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Title : Dictionnaire géographique, biographique et d'histoire naturelle complet / avec 100 cartes dressées par M. G. Heck,... ; publié sous la direction de M. V. Tapié

Publisher : (Paris)

Publication date : 1838

Contributor : Tapié, V. Directeur de publication

Contributor : Heck, Johann Georg (1795-1857). Cartographe

Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33347507m

Type : text

Type : monographie imprimée

Language : french

Language : French

Format : 2 vol. dont 1 atlas : cartes ; gr. 8

Format : Nombre total de vues : 539

Description : Avec mode texte

Rights : Consultable en ligne

Rights : Public domain

Identifier : ark:/12148/bpt6k65272744

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, G-5778

Provenance : Bibliothèque nationale de France

Online date : 04/07/2013

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MULLER RELIEUR-NANCY im






3?âêbii KO CENTIMES LA LIVRAISON, ^SjèjgBÏ 10 PAGES DE TEXTE, GRAND IN-8, UNE CARTE IN-FOLIO, COLORIÉE, .|pi|plp.fc ||2tpfp2| OU UNE PLANCHE D'HISTOIRE naturelle. ~S<§(~~)§>~- - *-P®% -%ggg* - J))ItltD).lAamæ -~ lif fliOGBAPHIQDI, llItUFIKIII §§&f|tt n| ; fSSp ET - c |pâ||lll Dam2 Eîja.îs«asaaa.is - - pg||^| ^ptfllillllï PUBLllt, SOUS LA DIRECTION DE llfeÉlÉkg * V. TAPIE, ET ACCOMPAGNÉ D'UN ATLAS DE 110 FÉUULE3 GRAND IN-FOLIO, Dressé conformément aux progrès de la science, 'Dressé conformément aux progrès de la science, Hp|||||||||^ PAR J.-G, BBOK, ^Pffltiltffr MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ Dn GÉOGRAPHIE, AUTEUR DE L'ATLAS ^PtlillIltiE IjgpffË - , DU PANTHÉON LITTÉRAIRE.. - 2 VOLUMES GRAND" lN-Sa, , Sur jésus superfin satiné, avec Atlas in-folio. f||g|a| - - -'

^h 8^ !É] £ | o j* 45 J0 yI Livraison. o$^o lWlÉSiPÊÉMÊ^wÉiË E > ;).'0 ;f¿ Livraison. - , (JE - ° v Kt - ^l ° !' ■' llPp PARIS P:.-H. KR ABBE .^LIBRAIRE-ÉDITEUR, lllBp • QUAI SAINT-MICHEL, 15 - -

Et dans tous les Bureaux 3e publicationspittoresques.* DE A- HENRY, RUE



DICTIONNAIRE GÉOGRAPHIQUE, BIOGRAPHIQUE,

ET

D'HISTOIRE NATURELLE COMPLET,

AVEC UN ATLAS DE 100 CARTES

DRESSÉES

PAR M. G. HECK, Membre de la Société de géographie,

RETRAÇANT L'UNIVERS PHYSIQUE, POLITIQUE ET HISTORIQUE, LE PLAN DE PARIS ET DES PRINCIPALES CAPITALES A L'ÉCHELLE DE o:ëO' LE PLAN COMPARATIF DES VILLES LES PLUS IMPORTANTES ;

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE M. V. TAPIE.

PARIS.

AU BUREAU, RUE DES MARTYRS, 24.

1838


Varis. -- llit.Rorx, Imprimeur, rue des FiMiirs-Hourgrms-s.iim- Mu !»• I }',


PROSPECTUS.

En faisant ce livre, notre intention n'a pas été seulement de publier, avec le secours de tout ce qu'ont écrit les savants en ces différentes matières, un résumé complet de l'histoire naturelle et de la vie de tous les hommes qui se sont illustrés jusqu'à nos jours, mais aussi de trouver un moyen simple de propager les connaissances de la géographie arrêtées, en quelque sorte, par la difficulté de se procurer des cartes justes, ou par le prix exorbitant de celles qui existent. Un moment nous avons désespéré, et notre projet allait être abandonné, lorsque M. G. Heck est venu ranimer notre courage, et nous mener au but où vainement nous marchions.

Cet habile membre de la Société géographique a voulu compléter notre publication en y joignant une série de cartes si ingénieusement dressées que, par elles seules, il est possible d'acquérir en géographie les notions les plus étendues; car l'explication que nous en donnons dans l'introduction devient presque inutile, tant elles sont précises et d'une méthode facile à concevoir. En commençant par la France, l'Univers entier, physique, politique et historique, a été tracé par lui, et paraîtra avec les livraisons du Dictionnaire.

La carte qui est jointe au Spécimen et représentant la France naturelle divisée par bassins, ne laissant rien d'obscur sur la direction des montagnes, leur enchaînement, les bassins qu'elles forment, et le cours des eaux, dispense de tout éloge, et donne un aperçu vrai de l'ouvrage entier.


Conditions bc la Souscription.

Le Dictionnaire complet formera 4 volumes grand in-8° de 600 pag. chacun, -et l'Allas un beau volume de 100 cartes?

Il paraîtra par livraisons composées de 24 pag. et d'une carte. La première paraîtra le 1er décembre prochain, et successivement le 1er et le 15 de chaque mois.

Le prix des 100 livraisons ou de l'ouvrage entier, Dictionnaire et Atlas, est de 65 fr., rendu par la poste à domicile.

On ne s'abonne que pour l'ouvrage entier, et l'on paie d'avance 32 fr. 50 c.

pour les 50 premières livraisons.

Toutes les lettres et réclamations doivent être affranchies, et adressées à M. V. TÁPIÉ, directeur, rue des Martyrs, 24, à Paris.


EXTRAIT DE L'INTRODUCTION.

EXPLICATION DES CARTES.

.iO-

DESCRIPTION PHYSIQUE DE LA FRANCE.

(Voir la Carte naturelle.)

CHAPITRE PREMIER.

COTES, GOLFES, BAIES, CAPS, ETC.

L'Océan, qui baigne la France du N. au S.-O., forme entre les côtes N.-O. de France et les côtes opposées d'Angleterre, un eanal dit de la Manche, et qui, resserré entre les deux pays à son extrémité E., prend le nom de Pas-de-Calais.

Les côtes du Pas sont généralement peu élevées, si ce n'est aux environs de Boulogne, où elles présentent des falaises escarpées. Ailleurs elles sont de beaucoup au-dessous du niveau de la haute mer; mais de hautes dunes de sable, successivement amoncelées, formant une sorte de chaîne qui borde le rivage, les défendent jusqu'à un certain point contre le flux. Cette nature de côtes continue jusque vers l'embouchure de la Somme; nulle part on n'aperçoit ni avancées, ni enfoncements remarquables. De l'embouchure de la Somme à celle de la Seine, des falaises s'élèvent accompagnées souvent de roches de diverses natures.

Passé ce dernier fleuve, le rivage commence à devenir sinueux, et au delà du cap de La Hogue, et même de l'embouchure de la Vire, jusqu'à l'extrémité de la Manche, ce n'est qu'entaillements plus ou moins larges, plus ou moins compliqués; les rochers deviennent plus fréquents; de petits îlots de même nature, témoignage de la puissance d'eaux qui les a séparés du continent, attestent çà et là qu'autrefois la côte a dû présenter encore plus d'aspérités. Quant aux enfoncements, on remarque d'abord le golfe de la Seine, à l'embouchure de ce fleuve, et le golfe ou baie de Saint- Malo, entre les côtes 0. de Normandie et E. de Bretagne


Les caps ou points les plus importants sont : les caps de La Hogue, à l'extrémité N.-O. de la Normandie ; la pointe de Barfleur, à son extrémité N.-E.; celle du Sillon, à l'extrémité N.-O. delà baie de Saint-Malo. Aucune île appartenant à la France n'attire les yeux; mais on remarque dan& ses eaux les îles anglaises de Jersey, Guernesey, Alderney, et autres moindres, qui toutes, d'après leur position, seraient françaises.

Au sortir de la Manche, et passé le cap Finistère, est l'île française d'Ouessant, assez considérable : les entaillements des côtes se compliquent de plus en plus, les eaux sont plus violentes; mais le rivage aussi plus élevé. D'énormes rochers de granit brisent le courant, des pointes dangereuses pour le navigateur se hérissent de toutes parts. On remarque de ce côté la baie ou rade de Brest, la pointe de Carnavan, celle de Penmarch, les îles Glenan et Croix, celle, plus considérable, de BelleIle, en face de la presqu'île de Quiberon, et la baie du Morbihan, qui renferme quelques autres îlots (aux Moines, d'Arz). Cependant, depuis la pointe de Penmarch, les côtes sont devenues plus basses et parfois sablonneuses. Des étangs, des marais salans., des attérissements, se montrent delà jusqu'à l'embouchure de la Loire et à celle de la Gironde; les îles de Noirmoutier, Dieu, de Ré et d'Oleron, plus considérables, s'élèvent successivement. De l'embouchure de la Gironde à celle de l'Adour, la côte paraît fuir toute droite; des chaînes de dunes la sillonnent : elles sont coupées par de grands étangs. On peut considérer comme un petit golfe le bassin d'Arcachon, où se jette la Leyse.

On donne le nom de golfe de Gascogne à la partie de mer comprise entre les côtes sud de la Gascogne (Landes) et les côtes d'Espagne, qui viennent former avec elles un angle prêsque droit.

Le littoral méditerranéen, depuis l'extrémité occidentale du territoire français jusqu'au delta du Rhône, forme le golfe du Lion (appelé ainsi à cause de l'agitation presque continuelle de la mer). Il est bas, coupé de marais salants. Le delta du Rhône est une île moitié fluviale, moitié maritime, appelée ainsi de sa forme. On le nomme aussi île de la Camargue. Depuis son extrémité E. la côte devient très sinueuse. On remarque çà et là des îlots, parmi lesquels les îles granitiques d'Hyères, un peu à l'est de Toulon, celles de Lerins, entre Fréjus et Antibes, sont les plus importantes. La marée se fait peu sentir dans la Méditerranée; sur les côtes N.-O. de l'Océan elle atteint au-dessus de 30 pieds.

La Corse, qui appartient à la France, n'en est pas une dépendance géographique. Elle est comprise entre W 17' et 43° de latitude N., et


entre 6° 12' et 7° 12' de longitude E. Sa plus grande longueur est de 42 lieues, du nord au sud, et sa plus grande largeur, de l'est à l'ouest, de 20; un détroit appelé des Bouches-de-Bonifacio la sépare, au sud, de ta Sardaigne.

On peut considérer comme des presqu'îles la Bretagne et la partie de la Normandie dite autrefois Cotentin : ce sont les plus considérables, et même les seules remarquables de France.

CHAPITRE DEUXIÈME.

MONTAGNES DE LA FRANCE.

§ 1er. Aperçu général.

Les montagnes et les hauteurs d'ordres divers qui paraissent au premier abord courir dans tous les sens à la surface de l'Europe, sont communément rangées par les géographes en un nombre assez variable de systèmes, parmi lesquels quatre surtout, en totalité ou en partie, intéressent la France.

Le premier de ces systèmes, le système hespriqlle, comprend les principaux reliefs de la Péninsule hispanique, élève au nord , entre l'Espagne et la France, la prodigieuse -barrière des Pyrénées, et lance sur notre territoire quelques rameaux peu importants.

Le second, le système gallo-francique ou franconique, commence en France, là où finissent les rameaux ci-dessus, s'étend sur toute la surface de notre pays, couvre la Belgique et une partie nord-ouest de l'Allemagne, sans jamais dépasser une ligrie marquée depuis la Méditerranée jusqu'à Lyon, par le Rhône; depuis là, par la Saône jusqu'à son confluent avec le Doubs; depuis ce point, par cette rivière jusqu'à l'extrémité sud-est des monts Faucilles; et de ces monts, par le Rhin, jusqu'à la mer du Nord.

Au delà de cette ligne, le système alfiique forme jusqu'au Rhin la lisière sud-est de notre territoire, sous le nom d'Alpes et de Jura, et s'étend sur la surface de l'Italie et surtout de la Suisse et d'une partie de l'Allemagne, jusqu'au Danube et l'Unna, comprenant ainsi les plus hautes montagnes de l'Europe.


Le système sardo-corse, auquel on donne l'épithète d'insulaire, couvre la Corse et la Sardaigne, qui paraissent n'avoir formé autrefois qu'une seule et même terre.

S II. Système hespérique; Pyrénées.

Le système hespérique se divise en trois groupes, dont un seul nous intéresse : c'est le groupe pyrénaïque. Ce groupe est formé d'une chaîne principale qui commence à l'extrémité nord-est des côtes méditerranéennes d'Espagne, s'étend presque en droite ligne au sud-ouest jusqu'au golfe de Gascogne; delà fait un coude vers le sud, et reprend sa direction ouest, après diverses sinuosités, jusqu'au cap Finistère d'Espagne, et même jusqu'aux côtes les plus nord-ouest du Portugal.

On divise cette grande chaîne en plusieurs parties : celle qui est encore comprise entre la Méditerranée (depuis le cap de Creuz) et le golfe de Gascogne (jusqu'à Irun) porte, par excellence, le nom de Pyrénées; on lui donne, pour la mieux désigner, le surnom de gallo-ibérique, comme séparant la France de l'Espagne, ou, en ancien langage, la Gaule de l'ibérie. La partie qui leur fait suite jusqu'aux sources de l'Èbre porte le nom de Pyrénées cantabriques; à celles-ci , jusqu'à l'extrémité de la Sierra de Penamarella, succèdent les Pyrénées asturiques; et à celles-là, jusqu'à l'Océan, les Pyrénées callaïques. Mais en ce moment nous n'avons à nous occuper que des premières. 1 A. Direction, hauteurs diverses, et aspect.

Composées d'une chaîne principale contre laquelle viennent s'appuyer des rameaux ou contre-forts dont la puissance s'élève progressivement des plaines de l'Espagne et de celles de France jusqu'au faîte de la chaîne, elles présentent comme un amas confus de pics superposés sur le massif principal: celui-ci a sa pente la moins raide de notre côté, et son dos le plus élevé au centre même de la chaîne, ce qui l'a fait diviser de notre côté en trois parties : Pyrénées orientales, à l'est; hautes, au milieu ; et basses, à l'ouest, où, en effet, les sommets sont peu élevés, comparés à ceux des autres parties.

On les traverse, les unes et les autres, par une suite de passages naturels, appelés cols ou ports, et qui sont, comme on sait, analogues à la dépression ou au creux qu'offrirait une montagne au sommet de laquelle on aurait établi un chemin très profond pour passer avec moins


de peine d'un flanc au flanc opposé. Ces passages sont très-nombreux ; mais on n'en compte guère qui soient praticables pour les voitures : ceux de la Perche et de Pertus, à l'est, sont défendus de notre côté par les forts Mont-Louis et Belle-Garde. On distingue, par leur aspect sauvage, sur le faîte de la chaîne, ceux de Gavarnie, la Brèche de Rolland, le port d'Oo, le col de Yenasque : celui -ci est à une élévation de 1,238 toises au-dessus de la mer; le port d'Oo est à 1,540 toises; celui de la Brèche de Roland à peu près à la même hauteur; celui de Gavarnie à 1,197 toises.

Quant aux pics qui hérissent le faîte même de la chaîne et les deux versants opposés, les plus élevés sembleraient devoir se dresser sur le premier. Là, en effet, au fond de la vallée de Cauterets, l'on trouve le granitique Yignemale, haut de 1,721 toises; le Crabioules, aussi presque tout granit (et gneis), haut de 1,650; au fond du vallon du Lys, la montagne calcaire colossale à laquelle sa forme a fait donner le nom de Tour de lJlarboré, haute de 1,558; le pic de la Cascade, haut de 1,680, non loin de celle-ci, est de même nature; enfin, divers autres sommets approchant de même hauteur. Cependant sur le versant septentrional, c'est-à-dire sur le nôtre, on en compte plusieurs qui rivalisent avec ces colosses : ainsi le pic méridional du Canigou (entre le Tech et la Tet) a 1,460 toises d'élévation; le pic de Cambielle (entre la Nesle et la vallée de Barèges) en a 1,660; celui de Neouvielle (idem) 1,557 ; le pic Lond (idem) 1,656; le pic du lJlidi, le Crabère, 1,354; cependant, enfin, les trois sommets les plus élevés de la chaîne se dressent sur le versant espagnol : ce sont le pic oriental de la Maladetta (montagne maudite, ou pic Netou), du nom d'un village espagnol qui se trouve à sa base, haut de 1,780 toises; le pic de Posels, en face du port d'Oo, et auquel on donne 20 toises de moins; enfin le fameux Mont-Perdu, mesuré à 1,747 toises.

Ceux de ces sommets qui, placés sur la pente septentrionale, s'élèvent au-dessus de 1,400 toises, sont couverts de neiges à peu près éternelles.

Sur le versant méridional on n'aperçoit presque plus, à la fin de la saison chaude, de ces sommets toujours couronnés des signes de l'hiver; mais là où les pentes sont abritées contre le midi, dans toute la chaîne, des amas de neige, des glaciers, se sont formés : tel est celui de la Maladetta, le plus vaste de tous, et long de 6,000 toises ; tels sont encore des lacs presque toujours glacés , comme celui du port d'Oo.


B. Nature intérieure et climat.

Mais quelle que soit l'apparence gigantesque et majestueuse que présente cette immense barrière hérissée de pics amoncelés, on n'en connaît en quelque sorte rien, si l'on ne pénètre dans son intérieur.

D'abord se présenteront des vallées latérales, étroites, sinueuses comme celles de Campan, d'Aure, d'Aran et de Larboust, embellies de tous les dons de la nature, arrosées par les eaux limpides de gaves ou torrents ; elles s'élèveront bientôt pour se transformer en gorges resserrées, horribles, ou les gaves se précipiteront avec fracas, dont les flancs seront nus ou couverts de forêts obscures. Des cascades rouleront de rochers en rochers, de gouffres en gouffres ; de petits lacs (celui de Séculéjo, à une hauteur de 718 toises, présente une surface estimée par Ramond à 200,000 toises carrées ; il reçoit les eaux du lac d'Espingo, à une hauteur de 932 toises, par une effrayante cataracte) s'étendant à la base et au-dessus des montagnes. Au port de Venasque, dit-on, le fils n'attend pas le père : il y règne comme une continuelle tempête. Partout, à mesure qu'on s'élève, on remarque les traces destructives des météores: des blocs de granit immense ont été entraînés par les lavanges ( c'est le nom des avalanches dans les montagnes) ; les torrents ont roulé avec eux des amas considérables de débris ; l'eau des pluies amassée dans les cavités des rocs, en se congelant, les a brisés, et ils présentent d'énormes fissures où l'œil s'abîme ; « enfin, c'est partout, dit un voyageur, «un air de vétusté et de décomposition; on sent que ces monts ont dû « présenter une masse bien plus énorme.» Arrivé dans l'intérieur de la chaîne, sur les pics moyens, on pourra se croire isolé de toute la nature animée : les hauts sommets, chauves, se dessineront de toutes parts ; et si l'on atteint encore une plus grande élévation, un horizon immense' mais confus, apparaîtra au delà de l'escalier prodigieux que l'on vient de gravir; une lumière éclatante éblouira les yeux; l'air, devenu trop léger et trop vif, ne pèsera plus suffisamment sur les vaisseaux où circule le sang; une lassitude incroyable, une respiration pénible, feront repentir bientôt de cette curieuse mais téméraire ascension. On aura à peine le temps de suivre la direction de la chaîne, et de voir au loin, selon un autre témoignage, chaque mont principal, centre ou noyau d'un ordre secondaire de monts qui lui sont pour ainsi dire subordonnes, s'élever comme un père ou comme un maître entouré de ses enfants ou de ses serviteurs.


Cependant toutes les sommités ne sont pas nues : çà et là s'étendent de beaux pâturages. Jusqu'à la hauteur de 8 à 900 toises, les arbres résineux, comme le pin et le sapin, croissent également sur ces hauteurs en beaucoup d'endroits ; plus haut, vous trouvez encore de petits arbrisseaux, comme le rhododendron, le genévrier, et plus haut encore, des plantes herbacées que les neiges abritent contre les variations de l'atmosphère. Le loup, quelques ours, errent encore parmi les pentes les plus basses du centre; l'isard, chamois des Pyrénées, plus nombreux, habite aussi des régions moins accessibles; la corneille fauve, le grand duc, le vautour barbu, le petit et le grand aigle, volent audacieusement au-dessus des uns des autres, et laissent les vallées aux faisans, à la perdrix blanche, au coq de bruyère, aux palombes, et aux autres oiseaux de passage.

Nulle chaîne de montagnes, en Europe, ne présente autant de sources minérales et thermales : on y trouve du fer, du cuivre, du plomb, du zinc, du manganèse, et même du cobalt et de l'antimoine. Ces substances sont presque toutes répandues dans les terrains de transition, et rendues d'une exploitation très-difficile par leurs interruptions continuelles.

Quelques gaves et rivières, comme l'Arriège, roulent des paillettes d'or, mais en quantité excessivement minime.

Le terrain de transition domine, formé surtout de schistes argileux et de calcaire; mais c'est le terrain granitique primitif, schisteux, micacé et calcaire primitif, qui constitue presque tous les plus hauts sommets.

On a trouvé quelques traces de volcans sur le versant espagnol de la Catalogne.

Le climat général des Pyrénées est beau, mais très-variable, et réunit, dans ses hauteurs diverses, les oppositions les plus tranchées. Les montagnes moyennes sont plus saines que les vallées; aussi trouve-t-on dans celles-ci de ces malheureux affectés de goitres ou de crétinisme, et appelés crétins ou cagots. La culture est partout difficile, à cause des gelées tardives et des orages précoces. On estime que la surface actuelle de la partie française présente un sixième de terres labourables et cultivées, deux sixièmes de pâturages de montagnes, un sixième de forêts, dont quelques-unes, dans des gorges ou des vallées inaccessibles, sont presque vierges, un sixième de roches nues, et un autre sixième de terres incultes. La partie espagnole présenterait le double de ces terres.


S III. Montagnes qui couvrent la surface de la France ; ramifications des Pyrénées, et système gallo-francique.

A. Enumération el directions principales.

Les Pyrénées gallo-ibériques lancent sur notre territoire plusieurs rameaux remarquables. Nous citerons surtout celui qui se détache de la partie orientale, et court au N.-E. entre le Tet et l'Aude, sous le nom de monts Corbieres; celui qui, un peu plus à l'occident, sépare cette rivière de l'Aude, sous le nom de monts de l'Arriège; et un troisième enfin, plus occidental, appelé monts de l'Adour, lequel court au N.-O. vers l'Océan, et à la droite de la Nesle, séparant les eaux de l'Adour de celles de la Garonne. Les hauteurs qui constituent ces rameaux décroissent toutes à mesure qu'elles s'éloignent de leur base.

Au col de Naurouse, sur le prolongement des monts de l'Arriège, commence la chaîne principale du système gallo-francique. Ce système , comme nous l'avons dit, comprend depuis là toutes les montagnes de France, de Belgique et d'Allemagne, qui sont à l'ouest d'une ligne successivement tracée par le Rhône, la Saône, le Doubs, les monts Faucilles, et le Rhin. Il suffit de jeter les yeux sur la carte, pour voir que pas un des nombreux groupes dont il se compose n'égale en puissance, même les moyennes'Pyrénées. Voici leur détail général.

Les Cévennes prennent naissance au col de Naurouse, sous le nom de montagnes Noires, et, successivement appelées monts de l'Espinouse, jusqu'aux sources de l'Orb, montagnes de l'Orb ; depuis là jusqu'aux sources de la Sorgue, Carrigues, de ce point jusqu'à une dizaine de lieues plus au nord, puis, montagnes du Gévaudan, se séparent vers le mont Lozère en trois branches, qui se dirigent: l'une au N.-E., le long du Rhône et de la Saône; l'autre au nord, entre la Loire et l'Allier; la troisième au N.-O. On donne à la première les noms successifs de monts du Vivarais, du Lyonnais, du Beaujolais et du Charolais; à la seconde, ceux de monts du Velay, du Forez, de la Magdeleine ; la dernière, tant qu'elle court au nord-ouest, constitue les monts de la Marginale, et après son premier coude à l'ouest, forme les monts d'Auvergne, qui suivent d'abord la direction ouest, tournent au nord, puis reprennent vers l'ouest. A leur extrémité, une chaîne assez longue , mais peu élevée, leur succède, montant droit au nord-ouest, vers la Loire-Inférieure, sous lr nom de plateau ou hauteurs de Gatine.


On donne en outre le nom général de Cévennes méridionales à toute la partie de la chaîne comprise entre le col de Naurouse et la Lozère, et celui de Cévennes septentrionales à la partie qui s'étend de cette montagne, entre la Loire et l'Allier, et même à la partie qui constitue les monts du Vivarais, du Lyonnais, etc.

A l'extrémité nord des monts du Charolais, commence une suite de hauteurs qui se dirige toujours au nord-est sous le nom de Côted'Or. Le haut plateau de Langres, dans la même direction, les lie aux monts Faucilles, qui se recourbent vers le sud-est. A l'endroit où ils finissent dans cette direction, les Vosges commencent, longeant à peu de distance la gauche du Rhin, puis, se dirigeant au nord, vont mourir en Allemagne par le Hardt et le Hundsruck.

Une autre série de hauteurs se détache de l'extrémité sud de la Côted'Or, court à l'ouest sous le nom de mont du Morvan, et suit bientôt la rive droite de la Loire sous celui de forêt d'Orléans.

Du haut plateau de Langres, une quatrième suite se dirige vers le nord sous le nom de plateau et forêt d'Argonne, prend, en tournant le nordouest, le nom d' Ardennes, et, se repliant vers le nord-est, hors de France, se rattache, entre la Meuse et la Moselle, au Hohe-Vehen et à l'Eifel (en Prusse).

Enfin, la péninsule de Bretagne est sillonnée par une chaîne basse qui parait isolée du reste du système, et à laquelle on donne le nom de chaîne armorique. On la voit commencer sur le côté ouest, par deux rameaux en fourche, dont l'un, au sud de la rivière d'Aulne, prend le nom pompeux de montagne Noire, et l'autre, au nord du même cours d'eau, celui de montagne d'Arrées. Réunis au- dessus de la source de l'Aulne , ces deux rameaux se dirigent droit à l'est sous le nom de monts de Bretagne ou de lJfeluz, lancent au nord et au sud divers petits contreforts , tournent brusquement au septentrion, et figurent les deux pointes d'une ancre, dont l'une, la plus forte, va se perdre par le cap de La Hogue dans la Manche , et l'autre sépare les eaux de la Vilaine de celles de la Loire jusque vers ce fleuve. De la première, vers les sources de la Sée, part, vers l'est, une dernière série de petites hauteurs qui traversent le Maine et la Normandie en inclinant au sud, puis vont en quelque sorte se rattacher au plateau d'Orléans, par les reliefs qui limitent les deux bassins de la Loire et de la Seine, entre l'Eure et le Loir. C'est ainsi que toutes les hauteurs un peu considérables qui sillonnent la France peuvent ne former qu'un seul et même système. Nous allons revenir successivement sur la nature de ces différentes hauteurs.



EXTRAIT DU DICTIONNAIRE.

A

A, petite rivière de France, département de Loir-et-Cher.

AA, nom de plusieurs rivières: une en France prend sa source dans le département du Pas-de-Calais, près de Renty, arrose Fauquemberg, Wasten, passe à Saint-Omer, y devient navigable par des écluses, et se jette dans l'Océan, près de Gravelines. On y charge charbon de terre, tourbe, pierres et bois: cette rivière a été agrandie par un canal navigable, creusé entre Gravelines et Saint-Omer. Il y en a deux dans POver-Yssel (Hollande), quatre en Suisse, deux dans les cantons de l'Underwald, une dans celui de Zurich, une dans celui de Lucerne, qui se jette dans l'Aar, près de Wildech, une en Westphalie, et une dans la Courlande, qui, formée delà Moss et de la Memel réunies, passe à Mittau.

AA (Adolphe van Der ), un des citoyens des Pays-Bas qui, en 1556, présentèrent à Marguerite de Parme, gouvernante de ces provinces, des remontrances contre Philippe II. Philippe van Der Aa, son frère, Gérard van Der Aa, et Pierre van Der A a, jurisconsulte distingué, qui mourut en 1594, concoururent également à affranchir leur patrie.

AA (Pierre van Der), libraire à Leyde , a publié de nombreux ouvrages de géographie , voyages, atlas , etc., la plupart décrédités, la science ayant fait des progrès, ainsi que sa galerie agréable du monde, recueil de figures et de cartes, 66 vol. in-fol. D'autres ouvrages, sur la botanique et sur les antiquités, qu'il édita ont eu un succès plus durable.. Mort vers 1730.

AA (H. van Der), graveur à Leyde, a orné la grande collection du précédent, son frère.

AA ( Chr.-Ch.-H. van Der), né à Zwoll, en 1718, ministre luthérien, un des fondateurs et secrétaire de la Société hollandaise des sciences, fondée en 1792, à Harlem, où il prêcha avec la plus grande faveur pendant cinquante-un ans; mort en 1752.

AACH-AACHA, petite ville d'Allemagne dans le royaume de Wurtemberg, située en partie sur un mont escarpé, près de la source de la rivière d'Aach à 5 lieues N.-E. de Schaffouse, 10 N.-E. de Constance. 540 habitants.

AADE ou AA, rivière du Brabant hollandais , passe à Helmont, se joint au Dommel, arrose Bois-le-Duc, et se jette dans la Meuse au fort de Crève-Cœur.

AAGARD (Christian), Danois, poëte latin estimé , né à Wibourg, en 1616, mort en 1664. Ses Œuvres se trouvent dans les Deliciœ quorumd. poet. danor. Fred. Rostgaard, Lugd. Bat., 1693, 2 vol. in-12, avec sa vie, écrite par son fils Severin Aagard.

AAGARD (Nicolas), frère du précédent , bibliothécaire à Sora, auteur de plusieurs ouvrages de philosophie et de physique; mort en 1657.

AAGESEN (Svend, appelé en latin Sueno Agonisfilius), l'un des premiers historiens danois, existant dans le XIIe siècle, a composé Compendiosa historia regum Daniœ a Skioldo ad Canutum VI, et Historia legum castrensium regis Canuti Magni, publiés par Stephanus Johan. Stephanius, à Sora, 1642, in-8°.

AAGI-DOGll, montagne haute et escarpée de l'Anatolie, frontière de Perse.

AAHUL ou AHANS, petite ville et château fort de l'Allemagne, sur la petite rivière d'Aa, dans l'évêché de Munster , appartenant à la maison de Salm , avec un


château et 16,000 habitants, à 11 lieues N.-O. de Munster, longitude 4° 36' E., latitude 52° 10'.

AAKIRKE, petite ville de Danemark, au centre de l'île de Bornholm , dont elle est le siège du président et d'un synode ecclésiastique. Elle a belle église, école d'anatomie, hôpital , magasin de munitions.

AALAM, astrologue arabe du IXe siècle , chéri du sultan de Perse Adaheddoulat; il mourut de chagrin de se voir dédaigné de son successeur.

AALBOURG, voy. ALEOURG.

AALEN, voy. ALEN.

AALSH (Ëverard van ), de Delft, habile' peintre de fruits et de sujets galants; mort en 1658.

AALSAc (William van), neveu du précédent, le surpassa; mort en 1679.

AAMA ( Cullodin ), roi d'Ethiopie au Ville siècle.

AANTG1TCH, anas hiemalis, Lin., espèce de canard à queue longue et fourchue. Il habite les contrées septentrionales de la Russie.

AAR, AER ou AHR, ABRINCA, rivière d'Allemagne qui prend sa source dans l'Eiffel, et se perd dans le Rhin , vis-à-vis de Lintz, au pays de Juliers. On récolte sur ses rives de bon vin , mais qui ne se peut conserver.

AAR, AUR ou DAR, AROLA, ARULA, rivière considérable de Suisse, qui prend sa source dans le canton de Berne, au mont Grimsel, où elle porte bateau, traverse les lacs de Brintz et de Thunn , passe à Berne et à Soleure, reçoit à gauche la Sane , à droite la Grande-Emme, laWiger, la Suren et la Reuss, et se jette dans le Rhin, vis-à-vis de Waldshut. Cette rivière roule de l'or. Sa navigation est dangereuse ; ses débordements causent de grands ravages.

AAR , île du Danemark , dans la Baltique.

AARBERG, voy. ARBERG.

AARDELSFIORD, golfe de Norvège, au nord de Stavanger ; il se nomme quelquefois Buckenfiord.

AARE (Dirk van Der), évêque et seigneur d'Utrecht au xiue siècle, fit la guerre

à Guillaume, comte de Hollande; fait prisonnier à Stevoren , il fut délivré par ses moines et ses diocésains. Lui et le comte de Looz, gendre et ennemi de Guillanme, réunis ensuite pour s'emparer de la Hollande, furent réduits à se retirer à Utrecht.

Aare mort en 1212.

AARHUNS, AARHUS ou AASHUREN, ville considérable de Danemark, dans le Nord-Jutland, capitale du diocèse d'Aarhus, avec un petit port. Contient gymnase, évêché, collége, hôpital, hôtel de ville, trois places; la cathédrale, monument gothique, est remarquable. Cette ville a filature de laine et de lin, raffinerie de sucre , manufacture de tabac, tanneries, brosseries, commerce de blé, eàu-de-vie, bétail, grains, laines, harengs, lard; les travaux qu'on vient de finir pour le nouveau port doivent être mentionnés. Sur la Baltique , à l'embouchure de la rivière de Gude; 4,000 habitants environ ; à 35 lieues N.-E. de Copenhague, à 11 lieues S.-E. de Wibourg, et 20 lieues S. d'Albourg. Longitude 7° 53m 30" E., latitude 56° 12L Patrie de l'astronome Rœmer. Le diocèse est couvert de bois; campagnes fertiles. Population , 168,000 habitants; surface, 320 lieues carrés.

AARHUSIUS (Jacques-Matthieu), a écrit Grammatica rhet. dinlect. ; Tractatus de usu philologiœ, etc., 1635.

AARON, village du Bas-Maine (Mayenne ), à 2 lieues S. de Mayenne. P. L., sur la petite rivière de son nom. Forges.

AARON ou ARON (He d'), voy. MAXO (SAINT- ).

AARON, frère aîné de Moïse, de la tribu de Lévi, né en Égypte 1574 ans av. J.-C., aida Moïse à délivrer les Hébreux retenus captifs en Égypte par le roi Pharaon. Il portait toujours la parole pour Moïse^ il mourut l'an 1452 av. J.-C.

AARON (Saint), au vie siècle, abbé d'un monastère qui a été l'origine de la ville de Saint-Malo.

AARON, martyr avec son frère "Julien sous Domitien , inhumé à Caer - Léon (Galles ).

AARON, lévite, juif de Barcelone, a laissé un catéchisme hébreux, Venise, 1523 , in-4° ; mort en 1292.


DICTIONNAIRE

GEOGRAPHIQUE, BIOGRAPHIQUE

ET

D'HISTOIRE NATURELLE.

= COQ.-..

A.

A, petite riv. de France, départ- de Loiret-Cher.

AA, nom de plusieurs riv. Une, en France, prend sa source dans le départ, du Pas-deCalais, près de Renty, arrose Fauquemberg, Wasten, passe à Saint-Omer, y devient navigable par des écluses, et se jette dans l'Océan, près de Gravelines: on y charge charbon de terre, tourbe, pierres et bois. Cette riv. a été agrandie par un canal navigable , creusé entre Gravelines et Saint-Omer. Il y en adeux dans l'Over-Yssel (Hollande), quatre en Suisse ( deux dans les cant. de l'Underwald, une dans celui de Zurich, une dans celui de Lucerne, qui se jette dans l'Aar, près de Wildech), une en Westplialie, et une dans la Courlande, qui, formée de la Moss et de la Alemel réunies, passe à Mittau.

A A (Adolphe Van der), un des citoyens des Pays-Bas qui présentèrent, en 1556, à Marguerite de Pafme, gouvernante de ces provinces , des remontrances contre Philippe II, et qui contribuèrent, avec Philippe Van der Aa, son frère, Gérard Van der Aa, et Pierre Van der Aa, jurisconsulte distingué, à affranchir leur patrie. Mort en 1594.

AA (Pierre Van der) , libraire à Leyde, et géographe, a publié un atlas de 200 cartes faites sur les voyages de long cours , depuis 12V6 jusqu'en 1696. Il a publié aussi, sous le titre deGalerk agréable du monde, en 66 vol.

in-fol., des figures représentant des maisons, des plantes, des animaux, etc., et plusieurs ouvrages de botanique , notamment le Botamconparisiense. Le succès de ces ouvrages a été peu durable. Mort en 1730.

AA (Chr.-Ch.-H. Van der), né à Zwoll, 1718, ministre luthérien, un des fondateurs et secrétaires de la Société hollandaise des sciences, fondée en 1792, à Harlem. Mort en 1752.

AACIl-AACHA, petite Y. d'Allemagne dans le roy. de Wurtemberg, située en partie sur un mont escarpé, près de la source de la riv. d'Aach, à 5 l. N.-E. de Schaffouse, 10 N.-E. de Constance. 540 hab.

AADE ou AA, riv. du Brabanthollandais, passe à Helmont, se joint au Dommel, arrose Bois-le-Duc, et se jette dans la Meuse au fort de Crève-Cœur.

AAGARD ( Christian et Nicolas ), frères natifs de Wisbourg, furent professeurs tous les deux dans l'université de Sora : le premier est mort en 1664, âgé de 48 ans, et le jeune en 1667, à l'âge de 45. Nicolas a publié : De optimo genere oratorum; De ignibus subterraneis; De stylo Nov. Teslam.; De nido Phœnicis; De usu syllogism. in théologia.

Christian a fait des poésies latines qui se trouvent dans les Deliciœ poetarum danorum; Leyde, 1693, 2 vol. in-12.

AAGESEN (Svend , en latin appelé Sueno Agonis filius) fut un des premiers historiens danois. Il existait dans le XIIe siècle. On a de lui : Compendiosa historia regum Daniœ, a Skioldo ad Canulum VI; et Historia legum caslrensium régis Canuti-Magni, publiés par Stephanus-Johan. Stephanius, à Sora, 1642, in-8.

AAGI-DOGII, montagne haute etescarpée de rAnatolie, frontière de Perse.

AAHUL ou AHANS, petite v. et château fort de l'Allemagne, sur la petite riv. d'Aa , dans J'évêché de Munster, appartenant à la maison de Salm , avec un château et 16,000 iiab., à 111. N.-O. de Munster; long. 4° 36' E.,lat. 52o 10.

AAKIRKE, petite v. de Danemarck, au centre de l'île de Bornholm , dont elle est le siégé dû président et d'un synode ecclésiastique. Elle a belle église, école d'anatomie, hôpital, magasin de munitions.

AALST ( Everard Van ), de Delft, né en 1602, se rendit habile à peindre les fruits.

Mort en 1658.

AALST ( William Van), neveu d'Evrard Van, le surpassa dans le même genre de peinture. Après avoir fait un voyage en Italie, il se fixa en Hollande, où ses tableaux sont estimés. Il est mort à Amsterdam , en 1679.

AAXGITCH, anas hiemalis , Linn. Es-


pèce de canard à queue longue et fourchue.

Il habile le nord de la Russie.

AAR ou AER, AHR, ABRINCA, riv. d'Allemagne, qui prend sa source dans l'Eiffel, et se perd dans le Rhin, vis-à-vis de Lintz, au pays de Juliers. On récolte sur ses rives de bon vin, mais qui ne se peut conserver.

AAR ou AUR, DAR, AROLA, ARULA, rivière considérable de Suisse, qui prend sa source dans le canton de Berne, au mont Grimsel, où elle porte bateau, traverse les lacs de Brintz et de Thunn, passe à Berne et à Soleure, reçoit à gauche la Sane, à droite la Grande-Emme, la Wiger, la Suren et la Reuss, et se jette dans le Rhin, vis-à-vis de Waldshut. Cette rivière roule de l'or. Sa navigation est dangereuse; ses débordements causent de grands ravages.

AAR, île du Danemarck, dans la Baltique.

AARDELSFIORE, golfe de Norwège, au nord de Stavanger ; il se nomme quelquefois Buckenfiord.

AARHUNS ou ÂARBUS, AASHUREN, v.

considérable de Danemarck, dans le NordJutland, capitale du diocèse d'Aarhus, avec un petit port. Contient gymnase, évêché, .¡:,ollége, hôpital, hôtel-de-ville, trois places ; 4a cathédrale, monument gothique, est remarquable. Cette ville a : filature de laine et de lin, raffinerie de sucre, manufacture de t*,bac,, t-an,neries, brosseries, commerce de blé, eau-de-vie, bétail, grains, laines, harengs tard ; les travaux qu'on vient de finir pour le nouveau port doivent être mentionnés. -Sur,-la -Baltique, à l'embouchure de la civière de^Gude; 4,000 hab. environ; à 35 1. N.-E. de Copenhague, à 11 1. S.-E. de Wibourg,et20 1. S. d'Albourg; long. 7° 53' 30" E., lat.. 56° 12'. Patrie de l'astronome Rœmer. Le diocèse est couvert de bois ; campagnes fertiles. Pop. : 168,000 hab.; surface: 3201. carrées.

AARE (Oirk-Yan der), était évêque' et seigneur d'Utrecht, au xine siècle. Il combattit centre Guillaume, comte de Hollande.

Ayant été fait prisoimier à Stavoren, ses ,moines et ses diocésains le délivrèrent. Plus tard, réuni avec le comte de Looz, gendre et ennemi de Guillaume, pour s'emparer de la Hollande, ils furent forcés à se retirer à ; Utrecht. Aare est mort en 1212.

AARON., frère aîné de Moïse, l'un et l'autre fils d'Amram et de Jocabed , de la tribu de Lévi, naquit en Egypte, trois ans avant son frère, l'an 1574 avant Jésus-Christ. Son nom signifie montagne ou plutôt montagne forte. Il aida Moïse à délivrer les Hébreux retenus captifs en Egypte par Pharaon, et fut le premier grand pontife, des Juifs. Il mourut l'an 1452 avant Jésus-Christ, âgé de 123 ans, sur la montagne de Hor, après que son, fils Eléazar eût été consacré grand pontife pour lui succéder. Il fut privé, comme -Moïse, du bonheur d'entrer dans la terre de

Chanaan. Les Juifsont eu 86 grands prêtres depuis Aaron jusqu'à l'entière destruction du temple. La dignité de grand pontife était à vie ; mais lorsque les Romains se furent rendus maîtres de la Judée, les empeteurs en disposèrent à leur gré, la donnant à leurs favoris , et la livrant même au plus offrant.

AARON ( Saint) vivait dans le vie siècle ; il devint abbé d'un monastère placé dans me petite île qui fut jointe au continent, plus tard. Ce monastère a été l'origine de la viNe de Saint-Malo.

AAHO~ (AI-Raschild ou Haroun Al-Raschild), 5e calife de la race des Abassides, en

786, après son frère Mousa. Il fut contemporain de Charlemagne, et aussi vaillant que lui. C'était un prince inconcevable par le mélange de ses bonnes et mauvaises qualités.

Ses conquêtes s'étendirent depuis l'Espagne jusqu'aux Indes. Il imposa un tribut trèsconsidérable à l'impératrice Irène, et força l'empereur Nicéphore à le lui payer (700,000 écus d'or). Il fut l'ami des gens de lettres, et encouragea les arts et les sciences. Il fit présent à Charlemagne, pour lequel il avait conçu une très-haute estime, d'une horloge sonnante , qui fut regardée alors comme un prodige (807). On dit même qu'il céda le saint sépulcre , dont le patriarche lui fit porter l'étendard et les clefs. Il mourut l'an 809, le 23e de son règne. Ce fut sous ce calife que les Arabes apportèrent, dit-on, en Europe, les chiffres indiens.

AARON d'Alexandrie, prêtre chrétien et médecin , en Egypte, vers l'an 622. Il écrivit en langue syrienne, et a traité le premier de la petite vérole. Ses ouvrages ont été traduits en arabe, par ordre du calife Mervan.

AARON (Isaac), interprète de Manuel Comnène, pour les langues occidentales, trahissait ce prince en expliquant ses volontés aux ambassadeurs. L'impératrice ayant découvert son crime, il eut les yeux crevés et ses biens confisqués. Lorsque Andronic Comnène eut usurpé le trône, il lui conseilla de ne pas se contenter d'arracher les yeux à ses ennemis, mais de leur couper encore la langue. Isaac l'Ange, devenu empereur en 1203, lui fit subir ce supplice à lui-même.

AARON-BEN-ASEIl, rabbin célèbre. On lui attribue, ainsi qu'à Ben-Neptali, l'invention des points et des accents qui facilitent l'étude et la connaissance de la langue hébraïque. Bqsnage croit qu'il a vécu aune siècle. Sa grammaire hébraïque a été imprimée à Venise, en 1515, in-fol., et se trouve aussi dans Biblia rabbinica, publié par Bomberg, en 1518, in-fol. ,- AAROX-HARISCÔ.V, c'est-à-dire Aaron 1er , rabbin carane, ptait médecin àConstantinople, en 1294. On a de lui un savant commentaire sur le Pentateuque.qui se trouve manuscrit à la bibliothèque du Roi, traduit en latin par Jear. Danz ; lena, 1710, in-fol. ;


et une bonne grammaire hébraïque , imprimée à Constantinople , en 1581, in-8.

AARQN SCUASCHON, rabbin, chef de la synagogue de Thessalonique, est célèbre par ses écrits. Ses ouvrages sont : Loi de la vérité, où il résout des questions de ventes, prêts, louages ; Venise, 1631 ; La lèvre de la vérité. Il mourut en 1292.

AARONSBURG, v. du comté de Centre, dans l'État de Pensy 1 vanie, aux Etats-Unis, à 5 1. E. de Jellefond, et à401.N.-0. de Sunbury.

AARSCHAT ( le due « ), deBrabant. En 1556, il fut fait chevalier de la Toison-d'Or, et refusa d'entrer dans la confédération des noble, contre l'Espagne et le Saint-Siège.

En 1577, oi le nomma bourgrave d'Anvers.

Les partisans du prince. d'Orange le firent pris«inier à Gand, dans son propre palais.

Il fut remis en liberté. Député à la diète de l'Emp., en 1588, il y resta quelques années.

Il est mort à Venise, en 1598.

AARSEfl ( François), né à Lailaye, en 1572, l'un des plus habiles ministres des Provinces-Unies, fut ambassadeur de Hollande, en France, à Venise, en Angleterre. Il a laissé des mémoires sur les ambassades de France, en 1609 et 1624, et d'Angleterre, en 1620 et 1641. Le cardinal de Richelieu disait ne connaître que trois grands hommes politiques : Oxensijern, Viscardi et Aarsen.

Il est mort en 1641.

AARTGEN ou AERTCENS, nêlt Leyde, en 1498. Fils d'un ouvrier en laine, il travailla chez son père jusqu'à l'âge de 18 ans. Se sentant du goût pour la peinture, il entra chez Corneille Engelbechtk, et y fit de grands progrès. Il vécut dans là pauvreté et refusa les offres "e François Floris qui était venu le voir à Leyde, de se retirer à Anvers, où il aurait 4u bien et un rang convenable à son mérite. Il se noya par accident, en 156t.

AARTSBERGEIV ( Alex.-Capellen , seigneur de ), hollandais. Il naquit vers la fin du XVIe siècle. Il - fut l'ami de Guillaume. II, et instrument de son ambition. JI est mort en 1656, à Dordrecht; il a laissé des mémoires que son arriére-petit-fils Robert-Gasp.

Van derCapellen-totde Marsch, a publiés en 1778 ; 2 vol. in-8.

AARTSE { Pierre ), dit Lange-PierreLong-Picrre, peintre hollandais, né à Amsterdam, l'an 1507, fut élève de Allant Klaafssen de cette ville. On a à regretter de lui plusieurs tableaux de sainteté, détruits dans les troubles de religion de 1566. Mort à Amsterdam, en 1573.

AARWANGEN, grand vill. de Suisse, sur la rive droite de l'Aar, cant. de Berne, à 4 1.

N.-E. de Soleure. Ses foires sont très-fréquentées ; il s'y vend beaucoup de bestiaux.

Non loin de là est une mine de houille.

AAS , viii. de France, départ, des BassesPyrénées, arrond.d'Oloron, cant. de Laruns, à 6 1. 3/4 S.-S.- E., d'Oloron. Il y a des sour-

ces d'eaux minérales appelles Eaux-Bonnes-: elles sont fréquentées et sont célèbres par la guérison des soldats béarnais blessés à la bataille de Pavie. On trouve près d'Aas des mines de fer et de plomb, et une carrière d'ardoise.

AASI ou Assi, fl. de Syrie ; e'est.l'Oronte des anciens.

AAVORA, AVOIRA , AVOURA, élais, Juss., espèce de palmier. Voy. ELAIS.

ABA ou OWN. monta sur le trône.de Hongrie vers la fin de l'année 1041. Il était beaufrère de saint Etienne, premier roi chrétien de ce roy. 11 défit Pierre, surnommé l'Allemand, et l'obligea de se retirer en Bavière.

Ce Pierre-l'Allemand avait été chassé peu de' temps auparavant par les Hongrois. Abiht- élu à sa place, répandit beaucoup de sang , et ravagea l'Autriche et la Bavière. Défaihpav l'empereur Henri III, surnommé le Noir, il traversa à cheval le Danube, à la nage, et fut massacré par ses propres sujets, en 1044* dans un village nommé Schope.

ARA BAS, nation indigène du Brésil, pEQvince de Mato-Grosso.

ABABDÉHS, peuple de l'Afrique Orientale , dépendance politique de l'Egypte. Ils descendent des anciens aborigènes de la Nubie, l'habitent encore, ainsi que. l'Égypte,.

entre la vallée du Nil et la mer Rouge, principalement depuis le parrallèle de Derr , 22° 30' N., jusque dans la Basse Égypte. Leursprincipalestribus, qui s'appellent El-Focarae, El-Meleykeb et El-Ashabat, se trouvent auw parallèle de Cosséir ; mais, cependant, Iroir., de leurs hordes vont plus avant dans le nord, presque dans la Basse Egypte ; il y en a encore un grand nombre d'établis au S., dans la Haute Nubie , sur la grande route de-Me- grat, Damer et du Sennar.

Les Ababdéhs ont en général te teinttfonoés tirant sur le noir, et se rapprochent, moins, des Nègres que des Européens.

Belzoni dit qu'ils sont petite btufds, etont les yeux très-vifs ; Burckardt les a peint.

fourbes, perfides et superstitieux. Ils sont nomades comme les Bédouins, n'ont pas la même langue,. et aiment tamusique et la poésie ; leur humeur est belliqueuse?. Les tribus des Ababdéhs. sont souvenfren guerre entre elles. Ils ont pour ennemis les, Bédouins arabes ( Atounis ) ■ t- qui. habitent, le long de la mer Rouge, dans les montagnes ; ils arrêtent souvent les. caravanes qu'ilsconduisent le long du Nil, ainsi que celles, qui vont de Quéneh à Cosséir. Les caravanes dé Sennar et celles qui d'Edfeu vont à DjébclZabaurah et à l'ancien port de Bérénice, prennent encore les Ababdéhs pour guides.

Les Bicharies sont aussi des ennemis dangereux des Ahabdéhs qui habitent la Nubie, dont ils sont voisins, et dont ils parlent la.

langue. Les objets dont les Ababdéhs font le commerce, sont la gomme, le séné, le chat-


bon qu'ils transportent jusqu'à Gizéh, l'alun, le natron, des vases de pierre ollaire, ou baraoum, que leur fournisent les montagnes situées à 7 1. E. d'Assonan, et le mica ferrugineux qu'ils tirent des rochers au-dessus des cataractes, et dont ils font un onguent pour les yeux. Ils font encore le commerce des esclaves nubiens qu'ils vendent à Gizéh.

Reden est l'entrepôt principal de leur commerce et la demeure de leur cheikh. Ils ont de nombreux troupeaux, plus de chevaux et beaucoup de chameaux, surtout des dromadaires, appelés équinés, remarquables par leur agilité. Les montagnes que les Ababdéhs habitent, les rendent beaucoup plus forts que les 1,500 à 2,000 hommes qu'ils peuvent, tout au plus, mettre sur pied. M. Cailliaud a retrouvé sur leur territoire les célébrés mines d'èmeraudes exploitées par les anciens.

ABACAXIS, riv. du Brésil, province de Para : son cours est d'environ 80 1. du S. au N., et se jette dans le Tupinambaranas, bras du n. des Amazones.

ABABQUY, ximenia ociilcata, octandrie, monogynie, Linn. ; cl. 13, ord. 10, fam. des orangers, Juss. Espèce de prunier épineux des Antilles. Voy. XIMENIA.

ABACATUIUA, zeus gallus, Linn.; doré gai, Daub. ge genre des poissons pectoraux ; il habite la mer des Indes. Voy. ZÉE et GAL.

ABACO ou AnBAco (Antonio), architecte et graveur. Il naquit à Home vers le xvie siècle, et fut élève d'Antonio di san Gallo. Il a gravé les planches de son ouvrage sur l'architecture, in-fol.

ABACO, une des îles Lucayes. Voy. PROVIDENCE (nouvelle).

ABACOU (pointe de 1'), cap de l'île SaintDomingue, situé vis-à-vis de l'île à Vache, à 4 I. S.-S.-O. des Cayes ; lat. N. 18° 5' 0", long. O. 76" 10 25".

AIJACON ou LUCAYONEQUE, une des îles Lucayes, située dans le S.-E. du petit banc de Bahama , entre le 25° 58' et 26° 38' de lat.

N., et le 79° 48' et 80° 25' de long. O.

ABACOVHE est une montagne de l'Arabie, sur laquelle a été ouverte une route qui conduit à la ville d'Aden; elle est défendue par deux forts ; elle est à 12 1. N. d'Aden.

ABACUC ou IIABACUC (c'est-à-dire Lutteur), le huitième des douze prophètes. Il prédit aux Juifsqu'ils seraient emmenés en captivité par les Chaldéens, et ensuite rétablis.

Il vivait vers 698 avant Jésus-Christ.

A BAI) 111 ( Mohamed -al-Motahmed il Allah Ben) succéda, en 1068, à son père Amron , roi de Séville. Après avoir fait la guerre avec succès contre les chrétiens, il fit un traité avec Alphonse VI, roi de Castille, et lui accorda sa fille Zaïdah. Les autres rois maures se liguèrent contre lui. Le chef de cette coalition fut Youçouf-Tachcfyn, sultan de Maroc. Il vainquit Alphonse VI, attaqua Séville, fit Abad prisonnier, et l'envoya en

Afrique, où il mourut après avoir composé des poésies.

ABADEII, b. de Perse, prov. du Farsistan, à 42 1. N. du Chyraz, et à 35 I. E.-S.-E.

d'Ispahan. Ce bourg était autrefois une ville.

Ses environs ont des jardins agréables, et produisent des fruits délicieux, qui sont portés à Chyraz.

AllAD-EL-CUIHA, île de l'Océan Indien.

Voy. ABD-AL-CURIA.

ABADIA, petit vill. du roy. lombardvénitien, prov. de Côme, district de Lecco, à 1 1. 1/3 N.-O. de celle v. Il fait un commerce en bois, soie, blé, maïs, olives, paille, foin.

AUADIOTTES, peuplade de l'île de Candie. Elle possède au S. du mont Ida une vingtaine de vill. Ils sont méfiants, vindicatifs et enclins au brigandage.

ABADIVA, yadus pollachius , Linn. Ce poisson, vulgairement appelé lieu, habite l'Océan du Nord. Voy. GADE.

ABAFF1 (Michel), fils d'un magistrat d'Ilermanstad , ayant triomphé de KéminiYanos, son compétiteur, devint prince de Transylvanie, en 1061, sous la protection d'Ali-Bassa , sultan des Turcs. Après la levée du siège de Vienne par les Turcs, il les abandonna, et, dans un traité qu'il fit avec l'empereur, le 28 juin 1686 , il se fit conserver la même autorité. Il mourut tranquillement en 1690, à Weissemberg. La paix de Carlow itz ayant fait renoncer le Turc à toutes ses prétentions sur la Transylvanie, la cour de Vienne engagea Michel, fils d'Aballi, reconnu par l'empereur, à renoncer à son élection. Elle lui donna dans les Etats héréditaires des terres en échange de celles qu'il avait en Transylvanie. Michel Abaffi mourut à Vienne en 1713, à l'âge de 36 ans.

ABAGA , khan des Tartllrcs, envoya des ambassadeurs au second concile général de Lyon, en 1271, soumit les Perses, et se rendit redoutable aux chrétiens de la TerreSainte.

ABAHAtTOtEVSKOt CAHAOUL (Russie Asiatique), poste militaire des Russes, gouv. d'Yrkoutsk, distr. et à 52 1. et demie S.-S.-E. de Ncrtchinsk, sur l'Argoun, limite entre la Russie et l'Emp. chinois.

A B AI, c'est le meilleur port de toute la côte N.-O. de Bornéo , et le seul où les vaisseaux puissent mouiller, abrités des vents de l'O.; lat. N. 6° 20', long. E. 114° K.

ABAI, calicanlhus prœcox, icosandrie, polygynie, Linn.; cl. 14, ord. 10, fam. des rosacées, Juss. Arbrisseau du Japon à feuilles opposées et sans stipules ; fleurs jaunes intérieurement, s'ouvrant avant la foliation, fruit assez semblable à celui du rosier. Voy.

CALICAN THUS.

ABAILAKD ou ABÉLARD (Pierre), naquit à Palais, près de Nantes, d'une famille noble. Entraîné par son goût pour la science


et la philosophie, il abandonna les avantages de son droit d'ainesse à ses frères, et vint à Paris auprès de Guillaume de Champeaux, archidiacre de Notre-Dame, et le plus grand dialecticien de son temps. Abailard chercha d'abord à s'en faire aimer, et n'eut pas de peine à y réussir ; mais l'ayant emporté sur lui dans les thèses publiques , il s'attira son aversion et l'envie de ses condisciples. S'étant séparé d'eux, il alla ouvrir une école à Melun (il avait alors vingt-deux ans) , ensuite à Corbeil, et enfin, deux ans après, à Paris, où le successeur de Guillaume de Champeaux lui offrit sa chaire. Abailard devint célèbre. Il joignait aux talents de l'homme de lettres, les agréments de l'homme aimable. Il avait 39 ans lorsque Héloïse, jeune et belle fille, pleine de charmes, d'esprit et de savoir, nièce de Fulbert, chanoine de Paris, lui inspira la plus vive passion. Admis chez son oncle pour lui donner des leçons, bientôt il sut lui faire partager sa passion ; elle devint mère. Fulbert consentit à leur union. Craignant que cet engagement ne nuisît à son état, il prenait toutes les précautions possibles pour le tenir secret, et Héloïse, à qui la gloire d'Abailard était plus précieuse que la sienne, consentit à entrer au monastère d'Argenteuil, pour être à l'abri des ressentiments de son oncle. Fulbert, s'imaginant qu'Abailard voulait faire Héloïse religieuse pour s'en débarrasser, apostades gens qui entrèrent dans la chambre d'Abailard pendant la nuit, et le mutilèrent atrocement. Ce malheureux se retira dans l'abbaye de Saint-Denis, où il se fit religieux, et Héloïse prit en même temps le voile à Argenteuil.

Cependant, Abailard, pressé par ses disciples , reprit ses leçons publiques ; il ouvrit son école à Saint-Denis et ensuite à SaintAyeul de Provins. L'allluencc des étudiants fut grande; mais avec ses admirateurs il retrouva ses ennemis. On l'accusa d'enseigner des erreurs, principalement sur la Trinité, ce qui le lit condamner dans un concile de Soissons, vers 1121, et dans celui de Sens , en 1140, à la sollicitation de saint Bernard, qui fit approuver par Innocent Il les actes de ces conciles.

Etant revenu à Saint-Denis, et les moines rayant maltraité de nouveau, il se retira dans le diocèse de Troyes, où il bâtit un oratoire qu'il nomma le Paraclet. Elu quelque temps après supérieur, par les moines de l'abbaye de HUls, il donna cet oratoire à Héloïse, contrainte de sortir d'Argenteuil, où l'abbé de Saint-Denis voulut mettre des moines. Elle y vécut d'une manière si édifiante, que toute la France admira sa prudence, sa douceur et sa piété.

Abailard, quelque temps après, quitta les religieux de lluys, et, se croyant innocent, partit pour Rome, afin de se faire relever des condamnations qu'il avait essuyées ; mais,

s'étant arrêté à Cluny, Pierre-le-Vénérable, qui en était abbé, le retint dans sa solitude et ne tarda pas à le réconcilier avec saint Bernard et Innocent II. Devenu infirme, il fut envoyé au monastère de Saint-Marcel, près de Châlons-sur-Saône, et y mourut le 21 avril 1142, à 63 ans. On y voit encore son cénotaphe. Héloïse demanda les cendres d'Abailard et les obtint. Abailard les lui avait promises de son vivant, afin qu'Héloïse et ses religieuses se crussent plus obligées, en recevant ses dépouilles mortelles, à prier pour le repos de son âme. « Alors, disait-il dans une de ses lettres à Héloïse, vous me verrez, non pour répandre des larmes (il n'en sera plus temps : versez-en aujourd'hui pour éteindre des feux criminels), vous me verrez alors pour fortifier votre piété par l'horreur d'un cadavre, et ma mort, plus éloquente que moi, vous dira ce qu'on aime quand on aime un homme. »

Héloïse fit enterrer au Paraclet le corps de son époux immortalisé par elle autant que par ses écrits, et, après sa mort, arrivée le 17 mai 1163, elle prit sa place a côté de lui.

Leurs os , après dilierentes translations, sont Ú présent au cimetière du Père-Lachaise (à Paris) , dans un cercueil de plomb. Ses œuvres ont été données au public par François d'Amboise, conseiller d'Etat, enl(>lG, in-4 avec des notes d'André Duchêne. On y trouve des lettres, des sermons, des traités dogmatiques. De ces lettres. il n'y en a que trois qui soient adressées à Héloïse : la troisième, la cinquième et la huitième. On trouve sa l'he'ologie, son Traité de ta Trinité, son Explication de l'ouvrage de six jours, et les Lettres d'llt!loïse et d'Abailard, dans le Thésaurus anecdolor de Martrnne.

Les lettres ont été imprimées séparément à Londres, en 1718, in-8. La traduction française de ces lettres avec le texte latin, 1733, 2 vol. in-12, et la vie d Abailard, 1720, 2 vol. in-12, par Dom. Gervaise, passent jusqu'ici pour les seules véritables. Pope et Collardeau ont fait une imitation. On a publié en anglais : The history of the lifes of Abailard and Héloïsa; Wilh theis original letters; Birmingham , 1787 , et BasIe, 1793.

ABAHWILLE, vill. de France, départ.

de la Meuse, arr. de Commercy, cant. de Gondrecourt-Je-Chàtcau, Ú 8 1. 1 lile S.-E. de Bar, 1/3 de 1. N.-N .-O. de Gonurecourt-surl'Ornain. Il y a des usines.

ABAJOUES. On donne ce nom ù deux poches que certains singes portent au bas des joues : elles sont revêtues de la muqueuse de la bouche, et servent a contenir des aliments en réserve; l'animal les emplit et les vide avec ses mains.

ABAKANSK , misérable endroit , situé dans le gouv. d Jénisséik , Russie Asiatique , près du Yénisséï, que nouscitons pour mentionner la montagne d lsik , située dans ses


environs et remarquable par d'anciens tombeaux qu'on y a découverts , renfermant des ornements d'or et d'argent, et sur laquelle on voit des statues d'hommes, hautes de 7- à 9 pieds, et chargées de sculptures extraordinaires. Ces contrées, d'une civilisation encore si peu avancée, paraissent avoir jadis été occupées par un peuple qui avait l'usage de l'écriture. On y voit un fort qui, bâti par Pierre-le-Grand, en 1707, fut réparé en 1725.

Cet endroit est regardé comme le plus chaud de la Sibérie ; on y cultive des melons d'eau et du tabac. On y élève des bestiaux dont les hab. font le commerce avec des marchands de Krasnoïarsk, qui viennent s'y approvisionner aussi de houblon, récolté en abondance dans les îles du fleuve. D'abondants gisements de houille se trouvent au mont Isik.

ABAKANSKOI-CAKAOUL, b. de la Russie Asiatique, gouv. d'Jénisséik. Aux environs de ce b., vers les bordsduJénisséï, ainsi que dans lesprov. voisines, on remarque des tombes en pierre et des collines factices, voûtées en dedans, dans lesquelles se trouvent, à côtédes squelettes et des cendres des morts,des ustensiles en bois et en bronze, des ornements d'or et d'argent, des figures en métal et en pierre. Il paraît que les nomades de la Tartarie, par un usage analogue à celui des anciens Etrusques, avaient l'habitude de se faire enterrer avec leurs bijoux et ce qu'ils possédaient de plus précieux. Pallas , Strahlenberg et d'autres voyageurs, ont faiteonnaître plusieurs de ces objets, et M. Klaproth a publié un mémoire important à leur occasion. Malheureusement on n'a pu lire jusqu'ici les inscriptions qui les accompagnent.

Les seuls monuments dont il fût possible de fixer l'origine, sont ceux qui portent des inscriptions arabes.

Les hab. d'Abakanskoï-Caraoul sont peu nombreux et presque tous chasseurs de zibelines.

ABALAC, vill. de la Russie Asiatique, sur l'trtich. Des pèlerins, en grand nombre, y viennent visiter une sainte Vierge à laquelle on attribue des miracles; chaque année elle est tranportée solennellement à Tobolsk, où elle reste depuis le 8 jusqu'au 22 juillet.

ABANCAY, v. de la République du Pérou, départ. deCuzco: elle est située dans une vallée spacieuse ; sa pop. est d'environ 5,000 hab. Elle est importante par ses sucreries.

ABANCOUR ( Ch.-Xavier-Jos -Franquevilled') était neveu de Calonne, et fut ministre de la guerre du 20 juin au 4 août 1792; Il rendit compte à la séance du 27 juillet, de l'état de la frontière du Nord. Le 10 août, ayant été décrété d'accusation , il fut arrêté le même jour, avecBerthier, son premier commis, envoyé aux prisons d'Orléans, puis transféré à Versailles le 9 sept.; il y fut massacré.

ABACOURT, vill. de France, départ, du Nord , à 11. 1/2 de Cambrai, et 4 L S. S.-

E. de Douai. — Autre, au départ, de l'Oise, arf. de Beauvais , cant. de Formeries.

ABANO ( roy. lomhard - vénitien, go'iv.

de Venise, délégation de P doue), petit b., dit M. AdrienBalbi, de2,600 hab. permanents, et très-fréquenté pour ses bains sulfureux, connus des Romains sous le nom ù'Apvnus,dénomination qui comprenait probablement les lieux nommés aujourd'hui Monte-Ortone, Casa-Nuova, S.-Pietro-Montagnone, MmeGrolto, Santa-Elena, S. - Bartolomeo et Abano, tous très-voisins et fournis d'eaux thermales. La partie la plus importante, an temps des Romains, parait avoir été celle qui correspond maintenant à Monte-Grollo (Mons Egrotoruni, montagne des malades), San-Pietro-Montagnone, et à Casa-Nuova, situés à deux milles d'Abano. Vers la fin du XVlIIC siècle, on y trouva, en effet, des bassins en marbre, restes d'anciens thermes, et les ruines d'un palais sur la colline, une statue qu'on croit d'Esculape, déposée à la bibliothèque de Saint-Marc à Venise, des fragments d'autres statues, des mosaïques, des tuiles, des tuyaux en plomb avec des empreintes, des pierres votives, des inscriptions et autres débris d'anciens édifices.

ABANO ( Pierre d') naquit à Abano, vill.

du territoire de Padoue, en 1220. Après avoir pris à Paris le bonnet de docteur en philosophie et en médecine, il alla professer cette science à Bologne. Revenu à Padoue il y fut accusé de magie, et mourut en 1316,.

pendant que les inquisiteurs instruisaient son procès. Ayant été condamné, il fut brûlé en effigie sur la place publique. Ses principaux ouvrages sont : Coneiliàtor differentiarum philosophorum et prœcipuè medicor; Mantoue, 1472, in-fol., rare, et réimprimé, plusieurs fois. On a encore de lui : Geomantia, 1556, in-8; 2° Physionomia, Padoue, 1474, in-8; 3° E,Tpositio problemalum A ristotelis, 1482, in-fol.

ABANOS, nation indienne de l'Amérique' Méridionale, Nouvelle-Grenade.

ABANTES, peuple originaire de Thrace, qui s'établit, par colonies, dans la-Phocide, l'île d'Eubée et celle deChio. On trouve déns Homère, que les Abantes sont les premiers qui aient eu la coutume de se faire tondre le devant de la tête ; et l'on croit que c'était afin, de ne pas donner prise à l'ennemi, car ce peuple belliqueux combattait toujours de près r avec l'épée, ne se servant de frondes ni d'arcs.

ABANTIDAS, né à Sicyone, usurpa I<i pouvoir souverain dans sa patrie, en faisant assassiner Clinias, le plus sage et le plus brave des Sicyoniens, à qui les citoyens assemblés avaient déféré le commandement, et poursuivant et exterminant tous les parents et amis de sa victime. Aratus, fils de Clinias, enfant de l'âge de sept ans, fut soustrait seul à sa barbarie, par Sozo, sœur du tyran, chez qui, au milieu du tumulte, il était allé cher-


cher un refuge. Abantidas ne tarda pas à être ] puni de son ambition et de ses crimes; les vengeurs de Clinias le firent expirer sous leurs coups, dans l'école de Dinias et d'Aristote, le dialecticien, où il venait souvent écouter leurs leçons d'éloquence.

ABANY (Mme Marie-Thérèse Perroult, née d') est auteur d'un poëme de Jeanne-d'Arc, en 24 chants, impr., 1819 et 1824,2 vol. in-8; et d'un roman , Scila, fille de Jephté, 1801, in-12. Elle naquit en 1753, et mourut en 1821.

ABAQUA fut mère de l'empereur Maxiniin, successeur d'Alexandre Sévère. Elle était Alaine de nation ; elle épousa le Goth Meçca. C'est dans un village de Thrace qu'elle donna le jour à Maximin, qui resta longtemps simple berger.

ABARAN ou ABARER, b. delà province de l'Aderbaïdjan, en Perse, situé environ à 51.

N. de Nakbchivan, et à 25 1. S.-E. d'Erivan.

ABARCA , b. d'Espagne, à 5 1. 1/4 O.-N.0. de Palencia.

ABARCA, roi d'Aragon et de Navarre.

- Il combattit et fut heureux contre les Sarrasins. il périt en 926, dans un engagement qu'il eut avec les Castillans.

ABARCA (Pierre), jésuite, naquit à Jaca , en 1619. Il a publié des traités de théologie, en latin, et un recueil de Vies des rois d'Aragon, en espagnol.

ABARIS, Scythe fameux, qu'on dit avoir été prêtre d'Apollon Hyperboréen. A l'occasion d'un oracle d'Apollon, il vint en députation à Athènes, vers 564 avant Jésus-Christ.

Il fut un de ces Barbares dont les Grecs admirèrent la sagesse et la vertu.

ABARUS DE NUMANCE. Il plaida auprès de Scipion - l'Africain la cause de sa patrie.

A BAS, douzième roi des Argiens, aïeul de Persée. C'est de lui que les rois ses successeurs furent appelés Abantiades.

ABASCAL (don Jose-Fernando) , né à Ovicdo, en 1743, se distingua dans la guerre contre les. Anglais, en 1762. Il fut nommé vice-roidu Pérou, en 1804, et marquis , en 1813, par les cortès. Il est mort en 1821.

AUASCANTUS naquit à Lyon , vers Je ne siècle, et devint un médecin célèbre. Gailien, son contemporain, loue son antidote contre la morsure des serpents, connu encore sous le nom d'antidote d'Abascantus.

ABA SI E (Grande) (Abkhazïa), contrée de la Russie Asiatique. Son nom dérive des Absne ou Abase, famille qui habite ce pays et les montagnes de la région du Caucase ; elle est située entre le 42° 30' et 44° 45' de lat. N., et entre le 34° 48' et 38° 21' de long.

E. Elle est bornée au N.-E., par le Caucase qui la sépare de la Circassie, à l'E., par la Mingrélie, et au S.-O., par la mer Noire.

Le climat est doux. Ce pays produit du grain, des fruits et du vin en abondance. Le bois y est commun Les Abases sont divisés en plu-

sieurs tribus. Ce peuple s'est de temps immémorial livré à la piraterie et au brigandage. Heureusement pour le commerce, il est peu redoutable sur mer, parce qu'il n'a que des bateaux à rames et pas un canon.

Les bateaux de. ces corsaires sont parfaitement semblables aux camera de leurs ancêtres : vingt-quatre rameurs y sont placés à l'aise ; mais comme à présent, raconte M. A.

Balbi, ils s'éloignent peu de la côte et ne sortent guère que par un beau temps, ils ne font plus usage d'un petit toit incliné, pour se mettre à l'abri des vagues dès les tempêtes violentes. C'est sur de semblables barques que les Goths, fixés dans le me siècle en Crimée, débarquèrent en Asie. Nous rappelons que beaucoup de jeunes Abases allaient autrefois en Egypte, et s'y vendaient comme esclaves, aux Mameluks, servant ainsi à recruter cette terrible aristocratie militaire, qui a dominé d'une manière si tyrannique et pendant si longtemps, sur cette région célèbre. On élève, dans ce pays, des moutons, des chèvres, des bêtes à cornes et des chevaux.

Il s'y fabrique quelques étoffes grossières.

ABASIË (Petite), contrée de la Russie d'Europe (Circassie); elle s'étend entre le Koubian et le Terek, sur le revers septentrional du Caucase. Le sol, que plusieurs rivières arrosent, en est fertile.

ABASSA, irrité contre Mustapha Ier, empereur des Turcs, se révolta sous prétexte de venger la mort du sultan Osman, et fit passer au fil de l'épée un grand nombre de janis saires. Mustapha déposé , Abassa fut envoyé en 1654, par Amurath IV, son successeur, en Pologne, à la tête d'une armée de 60,000 hommes. Plus tard, le sultan voulant tourner ses forces du côté de la Perse , et ayant intér rêt à faire la paix avec les Polonais, fit étrangler Abassa, disant qu'il était entré en Pologne sans son ordre.

ABASSA, sœur d'Aaron-al-Raschild, fut mariée, par son frère, à Giafard-le-Barmécide, à condition qu'ils ne goûteraient pas le plaisir du mariage. Un fils étant né, et le calife en ayant eu connaissance, Giafard fut étranglé, et Bassa, chassée du palais, fut réduite à la plus affreuse misère.

ABASSIA ou HABAEL, îles .de la mer Rouge ; elles sont au nombre de dix, situées entre le 130 et le 14° de lat. N., et entre 41° 23' et 41° 35' de long. E.ABATARDI, qui a perdu les caractères primitifs de sa race, soit par le croisement, soit par l'exportation, Il se dit des animaux et des plantes.

ABATI ( Balde-Ange ), né à Gubbio, fut médecin du duc d'Urbin, vers l'an 1530. Il a publié un traité sur l'histoire naturelle, de la vipère et les emplois de ce reptile en médecine. L'édition de ses ouvrages, imprimée à Raguse, en 1589, in-4, est très-rare; on


trouve plus facilement des exemplaires de celles d'Urbini, 1591, et de Noribergoe, 1603, in-4.

ABAT-JOUR. Plusieurs botanistes ont donné ce nom aux petites lucarnes qui se trouvent sous le chapiteau du fruit de plusieurs espèces de pavots, qui éclairent les celluleset laissent échapper les graines.

AUA TUCI (Ch.), général de la République française. Sorti de l'école de Metz , en 1790, il entra au 2e régiment d'artillerie, fut, en 1793, aide-tie-camp de Pichegru, adjudant général en Hollande, et, en 1796, général de brigade à l'armée du Rhin et Moselle. Blessé mortellement près d'tîuningue, où il commandait comme général de division, il mourut âgé de 26 ans. Le général Moreau lui a fait élever un monument sur les lieux mêmes de ses derniers exploits.

AGAUJV AH, comtat du royaume de Hongrie, cercle en deçà de la Theiss. Ce territoire est couvert de montagnes, prolongement des Karpathes : on trouve dans celles du N. du fer et du cuivre ; elles sont de granit.

On remarque dans la partie septentrionale de ces monts, hors du comtat, les mines d'opale de Cservenicza ; au S., dans le comtat, les eaux minérales de Uank; plus loin, les mines d'or de Telkebanya. On cultive, dans ce comtat, peu de blé et quelques vignes ; on y élève du bétail-et l'cn y exploite quelques mines. Le Hernat, la Bolva, le Bodrog et le Ronyva arrosent ce comtat.

ABAUZIT {.Firmin) naquit à Uzès, le 11 novembre 1679, de parents pauvres et calvinistes. A la révocation de l'édit de Nantes, son père étant mort, sa mère, persécutée pour faire élever son fils dans la. religion catholique, trouva le moyen de le faire passer à Genève, en 1689. Il devint bibliothécaire de cette ville,- y vécut longtemps dans une sage obscurité, et termina sa longue carrière le 20 mars 1767, dans une petite solitude à portée de cette ville, où il s'était re-tiré. Ses connaissances s'étendaient sur la physique, les mathématiques, l'histoire naturelle ; il était, sur ces objets, en correspondance avec les principaux savants de l'EuTOPTE : Bayle, Jurieu, Basnage et Newton qui, en lui envoyant son Cammarciwm epislolicum, lui écrivit : « Vous êtes bien digne de juger entre Leibnitz et moi. » L'histoire de la géographie ancienne et moderne lui était familière ; mais ce qui le -rendit cher au corps ecclésiastique de Genève, ce sont ses opi- nions sociniennes, trouvées mieux appuyées que celles des autres sociniens, qu'Abbadie avait si violemment réfutées dans son traité de la Divinité de Jésus-Christ ; cependant ce sont les mêmes et les mêmes réponses peuvent y être appliquées. Ses ouvrages sont des commentaires de théologie, imprimés à Londres, 1770,1 vol. in-8. Il -a donné une nouvelle édition de Y Histoire-de Genève de

Spon, 1730, 2 vol. in-4 ou 4 vol. in-12 Trois dissertations latines sur des inscriptions antiques découvertes à Genève, 1731.

ABAVO. Voy. ADONSONIA OU BAOBAD.

ABAXAS, b. d'Espagne, près de Burgos.

ABAYTE, riv. considérable du BrésiJ.

prend sa source dans le Serra de Marcella, et se jette dans le San-Francisco, après un cours d'environ 45 1. du S.-O. au N.-E. Le plus gros diamant qui a été trouvé-au Brésil , a été ramassé dans l'Abayte.

ABAZA, pacha d'Erzeroum, puis île Bosnie et de Van , vers le milieu du XVIIe siècle, se révolta contre Mustapha Ier, successeur d'Othman II, sous prétexte de la mort vielente de ce dernier. Trois grands visirs furent envoyés contre lui, il les défit et fut fait prisonnier. Mourad IV lui pardonna, et, devenu sujet fidèle, il défendit avec succès les frontières de l'Em., jusqu'à sa mort, arrivée en 1635, à Van, place forte, prise bientôt après par les Persans qui 1 assiégeaient.

ABB, v. d'Arabie, dans le Yémen , à 21.

1/2 N.-E. de Djobla. Elle est ceinte lie murs, bien pavée, et a beaucoup de mosquées, dont deux avec minarets. C'est la résidence d'un gouverneur dépendant de celui de Djobla.

On y remarque un aqueduc en maçonnerie, qui, de la montagne de Baadan, située à peu de distance, conduit les eaux à cette ville.

ABBAcH. b. de Bavière, cercle de la Regen , présidial de Kelliaim, à 2 1. S.-S.-O. dè Ratisbonne. Henri Il, surnommé le Saint, y naquit et y tint sa cour. Il y a une carrière de gypse spathique, et des sources d'eaux minérales.

ABBADIA, v. du Brésil sur rAriguilaba, à 5 1. de la mer. Son port est bon ; elle exporte beaucoup de sucre, de coton, de tabac et de la farine de manioc.

ABBADIË (Jacques), célèbre ministre calviniste, naquit à Nay en Béarn, l'an 1658.

Il étudia à edan, et voyagea en Hollande et en Allemagne. Après avoir exercé les fonctions de son ministère en France, il alla à Berlin, puis à Londres, et de là en Irlande] où il fut fait doyen de Killaloé. Il mourut le 6 novembre 1727, à Sainte-Marie-la-Bonne.

près de Londres, âgé de 69 ans. Il a publit plusieurs ouvrages qui sont très-estimés. Les principaux sont : Traité de la vérité de la religion chrétienne, 2 vol. in-12, dont la meil.

leure édition est de 1688. augmentée ; Trailt de la divinité de Jésus-Christ, 1689; L'an de se connaître soi-même, 1692, in-12. Ces ouvrages sont écrits avec force dans le raisonnement et énergie dans le style. Les autres sont : La Vérité de la religion chré.

tienne réformée, 2 vol. in-12, rare ; Sermons.

3 vol. in-8 ; La Défense de la nation britannique, contre l'auteur de l'Avis aux réfum giés , in-12 ; Le Triomphe de la providena et de la religion dans l'ouverture des sep, sceaux.


ABBADIE, chanoine de Comminges ; on a de lui une Dissertation pour prouver que la religion chrétienne a été prêchée dans les Gaules vers le milieu du ne siècle ; Toulouse, 1703.

ABBAS, fils d'Abdel-Mothaleb et oncle de Mahomet, fit d'abord la guerre à ce faux prophète ; mais vaincu par lui à la bataille de Bédit, en 623, il devint son apôtre et l'un de ses généraux. Ce fut lui qui détermina le gain de la bataille de Thonain, en ralliant et ramenant les fuyards. Dans cette bataille il sauva la vie à son neveu. Il mourut vénéré des Musulmans, en 652. Son fils Abdallah devint un des plus célèbres docteurs musulmans, et Aboul-Abbas-al-Safl'ah, l'un de ses petits-fils , proclamé calife cent ans après, donna le commandement à la dynastie des Abbassides, qui détrônèrent les Ornrniades, et qui possédèrent le califat l'espace de 524 ans. Il y a eu dans cette famille 37 califes; ils furent détrônés, à leur tour, par les Tartares.

ABBASABAD, fort de Perse, province d'Erivan, dist. de Nakhchivan, sur l'Aras.

L'église arménienne qu'elle renferme sert maintenant de magasin à poudre.

ABBA-SANTA, vill. de l'île de Sardaigne, non loin du cap Cagliari, et à 7 1.1/2 N.-E.

d'Oristano. Il a environ 1,280 hab. Son sol est fertile et produit du blé, du vin et des pâturages.

ABBA-SIN, riv. du petit Thibet ; elle prend sa source près de Saunz-Chukaisur, et se jette dans l'Indus , sur les frontières de l'Afghanistan, à 10. de Chinglée, après un cours d'environ 25 1.

ABBASSI, vill. de l'Arabie, situé à 5 1.

O. de Beït-il-Fakih.

ABBASSY - BENDER, port de mer de Perse. Voy. BENDER-ABBASSY.

ABBATIUS ( Baldus-Angelus ), médecin italien du xvie siècle, né à Gubbio , fit imprimer : De admirabili viperœ natura, et de mirificis ejusdem facultatibm. Cet ouvrage in-4 eut quatre éditions, de 1589 à 1f,GO, Il y paraît au-dessus des préjugés de son siècle.

ABBECOURT , petit vill. de France , départ. de Seine-et-Oise , arr. de Versailles, cant. et à 1 1. O.-S.-O. de Poissy, et à 3 1.

1/4 N.-O. de Versailles. On y trouve des eaux minérales.

ABBEIIAUSEN, vill. de la Confédération germanique, grand-duché d'Oldenbourg.

ABBEN A NS , vill. de France, départ, du Doubs , arr. de Baume-les-Dames, cant. de Rougemont, à 4 I. N -N .-E. de Baume. Il y a une mine de houille non exploitée encore.

ABBENRODE, vill. de Prusse. Voy. ApPEMIODE.

ABBEVILLE, capitale du district de ce nom dans la Caroline du S., Etats-Unis ; elle est située à 42 1. de Columbia.

ABBEVILLE, v. de France, dép. de la

Somme, ch..). d'arr. et de cant., située sur la Somme, dans une vallée fertile, à 9 1. 3/4 N.-O. d'Amiens, et 34 1.1/4 N.-O. de Paris ; lat. N. 50° 7' 4", long. 0. 0° 30' 17". Siège de tribunaux depremière instance et de commerce. d'une conservation des hypothèques, d'une direction des douanes et d'une sousinspection forestière. Il y a un conseil de prud'hommes et une chambre consultative des manufactures. Le portail en style gothique de l'église de Saint-Vulfran est remarquable. Il y a un collège, une bibliothèque et un haras. Cette v., quoique peu étendue, est très-importante par ses manufactures de draps , de velours et de moquettes. La première manufacture de draps y fut établie en 1665, par le Hollandais Van-Robais, sous les auspices du ministre Colbert ; celle de moquette fut fondée en 1667. Sa popul. est d'environ 18,600 hab.

C'est la patrie du poëte Millevoye.

L'arr. d'Abbeville comprend 178 comm.

réparties en onze cant.

ABBEYLEIX, petite paroisse d'Irlande, à 11. 1/2 S. de Maryborough , où l'on fabrique de la dentelle.

ABBIATEGRASSO, b. du roy. lombardvénitien , situé sur le canal de Bérégnardo, est chef-lieu de dist., prov. de Pavie, à 5 1. O.-S.-O de Milan. Sa pop. est d'environ 2,850 hab. ; il y a une foire qui se tient le 20 juillet, et deux marchés par semaine.

ABBINGTON, dist. des Etats-Unis, comté de Montgomery, état de Pensylvanie.

ABBON, bénédictin, né en Normandie, au milieu du IXe siècle, a écrit, en vers latins, le siège de Paris par les Normands en 886 et 887, dont il avait été témoin oculaire ; cet ouvrage a été imprimé à Paris en 1583, en 1602, et ensuite en 1753, dans le Journat de Paris du père Duplessis, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur.

ABUON ou ADDO, ALBO, moine, ensuite abbé de Fleury en 970, fut un des savants hommes de son temps. Envoyé à Rome par le roi Robert, pour apaiser Grégoire V, qui voulait mettre le roy. en interdit, il obtint de ce pape tout ce qu'il demanda. Abbon, dès son retour, partit pour La Héole, en Gascog.

afin d'établir la réforme dans son abbaye.

Une querelle s'étant élevée dans cette v entre les Français et les Gascons, il y mourut frappé d'un coup de lance, en 1004. On a de lui un recueil de lettres , et l'apologie de sa conduite écrite en latin. Ce recueil a été imprimé dans le Codex canouum vêtus de Pithou ; Paris, 1687.

ABBORFORS ou STORA, île du golfe de Finlande, vers le 60 "29 de lat. N., et 24° 10.

de long. E.

ABBOT (Robert), docteur d'Oxford, ensuite principal du collège de Bailleul, et professeur de théologie, est né à Guilfort, en 1560, dans le comté de Surrey. Il était fils


d'un tondeur de laine; il s'éleva par son propre mérite. Pour le récompenser de son livre latin De la souveraine puissance des rois, Londres, 1619, in-4, contre Bellarmin et Suarez , le roi Jacques 1er le fitévêque de Salisbury. Son meilleur ouvrage est sa /Je/,ense du pouvoir des rois, 1619. Abbot ne fut évêque que trois ans ; il mourut le 2 mars HH7.

ABBOT (Georges), frère du précédent, naquit à Guilfort, en 1562. 11 arriva par son talent et son éloquence aux plus hautes dignités de l'Eglise. En 1627, étant archevêque de Cantorbery, il fut suspendu des fonctions de sa primatie par les intrigues du duc de Buckingam, duquel il s'était attiré l'inimitié; sa suspension dura jusqu'en 1628.

Il mourut le le août 1633, au château de Corydon , où il s'était retiré. Nous avons de ce savant prélat : Six questions théologiques, en latin ; Oxford, 1598, in-4; Des sermons sur le prophète Jonas, in-4; Lhistoire du massacre delà Yaltelin, à la fin desactesdel'Eglise anglicane. de Jean Fox, à Lond., 1631, in-fol.; une Géographie assez bonne pour son temps; (in Traité de la visibilité perpétuelle de la vraie Eglise, in-4.

ABBOTSIIALL, paroisse d'Ecosse, dans le comté de Fife, près d'Inverkeiling. On y fabrique toute sorte de toiles. Pop.: 3,400 hab.

ABBOT'S LANGLEY, vil. et paroisse

d'Angleterre, a 7 1. N. de Londres. C'est là que Nicolas Brakespeare reçut le jour. Il fut pape sousle nom d'Adrien IV, et le seul Anglais qui ait été revêtu de cette dignité.

ABBS-HEAD (S.), promontoire remarquable d'Ecosse , dans le comté de Berwick. Il forme la pointe la plus méridionale de la baie de Forth. Sa situation est 55° 46'21"lat. N., et 4° 28' 56" long. 0.

ABBT (Thomas), écrivain allemand, naquit à Ulm. En 1738, il professa la philosophie à Francfort-sur-l'Oder, et ensuite les mathématiques à Rinteln. Ayant quitté le professorat, il fut nommé conseiller de la cour et du consistoire à Buchebourg. Il mourut en 1766. Parmi ses nombreux ouvrages, on distingue : Traite de la mort pour la patrie; Traité du mcrite; et sa traduction, en allemand, de Salluste et de la Conjuration de ( atilina. Ses ouvrages ont été publiés par M. Nicolaï, à Stettin et Berlin, 1768 et 1781, 6 vol. in-8.

AB-CIÏYRIN, riv. de Perse, dans le Farsistan , qui se jette dans le goife Persique.

ABCOUDE, viil. des Pays-Bas, il 5 1. d'Utrecht et 2 1. 3/4 S.-S.-E. d'Amsterdam.

ABDADTZli, b. de la Russie Asiatique, gouv. de Tobolsk, distr. d'Ichim.

ABD-AL-CLR1A ou AnAD-EL-CURIA, lie de l'Océan Indien, située dans le golfe d'Oman , lat. N. 11° 55, long. E. 49°.

ABDALLAH, tïls de Zobair, proclamé calife, en 680, par les Arabes de la Mecque et

de Médine qui s'étaient révoltés contre Yessid, régna pendant 9 ans Le successeur d'Yessid dans le califat de Syrie, AbdelMelek, le lit assiéger dans la Mecque, et après un siège de sept mois et une opiniâtre défense , Abdallah fut tué en 733, à coups de pierres, dans le temple où il s'était retiré.

ABDALLAH, fils d'Abbas, et oncle des deux premiers califes de la race des Abassides, établit sa maison sur la ruine de celle des Ommiades. Mort en 755.

ABDALTALIF ou A BDEL-LATIIYF historien arabe , naquit à Bagdad, en 1161. A son retour d'Égypte , où il était allé voyager, Saladin lui assigna une pension sur son trésor à Damas. Il se fixa dans cette ville. Voulant revoir Bagdad, sa patrie, et faire un pèlerinage à la Mecque, il partit, et mourut en route en 1231. On a de lui : Description de l'Egypte, en 131iv.; Londres, arabe et latin, 1801, in-4 ; Instructions et réflexions sur les objets et les événements vus en Egypte : ce dernier ouvrage a été traduit par M. Sylvestre de Sacy, 1810.

ABDAS, évêque de Perse au commencement du ve siècle et du temps de Théodose le jeune, fit abattre , par un zèle impolitique, un temple consacré au feu par les sectateurs de Zoroastre. Le roi de Perse , Varam V, qui, jusqu alors , n'avait pas persécuté les chrétiens, le fit mettre à mort, parce qu'il refusa de rebâtir ce qu'il avait détruit.

A cette époque commencèrent les persécutions , préludes d'une longue guerre qui suivit bientôt entre les Grecs et les Persans.

ABDEL-CADIR-BEN-MOIIAMMED, natif de Djezyrch, est auteur d'un Traité arabe sur le café , qu'il a écrit vers la fin du XVIe siècle. On en trouve une partie dans la Chrestomathie arabe, pub.par M. Sylvestre de Sacy.

ABDEL-GEUYH, île du Nil, de 2 1. de long ; elle est située dans la Haute-Egypte, un peu au S.-E. de Girgeh.

ABDEL-MELEK , cinquième calife ommiade, succéda à son père Mervan Ier, dans le califat de Damas, en 685, et fut surnommé VEcorcheur de pierres, à cause de son extrême avarice. Après avoir lutté avec peine etlongtemps contre les troupes de Justinien II, celui-ci lui accorda la paix moyennant 1,000 pièces d'or. un esclave et un cheval arabe par jour. La paix fut signée pour dix ans. Elle fut rompue quatre ans après , en 693; Justinien reprit les armes et perdit son tribut. La domination des Arabes s'étendit rapidement sous Abdel-Melek. Il surpassa en puissance tous ses prédécesseurs ; il fit des conquêtes dans les Indes, se rendit maître de la Mecque, de Mèdine, et reconquit, sur les Grecs, Carthage qu'il incendia environ 850 ans après avoir été détruite, pour la première fois, par Scipion. AbdelMelek régna 21 ans. Il mourut à Damas, en 705.


ABDENAGO ou AZARIAS, AN VNIASouSiDBACH, etMizAEL, trois jeunes seigneurs hébreux qui, ayant refusé d'adorer l'idole de Nabuchodonosor, vers l'an 538 avant J.-C., furent jetés dans une fournaise ardente, et conservés miraculeusement par un ange.

ABDÉRAME {Abdoul-Rahaman), gouverneur ou vice-roi d'Espagne dans le Ville siècle, était ambitieux, jaloux de son autorité et implacable ennemi des chrétiens.

Cinq mois après son arrivée en Espagne, il conçut le projet d'envahir la France, et il l'aurait exécuté alors s'il n'eût pas été rappelé à Damas. Nommé pour la seconde fois à ce gouvernement d'où 11 avait été éloigné pendant neuf ans , il revint, et là, maître de toutes les forces musulmanes de la Péninsule, ses dispositions prises pour passer les Pyrénées, il voulut, avant tout, étouffer la révolte de Manuza, gouverneur de la Catalogne. Il le vainquit. Ne pouvant supporter sa défaite, Manuza se donna la mort ; et sa femme, fille d'Eure, duc d'Aquitaine, fut menée captive, à Abdérame qui, frappé de sa beauté , en fit présent au calife Hescham. Il entra en France, traversa la Navarre avec une armée formidable, pillant et détruisant tout ce qui était sur son passage.

Lescar, Oloron, Auch saccagées, et Eauze complètement détruite, il alla mettre le siège devant Bordeaux qui bientôt se rendit. Il passa la Garonne, la Dordogne, et tailla en pièces les troupes d'Eude et de Charles-Martel, qu'il rencontra ; cette défaite fut fatale aux chrétiens. Abdérame était déjà dans le Poitou; maître do la moitié de la France, il s'avançait triomphant vers la Loire. Il rencontra Charles-Martel entre Tours et Poitiers. Saisi d'étonnement en voyant l'armée française, il évita d'abord une action générale : six jours se passèrent en escarmouches ; le septième ( c'était au mois d'octobre 738 ), on attaqua de toutes parts et l'on combattit jusqu'aux derniers rayons du jour. Abdérame fut tué, et les Sarrasins, écrasés ou défaits, se retirèrent en-désordre, se battant les uns les autres au milieu de la nuit, croyant frapper les ennemis. Les débris de l'armée d'Abdérame se réfugièrent à Narbonne. Cette bataille est l'époque de la décadence des Sarrasins, et le terme de leurs progrès en France.

ABDÉRAME IER, surnommé Abdel, ou le Juste, était fils du calife Hescham, de là race des Ommiades. Après la ruine de sa famille en Asie, les Sarrasins, révoltés contre leur roi Joseph, l'appelèrent en Espagne l'an 754.

roi Joseph, d'Abdérame, ce roi fut vaincu plusieurs fois etpéritdans la dernière bataille qu'il lui livra. Abdérame prit le titre de roi de Cordoue et le premier celui de calife d'Espagne (762). 11 fit la conquête des royaumes de Castille , d'Aragon , de Navarre et de Portugal, prit Tolède et désola tout le pays. On l'ap-

pela le second destructeur de l'Espagne. Il régna 32 ans et mourut en 790, après avoir bâti la grande mosquée de Cordoue, fait fleurir les sciences, les arts, le commerce. Suivant Mariana, Mauregat, dont il acheta les services en s'engageant à lui payer un tribut annuel de cent jeunes filles, se ligua avec lui pour détrôner son neveu Alphonse-le-Chaste.

ABDERAME (AhdouJ-Rahaman), huitième calife Ommiade d'Espagne (912), fit briller à sa cour un luxe extraordinaire, pro", tégea les sciences, les arts, et fonda une écolo de médecine, la seule alors en Europe. Il mourut en 961, âgé de 73 ans.

ABDÉRAME s'empara de la couronne d& Maroc, qui était sur la tête de son neveu, en le faisant assassiner; Il régna longtemps et fut assassiné à son tour. Sa fille aimait un jeune homme des principaux de la ville, nommé Ali ; Abdérame en ayant eu connaissance, voulut l'assassiner. Pour accomplir, son dessein, il lui fit dire de se trouver à la mosquée un jour de fête : Ali, prévenu par sa maîtresse, s'y trouva et frappa Abdérame d'un coup de poignard ; il tomba, et mourut quelques instants après dans la mosquée (1505).

ABDIAS ou OBADIAS, c'est-à-dire Serviteur de Dieu, le quatrième des douze petits, prophètes. Il vivait sous le règne d'Ezéchias, vers 726 avant Jésus-Christ. On ne doit pas le confondre, comme l'ont fait les juifs et saint Jérôme, avec Abdias, intendant de la.

maison d'Achab.

ABDIAS DE BABYLONE, imposteur, alaissé une histoire fabuleuse intitulée : Historia certaminis apostolici. Ce visionnaire avait, disait-il, connu Jésus-Christ, qui l'avait mis au rang des soixante-douze disciples. Le manuscrit de cet ouvrage, trouvé dans le monastère d'Ostiach , en Carinthie, par Wolf-Gang-Lazius, a été imprimé par ses soins à Bâle , en 1551. Il se trouve aussi dans la Bibliothèque des Pères.

ABDIAS, intendant d'Achab et contemporain d'Elie. Il sauva, en les cachant dans deux cavernes, où il les nourissaitdepain et d'eau, cent prophètes poursuivis par Jézabel.

ABOIE paroisse d'Ecosse, comté de Fife, près Cupar. On trouve dans ses environs des.

carrières de granit dont on tire les pavés pour les rues de Londres. On les embarque à Newburg.

ABDISSI ou AHDJsu, ABBIESU, patriarche de Muzal, dans l'Assyrie Orientale. Il vint baiser les pieds du pape Pie IV, qui l'honora du pallium le 7 mars 1562. Abraham Echel- lensis a donné son Catalogue des écrivains chaldéens; Rome, 1653, et depuis à Mayence, 1655, in-4.

ABDJAN ou DESTBARI, v. de Perse située dans les montagnes du Farsistan, dist. de Chabour. Il y a une source d'eaux amères.

dans ses environs.


ABDOMEN (ubdere, cacher) , partie des animaux qui renferme les intestins, et le plus souvent les organes de la génération. - Vulg.

ventre. Chez les insectes, on appelle abdomen la partie postérieure unie au corselet.

ABDOMINAUX. On désigne sous ce nom une classe de poissons qui ont des branchies soutenues par quelques rayons osseux, et les nageoires ventrales placées près de la queue.

Le saumon appartient à cette classe.

ABDON, petite île de l'archipel asiatique; lat. N. 0° 25', long. E. 129° 15'. Elle est ronde, a 5 1. de circonférence et un sol fertile. On y pêche d'excellent poisson et on y trouve des tortues en abondance.

ABDON, douzième juge du peuple d'Israël, gouverna pendant huit ans. Il eut quarante fils et trente petit-fils , qui l'accompagnaient toujours montés sur soixante-dix ânes ou anons. Il mourut dans un âge fort avancé, l'an 1 184. avant Jésus-Christ.

ABDON (Saint), Persan de nation , souffrit le martyre l'an 250 sous la persécution de Déce.

ABDOUL-IIAMID, sultan. Il était âgé de cinquante ans lorsqu'il succéda à Mustapha 111 , son frère aîné, en 177i. Il fut faible et ne sut pas résister à la Russie qui s'empara de toutes ses prov. au delà du Danube.

II mourut en 1789.

ABDOULLAU - ABAD , vill. de Perse, prov. de l'Irak persique, renommé par ses eaux thermales.

ABDULMUMEN, de la secte des Almohades ou Mohavédites, était fils d'un potier de terre. Il se fit déclarer roi de Maroc en 1148, après avoir pris la ville d'assaut et l'avoir presque toute réduite en cendres. II fit couper la tète au roi, et étrangla de ses propres mains Isaac, successeur de la couronne. Abdulmumcn conquit ensuite les royaumes de Fez , de Tunis et de Tremecen , et mourut en 1156 au moment où il se disposait à passer en Espagne. Son fils Joseph II exécuta ce dessein. Abdulmumen était un des hommes les plus braves de son siècle ; mais sa valeur prenait sa source dans sa férocité plus que dans l'élévation de son âme.

A BEA DI1, riv. de l'Algérie , près deConstantine. Elle prend sa source près de Tezzoute, au monl Zeccar, coule du N. au S. et se jette dans l'Ouadjiddi.

ABEILLE (Gaspard), poëte , de l'Académie française, naquit à Riez, en Provence , en 16V8. Il vint à Paris très-jeune. Son humeur enjouée et son goût pour la poésie le firent rechercher de plusieurs grands person.nages : le duc de Vendôme, le maréchal de Luxembourg et le prince de Conti lui donnèrent des marques de leur estime. Il devint secrétaire général de la province de la Normandle, prieur du prieure de Notre-Damede-la-Merci, et fut reçu de l'Académie française en 170fi, Il mourut à Paris le 22 mai

1718. Il a laissé des odes, des comédies et des tragédies peu estimées.

ABEILLE (Scipion) , frère du précédent, a laissé une excellente Histoire des os, 1685, in-12 ; Le parfait Chirurgien d'armée, 1696.

Il mourut en 1696. Il avait été chirurgien au régiment de Picardie.

ABEILLE ( Louis-Paul) naquit à Toulon , en 1719. Il fut inspecteur général des manufactures On a de lui des écrits sur l'agriculture et la liberté du commerce ; il édita les Observations sur l'histoire naturelle de Buffon, par K±. de Malesherbes : il mourut à Paris, en 1807.

ABEILIES, groupe d'insectes renfermant plusieurs variétés, et rangé dans la famille des mellifères , Latreille. Caract. : antennes ordinairement brisées, filiformes ^composées de douze ou treize articulations; mâchoire et lèvre inférieure fléchies en dessous, longues et étroites ; palpes maxillaires très-petits; labiaux en forme de soies ; corps court, plus ou moins velu; premier article des tarses fort grand; un aiguillon caché à l'extrémité du ventre dans les femelles et les ouvrières ou neutres. On distingue plusieurs espèces d'abeilles : les unes vivent en société , les autres vivent solitaires. Parmi les abeilles sociales, on appelle villageoises celles qui vivent hors de la dépendance de l'homme , et citadines ou domestiques celles qu'on soigne pour avoir du miel. Cette dernière classe doit seule nous occuper.

Les abeilles ou mouches à miel sont plus petites et plus effilées que les bourdons. Leur corps n'est pas entièrement revêtu de poils ; quelques parties ne portent qu'un simple duvet. Leur couleur est communément peu variée. Leur société se compose de trois natures distinctes d'individus : les mâles ou faux-bourdons, les femelles ou reines, les neutres ou ouvrières. Ces individus sont caractérisés non-seulement par leur sexe , mais encore par leurs fonctions et par leur forme.

Les mâles sont un peu plus gros et un peu plus velus que les neutres; on les reconnaît de suite à la forme de leurs yeux, qui sont très-larges et viennent se joindre sur le sommet de la tête, et à la quantité de poils qu'ils portent sous la poitrine comme une fourrure.

Ils ne sont point armés d'aiguillon. Le nombre des mâles varie , dans un essaim, entre deux et huit cents.

Les femelles sont de la même taille que les mâles; mais lorsqu'elles sont fécondées, elles paraissent beaucoup plus grosses, parce que leur abdomen se trouve dilaté par les œufs qu'il contient. Leur tête n'est point triangulaire comme celle des mâles, et leurs yeux ne se touchent pas au sommet. Elles sont armées d'un aiguillon; leurs pattes ne sont pas garnies de brosses de poils comme chez les deux autres sortes d'individus, et leurs ailes sont aussi plus courtes. On ne rencontre, en


général, qu'une seule femelle dans chaque société.

Les neutres sont.les plus petites de toute la troupe, et c'est par là qu'elles se distinguent, au premier abord , des mâles, surtout des femelles, auxquelles elles ressemblent beaucoup par la tournure générale de leur corps.

En les regardant de plus près, on reconnaît que la langae et les mandibules , organes du travail chez ces animaux, sont beaucoup plus développées que chez les deux autres sexes, et que les pattes de derrière sont garnies de houppes de poils toutes particulières. On compte souvent jusqu'à trente ou quarante mille neutres réunies autour d'une femelle que l'on a nommée leur reine.

Ces animaux vivent en société avec un ordre et une industrie admirables. Ils appartiennent à l'ancien continent, où leur domestication se perd dans la nuit des temps.

ABEL, second fils d'Adam, tué par son frère Gain, l'an 129 de la création du monde.

ABEL, roi de Danemarck, était fils de Waldemar II, qui laissa le trône à Eric, son fils aîné, couronné en 124-1. Les deux frères se divisèrent : Abel fit la guerre à Eric. Ils conclurent la paix en 1248, après des succès balancés. Elle dura peu : Abel lit assassiner son frère Eric dans un repas où il l'avait invité, et s'empara du trône. Il ne jouit pas longtemps de cette usurpation : deux ans après, ayant établi un impôt considérable sur son peuple, les Frisons se révoltèrent ; Abel marcha contre eux, fut vaincu et mis à mort par les paysans rebelles (1252).

ABEL (Gaspard), ministre luthérien, né en 1676, mort en 1763 dans la principauté d'Halberstad. On a de lui des Traites sur les antiquités allemandes, saxones. hébraïques et grecques; une Histoire-des anciennes monarchies, et plusieurs dissertations particulières ; une traduction en vers allemands des Hëroïdes d'Ovide et des Satires de Boileau.

ABELA ( Jean-François), commandeur de l'ordre de Malte, est connu par un livre rare et curieux qu'il publia -à Malle en 1647, infol., sous le titre de Maltha illustrata; ouvrage rare et estimé.

ABELIN (Jean-Philippe), historien connu sous le nom de Jean-Louis Gottfried ou Goiefridus, qu'il mit à la tête de ses ouvrages.

il vivait dans le XVIIe siècle. Les ouvrages les plus recherchés de cet auteur sont : Theatrum europœum, contenant l'histoire de l'Europe depuis 4617 jusqu'en 1628 inclusivement; Francfort, 10 vol. in-fol., 1643 et suivants ; les t. XVII, XVIII, XIX, XX, du Mercurius gallo-belgicus, Francfort; l'Histoire des Indes Orientales.

ABELIN ou EBELLIN, place forte de la rrurquie d'Asie, pachalik d'Acre , bâtie sur lUne éminence, à 3 l. E.-S.-E. d'Acre.

t ABËLLAD, petite île de la mer Rouge,

sur la côte d'Arabie, située au 20° lat. N. et 37° 43' long. E. ABELL1 (Louis), évêque de Rhodez, naquit dans le Vexin français en 1603. Il quitta son évêché en 1667, trois ans après y avoir été nommé, et se retira à Saint-Lazare., à Paris, où il mourut en 1691. Ses principaux ouvrages sont : une théologie intitulée Médulla ihèologica, 2 vol. in-12; La vie de saint Vincent de Paule, dans laquelle il se déclare contre les disciples de Jansénius.

ABELMLSC, hibiscus abelmoscus, monadelphie, polyandrie, Linn.; ketmia, c. 1, campanif., sect. 6,Tourn.; cl. 13, ordo ft., fam. des malvacées, Juss. Arbrisseau nommé aussi ambrette ou grainemusquée. Caract. : feuilles en bouclier, cordiformes, à sept angles, dentées en scie, fleurs grandes, d'un jaune doré sur un fond rouge brun ; semences en forme de rein, ayant l'odeur du musc. Cet arbrisseau, originaire des climats de la zone torride, ne subsiste chez nous qu'à l'aide des serres chaudes, d'une terre légère et de très-peu d'arrosement. On le multiplie de semences et de marcottes. On se sert de la graine pour communiquer l'odeur de musc.

'AB.ENAKIS, nom d'une tribu indienne de la nation du Chipaouais, qui habite dans les environs des sources du Mississipi, dans l'Amérique Septentrionale.

ABENBERG, petite y. de Bavière, dans le cercle de la Rezat, présidial de Pleinfeld, et à 5 1. 1/2 S.-S.-O. de Nuremberg. On a établi dans le château de Marienbourg, ancienne résidence des comtes d'Abenberg, des verreries, des manufactures de glaces, d'aiguilles et de dentelles.

ABEN-DANA (Jacob ), savant juif espagnol , mourut en 1685, étant nasi, c'est-àdire préfet de la synagogue, à Londres. On a de lui un Spicilegium., ou commentaire hébreux de plusieurs passages choisis de la Bible; Amsterdam 1685, in-fol. ; et d'autres ouvrages.

ABEN-EZRA (Abraham), célèbre rabbin espagnol, né à Tolède, en 1119, mourut à Rhodes, vers 1174. Il était appelé, par les juifs, le sage par excellence, le grand et l'admirable docteur ; il a laissé un Traité de la sphère, trad. en français par Déiade ; des Commentaires sur les livres saints. Ses principaux ouvrages ont étéimpr. dans les Bibles hébraïques de Bomberg et de Buxtorf, en 1526.

Son style est clair, élégant, serré, et fort approchant de celui de l'Ecriture.

ABEN-MELLEK, savant rabbin. On a de lui un commentaire sur la Bible, intitulé, en hébreux , Perfection de la beauté ; AIIIs-.

terdam , 1661, in-fol. Ce rabbin suit le sens grammatical et les opinions de Kijnchi.

ABENOJAR, b. d'Espagne, dans la province de Ciudad-Réal (la Manche) , au pied de la Sierra-Moi ena, dans une plaine arrosée par la Guadiana.


ABENS, petite riv. de Bavière : elle prend sa source près de Schweitnkirchen, dans le cercle de l'Isar, et, après un cours de 91. du S. au N., va se jeter dans le Danube, près de Neustadt. ABENSBERG (Abusina), v. de Bavière, sur l'Abens; cercle de Begen, siège d'un présidial, à 51. 1/4 S.-O. de Batisbonne. On y fabrique de la flanelle, de gros draps et des tissus de laine. Il y a des bains d'eaux minérales , et l'on y remarque quelques antiquités romaines. C'est la patrie de Thurnmaier, célèbre historien et géographe. L'archiduc Louis et le général Hiller y furent battus par l'empereur Napoléon, le 20 avril 1809.

- ABERAVON, b. et paroisse de la principauté de Galles, comté de Glamorgan, à 11.

3/4 S.-E. de Neath. Il y a plusieurs forges, et l'on y trouve d'excellentes pierres à chaux.

370 hab.

ABERBROTHICK ou ARBROATH, v. et p.

de mer d'Ecosse, comté deForfar, siège d'un presbytère, près l'embouchure de Brothick, petite riv. qui se jette dans la mer d'Allemagne, à 5 1. N.-E. de Dundée et à 211. N.N.-E. d'Edimbourg. Il y a des fabriques de toiles à voiles etde toiles bises. Les objets qu'elle importe sont le chanvre, le lin, la graine de lin et le bois qui vient de la Baltique; et ceux qu'elle exporte, le blé et l'orge. Il s'y fait un commerce considérable en chaux et en houille. Son port est défendu par une batterie, petit, mais sûr, étant garanti par un môle. Les personnes qui ont les écrouelles fréquentent la source d'eaux minérales qui se trouve près d'Aberbrothick : non loin delà ville, à l'E. sur les bords de la mer, on remarque des cavernes profondes.

ABER-CO \WAY ou CONWAY, petite v.

et paroisse de la principauté de Galles, comté de Carnarvon, située à 81. N.-E de Carnarvon, à l'embouchure du Conway, dont la largeur est environ d'une lieue. Edouard Ier fit construire le château et les murs actuels de la ville, en 1284, après avoir soumis les hab.

du pays de Galles. Elle fut prise par les armées d'Olivier Cromwel, en 1645. On remarque son église construite dans le genre gothique. Aber-Conway exporte du cuir, du plomb, de la calamine et des truites.

1,050 hab.

ABERCORN, b. et paroisse d'Ecosse, peuplé de 1,040 nab. et situé à 4 I. O. d'Edimbourg.

ABERCROMBIE (Jean), auteur écossais du xyne siècle. Il a longtemps occupé une place dans les jardins royaux ; il est mort - à Londres en 1606. Ses principaux ouvrages sont : le Calendrier du Jardinier (sous le nom de M. Mawy, jardinier du duc de Leeds) ; le Dictionnaire universel du jardinage et de la botanique, 1779, in-4; le Dictionnaire du jardinier; le Vademecumdu jardinier; le

Jardin potager, et le Traité des serres chaudes.

ABERCROMBY (sirRalph), originaire d'Ecosse, embrassa bien jeune la carrière militaire pour laquelle il avait un goût prononce; il s'y distingua. Simple lieutenant en 1760, il était major général en 1787. Abercromby fit la guerre sur le continent où il fut envoyé en 1793. Il dirigea une des principales attaques du siège de Valenciennes, commanda l'avant-garde anglaise, en 1794, et, quoique blessé à Nimègue, en 1796, présida à la retraite des Anglais. Nommé lieutenant général en 1798, il était en Irlande ù la tête del'armée anglaise qu'il commandait, et, en 1799, ayant quitté ce poste, il passa au commandement de l'expédition de la Hollande, sous le duc d'York. Il partagea la mauvaise fortune du duc et se retira en Ecosse. Bappelé de sa retraite pour diriger l'expédition contre les Français, en Egypte, il partît, débarqua à Aboukir au mois de mars 1801, et marcha contre Alexandrie avec une armée de 16,000 hommes.

Il combattit contre Menou. Blessé mortellement quelques jours après son arrivée (21 mars 1801), dans une affaire sanglante qui s'était engagée avec ce général, il mourut.

Ses restes furent portés à Malte et y furent enterrés avec la pompe due à son rang et à son mérite. Député au parlement-à deux époques ditférentes, il s'y fit peu connaître.

Abercromby a laissé la réputation d'avoir été le meilleur officier de l'armée britannique.

ABERCUMBIE, distr. du comté d'Effingham, dans le Bas-Canada, près Montréal.

ABEUDEEN, comté maritime d'Ecosse. Il est borné au N. et à l'E. par les mers du N.; au S., par les comté de Perth, de Forfar et de Kincardine ; au N., par ceux de Banff et d'Inverness. Sa superficie est de 256 1. car., et se trouve entre le 56° 52' et le 57° 42' de lat. N.

et le 4° 5' et le 60 6' de lone. O.

ABERDEEN (New) , v. d'Ecosse, port de mer, chef-lieu du comté de ce nom, situé sur une hauteur, à l'embouchure de la Dee, à 39 1. N.-N.-E. d'Edimbourg. Lat. N. 57° 9' 0", long. O. 4° 28'35". Voici les détails que donne M. A. Balbi sur cette ville : C'est dit-il, la quatrième de l'Ecosse pour la population , la troisième pour le commerce et la première pour la marine marchande, puisqueîes navires qui appartiennent à son port jaugent 42,800 tonneaux. Ses constructions les plus remarquables «ont : la digue, formée de blocs de granit d'une grandeur extraordinaire; le nouveau Palais-de-Justice ( netc county room ), l'hôpital des fous, le nouvel édifice du collége de médecine (surgeons and physicians hall); et, dans ses environs immédiats , le magnifique pont en pierre que l'on vient de construire sur le Den : chacune de ses 5 arohes a 75 pieds anglais d'ouverture Considérée sous le rapport littéraire, Aber-


deen est aussi la ville la plus importante de toute l'Ecosse moyenne du Nord, à canse de ses nombreuses librairies et de son université; cette dernière est composée de deux collèges, celui du Roi (King's çollege), situé i Old-Aberdeen, et celui de Marischal {Marischal college); tous deux possèdent une bibliothèque. On doit aussi mentionner l'Observatoire, le Gymnase et l'Ecole de musique.

La plus grande activité règne dans la ville et dans les environs ; c'est surtout la fabrica.tion des étoffes de coton qui occupe le plus de nonde ; sous ce rapport, Aberdeen ne le cède qu'à Glasgow. Nous ajouterons qu'elle est aussi une des quatre villes du RoyaumeUni qui, plus que les autres, prennent part à la pêche de la baleine dans le détroit de Davis; qu'un canal, construit depuis plusieurs années, la met en communication avec Inverary; et que Old-Aberdeen (VieuxAberdeen), qui en est séparé sous le rapport administratif, doit, d'après l'usage, être regardé comme le plus considérable de ses faubourgs.

Cette ville fut brûlée vers 1333, par la flotte d'Edouard III. Ayant pris part, après une longue paix, aux troubles du règne de Charles Ier, an grand nombre de ses habitants trouva la mort dans un engagement qui eut lieu en 1 664, entre le marquis de Montrose et les Cevenantins. La peste la ravagea en 1647. Sa pop. actuelle est d'environ 32,000 hab.

ABERDOUR, paroisse d'Ecosse , comté d'Aberdeen , presbytère de Deer , à 2 1. 2/3 0. de Fraserburgh , sur le bord de la mer.

On remarque dans les murailles de son église des crânes humains qu'on dit-être ceux d'anciens conquérants du pays. Pop.: 1,500 hab.

ABElîDOUR , paroisse d'Ecosse, comté de Fife. presbytère de Dunferline, à 3 1. 2/3 N.-N.-O. d'Edimbourg, non loin du détroit de Forth. Son port est fréquenté pour les bains de mer. Il y a des fabriques de gros draps dans cette ville, et l'on trouve dans ses environs des carrières de pierre à chaux, de pierre de taille, et des mines de houille.

Pop. : 1,490 hab.

ABElUiAVEîSilVY, y. d'Angleterre, cheflieu du hundred du même nom, comté de Montmoulh , et située dans une vallée près le confluent de la Gavenny et de l'Usk, à 4 1.

1/3 0. de Monmouth. L'église de cette ville est un ancien édifice , et renferme plusieurs monuments. Abergavenny estjin lieu de fabrique. Il y a des manufactures de laine près des montagnes qui l'environnent et qui abondent en mines et en houille, de nombreuses forges. Pop. : 3,610 hab.

ABERGELEY, petite v., port de mer et paroisse, située dans la partie sept. de la princip. de Galles. comté de Dcnbich , hundred d'isdulas, à 3 l. 2/3 de Denbigh. Il se tient dans cette ville des foires renommées

de bestiaux : on trouve dans ses environs dés mines de plomb. Pop. : -2,335 hab.

ABERGEMENT L vill. et comm. du départ, de l'Ain (Valromey), canton d'Ambérieux, arr. et à 12 1. 1/4 de Belley ; suce.

Pop. : 559 hab.

ABERGEMENT-LE-PETIT, vill. eteom.

du départ, de l'Ain (Valromey), cant. de Brénod, arr. et à 6 1. de Nantua ; suce. Pop.: 776 hab.

ABERGEMENT-MOLOY (L ), lieu du dép. de la Côte-d'Or, à 6 1. N.-O. de Dijon ; haut-fourneau, 2 forges.ABERGWILLY ou ABERGUILLY, vill. et paroisse dans la partie mérid. de la princip.

de Galles, dans le comté de Carmarthen, hundred d'Elvet, à 3/4 de 1. E.-N .-E. de Carmarthen. Pop. : 2,193 hab.

ABERKOUII, petite v. de Perse , dans le Farsistàn, à 40 1. S.-O. de Yerd, à 55 N.-E.

de Chyraz. Son commerce consiste en garance et poil de chèvre que les habit, vont vendre à Yerd.

ABERLY (J.-L.) naquit à Winterthur, en 1723; il était peintre de paysages. Rietter et Bidcrman ont imité ses dessins coloriés de paysages suisses. Il mourut à Berne, en 1786.

ABERSETHY (Jean) fut un habile ministre irlandais. Il naquit en 1680, à Colraine en Irlande. Il exerça son ministère d'abord chez les presbytériens d'Antrim, et ensuite chez ceux de Dublin, où il mourut au. mois de décembre 1740. Il a laissé trois vol. de sermons : un fut publié de son vivant, et les deux autres en 1748, Londres.

ABERNETHY ( Jean ), anatomiste, naquit à Perth (Ecosse), en 1764. Il étudiasous Hunter, dont il devint un élève distingué. H se plaça au premier rang par -ses opérations chirurgicales. Quoique d'un caractère bizarre, il professa avec éloquence. Il mourut en 1831.

ABERNETHY, paroisse d'Ecosse, située en partie dans le comté d'Elgin, et partie dans celui d'Inverness ; elle est le siège d'un presbytère et à la distance de 9 1. S.-E. d'Inverness. 1,230 hab. C'est dans cette paroisse que se trouve le mont Cairgorum qui recèle des pierres précieuses.

ABERTAMM, petite V. de Bohême, cercle et à 41.1/2 N.-N.-E. d'Elnbogen. La plupart de ses habitants sont mineurs et travaillent aux mines d'argent, d'étain et de cobalt, qui sont dans son voisinage. Pop. : 900 hab.

ABERYSWITII ou BLAENGBWENT, vilf.

et paroisse d'Angleterre, comté, de Monmouth, sur PEbbw, au pied du mont Kélian, hundred et à 2 1. 1/3 S.-O. d'Abergavenny, On remarque son église bâtie dans le style gothique. Pop. de la paroisse 4,059 hab.

ABEUYSTWITII, v. et port de mer de la principauté de Galles, comté et à 12 1.

N.-E. de Cardignan, hundred de GeneurGlynn. Il y a des fabriques d'étoffes de laine,


et des chantiers pour la construction des petits bâtiments. Les habitants s'occupent beaucoup de pêche; en été, les malades vont y prendre des bains d'eau de mer chauds ou froids. Pop. : 3,556 hab.

ABGAH, ABGARE , AGBAR , nom de plusieurs rois d'Edesse, Arabes d'origine. Le plus célèbre est celui qui vivait du temps de Jésus-Christ et à qui, rapportent les anciens, il envoya son portrait. On trouve dans Eusèbe la lettre d'Abgar et la réponse qu'on dit lui avoir été faite par Jésus-Christ.

AnllEH ou EBHER, v. de Perse, prov. de l'irak persique, située sur la grande route qui conduit de Zendjan à Cazbïn, dont elle est éloignée de 15 1. O. Le territoire produit une espèce de poivre qui ne se trouve dans aucun autre pays.

ABtA , deuxième fils de Samuel, fut tellement violent, que les Juifs se virent forcés de demander au prophète d'élire un roi. Saül fut élu l'an 1095 avant Jésus-Christ.

ABIA était fils de Roboam et roi de Juda.

Dans une bataille sanglante , il fut vainqueur de Jéroboam , roi d'Israël. Il mourut l'an 955 avant Jésus - Christ , laissant vingt - deux fils et seize filles qu'il eut de ses quatorze femmes.

ABIA, roi des Parthes, fit la guerre à hates, roi des Adiabéniens, et fut vaincu. Il se tua de désespoir.

ABIA, r. de la partie N. de l'île de Bornéo.

AB1ATRAK, riv. de Perse, dans le Daghestan , prov. de Mazenderan. Elle passe à Daghestan ou Achor, et se jette dans la mer Caspienne , à 20 1. N. d'Asterabad , après un cours de 40 1. du S.-E. au N.-O.

ABIATIIAR , grand - prêtre des Juifs , échappa à la vengeance de Saiil qui fit massacrer son père Achimelech dont il fut le successeur.

ABIATIIAR, grand-prêlre des Juifs, succéda à son père Achilllelcdl , que Saül avait fait massacrer ; mais ayant voulu mettre Adonias sur le trône de David, il fut exilé par Salomon it Aralhath, vers l'an 1014 avant Jésus-Christ.

ABIATIIAR, petit-fils d'IIély , grandprêtre des Juifs, partagea les honneurs de la sacrincature avec Achilob, tandis que la puissance judiciaire fut confiée au prophète Samuel.

ABICIIAN, lacs de Russie, en Asie, qui séparent le gouv. de Tomsk de celui de Tobolsk.

A810 ou AP.UD , petite v. de l'Arabie , dans r\'l>men, territoire de Belad-Allcs, à 4 lieues 1!12 S. de Doran. Elle est située dans une contrée fertile en café.

ABIOOS, vill. et connu, du dép. des Basses-Pyrénées ( Béarn ), cant. de Lagor , arr.

et à 4 1. d Orthez. Pop. : 241 hab.

ABIGAIL, femme deNabal, devint, après sa mort, l'épouse de David, 1057 avant J.-C.

ABILDGAARD ( Pierre-Chrét. ), médecin et naturaliste danois distingué. C'est lui qui a contribué à fonder l'école vétérinaire de Copenhague et la société d'histoire naturelle de la même ville. On a de lui des écrits sur la médecine, la minéralogie et la zoologie. Il est mort en 1808. - Son frère., Nicolas Abildgaard, était peintre d'histoire à Copenhague.

Mort en 1806.

ABIIJDGAAHD, espèce de spare d'Amérique, à qui Lacépède a donné ce nom en l'honneur d'Abildgaard , savant naturaliste danois.

ABIMELECH signifie, en hébreux , mon père est roi. Ce nom a été donné à tous les rois de Gerare : les plus connus sont : ABIMELECH , roi de Gerare, enleva Sara qu'il croyait sœur d'Abraham duquel il était contemporain. Ayant connu sa méprise, il la combla de présents et la rendit à ce patriarche. Son fils Abimelech se trouva dans le même cas à l'égard de Rébecca qu'Isaac appelait aussi sa sœur.

AllnlEIÆclI, fils naturel de Gédéon , après la mort de son père, massacra soixantedix de ses frères. Joathan , le plus jeune , échappa seul au carnage. Il usurpa sa domination sur les Sirnites , et exerça sur eux ses cruautés. Ils se révoltèrent, et Abimelech fut chassé. Il rentra vainqueur et détruisit la ville de fond en comble. De là il se dirigea vers Thèbes. Il mit le siège devant cette ville.

Blessé mortellement sous ses murs , par l'éclat d'une meule de moulin lancée par une femme du haut d'une tour il se fit tuer par son écuyer pour éviter la honte de mourir de la main d'une femme. 1233 ans avant Jésus-Christ.

ABIiVGDON, v. d'Angleterre, comté de Berk, hundred de Honner, à 2 1. 1/4 S. d'Oxford, et à 20 1. 1/4 O.-N.-O. de Londres, au confluent de l'Ock et de l'Isis, au-dessous duquel vient aboutir le canal des comtés de NViltet Berk. Il s'y fait un grand commerce en grains et en drèche. Ces denrées sont transportées à Londres par la Tamise. On fabrique à Abingdon des toiles à faire des sacs, des voiles et des nattes ; 1,800 ouvriers sont occupés à cette fabrication. Cette ville envoie deux membres au parlement. Pop. :

5,137 hab.

ABINGDON, v. des Etats-Unis, État de Virginie, à 109 I. S.-O. de Vashington.

ABINGTON (lord) fut appelé le Mécène des musiciens anglais. Il vivait à Londres en 1780. On a de lui des compositions sur la flûte, auxquelles on fait le reproche de manquer de mélodie.

¡\BIO, pointe de terre longue et étroite, dans le Haut Canada , qui s'avance à environ 1,050 pieds dans le lac Erié. Il y a environ 7 1. de cette pointe à la grande rivière, et autant jusqu'au saut du Niagara au N.

ABIÔSI fut un médecin et mathémati-


cien napolitain. Il florissait vers 1494. Il a laissé un dialogue sur l'astrologie judiciaire, imprimé à Venise, 140-t.

ABIl'OXS ou ABIPONES, tribu indienne de l'Amérique Méridionale. Cette tribu , autrefois guerrière et redoutable, est aujourd'hui presque éteinte. Les Abipons ont des formes athlétiques et habitent la province de Chaco, et jusqu'au 30° de lat. S.

AB1RAM, fils aîné d'IIilel de Bethel. Josué ayant détruit la ville de Jéricho, prononça une malédiction contre celui qui la rétablirait. Abiram, ayant voulu relever ses murs, fut victime de cette malédiction.

ABIUON, lévite, se révolta avec Coré et Dalhan contre Moïse et Aaron; ils furent punis: la terre s'ouvrit sous leurs pas et les engloutit avec 250 de leurs complices. 1489 avant J.-C.

ABISAG, jeune Sunamite, choisie pour servir David dans sa vieillesse. Après la mort de ce roi, Adonias, voulant l'épouser, fut mis à mort par ordre de Salomon. Saint Jérôme a vu dans Abisag, jeune, belle et chaste, « Une image de la sagesse, qui de» vient la seule et fidèle compagne de la » vieillesse de l'homme juste, après que tous » les avantages de la nature l'ont abandonné.

» Sa beauté incomparable, la douceur de ses » entretiens, ses chastes embrassements, » fortifient et raniment son âme , et empê» chent qu'elle ne se sente du froid et de la » faiblesse du corps. »

ABISAI, fils de Sarvia, soldat de David, tua un grand nombre d'Iduméens, et massacra un géant philistin, dont le fer de lance pesait 300 sicles (12 demi-liv. ), poids de Rome.

ABISCOUN, petite riv. de Perse, prov.

de Mazenderan, sur la riv. du même nom, à 8 1. N. d'Asterabad, avec un petit port sur la mer Caspienne, où il se fait assez de commerce. Les Russes envoient annuellement 7 à 8 bâtiments pour faire la pêche dans les environs d'Abiscoun.

ABISTANDEII, lac de l'Afghanistan, à 18 1. S.-S.-O. deGhuzni, et à 431. E.-N.-E.

de Candahar.

ABIT (Saint-), vill. et comm. du dép.

des Basses-Pyrénées (Béarn), cant. de Nay, arr. et à 3 1. 112 de Pau. Pop. : 309 hab.

