ce sont cependant d'autres caractères qui font l'utilité de son acquisition; elle vient compléter une série : monnaies d'ateliers différents (no 448 et 450, no 477-482), ou d'émissions successives (no 467-470, no 472-476); ou bien elle s'inscrit en marge de ces séries et pose un problème numismatique (no 488).

Un bon nombre de ces monnaies, et en particulier toutes les monnaies étrangères, proviennent de trésors étudiés au Cabinet des Médailles et témoignent de la circulation monétaire en France à diverses époques.

Toutes contribuent à faire de la collection du Cabinet des Médailles un instrument de recherche aussi précis que possible, qui permet de faire progresser notre connaissance de l'histoire monétaire de la France.

MONNAIES CAROLINGIENNES

446 Pépin-le-Bref. Denier de Sainte-Croix de Poitiers.

447 Charlemagne. Denier d'Amiens.

448 Louis le Pieux. Denier de Duurstede.

449 Louis le Pieux. Denier au type Christiana Religio.

450 Louis le Pieux. Denier d'« Aldunheim ».


451 Charles le Chauve. Denier de Quentovic.

452 Charles le Chauve. Denier de Péronne.

453 Charles le Chauve. Obole de Reims.

454 Charles le Chauve ou Charles l'Enfant. Denier de Bourges.

455 Charles le Chauve (immobilisation). Denier de Toulouse.

456 Lothaire II. Denier de Saint-Médard de Soissons.

457 Carloman. Denier de Limoges.

458 Eudes. Denier de Châteaudun.

459 Charles le Simple. Obole de Cassel.

460 Louis IV. Obole de Langres.

MONNAIES ROYALES FRANÇAISES 461 Louis VI. Denier de Dreux.

462 Louis VI. Denier de Montreuil.

463 Henri 1er. Denier de Tournus.

464 Philippe II. Denier de Saint-Martin de Tours.

465 Philippe II. Denier tournois.


466 Louis VIII. Denier tournois.

467 Philippe IV. Gros tournois.

468 Philippe IV. Gros tournois.

469 Philippe IV. Gros tournois.

470 Philippe IV. Gros tournois.

471 Philippe VI. Gros tournois.

472 Charles VI. Guénar.

473 Charles VI. Guénar, Angers.

474 Charles VI. Guénar, Dijon.

475 Charles VI. Guénar, Embrun.

476 Charles VI. Guénar du duc de Bourgogne, Troyes.

477 Henri VI. Salut, Amiens.

478 Henri VI. Salut, Dijon.

479 Henri VI. Salut, Paris.

480 Henri VI. Salut, Rouen.

481 Henri VI. Salut, Saint-Lô.


482 Henri VI. Salut, Troyes.

483 Charles VII. Ecu, Toulouse.

484 Louis XI. Ecu, Saint-Lô.

485 Charles VIII. Ecu.

486 Louis XII. Ecu, Saint-Lô.

487 François Ier. Ecu, Crémieu.

488 Henri II. Henri.

489 Charles IX. Ecu, La Rochelle.

490 Henri III. Ecu, Bordeaux.

491 Louis XIII. Demi-franc, Toulouse.

492 Louis XIII. Quart de franc, Montpellier.

493 Louis XIII. Quart d'écu, Angers.

494 Louis XIII. Quart d'écu de Béarn.

495 Louis XIV. Demi écu, Montpellier.

496 Louis XIV. Demi écu, Bourges.

497 Louis XIV. Quart d'écu, Rennes.


498 Louis XIV. Quart d'écu, Troyes.

499 Louis XIV. Quart d'écu de Béarn.

500 Louis XIV. Ecu de Béarn.

501 Louis XV. Quart d'écu, Lille.

502 Louis XV. Demi écu, Strasbourg.

503 Louis XVI. Essai.

504 Louis XVI. Essai.

5°5 Louis XVI. Essai.

MONNAIES FÉODALES

506 Bouillon-Sedan. Henri de La Tour. Pistole.

507 Dombes. Louis II. Ecu.

508 Bourgogne. Florin au saint André.

509 Orange. Raymond IV. Franc à pied.

510 Orange. Frédéric-Henri. Quadruple pistole.


511 Cambrai. Pierre d'André. Royal.

512 Cambrai. Pierre d'André. Franc à cheval.

513 Cambrai. Florin du chapitre.

514 Hainaut. Guillaume III. Mouton d'or.

515 Hainaut. Philippe le Bon. Peeter d'or.

516 Flandre. Louis de Male. Demi-chaise d'or.

517 Flandre. Révolte de Gand. Florin d'or au lion.

MONNAIES ÉTRANGÈRES

518 Utrecht. Florin.

519 Zwolle. Double ducat.

520 Breslau. Ducat.

521 Salzbourg. Ernest de Bavière. Double ducat.

5 22 Hongrie. Mathias Corvin. Ducat.

523 Florence. Florin de Simone Canigiani.

524 Espagne. Ferdinand et Isabelle. Excellente.


525 Espagne. Philippe II. Quadruple écu.

526 Espagne. Philippe II. Double écu.

527 Espagne. Philippe III. Ecu.

528 Portugal. Philippe I. Cruzade.

529 Portugal. Henri 1er. Cruzade.

530 Portugal. Interrègne des gouverneurs. Cruzade.

X. TRÉSOR DE FÉCAMP

Ce trésor, composé de 8584 pièces, a été découvert en 1963, et acquis par la Bibliothèque nationale en 1968.

Sous le règne de l'avant-dernier des Carolingiens, des milliers de pièces d'argent, seule monnaie existant alors, furent déposées dans deux grands pots de terre et enfouies à Fécamp, port de mer, et résidence préférée des ducs de Normandie (980-985). Elles y demeurèrent pendant près de mille ans jusqu'à ce que des travaux de fondation, préliminaires à la construction d'un magasin les missent au jour, tout en les dispersant en partie et en détruisant celui des récipients qui avait résisté au temps.

Ce trésor a été constitué à une époque où l'autorité des souverains était fortement battue en brèche par les grands seigneurs du royaume qui prenaient de plus en plus d'indépendance. Les noms inscrits sur les monnaies, les types qui y figurent permettent de démêler dans quelles régions la royauté exerçait son autorité, quelles étaient les principautés territoriales indépendantes. Ces documents métalliques reflètent l'état politique du royaume. Ils corroborent et complètent le témoignage des actes et chroniques qu'utilisent couramment les historiens.

Sur le plan économique, l'ampleur du trésor montre que les transactions importantes pouvaient être réglées en monnaie aussi bien qu'en nature (troc)


ou en métal non monnayé (lingot-orfèvrerie). La diversité des monnaies traduit une large circulation des pièces du royaume, donc des relations commerciales assez développées.

Dans le domaine numismatique enfin, l'apport de ce trésor, unique par l'ampleur et la variété, est remarquable tant par le nombre de monnaies inédites que par le repère chronologique qu'offre l'ensemble pour dater des séries encore mal connues.

MONNAIES AU NOM DU ROI LOTHAIRE (954-986)

531-532 Monogramme carolin; LOTHARIVS R; au revers, croix cantonnée d'un R; ATREBAS Ci. Atelier d'Arras.

533-534 Croix; LOTERIVS REX; au revers, BITVRICES en deux lignes dans le champ. Atelier de Bourges.

535-536 B; LOTARIVS REX; au revers, croix; CAVILON. CIVT. Atelier de Chalon.

MONNAIES AU NOM D'UN SEIGNEUR

537-538 Croix; VLELMO caMS; au revers, monogramme carolin déformé; BRIVITES. Guillaume, comte de Brioude. Atelier de Brioude.

539-540 Croix cantonnée de quatre besants; RICARDVSI; au revers, temple déformé; ROTOMAGVS. Richard, duc de Normandie. Atelier de Rouen.

541-542 Croix cantonnée de quatre besants; V Ga DACSC; au revers, monogramme carolin déformé; M. HVALCRIV. Hugue le Danois, seigneur normand.

543 Croix cantonnée de quatre besants; HERIBERTVS Co. Herbert, comte de Vermandois.

MONNAIES ANONYMES

544-545 Croix; AVTSIOCERCI; au revers, croix. Atelier d'Auxerre.


546-547 Croix; CARTIS CIVITAS; au revers, tête à droite. Atelier de Chartres.

548-549 Croix; DVNIS CASTELI; au revers, tête à droite. Atelier de Châteaudun.

55 0- 5 51

Croix; BLESIANIS CASTO; au revers, tête à droite. Atelier de Blois.

552 Tête à droite. Atelier de Vendôme.

XI. TRÉSOR DE GISORS, XIIIe SIÈCLE

Ce trésor, composé de II 359 pièces, a été découvert en 1970. La part de l'inventeur a été acquise en 1972.

Il avait été enfoui durant le règne personnel de saint Louis, vers 1243.

Les monnaies françaises avaient été enfermées dans un sac de chanvre, les pièces étrangères dans une bourse de cuir nouée d'un lacet. Le tout fut déposé dans une sorte de chaudron tripode à l'extérieur des remparts médiévaux.

Ce trésor comporte un très grand nombre de variétés inédites. Il permet une étude détaillée des émissions monétaires du royaume pendant la première moitié du XIIIe siècle, période pour laquelle nous avons conservé très peu de documents écrits se rapportant à la monnaie.

Constitué à une époque d'échanges commerciaux actifs, le trésor illustre, par sa masse, les difficultés de manipulation d'une grande quantité de deniers et la nécessité de créer des multiples de l'unité pour faciliter les transactions.

Le multiple royal valant 12 deniers sera créé 23 ans plus tard. Faute de mieux, les contemporains se servaient de « pennies » anglais dont l'un valait 4 deniers.

Ils coupaient même ces pièces en deux, une moitié valant deux deniers.

MONNAIES ROYALES

TYPE PARISIS (MONNAIES DE PHILIPPE AUGUSTE)

5 5 3-5 54 FRA/NCO dans le champ; PHILIPVS REX; au revers, croix cantonnée de deux fleurs de lis; ARRAS CIVITAS. Atelier d'Arras.


5 5 5 Croix cantonnée de deux annelets; MavTvREL. Atelier de Montreuil.

556 Croix; PARISII civis. Atelier de Paris.

557 Croix; PERONNE. Atelier de Péronne.

5 5 8 Croix cantonnée de deux crosses ; SEINT OMER. Atelier de Saint Omer.

AUTRES TYPES

559-560 Tête de face barbue et couronnée; LVDavlcvs REX; au revers, croix; VRBS BITVRICA.

Atelier de Bourges.

561-562 E couronné d'un annelet à gauche, de deux besants et d'une croisette à droite; LVDOVICVS REX I; au revers, croix cantonnée de deux A; STAMPIS CASTELLVM.

Atelier d'Etampes.

563-564 Porte de ville; LVDavlcvs REX I; au revers, croix cantonnée d'un 0 et d'un A; AVREL'ANIS CIVITAS. Atelier d'Orléans.

565-566 A et W suspendus; LVDOVICVS RE; au revers, croix cantonnée d'un 0; PONTISAR CASRI. Atelier de Pontoise.

MONNAIES FÉODALES. IMITATIONS DU TYPE PARISIS

567-568 PaN/TIV dans le champ; WILELM COMS; au revers, croix cantonnée de deux besants; ABBATIS VILE. Atelier d'Abbeville.

569-570.

BOL/ONV dans le champ; RENAD COM; au revers, croix cantonnée de deux croissants; BOLVNENE. Atelier de Boulogne.

571-572 Aca/MEs dans le champ; ROBERTVS MI; au revers, croix couronnée de deux V; DRUCAS CASTA. Atelier de Dreux.


573-574 ALI/NOR dans le champ ; Co. VIRONENDIX; au revers, croix cantonnée de deux étoiles ; S. QUINTINVS. Atelier de Saint-Quentin,

AUTRE TYPE

575-576 SAN /SON; ARCHIEPISCOPVS; au revers, croix cantonnée de fleurs de lis et de croissants; REMIS CIVITAS. Atelier de Reims.

577 GVLER/MVS; ARCHIEPISCOPVS. Atelier de Reims.

MONNAIES ANGLAISES

578-579 Tête couronnée; HENRICVS REX; au revers, croix double; ADAM ON LVNDE. Atelier de Londres.

XII. SECTION « MÉDAILLES »

La Section « Médailles » du Cabinet des Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale, s'est enrichie de médailles importantes et rares depuis 1961.

Ce substantiel enrichissement provient d'achats et de dons qui, les uns et les autres, réunissent des médailles fondues et des médailles frappées. Outre les achats et les dons, le Dépôt légal de toutes les médailles frappées, constitue un apport considérable de médailles contemporaines, surtout précisément depuis 1961, date à laquelle la production de la médaille d'art jouit d'un grand accroissement, sous l'impulsion que le Directeur de l'Hôtel de la Monnaie de Paris, Pierre Dehaye, lui a donné.

Les achats qui ont été faits depuis 1961 concernant des médailles de l'époque de la Renaissance, des XVIIe et XVIIIe siècles, et aussi de très belles médailles contemporaines fondues en bronze.

Le très beau médaillon coulé en bronze du pape Clément X, vient enrichir d'une pièce nouvelle la collection de médailles de la série des papes. De même que les médaillons de bronze de l'apôtre Saint Pierre et du père Bernard Toselli augmentent de deux pièces rares notre série de médailles de la Renaissance.

La très belle médaille d'argent de Philippe V d'Espagne complète la série des médailles concernant ce souverain, série qui n'était pas particulièrement


riche. De même que la médaille de Guillaume Frédéric peut être regardée comme une acquisition particulièrement intéressante.

Un achat de trente-cinq médailles frappées en bronze, ou exécutées en fonte de fer, de module variant entre 45 et 65 millimètres, constituent un apport utile de pièces dont certaines sont rares pour l'étude des médailles du XVIIe et du début du XVIIIe siècle; ayant été frappées, le plus souvent, à l'occasion des défaites de Louis XIV aux Pays-Bas, certaines de ces médailles sont satiriques.

Une mention spéciale doit être faite à propos du très beau médaillon coulé en métal par Nini, sur lequel on voit Michel Foucault, un des médecins de Louis XV, en buste, de profil à gauche. La qualité de l'œuvre ne retient pas seule notre attention, mais encore le fait qu'elle soit l'unique pièce connue, réalisée par Nini, dans le métal, tous les médaillons faits par cet artiste étant de terre cuite.

Les achats de médailles et de médaillons contemporains, fondus dans le bronze, constituent une série nouvelle pour le Cabinet des Médailles qui, jusqu'à ces dernières années comptait peu de médailles contemporaines fondues. En effet, seuls les Amis de la Médaille, remettaient tous les deux ans une médaille contemporaine coulée dans le bronze.

Outre les achats, cette série s'enrichit chaque année des dons généreux faits par Monsieur le Directeur de la Monnaie, qui offre des fontes numérotées de médailles modernes exécutées par les meilleurs artistes.

Aux nombreux dons de médailles françaises et étrangères, soit par des sociétés de numismatique, soit par des particuliers, qui souvent se limitent à une ou deux pièces, il faut attacher un intérêt tout particulier à des dons qui par le nombre des pièces, leur valeur, la variété aussi des monuments qui les composent, forment de petites séries à part. Tels sont les dons, l'un de Mme Eve Curie-Labouisse, qui offre une série de médailles, de plaquettes et de décorations, laquelle outre l'intérêt purement didactique de chacune des pièces, constitue pour nous une évocation émouvante des illustres savants que furent Pierre et Marie Curie. L'autre don est celui que Mme Bouchard a fait, de médailles coulées et de médailles frappées et de plaquettes, œuvres de son père, le célèbre sculpteur, qui a traité ces petits monuments comme de la grande sculpture, y mettant le même génie et le même souffle que celui qui anime toutes ses œuvres.

XVIe SIECLE 580 Padre Bernardo Toselli.

PADRE BERNARDO TOSELLI CAPPUCINO SUA ET [AETATIS] ANNI 67. Portrait de profil à droite.


Au revers : QUI FECERIT ET DOCUERIT HIC MAGNUS. Dans le champ : un génie assis au pied d'une base de colonne, accoudé sur celle-ci, tient une torche renversée. Signé à l'exergue : N. M. Médaille fondue en bronze. Diamètre: 115 mm.

581 Saint Pierre apôtre.

SANCTVS PETRVS APOSTOLVS. Buste de l'apôtre Saint Pierre de profil à gauche, nue tête, nimbé. Sans revers. La médaille comporte une bélière, faite de deux palmes, soudée postérieurement. Fonte, bronze. Diamètre : 100 mm.

XVIIe et XVIIIe SIÈCLES

582 A la gloire immortelle de l'étudiant guerrier. 1672.

SEMPITERNO HONORI STVDIOSI MILITIS. La ville de Leyde, personnifiée par une femme appuyée sur l'écu des armes de la ville, est assise. Devant elle debout, Pallas, symbolisant l'Université, lui présente des étudiants qui sont au second plan, armés. Au revers : dans un cartouche, 1672. Au-dessous, ces vers latins : GRAECIA DEVICTAM IACTET PER PALLADA TROIAM IMMENSAE STRVERET CVM, MODO MOLIS EQUVM DIVA MINERVA SVIS LEYDAM CONSERVAT ALVMNIS INVNC ET DVBITA QVEIS MAGIS AEQVA FVIT. Au-dessous, dans le lointain, la ville de Leyde. Fonte de fer. Diamètre : 5 8 mm.

583 Clément X, pape.

CLEMENS. x. P.O.M. CREA. DIE 29 APRILIS 1670. Buste de profil à droite. Médaillon coulé en bronze sans avers. Diamètre : 175 mm.

584 Combat naval de la Hague. 1692.

NON ILLI IMPERIVM SED MIHI SORTE DATVM. Le combat naval entre les Anglais et les Français; au premier plan, le faux Neptune jeté hors de son char à coup de trident par le véritable Dieu des Mers. A l'exergue : GUILIELMO III M[AGNAE] BRI [TANNIAE] R [EGI] OB IMPERIVM MARIS ASSERT[VM]. Au revers : SE CONDET IN VNDIS. Une victoire debout sur un vaisseau à l'antique, chargé des écussons aux armes de la Grande-Bretagne et des Provinces-Unies. A l'exergue : DELETA AC INCENSA GALLORVM CLASSE MD.CXII. Bronze. Diamètre : 50 mm.

La légende de l'avers est empruntée à l'Enéide, I, V, 38.

585 Victoire des Alliés à Audenarde. 1708.

ANNA.D[EI]. G[RATIA]. MAG [NAE]. BRIT[ANNIAE]. FR[ANCIAE].ET. HIB[ERNIAE]. REG[INA].

La reine d'Angleterre, en buste, de profil à gauche, couronnée. Au revers : GALLIS. AD.

ALDENARD[AM] VICTIS. Deux prisonniers enchaînés à une colonne dont le haut est orné d'un trophée de drapeaux, la colonne étant surmontée d'une victoire. A l'exergue : xxx Jvnii MDCCVII. Bronze. Diamètre : 44 mm.


586 Victoire des Alliés à Malplaquet. 1709.

ANNA. D[EI]. G[RATIA]. MAG[NAE] BR[ITANNIA] FR[ANCIAE]. ET. HIB[ERNIAE]. REG[INA].

La reine d'Angleterre, en buste, de profil à gauche, couronnée. Au revers : CONCORDIA ET VIRTVTE. Le combat des deux armées dans le bois; au-dessus, une Renommée qui tient une couronne de laurier dans chaque main. A l'exergue : GALLIS. AD. TAISNIERE. DEVICTIS.

AVG[ VSTI] XXXI. MDCCIX. Bronze. Diamètre : 48 mm.

587 Prise de Douai par les Alliés. 1710.

ANNA AVGVSTA. La reine d'Angleterre, en buste, de profil à gauche, couronnée. Au revers : VALLO GALLORVM DIRVTO. Sous la personnification de Bellone, Anne, reine d'Angleterre, poursuit un soldat français qui abandonne le combat. Au premier plan, une colonne à laquelle un génie ailé attache un bouclier surmonté d'une couronne murale, en mémoire de la prise de Douai. Sur le bouclier on lit : SALVS PROVINCIARVM. Au pied de la colonne, des drapeaux et des armes pris aux Français. A l'exergue : ET DVACO CAPTO mccx. Bronze.

Diamètre : 45 mm.

588 Siège et prise de Bouchain par les Alliés. 1711.

ANNA AVGVSTA. La reine d'Angleterre, de profil à gauche, couronnée de laurier. Au revers : HOSTES. AD. DEDITIONELCOACTI. La ville de Bouchain dans l'éloignement. Au premier plan, un soldat français, un genou en terre, rend les armes à une femme assise sur un monceau d'armes; elle tient un bouclier sur lequel on lit : FORTVNA MANENS. A terre, une couronne murale. A l'exergue : VALO GALLORVM SVPERATO BVCHEMIO CAPTO MDCCXI.

Bronze. Diamètre : 45 mm.

589 Antoine Marie d'Erba.

MARCH. ANT. M^. ERBA. SEN. REGENS ! 1688. Buste d'Antoine d'Erba de profil à gauche, coiffé d'une calotte, les cheveux retombant sur les épaules. Il est revêtu d'un manteau bordé de fourrure. Signé sous la tranche de l'épaule : I.V.F. [GIOVANNI VISIARA]. Au revers : COELO. PRVDENTIA. CONGORS. Un aigle volant vers un soleil personnifié et radié. Audessous : au premier plan, une porte de ville fortifiée; au second plan, la ville d'Erba. Argent.

Diamètre : 100 mm.

590

Philippe V, roi d'Espagne.

PHILIPPVS v. HISPANIAR. INDIAR. REX. CATHOL. Buste de profil à droite, lauré, portant la cuirasse. Au revers : MONARCH. HISPANIAR. SVB. CVRATELA. Le roi sur son trône reçoit l'Espagne agenouillée devant lui qui lui présente l'écusson aux armes de l'Espagne, tandis qu'il élève au-dessus d'elle son sceptre orné d'une fleur de lis, tenant de la main gauche le globe du monde surmonté d'une croix. Le champ de la médaille est parsemé de fleurs de lis.

A l'exergue M.D.CC. Argent. Diamètre : 55 mm.

591

Mariage de Charles William Frédéric avec la princesse Frédérica Louise de Prusse.

1729.

CARL. WILH. FRID. MARCH. BR. ON FRIDERICA. LVDOVICA. FR. BOR. Bustes en vis-à-vis de


Charles William Frédéric et de Frédérica Louise. Sous le buste du prince : DIGNO. NECTENDA.

VIRO. Sous celui de la princesse : SOBOLES REGVM. A l'exergue : SAC. NVPT.CELEBRATA.

BEROL. A.CIDIOCCXXIIII. Signé au-dessous : WESTNER. Au revers : SIC GENIVS AMBORVM SE GERMINE SCINDIT AB VNO. Arbre généalogique. Argent. Diamètre : 72 mm.

592 Michel Foucault.

Portrait de profil à gauche, nue tête, les cheveux noués en catogan. Signé sur la tranche du bras : NINI. 1771. Sans revers. Médaillon d'acier, œuvre unique du modeleur en terre cuite Jean-Baptiste Nini. Diamètre : 135 mm.

XIXe ET XX e SIÈCLES

DON DE MADAME ÈVE CURIE-LABOUISSE

593 Conservatoire national des arts et métiers. Conférences de Madame Curie.

Une femme debout à gauche qui enseigne; elle présente, rangés dans une armoire ouverte, les appareils et instruments nécessaires à la recherche. Devant elle, cinq auditeurs écoutant; au premier plan, l'un d'eux, assis, prend des notes. A l'exergue : PRINCIPIA. INVENIT.

DESCRIBIT. MACHINAS. ARTES. DEMONSTRAT. DOLET OMNES. Signé : A. PATEY. Au revers : CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERSI. Sur les branches de chêne et de laurier un cartouche sur lequel on lit : CONFERENCES DE 1920 MME CURIE. Au-dessous : une vue aérienne du Conservatoire. Plaquette d'argent. 59 x 69 mm.

594 Médailles Alfred Nobel décernées à Marie Curie les années 1903 et 1911.

ALFR. NOBEL. Il NAT. MDCC XXXIII lOB. MDCCC xcvII. Buste d'Alfred Nobel de profil à gauche. Signé : E. LINDBERG. 1902. Au revers : INVENTAS. VITAM. IUVAT EXCOLVISSE.

PER. ARTES. Dans le champ : La science de profil à gauche, personnifiée par une femme vêtue à l'antique, dévoile la nature représentée par une femme debout de face, qui tient une corne d'abondance dans son bras droit. A sa gauche, on lit : NATURA; derrière la Science : SCIENTIA.

A l'exergue de chaque côté d'un cartouche : REG. ACAD 11 SCIENT. SVEC. Sur le cartouche : MARIE CURIE MCMIII. Signé : ERIK LINDBERG. Or. Diamètre : 66 mm.

595 La Ville de Paris à Pierre et Marie Curie.

La Ville de Paris personnifiée par une femme assise de trois-quarts à gauche, la tête de profil, tourelée. De la main gauche, elle tient un écusson aux armes de la ville. Au second plan, l'Hôtel de Ville. A l'exergue : FLVCTVAT NEC MERGITVR. Au revers : DÉPARTEMENT DE LA SEINE. Deux branches de laurier en sautoir. Au centre : LA VILLE DE PARIS A MR PIERRE CURIE ET A MME MARIE CURIE LAURÉATS DU PRIX NOBEL 1903. Argent. Diamètre : 75 mm.


N° 592. — Michel Foucault, médaille par Nini.


596 Croix de Commandeur de l'Ordre de la « Polonia restituta », décernée à Marie Curie par la Pologne.

597 Médaille d'honneur de la Fédération des Clubs féminins de la ville de New York, décernée en 1929 à Marie Curie.

Sur une étoile à cinq branches, terminées chacune par une boule du même métal que celui de l'étoile, deux cercles dont le premier (4 mm. de large) est formé d'anneaux d'émail vert, sertis d'or. Au revers de ce cercle de vermeil, on lit l'inscription suivante : NEW YORK CITY FEDERATION OF WOMENS CLUBS. Un second cercle, séparé du premier, de 10 mm., fixé sur la même étoile, mesurant 4 mm. de large, en émail vert serti d'or, porte en petites majuscules d'or cette inscription : MEDAL OF HONOR. Au revers de ce cercle, on lit gravé : MARIE SKLODOWSKA CURIE. Un anneau de suspension est fixé à un écusson au revers duquel est gravé la date : 1929. La médaille mesure 41 mm. de largeur.

598 Erik Satie.

JE SUIS VENU AU MONDE TRÈS JEUNE, DANS UN TEMPS TRÈS VIEUX. ERIK SATIE 1866-1925.

Au revers, gravé en creux, la silhouette de Satie et celles des membres du groupe des Six, ainsi que le titre de deux de ses ouvrages : SOCRATE et PARADE. Médaille frappée en bronze d'après une maquette modelée par Belo.

599 Ambroise Paré.

AMBROISE PARÉ. Tête de profil à droite. Signé : CHAUVENET. Médaillon fondu en bronze.

Diamètre : 175 mm.

600 André Jolivet.

Le profil du musicien avec l'évocation du sens de la mesure et de la densité. Au revers : un assemblage symbolique en correspondance avec l'œuvre de Jolivet. Signé : ROGER BEZOMBES. Médaille fondue en bronze. Diamètre : 150 mm.

601 Cinquantenaire de la mort de Charles de Foucauld.

CHARLES DE FOUCAULD. Le visage de trois quarts à droite. « Sans peur et plein d'amour au moment de son martyre ». (ier décembre 1926.) Signé à gauche dans le champ : RJ [Raymond Joly]. Au revers : Une vue sur les cimes du Hoggar par la porte basse de l'ermitage de l'Assekrem. Médaille fondue en bronze. Diamètre : 13 5 mm. Exemplaire numéroté. (Don.) 602 Hommage à Paul Eluard.

Voguant sur la lyre l'esquif du poète, d'étranges passagers. Poésie, Amour, Martyr de


guerre. Au revers, une main vibrante pince les lignes de la pluie qui, doucement, écoulent leur son dans le manuscrit déroulé, à travers le paragraphe de Paul Eluard. Médaille fondue en bronze. Diamètre : 90 mm. (Don.)

603 Degas.

DEGAS 1864-1917. Buste de trois quarts à gauche. Signé : REVOL. Au revers : cadrés dans la circonférence de la médaille, une femme à sa toilette, mais presque aussi une danseuse.

Médaille fondue en bronze. Diamètre : 110 mm. A l'avers, le nom de Degas reproduit sa signature. (Don.) 604 Cinquième centenaire d'Erasme.

ERASME. De profil à gauche, Erasme, d'après le portrait peint par Holbein (Louvre), dont le masque exprime la concentration de pensée. Au revers, les mains d'Erasme en train d'écrire se détachant en relief (d'après la gravure de Durer) entourées des dates et lieu de sa naissance et de sa mort et des titres de trois de ses principaux ouvrages : L'ÉLOGE DE LA FOLIE. ADAGES. COLLOQUES. A gauche de ses mains : PRINCE DE L'HUMANISME. A droite : ROTTERDAM 1467-15 36-BALE. Médaille fondue en bronze, d'après une maquette modelée par Marcel Chauvenet. Diamètre : 120 mm.

605 Alphonse Allais.

ALPHONSE ALLAIS. De face, dans le style de l'époque. A l'exergue : 1854-1905. Sans revers.

Médaillon fondu en bronze d'après une maquette traitée par André Belo en intaille. Diamètre : 281 mm.

606 Pour un été.

Cette œuvre qui peut se qualifier d'« abstraite)) évoque une ambiance, un « état», ce que l'auteur retient, et nous donne à rêver en partage d'une saison vécue. Médaille fondue en bronze de Jean Messagier. Diamètre 1135 mm. (Don.) 607 Saint Augustin.

Saint Augustin, en buste de face, d'après la plus ancienne effigie de lui, sur une mosaïque byzantine conservée à Florence. A gauche et à droite du buste : EGREGIO DOCTORI NOSTRO AVGVSTINO AETERNA VERITAS VERA CHARITAS CARA AETERNITAS. Au revers, inscription prise sur un tombeau de l'ancienne basilique de Saint-Augustin : VALILV FIDELIS IN PACE 1. A la suite, une palme, symbole du martyre, et au-dessous, de part et d'autre d'une croix : Alpha et Oméga. Médaille fondue en bronze d'après une maquette moulée par Paul Belmondo. Diamètre : 140 mm. (Don.) 608 Sainte Catherine de Sienne.

Portrait de la sainte, le visage encadré d'un voile, d'après la fresque d'Andréa Vanni, dans l'église Saint-Dominique de Sienne. Au-dessus de la tête inclinée, la couronne d'épines préférée par sainte Catherine à la couronne de pierreries que lui offrait le monde. En légende


à gauche : SAINTE CATHERINE DE SIENNE. Au revers : GLORIA PATRI Il ET TIBI Il ET SPIRITVI SANCTO 1. Ces mots sont gravés en creux sauf les deux premiers. Le thème du revers symbolise la vie contemplative et mystique de Catherine : une croix gravée comme une constellation, faite des stigmates rayonnant à l'emplacement des cinq plaies et de la couronne d'épines. La légende rappelle le texte de l'office tel que le récitait sainte Catherine en s'adressant directement au Christ. Médaille fondue en bronze d'après une maquette modelée par Claude Emmel. Diamètre : 120 mm. (Don.)

609 Zurbaran.

ZURBARAN 1598 1663. Sous le nom du peintre, un capuchon de moine et, pour visage, une croix. Au revers : FUENTE DE CANTOS — MADRID. Un crucifix d'inspiration très espagnole. Médaille fondue en bronze d'après une maquette modelée par Nicolas Carréga.

Diamètre : 120 mm. (Don.) 610 Jean-Sébastien Bach.

JEAN SÉBASTIEN BACH. Portrait de face. Au revers : une composition rigoureuse évoque le climat de l'œuvre, inspiré du Concerto pour deux violons en ré mineur. Médaille fondue en bronze, d'après une maquette modelée par Siv Holme Muse. Diamètre : 140 mm. (Don.) 611 Saint-Exupéry.

ANTOINE DE SAINT EXVPERY Il 1900-1944. L'écrivain est représenté de face. Le visage comme voilé d'une énigmatique mélancolie semble sur le point d'entrouvrir les lèvres pour laisser échapper cette phrase du Petit Prince quittant la terre : « Laissez-moi être, ayant achevé de devenir », c'est la légende inscrite. Au revers : allégorie. Médaille fondue en bronze, d'après une maquette modelée par Suzanne Régis. Diamètre : 150 mm. (Don.) 612 Rois mages.

Cette médaille de Raymond Joly représente dans la nuit étoilée de Noël, l'adoration des Rois Mages. Elle a été fondue en bronze, puis émaillée au four; œuvre originale, d'expression nouvelle.. Diamètre : 130 mm.

613 Franz Kafka.

KAFKA 1883 1924. Portrait de face. Signé : DUFRESNE. Au revers : une composition suggérant l'univers de Kafka. Médaille fondue par Thérèse Dufresne. Diamètre : 120 mm.

614 Picasso et Notre-Dame de Vie.

Picasso est représenté de profil à droite, le menton dans la main gauche, rêvant parmi des formes qu'il a créées : une silhouette de femme, une colombe en vol. Sur le buste : PICASSO.

Signé : PRINNER. Au revers : NOTRE-DAME DE VIE. Une vue de l'endroit où s'est retiré Picasso, dans une atmosphère pastorale. Au second plan, une brebis tondue au repos, de profil à gauche, issue de l'œuvre de Picasso. Médaille fondue en bronze d'après une maquette modelée par Anton Prinner. Diamètre : 120 mm. (Don.)


615 Albert Camus.

ALBERT CAMUS MCMXIII-LVIII-IX. Portrait de profil à gauche d'Albert Camus. Au revers : inscription dans le champ : 1913. J'AI APPRIS LA LIBERTÉ DANS LA MISÈRE. i960, L'ARTISTE ET SON TEMPS. 1967. JE PUIS BIEN M'ARRÊTER LÀ. Médaille fondue en bronze par Berthe Camus. Diamètre : 123 mm. (Don.) 616 Comte Philippe d'Arschot Schoonhoven.

PHILIPPE COMTE D'ARSCHOT BERLIN 1955. Tête de profil à gauche. Signé sur la tranche du cou, au-dessous de la nuque : D. HEIVIGER. Sans revers. Fonte de bronze. Diamètre : 135 mm. (Don.)

617 Aigle et escarbot.

Acier gravé par Belo pour frapper une médaille. (Don.) 618 Centenaire de la Société française de numismatique.

CENTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE NUMISMATIQUE. La frappe au maillet par deux monnayeurs du xvie s. Signé : R. JOLY. Au revers : EXPOSITION AU MUSÉE MONÉTAIRE.

Divers instruments. A l'exergue. PARIS JUIN 1965. Argent. Diamètre : 81 mm. Les coins de cette médaille ont été gravés directement dans l'acier par R. Joly. (Don.)

GRANDS PRIX DE ROME DE GRAVURE EN MÉDAILLE

(Toutes les médailles qui suivent portent cette mention gravée au revers, au pourtour.)

619 Jean Asselberger.

Dans le champ : LA BELLE ET LA BÊTE. Acier gravé par Jean Asselberger. 23 juin 1960.

Signature de l'artiste. Au-dessous : CLUB FRANÇAIS DE LA MÉDAILLE. Etain. Diamètre : 70 mm. (Don.) 620 Jules France.

Dans le champ : PRÈS D'UNE VASQUE DES JEUNES FILLES PROCÈDENT A LEURS ABLUTIONS 8 JUILLET 1918. JULES FRANCE. Au-dessous : CLUB FRANÇAIS DE LA MÉDAILLE. Etain. Diamètre : 70 mm. (Don.) 621 Jacques Devigne.

Dans le champ : en forme de lfeurs, cette inscription : sous LA RAMURE D'AVRIL DES JEUNES


FILLES JOUENT DES MÉLODIES POUR DES OISEAUX QUI CHANTENT. Au-dessous : ACIER GRAVÉ JUILLET 1954. Jacques Devigne. CLUB FRANÇAIS DE LA MÉDAILLE. Etain. Diamètre : 70 mm.

(Don. )

622 Janine Boyer.

Dans le champ : JEUNES FILLES FAISANT UN BOUQUET ACIER GRAVÉ PAR BOYER JANINE.

23 JUIN i960. Etain. Diamètre : 70 mm. (Don.) 623 Michel Charpentier.

Dans le champ : INITIATION A LA DANSE — 9 JUILLET 1951 - MICHEL CHARPENTIER. Audessous : CLUB FRANÇAIS DE LA MÉDAILLE. Etain. Diamètre : 70 mm. (Don.)

DON DE MÉDAILLES DE HENRI BOUCHARD PAR MONSIEUR ET MADAME BOUCHARD

624 Brillât-Savarin.

J.A. BRILLAT-SAVARIN. Portrait en buste de profil à gauche. Signé sur la tranche de l'épaule : H. BOUCHARD. Au revers : une nature morte. Signé : H.B. Bronze. Fonte. Diamètre : 60 mm. (Don.)

625 La Guérinière, premier écuyer de Louis XIV.

La Guérinière à cheval, profil à gauche. Au-dessous sur un cartouche : LA GUÉRINIÈRE. Au revers : branche d'olivier derrière un cartouche auquel sont suspendus des étriers, sur lequel on lit : ÉPREUVE DE DRESSAGE. Au-dessous, à l'exergue : CERCLE DE L'ÉTRIER. Signé dans le champ : H.B. Fonte. Bronze. Diamètre : 70 mm.

626 Jument poulinière.

Une jument allaitant un poulain, de profil à droite. Signé : BOUCHARD. Sans revers. Plaquette de bronze. 70 X 45 mm. Cette plaquette a été coulée en bronze, en grande fonte : 210 X 215 mm. (Don.)

627 Rabelais.

LA CONFRÉRIE DES CHEVALIERS DU TASTEVIN Il AU BON MAITRE RABELAIS 1. Rabelais de profil


à gauche, en buste, portant une coupe de vin à ses lèvres. Signé : BOUCHARD. Au revers, sur une banderolle A L'ABBAYE DE TELEM VIVEZ JOYEUX. Au premier plan, Rabelais assis.

Près de lui une bouteille et un gobelet. Devant lui, un riche vignoble; au fond, l'abbave. A l'exergue : PARLONS DE BOIRE. Bronze. Fonte. Diamètre : 70 mm. (Don.)

DÉPOT LÉGAL

628 Chartres.

CHARTRES. Vue de la ville de Chartres avec, au second plan, dominant, la cathédrale. Au revers : Les grandes orgues. A l'exergue : CONCOURS INTERNATIONAL D'ORGUE. Signé : J. COEFFIN. Médaille frappée en bronze. Diamètre : 81 mm.

629 Musique élisabethaine.

MUSIQUE ÉLISABETHAINE 1509 1517 1568 1603. Au premier plan, la reine Elisabeth, couronnée, richement vêtue, tenant le sceptre. Au revers : THOMAS TALLIS 1505-1585 WILLIAM BIRD 1543-1628 THOMAS MORLEY 1559-1603 Au deSSOUS : JOHN DOWLAND 1502-1626 JOHN BULL 1563-1628 JOHN WILBYE 1572-16381 ORLANDO GIBBONS 15831625 1 Orchestre. Signé : M. MOQUOT. Médaille frappée en bronze. Diamètre : 81 mm.

630 Saint Augustin. La Cité de Dieu.

Bronze, par Georges Mathieu. Diamètre : 81 mm.

631 Morienval.

NAISSANCE DE L'ART GOTHIQUE, par Georges Mathieu. Bronze. Diamètre : 81 mm.

632 Jean Renoir.

JEAN RENOIR CINÉASTE. Portrait en buste de profil à gauche. Signé : s. GOLBERG. Au revers, : LA GRANDE ILLUSION. PARTIE DE CAMPAGNE. LA RÈGLE DU JEU. JE CROIS ÉNORMÉMENT AUX MAÎTRES, A L'ÉCOLE, AUX EXEMPLES. Bronze. Diamètre : 70 mm.



CHAPITRE II

LE DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS


N° 639. — L'éducation de saint Louis. Heures de Jeanne de Navarre, XIVe s.


« Ce serait une erreur, écrivait, voici quatorze ans, notre regretté prédécesseur Jean Porcher, que de vouloir posséder un peu de tout. Dans le domaine sans limite qui est le sien, le Cabinet des manuscrits s'efforce d'acquérir le meilleur, c'est-à-dire le plus utile. aussi doit-il à l'occasion s'inquiéter moins de ce qui lui manque que de ce qu'il possède déjà et telle pièce d'apparence mineure prend alors pour lui plus d'intérêt qu'un gros morceau qui resterait isolé parmi les étrangers. Voilà le principe. »

Ce principe, si vigoureusement formulé, n'a rien perdu de sa valeur, et le Cabinet des manuscrits s'en est toujours inspiré dans les choix qu'il avait à exercer en matière d'acquisitions à titre onéreux.

On ne doit pas oublier, en effet, que, seul ou presque, parmi les autres Départements de la Bibliothèque nationale, le nôtre ne voit pas ses fonds s'accroître de façon automatique par le jeu du dépôt légal; la hausse vertigineuse du prix des autographes et surtout des manuscrits médiévaux réduit par ailleurs de façon considérable le développement de ses collections par voie d'achat, et lui impose par là même une extrême rigueur dans ses choix.

Nous devons d'autant plus nous féliciter qu'à plusieurs reprises au cours des dernières années des crédits exceptionnels nous aient permis d'acquérir de vastes ensembles de documents d'un intérêt capital, qu'il convenait, coûte que coûte, de maintenir ou de faire entrer en France. C'est ainsi qu'ont pu être intégrés à nos séries de manuscrits modernes les cahiers de Marcel Proust (no 720 et 721), la grande collection d'autographes de Henri Heine rassemblée par J. Schocken, (no 680), les lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo (no 753) et, tout récemment, les manuscrits et la correspondance de Paul Valéry (nos 724-726).

Mais au nombre des plus importantes acquisitions du Cabinet des manuscrits durant la dernière décennie, il convient également de signaler plusieurs manuscrits à peintures, dont les notices figurant au présent catalogue soulignent, par leur étendue même, l'exceptionnelle importance sur le plan historique et artistique. Avec les « Heures de Jeanne de Navarre », (no 639) quasi miraculeusement retrouvées, les « Images de la vie du Christ et des Saints )) (n° 637) encore presque ignorées des spécialistes, et un « Livre de Prières de Philippe le Bon » (no 645) resté totalement inconnu, ce sont trois chefs-d'œuvre de l'enluminure française, représentant pour le patrimoine national un enrichissement très considérable, qui sont venus rejoindre sur nos rayons tant d'autres inestimables merveilles.

Le caractère prestigieux de telles acquisitions ne doit cependant pas nous faire oublier que les collections du Cabinet des manuscrits n'auraient jamais atteint leurs dimensions actuelles, et surtout ne se seraient jamais développées au rythme rapide qui est le leur, si elles n'avaient sans cesse bénéficié de la générosité d'innombrables donateurs. Aujourd'hui comme hier, c'est à ceuxci que notre Département doit la plus grande partie de ses accroissements et,


par suite, de sa vitalité; la présente exposition nous fournit une heureuse occasion de leur rendre un éclatant hommage.

Le nombre et l'importance des dons reçus nous a, hélas, interdit de les faire tous figurer au catalogue. Dans des ensembles comportant souvent des centaines, voire des milliers, de feuillets, force nous a même été de n'exposer qu'un nombre infime de pièces, choisies parmi les plus significatives. Bien des documents contemporains reçus au cours des dernières années ne pouvaient d'autre part, en raison des réserves temporaires de communication imposées par les donateurs, être encore présentés au public. Certains, en revanche, entrés depuis longtemps déjà à la Bibliothèque nationale, peuvent aujourd'hui être exposés et le seront ici pour la première fois.

La liste des donateurs à qui le Cabinet des manuscrits doit tant de trésors, compte des noms illustres, et la magnificence de nombreuses donations a de quoi éblouir, mais tous ceux qui, avec une égale générosité, ont contribué au développement de ses collections ont droit à une égale reconnaissance.

Comment citer ici certains d'entre eux seulement ? Il faudrait en vérité les citer tous et montrer pour chacun ce que leur contribution à nos enrichissements nous apporte de neuf et d'utile. Nous devrons donc nous contenter d'en dresser la liste que l'on trouvera ci-après, et dont l'étendue suffit à prouver combien le développement de notre patrimoine culturel intéresse non seulement nos compatriotes mais aussi de nombreux amis étrangers.

Nos collections en effet ne se limitent pas au seul domaine français et celles qui concernent l'Orient sont exceptionnellement importantes.

Leur extrême diversité (elles contiennent des documents écrits en 49 langues et répartis en 56 fonds !) ne va du reste pas sans poser des problèmes complexes à ceux qui ont la responsabilité de leur accroissement. Jusqu'en 1972, Mme M.-R. Guignard, conservateur de la Section Orientale et sino1 9 72, 1 logue mondialement connue, s'est acquittée de cette charge avec une compétence que la description des pièces entrées dans ces fonds au cours des dernières années met en particulière évidence.

Parmi celles-ci l'on peut notamment signaler l'acquisition du précieux Chah nâtneh d'André Godard, devenu l'un des joyaux du fonds persan, (no 884) et le « Livre de jade » offert par M. Henry Davis (no 895), sans parler de bien d'autres manuscrits du plus haut intérêt, dont il n'était possible de présenter que quelques spécimens.

Dans ce domaine aussi, la générosité de nombreux donateurs étrangers a contribué à développer régulièrement des collections qui eussent risqué de dépérir, si elles n'avaient pu s'accroître qu'à titre onéreux, et c'est à des amis éparpillés dans le monde entier que notre Section Orientale doit exprimer sa gratitude.

Les notices du présent catalogue ont été rédigées, pour les manuscrits en langues occidentales, par Mmes Bloch, Callu, Dubief, de Lussy, Lecco-


Mandic et Prévost; Mlles Angremy, Cottin et Massip; MM. Astruc, Avril Gasnault et Vezin. Celles des manuscrits en langues orientales l'ont été par Mmes Cohen et Puyraimond; Mlles Berthier, Isidore, Kosugi, Park et Sauvan, sous la direction de Mlle Séguy, conservateur en chef de la Section Orientale.

Marcel THOMAS Conservateur en Chef du Cabinet des manuscrits


DONATEURS

M. GEORGES POMPIDOU, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE LE GÉNÉRAL DE GAULLE

ASSEMBLÉE DES CHAMBRES D'AGRICULTURE. — BUREAU UNIVERSITAIRE DE STATISTIQUE. — COLLIER'S ENCYCLOPEDIA. — COMITÉ DE L'ENCYCLOPÉDIE FRANÇAISE. —

COMITÉ NATIONAL POUR LA CÉLÉBRATION DE LA NAISSANCE DE TAGORE. — INSTITUT FRANÇAIS DE STOCKHOLM. — NEW YORK HISTORICAL SOCIETY. — O.R.T.F. —

SOCIÉTÉ DE PORT-ROYAL. — SOCIÉTÉ DES AMIS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. —

SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE NEUILLY-SUR-MARNE.

MLLE LYDIE ADOLPHE MME ALAIN-CHARTIER M. D'ANGERVILLE MME JACQUELINE APOLLINAIRE MME APPIA-BLACHER M. ANDRÉ ARTONNE MME THÉRÈSE AUBRAY M. LOUIS AURENCHE M. ABDURRAHMAN BADAWI M. BADER MME HENRI BARBUSSE MME GEORGES BATAILLE MLLE BAUDOIN M. G. DE BEAUREGARD DR. CHARLES BECKMANN M. F. BEDARIDA MLLE ALICE BÉNARD-FLEURY MME JULIEN BENDA M. MAURICE BÉRARD MLLE JEANNE BERGSON M. BERNSTEIN BARONNE BICH MME ELIZABETH BIDOU M. AUGUSTE BLAIZOT MME JEAN-RICHARD BLOCH M. ANDRÉ BLONDEL M. CHARLES BLONDEL M. GUY BOHN

S.A. MARIE BONAPARTE, Psse DE GRÈCE CHANOINE BONHOMME DE MONTAIGUT M. ET MME BONNIER DE LA CHAPELLE M. EUGÈNE BORREL MME BOUGENAUX M. JACQUES BOURGEAT MME E. BOURGES COLONEL BOURNIQUEL M. H. BOUTEFOY M. PAUL BOYER MME BRANCHE-MONTREYNAUD M. G. BRAUN M. MICHEL BRÉAL MME BRIET M. MICHEL DE BRY MME BURUCOA M. HENRI BUTTIN MLLE MARGUERITE CAHUN M. MAURICE CAILLET M. JULIEN CAIN M. Louis CANET MME EUGÈNE CARRÉ MLLE COLETTE CARTON M. JEAN CASSOU COMTE H. DE CASTELLANE-MAJASTRES MME CASTEROPOULOS MME ANDRÉ CHANCEREL M. CHAUMONOT


M. CHAVET M. CHEVAL COMTE CHEVREAU D'ANTRAIGUES MME PAUL CLAUDEL M. MARCEL COHEN R.P. COMBALUZIER MGR. COMBES MME RAYMOND COMITI M. ET MME S. CORNEC MME PIERRE CORNUAU MME COURIER DE MÉRÉ M. PHILIPPE DE CROISSET MME ÈVE CURIE-LABOUISSE MME CURTISS MME DAIN M. LOUIS DALLET M. DALLET-BRINKWOOD MME MARIE-HÉLÈNE DASTÉ ME A. DAUCHEZ M. JEAN DAVID M. HENRY DAVIS MME MARCEL DÉAT M. MAURICE DEFLANDRE MME DEFLANDRE-LOUYS M. DELATTRE MLLE MARIA DELL'ISOLA M. PAUL DEMIÉVILLE M. GEORGES DENIKER M. ANDRÉ DESFEUILLES MME DESNOES-GUÉRINEAC MLLE MARIE DORMOY M. DRANCEY MME MATHIEU DREYFUS MLLE EUGÉNIE DROZ M. HENRI DUBIEF COMTE GUY Du BOISROUVRAY MRS. DUDLY M. DUFAUX-ROCHEFORT M. A.B. DUFF M. DUJARDIN MME BÉATRICE DUSSANE M. EBERHART M. ESMONIN MME CLAIRE EVANS M. HENRI-PAUL EYDOUX M. E. FABIUS M. ET MME GABRIEL FAURE MME FELDMANN MME J.-P. FEYDEAU MME JACQUES FEYDEAU

M. ALAIN FEYDEAU M. FLORY M. JEAN FORIEN DE ROCHESNARD DR. GAFFIERO M. DE GARATE MLLE EVELYNE GARNIER MME J. GARSIN MLLE EDITH DE GASPARIN LA FAMILLE DU GÉNÉRAL DE GAULLE M. LOUIS GERMAIN M. GABRIEL GIROD DE L'AIN GÉNÉRAL GIVIERGE MME HENRI GONSE M. MAURICE GOUDEKET M. FÉLIX GOUIN MME GOUJON-REINACH MME GOUTHEROT MME MARCEL GRANET M. J. GRÉGOIRE M. ROGER GROS M. DANIEL GUÉRIN MLLE JULIETTE GUILLAUD M. ANDRÉ GUILLAUD M. PAUL GUILLEMINET MME FRANÇOIS GUIONIC M. DANIEL HALÉVY LES HÉRITIERS DE HAN RYNER MME ADRIEN HÉBRARD LES HÉRITIERS DE PHILIPPE HÉRIAT MME HENRI HERTZ MR. N.B. HILL LES HÉRITIERS DE M. HUET MR. L.P. IRVIN M. A. ISAILOFF MLLE IWILL-CLAVEL M. RAYMOND JEGADEN M. PIERRE JOLIOT-CURIE M. LOUIS JOUBY M. PIERRE-JEAN JOUVE M. RENAUD DE JOUVENEL MR. CHARLES KEPPEL MR H. P. KRAUS COMTE O. DE LA COSTE-MESSELIÈRE MME RENÉ LALOU MME P. LAMBERT M. ANDRÉ LANG MME MICHEL LANGEVIN MME LANGLOIS-BERTHELOT MME RENÉ LAPORTE MME DE LASSUS SAINT-GENIÈS


MME LAVAL M. BERNARD LAVERGNE M. GÉRAUD LAVERGNE MME ELISABETH LEBEAU DR. F. LE CHUITON M. LUCIEN LECLERC MME LECOMTE DU NOUY M. ROGER LECOTTÉ M. A. LEIRIS M. MAURICE LEMAITRE M. MARIUS LEPAGE MME PIERRE DE LESCURE M. PAUL LESOURD M. L. LEMARDELEY M. JACQUES LEVI MME P.P. LEVY MME CAMILLE LIAN CHANOINE MICHEL LOUIS M. DE LOYE MME P.H. LOYSON M. WILFRID LUCAS MME LUCIEN-GRAUX LES HÉRITIERS DE MAURICE MAGRE MARQUISE DE MAILLÉ M. MICHEL MALLUK M. MANGE DE HAUCKE MME MANTE - PROUST M. CLAUDE MAQUAIRE M. PIERRE MARCEL M. MARCHAK M. J. MARCHEGAY M. HENRI-FÉLIX MARCY MLLE MAREY - MONGE M. PIERRE MAROT CHANOINE A. MARQUET M. RENÉ MARTIN MME MARCEL MARTINET M. FRANÇOIS MARTINI MME GINETTE MARTINI M. HENRI MASSIS MLLE JEANNE MAUDUIT MME MAUPOIL MME ANDRÉ MAUROIS M. ANDRÉ MAZON MLLE MEDLEY M. ET MME J. DE MENIL MME ERNEST MERCIER MME MERING ABBÉ BERNARD MERLETTE M. JACQUES MILLERAND

MME MILLIOT MME MINIAC MME HENRI MONCEL PROFESSEUR HENRI MONDOR M. ET MME PAUL MORAND M. A. MORIZOT ABBÉ FRANÇOIS NAU MGR NÉDONCELLE MME NOIZET M. FRÉDÉRIC NOUËT MME ADOLPHE NOURRIT LES HÉRITIERS D'OSSIP-LOURIÉ M. GILBERT OUY MRS. WANDA PACA M. P'AN CHUNG KWEI MME PASQUET PROF. ET MME PASTEUR VALLERY-RADOT M. J. V. PELLERIN R.P. PERRIN MME H. PERRIN VICOMTE R. DE PERTHUIS-BELLEGARDE MME PEYROL M. MAURICE PIERRAT M. POISSONNIER M. JEAN POMMIER MME PORADA M. JEAN PORCHER MME EVELINE PORÉE-MASPERO DR. J. POSTERNAT M. CARMELO PUGLIONISI M. R. QUENTIN-BAUCHART M. MICHEL QUÉTIN CAPTAIN M.C. RAGLAND M. RAIMBAULT M. R. RANC R.P. RAOUL MME RAPACKA M. RAPHANAUD MME HENRI DE RÉGNIER M. JEAN REY M. ANDRÉ REYMOND M. RIEHM M. RIEUNIER MLLE RIFFARD MME ROBION M. MAXIME RODINSON MME ROQUEFORT-VILLENEUVE M. JEAN ROSTAND BARON EDMOND DE ROTHSCHILD MME ROUART-VALÉRY


M. PIERRE SADI-CARNOT COMTESSE SANJUST M. ANGELO SARDELLA NAVIGLIO MME FÉLIX SARTIAUX M. JEAN SCHLUMBERGER M. MAURICE SCHUMANN M. JACQUES SEEBACHER MLLE AGNÈS SIEGFRIED MLLE NICOLE SIMON MME SIOHAN M. SMEET-SAND M. PHILIPPE SOUPAULT M. P.A. SPALDING M. CH. STEINHAGEN MME JEAN STERN MME MONICA STIRLING MLLE STRELETZKI M. GEORGES STROË MME DE TARADE ABBÉ J. TARRÉ M. THIÉBAUT MME PAULETTE TIFFY

MME JEAN TILD R.P. TOURDE DOCTEUR PAUL TOURNIER MME ANDRÉ TRÈVES PRINCESSE MAY TROIEKOUROFF MME TROISIER DE DIAZ ABBÉ P. TUARZE M. GEORGES VAJDA M. CLAUDE VALÉRY M. FRANÇOIS VALÉRY M. FERNAND VANDÉREM MME ELISABETH VAN RYSSELBERGHE MME JEAN-LOUIS VAUDOYER MME JOSEPH VENDRYÈS M. ANDRÉ VERNET REV. A.R. VIDLER M. ROGER VIEILLARD M. R.A. WEIGERT M. DANIEL WILDENSTEIN MME FRANCK WOOSTER M. E. WORTMANN


I. MANUSCRITS A PEINTURES

633 Evangiles latins. — IXe s. Parch., 134 ff., 285 X 200 mm. Reliure maroquin brun signée Lortic. N.a.lat. 2648 Ce manuscrit, datable du troisième quart du IXe siècle, renferme le texte des quatre évangiles précédé du capitulare evangelioritm et de tables de concordance. Celles-ci, dites canons évangéliques, sont disposées, selon l'habitude carolingienne, à l'intérieur de grandes arcatures peintes. Une grande initiale a été également peinte au début de chaque évangile. Les caractères de l'écriture et le style de la décoration permettent de localiser dans l'Allemagne du sud l'origine de ce manuscrit et de le rapprocher en particulier des manuscrits issus du scriptorium de l'abbaye de Freising. La Bibliothèque nationale ne possédait pas jusqu'alors de manuscrit carolingien provenant de cette région.

Don de la marquise de Maillé, 1970.

634 RAOUL DE FLAIX. Commentaire sur le Lévitique (fragments). — XIIe s., 2e moitié.

Parch., 42 ff., 430 X 310 mm. N.a.lat.

Ces feuillets contiennent une partie du livre IV et du livre VII ainsi que la presque totalité des livres V et VI du commentaire sur le Lévitique rédigé par Raoul, moine de SaintGermer de Flaix au diocèse de Beauvais. Si l'on en juge par l'aspect de son écriture et de sa décoration, ce manuscrit a dû être copié relativement peu de temps après la rédaction de l'œuvre, puisque Raoul est mentionné dans la chronique d'Aubry des Trois-Fontaines, à l'année 115 7.

Plusieurs éléments de l'écriture de ce volume, certaines abréviations notamment, laissent penser qu'il a été transcrit dans une région méridionale. Quant à sa décoration, on est tenté de la rapprocher de celle du manuscrit Phillipps 1644 de la Deutsche Staatsbibliothek de Berlin, qui appartenait au Moyen Age au prieuré Notre-Dame de Talloires en Savoie.

Achat, 1973.

635 Bible latine, fragments. — XIIe s. Parch., 61 ff., 495 X 355 mm. N.a.lat. 2652 Ces fragments qui correspondent principalement aux livres des Prophètes proviennent d'une Bible du XIIe siècle dont le texte a été révisé et corrigé au XIIIe siècle. Chaque livre débutait par une grande initiale peinte; huit d'entre elles ont subsisté. Ces initiales sont construites, suivant un parti fréquent dans l'enluminure romane, à l'aide de figures animales, le plus souvent des dragons, dont la queue s'achève en volutes végétales. Celle du livre de Jérémie (f. 24) met aux prises deux de ces monstres avec un personnage figuré dans une position acrobatique. La couleur n'intervient qu'à titre de rehauts, sauf pour le fond où elle est posée par à-plats. Ce fond n'est pas uni, mais fragmenté en parcelles de couleurs (rouge, jaune, bleu clair, mauve, vert) dont l'effet bigarré et gai est caractéristique de l'enluminure du nord-ouest de la France. Sur le dernier feuillet a été copiée, au XIIe siècle, une bulle de Lucius II à l'abbé de Savigny, Serlon; il est possible que cette Bible provienne de cette abbaye ou de l'un de ses prieurés. Le manuscrit a conservé sa reliure de veau brun décorée à froid, datable du xve siècle.

Achat, 1971.


636 Psautier d'Hildesheim. — Allemagne (Saxe-Thuringe), XIIIe s. (ier tiers). — Parch., 157 fF., 280 X 185 mm. N.a.lat. 3102 Ce psautier liturgique est un témoin particulièrement intéressant de l'enluminure germanique du XIIIe siècle, assez pauvrement représentée dans les collections de la Bibliothèque nationale. Son décor se compose d'une suite de peintures réparties en divers points du volume. Celles du calendrier figurent, outre les signes du Zodiaque et les travaux des mois, le martyre de différents saints correspondant à chaque mois. Également originale la disposition des litanies, qu'accompagne la représentation des saints invoqués. Le texte du psautier était lui-même précédé d'une suite d'illustrations de la vie du Christ, disposées sur deux registres, suivant un usage qui apparaît en Angleterre dès le xie siècle. Cette série aujourd'hui incomplète ne comporte plus que deux peintures, les autres étant dispersées entre diverses collections américaines. Une dernière peinture, figurant la Résurrection des morts, illustre l'office des morts.

Par leur style très graphique, et leurs compositions manifestement inspirées de modèles byzantins, ces peintures se rattachent à un groupe de psautiers originaires de SaxeThuringe et dont les deux plus beaux représentants, conservés à Stuttgart et à Cividale, ont été exécutés au début du XIIIe siècle pour Hermann, landgrave de Thuringe et sa femme Sophie. Ane. coll. du duc d'Arenberg.

J. Porcher, Manuscrits à peintures offerts à la Bibliothèque nationale par le comte Guy du Boisroupray, Paris, 1961, pp. 27-28, pl. III, et 4-9.

Don du comte Guy du Boisrouvray, 1961.

637 Images de la vie du Christ et des saints. — Hainaut ( ?), vers 1280-1290. — Parch., V - 107 ff., 185 X 130 mm. (Pl. couverture.) N.a.fr. 16251 La nature de ce manuscrit est assez particulière : il s'agit d'une suite de quatre vingt-sept peintures, dont plus du tiers se rapportent à la vie de la Vierge et du Christ, le restant se composant de figurations de saints ou de saintes représentés tantôt isolément, à la façon des images votives, tantôt dans une scène de leur vie ou de leur martyre. Le cycle hagiographique est disposé suivant un ordre méthodique rappelant celui des litanies. Il est probable que cette collection d'images a été conçue dès l'origine comme un ensemble indépendant destiné à stimuler la méditation et la prière. Ces peintures sont précédées d'un calendrier à l'usage cistercien, et d'une table récapitulative donnant la description de chaque tableau. Cette table est précieuse car on y trouve indiqué le nom de la destinataire du volume, « Madame Marie », dont l'effigie, qui apparaissait à l'origine dans plusieurs peintures, a été par la suite systématiquement effacée, sauf au fol. 66, où elle est figurée, revêtue de l'habit cistercien, en prière devant l'apôtre saint Jacques. Après avoir appartenu au XVIIe siècle à une chanoinesse de Munsterbilsen au diocèse de Liège, puis à un bourgeois d'Arras, le manuscrit fut offert en 1813 par le général Lazare Carnot à une de ses sœurs, religieuse hospitalière à Nolay. Le manuscrit passa ensuite à différents membres de la famille Carnot, avant d'entrer tout récemment à la Bibliothèque nationale.

Divers éléments liturgiques et stylistiques permettent de situer l'origine du manuscrit dans une province limitrophe de l'actuelle Belgique, Cambrésis, Tournaisis ou Hainaut.

L'indice le plus significatif à cet égard, est fourni par la figuration, à la fin du cycle des peintures, de deux saintes dont le culte jumelé ne semble pas avoir dépassé les limites du diocèse de Cambrai : sainte Gertrude de Nivelles et sainte Waudru de Mons. L'absence de la fête de saint Louis dans le calendrier indique d'autre part que le manuscrit est antérieur à 1298, date de l'adoption de cette fête par l'ordre de Cîteaux. Des considérations stylistiques confirment la localisation proposée, et permettent de placer l'exécution des peintures aux alentours de 1280-1290 : on trouve en effet un écho de leur style dans plusieurs manuscrits originaires des mêmes régions septentrionales, dont l'un daté de 1285. Le type puis-


sant et monumental des personnages, la science du drapé et le sens plastique que révèlent ces peintures dénotent un artiste au tempérament original, affranchi de la sujétion de l'enluminure parisienne du troisième quart du XIIIe siècle et de ses stéréotypes élégants, et plus sensible aux influences venues d'Angleterre. Deux peintures sont plus spécialement intéressantes du point de vue de la technique picturale (ff. 47 v, 54) : abandonnant le coloris plat qu'il utilise dans les autres pages, l'artiste a modelé au pinceau les draperies des personnages de l'Incrédlllité de saint Thomas et du Couronnement de la Vierge, de façon à obtenir un g e, de fa ç on à o b tenir un effet de relief. Ce procédé qui n'a d'antécédent que dans certaines peintures du Psautier de saint Louis, et que reprendront peu après Maître Honoré et ses continuateurs, constitue une des toutes premières tentatives dans la peinture gothique septentrionale pour évoquer la troisième dimension.

A. Boinet, dans bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1923. — R. Fawtier, « La Bible historiée toute figurée de la John Rylands Library », Bulletin de la Société française de reproduction des manuscrits à peintures. Vol. VII (1923), p. 87, pl. XLVII. — Exposition Art and the Courts, France and England from 12 jy to 1328, Ottawa, 1972, n° 12, pp. 83-84, pl. III et 16.

Éch., 1970.

Ektachromes exposés : a : Anne et Joachim (fol. 18 v.); b : Nativité (fol. 21); c : Annonce aux bergers (fol. 22 v.); d : Massacre des Innocents (fol. 24 v.); e : Adoration des mages (fol. 25 v.); f : Entrée du Christ à Jérusalem (fol. 29); g : La Cène (fol. 30 v.); h : Arrestation du Christ (fol. 33 v.); i : Descente de Croix (fol. 40); j : Incrédulité de saint Thomas (fol. 47 v.); k : La Pentecôte (fol. 5 0); 1 : Décollation de saint Jean-Baptiste (fol. 57V.); m : Conversion de saint Paul (fol. 61 v.); n : L'apôtre saint Jacques et madame Marie (fol. 66); o : Martyre de saint Etienne (fol. 76); p : Martyre de saint Nicaise (fol. 79); q : Saint Éloi (fol. 88); r : Saint Martin (fol. 89); s : Saint Nicolas (fol. 90 v.); t : Saint Pierre martyr et saint Dominique (fol. 93); u : Sainte Marguerite (fol. 100); v : Le martyre de sainte Ursule (fol. 101 v.); \v : Sainte Elisabeth de Hongrie soignant les malades (fol. 103 v.); x : Sainte Waudru et sainte Gertrude (fol. 104).

638 Missel à l'usage de Paris. — XIVe s., Ier quart. Parch., 435 ff., 280 X 175 mm. Reliure maroquin vert signée Lortic. N.a.lat. 2649 Ce missel appartenait à l'église Notre-Dame de Paris avant la Révolution; il est ensuite passé entre les mains de l'abbé Chauvin de Malan, du duc Charles de Bourbon-Parme, puis de André Hachette. Le texte de l'ordinaire de la messe et le sanctoral montrent qu'il a été copié conformément aux usages de Paris. La messe la plus récente est, au 25 août, celle de saint Louis, canonisé en 1297. Le calendrier comporte le 19 mai la mention de saint Pierre-Célestin, canonisé en 1313, et celle de saint Louis de Marseille, canonisé en 1317. Le volume est un représentant typique d'une grande famille de manuscrits liturgiques parisiens copiés à de nombreux exemplaires entre le milieu du XIIIe siècle et les éditions incunables de 1481 et 1497. Il a été réalisé à une époque charnière pour la liturgie parisienne, le règne de Philippe le Bel, et nous fournit en particulier le premier exemple connu du texte de la messe de la Fête-Dieu transcrit dans le corps même d'un missel parisien.

On sait que cette fête fut définitivement établie en 1313 par le concile de Vienne, dont les décrets furent promulgués par Jean XXII en 1317.

Il s'agit d'un livre de luxe soigneusement calligraphié sur un parchemin d'une grande finesse. En tête de chaque texte, se trouve une initiale alternativement or ou azur ornée de filigranes bleus ou rouges. Plusieurs initiales historiées ont été peintes au commencement des grandes subdivisions du texte ou au début des messes les plus importantes, comme celle de l'Assomption. Deux artistes se sont partagé l'exécution de ces lettrines. Leur style très différent est révélateur lui aussi d'une époque de transition. Le plus ancien, dont on trouve les œuvres dans la partie finale du manuscrit, se rattache à la tradition de Maître


Honoré, figure dominante de l'enluminure parisienne à la fin du XIIIe siècle; le second collaborateur présente un style plus évolué, annonciateur de l'art de Jean Pucelle.

Éch., 1970.

639 Heures de Jeanne de Navarre. — France (Paris), XIVe s. (vers 1330-1340). — Parch., 271 ff., 180 X 135 mm. N.a.lat. 3145 Les livres d'heures, recueils d'offices et de prières à l'usage des laïcs, ont été copiés en nombre considérable à la fin du Moyen Age, principalement en France, dans les Flandres et aux Pays-Bas. Le livre d'heures présenté ici, par sa qualité exceptionnelle, se distingue de la production ordinaire. Son intérêt est quadruple : historique, liturgique, iconographique et stylistique. Historiquement tout d'abord, son souvenir est lié à la princesse capétienne qui en était destinataire, Jeanne de Navarre (1311-1349), fille du roi de France Louis X le Hutin, qui a été mise en scène dans plusieurs miniatures du manuscrit, et dont les armes apparaissent de place en place dans les marges. Du point de vue du texte d'autre part, ce manuscrit contient une série très riche d'offices et de prières, d'un intérêt considérable pour la connaissance de la dévotion à cette époque : outre l'office habituel en l'honneur de la Vierge, on y trouve en effet les heures de la Trinité, celles de la Croix, et surtout les heures en l'honneur de saint Louis, office d'apparition relativement récente au moment de l'exécution du manuscrit, et dont la diffusion ne semble pas avoir dépassé le cercle restreint de la famille royale de France.

Des miniatures d'une exécution raffinée accompagnent chacun de ces textes, ainsi que le calendrier. L'illustration inhabituelle et complexe de ce dernier est empruntée au Bréviaire de Belleville, œuvre de l'enlumineur Jean Pucelle. Egalement remarquable du fait de sa rareté, le cycle d'images accompagnant les heures de saint Louis, cycle dont l'érudit Peiresc, dès le XVIIe siècle, avait reconnu l'intérêt. L'ensemble de ce décor est dû à une équipe d'artistes au style homogène, ayant certainement reçu leur formation auprès du meilleur enlumineur parisien de l'époque, Jean Pucelle.

H. Yates Thompson, Thirtj-fwo miniatures from the Book of Hours of Joan II queen of Navarre, Londres, 1899. — K. Morand, Jean Pucelle, Oxford, 1962. — M. Thomas, UIconographie de saint Louis dans les Heures de Jeanne de Navarre (sous presse).

Achat, 1972.

Ektachromes exposés : a : Calendrier, mois de mai (fol. 5); b : Annonce aux bergers (fol. 53); c : Transfert de la couronne d'épines à la Sainte-Chapelle par saint Louis (fol. 102); d : Arrestation du Christ (fol. 109) ; e : Mise au tombeau (fol. 115); f : Jeanne de Navarre priant la Vierge (fol. 118 v.).

640 Bréviaire à l'usage de Cologne. — Région de Cologne, XIVe s. (2e quart). — Parch., 758 ff., 215 x 150 mm. N.a.lat. 3105 Ce bréviaire dont le calendrier et l'usage liturgique indiquent qu'il était originaire du diocèse de Cologne, était destiné à un personnage dont les armoiries ont été habilement maquillées ou recouvertes par des motifs décoratifs divers, sans doute vers le troisième quart du xive siècle. Il fut légué en 1615 par un chanoine de Xanten à un couvent de la ville de Clèves.

Sa décoration très abondante se compose d'initiales historiées se prolongeant dans les marges par des antennes à feuillage, accompagnées de figures diverses, animales ou grotesques. Cette décoration, très influencée par l'enluminure du nord-est de la France et des Flandres, peut être rapprochée de tout un groupe de manuscrits originaires de Cologne, en particulier d'un bréviaire conservé au Fitzwilliam Museum de Cambridge et de deux missels de la Bibliothèque de Darmstadt. Ane. coll. du duc d'Arenberg.


J. Porcher, Manuscrits à peintures offerts à la Bibliothèque nationale par le comte Guy du Boisrouvraj, Paris, 1961, pp. 43-44, pl. V, 19-24.

Don du comte Guy du Boisrouvray, 1961.

641 VINCENT DE BEAUVAIS. Miroir historial. (Traduction par Jean de Vignay). France (Paris), xive s. (vers 1370-1380). — Parch., 160 ff., 325 X 225 mm.

N.a.fr. 15939 Contemporain et familier de saint Louis, le dominicain Vincent de Beauvais est l'auteur d'une encyclopédie monumentale, divisée en trois grandes sections, Spéculum naturale, doctrinale, historiale, où il a consigné de façon méthodique la somme des connaissances de son temps. A la demande de Jeanne de Bourgogne, épouse du roi de France Philippe VI de Valois, le Spéculum historiale fit l'objet vers 1330 d'une traduction partielle, due à Jean de Vignay, et connue sous le titre de Miroir historial. Les copies, peu nombreuses, de cette traduction occupent généralement trois à quatre volumes de grand format, et sont très abondamment illustrées.

Le présent manuscrit fait partie d'une série de six volumes (n.a.fr. 15939-15944) contenant les vingt-quatre premiers livres du Miroir historial et comportant sept cent sept miniatures. Leur exécution, d'une quarantaine d'années postérieure à la traduction de Jean de Vignay, est due à une équipe de scribes et d'artistes qui semblent avoir été attachés au service du roi Charles V : le copiste du volume exposé ici, bien qu'il n'ait pas indiqué son nom, est certainement identifiable avec Henri du Trévou, qui a transcrit (et signé) un nombre relativement considérable de manuscrits destinés au roi; l'enlumineur sous la direction duquel a été illustré ce volume est d'autre part un artiste qui semble avoir joui lui aussi de la faveur royale, et dont l'œuvre principale est le Livre du sacre de Charles V conservé au British Muséum. Il est possible donc que cet exemplaire du Miroir historial ait été commandé par le souverain. Il a certainement appartenu en tous cas, à son frère, le célèbre bibliophile Jean de Berry, qui y a apposé son ex-libris autographe, et qui en fit don en 1413 à son neveu, le duc de Bourgogne Jean sans Peur. Ane. coll. Yates Thompson et Chester Beatty.

E.G. Millar, The Library of A. Chester Beatty, a descriptive catalogue of the Western Manuscripts, Oxford, 1930, II, pp. 156-211.

Éch., 1970.

642 Trésor des histoires. — France (Paris), xve s. (début). — Parch., 33 if., 340 x 240 mm. N.a.fr. 14285 Ce fragment provient d'une compilation historique intitulée le Trésor des histoires, dont on ne connaît qu'un seul manuscrit complet, conservé au British Muséum. Il s'agit d'un remaniement de la chronique universelle du même nom, composée entre 1278 et 1281 pour Baudouin d'Avesnes. Probablement rédigé vers 1416 à Paris, ce remaniement comporte diverses interpolations, tirées notamment des Dits moraux des philosophes de Guillaume de Tignonville et de la traduction du De proprietatibus rerum de Barthélemy l'Anglais due à Jean Corbechon. La chronique se poursuit jusqu'au pontificat de Clément VI.

Chaque feuillet est illustré d'une miniature, correspondant au début d'un chapitre.

Certaines de ces miniatures, d'un style savoureux, représentent, non sans naïveté parfois, des sujets bibliques et des scènes de l'histoire antique. D'autres évoquent, en des vues topographiques assez schématiques, les pays et les cités mentionnés dans le texte. L'ensemble de ces illustrations est attribué au maître dit de l'Apocalypse de Jean de Berry.

Ane. coll. A. Rosset.

M. Meiss, French Painting in the time of Jean de Berry. 1 The late XIVth century and the patronage


1.

N° 641. — Vincent de Beauvais. Miroir historial. Les dynastes d'Occident. Paris, xive s.


of the duke, Londres, 1967, p. 354. — D.J.A. Ross, « Some geographical and topographical miniatures in a fragmentary Trésor des histoires », Scriptorimn, t. 23, 1969, pp. 177-186.

Achat, 1960.

643 Heures à l'usage de Rome (dites de la famille de Saint-Maur). — France (Paris), xve s. (c. 1410-1415). — Parch., 251 ff., 220 X 165 mm. N.a.lat. 3107 L'histoire de ce beau manuscrit parisien offre un cas assez typique des tribulations qu'ont pu subir certains livres d'heures au cours des âges. La rubrique d'une prière de peu postérieure au reste du volume indique qu'il appartint à un membre de la famille de Saint-Maur.

Des prières complémentaires rédigées en portugais semblent prouver que le manuscrit fut utilisé peu après par une dame connaissant cette langue. La peinture du fol. l, figurant la Crucifixion, d'un style très apparenté à certaines œuvres bohémiennes de la première moitié du xve siècle, a peut-être été insérée dans le volume en Europe centrale. Le manuscrit figure dans diverses collections allemandes à partir du xvine siècle.

Toutes les miniatures du manuscrit, à l'exception de celle du fol. l, ont été exécutées vers 1410-1415, dans un atelier parisien dont le chef de file, peut-être d'origine flamande, est connu des spécialistes sous le nom de Maître des Heures du maréchal de Boucicaut.

Deux des peintures dérivent de compositions qui apparaissent pour la première fois dans un autre chef-d'œuvre de l'enluminure parisienne de l'époque, les Belles Heures de Jean de Berry (New York, Musée des Cloîtres), dues aux frères de Limbourg. Ce double emprunt illustre bien les échanges existant entre artistes et ateliers d'enlumineurs à cette époque.

Ane. coll. du duc d'Arenberg.

J. Porcher, Manuscrits à peintures offerts à la Bibliothèque nationale par le comte Guy du Boisrottvrqy) Paris, 1961, pp. 59-62, pl. VI et 29-36. — M. Meiss, French Paint ing in the time of Jean de Berry.

II. The Boucicaut Master, Londres, 1968, pp. 128-130, et fig.

Don du comte Guy du Boisrouvray, 1961.

644 TITE LIVE. Histoire romaine. Troisième Décade. (Traduction de Pierre Bersuire). —

France (Paris), xve s. (ier quart). — Parch., 219 ff., 410 X 310 mm.

N.a.fr. 15987 A la demande du roi Jean le Bon, le bénédictin Pierre Bersuire traduisit la première, la troisième et une partie de la quatrième décade de YHistoire romaine de Tite Live en s'aidant du commentaire qu'en avait donné quelques années auparavant Nicolas Trevet. Cette traduction connut un succès immédiat auprès des milieux aristocratiques, succès dont témoignent les copies relativement nombreuses qui en sont conservées. Le présent manuscrit ne contient que le texte de la troisième décade. D'une exécution très soignée, il a été écrit à Paris au début du xve siècle par un copiste d'origine bretonne, Raoul Tainguy, dont on connaît plusieurs autres manuscrits. Chaque livre, à l'exception du premier dont le début a disparu, est précédé d'une petite miniature représentant une scène de l'histoire romaine. Bien qu'elles ne témoignent pas d'un grand souci d'exactitude historique (l'artiste a figuré les Romains en costume médiéval), ces illustrations sont remarquables par leur sens de la profondeur spatiale et par la qualité de leur coloris. Elles sont dues, comme celles du livre d'heures exposé au n° 643, à l'un des meilleurs enlumineurs parisiens de l'époque, le maître des Heures du maréchal de Boucicaut. Ane. coll. Phillipps. Ane. coll.

Ludwig.

M. Meiss, French Painting in the time of Jean de Berry. II : The Boucicaut AJaster, Londres, 1968, p. 75, f. 436, 439, 442-446.

Éch., 1970.


Ektachromes exposés : a : Porcius Caton plaidant en faveur du maintien de la loi Oppienne (fol. 44 v.) ; b : Scipion l'Africain conquérant les Lusitaniens (fol. 72 v.); c : Sacrifice romain (fol. 96 v.); d : Ambassadeurs étoliens comparaissant devant le sénat romain (fol. 116); e : Retour d'Amynander en Athamanie (fol. 141 v.); f : L'armée romaine envahissant la Ligurie (fol. 174 v).

645 Livre de prières de Philippe le Bon. — Flandres, xve s. (vers 1460-1467). — Parch., VIII - 100 ff., 185 X 125 mm. N.a.fr. 16328 Le noyau primitif de ce manuscrit, qui a reçu plusieurs additions postérieures, est un recueil de prières en français, dont chacune prend pour thème un épisode de la vie du Christ, à l'exception des deux premières, adressées à la Trinité. A la différence des livres d'heures, les recueils de prières de ce genre sont d'une extrême rareté. Chaque prière (quarante-huit au total) est précédée d'une peinture représentant la scène dont elle est inspirée, l'ensemble de ces peintures formant un cycle narratif complet de la vie et de la Passion du Christ.

Ces peintures d'une remarquable qualité ont été exécutées par deux des meilleurs enlumineurs flamands du troisième quart du xve siècle, Dreux Jean et Liévin van Lathem, dont on retrouve la main dans nombre de manuscrits exécutés pour les ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire, et leur entourage. Seule une des peintures de la Crucifixion (fol. 84) a été confiée à un autre artiste : son style raffiné, son coloris aux nuances délicates permettent de l'attribuer au peintre et enlumineur valenciennois Simon Marmion.

La présence dans les initiales des trois premières prières des armes de Bourgogne, d'un chiffre constitué par deux E affrontés, et des briquets de l'ordre de la Toison d'Or, indiquent que ce livre de prières avait pour destinataire le duc de Bourgogne Philippe le Bon. Diverses prières et des textes de dévotion ont été ajoutés au volume au cours du dernier quart du xve siècle, époque à laquelle le manuscrit avait probablement quitté les collections ducales.

Le plus intéressant de ces ajouts est le récit apocryphe, attribué à saint Lazare, décrivant les supplices infligés aux damnés, en Enfer. Ces supplices, au nombre de sept, correspondant aux sept péchés capitaux, sont minutieusement représentés dans autant de peintures, dues à un excellent artiste de l'école ganto-brugeoise, probablement identifiable avec l'enlumineur connu sous le nom de maître des Heures de Dresde.

Grâce à la bienveillante compréhension de son dernier possesseur, et au soutien de trois généreux donateurs, ce manuscrit a pu être acquis par la Bibliothèque nationale dans des conditions très avantageuses.

Exposition Le Livre, Paris, Bibliothèque nationale, 1972, n° 648 et pl. VI.

Achat, 1972, avec le concours de M. et Mme J. de Ménil, de M. Daniel Wildenstein et de la Société des Amis de la Bibliothèque nationale.

Ektachromes exposés : a : Supplice du fleuve glacé (fol. 36); b : Trinité (fol. 44); c : Adoration des mages (fol. 50); d : Baptême du Christ (fol. 54); e : Flagellation (fol. 74); f : Crucifixion (fol. 84).

646 PHILIPPE DE MÉZIÈRES. Songe du Vieil Pèlerin. — France (Bourges ?), xve s.

(4e quart). — Parch., 331 ff., 440 X 320 mm. N.a.fr. 25164 L'essentiel de ce beau volume est occupé par un texte de philosophie politique, le Songe du vieil Pèlerin de Philippe de Mézières. Primitivement, cette œuvre devait être précédée de la compilation d'histoire romaine d'Henri Rommain, chanoine de Tournai, texte dont il ne subsiste aujourd'hui que le prologue et la table. L'ouvrage de Philippe de Mézières, destiné au roi Charles VI, est une évocation, sur le mode allégorique, de la société française


du temps et se présente dans sa partie finale comme un véritable manuel de ce gouvernement.

Soigneusement calligraphié, le manuscrit est illustré de deux belles peintures dues à un artiste de la fin du xve siècle, probablement formé dans un atelier de la région de la Loire : la première figure Henri Rommain offrant son ouvrage au roi de France, la seconde, au début du livre II du Songe du vieil Pèlerin, représente Ardent Désir et sa sœur Douce Espérance reçus par une reine. Le manuscrit, qui appartenait à Robert Le Loup seigneur de Menetou dès le milieu du xvie siècle, a peut-être été exécuté dans la ville voisine de Bourges.

Ane. coll. du duc de La Vallière.

J. Porcher, Manuscrits à peintures offerts à la Bibliothèque nationale par le comte Guy du Boisrouvray, Paris, 1961, pp. 141-142, pl. 86-87.

Don du comte Guy du Boisrouvray, 1961.

647 Très petites Heures d'Anne de Bretagne. — France (Paris,) xve s. (fin). — Parch., 163 ff., 66 X 46 mm. N.a.lat. 3120 Ce minuscule livre d'heures à l'usage de Rome était probablement destiné à Anne de Bretagne dont il porte les armes, timbrées d'une couronne royale et soutenues par deux anges, dans l'encadrement de l'image représentant la Visitation. Sa décoration, qui comprend dix-huit grandes peintures et cinquante et une petites, a probablement été exécutée à Paris par un artiste voisin mais distinct de Maître François, et dont on retrouve le style et même les compositions dans des œuvres de formats et de techniques fort variés : vitraux, tapisseries, gravures d'incunables et enluminures de manuscrits. Ane. coll. Baron Émile Vitta.

J. Porcher, Manuscrits à peintures offerts à la Bibliothèque nationale par le comte Guy du Boisrouvray, Paris, 1961, pp. 115-117, pl. IX, 79-81. — G. Souchal, article sous presse (à paraître dans la Revue de l'Art).

Don du comte Guy du Boisrouvray, 1961.

648 Heures à l'usage de Rouen. — xve s. Parch., 126 ff., 185 X 130 mm. N.a.lat. 3134 D'un aspect inhabituel dans un livre d'heures à l'usage de Rouen, la décoration de ce manuscrit évoque cependant par certains de ses éléments les peintures sorties des ateliers rouennais du xve siècle. Toutefois, l'intérêt essentiel de ce petit volume ne réside pas tant dans son ornementation que dans les proverbes français illustrés de vignettes que l'on trouve en bas de plusieurs pages, comme, par exemple : « Je bas le chien devant le lyon », « Je escoute les avoines lever », « Tel cuide batre qui tue », « Tel que je l'ay brassé, je le boy », etc.

Achat, 1966.

649 Livres d'emblèmes offerts par les Ligueurs au cardinal Enrico Caetani. — XVIe s.

Parch., 2 vol. de 54 et de 22 ff. N.a.lat. 2636-2637 Ces deux recueils sont composés respectivement de cinquante-quatre et de vingt-cinq poèmes allégoriques en latin, en grec ou en français; chacun d'entre eux est illustré d'une peinture à mi-page. Ils furent remis en 15 90 par les Ligueurs au cardinal Enrico Caetani, légat en France du pape Sixte-Quint. Les reliures, l'une en maroquin rouge, l'autre en parchemin ivoire, sont décorées des armes et du chiffre du cardinal.

Achat, 1966.


II. HISTOIRE LITTÉRAIRE

I. MANUSCRITS MÉDIÉVAUX

650 Saint ÉPHREM. In pulcherrimum Joseph (fragments), VIe-VUe s. — Papyrus, 19 ff.

Suppl. gr. 1379 Restes de quelques feuillets d'un codex grec de papyrus, dont l'origine exacte est inconnue.

Ils avaient été collés avec des documents comptables de l'abbaye de Saint-Martin de Tours (datables de la seconde moitié du VIle siècle) pour constituer les plats de la reliure d'un manuscrit carolingien appartenant à l'abbaye (v. ci-après la notice relative aux documents mérovingiens de Tours). Au début du XVIIIe siècle, Bernard de Montfaucon les vit encore sur place, et il publia peu après la reproduction d'un des fragments grecs. L'ensemble, que l'on crut perdu par la suite, devait pendant longtemps faire partie de la célèbre collection de Sir Thomas Phillipps (Ms. 28967). Un don généreux a fait entrer, en 1968, ces précieux vestiges dans les fonds de la Bibliothèque nationale.

L'écriture grecque est une belle et grande onciale droite de type « copte ». Tous les fragments, dans la mesure où ils sont identifiables, donnent des morceaux d'une homélie In pulcherrimum Joseph, de saint Éphrem le Syrien (avec de sensibles variantes de détail par rapport au texte édité par J.S. Assemani, Sancti Patris Noslri Ephraem Syri Opéra omnia., t. II [gr.-lat.], Rome, 1743, pp. 21-41).

Le fragment exposé correspond, avec des divergences, au passage qui occupe les pp. 34 F 2 - 35 A 4 de l'édition citée.

B. de Montfaucon, Palaeographiagraeca, Paris 1708, pp. 214 et 215. — J. Irigoin, « L'Onciale grecque de type copte », Jahrbuch der Osterreichischen Byzanlinischen Gesellschaft, VIII (1959), p. 36, no 33. — P. Gasnault, « Documents financiers de Saint-Martin de Tours de l'époque mérovingienne », Journal des Sallants) 1970, p. 85.

Don de M. Hans P. Kraus, 1968.

651 Saint ÉPHREM. De compunctione cordis. — vue s. Lat. 12960, f. 126 Ce fragment de parchemin a été retrouvé, en 1971, lors de la restauration de la reliure du manuscrit latin 12960, manuscrit carolingien provenant de l'abbaye de Corbie. D'autres fragments du manuscrit dans lequel il a été découpé avaient déjà été signalés comme feuillets de garde de plusieurs autres manuscrits provenant eux aussi de l'abbaye de Corbie et conservés actuellement à la Bibliothèque Vaticane, à la Bibliothèque nationale et à la Bibliothèque municipale d'Amiens. Ce manuscrit copié en écriture semi-onciale peut être daté du VIle siècle.

E.A. Lowe, Codices latini antiquiores, t. I, p. 32; t. V, p. 22; t. VI, p. 3, n° 708; supplément, p. 23.

652 Saint JÉRÔME. Lettres. — xue s. Parch., 83 ff., 260 X 160 mm. N.a.lat. 3129 Dans ce recueil de lettres de saint Jérôme, ont été insérées sous le nom de l'ermite de


Bethléem la lettre de Pélage à Claudia sur la virginité et une homélie de saint Jean Chrysostome. L'aspect de l'écriture et les lettres ornées laissent penser que le volume a été exécuté dans la partie méridionale de la France. Cette impression est confirmée par la présence au f. 80 v. d'un ex-libris de Hugues de Rouffignac, qui fut évêque de Rieux de 1426 à 1461.

Achat, 1965.

653 Prosaire à l'usage de Nevers. — XIIe s. avec des additions du XIIIe et du XIVe s.

Parch., 112 ff., 210 x 145 mm. N.a.lat. 3126 Ce manuscrit fut découvert, en 1954, par un ecclésiastique, l'abbé Pierre Force, chez M. R. Oechslin qui l'avait apporté du Nivernais où il avait passé sa jeunesse. C'est un prosaire doté d'une notation neumatique française sur portée colorée caractéristique de Nevers et dont le contenu révèle qu'il était à l'usage de ce diocèse. Il complète deux manuscrits un peu plus anciens provenant de la même région déjà conservés à la Bibliothèque nationale (lat. 9449 et n.a.lat. 1235), mais il tire son principal intérêt de plusieurs proses, inédites jusqu'à sa découverte, et de pièces notées d'auteurs médiévaux : Pierre le Vénérable, Abélard, Adam de Saint-Victor, Etienne Langton.

M. Huglo, «Un nouveau prosaire nivernais », Ephemerides liturgicae, t. LXXI (1957), pp. 3-30, 2 fac.-sim.

Achat, 1961.

654 Chansonnier artésien, XIIIe s. — Parch., 1 f., 175 x 225 mm. Reliure maroquin grenat. N.a.fr. 15797 Ce fragment contient trois poésies lyriques dont les deux premières ont été attribuées à un poète originaire d'Arras, André Contredit. Il est constitué par un feuillet mutilé provenant d'un chansonnier qui n'est pas parvenu jusqu'à nous. Une grande initiale rouge et bleue, rehaussée d'or, marquait le début de chaque chanson; les strophes commençaient par une petite initiale rouge ou bleue. Les portées musicales, tracées en rouge, n'ont pas été remplies.

E. Droz, « Fragment d'un chansonnier artésien », Mélanges de linguistique et de littérature offerts à Alfred Jeanroy, Paris, 1928, pp. 539-543.

Don de Mlle Eugénie Droz, 1969.

655 La Chanson de Roland. Fragment, fin XIIIe s. — Parch., 2 ff. de 27 vers, 155 X 115 mm., dépliés en 1 f. de 155 X 200 mm. Reliure ais de bois chanfreiné.

N.a.fr. 14658 Trouvée collée comme garde sur le second ais de bois d'un incunable, la feuille de parchemin ici exposée contient cent huit vers de la version rimée de La Chanson de Roland. Cette feuille constituait à l'origine le deuxième feuillet double d'un cahier de quatre feuillets, déplié pour les besoins de la reliure. Le très petit format des feuillets initiaux, écrits sur une seule colonne, laisse supposer qu'ils proviennent d'un de ces manuscrits que les jongleurs transportaient sur eux.

G. Lavergne, « Fragments d'un nouveau manuscrit de la Chanson de Roland », RomanÍa) t. XXXV, 1906, pp. 445-453.

Don de M. Géraud Lavergne, 1963.


656 Orson de Beauvais, XIIIe s. — Parch., 59 ff., 180 x 125 mm. Reliure velours bleu.

N.a.fr.

Unique manuscrit conservé de la chanson de geste Orson de Beauvais, composée dans le dernier quart du xiie siècle. Écrit sur une seule colonne, il compte trente-deux vers par page. Les débuts de laisse sont marqués par des initiales rouges. Comme marques de possesseurs, on peut relever au f. 59 v. « Juliens de la Fonteine », d'une main du xive siècle et au verso du plat supérieur « Dumont », d'une main du XVIIe siècle. Ce volume fit partie au XVIIIe siècle de la bibliothèque du conseiller Pierre-Paul de Bombarde où il resta jusqu'à une date indéterminée avant d'être acquis en 1824 par Sir Thomas Phillipps. Il porte l'ex-libris de la célèbre collection conservée à Middle Hill (Phillipps n° 222).

Orson de Beauvais, chanson de geste du XIIe s. publiée par G. Paris, Paris, 1899 (Soc. des anc.

textes français)

Achat, 1973.

657 CICÉRON. Laelius vel de amicitia. — xve s. Parch., 41 ff., 180 x 120 mm.

N.a.lat. 3125 Élégant petit volume copié en écriture humanistique, et décoré d'une grande initiale d'or sur fond peint et d'autres initiales plus petites, alternativement bleues et violettes, dont plusieurs sont « bouletées », reproduisant ainsi certainement des modèles du xie ou du XIIe siècle. De nombreuses gloses latines et quelques gloses grecques contemporaines entourent le texte.

Don de M. André Artonne, 1961.

658 Christine DE PISAN. Le Livre de la Mutacion de Fortune, xve s. — Parch., 2 ff., 355 X 270 mm. N.a.fr. 14852 Inspiré de l'Histoire universelle jusqu' à César et de Y Ovide moralisé, Le Livre de la Mutacion de Fortune est le plus important des ouvrages rimés de Christine de Pisan, qu'elle composa entre 1400 et 1403. Ce fragment est tout ce qui reste d'un manuscrit aujourd'hui disparu.

Il se compose de deux feuillets écrits recto verso sur deux colonnes de trente-neuf lignes chacune. Il est orné de petites initiales d'or peintes sur fond rouge et bleu.

S. Solente, Le Livre de la Mutacion de Fortune par Christine de Pisan, t. IV, Paris, 1966, pp. 97-99. (Soc. des anc. textes français).

Don de M. Pierre Marot, 1963.

659 Recueil de poésies composées dans l'entourage de Charles d'Orléans, fin du xve s.

— Parch., 62 ff., 215 X 145 mm. Reliure basane XIXe s. N.a.fr. 15771 De présentation extrêmement soignée, ce petit manuscrit apporte un nouveau et précieux témoignage sur l'activité poétique de la Cour de Blois au milieu du xve siècle. Il contient en effet, une centaine de pièces, essentiellement rondeaux et bergerettes, dont certaines sont dues à Charles d'Orléans lui-même, les autres, quinze inédites et treize restées anonymes jusque-là, à des poètes qui semblent pour la plupart avoir séjourné à Blois vers 145 5.

Il s'agit donc d'un véritable album poétique, composé à l'instar de celui de Charles d'Orléans (B.N., fr. 25458) par ou pour quelque grand seigneur.


Bibliotheca Phillippica. New series: Médiéval manuscripts, part I, Sotheby, 30 novembre 1965, n° 31.

A. Angremy, « Une nouvelle collection de rondeaux du milieu du xve siècle », Romania (à paraître).

Achat, 1965.

2. MANUSCRITS LITTÉRAIRES MODERNES

XVIIe SIÈCLE

660 Jacques-Bénigne BOSSUET. Additions et corrections au Discours sur l'histoire universelle. Manuscrit autographe. — 49 ff., 170 X 220 mm. N.a.fr. 16312 Ces corrections et additions visent essentiellement La Suite de la Religion, cette partie du Discours que Bossuet fut amené, par sa controverse avec les «libertins », à remanier le plus.

Outre de nombreuses variantes, le manuscrit contient la rédaction d'un nouveau chapitre : Moyen facile de remonter à la source de la religion et d'en trouver la vérité dans son principe (ff. 28-48).

Restées inédites du vivant de leur auteur, ces modifications ne furent publiées qu'un siècle après sa mort. Mais, si les éditeurs du XIXe siècle disaient avoir eu en main le manuscrit autographe de ces « additions nouvelles », jusqu'à cette acquisition, nous ne pouvions nous fonder que sur la copie de ces retouches faite par les Bénédictins des Blancs-Manteaux (alors qu'ils préparaient la grande édition des œuvres de Bossuet interrompue par la Révolution) et conservée dans le fonds français (fr. 12832).

Th. Goyet, « Autour du Discours sur l'histoire universelle », Annales littéraires de l'Université de Besançon, 1956, pp. 3-82.

Achat, 1971.

661 Jacques-Bénigne BOSSUET. Autographes et documents le concernant. — 112 ff., 270 X 350 mm. N.a.fr. 16313 Ce volume est le premier des quatre qui constituent les papiers Bossuet acquis par la Bibliothèque nationale et qui ont appartenu à Sir Thomas Phillipps. Cette collection, concernant essentiellement Bossuet, son neveu (nos 850-851) et la querelle quiétiste, avait échappé à maints chercheurs. Ainsi la lettre de Fénelon (ff. 36-37) présentée ici, datée de Versailles, 28 juillet 1694 et adressée à Bossuet, passait pour perdue.

L'archevêque de Cambrai, y ramenant à trois points essentiels la doctrine du quiétisme, marque la volonté qu'il a de se soumettre : « C'est à vous à bien examiner le fait et à me dire si je me trompe. Dez que vous aurez parlé, tout sera effacé chez moi ». Les termes de cette épître ne laissent en rien présager la si grande détérioration ultérieure des rapports entre les deux hommes.

Achat, 1970.

662 Jacques-Bénigne BOSSUET. Traité de la Communion sous les deux espèces. Manuscrit autographe. — 18 ff., 170 X 225 mm, paginés par Bossuet de 547 à 583.


Diverses moisissures avaient tant détérioré ce fragment du Traité de la Communion sous les deux espèces que le dossier formait une masse compacte dont on ne pouvait plus sans danger séparer les feuillets.

Comme l'ensemble de la collection, il a d'abord fait l'objet d'une désinfection, afin d'éviter l'extension des micro-organismes. Chaque feuillet reconstitué — comme le montre la photo jointe — a ensuite été restauré puis doublé recto et verso d'une mousseline de soie. La consultation du manuscrit est ainsi redevenue possible et sa conservation assurée (cf. n° 8 5 0).

Dépôt de l'Association diocésaine de Meaux, 1973.

XVIIIe SIÈCLE

663 Denis DIDEROT « Le Sallon [sic] de 1767 ». Manuscrit autographe. — 207 ff. de 210 x 160 mm. montés sur des ff. de 340 x 260 mm. Reliure maroquin rouge signée Wallis. N.a.fr. 15680 Écrits de 1759 à 1781 pour la Correspondance littéraire de Grimm qui les lui avait commandés, les huit Salons de Diderot constituent un des textes essentiels de la critique d'art, où le philosophe se révèle éblouissant. Le Salon de 1767, le plus important, contient la description extrêmement détaillée de plus de deux cents tableaux exposés au Louvre cette année-là.

