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Titre : Manuel du canonnier breveté : neuvième partie du tome premier du règlement sur le service de l'artillerie à bord des bâtiments de la flotte (18e édition approuvée par décision ministérielle du 13 janvier 1914, mise en service par circulaire du 11 juillet 1915) / Marine nationale

Auteur : France. Marine. Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1915

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) -- Histoire des unités

Sujet : Forces armées françaises

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33971118c

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (XXIV-189 p.) : fig. en noir et en couleurs ; in-16

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Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Description : Règlements

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k65261391

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-16207

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 05/07/2013

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MANUËL

DU

CANONNIER BREVETÉ


r 5151

DE LA NOMENCLATURE DES DOCUMENTS.


RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

MARINE NATIONALE

MANUEL DU CANONNIER BREVETÉ NEUVIÈME PARTIE DU TOME PREMIER DU RÈGLEMENT SUR LE SERVICE DE L'ARTILLERIE À BORD DES BÂTIMENTS DE LA FLOTTE DIX-HUITIÈME ÉDITION APPROUVÉE PAR DÉCISION MINISTÉRIELLE DU 1 3" JANVIER 1914 MISE EN SERVICE PAR CIRCULAIRE DU 1 1 JUILLET 1 915

PARIS IMPRIMERIE NATIONALE

11)15



TABLE DES MATIÈRES.

AVANT-PROPOS.

Pages.

1. Brevet (délivrance, retrait, réintégration, suspension). - Certificat de pointeur et de télémétriste. ix II. Nolos. — Avancements. M

III. Changement de spécialité» — Réadmissions et rengagements xv IV. Classement et numérotage de l'équipage. xvi V. Sac. XVIII

VI. Solde et accessoires de solde. XXII

TITRE PREMIER.

CANONS. - CULASSES.

CHAPITRE 1. Canons. 1 CHAPITRE II. Culasses. 6

CHAPITRE III. Extraction. 10 CHAPITRE IV. Obturation. LA

CHAPITRE V. Appareils de mise ilt, feu 1 [>


TITRE II.

AFFÛTS.

CHAPITRE I. Tourelles. - Casemates. 19

CHAPITRE II. Affûts proprement dits a h CHAPITRE III. Freins. 35 CHAPITRE IV. Récupérateurs. 61 CHAPITRE V. Appareils de pointage h 5

TITRE III.

RAVITAILLEMENT ET CHARGEMENT.

CHAPITRE I. Ravitaillement. 67 CHAPITRE IL Chargement. 65

TITRE IV.

APPAREILS DE CHASSE D'AIR. 73

TITRE V.

APPAREILS DE VISÉE 77

TITRE VI.

APPAREILS DE TRANSMISSION D'ORDRES DR TIR.

CHAPITRE I. Généralités..,. 87 CHAPITRE If. Transmissions instantanées. 88


CHAPITRE 111. Transmissions volantes et transmissions optiques. 96 CHAPITRE IV. Téléphones' 98 CHAPITRE V. Portevoix.:. 103

- -

TITRE VII. - TBES:'CANONS. : : ;. ::. 105 .., <-. <-

TITRE VIII.

MUNITIONS.

CHAPITRE I. Généralités sur les explosifs 1 og CHAPITRE II. Munitions chargées en poudre B. — Artifices de mise de feu. 111

CHAPITRE III. Projeètiles. 121 CHAPITRE IV. Soutes à munitions, arrimage, entretien, surveillance des muni tions 128

TITRE IX.

NOTIONS SUR LA CONSTRUCTION DES NAVIRES DE COMBAT. 143

TITRE X.

ENTRETIEN DU MATÉRIEL D'ARTILLERIE.

CHAPITRE I. Entretien courant. 169 CHAPITRE Il. Petites réparations courantes. 156


TITRE XI.

NOTIONS D'ÉLECTRICITÉ.

CHAPITRE 1. Gourant électrique. 165 CHAPITRE II. Lampes à incandescence. 176 CHAPITRE III. Electro-aimants. — Appareils électriques. 178 CHAPITRE IV. Piles. 187


AVANT-PROPOS.

I. BREVET (DÉLIVRANCE, RETRAIT, RÉINTÉGRATION, SUSPENSION). — CERTIFICAT DE POINTEUR ET DE TUEMETRISTE. - II. NOTES. - AVANCEMENTS. — III. CHANGEMENTS DE SPÉCIALITÉ, RÉADMISSIONS ET RENGAGEMENTS. IV. CLASSEMENT ET NUMEROTAGE DE L'ÉQUIPAGE. V. SAC. — VI. SOLDE ET ACCESSOIRES DE SOLDE.

1. Brevet élémentaire de canoanier (délivrance, retrait, réintégration, suspension).

Certificat de pointeur et de télémétrlste.

Délivrance du brevet.

Le brevet élémentaire de canonnier est délivré après examen à l'Ecole de canonnage et à bord des bâtiments armés.

Motifs d'élimination de l'École.

Les apprentis en instruction'à l'Ecole de canonnage peuvent être éliminés pour : 1 D Insuffisance d'instruction ou de travail;


20 Inconduite; 3° Raison de santé.

Les apprentis éliminés pour insufifsance ou inconduite soit dans le courant de la période d'instruction, soit à la suite des examens de sortie ne, peuvent- revenir à l'Ecole dont ils ont été éliminés où dans le cas d'élimination pour inconduite être destinés à une autre école avant d'être entrés dans la dernière année de leur.lien au service et d'avoir contracté un nouveau lien. Ils sont remis au service général en qualité d'apprentis-marins ou de matelots saps spécialité.

-. Les apprentis éliminés pour inaptitude physique peuvent être destinés immédiatement et directement à une autre école pour y attendre l'ouverture des cours. Ceux de bonne conduite dont l'instruction a été interrompue par suite de maladie peuvent être ultérieurement renvoyés - à l'Ecole s'ils en font la demande.

Certificat de pointeur.

Les canonniers ayant fait preuve d'aptitudes particulières au tir peuvent recevoir un certificat de pointeur délivré à l'École de çanonnage.

Certificat de télémétriste.

Les marins ayant fait preuve de l'aptitude nécessaire pour être utilisés en qualité de télémétristes de direction de tir peuvent obtenir, après examen, un certificat de télémétriste.

Retrait ou suspension du brevet ou certificat.

Réintégration.

Les marins pourvus du brevet élémentaire peuvent, soit pour cause de négligence répétée dans le service, soit pour cause d'inconduite, soit lorsqu'ils ont perdu les


qualités professionnelles ou physiques nécessaires pour remplir les fonctions auxquelles les appelle la possession de leur titre, être privés ou suspendus de leur brevet par une Commission d'enquête.

Ceux qui, en plus de leur brevet, possèdent un oertificat accessoire, peuvent pour les mêmes motifs et dans tac marnes conditions, être privés ou suspendus soit de leur certificat, soit de leur certificat et de leur brevet.