ABITAIN, vill. et comm. du dép. des Basses-Pyrénées (Béarn), cant. de Sauveterre, arr. et à 61. d'Orthez. Pop. : 346 hab.

ABIU, fils d'Aaron, fut dévoré par les flammes et fut ainsi puni d'avoir mis du feu étranger dans son encensoir. 1490 avant J.-C.

ABIUL, b. du Portugal, dans l'Estramadure, à 7 1. 1/4, N.-N.-O. de Thomar.

ABJAT, vill. et comm. du déo. de la Dor-

Périgord) , cant., arr. et à 21. 112 de Pop. : 1,600 hab. Il est situe '/ifurja r" t(chc du Bandiat. Il y a dans SCf

environs des carrières de granit très-abondantes.

AB-RUREN, riv. de Perse, dans le farsistan. Elle se jette dans le Ben-Emir, à 10 1.

S.-E. de Chiraz, après un cours de 45 1. ,

du N.-O. au S.-E.

ABLA, b. d'Espagne, prov. et à 9 I. 112 N.-N.-O. d'Almeria (Grenade) , sur le RioNacimiento.

ABLACII, riv. d'Allemagne. Elle prend sa source au S. du vill. de Sendenhard, dans la principauté de Hohcnzollern, et va se jeter dans le Danube, à une 1/2 1. N.-E. de Mengen, dans le royaume de Wurtemberg.

ABLAIRIT, v. de la Tartarie Indépendante, sur la riv. qui porte son nom. Cette v. est tout à fait dans un état de décadence.

AllLAINCOURT, vill. et comm. du dép.

de la Somme ( Picardie ), cant. de Chaulnes, arr. et à 3 1.1/2 de Péronne; suce. Pop. : 406 hab.

ABLAIN-SAINT-NAZAIRE, vill. et comm. du dép. du Pas-de-Calais (Artois), canton de Vimy, arr. et à 4 1. d'Arras ; suce.

Pop. : 932 hab.

ABLANCOUR (d'), Yoy. PERROT.

ABLANIEU, ablania, Juss. Arbre de la Guyane, à feuilles alternes, Ú fleurs formant presque la corymbe, à pétales, à étamines nombreuses , ù ovaire supérieur velouté , garni de deux styles bifides à leur sommet, et munis de quatre stygmates. Le fruit est une capsule ovale, uniloculaire, polysperme, hérissée de poils dans sa primeur.

ABLAVIUS ou ABLABIUS, a été favori de Constantin, etpréfet du prétoire sous cet empereur, depuis326jusqu'en337. Constantin, avant de mourir, le nomma pour servir de conseil à Constance, son fils. Ablavius ne conserva pas longtemps cette charge : Constance le déposa, et bientôt après, redoutant son crédit, le fit assassiner dans une maison de plaisance , en Bithynie , où il s'était retiré.

ABLE ou ABLETTE , cyprinus albunus , Linn., petit poisson du genre de la carpe. On le trouve dans presque toutes les rivières. Sa chair molle, peu savoureuse, nourrit le pauvre. On ne le pêche que pour se procurer la matière colorante et nacrée qui recouvre la base de ses écailles ; cette matière, qu'on appelle essence d'Orient, sert à la fabrication des fausses perles, en introduisant une goutte de cette liqueur dans un petit globe de verre très-mince, souffiè à la lampe d'émailleur.

Le nom d'able a aussi été donné au salmo abuladc Linnée, qui se trouve dans plusieurs lacs de Suède et d'Allemagne. On donne encore le nom d'ablelle à un poisson du genre de la perche, et qui est le percha alburnus de Linnée.

ABLE ou ABEL (Thomas), chapelain de la.

reine Catherine, épouse du roi d'Angleterre Henry VIII. Il publia en JT30 un traité contre le divorce et le procède illégitime de ce

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prince, intitulé : De non dissolucndo Henrici et Catharinœ matrimonio; et quelques années plus tard, ayant entrepris de prou verqu'Hen!'y ne pouvait se faire reconnaître chef de l'Eglise anglicane, il fut arrêté et condamné à être pendu et écartelé. L'exécution de cette sentence eut lieu à Smithficld, en 1540.

ABLESSIMOF (Alexandre Anissimovitcli), officier russe, est auteur de plusieurs pièces de théâtre, parmi lesquelles on cite le Meunier, imprimé en 1779. Il mourut à Moscou en 1748.

ADLIS, bourg et com. du dép. de Seineet-Oise (Beauce), canton de Dourdan, arr.

et à 31. 1/2 de Rambouillet ; 61. 1|2 de Chartres, il. de Dourdan ; succ. Pop. : 800 hab.

Commerce de bestiaux, mercerie, quincaillerie.

AlîLITAS, petite v. d'Espagne, prov. et à 15 1. 3/4 N.-O. de Sarragosse ( Arragon).

Ses terres sont fertiles en blé, orge et vin ; on y récolte aussi de l'huile. Pop. : 1,245 h.

ABLOIS (St.-Martin d' ), bourg du dép.

de la Marne ( Champagne ), cant. , arr. et à 2 I. d'Epernay; succ. Pop. : 1,236 hab.; 2 foires d'un jour.

ABLOi\, ABLEVILLE et CREMAUVILLE, vill. réunis et comm. du départ, du Calvados (Normandie), cant. d'Honfleur, arr. et à 3 1. 3/4 de Pont-l'Evêque; succ.

Pop. : 982 hab.

ABNER, fils de Ner, général des armées de Saül, dont il était beau-père , servit ce prince avec fidélité et courage. Après la mort de Saül, son fils Isboseth fut mis sur le trône d Israël parAbncr. Deuxansaprcs, la guerre étant survenue entre Israël et la tribu de Juda , qui avait choisi David pour roi, Isboseth, sans égards pour les services passés et la prudence d'Abner, le maltraita , voyant que l'armée de David l'avait mis en déroute.

Aimer, irrité, passa du côté du vainqueur et fut reçu avec tous les témoignages d'affection qu'il pouvait souhaiter ; mais Joad , jaloux de son crédit, le fit assassiner au moment où il retournait pour faire déclarer les Israélites en faveur de David. Le roi David ressentit une extrême douleur de cet assassinat ; il fit élever à Abner un magnifique tombeau à llébron , l'an 1048 avant J.-C.

AHER, rabbin, médecin juif espagnol, a écrit un Traité sur la Peste , en espagnol, imprimé à Cordoue, en 1551, in-4. Abner se fit chrétien en 1295, et prit le nom de Burgos, sa patrie.

ABNOUD, grand vill. de la Haute Egypte, sur la rive droite du Nil, à 3 1. 1/4 S. de Quenéh.

ABO, dist. du grand-duché de Finlande, dans la Russie, en Europe. Il s'étend de 59° oO à 62* 20' de lat. N., et de 170 à 21° 44' de long. E. Il est borné au N. par le distr. de » asa, à 1 E. par celui d'IIelsingfors , au S.

par le golfe de Finlande, et à l'O. parle j

golfe de Botnie, où se trouve le groupe des îles Aland. Sa superficie est de 1,59V 1. Il est divisé en neuf parties appelées Justice, Rikie, Masko, Virmo, Vems, Satakunda supérieure , Satakunda du centre, Aland, Haliko. Le sol de ce distr. est fertile, et dans la partie S., le mieux cultivé de la Finlande.

Le N. et l'E. sont couverts de forêts d'où l'on retire des bois de construction , des planches, du goudron, de la résine, de la potasse, et le S. produit des grains, des choux, des nommes de terre du lin du chanvre

du tabac et du houblon. On y élève des bestiaux. Les côtes et les lacs abondent en poissons. On retire de ses montagnes des pierres à chaux, de l'ardoise ; le minerai de fer s'y trouve aussi en petite quantité. ABO (Turku) est située à l'extrémité de l'isthme formé par les golfes de Finlande et de Botnie, traversée par l'Auroioki, au 60° 26' 58", lat. N., et 190 57' 0" , long. E., et à 102 1. O.-N .-O. de St-Pétersbourg. Cette v. était autrefois capitale de la Finlande Suédoise et siège de son université; elle est maintenant chef-lieu de celui de ses gouvernements qui porte son nom, résidence d'un archevêque luthérien et du tribunal suprême de cette grande division de l'Empire russe.

Abo n'existait pas encore en 1157; elle s'agrandit bientôt et devint florissante. Elle a beaucoup souffert par les incendies : celui de 1775 lui causa de grands dommages; celui de 18251a détruisit presque entièrement; elle se relève peu à peu et lentement de ses cendres. Parmi les édifices qu'on y remarque, on cite sa vaste cathédrale, seul monument échappé aux flammes de l'incendie de 1825, le Gymnase et la Société physiographique.

On trouve à Abo des manufactures de drap, de quincaillerie, de savon, des raffineries de sucre, des fabriques de tabac et d'étoffes de soie, des tanneries , des chantiers de construction et des verreries. Les petits bâtiments remontent la riv. jusqu'au mOle, les grands mouillent à 112 1. S.-O. de la v. L'Abo-Slot défend l'embouchure de l'Auroiold. La pêche, les expéditions lointaines et l'exportation des planches et chevrons de sapin , du goudron, du blé et d'autres denrées , ainsi que des objets manufacturés, occupent annuellement 40 à 50 navires.

ABOIEMENT, cri du chien. L'aboiement varie suivant les diverses espèces de chiens et suivant la manière dont ils sont affectés.

Dans une chasse, les inflexions de l'aboiement indiquent la nature et la marche du gibier.

ABOMA, serpent monstrueux de Surinam, qui est le boa yigas de Latreille. Voy.

BOA.

ABOMASUS ou CAILLETTE, quatrième ventricule qui contient la présurè; c'est l'estomac véritable des ruminants.

ABOfEY, ville d'Afrique, capitale du royaume d'Abomcy, dansla l\igrHip Maritim(',


Cette viUe est bâtie sans ordre et entourée d'un fossé profond qu'on passe sur quatre ponts. On y tient tous les ans des foires considérables. OR porte sa population à 24,000 fi aa.

ABONDANCE (Notre-Dame d'), b, des Etats sardes, sur la Dranse, à 4 l. 1/2 S.-E.

de ThoIlOij, et Il 10 1 1/4 E-N.- E. de Genève.

Sa pop. est de 1,125 liah.

ABONDANT, vil. et com. du dép. d'Eureet-Loir (Beauçe) , canton d'Anet, arr, : et à 2 1. de Dreux. Suce. Pop. : 1,000 hab. Il y a des fabriques de poteries de terre et des tuileries.

ANOS 'vit. et com.. du dép. des Basses Pyrénées (Basse Navarre), canton deMoncin, arr. «t. 4 5 1. 3/4 d'Oloron. Pop. : 600 bab., AÉOSCHIN, vil. de Bohême, cercle de Pilsenf est situé à 3 1. de cette ville. Il y a des eaux minérales assez renommées.

ABÔS1, ville forte du Japon , située sur la côte de l'île de Niphon, dont les abords sont remplis fie rochers et de bancs de sable.

Aft.-SOT, château fort de Russie, en Europe, -gQUY* d'Abo, dans le grand-duché de Fiilaqde, et situé sur une langue de terre à l'cubtuchure de l'Auroioki.

AlibU OU ÀBOO, vil. del'Indoustan, est situé dans les Etats de Radjpoutpna, ancienne proviace d'Adjmir, à 20 1. O. d'Odeypour, et au 24° 3e lat. N., et 71° 5' long. 0.

AB#^ARIC11 (fEtat d') , en Arabie, se trouye situé le long de la mer Rouge, entre le grand-chèrifat dç la Mecque et l'imanat de l'Yemen. Il s'étend du 15° 20' au 17° 40' de lat. N. Depuis la chute de l'Empire des Wahabites, cet Etat paraît être rentré dans ses aicienmes limites. Abou-Arich, petite ville, dans le Tejiama, est la résidence habituelle du chérif. Ses environs abondent en fruits, et leu trouve des mines de sel gemme.

AMW-BEKR, beau-père et successeur de Mahomet, fut élu premier calife en 632 de préférence à Ali et à Omar. C'est lui qui fit du Coran un corps d'ouvrage, et contribua par cela à assurer le triomphe de l'islamisme dans l'Arabie Déserte et dans le Yemen. Sergius, général d'Héraclius, fut vaincu par lui en Palestine. Mort en 634.

ABOUCHEHR est située sur la côte orientale du golfe Persique, à l'extrémité N. d'une presqu'île qui s'avance à environ 3 I. dans le golfe, au 28° 58'lat. N., et 48° 20' long. E, Elle se trouve dans la province de Fars , royaume de Hèrat, démembrement de la monarcbie de Kaboul, qui depuis 1832 est vassale et tributaire du roi de Perse. Cette ville, de médiocre étendue, est maintenant le premier port marchand du royaume sur le golfe Persique. La compagnie anglaise des Indes Orientales y a une factorerie. C'est un véritable entrepôt de la Perse et de l'Inde. Ses environs ne produisent guère que des dattes. M. Morier vit à Abouchehr la carcasse du seul vaisseau de guerre que Nadir-Chah

fit construire avec le bois du Mazcncjeran , trapsporté à grand frais à travers la Perse dans ce port. On ne peut pas préciser le nombre des habitants de cette ville; on croit qu'il s'élève à 15,000.

ABOLI - DJIRDJEH, y. de la Moyenne Egypte, prov. de Bény-Soueyf, sur la rive gauche du Nil. Les Français y ont livré un combat en mai 1799.

ABOUHANIFAII, célèbre docteur musulman , était chef de la secte des hanifiles, et natif de Coufah (699). Il mourut empoisonné dans les prisons de Bagdad, vers 757 ayant J. - ç. On lui éleva un mausolée, 300 ans après sa mort. On raconte de lui qu'ayant, reçu sans raison un soumet.- il dit à celui qui l'avait ainsi inculte : « Je pourrais vous rendre injure pour injure , et me vengera mais je ne le veux point. Je pourrais aussi vous accuser devant le calife ; mais je ne veux pas être un délateur.

Je pourrais , dans mes prières à Dieu, me plaindre de l'outrage que vous m'avez fait, mais je m'en garderai avec soin. Enfin, je

pourrais demander qu'au jour du jugement Dieu me vengeât, mais à Dieu ne plaise que je conçoive cette pensée. Au contraire, si ce terrible jour arrivait dans ce moment, et que mon intercession pùt être de poids, je ne souhaiterais d'entrer en paradis quavec vous. » On a de lui des commentaires sur le Coran très-estimés ; ils sont intitulés Menesd.

ABOU HANNES, numesius ibis, Cuvier..

Oiseau aquatique qui voyage le long du Nil.

Son long bec fait présumer que c'est l'ibis des anciens.

ABOUHASOUBBA., Abyssinie, prov. du Tigre, peut être comptée pour une v., disent M. le docteur Aubert et M. Dufey. Il y a une vaste église que M. Fait a visitée.

« Une des salles qui en dépendent, dit-il, a 50 pieds anglais de long sur 30 de large ; une autre salle se termine par un dôme de 50 pieds d'élévation. Les murailles de ces salles sont ornées de sculptures qui re-, présentent des crosses , des inscriptions: éthiopiennes et des peintures offrant l'i- mage du Christ, des apôtres et de SaintGeorges. » r ABOUKIR (Canope) Basse Egypte, prov.

d'Alexandrie, vill. avec une forteresse qui en défend le port, situé à 4 1. 112 N.-E. d'A-' lexandrie, et au 310 19' 44" lat. N., et 271 47' 1" long. E. C'est dans son voisinage que s'élevait jadis Canopus, où les Egyptiens adoraient Séraphis, sous la figure d'un vase à gros ventre surmonté d'une tête humaine.

On se rendait en foule à Canopus pour assister aux fêtes qu'on y célébrait et dans lesquelles la dissolution était portée aux derniers excès. La rade d'Aboukir fut le théâtre du combat qui eut lieu le 1er août 1798, entre l'armée navale française, commandée par


Rrucix, et l'armée navale anglaise, sous les ordres de l'amiral Nelson. L'escadre française éprouva une catastrophe terrible, et l'amiral perdit la vie. L'année suivante les français repoussèrent dans cette même rade les Turcs qui y étaient débarqués. Sur 15,000 hommes, 10,000 regagnèrent leurs vaisseaux d 2,000 furent faits prisonniers. Au mois cie mars 1801, les Anglais y débarquèrent 16,000 hommes, ayant à leur tête Abercromhy. Quoique leur général eûtététuéàla première affaire, ils s'emparèrent d'Aboukir.

Les Français signèrent une capitulation honorable et s'embarquèrent à Alexandrie, le 15 octobre 1801, pour retourner dans leur patrie.

ABOUMANAII, vill. de la Haute Egypte, prov. de Djirdjeh.à 11.1/4 N. de la rive droite du Nil. Les Français livrèrent un combat dans ce village , le 17 février 1799.

AB OU-MOSLEM fut gouverneur du Khoraçan; il fit passer la dignité de calife, en 746, de la race des Ommiades à celle des Abbassides. Cette lutte fut longue et terrible ; elle coûta la vie à près de 600,000 liommes. Abou-Moslem périt, en 755, massacré par l'ordre du calife Aboul-Abbas.

ABOU - OSAIBAII, médecin arabe du XIIIe siècle. Il est auteur d'une Histoire des jJlédecins, depuis Esculape, et d'un Traité de Alédccine. Son histoire des médecins se trouve à la bibliothèque royale, à Paris.

ABOUSYB, b. de la Basse Egypte, dans la prov. de Mehallet-el-Kébir, sur la rive gauche de la branche du Nil , appelé anciennement Athribiticus, à 1 1. 3/4 E. de Uchallet-el-Kéhir. Ce vill. est remarquable par ses pyramides. Les fameuses catacombes d'oiseaux dont parlent Niebuhr, Davison, l'expédition française, Clarke et les autres voyageurs, se trouvent près d'Abousyr. Ces catacombes forment de vastes corridors remplis du haut en bas de petites jarres où sont déposées les momies de ces animaux.

AHOUTIG, dans la Haute Egypte, prov.

de Syout, sur la rive gauche du Nil, à 4 1.

?./3 S.-E. de Syout. On cultive en abondance, dans ses environs, le pavot noir qui sert à faire le meilleur opium du Levant. v ABOU-ZABEL, lieu important de la Basse Egypte, dans la prov. de Kelyoub.

On y remarque un grand hôpital où l'on soigne 1,200 malades, et qui peut en recevoir 1.800, et une école de médecine et de .< liirurgie, que fréquentent trois cents élèves.

1 n des Egyptiens élevés à Paris y a été r.onnnô professeur pour la langue française et la traduction des ouvrages de médecine écrits en cette langue.

AliOUL-FAUADY (Grégoire), historien et médecin arabe du XIIIe siècle. Il naquit dans l'Asie Mineure, en 1220, et était de la secte des chrétiens jacobites. Il mourut évêque d'Alep, en 1286. On a de lui une

Chronique ou Histoire universelle, depuis la création du monde, ouvrage très-estimé des Orientaux. Ed. Pocoke en a donné la traduction latine sous le titre de Specimen historiœ Arabum; Oxford, 1650, in-4.

ABOUL-FAZEL, petite v. de la prov. de Ghaznah , dans la Perse Orientale. Elle est remarquable par environ douze cents excavations qui se trouvent dans la ville et dans ses alentours. On y voit encore deux énormes statues de 50 coudées de haut, représentant un homme et une femme , et une autre de 15 coudées, qui paraît représenter leur fils ; ces statues, posées sur des niches, adhèrent à la montagne, M. Hamilton appelle ces imposantes ruines la Thèbes de l'Orient.

ABOUL-FÉOA (Ismaël), historien et géographe arabe, fut un prince distingué par ses qualités et ses victoires. Il naquit il Damas en 1273.11 eut pour ami le sultan AlMélik-el-Hassir, fils du célèbre Kelàoun.

Après avoir été gouverneur de Ilamah, en 1310, il devint sultan en 1319 ; il mourut en 1331. On a de lui deux ouvrages : l'llislùire abrégée du genre humain, en 5 parties ; Ilafnise, 1789 et 1794, 5 vol. in-4, traduction latine, et la Vraie situation du pays, imprimé partie arabe et partie latin ; Londres, 1G50, in-4. 1 ABOUL-GAZY - BÉIIADUR naquit en 1606. Il était de la famille de Cengis, et khan d'un pays de la Tartarie appelé Khawarizm. Il abdiqua quelques années avant sa mort, arrivée en 1664, pour composer une histoire des Tartares. Cette histoire a été traduite en russe , puis en allemand, par des officiers suédois envoyés en Sibérie après la bataille de Pultawa. Il existe de cet ouvrage une traduction française ; elle fut publiée à Leyde, par Bentinck , avec des notes ; 1726 , 2 vol. in-12.

ABOULIOUN (Apollonie), ville de l'Asie Mineure, située sur un îlot du lac auquel elle donne son nom. Ses 2,000 hab., dit M. A. Balbi, sont presque tous pêcheurs et vivent presque exclusivement du produit de la riche pêche qu'ils font sur ce lac que les cartes représentent beaucoup trop petit.

ABOUL-lUAIIACAN, historien arabe du XIIIC siècle, est auteur d'une Histoire de l'Egypte et du Caire. Dom Berthereau s'en est beaucoup servi dans son Histoire des Croisades.

ABOVILLE (Fr.-Marie, comte d'), lieutenant général, pair de France, naquit en 1730. A l'âge de 14 ans il entra dans l'artillerie. Etant colonel, il fit la guerre d'Amérique sous le général Hochamueau. Il devint maréchal de camp en 1789, et lieutenant général en 1792; il commanda l'artillerie des armées du Nord et desArdennes, En 1800, on le nomma inspecteur des régiments d'artillerie, et, en 1802, sénateur. Il eut, en 1805 et 1809,1e commandement des gardes #-


nationales de plusieurs départements. Louis XVIII, à son premier retour, le fit pair de France. Il refusa cette dignité de Bonaparte, qui voulait la lui conserver en 1815. Au second retour du roi il fut maintenu. Il mourut en 1819. Il est inventeur de roues à voussoir pour l'artillerie. Aboville ( Ange-Gabriel d') , son fils, né en 1773, est mort maréchal de camp et inspecteur d'artillerie. Il servit de 1792 à 1824.

ABQOULGUI, sur le Tournât, dans le Bertat (Djebel-O'ouyn), pays du Bahr-elAbiaa, Afrique , région du Nil. Les environs de ce village sont riches en substances aurifères , dont les nègres retirent par le lavage des quantités considérables d'or.

ABRABANEL (Isaac) naquit à Lisbonne, en 1437. Les juifs le font descendre de David contre le témoignage d'Abraham-BenDior, qui assure que la race de David était entièrement éteinte en Espagne en 1154.

Abrahanel fut conseiller d'Alphonse V, roi de Portugal, et ensuite de Ferdinand-Ie-Catho lique. Forcé de sortir d'Espagne, lorsqu'en 1492 les Juifs en furent chassés, il parcourut sans s'y fixer, Naples, Corfou, et vint mourir en 1508, à Venise , à l'âge de 71 ans. Il a laissé plusieurs ouvrages, Les principaux sont des Commentaires sur l'Ancien Testament, et un livre intitulé : les OEuvres de Dieu, dans lequel il réfute Aristote sur la durée du monde. Abrahanel était un homme prévenu, vain et orgueilleux, mais infatigable dans le travail ; il passait des nuits entières à l'étude, et soutenait le jeûne trèslongtemps. Il laissa trois fils : l'aîné (Léon ou Juda) composa un Dialogue sur l'amour.

Sauvage Duparc, et Ponthus de Thiard ont traduit cet ouvrage de l'italien en français.

Cette traduction a été imprimée plusieurs fois in-8 et in-16, dans le courant du xvie

siecie.

ABRABATE, roi deSuze, est célèbre par la tendresse qu'eut pour lui Panthée, son épouse. Cette princesse ayant été faite prisonnière dans la bataille que livra Cyrus aux Assyriens, elle fut menée à ce roi.

Cyrus la reçut honorablement et la renvoya à son époux. Abrabate, pour reconnaître cette générosité , se rendit à Cyrus avec toute son armée. Il ne lui fut pas d'un grand secours; à la première bataille, ayant été renversé de son char, il périt massacré par les Egyptiens. Panthée, désespérée, se tua sur le corps d'Abrabate, l'an 548 avant J. - C.

Cyrus fit ériger un mausolée à ces deux époux.

ABRAHAM, célèbre patriarche, naquit à Ur, v. de Chaldée, l'an 1996 avant J.-C.; il descendait de Sem, à la huitième génération. Ayant reconnu le vrai Dieu, il épousa Sara, en Chaldée, et vint s'établir à lîaran , où Tharé, son père, mourut âgé de 205 ans, après avoir renoncé aux faux dieux.

Abraham sortit de Haran à l'âge de 75 ans , et vint à Sichen avec Lot, son neveu. La famine l'ayant obligé d'aller en Egypte, Pharaon lui enleva Sara qu'il avait amenée avec lui et qu'il faisait appeler sa sœur ; bientôt après, il la lui rendit comblée de présents.

De là, ce patriarche alla à Béthel avec Loth ; mais le pays ne pouvant donner assez de pâturages à leurs nombreux troupeaux, ils se séparèrent : Loth alla àSodome, et Abraham dans la vallée de Mambrée. Quelque temps après, Chodorlahomor et trois autres rois réunis, s'emparèrent de Sodome et de Gomorrhe, et firent Loth prisonnier. Abraham, en étant averti, poursuivit ces quatre rois, les défit et délivra Loth et les autres prisonniers. Il n'avait pas encore quitté la vallée de Mambrée, lorsque Dieu lui apparut et lui promit qu'il aurait un fils qui serait père d'un grand peuple et de plusieurs rois. Trois anges lui confirmèrent cette prophétie et lui annoncèrent la ruine de Sodome et de Gomorrhe, qui lurent en effet consumées le jour suivant par le feu du ciel. Abraham fit, vers ce temps, un voyage à Gerare, accompagné de Sara qu'il faisait, là aussi, passer pour sa sœur. Elle lui fut enlevée par Abimelech qui, apprenant qu'elle était sa femme, la lui rendit. Isaac naquit l'année suivante, et la promesse de Dieu fut accomplie. Abraham avait alors 100 ans, et Sara 90. Environ vingt-cinq ans après, Dieu , pour éprouver Abraham , lui ordonna d'immoler Isaac.

Ce patriarche avait tout dispose pour le sacrifice et allait frapper la victime, lorsqu'un ange, envoyé par Dieu, lui arrêta la main ; Abraham immola un bélier au lieu d'Isaac.

Agar, sa servante, lui avait donné un autre fils, qui s'appelait Ismaël. Après la mort de Sara , Abraham épousa Céthura et quelques autres femmes peu connues; il eut six enfants de Céthura ; il mourut à l'âge de 145 ans, et fut enterré avec Sara, dans la caverne d'Ephron, vers l'année 1851 avant J.-C.

Les juifs lui attribuent un traité intitulé : Jetzirah, ou de la Création; mais on le croit du rabbin Akiba. Il a été imprimé à Mantoue, en 15G2, in-4 ; il y en a une autre édition, Amsterdam, 1642, in-4. Postel et Rittangel l'ont traduit en latin.

AURAHAM (Simon), natif de Syrie, ayant été pris par les Sarrasins , comme il allait en Egypte visiter les anachorètes, s'échappa de leurs mains et vint fonder en Auvergne un monastère dont il fut abbé, et où il mourut vers 472.

ABRAHAM ECIIELLEÏVSIS , du nom d'Eckel, sa patrie, fut professeur de syriaque et d'arabe, à Home, où il mourut en 1604. Il a laissé : Linyuœ syriacœ sive chaldaicœ perbrevis institutio; Home, 16:28, in-24; S. A ntonii-Magni epistolœ viginti ; Paris, 1641, ib.; Semita sapientiœ; Utrecht, traduit de l'arabe de Borhan-Eddyn ; Depro-


prietatïbmac virtutibus médias ammaUum, planfarum, etc. ; Pajis, 164.7, traduction de 6oyouhy; ParaplwfLste Abalphalo Asphahaiiensi et Archimedis ass'Hmptorum libl'i, ex arab. lat. versi; Florence, 1661, in-fol. ; la polyglotte de Lejay a de lui le livrç de Ruth, en syriaque, arabe et latin, et te %e livre des Jlachaúécs, en arabe.

ABRAHAM DE BAULME, né à Lucques dans le XVIe siècle, était docteur en médecine, et a fait une grammaire hébraïque qu'on a traduite en latin ; elle n'est pas trèsestimée ; jmpr. à Venise, in-4, 1523.

ABRAUAM SCIlALOM, savant rabbin espagnol. est auteur du fameux traité intitulé en hébreux: Nevc Schalon, c'est-à-dire habitation de la paix; Venise, 1565, in-4, et de la Médecine de l'âme; Venise, 1593, Jn-4. Il mourut en 1593.

ABUAUAM ZACflUT, rabbin polonais.

Il est auteur d'un recueil intitulé : Le Livre des Familles; impr. à Cracovie, 15VI, io-4.

ABRAHAM ( Nicolas ), savant jésuite. II naquit en Lorraine , en 1589. II entra chez les jésuites en t 606, t il mourut le 7 septembre 1655 a Pont-à-Mous$on, où il professait la théologie. Il a laissé des notes sur Virgileetsur Connus; des commentaires sur quelques oraisons de Cicéron, en 2 vol. in-f°; un recueil dç questions théologiques, intitulè: Pharus Veteris Testaments, très-estimé1 imprimé in-P; Paris 1648.

ABRAftTES , v. de Portugal, prov. d'Estramadure, à 28 I. pt.-E. de Lisbonne , à la droite du Tage, sur un plateau entouré de jardins et de plantations d'oliviers. Abrantès est fortifiée ; on y remarque l'église de Saint-Vincent, une des plus grandes et des plus magnifiques du royaume. Son commerce consiste enûlives et blé. C'est l'entrepôt d'une partie des productions de l'Alentejo et de Beira.

ABRECn ( Frédéric - Louis ) naquit à Hambourg en 1699. Il fut savant helléniste.

Il mourut à Zwoll, en 1782. Les principaux ouvrages qu'on a de lui sont : Animadter.

siQîies sur cinq tragédies d'Eschyle ; A mwtationes sur le Nouv. Test., imprimés io-8 à Middelbourg , en 1748 ; des Lettres d'Aristenète, imprimées in-8, à Zwoll, en 1749.

ABRESCI-IWILLER viH. et pomm. du départ, de la Meyrthe (Lorraine) , cant. de Lorquin, arr, et à 3 1. 3/4 de Sarrebourg.

Suce. Pop.; 1,600 hab. Forges, verreries et papeteriçs considérables.

ABRET, vill. et comm. du départ, de l'Allier (Bourbonnais), cant. de Cusset, arr. et à 6 1. de La Palisse. Suce. Pop. : 832 hab.

ABBEU (Alexis), naquit en Portugal.

Après avoir exercè la médecine à la fin Zn du XVIe siècle et au commencement du XVIIe , en Afrique , dans le royaume d'Angola , il revint a Lisbonne, en 1606, où il fut nommé médecin du roi de Portugal. Il à laissé, sous

le titre lie aeptem infirmitalilnis, un traitédes maladies les plus communes aux gens de cour.

ABCEU (Jos.-Ant.), publieiste espagnol.

Il a donné une collection de tous les traités des souverains d'Espague avec les Etats de l'Europe, imprimée en 12 yol. in-f , en 1751. IL mourut en 1775.

ABitEU (Félix-Jos. d') est auteur d'un traité jurid.-politique sur les prises maritimes. Il a été traduit en français en 1788 et réimprimé en 1802.

ABREUVOIR , lieu aquatique où les oiseaux se rendent pour boire et se baigner.

Les oiseleurs y chassent à la glu ou au filet.

La meilleure situation de cette chasse est la proximité des vignes, dans un enfoncement, dans les bois, ou le voisinage d'un taillis.

ABHI. On distingue, en botanique, les abris artificiels et les abris naturels. Les premiers comprennent les copçhes, les serres, etc.

Les derniers sont l'ouvrage de la nature et oonstituent les tulamina des végétaux.

ABRIAL (André-Joseph comte) naquit à Annonay, en 1750, et rpourut, pair de France, en 1828. Abrial succéda à Hérault de Sechelles dans laplace de commissaire du pouvoir exécutif près le tribunal de cassation, et l'occupa jusqu'en 1799. Il fut ensuite envoyé à Napjes pour y organiser le gouvernement républicain, Après la révolution du 18 brumaire , il devint ministre de la justice, et enfin sénateur, en 1802. Une portion de l'Italie ayant été réunie à l'Empire français, il y alla donner une nouvelle organisation aux tribunaux et mettre le nouveau Code en vigueur. -.

- ABRIANI 1 Paul) naquit à Vicence, en 1607 , il entra dans Tordre des Carmes, et se fit ensuite séculariser en 1654. Il a publié différentes traductions en vers italiens de Y Art poétique et des Odes d'Horace, de la Pharsale, de Lucain. Il est mort à Venise, en 1699, âgé de 92 ans, ABRICOTIER, prunus armeniaca, hexandrie, monogyqie Linn. ; armeniaca, cl. 21, sect. 7, genre 2, Tourn. ; cl, 14, ord, 10, fam.

des rosacées, Juss. Arbre petit, à feuilles cordiformes, roulées dans leur jeunesse, sessiles, sorties de bourgeons solitaires et en petit nombre ; cinq pétales ; étamines et ovaires du cerisier ou du prunier i fruit à noyau, jaune, velu à sa surface, sijlonpç d'un côté ; le noyau monosperme ou bisperme, de forme arrondie un peu comprimée, une deses marges obtuse, l'autre aiguë et à deux silloni.

Cet arbre, originaire d'Arménie, s'est parfaitement acclimaté en Europe ; il y dégénère cependant par ses semences. On Je greffe à écussbn ou à œil dorjuant, sur le prunier et sur l'amandier. Les terres froides ne lui sont pas favorables, il doit être exposé au midi ; il donne beaucoup, en espalier. Il découle de Tartre une gommé qui est employée 1


en médecine comme émollient à la place de la gomme arabique. L'extravasation de cette gomme est une maladie qui souvent fait périr les branches. Le bois de l'arbre n'est utile qu'employé sur le tour.

Les espèces jardinières de l'abricotier sont nombreuses : Labricotier précoce; hâtif; tnltsque; blanc; pêche ; angoumois; commun; de Provence; de Hollande; alberge; de Portugal ; de Nancy. On peut ajouter encore l'abricotier d'Alexandrie, qui vient dans les climats chauds, Vabricotier du pape, à fruit violet foncé, l'abricotier à feuilles panachées ; mais ces dernières variétés sont plus curieuses qu'utiles., ABRIÈS, b. et com. du dép. des llautcsAlpes (Haut Dauphiné), cant. d'Aiguilles, arr. et à 9 1. de Briançon. Cure. Pop. : 2,051 hab. Il y a des tanneries.

ABRIOLA, b. du roy. de Naples, prov.

de Uasilicate, dist. de Potenza, cant. de Calvello. Son territoire est fertile. Pop. : 3,100 hab.

ABROME, abroma, polyadelphie, pentandrie, Linn. ; cl. 13, ord. îk, fam. des malvacées, Juss. Arbrisseau de l'Afrique et de l'Amérique Méridionale : feuilles axillaires semblables à celles du theobroma, fleurs complètes avec un nectaire. Le fruit est une capsule oblongue, tronquée, à cinq loges, polysperme, les semences réniformcs, adhérentes de chaque côté à des réceptacles barbus. On ignore les propriétés de cet arbrisseau. ABRONIE, abronia, Juss. Cette plante a le port de la valeriane, les fleurs de la primevère , et presque le caractère du nyctage.

Caract. : Herbe diffuse et assez délicate, à feuilles opposées et simples ; douze ou quinze fleurs infundibuliformes, sessiles, disposées en tête sur un pédoncule axillaire , solitaire, long; entourées d'un involucre de plusieurs pièces; le tube vert ; lelimbe d'un joli rose; cinq filets d'étamines formant à la base unegaîne; anthères ohlongues, non saillantes; un ovaire entouré par la gaîne des étamines dans la base renflée du calice. Cette plante est importée de Californie.

ABROTELLE, femme de la v. deTarente.

Elle cultiva les lettres et la philosophie - elle est citée par Jamblique comme l'un des soutiens de la secte de Pythagore.

ABnOTONE, non vulgaire de plusieurs espèces d'AunoxEs, d'ARMOISES, de SA.NTOUNES.

ABRURDAMA (Gross-Schlatten), b. de Transylvanie, pays des Hongrois (Magyarokîlesze ), est remarquable par ses riches mines d'or.

ABRUS, diadelphic, décandrie, Linn.; nroints, ci. 10, papilIonacees, sect. 2, Tourn. ;

fam. des papillonacées, Juss. Arbrisseau volubile, à feuilles pinnées; folioles articulées ; stipules distinctes du pétiole ; fleurs en

épis, axillaires, souvent tournées du même côté; légume court, comprimé; semences arrondies, en petit nombre, et de couleurs variées. Cette plante croît dans les lieux sablonneux des Indes et de l'Afrique. Ses graines percées et enfilées font un ornement dont les femmes aiment il se parer. En Amérique l'infusion de ses feuilles sert aux mêmes usages que la réglisse.

ABHliZZE CITÉ MEURE, prov. du roy.

de Naples. Elle est bornée au N.-O. par l'Abruzze ultérieure lre, au N.-E. par la mer Adriatique, au S. par la prov. de Molisc ou Sannio, au S.-O. par l'Abruzze ultérieure 2e.

Elle a une superficie de 221 1. c.; par leS.O. il y pénètre plusieurs chaînons des monts Apennins , qui vont, en s'aplanissant vers la mer Adriatique, se confondre avec la plage.

Le sol est peu fertile et généralement sablonneux. Les rivières remarquables, sont : le Pcscara, qui sépare cette province de l'Abruzze ultérieure 2e, le Sangro et le Tigrino ; trois autres petites rivières. la Lente, la Sente et l'Asinelle, qui se dessèchent presque entièrement pendant l'été, se jettent, comme les précédentes, dans la mer Adriatique. Le climat est doux. En été, l'ardeur du soleil et la rareté des pluies produisent habituellement une sécheresse complète. Le froment, le maïs, le lin, le tabac, le vin, l'huile, la soie, le bois de réglisse et des fruits délicieux, sont les principales productions de cette province. On y trouve peu de minéraux et pas de bois. On n'exporte que les produits naturels ; le peu de draps qu'on y fabrique est consommé dans le pays. Cette province, quoique ayant une assez grande étendue de terre, manque de rade et de port ; l'embouchure de la Pescara n'est praticable que pour les barques. On la divise en trois districts : Chieti (civita di Chieti), Lanciano, et Il Vasto ; Chieti est le chef-lieu.

Cette province est traversée par une seule grande route. ;

AB nUZZE ULTÉRIEURE ire, prov. du roy. de Naples. Elle est bornée au N.-O. par les Etats de l'Eglise, au N.-E. par la mer Adriatique, au S. - E. par l'Abruzze citérieure, et au S.-O. par l'Abruzze ultérieure 2e. Elle a une superficie de 118 1. c. Elle est séparée de l'Abruzze ultérieure 2" par une des crêtes les plus élevées des Apennins.

Cette province est couverte de larges vallées et n'a presque pas de plaines. Son territoire est fertile. Les rivières dont elle est arrosée sont petites ; elles deviennent des torrents au printemps et se dessèchent presque entièrement en été. L'Abruzze ultérieure p. est séparée des Etats de l'Eglise, dans un court espace , par le Tronlo, et de l'Abruzze citérieure, par 1 Pescara.

Le climat est tempéré, l'air pur et sain.

La fertilité de son territoire est due en partie aux pluies qui y tombent beaucoup plus frc-


qucmment que dans les autres provinces voisines de la mer Adriatique. La terre est si féconde qu'elle rend de dix à douze pour un; cependant le pays n'est pas entièrement cultivé, on y rencontre beaucoup de cantons couverts de ronces, de broussailles et de fougères. Les habitants ne sont pas agriculteurs: la récolte des grains dépasse néanmoins la quantité qui se consomme dans la province.

Le lin , le tabac et la vigne, y sont cultivés et réussissent très-bien. Le vin seul est un objet de commerce. Des forêts de chênes et de pins montent jusqu'au laîte des hautes montagnes. Les habitants s'occupent beaucoup de l'entretien du bétail et de la pêche, dont les produits sont considérables. Le gibier et la volaille se trouvent en abondance dans toute la province. On y remarque des indices certains de métaux , et il y a .des exploitations de magnésie, de chaux, de plâtre , rte inarbre. La fabrique de faïence de a est le seul établissement industriel.

l,e bétail, le vin, la laine, les peaux, les fromages, les ligues, les bois et les grains, sont les seules productions naturelles qui soient exportées. Cette province n'a point de port ; l'entrepôt principal du commerce est à Téramo.

Les habitants sont très-grossiers et sauvages, mais très-laborieux; cependant ils agissent plus par instinct que par réllexion.

Téramo est le chef-lieu de la province qui se divise en deux districts , Téramo et Penne ( civita di Penne). ,

AHUUZZE ULTÉRIEURE 2% prov. du roy. de Naples. Elle est bornée à l'O. et au N. par les Etats de l'Eglise, à l'E. par l'Abruzze ultérieure lre, au S.-E. par l'Abruzze citérieure et la prov. de Molise ou Sannio, et celle de la terre de Labour la ferme vers le S. Elle a une superficie de 1921. c. Par le IS'.-O. y pénètre la chaîne des Apennins dont la crête principale, sur les frontières des Etats de l'Eglise, se divise en deux branches : l'une d'elles prend sa direction vers le N.E., et forme la limite du côté de l'Abruzze ultérieure Ve ; l'autre s'avance au S., passe près du lac Fucino et s'enfonce dans la terre de Labour.

Toute la province est sillonnée de chaînons de montagnes qui, tous plus ou moins élevés, partent de la souche principale dont les sommets sont toujours couverts de neige.

Les plus élevés se trouvent situés près du lac fucino. Ceux qu'on remarque sont : les monts Lampailo, Groltolo, Turquio, Carbonaro, Accerello, Força, Carosa, Colle Candido, Natella, Yellino, Peschiolo della Duchessa, Corbaro et Luco. Le grand Sasso d'Italie, la plus grande cime des Apennins, se voit près d'Aquila et les monts Sassuolo, Taglia, Purgari et Noseto, sur les frontières des Etats de l'Eglise. Toutes les vallées de cette province sont fertilisées pa.- les fleuves

dont elles sont arrosées. L'Alerno est la principale rivière : elle sort du col di Vigliano, et, après s'être dirigée vers le S. dans la longue vallée d'Aquila et celle de Putrida, elle tourne vers le N.-E. et prend le nom de Pescara. C'est dans cette province que prennent leurs sources le Sangro , le Garigliano, Je Salto, le Velino et le Tronto, rivières non navigables. Le Cellano ou Fucino, le plus grand lac du royaume, se trouve dans cette province. Il y a des sources médicinales peu réputées. La température estdouce; lesirocco ne s'y fait pas ressentir. La nature du sol est montagneuse, ce qui rend la culture des terres pénible et difficile. On récolte dans les vallées, du seigle, du mais, du lin, du chanvre ; le safran qu'on y cultive est préféré à celui du reste de l'Europe. Le vin est de mauvaise qualité; les habitants le cuisent. Les amandes et les figues sont estimées ; il y croit quelques oliviers, mais seulement dans les lieux abrités. Les forêts qui couvrent les montagnes, produisent de bon bois de charpente. Les montagnards élèvent des bestiaux.

On fait, près d'Aquila, un fromage préféré au Parmesan. Le gibier y est commun, et la volaille si abondante, que les Etats de l'Eglise reçoivent annuellement de cette province plus de 20,000 chapons. Les carrières de marbre, l'argile, le gypse et les pierres à bâtir n'y sont pas rares. L'industrie manufacturière n'y est pas très-développée : on ne peut citer que quelques fabriques de toiles, de poteries, et des moulins à papier ; le produit de la vente du bois, du safran, du bétail, de la laine, des peaux et du fruit, est à peine assez élevé pour se procurer les objets manufacturés les plus nécessaires.

Aquila est le centre du commerce. Ce pays n'étant pas percé de routes, les communications de cette province avec les autres sont très-dillicilcs. Il se fait un commerce de contrebande assez considérable entre ce pays et les Etats romains. Les montagnards se font remarquer par leur force et leur agilité : Us vont dans les Etats romains chercher à gagner dans la culture des terres un salaire qui puisse leur procurer la subsistance qu'ils ne peuvent trouver dans leurs montagnes.

Le dialecte considéré comme le plus élégant de tout le royaume de Naples, se parle dans cette province. Elle était autrefois occupée par les Marses, peuples guerriers; on la divise aujourd'hui en quatre districts, qui sont: Aquila, Civita-Ducale, Avezzano et Sulmona. Aquila en est la capitale. - 1 ABRUZZO (Balthazar), Sicilien, naquit à Castel-Bono en 1601. Il fut tout à la fois philosophe et jurisconsulte renommé ; il défendit avec chaleur les droits de Ferdinandle-Catholique sur la monarchie de Sicile ; on a de lui divers ouvrages de droit civil et canonique. Il mourut en 1665.

ADUUZlO ( Pierre), célèbre architecte


napolitain du XVIIe siècle. L'église de SaintMarcelin, dans sa patrie, a été bâtie sur ses dessins et sous sa direction.

ABSALON. Ce prince, fils de David et de Maacha, fille du roi de Guésur , était d'un caractère entreprenant et résolu. Il fit égorger son frère Amnon , au milieu du festin d'une fête champêtre auquel il l'avait invité avec ses autres frères , pour venger sa sœur qu'Amnon avait chassée honteusement de sa maison, après avoir eu un commerce incestueux avec elle. Craignant, à cause de cette action, le ressentiment de David, il se retira à Guésur, d'où, pardonné, il revint bientôt pour conspirer contre ce roi.

Lorsque son projet est sur le point d'être exécuté, il quitte Jérusalem et se rend à Ilébron. De là, ses dispositions prises, il revient sur Jérusalem à la tête d'une partie du peuple qu'il a soulevé. David , surpris et sans défense, s'enfuit à la hâte. Absalon entre en vainqueur dans la ville, pénètre dans le palais de son père, et viole publiquement l'enceinte privilégiée de la demeure des femmes. Cependant David refait son armée et se prépare à combattre les rebelles. La bataille commença dans la forêt d'Ephraïm ; on combattit avec acharnement de part et d'autre. Les troupes d'Absalon furent mises en déroute, et-lui-même, arrêté dans l'épaisseur de la forêt aux branches d'un chêne par sa longue chevelure, fut tué. Joablui porta le premier coup. Sa mort mit fin à cette sédition. David rentra dans Jérusalem , profondément affligé de la mort de son fils , et pardonna à tous les révoltés.

ABSALON, archev. de Lunden en Danemarck, dans le XIIe siècle, se distingua par son talent, son courage et ses vertus. Il s'attacha à la fortune de Waldemar et devint son ministre, son général et son ambassadeur.

Après avoir servi Waldemar, il acquit la même confiance de son successeur Canut VI.

Il est auteur du Code ecclésiastique de Zélande, et prit part aux codes de lois publiés par Waldemar Ier. Il mourut en 1202.

ABSBERG , b. et marché de Bavière, cercle de la Hézat, présidial ; il est éloigné de 2 1. 3/4E.-N.-E. de Gunzenhausen. Il a deux églises et un château. Pop. : 585 hab.

ABSIE (L') , petit vill. du départem. des Deux-Sèvres ( Poitou ), cant. de Montcoutant, arr. et à 8 I. 0. de Parthenay. Il y a une source d'eaux minérales ferrugineuses.

Commerce de bestiaux.

ABSIMAUE fut salué empereur d'Orient, en 698, par les soldats de Léonce qu'il confina dans un monastère, après lui avoir fait couper le nez et les oreilles. Il fut le persécuteur du pape Jean VI. Justinien-te-Jeune s'étant rendu maître de Constantinople, lui fit trancher la tête en 765.

ABSINTHE, arlhemisia absinthium, syngénésie, polygamie superfl., Linn.; absinthium,

cl. 12, sect. 3, genre 2, Tourn.; el. 10, ord.

3 , fam. des corymbifères, Juss. Les caractères de ces plantes sont ceux des armoises avec lesquels Linnée et Jussieu les confondent. Tourneforten fait un genre séparé, à cause du calice verdâtre des unes et du réceptacle velu des autres. On distingue communément plusieurs espèces d'absinthes.

ABSINTHE COMMUNE OU ALUYNE , arlhemisia absinthium, Linn. Tiges hautes de deux pieds, cannelées, fermes, ligneuses, branchues, blanchâtres, pleines de moelle blanche; feuilles alternes, pétiolées, blanchâtres, composées, très-découpées; fleurs axillaires presque rondes , pendantes et pédonculées ; semences solitaires, nues, placées dans le calice sur un réceptacle velu. La plante croît en Europe dans les lieux secs et arides.

A nSINTIIE DE lUER, arlhemisia marilima, Linn. Tiges nombreuses, blanches, très-branchues ; feuilles cotonneuses, découpées en plusieurs lanières obtuses ; "S en grappes obtuses. Originaire des bords de la mer Baltioue.

ABSINTHE POTlQrE, arlhemisia ponlica, Linn. Tiges hautes d'un pied et demi environ; feuilles alternes, pétiolées, trèsdécoupées , couvertes en dessous d'un duvet blanchâtre; fleurs axillaires rondes, penchées , semence sur un réceptacle nu. La plante est originaire de Hongrie.

ABSINTHE GENIPI, arlhemisia rupeslris, Linn. Tiges redressées, hérissées; feuilles ailées , soyeuses ; fleurs arrondies, penchées.

Originaire des Alpes.

ABSINTHE GLACIALE. Tiges de six pouces, couchées par labase, velues; feuilles soyeuses, blanches, palmées, il lobules fendus en trois ou cinq segments ; fleurs presque assises, terminant la tige, ramassées en bouquets serrés et relevés. Originaire des Alpes.

De toutes ces espèces d'absinthes, la plus employée est l'absinthe commune. Cette plante est vivace et croît naturellement dans les lieux rocailleux et incultes de diverses contrées de l'Europe. Elle exhale une odeur forte et aroma-

tique ; elle possède une saveur chaude et amére ; l'une et l'autre paraissent dues à une huile essentielle et à une matière résineuse qu'on en retire par l'eau ou l'alcool. Elle agit puissamment sur l'économie animale, comme substance tonique , excitante et échautTante.

On prépare en pharmacie , avec ses feuilles et ses sommités fleuries , un vin , un sirop , une conserve, un extrait, une huile par infusion, une huile essentielle et un sel. On emploie une infusion de feuilles, à laquelle on ajoute un sel alcalin, comme diurétique dans les cas d'hydropisie. L'huiledissoutedans l'esprit-de-vin est regardée comme antispasmodique et comme vermifuge ; Boerhaave en faisait usage dans les fièvres tierces, en y mêlant le sel alcalin retiré des cendres de la 1 plante. Appliquées à l'extérieur, les prépa-

WCT., T. I. l 4


ratior# d'absinthe sont résolutives etantisep-^ tiques. On se sert quelquefois de cette plante au liende houblon, pour donner le goût amer à la bière , la rendre enivrante et plus propre à etre conservée : pour cela, il faut employer la plante quand elle est en graine et sèche , parce qu'alors elle a plus d'arome , et moins de l'amertume nauséabonde propre ou suc brut. Les distillateurs en Angleterre emploient la graine dans la fabrication des esprits. La liqueur de table appelée extrait d'absinthe suisse. est en honneur parmi les gourmets, qui en boivent au commencement d'un repas pour s'aiguiser l'appétit. A raison de ses différentes propriétés , l'absinthe commune est cultivée dans les jardins. On la multiplie de boutures qu'on plante en mars .ou en octobre , ou de semences qu'on met en terre -aussitôt après qu'elles sont parvenues à leur maturité.

ADSON, vill. et paroisse d'Angleterre, dans le comté de Glocester, hundred dePuckleclmrch, à 3 1. 1(4 de Bristol.

ABSORBANTS ( Vaisseaux ). La fonction des vaisseaux absorbants est de faire passer dans les fluides des corps organisés, des molécules étrangères susceptibles d'être assimilées. Ce sont dans les végétaux des suçoirs disposés principalement sur les feuilles ; ils y sont destinés à pomper l'humidité de l'air et jouent un très-grand rôle dans la fonction de la nutrition.

ABSTADT, sous-baill. et baronnie du prince deloe. Ni-enstein-Rosenbourg. Il est renfermé dans le baill. supérieur de Besigheim , cercle du Necker, roy. deWurtemberg.Pop. : 850 hab.

ABSTEINACH ( Oleer )_, vill. situé dans le grand-duché de Hesse-Darmstadt, prov.

de Ilarkerberg, baill. dom. de Waldmichelbach, À 3 IL 3/4 N.-N.-E. de Heidelberg.

Pop. : 680 hab.

ABSTEM4US {Laurent ) naquit vers la fin du xv" siècle , à Macerata, fut professeur de belles-lettres à Urbin et bibliothécaire du duc Guido Ubaldo. sous le pontificat d'Alexandre VI. Il a laissé : 1° des notes sur les pasFages les plus difficiles des auteurs anciens, que l'on trouve dans le 1er tom. du Thesaurus £ rilicus de Gruter ; 20 HecatÕmÿtnium, sive centum fabulœ ex grœco in latinum versœ, dans lequel il y a plusieurs fables peu favorables au clergé ;impr. à Francfort, 4580, in-8 ; 3J une Prèfave à la tête de L'Aurelius Victor; impr. ii Venise en 1505.

ABSYTUS , médecin. Il est né à Pérouse , vers le IVe siècle. C'est un des plus anciens écrivains surj'art vétérinaire. Il a laissé des chapitres de mulo-medicina, et quelques fragments de re rustica.

ABTENAIJ, bourg de l'archid. d'Autriche, cercle de Salzbourg, situé au confluent de 1Arbenau et de la Lâme ; siège d'ane justice. Pop. dans le canton de ce nom : 3,520 h.

ABTERODE ,:viII. de la flesse Électorale,

situé dans la.prov. de Cassel, cercle dEchwege, et éloigné de 11. l,20.-N.-0. d'Echwege. On y fait le commerce-dcs toiles et des étoffes de laine. Pop. 980iiab.

ABTSCïtVUKD, b. de Bavière, cercle du Mainenfer, comté de Castel, à 4 1. 1,2 E.

de Kitzingen4 Il s'y tient un marché ; on y trouve des carrières de pierre, et l'on cultive lajvigne dans ses .environs.

AïiTS(iMl:\!), vill. du roy, de Wurtemberg , cercle de l'Iaxt, bailL supér. Il y a une forge à martinet. Pop. : 570 hab.

ABUCAY, vill. de l'île de Mindanao, situé sur la côte N.-O., lat. N. 9° 5', long. E.

123° 18'.

ABUCARA, b. du Pérou , situé dans une vallée du même nom ,près deXucanas; lat.

S. 15° 32'.

ABUCAUA ( Théodore ), métropolitain de la prov. de Carie , au ixe siècle , assista au concile de Constantinople , en 869 ; il y demanda pardon d'avoir embrassé le parti de Photius et se réconcilia avec saint Ignace. Il a laissé des traités contre les juifs et les hérétiques, traduits par Genebrard et Grerser (ils se trou vent dan sJa Bibliolhèqu e des Pères), imp. à Ingolstad , 1606, in-4 ; et De Unione et Incarnatione , publié à Paris, par André Arnoldus, en 1685.

ABtCliAYA, a été le chargé d'affaires du dey d'Alger, à Paris, en 1798. Il est mort en cette ville en J799 , après avoir été mis au Temple , alors prison d'Etat à Paris, par représailles de la conduite de son Gouverne-

ment envers la France.

ABUDIIAHER, chef de la secte des karmatiens , en Arabie., profana , en 940, le temple de la Mecque, amenant son cheval pour faire ses ordures à l'entrée du Caaba , et fit pUcr cette ville. Il mourut tranquille possesseur d'un grand Etat, en 953.

ABU-DSCI-IAFARD - MIJllAMED - IBNDSCHOUAIR-ALTABARI naquit dans le Tabarestan, en 784. On a de lui une konne Histoire naturelle. Il est mort à Bagdad.

ABU - DSCHAFARD-ACHMED - BEN rnRAI-IIM, célèbre médecin arabe. Il est auteur d'un ouvrage en 7 livres, intitulé : De la Connaissance et du traitement des maladies. Ces ouvrages sont traduits en grec. Il est mort en 1080.

ABU-JAAFAR-EBN-TOPHAIL, écrivain arabe du XIIe siècle. On a de lui un traité philosophique qui a été traduit en latin par Ed. Pocoke; Oxford, 1671, in-4.

ABUKOR, b. de la Turquie d'Europe, situé près deLépante.

ABUL-FARAGE (Grégoire) naquît à Malasia,v. d'Arménie, vers le XIIIe siècle.

Fils d'un médecin, il devint lui-même médecin distingué et célèbre historien. Il a laissé une Histoire universelle où l'on remarque surtout la partie qui concerne les Sarrasins, tes Mogols et les lQDIIIuêtes de Gengis-Kha..


Ed. Pocoke a traduit cet ouvrage sous le titre de Specimen historiœ Arabum ; Oxford, 1650, in-4. Abul-Farage est mort évêque d'Alep et primat des jacobites, en 1286.

ABULLO, v. sur la côte orientale de l'île de Leyta, l'une des Philippines.

ABUNDANCE ( Jéhan d'), poëte français du xvic siècle. Ses écrits sont très-rares. Ceux qu'on peut citer de lui sont les deux suivaits : lJloraUté, mystère el figure de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, nommée secundum legem debet mori, à onze personnages; Lyon, in-8; Farce nouvelle, très-ùonne et très-joyeuse de la cornette, à cinq personnaiges; Lyon, in-8. Ses ouvrages sontmentionnés dans la Bibliothèque de Du Verdier. Il est mort vers 1550.

ABUNDIUS, évêque de Côme, en Italie, fut envoyé légat au concile de Constantinople en 450, par saint Léon. Il fit adopter par les pères de cette assemblée la lettre de saint Léort à Flavien, sur les deux natures de JésusChrist. Il mourut le 2 avril 469.ABITA, class. 13, ord. 17, fam. des menispermes,Jus. Arbrisseau grimpant, à fleurs alternes, à fruita en grappes axillaires composés de trois baies, grandes, ovales, sans suc, renfermant une coque fragile, monosperme. Cette plante habite les forêts de la Guyane et du Brésil ; la racine est ligueuse, sillonnée, brune en dehors, d'un jaune obscur en dedans, sans odeur, d'une saveur douce quoiqu'un peuamére. Les-bab. du pays t'emploient contre tous les maux ; on ignore quelles sont ses propriétés.ABUTILQN ou MAUVE DES INDES, sida, monadelphie, polyandrie, Lion. ; aùutilon, cl. i, campanif, sect. 6, Tourn.; cl. 13, ord. 14, fam. des malvacées. Juss. Ce genre présente une infinité d'espèces, herbes, -arbrisseaux, rarement arbres. Tous les caractères sont es malvacées. Le nombre des pétales varie, leur forme et leur longueur diffèrent suivant les espèces : les capsules, dans une seule,sida uesicana,Linn., ont cinq semences.

Ces plantes, agréables par le portet la beauté lie leurs feuilles, douces au toucher, et par les riches codeurs des fleurs jaunes, blanches ou purpurines t sont cultivées dans nos jardins. Une serre chaude, ou au moins une excellente orangerie sont nécessaires aux plantes vivaces ; les autres se sèment sur

, tribu indienne de l'Amérique .Méridionale. dans la Nouvelle-Grenade.

ABYDENE a composé une histoire des Chaldéens et des Assyriens, dont le fragment rapporté par Eusèbe dans le 9e livre de sa Préparation ëvangèiique, fait regretter la perte. n ignore le temps où il a écrit et où il a xàm.

AlïME. On donne ce nom , en géologie, à dos excavations formées dans les entrailles de la terre, et dont on tic connaît pas Ifr pro-

fondeur; on le donne aussi à des cratères de volcans quand ils ont une grande profondeur, tel que celui du montArarat en Arménie, dont Tournefort a publié la description.

ABYSStNIE L'Abyssinie est cette région de l'Afrique qui, suivant la carte de Sait, s'étend du 9° au 15° W de lat. N., et du 33° 40' au 41° de long. E. Elle est bornée à l'E.

par le golfe d'Aden et la mer Rouge, au N.

par le Sennar et d'épaisses forêts qui la séparent de la Nubie ; à l'O. et au S. par des peuplades et des contrées presque entièrement inconnues.

Ce pays est élevé et coupé de montagnes anfractueuses ; iloccupe l'extrémité orientale des reliefs qui séparent le bassin de la Méditerranée de ceux de la mer Rouge et de l'océan Indien. M. A. Balbi, ne pouvant donner des faits positifs sur les montagnes de l'Afrique, qu'il a classées provisoirement en quatre grands systèmes, parle ainsi de celles d'Abyssinie, dont il a formé son système abyssinien : « Jusqu'à ce que l'on ait exploré la partie centrale de l'Afrique, où s'élèvent les montagnes que, depuis Ptolémée, les géographes nomment monts de la Lune, dénomination équivalente à celle de Djebel-elKurm des Arabes, on doit regarder les hautes alpes qui couronnent le vaste plateau de l'Abyssinie, comme le noyau de ce système; c'est ce qui nous a engagé à l'appeler système abyssinien. Tout ce que l'on sait de moins vague sur la direction de ces montagnes nous paraît pouvoir être réduit à ce qui suit : Une chaîne remarquable par son élévation et son étendue se dirige du S. au N. à travers les

royaumes de Choa, d Amhara et de Tigré ; c'est dans cette chaîne que se trouvent les monts Gechen (Geshen) , au S., et les monts Beyeda et Amba-Haï, auN., dans la partie nommée monts Sémen. Cette chaîne paraît se prolonger vers le S.-O. à travers le plateau du Djingiro et du Naréa, pour aller se joindre aux célèbres montagnes de la Lune, auxquelles doivent s'arrêter les conjectures de tout géographe qui ne veut pas substituer ses hypothèses aux réalités. Une autre chaîne paraît se détacher au S.-O. de celle qui couronne le lac Dembéa; elle franchit te Bahrel-Azrek, traverse le Bertat, et va se joindre aux monts Dyré et Tégla, an S. du Kordofan et du Darfour. Plusieurs hauteurs sillon nent le territoire de ce dernier royaume , et semblent vouloir former la jonction des montagnes de ce système Atlantique. Une chaîne très-haute, se détachant à l'E. du Séinen, parcourt la partie orieniâle ducoyaume actuel de Tigré , et, courànl du S: lM N., forme le fameux défilé du Taranta ; procédant du N., elle suit presque toute la dir«ion de la côte occidentale du golfe Arabique. La .hauteur des points culminants de ces montagnes formant le système Abjssiiicn de M. A. Balbi, cstninsi mesurées -


L'Alliba Gcchen. 2,:J00 toises.

L'Amba-Haï et le Beyeda, dans le Sémen, au royaume de Tigre. 1,900 La source du Dahr-cl-Azrek, dans la province de Gojam. 1.652 Le mont Lamalmon ; 1,752 L'Amba-Haëji, dans le royaume de Tigré. 1,219 » L'Amb8-Ha8ji, dans le royaume de Tigré. 1,2-9 Le mont Taranta. 1,219 »

On n'a pas encore de renseignements suffisants swr la constitution géognostique de ces reliefs qui n'ont pas été assez étudiés. D'après ceux que l'on a recueillis jusqu'ici les terrains prjmitifs. paraissent abondants ; le granit, les schistes,.le porphyre, les siénites dominent principalement..Des schistes en strates fortement inclinées, alternant avec le calcaire, sont fréquemment, entremêlés de serpentine. Le grès et le calcaire se montrent tour à tour, en couches presque horizontales, dans des terrains d'une époque probablement

secondaire. Un dépôt considérable de sel gemme se trouve à la surface du sol dans une localité qui a reçu le nom de Plaine-de-Sel.

Parmi les gemmes, l'émeraude et le grenat se rencontrent, - dit-on, en Abyssinie. On y trouve de l'or, du cuivre, du fer, du plomb.

Bruce parle de l'or très-fin que l'on ramasse dans les provinces occidentales, au pied des montagnes de Dyré et de Tégla.

Toutes ces montagnes fournissent d'innombrables cours d'eau qui, d'une importance secondaire ou desséchés pour la plupart durant une partie de l'année, sont considérablement grossis par les pluies de l'hivernage.

Ces pluies périodiques commencent en juin et finissent en septembre. Le fleuve Bleu (Bahr-el-Azrek), et par les indigènes Abhaï (ou Paternel), que l'on nomme mal à propos le Nil, puisqu'il n'est qu'une branche de ce dernier, prend sa source au milieu du pays des Agous : il reçoit plusieurs petites rivières et un grand nombre de ruisseaux avant de se jeter dans le lac Tana et, quoique ses eaux semblent ne pas vouloir se mêler à celles de ce lac, dans lequel on peut toujours distinguer son. cours, il lui apporte un abondant tribut, et, après l'avoir sillonné dans une étendue de dix lieues environ , il en sort dans le district de Dara et offre alors de belles cataractes. Il coule entre Gojam et Begemder, le Damot, l'Amhara et le pays de Galla - Boréna ; il tourne ensuite à 10., et après avoir reçu les eaux qui traversent les provinces situées entre Gondar et les montagnes de la Lune, il prend son cours vers le N. pour aller fertiliser le Sennar, la Nubie et l'Egypte. Les rivières les plus remarquables après l'Abbaï sont : le Tacaze,qui, après s'être grossi des eaux du Sémen, d'Oaldubba , d Ouaslcaït et d'une partie de celles de Tigré, vient se perdre dans le Nil ; le Mareb, dans lequel s'écoulent les ruisseaux du Tigré cen tral, de Hamacen et de Séraoaé ; le Bachilo, qui, dans son cours direct, sépare le Begemder de la prpyincc d'> inhara ; l'uahet, qui

coule entre cette dernière contrée et le pays de Guéché ; le Méli et l'Ancona, qui, sortant de l'Angot, forment la rivière d'Anazo et d'lasso, qui se perd au milieu du sakle , à quelques lieues du grand Océan ; le Haouach, qui prend sa source dans le lac de Zaouaja, au delà des montagnes de la Lune : il reçoit

les eaux du versant méridional de cette chaîne, une partie de celles de Choa, et, après avoir traversé les tribus d'Adal, il vient encore disparaître sous les sables, sans pouvoir fournir sa course jusqu'à la mer. Le Méli, l'Ancona, l'Iasso et le Haouach sont les seules grandes rivières de la basse région abyssinienne.

Le lac le-plus important de l'Abyssinie est celui de Tana ou de Dembéa, ainsi appelé de la province du même nom, située sur ses bords ; il a environ vingt lieues de longicur sur quinze de largeur.

Vient ensuite celui d'Achangi, qwi a une étendue de quatre lieues de large sur huit du long ; il est formé de la réunion des eaux de Lasta, du Bora et de l'Ouofita. Non loin d'Achangi on remarque un autre lac qui perte le même nom, mais dont l'importance est bien moindre ; ils ne communiquent pas l'un avec l'autre; nulle rivière ne s'épanche de leur sein , et ils ne perdent une partie de leurs eaux que par l'évaporatioa. A l'extrémité de la province de Marie-Etié, se trouve le lac Saint-Etienne ; d'après le rapport des Abyssiniens, le lac de Zaouaja, qui donne naissance au Haouach, comprend un espace de huit à neuf lieues de long sur deux de large; celui de Soumma, dans le pays deGuragué, est plus petit que ce dernier ; la rivière de Béla, qui se jette dans le Nil, s'échappe du milieu de ce lac. Plusieurs amas d'eau, tels que ceux d'Ibaba, de Maïcha ou d'Adal et des Assoubho-Gallas, formés par les rivières du Haouach et de l'Iasso, sont plutôt des marécages que des lacs, et ils disparaissent presque entièrement à l'époque de la sécheresse.

Le climat de l'Abyssinie est généralement doux et tempéré : cela tient à l'élévation du sol et à l'abondance des eaux dont il est arrosé. La lisière maritime qui s'étend depuis Arkiko jusqu'au détroit "de Mandeb, se ressent seule des chaleurs de la zone torride. Là tout est nu et brûle par le soleil.

Cette contrée, couverte de montagnes et de vallées, offre partout une végétation magnifique et variée. On rencontre des bois naturels de limoniers, de citronniers. Les câpriers, les figuiers, les tamariniers, croissent dans la partie moyenne. Bruce place à la tête des plantes qu'il a observées en ce pays et dont il donne la nomenclature comme l'a fait Sait, le papyrus, qu'il croit avoir été exporté de l'Ethiopie en Egypte. On y remarque encore l'arbre qui donne la gomme odoriférante nommée myrthe, le vaDzcy, le Çaféiff,


Le côso (bankia abyssinica) , un des plus beaux arbres, croit exclusivement dans ce pays, et non au delà des limites dans lesquelles est circonscrite la maladie (le ver solitaire, tœnia) qu'il est destiné à guérir. L'aspect de la verdure des vignes, des chèvrefeuilles, des rosiers qui frappent fréquemment la vue, rappelle les contrées les plus fertiles de l'Europe. Dans les champs, les habitants cultivent le blé, l'orge, le millet et le tef dont ils fontun pain blanc, léger, d'une facile digestion etservant également àla nourriture desgrands et du peuple. Ils cultivent encore l'enseté, espèce de bananier. Leurs jardins sont fournis d'arbres à fruits, de légumes et de fleurs.

De nombreuses espèces d'animaux vivent et se multiplent sous ces diverses natures de climat. Dans les plaines cultivées, on voit le caracal ou lynx botté, tandis que le lion , le léopard et la panthère ne quittent pas les rochers ou les bois. Les hyènes se montrent partout, elles vont jusque dans les villes, mais n'y exercent pas de grands dommages, trouvant à manger dans les plaines les débris des animaux que des maladies ont fait périr, ou dont la viande a servi à la nourriture des habitants. Les éléphants et les rhinocéros à deux cornes, comme ceux du Cap, se tiennent dans les vallées basses et boisées. La girafe est en-

corc un des animaux de l'Abyssinie ; cependant on n'est pas fixé sur la contrée qu'elle habite. L'âne et le mulet y remplacent le chameau, dont on fait peu d'usage, si ce n'est daits le désert qui borde la côte. Le sanglier est commun. L'Abyssinie nourrit aussi des zèbres, des buffles, des gazelles , des lièvres.

Les singes y vivent en troupes et souvent détruisent les moissons des champs qu'ils parcourent. Les rivières et principalement le Tacaze renferment des crocodiles et des hippopotames. Les hippopotames vivent également dans le lac de Tana, et les crocodiles ne commencent à se montrer que dans le courant du Bahr-el-Azrek. Sait et Bruce ne parlent pas d'une espèce de torpille qu'Alvarez vit en Abyssinie au commencement du 'X Hie siècle, et dont il ressentit lui-même la puissance électrique Il y a en Abyssinie des chevaux très-estimés : les meilleurs viennent particulièrement du pays deGojam ; les bœufs y sont de petite taille et remarquables par l'énorme ampleur de leurs cornes, qui atteignent jusqu'à quatre pieds de longueur. Parmiles oiseaux on doit citer l'autruche, qu'Aristote a qualifiée, avec tantde raison, de partie oiseau, partie quadrupède ; la perdrix, la pintade, de nombreuses espèces de perroquets , la tourterelle, le pigeon, l'alouette, oiseaux inoffensifs, qui servent de pâture à J'aigle, au vautour, au milan. Les habitants élèvent des chèvres , des moutons, des pou)es et des pigeons domestiques. Les insectes les plus nombreux sont : plusieurs espèces d'abeilles dont le miel est délicieux ; le tsalt-

salya, mouche redoutable pour le lion même ; et les sauterelles, qui dévastent la récolte de provinces entières.

Sait regarde les Abyssiniens comme descendant d'une race aborigène à laquelle il se mêla d'abord des Egyptiens et ensuite des Syriens.

Leur langue est le gez, celle de toutes qui offre la plus étroite analogie avec les langues sémitiques, notamment avec l'arabe. Le gez pur ne se trouve plus que dans les livres : on parle en Abyssinie sept dialectes,dontletigréen est le moins mélangé, et l'amharry le plus répandu, et d'autres langues complètement

différentes. Judlof, sans compter le langage particulier des Danakyls de la côte , l'arabe que parlent les Musulmans et l'hébreu corrompu desjuifs dispersés dans les divers Etats, a désigné huit idiomes distincts.

En '- Abyssinie, comme dans toute contrée renfermant des populations de diverses origines, on trouve des croyances religieuses différentes. Desarbres, des pierres, la lune etquelques astres sont les objets du culte de la majorité des féroces Gallas, d'une partie des Agous etdupeupled'Enarya ; les Agous qui demeurent près des sources du Mil, sacrifient à ce fleuve qu'ils appeJlent A bhaï.

Le mahométisme est professé par une par-

tie de Gallas et les Danakyls; le judaïsme par un grand nombre d'israélites répandus dans toute l'Abyssinie.

Le christianisme est la religion la plus répandue, mais c'est un christianisme spécial, qui ne reconnaît d'autre autorité que celle du patriarche cophte résidant à Alexandrie et portantaussilenom de chefdcl'Église d'Abyssinie. Le clergé abyssinien est ignorant, mais il a le sentiment du bien. Le christianisme est professé par la plupart des Agous, des (tâUas et de la population d'Enarya. Le missionnaire suisse Gobât, écrit qu'au milieu des guerres civiles et anarchiques qui désolent aujourd'hui l'Abyssinie, toutes les églises sont encore d'inviolables nsiles.

Les Abyssiniens admettent la polygamie, quellequesoit leurcroyancereligieuse. Le relâchement des mœurs est très-grand entre les deux sexes, principalement dans les hautes classes. Ce pays est presque privé d'instruction. La nourriture ordinaire est le pain de tef ou de froment; ils mangent les viandes cuites, et préférablement crues. Les personnages de distinction ont des serviteurs dont l'office est de préparer les morceaux à mettre à la bouche. La maïze, espèce d'hydromel, et le souë ou bouza, sont leur boisson. L'agriculture ne leur est pas inconnue.

Les Abyssiniens sont affligés de diverses maladies : le ver solitaire est dans ce pays un mal universel ; le dragonneau, les douleurs rhumatismales, les goîtres, les écrouelles, les ophtalmies y sont fort rares. Les fièvres son. le fléau le plus redouté des Abys-


siniens ; les maladies vénériennes sont généralement répandues en Abyssinic, mais ne présentent pas d'aussi graves dangers que parmi nous ; on peut citer encore la lèpre.

Le vêtement des hommes se compose d'un caleçon collant qui ne dépasse jamais le genou , d'une ceinture et d'une toile dont ils se drapent à la romaine, et qui diffère de finesse et de beauté selon l'importance et la fortune des individus. Il est en Abyssinie trois rlnssesd'hommes: les agriculteursetlescom-

inerçarits leur costume est le môme ) ; les gens de guerre qui jettent seulement sur leurs épaules une peau de mouton. On porte en Abyssinie peu de souliers. Une toile et une chemise composent le vêtement des femmes ; les princesses et quelques courtisanes se couvrent de manteaux de draps ornés de riches broderies, et lorsqu'elles sont obligées de paraître en public, elles sont voilées jusqu'aux yeux et ont le front ceint d'une bandelette de dentelle. Pour rendre leurs cheveux moelleux, les hommes et les femmes les enduisent de beurre frais.

On remarque en Abyssinie, principalement à Axum, des piédestaux, des autels, des obélisques, qui attestent que l'architecture y a été dans un état plus florissant que celui où elle se trouve aujourd'hui.

Les Abyssiniens commencent à s'occuper d'industrie manufacturière : ils fabriquent des tissus de coton, des tapis, des cuirs tannés, du parchemin, des objets de fer et decuivre, et toutes sortes d'ustensiles. Ils font un commerce assez considérable. Les articles d'exportation sont : l'or en lingot, l'ivoire, le café, le musc, la gomme, plusieurs résines, des essences, le girofle, la cire, le côso, le chaouarié, le masséna, l'elessa-zéni. Les marchandises qu'on y importe sont : drap couleur bleue et écarlate , étoffe d'or, soies bleues et jaunes, soie en fil couleur bleue , jaune et rouge, toiles de coton, épées à deux tranchants et d'un mètre de longueur, fusils à pierre , couteaux, grosses aiguilles, verroteries. *

Les pièces de coton et le sel sont les principales monnaies qui ont cours en Abyssinie.

On divise ces pièces de coton dans la proportion convenable, quand il s'agit de somme moins considérable que leur entière valeur; et le sel coupé par morceau en forme quadrangulaire, long de 8 à 9 pouces et pesant environ 3 onces, augmente de prix en raison de l'éloignement où l'on se trouve des mines, jusqu'à ce que, selon Alvarez, il soit échangé contre un poids égal d'or.

L'Abyssinie, telle que nous avons marqué ses limites, formait jadis un seul Empire. Le monarque portait le titre de Negous Negasl za Jlhyopia, ou roi des rois d'Ethiopie , et commandait à de nombreux gouverneurs, revêtus eux-mêmes quelquefois du titre de Negous (Nagascli j. Cet Empire est aujour-

d'hui complètement démembré. Les Abyssiniens , retranchés au milieu de leurs montagnes, après avoir lutté avec succès pendant des siècles pour conserver leur religion contre les efforts combinés de l'idolâtrie et de l'islamisme, sont livrés depuis 70 ans à une anarchie continuelle et dans laquelle il n'y a plus d'autorité suprême reconnue. Sur ces débris il s'est élevé des Etats indépendants les uns des autres , mais tous plus ou moins livrés aux horreurs de la guerre civile ou do la guerre étrangère. Les Turcs possèdent la portion du rivage où se trouve Arkiko ; le

reste de la côte, en allant vers le Bab-el-Mandeb s'est rendu indépendant et est entre les mains des Danakyls, et des Adayels, de même que les anciennes provinces de Mara et de Harrar. Les Gallas ont envahi de nombreuses terres ; les Edjou-Gallas sont maitres du dis trict d'Amhara et du royaume d'Angot; ils marchent vers la civilisation , bien différents en cela de leurs féroces voisins les AssouboGallas; au S.-O., les Boren-Gallas et autres tribus occupent tout le pays de la rive gauche de Bahr-el-Azrek. Ce quireste de cet Em-r pire reconnaît encore nominalement la suprématie du grand Negous; mais des gouverneurs ambitieux y sont les maîtres véritables.

Oubi, Abyssinien d'origine, simple gouverneur du Sémen, s'est rendu, par une adroi-te politique, maître et chef de toutes les provinces restées sans mélange galla. Le RazAli (lieutenant général du royaume) commande toutes les provinces où ce peuple s'est établi et mêlé au sang abyssinien. Gondar appartient au Raz : les Etats d'Oubi s'avancent à une demi-heure de marche de cette capitale.

Parmi ces Etats dont plusieurs n'ont qu'une existence éphémère, les trois suivants semblent être actuellement les puissances prépondérantesde l'Abyssinie : l'un appelé l'Amhara, où l'on trouve Gondar, habité par le Negous, que les Raz qui l'ont abandonné pour aller résider sur les bords du lac Tana, ont confié à un simple gouverneur, renfermetous les distr. qui sont à l'O. du Tacaze; le royaume de Tigré, qui parait avoir pour capitale Antalow, et dont la domination s'étend sur tous les distr., qui sont à l'E. du Tacaze ; enfin le royaume de Choa et d'Hat, qui forment un Etat indépendant avec les vastes pays conquis au S. et à l'O. sur les Gallas.

Les routes, pour entrer dans ce pays désolé par les guerres, ne sont pas sûres, ou exposent les voyageurs à de criantes vexations. Voici comment s'expriment, et ce que proposent, à cet égard, MM. Combes et Tamisier, dans la relation qu'ils ont publiée de leur voyage en Abyssinie, où ils ont demeuré depuis l'année 1835 jusqu'en 1837.

« Les voyageurs qui ont tenté de pénétrer en Abyssinie ont eu à souffrir toutes sortes de tracasseries, et se sont exposés à des dangers imminents. Bruce fut cruellement tour-


menté et faillit payer chèrement le litre de prince que le gouverneur de 1 île d'Ahlnc lui avait donné. Il fut obligé de faire un cadeau considérable au haïb, dont l'avarice était insatiable , et qui avait eu l'impudence de demander au voyageur anglais la somme énorme de 3,000 talaris.

- » Dans son second voyage, M. Salt donna au gouverneur de Massaouah une belle paire de pistolets et un mousqueton avec une baïonnette à ressort; il y joignit une pièce de riche satin, fit un billet de 200 talaris à ordre sur un banian , paya 7 pour 100 pour les marchandises qu'il voulut débarquer, 70 piastres pour le droit de mouillage, et avant de partir d'Arkiko, il fut obligé de distribuer 500 piastres au haïb et à sa famille.

»Lorsque les Européens entretenaient des relations avec l'Abyssinie, ils étaient exposés aux mêmes vcxations; les hommes les plus misérables n'étaient pas à l'abri delà tyrannie odieuse du roitelet d'Arkiko, et trois malheureux pères, mineurs, chassés de Gondar, en 1752, ne furent pas épargnés en arrivant à Massaouah. Enfin, dans son dernier voyage, M. Ruppell a été, dit-on , imposé à 300 talaris.

» En réfléchissant sur les difficultés que l'on éprouve à Massaouah ou à Arkiko, on se demandera s'il ne serait pas possible d'arriver en Abyssinie par une voie différente : il est, s:..ns doute, d'autres chemins pour pénétrer dans cette contrée, mais tous présentent des inconvénients au moins aussi graves.

» La route du Sennar serait la plus directe, deux raisons empêchent les voyageurs de la prendre : entre le pays soumis à Haz-Ali et au pacha d'Egypte, se trouve un roitelet qui est dans l'usage de retenir prisonniers tous les blancs qui passent sur son territoire ; et si l'on échappe à ce danger, on court le risque de ne pouvoir entrer en Abyssinie , parce que les llaz qui ont une peur effroyable de Mohammed-Ali, prennent les Européens pour des espions de ce prince, et refusent de les recevoir dans leur royaume.

Dernièrement un marchand français nommé Bessières , qui était parvenu jusqu'aux frontières , fut obligé de rebrousser chemin.

»La voie de Zeyla, au S. de Bab-el-Mandeb, offre des périls plus grands encore. Les peuplades barbares qu'on a à traverser, n'ayant pas de chefs à redouter, comme celles d'Arkiko , peuvent s'abandonner sans contrainte à leur férocité naturelle, et elles répandent le sang par plaisir, sans motif et sans haine. Du reste, si cette route est fermée aux Européens, ils en sont en partie redevables aux Portugais. En 1516, Suarez, irrité du peu de succès de ses entreprises sur la mer Rouge, repassa le détroit de Babel-Mandeb et vint piller et incendier Zeyla.

Douze ans plus tard, Antoine de Miranda,

brûla de nouveau cette ville, et les habitants, qui ont conservé par tradition le souvenir de ces désastres, s'en vengent sur les blancs qui tombent entre leurs mains.

»11 existe une autre route que les rois d'Abyssinie pourraient facilement rendre sûre : nous voulons parler de celle qui, de la baie d'Amphila, conduit à Adoua ou à Antalo; mais elle est aujourd'hui très-dangereuse, et les tribus voisines d'Arkiko sont très-hospitalières auprès de celles qui habitent cette partie du Danakyl. n'ailleurs le haïb a soin de les indisposer contre les marchands pour conserver le monopole du commerce : néanmoins Jérôme de Lobo , M. Pearce et M. Coffin sont entrés en Abyssinie par cette voie. »

ABYOURD ou Abyverd, v. de Perse, prov. de Koraçan, éloignée de 58 1. de Daghestan.

AnZAf" riv. de Perse.Elle prend sa source à 38 1. 0 -N -0. d'Ispahan, et va se jeter dans le Caraoun à Bendekil, après un cours de Cl I. du N.-E. au S.-O. et au S.

ABZAC, bourg et comm. du départ, de la Charente (Poitou), cant. de Confolens, arr.

et à 2 1. 1/4 de Confolens; succ. Pop. : 1,125 hab. Sur l'une des deux collines qui dominent ce bourg, on voit le château de Serres où naquit madame de Montespan.

AllZAC, bourg et comm. du dép. de la Gironde ( Guienne ), cant. de Coutras , arr.

et à 4 1. 1/4 de Libournc. Suce. Pop. : 1,386 hab.

ACACACA-IIOUCTLI. Cet oiseau, indigène au Mexique, habitant les marais, où il niche dans les joncs, fait entendre un cri rauque qui lui a valu son nom. Il est classé dans les palmipèdes. Il a le cou trèslong et contractile ; le bec pointu, acéré, de trois doigts de longueur; le plumage d'un fond blanc, moucheté de taches brunes sur le dos ; les ailes, mélangées d'un fauve vif et rougeâtrc, ont la pointe noire; la queue est noire et très-courte ; les jambes et les doigts sont verts.

ACACE (AcAclUs dit le Borgne), chef des acaciens , branche des ariens, fut un homme habile et dangereux.H fit déposer saint Cyrille et participa au bannissement du pape Libère.

On a de lui la Vie de Césarée, dont il fut disciple. Il mourut l'an 365.

ACACE ou AcAcius, succéda à saint Gennade dans la chaire de Constantinople, en 471. Il était ambitieux : voulant avoir la supériorité sur les autres patriarches, il employa les plus viles adulations auprès de Zénon, pour persuader à cet empereur qu'il pouvait se mêler des questions de foi. Ce prince publia YHenoticon, édil favorable aux eutychéens. Acace se rendit hostile le pape Félix III, qui l'excommunia dans un concile de Home. Dès que cette excommunication fut rendue publique à Constantinople, le patriarche se sépara de la communion du pape


et devint un ardent persécuteur des catholiques. Il mourut en 489.

ACACE ou ACAclUs, évêque d'Amide sur le Tigre, au VII siècle, vendit les vases sacrés pour racheter sept mille esclaves perses mourant de faim et de misère, et les rendit à leur roi Veranius. Le roi, touché de ce beau trait d'Acace, qui accomplit à la lettre le précepte de Saint-Paul : « Si votre ennemi a faim, donnez-lui à manger, s'il a soif, donnez lui à boire,» voulut voir le saint évêque. Cette entrevue amena la paix entre ce roi et Théodose-le-Jeune.

ACACE ou ACACIUS, évéque de Bérée en Palestine , était plein de vertus et de savoir.

Il fut l'ami de saint Epiphane et de Flavien.

On lui reproche d'avoir persécuté saint Chrysostôme, mais il reconnut sa faute. Les trois lettres qu'il a laissées se trouvent dans le recueil du concile d'Ephèseet de Calcédoine, par le père Lupus, ermite de Saint-Augustin.

ACACIA ou ACACIE, CASSIE, mimosa, polygamie, monœcie, Linn.; acacia mimosa, cl.

20,sect. 5, genre2, Tourn.; cl. H,ord.l, fam.

des légumineuses, Juss. Ce gcn ré présente une infinité d'espèces : ce sont des arbres, des arbrisseaux et des sous-arbrisseaux, sans épines, ou épineux à la base des pétioles, quelquefois çà et là. Les fleurs pinnées, portées par un pétiole quelquefois glanduleux ; les fleurs, formant la tête ou un épi, sont infundibuliformes, découpées plus ou moins profondément; les étamines définies depuis quatre jusqu'à dix , ou indéfinies ; quelques unes mâles ou seulement femelles par avortement. Dans toutes les espèces, les fleurs se contractent le soir et s'épanouissent le matin; dans quelques unes elles sont tellement sensibles qu'au moindre toucher, elles se resserrent et se fanent. Voici les principales espèces de ce genre.

ACACIA VRAI, mimosa nilotica, Linn. Cet arbre, qui occupe le premier rang dans ce genre nombreux, croît exclusivement sur les côtes d'Afrique, en Arabie et en Egypte ; on n'a jamais pu l'acclimater en Europe. Il est grand, très-branchu et armé de fortes épines.

Ses fleurs sont de couleur d'or; ses légumes, semblables à ceux du pois lupin, renferment huit à dix graines réniformes, aplaties, alternes. Un suc visqueux, appelé gomme d'acacia, découle naturellement, ou par incision, de son écorce ; cette gomme, fort employée en médecine sous le nom de gomme arabique, est adoucissante et entre dans la composition d'une très-grande quantité de médicaments. Lorsqu'elle est en gros morceaux, on la nomme gomme turique, et les teinturiers en soie en font usige.

ACACIA DE CO'Sr.IN'FINOPLE OU -ARBRE DE SOIE, mimosa julibrizin, Linn. Arbrisseau fort délicat, à fleurs jaunes trèssoyeuses ; ses feuilles sont insensibles. Cette

plante, recherchée des amateurs, craint les gelées et les grandes ardeurs du soleil ; on l'élève dans les orangeries ; elle aime une bonne terre, se sème au printemps sur couche, et ne fleurit que lorsqu'elle est adulte.

ACACIA DE FARNÈSE ou CASSIE DU LEVANT, mimosa (arnesiana, Linn. Très-joli arbrisseau, tant pour sa forme que pour l'élégance de ses feuilles. Ses fleurs, d'une odeur suave et d'une belle couleur jaune, sont attachées au bois, qui est garni d'épines de distance en distance. Cet arbre exige une température chaude et peu d'arrosement. On le multiplie à Paris de graines qui viennent des contrées méridionales, semées sur couche.

ACACIA DU CACHOU (1'), acacia calechu, a des épines légèrement crochues à la place des stipules; ses feuilles, à dix divisions, portent quarante ou cinquante paires de folioles linéaires et cotonneuses ; elles sont pourvues d'une ou plusieurs glandes à la base du pétiole commun et des pétioles foliolaires; ses épis cylindriques sont insérés deux ou trois ensemble sur l'aisselle d'une même feuille.

C'est un arbre assez haut et vigoureux ; on le trouve dans les régions montagneuses des Indes Orientales, spécialement au Bengale et sur la côte deCoromandel.De sesgousses, vertes encore, et de son bois, on retire, par la décoction et la condensation, une des sortes de cachou du commerce ; cette substance, presque entièrement composée de tannin, est extrêmement astringente. Le cachou est aussi fourni par l'areca, de la fam. des palmiers.

ACACIA PUDIQUE OU SENSITIVE, mimosa pudica, Linn. Arbrisseau sans épines ou épineux à la base des pétioles, à feuilles pinnées, à fleurs axillaires en bouquets, à fruits articulés. Lorsqu'on touche ses fleurs, elles se contractent et semblent se faner ; mais bientôt elles se relèvent et reprennent leur premier aspect. Au coucher du soleil, ce même phénomène arrive ; mais à l'aurore elles reparaissent dans leur éclat brillant, et ne sont jamais plus épanouies que quand le soleil n'est obscurci par aucun nuage. Cette plante est très-cultivée dans nos jardins, il lui faut au moins la température d'une bonne orangerie. Elle donne ses jolies fleurs à la fin de l'été. On prétend que ses semences conservent leur vertu germinale pendant un demi-siècle. On a encore donné à tort le nom d'acacia à une nombreuse famille connue des botanistes sous le nom de robinia; ainsi, pour les faux acacias : acacia rose, acacia de Sibérie, etc., Voy. HOBINIA.

ACAD-ABAD. Voy. SADABAD.

ACADEMUS ou IIÉCADÉJWS, citoyen d'Athènes, légua à la République un terrain qu'il possédait ; on en fit un jardin. Ilipparchus l'entoura de murs et Cimon y planta des platanes. C'est là que Platon, qui demeurait tout auprès, venait donner ses leçons, ce qui


a fait donner le nom d'Académie à l'école de ce philosophe. Il y a eu trois Académies : Platon fut le chef de l'ancienne, Arcésilaùs de la seconde, et Carnéades de la troisième.

Voy. PLATON, ARCÉSILAÙS et CARXÉADES.

ACADIE. Voy NOUVELLE-ECOSSE.

ACADAAGOli ou ASSODAGUR, distr. de l'Hindoustan, dans les États du radjah de Setarah, ancienne prov. de Beydjapour. Il est borné au N.-O. par le Nira et le Bhimah.

Quoique sa surface soit montagneuse, son sol est généralement fertile : Penderpour, Khétlaou, Nanzereh et Salpa, sont les v.

principales de ce distr.

ACAGUJUV, v. de l'Hindoustan, dans les Etats du Hisam, ancienne prov. d'Hayderabad, à 131. N.-O. d'Adoni.

ACAJA, b. du royaume de Naples, prov.

de la terre d'Otrante, distr. de Lecce, cant.

de Vernole, situé à 2 1. 1/2 E. de Lecce ; il a 420 hab.

ACAJOU. On a donné ce nom à plusieurs arbres d'espèces différentes. Nous ne devons nous occuper ici que du petit arbre qui porte la pomme ou noix d'acajou, anacardium occidentale, Linn. ;cassuvium pomiferum,Lam. ;

décandrie monogynie ; fam. des térébinthacées, Juss. Ce qu'il a de plus remarquable, c'est son fruit; après la floraison, le pédoncule grossit beaucoup et prend une chair qui, malgré son goùt un peu âpre, peut être mangée crue ou en compote, fournir une limonade assez agréable, ou même se convertir en alcool, par la fermentation et la distillation. La noix ressemble assez à une fève ; son péricarpe renferme une huile corrosive dont on se sert pour marquer le linge ; l'amande, d'un goût agréable, se mange rôtie.

Pour l'acajou dont le bois sert à la menuiserie, Voy. SWIÈTENIA.

ACALEPIIES. M. Cuvier, dans sa classification , a formé de ces animaux la troisième classe des zoophytes. Les acalèphes flottent dans l'eau de la mer : on aperçoit encore dans leur organisation quelques traces de vaisseaux ; mais d'une nature extrêmement simple. Le nom d'acalèphes, dérivéd un mot grec qui signifie ortie, leur a été donné en raison de la propriété dont jouissent plusieurs d'entre eux, connus vulgairement sous le nom d'orties de mer, de causer une sensation de piqûre brùlante analogue à celle de certaines orties. Ils sont d'une forme circulaire et rayonnante; on ne peut découvrir en eux aucune espèce de tissu fibreux. Leur corps n'a qu'une seule ouverture ; elle sert à la fois de bouche et d'anus : leur estomac, en manière de sac, se prolonge quelquefois, sous forme d'intestins rayonnants, dans différentes parties de leur corps.

M. Cuvier a divisé les acalèphes en deux

Il te calèphes simples, qui se meuvent ./- e la mer par l'action de leur

corps qui se contracte et se dilate, bien qu'on n'y aperçoive pas de fibres, mais seulement une masse diaphane et gélatineuse.

Leurs vaisseaux viennent visiblement de l'estomac, et ils n'entretiennent aucune sorte de circulation ; leurs mouvements sont trèslents ; ils nagent ou plutôt ils flottent dans tous les sens; quelques uns répandent des lueurs phosphoriques : ils composentle grand genre des méduses. (l'oy. ce mot), les porpites et les vélelles. Ces animaux sont trèsabondants dans nos mers. Ils se réunissent le plus souvent par grandes troupes, nageant dans la même direction ; quelquefois, lorsque la marée se retire, on en trouve des masses énormes laissées sur la côte ; quelques unes ont deux pieds de diamètre.

2° Les acalèphes hydrostatiques, ainsi nommés à cause d'une ou plusieurs vessies remplies d'air dont ils sont pourvus, et au moyen desquelles ils se tiennent suspendus dans les eaux ; ils n'ont pas d'ouverture qu'on puisse réellement prendre pour leur bouche ; ils ont des appendices très-variés et très-nombreux, qui leur servent de suçoirs, de tentacules ou d'ovaires. Ils produisent de grandes variétés dans leur apparence. Les trois genres physalie, physophore et diphye sont compris dans cet ordre. -

ACALOT, tanlalus mexicanus, Linn. Espèce de courlis indigène au Mexique, appelé aussi corbeau aquatique, seulement à cause de son plumage sombre; car il ne ressemble au corbeau d'aucune autre manière. Sa tête est dénuée de plumes jusqu'aux yeux, et recouverte d'une peau rougeâtre ; les plumes de son cou sont brunes, blanches, vertes.

tirant un peu sur le jaune ; celles du dos sont mélangées de pourpre, de vert et de brun.

avec très-peu de rouge ; les ailes sont vertes ; les pieds noirâtres ; les doigts et les ongles noir foncé ; le bec bleu. Cet oiseau habite et niche sur les bords des lacs; sa chair est huileuse et a l'odeur de poisson ; cependant elle est recherchée par les habitants du pays.

ACALYPHA , monécie monadelphie.

Linn.; cl. 15,ord. 1, famille des euphorbes, Juss. Ce genre présente plusieurs espèces d'herbes ou arbrisseaux qui habitent les Indes ou l'Amérique. Les feuilles alternes, stipulacées ; les fleurs axillaires, en épis; les épis mâles en dessus, femelles en dessous ; les fleurs complètes, à corolle labiée ; pour fruit, une capsule ovale, uniloculaire , renfermant deux semences.

Acalyphaest un mot grec qui signifie ortie.

Vacalypha indica, Linn., a la forme de l'ortie ; il croit dans l'Inde sur le fumier. On l'emploie, infusé dans l'huile, en frictions contre la goutte , et même dans les maladies

vénériennes.

ACAMACU, nom que donnent quelques auteurs au mucherolle huppé à tête d'acier poli, oiseau qui habite le Sénégal, le cap

5

4 DIC'f\:-..IJ'}'.


de Bonne-Espérance et Madagascar. C'est le corvus paradisi de Linnée. Voy. MCCHEROLLE.

ACAMAPIXILI Ier, roi des Astèques, ou anciens Mexicains, était le fils d'un roi d'une contrée voisine : devenu roi lui-même, en 1380, il régna 40 ans, et mourut en 1420.

ACA1VA, tétrandrie monogynie, Linn.; d. 14, ord. 18, famille des rosacées, Juss.

IMante ligneuse, très-rameuse, à feuilles pinnées, formant la gaîne; à fleurs portées par des épis axillaires, alternes sur les epis ; les pétales sont nuls. Le fruit consiste dans une semence placée dans le calice, formant une baie hérissée d'épines torses. La plante habite l'Amérique. -..

ACANEJOS, peuplade d'Amérique Elle habite entre l'Ica-Parana et le Caqueta, au 1° 30' lat. S., et entre 720 et 73° de long. 0.

ACANTHE, acanthus, didynamie, angiosprrmie, Linn. ; cl. 3, personnées, sect. 5, Tourn. ; el. 8, ord. 3, famille des acanthacées, Juss. Herbes à tiges simples, à feuilles souvent très-grandes et pinnatifides ; quelques espèces souligneuses, épineuses, à feuilles dentées, très-vertes , sans division ; le fruit une. capsule ovale, uniloculaire, à deux semences. Ce genre est très-nombreux.

Voy. nLEPIIARIS, DELIVARIA.

L'acanthe, avec ses larges feuilles, flexibles , bien formées, et terminées par des découpures élégantes, a été choisie par les anciens pour servir d'ornement aux chapiteaux des colonnes de l'ordre corinthien.

L'acanthe est placée au nombre des plantes émollientes : elle est remplie d'un suc gluant et mucilagineux d'un goùt fade et visqueux; on fait des cataplasmes de ses

leuilles.

Cette plante est aussi cultivée dans les jardins , malgré l'odeur forte et désagréable de ses fleurs. Elle se plaît dans les lieux humides et pierreux. On la multiplie de ses graines et par œilletons. La famille des acanthes e4st l'une des familles naturelles des plantes créées par Jussieu. Les acanthes se trouvent dans l'Asie Mineure, l'Inde et le midi de l'Europe.

ACANTHE SAUVAGE. Yoy. ONOPORDE.

ACANTIIIAS, Linn. Nom donné par cet auteur au gasterolheus acanthias, poisson qui vit dans les mers du Nord. Il est placé parmi les centronotes, par Lacépède. Voy.

ce mot.

ACANTHIE, acanthia. Genre d'insectes, très rapproché des punaises, qui est compris dans le genre punaises de Linnée. Caract. :

antennes filiformes de quatre pièces, dont les deux dernières ovalaires et allongées ont 1 insertion près du bout du museau et près de la naissance de la lèvre supérieure; bec partant de la tête, long de trois articles; lèvre supérieure grande, triangulaire et saillante ; tarses de trois articles, dont le pre-

mier fort petit; les yeux sont très-gros, le corselet est étroit, et comme séparé en deux transversalement; les élitres sont presque entièrement coriacées.

Ces insectes ont la faculté de sauter, et vivent pour la plupart :• ur le bord des eaux.

Le genre est très-nombreux. Le plus commun, auprès de Paris, est l'acanthie de Zostère , acanthia Zoslerœ. Voy., pour cet insecte et ses congénères, l'ouvrage de M. Latreille.

ACANTIHLS (George) fut un savant allemand du xvie siècle. Il a laissé un poëme, Philosophie oplatonioe, imprimé à Bàle, 155V, in-H.

---ACANTHOPTÉftYGIENS. Cuviera donné ce nom aux poissons qui forment le premier ordre dans sa classification. Il a compris dans cette division un grand nombre de familles partagées en genres et sous-genres, contenant eux-mêmes beaucoup d'espèces différentes. On reconnaît tous ces poissons aux épines qui tiennent lieu de premiers rayons à leur dorsale, ou qui soutiennent seules leur première dorsale quand ils en ont deux ; quelquefois même cette première dorsale est entièrement remplacée par quelques épines libres. Les premiers rayons de la nageoire anale sont aussi formés d épines, et même la nageoire ventrale chez la plupart. Les épines caractérisent ces poissons d'une manière distinctive ; dans les autres ordres, sauf quelques exceptions, ils ont toujours les rayons mous, et jamais d'épines.

Les perches sont un type de la première famille des acanthoptérygiens. Cuvier a subdivisé cet ordre en quinze familles, qui sont : percoldes, joues cuirassées, sciénoules, sparoides, mênides, squammipennes, scombero'ides, tœnioldes, theutlties, pharyngiens labyrinthiformes , mugiloïdes , gobioïdes , pectorales pédiculées, labroïdes, bouches en

fUite.

ACAPONCTA, v. du Mexique, à 77 1. N.0. de Guadalaxara, et 13 1. de la mer. On trouve plusieurs mines dans ses environs.

ACAPULCO, v. du Mexique sur le Grand Océan, à 66 1. S.-S.-O. de Mexico; lat. N.

16° 50' 20", long. O. 102° 6' 0". Cette ville, principale place commerçante du Mexique, est petite; elle est adossée à une chaîne de montagnes dont la réverbération augmente la chaleur étouffante de l'été : les vapeurs qui s'exhalent d'un marais voisin où meurent et se pourrissent beaucoup de poissons, rendent ce port pestilentiel pendant les grandes chaleurs. C'est ce qui s'est opposé à l'accroissement de la population, qui ne dépassepas encore 4,000 âmes, malgré les progrès qu'elle a faits depuis quelque temps. Le port/ d'Acapulco est sûr, commode, et peut contenir 500 vaisseaux. Il passe pour être ie plm beau du Mexique. Acapulco, sous la domination espagnole, envoyait chaque année à


Manille un galion de 12 à 1,500 tonneaux.

Il partait en février ou mars : sa cargaison consistait en cochenille, cacao, vin, huile, laine d'Espagne, et 1,250,000 francs d'argent monnayé; elle était évaluée à peu près à 3,010,000 defr. Son retour de Manille se faisait en août. Son chargementconsistait en mousselines, calicots teints, chemises de gros coton, soie écrue, bas de soie, bijouterie fabriquée par des ouvriers chinois, porcelaine, épices et aromates. Ce voyaye s'exécutait en trois ou quatre mois. Dès son arrivée, Acapulco offrait une foire brillante ; un grand nombre d'hahitants et de marchands se rendaient en foule dans cette ville pour acheter les marAandises dont ils avaient besoin et vendre celles dont ils voulaient se défaire. Le sol est peu fertile, sujet aux tremblements de terre et aux euragans. On y récolte du coton, du maïs, du tabac, des légumes et des fruits, et l'«n y élève quelques tD troupeaux de gros et menu bétail.

ACAR , v. de la Turquie d'Asie , pachalik de Chehersour. On y remarque un kasaban et 1,150 maisons environ , "habitées par des musulmans et des juifs.

ACAR A , riv. du Brésil, qui se jette dans le Ili.-M.jù, à 4 1. S. de Para , après un cours d'environ 55 1. du S. auN. Elle est considérable et fertilise les terres qu'elle arrose.

ACAJlA. , poisson d'eau douce du Brésil.

ACARAHY , riv. du Paraguay. Elle prend sa source dans les monts de Maracaya, et, après un cours d'environ 351. del"O. à l'E., se jette dans le Pararia, à U'I. E. de Villa-Rica.

ACARAI, bourg du Paraguay, situé près ét à l'O. du Parana. Les jésuites le fondèrent en 1624, et pour le mettre à l'abri des incursions des Indiens , ils y bâtirent un fort.

ACARA-PEBA ou ACARATIXGA , poisson du Brésil.. Voy. RENOIR.

ACAUA-PINIMA, poisson saxatile du Brésil. Voy. SPARE RAYÉ.

ACARDES, acardo, genre de tôquilles bivalves , dont les caractères sont : coquilles à deux valves aplaties, presque égales, sans charnières, sans ligaments ; une impression musculaire au milieu dès valves. Ce genre, composé de peu d'espèces, rares, apportées des côtes d'Afrique, est adopté par plusieurs naturalistes. Les espèces reconnues sont : l'acara comprimée , acarda cruslalarius,

couleur blanchâtre , et semblable à celle des os fraîchement dépouillés ; l'acarde de la Chine, acardo umbella, que quelques uns nomment parasol chinois.

ACARIE ( Madame ), née Barbe d'Avrillgt, mourut en 1618. On trouve dans sa Vie; publiée, en 1778, par André lluval, de P.

Marin et de Montas, qu'elle est regardée comme fondatrice des carmélites en Frahce.

ACARIE ( Marguerite ) fille de madàme Acarie, se fit religieuse carmélite en 1607.

EHe contribua à réformer son ordre. Ellfe

mourut en 1660. Sa Vie, écrite par Trorïçôùr de Clienevière, a été publiée à Paris, en 1690, in-8.

ACARIGUA, riv. de Venezuela. Elleprend sa source près de la ville d'Araure, et, après un cours d'environ 25 1. du N.-O. au S.-E. ,

se jette dans la Portuguesa , qui elle-même se jette dans l'Apure. Sur ses bords on trouve une bourgade de même nom. 1 ACARIMA, simia rosalia , Linn. Quadrupède du genre des singes. C'est le marikima de Buffon. Voy. SINGE E1 MARIKïlMA.

ACARNE , nom donné au spare pagel.

Voy. SPARE.

ACARQ (d') a été professeur à fécole militaire. On a de lui différents ouvrages sur la grammaire et sur l'éducation publique. Il est mort vers la fin du XViIIe siècle.

ACARRETO, port de la mer des Antilles, État de Géorgie, près le cap Tiburon ; lat.

N. 8° 39" , long. O. 79° 44".

ACARUS. Voy. MITE. -..

ACASABASTLAN, b. de l'Etat de Guatimalaet situé à 311. N.-E. de la v. de ce nom, sur l'Acasabastlan, qui est très-poissonneux.

A-CATEPEE, b. de l'Etat de Puebla, confédération mexicaine, situé a 41. S.-S.-O. deTéhuacan. La vallée qui dépend de ce bourg 4 plus d'une lieue d'étendue. Elle est très-peuplée. On y compte 860 familles indiennes, y compris celles qui habitent le bourg.

ACATLAN, viU. de l'Etat de Puebla, Confédération mexicaine, situé à 41 1. S.-E. Je.

Mexico. Le sol est très-fertile. Il produit desfleurs, des fruits, des grains, des pâturages.

On y élève beaucoup de troupeaux, principalement des chèvres. Son commerce est considérable : il consiste en bestiaux, suifs, viande salée, et surtout en sel, qu'on retire des salines abondantes qui sont dans ses environs. Sa pop. s'élève à 900 familles indien-

nes ; espagnoles et métisses. ACAULE (acaulis), terme de bojartique, composé de l'a privatif et du lDotgreç-cauljs, tige. Il indique les plantes dOQt les fleurs sont sessiles sur la racine, et dépourvues de tige ; telle est la carline sans tige, carlina acaulis.

- ACAYUCCAN, vill. de l'Etat de Vera-èruz; dans la Confédération mexicaine, peu éloigné du golfe du Mexique, et à 481. S.-E. de Veri, Cruz. Son territoire est très-fertile, on y fait 4 récoltes de maïs par an. On y compta une pop. de 400 familles indiennes, qétisffl ou mulâtres. ACÁULTA, port de l'État de Guatimala, situé sur le Grand Océan, entre le promontoire de los Remerdios et le bourg de Guapaca.

Il commerce avec le Pérou.

ACBERPOOR, v. de VHin4oustan. foy AKRERPOVR.

ACCA, v. de Sy rie..Foy. ACRE (St.-Jean d').

ACCA, évêque dJHexan en Angleterre, a perfectionné e musique et protégé'les scien-


ces et les lettres. Il est mort en 7401. On a de lui un Traité sur les souffrances des saints, des Offices, et des Lettres.

ACCABA ou ACABÉ, nom donné par les Arabes à la chaîne de montagnes de la Turquie d'Asie qui sépare la Syrie de l'Arabie, au N.-E. de l'extrémité supérieure de la mer Rouge.

ACCADIA, b. du roy. de Naples, prov. de Capitanate, distr. de Bovino, chef-lieu de cant. Il est éloigné de 21. 1/4 S. de Bovino.

On y remarque une église paroissiale et un mont-de-piété. Son territ. produit en abondance des fruits, du vin, des pâturages et des denrées de toute espèce. Pop. : 3,100 hab.

ACCABLAS DE SERRIONE (Joseph), né à Châtillon, près de Die, en 1709, a laissé les divers ouvrages suivants : Le Commerce de la Hollande; Amsterdam, 1765, 3 vol. in-12; L'Etna, poëme qu'il a traduit du latin de Severus ; Les Intérêts des nations de l'Europe, développés relativement au commerce; Leyde , 1766, 2 vol. in-4, et Paris , 1767, 4 vol. in-12; Richesse de la Hollande; 1768, 3 vol. in-12; Londres, 1778, 2 vol. in-4; La Richesse de l'Angleterre; Vienne, 1771, in-4, et 1792.

ACCARISI (Albert), né dans le duché de l?errare, est auteur d'un traité intitulé Vocab ulaire, grammaire et orthographe de la lu ngue vulgaire, publié en 1543.

.L \Ct}, RISI (François) naquit à Ancône vers la p d --le siècle, fut professeur de droit civil â Sienne, pûi* « Pavie, et confier à la cour de Parme. Il mourut en 1622. 1 t\ t ACCARISI (Jacques), né à Bologne, fut professeur de rhétorique à Mantoue, en 1627 Il a bl.iç un volume de Discours, un autre de lettres, t- une traduçtion latine de l'Histoire des troubles út,u 1 ays-Bas, par le cardinal Bentivoglio.

ACCETTO (Réginald), né à Massa, dans le roy. de Naples, mourut dans cette dernière y., en 1590. Il est auteur d'un Trésor de la langue vulgaire, en italien, 1572.

ACCEFTURA, b. du roy. de Naples , prov. de Basilicate, distr. de Matera, cant.

de S.-Mauro, à 6 J. 1/4 S.-S.-O. de MontePeloso. On y remarque une église paroissiale et un mont-de-piété. On récolte dans son territoire des vins, des grains, des fruits, des châtaignes, du lin, du chanvre et de bons pâturages. Pop. : 2,050 hab.

ACCHA ou Agcha, b. du Pérou, situé sur le pendit, at d'une montagne et à 15 1.

S. de Cusco.

ACCHISK, petit fort de la Russie Asiatique, dans le gouv. d'Irkoutsk, distr. de Nertchinsk, à 65 1. S.-O. de cette v. Les hab.

sont en partie Mongols, Tongous ou Cosaques.

ACCBUSNUTT, riv. de l'Amérique Septentrionale. Voy. NEW-BEDFORO.

- ACCIA, ancienne v. de France, dans l'Ile

de Corse, arr. de Bastia, canto d'Ampugnani, dont il ne reste de trace qu'une seule église en ruines (la cathédrale). Elle est à 71.

S.-S.-O. de Bastia.

ACCIAIOLI (Reinier), fils d'une famille noble et ancienne de Florence, fit la conquête d'Athènes, de Corinthe et d'une partie de la Béotie, au commencement du xve siècle. N'ayant pas eu d'enfant mâle de sa femme Euboïs, il légua Athènes aux Vénitiens, Corinthe à son gendre Théodore Paléologue, et donna la. Béotie avec la v. de Thèbes à Antoine, son fils naturel, qui s'empara d'Athènes. Mahomet II en déposséda son petit-fils, l'an 1455.

ACCIAIOLI (Angelo), cardinal, légat et archevêque de Florence, sa patrie, a composé un ouvrage en faveur d'Urbain VI contre Clément VII. Cet ouvrage, ayant pour but de trouver les moyens d'éteindre le schisme qui désolait alors l'Eglise, retint, dans l'obéissance de ce pontife , les Florentins, que le cardinal de Plata voulait détacher pour les soumettre à Clément VII. Il est mort en 1407.

ACCIAIOLI (Donat), né à Florence, en 1428, s'illustra dans les lettres et fut un habile politique. La République dota ses filles en reconnaissance des services qu'il avait rendus dans les différents emplois qu'elle lui avait confiés. Acciaioli mourut à Milan,' au mois d'août, en 1478. On a de lui des commentaires latins sur la Morale d'Aristote; Florence , 1478 , in-fol. ; sur la Politique du même ; Venise, 1566, in-8, recueillis des leçons d'Argyrophile, son maître, et la traduction latine des Vies d'Alçibiaie et de Démétrius, par Plutarque.

ACCIAIOLI (Zanobio), religieux dominicain , né à Florence, en 1461, et bibliothécaire du Vatican, depuis 1518 jusqu'en 1520, époque de sa mort, a laissé la version latine de quelques ouvrages d'Olympiad 4'Eusèbe, de Théodoret et de saint Justin^ desPote,- es Sermos sur l'Epi- phanie, des Lettres, des Panégyriques de peu de mérite. of ACCIAIOLI (Madeleine-SaWetti), nee a Florence, douée d'une beauté remarquable, pleine d'esprit et de. talent, se maria, dans cette ville, avec le noble Zanobi. Elle célébra , dans ses vers élégants et purs, Christine de Lorraine, grande duchesse de Toscane, avec qui elle était liée d'amitié. Elle mourut en 1610, laissant inachevé un grand poëme intitulé David persécuté. Ses autres poésies, recueillies par Zozi, à Florence, furent publiées en 1590,2 vol. in-4.

ACCIANO, b. du roy. de Naples, dans la prov. de l'Abruzze ultérieure 2e, dist. d'Aquila , chef-lieu de cant., sur l'Aterno. Il ast éloigné de 4 1.2/3 N.-O. de Sulmona. Son territoire est fertile ; il produit des grains, des légumes, des vins, des amandes, du safran;


il y a une foire qui se tient le 31 mai. Pop. :

665 hab.

ACCIPITRES, dénomination générale des oiseaux de proie. Accipiter veut dire epervier.

ACCIUS (Lucius, poëte tragiquetrès-estimé des anciens pour la force des expressions, la noblesse des sentiments et la variété des caractères. On trouve quelques fragments de lui dans le Corpus poetarum. Il ne nous reste que les titres de ses tragédies. Les vers qu'il fit à l'honneur de DécimusBrutus, ne sont pas non plus parvenus jusqu'à nous. Perse et Juvénal tournent en ridicule ceux qui imitaient le style de ce poëte. Pline rapporte « qu'Accius, quoique de très-petite taille, se fit élever une très-grande statue dans le temple des Muses. » Il répondit à quelqu'un qui lui demandait pourquoi il ne plaidait pas, lui qui réussissait si bien au théâtre : « Dans mes tragédies je dis ce que je veux ; et au barreau il me faudrait dire souvent ce que je ne voudrais pas. » Accius mourut vers l'an 180 avant J.-C.

ACCIUS TULLIUS, chef des Volsques, en Italie, chez qui Coriolan s'était réfugié, engagea ce dernier à accepter le commandement d'une armée pour faire la guerre aux Romains, ses ennemis déclarés.

ACCIUS DE PI SALUE, orateur célèbre de Rome, dont parle Cicéron avec éloge dans ses livres de l'Orateur.

AtCIUS (Zucchus) , poëte italien du xvie siècle, et peu connu, a paraphrasé en sonnets les Fables d'Esope, que Romalius, poëte latin du XIIle siècle, avait mises en vers élégiaques ; il a fait un sonnet de la traduction de chacune de ces fables, qu'il a fait précéder d'une épigramme où la moralité se trouve renfermée. Ses fables parurentd'abord à Vérone, où elles obtinrent un grand succès, puis à Venise en 1491. Elles ontété réimprimées à Francfort, avec celles d'autres fabulistes , en 1660, in-8. Ce recueil est devenu très-rare.

ACCO, femme grecque, devint folle quand la vieillesse lui eut fait perdre sa beauté. Sa folie était de se mirer sans cesse ; c'est d'elle que vient le proverbe grec : Il se mire dans ses armes, comme Acco dans son miroir.

ACCODA, petit comptoir hollandais dans la Guinée Supérieure, à l'extrémité du cap Trois-Pointes.

ACCOLA, scomber alalunga, Linn. C'est le thon blanc des Français, qu'on pêche en abondance aux environs de Malte, ACCOLER , terme d'agriculture ; c'est attacher une plante à un corps voisin. Il y a des plantes, telles que la vigne, le houblon, le liseron, la clématite, qui s'accolent d'ellesmêmes à d'autres plantes, pour élayer In faiblesse de leur tige, soit en s'y entrelaçant, soit en s'y accrochant par le secours de leurs vrilles.

ACCOLTI (Benoît), natif d'Arrezzo, avocat célèbre à Florence, est auteur d'une histoire bien écrite intitulée : De bello à christianis contra Barbaros, pro Christisepulchro et J udœa recuperandis, libri 1res; Venise, 1532, in-4. Cet ouvrage, qui servit comme de texte au Tasse pour sa Jérusalem délivrée, a été traduit en français. 1620, in-8; De prœstantia virorum sui cevi; Parme, 1689, in-12. Sa mémoire était si heureuse, qu'ayant un jour entendu la harangue latine que prononça un ambassadeurd'unroidellongrie devant le sénat de Florence, il la répéta ensuite mot pour mot. Il mourut en 1466.

ACCOLTI (François), frère de Benoit Accolti, connu sous le nom de l'Arétin , fut appelé le prince des jurisconsultes de son temps et honoré du titre de chevalier. Il enseigna la jurisprudence à Sienne, à Pise , à Ferrare.

Il était d'une éloquence victorieuse dans les disputes publiques, et d'un conseil excellent dans le cabinet. Sa réputation était si bien établie, qu'on disait dans le barreau : « Une telle cause a été condamnée par l'Arétiu, ellesera donc perdue.» Vers 1443, étant allé à Rome, sous le pontificat de Sixte IV, ce pape l'aurait fait cardinal, « s'il n'eût craint, déclara-t-il, que sa promotion, en l'enlevant à ses disciples, ne nuisit aux progrès de la jurisprudence. » Accolti vécut dans le célibat, et mourut vers l'an 1470, laissant de grandes richesses amassées par des épargnes sordides. On a de lui la traduction de quelques livres de saint Jean Chrysostôme et des Lettres de Phalaris; un traité De balneis puteolanis.

ACCOLTI (Pierre), cardinal, naquit à Florence en 1497, fut considéré par les papes et employé par eux. Il mourut à Florence, en 1549. Il est auteur d'un Traité des droits du pape sur le royaume de Naples.

ACCOLTI (Benoît) fut le chef d'une con-

spiration contre le pape Pie IV. Ses complices étaient Pierre Accolti, son parent, te comte Antoine de Canossa, le chevalier Peliccione,Prosperd'Ettore,etThadée Manfredi, tous accablés de dettes et d'un esprit ardent et inquiet. Ils voulaient assassiner le pape et en mettre un autre à sa place, sous prétexte que Pie IV n'était pas véritablement pape. Comme tous les chefs de conspiration, Accolti avait fait espérer à ses compagnons de grandes récompenses. Pour sa part, Antoine devait avoir Pavie ; Thadée, Crémone; Peliccione, Aquilée ; Prosper , un revenu de cinq mille écus. Leur pr jet fut découvert. Accolli, accusé déjà d'avoir demeuré à Genève, devint suspect au pape à qui il demandait trop souvent audience. Il fut arrêté avec ses compagnons et condamné ainsi qu'eux au dermer supplice, en 156V.

ACCOMACK, comté des États-Unis, Étatde Virginie, situé dans une péninsule. Il est borné au N. par le Maryland, à l'E. par l'0~


céan. a ro: par III baie de Chesapeak. Son étendue est d'environ 2t 1. de long, sur 4 1/2 de large. Drummond en est le chef-lieu.

ACCOMPONG, ville de la Jamaïque, dans le comté de Cornouailles, à 301. O.-N.-O. de Kingston.

ACCORAMBONI (Jérôme), né dans rOmbrie, étudia la médecine à Pérouse et devint premier professeur de médecine pratique de l'universite de Padoue, en 1527. Il a laissé quelques écrits philosophiques et de médecine, qui-ont été publiés à Venise.

ACCOUCHEUR, dénomination vulgairement donnée à un petit crapaud, remarquable parce que le mâle se charge les cuisses des œufs de sa femelle qui sont unis par une matière glutineuse en forme de chapelet et gros comme des grains de chenevis-.

ACCOUPLEMENT. C'est l'union des sexes dans tes êtres qui en sont pourvus. C'est cette upion qui donne lieu à la reproduction de tous les êtres organisés. Très-peu ne sont pas assujettis à cette loi générale de la nature.

ACCROISSEMENT. Les minéraux s'accroissent par juxta-position, ou l'addition d'une matière sur une autre. Les êtres organisés s'accroissent par intus-susception, et le temps de leur accroissement est déterminé. C'est un développement successif et presque méthodique de toutes leurs parties, jusqu'à ce qu'elles soient parvenues à leur étal le plus parfait.

ACCUM, vill. paroissial du grand-duché d'Oldenbourg, â 3/4 1. 0. de Knipbausen.

ACCIMOLI, petite v. du roy. de Naples, prov. de l'Abruzze ultérieure 2e, distr. de Cmta-Ducale, cant. d'Amatrice, et éloigné de, cette dernière ville de 21. ; elle est située sur le penchant d'une colline des Apennins, et sur les bords du Tronto. L'air qu'on y respire est pur et salubre. C'est la résidence d'un vie. gén. dépendant de Tévêq. d'Ascoli.

0% remarque à Accunjoli trois églises paroissiales , un couvent, un hôpital, une école de. belles-lettres , et deux monts-dê-piété : l'un prête, de l'argent aux indigents , l'autre avance des grains aux laboureurs. Il s'y tient, chaque année, une foire du 16-au 18 avril.

Pop. : 75Ôfeab.

- ACCURSE (François ), célèbre jurisconsulte , naquit à Florence, et fut professeur en droit à Bologne (en Italie); ayant quitté saxhaire , il composa une Glose continue sur le droit, écrite en style barbare, il est vrai, mais plus méthodique que celle des glossateurs qui avaient écrit avant lui. Elle eut beaucoup de succès, dans ce temps oil il fallait peu de mérite pour réussir ; elle se trouve dans l'édition du Corps de Droit; Lyon-j 1627, 6 vol. in-fol. Il était appelé YIdole dès jurisconsultes. Il mourut à Bologne, en 1"24:5-, âgé de 78 ans. Son fils, Francis Accurse, fût aussi inhabile juris-

consulte ; il était reçu docteur à l'âge de 17 ans : il professa le droit à Toulouse.

ACCURSE ( Marie-Ange) , natif d'Aquila, v. du roy. de Naples, fut l'un des plus habiles critiques du XVIe siècle. Il a donné des preuves d'un rare savoir dans des diatribes qu'il a laissées sur quelques auteurs anciens, notamment sur Ausone, à la fin desquelles on trouve une fable intitulée Testudv, impr.

à Rome, en 1524. On lui doit l'Àmmienhlarcellin dlAugsbourg, augmenté de 5 liv., in-f., 1533, et la prem. édit. des Lettres de Cassiodore.

ACECA, château royal de plaisance en Espagne, situé sur une éminence, près la rive droite du Tage, à 3 1. 2/3 N.-E. de Tolède, ACEJUTIBIRO. Voy. TRAIÇAO.

ACENE , genre de plantes. Voy. ACOENA.

ACEPHALE, nom tiré du grec a et képhalê, signifie, à proprement parler, un être sans tête.

Ce nom a été donné par Cuvier à sa quatrième classe de mollusques n'étant pas pourvus d'une tête distincte. Il a divisé cette classe en deux ordres : les acéphales testacés, et" les acéphales sans coquilles. Les premiers sont les plus nombreux : ils comprennent toutes les coquilles bivalves et quelques multivalves. Les acéphales sans coquilles sont très-peu nombreux : chez eux la coquille est remplacée par une substance cartilagineuse, mince et flexible comme une membrane. Les biphores, les ascidies, les botrylles appartiennent à cet ordre.

ACERBE. C'est la qualification donnée à certaines substances végétales, telles que l'écorce et le gland du chêne, dont la saveur est resserrante où astringente.

ACERBI (Henri), médecin milanais, né en 1785, a été professeur d'histoire naturelle au lycée de Porte-Neuve et de Saint-Alexandre, et un des collaborateurs de la Bibliotheca italiana, qui se publie à Milan. II est auteur de la Doctrine théorico-pratique de la fièvre pétéchiale.

XCERBO (François), jésuite et poëte, natif dé Nouva, a publié en 1666, à Naples, des poésies intitulées sEgro corpori a musa solatium. - J ACÉRÉ, ÉE, dénomination synonyme d'acuminé. Elle désigne, en histoire naturelle, tout ce qui, dans un végétal, est délié et aigu comme une aiguille.

ACE-nE"ZA{Acheron.tia), pet. v. archicp.

du roy. de Naples, prov. de Basilicate, cheflieu de cant., dans le distr. de Potenza, à 4 lf 3/4N.-N.-E. de Potenza. Il s'y tient une foire le 21 juillet. L'archevêque réside h Mativa.

Cette v. est rancienne Acherontia que les Romains considéraient comme le boulevart de la Ponille et de la Lucanie. Ses environs sont fertiles. Pop. : 3^50 hab. ACERES. Latreille a qualifié ainsi une


sous-classe d'animaux sans vertèbres, qui n'ont point de système veineux distinct, dont le corps est muni de pattes articulées, onguiculées, propres au mouvement; qui sont dépourvus d'antennes, dont la tête est confondue avec le corcelet, et les yeux sont lisses : telles sont les araignées, les mites, etc.

Les chélodoutes, pourvus de mandibules, et les soténostomes, sont, d'après ce savant, les sous-divisions de la classe des acères.

ACÉJUNÉES, famille de plantes dicotylédones. Elle ne comprend que l'érable (acer) et le negundo. Elle se range parmi les thalamiflores de de Candolle, et parmi les polypétales hypopétales de Jussieu, à côte des malpighiacéesetdeshypocastanées, où sont les marroniers. Voy. ERABLE.

ALERNO, v. du roy. de Naples, princip citérieuie, distr. de Salerne , cant. et à 2 1.

N.-E. de Mdnle-Corvino. Elle est le siège d'un évêché. Elle est bâtie sur les ruines de l'ancienne Picenze. Il y a deux églises, une cathédrale, l'autre paroissiale, et un monlde-piété qui avance des grains aux cultiva teurs indigents. On y remarque une fabrique de papier et une forge. Pop. : 2,430 hab.

ALERtJS (Sébastien-Fabian, dit KlonoWICZ), né en Pologne l'année 1551 , a été bourgmestre et préteur de la ville de Lublin.

On a de lui un poëme intitulé Victoria deorum, in qua conlinetur veri herois educatio, auquel ilatravaillédixans. Ilestmortenl608.

ACERRA (Acerræ), v. du royaume de Naples, chef-lieu de canton dans la prov. de Terre-de-Labour (terra di lavoro) et à 3 1.1/2 de Naples. On croit que cette ville a été fondée par les Etrusques. Elle fut élevée, dit Tite-Live, au rang de ville municipale romaine. Les habitants, au temps des guerres d'Annibal, l'abandonnèrent pour rester fidèles à la République. Annibal l'ayant prise d'assaut, pour se venger des habitants la livra aux flammes. La République la fit rebâtir à ses frais. Elle fut détruite de nouveau, après la chute de l'Empire romain , par le duc de Naples, Buono. Depuis, ses habitants l'ont réédifiée. Sa cathédrale est d'une bonne architecture. Elle a un séminaire et un mont-depiété. Il y a une foire : elle se tient la dernière semaine du mois d'août. Pop. : 6,260 hab.

ACERUÛNIA, suivante d'Agrippine, était sur la galère qu'avait fait préparer Néron pour noyer sa mère. Au moment où, le signal étant donné, la galère s'ouvrit et laissa tom ber Agrippine dans la mer, Acerronia, restée sur le pont, se précipita dans les flots, criant qu'elle était Agrippine. Les matelots trompés la firent périr, et Agrippine eut le temps de gagner le rivage.

ACERY (Assercc). petite v. de l'IIindoustan angiais, présidence de Bombay, située sur le sommet d'une montagne, à 5 1. 1/2 de la mer et à 211. 1/4 0. de Nassuck.

ACESCENCE, terme de chimie, pourdési-

gner l'acide naissant quecontractent certaines matières animales ou végétales, lorsqu'elles commencent à se dénaturer. Le bouillon qui vieillit dans un vase devient acescent.

ACESE, évêque novatien, soutint, au concile de Nicée, en présence de Constantin, qu'on devait exclure de la pénitence tous ceux qui étaient tombés en faute après le baptême.

ACESllXES, rivière. Vogt TCHENAB.

ACETABULE, acctabulum, cl. 17, sect.

2, genr. 3, Tourn. Cette production marine, queTournefort et d'autres ont mise au rang des plantes marines, est un véritable polypier. Il présente la forme d'un petit bassin en cône renversé, qui tient, par sa pointe, à un pédoncule fort mince et fort long. De même que tous les polypiers, on le trouve adhérent soit à une pierre, soit à une coquille.