Le texte n'en était connu que par des copies, et cette précieuse mise au net autographe n'a pu être utilisée que très partiellement dans la grande édition des Salons de MM. J. Adhémar et J. Seznec en 1963. Passé en vente à Londres en 1911, le manuscrit entra alors dans la collection de la baronne Alexandrine de Rothschild. En achetant successivement ces dernières années ce manuscrit, celui du Salon de 1761, une des copies de La Promenade du sceptique et du Rêve de d'Alembert, et divers petits textes autographes de Diderot, le Cabinet des manuscrits s'efforce de compléter l'important fonds Vandeul-Diderot entré dans ses collections en 1952.

Achat, 1968.

664 FABRE D'ÉGLANTINE. Œuvres diverses. Manuscrits autographes et copies contemporaines. — 428 ff., 450 X 300 mm. N.a.fr. 15684 Les papiers de Fabre d'Églantine sont désormais regroupés au Département des manuscrits.

Acquis en 1948, un premier lot (n.a.fr. 24347-24348 1-2) regroupait les manuscrits de nombreuses pièces de théâtre et un important dossier biographique. Ce second lot (n.a.fr. 15 68415687) le complète heureusement : il contient, outre les manuscrits autographes de quelques pièces, (dont Lattre et Pétrarque, sa première œuvre) et différents documents concernant sa carrière dramatique et politique, le brouillon inédit d'un mémoire rédigé à la suite du procès qui lui fut intenté à Namur, en 1777 (ff. 21-144). Alors comédien, Fabre, âgé de vingt-trois ans, avait séduit et enlevé dans des circonstances rocambolesques une jeune fille du nom de Catiche. Le début de ce texte, digne des meilleures chroniques galantes de l'époque, se trouve dans le manuscrit n.a.fr. 24347.

Achat, 1967.

665 MONTESQUIEU. Œuvres diverses. Manuscrits autographes et copies. — 153 ff., 390 X 250 mm. N.a.fr. 15465


Les textes réunis dans le présent volume ont été écrits par l'auteur des Lettres persanes au retour de ses trois années de voyage à travers l'Europe, de 1728 à 1731. Ce sont ses différents Mémoires sur les milles) lus pour certains dès 1731 à l'Académie de Bordeaux, la Lettre sur Gênes, un petit traité « de la manière gothique », inspiré de sa visite à « l'admirable galerie de Florence », apport intéressant sur ses sentiments esthétiques, et enfin des extraits, en partie sous forme de copie, de la Geographia sacra de Samuel Bochart, source de passages du livre xxi de De l'Esprit des Lois.

C'est à l'occasion du deuxième centenaire de la naissance de Montesquieu en 1889 que ses héritiers décidèrent de publier ses manuscrits conservés au château de La Brède. Les notes de voyage parurent en 1896. A la grande vente des manuscrits de La Brède, en 1939, le président Schuman entra en possession de ces notes. Lors de la dispersion de sa collection, une partie en fut acquise par la Bibliothèque nationale, complétant heureusement les importants dossiers Montesquieu, dont le manuscrit autographe de De l'Esprit des Lois.

Achat, 1965.

666 VOLTAIRE. La Pucelle d'Orléans. Copie. XVIIIe s. — 174 ff., 190 X 130 mm. Reliure veau marbré. N.a.fr. 15804 La copie porte pour titre au folio 2 : « Poème héroï comique de la Pucelle par M. de Voltaire avec les variantes 1755. Tel qu'il a paru dans toutte [sic] sa nouveauté. » Paginé 33 à 292, le texte a été copié après 1773 ; il a en effet été relié en tête de quelques petits écrits de Voltaire, paginés 1 à 32 et tous datés des années 1772 et 1773.

On sait l'importance des copies manuscrites qui circulaient clandestinement pour la diffusion de cette parodie, jugée scandaleuse, de La Pucelle de Chapelain.

Achat, 1969.

667 «Recueil de brevets sur la calotte », XVIIIe s. — 443 ff., 245 x 185 mm. Reliure veau brun. N.a.fr. 15464 Age d'or de l'épigramme, le XVIIIe siècle a vu fleurir un genre qui lui est bien spécifique, les brevets d'appartenance à un imaginaire régiment de la calotte, ordre burlesque dont faisait partie tout personnage prêtant le flanc à la critique. Vingt et un recueils de ces brevets sont conservés au Cabinet des manuscrits; le dernier acquis est ici ouvert au brevet accordé au dramaturge Crébillon « dont la muse des plus féroces/ Verse le sang à gros bouillon » (ff. 102-106).

Achat, 1967.

668 « Chansons et ariettes de Mr de Maffle », fin XVIIIe s. — 128 ff., 350 X 250 mm.

N.a.fr. 15864 « Tout finit par des chansons ». Le célèbre refrain de Figaro illustre à merveille l'engouement général du XVIIIe siècle pour les couplets satiriques, frivoles ou politiques. Au côté des grands recueils manuscrits de plus de soixante volumes formés par de riches collectionneurs, tels les chansonniers de Maurepas et de Clairambault, déposés à la Bibliothèque nationale, il est intéressant de posséder des albums d'amateurs plus modestes, souvent inconnus, qui traduisent la faveur populaire. Une centaine de chansons légères et quelques épigrammes politiques, écrits sur des feuilles volantes de formats divers, se trouvaient ainsi réunis dans une chemise en parchemin souple portant le nom d'un certain Monsieur de Maffle.

Don de M. H.P. Kraus, 1969.


XIXe SIÈCLE

669 Honoré de BALZAC. L'Interdiction. — Article intitulé « Politique extérieure ».

Manuscrits autographes. — 83 ff., 290 X 225 mm. Reliure demi-maroquin rouge à coins. N.a.fr. 14357 Le manuscrit, signé, de L'Illlerdictioll a servi pour l'impression en janvier-février 1836 dans La Chronique de Paris. Ce texte repris avec quelques variantes fit ensuite partie des Eludes philosophiques, des Scènes de la vie parisienne, puis des Scèlles de la vie privée.

A la suite, Balzac a joint un article, Politique extérieure, paru dans la même revue dont il avait acquis la majorité au moment où il voulait tâter de la politique et du journalisme.

L'ensemble fut offert par l'auteur à « Louise la mystérieuse » pour la remercier d'une sépia qu'elle lui avait adressée. Ane. coll. J. Davray.

Achat, 1961.

670 Honoré de BALZAC. Une ténébreuse affaire. Manuscrit autographe. — l - 61 ff., 285 X 230 mm. N.a.fr. 14318 Ce roman fut publié en feuilleton dans Le Commerce en janvier-février 1841. Balzac en offrit le manuscrit au directeur de la revue, Pevssonnel.

Sur la feuille de garde figure un reçu de Balzac pour une avance qui lui était consentie, suivi d'une note de Peyssonnel concernant ce roman que Balzac, selon lui, qualifiait de « travail de ver à soie ».

Achat, 1961.

671 Elémir BOCRGES. Le Crépuscule des Dieux. Manuscrit autographe et édition corrigée. — 2 vol. de 302 ff, 335 X 240 mm. et 161 ff., 335 X 180 mm.

N.a.fr. 15 594-15 595 Premier et second volume d'une collection (n.a.fr. 15594-15624) réunissant l'ensemble des œuvres et de la correspondance d'Élémir Bourges ainsi que divers documents le concernant.

Le Crépuscule des Dieux, étrange récit qui conte la lente et truculente agonie d'un prince déchu, Charles d'Este, parut en 1884. Il est représenté ici par le manuscrit autographe et par un exemplaire de 1887 corrigé par l'auteur en vue d'une nouvelle édition.

Don de Mme Élémir Bourges, née Braunerowa, transmis par Mme Pellé, i960.

672 Benjamin CONSTANT DE REBECQCE. Œuvres diverses. Mises au net en partie autographes. T. i. — 188 ff., 250 X 200 mm. N.a.fr. 14358 Le premier des sept gros cahiers d'oeuvres de Benjamin Constant provenant de la vente Davray en 1961 contient une copie avec corrections autographes d'Adolphe. Connue sous le nom de « manuscrit de 1810 », en raison de la date inscrite en tête par l'auteur, elle paraît avoir été effectuée sur le seul autre manuscrit connu d'Adolphe, conservé à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.

Les autres ouvrages contenus dans ces cahiers sont d'un intérêt considérable pour la pensée politique de Constant. Il s'agit notamment des Principes de politique applicables à tous les gouvernements et De la possibilité d'une constitution républicaine dans un grand pays.


Avec les lettres de Benjamin Constant à Charles Goyet et à Granger aîné, achetées en 1968, et celles à sa tante, Mme de Nassau (cf. n° 749), le brillant député de la Sarthe est désormais bien représenté au Département des manuscrits.

Achat, 1961.

673 Sophie COTTIN. Claire d'Albe, 1799. Manuscrit autographe. — 104 ff., 385 x 295 mm. N.a.fr. 15959 Premier volume des œuvres et correspondance de Mme Cottin (n.a.fr. 15959-15986).

Cet ensemble de vingt-huit volumes qui contient plusieurs manuscrits de Sophie Cottin, ainsi qu'une abondante correspondance échangée avec sa famille et ses amis, illustre d'une manière intéressante et complète la vie et les sentiments d'une femme de lettres dont l'œuvre connut un vif succès à l'époque pré-romantique. Claire d'Albe, un de ses plus célèbres romans, écrit sous forme épistolaire, s'inspire d'un épisode dramatique de la vie de l'auteur, épisode dont les documents sont réunis dans le volume XXI de la collection (n.a.fr. 15979).

Les sentiments de Sophie pour un jeune ami, Jacques Lafargue, sont transposés dans le récit avec tant de fidélité, que certaines lettres de leur correspondance y sont transcrites presque textuellement.

Achat, 1969.

674 Paul-Louis COURIER. Œuvres diverses. Manuscrits, autographes et copies. —

130 ff. N.a.fr.

L'importante collection des papiers de Paul-Louis Courier est restée dans la famille de ses descendants jusqu'en 1972. A l'occasion du deuxième centenaire de la naissance du grand pamphlétaire, la baronne Bich et ses sœurs, au nom des descendants Courier de Méré, ont décidé de faire don de ce magnifique ensemble à la Bibliothèque nationale. L'essentiel de la correspondance de Courier, ses manuscrits d'helléniste, ses premières œuvres, de nombreux documents concernant sa famille et ses affaires, de précieux carnets intimes, ont été ainsi pour la première fois présentés au public à l'exposition Paul-Louis Courier.

S'il ne reste malheureusement aucun manuscrit autographe de ses célèbres pamphlets de la Restauration, on a retrouvé dans les papiers de Courier, après son assassinat en 1825, le texte de plusieurs petites œuvres de jeunesse, parmi lesquelles les six feuillets autographes ici présentés de « Conseils de quitter le régiment », violente satire de l'armée bonapartiste où éclate déjà tout l'art de l'écrivain. Publiées pour la première fois en 1828, ces œuvres offrent de nombreuses variantes inédites.

Exposition Paul-Louis Courier, Paris, Bibliothèque nationale, 1972.

Don de la baronne Bich et de Mmes Courier de Méré, Noizet et Roquefort-Villeneuve, 1972.

675 Gustave FLAUBERT. Sous Napoléon III. Manuscrit autographe. — 5 ff., 280 X 225 mm. N.a.fr. 16432 Scénario préparé pour la mise en œuvre d'un roman ayant pour cadre le second Empire.

Ce texte fait partie des projets inédits de Flaubert et provient de la succession FranklinGrout.

M. Cottin, « Flaubert : Sous Napoléon III » (en préparation).

Achat, 1968.


676 Gustave FLAUBERT. « Souvenirs, notes et pensées intimes, 1840-1841 ». Manuscrit autographe. — 35 ff., 275 x 225 mm. N.a.fr. 15809 Ces notes sont contemporaines des « Œuvres de jeunesse » de Flaubert dont le Département des Manuscrits conserve la collection presque complète acquise en 1959 (n.a.fr.

14135-14156 et 14235-14254).

Le volume provient de la succession de Caroline Franklin-Grout, nièce de Flaubert (1931). Le dernier possesseur, Jean-Victor Pellerin, lors de la vente de sa bibliothèque, en 1969, l'a généreusement offert à la Bibliothèque nationale. (Catal. vente, n° 307).

Don de M. Jean-Victor Pellerin, 1969.

677 Gustave FLAUBERT. Le Château des cœurs. Féerie, juillet-décembre 1863. Manuscrit autographe. - 156 ff., 370 X 265 mm. N.a.fr. 15810 Le manuscrit est entièrement de la main de Flaubert, bien que l'œuvre ait été composée en collaboration avec Louis Bouilhet et Charles d'Osmoy. Il comporte un « tableau » inédit, numéroté VI et intitulé Le Pays de l'Innocence. Il provient de la succession Franklin-Grout.

(Cat. vente Pellerin, n° 308).

M. Cottin, « Flaubert et Le Pays de linnocence » (en préparation).

Achat, 1969.

678 Théophile GAUTIER. Voyage pittoresque en Algérie, prospectus, 1846. — 2 ff., 235 X 155 mm. Archives Hetzel, N.a.fr.

Au cours de l'été 1845, Théophile Gautier parcourait l'Algérie en vue d'un ouvrage documentaire illustré dont Hetzel se réservait la publication. Pour des motifs assez obscurs, l'œuvre, après un début d'exécution, ne fut pas achevée. De nombreux documents inédits, graphiques et iconographiques, subsistent .concernant ce voyage, dont ce prospectus qui annonçait la sortie prochaine du livre. On y a joint la minute d'une lettre que Hetzel adressait le 22 mars 1883 au vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, acquéreur de ces documents.

Exposition De Balzac à Jules Verne. Un grand éditeur du XIXe siècle, P.-J. Hetzel, Paris, Bibliothèque nationale, 1966. — Th. Gautier, Voyage pittoresque en Algérie. Édité avec une introduction et des notes par Madeleine Cottin, Genève, Droz, 1973.

Don de M. et Mme Bonnier de La Chapelle, 1966.

679 Diane de GOBINEAU, baronne de Guldencrone. L'Italie byzantine. 12 cahiers écolier.

N.a.fr.

La fille aînée de Gobineau a consigné ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, entre autres Le Voyage d'une petite fille en Perse, en plusieurs manuscrits conservés dans la collection mentionnée ci-dessous (cf. n° 754). En complément à ces œuvres, divers cahiers, dossiers, notes et brouillons destinés à la préparation de travaux historiques pour lesquels Diane de Gobineau-Guldencrone avait un goût marqué, ont été offerts au Département des manuscrits par sa nièce. Nous présentons les cahiers 1 et XII de L'Italie byzantine.

Don de Mme André Chancerel, 1970.


680 Henri HEINE. Zum Lazarus, 1853-1854. Manuscrit autographe. — 181 ff., 440 X 36o mm. Allemand 381 Le poème ici exposé (ff. 129-130) fait partie de l'importante collection Heine qui avait été réunie depuis un demi-siècle par les soins attentifs de M. Schocken et que la Bibliothèque nationale a pu acheter en 1966 grâce à des crédits exceptionnels. Cet ensemble renferme l'essentiel de la production du poète entre 1831, date de son arrivée à Paris, et 1856, date de sa mort. On y dénombre plus de deux cents poèmes lyriques avec de nombreuses variantes, des chants épiques comme Atta Troll et les grandes œuvres en prose Die Romantische Schule, Litdivig Borne, Lutetia, Die Memoiren. Il s'y ajoute de nombreuses lettres de Heine et une partie de sa correspondance avec son éditeur allemand Julius Campe. Les deux éditions des œuvres de Heine en cours de publication à Düsseldorf et à Weimar avec la collaboration de germanistes français font largement appel aux richesses de cette collection, la plus importante après celle que possède la ville de Dusseldorf.

Achat, 1966.

681 Victor HUGo. L'Homme qui rit. Manuscrit autographe. — 134 ff., 375 X 290 mm.

N.a.fr. 15812 Notes et brouillons jetés sur des feuilles volantes et des fragments de papier, recto, verso et en tous sens. Ces morceaux ont été classés en suivant, autant que possible, l'ordre du récit dont le Département conserve les manuscrits sous les cotes n.a.fr. 24746 - 24748 du fonds Hugo.

Achat, 1966.

682 Victor HUGo. Fragments d'oeuvres diverses. Manuscrits autographes. — 105 ff., 375 X 290 mm. N.a.fr. 15813 Ce sont des notes et brouillons se rapportant aux œuvres suivantes : Les Châtiments, Quatrevingt-treize, Histoire d'un crime, Torqttelllada. Les ff. présentés (100-105), relatifs à Torquemada) complètent les notes d'auteur jointes au manuscrit autographe conservé dans le fonds Hugo (n.a.fr. 24768). Provenant de la succession Victor Hugo, ils portent le cachet de Mc Gatine et ont été généreusement restitués par M. A. Blaizot à la Bibliothèque nationale à qui le poète avait légué tous ses manuscrits.

Ff. 100-105 : Don de M. A. Blaizot, 1967.

683 Joris-Karl HUYSMANS. A Rebours, 1883. Manuscrit autographe. — 136 ff., 300 x 250 mm. Demi-reliure maroquin vert clair à coins signée Kieffer. N.a.fr. 15761 Ce précieux manuscrit contient une des premières rédactions dA Rebours) élaborée par Huysmans au cours de l'année 1883. Écrit sur papier à en-tête du ministère de l'Intérieur, comme d'autres manuscrits de Huysmans, il comporte des ratures et des repentirs. Publiée chez Charpentier en mai 1884, l'oeuvre devait faire sensation et consacrer le talent de son auteur dans les milieux littéraires.

Ce manuscrit fut d'abord la propriété de Léon Hennique, grand ami de Huysmans et l'un de ses exécuteurs testamentaires. Il fit ensuite partie de la bibliothèque de Charles Torley, puis de celle du Dr Lucien-Graux, avant d'appartenir à la baronne Alexandrine de Rothschild.

Achat, 1968.


684 Joris-Karl HUYSMANS. En route, 1894. Manuscrit autographe. — 172 ff., 290 X 235 mm. N.a.fr. 15381 Ce manuscrit nous livre le premier état d'En route, du temps où le roman s'intitulait encore Là-haul) le livre « blanc », par opposition à Là-bas) le livre « noir », publié quatre ans auparavant. Bien qu'il soit inachevé, il n'en présente pas moins des variantes avec le texte définitif qui reflètent l'évolution subie par Huysmans pendant cette période. Cette version, que l'on avait crue détruite sur les ordres donnés par Huysmans à son secrétaire, a donc survécu. Elle figure dans le catalogue des ventes des livres et des manuscrits de Huysmans, provenant de la succession des Leclaire, amis du romancier, en 1934.

Marcel Thomas, « Une toute première version d'En route », I-Ittmallisme actif. Mélanges d'art et de littérature offerts à Julien Cain, Paris, 1968, pp. 247-257.

Achat, 1965.

685 Stéphane MALLARMÉ. New English mercantile correspondence for the use of commercial schools and counting houses., 1878. Manuscrit en grande partie autographe. — 602 ff., 280 X 200 mm. Anglais 215 Stéphane Mallarmé composa ce pensum à l'époque où il travaillait à ses Alots anglais et à d'autres travaux qui ne furent jamais publiés et qui concernaient l'enseignement de l'anglais.

Dans une lettre à Paul Verlaine, datée du 16 novembre 1883, Mallarmé fait état des difficultés de sa vie quotidienne : « J'ai dû faire, dans des moments de gêne, ou pour acheter de ruineux canots, des besognes propres et voilà tout. dont il sied de ne pas parler ».

A l'usage des maisons de commerce françaises, ce texte est en réalité une adaptation d'un manuel anglais. Commandé et payé par l'éditeur Leroy — un reçu, daté du 8 juin 1878, en fait foi — l'ouvrage ne fut jamais publié.

Achat, 1964.

686 Alfred de MUSSET. Faustine [1851]. Manuscrit autographe. —24 ff., 380 x 270 mm.

Reliure maroquin janséniste vert foncé, filets dorés intérieurs, doublures et gardes de soie brochée signée G. Mercier, 1923, étui. N.a.fr. 15557 Musset avait entrepris Faustine à la demande de Rachel; mais la célèbre actrice, à la suite du froid accueil fait par le public à la première représentation de Bettine, se désintéressa totalement du poète et de sa pièce. Blessé, Alfred de Musset en resta à ce seul premier acte.

Le manuscrit fut publié après la mort de l'auteur, en 1866, dans l'édition dite des « Amis du poète ». Ane. coll. René Gaston-Dreyfus.

Achat, 1966.

687 Alfred de MUSSET. Histoire d'un merle blanc. Manuscrit autographe. — 25 ff., 310 X 200 mm. Archives Hetzel, N.a.fr.

Ce conte a été publié au tome II des Scènes de la vie privée et publique des animaux. Hetzel avait proposé à Musset une liste de trente-cinq animaux, afin d'y choisir « une bête à sa convenance ». Dans une lettre qu'il lui adressait en 1840 ou 1841, il insistait pour avoir la collaboration du poète : « Souffrez que l'éditeur vous dise qu'il serait très heureux d'avoir à vous offrir même beaucoup d'argent, pour un petit chef-d'œuvre écrit de votre main ».


Exposition De Balzac à Jules Verne. Un grand éditeur du XIXe siècle, P.- J. Hetzel) Paris, Bibliothèque nationale, 1966.

Don de M. et Mme Bonnier de La Chapelle, 1966.

688 Gérard de NERVAL. Aurélia. Manuscrit autographe. — 7 ff., 285 X 230 mm.

N.a.fr. 14481 Importants fragments représentant une version primitive de l'œuvre de Nerval et sensiblement différente du texte imprimé.

Ce précieux manuscrit fait partie des six volumes d'une collection d'autographes et de divers documents historiques et littéraires du XVIe au xxe siècle, provenant du Dr LucienGraux (n.a.fr. 14476-14481).

M. Cottin, « Du nouveau sur la folie de Gérard de Nerval », Les Nouvelles littéraires, 18 janvier 1962.

Don de Mme Lucien-Graux, 1962.

689 Gérard de NERVAL. Carnet de voyage en Orient, 1843. Manuscrit autographe. 25 ff., 150 X 95 mm. N.a.fr. 14282 Ce carnet contient des croquis, des notes à l'encre et au crayon prises au cours de lectures faites à la Société royale de géographie du Caire, ou bien jetées au hasard de la pensée ou de l'hallucination. Il se présente comme un élément important pour l'étude du récit de Nerval : Voyage en Orient. Ane. coll. Aristide Marie.

P. Martino, « Le Carnet de voyage en Orient », Revue de littérature comparée, 1933.

Achat, 1960.

690 Germaine NECKER, baronne de STAËL. Considérations sur les principaux événemens de la Révolution française. — 3 volumes de 313, 326, 390 ff., 320 X 250 mm.

Reliure romantique « à la cathédrale ». N.a.fr. 14606-14608 Le texte est une copie de plusieurs mains, mais il s'accompagne de notes et variantes importantes, de la main de l'auteur. Ce manuscrit fut offert par la duchesse de Broglie, fille de Mme de Staël, au peintre Gérard, en reconnaissance des portraits qu'il avait faits d'elle et de sa famille.

Achat, 1963.

691 STENDHAL. [« Le Rouge et le Noir. Chronique des Chroniques »]. Manuscrit en partie autographe. — 46 ff., 300 x 210 mm. Reliure veau rouge, double encadrement de filets à froid, signée Gruel. N.a.fr. 15760 Ce manuscrit comprend d'abord la copie d'un texte où Stendhal traite de la lecture des romans en général puis vingt-trois feuillets, entièrement autographes, qui sont le résumé et l'explication du Rouge et le Noir par Stendhal lui-même.

Le romancier a rédigé ce commentaire en 1832 à l'intention du comte Salvagnoli. Il souhaitait que celui-ci traduisît son texte pour le faire paraître dans la petite revue italienne qu'il dirigeait. Stendhal, dont on connait le goût pour les pseudonymes, choisit celui de D. Gruffo Papera pour son commentaire du Rouge et le Noir. Ane. coll. Lucien-Graux.

Achat, 1968.


692 STENDHAL. Henri III. Troisième acte, 1828. Manuscrit autographe. — 90 ff., 275 X 235 mm. Demi-reliure veau beige. N.a.fr. 14891 Pendant de nombreuses années, Stendhal fut hanté par le désir de composer pour la scène.

Jamais aucun de ses projets ne prit corps : il ne demeure de ces tentatives qu'une masse énorme de travaux préparatoires, fragments de scène, scénarios et plans.

Ce fragment de drame sur la mort de Henri III n'était pas connu de Henri Martineau lorsque celui-ci publia en 1931 aux éditions du Divan les fragments et projets du théâtre de Stendhal. Ane. coll. René Gaston-Dreyfus.

J.F. Marshall, « Stendhal. Henri III, Un acte inédit H, Illinois Studies in langnage and literature, tome XXXVI4, 1952.

Achat, 1966.

693 Jules VERNE. Le Tour du Monde en quatre-vingts jours. Manuscrit autographe. 167 ff., 310 X 210 mm. Archives Hetzel, N.a.fr.

Le 24 décembre 1862 paraissait chez Hetzel le premier roman de Jules Verne : Cinq semaines en ballon. Son succès incita l'éditeur à traiter avec l'auteur pour s'assurer l'exclusivité de sa production : pendant plus de quarante ans, le nom de Jules Verne figura en tête de tous les catalogues de la librairie Hetzel. Le manuscrit du Tour du Monde en quatre-vingts jours, présenté ici, comporte de nombreuses ratures et corrections. Il fut publié en 1873.

Exposition De Balzac à Jules Verne. Un grand éditeur du XIXe siècle, P.-J. Hetzel, Paris, Bibliothèque nationale, 1966.

Don de M. et Mme Bonnier de La Chapelle, 1966.

694 Alfred de VIGNY. Daphné. Manuscrit autographe. — 2 vol., 36 et 119 ff., 330 X 255 mm. Reliure tissu broché. N.a.fr. 14850-14851 Cette remarquable donation est venue heureusement enrichir le fonds Vigny du Département des manuscrits qui provenait en grande partie de Louis Ratisbonne, ami et exécuteur testamentaire de l'écrivain.

Le premier volume ne porte aucun titre. Le second s'ouvre sur une page portant celui de Daphné. A la suite de ce texte ont été reliés une vingtaine de feuillets portant comme rubrique « Extrait du carton AacpvT]. Principaux plans et documents pour l'histoire de la 2de consultation ».

Daphné représenterait donc le dernier chapitre de l'ensemble projeté. Si les premiers chapitres constituent très probablement une suite de Stello, appelée par Vigny lui-même « une seconde consultation du Docteur Noir », le texte de « Daphné » semble former un écrit autonome centré autour du personnage de Julien l'Apostat, dont la vie et le destin avaient profondément impressionné Vigny.

Don de Mme Eugène Carré, 1963.

695 Alfred de VIGNY. Othello. Fragment autographe de la scène XII de l'acte III.

N.a.fr. 14825, f. 124 Cette ébauche diffère profondément du texte définitif et Vigny ne conservera pas le monologue d'Émilia qui suit, ici, la scène XII. Il avait formé le projet d'adapter Othello et Le


Marchand de Venise à la suite de représentations données à Paris par une troupe anglaise et vivement applaudies par la jeune école romantique.

Les répétitions de la pièce furent houleuses, et la représentation du 24 octobre 1829, peu avant la « bataille d'Hernani », ne connut qu'un demi-succès.

Achat, 1963.

XXe SIÈCLE

696 Guillaume APOLLINAIRE. Les Mamelles de Tirésias. Poèmes aux acteurs. Coupures de presse. — 59 ff., 315 x Z10 mm. N.a.fr. 16303 La représentation des Mamelles de Tirésias eut lieu le 24 juin 1917; Louise Marion tenait le rôle de Thérèse-Tirésias, Jean Thillois (pseud. de Marcel Herrand) celui de son mari. Les Poèmes aux acteurs ont paru dans le n° 18 de Sic (juin 1917), revue à laquelle Apollinaire avait eu l'intention de donner « un drame d'où fût banni l'odieux réalisme ». Il s'agissait de cette pièce, qu'il fit jouer peu après. Le volume exposé contient, en plus de quatre des cinq poèmes aux acteurs, une collection de coupures de presse concernant la représentation des Mamelles de Tirésias, coupures qui portent de nombreuses notes autographes de la main d'Apollinaire.

Legs de Mme Jacqueline Apollinaire, 1968.

697 Henri BARBUSSE. Le Feu. Manuscrit autographe, contenant quelques feuillets dactylographiés. — 381 ff., 340 X 300 mm. N.a.fr. 16480 Ce manuscrit est celui qui servit à l'impression du roman, paru d'abord en feuilleton, au cours de l'année 1916, dans le journal L'CEulire, alors dirigé par Gustave Tery. Albin Michel, l'éditeur habituel de Barbusse, lui proposa 5.000 francs pour acquérir Le Feu en toute propriété. L'écrivain, encore mobilisé et assez gêné ifnancièrement, refusa pourtant cette offre, la jugeant « dérisoire ». Grâce à Max et Alex Fischer, ce fut la maison Flammarion qui, à la fin de 1916, publia Le Feu. Dès décembre 1916, les droits d'auteur de Barbusse étaient de 12.500 francs. Un an après le livre atteignait son 136e mille.

L'immense retentissement du Feu vient de ce que cette œuvre fut le premier réquisitoire contre la guerre et les souffrances des soldats. En outre, son auteur était un écrivain déjà connu, engagé volontaire, cité à l'ordre de l'armée, puis réformé avec pension, et son témoignage en tirait une résonance toute particulière.

Legs de Mme Henri Barbusse, 1966.

698 Julien BENDA. Mémoires d'infra-tombe. Fragments autographes et dactylographiés. N.a.fr.

Ces fragments de la dernière œuvre de Benda, publiée en 1952, appartiennent à un ensemble de dossiers constitués par le « clerc » à la fin de sa vie. Une note écrite par lui, en mars 1 941, révèle comment il fut dépossédé de ses papiers en de tragiques circonstances : « Je sais depuis deux jours qu'à Paris, les Allemands ont pris ma bibliothèque et toutes mes notes, toutes mes fiches, tous mes dossiers, tous mes instruments de travail, œuvre de cinquante années. »

Don de Mme Julien Benda, 1971.


699 Jean-Richard BLOCH. Et Compagnie. Manuscrit autographe. — 379 ff., 360 X 290 mm. N.a.fr.

Romancier, essayiste, auteur dramatique, fondateur en 1910 d'une feuille de combat littéraire, L'Effort, en 1923 de la revue Europe avec Romain Rolland et un comité d'écrivains, et en 1937, du journal Ce soir avec Aragon, actif participant à la lutte antifasciste, membre du Parti socialiste, puis du Parti communiste, Jean-Richard Bloch s'est trouvé au cœur de la vie intellectuelle et politique de la France pendant près de quarante ans. La richesse de ses papiers en témoigne. A l'ensemble considérable des manuscrits de ses œuvres, articles, notes, conférences, commentaires à la radio de Moscou pendant la dernière guerre, il faut ajouter l'énorme masse de sa correspondance entre 1906 et 1946 (cf. n° 781).

Composé entre 1911 et 1913, Et Compagnie, dont le manuscrit autographe est ici présenté, était en cours d'impression quand éclata la guerre. La première édition parut en août 1917. Cette remarquable histoire d'une famille de juifs alsaciens transplantés avec les ouvriers de leurs usines dans l'Ouest de la France, au lendemain de la défaite de 1871, connut un très grand succès. La dernière édition date de 1963.

Don de Mme Jean-Richard Bloch, 1960.

700 Paul CLAUDEL. Camille Claudel, 1951. Manuscrit autographe. — 6 ff., 305 X 210 mm. Reliure maroquin rouge. N.a.fr. 15763 Ce texte fut écrit par Paul Claudel pour servir de préface au catalogue d'une exposition consacrée à sa sœur, Camille, en novembre-décembre 1951. Dans ce bref essai, il retrace la carrière fulgurante de statuaire de Camille Claudel, dont certaines œuvres sont conservées au Musée Rodin. Le manuscrit est daté : « Brangues, juin 1951 ».

Don de Mme Paul Claudel, 1968.

701 Jean COCTEAU. Gerbe à Tagore, 1961. Manuscrit autographe. — 1 f., 230 x 205 mm.

N.a.fr. 16584 Deux ans avant sa mort, Cocteau composa ce texte à l'occasion de la commémoration officielle du centenaire de la naissance de Rabindranath Tagore.

Don du Comité national pour la célébration du centenaire de la naissance de Tagore, 1966.

702 COLETTE. Claudine en ménage, 1900. Manuscrit autographe. — 6 cahiers de 50, 50, 46, 50, 50 et 49 ff., 220 X 170 mm. N.a.fr. 14609-14614 Ces six cahiers d'écolier constituent la première rédaction de Claudine en ménage, du temps où le roman s'intitulait encore Claudine amottreuse. Le texte, assez raturé dans l'ensemble, porte des corrections autographes de Willy, peu nombreuses il est vrai, et concernant surtout le style. A la dernière page du premier cahier figure une note de frais de voyage, de la main de Willy. Deux autres romans de Colette, Claudine s'en va et La Retraite sentimentale, écrits eux aussi sur des cahiers, sont entrés en même temps dans les collections de la Bibliothèque nationale.

Don de M. Maurice Goudeket, 1963.

703 , Eugène DABIT. L'Hôtel du Nord, mars 1927 - décembre 1928. Manuscrit autographe.

— 84 ff., 280 x 225 mm. N.a.fr. 16545


Manuscrit pour l'impression de la première œuvre, peut-être la plus connue, d'Eugène Dabit. Dans la marge supérieure droite du premier feuillet, Dabit a inscrit au crayon, d'une fine écriture, des instructions pour l'imprimeur : « Supprimer tous les titres de chapitres.

Ajouter l'épigraphe de J. Guéhenno. Dédicace au doc[teur] G.H. Moll van Charante. »

Ce volume fait partie du fonds Dabit, qui comprend les manuscrits autographes des œuvres de l'auteur, son Journal et un carnet de croquis exécutés par lui.

Don de Mme Appia-Blacher, 1970.

704 Charles DE GAULLE. Mémoires d'espoir. T. I. Le Renouveau. Manuscrit autographe. Première version. — 270 X 210 mm. N.a.fr.

En 1956 et 1959, le général de Gaulle faisait don à la Bibliothèque nationale de l'ensemble du travail préparatoire à l'édition des Mémoires de guerre, désormais classé et relié en vingtdeux volumes. Le vendredi précédant sa mort, le 6 novembre 1970, étaient remis à leur tour les manuscrits et épreuves corrigés du premier tome des Mémoires d'espoir. Le don se compose de deux versions autographes (premier jet, souvent fortement corrigé, et mise au net) des trois états successifs de la dactylographie et des trois jeux d'épreuves.

En complétant ce magnifique ensemble par le don des manuscrits autographes des premières œuvres, des discours de 1940 à 1946, et du dossier relatif au tome second des Mémoires d'espoir, les héritiers du général de Gaulle ont permis à la Bibliothèque nationale de constituer un fonds homogène de ses manuscrits à caractère littéraire, ainsi qu'il l'avait lui-même souhaité, de son vivant.

Selon la volonté formelle du donateur, une clause restrictive de communication pendant une période de cinquante ans concerne ce fonds.

Don du général de Gaulle, 1970.

705 Georges DUHAMEL. Œuvres diverses. Manuscrits autographes. — 87 ff., 320 X 230 mm. N.a.fr. 15899 Tous ces textes sont dédiés par l'auteur à son ami Achille Ouy, qui fut un moment administrateur du Mercure de France. Parmi eux on remarquera (ff. 39-87) Travail, ô mon seul repos, avec la dédicace : « A mon cher Achille Ouy, ami exemplaire, avec mes vœux fidèles pour lui et ceux qu'il aime. G. Duhamel. Noël 1958. »

Don de M. Gilbert Ouy, 1962.

706 Georges FEYDEAU. La Dame de chez Maxim [sic]. Manuscrit autographe. - 165 ff., 380 X 260 mm. N.a.fr. 16255 Cette pièce est l'une des trois œuvres de Feydeau offertes par ses héritiers à la Bibliothèque nationale. Elle s'accompagne de La Puce à l'oreille et de Mais n'te promène donc pas toute nue !

(n.a.fr. 16256-16257).

Le manuscrit représente une version primitive, comportant de très importantes corrections et des variantes par rapport à l'édition originale de 1914.

Don de Mmes Jacques et J.-P. Feydeau et de M. Alain Feydeau, 1970.

707 Anatole FRANCE. Vie de Jeanne d'Arc. — Paris, Manzi, Joyant et Cie, t. 1, 1909.

Exemplaire comprenant des feuillets autographes. — 54 ff. aut. et LXVI - 217 pp., 290 x 205 mm. Reliure parchemin moderne. N.a.fr. 15773


Les quatre tomes de cette édition définitive de la Vie de Jeanne d'Arc, édition de luxe ornée de nombreuses planches, renferment en tout cent quarante-deux feuillets de la main d'Anatole France, qui ont été insérés en face du texte imprimé correspondant. Avec les manuscrits provenant de Mme de Caillavet et ceux provenant de la collection de Jacques Lion, la Bibliothèque nationale possède l'essentiel des papiers d'Anatole France.

Don de Mme Robion, 1969.

708 André GIDE. La Porte étroite [1905-1908.] Manuscrit autographe et dactylographié.

— 278 ff, 350 x 260 mm. N.a.fr. 25174 Premières versions de La Porte étroite, rédigées vraisemblablement en 1905, au moment où Gide travaillait avec grande difficulté à ce roman dont le sujet lui tenait trop à cœur.

Le récit est fait à la troisième personne et l'héroïne se prénomme Geneviève au lieu d'Alissa.

On y a joint le texte de la version définitive, cette fois dactylographié par les soins du secrétaire de Gide, Pierre de Lanux, en 1908 et corrigé par l'auteur. Ce manuscrit provient de la collection Jean Davray.

Achat, 1961.

7°9 HAN RYNER. Le Rire du sage. Manuscrit autographe. — 5 cahiers écolier. N.a.fr.

La Bibliothèque nationale possède les manuscrits de onze des ouvrages d'Henri Ner — en littérature Han Ryner (1861-1938). ,

Romain Rolland a salué en lui « le noble héritier d'Epicure et de Zénon, le plus haut représentant, en ces jours de tempêtes d'équinoxe, d'une libre sagesse et d'un héroïsme heureux. »

Don des héritiers d'Henri Ner, 1963.

710 Henri HERTZ. Vers un monde volage. Manuscrit autographe. N.a.fr.

Recueil de neuf contes entremêlés d'« Avis », publié chez Rieder en 1924. Max Jacob, ami intime d'Henri Hertz, en fit un compte rendu très élogieux dans la revue Philosophies (15 septembre 1924).

Ce manuscrit fait partie du fonds Henri Hertz, où sont conservées d'autres œuvres de cet auteur.

Don de Mme Henri Hertz, 1972.

7II MAX JACOB. Manuscrits astrologiques. Lettres à Henri Dubief. Poèmes. Varia. —

287 ff., 340 X 265 mm. N.a.fr. 15951 Le poème exposé ici (f. 230) est l'un de ceux que Max Jacob écrivit à la requête de trois des fondateurs de la revue littéraire La Courte Paille. Plus tard son auteur le publia à nouveau dans le recueil intitulé Rivages. Max Jacob s'était un peu fait prier pour écrire cette pièce relevant d'une prosodie mineure qui n'était plus dans son style depuis plusieurs années, mais ce genre de poésie plaisait à « ses nouveaux jeunes amis de 1929 », tous trois encore étudiants.

Don de M. Henri Dubief, 1964.


712 Pierre LOTI. Les Désenchantées. Manuscrit autographe. — 149 ff., 420 X 290 mm.

N.a.fr. 15001 Le manuscrit comporte de nombreuses ratures et corrections.

Rappelons ici que le Département des manuscrits conservait déjà sous les cotes n.a.fr.

12627-12628 et 23778 des lettres et documents réunis par Marc Hélys et qui constituent le dossier du « Secret des Désenchantées ».

Achat, 1964.

713 André MALRAUX. La Condition humaine, 1931-1933. Manuscrit autographe. —

420 ff., 305 X 235 mm. Reliure box noir signée Paul Bonet. N.a.fr. 16587 Le texte est écrit sur des pages de format cahier d'écolier, souvent découpées et collées bout à bout, réemmargées sur des feuilles de vélin. En tête du manuscrit, une note sur un papier de la N.R.F. : « Ce manuscrit, le seul de la Condition hlllJlaine) a été écrit en Chine, au Japon, aux États-Unis, à Paris, à Perra-Lara, à Paris, de septembre 1931 à mai 1933 (les derniers chapitres alors que les premiers paraissaient dans la N.R.F.) » « La CH. est à l'heure actuelle — 11 décembre 1933 — celui de mes ouvrages auquel je tiens le plus. André Malraux ».

Le manuscrit a fait partie de la collection de René Gaffé, qui l'enrichit de cette superbe reliure de Paul Bonet; il appartint ensuite à Georges de Berny, avant d'être offert au général de Gaulle et donné par celui-ci à la Bibliothèque nationale en 1969.

Don du général de Gaulle, 1969.

714 Roger MARTIN DU GARD. Les Thibault. Manuscrit autographe, — 420 ff., 380 X 355 mm. Fonds Roger Martin du Gard 15 Ce manuscrit constitue la rédaction définitive de la première partie des Thibault, qui s'intitule encore sur la page de titre Une escapade, avant de devenir le fameux Cahier gris. Il appartient au fonds Roger Martin du Gard, constitué par la volonté expresse de l'écrivain et remis à sa mort, en 1958, à la Bibliothèque nationale. Ce fonds comprend les manuscrits autographes des Thibault et des autres œuvres de Martin du Gard, sa correspondance, devenue accessible aux lecteurs depuis 1968 et son Journal qui ne sera communicable qu'en 1978.

Don de Roger Martin du Gard, 1958.

715 Henri MASSIS. Défense de l'Occident. Manuscrit autographe. — 118 ff., 280 X 225 mm. N.a.fr. 14559 Converti en 1913 au catholicisme, à la suite de Claudel, Péguy et Psichari, Henri Massis s'attachera à travers toute son œuvre à défendre les valeurs spirituelles oubliées ou bafouées, selon lui, par la pensée moderne.

Dans son essai Défense de l'Occident, il attribue les dérèglements du monde moderne à l'influence de trois courants de pensée dont les mirages pernicieux auraient contaminé la pensée chrétienne : la philosophie allemande, le mysticisme russe et ce qu'il appelle « le grand marécage asiatique ».

Don de Henri Massis, 1962.


716 François MAURIAC. Atys et Cybèle. Poème [vers 1939]. Manuscrit autographe. —

63 ff., 230 X 185 mm. N.a.fr. 14629 La première page du manuscrit porte le titre « Journal d'un homme de cinquante ans ».

L'auteur du Baiser au L'épreux avait alors déjà écrit le Journal d'un homme de trente ans. Sans doute a-t-il voulu reprendre cette formule; quelques feuillets arrachés à la suite de cette première page semblent indiquer, qu'après un début de rédaction, il renonça à ce projet.

François Mauriac réutilisa ce cahier pour recopier un long poème qu'il fit paraître, sans autres retouches, en 1940, chez Grasset, sous le titre Le Sang d'Atys.

L'écrivain, qui cite une vingtaine de vers de son poème dans Les Chemins de la Iller) roman paru en 1939, déclara dans une interview y avoir travaillé onze ou douze ans.

Legs du professeur Henri Mondor, 1963.

717 André MAUROIS. Terre promise. Manuscrit autographe. — 178 ff., 280 X 250 mm.

Reliure en maroquin noir sous emboîtage, signée Thérèse Moncey. Ex-libris de Simone André-Maurois. N.a.fr. 15948 Ce roman fut écrit en Amérique, en 1944. Il évoque avec nostalgie les paysages et les milieux aimés par l'auteur, en province et à Paris. Le texte comporte des ratures et corrections. Le manuscrit est dédicacé ainsi : « Pour Simone, qui m'apprit à comprendre les femmes après m'avoir appris à en aimer une ».

Legs de Simone André-Maurois, 1970.

718 Henry de MONTHERLANT. Brocéliande, 1955. Manuscrit autographe. — 84 ff., 210 X 345 mm. N.a.fr.

« Le dramaturge est un fakir qui, en une imposition de mains, fait sortir une plante verte du désert. Un livre d'histoire est écrit en plusieurs années; une pièce de théâtre est écrite en quelques semaines », notait Montherlant dans la préface de Brocéliande, œuvre représentée à la Comédie française en octobre 1956.

Le manuscrit autographe de la pièce, fortement corrigé, est écrit au verso de feuillets déjà utilisés, lettres, épreuves ou dactylographies d'œuvres antérieures. Il porte pour titre « manuscrit Persilès », sur la chemise qui le contenait, et « Un petit-fils de Saint Louis.

Pièce en trois actes. 1955 » sur la première page. Une lettre de Montherlant annonçant l'envoi de son manuscrit au Dr Paul Tournier, le 31 octobre 1956, y est jointe.

Don du Dr Paul Tournier, 1973.

719 Paul MORAND. Un amateur de supplices [janvier 1974]. Manuscrit autographe. —

6 ff., 500 X 325 mm. N.a.fr.

Cette nouvelle inédite, exposée avec l'accord du donateur, fait partie de l'important ensemble de manuscrits et correspondances donné récemment à la Bibliothèque nationale par M. et Mme Paul Morand et dont la communication est actuellement réservée.

Don de M. et Mme P. Morand, 1972 et 1974.

720 Marcel PROUST. Carnets. Manuscrits autographes. — 60, 60, 51, 52 ff., 255 X 65 mm., 220 x 60 mm., 190 X 50 mm. N.a.fr.


Ces quatre carnets de toile bise au format allongé, ornés de figurines aux silhouettes étirées, furent donnés à Proust par son amie Mme Straus et seraient, paraît-il, d'origine anglaise.

Ils contiennent les notes consignées par l'écrivain vers 1908-1909, au moment où il hésitait entre son Sainte-Beuve et les premières versions d'A la Recherche du temps perdu dont certains personnages sont déjà esquissés. Ils sont conservés dans le fonds Proust à côté des premières œuvres de l'auteur : Les Plaisirs et les Jours, Jean Santeuil, les traductions de Ruskin et les Pastic h es et Mélan Ruskin et les Pastiches et Mélanges. La Recherche est représentée par deux séries- de cahiers : soixante-deux cahiers de brouillons et vingt cahiers contenant la rédaction définitive du roman, de Sodome et Gomorrhe à la fin du Temps retrouvé, des dactylographies et des placards corrigés. Ce fonds d'une importance capitale a été cédé à la Bibliothèque nationale par Mme Mante-Proust, fille du Dr Robert Proust, frère de l'écrivain.

Exposition Marcel Proust, Paris, Bibliothèque nationale, 1965.

Achat, 1962.

721 Marcel PROUST. Le Temps retrouvé. Manuscrit autographe. — 125 ff., 330 X 240 mm. N.a.fr.

Dernier cahier de la version définitive du Temps retrouvé (cf. n° 720). Au bas de la dernière page, l'auteur a tracé le mot « Fin ». Pour des raisons de conservation, ce cahier et tous ceux de la même série ont dû être démontés pour être reliés en volumes, car ils contiennent les fameuses « paperoles » que Proust faisait coller par sa fidèle Céleste, dans sa soif d'ajouter toujours de nouveaux éléments à son texte. Ces longues bandes de papier — certaines mesurent plus d'un mètre quarante — se déchiraient, s'effritaient même par places. Il a fallu les débarrasser de la couche de colle jaunie qui les maculait en de nombreux endroits, et les placer sous une mousseline de soie qui leur assure une protection très efficace.

Exposition Marcel Proust, op. cit.

Achat, 1962.

722 Henri de RÉGNIER. Moi, elle et lui, roman. Manuscrit autographe. — 206 ff., 295 X 245 mm. N.a.fr. 15566 Ce manuscrit est le quatrième des seize volumes, comprenant les œuvres d'Henri et Marie de Régnier, offerts par eux à Mme Tremblot-Bougenaux, ainsi que la correspondance échangée avec cette dernière (n.a.fr. 155(5-15578). Tous les recueils lui sont dédicacés.

Moi, elle et lui porte sur la page de titre l'envoi suivant : « A vous, chère Madeleine, le premier manuscrit de ce roman que j'ai écrit en partie auprès de vous. Henri de Régnier, 30 mai 1935. »

Legs de Mme Tremblot-Bougenaux, 1960.

723 SULLY PRUDHOMME. Poésies. Copie. — 69 ff., 195 X 125 mm. N.a.fr. 16542 Ce carnet de poésies copiées par Mathilde Javal, femme d'un de ses amis de jeunesse, accompagne un volume formé de lettres adressées par Sully Prudhomme à la famille Javal (n.a.fr. 15643), à laquelle il se confie volontiers. C'est ainsi qu'il écrit à Mathilde, le 22 mai 1905 (ff. 106-107) : « La jeunesse a été pour moi l'âge le plus malheureux; je me suis senti prisonnier et surmené, inquiet de mon avenir que je ne savais pas assuré.

Je dois reconnaître que, dans ma carrière, j'ai goûté des joies sans mélange, et mon succès a de beaucoup dépassé mon ambition. »

Don de Mme Evans, 1972.


? 725. — Page d'un carnet de Paul Valéry, avec autoportrait.


724 Paul VALÉRY. La Jeune Parque. Ébauches manuscrites et dactylographiées du début du texte. N.a.fr.

Le vaste ensemble des papiers de Paul Valéry — manuscrits et correspondances — a pu être acquis en 1972 par la Bibliothèque nationale, grâce à des crédits exceptionnels.

Pressé par ses amis, dès 1912, de faire paraître un recueil de poèmes, Paul Valéry commença à retoucher, sans entrain, ses vers de jeunesse. Lorsque la guerre éclata, désespéré de son inaction, il entreprit de composer une pièce de vers selon les règles les plus contraignantes, pour exercer et parfaire sa langue « à défaut de combattre pour [une] terre ». Il songeait primitivement à un poème ne comportant qu'une quarantaine de vers, mais son dessein prit rapidement plus d'ampleur et, au bout de quatre années de travail, devint La Jeune Parque, qui constitue sans nul doute le sommet de son œuvre poétique.

D'innombrables feuilles d'ébauche, plusieurs schémas et plans, au moins dix états du poème, manuscrits ou dactylographiés, témoignent de ce que fut cet immense travail indéfiniment recommencé.

Paul Valéry. Exposition du centenaire, Paris, Bibliothèque nationale, 1971.

Achat, 1972.

725 Paul VALÉRY. Cahiers, 1894-1945. N.a.fr.

Les trois enfants de Paul Valéry se sont généreusement dessaisis des célèbres deux cent soixante Cahiers qui constituent pour l'écrivain le journal de son esprit. Ce don inestimable est venu compléter les papiers et correspondances acquis la même année par la Bibliothèque nationale, qui se trouve ainsi posséder la quasi-totalité des écrits de Paul Valéry.

L'écrivain tenait jalousement secrets ces témoins de sa vie intellectuelle la plus intime, qui ne furent révélés au public que douze années après sa mort. Ces exercices quotidiens - souvent commencés avant l'aube — lui permettaient de retrouver son « moi ». Ils étaient aussi pour lui comme les gammes de son esprit, dont il aimait à entretenir la virtuosité.

Conscient de la valeur de ces notations, Paul Valéry a cherché, dès 1908, à les regrouper sous une trentaine de rubriques fondamentales, dont l'ensemble devait fournir une vision synthétique de sa pensée.

Paul Valéry, Cahiers. Reproduction en fac-similé, 29 volumes, Paris, C.N.R.S., 1957-1961.

Don de Mme Rouart-Valéry et de MM. Claude et François Valéry, 1972.

726 Paul VALÉRY. « Ses Vers », 1892. Manuscrit autographe. — 30 ff., 230 X 185 mm.

N.a.fr. 14628 Des dix poèmes que contient ce cahier, trois ne figureront pas dans le recueil que Valéry fit paraître presque vingt ans plus tard sous le titre d'Album de vers anciens.

Valéry recopia ces poèmes à l'intention d'André Gide, dont il avait fait la connaissance à la fin de l'année 1890. Il avait été conquis par la finesse et la rareté de son esprit. L'écriture très soignée, calligraphiée même, et le soin accordé à la mise en pages, prouvent l'importance que Valéry attachait à cette amitié.

Legs du professeur Henri Mondor, 1963.

727 Fernand VANDÉREM et Georges LENÔTRE. La Timbale, pièce en quatre actes.

Copie calligraphiée et feuillets de brouillons autographes. 134 et 3 ff. N.a.fr.

Cette pièce fait partie d'un important ensemble provenant de Fernand Vandérem, ensemble


très évocateur de ses diverses activités : romans, essais, théâtre, critique, correspondance.

La Timbale, écrite en 1907, en collaboration avec Georges Lenôtre, bien que se situant sous la Terreur, est une comédie gaie et fantaisiste, pleine de situations pittoresques. Elle devait être représentée au Théâtre Réjane, mais des difficultés ayant surgi entre les auteurs et Mme Réjane, l'œuvre retourna dans ses cartons et ne fut créée que six ans plus tard, en janvier 1913, au Casino municipal de Nice où, d'après les articles du temps, elle connut un vif succès.

Legs de Fernand Vandérem, 1963.

3. CORRESPONDANCES ET DOCUMENTS BIOGRAPHIQUES

XVIIe SIÈCLE

728 Blaise PASCAL. Lettre à sa sœur Gilberte Périer, Rouen, [31], janvier 1643. —

2 ff., 305 X 185 mm. Reliure maroquin brun. N.a.fr. 15383 Pascal avait dix-neuf ans lorsqu'il adressa cette lettre à sa sœur Gilberte, sa future biographe, retournée à Clermont avec son mari, Florin Périer. Lui-même et son père, qui a ajouté un post-scriptum de quatorze lignes, regrettent de ne pas lui avoir donné plus de nouvelles et s'inquiètent de son état de santé.

C'est la première lettre connue de l'auteur des Provinciales) dont l'écriture s'est sensiblement modifiée par la suite. Éditée en 1844 par Faugère, elle a fait partie successivement des collections de Benjamin Fillon, d'Arthur Meyer et de Christian Lazard avant de rejoindre sur les rayons de la Bibliothèque nationale le manuscrit autographe des Pensées.

Achat, 1967.

729 Pierre-Paul RUBENS. Lettre à Pierre Dupuy, Anvers, 29 octobre 1626. — 2 ff., 310 X 210 mm. Reliure veau marron foncé, signée Micheline de Bellefroid.

Italien 2345 Quelques mois après l'achèvement des vingt et un tableaux de La Destinée de Marie de Médicis, qu'il venait d'exécuter pour décorer la Galerie Médicis dans le Palais du Luxembourg, Rubens écrit à l'érudit Pierre Dupuy pour lui signaler les erreurs qu'il a relevées dans le poème inspiré par son œuvre à Claude-Barthélemy Morisot et intitulé Porticus Medicaea. Cette lettre fut placée, avec la correspondance de Rubens adressée aux frères Dupuy, dans leur célèbre collection qui fut vendue à la Bibliothèque royale en 1754. Disparue au xixe siècle, elle a été retrouvée et donnée au général de Gaulle par S. M. Baudouin Ier, roi des Belges, lors de sa visite officielle en France en mai 1961.

Don du général de Gaulle, 1961.

XVIIIe SIÈCLE

730 D'ALEMBERT. Notice autobiographique. Manuscrit autographe. — 14 ff., 215 X 165 mm. N.a.fr. 15551, ff. 1-14


Nommé secrétaire perpétuel de l'Académie française en 1772, d'Alembert entreprit la rédaction des Eloges de ses prédécesseurs, refondus par la suite en une Histoire des membres de l'Académie française morts depuis 1700, jusqu'en 1771. Est-ce à cette occasion qu'il écrivit sa propre biographie, dont le manuscrit autographe est ici présenté ? Le texte se compose d'un premier mémoire de douze pages et d'un Supplément, paginé 13 à 18 et intitulé « Faits particuliers ».

D'Alembert retrace ses activités littéraires, philosophiques, scientifiques, souligne les marques d'estime qu'il a reçues de nombre de souverains étrangers, et précise la part qu'il a prise à Y Encyclopédie : il a revu tous les articles de mathématiques et de physique et a donné lui-même des articles scientifiques et littéraires.

Achat, 1966.

731 Emmanuel-Louis-Henri de Launay, comte d'ANTRAIGUES. « Mes soliloques », 27 juin 1782-15 avril 1810. Manuscrit autographe — 321 ff., 220 X 215 mm.

N.a.fr. 15467 Si le fringant comte d'Antraigues entreprit à moins de trente ans le récit des aventures mouvementées de sa jeunesse, c'est dans le dessein — « vertueux », selon lui — d'en montrer le texte à son futur beau-père et de rompre ainsi des fiançailles non souhaitées.

Emule de Casanova, d'Antraigues brosse ainsi un amusant portrait d'un jeune aristocrate cultivé dans les dernières années de la royauté. L'essentiel de ses mémoires, souvent fictifs, a été écrit en 1782 et 1784. Celui qui devint par la suite l'un des plus célèbres espions royalistes de la Révolution et de l'Empire, « le beau conjuré », n'a malheureusement repris son journal que très épisodiquement à partir de 1802. Les dernières pages, où ne sont plus consignés que les grands événements, trahissent ses préoccupations et sa mélancolie. La dernière note est de 1810, deux ans avant son assassinat. Le manuscrit a fait partie de la collection de Sir Thomas Phillipps.

Comte d'Antraigues, « Mes soliloques », éd. en préparation par J. Chaumié.

Achat, 1964.

732 , Abbé Ferdinando GALIANI. Lettres à Mme d'Épinay, t. 1, 1769-1774. — 228 ff., 230 X 190 mm. N.a.fr.

Chargé d'affaires du royaume de Naples à Paris de 1759 à 1769, auteur d'un Dialogue sur le commerce des blés qui lui valut l'hostilité de Choiseul, le spirituel abbé Galiani fréquenta les salons parisiens et se lia durablement avec Diderot, Grimm, d'Holbach et Mme d'Epinay.

De retour dans son pays, il entretint avec cette dernière une brillante correspondance, véritable chronique politique et littéraire où se révèlent à tout propos sa verve et son acuité de jugement, comme dans cette lettre sur Diderot, du 25 avril 1772 (ff. 121-122).

Les deux volumes de lettres de l'abbé Galiani à Mme d'Epinay, de 1769 à 1781, sont entrés à la Bibliothèque nationale, ainsi que le registre de comptes du duc de Sérent, gouverneur des ducs d'Angoulême et de Berry, avec les papiers de Luce Herpin, romancière et historienne, en littérature Lucien Perey.

L'Abbé F. Galiani, Correspondance. éd. par L. Perey et G. Maugras, Paris, 1881, 2 vol.

Don de Mme Monica Stirling, 1971.

733 GOYA Y LUCIENTES. Lettre à Martin Zapater, 16 mars 1788. N.a.fr. 15892, f. 44 Il fait l'éloge d'un jeune musicien qu'il recommande à son ami : « Tiene un merito tan particular qe no ay otro en Madrid ni fuera, para cantar y tocar la guitarra. »


N° 72S. - Lettre de Pascal à sa sœur, janvier 1643.


Cette lettre en espagnol a été classée dans le fonds des nouvelles acquisitions françaises afin de ne pas être dissociée des autres pièces provenant du même legs.

Legs Mange de Haucke, 1966.

734 Lettres adressées à Mme de GRAFIGNY, 1733-1758. — 233 ff., 285 X 225 mm.

N.a.fr. 15579 Les papiers de Mme de Grafigny, entrés dans la Bibliothèque de Sir Thomas Phillipps avant 1842 et dispersés en 1965, constituent un ensemble de tout premier ordre pour l'histoire littéraire et anecdotique du XVIIIe siècle. Cette romancière oubliée connut un vif succès avec ses Lettres d'une Péruvienne, pastiche adroit des Lettres persanes, qui n'eurent pas moins de soixante et onze éditions entre 1747 et 1835. D'origine lorraine, elle quitta la petite cour de Lunéville en 1739 pour s'installer à Paris, mais ne négligea pas ses amis restés auprès du roi Stanislas, ainsi qu'en témoigne son abondante correspondance dont une faible partie a été éditée en 1820 sous le titre Vie pripée de Voltaire et Mme Du Châtelet: il s'agit d'une série de lettres concernant le couple célèbre, écrites pendant le long séjour qu'elle fit à Cirey en 1739. Dans la lettre ici exposée, son plus fidèle correspondant, François Devaux, surnommé Panpan par ses intimes, commente précisément le passage de Voltaire à Lunéville, en mai 1735 (ff. 51-52).

La Bibliothèque nationale a ainsi pu acheter quinze volumes de lettres, d'épigrammes et de pièces poétiques émanant de l'entourage de Mme de Grafigny (n.a.fr. 15579-15592).

L'Université Yale a recueilli pour sa part les quatre mille lettres adressées par la romancière à Devaux.

Achat, 1965.

735 Sophie MONNIER. Lettre à Honoré-Gabriel de Riqueti, comte de Mirabeau [Amsterdam, début 1777]. — 235 X 185 mm. N.a.fr. 13189, ff. 52 bis-52 ter La tumultueuse liaison de Mirabeau et de Sophie Monnier doit sa célébrité aux lettres qu'ils échangèrent de 1777 à 1781, réfugiés à l'étranger, puis extradés et enfermés sur l'ordre de leur famille, lui à Vincennes pendant trois ans, elle au couvent. Aux fameuses Lettres à Sophie de Mirabeau, publiées sous ce titre dès 1792, répondent celles, plus banales, de la marquise de Ruffey.

La Bibliothèque nationale a acquis en 1949 cent trois de ces dernières. Depuis cette date, trois nouvelles lettres de Sophie sont passées en vente et ont pu être jointes au recueil.

La plus récemment acquise, encore inédite, remonte au début de leur liaison et témoigne de la jalousie ombrageuse de Mirabeau.

Achat, 1973.

736 Jean-Jacques ROUSSEAU. Lettre à Mme de Warens, Lyon, ier mai 1740. — 2 ff., 185 X 235 mm. N.a.fr. 15551, ff. 50-51 Nommé depuis quelques jours précepteur des fils de M. de Mably, à Lyon, Jean-Jacques adresse à celle qu'il appelle sa « très chère maman » ses premières impressions, dignes du futur auteur de l'Émile. « Quand à mon petit élève, on ne sauroit lui refuser d'être très aimable, mais je ne saurois encore vous dire s'il aura le cœur également bon, parce que souvent ce qui paroît à cet âge des signes de méchanceté, ne sont en effet que de vivacité et d'étourderie. »

Avant d'être achetée par la Bibliothèque nationale en 1963, après l'exposition JeanJacques Rousseau, cette lettre est passée cinq fois en vente depuis 1890, chez des libraires français et chez Sotheby.


Éd. R.A. Leigh, Correspondance générale de Jean- Jacques Rousseau, Genève, t. I, 1965, pp. 123124.

Achat, 1963.

737 Jean-François, marquis de SAINT-LAMBERT. Lettres à la comtesse d'Houdetot, 8 mai-20 décembre [1754]. — 37 ff., 265 X 200 mm. N.a.fr.

Auteur célèbre en son temps des Saisons et de YÉpîire à Chloé, poète attitré de la cour du roi Stanislas de Lorraine, Saint-Lambert fut le rival heureux de Voltaire et de Rousseau, amant de Mme Du Châtelet avant de devenir en 1751 celui de Mme d'Houdetot. Cette liaison avec l'inspiratrice de La Nouvelle Héloïse dura toute leur vie et se traduisit par un fréquent échange de billets. Au dossier acquis par la Bibliothèque nationale en 1953 (n.a.fr.

13626) viennent s'ajouter ces onze lettres écrites pendant un séjour de Saint-Lambert en Lorraine. Les protestations de tendre attachement se mêlent aux détails sur la vie de cour à Lunéville et aux commentaires sur les grands événements du jour. C'est la récente élection de d'Alembert à l'Académie française qui réjouit le marquis dans la lettre du 2 décembre 1754 ici exposée (ff. 21-22) : « Il y a encore deux hommes que je voudrais y voir, l'abbé de Condillac et Diderot, ils y manquent, s'ils peuvent s'en passer. »

Achat, 1973.

738 Autographes des XVIIIe et XIXe siècles. — 80 ff., 340 X 270 mm. N.a.fr. 15860 Constituée par l'écrivain Jean Stern, qui s'est intéressé à l'histoire du théâtre dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, cette collection réunit des lettres et des documents relatifs aux actrices Sophie Arnould, Louise Contât, Adeline Colombe, et à certains de leurs protecteurs, l'architecte Belanger et le duc de Brancas. Quelques lettres de Voltaire complètent ce bel ensemble.

A la suite d'un nouvel esclandre des demoiselles Colombe cadette et Lefèvre, de la Comédie italienne, le maréchal de Richelieu, premier gentilhomme de la Chambre du roi, enjoint aux semainiers par cette lettre du 27 septembre 1784, révélatrice des mœurs de l'époque, de « renvoyer du théâtre indistinctement les enfants, nourrices, amis ou connoissances, les mères ou parentes des danseuses, les femmes de chambre ou domestiques., rien n'étant plus indécent que d'y voir du tumulte et de l'embaras occasionnés par les personnes introduites sur le théâtre par compérages et inutiles au service. »

J. Stern, Mesdemoiselles Colombe de la Comédie italienne, Paris, 1923.

Don de Mme Jean Stern, 1969.

XIX e SIÈCLE

739 Documents concernant Marie d'Agoult. — 7 fi., 345 X 270 mm.

N.a.fr. 16440, ff. 1-7 Le billet présenté ici a été rédigé par Marie d'Agoult, le ier mars 1871, à l'adresse de son ami Louis de Ronchaud. Elle y exprime le désir qu'après sa mort tous ses papiers manuscrits, et sa correspondance soient remis à ce dernier pour qu'il en dispose à son gré. Cette volonté est précisée dans les extraits de son testament (ff. 5-6) avec cette restriction toutefois que


la propriété littéraire des documents reviendra à son petit-fils Daniel Ollivier « en souvenir de sa mère », Blandine.

Outre Daniel Ollivier, Marie d'Agoult avait pour héritiers Claire-Christine d'Agoult, comtesse de Charnacé, et sa demi-sœur, Cosima Wagner, fille — ainsi que Blandine — de Liszt.

Don de Mme Troisier de Diaz, 1967.

740 Honoré de BALZAC. Projet de contrat avec Hetzel [août 1844]. Manuscrit autographe. — 1 f., 280 X 215 mm. Archives Hetzel, N.a.fr.

Document faisant partie des Archives Hetzel, dont le classement définitif s'achève. Ce fonds d'une exceptionnelle richesse est précieux à la fois pour l'étude des grands romantiques et pour l'histoire de l'édition au xixe siècle. Manuscrits, correspondances, contrats, relevés de comptes, prennent place dans de volumineux dossiers où se succèdent les noms les plus célèbres : Balzac, Daudet, Hugo, Musset, Sand, Tourguenev, Jules Verne, etc. Hetzel lui-même est représenté par ses œuvres écrites sous le pseudonyme de Stahl.

Balzac fut l'un des premiers auteurs publiés par Hetzel, avec lequel il entra en relations pour les Scènes de la vie privée et publique des animaux et Le Diable à Paris. Dans le contrat exposé, Balzac vend à son éditeur pour Le Diable à Paris une série d'articles dont certains furent utilisés dans d'autres recueils.

Exposition De Balzac à Jules Verne. Un grand éditeur du XIXe siècle, P.-J. Hetzel, Paris, Bibliothèque nationale, 1966.

Don de M. et Mme Bonnier de La Chapelle, 1966.

741 Charles BAUDELAIRE. Lettre à sa mère, 12 juillet 1857.

N.a.fr. 15892, ff. 42-43 Il s'inquiète de ne pas recevoir de nouvelles de Mme Aupick : « Vous, toujours plus exacte que moi, vous ne répondez pas. Est-ce que vous seriez en colère ? J'ai le plus grand besoin que cela ne soit pas, car je suis accablé de tourments. » Il faisait alors l'objet de poursuites pour la publication des Fleurs du Mal.

Legs Mange de Haucke, 1966.

742 Pierre-Jean de BÉRANGER. Mélanges. — 670 ff., 360 X 280 mm. Reliure maroquin vert à filets or signée Prouté avec médaille de cuivre incrustée de Béranger.

N.a.fr. 15852 Ce volume contient des lettres, autographes, chansons, portraits de Béranger. La lettre présentée (f. 254) est une demande adressée par le chansonnier à la Bibliothèque royale (1815) pour solliciter un prêt d'ouvrages qui lui sont nécessaires : « Attaché à l'administration de l'Université, je ne suis point libre aux heures d'ouverture de la Bibliothèque [.].

Je sais que le titre de chansonnier du Caveau moderne est nul en littérature, et qu'ainsi rien ne me recommande pour obtenir la faveur que je sollicite, mais votre bienveillance si connue ne pourrait-elle, Monsieur, suppléer aux titres qui me manquent ? »

Achat, 1966.

743 Léon BLOY. Lettres à divers correspondants, 1873-1889. — 38 ff., 225 X 190 mm.

N.a.fr. 16436


L'habitude prise par Léon Bloy de copier sur un cahier les brouillons de toutes ses lettres importantes a permis de conserver les minutes autographes d'une grande partie de sa correspondance. Ce cahier permet de suivre chronologiquement les démarches entreprises par l'auteur du Désespéré pour vivre de sa plume. Parmi ces lettres, on remarquera (ff. 5-6) celle qu'il écrivit sous le coup de l'enthousiasme à son maître et ami Barbey d'Aurevilly, le 11 décembre 1873, pour lui conter son entrée comme rédacteur à L J Univers. Malheureusement la collaboration de Léon Bloy au journal de Veuillot devait prendre fin le 23 juin de l'année suivante.

Achat, 1970.

744 Lucien BONAPARTE, prince de Canino. Lettres à Mme Récamier, 1799-1800. 83 ff., 265 X 210 mm. N.a.fr.

Ce volume vient compléter de façon très intéressante les recueils de correspondances reçues par Mme Récamier et faisant partie de ses papiers acquis par la Bibliothèque nationale en 1951 (n.a.fr. 14067-14106).

De toutes les passions qu'inspira la belle Juliette, celle de Lucien Bonaparte fut l'une des plus ardentes, si elle fut brève. Trente-trois épîtres délirantes en témoignent. On en peut juger d'après ces quelques lignes de l'une d'elles (ff. 33-34) où il répond à l'une des rares missives qu'elle lui envoya : « O Juliette, sans l'amour la vie n'est qu'un long sommeil [.]. Comment pouvez-vous espérer que j'étouffe le feu que vous avez allumé et que vous rendrez par chaque sourire plus violent et plus indomptable ? »

Achat, 1973.

745 Élémir BOURGES. Lettres à sa fiancée, 1878-1883. — 4 vol., 140 x 140 mm.

N.a.fr. 15611-15614 Volumes XVIII à XXI de la collection mentionnée ci-dessus (cf. n° 671). Élémir Bourges, fiancé en 1878 à une jeune fille tchèque, Anna Braunerowa, l'épousa en 1883. Dans de longues et très romantiques missives, il épanche son âme, parle longuement de son goût pour la musique, la poésie, l'art. Il expose aussi ses projets de travail, lesquels doivent assurer leur existence future. On peut lire en date du ier septembre 1878 (n.a.fr. 15611, f. 87) : « Oh ! certainement dans deux ans nous serons mariés [.]. Il faut absolument que je publie avant le printemps Ne touchez pas à la hache et Le CréPusCtlle. Si ce dernier pouvait faire du bruit, nous serions tout de suite sauvés, car alors on gagne vite 6.000 fr. »

Don de Mme Élémir Bourges, née Braunerowa, transmis par Mme Pellé, i960.

746 Elémir BOURGES. Lettres à Édith de Gasparin, 1917-1924. — 234 ff., 335 X 255 mm.

N.a.fr. 15626 Mlle de Gasparin fut la confidente d'Élémir Bourges dans les dernières années de sa vie.

Il lui offrit un des manuscrits de son vaste poème La Nef qu'elle remit à la Bibliothèque nationale avec les lettres que l'écrivain lui adressa. Dans celle-ci, il expose ses soucis quotidiens et ses préoccupations littéraires. En 1922, il fait paraître une seconde édition remaniée et augmentée de La Nef. Le 11 septembre, il écrit à sa correspondante (ff. 93-94) : « J'ai eu hier la visite de t'Serstevens que j'avais vu à la Nationale, au cours de la semaine [.].

Il m'a remercié de La Nef, mais pas un mot pour me dire s'il en a été touché. Je vois de plus en plus que c'est vraiment là, le fameux livre aux sept cachets « sacrés ils sont, car personne n'y touche. »

Don de Mlle Édith de Gasparin, 1966.


747 François-René de CHATEAUBRIAND. Lettre à [Martignac], Rome, 2 novembre 1828.

N.a.fr. 15892, f. 84 Cette précieuse lettre est écrite alors que Chateaubriand était ambassadeur auprès du SaintSiège. Le destinataire n'est pas mentionné, mais le contexte laisse entendre qu'il s'agit du vicomte de Martignac, alors ministre de l'Intérieur : « La rentrée de M.M. Bertin de Veaux et Villemain dans le conseil de l'État satisfera l'opinion et sera très utile à l'union des partis et au service du Roi. »

Don de Mme Lecomte du Noüy, 1969.

748 Solange CLÉSINGER-SAND. Lettres à Charles Alfieri, 1857-1896. — 492 ff., 350 X 450 mm. N.a.fr. 16267 Les lettres de Solange Sand à son frère Maurice, à Charles Poncy et sa correspondance avec Alfieri, acquises ces années dernières, révèlent une épistolière pleine de verve.

Les quelques deux cent cinquante lettres de Solange à Charles Alfieri, homme politique, neveu du poète et apparenté à Cavour, les six cent cinquante lettres environ d'Alfieri à Solange, traduisent l'exubérance épistolaire de cette liaison.

Si les figures éminentes de la vie littéraire et politique de Paris et Nohant, de Rome, Florence ou Turin y sont souvent traitées sans ménagement, George Sand échappe à cette causticité dans la lettre du 26 février 1859 (ff. 114-115) présentée ici. Solange y recommande avec enthousiasme à Alfieri la lecture de Elle et lui : « C'est admirable, c'est ravissant. Un vrai chef-d'œuvre ».

Achat, 1966.

749 Benjamin CONSTANT DE REBECQUE. Lettres à sa tante, la comtesse de Nassau, née de Chandieu, 1788-1813. — 195 X 160 mm N.a.fr.

Ces soixante-quatorze lettres de Benjamin Constant à celle de ses tantes maternelles qu'il préférait ont été conservées jusqu'à ce jour dans la famille de cette dernière. En souvenir de sa femme, née Yolande de Loys Chandieu, M. Maurice Bérard vient d'en faire don à la Bibliothèque nationale.

Benjamin se confie souvent à la comtesse de Nassau et accuse dans ses lettres le contrecoup de sa liaison mouvementée avec Mme de Staël : « Je suis isolé sans être indépendant, je suis subjugué sans être uni, je vois s'écouler les dernières années de ma jeunesse sans avoir ni le repos de la solitude, ni la légitimité des affections douces », lui écrit-il le 26 floréal an V [15 mai 1797], peu de temps avant la naissance d'Albertine de Staël.

D. Melegari, Journal intime de benjamin Constant et lettres à sa famille et à ses amis, Paris, P. Ollendorff, 1895. — Nouvelle édition en préparation, par Cecil Courtney.

Don de M. Maurice Bérard, 1973.

750 Paul-Louis COURIER. Lettres à divers correspondants, 1791-1825. N.a.fr.

La correspondance de Paul-Louis Courier, désormais conservée à la Bibliothèque nationale (cf. n° 674), comprend l'ensemble des lettres reçues par lui, celles qu'il adressa à ses parents tout au long de sa carrière militaire, à sa femme Herminie pendant leurs onze années d'union et, surtout, les brouillons de ses fameuses lettres d'Italie, qui lui ont valu sa réputation de conteur éblouissant.

La lettre ici exposée, adressée à une dame de ses amies pendant la campagne de Calabre,


est représentée par trois versions différentes pour certains passages, preuves du travail de remaniement auquel se livrait Courier en vue de l'édition de sa correspondance.

Exposition Paul-Louis Courier, Paris, Bibliothèque nationale, 1972. — Correspondance de Paul-Louis Courier, éd. en cours par G. Viollet le Duc.

Don de la baronne Bich et de Mmes Courier de Méré, Noizet et Roquefort-Villeneuve, 1972.

751 Marquis Astolphe de CUSTINE. Lettres à Sophie Gay, 1839-1849. — 101 ff., 250 X 215 mm. N.a.fr. 14882 Ces quarante et une lettres offrent un exemple remarquable du talent épistolaire du marquis de Custine, amateur éclairé de tout ce qui illustre les arts et les lettres, voyageur infatigable que tout spectacle nouveau captive, amuse ou émeut.

La lettre présentée (ff. 24-25) peut être datée, d'après le contexte, de Milan, fin mars 1842.

Custine revenait de Bologne où il avait assisté à l'audition du Stabat de Rossini exécuté sous la direction du maître. Il fixe quelques silhouettes des célébrités qu'il fréquente alors : « Je vois ici très souvent Manzoni, le poète [.]. Vous ne sauriez croire à quel point sa figure a de la ressemblance avec celle de Mr. de Chateaubriand avec moins de grandeur, mais plus de douceur. »

M. Cottin, « Impressions d'un touriste », Humanisme actif. Mélanges d'art et de littérature offerts à Julien Cain, Paris, 1968, pp. 132-134.

Achat, 1964.

752 Anna DRANCEY. Souvenirs d'une Française captive de Chamyl, juillet 1854mars 1855. Manuscrit autographe. — 90 ff., 365 X 260 mm. N.a.fr. 15888 L'auteur conte la série d'épreuves qu'elle eut à subir lorsqu'elle partagea la captivité de l'illustre famille des Tchavtchavadzé, qui l'avaient prise comme institutrice.

Ce texte a été utilisé par Alexandre Dumas père dans le récit de ses souvenirs de voyage en Russie.

Don de M. Drancey, 1966.

753 Juliette DROUET. Lettres à Victor Hugo, 1833-1882. — 82 vol., 315 X 270 mm.

Ex-libris de Louis Icart. N.a.fr. 16322-16403 C'est un témoignage unique qui est apporté par cette immense correspondance. Elle comprend environ dix-huit mille lettres écrites chaque jour et même plusieurs fois par jour pendant cinquante années. Juliette Drouet, outre la fidélité d'un amour vainqueur de toutes les épreuves, révèle ses dons d'épistolière. Ces lettres constituent le miroir quotidien où se reflète l'image de Victor Hugo.

Choisie parmi ces épîtres, tour à tour ardentes, tendres ou révoltées, celle-ci, datée de Guernesey, 16 février 1858 (n.a.fr. 16379, ff. 36-37), est le pendant de la page du « Livre rouge » citée dans le n° 759 : « Mardi gras, 4 heures de l'après-midi. Dans quelques heures il y aura vingt-cinq ans que je t'appartiens corps et âme mon cher bien-aimé. »

Juliette Drouet, Mille et une lettres d'amour à Victor Hugo. Choix, préface et notes par Paul Souchon, Paris, Gallimard, 1951.

Achat, 1969.


754 Arthur de GOBINEAU. Correspondance et papiers relatifs à son œuvre littéraire. —

209 ff., 370 X 275 mm. N.a.fr. 14390 Tome II d'une collection de vingt-cinq volumes de correspondances et de documents concernant le comte de Gobineau et sa famille (n.a.fr. 14389-14413). On peut voir dans le recueil présenté (ff. 66-68) le prospectus de l'œuvre fameuse Essai sur l'inégalité des races humaines, qui s'accompagne de la liste des personnalités devant recevoir les deux derniers volumes de l'ouvrage. On y relève les noms de Guizot, Tocqueville, Mérimée, Renan, etc.

Achat, 1960.

755 Arthur de GOBINEAU. Documents relatifs à sa carrière diplomatique. — 117 ff., 370 X 275 mm. N.a.fr. 14391 Tome III de la collection. Il contient les décrets, nominations, congés, décorations, etc., marquant les étapes de la carrière de Gobineau, qui fut nommé successivement, aux divers degrés de la hiérarchie, à Hanovre, Berne, Francfort, en Perse, en Grèce, au Brésil. Au f. 53, on peut lire l'ampliation du décret par lequel Napoléon III nomme Gobineau ministre plénipotentiaire près le Shah de Perse, en date du 12 janvier 1863.

Achat, 1960.

756 Charles GOUNOD. Lettre à sa femme, Saint-Rémy-de-Provence, 13 avril 1863.

N.a.fr. 14824, ff. 29-30 Mireio de Mistral parut en 1859. Michel Carré, librettiste de Gounod, fit connaître ce poème au musicien. Enthousiasmé, Gounod écrivit à Mistral, puis alla le voir à Maillane et se retira quelques mois à Saint-Rémy pour composer les premiers tableaux de Mireille.

Dans cette lettre, il relate à sa femme la dernière entrevue qu'il a eue avec Mistral. Il lui répète les exclamations enthousiastes du poète à l'audition de sa musique : « Vous, vous êtes venu au monde pour découvrir la Provence — Vous le tenez, votre Opéra ! »

Don de Mme de Lassus Saint-Geniès, i960.

757 Henri HEINE. Lettre à Charlotte Heine, Paris, 8 août 1833. — 1 f., 275 x 225 mm.

N.a.fr. 16586 Heine écrit en français à sa cousine Charlotte pour la féliciter de son prochain mariage avec Rudolf Christiani, ami d'enfance du poète. Fille d'Isaac Heine, elle vivait à Bordeaux avec ses parents.

Heureux complément du fonds Heine récemment acquis par la Bibliothèque nationale, cette lettre a été offerte à M. Georges Pompidou, président de la République, lors de son voyage en Allemagne, en 1970.

Don de M. Georges Pompidou, président de la République, 1971.

758 Victor HUGo. Lettre à Hetzel, Marine Terrace, 31 mai [1855].

Archives Hetzel, N.a.fr.

« Ce que je gardais à part moi, je le donne pour que les Contemplations soient mon œuvre de poésie la plus complète [.]. Je n'ai encore bâti sur mon sable que des Giseh; il est temps de construire Chéops; les Contemplations seront ma grande pyramide. »


Exposition De Balzac à Jules Verne. Un grand éditeur du XIXe siècle, P.- J. Hetzel) Paris, Bibliothèque nationale, 1966.

Don de M. et Mme Bonnier de La Chapelle, 1966.

759 Victor HUGO. «Le Livre de l'Anniversaire». 26 février 1835-16 février 1882.

Manuscrit autographe, — 68 ff., 205 X 140 mm. Reliure basane rouge estampée.

N.a.fr. 14631 Chaque année, en février, Victor Hugo célèbre dans « le petit livre rouge » de Juliette Drouet l'anniversaire de leur amour. Une page du volume ouvert au mardi 16 février 1858 (f. 25) donne le ton : « Après vingt-cinq ans, notre nuit du 16 au 17 retombe le mardi gras. Cette grosse joie de la foule est mêlée à la date radieuse de notre amour [.]. Vingt-cinq ans, ce n'est rien, c'est un éclair, c'est un souffle, et l'amour n'en a même pas une ride.

Aimer c'est être à jamais jeune ».

Ce volume et les lettres de Victor Hugo à Juliette Drouet (n.a.fr. 14632-14633), déposés à la Bibliothèque nationale en 1913, devaient rester sous scellés jusqu'à l'année 1963 inclusivement.

V. Hugo, Lettres à Juliette Drouet, 1833-1883. Le Livre de VAnniversaire. Texte établi et présenté par Jean Gaudon, Paris, J.-J. Pauvert, 1964.

Don de Mmes P. Montargis, E. Ozenne et A. Clemenceau, filles de Paul Meurice.

760 Hommages adressés à Victor Hugo, 1869 et 1881. — 7 ff., 290 x 415 mm. N.a.fr.

Cet ensemble comprend trois hommages de loges maçonniques et associations de Mexico et de La Havane, et un manifeste d'hommes de lettres russes adressé à Victor Hugo un mois après l'assassinat du tsar Alexandre II.

Don de M. Michel de Bry, 1973.

761 , Eugène LABICHE. Lettres à Alphonse Leveaux, dit Jolly, 1834-1887. — 529 ff., 300 X 240 mm. N.a.fr. 15542 Labiche faisait fréquemment appel à des paroliers et des compositeurs pour l'illustration musicale de ses vaudevilles. Alphonse Leveaux, le destinataire de ces lettres, a écrit les couplets de trois vaudevilles : Un ami acharné, Le Baron de Fourchevif et La Grammaire.

Don de Mr. L.P. Irvin, 1967.

762 Alphonse de LAMARTINE. Lettres. — 253 ff., 325 X 275 mm. N.a.fr. 16581 Ce recueil contient des lettres de Lamartine à Roch Dupuys, 1809-1848 (ff. 1-94) et à Émile de Girardin, 1833-1865 (ff. 95-253).

Roch Dupuys fut l'ami de jeunesse et le confident de Lamartine qui se livre à cœur ouvert dans ces épîtres où se mêlent des poèmes jusqu'ici inconnus. Dans l'une d'elles (ff. 1-2), datée de Milly, 28 mai 1809, il écrit : « Si je ne voyais pas le diable au fin fond de ma bourse [.] je serais heureux comme un dieu ou comme toi ! N'ai-je pas tout ce qu'il faut pour l'être? Ne suis-je pas retiré dans un vieux taudis, environné de forêts et d'ennuyeux, N'ai-je pas l'imagination, un livre, une plume [.] et l'espérance ? [.]. Qu'on a bien raison de nous dire que nous autres jeunes gens, nous ne savons nous contenter de rien ! Que nous avons l'esprit de travers, l'âme corrompue, le cœur renversé et éteint. »


M.-R. Morin, «Lamartine inédit. Lettres de Lamartine à Henry Dupuys (1809-1848)», Bulletin du Bibliophile, I et IV, 1972.

Achat, 1971.

763 Alphonse de LAMARTINE. Documents concernant son voyage en Orient, 18321833. — 370 X 280 mm. N.a.fr. 15945, ff. 1-108 Il s'agit de notes de voyage de Ferdinand de Capmas, sous-préfet démissionnaire, qui accompagnait la famille de Lamartine. Ses impressions, la liste des étapes, de nombreux détails sur les personnes, la végétation, le ravitaillement, le vocabulaire des pays traversés, apportent des informations qui complètent ou précisent le récit de Lamartine.

Ce journal est présenté (f. 60) à la date du 23 juillet 1833, alors que les voyageurs quittent Constantinople en direction de Semlin, en Hongrie.

Achat, 1964.

764 Prosper MÉRIMÉE. Lettres à Ludovic Vitet, 1831-1869. - 176 ff., 440 X 320 mm.

N.a.fr. 16540 En mai 1834, Mérimée avait succédé à Ludovic Vitet comme inspecteur général des Monuments historiques. Il assuma ses fonctions avec un zèle infatigable. Le 2 septembre 1840, au retour d'une tournée, il écrit à Vitet alors président de la Commission (ff. 56-57) : « Un accident de voiture qui m'est arrivé vous coûtera cher. Voici le fait : obligé de m'arrêter à Vignorry, Hte-Marne, allant à Joinville, je suis entré pour passer le temps dans une église hideuse à l'extérieur qui s'annonçait pour être de la fin du xve siècle.

Jugez de ma surprise de la trouver carolingienne à l'intérieur et très ornée [.]. Je crois que mon église de Vignorry est un type à conserver. Je vous proposerai donc d'y envoyer quelqu'un d'habile. »

Don de la marquise de Maillé, 1972.

765 Prosper MÉRIMÉE. Lettres à Fanny Lagden [avant 1837-1869]. — 218 ff., 220 X 160 mm. Anglais 209 Ce volume appartint à Édouard Champion qui l'avait acquis en 1922. Fanny Lagden et sa sœur Emma, en relations amicales avec la famille de Mérimée dès 1820, tinrent le rôle de gouvernantes chez lui après la mort de sa mère en 1852. Confidente, et sans doute maîtresse de l'écrivain, Fanny repose auprès de lui au cimetière anglais de Cannes. Les lettres en anglais qu'il lui adressa au cours de ses nombreux déplacements, rédigées sur un ton de confiance et d'abandon, abondent en détails pratiques, en anecdotes et croquis.

La lettre présentée (ff. 63-64) est datée du château de Fontainebleau, 15 juin 1864.

Il raconte avec humour une visite faite en compagnie de l'impératrice Eugénie à la célèbre animalière, Rosa Bonheur. La souveraine lui témoigna beaucoup d'amitié, lui demanda un tableau, l'embrassa. Et Mérimée de conclure : « It was a pretty scene. 1 regret that she does not try more often to gain her subjects' hearts, which she contrives very well to do when she pleases. »

Achat, 1962.

766 Lettres adressées à Désiré Nisard. — 300 ff., 220 X 160 mm. N.a.fr.

Ce recueil débute par une série de lettres de Napoléon III à Nisard. La lettre exposée ici


(f. 6) est datée de Chislehurst, 7 février 1872 : l'Empereur, touché des vœux que le célèbre homme de lettres forme pour lui, se « borne à en faire pour la France, car la situation est si critique que toute ambition personnelle doit être mise de côté. »

Figurent également dans ce volume les lettres de nombreux écrivains et hommes politiques adressées à Nisard à l'occasion de la publication de ses travaux dont la Bibliothèque nationale a reçu en même temps les manuscrits.

Don de Mme H. Perrin et de M. J. Marchegay, 1966.

767 Lettres adressées à Mme Récamier ou la concernant. — 105 ff., 330 x 270 mm.

N.a.fr. 15459 Recueil qui enrichit de documents importants la collection des papiers Récamier mentionnée au n° 744. On y remarque en particulier les lettres du comte Auguste de Forbin (ff. 10-100), autre adorateur de Juliette, à qui il fut présenté en 1813. A son égard tantôt elle multiplie les marques d'amitié, tantôt elle reste distante, cela sans parvenir à le décourager. Il lui écrit de Rome, le 24 février 1814 (ff. 24-25) : « Traduisez tout ce que j'ai dit par ce peu de mots qui sont l'unique pensée de mon cœur : ma vie est à vous, vous êtes et vous serez toujours le but, le modèle de toutes mes actions. »

Achat, 1966.

768 Mary ROBINSON. Lettres à John A. Symonds, 1878-1887. — 154 ff., 430 x 310 mm.

Anglais 248 Ces lettres forment le volume IX d'une correspondance de Mme Duclaux (1857-1944), née Mary Robinson, veuve en premières noces de James Darmesteter, avec sa famille et ses amis, les Halévy, Vernon Lee (Violet Paget), etc. (Mss Anglais 240-252).

Poétesse, très influencée dans sa jeunesse par John Symonds, elle lui soumet ici deux pièces intitulées : A Pastoral of Parnassus et Under the trees, datées d'août et octobre 1878 « If you ever have time to write to me again, will you tell me the faults that strike you most in these verses. »

Don de Mlle Riffard, 1963.

769 Henri ROCHEFORT. Correspondance et documents le concernant. — 345 ff. N.a.fr.

Le marquis Henri de Rochefort-Luçay, dit Henri Rochefort, est connu à la fois comme écrivain, journaliste, homme politique. Le recueil offert au Département des manuscrits contient, outre des papiers personnels et une correspondance avec sa fille Noémie (Mme Dufaux), de nombreuses lettres qui lui furent adressées par des célébrités de la littérature et de la politique. On y remarque, entre autres, les noms de Juliette Adam, Théodore de Banville, Béranger, Sarah Bernhardt, François Coppée, Georges Courteline, Alphonse Daudet, Louise Michel, Edmond Rostand, Jules Vallès, etc.

Le 4 février 1892, il écrit à sa fille, de Londres où il s'était réfugié après sa condamnation comme partisan du général Boulanger : « Mes révélations sur Constans l'ont à peu près flanqué par terre. Tout le monde vient à moi. Clemenceau lui-même est venu dernièrement à Londres pour se jeter dans mes bras. Il a été convenu entre nous qu'à la rentrée il allait renverser le ministère. » (ff.271-272).

Don de M. Dufaux-Rochefort, 1973.

770 George SAND. Contrat avec Hetzel, Nohant, 10 mars 1851. — 4 pp., 250 X 175 mm.

Archives Hetzel, N.a.fr.


Une longue amitié, exprimée dans une abondante correspondance, lia pendant plus de trente ans, Hetzel et George Sand. En 1851, ils décidèrent de former une société pour l'exploitation des œuvres de la romancière : « Les œuvres complètes de Mme G. Sand seront imprimées en une ou plusieurs éditions illustrées dans le format des bibliothèques populaires, dites des livraisons à 4 sous. A cet effet, Mme Sand et M. Hetzel s'associent pendant six années à compter du jour de la mise en vente de la ire livraison. »

Exposition De Balzac à Jules Verne. Un grand éditeur du XIXe siècle, P.-J. Hetzel, Paris, Bibliothèque nationale, 1966.

Don de M. et Mme Bonnier de La Chapelle, 1966.

771 Georges-Pierre SEURAT. Minute d'une lettre à Félix Fénéon, 20 juin 1890.

N.a.fr. 15892, f. 50 Ayant relevé une inexactitude dans la biographie de Signac, il tient à préciser les dates des études et compositions successives consacrées à son œuvre La Grande jatte : « Si j'étais un inconnu en 85, je n'en existais pas moins, moi et ma vision. »

Legs Mange de Haucke, 1966.

772 Lettres adressées à Pauline Viardot. 623 ff., 330 X 450 mm. N.a.fr. 16273 Parmi les sept volumes qui constituent les papiers de Pauline Viardot donnés à la Bibliothèque nationale par sa petite-fille, Mme Maupoil, figurent les nombreuses lettres d'Ivan Tourguenev adressées de 1846 à 1882, pour la plupart à la célèbre cantatrice, mais aussi à son mari Louis Viardot et à l'un de leurs enfants, Claudie.

Les cent quarante-cinq lettres à la confidente de ses projets et travaux littéraires révèlent surtout l'amitié fervente que le « Bon Tourgline » lui voua et montrent à quel point il avait associé sa destinée à celle des Viardot. Ces lettres qui, par la volonté de Pauline Viardot, n'avaient fait l'objet que d'une édition partielle et fortement expurgée, viennent enfin d'être intégralement publiées.

Ivan Tourguenev, Lettres inédites à Pauline Viardot et à sa famille, éd. Henri Granjard et A. Zviguilsky, Paris, 1972.

Don de Mme Maupoil, 1968.

773 Pauline VIARDOT. Papiers et correspondance. — 490 ff., 330 x 450 mm.

N.a.fr. 16275 La correspondance adressée à Ivan Tourguenev contenue dans ce volume (ff. 161-451), le quatrième des papiers Viardot, évoque les diverses relations du romancier russe dans le monde musical et littéraire : Gounod, Louis et Pauline Viardot, Daudet, E. de Goncourt, Maupassant, Renan, Zola, et rappelle en particulier la vive amitié qui l'unit à Flaubert.

Les quarante-trois lettres de ce dernier permettent de suivre l'élaboration de quelquesunes de ses œuvres, notamment de Bouvard et PéCttchet.

Don de Mme Maupoil, 1968.

XXe SIÈCLE

774 Album de Mme Nadejda Aleksandrovna Danilova, née ZalSupina. — 82 ff., 190 X 123 mm. Reliure maroquin noir. Slave 116


Cet album contient quatre-vingt-neuf autographes, croquis et aquarelles des hommes de lettres, la plupart russes, que Mme Danilova a rencontrés à Pétrograd, Varsovie, Berlin et Paris entre les années 1914 et 1933. Parmi les plus connus sont à signaler: Maxime Gorki, Boris Pasternak, N. Gumilev, N. Aronson, A. Remizov, N. Evreinov.

Le volume est ouvert à la page où figure un poème de Boris Pasternak intitulé « Gleisdreieck ».

Achat, 1967.

775 Guillaume APOLLINAIRE. Journal intime, 1897-1918. — 72 ff. N.a.fr.

Ce précieux manuscrit inédit fait l'objet de réserves de communication en raison de son caractère très personnel. Apollinaire y nota, de 1897 à 1918, bien des détails sur certains épisodes de sa vie, et on y apprend à connaître certains traits de caractère du poète. La page exposée relate une amourette de jeunesse avec une voisine peu farouche, Yvonne d'Albaray, et contient quelques-uns des vers qu'il lui a adressés.

Don de M. B. Poissonnier, 1969.

776 Guillaume APOLLINAIRE. Lettres à Madeleine Pagès, avril 1915-septembre 1916.

- 312 ff., 450 X 320 mm. N.a.fr. 16279 Pendant dix-sept mois Apollinaire envoya à cette jeune fille, rencontrée au hasard d'un voyage, et pour laquelle il éprouva très vite une grande passion, plus de deux cents lettres ou poèmes écrits du front et souvent sur des fragments de papier. Le poème exposé : A Madeleine (f. 61), qu'il appelle ici « son cher ouvrage », accompagnait la lettre du 11 août 1 915, par laquelle Apollinaire demandait à Mme Pagès la main de sa fille. Mais la blessure du poète, l'éloignement, sa versatilité, le détachèrent de la jeune fille, et en novembre 1916 il cessa de lui écrire.

Madeleine garda pieusement les lettres d'Apollinaire jusqu'à sa mort. Ses héritiers les cédèrent à la Bibliothèque nationale.

Marcel Adéma, Tendre comme le souvenir, Paris, 1952.

Achat, 1967.

777 Henri BARBUSSE. Carnets de guerre, 1915-191 6. — 41 et 57 ff.

N.a.fr. 16482-16483 Sur ces deux carnets Barbusse a noté ses impressions et ses observations de combattant, aussi bien sur les faits que sur les hommes aux côtés desquels il se trouvait. On v trouve également esquissé le plan de ce qui devait plus tard devenir Le Yen.

A la première page de l'un de ces carnets a été collée la photographie d'Henri Barbusse au front.

Legs de Mme Henri Barbusse, 1966.

778 Georges BATAILLE. Correspondance. — 2 vol. de 616 et 594 ff., 380 X 310 mm.

N.a.fr. 15853-15854 Les lettres adressées à Bataille émanent de milieux très différents et témoignent de ses activités, souvent contradictoires, de conservateur de bibliothèque et d'écrivain. Si les bibliothèques y occupent une assez large place, la littérature et surtout la philosophie


y sont largement représentées; il suffit de citer au hasard quelques noms de correspondants : Cocteau, René Char, Robert Desnos, Malraux, Henri Michaux, Roger Caillois, Claude Lévi-Strauss, pour voir que Bataille se voulait avant tout écrivain.

On a exposé ici une lettre (f. 143) du peintre André Masson, qui fut le beau-frère de l'écrivain. Elle a été écrite d'Espagne, en juillet 1936, au moment où éclata la guerre civile.

Masson consulte Bataille à propos de dessins destinés à la revue Acéphale qu'il illustra en entier, probablement pour le numéro de janvier 1937 : « Nietzsche et les fascistes ». Il est également question de Sacrifices, œuvre commune de Bataille et de Masson, publiée aux éditions G.L.M. à l'automne 1936.

Don de Mme Georges Bataille, 1967.

779 Georges BERNANOS. Lettres à Louis Brun, 1929-1931. N.a.fr.

Ces lettres de Bernanos au directeur de la maison d'édition Bernard Grasset concernent la genèse de La Grande peur des bien-pensants qu'il rédigea entre 1929 et 1931. Elles permettent de suivre les difficultés de tout ordre rencontrées par l'auteur décidé à défendre la mémoire d'Edouard Drumont et hésitant sur le choix d'un titre : « Les circonstances font qu'actuellement — écrit-il le 16 novembre 1930 — je désire le plus possible donner à ce livre, sur la couverture même, toute la signification qu'il comporte. »

Achat, 1973.