Tout marin auquel le brevet ou le certificat ou les deux titres ont été retirés peut, après un délai d'au moins six mois d'embarquement, être remis en possession de ce ou ces titres sur la proposition d'une Commission d'enquête. Toutefois, si le retrait a été prononcé pour cause d'inconduite, ce délai est d'au moins un an d'embarquement.

II. Notes. — Avancements.

Notes.

Tout homme appartenant au corps des équipages de la flotte reçoit, tous les six mois, des notes semestrielles ordinaires et, le cas échéant, des points supplémentaires, des points semestriels complémentaires et des points exceptionnels.

Les notes sont inscrites au fur et à mesure sur les livrets de solde et matricule.

Les premiers maîtres ne reçoivent pas de notes chiffrées.

Notas semestrielles ordinaires.

Elles comprennent deux notes : b et c, variant chacune de o à 20. La note de valeur professionnelle b est donnée par l'officier chef de détail sous les ordres duquel l'homme est le plus directement placé. La note de valeur génth ale c est donnée par le Commandant.


L'Échelle des notes b et c est : ao, parfait. — 19, ex, ceptionnel. — 18 , supérieur. — 17, 16, excellent.— 15, 1 k, très bon. — 13, 12, bon. -11,10, assez bon.

— 9,8, passable. — 7,6, médiocre. — 5,4, mauvais.

— 3,2, très mauvais. — 1, presque nul. — o, nul.

La somme des deux notes b et c est appelée note A.

Tout homme changeant de destination en cours de semestre reçoit des notes provisoires dont il est tenu compte lors de l'attribution des notes semestrielles ordinaires b et c.

Points supplémentaires.

Les matelots qui obtiennent le brevet élémentaire de canonnier reçoivent des points supplémentaires, variant de o à 120 suivant le nombre de points obtenu aux examens de sortie. Ceux qui obtiennent le certificat de pointeur reçoivent, d'autre part, des points supplémentaires variant de 3o à 60.

Il est attribué, lors de l'arrivée au service, des points supplémentaires d'instruction élémentaire, variant de o à 100 suivant la classe; tout marin avançant ensuite d'une classe reçoit ao points supplémentaires.

Points semestriels complémentaires.

Ces points peuvent être accordés par le commandant à la fin du semestre, aux officiers-mariniers, quartiersmaîtres et marins brevetés qui, en raison de leur supériorité dûment constatée, semblent particulièrement désignés pour arriver rapidement au grade supérieur.

Les conditions de service et de conduite exigées pour obtenir ces points sont : avoir rempli effectivement les fonctions de son grade pendant 150 jours au moins dans le semestre et n'avoir encouru aucune punition (même avec sursis) autre que le peloton, sauf certains cas exceptionnels , et n'avoir pas eu pendant les deux derniers semestres de notes semestrielles b et c inférieures à 16.


Le nombre des points à attribuer est compris entre 20 et ko.

Le nombre total des points que peut accorder le commandant dépend du nombre de gradés et brevetés réunissant les conditions. Les instructeurs de tout grade forment un group e à part auquel est attribué un nombre total de points spécial.

Points exceptionnels.

Ces points peuvent être accordés par le Ministre, dans les limites de o à 100 : 1° pour les actes de sang-froid, de courage, les blessures reçues en service commandé; 9° pour les travaux personnels d'un caractère professionnel et original, présentant une réelle valeur ou dénotant une capacité supérieure; 3° aux marins qui se sont particulièrement distingués dans les concours d'honneur.

Points négatifs.

Ces points sont attribués aux punitibns encourues d'après le tarif suivant : Arrêts simples, 2. — Arrêts de rigueur, 4. — Consigne, 1. — Police simple, 1. — Police double, 2. — Prison nominale, 3. — Prison effective, h.

Avancements.

Les apprentis-marins, à l'âge de 18 ans, sont nommés matelots de 3e classe après une année d'embarquement, y compris le temps d'embarquement comme mousses.

L'obtention du brevet élémentaire de canonnier entraîne les avancements suivants du jour de la nomination, sans condition de service : les apprentis-marins passent matelots de 21 classe; les matelots de 3" et de 2e classe passent à la classe supérieure.

Les cannoniers brevetés élémentaires sont ensuite avancés en classe, à la fin de chaque semestre, en suivant l'ordre déterminé par le total des points acquis sans condition de service.


Promotion. — Les canonniers brevetés élémentaires ne peuvent être promus au grade de quartier-maître qu'après avoir accompli 6 mois de service à bord des navires armes.

Ils doivent savoir lire, écrire et un peu calculer, c'est-à-dire posséder la k" classe d'instruction élémentaire.

Les quartiers-maîtres canonniers peuvent être promus au grade supérieur après avoir servi pendant un an au moins dans leur grade à bord des navires armés et satisfait à up examen d'aptitude.

Les grades de maître et de premier-maître ne sont accessibles qu'aux gradés munis du brevet supérieur.

Les nominations sont faites par le Ministre, trimestriellement, en suivant le classement déterminé par le total des points acquis ; en sont exclus, les marins de tout grade n'ayant pas eu la mention rfapte" ou ayant encouru 8 jours de prison dans le semestre.

Les premiers-maîtres, après un examen, peuvent être promus ofifciers des Equipages de la Flotte.

Brevet supérieur. Les seconds-maîtres et quartiersmaîtres peuvent, sous certaines conditions, concourir chaque semestre pour l'admission au cours du brevet supérieur. Les titulaires de ces brevets peuvent seuls accéder aux grades de maître et de premier-maître.

Les quartiers-maîtres titulaires du brevet sont promus seconds-maîtres à la sortie du cours.

Cours préparatoire des élèves-officiers. — Peuvent concourir pour l'admission à ce cours : i° Les seconds-maîtres canonniers, sans qu'ils soient astreints à aucune condition préalable d'embarquement; a0 Les quartiers-maîtres canonniers réunissant cinq années de services effectifs, dont un an de service à la mer dans le grade.

Les matelots brevetés canonniers qui ont la mention rapten et une conduite irréprochable peuvent être promus


d'office quartiera-mattres à la suite d'un examen spécial institué en vue de leur admission ultérieure aux cours des élèves-officiers.

III. Changement de spécialité. - Réadmissions et rengagements.

Changement de spéoialité.

Sauf le - cas où les intéressés ne possèdent plus l'aptitude physique ou professionnelle nécessaire pour continuer à r rldre des services dans leur spécialité, les demandes; de changement de spécialité ne peuvent être tmulérsJ que par les oiffciers-mariniers, quartiersmaîtres ou marins qui sont sur le point d'arriver à l'expiration de leur premier lien de service, et qui sont susceptibles d'êlre admis dans le cadre de maistrance ou de contracter un rengagement ou une réadmission.

Réadmissions et rengagements.