ACETATES. L'acétate est la combinaison de l'acide acétique (acide du vinaigre) avec les bases salifiahles. Les acétates sont trèsnombreux : il y en a autant que de corps susceptibles de s'unir chimiquement avec l'acide acétique. Les principaux sont ceux que la médecine et les arts emploient le plus fréquemment.

ACÉTATE D'ALUMINE. Il se prépare directement ou par double décomposition, par l'acétate de plomb et le sulfate d'alumine.

Ce sel est d'un immense usage dans les opérations de la teinture, dans la fabrication des toiles peintes, etc. ; maison n'y emploie pas un acétate déjà formé.

ACÉTATE D'AMMONIAQUE. Combinaison de l'acide acétique avec l'ammoniaque ou alcali volatil. Il est employé seulement en médecine sous le nom d'Esprit de Mindérérus.

ACÉTATE DE FER. On en fait un usage utile dans lachapellerie et dans certaines teintures en noir. Sa préparation, sous le nom de liqueur de ferraille, se fait en mettant en contact prolongé des morceaux de vieux fer avec l'acide acétique : cet acide est incristallisablc.

ACÉTATE DE CUIVRE ( Acétate neutre ou verdet cristallisé, cristaux de Vénus). Son principal usage est de servir à faire le vinaigre dit radical, qui se fait au moyen de la distillation de ce sel : acétate basique ou verdet gris, vert-de-gris ; ces sels se préparent avec du marc de raisin. Le vert-de-gris est emplojé principalement pour la peinture ; on s'en sert aussi dans quelques teintures, dans la chapellerie, et en médecine pour des onguents, etc. Ces acétates se fabriquent en grande partie à Montpellier.

ACÉTATE DE PLOMB. L'acide acétique combiné avec l'oxide de plomb produit plusieurs acétates de ce métal, selon le degré de saturation. Deux sont en usage dans les arts et un objet de commerce : l'acétate neutre et le sous-acétate. L'acétate neutre de plomb se compose, sur 100 parties : acide £ 9,99, oxide de plomb 58,71, et eau 14,30. A l'air, à la


température ordinaire de l'atmosphère, il devient légèrement efflorescent.Le sous-acétate est composé d'acide 13,29, et oxide de plomb 86,71. Les fabriques de toiles peintes font un usage considérable des acétates de plomb ; ils sont aussi très-employés en pharmacie, et surtout dans la pharmacie vétérinaire. ,

ACÉTATE DE POTASSE ( Terre foliée de tartre ). Ce sel, qui résulte d'une combinaison de l'acide acétique avec la potasse , est très-difficile à purifier, du moins tel qu'on veut l'avoir pour les usages médicinaux. On se sert alors, pour sa fabrication, de vinaigre distillé, afin d'éviter la coloration qui serait due à une grande quantité de matière extractive que contiennent tous les vinaigres.

L'ACÉTATE DE SOUDE, dont la médecine fait peu d'usage, est préparé en grand, dans plusieurs manufactures, avec le vinaigre de bois.

ACETIQUE (Acide). Cet acide est un des plus répandus. Impur et mêlé à beaucoup d'eau, il est vulgairement connu sous le nom de vinaigre. Il s'obtient de la fermentation qui s'établit pendant la germination et la végétation des plantes, ou pendant la décomposition des matières végétales , telles que les bois, les fruits et les matières alcooliques ou vineuses. Lorsquil est pur, l'acide acétique constitue un liquide incolore, d'une saveur franchement acide, d'une odeur piquante et agréable. Il cristallise à quelques degrés au-dessus de zéro, et bout un peu audessus de 100. M. Berzélius en donne l'analyse suivante, sur 100 parties en poids :

Carbone £ 7,536.

Oxigène 462 j 100 Hydrogène 5,822'

Ce qui donne, pour la formule dsa composition, en atomes 03 C* H6, ce qui veut dire 3 atomes d'oxigène et 6 atomes d'hydrogène, combinés avec k atomes de carbone.

On le prépare de différentes manières, soit en soumettant le bois à la distillation, soit en faisant aigrir les vins ou fermenter certaines liqueurs. On peut également l'obtenir des acétates, et c'est même de ces sels qu'on l'obtient à l'état de plus grande pureté.

MM. Raspail, Payen et Persoz ont obtenu de la fécule de blé et de celle de la pomme de terre un vinaigre limpide, d'une odeur et d'une saveur agréables, et qui, pour les qualités, paraît être au-dessus de tous.

Les usages de l'acide acétique sont trèsmultipliés. On connaît le fréquent usage du vinaigre dans les préparations culinaires.

Pour les combinaisons de l'acide acétique avec les bases salifiables, Voy. ACÉTATE.

ACEUCHE (El-), b. d'Espagne (Estramadure). à 7 1. 1/4. E.-N.-E d'Alcantara.

AÛEVEDO (Don Alonzo-Maria), avocat à Madrid , est auteur d'un ouvrage publié en 1770, où il a attaqué l'usage de la torture.

ACEVEDO (Félix-Alvarez), après avoir

été avocat à Madrid, entra dans les gardes du corps de Charles IV, devint chef du 8e corps de Léon, en 1808, et colonel en 1809. Il se distingua dans la guerre de l'Espagne contre la France de 1808 à 181f4., et fut un des principaux acteurs de la révolution d'Espagne, en

1820.

ACEYR GHORouAsEERGup, v. forte de l'Hindoustandans les Etats d'Holkar, à 4 1.

11" N. de la v. de Bourhampour. Cette ville, autrefois bien fortifiée, tombe maintenant ca ruines. Dans son territoire, on cultive des raisins qui mûrissent au mois de mars. Ils ont une grande renommée.

ACHA, riv. deBavière.Elle prend sa source à Friedberg, et après un cours de 101. va se jeter dans le Danube, à 11. N.-E. de Rain.

ACHA (Maimoun-Ben-Cais),poëte, vécut à la fin du vie siècle. Il est auteur d'un poëme estimé des Arabes. On en trouve l'analyse dans le t. iv, des Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque dit roi, par M. Sylvestre de Sacy.

ACHAB, roi d'Israël, succéda à son père Amri, 918 ans avant J.-C., et surpassa par ses impiétés tous ses prédécesseurs.

Ayant épousé Jézabel, fille du roi des Sidoniens, femme impérieuse et cruelle, il établit, à sa sollicitation, le culte de Baal à Samarie. Elie, pour punition de ses crimes, lui prédit qu'une sécheresse de trois ans désolerait son pays. Achab fut souri à toutes ces prédictions ; il continua ses dérèglements et ses injustices. Il prit, pour agrandir ses jardins, la vigne du pauvre Naboth, que Jézabel fit mourir comme blasphémateur, ayant suscité de faux témoins contre lui. Achab fut tué, selon que l'avait prédit Michée , vers 898 avant J.-C., dans un combat contre Aminabad, roi de Syrie, sur lequel il avait remporté auparavant une grande victoire. Les chiens léchèrent le sang qui avait couléde ses blessures, comme ils avaientléché celui de Naboth.

ACHAB, fils de Cholias, fut un des deux -faux prophètes qui séduisaient les Israélites à Babylone. Quelques uns croient que Achab fut un des vieillards qui essayèrent de corrompre la chaste Suzanne.

ACHACACHE, b. dans le Rio de la Plata, sur le bord oriental du lac Titicaca.

ACHAFAR ou ASHAFAS, groupe d'îles de la mer Rouge, dépendant d'Abou-Arych.

Elles sont situées : lat. N. 16°, long. E.

39° 30'.

ACHAGUAS, Indiens du nouveau roy. de Grenade. Cette peuplade habite les plaines de Cazanare et de Meta, et les bois qui bordent l'Ele. Lorsqu'ils combattent avec les hommes, ils emploient souvent le poison et la ruse ; ils ne montrent jamais avec eux ce grand courage avec lequel ils combattent les bêtes féroces. Leurs armes consistent en un dard et une lance. Ils sont très-adrolts à


s'en servir, Ils se barbouillent le corps de diverses teintures, mettent de l'huile à leurs cheveux qu'ils laissent croître, et portent pour seul vêtement une ceinture de toile.

Leur caractère est doux, mais facile à s'exalter. Les jésuites en ont converti à la foi catholique en 1661. Depuis cette époque beaucoup de ces Indiens se réunissent dans des villages.

ACILEMÊVES, fut le chef d'une famille qui régna en Perse jusqu'à Darius Ier ; c'est de là que les Perses prirent le nom d'Achéméniens.

ACILEMÈNES, fils de Darius Ier, roi de Perse. Il commanda la flotte d'Egypte dans l'expédition contre la Grèce, et C, fut tué en 462 avant J.-C., par Inarus, chef des Egyptiens révoltés.

ACHÆUS, poëte tragique grec, naquit à Erétrie, et fut contemporain d'Eschyle. Il est auteur de trente à quarante tragédies, de plusieurs drames et satires, dont il ne reste que quelques fragments.

ACil/EUS, fils d'Andromachus, ayant conservé le trône à Antiochus, frère de Séleucus, qui venait d'être assassiné, fut nommé, en récompense, gouverneur de l'Asie Mineure.

A peine élevé à ce poste, il chercha à s'emparer du diadème, et réussit (219 ans av.

J.-C.). Il ne le garda pas longtemps : il fut vaincu par Antiochus, mutilé et décapité par ses ordres.

ACIIAIE, roi d'Ecosse en 788. Il repoussa les incursions des Anglais et des Irlandais, et fut l'allié de Charlemagne : il mourut en 819.

ACHAIE. Ce nom est celui d'une prov.

de la Grèce antique, qui occupait la lisière maritime du Péloponèse, le long du golfe de Corinthe : elle avait environ 251 de longueur sur 5 à 6 de profondeur. Elle a été successivement habitée par des peuples d'origine diverse jusqu'à ce que les Achéens y soient venus, et lui aientimposé leur nom. On donne maintenant à un nomos ou départ, de la Grèce moderne le nom d'Achaïe et Elide, dont les v.

principales sont Patras, Vostitza (de Aigialea), Catav. ita (de Kinaitha), Pyrgos (de Eleaa) , Gastrone.

ACIIAL, village de Russie, en Europe. Il est situé dans legouvern. de Perm, distr. d'Okhansk, sur le Paloudennoi. On y trouve une mine de cuivre très-considérable, et des forges avec deux fourneaux. La mine de cuivre fournit annuellement 2,350 quintaux de ce métal, et les forges 14,850 livres de fer en barres. Pop. : 700 hab.

ACIIAN, de la tribu de Juda, fut lapidé avec sa femme et ses enfants pour avoir fait un vol sacrilège à la prise de Jéricho.

ACIIAXTI ou ASIIANTÉE, Emp. de l'int.

de la Côte-d'Or dans la Guinée (Nigritie Maritime, subdivision de la igritie Centrale de M. A. Balbi). Il est situé entre 50" 50' et

7°58' de lat. N. , et entre 30 8/ et5a38' de long. O. Les rivières qui l'arrosent sont le Tando, dans le N.-O. ; rOfim au centre, au* dessus de Coumassie, sa capitale, et dans la partie S.-O. Les productions animales et végétales de cet Empire sont beaucoup plus abondantes que variées. On trouve généralement dans toutes les parties de son étendue les sangliers, les hyènes et les buffles; les éléphants habitent le pays de Kong, et les lions les frontières des Intas, où on les rencontre en grand nombre. On y trouve encore des bœufs , des moutons, des gazelles , des antilopes, des cerfs, des singes, de petits chevaux, des rhinocéros, des hippopotames.

Les forêts sont remplies d'oiseaux. Le pays est assez bien cultivé. On y fait deux récoltes de mil. On y cultive avec succès la canne à sucre, le riz, l'encrouma, végétal mucilagineux semblable à l'asperge, le chi ou beurre végétal, les orangers, le papaïer, les ananas, les bananiers.

M. A. Balbi, dans sa classification des peuples de l'Afrique d'après les langues, a fait des Achantis (Ashantées) et des peuples qui sont sous la domination de cette nation, la famille des Achantis. Leur langue est en effet différente de celle de la Côte-d'Or et plus harmonieuse, ce qu'elle doit à la multiplicité des voyelles et à l'absence de toute aspiration.

Ce puissant Etat a été fonde, il y a un peu plus d'un siècle, par Saï-Toutou, qui bâtit Coumassie, et par Beitinnie, issu delà même famille. Ce dernier fit de Douabin, ville dont il s'était emparé, la capitale du petit royaume de ce nom. Ces deux Etats constamment alliés ont formé depuis par leurs conquêtes l'Empire actuel des Achantis, composé du royaume d'Achanti proprement dit, et de plusieurs royaumes et républiques qui sont partie incorporés à l'Empire, et partie seulement tributaires. Les Achantis sont trèsbraves; ils ont vaincu les Anglais et les ont mis sur le point d'abandonner tous leurs établissements sur la Côte-d'Or. L'Achanti, si on y joint le pays seulement tributaire, paraît s'étendre depuis le Rio Saint-André

jusqu'au Popo, petit Etat dépendant du Dahomey, et depuis l'Océan jusque prés du dixième parallèle; sa superficie est de 100,000 lieues carrées. Sa pop. absolue est 3,000,000 habitants, et sa population relative 30.

Les Achantis sont généralement idolâtres et livrés à la plus puérile superstition. L'islamismc, enseigné par les Maures, est la seule religion qui, en ce pays, rivalise avec l'idolâtrie.

Le gouvernement est monarchique avec des formes aristocratiques. Un conseil suprême, composé de quatre personnes, intervient dans toutes les affaires de politique étrangère, et exerce même le veto sur les décisions du roi ; cependant il n'agit que par


J'influence de son opinion sur l'administration politique qu'il ne partage pas et ne fait que surveiller.

L'architecture des Achantis est peu avancée. Leurs maisons sont bâties en bois , moellon et mortier, et enrichies de dessins de diverses couleurs ou en relief. La construction du palais du chef de l'Etat ressemble à celle des Chinois : l'or et l'ivoire y sont prodigués avec luxe mais sans goût, pour en orner l'intérieur ; on n'y a pas épargné non plus les talismans des musulmans, ni les fétiches des idolâtres.

Les Achantis fabriquent des étoffes de coton qui forment un des principaux articles de leur commerce, avec la poudre d'or et le beurre végétal qu'ils envoient à la Côte-d'Or; ils en reçoivent en échange des cauris, de la soie, différentes étoffes de coton , du rhum , du tabac, du plomb, de la poudre à canon; ils tirent les esclaves des pays tributaires.

Leur trafic s'étend au N. avec plusieurs pays de l'Afrique.

ACHAR ou BEHAR, b. de la Turquie d'Asie, dans l'Anatolie, sandjiak. Il est situé à 7 1. 0. de Castamoun, sur l'Achar-Sou , et à 17 l.N.-O. deTosia.

ACHARD, chanoine régulier et second abbé de Saint-Victor, à Paris, devint évêque de Séez, en 1105, puisd'Avranches, en 116*2.

Il mourut en 1172. Henri II, roi d'Angletere, lui donna plusieurs preuves d'estime.

Il est auteur : De tentatione Christi; De divisione animai et spiritus, qui se trouve à la bibliothèque de Saint-Victor.

ACHARD, théologien, a vécu dans le XIIe siècle ; il fut maître de saint Bernard.

ACHARD (Antoine) naquit à Genève, en 1696. On a de lui plusieurs Dissertations, insérées dans les Mémoires de l'Académie de Berlin, dont il était membre; un manuscrit contenant le plan d'un ouvrage Sur la liberté, et des Sermons, publiés à Berlin , en 1774, 2 vol. in-8.

ACHARD (Charles-François, fils d'Antoine Achard) naquit à Berlin, en 1754. Il a publié divers mémoires sur les sciences naturelles. Il est mort en 1822.

ACHARD (François) naquit à Genève, en 1703. Il fut conseiller de justice à Berlin et membre de l'Académie royale. On a de lui des Réflexions sur l'infini mathématique. Il est mort en 1734.

ACHARD (CL-François), docteur en médecine , né en 1753, a été bibliothécaire de Marseille et secrétaire de l'Académie de cette ville. Il a laissé : Dictionnaire de la Provence ; Marseille, 1785 et 1787, 4 vol. in-4 ; Description de la Provence; Marseille, 1807, le 18r vol. in-k; Bulletin des sociétés savantes de AI arseille, 1802, in-8; et Cours élémentaire de bibliQgraphie; Marseille, 1807, 3 vol.

in-8.

ACHARDS DE LA BAUME ( Éléazar-

François d') naquit à Avignon, ervl679, d'une famille noble et ancienne. Il embrassa l'état ecclésiastique. Il était prévôt de la métropole d'Avignon, lorsque la peste vint ravager cette ville en 1721 ; pendant tout le temps de sa durée, il se distingua par son zèle et par sa charité. Benoît XIII, qui, par là, eut occasion de le connaître, le nomma évêque d'Halicarnasse. Clément XII, instruit de ses talents et de son esprit de pacification, l'envoya à la Cochinchine pour y apaiser les

divisions qui régnaient entre les missionnaires. Il arriva a Macao, en 1738. Il eut un sort à peu près semblable à celui du cardinal de Tournon : il trouva des opposants au bien qu'il voulait faire. Il mourut à Cochin, le 2 avril 1741. L'abbé Favre a donné une relation de cette mission, dans des lettres qu'il a fait imprimer, en 3 vol. in-12.

ACHARtUS (Eric), botaniste de Stockolm, a laissé : Lichettographiœ Sueciœ prodromus; une Méthode (en latin) pour classer les lichens selon leurs genres, leurs espèces et leurs variétés; une Lichénographie universelle.

ACHAR-SOU ou BEHAR, riv. de la Turquie d'Asie, dans l'Anatolie. Elle prend sa source dans le sandjiak de Castamoun et, après un cours de 40 lieues, va se jeter dans le Dely-Devrend, près de Tosia.

ACHAR Y, docteur musulman, après avoir été de la secte de Ghafey , devint chef de celle des achariens. Il mourut l'année 270 de l'hégire. 1 ACIIAS, b. d'Espagne, prov. de Galice. Il est situé à 111. 1/2 E-.S.-E. de Vigo.

ACIIA TECIIIII ou ACHATECIIITLI, fringilla rnexicana, Linn. Oiseau du genre des pinsons et de l'ordre des passereaux. Il a la tête et le dessus du corps d'un brun verdâtre ; la gorge et tout le dessous du corps d'un blanc nuancé de jaune. Il est à peu près de la grosseur du tarin, chante comme lui et se nourrit de même. Il a l'habitude de se frotter contre les roseaux, on ne sait pourquoi : on pourrait penser que cette démangeaison est causée par quelques insectes parasites dont plusieurs oiseaux sont couverts.

ACIIATES, dénomination souvent donnée à un papillon chevalier grec. Voy. PAPILLON.

ACHAZ, roi de Juda, succéda à son père Joathan, vers 742 avant J.-C. Il fut vainqueur de Razin, roi de Syrie, selon la prédiction d'Isaïe. Mais bientôt après, ayant mis le comble à ses impiétés, en faisant fermer les portes du temple, il fut vaincu à son tour, et son armée défaite par ce même Razin et par Phocée, roi d'Israël. Achaz, à cette occasion, implora le secours de Téglath-Thalazar, roi d'Assyrie, auquel il donna l'or de son trésor et ce qu'il y avait de plus précieux dans le temple. Il mourut l'an 726, avant J.-C.

ACHE (le comte d'), vice-amiral français, naquit en 1716, et fut célèbre par ses revers.


Il laissa enlever par les Anglais toutes nos possessions et nos comptoirs des côtes de Coromandel et de Malabar. Il est mort vers la fin du XVIUe siècle.

ACHE, apium, pentandrie, trigynie, Linn.; cl. 7, sect. 1, genr. 7, Tourn. ; cl. 11, ord. 2, fam. des ombellifères, Juss. Caract : calice entier, pétales comme ronds, courbés, égaux; fruit ovale, strié ; fleurs en ombelle. Ce genre présente aux botanistes et aux observateurs beaucoup d'espèces sous des dénominations diverses. Les auteurs varient suivant la manière de les placer. Foy. PERSIL, CÉLERI, ANIS, BUBON, BERLE, CHERVIS, SISON, SÉLINUM, LIVÊCHE.

ACÉHE ou AICHE, noms donnés par les pêcheurs aux vers de terre ou lombrics dont ils amorcent leurs hameçons pour la pêche à la ligne. Ils se servent du mot aicher pour dire amorcer; ils nomment aussi achées ou asticots, les larves des mouches, qu'ils recueillent à cet effet sur des viandes en putréfaction. Ils les jettent à poignée dans les endroits où ils veulent attirer le poisson, et s'en servent aussi pour amorcer les hameçons.

ACHEL, vili. de l'Hindoustan. Voy. ATCHEL.

ACHELUNDA ou AQUILONDA, CHILANDE, lac de la Guinée Méridionale, situé sous le 7° 30' de lat. S. à l'E. du Congo, et au sommet des montagnes de cristal.

ACHEM ou ACHIN, Etat considérable situé à l'extrémité de l'île de Sumatra, et s'étendant depuis le cap Achem jusqu'au cap Diamond sur la côte orient., et jusqu'à Barus sur la côte occidentale. Sa superficie est de 17,000 milles carrés; sa pop. absolue de 500,000 hab., et sa pop. relative 29 hab. L'Etat d'Achem est traversé par une suite de montagnes : elles commencent au cap Achem et vont, dans la direction du S.-E. , s'unir aux monts Samponan. Le gigantesque mont Eléphant se trouve

sur les côtes de l'E., et les caps Babuan, Félix et Labon sur celles de l'O.

Le sol de cet Etat est très-fertile, et l'on remarque que les forêts et les marécages y sont moins fréquents que dans le reste de Sumatra.

On remarque parmi les baies de cette partie de l'île, la baie Backbai, qui se trouve à l'E. d'Achem, et la baie de Leaga ; et parmi les rivières, la Sinkel qui prend sa source dans les montagnes du centre et se dirige vers l'Océan du côté du S.-E. ; l'Anna-Labon et F Achem, qui se jette dans la mer par plusieurs bouches près de la capitale. Les chaleurs sont tempérées, dans cet Etat, par les brises de la mer. On y cultive la terre avec assez de soin ; elle produit du riz, du coton en abondance.

On y élève beaucoup de bétail et de petits chevaux. Les chèvres, la volaille, le gibier et le poisson s'y trouvent en abondance.

L'éléphant y est commun et souvent em-

ployé comme animal domestique. Ce pays est encore riche en mines d'or et de cuivre.

Celles qu'on exploite près deMuchi, à l'O. de Soulou, sont d'un grand rapport. Les principaux objets de leur commerce d'exportation sont : noix muscades, clous de girofle, canelle, poivre, café, riz, étain, or, diamants, perles, ivoire, nids d'oiseaux, bois de sandal, bois de marqueterie, indigo, sucre, coton, tabac, bois de construction, surtout de tek, camphre, térébenthine, bétel, ambre gris, charbon de terre, blé, chevaux, fourrures, lin et laine de la plus belle qualité, huile et fanons de baleine, écailles de tortue, holothuries, oiseaux de paradis, cocos, gingembre, sagou, joncs, rotins, noix d'arce,bambous, arbre à pain. Les principaux articles d'importation sont : opium , sel, toiles ordinaires, soieries, objets de mode, porcelaine, cuivre, huile, savon, vins, liqueurs, armes blanches et à feu, poudre et un grand nombre d'articles provenant des fabriques et des manufactures de l'Europe. Achem, Soulou , Pédir et Sinker sont les principales villes de commerce.

Les Achinais sont une tribu de la race malaisienne. Ils sont grands et forts. L'absence de vastes plaines couvertes de végétaux exclut de ce pays l'existence de la vie pastorale qui forme un des traits caractéristiques d'une grande partie de l'ancien continent.

Ce peuple a porté à un très-haut point de perfection l'art de construire ses pirogues, ses corocous ou barques de guerre, et ses bâtiments. Les pirogues sont pour ces insulaires ce que sont le cheval et le chameau pour les nomades de l'ancien continent. Les Achinais sont renommés par leur piraterie et par leur habileté à travailler des bijoux, des ornements en or et en argent, et des ouvrages en filigrane. Ils parlent le malais qu'ils écrivent avec les caractères arabes, et professent l'islamisme. Leur gouvernement est essentiellement féodal et flotte sans cesse entre le despo-

tismeet l'anarchie. Les revenus du sultan proviennent principalement des droits de douane, qui sont de 12 à 15 pour cent. Le monopole du commerce qu'il s'est réservé est la source des guerres civiles. La monnaie courante consiste en une petite pièce d'or marquée de caractères arabes, nommée mas.Les paiements se font généralement avec de la poudre d'or.

On voit cependant assez souvent des piastres et des roupies.

Les Achinais, qui n'occupent aujourd'hui que l'extrémité sept. de l'île, étaient, vers la fin du XVIe siècle et jusqu'à la moitié du XVIIe la nation prépondérante de la Malaisie. Ils étaient alliés ou amis de toutes les nations commerçantes qui s'étendent depuis le Japon jusqu'à l'Arabie. Leur marine comptait près de 500 voiles ; et l'Empire s'étendait sur presque la moitié de l'île de Sumatra, sur une grande partie de l'île de Malacca, et


comprenait, outre son territoire actuel, les Etats d'Arou, de Dilly, de Siak sur la côte orientale de Sumatra; deBarus, Pallaman, Tiku, Sileda et Priaman, sur l'occidentale, et ceux de Johor, de Padang, de Keda et de Perak dans la péninsule de Malacca. Quoique les Achinais soient bien déchus de leur ancienne puissance, depuis la fin du xvue siècle; que depuis quelques années ce royaume soit en proie à l'anarchie, et que l'autorité du sultan paraisse ne s'étendre actuellement qu'à la ville capitale et à ses environs immédiats, tous les chefs de districts étant de fait indépendants, ils sont encore un des peuples de la Malaisie les plus adonnés au commerce et à la navigation.

ACIIEM ou ACIIIX, assez grande ville, placée sous le 5° lat. N. et 93° 40' long. E., est regardée comme la capitale du roy. « Située (dit M. Waicknaër, en citant Marsden), à la pointe N.-O. de l'île, à une lieue de la mer, cette ville se trouve en quelque sorte enveloppée d'une forêt de cocotiers, de bambous, d'ananas, de bananiers, au milieu de laquelle passe une rivière couverte de bateaux, qui en sortent lorsque le soleil se lève et qui y rentrent quand il se couche, et qui sont dans une activité continuelle. 8,000 maisons, la plupart bâties en bambous, élevées sur pilotis, pour se préserver de l'inondation , sont éparses dans cette forêt et y forment tantôt des rues, tantôt des quartiers séparés entre eux par des prairies ou des bois. Tout cela se trouve caché par de grands arbres qui bordent le rivage, de sorte que, quand on est dans la rade, on n'y aperçoit aucune apparence de ville ; mais les habitations qui entourent la plaine où Achin est située , forment un vaste amphithéâtre qui étale aux yeux des champs cultivés , des plantations régulières, des groupes de deux ou trois maisons propres et élégantes, de petits villages avec de blanches mosquées, construites sans magnificence, mais avec goût.») La rade d'Achem est vaste et sûre; beaucoup de navires de la côte de Coromandel et des Maldives y viennent mouiller; cependant les gros vaisseaux ne peuvent arriver jusqu'à la ville, parce qu'il n'y a que 8 pieds d'eau dans les plus hautes marées, à l'embouchure de la rivière. Le palais où réside le sultan est situé hors de la ville : c'est une espèce de forteresse grossièrement bâtie, défendue par plusieurs canons d'une dimension extraordinaire, et entourée d'un fossé large et profond, dont la circonférence est à peu près d'une lieue. On y arrive par une route et par un canal que forment les eaux de la rivière.

Il y a aAchem plusieurs manufactures desoie et de coton ; mais l'anarchie qui désole ce pays a anéanti le commerce florissant qu'on y faisait, et sans doute fait diminuer sa population, qu'on portait à 40,000 âmes. Les denrées de toute espèce, recueillies dans les environs, abondent sur le marché d'Achem

et y sont à bon compte ; son territ. renferme aussi des mines d'or et d'argent.

ACHEN (Jean-Van), peintre. Il naquit à Cologne en 1556, et mourut à Prague en 1621.

On a de lui beaucoup de portraits et de tableaux précieux.

ACHEN, petite riv. de l'archid. d'Autriche, cercle de Salzbourg, sur la frontière du Tyroi - Elle prend naissance au mont Tauern situé à 81.1/2 N.-N .-E. de Prunecken. Après s'être grossie de plusieurs ruisseaux, elle se jette à 3 I. de sa source dans le gouffre de Tauern , et forme une cascade de 2,000 pieds de haut. Cette rivière se joint ensuite au ruisseau d'Ober-Salz, qui donne naissance à la Salza.

ACIIEN ou ACKEN, ACOA, pet. v. d'Allemagne, avec un château situé à 2 1. S.-O.

de Zerbst, duché de Magdebourg, sur la rive méridionale de l'Elbe. Elle appartient au roi de Prusse.

ACIIEN, lac considérable du Tyrol, cercle inférieur de l'Innthal, à 3 1. N.-O. de Rattenberg ; sa long, est de 2 1. 1/2 du N. au S. et sa largeur moyenne de 1/3 de lieue.

ACIIENAU, pet. riv. deFrance, départ. de la Loirc-Inférieure. Elle sort du lac de GrandLieu, et, après un cours de 6 1., entièrement navigable, elle se jette dans la Loire au N.

ACIIENREIN, petite ville et château du Tyrol, cercle inférieur de l'Innthal, située sur le lac quiestauN. de Schwartz, il 101. N.-E.

d'Inspruk, 19 1. S.-S.-E. deMunich. Ilyaune grande manufacture de laiton, et dans les environs une verrerie qui occupe plus de 200 ouvriers, un moulin à poudre et une fonderie.

ACIIENTIIAL, v. du Tyrol, cercle inférieur de l'Innthal, située à fa. 1. N.-O. de Rattenberg, au N. du lac Achen. On y trouve du pétrole.

ACHENWAL (Godefroy) naquit en 1719, à Elbing, en Prusse, et professa, à Marbourg, l'histoire, la statistique, le droit public et la diplomatie. Les ouvrages principaux qu'il a laissés sont : Constitution des royaumes et des Etats de l'Europe; Elementa juris natune. Il mourut en 1772.

ACIIEPE, baie de l'Amérique Septentrionale, sur la côte N.-O. de l'île du cap Breton, à 4 1. du cap Nord; lat. N. 47°7'. ACIIER, riv. du grand-duché de Bade.

Elle prend sa source dans les lacs deWild et de Mummel, à 4 1. 1/4 S. de Bade, passe à Achern , à Lichtenau et se jette dans le Rhin, à droite de cette dernière ville. Son cours est très-rapide et d'environ 7 1. du N.E. au S.-E. ,

ACIIÈRES-LE-MARCHE, b. de France, départ, du Loiret (Orléanais), arr. de Pithiviers, cant. de Bazoches-Iès-Gallerandes, à 6 I. N.-N .-E. d'Orléans. - Autre (Seine-etMarne), à 2 1. S. de Fontainebleau. — Autre (Seine-et-Oise), à 4 1. N.-O. de Paris, à 11.

de Poissy.


ACHER\ (Ober), v. du grand-duché de Bade, cercle de Kinzig, siège d'un baillage.

Elle est située sur l'Acher, à 4 1. Ij2 S.-S.-O.

de Bade ; elle a une école d'industrie, et commerce en chanvre et fer. Il y a dans ses environs des manufactures de papier. Pop. :

1,390 hab.

ACHÉRY (dom Luc d'), savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, naquit il Saint-Quentin, en Picardie, l'an 1609. Il s'occupa, après ses premières études, à rechercher les documents de l'antiquité qui pouvaient être utiles à l'histoire ou à la littérature. La vaste érudition qu'il acquit dans ces recherches l'a fait placer avec justice parmi lesplus savantshommesdu xvne siècle.

Parmi les morceaux précieux qu'il a tirés de l'obscurité, on distingue surtout son Spicilegium, 13 vol. in-!"o, réimprimés en 1723, 3 vol. in-r, qu'il a enrichi de préfaces judicieuses et savantes. Il a publié encore : L'Epitre, attribué à saint Barnabe, impr. en 16V5 ; les œuvres de Lanfranc, 16i8, in-fol.; celles de Guibert, abbé de Nogent, 1651, in-fol.; un Catalogue in-4° des ouvrages ascétiques des Pères, en 1648 et 1671. Achery mourut à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, le 29 avril 1685, âgé de 76 ans.

ACHETE, acheta, dénomination donnée à plusieurs genres d'insectes. Pline l'a donnée aux cigales ; Fabricius en fait un genre dans l'ordre des eulolates ; Olivier l'a placé dans les euthoptères ; Latreille donne ce nom à quelques criquets de Geoffroi , qui forment le genre acrydium de Fabricius. Les achètes diffèrent des criquets par le nombre des anthères , qui est moindre, par leurs palpps comprimés , par la manière dont leur lèvre inférieure est reçue dans une cavité que forme la poitrine ; surtout en ce que le corselet est si prolongé que ces insectes n'ont point d'écusson. On en trouve deux espèces en France : L'achète criquet à capuchon, Geoffr.; acrydium bipunctalum, Fabric. ; et l'achète criquet à corselet allongé, Geoffr.; acrydium subulatum, Fabric. L'une et l'autre espèces n'ont que 4 ou 5 lignes de longueur : on les trouve dans les champs , dans les bois, quelquefois sur les murs. La pointe du corselet ne passe pas l'abdomen dans la première; elle saillit dans la seconde.

ACIIEVS, surnommé Callicon, grec. Il se distingua par une stupidité singulière.

ACIIEUX, vill. du départ, de la Somme ( Picardie ), chef-lieu de cant., arrond. et à 31. 1/2 S.-E. de Doullens, et 6 1. N.-E. d'Amiens. Pop. : 600 hab.

ACIIIA ou ACIIIAR. Les Hollandais et les habitants de l'Inde donnent ces noms aux rejetons du bambou confits dans le vinaigre, à la manière des cornichons, et servant aux mêmes usages, ACHIAB, neyeud'Hérode-le-Grand. Il ren-

dit de grands services à son oncle, et lui sauva plusieurs fois la vie.

ACIIIAS, diptère, tribu des muscides, Latr. Remarquable par la disposition de ses yeux : ces organes, au lieu d'être placés immédiatement sur la tête , comme dans les mouches ordinaires, sont situés à l'extrémité de prolongements latéraux en forme de cornes, dont chacune surpasse, en longueur, la tête. Les achias ont à peu près les mêmes caractères que les mouches ordinaires; ils ne diffèrent des diopsis, autres diptères dont les yeux sont aussi pédonculés, que par les antennes qui sont insérées sur le milieu du front, tandis que chez ces derniers elles le sont sur les prolongements près des yeux.

On ne connaît encore qu'une espèce d'achias, dont le Muséum possède un seul individu que Latreille a décrit sous le nom d'achias oculé.

Cette espèce est de la taille d'une grosse mouche, et vient de Java. La tête et le corselet sont obscurs ; l'abdomen cuivré, brillant, un peu plus pâle à sa base ; les ailes blanches, et plus longues que l'abdomen ; les pattes noires, avec les cuisses jaunâtres ou testacées.

ACBILLAS. général du roi Ptolémég, à qui ce prince ingrat donna l'ordre de tuer Pompéequi venaitchercher un asile chez lui.

ACHILLE, surnom donné par quelques naturalistes à un papillon nymphal. Foy. PAPILLON.

ACîfILLÉE (L. Elpidius Achillœus), général romain en Egypte, sous Dioclétien, se fit reconnaître empereur à Alexandrie, l'an 292. Dioclétien , à la tête d'une armée formidable , marcha contre lui et défit ses troupes.

Achillée vaincu alla se renfermer dansAlexandrie , où il se défendit avec courage : la ville tint huit mois. Dioclétien, au bout de ce temps, l'ayant prise, irrité de la résistance qu'on lui avait opposée, se livra à toutes les fureurs de la vengeance. Alexandrie fut livrée au pillage, le reste de l'Egypte abandonné aux proscriptions et aux meurtres , et Achillée. dontle pouvoir avait duré cinq ans, condamné à être dévoré par les lions.

ACIII LLÉE, achillea, syngénésie, polygamie superflue, Linn. ; mille-folium, ageratum, cl. 14,sect. 3, genr. 8 et 9, Tourn. ;

famille descorymbifères, Juss. Genre de plantes très-nombreux, suivant Linnée : il embrasse les tanaisies, les eupatuires, l'herbe à éternuer, la mille-feuille, la santoline d'Orient; dans Tournefort, il en forme deux : la mille-feuille, l'herbe à éternuer. Ce sont des sous-arbrisseaux, ou des herbes à feuilles multifides dans les mille-feuilles , lancéolées et dentées en scie dans l'herbe à éternuer.

Les fleurs en corymbes radiés ; les rayons depuis cinq jusqu'à dix ; jaunes dans quelques espèces , blancs dans d'autres , rarement pourprés. En voici les espèces principales.

ACHILLÉE AGERAT ou EUPATOIRE DE MÉSUE, achillea ageralum, Linn. Ses tiges sont


arides, velues, garnies de feuilles alternes , lancéolées , denticulées ; les fleurs jaunes, odorantes, terminent les tiges par un corymbe allongé et ramassé. La plante est réputée stomachique, vulnéraire, résolutive.Elle s'emploie en infusion et en décoction. Cette plante croît communément en France.

ACHILLÉE lULLE-FEUILLE, achillea millefolium, Linn. Tiges sillonnées, d'un pied de haut ; feuilles si finement découpées, et leurs divisions si nombreuses, qu'elles se cachent les unes les autres ; l'herbe amére, un peu odorante. Sa grande réputation vient de son action évidente à calmer les hémorragies actives causées par le refoulement du sang.

Cette plante aune variété pourprée. Elle croît dans tous les pâturages.

ACHILLÉE NOBLE, achillea nobilis, Linn.

Deux ou trois tiges hautesd'une coudée; feuilles d'un vert roussâtre, à folioles distinctes , sous-divisées en deux , trois et même cinq découpures sur un plan horizontal ; les calices jaunâtres ; la plupart des demi-fleurons d'une ligne de longueur. Cette plante, plus aromatique encore que la mille-feuille , répand une odeur de camphre; son odeur lui assure aussi plus d'énergie dans ses propriétés. On la trouve sur les montagnes de Suisse et sur plusieurs montagnes de France.

ACHILLÉE HERBE A ÉTERNUER, achillea plarmica, Linn. Tiges hautes d'un pied et plus, cylindriques, lisses, fistuleuses, garnies de feuilles alternes, lancéolées, à dents aiguës ; fleurs blanches, apparentes, disposées en corymbe au sommet des tiges. Cette plante a les vertus de la pyrèthre ; elle est sternutatoire. On l'emploie contre la maladie des moutons enchifrenés par la chaleur de leurs écuries. On la réduit en poudre. La plante est commune dans les prairies.

Les amateurs cultivent dans les jardins plusieurs espèces de ce genre.

ACHILLÉE A FEUILLES DE TANAISIE, achillea tanacetifolia, Linn. Tiges de la hauteur de deux pieds ; feuilles semblables à celles de la tanaisie ; fleurs purpurines dans un calice brun. La plante est originaire des montagnes.

ACHILLEA HERBAROTA. Racines traçantes; deux ou trois paquets de feuilles oblongues terminées par une extrémité obtuse et dentelée ; tiges inclinées ; cinq ou six fleurs blanches disposées en corymbe. Plante odorante dans toutes ses parties. Très-rare.

ACHILLÉE DORÉE, achillea aurata, Linn.

Haute d'un pied et demi ; feuilles oblongues, étroites, blanchâtres; fleurs en bouquets , d'un jaune doré. Cette plante, originaire du Levant, ne se conserve que par les orangeries, ou très-garantie des gelées. On la multiplie par ses racines séparées en automne.

ACHILLÉE A FEUILLES COMPACTES, achillea compacta. Tige droite, cannelée, cotonneuse dans sa partie supérieure, haute de deux

pieds ; feuilles radicales de six pouces de long, les autres plus petites, découpées, velues et blanchâtres ; fleurs d'un jaune pâle, petites, mais nombreuses, en ombelle,ou formant un bouquet. La plante, originaire des montagnes méridionales , se multiplie et se cultive comme la précédente.

ACHILLÉE A FEUILLES EN COIN, achillea cuneifolia, Linn. Ainsi nommée par la forme de ses feuilles ; elle ne s'élève qu'à quelques pouces ; les fleurs blanches, en ombelles, odorantes. Originaire des Alpes, rustique, ne demandant qu'un bon terrain. On la multiplie par ses racines. Ces espèces ne sont pas les seules dans ce genre. Il est nécessaire de consulter les ouvrages de Linnée.

ACHILLES-TATIUS vécut vers la fin du ne siècle à Alexandrie ; il se fit chrétien et devint évêque. Il est auteur du roman des A mours de Clitophon et de Leucipe, qui fait partie du Scriptores erotici grœci, publié par Mitscherlich en 1794.; des Traités sur la Sphère, la Tactique, et des Mélanges historiques sur les Grands Hommes, traduits en français, par Montenan et d'Egly, 1734, in-12.

ACHILLINI (Alexandre) naquit à Bologne, en 1463, et fut, de son temps, un célèbre professeur de médecine et de philosophie. Il venait à son école , qu'il avait établie à Bologne, des étudiants de toutes les parties de l'Europe. Il mourut en 1512. Ses ouvrages furent recueillis et imprimés à Venise, en 1545, in-fol.

ACHILLINI (Jean-Philothée), frère puîné d'Alexandre Achillini, naquit en 1466, et mourut en 1538. On a de lui un poëme intitulé Il Viridario, où se trouvent l'éloge de plusieurs littérateurs italiens, et quelques leçons de philosophie morale; imprimé à Bologne, en 1513, in-4.

ACHILLINI (Claude), petit-fils d'Alexandre Achillini, naquit à Bologne en 1574f, et mourut en 16i0. Il fut savant en philosophie , en médecine, en théologie, et surtout en jurisprudence. Sa vaste érudition était si admirée que, de son vivant même, on plaça dans les écoles publiques une inscription à sa gloire. On a de lui des lettres latines et un volume de poésies italiennes, imprimé sous le titre de Rime et Prose, à Venise, 1662, in-12. Ces poésies sont ingénieuses et délicates. Le sonnet qu'il fit à l'occasion des conquêtes de Louis XIII, en Piémont : Sudate o suochia preparar metalli, etc., lui fit accorder une gratification de 1,000 écus par le cardinal de Richelieu.

ACOnl, vill. du roy. de Hanovre, duché et à 31. 1/2 E.-S.-E. de Bremen ; chef-lieu d'une juridiction royale. Pop. : 990 hab.

AC!HMAAS , fils et successeur du grand prêtre Sadoc, résolut, avec son frère Jonathas, d'aller avertir David qui fuyait, de la révolte d'Absalon et des résolutions qu'il pre-


nait contre lui. Absalon ayant découvert leur dessein les fit poursuivre; ils échappèrent à ces poursuites en se cachant à Bathurin , et arrivèrent au camp de David. Achimaas épousa dans la suite Sémach, une des filles de Salomon. Son fils Azarias lui succéda dans le pontificat.

ACHIMELECH, grand pontife des Juifs, fut tué l'an 1061 avant J.-C. par les ordres de Saül, dont il avait excité la jalousie en donnant à David les pains de propositions et l'épée de Goliath.

ACHIMENES, cl. 8, ord. 7, famille des scrofulaires, Juss. Herbes à feuilles opposées , ou verticillées, au nombre de trois ; les fleurs axillaires et presque solitaires. Les caractères reconnus sont : calice hérissé, ventru à la base, resserré au col, en cinq parties; corolle tubulée, hérissée, gibbeuse, à lèvres ouvertes vers le limbe, en cinq parties inégales ; quatre étamines presque didy- namiques, à anthères conniventes sur le stigmate; stigmate à deux lobes. Cette plante croît à la Cochinchine. On mange, dit-on, ses feuilles en salade et cuites comme l'oseille.

AciiioR, chef des ammonites, ayant parlé hardiment à Holopherne, pendant le siège de Béthulie, de la protection de Dieu sur les Juifs, fut attaché à un arbre par les ordres de ce prince qui se réservait de le punir lors de la prise de la ville. Après la levée du siège, les Juifs le détachèrent, l'amenèrent à Béthulie où, après la victoire de Judith sur Holopherne, il embrassa la religion des Juifs. 688 ans avant J.-C.

ACHIR ou ACHYR (Achirum), v. forte et château delaprov. d'Ukraine. Elle est située sur la rivière de Worsklo, à 50 I. S.-E. de Kiow.Elle appartient aux Russes denuis 1667.

ACHIRANTES ou CADELARI, pentandrie, monogynie, Linnée ; cl. 7, ord. 1, fam. des amarantes, Juss.Tigesouligneuse ou herbacée, rameuse ; épis terminaux ; fleurs sessiles, réfléchies, composées d'un calice de cinq pièces, ou de quatre écailles extérieures et en forme de calice, sans corolle ; et pour fruit une capsule monosperme. Ce genre présente plusieurs espèces : les unes dans le Cellan ou dans la Virginie; les autres dans les Indes. On trouve en Sicile l'achirantes aspera, qui est plus commun dans les Indes. Il a la tige étroite, les calices réfléchis, pressés contre l'épi, les feuilles moins grandes qu'aux Indes, ovales, épaisses, ondulées. On n'assigne aucune propriété à ces plantes.

ACHIRE, pleuronectes lineatus, Linn. La dénomination de pleuronecte a été commuée par Lacépède en celle d'achire, nom grec, qui signifie manchot. Genre de poissons dont les caractères sont : tête, corps et queue trèscomprimés ; deux yeux du même côté de la tête, et point de nageoires pectorales. Ce genre présente six espèces sous deux divisions ; quatre dans la première, dont les yeux

sont à droite et la nageoire de la queue fourchue ou arrondie ; deux dans la seconde, dont les yeux sont à gauche et dont la nageoire caudale est pointue et réunie avec celles de l'anus et du dos. Les achircs ont les habitudes des pleuronectes; leurs nageoires influent très-peu sur leurs mouvements. Aucune espèce ne se rencontre dans les mers d'Europe.

ACIIIS, roi de Geth,chez lequel David fuyant Saül se retira deux fois, remporta la grande victoire où Saül périt avec ses fils, vers l'an 1059 avant J.-C.

ACHiT, genre de plantes. Voy. Cissus.

ACHITOT grand prêtre, fils de Phinee, petit-fils d'Héli, fut père d'Achias et d'Achimelcch. Il succéda à Héli, son aïeul, Phinée ayant été tué à la malheureuse journée où l'arche du Seigneur fut prise parles Philistins.

ACILITOPHEL, conseiller du roi David,et ensuite d'Absalon, se pendit de désespoir, vers 1034 avant J.-C., parce qu'Absalon avait refusé de suivre ses conseils.

ACIlli.ARV, vill. du grand duché de Bade, cercle de Teisam et Wiesen, baill. et à 1 1. N.-N.-E. de Breisach. à 3/4 de 1. du Rhin. On y recueille de très-bon vin, et l'on y fait le commerce de bois. Pop. : 450 hab.

ACHLA, rivière de Russie en Europe; gouv. du Caucase. Elle coule du N.-E., et se jette dans le Kalaous. La ville de Stavropol est située près de ses sources.

ACHMET, fils de Seirim, a vécu vers l'an 820 de notre ère. Il est auteur d'un ouvrage écrit en arabe, sur l'interprétation des songes, suivant la, doctrine des Indiens, des Perses et des Egyptiens. Nie. Rigaul en a donné une traduction grecque et latine, à la suite de l'Onirocrilique. Impr. à Paris en 1603, in-4.

ACIUIET IER, empereur des Turcs, succéda à son père Mahomet III, en 1603. Il fit la guerre en Hongrie, et fut appuyé par les Hongrois auxquels la cour de Vienne refusait la liberté de conscience. Il accorda sa protection à la Transylvanie, à la Moldavie et à la Valachie, qui la lui demandèrent. Ayant terminé la guerre du côté de l'Europe d'où il n'avait plus rien à craindre, il tourna ses armes vers l'Asie. Il assiégea Erivan. Ayant été battu, il se détermina à vivre en paix.

Il fit construire une superbe mosquée dans l'Hippodrome , à Constantinople. Il mourut en 1617, à l'âge de 29 ans.

ACHMET Il, empereur des Turcs, succéda à son frère Soliman III, l'an 1691. Le 19 août de la même année, son grand visir Oglu-Kiuperli perdit la bataille de Salankemen en Hongrie, et y fut tué. Le prince Louis de Bade commandait l'armée des Impériaux. Le règne d'Achmet Il ne fut pas heureux : les affaires de l'État furent jetées dans une telle confusion par le changement trop fréquent de ministres, que tout lui réussit mal. Achmct II était d'un caractère


indolent, mais d'un bon naturel, ne craignant aucun mal et n'en souhaitant à personne. Il était aussi bon poëte et habile musicien. Il mourut en 1695.

ACHMET Iii, empereur des Turcs, fils de Mahomet IV, monta sur le trône en 1703, après la déposition de son frère Mustapha Il.

Les séditieux qui l'avaient élevé à l'Empire le forcèrent d'abord d'éloigner de sa personne la sultane sa mère, qui leur était suspecte; mais lui, dans la suite, les fit périr successivement, afin qu'un jour ils ne tentassent pas de lui ravir la couronne. Dès que son pouvoir fut affermi, il s'appliqua à amasser des trésors. C'est le premier des Ottomans qui ait osé altérer les monnaies et établir de nouveaux impôts. Charles XII, vaincu à Pultawa, se retira à Bender, près d'Achmet, où il trouva un accueil plein d'humanité, et protection. Achmet combattit les Russes, les Persans et la République de Venise, à laquelle il enleva la Morée. En 1711, il fit la paix avec le czar Pierre Ier. Il ne fut pas heureux dans son expédition contre l'empereur d'Allemagne : ses troupes furent défaites en Hongrie par le prince Eugène. Ayant ensuite conclu la paix avec l'Empire, il fut déposé par une troupe de séditieux, en 1730, pendant qu'il était à Scutari avec ses ministres pour se préparer à soutenir la guerre qu'il avait avec les Persans, et fut renfermé dans la même prison où était Mahomet V, son ne veu, qui fut choisi pour le remplacer. Mahomet était encore dans cette retraite lorsqu'on lui apporta la couronne. Achmet lui donna l'avis suivant : « Souvenez-vous que yotre père ne perdit le sceptre que pour avoir eu une complaisance trop aveugle pour le mufti Feizula-Effendi, et que je ne le perds moi-même que par mon excès de confiance dans Ibrahim-Bacha, mon visir.

Profitez de ces exemples. Si j'avais toujours suivi mon ancienne politique, de ne laisser jamais trop longtemps mes ministres en ulace, ou de leur faire rendre souvent

un compte exact des affaires de l'Empire, j'eusse peut-être fini mon règne aussi glorieusement que je l'ai commencé. » Il mourut le 23 juin 1736, âgé de 74. ans. On lui reproche d'avoir été avare. Ses enfants ont succédé à son neveu.

ACHMET IV , empereur des Turcs , appelé le plus souvent Abdul-llamid, était le dernier des cinq fils d'Achmet III. Il parvint à J'Empire en 1774, après la mort de son frère aîné Mustapha III. Il avait passé 44 ans dans le sérail, occupé à faire des arcs et des flèches, et il en avait 50 lorsqu'il monta sur le trône. Un tel caractère ne convenait pas à gouverner l'Empire ottoman, en( mré, à cette époque, de circonstances difficiles. Les Russes ne cessèrent de lui faire la guerre ; quoique la Porte reconnût 1 indépendance des petites Tartanes, et que toutes les mers de

l'Empire leur fussent ouvertes, les généraux russes envahirent la Crimée. Excité par l'Angleterre, Achmet IV, en 1787, déclara la guerre à la Russie, mais trop tard ; les armes de Catherine s'étaient déjà emparées de la Crimée. Toutes les provinces au delà du Danube furent conquises par les Russes, et l'Orient parut menacé d'une grande révolution. Achmet IV mourut le 7 avril 1789, au milieu des préparatifs d'une nouvelle campagne. Sélim, son neveu, fils de Mustapha, fut son successeur.

ACHMET devint dey d'Alger en 1805, à la suite d'une révolution dans laquelle Mustapha , son prédécesseur, fut massacré. Il ne conserva pas longtemps ce poste élevé : le peuple, fatigué de ses continuelles vexations, se souleva, et Achmet périt de la main de ses propres soldats, en 1808.

ACIIMET-BACIIA, l'un des généraux de Soliman II, le Magnifique, fut celui qui contribua le plus à la prise de Rhodes. Envoyé en Egypte en 1524 pour y étouffer une révolte, il s'y conduisit avec beaucoup de prudence, gagna la confiance des habitants, et lorsqu'il crut son autorité suffisamment affermie, se déclara souverain. Soliman, informé de sa rébellion, envoya contre lui Ibrahim, son favori, dont l'armée jeta bientôt la consternation dans le parti d'Achmet.

Il fut étouffé dans un bain et sa tête envoyée au grand seigneur.

ACIiMET-GEDUCou ACOMAT, natif d'Albanie, fut l'un des plus grands généraux de l'Empire ottoman. En 1480, il prit Otrante et quelques autres places moins importantes.

Après la mort de Mahomet II, arrivée en 1482, il prit le parti de Bajazet II, et l'éleva sur le trône. Zizim, frère de Bajazet, fut contraint de se retirer à Rhodes. Achmet mourut bientôt après, assassiné parles ordres de Bajazet II, qui oublia les obligations qu'il lui devait.

ACIIIIET GIEDICK, grand visir de Mahomet II, fut l'un des plus grands guerriers de la Turquie. Mort étranglé, en 1482, par l'ordre de Bajazet II.

ACIIMET-PACHA fut choisi pour grand visir par Soliman Ier, lors de la mort de Mustapha. Il fut étranglé en 1554.

ACIIMOUN, viii. de la Basse Egypte, prov.

et à 5 1. 1/4 E.-N.-E. de Mansoûrah , sur un canal du Nil qu'on croit être le même que celui que les anciens appelaient Mandesium, et qui se jette dans le lac Menzaleb.

ACHMOUIVÉIIV, grand vill. de la Haute Eg\pte, prov. de Minyeh, à 44 1. du Caire, et placé sous le 27° 43 de lat. N. et 28° 33' de long. E. Il est bâti sur les ruines de l'ancienne Hermopolis-JUagna. On remarque parmi celles qu'on trouve aux alentours, le portique d'un ancien temple, tout couvert d'hiéroglyphes, et regarde comme un des plus beaux monuments de l'architecture égyptienne,


ACHO, coq ou poule de Madagascar. Les œufs sont gros comme ceux de nos pigeons, et les femelles en couvent jusqu'à trente.

Voy. POULE.

ACHOUK, petite v. de la Turquie d'Asie, pachalik. Elle est située à 28 1. N.-E. de Bagdad, sur la rive droite du Tigre.

ACHRAF, v. de Perse, prov. de Mazanderan. On voit dans ses environs les restes du magnifique palais bâti par Abbas-le-Grand, qui voulait y établir sa résidence et les chantiers de sa marine militaire.

ACHRAS, genre de plantes. Voy. SAPOTILIER.

ACHRIDA, y. d'Albanie (Turquie d'Europe), à 12 1. S.-E. d'Albanopolis. C'est la patrie de l'empereur Justinien.

ACHSIKAT, v. de la Tartarie Indépendante, sur le Sir-Daria, éloignée de 65 1.

N.-E. de Samarkand.

ACHY, v. de France, départ. de l'Oise, sur le Thérain, cant. de Marseille, à 3 1. de Granvilliers. Il y a des fabriques de bas.

Pop. : 700 hab.

ACIAPONDA, v. de l'Empire birman, prov. d'Aracan, sur le golfe de Bengale et à 22 1. d Aracan. Il y a un bon port.

ACIDALIUS (Valens), né en 1565, à Wistock, dans la Marche de Brandebourg, fut un érudit distingué. Après avoir brillé dans diverses académies d'Allemagne et d'Italie, il se fixa à Bres au, en Silésie, où il embrassa la religion catholique. Il mourut dans cette ville d'une fièvre chaude, en 1595, à l'âge de 30 ans. Quoique mort fort jeune, il a laissé quelques ouvrages très-estimés, parmi lesquels on cite : des Notes sur Tacite, Velleius Palerculus et Quinte-Curce. On a encore de lui un commentaire sur Tacite et des Poésies latines, imprimées à Francfort, en

1612 in-8 : on lui a faussement attribué la dissertation MuUeresnon esse homincs, 1641, in-12, plaisanterie dirigée contre les théologiens sociniens. La réponse de Geddjf:s se trouve réunie au traité, 1644, in-12.

ACIDE On donne en chimie ce nom aux composés qui ont la faculté de former, avec les bases, des compositions appelées sels. En général, ces corps gazeux, liquides ou solides, colorés ou incolores, ont une saveur piquante qui leur a fait donner leur nom. On a pensé pendant longtemps que la combinaison seule de l'oxygène avec les métalloïdes ou certains métaux, pouvait donner naissance aux acides. Berthollet a le premier démontré que des corps, composés seulement d'hydrogène et d'un autre corps simple, formaient un acide qui se combinait parfaitement avec les bases. Aujourd'hui donc on admet deux espèces principales d'acides: les oxacides, formés par l'oxygène, et les hydi acides, formés par l'hydrogène.

ï en le plus en usage pour rcconè. yW acide est l'aclion qu'il exerce sui

le papier bleu de tournesol ; tous les Dcides rougissent ce papier à des degrés différents ; mais certaines combinaisons salines où l'acide domine , ont aussi cette propriété. Les acides sont électrisés négativement par rapport à leurs bases ; aussi, dans un sel soumis à l'action de la pile voltaïque, l'acide se porte au pôle positif et la base au pôle négatif.

Quant un corps fournit plusieurs acides, on donne à celui qui contient le plus d'oxigène, la terminaison ique (acide sulfurique), à celui qui en contient un peu moins hypo-ique (ac. hypo-suliurique), à l'acide qui suit, la terminaison eux (ac. sulfureux), enfin ail quatrième qui en contient le moins hypo-eux (ac. hypo-sulfureux). Les sels de ces différents acides conservent les radicaux et changent la terminaison ique en ate (sulfate, hypo-sulfate), et la terminaison eux en ite (sulfite, hypo-sulfite).

Les acides sont extrêmement nombreux et le deviennent chaque jour davantage. Ceux que fournit le règne minéral sont assez bien connus ; on n'en peut pas dire autant des acides appartenant à la chimie organique, quoique cette science ait fait de très-grands progrès depuis quelques années. Parmi les acides, quelques uns se rencontrent daœ la nature à l'état libre, c'est-à-dire non combinés avec les bases : tels sont l'acide carbonique, l'acide citrique , l'acide acétique, l'acide arsénieux, etc. Le plus grand nombre ne se trouve qu'à l'état de combinaison , et c est par l'art que l'on parvient à les isoler, ou bien encore à les créer de toutes pièces. Nous consacrerons un article spécial aux principaux acides, dans le cours dj cet ouvrage.

ACIDYXUS (Grégoire), 'moine grec. Il (lorissait au xive siècle Il a écrit contre -

Palamas, et le* autres moines du mont Athos, ojn; soutenaient que la lumière qui ^u?ut sur le mont Thabor était incréée. On trouve cet écrit dans la Grœcia orthodoxa d'Allatius. Il est encore auteur d'un traité De essentia et operatione Dei, grec et latin , impr. à Ingolstad, 1616, in-4.

ACIER (proto-carbure de fer). On donne ce nom à la combinaison du fer doux avec le carbone, en diverses proportions. Les limites dans lesquelles le fer est susceptible de se combiner chimiquement avec le charbon, ne sont pas fort étendues. L'acier en contient depuis 1 millième jusqu'à 20 millièmes de son poids ; le meilleur en contient 7 à 8 millièmes.

L'acier est solide, très-hrillant, susceptible d'un beau poli, très-ductile , très-malléable, sans saveur et sans odeur. Son tissu est grenu, et ses grains fins et serrés.

Sa pesanteur spécifique en moyenne est de 7,73 à 7,8i, l'eau distillée étant prise pour unité ; quand il n'a été ni forgé, ni trempé, mais fortement écroui. cette densité peut

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WVlV i.


s'éleyer jusqu'à 7,90, tandis que la trempe seule peut l'abaisser jusqu'à 7,70.

Lorsqu'on expose l'acier à l'action d'une chaleur rouge, et qu'on le fait refroidir peu à peu , ses propriétés physiques restent les mêmes ; mais lorsqu'on le fait refroidir subitement, il en acquiert de nouvelles. Il devient très-élastique, plus dur , moins dense et moins malléable qu'il n'était; souvent même il devient cassant ; son tissu est toujours plus fin et plus serré qu'auparavant : on dit alors de l'acier qu'il est trempe, parce que c'est en le plongeant ou en le trempant dans un liquide, qu'on luicommu-

nique ces diverses propriétés. L'expérience prouve qu'on le trempe d'autant plus qu'on lui fait subir un changement de température plus grand et plus prompt. Il ne peut y avoir de lames bien tranchantes , d'outils qui entament les corps très-durs, que ceux fabriqués avec l'acier trempé lui-même plus ou moins dur; de là l'indispensable nécessité d'avoir recours à l'acier dans presque tous les besoins de la vie. Il est tout aussi facile de détremper l'acier que de le tremper ; il suffit pour cela de le chauffer jusqu'au rouge et de le laisser refroidir lentement ; il reprend ainsi ses propriétés primitives, en sorte que l'on peut ensuite le tremper de nouveau et le détremper encore. Le cuivre, l'argent, l'or et les autres métaux, sans en excepter le fer privé de carbone, ne peuvent se tremper ni se durcir ; l'acier seul jouit de cette propriété.

Par la trempe, l'acier éprouve , en raison directe de la dureté qu'il y prend , une dilatation assez grande, et lors du refroidissement son grain acquiert une rudesse et une grosseur proportionnelle à l'intensité de la trempe. C'est de l'état de tension où se trouvent ses molécules après lp. refroidissement, que lui viennent les propriété qu'il possède : sa dureté , sa fragilité, son élasticité.

Le maximum de toutes ses propriétés, ainsi que tous les degrés intermédiaires, dépendent du chauffe auquel il a été soumis, et de la nature des milieux dans lesquels on l'a fait refroidir.

Le tableau suivant offre les divers degrés de chaleur auxquels on peut élever l'acier pour le tremper, le nom des divers corps dans lesquels on peut le plonger, et le degré de trempe qui en résulte.

Trempe très - dure pa,, i lorsque l'eau est J froide et que l'acier v. est rouge-blanc.

Mercure. ,

Rougecerise- Plomb. j Bismuth. Tr £ EMus dUrC QUe Bismuth.

Rouge rose. Presque tous les I par l'eau.

R acides.

auge blanc. Huile de lin.

— d'olive. (Trempe moins dure Suif, cire. i que par l'eau, Besme. J

C'est l'eau qu'on emploie le plus commu-

nément pour tremper l'acier ; pour cela , après avoir fait rougir au feu la pièce d'acier, on la plonge dans ce liquide et on l'y agite.

Quelquefois on lui donne directement la trempe que l'on désire, en lui faisant éprouver un refroidissement convenable; mais le plus souvent on lui donne une trempe trop forte. On le fait recuire pour le ramener à celle qu'il doit avoir, c'est-à-dire on le chauffe jusqu'à un certain degré, et on le laisse refroidir à l'air ; plus on le chauffe, plus il perd de sa dureté.

L'acier, ayant été trempé très-dur, si on veut le ramener au degré de dureté des rasoirs, des canifs, on le chauffe sur des charbons incandescents, jusqu'à ce qu'il prenne une couleur paille. Pour lui donner la dureté des ciseaux, des couteaux, on le chauffe jusqu'à la couleur brune ; et pour lui donner celle des ressorts de montre, on le chauffe jusqu'à ce qu'il prenne une couleur bleue ; enfin , pour lui donner la dureté des ressorts de voitures, on le chauffe jusqu'au rouge brun. On peut encore opérer les trois premiers recuits en couvrant l'acier d'une légère couche de suif, et le chauffant, pour le premier recuit, jusqu'à ce que le suif répande une légère fumée ; pour le second , jusqu'à ce que cette fumée soit plus abondante et un peu colorée ; enfin, pour le troisième , jusqu'à ce que le suif soit sur le point de s'enflammer.

L'acier est presque aussi difficile à fondre que le fer ; aussi ne peut-on le fondre que dans un excellent creuset et dans une bonne l'orge.

L'acier n'a point été trouvé encore dans le sein delà terre ; c'esttoujours un produit de l'art.

Il y a trois espèces d'acier : 1° l'acier naturel dit de forge ou de fonte, appelé aussi acier d'Allemagne ;2° Y acier de cementation; 30 l'acier fondu.

1° L'acier naturel, dit de forge ou de fonte, s'obtient directement, en très-grande abondance , et à peu de frais, dans le traitement de certains minerais carbonatés ou fer spathique ; les forges des Pyrénées en France , celles de l'Istrie et de la Carinthie, dans les États dépendants de l'Empire d'Autriche , fournissent au commerce la presque totalité de l'acier naturel.

2° L'acier de cémentation s'obtient en carburant des barres de fer doux : pour cela on les tient enfermées, pendant un temps relatif, dans des caisses appropriées à la grosseur des barres , en les enveloppant complètement de charbon en poudre , et les chauffant à une température constante et assez élevée par le moyen d'un fourneau. Il semble que, dans ce cas, le fer aspire, suce, en quelque sorte, le carbone mis en contact avec lui. Le choix du fer est indispensable pour obtenir une bonne qualité d'acier. Les Anglais tirent de Suède le fer qu'ils emploient à cet usage. Ce fer, fabriqué au


charbon de bois , ne peut être suppléé par le fer à la houille , si abondant en Angleterre.

Le fer de première qualité des Pyrénées et de Franche-Comté, n'a jusqu'ici donné que de médiocre acier de cémentation. Pour que la cémentation soit parfaite, il est essentiel que les barres soumises à l'action du carbone soient d'une égale grosseur.

3° L'acier fondu. L'acier de cémentation et l'acier naturel, dit de forge, sont cependant tous les deux imparfaits, et par cela également impropres à quelques emplois délicats; ils offrent peu d'uniformité dans la carburation. La surface des barres de l'aciercémenté est toujours plus carburée, plus aciérée que le centre, et l'acier naturel dit de forge est inégal, non-seulement dans la même masse, mais encore dans des places très-voisines les unes des autres. On a réussi à obvier à ces inconvénients, et l'on a obtenu un acier égal et uniforme par la fabrication de l'acier fondu.

L'acier qu'on travaille à Bombay, dans l'Inde, sous le nom de icootz, paraît être de l'acier fondu.

Les Anglais, qui sont encore les maîtres dans l'art de fabriquer la fonte des fragments d'acier,font usage presque exclusivement des creusets d'Ypse. En Allemagne, en Angleterre, on fabrique aujourd'hui, et à très-bon marché, avec l'acier fondu obtenu au moyen de la fusion de la fonte de fer, deux variétés d'acier d'une qualité supérieure, connues, l une sous le nom d'acier Marshall, et l'autre, sous celui d'acier B. Huntzmann. L'une de ces espèces d'acier s'obtient par la fonte dans des creusets, et l'autre par la fonte dans un fourneau à réverbère.

L'acier B. Huntzmann est plus facile à forger que l'acier Marshall. Si l'on ajoute du fer doux et nerveux dans le bain d'acier fondu, on fait acquérir à cet acier la propriété d'être soudable avec le fer; on lui donne du corps et on le rend plus facile à travailler.

L'acier de Styrie est connu sous trois noms différents : 1° le lJliintz-Stahl, c'est la première qualité; 2° le Kern-Stahl; 3" le Frimeh-Stahl.

D'après les expériences qu'on vient de faire en Angleterre, notamment celles faites par MM. Stoddart et Faraday, on peut admettre que plusieurs métaux, entre autres l'argent, communiquent au fer, quand on les y allie en très-petite quantité, une dureté extrême, et ajoutent encore à l'élasticité de l'acier. Cela fait croire qu'il entre un peu d'argent dans la composition de l'acier dont sont fabriquées les fameuses lames de Damas, en Orient, et le wootz de Bombay.

M. Vauquelin a trouvé le meilleur procédé que nous avons pour déterminer la quantité de charbon contenue dans l'acier. Ce procédé consiste à mettre, à la température ordinaire, de la limaille d'acier en contact avec l'eau saturée d'acide sulfureux. Le fer, dans l'es-

pace de quelques jours, par une action lente, finit par se dissoudre entièrement, et le carbone peut être mis en liberté. Le fer se trouve dans la liqueur, faisant partie du sulfate sulfuré qui se produit, et le charbon se dépose sous forme de flocons très-légers ; on le lave à plusieurs reprises avant de le sécher et de le peser.

ACILIUS-GLABRIO , consul avec P.-C.

Scipion Nasica, l'an 191 avant J.-C. Il fit la guerre contre Antiochus, roi de Syrie, qui fut défait aux Thermopyles. Il prit Héraclée, puis Lamia, et obtint les honneurs du triomphe à Rome, dès que l'année de son consulat fut terminée. Il élevadanscette ville un temple à la Pitié, dans lequel son fils fit placer sa statue en or pur, la première de ce métal que l'on vît à Rome.

ACILIUS-GLABRIO fut consul sous Domitien, l'an de J.-C. 91, avec Marcus-Ulpius Trajan qui, dans la suite, devint empereur.

Acilius-Glabrio, forcé par Domitien de descendre dans l'amphithéâtre pour y combattre des bêtes féroces, tua, sans en avoir été blessé, un lion d'une grandeur prodigieuse.

Domitien, jaloux des applaudissements du public que lui valut son adresse, l'exila, sous un autre prétexte, et le fit mourir quatre ans après, comme coupable d'avoir voulu troubler l'Etat.

ACILU, b. d'Espagne, prov. et à 41. E.-

S.-E. de Vittoria (Alava).

ACIMPO , b. d'Espagne, prov. de Malaga, situé près de Ronda. On trouve encore dans ses ruines les restes d'un théâtre, et on en retire continuellement des statues, des monnaies et d'autres antiquités romaines.

ACIATLI, gallinula purpurea, espèce de poule sultane. Son plumage est d'un pourpre noirâtre entremêlé de plumes blanches. Ses yeux sont noirs, avec l'iris jaune ou fauve; ses pieds jaunes verdâtres, le bec est blanchâtre dans la jeunesse de l'oiseau, et rougeâtre lorsqu'il est adulte. L'acintli habite le bord des marais au Mexique ; il se nourrit de poisson. Il passe pour un excellent gibier.

ACIOA ou COUPI DE CAYENNE, cl. il,., ord.

10, fam. des rosacées, Juss. Arbre à feuilles stipulées ; stipules caduques; fleurs en corymbe terminal, complètes, rosacées; onze ou douze étamines, un seul pistil; fruit à noyau, semblable à celui du conepia, mais plus grand et se fendant dans sa maturité. Cet arbre qui paraît être congénère du conepia, habite la Guyane.

ACIPE'\ SÈRE, acipenser, genre de poissons, d'une grandeur quelquefois énorme.

Caract. : bouche située à la partie inférieure de la tête, rétractile et sans dents, accompagnée de barbillons ; corps allongé et garni de plusieurs rangées de plaques dures. Ce genre réunit quatre espèces.

L'ACIPENSËRE ESTURGEON, acipeitser sti rio, Linn. Lèvres fendues, quatre barbillons. Ce


poisson se trouve dans presque toutes les mers, et remonte les grands fleuves. Voy. EsTURGEON.

L'ACIPENSÈRE GRAND ESTURGEON, acipenser httso, plus grand que le précédent. Son museau est très-allongé. Voy, ESTURGEON.

L'ACIPENSÈRE STRELET, acipenser rhutenus, Linn. Museau trois fois plus lpng que le diamètre de la bouche; beaucoup plus petit que -les' précédents ; remontant comme eux les rivières. Voy. STRELET.L'ACIPENSÈRE ÉTOILE. Museau quatre fois plus long que la bouche, recourbé, élargi à l'extrémité. Il habile la mer Noire et remonte

le Danube au printemps. Voy. STRELET.

Quand ces poissons ont remonté les fleuves , leur chair acquiert des qualités qui les font beaucoup estimer.

ACI-REALE; v. de Sicile, chef-lieu de cant., prov., distr. et à 4 1. N.-E. de Catane.

Elle est bâtie sur un énorme massif de laves basaltiques; elle est remarquable par son voisinage de l Etna, le plus grand volcan de l'Europe. Elle est défendue par un fort. On y fabrique des toiles et des étoffes de soie ; on exporte des grains. Les environs sont fertiles et produisent beaucoup delin. Il y a une source d'eaux minérales. Pop. : 15,000hab.

ACI SAN-ANTONIO, v. de Sicile, provo et dist. de Catane, chef-lieu de canton ; elle est située sur le penchant du mont Etna.

ACfiSAMTHERA, cl. 14, ord. 9, fam. des salicaires, Juss. Cette plante, comprise par Linnée dans le genre rhexa, en diffère par le nombre de ses parties caractéristiques. Caract. : herbe à feuilles opposées; fleurs alternativement axillaires, solitaires, régulières, rosacées, complètes; dix étamines ; le fruit arrondi, couronné par les restes du calice, est une capsule à deux !eges, polysperme. L'acisanthera croit à la Jamaïque, et s'élève à plusieurs pieds de hauteur.

ACITLI ou GRÈBE CORNU, animal du Mexi-

que. Voy. GRÈBE. ,

ACKEN, v. et chât. des Etats prussiens , située dans la prov. de Saxe, régence deMagdebourg, cercle et à 4 I. 1/4 E.-S.-E. de Calbe, sur l'Elbe. On y trouve des fabriques de draps, des tanneries et des manufactures de tabac. Pop. : 3,000 hab.

ACKER ( 1'), montagne du roy. de Hanovre, prov. de Grubenhagen. Elle est située à 1 1. 1|2 N.-O. d'Andreasberg et fait partie de la chaine du Hartz. On y a établi des forges ; on y trouve un martinet à cuivre et une fabrique de laiton.

ACKERMAKW ( Jean-Christian-Gottlieb ) naquit en 1756, à Zeulenrode, dans la Haute Saxe. Il fut professeur de médecine à Altorf, en Franconi, où il mourut en 1801. Les principaux ouvrages qu'on a de lui sont : JnatitKtione > historiœ medecinœ; Nuremberg, 1792, in-8 ; Manuel de médecine militaire, 2 v. in-8 ; Leipzig, 1794 et 1795, en allemand.

ACKERMAFTN (Conrad), comédien, né au commencement du XVIIIe siècle, passe pour le créateur du théâtre allemand. En 1765 , il fut directeur de celui de Hambourg, où Lessing fit jouer ses pièces. Il mourut en 1771 dans cette même ville.

ACKLIN ou SOUTH CROOKED, île de l'Archipel des Lucayes, située entre 22° 40' et 22° 34' de lat. N., et entre 76" 16' et 76° 3V de long. O.

ACI\.LINGTO:.v, bourg d'Angleterre , comté de Northumberland, ward et à 3 1.

1/2 de Morpeth. Pop. : 269 hab.

ACKROUD, petite v. d'Afrique, dans le roy. de Tunis, et à 10 1. de cette ville.

ACLA, petite v. d'Amérique, dans la Colombie , à 42 1. E. de Panama. Les Espagnols l'abandonnèrent en 1532, à cause de son climat mal sain." ACMDA ou CHANVRE DE VIRGINIE, acnida canabina, diécie pentandrie, Linn; cl. 6, ord. 3, fam. des arroches, Juss. Genre de chanvre qui croît naturellement dans les marais salés de la Virginie ; les feuilles simples ; les fleurs axillaires, rosacées, dioïques ; la semence couronnée par le calice succulent et sillonné. Linnée n'assigne qu'une seule espèce à ce genre.On n'a pas encore essayé d'acclimater cette plante dans nos contrées; peut-être.offriraitelle d'excellent chanvre avec beaucoup moins de frais de culture que les espèces qui nous en fournissent.

ACOllA, petite ville de Portugal, prov.

d'Estramadure, à 2 1. 1/2 S. deLeiria.

ACOBAMBA, v. du Pérou, autrefois la capitale de la prov. d'Angaracs. Elle est à 5 1. S. deGuancavelica.

ACOCLAMES, tribu indienne au N. du Mexique.

ACOLALEN ou ACOLAON. Insecte trèsredouté dans les cases des nègres, à cause des dégâts qu'il y fait. Il multiplie beaucoup et parvient en peu de temps à la grosseur du pouce ; il a la forme d'une punaise. Il paraît appartenir au genre des blattes. Voy. BLATTE.

ACOLCHI, œriolus pheniceus, Linn. Oiseau du Mexique. Voy. COMMANDEUR.

ACOLCHI DE SERA, oiseau du Mexique qui serait fabuleux; il est probable que c'est le loriot. Voy. LORIOT.

ACOL1JV, Espèce de raie d'eau indigène au Mexique, qu'on appelle improprement caille d'eau. Voy. RALE.

ACOLUTHUS (André), théologien, naquit à Breslau, en 1654.11 fut savant dans les langues anciennes et orientales Il professa ces dernières dans le collège d'Elisabeth à Berlin. Il mourut à Breslau en 1704. On a de lui une édition du Coran, en 4 langues : arabe, persane, turque et latine; Berlin, 1701, in-fll; Obadias, armenus et lalinus; Leipzick, 1680, in-4. C'est le premier ouvrage imprimé en Allemagne avec des caractères arméniens;


De aquis amaris; Leipzick, 1682, in-4.

ACOMA, bourg du Mexique, à 37 1. S.-O.

de Santa-Fé. Les Espagnols le prirent en 1599.

ACOXCAGUA, prov. du Chili. Elle est bornée au N. et à l'O. ,par une partie de la prov. de Quillota, à l'E. par les Andes, au S par la vallée de Colina. San-Felipe en est la capitale. Cette prov. est divisée en deux par la riv. de Quillota. Son territ. est uni et bien arrosé; il produit du blé, des fruits, des melons et beaucoup d'origan, qui se porte surtout au Pérou, et est la principale branche de son commerce. On trouve dans ses montagnes des mines de cuivre et d'argent très-riches. La pop. de cette prov. est évaluée à 8,000 hab.

ACOXCAGUA, riv. du Chili, provo d'Aconcagua. Elle prend sa source aux Cordilières, coule de l'E. à l'O., et a son embouchure à 111. N- de Valparaiso, dans le Grand Océan Austral.

ACOÎSCAGUA , petit b. du Chili, à 33 1.

N.-E. de Santiago. C'était la capitale de la pr»r. é'Aconeagua avant la fondation de la ville de San-Felipe. ACOiVCE (Jacques)., philosophe, jurisconsulte et théologien. Il naquit à Trente dans le XVIe siècle, se fit prolestant et se retira en Angleterre où il fut bien reçu d'Elisabeth.

il dédia à cette reine son livre des Stratagèmes de Satan; Bàle, 1565 et 1610. Cetouv. a été trad. en français-la même année; Bâle, 1565, în-i, et depuis à Delft, 1611 et 1624, in-8. Il a laissé encore la Méthode d'étudier et la Manière de faire deslivres, qu'on trouve dans l'édition latine d'Amsterdam, 1674, in-8.

Ces deux écrits sont aussi imprimés séparé-

ment. Calvin l'accusait d'être trop tolérant.

ACONIT, aconitum, polyandrie, trigynie, Linn.; cl. 11, sect. 2, genre 3, Tourn.; ci. 13, ord. 1, fam. des renonculacées, Juss. Caract.: calice de cinq pièces ; la foliole supérieure concave eten casque ( ce calice est appelé corolle par Linnée); plusieurs pétales ( ces pétales convertis en noctaire par Linnée) : les deux supérieurs en éperon, à onglet trèslong , canaliculé, étroit, recourbé, l'éperon court ; ces pétales cachés sous le casque du calice; d'autres plus petits, linéaires, en forme d'écaillés; feuilles digitées ou palmées.

- Le fruit consiste en trois ou cinq capsules relevées, polyspermes, ouvertes en dedans.

On connaît vingt-huit à trente espèces d'aconits, qu'on a distribuées en quatre sections : ACONIT ANTHORE ou ACONIT SOLITAIRE, ac.

anthora, Linn. Cette espèce, qui croit sur les montagnes, a les feuilles extrêmement découpées et hérissées, et de larges fleurs d'un jaune pâle.

ACONIT-TUE-LOUP, ac. lycoctonum, Linn.

Feuilles larges, palmées comme celles des platanes ; fleurs d'un jaune pâle; casque étroit et allonge Cette espèce, naturelle dans

les montagnes, est cultivée dans les jardins; -ACONIT-PANICULÉ , ac. camarum, Linn.

Racines fusifqrmes ; tiges faibles; feuilles découpées et s'élargissant vers l'extrémité ; fleurs en épis et verdâtres. Habite sur les hautes montagnes.

ACONIT-NAPEL, ac. napellus, Linn. La racine pousse deux ou trois navets noirs coniques , ce qui a valu à la plante le nom de napellus (petit navet). Feuilles divisées et subdivisées en segments linéaires et finissant en circonférence arrondie ; fleurs en épis d'un bleu très-éclatant. Originaire des montagnes , cette plante est cultivée dans les jardins.

Les aconits sont tous vénéneux et rangés parmi les poisons narcotico - âcres. Leur vertu délétère agit principalement sur l'estomac et sur le cerveau ; elle existe particulièrement dans la racine et les feuilles de l'aconit-napel : aussi, cette plante, qu'on rencontre surtout dans les pâturages des montagnes, jouissait-elle d'un grand renom parmi les anciens, qui se servaient de son suc pour empoisonner leurs flèches. Sa virulence n'est cependant pas comparable avec l'énergie du terrible bish du Népaul, aconitum ferox. La pharmacie prépare un extrait d'aconit qui a été employé avec succès dans certains cas de rhumatisme, de goutte, de maladies de la peau. On le donne aussi comme diurétique dans les hydropisies anciennes et rebelles.

L'aconit est peu usité aujourd'hui. et s'est réfugié dans la pharmacie homœopathique.

Quoique l'odeur des plantes en fleur produise des étourdissements chez ceux qui la respirent un certain temps, les fleuristes n'ont pas craint d'introduire les aconits dans les parterres : leur culture est au reste très-facile ; ils demandent une terre plutôt sèche qu'humide : ou les multiplie de graines, ou mieux par éclats des vieux pieds en hiver.

ACO \QUIJA, haute montagne de l'Amérique Méridionale, 26° lat. S. On en retire de l'or.

ACONTIAS. Ce genre de reptiles est trèscurieux , en ce qu'il forme le passage entre les orvets et les vrais serpents. Les orvets portent deux petites proéminences renfermantdeux os analogues au fémur, et tenant à un vrai bassin caché dans l'intérieur ; ils ont aussi quelques traces des membres antérieurs : ce sont des seps dont les organes de locomotion se sont arrêtés dans leur développement. Les vrais serpents n'ont aucun vestige de sternum ni d'épaule. Lesacontias sont comme eux dépourvus de ces pièces ; mais ils se rattachent aux orvets par Ja forme de leur tête, par leurs paupières et par la distribution de leurs écailles. Cuvier les a réunis aux orvets et aux ophisaures dans la famille des anguis, première des ophidiens.

Le nom d'acontias a été donné par les ancieas à diverses espèces de serpents qui ha-


bitaient l'Égypte, la Syrie, la Perse. L'espèce regardée comme type de ce genre par Cuvier, Vacontias meleagris, vient du cap de Bonne-Espérance. Elle est à peu près de la même taille que nos orvets, mais elle est tachetée d'une façon différente. Dans le même pays il y en a une autre espèce ( acontias cœeus) , qui est entièrement aveugle.

ACORE , racine noueuse d'une odeur agréable, qui vient de l'Inde. Voy. CALAMUS AROMATICUS.

AÇORES, îles de l'Océan Atlantique Sept., situées entre 36° 56' et 39° 44' de lat. N., et entre 27° tf. et 33° 32' de long. 0., environ à 300 1. de Lisbonne. Elles dépendent du Portugal. La superficie des Açores est estimée à 800 milles carrés. Cet archipel est composé de neuf îles : Terceira, où se trouve Angra, v.

épiscopale et capitale de tout l'archipel ; SanJorge, Graciosa, Fayal, Pico, Flores, Corvo, San-JJliguel etSanta-JUaria. Le nom d'Açores a été donné à ces îles à cause de la grande quantité de milans (falco milvus), que les habitants appellent encore açor ou mithafre, qu'on y vit lors de sa découverte. Cet archipel fut entièrement connu vers le milieu du xve siècle. En 1580 , elles tombèrent, ainsi que le Portugal, au pouvoir de l'Espagne, et y restèrent jusqu'à la restauration de la maison de Bragance.

La régence a résidé à Angra, dans l'île de Terceira, jusqu'à la prise de Porto et de Lisbonne. Elle y publiait la Chronique de Terceira, journal beaucoup mieux imprimé que la Gazette de Lisbonne. C'était un véritable phénomène littéraire ; et on doit le signaler dans la description de cette partie de l'Europe , si arriérée encore en presque tout ce qui constitue la civilisation européenne.

C'est toujours à Angra qu'est le siège du gouvernement ; c'est aussi la résidence d'un évêque. Ponta-Delgada, dans l'île de SanMiguel, est la ville la plus marchande, la plus industrieuse, et la plus riche de tout l'archipel; elle est assez bien bâtie, mais son port est mauvais. Sa population s'élève à 16,000 habitants. Le climat des Açores est plus tempéré que celui des contrées d'Europe situées sous le même parallèle. Les coups de vent et les tremblements de terre y sont fréquents; les montagnes portent toutes l'empreinte des volcans, et sont presque entièrement composées de lave. Le sol de toutes ces îles est généralement fertile et arrosé par beaucoup de ruisseaux ; on y fait deux récoltes par an.

On y recueille abondamment le blé, l'orge, le maïs, les pommes de terre et tous les légumes de l'Europe. Les citrons, les oranges, les bananes et toutes les espèces de fruits, excepté l'abricot, qui ne se trouve que dans l'île de Fayal, y sont communs. On cultive la vigne sur les montagnes : le vin qui en provient forme un des principaux objets d'ex-

portation et rivalise avec celui de Madère.

Tous les animaux domestiques qui sont en Europe se trouvent aux Açores. Le commerce de cet archipel se fait principalement avec le Brésil et les autres pays d'Amérique. Les habitants sont généralement pâles, bien faits, et ont les cheveux touffus et noirs ; les gens du peuple sont actifs, humains et hospitaliers. La population de l'archipel était, en 1821 , de 200,000 hab. Les Portugais placent leur premier méridien au Grand-Pic, haut de 1,260 toises dans l'île de Pico. Des volcans sous-marins avoisinent les îles San-Miguel, Terceira et San-Jorge.

AÇORES, bourg du Portugal, prov. de Beira , à 3 1. N.-E. de Guarda.

ACOHlS, roi d'Egypte vers le ive siècle avant J.-C. Il fit la guerre à Artaxerce, roi des Perses. Il mourut vers 374 avant J.-C.

ACOnUS, acorus calamus, hexandrie monogynie, Lin.; cl. 2, ord. 1, famille des aroïdes, Juss. Racine longue, grenouillée, grosse comme le doigt, blanche intérieurement, roussâtre en dehors, spongieuse, aromatique; feuilles radicales, en gaine, semblables à celles d'un iris ; hampe d'une odeur douce, suave; spadices nus, dépourvus de spathe, couverts de fleurons cylindriques; pour fruit, une capsule trigone à trois loges.

La plante croît le long des eaux, en Hollande et en Angleterre; on la trouve aussi dans les Indes, dans l'Amérique Méridionale: on peut l'acclimater dans toutes nos provinces,et elle l'est déjà dans plusieurs.

L'acorus est réputé stomachique, carminatif, hystérique. L'herbe, en la mangeant fraîche, est, à ce qu'on prétend, très-nourrissante : on la confit comme l'angélique. On assure que l'odeur du rat musqué, ou ondatra, lui vient de ce qu'il se nourrit de la moelle de l'acorus.

ACORUS, FAIX ACORUS, iris pseudo acorus, Linn. Nom donné à l'iris jaune qui croît dans nos marais. Voy. IRIS.

ACOSTA (Gabriel d'), chancelier et professeurde théologie à Coïmbre; morten 1616.

On a de lui des commentaires sur une partie de ïAncien-Testament ; Lyon, 1641, in-fol.

ACOSTA (Joseph), provincial des jésuites au Pérou, fut un célèbre auteur espagnol. Il naquit à Medina-del-Campo, vers 1539, et mourut à Salamanque, en 1600. On a de lui De procuranda Indorum salute ; Salamanque, 1588, in-8; ï Histoire naturelle et morale des lndes, imprimée en espagnol, en 1588, in-8, et traduite en français, 1600, in-8; De Cliriato rovelato ; Rome, 1590, in-4; De vera srriptnras interpretawli ration?, qu'on trouve à la suite des commentaires de Menochius.

ACOSTA ,r j'ici). ms d'un gcntilliomme portugais, naquit à Oporto. Il abandonna la religion catholique dans laquelle il avait été élevé, et embrassa le judaïsme; il se fit cir-


concire à Amsterdam. Ayant reconnu que les observances des Juifs n'étaient pas conformes à la loi de Moïse, il se fit excommunier par la synagogue. Acosta composa à ce sujet un livre, où il fait voir que les rits et les traditions des pharisiens sont contraires amx intérêts de Moïse, et où il embrasse même les erreurs des sadducéens, sous prétexte que Moïse n'a parlé ni du paradis ni de l'enfer. Ce livre fut réfuté en 1623 par un médecin juif. Acosta répliqua par un ouvrage intitulé Examen traditionuin philosophicaj'um 4td legem scriplam, dans lequel il combat l'immortalité de l'âme. Les Juifs lui répondirent et le firent emprisonner. La liberté lui ayant été rendue, il s'imagina que la lei de Moïse n'est qu'une pure invention des hommes, et que toutes les religions sont indifférentes. Il rétracta, en apparence, tous ses écrits, déguisa ses erreurs, et rentra dans la communion judaïque. Quelque temps après, il fut accusé par son neveu, jeune garçon, de ne point observer les lois judaïques dans son manger, ni sur d'autres points.

Cette accusation attira sur lui de nouvelles persécutions, ainsi qu'il le raconta lui-même dans un petit écrit intitulé Exemplar vitce humanœ. Pour recouvrer sa tranquillité et mettre un terme à ces persécutions, il subit la pénitence que la synagogue lui imposa.

Dans ua coin de la synagogue, nu jusqu'à la ceinture, il reçut du maître chantre trenteneuf ce.ps de fouet; ensuite, absous par le prédicateur de l'assemblée, il reprit ses habits et alla se coucher en travers, à la porte de la synagogue, afin que tous les assistants,

hommes et femmes, passassent sur lui en sortant, suivant les rits hébraïques. Enfin, voulant mettre un terme à toutes les inquiétudes qui lui venaient, et de ce qu'il croyait et de ce qu'il ne croyait pas, il saisit un pistolet et se tua, vers 1640.

ACOSTA (Jean d'), né au Bengale, en 1785, d'une famille d'origine portugaise, faisait le commerce, et écrivait, en même temps, sur les sciences, dans les gazettes de Calcutta. En 1812, il fut un des,éditeurs du Mngtzine de cette ville, et directeur du Times, en 1816. Il avait publié, en 1807, un écrit remarquable, intitulé Projets d'assurances commerciales. Il est encore auteur d'une Notice intéressante sur Ramshun-Roy, brahmane, dans la Chronique religieuse de l'abbé Grégoire. Il est mort à l'âge de 45 ans. > ACOTYLÉDONES. Qn désigne sous ce nom les plantes dont l'embryon ou germe de la semence est seulement composé de la radicale et de la plumule, sans cotylédons ou lobes latéraux qui représentent les feuilles à l'état embryonnaire. Jussieu, en fondant sa classification sur l'absence, la présence et le nombre des cotylédons, a donné le nom d'acotylédones aux plantes qui manquent de ces organes, ou chez lesquelles on ne les avait

pas encore découverts. Il a appelé momocotyledones, ou à un seul cotylédon , les plantes qui offraient cet organe unique, et dico- tyledones, celles qui présentaient un double cotylédon.

Decandolle, qui, d'après l'absence ou la présence des vaisseaux dans les plantes, les a divisées en deux grandes classes, les cellulaires et les vasculaires, a fait trois divisions des acotylédones. Dans la première, et sous le nom de monocotylédones cryptogames, il range plusieurs familles naturelles pourvues de vaisseaux : telles sont les fougères, les Iycopodiacées, les équisétacées (presles) et les marsiléacées. Il legarde seulement comme acotylédones les plantes sans système vasculaire, qui n'onrent qu'un ensemble presque homogène et cellulaire, et dont les or-

ganes reproducteurs (quand ils existent) sont désignés sous le nom de sporules : 1° les mousses et les hépatiques, dont les tiges distinctes sont revêtues d'appendices foliacés et qui ont des organes de fructification visibles ; 20 les lichens, les hypoxilons, les champignons et les algues, qui n'ont ni tiges, ni feuilles distinctes, et dont on ne connaît pas les organes reproducteurs.

Ce n'est que par analogie d'apparence qu'on distingue dans les acotylédones des racines, des tiges et des feuilles. Les parties qu'on appelle les racines sont plutôt de simples crampons destinés bien plus à fixer la plante au sol qu'à pomper dans la terre la nourriture ; leurs tiges ne présentent jamais la tendance qu'ont les végétaux vasculaires ou cotylédones à s'élever verticalement; leurs feuilles permanentes et sans pores corticaux diffèrent essentiellement des feuilles véritables. On n'a pas pu déterminer d'une manière certaine la différence des sexes chez la plupart de ces plantes. Linnée, qui pensait que la faiblesse de nos moyens actuels d'observation nous empêchait de les reconnaître, les appelait cryptogames {noces cachées)..

Lamark pensait qu'elles n'avaient point de sexe, et leur avait, en conséquence, donné le nom d'agames (sans noces).

ACOUDI ou ASOUDk grande v. du rôy.

d'Asben, dans le Sahara, chef-lieu du pays d'Ahir, située à 45 1. environ Nr d'Agadès.

Elle est peuplée de mahométans. C'est une station où les caravanes trouvent de quoi se rafraîchir et renouveler leurs provisions, ACOUROA, cl. 14, ord. 11, fam. des légumineuses , Juss. Arbre de la Guyane à feuilles alternes , pinnées, avec impaire ; à fleurs en grappes terminales ou axillaires ; les fleurs papillonacées ; pour fruit un légume coriace, comprimé, concave d'une part, convexe de l'autre, ne s'ouvrant pas.

Cet arbre parait être congénère du ptéro., carpus, et très-rapproché du vateirea.

ACOUS, v. de France, départ, des Basses* Pyrénées, arr. d'Oloron, cbef-lieu cte cant.,


prés le gave d'Aspe, à 8 1. S.-S.-O. de Pau.

On y remarque des masses d'ophite, et une source d'eaux minérales nommée Suberlaché, dont l'eau est tiède. Pop. : 1,650 hab.

ACOUTAiVE, une des îles Aléoutiennes, dans le Grand Océan Boréal, du groupe des îles Lisie.

ACOUTI, cavia acouti. On prononce agouty. Voy. ce mot.

ACQS. Voy. DAX.

ACQUA, v. du grand duché de Toscane, prov. de Pise, à 6 1. E. de Livourne. Il y a des bains renommés.

ACQUANERA, b. d'Italie, prov. de Mantoue, à 6 1. 112 0. de Mantbue. On y fabrique de la toile.

ACQUAPENDENTE, AcuZa (Viterbe), y.

assez grande d'Italie, dans l'État de l'Eglise, délégation d'Orvieto, siège d'un évêché érigé en 1650 ; elle possède une cathédrale et cinq églises. C'est la patrie de Grégorio Leti ; il y a dans ses environs de très-belles cascades, des mines d'argent, du tuf. Son sol est - généralement volcanique. Elle est située sur une montagne près de la riv. de Paglia, à 4 1.

3/4 d'Orvieto et 24 1. N.-O. de Rome. Long.

9° 28'E., lat. N. 42° 45' 23".

ACQUARIA (Acquarhim), petite v. d'Italie, dans les États de Modène, à 8 I. 1/2 de Modéne, sur une montagne. Il y a une source et des bains d'eaux minérales.

ACQUAVIVA (Octavio) devint archevêque de Naples après avoir été cardinal et légat.

Il mourut âgé de 52 ans, en 1612.

ACQUAVIVA ( And-Matt.), duc d'Atri, naquit en 1456, et servit en Italie sous Charles VIII. Il est auteur d'un Commentaire sur une traduction latine de l'ouvrage de Plutarque sur la vertu morale. Il est mort en 1528. Acquaviva ( Bélisaire), son frère, a laissé des Traités sur divers sujets, imp. en un vol. in-fol., à Naples, en 1519.

ACQUAVIVA (Claude), général des jésuites, naquit en 1543 et mourut en 1615. Il gouverna sa compagnie avec fermeté. Son Décret contre la doctrine d'attenter à la personne des rois, l'ordonnance connue sous le nom de Ratio studiorum, ouvrage supprimé par l'inquisition, ont été traduits eh français ; il a fait aussi une traduction de Industria ad curandos animŒ morbos, sous le titre de Manuel des supérieurs ecclésiastiques et réguliers. etite Y. du roy de Naples, ACQUAVIVA, petite v. du roy. deNaples, chef-Jieu de cant., distr. de Bari, prov. de la Terre de Bari, à 7 1. S. de Bari. Il y aune belle église paroissiale et quelques couvents, deux hôpitaux et un mont-de-piété. Pop. !

5,320 hab. ACQUI, v. épisc. du roy. deSardaigne, division d'Alexandrie. Elle est remarquable par sa grande antiquité, par un reste d'aqueduc romain et par ses bains sulfureux assez fréquentés. Il y a des manufactures de ru-

bans et de cordons de soie. Pop. : 6,500 hab.

Elle est située sur la rive sept. de la riv. de.

la Bormida, à 101. N.-O. de Gènes. Dès que les troupes françaises eurent pris possession du Piémont, les révoltés voulurent tenter un coup de main sur Acqui ; ilsJurent enveloppés et défaits par la division du général Grouchy, et perdirent plus de 600 hommes qui restèrent sur le champ de bataille. L'archiprêtre Bruni se laissa plutôt assassiner par les révoltés, que de leur permettre de sonner le tocsin dans son église.

ACRE. On donne ce nom aux substances dont la saveur est mordicante et corrosive. Il y a une certaine classe de poisons qu'on appelle âcres. Voy. POISON.

ACRE, eyalet de Syrie. Il est borné au N.

par Tripoli, à l'E. et au S. par Damas, à l'O.

par la Méditerranée. Il comprend Acre ou Akka qui en est la capitale, Beyrowt, Sidon, ou Saïde ; Sour ou Tyr ; Nazareth ou Nasra ; Tabarieh ; le pays du Moutoualis, dont le chef-lieu est Baalbeck ( seulement tributaire) ; le pays des Druzes oùv se trouve Daïr-el-Kamar, siège de leur grand émir qui n'est que tributaire.

ACRE, Aco et plus tard PTOLÉMAIS; AKKA des orientaux; SAINT-JEAN D'ACRE ; cheflieu de l'eyalet de ce nom, en Syrie, est située sur un promontoire qui forme, avec celui du mont Carmel, une baie semi-cire.laire, et à environ 1001. d'Alep. Josèphe nous apprend (Antiq., liv. xiii, c. 3.) que cette ville, après avoir été possédée par Démétrius, fils de Séleucus, livrée ensuite à Alexandre, fllsd'Aitiochus Epiphane, assiégée et prise plus tard par Alexandre roi des Juifs qui la céda à ptelémée, devint peu de temps, après la possession de Cléopâtre, mère de ce même Ptolémée. Le nom de Ptolémaïs fut donné à Aco par Ptolémée ; c'est de ce nom qu'elle est appelée dans les Actes des apôtres. Les Sarrasins s'en rendirent maîtres et en furent chassés par les chrétiens en 1104. Saladin la reprit sur eux, en 1187. Les chrétiens s'en emparèrent de nouveau après un siège de trois ans, où se trouvèrent la plupart des princes d'Occident ; il fallut même partager cette conquête entre les nations qui en avaient fait le siège, et pour éviter la dispute on assigna à chacun son quartier. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem s'y étaient retirés après la prise de Jérusalem; ils s'y maintinrent jusqu'à l'année 1291, ép que où elle tomba au pouvoir des Sarrasins. Cet ordre se réfugia en Chypre. Les Sarrasins saccagèrent cette ville, et elle est restée longtemps dans cet état de misère et de ruine, Vers lexvn® siècle, Fakhr-Eddin, prinpedes Druzes, après avoir conquis toyte la Syrie, eut le projet de la relever. Cependant, vers le milieu du XVlIIe siècle elle était presque déserte. Le cheikh Daher, émir arabe, s'en empara par suFprise en. 1740, et y ramenai le


commerce et la navigation. Il eut pour successeur le pacha Ahmed, Bosnien d'origine et surnommé Djezzar (boucher), à cause de ses cruautés. Lorsque Napoléon Bonaparte envahit la Syrie, à la tête d'une armée de 12,510 hommes, et vint, le 18'mars 1799, mettre le siège devant Acre, Djezzar, avec qui se trouvaient Sidney Smith et plusieurs officiers anglais. lui opposa une vigoureuse résistance. Après des prodiges de valeur de part et d'autre, Napoléon Bonaparte, ne voulant pas compromettre le sort de l'armée d'Egypte, leva le siège après 60 jours de tranchée ouverte. Djezzar, après la retraite de l'armée française, s'occupa d'embellir et de fortifier cette ville. Parmi les monuments, tous construits avec les débris d'édifices antiques, on remarque le palais du pacha, la mcsquée, bâtie par Djezzar, enrichie de superbes colonnes de marbre recueillies dans toutes les villes voisines, surmontée d'une

superbe coupole et ornée de belles arabes ques; deux bazars avec de grandes voûtes, des bains publics, réputés les plus beaux de l'Empire ottoman, et la superbe fontaine en marbre blanc près du palais du pacha.

Djczzar ne survécut pas longtemps à lalevée du siège; il eut pour successeur Suleiman.

Les gros vaisseaux ne peuvent pas entrer dans le port d'Acre, et la côte est dangereuse pendant une partie de l'année, depuis mai jusqu'en septembre.

Le commerce d'exportation consiste en blés et en raisins secs, qu'on y charge pour l'Europe , et en riz qui y vient d'Egypte C'est l'entrepôt des cotons de la Syrie. Il y a un consulat de France de première classe, dont la résidence est à Beyrout. Pop. : 20,000 hab.

ACREL (Olatis), chirurgien et médecin suédois du XVIIIe siècle, était membre del'académie des sciences de Stockolm. Après avoir professé la chirurgie dans cette ville et à Upsal, il devint directeur des hôpitaux du royaume et commandeurde l'ordre de Wasa.

Un a de lui: irailë sur les plaies récentes; Stockolm, 1745; Observations de chirurgie, 1750 ; Discours sur la réforme né-cessaire dans les opérations chirurgicales.

Il est mort en 1807.ACRIMPHAGES. Dénomination donnée à certains peuples et à quelques animaux qui se aourrissent de sauterelles.

ACROCHOltDE, acrochordus javanensis, 2e cl. des ophidiens, Cuvier. On désigne sous ce nom un genre de reptiles ophidiens que la forme et la disposition de ses écailles font aisément distinguer des boas et des couleuvres, auxquels il ressemble par plusieurs autres points de son organisation. L'acrochorde de Java, seule espèce dont ce genre se compose, a la peau uniformément garnie, en dessus comme en dessous, de très-petites écailles qui y sont adhérentes par toute leur suri

face inférieure, bien distinctement séparées l'une de l'autre et disposées en réseau. Ces écailles, que le gonflement de la peau fait ressembler à autant de petits tubercules qui la surmonteraient, sont granulées sur la tête et sur le reste du corps de l'animal ; elles sont munies chacune de trois petites carènes dont celle du milieu est la plus apparente. La langue de ces serpents est parfaitement analogue à celle des couleuvres ; divisée en deux filets minces et allongés, elle est contenue dans un fourreau qui lui est propre et d'où l'animal peut à volonté la lancer hors de saJjouche.

L'acrochorde n'est point venimeux ; il ne possède d'autres dents que celles qui sont propres à retenir sa proie, lesquelles sont petites, aiguës et disposées sur deux rangs à chaque mâchoire. Sa tête, déprimée, un peu élargie en arriére, est coupée carrément à sa partie antérieure ; son dos est large; sa queue courte et d'un petit diamètre. Il aime à s'en-

rouler autour des branches des arbres. Sa couleur sur le dessus du dos est verdâtrè, et marquée d'un grand nombre de taches noires; elle est d'un jaune sale sous le ventre. Ce serpent est vivipare ; les Chinois de Java en mangent la chair.

Le Muséum d'histoire naturelle en possède un individu de quatre pieds et demi de longueur sur quatre pouces de circonférence.

ACUON, roi des Cécéniens, peuple voisin de Rome. Après l'enlèvement des Sabines, il prit les armes contre les Romains, et se mit en campagne pour ravager leurs terres. Il fut tué parRomulus, et son armée mise en fuite.

ACRON, petit roy. d'Afrique, sur la CAted'Or de Guinée. On le divise en deux parties.

Les Hollandais avaient un fort dans le milieu de ce royaume, appelé le Fort de la Patience, qui fut détruit en 1811, par le dernier roi d'Akim.

ACRON ou ÀGRON, médecin d'Agrigente, vers 473 avant J.-C. Ce fut lui qui, le premier, fit allumer de grands feux pour purifier l'air avec des parfums, et mettre fin à la peste d'Athènes.

ACRONIUS (Jean) naquit à Acroum en Frise, et fut professeur de mathématiques et de médecineàBâle. Il mourut dans cette ville en 1564. On a de lui des Traités sur le mouvement de la terre, et sur la sphère.

ACKOPOLITE (George), l'un des auteurs de l'Histoire Bizantine, naquit à Constantinople en 1.220. Il eut l'emploi de logothète à la cour de Michel Paléologue , ce qui lui a fait donner le nom de Logothète, sous lequel il est très-connu. Il fut élevé à la cour de Jean Ducas, nommé ambassadeur pour conclure la paix avec Michel d'Epire, et ensuite l'un des juges de Michel Comnène, soupçonné d'une conspiration. Théodore Lascaris le fit gouverneur des provinces occidentales de son Empire, et Michel Paléologue l'envoya, comme ambassadeur, auprès de


Constantin, prince de Bulgarie. Son Histoire fut découverte par Douza. Elle commence en 1200, et finit à l'expulsion des empereurs français. en 1261 Elle a été publiée en 1614 ; mais l'édition donnée au Louvre en 1651,

in-fol., est fort supérieure et très-rare. Cet ouvrage est d'autant plus exact que l'auteur a écrit ce qui s'est passé sous ses yeux. Son fils Constantin Acropolite lui succéda dans la charge de grand logothéte ou premier ministre.

ACROSPORE. Vou. MADRÉPORE.

ACROSTIC, acrosticum, cryptogamie, Linn. ; cl. 1, sect. 1, genre 6, Tourn. ; fougères, Juss. Le caractère de ce genre est que la fructification couvre tout le disque des feuilles terminales ou supérieures. Une foule de plantes, la plupart exotiques, composent ce genre. Les plus connues sont : ACROSTIC SEPTENTRIONAL, acr. septentrionale, Linn. Feuilles linéaircs, longues de trois à quatre pouces, terminées par deux, trois ou quatre segments, couverts sur le dos d'une poussière brunâtre. On le trouve dans nos provinces méridionales.

ACROSTIC DEMARANTHA, acr. !JI aranthœ, Linn. Feuillage presque bipinné, et hérissé d'écailles. Il croît sur les rochers les plus froids. L'acrosticum divense lui ressemble , mais il est beaucoup plus petit.

ACROTATUS, roi de Sparte, 275 avant J.-C. Il défendit sa patrie contre Pyrrhus.

Il régna un an.

ACROTATUS, fils deCléoméne, roi de Sparte, fit la guerre en Sicile en faveur des Agrigentins.

ACROTIRI, v. de l'île de Santorin (archip. ), 28 1. S.-O. de Scaro.

ACSAI, v. de la Russie Asiatique, à 350 1.

S.-O. d'Astracan.

ACSENCAR, nom de deux principaux officiers de Melik-Shâh, sultan de Perse dans le XIe siècle.

ACSU, v. de la Tartarie Indépendante, pays des Kalmouks. — Lac près de Nicée en Anatolie ; il donne son nom au fleuve qui le traverse.

ACTEE, actœa, genre de plantes. Voy.

CHRISTOPHORIANE.

ACTIAR. Voy. SÉVASTOPOI" ACTIF, espèce de crustacé du genre idoté.

Son nom lui a été donné à cause de sa grande agilité. On le remarque dans la mer du Havre. Voy. IDOTÉ.

ACTINIE ou ANÉMONE DE MER. Le genre actinie, rangé parmi les mollusques par Linnée, fait maintenant partie des zoophytes dans le règne animal de Cuvier, et entre dans la quatrième classe, celle des polypes. Les animaux qui composent ce genre ont un corps très-contractile, d'une substance molle, couronné à son extrémité de nombreux tentacutes, ru centre desquels est une ouverture, généralement appelée bouche, et qui sert aussi d anus. Une étude consciencieuse y a

découvert : un sac alimentaire terminé par une seule ouverture, très-ample et tellement contractile, qu'il peut sortir en entier de l'intérieur; des ganglions nerveux partant de de dessous l'estomac et se dispersant dans tout l'individu ; des ovaires filiformes, placés de chaque côté de l'animal et formés de tuyaux

remplis de petits grains ou œufs; ces tuyaux aboutissent dans le fond de l'estomac.

Les actinies sont ovipares et vivipares; mais on voit le plus souvent les petits sortir en trèsgrand nombre del'estomac, par la seule ouverture qui s'y trouve ; quelquefois la reproduction se fait par des gemmes qui percent latéralement le corps de la mère, et souvent aussi par des déchirements naturels d'une partie des ligaments de la base. Les actinies ont la faculté régénérative si grande, qu'on peut les multiplier à son gré en les divisant: chacune de ces parties devient, au bout d'un certain temps, un animal complet.

Les actinies sont très-sensibles à l'impression de la lumière ; elles le sont aussi au bruit.

C'est surtout dans les lieux où la mer est basse qu'elles habitent : elles se fixent aux rochers, au sable et aux autres corps. Dès que le temps est beau et la mer calme, on les voit s'épanouir; leurs couleurs sont si vives et si variées, et elles-mêmes sont en si grand nombre, qu'on croit voir les plus belles fleurs à la surface des eaux. Mais si la mer s'agite et que le temps se couvre, toutes ces fleurs disparaissent à l'instant : l'animal retire ses tentacules et se contracte au point de diminuer de plus de la moitié de son premier volume. Aussi ce n'est que l'été qu'on peut admirer ces beaux animaux; car dès que l'hiver approche, ils vont chercher au fond des mers une température plus douce.

Pour cela, ils se laissent emporter par les eaux, et, se renversant, ils se servent des tentacules pour ramper sur le fond : ils disparaissent ainsi pour ne plus revenir qu'au

printemps. Les & actinies pourraient servir de baromètre, car elles sont plus ou moins épanouies selon que le temps sera beau ou orageux ; elles sont même plus sensibles que les baromètres, et souvent les devancent, Ces polypes sont doués d'une grande voracité; ils se saisissent, au moyen de leurs tentacules, de mollusques, de crustacés, et même de petits poissons qu'ils attirent à leur bouche ; et après les avoir avalés, ils rejettent, au bout de huit à dix heurs, les parties qu'ils n'ont pu digérer. Une espèce, l'actinie verte de Forskhal, fait éprouver, quand on la touche, une piqûre brûlante semblable à celle qu'on ressent en touchant des orties. Plusieurs espèces servent de nourriture dans le Levant et même sur les côtes de France qui bordent la Méditerranée : leur chair est assez délicate et ressemble un peu à celle des crustacés.

ACTINOTEOUZILLERTHITE, RAYONNANTE,


SUIORI, VERT. Minéral d'un vert plus ou moins intense, tirant quelquefois sur le noir ; il cristallise à 125°, en beaux prismes obliques rhomboïdaux, il raie le verre, et donne, au chalumeau, une substance vitreuse de couleur brune. Quoique cette substance soit rarement pure, on peut la regarder comme composée d'un atome double de chaux et de silice combiné avec trois atomes doubles de magnésie et de silice. La magnésie est quelquefois remplacée par du fer ou du manganèse.

L'actinote se trouve dans les dépôts de micaschistes du Saint-Gothard, en Corse, en Ecosse, et dans beaucoup d'autres lieux; il forme même quelquefois avec le quartz, des espèces de roches subordonnées aux micaschistes.

ACTISAXES, roi d'Ethiopie , mentionné par Diodore de Sicile, vainquit le roi Aménophis , contre lequel les Egyptiens s'étaient soulevés, réunit l'Egypte à sa domination, et laissa aux Egypliens la liberté de se donner un roi après sa mort. ACTOX-EAST, b. d'Angleterre, près de Londres, était autrefois très-fréquenté pour

ses eaux minéralesACTOAT ou ATTON, évêque de Verceil en 945. Il a laissé divers ouvrages religieux recueillis par Baronzio ; Verceil, 1768, 2 vol.

in-fol. Voy. le Spicilegium de d'Achery.

ACTO, appelé communément IIECTOX (Joseph), naquit à Besançon, le 1er octobre 1737; il eut pour père un médecin irlandais qui était venu s'établir dans cette ville. Acton entra d'abord dans la marine française ; mais ayant eu peu après des désagréments, il quitta le service de France pour passer à celui du grand duc de Toscane. Il commanda les vaisseaux toscans réunis à la Hotte espagnole dans l'expédition de Charles III contre les Barbaresques. Il sauva, dans cette affaire, trois à quatre mille Espagnols qui, sans son secours, auraient été tués ou faits prisonniers.

Cette action lui attira la bienveillance du roi de Naples, qui sollicita le grand-duc de lui céder ce marin. Léopold y consentit, en prévenant le roi qu'Acton, dont il ne cessait de vanterle mérite,étaitextrêmement intrigant et dangereux. Aclon, considéré du roi, ne tarda pas à devenir le favori delà reine. Ayant été fait ministre delà marine,il composa lui-même le conseil d'hommes qui lui étaient dévoués, y fit entrer Caroline et, pour satisfaire la haine qu'il avait contre la France, il se ligua avec le ministre Hamilton, plus tard, nommé premier ministre, alors que la France et l'Espagne demandaient qu'il fut écarté, il s'abandonna tellement à sa cupidité, à ses vengeances, à ses cruautés, que les Napolitains euxmêmes en furent révoltés. Cette conduite contribua à rendre aux Français la conquête de ce royaume plus facile. Acton qui connaissait toute la haine qu'il avait attirée sur lui, était

constamment sur ses gardes, craignant ses ennemis personnels. Il avait douze chambres à coucher, qui se fermaient par des moyens connus de lui seul, et ne couchait jamais deux fois de suite dans la même. Sur la demande de la France, il fut congédié du ministère en 1803. Il se retira en Sicile, où il mourut en 1808.

ACTOPAN ou OCTUPAN, v. du Mexique, à 231. N.-N.-E. de Mexico. Son territ. est fertile en grains : on y engraisse des troupeaux de chèvres et de moutons, dont les peaux et le suif sont un objet de commerce. Pop. : 2,800 hab.

ACTUAHIUS (Joannès), célèbre médecin grec du XIIIe siècle. Il a donné le premier la description des purgatifs doux, tels que la manne, la casse, le séné, etc. Ce médecin avait un goût prononcé pour les systèmes et la médecine raisonnée; cependant il joignait l'expérience à la théorie. Henri Estienne a publié ses ouvrages traduits par différents auteurs, dans l'édition du Medicœ a) lis principes , 1567, in-fol. Son traité De Diœta a été donné en grec et en latin, par Fisher ; Leipsick, 1771, in-8.

ACUDIA, insecte de l'Amérique, volant et lumineux, qu'on croit être un porte-lanterne. Voy. ce mot.

ACLXLIAME, nom donné dans la Nouvelle Espagne à une espèce de cerf qu'on croit être un mazamés. Voy. ce mot.

¡\CUNA (don Antonio-Osorio d') fut évêque de Xamora sous Ferdinand-le-Catholique et Charles-Quint, et l'un des chefs de l'insurrection des communautés espagnoles connue sous le nom de Sainte-Ligue, et qui avait Juan de Padilla pour commandant général. Ayant été arrêté sur les frontières de France après la défaite des insurgés à Vil- lalar, en 1521, il fut décapité dans le château de Simancas.

ACLWA (don Pedro d'), noble espagnol, a été gouverneur des îles Philippines vers les premières années du XVIIe siècle. Il est mort empoisonné, en 1806. Il est auteur d'une Relation du soulèvement des Chinois à Manille, imprimée en 1603.

ACUXA (don Rodrigue d'), archevêque de Lisbonne, fut un des chefs de la conjuration qui plaça la maison de Bragance sur le trône de Portugal: 1640.

ACVNJ\ (Ferdinand d'), né à Madrid, s'est rendu célèbre par divers ouvrages où il a montré un brillant génie. Il est mort en 1580. On cite de lui Le chevalier délibéré , traduit d'Olivier de la Marche, en vers espagnols. Ses écrits ont été imprimés à Salamanque, en 1591.

ACUNA (Chistophe d') , jésuite espagnol, naquit à Burgos en 1597. Il fut missionnaire en Amérique. On a de lui une Relation de la rivière des Amazones, imprimée en 1641, à Madrid, in-4. Gomberville l'a traduite en français; 1($2, 4 vol. in-12.


ACUSILAS on ACUSILÀUS, ancien histo- rien grec d'Argos, vivait avant la guerre du Péloponèse. Quelques écrivains l'ont mis au nombre des sept sages. Il est souvent cité par les anciens. Les fragments de ses ouvrages ont été recueillis par Guill. Sturz ; 1798, in-8.

ACWORTH, distr. des Etats-Unis, NeuHampshire, comté de Cheshire. Pop : 1,479 hab.

ACY, vill. de France, départ, de l'Aisne, arr. et à 1 i. 3/4 S.-E. de Soissons, cant. de Braine, à 6 1. S.-O. de Laon, fait un grand commerce de chevaux.

Lés environs d'Acy produisent d'excellent fourrage et des légumes fort estimés ; on y récolte beaucoup de haricots, connus sous le nom de haricots de Soissons.

ADA, sœur d'Artémise, régna sur une partie de la Carie, après la mort d'Hydracus, son époux. Ayant appris qu'Alexandre approchait de sesEtats, elle alla au-devantde lui, lui remit les clefs de la ville d'Alinde, sa capitale, et 1 adopta pour son fils. Alexandre, non content de lui laisser son pays, y ajouta encore le reste de la Carie.

ADA, fille d'Elon, prince héthéen, épousa Esaü, et en eut un fils nommé Eliphas.

ADA , bourg de la Turquie d'Asie, dans l'Anatolie, sur le Sangar, à 13 1. E. de Nicomédie.

- ADAD ou BEN-ADAD, fils de Badad, succéda à Husan. dans le roy. d'Idumée. II eut à soutenir la guerre contre les Madianites, et finitpar les défaire dans une plaine qui s'appelait le Champ de Moab. Afin de perpétuer lesouvenir de cette victoire, Adad bâtit, dans cette même plaine, une ville qu'il appela Avith, nom qui veut dire monceau, à cause - du grand nombre ^Ûe morts qui étaient, après la bataille, entassés les uns sur les autres.

ADAD échappa au massacre ordonné dans l'Idumée par Joab, en se réfugianten Egypte; il y fut bien reçu par Pharaon, dont peu de temps après il épousa la belle-sœur. Il revint dans -ses Etats occuper le trône de ses pères, et fit la guerre à Salomon.

ADAJR (James-Makittrik), médecin écossais, exerça d'abord la médecine dans les sais, d'Antigoa et aux Indes Occidentales, Iles revint ensuite en Angleterre, et se fixa à Bath. -Il eut dans cette ville plusieurs différends avec Thicknesse (Philippe), et mourut en 1802. Les principaux ouvrages qu'on à de lui sont : Avis aux malades qui affluent à Bath; in - 8, 1786; Aperçu de philosophie et de médecine sur l'histoire naturelle du corps et de l'esprit humains; 1787, in-8; Objections incontestables sur l'abolition de la iraiU des noirs ; in-8.

ADAIR, Américain, est auteur d'un ouvrage intitulé. Histoire des Indes amérifaine-s, et suftout des peuples voisins du

Mississipi, la Floride Orientale et Occidentale, la Géorgie, la Caroline, la Virginie, etc. Il fait remonter, dans cet ouvrage, l'origine des Indiens aux Hébreux, 4 vol.

publiés en 1775.

ADALARD ou ADALHAnD, célèbre abbé de Corbie, naquit vers l'an 753. Il était fils du comte Bernard, petit-fils de Charles Martel, et cousin germain de Charlemagne. Il fut élevé à la cour où il apprît, dès son enfance , à aimer les lettres et la vertu. Charlemagne ayant répudié Ermingarde, fille de

Didier , roi des Lombards, Adatard fut si sensible à ce divorce, qu'il quitta la cour et se retira à Corbie, où il prit l'habit religieux vers l'an 773. Il alla ensuite au mont Cassia.

Quelque temps après, il revint en France , et fut fait abbé de Corbie par Charlemagne.

Mais lorsque ce prince plaça sur le trône d'Italie Pépin, son fils puîné, il lui donna pour conseiller et premier ministre l'abbé Adalard (796). Bernard, roi d'Italie et neveu de Louis-le-Débonnaire, s'étant révolté en 817, Wala , prince du sang, qui avait eu beaucoup de part au gouvernement, devint suspect à cet empereur et fut exilé. Adalard, qui était frère de Wala, fut enveloppé dans sa disgrâce et relégué dans l'île d'Héro, aujourd'hui Noirmoutier. Il fut rétabli sept ans après dans son abbaye, en 822. Adalard parut avec distinction dans l'assemblée des Etats qui se tint à Compiègne en 823. Il fonda i cette même année, la célèbre abbaye de Corwey, ou la nouvelle Corbie, en Saxe.

Il mourut le 2 janvier 826, à l'âge de 72 ans.

Il possédait les langues latine, tudesque et française. On l'appelait l'Augustin de son temps, à cause de son éloquence et du grand attachement qu'il avait pour la doctrine de ce-saint. Il ne nous reste que des fragments de ses écrits. Son principal ouvrage estperdu; c'était un Traité touchant l'ordre ou Vétai du palais et de toute la monarchie française.

Hincmar en a fait beaucoup d'usage, surtout dans son 14" opuscule , intitulé Pour l'instruction du roi Carloman.

ADALBERON, célèbre archevêque de Reims, chancelier de France et ministre sous Lothairé et Louis V, sacra Hugues Capet en 987. Il mourut l'année suivante.

ADALBERON (Ascelin ou Azelin) , ordonné évêque de Laon, l'année S77, par l'archevêque de Reims, fut un prélat ambitieux et un lâche courtisan. Il livra à Hugues Capet, Arnould, archevêque de Reims, et Charles , duc de Lorraine, compétiteur de Hugues, auxquels il avait donné un asile dans sa ville épiscopale. Il mourut en 1030. Il est auteur d'un poëme satirique, où se trouvent des traits curieux d'histoire; ce poëme, composé de 430 vers hexamètres, est dédié au roi Robert. Adrien de Valois en a donné une édition, en-1668, in-8, à la suite du panégyrique de l'empereur Bérenger; on


le trouve aussi dans le tome x des Historiens de France.

ADALBERT (Saint) naquit en 939. Il fut évêque de Prague, et porta la lumière de l'Evangile aux Bohémiens, ensuite aux Polonais, par lesquels il fut massacré le 29 avril 997. — Un autre saint du même nom fut évêque d'Augsbourg, et mourut en 921.— Adalbert, archevêque de Magdebourg, après avoir converti les Slaves , alla prêcher la foi dans l'lie de Rugen en Poméranie, et mourut à Presbourg , le 20 juin 981.

ADALBERT, roi d'Italie, fils de Bérenger II, ayant été chassé d'Italie par Othon Ier, se réfugia à Constantinople, auprès de l'empereur Isicéphore Phocas.

ADALBERT, nom de deux ducs de Toscane, père et fils, qui vécurent dans le IXe et le xe siècle. Le premier, après avoir fait la guerre au pape Jean VIII, força les Romains à prêter serment de fidélité à Carloman, fils de Louis-le-Germanique. — Le deuxième prit part aux troubles d'Italie.

ADALBERT, marquis d'Yvrée, père du roi Bérenger II, entraîné par l'ambition de sa deuxième femme, fille d'Adalbert II, duc de Toscane, se jeta dans le parti de Rodolphe II, roi de Bourgogne Transjurane, un des concurrents à la couronne d'Italie. Il mourut en 925.

ADALBERT ou ADELBERT, archevêque de Brême et de Hambourg, avait un esprit ambitieux et hardi ; il exerça un grand pouvoir sur le clergé et même sur les souverains. En 1046, pouvant obtenir la tiare à Rome, il la fit donner à Svidger, sous le nom de Clément Il. Il excommunia Suénon II, roi de Danemarck, et le força à répudier Gutha, son épouse, sous prétexte qu'elle était parente de ce prince. Adalbert, enhardi par cet acte d'autorité, crut que rien ne devait s'opposer à sa puissance : en 1051, il assembla un concile à Mayence, où il dota des monastères, réforma des usages dans le culte, et publia des lois civiles et ecclésiastiques que son souverain fit exécuter. Il mourut en 1072, à Goslar.

ADALGISE ou ADELGISE, fils de Didier, dernier roi des Lombards, fut associé au trône de Lombardie par son père, en 759. Il épousa, en 770, Gisèle, sœur de Charlemagne, et Charlemagne épousa Désirée, sœur d'Adalgise. Désirée ayant été répudiée un an après son mariage, la guerre fut déclarée entre Didier et Charlemagne. Charlemagne passa les monts pour s'emparer du royaume de Lombardie, et Didier s'enferma dans Vérone pour se défendre ; mais prévoyant qu'il ne pourraitpas résister aux forces de l'empereur, il alla en Grèce demander du secours aux empereurs Constantin-Copronyme et Léon IV.

Il fut bien reçu à Constantinople, et nommé patrice; il y resta treize ans. En 787, il en partit pour la Sicile avec une armée que lui donna Constantin VII. Il descendit en Cala-

bre en 788. Abandonné par son neveu le duc de Bénévent, sur lequel il comptait, il fut vaincu, fait prisonnier et mis à mort.

ADALI. groupe d lies de l'archipel des Maldives, dans l'Océan Indien; lat. N. 5° 30' long. E. 710 31'.

ADALIA ou SATALIE, v. de l'Asie Mineure ou Anadolie, eyalet d'Anadolie. Cette ville, à laquelle M. Corancez donne 30,000 habitants et M. Beaufort 8,000, nombres qui nous paraissent, l'un trop exagéré, l'autre trop faible, est d'une étendue assez grande, et florissante par son commerce. On y remarque encore un arc-de-triomphe érigé en l'honneur d'Adrien Les restes de Phaselia , dont les anciens habitants, associés aux terribles corsaires de la Cilicie, accumulerent des richesses immenses par la piraterie qu'ils exerçaient, se voient à 40 milles au sud d'Adalia. Les Romains empruntèrent aux Phasélites une sorte de bâtiment à voiles et à rames qu'ils nommèrentphasélus. Cette ville est aujourd'hui entièrement déserte, et n'offre plus que des ruines, dont les plus remarquables sont : un théâtre taillé dans le roc, des mausolées, une longue colonnade. Eski-Adalia (Adalia l'ancienne) , nom que les Turcs ont donné aux magnifiques restes de Sidé, si renommée dans l'antiquité par l'adresse de ses marins, est située d'un autre côté vers l'est.

C'est dans cette ville que M. Beaufort vit le théâtre le plus vaste et le mieux conservé de cette côte.

ADALOARD, roi des Lombards, était Age de 13 ans lorsque son père Agilufe mourut en 616. Il commença à régner sous la tutelle de Theudelinde, sa mère. Après la mort de cette princesse, Adaloard, livré à de mauvais conseils, tyrannisa ses sujets. Il fut déposé, et Arivald, son beau-frère, mis à sa place. Il mourut l'an 625.

ADAM, nom du premier homme, père du genre humain. Dieu le forma le sixième jour de la création, et le mit dans un jardin délicieux, d'où il fut chassé pour avoir mangé, à la sollicitation d'Eve, du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal, contre les ordres de Dieu. Adam eut trois fils dont on connaît les noms : Caïn, Abel et Seth. Il mourut âgé de 630 ans.

ADAM (Scotus), moine, historien du xn* siècle, naquit en Ecosse, et fut élevé dans le monastère de Lindisfarne, qu'il quitta pour venir à Paris, où il devint membre de la Sorbonne. Etant retourné dans son pays natal, il fut moine à Melrose, puis à Durham. Il mourut en 1195. On a de lui les Vies do saint Colomban et de David Ier, roi d'Ecosse, qu'il écrivit à Durham ; imprimées à Anvers, 1659, in-fol.

ADAM, chanoine de Saint-Victor, naquit à Arras et mourut l'an 1177. Il fut inhumé dans le cloître de Saint-Victor, où l'on voit encore son épitaphe, en quatorze vers, composée par


lui-même. Il a fait encore quelques traités de dévotion, entre autres, une Prose en l'honneur de la sainte Vierge, dont on trouve une traduction française dans Ic (;rallt mariai de la Jlère de vie; Paris, 2 vol. in-4 ; le premier, gothique, est sans date ; le second, en lettres rondes, est de 1539.

ADAM DE BREME, chanoine de Bl ême, dont il avaitpris le surnom, vivaitsur la fin du XIe siècle, en 1070. On a de lui une Histoire ecclésiastique de Brème, composée dans sa jeunesse, et divisée en 4 livres. Il y traite de l'origine de la propagation de la foi dans les pays septentrionaux, et en particulier dans les diocèses de Brème et de Hambourg, depuis le règne de Charlemagne jusqu'à celui de Henri IV, empereur. Il est encore auteur d'un petit Traité de la situation du Danernarck, imprimé à la suite de son histoire; Leyde, 1595, in-4. La dernière édition de cette histoire est celle de Helmstadt, en 1670, in-4. C'est la meilleure.