780 Sarah BERNHARDT. Lettres à Robert de Montesquiou, 1887 - s.d. — 129 ff., 300 X 235 mm. N.a.fr. 15240 Ces jolies lettres bordées d'un liséré gris, au chiffre de la grande comédienne, sont conservées dans les papiers de son admirateur et ami, le comte Robert de Montesquiou. Lié avec le Tout-Paris et les milieux artistiques et littéraires, le poète conserva soigneusement la correspondance qu'il recevait, ainsi qu'un grand nombre de photographies, de cartes d'invitation et de coupures de presse. Il constitua ainsi une riche collection qu'il fit classer sous forme de dossiers — il y en a trois cent soixante-neuf — par les soins de son dernier secrétaire, M. Pinard (n.a.fr. 15012-15380).

Achat, 1964.

781 Lettres adressées à Jean-Richard Bloch. N.a.fr.

La récente publication des lettres adressées à Jean-Richard Bloch par Romain Rolland, Roger Martin du Gard et Jean Paulhan a permis d'entrevoir l'intérêt de la correspondance d'un homme ouvert à tous les problèmes de son temps : plus de cinq mille lettres de personnalités des milieux les plus divers, Max Jacob, Claudel, Gide, Berthold Mahn, Louis Massignon, Charles Vildrac, Aragon, Pierre-Jean Jouve, Alain, Sylvain Lévy, les collaborateurs de L'Effort, d'Europe, de Ce soir, les représentants de l'Espagne républicaine, de l'Allemagne anti-nazie et de l'Italie antifasciste. Jean-Richard Bloch échangea même quelques lettres avec Mussolini, entre 1913 et 1917. Écrite sur un papier à en-tête d'Il Popolo d'Italia, le journal qu'il venait de fonder, la lettre du futur « Duce » ici exposée est du 3 décembre 1914, soit dix jours après son exclusion du parti socialiste pour s'être rallié à la cause interventionniste : « J'espère que vous puissiez [sic] recevoir cette lettre avant d'aller sur la ligne de combat. J'ai presque de l'envie pour vous, qui avez combattu, qui avez versé votre sang pour la cause de la liberté humaine, tandis que moi je suis contraint à me battre avec la plume et contre des adversaires ignobles et méprisables ».

Don de Mme Jean-Richard Bloch, 1973.


782 Albert CAMUS. Lettres à Louis Germain, 1945-1957. — 15 ff. N.a.fr. 16584 Ces treize lettres de Camus à son premier instituteur ont un caractère émouvant dans leur simplicité. L'auteur de L'Etranger adopte un ton chaleureux, quasi filial, envers l'homme qui lui a appris à lire et auquel il doit beaucoup, comme il se plaît à le rappeler à chaque instant. La dernière de ces lettres, écrite au lendemain de l'attribution du prix Nobel à Albert Camus, le 19 novembre 1957 (f. 15) est peut-être la plus révélatrice : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé ». Il est à noter que les deux discours de réception de Camus pour le prix Nobel, publiés sous le titre Discours de Suède (Paris, 1958), sont dédiés à Louis Germain.

Don de M. Louis Germain, 1964.

783 CÉLINE. Lettres à Albert Paraz, t. I, 1947-1949. — 378 ff., 430 X 350 mm.

N.a.fr. 15989 La publication partielle du début de cette importante correspondance dans les ouvrages d'Albert Paraz, Le Gala des vaches (1948) et Valsez saucisses (1950), suscita à l'époque de très vives polémiques que le style et la violence de Céline expliquent aisément. La lettre ici exposée, une des rares à ne citer aucun nom, traduit bien la virulence des réactions de l'auteur du Voyage au bout de la nuit, alors en exil au Danemark (f. 367). Amnistié en 19*51, Céline n'en continue pas moins d'exhaler avec une fougue inégalable son amertume et ses rancœurs, en autant d'attaques explosives qui font de ces lettres un document passionnant sur les dernières années de sa vie.

Certaines des lettres des années 1950 à 1957, date de la mort de Paraz, ont été achetées; toutes les autres proviennent de la masse considérable des papiers de ce fidèle disciple de Céline.

Don de Mme Porada, 1971.

784 Paul CLAUDEL. Lettres à Aurélien Lugné-Poe, 1910-1928. — 131 ff., 330 X 270 mm. N.a.fr. 15897 Quatre-vingts lettres constituent cette passionnante correspondance de Claudel avec le directeur du Théâtre de l'Œuvre, Lugné-Poe. La lettre présentée ici, du 27 août 1912 (ff. 3-4), concerne le projet de mise en scène par Lugné-Poe de V Annonce faite à Marie : « Je suis très touché, écrit Claudel, de la demande que vous me faites de monter « L'Annonce faite à Marie ». C'est là une très grosse partie que je vais jouer et mon premier contact avec la scène pour une quantité de problèmes tout nouveaux pour moi. » La représentation de la pièce eut lieu le 22 décembre 19 12, dans des décors de Jean Variot et sur une musique de Vincent d'Indy.

Claudel homme de théâtre. Correspondance avec Lugné-Poe, 1910-1928. Paris, 1964. (Cahiers Paul Claudel, 5. )

Don de Mme Renée Laporte, 1968.

785 COLETTE. Lettres à Alice Bénard-Fleury, 1937-195 3. N.a.fr.

L'amitié née sous le signe de la Provence entre Colette et une jeune toulonnaise a donné lieu à une correspondance empreinte de fraîcheur. Au cours des années, les liens se resserrent et, en novembre 1945, Colette confie ses inquiétudes à Alice Bénard-Fleury au sujet


de sa dernière œuvre : « Vous ne verrez pas le livre avant un bout de temps, il fera un détour par la Suisse. Le titre vous plaira : L'Étoile Vesper. J'ai recommencé combien de fois la dernière partie, et puis des fragments, et puis le début. »

Don de Mlle Alice Bénard-Fleury, 1972.

786 Congrès de Paris pour la défense de l'esprit moderne, 1922. — 160 ff., 325 X 240 mm.

Reliure plein maroquin rouge et bleu à filets argent, signée de Semet et Plumelle.

N.a.fr. 14316 André Breton, alors âgé de vingt-cinq ans, avait organisé ce Congrès (qui ne se réunit jamais !) pour en finir avec la politique de « vase clos » des dadaïstes, que représentait Tristan Tzara, et à laquelle lui et ses amis s'opposaient. Le Comité d'organisation comprenait quatre directeurs de revues engagées : Paulhan pour la N.R.F., Vitrac pour Aventure, Breton pour Littérature, Ozenfant pour l'Esprit Nouveau; deux peintres : Delaunay et Fernand Léger; un musicien : Auric. A la suite de cette tentative Tzara polémiqua, puis rompit avec Breton, Aragon, et leurs amis restés fidèles à « l'esprit moderne » de Guillaume Apollinaire, rejeté par Dada. Cette rupture ne fut pas définitive puisque dix ans plus tard Tzara .participa au mouvement surréaliste.

La pièce exposée (f. 94), sans doute la plus importante de ce recueil composite (lettres, coupures de presse, tracts, manifestes imprimés), constate la rupture entre Tzara et Breton.

En marge de ce compte rendu, rédigé par Breton, les mots « certifié exact » sont signés par Aragon, Vitrac, Jacques Baron, Auric, etc., qui témoignent ainsi de la vérité de la narration.

Achat, 1960.

787

Papiers des groupes « Contre Attaque » et « Acéphale », 1935-1937. — 93 ff., 320 X 275 mm. N.a.fr. 16952 Si leur existence fut brève, l'importance entre les deux guerres de ces deux mouvements de l'ultra-gauche fut considérable. Cela tient certainement à la personne de ses fondateurs : Georges Bataille, André Breton et, au début, Roger Caillois. En septembre 1935, les promoteurs de cette tendance baptisée Contre Attaque se réunirent au Café de la Régence et publièrent leur manifeste inaugural exposé ici dans son tirage de luxe (f. 24). Il y eut d'autres prises de positions, des réunions au « grenier des Augustins » chez Jean-Louis Barrault, mais très vite, les deux chefs de tendances se heurtèrent. Il y avait incompatibilité d'humeur entre Breton et Bataille. En juin 1936 la conjoncture politique fut le prétexte de leur rupture. Bataille et ses amis, auxquels s'étaient joints Roger Caillois, Jules Monnerot et Pierre Klossowski, fondèrent un autre mouvement auquel ils donnèrent le nom d'Acéphale.

Don de M. Henri Dubief, 1964.

788 Jacques COPEAU. Lettres à Roger Martin du Gard, 1913-1949. — 362 ff., 320 X 250 mm. Fonds Roger Martin du Gard 109 La correspondance du directeur du Vieux Colombier, Jacques Copeau, avec Roger Martin du Gard comprend les lettres originales échangées entre les deux amis. Elle fait partie du fonds Martin du Gard ainsi que d'autres correspondances parmi lesquelles celle d'André Gide est la plus importante.

La lettre présentée ici, datée « Montmorillon, 5 août 1919 » (ff. 80-86), laisse apparaître les désaccords qui surgirent entre Martin du Gard et Copeau, de retour d'Amérique,


à propos de leur conception opposée de la Comédie nouvelle : « Tes personnages sont beaucoup trop représentatifs, symboliques, sociaux. Tu ne m'inspires pas. Je sens Mirbeau tout près. »

Don de Roger Martin du Gard, 1958.

789 Charles DE GAULLE. Lettres à Pierre-Jean Jouve, 1945-1970. — 164 ff., 400 X 300 mm. N.a.fr. 16266 « Diadème » et « Mélodrame » me comblent de votre poésie qui est douce, vaste et profonde ».

Cette lettre du général de Gaulle, écrite le 27 octobre 1970, deux semaines avant sa disparition, clot la série des quelques soixante-quinze lettres — dont trente autographes — qu'il adressa au grand poète Pierre-Jean Jouve, souvent à l'occasion de la publication des œuvres de ce dernier.

Don de M. Pierre-Jean Jouve, 1971.

790 Pierre DRIEU LA ROCHELLE. Lettre à Jean Rey, 2 août 1927. N.a.fr.

Les jeunes gens admiraient en Drieu La Rochelle l'homme brillant et fêté ainsi que l'auteur d'essais lucides et audacieux sur la civilisation moderne. A Jean Rey, alors débutant, qui le pressait de descendre dans l'arène politique, Drieu La Rochelle répond que son article a touché en lui « un point sensible », mais qu'il a décidé de se consacrer exclusivement à la carrière d'homme de lettres.

Don de M. Jean Rey, 1972.

791 Lettres adressées à Gabriel Faure, t. II, 1920-1925. — 120 ff., 220 X 155 mm.

N.a.fr. 16418 Le romancier Gabriel Faure, chantre de l'Italie, avait, à plusieurs reprises, donné des manuscrits autographes de ses œuvres à la Bibliothèque nationale. Mme Gabriel Faure a complété cet ensemble par la remise de six recueils de cent lettres adressées à son mari de 1905 à 1954, qui sont autant de témoignages de ses liens avec les milieux littéraires, artistiques et politiques de son époque. Est ici exposée une des lettres du maréchal Lyautey, 5 août 1921 : « Devant les paysages austères et torrides où je promène votre livre, je pense à la joie que ce serait de se promener, livre en mains, dans la divine Ombrie ».

Don de Mme Gabriel Faure, 1971.

792 André GIDE. Lettres à Dorothy Bussy, 1938-1951. — 370 ff., 310 X 240 mm.

N.a.fr. 15629 Ce troisième volume des lettres adressées par Gide à sa traductrice, Dorothy Bussy, femme du peintre Simon Bussy, est le dernier d'une série qui couvre les années 1918-1951. Tout au long de cette correspondance qui comprend également les lettres de Dorothy à Gide, s'expriment librement les confidences et les projets des deux amis. Dans une lettre du 5 juin 1948 (ff. 291-292), Gide exprime à Dorothy qui n'est autre que l'auteur d'Olivia) le plaisir qu'il a pris à la lecture de son roman : « votre Olivia me paraît un extraordinaire récit, des plus accomplis et parfaits qui se puissent. »

Achat, 1964.


793 Lettres adressées à André Lang. - 2 vol. de 97 et 226 ff. N.a.fr. 15949-15950 Ces lettres sont signées de nombreux écrivains et hommes politiques. Parmi tant de noms illustres : Gide, Cocteau, Barbusse, Dorgelès, Farrère, Bernanos, Malraux, Saint-Exupéry, etc., on a choisi de présenter ici une lettre de Paul Fort datée du ier mars 1922 (n.a. fr.

15949, ff. 96-97). Le prince des poètes y félicite son correspondant qui vient de publier un ouvrage de critique littéraire : « Il y a grand'noblesse de votre part à capter les âmes de nos auteurs — dont moi — avec la plus extrême bienveillance. Et la plus haute intelligence s'en mêle : alors tout va bien. Votre Voyage dans la République des Lettres est sans fautes. Les obstacles vous y furent des jeux. »

Don de M. André Lang, 1970.

794 Lettres adressées à René Lalou, t. III. — 514 ff., 320 X 260 mm. N.a.fr. 14691 Il est peu d'écrivains des années 1920 à 1960 qui ne soient représentés dans les cinq volumes de lettres adressées à René Lalou, auteur d'une clairvoyante Histoire de la littérature française contemporaine, publiée en 1922, angliciste de renom, critique aux Nouvelles littéraires. Citons notamment Jacques Chardonne, Albert Camus, Charles Morgan, Jules Supervielle, Alain, Gide, Claudel, Martin du Gard, Aragon, Malraux, Valéry Larbaud dont la lettre du 27 novembre 1922 ici exposée concerne les réactions passionnées suscitées par certains jugements de Lalou dans son Histoire de la littérature (f. 20).

Don de Mme René Lalou, 1962.

795 Jean de LA VARENDE. Lettre à G. Braun, Château de Bonneville-Chamblac [8 juin 1936]. N.a.fr. 14827, f. 20 Jean de La Varende vient de faire paraître, à la veille de la cinquantaine, son premier ouvrage, Le Pays d'Ouche, qui est remarqué et lui vaut le prix des Vikings.

Nez de cuir qui paraîtra la même année, consacrera sa célébrité d'écrivain. Pressentant déjà le succès, Jean de La Varende écrit à G. Braun illustrateur de revue, dont la verve et le talent lui ont plu : « Donnez-moi votre adresse et écrivez-moi. Si succès [sic] arrivait, on pourrait voir. ».

Don de M. G. Braun, 1960.

796 Roger MARTIN DU GARD. Lettres à Jacques Copeau, 1932-1938. N.a.fr.

En 1969, Mme Marie-Hélène Dasté, fille de Jacques Copeau et son exécutrice testamentaire, a fait don à la Bibliothèque nationale, pour compléter le fonds Roger Martin du Gard, de dix-sept lettres de cet écrivain à son père, qu'elle avait retrouvées dans les archives Copeau à Pernand-Vergelesses (Côte-d'Or). Elle y a joint des lettres adressées à sa mère, Agnès Copeau, et à elle-même.

Don de Mme Marie-Hélène Dasté, 1969.

797 Roger MARTIN DU GARD. Lettres à Eugène Dabit, 1927-1935. — 165 ff., 430 X 310 mm. N.a.fr. 16575 C'est grâce à L'Hôtel du Nord que Dabit entra en relations avec Roger Martin du Gard qui avait été chargé d'en corriger le manuscrit avant sa publication. Dès le 16 décembre


1927, l'auteur des Thibault lui écrivait : «Je veux vous dire cependant, dès aujourd'hui, que si je fais des réserves importantes, des réserves graves, je puis néanmoins affirmer sans complaisance que vous avez écrit là une œuvre remarquable. »

Don de Mme Appia-Blacher, 1970.

798 Roger MARTIN DU GARD. Lettres à Félix Sartiaux, 1920-1944. — 228 ff., 320 X 250 mm. N.a.fr. 15759 C'est sans doute le souvenir de leur ancien maître, Marcel Hébert, directeur de l'École Fénelon, qui rapprocha Martin du Gard et Sartiaux à partir de 1920. Bien qu'il se sentît peu concerné par le problème moderniste, l'auteur des Thibault accepta, par amitié pour Sartiaux, de tracer un portrait d'Albert Houtin chez qui, écrivait-il le 6 août 1927, «le physique exprimait assez précisément le moral » (f. 32). Cette importante correspondance apporte un utile complément aux dons précédemment faits par Mme Sartiaux des papiers Houtin et Hébert ainsi que des mémoires de Joseph Turmel.

Don de Mme Félix Sartiaux, 1966.

799 François MAURIAC. Lettres à Daniel Guérin, 1922-1968. — 100 ff.,310 X 260 mm.

N.a.fr. 15958 Le Baiser au Lépreux venait de rendre célèbre François Mauriac. Daniel Guérin, connu ultérieurement par ses travaux d'historien, lui soumet un manuscrit de roman, L' Enchantement du Vendredi Saint. Il a alors dix-sept ans. Chaleureuse à ses débuts, la correspondance qui s'ensuivit s'échelonna jusqu'en 1968 avec une longue interruption de 1933 à 1950.

Selon la volonté du donateur cette correspondance est devenue accessible au public en 197°.

Don de M. Daniel Guérin, 1951.

800 Henry MILLER. Lettre à Mme Suzanne Briet, Big Sur, Californie, 25 mai 1954.

N.a.fr. 14827, f. 83 Présidente de l'Union des femmes européennes, Mme Briet avait envoyé à Henry Miller le programme du voyage Rimbaud organisé pour le mois de septembre 1954. Miller regrette ici de ne pouvoir venir en France à cette occasion, alléguant la modicité de ses ressources. « A ce moment je suis à nu. Mais, apart [sic] des moments miraculeux, c'est mon état naturel ».

Don de Mme Suzanne Briet, 1963.

801 Henry de MONTHERLANT. Lettres à Jean-Louis Vaudoyer, 1923-1962. N.a.fr.

Cette centaine de lettres de Montherlant à Vaudoyer fait partie de l'ensemble de papiers et de correspondances légués par Jean-Louis Vaudoyer à la Bibliothèque nationale. Les manuscrits de l'écrivain (romans, poèmes) et d'innombrables lettres d'auteurs connus parmi lesquels on peut citer : Anna de Noailles, Henri et Marie de Régnier, les frères Tharaud, Pierre Benoit, Edmond Jaloux, Émile Henriot, et bien d'autres encore, composent cette très riche collection. La lettre de Montherlant présentée ici, en date du 11 décembre 1942, concerne la mise en scène de La Reine morte à la Comédie française dont Jean-Louis


Vaudoyer était alors administrateur général : « La Reine morte n'existerait pas sans vous.

Non seulement en tant que réalisation dramatique, mais en tant qu'œuvre même. Vous m'avez, en quelque sorte, donné une œuvre. »

Don de Mme Jean-Louis Vaudoyer, 1966.

802 Anna de NOAILLES. Lettres à Mme Bulteau, 1899-1901. — 88 ff., 255 X 240 mm.

Reliure parchemin. N.a.fr.

Les papiers et la correspondance de Mme Bulteau — plus connue des lecteurs du Figaro sous le nom de Foemina — forment un ensemble considérable qui fut légué à la Bibliothèque nationale en 1922. Conformément aux dernières volontés de Mme Bulteau, son exécuteur testamentaire, Henri Gonse, versa au Département des manuscrits la totalité de la collection, sous réserve que la correspondance et un certain nombre de manuscrits ne pourraient être communiqués que cinquante ans après la mort de la donatrice, soit à la fin de 1972. Ce n'est donc que depuis fort peu de temps que le public peut avoir accès à ces documents.

Liée avec le Tout-Paris des années 1900, Mme Bulteau reçut un nombre considérable de manuscrits autographes d'auteurs qui fréquentaient son salon ainsi qu'une volumineuse correspondance. La lettre d'Anna de Noailles présentée ici (f. 23), écrite au lendemain du verdict du procès de Rennes en septembre 1899, traduit les sentiments « dreyfusards » de la poétesse : « Nous avions espéré l'acquittement et puis pour tous le bon repos, et nous voilà rejetés dans la rude bataille. »

Legs de Mme Bulteau, 1922.

803 Charles PÉGUY. Correspondance et papiers. — 2 vol. de 341 et 201 ff.

N.a.fr. 16579-16580 Dans le volume I (n.a.fr. 16579) sont conservées les lettres de Péguy à Pierre Marcel, de 1909 à 1914. A cet ami de jeunesse, il se confie très librement, et parfois sur le mode humoristique.

Le second volume renferme divers documents sur la famille Péguy. On voit ici une photographie de Mme Péguy mère (f. 196), la maison natale de Péguy, à Orléans (f. 198), des photographies de Charles Péguy avec son fils Marcel (f. 199), de Germaine Péguy, sa fille (f. 200) et de Charles-Pierre Péguy, son second fils (f. 201).

Don de M. Pierre Marcel, 1951, devenu communicable en 1970.

804 Raymond POINCARÉ. Notes prises sur le carnet de voyages de sa nièce Lysie Lannes, août 1910. — 52 ff., 150 X 100 mm. N.a.fr.

Au côté des papiers Poincaré, témoins de son activité publique qui fut l'essentiel de sa vie (n.a.fr. 15992-16063), les documents donnés à la Bibliothèque nationale par sa nièce par alliance, Mme François Guionic, née Lysie Lannes, laissent entrevoir l'homme dans son intimité. Oncle attentif et affectueux, soucieux de l'éducation des trois nièces de sa femme, Thérèse, Yvonne et surtout Lysie, sa préférée, Poincaré ne part jamais en voyage sans leur envoyer des cartes postales, multiplie les lettres chaleureuses ou sévères aux petites écolières turbulentes, corrige et parfois rédige leurs devoirs, leur fait tenir des carnets de voyage qu'il complète de sa main quand l'inspiration leur manque; ainsi ce carnet de l'été 1910, où l'écriture de Lysie est parfois relayée par celle de son oncle ou de sa tante pour commenter les incidents pittoresques d'un périple en Alsace.

Don de Mme François Guionic, 1973.


805 Marcel PROUST. Lettres à Eugène Fould, s.d. — 31 ff., 345 X 255 mm.

N.a.fr. 16442 Neveu de Charles Éphrussi, le directeur de la Galette des Beaux-Arts, Eugène Fould se lia avec Marcel Proust au moment où le futur écrivain fréquentait les salons mondains.

Dans la lettre présentée ici [mars 19x1], Proust exprime à son ami ses condoléances pour la mort de sa mère, Mme Léon Fould : « Plus que tout, je ne voudrais pas, moi qui aimais tant votre mère et qui la pleurerai toute ma vie que vous croyiez que je n'ai pas de chagrin. »

On a joint à cette correspondance des lettres d'amis communs à Eugène Fould et à Marcel Proust : Armand de Guiche, Reynaldo Hahn, le prince Léon Radziwill, Bertrand de Fénelon, etc.

Don de Mme Frank Wooster, 1970.

806 Ernest PSICHARI. Lettres à Mme Favre et à Mme Jeanne Maritain-Garnier, 19021914. — 303 ff., 300 X 245 mm. N.a.fr. 14889 Ernest Psichari connut Jacques Maritain au lycée Henri IV, lorsqu'ils avaient respectivement quinze et seize ans. Une grande amitié lia dès lors les deux jeunes gens. Psichari s'attacha profondément aussi à la mère de son ami. Femme douce et compatissante, la fille de Jules Favre entoura le jeune homme d'une affection quasi maternelle.

Ernest Psichari conçut un amour violent et passionné, mais non partagé, pour la sœur aînée de Jacques, Jeanne, devenue Madame Garnier. Désespéré, il sombra dans les pires désordres. Il eut la force néanmoins, pour se reprendre, de s'engager dans l'armée — dont la discipline le sauva.

Don de Mlle Évelyne Garnier, 1965.

807 Henri de RÉGNIER. Annales psychiques et oculaires, 1887-1936. Manuscrits autographes de formats et reliures diverses. — 7 vol. N.a.fr. 14974-14980 Ce titre inattendu a été donné par l'écrivain à son journal intime. Il fait partie d'une importante collection de cinquante-trois volumes, réunissant les manuscrits des œuvres poétiques et romanesques d'Henri de Régnier (n.a.fr. 14938-14990).

Dans son journal, il note ses pensées, ses lectures, ses observations, ses rencontres avec des personnalités littéraires et mondaines. Un jour de mai 1894 (n.a.fr. 14977, ff. 39-40), il est chez Mallarmé : « Il s'étonne que les jeunes gens soient anarchistes, de ce goût chez eux pour des manifestations grossières, de cette condescendance à des moyens brutaux de la part de gens qui ont à leur disposition des moyens supérieurs de protestation comme le livre. Il ajoute qu'il n'y a pas lieu d'être anarchiste tant qu'on permettra d'écrire. »

Legs de Mme Henri de Régnier, 1966.

808 Romain ROLLAND. Lettres à Paul Colin, 1919-1929. — 206 ff., 310 X 250 mm.

N.a.fr. 15762 Directeur de la revue L'Art libre à Bruxelles, Paul Colin défendit avec force les articles pacifistes de Romain Rolland qui avaient paru pendant la guerre. Cette correspondance fait revivre avec intensité les violentes polémiques qu'avait déchaînées la prise de position de l'écrivain. Romain Rolland y évoque aussi son conflit avec Barbusse et le groupe Clarté et l'attrait qu'exerça sur sa pensée celle d'un Rabindranath Tagore et d'un Gandhi.

Dans la lettre du 23 février 1920 présentée ici, Rolland esquisse rapidement pour son ami l'évolution de sa pensée et la genèse de ses écrits.

Achat, 1967.


809 Paul VALÉRY. Carnet, 1893. - 26 ff., 85 x 140 mm. N.a.fr.

Plusieurs allusions à la musique de Wagner et de Beethoven dont, en 1893, il allait fréquemment entendre les œuvres aux Concerts Lamoureux, en compagnie de Pierre Louys, permettent de dater ce carnet de l'année 1893.

Achat, 1967.

III. HISTOIRE POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

810 Documents comptables de l'abbaye de Saint-Martin de Tours, vrre s. — Parch., 31 ff. N.a.lat. 2654 Ces fragments de documents comptables datables de la seconde moitié du VIle siècle, auxquels avaient été collés des papyrus grecs, formaient les plats de la reliure d'un manuscrit carolingien de l'abbaye de Saint-Martin de Tours. Conservés pendant un siècle et demi dans la collection de Sir Thomas Phillipps (no 28967), ils ont été séparés avec soin les uns des autres avant d'être généreusement donnés à la Bibliothèque nationale en 1968. Les vingt-six feuillets écrits, malheureusement tous mutilés, fournissent des listes de tenanciers de l'abbaye de Saint-Martin de Tours avec le montant de leurs redevances. On n'avait jamais jusqu'à présent retrouvé des documents originaux de ce type pour cette époque. En plus de leur intérêt historique, il enrichissent notablement le matériel disponible pour l'étude de la paléographie du haut Moyen Age.

Documents comptables de Saint-Martin de Tours à l'époque mérovingienne, édités par Pierre Gasnault, avec une étude paléographique par Jean Vezin (sous presse).

Don de M. Hans P. Kraus, 1968.

811 Chartes de Tarente (cinq grecques et sept latines), fin du xe s. - premier tiers du XIVe. — Parch., 12 ff. Suppl. gr. 1378 Lot de douze documents relatifs à la région de Tarente et provenant des archives de la métropole. Ils furent recueillis dans cette ville par le célèbre byzantiniste français Charles Diehl.

Le plus ancien (f. l, ici exposé) est la copie contemporaine d'un acte de partage (en grec) établi par un notaire de Tarente — dont le nom est aujourd'hui endommagé — en août 995, indiction 8 (fin xe s., 1 f., 365 X 340 mm) : la famille du spatharocandidat et topotérète Pantoléon et celle de Stéphanos se partagent toute une série de biens fonciers; si l'une des deux parties ne respecte pas l'accord, elle devra payer au fisc 36 nomismata.

L'acte a été signé par huit témoins, et deux personnes ont validé la copie.

Ch. Astruc et M.-L. Concasty, Doutée actes inédits grecs et latins provenant de Tarente (à paraître).

Don de M. M. Raimbault, 1973.

812 Inventaire des reliques de l'église cathédrale de Laon, 1347. — Parch., rouleau de 1490 X 210 mm. N.a.lat. 3149


N° 810. — Document comptable de l'abbaye de Saint-Martin de Tours. vne s.


Cet inventaire dressé en 1347 donne la liste des nombreuses reliques que possédait alors l'église cathédrale de Laon avec la description des reliquaires qui les renfermaient. On y remarque plusieurs objets de opere lemovicensi.

Achat, 1973.

813 Pierre DORIOLE. « Memoire des choses a fere du dismanche xxne de novembre 1476 ». Manuscrit autographe. - Pap., 2 ff., 300 X 205 mm. N.a.fr.

Ce précieux mémoire rédigé en 1746 par Pierre Doriole, alors chancelier de Louis XI, contient essentiellement des instructions du roi relatives au procès de Jacques d'Armagnac, duc de Nemours. On remarquera particulièrement le nombre des témoins à charge contre le duc, cités à comparaître au procès par Louis XI : Jacques Baisant, Lehant Richart, Loys de Posoli, Jehannot de Hanatz, etc.

Ch. Samaran, L. Favier, « Louis XI et Jacques d'Armagnac, duc de Nemours. Les instructions secrètes du roi au chancelier Pierre Doriole pour la conduite du procès », Journal des savants, 1966, pp. 65-77.

Achat, 1965.

814 Inventaires de la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, xve s. —

Pap. et parch., IV - 32 ff., 305 X 235 mm. N.a.lat. 2645 Deux inventaires, dressés l'un en 1410 et l'autre en 1418, décrivent avec précision respectivement trois cent cinq et quatre cent dix-neuf manuscrits qui appartenaient alors à la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Les manuscrits de cette bibliothèque ont été dispersés et les bibliothèques publiques françaises et étrangères n'en conservent que quelques-uns.

Don de la New York historical society, 1969.

815 CATHERINE de MÉDICIS. Lettre originale signée à Sébastien de l'Aubespine, évêque de Limoges, 5 octobre 1560. — 2 ff., 360 x 218 mm. N.a.fr. 15859, ff. 1-2 Dans cette lettre adressée à l'évêque de Limoges, ambassadeur en Espagne, la reine Catherine de Médicis s'inquiète de la santé de sa fille Elisabeth, épouse du roi d'Espagne Philippe II, que l'on croyait enceinte et lui fait dire « qu'elle ne ce laisse pas tant aller a son mal qu'elle ne ce contraigne de faire ung peu d'exercice et qu'elle m'a veue grosse estant si malade que je ne pou vois marcher et beaucoup plus vieille qu'elle n'est et avec tout cela je m'efforçois encores de me faire soustenir a deux personnes pour ne me laisser acoquiner dans le lict. »

Lettres de Catherine de Médicis, éd. par H. de La Ferrière, 1. 1, 1880, p. 565. (Collection de documents inédits sur l'Histoire de France. ) Achat, 1960.

816 Inventaires des bijoux de Marie Stuart, signés de Charles IX, Orléans, 6 décembre 1560. — 5 ff., 380 X 260 mm. N.a.fr. 16541 Au lendemain même de la mort de son époux, François II, survenue le 5 décembre 1560, la jeune reine Marie Stuart, en butte à l'hostilité de Catherine de Médicis, se vit retirer les « anneaux », les « bagues et joyaulx » qui appartenaient à la couronne, afin qu'ils soient « baillez en garde à la Royne Mère ».


Ces deux inventaires signés de Charles IX, contresignés de Bourdin, décrivent les bijoux avec la plus grande précision : « Premièrement une brodure de touret faicte à canettes, esmaillée de rouge et à tous les bizeaux y a des F. couronnées garnie de neuf tables de diamentz. »

Ces pièces ont été acquises en 1970 et 1971, en partie grâce aux arrérages de la Fondation Bliss.

Achat, 1970 et 1971.

817 Mémoires de marchandises fournies à la maison de Fourquevaux, 1573-1575. —

6 ff., 465 X 170 mm. N.a.fr. 14476, ff. 2-4 Raimond de Fourquevaux (1508-1574), ambassadeur en Espagne, fut gouverneur de Narbonne de 1557 à 1565 et de 1572 à sa mort en juillet 1574. Documents provenant de la collection du Dr. Lucien-Graux.

Don de Mme Lucien-Graux, 1962.

818 Pierre de LA PORTE. Mémoires, 1624-1666. Manuscrit original. — 313 pp., 230 x 170 mm. Reliure veau moucheté. N.a.fr. 14286 Valet de chambre d'Anne d'Autriche, Pierre de La Porte se trouva, en dépit de disgrâces successives, au cœur des intrigues de la cour entre 1624 et 1653. Malheureusement, son manque d'objectivité amoindrit considérablement la valeur de son témoignage. Le manuscrit des Mémoires resta en la possession des descendants de La Porte au xvine siècle et fut publié pour la première fois en 1755. Au xixe siècle, il passa dans la bibliothèque de la famille Begouen où il fut consulté par Victor Cousin, comme l'atteste une note inscrite sur le feuillet A : « A rendre à Madame, Madame Begouen V[ictor] C[ ousin]. »

Achat, 1960.

819 RICHELIEU et MAZARIN. Lettres à divers membres de la famille de La Mothe-Houdancourt, 1625-1641. — 40 ff., 360 X 260 mm. N.a.fr. 15460 La famille de La Mothe-Houdancourt a fourni au XVIIe siècle plusieurs grands serviteurs de l'Etat, notamment Daniel de La Mothe-Houdancourt, évêque de Mende, auquel sont adressées dix très intéressantes lettres de Richelieu, écrites à l'occasion de sa mission en Angleterre auprès d'Henriette-Marie de France. A peine arrivée dans le royaume de son mari, Charles Ier d'Angleterre, la jeune reine, fille d'Henri IV et de Marie de Médicis, se trouva en butte à des coteries religieuses et à des intrigues de cour menées par le favori du roi, Buckingham. Richelieu, après avoir transmis à l'évêque de Mende des conseils de conciliation et d'apaisement, laisse éclater son indignation dans cette lettre du 27 août 1626 (ff. 14-15) : « Je'ne scaurois assez m'estonner de la perfidie dont les Anglois ont usé envers la Reyne vostre maistresse, envers la France, toute la chrestienté et eux mesmes puisque ceux qui violent la foy publique manquent autant à eux comme à autruy ».

Achat, 1968.

820 Livre de comptes des luminiers de l'église paroissiale Saint-Maurice d'Usson (Puyde-Dôme), 1627-1653. — 51 ff., 130 x 155 mm. N.a.fr.15802 Clercs chargés d'éclairer l'église au Moyen Age, les luminiers avaient pris dans la coutume d'Auvergne toutes les attributions des marguilliers : l'entretien intégral de la paroisse leur


incombait, ainsi qu'il apparaît dans ce petit registre, source de renseignements sur la vie d'une église au XVIIe siècle.

Don de Mme Peyrol, 1968.

821 Coutumier d'Estavayer, 1671. Copie. — 170 ff., 200 x 165 mm. N.a.fr. 15770 Ce manuscrit contient les coutumes de la ville d'Estavayer dans le canton de Fribourg, en Suisse, telles qu'elles étaient pratiquées dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il était alors en possession d'un notable de la ville dont le nom figure au premier feuillet : « Coustumier de Stavayé de l'année 1671, le 21 en may, appartenant à discret Pierre Pichonat, bourgeois et notaire de Stavayé ».

Don du R.P. Tourde, 1965.

822 « Relation de la cérémonie du sacre et du couronnement du Roy, faite en l'église métropolitaine de Reims, le dimanche vingt cinq octobre 1722 ». — 126 ff., 205 X 130 mm. N.a.fr. 14718 Le sacre de Louis XV donna lieu à des cérémonies d'une magnificence inouïe qui frappèrent vivement l'imagination de ses contemporains. Des relations plus ou moins détaillées mais vraisemblablement toutes calquées sur un même modèle officiel en furent publiées en 1722 et 1723. Cette copie, datée de 1750, contient deux chapitres supplémentaires « De la vérité de la sainte ampoule » et « Idée abrégée de la ville de Reims ».

Don de Mme Adolphe Nourrit, 1964.

823 Comte Pierre-François de MONTAIGU. Correspondance diplomatique, t. II.

Minutes de lettres, 1744. — 360 ff., 350 x 265 mm. N.a.fr. 14905 Source d'un intérêt considérable pour l'histoire diplomatique et militaire de l'Europe à l'époque de la guerre de Succession d'Autriche, les volumineuses archives que le comte Pierre-François de Montaigu rapporta de son ambassade à Venise, de 1743 à 1747, ont été conservées par ses descendants au château de la Bretesche (Loire-Atlantique) jusqu'en 1965.

Répertoriées en 1915 par Joseph Souchon, elles ne comptent pas moins de 5.406 pièces ainsi réparties : minutes des lettres de l'ambassadeur; lettres à lui adressées par les autres ambassadeurs et ministres du roi, par divers correspondants; bulletins de nouvelles politiques et militaires; papiers de son prédécesseur, le comte de Froullay, et documents comptables.

Ce fonds, désormais relié en vingt-sept volumes à la Bibliothèque nationale (n.a.fr.

14904-14931) contient en outre de nombreux documents concernant le séjour à Venise de Jean-Jacques Rousseau, secrétaire du comte de Montaigu de septembre 1743 à août 1744.

La minute de lettre ici exposée, fortement corrigée, est entièrement de la main de JeanJacques (ff. 213-214); adressée par le comte de Montaigu au Doge et au Sénat de Venise, le 7 juillet 1744, elle est relative à une intervention en faveur du capitaine Olivet, intervention que Rousseau prend à son compte dans les Confessions.

J. Souchon, Correspondance diplomatique du comte de Montaigu, Paris, Plon-Nourrit, 1915. A. de Montaigu, Démêlés du comte de Montaigu, ambassadeur à Venise, et de son secrétaire JeanJacques Rousseau, Paris, 1904. — Jean-Daniel Candaux, « Les Papiers du comte de Montaigu à la Bibliothèque nationale », Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, 1969, pp. 198-215.

Achat, 1965.


824 Listes de pages de la Petite et de la Grande Écurie du Roi, des Écuries de la Reine, de la Dauphine, du duc de Berry, du comte de Provence, XVIIIe s. - 149 ff., 330 X 210 mm. N.a.fr.

Ces listes de pages qui proviennent des archives de la famille d'Hozier complètent heureusement les documents du même type que possédait déjà le Cabinet des manuscrits. Le feuillet exposé (f. 142) donne les « Noms des 5 jeunes gentilshommes désignés pour entrer pages de madame la Dauphine [Marie-Antoinette] au ier avril 1774 ».

Achat, 1973.

825 Charles BONAPARTE. Livre de raison, 1780-1785. Manuscrit autographe. — 142 ff., 290 X 190 mm. Reliure parchemin. N.a.fr. 15764 Commencé à Ajaccio en septembre 1780, ce livre de raison du père de Napoléon Ier revêt un caractère particulièrement émouvant du fait qu'il fut tenu à jour par lui les cinq dernières années de sa vie. Charles Bonaparte y attachait lui-même une grande importance, comme il apparaît dès les premières lignes : « 1780 Martedi 19. 7 mbre, io Carlo di Buonaparte, quondam Giuseppe, ho cominciato questo libro per scrivere tutto quello occore alla giornata negl'affari domestici. » Parfois même, il y a glissé des notes plus personnelles : naissances de ses enfants (f. 27), généalogie de sa famille (ff. 110-111), etc.

Achat, 1965.

826 George WASHINGTON. Lettre à Louis-Marie, comte de Noailles, Princeton, 15 octobre 1783. — 2 ff., 230 X 185 mm. Anglais 207 Au lendemain du traité de Versailles, George Washington rend hommage, dans cette très belle lettre, à la France et en particulier au comte de Noailles qui, aux côtés de son beaufrère La Fayette, a combattu vaillamment pour faire triompher la cause américaine : « It is to the magnanimous sentiments of your Prince, the generous aids of your Nation, to the gallantry of yourself and the rest of her sons, that we are to ascribe in a very great degree the happy révolution which is to fill an important page in history ».

Cette lettre fut donnée au général de Gaulle par le président John Kennedy, lors de sa visite officielle en France en juin 1961.

Don du général de Gaulle, 1961.

827 Jean- J acques-Régis de CAMBACÈRÈS. « Droit civil, public et administratif », fin XVIIIe s. Manuscrit autographe. — 165 ff., 225 X 175 mm. N.a.fr. 15801 Il s'agit là des premiers travaux juridiques du rédacteur du Code civil : différents mémoires écrits entre 1787 et 1789 alors qu'il était conseiller en la Cour des Comptes de Montpellier et surtout, un corpus inédit de droit public et privé, en cent soixante-six articles, rédigé sous l'Assemblée constituante et remanié sous l'Assemblée législative et la Convention.

Achat, 1965.

828 Pierre-Irénée JACOB. «Dix années de campagne », ier février 1804-19 mai 1814.

Manuscrit autographe. — 117 ff., 200 X 160 mm. Cahier cartonné vert. N.a.fr.

Médecin-pharmacien de la Grande Armée, Pierre-Irénée Jacob a tenu son journal de route durant ces dix années mouvementées de l'épopée napoléonienne. Détaché d'abord dans les


camps du Nord de la France, il fait ensuite les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne, appartient de 1808 à 1811 à l'armée d'Espagne, puis participe à la campagne de Russie avant d'être fait prisonnier à Torgau au cours de la campagne de Saxe.

Esprit curieux, Jacob n'a pas seulement consigné dans ses notes prises au jour le jour de précieux renseignements sur la vie quotidienne du soldat et sur les opérations militaires, il s'est intéressé aux mœurs des habitants, à la beauté des sites, aux représentations théâtrales et musicales et, surtout, aux monuments qu'il a pu visiter. Son carnet est agrémenté de quelques croquis pris sur le vif et de la reproduction d'un portrait de Copernic aujourd'hui disparu.

Le journal est complété par cent vingt-six feuilles volantes de notes supplémentaires, plus développées, écrites après son retour en France « loin de tout bruit, de tout danger, de toute agitation, tracées à des époques et sous des impressions différentes ».

P. Julien, « Le journal inédit d'un pharmacien de la Grande Armée, Pierre-Irénée Jacob », Revue d'histoire de la pharmacie, 1966, noS 188-191, pp. 1-19, 81-96, 188-204, 249-264.

Don de M. André Desfeuilles, 1973.

829 Général comte BERTRAND. Napoléon en Espagne. Manuscrit autographe. — 52 ff., 350 X 275 mm. N.a.fr. 15890 Ce dossier réunit un ensemble intéressant de souvenirs, notes, observations et croquis de l'aide de camp de Napoléon en Espagne, documents concernant divers aspects du pays occupé en 1808. Le volume, ouvert aux ff. 14-15, montre comment l'auteur illustre de dessins à la plume le récit d'un itinéraire qui lui fait parcourir plusieurs provinces espagnoles.

Achat, 1966.

830 Comte Maurice de DIETRICH STEIN. Lettres à l'Impératrice Marie-Louise, 18161847. - 9 vol., 270 X 240 mm. N.a.fr. 14648-14656 Le comte de Dietrichstein, ami du comte Neipperg que Marie-Louise épousera secrètement, fut nommé gouverneur du « Roi de Rome » en 1816. L'enfant avait quatre ans et demi.

Cette correspondance, qui rend compte au jour le jour de la vie du duc de Reichstadt, permet de suivre les progrès de la maladie qui l'emporta. Elle constitue aussi une intéressante chronique de la vie de cour à Vienne dans la première moitié du XIXe siècle.

Achat, 1963.

831 Documents relatifs à la captivité de la duchesse de Berry, 1833. — 25 ff., 315 X 230 mm. N.a.fr. 15894 La pièce présentée (ff. 10-11) est une pétition, assortie de nombreuses signatures, protes tant auprès des ministres et agents de Louis-Philippe contre la détention de la duchesse de Berry « Princesse faite esclave dans la citadelle de Blaye » où elle était internée pour avoir conduit un mouvement insurrectionnel en vue de soutenir les droits au trône de son fils, le duc de Bordeaux.

Don de Mme Desnoes-Guérineau, 1968.

832 Jacques-Étienne BEDÉ. « Étienne et Mara ou le triomphe de lamitié [sic]. Récit historique des ouvriers tourneurs en chaises de la ville de Paris au dix-neuvième siècle. », 1836. Manuscrit autographe. — 3 cahiers réunis en l volume, 150 If., 355 X 260 mm. N.a.fr. 16582


Ces mémoires naïfs, vivants et colorés, font revivre les années qui suivirent l'Empire où les ouvriers et artisans ont commencé à prendre conscience de leur condition de travailleurs.

Ne pouvant encore s'associer légalement pour défendre leurs intérêts, les ouvriers multiplièrent, parallèlement au compagnonnage, les sociétés d'aide mutuelle pour s'assurer contre la maladie et la vieillesse.

Jacques Bedé fonda une société de secours mutuel pour « les ouvriers tourneurs en bois et refendeurs de la ville de Paris ». Grâce à son obstination, il réussit à obtenir que le travailleur ne fût plus payé à la journée mais à la tâche. Il eut cependant l'infortune d'être incarcéré à Sainte-Pélagie, en 1821, comme meneur et agitateur.

Achat, 1971.

833 Henry-Alexandre LEGRAND. Mémoires chiffrés. Manuscrits autographes. — 39 vol., 140 X 95 mm. N.a.fr. 14494-14532 Rédigés en caractères cryptographiques rappelant certaines écritures orientales, ces mémoires sont illustrés de dessins à la plume. Un des volumes est présenté à titre d'exemple (n.a.fr. 145 32).

Longtemps considérés comme mystérieux, ces mémoires purent être en partie déchiffrés grâce à une grille et à certains documents réunis par Pierre Louys (n.a.fr. 14493). Une transcription dactylographiée de quelques passages, provenant également de Pierre Louys (n.a.fr. 16431), révèle qu'il s'agit d'une chronique scandaleuse concernant des proches de Louis-Philippe.

Dons de M. Roger Cros, 1963, et de Mme Deflandre-Louys, 1972.

834 Documents concernant les courses à Chantilly, sous la Monarchie de Juillet.

— 193 ff., 350 X 230 mm. N.a.fr.

Certaines des pièces de cette collection, formée comme celle du n° 738 par M. Jean Stern, proviennent des papiers du comte de Cambis, surintendant des écuries royales sous LouisPhilippe : des listes de chevaux gagnants à Chantilly entre 1834 et 1842, et surtout cet amusant « livret de route pour la conduite d'un cheval de Tarbes à Chantilly par le sieur Michou, palefrenier », 6 novembre - 4 décembre 1844 (ff. 11 6-153). A chaque étape d'un itinéraire bien établi, le palefrenier note soigneusement le détail des soins donnés à son cheval et se fait délivrer une quittance signée par l'aubergiste.

Des lettres de Lord Henry Seymour, fondateur du Jockey-Club de Paris, plus connu sous le nom de Milord l'Arsouille, et des documents concernant sa succession complètent cette collection.

Jean Stern, Les Courses de Chantilly sous la lvIonarchie de Juillet, Paris, Calmann-Lévy, 1913.

Don de la comtesse Sanjust, 1971.

835 Alfred de FALLOUX. «Notes de mon discours sur l'Expédition Romaine » [1849].

Manuscrit autographe. — 10 ff., 410 X 270 mm. N.a.fr.

Premier jet du discours du comte de Falloux prononcé à l'Assemblée en réponse à Jules Favre, le 6 août 1849. Catholique ultramontain, Falloux usa de toute son influence, au cours de son bref passage au ministère de l'Instruction publique, pour appuyer l'envoi d'un corps expéditionnaire français en vue de rétablir le pouvoir temporel du pape Pie IX. Ce discours fait partie de l'important ensemble des papiers Falloux provenant du château du Bourg d'Iré où ils étaient conservés par ses descendants. Ces archives comprennent des œuvres


de Falloux, sa correspondance et des documents le concernant lui et son frère, le cardinal de Falloux.

René Rancœur, « Falloux et dom Guéranger », Missions et démarches de la critique. Mélanges offerts au professeur J.A. Vier, pp. 297-312, et « Falloux de 1830 à 1848 », Colloque sur l'Histoire du catholicisme libéral) Grenoble, 1974 (à paraître).

Achat, 1972.

836 Pierre- Joseph PROUDHON. Lettre à Auguste Rolland, Bruxelles, 25 nov. 1859.

N.a.fr.

La Bibliothèque nationale possédait depuis longtemps une trentaine de lettres de Proudhon à Auguste Rolland; elle a pu, à diverses reprises, compléter cet ensemble par d'autres fragments de cette correspondance malencontreusement dispersée.

Lorsque Proudhon écrit cette lettre, il a déjà fait paraître son énorme ouvrage en quatre volumes, De la justice dans la Révolution et dans l'Eglise) qui lui a valu quatre années d'exil en Belgique. Il prépare un autre ouvrage, La Guerre et la paix, qui paraîtra en 1861 et provoquera bien des remous car on y verra une apologie de la guerre. Proudhon, qui lisait Kant avec beaucoup d'intérêt, rejetait sa notion de « conscience transcendantale » et ses catégories « a priori ». 1-1 ironise ici sur la gêne qu'a ressentie le philosophe à insérer la guerre dans son système.

Achat, 1966.

837 Correspondance concernant les Russes installés à Paris au XIXe siècle, t. V. — 299 ff., 420 X 320 mm. N.a.fr.

Cette collection d'autographes, d'un grand intérêt pour l'histoire des relations francoslaves au milieu du xixe siècle, a été constituée à l'origine par Claude-François Stuber, secrétaire du comte Jacques Tolstoï, conseiller intellectuel du tsar à Paris. La plupart des lettres émanent de membres de la colonie russe de Paris ou de personnalités en relation avec eux, et sont adressées soit à Stuber, soit à Tolstoï, soit encore au prince Kozlowskii.

Chargé par l'empereur Nicolas de fonder un journal qui défendrait en Europe la politique russe, le brillant journaliste Nicolas de Poggenpohl; connu du Tout-Paris de la presse et des lettres, créa le grand journal international Le Nord dont les correspondants sont souvent représentés dans ces sept volumes. La lettre de Poggenpohl ici exposée, du 7 mars 1855 (ff. 225-227), concerne la diffusion d'une brochure écrite « le lendemain de la mort de notre Prince à tous [l'empereur Nicolas], dans l'espace de 3/4 d'heure qui m'ont suffi pour stéréotyper pour ainsi dire les sentiments dont mon cœur était rempli. »

Don de M. André Mazon, 1964.

838 Lettre par ballon-monté d'un soldat de la garde nationale, Édouard Taboureur à ses parents [12 novembre 1870]. — 2 ff., 220 X 135 mm. N.a.fr. 16440, ff. 49-50 Tandis que Paris était investi par les Prussiens, seul le courrier par ballon-monté permettait de garder le contact avec le reste du pays.

Cette lettre sur papier pelure, rédigée au verso du périodique : « Dépêche-ballon, Journal des Événements du Siège », 11 novembre 1870, est adressée par un soldat à ses parents qui résident dans l'Oise. Après leur avoir brossé un rapide tableau de Paris avec ses fortifications hérissées de canons et ses abris, il rappelle les événements : la révolution du 31 octobre est totalement apaisée, il a l'espoir d'un proche armistice. Enfin il déplore longuement le


prix des vivres qui lui fait traverser, écrit-il, « un rude carême ». Près de l'adresse figure la mention : « Par ballon-monté ».

Don de Mme Raymond Comiti, 1970.

839 Lettres adressées à Adrien Hébrard. N.a.fr.

Le fonds Hébrard comprend les papiers et la correspondance d'Adrien Hébrard et de ses deux fils, Émile et Adrien, qui lui succédèrent à la direction du journal Le Temps, l'un en 1914, l'autre en 1925, à la mort de son frère. Adrien Hébrard père qui avait participé avec Auguste Nefftzer à la fondation du Temps en 1861, en devint le directeur dès 1867. Il confirma la tendance républicaine et libérale de ce journal d'opposition dont Thiers a pu dire qu'il se couvrait d'honneur « par son courage à déplaire ».

On a extrait de cette riche correspondance une lettre de Jules Ferry, alors ministre de l'Instruction publique, que l'on peut dater de septembre 1880. Jules Ferry confie à Adrien Hébrard père ses doutes sur son accession à la Présidence du Conseil. Il sera néanmoins chargé de ces fonctions le 23 septembre.

Don de Mme Adrien Hébrard, 1967.

840 Alfred DREYFUS. Lettres à sa femme, 1894-1899. - 447 ff., 300 X 380 mm. N.a.fr.

La Bibliothèque nationale possède une très riche documentation sur l'Affaire Dreyfus. Les papiers personnels de certains des principaux personnages impliqués dans cette Affaire, Mathieu Dreyfus, Joseph Reinach, l'avocat Labori, le commandant Esterhazy, ont enrichi depuis quelques années le Cabinet des manuscrits.

Récemment, la correspondance qu'Alfred Dreyfus échangea avec sa femme pendant se-s.

cinq années de captivité à l'Ile du Diable est venue compléter cette abondante documentation. De cette émouvante correspondance est extraite la lettre du 5 janvier 1895, écrite au soir de la dégradation: «Je viens d'avoir un moment de détente terrible, des pleurs entremêlés de sanglots, tout le corps secoué par la fièvre. »

Don de Mme P.P. Lévy, 1972.

841 Mathieu DREYFUS. Souvenirs sur l'Affaire Dreyfus, 1894-1906. Manuscrit autographe. — 473 ff., 290 X 220 mm. N.a.fr. 14378 Les papiers de Mathieu Dreyfus se composent de ses souvenirs sur l'Affaire, en partie inédits, et de sa correspondance.

Au début de novembre 1897, un hasard lui permit d'identifier le véritable auteur du document qui avait fait condamner son frère, c'est-à-dire le commandant Walsin-Esterhazy.

Les pages que Mathieu Dreyfus consacra à cette découverte sont particulièrement dramatiques.

Don de Mme Mathieu Dreyfus et de Mme Mercier, 1962.

842 Joseph REINACH. Lettre à Mme René Waldeck-Rousseau, ier juillet 1899. N.a.fr.

Cette lettre est extraite d'une liasse de documents qui vient compléter les cent trente volumes du fonds Reinach.

Joseph Reinach relate la première entrevue de Lucie Dreyfus avec son mari à son retour de l'Ile du Diable. Il révèle à sa correspondante que, sur le fond même de l'Affaire, le capitaine Dreyfus est demeuré totalement ignorant : « Il ne sait rien, rien. »

Don de Mme Goujon-Reinach, 1968.


843 Maxime GORKI. Lettre adressée à Léon Bernstein, Capri, 4 décembre 1908. — 1 f., 270 X 210 mm. Slave Lettre en russe, dactylographiée, avec signature autographe, adressée à Léon Bernstein, agent général pour la Société des gens de lettres et auteurs dramatiques russes en France, à qui Gorki demande de diffuser dans la presse française le démenti public d'une notice parue dans le Wiener Tageblatt au sujet d'un article critiquant les mœurs françaises et publié dans Harper sous le nom de Gorki.

Don de M. Bernstein, 1962.

844 Alexandre MILLERAND. Notes, 9 septembre 1915. — 4 ff. N.a.fr.

Offerts à la Bibliothèque nationale en 1953 par M. Jacques Millerand, les papiers du président Alexandre Millerand sont communicables depuis 1972. Ils permettent une reconstitution fidèle de la carrière de l'homme politique, en particulier de son action au ministère de la Guerre en 1914-1915 et à la Présidence de la République de 1920 à 1924 (cf. n° 909).

Parmi les différents documents qui composent ce fonds, lettres, brouillons de discours, dossiers d'interventions à la Chambre, rapports émanant de services ministériels, coupures de presse, affiches, etc. se trouvent les notes que le président Millerand prenait au cours de réunions ou d'entretiens particuliers. Les notes exposées ici sont un résumé des informations communiquées au ministre de la Guerre sur l'état de l'armée russe en août-septembre 1915.

Don de M. Jacques Millerand, 1953.

845 Léon TROTSKI. Lettre ouverte aux ouvriers français, 10 juin 1935. — 35 ff., 365 X 270 mm. Slave 107 Minute autographe, en russe, datée et signée, de la lettre aux ouvriers français concernant le pacte d'alliance franco-soviétique dénoncé comme une trahison à l'égard de la révolution prolétarienne mondiale. Trotski engage les ouvriers à rejoindre la Quatrième Internationale des Bolchéviks-Léninistes, qu'il vient de fonder.

Don de M. Robert Ranc, 1961.

846 Pierre LAPEYRE. L'Affaire Prince, décembre 1948. Dactylographie avec dédicace autographe à Sacha Guitry. — III - 109 ff., 310 x 220 mm. N.a.fr. 15767 Le scandale Stavisky avait fortement ébranlé, en 1934, le gouvernement au pouvoir. Une seconde affaire, liée à la première, lui succéda, à la suite de la mort tragique, le 20 février 1934, du conseiller à la Cour d'appel, Albert Prince qui avait eu connaissance des activités de Stavisky et des protections dont il avait bénéficié. Une partie de l'opinion pensa qu'il avait été assassiné. L'étude de Pierre Lapeyre, l'un des magistrats chargés de l'instruction au lendemain de l'accident, conclut au suicide du conseiller.

Amateur de théâtre, Lapeyre fit hommage de son travail à Sacha Guitry en 1949. Ane.

coll. Robert Schuman.

Achat, 1966.

847 Maréchal Philippe PÉTAIN. Ordre d'arrestation du général Bhurer [sic], 17 juin 1940.

— 1 f., 270 X 210 mm. N.a.fr.


Le jour même où le maréchal Pétain formait son premier gouvernement à Bordeaux et annonçait sa décision de cesser le combat, il faisait procéder à l'arrestation du général Bührer par cet ordre secret portant la référence n° 2. Un autre mandat d'arrêt fut lancé simultanément contre Georges Mandel.

Les deux hommes, accusés d'avoir constitué un dépôt d'armes en vue d'une opération dirigée contre le gouvernement, furent en fait relâchés dès le lendemain avec une lettre d'excuses.

Achat, 1970.

IV. PHILOSOPHIE - HISTOIRE RELIGIEUSE OCCULTISME

848 Antoine ARNAULD. Lettre adressée au landgrave Ernest de Hesse-Rheinfels, 13 décembre [16]85. — 2 ff., 184 X 120 mm. N.a.fr. 14387 « Je suis fort trompé s'il vous répond autre chose que ce qu'il a déjà dit, qu'il ne doit pas répondre de la vérité ou de la fausseté de ces faits parce que d'autres les avoient avancez avant luy. » C'est par ces propos prêtés à un jésuite, le Père Hazart, que le grand Arnauld démontre au landgrave l'inutilité de sa démarche auprès de ce Père.

Le landgrave de Hesse-Rheinfels s'était en effet indigné de la publication du jésuite sur la famille de Jansenius et l'avait, par une lettre, exhorté à réparer le dommage causé en se rétractant publiquement.

Achat, 1962.

849 Le Père BORBAL, S.J. Cours de philosophie, 1685-1686. — 586 pp., 160 x 122 mm.

Reliure xvne s. parchemin blanc. N.a.lat. 3140 Ce cours, professé au Collège des Jésuites d'Aurillac, témoigne de la persistance de la scolastique traditionnelle, en face des importants progrès scientifiques de l'époque. L'auteur connaît et résume sommairement les travaux de Descartes, Gassendi, Honoré Fabri, Nicolas Cabéo. Mais il s'en tient pour sa part à la physique d'Aristote et rejette les idées coperniciennes pour adopter le système du monde de Riccioli, représenté sur la figure de la p. 333 : la Terre demeure immobile au centre du monde; Mercure, Vénus et Mars tournent autour du Soleil; la Lune, le Soleil et son cortège, Jupiter et Saturne tournent autour de la Terre.

Don de M. Michel Quétin, 1970.

850 Jacques-Bénigne BOSSUET. Deux lettres adressées à son neveu l'abbé Bossuet, 24 juin 1696 et 18 mars 1697. — 4 ff.

L'inquiétant état matériel des documents constituant la collection d'autographes de Bossuet conservée au grand séminaire de Meaux appelait d'urgentes mesures de restauration et de conservation. En effet, ces documents avaient été gravement endommagés par l'action de


divers micro-organismes. L'Association diocésaine de Meaux a décidé de confier à la Bibliothèque nationale ce précieux fonds, bien connu des spécialistes, qui avait par ailleurs fait l'objet d'une mesure de classement.

La Bibliothèque nationale a pris en charge la restauration de cette collection, actuellement répartie en neuf dossiers cotés de A à J, son catalogage dans la série des « nouvelles acquisitions françaises » et sa conservation, l'Association diocésaine en gardant toutefois la propriété.

Dépôt de l'Association diocésaine de Meaux, 1973.

851 Jacques-Bénigne BOSSUET, neveu de l'évêque de Meaux. Lettres et minutes de lettres à divers correspondants, 1697-1716. — 150 ff., 270 X 350 mm.

N.a.fr. 16314 Les lettres de ce recueil sont pour la plupart adressées par l'abbé Bossuet à son oncle, et écrites de Rome lors du séjour de trois ans qu'il y fit, non pas tant pour parfaire sa culture et satisfaire à sa dévotion, que pour y jouer un rôle d'informateur dans la campagne antiquiétiste : il échange avec son oncle, en particulier, une correspondance chiffrée.

L'évêque de Meaux a lu très attentivement et décrypté de sa propre main la lettre longue de neuf feuillets, datée de Rome, 25 février 1698, exposée ici; l'abbé s'y disculpe de l'aventure dont il fut à tort ou à raison accusé et qui est allée jusqu'au roi et à Mme de Maintenon.

J. Le Brun, « Autour du quiétisme. Correspondance inédite de l'Abbé Bossuet (16961699) », Revue d'histoire ecclésiastique, t. LXVIII, 1973, n° l, pp. 67-101, n° 2, pp. 405-428.

Achat, 1970.

852

« Grimoire du pape Honorius le G[rand]. MCXX. Conjuration d[es esprits] », XVIIIe s. Copie ornée de figures. — 63 ff., 170 x 130 mm. N.a.fr.

La couverture fatiguée et l'usure des pages témoignent bien de la fascination exercée par ces petits manuscrits de magie cérémonielle qui circulaient sous le manteau au XVIIIe siècle.

La Bibliothèque nationale possède une édition datée de 1670 de ce grimoire attribué à Honorius III, élu pape en 121 6, responsable de la croisade des Albigeois: « Comme jusqu'à ce jour les Souverains Pontifes ont eu seuls la puissance d'appeller les Esprits et de leur commander, la sainteté d'Honorius III, par la sollicitude pastorale, a bien voulu communiquer la manière et le pouvoir d'appeller et commander aux Esprits, à ses vénérables frères en J. C., ajoutant les conjurations qu'il faut faire en pareil cas. »

Le « Livre des conjurations du pape Honorius» est un formulaire des prières appropriées à l'invocation de chacun des onze grands Esprits (Lucifer, Beelzebud, Astaroth, Asmodée, Leviatan, Verberil, Belphegor, Acriam, Essays, Daoser, Anoel), aux princes et aux ducs infernaux, enfin à certains Esprits opérant dans des domaines plus utilitaires : Bamulath, Esprit des prisons, ou Lanaal, Esprit des bois, par exemple.

François Ribadeau-Dumas, Grimoires et rituels magiques, P. Belfond, 1972.

Don de M. Louis Jouby, 1973.

853 Franc-maçonnerie. « Registre du Président de la Grande Loge des Maîtres de l'Orient de Paris ditte de France [sic] », 19 mai 1760-4 février 1767. — 24 ff., 200 X 280 mm. FMI 96 Les « Statuts et règlements » qui ouvrent ce registre avaient prévu l'existence de trois registres. Seuls nous sont parvenus celui qui est exposé ici et le registre du secrétaire.


Les documents maçonniques antérieurs à la fondation du Grand Orient en 1773-1774 sont rares et dispersés, et bien des points de l'histoire de la Grande Loge de France, nom que porta l'obédience jusqu'à cette date, restent obscurs et risquent de le demeurer toujours.

Sous la grande-maîtrise du comte de Clermont un schisme opposa à partir de 1760 deux factions de la Grande Loge, qui dut suspendre ses travaux en 1767 par ordonnance de police et ne les reprit qu'en 1771, après la mort du comte de Clermont.

Achat, 1960.

854 Recueil de prophéties. Copies de diverses mains, xixe s. — 14 ff., 310 X 205 mm.

N.a.fr.

Ces neuf prophéties, copiées sur des feuilles volantes de formats divers, concernent essentiellement des événements du xixe siècle : prophétie de Bug de Milhar en 1812, sur les malheurs de 1814; apparition de l'Antéchrist en 1860, selon des calculs tirés du prophète Daniel et de l'Apocalypse; révélation faite en 1816 à Ignace-Thomas Martin de Gallardon par l'ange Raphaël (cf. n° 858).

La prophétie ici exposée est celle de Marianne, sœur tourière des Ursulines de Blois, en 1804. Au seuil de l'agonie, cette religieuse de cinquante-cinq ans fit des révélations à une jeune postulante, Mlle de Levrette, les unes relatives au couvent des Ursulines de Blois, les autres à la Restauration, à la Révolution de 1848 et à la crise de 1870. Transmise par voie de tradition orale, cette prophétie a été publiée en 1870 par Le Constitutionnel sous le titre de « Prophétie de Blois ».

J.-M. Curicque, Voix prophétiques, V. Palmé, 1872.

Don de M. Maurice Caillet, 1973.

855 Félix RAVAISSON-MOLLIEN. Analyse de la métaphysique d'Aristote. Manuscrit autographe. N.a.fr.

Essentiellement philosophe, Félix Ravaisson-Mollien tenta toute sa vie de résoudre les contradictions et oppositions que ses limpides analyses des systèmes philosophiques antiques ou contemporains avaient fait ressortir. Sa doctrine, résolument spiritualiste, est centrée sur la notion d'âme vivante qui déploie, pour saisir le vrai, toutes ses puissances actives aussi bien qu'intellectuelles.

Grâce à plusieurs dons qui se sont succédé ces dernières années, la Bibliothèque nationale possède une grande partie des papiers de ce philosophe qui consacra aussi une part considérable de ses activités à l'art et à l'archéologie grecs.

Félix Ravaisson-Mollien avait vingt ans lorsqu'il remporta brillamment, en 1833, le prix de l'Académie des sciences morales avec son Essai sur la métaphysique d'Aristote dont on expose ici une étude préparatoire.

Dons de Mme Feldmann, 1963; du Chanoine Michel Louis, 1966; de Mlle Iwill-Clavel, 1966.

856 Madame SWETCHINE. Carnet, 1834. Manuscrit autographe. — 76 ff., 160 x 105 mm.

N.a.fr.

Carnet de méditation de Sofia Petrovna Soïmonov, plus connue sous le nom de Mme Swetchine. Établie à Paris à partir de 1816, elle tint un salon qui compta parmi ses fervents Joseph de Maistre, Montalembert et le comte de Falloux. Au terme d'une longue amitié, ce dernier fut institué l'exécuteur testamentaire de Mme Swetchine et entreprit d'écrire sa vie et de publier ses œuvres et sa correspondance qui sont empreintes d'une haute spiritua-


lité. Les papiers Swetchine se trouvaient donc joints aux papiers Falloux et sont entrés en même temps qu'eux à la Bibliothèque nationale (cf. n° 835).

Achat, 1972.

857 Victor HUGO. Procès-verbaux de séances spirites. — 46 ff., 220 x 170 mm.

N.a.fr. 16434 En partie de la main de Victor Hugo, les procès-verbaux consignés dans ce volume concernent les séances qui eurent lieu chez lui, à Jersey, du 21 janvier au 8 octobre 1855.

Ce recueil complète celui acquis en 1962 et qui contient les procès-verbaux des séances tenues au même endroit du ier février au 30 mai 1854 (n.a.fr. 14066).

Achat, 1972.

858 Pierre-Michel VINTRAS. Lettres à Antoine Martin de Gallardon, 1857-1868. — 47 ff., 280 x 230 mm. N.a.fr.

Ces lettres du prophète de Tilly-sur-Seule sont adressées au fils du laboureur visionnaire, Thomas Martin de Gallardon, dont les révélations sur Louis XVII firent couler beaucoup d'encre au temps de Louis XVIII et de Charles X. Cette correspondance, expédiée de Londres où Vintras s'était réfugié après sa condamnation, est presque toujours signée « Élie ». Fondateur de l'Œuvre de la Miséricorde, Vintras prétendait, en effet, qu'il était la réincarnation du prophète Elie, envoyé sur terre pour préparer le « Troisième Règne, l'ère du Paraclet ».

Achat, 1963.

859 Joseph-Antoine BOULLAN. Lettre à Oswald Wirth, Lyon, 8 juin 1886. — 2 ff., 240 X 190 mm. N.a.fr.

Dans sa quête passionnée d'occultisme, Huysmans fit en 1890 une rencontre décisive en la personne de l'ex-abbé Boullan qu'il dépeignit par la suite sous les traits du Dr. Johannès dans Là-Bas. Après diverses condamnations, ce personnage inquiétant avait été chassé définitivement de l'Église en 1875 pour ses pratiques pseudo-mystiques, entachées de satanisme et d'érotisme. Rallié dès ce moment au vintrasisme dont il se présenta comme le grand pontife à la mort de Vintras, il ne tarda pas à s'attirer l'animosité d'autres occultistes tels que Stanislas de Guaïta, l'abbé Roca et Oswald Wirth. Dans cette lettre, Boullan tente de se justifier auprès de ce dernier : « La lumière ne m'a été accordée qu'à mesure que je soulevais les voiles de la nature. »

Don de M. Marius Lepage, 1963; communication partiellement réservée.

860 Document concernant Joseph-Antoine Boullan, 1887. — 21 ff., 190 X 150 mm.

N.a.fr.

Cette déposition de Maria Martin, dont Boullan avait fait sa voyante attitrée depuis 1880, éclaira Oswald Wirth et les autres occultistes (cf. n° 859) sur les turpitudes que le «Père» commettait dans son « divin Carmel ». Jugé par un tribunal initiatique, Boullan fut condamné à mort et la sentence exécutée — symboliquement s'entend.

Don de M. Marius Lepage, 1963; communication partiellement réservée.


861 Alfred LOISY. Essais d'histoire et de philosophie religieuses. Manuscrit autographe.

— 165 ff., 360 X 230 mm. N.a.fr. 15635 Resté inédit, ce texte s'intitulait primitivement La Crise de la foi dans le temps présent. Il fut rédigé par Loisy en 1898-1899, du temps où il était aumônier du pensionnat des Dominicaines de Neuillv-sur-Seine. Loisy en a donné une analyse détaillée dans ses Mémoires et l'a utilisé pour ses livres ultérieurs. Ce manuscrit fait partie du fonds Loisy qui comprend d'autres œuvres de l'auteur ainsi que ses carnets et sa correspondance. Ces papiers furent légués par Loisy à son ami intime Louis Canet qui, en 1960, en fit don à la Bibliothèque nationale.

Don de M. Louis Canet, 1960.

862 Le R.P. Lucien LABERTHONNIÈRE. Lettres à Maurice Blondel, 1894-1932. N.a.fr.

Plus de seize cents lettres constituent cette admirable correspondance adressée par le Père Laberthonnière à son ami, le philosophe Maurice Blondel. Elle présente un intérêt d'autant plus grand qu'elle vient compléter le fonds Laberthonnière dans lequel se trouvaient déjà les lettres de Blondel. Ainsi, grâce aux héritiers de Maurice Blondel, les deux volets de cette correspondance sont maintenant réunis.

Don de MM. Charles et André Blondel et de M. Charles Flory, 1973.

863 Documents concernant la mise à l'index de l'Histoire ancienne de l'Église de Louis Duchesne, 1910-1912. — 269 ff., 345 X 270 mm. N.a.fr.

Ce volume fait partie du fonds Duchesne qui comprend également des manuscrits autographes des œuvres du prélat et sa correspondance. Il contient des pièces qui permettent de suivre les phases principales du conflit qui, né des attaques insidieuses d'un journal florentin, L'Unilà cattolica, aboutit à la mise à l'index de l'Histoire ancienne de l'E<-f!,lise en janvier 1912. On remarquera principalement (ff. 84-85) la lettre du cardinal De Lai au directeur des éditions pontificales Desclée, Augusto Zucconi, qui devait assurer la publication de la traduction italienne de l'œuvre de Mgr Duchesne. Dès le 4 juillet 1911, le cardinal dénonce l'Histoire ancienne comme « un libro rovinoso, da vietarsi assolutamente alla gioventù e tanto più nei seminari ».

Florence Callu, « Le Fonds Duchesne à la Bibliothèque nationale », Actes du Congrès Mgr Duchesne et son temps, École Française de Rome, 1973 (sous presse).

Don de Mme Albert Miniac, 1969.

864 Henri BERGSON. Les Deux sources de la morale et de la religion. Manuscrit autographe. — 462 ff., 230 x 215 mm. N.a.fr. 14377 Ce manuscrit et ceux de Durée et simultanéité et de La Pensée et le mouvant représentent trois « Œuvres philosophiques » de Bergson léguées à la Bibliothèque nationale.

Legs de Mlle Jeanne Bergson, 1962.

865 Simone WEIL. Théorie des sacrements, 1942. — 13 ff-, 260 X 200 mm. N.a.fr.

Simone Weil écrivit ce texte à Londres à l'intention de M. Maurice Schumann et le lui confia en août 1943, peu de temps avant sa mort, joignant une lettre à son envoi : elle ne


se reconnaissait aucun droit à énoncer une théorie sur un sujet de dogmatique religieuse et confiait à d'autres le soin « de discerner ce que cela vaut et d'où cela vient ». Chrétienne en esprit, depuis cinq années au moins, et assistant volontiers à des offices de liturgie catholique, Simone Weil ne consentit jamais à recevoir le baptême.

Maurice Schumann, « Un message qui s'adresse aux mystiques du monde entier », Réalités) mai 1958.

Don de M. Maurice Schumann, 1973.

V. HISTOIRE DES SCIENCES

866 Pierre GASSENDI. Lettres latines et françaises, 8 avril 1621-14 avril 1653. Manuscrit en partie autographe. H- 346 ff., 450 X 350 mm. N.a.lat. 2643 Recueil dit « manuscrit Marey-Monge », du nom de la donatrice, descendante de la famille des Gassendi. A l'exception d'une série de copies de lettres en français à François Luillier, ce volume est constitué par les minutes autographes et quelques copies des lettres en latin réunies pour servir à l'édition des œuvres complètes du philosophe, préparée par lui dans les dernières années de sa vie et parue après sa mort, en 1658. Parmi les correspondants on relève les noms .de Descartes, Galilée, Helvétius, Kepler, Holstenius, le Père Mersenne, Gabriel Naudé, Peiresc, Guillaume Schickard, Louis de Valois, comte d'Alais. Le manuscrit est ouvert aux ff. 48 vO-49. On y remarque, sous le n° 33, une lettre adressée, le 2 janvier 1632, à Guillaume Schickard, mathématicien et astronome de Tubingen. Gassendi, craignant la perte d'une précédente missive plus détaillée, relate brièvement les observations qu'il a faites lors du passage de Mercure sur le Soleil, le 7 novembre 1631, et ses efforts infructueux pour apercevoir Vénus en décembre de la même année. Le passage de ces deux planètes avait été annoncé par Kepler. La lettre n° 35, en date du ier mars 1632, est adressée à Galilée. Gassendi se réjouit de la prochaine sortie d'un ouvrage du savant lforentin, sans doute le Dialogo, qui devait valoir à son auteur les rigueurs de l'Inquisition. Il se présente comme le disciple du mathématicien et son défenseur contre les attaques dont il est l'objet, notamment de la part de l'astronome J.-B. Morin. Et il évoque, pour les appliquer à Galilée, les vers par lesquels Lucrèce exalte le génie d'Epicure (De rerum naturel, I, 73-75), associant dans une même admiration son illustre contemporain et le philosophe grec, sujet de ses propres travaux.

P. Gassendi, Opera omnia. t. VI. Epistolae. Lyon, 1658. — Id. Lettres familières à François Lttillier pendant l'hiver 1632-1633. éd. B. Rochot, Paris, 1944.

Don de Mlle Marey-Monge, 1967.

867 Jean-Baptiste BOURGUIGNON D'ANVILLE. Papiers géographiques et historiques.

Manuscrits autographes. XVIIIe s. N.a.fr.

Du remarquable géographe et cartographe d'Anville — dont la magnifique collection de cartes, cédées au roi en 1780, est à la Bibliothèque nationale depuis 1924 — on connaît soixante-dix-huit ouvrages et mémoires imprimés, répertoriés dès 1802. La liste des manuscrits de ses travaux conservés dans le ms. n.a.fr. 22186, ne comprend pas moins de 615 numé-


ros. Certaines de ces liasses de notes et mémoires ainsi numérotées, concernant la géographie ancienne et moderne, faisaient partie du fonds du Département des manuscrits depuis le siècle dernier (n.a.fr. 6502-6503). Un nouveau lot de papiers, acquis en 1970, offre un double intérêt : il contient d'une part des notes et des relations géographiques qui recoupent et complètent les papiers précédents, de l'autre, deux dossiers concernant ses activités, plus rares, d'historien au début de sa carrière, l'un sur le sacre des rois de France, l'autre, plus élaboré, sur les pairs de France et les grands officiers de la couronne.

L'entrée en matière de d'Anville dans le mémoire autographe ici exposé reflète bien la constante direction de ses travaux de cartographe : « Dans la composition des cartes, je me suis toujours senti une curiosité particulière pour l'étude des distances. » (Discussion géographique de l'espace terrestre compris entre les méridiens de Caienne et de la Martinique.) Achat, 1970.

868 André-Marie AMPÈRE. Lettres à Maine de Biran, 1805-1815. — 154 ff., 270 X 235 mm. N.a.fr. 14605 L'illustre physicien entretint avec Maine de Biran une correspondance où se retrouvent les grandes lignes des spéculations philosophiques auxquelles il s'adonnait en marge de ses travaux scientifiques.

Dans une lettre datée de Lyon, 14 octobre 1805 (ff. 20-23), alors qu'il séjournait chez son ami Ballanche, Ampère fait l'exposé de sa théorie qui consiste à distinguer entre l'idée, le sentiment et les sensations.

Don de M. Bader, 1960.

869 Louis PASTEUR. Trois lettres adressées à Mme Pasteur, 12 septembre 1852 et à son père Jean-Joseph Pasteur, s.d. [octobre 1852 et 24 mai 1853].

Fonds Pasteur, N.a.fr.

La correspondance, les manuscrits et les registres de Louis Pasteur forment un vaste ensemble offert à la Bibliothèque nationale par le professeur Pasteur Vallery-Radot, petitfils de l'illustre savant, et par Mme Pasteur Vallery-Radot.

Ces trois lettres marquent les phases d'une de ses grandes découvertes. Aucun chimiste n'avait pu encore élucider le problème de l'acide racémique. Ayant appris qu'un industriel de Saxe en obtenait accidentellement, Pasteur partit immédiatement pour l'Allemagne en quête de ce produit : « Je le poursuivrai dix ans s'il le faut » déclare-t-il dans la première lettre, datée de Leipzig. Dans la deuxième, adressée à son père, à son retour, il confirme qu'il a retrouvé cet acide et « que la question serait entièrement éclaircie avant une année ».

Sept mois après, effectivement, dans la dernière lettre exposée, il annonce qu'il parvient à transformer artificiellement l'acide tartrique en acide racémique : « Cette découverte a des conséquences incalculables ».

Exposition Pasteur, Paris, Bibliothèque nationale, 1964.

Don du professeur et de Mme Pasteur Vallery-Radot, 1964.

870 Louis PASTEUR. Quatre cahiers d'expériences : a) [Dissymétrie moléculaire, 18481850]; b) Fermentations, fin 1860-1861; c) [Vers à soie,] 1867; d) [Maladies virulentes,] 9 janvier 1885-20 novembre 1885. Manuscrits autographes. — 139 ff., 188 ff., 93 ff., 141 ff., 180 X 225 mm. Fonds Pasteur, N.a.fr.

Les registres de laboratoire de Pasteur étaient restés dans l'ombre : « Ne montrer à personne


mes cahiers d'expérience », avait-il déclaré. Ils en sont sortis grâce à l'initiative de son petit-fils.

C'est sur le cahier daté de 1848-1850 que Pasteur commença à consigner ses notes d'expériences. A l'ensemble de ses recherches sur la dissymétrie moléculaire, les fermentations, les vers à soie, les maladies virulentes, il ne consacra pas moins d'une centaine de ces cahiers. La collection se termine par quatre registres de travaux sur les maladies virulentes et en particulier sur la rage; celui de 1885 est ouvert ici à la date du 6 juillet (f. 83) : le savant a noté jour après jour l'application de son traitement antirabique sur le premier homme vacciné, le jeune Joseph Meister.

Exposition Pasteur, op. cit.

Don du professeur et de Mme Pasteur Vallery-Radot, 1964.

871 Louis PASTEUR. « Générations dites spontanées. Soirées de la Sorbonne, 7 avril 1864 ».

Manuscrit autographe. — 20 ff., 235 x 180 mm. Fonds Pasteur, N.a.fr.

Les découvertes de Louis Pasteur en matière de fermentations réveillèrent l'ancienne querelle des générations spontanées. Après avoir agité le monde scientifique — la correspondance échangée entre deux adversaires du savant, Pouchet et Joly, et qui fait partie de ce don, en témoigne -, la question passionna le grand public.

C'est ainsi que Pasteur fut amené à prononcer cette conférence sur les « générations dites spontanées » dont le manuscrit est joint à ceux des leçons qu'il fit tout au long de sa carrière universitaire. La princesse Mathilde, George Sand, Alexandre Dumas père, le ministre Duruy assistaient à cette soirée scientifique donnée à la Sorbonne.

Exposition Pasteur, op. cil.

Don du professeur et de Mme Pasteur Vallerv-Radot, 1964.

872 Pierre et Marie CURIE. Quatre carnets de laboratoire, 1897-1899. Manuscrits autographes. 170 x 110 mm. Fonds Curie, N.a.fr.

Les archives de Pierre et de Marie Curie sont entrées au Département des manuscrits en 1967, grâce au don magnifique de leurs descendants, Mme Eve Curie-Labouisse, leur fille, Mme Michel Langevin et M. Pierre Joliot-Curie, leurs petits-enfants. Présentées au public la même année à l'occasion de l'exposition organisée pour le centenaire de la grande savante, elles comprennent tous leurs papiers d'ordre scientifique (manuscrits d'ouvrages et d'articles, notes, tirés à part, cahiers et plans de cours, très nombreux cahiers d'expériences), les brevets d'invention de Pierre Curie, les documents concernant l'activité de Marie Curie pendant la guerre de 1914-1918, son rôle à la commission de coopération intellectuelle de la Société des Nations, son voyage en Amérique, son élection à l'Académie de médecine.

Les dossiers d'archives personnelles ne sont pas d'un moindre intérêt : papiers d'état-civil, diplômes et nominations au nombre de soixante-dix-sept, fragments du journal de Pierre Curie, lettres de Pierre et de Marie Curie restées en la possession des héritiers et toute la correspondance reçue et conservée par eux.

Dans les papiers scientifiques figurent notamment les quatre carnets de laboratoire où se trouvent notés au jour le jour les expériences et les calculs qui les conduisirent à la découverte du radium. Le premier carnet est presque tout entier de la main de Marie Curie, les trois autres portent en alternance l'écriture des deux époux. Malgré les travaux de décontamination du Service de radioprotection de l'Institut du radium, de 1969 à 1971, les carnets — et surtout leurs couvertures — présentent encore un degré de radioactivité tel que leur consultation exige certaines précautions.

Exposition Pierre et Marie Curie, Paris, Bibliothèque nationale, 1967.

Don de Mmes Eve Curie-Labouisse et Michel Langevin et de M. Pierre Joliot-Curie, 1967.


N° 870. — Page d'un cahier d'expériences de Pasteur : la vaccination de Joseph Meister.


873 Lettres adressées à Marie Curie. Fonds Curie, N.a.fr.

La liste des personnalités scientifiques françaises et étrangères qui ont été en correspondance avec Pierre et Marie Curie est impressionnante. Citons notamment G. Sagnac, P. Appell, H. Becquerel, M. Berthelot, L. Poincaré, E. Borel, A. Debierne, Bergson, J. Perrin, G. Gouy, Lord Kelvin, Friedel, A. Paulsen, W. Ramsay, P. Leeman, L. Bolzman, Einstein.

Parmi les huit lettres adressées par le grand physicien à Marie Curie, celle du II juillet 1922 traduit son inquiétude devant l'antisémitisme « indescriptible » qui sévit chez les intellectuels allemands.

La correspondance de Marie Curie comprend également de nombreuses lettres d'universitaires et d'hommes politiques et de très attachantes lettres de sa famille : lettres de Pierre Curie, de son frère Jacques, de son neveu Maurice.

Exposition Pierre et Mark Curie, op. cit.

Don de Mmes Ève Curie-Labouisse et Michel Langevin et de M. Pierre Joliot-Curie, 1967.

874 Pierre et Marie CURIE. Diplômes du prix Nobel de physique, 10 décembre 1903.

— Parch., 2 ff., 380 X 280 mm. Reliure maroquin bleu. Fonds Curie, N.a.fr.

Les deux diplômes, chacun au nom de Pierre et de Marie Curie, sont montés dans une reliure de maroquin bleu, avec bordures de fers dorés et branches de laurier au centre, obtenues par des incrustations de cuir vert. En relief, sur ce motif, monogramme P.C. sur l'un des diplômes, M.C. sur l'autre.

Exposition Pierre et Marie Curie, op. cit.

Don de Mmes Ève Curie-Labouisse et Michel Langevin et de M. Pierre Joliot-Curie, 1967.

875 , Gramme de radium symbolique offert à Marie Curie par les femmes des États-Unis, 20 mai 1921. Fonds Curie, N.a.fr.

Ce symbole du gramme de radium, offert à Marie Curie lors de son premier voyage aux États-Unis, est placé à l'intérieur d'un réceptacle en forme de sablier, contenu dans un coffret de cuir vert portant sur le couvercle, en lettres d'or, l'inscription suivante : « Symbol and Volume of/ One Gramme of Radium/ Presented by the/ Président of the United States/ of America Warren G. Harding/ For the Women of the Country/ To/ Madame Marie Curie/ In Recognition of/ her incomparable Gift to/ Science and Humanity/ ln the discovery of Radium/ Given at the White House/ Washington D.C./ May 20, 1921.

Exposition Pierre et AIarie Curie, op. cit.

Don de Mmes Ève Curie-Labouisse et Michel Langevin, et de M Pierre Joliot-Curie, 1967.

VI. MANUSCRITS ORIENTAUX

876 The Golden Haggada, A fourteenth-century illuminated Hebrew manuscript in the British Muséum, introduced by Bezalel Narkiss, 1970. — Fac-similé, 2 volumes, 247 X 195 mm., 102 ff. et 86 p. Fac-sim. or. 40 122


Depuis quelques années, les historiens d'art portent un intérêt nouveau aux Haggadot : plusieurs ont été éditées en fac-similé, notamment la « Haggada d'or » du British Muséum.

Calligraphié en Espagne entre 13 20 et 1335, c'est l'un des plus anciens et des plus somptueux rituels séfarades de la veillée pascale. En tête, 14 enluminures à pleine page, illustrent des épisodes bibliques depuis la Création jusqu'au passage de la Mer Rouge. Le fond de chaque peinture est recouvert d'une applique d'or décorée de motifs géométriques.

Achat, 1970.

877 Die Darmstâdter Pessach-Haggadah, Codex Orientalis 8 der Hessischen Landesund Hochschulbibliotek Darmstadt, édité par J. Gutmann, H. Knaus, P. Pieper et E. Zimmermann, Berlin 1972. — Fac-similé, 2 vol., 360 X 270 mm, 58 ff. et 130 p. Fac-sim. or. 40 132 Autre fac-similé d'un rituel de la veillée pascale, celui-ci de rite aschkenaze, reproduisant le célèbre manuscrit du 15 e siècle conservé à Darmstadt. Les riches illustrations ont la particularité de n'être pas toutes inspirées du texte traditionnel. La plus connue des enluminures de ce manuscrit présente l'instruction des jeunes filles; en bas de la page est figurée la célébration du Séder.

Achat, 1971.

878 Jacques de MAIFERQÂT, Exhortations pour l'ordination des prêtres et des diacres et Pontifical selon le rite jacobite, 1610. — Papier oriental, 62 ff., 260 X 175 mm.

Syriaque 395 Manuscrit calligraphié en sero et orné de deux peintures représentant le rite de l'ordination (ff. 46 v° et 48 vo); frontispice colorié de style copte. Malheureusement, comme c'est souvent le cas des manuscrits syriaques, le texte et les peintures sont détériorés, car ces livres, d'usage quotidien, ont servi à la célébration des offices.

Achat, 1966.

879 Weddâsê 'Amlâk, Prières pour chaque jour de la semaine, suivies d'un passage de l'Evangile de saint Jean relatant la conversion de Nicomède, 18e siècle. — Manuscrit sur parchemin, reliure constituée par des ais de bois recouverts de cuir orné de motifs géométriques estampés à froid, 117 ff., 180 X 170 mm. Éthiopien 690 Extraits de lectures liturgiques et de textes des Pères de l'Église. A la fin du volume, peinture naïve représentant un personnage recevant les hommages de Habta Mikaël, possesseur du livre et de son fils tenant à la main une croix de style éthiopien; en haut à droite, quatre figures d'anges. Ce manuscrit provient de la mission en Éthiopie (1901-1903) de Jean Duchesne-Fournet qui, au cours de ses déplacements aux environs d'Addis-Abeba et dans la région du Lac Tana, rechercha et rapporta huit manuscrits éthiopiens. Ces manuscrits ont été offerts à la Section Orientale du Cabinet des manuscrits par M. Pierre SadiCarnot en mémoire de son oncle, l'explorateur Jean Duchesne-Fournet.

J. Blanchart, Mission en Éthiopie de Jean Duchesne-Fournet, tome I, Paris, 1909, pp. 289-339.

Don de M. Pierre Sadi-Carnot, 1970.

880 Coran, XIXe siècle. — Papier occidental, 300 ff., 175 X 125 mm. Arabe 6926 Copie anonyme et non datée, d'origine turque. Frontispices à motifs floraux sur fond or,


situés en regard (f. i VO-2) servant de cadre pour sertir la sourate al-Fâtiha et le début de la sourate al-Baqara; dans les marges, des fleurons coloriés marquent la division en hiZb.

Don du Captain Ragland, 1969.

881 Muhammad Ibn Sulaymân AL-J AzûLÎ, Dalâ'il al-khayrât wa-shawâriq al-anwâr fî dikr as-salât alâ n-nabî al-mukhtâr, xve siècle. — Papier occidental, 62 ff., 180 X 126 mm. Arabe 6929 Copie turque d'un recueil de prières de caractère mystique, exécutée par Husayn connu sous le nom de Khaffâf Zâdeh, achevée en 1139 H 1726. Calligraphie et facture générale très soignées. Un sarloh à motifs floraux sur fond or précède le texte. La mosquée de Muhammad à Médine, ainsi que la chaire de cette mosquée sont représentées au ff. 10 et 10 vo.

C. Brockelmann, Geschicbte der arabischen Literatur) tome II, 2 (1949), p. 327, 1; Suppl., II, p. 359.

Don du Captain Ragland, 1969.

882 Recueil de litanies pour chaque jour de la semaine, XIXe siècle. — 181 ff., 130 X 105 mm. Arabe 6869 Copie soudanaise non datée, exécutée par Abdallâh ibn chaykh Abdurrahmân ibn chaykh Khalîl Allâh de Samur. Liste des noms d'Allah (f. 1 vO-7). Manuscrit à peintures: le frontispice et les bandeaux, à dessins géométriques ont été tracés à l'encre de différentes couleurs.

Des folios 83 v° à 89 v° s'échelonnent des peintures tour à tour figuratives ou à motifs architecturaux représentant les lieux fréquentés par le Prophète. Les feuillets isolés ne portent aucune trace de piqûres, ce qui permet de penser qu'ils n'étaient pas destinés à être reliés; ceci explique la présence de quatre étuis à rabat pour protéger le manuscrit. L'ensemble est placé dans une poche extérieure, en peau de chèvre, munie de lanières destinées à suspendre le manuscrit ou à le porter.

B. Van Regemorter, Some Oriental bindings in the Chester Beatty Library) Dublin, 1960.

Achat, 1961.

883 Abdurrahmân BADAWI, Histoire de la philosophie en Islam, 1971. — Manuscrit autographe, 1426 ff, 305 X 260 mm. Papiers d'orientalistes 24 La division scientifique de l'ouvrage répond au vœu de l'auteur de mettre en lumière la place importante que la philosophie musulmane tient dans l'histoire de la pensée rationaliste; aussi a-t-il éliminé les penseurs mystiques et les théologiens dogmatiques pour présenter, dans une première partie les théologiens rationalistes, et, dans une second e partie, les philosophes en soulignant l'originalité de leur théorie. Le professeur Badawi acheva la rédaction de son manuscrit au cours de l'été 1971 à Paris où le texte a été édité l'année suivante.

A. Badawi, Histoire de la philosophie en Islam, Paris, 1972, 886 p.

Don de M. Abdurrahman Badawi, 1972.

884 Abû'l Qâsim FIRDÛSÎ, Châh nâmeh, 974 H/1567. — Papier oriental, 567 ff., 430 X 285 mm. Suppl. persan 2113


N° 884. — Le premier roi Gayomart et l'âge d'or de l'humanité, Châh nâmeh de Firdusî. 1567.


Abû'l Qâsim Firdûsî (934-1020) consacra trente-cinq années de travail à la rédaction de sa célèbre épopée nationale, immense chronique de la Perse depuis les temps mythiques jusqu'à la dynastie des Sassanides, en 60.000 vers. Ce manuscrit contient en outre, le Tîmur nâmeh et le Hirad nâmeh je Iskanclari. Calligraphié en taliq sur papier sablé d'or, dans des encadrements or, rouge et bleu, ce « Livre des Rois » est orné de tapis, de sarloh et de 29 enluminures à pleine page, dans le style de l'école de Chiraz; les marges de 58 ff. sont décorées de scènes de chasse peintes au pochoir à l'encre d'or. Ce manuscrit de grand luxe, qui appartint à la Bibliothèque royale d'Afghanistan, fut offert par S.M. Aman Allah à André Godard, créateur et chef des services archéologiques iraniens.

René Grousset, Civilisations de l'Orient, tome l, Paris, 1929, pp. 332-338.

Achat, 1967.

885 Charaf- al-Dîn 'ALI YAZDI, Zafar nâmeh, xve siècle. — Papier oriental, 324 ff., 305 X 220 mm. Suppl. persan 2132 Cette copie relatant les campagnes de Timûr, a été exécutée par Ahmad ibn Haqmâq Soltânî et achevée en 877 H 1472. Ce manuscrit a probablement été calligraphié pour le sultan Husayn Bayqara, dans l'atelier de Hérat. Plusieurs copies du Zafar nâmeh sont connues, mais une seule comporte des peintures. Le bandeau orné de motifs floraux sur fond or, est exécuté dans le style de l'école de Hérat.

J. Stchoukine, lu-s Peintures des manuscrits tîmûrides, Paris, 1954, pp. 137-140.

Achat, 1969.

886 Traité de Finkenstein, 7 mai 1807. — l f., papier oriental, 150 x 68,5 cm, 46 lignes.

Suppl. persan 2096 Version persane, écrite en décembre 1807, du traité de Finkenstein, conclu entre un envoyé du Châh de Perse et l'Empereur Napoléon. La France s'engage à soutenir la Perse en cas d'attaque par une puissance étrangère et à lui envoyer des instructeurs militaires et des armes; en retour, la Perse donne le libre passage aux armées impériales à travers son territoire et permet son concours à l'Empereur en vue d'une expédition dans l'Inde. Cette pièce provient des papiers d'Amable Jourdain, orientaliste et philosophe français (1788-1818), qui fut l'élève de Sylvestre de Sacy et secrétaire adjoint à l'école spéciale des langues orientales. Auteur précoce de nombreux ouvrages sur l'histoire de la Perse, il écrivit une histoire des Barmécides restée inédite, dont le manuscrit est parvenu à la Bibliothèque nationale avec beaucoup d'autres pièces intéressantes, grâce au don de Mme Troiekouroff. La partie supérieure est ornée d'une grande rosace bleue, rouge et or. Sur la droite, s'échelonnent trois petites rosaces et deux médaillons, tandis que le texte, encadré de filets or, rouge et bleu, est parsemé d'enluminures, ainsi que les espaces laissés libres entre les autres figures.

G. Lefèbvre, Napoléon, Paris, 1953, p. 244.

Don de la princesse Troïekouroff, 1965.

887 Lettre du Prince Abbâs Mirzâ à l'Empereur Napoléon, 1807. — 1 f., papier oriental, 100 X 52,5 cm, 27 lignes. Suppl. persan 2097 Abbâs Mirzâ, fils de Fath Alî Chah et héritier du trône, fait part à l'Empereur Napoléon qu'il appelle « son oncle », de l'arrivée en Perse du général Gardane, accompagné de Mirzâ Rizâ, dans le cadre du traité de Finkenstein qui prévoyait l'envoi d'instructeurs militaires.

Cette lettre qui provient des papiers d'Amable Jourdain, est ornée dans sa partie supérieure


d'un sarloh bleu et or; la marge de droite est couverte de rinceaux de feuilles et de fleurs.

Les interlignes du texte sont décorés de quelques taches d'or.

Don de la princesse Troïekouroff, 1965.

888 Lettre de créance en turc adressé à Talleyrand, 1806. — 1 f., papier occidental, 52,5 X 38,5 cm. Suppl. turc 1474 Ce document fait partie des manuscrits et papiers d'Amable Jourdain. Cette lettre de créance, adressée à Talleyrand, est destinée à accréditer Muhhib Efendi, ambassadeur de Turquie, qui séjourna en France de 1806 à 1812. L'enveloppe qui figure à côté de la lettre, porte le cachet d'Ahmed Vasif.

Don de la princesse Troïekouroff, 1965.

889 Mashâri al-Achwâq ilâ masâri al-Uchchâq fî fadâ'il al-Jihâd, traduction en turc par Mahmûd abd al-Bâqî (1008./1600) de l'ouvrage arabe de Chams al-Dîn Ahmad al-Nahhâs al-Dimachqî ad-Dimyâti. — Papier oriental, 322 ff., 290 X 190 mm.

Suppl. turc 1472 L'un des plus célèbres poètes lyriques turcs, Bâqî, surnommé de son vivant le « sultan des poètes » fit, au 16e siècle, une traduction d'un des ouvrages d'al-Dimyâtî (1217-1306), traditionniste musulman connu du 13 e siècle de notre ère. La Bibliothèque nationale a pu acquérir un exemplaire de cette traduction, copiée par un contemporain de Bâqî, Hasan ibn Ahmad, en 975 H 1567. La reliure orientale à rabat, en basane bordeaux, est dorée de filets sur les plats et d'un motif décoratif sur le dos, côté rabat. La première page est ornée d'un sarloh bleu et or.

A. Bombaci, Histoire de la littérature turque, Paris, 1968, pp. 284-291. — E.J. W. Gibb, A history of Ottomanpoetrj, London, vol. 3 (1904), pp. 133-138.

Achat, 1964.

890 Liste de noms de localités et de noms de personnages, XVIIIe siècle. — Papier occidental, 68 ff., 190 X 130 mm. Suppl. turc 1526 En 1966, la Bibliothèque nationale put acquérir la plus grande partie des manuscrits qu'avait rassemblés, dans sa bibliothèque, le grand turcologue Jean Deny (1879-1963), qui fut, pendant la première moitié de ce siècle, le maître incontesté des études turques en France. Le manuscrit présenté ici est remarquable par sa reliure à décor floral réaliste comme par son contenu précieux pour l'histoire de la toponymie. Il est décoré d'un sarloh et d'encadrements exécutés à la peinture d'or. La reliure en basane rouge comporte des bouquets centraux dorés, des tresses et des filets.

L. Bazin, « Les études turques », Journal asiatique, tome 261 (1973), pp. 135-136.

Achat, 1966.