La durée des réadmissions et rengagements est, en principe, fixée à trois ans ; elle peut dans certains cas être de deux ans seulement. On peut les contracter au moment de l'envoi en congé illimité ou dans la dernière année de la période de service actif. Le marin dont les antécédents laissent à désirer peut être ajourné par la Commission des réadmissions pour une durée déterminée.

A chaque réadmission ou rengagement, le marin présent au service a droit à un congé de deux mois à solde n° i, ou de quatre mois à solde n° 5, suivant le cas. Il est mis en demeure d'en jouir au moment fixé ou d'y renoncer définitivement.

11 reçoit, aussitôt qu'il a signé l'acte qui le lie de nouveau au service, une prime variable suivant le grade, la spécialité et la durée du nouveau lien qu'il a souscrit.


Cette prime est incorporée dans la solde après 16 ans de service.

Les quartiers-maitres et marins qui ont quitté le service, ou qui onl été ajournés par la Commission des réadmissions, n'ont droit ni à la prime ni au congé.

IV. Classement et numérotage de l'équipage.

Le fractionnement de l'équipage est basé sur les nécessités du service de veille en temps de guerre.

Le bâtiment est généralement divisé en quatre secteurs de veille : Tribord avant, bâbord avant; Tribord arrière, bâbord arrière.

Bordées de veille.

Les tribordais composent la 1" bordée de veille; les bâbordais composent la 2* bordée de veille. Dans chaque bordée de veille, il y a une section affectée à chaque secteur de veille. La réunion des deux sections qui arment deux bords différents forme une division.

Celle répartition esl indiquée dans le tableau suivant :

BordëM de veiUe. 2° (Bdbordais). 1" (Tribordais).

Div i s i ons. 2e. 4". 1 ™. 3°

Sections 2". 4". 6e. 8e, l10..à". 5e. 7*

S".on. ;1: I :¡:


Bordées de combat.

La 1" bordée de combat comprend les 1" et «2e divisions (1", a", 3' 4e sections). La a* bordée de combat comprend les 3* et â" divisions (5', 6e, 7e et 8' sections).

L'affectation des sections aux différents secteurs est donnée dans le tableau suivant :

BORDÉES BÀBOR- TRlBORBORDÉES BÂBOR- TRIBORDAIS. BABORDAIS. DAIS.

de DAIS DAIS.

COMBAT.

1 Bordée de Jy rombal (iru rL :~ et 21 dhi- Il" 3. lf% Vl tO ire nions) Section. Section, ff jj 1^1 SPI'Lion. Spction.

11* t 2* bordée de II g 1 | combat (3, ï I S!

et 4* diyi- 8* 7" |l 1 6* 5* sions) Section. Section. Il Section. Section.

Séries de combat.

Une série, divisée en deux demi-séries (une par bordée de veille) comprend tous les hommes affectés à l'un des éléments d'action offensif ou défensif du bâtiment. Les canonniers sont affectés aux séries de combat relevant du service tr Artillerie".

Appels.

Chaque chef de demi-série rend compte de l'appel de sa demi-série à son chef de série.


Service courant de l'équipage.

Les jours d'instruction, le service de jour est fait par bordées de combat; l'une est dite bordée d'instruction, et l'autre : bordée de service (comprenant une division de service et une division de corvée ).

Le reste du temps, le service est fait par bordées de veille.

Numérotage de l'équipage.

Dans le numéro affecté à chaque homme, le chiffre dep centaines indique le numéro de la section. La spécialité de l'homme est indiquée par les chiffres des dizaines et des unités (de oo à 09 pour les canonniers, artificiers et armuriers ).

V. Sac. composition l'églementaire. — Marquage.

Inspection.

Les effets sont marqués au moyen de la plaque individuelle réglementaire. Le numéro matricule est imprimé au moyen d'une brosse ou d'un tampon imprégné d'une encre indélébile et non corrosive. Les chaussures, les brosses et les couverts geat piarqués au moyen de poinçons en acier existant à bord.

Les effets entrant dans la composition réglementaire du sac sont énumérés ci-dessus dans l'ordre où ils doivent être rangés à l'inspection, avec la manière de les marquer.

Paletot : 1. — Entre les épaules, à hauteur du milieu de l'emmanchure; Bonnets en drap : 2. - Au milieu du bonnet à l'intérieur ; 1 Vareuses eti molkton : a. — A l'intérieur, à toucher l'ourlet du bas et au milieu du dos;


Pantalons — en toile blanche : 2. — en drap bleu : 2.

- de fatigue : 3. — Sur la doublure de la partie gauche de la ceinture, à toucher l'œillet; Vareuses en toile : 3. — A l'intérieur, à toucher l'ourlet du bas et au milieu du dos ; Tricots de laine dits rr jerseys" : 2. — Sur une bande de toile cousue à l'intérieur, au bas du milieu du dos ; Caleçons en coton : 2. — Sur la ceinture intérieure, à gauche, à toucher l'œillet; Vareuses de fatigues en toile rousse : 2. — A l'intérieur, à toucher l'ourlet du bas et au milieu du dos; Chemises en coton tricoté : 4. — A l'intérieur, sur la dernière raie blanche, à toucher l'ourlet du bas et au milieu du dos; Cravates : en laine bleue : 1, en lasting, i. - Au milieu de la cravate perpendiculairement à la grande largeur, du côté de la rentrée de l'ourlet ; Serviettes de propreté : 2. — Dans le coin supérieur à gauche, au-dessus de la raie rouge horizontale ; Chaussettes en laine : 2. — A 5o millimètres environ du bord supérieur intérieur et derrière ; Brodequins : 2 paires. — En dedans et sur le côté droit de la tige; Brosses : à habit : 1, à laver: 1. — Sur l'un des côtés et dans l'épaisseur du bois ; Brosse à souliers : 1. — Sur le plat du manche, du côté des longs crins.

Fourchette : 1. — Cuiller : 1. — Sur le manche ; Assiette ; 1. — Tasse : 1. - Sur le bord;


Sacs en toile : grand : 1, petit : 1. — Au milieu de l'un des côtés de la pièce de fond, à l'extérieur ; Coiffes blanches pour bonnets : a. — Mouchoirs : 2; Pochette : 1. — Ceinture en cuir : 1. — Peigne : 1; Brosse à dents : 1. — Plaque de marquage : 1.

NOTA. — Les apprentis en instruction à l'École de canonage reçoivent deux complets de toile bleùe.

Inspection.

La manière d'installer les effets pour l'inspection est indiquée dans le tableau ci-après. La tenue de l'homme qui passe l'inspection est : en bleu, bonnet de travail.

Le grand sac est placé sous les effets sans les déborder.

Les effets, réglementaires ou non, que possède le marin , en plus de ceux qui entrent dans la composition réglementaire du sac, sont présentés à l'inspection pliés et rangés en une file parallèle à celle qu'indique le tableau.


0 26 Légende de l'installation.