ADAM, dit l'Écossais ou le Prémontré, futenvoyéen Ecosse par saint Norbert, pour y enseigner l'Ecriture sainte ; il y devint évêque deWhithorn. Il mourut l'an 1180. L'édition la plus complète de ses œuvres est celle d'Anvers, 1659, in-fol.

ADAM D'ORLETON , né à Herefort, fut évêque de cette ville, puis de Worchester, et enfin de Winchester. C'était un homme d'un caractère turbulent: il occasionna beaucoup de troubles en Angleterre. Il mourut, l'an 1375, aveugle et dans un âge très-avancé.

ADAM (Melchior) naquit en Silésie, dans le xviie siècle, et fut recteur du collège d'Heidelberg. II publia, en 1615, les Vies des philosophes, théologiens, jurisconsultes et médecins allemands de son siècle et du précédent, en 4 vol. Il mourut l'an 1684.

ADAM (Jean) Jésuite, naquit à Limoges, fut professeur de philosophie, prédicateur, et enfin supérieur de la maison professe de Bordeaux , à l'époque de sa mort, arrivée l'an 1684. On a de lui un grand nombre d'ouvrages, presque tous inconnus. Les principaux sont : Le triomphe de l'Eucharistie contre le ministre Claude ; La vie de saint François de Borgia; une traduction de l'Office de l'église.

ADAM (Lambert-Sigisbert) naquit à Nancy , le 10 février 1700 , et mourut le 13 mai 1759. Il fut un habile sculpteur. Il a ornéde statues les maisons royales de France.

Il en a placé jusqu'à Berlin, où l'on voit de lui en marbre les groupes de la Chasse et de laPèclte. Ses principaux ouvrages sont : Neptune et Amphitrite, pour le bassin de Versailles ; le Saint-Jérôme des Invalides ; Mars caressé par l'Amour.

ADAM (Nicolas-Sébastien), frère de Lambert-Sigisbert Adam, naquit en 1705 ; il fut, comme son frère, habile sculpteur. Il étudia d'abord à Paris, alla à Rome, et de là re-

tourna à Paris, où il ne tarda pas à être reçu de l'académie de peinture et de sculpture.

Ses ouvrages remplissent les cabinets des curieux ; il y en a peu qui soient exposés aux regards du public. On voit à Nancy le Mausolée de la reine de Pologne, et à Paris, les bas-reliefs qui sont au-dessus du portail de l'Oratoire, dont l'un représente la naissance, et l'autre l'agonie de J.-C.Son Promellléedcchiré par le vautour passe pour un chefd'œuvre. Ce morceau est traité avec la force et l'énergie qui lui étaient particulières. Frédéric-Ie-Grand en fit offrir jusqu'à 30,000 fr.

Adam mourut à Paris le 27 mars 1778.

ADAM (François-Gaspard), frère de Lambert-Sigisbert et de Nicolas-Sébastien Adam, reçut dans sa famille les premiers principes de sculpture, et alla ensuite se perfectionner à Rome. Après plusieurs voyages en Allemagne et en Prusse, il revint à Paris et y mourut en 1759.

ADAM (Alexandre) naquit à RatTort, dans le comté de Moray, en 1741. La pauvreté de ses parents ne l'empêcha pas de recevoir une bonne éducation dans son école paroissiale, et à Edimbourg. Il fut nommé, en 1771, directeur de la principale école d'Edimbourg, où il voulut introduire une nouvelle grammaire: cet ouvrage parut en 1772, sous le titre de Principes de grammaire anglaise et latine, et a été réimprimé plusieurs fois.

Adam mourut en 1809. Les principaux ouvrages qu'on a de lui sont : Antiquités romaines; 1791 , in-8, traduites en français par M. de Laubepin; Paris, 1818, 2 vol.

in-8. ; un sommaire de géographie et d'histoire; 1794, in-8.; Biographie classique; in-8.

ADAM, curé de Paris, dans le XVIIIe siècle. On dit qu'il est auteur de l'ouvrage intitulé VAvocat du diable, sur la légende de Grégoire Vif, et la canonisation de saint Vincent de Paule.

ADAM DU PETIT-POIVT, chanoine de Notre-Dame de Paris, vers l'an 1145, devint ensuite évêque de Saint-Asaph, en Angleterre. On a de lui l'Art de bien parler.

ADAM DE LA IIALLE, surnommé le Bossu d'Arras, vivait vers le milieu du XIIIe siècle ; il ouvrit avec Rutebeuf, poète contemporain , la carrière théâtrale, en France. On a de lui plusieurs comédies manuscrites et diverses pièces de poésie.

ADAM (Adam Billaut, dit Maître), poUle français, menuisier àNevers, fit beaucoup parler de lui sous le ministère du cardinal de Richelieu. On l'appelait le Virgile au rabot. Richelieu et le duc d'Orléans lui accordèrent des pensions ; mais il fut plus particulièrement le protégé du Grand - Condé.

Corneille lui adressa des vers qui se trouvent en tête de son recueil de 1644. La chanson Aussitôt que la lumière, etc.

que chacun connait, n'est pas telle que Mal-


tre Adam Va composoo-- Le rondeau sur la Sciatique n'a pas subi d'altérations , il est tout de Maître Adam ; Voltaire le cite avec éloge. Les ouvrages qu'on a de lui sont ; Les - chevilles; 1644, in-4; Le vilebrequin; 1663, in-12. Le rabot n'a point été imprimé. On t incomplètement recueilli ses œuvres; 1806, 1 voi. in-12.

ABAM (Jacques) naquit à Vendôme l'an 1603 et fui de l'Académie française en 1728.

On a de lui les Mémoires de Montécuculli, traduits en français ; Amsterdam, 1734, in12; la Relëtimiu cardinal de Tournon, traduite de l'italien, et Athénée. Adam travailla -aussi à la traduction de Y Histoire universelle de J.-.Â.. de Thou. Il mourut l'an 1735.

ADAM (Nicolas), né à Paris en 1716 , fut l'abord professeur d'éloquence au collège de Lisieux, et ensuite chargé d'affaires près la République deVenise, où il résida douze ans. Il est auteur de livres élémentaires trés-estimés .et d'une traduction d'Horace et de Phèdre.

11 moorut en 1792.

ÜAtl (Jean) naquit au village de PierreFitte, en nasse-Normandie, l'an 1726. Il-fut docteur en théologie et professa la philosophie à Cae.. Il mourut à Londres l'an 1795.

O. a de lui u Cours de philosophie, qui a été imprimé plusieurs fois; 5 vol. in-12.

ADAMANTINS, médecin du temps de l'empereur Honorius, est auteur d'écrits sur La science de la physionomie. Yoy. Franzius, Scrifttres physiognomoniœ ; 1780, in-8.

ADAMARUS, abbé de Hy, en 679, fut envoyé, vers 7#1, comme ministre,, auprès d'Alfred , roi 4s Northumberland. Il introduisit en Irlande les usages de l'Eglise romaine pour la célébration de la pâque, dont il s'était instruit pendant son séjour en Angleterre ; mais il ae put réussir à les faire adopter en Écosse. On a de lui De paschale legitimo , et quelques canons sur des points de discipline, qui sont restés manuscrits. On trouve sa Vie de saint Colêmban, dans le recueil de Canisius, dans Servius et dans les Bollandistes, qui ont joint un Commentaire de François Baërt. Le prologue, l'épilogue, et l'admonitio jad scriptores, ont été réimprimés d'après un manuscrit plus correct,par les soins d'Wssérius. Adelung a reproché à Joëker d'avoir fait deux ouvrages différents de celui intitulé De locis Terrœ Sanctœ, et du livre De situ Jerusalem. Gretzer a publié à lngolstadt, en 1619, in-4, cet ouvrage, en 3 livres, d'Adamanus.

ADAMANZIO , religieux de l'ordre des augustins, fut renommé par ses connaissances des langues orientales. Il acquit une grande réputation au concile de Trente, où il fut envoyé comme ambassadeur des cantons suisses catholiques. Grégoire XII l'appela à Rome pour traduire et corriger le Talmud: il y mourut pendant qu'il s'occupait de ce travail, en 1581.

ADAMI (Adam) , bénédictin, naquit à Mulheim , près de Cologne, l'an til0. Il fut abbé de Murhart en Souabe, évêque d'Hiéropolos, et membre du congrès de Westphalie. On a de lui : Arcanapacis Westphaliœ; Francfort, 1698, in-4. ADAMI (Léonardo) naquit à Bobéna en Toscane, l'année 1690. Ilmourutl'an 1719.

Il est auteur de plusieurs ouvrages entre autre de Philoçlis JEpeiA rcadicorum volimen primum.

ADAMI (André) fut maître de la chapelle papale,au commencement du XVIIIe siècle. Il a publié des Observations sur son art; Rome, 1711, in-4.

ADAMI (Ernest-Daniel) naquit.à Idung , dans la Grande Pologne. Il fut, en 17(6 , directeur et correcteur de musique à Landshut, et devint ensuite pasteur à Pomeswitz, dans la Haute Silésie. Il a publié, en 1750, un ouvrage allemand sur le trjpleécho qui existe à l'entrée de la forêt d'Aberbach , dans le royaume de Bohême ; 1 vol. in-4 ; des disser-

tations sur les beautés sublimes du chant dans les cantiques ; in-8, Leipzig, 1755.

ADAMP1, petit pays d'Afrique situé dans la Nigritie Maritime. Les Danois y ont quelques petits établissements peu connus; les principaux sont : le fort Friedensburg, à Ningo ; Adda, sur leRio-Volta, petite ville de 3,000 hab., et le fort Kœninstein , sur Je même fleuve. Le sol de ce pays est sablonneux et ne donne qu'une récolte par an , qui suffit à peine aux habitants. Leur principale culture est le coton, et leur principal commerce celui des esclaves,

ADAMS (Robert), architecte et graveur anglais, naquit à Londres, l'an 1550, et mourut l'année 1591. Ses ouvrages sontpeu répandus.

ADAivrs PIC (Pic d'Adam), haute montagne de l'île de Ceylan, située à 20 1. E. de la ville de Colombo. Dans le sanskrit, elle porte le nom de Salmala. Son élévation perpendiculaire est de 1,000 toises ; le chemin qui conduit à son sommet est escarpé. On trouve, aux deuxtiersenviron de lamontagne, un lac considérable d'où sort la principale source du Kalou-Ganga qui coule dans le nord, et va former un port excellent à son embouchure dans la baie de Trinconomalé.

On montre sur le sommet de cette montagne une pierre où est l'empreinte d'un pied gigantesque que les chrétiens disent être celui d'Adam, et les indigènes celui de Bouddah, dieu du pays. Cette pierre est entourée d'une balustrade en cuivre, et préservée des injures du temps par un petit monument en bois.

Les rhododendrons croissent sur cette montagne et ornent son sommet. Les principales roches dont est composé le Pic d'Adam, sont le gneiss, le quartz, le feldspath et le granit.

A DAMS, fort des Etats-Unis,, sur le Mississipi, dans le territoire de ce nom, à 15 i S.-O. de Washington. Le fleuve n'a en cet


endroit qu'environ 900 pieds de largeur.

ADAMS, comté des Etats-Unis, Etat de Mississipi ; sa superficie est de 53 1. 1/2 carrées et sa population de 9,892 hab. ; le cheflieu est Natchez.

ADAMS, comté des Etats-Unis, dans l'Etat de l'Ohio. Il a une population de 10,406 hab., et pour capitale West-Union.

ADAMS, comté des Etats-Unis, Etat de Pensylvanie, sur la frontière du Maryland ; sa capitale est Gcttysburg. Sa population est de 19,370 hab.

ADAMS (sir Thomas) naquit à Wem, et fut lord-maire de Londres. Il envoya à Charles Ier, dans son exil, 11,000 liv. sterling. Il fonda à Wem, sa patrie, une école et une chaire de langue arabe, et fit imprimer à ses frais un Evangile en langue persane, qu'il envoya en Orient. Il mourut l'année 1667.

ADAMS ( Thomas ), chapelain dans le Northumberland, est auteur d un ouvrage intitulé Union prolestante, ou Principes de la religion. Il est mort l'année 1690.

ADAMS ( Richard ), élève du collège de Brazen-Noze, à Oxford, fut un des éditeurs des ouvrages de Charnoch. Il mourut l'année 1698.

ADAMS (Robert) naquit en Ecosse, l'an 1728, et fut architecte du roi. Il donna un nouveau genre à l'architecture de son pays.

Il mourut l'année 1792.

ADAMS (Joseph ) fut ministre à Newington (New-Hampshire), dès l'année 1715 et y prêcha jusqu'à sa mort, arrivée en 1783. Il avait alors 93 ans. Il est auteur d'un Sermon contre les progrès de l'impiété.

ADAMS (Joseph ), médecin, était fils d'un apothicaire de Londres. Il suivit d'abord la profession de son père, obtint un diplôme à Aberdeen, et alla à Madère. Il retourna dans sa patrie en 1805, et fut nommé médecin de l'hôpital des malades atteints de la variole.

Il mourut l'année 1818, à l'âge de 62 ans. On

a de lui : des Observations sur les poisons; un Traité sur les cancers; des Recherches sur les épidémies; l'Histoire de iUadère; un Traité sur les affections héréditaires; un Manuel sur la vaccine.

ADAMS (Eliphalet) fut un ministre vénérable de Connecticut. Il naquit en 1676, et mourut l'année 1753. Il est auteur de divers sermons et d'un discours qu'il publia à l'occasion d'un effroyable ouragan.

ADAMS (Jean) naquit l'année 1704 , fut ministre à Newport, dans le Rhode-Island ; bon prédicateur et bon poète. Ses poésies ont été imprimées à Boston; 1 v. in-8,1745.

ADAMS (Amos) fut ministre à Rosbury, province de Massachusets. Il mourut à Doichester, l'année 1775, à l'âge de 48 ans. Il laissa des sermons, des discours et un abrégé de l'Histoire de la Nouvelle Angleterre; Londres, 1779.

ADAMS (Zardial) naquit l'année 1739, et

fut ministre à Lunenbourg, province de Massachusets. Il mourut l'an 1801. l! est auteur d'un sermon sur la musique dans les temples.

ADAMS (Samuel), gouverneur de Massachusets et l'un des hommes les plus distingués de la révolution de l'Amérique du Nord, naquit à Boston en 1722. Il se fit remarquer de bonne heure par sa vive opposition aux lois fiscales de l'Angleterre, et fut le premier qui donna l'idée d'organiser des sociétés populaires qui correspondissent et eussent un point central dans celle de Boston. Tous les actes de sa vie sontempreints de probité etde désintéressement. Elu lieutenant-gouverneur en 1789, il conserva cette fonction jusqu'en 1794, où il fut nommé gouverneur. Il mourut pauvre, en 1808, après avoir contribué à l'affranchissement de l'Amérique.

ADAMS (John), président des Etats-Unis d'Amérique, naquit en 1735 à Braintrée, dans le Massachusets. Il descendait de l'une des familles qui, en 1608, fondèrent la colonie de Massachusets-Bay. Il fut un des principaux acteurs de la révolution qui affranchit sa patrie. Il fit partie du congrès de 1774 , devint l'un des promoteurs de la révolution du 4 juillet 1776, qui déclara les colonies d'Amérique Etats libres, souverains et independants, et peu à près fut envoyé avec Franklin, à Versailles, pour demander des secours à la France. A son retour il prit part à la rédaction de la constitution des Massachusets.

Après divers changements proposés au gouvernement des Etats-Unis par John Adams, Washington, Hamilton, la coi.stitution de 1787 fut adoptée, Washington élu président et Adams vice-président. Deux ans après, Washington s'étant retiré, Adams fut élu président à sa place. Jefferson succéda à Adams. Depuis, Joho Adams vécut dans la retraite et mourut à l'âge de 92 ans, le 4 juillet 1826, cinquantième anniversaire de

l'indépendance de l'Amérique le même jour que Jefferson. Il publia: A Defense of the constitutions of gorernment of the United States of America; 2 vol. in-8. Londres, 1787.

Cet ouvrage a été traduit en français , avec notes, par Delacroix ; Paris, 1792.

ADAMSFREYHEIF, b. de Bohême, cercle de Tabor, à 4 1. S.-S.-E. de Neuhaus. Il y a dans ses environs une mine de fer et des forges.

ADAMSON (Patrik) naquit à Perth en Ecosse, l'année 1536. Il voyagea d'abord en France, étant précepteur d'un jeune gentilhomme écossais. Il se trouva à Bourges pendant la Saint-Barthélemi : un particulier de cette ville l'ayant sauvé en le cachant, fut précipité du toit de sa maison et écrasé par sa chute. Adamson, de retour en Ecosse, se maria et devint évêque de Saint-André en 1576. Il défendit avec chaleur les droits de son église, mais les presbytériens l'ayant em-


porté sur les épiscopaux, il fut excommunié, 1586, et, plus tard, obligé de publier trois rétractations de ce qu'il avaitditen faveur de 1 épiscopat. Il survécut peu à cette démarche, et mourut en 1591. Thomas Witson, son gendre, a publié ses poésies latines, Londres, 1619, in-8. On trouve ses rétractations avec sa vie à la suite d'Amelvini Musœ, 1620, in..

ADAMSTADTEL, vill. de Bohême, cercle et à 1 1. 1/i E.-N .-E. de Budweis. Il appartient au prince Schwarzenberg. On trouve des mines d'argent dans ses environs.

ADAMSTHAL, vill. de Moravie, cercle et à 3 1. N.-N.-E. de Brunn, prés de la Zwilta. On y remarque une grotte, une forge, des martinets, un haut-fourneau et un moulin à poudre.

ADAMUZ, b. d'Espagne , dans l'Andalousie, situé à 6 1. E.-N .-E. de Cordoue, près le Guadalquivir.

ADAiVA, ADENA, ADANA, ancienne v. de l'Asie Mineure ou Anadolie, eyalet d'Adana.

Elle est remarquable par sa population, que M. Kennéir croit être égale à celle de Tarsous (6,000 hab.), quoique cette ville soit presque déserte pendant l'été. On y voit les restes d'un beau pont en pierre et un aqueduc d'une conservation parfaite. Cette ville fait un commerce assez considérable avec les villes voisines, en vins, fruits et blé, productions de son territoire. L'air, très-sain en hiver, s'altère en été. Les habitants se retirent alors dans l'intérieur du pays. Long. E.

32° 56', lat. N. 36° 59'.

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ADANSOIV ( Michel) naquit à Aix en Provence en 1727, et fut un célèbre botaniste.

A l'âge de lk- ans, il avait déjà esquissé quatre nouveaux systèmes de botanique. Il partit à ses frais, en 1748, pour le Sénégal, dans le but de faire avancer la science. Il en revint après un séjour de cinq ans, avec des richesses immenses en histoire naturelle et en observations. Il publia son Histoire naturelle du Sénégal, en 1757. Adanson fut reçu de l'Académie des sciences en 1759, et nommé censeur royal. Il donna ses Familles des plantes en 1763, 2 vol. in-8. Les matériaux immenses qu'il avait ramassés pour une encyclopédie complète dont il avait conçu le plan, furent soumis, en 1775, au jugement

de l'Académie des sciences, qui trouva ce travail prodigieux, mais non pas également avancé dans toutes ses parties. Adanson publia encore des mémoires sur différents sujets, et fit des articles concernant les végétaux exotiques, qu'on trouve dans le supplément de l'encyclopédie. Il mourut pauvre, l'année 1806.

ADANSONIA,genre de plantes. Voy. BAoBAD.

OUS ou QUAQUAS, peuple de la Gui- ^pipo!h^iime de Saccoo.

^>A©A©|jjsT (Pierre-Auguste d') naquit à

Aix, en Provence, en 1751, et mourut en 1819.

Il est auteur d'une traduction en vers de/VI poetique d'Horace, de poëmes et de poésies diverses qui n 'ont jamais été imprimés.

ADAPIS, genre d'animaux appartenant à la troisième période géologique, restitué par Cuvier d'après quelques débris enfouis dans les dépôts gypseux des environs de Paris. Les caractères déduits du nombre et de la forme de ses dents l'ont fait placer dans la famille des pachydermes. On ne le connaît pas encore en entier. On a pu seulement le déterminer d'après quelques fragments de squelettes différents et appartenant à la région de la tète. La configuration de la tête de l'adapis est à peu près celle du hérisson, quoique plus grande d'un tiers. Chaque mâchoire présente d'abord deux incisives tranchantes et un peu obliques, puis, de chaque côté, une canine conique plus grosse et plus saillante que les autres dents ; la mâchoire se termine de chaque côté par sept molaires; les premières sont tranchantes, les dernières à rainures transversales inégales, comme celles de 1 anoplotherium. Ces caractères ont suffi pour montrer que cet animal était un véritable pachyderme ; son nom est celui qu'on donnait autrefois à une espèce de daman.

ADAKEGER, roi de la Syrie de Soba, qui s'étendait depuis le Liban jusqu'à l'Oronte, du midi au septentrion. David délit ce prince deux fois.

ADATIIODA, espèce de plantes. Y oy. JusTITIA.

ADDA (Ferdinand d'), patrice de Milan, fut professeur de belles-lettres â Padoue dans le XVIe siècle. On a de lui des Discours et des Épigrammes.

AODA (1') (Abduas, Adua), riv. d'Italie, prend sa source au Mont-Braulio, au pays des Grisons, passe à Sondrio, traverse le lac de Côme, celui de Lecco, sert de limite aux provinces de Milan et de Bergame, passe à Lodi et va se jeter dans le Pô, auprès de Crémone, après un cours de 48 I. Cette rivière est très-rapide et charrie des paillettes d'or qu'on ramasse aux environs de Lodi. Audessous du village de Trezzo elle commence à alimenter le canal de la Martisane, qui vient de Milan par l'E., en passant par Gorgonzola.

ADDINGllAM, b. et paroisse d'Angle-

terre, west-riding du comté d'York, hundred de Claro, près le Wharf, à 2 1. E. de Skipton. On y remarque des filatures de laine.

ADDUVGTON (Antoine), médecin anglais, est auteur d'un traité sur le Scorbut et sur la mortalité parmi les bestiaux.

ADDSNGTON ET LENOX, comté du Haut Canada, entre le lac Ontario et la Grande-Rivière.

¡\ nDI "(;TON, capitaledela côteoccidentale de l'archipel du prince de Galles, sur la côte N.-O. de l'Amérique Septentrionale. Elle

9

; .>Î\r" J. , ='


est située par 55° 27' de lat. N., et 135° 56' de long. 0.

ADDISSON (Lancelot) naquit à Mauldismaburne, en 1632, et embrassa de bonne heure l'état ecclésiastique. Il fut d'abord chapelain à Dunkerque, en 1662, et ensuite à Tanger. A son retour, en 1670. il devint chape!ain du roi, et doyen de Lichtfield en 1683.

Il mourut le 20 avril 1703. On a de lui : La baibarie occidentale, ou les révolutions des royaumes de Fez et de Maroc ; Oxford, 1671, in-8: Le'lat des Juifs en Barbarie; Londres , 1675, in-8; Le premier état du mahométisme; Londres, 1678, in-8; et des livres de controverse.

AnDISSOX (Joseph ), fils de Lancelot Addisson, et l'un des plus célèbres écrivains d'Angleterre, naquit en 1672, à Afilston, dans le Wiltshire. Il s'appliqua de bonne heure à l'étude des auteurs grecs et latins, et fit paraître dès lors un grand talent pour la poésie et les belles-lettres. Il composa à Oxford, pendant qu'il était encore étudiant, ses JItisoe aitglirQnœ. Cet ouvrage, qui causa l'admiration de ses professeurs, fut publié dans un recueil ayantpourtitre : Musarumanglicariim Qllalecta. A l'âge de 22 ans, il publia une traduction d'une partie des Géorgiques de Virgile, et en 1695, son beau poëmeen l'honneur de Guillaume III, lui valut une pension de 300 liv. st. Addisson voyagea en France, y resta un an, et de là passa en Italie. A son retour en Angleterre, il fit un poëme sur la bataille de Blenheim, qui lui attira l'affection du peuple et le- fit connaître des grands. En 1705, ayant été choisi pour occuper la place de commissaire des appels, que qui ttait Locke, il accompagna lord Halifax en Hanovre. En 1706, sur la proposition de ce lord, il fut nommé sous-secréiaire d'Etat, et passa en Irlande, avec le marquis de Warton, où, pendant son séjour, il travailla au Tatler (Babillard), avec son ami Richard Steele, ainsi qu'au Spectateur, qui succéda au Taller.

Addisson fit paraître en 1713 la tragédie de Caton, parfaitement accueillie des wighs et des torys, et en 1715, la comédie du Tamùour. Nommé secrétaire d'Etat, en 1717, il se retira peu après avec une pension de 1,500 livres sterling. Il mourut d'asthme et d'hydropisie, à Holland-House, le 17 juin 1719, et fut enterré à Westminster. Il laissa une fille qu'il eut de son mariage, contracté en 1716 avec la comtesse de Warwich. Les ouvrages de cet auteur ont été publiés en 1761 par Baskerville, qui en a donné une belle édition; Birmingham, k vol. in-4. Le Spectateur a été réimprimé , 1797, 8 vol.

in-8; le Gardien, 1797, 2 vol. in-8; et le Tatler, 1797, 4 vol. in-8 ; le tout en anglais.

Le Spectateur a été traduit en français par J.-P. Moet, 175V et 1755, 9 vol. in 12; le Babillard, par A. de La Chapelle, 1734 et 1735,2 vol. in-12; le Mentor moderne, par

Y an Effen, 1725, 3 vol. in-12 ; la tragédie de Caton, par Dubos-Deschamps ; les Remarques sur le Paradis perdu de lJliltun, par Dupré de Saint-Maur ; De la Religion chrétienne, par Seigneux de Correvon, 1757, 2 vol. in-8; Dialogues sur les médailles, par Janse, dans son Traité de l'allégorie, 1779, 2 vol. in-8; la Vie d'Addisson, écrite par Johnson , a été traduite par Boulard ; 1805, 2 vol. in-18.

ADDISSON, comté de l'État de Vermont, aux Etats-Unis. Il est situé à l'E. du lac Champlain. Le chef-lieu est Vergennes. Ce comté, subdivisé en 24 districts, a une pop.

de 20,469 hab.

ADEL, contrée d'Afrique. Elle s'étend des frontières del'Abyssinie, c'est-à-dire du détroit de Bab-el-Mandeb, au cap Guardafui.

Les habitants de cette contrée font le commerce de myrrhe, de poudre d'or, de bestiaux, de miel, de cire, d'ivoire et d'esclaves.

ADÉLAI HE (Sainte) était fille d'un comte de Gueldre, nommé Mengendose, et fut abbesse du monastère de Notre-Dame, à Colognc, où elle mourut en 1015.

ADÉLAÏDE DE FRANCE, fille de Rodolphe, roi de Bourgogne, naquit en 931, et fut mariée à l'âge de 16ans, àLothaire II, fils de Hugues, et roi d'Italie. Ce prince étant mort le 22 novembre 949, Bérenger II proposa son fils en mariage à la jeune veuve.

Elle refusa. Bérenger l'assiégea dans Pavie, et l'ayant faite prisonnière, l'envoya au château de la Garde. Adélaïde s'étant évadée, parvint, après de grandes souffrances, au château de Canosse, chez Othon, son parent, qui entreprit de la défendre. Ce prince la délivra, l'épousa, et entra avec elle en triomphe dans Pavie, en 951. Othon étant mort en 974, et son fils Othon II lui ayant succédé, Adélaïde se fit religieuse et mourut au monastère de Seltz, sur le Rhin, le 16 décembre 999. Saint Odilon, abbé de Cluny, a écrit sa Vie.

AnÉLAIDE, femme de Frédéric, prince de Saxe, conspira avec son amant Louis, marquis deThuringe, contre les jours de son époux. Louis ajant tué Frédéric, l'an 1055, épousa Adélaïde, sa veuve.

ADÉLAÏDE, ou ALIX DE SAVOIE, fille de Humbert II, comte de Maurienne, épousa en 1114 Louis VI, dit le Gros, roi de France, dont elle eutsept enfants. Après la mort de ce roi elle contracta un second mariage avec Mathieu de Montmorency, premier écuyer du roi; elle en eut unefillequi épousa Gautier de Chatillon. Quinze ans après son mariage elle se retira, du consentement de son époux, dans l'abbave de Montmartre qu'elle avait fondée, et y mourut en 1154.

ADÉLAÏDE, fille et unique héritière du marquis de Suze, fut d'abord l'épouse d'un duc de Souabe, ensuite d'un marquis de Montferrat, enfin d'un comte de Maurienne, dont


elle eut une fille qui épousa l'empereur Henri IV. Elle gouverna le Piémont. Elle mourut l'année 1091.

AUÉLAIOE de France (Madame Marie) naquit à Versailles , en 1732. Elle était fille de Louis XV. Elle quitta la France au mois de février 1791, avec sa sœur Madame Victoire. Elles se retirèrent toutes les deux à Rome, d'où elles s'enfuirent en 1796, à l'approche des Français. Madame Adélaïde mourut à Trieste, l'année 1800.

ADELAIID ou ATHELHARD , moine de Bach, a traduit Euclide en latin, en 1130.

Ses principaux ouvrages sont : Perdifficiles quœationes naturales.

ADELBEHT, fiis d'un roi d'York-, en Angleterre, vers la fin du vne siècle, après avoir converti au christianisme les Frisons encore païens, devint archidiacre de la cathédrale d'Utrecht. II mourut vers l'an 730.

ADELBOLD, noble frison, ambitieux guerrier, et savant, fut porté par l'empereur Henri Il à l'évêché d'Utrecht, en 1008. Il mourut l'année 1027. On a de lui des Vies des Saints et un Traité sur la Sphère.

ADELBURNER (Michel), fils d'un libraire, naquit à Nuremberg, en 1702; il devint mathématicien et médecin célèbre. Il publia, en 1735, son Commercium astronomicum, qui le fit nommer membre de l'académie des sciences de Prusse. Il fut professeur de logique à Altdorf, en 1746. Il mourut dans cette ville, l'année 1779. Il publiait (en allemand) une feuille tous les mois, sur les Phénomènes célestes remarquables.

ADÈLE, genre d'insectes dont les chenilles se tiennent cachées, ce qui lui a fait donner par Latreille le nom d'adèle, du mot grec adêlos, obscur. Il est de l'ordre des lépidoptères. Caract.: trompe velue à la base ; antennes antérieures recourbées, cylindriques, écailleuses, très-petites; les postérieures velues, cylindriques, recourbées, courtes ; pénultième article plus grand ; le dernier petit, obtus; antennes rapprochées, très-longues.

Les alucites sont comprises dans ce genre.

Voy. ALUCITES.

ADLLER (Cort-Siversen) naquit en Norvège en 1622. Il servit dans la marine de Venise contre les Turcs et devint amiral. Il mourut à Copenhague l'an 1675.

ADELGISE, prince de Bénévent au ixc siècle, après avoir lutté longtemps, avec des succès variés, contre les Sarrasins, dans l'Ita lie Méridionale, mourut assassiné par ses gendres et ses neveux, l'année 879.

ADELGREIFF (Jean-Albert), fanatique du XVIIc siècle, disait que sept anges lui avaient révélé qu'il tenait la place de Dieu sur la terre. Il fut arrêté l'an 1636, accusé de magie, et mené prisonnier à Xœnigsberg, où il fut condamné et exécuté la même année.

i\DÉLIA, diécie, nlonadelphi, Linn. ; cl.

15, ord. 1 , fam. des euphorbes, Juss. Arbrisseau d'Amérique à feuilles alternes, stipulacées ; à fleurs axillaires, ou en épis, ou seulement glomérées ; pour fruit une capsule à trois coques et à trois semences. Le nom d'adélia a été donné à l'arbrisseau, à cause de ses fleurs presqu'invisibles. On en distingue trois espèces, toutes sans agrément et de formes bizarres.

ADELMAN, clerc de FÉgHsede Liège et évêque de Bressé en 1048, mourut en 1061.

On a de lui une Lettre sur l'Eucharistie, écrite à Bérenger pour le ramener à la foi de l'Église. Cette lettre se trouve dans la Bibliothèque des Pères.

ADELME, fils de Kentred, frère d'liias, roi des Saxons Occidentaux, fut abbé de Malmesbury en 671 , et ensuite premier évêque de Stirburn. Il mourut le 25 mai 709. Il a laissé plusieurs ouvrages en vers et en prose, qui ont été publiés à Mayence, en 1601, in-12 , et se trou vent aussi dans la Bibliothèque des Pères. Adelme passe pour être le premier des Anglais qui ait écrit en latin et qui ait fait connaître , en Angleterre, les règles de la poésie.

ADELPHE, philosophe platonicien, a vécu dans le Ille siècle. Il adopta les principes desgnostiques comme développement du platonisme. Il prétendait avoir pénélréplus avant que Platon dans la connaissance de l'être suprême. Photin le réfuta dans ses leçons et écrivit contre lui.

ADELSBERG , petite v. du roy. d Illyrie, cercle du même nom , gouv. de Leibach. On remarque à peu de distance de cette ville une caverne très-remarquable. Elle est composée de trois grottes, placées l'une sur l'autre , et les stalactites suspendues à ses voûtes sont aussi blanches que l'albâtre. Lat. N. 45° 38' 10" , long. E. 120 3' 10".

ADELSDORF, petite v. d'Allemagne, située sur la riv. d'Aisch, dans l'évêché et à 101. S. de Bamberg ( Bavière). Elle se divise en deux parties, haute et basse. La première a 585 hab. , la deuxième 433.

ADELUNG ( Jean-Christ. ), né en 1734 , à Spantekow en Poméranie , fut un célèbre littérateur et grammairien allemand. Après avoirété professeur en 1759 au gymnased'Erfurt, il passa en 1761 à Leipzig et y demeura jusqu'en 1787, époque où il fut nommé bibliothécaire de l'électeur de Dresde. Il mourut dans cette ville l'année 1806. On a de lui de nombreux ouvrages ; les principaux sont: Dictionnaire grammatical et critique ( nlle- mand) ; Leipzig 1774 et 1786, 5 vol. in-i (dont les 4 premiers ont chacun 1,800 pag. Il s'en est fait une nouvelle édition dans cette ville en 1793 et 1801, 4 vol. in-4); Glossarium manuak ad scriplores mediœ et infimœ!atinitatis;Ui\e.i"n(2 et 1784,6 vol. in-8 ; trois Grammaires allemandes-, Traité du style allemand ; Berlin, 1785, 2 vol. in-8 : Histoire des JFolies humaines, OH des nècroï


mallciens, alchimistes, etc., en 7 parties; Essai sur l'Histoire, de la Civilisation du genre humain. 1782; Histoire de la philosophie, 3 vol.; Traité sur l'orthographe allem., 1787, in-8 ; La plus ancienne histoire des Teutons, de leur langue, etc., 1806 , in-8 ; Mithridate , ou Science générale des langues ( en allemand ) avec l'Oraison Dominicale pour exemple, dans près de500 langues ou dialectes; Berlin, 1806. Le 1er vol., publié du vivant de fauteur, estconsacréaux langues d'Asie, au nombre de 159; le 2e vol., publié à Kœnigsberg , par le professeur Vater, contient les langues d'Europe , savoir : 1° la langue cantabre ou basque ; 3° la langue celtique ancienne ; 3° la langue celtique germanique ; 4* la langue germanique ; 5° les langues thracienne , pélasgienne, grecque et latine: 6° les langues slaves ; 7° les langues germaniquesslaves ; 8° la langue romaine-slave ou valaque, et 9° les langues tschudsches. Le 3e vol.

a été également publié par Vatcr, en 1812 ; il renferme la lre section , où il est question des langues de l'Afrique Septentrionale , moyenne , intérieure, du pays des Cafres et enfin de la Pointe Méridionale.

ADEUAR ou AYMAR naquit au diocèse de Limoges, vers 988, et mourut à la TerreSainte l'année 1030. Il a laissé des ouvrages sur presque tous les genres de littérature, la plupart manuscrits. Le P. Labbe a donné la meilleure édition de sa Chronique, ou Histoire de France.

ADEMUS, b. d'Espagne, prov. et à 24 1.

N.-O. de Talencia, près' du Guadalaviar.Autre dans la province et à 6 1. N.-E. de Cordoue.

ADEN (le pays d'), à l'extrémité S.-O. de la Péninsule et au S. de l'imanat de l'Yémen.

Ses principales villes sont : Lahhadj, sur le Meïdan, résidence du sultan, et Aden.

ADEN, v. de l'Arabie, dans le Yémen, est située sur le penchant d'un volcan éteint, au fond d'une petite baie. Le port qu'elle a sur le golfe auquel elle a donné son nom , est un des meilleurs de 1 Arabie. Il était très-fréquenté, et le commerce qu'on y faisait était considérable avant la découverte du passage du cap de Bonne-Espérance, et lorsqu'on n'avait pas fait encore suivre cette nouvelle voie aux marchandises de l'Inde pour les transporter sur les marchés de l'Europe. Deputs que la civilisation européenne, favorisée par Méhémet-Ali, vice-roi d'Egypte, est attirée en Orient, le commerce d'Aden commence à se relever. L'Angleterre, dont la vigilance est extrême sur tout ce qui se rattache à la cuestion du passage dans l'Inde, a comp-is toute l'importance de ce port.

Elle y a d'abord établi des entrepôts de charbon pour alimenter les bateaux à vapeur qu'elle a sur la mer Rouge, et ensuite s'en est emparée. Elle considère ce poste comme j un des points les plus importants de défense. J

Aden est à 100 1. S.-O. de Sennar, et à 501.

S.-E. de Moka. Long. E. 42° 35, lat. N.

12° 42'.

ADEXA\THEÏîA ou CONDORI , décandrie monogynie, Linn.; plantes d'un siège incertain, J uss.; genre de plantes qui présente deux espèces, Linn. Ce sont des arbres qui habitent les Indes. Caract. : feuilles bipinnées, fleurs sur des épis lâches, axillaires ou terminaux; elles sont complètes, rosacées ; pour fruit, un légume long, comprimé, membraneux, polysperme.

CONDORI A GRAINES ROUGES, adenarttltera pavonia, Linn. Ses graines sont d'un rouge écarlate, mêlé d'un rouge obscur; son bois fournit, dit-on, le santal rouge. (Voy. SANTAL.) On mange les graines, et on les emploie, mêlées avec du borax, pour souder les métaux. L'arbre vit deux cents ans et au delà. Cette espèce offre une variété, l'adenantherafalcata, Linn., à bois plus léger et à graines noires, qui, peut-être, constitue une espèce séparée.

CONDORI GRIMPANT, aden. scandens, Linn.

Celui-ci grimpe et s'entortille autour des arbres et des autres corps voisins.

ADENARE, île d'Asie, au S. de Célèbes;

long. 120°, lat. E- 8° 20'.ADENAIJ, b. des États prussiens, cheflieu de cercle, prov. du Bas-Rhin, à 10 1.1/2 O. de Coblentz. On y remarque des manufactures d'étoffes de coton et de toile de lin.

Pop. : 1,230 hab. On trouve dans son voisinage des mines de fer et de plomb. Le cercle est composé d'une ville, 3 bourgs, 167 villages, et est peuplé de 19,210 habitants.

ADEIVBOLRG ou ALDENBOURG, (Brannesia ), petite v. d'Allemagne, dans le grandduché du Bas-Rhin (Prusse), et à 51. N.-O.

de Cologne.

ADEMA, petit arbrisseau des Indes, trèsvénéneux, à feuilles alternes, en bouclier, palmées, sur un pétiole glanduleux. Des vrilles sortent des côtes des rameaux; les fleurs, au nombre de deux ou trois, sur des épis terminaux, les fleurs sont complètes, munies de six étamines; l'ovaire faisant corps avec le calice, surmonté d'un style et d'un stygmate. Cet arbrisseau est peu connu, son siège véritable est incertain. Une boisson préparée avec les jeunes pousses de l'adenia est un poison très-violent, dont le câprier épineux est, dit-on, l'antidote.

ADEiVOSTEMA, cl. 10, ord. 3, fam. des flosculeuses, Juss. Fleurs flosculeuses complètes, dans un calice à plusieurs pièces; stygmates allongés ; semences à trois glandes ou trois appendices au sommet ; tels sont les caractères connus de cette plante, qui habite dans les îles des mers du Sud.

ADER (Guillaume), médecin de Toulouse, est auteur d'un traité portant ce titre : De yEgrotis et morbis evangelicis, où il décide que les maladies que J. - C. a guéries


étaient humainement incurables. Ce traité a été imprimé en 1620, in-4. Ader vivait dans le commencement du XVIIe siècle et avait la réputation de savant.

ADERBAIDJAIV, ADERBIJAN ( Aderbijïana); prov. de Perse. Elle s'étend du 36° 10' au 38° 55' de lat. N., et du 42° 10' au 45° 59' de long. E. - Elle est bornée au N. par l'Arménie propre, au S. par l'Irak- Adjemi, à l'E.

parleGhitan, à l'O. par le Kurdistan. Sa capitale est Tauris ou Tébriz, et les v. principales: Oudjan, Maragha, Ahar, Ardebyl, Koï, Selmas, Ourmiah, Sabalag. La prov.

est en général montagneuse et très-froide en hiver ; la neige ne fond jamais sur le sommet des monts Akhar et Sehend, au pied desquels sont situés Tauris et Maragha. Ces montagnes , presque toutes dénuées de forêts, sont couvertes d'une végétation toujours fraîche.

O. trouve dans l'intérieur du pays de belles vallées et quelques grandes plaines. La partie septentrionale est traversée par l'Aras ; diverses autres petites riv. arrosent le centre et le midi. On y trouve aussi plusieurs sources médicinales et pétrifiantes. Leclimat est sain.

Les mines sont assez communes dans cette prov., mais elles y sçnt généralement négligées faute de bois. A l'E. de Tauris on exploite une mine d'argent, et une de cuivre près d'Ardebyl. Les mines les plus considérables de fer de la Perse sont celles de Dombre et les seules exploitées, parce qu'elles ont du bois dans leur voisinage. Les montagnes des environs de Tauris fournissent du marbre blanc et du jaspe susceptible du plus beau poli, et le lac de Maragha du sel en abondance. Le gibier, les bêtes féroces, telles que la hyène, le chacal, le lynx et la panthère, sont communs sur les montagnes et les plaines de cette prov. On y récolte blé, orge, maïs, riz, lin, chanvre, garance, pavot, coton, tabac, raisin, safran. On y élève beaucoup de bétail : ses chevaux sont les plus beaux de la Perse. Dans les principales villes il y a des manufactures de sabres, de chaudronnerie, de parfumerie, de soieries unies et brodées, de tapis de feutre, de toiles peintes et de châles, des tanneries. Le commerce intérieur n'est pas aussi actif qu'il pourrait l'être, à cause du mauvais.état des grands chemins; il se tait généralement par caravanes. Les objets d'exportation consistent en riz, grains, laines, chevaux, bétail, gomme, manne, étoffes de soie. L'Aderbaïdjan se divise en dix districts. Les Turcs , les Armémiens , les Kurdes et les Juifs forment une grande partie de sa population. On y parle la langue turque. Cette prov. faisait partie de l'ancienne Médie. On prétend que Zoroastre naquit dans ce pays, que c'est là qu'il fonda le culte du feu, et que les Parsys, ses anciens habitants, y avaient-érigé beaucoup de temples consacrés au feu ADERBORGH. Voy. ODERBERG.

ADERBORN, ADERBOA, petite v. de la Poméranie prussienne, située sur l'Oder, à 4 1. N. de Steltin.

ADERNO OUADRANUM, v. de Sicile, dans le val de Demona, au pied de l'Etna, à 8 1.

0. de Catane. La façade de l'église principale, située sur une place magnifique, est ornée de colonnes de lave.

ADERSBACH, vill. fameux de Bohême, à 41. N.-O. de Braunau. On trouve dans ses environs une longue allée de rochers en grès, delà forme la plus bizarre, isolés et formant un labyrinthe sur une étendue de 3 mille carrés; ils s'élèvent perpendiculairement, -les uns à 200 pieds, la plupart à 100 au-dessus du niveau du sol. Un ruisseau, après être tombé d'une grande hauteur, coule au milieu, et ajoute à l'impression produite par ce tableau extraordinaire.

ADGANDESTIUS, prince des Cattes, adressa, l'an 9 de J.-C., des lettres à l'empereur Tibère et au sénat, par lesquelles il promettait, si l'on voulait lui envoyer du poison, de les délivrer d'Arminius, général des Germains Cherusques, le plus puissant ennemi des Romains, par qui les légions de Varus avaient été défaites t et qui seul empêchait l'accroissement de la domination romaine dans ces contrées. On lui répondit que le peuple romain avait l'habitude de se venger de ses ennemis les armes à la main , par voie ouverte, non par fraude et en cachette.

ADHAD-EDDAULAH, né en 936, devint empereur de Perse, ayant succédé à ImâdEddaulah son oncle. Il fit de grandes conquêtes et embellit beaucoup la ville de Bagdad, dont il s'était emparé en 978. Il encouragea la poésie et les sciences.

ADHÉR (Guillaume) , gentilhomme provençal, célèbre par son esprit, s'attira l'estime et l'amitié de Frédéric 1er dit Barberousse , et de Béatrix, son épouse ; il dédia à cette princesse un Traité des femmes illustres , en vers : en récompense, on lui in-.' féoda le château de Grignan. Adhémar mourut l'an 1190.

ADHËMAR (Jean d'), officier, accusé d'avoir voulu livrer la citadelle de Perpignan aux Espagnols, fut conduit à Orléans et à Versailles, où il fut massacré, le 9 septembre 1792, après 56 ans de service.

ADHEMAR DE MONTEIL, évêque dtt Puy-en-Velai, fut le premier qui se présenta au concile de Clermont, en 1065, pour demander la croix à Urbain II. Le pontife l'ayant nommé légat auprès des Croisés, il partit pour la Terre-Sainte. II mourut en 1097, par suite d'une épidémie, après la bataille d'Antioche. Adhémar fut un prélat éloquent et vertueux, et un habile guerrier ; il descendait d'une ancienne famille de Provence , éteinte dans celle de Grignan.

ApHERBAL, fils de Micipsa, roi de Nq",


midie, ayant été vaincu et détrôné par Jugartha, implora le secours du peuple romain.

Le sénat donna la Basse Nuinidie à Adherbal, et la Haute à Juurtha. Mais Jugurtha, peu satisfait de ce partage, recommença la guerre,: Cirta, capitale des Etats d'Adher, balfut assiégée et prise, et Adherbal luimême , 8:, aot été fait prisonnier, fut mis à mort, 123 ans avant J .-C ADIANTE, adiantum, Linn. Genre de plantes. Voy. CAPILLAIRE.

, ADIGE (Etsch), fleuve d'Italie, prend sa source dans les Alpes, traverse le gouvernement duTyrol, celui de Venise, passe par Trente, Vérone et Legnago, se partage en plusieurs branches et va déboucher dans l'Adriatique, à 8 lieues S. de Venise. Son principal affluent à la gauche est YEysach ; il passe par B ixen et Bolzano. Advgelto, une autre de ses branches principales , baigpe Badia, Lendinâra et Rovigo. te canal Bianco ou Castagnaro, une troisième branche, passe par Adria..Les eaux de l'Adige diminuent de mmtié pendant l'hiver. On y pêche beaucoup de saumons et cTesturgeons.

- ADlràAIN ob AbïMNAiN, moutons d'Afri-

que de très-grande espèce, à oreilles pendantesetchez lesquels la laine est remplacée par un poil long et soyeux. Voy. MOUTON.

ADIMAftTUS, générarathénien, eut ïa vie sauvée à Pgos-Potamos, lors de la prise de la flotte d'Athènes par Lysandre, roi de Sparte, l'an 405 avant J.-C., pour récompense de l'acte d'humanité qu'il fit en s'opposait à ce que l'on coupât le pouce droit aux prfëonniers Lacédémoniens.

ADIMARI (Raphaël) naquit à Rimini, vers ia fin du XVIe siècle. On à de lui l'histoire de sa patrie, imprimée à Brescia, en 2 vol. in-4, 1616, sous ce titre : Sito Riminmse. Cette histoire est assez estimée.

ADIMARI ( Alexandre ) naquit à Florence,d'une famille patricienne, l'année 1579; il étudia les lettres grecques et romaines, et cultiva la poésie. On a de lui une traduction en vers italiens des Odes de Pindare, accompagnée de bonnes observations ; elle parut à Pise en 1681, in-4. 11 a laissé aussi 6recueils de 50 sonnets chacun, sous le nom de six des Muses, qu'il fit, p a raître de 1637 à 164-2. Il mourut l'an 1649.

ADIMARI (Loüis), poëte florentin, né à Naples en 1644, On a de lui-: un recueil en prose sur des sujets de piété, imprimé à Florence,en 1706, sous le titre de Prose sucrée; un opéra Intitulé Rolerloi un recueil d'odes ou canzoni , et des sonnets consacrés à Louis XIV, publiés à Florence en 1693.

Àdîmari mourut l'an 1708.

- ADlKAGOR, y. de l'Afghanistan, située sur la rive septentrionale du Iameh, à environ 22-1. E.-S.-E. de Caboul, et 31 1.

N.-E. de GhizÎleh.

Al>rVE, ccmts aurçus oii "çaniffnèrclasJ

Linn. Quadrupède très-rapproché du chacal , n ais d'une race différente. Il appartient à la classe du chien, dans l'ordre des carnivores. A Poudichéry, on le nomme chien marron. Caract. : plus petit que le renard, il a le museau effilé comme lui ; yeux grands ; paupières inclinées; oreilles redressées; poils longs, d'un fauve brun sur le dos, fauve clair sous le ventre; Je bout du nez et les moustaches noires ; la tête mêlée de fauve et de blanc, ainsi que l'extérieur des cuisses ; la queue large, longue, garnie de poils touffus, avec quelques taches et des anneaux de cou leur brune.

Les adives ne marchent jamais en troupe : aussi agiles que rusés, ils font la guerre aux oiseaux avec succès. Souvent ils établissent leurs terriers autour des lieux habités, où ils dérobent les œufs et la volaille. Leur démarche est celle du renard; ils s'apprivoisent assez aisément et sont de fort jolis animaux. Ils habitent l'Afrique et quelques parties de l'Asie.

ADJMIR ou RAJEPOUTANAH , AUIEER, RAJPOOTANA, anciennè prov. de l'Hindoustan, démembrement d'une partie de l'Empire du Grand-Mogol, et aujourd'hui une des posses-

sions de la compagnie des Indes anglaises , forme le district d'Adjmir et les principautés de Djeypour, de Kotah, de Boundy, d'Odeypour ou de Marwar, de Tonk, de Djessalmir, deBikanir, le pays des Bahtties. Toutes ces principautés sont partagées entre plusieurs chefs, qui obéissent tous à un officier anglais chargé de commander les forces de Rajpootana. Une garnison suffisante a été établie à Adjmir pour protéger les habitants de ce pays contre leurs ennemis , et les tenir eux-mêmes dans la dépendance. Cette province était située au N.-E. et au N. du Guzerate et avait pour capitale Adjmir. Ce pays renferme un vaste désert ; mais dans la partie cultivée, on récolte froment, orge , millet, riz, sucre, indigo, tabac, coton. Les chameaux, bœufs, moutons et chèvres y abondent. On y trouve en grand nombre des gerboises , des antilopes. Il est habité par deux

peuples principaux, les Djats et les Radjepouts.

ADJMIR , v. de l'Hindoustan , district d'Adjmir, présidencedeCalcutta, possession immédiate de la compagnie anglaise , est florissante par son commerce , et s'accroît tous !es jours. On porte sa population actuelle à 25,000 hab. Daulet-Raou-Sindhyah céda cette ville et les districts qui en dépendent aux Anglais , en 1818, en échange du territoire Vinschour-Kot dans la province de Marwar.

Les Anglais attachent une grande importance à la possession de cette ville. Ils y tiennent des troupes en garnison.

ADLER , riv. de Bohême. Elle se jette dans l'Elbe à Kœnigsgratz.Al>UERFÉU>T (Gustàye) naquit en 1071 »


près de Stockolm. Il fit ses études dans l'u- niversité d'Upsal, et voyagea ensuite dans toute l'Europe. A son retour, Charles XII lui donna la place de gentilhomme de sa chambre. Adlerfeidt suivit ce prince en cette qualité dans ses victoires et dans ses revers: il en a écrit l'histoire jusqu'à la bataille de Pultawa où il fut tué d'un coup de canon , en 1709. Son fils en fit faire une traduction française qui fut imprimée en 1740, à Amsterdam , b vol. in-12.

AOLESBERG, b. de la Carniole, situé en tre Fiume et Laybach. On y remarque une grotte profonde Il y en a une autre plus remarquable encore à une lieue de là , appelée la Caverne de la lJladeleine.

ADHJXG ( Jacques ) naquit à Bendersleben , en 1699 ; il fut un organiste célèbre et membre de l'académie des sciences d'Erfurt.

Il mourut en 1762. On a de lui d'excellents ouvrages sur la musique et sur la construction des orgues.

ADLZREITER ( Jean de Tottenweiss ) naquit à Rosenheim, en 1596, et fut chancelier privé de 1 électeur de Bavière. On a de lui Annales boicœ genlis, qui renferment l'histoire de la Bavière jusqu'en 1662.

ADMIRAL ( Henri L' ) naquit à Anzelot

(Puy-de-Dôme ) , de parents pauvres. Il forma, en 1794 , un complot contre Robespierre et Collot-d'Herbois. Ce complot ayant été découvert, L'Admirai fut condamné et périt sur l'échafaud avec de Sombreuil et de Sartines fils, madame de Sainte-Amaranthe et 48 autres personnes déclarées complices.

ADMOIV, graveur grec. La seule pièce qui reste de lui est un Hercule buvant; elle se trouve au cabinet de Stroch.

ADOLESCENCE ( adolescere , croître , grandir). On entend par adolescence la période qui s écoule depuis l'enfance jusqu'à i'ûge mûr.

Il est facile de comprendre que cette période ne saurait être déterminée d'une manière p sitive : elle varie suivant les climats et même selon les individus. Quoi qu'il en soit, l'ado-

lescence est marquée par certains phénomènes constants qui la caractérisent ; tels sont, chez l'homme, le changement de la voix causé par un développement considérable et presque subit du larnx; l'apparition des poils au visage et aux parties sexuelles ; la formation des traits ; la croissance en hauteur du corps, qui donne aux adolescents la forme allongée et la grâce féminine des formes arrondies. Chez la femme le développement des seins, l'apparition des menstrues et des poils au pubis , sont les phénomènes les plus importants ; la voix et lestraits du visage éprouvent peu de changements.

L'adolescence est donc un temps pendant lequel l'individu arrive à son dernier deré d'accroissement et de perfection ; elle commence à la puberté et fiult à l'âge mùr. Chez les femmes elle s'étend de la 128 à la 21e an-

née, et de la 158 à la 25e chez les hommes.

ADOLPHE H, comte de Holstein, embiassa avec devoùment le parti de Henri-leSupcriie , et partagea ses succès et ses revers.

Adolpiie II bâtit la ville de Luheck. Il fut tué, en 1»64, au siège de Demman en Poméranie.

ADOLPHE (Jcan). duc de Saxe, naquit en 1685. Après avoir servi dans les troupes hessoises où il devint lieutenant général , ii passa , en 1770 , au service d'Auguste II, électeur de Saxe et roi de Pologne. Ce prince le nomma major général de son armée. Adolphe obtint des succès sur les généraux de Charles XII , pacifia la Lithuanie et la Pologne , et s'empara de Dantzig sous le règne d'Auguste III. Il fut tué à la bataille de Wiildorf, en 1744.

ADOLPHE, comte de Nassau, de la branche de Wisbaden , fut élu roi des Romains le 6 janvier 1292, et couronné à Aixla-Chapelle le 25 juin de la même année. Ce prince, le plus illustre guerrier de son temps, ayantlaitl'acquisition de laThuringe,d'Albert de Misnie, surnommé le Dépravé, qui voulait en dépouiller ses fils légitimes, et s'étant servi pour la payer des subsides qu'il avait reçus du roi d'Angleterre pour faire la guerre à la France, au lieu de les distribuer aux seigneurs allemands. perdit l'affection du peuple et s'attira la haine des nobles. Cette noblesse, qui devait combattre et marcher sous ses ordres, appela Aibcrt d'Autriche et le proclama empereur. Toute l'Allemagne ayant approuvé cette nomination, se déclara pour lui. Adolphe fut tué de la main de son rival, à la bataille qu'il lui livra à Gelheim, près de Worms, le 2 juillet 1298. Il fut inhumé dans le monastère de Rosenthal Depuis, Henri VIII le fit transférer dans le caveau de Spire, et le fit mettre à côté de son rival Albert. Gerlac, fils d'Adolphe, est regardé comme la tige des princes de Nassau-Usingen , de Saarbrûken et de Weilbourg.

ADOLPHE X, comte de Clèves, évêque de Munster en 1357, devint archevêque de Cologne en 1362, et se maria ensuite. Il est célébré par l'institution de l'ordre des fous, qu'il établit en 1380. Cette société paraît avoir été formée pour entretenir l'union entre les nobles du pays de Clèves; ses membres se reconnaissaient à un fou d'argent en broderie, qu'ils portaient sur ieurs manteaux. Ils s'assemblaient le dimanche après Saint-Michel.

et se régalaient à frais communs. Cet ordre ne subsiste plus depuis longtemps.

ADOLPHE VIII, duc de Sleswig, fils de Gérard, comte de Holstein, refusa la couronne de Danemarek et la fit donner à Christian Ier, son neveu. Adolphe VIII succéda à Gerard, son père, en 1440, et mourut en 1459

ADOLPHE , (ils unique d'Arnold, duc de Gueldre, fit tons ses efforts pour détrôner son père. Charles, duc de bourgogne, vou-


lut en vain se rendre médiateur ; rien ne put détourner Adolphe de ce projet. Il fut tué dans un combat devant Doornick, en 1477.

ADOLPHE II, prince d'Anhalt et évêque de Mersbourg, naquit en 1458 et mourut en 1526. Il passait pour grand prédicateur et habile théologien. Il fut d'abord très-opposé à Luther; mais on assure que, dans la suite, il goûta sa doctrine.

ADOLPHE-FREDERIC Il, de HolsteinGottorp, naquit le 14 mai 1710 , fut évêque de Lubeck, et couronné roi le 5 avril 1751, après la mort de Frédéric, son père. Ce prince réforma les lois, à l'exemple du roi de Prusse, dont il avait épousé la sœur en 1744, protégea les arts et les sciences, et fit fleurir le commerce. Il mourut le 12 février 1771. Gustave, son fils, lui succéda, et rétablit, en 1772, de concert avec les États, l'autorité royale, en renfermant dans de justes bornes celle des sénateurs. Adolphe-Frédéric avait fait élever, en 1755, à Tornéo, dans la Bosnie Occidentale, une pyramide destinée à servir de monument aux opérations qu'avaient faites plusieurs académiciens français pour déterminer la figure de la terre ; il établit aussi cette même année, à la recommandation de la reine, une académie des inscriptions et belles-lettres.

ADOLSHEIM, petite v. d'Allemagne, à 5 1. N.-E. de Wimpffen, roy. de Wurtemberg.

ADOM ou AnoN contrée qui borne la Côte-d'Or de Guinée. Pays très-riche ; il y a des mines d'or. Son gouvernement est une espèce de république.

ADOMÉ, nègre de Cayenne, fut le chef des conspirateurs qui devaient égorger tous les blancs dans la nuit du 4 au 5 février 1794. Les habitants s'étant défendus , Adomé fut pris et fusillé.

ADUN ou Ano naquit en 800, et fut archevêque de Vienne, en Dauphiné, l'année 860. On a de lui une Chronique universelle, depuis Adam jusqu'à son temps, imprimée à Rome en 1745, in-fol., et qui se trouve aussi dans la Bibliothèque des Pères; un Martyrologe, dont les meilleures éditions sont celles deRosweide, 1613, in-fol., et Rome, 1745, in-fol.

ADONIAS, fils de David et d'Agith , soutenu de Joab , aspira à la royauté ; Salomon lui pardonna. Mais Adonias renouvela ses tentatives sous prétexte de vouloir épouser Abisag ; il fut mis à mort vers 1015 avant J.-C.

ADONIDE, adonis, polyandrie, polyginie, Linn. ; ranonculus, cl. 6, rosacées, sect. 7, Tourn. ; fam. des renonculacées, Juss. Plantes semblables aux anémones par les fleurs, et aux renoncules par les fruits ; feuilles multifides, deux ou trois fois ternées ; fleurs terminales. Ce genre présente plusieurs espèces remarquables.

ADONIDE L) ÉTÉ , adonis œstivalis Linn.

Fleurs d'un rouge brillant, avec une tache noire sur les onglets; cinq pétales; étamines noires. Il est commun en Europe pendant les moissons : il a une variété à fleurs jaunes.

ADONIDE D'AUTOMNE, ad. autttmnalis, Linn. Fleurs d'un jaune de flamme; onglets tachés de noir; tige droite , ramifiée, haute d'un pied ; feuilles d'un vert foncé ; huit pétales.

ADONIDE DU PRINTEMPS, ad. vernalis, Linn.

Il paraît être le même que l'adonis de l'Apennin, ad. apennina, Linn. Les fleurs de l'adonis de l'Apennin durent toute l'année ; celles du premier, au contraire, ne se montrent qu'au printemps. Les unes et lesautres ont depuis cinq jusqu'à dix pétales, et sont d'un jaune verdâtre, solitaires ou rassemblées.

ADONIDE DU CAP, ad. capensis,. Linn.

Feuilles radicales, biternées ; tige sous-divisée ; fleurs presqu en ombelle ; pétales souvent au nombre de quinze La graine de ces plantes, qui se répand d'elle-même dans les jardins, y réussit beaucoup mieux que celle qu'on y porte ; elles aiment un sol léger, et viennent à toute exposit on. La médecine leur attribue des vertus apéritives et sudorifiques ; on en fait usage dans les affections rhumatismales.

ADONISEDEC, roi de Jérusalem, fut vaincu et mis à mort avec quatre autres rois ses voisins, avec lesquels il s'était ligué pour combattre les Israélites, 1451 avant J.-C.

ADORF ou ANDORF, petite v. du roy. de Saxe, sur l'Elsler. On y fabrique toutes sortes d'instruments de musique, cordes pour violons et basses, draps et étoffes de soie et de coton. Pop. : 2,050 hab.

ADORF, vill. de la princip. de Waldeck, à 31. N.-N.-O. de Corbach. On trouve dans ses environs des mines de cuivre et de fer, des forges, des carrières d'albâtre, ainsi que le Kappenstein, rocher à pic de 300 pieds de hauteur.

ADORIUM, genre d'insectes créé par Fabricius. Caract. : tête petite, transverse, antennes insérées sur le front, filiformes ; le premier article plus grand que les autres ; corselet moins long que large; écusson triangulaire; élytres voûtées, plus larges Tjue l'abdomen ; quatre articles aux tarses de toutes les pattes.

Toutes les espèces de ce genre sont étrangères, la plupart des Indes Orientales, d'où on en a beaucoup apporté. Elles sont de la famille desphytofages, très-voisines des chrysomèles; elles ont le port des-coccinelles et les cuisses des altises.

ADORNE (Gabriel), d'une famille de jurisconsultes renommés, devint chef du parti des Gibelins et s'empara du gouvernement de Gênes. Il succéda en 1336 à Simon Boccanegra, 4e doge, et fut supplanté quatre


ans après par Dominique Frégose, l'un de ses vicaires ou lieutenants, qui l'obligea de prendre la fuite.

ADORNE (Antoine), d'une ancienne famille de Gênes, mais plébéienne, fut élevé à la dignité de doge en 1383. Son gouvernement, qu'il fit pencher plus du côté du peuple que du côté des nobles, se signala par beaucoup de troubles. Adorne fut dépossédé et rétabli trois fois de suite ; dépossédé de nouveau et rappelé en 1394, ne se trouvant pas assez fort, il engagea ses concitoyens à se mettre sous la protection de Charles VI, roi de France, qui accepta sous des conditions qui semblaient assurer pour toujours la paix à la République. Elles furent signées le 26 octobre 1396, et Adorne, par suite de ces conventions, fut nommé gouverneur par intérim. Il mourut quelque temps après. La France n'ayant pu mettre fin aux troubles qui agitaient depuis longtemps les Génois, les abandonna à leur génie inquiet et turbulent.

ADORNE (Prosper ), de la même famille que le précédent, devint doge de Gênes, sitôt que les Français en eurent été expulsés, en 1461. Galéas Siorze, duc de Milan, qui depuis longtemps cherchait à s'emparer de Gênes, craignant l'influence et le courage d'Adorne, l'attira à sa cour, et bientôt après, sur de légers prétextes, il le fit enfermer dans le château de Crémone. Galèas s'empara alors de Gênes ; mais ayant été assassiné en 1476, et les Génois ayant chassé les troupes milanaises de leur ville, la veuve de Galéas rendit la liberté à Adorne, lui promettant le gouvernement de sa patrie s'il parvenait à la faire rentrer sous la domination de Milan. Adorne, introduit dans Gênes, en expulsa les chefs du parti populaire, et remit cette ville au pouvoir du jeune duc de Milan. Mais les anciens ennemis d'Adorne ne tardèrent pas à faire renaître les divisions ; et il aurait été arrêté par eux s'il n'eût préAenu leur dessein. Etant soutenu du roi de Naples, il chassa les Milanais de Gênes, et prit aussitôt le titre de Défenseur de la liberté génoise. Adorne, arrivé au faîte du pouvoir, ne sut pas s'y maintenir. Il devint tyran, fut trahi par ses amis, et forcé de se réfugier à Naples, où il mourut en 1486.

ADORNE (Jérôme), habile négociant, de la même famille que le précédent, se ligua, en 1513, avec les Fiesques et les Frégoses en faveur des Français, qui avaient été expulsés de Gênes. Par ses talents et son courage , il parvint à les y faire rentrer et à y faire élire doge son frère Adorne (Antoine) II, qui ne jouit pas longtemps de cette dignité, car les Français ayant eu des revers en Italie , Octavien Frégose fut élu doge i\ sa place.

Jérôme Adorne embrassa le parti de CharlesQuint, et parvint, après plusieurs tentatives infructueuses, à mettre sa patrie, en 1522.

sous le pouvoir de l'empereur. Ce monarque l'en récompensa en rappelant, à la place de doge , son frère Antoine Adorne. Jérôme gouverna sous le nom de son frère, et fut envoyé à Venise par Charles-Quint, pour y négocier une ligue offensive et défensive, avec toutes les puissances de l'Europe. Jérôme et Antoine moururent peu de temps après avoir conclu cette négociation.

ADORNE (Catherine). dame de la maison noble des Fiesques de Gênes, naquit en 1447 et épousa Julien Adorne, de la familledes précédents. Après la mort de son mari elle se retira à Genève où son occupation favorite était de secourir et soigner les pauvres dans les hôpitaux. Elle mourut en 1510. Elle a laissé

plusieurs ouvrages en italien ; les principaux sont : un Traité sur le purgatoire, et un Dialogue de l'âme et du corps.

ADORNE (Jean-Augustin), prêtre, fut le fondateur de la congrégation des clercs réguliers mineurs. Il mourut à Naples, en odeur de sainteté, l'an 1591.

ADORNE (François), jésuite, né à Gênes en 1530, est auteur d'un savant Traité de la discipline ecclésiastique, qu'il composa à la prière de saint Charles, dont il était le confesseur. Il mourut en 1586.

ADOUA, ADOWA, ville d'Abyssinie , dans le Tigré proprement dit, est actuellement la ville la plus commerçante de toute l'Abyssinie. Elle parait avoir 8,000 hab. Le plus grand nombre professe l'islamisme. La toile de coton qu'on y fabrique circule comme monnaie dans toute l'Abyssinie. Adoua est assez bien bâtie et a été, pendant longtemps , la capitale de l'Empire. On y fait le commerce du blé, des bestiaux , de la poudre d'or. Si tuation : long. E. 36° 45', lat. N. 14° 12' 30".

ADOUCISSANT (demulcens). On appelait anciennement adoucissants les médicaments auxquels on attribuait la propriété de corriger les âcretés qu'on supposait dans les humeurs. Aujourd'hui on donne ce nom aux médicaments mucilagineux ou n;ucososucrés qu'on emploie dans la première période des phlegmasies, surtout des catarrhes.

Les principaux adoucissants sont les liquides émulsifs, le lait, les plantes mucilagineuses.

ADOUR (Aturlts), riv. de France, prend sa source dans les Pyrénées et se jette dans la mer, àBayonne, par le Boucault-Neuf, canal ouvert, en 1579, par Louis de Foix.

Les objets transportés sur l'Adour consistent principalement en vins, grains, eaux-de-vie, résines , goudrons.

ADOXA, plante. Voy. MOSCATELLINA.

ADRA (Abdara), petite ville maritime et château très-fort d'Espagne, roy. de Grenade, à 15 1. S.-E. de Grenade. Il y a des eaux minérales. Long. O. 5° 13', lat. N.

36° 45'.

ADR AGANT, astragalmtrayacantha, dia-


delphiedécandrie, Linn.; tragaccintha, ci. 10, papilionacées, sect 5, genr. 2, Tourn. ; cl. 12, ord. 11, fa m. des légumineuses, Juss. Lin- née a placé dans le genre des astragales cette plante à laquelle Tournefort assigne un genre et plusieurs espèces. Les racines sont divisées en deux ou trois branches , longues et souples; les feuilles ailées, à folioles blanchâtres, soyeuses , terminées par un filet piquant ; tiges simples le plus souvent, et rampantes ; les fleurs cachées parmi les feuilles, d'une couleur blanche avec teinte rougeâtre ; le légume à deux loges, à trois angles , terminé en pointe ; les semences réniformes.

ADRAGANT ou ADRAGANTHE ( gomme gtimmi li-agacaiithoe. C'est le suc qui s'écoule spontanément du tronc et des grosses branches de l'adragant. La gomme adragant nous vient, en caisses, de Smyrne et d'Alep. Elle est solide, en morceaux allongés, quelquefois aplatis en lanières, d'autres fois filiformes et irrégulièrement tordus ou en grumeaux. Elle est mate , blanche ou légèrement jaunâtre, inodore et insipide. Sur 100 parties de cette gomme pulvérisée, 57 seulement se dissolvent dans l'eau froide, et il reste 43 parties d'une substance gélatineuse à laquelle Bucho:z a donné le nom d'adraganthine. C'est à ce principe qui se dissout très-bien dans l'eau bouillante que la gomme adragant doit la propriété de former un mucilage volumineux.

La gomme adragant contient, sous le même volume, 25 fois plus de principes gommeux que la gomme arabique. Cette gomme est très-adoucissante ; elle est employée dans les loochs, et comme intermède dans la fabrication des pilules. ADR AMAIV ou ABDÉRAIIE, fils d'une bouchère de Marseille , devint pacha de Rhodes et grand-amiral des galères. Il fut étranglé , en 1706, pour avoir voulu incendier Constantinople ADRAMELECH et SARASAR , fils aînés de Sennachérib, roi d'Assyrie, conspirèrent contre leur père au retour de sa malheureuse expédition contre Jérusalem , et l'assassinèrent dans le temple de Nesroch. Ayant été obligés de prendre la fuite, ils se réfugièrent en Arménie. Leur jeune frère Assarhaddon s'empara du trône.

ADRASTE , roi d'Argos, leva une armée pour aider son gendre Polynice, qu'Étéocle, son frère. avait chassé du trône de Thèbes en Béotie. Les sept princes qui commandaient dans cette guerre, périrent tous au siège de Thèbes, excepté Adraste, qui engagea leurs enfants à venger leur mort. Ils furent vainqueurs ; mais Egialée , fils d'Adraste, fut tué : son père ne put supporter la douleur que lui causa cette perte ; il mourut peu après vers l'an 1251 avant J.-C.

ADRASTE, petit-fils de Midas, roi de t'hrygie, vivait environ 600 ans avant J.-C.

Ayant tué, par mégarde , son frère, il se réfugia à la cour de Cyrus , roi de Lydie, qui l'accueillit, le combla de présents et le fit gouverneur de son fils Atys ; mais Adraste , dans la fameuse chasse du sanglier qui ravageait les champs des Mysiens , ayant lancé son javelot sur la bête, la manqua et tua de ce même coup le jeune prince qui avait été confié à sa garde. Dans son désespoir, il se donna la mort sur le tombeau du jeune Atys.

ADRETS (les) DE MONTAUROUX, vil. de France , départ, de l'Isère, à 5 1. E. de Grenoble, cant. deGoncelin. Il est célèbre par le baron de ce nom , chef des protestants dans le XVIe siècle. Il y a dans ses environs une mine très-abondante de charbon de terre.

ADRETS (François de Beaumont, baron des), gentilhomme dauphinais, naquit en 1513. Il entra de bonne heure dans une compagnie de gentilhomines volontaires , fit à 15 ans la guerre en Italie , et n'en avait que 19 lorsqu'il fit partie de la maison de François Ier ; il devint colonel. Cependant, à la suite d'un différend avec le duc de Guise qui avait protégé contre lui le seigneur de Péquigny, il embrassa le protestantisme en 1562. Il prit Valence , Grenoble , Lyon sur les catholiques, et se signala par sa barbarie autant que par son courage. L'amiral de Coligny écrivait à ceux de son parti qui ne pouvaient approuver ses cruautés, qu'il fallait se servir de lui comme d'un lion furieux, et que ses services devaient faire passer ses insolences; cependant il contribua, avec le prince de Condé , à lui faire ôter le commandement du Lyonnais. Il retourna au parti catholique, et mourut en 1587. Il s'était marié l'année 1544 : l'un de ses fils , d'un caractère violent, périt à la Saint-Barthélémy, et le second au siège de la Rochelle.

Sa fille avait été mariée c à César de Vaussette qu'elle fit son héritier, et c'est du second mariage de César que sont descendus les barons des Adrets du nom de Vaussette. Guy Allard a donné sa Vie; Grenoble , 1675 , in-12.

ADRIA ou ITATRIA, ATRIA, V. d'Italie, possession de l'Empire d'Autriche, située dans la délégation de Rovigo. Elle a donné son nom au golfe Adriatique. Cette ville faisait partie de l'Etrurie Circumpadane; elle florissait par son commerce maritime et terrestre , avant et pendant les beaux temps de Rome.

Elle était autrefois port de mer, et en conserve encore le nom , bien qu'elle soit éloignée de 20 milles de la mer, à cause des aitérissements produits par l'Adige et le Pô.

C'est à ses habitants, rivaux dans les beauxarts et dans la peinture des vases de terre, des Étrusques proprement dits, qui habitaient l'Étrurie Moyenne (la Toscane actuelle), qu'on attribue l'invention des péristyles


(atria). Détruite en grande partie par les Barbares, elle fut rebâtie sur le même emplacement Dans le XIIe siècle la puissance d'Adria était encore assez considérable ; elle possédait l'île d Ariane, les ports de Goro et de Loreo, et tous les marais qui s'étendent entre le Pô et l'Adige. Son importance diminua progressivement par l'exhaussement de son sol et par la prospérité toujours croissante de Venise ; cependant, depuis l'ouverture du canal dit Portivico, son climat qui était devenu délétère s'est amélioré considérablement et s'est couvert de belles et fertiles campagnes. Adria est une ville épiscopale, mais le prélat fait tout autant sa résidence à Rovig Son commerce consiste en bestiaux , grains, soie, lin , bois à brùler, cuirs et faïence, qu'on exporte à Venise. Il s'y tient une foire de bestiaux tous les ans. Les antiquités étrusques et romaines qui forment la belle collection de M. Bocchi, ont été découvertes dans les environs d'Adria. Pop. :

9,500 hab.

ADRIA (Jean-Jacques) naquit à Mazara en Sicile et devint médecin de Charles V. On a de lui divers manuscrits sur son art, et une topographie imprimée de la ville de Mazara, où il mourut l'année 1560.

ADRIAM (Marie) jeune Lyonnaise, âgée de seize ans, prit des habits d'homme, et servit en 1793, en qualité de canonnier, ses compatriotes dans la défense de leur ville.

Arrêtée après le siège, et traduite devant la c< mmission révolutionnaire, elle fut condamnée à mort. Un de ses juges lui ayant fait cette question : « Comment as-tu pu braver le feu et tirer contre ta patrie? » elle répondit: « C'est au contraire pour la défendre et la sauver de ses oppresseurs. »

ADRIANI ( Jean-Baptiste ) naquit à Florence d'une famille noble en 1511. et mourut dans la même ville en 1579. On a de lui l'histoire de son temps, depuis l'an 1536, où finit

celle de buichardinjusqu en 1573,imprimée à Florence, 1583, in-fol. Cette histoire est fort exacte et très-estimée : le président de Thou s'en est beaucoup servi pour la sienne.

On croit que Côme, grand duc de Toscane, lui avait communiqué ses mémoires.

On a encore de lui une lettre curieuse à Vasari , sur les peintres dont il est parlé dans Pline ; in-4.

ADRIANI (Marcel ), fils de Jean-Baptiste, naquit à Florence en 1533 et y fut professeur de belles-lettres. Il mourut en 160. Il a laissé manuscrites une traduction de Plutarque et une de Démétrius de Phalère.

ADRIANI (Adrien), jésuite d'Anvers, est auteur de divers traités en flamand ; les plus remarquables sont : Le mont de-piété, 15V8; Sur l'oraison dominicale; Sur l'inspiration ou le langage de Dieu. Il mourut à LouVùin , le 18 octobre 1580.

ADRIANO, peintre espagnol, mourut en

1650. Parmi les ouvrages qu'il a laissés, on remarque un Crucifix dans le goût de Sadeler.

ADRIATIQUE (mer), ou golfe de Venise.

On appelle ainsi cette partie de la Méditerranée qui s'étend du S.-E. par 4-0° , au N.-O.

à i5° 56' de lat. N., entre les côtes de l'Italie, de l'IIlyrie et de l'Albanie. Son nom lui vient de la ville Adria. Sa longueur, du cap Sainte-Marie à Trieste, est d'environ 200 1.

ADRICHOMIA (Cornélie), religieuse de l'ordre de Saint-Augustin, de la noble famille d'Andrichem , en Hollande, est célèbre par la traduction en vers qu'elle a faite des Psaumes de David, dans le XVIe siècle.

ADRICHOMIUS ( Christian ) naquit à Delft, en 1533. Il fut ordonné prêtre en 1561, et mourut, en 1585 , à Cologne, où il s'était retiré, après avoir été chassé de son pays par les protestants. On a de lui, en latin, le Théâtre de la Terre-Sainte, avec des cartes géographiques, et une chronique de l'Ancien et du Nouveau-Testament; imp. à Cologne , en 1682. Il a aussi composé la Vie de J.-C., en vers; 1578, in-12.

ADUIEX (Saint), officier dans les armées romaines, poursuivait avec fureur les chrétiens dans la persécution de Maximilien Galère. Mais, voyant leur constance, leur dévoûment et leur mépris de la vie, il se convertit, et souffrit avec eux le martyre , à Nicomédie, vers l'an 306.

ADRIEN (Saint), Africain de naissance, abbé de Nérida, près de Naples, fut envoyé par le pape Vitalien, en Angleterre, auprès de Théodore, archevêque de Cantorbéry, pour l'aider dans les fonctions de l'épiscopat.

Saint Adrien y mourut après un séjour de 39 ans, le 9 janvier 720.

ADRIEN (AElius-Adrianus), empereur romain , était originaire d'Italica , dans la Bétique. Son père, qui avait été préteur, l'ayant laissé orphelin, Trajan, son tuteur, l'adopta, et lui fit épouser Sabine, petite-fille de sa sœur. Après la mort de Trajan, l'armée le proclama précipitamment empereur, l'année 117 de J.-C. Le sénat confirma cette nomination, quoiqu'il fut absent de Rome, car alors il était encore a Antioche de Syrie, pour commander l'armée qui était dans ce pays. La capitale de l'Empire demandait la présence de l'empereur ; et rien ne le retenant plus en Orient, où il venait d'arrêter un commencement de sédition causée par les Juifs, il prit le chemin d'Italie par terre , après avoir nommé Carilius Severus gouver-

neur de Syrie. Il envoya par mer les cendres de Trajan à Rome, avec tout le respect dû aux mânes d'un si grand homme. Ayant appris , à son arrivée en Italie, que le superbe triomphe qu'on avait préparé à son prédécesseur était destiné pour lui-même comme au compagnon de sa gloire, il refusa cet honneur : on le rendit par ses ordres à l'ef-


figie de Trajan, qui triompha ainsi après sa mort. Adrien fit la paix avec les Parthes, et chercha, non à étendre ses États, mais à conserver ses anciennes limites : c'est pourquoi, sans nul égard aux conjectures qu'on tire des premières démarches d'un prince, il rendit la liberté à la plupart des peuples nouvellement soumis par Trajan, principalement à tous ceux qui étaient au delà de l'Euphrate, jugeant ces pays nuisibles à l'Empire par leur éloignement. Il ne voulut pour limites, de ce côté-là, que l'Euphrnte, prés duquel il plaça des légions destinées à la défense des frontières. Il remit à chaque débiteur, et, en général, aux bourgs, villes et provinces, les créances du fisc avec les arrérages depuis seize ans, qui montaient à des sommes considérables ; et afin que cela ne put être redemandé un jour, il fit brûler publiquement les actes en vertu desquels on pouvait les obliger à payer. Les Scythes de l'Europe, les Sarmates et les Daces ayant fait des ravages sur les terres de l'Empire, Adrien marcha en personne au secours de ses sujets opprimés; le seul nom d'Adrien, autrefois

lieutenant de Trajan, intimida 1 ennemi, qui se soumit, et cette soumission fut la fin de la guerre. Il visita ensuite les provinces de s m Empire : il se faisait rendre compte de l'administration des villes et des provinces; il réprimait les abus; il réparait les édifices publics et en construisait de nouveaux. C'est lui qui, pour assurer la tranquillité de la Grande-Bretagne, que des Bretons sauvages et septentrionaux infestaient, fit faire un mur de palissade et terrassé, de quatre-vingts milles de longueur: ce mur commençait il la rivière d'Eden, dans le Cumberland, et finissait à celle de la Tine, dans le Northumberland ; ce fut dans la quatrième année de son règne que ce fameux ouvrage fut entrepris.

Il voyageait à la tête de ses troupes, exposé à la pluie, à la neige, au soleil ; il campait avec elles, il partageait la nourriture et la fatigue des soldats, et ne paraissait que le premier soldat de l'Empire. Il apaisa la violente persécution élevée contre les chrétiens, et sur les remontrances de Quadrat et d'Aristide, philosophes chrétiens, il promit de ne faire punir les fidèles que pour des crimes

non pour la région. Adrien, après avoir vaincu les Juifs révoltés, donna à Jérusalem , qu'il rebâtit, le nom d'jElia, fit mettre sur l'une de ses portes un pourceau de marbre, érigea un temple à Jupiter, sur le Calvaire, et plaça une statue d'Adonis sur la crèche de Bethléem. Il mourut à Bayes, le 10 juillet 138, à l'âge de 62 ans, après un régne de vingt ans et onze mois ; son corps fut enterré à Pouzzoles. Il laissa le trône vacant, l'an 891 de la fondation de Rome, 163 ans après l'établissement de la monarchie par Auguste, loo ans depuis la naissance de J.-C., et 68 ans après la destruçtion de Jérusalem. Cet

empereur avait la mémoire heureuse, aimait les arts et les sciences; mais son attachement aux superstitions du paganisme et sa passion pour Antinous, à qui il fit bâtir une ville en Egypte, le déshonorèrenl.C'est le premier des empereurs qui ait porté de la barbe; il introduisit cette mode pour cacher des porreaux qu'il avait au menton ; mais ses successeurs s'en firent un ornement. Il composa plusieurs ouvrages en grec et en latin, en prose et en vers, dont il nous reste encore quelques fragments. Deux Grecs, écrivains célèbres, ont vécu sous Adrien : Phlégon et Plutarque.

ADRIEN, sophiste et rhéteur, naquit à Tyr, en Phénicie, et fleurit dans le m* siècle. Il étudia l'éloquence à Athènes, sous Hérode Atticus, et fut amené à Rome par Marc-Aurèle pour y professer. Il mourut sous Commode. Quelques extraits de ses Déclamations, en grec et en latin, ont été publiés par Léon Allatius, et se trouvent dans le recueil intitulé Excerpla varia grœcorum sophistarumacrhetorum; Rome, 1641, in-8.

ADRIEN-LE-CIIARTREUX, flamand, a fleuri au commencement du xve siècle ; il est auteur d'un livre rare intitulé De remediis utriusque {ortunœ; impr. à Cologne, 1471, in-4, gothique.

ADRIEN lU, d'une ancienne famille de Rome, fut élu pape après la mort d'Etienne III, en 772. Charlemagne le vengea des vexations de Didier, roi des Lombards. Le second concile général de Nicée ayant été convoqué contre les iconoclastes, il y envoya ses légats qui y tinrent la première place.

Ce pontife mourut le 26 décembre 795, après avoir enrichi de beaucoup d'ornements l'église de Saint-Pierre, et secouru le peuple romain dans une famine occasionnée par un débordement du Tibre.

ADRIEN II, Romain, élevé malgré lui au pontificat, le 14 décembre 867, après la mort du pape Nicolas Ier, tint un concile à Rome contre Photius, et envoya dix légats à celui de Constantinople contre le même patriarche, qui y fut déposé et soumis à la pénitence publique en 869. Ce pape se brouilla avec l'empereur grec et le patriarche Ignace, au sujet de la Bulgarie, que celui-ci prétendait être de son patriarchat, et, après la mortde Lothaire, voulut excommunier Charles-le-Chauve, roi de France, pour favoriser Louis II, frère de Lothaire. Ce fut alors que

le fameux Hincmar de Reims lui adressa des remontrances vigoureuses où il lui faisait entendre « que sa dignité ne lui donne aucun droit sur le gouvernement des Etats; qu'il ne peut être tout ensemble évêque et roi ; que c'est aux peuples à sechoisir leurs souverains; que les anathèmes mal appliqués n'ont aucun effet sur les âmes ; que les hommes Francs ne se laisseront pas asservir par un évêque


de Rome. » Adrien II, loin de se rendre à ces raisons, prit le parti de Carloman, fils de Charles-le-Chauve, que son père avait puni pour ses crimes. Ce pape se réconcilia plus tard avec Charles, auquel il écrivit une lettre pleine d'éloges, où il lui promettait de ne reconnaître que lui pour empereur. Il eut encore un démêlé avec Lotbaire, roi de Lorraine. Il mourut l'an 872, en odeur de sainteté On a de lui plusieurs Lettres.

ADRIEN III, élu pape en 884, après Marin , et dont la vertu et la fermeté promettaient beaucoup, ne garda la tiare qu'un an.

ADRIEN IV, Anglais, fils d'un mendiant et mendiant lui-même, après avoir erré longtemps de pays en pays, fut reçu en qualité de domestique chez les chanoines de Saint-Ruf, qui l'agrégèrent ensuite à leur ordre et le firent général. Il devint cardinal, puis évêque d Abano et légat en Danemarck.

A son retour le sacré collége appela au pontificat, le 3 décembre 1154 ; il s'y distingua par l'élévation de ses sentiments. Il excommunia les Romains, jusqu'à ce qu'ils eussent brùlé l'hérétique Arnaud de Brescia. Il lança aussi wne excommunication contre Guillaume , roi de Sicile , qui avait usurpé les biens de l'Eglise. Il redemanda à l'empereur Frédéric Ier les fiefs de la comtesse Mathilde , le duché de Spolette , la Sardaigne et la Cerse, sans les pouvoir obtenir. Ce pontife mourut à Anagni, le 1er septembre 1159, avec la réputation d'un homme habile et zélé pour le maintien des droits temporels de l'Eglise.

On a de lai plusieurs Lettres qui se trouvent dans la collection des conciles.

ADRIEN V naquit à Gênes, et fut élu pape le 12 juillet 1276. Il mourut à Viterbe, un mois après son élection.

ABRIEN VI naquit à Utrecht, le 2 mars 1459. Son père était tisserand et s'appelait Florent. Il fut fait professeur de théologie, doyen de l'Eglise, et vice-chancelier de l'université de Louvain. L'empereur Maximilien 1er le choisit pour être précepteur de son fIls l'archiduc Charles. Après avoir été ambassadeur auprès de Ferdinand, roi d'Espagne, l'évèché de Tortose lui fut donné. Il devint vico-roi d'Espagne, cardinal, et fut élu pape en 1522. L'empereurCharles V, aux intrigues duquel il devait le pontificat, gouverna tout àJR«me. Adrien se borna à réformer le clergé et ia ceur romaine. Il retrancha beaucoup dVSices et d'emplois inutiles, et réprima les abus. Il disait qu'il fallait donner les hommes aux bénéfices et non pas les bénéfices aux hommes. Ce pontife, simple dans ses mœurs, mourut le 14 septembre 1523. Il a laissé un Commentaire sur le 48 livre des Sentences ; Paris , 1512, in-folio. On y remarque cette proposition : que le pape peut errer dans ce qui appartient à la foi. La Vie de ce pape a été publiée à Utrecht en 1727, in-4 par Gaspard Burmann,

ADRIERS, b. de France, département de la Vienne, à 8 1. S. de Poitiers, à 31. de l'île Jourdain.

AD-RO, viII. du roy. lombard-vénitien, prov. et à 5 1. O.-N.-O. de Brescia , cheflieu de district ; 1,615 hab.

ADRY ( Jean-Félicissime ) naquit en 1749. Il fut bibliothécaire de la maison de l'Oratoire , à Paris , jusqu'en 1790, époque de la suppression des ordres et congrégations. Il a donné plusieurs éditions d'ouvrages anciens et modernes, et est auteur de plusieurs articles qu'on trouve insérés dans le Journal encyclopédique et dans le Magasin encyclopédique. Il mourut en 1818. ADSON (Hermerius), abbé de LuxeuiL, en 960, est auteur d'un livre sur les Miracles de saint Vandalbert, troisième abbé de Luxeuil. Ce livre se trouve dans les recueils de Vies des saints. On a encore de lui un Traité de l'Anle-Christ, imprimé avec les œuvres d'Alcuin et de Raban. Mort en 992.

ADU (îles) dans la mer des Indes, à 1'0: desMaldives. Elles sontau nombre de douze, forment un archipel circulaire et sont inhabitées.

ADULAIRE, sorte de feldspath des plus purs et des plus transparents, trouvé sur Je mont Adularia, l'une des chaînes du SaintGothard, d'où lui est venu son nom. Cette pierre lamelleuse offre la même cristallisation que les autres de ce genre ; mais elle réfléchit une lumière chatoyante, agréable à l'œil. On nomme adulaire double celle qui est composée de deux cristaux joints l'un contre l'autre, comme dans les pierres de croix. La pierre de lune et l'œil de poisson peuvent aussi être considérés comme des variétés de l'adulaire, qui, d'ailleurs, est le feldspath le plus parfait que l'on connaisse.

Cette belle substance ne sert, jusqu'à présent, qu'à orner les cabinets.

ADULTE. On appelle adulte tout individu qui, ayant atteint son plus grand degré d'accroissement , n'est pas encore entré dans la période de décroissance. Si la vie n'était pas une succession continuelle de variations, on pourrait appeler l'âgé adulte l'état, le mode définitif; mais il n'en est point ainsi, et une telle définition serait absurde. Pour l'homme, l'âge adulte ou viril commence à vingt-cinq ans et finit à cinquante ou soixante ans ; chez la femme, il commence à vingt-un ans et finit avant cinquante.

ADVENIER - FONTENILLE (PhilippeAntoine) naquit à Paris en 1193. Il entra à l'école des ponts-et-chaussées, et fut nommé capitaine de génie en 1794. On a de. lui : L'ainée et la cadette; Panard, clerc de procureur ; Gresset; Le trois mai; Griselidis, vaudevilles; La grande joie de la.rivière de la Seine, pot-pourri; Le jeune oncle, comédie. Mort en 1827.

/EDELSFORS, mine d'or de Suède, pro-


vince de Smaland, à 61. N. de Vexiœ. C'est la seule mine d'or du royaume ; t'He fui découverte en 17Ô8. Elle ne produit plus que trois ou quatre marcs par an. 011 trouve aussi dans la même montagne du minerai de fer et des veines de galène, riches en or et en argent.

ÆOESIUS, philosophe platonicien du IVe siècle, succéda à Jamblique en qualité d?

professeur de philosophie en Cappadoce. Il prétendait avoir un commerceiminédiat avec les dieux.

ÆELflEDE ou ETHELRÈDE, né en 1109, contemporain de saint Bernard, fut abbé de Reverby, puis de Riéval, en Angleterre. Il est auteur du Miroir de la charité ; d'un Traité de l'amitié; de quelques lettres historiques ; de la Généalogie des rois d'Angleterre; de la Vie d'Édouard-le-Confesseur.

Mort en 1166.

ÆGERI ou ÉGERE ( Âquœ-Reyiœ), v. de Suisse, cant. de Zug, situé sur un lac profond et poissonneux, de 11. de long, nommé Egerisée , d'où sort la rivière de Loretl.

ÆGI DIUS, religieux bénédictin, naquit à Athènes, et se fit religieux vers 700. Il écrivit sur les venins, sur les urines, sur la connaissance du pouls. On attribue à un autre Ægidius, qu'on fait aussi bénédictin et médecin de Philippe-Auguste, roi de France, un poëme en vers hexamètres latins, sur la vertu des médicaments, sur les urines et sur la connaissance du pouls; Paris , 1528, in-i; mais il est plus vraisemblable que ce n "est qu'une traduction d'iEgidius, bénédictin grec.

ÆGIDHJS, diacre de Paris, vivait au XIVe siècle ; il enseigna la grammaire. On a de lui un livre intitulé Carolinus, et une Histoire de la première expédition de Jérusalem (en latin), qu'on trouve dans la collection de Duchesne.

AGIDIUS (Petrus), d'Albe, a voyagé en Asie et en Afrique. Parmi les ouvrages qu'il a laissés, on remarque une Description de la Thrace el de Constantinople. Il mourut en 1555, âgé de 65 ans.

JEGIMUS ou TEGIMIUS, médecin grec, a écrit un livre sur les palpitations. Galien le croit antérieur à Hippocrate.

ÆG;NETA ( Paul) naquit dans l'ile d'AEgine, d'où lui venait son nom. Il vivait dans le vue siècle : il a écrit, sur la chirurgie, des ouvrages très-es imés; c'est lui qui, le premier, a fait mention delà vertu purgative de la rhubarbe /EGLFIIILLA,tétrandiïemonogynie,Linn.; cl. 8 , ord. 5, fam. des gaUiliers, Juss. Arbrisseau de la Martinique, à feuilles opposées , ovales , lancéolées ; les pédoncules tri- chotomes, muitillores ; les neurs blanches , monopétales, dans un calice petit, à quatre divisions; pour fruit, une baie arrondie, jaunâtre, renfermant quatre semences.

Cet arbrisseau est nommé bois de fer, ou bois cabril, par les habitants de la Martinique.

YELFRICUS, dit le Grammairien, fut abbé de Malinesbury. Il est auteur d'un Dictionnaire saxon, latin et anglais; d'une Histoire saxone de l'Ancien et du Nouveau-Testament ; d'une Homélie sur l'Eucharistie.

Mort vers 1016.

ÆLGOPRICON, monécie, monandrie, Linn. ; cl. 15, ord. 1, fam. des euphorbes, Juss. Arbre ou arbrisseau de la Guyane, à feuilles alternes, très-entières; fleurs en corymbe paniculé et terminal ; les mâles agrégés sur des petites têtes ovales, en forme de chatons ; les femelles sur le même corymbe, distinguées par des pédoncules uniflores; pour fruit, une baie globuleuse, intérieurement à trois coques , à trois loges, à trois semences.

On ignore les propriétés de cette plante.

yELIAN (Claudius) naquit à Préneste, en Italie. Il enseigna la rhétorique à Rome, sous Alexandre Sévère. Il est auteur de Mélanges d'histoire, et d'un ouvrage sur les Animaux.

/ELIANUS MECrICUS, habile médecin d'Italie, vécut dans le ne siècle, et est le premier, selon Galien, qui employa , avec succès, dans un temps de peste, la thériaque comme remède préservatif.

/EHUS SEXTUS CATUS fut un célèbre jurisconsulte. Il exerça la censure avec M.

Céthégus, et sépara le sénat du peuple dans les spectacles de l'amphithéâtre. Il vécutavec beaucoup de simplicité. Il fut fait consul à la fin de la 2" guerre punique, l'an 556 de Rome.

Il refusa la vaisselle d'argent que lui offrirent les ambassadeurs des Etoliens. Il ne posséda jamais que deux coupes de ce méal, dont L. Paulus, son beau-père, lui avait fait présent comme récompense de sa valeur, après la défaite de Persée. jElius donna son nom à une partie du droit romain.

/ELST (Nicoias-van ), graveur, naquit à Bruxelles en 1530. Il a laissé divers sujets de l'Ancien-Testament d'après Jules Romain.

./ELST (Éverard-Van), peintre, naquit à Delft, en 1602, et mourut en 1658. Il peignit les sujets inanimés , particulièrement des oiseaux morts, des cuirasses, des casques , et toutes sortes d'instruments de guerre. Ses ouvrages sont finis avec soin ; les plus petits détails y sont rendus avec une grande vérité. Sis tableaux sont rares.

/ELST (Guillaume Van), neveu et élève du précédent, naquit à Delft, en 1620, et mourut en 1679. Il fut d'abord élève de son oncle et voyagea ensuite, dans sa jeunesse, en France et en Italie, où il se fit rechercher par les personnes de la plus haute considération, et retourna dans sa patrie, comblé de présents. Ses ouvrages furent en vogue et achetés fort cher. Il peignait les fleurs et les fruits avec beaucoup d'art : sa couleur est


Belle et vraie, ses fleurs légères, et ses fruits rendus au naturel..

ÆMILIUS LEPIDUS. de la famille Æmilia, ayant trie un ennemi et sauvé un citoyen dans une bataille où il se trouva dans son enfance, le sénat, pour récompenser une action si glorieuse, lui fit ériger une statue au Capitole, où il était représenté avec la robe prétexte et la bulle au cou. ,

iEMUJÙS (Antoine), né à Aix-la-Chapelle, en 1589, fut disciple de Vossius et lui succéda dans la place de recteur qu'il occupait au collège de Dordrecht. Il fut partisan et ami de Descartes. On a de lùi un recueil de harangues et dè poésies latines, 1751, in-12.

Mort en 1€60.

- ÆÑÉAS, le Tacticien, vivait vers 363 avant J.-C. Il a laissé un ouvrage sur la lactique des anciens. On croit que c'est le même qu'^Enéas Stymphalius, roi des Arcadiens, qui vivait à cette époque.

- ÆNÉSIDE-ME, philosophe, faisait ses leçons à Alexandrie, et a écrit huit livres sur laphtlosophie, dont il ne reste qu'un extrait.

- iEPINUS (Jean) naquit en 1499 dans le Brandebourg. Il fut le coopérateur de Luther. il mourut en 1553. On a de lui des écrits polémiques contre Rome.

iEPINUS ( François - Marie-Ulric-Théodore ), né à Rostock en 17214, fut professeur de physique, et de l'académie de Saint-Pétersbourg. Mort en 1802, à Dorpt, en Livonie. Il est auteur de plusieurs ouvrages de physlqÙe; écrits en latin.

AELTDIIYG «UERDING, pet. v. delà Basse Bavière, située sur le ruisseau de Sempt, à 7 1. S. deLandshut. On récolte dans ses environs du blé en abondance.

AÉRIENS (Vaisseaux). On appelle vaisseaux aériens les canaux destinés à, donner passage à l'air dans l'intérieur des êtres organisés. Dans les plantes , ils sont situés sur les feuilles et sur les jeunes branches, tournés en spirale , élastiques. et susceptibles de raccourcissement et de prolongation ; ils transmettent l'air 4ux vaisseaux de la sève et aux vaisseaux propres avec lesquels ils s'abouchent, favorisant ainsi le mouvément et la sécrétion des liqueurs. - - -

Chez les animaux, les vaisseaux aériens jouent un très-grand rôle et sont les agents principaux de la fonction de la res iration.

La trachée-artère, les bronches et leurs divisions les plus ténues sont des vaisseaux aériens, où l'air pénétrant pendant l'inspi- ration , et se répandant dans les ramuscuies déliés, arrive au contact du sang' veineux qu il tratisfbrme- en sang artériel. Voy. HÉMATOSE.

ÆRIUS, hérésiarque du iv* siècle, sectateur d'Arius, ajoutait aux erreurs de son maître, que l'évêyue n'était point supérieur au prêtre ; que la célébration de la paque, les fêtes, les jeunes étaient des superstitions judaïque.

II condamnait aussi les prières pour les morts. Ses disciples furent nommés aériens.

AEROLJTHES, pierres qui tombent du ciel. Ces pierres, qui tombent quelquefois en très-grand nombre, sont très-ehaudes au moment de leur chute ; leur poids est variable, leur forme irrégulière et pl. ine d aspérités, mais le plus souvent les angles sont émoussés par la fusion ; la surface est enduite d'un émail uxidé de couleur noirâtre; l'intérieur est grisâtre, terreux, grenu. Leur pesanteur spécifique moyenne est de 3,50. Elles renferment une proportion de fer très-considérable, alliée à du nickel; la silice et la magnésie sont, avec le fer, les éléments qui dominent le plus habituehement. On y trouve aussi du soufre, du chrome, du cobalt, de l'alumine et de la chaux, plus rarement du charbon et de la soude. Ces substances sont plutôt mélangées que combinées chimiquement. L'analyse de l'une des pierres tombées à L'Aigle, en Normandie, le 26 avril IS03, a donné la composition suivante :

Silice 411 Magnésie 101 Fer 42 >pour 100.

Nickel. 2 Soufre 5 )

Les aérolithes tombent quelquefois en une seule masse ; d'autres fois, elles se brisent en l'air et tombent en fragments; enfin, elles tombent encore sous la forme de poussière ou dé cendre.

iERUA, cl. 7, ord. 1, fam. des amarantes, Juss. Ce genre est compris par Linnée dans celui des illecebrum. La tige est presque ligneuse ; les fleurs glomérées en tête, axillaireé et terminales; quelquefois dioïques. Elles sont incomplètes, composées d'un calice de cinq pièces, garni extérieurement de deux od trois écailles ; cinq étamines fertiles, séparées par des filets stériles, intercales; un style surmonté de deux ou trois stygmates ; pour fruit une capsule monosperme.

Cet arbuste croît aux Indes, dans les terrains sablonneux et calcaires.

IESCHIKOMENE ou AGATY, diadelphie décandrie, Linn. ; fam. des légumineuses, Duss, Herbes, rarement arbres, de l'Afrique ou de l'Amérique, à feuilles pinnées avec im* paire ; les stipules très-petites; heur papi- lioJlacée; pour fruit un légume long-, souvent comprimé, à articulations déprimées. Ce genre présente plusieurs espèces. intéressant

tes. - JESCHINÔMÈNE SESBAN. Il ne paraît pas appartenir à ce genre; son légume est long, cylindrique, à deux valves, sans articulations.

Il se trouve en Égypte, dans les haies.

JESCHINOMENE A GRANDES FLKURS, grandi" (lora, Linn. Ses fleurs sont les plus grandes de toutes les papilionacées f elles sont plus grosses qu'un œuf de poule; ses légumessont filiformes. Il hàbite les Indes.

iEscHiflQNiM AHB&JÎ , arfJort, Feuilles


longues d'un demi-pied, s'ouvrant le jour et se resserrant la nuit; elles se contractent quand on les touche, comme celles de la sensitive ; gousses longues de quatre palmes et de la grosseur du doigt, contenant des fèves assez semblables aux nôtres, et qu'on mange de même. Quand la saison est pluvieuse , cet arbre donne des fruits trois ou quatre fois l'année. Il habite l'Inde.

ÆSCHRIOU, médecin de Pergame, a vécu dans le 11e siècle. Il est cité par Galien comme inventeur d'un remède contre la rage.

/ESHIVE , œshna libellula, Linn. Genre d'insectes, ordre des névroptères, fam. des libellules ou demoiselles, Fabric. Il diffère des demoiselles en ce que le lobe moyen de leur lèvre inférieure est égal aux latéraux, cette portion dans les autres étant plus étroite.

Voy. LIBELLULE. Le genre est peu nombreux; parmi les espèces françaises on distingue : L'jEsHNE GRANDE, œshna grandis. Tête jaune; yeux bruns; corselet vert sur le côté, brun en dessus, rayé de six lignes vertes un peu obliques; abdomen cylindrique, brun, rayé et ponctué de couleurs diverses ; crochets en forme de tenailles, terminant l'abdomen; ailes articulées, transparentes, tachées de brun à l'extrémité; pattes noires.

L'XSHNE A TENAILLES, ŒShïlCL (orcipata.

Tète jaune; yeux bruns ; corselet d'un vert jaunâtre, avec deux lignes noires obliques; abdomen brun très-allongé ; une bande jaune jusqu'aux anneaux, qui sont tachés de jaune ; ailes transparentes, avec une tache oblongue et noire.

Ces insectes ontun vol très-rapide, et sont fort jolis. On les trouve aux environs de Paris, surtout dans les prairies et le long des eaux, où ils se nourrissent d'autres insectes. Leurs larves sont plus allongées que celles des autres demoiselles ; leurs yeux sont grands ; leur masque est plat et muni de deux fortes serres. Ces espèces sont les plus grandes de l'Europe.

/ESOPUS (Clodius) fut un excellent acteur dans les rôles comiques. Il vécut à Rome vers l'an 84 avant J.-C., et donna à Cicéron des leçons pour le geste; il se fit aussi remarquer par la splendeur avec laquelle il vivait.

ÆTHERIUS, architecte, vivait vers l'an 500 avant J.-C. Il fut très-considéré d'Anastase Ier, empereur d'Orient, qui lui donna une des premières places de son conseil.

ÆTHUSA, genre de plantes. Voy. MEUM et ATHAMAXTE.

AETIOIV, peintre grec, avait exposé aux jeux olympiques un excellent tableau des Noces de Roxane et d'Alexandre. On y voyait Roxane, les yeux baissés de confusion , en présence d'Alexandre, accompagné d, "Éphestion Ce tableau fit un tel hon- pçur à \étion, que Proxémidas, juge des jeux

pour cette année, lui donna sa fille en mariage.

YETITE, ou PIERRE D'AIGLE, espèce de géodes ferrugineuses, de grosseurs diverses.

Elles sont ordinairement formées de couches concentriques, creuses à l'intérieur, avec un noyau mobile. Il en est qu'on exploite pour en retirer le fer.

AETIUS, surnommé l'Impie, vécut dans le IVe siècle, et fut l'un des plus zélés défenseurs de l'arianisme. Après avoir été chaudronnier, charlatan, sophiste, ordonné diacre, et ensuite évêque par Eudoxe, il devint patriarche de Constantinople sous le règne de Julien-l'Apostat. Selon lui, Dieu ne demandait de nous que la foi. Il regardait les actions les plus infâmes comme des nécessités naturelles. Saint Épiphane nous a conservé quarante - sept propositions de cet hérétique contre le mystère de la Trinité.

Aétius mourut à Constantinople en 367.

AÉTIUS ou AÈCE, gouverneur des Gaules, vainquit Théodoric, défit les Francs, remporta deux grandes victoires sur Gondicaire en 436, et battit complètement Attila en 452. Valentinien III, jaloux des éloges dont Rome combla Aétius, le tua de sa propre main en 454, sous prétexte qu'il avait laissé échapper les Huns après la défaite d'Attila. La mort d'Aétius jeta l'Empire dans une décadence dont il ne put se relever.

AÉTIUS AMIDÉNUS, ou AÈCE, célèbre médecin grec, était natif d'Amida, sur le Tigre , et vécut vers la fin du ve siècle. Il fit ses études à Alexandrie ; et il paraît, par divers endroits de ses ouvrages, qu'il suivait la méthode des Egyptiens. Lucius fut son maître. Il excellait dans la pratique de la chirurgie et pour la maladie des yeux. C'est le premier médecin chrétien dont il nous reste des écrits sur la médecine. On a de lui un ouvrage qu'on nomme Tétrabiblos, en grec, in-P, divisé en seize livres. Il contient ua recueil des écrits des médecins qui avaient vécu avant lui, et surtout de Galien. Les huit premiers livres de cet ouvrage furent imprimés à Venise, chez Aide, en 1534 ; et l'ouvrage entier, traduit en latin par JanusCornarus, a été publié à Basle, chez Forbin, en 1542, et à Paris, en 1567, in-fo.

AFER (Ch. Domitius) naquit à Ntmes peu de jours avant J.-C. Il fut orateur sous Tibère et les trois empereurs suivants, et préteur romain. Il s'acquit la faveur de Tibère, et ensuite celle de Caligula. Il mourut sous Néron, l'an 59 de J.-C.

AFF, petite riv. de France, prend sa source dans la forêt de Painpont. dép. d'Ille-etVilaine, et forme, par son cours, la limite entre ce dép. et le Morbihan. Elle se jette dans l'Aoust, au marais de Glénac.

AFFAROSI (Camille) naquit à Reggio, d'une famille noble, en 1680, et parvint aux plus hautes dignités de l'ordre des bénédic-


tins. On a de lui des AJimoÍres historiques sur le monastère de Saint-Prosper de Reggio.

AFFELMAN (Jean) naquit à Soest en Westphalie l'an 1588, et professa pendant 21 ans la théologie à Rostock. Il mourut en 1624. Les principaux ouvrages qu'on a de lui sont : 1° Syntagma de articulis fidei inter pontificios et calvinianos controversis ; 2° De omnipotenlia Christi secundum naturam humanam; 3° De ferendis hereticis, non auferendis; 4° Anti-calvinisti syllogismi; Rostock, 1625, in-8.

AFFEIVTHAL, vill. considérable du grand duché de Bade, cercle de Kinzig, à 2 1. S.S.-O. de Bade. On fait, dans la vallée où est situé ce village, un vin que l'on estime le meilleur de tout le duché. Pop. : 850 hab.

AFFICHARD (Thomas L') naquit en Bretagne en 1698, et mourut en 1753. Il est auteur de nombreuses pièces de comédie assez estimées.

AFFINAGE. Ce mot s'emploie souvent et à tort comme synonyme de raffinage: affiner et raffiner signifient bien l'un et l'autre l'action d'épurer une substance, de l'isoler de toutes les matières hétérogènes avec lesquelles elle se trouve mélangée ; cependant, le premier s'emploie plus particulièrewientpour ce qui a rapport à la métallurgie, tandis que le second convient aux opérations analogues faites sur des matières plus grossières. On affine l'or, et on raffine le sucre. Dans le minerai de plomb argentifère, c'est par l'affinage qu'on obtient l'argent. Au reste, ce mot exprime un but plus encore qu'une action , car il est évident que les moyens employés à la purification des composés sont différents pour chaque substance en particulier. On affine également les métaux en leur faisant subir quelques préparations qui leur font acquérir de nouvelles qualités : l'or fondu plusieurs fois acquiert plus de malléa-

bilité. ,

AFFINITE. On entend par affinité, en chimie, la propriété qu'ont deux corps de se réunir pour n'en former qu'un. C'est par affinité que les oxides forment des sels avec les oxides. L'affinité existe de molécule à molécule, et dépend de l'état électrique différent dans les corps où elle se montre. Ainsi, l'acide sulfurique électrisé positivement, mis en contact avec la chaux électrisée négativement, l'affinité de ces deux corps opère la combinaison qui donne pour résultat le sulfate de chaux. La combinaison se fait, le plus souvent, avec dégagement de calorique, quelquefois même avec dégagement de calorique et de lumière. On dit alors qu'il y a combustion. Voy. ce mot.

AFFLITTO (Mathieu) nanuit à Nnnles pn

1 - 1 --- - -1 1 -' -- - - Ir F. 1appliqua de bonne heure à l'étude «^ ïM^s evint un très-savant juriscon^utte.l^rg^i^ rdinand et le duc de Calabre, 71 /s1 on 145,L,S, èrent à leur conseil, et le fi1 v'~t

rent président de la chambre royale. Il mourut en 1523. On a de lui divers ouvrages de droit civil et canonique, et surtout un Traité des fiefs, loué par Cujas.

AFFLITTO (Vincent) , Napolitain, fut l'un des cent trente chevaliers qui défendirent Malte en 1565, contre Soliman II ; il fit des prodiges de valeur sous don Juan d'Autriche, à Lépante (7 octobre 1571). Il commanda à l'île de Tercère, et prit part à la prise de Pignon-de-Velez, en Barbarie. Il mourut en Savoie, en combattant les Français à la tête d'un corps espagnol.

AFFLITTO (don César) naquit à Naples vers 1615, et fut bon jurisconsulte. Il quitta le barreau en 1665. Clément IX lui donna, en 1670, l'évêché de Cava, où il mourut dans un âge très-avancé. Ses principaux ouvrages sont: Controversiœ forenses; Naples, 1656, 2 v. ; Les ecclésiastiques.

AFFLITTO (Jean-Marie), dominicain et grand mathématicien, fut employé comme ingénieur dans plusieurs guerres par Jean d'Autriche ; il a publié en espagnol un Traité sur le génie militaire et des Mélanges théologiques et philosophiques. Il mourut en 1673.

AFFO (Irénée), historien italien, naquit à Bussetto en 174l, et fut nommé, par l'infant don Ferdinand, professeur de philosophie à Guastalla en 1768. Il devint bibliothécaire de Parme et professeur honoraire d'histoire à l'université de cette même ville, après la publication de son Histoire de Guastalla.

Il mourut en 1797. Les principaux ouvrages qu'on a de lui sont : Storia della citta e ducato di Guastalla; Guastalla, 1785 et 1786, 2 vol. in-4; Storia della citta di Parma ; Parma, 1795, 2 vol. in-4; Saggio di memorie su la tipegrafia parmense del secolo XV; Parma, 179i, 1 vol. in-4 ; Jlemorie degli scrittori e litterati parmigiani; Parma , 1789 et 1797, 5 vol. in—4- ; La zecca e mo-

neta parmigiana illustrata; Parma, 1788.

in-fol.

AFFRY (L.-Augustin d') naquit en 1713.

Il fut colonel du régiment des gardes suisses du roi de France, et rendit de grands services à Louis XVI dans les journées des 5 et 6 octobre 1789. Il fut arrêté le 10 août 1792, et mis à l'Abbaye ; il échappa au massacre de septembre, et mourut dans son château de Vaud, en 1793.

AFFRY (Louis-Auguste-Philippe d'), fils deL.-A. d'Alfry, naquit à Fribourg en 1743. Il commanda l'armée du Haut-Rhin au commencement de la révolution française, et se retira dans sa patrie en 1792. Lorsque la Suisse, en 1793, fut menacée d'une invasion, il fut nommé commandant des forces militaires de ce pays. Le premier consul lui remit, en 1803, l'acte de médiation où il se trouvait nommé landamman pour cette année. Il mourut en 1810.

AFFRY (Charles d'), fils du précédent L.

11

m1''II.


A.-P, d'Affry, entra de bonne heure au ser- I vice militaire. Il était, lors de la Révolu- tion, lieutenant d'infanterie. Il échappa au 10 août 1792. Il fit la campagne de Russie en 18i2, en qualité de colonel d'un régiment suisse. En 1815, il se rendit à Bâle à la tète de quatre régiments suisses, y commanda une division , et envahit la France ; il occupa Pontarlier. Louis XVIII le fit maréchal de camp et colonel de sa garde. Il mourut en 1818.

AFGHANISTAN. On donne généralement ce nom à tout le pays soumis, depuis le milieu du dernier siècle, au roi des Afghans.

Il s'étend depuis la Perse jusqu'à l'Inde.

Quoiqu'il soit habité par des peuples d'une race différente, on se sert de ce nom prél'érablement à celui de Candahar, qu'employaient les anciens géographes, et à celui de Khorassan ou de Caboul, qu'on trouve encore dans quelques géographies modernes, appliqué à ce pays entier.

L'Afghanistan , ainsi désigné, est situé entre le 24° 54' et 37° 26' de lat. N., et entre le 57° 46' et 70° 57' de long. E. Il est borné au N. par la chaîne du Hindou-Kousch , et celle du Paropamisus, y compris la chaîne de ces montagnes jusqu'au fleuve Oxus (Djihoun ) ; à l'O., par le désert qui sépare la Perse des pays de Candahar et de Hérat ; au S., par le Kerman, le Béloutchistan ; et à l'E. , par le fleuve Indus, y compris les pays situés au delà de ce fleuve , tels que le Moultan, une partie du Lahore et du Cachemire.

Les seules plaines qui se trouvent dans l'Afghanistan sont situées dans le midi ; elles s'étendent du 26° 33' , au 50° 15' de lat.

Le reste du pays est couvert de montagnes.

Les plus considérables s'élèvent dans le N. :

elles forment plusieurs chaînes d'où se détachent d'immenses rameaux qui s'avancent au S.-E , au S. , et au S.-O., et donnent naissance à des vallées , tantôt larges, tantôt resserrées. La première de ces chaînes, dont la cime principale atteint une hauteur de 20,493 pieds, est celle du Hindou-Kousch, qui est elle-même un prolongement de celle de l'Himalaya ; la seconde, celle du Paropamisus , qui s'étend à l'O., au-dessus de l'Hérat ; la troisième, celle des montagnes de Kou-Soliman, qui se subdivisent en plusieurs branches.

Les principaux fleuves qui arrosent l'Afghanistan sont : l'Indus , l'Oxus (Djihoun), qui coule dans la partie septentrionale et va se jeter dans le lac Aral ; le Caboul, qui se jette dans l'Indus , près d'Attok ; le Helmen ( Elymander), qui se jette dans le lac Zerrali. Ces fleuves, à l'exception de l'Indus, sont tous guéables dans les grandes chaleurs.

Le Loukh et l'Ouller sont les deux seuls lacs un peu étendus de ce pays.

- Le climat de l'Afghanistan varie suivant la différence de latitude, suivant la différence

d'élévation de son sol, et suivant la position et la hauteur des montagnes dont ce pays est traversé. On y ressent des chaleurs excessives et un froid rigoureux. Le sémoun, ce fameux vent pestilentiel de la Perse, ne s'y fait sentir que rarement et ne dure que quelques minutes ; les contrées désertes sont presque les seules qui soient exposées à ses ravages. Les pluies qui accompagnent l'hiver sont d'une grande importance pour là fécondité de la terre. Les maladies les plus communes qu'on ait à redouter dans l'Afghanistan , sont l'ophthalmie, les fièvres très-fréquentes en automne et à l'entrée du printemps ; la petite vérole, dont la vaccine, quoique propagée dans les contrées les plus éloignées, n'empêche pas les ravages.

Le sol de l'Afghanistan est fertile ; on y fait généralement deux récoltes par an. Ses productions sont aussi variées que dans les climats tempérés. Le blé sert à la nourriture du peuple, l'orge à celle des chevaux. Les jardins de Caboul sont renommés par l'excellence de leurs fruits et la variété de leurs fleurs. L'assa - fœtida, qu'on y récolte en abondance, s'exporte dans l'Inde en grande quantité. Le sapin, le chêne, le cèdre, le cv-

près, le noisetier, l'olivier et le pistachier sauvages, couvrent les montagnes; les mûriers , les platanes, les peupliers , et tous les arbres à fruit de l'Europe, ainsi que les citronniers , les orangers, les figuiers , les grenadiers et amandiers, croissent dans les plaines ; la vigne y vient sans culture. Les chevaux sont encore une des grandes productions de l'Afghanistan; il y en a plusieurs races : les meilleurs sont ceux qu'on élève à Hérat; leur race égale celle des chevaux arabes. Les chameaux et les dromadaires sont assez communs dans les plaines sablonneuses ; les buffles les plus estimés y sont importés du Radjpoutanah ; les troupeaux de brebis sont la richesse des pasteurs. Les animaux sauvages y sont très-variés : on y trouve des lions, des tigres, des léopards, des ours, des loups , des hyènes, diverses espèces de renards, des daims, des cerfs, des sangliers , des antilopes, des singes, des porcs-épics, des hérissons, des furets, des aigles, des faucons. Les hérons, les grues, la cigogne, le canard sauvage et tous les volatiles de l'Europe, s'y multiplient beaucoup.

On ne connaît pas encore toutes les richesses minérales de l'Afghanistan. Les montagnes produisent peu de métaux précieux ; on trouve du plomb dans celles de l'O., du fer dans les contrées montagneuses de l'E. ,

de l'argent dans le Cafiristan, et du plomb et de l'antimoine dans d'autres parties des montagnes. Les roches de lapis-lazuli sont abondantes dans le cours du Kachgar. La plupart des rivières qui descendent du Hindou-Kousch , roulent des paillettes d'or. On exploite plusieurs mines de sel dans les mon-


tagnes de Soliman, et leur produit est exporté dans l'Inde.

L'industrie manufacturière est assez développée dans quelques grandes villes de l'Afghanistan. On y trouve des manufactures d'étoffes de soie, de coton, de laine, d'armes , surtout de sabres dont la qualité est estimée, quoiqu'elle soit beaucoup inférieure à celle des lames qu'on fabrique à Hérat, et qui sont connues sous le nom de sabres du Khorassan.

Le mauvais état des routes et le manque de rivières navigables, forcent les marchands de l'Afghanistan, pour entretenir leurs relations commerciales, à recourir aux bêtes de somme. Les principaux pays avec lesquels ils ont des relations suivies, sont la Perse, l'Hindoustan, la Boukharie et leKachgar. Les marchandises d'exportation consistent pour l'Hindoustan, pays avec lequel ils font le plus grand commerce, en chevaux, fourrures , garance, assa-foetjda , tabac , pistaches, noix de galle, fruits. Les articles d'importation de ce pays, sont des étoffes de coton et de soie, des mousselines, des draps de soie , et des brocarts, de l'indigo, de l'ivoire, de la craie, des bambous, de la cire, de l'étain, du bois de sandal et du sucre.

Ils exportent en Boukharie des étoffes blanches, des turbans, et presque toutes les marchandises qu'ils tirent de l'Hindoustan : ils en importent des chevaux, de l'or et de l'argent, des draps fins, de la brocatelle, des ustensiles de cuisine en fonte, et de l'acier. Ils envoient en Perse de l'indigo , des tapis, des brocarts de l'Inde, des étoffes de coton ; ils en reçoivent de la soie écrue, du satin, des mouchoirs de soie, de l'or. Ils font aussi le commerce avec la Chine, par Kachgar; ils y exportent de l'indigo, et ils en importent des étoffes de laine, de la soie, du thé, de la porcelaine, de la laque, du cristal, du sable d'or. Les marchands voyagent par caravanes bien armées , pour résister aux attaques des tribus des Béloutches et des Chirans. Les principales vont de Candahar à Koratchi, de Peichaouer dans l'Hindoustan, et de Caboul dans la Boukharie.

L'Afghanistan est habité par divers peuples, distincts par leurs mœurs, leurs croyances religieuses et leurs langues, mais rapprochés par l'intérêt politique et commercial.

On évalue sa population entière à 12,500,000 habitants, qu'on répartit ainsi : 1,000,000 Tartares ,de diverses tribus, 1,000.000 Béloutches, 1,500,000 Persans, 5,000,000 Juifs indiens et tribus mêlées, et enfin 4,000,000 Afghanp. Les Persans, les Indiens, les Usbecks habitept en grande partie dans les villes, où ils font le commerce ; les Afghans, généralement adonnés à l'agriculture ou au soin de leurs troupeaux, occupent les villages. Les Afghans forment le gros de la nation ; ils sont divisés en plus de 300 tribus. On a remarqué que. les Afghans étaient généralement robus-

tes , maigres, musculeux, avaient les cheveux et la barbe noirs. Tous ces peuples, principalement les Afghans, sont hospitaliers, simples dans leur vie, dans leurs discours , plus dominés par l'orgueil que par l'avarice, incapables de supporter l'outrage; on a vu des familles et des clans entiers soutenir des guerres opiniâtres pour venger un affront.

Ces guerres, qui souvent se prolongent sans jamais s'éteindre, depuis le temps des ancêtres , sont nourries chez les descendants par des chants destinés à perpétuer le souvenir des défaites et des victoires. La religion dominante est l'islamisme. Toutes les tribus pourvoient à l'entretien des mollahs, ministres du culte, qui servent en même temps d'instituteurs pour le Coran, la philosophie, l'alchimie. Un code coutumier, nommé pechtenvalli, régit la nation. Il est plus en harmonie avec ses mœurs que le Coran. Les cérémonies du mariage, le droit de propriété et l'administration de la justice, y paraissent un peu différer des règles de l'islamisme. Les femmes y sont beaucoup plus libres que chez les autres peuples musulmans, et regardées comme d'une nature égale à celle de l'homme. Les Afghans sont très-doux envers leurs esclaves, bien qu'il existe entre eux une différence politique essentielle ; mais ce qui les fait contraster d'une manière frappante avec tous les autres peuples de l'Asie, c'est l'amour de l'indépendance, la haine du despotisme, et surtout leur organisation fédérale et républicaine. Chaque tribu est divisée en plusieurs communautés, chaque communauté en plusieurs familles, et chaque famille est soumise à un chef de son choix, mais ordinairement choisi parmi les plus âgés. Les chefs de chaque tribu, appelés khans ou méliks, sont presque toujours élus par les membres de la tribu ; ce n'est que dans quelques unes qu'ils sont nommés par le roi. Les tribus se réunissent dans des assemblées désignées sous le nom de djirgas. Elles y traitent de leurs affaires particulières ou des affaires communes à toute la nation. Le même esprit démocratique ne domine pas dans chaque tribu : il en est où la négligence a laissé des individus privilégiés s'élever au-dessus de l'organisation populaire. Cependant, les Douranis, qui occupent à eux seuls un pays de 400 milles de longueur sur 130 de largeur, et qui, dans le commencement du siècle dernier, avant l'avénement d'Ahmed-Sha, étaient appelés Abdallis, reconnaissent un monarque dont le pouvoir est limité. La liberté du peuple est garantie par les chefsdes principales familles.

La monarchie est héréditaire dans la branche des Seddzaï, de la tribu des Douranis, regardée comme la plus noble des Afghans ; c'est aussi la tribu qui a le plus d'influence sur les affaires de l'Etat, et qui exerce son contrôle sur les actes du roi.

Le roi est roi de tous les Afghans, con-


voque et préside les djirgas. Il a le droit ex- clusif de battre monnaie, celui de faire la

paix et de déclarer la guerre, sans jamais pouvoir céder une partie du territoire occupé par les Afghans. Il confère les charges et les dignités, mais il lui est interdit de déplacer tout employé qui occupe des fonctions que l'usage a rendues héréditaires dans quelques tribus. Il tire ses revenus des impositions foncières dont le taux a été fixé d'une manière invariable vers le milieu du dernier siècle ; toutes les affaires sont mises en délibération, et c'est l'intérêt de la majorité des tribus qui prévaut , jamais l'intérêt d'un seul.

L'Afghanistan , d'après les rapports que le capitaine Alexandre Bruce a fait de son exploration dans l'Asie intérieure, présente, dans sa division politique et administrative actuelle, une bien moins grande étendue de territoire que celle qui lui est assignée dans sa description physique. Beaucoup de tribus, profitant de la faiblesse de ses chefs, se sont rendues indépendantes ; d'autres sont devenues tributaires du roi de Perse ou sont tom-

bées au pouvoir de Randjit-Singh, roi de Lahore. Il est à craindre que la perte récente de ce souverain ne fasse retourner vers la barbarie les États où il régnait et où il avait jeté les germes de la civilisation européenne, qu'il s'efforçait de développer, aidé des grands hommes que son habileté avait su s'attacher.

Les provinces de l'Afghanistan dont le royaume de Lahore s'est accru, sont le Cachemire, le Peichaouer, le Tchotch, l'Hazareh et le Moultan ; les chefs qui se sont rendus indépendants, sont les khans du Balkh, celui du Béloutchistan et les princes du Sindh.

Tous ces États, situés entre la Perse et l'Indus, et que nous avons désignés sous le nom générique d'Afghanistan, forment une des dernières barrières qui existent entre les possessions anglaises de l'Inde et les empiétements successifs de la Russie sur la Perse.

Ils sont l'objet de la convoitise de l'Angleterre et de la Russie ; chacune d'elles voudrait y exercer sa domination.

AFGHANISTAN Propre, ou royaume de Caboul, est une division de l'Afghanistan. Il occupe le nord de cet Empire, et est subdivisé en cinq provinces régies par des gouverneurs ou hakims. Ces cinq provinces sont : Caboul, dont la capitale est Caboul ; Laghman, capitale Dir, résidence du plus puissant khan des Jousoffeïs ; Djélalabad, capitale Djélalabad ; Ghaznah, capitale Ghaznah ou Ghizneh ; Bamian , capitale Bamian.

AFIOUAIE, espèce de lin exotique. Voy.

LIN.

AFRANIUS (L.), célèbre poëte comique, vivait 100 ans avant J .-C. Cicéron a loué la subtilité de son génie et l'élégance de son f yie, et Quintilien l'a blâmé pour avoir intere dans ses comédies des traits capables de

corrompre la jeunesse. Afranius peignit dans ses pièces les mœurs romaines, d'où la comédie a pris le nom de togata. On trouve des fragments de ses pièces dans le Corpus poetarum de Maittaire ; Londres , 1713, in-fol.

AFRANIUS (Quintianus), sénateur romain, fit une satire sanglante contre Néron, et fut condamné à mort à la suite de la conspiration de Pison. Il perdit la vie avec une grande fermeté d'âme.

AFRICAIN, poisson du genre des raies.

Linnée l'a compris parmi les perches. Voy.

HOLOCENTRE. - --

Ar iiiCAlN. Lest le nom d'un marbre d'Afrique très-recherché ; il est pourpré, tacheté de blanc et de noir.

AFRICANUS (Sextus-Julius), historien chrétien du 111e siècle, naquit à Nicopolis, en Palestine, et écrivit, sous l'empire d'Héliogabale, une chronologie dans laquelle il comptait 9500 ansdepuis la création jusqu'à J.-C.

Cet ouvrage, qui ne se trouve plus que dans la Chronique d'Eusèbe, finissait à l'an 221 de l'ère vulgaire. Il écrivit à Origène une lettre sur l'histoire de Suzanne, qu'il regardait comme supposée, et une autre à Aristide, pour accorder ce que rapportent saint Mathieu et saint Luc sur la généalogie de J.-C.