891 Commentaire du Vasiyyet ou Risale de Muhammad Birgevi, par Chaykh Alî asSadri al-Annevi, terminé en 970 H/1562. — Papier occidental, 178 ff., 110 X 60 mm.

Suppl. turc 1530 Provenant également de la bibliothèque de Jean Deny, ce manuscrit est un commentaire du manuel sur les rudiments de la théologie de Birgevi (ou Birgili, 15 22-15 73), auteur


encore célèbre parmi le peuple. Copié par Muhammad ibn Alî en 1199 H 1748, il est orné d'un beau sarloh et bien calligraphié. La reliure à rabat, de chagrin olive, est dorée de médaillons, de torsades et de filets. L'étui, de basane marron, dorée de médaillons et de bordures, provient d'un autre manuscrit.

Achat, 1966.

892 Gurupâtatâçar, Kumarêça-çatakam, XIXe siècle. — Manuscrit sur feuilles de palmier, 55 ôles, 2,5 X 45,7 cm, retenues par un cordon au bout duquel a été attachée une cyprée. Indien 1048 Copie manuscrite du Kumaréça-çatakam) ouvrage tamoul composé au 18e siècle, contenant des conseils moraux et religieux donnés sous la forme d'une composition versifiée.

Achat, 1962.

893 Recueil composite de textes bouddhiques en cinghalais et en pâli, s.d. — Feuilles de palmier, 235 ôles, 48 X 487 mm. Indien 1047 Manuscrit sur feuilles de palmier préparées ou ôles (du tamoul ôlei), très caractéristique de la civilisation indienne. Le scribe incise les ôles avec un stylet de fer, puis saupoudre le creux ainsi formé de poussière de charbon pour faire apparaître le texte en noir. Deux ais de bois dur, biseautés et peints de motifs floraux stylisés, protègent les feuilles.

Achat, 1962.

894 Plat de reliure d'un manuscrit tibétain, s.d. — Planche de bois, 281 X 705 mm.

Tibétain 909 Ais supérieur d'une reliure de grand luxe en bois exotique très dur, finement sculpté de motifs bouddhiques : trois Buddha (Buddha expliquant la doctrine, Mafijuçri tenant un livre, Çâkyamuni prenant la terre à témoin) assis sur des trônes de lotus. Ils sont entourés de divinités protectrices et de dix petits buddhas chacun, et séparés par des volutes de feuillages. Large encadrement à motifs de pétales de lotus stylisés.

Achat, 1967.

895 Yu tche Tch'eng Min-tcheng tch'ong sieou Kouan-yin sseu ki ting ngo, XVIIIe siècle.

— Texte chinois gravé en caractères d'or sur quatre tablettes de jade vert foncé, 130 X 102 mm (avec les marges : 173 X 125 mm), protégé par un étui recouvert de soie brochée aux motifs du svastika. Chinois 12096 Livre-bijou exécuté à l'intention de l'empereur K'ien-long (1710-1799), contenant une œuvre critique de ce souverain sur le Mémoire du monastère d Avalokiteçvara de Tch'eng Min-tcheng. Calligraphie due à Ts'ao Wen-tch'e (1735-1798). Plats en bois fin, portant le titre inscrit en caractères d'argent. Sur la première et la quatrième tablette de jade sont gravés deux dragons d'or affrontés dans un décor de nuages chinois. Le règne de K'ien-long marque une période de renaissance des arts à la cour impériale. Traditionnellement, l'art du jade, la plus noble des pierres précieuses, conserve la place de choix qu'il avait acquis en Chine, dès l'antiquité où, lors des rites religieux accomplis sur le T'ai chan, les Chinois utilisaient déjà les tablettes de jade. Un grand mécène, M. Henry Davis, bien connu pour sa magnifique collection de reliures, a tenu à offrir à la Bibliothèque nationale, en souvenir


de Mme Marie-Roberte Guignard, conservateur de la Section Orientale du Cabinet des manuscrits (1939-1972), ce précieux volume qu'elle avait particulièrement admiré.

Don de M. Henry Davis, 1972.

896 Kou-kong yu ts'i siuan ts'ouei, Masterworks of Chinese jade in the National Palace Muséum, T'ai-pei, Kouo li Kou-kong po-wou-yuan, 1969. — l volume, 29 x 22 cm. Chinois 1415 3 L'un des cinq ouvrages offerts par M. Ju, Directeur de la National Library de T'ai-pei, lors de sa visite à la Bibliothèque nationale, à l'occasion du XXIXe Congrès international des Orientalistes qui s'est tenu à Paris en juillet 1973. Ce volume fait partie d'une série reproduisant quelques-uns des trésors d'art chinois conservés au National Palace Muséum.

S. Howard Hansford, Chinese jade carving, London, 1950.

Don de M. William C. Ju, 1973.

897 Yong-lo ta tien, fac-similé publié à Pékin d'après l'original conservé à la Bibliothèque nationale de Pékin, 1959. — l fascicule recouvert de soie jaune unie dans un étui de soie damassée orangée aux dessins de dragons, couleur et emblème impériaux, 49,5 x 31 cm. Chinois 13801 Fac-similé des chapitres 2344-2347 de la fameuse encyclopédie compilée par ordre impérial au début de l'ère Yong-lo (1403-1424) de la dynastie Ming (1368-1644). Composé à l'origine de 22.377 chapitres et de 11.095 fascicules, cet immense ouvrage resta manuscrit en raison des frais qu'aurait occasionné son impression. Une première copie fut exécutée en 1409 et brûlée en 1557 dans un incendie du Palais; deux autres copies virent le jour à la fin de l'ère Kia-tsing (1522-15 66), mais l'une devait très vite disparaître, avec le brouillon originale, pendant les troubles qui accompagnèrent la chute des Ming, tandis que l'autre allait être à son tour presque entièrement détruite lors de la révolte des Boxers en 1900. C'est un fac-similé de cette dernière, dont il ne subsiste que 370 fascicules, qui est présenté ici.

Échanges internationaux, 1963.

898 TS'IEN Ta-hin, Yi nien lou, XIXe siècle. — 4 fascicules manuscrits, 287 X 170 mm.

Chinois 14726 Suivi du Siu Yi nien lou, par Wou Sieou, préface par Yao Nai, datée de la 18e année Kiak'ing (1813). Ce « Répertoire des années douteuses », précisant les dates de naissance et de mort de 634 lettrés, est l'œuvre du grand érudit chinois Ts'ien Ta-hin (1728-1804). Il a été publié et continué par son disciple Wou Sieou (1764-1827) et a servi de base aux dictionnaires de dates ultérieures. Ce manuscrit porte plusieurs sceaux de possesseurs notamment celui de P'an Che-tch'eng (docteur en 1832) dont la bibliothèque, le « Hai-chan-sienkouan », était renommée pour ses éditions anciennes et ses manuscrits.

Paul Pelliot, « Les Yi nien lou », T'oung pao, vol. XXV (1928), pp. 65-81. — Arthur W.

Hummel, Eminent Chine se of the Ch'ing period, Washington, 1943, vol. 1, pp. 152-155.

Don de M. Paul Demiéville, 1967.

899 Marcel GRANET. Le roit boit, La reine rit. Notes sur le folklore anciefi de la Chine.

Manuscrit autographe, 2 volumes, 308 et 97 ff. Papiers d'orientalistes 1-2


Plans successifs, notes bibliographiques, ébauches, dans une langue vigoureuse et colorée, en vue de la rédaction du grand ouvrage que Granet portait en lui dès 1927, et qu'il s'apprêtait à écrire à la veille de la guerre. Dans une première partie, l'auteur se propose d'appréhender, par l'étude des mythes et du folklore chinois, l'idée de « majesté » dans la Chine ancienne. La seconde partie, ou conclusion, intitulée « Les femmes insurgées, deux histoires de carnaval à la cour de Chine (710-713) », démontre, à la lumière des thèmes dégagés dans la première partie, le processus de la prise du pouvoir par l'impératrice Wou Tsô-t'ien sous la dynastie des T'ang (618-907).

Rolf A. Stein, « Présentation de l'œuvre posthume de Marcel Granet », L'Année sociologique, 3e série (1952), pp. 9-105.

Don de Mme M. Granet, 1963.

900 Mao Tchou-si che ts'eu san-che-ts'i cheou, Trente-sept poèmes du Président Mao.

Pei-king, 1964. — Fascicule broché à la chinoise, 26 ff., 340 X 220 mm, protégé par un étui en soie damassée, titre calligraphié sur papier pailleté d'or. Chinois 14182 Exemplaire de luxe, sur papier de soie, des célèbres poésies du Président Mao Ts'ô-tong, imprimées avec des caractères tracés sous la dynastie des Song (Xe-XIIe siècles). Cette édition a servi de texte de référence pour les traductions proposées de cet ouvrage; les textes publiés en 1957 et 1962 comportent quelques variantes. Cette pièce, ainsi que les deux suivantes, ont été offertes par le Président Mao à M. Georges Pompidou, Président de la République, lors de son voyage en Chine, au mois de septembre 1973. Le Chef de l'Etat en a fait don à la Bibliothèque nationale.

Poésies complètes de Mao Tse-toung, traduites et commentées par Guy Brossollet, Paris, 1969.

Don de M. Georges Pompidou, Président de la République, 1973.

901 Ma Tchou-si che s'eu ma tsi, Sélection de poèmes du Président Mao, calligraphiés par lui-même. — Fac-similé comprenant 26 ff. de texte, encartées dans un volume composé de 38 panneaux pliés en éventail et protégé par deux plats recouverts de soie damassée à motifs floraux; titre calligraphié sur papier pailleté d'or, 430 X 310 mm. Chinois 14183 Recueil contenant le texte de sept poèmes du Président Mao, calligraphiés par l'auteur : Les combats entre Tsiang et les bandes du Kouei (1929), La fête du Double-Neuf (1929), Houei-tch'ang (1934), Le Pavillon de la Grue Jaune (1927), Pour une photographie de la Grotte aux Immortels prise sur la montagne de Lou par le camarade Li Tsin (1962), Le défilé de Leou-chan (1935) et La Longue Marche (1935). Cette publication de luxe a été également offerte par le Président Mao Ts'o-tong à M. Georges Pompidou, Président de la République.

Poésies complètes de Mao Tse-toung, traduites et commentées par Guy Brossollet, Paris, 1969.

Don de M. Georges Pompidou, Président de la République, 1973.

902 Jen-min kiai-fang-kiun tchan-ling Nan-king. Prise de Nanking par l'armée populaire de libération. Poème composé en avril 1949 par Mao Ts'ô-tong. — Fac-similé, sur papier chinois, d'un autographe de l'auteur. Rouleau encadré de soie damassée bleue pâle, texte 1,39 x 0,86 m, avec l'encadrement 2,03 X 1 m. Chinois 14184 Texte et calligraphie dus au Président Mao, d'un poème du genre ts'i liu (en vers hepta-


syllabiques). Monté sur un bâton de roulage en bois fin aux extrémités laquées en noir, le document est protégé par un étui de soie brochée vieil or damassé au motif du svastika et décoré d'ornements bleus et rouges. Cette pièce a été également offerte par le Président Mao Ts'ô-tong à M. Georges Pompidou, Président de la République, qui en a fait don à la Bibliothèque nationale.

Don de M. Georges Pompidou, Président de la République, 1973.

903 Fa-lan-si kong ho kouo, sseu tchang, manuscrit daté de la 22e année de la République (1933). — 1 rouleau, papier chamoisé monté sur brocart, doublé de soie jaune damassée, étui recouvert de soie jaune, 36 X 132 cm. Chinois 13408 Les quatre premières strophes de la Marseillaise traduite en chinois, calligraphiées au pinceau et à l'encre de Chine par T'ao Siang (1871-1940), célèbre bibliophile de la province du Kiang-sou.

Don d'Adrien-Maisonneuve, 1961.

904 Paul GUILLEMINET, Études sur les populations montagnardes de l'Indochine. —

Manuscrit autographe, 8 vol., 2 519 ff., Papiers d'orientalistes 10-17 Papiers de Paul Guilleminet (1888-1966) légués à la Bibliothèque nationale par testament, le 20 avril 1964. Ces documents inédits ayant trait à la linguistique et à l'anthropologie des populations d'Annam du sud, ont été constitués par la documentation et les études personnelles de Paul Guilleminet sur les populations montagnardes de l'Indochine ainsi que par les travaux de pionniers des études indochinoises tels que Prosper Oden'hal et Dominique Antomarchi.

Legs de Paul Guilleminet, 1964.

905 Kammavâca pâli, en écriture birmane carrée laquée rouge, XVIIIe siècle. — Manuscrit sur plaques d'ivoire, 11 ôles, 70 X 505 mm. Indochinois 485 Recueil de formules employées dans les actes officiels de la communauté bouddhique : ordination, prise d'habit, célébration de fêtes. Il est d'usage, en Birmanie, de faire de ce rituel des copies particulièrement luxueuses en caractères anciens. Ce manuscrit provient de la collection de Georges Coedès (1886-1969), maître des études épigraphiques, historiques et philosophiques de l'Asie du Sud-Est, dont les nombreux travaux ont fait progresser considérablement la connaissance de ces régions.

L. Renou et J. Filliozat, L'Inde classique, Paris, 1953, p. 351.

Achat, 1970.

906 Trois fiches en ivoire sculpté, destinées à servir d'étiquettes pour des liasses de manuscrits cambodgiens et siamois consignés sur ôles, XVIIIe siècle. — 25 à 30 X 200 à 230 mm. Indochinois 488, A, B, C Ces trois pièces sculptées avec une grande finesse, proviennent également de la collection de Georges Coedès.

Achat, 1970.


907 Ja.taka, texte cambodgien en écriture mul, xixe siècle. — Manuscrit sur carton bis plié en accordéon, 74 ff. inscrits sur les deux faces, 110 x 635 mm. Indochinois 482 Recueil de contes versifiés relatant les vies antérieures du Buddha Çâkyamuni, qui se présente ici sous l'une des multiples apparences animales, humaines ou divines qu'il a revêtues au cours de ses existences passées. Ces récits dus au Buddha, étaient destinés à illustrer la prédication de sa doctrine. Ce manuscrit orné de 11 peintures, provient de la collection de Georges Coedès.

Achat, 1970.

908 Traibhûmikathâ, xixe siècle ( P). - Texte khmer gravé sur ôles protégées par deux ais de bois, 60 x 650 mm. Indochinois 481 Ouvrage de cosmologie bouddhique composé en siamois en 1345 par Lütai, prince héritier du trône de Siam, d'après des œuvres en pâli dont la liste est donnée en fin d'ouvrage. La version cambodgienne de ce texte est connue dès la fin du 18e siècle. Cette très rare recension, qui est une copie d'un manuscrit conservé à Phnom-Penh, a été offerte à la Bibliothèque nationale par François Martini (1895-1965), linguiste et philosophe de la Péninsule indochinoise, qui fut professeur à l'Ecole nationale des langues orientales et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études. Il est l'auteur d'importants travaux philosophiques, linguistiques et littéraires, notamment dans les domaines khmer et siamois.

C. Coedès, « The Thaibhumikathâ, Buddhist cosmology and treaty on ethics », East and West, ISMEO, Roma, vol. VII, 4 (1957), pp. 349-352.

Don de François Martini, 1965.

909 PRHA CIIAO SISAVANG VONG, Acte de donation adressé à Alexandre Millerand, président de la République française, par le roi de Louang Prabang. — Manuscrit sur parabeike plié en accordéon, 5 plis, 178 X 140 mm. N.a.fr.

Ce texte en laotien, daté du 14 juillet 1920, accompagnait l'envoi d'une coupe offerte à l'occasion de la commémoration de la victoire de 1918. Document constitué de six feuillets de parabeike. La partie centrale, restée sans teinture, porte le texte et un sceau circulaire bilingue français-laotien imprimé en rouge. Les deux extrémités de l'accordéon, servant de couverture, sont enrichies de motifs tracés à l'encre d'or poudreuse. Sur le plat supérieur figurent notamment des éléphants et des naga, tandis que l'on retrouve sur le plat inférieur, les éléments centraux du sceau royal signalé plus haut, ainsi qu'un Buddha et ses deux parèdres, assis à l'orientale, sous le dais de naga surmonté de flammes. Les éléphants et les sept naga sont des symboles du pays de Louang Prabang.

Don de M. Jacques Millerand, 1953.

910 Recueil de médecine magique en batak, deuxième moitié du XIXe siècle. — Manuscrit plié en paravent et serré entre deux ais de bois, 24 panneaux 90 X 65 mm.

Malayo-Polynésien 288 Ce texte est écrit sur liber (couche sous-jacente à l'écorce) d'agalloche (Aquilaria agallacha Roxb.), bois précieux odoriférant voisin du santal, utilisé comme support à l'écriture dans les pays de civilisation indonésienne et indienne. Note manuscrite en tête de l'ouvrage : « Livres de Medicine en langue Battak troquées par moi-même contre des vêtements à des Battaks en Simeloengoen. Central Sumatra. 1910. Gr. Oldham. »


Jean Filliozat, « L'agalloche et les manuscrits sur bois dans l'Inde et les pays de civilisation indienne », Journal asiatique, tome 246 (1958), pp. 85-93.

Achat, 1971.

9II Planche gravée en sens inverse, destinée à l'impression du Teh' olten ts' ieott) xvine siècle.

— Bois de fer, 19 x 42 cm. Coréen 900 Le plus ancien texte coréen xylographié connu date de 710. Au Japon et en Chine, les plus anciennes xylographies existantes dateraient respectivement de 770 et 810. En Corée, un département chargé des collections et publications fut créé pour la première fois en 990.

C'est lui qui fut responsable, en 1011, de la première édition du Tripitaka en 10.740 volumes, précieuse collection incendiée en 1232, lors de l'invasion des Mongols.

P. Demiéville, « Notes additionnelles sur les éditions imprimées du Canon bouddhique », publiées en appendice à P. Pelliot, Les débuts de l'imprimerie en Chine, Paris, 1953, pp. 121138.

Achat, 1973.

912 Les neuf sommets du Mont Mu-i, XVIe siècle. — Peinture portant une calligraphie d'un poème de Tchou Hi. Papier oriental, 1 f., 127 X 93,1 cm. Coréen 888 Cette peinture présente les neuf « K'iu » ou méandres du Mu-i, montagne paradisiaque taoïque jadis habitée, selon la légende, par deux Immortels. Un chemin en labyrinthe conduit à une chaumière où sont conservés les textes sacrés de l'immortalité. De nombreuses légendes extrême-orientales s'inspirent du thème du labyrinthe. Tableau interprété en 1592 par l'artiste coréen Li Song-kil. Le poème est dû au philosophe chinois Tchou Hi (11301200 ).

Achat, 1973.

913 Jông-tôk [shôtoku] Jo son sin sa tûng sông haing ryôl to. Fac-similé enrichi de retouches manuscrites en couleurs. — Rouleau avec couvertures en soie damassée, monté sur un bâton de roulage en bois fin, 21,7 X 1 866 cm. Coréen 863 Œuvre très rare. L'histoire de l'estampe coréenne remonte au début du VIle siècle. Ce document évoque les cérémonies de réception d'une mission coréenne arrivant au Japon en 1711, pour remettre au Shôgun un message du roi Suk-jong (1674-1720) de la dynastie des Li (1392-1911). On notera que c'est seulement en 1880, que la Corée envoya son premier « ambassadeur » au Japon.

Achat, 1973.

914 Urashima Tarô, xvne siècle. — Rouleau de 15 ff., 324 X 7 356 mm. Japonais 4169 Manuscrit orné de 4 peintures, genre Nara-e (illustrations à la main exécutées par les dessinateurs des temples de Nara). Texte féerique. Le jeune Urashima s'embarque un jour pour la pêche et, par pitié, lâche une tortue de mer qu'il avait pêchée. Transporté au Palais du Dragon, il épouse la « Belle Dame » et y demeure trois ans. Pris alors du désir de revoir sa famille, il demande à regagner son village. La Dame lui avoue qu'elle était la tortue qu'il avait sauvée et lui remet un coffret avec défense de l'ouvrir. Sept cents années s'étant écoulées, rien, à son retour, ne lui rappelle le village familier. La légende de ce héros est


très connue au Japon. Emprunté à quelques sources anciennes, ce texte appartient à un ensemble des contes de l'époque Muromachi (i4e-i6e siècles), regroupés sous le nom d'otogi-zôshi, destinés à un public populaire.

Achat, 1973.

915 Yokobue no sôshi, XVIIe siècle. - 2 fascicules illustrés, 27 ff. sur papier oriental, 180 X 255 mm oblong. Japonais 4168 Ce manuscrit orné de 15 peintures, genre Nara-ehon, relate l'histoire d'amour de Yokobue et du Takiguchi. Fo 2 : Première entrevue des héros. Le seigneur Takiguchi, envoyé du Prince, se rend au Palais de l'Impératrice et y rencontre la belle Yokobue. La naissance d'une liaison amoureuse; l'opposition paternelle et l'entrée en religion du Takiguchi; le déchirement de Yokobue abandonnée et sa quête jusqu'à l'ermitage. Le Takiguchi, par crainte de redoubler le chagrin qu'elle éprouve, regarde sans être vu la malheureuse Yokobue. Fo 22 v° : Scène représentant le suicide de Yokobue : elle accroche l'un de ses vêtements à une branche d'arbre, prie Amida et se jette dans la rivière. La fin du récit raconte la découverte du corps de Yokobue par le Takiguchi, ses lamentations et sa montée au Mont Kôya. Ce récit appartient également aux otogi-zôshi. Ce manuscrit et le rouleau précédent ont été achetés en 1973 à TÔkyô à l'occasion du « 5th International antiquarian book fair ».

J. Pigeot, « Histoire de Yokobue (Yokobue no sôshi) », Paris, Bull. de la Maison francojaponaise, nouv. série, t. 9, n° 2 (1972), IV-180 p.

Achat, 1973.


CHAPITRE III

LE DÉPARTEMENT DES IMPRIMÉS



Le Conservateur en chef des imprimés est toujours un peu embarrassé quand on lui demande de présenter les enrichissements de son département.

En effet 70.000 « objets » en 1969, 72.000 en 1970, 81.000 en 1971, 75.000 en 1972 sont entrés dans les collections, sans tenir compte des « publications mineures » telles que les tracts, ou les documents électoraux, parlementaires ou commerciaux. Faire un choix dans cette masse énorme comporte une nécessaire part d'arbitraire qu'il convient d'expliquer. Le dépôt légal, qui en 1972 représente 42 des « entrées » a été volontairement exclu, même en ce qui concerne les beaux livres conservés à la Réserve. La production du livre illustré moderne de ces dernières années a été trop importante en nombre et en qualité pour qu'une présentation d'un choix forcément très restreint, dans une grande exposition d'ensemble, ne paraisse fatalement que le résultat de goûts personnels en donnant un panorama trop partiel ou trop partial de la production récente. On souhaitera qu'une exposition particulière analogue à celle de l'Estampe contemporaine (1973) permette un jour de présenter un vaste ensemble de cette production.

La Réserve des livres précieux de la Bibliothèque nationale a connu des accroissements considérables ces dernières années. C'est essentiellement parmi ces nouveaux trésors que notre choix s'est porté.

Nous avons mis l'accent sur les ouvrages entrés par dons. Il n'est que justice de rendre ainsi hommage aux donateurs qui généreusement enrichissent le patrimoine national.

Parmi ces nombreux donateurs de livres précieux, rares ou curieux, on citera au moins les noms de Mme Alfred J. Adler qui d'une bibliothèque de plus de 700 ouvrages dont elle conserve l'usufruit a choisi avec mes collaborateurs quelques-uns à titre d'échantillons de son importante donation; de la vicomtesse de Cossette à qui nous devons un rare ensemble d'ouvrages anciens sur la broderie; de Simone André-Maurois qui nous a légué une importante série d'oeuvres d'André Maurois, à elle dédicacées; de Mme Marcel Duchamp à qui nous devons de beaux volumes illustrés par Jacques Villon. D'autres donateurs sont cités ci-dessous parmi tous ceux qui ont fait entrer chaque année plusieurs milliers de volumes dans nos collections.

Les achats sont également représentés par d'assez nombreuses pièces choisies avec soin. Ils témoignent d'une politique d'acquisition concertée dans la mesure où les crédits le permettent.

Notre collection d'incunables, une des plus riches du monde, continue à s'accroître par des achats orientés par le souci de compléter nos séries d'impressions françaises et surtout parisiennes. On signalera ici la première édition connue de la Farce de Maître Pathelin. Pour le XVIe siècle une politique analogue est poursuivie en particulier pour les années qui ont précédé l'institution du dépôt légal par François Ier. On verra ici également de rares contrefaçons des grands classiques de la littérature française : Pascal, Molière,


Racine, Voltaire, Diderot, Rousseau, importantes pour l'étude des textes de leurs chefs-d'œuvre. Au XIXe siècle on signalera en particulier des textes de Victor Hugo imprimés à l'étranger, de rares éditions de Balzac, Flaubert ou Lautréamont. Le xxe siècle est représenté par des éditions de luxe ou des textes rares qui pour des raisons diverses ne nous étaient pas parvenus par dépôt légal ou avaient été imprimés hors des frontières. Une section spéciale présente un choix de textes russes qui ont enrichi par achat notre collection d'impressions cyrilliques.

Musée du livre, la Réserve possède une remarquable collection de reliures qui s'est également enrichie par dons ou achats tendant à combler des lacunes dans l'évolution de cet art.

Les notices ont été établies par les conservateurs de la Réserve, Mme Veyrin-Forrer, Mlles Baurmeister et Besnier, MM. Labarre et Toulet ainsi que par le signataire de ces lignes. Mme Avril et M. Fierro du Département des Entrées ont rédigé les notices des livres slaves et des tracts concernant les événements de 1968.

Roger PIERROT Conservateur en chef du Département des Imprimés


PRINCIPAUX DONATEURS ET LÉGATAIRES DE LA RÉSERVE DU DÉPARTEMENT DES IMPRIMÉS

M. ET MME ALFRED J. ADLER M. Louis ARAGON M. CLAUDE AVELINE MME HENRI BARBUSSE M. WILFRID BAUMGARTNER M. GEORGES BLAIZOT MM. PAUL ET JACQUES BONET VICOMTESSE DE COSSETTE MME NANCY CUNARD M. JEAN DAVRAY MME MARCEL DUCHAMP M. EDWIN ENGELBERTS M. RAPHAËL ESMÉRIAN M. LOUIS GERMAIN M. CHARLES GILLET

M. PAUL HARTH MLLE SUZANNE HENNEGUY M. PAUL JAMMES M. H.P. KRAUS M. GUY LÉVIS-MANO MME SIMONE ANDRÉ-MAUROIS M. RAYMOND MERCKLING PROFESSEUR HENRI MONDOR MME ALICE PASQUET M. MARIO PRASSINOS M. ANDRÉ, RODOCANACHI COLONEL DANIEL SICKLÈS COMTE TONY DE VIBRAYE M. PIERRE VIDAL-NAQUET MLLE YVONNE ZUNZ


I. INCUNABLES

916 Guillermus SAPHONENSIS. Epistolarum conficiendarum ars. — [Paris, Ulrich Gering, entre 1478 et 1483.] In-40. Rés., p.Z. 2041 Cet art épistolaire a eu 8 ou 9 éditions incunables. On ne connaît guère d'autre exemplaire de cette édition parisienne, que ceux des bibliothèques Sainte-Geneviève et de Troyes. Le volume ne comporte ni adresse ni date; il se compose de 16 feuillets, le premier et le dernier étant laissés en blanc par mesure de protection; il est imprimé dans un beau caractère romain que le typographe parisien, Ulrich Gering, employait dès 1478; des particularités typographiques permettent de préciser que l'impression est antérieure à 1483. Il s'agit donc, peut-être, de la plus ancienne édition de cet ouvrage; une autre, il est vrai, est attribuée aux presses de Bartholomâus von Unckel, qui fonctionnaient à Cologne entre 1475 et 1484.

Copinger, 2852; Pellechet-Polain, 5632 (5623); L.-M. Michon, Inventaire des incunables de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, 1943, n° 321 (2); Catalogue Jammes, 164 (1956), n° 95.

Don de M. Paul Jammes, 1966.

917 Maistre Pierre PATHELIN. — [Lyon, Guillaume Le Roy, vers 1485.] In-40. Rel.

maroquin, signée A. Cuzin. Rés., p.Yf. 417 Première édition connue de la Farce de maître Pathelin. Sans adresse, elle est généralement attribuée aux presses de Guillaume Le Roy, le premier imprimeur de Lyon, et datée approximativement de 1485. Cet exemplaire unique est incomplet de quatre feuillets qui ont été refaits à la main d'après une édition postérieure. Il a figuré dans les ventes Méon en 1803 (no 2037), Richard Heber à Londres en 1836 (IX, n° 3139), de Soleinne en 1843 (l, n° 663), Baudelocque en 1850 (no 834), La Roche-Lacarelle en 1888 (no 290), Eugène Paillet en 1902 (no 18); en 1907, il se trouvait dans la bibliothèque A. Rosset à Lyon, et plus tard, dans celle de Jacques André.

Maistre Pierre Pathelin, reproduction en fac-similé [avec introduction par Émile Picot], 1907; Tchemerzine, IX, 23.

Achat, 1960.

918 Le Débat du corps et de l'âme. — [Lyon, atelier du « Champion des dames », entre 1485 et 1490.] In-40. Rés., p.Ye. 849 Ce petit texte anonyme se réfère à une vision, jadis reçue par un certain Philibert, ermite, mais il serait traduit d'un poème latin que l'Histoire littéraire de la France (XXII, 162) attribue à Gautier Map. Il se compose de 83 strophes de 4 vers (sur 8 lignes) et se présente comme une version remaniée d'un texte publié à Paris dès 1486, par Guy Marchant à la suite de sa « Danse macabre ». Le volume est sans adresse, mais il semble avoir été imprimé à Lyon, entre 1485 et 1490, dans un atelier qui a publié plusieurs pièces de poésie française, commençant par la même grande initiale historiée. Un seul autre exemplaire en est connu, celui de la Pierpont Morgan Library à New York.

Anatole Claudin, Histoire de l'imprimerie en France au XVe et au XVIe siècle, 19 14, IV pp. 410-414; GW 8176; Goff, D-103.

Achat, 1961.


919 Saint JEAN CHRYSOSTOME. Libellus quod nemo leditur nisi a se ipso. — Paris, Guy Marchant [vers 1490]. In-40. Rel. basane verte, XVIIIe s. Rés., p. C. 9 Ce petit traité n'avait été publié qu'une seule fois, à Cologne vers 1470; une traduction française en paraîtra en 1543, sous le titre : « Que nul n'est offensé sinon par soy mesme ».

Ce rare incunable parisien est sans adresse, mais sa dernière page porte la marque que l'imprimeur, Guy Marchant, employait au début de sa carrière, dans son état le plus ancien (Polain 127, Renouard 701).

B.M.C. VIII 418.

Achat, 1970.

920 OVIDIUS. Epistolae heroides. — Paris, Pierre Levet [vers 1490]. In-40.

Rés., p. Yc. 1804 Sur près de 50 éditions incunables de cet ouvrage d'Ovide, le catalogue imprimé de la Bibliothèque nationale n'en mentionnait que 9. La plupart sont imprimées en Italie et accompagnées de commentaires. Ce n'est pas le cas de cette édition; sans doute destinée aux écoliers ou aux étudiants, elle ne contient que le texte, et celui-ci est imprimé avec des interlignes qui permettent les annotations manuscrites; c'est probablement pour cela qu'elle est devenue rare, car elle ne figure dans aucun répertoire d'incunables. Sans adresse ni date, elle porte au titre la marque de l'imprimeur parisien Pierre Levet ; l'état de détérioration de cette marque situe l'édition entre le Villon de 1489 (Rés., Ye. 245) et YExpositio super Regulam Benedicti de 1491 (Rés., H. 334).

Achat, 1973.

921 La Confession générale. — [Dijon, Pierre Metlinger, après 1491 ?]. In-40, ill. Rel.

moderne Rés., p. D. 48 Exemplaire, sans doute unique, d'une édition sans adresse ni date d'un texte parfois attribué à Gerson. Les caractères sont sans doute ceux de Pierre Metlinger, imprimeur itinérant en Bourgogne, qui a travaillé à Besançon, Dôle et Dijon; la grande majuscule du titre semble lyonnaise, et les bois qui décorent cette page avaient été employés en 1489 dans un bréviaire imprimé à Paris pour le compte d'un libraire d'Autun. Finalement, les auteurs de l'article cité optent pour une impression de Metlinger, à Dijon, postérieure à 1491.

Vente Gustave Mouravit) 27/28 juin 1938, n° 544; Eugénie Droz et Lucien Scheler, « Une édition inconnue de la Confession générale », Humanisme et Renaissance, VI, 1939, pp. 76-81.

Achat, 1970.

922 Speculum aureum animae peccatricis. — Paris, Antoine Caillaut [entre 1493 et 1495]. In-40. Rés., p. D. 40 Cette œuvre ascétique a eu un large succès à la fin du Moyen Age, et une vingtaine d'éditions en étaient imprimées dès le xve siècle. Son auteur est mal déterminé; tantôt attribuée à Denys le chartreux, tantôt à Jacques de Gruytrode, autre chartreux du xve siècle, elle est prudemment cataloguée en anonyme par les répertoires les plus récents. Cette édition est sans adresse, mais sa page de titre porte la marque de l'imprimeur parisien, Antoine Caillaut, qui a rarement daté ses productions. Le catalogue du British Museum la situe entre 1493


et 1495, d'après la typographie. Les bordures de la marque sont passablement détériorées, mais légèrement moins que dans un autre ouvrage du même imprimeur (Antibalbica) de Guillaume Tardif), daté du 21 juillet 1495. Deux autres exemplaires de cette édition sont connus; ils sont conservés à Lille et à Londres.

Pellechet 4321; B.M.C. VIII 52.

Achat, 1969.

923 Alain CHARTIER. Les Faiz maistre Charetier. — Paris, Pierre Le Caron [pour Antoine Vérard, vers 1494]. In-fol., ill. Rel. maroquin azur, signée Trautz-Bauzonnet.

Rés., p. Ye. 1836 Cet ouvrage rassemble les œuvres en prose et en vers du poète normand, mort vers 1435.

Trois éditions incunables en ont été imprimées à Paris par Pierre Le Caron, dont deux pour Antoine V érard. Cet exemplaire appartient à la troisième. L'un de ses intérêts réside dans ses provenances; la page de titre porte l'autographe manuscrit du poète ami de Ronsard, Amadis Jamyn (1540-1593), malheureusement entamé au siècle dernier, lorsque la reliure a été renouvelée. Il a figuré dans les ventes Léopold Double en 1863 (no 86), P. Desq, de Lyon, en 1866 (no 367), Ambroise Firmin-Didot en 1878 (no 143), Sir John Arthur Brooke, à Londres, en 1921 (no 303). En dernier ressort, il appartenait à Me Maurice Loncle.

Pellechet-Polain, 3528; GW, 6559; Tchemerzine, III, pp. 283-284; Edward Joseph Hoffman, Alain Chartier, bis work and réputation, New York, 1942, pp. 284-288.

Achat, 1961.

924 Le Coustumier de Poictou, avecque la sommere déclaration et concordance de chascun chappitre. Et ordonnances royaulx vieilles et nouvelles. — Paris, Enguilbert, Jean et Geoffroy de Marnef, 5 mars 1497. In-80. Reliure maroquin brun, signée Gruel. Rés., p. F. 26 Les règles du droit coutumier français ont fait l'objet de recueils, souvent imprimés à la fin du xve et au début du xvie siècle; outre les « Grandes coutumes de France », 70 coutumiers locaux ont été ainsi publiés. Ces ouvrages, dont usaient quotidiennement les praticiens du droit, sont devenus rares de ce fait. Ainsi, les deux éditions du Coutumier de Poitou, imprimées à Poitiers en 1486 et vers 1490, ne subsistent qu'en quatre exemplaires, et l'on n'en connaît plus de l'édition parisienne de 1500. Quant à cette édition de 1497, elle n'est citée — et de façon sommaire — que par un ancien répertoire, et l'exemplaire semble unique.

Hain, 5796.

Achat, 1973.

925 [Heures à l'usage de Rome.] — Paris, Philippe Pigouchet pour Simon Vostre, 9 juin 1497. In-40, ill. Reliure d'époque. Rés., p. B. 2 Ces Heures sont richement décorées comme toutes celles que Pigouchet a imprimées pour Vostre. Elles présentent un nouveau genre d'illustration que Claudin date seulement des Heures à l'usage de Rome du 22 août 1498. Les bois y sont les mêmes, mais dans un ordre différent : outre la marque au titre et l'homme anatomique au verso, il s'agit de 15 grands bois, de 7 vignettes et d'encadrements à toutes les pages; ceux-ci appartiennent à différentes


N° 925. — Heures à l'usage de Rome. Paris, 1497. Octobre.


suites : jeux rustiques et plaisirs champêtres, vie du Christ, vie de la Vierge, danse macabre.

La reliure a été recouverte d'un curieux décor de rinceaux et de rosaces en mastic blanc et bleu, voulant sans doute imiter les reliures en étoffe, assez répandues à l'époque; elle présente une parenté certaine avec une reliure conservée par la Bibliothèque de Rouen (Leber, n° 154), recouvrant aussi un livre d'Heures imprimé par Pigouchet, en 1496. Au XVIIe siècle, ce rare volume appartenait au comte Quarré d'Aligny.

Anatole Claudin, Histoire de l'imprimerie en France au XVe et au XVIe siècle, 1901,1, pp. 25-44, 50 (fig. 3), 51 (fig. 1) et 52-53; Copinger, 3115; Bohatta, 604; André Masson, « Une reliure d'incunable moulée d'après une plaquette de bronze du Xve siècle », Les Trésors des bibliothèques de France, I, 1925, pp. 80-81.

Don d'Yvonne Zunz, 1961.

926 Pseudo MÉTHODE. Methodius, primum Olympiade. episcopius. [Revelationes]. —

Bâle, Michael Furter, 5 janvier 1498. In-40, ill. Reliure d'époque. Rés., m. Z. 466 (1) Cette prophétie apocalyptique, attribuée à saint Méthode, évêque d'Olympe (mort au début du IVe siècle), est apocryphe; peut-être écrite en grec au début du VIle siècle, par un Syrien, elle était traduite en latin dès le siècle suivant. La lutte de la chrétienté contre les Turcs assura à ce texte un succès que manifeste le nombre des manuscrits et des impressions anciennes. Parmi les cinq éditions incunables, celle-ci se remarque par les 61 bois dont elle est enrichie (56 en tenant compte des doubles emplois); ils ne sont pas sans parenté avec ceux de la « Stultifera navis de Brant, publiée aussi à Bâle l'année précédente, que l'on attribue parfois à Durer; l'un d'eux (le 5 le) est même emprunté à cet ouvrage. Ces bois se retrouveront dans les éditions bâloises postérieures du pseudo Méthode. Joint à trois incunables vénitiens, notre exemplaire est recouvert d'une reliure contemporaine, estampée à la plaque : quatre figures de saints sur le plat supérieur, éléments décoratifs sur le plat inférieur, avec aussi les armes, le monogramme et la devise de Denis Roce, libraire à Paris de 1490 à 1517. En 1951, un bibliophile parisien, Paul Harth, manifestait l'intention de laisser, après sa mort, un choix de douze volumes précieux à la Bibliothèque nationale; ce legs a été exécuté en 1963, et 7 de ces volumes figurent dans la présente exposition (voir aussi les nos 927, 931, 933, 941, 996, 1039).

E. Sackur, Sybillinische Texte und Forschungen : Pseudomethodius, Halle a.S., 1898; R. Brun, « Guide de l'amateur de reliures anciennes », Bulletin du bibliophile, 1935, p. 502; A. Schramm, Der Bilderschmuck der Frühdrucke) XXII, Leipzig, 1940, p. 15 et fig. 561-614 et 1141; Pellechet-Polain, 7878 (7817); Goff, M-524.

Legs de Paul Harth, 1963.

927 Von sant Meinrat, ein hühsch lieplich lesen was ellend unnd armut er erlitten hat.

— Bâle, Micheal Furter [vers 1500]. In-40, ill. Rel. maroquin, signée Riviere and Son. Rés., p. M. 249 Né vers 797 en Souabe, saint Meinrad se retire au centre de la Suisse; une image miraculeuse de la Vierge, placée dans la chapelle de son ermitage, est à l'origine du pélerinage d'Einsiedeln; il est assassiné par deux brigands en 861. Sa passion a été imprimée plusieurs fois par Michael Furter à Bâle, entre 1496 et 1500, aussi bien dans son texte latin que dans sa version allemande. Ces éditions sont enrichies d'une suite de gravures sur bois très expressives, copiées sur un livret xylographique, vraisemblablement publié en 1466. La présente édition du texte allemand a été imprimée autour de l'année 1500; elle est ornée de 36 bois, ou plutôt 34, car deux d'entre eux sont répétés. Elle est suffisamment rare pour n'être décrite par aucun répertoire d'incunables, mais elle suit de près les éditions connues. La Biblio-


thèque nationale possédait déjà celle en latin de 1496 (Rés., H. 1596, M.551 et M. 588) qui ne contient que 21 bois.

W.L. Schreiber, Manuel de l'amateur de gravure sur bois et sur métal, Leipzig, 1910, V, n° 46074610; Albert Schramm, Der Bilderschmuck der Friïhdrucke, Leipzig, 1940, XXII, pp. 14-15 et fig. 524 à 558 (les fig. 538, 559 et 560 manquent; 524 et 547 sont employées deux fois; 527 et 558 sont déplacées).

Legs de Paul Harth, 1963.

II. ÉDITIONS DU SEIZIÈME SIÈCLE

928 SOPHOCLE. Tragaediae septem cum commentariis. — Venise, Aldo Manuzio, août 1502. In-8°. Reliure moderne.

Édition princeps. Le texte grec est précédé d'une épître en latin de l'éditeur adressée de Padoue au célèbre helléniste Lascaris. Alde y exprime ses regrets de n'avoir pas pu imprimer les commentaires prévus. De la bibliothèque G. W. Rhodes.

A.A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Aide, J. Renouard, 1834, pp. 34-35, n° 6; A. Firmin-Didot, Alde Manuce et l'hellénisme à Venise, A. Firmin-Didot, 1875, pp. 212-213.

Don de Mme Alfred J. Adler, 1969. (Voir également nos 1043-1056.)

929 DANTE. Le Terze rime. — Venise, Aldo Manuzio, août 1502. In-8°. Reliure moderne maroquin rouge signée Bauzonnet- Trautz.

Première édition de Dante en petit format. Elle a été faite sur un manuscrit communiqué à Alde par Pietro Bembo qui lui avait déjà fourni le texte de son édition de Pétrarque l'année précédente. C'est dans ce livre qu'apparaît pour la première fois la célèbre marque à l'ancre. Des bibliothèques comte de Lurde, baron de Ruble et Rahir.

A.A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Aide, J. Renouard, 1834, p. 34, n° 5; Vente Rahir, 5e partie, 1937, n° 1312.

Don de Mme Alfred J. Adler, 1969. (Voir également nos 1043-1056.)

930 L'Exemplaire de confession. — Lyon, Guillaume Balsarin, ier mars 1503. In-40, ill. Rel. parchemin. Rés., p. D. 29 Ce petit manuel, destiné à préparer le pénitent à la confession, est aussi rare dans cette édition lyonnaise que dans les 3 ou 4 éditions incunables qui l'ont précédé ; Baudrier n'en connaissait pas d'exemplaire dans une bibliothèque publique.

La vignette du titre représente une femme se confessant à un prêtre. Au verso, une autre vignette montre le Christ crucifié recevant un coup de lance d'un personnage curieusement coiffé d'une marotte, symbolisant la folie du pécheur; ce bois est repris de la « Grant nef des folz » imprimée par Balsarin en 1499 (Rés., Yh. 3); il figure au f. 56 et illustre le chapitre « Des blasphémateurs contre Jésus Crist ». Le texte commence par une initiale ornée d'une Vierge à l'enfant, et se clôt par la marque de l'imprimeur.

Baudrier, Bibliographie lyonnaise, XII, 62.

Achat, 1967.


931 Octovien de SAINT-GELAIS. Le Séjour d'honneur. — Paris, [André Bocard pour] Antoine Vérard, vers 1503. In-40, ill. Reliure moderne signée Chambolle-Duru.

Rés., p. Ye. 1936 Première édition de cette œuvre maîtresse du rhétoriqueur (1468-1502), composée entre 1490 et 1493, et dédiée à Charles VIII. Il s'agit d'un poème de 8700 vers intercalé de passages en prose, sorte d'allégorie morale sur la vie humaine. L'auteur utilise sa propre expérience de la cour pour démontrer les effets amoindrissants d'une vie sociale remplie d'extravagances et pour lui opposer les vertus de la tempérance et de la contemplation religieuse. Plusieurs des bois qui ornent le volume avaient déjà été utilisés par Vérard pour d'autres textes.

J. Macfarlane, Antoine Vérard, London, 1900, n° 87; H. Guy, « Octovien de Saint-Gelays Le Séjour d'honneur », Revue d'histoire littéraire de la France, 15, 1908, pp. 193-231 ; J. Alston, Le Séjour d'honneur. A critical édition, Athens, University of Georgia, 1971.

Legs de Paul Harth, 1963.

932 Lhystoire de saincte Susanne par personnaiges. — Paris, Jean Ier Trepperel, vers 1504-1511. In-80, ill. Reliure moderne signée Sangorski et Rutcliffe, London.

Rés., p. Yf. 482 Pièce en vers, totalement inconnue des critiques et des bibliographes, portant sur la scène l'histoire de Suzanne et du jugement de Daniel, selon le livre de Daniel, 13. L'impression signée de Jean Trepperel, peut être datée avec approximation d'après son adresse « rue Neuve Nostre Dame à l'enseigne de l'escu de France ». De la bibliothèque Edmée Maus.

Achat, 1973.

933 Hermann von SACHSENHEIM. Die Môrin. — Strasbourg, Johannes Grüninger, 1512. In-fol., ill. Reliure moderne signée F. Bedford. Rés., Yh. 31 Écrite en 1453, cette parodie burlesque des romans courtois relate l'enlèvement d'un chevalier au pays de Vénus où, accusé d'infidélité, il est convoqué devant le tribunal du roi Tannhâuser. C'est ici la première édition, établie par le médecin strasbourgeois Johannes Adelphus Müling et ornée de 22 gravures sur bois dont le style et la technique sont caractéristiques de l'atelier de Johannes Grüninger.

Ch. Schmidt, Répertoire bibliographique strasbourgeois jusque vers I J JO) I, Strasbourg, 1893, , n° 127; D. Huschenbett, Hermann von Sachsenheim, Berlin, 1962 (Philologische Studien und Quellen. 12).

Legs de Paul Harth, 1963.

934 Sensuit cinq belles chansons nouvelles dont les noms sensuyvent Et premièrement la chanson de la paix, L'aultre jour parmy ces champs, J'ay eu long temps grant envye, Pour avoir fait au gré de mon amy, Et y my fauldra la guerre habandonner.

— [Paris, veuve Jean Trepperel, vers 1512-1525?]. In-80, ill. Reliure moderne signée Rivière. Rés., p. Ye. 2177 Ce chansonnier en vers, inconnu des bibliographes et apparemment unique, appartient à la première génération des recueils de chansons imprimés. Dépourvu d'adresse et de date, il est attribuable aux presses de la veuve Trepperel qui exerça à Paris entre 1512 et 1525.

Deux des textes, le premier et le dernier, semblent inconnus par ailleurs. Le petit bois qui


N° 930. - Exemplaire de confession. Lyon, 1503.


orne le titre se trouve également utilisé dans deux autres opuscules dépourvus de date et de nom d'imprimeur, Le Messagier damours et le Doctrinal des bons serviteurs. De la bibliothèque Edmée Maus.

B. Jeffery, Chanson verse of the early Renaissance, London, 1971.

Achat, 1972.

935 La Femme mocqueresse mocquée. — [Paris, veuve Jean Trepperel, vers 15201525 ?] ln-So, ill. Reliure moderne signée Trautz-Bauzonnet. Rés., p. Ye. 2176 Monologue d'une « femme desconfortée, comblée de deuil, pleine de larmes » qui, après s'être ri de ses « menus marlojetz » ou galants, est victime de son mari grossier et brutal qu'elle entretient. Le texte dont la rédaction pourrait remonter au milieu du xve siècle n'est connu que par ce seul exemplaire, utilisé pour l'édition Montaiglon et provenant des bibliothèques Lignerolles et Edmée Maus. L'impression est attribuable à la veuve Trepperel au premier quart du XVIe siècle.

A. de Montaiglon et J. de Rothschild, Recueil de poésies françaises des XVe et XVIe siècles, t. 10, 1875 ; E. Picot, « Le Monologue dramatique dans l'ancien théâtre français », Romania, 16, 1887, pp. 472-473.

Achat, 1972.

936 SALLUSTE. De la Guerre que les Romains feirent à l'encontre de Jugurtha. De la Guerre Catilinaire. — Paris, [Geoffroy Tory pour] Galliot Du Pré, 1532, 20 juillet.

In-40. Reliure moderne signée Masson Debonnelle. Rés., p. J. 5 Parmi les historiens latins traduits au cours de la Renaissance, Salluste a joui d'une faveur particulière. La génération de François Ier a fait pratiquement connaître au grand public ignorant le latin la totalité de ce qui était alors considéré comme l'œuvre de Salluste. Le présent ouvrage, paru anonymement, regroupe la première traduction française de Jugurtha) identifiée comme l'œuvre de Guillaume Michel, dit de Tours, et une « interprétation » du Catilina due au navigateur Jean Parmentier, déjà publiée à Paris quatre ans auparavant. Le matériel typographique utilisé prouve que l'ouvrage sort de l'atelier de Geoffroy Tory.

J. Chocheyras, « Les Traductions françaises de Salluste au cours de la Renaissance », Revue de littérature comparée, 1965, pp. 22-30.

Achat, 1964.

937 Clément MAROT. Petit traicté contenant plusieurs chantz royaulx, balades et epistres faictes et composées par Clément Marot. Ensemble le Temple de Cupido avec la Déploration sur le trespas de feu messire Florimond Robertet. — Paris, veuve de Jean de Saint-Denys, vers 1532. ln-So. Reliure maroquin rouge XVIIIe s.

Rés., p. Ye. 1860 Seconde édition de Marot groupant plusieurs textes. Elle fut publiée à l'insu de l'auteur qui dira dans l'Adolescence, en août 1532, son déplaisir d'en « ouyr cryer et publier par les rues une grande partie toute incorrecte, mal imprimée et plus au proffit du libraire qu'à l'honneur de l'autheur ». Le contexte prouve que l'ouvrage n'a pu être imprimé avant février 1532. Si la plupart des pièces reproduisent les opuscules imprimés à Lyon par Arnoullet vers 15 31, YÉpître au roi présente des variantes intéressantes donnant l'impression


d'être les leçons d'un texte original, corrigées plus tard par l'auteur. Exemplaire unique portant l'ex-libris d'Etienne Baluze.

C.A. Mayer, Bibliographie des œuvres de Clément Marot, Genève, 1954, II, n° 6 bis; C.A.

Mayer, « Une édition inconnue de Clément Marot », Bulletin du bibliophile, 1953, pp. 151166; C.A. Meyer, Clément Marot, Nizet, 1972, pp. 229-231.

Don de Charles Gillet, 1962.

938 Antoine DU SAIX. Petitz fatras dung apprentis, surnommé l'esperonnier de discipline. — Paris, Denis Janot, vers 1536. ln-So. Reliure moderne signée BauzonnetTrautz. Rés., p. Ye. 2188 Antoine Du Saix, le « commandeur jambonnier de saint Antoine », ami de Rabelais, compte parmi les bons auteurs satiriques de la dernière génération des rhétoriqueurs; il traduit Plutarque et s'en inspire volontiers. Le « Petitz fatras » est un recueil de pièces dévotes, historiques ou morales, intéressantes surtout pour l'histoire de la Savoie et de la famille d'Antoine Du Saix, mais dont certains poèmes sont très réussis. Cette édition qui doit être la première est imprimée par Denis Janot dont on voit l'élégant encadrement au titre et la marque à la fin. Seul exemplaire recensé en France, provenant de la bibliothèque Edmée Maus.

R. Aulotte, Plutarque en France au XVIe siècle, trois opuscules moraux traduits par Antoine Du Saix, Pierre de Saint-Julien et Jacques Amyot, Klincksieck, 1971, p. 11.

Achat, 1973.

939 Plusieurs traictez par aucuns nouveaulx poètes du différent de Marot, Sagon et la Hueterie. Avec le dieu gard dudict Marot. — [Paris ?] 1537. In-1 6, ill. Reliure moderne signée Koehler. Rés., p. Ye. 2101 Née en 1534 d'une opposition religieuse et renforcée d'une inimitié personnelle, la célèbre querelle entre Clément Marot et le poète normand François Sagon a mobilisé les amis des deux hommes. A travers divers épisodes, elle a suscité une quantité de pamphlets dont la plupart parurent isolément en 15 37 et collectivement la même année. On voit ici la première édition d'un recueil de 18 pièces qu'on attribue à Marot, Sagon, Mathieu de Vaucelles, Charles Huet dit la Hueterie, Claude Colet, Bonaventure Des Périers, François Hamon, etc.

dont plusieurs ne figuraient pas dans les collections de la bibliothèque. L'opuscule est orné de charmants petits bois, répliques inversées des vignettes utilisées précédemment dans les libelles isolés. Un seul autre exemplaire de cette édition a été recensé.

F. Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs de poésie du XVIe siècle, Champion, 1922, pp. 183-184; C.A. Mayer, Bibliographie des œuvres de Clément Marot, II, Genève, 1954, n° 249; Vente, 27-28 janvier 1969, Paris, n° 105 ; C.A. Mayer, Clément Marot, Nizet, 1972, pp. 381394.

Achat, 1969.

940 Comedie du sacrifice des professeurs de l'Academie vulgaire senoise nommez Intronati célébrée es jeux d'un Karesmeprenant a Senes. Traduicte de langue tuscane par Charles Estienne. — Lyon, par François Juste et Pierre de Tours, 1543.

In-16, ill. Reliure parchemin XVIe siècle. Rés., p. Yd. 157 Pendant le carnaval de 1531 les membres de l'Académie littéraire des Intronati, à Sienne, représentèrent une nouvelle comédie Gl' Ingannati (Les abusés), qui compte parmi les


premiers modèles de comédie érudite jouée et imprimée. Le nom de comédie de « sacrifice » lui a été donné par confusion avec la pièce qui la précédait immédiatement sur la scène. Gl' Ingannati, qui contiennent une violente satire contre les ordres religieux de Modène, peuvent être attribués, selon Melzi, à Ludovico Castelvetro, membre de l'Académie de Modène en même temps que de celle des Intronati. Ils connurent au moins quinze éditions italiennes au cours du XVIe siècle. La traduction de Charles Estienne, tout en conservant la saveur italienne, apporte quelques modifications à la comédie elle-même.

C'en est ici la première édition connue - souvent considérée comme perdue — qu'ornent des frises de petits bois assemblés. La préface, dédiée au Dauphin, traite de l'art scénique chez les Anciens. Estienne avait déjà donné sur le même thème une version plus développée dans sa traduction de l'Andria de Térence (1542).

B. Weinberg, Criticalprefaces of the Renaissance, Evanston (111.),1950, pp. 135-138; R.G.

Melzi, « Gl' Ingannati and its French Renaissance translation », Kentucky foreign language quarterly, 12, 1965, pp. 180-190; F. Cerreta, «Le Edizioni cinquecentine della commedia Gl' Ingannati », Bibliofilia, 1972, pp. 217-224, 329-354; Catalogue G. Heilbrun, 37, n° 90.

Achat, 1972.

941 La Grand' Danse macabre des hommes et des femmes nouvellement reveuë et augmentée d'histoires et beaux ditz, tant en latin qu'en francoys et autres œuvres.

- Paris, par Étienne Groulleau, vers 1550. In-16, ill. Reliure moderne.

Rés., p. Ye. 1934 Ouvrage très rare reproduisant le texte de l'édition de Lyon, publiée par Pierre Maréchal et Barthélémy Chaussard en 1499. L'illustration, tout à fait originale, comporte des vignettes à personnages isolés pour les danses macabres et des gravures plus importantes pour la Vie de l'Antéchrist et les Quinze signes precedens le jugement universel dont on montre ici deux pages. Exemplaires des bibliothèques Yemeniz, Lignerolles, G. de Villeneuve, S. Brunschwig.

Vente Sylvain S. Brunschwig, 28-30 mars 1935, Genève, n° 387.

Legs de Paul Harth, 1963.

942 Marsiglio FICINO. Discours de l'honneste amour sur le banquet de Platon. traduits de toscan en françois par Guy Le Fevre de la Boderie. — Paris, Jean Macé, 1578.

ln-So. Reliure vélin souple à décor doré contemporaine.

Ancien disciple de Guillaume Postel, orientaliste et collaborateur de Plantin pour le syriaque pendant les années d'élaboration de la Bible polyglotte, Guy Le Fevre de la Boderie est le premier à avoir introduit la Kabbale dans la poésie française. Une longue fréquentation des œuvres maîtresses du Quattrocento donne son sens profond à son œuvre poétique et à son activité de traducteur. En 1578, il traduit Ficin et Pic de La Mirandole, alors qu'il est à Paris en qualité de secrétaire du duc d'Alençon, fils du roi Henri III. Sa traduction du Discours de l'honneste amour, dédiée à Marguerite de Valois, sœur du duc, fait preuve d'exactitude et devait connaître une réédition parisienne en 1588.

J. Festugière, La Philosophie de l'amour chez Marsile Ficin et son influence sur la littérature française au XVIe siècle, J. Vrin, 1941; F. Secret, « L'Humanisme florentin du Quattrocento vu par un kabbaliste français, Guy Le Fevre de la Boderie », Kinascimento, 5, 1954, pp. 105112.

Don de M. Wilfrid Baumgartner, 1974.


943 PLUTARQUE. Les Préceptes de Plutarque monstrant la manière comme il faut se gouverner en mariage. Translatez selon la vérité du grec par Jacques Grévin. —

Rouen, chez Jean Chollim, vers 1582. In-16. Reliure parchemin d'époque.

Rés., p. R. 838 Cette version, considérée depuis longtemps comme perdue, a dû être achevée par le médecin poète Jacques Grévin au printemps de 1559. Un premier essai aurait, croit-on, été publié en 1558. L'impression du présent opuscule est, en tout cas, bien postérieure à la mort du traducteur (1570).

R. Aulotte, « Une version retrouvée de Jacques Grévin, les Conjugaliapraecepta de Plutarque de Chéronée », Hommages à Marie Delcourt, Bruxelles, 1970, pp. 352-360.

Achat, 1967.

944 Heures à l'usage de Rome [ou Langres]. — La Vie et passion de Madame saincte Marguerite. — Les Quinze effusions du sang de nostre sauveur Jesucrist. — Troyes, Jean Lecoq [vers 1583]. In-8°, ill. Rel. d'époque. Rés., p. B. 6 Les livres d'Heures sont un phénomène marquant de l'édition parisienne au xvie siècle.

Ceux qui sortent des presses de province sont plus rares. Celui-ci est ignoré des répertoires spécialisés, et l'exemplaire est probablement unique. Il date de 15 83 si l'on se base sur l'almanach (1583-1600). A l'usage de Rome d'après le titre, il est plutôt à l'usage de Langres comme l'indique le colophon et comme en témoigne une oraison à saint Mammès, patron du diocèse; cependant le nom de ce saint ne figure pas au calendrier. L'illustration est intéressante; outre la marque, elle consiste en 29 grandes figures, où se remarque la suite des douze âges de l'homme, qui accompagne le calendrier; en 56 vignettes de dimensions diverses, dont une suite de 7 combats des vertus et des vices ; enfin en encadrements, mais seulement autour des grandes figures. Deux textes en français, aussi imprimés par Lecoq, sont reliés à la suite; ils contiennent quelques vignettes. Une reliure contemporaine] de l'édition, en veau fauve et à dos long et décoré, est frappée au nom de Marguerite Rochon; la page de titre porte l'ex-libris manuscrit de Pellissier de Feligonde, 1740.

J. Betz, Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIe siècle. : XII) Troyes Baden-Baden, 1972, p. 17.

Achat, 1965.

LIVRES DE BRODERIE (LEGS COSSETTE)

Les ouvrages que la vicomtesse de Cossette, née Florence Finaly, a légués à la Bibliothèque nationale en 1969 constituent un ensemble important de livres de broderie dont la plupart datent du XVIe siècle. Toutes les grandes villes qui, à l'époque, jouaient un rôle important dans la fabrication de ce genre d'ouvrages y sont représentées : Cologne, Nuremberg, Francfort, Paris, Lyon, Rome et surtout Venise. Certains de ces volumes proviennent de la collection Landau-Finaly réunie au XIXe siècle par le baron Horace de Landau dans sa villa florentine « alla Pietra n. Cette bibliothèque fut dispersée après la deuxième guerre mondiale.


945 Giovanni Antonio TAGLIENTE. Essempio di recammi. — Venise, Giovanni Antonio et fratelli da Sabbio, 1528. In-40, ill. Reliure vénitienne d'époque. Rés., p. V. 682 Maître d'écriture à la Chancellerie de la République de Venise, Giovanni Antonio Tagliente est surtout connu pour son manuel de calligraphie paru en 15 24. Mais on lui doit aussi un traité pour l'apprentissage de la lecture, un manuel de comptabilité, deux recueils de modèles de lettres et un livre de broderie dont c'est ici la deuxième édition. A côté de quelques planches de style traditionnel copiées des éditions allemandes, celui-ci comprend surtout de nombreux exemples d'entrelacs et d'arabesques. Ces éléments décoratifs s'étaient introduits à Venise grâce aux travaux d'artisans islamiques et avaient, dès la fin du xve siècle, fait leur apparition dans la reliure vénitienne. Ce sont là les « groppi moreschi et arabeschi » dont l'auteur parle dans sa préface et qu'il est probablement le premier à reproduire dans un ouvrage de ce genre. Il y ajoute plusieurs planches représentant des modèles de dessin et complète le tout d'un mode d'emploi détaillé. Le graveur Piron da Carpi dont le nom figure au dernier feuillet n'est connu que par cet ouvrage.

A. Lotz, Bibliographie der Modelbücher) Leipzig, 1933, n° 64 b; M. Sander, Le Livre à figures italien, III, Milan, 1943, n° 6456; T. de Marinis, La Legatura artistica in Italia nei secoli XV e XVI, II, Firenze, 1960, pp. 53-54 et n° 2039; S. Morison, Splendour of ornament. Specimens selected from the « Essempio di recammi », Venice, 1J24 by Giovanni Antonio Tagliente, London, 1970.

946 Giovanni Andréa VAVASSORE. Corona di racammi. — Venise, Giovanni Andrea Vavassore detto Guadagino [entre 1524 et 1530]. In-40, ill. Reliure moderne aux armes du Marquis G. d'Adda, signée Fratelli Binda Milano. Rés., p. V. 696 De ce livre de broderie entièrement gravé sur bois et qui selon certains bibliographes serait antérieur à celui de Tagliente (no 945), on connaît au moins trois éditions non datées.

L'imprimeur était également graveur et on peut lui attribuer les planches de ce volume comportant une grande variété d'arabesques et de bordures à rinceaux d'une symétrie rigoureuse. Six frises sont copiées des cuivres d'un artiste italien dont les œuvres sont signées « f », alors que certains rinceaux s'inspirent, semble-t-il, des lettres ornées de l'imprimeur Erhardt Ratdolt qui exerça à Venise de 1476 à 1486. De la bibliothèque de Tammaro de Marinis.

Catalogue d'une collection d'anciens livres à figures italiens appartenant à Tammaro de Marinis, Milan, 1925, n° 209; A. Lotz, op. cit., n° 66; M. Sander, op. cit., III, n° 6456.

947 Giovanni Andréa VAVASSORE. Esemplario di lavori. — Venise, avant novembre 1530.

In-40, ill. Reliure velours moderne. Rés., p. V. 685 Première édition de cet autre livre de broderie de l'auteur de la Corona di racammi (no 946).

A côté de bordures style Renaissance on y trouve bon nombre de compositions géométriques d'un dessin plus traditionnel. Les modèles en dessin libre étant trop difficiles à exécuter, l'auteur n'a retenu ici que des patrons à fils comptés, comme il l'explique dans sa préface.

La double planche représentant Orphée parmi les animaux figure également dans sa Corona di racammi et dans YÊssempio de Giovanni Antonio Tagliente (no 945). Réédité au moins 8 fois jusqu'en 1552, c'est en Italie le livre de modèles le plus courant de l'époque. Le titre gravé est dû à Florio Vavassore, frère de l'imprimeur et son associé à partir de 1530. De la bibliothèque du baron Horace de Landau.

V. Masséna, prince d'Essling, Les Livres à figures vénitiens, Florence, 1914, III, pp. 113-114; A. Lotz, op. cit., no 67 a; M. Sander, op. cit., III. n° 6458,


N° 945. — G.A. Tagliente. Essempio di recammi. Venise, 1528.


948 Esemplario di lavori. — Venise, Nicolo d'Aristotile detto Zoppino, 1530, mars.

In-40, ill. Reliure moderne de Georges Canapé. Rés., p. V. 695 Deuxième édition de ce livre de broderie publiée par l'imprimeur Zoppino qui, pour l'essentiel, se contenta de faire copier les planches d'éditions allemandes et celles de Giovanni Antonio Tagliente (no 945). De même l'encadrement du titre, représentant deux femmes au métier, est copié du livre de modèles imprimé par Peter Quentel à Cologne en 1527 et comporte d'ailleurs toujours les armes de Cologne. De la bibliothèque de Leo S.

Olschki.

A. Lotz, op. cit., n° 65 b; M. Sander, op. cit., III, n° 6466.

949 Dominique CELLE. Ce livre est plaisant et utile. — Lyon, Jean Coste, 1531. In-40, ill. Cartonnage d'époque. Rés., p. V. 690 Après le recueil de motifs décoratifs de Francesco di Pellegrino (La Fleur de la science de portraicture. Patrons de broderie façon arabique et italique, Paris, 1530), destiné plus aux artistes et imprimeurs qu'au public, c'est le premier livre de broderie proprement dit qui paraisse en France. L'auteur, originaire de Toulouse et peut-être brodeur lui-même, s'était fixé en Italie après avoir voyagé « tant en Espaigne, Italie, Romanie, Almaigne et aultres pays », comme il ressort de son épître au lecteur. Dès 1532, son livre paraît d'ailleurs à Lyon avec un titre en italien et sous le nom de Domenico da Sera qui figurera sur toutes les éditions ultérieures françaises ou italiennes. Les modèles, entrelacs surtout et autres compositions géométriques, reproduits sur assez grande échelle, sont gravés par Jean Coste, tailleur d'histoires et dominotier qui signe ici également comme imprimeur. Exemplaire incomplet de 4 feuillets.

D. Guilmard, Les Maîtres ornemanistes, E. Pion, 1880, p. 28, n° 33; A. Lotz, op. cit., n° 69 a; J. Baudrier, Bibliographie (yonnaise) I, F. de Nobele, 1964, p. 105 ; R. Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, A. et J. Picard, 1969, p. 317.

950 Giovanni OSTAUS. La Vera perfettione de disegno. — Venise, Francesco di Franceschi, 1591. In-40 oblong, ill. Reliure velours moderne. Rés., p. V. 694 Ce livre de broderie dont la première édition parut en 1557 est l'un des plus utilisés du milieu du siècle. Il se distingue aussi bien par la variété des dessins que par la diversité des techniques proposées : point coupé, broderie d'application, lacis à points comptés. En outre, l'auteur qui semble avoir gravé lui-même les planches, a enrichi le volume de quelques scènes mythologiques, de paysages, de grotesques et de frises à rinceaux dans lesquels on peut difficilement voir des modèles de broderie. De la bibliothèque du baron Horace de Landau.

D. Guilmard, op. cit., p. 301, n° 74; A. Lotz, op. cit., n° 96 e.

951 Matthias MIGNERAK. La Pratique de l'aiguille industrieuse. — Paris, Jean Le Clerc, 1605. In-40, ill. Rés., p. V. 680 Jean Le Clerc le Jeune, tailleur et imprimeur d'histoires, joua un rôle très actif dans la diffusion des livres de broderie en France : c'est chez lui que paraissent les nombreuses éditions de deux ouvrages du vénitien Federico di Vinciolo. Pour ce livret de « Milour Mignerac anglois, ouvrier fort expert », il réussit à obtenir un privilège de 10 ans interdisant


l'impression « d'autres ouvrages de lingerie» en France que les siens; les modèles d'un style simple et presque populaire sont reproduits ici en blanc sur fond noir : armes et chiffre de Marie de Médicis à qui le livre est dédié, sujets de mythologie grecque ou latine et de l'Histoire sainte, carrés à fleurs et à fruits, bordures à rinceaux avec animaux. C'est également un des premiers livres français de ce genre qui contienne des dentelles aux fuseaux. Exemplaire incomplet du premier cahier. De la bibliothèque du baron Horace de Landau.

D. Guilmard, op. cit., p. 517, n° 1 ; A. Lotz, op. cit., n° 140.

III. ÉDITIONS DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE

952 Antoine de LESTANG. De l'Ortografe de la langue Franceze. — Paris, Guillaume Marette, 1613. In-So. Reliure moderne. Rés., p. X. 435 Antoine de Lestang (1538 ou 1548-1617), président au Parlement de Toulouse, a laissé quatre ouvrages aux sujets disparates. Ses Arrêts de la Cour de Parlement de Toulouse (1612) et son Histoire des Gaules (1618) sont connus, mais son Traité de la réalité du Saint-Sacrement de l'autel et son Traité de l'Ortografe seraient oubliés s'ils n'étaient cités par Moreri (qui se trompe sur le prénom de l'auteur) et quelques biographies postérieures. Il n'est pas étonnant que ce traité de l'orthographe ait échappé aux spécialistes; il n'est cité ni par Ambroise Firmin-Didot, ni par Charles Beaulieux, ni par Ferdinand Brunot. Les bibliographies et les grands catalogues de bibliothèques l'ignorent aussi, et cet exemplaire peut être unique. Il s'agit d'un ouvrage curieux, qui s'intègre dans la lignée des essais de réforme de l'orthographe française; l'auteur déclare : « Pour regler l'ortografe à la prolation il est neçessere que les letres e caractères aient la puissançe des voes e des sons qu'on prononçe : çe que manque à notre langue Franceze » (p. 14). La réforme préconisée par Lestang ne consiste pas seulement en simplifications, car il utilise quelques caractères spéciaux (un pour le u et le v consonnes, un pour le t prononcé « esse ») et signes diacritiques (c et e cédillés, différemment d'ailleurs), à la manière d'Antoine de Baïf, en 15 74, dans ses « Etrenes de poezie fransoeze an vers mezurés ». Lestang s'est aussi inspiré des ouvrages publiés par Louis Meigret dans les années 1540-15 50, et de la « Gramere » de Ramus (1562).

Achat, 1973.

953 MOLIÈRE. Les Précieuses ridicules. Comédie représentée au Petit Bourbon. La copie. — Paris, chez Guillaume de Luynes, 1660. In-12. Reliure moderne signée L. Levêque. Rés., p. Yf. 447 La pièce fut jouée à Paris pour la première fois le 18 novembre 1659 et fut publiée par les soins des libraires Guillaume de Luynes, Charles de Sercy et Claude Barbin, le 29 janvier suivant avec un privilège du 19. Il en existe, pour l'année 1660, deux éditions autorisées, connues en quatre états différents, et trois contrefaçons dont celle-ci. Dépourvue de privilège et d'achevé d'imprimer, la présente « copie » suit pour le texte l'édition originale et semble d'origine française. Elle n'est représentée que par ce seul exemplaire.

Vente, 27-28 octobre 1964, Paris, n° 75.

Achat, 1964.


954 MOLIÈRE. L'Avare, comédie. Suivant la copie imprimée à Paris. — [Amsterdam, Daniel Elzevier] 1669. In-12. Volume broché à couverture bleue. Rés., p. Yf. 422 On sait que l'Avare, joué pour la première fois le 9 septembre 1668 au Théâtre du Palais Royal, n'obtint pas un très grand succès auprès du public qui fut peut-être déconcerté par la prose de cette pièce alors qu'il était habitué aux « grandes comédies » en vers, peut-être aussi moins intéressé par le sujet que par celui des précédentes œuvres de Molière; quoi qu'il en soit, l'Avare fut représenté seulement vingt fois en trois mois et la recette ne fut pas souvent bonne. Mais cet accueil froid — qui, d'ailleurs, ne dura pas et devint au contraire très favorable quelques années plus tard — n'empêcha pas la pièce d'être imprimée plusieurs fois dès l'année 1669 : édition originale chez Ribou, contrefaçon française et contrefaçon hollandaise, sortie de l'officine de Daniel Elzevier à Amsterdam. Cette première édition elzevirienne présentée ici est extrêmement rare ; les bibliographes de Molière, Paul Lacroix, puis A.- J. Guibert, n'en ont pas vu d'exemplaire; quant à Alphonse Willems, il a pu la faire figurer dans son répertoire des publications elzeviriennes pour en avoir eu connaissance par un libraire de Bruxelles.

P. Lacroix, Bibliographie moliéresque, 2e éd., A. Fontaine, 1875, n° 58; A. Willems, Les Elzevier) Bruxelles, G.-A. Van Trigt; Paris, A. Labitte; La Haye, M. Nijhoff, i 88o, no 1416; A.- J. Guibert, Bibliographie des Œuvres de Molière publiées au XVIIe siècle, éd. du C.N.R.S., 1961.

Don de M. H.P. Kraus, 1961.

95 5 René DESCARTES. Les Principes de la philosophie, escrits en latin par René Descartes et traduits en françois par un de ses amis [l'abbé Picot], reveus et corrigez. — Paris, Th. Girard, 1668. In-40. Reliure veau granité aux armes de Bossuet. Rés., p. R. 795 Troisième édition en français de cet ouvrage, publié en latin en 1644 et traduit en 1647, dans lequel Descartes expose les grandes lignes de son système philosophique. Cet exemplaire a appartenu à Bossuet, dont les armes figurent sur la reliure. Bossuet n'était pas un véritable bibliophile, mais possédait une bibliothèque composée d'ouvrages sur la philosophie, la théologie, le droit canonique et les conciles, dont il avait besoin pour ses sermons et ses controverses; celui-ci est particulièrement intéressant, car il porte des notes manuscrites de la main de Bossuet. Deux autres ouvrages de Descartes annotés de la même façon par Bossuet ont figuré à l'exposition du Cinquantenaire de la Société des Bibliophiles et Iconophiles de Belgique en 1960. Ainsi l'on surprend Bossuet autour des années 1669-1670, où il devient évêque de Condom et précepteur du Dauphin, lisant Descartes, crayon en main, et signalant par un trait, ou par un mot écrit dans la marge, ou encore par le mot « nota » abrégé en « na », une idée qui l'a frappé : ces notes ne sont pas des appréciations, mais des points de repère dans la lecture du texte, et l'on devine à l'intensité du trait le désir de Bossuet de pénétrer dans la pensée de Descartes.

T. Goyet, L'Humanisme de Bossuet, Klincksieck, 1965; Vente, Paris, Hôtel Drouot, Bibliothèque M.G., 11-13 mars 1961.

Achat, 1961.

956 Blaise PASCAL, portrait à la sanguine par Jean Domat. Rés., m. F. 8 Cet exemplaire du Digeste (Lyon, 1583), dont l'aspect un peu délabré est celui des livres qui ont beaucoup servi, a appartenu au grand jurisconsulte Jean Domat (1625-1696) qui l'a utilisé pour composer son livre des Loix civiles, comme l'a mentionné de sa main son fils Gilbert. Le texte est abondamment annoté dans les marges, notes que l'on ne peut, du


reste, toutes attribuer à Jean Domat : on y discerne deux mains, l'une du xvie siècle, l'autre beaucoup plus récente. Mais le principal intérêt du volume réside dans le portrait de Pascal, dessiné à la sanguine sur un feuillet collé au contreplat supérieur : au-dessous, Gilbert Domat a écrit : « Portrait de M. Pascal fait par mon père ». On connaît en effet, l'amitié de Pascal et de Domat, tous deux originaires de Clermont-Ferrand. Découvert en 1837 dans un vieux coffre ayant appartenu à une demoiselle Domat, le portrait fut reproduit dès 1844 dans l'édition des Pensées publiée par Prosper Faugère. Passés dans la famille de Féligonde de Villeneuve, livre et portrait furent retrouvés de nouveau à la mort d'un descendant de cette famille; ils appartinrent ensuite à Maurice Barrés, puis à M. Jean Davray, qui en fit don à la Bibliothèque nationale, le 7 décembre 1962. Ce portrait célèbre et souvent reproduit évoque un Pascal adolescent, dont le regard rayonne d'intelligence.

Il a fait l'objet d'abondants commentaires et de nombreuses discussions : a-t-il été pris sur le vif? Ne serait-ce pas plutôt un croquis fait de mémoire ? Ou encore un dessin fait beaucoup plus tard d'après le portrait de Quesnel ? Quoi qu'il en soit, c'est là, sans doute, le plus vivant et le plus émouvant des portraits de Pascal.

A. Ojardias, « Divers portraits de Pascal et des siens », Galette des Beaux-Arts, 2e sem. 1910, pp. 195-207; U. Moussali, Le Vrai visage de Blaise Pascal, Pion, 1952; B. Dorival, « L'Iconographie de Pascal au XVIIe siècle », Pascal et Port-Royal. 1962, Tricentenaire de la mort de Pascal, A. Fayard, 1962, pp. 91-98; E. Brin, «Le Portrait de Pascal à la Bibliothèque nationale », Bulletin des Bibliothèques de France, 1962, pp. 291-294.

Don de M. Jean Davray, 1962.

957 Blaise PASCAL. Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets.

- Paris, Guillaume Desprez, 1670. In-12. Reliure parchemin d'époque.

Rés., p. D. 57 Données par les soins d'Arnauld, de Nicole et de Périer, les trois premières éditions autorisées des Pensées ont été imprimées bien après la mort de Pascal en 1669, 1670 et 1671.

Curieux effet du jeu complexe des titres « cartonnés », des exemplaires de chacune d'entre elles peuvent être trouvés sous le millésime 1 670. On expose ici une contrefaçon probablement exécutée en Hollande et suivant pas à pas l'édition originale (telle qu'elle a été remaniée en 1670). Des ornements conventionnels y ont été substitués au monogramme et aux vignettes de Desprez. Deux exemplaires en avaient été recensés à Oxford et à Copenhague jusqu'à la découverte de celui-ci qui comporte plusieurs cartons rectificatifs. Au dernier cahier notamment une erreur dans l'achevé d'imprimer « 2 janvier 1679 » a été ainsi corrigée.

R..A Sayce, « A Contrefaçon of Pascal's Pensées, 1670 », Australian Journal of French Studies, 3, 1966, pp. 273-281; R. Laufer, Introduction à la textologie, Larousse, 1972, pp. 127-132; J. Mesnard, « Les éditions de Port-Royal », Chroniques de Port-Royal, 1972, pp. 66-82.

Achat, 1973.

958 Jean RACINE. Phèdre et Hippolyte. Tragédie. — Paris, chez Claude Barbin [= Rouen?], 1677. In-12. Reliure moderne. Rés., p. Yf. 471 Phèdre fut représentée pour la première fois le ier janvier 1677. Les libraires Barbin et Ribou en donnèrent aussitôt deux éditions pourvues du privilège royal du 11 février et du même achevé d'imprimer du 15 mars. La présente édition qui ne comporte ni l'un ni l'autre a toute l'apparence d'une contrefaçon rouennaise. Elle contient cependant une vingtaine de variantes de texte et de multiples variantes de ponctuation et de graphie que retiendront l'édition collective de 1680 et plusieurs contrefaçons de la même année. Le


seul exemplaire recensé avant la découverte de celui-ci appartient à la Bibliothèque de l'Université de Manchester.

I. Barko, « Du nouveau sur l'édition originale de Phèdre », Australian Journal of French studies, 1966, p. 282.

Achat, 1972.

959 Marie-Madeleine de LA FAYETTE. La Princesse de Clèves. — Paris, Claude Barbin, 1689. 4 t. en 2 vol. in-12. Reliure maroquin rouge xixe s, signée Hardy.

Rés., p. Y2. 2510 (1-2) et (3-4) Deuxième édition autorisée de la Princesse de Clèves, plus rare encore que l'édition originale publiée chez le même éditeur, Barbin, en 1678. Elle parut du vivant de Mme de La Fayette, quatre ans avant sa mort; il ne semble pourtant pas que celle-ci s'y soit intéressée directement. En effet, les coquilles qui sont assez nombreuses dans la première édition faite avec peu de soin, se retrouvent en partie dans l'édition de 1689, qui ne fut sans doute qu'une entreprise de librairie et dont le texte ne présente que quelques variantes sans importance; mais son existence, comme celle des contrefaçons parues dès 1678, celle de l'édition anglaise de 1679, celle de l'édition d'Amsterdam en 1688 et celle de l'édition de Lyon en 1690, prouve le succès que rencontra ce roman auprès des contemporains. Le nom de Mme de La Fayette n'apparaît, du reste, dans aucune de ces éditions : on sait que celle-ci garda soigneusement l'anonymat pour la Princesse de Clèves ainsi que pour ses autres œuvres et qu'il faut attendre 1780 pour trouver chez Didot l'aîné la première édition de la Princesse de Clèves sous son nom. De la Bibliothèque Bloch-Levalois.

F. Gébelin, Observations critiques sur le texte de la Princesse de Clèves, Les Bibliophiles du Palais, 1930; Romanciers du XVIIe s., textes présentés et annotés par Antoine Adam, NRF, 1958 (Bibliothèque de la Pléiade) ; Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, texte établi et présenté par Albert Cazes) Société d'édition les Belles Lettres, 1961 (Les Textes français, collection des Universités de France).

Achat, 1964.

960 François- Timoléon, abbé de CHOISY. Histoire de Charles VI, roi de France. — Paris, chez Jean-Baptiste Coignard, 1695. In-40. Reliure veau brun d'époque.

Rés., 40 Lb25. 19 a Exemplaire d'épreuves corrigées et annotées par le prote de l'imprimerie Coignard à l'intention des compositeurs et des pressiers : « Ajustez cela. baissez. redressez. resserez. remaniez. changez. tirez mais prenez garde aux corrections. » Parfois en transmettant une feuille d'épreuves, les compositeurs réclament de leur côté : « De la copie nouvelle s'il vous plaist », ou bien « une main » (25 feuilles de papier destinées au tirage des épreuves suivantes). Les bandeaux et les lettrines gravés sur cuivre n'ont évidemment pas été tirés ici.

Achat, 1970.

IV. ÉDITIONS DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE 961 Charles PERRAULT. Contes de Monsieur Perrault avec des moralitez. Paris, chez la Veuve Barbin, 1707. In-12. Reliure veau brun moucheté d'époque. Rés., p. Y2. 2678 C'est la deuxième édition autorisée des Contes qui est présentée ici, ornée des mêmes


gravures en taille-douce que l'édition originale parue chez Barbin en 1697, et très rare elle aussi. Cet exemplaire a appartenu à Emile Henriot, dont l'ex-libris est daté de 1926. On se rappelle que le critique littéraire s'est intéressé particulièrement à Perrault et a publié aux Éditions de la Chronique des lettres françaises, en 1928, une édition des Contes, - dans son introduction, il expose le problème de l'attribution des Contes à son véritable auteur, Charles Perrault ou son fils Pierre Perrault Darmancour, ou encore ce dernier revu et corrigé par son père. Quoi qu'il en soit, Émile Henriot fait observer que l'édition de 1707, parue après la mort de Charles Perrault, est la première à donner le nom de celui-ci, et qu'elle est la réédition du deuxième état de l'édition originale (exempte des fautes qui figuraient dans le premier état).

C. Perrault, Contes, publiés avec une introduction par Émile Henriot, Éditions de la Chronique des lettres françaises, 1928.

Achat, 1972.

962 [Bible].Novum Testamentum syriacum cum versione latina cura et studio Johannis Leusden et Caroli Schaaf. — Leyde, Johann Mùller pour Cornelius Boutesteyn et Samuel Luchtmans, 1709. In-40. Reliure veau brun d'époque, restaurée.

Rés., m. A. 4 Ce livre passe pour le second imprimé au moyen de planches stéréotypes. L'inventeur du procédé est le pasteur hollandais Johann Müller (t 1710) qui avait commencé ses expériences en 1701 et dont la technique fut utilisée, croit-on, pour une dizaine de livres : il s'agissait de prendre un moule d'une surface imprimée et de s'en servir comme d'une matrice pour y couler d'une seule pièce une planche en relief. Le Nouveau Testament latin-syriaque fut imprimé en 1708. On expose ici une deuxième émission du livre rajeunie par un titre cartonné portant la date de 1709.

W.H. Van Westreenen von Tiellandt, Rapport sur les recherches relatives à l'invention première et à l'usage le plus ancien de l'imprimerie stéréotype, La Haye, 1833 ; Printing and the mind of man, catalogue of an exhibition assembled at the British Muséum and at Earls Court, London) 16-27 juillet 1963, London, 1963, pp. 60-61; Catalogue Breslauer, 51, n° 207.

Achat, 1962.

963 FÉNELON. Éducation royale ou Examen de conscience pour un grand prince. Avec la vie de l'auteur. — Amsterdam, M. Magerus [1734]. In-40. Demi-reliure d'époque.

Rés., g. D. 5 Cet ouvrage en quatre parties devait primitivement être ajouté à l'édition in-4° des Aventures de Télémaque, imprimée à Amsterdam chez Wetstein en 1734 et tirée à 150 exemplaires. Mais à la demande du cardinal Fleury, désireux d'éviter une nouvelle querelle religieuse, ce supplément fut mis au pilon. Les frais de suppression revinrent au marquis de Fénelon, petit neveu de l'auteur et ambassadeur du roi à La Haye, qui avait écrit l'Avertissement et conseillé l'édition. Le présent exemplaire est l'un des cinq subsistants connus sur les 150.

Les deux premiers feuillets sont des cartons de format in-folio, d'une typographie différente du reste du livre. Le titre de départ originellement prévu Examen de conscience pour un roi y a été remplacé par celui qu'on voit ici où figure notamment la mention pour un grand prince et le nom d'un libraire fictif « Magerus ». Des bibliothèques Friedrich Wilhelm de Westphalen, évêque de Paderborn, Louis-Augustin de Montblanc, archevêque-coadjuteur de Tours, et de Le Hamonais.

Vente, 23 mai 1967, Paris, n° 49; R. Faille, « Autour de l'Examen de conscience pour un roi, de Fénelon », Revue française d'histoire du livre, 1974 (sous presse).

Achat, 1967.


964 Denis DIDEROT. Lettre sur les sourds et muets à l'usage de ceux qui entendent et qui parlent. - [Paris, Bauche], 1751. In-12. Reliure veau brun moucheté d'époque.

Rés., p. R. 855 Premières réflexions de Diderot sur les grands problèmes esthétiques. La Lettre, présentée sous forme de réponse à l'abbé Batteux et publiée en février 1751 en 241 pages, fut suivie d'Additions imprimées au mois de mai suivant, reprenant le texte à la p. 241 (réimprimée) et le menant jusqu'à la p. 400. L'éditeur remit l'ensemble en vente en supprimant le second titre. Des raisons de prudence durent dicter à Diderot des modifications au texte primitif, introduites matériellement dans le livre sous forme de quatre cartons. Le présent exemplaire, exempt de ces substitutions, conserve la version originale, bien plus significative.

D. Diderot, Lettre sur les sourds et muets, éd. P.H. Meyer, Genève, 1965 (Diderot Studies VII) ; W. Kirsop, Bibliographie matérielle et critique textuelle, vers une collaboration, Minard, 1970, pp. 45-60; J. Chouillet, La Formation des idées esthétiques de Diderot, Nizet, 1973, pp. 151-275.

Achat, 1969.

965 Denis DIDEROT. Regrets sur ma vieille robe de chambre. Avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune. — [S. 1., s.n.], 1772. Petit in-So. Cartonnage marbré.

Rés., p. Z. 5100 Première édition imprimée de ce texte célèbre de Diderot. Un manuscrit autographe, acquis par la Bibliothèque nationale en 1945, porte en avant-titre : «Fragment du Sallon de 1769 ». En fait il fut diffusé à part, sous forme de copies manuscrites dans la Correspondance littéraire de Grimm, livraison du 15 février 1769, avant l'ouverture du salon. Dans l'impression exposée un Avis au lecteur (pp. 3-6), signé R. [F.-D. Ring], révèle les circonstances de l'anecdote.

Cette édition sans lieu d'impression est probablement suisse, la marque d'eau du papier et la contremarque IBG ont été utilisées par un moulin bernois à partir de 1771. Toutefois une note manuscrite suggère Karlsruhe comme lieu d'impression.

Édition très rare, seule la Bibliothèque publique de Lyon en possède un autre exemplaire en France, semble-t-il.

Tchemerzine, IV, 459; J. Lindt, The Paper-mills of Bernland and their watermarks., Hilversum, 1964, n° 771; Librairie G. Heilbrun, cat. 40, 1973, n° 37.

Achat, 1973.

966 Denis DIDEROT. Jacques le fataliste et son maître. — A Paris, chez Buisson, an cinquième de la République [1796]. 2 vol. in-So. Rés., p. Y2. 2526 (1-2) Contrefaçon de l'édition originale posthume. La page de titre du t. 1 porte par erreur : Jacques la [sic] fataliste.

Contrairement à ce qu'ont indiqué certains bibliographes, il ne peut s'agir d'un des premiers exemplaires tirés de l'édition originale, avec une faute au titre corrigée par la suite, car ces deux volumes ont une composition typographique différente de celle de l'édition originale.

Tchemerzine, IV, 469; Vente Hôtel Drouot, 8 mars 1965, n° 46.

Achat, 1965.


967 VOLTAIRE. Candide ou l'Optimisme traduit de l'allemand de Mr. le docteur Ralph.

[- Seconde partie]. — [S. 1.] 1759-1760. In-80. Cartonnage recouvert de papier italien d'époque. Rés., p. Y2. 2627 On connaît de Candide 18 éditions portant le millésime de 1759, année de l'originale. Les recherches menées par M. John R. Kleinschmidt établissent que celle-ci, qui comprend la suite apocryphe datée 1760, a été imprimée en Italie d'après une édition de Londres attribuable à James Bettenham (Wade 3). Les caractères et les ornements utilisés sont identiques à ceux d'une traduction de Candide en italien publiée également en 1759. Les erreurs multiples du compositeur révèlent elles aussi une origine italienne (ainsi l'orthographe de l'entête du chapitre « vingt-sixisieme » de la p. 157 sur laquelle le livre est ouvert). Enfin le papier de couverture utilisé pour cet exemplaire constitue un argument supplémentaire. De la bibliothèque J.S.L. Gilmour.

1.0. Wade, Voltaire and Candide, Princeton (N.J.), 1959, n° 15; T. Besterman, « Some eighteenth-century Voltaire éditions unknown to Bengesco », Studies on Voltaire and the eighteenth century, 8, 1959, p. 194; J.R. Kleinschmidt, Étude sur les éditions de Candide de iyjp (à paraître).

Achat, 1968.

968 Jean- Jacques RODSSEAC. Œuvres posthumes. — Londres [Bruxelles, J.L. de Boubers], 1782-1783. 3 vol. in-40., ill. Reliure veau blond moucheté d'époque. Rés., m. Z. 535 Ces trois volumes constituent les tomes 10, 11 et 12 de la Collection complète des Œuvres de J.-J. Rousseau) richement illustrée. Présents à l'Arsenal, à la Mazarine et à Sainte-Geneviève, ils faisaient curieusement défaut à l'exemplaire de la Bibliothèque nationale qui a racheté l'ensemble. Ils sont illustrés par Moreau le Jeune et surtout par Barbier l'aîné. Le dossier de la Société typographique conservé à Genève renferme une note de l'éditeur Du Peyrou contre Boubers, préparée en 1779 : « Le Sr Boubert, comme quelques autres ayant, à la mort de Madame de Warens acheté des paperasses de la cassette de cette Dame, qu'un domestique s'était appropriées est réellement possesseur de ces chefs-d'œuvre dont il a enrichi son édition, et ce sont les morceaux de la jeunesse de Rousseau qui ne furent jamais destinés au public, que le Sr Boubert appelle ses ouvrages posthumes. » L'avis au lecteur qui précède le tome premier des Œuvres posthumes est une contre-attaque de Boubers à l'adresse de l'édition en 12 volumes de la Société typographique. De la bibliothèque Wolvenbosch.

H. Cohen, Guide de l'amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, A. Rouquette, 1912, col.

908-909; T. Dufour, Recherches bibliographiques sur les œuvres imprimées de J.-J. Rousseau, L. Giraud-Badin, 1925, t. 2, n° 385.

Achat, 1971.

V. ÉDITIONS DU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE

969 STENDHAL. Vies de Haydn, de Mozart et de Metastase. — Paris, de l'imprimerie P. Didot l'aîné, 1817. In-80. Couverture muette et étiquette au dos conservés, reliure moderne en veau brun dans le style romantique. Rés., p. G. 23 Premier ouvrage de Stendhal publié en 1814 sous le pseudonyme de Louis-Alexandre


Bombet avec le titre : Lettres écrites de Vienne en Autriche. Cet exemplaire est l'un des 300 de l'édition originale pour lesquels on a substitué, en 1817, une nouvelle page de titre sans nom d'auteur, ajouté une longue note à la préface, et un nouvel errata de deux feuillets, mais il ne comporte pas les six cartons figurant dans la plupart des autres exemplaires.

Œuvres complètes de Stendhal, Cercle du bibliophile, 1970, t. 41, notices de Daniel Muller et Victor Del Litto.

Don de Raymond Merckling, 1970.

970 BALZAC. Les Chouans ou la Bretagne en 1799. 2 e édition entièrement refondue. —

Paris, Ch. Vimont, 1834. 2 vol. in-8°. Demi-veau brun à coins, fers à chaud et roulette à froid. Rés., p. Y2. 2628 (1-2) Le Dernier chouan (1829), premier roman signé par Balzac, reparaît ici sous un titre modifié devenu célèbre. La mention « 2e édition entièrement refondue » n'est pas une simple indication publicitaire, elle correspond à une profonde révision du texte. Balzac a maintenu la préface très libérale de ton de la Ire édition en dépit de son évolution politique depuis sa rédaction. Les variantes de détail sont très nombreuses; le texte sera à nouveau corrigé pour son entrée dans La Comédie humaine en 1845 et la préface remplacée par une courte introduction. De la Bibliothèque Pierre Duché, Vente Hôtel Drouot, 1972, n° 2.

Achat, 1972.

971 BALZAC. Notes remises à Messieurs les députés composant la Commission de la loi sur la propriété littéraire. — Paris, J. Hetzel et Paulin, 1841. In-8°.

Rés., m. Z. 458 Ex. portant sur la couverture un envoi autographe à « Monsieur de Champeaux ».

Une commission parlementaire présidée par Lamartine s'était réunie pour la première fois le 9 février 1841 en vue de l'établissement d'une nouvelle loi de la propriété littéraire.

Balzac, très sensibilisé par les problèmes posés par la propriété littéraire, en particulier par la contrefaçon des livres français en Belgique, expose ici ses idées. La Commission de 1841 n'a pas abouti.

Achat, 1963.

972 Le Représentant du peuple, journal quotidien des travailleurs. L. Basbenter, gérant.

Ch. Fauvety, directeur. 14 oct. 1847-21 août 1848. — Paris. In-fol.

Le Peuple, journal de la République démocratique et sociale. Rédacteur, P.-J. Proudhon. Administrateur, Ch. Fauvety. 2 sept. 1848-13 juin 1849. — Paris. In-fol.

Rés., Fol. Le2. 1662-1663 Les deux journaux dont on expose ici la collection personnelle de Pierre-Joseph Proudhon, ont successivement servi de tribune au célèbre théoricien socialiste lorsqu'en 1847 il abandonna son poste de fondé de pouvoir dans l'entreprise de transport des frères Gauthier à Lyon pour s'établir comme journaliste à Paris. Fin 1847 il réussit en effet avec Charles Fauvety et d'autres à fonder Le Représentant du Peuple. Suspendu le 21 août 1848, ce quotidien tenta d'abord de paraître à Lyon, puis essaya de se reconstituer à Paris sous forme d'hebdomadaire et en changeant son titre pour celui de Le Peuple. Le numéro de spécimen publié le 2 septembre, fut saisi aussitôt pour défaut de cautionnement, mais grâce à une souscription, le journal put enfin reparaître en novembre. C'est dans Le Peuple des 26 et


27 janvier 1849 que Proudhon publia les deux violents articles contre Louis Bonaparte qui le firent condamner à trois ans de prison. Après un séjour en Belgique où il s'était réfugié, il fut arrêté le 7 juin et incarcéré à Sainte-Pélagie. Le Peuple dont les bureaux sont saccagés quelques jours plus tard lors d'une émeute, sera continué en octobre par La Voix du Peuple qui en 1850 s'appellera de nouveau Le Peuple. On a ajouté une attestation de provenance signée J. Fauret-Frémiet et S. Henneguy.

G. Guy-Grand, La Pensée de Proudhon, Bordas, 1947, pp. 51-61, 222; R. Manevy, La Presse française de Renaudot à Rochefort) J. Foret, 1958, pp. 258-262; G. Gurvitch, Proudhon, Presses universitaires de France, 1965, pp. 4-6.

Don de Mlle Suzanne Henneguy, 1961.

973 Victor HUGO. Aux Habitants de Guernesey. — Jersey, imprimé par G. Romeril, 1854. In-12, 12 p. Rés., 160 Lb56. 3702 Appel en date de « Marine Terrace, 10 janvier 1854 », pour obtenir la grâce de l'assassin John Charles Tapner.

Édition originale de ce texte où Victor Hugo prend une fois de plus position contre la peine de mort. Dans les Discours de l'Exil, il sera intitulé Inviolabilité de la vie hiuuaine.

Tapner, après trois sursis, sera pendu le 10 février 1854. Cette exécution inspirera à Hugo son célèbre dessin du pendu.

Talvart, IX, 1949, p. 96; V. Hugo, Œuvres, éd. chronologique, IX, pp. 523-529.

Achat, 1965.

974 Victor HUGO. Les Contemplations. Éditions Hetzel, autorisée pour l'étranger, interdite pour la France. — Bruxelles, A. Lebègue et Cie, 1856. 2 vol. in-12.

Rés., p. Ye. 1921 (1-2) Édition originale publiée le 23 avril 1856, en même temps que l'édition de Paris. La correspondance de Victor Hugo et le collationnement des deux éditions prouvent que l'édition de Bruxelles fut corrigée par Victor Hugo, l'édition de Paris étant composée d'après les bonnes feuilles de la précédente. L'exemplaire exposé est à l'adresse de A. Lebègue, d'autres portent celle de Kiessling, Schnée et Cie.

Talvart, IX, 1949, pp. 34-36.

Achat, 1963.

975 Victor HUGO. Châtiments. 1862. — Londres, s.n., s.d. In-16, 356 p.

Rés., p. Ye. 2022 Édition non décrite par les bibliographes. Il s'agit d'une contrefaçon de l'édition non expurgée de 1853, mais sans la préface.

Achat, 1967.


976 Victor HUGO. L'Homme qui rit. — Paris, Librairie internationale; A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, à Bruxelles, à Leipzig et à Livourne, 1869. 4 vol. in-8°.

Couverture conservée, 1/2 reliure chagrin grenat de René Aussourd.

Rés., p. Y2. 2676 (1-4) Au faux-titre du t. 1 de cet exemplaire sur hollande, envoi autographe de l'auteur à Juliette Drouet: « édition de Paris premier exemplaire aux pieds de la même souveraine V. H. »

Édition publiée le 20 avril 1869. Bien que Lacroix se soit engagé à faire paraître les deux éditions belge et française le même jour, il s'arrangea pour que l'ouvrage complet parût en Belgique avant de paraître en France. Hugo corrigea les épreuves de l'édition belge et Meurice celles de l'édition de Paris, d'après les bonnes feuilles de la précédente. De la bibliothèque de Juliette Drouet et de celle de Pierre Duché (ex-libris).