1. Le paletot ( appuie rr/ntre le petit tac qui contient 1rs aeressoirrs et le linge wlc ), 2. raI ruse en mollrton mhr Ir paletot et 1rs pantalons hliinri Ir rhapeau et le bonnet tir li artiil tir rhaque rnlr du paletot et tle III rhemise île laine.

3. Pantalons en toile blanche, h. Pantalon de drap.

5. Pantalons de fatigue.

fi. 1 areuses blanches.

7. Tricots en laine bleue dits jerseys.

8. (:lIlerons en roton éeru.

I arruses.

10. rtrots l'n roton.

1 1 I.nn tilr.

12. Sri tir Ht s de propreté.

1.1, Lfllerll tir bain.

l'i. Mouchoir.

I.r>. Brodequins.

Hi. Bas tia demi-bas.

17. l'rij-rie et brosse à dents.

18. ih •ossr (i habits.

19. Brosse ti souliers.

20. Brosse ù laver.

21. Plaque tic marquage.

22. Manuel.

23. C.onrtrt.

2h. Pochette.

25. Coiffes.

2fi. Effets non réglementaires.

27. Position que doit occuper l'homme.

l,or)gu,~~r amoo Largeur o a5 0 27


VI. Soldes et accessoires de soldes.

1° SOLDES JOrRNALlÈRES.

SOLDES DÉSIGNATION.. N° J. N° 2. N° 3. N° h. >° 5. X® 6.

P" fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c.

remltrs-mallres : 20 ans de services et au-dessus.. 7 15 7 35 8 05 8 Ç)5 5 60 5 95 i5 à go ans 6 75 6 <j5 7 65 8 55 5 20 5 55 10 à i5 ans 6 35 6 55 7 25 8 15 '1 80 5 i5 5la10ans.,. 5 g5 6 15 6 85 7 70 440 h 75 oà5 ans 4 70 '1 90 5 60 6 5o 3 i5 3 5o Maîtres: 20 ans de services et au-dessus. 5 85 6 65 6 95 7 65 h 60 4 go i5 à 20 ans 5 45 6 25 6 55 7 25 4 20 4 5o 10 à 15ans. 5 15 5 85 615 6 85 3 go 420 5 à 1oans. i 85 5 55 5 85 6 55 3 60 3 go o à 5 ans 3 70 4 4o 4 70 5 40 2 fl5 2 75 Seconds-maîtres : so ans de services et ati-dessiis. 5 55 5 75 5 95 6 55 f, 40 4 70 15 à 20 ans 5 15 5 35 5 55 6 15 S 00 h 3o 10 à 15 ans h 85 5 o5 5 25 585 3 70 4 00 5 à 10 ans 4 55 4 75 4 g5 5 55 3 40 3 70 o à 5 ans 3 4o 3 60 3 80 à ho a 25 2 55

Quartiers-maîtres : 90 ans de services et au-dessus. 3 85 3 95 4 35 h 75 3 25 16 à go ans 3 65 3 75 h i5 h 55 3 o5 » 12à16ans. 2 70 2 80 3 20 360 2 10 « 8 h 13 ans 2 5o 2 60 3 00 3 4o 1 90 » 4à 8ans. 210 a 20 2 55 3 00 150 « 0 à 4 ans 1 80 1 go 2 15 2 5o 1 20 « Matelots brevetés : 1rocIasse. 1 o5 1 3o 1 70 2 00 050 » a* classe 095 1 i5 1 45 170040 »


2° SUPPLÉMENTS JOURNALIERS POUR LES MARINS TITULAIRES DU CERTIFICAT DE POINTEUR OU DE TÉLÉMÉTRISTE QUI EN REMPLISSENT EFFECTIVEMENT LES FONCTIONS.

Certificat de télémétriste. or 5o° Certificat ) de 10 centimètres. o 5o de e i h à 16 inclus o 7'0 pointeur à de 19 à fJ7 inclus 1 00 une pièce de 3o et au-dessus. 1 5o

3° HAUTES PAYES D'ANCIENNETÉ.

(Allocations journalières.)

MATELOTS BRE TETES.

Après Ó ans. or 30.

Après 8 ans o 5o Après la ans o 60 Après 16 ans 1 ao Après 20 ans. 1 3o

ÚO TRAITEMENT DE TABLE.

(Allocations journalières.)

COLONNE GRADES.

-- fr. 0. fr. c.

Table 14 membres et plus o 80 1 00 1 .ll's maîtres 1 3 me~1,1~res 1 00 1 ao lorsqu'elle 1 a membres 1 30 1 50 comprend: 1 membre..,.,. 1 60 a 00 Table ( 4 membres et plus o 4o o 60 des seconds-maîtres 1 3 membres. o 5o o 70 lorsqu'elle :J memhre" o 60 o go comprend ( 1 membre. 0 80 1 ao


5* INDEMNITES JOURNALIERES POUR CHARGES DE FAMILLE.

Indemnités de logement aux marins mariés, divorcés ou veufs avec enfants mineurs ou qui étant séparés de corps sont tenus par jugement de faire une pension alimentaire à leur femme : 1° Officiers-mariniers du cadre de maistrance, 5o centimes; Officiers-mariniers, quartiers-maîtres et matelots brevetés rengagés ou réadmis, 35 centimes.

6" PRIMES DE RÉADMISSION OU DE RENGAGEMENT.

QUARTIERSMAI; TRES. MATELOTS.

francs. francs.

Canonniers (ordinaires). 600 650 Canonniers pointeurs. 1,000 600

7° INDEMNITÉ DE PREMIERE MISE D'ÉQUIPEMENT.

Les seconds-maîtres canonniers nommés maîtres reçoivent comme première mise d'équipement et d'habillement une somme de 1 go francs.

Les maîtres canonniers nommés premiers-maîtres reçoivent comme première mise d'équipement et d'habillement une somme de 40 francs.

, Les premiers-maîtres canonniers promus officiers des Equipages de la Flotte reçoivent, dans les mêmes conditions, une somme de 5oo francs.


! TITRE PREMIER.

CANONS. - CULASSES.

CHAPITRE PREMIER.

CANON.

1. Un canon est une arme destinée à lancer des protiles avec une grande vitesse au moyen d'une charge * poudre.

Un canon peut s'appeler également bouche à feu ou nplement pièce.

Les pièces sont de grosseurs différentes; elles emploient s charges de poudre et lancent des projectiles en raprt avec leurs dimensions.

Une pièce est caractérisée par son calibre (diamètre primé en centimètres), et sa longueur, exprimée en libres; exemple : pièce de 3o, de 45 calibres de lonleur.

Le modèle du canon caractérise le genre de sa fabricam; il est désigné par l'année où ce genre de construcln a été adoptée : Mod. 1893, Mod. 1893-96, Mod.