Ce fut à sa prière qu'Héliogabale rebâtit la ville de Nicopolis, fondée au même lieu où avait été celle d'Emmaüs. On trouve dans les Mathemalici veteres, imprimés à Paris, infol., en 1693, des fragments d'un livre qu'on lui attribue, intitulé les Cestes. Ses ouvrages ont été traduits en français par Guiscard, dans ses JI emoires critiques et historiques sur plusieurs points d'antiquités militaires; Berlin , 1774, 4 vol. in-8.

AFRIQUE (Saint), v. de France, dép. de l'Aveyron, chef-lieu d'arr., sous-préfecture, tribunal de première instance et de commerce. Il y a des fabriques de draps communs, ratines, cadis, molletons, couvertures. Elle est à 1 1. de Vabres, 13 1. S.-S.-E. de Rhodez, 1721. S.-E. de Paris. Pop. : 4,259 hab.

AFRIQUE. L'Afrique forme environ le tiers de l'ancien continent ; c'est de toutes les parties du monde la plus voisine de la savante Europe, celle qui a été le plus constamment explorée par legénie des découvertes, et cependant celle qui est encore dans toutes ses parties la moins connue.

Elle est située entre long. 19° 0. et 49° E., et lat. 37° N. et 35° S. ; elle offre l'aspect d'une immense presqu'île. Sa plus grande longueur, depuis le cap Bugaroni, dans le ci-devant État d'Alger, jusqu'au cap des Aiguilles, qui termine la pointe S. du continent, est de 1,450 L, et sa plus grande largeur, depuis le cap Vert jusqu'au cap d'Orfui, de 1,380 1. Sa superficie totale est évaluée à 929,000 I. carrées.

L'Afrique est bornée au N. par le détroit de Gibraltar et la Méditerrapée ; à l'E. par


l'isthme de Suez, la mer Rouge, le Bab-elMandeb, le golfe d'Aden et l'océan Indien ; au S. par l'océan Austral, et à l'O. par l'océan Atlantique. Cette partie du monde, depuis l'isthme de Suez, par qui elle tient à l'Arabie, jusqu'au détroit de Gibraltar, déploie sur la Méditerranée , en regard de la Grèce, de l'Italie, de la France et de l'Espagne, une étendue de plus de 1,000 1. de côtes; sur l'océan Atlantique, 2,600 1., et sur la face opposée, jusqu'au fond de la mer Rouge, 2,400 1.

Il n'y a en Afrique aucune mer qui lui appartienne entièrement. Elle partage la Méditerranée avec l'Europe et l'Asie, et la mer Rouge avec l'Asie seulement. La Méditerranée est une branche de l'Océan, la mer Rouge en est une de l'océan Indien. On ne trouve pas, dans tout le littoral, de ces profondes découpures qui ouvrent au commerce et à la civilisation l'intérieur des terres. Le rivage africain de la Méditerranée, qui s'étend à l'O. et à l'E., n'offre que des golfes.

Les principaux sont le golfe de la Sidre, dans l'État de Tripoli, et ceux de Cabes et de Tunis, dans celui de Tunis. Il s'en trouve d'autres sur les côtes orientales, qu'on peut citer, tels que le golfe de Suez, qui n'est qu'une subdivision de la mer Rouge (appelée elle-même, par les savants actuels, golfe Arabique), et celui d'Aden, entre l'Arabie, l'Abyssinie et le pays des Somaulis, qui n'est proprement que la partie antérieure du golfe Arabique ; mais le plus considérable de tous est le golfe ou la baie de Guinée, sur le littoral atlantique, entre le cap de Palmas et le cap Lopez.

Ce golfe, en s'approchant des terres , est divisé par la pointe basse et mousse qu'on appelle cap Formose. La partie qui se trouve à droite prend alors le nom de golfe ou baie de Renin, et celle qui est à gauche celui de golfe ou baie de Riafra.

L'Afrique n'a que deux détroits, celui de Gibraltar, qui la sépare de l'Europe, et celui de Mandeb, appelé par les Arabes Rab-elMandeb, qui forme la communication entre le golfe Arabique et celui d'Aden. Le détroit de Gibraltar est plus resserré que celui d'Aden, dont la largeur est de 12 1. Toutes ses côtes sont hérissées de caps; les plus remarquables sont, sur la côte septentrionale et sur l'Atlantique, à l'entrée du détroit de Gibraltar, le cap Spartel , qui, par sa position, appartient aussi à la côte occidentale ; le cap Tres-Forcas ou des Trois-Fourches, dans l'Empire de Maroc ; le cap Rugaroni et le cap de Fer, dans le ci-devant État d'Alger; le cap Blanc, près de Rizerte, dans l'Etat de Tunis (c'est le plus septentrional de toute l'Afrique) ; le cap Ron, dans le même État; les caps Messratha (Mesurata) et Rasat, dans l'Etat de Tripoli ; lecap Rurlos, point le plus important du Delta du Nil. Ceux qu'on trouve

sur la côte occidentale et sur l'océan Atlantique sont les caps Blanc, près de Masagan , Cantin et Ger, dans l'Empire de Maroc ; les caps Noun, Bojador et un autre cap Blanc, près d'Arguin , sur la côte du Sahara ; le cap Vert, dans la Sénégambie (c'est le point le plus occidental de tout le continent africain) ; les caps Zoxo ou Rouge, et Verga, dans la même région; les caps Monte, Mesurado, Palmas , des Trois-Pointes, Formose, SaintJean ou das Serras, et Lopez, dans la Guinée ; pointe Palmerinha, cap Negro et cap Frio, dans le Congo , et le cap de Bonne-Espérance, dans l'Afrique Australe anglaise, remarquable comme le point le plus austral de tout le continent d'Afrique , et appartenant aussi à la côte méridionale. La côte occidentale présente encore plusieurs caps : on trouve sur l'océan Indien les caps Corrientes, Bazaruta et Delgado ; dans l'Afrique portugaise, le cap d'Orfui et le cap Guardafui, le plus oriental de tout le continent ; ils sont tous deux situés dans le pays des Somaulis. En remontant vers le nord et le long des côtes du golfe Arabique, on à remarque l'entrée du golfe le cap Ras-Bir, dans J'Abyssinie, le cap Calmez, dans la Nubie, et le cap Ras-el-Enf, dans la Troglodyte dépendante de l'Egypte.

L'hydrographie de ce vaste continent est encore imparfaite. La plupart des cours de ses grands fleuves sont complètement ignorés. Les sources du Nil sont toujours pour nous un mystère, et l'embouchure du Niger toujours un problème que les frères Lander ont cherché vainement à résoudre.

Voici les noms des fleuves d'Afrique que l'on peut regarder comme les plus grands; ils aboutissent à trois mers différentes et à un grand bassin. Le Nil, autrefois Ægyptus, le plus considérable de tous, après avoir traversé la région à laquelle il donne son nom, se jette dans la mer Méditerranée ; c'est le seul fleuve qu'elle reçoive. Le Sénégal et la Gambie, dans la Nigritie Occidentale, le Djoliba (Niger), après avoir parcouru la Nigritie Centrale (Soudan et Guinée), leCouango ou Zaïre ( Congo, Uarbela), le Couanza , après avoir arrosé la Nigritie Méridionale (Congo), et l'Orange dans la Hottentotie ( Afrique Australe), vont tous aboutir à l'océan Atlantique. Le Zambèze ou Couama, le Loffih, le Mother, l'Outando et le Zebi (Zebée), ont leur embouchure sur les côtes de Mozambique et de Zanguebar, dans l'océan Indien. Les fleuves qui se déchargent dans cette vaste mer intérieure découverte il y a quelques années dans le Soudan Oriental et à laquelle on a donné le nom de lac Tchad, sont le Yeou, qui traverse la partie orientale de l'Empire des Fellatahs et la partie centrale de l'Empire de Bournou, et le Chary, qui arrose une partie de ce dernier Empire.

Les lacs sont très-rares relativement à la


vaste étendue de ce continent : celui de Tchad ( Schad), découvert depuis peu de temps dans la Nigritie Centrale (Soudan),est le plus grand de tous; les autres moins importants sont le lac Djebou (Dibbie), le Loudeah, dans l'Etat de Tunis, le Melgig dans celui d'Alger, le Calounga-Kouffoua (Lac-Mort), découvert par M. Douville dans son exploration de l'Afrique équatoriale; le Dembéa ou Tzana dans le ci-devant Empire d'Abyssinie; le Birket-el-Keroun (anciennement Mœris) dans l'Egypte; le Mariout ^'ancien Mareotis), dont les eaux sont devenues salées depuis l'irruption de la mer, arrivée en 1801.

L'Achanti et l'Egypte sont les deux pays de cette partie du monde où l'on ait creusé des canaux ; ils servent la plupart à l'arrosage : en Egypte seulement il y en a qui sont navigables.

L'orographie offre encore de grandes incertitudes ; on ne connaît guère que les mon tagnes qui s'approchent des côtes. M. Balbi, que nous suivrons pas à pas, en attendant des faits positifs propose de classer toutes les montagnes connues de ce continent en quatre grands systèmes, dont voici les noms qu'il indique : système atlantique, système abyssinien, système austral et système nigritien ou central. Il comprend dans le système atlantique, ainsi nommé du mont Atlas, toutes les hauteurs de la région de Maghreb, c'est-à-dire les montagnes des États barbaresques, ainsi que les élévations qui sont dispersées dans le vaste désert de Sahara. La chaîne principale de ce système paraît s'étendre depuis les environs du cap Noun, sur l'Atlantique, jusqu'à J'E. de la Grande Cirte dans l'État de Tripoli ; elle traverse le nouvel Etat de Sidy -Hescham , l'Empire de Maroc, le ci-devant État d'Alger, celui de Tripoli, et la régence de Tunis. La plus grande hauteur qu'offre cette chaîne se trouve dans l'Empire de Maroc : elle s'élève à 2,000 toises.

Il se détache de cette chaîne plusieurs branches secondaires dont la principale est celle qui se termine dansl'Empire de Maroc, au détroit de Gibraltar. Ces montagnes semblent être liées l une à l'autre par les chaînes secondaires qui courent dans les territoires d'Alger et de Tunis. La partie de la chaîne principale, nommée mont Gharian, au S. de Tripoli, projette plusieurs rameaux très-bas, qui vontsillonner lesdéserts de laLybie et du Sahara. M. Balbi fait des fIlontagnesquicouvrent le vaste plateau de l'Abyssinie, le noyau du système abyssinien. Voici quelles sont les directions que prennent les chaînes qu'elles forment. La plus considérable se dirige du S.

au N. ; elle traverse les royaumes de Schoa, d'Amhara et de Tigré, et paraît se prolonger vers le S.-O. à travers le plateau de Gingiro et du Narea, pour aller se joindre aux montagnes de la Lune; la chaîne qui couronne le lac Dembéa, lance une branche

vers le S., dont le prolongement s'étend à travers le Bertat, jusqu'aux monts Dyré et Tégla, auxquels elle se joint. Les petites hauteurs qui courent dans le royaume de DarFour, semblent vouloir unir le système abyssinien au système atlantique. La chaîne projetée à l'E. du Sémen, après avoir parcouru la partie orientale du royaume actuel de Tigré , s'avance du S. au N., en suivant presque toute la direction de la côte occidentale du golfe Arabique, et forme dans la Nubie les monts Angay , dont l'élévation doit être assez grande, puisque, selon Burckardt, elle trace les limites des saisons dans cette partie de l'Afrique. 11 forme le système nigritien ou central de toutes les montagnes de la Sénégambie, de la Guinée, du Soudan proprement dit, et du Congo. Il y distingue trois massifs ou nœuds principaux, où se trouvent les plus grandes hauteurs et d'où partent différentes chaînes. Ces massifs sont le sénégambien qui, comprend le plateau de Foula-Djalo, de Kouranko, du Soulimana et du Sangara , où prennent naissance le Djoliba, le Sénégal, la Gambie, le Rio-Grande, la Rokelle, les plus grands fleuves de l'Afrique Occidentale et Centrale ; la chaîne vulgairement appelée Kong, et beaucoup moins élevée qu'on ne l'avait cru jusqu'à présent, se détache de ce massif. Le second massif, qu'on pourrait nommer nigritien , parce qu'il embrasse les pays arrosés par le Niger ou Djoliba, et par ses affluents, s'étend sur une grande partie de l'Empire de Fellatah , sur le Haoussa, le Yarriba, le Djacoba, l'Adamova et le Mandara Les derniers voyages de Denham et de Clapperton , et de Lander, représentent le Haoussa dans l'Empire de Fellatah , comme couronné de plusieurs chaînes de montagnes d'une médiocre élévation au-dessus de leurs plaines, qui, elles-mêmes, sont un véritable plateau peu élevé. Dans le Zegzeg, il s'en détache une chaîne qui , après avoir traversé le Guari, le Zamrra, le Youri et le Yarriba, va faire sa jonction à la chaîne Kong, dans la partie S.-O. ; une autre chaîne est lancée à travers le Kurry-Kurry, le Djacoba et l'Adamova, et va se joindre aux montagnes de Mandara. La chaîne Kong poursuit sa course vers l'E., et, après avoir traversé le royaume de Yarriba , vient aboutir aux pics des Calbongos , dits aussi Camerones. Le troisième massif, qu'on pourrait aussi nommer austral, à cause de sa position relative aux deux autres , entre bien avant sur le grand plateau austral dans l'Afrique intérieure. Il paraît cependant, d'après M. Douville, que la direction de la chaîne principale n'est pas du N. au S., mais du N. -E. au S. -O. Plusieurs rameaux se détachent de cette chaîne principale et vont sillonner en différentes directions tout le Congo. On croit qu'un de ces rameaux, se dirigeant au N.-O va se réunir


aux monts du pays de Calbongos, et qu'une autre chaîne moins considérable, partant de ce pays, va longer la côte jusqu'au cap SaintJean , ou das Serras, sur la côte de Gabon.

Quant au système austral, ne pouvant tracer la ligne de démarcation entre les eaux qui se jettent dans l'Atlantique, et celles qui se jettent dans l'océan Indien, M. Balbi croit plus prudent et plus convenable de réunir dans un massif séparé toutes les montagnes de la région nommée de l'Afrique Australe, et toutes celles qui appartiennent à la région de l'Afrique Orientale, depuis le cours connu ou supposé du Haut Couama ou Zambéze , jusqu'aux environs de Mélinde. Cette division paraît d'autant plus convenable, qu'on sait par le voyage de Campbell, qu'un plateau aride s'étend au N.-O. des montagnes qui sillonnent le pays des Cafres Betjouanas , et que les rapports des Portugais parlent de rivières considérables, dont le cours se dirige vers le N.-O. Le plateau du Mocaronga , au N. , et celui de l'Hottentotie, au S., semblent être les massifs les plus remarquables d'où partent les chaînes principales de ce système. Sa position méridionale relativement aux trois autres, l'a engagé à le nommer système austral. Les fameux monts Lupata, que Malte-Brun, sur l'autorité d'autres géographes, étendait, en 1813, depuis le cap Guardafui ( Gardafoui ) jusqu'au cap de Bonne-Espérance, et auxquels plusieurs autres donnent le nom d'Épine du monde , ne paraissent s'étendre tout au plus que jusqu'aux environs de Mélinde, et encore ce n'est qu'après s'être extraordinairement abaissés. On pourrait regarder provisoirement comme un prolongement méridional de Lupata, les hauteurs qui, à travers le Manica, le Chikanga, le pays des Cafres Maquinis et Betjouanas, desHottentotsCoranas et Bosjemans , vont se rattacher aux monts de Neige dans l'Afrique Australe anglaise. Ces derniers se dirigent vers l'O., sous la dénomination de Nieuveld, après avoir lancé une branche vers l'O.-N.-O., souslenom de mont Karri, à travers le pays des Bosjemans. Le Nieuveld, dans le district de Tulbag , se partage en plusieurs branches : une, sous les noms de monts Roggeveld et monts Khamies, se dirige vers le N., et ensuite au N.-O ; et une autre, appelée mont Wittebergetmont Bokkeveld , s'avance vers le S.-O. et va finir au cap de Bonne-Espérance. Une branche du Bokkeveld, en se prolongeant à l'E., forme leZwartberg, qui, avec le Nieuveld, constitue les contrescarpes méridionale et septentrionale du plateau nommé Grand-Karrou, dans la colonie du Cap, dont l'élévation dépasse 1,500 mètres.

La presque totalité du sol de l'Afrique étant parsemée de montagnes, on trouve des plateaux considérables sur leur sommet, et dans

les vallées qu'elles forment des plaines trèsétendues, tantôt fertiles, tantôt brûlantes.

La plus remarquable est celle du Sahara : elle est immense, effrayante de nudité: elle forme une mer de sabie et de gravier qui est susceptible de s'échauffer pendant les chaleurs du jour jusqu'à 50 ou 60° du thermomètre centigrade. Elle est rarement coupée par quelques rangées de rochers, et ne laisse apercevoir que de languissants arbustes, et seulement à de longs et rares intervalles quelques dépressions où l'humidité du sol permet une végétation moins appauvrie. Le grand désert de Sahara s'étend depuis la vallée du Nil jusqu'à l'océan Atlantique, depuis l'Atlas jusqu'au Tchad; il a une altitude moyenne de 500 mètres, et couvre plus de 200,000 lieues carrées. Il commence cette immense zone de déserts de sable et de roches nues, qui appartient presque exclusivement à la partie chaude et tempérée de l'ancien continent, et qui s'étend depuis l'Atlantique jusqu'à l'extrémité orientale de Gobi, sur un espace de 132 degrés de longitude, à travers l'Afrique Septentrionale , l'Arabie, la Perse, le Candahar, le Thian-Chan-NanLou et le pays des Mongols L'Afrique n'est pas assez connue pour qu'il soit possible d'indiquer !a constitution géognostique de ses terrains. Voici comment s'exprime à ce sujet M. d'Avezac : Danstoutes les chaînes des montagnes qui ont été visitées , on a observé le granit dans les régions supérieures, quelquefois pénétrant par veines dans le schiste qui lui est superposé, comme une formation ignée qui aurait soulevé et déchiré une enveloppe antérieure. Le micaschiste n'a encore été signalé que dans les montagnes de Haoussa. Les grès abondent à peu près partout, tantôt reposant immédiatement sur le granit, tantôt sur le schiste ; les calcaires se montrent surtout dans l'Afrique Septentrionale. Le sel, soit en couches, soit dissous dans l'eau de quelques lacs, se trouve en diverses parties du continent, mais particulièrement dans celle du nord.

Des formations basaltiques et des roches trappéennes sont indiquées dans presque toutes les grandes chaînes. Des volcans ignivomes existent, dit-on, dans les montagnes du Congo, dans celles de Mozambique, et même en Abyssinie ; mais la plupart de ces indications auraient besoin d'être vérifiées.

Quant aux sables de Sahara, sont-ils un terrain alluvionnaire, ou bien le résultat d'une décomposition spontanée de roches préexistantes ? C'est une question sur laquelle les notions acquises ne permettent point encore de prononcer, bien que la nature friable des grès du Fezzan paraisse favoriser la seconde hypothèse. A cet exposé, et comme complément, nous croyons devoir ajouter le tableau minéralogique qu'a fait M. Balbi, de cette partie du monde. Il est clair, précis, et s'a-


dapte parfaitement au plan que nous nous sommes tracé de cet ouvrage.

Tableau minéralogique de l'Afrique.

DIAMANTS. Région du Jlaghreb, Alger.

PIERRES PRÉCIEUSES. Nigritie, Angola, Bihé, Cassange, Muchingi, pays des Malhouas. Afrique ottomate, Egypte, dans la chaîne arabique.

OR. Aigritie, Bouré, Kamalia, dans le Mandingue, Wasaw, Dankara, Haoussa, Wangara, Bamhouk, Akim.

Région de l'Afrique Orientale, Abuta. Région du Nil, Gamamyl, les contrées le long du Baflr-ei-Alliad, Abyssinie.

ARGENT. Région de l'Afrique Orientale, Chicova. Nigritie, le plateau de Tinibo, Baghermeh.

CUIVRE. Aigritie, pays des Malhouas, Borgo ou Dar-Saley, Dar-Four. Afrique Orientale, pays des Cazembes, des Movizas, des Maquinis, Buaia, ZumtJo, Ihambane.

Afrique Australe, pays des régions des Hottentots.

Région dIt Ail, Fertit, Kordofan. Région du Maghreb, Empire de Maroc.

PLOMB. Région du Maghreb, Alger.

FER. Nigritie, Bambouk, plateau de Tlmbo, Kailie, Dantilia, Angola, Loango, Benguela,.pay des Malhouas, Sala, Ouassoulo, Beré, Mandara, Calanlla. Région de l'A frique Australe, pays des Maquinis. Région de l'Afrique Orientale, paysde Cazembès. Région du Maghreb, Alger. Région du Ail, Abyssinie.

SEL. Région du Maghreb, Empire de Maroc, Tagaza, Aroan, Bilma. Région du Nil, plateau de Baylur, Kordofan, Sennar. Aigritie, Quisamas, Angola, Benguela, Saley, Dar-Four. -'-.

L Afrique, à 1 exception des Etats barbaresques, de l'Egypte, d'une partie du Sahara, de l'Ilottentotie et d'une lisière de la Cafrerie, est entièrement placée sous la zone torride. Cependant la température n'y est pas généralement aussi brûlante que cette position pourrait le faire présumer. Les terrasses qui se succèdent jusqu'à des hauteurs considérables sur les montagnes situées dans le centre de l'Afrique, procurent jusque sous l'équateur une température fraîche et douce; la chaîne de l'Atlas protège les États barbaresques contre les vents ardents du désert, et la partie de l'ilottentotie est mise à l'abri des brùlanteschaleurs de l'intérieur par les monts Nieuveld et ses diverses ramifications ; mais dans les plaines et les plages maritimes, tout subit l'ardeur des rayons du soleil zénithal ; elle n'y est que faiblement adoucie par les vents de mer et par des brises réglées. Les pluies qui chaque année grossissent les fleuves dans les régions tropicales, et qui, par leur débordement, fécondent les terres qu'elles baignent, sont un moment critique pour les habitants : l'humide chaleur de l'air occasionne de dangereuses maladies, jusqu'à ce que les vents aient desséché et assaini l'atmosphère.

Les notions qu'on possède sur la géographie des plantes de l'Afrique, où la variété des climats qu'on rencontre détermine une si grande diversité dans l'aspect de la végétation, ne sont pas encore complètes. Il n'y a de bien connus que les rivages des mers qui baignent les vastes contours de cette contrée; cependant on peut se former une idée précise de la végétation de la partie centrale , d'après les renseignements fournis par M. Desfontaines sur la flore atlantique, par les ouvrages de Forskahl et de M. Delille sur celle de l'Egypte, par M. Yiviapi sur les plantes

de la Cyrénaïque, et par quelques indications qui se trouvent dans les ouvrages de Sait, Caillaud, Oudney, Denham etClapperton. Plusieurs voyageurs, botanistes éclairés, ont fait connaître les singulières productions végétales du cap de Bonne-Espérance ; Adanson, et depuis Leprieur et Perrolet, ont décrit celles du Sénégal ; Ch. Smith celles du Congo. Smeathmann a exploré la SierraLeone, Afzelius la Côte-d'Or, Thonning la Guinée, Palissot-Beauvais les royaumes d'Oware et de Bénin. On peut encore indiquer les travaux importants de MM. Commerson, Dupetit-Thouars, Bory de Saint-Vincent, Bojer, pour les observations sur les îles de Madagascar, de France et de Bourbon, qu'ils ont visitées.

Toutes les côtes qui bordent la Méditerranée, surtout celles de Barbarie, offrent une grande analogie de productions végétales avec les parties méridionales de l'Europe. Les oliviers, les orangers, le chamœrops humilis, le ricin arborescent, y croissent en abondance.

Le raisin, la figue, la pêche, l'abricot, les melons y sont communs. Les forêts sont composées de chênes, de pins, de cyprès, de myrthes, d'arbousiers, de bruyères arborescentes , et l'on retire des champs d'abondantes récoltes d'orge, de maïs, de froment, de riz, de tabac, d'indigo, de coton, de cannes à sucre. Le café croît sur les côtes africaines de la mer Rouge, aussi bien qu'en Arabie. Le dattier est fréquent sur les revers de l'Atlas, mais il y paraît desséché par les vents brûlants du désert. Les plantes de la Cyrénaïque ont beaucoup de ressemblance avec celles d'Europe ; elles forment le passage des espèces atlantiques aux espèces égyptiennes, et celles-ci se lient avec celles de la région équinoxiale. Dans la Cyrénaïque on commence à trouver quelques uns de ces genres qui ne sont propres qu'à la zone torride. Le zizyphus lolus est si abondant dans cette contrée, que les peuples anciens se nourrissaient de son fruit, ce qui leur avait fait donner le nom de lotophages. En Egypte, à mesure qu'on remonte le Nil, les espèces européennes y deviennent rares ; à Thébes, le palmier doum et le balénite , commencent à se montrer ; c'est aussi dans les contrées de la Haute Egypte que croissent ces nombreuses espèces de cassia, dont les feuilles de quelques unes (c. obovala et acutifolia) forment, sous le nom de séné, une branche de commerce considérable. Plusieurs plantes aquatiques, telles que les nymphœa hotus et cœrulea, employées si souvent dans les emblèmes hiéroglyphiques des anciens monuments, tapissent les eaux du Nil de leurs larges feuilles. Le nelumbium speciosum, figuré également dans les anciens monuments égyptiens, ne se trouve plus dans les eaux de ce fleuve. La flore abyssinienne tend à se rapprocher de celles de


Mozambique et du cap de Bonne-Espérance.

C'est dans ce pays que Bruce a trouvé une espèce de protea et Salt un pelargonium, plantes aussi particulières au cap de BonneEspérance que les erica, les ixia, les mesambryanthemum, les stapelia. Les plantes de la zone équinoxiale se ressemblent assez entre elles. Dans la contrée qui s'étend de la rivière du Sénégal au Congo, on remarque l'adahsonia digitala ou boabad, le bombax pentandrum. Vêlais guineensis (ces végétaux sont répandus sur une grande partie de la côte), le sterculia acuminala, dont les graines , connues des indigènes sous le nom de cola, ont, disent-ils, la propriété de rendre potables les eaux les plus infetes, l'anona

senegalensis et le chrysobolanus icaco, croissent aussi sur les bords des rivières, depuis le Sénégal jusqu'au Congo.

Les îles de l'Afrique se rattachent, par leur végétation, aux régions dont elles sont le moins éloignées. L'île de Sainte-Hélène, d'après le catalogue de ses plantes, dressé en 1813 par M. Roxburg, présente un grand nombre de plantes dont les unes sont africaines et les autres américaines. Les îles de France, de Bourbon et de Madagascar, forment une sorte de liaison intermédiaire entre la flore africaine et celle de l'archipel Indien. Il n'y a guère que quelques végétaux qui leur soient propres.

On y remarque surtout les orchidées, qui sont en grand nombre, ainsi que les fougères. M. Dupetit Thouars a publié un ouvrage spécial sur les orchidèesde ces îles, et M. Bory de Saint-Vincent en a fait connaître une partie des fougères dans le Species de Wildenow.

Le continent africain offre une physionomie zoologique particulière et tranchée, et quoiqu'il soit réuni physiquement à l'Asie par l'isthme de Suez, on remarque qu'il est habité par le quart des espèces de mammifères connues, et que, sur cequart, un sixième seulement lui est commun avec d'autres parties du globe. Le lion, la panthère, le léopard, la hyène, le loup, le chacal, sont répandus en grande quantité sur tout le continent; au Congo le chien est redevenu sauvage. Le chameau à une bosse, qui fut introduit à l'ouest du Nil vers le Ille siècle , peuple aujourd'hui le Sahara. Au delà du désert, où commence à se faire ressentir l'influence humide des grands fleuves de la Sénégambie et du Soudan , se présente une création toute particulière et dont les êtres n'ont jamais dépassé les limites de cette mer de sable. C'est là et jusqu'au cap de Bonne-Espérance qu'habitent dans les mêmes forêts le buffle du Cap et l'éléphant africain,ce dernier différant de ceux d'Asie par sa tête ronde, son front convexe , ses grandes défenses et ses dents molaires remarquables par les losanges dont elles sont crénelées ; le rhinocéros à deux cornes, la girafe et l'hippopotame, qui a disparu depuis long-

temps des eaux du Nil. Les cynocéphales se montrent entre les deux tropiques ; certa nes espèces sont fixées dans la Guinée, d'autres à la pointe australe du continent, d'autres encore depuis le Sennar jusqu'en Cafrerie.

Deux espèces du fannec vivent dans les bassins supérieurs du Nil et de ses affluents ; on le voit figuré avec le scarabé sacré et les antilopes sur les monuments de la Basse Egypte : il semble constater l'origine éthiopienne du peuple qui éleva ces monuments. Le genre antilope, dont soixante espèces sur quatrevingts qui le constituent, appartiennent exclusivement à cette partie du monde , ne

quitte jamais les sites où il est réparti, au delà du tropique austral. Le phacochère à défenses énormes a été vu au cap Vert et dans le Sud. Dans ces contrées vivent aussi les zèbres et les quacchas, les crocodiles, les succhos, les kamses, les monitors, les tupinambis, les caméléons. Le cheval et l'âne sont élevés principalement dans le Nord, et les bœufs, les moutons et les chèvresdanstous les endroits où paraissent quelques traces de culture. Les chevaux acquièrent une grande beauté dans les Etats barbaresques, le Sahara, sur les bords du Nil et dans la Nubie. Les lièvres et les lapins y sont en grand nombre.

On doit citer aussi l ichneumon, autrefois adoré en Egypte, et toujours ennemi des reptiles auxquels il fait une guerre incessante ; plusieurs espèces de hérissons, la musaraigne, la chrysochlore du Cap à robe dorée, diverses taupes, le tenrec de Madagascar, plusieurs espèces de chauves-souris , dont la plus grosse, la roussette, est recherchée à Madagascar et à Maurice, où on la mange préférablement au faisan et à la perdrix. Les édentés sont rares enAfrique; au Cap on trouve l'oryctérope, au Sénégal et en Guinée le kouaggelo ou pangolin, à longue queue et à écailles mobiles et tranchantes. Le phoque commun et le lion de mer sont les seuls amphibiens qu'on trouve sur les côtes de ce continent.

Le lamantin paraît à l'embouchure des grands fleuves. Parmi les cétacés, les voyageurs ont remarqué que les marsouins et les dauphins souffleurs étaient fréquents dans les mers de ce continent.

Les oiseaux qui habitent l'Afrique ne présentent pas une spécialité d'aspect aussi tranchée. On remarque que ceux qui vivent sur les confins des diverses régions qui entourent cette contrée, ont une grande analogie avec ceux de l'Europe et de l'Asie ; cependant sur 650 espèces qui s'y trouvent, environ 500 lui appartiennent en propre, un treizième de la totalité connue. Les plus nombreuses espèces sont les passereaux, si variés, les hochequeuses , les gobe-moucher, les merles ( il y en a i plumage bronzé et comme passé au feu), -3S loriots , les rolliers, les troupiales, les piquebœufs, les calaos, de nombreuses l variétés d'hirondelles, les souï-mangas, jolis


oiseaux qui remplacent les colibris du Nouveau Monde; les guêpiers, les martins-pêcheurs, les pies-grièches, les mésanges les alouettes, le crinon , dont le bec est accompagné à sa base de soies longues et rudes.

Parmi les oiseaux de proie diurnes : les vautours, qui s'alimentent de charogne, les griffons, le chincou, l'oricou à pendeloques

charnues, les percnoptères, les aigles, les pigargucs , qui vivent de poissons,le blagre, le vocifer, les éperviers, les buses, les faucons, le messager, singulier oiseau qui vit de reptiles. On y trouve aussi la plupart des rapaces nocturnes. Dans les grimpeurs, on compte des touracos, des couroucous, des coucous trèsvariés, beaucoup de perroquets et de perruches. La perruche à collier vient du Sénégal, et le jacquot gris du Congo et de la Guinée ; c'est aussi dans ces deux pays qu'on voit s'abattre sur les champs de tef des bandes d'innombrables perruches-moineaux.

Les gallinacées offrent des pigeons variés, entre autres le pigeon vert (waaliade Bruce), si répandu en Abyssinie, la tourterelle à collier, du Sénégal et de l'Afrique Australe; des perdrix, des cailles, des tétras, la pintade ou poule de Numidie, des francolins , des gangas, quelques turnix. Le dronte vivait jadis aux îles de France, Maurice et Bourbon ; il est depuis longtemps éteint : ses débris seuls attestent son existence qui fait lacune dans la grande chaîne des êtres.

Les échassiers sont assez nombreux: on peut citer des falcinelJes, des pluviers, des vanneaux, des hérons, des cigognes, des ombrettes, des flamands, des spatules, des chevaliers, des barges, des burhins, l'ibis sacré de l'ancienne Egypte, des grues , des outardes, des marabouts, aux plumes délicates et légères, des cigognes, des anostomes , des tantales, des adicnèmes, des giarolles, des courlis, des bécasses, des râles, des poules d'eau. Parmi les palmipèdes on trouve les anhingas, le grèbes, les stornes, les cormorans, la frégate, le fou, le manchot, les pélicans, lesrhvncops, les pétreis, les albatros, les

canards et les oies. Mais parmi les oiseaux on ne doit pas oublier l'autruche ; cet oiseau dont les plumes sont si recherchées, vit en troupes, en compagnie du zèbre, dans le Sahara.

Les reptiles, en Afrique, sont moins multipliés qu'en Asie et en Amérique ; les plus remarquables sont, parmi les sauriens : les crocodiles, les caïmans ou alligators, les monitors ou ouarans du Nil et du Congo, les salamandres, l'iguame de Guinée, les geckos. Parmi les batraciens, d'énormes crapauds. Parmi les chéloniens, des tortues franches, ressource précieuse des navigateurs; elles fréquentent les attérages et les îlots volcaniques de l'océan Atlantique. Entre les ophidiens on cite divers serpentsappartenant au genre python, et parmi les espèces veni-

meuses, le céraste cornu appelé aussi la vipère de Cléopâtre Les serpents venimeux sont répandus dans le territoire du Cap.

Les poissons maritimes qu'on pèche aux attérages d'Afrique sont ceux des mers qui baignent ses côtes ; quant à ceux des fleuves , ils n'ont pas encore été assez étudiés.

M. Geoffroy Saint-Hilaire a décrit ceux qu'on trouve dans les eaux douces de l'Égypte ; ce sont : J'énorme bichir , les coffres, les pimélodes, les silures; les poissons de la mer Rouge, que M. Riippel a figurés dans son grand ouvrage, ressemblent, par leurs formes, à la plupart des poissons saxatiles des mers chaudes d'Asie. Les espèces des animaux invertébrés signalés par les voyageurs sont si nombreuses, qu'on ne peut songer ici qu'à en indiquer quelques unes. Parmi les crustacés on trouve des homards, des crabes, des langoustes, des chevrettes.

Les - insectes sont également très - nombreux, et l'on ne peut non plus que désigner les principaux. Parmi les aranéides, la tarentule qui abonde en Barbarie, le tendaraman ou araignée venimeuse de Maroc, la mygale à robe veloutée de la Sénégambie, et l'araignée du cap de Bonne-Espérance : le scorpion, le scolopendre, les sauterelles voyageuses qui anéantissent les récoltes où elles s'abattent; les fourmis, les termites, le tsaltsalya , sorte de taon décrit par Bruce, resté inconnu à Sait, et dont MM. Combes et Tamisier ont fait mention , redoutable ennemi de l'homme et des animaux qui habitent le Sennar ; les mousquites, les abeilles. Parmi les annélides, on doit citer la sangsue du Sénégal, qu'on a tenté récemment de naturaliser à Cayenne et aux Antilles. Les mollusques sont comme les poissons maritimes, ils appartiennent, excepté les terrestres, aux mers qui baignent les côtes d'Afrique. Dans les eaux douces du Nil on trouve ces belles huîtres découvertes par M. Cailliau et nommées éthériées, et sur les rivages de la Méditerranée, se rencontre par essaims

l'ancien murex à pourpre des Romains, qui n'est pas autre que la janthine. Lesdoris et les aplysies se trouvent sur les bords de la mer Rouge, qu'a si bien étudiés M. Savigny.

Les zoophytes paraissent aussi très-nombreux autour de l'Afrique. Les actinies, les polypes, les madrépores, y abondent. On y trouve l'éponge, dont on fait un commerce considérable. On pêche sur les bords de la Méditerranée le vrai corail, si recherché dans tout l'Orient pour les bijoux de fantaisie.

Entre les helminthes, on ne doit pas oublier de citer le filaire de Guinée, ver qui s'insinue sous la peau de l'homme, et lui cause à la longue les plus cuisantes douleurs.

Aucune contrée, aussi bien que l'Afrique, ne montre l'inexactitude où en est encore la classification du genre humain basée sur lei différences physiques, ou celle des variétés


de l'espèce humaine Là, on voit à l'aspect de ces races d'hommes dontles caractères lui sont propres exclusivement, combien les savants se sont hâtés à proposer des divisions générales. Si les trois races ou variétés (la blanche ou caucasienne, la jaune ou mongolique, la nègre ou éthiopienne ) entre lesquelles le savant M. Link a partagé le genre humain, augmentées par M. Blumenbach de la race malaise et de la race américaine, ont paru insuffisantes à MM. Desmoulins et Bory de Saint-Vincent, qui ont proposé , le premier, de porter à onze le nombre des espèces humaines, le second à quinze , de nos jours, en considérant ces races de l'Afrique où l'on trouve le chimpanzée, le singe le plus voisin de l'homme, à côté du Hottentot, l'homme le plus voisin du singe, et, à côté du Hottentot, une série de variétés humaines, qui remonte, en se perfectionnant, jusqu'au type le plus parfait de l'espèce, on sent le besoin d'une classification sinon nouvelle, du moins plus subdivisée. M. d'Avezac, frappé comme

nous ae cette vente, indique une distribution ethnographique de l'Afrique, qu'il appelle avec modestie une ébauche grossière, mais qui sera, selon nous, malgré l'état de nos connaissances imparfaites sur la constitution physique de ce pays. la base fondamentale de toutes celles que l'on pourra proposer après lui. Nous nous faisons un devoir deja citer, de même que son indication des principales langues de l'Afrique, qui concourent aussi, mais à un degré inférieur, à la classification de ces peuples. «Dans la grande division des espèces léiotriques ( à cheveux lisses) , on peut reconnaître, dit-il, comme probablement autochtones, 1° le type berber, au teint olivâtre, au nez droit, aux lèvres minces, au visage arrondi, qui occupe les régions montagneuses du Nord et les parties centrales du Sahara, sous les dénominations diverses de Schélouhh, Berêber, Cobâyl, Touaryq, Sourqua : ces peuples se donnent, en général, eux-mêmes les noms de A mazygh ou nobles, et de A.mâzerg ou libres ; 2' le type cophte, au teint jaune foncé, au nez court et droit, aux grosses lèvres, au visage bouffi, qui tend chaque jour à s'effacer du sol de l'Egypte. Nous n'osons décider s'il faut compter aussi parmi les aborigènes le type kouschyte, au teint noir, au nez presque aquilin, aux lèvres minces, au visage.ovale, qui peuple 1 Abyssinie et une partie du littoral de la mer Rouge, sous les noms de Hhabeschyn, Danakyl, Schihou. Ababdeh; la plupart de ces divisions, sinon toutes, se dénommant elles-mêmes Agazyanou les pasteurs : indigènes ou étrangers, toujours estil que l'Afrique seule les possède aujourd'hui, quelques rameaux détachés s'en retrouvent sur la côle du Zanguebar et parmi les populations berbères. Entre les advènes, il faut ranger « 1° les races arabes répandues sur

les côtes orientales jusqu'à Sofalah et Madagascar, dans toute l'Egypte , sur la lisière boréale le long de la Méditerranée, sur le littoral atlantique jusqu'au Sénégal, et étendues en assez grande profondeur dans le désert, dont elles occupent encore les parties austro-orientales; 2' la race turque, clairsemée dans les pays de la côte septentrionale ; 3° les races européennes qui ont formé des colonies disséminées sur toute la périphérie et dans les îles ; 4-° enfin, sur la plage orientale de Madagascar seulement, des colonies de la race malaise. Dans la grande division des espèces oulotriques ( à cheveux crépus), dont aucune n'est advène sur le sol africain , il faut distinguer 1° la race hottentote, à peau brunâtre comme la suie, au nez entièrement épaté, aux lèvres grosses et avancées, aux pommettes saillantes, au visage de singe, qui habite l'extrémité sudouest de l'Afrique. Chez la femme, un trait remarquable est le développement des nymphes , qui couvre les parties génitales d'une sorte de tablier naturel, et celui des fesses, dont l'énorme saillie semble destinée à supporter l'enfant pendant l'allaitement. La race cafre , au teint gris noirâtre ou plombé, au nez arqué, aux grosses lèvres, aux pommettes saillantes, qui occupe, au nord-est des Hottentots, une portion de l'Afrique Australe , ainsi que la pointe sud de Madagascar.

3° La race nègre, à peau noire plus ou moins foncée, au nez généralement épaté, aux lèvres grosses et saillantes, au visage court, aux cheveux laineux , qui est répandue depuis les limites des Hottentots et des Cafres, jusqu'à celles des populations léiotriques.

Les caractères spécifiques sont divt r ement combinés chez les différentes races qui forment cette division ethnographique: ainsi, le Ouolof, le plus noir de tous les nègres, est celui dont le nez est le moins épaté , les lèvres les moins grosses ; le Moutchicongo, au contraire, dont le teint est beaucoup moins foncé, a le nez presque plat, des lèvres énormes, et la femme possède, dans de moin..

dres proportions, le tablier et la grosse fesse de la Hottentote. Enfin, la race felâne , à couleur tannée ou cuivreuse, au nez saillant, aux lèvres minces, au visage ovale, qui, sous le nom de Fellâtah, Foulalis, Fellanis, ou plutôt sous celui de Peul, que ces peuples se donnent eux-mêmes, occupe au milieu des races nègres une zone large et onduleuse, depuis les rivières du Sénégal jusqu'aux montagnes du Mandara, et peut-être beaucoup plus loin. Toutes ces races se sont plus ou moins fondues les unes dans les autres sur les limites mutuelles de leurs cantonnements géographiques respectifs. »

Les données linguistiques, bien que fort incomplètes, peuvent utilement concourir à la classification de ces peuples, au moyen deséchantillons de langage recueillis en grand


lio .ibre, et dont les connexités ou les différences mutuelles sont plus faciles à saisir ; mais il faut se garder d'une erreur trop commune aux linguistes, celle de considérer sans restriction comme éthnographiques les rapprochements ou les divisions fondés sur de tels indices. On ne doit point oublier que bien souvent un même langage est parlé par des races fort diverses, et que souvent aussi des rameaux d'une même souche ont appris des langues distinctes. Ainsi, parmi les Berbers sont cantonnées quelques peuplades noires évidemment hétérogènes, et qui n'ont pourtant d'autre idiome que le berber; tandis que, d'un autre côté, ces mêmes peuplades, rapprochées des Abyssins par tous leurs caractères physiques, en demeurent complètement séparées par le langage. Mais il est aisé de concevoir que les dissidences linguistiques entre des peuplades limitrophes ou mutuellement enclavées, révèlent, dans la nluDart

des cas, une différence réelle d'origine, et que , réciproquement, les analogies de langage entre des peuples séparés par de grandes distances, supposent une communauté antérieure, sinon d'origine, au moins d'habitation et de nationalité. Voici les principales langues que M. d'Avezac indique et qu'il divise en deux catégories, qu'il nomme, l'une cohèsive, pour exprimer l'espèce de lien que forment entre eux les éiéments dont sont formées les langues qui la composent ; et l'autre diacritique , à raison des séparations qu'elles déterminent entre des éléments qui, dans l'état imparfait de nos connaissances ethnographiques, sont vulgairement considérés comme homogènes.

Dans la première catégorie il nomme d'abord la langue berbère, qui réunit en un seul faisceau, et ramène à une seule souche, de nombreux rameaux dispersés sur une immense étendue : ses dialectes sont parlés dans toutes les ramifications de l'Atlas, dans toute l'immense ligne d'oasis qui s'étend derrière ces montagnes, depuis El-Ouahh-el-Bahharyeh , confinant à l'Egypte, jusqu'au OuadyDara'h, qui s'approche de l'Atlantique , et dans toute cette vaste partie du Sahara, comprise entre Soqua et Géni, entre Touât et Kasynah ; montrant la parenté intime de l'habitant de Syouah avec le Schelahh de Maroc, même avec l'ancien Gouanchedes Canaries , et celle du Cobayly d'Alger avec le Sourqua des bords du Niger ; réunissant aussi avec eux des débris des races blanches du Nord , reponnaissables encore à leur tête carrée, leurs cheveux blonds et leurs yeux bleus , et des rameaux égarés de la race kouschyte, tels que les Erouâghahs, encore noirs au milieu des blancs, encore doux et bons au milieu des peuples farouches et cruels, et d'autres éléments que signalent des différences physiques tranchées, mais qu'on ne sait à quel type rapporter , tels que le Baskery, Auver-

gnat de l'Atlas, qui naguère parlait le berber oublié aujourd'hui pour l'arabe. Tout à côté, divers dialectes, philologiquement rattachés à la souche araméenne, réunissent en un seul groupe tous les éléments de race sémitique étendus sur le sol africain ; puis à ceux-ci presque tout ce qui subsiste encore de la race cophte, puis encore les seuls restes intacts de la race kouschyte, et avec ces derniers quelques débris étrangers que la juxta-position ou l'enclavement avait amenés à la communauté de langage. Et si l'on tranche la séparation des deux dialectes principaux, l'arabe, d'une part, avec toutes ses variétés, et, d'autre part, le gez avec toutes ses annexes, il faudra tenir compte , dans la division arabe, indépendamment de la fusion des deux familles qahhthanyte ou homayryte et ismaylique ou nabuthéenne, de l'immixtion à celle des Cophtes de quelques débris des

Hébreux Palestins, etd'autres élémentsmoins distincts. il faudra aussi reconnaître dans la division kouschyte l'intromission de quelques rameaux homayrytes, que leur peau blanche signaie encore sur les montagnes de Samen et d'Enarya.

La langue cophte , qui n'est plus d'usage en Egypte que pour les livres, est encore pariée, dit-on, dans les montagnes de Mathmathah, au sud du golfe de Cabes.

La langue peule ou félâne a fait reconnaître, avant que les caractères physiques l'eussent confirmé, l'homogénéité des tribus qui habitent, dans l'Ouest, le Toro, le Fouta, le Bendou, leCasson, le Fouta-Gialon , le Sangaran, le Fouladou, le Brouko, le Massina, avec le Fellatah, dont le puissant Empire presse le Bornou par l'ouest et le sud.

Toutes les tribus hottentotes ont un même système de langage, et il en faut dire autant des tribus cafres.

« Quant aux langues diacritiques, elles ne tiennent ce caractère, continue M. d'Avesac , que de notre ignorance à tracer sur d'autres bases la distribution en diverses races de tant de peuples différents confondus sous l'appellation commune de nègres, qu'ils soient noirs de jais comme le Ouolof, olivâtres comme le Somaulis, ou marrons comme le Nube. Mais ces langues n'en conservent pas moins simultanément un caractère cohésif à l'égard des fractions éparses qu'elles rallient. Ainsi, l'idiome mandingue sépare d'entre la masse confuse de l'espèce nègre une population nombreuse et puissante qu'il réunit en un seul groupe, bien qu'elle constitue, sous les noms de Mandings, de Sousous, de Bambarras, de Kong et autres encore, plusieurs nations politiquement séparées. La langue ouolofe détermine de même, diacritiquemcnt et cohésivement à la fois, le groupe des peuples Oualo, Ghiolof, Kayor, Baol, Sin et Saloum. Il en faut dire autant de la langue achanti, pour une grande partie des peuples du Ouangâr-


rah. Dans l'Est, divers groupes sont formés d'après les analogies et les répulsions respectives des langues nubiennes, qui classent ensemble les Nubes ou Dongolais, et les Qenouz et Barabras, à part des Tibous de l'Ouest et des Ababdehs et Bischarygns de l'Est, ceux-ci réunis à leur tour distinctivement des Schihous, Danakyl et Adayel, lesquels demeurent separés eux-mêmes des Somaulis. La langue bounda ou mogialoua, et la langue bomba , déterminent pareillement, entre des populations limitrophes, une division tranchée en deux groupes, dont l'un renferme, avec les peuples du Congo , une quantité de nations successivement voisines, dont les plus remarquables sont les Cassanges et les Malhouas , tandis que l'autre s'étend au nord, comprenant les peuples de Ho, ceux de Sala ou Anzico, et les Ninianays, sujets deMouéné-Emongy. Plus loin, dans l'Est, les puissants Gallas ont une langue spéciale. On ne connaît encore, sur la côte orientale, parmi les peuples qu'on y a aperçus, aucune consanguinité de langage qui permette de les grouper par agglomérations congénères. Autour des diverses familles qui viennent d'être indiquées , quelquefois même dans leur sein , des idiomes dissidents, parqués en quelques cantons isolés , témoignent encore de l'ancienne existence des peuples qui se sont confondus ou effacés dans des nations conquérantes : tels sont le serère, au milieu du ouoiof. te feloup, le banyon, à côté du mandingue; lekissour, à

côté du peul; le bouroum, au sein de 1 achanti, et mille autres Il n'est pas besoin de parler du turc, dominateur précaire sur la côte septentrionale, ni des idiomes apportés par les colons européens. On doit cependant observer que de tous ces langages, le cophte, l'arabe et le gez ont seuls leur alphabet propre; le berber, qui paraît avoir eu jadis le sien, emprunte aujourd'hui celui des Arabes. »

Le fétichisme le plus grossier est la religion du plus grand nombre des habitants de l'Afrique ; il est professé encore par presque tous les nègres, par quelques peuplades de l'Atlas et presque par tous les indigènes de Madagascar.Ces nations paraissent admettre un bon et un mauvais principe, et croient que leurs prêtres peuvent préserver les hommes et les animaux de l'influence des mauvais esprits.

Le sabéisme se retrouve à Mozambique , où ceux qui le professent font les plus importantes affaires commerciales. L'islamisme est après le fétichisme la religion la plus répandue; il est dominant dans tous les grands Etats de la région du Maghreb, en Egypte , dans la plus grande partie de la Nubie, dans la Troglodyte ; on le retrouve dans plusieurs Etats de la côte orientale, et il est professé encore par une grande partie des habitants de l'Empire de Bornou , du Dar-Four, du Mobba, du Bagermeh, de l'Empire des Fellatahs, du royaume de Tombouctou (Ten-

Boktoue), de plusieurs autres contrées de la Nigritie Centrale (Soudan), dans une partie de la Sénégambie. Le judaïsme est la religion d'un grand nombre d'israélites répandus dans les Etats barbaresques , dans l'Afrique ottomane et dans l'Abyssinie.

Le christianisme compte un assez grand nombre de croyants; mais il est partagé en différentes Eglises et souvent professé par des peuples qui y ont mêlé beaucoup de pratiques et de superstitions, restes du paganisme.

Un grand nombre d'habitants de l'Afrique espagnole, de l'Afrique portugaise et française, quelques Cophtes en Egypte, sont attachés à l'Eglise catholique, et à l'Eglise luthérienne et calviniste une partie des habitants des colonies anglaises, danoises, hollandaises et anglo-américaines de l'Afrique. Des missionnaires tendent à implanter le christianisme chez les Cafres, les Hottentots et les Nègres.

L industrie, en Afrique, est généralement en rapport avec l'état de civilisation de chacune des nations qui l'habitent. En Egypte, dans les États barbaresques, dans les royaumes d'Ardrah , de Dagoumba, dans l'Empire d'Achanti, de Bornou , les habitants exercent plusieurs métiers et excellent dans la fabrication de plusieurs étoffes et dans la préparation des peaux. Les maroquins et les peaux préparées dans le district de Tafilel et plusieurs villes de l'Empire de Maroc, ainsi que dans l'Empire des Foulans, sont trèsrecherchés. Les fiiatures de coton de Damiette, Mansourah, Mahallet-el-Kébir, Fouah, Benelasul et Mitcamer dans la Basse Egypte, ont acquis une grande importance depuis quelques années. On recherche beaucoup dans tout le nord de l'Afrique les étoffés de laine, de lin , et les châles qu'on fabrique à l'île de Zerbi, dans l'État de Tunis.

On trouve parmi les Nègres de bons forgerons et d'habiles orfèvres ; ils ont la réputation de donner à l'acier une bonne trempe, et de réduire l'or en fils extrêmement fins.

Dans l'Empire de Bornou, l'art du tisserand est porté à un certain degré de perfection ; l'on y fabrique les plus belles toiles de tout ce vaste État. Les orfèvres de l'Achanti, du Dagoumba, de Chendy, de Djinie et de plusieurs autres villes de l'intérieur de l'Afrique, fabriquent des objets dont le travail est d'un fini admirable et ressemble aux ouvrages de filigrane.

Dans les autres contrées de l'Afrique, l'industrie des habitants se borne à la fabrication des objets les plus indispensables à la vie. Les Owas , qui habitent nie de Madagascar, passent pour être plus industrieux qu'aucun des peuples de la partie méridionale de l'Afrique.

Le commerce de l'intérieur de l'Afrique est très-actif; il se fait par caravanes. Elles partent toutes des extrémités du continent et


se rendent à Tombouctou, Djinie et autres villes centrales de la Nigritie. Elles y échangent les produits des contrées extérieures et ceux de l'Europe et de l'Asie contre les produits de l'Afrique intérieure; le commerce qui se fait sur les côtes , surtout sur celles de la Méditerranée, tend toujours à s'accroître.Les principales villes commerçantes de l'Afrique sont : Fez, Maroc et Tanger, dans le royaume de Maroc ; Alger, dans l'Afrique française; Tunis et Tripoli ; Mourzouk et Gadames, dans l'État de Tripoli ; le Caire, Alexandrie, Chendy, Damer, Sennar, Souakin, Cosséïr et Massouah, dans l'Afrique ottomane; Adowa dans l'Abyssinie; Angornou et Bornou, dans l'Empire de Bornou ; Kano , Sackatou et Kachenah, dans l'Empire des Foulans; Koulfa, dans le Nyffé; Coummassie, GrandBassan, cap Lahou, Yandi, dans l'Empire d'Achanti ; Tombouctou, Djinie. Sego , Sansanding , Kankan , dans la Nigritie Centrale occidentale ; Bonny, Calabar, dans la Guinée ; Cassange, Janvo, Bihé, Bailondo, Missel , Holo-Ho et Cabinda , Ambriz, dans la Nigritie Méridionale (Congo) ; Saint-Louis (Sénégal) et Saint-Denis (lie Bourbon) , dans l'Afrique française ; Freetown, cap Corse, les

cap et port Louis (île de France), dans l'Afrique anglaise; Notava et Santa-Cruz, dans l'Afrique espagnole; Funchal, Praya, SaintPaul-de-Loanda , Benguela, Mozambique, dans l'Afrique portugaise ; Elmina, dans l'Afrique hollandaise; Christiansbourg, dans l'Afrique danoise ; Berbera, dans le pays des Somaulis; Tamatave, Foulepointe dans l'île de Madagascar.

Les marchandises principales que les caravanes portent dans l'intérieur de l'Afrique sont des pistolets, des fusils, des sabres, des verroteries de Venise, des étoffes grossières en laine, des soieries, des poteries, du -cuivre jaune, des cotonnades imprimées, des mousselines rayées, du papier à écrire, du

corail, des rasoirs, du sel, des parlums et des épices Dans les autres contrées, on importe, outre les articles qui viennent d'être mentionnés , des étoffes de l'Inde, des châles, de l'eau-de-vie, du rhum, de la quincaillerie.

Les principaux articles d'exportation sont : riz, froment, légumes, poudre d'or, ivoire, gomme, coton, indigo, dattes, séné, cire, aloës, cuivre, natron, nacre de perle brute, nitrate de potasse brut, laine de mouton, maroquins, chevrons, cuirs en poils, huile <l'olive, plumes d'autruche, éponges, carthane, amandes, sel, vin de Madère, des Canaries et du Cap. Il se fait encore dans quelques uns de ces pays le commerce des esclaves, appelé communément traite des noirs.

Parmi les différentes monnaies qui ont cours en Afrique, on doit citer le sel, le tibbar , les cauris et les pièces d'étoffe de coton. Le tibbar, ou la poudre d'or, dont la plus grande partie se recueille dans la Ni-

gritie Centrale (Soudan), a cours sans exception dans presque toute l'Afrique : la valeur de ce métal est à celle de l'argent comme un et demi est à un.

Le sel, dans plusieurs contrées, sert de monnaie, dont la valeur augmente à mesure qu'on s'éloigne des lieux où il est produit.

Selon Mango-Park, un morceau de sel long de deux pieds et demi, large de un pied deux pouces, et épais de deux pouces, vaut, dans le pays des Mandings, de 1 jusqu'à 2 livres sterling, ou de 25 à 50 francs ; selon Brown, douze livres de sel équivalent dans le DarKulla à un esclave de quatorze ans; selon M. Salt, au marché d'Antalow dans le Tigré, deux à trois livres de sel valent un trentième de dollar ; plus loin, cette valeur augmente, jusqu'à ce qu'enfin elle soit échangée contre un poids égal d'or. Les cauris, ces jolies petites coquilles qu'on pêche dans les parages des îles Maldives et qui remplacent le billon sur les bords du Gange, dans le Haut Thibet et dans le royaume de Caboul, sont la monnaie la plus commune dans la Nigritie Centrale ( Soudan et Guinée ) et sur le plateau de la Sénégambie; elles paraissent, dit M. Douville, n'avoir plus de cours dans la

Nigritie Méridionale. A Kachenah et à Sego, deux cent cinquante cauris représentent une valeur de 25 sous de France. Les pièces de coton qui servent de monnaie en Abyssinie ont toutes la valeur d'un dollar; on les coupe dans la proportion convenable" quand il s'agit de sommes moins considérables.

Nulle part, en Afrique, on ne trouve l'homme isolé (l'état de sociabilité est flagrant même chez le Hottentot, que les voyageurs représentent comme si voisin du singe); mais on voit dans ce pays l'étonnant spectacle de toute la série de l'espèce humaine, à partir de la race qui commence à se détacher de la brute, jusqu'à celle qui s'est élevée au plus haut degré de civilisation où il soit Dossible d'arriver.

L'organisation politique de ces pays est patriarcale chez les tribus nomades ; elle est généralement monarchique chez les nations à demeure fixe ; il est des peuplades où dominent les formes républicaines. Dans certains pays, tels que chez les Foutas, la royauté ou présidence est élective et temporaire : elle est décernée par un congrès.

Chez les Ouolofs et chez les Malhouas, il existe une sorte de féodalité, constituée par l'hérédité des grandes charges et des commandements provinciaux ; mais le régime le plus fréquent semble être le régime absolu.

L'état imparfait de la géographie de cette partie du monde ne permet pas de la partager en grandes régions géographiques bien distinctes; et le grand nombre deses divisions politiques, et les grandes incertitudes dont ces dernières sont affectées, ôtentla possibilité


au géographe compilateur de prendre cellesci pour base de ses descriptions. Ces motifs ont engagé M. Balbi, que nous suivrons souvent, à partager provisoirement toute l'Afrique en cinq grandes régions, qu'il propose de nommer : région du Nil , région du Maghreb ou du Sahara-Atlas, région des Nègres ou Nigritie, région de l'Afrique Australe, et région de l'Afrique Orientale ou de Zambéze.

Il ajoute une sixième division pour y réunir toutes les possessions des puissances étrangères, éparses sur ce vaste continent et sur les îles qui en dépendent géographiquement : cette partie offre l'ensemble des pays appartenant à chacune de ces puissances sous les titres d'Afrique ottomane, Afrique arabe, Afrique française, Afrique anglaise, Afrique espagnole, Afrique portugaise, Afrique danoise; Afrique hollandaise, et Afrique anglo-américaine.

L'origine des peuples qui sont répandus dans cette partie du monde est enveloppée de l'obscurité la plus profonde. Les Egyptiens seuls ont une histoire remontant aux siècles les plus reculés : on y trouve que le berceau de leur civilisation fut à Méroë, île du Nil, dans la Haute Nubie, et qu'elle en descendit pour venir jusque dans la Basse Egypte fonder une nouvelle puissance. Les Atlantes ne sont connus que par les invasions qu'ils ont subies. Salluste nous apprend que cette partie septentrionale de l'Afrique était habitée par les Gétules et les Lybiens, hommes farouches et sans discipline, qui se nourrissaient de la chair des bêtes sauvages et paissaient l'herbe des champs comme les troupeaux, et qu'à cette population vinrent se joindre, refluant d'Espagne, des peuples de différente origine , des Médes, des Arméniens et des Perses. Des Phéniciens, émigrés de Tyr, allèrent plus tard s'établir sur ces côtes et y fondèrent Carthage. Après ceux-ci arrivèrent les Romains, vainqueurs des Carthaginois, et après les Romains les Byzantins, les Vandales, les Goths, les A rabes et les Turcs, qui fondèrent sur le littoral delà Méditerranée les trois régences barbaresques, dont la plus importante, celle d'Alger, a été récemment conquise parles Français.

Les nombreux documents sur l'histoire des découvertes et des informations géographiques de l'Afrique, que les voyageurs des nations policées ont transmis jusqu'à nous, sont du plus grand intérêt, et sont aussi la preuve que l'obscurité qui règne encore sur une partie notable de l'intérieur de ce continent ne doit être attribuée ni à la timidite ni à l'indifférence des géographes. Nous nous bornerons à citer les plus remarquables ; et encore ici, M. d'Avezac sera notre guide; souvent nous rapporterons ses propres termes, et quelquefois, pour ne pas élargir notte cadre, nous ne ferons que rapporter

le- nom des voyageurs dont la suite non interrompue forme en quelque sorte l'histoire de la géographie de ces contrées.

Les Hébreux, dit-il, qui n'avaient vu que l'Egypte, ne nomment guère, dans leurs livres sacrés, qu'elle et ses dépendances' au delà ils indiquent seulement, dans une contiguïté successive, les pays de Kousch ou d'Abyssinie, de Fout, dont la synonymie moderne est inconnue, et des Lehbym ou Ly biens; plus tard, ils apprirent le nom de Quob, qui semble se reproduire dans le Qobbeh du Dar-Four.

Les Chananéens de Tyr et de Sidon, ainsi que leurs frères de Carthage, maîtres du commerce de la Méditerranée et de la mer Rouge, durent avoir sur l'Afrique des connaissances plus étendues ; mais ils ne les divulgaient pas aux peuples étrangers : il n'est resté d'eux que le souvenir d'une expédition de circumnavigation accomplie par des marins phéniciens pour le compte du pharaon Nekoh, et le récit d'un autre voyage maritime entrepris par le Carthaginois Hannon , pour aller fonder des colonies sur les côtes occidentales.

Les Grecs qui, au temps d'Homère, ne connaissaient guère que de nom la Lybie terminée brusquement au delà de Cirte par les sources de l'Océan , ne voulaient pas, au temps d'Hérodote, croire à la circumnavigation des Phéniciens; aussi vit-on le Persan Satapes, qui avait été disgracié par Xerxès, refaire d'Occident en Orient la route que les pilotes phéniciens avaient parcourue d'Orient en Occident. De simples reconnaissances nautiques paraissent avoir été le but des voyages de Scylax, qui décrivit, conformément à la navigation de Hannon, la côte occidentale jusqu'à l'île de Kerne, au delà de laquelle la mer est couverte de sargasses épaisses qui la rendent impraticable ; d'Euthymènes, qui parvint sur la même côte, jusqu'à un grand fleuve (le Sénégal, sans doute,) soumis comme le Nil à des crues périodiques; et de Polybe,

qui semble n'avoir pas dépassé dans son exploration du littoral les caps où viennent aboutir les grands rameaux de l'Atlas. Mais Eudoxe, natif de Cyzique, eut le projet, sous le règne de Ptoléinée Evergètes, d'accomplir le tour entier du continent, et quelques auteurs rapportent même qu'il parvint à l'effectuer; les débris d'un vaisseau gaditain, qu'il avait rencontrés sur la côte orientale, lui avaient fourni une preuve irrécusable de la possibilité du voyage, et il l'entreprit à ses frais en partant de Cadix. Un naufrage ne le rebuta point, et il recommença une nouvelle navigation dont l'histoire n'a point constaté le résultat.

Les explorations du continent étaient plus difficiles; les Grecs ne dépassèrent pas l'oasis d'Ammon (la moderne Syouah).

Les Romains, à l'occasion de leurs guerres


avec les Carthaginois, ont contribué aussi, par quelques expéditions, au progrès de la géographie africaine : Suetonius Paulinus traversa le premier, dans l'Ouest, le grand Atlas ; Cornelius Balbus porta les armes romaines, par Cydamus et la route de Phasanie, jusqu'à Garama. Ptolémée fait mention de deux autres expéditions qui semblent se rattacher à celle-là : ce sont celle de Julius Maternus et celle de Septimus Flaccus. Le premier se rendit de Leptis à Garama, et de là vers le Midi, au pays,d'Agysimba; le second pénétra chez les Ethiopiens jusqu'à trois mois de route au delà de Garama.

On trouve dans Strabon , Ptolémée, Pline, et leurs abréviateurs Denys-Ie-Périegète, Pomponius Mêla , Julius Solinus , le recueil de toutes les connaissances géographiques des anciens. Il existe encore deux documents officiels précieux , dont il est important de faire mention ; l'un est la notice des grandes routes militaires de l'Empire romain, dont la première rédaction paraît remonter au temps de Jules César, mais qui nous a été léguée dans son état actuel par le dernier âge de la décadence de Rome ; l'autre est la table ou carte itinéraire qui, de la bibliothèque de Conrad Peutinger, dont elle a conservé le nom, est passée dans celle de l'empereur, à Vienne. Les routes détaillées en l'une et l'autre ne dépassent point l'Atlas; mais elles constituent, pour la région qu'elles sillonnent, le réseau géodésique le plus complet que nous possédions encore.

Les Arabes, après l'établissement de leur domination dans l'Occident, devenus passionnés amants des lettres et des sciences, ont consigné dans des livres les documents précieux qu'ils ont recueillis sur l'intérieur du continent africain. Ebn-Hhaougâl, deBagdad, parcourut, dit-on, toutes les possessions musulmanes en Afrique,en Europe eten Asie, et écrivit dans la seconde moitié du xe siècle, son livre des routes et des royaumes. Un siècle après, Abou-O'beyd-el-Bekry, de Cordoue, composa aussi un livre des routes et des royaumes, où les pays les plus reculés d'Afrique sont décrits d après le témoignage verbal d'Abd-el-Malek. A un autre siècle de distance, paraît le schérif Edrysy, natif de Ceuta, et courtisan de Roger de Sicile : il ne dissimule pas ses emprunts à Ebn-Hhaougâl, mais il étend plus loin que lui ses indications géographiques. Ebn-el-Ouârdy et Gazouyny écrivirent dans le siècle suivant, et Aboul-Féda au commencement du XIVe siècle : ils reproduisirent ou résumèrent les notions recueillies par leurs devanciers, mais n'en ajoutèrent point de nouvelles. Ebn-Bathouthah, marchand de Tanger, voyagea peu après, pendant trente ans consécutifs. C'est lui qui, le premier, a parlé de Tombouctou : il s'y rendit en l'année 1353, en partant de Ségelmesah et passant par Karssakhone et

la grande ville de Mely, dont Tombouctou n'était alors qu'une dépendance ; puis il descendit le Niger , vers l'Est, jusqu'à Koukou, et revint par Touât, à Ségelmesah. Sa relation prouve qu'au XIve siècle le commerce était très-florissant dans l'intérieur de l'Afrique.

Nous ne ferons que mentionner Bagouy et Ebn-Ayas, qui suivent dans l'ordre chronologique, pour arriver à AI-Hhasan de Grenade, si connu sous le nom de Jean Léon ; ce dernier a visité deux fois Tombouctou et a laissé une description circonstanciée et authentique de l'Afrique , rédigée par luimême d'abord en arabe, ensuite en italien , en 1526. Il n'a pas agrandi le cercle des connaissances, mais il a ajouté beaucoup de détails aux notions déjà recueillies. Marmol a écrit après Léon ; il n'est souvent que son copiste, bien qu'il ait voyagé dans les contrées qu'il a décrites.

L'Europe n'est pas restée étrangère aux explorations de l'Afrique. Pendant que les Arabes pénétraient dans l'intérieur et consignaient leurs découvertes dans des livres, des marchands de Dieppe et de Rouen en côtoyaient les rivages et y établissaient des comptoirs. Les Portugais, à qui il était réservé de faire connaître l'extrémité méridionale de ce continent, commencèrent un peu plus tard leurs voyages de reconnaissances et de découvertes. Joao Gonzalès fut poussé par la tempête à Porto Santo , en 1418 ; Gil Yanez doubla le cap Bojador , en 1434 ; Antonio parvint à la rivière d'Or , en 1442; Dionisio Hernandez arriva au Sénégal, en 1446 ; Nunho Tristao pénétra , en 1447, jusqu'au fleuve auquel il a donné son nom , et fut tué sur ses bords. En 1455, les îles du cap Vert furent visitées par le Vénitien Cada-Mosto et le Génois Antonio Noli ; Pietro da Cintra s'avança , en 1462, jusqu'à la côte de Guinée, et Joao de Santarem , en 1471, jusqu'à la Côte-d'Or. Deux ans après, Alonzo d'Alveiro abordait au Bénin, et Diego Cam au Congo. On longea ensuite la côte australe, et en 1486 Bartolomeo Diaz atteignit le Cabo Tormentoso (cap des Tempêtes ), que le roi de Portugal, Jean, aima mieux appeler cap de Bonne-Espérance. Vasco de Gama fut envoyé pour le doubler, en 1497, et après avoir touché la côte de Natal, visité Mozambique, Monbasah, Mélinde , il continua sa route vers l'Inde. Pietro-Alvarez Cabral vint, en 1500, à Quiloa; Albuquerque, en 1503, arriva à Zanzibar, et, en 1506, Pedro,de Anaya aborda à Sofalah et y bâtit un fort.

Les meilleurs documents et les plus récents qu'on doit signaler sur l'hydrographie de ce pays, sont : pour la Méditerranée, les travaux de Gauthier, Hall, Richard, Smith et Bérard ; pour l'océan Atlantique , ceux de Borda , Baldy, Roussin, Owen, Vidal, Botaler, Belcher, Demayne, Leprédour; pour la côte orientale, ceux d'Owen ; et pour la mer


Rouge, ceux qu'exécutent en ce moment les officiers de la marine de l'Inde anglaise. Ne pouvant donner l'inventaire détaillé de tous les voyages qui ont été entrepris dans cette partie du monde , nous terminerons le relevé commencé pour arriver jusqu'à nos jours, par la récapitulation des plus importants, qu'en a faite M. d'Avezac.

Dans la région du Nil, les magnifiques travaux des Français de l'expédition d'Egypte, en 1798, ont procuré sur ce pays, dit-il, des lumières étendues et précises, auxquelles ajoutent encore, sous quelques rapports, les Egypliaca de Hamilton, qui arriva pareillement jusqu'à Syène, en 1801. Parmi les précédents voyageurs, Pococke et Norden, qui, l'un et l'autre, datent de 1737, ne peuvent être oubliés. Comme Norden, Legh, en 1813, Light, en 1814., dépassèrent les frontières égyptiennes jusqu'à Ibrim ; Waddington, en 1820, remonta jusqu'à Méroué. Sous le vêtement arabe et le nom emprunté de ScheykhIbrahim, Burckhardt s'avança, en 1814, jusqu'à Schendy, d'où il opéra son retour par Souakan. Riippel, en 1825, vint aussi à Méroué et à Schendy, et alla reconnaître le Kordofan, au delà duquel est le Dar-Four, déjà marqué sur le planisphère de Fra-Mauro, en 1460, puis complètement oublié, signalé de nouveau par Rruce, et visité enfin par Brown, en 1793. Caillau, en 1820, remonta le cours du fleuve, beaucoup plus haut que tous ses

devanciers, et s avança sur le Bahr-el-Azrek, jusqu'au pays de Faroql et de Quamarml.

Linant, prenant une autre direction à EIKartoum, suivit le Bahr-Abyadh, ou véritable Nil, à 70 milles du confluant : nul autre encore n'avait entrepris cette voie; mais elle a depuis été choisie (en 1830) par Henri Wilford , dans le but de pénétrer par là jusqu'au Tchad. La vallée du Nil a encore servi de route à Poncet, en 1699, et à Bruce, en 1768, pour arriver dans l'Abyssinie, d'où ils ,effectuèrent leur retour par Massouah et la mer Rouge. C'était par là que, jusqu'alors, étaient entrés en ce pays les anciens voyageurs européens, notamment les missionnaires portugais, tels qu'Alvarez Paez, Fernandez, Lobo, qui ont laissé des relations

étendues : ce fut aussi par là que s'y introduisirent Sait et Péarce, en 1805; Sait encore à son second voyage en 1809; en 1830 le missionnaire Gobât; et en dernier lieu Rüppell.

Dans la région de Mozambique et des côtes orientaJes, les voyages à l'intérieur ont été fort rares; les voyageurs qu'on peut citer sont : Péreira qui, en 1796, se rendit à la capitale du prince Cazambé, sur le Zembèze; le colonel La Cerda, qui partit de Tété pour une exploration dans l'intérieur et y périt; enfin les officiers anslais Brown, Forbes et Kilpa-

IrtK^attëfthés à l'expédition hydrographique '~u ^apjJt&itj^ en : ils remontèrent le Zemlusqna.

La région du cap a été explorée par un bien plus grand nombre de voyageurs; ceux qn'on doit citer sont : Levaillant, dont la relation a été imprimée; Campbell ( 1812 et 1820) , Cowper Rose (1824 et 1828), le missionnaire Rolland qui, en 1831 , se rendit jusqu'à Mozika, capitale des Baharoutzes ; et le marchand ambulant Hume, dont la course se prolongea , en 1833, jusqu'à vingt-six journées N.-E. de Mozika.

Les missionnaires portugais du Congo ont publié des renseignements curieux sur leurs voyages; mais le plus remarquable est l'itinéraire publié par M. Douville.

Peu de voyageurs européens ont parcouru les routes duOuanqàrah. Boudiche n 1817,et Dupuis en 1820. n'ont pas dépassé la capitale d'Achanti ; c'est seulement vers l'Est qu'on s'est le plus avancé dans l'intérieur.

Clapperton est retourné, en 1827, à Kano et à Sakkaton, et Lander, en 1830, à Jaoury, pour y trouver le Niger ; celui-ci le redescendit jusqu'à l'embouchure de Noun. En 1833, il y revint pour le remonter par cette même embouchure, aussi haut qu'il serait possible d'atteindre avec un bateau à vapeur.

La recherche du Niger et de Tombouctou ont produit les itinéraires les plus remarquables de la Sénégambie. Les voyageurs les

plus renommés qui ont visité ces contrées.

sont : Mungo-Park, qui alla, en 1795, sur les traces de Houehton, le premier des martyrs envoyés par l'african Association, à la découverte du Niger ; Caillé, en 1827; il s'avança, revêtu du costume musulman, jusqu'à Timé, descendit le Niger jusqu'à Tombouctou, traversa l'immense désert, et regagna la côte atlantiaue à Rabath.

Les explorations géographiques du Maghreb sont rares et donnent peu d'éclaircissements sur cette contrée. Le Sahara a été vu par quelques voyageurs qui se rendaient dans le Mécly, ou quelques naufragés, dont aucun ne mérite une mention particulière. Le voyage du général Badia dans l'Empire de Maroc, en 1805, et en 1829 , celui du lieutenant Washinton, de la marine anglaise, sont dignes de remarque, et celui du capitaine Roset, à Alger, en 1837, offre des renseignements curieux auxquels viendront se joindre les matériaux que l'occupation française permet chaque jour d'amasser.

AFTA v ou riv. de LARSA. EJle se jette dans le golfe Persique. M. le capitaine Sadlier, en

1819, l'a reconnue comme un torrent qui se dessèche en été.

AFZOULGOR ou AFZCLGUR, fortderHindoustan anglais, ancienne prov. de Delhy, à 12 1. E. de Daranagor.

AGABEou Agabus, fut un des 72 disriples' de J.-C. Il prédit la prison de saint Paul et la famine qui arriva sous l'empereur Claude.

Il fut martyrisé à Antioche, suivant les Grecs.

AGADES, capit. du roy d'Asben, Elle est

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aussi considérable que Tripoli, et un des plus 1 grands entrepôts de commerce du Sahara.

AGADIR ou SAITE-CROIX, v. des États barbaresques, dans l'Empire de Maroc, dési-

gnée par Léon l'Africain sous le nom de Gésert-Ghessem, est située sur les bords de l'océan Atlantique, à 55 1. S.-O. de Maroc.

Son port est le plus grand et le mieux abrité

de tous ceux de l'Empire. Cette ville, autrefois le centre d'un commerce très-actif, est maintenant presque en ruines.

AGAG, roi des Amalécites, fut coupé par morceaux devant l'autel du Seigneur, à Galgala, en 1064, par ordre de Samuel, quoique Saiil lui eût fait grâce.

AGALIS naquit dans l'île de Corfou ; elle se distingua par son savoir, et donna, suivant Meursius, des leçons publiques de grammaire et de rhétorique.

AGALOCHE. On désigne sous ce nom trois espèces de bois qui sont souvent substituées l'une à l'autre. 1° Le bois d'aloès ( lignum aloes, cam bac, cambuc, calambac,calambouc) est un bois pesant, résineux, d'une couleur foncée, veiné de blanc, d'une saveur amèrc et résineuse, d'une odeur faible, qui, devient aromatiqueet agréable par la chaleur.

Il provient de Yexcœcaria et vient de la Cochinchine. 2° Le bois d'aigle (lignum aquilimon) est plus commun ; il n'a qu'une faible odeur même lorsqu'on le chauffe ; il est plus jaunâtre et sans amertume; on croit qu'il vient de Yaquila ovata de cavanilles. 3° Le bois d'aspalathe ( lignum aspalathi ) est d'un rouge foncé et marbré. Son origine est inconnue : il ne se trouve plus dans le com-

merce.

Ces différents bois connus sous le nom d'agaloche servent de parfums dans l'Inde et en Chine, et sont si recherchés qu ils se vendent au poids de l'or : on ne les brûle que dans les palais et dans les temples. L'agalochequi parvient en Europe est en général de mauvaise qualité. Cette substance a été autrefois employée en médecine contre la goutte et les affections rhumatismales.

AGAME, agama. Ce genre de reptiles sauriens fait partie de la famille des iguaniens de Cuvier ; il est le type de la première des deux sections qui la composent, celle des agamiens, qui se distinguent des iguaniens proprement dits formant la deuxième section, parce qu'ils n'ont point comme eux le palais armé de dents. Lesagames sont tous étrangers à l'Europe : on en connaît plus de dix espèces répandues dans plusieurs contrées de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie.

Le plus remarquable de tous est l'agame ocellé, agama barbata, Cuv., appartenant à l'espèce qui offre des pores aux cuisses. Il habite la Nouvelle Hollande ; sa longueur est de 16 à 18 pouces ; son ventre verdâtre est marqué de taches jaunâtres cerclées de noir, ce qui lui a fait donner le nom d'ocellé. Les

écailles épineuses qui lui pendent sous la gorge lui ont fait donner celui de barbala.

AGAME. Voy ACOTYLÉDoEs.

AGAMI, psophia, Linn. Cet oiseau dont on connaît deux espèces, a été placé au rang des grues par Cuvier, quoiqu'il se rapproche beaucoup plus des gallinacées, ainsi qu'on peut le voir par ces caractères : bec conique.

un peu convexe et aigu ; mandibule supérieure plus longue que l'inférieure; narines ovales, très-ouvertes; langue cartilagineuse, aplatie , frangée à son extrémité ; tarses hauts; le bas des jambes dépourvu de plumes; quatre doigts fendus, celui de derrière ne touchant pas à terre; les deux externes réunis par une petite membrane.

L AGAMI D AMÉRIQUE , psophia crepitans, a la grosseur d'un faisan ; son bec est d'un vert jaunâtre ; les yeux sont entourés d'une peau rouge; la tête et la partie supérieure du cou sont couvertes d'un duvet frisé ; un duvet lisse et d'un beau violet changeant couvre la partie inférieuredu cou jusqu'au corps; une belle plaque de couleurs irisées et changeantes couvre la poitrine ; les autres plumes sont noires ou tirent sur le noir. Cet oiseau habite les montagnes et les forêts ombragées de l'Amérique Méridionale ; il est très-facile à apprivoiser. Il pond deux ou trois fois par an sur la terre : ses œufs, d'un vert clair, sont au nombre de dix à seize , et sont vingt-huit jours à éclore. Les petits agamis brisent leur coquille, et comme les perdreaux, ils courent immédiatement avec leur mère ; ils sont couverts d'un duvet long et serré qu'ils perdent quand ils ont acquis le

quart de leur croissance.

Les ailes trop courtes de l'agami rendent son vol lourd et disgracieux; en revanche, sa course est très-rapide et ne le cède point en vitesse à celle de nos perdrix. Il est du reste fort peu méfiant; aussi la chasse en est facile.

Sa chair est, dit-on, fort délicate; il est surtout recherché pour la belle plaque de plumes qui couvre sa poitrine : le nom de crepitans a été donné à l'agami à cause d'un petit bruit qu'il fait entendre presque constamment, surtout quand il court.

L'AGAMI D'AFRIQUE, psophia undulala, a peu de rapport avec le précédent : il est de la grandeur d'une oie; sa tête est chargée d'une huppe courte et blanchâtre; sa poitrine est décorée d'une zone de plumes longues et noires; ses autres plumes sont noirâtres sur le dos, blanchâtres sous le ventre. Les habitudes de cet oiseau sont peu connues.

AGANA, v. capitale des îles Mariannes, dans l'île de Guaham ; lat. N. 130 24', long.

E. 141° 32'. Cette ville fut bâtie par les Espagnols, lorsqu'ils fondèrent la colonie. Les maisons y sont construites sur des pieux, à 3 pieds environ de terre, et couvertes de feuilles de palmier. r AGANDURU (-Roderic Moriz ), mission-


naire espagnol. Il contribua, dans le xvie siècle, à la conversion des Tagales, peuple de l'île de Luçon , au Japon. On a de lui l'histoire de cette mission et une Histoire gencrale des îles Moluques et Philippines depuis leur découverte;. 2 vol. in-8.

AGAPET (Saint) professa avec courage le christianisme, et souffrit le martyre sous Aurélien, en 273, dans la ville de Préneste.

AGAPET Ier fut élu pape le 3 juin 535; il succéda à Jean II. Ce pontife se distingua par sa fermeté. Justinien Ier l'ayant menacé de l'exil, pour l'obliger de communiquer avec Anthime, patriarche de Constantinople, qui était eutychéen, il lui répondit : « Je croyais avoir affaire à un empereur catholique ; mais c'est, à ce que je vois, à un Domitien : sachez cependant que je ne crains pas vos menaces. »

Ce pape était si pauvre, qu'il fut contraint d'engager les vases sacrés de l'église SaintPierre , pour fournir aux frais d'un voyage que Théodat, roi des Goths, l'obligea à faire à Constantinople. On a de lui quelques lettres. Il ne porta la tiare que dix mois, et mourut à Constantinople, le 23 avril 536.

AGAPET Il succéda au pape Martin II, en 94-6, et se distingua par son zèle et par sa vertu. Il appela à Rome l'empereur Othon contre Bérenger II, qui voulait se faire roi d'Italie. Il mourut en 965.

AGAPET, diacre de l'Eglise de Constantinople, au Vie siècle, est auteur d'une lettre adressée à Justinien, dans laquelle il donne à ce prince des avis salutaires pour régner en prince chrétien. Cette lettre a été imprimée en grec et latin, à Venise, en 1509, in-8.

Louis XIII l'a traduite en français, sur le latin ; 1612, in-8.

A.GAPIE, femme qui, vers la fin du IVe siècle, forma la secte des agapètes, branche des gnostiques. Cette secte était presque toute composée de femmes et de jeunes gens ; ils prétendaient qu'il n'y avait rien d'impur pour les consciences pures, et qu'il valait mieux jurer et se parjurer, que de découvrir les mystères de leur petite société.

AGAPIUS, moine grec de l'île de Crète, vécut dans le XVIIe siècle. Il est auteur d'un livre très-estimédesGrecs, in itulcLe salut des pêcheurs, imprimé à Venise en 1641 et 1664.

AGAR. Égyptienne, servante de Sara, qui la donna pour femme de second ordre à Abraham. Elle fut mère d'Ismaël, vers 1910 avant J.-C.

AGARD (Arthur), né en Angleterre, dans le Derbyshire, fut un antiquaire distingué.

Il entra, en 15V0, clerc à l'échiquier, et devint receveur des finances. Son goût l'ayant porté vers, l'étude des antiquités, il fit une immense collection de celles d'Angleterre, qu'il légua à son ami Robert Cotton, qui l'avait fait entrer dans une société d'antiquaires. Agard mourut le 22 août 1615; et fut enterré à Westminster.

AGARIC, agaricus, cryptogamie, Linn.

Sans fleurs ni fruits, cl. 17, sect. 1, Tourn. ;

fam. des champignons, Juss. Les agarics ont été classés de différentes manières par les auteurs qui les ont décrits; sans énumérer ces classifications, nous nous bornerons ici à faire connaître celle qui est adoptée aujourd'hui et qui résulte des travaux de Fries et de Person. Caract.: champignons sans volva, sans coiffe membraneuse qui les enveloppe en entier dans leur jeunesse ; chapeau distinct, sessile ou pédiculé, et garni inférieu.

rement de laines concentriques, verticales, toutes d'égale longueur ou entremêlées vers la circonférence de lamelles plus courtes. Les sporules ou organes de la reproduction sont placées sur Yhymenium, formé par la réunion des lames ou capsules particulières placées entre les feuillets.

Les agarics croissent dans presque tous les lieux, excepté dans les endroits secs et pierreux. La durée de leur existence varie, suivant les individus, entre un jour etun mois.

Les principales espèces sont :

1° AGARIC COMESTIBLE , champignon de couche, agaricus campestris. Sa forme est d'abord arrondie; son pédicule central plein intérieurement et pourvu d'un collier en haut d'un ou deux pouces; son chapeau est lisse ou légèrement écailleux, glabre, convexe ; ses feuillets, d'un rose un peu terne, deviennent noirâtres en vieillissant; sa couleur générale est d'un blanc brunâtre; il a une odeur particulière. Cette espèce se mange communément à Paris; c'est la seule qu'il soit permis de vendre sur les marchés : on la propage sur des couches de fumier, au moyen de ce qu'on appelle blanc de champignon L'agaric boule de neige n'est qu'une variété de l'agaric comestible, et on le mange également.

2° AGARIC MOUSSERON. Sa couleur générale est d'un blanc sale tirant sur le gris; son pédicule, central et dépourvu de collier, est épais, long d'un pouce à un pouce et demi, un peu enfoui dans la terre; son chapeau est très-convexe, presque globuleux, glabre, un peu onduleux sur les bords; les lames sont blanches, serrées, étroites. La substance du mousseron est blanche, charnue , cassante ; son odeur est très-agréable.

Cet agaric paraît dès le printemps sur les pelouses sèches et les lisières des bois. On l'emploie très-fréquemment dans les préparations culinaires.

3° AGARIC FAUX MOUSSERON, agarictls tortilis. Son pédicule, central et grêle, est dépourvu de collier; sa couleur est d'un jaune pâle tirant sur le roux ; son chapeau convexe est mamelonné au centre; sa chair un peu dure est fort délicate : il croît à la fin de l'été dans les pâturages.

4" AGARIC DU HOUX, ag. aquifolius, Pers.

Cette espèce croît en automne sous les buis-


sons de houx ; elle passe pour une des meilleures.

5° AGARIC ÉLEVÉ, ag. procerus, Pers. Cet agaric, qu'on appelle vulgairement couleuvrée, coulemelle, cormelle, potiron, boutarot, verdet, etc., est supporté par un style haut de huit à douze pouces; la chair de son large chapeau est d'un goût agréable.

Il y a bien encore quelques espèces d'agarics susceptibles d'être mangés ; mais leurs caractères sont peu tranchés et les méprises auxquelles ils donnent lieu sont trop chèrement payées pour qu'on se hasarde à les servir sur nos tables.

Parmi les espèces vénéneuses les plus malfaisantes sont l'agaric brûlant, ag. urens, Bull; l'agaric caustique, ag. pyrogalus, et l'agaric meurtrier, ag. necator, Bull.' AGARIC MINÉRAL, LAIT DE LA LUNE, MOELLE DE PIERRE. Espèce de chaux carbonatée, blanche, spongieuse, molle, déposée dans les fentes des rochers et dans les filons métalliques, sur les montagnes secondaires.

Si cette substance est pulvérulente, on lui donne le nom de farine fossile. Elle est rarement pure; souvent elle contient de la magnésie.

AGARICE, espèce de madrépore dont Lamarck fait un genre. Caract.: expansions aplaties , extérieurement ridées ; ces rides irrégulières, longitudinales ou transversales; enfoncements ou étoiles imparfaits entre les rides.

AGARON, coquille univalve du genre voLUTE. Voy. ce mot.

AGASiCLES, roi de Lacédémone, vécut vers l'an 650 avant J.-C. Il fut savant et sut maintenir la paix dans ses États. Quelqu'un lui ayant demandé comment un prince pouvait vivre en sûreté, « C'est, répondit -il, en traitant ses sujets comme un père traite ses enfants. »

AGATA (Sainte) (Agathopolis), pet. v.

épiscopale d'Italie, royaume de Naples, dans la principauté ultérieure, entre Bénévent et Capoue, à 5 1. de l'une et de l'autre, et à 71.

N.-E. de Naples. Pop : 2,600 habitants. —

Quatre bourgs, même royaume: le premier, à 3. 1. de Bovino ; le second, près de Sessa; les deux autres près la province de Reggio.

AGATE. On donne ce nom à une substance minéralogique presque entièrement composée de silice et connue sous le nom générique de quartz. L'agate se distingue par une grande dureté, une texture très-fine, et le beau poli dont elle est susceptible ; elle doit son nom au fleuve Achates, en Sicile, sur les bords duquel on a trouvé les premières. Les variétés d'agate sont nombreuses: celles à couleurs claires sont généralement translucides; les variétés de couleurs foncées sont presque toujours opaques. La structure des agates est concrétionnée et à rubans parallèles affectant les formes et les

couleurs les plus variées. Ces couleurs sont dues à un mélange et quelquefois à une combinaison d'oxides métalliques. Parmi les variétés d'une seule couleur, on doit distinguer d'abord la cornaline, qui comprend les agates peu translucides et d'un rouge mat; ensuite la sardoine, dont la couleur est d'un jaune bien prononcé; les variétés d'un beau vert pom ne sont connues sous le nom de chrysoprase ; enfin, on fait aussi grand cas des variétés blanches opalines, d'un éclat laiteux, et à demi-diaphanes.

Parmi les agates rubanées, on emploie principalement sous le nom d'onyx, les variétés qui présentent dans leurs couches successives des nuances très-tranchees. L'agate œillëe est formée de couches concentriques enveloppant un noyau globuleux, irradié du centre à la circonférence. L'agate à fortifications est composée de bandes parallèles disposées en zig-zag, à angles successivement rentrants et saillants.

On recherche encore les agates arborisées ou mousseuses, qui offrent des apparences végétales dues à l'infiltration d'oxides métalliques dans la pâte, ou à la présence de petits cadavres de végétaux renfermés dans la substance même de l'agate. Enfin, nous devons citer aussi l'agate brechifurmp, composée d'une foule de petits fragments diversement colorés et réunis par un ciment siliceux incolore et translucide. La grande dureté et les couleurs de l'agate l'ont fait employer à divers usages. L'agate onyx sert à faire les camées ; la sardoine et la cornaline se gravent en creux pour cachets. Enfin on s'en sert pour des petits mortiers à l'usage des chimistes.

Les agates se trouvent surtout dans les rochers d'amygdaloïdes, à Oberstein (Sarre), en Islande, en Ecosse, en Saxe, en Transylvanie, au Mexique, en Irlande, dans le Connecticut, etc.

AGATE NOI IRE. C'est un laitier des volcans. Voy. OBSIDIÈNE.

AGATE , sorte de coquille. Voy. PORCELAINE.

AGATIIARCIDES, géographe, était de Gnide. Il ne reste que des fragments de ses ouvrages , qui se trouvent imprimés avec sa vie dans le recueil d'Hudson intitulé Géo.qraphioe veteris scriptores grœci minores ; ils consistent en cinq livres d'un Traité sur la mer Rouge; en dix livres d'un Traité sur l'Asie, et en un livre d'un Traité sur l'Europe.

AGATHARCIDES fut un célèbre historien grec, le premier qui ait donné la description du rhinocéros, vers l'an 180 avant J.-C. Il ne reste de lui que des citations qu'en font, dans leurs ouvrages, Strabon , Josèphe et Photius.

AGATIIARQUE , de Samos, fut un peintre fameux, et le premier qui, à la sollicita-


tion d'Eschyle, appliqua les règles de la perspective aux décorations théâtrales, environ l'an 480 avant J.-C.

AGATHE (Sainte), vierge de Palerme, d'une beauté remarquable, mourut en prison, vers l'an 251, après avoir souffert divers tourments , pour n'avoir pas voulu répondre à la passion de Quintien, gouverneur de Sicile.

AGATHIAS- LE - SCOLASTIQUE naquit àMyrine, vers le Vie siècle; il fut un habile avocat et un célèbre historien. Il est auteur d'une histoire qui peut faire suite il celle de Procope. Elle a été traduite en français par le président Cousin.

- AGATIIIDIUM, d'un mot grec qui signifie petite pelote. — Dénomination donnée à un genre d'insectes, à cause de la forme de leurs anthères, qui sont comme de petites boules formées de trois articles et supportées par huit autres pièces moniliformes. Ces insectes se trouvent sous l'écorce des arbres dans les mousses et dans les champignons desséchés.

Leurs autres caractères sont : quatre palpes filiformes, le troisième article presque globuleux, petit; cinq articles aux tarses des quatre pattes antérieures ; corps aplati en dessous, convexe en dessus, de forme presqu'ovale ; corselet plus long que les élytres.

AGATHINE, agathina, huila agathina, Linn. Coquillage terrestre de la classe des univalves. L'agathine se trouve à Madagascar et dans les îles d'Amérique. Elle est connue dans le commerce sous le nom de perdrix.

Elle est blanche, grande de six pouces et ornée de flammes longitudinales noires ou brunes ; sa forme est ovale, oblongue ; l'ouverture entière , plus longue que large; columelle lisse, tronquée à sa base.

AGATHOCLES, tyran de Syracuse, naquit à Reggio, ville d'Italie. On trouve dans Ausone , qu'il était fils d'un potier de terre, et dans Plutarque, qu'il fut seulement élevé chez un potier. Il monta rapidement des derniers rangs de l'armée au souverain commandement, et chercha à se rendre maître absolu. Il fut détrôné et envoyé en exil.

Bientôt après, ayant été rappelé, on lui conféra de nouveau le commandement dans la guerre que les Syracusains avaient il soutenir contre les Carthaginois.il remporta plusieurs victoires et parvint à les chasser de la Sicile ou i) les confiner dans les villes qui leur avaient été cédées; mais peu de temps après, étant passé en Afrique , il fut vaincu et obligé d'abandonner une partie de son armée, ne pouvant la ramener dans son pays, faute de vaisseaux. Agathocles mourut, empoisonné par ordre de son petit-fils Arcbagate, l'année 289 avant J.-C. Il était âgé de 72 ans et en avait régné 28. On dit qu'Agathocles, pour ne pas oublier sa naissance, se faisait servir en vaisselle de t ;rre.

AGATHON, poëte grec, tragique et comi-

que, vivait vers l'an 406 avant J.-C. Il composa des tragédies dont il ne reste que quelques vers qu'on trouve cités dans les ouvrages d'Aristote et d'Athénée.

AGATIION, pape distingué par son zèleet par sa prudence, succéda il Domus, le 26 juin 679. Il était natif de Palerme, et avait été bénédictin avant d'être pontife. Il condamna les monothélites dans un concile de vingt évêques , qu'il avait assemblé. Il envoya ses légats au vie concile de Constantinople.

C'est lui qui abolit le tribut que le SaintSiège payait aux empereurs à l'élection de chaque pape. Agathon mourut le 10 janvier 682.

AGATI, genre de plantes. Voy. COCHINOMÈNE.

AGATO'V, v. d'Afrique sur la côte de Guinée, roy. de Bénin, sur la rive E. de Formosa et à 20 1. de son embouchure.- Bourg du même nom, sur la côte septentrionale de l'lie de Chypre.

AGAVE, hexandrie monogynie, Linn.; aloès, cl. 9, sect. 2, Tourn. ; fam. des ananas, Juss. Plantes à tiges comme nulles ou en forme de tronc ; feuilles radicales, raides, épineuses au sommet, quelquefois sur les côtés; roulées dans leur jeunesse ; paniculepyramidal. s'élevant du tronc; fleurs liliacées; pour fruit une capsule atténuée des deux côtés, presque trigone, polysperme; les semences planes, disposées sur double rang.

L'agave est originaire des plateaux élevés du Mexique; elle a été naturalisée dans les pays riverains de la Méditerranée, notamment dans l'Andalousie. On l'appelle vulgairement aloès d'Amérique, à cause de sa grande ressemblance avec cette plante. La floraison des agaves n'a lieu qu'une fois pendant toute leur vie : dans les pays chauds elle arrive au bout de sept ou huit ans, mais dans nos climats elle est souvent retardée jusqu'à la quarantième année. Pendant tout ce temps la plante reste basse et croit fort peu ; mais lorsque le moment de fleurir est arrivé, on la voit grandir rapidement et atteindre en un mois la hauteur de vingt à trente, et même de quarante pieds. L'agave en fleurs est magnifique à voir. Ses feuilles fournissent des fibres bonnes à tresser en cordage ou pour différents ouvrages. Les haies d'agaves sont très-propres à défendre les propriétés. Enfin, les feuilles contiennent une liqueur sucrée qui devient alcoolique par la fermentation.

AGAY [AgathennŒ portus), petit port de France, sur la Méditerranée, dép. du Var, arrond. de Draguignan, cant. et à 2 1. 112 0. de Fréjus. La tour de Darmont et la redoute d'Agay en défendent l'entrée.

AGAY (Pierre-Antoine-Atexandre d'), jésuite , naquit à Baume-les-Moines, le 1er décembre 1707, et mourut à Besançon, où il


était chanoine, le 18 avril 1782. On a de lui les ouvrages suivants : Considérations chrétiennes; 1758, in-12 ; Exercices chrétiens des gens de guerre; 1759, in-12; Consolation du chrétien dans les fers; 1759, in-12.

AGDE (Agatha), v. de France, départ.

de l'Hérault, arr. de Béziers, chef-lieu de canton, sur la rive gauche de l'Hérault. Cette ville, éloignée de 5 1. E. de Béziers, et de 1 1. 1)2 de la Méditerranée, a un bon port, un collége et une école royale de navigation.

C'est l'entrepôt du commerce entre l'Ouest et le Midi de la France, et même pour quelques pays maritimes de l'Italie et de l'Espagne; son cabotage est très-actif. Le canal du Midi, qui vient déboucher dans l'étang de Thau, éloigné environ de 250 toises d'Agde, ajoute encore à l'importance du commerce de cette ville. On remarque à Agde des chantiers pour la construction des petits bâtiments, des fabriques de verdet, d'eau-devie et de savon. Il s'y tient chaque année une foire qui dure trois jours; elle commence le 9 août. On voyait autrefois, à 1|4 de lieue de cette ville, la chapelle de Notre-Dame-duGruau, pèlerinage célèbre, et où fut enterré le duc de Montmorency, maréchal, grand connétable de France, mort en 1614. Pop. :

7,266 hab.

AGE. Les géologues ont divisé en quatre âges l'existence du globe terrestre : ces âges ou périodes comprennent les grands changements survenus depuis sa formation.

Pendant le premier âge, le globe présentait une masse minérale incandescente, sans eau, sans végétaux, sans animaux. La formation des schistes, des gneiss et d'autres roches cristallines, appartient à cette première énoaue.

-.- Dans l'âge secondaire, la terre se refroidit peu à peu à sa surface ; l'eau en vapeur dans l'aimosphère se condense et se répand dans les creux résultant du refroidissement inégal de l'écorce terrestre ; les eaux déposent le grés et les calcaires qui nous ont conservé les empreintes des végétaux et des animaux de cette époque. Les plantes appartiennent aux familles des fucoïdcs, des équisétacées et des fougères ; des zoophytes : astréa , madrépore, lithodendron, croissaient au fond des eaux. Des mollusques se tenaient dans les fonds, d'autres nageaient dans les flots ; les reptiles enfin paraissent, les icthyosaures, les peliosaures, etc., sortent des eaux; des insectes commencent à voltiger dans l'air.

Pendant l'âge suivant ou tertiaire, les mêmes causes continuant d'agir, l'écorce terrestre se ride de plus en plus; les mers se dessinent, reçoivent des caps, envoient des bras en avant dans les terres; les montagnes et les volcans se dressent; les neuves prennent un cours régulier et périodique ; les végétaux et les animaux les plus variés com-

mencent à se montrer, échelonnés par climats. Les plus anciens parmi ces derniers sont aujourd'hui perdus, et leurs formes ne nous sont connues que par l'étude de leurs débris fossiles; tels sont les anoplotériums, les didelphis, les palæothériums, etc. ; d'autres, au contraire, appartiennent toujours à la zoologie du globe : les éléphants, les lions, les hyènes, les bœufs, les chevaux.

Les bois se peuplent d'oiseaux et les mers de poissons et de nouveaux mollusques; enfin, à l'exception de l'homme qui n'existe pas encore, toute la grande chaîne des êtres est complète. Alors arrive cette catastrophe connue sous le nom de déluge, et dont personne n'a su encore deviner la cause, qui dépeupla une partie du globe et transporta au loin les blocs de rochers que pour cela on a appelés erratiques.

L'âge quaternaire appartient à l'humanité : les climats sont fixés et les temps se succèdent avec égalité. Faire ici l'histoire de cet âge serait présenter celle de l'homme ; elle ne peut donc entrer dans le cadre de cet article.

AGE ( physiologie ). Les transformations successives dans les êtres organisés ont aussi reçu le nom d'âges. Chez l'homme, on en distingue quatre : f ENFANCE, F ADOLESCENCE, la VIRILITÉ OU AGE ADULTE, et la VIEILLESSE.

Voy. ces mots. - Pour les autres animaux en général on n'admet que trois âges : la jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse.

Les végétaux n'offrent que deux périodes au naturaliste : l'âge de l'accroissement et de la vigueur, qui correspond à la jeunesse, et l'âge de la décadence, du dépérissement et de la caducité, qui correspond à la vieillesse des animaux.

AGEL ou AGELUN, AGIS, v. de la Turquie d'Asie, pach. de Diarbékir.

AGÉLADAS ou AGÉLAS, habile sculpteur à Argos, vivait dans le ve siècle avant J.-C.

Il construisit le char de Cléosthènes, vainqueur à la course. Il fut le premier qui fit ressortir dans ses figures les muscles et les veines, et qui représenta avec soin les cheveux.

AGÉLÈNE , genre de l'ordre des pulmonaires, fam. des fileuses, sect des talitèles, Cuvier; tribu des dipneumones,Latr. Caract.: yeux au nombre de huit, égaux entre eux, disposés sur deux lignes très-courbées en avant; lèvre carrée ; mâchoires peu allongées, légèrement inclinées sur la lèvre et arrondies vers leurs extrémités; pattesdelongueurmédiocre; la ke paire sensiblement plus longue que la P', qui est plus grande que la 2e; la 3e est la plus courte. Vagélène labyrinthe, avec l'araignée domestique, est celle qui possède à un degré plus éminent la faculté de filer. Elle dispose sa toile horizontale avec un trou rond qui lui sert de retraite, d'abord sur les herbes , ensuite sur les chaumes, et plus tard sur


les haies. On la rencontre partout à la campagne, mais surtout dans les endroits découverts et aux bords des chemins.

AGELET (J. Lepaute d'), astronome, naquit à Montmédy, le 25 novembre 1751. Il fut élève de Lalande, prit part à l'expédition envoyée en 1773 aux terres australes, fut nommé, à son retour, membre de l'académie des sciences, composa des mémoires sur l'aphélie de Vénus et sur la longueur de l'année, et repartit, en 1785, avec le capitaine Lapeyrouse. Il mourut dans ce voyage.

AGÉLIUS ( Antoine ), né à Sorrente, fut évêque d'Acerno dans le roy. de Naples. Il mourut en 1608. On a de lui de savants commentairessur les psaumes, imprimés à Rome, in-fol.; sur Jérémie, in-4; sur Habacuc, in-8.

Il fut employé par le pape Grégoire XIII, à l'édition de la Bible des seplanles de Rome.

AGEN (Agillnum), v. de France, chef-lieu du départ, de Lot-et-Garonne, d'arrond. et decant., située sur la rive droite de la Garonne, à 1561. de Paris. C'est la résidence du préfet du département de Lot-et-Garonne, et le siège d'un évêché suffragant de Bordeaux; d'une cour royaie ; d'une cour d'assises, de tribunaux de première instance et de commerce ; de directions des domaines et des contributions ; d'une recette générale et d'une conservation d'hypothèques. Agen a un collège, un séminaire, une société d'agriculture, sciences et arts, une bibliothèque et une salle de spectacle ; on y remarque l'hôtel de la préfecture, l'ancienne basilique SaintCaprais, l'hôpital Saint-Jacques, un beau pont en pierre sur la Garonne, des bains et principalement de belles promenades sur les bords de cette rivière, et appelées promenades du Gravier. Elle renferme beaucoup de manufactures de serges très-renommées, de ras, de toiles à voiles et de ménage, d'indiennes, de molletons et de couvertures de coton ; des fabriques de chandelle , de chaudrons, et des tanneries. On estime beaucoup ses teintures en écarlate et en cramoisi.

Montauban et d'autres villes manufacturières y envoient teindre une grande partie de leurs étoffes. Le sol des environs d'Agen est trèsfertile : il produit en abondance du blé, du vin, du chanvre, des fruits et des bestiaux.

Une partie de ces blés est convertie en farine dite de minot, et s'expédie pour les colonies.

Parmi les fruits qu'on y récolte, on doit faire mention des prunes d'Ente, dont il se fait un commerce considérable. Agen, par sa position sur la Garonne, est l'entrepôt du commerce de Bordeaux et de Toulouse ; il s'y tientquatre foires par an, qui durenttrois jours, l'une le premier lundi de juin; la deuxième, le 15 septembre; la troisième, le second lundi de décembre; et la quatrième, le lundi de la semaine sainte. Cette ville est la patrie de Sulpice Sévère et de Joseph Scaliger, savant critique et littérateur distin-

gué. Sa population s'élève à 12,000 hab.

L'arrondissement d'Agen est divisé en neuf cantons, qui sont : Praisses, La Roque, Timbaut, Beauville, Puymirol, Estatrort, La Plume, Port-Sainte-Marie et Agen, qui a deux justices de paix.

L'origine d'Agen se perd dans la nùit des temps. Après avoir été pillée et saccagée successivement par les Huns , les Sarrasins, les Alains, les Bourguignons, elle passa tour à tour sous la puissance des rois de France, des ducs d'Aquitaine, des comtes de Toulouse; se ressentit des persécutions du comte d'Armagnac, et eut à souffrir beaucoup pendant les guerres civiles et de religion. Les protestants s'en emparèrent en 1561, et la gardèrent un an ; ils la reprirent en 1591. Elle se rendit, en 1592, à Henri IV, roi de Navarre.

AGENOR. Ce nom est souvent donné à un papillon chevalier troyen.

AGE RAT, ageralum, syngénésie, polygamie, Linn.; cl. 10, ord. 3, fam. des corymbifères, Juss. Plantes à feuilles inférieures opposées; à fleurs en corymbe terminal. Elles sont flosculeuses, dans un calice à plusieurs rangées , presque égal ; le réceptacle est nu ; les aigrettes à cinq barbes. Linnée donne deux espèces à ce genre : l'une d'Amérique, à tiges lisses; l'autre des Indes, à tige poilue.

Les agérats de Tournefort sont compris dans l'érinus de Linnée. Voy. ERINus. On cultive dans beaucoup de jardins l'agérat à fleurs bleues. Il a des rapports avec l'eupatoire. On le multiplie par ses graines au printemps. Il aime à être en plein air: ses tiges ne s'élèvent qu'à un pied.

AGERENTIIAL ( Ageruna vallis), vallée de Suisse dans le Haut Valais. Elle est traversée par la rivière d'Elen.

AGÉRIUS ou AGER (Nicolas) fut professeur de médecine et de botanique à Strasbourg, au commencement du XVIIe siècle. Il a écrit, en latin, deux traités : l'un sur les zoophytes, et l'autre sur l'âme végétative.

AGÉSANDRE , Rhodien , célèbre sculpteur, vécut sous Vespasien. Il lit avec deux autres sculpteurs, Polydore et Athénodore, le groupe de Laocoon qui est dans le palais de Farnèse, et dont on voit de belles copies à Paris. La tête de Laocoon est un des plus beaux restes de l'antiquité.

AGÉSIAS, philosophe platonicien de la ville de Cyrène, en Afrique, tenait une école à Alexandrie, où il enseignait, dans ses leçons, que l'âme était immortelle; Ptolémée la lui fit fermer, parce que, pour se convaincre de la vérité de cette assertion, plusieurs de ses élèves s'étaient donné lamort.

AGÉSILAS, fils d'Archidarnus, monta sur le trône de Sparte après la mort d'Agis, les citoyens ayant décidé que son mérite, joint aux prérogatives de sa naissance, lui donnaient plus de.droits qu'à Léotychidc, fils


d'Agis. Ce prince, encore dans la force de l'âge lorsqu'on annonça que le roi de Perse se disposait à venir avec de grandes forces attaquer les Grecs par terre et par mer, s'offrit de passer en Asie avec trente Spartiates, trois mille Néodamodes, et environ six mille alliés. On lui donna ces troupes, et il s'embarqua. Il vainquit Tisapherne, général des Perses, défit les Arcananiens, et se rendit maître de Corinthe. Il aurait poussé plus loin ses conquêtes s'il n était tombé malade. Les Lacédémoniens furent vaincus tant qu'il ne fut pas à leur tête ; mais dès qu'il fut guéri, il répara tout par sa valeur.

Il mourut dans la Cyrénaïque, à l'âge de .80 ans,3(>l avant J.-C. Agésilas était disgracié de la nature, petit, de mauvaise mine et boiteux. Il aimait à se produire et à se rendre accessible à tout le monde. Il se contentait des mets les plus simples, des boissons les plus communes, et dormait commodément partout. Il défendit qu'on lui élevât des statues, ne voulant pas d'autres monuments de sa gloire que ses belles actions.

CJnisque, sa sœur, fut la première femme qui remporta le prix de la course aux jeux olympiques, sur des chevaux qu'elle avait dressés elle-même. Son frère avait voulu prouver que le soin de nourrir des chevaux annonçait J'opulence et non le courage.

AGÉSILAS, frère de Thémistocles, ayant été envoyé reconnaître l'armée de Xerxès, ;se déguisa en Persan, se mêla parmi les Bar;bares et tua Mardonius, capitaine des gardes du roi, qu'il prit pour le prince. On l'ara-êta sur-le-champ eton le conduisit à Xerxès, qui le condamna à être immolé au Soleil.

Agésilas mit la main sur le brasier, assurant ique tous les Athéniens lui ressemblaient.

tCette intrépidité inspira tant de crainte à Xerxès, qu'il défendit de le faire mourir.

AGESIPOLIS, roi de Sparte, digne collègue d'Agésilas II, ravagea l'Argolide, ruina Mantinée, et pilla les Olynthiens. Il mourut y ers fn 370 avant J. C.

AGES.'STRA TE, mère d'Agis II, roi de :Sparte, se distingua par son courage. Son fils ayant voulu fa;.re revivre les lois de Lycurgue, les éphofes le représentèrent comme un esprit dangereux, li fut mis en prison et sacrifié à ses ennemis, Agésistrate, voyant le .corps de son fils mort, J'arrosa de ses larmes IJÜt s'écria : Il 0 mon fils ! tu t'es perdu et tu as » perdu fEtat par l'excès de ta douceur et » de ton humanité. »

AGE TA ( Gçëtan-Nicolas ), jurisconsulte napolitain, est auteur d'un epitome sur la matière des fiefs, publié en 1670. in-4.

AGGAS ÔY Aijgus (Robert), Anglais, peintre de paysages, vécut sous Charles II. Mort T-n 1679. Plusieurs cabinets de Londres possèdent de ses ouvrages.

AGGÉE (en hébreu, joie), l'un des douze pqttts prophètes, prédit aux Juifs, vers 520,

que le second temple serait plus illustre que le premier, faisant allusion à la venue de J.-C. On lui attribue quelques uns des psaumes.

AGGER, riv. d'Allemagne, dans le comté de la Mark, en Weslphalie ; elle traverse le pays de Berg et se jette dans la Sieg, près le Rhin.

AGGERIIUXS, baillage de Norwège. Les villes principales de ce baillage sont : Christiana, chef-lieu, et Drobak, et la population totale de 65,000 hab.

AGGÉHOÉ, Ile sur la côte méridionale de Norwège, dans le golfe de Christiana.

AGGIUS, village de l'île de Sardaigne, division du cap Sassari. Il est situé entre des montagnes. Le territoire, presque partout inculte, ne consiste qu'en bois et montagnes où se trouvent beaucoup de pâturages. Pop. :

2,500 hab.

AGIER (Pierre-Jean), né à Paris en 1748, fut président de la Cour royale de cette ville, et mourut en 1823. Les ouvrages qu'on a de lui sont : Traité sur le mariage; dans ses rapports avec la religion et les lois nouvelles de la France; 1800, 2 vol. in-8; les Psaumes nouvellement traduits sur l'hèbreu; 1809, 3 vol. in-8; Les Prophètes nouvellement traduits , avec des explications et des notes critiqucs; 1820, 1822, 9 vol. in-8; Commentaires sur l'apocalypse; 1823, 2 vol.

in-8.

AGIER - PRÉVOST (Mademoiselle) est auteur d'un roman intitulé Eléonore de Cressy, imprimé à Genève et à Paris; 1823, 2 vol. in-12. Elle mourut en 1823, dans un âge très-avancé. Mademoiselle Agier-Prévost reçut une pension de 6,000 fr. de Napoléon, avec qui elle avait des relations d'amitié depuis qu'il était sous-lieutenant.

AGILA, 13e roi des Visigoths, en Espagne, succéda à Théodisèle, vers 549. Il fut égorgé, en 554, par ses sujets, que sa tyrannie révolta. Athanagilde fut reconnu à sa place.

AGILULFE, duc de Turin, fut choisi pour époux parTheudelinde, après la mort d'Antharic, roi des Lombards, et monta sur le trône. Il eut, à son avènement, à réprimer la révolte de plusieurs ducs, secondés par l'exarque de Ravenne. Il les dompta et, secondé par un corps d'Esclavons, poussa ses conquêtes jusqu'à Rome (594). Le pape sauva la ville par ses présents et les bons offices de Theudelinde. Une trêve de quelques années fut conclue entre les Lombards et les Impériaux. Callinicus, exarque de Ravenne, qui l'avait négociée, la rompit. Agilulfe, plein de fureur, rassembla ses forces, prit d'assaut la ville de Padoue et la réduisit en cendres.

De là , il pénétra dans l'Istrie avec un corps d'Avares et d'Esclavons , ravagea cette province, et força l'empereur à rappeler Callinieus et & demander la paix. Il mourut l'année


616, après un règne de 25 ans. Il avait, à la sollicitation de Theudelinde, quitté l'arianisme pour le catholicisme. Adelvald, son fils, lui succéda.

AGINCOURT (Sérouxd') naquit à Venette, près Compiègne, et vécut longtemps à Rome où il cultiva les arts. On a de lui : Histoire deV art par lesmommmls du ive au XVIe siècle; Paris, 1809,2 vol. in-fol. Cet ouvrage commence juste au point où a fini Winkelman ; le texte en a été rédigé par Lacretelle eune. Agincourt est mort en 1814.

AGIS. Ier, roi de Sparte, succéda à son père Eurysthènes, 1059 ans avant J.-C. Il régna un an. AGIS il, roi de Sparte, vainquit les Athéniens et les Argiens, et se signala dans la guerre du Péloponèse. On rapporte qu'il disait souvent : « Les envieux sont bien à plaindre d'être tourmentés par la félicité des autres autant que par leurs propres malheurs. » Un orateur, après une longue harangue , lui ayant demandé quelle réponse il voulait faire à ceux qui l'avaient envoyé : « Dis-leur, répondit Agis, que tu as eu bien de la peine à finir et moi à t'entendre. » Il mourut vers l'an 499 avant J.-C.

AGIS III, roi de Sparte, 338 ans avant J.-C., était fils d'Archidamus II; il régna 9 ans et mourut en combattant Antipater, lieutenant d'Alexandre.

AGIS IV , roi de Sparte, à peine monté sur le trôae, forma le dessein de faire revivre l'ancienne discipline de Lacédémone. Il proposa le partage des terres ; Léonidas, son collègue, poussé parles femmes et les riches, s'opposa à cette proposition: cependant, les difficultés s'aplanirent, on abolit les dettes , et le partage des terres désiré par le peuple fut différé. Étant allé porter secours aux Achéens, Agis, à son retour, trouva le crédit de Léonidas rétabli et les factieux dominant à Sparte. Il se relira dans 83 temple : trois éphores de ses amis s'offrirent de l'accompagner pour le défendre si on l'attaquait, et ils le firent entrer dans une prison devant laquelle ils passaient. Il y fut étranglé, 235 ans avant J.-C. Son aïeule et sa mère partagèrent son sort.

-AGIS fut un mauvais poëte d'Argos et un flatteur adroit. Il était parvenu par ses flatteries ii avoir auprès d'Alexandre plus de crédit que ses généraux.

AGLAOPHON , peintre de Thasos, eut pour élèves Polygnote et Aristophon. Il peignit Alcibiades.

AGLATIA, fruit dont les Egyptiens emploient la forme dans leurs caractères symboliques, pour désigner un de leurs mois.

AGLIATA (François) naquit à Palerme ; il était fils d'un prince de Villa-Franca. Son esprit et les grâces de ses productions lui firent acquérir une grande renommée. Ses œuvres ont été recueillies sous le titre de Chansons

siciliennes. Il vécut dans le xvn* siècle.

AGLIATA ( Gérard ) a laissé des poésies qu'on trouve dans le recueil de l'Académie de Palerme, dont il était membre.

AGLOSSE. On donne ce nom à un genre.

d'insectes de la famille des lépidoptères, dont les caractères sont : quatre antennùles ; les postérieures recourbées ; trompe nulle ; antennes sétacées. Linnée avait placé ces insectes parmi ses phalènes, et Fabricius parmi ses crambes. C'est la phalène de la graisse de Linnée, phalena pinguinalis. On lui donne aussi le nom de fausse teigne des cuirs.

La chenille est noire, luisante, paraissant écailleuse, avec quelques poils blancs; ses jambes au nombre de seize. Elle file une coque de soie blanche, qu'elle recouvre de ses excréments en petits grains noirs. On trouve cet insecte dans les maisons. L'insecte parfait et volant paraît en été ; il est cendré bronzé. — L'aglosse peut entrer dans le corps de l'homme. On dit qu'il n'y a pas de ver plus tourmentant. Le lichen cumatilis nous en délivre. AGLY, petite riv. de France. Elle prend sa source dans le département de l'Aude, entre dans le départ, des Pyrénées-Orientales, passe par Saint-Paul, Estagel et Rivesaltes, et se jette dans la Méditerranée, à 3 1.1 /4 N.-E. de Perpignan. Cette rivière fournit une partie de ses eaux à quatre canaux d'irrigation.

AGMATou AGMET, v. et prov. d'Afrique, dans l'Empire de Maroc, située sur la pente da l'Atlas, à 18 1. S. de Maroc.

AGMONDESHAM ou AMERSHAM, v. d'Angleterre, dans le comté de Buckingham, à 91.

1/3 N.-O. de Londres. On y remarque une église bâtie dans le style gothique. Il y a deux maisons de charité, deux écoles gratuites. On y fabrique des toiles de coton et de la dentelle. Il s'y tient deux marchés par semaine et deux foires par an. Pop. : 2.650 hab.

AGNADELLO (Agnadelium), vill. du Milanais, dans le Crémasque, roy. lombardvénitien , célèbre par la bataille du 14 mai 1509, où Louis XII défit les Vénitiens., et par celle du 16 août 1705, où le duc de Vendôme battit le prince Eugène. Il est situé sur un canal, entre l'Adda et le Serio, à 2 1. S.-E.

de Cassano, et 9 1. N.-E. de Milan.

AGNAN ou AIGNÀN (Saint), illustre évêque d'Orléans, demanda du secours à Aétius pour repousser Attila, qui assiégeait la ville.

Attila fut obligé de lever le siège. Saint Agnan mourut en 453.

AGNANI (Jean d'), célèbre jurisconsulte, naquit dans la ville d'Agnani, dont il prit le nom. Il professa le droit à Bologne, en 1425, et devint ensuite ambassadeur du pape Martin V. Devenu veuf, il se fit ecclésiastique. Il mourut en 1457. On a de lui des commentaires sur les décrétâtes, etun recueil de conseils.


AGNANO (Anic-us lacus), lac du roy. de Naples. cant. de Pouzzole , à 11. 1/2 de Naples. On voit, près de ses bords garnis de châtaigniers, les étuves de Saint-Germain et les Pisciarelles, ainsi que la grotte du Chien, fameuse par de dangereuses exhalaisons de gaz acide carbonique. Cette grotte a été ainsi nommée parce qu'ordinairement on se sert d'un chien pour faire l'expérience des vapeurs qui s'en exhalent.

AGNATES. Ce nom, qui signifie sans mâchoires, a été donné par Cuvier à une famille d'insectes de l'ordre des névroptères. Ils ont la bouche si petite que l'œil nu ne peut la découvrir; ils sont dépourvus de mandibules ; les larves de plusieurs de ces insectes vivent dans l'eau, quelquefois pendant plusieurs années. On dit que souvent les agnates, après avoir quitté leurs dépouilles de nymphes, s'accouplent, pondent et meurent le même iour.

U AGNEAU. C'est le petit de la brebis et du bélier; il conserve ce nom pendant la première année. Voy. MOUTON.

AGNEAUX (J .-B. d'), bénédictin de SaintMaur, naquit en 1728 et mourut en 1792.

Les principaux ouvrages qu'on a de lui sont: Histoire de la ville de Bordeaux; Eloge de Montaigne ; Discours sur la religion; Histoire d Artois ; Lettres contre l'incrédulité; Le triomphe du chrétien.

AGNELLO ( André), archevêque de Ravenne dans le ixe siècle, a écrit l'histoire des prélats qui gouvernèrent l'Eglise de Ravenne avant lui. Il fut ennemi de l'autorité pontificale. Son père ayant conspiré contre le pontife Paul Ier, fut mis en prison.

AGNÈS (Sainte), de Monlepulciano en Toscane, naquit en cette ville, en 1274. Elle devint abbesse du monastère de Porcerio dans le comté d'Orviette, sous la règle de saint Augustin et l'institut de saint Dominique.

Elle mourut le 20 avril 1317. Clément VIII la canonisa, à la prière d'Henri IV.

AGNÈS SOREL. Voy. SOREL.

AGNÈS DE FRANCE, fille de Louis-leJcune et sœur de Philippe-Auguste, naquit en 1171 ; elle épousa en 1180, et à l'âge de neuf ans, Alexis Comnène, dit le Jeune, et après la mort de celui-ci, elle se maria de nouveau avec Andronic Comnène, dont elle n'eut point d'enfants. Ce prince étant mort en 1185, Agnès demeura à la cour de Constantinople et se maria une troisième fois. Elle épousa, en 1205, Théodore Branas ; elle en eut une fille qui, dans la suite, fut mariée au régent de Constantinople.

AGNÈS DE MERANIE, fille de Berthold, duc de Méranie, dans la Haute Saxe, épousa, en 1196, Philippe-Auguste, qui avait répudié Ingelburge. Il en eut un fils et une fille. Le monarque, obligé de plier sous la censure de l'Eglise, abandonna Agnès. Elle en mourut de douleur, au château de Poissy,

l'an 1201. Le pape Innocent III légitima les deux enfants qu elle avait eus de Philippe.

AGNÈS, dame romaine, se voua avec Gérard, né en Provence, au service des pèlerins qui avaient fait le voyage de Jérusalem ; elle fonda les hospitalières de Saint-Jean.

Cet établissement, approuvé en 1113 par le pape Pascal II, est l'origine de l'ordre de Malte.

AGNÈS D'AUTRICHE, fille de l'empereur Albert 1er, épousa, en 1296, André, roi de Hongrie; elle devint veuve en 1297. On porte à plus de mille les victimes qu'elle fit pour venger la mort de son père Albert Ier.

Elle fonda ensuite un monastère où elle vécut pendant longtemps au pied des autels. Elle mourut en 1334, dans un âge très-avancé.

AGNÉSI (Marie Gaëtano) naquit à Milan, en 1718. Son père, professeur à l'université de Bologne, lui fit naître le goût des sciences qu'elle étudia avec ardeur. En 1750, le pape Benoit XIV lui permit d'occcuper la chaire de son père, alors malade. On a d'elle un ouvrage en italien, traduit en français par Dantelmy, sous ce titre : Traités élémentaires

du calcul différentiel et de calcul intégral, 1775, in-8. Agnési mourut à Milan, en 1799.

AGNIAN, Poitevin, fut l'un des premiers chansonniers du nord de la France. Il précéda le siècle des troubadours.

AGNIELLES, vill. de France, départ, des Hautes-Alpes, arr. et à 5 1. de Gap, cant.

d'Aspres-les-Veynes. On trouve des mines de houille dans les environs.

AGNO ou ANIO, riv. du royaume de Naples; elie se jette dans le lac de Tarente. —

Vill. de Suisse, canton du Tessin, à 1 1.1|4 de Lugano. - Riv. de Suisse; elle passe par Tessin et se jette dans le lac de Lugano.

AGXODlCE, jeune Athénienne, afin d'éluder la loi qui interdisait aux femmes d'apprendre la médecine, se déguisa en homme pour suivre les cours d'Hiérophile. Les dames d'Athènes s'intéressèrent tellement pour elle, que la loi qui défendait aux filles l'exercice de la médecine fut abrogée en sa faveur.

AGNOLO (Gabriel d'), architecte napolitain, vivait en 1480. On lui doit le palais de Gravina, les églises de Sainte-Marie Egyptienne et de Saint-Joseph à Naples. Il mourut en 1510.

AGNOLO (Baccio d'), sculpteur et architecte florentin, naquit en 1460 et mourut en 1543.

AGNONE ou ANGLOE, pet. v. du royaume de Naples, dans l'Abruzze Citérieure, à 4 1.

de Molise et à 6 1. 1/2 d'Isernia. On dit qu'elle est bâtie sur les ruines de l'ancienne Aquilonia des Samnitcs. On y trouve les meilleures manufactures de cuivre du royaume. Pop. : 7,460 twb.

AGNUS-CASTUS, vilex agnus castus, Linn. Yoy. GATTILIER.


AGOA DE PAO, h. de l'île Saint-Michel, l'une des Açores. Il est situé sur la côte méridionale , à 4 1. 1/3 E. de la ville de Punta Delgada. La vigne est très-cultivée sur son territoire. Pop. : 1,200 hab.

AGOBARD, archevêque de Lyon et l'un des plus savants prélats du IXe siècle, fut déposé au concile de Thionville en 835, pour avoir pris part à la révolte de Lothaire contre Louis-le-Débonnaire; mais bientôt après, s'étant réconcilié avec le prince, il fut rétabli. Il mourut en 8V0. Agobard écrivit contre Félix d'Urgel, condamna les duels, l'épreuve de l'eau et du feu, et fit un ouvrage pour prouver que ce ne sont point les sorciers qui excitent les tempêtes. Ses écrits furent publiés en 1606 par Pampire Masson, qui les trouva chez un relieur de Lyon, prêt aies déchirer. Baluze en a donné une édition en 1666, avec des notes; 2 vol. in-8.

AGOBEL ( Villeria), pet. mais forte ville d'Afrique, dans la prov. d'Héa, près Tednest, roy. de Maroc.

AGOCCIII (J.-B.), archevêque d'Ancire, devint secrétaire d'Etat du pape Grégoire XV, en 1629, et son nonce à Venise. Il mourut en 1631. Il est auteur d'une Lettre à Barthélémy Dolcini sur l'origine et le domaine de la ville de Bologne, 1638, et d'un Traité des comètes et des météores.

AGON, petit poisson que l'on pêche en abondance dans les lacs de Garde et de Côme en Italie. On croit généralement que c'est l'alose dans sa jeunesse.

AGON, port de mer de France, département de la Manche, à 4 1. de Coutances. On pêche beaucoup de carpes dans les eaux douces des environs. On fait à Agon des armements pour la pêche de la morue; il y a une fabrique d'hameçons.

AGORACRITE, né à Paros, élève de Phidias, fut un célèbre statuaire. La statue de Némésis, qu'il fit pour les Athéniens , et qui fut placée à Hhamnus, b. de l'Attique, était un chef-d'œuvre. Il mourut vers l'an 450 avant J.-C.

AGORDO, b. du roy. lombard-vénitien , chef-lieu de district. Ses environs sont plantés en vignes et en arbres fruitiers. Près de ce bourg, dans le val Lampizini, on trouve des mines de cuivre ; le minerai est employé dans les fonderies de canon du royaume ; on en extrait aussi du soufre et du vitriol. Pop. :

3,100 hab.

AGOSTA ou AUGCSTA, v. maritime et place forte de 2e rang de Sicile, chef-lieu de cant., prov., distr. et à le 1. de Syracuse, dans le val de Noto. Le tremblement de terre de 1693 ensevelit un tiers des habitants de cette ville sous les débris de leurs maisons, et la sépara de la terre ferme. Elle est rebâtie maintenant, et le port, qui était devenu inabordable, est le plus sùr de l'île. On fait à Agostaun grand commerce de vin, lin, huile

d'olive, sel et sardines. Dans ses environs on voit le Timpa, lieu remarquable par ses cavernes. Pop. : 10,000 hab.