Talvart, IX, 45 ; Vente Pierre Duché, Paris, 20 mars 1972, n° 114.

Achat, 1972.

977 Abel HUGO. Histoire contemporaine. — S.l.n.d., 181 p. Reliure plein veau olive aux armes et chiffre de L. Hugo-Duvidal. Rés., 160 Lb44. 2320 Sur la page de garde, une note autographe : « Exemplaire unique d'un tirage in-8°. Souvenir des travaux de mon père. A ma chère Clémentine. Son dévoué. [Signé] : L. Hugo ». Cette note de Louis Hugo, fils d'Abel Hugo (1789-1855), frère aîné de Victor Hugo, permet d'identifier l'auteur. Il s'agit d'une histoire chronologique depuis 1793 jusqu'en 1842. La p. 181 semble un feuillet d'épreuves achevant l'ouvrage.

Louis Hugo, qui avait pris, comme son père Abel, le titre de comte Hugo, auquel il ajouta celui de sa mère née Duvidal, avait adopté les armes de la famille Hugo : « d'azur au chef d'argent chargées de deux merlettes de sable », frappées sur le premier plat de ce volume.

Don de M. Georges Blaizot, 1971.

978 Stéphane MALLARMÉ et Emmanuel DES ESSARTS. Scies. I. Le Carrefour des demoiselles, ou l'Absence du lancier, ou le Triomphe de la prévoyance. — Sens, impr.

de Ph. Chappu [1862]. In-8°. Rés., p. Ye. 2085 Ouvrage mineur, mais néanmoins curieux, cette mince plaquette résulte de la collaboration de Mallarmé et Des Essarts; elle relate en vers burlesques une partie de campagne faite entre amis, en forêt de Fontainebleau. La signature autographe des deux auteurs figure au bas de la page qui précède le texte. Son intérêt ne réside donc pas dans sa valeur littéraire, mais dans son extrême rareté. C'est aussi la première publication indépendante du poète.

F. Ambrière, « Deux ouvrages inconnus de Stéphane Mallarmé », Bulletin du bibliophile, 1935, pp. 506-510; H. Mondor, Vie de Mallarmé, Gallimard, 1941, pp. 46-47; H. Talvart et J. Place, Bibliographie des auteurs modernes de langue française, 13, 1956, p. 116; Vente, 15 décembre 1969, Paris, n° 101.

Achat, 1969.


979 LAUTRÉAMONT. Les Chants de Maldoror. Chants I, II, III, IV, V, VI. — Paris, en vente chez tous les libraires, 1869. In-i6. Rés., p. Ye. 1811 Le « Chant premier » des Chants de Maldoror est publié à Paris, en août 1868, sans nom d'auteur. L'ensemble de l'ouvrage terminé, Lautréamont le propose à l'éditeur parisien, Albert Lacroix, qui l'accepte, mais en confie la publication à son associé de Bruxelles, Verboeckhoven. Le 25 octobre 1869, dans le n° 7 de son bulletin trimestriel des publications défendues en France, imprimées à l'étranger, Poulet-Malassis annonce l'ouvrage. En fait, les Chants de Maldoror ne sont pas défendus, pour la simple raison qu'ils ne sont pas mis en vente. Néanmoins, quelques exemplaires (10 ? ,20 ?), brochés avec une couverture imprimée, sont livrés à l'auteur sur sa demande; c'est l'un d'entre eux que la Bibliothèque nationale a pu acquérir. La déclaration de guerre en juillet 1870 et la mort de l'auteur en novembre, retardent la mise dans le commerce qui n'est faite qu'en 1874, avec une couverture, un titre et un faux-titre recomposés.

H. Talvart et J. Place, Bibliographie des auteurs modernes de langue française, 11, 1952, p. 341; Vente 12 mai 1960, Paris, n° 110; F. Caradec, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, La Table ronde, 1970, pp. 191-1 9 5 ; Lautréamont, Œuvres complètes : fac-similés des éditions originales, 1970; E. Peyrouzet, Vie de Lautréamont, B. Grasset, 1970, pp. 323-333; Lautréamont et Germain Nouveau, Œuvres complètes, présentées et annotées par P.-O. Wal^er, Gallimard, 1970, pp. 8-11 et 41-252.

Achat, 1960.

980 Gustave FLAUBERT. La Tentation de saint Antoine. — Paris, Charpentier et Cie, 1874. In-8°. Demi-reliure maroquin rouge à coins. Rés., m. Y2. 954 Édition originale. Ex. sur hollande n° 67 (sur 75). On a ajouté deux lettres autographes de Flaubert à Paul Chéron, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, s.d. [février 1874] et lundi [16 février 1874] où il lui demande des renseignements pour la correction des épreuves de la Tentation de saint Antoine et l'invite à la première représentation du Candidat. De la bibliothèque de Maurice Goudeket.

Achat, 1961.

981 Stéphane MALLARMÉ. L'Après-midi d'un faune, églogue. — Paris, Alphonse Derenne, 1876. In-40, ill. Rés., 40 Z. Don 211 (5) Entrepris dès 1865, refusé en 1875 par le Parnasse contemporain, ce poème capital de Mallarmé est publié l'année suivante par Alphonse Derenne. C'est une plaquette de 12 pages, illustrée d'un frontispice, d'un ex-libris, de fleurons et de culs de lampe par Edouard Manet, et recouverte de feutre blanc frappé de lettres d'or; le tirage se limite à 195 exemplaires, dont 20 sur japon. L'exemplaire n° 88, sur hollande, porte un envoi manuscrit de l'auteur à Jean Marras : « Faune, enfle hodie non cras Ton chalumeau chez Marras » Bien qu'il n'ait guère écrit lui-même, Jean (dit parfois Emile) Marras (1837-1901) était très estimé dans le milieu littéraire parisien du dernier tiers du XIXe siècle. En 1970, sa fille, Mme Alice Pasquet, a fait don à la Bibliothèque nationale de la correspondance et des ouvrages dédicacés reçus par son père; on y rencontre les autographes des écrivains avec qui il était particulièrement lié d'amitié : Leconte de Lisle, Villiers de L'Isle-Adam, Mallarmé, Mendès et, aussi, Hérédia, de Régnier, Louis Ménard, Judith Gautier, Banville, Cladel, Dierx, etc.

F. Montel et M. Monda, « L'Après-midi d'un faune », Bulletin du bibliophile, 1925, pp. 255260; L. Barthou, « Leconte de Lisle et Jean Marras », Revue des deux mondes, novembre-


décembre 1933, pp. 306-310; H. Mondor, Vie de Mallarmé, Gallimard, 1941, pp. 381-385; H. Talvart et J. Place, Bibliographie des auteurs modernes de langue française, 13, 1956, p. 116.

gue fran f aise, 13, 1956, p. 11 6

Don de Mme Alice Pasquet, 1970.

982 Maurice BARRÉS. Les Taches d'encre, gazette mensuelle. N° 1, 5 novembre 1884 [- n° 4, février 1885]. — Paris. In-12. Rés., p. Z. 2012 Peu après son arrivée à Paris, Barrés, âgé de 22 ans, publie une revue littéraire dont il est l'unique rédacteur et le propre éditeur. Les « Taches d'encre » ont une vie éphémère, mais assurent la renommée de leur directeur. Cet exemplaire appartient au tirage de luxe sur papier de hollande ; il porte un envoi autographe à Stanislas de Guaïta, le célèbre occultiste, avec qui Barrès s'était lié d'amitié au lycée de Nancy. Une lettre autographe de Barrès y est jointe; datée de Charmes, du 10 septembre 1885, elle est adressée à un correspondant qui avait prêté à un ami de l'écrivain une somme d'argent à un taux usuraire. Cet ensemble fait partie du legs de huit documents précieux, manuscrits et imprimés, fait à la Bibliothèque nationale par le professeur Henri Mondor (1885-1962). Cf. nos 716, 726, 995 et 997.

A. Zarach, Bibliographie barrésienne, P.U.F., 1951, pp. 4-5; Vente docteur Lucien Graux, ire partie, 13-14 décembre 1956, n° 23; Exposition Maurice Barrés, Bibliothèque nationale, 1962, n° 68.

Legs du professeur Henri Mondor, 1964.

983 Auguste de VILLIERS DE L'ISLE-ADAM. Axël. — Paris, Quantin, 1890. In-8°.

Rés., 80 Z. Don 599 (9) L'amitié étroite qui liait Villiers de l'Isle-Adam à Jean Marras semble remonter à l'année 1862. Aussi Villiers ne manquait-il pas d'envoyer à Marras un exemplaire de chacun de ses ouvrages. Quand il mourut, en août 1889, il en laissait plusieurs inachevés, notamment Axël; 192 pages étaient imprimées et le reste fut retrouvé en épreuves, mais Villiers ne s'était pas décidé à donner le bon à tirer. Pourtant, comme l'écrit le prospectus de l'ouvrage : « Axë'l. est son œuvre capitale; la conception en remonte aux années de sa jeunesse, et il a passé la majeure partie de sa vie à l'écrire ». Par fidélité à Villiers, ses deux exécuteurs testamentaires, en même temps éditeurs de l'ouvrage, Huysmans et Mallarmé, en ont dédicacé un exemplaire « A Jean Marras pour Villiers ». Il est curieux de noter que Huysmans s'est occupé de l'édition de cet ouvrage à l'époque où il préparait Là-bas, publié l'année suivante.

J. Bollery, Biblio-iconographie de Villiers de L'Isle-Adam, 1939, pp. 20-21; Villiers de L'IsleAdam, Correspondance générale, Mercure de France, 1962, I, pp. 54-55 et passim; A. W. Raitt, Villiers de L'Isle-Adam et le mouvement symboliste, J. Corti, 1965, pp. 270-273.

Don de Mme Alice Pasquet, 1970.

984 Pierre LOUYS. Les Chansons de Bilitis. — Paris, Mercure de France, 1898. In-16.

Épreuves. Rés., p. Y2. 2493 La première édition des Chansons de Bilitis, publiée à Paris, en 1895, par la Librairie de l'art indépendant, rassemblait 93 pièces, déduction faite de 7 chansons « non traduites ».

Ce n'est pas une simple réédition qui paraissait trois ans plus tard au Mercure de France : l'ordre des poèmes est modifié, des corrections sont apportées et, surtout, 5 2 pièces nouvelles sont ajoutées. Un cachet date les dernières épreuves du 17 novembre 1897; elles comportent des instructions manuscrites d'Alfred Vallette, directeur du Mercure de France, pour l'impres-


sion de l'ouvrage, et de nombreuses corrections de la main de l'auteur ; beaucoup sont d'ordre typographique, mais une quarantaine apportent au texte des modifications de dernière minute. Pour ne prendre qu'un exemple, la dédicace « aux jeunes filles de la société future » s'adressait primitivement « aux jeunes filles de notre époque ». L'édition porte un achevé d'imprimer du 30 novembre 1897; elle fut mise en vente quelques semaines plus tard, car la page de titre est datée de 1898. La Bibliothèque nationale en possède l'exemplaire du tirage de tête que Louys a dédicacé à Anatole France; les pages n'en sont pas coupées.

F. Vandérem, « Les Véritables originales : la seconde édition des Chansons de Bilitis », Bulletin du bibliophile, 1926, pp. 336-338; R. Cardinne-Petit, Pierre Louys inconnu, Éditions de l'Élan, 1948, pp. 156-159; H. Talvart et J. Place, Bibliographie des auteurs modernes de langue française, 12, 1954, p. 320; Vente Émile Henriot, Ire partie, 11 et 12 juin 1963, Paris, n° 365.

Achat, 1963.

985 Gabriele D'ANNUNZIO. Laudi del cielo, del mare, della terra e degli eroi. — Roma, tip. del Senato, 1899. In-40. Rés., g. Yd. 32 Les « Laudi » tiennent une place capitale dans l'œuvre poétique de D'Annunzio. Cet imposant recueil publié en quatre volumes, de 1903 à 1912, ne contenait pas que des poèmes inédits; cinq d'entre eux, parus dans la « Nuova Antologia » de 1899, faisaient en même temps l'objet d'une édition séparée. Le titre général est déjà celui des « Laudi »; le texte commence par « Incipiunt laudes creaturarum » et aucun des poèmes n'a de titre propre.

Ils seront repris dans les trois premiers volumes des « Laudi »; l'un dans « Maia » sous le titre « L'Annunzio », deux dans « Elettra » sous les titres « Le Città del silenzio » et « Cunto augurale per la nazione eletta » et deux dans « Alcyone » sous les titres « La Sera Fiesolana » et « Bocca d'Arno ». Le présent exemplaire comporte un envoi autographe de l'auteur à Henry Albert, écrivain français à qui l'on doit la plupart des traductions de Nietzsche, publiées par le « Mercure de France ».

G. D'Annunzio, « Laudi del cielo, del mare, della terra e degli eroi », Nuova Antologia, rivista di lettere, science ed arti, 16 novembre 1899, pp. 193-212; E. Falqui, Bibliografia Dannunziana) Firenze, 1941, p. 25; G. D'Annunzio, Laudi del cielo, del mare, della terra e degli eroi, con interpretatione e commento di Enzo Palmieri, Bologna, 1949, 1, pp. 13-25, 2, pp. 312319 et 445-450, 3, pp. 39-42 et 101-106.

Achat, 1960.

VI. ÉDITIONS DU VINGTIÈME SIÈCLE

986 André GIDE. C.R.D.N. — Bruges, The St. Catherine Press, 1911. ln-80. Reliure janséniste maroquin ardoise signée Huser. Rés., p. Y2. 2566 Édition originale de Corydoll) publiée sans nom d'auteur et tirée à 12 exemplaires non mis dans le commerce. Alors qu'il avait déjà écrit les deux premiers dialogues de Corydon, en 1910, Gide dut s'interrompre sur les instances de ses proches qui redoutaient le scandale.

Néanmoins, l'année suivante, il fit paraître l'ouvrage sous les initiales transparentes C.R.D.N.

Exemplaire d'épreuves couvert d'importantes notes et corrections autographes modifiant le texte en vue de la nouvelle édition donnée en 1920. En tête sont reliées deux pages de


notes tirées par André Gide des Souvenirs entomologiques de J.-H. Fabre et utilisés par lui pour Corydon. De la bibliothèque André Gide. Relié postérieurement.

Vente, 21-22 mars 1966, Paris, n° 216; Exposition André Gide, Bibliothèque nationale, 1970, n° 496.

Achat, 1966.

987 SAINT- JOHN PERSE. Éloges. — Paris, Éditions de la Nouvelle revue française, Marcel Rivière (Bruges, The St. Catherine Press), 1911. In-8°. Rés., p. Ye. 2000 Images à Crusoé) Pour fêter une enfance et Éloges) premières œuvres imprimées de Saint-John Perse, avaient paru dans la Nouvelle revue française d'août 1909, d'avril et juin 1910 sous la signature Saintléger Léger. En juillet 1911, sortait de presse l'édition originale en volume d'Eloges) présentée ici, comprenant tous les poèmes précédents. C'est l'une des premières éditions publiées par Gaston Gallimard qui prit en 1911 la direction de la maison d'édition de la « Nouvelle revue française » avec la collaboration d'André Gide et de Jean Schlumberger, fondateurs à ses côtés de la revue du même nom, en 1908. Les poèmes en prose d'Eloges) écrits dans le climat du souvenir, évoquent la nature antillaise, la plantation familiale, la mer.

A. Bosquet, Saint-John Perse, Pierre Seghers, 1971; Saint-John Perse, Œuvres complètes, Gallimard, 1972.

Achat, 1966.

988 Max JACOB. La Côte, recueil de chants celtiques. [Dessins de Max Jacob]. —Paris, impr. de Paul Birault, 1911. In-16. Reliure en veau bleu foncé à décor de dalles mosaïquées, signée Paul Bonet. Rés., p. Yn. 4 Édition originale imprimée à compte d'auteur et non mise dans le commerce. Un des 30 exemplaires sur hollande Van Gelder ayant appartenu à Paul Bonet et monté par lui comme une relique émouvante de Max Jacob. L'écrivain exécutait pour le relieur, devenu son ami, des dessins originaux destinés à orner le livre, lorsque, le 28 février 1944, il fut arrêté par la police allemande et interné à Drancy où il devait mourir le Ier avril suivant.

Dans le wagon qui l'emmène en prison, il griffonne un mot à Paul Bonet : «. si mon séjour à Drancy se prolongeait tu pourrais au moins récupérer le livre tel qu'il est. Si tu peux encore aimer un malheureux prisonnier, embrassons-nous. Max. » L'exemplaire repris ultérieurement par Paul Bonet est orné de 4 pastels originaux de Max Jacob représentant des paysages bretons. Paul Bonet y a joint plusieurs documents dont le billet ci-dessus et une longue lettre que lui avait écrite l'auteur le 15 janvier 1944. On y lit notamment : « Je te ferai des dessins bretons; j'ai la Bretagne dans les doigts, dans l'œil et dans le cœur.

C'est là que vous vous rencontrerez tous deux, la Bretagne et toi. »

Vente Paul Bonet, 22-23 avril 1970, Paris, n° 258.

Don de Paul Bonet, 1970.

989 Blaise CENDRARS. La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France.

Couleurs simultanées de Mme Delaunay- Terk. — Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1913. En feuilles. Rés., Atlas. Ye. 59 Alors que, au début du xxe siècle, les novateurs dans l'art du livre, comme Vollard ou Henry Kahnweiler, font appel à des peintres d'avant-garde sans mettre en question la forme du livre ni la fonction des illustrations, cette œuvre anticipe d'un demi-siècle certaines


recherches actuelles. Apollinaire a bien défini le sens de cette création : « Blaise Cendrars et Mme Delaunay- Terk ont fait une première tentative de simultanéité écrite où les contrastes de couleurs habituaient l'œil à lire d'un seul regard l'ensemble d'un poème, comme un chef d'orchestre lit d'un seul coup les notes superposées dans la partition, comme on voit d'un seul coup les éléments plastiques et imprimés d'une affiche ». Ce livre, constitué de quatre feuilles collées les unes aux autres, fut publié sous forme d'un dépliant de 2 mètres de long inséré dans un portefeuille de parchemin coloré au pochoir. Cet exemplaire, qui fut épinglé à un mur par son possesseur (Cendrars ?) a la particularité d'être resté en feuilles et de ne pas présenter ainsi les habituelles altérations dues aux plis. Pour cette raison, il ne pouvait comporter la couverture. Madame Sonia Delaunay a bien voulu en exécuter une réplique à l'intention de la Bibliothèque nationale (1972).

Le tirage annoncé était de 150 exemplaires, mais le tirage réel fut inférieur à 100 dont une trentaine seulement serait conservée. Il semble que cet exemplaire soit le seul à être resté non plié.

G. Apollinaire, Les Soirées de Paris, 15 juin 1914, pp. 323-325; Rétrospective Sonia Delaunay (Catalogue par Michel Hoog), Musée national d'art moderne, 1967.

Achat, 1972.

990 Max JACOB. Le Siège de Jérusalem, grande tentation céleste de saint Matorel.

Illustré d'eaux-fortes par Pablo Picasso. — Paris, Henry Kahnweiler (impr. de Paul Birault), 1914. In-8°. Reliure veau brun foncé décoré d'une composition mosaïquée évoquant une ville fortifiée, entourée de zones agrestes, signée Paul Bonet. Rés., p. Yf. 465 Édition originale tirée à 106 exemplaires. L'un des 85 exemplaires sur hollande Van Gelder.

Le Siège de Jérusalem est la troisième partie d'une trilogie comprenant Saint Matorel et les Œuvres mystiques et burlesques de Saint Matorel. Cette fois, Max Jacob a choisi la forme dramatique comme cadre de sa fantaisie. Picasso dont Max Jacob fut l'un des premiers amis parisiens avait déjà illustré Matorel en 1911. Il donne ici trois nouvelles eaux-fortes qui sont parmi les plus accomplies de son œuvre graphique. L'achevé d'imprimer précise que le tirage comprend « deux exemplaires destinés au dépôt légal tirés sur les planches préalablement rayées au burin et chiffrés o et 00 ». L'exemplaire exceptionnel que l'on expose, annoté et illustré par l'auteur et dédicacé par lui à Paul Bonet, vient donc aussi combler une lacune de nos collections, imputable à la malice de l'imprimeur. Il comporte 7 dessins originaux à pleine page, 2 dessins dans le texte exécutés à la plume et au crayon, et de nombreuses annotations marginales. Sur la page blanche faisant face au faux-titre de l'acte troisième, Max Jacob a transcrit un poème intitulé « Mystique ». En tête du volume est reliée une lettre autographe de Max Jacob à Paul Bonet.

A. Horodisch, Pablo Picasso als Btlchkünstler) Frankfurt am Main, 1957, pp. 14-16; igogT9J9> JO ans d'édition de D.-H. Kahnweiler. Introduction et catalogue rédigés par Jean Hugues, Galerie Louise Leiris, 1959, f. 4; G. Bertrand, L'illustration de la poésie à l'époque du cubisme, 1909-1914, Klincksieck, 1971, pp. 99-110; Vente Paul Bonet, 22-23 avril 1970, Paris, n° 281.

Achat, 1970.

991 Yvan GOLL. Requiem für die Gefallenen von Europa. — Zurich, Leipzig, Rascher & Cie, 1917. In-So, couv. ill. Rés., p. Yh. 26 Ce Requiem pour les morts de l'Europe, dédié à Romain Rolland, parut d'abord en 1916 à Genève, aux Éditions de Demain, dirigées par Henri Guilbeaux. Yvan Goll, parti en Suisse lors de la déclaration de guerre, avait alors rejoint le groupe des pacifistes entourant


Romain Rolland. L'édition de 1917 comporte une linogravure d'« André » d'après Marianne von Werefkin. Exemplaire dédicacé par l'auteur à Henri Barbusse le 23 juin 1919.

Y. Goll, Œuvres, édition établie par C. Goll et F.X. Jaujard, I, Émile-Paul, 1968, pp. 8 et 289.

Legs de Mme Henri Barbusse, 1967.

992 Jules SUPERVIELLE. Poèmes. Voyage en soi. Paysages. Les Poèmes de l'humour triste. Le Goyavier authentique. Préface de Paul Fort. — Paris, E. Figuière, 1919.

In-16. Rés., p. Ye. 2012 Édition originale, sauf pour Les Poèmes de l'humour triste dont un tirage restreint avait paru quelques mois plus tôt, « A la Belle édition ». Exemplaire dédicacé par l'auteur « Au maître Henri Barbusse ». On a joint la carte de visite qui accompagnait l'envoi du volume. D'une grande variété, mais de qualité souvent inégale, les poèmes de ce recueil appartiennent à une première époque de formation où le poète se cherche encore. Supervielle semble avoir eu conscience de cette lente genèse : avec ceux des recueils précédents Brumes du passé (1900) et Comme des voiliers (1910), il exclura ces vers du Choix de poèmes qu'il publiera en 1944 à Montevideo.

T.W. Greene, Jules Supervielle, Genève, Droz; Minard, 1958, pp. 177-180, 418-439; R. Etiemble, Supervielle, nouvelle édition abrégée, Gallimard, 1968 (Pour une bibliothèque idéale), pp. 67-68, 241-253.

Legs de Mme Henri Barbusse, 1967.

993 , Proverbe. Feuille mensuelle. Directeur Paul Eluard. N° 1, ier février 1920 - no 6, IER juillet 1921. — Paris. In-40. Cartonnage de Gonon. Rés., m. Z. 537 Avec Littérature 391 et Dada, cette modeste revue représente le produit spécifique de la flambée du Mouvement Dada en 1920. Son fondateur Paul Éluard est essentiellement préoccupé par les problèmes de syntaxe, de vocabulaire et d'économie dans l'expression. Au premier numéro sagement introduit par Jean Paulhan, succèdent des feuilles plus « dissipées » faisant appel aux artifices typographiques et auxquelles s'associent les collaborateurs les plus divers. Le numéro 4, simple placard, est perforé d'un trou circulaire, œuvre de Francis Picabia intitulée « La jeune fille bracelet de la vie ». Ce numéro manquait à tous les exemplaires conservés dans les bibliothèques publiques. Interrompue le ier mai 1920 avec le numéro 5, la revue réapparaît pour un unique numéro portant le titre L'Invention n° 1 et Proverbe n° 6. L'exemplaire exposé, qui est celui de Paul Éluard, est monté avec tous les manuscrits autographes des rédacteurs : Paulhan, Soupault, Tzara, Breton, Picabia, Aragon, Ribemont-Dessaignes, Éluard, etc. Il comprend en outre plusieurs articles et poèmes destinés à des numéros de Proverbe qui ne furent pas publiés et diverses lettres d'envoi. Le cartonnage est dû à Alphonse Gonon qui vint à la reliure par la bibliophilie, animé par le désir d'habiller les ouvrages de ses amis. Des bibliothèques Paul Éluard et Edmée Maus.

R. Devauchelle, La Reliure en France, Rousseau-Girard, 1961, III, 260; M. Sanouillet, Dada à Paris, J.-J. Pauvert, 1965, pp. 211-225, 309-310, 621.

Achat, 1972.

994 , Paul-Jean TOULET. Les Contrerimes. — Paris, Editions du Divan et Emile-Paul frères, 1921. In-8°. Demi-reliure maroquin rouge signée Stroobants.

Rés., p. Ye. 1900 L'édition originale des Contrerimes exposée ici figurait dans la bibliothèque d'Émile Henriot,


N° 993. — Proverbe, feuille mensuelle dirigée par Eluard, 1920.


pour qui elle évoquait une précieuse amitié, née autour de 1910 dans les soirées du Bar de la Paix et du Café Weber. On sait que la plupart des pièces qui constituent le volume des Contrerimes avaient paru dans diverses revues, mais que l'édition d'ensemble, projetée dès mais que l'édition d'ensem b le, pro j etée dès 1913 et entreprise en 1918, fut retardée par plusieurs contre-temps et ne parut qu'en décembre 1920, quelques mois après la mort du poète. A son exemplaire, Emile Henriot avait joint plusieurs documents : deux lettres reçues de Toulet, une photographie du poète à Guétary peu avant sa mort, des fragments de poèmes manuscrits, raturés, témoignage de l'exigence que Toulet avait vis-à-vis de lui-même, lui qui écrivait ses vers « comme d'autres gravent des médailles ou taillent les plus dures agathes », selon les mots mêmes d'Emile Henriot.

E. Henriot, « P.-J. Toulet », le Temps, 14 septembre 1920 et le Gaulois, 2 octobre 1920; Ph. Chabaneix, « Les éditions de P.-J. Toulet », le Portique, nO 6, 1947, pp. 35-54; Vente, Paris, Hôtel Drouot, Bibliothèque Émile Henriot, 11-12 juin 1963, no 399.

Achat, 1963.

995 Paul VALÉRY. Eupalinos ou l'Architecte précédé de l'Ame et la danse. — Paris, Éditions de la Nouvelle revue française (impr. de Coulouma), 1923. In-40. Reliure maroquin grenat à encadrements de filets d'or signée G. Cretté. Rés., g. Z. 273 Le texte d'Eupalinos fut demandé à Valéry pour servir de préambule à la revue Architecture publiée en 1921 par Louis Suë et André Mare. L'espace à utiliser étant exactement calibré, l'écrivain choisit la forme dialoguée : « Rien de plus élastique qu'un colloque ». La présente édition, qui est la première séparée, a été tirée à 2.448 exemplaires. Un des 8 exemplaires sur vieux japon à la forme, numéroté l et dédicacé par Paul Valéry à Henri Mondor : « 0 Therapeute Movop, toi pour qui les viscères les plus profonds n'ont pas de secrets et qui portes des doigts guidés par les dieux dans les abîmes et les dédales de la vie, luttant contre la mort masquée de sang avec un fer très pur et une connaissance étendue depuis ton esprit jusqu'aux extrémités de tes mains, quel bel exemplaire tu possèdes ! »

Exposition Paul Valéry, Paris, Bibliothèque nationale, 1971, n° 274.

Legs du professeur Henri Mondor, 1964.

996 Léopold CHAUVEAU. Les Histoires du petit Renaud, illustrées par Pierre Bonnard.

— Paris, Gallimard, 1926. In-40. Reliure veau gris, motifs mosaïqués bruns représentant des escargots, titre en lettres argentées, signée Marot-Rodde.

Rés., m. Y2. 973 Des histoires d'animaux écrites pour les enfants par un auteur qui sait leur parler, illustrées par un artiste qui garde toute sa vie devant la nature une naïveté d'enfant et la joie de la découverte : comme dans l'illustration des Histoires naturelles de Jules Renard, Pierre Bonnard laisse ici transparaître sa sympathie pour nos frères inférieurs, qu'il représente avec une affectueuse malice après une observation attentive. Très bel exemplaire, dont la reliure signée Marot-Rodde est décorée dans le goût « Arts décoratifs » et dont la valeur est encore accrue par la série des 5 2 dessins originaux de l'artiste et la suite d'épreuves de gravures.

Jean Cassou, « Bonnard », Arts et métiers graphiques, n° 46, 15 avril 1935.

Don de Paul Harth, 1963.


N° 996. — Dessin original de Pierre Bonnard pour les Histoires du petit Renaud, de L. Chauveau


997 Paul VALÉRY. Charmes. — Paris, Gallimard, Éditions de la Nouvelle revue française (Dijon, impr. de Maurice Darantiere), 1926. In-8°. Reliure maroquin vert décorée de filets or et à froid, signée G. Cretté. Rés., p. Ye. 1935 L'édition originale de Charmes, établie sous la direction artistique de l'auteur, avait paru en 1922. Les deux éditions de 1926 — celle-ci date de février — s'en distinguent aussi bien par la disposition des poèmes que par l'arrangement typographique. En outre, le poème Narcisse y reçoit ses deux dernières parties et porte désormais le titre Fragment du Narcisse.

C'est ici l'exemplaire que Henri Mondor prêta en 1927 à Alain, «imprudence qui fut heureuse » selon l'expression de Paul Valéry. Il comporte en effet d'importantes annotations de la main d'Alain et constitue ainsi le premier manuscrit de ses commentaires sur Charmes qui paraîtront en 1929 chez Gallimard et dans lesquels Valéry évoquera ces pages couvertes de notes : « Cette écriture dans les marges produit en quelque sorte aux regards le complément secret du texte, leur montre la fonction du lecteur, rend sensibles les environs spirituels d'une lecture. » Au début, dédicace autographe et lettre de Paul Valéry, dédicace autographe d'Alain et manuscrit du propos : « Valéry est notre Lucrèce. ».

Exposition Paul Valéry, Paris, Bibliothèque nationale, 1956, n° 285; P. Valéry, Œuvres, édition établie et annotée par J. Hytier, I, Gallimard, 1957, pp. 1642-1646.

Legs du professeur Henri Mondor, 1964.

998 Robert DESNOS. La Liberté ou l'Amour. - Paris, aux Éditions du Sagittaire chez Simon Kra, 1927. In-16. Rés., p. Z. 2105 Édition originale tirée à 1.000 exemplaires. Le livre fut condamné et mutilé par jugement du tribunal correctionnel de la Seine. On a joint à cet exemplaire sous une reliure séparée, les cahiers 13-15, 17, 19-21 contenant les pages censurées qui manquent la plupart du temps.

R. Buchole, Y Évolution poétique de Robert Desnos, Bruxelles, 1956; P. Berger, Robert Desnos) Pierre Seghers, 1970; Catalogue Coulet-Faure, 108, 1969, n° 470.

Achat, 1969.

999 Lewis CAROLL. La Chasse au snark, une agonie en huit crises, par Lewis Carroll,.

Traduit pour la première fois en français par Aragon. — Chapelle-Réanville, The Hours Press, 1929. In-40. Rés., 40 Z. Don 209 (4) L'un des premiers livres imprimés à la « Hours Press » — le seul en français — tiré à 360 exemplaires. Selon Nancy Cunard, c'est en quatre ou cinq jours qu'Aragon s'est joué des difficultés de la traduction, entendant à l'avance le Snark « dans sa tête ». Il a également participé avec Nancy Cunard à la composition typographique du livre (en Cas lon 16 points) et assuré l'assemblage des fleurons typographiques ornant la couverture. Un des 300 exemplaires sur alfa, imprimé pour la « Hours Press », dépourvu de sa couverture originale, mais comportant des feuillets manuscrits du traducteur et la maquette du titre dessinée par lui.

Don des héritiers de Nancy Cunard. — De naissance anglaise, Nancy Cunard (18961965) devient en 1920 une figure vedette et cosmopolite de Montparnasse. Sept ans plus tard elle décide d'apprendre à imprimer et monte une presse à bras « Mathieu » dans un clos normand proche de Vernon, à la Chapelle-Réanville, « the Hours Press ». Pendant l'hiver 1929-1930, le succès la pousse à s'établir à Paris dans une petite boutique située au 15 rue Guénégaud, mais en 193 x, elle met fin à son activité d'imprimeur pour se consacrer à la Negro Anthologv. Son œuvre d'éditeur comprend 24 livres, principalement dus à des g ro Antbolo


poètes contemporains de langue anglaise, tous composés à la main et tirés sur ses presses.

En 1969, ses héritiers ont fait don, à la Bibliothèque nationale, de 16 d'entre eux, parmi lesquels nous choisissons deux textes offrant des liens avec la littérature française.

N. Cunard, «The Hours press », The Book Collector, 13, 1964, pp. 488-496; N. Cunard, These were the Hours. Memories of my Hours Press Reanville and Paris, 1928-193 I, Carbondale, Edwardsville (111.), London, Amsterdam, 1969.

1000 Walter LOWENFELS. Apollinaire, an elegy by Walter Lowenfels. — Paris, Hours press, 1930. In-8°, cartonnage dessiné par Yves Tanguy. Rés., 40 Z. Don 209 (9) Premier livre de la « Hours Press » imprimé dans le nouveau local de la rue Guénégaud.

Américain fixé à Paris, Lowenfels avait alors commencé une œuvre poétique Sorne deaths qu'il devait reprendre une vingtaine d'années plus tard. Elle contenait une élégie sur Apollinaire qui fut composée par Nancy Cunard en Cas lon 16 points et tirée sur papier haut Vidalon à 150 exemplaires. Les couvertures furent spécialement dessinées par Yves Tanguy. Leurs falaises à colonnes évoquent, dit l'éditeur, « des îles flottant dans l'espace ».

Elles avaient été, dans cet exemplaire tiré pour la Hours Press, fortement endommagées lors du sac de l'atelier de Réanville en 1940-1944. On a joint ici l'épreuve d'une couverture.

1001 Gérard de NERVAL. Les Chimères. — Paris, la Compagnie typographique, 1932.

In-40. Rés., m. Ye. 749 Édition limitée à 99 exemplaires tirés sur papier de chiffon à la main de Barcham & Son, dont 88 réservés aux membres de la Compagnie typographique. L'achevé d'imprimer indique que l'ouvrage a été composé par Alexandre Stols à Maestricht avec les caractères originaux du XVIIe siècle (qu'on attribuait au Hollandais Anton Janson à l'époque de la publication). Depuis lors, comme l'indique une note rectificative de l'imprimeur jointe aux exemplaires en 1972 et dont il faut louer le souci historique, les travaux de M. Harry Carter ont établi que le caractère dit « Janson » devait être restitué au Hongrois Nicolaas Kis.

Après des années d'activité à Amsterdam dans l'atelier de Disk Voskens, Nicolaas Kis retourna dans sa patrie, par Leipzig où il vendit sans doute des matrices de ce caractère.

Ce matériel fut cédé par la fonderie Drugulin de Leipzig à celle de Stempel à Francfort en 1951. On en admirera ici la sobre élégance.

H. Carter et G. Buday, « Nicholas Kis and the Janson types », Gutenberg Jahrbuch, 1957, pp. 207-212.

Don du comte Tony de Vibraye, 1972.

1002 Guy LÉVIS-MANO. L'homme des départs immobiles. — Paris, GLM, 1934. In-40.

Rés., g. Ye. 400 L'un des premiers livres publiés par le poète-typographe Guy Lévis-Mano, dédié à Madeleine Pissarro. Le parti-pris de la mise en pages est intéressant à observer : dans le texte, blancs et tirets tiennent lieu de ponctuation, mais chaque poème s'achève par un point virgule disposé horizontalement au début d'une ligne, blanche par ailleurs. De la même façon, un point de très larges dimensions termine chacune des trois parties. Le « titre courant », ainsi que la pagination en caractères gras, apparaît en haut des versos et en bas des rectos en une disymétrie constante. La couverture de papier goudronné, chargée d'une étiquette verte, s'inspire des emballages traditionnels, sous la rubrique « Hôtel des aventures assises. Iles-sous-le-vent ». De Guy Lévis-Mano, René Char a dit : « Ses livres


— même lorsqu'il leur arrive d'être menus — font non seulement le poids mais encore établissent la grâce. »

Poésie 1926-19 jy [Catalogue des éditions G.L.M. et choix de poèmes. Avant-propos de René Char.

Postfaces de Paul Éluard, Pierre-Jean Jouve, Albert Beguin], G.L.M., 1957; P. Torreilles et A. Chédid, Guy Lévis-Mano, Laffont, 1974 (Poètes d'aujourd'hui) (sous presse).

Don de M. Guy Lévis-Mano. 1963.

1003 Albert CAMUS. L'Étranger. - Paris, Gallimard, 1943. In-So. - Lettres à un ami allemand. — Paris, Gallimard, 1945. In-So. — L'État de siège. — Paris, Gallimard, 1948. In-So. Rés., p. Z. 2017 (1) (4) (6) Albert Camus garda toute sa vie une profonde reconnaissance à l'instituteur de l'école communale de la rue Aumerat à Alger, M. Louis Germain, qui avait guidé ses études primaires et l'avait orienté vers l'enseignement secondaire. Il ne manqua pas de lui offrir ses œuvres tout au long de sa carrière d'écrivain et, chaque fois, avec un envoi autographe.

Dans un geste particulièrement délicat, M. Germain offrit à la Bibliothèque nationale, en 1964, quinze volumes dont les dédicaces sont souvent touchantes, comme on peut le voir sur les exemplaires exposés. A L' Étranger est joint, en outre, un feuillet de la main de l'instituteur qui, en lisant le texte, avait eu le réflexe du maître et avait relevé des répétitions dans la « rédaction » de son ancien élève.

Don de M. Louis Germain, 1964.

1004 Antoine de SAINT-EXUPÉRY. Le Petit prince. Avec dessins par l'auteur. — New York, Reynal and Hitchcock, 1943. In-40. Jaquette illustrée. Rés., p. Y2. 2690 Le Petit Prince est l'ouvrage le plus connu de Saint-Exupéry, le plus traduit et apparemment le plus facile. En fait, derrière ce livre d'enfants ou plutôt cette histoire d'enfants écrite pour grandes personnes, se cache un conte philosophique chargé de poésie, d'humour et de sagesse, mais où percent également le désenchantement et la mélancolie de l'auteur.

C'est ici l'édition originale tirée à 260 exemplaires et parue en 1943 à New York où SaintExupéry s'était réfugié en décembre 1941. Un mois après la publication du livre, l'auteur rejoignait son escadrille en Afrique du Nord.

F.S. Jensen, Antoine de Saint-Exupéry. Une bibliographie, Copenhague, 1954, pp. 16-17; Exposition Antoine de Saint-Exupéry, Paris, Bibliothèque nationale, 1954, n° 109; P. Pagé, Saint-Exupéry et l'enfance, Montréal, Paris, 1963; C. Cate, Antoine de Saint-Exupéry) Le Cercle du Nouveau Livre, 1973, pp. 438-447.

Achat, 1973.

1005 Sainte Catherine, 25 novembre 1946. Palais de Chaillot. [Textes d'Elsa Triolet et Louis Aragon, trois poèmes de Paul Éluard. Dessins originaux de Marie Laurencin, Christian Bérard, Henri Matisse et Picasso.] — Paris, « Ce soir », 1946. In-fol.

Rés., g. Z. 334 Exemplaire sur vélin du Marais de la plaquette publiée à l'occasion du gala organisé au profit de la Maison de la midinette. Envoi autographe de Louis Aragon à la Bibliothèque nationale daté de février 1972.

Don de M. Louis Aragon, 1972.


1006 André de RICHAUD. La Création du monde. Illustration de Jean Lurçat. — Paris, Les Exemplaires, 1949. In-fol. Rés., gr. Z. 260 C'est sur la commande de Joseph Delteil qu'André de Richaud (1909-1968) a composé ce vaste poème en prose, publié une première fois en 1930. Rééditant cet ouvrage, une vingtaine d'années plus tard, la société de bibliophiles, « Les Exemplaires », en a confié l'illustration à Jean Lurçat, qui était aussi un artiste graphique; les gouaches qu'il a peintes pour La Création du monde rappellent souvent ses cartons de tapisserie; elles ont été reportées sur pierre lithographique pour le tirage, limité à 99 exemplaires. Ce don comble une lacune du Dépôt légal.

M. Alvyn, André de Richaud, P. Seghers, 1966, pp. 39, 64-76 et 101-106; C. Roy, Jean Lurçat, 3e éd., Genève, P. Cailler, 1966, p. 109.

Don de l'éditeur, 1961.

1007 André MAUROIS. Alain. — Paris, Domat (impr. J. Dumoulin), 1950. In-40. (Collection Au Voilier). Reliure maroquin rouge mosaïquée, signée V. Granchaud.

Rés., 40 Z. Don 210 (2-3) Édition originale à laquelle on a joint le manuscrit autographe de l'auteur, trois photographies d'Alain, ainsi que des lettres d'Alain, de Henri Mondor et de Georges Duhamel.

Dédicace autographe d'Alain et de l'auteur à Madame Simone André-Maurois. Un deuxième volume contient le manuscrit dactylographié avec corrections de la main de l'écrivain, le manuscrit autographe des chapitres additionnels ainsi que divers brouillons et un jeu d'épreuves. Au début, plusieurs coupures de journaux. Dans sa lettre du 28 décembre 1949, Alain écrit à Maurois : « Voici mon impression. Il y a dans la pensée d'Alain des passages trop difficiles. Je me suis dit d'avance qu'avec tout votre talent d'écrivain, à chaque fois vous ferez un saut léger et habile. Eh bien ! Cela n'est pas. A chaque fois j'ai vu au contraire une attention presque violente, qui forçait le passage. A chaque fois j'ai mieux compris ma propre pensée. »

J. Suffel, André Maurois, Flammarion, (Portrait-dialogue) 1963, pp. 133-141, 205.

Legs de Simone André-Maurois, 1969.

ioo8 VIRGILE. Les Bucoliques de Virgile [traduites par] Paul Valéry. Lithographies originales en couleurs de Jacques Villon. — Paris, Scripta et Picta (impr. de FrazierSoye), 1953. In-40. Reliure en box mosaïqué de Germaine de Coster.

Rés., g. Yc. 1094 Valéry a donné cette traduction libre des Bucoliques pendant les dernières années de sa vie, entre 1942 et 1944. Les promoteurs de l'édition — animés par le Docteur A. Roudinesco — ont imposé à l'écrivain, une correspondance ligne à ligne, entre les deux textes. Il a donc « pris le parti de faire vers pour vers et d'écrire un alexandrin en regard de chaque hexamètre » sans toutefois songer à faire rimer ces alexandrins. « Virgile donc, considéré en jeune poète, je ne puis y penser sans qu'il me souvienne du temps de mes commencements.

Les Bucoliques, me tirant pour quelques instants de ma vieillesse, me remirent au temps de mes premiers vers. » De même, Jacques Villon septuagénaire, qui dessine 300 pierres pour l'ouvrage, reste fidèle à l'esprit de la « Section d'or » dans ses lithographies d'inspiration pastorale comme dans ses peintures. Les encres, souvent superposées, sont choisies parmi les couleurs secondaires. Le livre, imprimé en caractères Didot, romains pour le latin, italiques pour le français, a été tiré à 269 exemplaires. Le présent exemplaire, imprimé sur japon nacré, pour Jacques Villon comporte une aquarelle et six dessins originaux à la plume


de l'artiste. La reliure de Germaine de Coster est la première des 18 qu'elle exécuta pour ce texte. Elle y utilise des cuirs de ton pastel disposés en motifs abstraits suggérant la répétition de la lettre V (Virgile, Valéry, Villon).

W.J. Strachan, The Artist and the book in France, London, 1969; Exposition Paul Valéry, Paris, Bibliothèque nationale, 1971, nO 257.

Don de Mme Marcel Duchamp. — C'est pour réaliser un vœu, souvent exprimé par son beau-frère Jacques Villon (t 1963), que Mme Marcel Duchamp a fait don à la Bibliothèque nationale, en 1971, de trois livres illustrés par le peintre, enrichis par lui de dessins originaux, de gouaches et d'aquarelles exécutés en vue de ces illustrations. Ces trois volumes sont luxueusement reliés par Germaine de Coster qui avait noué avec l'artiste vers les années 1940 une solide amitié.

1009 Henri PICHETTE. Dents de lait, dents de loup. [Gravures de Jacques Villon.] — Paris, Pierre de Tartas, 1959. In-fol. Reliure en box mosaïqué de Germaine de Coster. Rés., g. Ye. 517 Édition originale composée à la main en Garaldus corps 20 et imprimée par André Derue à 211 exemplaires. Les illustrations ont été gravées sur cuivre par Jacques Villon avec la collaboration de Fiorini. C'est ici l'un des trois exemplaires sur japon nacré, spécialement imprimé à l'intention de Jacques Villon, comprenant une suite de toutes les planches.

L'artiste y a joint une gouache et 6 dessins originaux à la plume et au lavis. L'illustration est encore d'une veine cubiste dont l'écho se retrouve dans la reliure, évoquant une silhouette humaine.

1010 André du BOUCHET. Ajournement orné de gravures à l'eau-forte par Jacques Villon. — Paris, Iliazd (impr. Union), i960. In-fol. Reliure en box mosaïqué de Germaine de Coster. Rés., g. Ye. 51S Ce très beau livre imprimé en capitales linéaires a été mis en page par Iliazd qui joue habilement de la rupture, des espacements et des marges pour donner une deuxième dimension poétique au texte lui-même. Sept eaux-fortes de Villon, parfois couplées, développent leur propre paraphrase. Le dessin original de la première gravure est joint à cet exemplaire, l'un des 51 imprimés, tiré sur vieux japon. On citera volontiers à son propos le commentaire pertinent de l'artiste : « En gravure les subtilités du dessin s'expriment, pourrait-on dire, en profondeur. Une teinte exprimée par un certain nombre de lignes parallèles, de tailles et de contre-tailles, déploie, soumise à l'acide par tranches de deux à vingt-cinq minutes, un éventail de valeurs que le dessin ne pourrait exprimer qu'en insistant avec son crayon, en multipliant à l'encre, de nombreux croisement de lignes. »

J. Lassaigne, Eloge de Jacques Villon, M. Brucker, 1955.

1011 Henri MICHAUX. Quatre cents hommes en croix. [Illustrations de l'auteur.] — Saint-Maurice d'Ételan, impr. de Pierre Bettencourt, 1956. In-16. Rés., p. Z. 2153 Édition originale tirée à 270 exemplaires. Le texte s'accompagne de deux dessins représentant le supplice de la Croix. Pierre Bettencourt, dans un même esprit, dispose, à plusieurs reprises, l'espace typographique en forme de croix. On lit vers la fin du livre : «. L'idée m'était venue [idée basse], de retenir par le dessin Celui à qui j'avais été lié autrefois par l'ardeur et la foi. Tel était le projet. Minable résurrection ! A quel point je m'étais éloigné


de Lui, éloigné à ne plus pouvoir me le représenter (son sens, sa mission, l'oblation consentie) je le savais à présent et n'aurais pu mieux le savoir d'une autre façon. »

G. Place et H. Willemetz, art. Michaux dans Bibliographie des auteurs modernes de langue française, 15, 1963, n° 46; R. Bertelé, Henri Alichaux, P. Seghers, 1965 ; Les Cahiers de l'Herne, cahier Henri Michaux, éd. par Raymond Bellour, Éd. de l' Herne, 1966, p. 445.

Achat, 1972.

1012

René CHAR. Lettera amorosa. [Lithographies originales de] Georges Braque. —

[Genève] E. Engelberts (Paris, impr. Union) 1963. Gr. in-40. 111. en coul. avec une suite de pl. barrées et, reliées à part, 2 suites de pl. Reliure maroquin violet signée J. Cristofini. Rés., g. Ye. 405 (1-2) L'amitié de Georges Braque et de René Char et leur « rencontre » pour la réalisation d'un certain nombre de livres ont été évoquées par l'exposition qui eut lieu à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet en 1963. De ces ouvrages, le plus spectaculaire est certainement Lettera amorosa. Ce poème a connu différentes versions : celle de l'édition de 1953, celle de sa publication dans le recueil de poèmes La Parole en archipel, en 1962 (ces deux éditions parues chez Gallimard) et celle de l'édition d'Engelberts, dont les variantes sont peut-être e l berts, dont les variantes sont peut-être dues à une recherche d'équilibre des masses du texte et des lithographies; en effet si le projet de cette édition date de 1958, son élaboration a été longue, mettant en jeu une collaboration étroite du poète, du peintre et de l'éditeur : établissement d'une maquette basée sur la mise en page du texte, tirage d'une première impression en caractères passe-partout, intervention de l'illustrateur qui situe les marges en fonction des masses de texte et des vides, enfin établissement de la typographie définitive en tenant compte des lithographies.

Il en résulte un livre dont l'apparente simplicité dissimule les prouesses techniques et dont il se dégage une impression d'unité particulièrement forte; c'est ce qu'a exprimé Georges Blin dans l'avant-propos du catalogue de l'exposition de 1963 : « Le Mystère est éclairé par l'image, mais la clarté de l'image, ce n'est que la gloire du mystère ». Le tirage de cette édition a été limité à 230 exemplaires; celui qui est exposé est enrichi de deux suites des lithographies, tirées sur des papiers différents, japon nacré et japon Misumi, dont les réactions particulières ajoutent au plaisir des yeux.

[Exposition] Georges Braque-René Char, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, 1963; T.J. Hines, « L'ouvrage de tous les temps admirés : Lettera amorosa, René Char et Georges Braque », Bulletin du bibliophile, 1973, pp. 40-55.

Dépôt légal et don de M. Engelberts, 1963.

1013 Claude AVELINE. L'Oiseau-qui-n'existe-pas. Dessins de Sorel Etrog. — Venezia, Cavallino, 1966. In-fol. Rés., g. Ye. 503 Dès sa première publication en 1961 au Club du Poème à Genève, L'Oiseall-qui-n' existeupas avait fait l'objet de nombreuses illustrations. L'auteur eut en effet l'idée de montrer son poème à des amis artistes, peintres et sculpteurs, en leur demandant de l'illustrer et réunit ainsi une collection de plus de 100 pièces actuellement conservées au Musée national d'art moderne. Dans la présente édition, tirée à 75 exemplaires, texte et illustrations ont été estampés en relief sans encrage.

Livres de France, t. 13 (1962), n° 6 consacré à Claude Aveline, pp. 4 et 15 ; IOf portraits de l'Oiseau-qui-n'existe-pas sur un poème de Claude Aveline, Exposition, Musée national d'art moderne, 1963.

Don de l'auteur, 1969.


1014 TÉRENCE. Andria, commedia nella traduzione di Niccolo Machiavelli con venticinque illustrazioni di Albrecht Dürer [Al lettore, da Giovanni Mardersteig]. —

Vérone, Officina Bodoni, 1971. In-40, ill. Rés., g. Yc. 1096 Les spécialistes s'accordent à penser qu'Albert Dürer séjourna à Bâle en 1492-1493, alors qu'il était âgé d'une vingtaine d'années, et qu'il y exécuta une série de dessins sur blocs de bois destinés à une édition des Comédies de Térence projetée par Johann Amerbach et Sébastien Brant. 132 de ces bois, la plupart non gravés, sont conservés au Kunstmuseum de Bâle, mais l'édition prévue concurrencée par celle de Trechsel à Lyon en 1493 et plusieurs autres à la fin du siècle, n'a pas été réalisée. M. Mardersteig, l'éditeur érudit de Vérone, donnant vie en 1971 au projet de 1493, publie Térence dans la traduction de Niccolo Machiavelli, contemporaine de Durer. Admirablement évocateurs de la cité médiévale, 25 dessins attribués au célèbre artiste ont été reportés photographiquement sur de nouveaux bois et gravés par Fritz Kredel pour la présente édition. M. Mardersteig, dans une Notta al lettore, retrace l'histoire des dessins de Dürer pour Térence et les compare aux illustrations du même texte qui ont vu le jour à Lyon, Strasbourg et Venise pendant la dernière décennie du xve siècle.

E. Panofsky, The Life and art of Albrecht Durer, 4e éd., Princeton, 1955, pp. 28-29; F. Kredel, « Die Zeichnungen Albrecht Dürers zu dem Lutspiel Andria von Terenz », Philobiblon, 15, 1972, pp. 262-276.

Achat, 1972.

1015 Choix de tracts concernant les événements de mai 1968. Fol. Lb61. 1191 Pendant les événements de mai 1968, le personnel du service de l'Histoire de France a collecté par des moyens variés (ramassage dans la rue, réseau de correspondants, dons) plus de 20.000 tracts de toutes tendances. Ces tracts sont classés en fonction des organisations et partis qui les ont rédigés. Actuellement le service reçoit en moyenne 700 tracts par mois, la plupart arrivant en don, grâce à des correspondants bénévoles éparpillés dans tout le pays.

1016 Journal de la commune étudiante, textes et documents, novembre 1967-juin 1968.

Présentation d'Alain Schnapp et Pierre Vidal-Naquet. 2 vol. Rés., Fol. Lb61. 966 A Recueil des tracts et des textes de présentation ayant servi à l'impression de l'ouvrage publié en 1968 aux Éditions du Seuil. On n'y trouve pas cependant l'introduction ni la bibliographie. La plupart de ces documents sont multigraphiés ou dactylographiés et portent de nombreuses corrections manuscrites.

Don de M. Pierre Vidal-Naquet, 1970.

VII. LIVRES RUSSES

1017 Léon TOLSTOI. — Detstvo i otrotchestvo. — S. Petersbourg, typogr. E. Prats, 1856. In-i6. Rés., p. Y2 2424 Édition originale d'Enfance et Adolescence. Tolstoï avait écrit Enfance quatre ans auparavant.

L'œuvre avait paru dans le Contemporain et avait connu un immense succès. L'année sui-


vante, en 1893, paraissait Adolescence. Ce n'est qu'en octobre 1856 que l'on trouve réunis en un volume les souvenirs de jeunesse de l'auteur.

Achat, i960.

1018 Fedor M. DOSTOEVSKII. Podrostok, roman. — S. Petersbourg, typogr. A. Tranchel, 1876. 3 vol. in-8°. Rés., p. Y2 2509 (1-3) Édition originale de Y Adolescent qui avait paru en 1874 en feuilleton dans les Annales de la Patrie (Otetchestvennve zapiski). Cette œuvre, payée fort cher à l'écrivain, marqua pour lui le début de la gloire et de la fortune.

Achat, 1964.

1019 Léon TOLSTOI. Anna Karenina, roman. — Moscou, T. Riss, 1878. 3 vol. in-8°.

Rés., p. Y2 2419 Édition originale du roman de Tolstoï. Bien que la couverture de cette édition porte : 2e édition, il s'agit en fait de la première édition en volume de cette œuvre qui avait paru dans le Messager russe (Rousskiï vestnik) de 1875 à 1877. Katkov, le directeur de la revue avait refusé de publier la 8e partie comme antipatriotique. Ce fut T. Riss, qui, en 1877, la publia. L'année suivante, le roman remanié et complété fut édité en 3 volumes chez cet imprimeur.

Achat, 1960.

1020 Joupel, journal khoudojestvennoï satiry, 2e ed. — S. Petersbourg, 1905-1906, Nos 1-3. Fol., M. 1569 Issu de la Révolution d'Octobre, Y Épouvantai l est un journal de satire politique très cruelle.

Créé par des artistes, membres, pour la plupart, du mouvement esthétique « le Monde de l'Art » (Mir iskousstva), il était placé sous la direction spirituelle de Maxime Gorki. Ces artistes, poussés par un sentiment civique né de la révolution de. 1905, avaient oublié pour un temps la théorie de « l'art pour l'art ». Ces trois numéros furent confisqués par décision judiciaire et le journal fut interdit.

Achat, 1965.

1021 TROE. — S. Petersbourg, JouravP, 1913. ln-16. Rés., p. Z. 2096 Ce recueil de poésies intitulé les Trois est en effet l'œuvre de trois artistes : le compositeur futuriste M. Matiouchin, éditeur du volume; sa femme, la poétesse E. Gouro, morte à cette époque et à laquelle le recueil est dédié et l'écrivain futuriste A. Kroutchenykh. L'ouvrage contient des poésies d'E. Gouro construites, entre autres jeux verbaux, sur des assonances vocaliques, ainsi que de la prose abstraite d'A. Kroutchenykh. Les illustrations sont d'E.

Gouro et de K. Malevitch. La couverture est une lithographie originale de ce dernier.

Valentine Marcadé, Le Renouveau de l'art pictural russe, 1863-1914, Lausanne, 1971.

Achat, 1968.


1022 Pochtchetchina obchtchestvennomou vkousou. D. Bourliouk, N. Bourliouk, A. Kroutchenykh, V. Kandinskii, B. Livchits, V. Maiakovskii, V. Khlebnikov.

— Moscou, ed. G.L. Kouz'min, [1913]. In-40. Rés., m. Z. 512 Ce manifeste au titre provoquant « Gifle au goût public » choque, dès l'abord, par sa couverture en toile à sac. Il s'agit d'un des recueils futuristes russes les plus importants où, dans une déclaration à la Marinetti, auquel ils étaient par ailleurs très opposés, D. Bourliouk, A. Kroutchenykh, V. Maiakovskii et V. Khlebnikov proposent de « jeter Pouchkine, Dostoevskiï, Tolstoï & Cie par dessus le bord du Navire de l'époque contemporaine ».

V. Marcadé, op. cit.

Achat, 1969.

1023 A. et Z. KROUTCHENYKH. Porosiata. — S. Petersbourg, Typo-lithogr. « Svet », 1913. In-16. Rés., p. Z. 2098 Première édition du recueil futuriste Les Gorets. Tiré à 550 exemplaires, celui-ci contient des œuvres de Khlebnikov et de Kroutchenykh qui avait pris comme co-auteur sa sœur, Zina. D'après Markov, celle-ci ne serait, en réalité, qu'un prête-nom du poète futuriste lui-même dont on reconnaît les grands thèmes dans ces lignes. La couverture est une lithographie originale de Malevitch : La Paysanne. Dans le texte, autre lithographie du célèbre suprématiste : Portrait du Constructeur amélioré.

Malevitch, dessins, 19 nov.-ji déc. 1970. [Catalogue d'exposition], Paris, Galerie Jean Chauvelin, 1970; V. Markov, Russianfuturism, a history) University of California Press, 1968.

Achat, 1968.

1024 Alexis KROUTCHENYKH et Velimir KHLEBNIKOV. Boukh lesinyï — S. Petersbourg, lithogr. « Svet », 1913. In-16. Rés., p. Ym. 38 Ce petit recueil très rare, entièrement lithographié, contient des poèmes autographes des deux grands poètes futuristes russes qui avaient souvent travaillé en collaboration : A. Kroutchenykh et V. Khlebnikov, ainsi que des dessins d'Olga Rozanova et de Nicolas Koulbin. Tiré à 100 exemplaires.

Achat, 1967.

1025 Alexis KROUTCHENYKH et Velimir KHLEBNIKOV. Igra v adou, 2e éd. augmentée.

S. Petersbourg, lithogr. « Svet » [1914]. In-16. Rés., p. Ym. 42 Jeu en enfer est un recueil de poésie futuriste très intéressant entièrement lithographié. La couverture ainsi que trois dessins sont de Kazimir Malevitch; les autres lithographies sont d'Olga Rozanova. Le tirage, limité à 800 exemplaires, avait été divisé en tirage sur papier fort et en tirage sur papier mince. Le présent exemplaire est sur papier mince.

Malevitch, dessins, 19 novembre-31 décembre 1970, op. cit.; V. Markov, Russian futurism, a historj, op. cit., - Exposition Malévitch [catalogue], New York, Musée Guggenheim, 1974.

Achat, 1968.


1026 Pavel N. FILONOV. Propeven' o Prorosli Mirovoï. — Petrograd, Éd. « Mirovoï Rastsvet », vers 1915. In-8°. Rés., p. Ym. 41 Édition originale d'une « Cantate » en vers libre sur la guerre de 1914, de Pavel Filonov.

La couverture ainsi que les trois planches illustrées du texte sont de l'auteur lui-même. Ce peintre d'avant-garde, fondateur de l'école analytique, ne put pratiquement jamais exposer ses œuvres dans son pays, jusqu'à sa mort en 1941. En effet, en 1929, une grande exposition était en préparation à Leningrad; le catalogue était déjà imprimé, mais après un an et demi d'hésitations, les organisateurs furent contraints d'y renoncer. Malgré le « dégel », Filonov reste un peintre « maudit » ; la première exposition de ses œuvres en 1967 fut organisée par l'Institut des hautes températures d'Akademgorodok (Novosibirsk), les principaux collectionneurs étant des scientiifques. Elle fut ensuite transférée à Moscou et entraîna de graves sanctions pour le responsable.

Valentine Marcadé, op. cit.; V. Markov, op. cit. ; Le Monde, 17.2.1968 et 14.10.1970.

Achat, 1968.

1027 Velimir KHLEBNIKOV. Neizdannyï Khlebnikov. — Moscou, éd. « Groupe d'Amis de Khlebnikov », 1928-1933. In-8° oblong et in-40. Rés., p. Z. 2095 (1-19) Rés., m. Z. 506 (23-24) Khlebnikov inédit est une édition posthume des œuvres du poète qui mourut en 1922 en laissant un héritage littéraire dans un grand désordre. Ses amis, sous la responsabilité de Kroutchenykh et d'Asseev, déchiffrèrent, puis recopièrent ses textes à la main ou à la machine. Ces copies furent reproduites par « Steklograf » (procédé bon marché, analogue à la lithographie, mais utilisant une plaque de verre, employé en Russie pour la multigraphie des circulaires). Elles furent tirées à 100 exemplaires seulement. Les fascicules 20 à 22 et 25 à 28 manquent à notre édition; ils ne furent que dactylographiés, et cela, en trois exemplaires seulement, comme en témoigne la lettre jointe des éditeurs. Chaque fascicule comporte une couverture illustrée et parfois des dessins d'artistes amis (I. Klioun, K. Zdanevitch, I. Terent'ev).

Achat, 1968.

VIII. RELIURES

1028 Reliure exécutée pour René Thévenin par Claude de Picques. Vers 1537.

Rés., p. Yb. 48 Maroquin noir. Décor de fers pleins, entouré de deux encadrements de filets doubles. Sur le plat supérieur : « Homeri in Odyssea », sur le plat inférieur : « Renati Thevenin et amicorum. »

Sur : HOIÈRE. Odyssea Andrea Divo Justinopolitano interprete. — Venetiis, apud Jacob A Burgofrancho, 1537. In-8°.

Une des trois reliures connues ayant appartenu à R. Thévenin, les deux autres se trouvant au British Museum et à la Bibliothèque nationale, Département des manuscrits. Originaire de Tours, René Thévenin était en 1535-37 receveur des tailles et aides en l'élection de Nemours. (A cette date, Jean Grolier était trésorier des finances dans le pays d'Outre-


Seine et Yonne). Cette reliure fut rapprochée par A.R.A. Hobson de certaines reliures portant l'ex-libris « Grolieriï et amicorum » et attribuée à Claude de Picques par le rédacteur du catalogue de la vente Abbey. Elle porte témoignage du rôle joué dans le renouvellement de la reliure vers 1537 par un petit groupe d'amateurs parmi lesquels R. Thévenin peut être rangé. Des bibliothèques H. Destailleur (Vente, 13 avril 1891, n° 1007), Thévenin (Vente, 4 mars 1903, n° 100), J.R. Abbey.

Catalogue des actes de François Ier, III, pp. 204 et 347; A.R.A. Hobson, French and Italian collectors, Oxford, 1954, p. 22, pl.; Vente J.R. Abbey, 21-23 juin 1965, London, n° 385, pl.

Achat, 1965.

1029 Reliure de dédicace à Guillaume Poyet, Chancelier de France, 1540. Vélins 3004 Maroquin noir. Au centre d'un encadrement de filets et de petits fers azurés, grande plaque à arabesques entourée de fers.

Sur : Ordonnances sur le faict des monnayes. — Paris, Estienne Roffet, 1540. In-8°.

(Exemplaire enluminé sur vélin.) Étienne Roffet qui fut, en 1539, le premier à être nommé relieur du Roi et dont il est attesté qu'il a exécuté de nombreuses reliures pour la bibliothèque royale de Fontainebleau, est une figure majeure de l'histoire de la reliure française de la Renaissance. Son œuvre reste en partie conjecturale. Pour l'élucider, les reliures des exemplaires de dédicace d'Édits royaux publiés par Roffet lui-même sont des documents fondamentaux. En 1950, la Bibliothèque nationale a acquis l'Edit sur la manière d'enlever le sel des marais (1544). On connaît deux reliures recouvrant l'Ordonnance sur le faict des monnaies (1540) : l'une sur l'exemplaire de dédicace du cardinal de Tournon, qui se trouve depuis 1967 à la Pierpont Morgan Library; l'autre sur cet exemplaire de dédicace du Chancelier de France, Guillaume Poyet (et non de Jacques Colin, aumônier du Roi, comme il a été admis auparavant). Poyet (1474-1548), un des hommes de confiance de Louise de Savoie, puis de François Ier, fut nommé Chancelier en 1538, avant d'être poursuivi en justice « pour pilleries et exactions » et condamné (1542). La page de titre de cet ouvrage porte ses armes enluminées et sa devise « Justitiae columnam sequitur leo ». Les plats sont ornés d'une grande plaque centrale accompagnée de fers. Les fers sont ceux que l'on retrouve sur les reliures exécutées par Roffet à la commande de la Bibliothèque royale. La plaque n'apparaît sur aucune de ces reliures, ce qui ne saurait surprendre puisque le centre des plats y est généralement occupé par les armes royales. Elle est fort proche de celle qui orne le tome II de la Bible de Robert Estienne, mais différente cependant, comme l'a souligné M.H.M. Nixon. Il reste toutefois légitime d'admettre que ces deux variantes qui se trouvent parfois associées à des fers identiques appartiennent à un même atelier et que cet atelier était celui d'Étienne Roffet.

Des bibliothèques Olry-Rœderer et R. Esmérian.

F. Duchesne, Histoire des chanceliers et gardes des sceaux de France, 1680, pp. 584-592; J.B. Rietstap, Armorial général, II, 1887, p. 478; The History of bookbinding (par D. Miner, exposition), Baltimore, 1957, n° 250; Enrichissements de la Bibliothèque nationale de 194J à i960, exposition, 1960, no 859; H.M. Nixon, Sixteenth-century gold-tooled bookbindings in the Pierpont Morgan Library) New York, 1971, pp. 24-27; Vente R. Esmérian, I, 6 juin 1972, n° 66.

Achat, 1972.

1030 Reliure à la marque de Madeleine Boursette. Vers 1545. Rés., p. A. 17 Veau brun. Encadrements de filets dorés et à froid et d'inscriptions en lettres dorées. Dans le rectangle central, marque à l'éléphant accompagnée d'inscriptions : sur le plat supérieur, « D. Aeth Deum/alloquitur »; sur le plat inférieur, « Biblia Deum/precatur ». Tranches dorées, ciselées et peintes.

Sur : Biblia. — Lutetiae, ex off. R. Stephani, 1545. In-8°.

On ne connaît que quelques exemples de libraires ayant apposé sur des reliures leur


marque typographique et, pour chaque marque, toujours très peu d'exemplaires. La fonction de ces reliures à marque de libraire n'est pas entièrement éclaircie. L'hypothèse de Goldschmidt, reprise par G. Colin, semble la plus vraisemblable : les exemplaires reliés à la marque de la maison étaient destinés à la boutique, où les acheteurs pouvaient les examiner.

Cette pièce présente le seul exemple qui ait été repéré de la marque de Madeleine Boursette qui succéda de 1540 à 1546 à son mari François Regnault. De la Bibliothèque L. Gruel.

A.A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Estienne, J. Renouard, 1843, p. 62; L. Gruel, Manuel de l'amateur de reliures, L. Gruel, II, 1905, p. 39, pl.; P. Renouard, Les Marques typographiques parisiennes du XVe et XVIe siècles, Champion, 1916, pp. 302-304; R. Brun, « Guide de l'amateur de reliures anciennes », Bulletin du bibliophile, 1938, p. 64; G. Colin, « Reliures à la marque de Jean Bogard », Gutenberg Jahrbuch, 1966, pp. 372-377.

Achat, 1970.

1031 Reliure parisienne exécutée pour Marcus Fugger. Vers 1550. Rés., g. Y2. 387 Veau brun clair. Deux encadrements de plusieurs filets estampés à froid et dorés. Dans l'encadrement intérieur, losange de filets dorés et, au centre, large motif de fers. Fers aux angles et dans les écoinçons. Au contreplat supérieur, ex-libris manuscrit : Marcus Fuggerus.

Sur : BOCCACE. Le Décaméron. — Paris, pour Estienne Roffet, 1545. In-fol.

Cette reliure, plus sobre que celle qui est présentée sous le n° 1044, peut être ajoutée à la production d'un atelier parisien qui a travaillé en 1552 pour l'amateur anglais Thomas Wotton et qui fut identifié par H.M. Nixon. Cet atelier est l'auteur de quelques rares pièces portant l'ex-libris de J. Grolier. Pour Marcus Fugger, il a également exécuté deux autres reliures dont celle qui recouvre un Colonna (Vente Munich, n° 170. Vente Esmérian, I, n° 50). et qui est par son décor, fort proche de celle-ci. Des bibliothèques des princes d'Ottingen-Wallerstein et Loncle.

Vente 6-7 novembre 1933, Munich (Karl und Faber), n° 130; H.M. Nixon, Twelve books., Oxford, 1953, pp. 22-24 et pp. 42-43; H.M. Nixon, Bookbindings from the library of Jean Grolier, Exhibition, British Muséum, London, 1965, p. 69, n° 133; H.M. Nixon, Sixteenthcentury gold-tooled bookbindings in the Pierpont Morgan Library, New York, 1971, p. 100; Vente R. Esmérian, 6 juin 1972, n° 50.

Achat, 1961.

1032 Reliure aux armes d'Henri II. 1558. Rés., g. F. 11 Exemplaire de dédicace offert au Roi par l'auteur, Charles Du Moulin. Veau brun clair.

Au centre, du plat supérieur armes de Henri II, écu et croissant rehaussés de peinture bleue; inscriptions en lettres dorées: en haut, « Henricus II Francorum rex»; en bas, « Carolus Molinus ». Sur la garde blanche, vis-à-vis de la page de titre, dédicace autographe de l'auteur au Roi.

Sur : Charles Du MOULIN. Secunda pars Commentatorium analyticorum in consuetudines Parisienses. — Parisiis, apud Poncetum Le Preux, 1558. In-fol.

Seconde partie de cet ouvrage important dans l'histoire du droit français. La première partie, dédiée à François Ier, avait été publiée vingt années auparavant (1539). Dans une longue dédicace autographe au Roi, Du Moulin rappelle qu'il « a employé son industrie, temps et labeur à l'honneur et utilité de votre couronne comme encorres faict et continue à présent », énumère avec précision les services qu'il a rendus à la Royauté et assure le Roi qu'il « ne cessera à jamais de faire tout le mieulx qu'il pourra, tant que Dieu luy donnera vye et santé. » La reliure, très sobre, porte les armes que l'on trouve habituellement sur


les reliures exécutées pour la Bibliothèque royale durant le règne de Henri II. Des bibliothèques H. Le Fuel et M. de Bry.

Reliures royales du XVIe siècle, exposition, Fontainebleau, 1921, n° 146; Vente M. de Bry, 5-6 décembre 1966, Paris, n° 92.

Achat, 1966.

1033 Reliure de maroquin à motifs imprimés. Après 1602. Rés., p. V. 727 Maroquin citron orné d'amples motifs colorés représentant des formes végétales stylisées.

Au centre, armes de Jacques-Auguste de Thou et de Gasparde de La Chastre.

Sur : Lazare de BAIF. Annotationes in L. II de captivis. — Lutetiae, ex officina R.

Stephani, 1549. In-40.

Cette reliure fut exécutée après 1602 d'après les armes. Le maroquin à impressions colorées est singulier à la fois par la technique d'ornementation et la figuration des motifs.

Le procédé de fabrication reste matière à hypothèses. On y a reconnu un décor imprimé chimiquement; on peut aussi penser, par confrontation à d'autres exemples, à une impression par blocs de bois gravés, analogue, en son principe, au procédé utilisé pour la décoration des tissus. Une quinzaine de reliures semblables auraient fait partie de la bibliothèque de de Thou. Dans le catalogue thuanien de 1669, certaines d'entre elles sont ainsi décrites : « maroquin gris ( ?) de Turquie avec fleurs ». Ce genre de maroquin se rencontre aussi sur des volumes imprimés à Anvers et Bruxelles en 1616-17. Des bibliothèques L. Currie et R. Esmérian.

Catalogue de la bibliothèque J.-A. de Thou, c. 1669, Mss latins, 17920-1, f. 66; A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Estienne, 1843, p. 75; H. Harrisse, Le Président de Thou, 1905, p. 56; Cat. B. Ouaritch, 1921, no 117, pl.; The History of bookbinding (par D. Miner, exposition), Baltimore, 1957, no 333; Vente R. Esmérian, I, 6 juin 1972, n° 115, pl.

Achat, 1972.

1034 Reliure en vernis Bertin. Vers 1811. Rés., p. Ye. 2187 Décor au vernis sur papier bistre orné de motifs évoquant des feuillages et exécutés en couleur noire. Au contreplat, étiquette : « Brevet d'invention. Reliures en vernis sans odeur établies au Grand Chatelet. ».

Sur : Jean-Baptiste ROUSSEAU. Œuvres choisies. — Paris, de l'impr. de Marne, 1808.

In-18.

Ce genre de reliure fut nommé « reliure à vernis Martin » par référence au procédé utilisé au XVIIIe siècle par les frères Martin pour des objets et des meubles. Gruel a publié un brevet d'invention pour des reliures au vernis pris en 1811 par T.-P. Bertin. A. Ehrman a suggéré de donner à ces pièces le nom de « Vernis Bertin ». Si l'on ajoute qu'en 1811, à titre d'encouragement, un atelier du Grand Chatelet fut accordé par le préfet de la Seine à Bertin, il devient tout à fait fondé de lui attribuer les reliures portant l'étiquette de cette manufacture. Cette reliure n'est pas mentionnée dans la liste des vingt-cinq reliures à décor au vernis complétée par I. Bergom-Larsson. Bien qu'elle porte l'étiquette de l'atelier du Grand Chatelet, elle n'est pas exécutée selon la manière qui y avait cours habituellement.

De la bibliothèque R. Danon.

L. Gruel, Manuel historique et bibliographique de l'amateur de reliures, 1887, p. 155; L. Gruel, « Reliures en vernis sans odeur », Bulletin du bibliophile, 1900, pp. 187-194; L.-M. Michon, La Reliure française, 1951, p. 118; A. Ehrman, «Les Reliures vernis sans odeur », Book Collector, 1965, pp. 523-527, 1966, pp. 351-352, p. 484; I. Bergom-Larrson, «Kring en gyllene bok Tessins Faunillavre i Vernis de Martin », Biblis, 1972, pp. 93-111.

Achat, 1973.


1035 Reliure de Simier aux armes du comte Ernest Stanislas de Girardin. Vers 1828.

Rés., 8° La33. 62 Reliure de deuil. Maroquin noir à grain long. Encadrement « à la cathédrale » formé de deux demi-plaques estampées à froid. Au centre, armes argentées. Gardes de moire noire.

A la coiffe de queue : Simier Rel. du Roi.

Sur : Stanislas Cécile Xaxier Louis, Vte d'Ermenonville, comte de GIRARDIN. Discours et opinions, journal et souvenirs. — Paris, chez Moutardier, 1828. 4 vol. in-8°.

Exemplaire personnel du comte Ernest-Stanislas de Girardin de l'édition posthume des Discours de son père, le comte Stanislas, qui occupa une place de premier plan sur la scène politique de 1789 à 1827. Les livres de la bibliothèque du comte Ernest-Stanislas étaient soigneusement reliés. La mode des décors inspirés de l'architecture gothique apparaît sur les reliures vers 1820. L'outillage de l'atelier Simier comportait plusieurs plaques «à la cathédrale » : des plaques rectangulaires (cf. Vente P. Guerquin, 1959, n° 99; Vente 6 oct. 1964, Paris, no 68; Vente R. Esmérian, 4, 1973, n° 14; Cahiers de Mariemont, 3, 1972) et des plaques d'encadrement, l'une de très grand format (Vente Descamps-Scrive, 2, 1925, no 514), l'autre plus réduite, qui orne cette reliure. Elle se retrouve sur d'autres œuvres de Simier (H. Beraldi, La Rel. au XIXe siècle, I, pl. 38; Vente L. Gougy, 3, 1934, no 73; Vente R. Esmérian, 4, 1973, no 103).

H. Beraldi, La Reliure au XIXe siècle, I, 1895, pp. 100-101, pl.; H. Lefuel, « Fers de reliure et ex-libris de la famille de Girardin », Archives de la Société des collectionneurs d'ex-libris) 1924, pp. 18-25 ; C. Ramsden, French bookbinders, 1789-1848, Londres, 1950, p. 190; Librairie A. Poursin, cat. 305 (1966), no 194.

Achat, 1966.

1036 Reliure à décor de plaques de R. Muller. Vers 1835. Rés., m. 02k. 2850 Maroquin violet. Plaque rectangulaire centrale représentant en relief sur fond doré une Indienne assise et un entourage de rinceaux. Plaque d'encadrement estampée à froid et représentant des rinceaux. Au verso de la première garde, timbre encré : « Muller, suc.

Thouvenin. »

Sur : CAUNTER (Le Rev. H.). Tableaux pittoresques de l'Inde. avec 21 gravures d'après les dessins originaux de W. Daniell. — Paris, Bellizard, Barthes, Dufour et Lowell, 1835.

In-40.

Cette plaque centrale se retrouve, avec ou sans la bordure, sur plusieurs exemplaires de l'édition de la première partie de ce texte (1834) et de la seconde (1835). Certains d'entre eux portent la signature de R. Müller qui succéda à Thouvenin en 1834. La plaque appartint ensuite au relieur Boutigny. Ce genre de reliures exécutées sur certains exemplaires d'une édition, à la commande d'amateurs, par un relieur disposant de fers spéciaux, doit être distingué du cartonnage d'éditeur. Il permet de définir les véritables origines de la reliure d'art moderne qui établit une relation du décor et du contenu de l'ouvrage. Lors de sa présentation à l'exposition de Bruxelles en 1961, cet exemplaire fut décrit avec une « reliure non signée ». De la bibliothèque P. Van der Rest.

H. Beraldi, La Reliure au XIXe siècle, 2, 1895, pl. 58; C. Ramsden, French bookbinders, 17891848, Londres, 1950, pp. 144-145; La Reliure rotnantique, exposition, Bruxelles, 1961, no 68, pl. 30; Vente, 20 octobre 1964, na 152, pl.; Vente J.R. Abbey, 21-23 îuin T9^J> Londres, no 664 (pl.) et 666.

Achat, 1964.


1037 Maquettes de reliures de Pierre Legrain. 1919-1929.

Premiers croquis et dessins de reliures. 1919-1924 (52 pièces). Reliure de J. AnthoineLegrain. — Don de M. André Rodocanachi. Rés., p. V. 630 (1) Albums de 226 maquettes originales. Reliure de J. Anthoine-Legrain. — Don de M. André Rodocanachi. Rés., Atlas V. 72 (1-2) Album de 34 maquettes originales. Reliure de Pierre Legrain. — Don de M. Daniel Sicklès. Rés., Atlas V. 71 Les maquettes de reliures permettent de saisir les modalités de la genèse des œuvres et d'authentifier la production des relieurs. Dans le cas de P. Legrain, elles sont des documents particulièrement significatifs, à la fois esquisses où la composition semble jaillir d'une inépuisable source de formes imaginaires, comme sans cesse disponibles, et graphismes contrôlés dont on comprend qu'ils aient pu imposer un style.

Exposition de la Société de la Reliure originale, Bibliothèque nationale, 1947, no 134; Vente Sicklès, 28 novembre 1963, no 112; Pierre Legrain, relieur, 1965, n° 575.

1038 Fers et plaques de reliures de Pierre Legrain. Rés.

L'action novatrice de P. Legrain s'est manifestée non seulement par sa conception du décor, mais aussi dans le domaine des techniques de la reliure, bien que ou parce qu'il n'était pas lui-même artisan relieur. A un praticien lui opposant que la réalisation d'une maquette était impossible et que « cela ne s'était jamais fait », P. Legrain avait fait cette réponse révélatrice : « Je l'espère bien ». Ainsi qu'en témoigne cette collection de plaques gravées provenant de son atelier, il s'est affranchi du culte traditionnel du décor aux fers et eut recours à des plaques pour mettre en œuvre de la manière la plus efficiente ses projets artistiques.

R. Devauchelle, La Reliure en France, III, 1961, p. 157; J. Anthoine-Legrain, Souvenirs.

Dans : Pierre Legrain, relieur, 1965, p. XV.

Don de MM. Georges Blaizot et Daniel Sicklès.

1039 Reliure sculptée de Paul Bonet. 1944. Rés., g. Y2. 415 Box bleu corbeau. Dans un ovale tronqué en creux, ample motif de box blanc en relief, accompagné de lamelles de diverses couleurs. Au plat inférieur, motif de composition analogue.

Sur : Honoré de BALZAC. Le Chef-d'œuvre inconnu. — Paris, Ambroise Vollard, 1931.

In-fol.

Exemplaire n° 40 sur japon impérial, avec la suite des eaux-fortes originales sur Rives.

A partir de 1941, une partie de l'œuvre de Paul Bonet s'ordonne en « suites » de reliures exécutées pour un même ouvrage. Cette pièce est l'une des trente reliures très diverses qu'il a conçues pour cette édition du Chef-d'œuvre inconnu. Ce mode de création serait mal compris si on l'interprétait comme un exercice de virtuosité d'un artiste en mesure d'imaginer plusieurs dizaines de reliures sur un même thème sans se répéter. Il convient plutôt d'y voir la continuité d'une méditation plastique suscitée par un livre (texte et illustration étant inséparables) avec lequel P. Bonet se sentait une affinité privilégiée. La démarche n'est pas sans analogie avec celle de Picasso en face du thème du « Peintre et son modèle » qui est à la racine de la série de planches qu'il a gravées pour cet ouvrage. Dans cette reliure, qui est une des plus importantes de la « suite », se conjuguent deux structures qui conduisaient, à cette phase de sa carrière, certaines recherches de P. Bonet : le tracé d'ovale tron-


qué (à partir de 1940-1941) et les formes à trois dimensions, plus anciennes puisque ses premières reliures sculptées datent de 1931. L'épure de construction de cette pièce a été publiée et montre la rigueur de construction sous-jacente au mouvement qui l'anime.

Paul Bonet, par P. Valéry, P. Éluard, etc. Librairie A. Blaizot, 1945, p. 163 et reproduction de l'épure; Exposition de la Société de la Reliure originale, Bibliothèque nationale, 1965, no 3 3.

Legs de Paul Harth, 1963.

1040 Fers et lettres à dorer de Paul Bonet. Rés.

Pour que soient réalisées les compositions nouvelles qu'il imaginait, Paul Bonet a dû se constituer un ensemble personnel considérable de fers et lettres à dorer dont, selon ses intentions, la conservation a été confiée à la Bibliothèque nationale. Il porta constamment une grande attention aux lettres qu'il intégrait à ses décors et il avait élaboré et fait exécuter 16 alphabets de styles différents, en plusieurs corps, soit, au total, 64 séries. Valéry a fait l'éloge de cette entreprise unique, sans souligner assez, peut-être, qu'elle allait bien au-delà du simple souci décoratif : « C'est à mes yeux un des mérites positifs de Paul Bonet que le souci qu'il s'est donné de dessiner des caractères dont l'élégance et la netteté fussent en harmonie avec l'ensemble de l'objet. » Parallèlement, il a conçu et fait graver plus de deux mille fers à dorer qui se groupent par séries compatibles correspondant aux divers aspects de son œuvre, lorsque prédominaient les jeux de fers et de filets. Outre des fers géométriques et des fers dessinés pour des livres particuliers, on y retrouve les grandes séries que Paul Bonet a lui-même nommées « arabesques, dentelles, traits de plume, irradiantes ». Le catalogue de cet ensemble met en évidence l'analyse méthodique qui a précédé des compositions caractérisées par leur ordonnance unifiée.

P. Valéry, «Le Physique du livre », in: Paul Bonet, Librairie A. Blaizot, 1945, p. 25; L.-M. Michon, « La Lettre dans les reliures de Paul Bonet », in: op. cit., pp. 209-254.

Don de M. Jacques Bonet, 1972.

1041 Reliure de Pierre-Lucien Martin. 1959. Rés., p. Z. 1721 (2) Box blanc. Formes géométriques mosaïquées en box noir et soulignées de filets noirs sur blanc et blancs sur noir.

Sur : Max JACOB. Chronique des temps héroïques. Lithographies et pointes sèches de Pablo Picasso. — Paris, L. Broder, 1956. In-40.

Lauréat de la Reliure originale en 1948, P.-L. Martin fut, en 1951, le premier membre coopté de la société après sa fondation. Cette reliure recouvre l'édition originale de la Chronique des temps héroïques par un compagnon de l'aventure cubiste. On y retrouve certains traits essentiels de l'œuvre de P.-L. Martin. Par une opposition équilibrée de noir et de blanc, il a construit un système abstrait de lignes et de formes géométriques d'inspiration cubiste, où s'allient subtilement complexité graphique et austérité concertée.

Pierre-Lucien Martin, (Exposition), Ascona, Galleria del libro, 1968.

Achat, 1959.

1042 Documents sur l'histoire de la reliure. XVlIIe-XIXe siècles. Rés.

Ces pièces représentent un choix très restreint fait parmi une importante collection de documents offerts par M. Raphaël Esmérian.

1. Mémoires des livres reliés pour le Roy par Bovet, relieur ordinaire de Sa Majesté depuis le 15 septembre 1704 jusques à ce jour 13 septembre 1705.

Luc-Antoine Bovet fut relieur du Roi de 1698 à 1733. Ce document met en évidence


une des activités qui incombaient aux relieurs du Roi aux XVIIe et XVIIIe siècles : relier les exemplaires des livres imprimés par l'Imprimerie royale et offerts par le Roi à certains personnages ou à des institutions. La qualité de la reliure et le décor variaient selon le bénéficiaire. En plus de l'exemplaire de la Bibliothèque du Roy et de celui du Cabinet du Louvre, il y avait un exemplaire « pour le Roy », le plus richement orné, sans doute destiné au Cabinet de Versailles.

L. Gruel, Manuel de l'amateur de reliures, I, 1887, pp. 60-61, II, 1905, pp. 39-40; E. Thoinan, Les Relieurs français, 1893, pp. 213-218.

2. Rectifications (sur les élèves et collaborateurs de J. Thouvenin) par G. Trautz.

Note autographe du relieur Georges Trautz fournissant des précisions sur les élèves et collaborateurs de J. Thouvenin l'aîné (notamment sur le doreur des reliures à la fanfare, Closs) ainsi que sur la carrière de relieurs contemporains de Thouvenin. Cette pièce complète souvent les informations fournies par C. Ramsden.

L. Gruel, «Les Thouvenin, relieurs français», Bulletin du bibliohpile, 1898, pp. 435-446, pp. 508-512; C. Ramsden, French bookbinders, 1789-1848, London, 1950.

3. Mémoire des reliures et restaurations faites en 1847 pour M. Libri par M. Duru, relieur, rue des Prouvaires, n° 16 à Paris. 4 ff.

Mentionne deux cent-trois ouvrages avec indications des travaux effectués. En 1844, dans le Rapport sur l'exposition des produits de l'industrie française, Ambroise Firmin-Didot mentionnait Duru parmi les plus remarquables spécialistes des « imitations des anciennes reliures ». La bibliothèque de G. Libri sera dispersée en plusieurs ventes à partir de 1849 à Londres. Ce mémoire éclaire les avatars d'exemplaires souvent remarquables à d'autres égards.

4. Divers prospectus de relieurs.

Don de M. Raphaël Esmérian, 1964.

RELIURES PROVENANT DE LA COLLECTION DE MADAME ALFRED J. ADLER

En date du 17 mars 1969, Madame Alfred J. Adler a fait donation à la Bibliothèque nationale, avec réserve d'usufruit, de la bibliothèque de livres anciens constituée par feu son mari Alfred J. Adler et par elle-même. De cet ensemble de plus de 700 ouvrages, en accord avec Mme Adler, quelques pièces précieuses ont été choisies pour figurer à cette exposition. Deux volumes, exposés sous les nOs 928 et 929, font également partie de cette donation.

1043 Reliure à la médaille d'Henri II. 1549.

Veau brun. Encadrement de filets dorés et à froid avec fleurons d'angle. Au centre, sur le plat supérieur, médaille à l'effigie d'Henri II. Sur le plat inférieur, médaille représentant la Renommée et portant la date 1557; au-dessus, en chiffres dorés : 1559.

Sur : Eguinaire BARON. Institutionum civilium libri commentario illustrati per Eguinarium Baronem. — Poitiers, par Jean II et Enguilbert III de Marnef, 1555. In-40.

On connaît une trentaine de reliures à la médaille d'Henri II. Elles font apparaître


9 types d'effigies du Roi. Celle qui orne cette pièce appartient au type 2, selon le classement de Mademoiselle E. Droz qui ne signale qu'un seul exemple (Coutumes de Sens, 1556). Cette reliure présente une particularité : le portrait du Roi y est associé à une médaille de la Renommée portant la date de 1557, qui se trouve sur le plat inférieur. On connaît une autre paire analogue. Cependant la médaille d'Henri II (type I) ainsi que l'inscription en exergue sont différentes et l'allégorie de la Renommée est accompagnée de la mention Ex voto pub.

(qui n'est pas sur cette variante) et de la date 1552 (ici 1557). Ces deux figurations reproduisent le droit et le revers d'une médaille gravée par Étienne Delaune pour commémorer les succès d'Henri II. La date 1559 en chiffres dorés est probablement celle de l'exécution de la reliure. Alors que les reliures du type I ont pu être attribuées à un atelier lyonnais, aucun indice ne permet de préciser l'identification de celle-ci. On peut seulement noter que dans les deux cas où on relève la présence du type 2 de l'effigie royale, il s'agit d'impressions de province (Sens et Poitiers). Ex-libris manuscrits : J.R., Norimbergae, 1589; exlibris Andreae Griëntall, 1596. Des bibliothèques Baron Double, Mortimer L. Schiff.

Vente Baron F. Double, 22 février 1897, n° 7; F. Mazerolle, Les Médailleurs français, 1902, no 99; E. Droz, Les Reliures à la médaille d'Henri II (Trésors des bibliothèques de France, IV, fasc. XIII, 1933, pp. 16-23); Vente M.L. Schiff, 1938, Londres, Sotheby, no 1923; H.M. Nixon, Sixteenth-century gold-tooled bookbindings in the Pierpont Morgan Library, New York, 1971, p. 150; L. Desgraves, Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIe siècle, V, Poitiers, Baden-Baden, 1972, p. 37, n° 91.

1044 Reliure exécutée par Claude de Picques pour Marcus Fugger. Vers 1550.

Maroquin vert foncé. Encadrement de fers azurés. Entrelacs courbes sur fond pointillé d'or. Au centre, pièce de maroquin rouge portant, sur le plat supérieur, le titre de l'ouvrage et, sur le plat inférieur, le sigle de la devise de Fugger.

Sur : ARISTOTE. Simplicii commentarii in octo Aristotelis physicae auscultationis libros cum Aristotelis textu. — Venise, Aide, 1526. In-fol.

Marcus Fugger (1529-1597) fut un des membres éminents de la dynastie des banquiers d'Augsbourg qui a joué un si grand rôle dans la vie économique et politique du xvie siècle.

Il mena conjointement une carrière de lettré et d'homme de finances. Sa bibliothèque, transmise à la famille des princes d'Ottingen-Wallerstein, fut dispersée partiellement en 1933.

Elle comprenait un certain nombre de volumes recouverts de reliures parisiennes exécutées vers 15 50-15 5 5 par plusieurs ateliers (voir n° 1031). Plusieurs, dont celle-ci, sont exécutées selon la technique « alla greca » et présentent un très riche décor d'entrelacs courbes sur fond pointillé d'or. Les fers azurés qui forment l'encadrement permettent d'attribuer cette pièce exceptionnelle par son éclat et sa conservation à l'atelier de Claude de Picques. Il faut noter en outre que les lanières tressées, les tenons et les agrafes des fermoirs sont rigoureusement identiques à ceux que l'on trouve sur les reliures qui furent faites par Claude de Picques pour les livres de la Bibliothèque royale de Fontainebleau pendant le règne d'Henri II. Une autre reliure de la bibliothèque Fugger, recouvrant une autre édition d'Alde (Lucien, 1522, Vente Esmérian, I, n° 88), doit être particulièrement rapprochée de celle-ci.

Elle offre le même décor luxuriant, assez inhabituel dans l'œuvre de Claude de Picques et où on a pu déceler l'influence d'une prédilection particulière du premier possesseur. De la bibliothèque des princes d'Ottingen-Wallerstein.

A.-A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Aide, 1834, n° 2, p. 102; Vente 6-7 novembre 1933, Munich (Karl und Faber), n° 112, pl. VI; P. Lehman, Line Geschichte der alten Fuggerbibliotheken, Tübingen, 1956; H.M. Nixon, Sixteenth-century gold-tooled bookbindings in the Pierpont Morgan Library, New York, 1971, pp. 98-101.


1045 Reliures à entrelacs courbes peints. Vers 1550.

Maroquin brun. Larges entrelacs courbes et motifs de rinceaux rehaussés de noir sur fond pointillé d'or. Tranches dorées et ciselées.

Sur : Novum Jesu Christi D.N. Testamentum (Graece). — Paris, R. Estienne, 1550.

In-fol.

Cette reliure ne peut être attribuée à l'un des grands ateliers parisiens identifiés qui étaient actifs au milieu du XVIe siècle. Elle atteste, par son décor, la large généralisation de la formule ornementale des entrelacs courbes chez de multiples artisans pendant le règne d'Henri II. Ex-libris Petri Henrici Baronis Shalendorff.

A. A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Estienne, 1843, p. 75; Librairie Quaritch, Catalogue of bookbindings, 1921, n° 97.

1046 Reliure romaine au médaillon d'Apollon et Pégase exécutée pour J.-B. Grimaldi, prince de Monaco. Vers 1550.

Maroquin rouge. Encadrement de filets dorés et de fers. Au centre des plats, médaillon horizontal d'Apollon et Pégase.

Sur : Paolo GIOVIO, Andrea CAMBINI. Commentarii delle cose de Turchi. — Venise, 1541. Luigi BASSANO. 1 Costumi. de Turchi. — Rome, 1545. Benedetto RAMBERTI. Libri tre delle cose de Turchi. — Venise, 1539, In-8°.

L'identité du possesseur des reliures anonymes au médaillon d'Apollon et Pégase a suscité de multiples hypothèses dont, curieusement, chacune a pris les dimensions d'un mythe. Un document essentiel a permis à M. A.R.A. Hobson d'écarter ces candidats fallacieux et de restituer ces reliures à Jean-Baptiste Grimaldi, prince de Monaco. Malgré les différences qui ont été naguère soulignées entre les différents groupes de ces reliures, il semble qu'elles sont dues à un atelier unique. En faisant relier ses livres selon des modèles décoratifs assez proches, J.-B. Grimaldi a pris une initiative qui séduira d'autres amateurs dès la seconde moitié du xvie siècle. Des bibliothèques E. Moretta, R. Hoe, M.L. Schiff.

A.A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Aide, p. 123, n° II, p. 117, n° 1 ; Vente Borghese, I, 16 mai 1892, n° 4514, pl.; G.D. Hobson, Maioli, Canevari and others, London, 1926, n° XLII ,p. 151 ; H.M. Nixon, Sixteenth-century gold-tooled bookbindings in the Pierpont Morgan Library) New York, 1971. pp, 39-48; Vente R. Esmérian, I, 6 juin 1972, pp. 63-64.

1047 Reliure italienne exécutée pour le cardinal de Granvelle. Milieu du XVIe siècle.

Maroquin brun. Deux encadrements de filets dorés et à froid. Fers d'écoinçons à arabesques dans le rectangle central et fleurs de lis aux angles. Au centre du plat, titre de l'ouvrage dans un entourage de filets formé de deux carrés entrecroisés. Tranche dorée et ciselée portant le nom de l'auteur.

Sur : Giangiorgio TRISSINO. La Italia liberata da Gotthi. — Rome, par V. et L. Dorici, pour A. Macro, 1547. ln-8°.

L'ouvrage complet comporte trois tomes dont les deux derniers furent publiés à Venise l'année suivante. La reliure est certainement italienne, d'après la structure du dos présentant une alternance de nerfs et de minces chaînettes. Elle présente certains traits caractéristiques des reliures exécutées pour le cardinal de Granvelle : titre sur une bande pourpre à la partie supérieure de la gouttière et fin pointillé sur les bords des tranches dorées. Antoine Perrenot (1517-1586), plus connu sous le titre de cardinal de Granvelle, assura d'importantes fonctions politiques au cours d'une longue carrière où il fut chancelier de CharlesQuint, gouverneur des Pays-Bas, vice-roi de Naples. Il eut pour les arts et les lettres un


N° 1044. — Reliure exécutée par Claude de Picques pour Marcus Fugger. Vers 1550.


goût marqué et s'attacha à réunir une riche collection de livres dont la majeure partie est actuellement conservée à la Bibliothèque municipale de Besançon. Il fit relier ses livres à Paris et en Italie, principalement à Venise. Cette reliure présente un type décoratif qui ne correspond à aucun des groupes identifiés par M. M. Piquard d'après les reliures italiennes de la Bibliothèque municipale de Besançon.

M. Piquard, « La Bibliothèque du cardinal de Granvelle », Mémoires de l'Académie de Besançon, 1939; M. Piquard, « Les Livres du cardinal de Granvelle à la Bibliothèque de Besançon.

Les reliures italiennes », Libri, 1951, pp. 301-323.

1048 Reliure vénitienne exécutée pour le cardinal de Granvelle. Milieu du xvie siècle.

Maroquin brun. Deux encadrements de filets dorés et à froid. Aux angles, fleurons aldins.

Titre sur le plat supérieur. Dos orné de frises de rinceaux et de glands estampées à froid.

Tranche dorée et ciselée portant le nom de l'auteur.

Sur : HORACE. Poemata omnia. — Venise, Aide, 1527. In-8°.

Ce volume dont la reliure présente les mêmes indices d'identification que la précédente fit certainement partie de la bibliothèque du cardinal de Granvelle. Le décor très sobre des plats et l'ornementation très particulière du dos permettent de la rapprocher d'un groupe de cinquante-cinq reliures de la Bibliothèque de Besançon qui recouvrent, comme celle-ci, des livres publiés par les Aide, ainsi que d'un autre volume de la collection Adler (Scriptores rei rusticae, Aide, 1533) qui porte l'ex-libris de Granvelle. Dans cette série, toutefois le maroquin brun est exceptionnel. M. Piquard a pu y voir un type spécial commandé par le cardinal de Granvelle à un atelier vénitien pour ses éditions aldines. Le fer caractéristique qui orne le dos permet d'attribuer à ce même atelier d'autres reliures au décor plus complexe.