>98-96 M (modifié). Sur la tranche de culasse d'ui ca-


non sont indiqués : 1° son calibre; 20 son modèle; 3° la première lettre de l'usine où il a été fabriqué; ho l'année de fabrication; 5° le poids de la pièce. Les inscriptions constituent le baptême de la pièce.

Les canons sont des tubes en acier.

L'ouverture par où sort le projectile s'appelle la bouche.

L'ouverture par laquelle s'introduit le projectille s'appelle la culasse.

Le plan qui termine le tube à l'AR s'appelle la tranche de culasse.

Pour qu'on puisse envoyer le projectile plus ou moins loin il faut qu'on puisse élever le canon vers le ciel ou

Fig. 1.

l'abaisser vers la mer; pour cela on fait reposer le canon sur un affût au moyen de deux tourillons.

Les tourillons sont renforcés par des embases qui servent à assurer la position du canon ée chaque côté de l'affût.

La partie du canon sur l'avant des tourillons s'appelle la volée. La partie sur l'arrière : ie renfort. On l'appelle ainsi parce que c'est la partie la pias épaisse du canon qui doit résister aux efforts de la poudre quand on l'enflammera.

On consolide encore ce renfort au moyen de bagues en acier qu'on enfile par-dessus. Ces bagues s'appellent des frettes.

La frelte qui porte les tourillons s'appelle la frette imrillms.

La culasse du canon peut être bouchée au moyen d'une


pièce qu'on appelle vis-culasse, ainsi nommée parce qu'elle se visse dans le canon. La partie du canon dans laquelle elle se visse s'appelle récrou de culasse.

Quand la vis-culasse est vissée dans le canon tout ce qui reste vide à l'intérieur du tube depuis l'avant de la vis-culasse jusqu'à la bou-che s'appelle l'âme du canon.

La longueur de ce vide s'appelle la longueur d'âme.

Quand on suit l'intérieur du tube à partir de la culasse

Fig. 2.

o-n remarque (fig. 2) : 1 D l'écrou de la culasse; 20 le fossé; 3° le logtRnffit de l'o bturateur ; 4° la cham bre à foudre; 5° le tronc de cône de raccordement; 6° le logement du projectile; 7° la partie cylindrique de l'âme rayée.

Ecrou de culasse. — Il a la même forme, le même filet., les mêmes secteurs que la vis-culasse.

2° Fossé. — Le fossé est le logement de la rondelle mobile. Il est un peu plus large que cette rondelle, laissant ainsi un espace vide pour la détente des gaz qui s'échapperaient de la chambre à poudre en cas de mauvaise obturation : les gaz, en se détendant et en se refroidissant, deviennent moins dangereux pour les filets de la vis.

3° Logement de l'obturateur. — Il a une forme légèrement tronconique, pour assurer le serrage initial de l'obturateur.


k0 Chambre à poudre. — La chambre à poudre a un volume déterminé pour être remplie, dans toute sa lon{JUCUI,(l), par la charge de poudre fixée pour le canon.

Son diamètre est supérieur au calibre de la pièce, de façon à gagner sur sa longueur, et à fractionner la charge le moins possible; les gargousses trop longues perdraient de leur rigidité; trop nombreuses, elles augmenteraient la durée du chargement.

Dans les pièces tirant des gargousses, la chambre à poudre est cylindrique. Dans les pièces tirant des douilles, elle épouse les formes de la douille, composée d'une succession de troncs de cône, pour faciliter son extraction.

5° Partie rayée. — Les rayures prennent naissance dans le tronc de cône de raccordement. Ces rayures ont pour but. de donner au projectile un mouvement de rotation , qui permet au projeclile ogival de conserver la pointe en avant dans son parcours dans l'air.

Les parties creuses de l'âme se nomment rayures; les parties en saillie se nomment cloisons. Les côtés de ces cloisons s'appellent flancs des rayures. La partie de l'âme comprise entre les flancs des rayures se nomme fond de la rayure.

Les rayures tournent de droite à gauche dans la partie supérieure de l'âme pour tous les canons antérieurs au modèle 1898-1896; de ganche à droite pour les modèles postérieurs. On appelle pas des rayures la longueur d'âme correspondant à un tour complet des rayures.

6° Tronc de cône de raccordement. — Comme la chambre à poudre a un diamètre plus grand que l'âme rayée, le passage entre les deux se fait par un tronc de cône.

C'est dans ce tronc de cône que vient prendre appui la

(1) Même dans les charges réduites, qui sont d'un volume moindre que les charges de combat, toute la longueur de la chambre à poudre doit être occupée par la charge; c'est pour cela que les gargousses de charge réduite ont une forme particulière, destinée à augmenter leur longueur.


ceinture avant du projectile quand il est à sa position de chargement; il est arrêté ainsi, et légèrement coincé, tou- jours au même endroit. Le point où la ceinture avant

Fig. 3.

vient prendre appui est le point d'origine des rayures.

La profondeur des rayures augmente donc progressivement, de façon à entailler progressivement les ceintures, et, de cette façon, à ne pas les arracher.


CHAPITRE II.

CULASSES.

2. Quand on a introduit dans le canon le projectile et la charge de poudre, pour faire partir le coup il faut fermer la culasse.

Il y a trois genres de fermeture � 10 Fermeture à vis.

2m Fermeture à coin.

3° Fermeture à bloc.

î0 Fermeture à vis. — La vis-culasse est un cylindre qui se visse dans l'écrou de culasse.. Les filets de la vis et de l'écrou sont arasés sur 3 secteurs de 60° ou à de 45° de façon qu'il suffit d'une rotation de 1/6 ou 1/8 de tour pour mettre tous les filets de la vis en prise avec ceux de l'écrou.

Il existe un certain jeu, une fois la culasse fermée, entre les h premiers filets de la vis et les filets correspondants de l'écrou. Ce jeu est nécessaire pour que, après la lègère déformation élastique que subit la partie avant de la vis, lors du maximum de pression dans l'âme, tous les filets portent également. Une érosion ou un matage sur les filets est donc une avarie importante, qui ne peut être réparée que par les armuriers. Les canonniers doivent s'abstenir de frotter les filets avec de la toile émeri et du tripoli.


2° Fermeture à coin. — La culasse est fermée au moyen d'un bloc de métal qui se déplace verticalement dans une mortaise du canon perpendiculaire à l'axe de façon à démasquer l'âme dans la position d'ouverture et à l'obstruer dans la position de fermeture.

Ce système de fermeture n'est employé que pour les canons de petit calibre.

3° Fermeture à bloc. — La culasse est fermée au moyen d'un bloc de métal tournant autour d'un axe perpendiculaire à l'axe du canon.

Ce système de fermeture est employé sur les canons de 7.5.

Il nécessite l'emploi de douilles à culot sphérique.

3. Manœuvre des culasses.

Les culasses, quel que soit le système de fermeture auquel elles correspondent, doivent pouvoir être manœuvrées facilement et rapidement.