AGOSTARIC (Jean), savant jurisconsulte et médecin, naquit à Amalfi ; il recueillit, sous le règne de Charles d'Anjou, les statuts municipaux et les privilèges de sa patrie.

AGOSTI (Jules), né à Reggio, mourut très-jeune, en 1701.. On a de lui deux tragédies : Artaxerce et Cianippe, et un oratorio.

AGOSTIXI (Léonard), antiquaire de Sien-

ne, vécut au commencement du XHle siècle.

Il est auteur de deux ouvrages savants et rares ; l'un est intitulé : Della Sicilia di Felippo Paruta descritta con rnedaglie; Rome, 1649, in-fol., et Leyde, 1723, 3 vol. in-fol. ;

l'autre, Gemme antiche figurate; Rome, 1686, 2 vol.lin-r.., redonné par Maffei, 1707, 4 vol.

in-4. Gronovius a traduit cet ouvrage en latin , et l'a fait imprimer à Amsterdam.

AGOSTIXI (Jean), franciscain; il a publié la Vie des auteurs vénitiens ; Venise, 1760, 2 vnl - in-ft-

AGOSTINO (Antoine) naquit à Sarragosse, en 1516, et mourut en 1586. Il fut jurisconsulte distingué, -évêque d'Alix, de Lerida , puis archevêque de Taragone ; il se trouva, en 1562, au concile de Trente. Le catalogue des ouvrages dont il est auteur se trouve à la fin de l'édition De emendatione GratiaHi, in-8, 1672, donnée par Baluze., avec notes.

AGOITAR A, nom donné à un renard qui habite le Paraguay. L'agouara ou agoreara chay, est plus grand que le renard ordinaire; la moitié de sa queue est sans poils ; ses yeux ont la pupille longue et étroite comme celle des chats; sa fourrure est grise en dessus, blanchâtre en dessous; le museau noirâtre jusqu'au yeux. Cet animal est très-carnivore.

AGOUB (Jos.), professeur d'arabe au collège Louis-le-Grand, à Paris, naquit au Caire, le 18 mars 1795, et mourut à Paris,

en 1832. Il a publié : Discours historiques sur l'Egypte, 1813, in-8; [a lyre brisée; 1825, in-8. Il a fourni quelques articles à la Revue encyclopédique.

AGOULT (Guillaume d'), poëte provençal du xiie siècle. Outre plusieurs chansons il a composé un poëme intitulé : La maniera d'amar del temps passai; cet ouvrage n'a pas été conservé. -

AGOULT ( Ch.-Constance - Cesar-LoupJoseph-Math. d') naquit à Grenoble en 1749, fut d'abord grand vicaire de Rouen, avec le titre d'archidiacre du Vexin français, ensuite évêque de Pamiers en 1787. Il émigra en 1789 et rentra en France en 1801. Il mourut en 1824. Ses principaux ouvrages sont: Lettres à un jacobin; Paris, 1815; Des impôts indirects et des droits de consommation, 1817; Essai sur la législation de la {presse (anonyme) ; 1817, in-8.


AGOUNA ou Agwona, Acona, dans le Crépi, divisé en plusieurs petits Etats tributairesde l'Empire d'Achanti, Nigritie Maritime.

AGOU -ALASKA, île de l'archipel des Aléoutiennes dans le groupe des Lisii. Elle a un volcan autour duquel se trouve beaucoup de soufre.

AGOUT, riv. de France; elle prend sa source dans le départ, de l'Hérault, et se jette dans le Tarn.

AGOUTI. Nom d'un genre appartenant à l'ordre des mammifères rongeurs. Outre les caractères propres aux rongeurs, l'agouti offre quatre doigts entiers aux pieds de devant, et trois seulement aux pieds de derrière; quatre màchelières, partout presqu'égales, à couronne plate, irrégulièrement sillonnées, à contour arrondi. Ce genre est composé de trois espèces, qui habitent le nouveau continent; ce sont Yagouli ordinaire , l'accouchi et le lièvre de Pampas ou mara. Ces animaux ont le corps assez gros et les jambes basses, surtout les antérieures; leur queue est courte et souvent n'offre qu'un petit tubercule; leur museau est épais et renflé comme celui des porcs-épics, et porte des moustaches raides et rares ; leurs oreilles sont nues et arrondies ; leur poil est grossier et peu serré. La chair de l'agouti est délicate et semble tenir du lièvre et du lapin ; la fourrure est de nulle valeur.

AGOV-DAMOT, peuple d'Abyssinie. Il demeure près des sources du Bahr-el-Azrek.

Les Agov-Damot adorent ce fleuve comme leur divinité principale; ils fournissent la ville de Gondar de viande, de beurre et de

miel.

AGRA, province de l'Hindoustan, partie du ci-devant Empire de Mogol. Elle a pour capitale Agra, qui lui a donné son nom. Elle est bornée au N. par la province de Delhy, à l'E. par celle d'Aoude, au S.-E. parcelle d'Allah-Abad, au S. parcelle de Malwah, et à l'O. par celle d'Adjmir. Le climat est tempéré ; cependant, en été, il y souffle des vents brùlants qui rendent la chaleur excessive et l'air malsain partout, excepté dans les montagnes.

Cette province est considérée comme une des plus productives de l'Hindoustan. Elle produit de l'indigo, du coton, du sucre, principalement dans le Don-Ab, pays situé entre le Gange et le Djamna. L'on cultive , dans tout son territoire, le froment, le sorgho , l'orge et le riz, dont on fait deux récoltes par an ; on y recueille encore le lin , la moutarde et le ricin. Les forêts sont rares ; il n'y a de parties boisées que les montagnes.

On se sert généralement des branches des arbres fruitiers pour combustible. On y élève du bétail; les chevaux sont plus estimés que ctnix de Bengale. Le gibier y est très-abondant. J Cette province possède des fabriques do

soieries et d'étoffes grossières de coton, dont elle fait commerce avec quelques provinces limitrophes. Les principales villes de commerce sont Agra, Ferrakh-Abad et Kalpy.

La population de la province d'Agra est portée à environ 6,000,000 d'habitants hindous et mahométans. On y professe le brahamisme et l'islamisme. Le brahamisme est la religion dominante. Les Musulmans y parlent le persan, et le peuple l'hindoustan.

La province d'Agra ne fait pas totalement partie de l'Empire anglo indien. La Compagnie anglaise ne compte dans ses possessions immédiates, c'est-à-dire dans celles qui sont régies par ses employés, que le district actuel d'Agra. Ce district, dépendant de la présidence de Calcutta , et dont la capitale est Agra, renferme plusieurs villes importantes, tellesqueFattihpour (Futtehpoor); Mathoura ou Mathro ; Bindrâband (Bindrabund), pèlerinage hindou. Les principautés de Karoli , de Barthpour, de Dholpour, de Matcherry , autres démembrements de la province d'Agra, ne sont que des possessions médiates de la Compagnie, c'est-à-dire gouvernées par leurs princes respectifs, dont quelques uns seulement sont vassaux ou alliés, et lui paient tribut.

Cette province, après l'invasion des Mahométans, suivit le sort de Delhy. Sous le règne d'Akbar , elle fut la principale royauté de l'Empire. Les Djats, les Mahrattes, la ravagèrent après la mort d'Aurengzeyb en 1707, et elle eut à supporter les vexations de divers commandants envoyés de Delhy pour rétablir l'autorité impériale.

AGRA, ville de l'Hindoustan anglais, sur le Djamna, présidence de Calcutta. Cette ville, autrefois grande, riche et florissante , surtout lorsqu'elle était la résidence du grandmogol Akbar , est maintenant remplie de ruines. Les maisons ont plusieurs étages, et les rues sont si étroites, qu'un palanquin peut à peine y passer. Parmi les ruines on doit citer : le palais impérial, bâti par Akbar dans une forteresse, dont les restes.

quoique mal entretenus, rappellent encore sa magnificence; la plus belle mosquée de l'Asie , la Moti-Mesdjed : elle est construite en marbre blanc sculpté avec une grande élégance ; et surtout le célèbre mausolée nommé Tadj-Mûhal, érigé par Châh-Djihân pour son épouse, la célèbreNour- Djehan-Beygum: on le regarde comme le plusbeau monument de ce genre qui existe. Il a 570 pieds carrés et est tout en marbre blanc ainsi que le dôme, d'environ 70 pieds de diamètre, dont il est surmonté. Les quatre coins sont marqués par quatre minarets d'une élégante architecture et recouverts de marbre; les murailles, les tombeaux et les autres parties de 1 édifice sont couverts de fleurs et d'inscriptions en mosaïques, en jaspe, lapis-lazuli et autres pierres précieuses d'un travail exquis. Ce


monument est entouré d'un jardin immense, et est entretenu par le Gouvernement anglais. Le commerce d'Agra commence, depuis quelques années, à se relever. Les Anglais avaient voulu faire de cette ville le cheflieu de la quatrième présidence; ils ont donné la préférence à AlIahâbad. On n'est pas d'accord sur sa population: M. Hamilton y compte 60,000 hab. Agra, qui était tombée au pouvoir des Mahrattes, se rendit aux Anglais en 1803.

AGRA, genre d'insectes, sect. 1, ord. des coléoptères. Caract. : tête ovale , grosse , plane; six palpes dirigées en avant; antennes sétacées » plus longues que le corselet. insérées à la base des mandibules; corselet allongé, cylindrique; écusson petit, triangulaire; élytres coriaces, de la longueur de l'abdomen ; pattes longues ; tarses de cinq articles. Ces insectes diffèrent peu des cincidilles.

AGRA, bois parfumé, très-estimé au Ja pon et à la Chine. On ignore la plante qui le fournit.

AGRyEUS (Claude-Jean), jurisconsulte suédois, vécut au XVIIe siècle et fut professeur à l'université de Dorpat. Il a publié des ouvrages sur la législation des peuples du Nord ; Stockolm, 1666.

AGRAFES, poils plus ou moins rudes, courbés en hameçons sur certaines plantes ; par ce moyen elles s'accrochent aux plantes voisines, qui les soutiennent.

AGRAFUS, y. de l'île de Corfou. Pop. :

1,078 hab.

AGRAMUNT, pet. v. d'Espagne, prov. de Lerida (Catalogne), à 23 1. de Barcelonne.

Pop. : 3,000 hab.

AGRAZ (Antoine) naquit à Palerme, en 1640, et mourut en 1672. Il publia le Muséum siculum, et s'acquit, par son savoir, l'estime de Pierre d'Arragon, vice-roi de Naples, et de Clément IX.

AGREDA (Agreda), v. d'Espagne, prov.

de Soria (Vieille Castille). Il y a des tanneries et des fabriques de poterie. Pop. : 3,000 hab.

AGREDA (Marie d'), fille de François Coronel, naquit à Agreda. Son père fit un couvent de cordelières de sa maison, sous le titre de l'Immaculée conception, où sa femme et sa fille firent profession, pendant que de son côté il faisait profession aux cordeliers.

Marie devint supérieure de son couvent et y mourut, en 1665, âgée de 63 ans.

AGRESTE, nom donné au papillon semêlÓ, Voy. PAPILLON.

AGRESTE.Ou donne cenom auxplanteset aux animaux qui habitent en plein air dans les champs.

AGRESTI (Livio), peintre d'histoire, naquit à Rome. Il travailla aux décors du Vatican. Il mourut en 1580. AGRÈVE (Saint-), pet. v. de France, chef- lieu de cant., dép. de l'Ardèche, arr. de Tournon. Pop. : 2,550 hab.

AGRI (Aciris), riv. du roy. de Naples. Elle prend sa source près de Marsico-Nuovo, sépare la province de la principauté citérieure de celle de Basilicate, et se jette dans le golfe de Tarente, à 6 1. du cap Spulico, après un cours d'environ 23 1.

AGRIA ou EGER (Abiela), pet. v. démantelée de la Haute Hongrie. Elle a un évêché et est située sur la riv. d'Agria, à 15 1. N.-E.

de Bude. Cette ville fut prise par Mahomet II en 1596, et reprise par l'empereur en 1715.

AGRICAN ou GRTCAN, île du Grand-Océan, dans l'archipel des Mariannes, entre Pagan et l'Assomption. Elle est très-montagneuse et contient plusieurs volcans; sa circonférence est de 47 1.

AGRICOLA (Cnéius-JuliÙs), né à Fréjus (France', vers l'an 40 de J.-C., s'lllustra dans la Grande Bretagne où il fit la guerre, et dont il devint gouverneur. Il soumit le premier l'Ecosse et l'Irlande aux Romains ; il réduisit les Bretons et les accoutuma au joug en les poliçant et leur inspirant le goût des lettres et des arts. Domitien, jaloux de son mérite, le rappela. Agricola, de retour à Rome, et après le froid accueil que lui fit l'empereur, se retira sans témoigner de ressentiment, et passa le reste de ses jours dans le repos. Il mourut vers l'an 93 de J--C., dans sa 55" année. Il courait le bruit à Rome que Domitien l'avait fait empoisonner. Tacite, gendre d'Agricola, a écrit sa.Vie.

AGRICOLA (Rodolphe) naquit en 1442,, à Bafilon, près de Groningue, d'une famille obscure ; il devint célèbre professeur de philosophie à Worms et à Heidelberg. Il contribua beaucoup à faire renaître le goût des lettres en Allemagne et dans les Pays-Bas.

Il mourut en 1495, à Heidelberg, et y fut enseveli en habits de cordelier, comme il l'avait demandé. Agricola possédait les langues, la peinture, la musique, l'art oratoire, la poésie et la philosophie. Ses ouvrages ont été publiés à Cologne, en 2 vol. in-4,1539. Les plus remarquables sont : Abrégé de l'Histoire ancienne, et Inventione dialectica.

AGRICOLA (Saint)(A</rœcu/ws) , évêque de Châlons-sur-Saône, vécut dans le Vie siècle. Il embellit sa ville épiscopale; il y bâtit une église, et il mourut vers l'an 560, âgé de 83 ans, AGRICOLA (Jean-Schnitter ou Schneider, dit ), naquit à Eisleben, en 1492 ; il fut compatriote et disciple de Luther, et devint ensuite son ennemi et chef de la secte des antinomiens Il mourut en 1566.On a de lui un grand nombre d'ouvrages dont la notice a été publiée par M. Kordes, bibliothécaire à Kiel; Altona, 1820, in-8.

AGRICOLA (Georges), médecin allemand, naquit à Glauchen dans la Misnie, en 1494: Il étudia principalement les métaux et les fossiles. Parmi ses différents ouvrages on doit remarquer ; De re metallica, en it3 Uv.,


Basle, 1561, in-fol., et des Traités sur les poids et les mesures, le prix des métaux et des monnaies. Agricola mourut à Chemnitz, en Misnie, l'an 1555, âgé de 61 ans.

AGRICOLA (Jean-Ammo), médecin allemand du xve siècle, a écrit d'excellents commentaires sur Hippocrate et Galion, et deux livres sur la botanique médicale.

AGRICOLA (Georges-André), médecin, naquit à Ratisbonne, en, 1672, et mourut en 1738. On a de lui : Essai inouï, et cependant fondé dans la nature et sur la raison, con cernant ia multiplication des arbres, arbrisseaux eiftiantes.

AGRICOLA (Jean-Henri), compositeur de musique et directeur de la chapelle royale de Berlin, mouruten 1774. Il est auteur des opéras Achille et Iphigënie.

AGRIXIONOIDE, agrimonia, décandrie digynie, Linn. ; agrimonoïdes, cl. 6, sect.4, genre 9, Tourn.; cl. 14, ord. 10, fam. des rosacées, Juss. Linnée place parmi les aigremoines cette plante qui en diffère par ses feuilles caulinayres, ternées; ses corymbes de trois ou quatre fleurs, à huit étamines au plus, dans un calice plus grand ; ses capsules glabres et monospermes. "Voy. AIGREMOINE.

AGRION. Ce nom, qui signifie cruel, est donné à des insecLes de l'ordre des hémiptères , de la famille des libellules ou demoiselles, desquelles ils diffèrent par les parties de la bouche,par leurs yeux globuleux et écartés, et par les ailes qui, dans leur repos, sontrelevées au-dessus du corps. On les trouve sur les eaux, qu'ils effleurent avec la plus grande légèreté. Ils sont remarquables par la belle couleur de leur abdomen et l'éclat brillant de leurs ailes. On en distingue deux espèces.

- AGÎION VIERGE, virgo. L'abdomen est bleu doré dans les mâles, vert doré dans les femelles ; les ailes, jaunâtres dans les mâles, avec une tache brune dans le milieu, sont rousses, avec un stygmate blanc à l'extrémité, dans les femelles. Cette espèce se rencontre en Europe.

AGRtON 'CÉLÈBRE, nobilita. Tout le corps d'un vert brillant; les ailes antérieures obscures , réticulées ; les postérieures vertes, noires en dessous. Cet insecte est de l'Amérique Méridionale. La manière de vivre des agrroijs est la même que celle des autres demOÍfieUcs, ainsi que leur façon de pondre et de s'accoupler. Leurs larves et leurs nymphes vivent aussi dans l'eau.'AGRIPAUME ou CARDIAQUE, leonurus, didynamie, gymnospermie., cardiaca, cl. 4, labiées, sect. 2, genre 6, Tourn. ; fam. des labiées, Juss Herbes qui ont de grands rapports avec les phlorrtis, par les parties de la fmcLificatioo. Les fleurs sont axillaires, verticiHées, sessiles ; les verticilles souvent nombreux et dimirmant sensiblement vers js sommet. Liflnc a donné pour caractère à

ce genre des points brillants sur les anthères; mais cette marque n'est pas exclusivement propre à ce genre, suivant le témoignage de Lamarck. Les caractères sont : calice pentagone" à cinq dents aiguës; corolle à peine plus longue que le calice, labiée; quatre étamines fertiles.

Ce genre présente cinq espèces dont la plus intéressante est l'agripaume indigène à l'Europe, leonurus cardiaca, Linn., parce qu'on l'emploie contre la cardialgie des enfants, et qu'elle est réputée tonique, incisive, anti-hystérique. Elle est vivace par sa racine, et commune dans les décombres, autour des li/'ux habités. Quoique d'une odeur forte et déplaisante, elle figure dans les jardins par la beauté de son port.

AGRîPEXKE, amberiza rizivora, Linn.

Oiseau du genre des bruants et de l'ordre des passereaux. C'est une sorte d'ortolan qui est passionné pour le riz. Le mâle est presque noir, avec quelque mélange de roux et de gris ; la femelle est grise. Ils voyagent en troupe dans l'Amérique Septentrionale; les femelles précèdent les mâles. Leur ramage est agréable. Voy. ORTOLAW.

AGRIPHYLLE, agriphyllwm, cl. 10, ord.

3, famille des corymb., Juss. Arbrisseau d'Afrique, à feuilles de houx* ce qui lui a valu son nom ; à fleurs radiées dans un calice à triple rang, raboteux, épineux ; le réceptacle alvéolé; les alvéoles uniflores et monospermes; les semences petites, turbinées. On cultive cet arbrisseau dans les jardins des curieux. Il exige une bonne orangerie.

AGRIPPA n, dernier roi des Juifs, se joignit aux Romains contre les Hébreux, qui s'étaient attirés leur vengeance. Il fut blessé au siège de Gamala ; il se trouva aussi au siège de Jérusalem avec Titus. Il mourut sous Domitien , vers l'an 94 de J.-C. C'est en sa présence et en celle de sa sœur Bérénice, avec laquelle on le soupçonnait devoir un commerce incestueux, que saint Paul plaida sa cause à Césarée.

AGRIPPA (Ménénius), consul romain vers Tan 502 avant J.-C., vainquit les Sabins et les Samnites, et triompha pour la première fois à Rome. Ce fut lui que le sénat députa au peuple qui s'était retiré sur le mont Sacré : il le gagna par l'apologue des membres et de l'estomac. II mourut très-pauvre.

AGRIPPA (Marcus @ Vipsanius) naquit vers l'an 64 avant J.-C., d'une famille obscure, et parvint, par ses vertus civiles , aux plus grandes dignités de l'Empire : trois fois au consulat, deux fois au tribunat avec Auguste, et une fois à la censure. Auguste, qui lui devait ses succès, lui demaTida s'il devait abdiquer le gouvernement; Agrippa lui conseilla, avec le zèle d'un républicain et la franchise d'un soldat, de rétablir la république.

Les avis de Mécène l'emportèrent sur les siens, Agrippa répudia sa femme, fille d'Oc-


tavie, poursHtnir à Julie, fille de l'empereur-ô Après avoir soumis les Germains et dompté les Cantabres, il refusa le triomphe.

Il mourut en revenant de soumettre la Pannonie, à l'âge de 61 ans. Agrippa, pendant son séjour à Rome, embellit cette ville par des thermes, des aqueducs, des chemins publics et des édifiées, parmi lesquels on distingue encore le fameux Panthéon, temple consacré à tous les dieux, et qui subsiste encore sous le nom de Notre-Dame-de-la-Rotonde.

AGRIPPA (Caïus-César) et Marius Agrippa, fils du précédent et de Julie, fille dlAuguste, furent adoptés tous les deux par l'empereur. Caïus Agrippa mourut assassiné en Arménie, où il était allé chasser les Parthes.

Mar-cus fut exilé dans l'île de Banésie. Il mourut, à l'âge de 26 ans, assassiné par l'ordre de Tibère.

AGRIPPA (Camille) naquit à Milan dans le XVIe siècle et devint un habile architecte.

On a de lui plusieurs ouvrages sur l'architecture, la navigation et Y art militaire.

AfiRIPPA. (Castor), écrivain ecclésiastique, vécut sous Adrien et écrivit contre Basile. Eusèbe a fait l'éloge d'Agrippa.

AGRIPPA (HeQri-Corneille), né à Cologne, le 14 septembre i486, fut secrétaire de Maximilieri Ier et servit ensuite dans les armées de cet empereur ; mais plus tard il quitta le métier des armes pour l'étude du drô t et de la médecine. Après avoir été persécuté pour ses écrits, il alla à Lyon, où Louise de Savoie, mère de François 1er, le prit pour médecin. Agrippa écrivit contre cette princesse et fut emprisonné. Des qu'il fut élargi, il alla à Grenoble. U mourut en 1535. Les ouvrages qu'il a laissés sont : De incertitudine et vanitate scientiarum et arlium; De occulta philospphia; Declamalio de nobilitale ei proecellentia feminei seocus ; Dissertation sur le péché originel. La meilleure édition de ses œuvres est Ludg., apliq Berinqos fralres, 2 vol. in-8, .ettres italiques, et sans année.

AGRIPPINE, fille d Agrippa et de Julie, répudiée par Tibère, épousa Germanicus, qu'elle suivit dans toutes ses expéditions.

Après la mort de son mari, elle revint dans Rome portant ses cendres; à son arrivée, la douleur fut universelle. Tibère, jaloux de l'amour du peuple pour elle, l'exila dans une île où elle se laissa njourir de faim, l'an 35 de J.-C. De neuf enfants qu'elle Jaissa, Caligula et Agrippine sont les plus connus AGRIPPINE, fille de la précédente, et mère de Néron, joignit à la beauté un esprit délicat, qu'elle fit servir à ses débauches et à son ambition. Elle fut mariée trois fo.s, la dernière à l'empereur Claude, son oncle, qu'elle empoisonna pour faire régner son fils. Néron n'ayant pu la faire périr dans les flots, la fit poignarder, l'an 59 de J.-C. Cette ,princesse donna son noin à Ubium sur le

Rhin, qu'jelle fit agrandir. On l'appela la Colonie d'Agrippine. Elle a laissé aussi des mémoires dont Tacite s'est servi utilement.

AGROLLIUS (Censorius-Attious ) enseignait les lettres à Bordeaux au ive siècle. On a de lui un traité sur la propriété et les différences des synonymes latins.

AGROPOLI, pet. v. du roy. de Naples dans la principauté citérieure. Elle est située sur une haute colline, baignée par la mer.

AGROSTIS, genre de plantes de la fam.

des graminées. Caract. : épillets uniflores; à leur base deux glumes égales, surpassant la fleur, carénées et dépourvues de barbes; des deux paillettes, l'inférieure porte ordinairement une barbe sur son dos , et la supérieure à double carène est quelquefois très-petite ; d'autres fois elle est complètement nulle. Le nombre des étamines varie de un à trois.

Ovaire glabre, surmonté de deux stygmates plumeux ; fleurs disposées en panicules, lâches , quelquefois ramassées. M. Kuntz, à qui nous empruntons ces caractères, décrit quatre-vingt-dix espèces d'agrostis. Ces plantes croissent dans les champs et ne servent à aucun usage.

AGROUELLES. Nom donné dans certaines contrées à la crevette des ruisseaux. Ce petit crustacé se plaît dans les eaux vives.

Vuy. CREVETTE.

AGSPACH, pet. v. de la Basse Autriche, sur le Danube, à 17 1. 0. de Vienne.

AGUA. Sorte de crapaud du Brésil. Voy.

CRAPAUD.

AGUACATE. Nom donné au fruit du laurus persea. Voy. LAURIER.

AGUADO , jésuite espagnol, naquit ep 1566. Après avoir été confesseur du duc Oli- varez, il devint ministre de Philippe IV; il mourut en 1654.

AGUAQUENTE, vill. du Brésil, prov. de Goyaz, dist. de Parannan. L'or y était trèsabondant lors de sa fondation, en 1732.

AGUAS-CALIENTES (eaux chaudes), v.

de l'Amérique Septentrionale, confédération mexicaine, Etat de Zacatecas, à 15 1. N.-E.

de Guadalaxara. On y trouve des sources d'eau chaude très-abondantes, et distantes les unes des autres de 30 pieds ; elles sont fortement imprégnées de cuivre.

AGUERO ( Bendt-Emmanue] ) naquit à Madrid, eu 1626. Il grava des paysages. Mort en 1670. - , AGUESSEAU (Henri-François d') naquit à Limoges, le 27 novembre 1668. Son père, Henri d'Aguesseau, conseiller d'Etat, fut presque son seul maître. Le jeune d'Aguesseau- montra de bonne heure les plus heureuses dispositions. Il apprit la plupart des langues mortes et vivantes, étudia avec ardeur les poètes, et fit lui-même de très-bons vers. Ce talent, qu'il s'efforçait en vain de cacher, se reconnaissait dans sa prose même,


Qui avait le feu et l'harmonie de la poésie.

Il fit ses premiers essais dans la charge d'avocat du roi au Châtelet, où il entra à l'âge de 21 ans, et qu'il n'exerça que quelques mois. Il la quitta pour aller remplir une troisième charge d'avocat général au parlement de Paris, qui venait d'être créée. En 1700, le premier président du Harlay ayant parlé à Louis XIV du mérite du jeune d'Aguesseau, il fut nommé procureur général, quoiqu'il ne fût âgé que de 32 ans. Il remplit les devoirs de cette charge avec une égale supériorité. Il refusa à LouisXIV et au chancelier Voisin 1 enregistrement delà bulle unigenitas, et conserva son crédit. Louis XIV étant mort, et le chancelier Voisin ne lui ayant survécu que deux ans, le régent jeta les yeux sur d'Aguesseau , et le nomma, en 1717, pour lui succéder; peu après, les sceaux lui furent retirés, et il fut exilé à Versailles pour s'être opposé au système de Law. En 1720, à la chute du système, les sceaux lui furent rendus pour apaiser les mécontents; ils lui furent ôtés de nouveau en 1722, pour n'avoir pas voulu céder la présidence à Dubois. Il fut rappelé en 1727, et ne reprit les sceaux qu'en 1737. Dans le cours de l'année 1750, se voyant obligé par ses infirmités douloureuses d'interrompre son travail, et croyant ne pas devoir garder un emploi dont il ne pouvait plus remplir qu'une partie des fonctions , il demanda au roi la permission de donner sa démission. Elle fut signée le jour même qu'il finissait sa 82e année. Le roi lui conserva les honneurs de cette dignité avec 100,000 livres de pension. Il mourut le 9 février 1751 ; ses discours ont paru en 1756, en 2 vol. in-12. Ses œuvres complètes formant 13 vol. in-lt., en 1759 et 1789, et ses lettres en 1823,in-4.

AGUESSEAU ( Henri-Cardin-J.-B. de Fresne, comte d' ), académicien, petit-fils du président, et. le dernier de sa famille, fut député aux États-Généraux en 1789, sénateur en 1808, et pair de France en 1814. Il mourut en 1826.

AGUI ou SULTAN AGGI, roi de Bentam , dans l'île de Java, fils du sultan Agouin. Ce jeune prince, à qui son père avait remis la couronne, se rendit odieux à ses peuples.

Agoum voulut remonter sur le trône , il assiégea la ville de Bentam : Agui, avec le secours des Hollandais, prit le vieux sultan et le fit enfermer dans une prison où il mourut.

AGUILA (C.-T.-E.-H. d') mourut en 1815. On a de lui : Causes des événements de l, fin du dix-huitième siècle ; 4 vol. in-8; D'couverte de l'orbite de la terre; Paris, 1806.

in-8; Histoire du règne de Gustave; Paris, 1811 et 1816, in-8.

AGUILAR DE LA FROTTERA, b. d'Espagne, prov. et à 8 1. S.-S.-E. de Cordoue (Andalousie). Pop. : 850 hah.

AGUILAR DEL CAMPO, petite v. d'Espagne, prov. de Palencia, sur la Pisuerga, h 5 1. E.-S.-E. de Cervera. Il s'y fait un grand commerce de bestiaux et surtout de moutons. Pop. : 1650 hab.

AGUiLAS , petite île d'Espagne, une des Baléares, prov. de Palma. Elle est située près de la côte orientale de l'lie de Minorque, à 11. E. de Mahon.

AGUILAS, petite v. maritime d'Espagne, prov. de Murcie, sur la Méditerranée, à 10 1.

1/2 de Carthagène. Elle a un port commode et sùr ; il est défendu par quelques fortifications. Son commerce consiste en denrées, et est assez considérable.

AGUILLON (François), célèbre mathématicien, jésuite de Bruxelles, mourut en 1617 à l'âge de 50 ans. On a de lui un traité d'optique, estimé dans le temps et imprimé à Anvers, 1614, in-fol.

AGUIRRA (Michel d'), ministre espagnol, et auteur d'une Défense des droits de Philippe Il à la couronne de Portugal; Venise, 1521. Il mourut en 1538.

AGUIRRE (Jean Saenz d') naquit à Logrono, v. d'Espagne, fut d'abord interprète des livres saints à l'université de Salamanque, ensuite, censeur et secrétaire du tribunal du Saint-Office ; enfin , cardinal. Il mourut à Rome en 1699 : il a laissé divers ouvrages de théologie , mais celui qui lui fait le plus d'honneur est sa Collection des conciles d'Espagne ; Rome, 1693 et 1694, 4 vol. in-fol., réimprimés en 1753, 6 vol.

AGVEII OUAGHISr, v. de la Turquie d'Asie, dans l'Anatolie et le sandgiak de KodjahEïli. Elle est située sur la mer Noire, à l'embouchure de l'Acsou et à 18 1. de Constantinrmlp.

AGYLÉE (Henri), homme de lettres, naquit à Bois-le-Duc ; il possédait parfaitement la langue grecque. Il a traduit le Aomocanon dePhotius. Il mourut en 1595, âgé de 62 ans.

AGYNEIA, monécie, gynandrie, Linn.; fam. des euphorbes, Juss. Arbrisseau à feuilles alternes, stipulacées ; à fleurs ramassées, axillaires; les mâles en dessus, les femelles en dessous, et plus grandes. Elles n'ont qu'un calice en six parties profondes, sans corolle ; des anthères adhérentes dans les mâles; une capsule à trois coques dans les femelles. Ce genre présente deux espèces : l'une, glabre, habite les Indes; l'autre, qui présente un duvet en dessous, habite l'Amérique.

AHAIVTA ou ANTE , roy. dans la Nigritie Maritime ( Guinée Supérieure ) , tributaire d'Achanti. Il a pour capitale Boussoua. Le sol en est fertile ; la canne à sucre s'y plait et y devient d'une grosseur extraordinaire ; il y a d'excellents bois de charpente et des mines d'or.

AillAS, prophète de Sylo, vers l'an 924,


avant J.-C., prédit à Jéroboam son élévation, la mort de son fils Abiaet la désolation de sa maison. Il avait écrit l'Histoire du règne de Sa/ornon.

AHLWART (Pierre), fils d'un cordonnier allemand, naquit à Greifswald, en 1710. Il fut professeur de philosophie dans sa patrie, et écrivit sur la métaphysique, sur le tonnerre et sur les éclairs. Il mourut en 1791.

AHMEDABAD ou AMADABAD, ville de l'Inde anglaise, dans le district d'Ahmedabad (ancienne province de Guzurate) , présidence de Madras, possession immédiate de la Compagnie. On y fait un grand commerce de toiles de coton et autres étoffes ; il y a des manufactures de tapis, soie et or. Cette ville a beaucoup souffert : en 1812 elle fut ravagée par la peste, et, le 16 juin 1819, deux grands minarets, une des portes de la ville et plus de 200 maisons furent renversées par un tremblement de terre.

AZ5MED-BEIV-FARES , surnommé ElRazi, lexicographe et jurisconsulte arabe, mourut vers l'an 999. II est auteur de plusieurs traités de jurisprudence et d'un dictionnaire arabe qui se trouve dans la bibliothèque de Leyde et dans celle d'Oxford.

AHMED-BEN-MOHAMMED, poëte arahe. Il naquit à Jaen, en Espagne. Il est auteur de quelques poésies, des Annales d'Espagne et des Entreprises des Ommiades. Il mourut en 970.

AHMED-BEN-THOULOUN, étant gouverneur d'Egypte, profita de la faiblesse des caiifes pour s'emparer du pouvoir souverain. Il commença une dynastie arabe qui régna ea Egypte et fournit quatre princes.

Ahmed conquit une grande partie de la Syrie. Il mourut en 884.

AHMED- CHAH-EL-ABDALI fut élevé à la cour de Nadir-Chah (Thamas-Kouli-Khan) et s'empara, à sa mort, des provinces de Candaharet de Caboul ; il les érigea en royaume et prit le titre de châh. Il fit plusieurs expéditions dans le nord de l'Inde et vainquit l'armée combinée marhatte à la bataille de Panniput, en 1761.11 mourut en 1773, dans un âge avancé. Il eut pour successeur son fils Thimour-Châh.

AHMED-GHIEDICRou ACOMAT, fut grand Tisir de Mahomet Il et l'un des plus grands guerriers ottomans. Il enleva la Crimée aux Génois, descendit en Italie, et défendit avec succès les frontières asiatiques de l'Empire contre les Perses. Ahmed, malgré ses brillants services, fut étranglé, en 182 , par Bajazet, fils et successeur de Mahomet II.

AHMED-KHAN, frère et successeur d'Abaca-Khan , fut le premier des princes mo-

ui se fit mahométan. Il fut tué par ses ,n, en 1234..

^-^^ AGAR, ville de l'Inde anglaise, t d'Ahmednagar (ancienne progabad), présidence de Bombay.

Cette ville est belle ; elle est située à 601. de Bombay, aux pieds des monts Bahlghllts, et traversée par des canaux. Elle a une citadelle d'une demi-lieue de circuit. Ses fabriques de coton sont célèbres. Ahmednagarfut prise par les Anglais, le 12 août 1803, et la possession leur en fut assurée le 30 décembre suivant, par un traité de paix.

AHMED-RESMI-IJADJI fut conseiller du divan, et chancelier de Mustapha III, vers 1758. Il fut chargé par ce prince de deux missions à Vienne et à Berlin ; il en a écrit les relations : elles se auvent dans les annales de l'Empire ottoman, rédigées par Ahmed-Onaffis-Effendi, et imprimées en turc, à Scutari 2 vol. in-fol. ; traduits en allemand ; Berlin, 1809, in-8.

AHOOTULLA, coluberahœtulla. Voy.CouLEUVRE.

AllOUAI, genre de plantes. Voy. CERBEBA.

AHOUAZ ou AHUAZ , bourg de Perse dans le Kouzistan. Il est situé sur la rive droite du Karoun, et à 21 I. de Chuchter, capitale actuelle du Kouzistan. Cette ville fut jadis le séjour , pendant l'hiver, d'Artabanes, dernier roi des Parthes ; elle est aujourd'hui peu importante et peuplée d'environ 700 hab.

On peut s'embarquer sur la rivière qui coule à ses pieds pour aller àBassorah. L'air qu'on respire dans ce pays est malsain ; les fièvres y règnent continuellement.

AHRENDT, antiquaire et paléographe.

Il naquit dans le Holstein, et parcourut à pied la Norwège , la Suède, leDanemarck , la France , J'Espagne et l'Italie , afin d'étudier les antiquités scandinaves et runiques et les alphabets des ixe, xe et XIe siècles. Ses originalités lui attirèrent souvent de fâcheuses aventures dans le cours de ses voyages.

Il mourut en revenant d'Italie, en 1824. Le chargé d'affaires du Danemarck fit rassembler sa collection de manuscrits et les fit envoyer dans sa patrie.

AHRWEILER , petite ville d'Allemagne, sur l'Abr, chef-lieu de cercle, prov. du Bas Rhin, à 10 1. N.-O. de Coblentz. Elle dépend du royaume de Prusse. Il y a des ateliers de teinture, des tanneries et des fabriques de draps. On y fait un grand commerce des vins du pays. Pop. 2,079 hab.

AHUITRAL, empereur des Astèques ou anciens Mexicains, après avoir reculé les bornes de son Empire , encouragea l'industrie et embellit la ville de Mexico. Montezumà, sous le règne duquel les Espagnols s'emparèrent du Mexique, fut son successeur.

AIIUN(Agedunum), petite v. du dép. de la Creuse, arr. de Guéret, chef-liïu de cant., sur une montagne au pied de laquelle coule la Creuse, et à 4 I. S.-E. de Guéret et 12 1.

N.-E. de Limoges. Il y a des fabriques de toile dont il se fait un grand commerce. Il se tient à Ahun plusieurs foires par an, le 15 janvier, le mercredi des Cendres, le mer-

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credi de Pâques , le 26 mai, le 22 juin, les 2 et 22 septembre, le 1er et le 22 décembre ; elles durent un jour. Pop. : 1.700 hab. Son territoire renferme des mines de houille.

AHUS ou Anus (A husa). v. maritime de Suéde,préfect. et à 31. S.-E.deChristianstadt.

Son port, situé à l'embouchure de l'Helgeo, est l'entrepôt de Christianstadt. 11 se trouve,

dans ce village, des pétrifications curieuses.

AI , quadrupède du genre des paresseux et de l'ordre des tardigrades. Foy. ce mot.

AI, grande rivière de Russie, en Europe, dans le gouvernement d'Orembourg. Elle prend sa source dans les hautes montagnes d'Avaliak , et, après un cours de 551., pendant lequel elle reçoit plusieurs rivières , elle se jette dans l'Oufa.

AI , petite ville de France, dans le dép.

de la Marne, à 1 1. d'Epernay. On y recueille de l'excellent vin blanc.

AIAGOU, montagne de la Mongolie, sur la frontière N.-O. de la Chine.

AIAGOI S, rivière de la Mongolie. Elle prend sa source dans les monts d'Aïagou , et se jette dans le lac de Balkach, après un cours de 25 lieues.

AlAN. Voy. BULBOCODIUM.

AIAS, port de la Turquie d'Asie, situé sur le golfe d'Alexandrette, près du pas d'Issus, et à 161. S.-E. d'Adana.

"IAS, b. de la Turquie d'Asie, situé dans l'Anatolie, sur la route de Constantinople, est célèbre par ses bains d'eaux chaudes. On trouve des mines de cuivre et d'argent dans ses environs.

AIA-SOLUH, bourg de la Turquie d'Asie, dans l'Anatolie, bâti sur le penchant d'un mont. Des ruines attestent son antique splendeur et font supposer qu'il occupe l'ancien emplacement d'Ephèse. Parmi ces ruines, on remarque une mosquée, un caravansérail et un aqueduc. Ce bourg est a 30 1. de Smyrne,

et peuplé de quelques familles musulmanes.

AIBEIî (Azed-Eddyn) fut le premier sultan d'Egypte de la dynastie des Mameloucks baharytes. Lorsqu'il était général des troupes égyptiennes, il empêcha saint Louis d'être assassiné dans la prison où ce roi était détenu, après la bataille de Mansoura. Aibek mourut l'an 1257.

AIBLIIVG, b. de Bavière, dans le cercle de l'Isar, présidial de Rosenheim, situé près le contluentdu Mangfall et de la Glou, à 101.

S.-E. de Munich. Pop. : 950 hab.

AICA fi DO, architecte piémontais. Il a construit à Gênes plusieurs édifices, magasins , palais , aqueducs et ponts. Il est mort en 1650.

AICARTS DE FOSSAT, troubadour du XIIIe siècle. Il est auteur d'une sirvente, où il décrit la querelle de Charles d'Anjou et de Conrad IV , qui se disputaient la couronne de Naples.

AICIIACIi (A ich), petite ville d'Allemagne,

sur la rive du Paar dans la Haute Bavière, cercle du Danube, à ft. 1. 1/2 N.-E. d'Augsbourg. Il y a des fabriques d'horlogerie et des brasseries. Onyfaitle commercedulin. Cette ville fut prise et incendiée par les Suédois , pendant la guerre de 30 ans, et, en 1704, par les Anglais. Pop. : 1,650 hab.

AICHAH, filJe d'Abou-Bekr, fut la seconde

femme de Mahomet. Elle est appelée prophétesse par les Musulmans, et placée, par les commentateurs du Coran, au rang des quatre femmes incomparables qui ont paru sur la terre.

AICIIER (P.-Othon), de l'ordre des bénédictins, fut professeur de grammaire, de poésie, de rhétorique et d'histoire, à Salzbourg. Il mourut dans cette ville en 1705. Il a écrit plusieurs traités sur la législation, l'histoire et les mœurs des premiers temps de la République romaine ; le plus remarquable de ses ouvrages est : Horlus variarum inscriplionum velerum et novarum de comitiis veterum Romanorum.

AICHS1 ADI OU AICIISTJCDT (Auriatum, Dryopolis), v. de Bavière, chef-lieu, cercle du Haut Danube, située sur l'Armuld, dans une vallée fertile et agréable, à 4 1. N. de Neubourg, 15 1. S. de Nuremberg, 51. N.-E.

d'Ingolstadt. Il s'y fait un grand commerce de blé, fruits, houblon, légumes, lin et bois.

Les montagnes qui l'environnent fournissent fer, marbre, ardoises, pierre de taille.

AIDAB ou DJIDYD, v. et port de mer de l'Afrique Orientale, située sur les bords de la mer Rouge, côte d'Abesch en Nubie, a servi de point de communication entre l'Afrique et l'Arabie depuis 1068jusqu'en 1264.

Les caravanes s'y embarquaient pour Djeddah et La Mecque ; depuis 1360 elles ont pris une autre direction.

AI DAN fut évêque de Lindisfarne, dans le Norihumberland ; il prècha l'Evangile dans le nord de l'Angleterre. Ce prélat est représenté par Bède comme un modèle de toutes

les vertus. Il mourut en 651.

AIDOS, v. de la Turquie d'Europe, en Romélie, sandgiak de Silistrie; elle est située au pied du mont Hœmus, et à 261. N.-N.-E.

d'Andrinople. Il s'y tient en automne une foire considérable. Il y a dans ses environs une source d'eaux thermales.

AIGALIÈS ou AIGALIEnS, vill. de France, départ, du Gard, arr., cant. a 11. l/2d'Uzès.

Il y a des mines de houille dans ses environs.

AIGEiVLER (Adam), jésuite tyrolien, fut professeur de mathématiques et d'hébreu à l'université d'Ingolstadt.On a de lui un livre intitulé Fundamenta linguœ sanclœ; Dil- lingen, 1670, in-4. Il mourut en 1613.

AIGLAXDE, vill. de France, départ, de la Manche, arr., cant. et à 2 1 de Saint-Lô.

On trouve des carrières de pierre calcaire dans ses environs.

AIGLE, aqîiila, oiseau de proie du genre


des faucons. Caract. ; bec droit dans la plus grande partie de sa longueur, se recourbant brusquement vers son extrémité; tête aplatie en dessus et emplumée ; yeux grands et vifs, protégés par un sourcil proéminent ; ailes obtuses, les quatrième et cinquième pennes dépassant les trois premières ; les deux doigts externes réunis par une petite membrane; ongles longs, aigus et fortement courbés, celui du doigt postérieur beaucoup plus long que les autres. Ces caractères généraux suffisent pour faire distinguerl'aigle du vautour, mais ils sont communs aux autours, aux buses et à beaucoup d'autres oiseaux de proie.

Nous férons à sa place l'histoire de chacun de ces animaux.

La femelle de l'aigle est d'un tiers environ plus grande que le mâle, ce qui est commun à tous les oiseaux de proie ; elle pond pendant l'été deux ou trois œufê, rarement quatre, parmi lesquels un ou plusieurs sont inféconds; elle les couve pendant trente jours sans les quitter ; pendant ce temps, le mâle pourvoit à sa subsistance. Les aiglons naissent couvert d'un duvet blanc; ensuite apparaissent des plumes d'un jaune pâ-Ie, qui, à mesure qu'ils vieillissent, passent successivement par plusieurs nuances, jusqu'au brun le plus foncé; dans leur vieillesse, les aigles deviennent quelquefois. blancs; les maladies, la misère ou un jeûne trop prolongé, produisent aussi ce phénomène. La vie des aigles est fort langue ; on lui donne un siècle de durée. Cet oiseau est doué d'une grande force musculaire. Il s'élève dans les airs à une hauteur telle que l'œil ne peut le découvrir ; de là f il fond sur ga proie, qu'il abat facilement, la saisit avec ses robustes serres, et l'emporte dans son aire, où il la dépèce en lambeaux. Il se nourrit aussi de charogne, mais -il n'a pas, comme le vautour, cette finesse d'odorat qui la lui fait éventer de loin.

Pendant l'été, l'aigle habite la solitude des hautes montagnes ; l'hiver le ramène dans les plaines dont les forêts lui offrent un abri contre la rigueur de la saison.

AIGLE COMMUN. Cet oiseau a reçu différents noms des auteurs qui l'ont observé à différentes époques de son âge, et dans des contrées différentes. On l'a successivement et en même temps appelé aigle royal, grand aigle, aigle noble, aigle fauve, aigle roux, aigle doré, aigle brun, aigle noir, aigle du Canada, aigle rapace, aigle blanc. L'aigle commun est un des plus puissants oiseaux de proie. La femelle-atteint 3 pieds et demi depuis l'extrémité du bec jusqu'au bout des ongles, et 8 à 9 pieds de vol ou d'envergure ; elle pèse jusque 18 livres. S. n plumage est en général d'un brun noirâtre, plus ou moins rcné, suivant l'âge. On le trouve dans toutes les forêts des contrées montagneuses de l'Europe, et surtout en Suède, en Allemagne, en Ecosse, dans le Tyrol et dans les Pyré-

nées. Il est comman en Perse, en Arable, en Arménie et dans l'Amérique du Nord. AIGLE IMPÉRIAL, falco impwrialis. Cet aigle, qui habite les grandes forêts de l'Est et du Nord del'Europe, est un peu plus petit que le précédent; il a les ailes proportionnellement plus longues et le aorps plus trapu ; il passe pour le plus féroce. Ses ailes pliées atteignent ou dépassent l'extrémité de sa queue qui est presque carrée. L'ouverture du bec s'étend jusqu'au-dessous du bord postérieur de l'œil; à l'origine des ailes deux taches d'un blanc pur tranchent fortement sur la couleur du manteau. Le plumage est à peu près de la même couleur que celui de l'espèce précédente.

AIGLE CRIARD ou PLAINTIF, falco nœvius, aussi appelé petit aigle ou aigle tacheté (fal.

maculatus ). Il n'excède pas la grosseur d'un coq et n'a pas plus de quatre pieds d'envergure. Son plumage est en général d'un brun lustré, mêlé de taches blanches à la queue et aux ailes. Cet aigle est moins féroce que les autres, on l'apprivoise même aisément; il est iâche et ne s'attaque qu'aux animaux sans défense : il vit de canards, de perdrix, de rats et de mulots ; il mange aussi des insectes. Il est très-commun dans le Apennins et les autres montagnes des contrées méridionales de l'Europe ; on le rencontre fréquemment en Egypte.

AIGLE MOTTÉ, falco pmnatus. Cet aigle qui pourrait être confondu avec la buse pattue, dont il a la forme générale, s'en distingue par sa couleur. Cette espèce habite les forêts de l'Europe. On la trouve aussi en Egypte.

AIGLE GRIFFARD , aquila bellicosa. Il a été découvert en Afrique par Levaillant. Sa taille est celle de l'aigle commun ; ses jambes plus longues et ses serres plus fortes ; les plumes de l'occiput forment une huppe pendante en arrière ; le dessus de son corps est brun , le dessous blanchâtre ; son jabot est couvert d'un duvet lustré ; les grandes pennes sont noires , quelquefois rayées d'un blano sale.

Les cris de cet oiseau sont aiguset entremêtés de tons rauques et tristes. Ses habitudes paraissent être les mêmes que celles de l'aigle commun.

AIGLE ROYAL. Coquille da genre bulime. Voy. ce mot.

AIGLE, raia aquila. Nom donné à une espèce de raie, à cause de ses nageoires disposées comme les ailes de l'aigle. Voy. RAIE.

AIGLE (L'), promontoire de France, sur la Méditerranée , entre Marseille et Toulon.

AIGLE (L'), petite v. de France , dép. de l'Orne , sur la Rille, à 11 I. S.-O. d'Evreux, 19 1. S.-O. de Rouen, 281. O. de Paris. L'Aigle est entourée de murs ; l'on y pénètre par six portes. Il y a un tribunal de commerce , des manufactures de toiles , de baiiins, do.

serges etd'étomînes , des filatures de cnto'n


des fabriques de rubans , lacets , fils retors , quincaillerie, fils de fer et de laiton, d'épingles, d'aiguilles à coudre, de clous, d'anneaux de rideaux , de boucles, et de cordes d acier et de cuivre pour pianos; il y a aussi des tréfileries, des laminoirs pour le cuivre.

L'Aigle fait, en outre, un grand commerce en grains, bois et cidre. Il s'y tient plusieurs foires par an.

AIGLE (Ah) , petite ville de Suisse, dans le Bas Valais, cant. de Vaud , à 3 1. S. du lac de Genève. On trouve dans ses environs des mines de fer, du sel et du salpêtre. Cette ville , bâtie généralement en marbre noir non poli, a un aspect triste. Le vin qu'on récolte aux alentours est excellent : celui d'Ivorne est le plus renommé.

AIGLEPIERRE, vill. de France, dép.

du Jura , arr. de Poligny, cant. de Salins. Il

y a une mine de cuivre. Pop. : 466 hab.

AIGLEVILLE, v. des Etats-Unis d'Amérique, Etatd'Alabama,àl5 1.0. deCahawha.

AIGLER (Benoît), cardinal, naquit à Lyon, dan, le XIIIe siècle, fut abbé du MontCassin , sous Urbain IV , et appelé au cardinalat par Clément IV. Il mourut en 1682.

Parmi les ouvrages qu'on a de lui, on peut citer Le miroir des moines ; une Exposition de la rlgle de saint Benoît.

AIGNAI-LE-DUC (Atanacum), petite v.

de France, départ, de la Côte-d'Or, arrond.

de Châtillon, à 1*21. N.-E. de Dijon, chef-lieu de cant. On y fait le commerce des toiles ; il y a des forges et des sources d'eau salée. On y découvre souvent des médailles des premiers empereurs romains.

AIGXAN ou AGNAN, v. de France, départ.

du Gers, arrond. de Mirande et à 7 1. 1/2 N.-O. de cette ville, chef-lieu de cant. Elle est située près de la source du Midou.

AIGNAN (Saint-) ou SAINT-AGAN, vill. de France, départ, de la Charente-Inférieure, arrond. de Marennes, à 11. 1/2 de Rochetort, chef-lieu de cant.

AIGXAX ( Saint- ), v. de France, départ.

de Loir-et-Cher, arrond. de Blois, chef-lieu de cant. On y fait le commerce des vins, du bois, des cuirs et des draps. Pop. : 2,500hab.

Il y a dans ses environs une carrière de pierres à fusil ; c'est la seule de France. On trouve les bancs de silex pyromaque d'où on les tire, à une profondeur de 30 à 40 pieds.

AIGIVAIV (Saint-), vill. de France, départ.

de la Sarthe, chef-lieu de cant., à 2 1. N.-O.

de Bonnetable.

AIGNAX (Saint-), vill. de France, départ.

de la Mayenne, arrond. et à 8 1. de ChâteauGonthior, chef-lieu de cant.

AIGNAN ( Etienne ), homme de lettres , naquit à Beaugency-sur-Loire, en 1773; il fut nommé à l'âge de 19 ans procureur-syndic du district d'Orléans, et, en 1808, aide des cérémonies de l'empereur ; puis secrétaire à l'introduction des ambassades. Il en-

tra à l'Académie française en 1814. lia laissé: La mort de Louis XVI, tragédie; 1793, in-8; Chant funèbre aux mânes de neuf victimes d'Orléans ; 1795; Essai sur la critique, traduction en vers du poëme de Pope; 1801 ; L'amitié mystérieuse, 3 vol., trad. de l'anglais; 1802; La famille de Mourtray; 1802, 4 vol. ; une traduction du lUinislre de Wakefield de Goldsmith; 1803; Yllliade, traduite en vers; 3 vol., 1809; et quelques autres ouvrages peu imuortants. Mort en 1824.

AIGXAUX (Robert et Antoine Le Chevalier, sieurs d'), frères, nés à Vire, moururent vers l'an 1590. Ils ont traduit en commun les œuvres de Virgile , en vers français ; 1582, in—4 ; et les œuvres d'Horace ; 1588 , in-8.

Ils ont laissé entre autres pièces de poésie , un vol. intitulé Le tombeau de Robert et Antoine Le Chevalier frères: 1591.

AIGIVAY ,b. deFrance,départ.de laCôted'Or, arr. de Châtillon-sur-Seine, chef-lieu de cant., à 9 1. de Dijon. Il y a des manufactures de toile, des forges, des tanneries , et une source d'eau salée.

AIGJXÉ, b. de France , départ, de la Sarthe , à 21. du Mans.

AIGRE, petite v. de France, départ, de la Charente , arr. de Ruitec, chef-lieu de cant., à 7 1. d'Angoulême. Pop. : 1,400 hab. Commerce en grains , chanvre, lin, vins, et surtout en eaux-de-vie. Il s'y tient 12 foires par an, qui sont très-fréquentées.

AIGREFEUILLE (Charles d') , docteur en théologie, fut, vers le milieu du XVIIIe siècle , chanoine de Montpellier. On a de lui l'Histoire de la ville de Montpellier depuis son origine; 2 vol. in-4.

AIGHEFEGILLE, vill. de France, dép.

de la Charente-Inférieure , arr. et à 5 1. de Rochefort, chef-lieu de cant. Pop. : 800 hab.

AIGUEFEUILLE, vill. de France , dép.

de la Loire - Inférieure, arr. et à 5 1. de Nantes , chef-lieu de cant.

AIGREFIXOUVEGLEFIN, poisson du genre des gades , très-rapproché des morues, mais beaucoup plus petit. On le pêche dans les mers du Nord où il est abondant; on le sàle et on le conserve comme les morues. Ce poisson vit de harengs et de petits crustacés. Voy.

MORUE.

AIGREMOIXE, agrimonia, dodécandrie digynie, Linn. ; cl. 6, rosacées, sect. 9, Tourn. ; cl. 14 , ord. 10 , fam. des rosacées, Juss. Herbes à feuilles pinnées avec impaire; les folioles alternativement plus petites ; fleurs en épis terminaux, chacune d'elles suivie de trois bractées; calice à cinq dents, enveloppé d'un autre ; cinq pétales; deux semences endurcies au fond du calice. Linnée donne plusieurs espèces à ce genre, parmi lesquelles l'aigremoine eupatoire, eupatoria , et l'aigremoine rampante, paraissent trés-rapprochées, quoique la dernière ail les tiges plus courtes, plus épaisses et plus lié-


rissées. L'agrimonoïde offre des différences marquées. Voy. ce mot.

011 dit que le nom d'eupatoire a été donné à l'aigremoine par le roi Eupator, qui, le premier, découvrit ses vertus médicamenteuses. Sa racine a , au printemps, une saveur aromatique ; ses fleurs ont une odeur douce et agréable. Toute la plante est tonique et astringente ; on en fait un grand usage surtout dans la médecine vétérinaire. Cette plante croit partout, mais particulièrement dans les endroits ombragés.

AIGRETTE, bot. Espèce de pinceau de poils déliés, qui couronne certaines graines.

L'aigrette offre aux vents une surface suffisante pour qu'il puisse disperser au loin les semences végétales; les chardons, la dent de lion, plusieurs asters, plusieurs épilohes, ont les semences aigrettées. — Zool. Touffe de 'Poils que l'on remarque à l'extrémité du corps de quelques papillons et de quelques larves.

On dit que l aigrette est plumeuse, quand les poils en sont rameux. — Enfin on donne ce nom à un faisceau de plumes ordinairement effilées, qui décore la tête de certains oiseaux, comme le paon.

AIGRETTE , espèce de. guenon ainsi Mmmé, parce qu'elle porte un bouquet de poils sur le sommet de la tête. Voy. SINGE.

AIGRETTE, poisson du genre coris, dont le premier rayon delà nageoire dorsale s'allonge jusque derrière la tête, en forme d'aigrette. Voy. CORIS.

AIGRETTE BLANCHE, dénomination donnée à plusieurs coquilles. Voy. VOLUTE.

AIGRETTES, oiseaux du genre des hérons et de l'ordre des échassiers. Ce nom leur a été donné à cause des longues plumes occipitales et scapulaires qu'ils portent, et qui sont très-recherchées pour la coiffure des dames. En Orient il se fait un grand commerce de ces plumes. Ces oiseaux présentent plusieurs espèces.

AIGRETTE VULGAIRE, ardea garzetta, LA longueur de son corps est d'un pied et demi environ , et son envergure de près de trois pieds ; le plumage est d'un blanc éblouissant ; les pieds et le bec sont d'un beau noir; des plumes délicates décorent par des touffes brillantes la partie supérieure du dos , et d'autres plumes roulées, de cinq pouces de longueur, ornent sa tête. Elle niche dans les nifirôcages, où elle fait sa demeure ordinaire.

Cette espèce, connue aussi sous le nom d'aigrette de neige, ardea nivea , habite l'Europe ; elle est aussi répandue dans les autres parties du globe.

GRANDE AIGRETTE, ardea egretta. Cet oiseau, qui habite seulement laGuyane et quelques contrées voisines, est du double plus grand que le précédent. Il est blanc, mais n'a pas (te happe sur la tête ; ses plumes, plus grossières, ne sont pas estimées.

AIGRETTE ROl'SSE, ardea rufescens. Sa

taille tient le milieu entre les deux précédentes espèces; celle-ci est d'un roux de rouille ou d'un gris noirâtre. Le panache de son dos dépasse sa queue de plus de quatre douces; sonbcc est noir dans le bout, ainsi que ses pattes. Cet oiseau habite la Louisiane.

DEMI-AIGRETTE,ardealeucogaster. Plumes du dos moins fournies que celles des autres espèces ; cou et tête de couleur bleuâtre ; le reste da corps blanchâtre ; bec brun ; pieds jaunâtres. Cette espèce habite la Guyane et la Louisiane; mais elle est plus rare que l'espèce blanche, et on en fait moins de cas.

Pour plus de détails il faut consulter Buffon.

AIGUEBELLE (Aquabella), v. des Etats sardes (Savoie)", à 6 1. de Saint-Jean-deMaurienne et 6 1. de Chambéry. Il y a un vieux château et des tanneries. A 31. de là, dans la montagne de Saint-Georges, on trouve des mines de cuivre et de fer.

AIGUEBERRE ou AIQUEBERT (Jean-Dumas d'), naquit à Toulouse et fut conseiller au parlement de cette ville. Il mourut en 1755. II est auteur de queiques pièces de théâtre.

AIGUË - MARINE, BÉRIL ou ÉMERAUDE VERT BLEUATRE. Pierres précieuses très-rapprochées de l'émeraude, dont elles ne diffèrent presque que par la couleur, qui est d'un beau vert dans l'émeraude du Pérou , d'un vert plus ou moins foncé, quelquefois d'un jaune de miel dans celle des autres contrées. La couleur del'aigue-marine est d'un beau vert bleu ; sa cristallisation est la même que celle de l'émeraude. Les plus belles aigues-marines viennent des rives de l'Euphrate : on en trouve eh Daourie, principalement vers le sommet d'une montagne granitique nommée Odontchelon ; on en trouve aussi de plus ou moins belles dans diverses contrées de l'Allemagne. Toutes les pierres de ce genre sont en général moins pesantes que les véritables émeraudes. Leur dureté et la pureté de leur eau en déterminent le prix ; comme toutes les autres gemmes, elles se distinguent en orientales et en occidentales.

AIGUEPERSE (A qua sparsa), petite v. de France , départ, du Puy-de-Dôme , arrond.

et à 41. de Riom, chef-lieu de cant. Elle est située sur le ruisseau de Luzon , et ne forme qu'une rue. On voit près de cette ville une fontaine minérale dont les eaux sont gazeuses. C'est la patrie du chancelier de L'Hôpital et de J. Delille. Pop. : 4,550 hab. b. de AIGUEPERSE ou AJGUES-PERSES, b. de France , départ, du UhÓne, arr. de Villefranche, cant. de Monjols, à 4 I. de Beaujeu.

Il s'y fait un grand commerce de fil et de bétail.

AlGUES-DONNES, b. de France, départ.

de l'Aude, arr. de Limoux.. cant de Roquefort, comm. dePuilaurens. Il y a des sources d'eaux minérales.

AIGUES-CIIAUDES [A quee calida), sour-


ces d'eaux minérales de France, dans le départ. des Basses-Pyrénées, à 6 1. S. de Pau.

Ces eaux sont tiédes, et efficaces contre certaines maladies.

AI GUES-MORTES (Aquœmorlu ce), petite v. de France, dép. du Gard, arr. de Nîmes ch.-l. dé cant., à 61. E. de Montpellier, située à l'embranchement des canaux de la grande Roubine, de BÕurgidon et de Beaucaire.

Cette ville- est entourée de fortes murailles flanquées de quinze grosses tours. Ses maisons , toutes bâties en pierre de taille, n'ont qu'un étage. La toûr de Constance, château fort, sert de phare. Aigues-Mortes est un poste militaire important. Il s'y fait un grand commerce en sel, poisson frais et salé. Il s'y tient deux foires par an', lé 8 séptembre et le 30 novembre : la première dure huit jours, la seconde quinze. Pop. : 2,640 hab.

Cette ville était autrefois un port de mer ; saint Louis s'y embarqua en 1248 et en 1269.

François Ier et Charles Quint y eurent une entrevue en 1538. Aigues-Mbrtes- est maintenant à 2 1. de la mer.

AlGUES-VIVES (Aquoe vivœ), petite v. de France, départ, du 'Gard, arr. de Nîmes, cant. de Sommières, à 2 1. de Lunel. On y fabrique de l'eau-de-vie dont il se fait un grand commerce. , AIGUILLE, vill. de France , départ, des Hautes-Alpes, arr. de Briançon, chef-lieu de cant., à 41. de Mont-Dauphin. Il s'y fait des fromagesqu'on expédie en grande quantité à liarseille, Toulon, MontpellieretPerpignan.

AIGUILLE (Ll (Acus, Monsinaccessus), célèbre montagne de France; départ. de l'Isère, cant. de Vizille. Elle offre l'apparence d'un mont superposé sur un autre ; on lui a donné le nom de Mont inaccessible. Depuis la base jusqu'à la moitié de sa hauteur, elle a la forme d'un cône tronqué, et de là jusqu'au sommet, c'est un rocher vertical qui paraît cubique. Son sommet est élevé de 2,000 toises au-dessus du niveau de la mer.

AIGUILLE, poisson. Yoy. SYNGNATE, FISTULAIRE.

AIGUILLE , coquilles pointues et effilées.

Voy. POURPRE, STROMBE, BUCCIN.

AIGUILLES (le cap des), au S.-E. du cap de Bonne-Espérance. C'est la pointe la plus méridionale de l'Afrique.

AIGUILLET , poisson du genre squale , dont la peau ou chagrin est employée dans les arts. Voy. SQUALE.

AIGUILLON (Acilio, A iguillonum) , petite v. de France, dép. de Lot-et-Garonne, arr.

:d'AgeQ, cant. du port Sainte-Marie, dans une vailée très-fertile, au confluent du Lotet-Garonne, etàl 1. deTonneins. Pop.: 3,450 hab. Il y a des fabriques de serge et de droguets. On y fait le commerce du lin, du chanvre , blé, tabac , eau-dc-vie.

- AIGUILLON (L ), vili. de France, départ.

de la Vendée, arr. des Sables-d'Olonnd, cant.

de Saint-Gilles-sur-Rie, à 11. 1/2 de la mer.

Pop. : 1,000 hab.

AIGUILLON, aculeus punctorius, zool. Espèce de dard délié et pointu, caché dans l'abdomen, et servant de défense aux abeilles, aux guêpes, aux scholies, aux mutiles, etc. Cette arme est propre à la classe des hyménoptères. Sa forme varie suivant les différents genres. Le scorpion, animal d'une autre classe, le porte au bout d'une longue queue articulée , et qu'il fait mouvoir à volonté. Ce nom désigne encore les osselets aigus et d'une seule pièce, qui soutiennent les nageoires de certains poissons, comme la perche, et qui servent à leur défense.

AIGUILLONS, bot. Ce sont des productions dures et pointues, contiguës à la tige d'une plante ou à-ses rameaux, ses feuilles , ses fruits, etc. On les détache sans déchirement sensible, et en cela ils diffèrent des épines, qui naturellement font corps avec les tiges et ne peuvent en être séparées sans les briser. Les piquants du rosier sont des aiguillons ; ceux de l'arrête-bœuf sont des épines. On regarde les aiguillons et les épines comme les armes défensives des plantes qui en sont pourvues.

AIGUN, hameau de France, départ, des Basses-Pyrénées , arr. d'Oloron, cant. d'Accous. Il y a aux environs des carrières de marbre veiné de blanc , rouge, vert et violet, qui n'est pas susceptible de recevoir un beau poli.

AIGURANDE, v. de France, départ, de l'Indre, arr.- de La Châtre, chef-lieu de cant., à 19 1. S.-O. de Bourges. On y fait un grand commerce de bestiaux ; il s'y tient des foires très-fréquentées. Pop. : 1,617 hab. On y voit un ancien monument très-curieux, en pierre de taille et de forme octogone, sur lequel les habitants mêmes de la ville n'ont conservé aucune tradition certaine.

AlGIN (John), médecin et littérateur anglais , naquit à Kilvrorth, dans le comté de Leicester, en 1747 ; il exerça la médecine à Chester et à Warrington, et professa dans cette dernière ville la physique et la chimie.

L'académie de Warrington s'étant dissoute en 1780, il alla à Leyde se faire recevoir docteur en médecine; de là, il vint professer à Yarmouth , et plus tard, en 1792, il alla s'établir à Londres. Il mourut en 1822. Il a fourni quelques articles à plusieurs journaux, tels que Monthly Magazine, YAlheneum, le Classical journal de Valpy.Bon principal ouvrage est General biographJj. or lires of lheeminentpersonso[ail âges, countries, etc.; Londres, 1799-1815. 10 vol.in-4. Le D. Enthfield , Th. Morgan et Nicholson , furent ses collaborateurs.

AIRMAN ( Guili), peintre écossais que Thompson a chanté dans ses vers. Mort en 1731.AnJ, allium, hexandrie monogyniP, Li-nn.;


illium cepa, porrwn, cl. 9, liliacées, sect. 4, l'ourn.; cî. 3, ord. 10, fam. des asphodèles, Juss. Plantes à feuilles fistuleuses ou planes ; neurs en ombelles, denses ou lâches, quelquefois bulbifères; corolle en six parties, ouverte ; spathe mulliflore ; ombelle ramassée ; capsule supérieure. Ce genre, qui a été différemment divisé par les auteurs, renferme plus de soixante espèces, qui offrent des différences très-tranchées; la plupart sont originaires d'Europe. Les aulx en général ont une odeur forte et âcre; cependant quelques uns sont cultivés dans nos parterres à cause de leurs belles fleurs et de leur agréable parfum. Nous nous bornerons ici à décrire les espèces les plus remarquables.

AILICULTIVÉ, alliumsativum , Linn. Cette espèce est communément cultivée dans nos

jardins et sert à assaisonner les aliments ; la bulbe qui en est la partie usitée est composée d'une douzaine de tubercules réunis par leur base , qui donne naissance aux racines, sous une petite membrane blanche assez dure.

Tout le monde connaît les usages de cette plante et la manière de la cultiver; on en sème la graine ou on en plante les gousses.

AtL d ESPAGNE ou ROCAMBOLE, scorodoprasum, Linn. A les mêmes qualités que l'ail ordinaire, mais à un plus faible degré : il est également employé dans les cuisines.

AIL-CIBOULE, schcnoprasum. Originaire de Sibérie, il est cultivé dans les jardins. Ses feuilles en alène, arrondies, filiformes, s'emploient dans les cuisines; le scape est de la grandeur des feuilles; ses fleurs sont d'une couleur vineuse.

AIL D OURS, allium ursinum, Linn. II hahite communément les bois des montagnes; sa racine est traçante ; ses feuilles larges ; ses tiges hautes d'un pied ; ses belles fleurs jaunes l'ont fait admettre dans nos jardins, dont son odeur détestable aurait dù le chasser. On prétend que cette plante communique son odeur au lait des animaux qui la broutent.

AIL MOLLI. Feuilles lancéolées, sessiles ; trois pétales extérieurs, ouverts, les autres droits. Cette espèce, originaire des Pyrénées et de Hongrie, est cultivée dans les jardins et entre dans les préparations culinaires.

OGNON, allium cepa. Bube ordinairement arrondie, composée de tuniques charnues ; feuilles , radicales, fistuleuses ; hampe nue, renflée dans le milieu, fistuleuse; fleurs au sommet, ramassées en tête arrondie. On reconnaît en général deux espèces d'ognons : l'ognon rouge, dont la saveur âcre est légèrement sucrée, et dont l'odeur est excessivement piquante, et l'ognon blanc, qui possède ces qualités à un degré plus faible. La cuisson enlève aux ognons le goût âcre, et met à nu la saveur sucrée ; on ne les mange crus que dans quelques contrées méridionales.

POIREAU, allium porrum, Linn. Bulbes allongées, formées de tuniques blanches ;

feuilles radicales, amplexicaules, repliées en gouttière, longues; tige de deux pieds de haut, pleine de suc ; fleurs au sommet. Comme l'ognon, cette plante se cultive dans lesjar dins et sert aussi dans les cuisines.

AILAII ou ALANA, petite v. ruinée de l'Arabie , dans le Hcdjaz, sur la mer Rouge, à 43 1. de Suez. C'est de cette ville , appelée Elath dans l'Ecriture, que Salomon faisait partir ses flottes pour Ophir; elle est aujourd'hui le rendez-vous des pèlerins musulmans d'Egypte et des Etats barbaresques, qui vont à La Mecque et à Médine.

AILE. On entend par aile, en zoologie, tout organe qui sert à un animal pour voler. On conçoit facilement quelles parties différentes embrasse cette définition. Parmi les animaux qui ont la faculté de voler, nous examinerons successivement quels organes leur servent à cet usage.

Chez les oiseaux l'aile remplace le membre antérieur des quadrupèdes, et les os qui en forment le squelette offrent la plus grande analogie avec ceux de ces derniers animaux; la différence sensible qui les sépare au premier coup d'oeil tient à ce que l'un est revêtu de poils, l'autre de plumes. Les os des doigts se retrouvent dans les os de l'aile, quoique placés d'une manière un peu différente.

Les ailes des insectes sont des productions membraneuses plus ou moins transparentes, attachées à la partie postérieure et aux flancs de l'animal ; elles sont au nombre de deux ou de quatre, rarement plus, pliées ou étendues, nues et découvertes, ou cachées sous des étuis qu'on nomme élJtrcs.

En suivant rigoureusement la mauvaise définition que nous avons donnée, et qui seule est admise, il faudra aussi donner le nom

d'aile à cette expansion delà peau qui, chez les chauves-souris, remplit l'espace compris entre leurs flancs et les longues brisures de leurs membres thoraciques, et qui s'étend même jusqu'aux pattes des deux côtés de la queue. Par la même raison on ne devra pas refuser des ailes à ce petit lézard des Indes Orientales qui se soutient pendant quelques instants dans l'air à l'aide d'une membrane étendue en éventail sur des rayons osseux articulés à l'épine dorsale. Enfin, tout le monde connaît le poisson volant, qui, doit la faculté de se soutenir en l'air à l'extension de ses nageoires pectorales. Ces exemples suffisent pour prouver que la définition fondée uniquement sur la fonction est inexacte : outre cela, elle a encore le grave inconvénient de ne pas s'appliquer à de véritables ailes chez des oiseaux qui ne volent pas

comme l'autruche, les pingouins, les manchots.

AILE , botan. Ce terme désigne qu'une tige, un pédoncule, une semence, sont bordés d'une membrane ou feuillet prolongé sur leux longueur. Il indique aussi la feuille compo)


lee, dont le petiole est le support de plusieurs olioles disposées comme des fleurs.

AILE-D'ANGE , sorte de coquille. roy.

STROMDE.

AILE DE PAPILLON, nom donné à diverses coquilles. Voy. CONE, CAME, VOLUTE.

AILE COQUILLE. C'est la lèvre d'une coquille univalve, lorsqu'elle est trés-prolongée.

AILERON ou CUILLERON. Ecaille convexe ou membrane mince et transparente que l'on observe à la base des ailes et de chaque côté du corselet des insectes diptères. Elles facilitent leur vol et leurs mouvements. On ne doit pas les confondre avec les balanciers placés au-dessous des ailerons.

AILES, botan. On donne ce nom aux deux pétales latéraux des fleurs papilionacées , à cause de leur ressemblance avec les ailes ouvertes de certains papillons. Le pétale supérieur, se nomme étendardou pavillon, et l'inférieur est appelé carène..

AILHAUD ( Jean ), chirurgien , naquit à Lourmian, professa la chirurgie à Cadenet, et trouva la poudre purgative, à laquelle il donna son nom Après s'être fait recevoir docteur à Aix, il donna un Traité de l'origine des maladies et des effets de la poudre purgative. Il mourut en 1756.

AILHAUD (Jean-Gaspard de Castellet), secrétaire du roi et baron, était fils du précédent. Il a publié : Mémoire de médecine universelle prouvée par le raisonnement, ou traité des pièces de J. Ailhaud; 1764, 5 vol.

in-12; L'ami des malades, ou traité historique et apologétique de la poudre purgative; 1762, in-12; Traité de la vraie cause des maladies, et manière la plus sûre de les guérir par le moyen d'un seul remède ; 1776, in-12. Mort en 1800.

A1LLAND-SUR-THOLON, b. de France, départ, de l'Yonne, arr. deJoigny, chef-lieu de cant. On y fabrique des draps communs.

Pop. : 800 hab.

AILLEVILLERS, ville de France, dép.

de la Haute-Saône, arr. de Lure, cant. de Saint-Loup, à 21. 1/2 de Luxeuil. Il y a des fabriques de fer-blanc, des forges, des martinets et des tréfileries. Pop. : 1,309 hab.

AILLON, viii: des Etats sardes (Savoie) , à 3 L de Chambéry. On y trouve une mine de fer, une fonderie et une fabrique de clous.

Pop. : 1,688 hab.

AILLY (Pierre d') naquit près d'Abbeville, en 1350, de parents pauvres, et fut successivement chancelier de l'université de Paris, aumônier de Charles IV, évêque du Puy et ensuite de Cambrai, député aux conciles de Pise et de Constance, et enfin cardinal légat du pape Jean XXIII. Outre plusieurs-Quvrages de théologie , on a de lui des poésies françaises. Il mourut en 1420. Son éloge historique a été fait, en 1824, par M. Dinaux.

AILLY (Pierre d'), chiturgien; naquit à

Paris, en 1684. On a de lui un ouvrage estimé sur le Traitement des plaies d'armes à feu; 1668, in-12.

AILLY-LE-HAUT-CLOCIIER, village de France, départ, de la Somme, arr. d'Abbeville, chef-lieu de cant. On y remarque une papeterie. Pop. : 1,100 hab.

AJLLY-SUR.NOYE, vill. de France, dép.

de la Somme, arr. de Montdidier, chef-lieu de cant., à 4 lieues d'Amiens. Il y a des papeteries et des tourbières. Pop. : 800 hab.

AJLRED, ETHELRED ou EALRED, moine anglais, vécut dans le xue siècle. On a de lui une Généalogie des rois anglais et une Vie d'Edouard-le-Confesseur.

AIMANT. On donne ce nom aux minerais de fer doués de pôles magnétiques , c'qpt-4dire jouissant de la propriété d'agir par attraction et par répulsion sur un même pôle d'un barreau aimanté. L'aimant a un aspect métallique ; sa cassure fralche ressemble à celle de l'acier ; sa poussière noire, sa pesanteur spécifique 5,00. La cassure de l'aimant, souvent inégale, est écailleuse. lamellaire ,conchoïde ou grenue. Cette substance se rencontre fréquemment à l'état compacte; souvent aussi elle se présente en cristaux réguliers affectant la forme de l'octaèdre ou dudodécaèdre rhomboïdal.

L'aimant est composé d'oxigène et de fer, ou-plutôt de protoxideet de peroxide de fer, on pourrait le regarder comme une véritable combinaison saline ternaire, dans laquelle le peroxide jouerait le rôle d'acide et le protoxide celui de base. Cette composition donne 0,6902 de peroxide de fer pour 0,3098 de protoxide, ou bien 0,2871 d'oxigène pour 0,7179 de fer.L'aimant est une substance très-répandue à la surface du globe : il forme une montagne entière dans la Suède; il se trouve dans plusieurs localités de la Suède, delà Norwège, du Piémont, de l'Espagne et des Etats-Unis. On le rencontre sous plusieurs formes, en masses considérables, en nids, en rognons et en particules très-fines. De tous les minerais de fer l'aimant est celui qui contient le plus de ce métal : il rend 50, 60 et même 70 pour 100 au haut fourneau. On connaît la qualité des fers de Suède, extraits de ce minerai.

AIMANT ARTIFICIEL. On nomme ainsi des barreaux d'acier trempé auxquels on a communiqué la propriété d'attirer le fer et de diriger ses pôles dans le sens de ceux de la terre. La plus importante application de l'aimant artificiel est la fabrication des boussoles. Voy. MAGNÉTISME.

AIMANT DE CEYLAN. Toy. TOURNA-

LINE.

AIMAR ( Ribald ) , jurisconsulte , sous Louis XI et Charles VIII. On a de lui J'Histoire du droit romain, écrite en français; Mayencé, 1535'et 1539, in-8.

AiMARGUES ou A Y M ARGUE, petite v. de


France, départ, du Gard , arrond. et à il.

S.-O. de Nîmes, cant. de Vauvcrt.

AIMAR-YERAAI (Jacques), villageois de Saint-Veran, vivait à la fin du xvn0 siècle.

Il prétendait, à l'aide d'une baguette divinatoire, découvrir les métaux, les eaux souterraines, etc. Sur la réputation qu'il s'était acquise à Lyon, le fils du grand Condé, curieux de vérifier les prodiges qu'on lui attribuait, le fit venir à Paris. Mais Aimar n'ayant pu justifier @ sa célébrité, fut chassé.

AUIÉ ( Jean de Chauvigny ) naquit à Beaume, en 160V. On a de lui quelques poésies, et la traduction en vers des œuvres de Virgile.

AIMERIC (Mathieu), jésuite espagnol, a laisse plusieurs ouvrages dont leprincipalest: Specimen veteris romanœ littératures deperditœ; Ferrare, 1784, in-4.

AIMERIC MALEFAYE, patriarche d'Antioche, naquit dans le Limousin, au XlIII siècle , accompagna les premiers croisés en Orient, et fut le réformateur des ermites du Mont-Carmel. Il mourut en 1187. On trouve ses écrits dans la Bibliothèque des Pères et dans le Trésor de dom Martenne.

AIMOIiX, bénédictin de l'abbaye deFleurysur-Loire , est auteur d'une Histoire de France dont les deux derniers livres ont été achevés, après sa mort, par une main étrangère. On trouve cette histoire dans le t. ni de la collection de Duchesne. Aimoin mourut assassiné, en 1004.

AniON (François), élève d'Alcuin, fut évêque d'IIalberstadt en 841 ; il mourut en 852. Ses principaux ouvrages sont : Interprétation des Psaumes; Cologne, 1561, in-8.

AUION, prince des Ardennes, fut le père de ces quatre preux qu'on appelle communément les quatre fils Aimon. Le prince Renaud, l'aîné des quatre, après avoir porté les armes sous Charlemagne, se fit moine à Cologne, et mourut martyr, selon quelques légendaires allemands.

AIN, départ, de la France. Il est formé de la partie du gouv. de Bourgogne qui comprenait la Bresse, le Bugey, le pays deGex et la principauté de Dombes; la rivière Ain, qui le traverse du N. au S., lui a donné son nom.

Il est borné au N. et à l'O. par le départ, du Jura et par celui de Saône-et-Loire , au S.

par celui de l'Isère, et à l'E. par les Etats sardes et la Suisse. Sa superficie est de 2831.

carrées ou 58V,822 hect.; et sa population de 346,000 hab. Ce départ, est divisé naturellement en deux parties, l'une orientale, l'autre occidentale : la partie orientale est couverte de montagnes qui sont un prolongement des Alpes , au pied desquelles coule le Rhône ; et la partie occidentale offre au contraire nn plateau uni arrosé par la Reyssouse, la Yesle etla Chalaronne, dont les eaux vont grossir la Saône. Les étangs y sont très-nom-

breux dans le S.-O. ; on les empoissonne pendant une partie de l'année, et dans l'autre on les dessèche pour les cultiver. Vers le milieu du départ, on trouve le lac de Nantua : il est situé dans les montagnes et à 2J 2 toises au-dessus du niveau de la mer. Il y a des eaux minérales à Pont-de-Veyle, Toy et Césériat.

Le sol de ce département, composé, dans les plaines, d'une terre végétale peu épaisse qui pose sur une base d'argile compacte et imperméable, est marécageux. On y récolte orge, avoine, maïs, froment, fruits, une petite quantité de soie, beaucoup de fourrages , et des vins, dont les plus estimés sont ceux de Belley. On y engraisse beaucoup de bœufs.

de porcs et de bêtes à laine, et de la volaille : les chèvres y sont en grand nombre. On y élève des chevaux très-estimés. Les montagnes sont couvertes de forêts de sapin. Les productions minérales sont: le fer, l'argile pour la poterie, le marbre, des pierres de taille, des pierres lithographiques, qui rivalisent avec celles de Munich , la tourbe, l'asphalte. Son industrie consiste en quelques fabriques de draps et de toiles, les meilleures de France pour les voitures; on y fait des chapeaux de paille, du fil de chanvre, des poteries de grès, des objets nombreux de tournerie, façon Saint-Claude, un peu de tabletterie et de taillanderie ; on y distille les marcs de raisin dont on retire de l'eau-de-vie.

Ce département que plusieurs rivières navigables traversent, qui a dix forts sur lo Rhône, un canal, de Pont-de-Vaux à la Saône, six routes royales, seize routes départementales dans tous les sens, et dont la position géographique y établit un passage pour les marchandises entre le nord et le sud de la France, de Strasbourg à Marseille; entre l'E.

et l'O., de Genève à Bordeaux, fait principalement le commerce des denrées, du bois, des planches de sapin et de chêne, et des produits de ses fabriques. Les trois cinquièmes des vins qui s'y récoltent vont approvisionner Genève, et la plupart des bestiaux qu'on y élève trouvent un grand débouché en Savoie. Le départ, de l'Ain est divisé en cinq arrondissements, satoir : Bourg, chef-lieu; Nantua, Belley, Trévoux et Gex, subdivisés eux-mêmes en 35 cantons, qui forment 442 communes. Il est compris dans la 6' division militaire, diocèse de Belley, et est du ressort delà cour royale de Lyon et de l'académie universitaire de la même ville. Il nomme 5 députés.

ALV, riv. de France ; elle donne son nom au départ, qu'elle arrose particulièrement.

Elle prend sa source dans les montagnes du départ, du Jura, et se jette dans le Rhône, à 7 1. au-dessus de Lyon, après un cours d'environ 37 1. Ses principaux affluents sont: à gauche, la Bienne , l'Oignon , l'Albarine ; et à droite, la Valouse et le Suran. L'Ain est flottable pendant le temps des moyennes


eaux, depuis le village de Poitte, dans le départ, du Jura, jusqu'à son embouchure dans le Rhône. Son flottage consiste en bois de chauffage et de charpente. On construit, le long de ses bords, des bateaux qu'on envoie vides à Lyon, pour y être vendus.

AINAY-LE-CIIATEAU, pet. v. de France, départ, de l'Allier, arrond. et à 9 1. de Montluçon, cant. de Cerilly. Il y aune manufacture de droguets et une tannerie.

AINCILLE, vill. de France, département des Basses-Pyrénées. arrond. de Mauléon, cant. de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il y a un puits salé dont on retire du sel.

AINCOURT, vill. de France, départ, de Seine-et-Oise, arrond. de Mantes, cant. de Magny. Il y a une fabrique de bonneterie.

AINE (Marie-Jean- Baptiste - Nicolas d') naquit à Paris en 1730 , et mourut en 1804.

Il fut successviement maître des requêtes et intendant des villes de Pau, Limoges et Tours. Il a traduit les Eglogues de Pope, et XÉconomie de la vie humaine de Robert Dodley.

AINE, léger enfoncement qui existe chez l'homme, entre l'abdomen et le haut delà cuisse. L'aine est J'homologue de l'aisselle, tant à cause de sa position entreun membre et le tronc , que pour son importance due aux vaisseaux qui parcourent cette région.

AIN-IIAMIL , vill. de la Turquie d'Asie, en Syrie, à 1 1. S.-E. de Cana , sur la route de Saint-Jean-d'Acre à Tibériade.

AINOS, peuples de l'Asie Orientale, qui habitent principalement les îles d'Iesso et de Tchoka. Ils sont tributaires des Japonais.

Les Aïnos ont la taille haute et le corps robuste ; une barbe très-épaisse couvre leur visage. Les femmes nouent leurs cheveux derrière ou les laissent épars sur leur visage ; les hommes et les femmes se tatouent, se peignent les lèvres, et portent des boucles d'oreilles. Leurs habillements sont faits en peau de phoque ou en fil de l'écorce d'une espèce de saule ; les riches sont vêtus de toile bleue du Japon ou de la Chine. Ils pratiquent quelques cérémonies en l'honneur de Kamoï, divinité japonaise. Ils ont pour habitations des cabanes, et couchent sur des nattes. Leur nourriture principale est le poisson et le gibier. Ils sont doux, paisibles, hospitaliers, généreux, désintéressés. Leur gouvernement est patriarchaJ.

AINSWORTII (Henri), théologien anglais, de la secte des brownistes, qui est sortie des puritains. Cette secte ayant déplu à la reine Elisabeth, Ainsworth passa en Hollande, et y fut ministre. De là il revint en Angleterre, d'où il passa en Irlande, à Amsterdam. Il retourna dans sa patrie, et il y fut mis en prison. On a de lui un Commentaire sur le Pentateuque, les Psaumes, le Cantique des Cantiques; Londres, 1727, in-f. Il a fait aussi plusieurs ouvrages en anglais, relatifs

à sa secte, dont le dernier a paru en 1630.

Ainsworth vivait dans le xvn* siècle.

AINSWORTII (Robert) naquit à Woodiale, à i milles de Manchester, en 1660. Il s'occupa de l'éducation de la jeunesse ; et par la réputation qu'il s'acquit dans cet état, se procura de l'aisance. Il mourut à Londres le h avril 17i:{. Ses ouvrages sont une Grammaire latine; 1698, in-8; Monumenta vetustatis Kempiance; 1729, in-8; De clypeo Camilii antiquo ; 1734 , in-i ; Thésaurus linjruœ latinœ compendiarins ; 1736, in-V.

AIN-TAB (Antiochaad Taurum), v. delà

Turquie d'Asie, dans le pachalik de Marach, chef-lieu du sandgiak, est située dans une vallée , à 19 1. d'Alep; ses maisons sont bâties en pierre ; une rivière l'arrose, et fournit de l'eau, par des aqueducs, aux parties les plus élevées. On y trouve une grande église pour les Arméniens, cinq mosquées principales, et de beaux marchés publics, On y prépare des peaux que l'on teint ensuite en rouire et jaune , et on teint des laines; l'on y fabrique des tissus de coton et l'on y fait des selles et des arcs. Cette ville fut prise, en liOO , par Tamerlan. Pop. : 20.000 hab.

AIN-TAR, sandgiak de la Turquie d'Asie,

dans le pachalik de Marach, est située entre deux branches du Taurus On y trouve quelques plaines cultivées, mais la plus grande partie est stérile.

AIR. C'est un fluide gazeux, incolore, mais réfléchissant la couleur bleue quand on le considère dans l'atmosphère. Il n'est point un des éléments, comme le pensaient les anciens; on sait maintenant qu'il est formé d'un mélange de 21 parties d'oxigène, de 79 parties d'azote, de quelques dix millièmes parties d'acide carbonique, et d'une petite quantité variable de vapeur d'eau. L'air est, en outre, pesant et élastique. Il constitue la couche atmosphérique qui enveloppela terre, et dont l'épaisseur est de 60,000 mètres. Sa saveur nous est inconnue à cause de l'habitude que nous avons d'y être continuellement plongés. Il en est de même pour son odeur.

L'air est indispensable à la vie des animaux, par son rôle important dans la fonction de la respiration ; il est aussi un des agents principaux de la combustion : mais ces deux opérations absorbent beaucoup d'oxigène à l'air, et ne lui donnent guère, en échange, que de l'acide carbonique. Cependant, malgré la fréquente production de ce gaz, il en existe fort peu dans l'atmosphère.

Que devient l'acide carbonique? cette question, qui a longtemps préoccupé les savants, est enfin résolue. M. de Saussure, aidé des travaux importants de Pricstley, Sennebier et Ingenhouz, a reconnu dans la partie verte des végétaux , la propriété d'absorber l'acide carbonique. Une fois absorbé, le gaz est dé- 1 composé ; J'oxigène se dégage en partie dans


l'atmosphère, et le végétal ne conserve que le carbone.

AIR. Voy. AYR.

AIRA, genre de plantes. Voy. FOIN.

AIRAGUES, p. vill. de France, départ.

des Bouches-du-Uhône, à 2 1. N.-O. d'Orgon. Son territoire est fertile en vin blanc, connu sous le nom de clairette. Pop. : 2,100 liab.

AIRAIN. Aujourd'hui ce mot s'emploie seulement dans la langue poétique, pour désigner un alliage de cuivre et d'étain, dont l'usage est très-fréquent dans les arts, et qui est plus généralement connu sous le nom de bronze. Les deux métaux qui entrent dans la composition du bronze peuvent s'allier dans différentes proportions, et donnent lieu à des alliages dont les propriétés sont mises à profit pour divers usages.

Pour ce qui est de l'airain comme traduction du mot œs des Romains, il est fort difficile d'en donner la composition. Certains auteurs parlent de mines d'airain, ce qui donnerait à penser que par là ils entendaient le cuivre pur; d'autres mentionnent des objets d'art faits en airain allié avec l'or, l'argent ou un métal bleu qu'on croit être le zinc ou l'étain. L'airain le plus estimé était celui des vases de Corinthe : il avait été produit fortuitement par la fusion d'un grand nombre d'objets d'airain, pendant l'incendie de cette ville.

AIRAI1VES, bourg de France, départ, de la Somme, arrond. et à 6 1. d'Amiens, cant.

de Moliens-le-Vidame , sur trois petites rivières. A 2 1. de cette ville, on fait voir les restes du camp de César. Le commerce d'Airaines consiste en huile de navette, de lin, de faîne, d'œillet, de camomille, de chènevis et de noisette. On y fait des bas , des tamis, des cribles pour grains. La rivière d'Airaines fait tourner 30 moulins, dont 20 à huile. Pop. : 1,800 hab.

AIRAULT ( Pierre) , lieutenant criminel d'Angers, où il naquit en ;1536 , et célèbre avocat de Paris, n'ayant pu réussira retirer un de ses fils, qui s'était fait jésuite à son insu, composa un Traité de la puissance paternelle, in-4, qui a été imprimé plusieurs fois. On a encore de lui un livre très-curieux intitulé Traité de l'ordre et instruction judiciaire dont les anciens Grecs et Romains ont usè dans les accusations publiques, accomodés à l'usage de France ; Paris, 1598, in8. Il mourut le 21 juillet 1601. Ménage, son petit fils, a écrit sa vie en latin ; Paris, 1675, in-i.

AIRE ( Alurum, Vicus Julius), v. de France, départ, des Landes , arrond. et à 5 1. de Saint-Sever, chef-lieu de cant., siège d'un évêché suffragant d'Auch. Elle est située sur l'Adour, au bas d'un coteau audessus duquel est ce qu'on appelle aujourd'hui le Mas-d'Aire. Cette ville, autrefois

considérable, fut la résidence d'Alaric , roi des Goths. Il y a des tanneries, un établissement de bains et un beau pont sur l'Adour, Pop. : 2,500 hab.

AIRE (Aria), v. forte de France , départ.

du Pas-de-Calais, arrond. et à 31. de SaintOmer, chef-lieu de cant., sur la Lys. Elle est bien bâtie ; ses environs sont très-agréables.

On y remarque l'église de Saint-Pierre, l'hôtel-de-ville et son beffroi, et cinq fontaines publiques. Son principal commerce consiste en toiles de lin , futaines et huile d'oeillet ; on y fabrique des carreaux de faïence, d'un très-beau vernis , et du savon ; il y a des distilleries d'eau-de-vie de grain. Il s'y tient deux foires par an , le mardi de la Pentecôte , et le 3 novembre. Le fort de Saint-

François est à une portée de canon d'Aire.

C'est la patrie du père Mallebranche et de Guyard des Moulins. Pop. : 8,627 hab.

AIRE, nid des oiseaux de proie de grande espèce. Les aires sont le plus souvent placées sur les rochers les plus inaccessibles ou au sommet des plus grands arbres. L'extérieur est grossièrement construit en rameaux ou avec des herbes; l'intérieur est garni de laine, de plume, de duvet.

Dans les travaux agricoles on appelle aire une partie du sol bien aplanie, et sur laquelle on bat les gerbes afin d'en séparer le blé.

AIRELLE ou MYRTILLE, vaccinium, OCtandrie monogynie, Linn. ; vitis idea, oxycoccus, cl. 2, arbres monopétales, sect. 6, Tourn.; cl.9,ord. 3, fam. des bruyères, Juss.

Arbrisseaux et sous-arbrisseaux à bourgeons; les écailles des bourgeons souvent persistantes à la base des rameaux ; les feuilles alternes, et dans quelques espèces toujours vertes ; les fleurs pédiculées, solitaires, axillaires, ou nombreuses et accompagnées de bractées.

Les caractères sont : calice supère; corolle monopétale ; filets insérés au réceptacle; baie à quatre loges polyspermes.

Linnée avait assigné beaucoup d'espèces à ce genre.Wildenow en a encore augmenté le nombre: voici les plus connues.

AIRELLE ANGULEUSE, vaccinium myrtilhis.

Arbrisseau de dix-huit pouces au plus ; tiges et branches menues, anguleuses; feuilles presque sessiles ; fleurs en grelots ; baie d'un bleu noir, d'une saveur acidule, agréable, laissant l'empreinte de sa couleur sur les lèvres. Il existe dans plusieurs forêts. On le multiplie dans les jardins par ses graines. Il aime une terre de bruyère et l'ombre.

AIRELLE VEINÉE, vaccinium uliginosum.

Espèce plus petite que la précédente; à fleurs blanches et quelquefois rosacées ; les baies noires dans leur maturité; commune au mont d'Or, en Auvergne, où elle sert de nourriture aux oiseaux. Sa culture est celle de la précédente.

AIRELLE DE PENSYLVANIE, pensylvanicum.


Fleurs blanches; baiesbleues. Mémo culture.

AIRELLE PONCTUÉE, vaccinium vilis iclea.

Les tiges droites, non rampantes; fleurs ramassées au nombre de quatre ou de six, d'un blanc rougeâtre; baie donnant une couleur rouge ; originaire des montagnes froides de l'Europe. Elle se rencontre dans quelques endroits delà forêt de Compiégne. Même culture. AIRELLE CANNEBERGE, vaccinium oxycoceus. Sous-arbrisseau rampant, et entremêlant ses branches avec les mousses et les sphagnums dans les marais ; feuilles repliées sur le dos; baies rouges, et si acides, qu'elles attaquent l'argent. Cette espèce a une variété originaire du Canada, remarquable par la grosseur de ses baies, qui sont aussi rouges.

En général, toutes ces plantes, et leurs congénères, ont de la peine à s'accoutumer à un climat autre que celui qui leur est propre. Ennemies de nos jardins et rebelles aux soins de l'amateur, elles semblent lui demander à être abandonnées à la seule nature, dans les bois.

Les marchands de vin, dans le Nord, usent des baies de l'airelle, vilis idea, pour donner une couleur plus rouge au vin ; c'est une manière de frelater sans danger. La médecine se sert du suc de plusieurs espèces, et en ordonne un sirop qu'on dit préférable à la limonade et aux autres boissons rafraîchissantes de l'été.

AI HEXTI, archevêque de Gènes, a écrit plusieurs ouvrages, dont les principaux sont: Recherches historiques et critiques sur la tolérance des anciens Romains en fait de religion ; Explication de la table de Peutinger.

Ces ouvrages sont estimés. Mort en 1831.

AIROLA ( I). Ajigiola ) vécut dans le VIle siècle, fut chanoinesse de Gênes, et habile dans le dessin et le coloris. On voit plusieurs de ses tableaux dans différents couvents et églises de sa patrie.

AIROLA , v. du roy. de Naples, chef-lieu de cant., distr. et à 31. 2/3 de Nola, prov.

de la Terre de Labour, à 6 I. 1/2 de Capoue.

Pop. : 3,900 hab.

AIROLI (Jean-Marie), jésuite, fut professeur d'hébreu à Rome. Il a composé: Dissertatio biblica; 1704 ; De anno, mense et diemorlis Christi; 1718.

AIRVAULT, v. de France, départ, des Deux-Sèvres, arrond. et à 51. 2/3 dcPartcnay, chef-lieu de cant., sur la Thoue. Il y a des fabriques d'étoffes de laine et de toiles de chanvre et de lin, et des tanneries. On y fait le commerce de l'horlogerie, de la laine, des moutons, du vin, de 1 eau-de-vie, du blé et du lin. Pop. : 1,900 hab.

AI SOI, riv. de Bavière (Allemagne), qui se jette dans le Rcednitz, après un cours d'env. 15 1. du S.-O. au N.-E.

AISEY, b. de France, départ, de la CôtedOr, à 13 1. N.-E. de Dijon.

AISXE (J xena), riv. de France ; elle donne son nom it un dép. Elle prend sa source dans le dép. de la Meuse, près du village de Beaulieu, traverse les dép. de la Marne , des Ardennes, de l'Aisne et de l'Oise, où elle baigne Vouziers, Réthel, Soissons, et après un cours d'environ 45 1., vient se jeter dans l'Oise à 1/2 1. au-dessus de Compiégne. Elle est flottable depuis Mouron , dép. des Ardennes, et navigable depuis Château-Porcicn, même dép. Elle reçoit dans son cours : à droite, l'Aire, la Vaux; à gauche, la Retourne, la Suippe et la Vesle. Les bois de chauffage et de charpente sont les principales marchandises que cette rivière transporte; leur destination est presque toute pour Paris.

AISXE, départ, de France. Il occupe une partie de plusieurs petits pays dépendant des anciennes provinces de la Picardie, de fIle-de-France et de la Brie. La riv. Aisne, qui le traverse, lui a donné son nom. Sa superficie est de 3741. carrées ou 749,183 hect.; sa pop. est de 513,000 hab. Ce dép. offre des plaines entrecoupées de chaînes et de collines ; son sol est généralement calcaire ; le schiste argileux et la craie s'y trouvent dans le N.-E., la pierre meulière dans le S., et le plâtre sur les bords de la Marne. On y rencontre du fer limoneux, beaucoup de tourbe pyriteuse, des pierres propres aux bâtisses, de l'ardoise, des grès et de l'argile. Il produit du froment, du seigle, de l'orge, de l'avoine, du vin, du cidre, du chanvre, du lin, du foin, des plantes oléagineuses et potagères, et des légumes excellents. On y remarque de grandes forêts, principalement celle de Villers-Cotterets. On élève dans ce département des chevaux, des mulets et des ânes, ainsi que quelques bêtes Ú cornes, qui n'y réussissent pas très-bien. L'industrie de ce départ.

est très-variée : il y a des fabriques de batistes, gazes, linons, linge de table damassé, toiles de lin, toiles de coton, fil de lin , bonneterie, vannerie, savon vert, huile, couperose (sulfate de fer), clouterie, cordages d'écorce de tilleul, poteries, faïences et surtout de verreries. C'est dans ce départ, qu'est situé le magnifique établissement des glaces de Saint-Gobain, qui est jusqu'ici sans rival dans le monde. On y fabrique encore des sels de soude, l'acide hydrochlorique (muriatique), le chlorure de chaux. La plupart de ces industries sont répandues dans les villages, mais les fabriques de toiles sont en quelque sorte concentrées à Saint-Quentin, qui est appelé le Manchester de la France. Ce département est traversé par l'Aisne, l'Oise, la Marne, l'Ourcq, et par un canal, chef-d'œuvre de l'art, et en grande partie souterrain, qui rend les plus grands services au commerce, par 11 routes royales, et est sillonné dans tous les sens par 14 routes départementales.

Il est divisé en 7 arrondissements, savoir : Laon , qui est le chef-lieu, Château-Thierry,


Saint-Quentin (qui en forme deux), Chauny, Soissons et Vervins, et subdivisé en 37 cantons , qui renferment 858 communes. Il forme le diocèse de Soissons, est du ressort de la cour royale d'Amiens etdans la circonscription de l'académie, de cette dernière ville. Il nomme 7 députés.

JiSSÉ (Mademoiselle), Circassienne, naquit en 1694 ; elle fut vendue à l'âge de fa. ans et demi, l,5i#liv. à M. deFerriol, alors ambassadeur français à Constantinople, par un marchand d'esclaves qui assurait l'avoir enlevée d'un palais de Circassie pillé par les Turcs, et la disait fille d'un prince. M. Ferriol la fit élever en France, et bientôt après la séduisit. Mademoiselle Aissé, qui mena d'abord une conduite irrégulière, sut plus tard résister awx séductions du régent, que favorisait dans ses projets Mm. de Ferriol.

Elle aima le chevalier d'Aidy, qu'elle distingua dans le monde le plus spirituel et le plus brillant, où elle était lancée; elle en eut un fils. Mademoiselle Aissé fut portée par la religion à rompre ses rapports intimes avec le chevalier ; l'on trouve dans sa correspondance la peinture des combats de son cœur, et aan repentir. Elle mourut en 1733, d'une maladie de laBguellr. Ses Lettres ont été publiées avec dies notes de Voltaire; Paris, 1787, in-18, réimprimées en 1806. On trouve une curieuse lettre à elle adressée par M. de Ferriol, dans le t. iv des Mélanges des bibliêphiles français ; 1829, in-8.

AISSELLE. Espace creux situé au-dessous de l'épaule, entre le bras et la poitrine. Par analogie, on appelle aisselle, dans une plante, l'angle oue forme avec la lige l'insertion d'une feville ou d'un rameau.

AISY (le sieur d'), grammairien français, a laissé une Neuvelle méthode de la langue française, divisée en quatre parties ; Paris, 1674, in-12; Le génie de la langue française; Paris, taiS, in-12 ; deuxième partie; 1687, in-12.

AIT8:N (Giill.) naquit en 1731, dans le comté de Lanarck ( Ecosse ) ; U. fut d'abord jardinier et dévint ensuite surintendant du jardin botanique de Kew. Il est auteur d'un ouvrage intitulé Hortus kewensis. publié en 1789; 3 T.I. in-8 avec figures. Il mourut en 1793.AITONE, genre de plantes. Voy. AVTONU.

AITZEMA (Léon-Van) naquit à Dockum, en Frise, l'an 1600, d'une famille noble. II fut résident à La Haie des villes Anséatiques ; il y mourut en 1669, avec la réputation d'un habile politique et d'un savant dans les langues. On a de lui une Histoire des Provinces- Uni es, avec tous les traités et les pièces qwi la concernent ; 1671 , 15 vol.

in-4, ou 7 vol. in-f°. Il y en a eu une continuation en 3 vol. in-f°, qui vient jusqu'en ICîhï. L'Histoire des Provinces-Uuies, en 8 Yvl. in-4, dont il a paru, en 1757, les 3

premiers volumes à Paris, et le reste, en 1771, a été faite d'après cet ouvrage. On a encore de cet écrivain l'Histoire de la paix de Munster, écrite en latin; 1654, in 4.

AIX (Aquw Seætiœ), v. de France, départ.

des Bouches-du-Rhône, chef-lieu d'arrond.

et de cant., près de la rivière d'Arc. Cette ville, fondée ou restaurée par C. Sextius Calvinus, est située dans une plaine ; elle est le siège d'un archevêché et d'une cour royale, dont le ressort comprend les départ, des Bouches-du-Rhône, des Basses-Alpes et du Var. Il y a un tribunal de première instance, un tribunal de commerce, une conservation des hypothèques, un bureau d'enregistrement , une académie universitaire, one faculté de droit et de théologie, une bibliothèque renfermant des manuscrits précieux, un cabinet d'histoire naturelle et une salle de spectacle. Les monuments qu'on y remarque sont : la cathédrale, dont le baptistère est un ancien temple d'Apollon; la tour de l'horloge .élevée en 1510; la fontaine de l'hôteldc-ville, qui est surmontée d'une colonne de granit ; l'obélisque de la place du Palais ; l'église de la Madelaine ; celle de SaintJean , où sont renfermés les tombeaux de plusieurs comtes de Provence, et dont la flèche gothique est la plus élevée et la plus élégante du Midi. La promenade de la ville est ornée de la statue en marbre du roi René.

On récolte dans les environs de cette ville, des amandes, des olives et du vin. Aix a des manufactures de draps, de molletons, de ratines fines et communes, des filatures de coton , des fabriques de soieries et de velours de soie, des ateliers très-renommés de teinture en rouge pour le coton , et des tanneries. Son commerce consiste en huile, blé, olives, fruits secs, vins, eaux-de-vie, cuirs, laine, soie etsoieries. 11-sy tient quatre foires principales par an : le 10 février, dure cinq jours ; la veille de la Fête-Dieu, huit jours ; le 24 septembre, cinq jours ; le 4 décembre, cinq jours. C'est la patrie du P. Thomassin, de Tournefort, de Ch. Vanloo, du médecin Lientaud. Pop. de la ville : 21,900 hab. ; de l'arrond.: 98,000 hab.

AIX(Aqua Gratiana), pet. v. de Savoie, appartenant au roi de Sardaigne. Elle est fort ancienne, et située près du lac de Bour- get, à 4 I. N. de Chambéry. Pop. ï 2,000 hab.

Cette ville est renommée par ses eaux thermales qui y attirent chaque année beaucoup d'étrangers. Il y a deux sources : l'une est alumineuse, l'autre sulfureuse. Aix était autrefois plus considérable. On croit que ses bains ont été. réparés par le proconsul Domitien, sous l'empereur Gratien. On y remarque des restes d'antiquités, tels qae les débris d'un arc-de-triomphe et d'un temple consacré à Diane. -.

AIX, île de France , sur l'Océan, départ.

de la Charente Inférieure, à 31. dç La Rq-


chelle. II y a un phare au N .-0. C'est dans la rade de cette île que vont mouiller les vaisseaux qui partent de Rochefort, pour compléter leur équipement et attendre les vents favorables pour appareiller.

AIX D'AXGILLOX (les), bourg du départ.

du Cher, arrond. et à k 1. de Bourges, et près de Sancerre, chef-lieu de cant.

AIX-EX-OTIIE (Aqua), bourg du départ.

de l'Aube, arrond. et à 7 1. de Troyes, cheflieu de cant. Il y a une belle filature de coton. Pop. : 1,600 hab.

AIX-LA-CHAPELLE, l'un des gouvernementsdesprovinces Rhénanes,dans les Etats prussiens. 11 est borné au N.-E. par le gouvernement de Clèves, à l'E. par celui de Dusseldorfet de Cologne, au S.-E. par celui de Coblentz , au S. par celui de Trèves, et à l'O. par la Belgique. Il est divisé en 12 cercles , portant le nom de leur chef lieu: la ville d'Aix, le territoire d Aix, Geilinkirchen, Ileinsberg, Erkelenz, Juliers , Düren, Gremund, Montjoie , Eufen , Malrnedy, SaintVith.On estime sa superficie à 86 1. carrées, et sa population à 312,600 hab. Le territoire de ce gouvernement offre quelques montagnes et des parties marécageuses et arides.

Il est traversé par le lloër. Il produit des graines et du lin, du bois, des graines de genièvre. On y élève du bétail. Le gibier y est commun. Il y a des mines de fer, de calamine et de houille ; on y exploite l'argile, la tourbe et des carrières de pierre de taille.

Il y a des sources d'eaux minérales.On y trouve des fabriques de draps, d'étoffes de laine, de soie, de coton, de toile et de quincaillerie.

AIX-LA-CIïAPELLE (Aaclten des Allemands, Aquisgranum des Homains). v. des Etats prussiens, prov. Rhénane, capitale du gouvernement qui porte son nom. Elle est assez bien bâtie et le siège d'un évêché et d'un tribunal d'apjel. Cette ville peut être regardée comme la plus ancienne résidence des rois francs : depuis l'empereur Louis Ier jusqu'à Ferdinand Ier, en 1558, 36 rois et 10 reines y ont été couronnés, 17 diètes (de 953 à 1380), 10 synodes (de 799 à 1022) y ont été tenus. Les principaux monuments qu'on y remarque sont : l'église Notre-Dame: Charlemagne y a été enterré; l'hôtel-de-ville, bâti en 1353 sur l'emplacement d'un ancien fort romain: il est construit en pierre , et l'on voit encore la salle où , en 1748, a été tenu le célèbre congrès qui conclut le traité de paix d'Aix-la-Chapelle ; le bâtiment des bains; la fontaine d'Elise; le théâtre; l'hôtel de la régence; la nouvelle redoute; le grand marché, où l'on voit en bronze la statue de Charlemagne. Il y a à Aix-la-Chapelle un gymnase, une école de métiers, une école de commerce et une bibliothèque publique. Son industrie est trèsyariée et date de Charlemagne. Il y a de nom-

breuses fabriques de cotonnades, d'indiennes, de draps, de toiles de coton, de bonneteries, de soieries et de velours; l'horlogerie, l'orfèvrerie, la carrosserie, la quincaillerie qu'on y fabrique ont une grande renommée, de même que ses tanneries, ses teintureries, ses fabriques d'aiguilles, de laiton, de tabac, de bleu de Berlin, de sel ammoniac, de savon. Son commerce avec la Hollande, par Liège, où les marchandises sont transportées pour descendre la Meuse et le Rhin jusqu'en Hollande, et celui qu'elle fait avec l'intérieur de l'Allemagne , par Cologne, sont considérables. Les monnaies en usage dans cette ville sont celles dont on se sert dans tous les Etats prussiens; les poids et mesures sont ceux prescrits par le décret du 16 mai 1816. La livre ancienne se divise en 2 marcs, divisés en 16 onces ou 32 loths, et vaut 15 onces 1 gros 63 grains, poids de marc. L'aune correspond à 24 pouces 8 lignes du pied français.

Les eaux minérales d'Aix-la-Chapelle y attirent tous les ans un grand nombre d'étrangers. Pop. 37,000 hab.

AIZOON, icosandrie, monogynie, Linn. ;

c!. H.ord. 15. fam. des ficoïdes, Juss Plantes à feuilles alternes, solitaires ou géminées, inégales, sorties de la même insertion ; une seule espèce à feuilles comme opposées, et uniuore; corolle nulle ; capsule supérieure à cinq loges, à cinq valves. Ce genre offre beaucoup d'espèces, toutes du cap de Bonne-Espérance, une seule d'Espagne, et une autre des îles - Canaries.

AJACCIO. petite v. sur la côte del île de Corse, chef-lieu de la préfecture du départ.

de la Corse, tribunal de première instance et de commerce, collége ro) al, cour royale, évêché. Elle est située sur un terrain'qui avance sur le golfe et forme le port de mer le plus grand et le plus commode de la Corse.

Pop. : 7,670 hab. Son terrain est fertile en vins. Son commerce consiste en huiles, blés, vins, oranges et citrons. C'est la patrie de Napoléon Bonaparte.

AJALA (Martin-Perez), théologien espagnol. Il enseigna d'abord la grammaire, devint prêtre et fut envoyé plus tard au concile de Trente par Charles Quint qui, après lui avoir donné successivement deux évêchés, le nomma archevêque de Valence. Il est auteur d'un traité en latin des traditions apostoliques; Paris, 1562, in-8.

AJALA (Balthazar), d'Anvers, vivait dans le xvie siècle. Il était parent de Gabriel Ajala, savant médecin de son temps. Il a écrit des dissertations sur la discipline militaire.

AJA V. Nom de la côte E. d'Afrique, entre le royaume d'Adel et la côte de Zanguebar; ce pays s'étend depuis le cap Guardafui jusqu'à Magadoxo. On y fait le commerce de l'or, de l'ivoire , de l'ambre gris. Ce territoire produit de la myrrhe etdcs aromates : il


est divisé en plusieurs États, dont la République de Brava fait partie.

AJELLO (Sébastien) , Napolitain , fut un médecin fameux. Il publia , en 1575, une relation de l'horrible peste qui venait de ravager le royaume de Naples ; un Traité sur le catarrhe ; des vers en l'honneur d'Albert d'Aragon , duc d'Autriche.

AJELLO (N.) fut chef de l'école de Palerme, en Sicile. On a de lui des instructions pour les artilleurs , publiées en 1610.

AJOXC, genre de plantes. Voy. GENET ÉPINEUX.

AJOVÉA, cl. 4, ord. 6, fam. des lauriers, Juss. Petit arbrisseau de la Guyane à feuilles entières; à fleurs en panicules axillaires ou terminaux ; calice turbiné en six parties ; six étamines à filets glanduleux; stygmate en six parties; pour fruit une noix fragile, monosperme , remplissant l'intérieur d'une baie.

Les propriétés de cet arbrisseau sont jusqu'à présent inconnues.

AKABET, ASSELUI, défilé de l'Afrique , au désert de Barca, avec un port sur la Méditerranée , à 30 1. d'Albareton.

AKAKIA (Martin) naquit à Cbâlons-surMarne, et fut médecin de François 1er; il mourut en 1551. Il se nommait Sans-Malice, et prit le nom d'Akakia, qui signifie la même chose en grec. Il a traduit : A rs medica, quœ est ars parva ; et De ratione curandi, de Galien.

AHAKIA (Martin), fils du précédent, fut professeur royal en chirurgie , et médecin de Henri III. Il mourut en 1588, à l'âge de 49 ans. On a de lui : 1° Consilia medica; 1598, ln-fol. ; 2° De morbis mulierum, dans Gyr.œciorim libri de Spachius ; Aryentorati ; 1597, in-fol.

AKAKIA (Martin), fils du précédent, fut aussi professeur de chirurgie au collège royal, et docteur en médecine. Il mourut en 1605.

C'est de son frère Jean Akakia, médecin de Louis XIII , mort en 1630 , que descendaient Charles Akakia , confesseur de PortRoyal, mort en 1670; Nicolas Akakia du Lac. mort en 1712; Jean Akakia de Vaux, mort en 1712.

AKA\TICOIVE .Ce nom, qui signiife pierre de serin, a été donné à une espèce d'épidote dont la poussière est d'un jaune verdàtre.

l'oy. ÉPIDOTE.

AI\-BACIII-LnIA ( Sestos ), port sur le di troit des Dardanelles, dans la Turquie d'Europe. On trouve près de là la ruine du fcrt Zéméric, première place dont les Turcs s'emparèrent en passant d'Asie en Europe , ,ers 1356, sous le commandement du sultan Orcan.

AKBAR , grand mogol, naquit à Amerkf't , en 1542, et devint empereur en 1555. Il fut d'abord sous la tutelle de Beyram, son ministre, qui, s'étant révolté dans la suite centre lui, prétendit à l'empire. Akbar le

vainquit et lui imposa , pour punition, le pèlerinage de La Mecque, avec un traitement de 50,000 roupies par an. Akbar fit écrire, par Aboul-Fazl, la Statistique de l'Hindoustan. Il mourut en 1605.

AKENSlDE (Marc), médecin, naquit à Newcastle en 1721 ; il fit ses études dans les universités d'Edimbourg et de Leyde, où il prit le degré de docteur en médecine : il alla à Cambridge, devint médecin de l'hôpital de Saint-Thomas et de celui de la reine, et acquit le titre de médecin du roi. Il mourut en 1770. On a de lui (en anglais) une Dissertalion sur l'origine et la croissance du fœtus humain; Les plaisirs de l'imagination; un recueil d'odes. Ses œuvres poétiques ont été publiées à Londres ; 1772, in-4.

AKERRLAD (Suédois) fut un antiquaire célèbre; il trouva la clé d'une écriture cursive des Cophtes, inconnue jusqu'alors, etexpliqua plusieurs monuments de l'antiquité.

Il joignait à ces rares connaissances celle de la plupart des langues de l'Europe et de l'Orient, qu'il écrivait et parlait avec une égale facilité. Il mourut à Rome en 1819, à l'âge de 60 ans environ.

AKERMAN ou IhALOGROn, v. de la Bessarabie , sur le Niester et le lac Yidoreo. Elle est fortifiée. Elle fait le commerce du sel : à 1401. N.-E. de Constantinople. Pop. : 15,000 habitants.

AKIIiSSAR , v. d'Anatolie, située dans une belle plaine semée de coton et de grains.

Pop. : environ 40,000 hah. Elle est située à 13 lieues de Smyrne. Commerce de tapis et d'opium.

AKI ; A, fameux rabbin du XIe siècle et l'un des docteurs du collège de Tibériade, excita les Juifs à la révolte. Adrien le fit mourir ainsi que sa femme, son fils Pappus et un grand nombre de disciples, vers l'an 135 de J.-C.

AKMIN, v. d'Égypte, située sur la rive droite du Nil, à 80 1. S.-E. du Caire. Il y a des manufactures d'étoffes grossières. On y remarque les ruines de l'ancienne Panopolis.

AKOUCHI, quadrupède du genre agouti et de la fam. des cabiais. Il dilîère de l'agouti principalement par sa queue et son poil plus longs, et parce qu'il est beaucoup plus petit. Cet animal, dont l'existence a été contestée, vit dans l'Amérique Méridionale: les habitants du pays le nomment rat des bois.

Il est fort doux et fait entendre un petit cri semblable à celui du cochon d'Inde : sa chair est blanche et bonne à manger.

AKOLJI, mandarin, général et premier ministre de l'empereur de la Chine KienLong au XVIIIe siècle, se signala dans plusieurs guerres pour apaiser !es provinces rebelles à l'Empire ; il devint l'ami et le conseiller de son maître, et acquit l'estime des Chinois et des Tartares.


AKSA ou AczA, fleuve de Géorgie, qui se jette dans la mer Caspienne.

ARSCIHNSKA, fort de la Russie Asiatique, gouv.d'Irkoutsk, sur la rive droite de rOnDD et près des limites de la Chine.

AKTOUBA, nom que l'on donne à un bras du Volga. Il commence il 10 J. de Zarizin, et vient rejoindre le Volga près de son embouchure. On cultive sur ses bords beaucoup de mûriers.

ALA, v. de l'Emp. d'Autriche, gouvern.

du Tyrol, cercle de Rovcredo, sur la rive gauche de l'Adige, à 81. N. de Vérone. Il y a des fabriques de soieries et des filatures de soie. Pop. : 3,000 hab.

ALABAMA, fleuve de l'Etat du même nom, dans les Etats-Unis de l'Amérique Septent.

Il est formé par la jonction de la Cousa et de la Tallapousa; son cours, depuis ce point, est d'environ 50 1.

ALABAMA, un des États unis de l'Amérique Septentrionale, admis dans l'Union en 1819. Il est formé d'une partie de l'ancien territoire de la Georgie, et tire son nom d'une de ses principales rivières. Il est situé entre le 30° 12' et 35° de lat. N. , et entre 87° 36' et91°2' de long.E. Sa superficie est de 5,9481. carrées. La,température de ceclimat n'est pas la même partout. Au nord, elle est tempérée, au midi, et surtout pendant l'été, on y ressent des chaleurs de 32°. On trouve dans les forêts de cet Etat des cyprès, des chênes, des noyers, des cèdres, des frênes et des peupliers. On y récolte du coton, du maïs et d'autres céréales. Cet Etat est divisé en 24 comtés. Le siège du gouvernement est à Cahâba.

ALABAMA, v. des États-Unis, Etat d'Alabama, dans le comté deMonroe, située sur hi rivière du même nom, à 4 1. au-dessus du fort Jackson.

ALABASTER ou ELEVTBEJU., île de l'archipel des Lucayes, sur le canal de Bahama, et découverte par Christophe Colomb. Le climat est sain et produit beaucoup d'ananas : 25° de lat. N., et 79° de long. O.

ALABASTER (Guillaume) fut un théologien anglais; il mourut en 1640. On a de lui, entre autres ouvrages de peu de mérite, un Lexique hébreu.

ALABASTRITE, albâtre gypseux. Les anciens en faisaient des vases nommés alabastrons. Voy. ALBATRE.

ALACAMITE. Minerai de cuivre qui se rencontre à Alacama, dans l'Amérique Méridionale. Voy. CUIVRE.

ALAÇAR (Louis), jésuite espagnol, naquit à Séville, en 1554. Il est auteur d'un commentaire sur l'Apocalypse, qui lui coûta 20 ans de travail ; on y trouve une dissertation sur les poids et mesures dont il est question - dans l'Ecriture Sainte. Il mourut en 1613.

ALACER-DO-SAL, v. dû-Portugal (Estramadure), a 141. S.-E , de Lisbonne. On y

fabrique des nattes de sparterie, et on trouve des salines dans ses environs.

ALA - CHEUER (Philadelphia), ville de la Turquie d'Asie, dans FAnatolie, à 28 1.

E. de Smyrne ; latitude N. 38°, longitude E. 26e. Sa position en fait une des principales routes de Smyrne; les caravanes qui y passent régulièrement favorisent beaucoup son commerce. Cette ville, où l'on trouve des fabriques d'étoffes de coton, et où l'on fait de belles teintures, est beaucoup fréquentée par les marchands arméniens. Elle fut fondée par Altale Philadelphe frère d'Eumènes.

ALACOLAY. On nomme ainsi une espèce de bois dont les nègres se servent pour s'éclairer. On le nomme plus communément bois de chandelle.

ALACOQUE ( mademoiselle Marie), religieuse , à qui l'on doit l'établissement de la fête du Sacré-Cœur de Jésus. Elle mourut en 1690.

ALADIN, groupe de petites lies de l'océan Indien , faisant partie de l'archipel de Merghi, et près de la côte occidentale de la presqu'île de Malacca ; lat. N. 9° W, long.

E. 95° 40°.

ALAEDDYN, vulgairement ALADIIT, fut sultan d'Anatolie, et le huitième de la dynastie des Seldjoncides ; il se rendit célèbre par ses guerres contre le sultan d'Egypte et contre les Khowaresmiens, par la conquête de l'Anatolie et le rétablissement des villes de Sivas et d'Iconium. Il fut vaincu par les Tartares vers la fin de son régne. Il mourut en 1236.

ALAGOA.b. du Portugal, prov. d'Algarve, àl'E. de Villanova do Portimao.Pop. :

1,000 hab.

ALAGOAS, prov. de l'Emp. du Brésil trèsfertile. On y récolte beaucoup de tabac.

ALAGOAS (citadedas Alagoas), v. de l'Emp. du Brésil, capitale de la prov. de ce nom, sur la rive méridionale du lac Manquaba. On cultive la canne Il sucre dans ses environs, ainsi que le tabac. Pop. 14,000 hab.

ALAGON, riv. d'Espagne ; elle prend sa source dans la prov. de Salamanque et se jette dans le Tage, à 1 I. 1/2 N.-E. d'Alcantara, après un cours de 30 1.

ALAGON (Albabona) ,y. B'Espagne, prov.

d'Aragon, aux confins du Xiloca et de l'Ebre.

ALAGON (Claude), procureur syndic de Provence, eut la tête tranchée en 1605, par les ordres du duc de Guise, qui découvrit le projet qu'il avait de livrer Marseille aux Espagnols.

ALAGONA (Artelouche ae) fut chambellan du roi de Sicile au xve siècle. Il est auteur d'un traité sur la chasse aux oiseaux, sous le titre de Traité de volerie.

ALAIGNE, petite v. de France, départ.

de l'Aude, arr. et à 31. de Limoux. Pop. :

550 hab.

ALAIGNON, riv. de France; elle prend


sa source au mont Cantal et se jette dans l'Allier entre Brioude et Issoire.

ALAIMO (Marc-Antoine) , natif de Sicile, fut un médecin habile. Il mourut en 1662. Il est auteur d'un Traite sur la guérison des ulcères et d'un Discours sur les préservatifs des maladies contagieuses.

ALAIN, roi des Alains, n'est connu que par une médaille de ce prince , découverte il y a près d'un siècle. Voy. le Mercure de France (juillet 172',.).

ALAIN DE LILLE naquit à Lille; il florissait à l'université de Paris au milieu du XIIe siècle. Il mourut vers 1294, âgé de plus de 100 ans. On l'appelait le docteur universel.

Il assista au concile de Trente. Ses ouvrages ont été imprimés à Anvers, en 1653, in-fol.

ALAIN DE LILLE naquit à Lille; il fut religieux de Clairvaux, et évêque d'Auxerre en 1151. Il mourut en 1181. Parmi les ouvrages qu'il a écrits on doit citer la Vie de saint Bernard, écrite en latin.

ALAIN (Guillaume), nommé le cardinal d'Angleterre parce qu'il était né dans la prov.

de Lancastre, a écrit en faveur des catholiques persécutés en Angleterre. Il mourut à Rome, en 1594.

ALAIN (Nicolas), médecin de Saintes, est çonnu par un ouvrage qu'a publié son fils, intitulé De Santonum ngione et illustrioribus familiis ; 1598, in-4.

ALAIN (Nicolas), poëte anglais; on a de lui : Jupiter Pheretrius, poëme, quatre églogues, et une traduction en vers des Phénomènes d'Aratus; Paris, 1 vol. in-4, 1561.

ALAIN (René), poëte français, naquit à Paris en 1680 ; il est auteur de plusieurs petites comédies, dont la meilleure est 1 Epreuve réciproque, en 1 acte et en prose; elle a été imprimée en 1711. Alain est mort le 22 décembre 1720, à l'âge de 40 ans.

ALAIN (Chartier) naquit en 1386 à Bayeux, fut conseiller au parlement, secrétaire de Charles VI et de Charles VII. On l'appela le père de l'éloquence française. Ses ouvrages furent publiés en 1617, in-4, par Duchesne.

On estime surtout le Curial; le Traité de l'espérance; le Quadrilogue invectif contre Edouard III.

ALAI8, v. de France, départ, du Gard, chef-lieu d'arr. et de cant., à 8 1. de Nîmes.

Elle est le siège d'un tribunal de première instance et de commerce, et possède une conservation des hypothèques, un collège communal, une société d'agriculture, une salle de spectacle et une bibliothèque de 3,500 vol.

Il y a des fabriques de bonnets, de bas et de galons en colon, soie et filoselle , de gants, de serge, de ratine, de soie à coudre et de faïence noire. Il y a une usine où l'on fabri-

min fin h couperose ; des chapelleries, une de poterie, et une verrerie conAudérSbi^ ^^is est le centre d'un commerce

considérable de soie grège et ouvrée. Il y a deux foires par an, le 17 janvier et le24 août.

On y vend des soieries de toutes qualités, et des bestiaux. Dans ses environs on exploite un bassin houiller dont la superficie présente plus de 250 kilomètres carrés. Il y a aussi des mines de fer dont l'exploitation est en pleine activité. Le chemin de fer d'Alais à Beaucaire contribue beaucoup à la prospérité de son commerce et à l'augmentation de sa population. Pop. : 12,500 hab.

ALAIS, oiseaux de proie des Indes, désignés aussi sous le nom d'alèthes. Ils sont de la nature des faucons : on les dressait autrefois pour la chasse au voi, ALALÉONA (Jos.) naquit à Macerata en 1670. Il professa le droit civil à Padoue jusqu'à sa mort, arrivée le 5 avril 1749. On a de lui une Lettre critique sur les considérations d'Orsi, au sujet de bien penser ; des Mélanges de poésies; un Traité des succèssions ab intestat, en latin.

ALALVNGA, nom vulgaire d'une espèce de scombre qui se trouve dans la Méditerranée : c'est le thon blanc. Voy. SCOMBRE THON. v.

ALAMA, riv. d'Espagne, dans la prov. de Soria. Elle prend sa source prèsde Villarraso, à 6 1. 1/2 E.-N .-E. de Soria; elle coule du S.-O. au N.-E., et après un cours de 10 1.

se jette dans l'Ebre, près d'Alfaro.

ALAMA, vill. d'Espagne, prov. et à 4 1.

O.-S.-O. de Catalayud (Aragon), sur le XaIon, au pied de montagnes élevées. C'était anciennement une place forte. On y trouve des eaux thermales.

ALAMA YDE (Philippe), mère du baron de Sassenage, écuyer de Louis XI. Elle possédait une bibliothèque précieuse au xv8 siècle ; on en voit la preuve par sa signature apposée sur les volumes et manuscrits passés à la bibliothèque royale à Paris. Elle mourut en 1478.

ALAMANNI (Louis) naquit à Florence le 28 octobre 1495 et se réfugia en France pour éviter la colère de Jules de Médicis, contre qui il avait conspiré. Il y fut accueilli par François Ier, qui lui donna le collier de SaintMichel , et l'envoya ambassadeur auprès de Charles Quint, en 1554. II mourut en 1556.