Dans le portrait peint par Le Titien en 1548, le futur cardinal de Granvelle tient dans sa main une reliure analogue à celle-ci.

A. A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Aide, 1834, pp. 104-105, n° 8; M. Piquard, « Les Livres du cardinal de Granvelle à la Bibliothèque de Besançon. Les reliures italiennes », Libri, 1951, p. 309.

1049 Reliure à la médaille de Moïse. Vers 1555.

Maroquin rouge. Encadrements de filets droits et en arc-de-cercle. Au centre, sur le plat supérieur, médaillon ovale à l'effigie de Moïse portant l'inscrisption Moses; sur le plat inférieur, médaillon rond portant une inscription en araméen. A la fin de la préface, note manuscrite en grec dans laquelle Federicus Sagerius, docteur en médecine, mentionne ses études à Rome, Paris, Montpellier, Salamanque, Valence, Padoue et Bologne.

Sur : Angelo CANINI. Institutiones linguae Syriacae, Assyriacae atque Thalmudicae. —

Paris, Charles Estienne, 1554. In-4 0.

Cet ouvrage est un jalon important dans l'histoire de la connaissance des langues orientales en Occident. Il est recouvert d'une reliure ornée d'un rare médaillon central dont le motif est en relation avec le texte. Une telle correspondance est exceptionnelle sur les reliures anciennes. Comme l'édition est parisienne et la reliure certainement italienne, E.P. Goldschmidt avait émis l'hypothèse que l'on pouvait ne pas être en présence de la reliure originale de l'ouvrage. La vie itinérante du premier possesseur, son séjour en Italie au moment où il annote le livre ne rendent pas cet argument entièrement convaincant et la question reste ouverte. Goldschmidt avait attribué cette pièce à un atelier de Bologne, mais Tammaro de Marinis l'a classée parmi les reliures vénitiennes. Des bibliothèques Bateman, Goldschmidt, H. Eisenman.

A. A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Estienne, 1843, p. 107, n° 11; E.P. Goldschmidt, Gothic and Renaissance bookbindings) London, 1928, p. 296, n° 223; Tammaro de Marinis, La Legatura artistica in Italia nei secoli XV e XVI, II, i960, p. 85, n° 1691.


1050 Reliure exécutée en Bretagne, aux armes d'Espinay. Vers 1581.

Maroquin brun. Décor doré rehaussé de peinture noire et grise. Bordure de fers; dans le rectangle interne, plaques d'écoinçoins à rinceaux sur fond azuré, semé d'hermine, et au centre, armes peintes. Tranches dorées et ciselées de croisillons.

Sur : Coustumes générales des pays et duché de Bretagne. — Rennes, Julien Du Clos, 1581. In-40.

Exemplaire réglé à très grandes marges, recouvert d'une reliure qui, en raison de sa facture et de son décor, peut être considérée comme l'œuvre d'un atelier provincial. On a conservé deux autres reliures analogues, également sur des Coutumes de Bretagne, l'une sur la même édition (ancienne collection Abbey), l'autre sur une édition postérieure (Paris, 1584. Ancienne collection Grammont). A. R. A. Hobson a pu y voir la production d'un atelier de Rennes, étant donné que cette ville était, au xvie siècle, le seul centre important de production de livres en Bretagne, mais l'attribution à l'imprimeur de l'ouvrage qui a cessé son activité en 1582 doit être écartée. Le premier possesseur du volume fut d'après les armes un membre de la famille d'Espinay, originaire de la terre d'Espinay près de Vitré.

Sur la deuxième garde blanche, ex-libris Urbain d'Espinay. Ce personnage, mort en 1678, fut abbé de Boquen en 1652.

A. de La Borderie, Archives du bibliophile breton, III, 1885, pp. 1-59; Librairie Baer, Frankfürter Bücherfreund, 12, pl. 49; G. Lepreux, Gallia rypographica, IV, Province de Bretagne, pp. 46-50. Vente Grammont, 18 décembre 1933, Paris, n° 22; A.R.A. Hobson, Trench and italian collectors, p. 54, n° 25.

1051 Reliure à semé de lettres et signes emblématiques. Fin du XVIe siècle.

Maroquin vert. Dos et plats ornés d'un semé de divers signes en quinconce : A entrecroisés, X, O doubles et accolés, S fermés.

Sur : Liber Psalmorum cum canticis et hymnis. — Paris, A. Langelier, 1586. In-12.

La signification exacte des reliures à signes emblématiques dont la mode se situe à la fin du xvie siècle et au début du XVIIe siècle n'est pas entièrement élucidée. Certaines lettres représentent, comme dans les semés classiques, les initiales du possesseur (et peut-être parfois du donateur). Mais d'autres signes se réfèrent à un code communément utilisé à l'époque : c'est par exemple le cas de l'S fermé qui exprime les qualités du parfait amour « sage, seul, secret, soucieux ». Enfin il ne faut pas exclure que certains de ces messages soient fondés sur un langage intime dont les clefs sont particulièrement difficiles à déchiffrer. Les éléments O A (ou D), parfois complétés par À et le monogramme MA représentent la combinaison la plus fréquente.

Librairie Belin, Catalogue, 1910, n° 325 ; Librairie J. Baer, Frankfurt A.M., Catalogue 690, n° 197; G.D. Hobson, Les Reliures à la fanfare, Amsterdam, 1970, p. 100; Vente de Bry, 5-6 décembre 1966, n° 114; Vente R. Esmérian, II, 8 décembre 1972, n° 76.

1052 Reliure royale mosaïquée, milieu du XVIIe siècle.

Maroquin bleu. Grand compartiment rectangulaire de maroquin rouge. Double encadrement de roulettes. Au centre, larges motifs de fers. Fleurs de lis et L couronnés sur les plats et au dos.

Sur: HOMÈRE. Les Dix premiers livres de l'Iliade. — Paris, Vincent Sertenas, 1545.

In-fol.

Il est assez difficile de déterminer le statut de cette somptueuse reliure royale du xvne siècle. Recouvrant un des plus beaux livres illustrés de la Renaissance, elle ne peut être une reliure de dédicace ou de présent et son décor est très différent de ceux que l'on trouve


sur les reliures de la Bibliothèque royale ou du Cabinet du Roi. Il faut signaler la présence de doubles gardes de papier marbré d'un motif inhabituel au milieu du XVIIe siècle, dont la seconde n'est pas contrecollée à la première garde blanche. Cette particularité conduit à situer l'exécution de cette pièce dans les dernières années du règne de Louis XIII ou, plus probablement, pendant la régence d'Anne d'Autriche. Dans ce dernier cas, on pourrait avancer l'hypothèse que cet exemplaire d'une édition illustrée de la traduction française de l'Iliade fit partie des volumes destinés à l'instruction du jeune Louis XIV. De la bibliothèque L. Wilmerding.

Vente L. Wilmerding, III, 1951, New York, n° 451, pl.; R. Mortimer, French i6th century books, II, Harvard College Library, Cambridge, 1964, p. 361, n° 293.

1053 Reliures mosaïquées de l'« Atelier des petits classiques », Ife moitié du XVIIIe siècle.

Maroquin citron. Au centre, grande pièce de maroquin rouge de forme chantournée.

Gardes de papier doré avec motifs dorés ou colorés.

Sur: CICÉRON. Orationes. — Venise, Paolo Manuzio, 15 54. 3 vol. in-8°; CICÉRON.

Opera philosophica. — Venise, Paolo Manuzio, 1555. 2 vol. in-8°.

Ces reliures appartiennent à une suite d'œuvres de Cicéron reliées de manière uniforme pour un possesseur inconnu dans la première moitié du XVIIIe siècle. L'ensemble était complété par une édition des Epistolae (Venise, 1554. Librairie Belin, Cat. 1910, n° 677) et une édition du De Officiis (Vente 19-20 octobre 1964, Londres, Sotheby, n° 34). Ces pièces doivent être rapprochées de 8 autres reliures où L.M. Michon décelait le « goût de Padeloup ». Mais, faute d'y retrouver les fers caractéristiques, il les avait attribuées à un atelier indéterminé, dénommé « Atelier des petits classiques ». En effet, toutes ces reliures recouvrent surtout des éditions de textes classiques en petit format publiées surtout par Paul Manuce ou les Elsevier (voir 1054). Leur trait marquant est la grande pièce mosaïquée qui occupe le centre des plats : par sa forme asymétrique et ses contours irréguliers elle présente un parti décoratif insolite dans la reliure ancienne. Des bibliothèques T. Erskine, M.L.

Schiff (Orationes); T. Erskin, J. Dawson Brodie, Stainton (Opéra philosophica).

A. A. Renouard, Annales de j'imprimerie des Alde, 1834, p. 161 et p. 164; Vente M. Schiff, 1938, Londres, Sotheby, n° 53; Vente Stainton, 26 février 1951, n° 68; L.M. Michon, Les Keliures mosaiquées du XVIIIe siècle, 1956, pp. 49-50, n° 41, p. 64.

1054 Reliure mosaïquée de l'« Atelier des petits classiques », Ife moitié du XVIIIe siècle.

Maroquin olive. Encadrement de motifs et de petits fers dorés. Au centre, grande pièce de maroquin rouge de forme chantournée. Gardes de papier doré avec rinceaux colorés.

Sur : Jan VAN VLIET. Autores rei venaticae antiqui. — Leyde, Elsevier, 1653. In-12.

Comme les précédentes, cette reliure est due à l'« Atelier des petits classiques ». Elle fait partie d'une suite d'éditions elzeviriennes dont L.M. Michon, qui n'a pas mentionné celle-ci, a regroupé les quatre autres.

A. Willems, Les Elsevier, Bruxelles, 1880, p. 178, n° 719; L.M. Michon, Les Reliures mOSalquées du XVIIIe siècle, 1956, pp. 49-50, nos 79, 81, 86, 93.

1055 Reliure mosaïquée, fin 18e siècle.

Maroquin rouge. Bordure de maroquin vert. Rectangle central quadrillé de filets dorés en diagonale formant des losanges ornés d'une rosace dorée. Gardes de soie bleue.

Sur : La Sainte Bible qui contient l'Ancien et le Nouveau Testament. — Amsterdam, D. Onder de Linden, 1784. 2 vol. in-12.


1056 Reliure mosaïquée de Ginain. Vers 1828.

Maroquin olive. Sur les plats, plaque présentant, autour d'un ovale central, un encadrement de colonnes, palmes et coquilles en mosaïques noires et de teinte cuivrée sur fond doré.

Sur : Gabriel LEGOUVÉ. Le Mérite des femmes. — Paris, Louis Janet, 1828. In-12.

Ginain, actif de 1821 à 1849, fut un des meilleurs relieurs de l'époque romantique.

C. Ramsden, French bookbinders, 1789-1848, London, 1950, pp. 93-94.



CHAPITRE IV

LE CABINET DES ESTAMPES



L'exposition ne peut rendre compte entièrement des enrichissements du Cabinet des Estampes, puisqu'on n'a pu y faire figurer de nouveau les iooo et les 500 estampes contemporaines exposées tout récemment, ni les dessins d'humour régulièrement découpés montrés l'année dernière à l'exposition de l'Humour, ni les photographies contemporaines qui ont été exposées dans la galerie de la rue Richelieu, ni les cartes postales présentées en 1973, ni, faute de place, les livres d'enfants français et étrangers, ni les ouvrages devenus subitement extrêmement nombreux sur l'estampe et l'image et acquis ces dernières années.

Il faut savoir aussi qu'on n'a pu y faire figurer l'ensemble de dessins de mode actuels réuni systématiquement, pas plus qu'une transmission très importante du Musée de l'Homme (mœurs africaines), 7500 photographies données par le Ministère de la Reconstruction et de l'U rbanisme (constructions nouvelles, vues de villes reconstruites), des lots considérables de revues illustrées du xixe siècle (qui, découpées, enrichissent les séries topographiques, historiques, et celles de l'histoire de l'illustration), plusieurs milliers de dossiers sur les variations de la pornographie et de l'érotisme en images (don Paul Caron), ni les éléments iconographiques transmis par les Manuscrits, lors du classement de leurs dossiers sur Madame Bulteau (cercle de Toulet), sur Elémir Bourges, Gobineau, Barbusse, Dabit, etc., ni la série de diapositives reçue par le Dépôt légal s'ajoutant aux stills de films; ni le dépôt de milliers d'échantillons de papiers peints réunis pour nous par la Chambre syndicale et transmis par M. Paul Caron; ni un millier de dessins topographiques de Poterlet. Il était difficile de faire comprendre l'importance de la documentation sur les artistes, le don Hautecœur (Italie), le don Brame (considérable ensemble sur Fantin-Latour et l'impressionnisme : découpures et photographies venues de Mme Fantin et de la famille Templaere), les 4000 ouvrages sur la photographie (collection Keim).

On verra donc ici les pièces de grande qualité qui complètent le fonds ancien, du XVIe au xixe siècle, ainsi que des estampes de ceux des graveurs actuels qui ont tenu à être représentés au Cabinet par un don de 50 à 600 de leurs œuvres, et aussi les images documentaires s'ajoutant à celles réunies depuis le XVIIe siècle, et qui constituent l'originalité du Cabinet.

Jean ADHÉMAR Conservateur en chef du Département des Estampes


DONATEURS DES PIÈCES EXPOSÉES*

PLUSIEURS ANONYMES. — LE MUSÉE DE L'HOMME. — LA PRÉFECTURE DE POLICE

MME BÉRET MME BONVOISIN MME BORDEAU M. CHAGALL M. CLAIRIN MME CLAUDE-PERRAUD CRADDOCK AND BARNARD, LONDRES JEAN EFFEL MME LACOURIÈRE LA FAMILLE D'ANDRÉ LHOTE LOTIRON LA FAMILLE DE M. LURÇAT M. STANISLAS MANGIN ET SA FAMILLE M. PAUL MARTEAU M. MARTY

MATISSE ET SA FAMILLE M. J. NEPVEU-DEGAS ET SA FAMILLE M. H. PETIET M. PH. POTIER M. PAUL PROUTÉ M. MAURICE REY M. ET MME MAURICE ROUSSEAU MME RUFFE SIGNOVERT MME SIMON-COURNAULT MME VERGÉ-SARRAT R. VIEILLARD H. DE WAROQUIER MME WEBSTER-HERARD

* Ne figurent ici (voir notre introduction) ni les pièces du Dépôt légal, ni la plupart des œuvres d'artistes du xxe siècle.


I. ARTISTES

XVe-XIXe SIÈCLE (Ordre chronologique)

On remarquera que les pièces anciennes ne sont pas entrées également, siècle par siècle. Le xvne siècle étant déjà particulièrement bien représenté dans les collections, nous n'avons acheté qu'un recueil d'emblèmes ; pour le XVIe siècle et le XVIIIe nous avons acquis des pièces populaires qui avaient échappé à nos anciens ou des pièces considérées comme libres, de très rares gravures de maîtres. Nous avons reçu le don Paul Marteau, réunion sensationnelle de moules et de cartes à jouer.

Pour le XIXe siècle, nous avons eu la bonne fortune de pouvoir faire entrer plusieurs Daumier connus à une seule épreuve, venant des GeoffroyDechaume, qui les avait reçus de l'artiste à qui le Charivari les avait refusés comme trop audacieux. Nous avons reçu un Bresdin, acheté un ensemble d'Henri Monnier et des photographies anciennes, un monotype de Degas, un Lautrec, un Vuillard, complétant leurs œuvres. Pour le xxe siècle, une trentaine de pièces rappellent les entrées importantes en nombre.

1057 Fragment de carte à jouer française, avant 1475. Ea 17 rés.

Une des plus anciennes cartes à jouer françaises connues, datable parce qu'elle a servi de couvercle à une boîte contenant un sceau de 1475.

1058 Moules de cartes, xve et XVIe siècles. — (Don Paul Marteau). Musée Le don Paul Marteau, fait en 1967, comporte 400 jeux, 25 moules pour gravures, 200 volumes. Complète le don de son oncle Georges Marteau (1916) : 856 jeux, 184 volumes.

Cat. exp. P. Marteau, B.N., 1967, et Nouvelles de l'estampe, 1967, n° 146, p. 149.

1059 Dix-huit cartes à jouer au portrait lyonnais, XVIe siècle. — (Don Paul Marteau.) Kg Cartes d'Antoine Janin, Nicolas Robichon, Guillaume Charpentier, Catherine Geoffroy, Jehan Genevoy.

1060 Calendrier suisse, 1563. En haut la figure de «Personne» (c'est Personne qui a fait cela, dit le petit garçon). Bois en couleurs. — (Acq.) Ea 12 rés.

Image inconnue de l'historien allemand de ce thème (Bull. des Instituts Warburg et Courtauld, 1969). Cette image est actuellement étudiée par Mlle Ursula Baumeister.


1061 Dessin sur bois de Pierre Eskrich utilisé dans les Figures de la Bible parues à Lyon chez B. Honorat en 1582. — (Don anonyme, 1966.) Musée Un des bois appartenant au même ensemble que les 600 acquis par le Musée de Lyon (cf. Nouvelles de l'estampe, 1966, p. 356).

C'est une pièce exceptionnelle que ce dessin sur bois préparatoire à une gravure encore conservé.

1062 Planche de « Cartes au portrait de Lyon » éditées par Julian Rosset, 1520. — (Don P. Marteau.) Kg rés.

Les Rosset forment une dynastie de cartiers, composée aussi de Philippe et Pierre.

I063 « La journée de Fornoue faicte le vie jour de juillet 1480 ». Bois. — (Acq.) Ea 12 rés.

Le fol. 171 Vo de La Mer des hystoires, éd. de Lyon, Claude Davost pour Jean Dyamantier, 1506.

Ce bois n'a pas de rapport avec celui de l'édition de Vérard (vers 1502), beaucoup plus grand en largeur et de composition différente.

1064 IQV. (Jean Vaquet). Hylas et les nymphes, eau-forte d'après Jules Romain, 1543. B. XVI, 405, no 75; Herbet Anon. 54. — (Acq.) Ea 12 rés.

Épreuve unique de cette pièce importante de l'école de Fontainebleau attribuée à un Français. Ancienne collection du peintre Thomas Lawrence (et avant sans doute de Woodburn), venue de Londres.

1065 Volute, dessin élément décoratif vers 1570. Aurait été exécuté à Rome par Philibert Delorme. — (Don anonyme.) B 2 ab rés.

L'attribution de cette pièce et de 10 autres dessins formant une suite (achetés en Amérique) est due à Lechevallier-Chevignard. Est exposé un autre dessin de la même série.

1066 Feuille de dix « cartes au portrait de Lyon » par Jehan Papin, 1584-1597. — (Don P. Marteau.) Kg rés.

1066 bis Autre feuille du même portrait. — (Don P. Marteau.) Kg rés.

1067 Deux dessins d'architecture français de la fin du XVIe siècle. — (Acq.) Hd 190 Ces deux études pour un château, dans le style de Ducerceau restent à identifier.


N° 1066. — Cartes au portrait de Lyon, par Jehan Papin. Vers 1584.


1068 Louis DE FRANCE, le Grand Dauphin (1661-1711). Vue de Saint-Germain-en-Laye, dessin vers 1675-1680. — (Don Craddock et Barnard de Londres, 1968.) Ad. rés.

S'ajoute à la collection de dessins et de gravures dus à des amateurs royaux, princiers ou financiers. Le duc de Bourgogne, fils du Grand Dauphin, avait remis les siens à Roger de Gaignières. Les jeunes princes français avaient pour maîtres à dessiner les membres de la famille Silvestre, héritiers de la tradition du dessin de Callot.

I069 François de TROY. Réunion galante dans un parc, vers 1730. Eau-forte anonyme (?).

Avant lettre. — (Acq.) AA3 Épreuve considérée comme unique, découverte par M. Jacques Vilain, historien du peintre.

1070 Jean-Laurent LE GEAY, architecte. Composition avec tombeaux, eau-forte, vers 1767. — (Acq.) AA 2 J.-C. Lemagny, « Le Geay », dans les Nouvelles de l'estampe, 1967, p. 311, complétant l'article de John Harris (Essqys. Wittkover, 1967), et prouvant l'influence de Le Geay sur Piranèse.

1071 La cathédrale de Séville, vue d'optique éditée à Londres chez Wichnyther, et à Paris chez Basset, 1766. — (Acq.) Li 72 Exemple d'une suite rare publiée à Londres et en même temps à Paris.

La collection de vues d'optique du Cabinet, due en grande partie à un don du collectionneur Vivarez (1930), a été enrichie par de nombreux achats réalisés avant l'intérêt actuel pour cette forme d'estampes.

I072 «Vue de. l'incendie de la foire Saint-Germain à Paris. » 1762. Vue d'optique éditée à Paris chez Jacques Chéreau. — (Acq.) Li 72

1073 Deux vues d'optique publiées à Augsbourg vers 1770 «au Négoce commun de l'Académie Impériale d'Empire des Arts libéraux. » : Vue de la façade du Louvre du côté de Saint-Germain de-/' Auxerrois, gravée par B.F. Leizelt d'après Ozanne. —

Vue de Dresde, gravée par J.F. Riedel d'après C.C. Lang. — (Acq.) Li 72

1074 « Vue de la ville de Bourdeaux. », vue d'optique éditée à Paris chez Basset, vers 1770. — (Acq.) Li 72

1075 « La ville et château électorale à Heidelberg. », vue d'optique éditée à Augsbourg par Fietta et Comp., vers 1770. — (Acq.) Li 72 Reproduction d'une gravure de Mérian datant du siècle précédent.


1076 Isidore-Stanislas HELMAN, d'après Cochin fils. Les Conquêtes de l'Empereur de la Chine, suite de 16 planches, 1767-1774. Exemplaire dans un étui de bois avec ferrures, reliure chinoise, ayant appartenu aux Palais impériaux de Pékin. — (Acq.) Oe 9 b L'Empereur Kien-Long, ayant eu à réprimer une révolte, fit dessiner par des missionnaires les épisodes de cette expédition et envoya en France les dessins qui furent gravés sous la direction de Cochin. Le recueil fut tiré à un tout petit nombre d'exemplaires; l'Empereur donna d'ailleurs l'ordre de les envoyer tous à Paris.

Helman en publia à Paris une réduction en 1773-1785, et ajouta 8 pièces.

1077 SCHALL. Le portrait chéry, gravure en couleurs par Louis-Marin Bonnet, 1770. —

(Acq.) Hérold 8 51

1078 Nicolas Lafrensen, dit LAVREINCE. Valmont et Emilie, gravure au pointillé par R. Girard, 1788. Bocher no 62, 3e état sur 3. — (Acq.) AA 3 rés.

En pendant, Girard avait gravé Valmont et la Présidente de Tourvel en 1785.

Seules gravures murales contemporaines sur le sujet des Liaisons dangereuses (parues en 1782).

1079 Nicolas Lafrensen, dit LAVREINCE. Le Roman dangereux, gravure par J.S. Helman sur préparation de J.-A. Duclos, 1781. Bocher n° 56, 4e état sur 4. — (Acq.) AA 3 rés.

1080 Nicolas Lafrensen, dit LAVREINCE. La balançoire mystérieuse, gravure par G. Vidal, 1784. Bocher n° 9, 7e état. — (Acq.) AA 3 rés.

État publié. Jusqu'au 3 e état, la gravure est avant le flot, détail qui donnait aux amateurs, selon Goncourt, (1864) «sur le visage le rouge du plaisir, aux lèvres une mouillure de salive ».

1081 Nicolas Lafrensen, dit LAVREINCE. Les nymphes scrupuleuses, gravure par G. Vidal, 1784. Bocher no 42, 3e état sur 3. — (Acq.) AA 3 rés.

Pendant de la balançoire.

1082 Nicolas Lafrensen, dit LAVREINCE. L'ouvrière en dentelle, gravure par Janinet, vers 1786. Bocher n° 45, épreuve en noir sans doute unique. — (Don de M. et Mme Maurice Rousseau.) Ef 100 rés.

Pendant du Déjeuner en tête-à-tête. Bocher n° 209. — Ef 106 rés. (Acq.)


1083 Jean-François JANINET. La guitariste, d'après Lavreince, vers 1787. Sjoberg 25.

Eau-forte imprimée en couleurs au repérage. — (Acq.) Ea 105 a rés.

Épreuve avant la lettre (une des 4 connues), ancienne collection Henri Thomas.

1084 Cartes au portrait révolutionnaire », par Chemina de et Repulin à Grenoble, 1794. —

(Don P. Marteau.) Kh 381 rés., no 33 I085 Quatre incunables de la lithographie, lithos exécutées à l'étranger, vers 1800. —

(Acq.) Ad Font partie d'une acquisition à la vente Antoine Halasz, collectionneur qui avait réuni les matériaux d'une histoire de la lithographie. Complètent un ensemble déjà très riche.

Vue du Musée de Cassel, lithographie coloriée par Fr. Appel; — Scène bachique Nach Tenter, lithographie par Kauber; — Ansicht von Seefelder See, lithographie coloriée par le Cte de Tôring-Seefeld, 1800; — Trois guerriers du Moyen Age dans un paysage, lithographie à la plume par John Fischer, vers 1800.

1086 Philippe-Auguste HENNEQUIN. Distribution des croix de la Légion d'honneur par Napoléon au camps de Boulogne le 16 août 1804. Eau-forte inachevée, 1804. —

(Acq.) AA 3 L'artiste, seul à travailler sur place, y est venu avec Denon en vue d'un tableau commandé par la Grande Chancellerie.

1087 « Cartes au portrait officiel », moulage du 2e jeu officiel dessiné par David, gravé par Nicolas-Marie Gatteaux, nov. 1811. — (Don P. Marteau.) Kh 381 rés., no 35 Le Cabinet des Estampes avait reçu du fils de Gatteaux (le collectionneur) les dessins de David pour le jeu de cartes.

1088 Fr. de GOYA. Portrait de Juan Antonio Melon. Lithographie d'après un dessin perdu (1824) par Gillivray (?) en 1840, lors de la mort de Melon. N 2 Seule épreuve citée de cette litho, retrouvée lors du catalogue de Goya par Pierre Gassier, 1973, n° 1637. « L'abbé Melon était un ami de Goya et de Moratin, et les lettres que ce dernier lui envoyait de Bordeaux sont une source capitale d'information concernant les activités de Goya en France. ».

1089 Daguerréotypes datés, 1844 à 1856. — (Acq.) Rés.

On sait l'incertitude de la datation ancienne des daguerréotypes; leurs possesseurs actuels leur attribuent des dates optimistes, ce qui rend très difficile l'étude de l'art et du procédé.

C'est pourquoi nous avons recueilli ces dernières années surtout des exemples de daguerréotypes datés à l'époque, parmi lesquels nous avons choisi ceux qu'on voit ici.


N° 1078. — Valmont et Emilie, d'après Lavreince.


1090 Quatre lithos en couleurs d'Henri Monnier, 1826-1829. — (Acq.) De 202 Il est des êtres bien aimables.; - Dieux, êtes-vous mauvais sujet; — Le violon brisé (Béranger); - Une soirée à la mode.

Complètent, grâce à M. Paul Prouté, un œuvre de Monnier qu'avait enrichi, avant la guerre, une acquisition importante à la vente Aristide Marie, collectionneur du petit maître.

1091 BARYE. Lion de Perse, vers 1832. Pierre lithographique du L.D.4. (Don de M. Rey.) Musée Provient de la collection Marillier. — Le Cabinet ne recueille pas systématiquement tous les cuivres et toutes les pierres après tirage, il ne garde que quelques exemples caractéristiques et précieux.

1092 Portrait de Vautrin, pour l'édition Furne de la Comédie humaine de Balzac, bois de Daumier, 1843. — (Acq.) Musée Bois oublié par le catalogue de Bouvy.

1093 Honoré DAUMIER. Bouderie conjugale, 1847. L.D. 1561, épreuve unique d'une pièce inédite. — (Acq.) DC 180 C. Rés.

Plusieurs pierres de Daumier lithographiées autour de 1847 sont restées inédites parce que trop « lâchées », nous dirions trop impressionnistes.

1094 Honoré DAUMIER. Isambert, le Nègre-blanc, lithographie, 1848. L.D. 1797, ier état.

— (Acq.) DC. 180 C. Rés.

Épreuve unique de l'avant-lettre. La litho n'a pas été publiée. Le célèbre jurisconsulte (1792-1857) avait été député de l'Eure-et-Loir sous Louis-Philippe et aussi après 1848.

1095 Honoré DAUMIER. Ferdinand de Lasteyrie, lithographie, 1849. L. Delteil 1897. —

(Don.) DC 180 c Rés.

Une des dix-huit caricatures de députés destinés à la série des Représentants représentés et non publiées. Seule épreuve connue.

1096 Honoré DAUMIER. Alexandre Thomas Marie, 1849. L.D. 1899. — (Don.) DC 180 c Rés.

Seule épreuve connue de ce portrait du célèbre homme politique libéral, membre du Gouvernement Provisoire de 1848.


N° 1093. — Bouderie conjugale, par Daumier.


1097 Honoré DAUMIER. Comme c'est heureux pour les gens pressés, 1862. Pierre lithographique. Ane. coll. Marillier. — (Don Maurice Rey.) Musée Embarras de voitures. Paru dans le Boulevard, journal du caricaturiste-photographe Carjat qui procura du travail à Daumier lorsque celui-ci fut remercié par le Charivari entre 1860 et 1863.

1098 Honoré DAUMIER. Bien embarrassé, Émile Ollivier, 1866. L. Delteil 3481, ier état.

(Acq.) DC 180 c Rés.

Épreuve unique, la censure s'étant opposée à la publication, même avec ce titre, comme elle l'avait fait avant, lorsque la pièce portait le titre : A droite ou à gauche.

«Emile Ollivier, un des cinq députés républicains élus en 1857., le 16 mars 1865 prononce un discours qui fait sensation pour approuver la politique du gouvernement. »

Voir J. Armingeat. Daiimier. Maurs politiques, 1974, n° 9.

1098 bis Planches degypt and Palestine, photographies par le peintre Francis Frith. - Londres, J. Virtue, 1858-1859.

Frith attache plus d'importance que ses devanciers au paysage (Marbot). Il est le premier photographe important qui ait utilisé le collodion pour travailler dans le Proche-Orient, où il a exécuté ses clichés en 1856 et 1857. L'ouvrage a été tiré à 2000 exemplaires, aujourd'hui très dispersés.

1099 Rodolphe BRESDIN. Composition à la gloire du directeur des chemins de fer canadiens, vers 1873. — (Don H. Petiet.) AA 3 Seule épreuve connue. Bresdin a fait un voyage au Canada sur lequel M. Jaffé donnera des précisions.

1100 RIMBAUD par lui-même au Harrar, photographie, en 1883. — (Acq.) Ne 81 rés.

Unique épreuve ancienne connue. Elle a été âprement disputée à la Bibliothèque par les collectionneurs en vente publique.

Le Cabinet a acheté également alors une photographie de 1865 représentant Rimbaud et son frère et un portrait par Isabelle Rimbaud, 1891.

1101 Jules CHÉRET. Dessin représentant Charlotte Wiche, vers 1890. — (Don.) De 329 11 Charlotte Wiche était le modèle préféré de Chéret; on l'appelait Chérette. Dix dessins l'évoquant ont été donnés par Mme Bordeau.

1102 Clément MAURICE. Dix nus, phot., vers 1890. — (Acq.) De Clément Maurice est le pseudonyme de Gratioulet, auteur aussi de vues stéréoscopiques.


N° 1103. — Petite fille, photographie prise par Degas.


Il s'agit probablement de nus à l'usage des artistes devant lesquels les modèles n'acceptaient pas encore de poser nues.

1103 Edgar DEGAS. Photographies vers 1890-1910. — (Don de la famille Nepveu-Degas.) Ee Danseuse saluant; — Danseuse vers la droite; — Odette Degas (future Mme Nepveu-Degas), vers 1895. On notera que Degas a retouché les photographies en vue, certainement de recherches peintes ou de pastels.

Les photographies de Degas ne sont pas encore étudiées sérieusement, mais ce n'est qu'au Cabinet des Estampes qu'on pourra le faire, grâce à l'ensemble offert par la famille du maître. Mme Janis a entrepris ce travail.

1104 Edgar DEGAS. Paysage du Bourbonnais ou de la vallée du Rhône, monotype, 1890-1892. — (Acq. en 1965.) Fait partie d'un ensemble de monotypes (les autres sont dans les musées américains) exécutés avec Jeanniot vers 1890 à Dienay.

1105 Norbert GOENEUTTE. Femme vue de dos, eau-forte, 1894. — (Acq.) De 452 Une des gravures de cet artiste, ami des impressionnistes, dont l'œuvre a été réuni avec l'aide de sa famille.

1106 Édouard VUILLARD. Jeux d'enfants, lithographie en couleurs destinée au second album Vollard, 1898. Cl. Roger-Marx, n° 29. — (Acq. Petiet.) Ef 499 rés.

La seule pièce qui manquait au très bel œuvre gravé de Vuillard.

1107 Henri de Toulouse-LAUTREC. Jane Avril, affiche en couleurs 1899. L.D. 367; A 323.

— (Acq.) De Œuvre dans l'esprit des années 1900, à comparer au Baiser au serpent du sculpteur Dabault.

Une des cinq pièces de l'œuvre de Lautrec qui n'ont pu, en raison de leur rareté, être offertes au Cabinet des Estampes par la mère de l'artiste et M. Joyant (don de 365 pièces en plusieurs états et en double). Acquise chez Michel en 1968.

1108 LEPAPE. La plume bleue, dessin de mode, 1914. — (Acq.) De 647, t. I Lepape a fréquenté souvent le Cabinet des Estampes à partir de i960, donnant ou cédant ses œuvres, aidant à les classer, parlant de Poiret, pour qui il a beaucoup travaillé.

1109 Léon RUFFE. La grogne, vers 1918. Bois. — (Don de sa fille.)


N° 1104. — Paysage, monotype, par Degas.


IIIO André MARTY. Défets d'illustration, vers 1900. — (Don de l'artiste.) Ef 554 Henri de Régnier a demandé à Marty de faire des dessins sur un thème quelconque et de les lui envoyer, afin qu'en s'en inspirant il compose des poèmes en prose : « Je vais écouter ce que vos dessins me diront, et je le noterai ».

1111 SCHMIDT-ROTTLUEF. Kleine propheten, 1919. Bois. — (Acq.) Ca Ie Fait partie d'une acquisition de pièces expressionnistes allemandes, mouvement jusqu'alors mal représenté ici.

GRAVURES CONTEMPORAINES

(Ordre alphabétique des artistes)

1112 Michel BÉRET. L'été, lithographie, vers 1950. — Partie d'un don de la famille Béret.

AA 3

1113 M. BONVOISIN. Les anges (Fuite en Égypte), eau-forte, tirée à 60, 1937. Cat. 16. —

(Don.) Ce 105 Fait partie d'un don de 54 pièces fait par sa veuve en 1965.

1114 Léonetto CAPPIELLO. La grenouille, maquette d'affiche pour une marque de chaussures, vers 1925. — (Acq.) Complète très heureusement le don considérable fait par la famille Cappiello au Cabinet des Estampes qui a organisé une rétrospective de l'affichiste.

1115 Marc CHAGALL. Le soleil des amoureux, 1968, eau-forte et aquatinte en couleurs. —

(Don. )

D'une suite éditée chez Cramer. Entrée lors de l'exposition Chagall à la Bibliothèque nationale, en 1970.

1116 Pierre-Eugène CLAIRIN. Notre voyage au Maroc en 1948. Album d'aquarelles. —

(Don.) De 682 40 Clairin avait été invité par les officiers des Affaires indigènes grâce à Robert Rey. En voyant cet album, M. Vautheret, de Lyon, eut l'idée de demander à l'artiste d'illustrer la Rose de sable de Montherlant.


II 17 Mme CLAUDE-PERRAUD. Le papillon d'Homère, eau-forte, vers 1964.

De 611, t. III Fait partie du legs de 164 pièces de l'artiste-sculpteur.

1118 Simon COURNAULT. La dame aux unaux, ou la peinture moderne, burin, 1935.

Cat. Mme S.-C., 477. - (Don.) De 626 Fait partie d'un ensemble de 570 pièces entrées en 1966 par achat et par don de Mme SimonCournault.

1119 Max ERNST. Pyramide, eau-forte en couleurs, 1970. — (D.L., 1971.) AA 3

II20 Lionel FEININGER. On the sea wall, bois, 1921. — (Acq. Prouté.) Ce l (xxe s.) Une des très rares gravures de l'artiste qu'on puisse voir en France.

1121 Jean EFFEL. Albums où sont réunis ses dessins. — (Don.) Tf En 1968 Jean Effel a offert aux Estampes 40 albums contenant des découpures datées de ses dessins. Le Cabinet, après estampillage, les lui laisse, tant qu'il en a besoin pour son travail.

1122 GOETZ. Chutte immobile, gravure en couleurs au carborundum, 1971. - (Acq.) AA 3 L'artiste a apporté au Cabinet des Estampes ses réussites techniques et les œuvres de sa femme, Christine Boumeester.

1123 André LHOTE. Deux essais de monotypes, vers 1969. Inv. 1. — (Don.) AA 3 Fait partie d'un don important de la famille du maître (1967).

1124 Henri LANDIER. Femmes debout contre un arbre, eau-forte, 1960, Cat. n° 102. —

(Don.) De 662 Fait partie de 100 pièces données par l'artiste en 1965.

1125 Robert LOTIRON. Place Blanche, lithographie en couleurs, vers 1950. Inv. Gardey 211, t. IV. — (Don.) De 537 Fait partie du legs par l'artiste de 81 de ses gravures en 1966.


1126 André LURÇAT. Guerrier vert en armes, litho en quatre couleurs, 1959. Inv. 64.

De 702 D'un don de 60 pièces remises par sa famille en 1968.

1127 Henri MATISSE. Négresse, 1944, lithographie. — (Don.) De 418 b, t. IV Une des quatre-vingt pièces remises par Matisse et sa famille avant et après l'exposition que la Bibliothèque nationale lui a consacrée.

1128 MAN RAY. Alphabet for adults, album, — Beverly Hills, Copley Galleries, 1948. —

(Don.) Tf 944 40 Un des dons de l'artiste ayant suivi son exposition à la Bibliothèque nationale.

1129 Pablo PICASSO. Le repas frugal, eau-forte, 1904. Bloch 1. — (Acq.) Acquisition faite en 1968, avant la dernière montée des prix.

1130 Pablo PICASSO. Minotaure caressant une femme, 18 mai 1933. Eau-forte de la suite Vollard (Bollinger 84). — (Acq.) De. 583 c rés.

1130 bis Pablo PICASSO. Deux aquatintes connues à un seul exemplaire, vers 1936. L' Egyptienne ; Femme à la fenêtre. (Non décrit dans Bloch.) — (Don de Mme Lacourière.)

1131 Philippe POTTIER. Images de modes, photographies. — (Don.) Font partie de 18.000 négatifs, et d'une série de contacts montrant la mode des années 1940-1960, offertes par le grand photographe.

1132 RAMONDOT, la nature morte à la magie, eau-forte en noir. — (Don.) AA 4

1133 SIGNOVERT. Composition, eau-forte en couleurs, 1961. — (Don.) AA 4 Fait partie d'un don de 75 pièces entré en 1964.

1134 VERGÉ-SARRAT. Pêcheurs de l'île d'Yeu, eau-forte en noir, 1928. Cat. nO 178. —

(Don.) Ef 527 Fait partie d'un don important de la veuve de l'artiste (1968).


N° 1136. — Marcel Duchamp, par Jacques Villon.


1135 Roger VIEILLARD. Ville insolite, relief gravé au burin à 10 exemplaires, 1967. —

(Don.) Ef. 532, t. IV Fait partie d'un don de 155 pièces (1972).

1136 Jacques VILLON. Portrait de Marcel Duchamp, eau-forte et pointe sèche, 1904.

A.-P. 62, état non décrit. — (Acq.) Ef 437 Acquis en vente publique et vivement disputé; portrait peu connu du futur surréaliste.

Une des rares estampes qui n'ont pas été données par Villon, toujours généreux et discret.

1137 Jacques VILLON. Félix Barré, eau-forte et pointe sèche, 1913. A.-P. 199. — (Acq.) Ef 437 Rare épreuve de cette pièce cubiste achetée grâce à la galerie Sagot-Le Garrec.

1138 Henry de WAROQUIER. L'explorateur, de la série Kustiques et Diaboliques, eau-forte composée en 1946, gravée en 1950. A. 182, 2E état. — (Don.) De 482, t. III Un an avant sa mort, Waroquier, toujours très généreux envers le Cabinet des Estampes, remit 183 gravures (1910-1966) et un carton de dessins.

1139 H.A. WEBSTER. La Dordogne au Barrail, 1960. Eau-forte. — (Legs.) AA 3 Une des 64 gravures léguées par l'artiste (portant son œuvre à 154 gravures), ainsi que 12 dessins, et les représentations de moulins (voir nos II 82-II 84).

II. SÉRIES SUJETS

Les séries sujets ont pu s'enrichir utilement durant ces six dernières années : les séries d'emblèmes et d'imagerie religieuse, mais surtout celles d'histoire et de topographie ainsi que de la petite estampe, si difficile à rassembler, et que des amateurs nous ont cédées à un prix très raisonnable.

1140 Symbolicarum quaestionum de universo genere. libri quinque, par Achille Bocchi.

Bologne, Ac. Bocchiana, 1555. — (Acq.) Te 119, 40 Recueil d'emblèmes publié avec privilège de Henri II. Les gravures seraient de Bonasone, et manquent à son œuvre.


1141 La triomphe de la Croix, de G. Bosio. Rome, 1610. — (Acq.) Rc 92, pet. fol.

Destiné à compléter la série très riche des allégories religieuses du XVIIe siècle.

Très curieuses images de Croix. L'ouvrage est réédité chez Plantin en 1617. L'auteur était conscient de la valeur de la reproduction dans les travaux de ce genre; dans le même esprit, il a illustré son Histoire de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem (1629).

1142 Vue du massif de la Sainte Baume, gravure de Claude Savari d'après Geyrand, première moitié du XVIIe siècle. — (Acq.) Va 449 Grande gravure murale accompagnée d'une histoire des reliques. N'est pas citée dans l'Imagerie religieuse avignonnaise de Sylvain Ganière (1943) qui recense deux images dans le même genre, toutes deux chez Leblond à Avignon au XVIIIe siècle.

1143 Le monde des actions à son terme, gravure hollandaise ou flamande, vers 1630-1650.— (Acq.) Qb 1 Allusion au Diable quincampoix, ce qui montre que la gravure a été tirée de nouveau au moment de l'affaire Law. Un état figure d'ailleurs, avec d'autres retirages de gravures hollandaises dans Het Groote Tapereel. den jaare 1720 (Q e 39, pet. fol.), recueil de gravures sur l'affaire.

II44 Huit cartes-adresses de libraires, papetiers, imprimeurs et éditeurs, XVIIe-XIXe siècles.

— (Acq.) Li mat.

D'une curieuse réunion de cartes-adresses de libraires, papetiers et relieurs acquise chez Brieux en 1963.

1145 Le plan des deux armées campées proche de Villeneuve-Saint-Georges, à Paris, 1652. Canard. — (Acq.) Qb 1, 1652 Lutte entre Turenne et le duc Charles de Lorraine.

Un autre exemplaire figure dans la collection Hennin, cat. n° 3659.

1146 Procession solennelle dans les jardins du Nan-t'ang à Pékin, deuxième moitié du XVIIe siècle. Peinture sur soie, 189 x 120 cm. - (Acq.) Musée Le R.P. Adam Schall (XVIIe s.) fut le premier des jésuites de la mission de Chine à instaurer les processions solennelles dans le vaste patio situé à l'entrée de la célèbre église de Pékin, le Nan-t'ang, connue également sous le nom de « Collège de la mission portugaise ». Une inscription monumentale sur le fronton indique ici que l'église fut édifiée par ordre impérial.

Une étude détaillée de Mlle Séguy, à qui nous devons les informations ci-dessus, sur cette peinture, paraîtra prochainement dans la Galette des beaux-arts.

1147 Pierre-Paul SEVIN. Devises pour Louis XIV, pour des personnages de la Cour et devises d'amour, vers 1698. — (Acq.) Tc 120, in-40 Recueil factice de 111 planches gravées par Ertinger et Vermeulen. Cat. Heilbrun, n° 27


(i 37), selon lequel il s'agit d'un volume qui n'a jamais paru, et qui a échappé aux bibliographes. Le texte serait de Nicolas Clément, premier Garde des Estampes.

1148 Plan manuscrit du combat de Clostercamp entre le Prince héréditaire de Brunswick et le marquis de Castries, le 16 octobre 1760. Dessin à la plume rehaussé d'aquarelle.

Les légendes sont en allemand. — (Acq.) Qb 1 Nous avons dans la collection Fevret de Fontette le plan imprimé correspondant (canard).

1149 Vue factice des monuments de Nîmes, dessin de Paul Grégoire, sourd-muet, 1786.

— (Acq.) Va

1150 Curieuser Bilder-Catechismus milzierlichen Figuren. Nuremberg, G.R. Raspe, 1773. — (Don de la Société des Amis de la Bibliothèque nationale.) Re 95, in-40 Catéchisme en images, formule très rare dans laquelle le mot est remplacé par une image.

1151 Discours prononcés par feu Pierre Camper, publiés par son fils, trad. du hollandais, 1792. — (Acq.) Kc 380 Complète la série très riche du Cabinet des Estampes sur l'expression des passions. Les images de ce livre datent de 1774.

115 2 Calligraphies françaises de la fin du XVIIIe siècle, ou de 1815. - (Acq.) Kb mat. 12 Un « chef-d'œuvre » d'Oudart père, une pièce de Bedigis et une de Dubrueilh sortent d'un recueil constitué dans une école, avec indication pour chacune du nombre d'heures passées au travail. L'une est signée de Saintomer, dont Henri Monnier a assuré la célébrité en disant que M. Prudhomme était « élève de Brard et Saintomer ».

1153 Saint Jean des Vignes à Soissons, dessin par Pierre Lelu, vers 1800. — (Acq.) Va 2, t. 1 Fait partie comme le suivant d'une série de dessins archéologiques de Lelu sur l'Oise, dispersée en 1970.

1154 Vue intérieure de l'église de Poissy, nef en restauration, dessin par Pierre Lelu, vers 1800. — (Acq.) Va 78 b, t. II

1155 Une des sept vues de la Guyane dessinées par Alexis René Chevalier, de Montréal, en 1801. Bananier géant. — (Acq.) Vd 23


1156 Prospetto latte del Monumento ideato da collecarsi sul Monte Palatino per conservare la memoria eterna della Pace ridonata all'Europa nel 1801, projet de Guiseppe Camporesi. Aquatinte. — (Acq.) Nb 10 Il s'agit d'un projet en relation avec les divers traités signés avec les puissances européennes en 1801, et soulignés à Paris par la fête de la Paix, le 9 novembre 1801.

1157 Démolition du Grand Chatelet à Paris, dessin par J.G. Wille, le fils, 1802. — (Acq.) Va

La forteresse fut démolie par le Conseil municipal afin d'élever un arc de triomphe en l'honneur de Bonaparte, restaurateur de la Paix; celui-ci accepta l'offre, mais «laissons au siècle le soin à venir de le construire, dit-il, s'il ratifie la bonne opinion que vous avez de moi ».

1158 Vue du port et rade de Boulogne prise aux moman du départ d'une partie de la flotille. le 14 août 1804. Dessin populaire naïf, rehaussé. — (Acq.) Qb 1, 1804 Napoléon, préparant la campagne contre l'Angleterre, est à Boulogne du 19 juillet au 27 août, mais le 14 août il était à Ostende, tandis qu'un soldat, sans doute, dessinait ceci.

1159 « Chef d'œuvre d'écriture difficile dans son exécution », par J. Fyot, août 1810. (Acq.) Kb On remarquera l'inscription au bas de la pyramide : « La patience est une belle chose ».

1160 Vue de Barbizon en 1839. Aquarelle de Gaspard Gobaud. — (Acq.) Va Diaz et Rousseau travaillent déjà alors dans la forêt de Fontainebleau. Le Père Ganne a ouvert son auberge, où l'on chante : « Quels jolis horizons ont les peintres de Barbizon. »

Gobaud, élève de son père et de Siméon Fort, est un peintre de topographie et d'histoire, âgé de 25 ans, qui ne reviendra plus dans cette région.

1161 Deux dessins de A. Chédeville, commissaire de la Belle-Poule, représentant l'arrivée de l'expédition en vue de Sainte-Hélène, oct. 1840. — (Acq.) Vd 1, t. XIV Il s'agit du retour des cendres de Napoléon ler, pour lequel on a très peu d'autres documents authentiques.

1162 Leaves out of the book of a countrv gentleman, par T. N. Parker. — Londres, W. Price, 1847. — (Acq.) Hb 107 Album de 20 planches extrêmement rare (tiré à 100 ex.), destiné aux personnes voulant construire leur résidence secondaire. Il s'ajoute à une centaine de livres d'architecture


anglais du XVIIIe et XIXe siècles, collection acquise récemment et destinée à compléter la très riche série H, consacrée à l'architecture, surtout française.

1163 Deux vues d'un album : Mexico y sus alrededores, lithographies en couleurs par C. Castro, vers 1860. — (Acq.) Vd 21 L'album entier, publié chez Decaen et Devray à Mexico, comprend une trentaine de planches actuellement très difficiles à trouver.

1164 Un des dessins de l'architecte Charles Normand, projet pour le Palais Pompéien, 18, avenue Montaigne, 1862 : le salon. — (Acq.) Va Ces 25 dessins, les photographies et la personnalité de l'architecte seront étudiés prochainement par Mme de la Bâtie.

1165 Factures de l'imprimerie Lemercier concernant des tirages de lithos de Bresdin, 1867-1903. — (Don de P. Prouté.) Yb3 1761 rés.

Suivi de la liste des dessins de Bresdin choisis par Ary Leblond, d'une Description des œuvres de mon Père. par Rodolphine Bresdin, 1916, et de documents divers.

1166 Verlaine et son élève Alfred Shind, photographie prise à Bournemouth en 1876 par le futur Lord Clifford. — (Acq.) N 2 Ancienne collection Miss Remington, puis F.-A. Cazals. Reproduit par F. Montel. Bibliographie de Verlaine, 1938. Cité par V.P. Underwood. Verlaine et l'Angleterre, Paris, 1956, p. 304.

Date d'une époque importante et féconde. Verlaine était alors professeur à l'Institution Remington de Bournemouth. « Il a dû ignorer qu'il avait été le professeur d'un grand seigneur anglais, et qu'il avait été photographié par un futur savant, auteur de découvertes radiographiques importantes. » (Underwood.) 1167 Specimens de Petite estampe réunis par A. Thibaut. — (Acq.) Li 243, in-40 Bon pour une soupe. donné au Palais Impérial (des Tuileries), 1806; — Bal de l'Internat, 1911 ; — Réveillon, 1885 ; — La nouvelle société de souffleurs., invitation pour un bal à Lyon, vers 1850; — Dîner de la Frite, par Trilleau, 1901 ; - Les Cent bibliophiles., menu par A. Ranenfosse, 1901.

Pris dans les 5 o cartons de pièces de ce genre, très difficiles à réunir et très recherchées, groupées par M. Thibaut sous le titre de : De tout un peu.

1168 Album de photographies représentant de jeunes Japonais (1879-1899) réunies par leur professeur de français à Tokyo, M. Dury. — (Acq.) 0 mat.

Très important pour les débuts de la photographie au Japon.


II69 Album de 160 photographies représentant des malfaiteurs, 1884-1891. — (Acq.) Pf 3, 40 Photographies de quelques-uns des malfaiteurs reconnus par le service anthropométrique.

Ils sont représentés lors de leur arrestation en vue d'identiifcation.

1170 La case du blanchisseur (Manuare) près de Papeete à Tahiti, vers 1886. Dessin. (Acq.) Vh Un officier français, l'enseigne de vaisseau Lydin, contemporain de Gauguin, indique qu'il s'agit de la maison de sa vahiné, « où il a passé des jours heureux ».

Appartient à un lot de documents dont un projet d'illustration par Bourgoin pour le Mariage de Loti (1895).

1171 Au coin de la rue Franklin et de la rue Vineuse, marchand de vins, au fond le cimetière de Passy. Dessin, 30 mars 1895. — (Acq.) Va 314, t. II Ce dessin d'intérêt topographique, montre la terrasse disparue du marchand de vins H. Mignot surplombant Paris. C'est là, comme on l'a retrouvé récemment, où s'étaient installés Zola pour les descriptions de Paris dans Une Page d'amour et déjà Manet ainsi que Berthe Morisot pour peindre leurs tableaux sur l'Exposition de 1867.

1172 Château de M. Lacosne près Houlgate, dessin par F.E. Ricois, vers 1869. — (Acq.) Va 76 Le paysage n'avait pas changé trente ans après lorsque Proust a visité cette région.

1173 Marcel Proust, dessin de Jacques- Émile Blanche, 1891. — (Don.) N 2 Dessiné à Trouville chez Mme Baignières, et donné à la Bibliothèque en souvenir de Mme Sienkiewicz.

1174 Buffalo Bill, deux affiches de cirque américaines, vers 1895. — (Acq.) Kg mat.

Viennent utilement compléter les séries françaises, sur le cirque, très riches grâce au dépôt légal.

1175 Album de photographies du futur général Mangin, 1896-1898. — (Don de M. Stanislas Mangin et de sa famille.) Q e 1034, 40 Congo, Égypte, Harrar, Toulon. L'intérêt le plus grand consiste dans les vues de Fachoda (en juillet et en août 1898) où Mangin se trouvait sous les ordres de Marchand. Un des albums remis au Cabinet des Estampes après l'exposition Mangin du Musée de l'armée aux Invalides (cat. par Nicole Barberot, 1966) et qui montrent en Mangin à la fois l'officier et l'excellent photographe de reportage.


1176 Trois photographies, vues de France entre les deux guerres. Archives du TouringClub. — (Dépôt.) Font partie du dépôt (1973) de 350.000 photographies, archives du Touring-Club, constituées à partir du début du siècle et remises à la Bibliothèque par le président, M. Marc Eyrolles et le secrétaire général, M. Jacques Soubielle.

1177 Quatre ex-libris pour différentes sections de la Bibliothèque du grand collectionneur nancéen fin de siècle René Wiener. Eaux-fortes. — (Acq.) Li Font partie de la collection de 2.400 ex-libris modernes achetée à la famille du professeur Olivier, historien de l'ex-libris, en 1969. Ces pièces ont été offertes par Wiener à Paul Flobert, président de la société du Vieux Papier.

1178 Autres ex-libris de la même collection. — (Acq.) Li Ex-libris de Robert Burnand, le gastronome érudit, par Carlègle; de P. Marteau, collectionneur de cartes à jouer, par A. Willette; de L. Joly par Vallotton; de P. de Crauzat, collectionneur montmartrois, par Jules Chéret, 1896.

1179 Vue de New York, les fumées, Nassau Street, eau-forte par Laboureur, 1908.

Godefroy, 76, 2e état. — (Acq.) Vh Fait partie d'un essai de fond iconographique, encore fragmentaire, sur les États-Unis.

1180 Jalousie, Max Linder, affiche par A. Barrère, impr. Robert, 1914 (P). - (Acq.) Gr. S. n. 2

1181 Charlie Chaplin dans Sur la pla Charlie Chaplin dans Sur la plage, affiche, impr. Richier-Laugier, v. 1914. — (Acq.) T mat. grand format

1182 Moulin d'Hekelgen Belgique. Dessin par H.A. Webster, 1935. — (Don WebsterHuard.) Ce dessin et les deux qui suivent font partie de la collection réunie par H.A. Webster, qui a représenté et étudié de 1924 à 1949, près de 1.200 moulins. Les donateurs ont offert au Cabinet des Estampes 153 dessins sur ce sujet, 43 gravures, 1.515 photographies, 70 films et 1.290 fiches, documentation unique. H.A. Webster était le fondateur de la Société des Amis des vieux moulins (1928).

1183 Moulin de Petit-Claye à Murs, Maine-et-Loire. Dessin par H.A. Webster, 1936. (Don Webster-Huard.) La chambre des meules au rez-de-chaussée, très rare représentation.


1184 Moulin de l'Étendard, à Cassel, Nord. Dessin par H.A. Webster, 1928. — (Don Webster-Huard.) Ce moulin a survécu aux différentes guerres depuis le xive siècle, et aurait été détruit récemment. Il était inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

118 5 Photographies représentant les événements de mai 68 au Quartier latin, vues prises à la fois du côté des manifestants et de celui de la police. Qb l

1186 Six affiches illustrées de mai 68 : On vous intoxique; — Unité ouvriers-paysans; — Nous sommes le pouvoir; — La lutte continue; - A bas les cadences infernales; — Université ouverte à tous.

Plus de 300 affiches illustrées ont été réunies, grâce à des dons, des achats, et l'action personnelle des fonctionnaires qui sont allés récolter sur place ces images.



CHAPITRE V

LE DÉPARTEMENT DES CARTES ET PLANS


N° 1224. — Plan des forêts de l'Ile de France. Cartouche. 1668.


Dépôt légal, acquisitions, dons, échanges sont, comme pour d'autres départements, les trois sources d'enrichissement du Département des Cartes et Plans. Quelque 12 000 feuilles de cartes et plusieurs centaines d'atlas y entrent de la sorte chaque année, sans parler des volumes, fascicules ou brochures.

De cette masse, seules quelques dizaines de pièces offrent l'aspect séduisant ou prestigieux qui justifie leur présence dans une exposition telle que celle-ci.

Si la production cartographique nationale et mondiale est plus prospère que jamais, elle a pris depuis longtemps une tournure purement technique et scientifique, et s'exécute en grande série. Ni beauté donc, ni rareté qui puisse retenir l'attention de l'amateur ou du curieux.

C'est dire que de nos jours, les seules pièces belles ou rares qui entrent au Département des Cartes et plans sont, sauf infimes exceptions, des pièces anciennes (datant au plus tard, disons de 1850). Le dépôt légal, principal pourvoyeur numériquement parlant, est donc pratiquement hors jeu. Les acquisitions sont à peu de chose près l'unique voie d'accès de tout ce qui est ici exposé. Le nombre des dons notables est limité par l'extrême rareté en France des collectionneurs et des grands marchands de cartes anciennes.

Quant aux échanges, leur pain quotidien est la production mondiale actuelle.

Dans un seul cas, une opération particulièrement délicate a abouti à une entrée de grande classe (voir le no 1233).

Le petit nombre et l'extrême diversité des pièces exposées a conduit à les énumérer sans souci de classement méthodique, simplement dans l'ordre où elles sont entrées.

Toutefois les quatre derniers numéros regroupent des échantillons de la production contemporaine, choisis parmi les plus significatifs et les plus réussis. Cet aspect des enrichissements du Département des Cartes et Plans ne pouvait être entièrement négligé.

On se gardera ici d'attirer l'attention sur telles ou telles des cinquantequatre autres pièces plutôt que sur telles autres. Toutes ont leur intérêt, qu'il s'agisse de cartes exécutées à la main, de cartes gravées, d'atlas, de globes terrestres ou célestes. Les notices en rendent compte. Elles ont pour auteurs tous les membres du personnel scientifique du département, mais la responsabilité en est entièrement assumée par le conservateur en chef.

Edmond POGNON Conservateur en chef du Département des cartes et plans


DONATEURS PRIVÉS DE CARTES ANCIENNES ET DE VOLUMES

MLLE CLAIRE AMBROSELLI M. AZAMBRE M. BILS MME DE BINDER M. BOURDELOT M. ALAIN BRIEUX M. NUMA BROC M. BUNG MME JEAN CHAZELAS M. MARCEL CHICOTEAU M. JEAN CHIEZE R. P. MOSSEN COLOMER M. JOSEPH COMITI M. ARMANDO CORTESÂO M. JAIME CORTESÂO M. MARC CRAMER M. DE SMET M. MARIUS DUJARDIN MLLE LINA EBSTEIN GÉNÉRAL DE GAULLE M. GAUSSEN MME GERVAIS MME GOUELLAIN

M. P. ST. KOLEDAROV M. J. LANDRY MME LEBEAU M. R. LECOTTÉ M. ET MME LEGENDRE LIEUTENANT-COLONEL LEMAITRE M. ANDRÉ LIBAULT ABBÉ MAILLAT M. MICHEL MAROZEAU M. MEYNEN M. MONDANEL COLONEL PENLOU MLLE IRÈNE PERRARD M. POIRIER M. CLAUDE RIVALS MLLE DORA DE A. ROMARIZ COUVENT DU SAULCHOIR MME SOMMER M. F. TANAZACQ GÉNÉRAL THIERVOZ COMMANDANT VICHOT PROFESSEUR ZEILLER

ORGANISMES OFFICIELS AYANT FAIT DES DONS

FRANCE

— Institut géographique national.

— Institut français de Pondichéry.

PARIS — Société des Amis de la Bibliothèque nationale.

— Académie de Marine.

— Archives nationales.

- Documentation française.

- Laboratoire de géomorphologie de l'Ecole pratique des hautes études.

- Musée de la Marine.

- Musée des Plans reliefs.

- Préfecture de la Région parisienne.


ALBI - Archives départementales du Tarn.

CRÉTEIL — Préfecture du Val-de-Marne.

LILLE - Centre régional de documentation et d'équipement pédagogique.

POITIERS - Société des antiquaires de l'Ouest.

DANS LE MONDE

ORGANISMES INTERNATIONAUX — Unesco.

— Institut de la carte internationale du tapis végétal.

— Instituto panamericano de geografia e historia.

RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMAGNE — Ambassade d'Allemagne en France.

— Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel.

— Die Rômisch-germanische Kommission des Deutschen archàologischen Instituts.

RÉPUBLIQUE ARGENTINE — Instituto geogrâfico militar (Buenos Aires).

— Direccion de geologla.

— Direccion nacional de mineria.

AUSTRALIE — Department of national development (Canberra).

— Direction of national mapping (Canberra).

BRÉSIL — Serviço geogrâfico do Brasil.

— Instituto geogrâfico e geolôgico (Sào Paulo).

CANADA — Ministère des mines et des relevés techniques.

— Cartothèque de la Bibliothèque nationale du Québec.

COLOMBIE — Sociedad geogrâfica de Colombia (Bogota).

ÉGYPTE — Papyrus Institute (Le Caire).


ESPAGNE — Servicio geogratico de Espana.

ÉTATS-UNIS — American Embassy in Paris.

— National geographic society (Washington).

— James Ford Bell library (Minneapolis).

— Duke University library (Durham, N.C.).

GRANDE-BRETAGNE — British Muséum, Map room.

— Royal geographical society (Londres).

GRÈCE — Direction générale de la Presse.

— Banque nationale de Grèce.

ITALIE — Istituto di studi romani (Rome).

MONACO — Musée océanographique de Monaco.

NORVÈGE — Norges handelskgskoles bibliotek Bergen.

— Norsk polarinstitutt (Oslo).

PORTUGAL — Serviçios geolôgicos de Portugal.

— Junta de investigaçôes do Ultramar.

— Comissâo executiva do V centenario don Enrique.

SÉNÉGAL — Service géographique de Dakar.

SOUDAN — University of Khartoum.

SUISSE — Geographische Gesellschaft von Bern.

SYRIE - Ambassade de la République arabe syrienne en France.


1187 [Carte administrative et économique de la France. 1/650.000 env.]. — (S.l.n.d.).

6 files ms. assemblées en une carte 1.330 x 1.330. [Acq. 46140] Rés. [Ge.A. 1106 Bien que cette carte soit anonyme et non datée, elle n'en fournit pas moins une riche moisson d'informations sur la vie économique française d'avant la Révolution. Les symboles nombreux et extrêmement variés qui y localisent surtout les diverses productions et industries du royaume peuvent être interprétés, à défaut de légende, au moyen de l'ouvrage de Robert Hesseln, Dictionnaire universel de la France, par recoupements avec les renseignements fournis par ce texte.

La carte est restée jusqu'à une époque très récente dans le château de Pully (près Beaugency). Au XVIIIe siècle, ce château était la propriété de M. de Geffrier, et le château de Flux, à quelques lieues, était la résidence de Condillac. Selon toute apparence, cette carte a donc été élaborée dans l'ambiance intellectuelle de l'Encyclopédie.

1188 Carte du Vivarez faicte par P. Bertius, cosmographe du Roi, sur les Mémoires de Monsr de Pras. [io lat. 12 0,37° m.; 1/300.000 env.]. — (S.l.,) 1626. 1 file ms. en bistre et rouge sur parchemin 450 x 540. [Acq. 46260]. Rés. [Ge.C. 21592 En bas de la carte, dans un cartouche, notice : Le Vivarez a son estendue le long du Rhosne.

[8 lignes]; sous le cartouche, on a ajouté la note suivante : Tout ce qui est marqué de rouge est occupé par les rebelles l'an 1626.

Cette carte est en rapport avec la guerre de religion qui s'était ranimée dans le Vivarais en 1619. L'auteur, Pierre Bertius, né en 1565 à Bevern en Flandre dans une famille protestante, d'abord pasteur, avait été mal traité par ses coreligionnaires en raison de ses opinions sur la prédestination. Destitué de ses fonctions, sans ressources et chargé de famille, il passe en France, se convertit au catholichisme et obtient une chaire créée pour lui au Collège de France. Languedocien, Pierre Marcha de Prat est aussi un protestant devenu catholique à la même époque que Bertius (1617). Son « mémoire », non daté, paru sur 64 p. in-12, doit remonter à l'an 1621. Il est très probable que la carte de Bertius a été établie pour illustrer ce texte. Elle indique la situation politique et religieuse du Vivarais au moment de la paix signée en 1626 entre le duc de Rohan et Brisson.

Cf. M. Foncin, Une carte manuscrite du Vivarais en 1626 par Pierre Bertius, dans Actes du 89e Congrès national des sociétés savantes, Lyon, 1964, Section de géographie (Paris, 1965), pp. 159-166.

1189 Globe céleste calculé pour l'an 1700 sur les observations les plus récentes. Par G. de l'Isle Géographe. — Paris, chez l'auteur, rue des Canettes Faubourg SaintGermain près de St. Sulpice. 1699. Un Globe de 333 de diamètre, sur un « meuble » en noyer naturel à quatre colonnettes. [Acq. 46327] Rés. [Ge.A. 1123 Seul exemplaire connu de ce globe avec l'adresse de la rue des Canettes et la date de 1699.

Les autres portent l'adresse « Sur le quai de l'Horloge à la couronne de diamans » et la date « 1700 ». Comme celui-ci, ils sont dédiés « A son Altesse Royale Monseigneur le duc de Chartres » et portent dans un quatrième cartouche (les trois premiers correspondant au titre, à l'adresse et à la dédicace) l'« Avertissement » suivant : « L'Auteur dans sa Nouvelle introduction à la Géographie fait savoir ce qu'il a fait pour perfectionner ce globe aussi bien que le terrestre. » Mais cet ouvrage n'a jamais paru.

1190 Almanach géographique, ou Petit atlas élémentaire composé de cartes générales et particulières des différents empires, royaumes et républiques de l'Europe et des


autres parties de la terre. Dédié à Sa Majesté le Roy de Dannemark et de Norvège par. Desnos. — Paris, Desnos, (s.d.). In-32, p. de titre, 33 cartes en coul., table, rel. mar. rouge. Rés. [Ge.FF. 17291 La dernière carte : La France divisée en 103 départements avec leurs chef-lieux sanctionnés par le Corps législatif indique les divisions administratives de 1798; elle a été ajoutée par la suite.

2e moitié du XVIIIe siècle.

1191 Carte générale de la concession du Sénégal, par le Sr Sorel en 1750. (A la latitude de 200 N, 10 = 0,085 m; 1/1.300.000 env.) l flle ms. 910 x 1190. [Acq. 46612] Rés. [Ge.C. 21958 A rapprocher de la carte gravée par G. Gibson « from the actual survey made by the Sieur Lewis Sorel, engineer, who was employed seven yea'rs in that work », et sur laquelle on lit : « The original of this Chart was found in the possession of the Enemy when the English took Sénégal from the French in 1758 ».

Cette carte fait partie d'un ensemble de quatre pièces dont les trois autres sont l'œuvre du célèbre naturaliste Michel Adanson, qui les leva au cours de son séjour en Afrique occidentale de 1749 à 1754. Finement dessinées à la plume, remarquablement précises, ces cartes d'Adanson et celle de Sorel fournissent au chercheur une grande quantité d'informations sur le pays, la végétation, l'implantation humaine, le commerce. Adanson se proposait de les utiliser pour illustrer une « Histoire physique du Sénégal ». Mais cet ouvrage, annoncé en 1757, ne devait pas voir le jour. Après le traité de Paris (1763), les Anglais, qui connaissaient l'existence des précieux tracés, firent pression sur le savant pour obtenir de lui les originaux, ou du moins les copies. Adanson refusa tout. Ces cartes, recueillies par la propre fille du naturaliste, enfouies depuis un siècle et demi dans les archives du château de Baleine (Allier), sont encore inédites au moment où elles entrent à la Bibliothèque nationale.

1192 Carte générale de la concession du Sénégal côte occiden[ entale] d'Afrique depuis le cap Blanc 20d. lat. bor., jusqu'à Sierra Lione 8 d. lat. boréale et du cours du fleuve Niger [Sénégal] et de la rivière de Gambie, par M. Adanson en 1749-1754.

20 lieues marines de 20 au degré ou de 2.850 toises [= 0,085 m; 1/1.300.000 env.] l flle ms. 870 X 115 5. [Acq. 46612] Rés. [Ge.C. 21959 Couvre en réalité, outre le Sénégal, la moitié Sud de la Mauritanie, l'Ouest de la Guinée et la Sierra Leone. Comme dans ses autres cartes, Adanson a pris le cours inférieur du Sénégal pour celui du Niger. (Voir la notice du n° II9r.)

1193 Carte particulière des environs de l'Isle du Sénégal située sur la côte occidentale d'Afrique par le 1 6°3' latitude boréale, comprenant une étendue de sept lieues du sud au Nord en ligne droite depuis l'embouchure du fleuve Niger [Sénégal] jusqu'au village de Torkhrod, sur une étendue de deux lieues en ligne directe de l'Ouest à l'Est, depuis l'isle du Sénégal jusqu'à la chaux. Le tout toisé à la chaîne et relevé au graphomètre, etc., par M. Adanson, depuis l'année 1749 jusqu'en 1754, pour l'établissement de ma nouvelle colonie de culture universelle dont j'ai envoyé la copie et mon projet en 1749 et 1750 à la Compagnie des Indes (Adanson,


N° 1189. — Globe céleste de Guillaume de l'Isle. 1699.


1754). Échelle d'une lieue de 20 au degré ou de 2.850 toises [= 0,150 m; 1/34.720 env.] l flle ms. 530 x 310. [Acq. 46612] Rés. [Ge.C. 21960 Comme dans ses autres cartes, Adanson a pris le cours inférieur du Sénégal pour celui du Niger.

« Jusqu'à la chaux » correspond sur la carte à la limite Est des tracés, marquée par un « banc d'écaillés d'huîtres dont on fait de la chaux » et « des fours à chaux ». La mention entre parenthèses (Adanson 1754), rapprochée des dates 1749-1750, semble signifier que la Compagnie des Indes, au bout de quatre ans, n'a donné aucune suite au projet d'Adanson.

(Voir la notice du no 1191.)

1194 Carte particulière du cours du fleuve Niger [Sénégal] depuis son embouchure par 1505 5 latitude boréale jusqu'au comptoir de Podor par i6°45' lat. aussi boréale, dressée par le Sr Adanson dans 4 voyages qu'il y a faits depuis 1749 jusqu'en 1754.

Lieues marines de 20 au degré ou de 2.850 toises [20 lieues = 0,340 m; 1/326.790].

I flle ms. 870 X 550. [Acq. 46612] Rés. [Ge.C. 2196I Il s'agit en réalité du cours inférieur du Sénégal. (Voir la notice du n° 1191.)

II95 [Globe terrestre élaboré en 1799 et mis à jour en 1807,] par W. et J.M. Bardin.

— Londres, W. et S. Jones. Un globe de 455 de diamètre sur un « meuble » en acajou à quatre pieds. [Acq. 46710] [Ge.A. 1127 Le titre est inclus dans la dédicace : « To the Rt. Honorable Sir Joseph Bank bar[onet] K[ingdom] B[ritain] Président of the Royal Society this new British Terrestrial Globe countaining the last discoveries and communications from the most correct and authentic observations and surveys i [ ?] the year 1799 by Captn. Cook and more recent navigations, engraved from an accurate drawing by Mr. Arrowsmith, geographer, Additions to 1807, is respectfully dedicated by his most obedient hble servants W. and J.M. Bardin ».

Ce globe fait la paire avec le globe céleste décrit au no suivant.

1196 [Globe céleste calculé pour l'année 1800,] par W. et J.M. Bardin. — Londres, W. et S. Jones. Un globe de 45 5 de diamètre sur un « meuble » en acajou à quatre pieds. [Acq. 46710] [Ge.A. II26 Le titre est inclus dans la dédicace : « To the Rev. Nevil Maskelyne, D[octor] D[ ?] F[ellow] R[oyal] S[ociety], Astronomer Royal, this new British Celestial Globe, countaining the positions of nearly 6,000 stars, clusters, nebulae, planetary nebulae, etc., correcty computed and laid down for the year 1800 from the latest observations and discoveries by Dr. Maskelyne, Dr. Herschel, the Revd. Mr. Wollaston etc., is respectfully dedicated by his most obedient and hble servants W. and J.M. Bardin ».

Ce globe fait la paire avec le globe terrestre décrit au no précédent.

Le dédicataire, Nevil Maskelyne (1732-1811), est un des plus fameux astronomes britaniques après Newton. Il devint à trente-trois ans directeur de l'observatoire de Greenwich, d'où, quarante-sept ans durant, il se livra à des observations d'une précision et d'une continuité non encore atteintes, dont les résultats, minutieusement consignés, devaient servir de base à l'astronomie moderne.


1197 Globus terrestris, inquo locorum insigniorum situs terraeque facies secundum praecipuas celeberrimorum nostri aevi Astronomorum et Geographorum observationes opera loh. Gabr. Doppelmaieri Mathem. Prof. publ. Norib. exhibentur, concinnatus a loh. Georg. Puschnero chalcographo Norib. 1728. Un globe de 313 de diamètre sur un « meuble» à quatre colonnettes, peint en rouge et or. [Acq. 46715] [Ge.A. 1129 Jean-Gabriel Doppelmayr (1671-1750), fameux mathématicien à Nuremberg, écrivain, traducteur, éditeur, professeur, ne produisit ses globes qu'en 1728. Ce n'était là qu'un aspect secondaire de son immense activité scientifique, qui lui valait une renommée européenne — il fut membre de la Royal Society de Londres.

1198 Globus coelestis novus stellarum hxarum loca secundum celeberrimi Astronomi Dantiscani lohannis Hevelii catalogum ad annum Chr. 1730 completus sistens, opera Ioh. Gabr. Doppelmaieri, M[ athematici] P[ rofessoris] P[ublici], exhibitus a lohanne Georgio Puschnero Chalcographo Noribergensi. A.C. 1728. Un globe de 313 de diamètre sur un « meuble » à quatre colonnettes, peint en rouge et or.

[Acq. 46715] [Ge.A. 1128 Sur Jean-Gabriel Doppelmayr, voir la note du n° précédent.

1T99 Bohemiae rosa omnibus saeculis cruenta in qua plura quam 80. magna proelia commissa sunt, nunc primum hac forma excusa. Chr. Vetter inven. et delineavit.

Wolffg. Kilian sculpsit Augustae [Augsbourg] Scala miliar. germ. 5 [= 58 mm].

I flle 265 X 390. [Acq. 467451 Rés. [Ge.D. 26108 Carte allégorique qui donne au pays la forme d'une rose dont le pied sort de terre au bord du Danube, non loin de Vienne. L'allusion du titre aux nombreuses batailles qui ont ensanglanté la « rose de Bohème » est amplifiée par les trois distiques qui se lisent au bas, à g. :

Crevit in Hercynio Rosa formosissima saltu; Stat penes armatus pro statione Léo.

Haec Rosa non Veneris, sed crevit sanguine Martis; Hic Rhodus hic saltus foetaque terra fuit.

Nil Rosa pulchra time ! Hercynios venit Auster in hortos; Sub tacita sileant horrida bella Rosa.

Ce texte paraît avoir pour objet de célébrer les heureux effets, sur la tranquillité de la Bohème, de sa soumission définitive à la Maison d'Autriche par la « constitution » de 1627.

L'implantation de la tige de la rose dans le voisinage de Vienne suggère la même interprétation. Nous avons donc à faire à une gravure de propagande Habsbourg.

1200 La Description géométrique de la France, par M. Cassini de Thury, de l'Académie royale des sciences. — (S.l.n.d.). 30 cm. 555p. mss. dont quelques-unes blanches.

[Acq. 46794] Rés. [Ge.EE. 1322 Il ne s'agit pas du ms. de l'ouvrage imprimé paru sous ce titre en 1783, mais d'un texte différent, plus détaillé et moins ordonné. Il semble écrit par deux mains dont l'une ressemble à celle de César-François Cassini, attestée par un ouvrage conservé au Département des manuscrits.


1201 Nouvelle carte qui comprend les principaux triangles qui servent de fondement à la description géométrique de la France, levée par ordre du Roy par Mess. Maraldi et Cassini de Thury. Année 1744. — (S.l.,) 1744. 1 flle ms. 140 X 580. [Acq. 46794] Rés. [Ge.C. 22286 Accompagne l'ouvrage ms. décrit au n° précédent.

1202 Cartes du cours de la rivière d'Allier depuis Vichy jusqu'à la Loire. Celles du cours de la Loire depuis St.-Aignan jusqu'au Pont de Cé. Qui comprennent la Vallée et les Bords de ces Rivières dont la conservation fait l'objet du Département des Turcies et Levées. Échelle. 1.000 toises [= 0,056 m; 1/35.000 env.]. — (S.l.n.d.) ln-go oblong 200 x 270. 85 cartes ms. au lavis. [Acq. 46828] Rés. [Ge.FF. 17578 Les seize premières de ces cartes figurent le « cours de la rivière d'Allier depuis Vichy jusqu'à. la Loire ». Les soixante-neuf suivantes représentent le « Cours de la Loire. jusqu'au Pont de Cé » (près d'Angers). L'ensemble est réuni sous une riche reliure à la dentelle en maroquin bleu, frappée aux armes de Jean Moreau de Séchelles, qui fut contrôleur des finances de 1754 à 1756 après avoir été intendant en Hainaut et en Flandre, où il s'était intéressé aux voies navigables. Ce recueil de cartes offre une image particulièrement précise et détaillée du paysage géographique au milieu du XVIIIe siècle dans ses divers aspects, physiques et humains.

1203 Eremus S. Annae Carmelitarum Discalceatorum Provinciae Germaniae Sanctissimi Sacramenti. I.M. Lerch del. et incid. Viennae. — Vienne, I.M. Lerch, 1689. 1 file 490 x 345. [Acq. 46891] [Ge.D. 25609 Au bas de la carte, dédicace à. Iosepho Primo Hungariae Régi, Archiduci Austriae. et texte rappelant la fondation de l'ermitage. intra Hungariae fines in Sylvis Manderstorlffanis. — En haut, dans un médaillon orné de guirlandes et d'anges figurent sainte Anne, sainte Marie et l'Enfant Jésus. Dans deux médaillons, à g. le phénix avec la devise : Oritur formosior, à dr. le buisson ardent avec la devise : Stat Augustior. — En bas, deux Carmes montrent l'ermitage. — A g. et à dr., en légende dans des cartouches architecturaux, surmontés des armes du Roi de Hongrie et de l'Ordre des Carmes, et sous lesquels figurent une vue et un plan de monastère.

1204 La vallée moyenne de la Salzach entre la Bavière et la région de Salzburg. — (S.l.n.d.).

l flle ms. col. 455 X 500. [Acq. 46888] [Ge.D. 25607 Ce curieux plan cavalier, où les deux rives de la rivière sont traitées selon des perspectives inversées (la bavaroise en brun, la salzbourgeoise en rose), représente l'aménagement des berges nécessité par la violence du courant.

1205 [Plan de la bataille de] La Grange ou Villa Viciosa [remportée par le duc de Vendôme sur les armées autrichiennes commandées par le prince de Stahrenberg, l'année 1710. 1/25.000 env.]. — (S.l.n.d.) l flle ms. au lavis 415 X 475. [Acq. 46885] [Ge.D. 25608 Orientation inversée. — En haut et à dr., carte de localisation, 1:1.250.000 env.


N° 1199. - Bohemiae rosa. XVIIIe s.


1206 Accurater Plan des Kaiserl. freijen See-Hafen Fiume. [Plan du port libre impérial de Fiume]. [1/80.000 env.]. — (S.l.n.d.) 1 file ms. en coul. 370 X 310. [Acq. 46889] [Ge.D. 25606 Comme l'indique une note tracée au crayon au verso, ce dessin a été gravé en format réduit (222x 157) pour le recueil publié à Augsbourg par Gabriel Bodenehr sous le titre : Das curiosen Staats. vers 1735.

1207 Plan général des étangs de Baye et de Vaux. Échelle de cent vingt perches [ = 0,10 m].

1 file en coul. ms. au lavis 510 X 420. [Acq. 46890] [Ge.D. 25604 N. vers l'angle supérieur gauche signalé par une rose des vents. — Titre dans un cartouche orné de houx et de roses, d'un sceptre et d'une épée fleurdelysées, surmonté d'un couronne royale encadrée d'oriflammes. — Superficie des étangs signalée dans la légende. Ces deux étangs sont des réservoirs du canal du Nivernais, dont un arrêt du Conseil d'État en 1784 prescrivit la construction.

1208 Accurater Entwurff des Donau Strohms von Wien bis nacher Nicopoli [Carte du cours du Danube, de Vienne à Nicopol]. -Scala von 13 gemeinen Theütschen Meillen [= 0,195 ; 1/615.000 env.] Johannes Weingartner, Ingenieur et geographus fecit. — Vienna, anno 1738. 1 file ms. col., 1.500 x 350. [Acq. 46887] [Ge.C. 22569

1209 [Recueil de 17 cartes concernant les campagnes et batailles de la guerre de Succession d'Espagne dans les Pays-Bas espagnols et la Rhénanie (1702-1712) suivies de « Gennerale Lijste van de Campementen en Register van allé de Caerten. »]. —

(S.l.n.d.) 17 files ms. en coul. pliées 385 x 310 et 12 ff. mss. de texte (tables et légendes). Rel. mar. r. à fers dorés. [Acq. 46923] Rés. [Ge.EE. 1821 Document apportant de nombreuses précisions sur ces opérations militaires, en particulier sur les effectifs, les équipements et les munitions. Texte et nomenclature sont en hollandais et l'auteur, selon toute apparence, était un cartographe suivant les armées de la Coalition.

1210 La Guienne autrement La Senechaussée de Bordeaux dans toutte son étendue et ses limittes, avec le pays de la Nouvelle Conqueste levée suivant les ordres de Messieurs les fermiers généraux des Fermes Unies de France. Par Mengin Defondmarin employé pour les dittes fermes. 5 lieües [= 0,098 m; 1/226.000 env.]. 1 file ms. en coul. 737 X 550. [Acq. 46929] [Ge.C. 22505 Titre dans un cartouche inachevé. Au bas de la carte, à droite, échelle et légende : les B.

rouges marquent les bureaux; les P. et C. rouges marquent les pataches et chaloupes de courses; le B.

bleu brigade à cheval, le B. vert, brigade à pied; le C. noir Con[tro]le de dépost de sel. — A gauche dans la marge sont signalés : Les différents pavillons qui commercent dans la rivière de Bordeaux, avec le tonnage des navires et la nature des marchandises. — Les environs de la Tour de Cordouan, en particulier les sondes et les passes, sont levés avec soin. Cette carte d'environ 1700, qui évoque avec tant de précision la vie économique de la Guyenne et le commerce maritime de Bordeaux, est d'autant plus précieuse que ce genre de document est rare sous l'Ancien Régime.


12II Atlas caelestis containing the systems and theoryes of the planets, the constellations of the starrs and other phenomena's of the heavens with nessesary [sic] tables relating thereto collecte d, by John Seller. — (London, s.d.). In-I6, 72 p., 52 pl., graph., tabl., portr., titre gr. [Acq. 46953] Rés. [Ge.FF. 17592 Cet atlas céleste non daté est postérieur à 1677, comme le prouve, p. 30, la mention de la comète observée cette année-là.

1212 [Recueil de plans et vues de villes italiennes, allemandes, hongroises, françaises, suivis de petites cartes de la France et de l'Espagne (1525-1567).] 15 files en coul.

0,390 x 0,250 m. Rel. parch. souple. [Acq. 47007] Rés. [Ge.EE. 1402 Ex-libris du marquis d'Astorga, vice-roi de Naples de 1672 à 1675.

Les villes représentées sont Pavie lors de la bataille de 1525, Parme, Vicovaro, la Mirandole, Rome et sa région, Nettuno, Fano, Francfort, Gotha, Gyula, Sziget, Guines, le Havre, Gravelines. Tous ces plans et vues paraissent en rapport avec un événement militaire (bataille, siège, campagne) du XVIe siècle.L'éditeur de ce recueil, qui n'a pas les caractères d'un recueil factice (toutes les planches ont été tirées sur des feuilles du même format, le coloriage est homogène, etc.) est probablement Ferando Bertelli, de Venise.

Cf. Edmond Pognon, Les plus anciens plans de villes gravés et les événements militaires, dans Imago Mundi, XXII (1968), pp. 13-19.

1213 Carte particulière de la duché de Bourgongne. Eschelle de huict lieue [= 150 mm; 1/240.000 env.]. — (S.l.n.d.). l file parch. ms. col. 645 X 840. [Acq. 47010] Rés. [Ge.C. 22968 En bas, à dr. dans un cartouche, légende des couleurs des liserés.

Tous les caractères de cette carte, comme des deux qui suivent, et qui paraissent bien dues à la même main, concourent à lui assigner comme époque le second quart du XVIIe siècle. Noter en particulier le style ornemental des cartouches (que leur inspiration apparente à ceux de Nicolas Tassin) et la figuration très décidée des montagnes par des rangées de « taupinières ».

1214 Carte particulière de la Bresse et Savoye. 10 lieues [= 0,184; 1/240.000 env.]. —

(S.l.n.d.) 1 file parch. ms. col. 830 x 640. [Acq. 47010] Rés. [Ge. C. 22969 Cette carte peut être datée du second quart du XVIIe siècle. Voir la note du no 1213.

(Actuellement exposée à Genève.)

1215 Carte particulière des environs du lac de Genefve pays de Vallay et des cantons de Berne Fribourg et Soleure ensemble du comté de Neufchastel et aultres païs adjacentz. 10 lieues [= 0,186; 1/240.000 env.] l file parch. ms. col. 835 X 635.

[Acq. 47010] Rés. [Ge.C. 22970 Carte du second quart du XVIIe siècle. Voir la note du no 1213.

(Actuellement exposée à Genève.)


1216 Carte de l'entrée de l'Alzace par les montaigne de la Vauge. Designé par St. Cler.

Eschelle de quatre lieue [= 0,480; 1/370.000 env.]. — (S.l.n.d.) l file parch. ms.

col. 835 X 635. [Acq. 47010] Rés. [Ge.C. 22971 Cette carte, bien que d'une autre main que les trois précédentes, peut, comme elles, être datée du second quart du XVIIe siècle.

1217 [Plan de la préfecture chinoise de Long-tchéou]. — (S.d.). 1 file ms. en coul.

620 x 610. [Acq. 47010 (3)] Rés. [Ge.C. 23017 Sur la feuille de montage, annotation au crayon : « Carte chinoise. Conquête du Tonkin.

Provenant de la prise de Lang-Son. M'a été donnée par le pharmacien principal Mengin ».

Cette mention semble être de la main du docteur Roland, collectionneur bisontin dont le cachet est apposé à côté.

La région de Long-Tchéou est une préfecture de la province de Kouang-si. Cette région frontalière entre la Chine et le Tonkin joua un rôle considérable dans le conflit francochinois (1882-1885). Au centre de la carte, Long-tchéou, cité importante en raison de ses relations commerciales avec l'Indochine, située sur les rives du Tso-kiang. Les montagnes sont indiquées par une teinte bleutée. Nombreuses indications topographiques et signalisations des postes militaires. Sur le pourtour de la carte sont mentionnées les grandes préfectures avoisinantes, notamment Ngan-p'ing tcheou, T'ai-p'ing tcheou, Ning-ming tcheou, Hia-che tcheou, Chang-che tcheou, P'ing-siang tcheou.

1218 [Carte militaire de la frontière sino-vietnamienne face à Lang-son, vue du côté de l'armée chinoise]. — (S.d.). l file ms. en coul. 885 X 550. [Acq. 47010 (1)] Rés. [Ge.C. 23018 Sur la feuille de montage, même annotation au crayon que sur celle de la carte Ge.C. 23017 (no précédent) et cachet du docteur Roland.

Carte d'état-major de la région névralgique située à la frontière sino-tonkinoise, indiquant la position des milices et petites unités cantonnées au Tonkin et au Sud de la Chine dans la province de Kouang-si. La carte est orientée le Sud en haut (la Chine, en conséquence, se trouve placée dans la partie inférieure de la carte). La passe de Tchen-nan est indiquée en haut à droite (construction fortifiée) ; les montagnes sont peintes en bleu. Sur des fragments de papier rose sont signalés les villages vietnamiens; les indications routières sont données à l'aide de lignes pointillées rouges; le Tso-kiang est tracé en verdâtre; nombreuses indications topographiques et mentions de défilés. Dans la partie inférieure de la carte apparaissent plusieurs préfectures chinoises inscrites dans des cercles gris-verdâtres notamment les villes de Ning-ming tcheou, Chang-che tcheou, Hia-che tcheou et P'ing-siang tcheou.

1219 [Carte militaire de la région de Long-Tchéou]. — (S.d.). l file ms. en coul. 575 X 455. [Acq. 47010 (2)] Rés. [Ge.C. 23019 Sur la feuille de montage, même annotation que sur celle de la carte Ge.C. 23017 (n° 1217 ci-dessus) et cachet du docteur Roland.

Carte chinoise de la région frontalière située au Nord de la frontière du Tonkin, établie lors du conflit franco-chinois (1882-1885). Nombreuses indications topographiques et géographiques inscrites sur des fragments de papier rose. Montagnes peintes en gris; routes et voies diverses tracées à l'encre rouge. Mention de nombreux villages, vallées et cols.

En bas à droite, la passe de Tchen-nan est figurée par une construction fortifiée.


1220 Carte de la ville et environs de Freius. Échelle de 300 toises [= 0,630; 1/9252]. —

(S.l.n.d.). l file ms. col. 1.270 X 680. [Acq. 47040] Ré. [Ge.C. 23057 Le titre est en bas à gauche dans un cartouche décoré aux armes de Marseille. Rose des vents à l'effigie du Roi Soleil permettant de dater la carte d'environ 1700. Bordure simulant un cadre décoré.

Sous le tracé de l'Argents, mention : « fournel vieux par où l'on pourroit detourner la riviere D'argents ».

1221 Lyon Cité opulente située es confins de Bourgogne, Daulphiné et Savoye. — Paris, Nicolas le Febvre, en la rue de Montorgueil, 1555. 1 file en coul. 340 X 260.

[Acq. 47041] Rés. [Ge.D. 25714 Vue cavalière aux armes de la ville, dans un cadre décoré de grotesques.

Gravure sur bois, coloriée à l'aquarelle en tons vermillon clair et bleu pâle, caractéristiques de l'époque.

1222 Plan de Clermont. Eschelle de 15 toises de 10 pieds Chascqune Mesure de Loraine [— 0,023 m; 1/2120 env.]. — (S.l.n.d.). l file ms. à la plume et au lavis 425 x 320. [Acq. 47039] [Ge.D. 25712 Plan des fortifications du Chasteau et de la ville et figuration cavalière du bourg. Le titre est en haut à g. dans un cartouche ornemental. — Vers 1630. Addition ultérieure en haut et à g. : Clermont en Argone dans le Verdunois.

1223 La description du royaume de France corne il se trouve a present soubs le regne du très puissant et magnanime prince Louis XIII surnommé Le Juste. M.CIC.XL.II.

— (S.l.,) 1642. — 44 cm., 26 p. non chiffrées. 5 cartes mss. et l carte gr. col., texte et tabl. [Acq. 47141] [Ge.DD. 4768 Le titre porte la date de 1642, mais la carte f. 18 v° est datée de 1643. — Atlas administratif concernant les évêchés, les gouvernements généraux, les parlements, les chambres des comptes. Il comprend en outre une carte économique, fo 18 vo-ig : Carte du royaume de France qui n'est que pour remarquer ce que produit de particulier chaque paiis, et fo 22-23 une carte historique : Galliae antiquae. auctore N. Sanson Abbavilleio, chez M. Tavernier. — Une file, manque entre les fo 15 v° et 17. Reliure pleine toile brune aux armes « D'or au paon rouant au chef d'azur chargé d'une croisette d'argent accostée de deux étoiles du même »; couronne de baron.

1224 Plans des forêts, bois et buissons du Département de la grande maistrise des eaues et forests de l'Isle de France, Brie, Perche, Picardie et pays reconquis. Les plans.

enluminés par Compardelle en. 1668 et les tables escrites par E. Damoiselet. —

44 plans et 18 tableaux synoptiques mss. en coul. sur 63 feuillets vélin 725 x 525 pliés 363 x 525. Rel. mar. rouge. [Acq. 47151] Rés. [Ge.DD. 4728 Plusieurs de ces plans sont signés « Charmolue ». Aux alentours des massifs forestiers, les villages sont représentés au naturel, ainsi que les châteaux, souvent très reconnaissables.

Les cartouches de titre et les échelles sont encadrés de motifs peints en miniature, figurant des scènes à personnages rustiques, mythologiques, légendaires ou plaisants, où les ani-


maux ne sont pas rares. Tous les plans portent en outre les armes de Paul Barillon d'Amoncourt, maître des requêtes, intendant de Picardie en 1668, chargé de l'application dans l'Ile-de-France et les pays circonvoisins de la grande ordonnance de réformation des forêts royales.

1225 La découverte des Longitudes. Par Mr. Louis-François de la Drévetière (1760).

60 pages mss., 220 x 180. Rel. mar. r. à la dentelle. [Acq. 47211] [Ge.FF. 18089 Louis-François de Lisle de la Drevetière avait publié en 1740, à Paris, chez André Cailleau, un ouvrage sur le même sujet dont le titre complet est : La découverte des longitudes avec la méthode facile aux Navigateurs pour en faire usage actuellement. Par M. de la Drevetière, sieur de Lille. Pet. in-8°, 80 p., l flle de figures repliée. Froidement accueilli par l'Académie royale des Sciences, plus courtoisement, mais guère plus positivement, par la Royal Society de Londres, l'ouvrage se vendit toutefois à 500 exemplaires, surtout en Hollande et en Angleterre. L'auteur jusqu'à sa mort (octobre 1756) ne cessa de travailler à le perfectionner.

En mars 1760, des admirateurs firent exécuter du dernier état de cet ouvrage plusieurs copies manuscrites, dont le premier exemplaire fut offert au roi, mais ne se retrouve pas aujourd'hui au Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque nationale, ni à la Bibliothèque de Versailles. Le texte est très différent de celui de l'imprimé, auquel il est de seize ans postérieur.

1226 Plan de la ville et des faubourgs de Canton, vers 1857. 1 file ms. en coul., 631 X 440. [Acq. 47212] [Ge.A. 1117 Document se rattachant au débarquement franco-britannique de 1857. Le tracé et le style sont chinois, la nomenclature est en français.

1227 Houang Tchao Fou T'ing Tcheou Hients'iuan. Tch'eng Tsou-K'ing. [1/5.300.000 env.]. — (S.l.,) 1856. 1 file en coul. 590 X 570 roulée. [Acq. 47212] [Ge.A. 1118 Intéressante carte administrative de la Chine datée de 1856, donc de l'époque des expéditions franco-britanniques.

1228 Yue-Tong Cheng Tch'eng T'ou Fong Houo Ts'iuan. Tch'en Min-Sin. [13 lis = 0,620 m; 1/10.000 env.]. — (S.l.,) 1884. 1 file en coul. 605 x 600 roulée. [Acq.

47212] [Ge.A. 119 Plan de la ville de Canton. — Notice historique en dessous de la carte, 48 colonnes. Encadrement de soie brochée bleue.

1229 Perfil da Fortaleza de S. Lourenço. 1 file ms. col. 111 X 420. [Acq. 47214] [Ge.C. 23089 (6) Fait partie d'un ensemble de cinq feuilles de plans et figures diverses accompagnées d'un texte, concernant des projets d'aménagement de divers lieux de l'île de Madère, dessinés sous la direction du général de brigade Raynaldo Oudinot. La feuille 4 (non exposée) fait état de constructions édifiées dans l'île de Pontinha « en 1806 », ce qui donne le terminus a quo de ces documents.


N° 1233. — Le siège de La Rochelle, 1573.


1230 Vista do Ilheo da Pontinha. 1 file ms. col. 850 X 240 [Acq. 47214] [Ge.C. 23089 (3) Voir la note du n° précédent.

1231 Ioannis Petri Contareni elegantissima totius Europae, ac partis Asiae, nec non littorum Africae descriptio in lucem nunc edita. cum privilegio per annos XV.

[1/2.000.000 env.]. — Venetiis MDLXIII. 16 files assemblées en 4 parties de 920 x 680. [Acq. 47266] Rés. [Ge.C. 22877 Limites approximatives de la carte : 30° à 800 Lat. N. et IIO à 450 Long. E.

En 1938, au moment où un exemplaire incomplet de cette carte fut offert au British Muséum, on n'en dénombrait que cinq, et ceux de la bibliothèque de l'Université de Vilnious et de l'Alessandrina de Rome étaient les seuls à avoir conservé la 16e feuille, où est gravé le cartouche. Depuis, celui de la bibliothèque de Wrodaw (Breslau) a été détruit au cours de la seconde guerre mondiale. Il n'y a donc encore aujourd'hui que cinq exemplaires connus. Celui de Département des Cartes et Plans de la Bibliothèque nationale, exposé ici, est complet et en magnifique état de conservation.

Cette carte du Vénitien Giovanni Pietro Contarini, qui navigua beaucoup au Levant pour son négoce, témoigne d'une excellente connaissance de l'Orient méditerranéen, mais accuse de curieuses déformations des côtes de l'Atlantique, de la mer du Nord et de la Baltique. La configuration étrange de la France ne se rattache à aucune cartographie antérieure, et reste a expliquer; elle ne saurait en tout cas résulter de levés personnels de G.P.

Contarini.

1232 Klaer-lichtende Noort-star, ofte Zee-atlas,. door Joannes van Loon. — Amsterdam, Johannes Janssonius et Johannes van Loon, 1668. 46 cm., II-26 p., titre et 46 cartes col. [Acq. 47452] Rés. [Ge.DD. 4749 Cet Atlas nautique de Jan van Loon est assez rare et d'une grande valeur cartographique.

Exemplaire remarquable par son très beau coloriage d'époque.

1233 [Plan du siège de La Rochelle, en 1573, s'étendant sur 7 km. E.-O et sur 5 km N.-S., et laissant en blanc l'intérieur de la ville]. — (S.l.n.d.) 1 file ms. en coul.

sur vélin. 845 x 1.165. [Ech. 238] Rés. [Ge.A. 1113 Cartouche aux armes d'un cardinal, à rapprocher de celles du cardinal de Montalte (le futur pape Sixte Quint). Cf. E. Pognon. Deux plans inédits du siège de La Rochelle de IfJ}.

Comité des travaux historiques. Bull. de la Section de géogr., t. LXXVII, 1964.

Ce document d'un intérêt historique et artistique exceptionnel illustre et explique à souhait le récit rédigé en latin par Cavriana peu après l'événement. Repéré dès 1964 dans une collection privée, a été suivi à la trace pendant huit ans avant d'entrer au Département des Cartes et Plans au moyen d'un échange avec la Newberry Library de Chicago.