Elles peuvent être manœuvrées soit à bras, soit mécaniquement, soit automatiquement.

i ° Manœuvre à bras. - La vis-culasse exige, pour son ouverture, 3 mouvements successifs : dévissage, translation en arrière pour la retirer de l'écrou, rotation à l'extérieur poar démasquer l'entrée du canon. Ces 3 mouvements doivent se succéder sans interruption.

Le dévissage se fait en agissant sur le levier manivelle, et le mouvement est limité par la rencontre de ce levier par un butoir fixé sur la tranche de culasse. Pour soutenir la vis pendant sa translation en arrière, on la fait porter par une console, sur laquelle elle est guidée par des griffes, et verrouillée par un verrou de console pendant le mouvement de rotation.

Pour éviter les déformations fréquentes des griffes de consoles, on les a remplacées par des coulisseaux guides


et on a facilité le mouvement de translation en faisant rouler la vis-culasse sur des galeis.

Pour rendre le mouvement moins dur, on a diminuéle poids de la vis en l'évidant intérieurement.

Pour diminuer la durée de la translation et l'encombrement à l'extérieur, on a adopté la vis à secteurs échelonnés, qui, plus large que la vis ordinaire, peut être rendue plus courte à résistance égale.

La durée de la manœuvre s'est trouvée diminuée par l'adoption du levier de manœuvre, dont un seul mouvement continu produit la translation et la rotation de la culasse.

Enfin, dans les culasses de gros calibre, le système, Manz à engrenage a permis de manœuvrer les pièces trèspesantes par un effort assez faible snr une manivelle.

Les culasses à bloc et à coin sont généralement pourvues d'un appareil de manœuvre automatique. Toutefois, elles peuvent être manœuvrées à bras et le seul mouvement de translation ou de rotation, qu'exige cette manœuvre , est obtenu à l'aide d'un levier.

2° Manœuvre mécanique. — Quoique l'effort de manœuvre , avec les culasses Manz, ne soit pas. très considérable même pour les gros calibres, son action répétée dans un tir rapide entraîne une fatigue croissante des servants; surtout dans les pièces se chargeant à tous les angles, où le mouvement de fermeture entraîne une élévation de la vis-culasse. Aussi a-t-on adopté pour les canons un appareil mécanique de manœuvre. Un moteur électrique actionne l'arbre de manœuvre de l'appareil Manz ; un frein à huile sert à ralentir la vitesse à la fin de chacun des mouvements de la vis.

En cas d'avarie de moteur, les culasses peuvent évidemment être manœuvrées à bras.

3° Manœuvre automatique. — Cela signifie qu'une partie de la manœuvre se fait toute seule, sans l'intervention des servants.


Pour cela, on emmagasine une partie de la force du recul, en comprimant des ressorts par exemple, qui, en se détendant, rendront cette force qui sera alors employée A manœuvrer la culasse.

Ce genre de manœuvre a l'avantage d'augmenter la rapidité du tir, de réduire le personnel et de diminuer sa fatigue.

En diminuant le nombre des mouvements à faire pour les servants cela diminue ainsi les possibilités de fausses manœuvres et par conséquent on peut dire que la manœuvre automatique est plus sûre que la manœuvre à Lras.

La manœuvre automatique n'est employée actuellement dans la marine que pour les canons de petits calibres de 47 et 75.

Aux £ 7, la culasse s'ouvre toute seule pendant la rentrée en batterie de la pièce a près le départ du cou p, on la referme à bras.

Aux 75, la culasse s'ouvre toute seule au départ du coup ; l'introduction de la cartouche dans le canon provoque la fermeture.


CHAPITRE III.

EXTRACTION.

4. L'extraction a pour but de retirer de son logement après le départ du coup soit une étoupille, soit une douille.

L'extraction d'une douille nécessite d'abord un mouvement lent et un effort puissant pour la décoller des parois du canon, ensuite un effort moindre mais rapide pour l'éjecter.

L'extraction complète comprendra donc : 1° Le décollement; 2° L'éjection.

Dans les culasses à vis, les deux opérations sont obtenues successivement à l'aide du même levier, dont on fait seulement varier la longueur relative des bras.

Dans les culasses à coin, le décollement est produit par l'écartement lent vers l'arrière du coin, à cause de l'inclinaison de ses rainures guides. L'éjection est produite par l'écartement rapide vers l'arrière de l'extracteur, à cause de l'inclinaison à 45° de sa rainure guide.

Dans le verrou extracteur d'étoupilles, les deux mouvements sont obtenus par l'écartement vers l'arrière de l'extracteur, glissant le long de plans inclinés.

On utilise le mouvement d'ouverture de la culasse ou celui d'élévation du verrou pour la manœuvre de l'extracteur.


Les deux mouvements sont donc solidaires l'un de l'autre. Dans les culasses à vis au cas où l'on ne pourrait pas décoller la douille, on enlèverait le levier d'extracteur pour pouvoir ouvrir la culasse. On retirerait ensuite 11 douille avec un crochet de fortune ou un extracteur à vis.


CHAPITRE IV.

OBTURATION.

5. L'obturation a pour but d'empêcher les gaz de passer entre le canon et la fermeture de culasse et de venir ainsi brûler les servants en détériorant le matériel.

La marine utilise deux sortes d'obturateurs : A. Les obturateurs élastiques : 1° Les douilles et les culots obturateurs ; a0 Les anneaux obturateurs.

B. Les obturateurs plastiques.

Obturateurs élastiques. — Douilles. — Au départ du coup les parois de la douille sont fortement appliqués sur le canon et la plaque de tir obstruant ainsi aux gaz tout passage vers l'AR. La douille étant élastique reprend sa forme initiale dès que la pression des gaz a cessé d'agir.

Les douilles sont en laiton.

Culots obturateurs. — Agissant dans les mêmes conditions que les douilles, ils sont de longueur moindre et portent une gargousse rigide.

1 Anneaux obturateurs. — C'est une couronne en cuivre rouge qui rentre à force dans son logement à l'intérieur du canon. Il est légèrement tronconique. Quand la culasse est fermée, il appuie sur une autre couronne en


cuivre portée par la rondelle mobile. Au départ du coup l'obturateur est fortement appliqué dans son logement ^t sur la couronne d'appui et les gaz ne peuvent pas revenir sur l'arrière. Pour le cas où des gaz pourraient passer quand même entre la couronne et l'obturateur, on a creusé sur les deux pièces des stries circulaires pour permettre aux gaz de se détendre.

L'obturateur et la couronne d'appui doivent être toujours bien propres pour pouvoir bien s'appliquer l'un contre l'autre.

L'anneau obturateur doit toujours être mis en place de la même façon pour que les portages sur la couronne d'appui restent les mêmes autant que possible.

Quand on dévisse la culasse de 1/6 de tour elle recule de quelques millimètres (1/6 du pas de vis), ce qui facilite le décollement de la couronne d'appui.