à Amboise, où était en ce moment la cour.

On a de lui des élégies, des églogues, des satires, des hymnes en italien, imprimées à

Lyon; 1532, 1533, 2 vol. in-8; Girone il Cortcse; Paris, 1548, in-4 ; La Coltivazione; Paris, 1546, in-4; L'avarchide ; Florence, 1570, in-4; Flora, comédie; 1556, in-8.

ALAMANNI (Nicolas), Grec d'origine, fut secrétaire du cardinal Borghèse, et ensuite garde de la bibliothèque du Vatican. Il a élé l'éditeur de l'Histoire secrète de Procope, et a publié aussi une description de l'église de Saint-Jean-de-Latran, ALAMANNI (Cosme jésuite, naquit Ú

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Milan vers 1559; il fut un des admirateurs outrés de saint Thomas. On a de lui: Summa totiusphilosophiez ex l'homà, etc.; Pavie, 1608. Il mourut en 1634.

ALAMANON ( Bertrand d') naquit en France, près d'Aix; il vécut vers le milieu du xiue siècle. On a de lui des sirventes et des chansons.

ALAMBIC. Ce mot, emprunté à la langue arabe, désigne un des appareils les plus employés en chimie pour la distillation. L'alambic se compose essentiellement de trois pièces : la cucurbite, destinée à contenir le liquide qu'on veut distiller, et qui est exposée immédiatement au feu ; le chapiteau, qui s'adapte, par sa partie inférieure élargie, à la partie supérieure de la cucurbite et reçoit les vapeurs qu'il transmet, par un tube recourbé, au troisième morceau de l'appareil nommé réfrigérant. Le serpentin, qui est aujourd'hui presque le seul réfrigérant employé, consiste en un tube plus ou moins long recourbé en spirale, et baignant dins l'eau froide. Les alambics sont ordinairement en cuivre ; bn en a fait aussi en verre ; ces derni rs sont généralement remplacés par la connue de verre, qui est d'un usage plus commode. Voy. DISTILLATION.

ALAMIR, prince de Tarse, prit le nom de calife dans le ixe siècle. Il entra à la tète d'une armée de Sarrasins dans les provinces de l'Empire et les ravagea. Il fut battu par André Scythe, gouverneur d'Orient. Alamir, ayant été pris, eut la tête tranchée.

ALAMOS (Los), v. de la confédération mexicaine, dans l'Etat de Sonora-et-Cinaloa, et à 41 1. de Sinaloa; il y a aux environs de cette ville une riche mine d'argent.

ALAMOS (Balthazar d'), Castillan, entra au service d'Antoine Ferez, secrétaire d'Etat de Philippe II, dont il partagea la disgrâce.

Après être resté onze ans en prison, il obtint sa grâce de Philippe III, et fut employé par Olivarès, ministre de Philippe IV. Il mourut vers le milieu duxvu6 siècle. On a de lui une version de Tacite, imprimée à Paris en 1614.

ALAMUNDAR, roi des Sarrasins, fit des courses dans la Palestine en 509, et y fit mourir plusieurs solitaires. Touché des miracles qu'il leur vit faire, il se fit chrétien.

ALAN ou ALAM, petite v. de France, dép.

de la Haute-Garonne, arr. et à 5 1. de SaintGaudens. On y fabrique des étoffes de laine.

Pop. : 950 hab.

ALAN ou ALANT, DCHT, riv. de l'ancienne Marche de Brandebourg, reçoit la Bièse et se jette dans l'Elbe, près de Schnachemkourg.

ALAXD, archipel de la mer Baltique , situé entre la Suède et la Finlande, est composé d'une île principale qui lui donne son nom, et de plusieurs autres îles, et d'un grand nombre d'ilots rocailleux; les principales de ces îles sont :Lembland, Lumperland,

Brœndœ, Verdœ. Cet archipel appartient à la Russie depuis 1808. Il fait partie du gouvernement de la Finlande. L'île d'Aland (.Alandia) a environ 40 1. de tour; sa forme est irrégulière et ses côtes offrent plusieurs ports excellents, entre autres, celui d'Ytternas. Le sol de cette montagne est calcaire et est arrosé par plusieurs petites rivières. On y récolte beaucoup de grains : on y trouve beaucoup de pâturages et de forêts. La pêche est très-abondante sur ses côtes. Les habitants de cette île s'occupent principalement d'agriculture, de la chasse des oiseaux aquatiques et de celle des phoques, qui sont trèsnombreux dans cet archipel. Ils portent ces différents produits en Suède et en Finlande.

L île d'Aland est divisée en cinq paroisses : Sund, Saltvik, Fintrom, Hammarland et Jomala. Pop. : 14,000 hab.

ALAXD (Jean Fortescue) naquit en 1670, dans le Devonshire, débuta au barreau en 1690, fut successivement solliciteur général, baron de l'échiquier et juge de la cour du banc du roi en 1718. Il fut destitué par Georges Il ; plus tard, il fut nommé juge des plaids communs, puis pair d'Irlande. Il mourut en 1746. On a de lui Les exposes des causes dans toules les cours de JVestminslet.

ALAXGIS, b. de France, dép. des Vosges, arr. et à 6 1. S.-O. d'Epinal, canton de Xertigny, commune de Clerjus. On y trouve une forge et d'autres usines.

ALA GIUM ou ANGOLAN, cl. 14 , ord. 7 , fam. des myrtes, Juss. Arbres exotiques, fastigiés par des petits rameaux alternes, quelquefois pointus et épineux à leur sommet; les feuilles allernes, non ponctuées; les fleurs solitaires ou au nombre de trois, axillaires ; le calice à six ou dix dents; six ou dix pétales linéaires ; dix ou douze étamines; pour fruit, une baie couronnée, sphérique , charnue, presque coriace, uniloculaire, renfermant deux ou trois semences dans une pulpe.

ALAGUER (Alanguera), v. du Portugal (Estramadure), à 91. N.-E. de Lisbonne.

ALAXIEH ou ALAYA , pet. v. de Turquie, pachalik d'Itchil, chef-lieu du sandgiak du même nom ; elle est située sur un promontoire dominant le canal qui sépare Chypre de l'Anatolie. Elle contient environ deux mille maisons qui presque toutes sont délabrées.

Les rues sont étroites et en pente ; les mosquées petites et peu ornées. Elle est dominée par un fort en mauvais état. Le mouillage de sa rade n'est pas bon, étant ouverte aux vents d'O. et du S.-O. Pop. : 2,100 hab.

ALAXIS, b. d'Espagne, prov. et à 141. de Séville. On trouve à 1/2 I. de ce bourg une mine d'argent dont l'exploitation fut entreprise par les Romains; elle est peu riche.

ALAXXO, b. du roy. de tapies, dans la prov. de l'Abruzze Ultérieure Ire, distr. de Civitade Penne, cant. de Torre di Passeri.


IJ s'y tient une foire du 1er au 15 juillet, et une le 8 septembre. Pop. : 1,537 liab.

ALAR ou ALLAnT, b. de Perse, prov. de l'Irak Persique ; il est situé sur la pente d'une montagne, à 5 1. de Téhéran.

ALAHCON, b. d'Espagne, prov. et à 151.

- de Cuença (Nouvelle Castille), sur un rocher qu'entoure presque entièrement le Xucar.

On y remarque un château fort et les belles façades des églises Santa-Maria et Saint-Jean.

Ce bourg presque en ruines maintenant, fut enlevé aux Maures par Alphonse VIII. Pop.: 500 hab.

ALARD ( François), fils d'un catholique converti de Bruxelles, et forcé, par son père, à se faire dominicain, réussit dans la prédication et se fit ensuite protestant. Sa mère l'ayant dénoncé à l'inquisition, il fut mis en prison et condamné à mort ; il se sauva de son cachot la veille du jour de l'exécution. Il mourut en 1578, pasteur de Wilster, dans leHoIstein. Il a laissé quelques ouvrages en latin et en flamand qui sont entièrement oubliés. Ses fils et petits-fils sont connus par des ouvrages de théologie et de philosophie. Le dernier mourut à Hambourg, en 1756.

ALARD, prêtre d'Amsterdam, naquit dans cette ville, en 1490. Il fut professeur de belles-lettres dans sa ville natale, à Cologne, à Utrecht et à Louvain. 11 mourut en 15i4.

Il légua sa bibliothèque aux orphelins d Amsterdam. On trouve le catalogue de ses ouvrages dans la Bibliotheca belyica de Poppens.

ALARIC (canal d'), en France, départ, des Hautes-Pyrénées. Il fut ouvert en 507 , sur la rive droite de l'Adour, au-dessous de Bagnères, par ordre du roi Alaric. La longueur de ce canal est de 101.; il sert aux irrigations de la plaine de la rive droite de l'Adour, et à faire mouvoir un grand nombre de moulins.

ALARIC Ier, roi des Goths, fut l'un des plus cruels ennemis de l'Empire romain ; il désola plusieurs provinces de l'Orient, passa en Italie et saccagea Rome en 409. Il mourut à Cosence, en 410. Ses soldats, pour le dérober à la vengeance des Romains, l'enterrèrent au milieu de la rivière de Vasento, avec des richesses prodigieuses.

ALARIC II, roi des Visigoths, en Espagne, en 484 , possédait, dans les Gaules , tout le pays qui s'étend du Rhône à la Garonne. Clovis s'en empara après l'avoir tué de sa propre main , à Vouillé, près de Poitiers, l'an 507. Il a publié un recueil de lois, appelé Code d'Alaric, tiré du code Théodosien.

ALARO, b. d'Espagne, dans l'île de Maj orque, à 41. N.-E. de Palma. Son territoire est fertile; il s'y trouve une carrière de marbre blanc nuancé, susceptible d'un beau poli, el qu'on nomme amandrado. Pop. : 2,500hab ALARY (Jean), né à Toulouse, a publû

un recueil intitulé Récréations poïtiguw; Paris, 1605, in-4. ,.

ALARY (Pierre-Joseph), prieur de Gournay-sur-Marne, naquit à Paris , en 1690, et mourut en 1770. Il fut précepteur de Louis XV, et reçu, à ce titre, de l'académie française.

ALARY (Etienne-Aimé), abbé, naquit en 1761 et émigra en 1791 ; il fut aumônier du quartier général du prince de Condé, et confesseur des ducs d'Angoulême et de Berri.

En 1796, il fut blessé sous les murs de Munich , et en 1799 , il eut un cheval tué sous lui à Constance. Il rentra en France en 1803 ; il y fut arrêté et enfermé pendant quelques années. Sous la Restauration il devint chapelain de la duchesse de Berri. Il mourut en 1819.

ALARY (N.) naquit à Pampelune en 1731 ; il fut missionnaire à Siam en 1763, et 9 ans au Bengale; en France, il devint directeur des missions étrangères, de 1772 à 1792, époque où il passa en Angleterre. Revenu à Paris en 1802, il reprit la direction du même séminaire jusqu'en 1809, où cet établissement fut supprimé. Il mourut en 1817.

ALASCO (Jean), évêque polonais, adopta la réforme de Luther, fut l'ami de Mélanchton et d'Erasme, et prédicateur d'une congrégation protestante à Embden, en 1550.

Il mourut en 1560.

ALASKA, pointe de terre la plus occidentale de l'Amérique Septentrionale, et à 250 I.

S. du détroit de Behring. Cette péninsule appartient aux Russes, qui en retirent de belles fourrures.

AL-ASSABAX, île de la mer Rouge, prés la côte d'Arabie et la terre d'Yemen ; lat.

N. 15°30\ long. E. 39° 53'.

ALASSAC, petite v. de France, dép. de la Corrèze, arr. et à 2 I. 1/2 de Brives, cant.

de Donzenac. On cultive la vigne dans ses environs. Pop. : 3,160 hab.

ALASSIO, b. des Etats sardes (pays de Gênes), prov. d'Albenga, chef-lieu de mandement, à 41. N.-E. du port Maurice. Ceb., étroit et mal bâti, a un bon port. Son commerce est assez considérable : il consiste en thon, fromage, vin, blé, tanneries, toiles, vermicelle ; il y a des chantiers de constructions. Pop. : 6,500 hab.

ALATA, vill. sur la côte occidentale de l'île de Corse, iil 1. d'Ajaccio; il appartenait à la famille Pozzo-di-Borgo, une des plus distinguées de la Corse.

ALATAIL\J\IA, 11. des Etats-Unis d'Amérique, dans la Géorgie. Il se jette dans l'océan Atlantique, près de Darien , à 231. S.O. de Savannah, après un cours de 35 1. du N. au S., au travers de forêts et de plaines.

ALATERXE, rhamnus alaternus, pentandrie monogynie, Linn.; cl. 20, sect. 1, genre 3, Tourn.; fam. des nerpruns, Juss.

Ce genre de Tournefort a été compris par


Linnée dans celui des nerpruns, dont il a presque tous les caractères. L'alaterne est un arbrisseau dont la hauteur n'excède pas dix pieds. Ses branches nombreuses, garnies de feuilles ovales, pointues, légèrement dentelées, d'un beau vert, persistantes l'hiver; des stipules très-petites ; les fleurs en corymbe, axillaires, petites, de couleur herbacée, presque toujours uni-sexuelles.

L'alaterne, originaire des contrées plus chaudes, craint nos hivers; il est nécessaire de le couvrir pendant les gelées. On le multiplie de semences, sur couche, par des marcottes et les greffes de ses variétés. Son bois, semblable à celui du chêne vert, est employé par les ébénistes.

ALATLI, alcedo torquato. Grande espèce, dans le genre de l'oiseau martin-pêcheur. Il a une sorte de collier blanc, et on l'appelle aussi oiseau à collier ; le dessus du corps est gris-bleuàtre, et le dessous d'un gris-marron ; les plus grandes pennes noirâtres; celles de la queue rayées de blanc. On trouve cet oiseau dans les Antilles et au Sénégal.

ALATRI, anc. v. d'Italie. dans les Etats de l'Eglise, délégation deFrosinone, sur une colline, à 18 1. S.-E. de Rome. Elle est entourée de restes de murs cyclopéens. Pop. :

8,700 hab.

ALATYR, riv. de Russie en Europe. Elle prend sa source dans le Nijneï-Novgorod, et après un cours de 50 1. de l'O. à l'E., va se jeter dans la Soura, près de la v. d'Alatyr.

ALATYR , distr. du gouv. de Simbirsk , dans la Russie d'Europe. On y compte 75,000 hab. Son territoire est arrosé par la Soura et l'Alatyr , et peu fertile. Il y a des fabriques d'eau-de-vie et de potasse.

ALATYR , v. de Russie, en Europe, gouv.

de Simbirsk, chef-lieu d'un district. Elle est située à l'embouchure de l'Alatyr dans la Soura. Cette ville est bâtie en bois et a cinq églises. Il y a une fabrique de cuirs et une verrerie tout près de la ville. On y fait un grand commerce de grains ; ses marchés sont très-fréquentés. Pop. : 2,800 hab.

ALAUSI, ville d'Amérique , république de l'Equateur (Ecuador), prov. de Chimborazo. On y fabrique des draps, des espagnolettes et des tissus de coton. Son territoire renferme des eaux minérales chaudes.

ALAUTOUALT (Alutœ), riv. de la Turquie Européenne ; elle prend sa source dans la Transylvanie et se jette dans le Danube visà-vis de Nicopolis , à 12 1. E. de Viddin.

ALAVA, prov. d'Espagne, capitainerie générale de Guipuscoa, l'une des anciennes provinces basques en Espagne. Elle est presque entourée de toutes parts de montagnes couvertes de forêts, et renfermant des mines de fer, de la tourbe, des carrières de plâtre et diverses qualités de marbre. On y trouve plusieurs sources d'eaux salées et sulfureuses. Son territoire produit du blé, du chanvre, du

lin, de l'huile et du vin. Il y a un petit nombre de forges, et des fabriques de sirops et de chapeaux , ainsi que des manufactures de toiles pour le service de table, et de draps communs. Elle a pour capitale Vitoria.

ALA VIN, chef des Goths qui avaient été chassés de leur pays par les Huns, supplia l'empereur Valens de leur laisser habiter les rives du Danube : cela leur fut accordé; mais bientôt fatigués des vexations du lieutenant de cet empereur, ils prirent les armes contre lui et le vainquirent près d'Andrinople , en 378.

ALAYRAC, petite v. de France, dép. de la Drôme, arr. et à 3 1. 3/4 de Montélimart, cant. de Dieu-le-Fit, au bord de la forêt de Taulignan. On trouve une verrerie dans les bois qui l'avoisinent.

A'LAWY, médecin de Nadir-Châh (Thamas-Kouli-Khan ). Il mourut en 1749. Ses principaux ouvrages sont : Recueil des Recueils, et se trouvent dans ïEncyclopédie médicale.

ALAZÈNE, auteur arabe du xi* siècle. Il a écrit sur l'optique.

ALBA-ESQUIVEL (Diego), habile canoniste, naquit à Vitoria, futévêque d'Astorga, puis d'Avila, et ensuite de Cordoue. Il assista au concile de Trente, et mourut, le 14 mars 1562. On a de lui : De conciliis universalibus, ac de his quœ ad religionis et chrislianœ reipublicœreformationem instituenda videntur; Grenade, 1582, in-fol.

ALBACETTE, v. d'Espagne, prov., capitaineriede Valence, à 31. N.-O. deChinchilla.

Elle est située dans une plaine vaste et fertile en vin et safran. On fabrique à Albacette des draps communs et de la grosse quincaillerie.

Il s'y tient, au mois de septembre, une foire de bestiaux, une des plus renommées de l'Espagne. Pop. : 5.000 hab.

ALBACETTE ( canal d'). Ce canal fut creusé de 1805 à 1808 , pour délivrer Albacette des épidémies qui décimaient régulièrement ses habitants, et pour rendre à la culture de vastes terrains marécageux. Il commence à l'O. d'Albacette, s'étend entre l'E.

et le N. jusqu'à Xucar où il débouche à environ 4 milles de Baldegange, dans la province d'Albacette. Les eaux des lagunes sont conduites dans le canal principal par quatre canaux de décharge. Le canal d'Albacette a près de 24 milles de long. Sa largeur à la surface supérieure est de 30 pieds, sa profondeur de 7 pieds 1/2.

ALBA DE TORMES, v. d'Espagne, prov.

et a 51. S.-E. de Salamanque, prèsduTormes.

On voit au S.-E de cette ville le château du duc d'Albe, qui joua un si grand rôle dans les guerres des Pays-Bas. Pop. : 1,300 hab.

ALBA-LITTA (comte d') est auteur de : Le illustri famiglic ilaliane, sur l'histoire du moyen ilge en Italie. Il est mort en 1832.

ALBAN (Saint-), pet. v. de France, départ.


de la Lozère, arrond. de Marvejols, chef-lieu de cant., et à 71. 112 de Mende. Il y a des manufactures d'étoffes de laine.

ALBAN (Saint-), hameau de France, dép.

de la Loire, arrond., cant. et à 2 J. 1/2 de Roanne. Il y a des eaux minérales très-fréquentées.

ALBAN, autrefois ALBAIXG, vill. de France, départ, du Tarn, arrond. d'Alby, chef-lieu de canton. Il y a 12 foires par an pour les bestiaux. On cultive le seigle dans son territoire, et on trouve dans ses environs des mines de fers très-riches.

ALBAN (Saint), premier martyr de la Grande Bretagne; il fut décapité l'an 287 de J.-C.

ALBANE (François 1') naquit à Bologne le 17 mars 1578. Il ne voulut point s'attacher à la profession de son père, qui était marchand de soie; il préféra la peinture, pour laquelle il avait un goût prononcé. Il fut d'abord élève du Guide, qui l'introduisit dans l'école des Carraches. Il fit sous ces maîtres des progrés rapides, et acheva de se perfectionner à Rome. De retour à Bologne, il se maria en secondes noces à une très-belle femme, dont il eut 12 enfants ressemblant à leur mère. L'Albane trouva dans sa famille des modèles pour peindre ses gracieux tableaux ; c'est peut-être aussi ce qui fait que ses figures sont presque toutes uniformes.

L'Albane mourut le 4 octobre 1660, à l'âge de 82 ans. On trouve ses principaux ouvrages à Rome : dans l'église espagnole de SanI)iego, le palais Verospi, la galerie Justiani ; à Mantoue et à Bologne ; en France, à Paris, il y en a plusieurs ; les autres se sont dispersés dans les différents cabinets de l'Europe.

ALBANÈSE, chanteur italien. Il entra à la chapelle du roi de France à 18 ans, et devint le premier chanteur au concert spirituel; il y brilla de 1752 à 1762. Il mourut vers 1800. On a de lui des duo remarquables.

ALBA',\l (Jean-Jérôme), né à Bergami en 1504, fut un savant jurisconsulte, et devint trèshabile dans les belles-lettres. Il servit dans les troupes des Vénitiens, occupa le premier poste de la magistrature dans sa patrie, et fut élevé au cardinalat par Pie II, en 1570.

A la mort de sa femme, le conclave l'aurait élu pape après Grégoire XIII, s'il n'eût pas craint qu'il se laissât gouverner par ses enfants. Il mourut le 25 avril 1591. On a de lui : Deimmunitate ecclesiarum; 1553; Depotestate papœ et concilii; 1558; De cardinalibus, et De condilioneConslantini ; 158V, in-fol.

ALBANI (Alexandre) naquit à Urbin en 1692. fut ambassadeur près de l'empereur et bibliothécaire du Vatican. Il mourut étant cardinal, en 1779, à l'âge de 87 ans. Il était très-versé dans la connaissance des usages et des monuments de l'antiquité ; il aima et protégea les hommes de lettres. Il se délassa de ses occupations politiques dans sa maison

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de campagne nommé villa Albani, qu'il embellit de statues et des richessesde tous les arts.

ALBANI (Annibal) naquità Urbin en 1672, futcardinal etévéque de Sabine. On a de lui : Memorie soprà la citta d'Urbino; Rome 1724 , in-fol.

ALBAXIE (J. Stuart, duc d'), chevalier de Saint-Michel, gouverneur du Bourbonnais et de l'Auvergne, passa en France et s'attacha à Louis XII, qu'il accompagna à Gènes. En 1516, il fut établi gouverneur du roy. d'Écosse, où il fut appelé. De retour en France, il suivit en Italie François Ier; à peine arrivé en Toscane, il apprit la nouvelle de la bataille de Pavie et de la prise du roi.

Il revint en France et amena d'Italie Catherine de Médicis, épouse de Henri II. Il mourut en 1536.

ALBANIE, ancienne prov. de la Turquie d'Europe ; elle était bornée au N. parla Bosnie, au N.-E. par la Servie, au N.-O. par le Monténégro, à l'E. par la Romélie et la mer Egée , au S. par la Livadie et le golfe de Lépante, à l'O. par les mers Ionienne et Adriatique. Cette province est maintenant répartie entre les gouvernements de Romélie et de Scutari. Le sol de cette province est montagneux; les vallées du N. produisent du blé, celles du S. du vin, du coton et du lin ; les montagnes ont leur sommet couronné de forêts, et recèlent des mines de fer. Les Albanais sont grands, forts, courageux, infatigables, bons cavaliers; leurs mœurs sont simples. Ils descendent des anciens Illyriens.

Les Albanais, qui autrefois se vouaient principalement à la culture des chevaux, s'occupent maintenant aussi d'agriculture. La religion catholique ou grecque est professée par la majorité des Albanais, et le mahométisme par un petit nombre.

ALBAN-LES-ALAIS (Saint-), comm. de France , départ, du Gard, arr. et à 3/4 1.

d'Alais, cant. et près de Saint-Martin de Valgague. On y remarque des mines de cristal connu sous le nom de spath d'Islande.

ALBAXO, lac des Etats de l'Eglise, à 5 1.

S.-S.-E. de Rome. Ce lac est entouré de montagnes, et l'on voit sur ses bords des monuments remarquables, parmi lesquels on doit citer les restes du palais de Domitien, et un aqueduc ouvert dans les flancs de la montagne, construit en pierre de taille. Cet aqueduc servait de déversoir aux eaux du lac, et est attribué à Camille.

ALBANO, v. des Etats de l'Eglise, est située à 5 1 de Rome, sur une montagne, près du lac du même nom. C'est le siège d'un évêché. Il s'y tient une foire, du 1er au 16 octobre. Albano est, en été, le rendez-vous des riches seigneurs de Rome, qui y viennent respirer un air salubre. On trouve, à quelques lieues d Atbano, le tombeau d'Ascagne, fils d'Enée, et la ruine du tombeau des Horaces. Pop. : 4,150 hab.


ALBANO, vill. du roy. de Naples, prov.

de Basilicate, distr. de Poleuza, cant. de Trivigno, situé sur une montagne. Population : 2,625 hab.

ALBAXOPOLI (Albanopolis), v. de la Turquie d'Europe, dans l'Albanie, sur le Drin, à 16 1. d'Alessio; aujourd'hui ruinée.

ALBAXS (Saint-), v. d'Angleterre, comté de Hertford, hundred de Cashio, à 6 1.1/2 de Londres. Elle est traversée par la grande route de Londres à Birmingham ; il s'y tient un marché par semaine ; elle est commerçante et a des manufactures. Pop. : 4,500 hab. On remarque dans cette ville le tombeau d'Humphrey, duc de Glocester, le plus jeune des fils de Henri IV, et celui du célèbre François Bacon , lord Verulam, sur lequel Thomas Meautys fit ériger sa statue en marbre noir.

ALBAXY (Louise-Maximil. de Stolberg , comtesse d'), naquit, en 1752, à Mons, et fut femme de Charles-Edouard Stuart. Après la mort de son mari, elle épousa secrètement Alfiéri. Elle mourut en 1824.

ALBANY, fleuve de l'Amérique Septentrionale. Il se décharge dans la baie de Janus, partie de la mer d'Hudson , par 51° 30' de lat. N., et 86° 50' de long. 0.

ALBANY, comté des Etats-Unis, Etat de New-York. Il a 60 1. carrées , et est situé le long de l'Hudson. Le terrain de ce comté est principalement composé de plaines élevées et sablonneuses remplies de pins; le terrain est en partie gras et en partie calcaire. Il y a beaucoup de terres incultes, quoique ce comté renferme la capitale de l'Etat de NewYork, qui est le point central d'un commerce considérable. Pop. : 48,000 hab.

ALBAXY, v. des Etats-Unis, dans l'Etat de New-York, chef-lieu, sur les bords occidentaux de la rivière d'Hudson, à 321. de New-York et 16 de la chute du Niagara. Cette ville est bien bâtie en pierre ou en brique ; les rues sont bien pavées, ont des trottoirs et sont éclairées la nuit; des aqueducs y amènent de l'eau d'une source à 1 1. de là. On y remarque plusieurs édifices, des églises, le Capitole, une prison, des maisons de banque, un théâtre, un arsenal. Albany, par sa situation, est l'entrepôt d'une contrée vaste et fertile, et le centre d'un grand commerce.

On estime à 1 million de boisseaux la quantité de blé qui s'y vend par an. Elle a plusieurs manufactures; la plus considérable est celle de tabac. Les principaux articles de son commerce consistent en fer, blé, tabac, chapeaux, bière, rhum, pelleteries. On y importe fusils, haches , couteaux, chemises , poudre, plomb. Pop. : 15,000 hab.

ALRANY, distr. des Etats-Unis d'Amérique, Etatde Vermont, comté d'Orléans, à 141.

N.-E. de Montpellier.

ALBANY, île de l'archipel desGallapagos, dans le grand océan Equinoxial, situé entre r de lat. S., et 92° 52' de long. 0.

ALBARRACIX, v. d'Espagne, capitainerie générale d'Aragon, prov. de Teruel. Elle est située sur le Guadalaviar et à 43 1. E. de Madrid. Il y a des manufactures de drap commun. Son territoire est très-fertile; on y élève beaucoup de troupeaux dont les laines sont les meilleures de l'Aragon. Pop. : 1,800 hab.

ALBAS, b. de France, départ, du Lot, arrond. de Cahors, cant. deLuzech, près du Lot. Pop. : 1,314 hab.

ALBA TEGLXIUS ou ALBATENIUS, astronome arabe, naquit vers 880 ; il a laissé un traité De scienlia stellarum, iirçpr. à Nuremberg, 1537, in-8, et en 1645, in-4, à Bologne.

ALBATERA, v. d'Espagne, capitainerie générale de Valence, prov. de Valence, à 10 J.

N. d'Orihueta. Pop. : 2,400 hab.

ALBATRE. On donne, en minéralogie, ce nom à deux espèces de pierres très-différentes : l'une est la chaux carbonatée, compacte : c'est l'albâtre calcaire; l'autre est la chaux suifatée, compacte ; c'est l'albâtre gypseux. La première est la plus précieuse. La blancheur n'est pas une qualité essentielle à cette pierre; elle est, au contraire, d'une couleur fort souvent rembrunie, et la plus estimée est celle qu'on nomme albâtre onix ou albâtre agate; sur un fond jaunâtre, fauve ou isabelle, elle offre des couches ondulées de diverses teintes. On donne le nom d'albâtre orientale à celle dont les couleurs sont les plus vives, dont la pâte est la plus fine et susceptible d'un beau poli. L'Italie , qui est la patrie des beaux marbres, est aussi celle de ces belles pierres ; cependant, on en trouve dans plusieurs provinces de France.

L'albâtre gypseux est communément d'un beau blanc ; c'est ce qui a valu le mot trivial, blanc comme albâtre. Il se forme entre les cavités des pierres plâtre, et se travaille facilement au ciseau. On en fait de jolies statues. L'albâtre de Lagny, proche Paris; celui de Saint-Claude, sur le Jura; celui des Pyrénées, sont les ulus estimés.

w ALBATROS (ife des), lie inhabitée, dans la mer du S., vers la terre de Van-Diémen.

Elle est couverte d'herbes ; long. 147° 22', lat. 40° 21.

ALBATROS, diomedea. Linnée. Genre d'oiseaux de l'ordre des palmipèdes à pieds courts. Ce sont les plus lourds et les plus massifs de tous les oiseaux aquatiques.

Caract. : bec droit, long, fort et tranchant, sans dentelures, comprimé sur les côtés; mandibule supérieure surmontée d'un chanfrein arrondi et comme formé de plusieurs pièces articulées par des sutures : le croc qui la termine et semble y avoir été soudé après coup, lui donne quelque ressemblance avec le bec des oiseaux de proie ; narines ouvertes, saillantes, ovales, placées dans une rainure longitudinale de chaque côté du bec; langue très-petitç ; jambes courtes ; pouce


manquant entièrement; les trois doigts extérieurs très-allongés, réunis par une paltnure à large surface.

La longueur du corps de ces oiseaux est de trois pieds, et leur envergure de dix; on les rencontre dans l'océan Austral, nageant en troupe ou effleurant dans leur vol la surface de la mer. Les albatros sont lâches et n'attaquent guère que les animaux sans défense; ils vivent habituellement sur l'eau, de poissons et de petits animaux marins , et ne vont à terre que dans le temps de la ponte.

Ils creusent dans le sable un trou de peu de profondeur, ou élèvent avec de l'argile une espèce de cône où la femelle dépose un œuf, selon Doughal, Carmaichael, ou plusieurs œufs, selon d'autres observateurs. Ces œufs plus gros que ceux des oies sont bons à manger, mais ne durcissent pas au feu. La chair de l'animal est d'un très mauvais goût, et demande une longue préparation avant d'être supportable.

La difficulté d'observer ces oiseaux, et la variété de leur plumage, jointe à une forme presque constamment la même, jettent la plus grande confusion sur leur histoire.

Plusieurs auteurs pensent que toutes les variétés observées avec plus ou moins d'exactitude, font partie d'une espèce unique observée dans des conditions différentes; ce qui ne nous paraît pas probable. Temminck admet les cinq espèces suivantes : ALBATROS COMMUN, ALB. MOUTON, ALB.

EXILÉ OU ALB. CHOCOLAT, BAI-BRUN, diomedea exulans ou spadicea. C'est le plus grand de tous ; il a jusqu'à quatre pieds de longueur, et ses ailes déployées offrent une étendue de dix à douze pieds. Son plumage varie depuis la couleur uniforme de chocolat jusqu'au blanc de neige.

ALBATROS BRUN OU FULIGINEUX , d. fllliginosa. Son plumage est variable; cependant il est d'ordinaire d'une couleur de fumée presque uniforme, légèrement cendré sur la poitrine, brun foncé sur la queue et les ailes ; le bec est noir, la queue longue et conique.

ALBATROS RUBAN JAUNE, d. cltlororinclLOS.

Cette espèce, fort rare, se reconnaît par un ruban d'un beau jaune qui parcourt l'arête supérieure du bec, et prend vers l'extrémité une teinte rouge : le corps est en général blanc, les ailes d'un noir parfait.

ALBATROS A SOURCILS NOIRS, d. melanophrys. Bec entièrement jaune ; un trait noir tracé au-dessus de l'ceil ; plumage blanchâtre à la partie inférieure du corps ; brun foncé , ardoisé ou noirâtre à la partie supérieure, sur les ailes et la queue.

ALBATROS DE LA CHINE. Il ne diffère du fuligineux que par un bec plus long et constamment jaunâtre, et son plumage encore plus uniformément brun, sa queue courte et arrondie. On le trouve dans les mers antarctiques de l'Australie.

ALBE (Fevri-Alvarez de Tolède, duc d') naquit en 1508 et devint général et ministre d'Etat espagnol. Il fit d'abord, sous Chartes Quint, la guerre en Italie, en Hongrie, en Afrique. Il fut nommé général des armées d'Espagne, en 1538; il combattit sur les frontières de France, en Navarre "et en Catalogne; il marcha, étant généralissime des armées impériales, contre les protestants d'Allemagne, et gagna, en 154-7, la bataille deMulilbergsur l'électeur de Saxe. Philippe II l'ayant nommé gouverneur des Pays-Bas, il établit un tribunal pour prononcer sur les excès commis pendant les troubles. Le duc et son confident Jean de Vargas furent les instigateurs de ce conseil. Dès ce moment commença une grande émigration des habitants de la Flandre; plus de 60,000 familles portèrent leur industrie à l'étranger ou se rallièrent sous les drapeaux du prince d'Orange.

Le duc d'Albe hérissa la Flandre de forteresses et chercha à apaiser la révolte en écrasant le pays sous de nouvelles taxes. Les Hollandais ne se découragèrent pas : leur résistance fut persévérante. La santé du duc s'étantaflaibiie, il sollicita son rappel et l'obtint.

Il se vantait, en quittant ce pays, d'avoir fait exécuter 18,000 individus. Il fut bien reçu de Philippe II; bientôt après une intrigue de son fils à la cour le fit disgracier. Croyant ses services indispensables, Philippe Il le rappela deux ans après pour commander l'armée.

11 soumit le Portugal aux lois de l'Espagne.

Il mourut en 1582. Sa Vie a été publiée à Paris, en 1698; 2 vol. in-12.

ALBE, petite v. du roy. de Napies, avec titre de comté, prov. de l'Abruzze Ultérieure IIe, distr., cant. et à 2 1. d'Arezzano. Elle est située sur une colline d'où l'on voit le lac CelIano. Cette ville ajant, en 1783, éprouvé un tremblement de terre qui en détruisit une partie, a été réparée par Ferdinand IV. Il s'y tient une foire le 25 juin.

ALBE ou Aps (Alba ïlelviorum), petite v.

dudép. de l'Ardèche, à 3 1. N.-O. de Viviers.

ALBECK, vill. du roy. de Wurtemberg* cercle du Danube, chef-lieu de baillage, à 2 1. d Uim. On trouve dans ses environs de l'excellente terre à poteries. Pop. : 300 hab.

C'est près de ce village qu'au mois d'octobre 1805 fut battu le général Mack, qui commandait 25,000 Autrichiens, par une division française de 16,000 hommes.

ALBEGXA ou ALBENGA (Albinia), riv. du grand duché de Toscane ; elle prend sa source à 31. 1/4 N. de Saturnia, et, après un cours de 13 1., se jette dans là Méditerranée, près du lac d'Orbitello, avec lequel elle communique au moyen d'un canal.

ALBElUAn LE (Arnold-Juste de Keppet, lord d' ) naquit dans la Gueldre en 1601), fut page et chambellan de Guillaume III, qui le combla d'honneurs. Dans les dernières guerres contre Louis XIV, étant général de caya-


Icric des Hollabdais, il rut fait prisonnier à la bataille deDenain, en 1712. Il mourut en 1718.

ALBEMARLE , comté de l'État de Virginie, dans les Etats-Unis. Sa ville principale est Gharlottesville. Pop. : 20,000 hab.

ALBEMARLE-SOUND, golfe des ÉtatsUnis, sur la côte de la Caroline du Nord. Il a 23 1. de long sur 12 de large. Il communique avec le Pamlico-Sound.

ALBEN(Monte del Carso), montagne, riv., b. de l'Illyrie, Empire d'Autriche. On trouve dans la montagne des mines de mercure.

ALBENAS (Jean Poldo d') naquit à Nîmes en 1512, et fut conseiller au présidial de cette ville. Il a traduit l'histoire des taborites (hérét. de Bohême), écrite en latin par Æneas Sylvius, avant qu'il devînt pape sous le nom de Paul II. Il mourut en 1563.

- ALBENDORF, jolie ville des Etats prussiens , prov. de Silésie, régence de Breslaw, cercle de Glatz. On y remarque un hôpital et une brasserie considérable. On trouve dans les environs la nouvelle Jérusalem, pèlerinage qui renferme 91 chapelles, que visitent, chaque année, 60,000 dévots. Pop. : 1,050 hab.

ALBÈNE, vill. des Etats sardes, prov. de Tarantaise, mandement de Conllans. à 31. de Moutiers. Il y a une forge qui donne 26 à 28 quintaux de fer par jour.

- ALBENGA, prov. des Etats sardes, division de Gênes. Elle est divisée en sept mandements, qui sont : Alassio, Albenga; Calizzano, Andora , Loano, Finale, Borgo, Pietra. Pop. : 50,890 hab.

ALBENGA ( Á Ibingaunum ), petite v. maritime des Etats sardes, cap. de la prov. du même nom, chef-lieu de mandement, siège d'un évêché suffragant de Gênes, à 14 1. 1/2 de Gênes. Cette ville est située dans une plaine fertile, sur le Centa. Les Romains .l'appelaient Albingaunum. C'est la patrie de Proculus. L'air y est mal sain, mais les environs sont très-fertiles en huiles et en chanvre.

Pop. : 5,000 hab.

ALBENQUES, b. de France, dép. du Lot, arr. et à 31. S. de Cahors, chef-lieu de cant.

Pop. : 1,720 hab.

ALBENS, vill. des Etats sardes, chef-lieu de mandement, à 5 I. de Chambéry. On y a trouvé plusieurs antiquités.

ALBER (Erasme) naquit prés de Francfort, fut disciple de Luther et docteur en théologie. On a de lui un livre intitulé L'alcoran dès cordeliers; imp. en 1531. Il mourut en 1553.

ALBERGATI (Fabio) naquit à Bologne et vécut dans le XVIe siècle. On a de lui un ouvrage intitulé Cardinale, et plusieurs traités de morale et de politique, imp. à Rome en 1664; 7 vol. in-4.

ALBERGE, espèce de pêche. On en distingue trois variétés : la jaune, la rouge et la violette ; toutes trois d'un goût agréable. VOY. PÈCRER.

ALBERGHIIYO (Jean), de Palerme, religieux de Saint-François, est auteur d'une chronique de son ordre. Il mourut en 1644.

ALBERGO (Jean) naquit dans la vallée de Mazzara en Sicile, dans le XVIIe siècle; il fut un chirurgien habile. On a de lui divers traités sur son art.

ALBERGOTTI (François), ancien jurisconsulte italien, naquit à Arezzo ; il est auteur de longs commentaires sur le digeste et le code, qui firent l'admiration jles -érudits

de son temps, et qu'on ne lit plus. Il mourut à Florence, en 1376. Son fils Louis fut aussi un savant jurisconsulte.

ALBÉRIC ou ALBMICUS, ALBERT, chanoine et gardien de l'église d'Aix , en Pro vence , n'ayant pu suivre les premiers croisés dans leur expédition, en écrivit l'histoire, sur la relation des témoins oculaires. Elle s'étend depuis 1095 jusqu'en 1120; Helmstadii, 1584, 2 vol. in-4.

ALGÉRIC, moine français dans l'abbaye de Cluny, fut fait cardinal et évêque d'Ostie, en 1138. Il fut légat du Saint-Siège en Angleterre, en Ecosse, en Sicile, en Orient et en France. C'est lui qui convoqua, l'an 1138, le concile de Westminster. Il mourut en 1147.

ALBÉRIC, moine de l'abbaye des TroisFontaines, au diocèse de Châlons, a laissé quelques poésies et une chronique depuis le commencement du monde jusqu'à l'an 1241.

Leibnitz l'a fait imprimer à Leipsick ; 1698, in-4. On la trouve à Paris, en manuscrit, à la bibliothèque du J\oi. M. Gibert, de l'académie des inscriptions, voulait en donner une édition, avec des variantes; mais la mort l'en a empêché.

ALBÉRIC DE ROSATE ou ROXIATI, naquit à Bergame, fut l'ami de Barthole et l'un des plus savants jurisconsultes du xiv* siéela.

On a de lui des commentaires sur le vie livre des Décrétâtes.

ALBÉRIC Ier, marquis de Camerino, vers la fin du ixe siècle, ayant épousé Marozia, fille de Théodora, dame romaine, qui s'était emparée du château Saint-Ange sur les papes, réunit ses Etats à ceux de sa femme , et fit la guerre aux Sarrasins. Il fut massacré par les Romainâ , j!n , ALBERINI (Rhodiana) naquit à Parme , vers l'an 1530; elle se distingua parmi les femmes savantes, par la douceur de ses poésies latines et italiennes. Elle fut célébrée par les poëtes de son siècle, comme aussi vertueuse que spirituelle.

ALBÉRONI (Jules) naquit le 31 mai 1664 à Firenzuola, d'un père jardinier ril cultiva la terre jusqu'à l'âge de 14 ans, où l'on obtint pour lui une place de clevc sonneur à la cathédrale de Plaisance ; plus tard il fut fait prêtre. Albéroni s'éleva rapidement jusqu'au poste de premier ministre d'Etat du roi d'Espagne ; il dut son élévation au poëte Campistron. Ce poëte ayant été vplé dans un voyage


qu'il faisait en Italie pour son plaisir, tomba presque nu dans le village d'Albéroni. Celuici l'accueillit avec beaucoup d'humanité, l'habilla et lui prêta même de l'argent pour aller à Rome. Campistron, quelque temps après, ayant suivi le duc de Vendôme en qualité de secrétaire, se souvint de son bienfaiteur et en parla à son maître comme d'un homme qui avait beaucoup de souplesse et de dextérité. Le duc de Vendôme se servit de lui pour découvrir où les habitants tenaient leurs grains cachés. Albéroni, après avoir rendu à l'armée française tous les services que ce général devait en attendre, ne put rester en sûreté dans sa patrie. Il s'attacha au duc et vint avec lui en France. Il refusa la cure d'Anet et préféra ne pas abandonner le duc. Il le suivit en Espagne. Le duc de VendÔme l'employa à sa correspondance avec la princesse des Ursins, qui était à la tête des affaires de cette nation. Le mariage de Philippe V avec la princesse de Parme fut le résultat de ses négociations, et lui valut les titres de cardinal, de grand d'Espagne et de premier ministre. Il forma alors des projets très-avantageux à l'Espagne, et mit toute l'Europe en mouvement. Le duc d'Orléans, régent de France, de concert avec le roi d'Angleterre, contre qui se dirigeaient les opérations du cardinal, déclara la guerre à cette Puissance en 1718, et ne fit la paix qu'à la condition qu'il serait exilé. A peine arrivé à Gênes il y fut arrêté. Le nouveau pape

Innocent III fit examiner par des commissaires du sacré collége la conduite de leur confrère, accusé d'avoir été d'intelligence avec les Turcs pour inquiéter quelques Puissances chrétiennes ; ayant été trouvé coupable , il fut enfermé un an chez les jésuites.

Le cardinal Albéroni, malgré sa disgrâce, conserva un grand crédit en Espagne. Ce prélat inquiet et intrigant mourut le 26 juin 1752, âgé de 87 ans. Il a laissé la réputation d'un grand politique et d'un ministre aussi entreprenant et aussi ambitieux que Richelieu, aussi souple et aussi adroit que Mazarin. On a imprimé sous son nom, à Lausanne, en 1753, in-12, un Testament politique, que l'on prétend avoir été recueilli de ses mémoires, de ses lettres et de ses entretiens. Sa vie a été écrite par Jean Rouffet en un vol. in-12.

ALBERS'TROFF, b. de France, départ.

de la Meurthe, arr. et à 6 1. de ChâteauSalins, chef-lieu de cant. Pop. : 560 hab.

ALBERT, archevêque de Mayence, se joignit à plusieurs princes allemands contre Henri V, à qui il devait son archevêché. Il fut pris et enfermé 4 ans. Ayant obtenu sa grâce, il se révolta de nouveau. Il mourut en 1137.

ALBERT Ier, fils de l'empereur Rodolphe de Hapsbourg, et premier duc d'Autriche, naquit en 124-8. Il tua en 1298, dans une ba-

taille, Adolphe, son compétiteur, et se fit ensuite couronner empereur. Il donna douze batailles et fut tué au passage du Reuss, près du Windisch, en Argow, en 1308, par son neveu Jean , duc de Souabe, dont il retenait le patrimoine. Albert avait régné dix ans.

Le duc Jean mourut en prison, et son duché fut confisqué au profit de l'Autriche. C'est sous Albert Ier que se forma la république des Suisses.

ALBERT II, duc d'Autriche et marquis de Moraire, naquit en 1394, d'Albert d'Autriche IV ; il était gendre de l'empereur Sigismond. Il fut élu empereur le 1er janvier 1438, et mourut le 27 octobre 1439, pour avoir mangé du melon avec excès. C'était un prince doux, libéral, et qui avait des desseins très-avantageux pour l'Eglise et pour l'Empire. Il fut inhumé à Belgrade, où on lui avait élevé un tombeau.

ALBERT, archiduc d'Autriche, naquit en 1559. Il était le sixième fils de l'empereur Maximilien II et de Marie d'Autriche. Il fut d'abord cardinal et archevêque de Tolède, gouverneur du Portugal, puis des Pays-Bas en 1596. Il arriva à Bruxelles au mois de février de la même année. Philippe II, désespérant de faire rentrer les Pays-Bas sous sa domination, les donna en dot à sa fille Isabelle-Claire-Eugénie, en la faisant épouser à l'archiduc Albert, qui renonça à la pourpre.

Ce prince essaya en vain de reprendre la Hollande ; il fut battu par le comte Maurice de Nassau. Il songea alors à la paix : elle commença par une trêve de huit mois, qu'il fit en 1607 avec les Etats-Généraux, et continua par une autre de douze ans, en 1609. Il employa ce temps à policer ses provinces, où sa bonté et sa douceur lui avaient gagné le cœur de tous les peuples. Il mourut en 1621, à l'âge de 62 ans, ne laissant pas de postérité.

L'histoire de l'archiduc Albert a été publiée par Bruslé de Montlonschamp ; Cologne ,

1693, in-12.

ALBERT-LE-COUR AGEITX, duc de Saxe, gouverneur de Frise en 1494 et père de Georges de Saxe, fut l'un des plus grands protecteurs de Luther. Il se rendit illustre par sa prudence et ses exploits sous l'empereur Maximilien Ier. Il mourut le 13 septembre 1500.

ALBERT 1er l'Ours, fils d'Othon , prince d'Anhalt, naquit en 1106; il fut chéri des princes d'Allemagne et surtout de l'empereur Conrad III, qui le fit marquis et électeur de Brandebourg vers 1150. Albert fit défricher les forêts de la Marche de Brandebourg, bâtir des villes, des églises et des collèges. Il mourut le 18 novembre 1168.

ALBERT V, duc de Bavière, fils de Guillaume IV, duc de Bavière et de Monaco, naquit en 1528 et succéda à son père en 1550.

Il mérita par ses vertus et sa bienfaisance le surnom de Magnanime. En 1556, il présida


pour l'empereur la diète de Ratisbonne. Il avait épousé, en 1544, Anne d'Autriche, fille de l'empereur Ferdinand Ier. Il mourut à l'âge de 50 ans,, en 1579. Il établit dans ses Etats un cabinet d'antiques et de médailles, ainsi qu'une bibliothèque publique.

ALBERT VI, duc de Bavière, naquit en 1584 et mourut en 1666 ; il se distingua par sa piété et par son érudition. Il a écrit un livre sur le mariage des prêtres.

ALBERT-LE-BIENHEUREUX, patriar(he latin de Jérusalem, fut d'abord législateur des carmes; puis chanoine et évêque de Bobbio et de Verceil ; ensuite de SaintJ<an d'Acre, où il mourut assassiné, en l'Aï.

ALBERT DE BRANDEBOURG, 1er duc de Prusse, grand-maître de l'ordre teutoniqi e, ayant refusé de rendre hommage au roi dl' Pologne Sigismond, fut forcé par lui de renoncer au titre de grand-maître. Albert reçut en échange la Prusse Inférieure et le titre de duc ; il embrassa le culte luthérien, et l'introduisit dans ses Etats.

ALBERT IV, dit le Pieux, duc d'Autriche, fils d'Albert III, fit le pèlerinage de la Terre-Sainte, et mena, à son retour, la vie d'un anachorète. Il se retirait souvent dans un couvent de chartreux et s'y faisait appeler le frère Albert. Il mourut en 1414, âgé de 27 ans.

ALBERT fut roi de Suéde après la déposition de Magnus II, et à son tour détrôné par Marguerite de Waldemir, reine de Dancmarck, à la sollicitation de la noblesse suédoise. Il resta captif jusqu'en 1394. Il mourut en 1412.

ALBERT ou ALBERTI (Cherubino), peintre et graveur italien. Il a gravé les frises que Polydore de Caravage avait exécutées, et qui ne subsistent plus.

ALBERT-LE-GRAXD fut ainsi nommé parce que son nom était Groot, qui, en allemand , signifie grand. Il était de Lawingen.

Il fut provincial des dominicains, et ensuite évêque de Ratisbonne en 1260. Il quitta cette dignité pour reprendre ses exercices de l'université et du cloître. Il assista au concile de Lyon en 1274, et mourut à Cologne le 15 novembre 1282.Les œuvres d'Albert-le-Grand ont été imprimées à Lyon en 1651, en 21 vol.

in-fol. Ce sont de longs commentaires sur Aristote, sur saint Denys-l'Aréopagite, sur Pierre Lombard. Tout est logique dans ses ouvrages, qui ne servent plus qu'à meubler les grandes bibliothèques. On a publié sous son nom De secretis mulierum et naturœ; Amsterdam, 1655, in-12. On croit cet ouvrage d'un de ses disciples, Henri de Saxonia.

ALBERT (Charles d'), duc de Luynes, naquit en 1578 à Mornas , dans le comtat Venaissin, et fut le premier de sa famille qui s'établit à Paris. Il devint page et gentilhomme ordinaire de Louis XIII, dont il gagna les

bonnes grâces. Il sut persuader à son mattre de se défaire du maréchal d'Ancre; et après sa mort, arrivée en 1617, il eut l'habileté de se faire décerner la confiscation de sesbienset de se faire mettre a la tête des affaires. Quatre ans après, le 22 avril 1621, il reçut l'épée de connétable. Il porta les armes contre les huguenots, qu'il voulait abattre. Il leur prit, en 1621, toutes les places qu'ils possédaient depuis Saumur jusqu'aux Pyrénées; il échoua devant Montauban. Il mourut le 15 décembre de la même année, au camp de Longueville ; il était âgé de 43 ans. Ses équipages furent pillés avant qu'il eût rendu le dernier soupir, et il ne resta pas un drap pour l'ensevelir. Sa famille a subsisté dans les ducs de Chevreuse et de Chaulnes.

ALBERT (Henri d'), duc de Chaulnes, frère du duc de Luynes, fut fait maréchal de France en 1620, etl'année après duc et pair.

En 1633 on le nomma gouverneur de la Picardie, et en 1636 on lui donna le commandement d'une petite armée pour défendre cette frontière. Il était le plus ancien des trois maréchaux de France qui, en 1640, firent le siège d'Arras. Les deux autres étaient Châtillon et la Meilleraye. Il mourut le 30 octobre 1649, à l'âge de 69 ans.

ALBERT ( Joseph d' ), duc de Luynes, prince de Grimberghen , fut ambassadeur de l'empereur Charles VII en France, et mourut en 1758, âgé de 87 ans. On a de lui un recueil de différentes pièces de littérature, contenant Timandre instruit par son génie, et le Songe d'Alcibiade; 1759, in-8.

ALBERT (Bernard-Sifroi), médecin, naquit à Francfort-sur-l'Oder en 1697 ; il mourut en 1770. Son principal ouvrage est l'Histoire des os et des muscles, en latin, imprimé à Londres en 1749, in-foi.

ALBERT, bénédictin allemand, vécut dans le xve siècle. On conserve de lui manuscrites dans la bibliothèque de Vienne, l'Histoire des papes depuis Grégoire IX jusqu'à Nicolas V, et l'Histoire des empereurs romains depuis Auguste jusqu'à Frédéric 11/.

Ces manuscrits sont écrits en latin.

ALBERT, fils de l'électeur de Brandebourg, fut à la fois archevêque de Magdebourg et de Mayence, seul exemple en Allemagne de deux archevêchés réunis sur une même tête. Il reçut du pape Léon X le droit de vendre des indulgences, le chapeau de cardinal et une épée consacrée avec ordre de s'opposer à la réforme de Luther. Albert fut forcé d'accorder aux habitants de Magdebourg et d'Halberstadt le libre exercice de leur culte. Il fut le fondateur de l'université de Francfort-sur-l'Oder ; il aima les arts et eut un goût particulier pour les reliques.

C'est le premier prince allemand qui ait protégé les jésuites. Il mourut en 1541.

ALBERT, général franciscain au XIIIe siècle, est auteur d'une chronique histo-


rique depuis le commencement du monde jusqu'en 1250; elle a été publiée en 1587, avec des notes par Reinhart Reineccio.

ALBERT (Wittmanstadus - Jean ) vécut dans le xvie siècle. Il est auteur d'un Abrégé du Coran avec des notes critiques; d'un Nouveau-Testament en syriaque , publié en 1555, in—i ; c'est le premier livre qui a été imprimé en Europe en caractères syriaques.

On a encore de lui une Grammaire syriaque.

Il mourut en 1559.

ALBERT, maître des requêtes, lieutenant de police, conseiller d'Etat. Il a laissé: Les Lettres d'un avocat contre le projet de traduction du corps du droit civil, par Halot, 1765, in-8; Abrégé chronologique de l'Histoire romaine ; L'art de vérifier les dates avant J.-G.; Paris, 1820, in-fol.

ALBERT (Henri-Christ) fut professeur de langue anglaise à Hass. Il mourut en 1800. Il est auteur de deux Grammaires allemandes; d'Essais sur Shakespeare ; de Recherches sur la constitution anglaise, et d'un drame sur la mort de Charles Ier. ALBERT (Jean-Baptiste), général français. Il naquit en 1771 dans les Hautes-Alpes, entra au service en 1790, dans le premier bataillon de ce département, et gagna successivement ses grades dans les campagnes de la République et de l'Empire. Il fut fait général de division à l'affaire de la Bérésina.

Il mourut en 1822.

ALBERT (Antoine), bachelier en droit du XVIIIe siècle. On a de lui : Dictionnaire portatif des prédicateurs français; 1757, 1 vol.

in-8; Nouvelles observations sur les methodes de prêcher ; 1757, 1 vol. in-8.

ALBERT DE RIOIS (le comte d'), chef d'escadre de la marine française, naquit en 1738. Il se distingua dans les guerres de l'Amérique du Nord, et prit plusieurs vaisseaux anglais dans le cours de cette guerre. Il émigra à la Révolution et servit en 1792 dans l'armée des princes. Etant rentré en France, il y mourut en 1800.

ALBERT, petite v. de France, dép. de la Somme, arr. et à 4 1. de Péronne, chef-lieu de cant., à 6 1. d'Amiens. Elle est située sur le Miraumont, qui fait mouvoir plusieurs usines. On y trouve une blanchisserie de toiles, une papeterie, une imprimerie sur étof-

fes et papiers à tapisserie, et une filature de coton. On y fait un grand commerce de blé et de bestiaux. Près de là , dans le château Boulant, on a établi une salpêtrière. Pop. :

2,080 hab. On remarque à Albert une pétrification curieuse dans un souterrain de 115 pieds de long sur 6 de large.

ALBERTAM, petite v. de Bohême, voisine de la Saxe. Elle est renommée pour ses fromages.

ALBERTANO DE BRESCIA, gouverneur de Gavardo pour l'empereur Frédéric II, a composé divers ouvrages sur l'amour du

prochain, sur l'art de parler et de se taire, sur les motifs de consolation dans l'infortune. Ces trois traités furent imprimés longtemps après la mort de l'auteur, à Florence, en 1610.

ALBERTET, troubadour du XIIIe siècle, naquit à Sisteron et mourut à Tarascon vers la fin du même siècle.

ALBERTI, gros b. de Hongrie, < omitat, marche et à 9 1. 1/4 S.-E. de Pesth.

ALBERTI (Salomon) naquit à Nuremberg en 1540 et fut professeur de médecine à Wittemberg. Il mourut en 1600.

ALBERTI (Jacques) naquit à Bologne et fut un jurisconsulte distingué. Il vécut vers l'an 1420. Il a écrit un traité sur les différences entre le droit canonique et le droit civil. Barthole, dans ses œuvres, en rapporte un long extrait.

ALBERTI (Jean-Baptiste) naquit à Savonne dans le XVIIe siècle ; il entra dans la congrégation des sommasques. Parmi les ouvrages qu'on a de lui, on peut citer : Poésies sacrées et morales, en italien ; Vie de saint Alayeul, abbé de Cluny, en latin ; Discours sur l'origine et l'établissement des acadernies, en italien.

ALBERTI (Léandre ) naquit à Bologne, fut dominicain et provincial de son ordre. Il mourut en 1552, à l'âge de 74 ans. On a de lui : Histoire des hommes illustres de son ordre; 1717, in-fol.; une Description de l'Italie; 1596, in-4; quelques vies particulières ; l'Histoire de Bologne, sa patrie, imprimée avec les cinq livres d'additions de Caccianemici ; Bologne , in-4. Keriander a traduit en latin sa Description de l'Italie.

ALBERTI (Louis) naquit à Padoue, en 1560.11 fut ermite de l'ordre de Saint-Augustin, et professeur de théologie Il mourut en 1628. On a de lui plusieurs traités sur la prédestination et la présence réelle.

ALBERTI (Georges ), ministre luthérien,

naquit en Hanovre, en 1723, et habita longtemps l'Angleterre, où il écrivit en anglais des pensées sur l'Essai sur la religion naturelle de Hume, sous le nom d'Aletophilus Gottensis. On a encore de lui : Lettres sur l'état de la religion et des sciences dans la Grande-Bretagne ; Hanovre, 1752 et 1754 ; Essais sur la religion et les mœurs des quakers ; Hanovre, 1750. Il mourut en 1758.

ALBERTI ou DE ALBERTIS (Léon-Baptiste) , architecte, peintre et mathématicien, naquit à Florence, en 1398, d'une noble et ancienne famille, et fut surnommé, par quelques écrivains, le Vitruve florentin. Après

avoir reçu à JSOlOgne le aegre ae uucieur eu droit civil et canonique , il fut ordonné prêtre. Il ne fut pas empêché par le sacerdoce de cultiver l'architecture, sa science favorite. La grande église de Saint-André, à Mantoue, et celle de Saint-François, à Rimini, ont été construites sur ses dessins. A Florence il fut


1 arrhuccfo du henu palais de Rnreclai ; à Rome, et dans le reste de l'Italie, on voit encore de lui beaucoup de monuments ie ce genre. Il mourut en 1490. Il est auteur de plusieurs écrits sur la peinture, la sculpture et l'architecture : le plus remarquable est son Traité de l'architecture, dont il y a eu plusieurs éditions : la première est celle de Florence, en 1485 in-fol. Le Traité sur la peinture, en trois livres , a été réimprimé à la suite du Vitruve d'Amsterdam, en 1649 , in-fol. Il a été traduit en ita:ien par Dome nechi. Ses œuvres morales, imprimées à Venise en 1568, in-4, ont été de même traduites en italien par Cosme Bartholi. Son Traité de la sculpture fut publié à la suite des œuvres de Léonard de Vinci ; Paris, 1631 , in-8. On a encore de lui Hécatomphile, poëmc, traduit en français en 1534 et 1584, et dans le XVIIIe siècle par Levrier de ChampRion : il se trouve dans le 2e vol. des Mélanges de littérature étrangère de 1765; Philodoxios, comédie publiée en 1588, par Alde Manuce, comme l'œuvre d'un ancien poëte comique. Son éloge a été fait par Niccolini, et sa vie a été écrite par Porretti.

ALBERT! (André) est auteur d'un traité de perspective, imprimé en 1670, in-fol., en latin, à Nuremberg. Cet ouvrage fut estimé de son temps.

ALBERTI (Romain) naquit dans la petite ville de Borgo-san-Sepolcro, fut secrétaire de l'académie de dessin fondée à Rome en 1593 par le prince Frédéric Zucchero d'Urbin. Alberti est auteur de l'histoire de l'origine et des progrès de cette académie, et d'un Traité de l'excellence de la peinture.

ALBERTI-ARISTOTILE, autrement appelé RIDOLPHE-FIORAVENTI, célèbre méca- nicien , naquit à Bologne, et vivait dans le xvie siècle. On attribue des choses étonnantes à cet artiste. A Bologne, il transporta à une distance de 35 pieds le clocher de SainteMarie-del-Tempio sans le déranger, et, dans la ville de Cento, il redressa celui de l'église de Saint-Biaise, qui penchait de 5 pieds 1/2.

ALBERTINI (Mariotto), peintre florentin , mourut vers 1520. Il termina le tableau du Jugement dernier, de Bartholo della Porta.

Le Musée royal de Paris possède de lui l'Enfant Jésus dans les bras de sa mère, et saint Zénobe, évéque de Florence.

ALBEH TINI (Paul), religieux de l'ordre de Servite , naquit à Venise, vers 1430. Il fut prédicateur et professeur de théologie. On a de lui une explication de plusieurs passages du Dante , écrite en latin.

ALBER TINt (François) , Calabrois, se démit d'une riche abbaye pour se faire jésuite.

Il mourut en 1619. Il est auteur d'une Théologie en 2 vol. in-fol. , où il veut concilier la théologie avec la philosophie, et d'un traité De angelo custode.

ilLBERTlNO (Edmond), ministre calvi-

niste de Charenton, naquit à Châtons-surMarne, en 1595, et mourut à Paris le 5 avril 1652. On a de lui un traité sur l'Eucharistie.

ALBERTON ( Parcelonium), ville d'Egypte, avec un port sur la Méditerranée, située à 50 1. O. d'Alexandrie.

ALBERY ou AULBERY ( Georges), né en Lorraine , vécut dans le XVIC siècle. Il a publié une Vie de Sigisbert, une description de la Lorraine et de Nancy, un cantique sur le lJliserere. un hymne sur l'Ascension; impr. à Nancy, 1613 et 1616.

ALBEUVE, grand et beau vill. paroissial suisse, cant. de Fribourg, sur la Sarine, à 1 I. 3/4 de Gruyère. Il s'y tient trois foires par an. On y élève une grande quantité de bétail, et l'on y fait beaucoup de fromages connus dans le commerce sous le nom de fromages de Gruyère.

ALBI (Henri), né à Bolène dans le comtat Venaissin, prit l'habit de jésuite en 1606.

Il enseigna la philosophie et la théologie. Il mourut à Arles en 1659. On a de lui l'Histoire des cardinaux illustres qui ont été employés dans les affaires d'Etat; 1653, in-4 ; plusieurs Vies particulières; YAnti-théophile paroissial.

- ALBICANTE (Jean-Albert), poëte milanais du XVIe siècle. Il eut de grandes querelles littéraires avec Doni et Pierre Arétin ; dans la suite il se réconcilia avec eux. Il a laissé beaucoup de poesies ; une Histoire de la guerre du Piémont ; Venise, 1539, in-8, et une Relation de l'entrée de Charles V à Milan; 1541, in-4.

ALBICUS, archevêque de Prague. Il fut élevé à cette dignité par Sigismond, roi de Bohême. Sa facilité envers l'hérésiarque Jean Hus et les autres disciples de Wiclef fit beaucoup de tort à l'Eglise. Son avarice était extrême ; il n'avait qu'une vieille domestique pour le servir, et n'osait entretenir des chevaux à cause de la dépense que cela lui aurait causé. Il est auteur de trois traités de médecine imprimés à Leipsick en 1484, in-8, longtemps après sa mort.

ALBIGNI (Charles de Simiane d') soutenait le parti de la Ligue en Dauphiné contre Lesdiguières. Ce dernier chercha en vain à le gagner. Albigni fut forcé de capituler à Grenoble en 1590 ; il préféra rester fidèle à la religion et à son parti plutôt que d'accepter l'offre qu'on lui faisait de garder le gouvernement de la ville s'il voulait embrasser la cause du roi. Il passa au service de Savoie : c'est lui qui commandait les Savoyards en 1602, à l'escalade de Genève. Albigni mourut en 1608.

ALBIN ( Bernard ), dont le vrai nom est Weifs, naquit l'an 1653 à Dessau, dans la principauté d'Anhalt, et fut un des plus célèbres médecins de son temps. Il fit ses études à Leyde, voyagea dans les Pays-Bas, en France, en Lorraine, et fut nommé, à son


retour, en 1680, professeur à Francfort-surl'Oder, d'où il passa, avec le même titre, en 1702, à l'université de Leyde. Il y mourut le 7 décembre 1721, âgé de près de 69 ans. On trouve la liste des ouvrages qu'il a composés dans la Bibliothèque de médecine ancienne et moderne de Carrère.

ALBIN (Bernard-Sigefroi), fils du précédent, naquit en 1683, et fut aussi professeur de médecine à Leyde, où il se distingua principalement dans l'anatomie. Il mourut en 1771. II a donné l'explication àesTables anatomiques d'Eustache; Leyde, 1744, in-fol.; les Tables du squelette et des muscles; 1749, in-fol. ; les Tables des os; 1753, in-fol.

ALBIN (Christian Bernard), frère du précédent, fut également un habile professeur de médecine en l'université d'Utrecht. On a de lui : lHistoire naturelle des araignées et autres insectes; Londres, 1736, in-4, avec figures ; l'Histoire naturelle des insectes d'A ngleterre; Londres, 1749, in-4.

ALBIN (Eléazar) est auteur d'une Histoire naturelle des oiseaux, avec 306 gravures coloriées : elle a été traduite en français par Derham ; La Haye, 1750,3 vol. in-i.Elleest moins estimée que celle d'Ewards. Albin a aussi donné l'Histoire naturelle des insectes; Londres, 1736, 2 vol. in-4; et l'Histoire naturelle des araignées, en anglais, avec 32 planches ; 1736, in-4.

ALBINI (Alexandre), peintre de l'école lombarde, fut élève de Carrache. Il mourut en 1630. Il a peint : Prométhée animant la statue de Pandore.

*■ ALBINOS. On donne ce nom à des individus de l'espèce humaine, dont la peau et les poils sont blancs, et qui ont les yeux rouges.

\Pendant longtemps on a cru que les albinos formaient une race particulière ; les progrès du la science ont montré qu'ils naissent chez toutes les races quoique plus particulièrement chez les nègres. Cet état particulier qui donne aux albinos une si étrange physionomie, tient à un arrêt de développement dans le pigmentum ou matière colorante de la peau et des yeux, et à l'absence de l'huile grasse qui c jlore les poils. En général, ces êtres imparfiits sont de petite stature et de faible constitution ; les signes de la caducité s'annoncent chez eux de bonne heure : leur intelligence est peu développée. Le grand jour les fatigue extrêmement et les force à un clignotement perpétuel. Aussi ils vivent dans des grottes obscures d'où ils sortent pendant la nuit pour pourvoir à leurs besoins. Ils sont nyctalopes, c'est-à-dire qu'ils y voient mieux pendant le crépuscule et même pendant la nuit qu'en plein jour.

L'albinisme n'est pas toujours général : il se montre aussi quelquefois sur certaines parties. Les nègres-pices sont marqués de grandes plaques irrégulières d'un blanc laiteux sur un fond noir. Cette dégénérescence

se montre surtout chez les animaux domestiques. Qui ne connaît pas les chevaux, les chats, les chiens, les souris et autres animaux dont le pelage est entièrement blanc, tandis qu'à l'état sauvage ils offrent des couleurs toutes différentes?

ALBINOVANUS ( C. Pedo ), poëte latin, fut surnommé le Divin, par Ovide. On doit à ce poëte des épigrammes dont Martial fait mention, des élégies et un poëme imparfait sur le voyage maritime de Germanicus. Ces élégies ont été imprimées par les soins de Jean-le-Clerc, en 1703, in-8, et 1715, in-12, à Amsterdam.

ALBINrs (Decimus-Claudius) naquit à Adrumette, en Afrique, d'une famille illustre.

Son goût pour les armes lui fit abandonner l'étude des lettres, où il s'était distingué. Il était gouverneur de Bithynie, lorsqu'on lui donna, en 175, le commandement d'un corps d'armée, pour venir réprimer les Frisons dans la Germanie. Il y réussit. Après la mort de Commode, il propose à son armée de rétablir la république. Sévère, proclamé empereur, l'associe à l'empire pour se défaire de lui.Albinus l'ayant appris, se fait proclamer empereur dans les Gaules; Sévère marche contre lui.

Albinus est battu, près de Lyon, par Lupus, lieutenant de Sévère, qu'il avait déjà défait, et se sauve dans une maison prés du Rhône, où il veut se donner la mort. Le coup n'ayant pas été mortel, il fut conduit vivant à Sévère, qui lui fit trancher la tête, 197.

ALBINUS (Pierre), poëte et historien, naquit à Scheeberg, dans la Misnie; il est auteur de la Chronique de Jlisnie; 1580, et de poésies latines ; Francfort, 1612, in-8. Il mourut en 1578.

ALBION, ancien nom de l'Angleterre.

ALBION (la Nouvelle), grande étendue de côtes du N.-O. de l'Amérique, au N. de la Californie, découvertes par Drake, et reconnues par Vancouvert, en 1792. M. de Humbold les renferme entre le 43° et le li,81 de lat.

N. Le terrain de cette contrée est généralement plat, sablonneux, mêlé d'argile ; à une certaine profondeur, il contient une grande quantité de terreau et de débris de végétaux: le climat est tempéré, la végétation active.

Les plaines sont couvertes de pâturages et d'arbres parmi lesquels on en remarque plusieurs qui sont particuliers à l'ancien continent, tels que : le peuplier, le noisetier, le frêne, le chêne nain, l'érable, le pommier, le cerisier sauvage, etc. On trouve sur le rivage un grand nombre d'oiseaux aquatiques, et dans l'intérieur du continent des aigles à tête blanche et brune, des corbeaux, des corneilles, des perdrix, des oiseaux-mouches, des martins-pêcheurs et une espèce de hérons; les quadrupèdes y sont aussi très-nombreux ; les ours noirs, les chiens sauvages, les lapins, les écureuils et les moussettes s'y multiplient considérablement ; on y rencontre encore tous


ceux de la côte N .-0. de l'Amérique. Les indigènes sont courageux , malpropres ; ils laissent croître leur chevelure qu iis rassemblent et nouent par derrière; ils barbouillent leur corps de peintures et se couvrent de vêtements d'étoll'es de laine ou d'écorce d'arbres tissue, ou simplement de peaux d'ours ou d'autres bêtes fauves ; leurs armes offensives sont les llèches et les lances, dont ils garnissent la pointe de cailloux tranchants, d'os ou d'un fer mince et aigu. Ils vivent presque tous du produit de la pêche.

ALBIS, chaîne de montagnes de la Suisse.

Elle commence dans le canton de Zug et s'étend dans le cant. de Zurich ; sa longueur est de 5 1., son point le plus élevé est l'Uetliberg, à 1/21. de Zurich; il a 2,790 pieds de haut. La composition de ces mont. présente des masses de calcaire marneux , et de grès, placées par couches presque horizontales , entre lesquelles gisent dans quelques endroits des couches considérables de houille. L'Albis est traversé par deux routes : l'une conduit à Bremgarthe, par Albisrieden, et l'autre à Zug et à Lucerne.

ALBISSON (N.) naquit à Montpellier, en 1732; il fut avocat, membre du tribunat et conseiller d'Etat. Il mourut en 1810. Il a publié un recueil des lois municipales du Languedoc; Montpellier, 1780, 7 vol. in-4; il a aussi coopéré à la confection des divers codes de législation.

ALBITTE (Ant.-Louis) naquit à Dieppe vers 1760; il fut député et chargé de diverses missions dans les départements. Il vota la mort de LouisXVI. Il devint maire de Dieppe et ensuite sous-inspecteur aux revues ; il mourut en 1812.

ALBIZI ou DE ALBIZIS ( Barthélemi ), dit Barthélemi de Pise, cordelier, naquit à Rivano en Toscane et vécut dans le xive siècle.

Il se distingua par la prédication et par plusieurs ouvrages dont le plus connu est son livre des Conformités de saint François avec J.-C., dans lequel il met saint François audessus de touslessaints et de J.-C. 11 Iecomposa en 1389 et le présenta en 1399 au chapitre général de son ordre, assemblé à Assise.

Il fut imprimé à Venise, in-fol., sans date, puis à Milan ; 1510, in-fol. Il a été réimprimé plusieurs fois, mais avec des corrections.

Alber (Erasme) en a donné, par extrait, une traduction c'érsoire en allemand, sous le titre de VAlcoran des cordeliers; elle a été traduite en français par Conrad Badius.

ALBIZI (Thomas), neveu du précédent, fut gouverneur de Florence, de 1382 à 1417.

Il mourut en 1427.

ALBIZI ( Renaud ), fils du précédent, fut auteur de la guerre des Florentins et de la république de Lucques, en 1433. Il fut exilé quelque temps après, et mourut dans les Etats du duc de Milan.

ALBIZI ( François ) de Cezène , cardi-

nal et habile jurisconsulte, dressa la bulle i ontre le livre de Jansénius, sous Urbain VIII.

Il mourut en 1004, à l'âge de 91 ans.

ALBIZOLA, vill. des Etats sardes, prov.

et à 1 1. N.-N .-E. deSavone, sur la Méditerranée. Ses environs sont bien cultivés et sont ornés de beaux palais et de beaux jardins. C'est la patrie de Jules II.

ALBLASSERDAM, b. du roy. de Hollande, à 3 1. 1/2 de Rotterdam. Pop. : 1,250 hah.

ALBO (Joseph), rabbin espagnol, naquit à Soria, dans la Castille Vieille. On a de lui un ouvrage qui traite des fondements de la foi ; il le composa en 1425.

ALBOIN (Albovinus), roi des Lombards, était fils d'Audoin , auquel il succéda. Il régna d'abord dans la Pannonie, qu'il abandonna en 568 aux Huns, à condition qu'ils lui rendraient ce pays s'il était obligé de revenir. Alboin se rendit maître de toute l'Italie et s'en fit proclamer roi en 570.Rosemonde.

sa femme, fille de Cunimond, roi des Gépides, qu'Alboin avait vaincu, le fit poignarder par Ilelmigesen 572, parce qu'il voulait la contraindre à boire dans le crâne de son père.

ALBOLÈTE, b. d'Espagne, prov. et à 1 1. 3/4 N.-O. de Grenade.

ALBO\T (castrum Albonis), vill. de France, départ, de la Drôme, arrond. de Valence, cant. et à 2 1. N.-E. de Saint-Vallier.

AIBON (Jacques d'), marquis de Fronsac.

Il est connu dans l'histoire sous le nom de maréchal de Saint-André. Henri II, qui l'avait connu étant dauphin, le fit maréchal de France en 1547, et premier gentilhomme de sa chambre, pour le récompenser des preuves de courage qu'il avait données au siège de Boulogne et à la bataille de Cérisole en 1544. Il se distingua encore dans la Champagne où il commandait l'armée en 1552 et 1554. Il contribua beaucoup au traité de paix de Câteau-Cambresis. Vers la fin de ses jours il embrassa le parti des Guises et combattit avec eux en 1562 à la bataille de Dreux, où il fut tué d'un coup de pistolet par un nommé Bobigni de Mezières, qu'il avait eu autrefois à son service. Antoine d'Albon, parent du maréchal, fut comme lui gouverneur de Lyon, et s'y distingua par son zèle contre les calvinistes. Il eut plusieurs abbayes et devint archevêque d'Arles, puis de Lyon.

ALBON (Jacques-Camille d') naquit à Lyon en 1753 et mourut en 1788. Il descendait de Jacques d'Albon, maréchal de SaintAndré. Il fut possesseur de la seigneurie d'Yvetot, et fit construire dans cette petite ville des halles pour les foires. Il comptait Quesnay, chef des économistes, au nombre de ses amis. On a de lui des poésies fugitives : l'Eloge de Quesnay ; l'Eloge de Court de Gibelin; Discours sur l'histoire, le guuvernement, les usages, la littérature et les arts de plusieurs nations de l'Europe; Paris,


4 vol. in-12; Discours politiques sur quelques Gouvernements de l'Europe; 1779, 3 vol.

in-8.

ALDONA, petite ville du roy. d'Illyrie, gouv. de Trieste, cercle et à 8 1. 1/2 de Fiume; lat. N. 45° 5', long. E. 11° 48'. Elle est située dans une contrée pierreuse et peu propre à la culture des grains, mais excellente pour l'olivier et la vigne. Pop. : 950 hab.

ALBORAN, petite île d'Espagne, dans la Méditerranée, entre le cap Gata, en Espagne, et celui de Tres-Forcas, en Afrique.

Elle est défendue par une tour. Ses habitants sont presque tous pêcheurs; lat. N. 37° 57' , long. 0. 5° 20'.

ALBORESI (Jacques), peintre de Bologne.

Il mourut en 166 V, à Florence, sa patrie, où se trouvent presque toutes ses productions.

ALBORIVOS ( Gilles-Alvarez-Carillo) naquit à Cuença, en Espagne, et fut archevêque de Tolède. Il combattit sous Alphonse II, à qui il rendit de grands services dans la guerre contre les Maures. Pierre-le-Cruel, son successeur , ne sut pas apprécier le mérite d'Albornos. Il se retira à Avignon, auprès de Clément VI, qui le fit cardinal. Il se démit de son archevêché. Le pape Innocent VI l'ayant envoyé légat en Italie, il la soumit et ramena à Rome son successeur Urbain V. AJbornos alla passer le reste de ses jours à Viterbe. Il y mourut en 1367. Il fonda à Bologne le collège des Espagnols.

ALBORNOS ( Diego-Philippe d') , chanoine de l'église de Carthagène, en Espagne, est auteur d'un ouvrage en espagnol intitulé

Eléments de politique. Ce livre était imprime avec peu de soin, lorsqu'il tomba entre les mains du jeune infant don Ferdinand, âgé de 10 ans, qui, charmé de sa !ecture, le transcrivit et pria le roi son père de le faire

imprimer avec plus de netteté; ce qui lui fut accordé.

ALBOURS ou ELBOURS , chaîne de montagnes de la Perse; elle forme une ligne qui longe parallèlement et sous diverses dénominations les côtes méridionales de la mer Caspienne. Le point le plus élevé de cette chaîne est le pic de Démavend ; il est situé par 35° 3' de lat. N., et par 48" 53' de long. E. C'est dans cette chaîne que se trouvent les fameuses portes caspiennes.

ALBOX, b. d'Espagne, prov. et à 15 1.

d'Alméria (Grenade).

ALBRECHTS, vill. des États prussiens, prov. de Saxe, régence d'Erfourt, cercle de Schleusingen, et à 4 1. de Meiningen. Il a des fabriques declous et defutaine. Pop. : 800 hab.

On trouve dans ses environs une mine de fer.

ALBREDA, v. de la Sénégambie, roy. de Barra , sur les bords de la Gambie, près de son embouchure dans l'Atlantique. Pop. :

750 hab. Il y a un comptoir français.

ALBRET, l'une des plus nobles, des plus

illustres et des plus anciennes maisons de France (elle remonte au xie siècle) , et ainsi nommée du pays d'Albret, dans l'ancienne province de Gascogne , en France, érigé en duché en 1556, par le roi Henri II. Charlotte, femme de César Borgia , avait pour frère Jean d'Albret qui, du chef de sa femme Catherine de Foix, reine de Navarre , devint roi de Navarre. Ferdinand d'Aragon lui en enleva la plus grande partie. Sa petitefille Jeanne porta ses droits sur le royaume de Navarre à Antoine de Bourbon, père de Henri IV. Cette famille a été féconde en hommes célèbres ; les plus connus sont : Charles d'Albret, comte de Dreux, vicomte de Tartas et connétable de France, parent du roi Charles VI ; il fut tué, le 25 octobre 1415, à la bataille d'Azincourt, où il commandait l'avant-garde de l'armée française. Louis Albret, célèbre cardinal, évêque de Cahors et d'Aire, lequel, selon le cardinal de Pavie, fut l'amour et les délices de Rome et du sacré collège. Il mourut à Rome , le 4 septembre 1465. Il ne faut pas le confondre avec Amanjeu d'Albret, cardinal, mort le 2 septembre 1520, qui était fils d'Alain d'Albret, dame illustre par son esprit, par sa sagesse et sa piété. Elle épousa César Borgia, duc de Valence et fils du pape Alexandre VI. Elle prit part aux malheurs de son mari, et mourut le 11 mars 1514. Louise de Borgia , sa fille unique, épousa Louis de la Trémouille, veuf de Gabrielle de Bourbon, et après la mort de ce seigneur , elle se remaria à Philippe de Bourbon, baron de Buzet. Le maréchal d'Albret César-Phébus, que Saint-Evremond et

Scarron ont célébré sous le nom de Miosseins qu'il portait alors, descendait d'Etienne, bâtard d'Albret , son bisaïeul, et de Françoise de Béarn , dame de Miosseins, sa femme. Sa grande fortune lui vint en partie du service qu'il rendit au cardinal de Mazarin, en conduisant à Vincennes les trois princes Condé, Conti et Longueville. Il mourut à Bordeaux, le 3 septembre 1676 , étant gouverneur de Guyenne.Son neveu Charles Amajeu, qui avait épousé sa fille, fut tué,en 1678,dansla maison du marquis de Bussy, en Picardie : c'était le dernier mâle de cette maison. En 1642, le duché d'Albret fut cédé à Frédéric-Maurice de la Tour, duc de Bouillon, et à sa maison, en échange de la principauté de Sédan.

ALBRIC ou ALBRICUS, ALllRICIUS, philosophe et médecin anglais, naquit à Londres, et vivait vers 1087. Il a fait un traité de l'origine des dieux, que l'on trouve dans JHythographii lalini ; Amsterdam, 1681,2 v. in-8.

ALBRIT ou LABRIT (Leporeturn), pet. v.

de France, départ, des Landes, arrond. de Mont-de-Marsan, chef-lieu de cant.

ALnlCA, hexand. monog., Linn.; cl. 3, ord. 6, famille des asphodèles, Juss. Plante dont la racine est bulbeuse ; les fleurs en épis.

Les caractères sont : corolle inférieure de six


pétales; six étamines, dont trois mutilées; stygmate entouré de trois pointes ; style triangulaire.

Ce genre offre plusieurs espèces, dont les plus aimées des fleuristes sont : ALBUCA MAJOR. Tige de trois ou quatre pieds ; épi de fleurs au sommet ; pétales verts dans le milieu, bordés de blanc; feuilles longues, étroites, creusées en gouttière.

ALBUCA MINOR. Tige de deux pieds de haut; fleurs vertes et jaunes.

Ces plantes, originaires de l'Afrique, ne subsistent chez nous que par les serres chaudes : on les multiplie jpar leurs caïeux, dans la terre de bruyère.

ALBUCIUS (Aurèle), jurisconsulte milanais du XVIe siècle. Il cultiva la poésie latine. On a de lui plusieurs ouvrages écrits en latin, entre autres, Heroïdum epistolarum; 155i.

ALBUFEIRA, gros b. et port de mer du Portugal, prov. d'Algarve, entre Faro et Lagos. Le port est défendu par une citadelle et par des batteries; il peut recevoir les plus grands vaisseaux. Pop. : 3,100 hab.

ALBUIIÉRA, vill. d'Espagne, prov. et à 51. S.-E. deBadajoz. Le 15 mai 1811, il s'y livra une bataille entre les Français, commandés par le duc de Dalmatie, et les AngloEspagnols, qui furent vaincus.

ALBULE. Ce poisson est du genre des mugiles et se pêche sur les côtes de l'Amérique Septentrionale. Sa chair est bonne à manger.

Voy. MUGILE.

ALBUMAZAR naquit en 805, en Arabie; il fut élevé en Afrique et devint un habile médecin et un astrologue renommé. Il mourut en 885. Il a donné un Traité d'aslrologie qui a été imprimé en 1586 à Venise, et plusieurs autres ouvrages dont le catalogue se trouve dans la Bibl. arab.-hisp. de Casiri.

ALBUMINE, albumen. C'est une des substances les plus répandues dans l'économie animale : elle est composée de carbone, d'hydrogène, d'oxigène et d'azote. L'albumine constitue presque sans mélange ce qu'on appelle le blanc d'œuf; elle fait aussi partie du sang et d'un grand nombre d'autres fluides animaux; elle se dissout dans l'eau froide, la potasse, la soude, l'acide acétique, l'acide phosphorique ; elle se coagule par l'eau chaude, l'alcool, le tannin et presque tous les acides : son caogulum se précipite sous forme d'un caillot blanc sans transparence.

ALBUNÉE , genre de crustacés, ord. des décapodes, Fabr.; macroures anomaux, Latr.

Caract. : deux pieds antérieurs terminés par une main très-comprimée, triangulaire et monodactyle, le dernier des suivants étant en faucille; les antennes latérales courtes et les intermédiaires terminées par un seul filet long et sétacé; pédicules oculaires occupant le milieu du front et formant par leur réunion une sorte de museau plat, triangulaire, avec

les côtés extérieurs arqués ; test presque plan, carré, arrondi aux angles postérieurs, et finement dentelé au bord antérieur. Ces crabes, qui habitent les mers de nnde, n'offrent que deux espèces : elles sont peu connues.

ALBUQUERQUE (Alphonse duc d') naquit à Lisbonne en 11-52, d'une famille qui tirait son origine des enfants naturels des rois de Portugal. Il fut envoyé en 1505 dans l'Inde, avec son frère François, en qualité de général, par Emmanuel, roi du Portugal. Il conquit Goa, établit solidement la puissance portugaise dans les golfes d'Arabie et de Perse, sur la côte de Malabar, et s'empara deMalacca, où il fit un butin immense. Albuquerque, à qui ses services avaient procuré le titre de vice-roi des Indes Orientales, mourut en 1515 à Goa, dans la disgrâce, et même remplacé par Lopez Soarez, son ennemi personnel. Son fils Alphonse-Biaise d'Albuquerque, élevé aux premières charges du royaume de Portugal, a publié les Mémoires de son père. Ces Mémoires ont été imprimés à Lisbonne, in-fol., en 1756.

ALBUQUERQUE (duc d'), grand d'Espagne, lieutenant général, se distingua dans la guerre de 1808 et surtout à la bataille de Medillin. Il fut nommé ambassadeur en Angleterre, et y mourut.

ALBUQUERQUE (Mathias d'), général des troupes portugaises, se distingua au Brésil, en 1628 ; il prit part, en 1635, à la révolution qui fit passer la couronne de Portugal dans la maison de Bragance, remporta une victoire décisive sur les Espagnols, et prit Telena. Albuquerque fut comblé d'honneurs : il fut fait comte d'Alegrette et grand de Portugal, par Jean IV. Il mourut en 164-6.

ALBUQUERQUE, duché et pet. v. d'Espagne, avec un vieux château fort, province et à 71. de Badajoz (Estramadure). Il y a de grandes fabriques de tissus de coton et de draps. Pop. : 5,500 hab.

ALBUQUERQUE , b. de la confédération mexicaine, terre du Nouveau Mexique, à 291.

S. -O. de Santa-Fé de Mexico. Pop. : 6,000 hab.

ALBUQUERQUE-COELHO (Edouard d'), marquis de Basto et comte de Fernambouc dans le Brésil, chevalier du Christ en Portugal, et gentilhomme de la chambre du roi Philippe IV, a écrit un journal de la guerre du Brésil , commencé en 1630. Il mourut vers 1658.

ALBURG, district et port des Etats-Unis, État de Vermont, comte de Grande-lie, à 14 1. N. de Burlington. Pop. : 1,106 hab.

ALBUSSAC, vill. de France, départ, de la Corrèze, arrond. et à 3 1. de Tulle, cant. et à 2 1. O. d'Argentac, Pop. : 1,100 hab.

ALBUTIUS (Titus;, philosophe épicurien, naquit à Borne. Il s'attacha tellement aux manières grecques, dans un voyage qu'il fit à Athènes, qu'il ne voulut plus passer pour


romain. Il fut propréteur en Sardaigne, d'où il chassa les brigands, et, plus tard, banni par le sénat, devant lequel il avait été accusé, de concussion. Il mourut à Athènes.

ALBUTIUS-SILUS ( Caïus ) fut un orateur romain du temps d'Auguste. Il naquit à Novare, ville de la Lombardie. Il devint édile.

Dans une révolte, ayant été arraché de son tribunal et livré à la risée publique, il se retira à Rome où il suivit le barreau, et ne retourna à Novare que dans sa vieillesse. Il s'y laissa mourir de faim. Cet orateur a publié un traité sur la rhétorique, dont Quintilien a fait l'éloge.

ALBY (Albiga), v. de France, chef-lieu du départ, du Tarn, d'arr. et de cant. Elle est le siège d'une cour d'assises, de tribunaux de première instance et de commerce, de direction des contributions et des domaines, d'une recette générale et d'une conservation des hypothèques ; elle est la résidence d'un conservateur forestier ; elle relève de la cour royale de Toulouse, et est le siège d'un archevêché qui comprend le départ, du Tarn et a polir suffragants, Rodez, Cahors, Mende, Perpignan," elle fait partie de l'académie universitaire de Tousse. Cette ville est traversée par le Tarn et po^ède plusieurs établissements scientifiques et horaires, dont les plus remarquables sont : le collège, le séminaire, le cours d'accouchement, celui de géométrie et de dessin appliqués aux arts, la bibliothèque, le musée et le conservatoire des modèles d'instruments d'agriculture. Parmi ses édifices on doit citer l'hôpital Saint-Jacques, l'hôtel de la préfecture et la cathédrale, construction gothique surmontée d'un clocher très-élevé. Alby est une des villes de France qui a le plus souffert : elle a été détruite et rebâtie par les effets des invasions des Sarrasins et des troubles de religion .Sou sLouisXIV, à l'époque de la proscription générale des protestants, les habitants, qui professaient presque tous la religion réformée et qui s'occupaient d'industrie et de commerce, portèrent chez l'étranger leurs connaissances et leur fortune. Alby est heureusement située pour l'industrie et le commerce. Il y a des fabriques de toile d'emballage , de linge de table, de molleton, de chandelle , d'essence d'anis vert, des tanneries. A 1/21.

de la ville setrouvela belle forge du Saut-deSabo; c'est, en France, la plus considérable de toutes les chutes d'eau livrées à l'industrie : sa force est estimée à 3,000 chevaux attelés ; le Tarn tout entier s'y précipite d'une hauteur de 19 mètres 80 centimètres. On y a établi une fabrique d'acier qui est devenue la plus importante de France; elle se compose de trois forges à la catalane, trente feux d'aiffinerie, deux trains de laminoirs, 21 marteaux; elle traite tous les ans plus d'un million de kilogrammes d'acier. Il y a

eneo une minoterie très-impor-

tante, des teintureries et apprêts, des fabriques de tricots et d'étoffes communes en laine, de passementeries, de vermicelle et autres pâtes d'Italie. Son commerce est extrêmement étendu et consiste principalement en vins, blé , anis vert, pruneaux, coriandre, drogueries, teintures, graines de luzerne et de trèfle, et en minoterie. Le pastel ou indigo français se prépare de temps immémorial à Alby. Son territoire renferme des mines de houille et est trèsfertile : on y récolte blé, pastel, safran, prunes, bois pour le merrain, et l'on y élève beaucoup de bêtes à laine. Il s'y tient plusieurs foires par an : le 17 janvier, le quatrième mercredi de carême, le 13 mai, le 16 juin, le 22 juillet, le 5 septembre, le 21 décembre. C'est la patrie de Michel Leclerc et d'Antoine Rossignol, grand mathématicien.

Pop. : 12,000 hab.

L'arrondissement d'Alby est divisé en huit cantons: Alban, Alby, Monesties, Pampelonne, Réalmont, Valderiès, Valence et Villefranche, et subdivisé en 105 communes.

ALCAÇAR , cap d'Afrique , l'un des trois qui forment le détroit de Gibraltar , sur la côte de l'Empire de Maroc. Il est situé entre Ceuta et Tanger, près du vieux château de Malabala , vis-à-vis Tariffa en Espagne.

ALCAÇAR (Louis), jésuite , naquit à Séville, en 1554. On a de lui deux commentaires sur l'Apocalypse, imprimés en J614. et en 164-1, à Anvers. Il mourut à Séville en 1613.

ALCAIHXlTS naquit à Syracuse et fut un médecin célèbre. Il enseigna son art à l'école de Salerne, et devint médecin de l'empereur Frédéric II. Il reste de lui des épigrammes latines sur les bains de Pouzzoles; un opuscule De balneis Puteolarum, Bajorum et Pilhecusarum ; Naples, 1591, in-8; et deux traités , l'un sur les victoires de l'empereur Henri, roi de Naples ; l'autre sur la vie de Frédéric II. Alcadinus mourut dans le XIIe siècle.

ALCALA (Don Parafan de Rivera duc d') fut vice-roi du royaume de Naples sous Philippe II, roi d'Espagne. Il s'opposa à l'introduction de l'inquisition dans cette ville , et la préserva de la disette par d'immenses achats de grains que sa prudence sut faire conclure.

Il arrêta la peste dans ses progrès et repoussa les Turcs qui avaient fait une descente sur les côtes; il ouvrit des grandes routes, et jeta des ponts sur plusieurs points du royaume de Naples. Il mourutenl571, âgé de 63 ans, après avoir été 12 ans vice-roi.

ALCALA-DE-GUADAIRA, b. d'Espagne, prov. et à 3 1. E. de Séville, sur la Guadaira, dont il tire son nom. Son territoire est fertile : il produit beaucoup de grains et les plus grosses olives de l'Europe. Pop. : 1,500 habi ALCALA-DE-IIENARES, v. d'Espagne capitainerie générale de la Nouvelle Castill.


prov. de Madrid. Elle est remarquable par sa célèbre université , autrefois la seconde du royaume, par son académie militaire et par ses deux bibliothèques. Il y a, dans les environs, des moulins à poudre à canon et des tanneries. C'est la patrie du célèbre Michel Cervantes. Pop. : 5,000 hab.

ALCALA-REAL, v. d'Espagne, prov. de Jaen, sur le Gualcoton, au pied d'une montagne. Son territoire est fertile en bons vins et en fruits. C'est près de cette ville qu'eut lieu, le 28 janvier 1810 , un combat entre l'armée française, commandée par le général Sébastiani, et les Espagnols. Ces derniers furent défaits. Pop. : 9,000 hab.

ALCALI. Un donne aujourd'hui ce nom aux oxides par excellence, c'est-à-dire aux composés qui jouissent au plus haut degré de la faculté de se combiner avec les acides.

Les alcalis ont une saveur âcre et brûlante ; ils verdissent le sirop de violette et ramènent au bleu l'infusion de tournesol rougie par un acide. On les a divisés en deux classes : la première contient la soude , la potasse, la lithine et l'ammoniaque. Ces oxides, ainsi que les carbonates et les sulfates, dont ils font la base, sont très-solubles dans l'eau. Dans la seconde classe, on a placé les oxides terreux, la baryte, la chaux , la strontiane et la magnésie. Ces alcalis sont beaucoup moins que les précédents solubles dans l'eau ; leurs sulfates et leurs carbonates sont insolubles.

On dit d'une substance qu'elle est alcaline, quand elle participe des propriétés essentielles des oxides.

ALCAMÈNE , 9e roi de Sparte , vivait vers l'an 747 avant J.-C. Il acheva la guerre d'Hélos, et commença celle de Messine en laissant le trône à son fils Polydorus; il est principalement connu dans l'histoire par ses apophthegmes.

ALCAMÈXE, sculpteur athénien, fut élève de Phidias, et vivait 428ans avant J.-C.

Ses principaux ouvrages sont: Vénus aphrodite, une Junon, un Vulcain et le fronton supérieur du temple de Jupiter Olympien, où était représenté le combat des Centaures contre les Lapithes, aux noces de Piritlious.

ALCAMO , v. de Sicile, prov et à 9 1. E.

de Trapani, chef-lieu de distr. et decant. Elle est située dans le val de Mazzave. On voit, dans ses environs , les ruines de l'ancienne Ségeste, réduits à un tas de pierres dont on ne peut deviner l'ancienne forme; et, tout près de cette dernière, les restes d'un temple qui paraît avoir été un des monuments les plus parfaits et les plus grands de l'antiquité: on en juge par les colonnes , l'architrave et le fronton, qui sont assez bien conservés. Popu]. : 12,000 hab. Le distr. d'Alcamo est divisé en 4 cant. : Alcamo, Castel-à-Mare, Calata-Fimi et Gibellina.

ALCANIZ, v. d'Espagne, capitainerie générais d'àraîon f prov. de leruer. -Efle est

ceinte de murailles percées de 4 portes. Son territoire est renommé par ses laines, ses fromages et ses mines d'alun. Pop. : 5,000 habitants.

ALCAIVTAR A, t. forte d'Espagne , capitainerie générale de l'Estramadure, prov. de Cacerès, sur la rive gauche du Tage, près les frontières de Portugal. Elle est remarquable par un magnifique ponten pierre sur le Tage, dont la construction remonte au règne de Trajan. Alcantara fut donnée par Alphonse IX, roi de Léon, à l'ordre militaire de Calatrava.

Il y a dans cette ville des manufactures de tissus de coton. Elle commerce principalement en laine et en draps communs. Population : 3,000 hab.

ALCANTARA, grande v. du Brésil, proy.

de Maranhao, sur une colline, près de SaintLouis de Maranhao. Son port ne peut contenir que de petits vaisseaux. Son territoire est fertile ; il produit du riz et le meilleur coton de la province. Il y a des salines situées à 1 1. de la ville; elles sont remarquables.

ALCARAZ, v. d'Espagne, capitainerie générale de Valence, prov. d'Albacette- Elle a une citadelle sur la montagne qui la domine.

Il y a des fabriques de dràp, et on trouve, dans ses environs, dos mines de cuivre, de calamine, et un aqueduc. Pop. : 3,300hab.

ALCAf f)ETE, b. considérable d'Espagne, capitainerie générale de l'Andalousie , prov.

de Jaen. Ses maisons sont presque toutes bâties en marbre noir. Pop. : 4,000 hab.

ALfAZOVA (Simon d'), gentilhomme portugais, chevalier de Saint-Jacques, entreprit, en 1534 , de conduire une colonie au Pérou. Au mois de janvier 1535 il était dans les mers du Sud. Le temps devint si mauvais et son équipage eut tantà souffrir de la privation d'eau, qu'il fut forcé d'aborderà la côte.

Alcazova, à la tête de 200 hommes, se mit en marche pour faire des découvertes. Etant tombé malade, il revint au campement avec les plus faibles de la troupe; le reste s'avança jusqu'à 9 lieues dans l'intérieur des terres. Là manquant de vivres, ils résolurent de retourner vers leurs compagnons : en arrivant ils trouvèrent Alcazova assassiné par les officiers de la flotte, et les effets de ses compagnons pillés. Les assassins ne voulurent pas le recevoir dans leursvaisseaux, craignant la punition de leurs crimes; ils ne parvinrent à y rentrer qu'après quinze jours de souffrance, et l'aide d'une nouvelle conspiration.

ALCÉE, alcea, monadelphie polyandrie, Linn. ; cl. 1, campanif., sect. 6, Tourn. ; fam.

des mal vacées ,Juss. Cette plante n'a pas d'autres caractères essentiels qqe ceux des mauves. Tournefort donne pour caractère secondaire , des feuilles plus profondément découpées. Linnée n'indique que deux espèces d'alcées, l'alcée rose , alcea rosea, et l'alcée à feuilles de figuier, ficifolia. Voy. les articles Lavatère, Altbeai, ,. ,..


L'alcée rose élève ses tiges, grosses, épaisses , velues, jusqu'à 8 pieds de haut; vivace par ses racines, elle se plaît dans tous les jardins et y brille par son port et la variété de ses couleurs On lui donne les noms de passerose, rose d'outre-mer, et autres.

L'alcée rose trémiére, hibiscus rosa sinensis, est un autre genre de plantes plus petites que la précédente. Elle craintles grandes gelées : ses fleurs sont roses, bordées de blanc.

Foy. GUUJAUVE. L'alcée sert en médecine, au défaut de la mauve et de la guimauve.

ALCÉE , premier poëte lyrique grec, naquit à Mitylène, et fut contemporain de Sapho. Il inventa le vers alcaïque. Il s'était adonné aux armes avant de cultiver la poésie. Il fut exilé de son pays, et passa chez les ennemis : on lui pardonna. Dans une autre circonstance , étant sur le champ de bataille, il prit la fuite. On a de lui des hymnes, des odes , des épigrammes. Horace et Quintilien en font l'éloge : il en reste des fragments qui ont été recueillis par H. Etienne et par M.

Mathice, et traduits par Coupé dans ses Soirées littéraires.

ALCESTER, ville d'Angleterre, comté de Warvick, hundred de Barlichway, à 3 1. de Stratford. Il y a des manufactures d'aiguilles.

Elle est traversée par une voie romaine. Popul. : 2,250 hab.

ALCHABITUS ou ABDEL-AZIZ, astrologue arabe, vécut au milieu du xe siècle. Il a laissé un traité d'astrologie judiciaire, imprimé à Venise , en 1503 , in-4. Il a été traduit par Jean Hispalensis, sous le titre : Alchabilus cum commento; premiére édition, 1743, in-4.

ALCHtMÏE, GRAND OEUVRE, TRANSMUTATIO, PIERRE PHILOSOPHALE. Ces noms se donnaient autrefois à la science qui s'occupait de faire de l'or. La chimie moderne qui a renoncé aux recherches de l'alchimie, a profité des découvertes nombreuses de celle-ci, et peut être regardée comme sa continuation.

ALCHIMILLA, genre de plantes. Voy.

PIED-DE-LION.

ALCIAT (André), jurisconsulte, naquit à

Milan, en 1492; il professa le droit à Avignon , à Bourges et dans plusieurs villes de l'Italie. Il mourut à Pavie, en 1550, comblé d'honneurs et de richesses. Il avait été nommé protonotaire par Paul III, comte palatin et sénateur par Charles Quint, et avait reçu en présent une belle chaîne d'or du roi d'Espagne.Ses ouvrages de jurisprudence ont été publiés à Lyon, en 1560, 5 vol. in-fol. ;

Bâle, 1571 , 6 vol. Ses Emblèmes, poésies , ont été imprimés séparément par Peutinger; Augsbourg, 1531 , in-8. Alciat a aussi fait des commentaires sur Tacite, Plaute, Cicéron ; il a aussi traité des sujets d'antiquité.

ALCIATI ( Térence ), savant jésuite de Rome, a recueilli de savants matériaux pour l'histoire du concile de Trente ; ils sont écrits

en opposition à celle de Fra-Paolo Sarpi. n.

ont été très-utiles au cardinal Pallavicino pour sa nouvelle histoire de ce concile. AIciati mourut en 1651.

ALCIATI (Jean-Paul) naquit à Milan, au xvie siècle. Ona de lui deux lettres adressées à Grégorio Pauli, contre la préexistence de J.-C., l'une en 1564, l'autre en 1565. Il niait la trinité et soutenait que J.-C. n'existait pas avant d'être né de Marie. Il fut haï des catholiques et des protestants.

ALCIBIABE, Grec, fils de Cliniaset disciple de Socrate, fut célèbre par sa beauté , sa fortune et ses talents. Son caractère se pliait sans efforts à toutes les conjonctures ; il s'attira les regards et maîtrisa l'opinion publique chez tous les peuples. Il fut frugal à Sparte , intempérant en Thrace, passionné pour les exercics les plus violents chez les Béotiens; il montra un goût passionné pour la paresse et la volupté chez les Ioniens , et déploya , en Asie , un luxe que les satrapes ne purent égaler. A Athènes, le peuple l'admirait dans ses dérèglements , et se laissait entraîner par son éloquence. Il fit reprendre le projet de s'emparer de la Sicile. Il fut nommé général de l'expédition avec Nicias et Lamachus. Pendant que les préparatifs se faisaient, les Athéniens trouvèrent, un matin , les statues de Mercure mutilées. Alcibiade fut soupçonné de ce sacrilège ; il voulut se justifier ; mais ses ennemis, prévoyant qu'il leur serait plus facile de l'accuser pendant son absence, eurent l'habileté de le faire partir, en disant que tout retard serait préjudiciable à l'expédition , et qu'il pourrait se justifier à son retour. A peine arrivé en Sicile, il reçut l'ordre de se rendre à Athènes pour se défendre de cette accusation.

Alcibiade , pour échapper à la vengeance de ses ennemis, se retira à Sparte. De là , ayant séduit la femme du roi Agis, il alla chez Tissapherne, satrape du roi de Perse, dont le crédit lui ménagea sa rentrée à Athènes (408 ans avant J.-C.). Le peuple l'accueillit avec le plus grand enthousiasme, et le nomma , quelque temps après , généralissime de ses troupes. Il remporta plusieurs

victoires ; mais son lieutenant Antiochus , à qui il avait laissé le commandement d'une partie de sa flotte , ayant livré bataille aux Lacédémoniens, contre ses ordres, fut défait.

Alcibiade, à qui l'on attribua ce mauvais succès de son lieutenant, fut déposé. Il se réfugia chez Pharnabaze, qui eut la lâcheté de le faire tuer, à la sollicitation de Lysandre, roi de Sparte, vers404 avant J.-C. Alcibiade était âgé de 45 ans.

ALCIDAMAS, rhéteur grec, naquit à Élée, vers 420 avant J.-C. On a de lui une rhétorique , un éloge de la mort et quelques harangues, qui se trouvent dans le recueil de Reiskins, t. vin ; Venise, 1512,3 vol. in-fol.

ALCIDAMIDAS fut général des Messé-


niens. Après la prise d'Ithome par les Spar- tiates, il conduisit une colonie à Rhégiurn, vers 723 avant J.-C.

o ALCIDE, nom donné à un grand scarabée des Indes. Voy. SCARABÉE.

ALCIME (Latinus Alcimus Alethius), cé lèbre historien, orateur et poëte, naquit à Agen, dans le iv* siècle ; il avait écrit Y Histoire de Julien-VApostat et celle de Salluste.

consul et préfet des Gaules sous le règne de cet empereur. Alcime est souvent cité avec éloge par Ausone, saint Jérome et Sidoine. Il ne reste de lui qu'une épigramme sur Homère et Virgile, dans Corpus poetar-um de Maittaire; Londres, 1713, 2 vol.

in-fol.

ALCIlUE, Sicilien, cité par Athénée et Sextus Pompéius, a écrit les Vies des plus célèbres sculpteurs, et une Histoire de Sicile on ignore le temps où il a vécu.

ALCINOUS , philosophe platonicien, vers le ne siècle, est auteur d'un abrégé de la philosophie de son maître. Il a été traduit en latin par Marsile Ficin ; Paris, 1573, in-4, et en français par Combes Dounous ; 1800, in-12.

ALCIONIUS (Pierre) naquit à Venise en 1487 ; il fut correcteur d'imprimerie chez Alde Manuse à Venise, et ensuite professeur de grec à Florence ; il mourut en 1527; on a de lui des traductions latines de plusieurs ouvrages d'Aristote; Venise, 1521, et un traité De exilio ; Venise, 1522, in-4.

ALCIPHRON, auteur grec, vivait du Ille au Ive siècle. Il a laissé des lettres qui ont été imprimées à Leipzick, en 1709 et 1715 , in-8 ; elles ont été traduites en français par l'abbé Richard, en 1785, 3 vol. in-12.

ALCIPHRON, célèbre philosophe de Magnésie, vivait du temps d'Alexandre.

ALCIPPUS, Lacédémonien, que ses envieux accusèrent de vouloir renverser la constitution de- la République, fut exilé de sa patrie : sa femme, Damocreta, n'ayant pu obtenir de le suivre, mit le feu au temple où les femmes les plus considérables s'étaient rassemblées pour célébrer une fête, et se précipita dans les flammes avec ses deux filles. Les Lacédémoniens, pour s'en venger, firent jeter leurs corps hors des frontières de la République.

ALCMAN, poëte lyrique grec, naquit à Sardes, en Lydie, vers 670 avant J.-C. ; et obtint le titre de citoyen de Sparte. Il avait composé, dans le dialecte dorique, six livres de chants lyriques, dont II. Etienne a conservé les fragments dans son recueil des lyriques grecs ; ils ont été traduits par Coupé, et se trouvent dans le tome vin de ses Soirées littéraires.

ALCIÉON, philosophe, naquit à Crotone; il fut disciple de Pythagore, et le premier qui'disséqua des animaux, afin de connaître la structure des parties qui les com-

posent; il écrivit aussi plusieurs ouvrages dont aucun n'est parvenu jusqu'à nous. On trouve dans Plutarque et Stobée ses principes philosophiques.

ALCOBA (Sierra de), chaîne de montagnes du Portugal, dans la province de Beira.

ALCOBAÇA, b. du Portugal, prov. d'Estramadure , chef-lieu de comarca , à 7 1. 1|4 de Leira, à très-peu de distance de la mer. On y remarque l'église du couvent des bénédictins fondé en 1170 par Alphonse Ier, roi de Portugal, pour l'accomplissement d'un vœu qu'il avait fait avant la prise de Santarem sur les Maures. Il y a une fabrique de tissus de coton, dont 250 métiers sont mus par des mécaniques. On y confectionne des futaines , des mousselines, des mouchoirs de couleur et du linge de table. Pop. : 5,000 h.

ALCOBAÇA, petite v. d'Amérique, confédération mexicaine.

ALCOCIî (Jean) naquit à Beverley, comté d'York, vers 1440, fut successivement évêque de Rochester, de Worcester et d'Ely, ambassadeur en Espagne et grand chancelier. Il a écrit sur la religion. Il mourut en 1500.

ALCOLÉA , petite v. d'Espagne , capitai-

nerie générale d'Aragon, à 6 1. de Balbastro.

ALCOLÉA, b. d'Espagne, capitainerie générale de Valence, à 25 1. de cette ville. Il y a des manufactures de porcelaine et des fabriques de toiles. Pop. : 2,500 hab.

ALCOIV , chirurgien, appelé par Pline medicus vulnerum, fut très-expert dans l'art de traiter les hernies par incision , et dans celui de réduire les fractures.

ALCOOL. Ce liquide s'extrait par la distillation de plusieurs liquides fermentés. Le vin est en France celui qui en donne le plus ; la bière, les sirops, le riz, les cerises noires et les pommes de terre, en fournissent aussi ; mais la première distillation donne un produit connu sous les noms d'eau-de-vie pour les vins, d'eau-de-vie de grains pour la bière, de rhum et de tafia pour les sirops fermentés, de rack pour le riz, de kirschenwasser pour les cerises, et d'eau-de-vie de pommes de terre pour les pommes de terre. Tous ces liquides sontformes d'alcool mélangéavecdessubstances étrangères, et étendu de beaucoup d'eau.

Une nouvelle opération est donc nécessaire pour l'obtenir pur ; on a mis à profit la facilité avec laquelle il se transforme en vapeur, et au moyen d'une distillation à une chaleur modérée on le dégage des matières étrangères.

A l'état pur , l'alcool est un liquide volatil et incolore , d'une odeur douce et agréable , qui bout à 78° centigrades. Il est composé d'un atome d'oxigène, de deux de carbone, et de six d'hydrogène, ce qui donne la formule O' C2 HG. Il contient, en poids, 34,454 d'oxigène, 52,650 de carbone, et 12,896 d'hydrogène. La grande affinité de l'alcool pour l'eau empêche qu'on l'obtienne facilement trèspur ; aussi ne se rencontre-t il presque ja-


mais à cet état dans le commerce. Il entre dans la composition des vernis ; on l'emploie fréquemment aussi, à cause de la chaleur qu'il dégage dans la combustion, pour des lampes dites à esprit de vin.

ALCOUTIM, gros b. de Portugal, prov.

d'Algarve, comarca et à 9 I. de Tavira.

ALCOY, v. d'Espagne, capitainerie générale de Valence , prov. et à 71. d'Alicante. Il y a des fabriques de savon et de drap ; dans ses environs on trouve des mines de fer. Population : 15,000 habitants.

ALCUDIA, petite v. de l'île de Majorque, capitainerie générale de Majorque, située sur les bords de la mer. On y pêche le corail, et l'on y fait le commerce de la laine. Population : 1.000 hab.

ALCUDIA, b. d'Espagne, capitainerie de Valence , prov. de Valence. Il y a des mines de cuivre, et du cristal de roche.

ALCUIN (Flaccus-Albinus) naquit dans le Yorkshire, en 726. Il fut élève de Bèdes , diacre de l'église d'York et l'un des plus savants hommes du VIlle siècle. Charlemagne l'appela au concile de Francfort, en 79i,pour combattre, les erreurs de Félix et d'Elipand.

Alcuin fut honoré de l'amitié de ce prince, fonda des écoles à Paris, à Aix-la-Chapelle et à son abbaye de Tours, où il mourut le 19 mai 804. M. Forben , prince de Saint-Emeran , a donné, en 1777 , une édition de ses œuvres , en 2 vol. in-fol. ; chaque vol. en 2 Darties.

ALCYON, alcyonum. Tournefort et beaucoup d'autres naturalistes avant lui , ont rangé les alcyons parmi les plantes marines.

Pallas, le premier, a découvert ces animaux; Lamarck en a fait connaître plus de quarante espèces ; M. Savigny en a étudié quelques unes avec le plus grand soin. On peut regarder les alcyons comme des masses plus ou moins considérables de petits polypes réunis parallèlement entre eux par des membranes tenues. Ils habitent presque toutes les mers et se fixent au fond de l'eau sur des rochers; il y en a de toutes les formes et de toutes les grandeurs. La plus grande espèce est l'alcyon arborescent, qui s'élève jusqu'à six pieds de hauteur et dont le tronc a quelquefois quatre pouces de diamètre. Ces petits animaux ont une organisation compliquée qui leur assigne une place assez élevée dans l'échelle animale.

Leur bouche, située au milieu de tentacules plus ou moins nombreux, correspond à un estomac où commence un intestin assez long qui se termine par Fanus. Des ovaires nombreux sont disposés en chapelet dans la partie inférieure qui correspond à l'abdomen.

C'est en raison de cette complication que M.

Savigny avait proposé de les classer parmi les ascidies; M. Lamouroux pense qu'ils méritent une place encore plus élevée.

ALCYON ou MARTIN-PÊCHEUR , oiseau habitant les rives des eaux, et qui présente

beaucoup d'espèces diverses dans toutes les parties du monde. Bec long, à trois angles , pointu; narines petites, souvent recouvertes de plumes; langue courte et aiguë; corps gros en proportion de la taille ; queue courte ; quatre doigts aux pieds , excepté dans une espèce à qui celui de derrière manque. On a lieu de croire que les différentes espèces qui composentce genre ont les mêmes habitudes.

Celle d'Europe a été seule bien observée.

Cette espèce, la plus connue, est Valcyo hispida de Linnée. Il est de la grosseur d'une alouette; son bec noir , en dehors, jaune de safran en dedans. Une bande rousse s'étend depuis les yeux jusqu'aux joues ; la tête , le cou et le dessus des ailes d'un vert foncé, avec des taches de couleur plus claire ; le dessous du corps et de la queue d'un beau bleu d'aigue-marine, à reflets changeants; les pennes des ailes et de la queue d'un bleu plus foncé ; les autres parties d'un roux plus ou moins foncé, ou de couleur aurore; les pieds rouges; les ongles noirs. Quoique ses ailes soient courtes, peu d'oiseaux ont le vol aussi rapide. Il vit de petits poissons et d'insectes.

Il niche, au printemps, dans les berges ombragées des ruisseaux. La femelle pond jusqu'à huit œufs.

On a donné des propriétés particulières à cet oiseau, entre autres celle de conserver les étoffes ; c'est pourquoi on l'a appelé drapier; mais cette propriété , comme toutes les autres qu'on lui attribue , est fabuleuse. Pour toutes les autres espèces, consultez les ouvrages de Buffon.

- ALCYONELLE , alcyonella, Lam. Ce genre de polypes, longtemps confondu avec les alcyons, a été établi par Lamarck ; on en doit la description à M. Raspail. La seule espèce bien connue est l'alcyonelle fluviatile, ale. stagnorurn, Lam. ; ale. fluviatile , Bruguière. Elle se trouve dans toutes les eaux douces de l'Europe, et est très-abondante dans les étangs des environs de Paris.

Ces polypes sont composés de tubes membraneux réunis entre eux, formant des masses quelquefois considérables, fixées aux pierres siliceuses ou aux vieux bois qui sont dans les eaux douces. Leur tête est couronnée de quarante-quatre tentacules rangés en fer à cheval, et au centre desquels se trouve la bouche. L'estomacdonnenaissanceau rectum qui, parallèle à l'œsophage, va s'ouvrir sous la tète. Ces animaux se nourrissent d'infusoires; ils sont ovipares et vivipares.

ALDAN, grande riv. de Russie. Elle prend sa source dans le gouv. d'Irkoutsk, district d'Iakoutsk , et se jette dans la Lena , vis-àvis Kaminskoe, après un cours de 120 1.; elle commence à être navigable à Indoma.

ALDANA (Bernard), capitaine espagnol du xvie siècle, étant gouverneur de Lippa, sur les frontières de Transylvanie, mit le feu en 1552 à l'arsenal et au château de la ville,


croyant que les Turcs. après le siège de TernesWat, viendraient l'attaquer. Les Turcs qui n'avaient aucun dessein sur cette ville, l'ayant appris, y entrèrent et éteignirent le feu. Aldana fut condamné à mort, mais on commua sa peine en une prison perpétuelle , et ensuite on lui pardonna. Il fut de l'expédition de Tripoli, et fit oublier par sa bravoure sa conduite passée.

ALDBOROUGH (Insuri um), bourg maritime d'Angleterre, dans le comté de Suffolk. Il y a un port bien défendu, et un bon quai pour les bâtiments pêcheurs. Il s'y tient deux marchés par semaine..

AtOBOROUGII, v. d'Angleterre dans le comté d'York, à 50 1. N. de Londres.

ALDBOROUGH, district du comté de Middlesex, dans le Haut Canada.

ALUEA-DEL-RIO, vill. d'Espagne, capitainerie générale de l'Andalousie, prov.

de Jaen , près le Guadalquivir ; il y a des filatures de coton et des fabriques de gros draps.

ALDEA-GALEGA, bourg de Portugal, prov. d'Estramadure, comarca de Sétubal, à 4 1. S.-E. de Lisbonne, sur la rive gauche du Tage. Pop. : 4,000 hab.

ALDEA-NUEVA-DEL-CAMIIVO , village d'Espagne, capitainerie générale d'Estramadure, prov. deCacerès, à 2 1. de Plasen.

cia. Il est situé sur les flancs d'une montagne couverte de châtaigniers ; on y passe l'Ambroz sur deux ponts. Pop. : 1,500 hab.

ALDEGRAFF ou ALDEGREVER (Albert) naquit à Soest en Westphalie, en 1502; il fut élève d'Albert Durer et devint un peintre habite et un graveur distingué; il existe quelques tableaux de lui et 390 pièces gravées. Il mourut à Soest en 1558.

ALDELHAUSE , viii. du grand duché de Bade, cercle de Treisam; on y récolte le meilleur froment rouge de la contrée, et l'on y trouve une calcédoine demi-transparente dont on fait des pierres à feu. Pop. :

700 hab.

ALUEN (Jean) fut un* magistrat distingué de la Nouvelle Angleterre. Il exerça 67 ans les fonctions d'assistant de gouverneur. Il mourut à l'âge de 89 ans, vers 1789.

ALDEIVHOVEM, bourg des Etats prussiens, gouv. d'Aix-la-Chapelle.

ALDERBURY, petite v. d'Angleterre, comté de Wilts, chef-lieu de hundred, à 11.

3/4 de Salisbury; il y a une manufacture de filtaine. En 1777, cette ville fut presque entièrement détruite par un incendie. Pop. :

588 hab.

ALDERETE (Diego Gracian de) naquit vers la fin du xve siècle, et mourut à l'âge de 90 ans; il contribua beaucoup aux progrès de la littérature espagnole. Il a traduit en cette langue Xénophon. Thucydide , et la plupart des ouvrages de Plutarque, d'Isocrate, de Dion Chrysostôme, et plusieurs ouvrages militaires grecs, latins et français.

ALDERETTE (Bernard et Joseph), jésuites espagnols, naquirent à Malaga, et florissaient au commencement du xvn" siècle.

Ils ont donné Les origines de la langue castillane; 1606, in-4; les Antiquités d'Espaqne; 1614-, in-4.

ALDERISIUS (Albert) naquit à Pise; il fut un jurisconsulte estimé du xvue siècle ; il a laissé plusieurs traités sur les contrats et les conventions.

ALDERNEY ou AURIGNY, petite lie des côtes de France, appartenant aux Anglais ; elle a 31. de tour.

ALDEROTI (Taddée) naquit à Florence en 1215; il exerça la médecine avec succès, et fut l'ami du Dante, qui l'appelait fils d'Hippocrate. Il mourut en 1295.

ALDINI (le comte Antoine), neveu du fameux Galvani, naquit à Bologne en 1756; il fut successivement professeur de droit à l'université de Bologne, ministre plénipotentiaire italien auprès du Directoire français , président du conseil de la République cisalpine, ministre secrétaire d'Etat jusqu'en 1814 , et enfin ministre de l'empereur d'Autriche au congrès de Vienne. Il mourut en 1826.

ALDOBRAATDLVI, médecin, naquit à Florence vers la fin du XIIIe siècle. Il mourut le 30 septembre 1327. On a de lui des notes sur Avicenne et Galien , et sur le traité du fœtus d'Ilippocrate.

ALDOBRADINI (Sylvestre) naquit à Florence, en 1500, et professa le droit à Pise.

De retour dans sa patrie , il s'y mêla des querelles politiques ; il fut exilé et privé de tous ses biens pour avoir pris parti contre les Médicis. Paul III l'appela à Rome et le nomma avocat du fisc. Il mourut eu 1558, à l'âge de 58 ans. Il laissa plusieurs enfants, dont l'un, Hippolyte Aldobrandini, parvint à la papauté et prit le nom de Clément VIn.

ALDOBRANDINI (Joseph), musicien de Bologne, devint, en 1695, membre de l'académie de philarmonie , et ensuite maître de chapelle du duc de Mantoue. Il est auteur de plusieurs œuvres de musique, qui ont été recueillies à Amsterdam, en 1701 et 1706.

ALDOVRAXDLYI ( Pomp.-Aug. ) fut un célèbre peintre d'architecture et de décors.

Il mourut à Bologne en 1677.

ALDRIC (Saint) naquit vers la fin du VIlle siècle. Il passa ses premières années à la cour de Charlemagne, et fut évêque du Mans en 832. Il mourut en 856. De tous les ouvrages qu'il avait composés, il ne reste que trois testaments et quelques règlements, publiés par Mabillon et par Baluze. On regrette la perte du Recueil de canons, qu'il avait composé.

ALDRICH (Henri) naquit à Westminster, en 1647 ; il fut théologien, architecte et musicien On a de lui des Eléments d'archi-


lecture, et des poésies latines. Il travailla avec l'évêque Sprat à la révision de l'histoire de Clarendon ; et l'on voit encore à Oxford plusieurs monuments élevés sur ses dessins.

Il mourut en 1710, ALDRIGHETTI, médecin de Padoue, naquit en 1573, et y mourut de la peste en 1631, après avoir professé la médecine pendant 34 ans. Le principal ouvrage qui reste de lui est intitulé De morbo gallico ; 1597,in-4.

ALDRINGER (Jean) naquit à Luxembourg, de parents pauvres ; il s'éleva par son courage et son habileté à la dignité de comte de l'Empire et de général de Ferdinand II.

Il prit Mantoue en 1630. Il se noya dans l'Iser, à la prise de Landshut pas les Suédois.

ALDROVANDA, pentandrie, pentagynie,

Linn. ; plantes d'un siège incertain, Juss.

Petite herbe aquatique, à feuilles verticillées, au nombre de six ou de neuf, comme rondes, vésjcuJeuses. portées sur un pétiole cunéiforme, margine des deux côtés, cilié au sommet; les fleurs solitaires et axillaires. Cette plante,seuleassignée dans son genre, habite les Indes. Caract. : calice en cinq parties ; cinq pétales; capsule uniloculaire, à cinq valves, à dix semences. On a prétendu avoir trouvé Icette plante en Italie et en Provence.

ALDROVA VDUS ( Ulysse) naquit à Bolologne en 1525, et y professa la médecine et la philosophie. Il s'occupa, toute sa vie, de recherches sur l'histoire naturelle, employa pendant longtemps les artistes les plus célèbres pour avoir des figures exactes des substances des trois règnes, et dépensa sa fortune pour faire avancer cette science. Il mourut en 1606. Le recueil de ses ouvrages a été imprimé à Bologne en 1599 et 1668, en 13 vol. in-fol.

ALDRUDE, comtesse de Bertinoro dans laRomagne, fut fameuse en Italie par son courage et son éloquence; elle vainquit en personne, en 1172, l'armée impériale, qui assiégeait Aucune, et délivra cette ville, dont le siège durait depuis sept mois.

ALDSTOIYE-MOOR, petite v. d'Angleterre, comté de Cumberland, au confluent de la Nen et du Tyne, à 71. 1 2 de Carlisle. Il y a des forges, et l'on trouve dans ses environs de nombreuses mines de plomb. Pop. :

5,700 habitants.

ALÉAXDRE (Jérôme) naquit, en 1480, à la Mothe, pet. v. sur les confins du Frioul et de l'Istrie; il enseignait les humanités à l'âge de quinze ans. Louis XII l'appela en France et le nomma recteur de l'université de Paris. Envoyé plus tard par Léon X nonce en Allemagne, il se signala par son éloquence contre Luther. Nommé archevêque de Brindes , il suivit François Ier en Italie et fut fait prisonnier à Pavie ; il recouvra sa liberté moyennant 500 ducats Il mourut cardinal en 1542. U a écrit grammaire grecque et latine.

ALEAUME (Louis) occupa, pendant plus de vingt ans, la charge de lieutenant général au présidial d'Orléans. Il mourut en 1594.

Il a laissé des poésies latines et françaises, en 1 vol. in-8.

ALEBRAND, ou ALBRAN, HALEBRAH, nom donné au canard sauvage dans sa jeunesse. On dit albrener pour chasser aux al-r brans.

ALÉGAMBE (Philippe), jésuite de Bruxelles, naquit en 1592, et devint secrétaire de son général à Rome, où il mourut en 1652. Parmi les ouvrages qu'il publia, on doit citer la Bibliothèque des écrivains de la société de Jésus ; Anvers, 1643, in-fol.

ALÈGRE (Yves d'), chambellan de Charles d'Anjou, roi de Naples, se signala de bonne heure par son courage. Il suivit Charles VIIi et Louis XII à la conquête du royaume de Naples, et fut gouverneur de Milan , puis de Bologne. Il fut tué, en 1512, a la bataille de Havennes.

ALÈGRE (Yves, marquis d') , de la même maison que le précédent, fut fait maréchal de France le 2 février 1724. Il se distingua en divers sièges et combats. Il mourut à Paris, le 7 mars 1733 , à 80 ans.

ALEGRETE, b. fortifié du Portugal, proy.

d'Alemtejo, comarca et à 3 1. S.-E. de Portalégre. Pop. : 1,100 hab. On trouve dans ses environs de grandes forêts de châtaigniers.

ALEGRIA, b. d'Espagne, capitainerie générale de Guipuscoa, prov. de Guipuscoa , à 1 1. S.-O. de Tolosa. Ce b. est situé au pied du mont Aldaba, sur les bords de l'Oria. Il y a des forges où l'on fabrique des haches, des lames d'épée. des baïonnettes et des sabres.

Il y a aussi une grande forge sur l'Oria ; elle dépend de la manufacture royale de Plasencia.

ALEGRI (Jean), d'Abbeville, cardinal et patriarche de Constantinople sous Grégoire IX, fut légat à latere en Espagne et en Portugal. Il mourut l'an 1237.

ALEI V , vill. de France, départ, des Bouches-du-Rhône, arr. d'Arles, cant. d'Eyguyères. On récolte beaucoup d'olives dans ses environs. Pop. : 1,100 hab.

ALEISKOI-LOKTEVSKOI, b. de Russie, en Asie, gouv. de Tomsk, distr. de Büsk.

On y remarque une des plus riches mines de cuivre de ce pays.

ALEMAGNA (J.-Baptiste), médecin deCalabre, dans le XVIe siècle, a publié en latin, en 1530 , un Traité des fièvres.

ALEMAN (Mathieu), né en Espagne, près de Séville, au xvic siècle, est auteur d'un

roman espagnol intitulé Guzman d'Alfarache. Ce roman, qui a eu plus de trente éditions en Espagne, a été traduit en italien, en allemand et en français.

ALEityAlY (Louis) , connu sous le nom de cardinal d'Arles, naquit en 1390 , d'une fa-* mille noble du Bugey ; il fut président du


concile de Bâle. Il mourut à Salon, ville de son diocèse, en 1450.ALEMAXD ( Louis-Augustin ) naquit en 1643 ; il fut avocat à Grenoble. II fit imprimer , en 1690, les Remarques posthumes de Vaugelas. On a encore de lui 2 vol. d'un Journal historique de l'Europe, et une Histoire monastique d'Irlande; Paris, 1690, in12. Alemand mourut en 1726.