1234 Geographia, quae est cosmographiae Blavianae pars prima [-quinta], qua orbis terrae tabulis ante oculos ponitur et descriptionibus illustratur [a J. Blaeu]. —


Amstelaedami, labore et sumptibus Joannis Blaeu, 1662. 11 vol. gr. in-fol. 53 cm.

front., plans et cartes gravés et col. [Don 24166] Rés. [Ge.CC. 1522 Vol. l et 2 : Europe du N; et de l'E. — 3 : Allemagne. — 4 : Flandres, Belgique, Pays-Bas.

— 5 : Angleterre. — 6 : Ecosse, Irlande. — 7 : France. — 8 : Italie. — 9 : Espagne, Afrique. — 10 : Asie. — 11 : Amérique.

Cet exemplaire magnifiquement colorié, et en remarquable état, d'un des plus justement célèbres ouvrages géographiques du XVIIe siècle, appartenait naguère aux collections du Vatican et fut offert par S.S. Paul VI au général de Gaulle qui en fit don à la Bibliothèque nationale le 8 juillet 1967.

1235 Plan du château et du parc de Chanteloup. (S.l.n.d.) 2 files ms. en coul. 2.900 x 900 et 1.460 X 2.170. [Don 25153 du Musée des Plans-reliefs] Rés. [Ge.A. 1124 et 1125 Le château de Chanteloup, construit par Robert de Cotte en 1710-1729, devint en 1761 la propriété de Choiseul qui y fit adjoindre les deux colonnades visibles sur ce plan, lequel est donc postérieur à 176 1.

1236 [Carte de la Péninsule située entre les baies de Delaware et de Chesapeake. io lat. =

0,17 m; 1/650.000 env.]. — (S.1.n.d.). 1 file ms. 315 X 584. [Don 26357] [Ge.D. 26106 Cette carte manuscrite, qui a été offerte au Département des Cartes et Plans par M. Alain Brieux, est tout à fait contemporaine de la guerre d'indépendance américaine. Le cartographe semble s'être inspiré d'un document très voisin de la partie orientale de : «A Map of the most inhabited part of Virginia containing the whole Province of Alaryland with part of Pensilvania, New Jersey and North Carolina » dessinée par J. Fry et P. Jefferson en 17 51, gravée par Th. Jefferys en 1775, qui figure dans The American Atlas by Thomas Jefferys. London. R. Sayer & Bennett, 1778, pl. 21-22. Mêmes tracés, même échelle, même nomenclature. Des altérations de la toponymie font penser que le document de M. Brieux n'est pas une source originale, mais une copie faite sur un papier hollandais du xvme siècle provenant des moulins néerlandais du Sud-Ouest de la France.

La présence d'un réseau routier, avec indication de distances, qui n'existe pas aussi détaillé sur la carte de Jefferys de 1775, laisse supposer que l'auteur a eu entre les mains une édition postérieure, corrigée et augmentée. De même, la mention dans la péninsule du Delaware Government, qui fut créé peu après la déclaration de l'Indépendance américaine (4 juillet 1776) et qui fut chargé de rédiger la constitution du futur «Delaware State » permet de penser que cette carte manuscrite s'est inspirée d'un document du second semestre de l'année 1776. Il est aussi intéressant de constater que la carte porte, d'une autre encre, la ment i on Cooc h 's i~lill Brid autre encre, la mention Cooch's Mil! Bridge, près de Wilmington, où eut lieu en 1777 un engagement entre les troupes britanniques et celles de Washington.

1237 Gründliche Anleitung zur spécial Landkarten — Situations, Fortificat. und Artill.

Plane zu zeichnen. Zum Gebrauch für General-Stabisten, Inginieurs, Mineurs, Sappers und Artilleristen, wie auch jener so sich dem Mappirung Geschàft widmenden Oberofficiers der Armee [Instruction détaillée pour le tracé des cartes géographiques spéciales, pour dessiner des plans de fortifications et de batteries.

A l'usage des officiers d'état-major général, des ingénieurs, mineurs, sapeurs et artilleurs, comme aussi des officiers supérieurs de l'armée, chacun dans la mesure


où il s'occupe de cartographie]. — (S.l.n.d.) i vol. de 15 feuillets de figures à la plume, au lavis et à l'aquarelle, 270 X 415. Rel. veau marbré à fers dorés, pièce titre. [Don 26329] Rés. [Ge.DD. 4786 La pièce titre porte : « Grundlehre zur Feldaufnahmskunst » (Instruction de base pour l'art des levés en campagne). Une note jointe, dont l'écriture est du xxe siècle, attribue ces dessins au général (ou maréchal) von Mahlenstein, qui les aurait exécutés pendant la guerre de Sept ans (1756-1763). Mais le style et les uniformes des militaires représentés — notamment le cavalier et les trois officiers à pied qui figurent dans le riche décor de la page de titre — oblige à dater ce très intéressant recueil du début du XIXe siècle.

Il s'agit essentiellement de modèles de signes conventionnels à employer dans les cartes et plans — symboles de localités modulés selon leur importance, hachures représentant le relief, figuration des forêts et des diversse cultures telles que la vigne, lacs et cours d'eau, routes, bâtiments, etc. — mais toujours flanqués d'éléments figuratifs très évocateurs et d'une grande valeur décorative. Plusieurs sont exécutés en trompe-l'œil. A la fin, à titre de modèles de documents achevés, quatre pages offrent des cartes ou plans de trois places fortes du Royaume de Prusse, théâtre de la campagne menée en 1806-1807 par Napoléon : Schweidnitz, dont les fortifications sont minutieusement figurées sur trois de ces cartes, fut alors pris et rasé par les Français; Colberg, longuement assiégé par l'armée impériale, résista jusqu'après la signature du traité de Tilsitt; Kustrin enfin, qui avait capitulé le ier novembre 1806 devant un escadron de cavalerie française, resta occupé par une garnison française qui ne devait capituler qu'après un long siège, le 20 mars 1814. Un examen plus approfondi de ces documents, tout récemment donnés au Département par la Société des Amis de la Bibliothèque nationale qui a bien voulu en faire l'achat à son intention, permettra de préciser le sens de ces données, qui d'ores et déjà semblent situer l'exécution de ce recueil dans les hautes sphères de l'armée prussienne, au temps des guerres de l'Empire.

1238 Plan d'Arras assiégé par les armes de sa maj.té Catholique le 3 juillet 1654, soubs la conduite de son Alteze le S.me Leopold. J.H. Monnoyer fecit. — (S.l.) A Lille, chez Charles Monnoyer. 1 file en coul. 380 X 290. (Don 25712] [Ge. D. 25947 Ce siège fameux, qui mit aux prises Turenne, le défenseur de la ville, avec le grand Condé, alors passé par dépit au service du roi d'Espagne, est un des derniers épisodes marquants de la guerre de Trente ans, déjà terminée avec l'Empire par les traités de Westphalie. Il a été souvent représenté par les graveurs, mais pas toujours avec autant de précision et de pittoresque. Noter, en bas à droite, sur leurs chevaux, « Son Alteze » l'archiduc Léopold et « Mr. le prince de Condé ».

Don de Mme Briet, conservateur honoraire à la B. N.

1239 [L'Océan Atlantique]. Gravure sur bois par Jean Chièze. — (S.l.n.d.) [1971]. 1 file 155 X 190. [Don 25520] [Ge.D. 25978 Œuvre charmante, se rattachant à la tradition aujourd'hui presque perdue de la carteœuvre d'art. Don de l'artiste.

1240 Earth photographs from Gemini III, IV et V. — Washington, National aeronautics and space administration, 1967. — 30 cm. , X-266 p., photogr. en coul.

[Acq. 47183] [Ge.EE. 1637 (NASA SP-129.)


N° 1237. — Instruction sur le tracé des cartes à l'usage des états-majors. Prusse. Début xixe s.


1241 The Moon as viewed by Lunar Orbiter, by L.J. Kosofsky and Farouk El-Baz. —

Washington, National aeronautics and space administration, 1970. 36 cm., VIII152 p. dont 136 p. de photos en noir et 4 p. de photos stéréoscopiques, ill., index.

[Don 25614] [Ge.EE. 1618 (NASA SP-200. — Scientific and technical information division. Office of technology utilization. )

1242 Grand atlas du continent africain sous la direction de Régine Van Chi-Bonnardel,.

[Préfaces par Amadou Malstar M.Bow. et Théodore Monod.]. — Paris, Éditions Jeune Afrique, 1973. — 42 cm, 335 p., texte, cartes en coul., fig., index, glossaire international, terminologie géographique. [D.L. 606, 1973] [Ge.DD. 4787 Direction de l'édition Danielle Ben Yalsmed. — La cartographie est réalisée par l'Institut géographique national de Paris sous la direction de Georges Laclavère. assisté de Jean-Etienne Tarrade et Paul Lecomte.

« Au delà de la géographie, l'auteur a traité par la carte et par le texte les aspects humains et économiques de chaque pays. »

« L'Atlas Jeune Afrique. présente le continent africain dans sa mue et sa recherche de la stabilité. »

1243 Atlas du Val-de-Marne [Introduction de Roland Nungesser,. et de Lucien Lanier,.].

— (Créteil,) Préfecture du Val-de-Marne, 1973. — 43 cm, 107 p., texte, cartes en coul., ill. [D.L. 607, 1973] [Ge.DD. 4788 « tout jeune département français. l'Atlas fait le bilan des réalisations du département, après ses premières années d'existence. [le Val-de-Marne] est l'objet de modifications rapides et profondes, conséquence d'une urbanisation continue. il s'agit de créer, pour bientôt un million et demi d'habitants, à l'horizon 1985, les conditions d'une vie harmonieuse entre la ville et la campagne. »


CHAPITRE VI

LE DÉPARTEMENT DE LA MUSIQUE



Depuis le transfert rue Louvois (1964) des fonds anciens du Conservatoire national de musique, le Département réunit des sources originales qui recouvrent pratiquement tous les répertoires de la musique depuis le XVIe siècle. Une politique d'échanges et d'acquisitions a donc été poursuivie dans les principales directions offertes par les fonds existants : remédier aux lacunes du Dépôt légal, opérer un choix dans la production étrangère contemporaine, enrichir chaque fois que l'occasion s'en présente les séries de manuscrits précieux, particulièrement dans le répertoire national. Dans ce dernier cas on a préféré les manuscrits de travail ou les esquisses aux versions définitives des œuvres, comme nous y invitent les tendances les plus constructives de la musicologie actuelle. De même le développement pris ces dernières années par cette science et la pénurie de fonds musicaux dans les provinces nous imposent le devoir de veiller à intégrer tous les travaux d'un réel intérêt scientifique.

Le désintéressement de divers donateurs nous a souvent facilité la tâche dans les domaines les plus variés : autographes de Claude Debussy (n° 1262), Charles Koechlin, G. Fauré (no 1256), R. Strauss (no 1257), A. Honegger (n° 1265), Darius Milhaud (no 1264), fonds de partitions russes (fondation Belaieff), musique de scène du théâtre de l'Odéon, documentation relative à la musique française moderne (Mme René Dumesnil).

Les acquisitions exceptionnelles ont d'abord porté sur les sources les plus anciennes : exemplaires uniques d'une tablature de luth de 1536 (no 1244), psaumes polyphoniques de Janequin et Goudimel (nos 1245-1246), airs de Claude Le Jeune (no 1247). Du XIXe siècle on retiendra — sans se soucier de l'éclectisme — les manuscrits de Schubert, Schumann et Offenbach. Pour l'époque moderne nos efforts ont naturellement porté sur les auteurs les plus marquants : Debussy, Ravel, Stravinskv (nos 1254-5, 1259-1263).

La Bibliothèque-Musée de l'Opéra s'est régulièrement enrichie par le dépôt des maquettes du répertoire. Celles qui sont présentées ici (nos 12901299), ne sont qu'un choix des meilleures réussites du théâtre depuis ces dix dernières années dans le domaine de la dramaturgie. Cette section du Département, dont la vocation est si précise, a reçu l'important ensemble des archives de Jacques Rouché, couvrant sa direction du Théâtre des Arts et celle de l'Opéra (n° 1277) ainsi que les autographes du librettiste Jules Barbier (no 1273). Dans le domaine iconographique, signalons particulièrement deux dons qui ont permis d'accrocher au Musée un pastel du XVIIIe


siècle représentant un musicien (Dauvergne ?) et un portrait de Cléo de Mérode (no 1278).

Enfin, la section du Conservatoire, même si elle n'est pas représentée ici, n'a pas été oubliée. Une discothèque y sera ouverte dans quelques mois, grâce à la compréhension de certains éditeurs de disques (notamment Erato, Deutsche Gramophon, Philips, ORTF).

Les notices qui suivent ont été rédigées avec le concours de Mlle Nicole Wild, MM. Bernard Bardet et Jean-Michel Nectoux.

François LESURE Conservateur en chef du Département de la musique


DONATEURS

MLLE LUCIENNE ASTRUC MME AUSSENAC DE BROGLIE MME R. BARDAC MME EDOUARD BEAUDU FONDATION BELAIEFF MME BELPERRON MME BIANCHI MLLE M.-L. BOËLLMANN-GIGOUT M. BONNARDEL HENRI BUSSER CHRISTIAN CASADESUS MARIUS CASADESUS MLLE CATEL CLAUDE CHARPENTIER MAURICE CHARPENTIER-MIO GILBERTE COURNAND MME DE COUVREUX-ROUCHÉ MME DESCRANDES MME ROGER DESORMIÈRE MLLE MARIE DORMOY MME RENÉ DUMESNIL MME MARCEL DUPRÉ LEGS BARON MAX ERLANGER DE ROSEN LEGS GUY FERRANT MLLE ALICE GABEAUD MLLE ALICE GEDALGE MLLE ALEXANDRE GEORGES MLLE MALVINA HOFFMANN YVES KOECHLIN

MME LAFFILLÉE LEGS S. LAZZARI LEGS LEFEVRE-DE-NIEVILLE SERGE LIFAR HENRI MARTELLI MME P. M. MASSON LEGS CLEO DE MERODE MLLE ANTONINE MEUNIER DARIUS MILHAUD MLLE DOLORÈS MORENO M. OPPENHEIM MME PADOUX MLLE PONT MLLE LAÏLA PRYTZ M. RAVALET TRISTAN REMY MME ROBERT-ANDRÉ M. ROLLET M. ROPARTZ MME DE SAINT-FOIX CLOTILDE SAKHAROFF HENRI SAUGUET PAUL SEGUIN-BERTAULT ROGER SORG MME G. DE TINAN GEORGES WAGUE MLLE ANNA WECHSLER LEGS CARLOTTA ZAMBELLI


I. MANUSCRITS ET IMPRIMÉS MUSICAUX

1244 FRANCESCO DA MILANO. Intavolatura de viola o vero lauto. composto per le eccellente e unico musico Francesco Milanese, non mai piu stampato. Libro primo [-secondo] de la Fortuna. — Napoli, J. Sultzbach, 1536. 2 vol. Rés. Vmc 47 (2-3) Seul exemplaire connu de ces deux tablatures de luth ; certaines pièces seulement en avaient été publiées par Marcolini à Milan en 1536. Le système de tablature est d'un type nouveau, le chiffre l désignant la corde à vide au lieu du o.

Cf. Y. Giraud, Revue de musicologie, 1969, n° l, p. 217.

Acquisition, 1969.

1245 JANEQUIN (Clément). Premier livre contenant XXVIII pseaulmes de David traduictz en rithme françoise par Clément Marot et mis en musique par M. Clément Janequin, à quatre parties, en quatre livres, sur le chant ja usité. — Paris, N. Du Chemin, 1549. Rés. Vmd. 48 (3) Seul exemplaire connu du superius de ce recueil, relié avec la même partie de livres de psaumes de P. Certon et d'Antoine de Mornable édités en 1546 et uniques également.

Acquisition, 1970.

1246 GOUDIMEL (Claude). Quart [-septième] livre de pseaumes de David mis en musique à quatre parties en forme de motetz, par Claude Goudimel. — Paris, A. Le Roy et R. Ballard, 1565-1566. Parties de contratenor et bassus. 8 vol. Rés. Vmc 44 (1-4) De cette version des psaumes de Goudimel en forme de motets, les bibliographes ne connaissaient pas jusqu'alors d'exemplaire de la réédition du 4e livre (1565) ni l'édition du je livre de 15 66.

Cf. F. Lesure, in Revue de musicologie, 1968, p. 99; t. 5 des Œuvres complètes de Goudimel, par L. Dittmer et P. Pidoux (1972).

Acquisition, 1967.

1247 LEJEUNE (Claude). Airs mis en musique à quatre et cinq parties. — Paris, A. Le Roy et R. Ballard, 1594. Rés. Vmf. 20 (4) Exemplaire unique de la partie de Bassus, reliée avec une dizaine de livres de chansons et d'airs de cour publiés par Le Roy et Ballard, fin xvie siècle. Un recueil de chansons de J. Mauduit sur des paroles de Baïf est aussi le seul connu.

Acquisition, 1966.

1248 Principium et ars totius musicae. Planche gravée à Paris par Paul de La Houve.

Début XVIIe siècle.

Ce genre de tableaux représentant les rudiments de la théorie musicale parut du xvie au


BenedicamDominuminomni. FSEAV. XXXIIII. G 0 V D 1 M E L.

r J V

1246. — Claude Goudimel. Quart livre de psaumes de David, 1565-1566. Tablature de viole.


XVIIle siècle. Ce tirage, dû à un graveur d'origine lfamande, est un jalon dans la diffusion en Europe de cette planche didactique venue d'Italie.

Acquisition, 1973.

1249 LA BARRE (Pierre Chabanceau de), organiste de la chapelle royale et joueur d'épinette d'Anne d'Autriche. Lettre autographe à Constantin Huygens, sieur de Zuilichem.

— Paris, 31 juillet 1648. l.a. La Barre (P.) 1 La Barre remercie Huygens des pièces de tablature qu'il lui a envoyées et lui décrit un clavecin transpositeur, de son invention.

Acquisition, 1967.

1250 LALANDE (Michel-Richard de). « Motets de Mr. de La Lande, maître de musique et compositeur ordinaire de la Chambre et de la Chapelle. Tome XXI ». Ms., ca.

1730. Rés. Vmb. ms. 16 21e volume des motets de Lalande copiés par Cauvin (les vingt premiers conservés à la Bibliothèque municipale de Versailles), avec les parties instrumentales d'altos qui manquent dans l'édition de 1729. Ce tome comprend en outre le Discours sur la vie et les ouvrages de M. de Lalande par Colin de Blamont et la table de toute la collection. Inconnu de N. Dufourcq, Notes et références pour servir à une histoire de M. R. Delalande, 1957.

Acquisition, 1968.

1251 AMIOT (Le P. Joseph-Marie), S.J. « De la musique moderne des Chinois ». Ms., 2e moitié xvnie siècle. Rés. Vmb; ms. 14 Ce traité d'organologie comprend 46 dessins à la plume, d'instruments chinois. Il a pu être utilisé par La Borde dans son Essai sur la musique (1780). Le P. Amiot est connu par son Mémoire sur la musique des Chinois (Paris, 1779).

Acquisition, 1964.

1252 SCHUBERT (Franz). Sonate en ut majeur pour piano (Deutsch 840). Fragment de l'andante. Ms. autogr., 1825. Ms. 16860 Les autres pages autographes de cette sonate sont conservées à la Stadtbibliothek de Vienne et au Fitzwilliam Museum de Cambridge.

Acquisition, 1972.

I25 3 SCHUMANN (Robert). 2 mélodies (1 voix et piano) : Hinaus ins Freie; Sandmann.

Ms. auto gr. (26 avril 1845). Ms. 15220 Nos 11 et 12 du Lieder-Albuni ffir die Jugend, op. 79. Ms. certifié par Clara Schumann.

Acquisition, 1969.


1254 OFFENBACH (Jacques). La Diva. Opéra-bouffe. Paroles de Meilhac et Halévy.

Actes i et 2. Ms. autogr.

Bouffes-parisiens, 22 mars 1869. Le 3e acte et le n° 12 du ze acte manquent.

Acquisition, 1973.

1255 DEBUSSY (Claude). « Eglogue ». Duo pour soprano et ténor avec acc. de piano.

Poème de Lecomte de Lisle. Ms. autogr., ca. 1880. Ms. 15377 Inc. Chanteurs mélodieux habitants des buissons.

Acquisition, 1967.

1256 FAURÉ (Gabriel). Ballade pour piano et orchestre. Partition d'orchestre. Ms. autogr.

Ms. 15136 Seconde version datée d'avril 1881 de la Ballade op. 19, écrite en 1879 pour piano seul.

Nombreux changements et collettes.

Don de la famille Belperron, 1965.

1257 STRAUSS (Richard). « Suite en B dur für 2 Floten, Oboen, Clarinetten, 4 Hôrner, 2 Fagotte, Contrefagott (oder Basstuba). Op. 14 ». Ms. autogr. Ms. 15600 Daté 29 septembre 1884, Le numéro d'op. retenu définitivement dans le catalogue de l'auteur est 4 (et non 14).

Don du Conservatoire national supérieur de musique, 1969.

1258 CHARPENTIER (Gustave). Impressions d'Italie, suite pour orchestre. Partition d'orchestre. Ms. autogr., ca. 1890. Opé. [Rés. 2200 C'est pendant son séjour à la Villa Médicis, après avoir obtenu le prix de Rome en 1887, que G. Charpentier composa ses Impressions d'Italie.

Don de Claude Charpentier, 1964.

1259 DEBUSSY (Claude). Les Chansons de Bilitis, pour 2 flûtes, 2 harpes et célesta. Texte de Pierre Louys pour récitante. Manuscrit partiellement autogr. Partition et parties (1900). Ms. 16280 Musique de scène exécutée à la salle des fêtes du Journal, le 7 février 1901. Debussy devait transformer cette partition en une série de pièces pour piano à quatre mains, les Epigraphes antiques (1914).

La partie de célesta, manquante dans les parties, a été écrite sur la partition de la main de Pierre Boulez en vue d'une audition au Domaine musical en 1954.

Acquisition, 1969.


1260 RAVEL (Maurice). « Jeux d'eau ». Ms. autogr. Ms. 15198 Signé et daté à la fin « 11 novembre 1901 ». Le titre porte l'épigraphe d'Henri de Régnier « Dieu fluvial riant de l'eau qui le chatouille », écrit de la main du poète. Envoi de Ravel à Georges Jean-Aubry daté 23.12.1 9 14. Quelques esquisses pour la même œuvre figurent au verso des folios 1, 2, 3, 5, 6.

Acquisition, 1965.

1261 STRAVINSKI (Igor). Symphonie en mi b majeur, op. i. Première version. Piano à 4 mains. Ms. autogr. Ms. 16333 Signé et daté 1905, avec des annotations de N.A. Rimskii-Korsakov. Cette version fut révisée avant d'être exécutée en 1907.

Acquisition, 1970.

1262 DEBUSSY (Claude). « Petite cantate sur un grand papier » pour la fête de sa femme Emma (mardi 4 juin 1907). Ms. autogr. Ms. 14519 Don de Mme Bardac, 1962.

1263 RAVEL (Maurice). La Valse. Partition d'orchestre. Ms. autogr. Ms. 17140 Brouillon presque définitif de l'orchestration, écrit au crayon. Présente diverses variantes avec l'édition publiée en 1920.

Acquisition, 1972.

1264 MILHAUD (Darius). « Christophe Colomb ». Partition d'orchestre. Ms. autogr.

Ms. 15372 (1-2) Opéra en deux parties et vingt-sept tableaux pour récitant, soli, chœurs et orchestre. Livret de Paul Claudel. Ms. daté 4 avril-6 juin 1929. Indications autogr. pour l'exécution. Représenté pour la première fois à l'Opéra de Berlin, le 5 mai 1930.

Don de l'auteur, 1967.

1265 HONEGGER (Arthur). « Antigone. Tragédie musicale en 3 actes. Jean Cocteau. »

Partition d'orchestre. Ms. autogr. Ms. 17520 Daté 1924-1927. Antigone fut représentée pour la ire fois à Bruxelles, au Théâtre de la Monnaie, le 11 janvier 1928. Honegger tenta dans cette « œuvre selon son cœur » de renouveler la déclamation et la prosodie lyriques.

Don de Mme A. Honegger, 1973.


1266 DUPRÉ (Marcel). « Le Tombeau de Titelouze. 16 chorals faciles sur des hymnes liturgiques » pour orgue. Ms. autogr. Ms. 17575 Op. 38 daté 1942.

Don de Mme Marcel Dupré, 1973.

1267 SAUGUET (Henri). Les Mirages. Ballet en 1 acte et 2 tableaux de A.M. Cassandre et Serge Lifar. Piano. Ms. autogr., 1943. Opé. [Rés. 853 La répétition générale de cette œuvre eut lieu à l'Opéra de Paris, fin juillet 1944, mais la libération de Paris ayant entraîné la fermeture momentanée du théâtre, la première ne fut donnée que le 15 décembre 1947.

Don de l'auteur, 1962.

1268 POULENC (Francis). Dialogue des Carmélites. Opéra en 3 actes et 12 tableaux.

Texte de Georges Bernanos d'après Gertrude von Le Fort. Partition chant et piano.

Ms. autog. 1953-1955. Opé. [Rés. A. 895 Créé à Milan, au Théâtre de la Scala, le 26 janvier 1957. Donné pour la ire fois à l'Opéra de Paris, le 21 juin 1957, dans une mise en scène de Maurice Jacquemont. Décors et costumes de Suzanne Lalique.

Don de la famille de F. Poulenc, 1964.

1269 STOCKHAUSEN (Karlheinz). Stop für Orchester. 1965. — Wien, Universal Editions, 1972. Vma 198 Exemple du type de partition d'un des chefs de file de la musique contemporaine (né à Cologne en 1928).

Acquisition, 1972.

II. TABLEAUX, MAQUETTES ET OBJETS D'ART (Bibliothèque-Musée de l'Opéra)

1270 Recueil de dessins de costumes exécutés sur l'ordre du premier ministre Bruhl, pour le Grand Électeur de Saxe Auguste IV, roi de Pologne, à l'occasion du Carnaval de 1753. Dessins au crayon et à la plume, dont certains aquarellés. Datés 1745, 1752, 1753. 5 5 ff. de H. 34 x L. 21 cm. Rés. 2229 Acquisition, 1972.


1271 ÉCOLE FRANÇAISE DU XVIIIe SIÈCLE. Portrait présumé du compositeur Antoine Dauvergne (1713-1797). Pastel non signé. H. 82 X L. 64 cm. Musée, N° 1203 Le compositeur est représenté assis, tenant dans la main gauche un livret de la tragédie de Thésée. Sur la table, près d'un violon, on peut lire sur une partition : Ballet de Callirhoë, année IJ66.

A. Dauvergne remania la partition de Callirhoë, primitivement écrite par Destouches.

Il vint s'installer à Paris comme violoniste, et fut nommé surintendant de la musique du roi en 1764. A plusieurs reprises, il remplit les fonctions de directeur de l'Opéra (de 1769 à 1776; de 1780 à 1782; de 1786 à 1790).

Don de M. Oppenheim, remis à la B.N. en 1973.

1272 BAUDRY (Paul). Esquisse pour le théâtre de l'Opéra. Détail du plafond du grand foyer. Aquarelle. Signée en bas à droite : Paul baudry, no 10. Non datée. H. 20 x L. 25 cm. Musée, N° 1061 Acquisition, 1865.

1273 Ensemble de manuscrits de Jules Barbier (1822-1901).

Pièces, livrets d'opéras et de ballets, poèmes, notes et ébauches de romans.

Don de Mme Laffillée, 1972.

1274 CHÉRET (Jules). Affiche pour le Roi malgé lui, opéra-comique en 3 actes. Paroles de MM. Émile de Najac et Paul Burani. Musique d'Emmanuel Chabrier. Théâtre National de l'Opéra-Comique, [18 mai 1887]. H. 0,770 X L. 0,550.

Acquisition, 1964.

1275 CHAMEROT-VIARDOT (Claudie). Portrait de la danseuse Carlotta Zambelli (1875-1968).

Pastel. Signé en bas à gauche : Chamerot. Non daté [vers 1897]. H. 1,45 X L. 1 m.

Musée. N° 1103 D'origine italienne, Carlotta Zambelli fut engagée à l'Opéra de Paris en 1894, comme danseuse étoile. Elle eut comme principal partenaire Albert Aveline. Elle termina sa carrière comme professeur de l'École de danse.

Legs Carlotta Zambelli.

1276 VERMARE (André-César). Georges Wague en Pierrot, dans la Douleur humaine, rôle qu'il créa en 1908. Bronze. Signé sur le socle, à gauche : A. Vermare. Porte la marque du fondeur : C. Valsuani. Non daté. H. 700 X L. 280 mm. Musée. N° 1117 Exp. Salon de 1911.

Don de M. Bonnardel, 1971.


NO 1285. — Clotilde et Alexandre Sakharoff, affiche par G. Barbier. 1921.


1277 Fonds Jacques Rouché.

Manuscrits, photographies, lettres, programmes, documents retraçant l'activité de J. Rouché à la tête du Théâtre des Arts et de l'Opéra (1910-1944).

Don de Mmes Robert André et de Couvreux-Rouché, 1972.

1278 SCHULER (M.). Portrait de la danseuse Cléo de Mérode (1875-1966). Dessin au crayon rehaussé de gouache. Signé et daté au milieu gauche : M. Schüler og.

H. 850 x L. 750 mm. Musée. N° 1101 Legs Cléo de Mérode.

1279 PÉRINAL. Buste de Cléo de Mérode. Marbre blanc. Signé au dos : Périnal. H. 390 X L. 280 mm. Musée. N° 1100 Legs Cléo de Mérode.

1280 BASKT (Léon Nicolajevitsch Rosenberg, dit). Maquette de trois costumes pour le Martyre de saint Sébastien, mystère en 5 actes de Claude Debussy. Texte de Gabriele d'Annunzio. Gouache. En haut : «I acte. 5 Chrétiens hommes Gouddene, l'affranchi. » Signé en bas à droite : Bakst. Non daté. H. 280 x L. 400 cm.

Musée. N° 1077 Créé au Théâtre du Châtelet ,1e 22 mai 1911, avec décors et costumes de Léon Bakst.

Chorégraphie de Michel Fokine. Ida Rubinstein tenait le rôle de saint Sébastien.

Acquisition, 1965.

1281 CHARPENTIER-MIO (Maurice). Trois croquis de gestes dansés. Bronzes, signés : Maurice Charpentier Mio. Musée. N° 1128 I. La Feria. Daté en bas à gauche : 16.5.1912. H. 12 x L. 17 cm.

2. Nijinsky dans l'Après-midi d'un faune. Daté en bas à gauche : 29 mai 1912. H. 18 xL. 27cm.

3. Les Danses polovtsiennes du Prince Igor. Daté au milieu gauche : 4.6.1913.

H. 11,5 X L. 18 cm.

Don M. Charpentier-Mio et Gilberte Cournand, 1972.

1282 DETHOMAS (Maxime). Esquisse de décor pour le Festin de l'araignée, ballet-pantomime en 1 acte de Gilbert des Voisins. Musique d'Albert Roussel. Gouache rehaussée de fusain. Non signée, non datée. H. 496 X L. 640 mm. Esq. 20 [6 Décor réalisé pour la création au Théâtre des Arts, le 3 avril 1913.

Acquisition, 1968.


No I290. — Leonor Fini. Vénus, maquette de costume pour Tannhaüser, de Wagner. 1963.


1283 DENis (Maurice). Esquisse de décor pour la Légende de saint Christophe, poème et musique de Vincent d'Indy. Acte III, scène 3. Gouache, non signée, non datée.

H. 490 x L. 700 mm. Musée. N° 1102 Créé au Théâtre de l'Opéra, le 6 juin 1920, dans les décors de Maurice Denis.

Acquisition, 1968.

1284 DENIS (Maurice). Affiche pour la Légende de saint Christophe, de Vincent d'Indy.

Théâtre National de l'Opéra, [9 juin 1920]. H. 1,20 x L. 0,800.

Acquisition, 1964.

1285 BARBIER (Georges). Clotilde et Alexandre Sakharoff. Affiche en couleur. — Paris, impr. H. Chachoin, 1921. H. 1.200 X L. 0,820.

Exp. Alexandre Sakharoff, Musée de l'Opéra, 1965.

Don Clotilde Sakharoff, 1965.

1286 DUFRESNE. Affiche pour Antar, drame lyrique en 4 actes de M. Chekri Ganem.

Musique de Gabriel Dupont. Théâtre national de l'Opéra, [14 mars 1921]. H. 1.200 X L. 0,780.

Acquisition, 1964.

1287 BASKT (Léon Nicolajevitsch Rosenberg, dit). Maquette de costume pour Phaedre, tragédie en 3 actes de Gabriele d'Annunzio, musique d'Ildebrando Pizzetti. Aquarelle non signée, non datée. En haut à gauche : Phaedre. A droite : Messager (Capellani). En bas à droite : ier et 3 e acte. H. 28 X L. 21 cm. Musée. N° 1093 Créé à Milan, au Théâtre de la Scala, le 20 mars 1915. Représenté au Théâtre de l'Opéra, le 7 juin 1923, dans des décors de Léon Bakst, Allegri et Mouveau, Chevallier et Oudot.

Costumes de Léon Bakst. Le rôle de Phaedre était tenu par Ida Rubinstein, celui d'Eurytos par Capellani.

Acquisition, 1967.

1288 LAURENCIN (Marie). Affiche pour le Bal des petits lits blancs. Opéra, mardi 3 février [1931]. H. 1.600 x L. 1.200.

Acquisition, 1964.

1289 ANGHEL (Georges). Buste du compositeur roumain Geroges Enesco (1881-1955).

Bronze. Signé sur l'épaule gauche : G. Anghel. Non daté. H. 630 x L. 600 mm.

Musée. N° 1055 Don de la République populaire de Roumanie, 1964.


N" 1293. — R. Bernard et J. Roustan. Maquette de costume pour Noces de Stravinsky. 1965.


1290 FINI (Léonor). Quatre maquettes de costumes pour Tannhàuser, opéra de Richard Wagner. Gouaches non signées, non datées. D. 2 m 6 [G. 18 1. Vénus. H. 415 X L. 318 mm.

2. Une des trois Grâces. H. 500 x L. 215 mm.

3. Pèlerin. H. 500 X L. 215 mm.

4. Landgraf. H. 500 x L. 215 mm.

Créé à Dresde, le 19 octobre 1845. Maquette réalisées pour la reprise au Théâtre de l'Opéra de Paris, le 22 juin 1963.

1291 MASSON (André). Deux esquisses de décors pour Wozzek} opéra d'Alban Berg.

Livret d'après Georg Büchner. Gouache et fusain. Non signées, non datées.

H. 500 x L. 645 mm. Esq. [0.1963 I. Campagne.

2. La chambre de Marie.

Créé à Berlin, le 14 décembre 1925. Décors réalisés pour la première représentation donnée à l'Opéra de Paris, le 29 novembre 1963, dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault.

1292 ZEFFIRELLI (Franco). Esquisse de décor pour Norma, opéra de Vincenzo Bellini.

Livret de Felice Romani. Gouache non signée, non datée [1964]. H. 25 5 x L. 3 5 5 mm.

Esq. [O. 1964 Norma fut créé à Milan au Théâtre de la Scala, le 26 décembre 1831, et donné pour la première fois au Palais Garnier le 11 juin 1935. Les décors de Zeffirelli ont été réalisés pour la reprise à l'Opéra de Paris le 22 mai 1964, avec Maria Callas dans le rôle principal.

1293 BERNARD (Roger) et ROUSTAN (Joëlle). Trois maquettes de costumes pour Noces, scènes chorégraphiques russes d'Igor Stravinsky. Gouaches non signées, non datées. H. 520 x L. 395 mm. D. 216 [M. 17 1. La mariée.

2. Le père de la mariée (deux maquettes).

Créé à la Gaîté-Lyrique, le 13 juin 1923. Ces maquettes de costumes ont été réalisées pour la première représentation donnée à l'Opéra de Paris, le 23 avril 1965, dans une chorégraphie de Maurice Béjart.

1294 DUPONT (Jacques). Trois maquettes de costumes pour Turandot, drame lyrique de Giacomo Puccini. Livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni. Gouaches, non signées, non datées. D. 216 [M. 20 1. L'Empereur de Chine. H. 580 X L. 365 mm.

2. Pong. H. 317 x L. 237 mm.

3. Suivante de Turandot. H. 320 X L. 237 mm.

Créé à Milan, au Théâtre de la Scala, le 25 avril 1926. Maquettes de costumes réalisées pour la reprise au Théâtre de l'Opéra de Paris, le 19 janvier 1968.


No 1295. — J. Dupont. Esquisse de décor pour Benvenuto Cellini, de Berlioz. 1972.


1295 DUPONT (Jacques). Esquisse de décor pour Benvenuto Cellini, opéra d'Hector Berlioz.

Livret de Léon de Wailly et Auguste Barbier. Gouache, non signée, non datée : l'atelier de Benvenuto dans le Colysée. H. 500 X L. 645 mm. Esq. [0.1972 Créé à l'Opéra de Paris, le 10 septembre 1838. Les décors de Jacques Dupont ont été réalisés pour la reprise au Théâtre de l'Opéra, le 28 mai 1972.

1296 DUPONT (Jacques). Affiche pour Benvenuto Cellini, opéra d'Hector Berlioz. Maquette.

Gouache et pochoir. Signé et daté 1972. H. 1.100 x L.0,750.

Créé au Théâtre de l'Opéra, le 3 septembre 1838. Maquette exécutée pour la reprise du 18 mai 1 972.

Don de J. Dupont, 1972.

1297 DUPONT (Jacques). Affiche pour Turandot, drame lyrique de Giacomo Puccini.

Livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni. Signée et datée 1972. H. 1.200 X L. 0,755.

Affiche pour la reprise au Théâtre de l'Opéra, le 23 juin 1972.

1298 FRIGERIO (Ezio). Maquettes pour Le Nozze di Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart. Livret de Lorenzo da Ponte, d'après Beaumarchais. Huiles sur carton.

Signées et datées,: E.F. 72. Esq. [O. 1973 D. 216 [M. 24 1. Deux esquisses de décors. Actes II et IV. H. 505 x L. 725 mm.

2. Cinq maquettes de costumes : Le Comte, Suzanne (2), Barberine, Groupe d'hommes.

H. 490 x L. 360 mm.

Créé à Vienne, le 29 avril 1786. Maquettes réalisées pour la reprise au Palais Garnier et dont la première représentation fut donnée au Théâtre Gabriel à Versailles, le 30 mars 1973, dans une mise en scène de G. Strehler.

1299 VARONA (José). Trois maquettes de costumes pour Il Trovatore, opéra de Giuseppe Verdi. Livret de Salvatore Cammarano. Crayon et gouache. Signées et datées : J. Varona. N.Y. 72. H. 355 X L. 280 mm. D. 216 [132 Créé à Rome au Théâtre Apollo, le 19 janvier 1853. Maquettes réalisées pour la reprise à l'Opéra de Paris, le 2 mai 1973.


CHAPITRE VII

LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ARSENAL


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L'originalité de la Bibliothèque de l'Arsenal, rattachée administrativement à la Bibliothèque nationale depuis 1935, réside en sa double nature : palais des grands-maîtres de l'Artillerie pendant un siècle et demi, c'est une demeure riche du souvenir de ceux qui en firent la grandeur : Sully, à qui est dû le corps de logis bordé par la rue du même nom, le maréchal de La Meilleraye, neveu de Richelieu, qui, pour sa jeune femme, fit décorer deux pièces que l'on peut encore admirer; le duc du Maine, fils de Louis XIV et de Mme de Montespan, et son fils le comte d'Eu, derniers grands-maîtres, qui agrandirent les bâtiments et en renouvelèrent la décoration; le marquis de Paulmy, bailli et gouverneur de l'Arsenal de 1757 à 1787, bibliophile éclairé dont l'actuelle bibliothèque conserve les précieuses collections. Devenue bibliothèque publique en 1797, l'Arsenal abrita bien des personnages célèbres dans des logements que les livres n'avaient pas envahis : l'abbé Grégoire ; Mme de Genlis qui y tint salon de 1800 à 1811 ; Nodier, bibliothécaire de 1824 à 1844, dont on ne peut évoquer le souvenir sans que lui fassent cortège les ombres de ceux qui animèrent les fameuses soirées romantiques; Heredia, administrateur pendant les cinq dernières années de sa vie.

A la différence des autres départements de la Bibliothèque nationale, la Bibliothèque de l'Arsenal rassemble des documents de toutes catégories : manuscrits, livres imprimés, musique, estampes, comme les documents et objets propres aux arts du spectacle, sur lesquels il faudra revenir. Un tel héritage ne doit pas seulement être conservé; il ne reste vivant que s'il est prolongé. C'est la raison d'être de ces « acquisitions », dont on montre ici les pièces les plus remarquables; elles résultent de la compréhension rencontrée auprès de l'Administration de la Bibliothèque nationale, mais aussi de la générosité de donateurs auxquels va toute notre reconnaissance. Ainsi a-t-il été possible récemment de réunir des œuvres d'art se rattachant aux grandsmaîtres de l'Artillerie. Certaines évoquent même une époque antérieure à la construction du palais de Sully, tels les beaux dessins de l'école de Clouet donnés par un amateur américain, Mr. Douglas H. Gordon. A M. Tournadre, antiquaire parisien, nous devons un ensemble de boiseries sculptées et dorées provenant des appartements du maréchal de La Meilleraye, dont elles portent les armes. Des portraits anciens, de bonne école, ont pris place dans les différents salons : ceux de la duchesse de La Meilleraye, du duc du Maine, du comte d'Eu. Des pièces remarquables de la même période ont rejoint les collections anciennes, notamment le manuscrit de YOffice de sainte Barbe,


calligraphié, peint et relié pour le duc du Maine. Des lettres de l'abbé Grégoire, certaines acquises grâce à la libéralité de M. Grunebaum-Ballin, président de la Société des amis de l'Abbé Grégoire, le charmant album de l'Arcadie formé par Mme de Genlis et ses missives à Anatole de Montesquiou, permettent de mieux connaître d'autres hôtes de l'Arsenal.

La Bibliothèque a réalisé quelques belles acquisitions relatives à Charles Nodier : lettres, manuscrits, épreuves, une aquarelle de Devéria représentant Marie Nodier. Dans le même temps, elle a reçu des dons pleins d'intérêt concernant cet écrivain : de M. R. Esmérian une rare édition reliée par Thouvenin pour Nodier; de Mme la comtesse de Montarby, de précieux documents iconographiques et la remarquable collection d'oeuvres de Nodier et d'études à son sujet, formée par le colonel Lion, petit-fils de l'écrivain et père de la donatrice. Les Saint-Simoniens ont place à la Bibliothèque de l'Arsenal depuis que l'un d'eux, Laurent de l'Ardèche, administrateur de la bibliothèque pendant le Second Empire, y a fait entrer les archives de Prosper Enfantin. M. Daniel Guérin, descendant de Gustave d'Eichthal, a enrichi ce fonds de nombreux livres annotés par son aïeul.

Collection consacrée à Leconte de Lisle, le legs de M. Jean Pozzi, ministre plénipotentiaire, filleul du grand poète parnassien, est entré en 1971 et a été complété par les portraits des parents du poète, donnés par M. et Mme Claude Bourdet. Cet ensemble s'inscrit à côté des nombreux souvenirs relatifs à Heredia et à son entourage, encore enrichis par le legs de Mme Henri de Régnier, entré en 1963, qui comprend notamment le bureau sur lequel le poète a composé Les Trophées.

La Bibliothèque de l'Arsenal a l'honneur d'abriter depuis 1950 les archives de l'Académie Goncourt, auxquelles deux pièces sont réservées. La remarquable collection huysmansienne formée par Pierre Lambert et léguée par lui a pu y prendre place à côté des archives de l'Académie, dont Huysmans fut le premier président. C'est là un fonds de tout premier plan pour l'étude de Huysmans et un pôle d'attraction pour d'autres archives littéraires, comme les papiers de Gaston Chérau, donnés par la fille de l'écrivain, Mme Françoise Py-Chérau, mon adjointe. Des achats, en vente publique ou auprès de particuliers, ont permis de faire entrer des séries importantes de lettres émanant d'Edmond de Goncourt, Huysmans, Geffroy et d'autres académiciens Goncourt, Jean Ajalbert, Lucien Descaves, Francis Carco, etc.

On ne peut oublier que le noyau de la bibliothèque est la collection formée par le grand bibliophile qu'était le marquis de Paulmy. Cette tradition a été maintenue par l'acquisition de quelques beaux livres constituant des jalons dans l'histoire de l'imprimerie, de l'illustration ou de la reliure. Pour l'époque actuelle, la bibliothèque reçoit de la régie du Dépôt légal nombre d'éditions représentatives de l'art du livre contemporain. Mais il convient de souligner la générosité d'artistes et d'éditeurs, qui l'ont enrichie d'exemplaires


exceptionnels d'œuvres marquantes : je pense en particulier à l'édition des Géorgiques illustrée par M. André Dunoyer de Segonzac et au précieux ensemble d'eaux-fortes, dons de ce grand artiste ainsi qu'aux nombreuses et remarquables maquettes de reliures de Chadel et de R. Bonfils.

Ce bilan ne peut se conclure sans que soit signalée l'aide si efficace apportée à plusieurs reprises par la Société des Amis de la Bibliothèque nationale, à qui nous devons entre autres le dossier du PotoJJJak de Jean Cocteau.

J'ai déjà évoqué la place importante qui revient aux collections des arts du spectacle. Les inventaires de l'ancien fonds de la Bibliothèque montrent tout l'intérêt porté aux textes dramatiques dès l'époque du marquis de Paulmy. Avec le fonds légué en 1919 par le musicien Georges Douay, plus de 20.000 volumes concernant le théâtre sont entrés dans les collections.

Par la réputation dont il jouit dans le monde des arts du spectacle, par le rayonnement qu'il exerce depuis près de cinquante ans, le Fonds Rondel est devenu un pôle exceptionnel d'attraction pour des dons et acquisitions multiples. Aux fonds Antoine, Baty, Craig, entrés antérieurement à 1960 et depuis continuellement enrichis, se sont ajoutés, au cours des récentes années, des ensembles prestigieux : collection Louis Jouvet (don de ses héritiers en 1961, ultérieurement complété par des achats divers); collection Jacques Copeau (acquise en 1963 grâce à l'obligeance de ses héritiers); collection Charles Dullin (remise en 1968 par la Société des Amis de Charles Dullin et complétant des achats antérieurs). Les quelques éléments présentés ici ne peuvent qu'évoquer très sommairement la richesse et l'ampleur de ces fonds qui sont d'une importance si exceptionnelle que des expositions particulières leur ont déjà été consacrées.

Bien des directeurs de théâtre, à la suite des animateurs du Cartel, ont tenu à enrichir les collections : dons du Théâtre des Variétés en 1961 (documents sur les spectacles du XIXe siècle); du Théâtre de l'Ambigu, en 1965; du Théâtre de l'Odéon, en 1969; legs René Rocher, Jacques Hébertot; don A.-M. Julien (1965) concernant les spectacles présentés au Théâtre des Nations de 1955 à 1965; don Georges Wilson sur les activités du Théâtre National Populaire (nombreux documents audio-visuels); dons d'archives relatives au Groupe du théâtre antique de la Sorbonne, à la Compagnie Grenier-Hussenot, à la Compagnie du Chariot, etc.; dons permanents et réguliers de plus d'une centaine de directeurs d'organismes de spectacles, parisiens, provinciaux et étrangers.

Parallèlement, des manuscrits d'œuvres dramatiques ont été donnés par les auteurs ou leurs héritiers : legs Paul Blanchart, Guillot de Saix; dons portant sur les manuscrits de Boussac de Saint-Marc, René Fauchois, Henri Lavedan, André Picard, Mattei Roussou, Bernard Zimmer. Des documents provenant d'acteurs (legs Marie KalfF, dons concernant Silvain, Emile Drain, Max Dearly, etc.) et de critiques dramatiques (legs Jean Nepveu-Degas) ont


enrichi des fonds déjà existants. En ce qui concerne la scénographie, deux mille cinq-cents maquettes originales de décors et de costumes ont été acquises par dons ou par achats.

Ce rapide tour d'horizon serait incomplet si l'on ne mentionnait les nombreux dons de collectionneurs et d'artistes concernant la danse, le mime, les marionnettes, le music-hall, le cirque, le cinéma (legs Feschotte, don Fréjaville, don René Jeanne, etc.). Quant à la section Radio et Télévision, la plus jeune, elle s'est considérablement développée par l'entrée du don Gabriel Germinet-Vinot, pionnier du théâtre radiophonique, et par les dons réguliers de l'O.R.T.F.

Il m'est agréable de souligner que l'ampleur des enrichissements des Collections théâtrales est, pour une large part, due à l'inlassable activité de M. André Veinstein et à l'audience dont il jouit dans le monde des spectacles. Ayant assumé la direction des Collections théâtrales de 1953 à 1971 et maintenant titulaire de la chaire d'esthétique théâtrale à l'Université Paris VIII, il reste heureusement chargé du soin de préparer le projet de construction de la Bibliothèque-Musée des Arts du spectacle.

Les notices ont été préparées par Mme Françoise Py-Chérau et Mme Danielle Muzerelle pour le Fonds général; par Mlle Cécile Giteau, Mme Marthe Besson, Mlle Marie-Françoise Christout, Mlle Noëlle Guibert et Mlle Michèle Thomas pour les Collections théâtrales.

Jacques GUIGNARD Conservateur en chef de la bibliothèque de l'Arsenal


PRINCIPAUX DONATEURS

FONDS GÉNÉRAL

ADMINISTRATION DES MONNAIES ET MÉDAILLES

SOCIÉTÉ DES AMIS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

MME A. PIERRE ALBERT-BIROT M. ROBERT ALTMANN M. JEAN BARBERIE M. ROBERT BONFILS MLLE ANTOINETTE BORIS M. ET MME CLAUDE BOURDET BARON RAYMOND DE BOYER DE SAINTE-SUZANNE M. YVES BRAYER MME ROBERT BRES MME BURTIN M. FRANTZ CALOT M. PAUL CARON M. CLOCHEY MLLE GERMAINE DE COSTER MME GEORGES COURTELINE M. GÉRALD CRAMER MR. HENRY DAVIS, C.B.E.

MME SONIA DELAUNAY M. PINO DELLA SELVA MME LADISLAS DORMANDI M. ANDRÉ DUNOYER DE SEGONZAC MME LE DR JUDITH DUPONT MME CHARLES-CLAUDE DUVAL M. ROBERT D'EICHTHAL M. RAPHAËL ESMERIAN MME GABRIEL FAURE MME NICOLE FENOSA

MME LÉON FRAPIÉ MR. DOUGLAS H. GORDON M. ET MME PAUL GRUNEBAUM-BALLIN M. DANIEL GUERIN M. JACQUES GUIGNARD M. JEAN HUGO MME EDMOND JALOUX M. MICHEL JAMAR MLLE DE KERGORLAY M. ABRAHAM KROL MLLE ELISABETH LALAU M. ET MME PIERRE LAMBERT M. ANDRÉ LANG M. JEAN-ALAIN LESOURD M. AIMÉ MAEGHT MME PAUL MARTEAU M. MAYLANDER, FILS COMTESSE DE MONTARBY M. HENRY POULAILLE M. JEAN POZZI MME F. Py-CHERAU MME HENRI DE RÉGNIER M. MICHEL RICHARD MME ANIA STARITSKY M. GEORGES TOUDOUZE M. JEAN TOURNADRE MME GONZAGUE TRUC M. VERCORS

COLLECTIONS THÉATRALES

MLLE AKAKIA-VIALA M. ANDRÉ-PAUL ANTOINE ASSOCIATION DES AMIS DE LENORMAND M. AURIANT M. EDOUARD AUTANT M. CLAUDE AUTANT-LARA M. SAMUEL AVITAL MME GASTON BATY

MME DE BÉNOUVILLE MME BERSON MME AIMÉ BIÉTRON M. PAUL BLANCHART (LEGS) M. ANDRÉ BOLL MME FRANÇOIS BOUCHER M. LÉON BRUNSWICK M. ANDRÉ CADOU


M. CHRISTIAN CASADESUS M. GEORGES CHAPUIS M. MAURICE CHARPENTIER-MIO M. JACQUES CHESNAIS MME OLGA CHOUMANSKY M. ANTONI CLAVÉ M. PAUL COLLINE MLLE GILBERTE COURNAND M. HENRI CRÉMIEUX M. RALPH CULPEPPER MME DANILOFF MME MARIE-HÉLÈNE DASTÉ M. BERNARD DAYDÉ MME MAX DEARLY MME DELANSAYES M. DELOISON M. JACQUES DESFORGES MME DETROUSSEL M. HENRY DHOMONT MME EMILE DRAIN M. RENÉ DUPUY MME ELIMAR-BESMERTNY M. SAMSON FAINSILBER MME MAURICE FARINA M. PAUL FAUCHER M. PHILIPPE FAUCHOIS MME JACQUES FESCHOTTE MME FORRER-JOUVET MME GUSTAVE FRÉJAVILLE MME J. FROSSARD M. PIERRE GAXOTTE M. GABRIEL GERMINET-VINOT M. JEAN-PIERRE GIRAUDOUX M. LÉON GISCHIA GROUPE DU THÉATRE ANTIQUE M. GUILLOT DE SAIX (LEGS) MME ALICE HALICKA M. JACQUES HEBERTOT (LEGS) M. HILDENBRAND M. GEORGES HOOG M. BRONISLAW HOROWICZ M. RENÉ JEANNE M. YVES JOLY M. JEAN-PAUL JOUVET MME LOUIS JOUVET M. A.-M. JULIEN MME MARIE KALFF-LENORMAND (LEGS) MME CHERRY KOBLER M. JEAN-CLAUDE LACHNITT MME LAIDLEY-SILVAIN

M. LÉON LANG MLLE LAVALLÉE MME LIANE LEHMAN MME DINA LEVEL M. LÉON LEYRITZ M. SIMON LISSIM M. PIERRE LUCION M. BERTHOLD MAHN M. MARCEL MARCEAU MLLE DE MARCLEY M. HUBERT MONLOUP MME MYRRIS-CHELLES M. JACQUES NATANSON M. JEAN NEPVEU-DEGAS (LEGS) MME EDMOND NIOX-CHATEAU M. CLAUDE NOUGAREDE OFFICE DE RADIODIFFUSION-TÉLÉVISION FRANCAISE MME OLLER M. MARCEL RIEUNIER M. RENÉ ROCHER (LEGS) MLLE YVONNE RUYSSEN MME SAINT GEORGES DE BOUHELIER M. DE SAINT-JUNIEN M. GÉO SANDRY SOCIÉTÉ DES AMIS DE CHARLES DULLIN MME CLARA TAMBOUR MME BÉATRICE TANAKA M. JACQUES TEILLON THÉATRE DE L'AMBIGU THÉÂTRE DE L'ODÉON THÉÂTRE DES CHAMPS-ELYSÉES THÉÂTRE DES NOUVEAUTÉS THÉÂTRE DES VARIÉTÉS THÉÂTRE MARIGNY THÉATRE NATIONAL POPULAIRE MME DE TINAN M. LOUIS TOUCHAGUES M. MAX TRÉJEAN MME VIGNAL-JOUVET M. FRANCIS VAN OVERBECQUE MME PIERRE VARENNE MME VERCOUSTRE M. CHARLES VILDRAC MME VULDY M. GEORGES WAKHÉVITCH M. GEORGES WILSON M. ROGER WORMS MME BERNARD ZIMMER


I. FONDS GÉNÉRAL

i. LE PALAIS DES GRANDS-MAITRES DE L'ARTILLERIE ET LES ORIGINES DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ARSENAL

1300 Portrait de Jean d'Estrées. Dessin au crayon en deux couleurs sur papier. École de Clouet, xvie siècle. 280 x 185 mm. Inventaire 1613 Jean d'Estrées (1486-1571) succéda en 1550 au comte de Brissac dans la charge de grandmaître de l'artillerie. Brantôme écrit à son sujet : « Ç'a été lui qui, le premier, nous a donné ces belles fontes d'artillerie dont nous nous servons aujourd'hui. » C'est, en effet, la période où, sous l'impulsion de François Ier et de ses successeurs, « le grand arsenac » était organisé et des fonderies et magasins installés sur les terrains s'étendant de la Seine à la Bastille, dont la Bibliothèque de l'Arsenal occupe une portion. Ce portrait, ainsi que celui qui figure sous le numéro suivant, faisait partie d'un recueil de dessins du xvie siècle, qui se trouvait en Angleterre à la fin du xixe siècle, puis fut acquis par un amateur anglais qui le partagea avec M. Douglas H. Gordon.

Don de Mr. Douglas H. Gordon, 1969.

1301 Portrait du duc de Montpensier. Dessin au crayon en deux couleurs sur papier.

École de Clouet, XVIe siècle. 280 x 185 mm. Inventaire 1614 Il s'agit sans doute de François de Bourbon, duc de Montpensier (1539-1592).

Don de Mr. Douglas H. Gordon, 1969.

1302 SULLY. Lettre au cardinal de Richelieu, Sully-sur-Loire, 16 février 1626.

Ms. 15040/13 C'est vers 1599 que Sully, grand-maître de l'Artillerie, s'installa à l'Arsenal, où fréquemment Henri IV vint lui rendre visite. Il se démit de sa charge en 1634, mais c'est de Sullysur-Loire qu'il rend hommage dans cette lettre, entièrement de sa main et signée, à l'œuvre de rétablissement de la France qu'a entreprise Richelieu. Sully, quoique retiré des affaires publiques, essayait alors en vain de convaincre les protestants de La Rochelle de faire leur soumission.

Don de la Société des Amis de la Bibliothèque nationale, 1966.

1303 Maréchal de LA MEILLERAYE. Lettre au cardinal Mazarin, 22 octobre 1652.

Ms. 15040/12 Charles de La Porte, maréchal de La Meilleraye, succéda à Sully en 1634 dans la charge de grand-maître de l'Artillerie. Pour sa jeune femme, Marie de Cossé-Brissac, épousée en 1637, il fit décorer à l'Arsenal une chambre et un petit oratoire contigu dont les panneaux peints ont été conservés et restaurés.


Non content de sa charge, il demande dans cette lettre à Mazarin le gouvernement de la Bastille : « L'arsenal et la bastille ont quasi tousjours esté joints ensemble jusques à Mr de Sully qui en rendit le gouvernement ». — Ancienne collection Robert Schuman.

Vente. Paris, Hôtel Drouot, 2-3 décembre 1965.

Achat, 1965.

1304 Portrait de Marie de Cossé, duchesse de La Meilleraye. Peinture à l'huile sur toile.

XVIIe siècle. 0,80 X 0,60 m. Cadre de bois sculpté et doré, XVIIe siècle.

Inventaire 1609 Marie de Cossé (1621-1710) est représentée en costume de veuve, robe noire ornée de rangées de perles, décolleté couvert d'une guimpe de mousseline, coiffe de deuil montée sur laiton, bordée de perles. Sa main droite s'appuie sur une table où l'on voit une couronne. Sa main gauche tient un livre. Inscription peinte en haut à gauche : MARIE DE COSSE, DUCHESSE DE LA MELLERAIE [sic]. L'air de jeunesse du modèle fait supposer que le portrait a été peint peu après la mort du maréchal de La Meilleraye, en 1664.

Le cadre a été donné par la Société des Amis de la Bibliothèque nationale.

Achat, 1969 et don, 1973.

1305 Office de sainte Barbe. — Paris, 1734. Vélin, 19 ff., 550 X 370 mm. Reliure maroquin rouge, dentelle fleurdelisée avec canons, boulets et barils de poudre; au centre des plats, grandes armes du duc du Maine, dos orné, dentelle intérieure et coupes ornées, tranches dorées. Ms. 15039 Manuscrit exécuté pour le duc du Maine. Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan, marié en 1692 à la petite-fille du Grand Condé, Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon, remplaça en 1694 le maréchal d'Humières comme grand-maître de l'Artillerie et dès lors séjourna assez souvent à l'Arsenal qu'il s'attacha à aménager et embellir.

L'ouvrage, « fait du temps de M. Micault, commissaire général des poudres et salpêtres de France. Exécuté par les soins de Jean Le Viconte, du sindicat de Jean Martin, étant en charge, François Bessier, le susdit Jean Le Viconte et Pierre Fausset, en l'année 1736 » (fol. 1) renferme l'office, vêpres et messe, en plain-chant, de sainte Barbe, patronne des canonniers et artilleurs et donc du grand-maître de l'artillerie. Il est orné de six peintures.

En regard d'une grande peinture représentant sainte Barbe (fol. 6 v°) débute le plainchant de la messe, précédé, dans la partie supérieure du feuillet, d'une peinture figurant l'attaque d'une ville fortifiée, avec, d'un côté les armes royales et de l'autre les armes du duc du Maine. Le calligraphe, Mouret, a signé de part et d'autre de la dernière peinture du volume.

Vente. Paris, Hôtel Drouot. 25-26 mai 1964.

Achat, 1964.

1306 Portrait de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine. Peinture à l'huile sur toile.

France, XVIIe siècle. Toile ovale. 690 X 58o mm. Cadre du XVIIe siècle en bois sculpté et doré. Inventaire 1652 Portrait de l'école de Pierre Mignard, représentant le duc du Maine enfant. Né en 1670, il obtint la charge de colonel général des Suisses et Grisons en 1674 et la charge de grand-


maître de l'Artillerie en 1694. Vu de trois-quarts, vêtu d'une armure, cravaté de dentelle, il pose la main gauche sur un casque d'apparat surmonté d'un panache.

Il n'est pas sans intérêt de rappeler les travaux accomplis par Pierre Mignard (16121695) au palais de l'Arsenal quelques années plus tôt : en effet, après son retour de Rome (1657), l'artiste avait exécuté le portrait du grand-maître, le maréchal de La Meilleraye, et la décoration d'un plafond qui faisait l'admiration des visiteurs.

Galerie Heim-Gairac. Exposition. 5 au 30 juin 1973, n° 21; Mazière de Monville, La Vie de Pierre Mignard, Paris, J. Guérin, 1730, réimpr. 1970, p. 95.

Achat, 1973.

1307 Duc du MAINE. Lettre à M. de Bonrepos, Condé, 3 août Ms. 15040/15 Dans cette lettre, probablement écrite durant une des campagnes de Flandre de 1688-1697, le duc du Maine s'inquiète des projets du prince d'Orange, qui vient d'amener les troupes du landgrave de Hesse sur la Meuse. D'après les espions, il se dirigerait vers Audenarde.

Vente Paris. Hôtel Drouot, 12 février 1969.

Achat, 1969.

1308 Duchesse du MAINE. Lettre au cardinal Fleury, Sceaux, 23 février [1732].

Ms. 15040/5 Quoiqu'elle ne s'y plût guère et n'y résidât que peu, le souvenir de la duchesse du Maine reste attaché à l'Arsenal; c'est pour elle que Germain Boffrand entreprit la construction d'un nouveau corps de bâtiment. Mais elle lui préféra toujours Sceaux.

C'est de Sceaux qu'est écrite cette lettre au cardinal Fleury. Elle lui demande une pension royale et lui rappelle qu'à son âge elle ne peut guère espérer en jouir longtemps.

Achat, 1965.

1309 François Paradis de MONCRIF. Les Chats. — Paris, 1727. In-8°. Rel. maroquin rouge aux armes du duc du Maine. Rés. 80 Z. 2284 Moncrif, dans la fantaisiste histoire des chats qui lui a valu une certaine célébrité, n'a pas manqué de rappeler les vers « dignes d'être gravés dans le Temple des Grâces » par lesquels la duchesse du Maine a « immortalisé » feu son chat Marlamain. Son ouvrage a eu les honneurs de la bibliothèque de la duchesse, qui avait fait relier à ses armes un exemplaire, conservé dans le fonds ancien de la Bibliothèque de l'Arsenal. Le duc du Maine possédait celui qui figure ici, dont les plats portent ses armes (de France au bâton péri en barre de gueules) encadrées du collier de l'ordre du Saint-Esprit, de trophées et de deux canons flanqués de boulets, rappelant qu'il exerçait la charge de grand-maître de l'Artillerie (Olivier, n° 2603, 6, format réduit). Cet exemplaire a fait partie de la bibliothèque du baron Pichon.

A. Augustin-Thierry. Trois amuseurs d'autrefois. Paradis de Moncrif. Carmontelle. Charles Collé.

Paris, 1924.

Don de la Société des amis de la Bibliothèque nationale, 1961.

1310 Portrait de Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu. Peinture à l'huile sur toile.

École française, xvine siècle. 0,95 X 1,28 m. Inventaire 1615 Le comte d'Eu, fils du duc du Maine, reçut la survivance de la charge de grand-maître de l'Artillerie en 1710. Il s'en démit en 1755 et la charge fut supprimée. Il est représenté en très


jeune homme, portant une cuirasse sur le justaucorps, la main droite posée sur un casque.

En haut à droite, inscription peinte : LOUIS, CHARLES DE BOURBON, Cte D'EU Grand-Maître de l'artillerie de France 17011-1755 Au dos du tableau, étiquette avec estampille C et G n° 2018. Ancienne collection Agosti, de Milan.

Vente Sotheby. Florence, 21 octobre 1970, n° 86.

Achat, 1970.

1311 Marquis de PAULMY. Lettre à l'abbé Alary. Ms. 15040/24 Le marquis de Paulmy, fondateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, rappelle à son correspondant ses « désirs par rapport à une place à l'académie françoise » et le prie « de faire connoistre a Mrs les académiciens que ses désirs ne sont devenus que plus vifs par le retardement. » Il n'avait pourtant que vingt-six-ans quand il fut enfin élu à l'Académie le 21 mars 1748.

Vente Paris. Hôtel Drouot. 23 juin 1971.

Achat, 1971.

1312 René-Louis de Voyer, marquis d'ÂRGENSON. Considérations sur le gouvernement ancien et présent de la France. — Yverdon, 1764. In-8°. Rés. 8° Z. 11849 Cette édition présente de très importantes différences avec celle qu'a publiée Marc-Michel Rey à Amsterdam, la même année, qui est généralement considérée comme l'originale. Le traité du marquis d'Argenson circulait sous la forme de copies manuscrites, nombreuses, en Suisse notamment, puisque Rey établit son édition d'après l'un de ces manuscrits qui lui avait été communiqué par l'éditeur genevois Gabriel Cramer. C'est une autre copie, incomplète, qui dut servir de base à l'édition clandestine d'Yverdon. Vingt ans plus tard, le fils de l'auteur, le marquis de Paulmy, donna de cette œuvre une édition très remaniée et augmentée.

H. Martin. Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de l'Arsenal. Tome 8. Histoire de la Bibliothèque de l'Arsenal, Paris, E. Pion, 1899, p. 46.

Achat, 1971.

1313 Thérèse Willems de SAINT-VAST. L'Esprit de Sully. Seconde édition. — Cologne, 1767. In-16. Rel. maroquin rouge, filets dorés, dos orné de fleurons au petit fer.

16° Z. 9952 Exemplaire portant l'ex-libris gravé du marquis de Paulmy. Le marquis de Paulmy, gouverneur et hôte de l'Arsenal, ne pouvait manquer de s'intéresser au plus illustre de ceux qui l'avaient précédé dans ce palais, Maximilien de Béthune, duc de Sully, à qui l'on doit la construction d'une partie des bâtiments subsistant encore. Parmi les manuscrits ayant appartenu à Paulmy figurent du reste des extraits des mémoires de Sully.

Achat, 1972.


2. LES FONDS HISTORIQUES ET LITTÉRAIRES

1314 LATUDE. Lettre à Palloy, Paris, 6 février 1791. Ms. 15040/29 Cette lettre du plus célèbre prisonnier de la Bastille à l'entrepreneur chargé de la démolition de la Bastille, vibrante condamnation des prisons, s'achève sur une signature curieuse : « Masers de Latude, ingénieur, prisonnier pendant quarante ans, trois mois et 14 jours. »

Sa place est toute naturelle dans les collections de la Bibliothèque de l'Arsenal qui conserve les archives de la Bastille et en particulier la chemise sur laquelle Latude écrivit avec son sang.

Achat, 1972.

1315 Henri GRÉGOIRE. Lettre, Paris, 34 (sic) avril 1818. Ms. 15040/27 L'abbé Grégoire, évêque constitutionnel de Blois, fut nommé en germinal an VII bibliothécaire de l'Arsenal, après son échec aux élections au Conseil des Cinq-cents de 1799. Il avait déjà montré par son rapport sur la bibliographie présenté à la Convention son intérêt pour les bibliothèques. Sa carrière à l'Arsenal fut courte : il quitta la bibliothèque en 1802 pour entrer au Sénat conservateur.

Il demande à son correspondant, probablement M. Oberthür, son avis sur son Essai historique sur les libertés gallicanes, et lui envoie son écrit sur la traite des noirs et des blancs, ainsi qu'un questionnaire sur les sectes religieuses.

Don de M. Grunebaum-Ballin, 1965.

1316 Henri de SAINT-SIMON. Lettre à M. Dablin, 30 novembre 1820. Ms. 15032/143 Le fondateur de la doctrine saint-simonienne, dont les archives se trouvent à la Bibliothèque de l'Arsenal depuis 1864, grâce à l'appartenance de l'administrateur de la bibliothèque Laurent de l'Ardèche au mouvement du père Enfantin, et ont été accrues par des dons importants, accuse réception de la lettre de M. Dablin « negocian quincailler au coin de la rue des Gravilliers » : « Je suis entièrement de votre avis. Je tiens beaucoup plus à mériter votre approbation qu'à obtenir votre souscription. Si. vous continuiez à croire que je ne suis pas dans la bonne route, je ne vous importunerais pas davantage par l'envoi de mes travaux. »

Achat, 1966.

1317 Prosper ENFANTIN. Lettre à Gervais, à en-tête de la Religion saint-simonienne, Prison de Sainte-Pélagie, 25 décembre 1832, Ms. 15032/155 Le 15 décembre 1832, Prosper Enfantin entra à Sainte-Pélagie, condamné à un an de prison au cours du procès des 27 et 28 août 1832 pour atteinte à la morale publique. La prison fut un rendez-vous pour tous les membres de la famille saint-simonienne se rassemblant autour du « Père ».

Enfantin craint de passer pour fou aux yeux de son correspondant : « Religion et folie cela se touche de bien près, dit-on, et surtout dans la nouveauté d'une foi qui doit comme toute religion changer tant de choses dans la société où elle apparaît, » et il se plaint d'être incompris. Il invite son ami Gervais à « Rêver à autre chose et songer à nous ». « Quant


aux prisonniers saint-simoniens, ils sont ici fort bien, logés et nourris aux frais du gouvernement. »

Achat, 1972.

1318 Gustave d'EiCHTHAL. Lettre à Victor Hugo, 25 octobre 1849. Ms. 15032/74 Gustave d'Eichthal, issu d'une famille de banquiers, se rallia très tôt à la doctrine saintsimonienne du père Enfantin, et ne cessa d'en professer les théories.

Après un entretien avec Victor Hugo, il a quitté celui-ci « pénétré jusqu'au fond de l'être de ce flot d'art et de poésie que j'ai senti s'échapper de vous. Cependant. quelque chose manquait pour moi à cette magnificence; il y manquait un sentiment net des destinées humaines, embrassant dans une religieuse unité le passé et l'avenir, l'autorité des traditions et les aspirations de la vie nouvelle. » « le pape doit, pense-t-il, devenir le chef suprême de la confédération des peuples. Ce qui doit diriger le monde, c'est l'amour. »

La lettre exposée ici est l'un des intéressants documents offerts à la Bibliothèque de l'Arsenal par M. Robert d'Eichthal descendant de Gustave d'Eichthal.

Don de M. Robert d'Eichthal, 1963.

1319 Gustave d'EiCHTHAL. Le Site de Troie selon M. Lechevalier ou selon M. Schliemann. — Paris, Durand, Pédone-Lauriel, Maisonneuve, 1875, in-8°. (Extrait de Y Annuaire de l'Association pour l'encouragement des études grecques en France 1874).

Suivi de pièces diverses. Reliure demi-chagrin vert. 8° Z. 4596 Ce recueil, constitué par Gustave d'Eichthal à partir de son article sur le site de Troie, rassemble différents textes de polémique sur ce thème, des compte-rendus de son article, et quelques lettres qui lui furent adressées à ce propos par Bursian, Nicolaïdes, G. Perrot, ainsi qu'une lettre de d'Eichthal lui-même à Nicolaïdes. D'Eichthal qui après la dissolution de la famille saint-simonienne s'établit un moment en Grèce, fut toujours très intéressé par les questions touchant le Proche-Orient et la Grèce, au point de fonder en 1867 l'« Association pour l'encouragement des études grecques en France ».

Ce livre, qui provient de sa bibliothèque, a été donné à la Bibliothèque de l'Arsenal avec de nombreux autres ouvrages de même provenance par son arrière petit-fils M. Daniel Guérin.

Don de M. Daniel Guérin, 1964.

1320 Valentin CONRART. Lettre au pasteur Turretin, 5 octobre 1667. Ms. 15040/30 Valentin Conrart, secrétaire perpétuel de l'Académie française en 163 5, dont la Bibliothèque de l'Arsenal conserve les précieux « Recueils » s'intéressa également aux controverses de Port-Royal ainsi que le montre cette lettre adressée au pasteur Turretin, professeur de théologie à Genève.

Vente Paris. Hôtel Drouot, 24 janvier 1972.

Achat, 1972.

1321 Louis-Sébastien MERCIER. Tableau de Paris. XVIIle siècle. Papier, ff. 91-143, 210 X 170 mm. Ms. 15 079/II. e Longtemps en dépôt à la Bibliothèque de l'Arsenal, les papiers et manuscrits de LouisSébastien Mercier furent définitivement acquis en 1967.


Parmi ces manuscrits, on trouve celui du Tableau de Paris dont Mercier entreprit la publication en 12 volumes en 1781, et qui, par son audace, lui valut l'exil. Pour l'édition de cette œuvre foisonnante et désordonnée, Mercier n'a pas utilisé toutes ses notes et certains chapitres sont restés manuscrits, tels ceux-ci consacrés aux Petites affiches, aux carrosses à six chevaux, aux diamants et joyaux, au Fort l'Evêque, etc.

A. de Boüard. Table analytique du Tableau de Paris, Bulletin de la Bibliothèque et des travaux historiques de la Ville de Paris, Paris, 1908, III, 82 p.

Achat, 1967.

1322 Madame de GENLIS. L'Arcadie. Début du xixe siècle. Papier, 174 FF., 199 X 130 mm, reliure maroquin rouge à double encadrement d'une dentelle de palmettes dorées et d'une dentelle feuillagée sur cadre mosaïqué de maroquin vert; au centre des plats lavis sous verre dans un encadrement losangé de cuivre représentant, au plat supérieur un temple rond et au plat inférieur une église en ruine; dos orné avec sur les faux nerfs des listels de maroquin vert; pièce de titre en cuivre portant gravé : PArcadie; gardes de papier bleu ciel; dentelle intérieure; tranches dorées. Ms 15044 Madame de Genlis obtint en 1801 un logement à l'Arsenal, qui avait été jusqu'alors celui du bibliothécaire Ameilhon, tandis que celui-ci s'installait dans l'ancien appartement de l'abbé Grégoire. Ses succès littéraires attirèrent de nombreux admirateurs dans son salon, qu'elle quitta cependant en 1811 : il régnait dans son appartement une humidité insupportable.

C'est approximativement durant cette période de sa vie, 1806-1816, que ce recueil lui servit d'album intime. Il lui avait été donné en 1800 à Berlin par la princesse Radziwill.

Elle y a consigné pensées pieuses et citations, mêlées à des dessins et aquarelles dont certaines de sa main, des plantes séchées et des découpages. D'après une notice de ClémentJanin insérée dans l'album, celui-ci serait le prototype du manuscrit des Huit herbiers composé ultérieurement par Madame de Genlis, détruit dans l'incendie de la Bibliothèque du Louvre en 1871. — Ex-libris de Jules Janin.

Vente Paris, Hôtel Drouot, 13 juin 1966.

Achat, 1966.

1323 Madame de GENLIS. Échelle et écran. Début du XIXe siècle. Ms. 15049/135, 136 En 1800, revenant de l'émigration, Madame de Genlis fit la connaissance du jeune Anatole de Montesquiou qui, dès lors, très régulièrement, parut dans son salon de l'Arsenal puis dans ses demeures successives. Leur amitié ne se démentit pas jusqu'à la mort de Madame de Genlis en 1831 et ils ne cessèrent d'entretenir une abondante correspondance dont la Bibliothèque de l'Arsenal a acquis récemment une part importante.

C'est à Anatole de Montesquiou qu'elle envoya l'échelle poétique portant un mot inscrit sur chaque barreau, et l'écran adressé à son « cher Anatole » avec une énigme et le mot de l'énigme.

Achat, 1973.

1324 Jacques-Henry BERNARDIN DE SAINT-PIERRE. Paul et Virginie. — Paris, impr.

de Didot l'aîné, 1806. In-fol. Reliure maroquin bleu, encadrement de filets et dentelle dorés, médaillon central au petit fer, dos orné, tranches dorées, signé Capé, sous étui. Rés. Gr. Fol. Z. 78 Exemplaire comprenant les 6 figures de Lafite, Girodet, Gérard, Moreau, Prudhon et


Isabey en 2 états, avant la lettre, en noir sur chine et imprimées en couleur, le portrait de l'auteur par Girodet-Trioson en 3 états sur chine; on a joint 26 figures en 3 états par Corbould, Desenne, Moreau le jeune, Vernet et, collées sur un feuillet en fin de volume, 12 pièces de forme ronde, gravées en couleur, non signées. Ex-libris gravés de l'Honorable Augustus Phipps et de Lucien Tissot-Dupont.

Vente Paris, Hôtel Drouot, 15 juin 1970.

Achat, 1970.

1325 Charles NODIER. Stances classiques. XIXe siècle. Papier, 1 f., 225 X 295 mm.

Ms. 15050/140 Ces stances ont été copiées par Nodier sur une page d'album. Elles semblent être restées inédites. Nommé bibliothécaire de Monsieur à l'Arsenal par décret du 3 janvier 1824, Charles Nodier s'est installé en avril de la même année dans l'ancien palais des grandsmaîtres où jusqu'à sa mort en 1843 il allait accueillir les représentants du mouvement romantique. Un collègue de Nodier à la Bibliothèque, Jean-Baptiste-Augustin Soulié, a lui aussi écrit quelques vers sur cette page.

Vente Paris, Hôtel Drouot, 4 juillet 1972.

Achat, 1972.

1326 Charles NODIER. Souvenirs d'enfance, extraits des mémoires de Maxime Odin.

XIXe siècle. Papier, 23 ff., 260 X 180 mm, rel. chagrin vert portant sur le plat supérieur : Ch. Nodier. Gardes de moire blanche. Ms. 15051 Manuscrit du premier chapitre, intitulé Sêraphine, de Souvenirs de jeunesse, mémoires de Maxime Odin, publié pour la première fois dans la Revue de Paris, juillet 1831, t. XXVIII, pp. 16-53.

Achat, 1969.

1327 Charles NODIER. Lettre à Pixérécourt, 31 janvier 1832. Ms. 15050/134 Nodier écrit à Pixérécourt, son « aimable et gracieux Shakespeare » et, bibliophile passionné, lui réclame tout d'abord avec de charmants arguments une édition de Rabelais qui a appartenu au comte d'Hoym. Puis il recommande à l'auteur dramatique un jeune ébéniste qui voudrait devenir comédien.

Don de M. Raphaël Esmérian, 1970.

1328 Hommage à Charles Nodier, par Corbin. Médaille, bronze. xxe siècle. 68 mm.

Méd.

Don de l'Administration des médailles et monnaies, 1966.

1329 Charles NODIER. Histoire du Roi de Bohême et de ses sept châteaux. — Paris, Delangle, 1830. In-8°, en feuilles, fig. Rés. 8° A 3085 Épreuves d'auteur portant des corrections autographes et le bon à tirer, signé Ch. N.

Achat, 1962.


1330 Portrait de Charles Nodier, par Tony Robert-Fleury d'après une peinture de Paulin Guérin. Peinture à l'huile sur toile. 930 X 750 mm. Cadre doré.

Copie exécutée par Tony Robert-Fleury (1837-1912) pour le colonel Lion, arrière-petit-fils de Charles Nodier; le portrait original, qui appartient à M. Jean Mennessier-Nodier, signé P. Gin, daté de 1823, a figuré au Salon de 1824.

Don de la Comtesse de Montarby, 1960.

1331 Charles NODIER. L'Amateur de livres, tirage à part de Les Français peints par euxmêmes. — S.l.n.d. In-40. Rés. 40 Z. 4694 Le frontispice de Tony Johannot représente Nodier lui-même tel que Dumas père l'a dépeint : « Son long corps efflanqué, ses longs bras maigres, ses longues mains pâles, son long visage, plein d'une mélancolique sérénité, tout cela s'harmoniait, se fondait avec sa parole un peu traînante. »

La très belle collection dont fait partie ce volume est due à la générosité de la Comtesse de Montarby, descendante de Charles Nodier. Elle comprend 225 volumes, dont 178 reliés, éditions d'oeuvres de Nodier et ouvrages à lui consacrés.

A. Dumas, Aies mémoires, 3, Paris, Gallimard, 1966, p. 95.

Don de la Comtesse de Montarby, 1969.

1332 Reliure « à la fanfare » de Joseph Thouvenin. Maroquin rouge. Décor doré à compartiments et feuillages. Médaillon central portant les inscriptions suivantes : sur le plat supérieur, EX MUSAEO CAROLI NODIER; sur le plat inférieur, EX OPIFICINA JOS. THOUVENIN. Doublures de maroquin rouge ornées d'une bordure à la dentelle dorée.

Sur : Barthélémy ANEAU. Imagination poétique. — Lyon, Macé Bonhomme, 1552. — In-16. Rés. 160 P.n. 2860 On sait avec quel soin Charles Nodier fit relier les éditions rares composant sa bibliothèque personnelle et comment il orienta les goûts de Thouvenin en matière de décor. Après la vogue durable des reliures « à la cathédrale », le besoin de changement s'affirmait. Nodier, qui, déjà, avait fait exécuter par Thouvenin des reliures à décor de filets et fleurons au petit fer, lui demanda, pour une édition des Fanfares et courvêes abbadesques des Roule-Bontemps de la haute et basse Coquaigne une reliure à l'imitation de celles de l'atelier des Eve, lui conseillant de chercher le progrès « en rétrogradant vers les modèles parfaits du passé. » C'est ainsi que fut créée la première reliure « à la fanfare » du xixe siècle, dont le nom s'appliqua ultérieurement aux reliures anciennes du même style. Ce petit volume en maroquin bleu est conservé au Petit Palais dans la collection Dutuit. Il est à noter que ses médaillons ne portent pas, comme ceux de la présente reliure, la mention du collectionneur et du relieur.

Ex-libris de E.M. Bancel, Édouard Rahir, Dr. Lucien Graux, Raphaël Esmérian.

H. Beraldi, La Reliure du XIXe siècle, t. I, Paris, 1895, pp. 110-112; L.-M. Michon, La Reliure française, Paris, Larousse, s. d., p. 122; G. D. Hobson, Les Reliures à la fanfare, 2e édit., London, 1970, p. 1.

Vente de la collection Esmérian, Paris, Palais Galliéra, 6 juin 1972.

Don de Mr. Raphaël Esmérian, 1972.


1333 Victor HUGO. Marion de Lorme, drame. — Paris, E. Renduel, 1831. In-8°. Reliure demi-maroquin havane de Pagnant. Rés. 8° Z. 9831 Exemplaire de l'édition originale portant une dédicace de Victor Hugo : « A mon bon et bien cher ami Ch. Nodier ».

Hugo et Nodier s'étaient liés d'amitié à la suite de la critique bienveillante consacrée par ce dernier à Han d'Islande en 1823. Hugo était devenu l'un des fidèles des soirées de l'Arsenal. Mais c'est à son domicile qu'avait eu lieu la lecture de Marion de Lorme, accueillie avec enthousiasme par le cercle amical, et qui, jouée le 11 avril 1831 à la Porte Saint-Martin, fut publiée le 27 août de la même année.

Achat, 1970.

1334 Recueil de mélodies romantiques. XIXe siècle. Papier, 43 ff., 290 X 210 mm. Cartonné.

Ms. 15136 Cet album qui rassemble plusieurs mélodies romantiques a appartenu à Marie Nodier et certaines pièces sont peut-être copiées de sa main. On y remarque des mélodies dédiées à Madame de Tercy, sœur de Mme Nodier, à Thècle Mennessier, fille de Marie, et à plusieurs habituées du salon de l'Arsenal. Certains couplets ont été composés par Vigny, Marceline Desbordes-Valmore, Mme Amable Tastu. Il est possible que quelques mélodies soient l'œuvre de Marie Nodier.

Don de la Comtesse de Montarby, 1973.

1335 Marie MENNESSIER-NODIER. Lettre à un ami inconnu [1856]. Ms. 15050/45 Marie Nodier remercie son ami de lui avoir envoyé sa revue dans laquelle il juge les derniers vers publiés par Victor Hugo. Elle-même cependant a été déçue par ces poèmes : « Il y a bien des taches à notre soleil. je ne sais pas si j'espérais trop, je suis sûre que j'espérais mieux. Tout ce qui est consacré à sa fille. est touchant et adorable. Et puis après ? Une quantité. de strophes magnifiques parsemées, dépaysées dans des pièces trop longues.

Des drôleries. dont la forme même est. souvent vulgaire. Des gravelures de chansonniers. » Il s'agissait de l'édition des Contemplations.

Achat, 1964.

1336 Alphonse de LAMARTINE. Méditations poétiques. [Introduction par Charles Nodier.] — Bruxelles, L. Hauman, 1831 In-16. Reliure maroquin violine, encadrement de pampres et filets dorés et d'une bande de fleurons repoussés à froid relevée d'ornements dorés, doublure et gardes de papier gaufré rose. Rés. 16° P.n. 3146 Sous le titre de Méditations poétiques cette contrefaçon belge contient en fait, avec les Méditations, un certain nombre de pièces des Nouvelles méditations, sous une numérotation continue de l à 56. Exemplaire sur papier jonquille, dédicacée par l'éditeur belge à Mme Mennessier-Nodier.

Achat, 1973.


1337 Portrait de Marie Nodier, par Achille Devéria. [vers 1829.] Aquarelle. 260 x 195 mm.

Estampes, 4° Suppl. 14 (1) Aquarelle préparatoire au portrait lithographié de Marie Nodier dans les Heures du Jour.

Achat, 1965.

1338 Portrait de Marie Nodier par Achille Devéria. [vers 1829.] Lithographie. 270 x 210 mm. Estampes, 40 Suppl. 14 (2) Achille Devéria, parmi ses nombreux portraits lithographiés de contemporains, s'est plu à représenter les jeunes femmes du milieu romantique. Familier du salon de l'Arsenal, il a montré Marie Nodier assise dans une loge au théâtre, pour illustrer « 10 h du soir » dans le recueil des Heures du Jour publié vers 1829. Ce n'est pas le seul portrait qu'il ait fait de Marie Nodier, qu'il a choisie notamment comme modèle pour illustrer la lettre M dans l'Alphabet varié.

Achat, 1969.

1339 Album de Maria de Marches. 1833. Papier, 71 ff., -215 X 290 mm, rel. maroquin bleu marine, décor mosaïqué « à la cathédrale » et portant gravé sur le plat supérieur le nom du possesseur : Maria de Marches et la date : 1833; dos orné portant le nom du relieur : Alph. Giroux; gardes de moire blanche, tranches dorées.

Ms. 15054 Il a été de tradition à l'époque romantique de posséder un album sur lequel on faisait écrire ou dessiner ses amis. Sur celui-ci, qui appartint à la baronne Maria de Marches, on relève des pièces autographes de Victor Hugo, Alfred de Vigny, Sainte-Beuve, Alexandre Dumas, Charles Nodier, Marie Nodier, etc., ainsi que des dessins du baron Taylor, d'Auguste Mennessier, d'Isabey.

Achat, 1965.

134° Félix ARVERS. Lettre à Alfred Tattet, Paris, 11 juillet 1843. Ms. 15059/28 Félix Arvers, célèbre par son sonnet à Marie Nodier, entretint jusqu'à sa mort en 1890 une correspondance suivie avec Alfred Tattet, très lié au milieu romantique, qu'il avait connu au collège Charlemagne, correspondance intéressante dont la Bibliothèque de l'Arsenal a acquis une part assez importante.

Resté à Paris durant un été pluvieux, Arvers relate qu'il continue « à être reçu à l'Arsenal avec toute la gracieuseté imaginable. Est-ce que j'y suis réellement goûté ou bien est-ce tout simplement que l'introduction d'une nouvelle forme d'esprit a renouvelé un fond d'idées qui allait se perdant dans la monotonie d'une société toujours composée de même ? »

Achat, 1965.

1341 Médaille commémorative représentant Adam Mickiewicz, par R. Joly. 1966. Terre cuite patinée. 170 mm. Méd.

Après une vie errante et mouvementée, emprisonné, puis exilé, le grand poète polonais Adam Mickiewicz accepta l'hospitalité du gouvernement français. En 1840, il reçut une chaire de langue et littérature slaves au Collège de France, puis, en 1852, fut nommé


bibliothécaire à la Bibliothèque de l'Arsenal, où un logement lui fut accordé. Chargé de mission par Napoléon III en Turquie d'Europe, il mourut du choléra à Constantinople en 1855. Le jour de ses funérailles, en janvier 1856, la Bibliothèque de l'Arsenal fut fermée.

Terre cuite originale, modèle de la médaille commémorative due à Raymond Joly, graveur principal de la Monnaie.

Don de M. J. Guignard, 1973.

1342 Charles-Marie LECONTE DE LISLE. Phalya Mani, conte sanscrit. XIXe siècle. Papier, 21 ff., 240 X 200 mm, rel. demi-chagrin rouge. Ex-libris Henry Houssaye et Claude Lafontaine. Ms. 15096/148 Faisant partie de l'importante collection de lettres et manuscrits de Leconte de Lisle léguée par son filleul M. Jean Pozzi, à la Bibliothèque de l'Arsenal, ce manuscrit est celui d'un conte sanscrit, publié en 1886 chez Dentu dans un recueil de divers auteurs intitulé Le Nouveau Décaméron, où sous le titre les Amours lointaines il formait la huitième journée.

Legs de Jean Pozzi, 1971.

1343 Louis, dit Aloysius BERTRAND. Gaspard de la nuit. — Angers, impr. de V. Pavie; Paris, Labitte, 1842. ln-80. Cart. bradel percale rouge. Rés. 40 A 3250 Édition originale, exemplaire portant la mention autographe suivante : « Ces charmantes fantaisies de Gaspard de la Nuit ont été offertes à Leconte de Lisle par son ami José Maria de Heredia. Paris, 8 avril 1868 ».

Heredia fréquentait depuis 1863 le salon de Leconte de Lisle, au 8, boulevard des Invalides, rendez-vous des poètes parnassiens. Pendant plusieurs années, il avait pu user de son aisance matérielle « pour épargner quelques heures difficiles au maître qu'il aimait ».

En 1868, le soulèvement de Cuba avait ébranlé sa fortune; un soir de cette année, on avait parlé chez Leconte de Lisle du recueil d'Aloysius Bertrand, dont une nouvelle édition venait de paraître. Leconte de Lisle, qui vivait parcimonieusement, ne pouvait se permettre de l'acquérir. C'est l'édition originale qu'il reçut de la main de son jeune disciple.

F. Calmettes, Leconte de Lisle et ses amis, Paris, Motteroz, s.d., p. 208; M. Ibrovac, JoséMaria de Heredia, sa vie, son rrllllre, Paris, Presses françaises, 1923, pp. 117-118.

Achat, 1970.

1344 Edmond de GONCOURT. Lettre à Gustave Flaubert, juin 1870. Ms. 15097/10 Lettre à Alphonse Daudet, fin juin [1880]. Ms. 15097/11 A la mort de Flaubert, Edmond de Goncourt, ainsi qu'il le relate à Daudet, s'est rendu chez Mme Commanville chercher la correspondance de son frère Jules : « En me remettant le paquet, elle m'a dit : Vous savez, aux lettres de votre frère, j'ai joint les vôtres ». « Ah, s'il en est ainsi ai-je répondu, il y en a une que je vous demande la permission de brûler.

Aujourd'hui que je l'ai relue cette lettre, je n'ai plus envie de la détruire. publiée après ma mort, elle sera un témoignage que je n'ai pas été, ainsi que le dit Champfleury, un animal à sang froid mais que j'étais un être sensible et que j'ai vraiment, vraiment aimé sur la terre !. » En effet dans cette lettre à Gustave Flaubert de juin 1870 qu'E. de Goncourt envoie à Daudet pour qu'il la garde afin de la publier quand le moment sera venu, il révélait la tentation qui l'avait saisi de brûler la cervelle de son frère. « Voir mourir peu à peu, jour par jour une intelligence que vous avez connue si vive, si ironique, passer des journées avec un vivant aimé dont on ne peut arracher quatre paroles, être du matin au soir en tête à tête avec une absorption qui regarde le vide de ses paupières battantes, avec


une tristesse impossible, la tristesse que devait avoir les hommes changés en bêtes par les enchantements de l'antiquité. Je souffre cela. Croyez bien que j'avais eu l'idée d'en finir d'un coup. Je lui brûlai la cervelle et puis après à moi. » Jules de Goncourt mourut le 20 juin 1870.

Achat, 1973.

1345 Edmond et Jules de GONCOURT. Germinie Lacerteux. Illustrations de Raffaëlli.

Préface par Gustave Geffroy. — Paris, P. Gallimard. 1890, in-40. Reliure demimaroquin rouge. Rés. 40 A 3510 Édition tirée à 3 exemplaires sur papier Whatman, qui fut offerte par Paul Gallimard à Edmond de Goncourt « en témoignage d'admiration littéraire et de respectueuse amitié ».

Les trois destinataires étaient Edmond de Goncourt, Paul Gallimard et Gustave Geffrov.

Il a été tiré à part quelques exemplaires de la préface de G. Geffroy, sous le titre Les FelJwÍes des Goncourt.

Exemplaire comprenant les épreuves de la Préface de la première édition, 1864 et de la Deuxième préface préparée pour une édition posthume de Germinie Lacerteux. Chacune des eauxfortes de Raffaëlli est en 3 états.

H. Talvart et J. Place, Bibliographie des auteurs modernes de langue française, tome 7, Paris, Horizons de France, 1941, pp. 213-214; A. Billy, Les Frères Goncourt, Paris, Flammarion, s.d., p. 419.

Achat, 1970.

1346 Joris-Karl HCYSfAS. Le Drageoir à épices. xixe siècle. Papier, 109 ff., 150 x 200 mm.

Fonds Lambert, Ms. 20 En 1970, la Bibliothèque de l'Arsenal a bénéficié de l'important legs de Pierre Lambert, secrétaire de la Société des amis de J.-K. Huysmans. Pierre Lambert au cours de nombreuses années consacrées à une étude approfondie de l'auteur de La Cathédrale, avait rassemblé une riche collection de manuscrits de Huysmans et de documents s'y rattachant, collection toujours mise libéralement par lui à la disposition des chercheurs. Parmi ceux-ci, ce manuscrit du Drageoir à éPices. Outre les pièces publiées dans l'édition originale chez Dentu en 1874, le manuscrit autographe de Huysmans contient cinq morceaux restés inédits : La Naïade de l'égoût, Rancœurs, Tibi, Le Monstre pâle, Châlons (incomplet).

Legs de Pierre Lambert, 1970.

1347 Ordo de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes et de la Congrégation de France, pour l'année 1900. Fonds Lambert, Ms. 23 Exemplaire ayant appartenu à J.-K. Huysmans, avec son ex-libris. Il porte en tête la mention Ligugé et, dans les marges, de très nombreuses annotations manuscrites concernant la liturgie. Installé à Ligugé depuis 1898, Huysmans devint oblat de l'abbaye Saint-Martin de Ligugé le 18 mars 1900 et durant l'année suivit le plus régulièrement possible les cérémonies religieuses, tout en travaillant à la biographie de sainte Lydwine. La retraite de Huysmans à Ligugé devait s'achever en 1901 avec l'expulsion des Bénédictins et leur départ pour la Belgique et l'Espagne.

Legs de Pierre Lambert, 1970.


1348 Joseph-Antoine BOULLAN. Journal de ma mission, 1889. Papier, 16 ff., 300 X 200 mm.

Fonds Lambert Les très intéressants documents et manuscrits de la secte de Lyon et de l'abbé Boullan furent découverts par Pierre Lambert en 1951 dans un petit village champenois, Venteuil, où était morte Julie Thibaut, fidèle de la secte et un moment gouvernante de Huysmans.

On sait le rôle que joua l'abbé Boullan, prêtre défroqué, successeur du thaumaturge Vintras et pratiquant à Lyon des rites étranges et sataniques, dans la documentation rassemblée par Huysmans au moment où il écrivait Là-bas et cherchait des renseignements sur le satanisme.

Longtemps après avoir écrit Là-bas, Huysmans conserva des relations avec Boullan qu'il avait dépeint sous les traits du docteur Johannès, le « grand mage blanc », et passa même quelques semaines chez lui à Lyon. Quand Boullan mourut en 1893, Huysmans fit les frais d'une concession au cimetière de Lyon et de cette inscription : J. A. Boullan (Docteur Johannès,) noble victime.

Legs de Pierre Lambert, 1970.

1349 Recueil consacré à Sainte Lydwine de Schiedam. 1900. Papier. 310 X 210 mm.

Fonds Lambert, Ms. 22 Ce recueil, constitué et enrichi par Pierre Lambert, rassemble les pages 265 à 368 du second tome d'avril, des Acta Sanctorum, 1866, contenant la vie de sainte Lydwine, avec des annotations manuscrites de Huysmans, cinq décrets sur la messe et les offices propres de sainte Lydwine, un feuillet portant de la main de Huysmans divers projets de prière d'insérer pour son livre, et trois pages in-folio du manuscrit autographe de sainte Lydwine, ouvrage qui parut chez P.V. Stock à la fin de 1901 et que Huysmans, qui s'essayait à l'hagiographie, composa durant son séjour comme oblat à Ligugé.

Legs de Pierre Lambert, 1970.

13 5 p Joris-Karl HUYSMANS, Le Salon de 1887. [Degas.] xixe siècle. Papier, 8 ff., 285 X 218 mm, rel. demi-chagrin grenat. Ms. 15089 Manuscrit autographe de la première partie du texte publié par Huysmans sous le titre Chronique d'art : le Salon de 1887, dans la Revue indépendante, t. III, 1887, pp. 181-185. Il est suivi du premier jet d'une étude sur Degas, différant sensiblement du texte publié dans Certains en 1889.

Achat, 1971.

*35* Georges ROUAULT. Portrait posthume de J.-K. Huysmans. Lithographie originale, 290 X 220 mm. Estampes. Fol. suppl. 11 Exemplaire du 3 e état, exécuté pour la Ife édition des Souvenirs intimes de Georges Rouault.

G. Rouault, à l'époque où il était l'élève de Gustave Moreau, avait approché Huysmans.

En 1901, il se rendit en pélerinage à Ligugé, où Huysmans s'était retiré. « Nous formions là un petit groupe autour de l'auteur d'En route. Nous essayions de jeter les bases d'un travail désintéressé. Huysmans me fait souvenir de ses ancêtres hollandais. Sourire un peu éteint sur un cuir que la vie a tanné; sous la cendre grise de temps en temps un tison apparaît. »

G. Rouault, Souvenirs intimes, Paris, E. Frapier, 1927; P. Courthion, Georges Rouault, Paris, Flammarion, 1962, p. 114; J. Guignard, Les Gravures de Rouault pour Les Fleurs du Mal,


dans Rouault. Quatorze planches gravées pour Les Fleurs du Mal. Exposition, Galerie Creuzel}(!ult, 1966.

Achat, 1971.