Si la couronne d'appui était fixée sur la tranche avant de la vis-culasse, une mauvaise obturation pourrait entraîner des dégradations de cette vis, qu'il faudrait changer. Pour éviter de la changer complètement, on a rendu indépendante sa partie avant, appelée rondelle mobile, qui seule est à changer en cas d'avarie.

Obturateurs plastiques (fig. II). — Ils sont constitués par un anneau de matière plastique enfermée dans une en-

J'ifj. h.

veloppe spéciale et emmanchas sur la lige de la rondelle mobile. -


Au départ du coup l'anneau plastique se dilate dans le sens transversal et s'applique avec énergie contre les parois de l'âme.

Après le départ du coup, l'adhérence de cet obturateur aux parois est très grande ; on la diminue en interposant entre la rondelle et la vis-culasse un ressort qui repousse la rondelle en avant dès que la pression diminue. En outre, on donne à l'obturateur et à son logement une forme conique.

L'emploi de cet obturateur entraîne l'obligation de permettre à la rondelle mobile un léger déplacement vers l'arrière. Les culasses des canons 93-96 et postérieurs ont été organisées de façon à pouvoir l'adopter. Pour cela on a vissé à la queue de la tige de rondelle un plateau support auquel on fait porter l'appareil de mise de feu, et qui pourra reculer avec la rondelle quand on emploiera l'obturateur plastique. Dans ces culasses, la vis seule tourne pendant le mouvement de vissage ou de dévissage; la rondelle, la tige et le plateau support sont immobiles : cette disposition est nécessaire pour permettre à la vis de se dévisser, indépendamment de l'obturateur plastique, fortement adhérent.


CHAPITRE V.

APPAREILS DE MISE DE FEU.

6. Constitution d'un appareil. — Un appareil de mise de feu est destiné à produire, au moment voulu, l'inflammation de la charge de poudre. Ce résultat est obtenu par le choc, la percussion d'une étoupille, qni transmet sa flamme à la charge.

Dans les canons tirant des douilles, l'étoupille est fixée à la douille. Dans les canons tirant des gargousees, elle est introduite à l'arrière de la culasse, et la flamme qu'elle produit est transmise à la charge de poudre par un canal de lumière.

Un appareil de mise de feu comprend 3 parties : 1° La, transmission de l'inflammation de l'étoupille à la charge ; 2° L'appareil de percussion, avec ses sécurités ; 3° Les transmissions de manœuvre entre le percuteur et l'appareil de percussion.

A. La transmission de l'inflammation de l'étoupille à la charge se fait par le canal de lumière (fig., 5). Dans les canons tirant des gargousses, un canal de lumière traverse la rondelle et sa tige; il est raccordé au logement de l'étoupille, plus large, par un tronc de cône : cette disposition donne plus de force au jet de flamme, Pour empêcher les dégradations de la rondelie mobile au débouché du canal de lumière, et pour fermer eu même temps aux gaz le passage entre la rondelle et sa tige, on mate un


grain en cuivre rouge A dans une alvéole pratiquée, partie dans la rondelle, partie dans sa tige.

Pour assurer le portage de l'appareil de percussion contre le culot de l'étoupille, on pratique le logement de

Fig. 5.

l'étoupille dans un grain en acier B vissé dans la tige de rondeUe, et dont la longueur est réglée exactement par les armuriers.

B. Appareil de percussion (fig. 5 et 6). — Un tel appareil comporte :

Fig. 6.

i° Un appareil de percussion proprement dit, qui, sous l'action d'un ressort moteur, frappera l'étoupille tou-


jours avec la même force. Cet appareil, appelé percuteur ou marteau suivant le cas, porte un cran d'armé.

2° Un appareil d'armement, permettant de bander le ressort.

Cet appareil peut être, soit la main du servant, soit une pièce d'armement manœuvrée par le servant, ou automatiquement.

3° Un appareil d'enclenchement immobilisant le ressort à la position de bande, et le percuteur à la position d'armé.

C'est une gâchette dont le bec pénètre dans le cran d'armé.

h0 Un appareil de déclenchement qui, au moment voulu, libérera l'appareil de percussion, et le laissera obéir à l'action de son ressort. C'est une détente, actionnée à l'aide d'un cordon tire-feu ou d'une transmission de mise de feu.

Si, après l'armement, on produit le déclenchement en contretenant la pièce d'armement, on amène lentement le percuteur à la position d'abattu, et l'on fait ainsi le désarmement de l'appareil de mise de feu.

Sécurité. — Pour éviter des accidents, il est indispensable que l'appareil de mise de feu ne puisse pas fonctionner : 1 ° Avant la fermeture complète de la culasse; 2° Avant que le servant de culasse soit retiré sur le côté de la pièce. La première sécurité est obtenue de la façon suivante : la mise de feu n'est possible que si les quatre organes détente, gâchette, percuteur et étoupille sont en relation; en les répartissant entre la culasse mobile et le canon, ou bien, s'ils sont tous sur la culasse mobile, en liant leurs mouvements à ceux de la culasse de telle sorte qu'ils ne soient tous en rapport l'un avec l'autre qu'au moment de la fermeture complète, on se mettra à l'abri d'une mise de feu prématurée.

La deuxième sécurité est obtenue de la façon suivante : l'armement, ou la mise en concordance des différents organes est placée entre les mains du servant de culasse,


qui ne fait cette manœuvre que lorsqu'il est retiré sur te côté de la pièce.

Une troisième sécurité a pour but de parer à un raté d'armer du servant. Si ce servant laisse échapper le percuteur avant son enclenchement, une pièce de sûreté a pour but d'empêcher le percuteur d'atteiadce l'étoupille.

Enfin, dans les canons tirant des douilles on rencontre un quatrième appareil de sécurité. Si le percuteur restait à l'abattu pendant la translation de la cillasse en avant, le choc de sa pointe contre l'étoupiile pourrait l'enflammer.

La sécurité consiste à rappeler le percuteur en arrière après la percussion, à une position dite de rebondissement, et à tenir ce percuteur verrouillé dans cette position, pendant la translation de la vis en avant.

3° Transmission de mise de feu. — Depuis le moment où l'on a piacé le pointeur à Favant de la tourelle, pour diminuer la grandeur des embrasures, et pour l'isoler des opérations du chargement, on a dû établir entre lui et l'appareil de mise de feu qu'il est chargé d'actionner une transmission de mouvement du déclanchement.

Ces transmissions sont mécaniques ou électriques : 10 Transmission mécanique. — Une transmission mécanique est formée par une succession de leviers et de tringles aboutissant à la queue de la détente. Comme elle fait communiquer un point fixe, qui est la main du pointeur, à un appareil de mise de feu qui recule avec la pièce, cette transmission est toujours coupée à un certain endroit, et les deux tronçons sont ramenés en contact, lorsque la pièce est rentrée en batterie, par ua système de ressorts.