ALEMBERT (Jean-Ie-Hond d'), de l'académie française, des académies des sciences de Paris, de Berlin, de Pétersbourg, de la société royale de Londres, était fils naturel de Destouches Canon et de mad. de Tencin.

Il naquit à Paris le 16 novembre 1717. Il fut exposé, dès sa naissance, sur les marches de l'église de Saint-Jean-le-Rond, dont le nom lui fut donné. Il fut recueilli et élevé par la femme Rousseau, vitrière. Le père de d'Alembert répara cet abandon en fournissant tout ce qui était nécessaire à son éducation. Le jeune d'Alembert, très-jeune encore , remporta le prix proposé par l'académie de Berlin, sur la Cause générale des vents. Le grand Frédéric, à qui il avait dédié cet ouvrage, lui donna une pension de 1,200 liv. D'Alembert fut reçu de l'académie des sciences de Paris, en 1741, et de l'académie française, en 1754 ; son discours préliminaire de l'Encyclopédie fit sa réputation d'écrivain. En 1762, il lui fut proposé par l'impératrice Catherine II une pension de 100,000 liv., pour faire l'éducation du grandduc , son fils ; il refusa. Lorsqu'il eut acquis une grande renommée, madame de Tencin le fit venir chez elle et lui apprit qu'elle était sa mère ; d'Alembert répondit que c'était la vitrière. Il mourut en 1783. Ses principaux ouvrages sont :. Mélanges de littérature et d'histoire, et Éloges lus dans l'académie française. Ses œuvres ont été imprimées à Paris, en 1821, 5 vol. in-8, sur l'édition de Berlin.

ALEMQUER , petite v. de Portugal, prov.

d'Estramadure, chef-lieu de comarca et à 9 I. de Lisbonne. Il y a une papeterie ; il s'y tient une foire. Pop. : 3,000 hab.

ALEMTEJO , prov. du Portugal ; elle est bornée au N. par la Beira, à l'E. par l'Espagne, au S. par l'Algarve, et à l'O. par l'océan Atlantique. Cette prov. a 54 1. de long et 37 de large ; son sol, généralement uni, est quelquefois traversé par des montagnes peu élevées. Elle est arrosée par le Tage, qui reçoit le Zatas et l'Almanzor et la sépare de l'Estramadure, et par le Guadiana, le Sado, la Serraria , l'Odemira, laCaya, l'Aviz, la Sever. Il y a quelques lacs et de nombreuses sources d'eaux minérales. Le climat est extrêmement sec et chaud ; il y pleut rarement ; l'air y est sain et pur dans l'intérieur , mais sur les côtes, il est chargé d'exhalaisons nuisibles. Cette province est la plus grande et la moins peuplée de tout le Por-

tugal. Elle est fertile, on y récolte beaucoup de froment et d'orge, du vin et des fruits nombreux et exquis, surtout les oranges, les citrons, les figues et les grenades. Les oliviers y abondent et y donnent de bonne huile.

Les forêts sont peuplées de chênes verts, de liège, de kermès, de châtaigniers et de pins maritimes. Toute la province n'est pas cultivée, on trouve beaucoup d'endroits incultes et destinés uniquement au pacage des troupeaux de moutons, dont la laine est de trèsbonne qualité. On y élève des porcs, des chèvres et des bœufs, ainsi que des canards et des dindes. Les rivières sont très-poissonneuses. Il y a des carrières de marbre, de pierre à bâtir, de chaux, d'ardoise et d'argile. L'industrie n'y est pas très-développée : on n'y compte que quelques manufactures de draps et quelques fabriques de poteries.

Il se fait sur la frontière d'Espagne une contrebande trés-active. L'Alemtejo est divise en huit comarcas : Beja, Evora, Ourique, Villa-Viciosa, Elvas, Portalègre, Crato et Aviz.

ALEMYIVIYI (Nicolo) naquit à Ancône en 1583, et fut un antiquaire distingué. Il fit imprimer à Lyon, en 1623, le 98 livre de Procope, avec la traduction latine, et une Description de Saint-Jean-de-Latran, qui a été imprimée à Rome en 1756, in-4.

ALEN (Jean), paysagiste hollandais. Il mourut en 1698.

ALENÇON. C'est en 1219, et en la personne de Robert IV, que finit la postérité masculine des comtes d'Alençon. Alix, sœur de Robert, donna ce comté à Philippe-Auguste, en 1220. Saint Louis le donna à son fils Pierre, qui mourut sans enfants en 1283.

Charles de Valois, descendant comme lui de Philippe III, dit le Hardi, fut duc d'Alençon, et tué, en 1346, à la bataille de Crécy.

Le comté d'Alençon fut érigé en duchépairie en faveur de Jean, petit-fils de Charles , tué en 1415 à la bataille d'Azincourt.

Jean II, arrière-petit-fils de Charles de Valois, favorisant le dauphin contre son père Charles VII, fut condamné à mort en 1456 , par la cour des pairs , sous prétexte d'intelligence avec les Anglais. La peine de mort fut commuée en une prison perpétuelle; il y resta 17 mois. Il en sortit à l'avènement de Louis XI. Il mourut en 1476. Son fils René fut aussi condamné, en 1482, par Louis XI, à passer sa vie dans une cage de fer ; mais Charles VIII le rétablit dans ses titres et biens ; il mourut en 1492. Son fils Charles, par sa lâcheté à la bataille de Pavie, fut presque l'unique cause de la perte de la bataille et de la captivité du roi. Il mourut en 1526, sans postérité, et son duché fut réuni à la couronne.

ALENÇON (N. d') était fils d'un huissier au parlement de Paris. Il a donné au ThéâtreItalien deux comédies : La vengeance ÇQ-


mique, et le Mariage par lettre de change. Il mourut au mois d'août 1744.

ALEXÇON (Alentio), v. de France, cheflieu du départ, de l'Orne, d'arrond. et de cant.

Elle est située dans une vaste plaine qui porte son nom, au confluent de la Briante et de la Sarthe, à 481.1/2S.-0. de Paris. Elle est le siège d'une cour d'assises, de tribunaux de première instance et de commerce, de directions des domaines et des contributions, d'une conservation des hypothèques, et la résidence d'un conservateur forestier. Elle est du ressort de la cour royale de Caen et du diocèse deSeez. Elle fait partie de l'académie universitaire de Caen. Il y a un collège, une école normale primaire et une petite bibliothèque.

Ses monuments les plus remarquables sont l'hôtel de la préfecture, la halle au blé, faite sur le modèle de celle de Paris, le collège et la prison.

L'industrie d'Alençon se compose de tanneries, distilleries de lie de cidre, brasseries, blanchisseries, filatures de coton, manufactures de coton et laine, d'ateliers de ganterie et de broderie, qui emploient environ 800 ouvriers, et surtout de fabriques de toiles dites toiles d'Alençon, dont il se fait un débit considérable. Autrefois on y fabriquait en grande quantité de la dentelle ou point d'Alençon, des chapeaux de paille façon d'Italie, et l'on y taillait des quartz enfumés qui se trouvent dans ses environs et qu'on appelait diamants d'Alençon. Ces trois branches d'industrie sont à peu près tombées.

Son commerce principal consiste aujourd'hui en cidre, poiré, graines; toiles, plumes, chevaux et bestiaux engraissés. Il s'y tient plusieurs foires qui sont en grande renommée. Elles ont lieu : le 3 février, le deuxième lundi de carême, le lendemain de l'Ascension et les 8 et 21 septembre. Alençon est la patrie de Dufriche-Valazé et d'Hébert. Sa population s'élève à 14,000 hab. L'arrond. est divisé en 5 cantons: Alençon, Carouges,Courtomer, Lemê e-sur-Sarthe et Seez, qui forment 108 communes.

Alençon a figuré dans les guerres civiles : elle fut prise, en 1575, sur les ligueurs , par le maréchal Matignon. Ils s'en emparèrent de nouveau , et Henri IV s'en rendit maître en personne, en 1589.

ALÈNE (en). C'est ainsi qu'on désigne, en botanique, un filet, un style, une feuille terminée en pointe fine comme celle d'une alène. Ce terme de comparaison sert aussi dans les autres parties de l'histoire naturelle. — Alène est le nom d'une coquille du genre buccin. Voy. ce mot. -C'est encore le nom vulgaire de la raie oxyrinque. Voy.

RAIE, ALÉOCHARA, genre d'insectes, ord. des coléoptères, sect. 1. Il a des rapprochements avec les staphylins et quelques autres insectes ; mais les espèces sont petites, leur

corps est épais, oblong ; latêtepresqneronde; les antennes fendues et presque moniliformes ; les tarses, au nombre de quatre, aigus à l'extrémité ; les élytres petites ; les pattes grêles et dépourvues de poils.

Ces insectes se plaisent dans les cadavres, les excréments et les champignons pourris.

On les trouve aussi sous les écorces d'arbre, sous les pierres, quelquefois en grand nombre , courant fort vite dès qu'on a découvert leur retraite.

ALÉOTTI (Jean-Baptiste), architecte de Ferrare. Il était si pauvre qu'il fut obligé, pendant sa jeunesse, de servir les maçons en qualité de manœuvre ; mais à force d'étude il apprit bientôt toutes les règles de l'architecture et ne tarda pas à acquérir de la renommée. Il prit une grande part aux fameuses disputes sur l'hydrostatique, qui s'élevèrent au sujet des trois provinces de Ferrare , de Bologne et de la Romagne, lesquelles sont très-exposées aux inondations. Il a bâti plusieurs théâtres et palais à Mantoue, Modène et Parme, et la citadelle de Ferrare. Il mourut en 1630.

ALÉOLTIENXES ou ALÉocTEs, archipel qui sépare le grand océan Boréal de la mer de Behring, et s'étend de la pointe S.-O.

de la presqu'île d'Alaska, par 194° 11',jusqu'à 169° 10' de long. E., et entre 510 W et 55° de lat. N. Cet archipel se divise en trois groupes : les Aléoutiennes, les Andréanov et les îles Lisii ou des Renards. Les Aléoutiennes proprement dites sont au nombre de trois : Atton, Agatton et Semitche ; les Andréanov au nombre de vingt, et les Lisii beaucoup plus nombreuses. Cet archipel fut découvert en 1741 et appartient à la Russie.

Les Aléoutiennes n'offrent, généralement, que des écueils sur les côtes ; dans l'intérieur ce sont des rochers et des montagnes, dont plusieurs ont des volcans en activité et renferment du porphyre et un schiste très-compacte. Les vallées seraient assez fertiles ; mais elles ne sont pas cultivées. La température en est froide : la glace ne fond qu'au mois de mai. Les renards, les rennes, les loutres marines y abondent; on pèche le saumon, le hareng et le fletan sur les côtes.

Les Aléoutes sont de taille moyenne; ils

ont le teint brun, le visage rond, les yeux petits, le nez écrasé, les cheveux noirs, et peu de barbe : leurs femmes ont les cheveux d'un blond un peu ardent; elles se tatouent le visage et portent des anneaux aux narines et aux lèvres. Les peaux de phoque servent à l'habillement des hommes etdes femmes. Les premiers se livrent à la chasse et à la pêche : les soins du ménage sont du domaine des autres. On a voulu introduire le christianisme chez ces peuples ; mais il s'est arrêté devant les superstitions d'un charlatanisme fortement enraciné. La population de ces îles est évaluée à environ 6,000 indigènes.


ALEP ou HALEP, eyalet de la Turquie d'Asie, dans la Syrie, borné au N. par celui de Marach, à l'E. par celui de Racca, au S.

par ceux de Damas et de Tripoli, à l'O. par la Méditerranée et par l'eyalet d'Itchil. Il a 17 1. de long sur 46 de large. Les montagnes d'Aïn-Tab, le Liban et d'autres ramifications du mont Taurus le couvrent au N. et à l'O. ;

la partie orientale présente des déserts d'un sable mobile, qu'un vent de N.-O. entasse, pendant l'été, dans les ports. L'Euplirate, l'Orante, leKoïk, sont les principaux fleuves

qui l'arrosent; on y compte quelques lacs, tels que ceux d'Antioche, de Geboul et de Kinerin. Le climat de cette contrée est trèsdoux, l'hiver s'y fait à peine sentir. La récolte des grains y a lieu vers la fin de mai; les autres productions consistent en lin, sésame , safran , tabac et coton. Les citronniers, les orangers, les grenadiers, les pêchers, et en général tous les arbres des pays chauds y prospèrent : les coteaux sont couverts d'oliviers et de vignobles. Une seule mine y est exploitée. L'agriculture n'y a pas progressé : le commerce maritime y est presque nul; mais celui qui se fait à l'intérieur est assez considérable ; il est concentré à Alep, le cheflieu. Pop. : 500,000 individus, y compris les peuples nomades qui s'arrètenten hiver dans la partie septentrionale.

ALEP (Berea-Haleb-el-Chahba des Orien-

taux), ville de la Turquie d'Asie, dans la Syrie, cap. de l'eyalet du même nom. Elle est située par 300 11' 25" lat. N., et 34° 50' 0" long. E.,prèsdu Caire et de Constantinople.

Elle est bâtie dans le style asiatique, et ceinte d'une muraille environnée de fossés Le Koïk baigne ses murs. Cette ville, la plus importante de tout l'Empire ottoman après Constantinople et le Caire, a été ruinée par les deux tremblements de terre qui eurent lieu en 1822. Sa population qui, avant cette époque, s'élevait, selon la plupart des statisticiens , à plus de 200,000 hab., est aujourd'hui réduite à 80,000. Alep, avant cette terrible catastrophe, faisait un immense commerce ; elle était appelée la moderne PalmJTe. Elle était l'entrepôt des marchandises de l'Orient et de 1 Occident ; elle recevait les unes par la grande caravane de Bagdad et de Bassorah, et les autres par Latakia et Alexandrette. Elle avait de fréquentes communications avec Dierbakir et Damas , et était le grand marché de l'Arménie , de la Mésopotamie , de la Syrie et de l'Arabie. Le commerce d'Alep consiste en soie écrue, laine, noix de galle, cuivre, drogues; on y fabrique des étoffes de soie et coton, des étoffes de soie brochées d'or et d'argent, des broderies , des satins unis et rayés, plusieurs sortes de toiles, des cotons filés, des tissus de laine, des serges fines qui imitent les schalls du Kerman, des nattes. Il y a aussi des fabriques d'or trait, de fil d'or et de clinquant,

des teintureries et des savonneries. Les maronites font le commerce des marchandises d'Européen détail. Les juifs sont droguistes, colporteurs ou banquiers. La France et les autres principales Puissances de l'Europe ont des consuls à Alep. On y compte par piastres à 80 aspres; lesmonnaies réelles sont les mêmes qu'à Constantinople. Cette ville est la résidence d'un mollah de première classe, d'un patriarche grec, d'un évêque arménien, d'un maronite, et d'un autre jacobite. Le territoire des environs est fertile; il produit du tabac et des pistaches.

ALEPIDOTE. Ce nom, tiré du grec, désigne les poissons dont la peau est dépourvue d'écaillés.

ALÉPOCÉPIIALE, alepocephalus, genre de poissons malacoptérygiens. fam. des ésoces, Cuv. Le caractère distinctif de ce genre consiste en l'absence d'écaillés sur la tête; ce qui lui a valu son nom. La seule espèce connue jusqu'à présent, l'alépocéphale à bec, al.

tostratus, habite les profondeurs de la Méditerranée, et a été découverte et décrite par M. Kisso. Le corps de ce poisson a quelque analogie avec celui du brochet ; ses nageoires pectorales et ventrales sont peu développées ; la dorsale et l'anale le sont beaucoup plus, et sont voisines de la queue,qui se termine en croissant. Chacune des mâchoires est garnie d une angée de dents très-fines ; mais il n'en existe ni au p liais ni sur la langue. Les écailles, bleues au centre, sont brunes-à la circonférence ; la tête et les nageoires sont tout à fait noires.

ALER (Paul), jésuite, naquit en 1656, près de Luxembourg. Il est le premier auteur du Gradus ad Parnassum, revu et augmentédepuis pardivers, eta, en outre, publié beaucoup d'ouvrages qui se trouvent catalogués dans la Bibliotheca coloniensis d'Haartzeim. Il mourut en 1727.

ALES ou IIALES (Alexandre d'), appelé ainsi du nom d'Hales, vill. d'Angleterre où il naquit, enseigna à Paris la philosophie et la théologie dans les écoles des frères mineurs, chez lesquels il avait pris l'habit en 1222. Il y mourut en 1245. Il a laissé une Somme de théologie, 4 vol. in-f., imprimée à Nuremberg en 1484, et à Venise en 1575.

ALES (Alexandre, (Alesius), théologien de la confession dAugsbourg, naquit à Edimbourg en 1500, et mourut en 1565 à Leipsick, où il professa la théologie. On a de lui des Commentaires sur l'Ecriture-Sainte.

ALES DE CO n BET (Pierre-Alexandre, vicomte d'), lieutenant des maréchaux de France, membre des académies d'Angers et de Marseille, naquit en 1715 et mourut vers la fin du XVIIie siècle. Il est auteur de L'origine du mal; 1752, 2 vol. in-12 ; de Nouvelles observations sur la noblesse commerçante ou militaire; un vol. in-12; et de L'origine de la noblesse française.


ALESIO (Mathieu-Perez d') naquit à Rome, fut élève de Michel-Ange , et devint un peintre fameux. Il peignit à fresque, dans la grande église de Séville, en Espagne, un saint Christophe dont le mollet de chaque jambe a une aune de large. Alesio fut simple et modeste, et savait rendre justice à ses rivaux. Il dit en admirant la jambe d'Eve dans un tableau de Louis de Vargas : « Cette jambe seule vaut mieux que tout » mon saint Christophe. » Il retourna en Italie et y mourut en 1600.

ALESSANDRI (Marie Buonacorse) naquit à Florence au commencement du XVIIIe siècle, et fut l'un des ornements de l'académie des Arcades par les grâces de ses talents poétiques. Crescembeni, dans son histoire de cette académie, cite plusieurs pièces agréables de ce poëte.

ALESSANO (Alexanum), v. du royaume des Deux-Siciles, terre d'Otrante, distr. de Gallipoli, chef-lieu de cant., évêché. Elle a des manufactures de mousseline et d'étoffes de coton. Pop. : 7,000 hab. On croit qu'elle occupe l'emplacement de l'ancienne Leuca.

ALESSI (Galéas) naquit à Pérouse en 1500; il fut le plus célèbre architecte de son siècle.

L'Italie, la France, l'Allemagne et l'Espagne ont toutes des monuments dus aux plans d'Alessi ; mais celui qui fait le plus d'honneur à son génie est le plan sur lequel ont été élevés le monastère et l'église de l'Escurial, en Espagne. Alessi mourut en 1572.

ALESSIO, dit Marchir, naquit à Naples vers l'an 1740; il s'occupa beaucoup de peinture, mais principalement de paysages. On voit plusieurs de ses tableaux dans la galerie de Weimar.

ALESSIO ou LECH, ALISE (Lissus), v. de la Turquie d'Europe, sandgiak de Scutari, à 15 1. de Durazzo, chef-lieu de juridiction et siege d'un évêque catholique. Elle est importante par un port à l'embouchure du Drin. Pop. :

3,000 hab.

ALET, v. de France, départ, de l'Aude, arr., cant. et à 1 1. S.-S.-E. de Limoux, sur l'Aude, dans une belle vallée, au pied des Pyrénées. Elle possède un établissement d'eaux thermales renommées. Pop. : 1,000 hab.

ALETINO (Benoît). C'est sous ce nom qu'un jésuite, professeur à Naples, écrivit, en 1"88, 4 vol. sur la philosophie péripatéticienne, pour détruire le cartésianisme. Il mourut en 1719.

ALETRIS, hexandrie monogynie, Lin.; el. 3, ord. 6, fam. des asphodèles, Juss.

Plantes d'une origine étrangère, et qui, suivant Linnée, présentent un assez grand nombre d'espèces. Caract. : corolle infundihulirorme, ridée ; étamines insérées à la base des segments ; capsule à trois loges. Les amateurs de belles plantes en cultivent sept espèces dans les serres.

L'ALETRIS DU CAP, capensis, est préféré à tous les autres. Son ognon ne donne des lleurs que lorsqu'il est parvenu à la grosseur du poing; ses feuilles sont radicales, lancéolées, ondulées, d'un beau vert; sa hampe se termine par des fleurs lavées de rouge, assez semblables à des fleurs de digitale ou à des fleurs d'hyacinthe.

L'ALETRIS ODORANT, flagrans, élève sa hampe jusqu'à huit et dix pieds, marquée des vestiges des anciennes feuilles, et surmontée d'autres feuilles engainantes, longues, lancéolées, quelquefois pendantes. Les fleurs sont blanchâtres, s'ouvrent le soir et répandent un parfum agréable.

L'ALOÈS A LONGUES FEUILLES, aletris avaria, Lin. Ses feuilles sont dans la forme d'une lame d'épée ; ses tiges, hautes de trois pieds, sont garnies au sommet d'un bouquet de fleurs de couleur vermillon, ce qui rend cette espèce très-agréable.

ALEURITES, cl. 15, ord. 1, fam. des euphorbes, Juss. Arbre dont les diverses parties sont couvertes de farine. C'est le crolon molucanum de Linnée. Il habite les Moluques.

ALEXAXDRA, fille d'Hyrcan-Ie-Juif, épousa Alexandre, fils d'Aristobule II, dont elle eut Marianne, femme d'Hérode. Son ambition la rendit malheureuse. Ayant conspiré contre son gendre, elle fut enfermée dans un palais d'où elle ne put jamais sortir. Sur un bruit faux de la mort d'Hérode, elle voulut se faire livrer les forteresses de Jérusalem : la mort fut le prix de ses audacieuses tentatives.

Elle fut tuée par ordre du roi, l'an 28 avant J.-C.

ALEXANDRE IER, fils d'Amyntas Ier, roi de Macédoine , resta 43 ans sur le trône.

Xerxés, roi de Perse, rechercha son alliance et agrandit ses États d'une partie de la Thrace.

ALEXAXDRE-LE-GRAXD, fils de Philippe, roi de Macédoine, naquit à Pella, 356 ans avant J.-C., la même nuit où fut consumé le temple de Diane. Dès sa plus tendre jeunesse, il annonça ce qu'il deviendrait un jour. Il dompta le cheval Bucéphale, qu'aucun écuyer n'avait pu réduire, et quoiqu'il ne fût alors âgé que de 22 ans , il sauva la vie à son père dans une bataille. Il commença ses conquêtes par la Thrace et l'Illyrie. Les Thébains n'ayant pas voulu faire la paix, il détruisit leur ville, ne respectant que la maison de Pindare. Démosthènes, cet orateur que Philippe, son père, redoutait plus qu'une armée, se tut, et toute la Grèce se soumit au vainqueur deThèbes. Il convoqua à Corinthe l'assemblée des villes grecques, se fit nommer généralissime et marcha sur la Perse. Il força le passage du Granique, conquit, avec une grande rapidité. la Lydie, l'Ionie, la Carie, la Pamphylie et la Cappadoce; il vainquit ensuite le roi Darius, auprès d'Issus, lui enleva tous ses trésors, et ayant fait prisonniers sa


femme et ses enfants, il les traita avec humanité et magnificence. La victoire d'Issus fut suivie de la reddition de plusieurs villes et provinces importantes. Après la prise de Tyr, il alla en Egypte, que Darius avaitlaissée dégarnie de troupes, s'en rendit maître, et y bâtit Alexandrie. A quelque temps de là, 330 ans .avant J.-C., il livra bataille à Darius, à Arbelles. Il le vainquit, et cette victoire lui donna toute la Perse. La mort de Darius, massacré par le traître Bessus, fit verser des larmes à ce conquérant. Alexandre, après la victoire, ne songea plus qu'à unir les Grecs

et les Perses, et à faire perdre les distinctions de peuple conquérant et de peuple vaincu.

Il fit deux mauvaises actions : il brûla Persé-

polis et tua Clitus. Il se rendit célèbre par son repentir, et la postérité trouve la beauté de son âme presque à côté de ses emportements et de ses faiblesses. Alexandre mourut à Babylone d'un excès de vin, à l'âge de 32 ans, 13V ans avant J.-C.

ALEXANDRE, tyran de Phères en Thessalie, fut célèbre par ses cruautés. Pélopidas qui, dans sa jeunesse, avait été son prisonnier , remporta sur lui une victoire qui lui coûta la vie. Le tyran fut assassiné l'an 171 avant J.-C. par sa femme et ses beaux-frères Tisiphon et Lycophron.

ALEXANDRE BALAS, roi de Syrie, succéda à Antiochus Epiphanes, dont il se disait fils. Vaincu par Démétrius Soter, il se retira en Arabie où il fut assassiné, 151 ans avant J.-C.

ALEXANDRE ZABINAS, fils d'un fripier d'Alexandrie , se fit passer pour le fils d'Alexandre Balas et usurpa le trône sur Démétrius Nicanor, 127 ans avant J.-C. Il fut mis à mort quelques années après par Ptolémée Physcon.

ALEXANDRE SÉVÈRE ( Marcus-Aurelius Severus), né à Arco, en Phénicie, 209, fut adopté par Héliogabale et proclamé empereur en 222. C'est un des meilleurs princes dont Rome ait eu à se glorifier : il ne songea qu'au bonheur de son peuple. Honorant la vertu partout où il sut la découvrir, il avait dans son palais les portraits d'Abraham, de Jésus-Christ, d'Apollonius de Thyanes et de quelques autres bienfaiteurs de l'humanité.

Il vainquit Artaxerxès, roi de Perse. Maximin le lit assassiner à Sichlengen, près de Mayence, en 235.

ALEXANDRE II (Rodrigue-Borgia), né à Valence, en Espagne, succéda à son frère Léon-le-Philosophe, dans l'Empire d'Orient, en 911. Il déshonora la pourpre par ses vices.

Sa mort arriva en 912.

ALEXANDRE Ier, roi d'Ecosse, succéda à son frère Edgar. Il fut sévère et cruel dans les mesures de pacification qu'il appliqua à ses Etats : il réussit à établir la tranquillité, qui ne fut point interrompue jusqu'à fia mort, en 1224. Il avait régné 17 ans.

ALEXANDRE (Saint), évêque de Jérusalem, défendit Origène, qu'il avait ordonné prêtre, contre Démétrius d'Alexandrie. Il éprouva des persécutions continuelles , et mourut en prison sous l'empereur Dèce, en 249.

ALEXANDRE POLYIIISTOR, philosophe , géographe et historien grec, né à Milet en 85 avant J.-C., devint prisonnier des Romains dans la guerre de Mithridate. Il fit l'éducation des enfants de Lucullus. Il ne reste de ses 42 traités que quelques fragments épars dans Athénée. Pline. Eusèbe et Suidas.

ALEXAXDRE-LE-PAPHLAGONIEN, né à Abonotique, devint célèbre dans l'Empire romain et surtout dans l'Asie Mineure, par sa prétendue science dans la magie. CefutleMerlin de l'époque. Marc-Aurèle l'attira à Rome, en 174 ; son charlatanisme lui valut les honneurs divins. Il mourut à 70 ans, d'un ulcère à la jambe. Lucien nous a conservé son histoire.

ALEXANDRE JANNÉE, roi des Juifs, fils d'Hyrcan, se rendit redoutable par ses cruautés. Des révoltes réitérées témoignèrent du mécontentement qu'il excitait. Il fit enfin des propositions d'accommodement : on n'y répondit que par un cri de mort. Un excès de vin l'emporta fort à propos.

ALEXANDRE, aventurier, se fit passer pour le fils de Persée et disputa la Macédoine aux Romains. Métellus arrêta ses progrès et le poursuivit jusqu'en Dardanie, où il disparut.

ALEXANDRE Ier (Saint) fut nommé pape en 108 de J.-C. On lui a faussement attribué les épîtres publiées sous son nom.

Il mourut en 117.

ALEXANDRE II, appelé auparavant Anselme, naquit à Milan ; il était évêque de Lucques lorsqu'il fut élu pape, en 1061. Il mourut en 1073. Il employa avec succès le célèbre Pierre Damien, fit Hildebrand son légat, lequel, étant assisté des armes de la comtesse Mathilde, reprit les terres usurpées sur le Saint-Siège par les Normands.

ALEXANDRE III naquit à Sienne. Il fut élu pape le 7 septembre 1159. Les cardinaux Jean Morsen et Gui de Crème, mécontents de son élection, et soutenus par l'empereur Frédéric Barberousse, élurent de leur côté Octavien, de la famille Frascati, qui prit le nom de Victor IV. Alexandre excommunia l'empereur ; mais après la mort de Victor arrivée en 1164, il se réconcilia avec lui, à Venise, dans une entrevue. Ce pape célébra le concile de Latran, abolit la servitude, réserva aux papes la canonisation des saints, et introduisit l'usage des monitoires. Il mourut en 1181.

ALEXANDRE IV, de la maison des comtes de Ségni. fut élu pape après Innocent IV, le 25 décembre 1254 ; il occupait alors l'évêché d'Ostie. Il établiten 1255des inquisiteurs en France, à la prière du roi saint Louis,


envoya l'èvéque d'Orviète à Théodore Lascaris pour la réunion de l'Eglise grecque avec la latine, et résolut de renouveler la guerre contre les infidèles ; mais ces projets n'eurent aucun effet. Il accorda des dispenses et des priviléges extraordinaires avec beaucoup de facilité. Il mourut à Viterbe, le 25 mai 1261.

, ALEXANDRE V naquit à Candie, et de pauvre mendiant) devint successivement cordelier, docteur de Sorbonne, évêque de Novare, archevêque de Milan , cardinal, et enfin il fut élu pape en 1409, au concile de Pise. Il mourut en 1410.

ALEXANDRE VI naquit à Valence, en Espagne, en 1192. Il s'appelait avant Roderic Borgia, et était fils d'une sœur de Calixte III.

Il fut fait cardinal en 1455 , et élu pape en 1492. Il avait eu, étant cardinal, quatre fils et une fille devaiiotéa, dame romaine. On trouve que ce pape, avec son second fils , César Borgia, ayant voulu empoisonner quelques cardinaux qui leur déplaisaient, furent empoisonnés eux-mêmes par la méprise d'un valet.

Borgia échappa à l'effet du poison , mais non Alexandre, qui succomba le 18 août 1503 , âgé de 72 ans.

ALEXANDRE VII naquit à Sienne, le 16 février 1599; il succéda à Innocent X, en 1655, après avoir été évêque d'Imola et cardinal. Il se signala par son zèle pour la propagation de la foi et pour l'embellissement de la ville de Rome ; donna satisfaction au roi de France pour l'insulte faite par les Corses au duc de Créqui, son ambassadeur ; approuva la bulle d'Innocent X contre les cinq propositions de Jansénius, et souscrivit le formulaire de 1665. Alexandre fut savant et très-affectionné aux gens de lettres , qu'il protégea. Il mourut en 1667. Ses poésies ont été imprimées au Louvre en 1656, in-fol.

ALEXANDRE VIII naquit à Venise, le 10 avril 1610, de Marc Ottoboni ; il fit ses études à Padoue et se rendit ensuite à Rome, où il devint habile dans les affaires ecclésiastiques. Peu de temps après il fut évêque de Bresse, ensuite cardinal, et enfin pape le 6 octobre 1689. Il donna des secours d'argent à Léopold Ier et aux Vénitiens, pour faire la guerre aux Turcs, et publia, le 1er février 1691, une bulle contre ce qui s'était fait en France dans l'assemblée du clergé en 1682.

Il mourut en 1691, quelques mois après la publication de cette bulle.

ALEXANDRE-NEWSKI, fils du grand duc Jaroslaf, naquit en 1218; il repoussa, lorsque la nation russe était réduite aux dernières extrémités , les chevaliers teutoniques et les Suédois, qui s'étaient réunis pour faire la guerre à la Russie ; il remporta sur eux une bataille complète aux bords de la Néva.

Alexandre vainquit aussi les Tatars et affranchit son pays du honteux tribut qu'il payait aux successeurs de Gengiskhan. Il mourut en 1262, à GQfQdetz, près de Novogorod.

ALEXANDRE Ier, fils do Malcon III, succéda à son frère Edgar. Il fut roi d'Ecosse en 1107, et régna paisiblement après avoir réprimé ses sujets, que ses vexations avaient fait révolter. Il mourut en 1124.

ALEXANDRE II, roi d'Ecosse, fils de Guillaume-le- Lion, porta la guerre en Angleterre, et le pape mit son royaume en interdit. Ayant épousé dans la suite Jeanne, sœur de Henry III, la paix fut rétablie avec ce pays. Alexandre, devenu veuf, se remaria avec la fille du sire de Coucy, de laquelle il eut un fils qui lui succéda. Il mourut en 1249.

ALEXANDRE III, fils du précédent, fut roi d'Ecosse à l'âge de 8 ans. Il défit les Norwégiens, qui étaient débarqués dans le royaume. Sa fille épousa le prince Eric , qui depuis devint roi de Norwège. Alexandre assista, en qualité de premier pair d'Angleterre, au couronnement d'Edouard Ier. Il mourut en 1285.

ALEXANDRE-JAGELLON, grand duc

de Lithuanie, fut élu roi de Pologne en 1501.

Cette élection réunit les deux Etats en un seul, et les Lithuaniens eurent droit de suffrage à l'élection des rois de Pologne. Alexandre mourut en 1507, après avoir abandonné les affaires à Gliuski, son favori.

ALEXANDRE ( Benoît - Stanislas ) était fils de Jean Sobieski. Charles XII, en 1704, lui offrit la couronne de son père; il la refusa, et se mit plus tard sur les rangs des concurrents. Il mourut en 1714.

ALEXANDRE (Célisinus), abbé de Ceglio, en Sicile , est auteur de la Vie et du règne de Roger, roi de cette île, vers le xna siècle; cet ouvrage a été imprimé à Sarragosse en 1578, et se trouve dans la collection des historiens espagnols.

ALEXANDRE DE MÉDICIS, fils naturel de Laurent de Médicis et neveu de Clément VII, fut fait duc de Florence, en 1530.

Il dut son élévation aux intrigues de son oncle et aux armes de Charles Quint. Ce prince s'étant rendu maître de Florence, après un siège opiniâtre, disposa de la souveraineté de cette ville en sa faveur, et lui donna ensuite Marguerite d'Autriche, sa fille naturelle, en mariage. Alexandre gouverna en tyran et se livra aux passions les plus brutales , se faisant un jeu de déshonorer sa famille. Il fut assassiné en 1537 par Laurent de Médicis, un de ses parents, à l'instigation de Ph. Strozzi. Alexandre n'était alors âgé que de 22 ans.

ALEXANDRE FARXÈSE, duc de Parme, fils d'une fille naturelle de l'empereur Charles Quint, naquit en 1546 : il se distingua parmi les grands capitaines du xvi" siècle. Il fit connaître sa valeur à la bataille de Lépante, et montra son génie en prenant Anvers. Il avait succédé, en 1578, à don Juan d'Autriche, dans le gouvernement des Pays-Bas. Alexandre fut envoyé par Philippe Il contre Hea-


fi IV; mais celui-ci le força de retourner en Flandre. Il revint en France une seconde fois pour secourir Rouen, assiégé par Henri IV; il y reçut une blessure qui fut cause de sa mort, arrivée en 1592, à Arras, où il s'était retiré.

ALEXA DRE FAR'ÈE fut un cnrdi nal distingué par ses manières et ses vertus ; il naquit en 1520 et mourut en 1589. Il était fils aillé de Pierre-Louis Farnèse, duc de Parme. Paul III, son aïeul, par qui il fut fait cardinal, l'employa dans différentes légations, en France, en Allemagne et dans les Pays-Bas.

Alexandre, étant retiré à Rome, protégea les savants et les lettres.

ALEXANDRE D'APHRODISÉE fut surnommé par les Grecs le savant commentateur. Il vivait dans le Ille siècle. Il est auteur de plusieurs commentaires sur Aristote, imprimés séparément dans les xve etxvie siècles.

ALEXANDRE TRALLIEN (l'J'allianus), médecin et philosophe célèbre, vécut au IVe siècle. Ses ouvrages ont été publiés à Paris, en 1548, in-fol.

ALEXANDRE ou D ALEXANDRE, ALESSANDRO, jurisconsulte napolitain, naquit en 1461 et mourut en 1523. On a de lui Genialium dierum libri sex. La meilleure édition est celle de Leyde, 1673,2 vol. in-8, avec des notes d'André Tiraqueau.

ALEXANDRE (Noël) naquit à Rouen, le 10 janvier 1639, fut docteur de Sorbonne en 1675, et mourut à Paris, le 21 août 172V, à l'âge de 86 ans. On a de lui une Histoire ecclésiastique latine) en 24 vol. in-8, réimprimée avec des additions et corrections;; Paris, 1699, 8 vol. iii-fol. ; une Théologie dogmatique et morale; Paris, 1703, 2 vol.

in-fol.; des Commentaires sur les épitres de saint Paul et sur les évangélistes ; Paris, 1703 et 1710, 2 vol. in-fol.; Apologie des dominicains missionnaires à la Chine ; in-12.

ALEXANDRE (Jean), graveur, naquit en Êcosse et s'étahlit à Rome, en 1718. Les principales gravures qu'on cite de lui d'après Raphaël d'Urbin, sont : La bénédiction et le sacrifice d'Abraham ; Le départ et l'échelle de Jacob; Le buisson ardent ; Les anges chez Abraham.

ALEXANDRE (de Saint-Elpide), fut archevêque d'Amalti en 1305; il composa, par ordre de Jean XXII, un Traité de la juridiction de l'Empire et de l'autorité du pape, qui fut imprimé à Rimini, en 1624.

ALEXANDRE (Nicolas), bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, mourut à SaintDes en 1728. Il est auteur de la Médecine et chirurgie des pauvres ; in-12, et d'un Dictiowittife de botanique et pharmaceutique; in-8.

ALEXANDRE (Guillaume) est pl,us connu sous le nom de Sterling. Il naquit à NewYorck, où il s'appliqua à l'étude des mathématiques et de l'astronomie. Il devint major

général de l'armée américaine, et fut fait prisonnier par les Anglais; il mourut en 1783, âgé de 57 ans.

ALEXANDRE DE PARIS naquit à Bernay, dans le XIIIe siècle. Il est connu par le roman d A lys et Profilias, manuscrit, et par le poëme d'Alexandre-le-Grand, en vers de douze syllabes, qu'il fit avec Lambert Licôrs de Châteauduil. C'est ce qui a fait donner le nom d'alexandrins à ces sortes de vers. Il y en a une édition de Paris, in-4, gothique.

ALEXANDRE (Saint), évêque d'Alexandrie, successeur d'Achillas, excommunia Arius ; il assista au concile de Nicée. Il mourut en 326, dans un âge fort avancé.

ALEXANDRE DE RHODESnaquit à Avignon dans le XVIIe siècle. Il dirigea les missions des jésuites dans les royaumes de Siam, Tonquin, etc. Il est auteur d'une Histoire du royaume de Tonquin, et de Voyaqes.

ALEXANDRE PAULOWITZ, 5'empereur autocrate de toutes les Russies, et roi de Pologne, fils de Paul 1er et de Sophie-Dorothée Marie de Wurtemberg, et petit-ntsde la célèbre Catherine 11 , naquit le 24 décembre 1777 ; il épousa Elisabeth Alexiewna (LouiseUarie-Auguste de Bade) le 9 octobre 1793, monta sur le trône le 24 mars 1801, et mourut sans enfants d'une mort soupçonnée vioiente, à l'âge de 48 ans, le 1er décembre 1825, à Tangarok, à 500 lieues de sa capitale.

Le système politique créé par Pierre Ier, suivi par Catherine H, interrompu par Paul 1er, fut compris et continué par Alexandre. Il signala l'avénement de son régne par des actes multipliés de bienfaisance, de clémence et de justice. Il fit sortir des cachots et rap-

pela de l'exil un grand nombre de personnes que les actes arbitraires et capricieux de Paul le, avaient privées de la liberté; il abolit la censure, encouragea et protégea le commerce. L'uniformité des poids et mesures fut adoptée, et l'administration de la justice éprouva par ses soins de grandes améliora" tions. L'unanimité d'opinion parmi les juges, disposition législative pleine d'humanité, qui manque presque à tous les codes criminels de l'Europe, devint désormais indispensable pour condamner à mort ; et la confiscation des biens héréditaires fut abolie, nonobstant la nature du crime pour lequel

on aurait condamné le coupable. Il établit, en 1804, à Tiflis, capitale de la Géorgie, une école d'enseignement public, fonda une université à Cherson, à Wilna, et un séminaire destiné à l'instruction des élèves catholiques. Par ses soins, des écoles de chirurgie, de médecine et de chimie furent organisées, et une école de marine fut créée dans la capitale. Il combla de bienfaits les hommes de mérite de son Empirent les savants les plus célèbres de l'Europe; il fit un magnifique présent à Delille, qui lui avait dédié sa tra-


duction de L'Éniide de Virgile, et voulut qu'une sorpme considérable fût consacrée à l'impression des livres dont l'utilité serait généralement reconnue.

L'histoire d'Alexandre se retrouve dans celle de Napoléon , dont il fut tantôt l'adversaire , tantôt l'ami. Quatre ans après avoir succédé à son père , il s'unit avec la Suéde , l'Autriche et l'Angleterre contre l'empereur des Français. Le 2 décembre 1805, il fut vaincu à Austerlitz. Alexandre fit la paix avec Napoléon , et signa le traité de Tilsitt. Il s'engageait au maintien du blocus continental, par lequel l'empereur voulait réduire l'Angleterre. Le traité n'ayant pas été observé, Napoléon, traînant l'Europe à sa suite, entra en Russie et battit plusieurs fois les Russes. Il fut arrêté par la rigueur de l'hiver. En 1813, Alexandre rassembla ses troupes à Varsovie, fit un appel aux peuples et aux rois pour détrôner Napoléon. Il fut placé à la tête de la coalition et entra dans Paris , le 31 mars 1814, accompagné des souverains d'Autriche et de Prusse. De retour à SaintPétersbourg , il fut accueilli avec enthousiasme. Le congrès de Vienne ayant été fixé, il s'y rendit le 25 septembre 1814, et plaça sur sa tète la couronne de Pologne. Vers ce même temps, la Perse lui céda une grande portion de territoire. Il ne se trouva pas à la bataille de Waterloo ; mais il arriva à Paris en 1815. Alexandre est l'auteur et le promoteur du traité de la sainte-alliance.

L'histoire d'Alexandre Ier a été écrite par Alph. Rabbe; Paris, 1826,2 vol. in-8.

ALEXANDRETTE ou SCANDEROUN, ville de Syrie. Elle est située à l'embou< hure d'un petit ruisseau sur le golfe d'Ajazze (Méditerranée). Cette ville est le port d'A ep.

ALEXANDHIA, ville et port des EtatsUnis, distr. de Columbia, chef-lieu de comté, à 2 1. de Washington. Il y a une académie, une cour de justice, une banque, des maisons de charité, une bibliothèque de 2,600 vol. cl un beau marché. Elle fait un commerce considérable en tabac et en blé. Sa population est de 8,218 hab.

ALEXANDRIA-SAINT-PAUL, comptoir russe de l'île Kadiak, au fond de la baie de Lachik; il y a un bon port. C'est le principal établissement de la compagnie russe d'Amérique.

ALEXANDRIA, distr. dugouv. de Kerson, dans la Russie d'Europe. Il est arrosé par le Dniéper. Son territoire est fertile au bord du Dniéper; le reste est inculte et couvert de landes. Pop. : 21,500 hab.

ALEXANDRIE ( Alexandria ), division militaire des Etats sardes. Elle est composée des provinces d'Alexandrie, d'Asti, de Casale, d'Acqui, de Voghera et de Tortone. Sa population est de 510,550 hab. Elle est bornée au N. et au N.-E. par la division de Novare, à l'E., par le duché de Parme, au S. et au S.-

E. par la division de GCnes, au pf celle de Coni, et à l'O. par celle de Turip.

La province d'Alexandrie est divisée en dix mandements : Alexandrie , Bassignana, Felizzano, Bosco, Castellazzo, San-Salvadore, Valence, Oviglio, Sezze. Elle est arrosée par le Pô qui la borne au N., et qui y reçoit le Tanaro. Le climat est tempéré, on y ressent quelquefois le sirocco. Ses produits consistent en froment, maïs, vin, son, foin, garance, guide et lin, le meilleur du Piémont. Le bois y est rare. On y trouve du marbre très-estimé. Pop. : 91,000 hab.

ALEXANDRIE, v. forte des Etats sardes, sur le Tanaro, capitale de la prov. du même nom, chef-lieu de mandement et siège d'un conseil de justice et d'un évêché, est située à 151.1/2 S.-E. de Turin. Pop. : 20,216 hab.

Il y a un théâtre, une bibliothèque publique et une académie ; il se fait dans cette ville un assez grand commerce ; il y a des fabriques d'étoffes de soie, de bas de soie, de mouchoirs de coton , de drap et de bougie. Les filatures sont hors de la ville. On tient à Alexandrie deux foires considérables par an , l'une à la fin d'avril, l'autre le 1er octobre: elles sont fréquentées par les Italiens, les Français et les Suisses. On y compte de la même manière que dans tout le Piémont, par lires picmontaises de 20 soldi, et par lires nouvelles à 100 centimes.

Alexandrie se rendit, en 1796, au général Bonaparte, tomba le 25 juin 1799 au pouvoir des armées coalisées d'Autriche et de Russie, et fut restituée aux Français en 1800, après la bataille de Marengo. Ils l'ont gardée jusqu'en 1814, époque où elle est rentrée au pouvoir du roi de Sardaigne.

ALEXANDRIE ( Alexandria, Iscanderieh des Arabes et des Turcs), place forte et principal port de la mer de l'Égypte , sur les côtes de la Méditerranée, à 41 1.

N.-O. du Caire, par 31° 13' 51" lat. N., et 27° 35' 30" long. E. Cette ville, fondée par Alexandre, est située sur une langue de terre sablonneuse , fermée par la Méditerranée et le lac Mariout (Maréotis). On doit la distinguer en deux parties entièrement différentes : la ville ancienne et la ville moderne. Elle a deux ports. L'ancienne ville est située un peu plus avant dans l'intérieur des terres que la moderne, en face de la petite île de Pharos, où s'élevait le phare si célèbre dans l'antiquité. Un môle magnifique et artificiel nommé Heptastade. parce qu'il avait 7 stades de long, réunissait cette île au continent et séparait les deux ports. Celui qui se trouve du côté de l'Occident ou de l'Afrique s'appelle de nos jours le Vieux-Port, et est de beaucoup le plus vaste et le meilleur. Il s'étend à l'O., depuis la v. jusqu'à Marabout, à environ 21., et sa largeur est à peu près d'une 1/2 1. Il y a trois entrées, celle de l'occident est la meilleure; elle prolonge son bord occidental à environ


600 mètres de la pointe E. de l'île de Marabout; elle a environ 800 mètres de large, et 20 à 25 pieds d'eau dans les plus bas fonds.

Lorsque les vaisseaux y sont entrés, ils peuvent jeter l'ancre tout près de la ville, dans 20 ou 40 pieds d'eau. Tout le long de la côte, il y a un excellent mouillage; le port neuf ou asiatique est à l'E. de la ville: l'eau, dans ce port au S. - O. de Pharos, a 30 ou 40 pieds de profondeur; mais la place pour le mouillage est très-restreinte et exposée aux vents du N., et le fond étant semé de rochers, les câbles de chanvre sont exposés à y être rompus ; pour éviter cet accident, les navires qui y abordent se munissent de câbles en fer. Les constructions modernes sont irrégulières, et les rues qu'elles forment malpropres.

Les plus remarquables de ses constructions sont le nouveau palais, la douane, la mosquée des mille et une colonnes, les fortifications, l'arsenal de la marine, et surtout le canal de Rahmanilh, qui fait communiquer cette ville avec le Caire, parla branche du Nil qui débouche à 5 milles au-dessous de Rosette.

Alexandrie est encore une place très-importante pour le commerce; elle est l'entrepôt de celui que l'Egypte fait avec Constantinople, Livourne , Venise, Trieste et Marseille. Les importations consistent particulièrement en étoffes de coton , bois de charpente, quincaillerie, fer, étain, tabac, machines, munitions de guerre, soieries, laines, fuseaux, etc., et les exportations en coton brut, froment et orge, riz , toile, lin , graine de lin. sucre, café, drogueries, gomme, sel ammoniac, safran, cire. Toutes les nations maritimes de l'Europe y entretiennent des consuls. Sa population s'accroît tous les jours ; elle s'élevait à peine à 17,000 hab. en 1800 ; elle dépassait 25,000 en 1838.

C'est dans la partie qu'on appelle ville ancienne que l'on trouve les débris de la splendeur passée d'Alexandrie. Cette métropole, fondée, disent les uns, par Alexandre , qui en fit lui - même le plan et le fit exécuter par le célèbre architecte Dinocrate, et, selon M. Langlès, à qui Alexandre aurait seulement donné son nom, avait 96 stades de circonférence , et sa population , sous le règne d'Auguste, paraît avoir dépassé 700 mille hab. Elle était traversée, dans toute sa longueur, par une rue droite , de 100 pieds de large, qui formait une suite de portiques, de temples et d'autres magnifiques édifices, coupée à angle droit par une autre rue d'une aussi grande magnificence. Leur interjection formait une vaste place carrée , du milieu de laquelle on voyait les deux ports, et entrer à pleines voiles les vaisseaux qui arrivaient de la Méditerranée et du lac Maréotis. La tour du phare , au sommet de laquelle on allumait toutes les nuits des feux

pour guider les vaisseaux, apparaissait à l'extrémité du port. Cette ville était divisée en deux quartiers principaux: dans l'un, se trouvait le temple de Séraphis, détruit en 389 de notre ère, parThéophile, patriarche d'Alexandrie ; dans l'autre était la demeure des rois.

Ce dernier était bordé d'un côté par la mer, et séparé du reste de la ville par un rempart.

C'était aussi dans celui-ci que se trouvait la fameuse bibliothèque qui fut détruite en partie lorsque César fit le siège d'Alexandrie, et complètement brûlée, plus tard, par les ordres d'Omar ; le théâtre, le stade , le gymnase. Dans le temple de Soma ou Sema , reposait le corps d'Alexandre, que le premier des Ptolémées y avait déposé dans un cercueil d'or massif. A quelque distance du port on voyait deux obélisques, dits aiguilles de Cléopâtre : l'un a été donné par le vice-roi Méhémet-Ali au roi d'Angleterre, et est encore renversé; l'autre, au roi de France , et est debout sur une des places de Paris. Ces obélisques sont en granit et chargés de hiéroglyphes ; ils ont environ 60 pieds de haut sur 7 de large, à la base. C'est à Alexandrie qu'a été faite en grec la première traduction de la Bible, environ 285 ans avant J.-C.

ALIXANDRINI DE NEUSTAIN (Jules) , médecin, naquit à Trente , en 1506, et mourut en 1590. Ses meilleurs ouvrages sont des commentaires sur Galien.

ALEXANDRINI , mathématicien italien, naquit à Bologne, vers le xvie siècle. Il a laissé plusieurs manuscrits sur l'algèbre , la géométrie et les poids et mesures. Ils se trouvent Ú la bibliothèque de l'institut de Bologne.

ALEXANDROS, pet. v. de Russie, en Europe, gouv. et à 251. d'Hadimir, cheflieu de distr. Elle est bâtie sur les bords de la Séraïa, qui se jette dans la Kliasma. C'est dans cette ville que le czar Ivan Yasilievitch établit la première imprimerie qu'il y ait eu en Russie. Cette ville possède deux églises et un couvent, et à peu près 500 maisons. La couronne y entretient un haras qui est renommé par la variété des races qu'on y trouve , et par la beauté de ses bâtiments commencés, en 1761, par Elisabeth, et achevés en 1781.

ALEXANDROWSK, v. de Russie, en Europe, gouv. et à 161. S. d'Ekathérinoslaf, cheflieu de distr., sur la rive gauche de Dniéper.

Cette ville est fortifiée ; elle a une douane et est un entrepôt de commerce considérable.Les marchandises qui viennent de l'intérieur de l'Empire par la Samara, et qui sont destinées pour la mer Noire, sont portées par terre à Alexandrowsk, éloignée des rives de la Samara de 17 1., et là elles sont embarquées sur le Dniéper, dont l'embouchure dans la mer Noire est à 100 1. plus loin. Pop. : 3,100 hab.


ALEXANDROWSR, b. de Russie, en Europe, gouv. et distr. de Saint-Pétersbourg, sur la Neva. On y remarque un château de plaisance et un magnifique jardin. Il y aune raffinerie de sucre, une fabrique de formes à pains de sucre et une tannerie. La manufacture de porcelaine impériale se trouve dans ses environs.

ALEXINE, distr. du gouv. de Toula, dans la Russie d'Europe. On y compte 241 vill. et 74 paroisses. Il est arrosé dans quelques parties par l'Oka. Il y a trois forges, deux manufactures de toiles. Pop. : 90,000 hab.

ALEXINE, v. de Russie, en Europe, gouv.

et à 12 1. N.-O. de Toula, sur la rive droite de l'Oka. Elle est entourée d'un mur en bois qui tombe en ruines. Il y a des fabriques de chapeaux, de savon, et plusieurs brasseries.

H s'y fait un grand commerce en chanvre, cuirs, suif, miel et bœuf salé. Il s'y tient deux grands marchés par an. Pop. : 2,500 hab.

ALEXIPHARMAQUES , dénomination donnée par les anciens aux substances qui peuvent neutraliser les effets des poisons.

FOY. ANTIDOTE.

ALEXIS, poëte comique grec, oncle de Ménandre, florissait du temps d'Alexandrele-Grand, vers l'an 363 avant J.-C. On trouve des fragments de ce poëte dans Vetustissimorum Grœcorum bucolica, gnomica, etc.:

Oispin, 1570, in-16. -.ALEXIS (Aristène), diacre de l'Église de Constantinople, assista au concile qui se tint en cette ville, en 1666. Il est auteur des Notes sur un recueil de canons, imprimées dans les Pandectes des canons de Beveridge.

ALEXIS COMNENE, néà Constantinople, eut pour père Jean Comnène. Sa valeur dans les combats l'éleva de bonne heure au-dessus des guerriers de son temps. Il enleva, en 1081, l'empire à Nicéphore Botoniate, qu'il fit cloîtrer : sa gloire justifia son usurpation. Son règne fut un des plus brillants de cette époque. Des batailles sanglantes contre les Turcs, une longue et honorable lutte contre Robert Guiscard, la destruction des Scythes, tels en furent les premiers événements; il se termine dans les intrigues de la première croisade. Il est difficile d'apprécier le rôle que joua Alexis dans cette expédition. Les Occidentaux l'ont accusé d'avoir trahi les croisés ; selon les Grecs et Anne, sa fille, qui nous a laissé son histoire, tout l'odieux devrait retomber sur les premiers. Quoi qu'il en soit, il traita avec les Turcs et mourut en 1118, à l'âge de 70 ans, laissant la paix et un certain prestige de grandeur au Bas-Empire.

ALEXIS Il COMNÈiVE succéda à son père Manuel Comnène, sur le trône de Cons-

tantinople : il n avait que douze ans. Son inM e prétexte de séditions horribles, ^jS^KKèraiMient par l'usurpation d'Androson o --e nouvel empereur fit étran-

gler Alexis (1182), dont le cadavre fut jeté dans la mer.

ALEXIS III (l'Ange) conspira contre son frère Isaac-l'Ange, empereur de Constantinople, et le fit enfermer dans une prison. A peine monté sur le trône , il abandonna les affaires à son épouse Euphrosine, et se plongea dans une affreuse débauche. Les Turcs et les Bulgares battirent ses armées : le mécontentement était à son comble. Les Français et les Vénitiens arrivèrent sous les murs de Constantinople, guidés par un autre Alexis, fils d'Isaac-l'Ange : la ville fut prise.

L'empereur s'enfuit et alla tomber entre les mains de Théodore Lascaris, qui l'enferma dans un monastère. Il y mourut.

ALEXIS IV (le Jeune), fils de l'empereur Isaac-l'Ange, se retira en Allemagne, après l'usurpation de son oncle Alexis III. Pendant que les Français et les Vénitiens étaient occupés au siège de Zara, il les engagea à prendre Constantinople au début de leur croisade. La politique des Occidentaux se liait assez bien à ses intérêts : l'expédition fut résolue et achevée en peu de temps. Alexis monta sur le trône (1203), où il s'associa son malheureux père, retiré de prison. Le patronage desFrançaislui fut funeste : le peuple se révolta. Alexis fut détrôné et étranglé par Murzuphle.

ALEXIS V ou DUCAS MURZUPHLE , fit étrangler Alexis IV et lui succéda (1204). Les croisés, blessés dans la mort de celui qu'ils avaient fait empereur, accoururent le venger ; Constantinople fut prise et livrée au pillage.

Deux empereurs surgirent aussitôt : Baudouin garda Constantinople au nom des Latins; Théodore Lascaris réunit dans l'Asie Mineure les débris de l'Empire grec. Murzuphle fut arrêté et eut les yeux crevés par ordre de Baudouin : les Français le précipitèrent du haut d'un rocher (1204). Il n'avait régné que 3 mois.

ALEXIS-LE-FAUX, célèbre imposteur, quitta Constantinople sous le règne d'Isaacl'Ange, et passa en Asie où il voulut se faire passer pour fils de Manuel Comnène. Il entraîna dans l'erreur le sultan d'Icone, qui lui permit de lever des troupes dans ses Etats.

Sa puissance devint peu à peu formidable.

L'empereur désespérait presque de lui résister et se bornait à la défensive, quand un prêtre, indigné de ce qu'il pillait les églises, le Doisnarda au sortir d'un festin (1191).

ALEXIS (Guillaume), surnommé le Bon Moine, fut religieux bénédictin dans l'abbaye de Lyre, puis prieur de Bussi-au-Perche. 11 vivait dans le xve siècle. On a de lui différents poëmes, connus sous le titre de Grant blason des faulses amours; Passe-temps de tout homme et de toute femme; Quatre chants royaux.

ALEXIS MICHAELOWITZ, c'est-à-dire fils de Michel, czar de Moscovie, monta sur

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le trône en 1641, âgé seulement de 16 ans.

Les guerres ne lui laissèrent pas de repos.

Stenko-Basin., chef des cosaques du Tanaïs, entra le premier en lice : il prit le titre de roi d'Astrakan. Le czar lui fit payer de la tête une révolte trop mal combinée. Vint le tour des Polonais : ils furent partout battus et enfin réduits à signer une paix, qui assura à l'autocrate la possession de la Kiovie et de l'Ukraine. Il ne fut pas également heureux contre les Suédois. Mahomet IV paraissait encore plus redoutable ; sa fierté irrita le czar. Une sorte de croisade fut annoncée : L'Europe trembla pour la Pologne envahie par les Musulmans. Mais la Pologne avait alors son Jean Sobieski : la bataille de Choksim (1674) effraya le présomptueux Mahomet, qui se retira avec la honte d'une défaite.

Alexis eut sa part de l'honneur de la victoire.

Il employait ses loisirs à l'établissement d'une constitution fixe et bien ordonnée : une mort prématurée l'enleva en 1677, à l'âge de 46 ans. Il laissa le trône et une œuvre bien commencée à son fils Pierre-le-Grand.

ALEXIS PETROWITZ, fils du czar Pierre-le-Grand, témoigna de bonne heure lin profond mépris pour les réformes de son père, Un attachement superstitieux pour les anciens usages du pays, une passion effrénée pour une Finlandaise nommée Euphrosine, l'entraînèrent dans une opposition qui lui fut fatale. Son père le contraignit à une renonciation presque formelle au droit de succession. Alexis parut la donner ; mais à l'époque du second voyage du czar, il se retira à Vienne, où Charles VI le cacha ; puis dans le Tyrol, et enfin à Naples. Cette fuite était un démenti évident à la promesse qu'on lui avait arrachée de force. Cependant, sur une lettre de Pierre, le czarowitz retourna à Moscou. Il y fut déshérité publiquement, enfermé et condamné à mort comme parricide en 1719. Pierre-le-Grand dut le - charger d'accusations bien atroces pour exécuter un jugement aussi sévère. Cette mort est une grande tache dans sa vie.

ALEXtS-DEL-ARCO, peintre espagnol, est encore connu sous le nom d'El-Sordillo de Peieda. Il fut, en effet, sourd et élève de Pereda. Il a fait des tableaux d'église trèsestimés. Il mourut il Madrid en 1700.

ALEYN (Charles) , poëte anglais, vécut au temps de Charles Ie*. Il est auteur de deux goëmes sur la bataille de Crécy et sur celle e Poitiers, et d'un chant héroïque en l'honneur d'Henri IV. Son tombeau est dans la paroisse de Saint-André , à Holborn.

ALFAQUES, port d'Espagne, à l'embouchure de l'Ebre, capitainerie générale de Catalogne, prov. de Tarragone, à 7 I. S.-E.

de Tortose. C'est une des principales places de commerce d'Espagne. Il y a des salines considérables.

ALFAQUES (canal des}. Il fut ouvertpour

donner un port à Tortose ; il s'étend d\Am- posta jusqu'à Alfaques ; mais peu de temps après son achèvement, il se combla et devint entièrement inutile.

ALFARABI, écrivain musulman du Xe siècle, est célèbre par l'étendue de ses connaissances et par la variété de son talent.

Dans une réunion de savants à la cour de Seïfeddoul, sultan de Syrie, après avoir discouru sur des matières graves avec une éloquence entraînante, il pinça le luth en excellent musicien, lut trois pièces d'un rare mérite, dont la première fit pleurer, la seconde excita au rire, et la troisième endormit. Le sultan voulut le garder auprès de lui : Al Farabi refusa ses offres, partit et fut tué par les voleurs dans un bois de la Syrie (954). Il est auteur d'une Encyclopédie qui se trouve dans la bibliothèque de l'Escurial, d'un Traité de musique et de plusieurs autres ouvrages , dont quelques uns, sous le titre d'Opuscula varia, ont été imprimés en France en 1638.

AL FARGAN f Ahmet-Ebn-Cothaïrsl. as-

tronome arabe, florissait dans le IX. siècle , sous le califat d'Al Mamoun. On a de lui une Introduction à l'astronomie, dont il existe des traductions, et deux autres ouvrages sur les cadrans solaires et sur la construction et l'usage de l'astrolabe.

ALFARIS (Horace), peintre italien, né vers 1510, ami de Raphaël, fonda, en 1573, une académie de dessin à Pérouse, où il mourut en 1585. On voit, au musée royal de Paris , un de ses tableaux : Le mariage mystique de sainte Catherine d'Alexandrie.

ALFARO, v. d'Espagne, capitainerie générale de la Vieille Castille, prov. de L-ogrono. Il y a des tanneries et des fabriques de savon. Son territoire est très-fertile. Pop. :

4,900 hab.

ALFELD, v. du roy. de Hanovre, prov.

et à 51. de Hildesheim. Elle est située sur la riv. de Leine; c'est le siège d'une juridiction.

On y fait le commerce de fils et toiles, et l'on cultive le houblon dans ses environs.

ALFEREUS (Publius-Varus), fils d'un cordonnier de Crémone, fut d'abord avocat et puis consul. Il est auteur du Digeste, et de plusieurs autres ouvrages de droit, qui n'ont point été conservés.

ALFES, fameux rabbin, mort en 1103.

On a de lui un abrégé du Talmud, intitulé Siphra, fort estimé des juifs.

ALFIDENA (Aufidena). b. du roy. de Naples, prov. del'Abruzze Ultérieure 28, distr.

et à91. 8.-E. de Sulmona, oant. deCasteldi-Sangro, est situé à la base des Apennins.

Son territoire produit beaucoup de pâturages pour le gros bétail, et peu de grains.

Pop. : 1,426 hab.

ALFIER1 (Victor) naquit à Asti, en Piémont (1749), d'une famille opulente et illustre. Il fat orphelin et libre de bonne heure,


et fit ses études dans le collége des nobles , à Turin. Il y perdit à peu près son temps : indifférent pour l'étude, il n'avait de passion que pour les chevaux. Il se hâta de secouer ses chaînes ; et, trop à l'étroit dans le Piémont, il s'élança à travers l'Europe, voyant tout, dédaignant tout, ne voulant d'autre plaisirque celui de changer de place.

Il se sentit parfois quelque goût pour les lettres. Des lectures sans suite lui révélèrent son génie. De retour à Turin, il chercha à oublier les écrivains français, dont il s'était nourri ; il étudia les italiens , qu'il connaissait à peine, et se livra à ces inspirations fortes d'où sortit son Théâtre, l'une des œuvres les plus originales qui existent.' Il en publia les principales pièces à Rome. Assuré de sa gloire en Italie, il se rendit à Paris, pour y préparer l'édition complète de ses ouvrages. La liberté l'avait toujours séduit; il avait poursuivi la tyrannie et le despotisme aristocratique avec l'enthousiasme d'un Tiinoléon ou d'un Brutus. La révolution éclata à propos : Alfieri célébra dans une ode la prise de la Bastille. Mais cette âme si exaltée , qui parfois s'était oubliée jusqu'à faire l'apothéose du meurtre, ne put tenir contre une question d'intérêt. La réduction des rentes frappa sa fortune placée en partie à la banque de France; il voulut enfin s'en retourner en Italie: ses livres furent saisis, et la magnifique édition de son Théâtre fut confisquée. Alfieri, dès lors, n'eut plus que des paroles de malédiction pour la Révolution et pour la nation françaises. Il passa les dernières années de sa vie dans une sorte de frénésie, exhalant chaque jour sa colère dans des vers, dans des sonnets, dans son JlisoGallo. Il mourut à Florence, épuisé par le travail (1803).

ALFOXSE 1er ( le Catholique), roi des Asturies, fut le compagnon de Pélage dans ses travaux guerriers. Il enleva aux Maures , plus de trente villes, et mourut en 757, après un règne de 18 ans.

ALFOXSE II (le Chaste), roi des Asturies, remporta plusieurs victoires sur les Maures , s'empara de Lisbonne, et mourut, en 842, à Oviédo , où il avait fixé sa cour. Il avait régné 50 ans.

ALFOXSE III (le Grand), roi des Asturies, fils et successeur d'Ordogno , se rendit célèbre par un grand nombre de victoires remportées sur les Maures. Son règne fut troublé par des révoltes presque continuelles. Vaincu une première fois par Froïla, il fut contraint d'aller chercher un asile chez les Cantabres. A peine rétabli, par suite de la mort de l'usurpateur, qu'on avait assassiné, il eut à combattre contre Garcia, son propre fils. Il le fit prisonnier, et abdiqua un an après en sa faveur , après avoir donné la Galice à son deuxième fils Ordogno. Il mourut à Zamora en 912. Il avait régné 46 ans.

ALFOXSE IV (le Moine), roi de Léon et des Asturies , abdiqua en faveur de son frère Ramire, qui l'enferma dans un monastère.

Il y mourut en 933.

ALFONSE V, roi de Léon et de Castille, profita des dissensions des Maures pour les attaquer. Il mourut ( 1027 ) au siège de Viseu, d'une flèche tirée des remparts.

ALFONSE VI, roi de Léon et de Castille, reprit Tolède sur les Maures, et mourut en 1109.

ALFONSE VIII, roi de Castille, de Léon et de Galice, vainqueur des Maures en toute rencontre, prit le titre d'empereur de toutes les Espagnes, quoiqu'il possédât à peine le tiers de la Péninsule.

ALFOXSE IX pressa, avec une constance admirable, l'expulsion des Maures. Il gagna sur eux la célèbre bataille de Muradad, et mourut (1214), emportant les regrets de toute la Castille.

ALFOXSE X (le Sage ou l'Astronome), roi de Léon et de Castille, succéda à son père Ferdinand, en 1252. Cinq ans après il fut élu empereur par une faction de princes allemands ; mais naturellement peu ambitieux, il ne fit aucun effort pour empêcher l'élection de Rodolphe de Hapsbourg. Son fils don Sanche prit cette indifférence pour de la faiblesse : il se révolta contre lui. Alfonse eut recours aux Maures, qui le rétablirent sur le trône : il y mourut de chagrin (1284). L'Espagne dut beaucoup à ce prince : il fit recueillir le code des lois, connu sous le nom de Las partidas, et composa les fameuses tables astronomiques nommées Alphonsiennes.

ALFOXSE XI, roi de Léon et de Castille, succéda à son père Ferdinand IV (1312). Il se ligua avec le roi de Portugal contre les Maures, et les tailla en pièces dans une sanglante bataille. Le butin y fut si grand que le prix de l'or en baissa d'un sixième. AIfonse mourut de la peste, au siège de Gibraltar (1350), âgé de 40 ans.

ALFOXSE V (le Magnanime ) succéda ( 1416 ) à son père Ferdinand-Ie-Joste. Il s'empara de Naples et fut reconnu roi de Sicile (1442). Les Muses grecques , chassées de Constantinople par le glaive de Mahomet II, étaient alors errantes par le monde : il les accueillit dans son palais. Ce prince aurait été le héros de son siècle, si sa passion effrénée pour les femmes n'avait trop souvent porté atteinte à la vertu de celles de la cour.

Il mourut âgé de 74 ans (1458).

ALFOXSE Ier, dit Enriquez, fils de Henri de Bourgogne, de la maison de France, défit cinq rois maures à la bataille d'Ourique, et fut immédiatement proclamé, par ses soldats, roi de Portugal (1139). C'est l'époque de la fondation de ce royaume. Alfonse donna une constitution qui fut acceptée (1185), fonda l'ordre d'Avis, et, après une guerre malheu


reuse contre Ferdinand II, roi de Castille, mourut à Coïmbre (1185), âgé de 73 ans.

ALFONSE Il (le Gros), roi de Portugal, fils de Sanche Ier, lui succéda en 1211. Il vainquit les Maures en plusieurs occasions. Ses loisirs se perdirent dans des débats religieux et dans des projets de réforme ecclésiastique, qui lui attirèrent l'excommunication de l'archevêque de Braga. Il mourut à 38 ans (1223), par suite des inconvénients de son embonpoint.

ALFOXSE III, frère de Sanche II, monta sur le trône de Portugal en 1248. Il enleva les Algarves aux Maures. Du reste, il perdit beaucoup de temps à se quereller avec le pape, qui finit par l'excommunier. Le bon roi ne put tenir contre cette violence : il déclara le saint père seigneur de son corps et de ion dlne, et mourut dans sa grâce (1279), à l'âge de 69 ans.

ALFOXSE IV (le Justicier) succéda (1325) à son père Denis, sur le trône de Portugal. 11 illustra la couronne dans la paix et dans la guerre ; il se trouva à la fameuse bataille de Salado, où périrent, dit-on, 200,000 Maures. Il mourut (1357) à l'âge de 66 ans, pleurant surles malheurs que lui avait attirés le meurtre d'Inès de Castro, maîtresse de son fils don Pédro.

ALFONSE V (l'Africain) succéda (1438), à l'âge de 6 ans, à son père Edouard, sur le trône de Portugal. Actif et guerrier, il passa plusieurs fois en Afrique. Il voulait pénétrer jusqu'à Fez , pour y enlever une épée mystérieuse que les Maures y conservaient, disaiton avec un soin superstitieux. La prise d'Arzyla et de Tanger le satisfit : il tourna ses armes contre Ferdinand et Isabelle de Castille , réclamant ce royaume au nom de Jeanne, fille du roi Henri IV, qu'on lui avait promise pour épouse. Mais il n'éprouva que des revers, et fut obligé de renoncer a Jeanne, qui s'ensevelit dans un couvent. Il mourut (1530) de la peste à Cintra. Son règne est célèbre par la découverte de la Guinée.

ALFOXSE VI, roi de Portugal, succéda à son père Jean IV (1643). Des traits de folie inconcevables, d'horribles indécences commises publiquement sans rougir, entraînèrent son exclusion. On mit à sa place don Pèdre, son frère, qui épousa la reine SavoieNemours , dont le mariage avec Alfonse fut cassé. Ce malheureux prince mourut âgé de 41 ans (1683), au château de Cintra.

ALFONSE II, fils de Ferdinand Ier, roi de Naples, lui succéda. A l'époque de l'expédition de Charles VIII en Italie, abandonné par ses sujets, il abdiqua la couronne en faveur de son fils Ferdinand II, et alla mourir en Sicile (1494).

ALFOXSE Ier (le Batailleur), roi d'Aragon et de Navarre, disputa la couronne de CastiI:e à Urraque, sa femme, et à Aifonse VI, ft y renonça par esprit de paix. Sa vie se

passa dans des guerres continuelles avec les Maures d'Espagne et avec ceux d'Afrique.

Une défaite qu'il essuya en Catalogne lui causa la mort (1134).

ALFOSI D'EST , duc de Ferrare et de Modéne, eut pour ennemis implacables Jules II et Léon X. Il épousa, en 1501, Lucrèce Borgia. fille du pape Alexandre VI, et mourut en 1534.

ALFORT, b. de France, dép. de la Seine, arr. de Sceaux, cant. de Charenton, comm.

de Maisons, à 2 1. S.-E. de Paris. Il y a une école royale vétérinaire ; elle y fut établie en 1766. Cette école renferme une bibliothèque spéciale, un cabinet d'anatomiecomparée et un de pathologie. Il y a des hôpitaux pour les animaux malades, un jardin botanique, un laboratoire de chimie, ainsi qu'un amphithéâtre, destiné aux différentes parties de l'art vétérinaire et de l'économie rurale. On y élève aussi un beau troupeau de mérinos pour le croisement des races et l'nmélioration des laines. Ce bourg est séparé de Charenton par la Marne.

ALFRED, distr. des États-Unis , État du Maine, comté et à 9 1. environ N. d'York.

Pop. : 1,271 hab.

ALFRED, distr. des Etats-Unis, Etat de New-York, comté d'Alleghany. Pop. : 1,701 hab.

ALFRED (le Grand) succéda à son frère Ethelred (871), sur le trône d'Angleterre.

C'était l'époque des invasions danoises: Alfred en fut la première victime. Vaincu , chassé par des ennemis victorieux, il chercha son salut dans l'obscurité, et fut réduit à garder les troupeaux. Après 6 mois de souffrance , il reparut à la tête de ses sujets fidèles. Les Danois ne résistèrent pas; Alfred leur imposa sa loi et le baptême; puis il marcha sur Londres où il fut reconnu seul roi et maître. C'est alors qu'il fit pour l'Angleterre ce que Charlemagne venait d'accomplir pour la France : il la retira de la barbarie, et lui imprima un mouvement prodigieux dont elle se souvient encore. Tout fleurit sous ce règne imposant: religion, arts, commerce, sciences et lettres. Alfred fut lui-même un écrivain distingué : il réunit en lui tous les mérites, toutes les gloires. Il s'éteignit avec le siècle, laissant à son pays des souvenirs dont il s'honorera toujours. C'est de son règne que date la division de l'Angleterre en comtés.

ALFRETON, v. d'Angleterre, comté et il 5 1. N. de Derby. Il y a des fabriques de bas, de poteries, et des brasseries de bière, dont il se fait un grand commerce. On trouve une houillère dans son voisinage. Pop. : 4,700 hab.

ALGAJOLA, petit port de mer sur la côte septentrionale de l'île de Corse, arr. de Calvi, à l'embouchure de l'Aregno.

ALGARDI (Alexandre), sculpteur et architecte bolonais, eut pour maître Louis Carracheet fut ami du Dominiquin, qui le produisit


à Rome. Un bas-relief, représentant saint Léon qui vient au-devant d'Attila, lui valut une chaîne d'or qu'Innocent XI lui donna, avec ordre de la porter toute sa vie. Il mourut à Home en 1654. Les ornements de la villa Pamphili lui appartiennent.

ALGAROTTI (François), fils d'un riche négociant, naquit à Venise (1712). Il étudia à Rome et à Bologne. Venu à Paris à l'âge de 22 ans, il y composa la plus grande partie de son Newtonianisme des dames, ouvrage remarquable, qui pourtant n'eutpas le succès de La pluralité des mondes de Fontenelle.

Il passa en Angleterre, et de là en Allemagne et en Russie. Frédéric-le-Grand chercha à se l'attacher ; le roi de Pologne l'honora du titre de conseiller intime pour les affaires de la guerre. Français par l'esprit, Italien par le caractère, il recevait les plaisanteries de ces princes comme une faveur. Il voulut enfin revoir sa patrie ; il partit et mourut peu de temps après à Pise (1764). Le recueil de ses ouvrages a été publié à Livourne sous ce titre : OEuvres du comte Algarolti, chambellan du roi de Prusse. On y remarque ses voyages en Russie, le congrès de Cythère, les dialogues sur la philosophie de Newton , ses lettres sur les beaux-arts, la littérature, la philosophie et la politique. Le style en est séduisant, les pensées toujours profondes. Il est facile d'y reconnaître l'école de Voltaire, qui fut son intime ami.

ALGARVE, prov. du Portugal. Elle est bornée au N. par l'Alemtejo, à l'E. par la Guadiana, qui la sépare de l'Espagne, au S.

et à l'O. par l'océan Atlantique. Elle est située entre 36° 50' et 37° 56' de lat. N., et entre 11° 23 et 9° 34' de long. 0. Elle a une longueur de 33 1., une largeur de 10, et une surface de 330. Elle est traversée de montagnes, qui se dirigent vers la mer et forment des vallées larges à l'O. et resserrées à l'E. ; les côtes sont tasses, son sol est pierreux, et la terre végétale n'a souvent que deux pouces d'épaisseur. La Guadiana est la seule grande rivière qui arrose cette province. Le climat est doux et sain, les chaleurs y sont tempérées par les brises de la mer. On recueille dans cette province de la soude, -des vins ; les meilleurs sont ceux de Lagos , Villanova de Porlimaô et Alvor; elle produit peu de grains, l'Espagne lui fournit ceux qu'elle consomme.

Les citrons, les oranges, les figues, les grenades et les dattes y croissent abondamment; les olives sont de qualités médiocres. Sur quelques montagnes on trouve le liège, le kermès, le chêne vert et le châtaignier. Les habitants font presque leur exclusive occupation de la pêche et de l'agriculture ; ils fabriquent aussi de la toile. Le commerce qui se fait dans cette province consiste dans l'exportation des fruits secs, du kermès, du vin et du sel. Sa pop. est de 128,000 hab. Cette province porte le titre de royaume. Son nom

lui vient des Arabes : il signifie, dans cette langue, contrée située vers le couchant. Elle se divise maintenant en trois comarcas : Faro, Tavira, Lagos. ,

ALGAU, contrée montagneuse de Bavière, située entre le lac de Constance, le Lech et les Alpes Tyroliennes; les montagnes qui la traversent s'appellent les Alpes d'Algau. C'est dans cette contrée que se trouve le montHochvogel ; il s'élève à plus de 1,500 toises audessus du niveau de la mer.

ALGAZEL, genre de quadrupèdes. Voy.

GAZELLE. ALGAZELI ( Abou-Hamed-Mohammed ), philosophe arabe, naquit à Thous en 1059.

Peu d'écrivains ont été aussi féconds que lui.

Il est auteur de près de 600 traités, dont on conserve des fragments. Il mourut en 1111.

ALGÉCInAS, v. maritime d'Espagne, capitainerie générale de l'Andalousie, prov. de Cadix, située sur une ccliine, sur le golfe et à 2 1. de Gibraltar. On y remarque un bel aqueduc construit en pierre de taille, qui lui porte de l'eau d'environ 1|4 de 1. Son port est bon ; il y a un chantier de contruction.

On y fait le commerce de l'eau-de-vie, du blé et de la houille. Pop. : 4,500 hab. ALGÉMESI, v.. d'Espagne, capitainerie générale et province de Valence, près du Xucar. il croit dans ses environs beaucoup d'agave, dont on fabrique des cordages, et que les Catalans filent assez fin pour en faire de la dentelle. Pop. : 4,300 hab.

ALGER, ancien roy. de Barbarie, conquête des Français en 1830. Ce pays, qui n'est encore ni une colonie, ni une province de la France, est occupé militairement. Le gouverneur d'Alger centralise en sa main toute l'action gouvernementale de la régence.

Ses limites, par l'effet de la domination réelle ou nominale des Français sur le territoire, sont les mêmes que celles de l'ancien royaume: au N. la Méditerranée, à l'O. l'Empire de Maroc, à l'E. la régence de Tunis, au S.

l'immense désert de Sahara. Il est traversé parl'Ammer etpar d'autres ramifications peu élevée de l'Atlas. Ces montagnes sont couvertes de vignes et de forêts presque jusqu'à leur sommet, mais le mont Jurjura, qu'on peut considérer comme une autre branche de la chaîne générale, et qui s'étend à l'intérieur à 22 1. environ au S.-E. de la côte, a le sommet couvert de neige pendant une grande partie de l'année. Plusieurs rivières descendent de ces hauteurs et vont arroser les différentes parties de cette contrée. Les principales sont le Chelliff et l'Ouadidjiddi.

On trouve sur plusieurs points du territoiie des sources d'eaux minérales. Le climat est tempéré, les pluies assez abondantes et la végétation riche et variée. Le sol est généralement fertile ; il produit abondamment tous les fruits de l'Europe Méridionale et ceux des contrées tropicales. Les nombreuses Y a-


riétés d'orangers et de citronniers, les amandes , les jujubes, les caroubes, les figues, les mûres rouges, les bananes, les noix, et tous les fruits à pepin et à noyau des zones tempérées, composent les vergers; le dattier, le pistachier, l'olivier, l'arbousier, la vigne et l'oranger y croissent presque sans culture. Le riz se cultive dans les vallées humides, et les céréales dans les plaines d'Azydour, de IIa- brah, de Metidjah. Les légumes et les herbages potagers particuliers au climat d'Europe y viennent parfaitement.

Les jardins sont ornés des mêmes arbres d'agrément et embaumés des mêmes fleurs que les parcs et les parterres d'Europe. On trouve jusque sur les montagnes les lauriers roses (nerium olcander), les grenadiers, les myrtes, le lentisque, et dans certaines parties maigres et sèches du terroir , la raquette (cactus opuntia). l'agave, le sumac, les cistes, le genêt épineux, l'absinthe, la sauge, la menthe et plusieurs autres plantes aromatiques. Les forêts sont peuplées de lièges, d'yeuses, de thuyas, de cyprès, de thérébinthes ; les pins y sont rares : on remarque sous leur abri quelques plantes bulbeuses, surtout beaucoup d'orchidées ; la garance s'y montre aussi, mais n'est pas encore cultivée; on apporte en grande quantité sur le marché d'Alger le henné, si renommé pour la parure des femmes, qui s'en teignent les ongles en rose. Dans cette vaste étendue de terrain, il y a cependant quelques déserts sablonneux ; le plus considérable est celui d'Angara. Indépendamment de tous les animaux propres à l'Europe, parmi lesquels on doit faire mention des innombrables troupeaux de moutons, qui font la richesse des Arabes, on y remarque le chameau, le lion , le léopard, l'autruche. On y trouve des mines de fer et de plomb, et l'on y recueille le sel en abondance. On fabrique dans ce pays des

etolles de soie, particulièrement des ceintu-

res, des mouchoirs, des tapis, de la grosse toile. On pêche le corail le long de la côte.

Le commerce d'exportation consiste en laine, cire, ceintures de soie, plumes d'autruches, grains, peaux de chèvres et de moutons, poils de chameaux, bêtes à cornes et moutons ; on y porte des marchandises manufacturées et des denrées coloniales.

Ce pays est habité par différents peuples.

Les villes sont peuplées de Maures, de Turcs, de Juifs et d'Européens. Le pays plat est occupé principalement par les Arabes ; l'Atlas et le pays de Zab par les Berbers; il y a encore d'autres tribus nomades qui parcourent plusieurs contrées qu'elles affectionnent.

Les monnaies qui ont cours dans l'Etat d'Alger étaient frappées au nom du grand seigneur dans la Qassâbah : la mozounah a l'unité de compte; elle vaut 0 fr. 0,775. Les monnaies courantes sont: en argent, le ryâtboudjou, de 24 mozounahs ; en or, le sol-

thâny ou sequin d'Alger, de 408 mozounahs, et le mahhboub ou sequin du Caire , de 72 mozounahs ; en billon ou cuivre blanchi, le karoubah ou demi mozounah ; en cuivre, le drahem séghar ou apre, 29 à la mozounah.

Les différents poids sont : le rothl ou livre allary, poids d'épicier, à 16 onces; le rothl ou livre feuddi, poids de l'argent, à 16 onces, le rothl ou livre ghreôdari, poids de fruits, à 18 onces ; le rothl ou livre kébir , à 27 onces.

Il existe, en outre, autant de sortes de gontâr (quintal), que l'on distingue de livres, c'est-à-dire que chacune de ces livres, multipliée par 100, donne son gontâr correspondant ; ainsi, le gontâr allary est de 54,6080 (poids kilogramme).

Les mesures de longueur sont : le dzcrà'a torky ou coudée turque, le dzerà'a a'rabry ou coudée arabe": le premier a 640 millimètres , le second 480.

Les mesures de capacité sont : le saâ, pour les grains (48 litres), le khoullé pour les liquides (16 litres 66).

Ou n'y connaissait pas de mesures agraires ni itinéraires, les distances se comptant à l'heure.

ALGER (parles Arabes AI-Djézayr), anc.

capitale du roy. du même nom, dans les Etats de Barbarie, sur la côte N. de l'Afrique, par 36° 47' 20" lat. N., et 0° 44' 40" long. E. Cette ville appartient aux Français depuis 1830.

Elle est bâtie en amphithéâtre sur le penchant d'une colline et sur les bords de la Méditerranée. Les rues sont étroites et les maisons terminées en terrasse. Elle a un port: il est formé par deux môles, dont l'un se prolonge au N., l'autre au N.-E., et aboutit aux îles appelées de la Lanterne; il est peu sùrpar les vents du N.; l'entrée en est défendue par un château fort et plusieurs batteries.

Les principaux édificespublics qu'on y remarque sont: le palais du dey: il a deux grandes cours entourées de vastes bâtiments, avec des galeries spacieuses, soutenues de colonnes de marbre apporté des belles carrières des environs de Gênes ; à son entrée étaient les instruments de supplice, et l'on y exposait les têtes des rebelles. Le dernier dey avait choisi la Qassâbah (Al-Kassaba) pour sa résidence. C'est une citadelle située sur une éminence, à l'extrémité méridionale de la ville. L'arsenal, ou chantier de construction, est séparé de la ville par un mur ; il communique à la mer par trois portes ou ouvertures qui servent à lancer les bâtiments. Le bagne ou les cinq casernes et les bazars sont dignes de remarque ; l'on doit citer aussi la nouvelle place ouverte par les Français en 1832. Il y a à Alger des collèges, des écoles publiques, une école de médecine, une bibliothèque. On y publie depuis l'occupation le Moniteur aUjcricn : il parait une fois par semaine. La population peut s'élever à 30,000 hab. Les Français embellissent tous


les jours cette ville, et en ont augmenté les fortifications ; son armement commence à prendre l'aspect de celui des places fortes de France.

On doit mettre lebutin fait à Alger au rang des plus riches que les chances de la guerre aient fait tomber entre les mains de vainqueurs. Les Français y trouvèrent 12 bâtiments de guerre, 1,500 pièces de canon en bronze, des arsenaux de terre et de mer remplis d'armes et de munitions, et un trésor de 48 millions de France, en or et argent monnayés, dans la Qassâbah.

ALGEZIREII ou MÉSOPOTAMIE (Armenda magna). contrée de la Turquie d'Asie. Sa situation entre le Tigre et l'Euphrate lui a fait donner le nom de Mésopotamie, qui en grec signifie entre deux rivières; Algezireh ou Aldjezirah, signifie île en arabe. Ce pays est bien arrosé et entrecoupé de collines et de vallons ; il y a des mines d'or, d'argent et de cuivre: celles de Maaden sont les plus abon-

dantes. On remarque sur les bords du Tigre des forêts de grands arbres; elles fournirent autrefois à Alexandre et à Trajan des bois pour construire leurs flottes. Les rives de l'Euphrate sont bordées de bosquets de lilas et de jasmins ; la vigne et l'olivier se plaisent dans ces contrées. On y cultive le tabac, le coton, la soie, la manne, et l'on y élève de nombreux troupeaux, qui donnent une laine très-estimée.

ALGIIERO, v. de la côte occidentale de l'île de Sardaigne, division et à 6 1. de Sassari. Elle est bien fortifiée, surtout du côté de la mer ; son port est étroit et ne peut recevoir que de petits bâtiments. A 11. de cette ville se trouve Porto-Conte, le meilleur port et le plus sûr de l'île, et aussi le plus vaste.

Plusieurs flottes peuvent y être contenues. Il est défendu par des tours munies d'artillerie.

Il y a un évêché suffragant de celui de Sassari, une cathédrale, plusieurs couvents et un collège. Un haras y est établi depuis 1803.

On y a essayé la culture de l'indigo. On y fait un commerce considérable en blé, et l'on y pêche le corail. Pop. : 7,000 hab.

ALGIIISI-GALEAZZO , architecte et géomètre du XVIe siècle, naquit à Carpi, dans le Modenois. Il est auteur d'un ouvrage précieux sur l'art des fortifications, qui a fourni d'excellentes idées à nos ingénieurs modernes.

ALGIIISI (Thomas), célèbre lilhotomiste, naquit à Florence en 1669. Il s'appliqua particulièrement à l'art d'extraire la pierre ; il fit cette opération avec succès au pape Clément XI. Il a publié : Lilhotomia ; De vermi usciti per la verga, etc.

ALGIERI (Pierre), né à Venise, se rendit célèbre à Paris par son talent à peindre la perspective et la décoration : il travailla longtemps pour l'Opéra. Il mourut en 1760.

ALGONQUINS, petite tribu de la famille

lennappe. Elle habite dans le territoire de Michegan et dans les districts Huron et du Mandan, dans les Etats-Unis. Ces peuples sont toujours en guerre avec les Sioux, sur lesquels ils ont souvent le dessus, à cause des fusils dont ils sont presque tous armés.

ALGOZO , b. du Portugal, prov. de Trasos-Montcs, comarca et à 7 I. O. de Miranda.

Il s'y tient un marché de bestiaux. Pop. :

1,250 hab.

ALGUES,a/^CP,Linn.On donne aujourd'hui cette dénomination à toutes les plantes qui, vivant au sein des eaux, présentent l'organisation la plus simple. Les algues ou hydrophytes sont formées d'un tissu homogène ou de cellules fermées et juxta-posées. Cette famille est composée de plus de douze cents espèces, et tous les jours on en découvre de nouvelles. Ces plantes ont été classées différemment par les auteurs, et ce n'est qu'en les enfermant dans le même cadre qu'on peut facilement les reconnaître et les étudier. Les algues laissent transsuder à travers leur surface un liquide muqueux abondant; chacune de leurs parties vit indépendante de celles qui l'avoisinent. Les hydrophytes offrent l'apparence des tiges et des feuilles des végétaux supérieurs; elles sont munies de crampons qui les fixent sur les rochers, mais qui n'ont point les autres propriétés des véritables racines. La consistance des algues est très-diverse : elle est quelquefois molle comme celle de la gélatine, souvent dure et coriace comme celle des cartilages. Leurs formes sont celles de filets cylindriques, de lames ou de membranes. La reproduction s'opère au moyen de sporules dans certaines espèces, par exemple, dans le fucus vesiculosus ; dans les diatomes, les filets se rompent transversalement en fragments rectangulaires qui adhèrent alternativement entre eux, d'un côté, par un angle, et de l'autre côté par un autre angle; ces fragments se subdivisent à leur tour, etchaqueparcelle forme un individu entier et distinct.

Les algues servent à divers usages : les unes se mangent, ce sont le rhodomenia palmata, l'iridea edulis, les porphyra laciniala et vulgaris, etc. ; la mousse de Corse, gigartinahelmintlwcorton, est employée depuis fort longtemps en médecine comme fébrifuge ; d'autres espèces servent à la fabrication de l'hydriodate de potasse; les Chinois retirent du fucus tenax une matière gommeuse qu'ils emploient à différents usages ; enfin, les varecs incinérés sont un excellent engrais.

ALIIAGI ou AGUL, hedisarum alhagi, diadelphie décandrie, Linn.; allwgi, Tourn.; appendix, fam. des légumineuses, Juss. Ce genre est placé par Linnée parmi les sainfoins dont il a presque les caractères botaniques. C'est un arbrisseau à feuilles simples, à peine stipulacées; à épines très-longues, axillaires, quelquefois rameuses et florifères;


le légume coriace, cylindrique, peine articulé. Il habite en Syrie, en Perse, en Tartarie.

Les feuilles et les branches de ce petit arbrisseau , que quelques uns prennent pour un genêt, se chargent, pendant l'été, d'une liqueur grasse et onctueuse, qui, d'abord, a la consistance du miel, et se condense ensuite.

C'est unemanne, mais bien inférieurecomme purgatif à celle de la Calabre. On croit que c'est l'écorce de l'alhagi qui est connue sous le nom de bois d'Aquila, matière aromatique musquée, d'une saveur plus mordante que celle du poivre.

ALHAMA, v. d'Espagne, capitainerie générale et prov. de Grenade. C'est une des villes de l'Europe les plus élevées au-dessus du niveau de la mer. Elle est renommée par ses bains très- fréquentés. Il y a deux tanneries. Pop. : 6,000 hab.

ALHAMA, b. d'Espagne, capitainerie générale de Valence, prov. et à 7 1. S.-O. de Murcie. Ce bourg est renommé par ses eaux minérales. Pop. : 3,600 hab.

ALHANDRA, b. du Portugal, prov. d'Estramadure, comarca de Castanheira, à 6 1.

N.-E. de Lisbonne, sur le Tage. On y fabrique de la toile et l'on y fait la pêche. Pop. :

1,569 hab.

AL - HASEN, fameux auteur arabe , a composé, vers l'an 1100, un gros volume sur l'optique, et d'autres ouvrages traduits en latin à Bâle.

ALHOY (L.), ancien oratorien , né à Angers (1755), remplaça l'abbé Sicard à l'école des Sourds-Muets. Il a publié : Discours sur l'éducation des sourds-muets ; Les hospices, poëme; Promenades poétiques dans les hospices et hôpitaux de Paris.

ALHUCEMAS, présidios sur les côtes d'Afrique, à 181. S.-O. du cap Très Forças ; il appartient aux Espagnols, est bien fortifié et situé sur un 1Iot élevé.

ALI, gendre de Mahomet et mari de Fatime, fut un des apôtres les plus ardents de l'islamisme. Il disait à Mahomet : a C'est moi, prophète de Dieu, qui veux être ton visir; je casserai les dents, j'arracherai les yeux, je fendrai le ventre, je romprai les jambes à ceux qui s'opposeront à toi. » Il devait succéder à Mahomet ; mais supplanté par Abubeker, il se retira dans l'Arabie, où il fonda une doctrine facile , basée sur celle de son beau-père et opposée aux interprétations sévères de son rival. Ce fut là l'origine d'une secte nouvelle et un signal de guerre. Proclamé calife par les Égyptiens, les Médinois et les Mecquois, il marcha sur ses ennemis. Une grande bataille se donna à Bassorah, Ali fut vainqueur mais ses lâches adversaires ne lui pardonnèrent pas son triomphe : il fut assassiné l'an de J.-C. 600.

Les Persans suivent sa doctrine ; celle d'Abubeker est professée par les Turcs.

ALI, pacha d'Albanie * né (1744) à Tebe-

len, d'une famille riche, suça, avec le lait de sa mère, une haine implacable contre les ennemis de sa maison. Son imagination cxaLée par des récits mystérieux, par des paroles de vengeance, lui faisait voir sans cesse dans le lointain les images de ceux qui devaient éprouver la force de son bras. Il s'exerça de bonne heure à compter pour rien la vie des autres, et se prépara, dans les brigandages, à des atrocités plus effrayantes, à des tentatives criminelles, dont le résultat flattait son ambition. Après s'être défait par le poignard de ceux qui gênaient ses projets, il entra à main armée dans Tebelen, gagna la Porte par des dénonciations, et devint pacha de Janina. Mais ses cruautés ne restèrent pas inconnues au sultan : le meurtre des Souliotes fit frémir le divan ; et IsmaelPacha-Bey, investi du pachalik de Janina, marcha contre Ali. Ali enflamma les Grecs alors soulevés, leur demanda aide, et leur promit une constitution. Mais ses spéculations restèrent sans effet : abandonné dans Janina , il y mit le feu, et se retira dans un fort avec 600 soldats fidèles. On désespérait de le prendre : il menaçait de mettre également le feu à 200 milliers de poudre qui étaient dans le fort. Il fallut employer la ruse. Ali fut attiré dans un couvent, avec promesse qu'il obtiendrait son pardon. Son adresse l'abandonna dans cet instant périlleux. Il révéla le signe convenu avec les siens pour empêcher l'explosion des poudres. Son sort fut dès lors décidé : il reçut son firman de mort, et eut la tête tranchée eud822.

ALIAMET (Jacques) , graveur du XVIIIe siècle, excella dans l'art de graver à la pointe sèche. Il surpassa même Le Bas, son maître.

On a de lui des planches d'après Berghem Wouvermans, et Joseph VerneL ALI-BEY, premier drogman du grandseigneur au XVIIe siècle, fut pris très-jeune par les Tartares, qui le vendirent aux Turcs.

Il savait un grand nombre de langues. Il a fait plusieurs ouvrages, dont le plus curieux est un traité de la liturgie des Turcs, de leur pèlerinage à La Mecque, de la circoncision et de la manière de soigner les malades. Il mourut en 1675.

ALI-BEY, fils d'un prêtre grec nommé David, naquit vers l'an 1728, parmi les Abassans, dans les régions du Caucase. Enlevé par des voleurs , à l'âge de treize ans, il fut vendu au kiaia des janissaires t qui le fit circoncire et le prit en amitié. Sa bonne conduite le fit parvenir à la place d'un des 24 beys qui gouvernent l'Egypte. Il était déjà devenu scheik-elhabad, lorsque les Russes (1768) déclarèrent la guerre à la Porte.

Ali se hâta de lever 12,000 hommes pour les envoyer au grand seigneur ; ses ennemis écrivirent au divan qu'iLs'entendait avec les Russes ; et, aussitôt, un capigi fut expédié pour lui couper la tête. Ali ne vit aurun


moyen de salut que dans la résistance : il proclama l'indépendance de l'Egypte, et renvoya le pacha. Ce coup hardi pouvait avoir des suites heureuses : mais Ali perdit le temps dans des expéditions inutiles. Aboudahah , son beau-frère, après avoir conquis pour lui l'Yémen, le trahit, et se crut assez fort pour prendre sa place. Il excita contre lui les Egyptiens, et l'attaqua à la tête de 20,000 hommes. Ali fut battu et couvert de blessures dans la mêlée. On le porta dans la tente de son vainqueur, où il mourut trois jours après (1773). ,

ALI-BEY, appelé aussi Castillo, né (1766) en Espagne, fit de bonnes études à l'université de Salamanque, et reçut du prince de la Paix, ministre de Charles IV, une mission politique pour l'Afrique. Plus tard (1809), le roi Joseph le nomma à l'intendance de Ségovic et à la préfecture de Cordoue. Il mourut en 1819. Il avait déjà publié le récit de son premier voyage sous ce titre : Voyage d'AU-Bey en Asie et en Afrique.

ALIBOUFIER, styrax, décandrie monogynie, Linn.; el. 20, arbres monopétales, sect. 2, Tourn.; famille des plaqueminiers, Juss. Arbre ou arbrisseau à fleurs axillaires ou terminales, solitaires ou en faisceau ; calice inférieur; corolle infundibuliforme; fruit à noyau; deux semences.

Cet arbre habite la Judée, la Syrie , l'Italie. Il est odorant, et surtout estimable par le baume qui découle de son tronc et de ses branches, par incisions ; gomme-résine rougeâtre, molle , qui, jetée au feu, s'enflamme et répand une odeur très-suave. La médecine l'emploie comme aromate. L'aliboufier craint le grand soleil et les fortes gelées dans nos jardins. On le plante à l'ombre et on le couvre en hiver.

ALI BRAI (Charles-Vion d'), né à Paris , suivit d'abord le parti des armes. Les Muses eurent ensuite des attraits pour lui : il les cultiva et publia ses œuvres poétiques deux ans avant sa mort, qui arriva en 1655.

ALICANTE, prov. d'Espagne, dans la capitainerie de Valence. Elle est formée de la partie la plus méridionale de l'ancien royaume de Valence, et d'une petite portion de celui de Murcie. Elle est bornée au N. par la province de Jativa, à l'O. par celle de Chinchilla, auS.-O. par celle de Murcie, et au S.-E. par la Méditerranée. Sa longueur est de 26 1., sa largeur de 25, et sa superficie de ^001. carrées. Les chaînes secondaires de la Sierra-Morena traversent cette province dans la partie septentrionale La plupart renferment du minerai de fer et de cuivre, ou sont couronnées de belles forêts. Dans la partie méridionale, on trouve des plaines entrecoupées de collines fertiles, et arrosées par des rivières qui descendent des montagnes.

Le climat est doux, mais il est malsain dans

xiiji

les plaines où se trouvent des marais. L'hiver s'y fait à peine sentir, et les chaleurs de l'été y sont tempérées par les vents frais de la mer. Le territoire est cultivé avec soin ; les habitants savent diriger les eaux avec intelligence dans les endroits qui demandent la fraîcheur. On y récolte blé, riz, oranges, citrons, figues, olives, amandes, dattes, la canne à sucre, les plantes potagères des climats équinoxiaux, le coton, la soude. On y recueille du vin en abondance; celui qu'on récolte dans les environs d'Alicante est le plus renommé et le plus recherché dans le commerce. On y élève beaucoup d'abeilles et de vers à soie. Il y a quelques manufactures de toiles, de draps fins, de savon, de papiers, des distilleries d'eau-de-vie et des fabriques de laine. On y pêche le thon et la sardine sur les côtes. Le commerce est généralement très-actif dans toute la province. Pop. :

260.000 hab.

ALICANTE, port de mer d'Espagne, capitale de la province de ce nom, capitainerie générale et à 24 1. de Valence ; lat. N. 38° 20' 41", long. 0. 2° 48' 50". Cette ville est située entre des montagnes ; ses rues sont étroites et mal percées; il n'y a pas de monuments remarquables. Son port est ù l'entrée d'une baie formée par le cap de laHuerta, au N.-E., et celui d'Isia-Plana au S. : ils sont à une distance de 3 1. l'un de l'autre. Les navires peuvent entrer- partout entre ces deux points, en se dirigeant vers le fort bâti sur une montagne à plus de 167 toises de hauteur, et qui en défend l'entrée. Alicante est la ville la plus commerçante de l'Espagne après Cadix et Barcelone; cependant, son commerce n'est pas si considérable qu'il l'était , il y a quelques années. On peut attribuer cette chute à l'émancipation de l'Amérique espagnole, et surtout aux droits oppressifs qui pèsent sur l'introduction en Espagne d'un grand nombre de produits étrangers, et à la contrebande qui se fait par Cadix et Gibraltar. Les-marchandises qui s'exportent d'Alicante sont : soude, amandes, vins, raisins

secs, et une petite quantité d'olives, d'eaude-vie, de figueS, de sel, de laine , de soie.

de-vie, L'Angleterre y achète presque touto d'anis.

la soude : l'exportation s'en élève environ de 50,000 à 90,000 quintaux. On exporte pour le Brésil le vin connu dans le pays sous le nom de vino tinto, et pour Gibraltar, quelques vins secs. Les amandes sont expédiées en partie pour Hambourg. On exporte aussi un peu d'huile. La plus grande partie des dattes qui se vendent en France viennent d'Alicante. Les importations consistent principalement en toiles, poissons salés, tabac, grains, fer, bois de construction, sucre, café, indigo, coton et étoffes de coton. Les toiles, Il dont il s'importe annuellement 500,000 aui nes, viennent presque toutes de France et de Gênes,


Les monnaies dont on fait usage à Alicante sont : la livre ou libra : elle est de 20 sueldos, et le sueldo est de 12 dineros. La livre, appelée peso, contient 10 réaux ; le réal d'Alicante est de 272 maravédis de plata ou de 512 maravédis de veillon ; il faut 11 de ces réaux pour faire un ducat d'Alicante. On peut évaluer la livre d'Alicante à 4 fr. 2 c. de France, et le réal à 44 centimes.

Les poids sont : la carga : elle vaut à Ali- cante 2 1/2 quintaux, ou 10 arrobas ou arroves. Le quintal se compose de 4 arrobas, et l'arroba de 24 grandes livres ou livres de 18 onces, ou de 36 petites livres de 12 onces chacune, poids de Castille. On se sert de la livre de 18 onces pour peser la laine, les fruits, et de celle de 12 onces pour l'épicerie; cependant, toutes les fois qu'un objet est soumis au péage ou à tout autre droit, on emploie constamment la livre castillane de 16 onces. L'arroba vaut 27 liv. 6 onces, avoir du poids, ou 12,416 kil. Le poids de roi, à la douane d'Alicante, est le quintal castillan de 4 arroves ; l'arrove vaut 25 livres de 16 onces chaque, poids d'or et d'argent. Les mesures pour les grains sont : le cahiz ou caffise : il contient 12 barchillos 96 médios, ou 192

quartillos ; le cahiz vaut 10,670 litres. Les liquides s'évaluent au moyen de cantaros de 8 médios ; le cantaro contient 10,670 litres.

On se sert pour mesure linéaire du vara, qui se subdiviseen 4 palmos et égale 0,761 mètre.

Cette ville est passée de la domination des Romains à celle des Goths, de ceux-ci à celle des Maures. Ferdinand II s'en empara dans le XIIIe siècle et la réunit au royaume de Murcie. En 1304, elle fut cédée à Jacques II, roi d'Aragon, et dans la guerre de la succession elle resta fidèle à Philippe V. Mahomed ben Abdelhaman, auteur célèbre par ses beaux vers arabes et par ses Annales d'Espagne, est né dans cette ville, ainsi que le grand théologien et fameux jurisconsulte Ferdinand de Loazas.

ALICATA, v. de Sicile, prov. et distr. de Girgenti. Elle est située dans le val de Mazara, et à 20 1. N.-E. de Modica, sur le bord de la mer; lat. N. 37° 11', long. E. 11° 35'.

Elle a un port protégé par deux châteaux forts. On y fait un commerce assez considérable en grains, pâtes (macaronis), pistaches, amandes, soufre et soude. Pop. : 12,000 hab.

On prend dans ses environs une grande quantité de bécasses.

ALICUN DE ORTEGA, b. d'Espagne, capitainerie générale de Grenade, prov. de Jaen. Elle est célèbre par ses eaux minérales.

ALIDRE, coluber alidras, Linn. Voy.

COULEUVRE.

XVLI-EFFEIYDI , historien grec du xvi' sièeJc, a écrit la vie des sultans Mahomet II, Bojazet II, Selim Ier et Soliman II.

ALIFE, v, du roy. de Naples, proy. de la

Terre de Labour, distr. et cant. de Piedimonte, à 5 1. N. de Capoue. Elle est presque déserte; l'air y est pestilentiel.

ALIGnE ( Étienne d'), chancelier de France , naquit à Chartres, d'une bonne famille. Son mérite lui valut l'entrée au conseil, et, en 1624, le marquis de Vieuville lui procura les sceaux qui lui furent ôtés par suite de l'emprisonnement du maréchal d'Ornano. Il mourut dans sa terre de la Rivièredu-Perche (1635).

ALI-LE-MAGE, fils d'Abbas, Persan, fut un médecin célèbre chez les Arabes, au xe siècle. Il a laissé un cours complet de médecine , qui a été traduit en latin et publié à Venise.

ALIME, alima, genre de crustacés, ord.

des stomapodes, fain. des unicuirassés, Leach.

Caract. : Antennes intermédiaires ayant un pédoncule fort long, composé de trois articles, terminées par trois filets cylindriques inégaux ; antennes extérieures plus courtes que la lame ovale non ciliée qui est annexée à leur base ; yeux très-gros , portés par un pédoncule long et mince ; bouche située fort en arrière , entourée d'appendices, dont les deux plus grands, ou les serres en genou, sont très-grêles, avec leur dernière pièce repliée , courte, très-mince et aiguë ; carapace très-mince, allongée, plus large en arrière qu'en avant, terminée antérieurement par trois pointes, dont l'intermédiaire est fort longue et très-aiguë ; corps et queue allongés et grêles ; premier segment sans pied ; les 2e, 3e et 4e pourvus de petits appendices à peine visibles ; les cinq segments suivants munis chacun d'une paire d'appendices natatoires; dernier article de la queue grand, aplati, mince, transparent, arrondi à sa base, terminé par quatre pointes, dont les deux intermédiaires sont plus postérieures.

Une seule espèce est connue jusqu'à présent, c'est l'alime hyaline, a. hyalina: elle est entièrement transparente ; on la trouve au cap Vert et en Afrique.

ALIMENTS. Ce mot comprend, dans sa signification la plus étendue, toutes les substances animales ou végétales qui, prises à l'intérieur, apaisent la faim et sont susceptibles d'être assimilées. On désigne sous le nom particulier de boissons les liquides qui étanchent la soif et réparentplus spécialement les parties fluides des êtres organisés.

Cependant cette définition ne saurait être rigoureuse, car certains aliments n'apaisent pas seulement la faim mais aussi la soif, tels

sont les fruits; d'un autre côté, il est des boissons qui, quoique liquides, sont chargées de matières nutritives, et font cesser la faim : le vin, le bouillon, etc.

L'alimentation lutte contre les agents destructeurs dont tout être organisé est environné; elle répare les pertes continuelles, et peu à peu reconstitue les trcs. Les animaux


n'ont pas tous la même nourriture; les uns viventexclusivement de végétaux: cesontlesAerbivores. D'autres se nourrissent seulement de la chair des animaux: on les appelle carnivores ou carnassiers. Il en est qui vivent de poissons (piscivores) ; d'autres d'insectes (insectivores ) ; enfin, certains zoophytes ne sem-

blent vivre que d'eau. L'homme seul est omnivore; il s'assimile indifféremment les animaux et les végétaux; et les aliments exclus de sa table sont en petit nombre, et doués de propriétés désagréables ou nuisibles. Le régne minéral seul ne fournit point d'aliments à l'homme ; il y puise des ASSAISONNEMENTS et des MÉDICAMENTS. Voy. ces mots.

ALUIENTUS (Cincius), historien romain, vécut vers 150 avant J.-C. Il écrivit l'histoire d'Annibal et celle de Gorgias de Léontium. Ses ouvrages sont perdus.

ALUIPE, moine du couvent des Grottes , à Kiev, vécut dans le XIIe siècle. C'est le peintre le plus ancien de la Russie. Il donna gratis ses tableaux aux églises.

AL1PAIVDRE, historien , né à Syracuse , a écrit une Histoire romaine en six livres, qui est perdue. On ignore en quel tempsil a vécu.

ALIPJUS, d'Antioche, géographe du IVe siècle, dédia à l'empereur Julien une Géographie, qui fut publiée à Genève, en 1628, par Jacques Godefroi. Julien l'avait chargé de rebâtir le temple de Jérusalem.

ALIPRAXDI (Buonamente), né à Mantoue dans le xve siècle, est auteur d'une histoire de sa patrie, ouvrage médiocre, en vers tercets , dont Muratori a publié des fragments dans ses Antiquités italiennes.

ALISIER , cratœgus, icosandrie, digynie, Linn. ; cl. 21, arbres rosacés, sect. 8, Tourn. ;

fam. des rosacées, Juss. Les alisiers, qui ont été longtemps confondus avec les amélanchiers, les azéroliers et les néfliers, forment un genre distinct, qui se compose seulement de trois ou quatre espèces. Caract. : Bois d'une odeur agréable; écorce grisâtre; feuilles ovales, dentées, d'une teinte argentée en

dessous ; lleurs Diancnes portées sur des pedoncules cotonneux ; pour fruits, des baies globuleuses, ombiliquées, de couleur rouge.

ALISIER BLANC OU COMMUN, ARIA, ALOUCHIER. ALLIER, DROULLIER. Arbrisseau de 12 à 20 pieds et plus ; feuilles molles, garnies en dessous d'un coton blanc abondant, qui recouvre aussi les pétioles des feuilles, les jeunes rameaux et le calice de la fleur ; baies d'un rouge éclatant à leur maturité, acerbes, mais devenant mangeables quand on les a fait blassir, c'est-à-dire attendrir par un

commencement de fermentation. Cet alisier aime les terrains calcaires et secs, et vient bien dans les sols sablonneux ; son bois est fort estimé.

ALOUCHE DE BOURGOGNE. Il paraît être une variété du précédent, dont il ne se dis-

tingue que par ses feuilles plus longues et par ses baies, dont la forme se rapproche de celle de la poire.

ALISIER A LARGES FEUILLES ou DE FONTAINEBLEAU. Il se distingue de l'alisier commun par des feuilles plus larges du double, plus fortement lobées, plus profondément dentées, un peu pointues, anguleuses, surtout vers leur base, et par des fruits plus gros, d'un rouge jaunâtre et d'un goût amer.

ALISIER TORMINAL OU ANTIDYSSENTÉRIQUE.

Rameaux de couleur rougeâtre ; feuilles assez larges, échancrées en cœur à la base, divisées en cinq ou sept angles ; fruit astringent, autrefois employé en médecine contre la dyssenterie.

Toutes ces espèces viennent de graines , mais plus aisément de greffes sur l'aubépine et le poirier : la beauté de leurs fleurs et de leur port, l'éclat de leurs feuilles, qui paraissent argentées quand le vent les agite, ont fait donner aux alisiers une place dans les bosquets d'agrément. Les qualités du bois le font rechercher des tourneurs et des facteurs d'instruments.

ALISMACEES, famille de plantes monocotylédones , formée par Richard aux dépens de celle des joncs de Jussieu, et comprenant une douzaine de genres, qui ont pour type l'alisma : ce sont des herbes croissant pour la plupart dans des lieux humides et sur les bords des étangs ou des ruisseaux. Leurs feuilles sont engainantes à la base; le calice de la fleur est formé de six sépales, dont les trois inférieures sont généralement colorées ; les pistils sont réunis plusieurs ensemble dans une fleur : chacun d'eux contient, dans une seule loge, un ou plusieurs ovules ; les fruits sont de petites capsules sèches ; les graines sont formées d'une petite membrane sèche contenant un gros embryon.

ALIX, fille de Thibaud IV, comte de Champagne, embellit la cour de son père par ses grâces, ses talents et la douceur de son caractère. Elle devint (1160) l'épouse de Louis-le-Gros, à qui elle donna un fils , qui fut Philippe-Auguste. A l'époque du voyage de ce prince dans la Terre-Sainte, Alix.

nommée tutrice de l'héritier du trône, gouverna la France avec une sagesse remarquable. Elle mourut à Paris en 1206.

ALIZERIAB, musicien arabe du IX" siècle , fonda à Cordoue une école de musique dont les élèves ont fait longtemps les délices de l'Asie.

ALJUBARROTA, b. de Portugal, prov.

d'Estramadure, comarca d'Alcobaça, et à 5 1. de Leira. Il y a des fabriques de faïence

et de poterie.

ALKEKENGE ou COQUERET, physalis, pentandrie monogynie, Linn.; alkekengi, el. 2, infundib., sect. 7, Tourn.; fam. des � salanées, Juss. Sous-arbrisseaux ou herbes, l à feuilles géminées dans quelques espèces ;


les fleurs extra-axillaires, solitaires ou réunies en nombre ; corolle en rosette; étamines conniventes ; baies à deux loges dans le calice renflé en vessie.

Ce genre a plusieurs espèces ; les plus communes sous notre horizon sont: L'ALKEKENGE COMMUN, physalis alkekcngi.

Les tiges, hautes d'une coudée, un peu vetues, portent des fleurs blanches; la baie, grosse comme une cerise, ronde, molle, rouge, a pour enveloppe une membrane à

cinq angles. Commune en France.

L'ALKEKENGE SOMNIFÈRE , physalis somnifera. Sa tige est sous-ligneuse ; sa fleur est celle de la belladone, et ses fruits ceux de l'espèce précédente. Commune en Espagne.

L'ALKEKENGE TORTUEUX , flexuosus. Il diffère par ses fleurs plus petites, par ses rameaux courbés deux fois, et par ses feuilles insérées aux angles extérieurs des courbures.

Originaire des Indes.

On mange communément, en Espagne, les fruits de l'alkekenge, et les habitants des campagnes l'emploient pour colorer leur beurre ; le suc aigrelet qu'il contient est le contre-poison du solanum. Trois ou quatre de ces fruits sont ordonnés dans la rétention d'urine et l'hydropisie. On a fait un vin, par son mélange avec le jus du raisin , qu'on dit utile contre les coliques néphrétiques.

ALKMAAR (Henri d'), poëte du xve siècle, est auteur de la célèbre fable du Renard, Reineke devoss, poëme bas-saxon, où sont ingénieusement représentés la plupart des défauts des hommes. C'est une imitation du poëme en vieille prose française de Pierre de Saint-Cloud. Goëthe y a puisé des idées.

ALHMADE (Corneille van), écrivain hollandais, né en 1654, a composé un Traité sur les anciens tournois; Monnaies des comtes de Hollande; Des cérémonies pratiquées dans les inhumations ; Du blason ; Des cérémonies pratiquées dans les repas; un Journal de ce qui s'est passé à hotlerdam dans la guerre intestine des lloëck et des Cabilliaux, etc.

ALKMAER, ALKMAAR , ville du roy. de Hollande, chef-lieu d'arr. etdecant., à 61.

1/2 d'Amsterdam. Elle est fortifiée. C'est le siège d'un tribunal de première instance du ressort de la cour supérieure de La Haye. On fait dans les environs d'Alkmaer le meilleur beurre et le meilleur fromage de toute la Hollande. Son commerce consiste en bestiaux, chevaux , grains, beurre, fromage et fleurs.

ALL (Joseph), né à Ashby, dans le comté de Leicester (1579), évêque d'Exeter, puis de Norwich, fut emprisonné sous Charles Ier, et dépouillé de ses biens. Il composa un traité contre les voyages, et d'autres ouvrages qui le firent surnommer le Sénèque anglais.

ALLADIUS, roi des Latins, contrefaisait, cut-on j )e tonnerre au moyen de ses machi-

nes. On veut qu'il ait été tué par la foudre , vers l'an 885 avant J.-C.

ALLAGXA DI SESIA, viii. des États sardes, division de Novara. près de Varallo (Valsesia ). Il y a dans ses environs des mines de cuivre qui fournissent 3,000 quintaux par an. Pop. : 1,700 hab.

ALLAIIABAD, ancienne province de l'Hindoustan Propre, et partie du ci-devant Empire du grand Mogol, bornée au N. par les provinces d'Aoude et d'Agra, au S. par les provinces deGandouanah, et à l'O. par celles de Malwah et d'Agra. Sa longueur est d'environ 87 1., et sa largeur de 43. Ses principales divisions actuelles sont : le district d'Allahâbad, le territoire de Rewah, Bénarès, Myrzapour, le district de Bendelkend, ceux de Khanpour et de Djouanpour, et le territoire de Manckpour. Cette province est plate et très-fertile. Les principales rivières qui la traversent sont dans le N. le Gange, la Djemnah, le Goumty et le Caramnassa. On cultive dans cette province l'opium, le sucre, l'indigo, le coton; on y trouve des diamants, du salpêtre, et l'on y fabrique des toiles de coton. L'Allahâbad est comprise dans les possessions médiates de la compagnie anglaise, à l'exception d'une faible partie du territoire de Bendeikend, gouvernée par de petits chefs indigènes, sous la protection britannique.

Cette province dépend de la présidence du Bengale; Allahâbad en est la capitale.

ALLAHABAD , distr. de l'Hindoustan anglais, présidence de Calcutta, ancienne prov.

d'Allahâbad. Il est composé principalement du territoire de la ville d'Allahâbad, et est traversé par le Gange et la Djemnah. Le sol est très-fertile ; on arrose ses terres pendant la sécheresse, et l'on y récolte beaucoup de froment. On y fabrique des toiles de coton communes. Ce district fut cédé aux Anglais en 1801, et depuis ce moment son commerce et sa culture ont pris plus d'extension. Le commerce de transit consiste en sel de Sambher, fer brut, coton et châles.

ALLAIIABAI), v. de l'Hindoustan anglais, cap. de l'ancienne province de ce nom, cherlieu de district, présidence de Calcutta. Elle est située au confluent du Gange et de la Djemnah , et à 19 1. de Bénarès. Il y a un fort à peu de distance de la ville, bâti sur une langue de terre; il touche presque au Gange d'un côté, et de l'autre il est baigné par la Djemnah. Il commande entièrement la navigation des deux fleuves, et passe pour imprenable depuis les travaux que les Anglais y ont faits pour en augmenter les fortifications; l'on peut ajouter qu'il est aussi maintenant, sous plus d'un rapport, la principale place d'armes de l'Inde anglaise. Cette ville est regardée par les Hindous comme la reine des cités saintes ; elle est i isitée annuellement par un grand nombre de pèlerins. Elle vient d'être désignée pour chef-lieu de la nouvelle


présidence que l'on vient de créer. Les objets les plus remarquables de cette ville sont : la Djemâ'mesdjed, l'ancien palais du sultan Khosrou, avec les jardins qui en dépendent.

Pop. : 20,000 hab.

- ALLAIIVVAL (Léonor-Jean-Christine Soulas d'), poëte français, né à Chartres, a fait plusieurs comédies, dont les principales sont L'embarras des richesses et L'école des bourgeois, et quelques autres ouvrages assez remarquables, qui ne produisirent pourtant pas assez pour l'empêcher d'aller mourir à l'Hôtel-Dieu (1753).ALLAIS ( Denis-Vairasse d'), né à Allais, au xvii* siècle, fut soldat dans sa jeunesse, puis professeur d'anglais et de français. Il est auteur de VHistoire des Sevarambes, fiction ingénieuse où l'on découvre un nouveau système.de gouvernement et de .religion.

ALLAM (André), né à Garsingdon, dans le comté d'Oxford (1655), traduisit en anglais la Vie d'Iphicrale, et aida Wood dans la. composition de son Histoire des savants d'Ox-f.rd. Il mourut en 1685.

ALLAMANDA, pentandrie monogynie, Linn. ; fam. des apocinées, Juss. Arbrisseau laiteux, sarmenteux, noueux, à feuilles verticillées,'au nombre de trois ou de quatre sur les n««ds ; les fleurs en corymbes, dichotomes, axillaires; des bractées sur les dichotomies ; corolle contournée ; capsule lentiforme , redressée, héris-sée, uniloculaire , bivalve, polysperme.

ALLAMANON (Bertrand), troubadour distingué du XIIIe siècle, possédait la terre d'Allamanon , dans le diocèse d'Avigçon. La dame de ses pensées futPhanettedeGantelmi, présidente à Tarascon, qui n'eut pour lui que des rigueurs.

ALLANTOIDE, sorte de vésicule allongée, située entre le chorion et l'amnios du fetus, et qui communique avec la vessie par un conduit qu'on nomme ouraque. Cette membrane, très-apparente dans les quadrupèdes, s'aperçoit difficilement dans l'œuf humain.

ALLARD ( Guy), mort en 1716, a composé l'Histoire des maisons du Dauphine, et autres ouvrages sur ce pays.

ALLARD, née en 1738, fut une célèbre danseuse à l'Opéra de Paris. Elle mourut à l'âge de 60 ans.

ALLARD (Jean-François), né à Saint-Tropez, dép. du Var, le 9 mars 1785, suivit de bonne heure la carrière des armes ; à 18 ans il faisait partie de la garde impériale et s'était déjà fait remarquer par son courage. Le maréchal Brune se l'attacha en qualité d'aidede-camp ; il fut nommé capitaine de dragons et chevalier de la Légion-d'Honneur. Lors de la chute de l'Empire, en 1815, AWard, après avoir échappé aux massacres du midi de la France, se réfugia en Italie. Quelques années plus tard il partit pour l'Egypte, d'où

il serendità Ispahan.Là, il reçut bon accueil d'Abbas-Mirza, qui lui fit force avances : dégoûté d'attendre la réalisation de ces promesses , et d'après le conseil d'un vieux roi de Caboul, il se rendit à Caboul où il espérait enfin trouver l'aliment nécessaire à son activité et à son courage : dans cette nouvelle résidence il apprit le nom et les exploits de Randjit-Singh, roi de Lahore, qui s'occupait à fonder un Empire puissant dans ces contrées barbares. Allard n'hésita plus, et sur-le-champ il se rendit à L&hore, où il arriva aii mois de mars 1822. Le rajah lui fit le plus bienveillant accueil et lui confia l'organisation de son armée. Allard organisa et disciplina des troupes nombreuses et puissantes; il fit adopter le costume de nos soldats de l'Empire ; le drapeau tricolore fut leur enseigne, et les sujets de Lahore obéirent à des commandements en langue française.

Pour récompenser de si importants services, Randjit-Singh donna sa nièce à l'officier français, et le nomma généralissime de ses armées. Arrivé à ce poste éminentet comblé d'honneurs, le général Allard voulut revoir sa patrie ; après quelques dillicullés, le roi consentit à le laisser partir. Vers la fin de 1835, le général se rendit à Paris, avec ses enfants, qu'il voulait faire instruire en France ; il reçut de la cour un bienveillant accueil, et fut ol!!léco.'!lmndant e laLégio-.d'H?nn_ur.

En lij, il retourna dans sa patrie adoptive, où il mourut trois ans après.

ALLART ( Marie-Gay ), née à Lyon vers 1780, est auteur de plusieurs romans, tels que Eléonore de-Rosalba, traduit de l'anglais; Albertine de Sainte-Albe.

ALLAZZI (Léon), né dans l'île de Chio en 1586, se rendit à Rome, où il devint, sous Alexandre VII, garde de la bibliothèque du Vatican. Il vécut dans le célibat, sans entrer dans les ordres, et mourut en 1669.11 a composé un grand nombre d'ouvrages sur la réunion de l'Eglise grecque, sur les livres ecclésiastiques des Grecs, etc.

ALLÉ (Jérôme), théologien italien du XVIIe siècle, fut un prédicateur distingué.

On a de lui des sermons, des poésies, et des drames tirés de l'Ecriture-Sainte.

ALLECTUS s'était attaché à Carausius , général romain, qui avait usurpé la pourpre impériale en Angleterre. Devenu son lieutenant, il commit des exactions criantes.

La haine qu'il inspirait l'effraya : il se liàta d'assassiner Carausius. Asclépiodote, général de Constance-Chlore, lui livra bataille et le tua en 297.

ALLECULA, genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, assez rapproché de celui des cistelles. Caract. : têlei ovale; yeux grands, oblongs, transverses; antennes assez distantes , sétacées, insérées en avant des yeux ; corps oblong, glabre, sans rebord ; corselet étroit ; élytres dures, convexes, de la gran-


deur de l'abdomen ; pattes longues ; tous les tarses composés de quatre articles.

On trouve ces insectes dans les lieux sablonneux, arides; ils montent sur les plantes ; leur marche est rapide, mais ils se laissent tomber lorsqu'on cherche à les saisir. Ou ne connaît pas encore leur métamorphose.

ALLEGHANY, grande chaîne de montagnes de la partieS.-E. de l'Amérique Septentrionale , la principale d'un groupe très-remarquable. Ce groupe, sous le nom de groupe des Alleghanys, comprend toutes les chaînes situées à l'E. du cours de l'Ohio et du Mississipi, et qui s'étendent depuis le 34° jusqu'au 48° parallèle, près de l'embouèhure du fleuve Saint-Laurent. Sa longueur totale, du S.-O. au N.-O., est de plus de 500 ]. ; et sa largeur, de 30 à 50. Il forme, dans son ensemble, un long plateau couronné par plusieurs chaînes de montagnes ou de collines; il se compose de plusieurs bandes parallèles. Les deux chaînes les plus remarquables sont : la chaîne orientale et la chaîne occidentale : elles séparent les eaux qui descendent vers l'Atlantique de celles qui se jettent dans le fleuve Saint-Laurent et dans le Mississipi.

- La chaîne orientale est connue sous le nom de Montagne Bleue (Blue-Ridge) : elle commence dans la Géorgie et se termine sur les bords de l'Hudson. Un rameau se détache de cette chaîne, et porte le nom de Montagne de S. On peut rattacher à cette chaîne , le groupe nommé Calls-Hill, et les Montagnes Blanches. La chaîne occidentale est celle du mont Cumberland : sa longueur est d'environ 100 J. ; il coule de ces rochers escarpés un grand nombre de sources , dont les eaux vont grossir l'Ohio.

On trouve que ces montagnes sont principalement composées de calcaire , de grès rouge ancien, de psammite ou de grès micacé, de gneiss : l'on y rencontre l'émeraude, le grenat, le fer sulfuré, l'aimant, le fer oxidé, la plombagine , le cobalt arsenical, le cuivre oxidé gris , le titane, le zinc sulfuré.

ALLEGRAIN (Ètienne), paysagiste, élève de Philippe de Champagne, mourut peintre du roi en 1736. Il a gravé à l'eau forte plusieurs de ses compositions.

ALLEGHANY, riv. des Etats-Unis, un des affluents de l'Ohio. Elle prend sa source au N., dans les terres les plus élevées de la Pensylvanie; elle se joint à la Monongahela à Pittsburg. La réunion de ces deux rivières forme l'Ohio. L'Alleghany est navigable pour des bateaux de 10 tonneaux, depuis Hamilton, à 95 1. environ au-dessus de Pittsburg: ALLEGHANY, plusieurs pays des EtatsUnis. Trois comtés : le lerenMaryland, 8,600 hab.,, cheMieu Cumberland; le 28 en NewYork, 9,300 hab., cheWieu Angelica ; le 3" en Pensylvanie, 35,000 hab., chef-lieu Pitts-

burg. Cinq districts en Pensylvanie ; le lv comté d'Armstrong ; le 2e comté Cambria ; te 3* comté Huttingdon ; le 4e comté Somerset; le 5e comté Venango.

ALLEGHANYTOWN, y. des Etats-Unis, dans le comté d'Alleghany, près de Pittsbirg.

Elle est remarquable parla belle prison (pe nitentiary) qu'on y a construite il y a quelques années.

ALLEGRETTO DEGLI ALLEGRETTI est auteur d'un Journal de Sienne, de 1450 à 1496, intitulé : Diarii Sanesi, inséré dans le tome 11 des Ecrivains italiens de Muratori.

ALLEGRI (Jérôme), célèbre chimiste de Vér