1352 José-Maria de HEREDIA. Lettre à une destinatrice inconnue, 20 novembre 1901, à en-tête de l'Arsenal. Aïs. 15070/152 José-Maria de Heredia fut administrateur de la Bibliothèque de l'Arsenal de 1901 à sa mort en 1905. Dans cette lettre, écrite à l'Arsenal, il invite sa correspondante, romancière, à venir le voir à la Bibliothèque : « Vous m'y trouveriez tous ces jours-ci entre deux heures et demie et trois heures, pas plus tard. »

Achat, 1972.

1353 José-Maria de HEREDIA. Le Nil. Papier, 1 f. Ms 15070/ 129 Copie de la main du poète d'un sonnet paru dans Les Trophées, mais sous le titre Antoine et Cléopâtre.

Achat, 1971.

1354 José-Maria de HEREDIA. Lettre à Caroline Commanville. [1880.] Ms. 15070/124 Flaubert vient de mourir et Heredia exprime à sa nièce, Mme Commanville, son chagrin : « J'étais le dernier, le plus jeune des amis de notre cher Flaubert. Je n'en étais pas le moins cher. » Il va à Rouen assister aux obsèques.

Vente Paris. Hôtel Drouot, 11 décembre 1970.

Achat, 1970.

13 5 5 José-Maria de HEREDIA. Lettre à Caroline Commanville, 23 mai 1880 Ms. 15070/125 Heredia revient de Rouen « las et troublé ». « J'en ai gardé de cette triste journée un grand ennui. » Il transmet à Mme Commanville une requête d'Hébrard, du Temps, qui voudrait l'autorisation de publier les notes de voyage de Flaubert, Plages et grèves (Par les champs et par les grèves).

Vente Paris, Hôtel Drouot, 11 décembre 1970.

Achat, 1970.

1356 Bureau plat d'époque Louis XVI ayant appartenu à José-Maria de Heredia. Placage d'acajou. Dessus de cuir noir. Trois tiroirs en ceinture, les mêmes simulés au revers.

Deux tirettes de côté. Pieds cannelés. Haut. 0,78 m; larg. 1,61 m; prof. 0,81 m Sur ce bureau, qui se trouvait dans l'appartement que J.-.M de Heredia occupait à la Bibliothèque de l'Arsenal, le poète a composé Les Trophées. Il fait partie de l'important legs par lequel Mme Henri de Régnier a complété le don de 1954.

Legs de Mme Henri de Régnier, 1963.


1357 Denys PUECH. La Muse d'André Chénier, bas-relief. Plâtre. H. 0,530 mm x L. 0,365 mm. Inventaire 1611 José-Maria de Heredia devait beaucoup à l'œuvre d'André Chénier. C'est, d'après Henri de Régnier, une note de Chénier qui lui avait donné l'idée « de chercher dans le sonnet ce cadre poétique souhaité par l'auteur des Bucoliques ». Dans les derniers mois de sa vie, Heredia établit et préfaça une édition des Bucoliques, illustrée par Fantin-Latour, qui ne parut qu'après leur mort.

Le bénéfice de cette édition, publiée à haut prix, devait servir à édifier un monument à André Chénier dont le projet avait été demandé à Denys Puech. Le plâtre original représente la Muse de Chénier, dans l'attitude de la statue, œuvre du même artiste, jadis au Musée du Luxembourg. Une réduction du bas-relief, sous forme de plaquette d'argent frappé ou de bronze, est encastrée dans la reliure de chaque exemplaire de l'édition.

M. Ibrovac, José-Maria de Heredia, Paris, Presses françaises, 1923, passim.

Achat, 1969.

1358 Gérard d'HouviLLE. L'Enfant. Papier, 69 ff., 380 X 250 mm. Emboît. cart.

Ms. 15107 Deuxième fille de José-Maria de Heredia, Marie de Heredia, qui épousa en 1896 Henri de Régnier, prit comme pseudonyme littéraire le nom de Gérard d'Houville et publia sous ce nom plusieurs romans et essais. Celui-ci, intitulé l'Enfant, dédié à sa sœur Louise, parut chez Hachette en 1925.

Legs de Mme H. de Régnier, 1963.

1359 Marie de HEREDIA. Poèmes de jeunesse. Vers 1889. Papier. 270 x 220 mm. Cahier relié en toile bise. Ms. 15070/161 Marie de Heredia, enfant précoce et très douée, commença très tôt à écrire des poèmes.

La majorité des pièces de ce cahier furent composées en 1889. Elle avait alors quatorze ans.

Sept de ces poèmes furent publiés le l Cf février 1894 dans la Revue des Deux mondes sous le titre Premier vers et signés xxx., pour lesquels Pierre Louys composa ce madrigal : Iris qui ne sauriez sans voiles Nous parler la langue des dieux, Pourquoi signez-vous trois-étoiles Puisque vous n'avez que deux yeux ?

Achat, 1973.

1360 Pierre LOUYS. Lettre à Marie de Régnier, juillet 1901. Ms. 15115/1 Pierre Louys, intime de la famille Heredia, marié depuis 1899 avec l'une des filles de J.-M. de Heredia, Louise, et très lié avec Marie de Régnier, entreprit en 1901 de composer avec celle-ci un roman par lettres, assez libre, qui ne vit jamais le jour, mais qui nourrit durant l'été 1901 une abondante correspondance : « Voici, belle madame, neuf commencements de roman. J'aurais joué de malheur s'il ne s'en trouvait pas un seul que vous consentissiez à écrire ».

Legs de Mme H. de Régnier, 1963.


1361 Livre d'or de Georges Courteline. (1927-1960). Papier, 97 ff., 350 x 280 mm, rel.

maroquin rouge, portant les armes de la ville de Tours sur le plat supérieur.

Ms. 15053 L'Union tourangelle à Paris offrit ce livre d'or à Georges Courteline le 27 avril 1927 et de cette date à 1960, écrivains, artistes et personnalités diverses vinrent y apposer leur hommage.

Ce témoignage d'amitié de ses compatriotes tourangeaux à Courteline, déjà très malade et qui devait mourir en 1929, s'ajouta à la consécration que lui avait donnée son élection à l'Académie Goncourt en novembre 1926.

Don de Mme G. Courteline, 1961.

1362 Pierre MAC-ORLAN. Lettre à Francis Carco, Saint-Cyr-sur-Morin, 6 février 1939.

Ms. 15060/179 La correspondance de Mac-Orlan et Carco, composée de 48 lettres, acquise par la Bibliothèque de l'Arsenal, s'étend sur près de quarante ans. Dans cette lettre, Mac-Orlan s'inquiète de l'adaptation cinématographique de Quai des Brumes qui lui paraît devenue irréalisable.

De la bibliothèque de Francis Carco.

Vente Paris, Hôtel Drouot, 25-26 octobre 1971.

Achat, 1971.

1363 Jean COCTEAU. Le Secret professionnel. Papier (cahiers d'écolier), 280 x 250 mm, rel. parchemin au chiffre de Maurice Sachs. Ms. 15071 Ce manuscrit, de la main de Cocteau, du Secret professionnel, copié sur des cahiers d'écolier, présentant de nombreuses notes restées inédites, fut donné par le poète à son ami Maurice Sachs, au chiffre de qui il est relié. L'ouvrage fut publié chez Stock en 1922.

Achat, 1968.

1364 Jean COCTEAU. Le Potomak (1914-1919). Pagination multiple, formats divers, dans un porte-feuille de toile bise. Ms. 15 102 Ce dossier de toile bise, sur lequel Cocteau inscrivit lui-même le titre : Le Potomak contient le texte dactylographié en 1914, avec des corrections et quelques pages manuscrites, les premières épreuves corrigées et les épreuves des dessins des Eugènes, et enfin, sur des feuilles de papier à lettres le texte manuscrit du Prospectus 1916, l'ensemble présentant de nombreuses variantes avec l'édition définitive publiée par la Société littéraire de France en 1919. Le premier manuscrit, autographe, du Potomak, se trouve à la Réserve précieuse de la Bibliothèque royale de Bruxelles dans la collection Solvay.

Don de la Société des Amis de la Bibliothèque nationale, 1971.

1365 Ladislas DORMANDI. Un jour et une nuit. xxe siècle. Papier, 266 ff., 270 X 210 mm.

Ms. 15103/5 b Ladislas Dormandi, né en Hongrie en 1898, vint s'établir en France en 1938. Il avait déjà publié en Hongrie huit romans. A Paris, il se remit au travail, continua à écrire en hongrois puis traduisit ses œuvres en français et enfin écrivit directement en français. On voit sur


ce manuscrit, par les corrections nombreuses, le long travail d'amélioration de la langue et du style auquel il s'astreignait. L'ensemble de ses manuscrits a été offert à la Bibliothèque de l'Arsenal.

Don de Mme Dormandi, 1973.

1366 Gaston CHÉRAU. Journal, 1903-1907. Papier, pagination multiple, 400 X 260 mm.

Ms. 15125 En 1903, Gaston Chérau, qui s'était déjà fait connaître des milieux littéraires avec La Saison balnéaire de M. Thébault, publiait Monseigneur voyage, dont le succès l'encourageait à démissionner du Contrôle des contributions directes. Ayant quitté Arras où, en dernier lieu il avait exercé ses fonctions, il s'est installé à Paris, 107 rue Mozart. Le ier août 1903, il entreprit de tenir un journal, qu'il poursuivra, assez irrégulièrement, jusqu'en 1907. « Je ne doute pas, écrit-il, que je tirerai de cette entreprise beaucoup de bienfaits qui ne sont pas à mépriser. L'ordre dans les idées, la découverte de la réalité sur soi, l'expérience de sa propre vie, enfin l'histoire même de ses jours, ne sont pas les moindres. » Chez son voisin, le sculpteur Théodore Rivière, il connut Pierre Louys et rencontra un jour Heredia, dont il fit un rapide portrait.

Gaston Chérau fut élu membre de l'Académie Goncourt en 1925. La collection de ses papiers, à laquelle appartient le présent Journal, avait donc sa place toute trouvée à la Bibliothèque de l'Arsenal dans les séries rassemblées autour des Archives de l'Académie Goncourt.

Don de Mme Py-Chérau, 1973.

3. L'ART DU LIVRE

1367 Jean de LA FONTAINE. Contes et nouvelles en vers. — Paris, Impr. de P. Didot l'aîné, 1795. 2 vol. gr. in-40 et un volume de planches. Volumes de texte reliés par Cuzin en plein maroquin rouge, bordure de filets dorés, dos à 6 nerfs, compartiments décorés de fleurons dorés. Doublures en maroquin bleu, ornées de filets et ornements à l'oiseau. Tranches dorées. Volume de planches relié en demi-maroquin rouge, dos à 6 nerfs, décor doré. Rés. Fol. P.n. 214 (1 à 3) Exemplaire contenant les illustrations de Fragonard, Mallet, Touzé, Monnet en double exemplaire, avec les numéros et avant les numéros et, reliés à part, des états différents des mêmes planches ainsi que la figure de titre de Choffard gravée en couleur. Ex-libris collés de Newton Hall, Cambridge, et de R. Zierer.

Achat, 1968.

1368 John MILTON. Le Paradis perdu. Édition en anglais et en français, ornée de douze estampes imprimées en couleur d'après les tableaux de M. Schall. — Paris, Defer et Maisonneuve, 1792. 2 vol. gr. in-40. Rel. maroquin rouge à grain long signée Bozérian, encadrement de doubles filets et palmettes dorés, dos à 5 nerfs, compartiments ornés de lyres et de pampres dorés. Rés. Fol. P.n. 289 (1-2)


Les illustrations de Schall, gravées par Demonchy offrent un bon exemple de la gravure en couleur, obtenue par repérages successifs et non par coloriage de la gravure.

Achat, 1972.

1369 Reliure au vernis Martin. Vers 1811.

Veau. Plats décorés de filets gras et d'un motif de fleurs, différent pour chaque plat, en or et vert sur fond rouge, dos orné de peintures de style néo-pompéien en bleu sur fond d'or. Tranches dorées.

Sur : Jacques DELILLE. Les Géorgiques de Virgile traduites en vers français. —

Paris, Michaud, 1811. In-80.

Rés. 8° P.n. 3173 Au revers du plat supérieur, ex-libris collé de la Bibliothèque du château de Valençay, aux armes des Talleyrand-Périgord. Cette reliure appartient au type B des reliures étudiées par A. Ehrman.

Bibliothèque de René Descamps-Scrive (2e vente, 1925) II, n° 28; A. Ehrman, «Les Reliures au vernis sans odeur », dans the Book collector, vol. XIV, n° 4, Winter 1965, pp. 523527; Léon Gruel, «Reliures en vernis sans odeur» dans Bulletin du bibliophile, 1900, pp. 187-194.

Achat, 1970.

1370 Reliure de Charles Ottmann. XIXe siècle.

Maroquin vert. Plats décorés d'entrelacs de doubles filets et de fleurons dorés.

Dos à cinq nerfs, compartiments ornés d'entrelacs et fleurons dorés, gardes de moire ivoire, tranches dorées.

Sur : J.-H. BERNARDIN DE SAINT-PIERRE. Paul et Virginie. — Paris, L. Curmer, 1838. In-40. Rés. 40 A 3750 Ce volume a appartenu à Émile Dacier (1876-1952), inspecteur général des Archives et Bibliothèques. Une note manuscrite justifie l'attribution de cette reliure et en précise la provenance. Gendre et successeur de Duplanil, Charles Ottmann, né à Strasbourg en 1806, établi à Paris, est mort à Tours le 18 février 1870. Il offrit ce livre à son ami le sculpteur-décorateur E.-F. Knecht, strasbourgeois comme lui, qui après avoir exercé à Paris s'était fixé en Touraine. Ils furent tous deux enterrés à Nazelles (Indre-et-Loire). Une petite-fille d'E.-F. Knecht devint Mme Émile Dacier.

Ce livre fait partie d'un ensemble provenant de la bibliothèque d'Émile Dacier, comprenant des éditions originales romantiques et des exemplaires sur grand papier de ses œuvres, donné à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort.

Don de M. J. Guignard, 1973.

1371 Reliure mosaïquée de Joseph Thouvenin. xixe siècle.

Maroquin vieux rose à grain long. Les plats sont décorés d'un motif central en forme de rosace, terminée en fuseau, mosaïqué de maroquin vert, citron, grenat et rouge vif, dont les compartiments sont cernés de doubles filets dorés. Encadrement composé d'un triple filet et de fleurons d'angles dorés. Dos à quatre nerfs gaufrés à froid, dont les compartiments sont décorés de motifs mosaïqués et dorés.

Signature de Thouvenin dans le compartiment inférieur.

Sur : Gabriel LEGOCVÉ. Le Mérite des femmes. — Paris, L. Janet, s.d. In-12.

Rés. 160 P.n. 843


La décoration de cette reliure unit les motifs du style « à la cathédrale », le procédé de la gaufrure, employé discrètement, la mosaïque et la dorure aux petits fers.

Ex-libris de Pierre Van der Rest.

Achat, 1964.

1372 Reliure de Joseph Thouvenin. Vers 1822.

Maroquin aubergine à grain long. Double encadrement de palmettes estampées à froid et de filets dorés. Rosace centrale terminée en fuseau mosaïquée de maroquin rouge, violet, citron et vert, filets dorés soulignant le dessin et encadrant la rosace.

Dos à cinq nerfs, compartiments mosaïqués et dorés. Doublure de maroquin aubergine, décor doré à la plaque, pièce de milieu mosaïquée de rouge; tranches dorées.

Sur : Antoine-Pierre DUTRAMBLAY. Apologues. — Paris, 1822. In-80.

Rés. 80 P.n. 1665 L'édition posthume des Apologues d'A.-P. Dutramblay a été tirée à très petit nombre, pour la famille et les amis de l'auteur. Le présent exemplaire, relié par Thouvenin, dont la signature figure au bas du dos, porte un envoi autographe du fils de l'auteur.

Don de Mr. Henry Davis, 1965.

1373 Maquettes de reliures de Robert Bonfils. (1886-1971). Papier. Formats divers.

Estampes. Fol. suppl. 9 Peintre et graveur, Robert Bonfils s'est attaché à décorer totalement le livre, estimant que c'était à l'illustrateur qu'il revenait de concevoir la reliure. Celle-ci « doit être une préparation à ce que l'on va voir à l'intérieur, doit placer dans l'ambiance, toujours suggérer mais ne jamais décrire ». Très variés, ses décors sont tantôt figuratifs, tantôt abstraits, mais se tiennent au parti pris d'une décoration plane, sans trompe-l'œil. Le précieux recueil qu'il a donné à la Bibliothèque de l'Arsenal comprend plus de quatre-vingt projets de reliures, pour la plupart réalisés, sous forme de maquettes et de calques qui permettent de suivre le travail du relieur d'art. Un ensemble de maquettes de J. Chadel, don de Mlle Germaine de Coster et de M. Maglander fils, suggère d'intéressantes comparaisons.

E. de Crauzat, La Reliure française de 1900 à 192/, 2, Paris, R. Kieffer, s.d., pp. 75-78.

Don de l'artiste, 1971.

1374 Reliure de Robert Bonfils. Vers 1928.

Veau noir. Décor de caissons carrés, les uns en creux, les autres en relief, recouvrant toute la surface des dos et des plats, comme un damier. Les caissons ornant le dos et la partie des plats se rapportant à celui-ci sont alternativement à froid et sans décor ou ornés d'un pointillé doré. Contregardes de veau beige, ornées au bord des plats de compartiments en pointillé doré. Gardes de moire noire et de feuilles de papier bois. Tête dorée. Chemise-étui. Signé au bas du contre-plat inférieur : Robert Bonfils.

Sur : Henry de MONTHERLANT. Trois images de l'Espagne, ill. de bois en couleurs par Hermann Paul. — Paris, Société de la gravure sur bois originale, 1928.

Rés. 40 Z. 4502 Exemplaire n° 7, imprimé pour Robert Bonfils (1886-1971). S'éloignant cette fois des


reliures figuratives, R. Bonfils a créé un décor à la fois austère et raffiné où le relief joue un rôle primordial.

Achat, 1971.

1375 Reliure de Robert Bonfils. xxe siècle.

Box vert amande mosaïqué de blanç, bleu et rouge formant portrait de jeune fille sur le plat supérieur; plat inférieur décoré d'une bande festonnée de box blanc.

Doublures de box beige, gardes de moire de même teinte et de papier bois vert.

Sur : Francis JAMMES. Clara d'Ellébeuse. [Illustrations de Robert Bonfils]. —

Paris, Mercure de France, 1912. In-40. Rés. 40 A 3524 Signature de Robert T Bonfils au bas du contreplat supérieur. Illustration et reliure s'accordent pour créer une impression de délicatesse et de fraîcheur en harmonie avec le texte. Dédicace autographe de R. Bonfils à la Bibliothèque de l'Arsenal.

Don de l'artiste, 1971.

1376 Reliure à décor photographique mosaïqué de Paul Bonet. 1934.

Demi-maroquin noir. Partie médiane des plats recouverte d'une épreuve photographique en noir et blanc figurant une main, sur laquelle est appliqué un décor de filets dorés et de mosaïque de peau crème, rouge et vert formant un buste et des étoiles. A l'intérieur des plats, encadrement de maroquin noir, doublures et gardes de papier noir. Signée et datée en caractères dorés : Paul Bonet. 1934.

Sur : André BRETON et Paul ÉLUARD. L'Immaculée conception. — Paris, J. Corti, 1930. In-8°. Rés. 8° Z. 10063 « Quand s'est présenté pour moi l'occasion de relier les œuvres d'écrivains surréalistes, ce fut une libération. Le surréalisme a rompu les barrages. Il a rendu sa pureté à l'imagination; il a tout permis. Comment ne pas lui savoir gré de cette porte ouverte sur l'infini de l'esprit, sur le droit qu'il a donné à l'évasion. » M. Georges Blaizot, qui a rapporté ces confidences de P. Bonet a souligné « la magie créée par les noirs sortilèges de ces découpages photographiques, de ces mains fantômes qui semblent conjurer, à moins qu'elles n'invoquent, la plus redoutable puissance des champs magnétiques, cette part encore inconnue de l'intelligence humaine ».

Exemplaire de Paul Bonet portant une dédicace de la main d'André Breton : « Veux-tu avoir à la fois le plus petit et le plus inquiétant livre du monde ? Fais relier les timbres de tes lettres d'amour et pleure, il y a malgré tout de quoi, » signée d'A. Breton et de P. Éluard.

Bibliothèque Paul Bonet. Vente Hôtel Drouot, 22 avril 1970; G. Blaizot, Le décor expressif dans l'œuvre de Paul Bonet, dans Paul Bonet, Paris, A. Blaizot, 1945, pp. 119-137 et 171.

Achat, 1970.

1377 VIRGILE. Vergili Georgica. Les Géorgiques traduites par Michel de Marolles.

Eaux-fortes de Dunoyer de Segonzac. — Lutetiae, (l'artiste,) Imprimerie nationale, 1944. 2 vol. gr. in-fol. Emboîtage cart. Rés. Gr. fol. Z. 13 Tiré à 225 exemplaires, planches imprimées dans l'atelier de Roger Lacourière. L'œuvre maîtresse de Dunoyer de Segonzac et l'un des plus grands livres illustrés de notre temps.

A. Lioré et P. Cailler, Catalogue de l'œuvre gravé de Dunoyer de Segonzac, 5, Genève, P. Cailler, 1965, n° 863-1006.

Don de l'artiste, 1963.


1378 a) André DUNOYER DE SEGONZAC. Berthe à l'hôpital. Eau-forte sur japon; 1929.

160 X 215 mm. Estampes. Fol. Suppl. 5 L'une des quelques épreuves d'essai dans ce format d'une eau-forte destinée à l'illustration de Bubu de Montparnasse de Charles-Louis Philippe (Lioré et Cailler, n° 221).

b) André DUNOYER DE SEGONZAC. Moulin sur le Loir. Eau-forte sur papier bleu ancien. 1954. 220 x 215 mm. Estampes. Fol. Suppl. 5 Épreuve d'essai d'une eau-forte tirée à quelques exemplaires, écartée de l'illustration des Sonnets de Ronsard (Lioré et Cailler, n° 1524).

Ces eaux-fortes font partie d'un ensemble de cinquante épreuves, rares et tirées sur des papiers précieux, choisies par l'artiste à l'intention de la Bibliothèque de l'Arsenal de façon à représenter les différents aspects de son œuvre de graveur : Bubu de Montparnasse, de Charles-Louis Philippe, Les Géorgiques, de Virgile, Sonnets, de Ronsard, portraits, petits nus, sports, cuisine.

A. Lioré et P. Cailler, Catalogue de l'œuvre gravé de Dunoyer de Segonzac, Genève, P. Cailler, 1965, Don de l'artiste, 1973.

1379 Antoine de SAINT-EXUPÉRY. Vol de nuit. Burins de Germaine de Coster. — S.I., Les Centraux bibliophiles, 1957. In-fol. En feuilles sous emboîtage.

Rés. Fol. A 117 Maquette établie par Germaine de Coster avec la collaboration de Georges Arnoult.

Collages et corrections manuscrites montrent le souci de perfection apporté à la présentation de cette nouvelle édition, sortie des presses de l'Imprimerie nationale. Dédicace autographe signée de l'artiste à la Bibliothèque de l'Arsenal.

Jacques Guignard. Au service de la bibliophilie. L'Imprimerie nationale et l'art du livre depuis 1900, dans L'Art du Livre à l'Imprimerie nationale. Paris (Imprimerie nationale), 1973, pp. 255-283, cité, p. 272 et reprod. en coul. pl. 8.

Don de Mlle Germaine de Coster, 1972.

1380 Gaston PUEL. La jeune fille. [Gravures et collages de Staritsky]. — [Lalinde], Moulin de Larroque, 1972. En feuilles, dans un emboîtage recouvert de tissu gris. Rés. 80 P.n. 5105 Tiré à 20 exemplaires, plus quelques exemplaires hors commerce signés par l'auteur et l'artiste, sur papier Rosé Jouvencelle fait à la main par Georges Duchêne.

Don de l'artiste, 1972.


II. COLLECTIONS THEATRALES

i. LES ARTS DU SPECTACLE AVANT 1914

1381 Relevé de la mise en scène du Courrier de Lyon, drame en 5 actes d'Eugène Moreau, Paul Siraudin et Delacour. Manuscrit. Non daté. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Copie calligraphiée du texte de la pièce à l'encre noire et relevé de la mise en scène à l'encre rouge, avec croquis et tracé des évolutions des personnages. Un recueil, non paginé. In-40.

La couverture intérieure porte : « Manuscrit du souffleur ». Celui-ci a inscrit son nom et son titre au bas de la dernière page : « Ernest Premet Souflfeur Théâtre des Célestins Lyon ». Il est possible qu'il soit, sinon l'auteur, du moins le copiste du relevé de la mise en scène. Le texte de la pièce est copié au recto et au verso de chaque feuillet; la mise en scène est transcrite dans les marges et les blancs disponibles. Des annotations concernant des coupures, des répliques modifiées, des « traditions » ainsi que des indications sur la conduite du spectacle sont ajoutées au crayon noir ou de couleur et à l'encre. L'exemplaire, très fatigué, est visiblement un exemplaire de travail qui a beaucoup servi. Il est vraisemblable que cette copie a été exécutée au cours du dernier quart du XIXe siècle, vraisemblable aussi, étant donné les habitudes de l'époque, que cette mise en scène est semblable à la mise en scène originale, compte tenu de quelques traditions d'acteurs.

2. Copie calligraphiée du texte de la pièce à l'encre noire et relevé de la mise en scène à l'encre rouge, avec croquis et tracé des évolutions des personnages. Un recueil, foliotage multiple. In-40.

Le texte est copié au recto de chaque feuillet, la mise en scène au verso, en regard des répliques auxquelles elle correspond. Ce manuscrit semble bien avoir été établi d'après le précédent. Les rectifications apportées au texte restituent, à quelques variantes près, celui de la copie lyonnaise, y compris les corrections qu'elle comporte elle-même; la mise en scène est respectée, mais la présentation en est beaucoup plus soignée; pas d'annotations; aucune indication concernant la conduite n'a été retenue. Il ne s'agit plus ici d'un exemplaire de travail mais d'une copie destinée à sauvegarder le texte et la mise en scène de la représentation.

Ces deux recueils portent le nom de Léon Noël, à qui ils ont appartenu. Léon Noël (né en 1846, mort en 1913) fut un des derniers acteurs à jouer le mélodrame dans la grande tradition. Il interpréta longtemps le rôle de Choppard dans Le Courrier de Lyon. Il connut Louis Jouvet, alors apprenti comédien, et le conseilla. Il se prit de sympathie pour lui et lui légua les souvenirs de sa carrière et ses lettres intimes.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1382 Conduite de spectacle. Manuscrit. Vers 1850. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Conduite pour la pièce de Victor Hugo, Angelo, tyran de Padoue, drame en 4 actes, en prose.

[Paris, Théâtre-Français, 28 avril 1835, création.] Reprise du 18 mai 1850. 1 f. plié en huit. Déplié, 317 X 495 mm.

Reprise avec Rachel jouant pour la première fois le rôle de la Tisbé. Ses principaux parte-


naires sont Pierre-François Beauvallet (Angelo, rôle qu'il avait créé en 1835), Henri Maubant (Homodei), Rébecca Félix, sœur de Rachel (Catarina), Maria Favart (Dafné), Adolphe Maillard (Rodolfo).

2. Conduite pour la pièce d'Alfred de Musset, On ne saurait penser à tout, proverbe en l acte, en prose. [Paris, Salle Pleyel, 3 mai 1849, création; puis, Théâtre-Français, 30 mai 1849, première.] 1 f. plié en quatre, orné d'un petit croquis à la plume. Déplié, 375 X 235 mm.

La pièce fut créée Salle Pleyel pour une représentation à bénéfice, mais la première eut lieu au Théâtre-Français avec les créateurs : Mme Allan-Despréaux (la comtesse de Vernon), Charles Volnys (le Baron), Edmond Got (Germain), Adolphe Maillard (le marquis de Valberg), Edmonde-Clarisse Bonval (Victoire). Ces conduites sont rédigées au recto et au verso d'un seul feuillet dont le pliage permet de le mettre en poche. Elles portent des fragments de répliques, qui sont autant de repères pour le régisseur, des indications sur l'emplacement des meubles et des accessoires, sur l'éclairage (très sommaires); les entrées et les sorties des acteurs sont indiquées scène par scène. Les noms des comédiens et des personnages qu'ils jouent sont cités, ce qui permet de dater, avec plus ou moins de précision, ces documents.

Le Fonds Jouvet possède vingt-et-une de ces conduites, datant du milieu du XIXe siècle.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1383 Affiche illustrée en couleurs par Lucien Métivet, pour Cyrano de Bergerac, pièce héroïcomique en 5 actes d'Edmond Rostand. [Tournée Ch. Moncharmont et M. Luguet, juillet 1899.] — Paris, impr. Charles Verneau, s.d. (1899). 805 X 1210 mm.

Coll. théâtrales. Affiches Achat, 1963.

1384 Affiche illustrée en couleurs, pour La Dame de chez hiaxim) vaudeville en 3 actes de Georges Feydeau. [Tournées Frédéric Achard, 1899.] — Paris, impr. Charles Verneau, s.d. (1899), 1210 X 805 mm. Coll. théâtrales. Affiches Achat, 1963.

1385 Affiche illustrée en couleurs par H.-P. Dillon, pour Aille Fifi, drame en l acte d'Oscar Méténier, d'après la nouvelle de Guy de Maupassant. [Tournées artistiques Charletty et Cie.] — Paris, impr. d'art E. Malfeyt et Cie, s.d. — 940 x 1310 mm.

Coll. théâtrales. Affiches Achat, 1963.

1386 Alfred JARRY. Le Moutardier du Pape, opérette-bouffe en 3 actes. Epreuves avec page de titre et corrections du texte autographes, 1906. 195 X 145 mm.

Coll. théâtrales. Rés. 160 Y 1597 Achat, 1969.


1387 Max JACOB. Le Journal de mode ou les ressources de Florimond, farce en 1 acte et un prologue. Manuscrit autographe. S.d., 47 ff., 233 X 195 mm.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet Cette farce n'a pas été éditée.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1388 Gabriel FAURÉ. Lettre à René Fauchois, 15 octobre 1912. 2 ff.

Coll. théâtrales. Fonds Fauchois Cette lettre concerne les préparatifs de la création de Pénélope, poème lyrique en 3 actes, livret de René Fauchois, musique de Gabriel Fauré. « Nous venons de passer par tous les ennuis au sujet des ténors ! Depuis une heure tout est remis en place de la façon la plus heureuse, Rousselien chantera le rôle d'Ulysse à Monte-Carlo et Muratore le chantera chez Astruc ».

Ces deux interprètes furent, en effet, respectivement celui de la création à Monte-Carlo, le 4 mars 1913 et celui de la reprise au Théâtre des Champs- Elysées, le 10 mai 1913.

Don de M. Fauchois, 1964.

2. JACQUES COPEAU : UN ESSAI DE RÉNOVATION DRAMATIQUE

1389 Maxime DETHOMAS. Maquette de costume pour Dimitri dans Les Frères Karamazov, drame en 5 actes d'après Dostoïevsky, de Jacques Copeau et Jean Croué, mise en scène d'A. Durée, décor et costumes de Maxime Dethomas. [Paris, Théâtre des Arts, 6 avril 1911.] Fusain et lavis, 550 x 370 mm.

Coll. théâtrales. Fonds Copeau Ce costume sera encore porté par Roger Karl lors de la reprise au Théâtre du VieuxColombier dans une mise en scène de Jacques Copeau, le 10 mars 1914.

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1390 Anna de NOAILLES. Lettre à Jacques Copeau. Baden-Baden, mardi 30 [1912].

Coll. théâtrales. Fonds Copeau « c'est conduite par vous que je suis retournée dans ce Paradis- et cet Enfer des Frères Karamazov où, sans guide, l'année dernière j'avais marché éblouie, mais accablée et titubante. Toute grande émotion ressemble à la foi, elle en a les excès, l'insistance, les recherches, l'opiniâtreté ».

Achat, Coll. Copeau, 1963.


1391 Jacques COPEAU. Mise en scène écrite pour Barberine, comédie en 3 actes d'Alfred de Musset. [Paris, Théâtre du Vieux Colombier, 18 novembre 1913], décors Francis Jourdain, costumes Val Rau. Acte I, scène l, Esquisse et notes manuscrites autographes, plume et crayon de couleur, 315 X 215 mm.

Coll. théâtrales. Fonds Copeau Achat, Coll. Copeau, 1963.

1392 Maquette construite de la scène du Vieux-Colombier et de son dispositif fixe avec le tréteau pour les comédies de Molière. Paris 1919-1920. Ht. 1.110 mm, larg.

1.070 mm, prof. 900 mm. Coll. théâtrales. Fonds Copeau Cette maquette conçue par Jacques Copeau et Louis Jouvet a été réalisée par ce dernier.

C'est « le dispositif le plus simple de tous, déclare Copeau, symbole de la liberté la plus grande et celui qui fait à l'imagination du poète l'appel le plus pressant et le plus pur. La farce y jaillit d'un bond, la tragédie en gravit les degrés à pas mesurés, la féerie vient s'y poser avec un frémissement de guirlandes et de plumages, le mystère n'y compromet point sa majesté ».

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1393 Louis JOUVET. Quatre aspects du dispositif du Vieux-Colombier pour jouer Molière , mis en scène par Jacques Copeau. Coll. théâtrales. Fonds Copeau 1. Vue isométrique pour la Jalousie du Barbouillé. 27 octobre 1920. Encre de chine, 215 X 275 mm.

2. Vue isométrique pour les Fourberies de ScaPin. 27 avril 1920. Tirage, 200 X 210 mm.

3. Vue isométrique pour le Médecin malgré lui. 15 octobre 1920. Tirage, 225 X 210 mm.

4. Vue isométrique pour le iVIisanthrope. 25 janvier 1922. Encre de chine, 250 X 195 mm.

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1394 Jacques MARITAIN. Lettre à Jacques Copeau. Meudon, 28 octobre 1927.

Coll. théâtrales. Fonds Copeau « Dans ce grand effort pour mettre votre existence quotidienne et votre métier d'accord avec votre vie spirituelle, peut-être cherchez-vous quelquefois avec trop d'ardeur à faire vous-même la volonté de Celui qui nous a dit soyez parfaits. »

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1395 Jacques COPEAU. Le poète et le comédien. Texte autographe de la conférence publiée dans « La Revue des vivants » en mai 1930, sous le titre le Poète au théâtre.

Plume et crayon, 275 X 211 mm. Coll. théâtrales. Fonds Copeau « Je vous invite à une répétition. C'est un privilège que le public envie aux professionnels.

Je suppose que vous y êtes sensible, que vous vous réjouissez de saisir sur le vif les secrets de notre art. »

Achat, Coll. Copeau, 1963.


1396 André DERAIN. Lettre à Jacques Copeau, s.d. [fin août 1935].

Coll. théâtrales. Fonds Copeau Cette lettre concerne le projet de Copeau de monter la Tempête de Shakespeare; il a publié, en 1931, une préface à la traduction de P.-L. Matthey. Derain concevrait les décors. « Je voudrais savoir si on peut faire beau, grand et somptueux, ou s'il faut simplement réaliser une chose très théâtre. »

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1397 Francis POULENC. Lettre à Jacques Copeau. Noizay. s.d.

Coll. théâtrales. Fonds Copeau Cette lettre concerne la musique de scène de la Tempête. « Dites-moi quand vous aurez besoin de moi, je suis prêt à me mettre au travail avec mes idées bien arrêtées. »

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1398 François MAURIAC. Lettre à Jacques Copeau, Paris 12 novembre 1936.

Coll. théâtrales. Fonds Copeau Cette lettre concerne la rédaction ày Asmodée mise en scène par Copeau à la Comédie-Française, 24 mai 1937. « Si cette pièce pouvait être sauvée, ce serait par une création d'atmosphère : il faudrait faire sentir autour d'une maison landaise des lieues de landes torrides ou mouillées. »

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1399 Paul CLAUDEL. Lettre à Jacques Copeau. Paris, 5 décembre 1937.

Coll. théâtrales. Fonds Copeau Claudel recommande le peintre José- Maria Sert « très désireux d'être chargé des décors de l'Annonce et qui a à ce sujet des idées magnifiques ». Il poursuit : « Avez-vous vu la nouvelle représentation de l'Échange ? Elle vous rappellera ces jours antiques et glorieux du VieuxColombier. » Ne pouvant s'accorder avec Sert, Copeau renoncera à monter l'Annonce faite à Marie à la Comédie-Française.

Achat, Coll. Copeau, 1963.

1400 JEAN COCTEAU, Lettre à Jacques Copeau, s.d. Avec croquis à la plume.

Coll. théâtrales. Fonds Copeau « J'ai trouvé la faute du dernier acte et je le corrige. C'était très simple. Il suffisait de déplacer des répliques et de couper un personnage. »

Il s'agit des Chevaliers de la Table ronde qui ne seront pas montés, en définitive, par Copeau, mais au Théâtre de l'Œuvre, le 14 octobre 1937, mise en scène et décors de l'auteur, costumes de Mme Chanel.

Achat, Coll. Copeau, 1963.


3. AUTOUR DU CARTEL : DULLIN, JOUVET, BATY

1401 Bernard ZIMMER, Les Oiseaux, comédie d'Aristophane (adaptation libre de Bernard Zimmer). Premier manuscrit autographe. 53 ff. 297 X 210 mm.

Coll. théâtrales. Fonds B. Zimmer

Ce manuscrit est le premier d'un ensemble de versions et copies successives de la pièce, réunies et classées par les soins de Mme Bernard Zimmer (cinq dossiers). La pièce fut créée au Théâtre de l'Atelier le 26 janvier 1928 dans une mise en scène de Charles Dullin, décors et costumes de Lucien Coutaud, musique de Georges Auric. Les réactions des journalistes lors de la première furent à l'origine de la fondation du Cartel, Gaston Baty, Charles Dullin, Louis Jouvet et Georges Pitoëff décidant de faire front ensemble.

Quelques photographies de Achay montrant le décor et les costumes de L. Coutaud ont été rassemblées autour de ce manuscrit.

Don de Mme Bernard Zimmer, 1970.

1402 Jean COCTEAU. Quatre masques pour Antigone de Sophocle, adaptation de Jean Cocteau, mise en scène de Charles Dullin, décor de Pablo Picasso, costumes de Mme Chanel, musique d'Arthur Honegger. [Paris, Théâtre de l'Atelier, 19 décembre 1923.] Toile métallique et carton, hauteur 250 X 235 mm.

Coll. théâtrales. Fonds Dullin Don de la Société des Amis de Charles Dullin, 1968.

1403 Deux costumes pour La Vie est un songe, de Calderon, adaptation Alexandre Arnoux, mise en scène de Charles Dullin, musique de fanfare d'Alfred Abondance. [Reprise à Paris, Théâtre de l'Atelier, saison 1926-1927.] Coll. théâtrales. Fonds Dullin Il est vraisemblable que les costumes portés lors de la reprise ne furent pas ceux conçus par Antonin Artaud pour la création par l'Ecole de l'Atelier au Théâtre du Vieux-Colombier, le 15 octobre 1921, mais des costumes dessinés par Jean Hugo auteur de ceux de la Femme silencieuse de Ben Jonson créée le 24 novembre 1925 au Théâtre de l'Atelier.

Don de la Société des Amis de Charles Dullin, 1968.

1404 Jean ANOUILH. Lettre à Charles Dullin, s.d. (enveloppe timbrée du 28 juillet 1937).

Coll. théâtrales. Fonds Dullin Anouilh propose un sujet de pièce à Dullin (« C'est à vous que je veux faire un rôle »), dont le titre serait « M. Cinquantaine libre l h. par jour ». Il développe longuement l'argument de cette pièce qui semble n'avoir jamais été repris.

Don de la Société des Amis de Charles Dullin, 1968.


1405 Paul CLAUDEL. L'Annonce faite à Marie. Acte IV (nouvelle version) novembre 1938.

Copie dactylographiée avec annotations manuscrites de l'auteur. « Exemplaire de Charles Dullin ». 27 ff., 270 x 210 mm. Coll. théâtrales. Fonds Dullin Cette nouvelle version a été établie par Claudel à la suite d'un entretien avec Dullin, comme en témoigne la lettre du 26 octobre 1938 présentée à côté du manuscrit.

Don de la Société des Amis de Charles Dullin, 1968.

1406 Jean-Louis BARRAULT. Lettre à Charles Dullin, 9 décembre 1939.

Coll. théâtrales. Fonds Dullin Barrault mobilisé fait part à Dullin de quelques « remarques personnelles » sur la façon dont il concevrait une méthode pour l'éducation des comédiens, sujet qui préoccupe le « patron » autant que l'élève. « Il s'agit de constituer [.] un véritable solfège aussi éloigné de l'art dramatique que la méthode Carpentier l'est d'une étude de Chopin. »

« Le solfège comprendrait trois grandes parties : 1. Possession de l'instrument ou conscience du corps et du souffle 2. Entraînement du corps et du souffle [.] 3. Puissance intellectuelle [.] « Enfin, on pourrait aj outer une 4e partie, partie de raffinement : la danse, le chant, etc. »

Tous ces points sont largement développés.

Don de la Société des Amis de Charles Dullin, 1968.

1407 Deux costumes pour Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène de Charles Dullin, décors de Pierre Sonrel, costumes de Delpech, musique d'Elsa Barraine.

[Paris, Théâtre Sarah Bernhardt, 11 avril 1945]. Coll. théâtrales. Fonds Dullin Don de la Société des Amis de Charles Dullin, 1968.

1408 Marcel ACHARD. Petrus, comédie en 3 actes. Manuscrit autographe. Vers 1933.

68 ff., 320 X 220 mm. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet La pièce fut créée le 8 décembre 1933, à Paris, Comédie des Champs-Elysées, dans une mise en scène de Louis Jouvet et des décors de Léon Leyritz. Louis Jouvet jouait le rôle de Petrus et Thérèse Dorny celui de Migo.

Marcel Achard. Petrus, publié iJl: La Petite Illustration, ne 668-Théâtre, n° 344, 31-3-1934.

Marcel Achard. Théâtre [I], Paris, Gallimard, 1942.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1409 Léon-Paul FARGUE. Texte pour la brochure de présentation du Théâtre Louis Jouvet publiée à l'occasion d'une tournée en France et à l'étranger de ce théâtre (février-mars 1931). Signée L.P.F. Manuscrit autographe. Non daté [1930]. 1 f., 280 X 218 mm. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet En bas du feuillet de la main de Louis Jouvet : « Léon-Paul Fargue ». On y a joint un exemplaire de la brochure éditée par le Théâtre Louis Jouvet, ouvert à la page où se trouve le texte de Léon-Paul Fargue.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.


1410 Jean GENET. Les Bonnes, pièce en i acte. Scène de «Madame », variantes. Manuscrit autographe, 1946-1947. Papiers et formats divers. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet x. Scène de « Madame », variantes de la main de Jean Genêt sur des fragments de texte dactylographiés et sur des feuillets surajoutés. 27 ff., formats divers.

2. Scène de « Madame », variantes. 9 ff., 270 X 210 mm.

La pièce fut créée à Paris, au Théâtre de l'Athénée, le 19 avril 1947, dans la mise en scène de Louis Jouvet et le décor de Christian Bérard. Les trois rôles furent joués par Yolande Laffon (Madame), Monique Mélinand (Solange) et Yvette Etiévant (Claire). De nombreuses variantes manuscrites de la main de Jean Genêt ou transcrites par les participants du spectacle soit sur des feuillets libres, soit en marge de sept brochures dactylographiées du texte de la pièce, témoignent de l'important travail accompli sur ce texte au cours des répétitions des Bonnes.

Jean Genêt. Les Bonnes, publié in: L'Arbalète, nO 12, printemps 1947, Lyon, M. Barbezat, 1947.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1411 Jean GIRAUDOUX. La Folle de Chaillot, pièce en 2 actes. Acte II. Trois copies dactygraphiées avec de nombreuses corrections et modifications de texte de la main de Jean Giraudoux, suivies d'une variante de la scène des quatre folles, manuscrit autographe. Vers 1942-1943. 3 br. dactyl. et 11 ff. ms. regroupés en 1 vol. In-40.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet Il existe aussi pour l'acte I quatre copies dactylographiées remaniées de la main de Jean Giraudoux. Ensemble, ces textes des deux actes constituent deux états de la pièce. Cinq états du texte intégral de la Folle de Chaillot sont au fonds Jouvet : ces brochures, les placards de l'édition Grasset, un jeu de ces mêmes placards corrigés de la main de Jean Giraudoux, enfin les bonnes feuilles de cette édition (copyright 1943). C'est ce dernier texte qui fut créé au Théâtre de l'Athénée, à Paris, le 22 décembre 1945, dans la mise en scène de Louis Jouvet, les décors et les costumes de Christian Bérard, avec la musique de scène d'Henri Sauguet. Les rôles principaux furent tenus par Marguerite Moreno (Aurélie, la folle de Chaillot) et Louis Jouvet (le Chiffonnier).

Jean Giraudoux. La Folle de Chaillot, Paris, Grasset, 1946.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1412 Jean GIRAUDOUX. Pour Lucrèce, pièce en 3 actes. Fragments. Manuscrit autographe.

Vers 1942-1944, 46 ff., 275 x 215 mm. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Acte II, scène 4 (Paola et Lucile) et début de la scène 5. Variante. 11 ff., 275 X 215 mm.

2. Acte III, 35 ff., 275 X 215 mm.

Cet acte fait partie des trois versions intégrales de l'œuvre qui se trouvent dans le fonds Jouvet. Les textes sont dactylographiés (à l'exception de celui-ci), mais revus, remaniés de la main de Jean Giraudoux, avec des feuillets manuscrits intercalés. Ces versions sont différentes du texte édité. Louis Jouvet ne put, avant sa mort, réaliser la mise en scène de Pour Lucrèce comme il le souhaitait. La pièce fut créée par la Compagnie Renaud-Barrault au Théâtre Marigny, à Paris, le 6 novembre 1953, dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault, décors de A.-M. Cassandre, costumes de A.-M. Cassandre et Christian Dior; les


principaux rôles furent joués par Madeleine Renaud, Edwige Feuillère, Yvonne de Bray, Jean-Louis Barrault, Jean Servais, Jean Desailly.

Jean Giraudoux, Pour Lucrèce, Paris, Grasset, 1953.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1413 Jules ROMAINS. Démétrios, comédie en 1 acte. Manuscrit autographe. 1925. 51 ff.

205 x 195 mm. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet La pièce fut créée à Paris, Comédie des Champs-Élysées, le 9 octobre 1925, dans une mise en scène et un décor de Louis Jouvet qui jouait le rôle de Démétrios. Elle accompagnait à l'affiche Madame Béliard, pièce en 3 actes de Charles Vildrac (création). Jules Romains écrivit cette comédie à la demande de Louis Jouvet, en une semaine.

Jules Romains. Démétrios, publié in: Candide, 17-10-1925 et in: La Petite Illustration, n° 170, 23-10-1926 (avec le Dictateur du même auteur). Jules Romains. Théâtre [IV], Paris, Gallimard, 1924-1935.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1414 Marcel ACHARD. Lettres à Louis Jouvet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Deux lettres de Marcel Achard à Louis Jouvet. Saint-Jean-de-Luz, non datées (été 1924, avant le 15 septembre), papier à en-tête de la Villa Sangomar, Hôtel Pension de Famille.

2 ff.

Marcel Achard exprime ses inquiétudes sur le sort de sa pièce Malborough s'en va-t-en guerre que Louis Jouvet avait reçue, qu'il devait monter au Théâtre du Vieux-Colombier dont il projetait de prendre la direction après que Jacques Copeau y eut renoncé. Finalement la pièce fut créée à la Comédie des Champs-Élysées, le 8 décembre 1924, dans la mise en scène et les décors de Louis Jouvet qui joua le rôle de Malborough. La musique de scène était de Georges Auric.

2. Lettre de Marcel Achard à Louis Jouvet. New York, non datée, papier à en-tête de l'hôtel The St Moritz on the Park [août 1932]. 1 f.

« Il faut être ici, occupé à faire répéter Domino pour se rendre compte à quel point tu as été le grand, l'unique artisan de la réussite de cette pièce (.) Je ne t'ai peut-être pas assez dit (.) combien je savais à quel point Domino était ton œuvre comme la mienne. »

La pièce avait été créée par Louis Jouvet, à Paris, à la Comédie des Champs-Elysées, le 3 février 1932. Lettres choisies parmi 28 missives, ms. autogr., 2 1. dactyl. et 13 télégr.

adressés par Achard à Jouvet, de 1925 à 1945.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1415 Jean ANOUILH. Lettre à Louis Jouvet. Arcachon, s.d. [c. oct.-nov. 1939]. 3 ffColl. théâtrales. Fonds Jouvet Les rapports entre Jean Anouilh et Louis Jouvet ne furent jamais faciles. Jean Anouilh tente de s'en expliquer dans cette lettre choisie parmi 67 missives manuscrites autographes et un télégr., adressés par Jean Anouilh à Louis Jouvet, de 1928 à 1950.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.


1416 Antonin ARTAUD. Lettres à Louis Jouvet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Lettre d'Antonin Artaud à Louis Jouvet, Paris, 58, rue La Bruyère, 30 octobre 1931.

3 if.

Antonin Artaud, dans cette lettre d'un grand intérêt, développe sa conception de la mise en scène : « C'est même bien la qualité distinctive des choses de théâtre qu'elles ne puissent être contenues dans les mots, ou même dans des esquisses. Une mise en scène se fait devant la scène (.) Il me paraît absolument impossible de décrire un mouvement, un geste ou surtout une intonation scénique, si on ne les fait pas. »

2. Lettre d'Antonin Artaud à Louis Jouvet, (Paris) 7 mars 1935. 2 ff.

Lettre à propos de son drame Les Cenci et de l'impact des œuvres dramatiques sur le public : « Quand le public croit comprendre quelque chose ce n'est pas ce qu'il comprend qui agit sur lui, mais justement le reste, la zone interdite à l'intelligence rationnelle et où l'inconscient intervient (.) L'inconscient est le même partout, il ne s'agit que d'en dénuder les puissances. Comptez pour émouvoir les masses sur des énergies, sur des forces pures dont tout prouve que cette pièce est abondamment pourvue, ne comptez plus sur de raisonnables calculs. »

Lettres choisies parmi 25 missives manuscrites autographes adressées par Artaud à Jouvet du 15 -4-19 3 1 au 8 -4-19 3 5 et 16 ff. dactylogr. copies de projets de lettres d'Artaud à Jouvet.

Antonin Artaud. Œuvres complètes, [III et V], Paris, Gallimard, 1956.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1417 Jacques AUDIBERTI. Lettre à Louis Jouvet. S.l.n. d. (c.1950). 5 ff.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet Les trois premières pages sont consacrées aux prolongements d'une discussion qu'avaient eue Louis Jouvet et Jacques Audiberti à propos de la pièce de ce dernier Les Naturels du bordelais. Jacques Audiberti poursuit : « Je vais néanmoins essayer de mettre au point l'idée d'une comédie de boulevard ». Et il développe cette « idée » au courant de la plume, en cinq pages, créant d'un trait le véritable schéma d'une pièce en trois actes. Quelque temps après, Jacques Audiberti écrivait à Louis Jouvet pour lui demander une copie de ce projet.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1418 Georges BRAQUE. Lettre à Louis Jouvet. Paris, 6, rue du Douanier, lundi 1-3-1937.

1 f. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet Georges Braque exprime ses regrets d'être obligé de renoncer à entreprendre le décor d'Électre, pièce en 2 actes de Jean Giraudoux (Paris, Théâtre de l'Athénée, 13 mai 1937, création).

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1419 Paul CLAUDEL. Lettres à Louis Jouvet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Lettre de Paul Claudel à Louis Jouvet. Paris, 80 rue de Passy, lundi (datée par le secrétaire de Louis Jouvet, sur une copie, 18-5-1930).

Cette lettre fut écrite en réponse à Louis Jouvet qui avait demandé à Paul Claudel quelques


lignes de sa main pour une brochure de présentation du Théâtre Louis Jouvet publiée à l'occasion d'une tournée de ce théâtre en France et à l'étranger au cours des mois de février et mars 1931. Claudel se récusa : « Je ne suis pas qualifié pour juger d'un effort théâtral (.) Enfin, en ce qui concerne les trois pièces dont vous parlez, je dois vous avouer franchement que si je n'ai aucune objection contre Knock et Siegfried, j'en ai au contraire de très fortes contre Amphitryon [la pièce de Jean Giraudoux] dont le ton égrillard et polisson me déplaît au suprême degré et dont pour cette raison je n'ai pas achevé la lecture. »

2. Lettre de Paul Claudel à Louis Jouvet. Washington], Ambassade de France, 30 avril 1931.

« J'ai appris avec un très grand plaisir q. [ue] v. [ous] alliez prendre vous-même la direction du Théâtre Pigalle. Je serai enchanté d'avoir affaire désormais à vous et de me sentir entouré d'une atmosphère compréhensive et sympathique ! à supposer, bien entendu, que vous soyez toujours dans l'intention de monter l'Annonce. »

Quelques mois plus tard, le ton change.

3. Lettre de Paul Claudel à Louis Jouvet, Washington], Ambassade de France aux ÉtatsUnis, le 15 novembre 1930 [sic pour 1931].

La pièce à laquelle il est fait allusion est Un Taciturne, de Roger Martin du Gard, créée par Louis Jouvet à la Comédie des Champs-Elysées, le 29 octobre 1931. Elle traîtait d'un cas d'inversion sexuelle. Paul Claudel écrit au début de la lettre : « J'ai lu avec la plus profonde horreur dans « Le Temps » un compte rendu de la dernière pièce que vous avez jouée à votre théâtre. J'ai pour vous de l'estime et de l'amitié et je croyais qu'il y avait des choses que vous n'étiez pas capable de faire. Je me suis trompé. » Et Claudel accable Jouvet de son mépris. Il lui retire l'Annonce faite à Marie.

Lettres choisies parmi 15 missives ms. autographes adressées par Claudel à Jouvet de 1927 à 1946.

Les deux dernières ont été publiées in: Cahiers Patti Claudel, 6, Claudel homme de théâtre.

Correspondances avec Copeau, Dullin, Jouvet, Paris, Gallimard 1966.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1420 Jean COCTEAU. Deux lettres à Louis Jouvet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Lettre de Jean Cocteau à Louis Jouvet, (Paris) 9 rue Vignon, s.d. (février 1933). Illustrée d'un dessin à la plume.

La pièce de Jean Giraudoux, pour laquelle Jean Cocteau sollicite « un coin d'ombre » à la répétition des couturières, est Intermezzo (Paris, Comédie des Champs-Elysées, ier mars 1933, création). Louis Jouvet, à cette date, avait déjà entrepris les études pour la pièce de Cocteau, La Machine infernale, qu'il créa à la Comédie des Champs-Elysées le 12 avril 1934.

Dans cette lettre, l'auteur fait allusion aux difficultés intervenues dans le choix des grands couturiers qui devaient exécuter les costumes. Son dessin représente Jocaste assise auprès d'Œdipe étendu.

2. Lettre de Jean Cocteau à Louis Jouvet, s.l.n.d. (c. fin 1933-début 1934). Illustrée d'un dessin à la plume.

La lettre insiste auprès de Louis Jouvet pour qu'il obtienne d'Elvire Popesco qu'elle joue le rôle de Jocaste. La pièce, mise en scène par Louis Jouvet dans les décors et les costumes de Christian Bérard, marqua la première collaboration entre ces deux artistes, suscitée par Jean Cocteau. Les principaux rôles furent tenus par Marthe Régnier (Jocaste), Jean-Pierre Aumont (Œdipe), Lucienne Bogaert (le Sphinx) et Pierre Renoir (Tirésias). Lettres choisies parmi 47 missives manuscrites autographes, 3 télégrammes adressés par Jean Cocteau à Louis Jouvet, de 1932 à 1951.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.


1421 Salvador DALI. Lettre à Louis Jouvet. Pebble Beach (California), Del Monte Lodge, 1945 (reçue le 14-8-1945, à Paris). Coll. théâtrales. Fonds Jouvet « Si vous m'arranger un voayage oficiel ou semi oficiel pour venir à Paris, g'écrirais pour votre teatre ce que vous voudrez, notre destine est de colabore ensemble — Ge deja 5 pièces de teatre (le plan) qu'il ne faudrai que les écrire (.) On vien de [mot illisible] mon « Tristan fou » qui fesait un efet l'irique truculent, malereussement cetait un vallet [ballet] et au lieu de la parolle Les protagonistes d'ance, saute comme les puces ! »

Au verso, de la main de Louis Jouvet : « reçu le 14 août 1945 ».

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1422 Charles DULLIN, Lettres à Louis Jouvet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet La correspondance entre Charles Dullin et Louis Jouvet s'étend de 1913 à 1949. Les lettres, dispersées dans quantité de dossiers, n'ont pu encore être toutes regroupées. On en dénombre 46, ms. autogr., à ce jour.

1. Deux lettres de Charles Dullin à Louis Jouvet, s.l.n.d. [du front, c. 1917].

Charles Dullin entretient Louis Jouvet de la troupe de « farceurs », à la manière de la Commedia dell'Arte, que Jacques Copeau projetait de créer au Vieux-Colombier : « Il me semble t'avoir déjà dit que j'attachais une grande importance au choix de mes jeunes farceurs; à leur aspect physique, à leur manière de vivre. Je les voudrais aussi près que possible du peuple. Simples — des artisans. Ce genre est incompatible avec l'esthétisme et les chinoiseries Rythmiques et autres. Il faut que mes farceurs soient danseurs, acrobates, jongleurs, musiciens, mais avec le naturel des clowns et des acrobates de foire. » On notera l'emploi, par Dullin, du possessif : « mes farceurs ».

2. Lettre de Charles Dullin à Louis Jouvet, s.d. (été 1929), papier à en-tête du Théâtre de l'Atelier.

En 1929, le baron Henri de Rothschild proposa aux quatre directeurs des théâtres du Cartel (Baty, Dullin, Jouvet, Pitoëff) de les nommer conseillers artistiques du Théâtre Pigalle sous le contrôle de Philippe de Rothschild. Charles Dullin fait un récit plein de verve de sa rencontre, à Néronville, avec Philippe de Rothschild qu'accompagnait Gaston Baty, rencontre qui détermina le refus de Dullin et l'échec du projet.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961-1963.

1423 Jean GIRAUDOUX, Deux lettres de Jean Giraudoux à Louis Jouvet.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Lettre de Jean Giraudoux à Louis Jouvet, (Paris) samedi 21 (mars 1931).

Jean Giraudoux, pour quelques jours à Paris après un voyage en Europe centrale, communique à Louis Jouvet, lui-même en tournée, quelques échos de son voyage et de représentations d'Amphitryon 38 à Berlin et à Prague.

2. Lettre de Jean Giraudoux à Louis Jouvet, Légation de France à Belgrade, vendredi (note de la secrétaire : « probablement 13-11-1936 »).

Jean Giraudoux annonce à Louis Jouvet la naissance prochaine de sa pièce Electre: « Mais elle est encore en mon sein et, si je suis sûr déjà que ce sera une fille, je n'ai pas autant d'assurance sur sa bonne constitution. Dès le début de décembre, je compte me courber sur le second acte et ne me relever que la pièce achevée, vers Noël ». Jean Giraudoux relate son séjour à Vienne où l'on donnait pour la première fois la Guerre de Troie n'aura


pas lieu; il évoque la sympathie dont Louis Jouvet et lui-même sont l'objet en Europe centrale : « Partout on me parle de l'École des femmes et partout l'on joue la Guerre de Troie ».

Lettres choisies parmi 40 missives autographes et 8 télégrammes adressés par Jean Giraudoux à Louis Jouvet entre le 5-5-1928 et le 21-6-1939.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1424 André MALRAUX. Lettre à Louis Jouvet. Boulogne-sur-Seine, 19 bis, avenue VictorHugo, marcredi (janvier 1950). Coll. théâtrales. Fonds Jouvet Lettre à propos de la mise en scène de Louis Jouvet pour Tartuffe : « Ce qui m'a frappé c'est la qualité de style que vous êtes parvenu une fois de plus à donner, et où votre direction des artistes se mêle au décor et permet de décoller du réalisme (.) Et il y a entre la façon dont vous tirez du texte de la déclaration sa sonorité de stances de Polyeucte et l'immobilité que vous donnez au personnage lorsqu'il subit et n'agit pas, un contrepoint parfait de Tartuffe, avant tout personnage secret, et lui donne un prolongement qui m'intéresse d'abord dans toute interprétation (.) Bravo pour avoir choisi l'énigme ».

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1425 Jules ROMAINS. Lettres à Louis Jouvet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Lettre de Jules Romains à Louis Jouvet (Hyères) mardi matin 9 (septembre 1924). 2 ff.

Lettre à propos de la Scintillante, pièce en l acte de Jules Romains (Paris, Comédie des Champs-Elysées, 7 octobre 1924, création). Seule lettre connue, parmi celles adressées à Louis Jouvet, où Jules Romains développe aussi longuement des indications concernant les personnages et la mise en scène de sa pièce. (La lettre a été endommagée à la suite d'une inondation provoquée, en 1944, par le bombardement du local où les dossiers du Théâtre Louis Jouvet furent entreposés pendant la guerre 1939-1945.) 2. Lettre de Jules Romains à Louis Jouvet, (Paris) vendredi soir 2 octobre (1925).

Lettre écrite après une répétition de Démétrios, pièce en l acte de Jules Romains (Paris, Comédie des Champs-Élysées, 9 octobre 1925), sur l'interprétation du rôle de Démétrios par Louis Jouvet : « j'aurais voulu être trois cents personnes à moi seul pour applaudir ».

3. Lettre de Jules Romains à Louis Jouvet, (Paris) 6 rue de Solférino, le 26 décembre 1947.

Lettre sur l'interprétation (rôle et mise en scène) de Dom Juan de Molière par Louis Jouvet (Paris, Théâtre de l'Athénée, 24 décembre 1947; mise en scène de Louis Jouvet, décors et costumes de Christian Bérard, musique d'Henri Sauguet). « L'ensemble du spectacle est une merveille » écrit Jules Romains. Et il conclut : « En sortant de là comment ne pas avoir certains regrets. Comment ne pas se dire qu'on a vécu en même temps que ce Louis Jouvet, et longtemps (.) et ne pas mélancoliquement s'apercevoir que bien des choses que vous auriez pu, que vous auriez dû faire ensemble, qui étaient toutes naturelles, qui sub specie aeternitatis étaient inévitables, n'ont pas eu lieu. Transposez cela sur un certain registre de rêverie (.) et il se peut que vous saisissiez le genre d'émotion à quoi je cède, pour une minute, et dont je veux vous faire part pendant que tous les deux nous sommes encore vivants. »

Lettres choisies parmi 56 missives,-ms. autogr., 15 1. dactyl., 16 télégrammes adressés à Louis Jouvet de 1922 à 1951, compte tenu que cette correspondance n'a pas encore été complètement réunie.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.


1426 Marc CHAGALL. Maquettes originales pour Le Gros lot, pièce en 4 actes de Siméon louchkévitch. Adaptation en langue française de J. Kolbert. Projet pour le Théâtre Louis Jouvet, Comédie des Champs-Élysées, 1925-1926.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Tête de Pouziss. Maquillage et coiffure. Gouache, 480 X 315 mm.

2. Tête de Clara. Maquillage et perruque. Gouache, 480 X 315 mm.

Annotation manuscrite de la main de Jouvet concernant le costume du personnage.

Maquettes choisies parmi huit maquettes planes en couleur et 14 dessins au crayon de Marc Chagall.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1427 Christian BÉRARD. Maquettes originales pour L'Illusion, comédie en 5 actes, en vers, de Pierre Corneille, présentée à Paris, Théâtre-Français, par la Comédie-Française, le 15 février 1937, mise en scène de Louis Jouvet, décors et costumes de Christian Bérard, musique de Vittorio Rieti. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Recueil de maquettes de Christian Bérard pour l'Illusion de Pierre Corneille.

51 gouaches, 35 lavis (en noir et en couleur), 7 photographies des décors avec personnages. Un album, 80 ff., 65,5 X 55,5 cm.

Maquette présentée : costumes pour Lyse, deux musiciens, Isabelle assise dans un petit char tiré par deux cygnes. Gouache sur fond noir, 3 15 X 490 mm.

Maquettes extraites de l'album : 2. Costume. Matamore. Gouache sur fond noir, 315 X 490 mm.

3. Décor. Acte 1 (fin)-acte II, scène 1. La grotte du magicien Alcandre avec personnages.

Gouache rehaussée d'or sur fond noir, 315 X 490 mm.

4. Décor. Acte II, scène 1. La grotte du magicien où apparaissent des personnages devant Alcandre et Pridamant. Gouache rehaussée d'or sur fond noir, 315 X 490 mm.

5. Décor. La Maison d'Isabelle, avec personnage assis sur le perron. Gouache sur fond noir, 315 X 490 mm.

6. Décor. Acte IV, scène 9. La prison, avec Lyse, Isabelle, Clindor, dans la prison, et le géôlier. Gouache sur fond noir, 315 X 490 mm.

Les principaux rôles étaient joués par Pierre Dux (Clindor), Lise Delamare (Isabelle), Jeanne Sully (Lyse), Aimé Clariond (Alcandre), Dorival (Matamore).

Achat, 1970.

1428 Christian BÉRARD. Maquettes originales pour Le Corsaire, conte en 2 actes de M. Achard, créé à Paris, Théâtre de l'Athénée, le 25 mars 1938, mise en scène de Louis Jouvet, décors de Guillaume Monin et Christian Bérard, costumes de Christian Bérard, musique de Vittorio Rieti. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Costume et décor. Le Corsaire Kid Jackson et sa cabine à bord du navire. Maquette de Christian Bérard. Gouache, 415 X 315 mm.

2. Costumes. Évangéline et le Duc, son père. Maquette de Christian Bérard. Gouache, 418 X 315 mm.

Les doubles rôles de Frank O'Hara et Kid Jackson, de Georgia Swanee et Évangéline furent joués respectivement par Louis Jouvet et Madeleine Ozeray. Maquettes extraites


N° 1428. — Christian Bérard. Maquette de décor pour Le Corsaire de Achard. 1938.


d'un album contenant cinq maquettes planes en couleur et seize dessins de Ch. Bérard, huit maquettes planes en couleur et un dessin de G. Monin, un dessin technique de la machinerie, dessin au trait et lavis, de Camille Demangeat.

Achat, 1970.

1429 Christian BÉRARD. Maquettes originales pour L'Occasion de Prosper Mérimée.

Projet pour la tournée du Théâtre Louis Jouvet en Amérique latine (1941-1945).

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Décor. Gouache. 320 X 233 mm.

2. Costumes. Les jeunes filles. Gouache. 320 X 233 mm.

Les conditions de travail au Brésil ne permirent pas d'exécuter le décor de Christian Bérard. La pièce fut jouée pour la première fois à Rio de Janeiro, au Teatro Municipal, le 26 juin 1942, dans la mise en scène de Louis Jouvet et le décor d'Henrique Libéral. Le rôle de Fray Eugenio fut joué par Louis Jouvet, celui de Mariquita, par Madeleine Ozeray.

Maquettes choisies parmi 6 maquettes planes en couleur de Christian Bérard.

Achat, 1970.

1430 Christian BÉRARD. Maquettes originales pour La Folle de Chaillot, pièce en 2 actes de Jean Giraudoux, créée à Paris, Théâtre de l'Athénée, le 22 décembre 1945, mise en scène de Louis Jouvet, décors et costumes de Christian Bérard, musique d'Henri Sauguet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Décor. Acte II, avec personnages : l'Égoutier, les quatre folles (Gabrielle, Aurélie, Constance, Joséphine) et, au fond, descendant l'escalier, Irma. — Aquarelle et gouache, 5 3 5 X 735 mm.

2. Costumes. Les Amis des végétaux (acte II). — Lavis et gouache sur isorel, 460 X 5 50 mm.

Les deux principaux rôles étaient tenus par Marguerite Moreno (Aurélie, la folle de Chaillot) et Louis Jouvet (le Chiffonnier). Maquettes choisies parmi 16 maquettes planes en couleur, 10 lavis à l'encre de chine et gouache, 9 dessins au crayon et à l'encre.

Achat, 1970.

1431 Christian BÉRARD. Maquettes originales pour Dom Juan, de Molière, comédie en 5 actes, en prose, présentée à Paris, Théâtre de l'Athénée, le 24 décembre 1947, mise en scène de Louis Jouvet, décors et costumes de Christian Bérard, musique d'Henri Sauguet. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Décor. Acte I. Pastel, 493 X 645 mm.

2. Décor. Acte III. Pastel avec touches de gouache, 495 X 575 mm.

3. Costume. Elvire (acte IV). Gouache, 500 X 325 mm.

4. Costume. Statue mouvante (acte IV). Gouache, 500 X 325 mm.

Les principaux rôles étaient tenus par Louis Jouvet (Dom Juan), Fernand-René (Sganarelle), Andrée Clément (Elvire), Pierre Renoir (Dom Louis). Maquettes choisies parmi 44 maquettes planes en couleur, 4 lavis à l'encre de chine, 15 dessins à l'encre, au fusain, au crayon et 14 esquisses et croquis.

Achat, 1970.


1432 Christian BÉRARD. Lettres à Louis Jouvet. S.l.n.d.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Lettre de Christian Bérard à Louis Jouvet, avec son enveloppe d'une autre main.

(Timbrée : 16-12-1940.) 2. Lettre de Christian Bérard à Louis Jouvet avec son enveloppe, écrites toutes deux au pinceau. (Timbrée : Paris, 29-[ ?]-1945.) Christian Bérard écrivait très rarement: entre 1934 et 1945, on ne compte que quatre lettres de sa main à Louis Jouvet. Mais quand il lui arrivait de se dérober à un rendez-vous, pour se faire pardonner il rédigeait lui-même, au pinceau ou au crayon, des missives d'une effusion débordante.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1433 Charles DULLIN. Lettre à Louis Jouvet. S.I., samedi, s.d. (février 1949).

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet « Bébé [surnom de Christian Bérard] est mort. C'est à toi que j'écris. Tu étais, pour moi, toute sa famille puisque tu étais, pour lui, tout le théâtre (.) Comme il savait t'aimer !

C'était un monstre merveilleux qui avait un cœur dans la tête et une cervelle à la place du cœur. Le Tout-Paris des cons va lui faire des funérailles. Il était digne du corbillard à trois sous du père Courbet. »

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1434 Pavel TCHELITCHEW. Maquettes originales pour Ondine, pièce en 3 actes de Jean Giraudoux, créée à Paris, Théâtre de l'Athénée, le 4 mai 1939, mise en scène de Louis Jouvet, décors et costumes de Pavel Tchelitchew, musique d'Henri Sauguet.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet 1. Décor. Acte I, fin de l'acte, quand la cabane du pêcheur est transformée par l'éclairage en une demeure en forme de poisson aux tons nacrés. Gouache, 505 X 655 mm.

2. Décor. Acte II, la salle d'honneur dans le palais du Roi. Gouache, 590 X 510 mm.

3. Costume. Le Chevalier Hans, en armure (acte I). Gouache, 500 X 327 mm.

4. Costume. Le Chevalier Hans (acte II, costume de cérémonie). Gouache, 500 X 327 mm.

5. Costume. Ondine (acte III). Gouache, 327 x 500 mm.

6. Costume. Bertha (acte II, troisième costume). Gouache, 500 X 326 mm.

7. Costume. Le Roi (acte II). Gouache, 500 x 327 mm.

Les rôles principaux furent tenus par Louis Jouvet (le Chevalier Hans), Madeleine Ozeray (Ondine), Jeanne Hardeyn (Bertha). Maquettes choisies parmi 25 maquettes planes en couleur et 2 gouaches blanches sur fond noir.

Achat, 1970.

1435 Pavel TCHELITCHEW. Lettre de Tchelitchew à Louis Jouvet. Grottaferrata (Roma), Via Anaguina, 28-4-1950. 3 ff. Coll. théâtrales. Fonds Jouvet Pavel (Pavlic pour ses amis) Tchelitchew, malade, ne supportant plus la vie américaine, quitta les États-Unis, où il résidait, pour l'Europe, en 1949. Après un séjour de quelques


mois à Paris, il s'installa en Italie où il semble avoir trouvé un certain apaisement à ses angoisses. Il eut une profonde affection pour Louis Jouvet dont il connaissait, à son égard, la compréhension, l'admiration et surtout l'amitié. Il se confiait à lui volontiers en de longues lettres.

Copie de la lettre de Pavel Tchelitchew à Louis Jouvet, 28 avril 1950. Copie dactyl., annot. manuscr., 5 ff.

Cette copie est corrigée, soulignée et complétée de la main de Louis Jouvet. Lettre choisie parmi 38 missives manuscrites autographes, 3 télégrammes et l lettre dactylographiée, adressés à Louis Jouvet de 1939 à 1951.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1963.

1436 Paul COLIN. Maquette pour l'affiche de Maya de Simon Gantillon, mise en scène et décor de Gaston Baty. [Paris, Théâtre de l'Odéon, direction F. Gémier, 2 mai 1924]. Fusain et gouache, 810 x 600 mm. Signé et daté 1925.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Le personnage de Maya a été incarné de façon saisissante par Marguerite Jamois dont Paul Colin évoque ici les traits.

Achat, 1962.

1437 Maquette construite du décor de Hamlet de Shakespeare, mise en scène et décor de Gaston Baty, costumes de Robert Féau, musique d'André Cadou. [Paris, Théâtre de l'Avenue, 12 octobre 1928.] Ht. 590 mm, larg. 810 mm, prof. 580 mm.

Coll. théâtrales. Fonds Baty Il s'agit du premier Hamlet, daté de 1602. Dans le 13e cahier de la revue Alasqttes, Baty a comparé les deux versions surprenant l'auteur au travail afin de « soulever le masque de l'idole et découvrir enfin le visage humain de William Shakespeare ».

Don de Mme Gaston Baty, 1965.

1438 Olga CHOUMANSKY. Portrait de Lucien Nat. Huile. 910 x 640 mm.

Coll. théâtrales Lucien Nat est représenté dans le rôle de Rodion Romanovitch Raskolnikov qu'il a créé dans l'adaptation et la mise en scène faites par Gaston Baty du roman de Dostoïevsky Crime et Châtiment, costumes d'Olga Choumansky, musique d'André Cadou. [Paris, Théâtre Montparnasse, 23 mars 1933].

Achat, 1972.

1439 Costumes de Phèdre et d'Hippolyte exécutés d'après les maquettes de MarieHélène Dasté par Mme Karinska pour Phèdre de Racine, mise en scène de Gaston Baty, décor d'Emile Bertin, costumes de M.-H. Dasté, musique de Rameau. [Paris, Théâtre Montparnasse, 9 mars 1940.] Coll. théâtrales. Fonds Baty Don de Mme Gaston Baty, 1965.


N° 1436. — Paul Colin. Maquette pour l'affiche de Maya, de Gantillon. 1924.


1440 Gaston BATY. La Tragique et plaisante histoire du Docteur Faust, jeu de marionnettes en un prologue et sept tableaux. Manuscrit autographe et dactylographié, 98 ff.

270 x 215 mm. Coll. théâtrales. Fonds Baty Ce spectacle de marionnettes écrit d'après les textes des vieux jeux allemands a été présenté en Allemagne, par Gaston Baty en février-mars 1949.

Don de Mme Gaston Baty, 1971.

1441 Gaston BATY. Mise en scène écrite des Caprices de Marianne d'Alfred de Musset.

Manuscrit autographe. Introduction fo 7 et Prologue fo 1, 270 X 210 mm.

Coll. théâtrales. Fonds Baty Ce texte est destiné à l'édition de la mise en scène des Caprices de Marianne. Il est le dernier écrit de la main de Gaston Baty, Aix-en-Provence, mars 1951. La pièce avait été montée par lui au Théâtre Montparnasse, le 4 décembre 1935, avant d'être reprise par la Comédie de Provence le 18 mars 1952.

Don de Mme Gaston Baty, 1970.

4. ACTIVITÉ THÉATRALE A PARIS ET DANS LE MONDE LE THÉÂTRE RADIOPHONIQUE

1442 Gabriel VIERGE, Relevé de la mise en scène et de la conduite d' Histoires de France, pièce en 3 actes et 12 tableaux de Sacha Guitry. Le relevé est intercalé, feuillet à feuillet, dans la copie dactylographiée du texte de la pièce et des notices techniques jointes. Manuscrit autographe. Vers 1934. 365 ff. répartis en deux volumes. In-40.

Coll. théâtrales. Fonds Jouvet Ce livre de régie, composé et rédigé par un régisseur, comprend une importante documentation technique sur le spectacle (notices, dessins, figures, photographies) dont le contenu est mis en lumière par la table des matières (établie postérieurement) jointe aux deux volumes présentés. La pièce fut créée à Paris, au Théâtre Pigalle, le 7 octobre 1933, dans une mise en scène de Sacha Guitry, à l'occasion de l'inauguration de ce théâtre construit par les soins du baron Henri de Rothschild. Les principaux interprètes furent Sacha Guitry et Yvonne Printemps.

Don des héritiers de Louis Jouvet, 1961.

1443 THÉATRE HÉBERTOT. Documents concernant la création de Sodome et Gomorrhe pièce en 2 actes de Jean Giraudoux, le 11 octobre 1943 Coll. théâtrales. Fonds Hébertot 1. Contrat d'Edwige Feuillère pour le rôle de Lia; 17 août 1943. Copie dactylographiée, signature autographe. 5 ff., 270 X 210 mm.

2. Exemplaire du texte revu par la censure allemande avec indication des coupures : ont été biffés, en particulier, les noms d'Abraham et Sarah.

3. Programme de la création.

Legs de Jacques Hébertot.


1444 Albert CAMUS. Lettre à Henri-René Lenormand, 10 juillet [1944?]. 2 ff.

Coll. théâtrales. Manuscrits A propos de sa pièce Le Malentendu, créée le 19 mai 1944 au Théâtre des Mathurins, Camus remercie Lenormand pour un article d'« un ton et une dignité qui le mettent bien au-dessus de la critique dramatique. Il s'est trouvé au moins un esprit pour examiner de bonne foi une œuvre de bonne foi. »

Don de Marie Kalff- Lenormand, 1961.

1445 THÉÂTRE DES NATIONS. Ensemble de documents concernant le Premier Festival international d'art dramatique 1954. Coll. théâtrales. Fonds Théâtre des Nations 1. Affiche - calendrier.

2. Photographies relatives à la présentation de A 1ère Courage de Bertolt Brecht par le Berliner Ensemble et Le Golem par le Théâtre Habimah de Tel Aviv.

3. Recueil de coupures de presse concernant les spectacles présentés à ce premier Festival.

4. Brochure concernant l'activité du Théâtre des Nations de 1954 à 1957.

L'ensemble de la collection comprend plus de 8.000 photographies constituant centcinquante recueils ainsi que cinquante-trois recueils de coupures de presse, des programmes et affiches concernant les spectacles présentés par les meilleures troupes du monde entier de 1954 à 1965 sous la direction de A.-M. Julien.

C'est en 1957 que le Festival international d'art dramatique prit officiellement le nom de Théâtre des Nations.

Don de A.-M. Julien, 1965.

1446 Gabriel GERMINET et Pierre CCSY. Maremoto, Radio-scenario. Copie dactylographiée avec des corrections manuscrites de Gabriel Germinet. — 12 ff., 270 X 210 mm.

Coll. théâtrales. Fonds Germinet-Vinot Évocation d'un drame de la mer, la première pièce radiophonique française fut répétée à l'antenne, le 22 octobre 1924 et provoqua un certain émoi. Des auditeurs, non prévenus (l'émission n'avait pas été annoncée) crurent capter les appels de détresse émis par un bateau en perdition, comme en témoignent les copies d'articles de presse et de lettres présentées à côté du manuscrit.

Don de Gabriel Germinet- Vinot, 1962.

5. DÉCORATEURS ET SCÉNOGRAPHES

Dans le domaine de la décoration théâtrale, le fonds de maquettes originales, de décors et de costumes s'est enrichi de plus de deux mille cinq-cents éléments grâce à la générosité des donateurs et à l'aimable compréhension des artistes. Depuis 1961, sont entrées des œuvres de peintres, dessinateurs, décorateurs et scénographes : André Acquart, Lucien Aguettant, René Allio, Michel Andreenko, Mariano Andreu, Georges Annenkov, André Barsacq, Gaston


Baty, G.K. Benda, Alexandre Benois, Christian Bérard, Emile Bertin, André Boll, Jacques Armand Bonaud, Yves Bonnat, Jacques Bosson, Dimitri Bouchène, Yves Brayer, Maurice Brianchon, Michel Brunet, Jacques Camurati, Jean Carzou, Claude Catulle, Roger Chapelain-Midy, Olga Choumansky, Camille Cipra, Antoni Clavé, Jean Cluseau-Lanauve, Paul Colin, Jacques Copeau, Lucien Coutaud, Henri Crémieux, Marie-Hélène Dasté, Bernard Daydé, André Delfau, Maxime Dethomas, Jeanne Dubouchet, Jacques Dupont, Michel Duran, Erté, Exter, Yves Faucheur, G. Fauconnet, René Gabriel, Francine Galliard-Risler, Jean-Louis Gampert, François Ganeau, Gesmar, Léon Gischia, Nathalie Gontcharova, Duncan Grant, Ibels, Louis Jouvet, Juncar, Ernst Klausz, Paul-Albert Laurens, Jacques Le Marquet, André Levasseur, Léon Leyritz, Simon Lissim, Madeleine Louys, Jean Lurçat, Jean-Denis Malclès, Berthold Mahn, Jacques Marillier, Pierre Marrast, André Masson, Medgies, Guillaume Monin, Hubert Monloup, Francisco Morales Nieva, René Moulaert, Jacques Noël, Auguste Pace, Edouard Pignon, Jacques Polieri, Eugène Printz, Michel Raffaëlli, Annette Sarradin, Louis Sigaud, Pierre Simonini, Pierre Sonrel, Pavel Tchelitchew, Louis Touchagues, Val-Rau, G. Vakalo, Tomas Wadachi, Georges Wakhévitch.

1447 André ACQUART. Maquette de décor pour Les Mariés de la Tour Eiffel, spectacle de Jean Cocteau, mise en scène de Georges Sallet, décor et costumes d'A. Acquart, musique de Charles Martin, Centre culturel interfacs. [Alger, Théâtre de l'Opéra, février 1953]. Gouache, 510 x 665 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1964.

1448 André ACQUART. Maquette construite du dispositif pour Les Séquestrés d'Altona de Jean-Paul Sartre, mise en scène de François Périer, décor et costumes d'A. Acquart.

[Paris, Théâtre de l'Athénée, 15 septembre 1965]. Ht. 505 mm, larg. 500 mm, prof. 380 mm. Coll. théâtrales Achat, 1969.

1449 René ALLIO. Maquette construite pour La Bonne âme de Se- Tchouan de Bertolt Brecht, mise en scène de Roger Planchon, décor et costumes de R. Allio, musique de Paul Dessau. [Villeurbanne, Théâtre de la Cité, novembre 1958.] Ht. 410 mm, larg. 760 mm, prof. 612 mm. Coll. théâtrales Achat, 1963.


N° 1447. — André Acquart. Maquette de décor pour Les Mariés de la Tour Eiffel, de Cocteau. 1953.


145° Georges ANNENKOV. Maquette de décor pour Le Premier vigneron, pièce d'après L. Tolstoï, mise en scène, décors et costumes de G. Annenkov. [Pétrograd, Théâtre expérimental de l'Ermitage, 1919.] Gouache et encre de chine, 360 x 408 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1962.

1451 Georges ANNENKOV. Maquette de décor et costumes pour Le Maître d'Eugène Ionesco, mise en scène de Jacques Polieri. [Paris, Théâtre de la Huchette, 11 août 1953.] Crayon et gouache, 350 x 525 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Chargé de réaliser les décors et costumes de sept pièces brèves du jeune auteur Ionesco, Annenkov déclare : « Je les voudrais aussi peu conformistes et aussi peu comme il faut que possible. »

Achat, 1968.

1452 Georges ANNENKOV. Maquette et décor pour Le Guichet de Jean Tardieu, mise en scène de Jacques Polieri, décors et costumes de G. Annenkov. [Marseille, Gymnase de la Terrasse de la Cité radieuse, Festival de l'Art d'avant-garde, 5 août 1956.] Gouache, 347 X 420 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1968.

1453 André BARSACQ. Maquette de décor et de personnages pour Antigone de Jean Anouilh, mise en scène, décor et costumes d'A. Barsacq. [Paris, Théâtre de l'Atelier, 11 février 1944.] Huile, 455 x 609 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1964.

1454 René BERTRAND. Mistinguett et Max Dearly dansant la « Valse chaloupée ». Paris, Moulin Rouge, 1919. Gouache, 560 x 305 mm. Déd. aut. sign. à Max Dearly.

Coll. théâtrales Don de Mme Max Dearly, 1970.

1455 Maurice BRIANCHON. Maquette de décor et personnages pour Les Animaux modèles) ballet, d'après Jean de La Fontaine, musique de Francis Poulenc, chorégraphie de Serge Lifar, décor et costumes de M. Brianchon. [Paris, Théâtre national de l'Opéra, 8 août 1942.] Crayon et gouache, 590 x 300 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Trois moments du ballet sont représentés : la Mort et le bûcheron, la Poule et les deux coqs et l'Homme entre deux âges.

Achat, 1965.


N° 1451. — Georges Annenkov. Maquette de décor pour Le Maître de Ionesco. 1953.


1456 Jean CARZOU. Maquette de décor pour Le Loup, ballet, livret de Jean Anouilh et Georges Neveu, musique d'Henri Dutilleux, chorégraphie de Roland Petit, décor et costumes de J. Carzou. Ballets de Paris. [Paris, Théâtre de l'Empire, 17 mars 1953.] Crayon et gouache, 505 x 650 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1969.

1457 Roger CHAPELAIN-MIDY, Maquette de décor pour Le Soldat et la sorcière d'Armand Salacrou. Mise en scène de Charles Dullin, décors et costumes de R. Chapelain-Midy, musique de Francis Poulenc. [Paris, Théâtre Sarah Bernhardt, 6 décembre 1945.] Gouache, 420 x 625 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Pierre Renoir dans le rôle du Maréchal de Saxe et Sophie Desmaret dans celui de Justine Favart créaient cette quinzième pièce de Salacrou, la quatrième que Dullin ait mise en scène.

Achat, 1962.

1458 Olga CHOUMANSKY. Trois maquettes de costumes pour Un Mois à la campagne, d'Ivan Tourgueniev, mise en scène de Jules Delacre. [Bruxelles, Théâtre du Marais, 5 novembre 1923.] Papier collé, 3 ff. 275 x 210 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1969.

1459 Antoni CLAVÉ. Maquette de décor pour Deuil en 24 heures, ballet, musique de Maurice Thiriet, chorégraphie de Roland Petit, décor et costumes d'A. Clavé.

Ballets de Paris. [Paris, Théâtre de l'Empire, 17 mars 1953.] Gouache et encre de chine, 485 x 605 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Don de l'artiste, 1961.

1460 Lucien COUTAUD, Maquette de décor pour Le Soulier de satin de Paul Claudel, mise en scène de Jean-Louis Barrault, décors et costumes de L. Coutaud, musique d'Arthur Honegger. [Paris, Théâtre Français, 29 novembre 1943.] Gouache, 349 X 510 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1966.

1461 Bernard DAYDÉ. Maquette construite de décor pour Haut-Voltage, ballet, livret de * Pierre Rhallys, musique de Marius Constant et Pierre Henry, chorégraphie de Maurice Béjart, décor et costumes de B. Daydé, Ballet du xxe siècle. [Bruxelles, Théâtre royal de la Monnaie, 16 mars 1963.] Ht. 390 mm, larg. 566 mm, prof. 415 mm, Coll. théâtrales Don de l'artiste, 1964.


1462 André DELFAU. Maquette de décor pour Le Cid, tragédie de Pierre Corneille, mise en scène de Jean Yonnel, décor de A. Delfau. [Tournée Afrique du Nord, 1957.] Gouache, 505 x 650 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1962.

1463 ERTÉ. Maquette de décor pour Phi-Phi, opérette d'Albert Willemetz et Fabien Sollar, musique de Christiné, mise en scène de Jean Boyer, chorégraphie de Robert Quinault, décor et costumes d'Erté. [Paris, Théâtre des Bouffes-Parisiens, 19 septembre 1940.] Gouache, 275 X 360 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1971.

1464 Alexandra EXTER. Maquette de dispositif et de costumes pour une Pantomime espagnole, 1924. Encre de chine et gouache, 490 X 515 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Don Lissim, 1962.

1465 GESMAR. Maquette de costume pour Mistinguett. 1922. Crayon, encre de chine et gouache, 480 X 322 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1965.

1466 Léon GISCHIA. Deux maquettes de costumes pour Le Prince de Hombourg, de Heinrich von Kleist, mise en scène de Jean Vilar, costumes de L. Gischia, interpr. par le Théâtre national populaire. [Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 22 février 1952.] Gouache et crayon, 390 x 290 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Don de Léon Gischia, 1961.

1467 Jacques LE MARQUET. Six maquettes de costumes pour Les Enfants dit soleil de Maxime Gorki, mise en scène de Gorges Wilson, décor et costumes de J. Le Marquet, musique de Maurice Jarre. [Paris, T.N.P., Théâtre du Palais de Chaillot, 5 décembre 1963.] Encre de chine et lavis, chacun 415 x 300 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1964.

1468 Jacques LE MARQUET. Deux maquettes de costume pour Maître Puntila et son valet Matti, de Bertolt Brecht, mise en scène de Georges Wilson, décors et costumes de J. Le Marquet, musique de Paul Dessau. [Paris, T.N.P., Théâtre du Palais de Chaillot, 8 novembre 1964.] Encre de chine et lavis, 418 x 298 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Sur ces maquettes, la ressemblance avec les titulaires des deux rôles, Georges Wilson pour Maître Puntila et Charles Denner pour Matti, est particulièrement frappante.

Achat, 1966.


1469 André LEVASSEUR. Maquette de costumes pour La Somnambule, ballet, musique de Vittorio Rieti d'après Bellini, chorégraphie de George Balanchine. [Monte-Carlo, Opéra, octobre 1957.] Gouache, 494 x 614 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1963.

1470 André LEVASSEUR. Maquette de décor pour Tricoche et Cacolet, d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Acte I. Mise en scène de Jacques Charon, décors et costumes d'A. Levasseur, musique de Jean-Michel Damase. [Paris, Odéon-Théâtre de France, 15 novembre 1963.] Gouache, 325 x 500 mm. Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1963.

1471 Jean-Denis MALCLÈS. Maquette de décor pour Ornifle de Jean Anouilh, mise en scène de Claude Sainval, décor et costumes de J.-D. Malclès. [Paris, Comédie des Champs-Élysées, 4 novembre 1955.] Gouache, 279 X 375 mm.

Coll. théâtrales. Maq, orig.

En tête de la distribution, on relève les noms de Pierre Brasseur, Jacqueline Mailland, Louis de Funès.

Achat, 1962.

1472 Jean-Denis MALCLÈS. Maquette de décor pour Becket de Jean Anouilh, mise en scène de Jean Anouilh et Roland Pietri, décors et costumes de J.-D. Malclès. [Paris, Théâtre Montparnasse-Gaston Baty, 20 octobre 1959.] Gouache, 500 x 618 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1962.

1473 Jacques MARILLIER. Maquette de décor pour Qtloat-Qtloat de Jacques Audiberti, mise en scène de Georges Vitaly, décors et costumes de J. Marillier. [Paris, Théâtre La Bruyère, 17 février 1968.] Gouache, 500 x 650 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1968.

1474 Hubert MONLOUP. Maquette construite de dispositif pour La Mère de Bertolt Brecht d'après le roman de Maxime Gorki, mise en scène de Jacques Rosner, décor et costumes de H. Monloup, musique de Hanns Eisler. [Paris, T.N.P., Théâtre du Palais de Chaillot, 10 janvier 1968.] Ht. 500 mm, larg. 720 mm, prof. 454 mm.

Coll. théâtrales Achat, 1968.


N° 1464. — Exter. La Pantomime espagnole. 1924.


1475 Jacques NOËL. Maquette de décor pour Le Monstre Turquin de Carlo Gozzi, mise en scène d'André Barsacq, décor et costumes de J. Noël, musique d'André Popp.

[Paris, Théâtre de l'Atelier, 14 décembre 1964.] Gouache, 320 x 495 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Achat, 1965.

1476 Auguste PACE. Maquette construite de décor pour Volpone de Ben Jonson, mise en scène de Jo Trehard, décor et costumes d'A. Pace, musique d'Armand Bex, Compagnie du Théâtre de Caen- Jo Trehard. [Caen, Théâtre-Maison de la Culture, 23 octobre 1963.] Ht. 422 mm, larg. 806 mm, prof. 500 mm. Coll. théâtrales Achat, 1964.

1477 Édouard PIGNON. Quatre maquettes de costumes pour On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset, mise en scène de René Clair, décors et costumes d'Édouard Pignon. [Paris, T.N.P., Théâtre du Palais de Chaillot, 3 février 1959.] Gouache, 4 ff., 390 x 230 mm, 320 x 263 mm, 310 X 230 mm, 318 x 262 mm.

Coll. théâtrales. Maq. orig.

Le rôle de Perdican a été tenu par Gérard Philipe, ceux de Camille par Suzanne Flon, du Comte par Georges Wilson et de dame Pluche par Sylvie.

Achat, 1967.

1478 Jacques POLIERI. Maquette construite. Théâtre du Mouvement total. Ht. 540 mm, diam. 540 mm. Coll. théâtrales Deux diaphragmes de forme différente sont ouverts et laissent apercevoir les plateformes sur tubes télescopiques supportant les fauteuils pivotants ainsi qu'un écran courbe de forme irrégulière disposé sur une des parois de la salle. Sur les côtés, systèmes téléscopiques des scènes.

Achat, 1970.

1479 Pierre SIMONINI. Trois masques pour Le Père humilié de Paul Claudel, mise en scène de Bernard Jenny, décor et costumes de P. Simonini, musique de José Berghmans. [Paris, Théâtre du Vieux-Colombier- Jacques Copeau, 5 décembre 1962.] Métal. Ht. 250, 315, 330 mm. Coll. théâtrales Achat, 1967.


N° 1472. - J.-D. Malclès. Maquette de décor pour Beckett, d'Anouilh. 1959.


6. OBJETS D'ART ET SOUVENIRS

1480 Maurice CHARPENTIER-MIO. Tamara Karsavina et Vaslav Nijinsky dans le Spectre de la rose, musique d'Hector Berlioz, chorégraphie de Michel Fokine, décor et costumes de Léon Bakst, représenté par les Ballets russes de Serge de Diaghilev.

[Monte-Carlo, 19 avril 1911.] Statuette. Bronze original. Ht. 310 mm.

Coll. théâtrales Don Charpentier-Mio, Mme Gilberte Cournand, 1972.

1481 Sac en perles de différentes couleurs imitant un dessin de tapisserie, avec fermoir métallique orné des signes du zodiaque, avant appartenu à Sarah Bernhardt. 13 5 X 150 mm. Coll. théâtrales Don de Mme Max Dearly, 1970.

1482 Éventail de Louis Lara illustré de scènes champêtres. Monture en nacre.

Coll. théâtrales. Fonds Art et Action

Louise Autant-Lara utilisait cet éventail lorsqu'elle interprétait les rôles de « coquettes » à la Comédie-Française.

Don de Mme Delansayes, 1973.


TABLE DES MATIÈRES

Préface par ÉTIENNE DENNERY V CHAPITRE I. - LE CABINET DES MÉDAILLES ET ANTIQUES i I. Enrichissements du Fonds grec 9 II. Monnaies gauloises 27 III. Monnaies romaines 32 IV. Monnaies byzantines 36 V. L'Empire de Trébizonde 4° VI. Monnaies mérovingiennes 41 VII. Collection Claudius Côte 43 VIII. Monnaies et antiquités orientales 50 IX. Monnaies médiévales et modernes 56 X. Trésor de Fécamp 62 XI. Trésor de Gisors 64 XII. Section « Médailles » 66 CHAPITRE IL - LE DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS 79 I. Manuscrits à peintures 88 II. Histoire littéraire r. Manuscrits médiévaux 97 2. Manuscrits littéraires modernes 100 3. Correspondances et documents biographiques 119 III. Histoire politique, économique et sociale 142 IV. Philosophie, histoire religieuse, occultisme 15 3 V. Histoire des sciences 158 VI. Manuscrits orientaux 162 CHAPITRE III. - LE DÉPARTEMENT DES IMPRIMÉS 175 I. Incunables 180 II. Editions du seizième siècle 185 III. Editions du dix-septième siècle 195 IV. Editions du dix-huitième siècle 198 V. Editions du dix-neuvième siècle 201 VI. Editions du vingtième siècle 207 VII. Livres russes 220 VIII. Reliures 223


CHAPITRE IV. - LE CABINET DES ESTAMPES 239 I. Artistes 243 II. Séries sujets 260

CHAPITRE V. - LE DÉPARTEMENT DES CARTES ET PLANS 269 CHAPITRE VI. - LE DÉPARTEMENT DE LA MUSIQUE 293 I. Manuscrits et imprimés musicaux 298 II. Tableaux, maquettes et objets d'art (Bibliothèque-musée de l'Opéra) 303 CHAPITRE VII. - LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ARSENAL 313 I. Fonds général 1. Le Palais des grands-maîtres de l'Artillerie et les origines de la Bibliothèque de l'Arsenal 321 2. Les fonds historiques et littéraires 325 3. L'art du livre 338 II. Collections théâtrales 1. Les arts du spectacle avant 1914 343 2. Jacques Copeau 345 3. Autour du Cartel : Dullin, Jouvet, Baty 348 4. Activité théâtrale à Paris et dans le monde.

Le théâtre radiophonique 362 5. Décorateurs et scénographes 363 6. Objets d'art et souvenirs 374


SOCIÉTÉ DES AMIS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

A l'ombre de la Bibliothèque nationale existe une association, la « Société des Amis de la Bibliothèque nationale », qui a pris ces dernières années un nouvel essor. Fondée en 1913 et reconnue d'utilité publique en 1927, son but essentiel consiste à enrichir et compléter par des dons et des achats, le patrimoine national.

Beaucoup d'oeuvres rares et précieuses partent souvent vers l'étranger. Avec discrétion, mais non sans efficacité, la Société des Amis de la Bibliothèque nationale s'efforce de les conserver dans notre pays.

De nombreuses banques, à la suite de la Banque de France, d'importantes sociétés, de grandes maisons d'éditions, comprenant l'ambition de notre dessein ont bien voulu collaborer à cette entreprise, et il nous est agréable aujourd'hui d'exprimer notre gratitude à tous ces membres bienfaiteurs.

De leur côté, de nombreux « Amis » ont efficacement contribué à faire connaître notre association, le but qu'elle s'est assigné, les avantages qu'elle peut offrir; ainsi, par l'intermédiaire de nos visites-conférences organisées sous la direction de spécialistes, le cercle de nos « Amis » s'est élargi et, en moins de quatre ans, nous avons vu tripler le nombre de nos adhérents.

Grâce à ces efforts conjugués, notre Société a pu acquérir, au profit de divers Départements de la Bibliothèque nationale, des pièces rares, souvent uniques, parmi lesquelles, un manuscrit de Jean Cocteau, le PotolllakJ ou un Traité de cartographie militaire dessiné à la plume à l'époque napoléonienne. Elle a aussi participé à la prestigieuse acquisition d'un livre de prières de Philippe le Bon, manuscrit à peintures illustré par les plus grands miniaturistes de la Cour de Bourgogne.

Que nos « Amis » apprennent ici notre très vive reconnaissance.

Le Président : W. BAUMGARTNER Membre de l'Institut



DES PRESSES

DE L'IMPRIMERIE UNION A PARIS LE 22 MARS 1974