2° Transmission électrique. - Dans une telle transmission , la traction produite par le pointeur sur la queue de la détente est remplacée par l'attraction de cette dernière par le noyau d'un électro-aimant fixé sur la partie reculante de la pièce. Le circuit de cet étectro-aimant aboutit à deux contacts placés à portée du pointeur, et que celui-ci réunit au moment où il juge le pointage convenable.


TITRE II.

AFFÛTS.

CHAPITRE PREMIER.

TOURELLES. - CASEMATES.

7. L'artillerie est installée à bord soit dans des postes sans protection soit dans des postes protégés par des plaques épaisses en acier ou cuirasses. Ces postes protégés sont des tourelles ou des casemates.

Tourelles.

On appelle tourelle cuirassée ou tourelle un abri blindé contenant une ou plusieurs pièces de canon et mobile autour d'un axe vertical.

Une tourelle est simple, double, quadruple, etc., suivant qu'elle contient un, deux, quatre canons.

Une tourelle est électrique ou hydraulique suivant que les manœuvres se font au moyen de machines électriques ou hydrauliques.

Dans toute tourelle on distingue : le cuirassement ifxe, tour cuirassée qui s'élève au-dessus du pont blindé; le cuirassement mobile qui protège la pièce et est mobile autour de l'axe vertical de la tour cuirassée fixe.

Dans la partie fixe se trouve l'assise fixe, charpente circulaire en tôlerie qui sert d'appui à la partie mobile.


Les tourelles se répartissent en deux genres : tourelles à fût pivot, et tourelles à chambre relais dites aussi barbettes ou tournantes.

Tourelles à fût pivot (fig. 7). — Dans la tourelle à fût

Fig. 7. - Tourelle à fut pivot.

pivot, la partie mobile repose par l'intermédiaire d'un J


Ing et solide tube en tôlerie appelé fût pivot sur un su pport fixe établi dans les fonds du bâtiment.

Dans ces tourelles, l'assise fixe sert à soutenir et à ¡guider la tourelle latéralement.

De plus par le fût pivot les munitions montent directement de la chambre de distribution, dans les fonds du bâtiment, à la chambre de tir ou intérieur de la partie mobile où se trouve le canon.

Tourelle à chambre relais (fig. 8). — La partie mobile

Fig. 8. - 1° Tourelle barbette à chambre relais mobile Condé; 2° Tourelle barbette dite tourelle tournante Danton.

repose sur la partie supérieure de l'assise fixe. Elle corn-


porte au-dessous de la chambre de tir un local appelé chambre relais.

Les munitions arrivent à fa chambre relais par un ou plusieurs monte-charges fixes.

De la chambre reiais à la chambre de tir les monte- charges sont naturellement mobiles.

Capots. — On appelle capots des casques cuirassés fixés sur le toit des tourelles et où se tiennent les télémétristes, les chefs de sections, et parfois les pointeurs pour avoir j vue sur l'extérieur. | Casemates (fig. 9). 1 Une casemate est un poste fixe entouré de murailles cuirassées, et contenant un ou plusieurs canons. J

Fig. 9. - Casemate.

Il est percé d'un ou plusieurs sabords dont la forme est 1 telle que les pièces aient le plus grand champ de tir possible. Chacun de ces sabords est, autant que possible, fermé par un masque mobile porté par l'affût.


Dans chaque casemate se trouve un capot pour le chef :de section.

Les munitions arrivent directement des soutes dans les casemates au moyen de monte-charges.

NOTA. Les traits en pointillés indiquent les parties mobiles.


CHAPITRE II.

AFFÛTS PROPREMENT DITS.

8. Généralités.

On appelle affût le support sur lequel est monté un canon pour le tir.

L'affût doit résister aux efforts du tir et permettre le pointage du canon.

Il supporte dans de nombreux cas tout ou partie du cuirassement destiné à protéger la pièce et son armement (tourelles, masques).

Résistance au tir. — Recul. — Rentrée en batterie. La pression produite par la combustion de la poudre au départ du coup agit à la fois sur le projectile et sur la culasse du canon. Tandis que le projectile est lancé en avant avec une très grande vitesse le canon reçoit une impulsion en arrière très considérable (25 tonnes pour un canon de 37, 3,800 tonnes pour un canon de 3o). Si le canon était fixé sur l'affût, et l'affût sur le pont, l'un de ces supports serait rapidement démoli. Il faut donc permettre un certain recul à la pièce.

D'autre part, pour ne pas perdre trop de temps et de place, il faut limiter ce recul; on le fait à l'aide d'appareils appelés freins.

Enfin pour le coup suivant, il faut que le canon revienne à sa position primitive, en batterie. La rentrée en batterie de la pièce est obtenue à l'aide de récupérateurs.


Quand un canon est en position pour le tir on dit qu'il st en batterie.

Quand un canon est ramené en arrière sur son affût soit par l'effet du tir, soit de toute autre manière on dit qu'tl t au recul.

Pointage. — Appareils de pointage. — Le pointage l'un canon comprend l'ensemble des opérations destinées donner au canon la direction convenable pour que les trojectiles atteignent le but désigné.

Ces opérations comprennent : i° Une rotation autour d'un axe vertical ou pointage 11 direction ou pointage latéral.

20 Une rotation autour d'un axe horizontal ou pointage n hauteur ou pointage vertical.

Ces mouvements de rotation sont produits à l'aide l'appareils suivant le cas : appareil de pointage en direction ou latéral et appareils de pointage en hauteur ou vertical.

Classification des affûts. — Un canon monté sur son S Sut peut donc recevoir des mouvements de 3 genres ifférents : 1° pointage latéral : rotation autour d'un axe vertical; 20 pointage vertical : rotation autour d'un axe horizontal ; 3° recul et rentrée en batterie : déplacements rectilignes d'avant en arrière et inversement.

Si nous considérons l'ensemble formé par le canon et son affût, cet ensemble comprendra quatre parties principales : A. Une partie fixe sur le r bâtiment ou sur la plateforme de tir et supportant le reste de l'ensemble.


B. Une partie tournant sur cette partie fixe autour d'un axe vertical, et supportant les deux dernières parties.

C. Une partie tournant autour d'un axe horizontal.

D. Une partie mobile en ligne droite d'avant en arrière et inversement. Suivant la manière dont sont agencées les deux dernières parties, l'affût est dit à beroeau ou à châssis.

9. Affût à berceau (fig. 10).

L'ensemble formé par un canon moirté sur un affût à berceau comprend quatre parties principales.

A. La sellette, fixée à la plate-forme de tir. j On rencontre dans les affûts à berceau deux sortes de sellette : j a. La sellette boîte à pivot, qui ofrme crapaudine pour le pivot du support de berceau, et supporte ce pivot par l'intermédiaire de grains de frottement ou de couronnes de billes .(affût ;de hj, 65, 75, 10 centimètres, type Ci-I meterre, 16 centimètres, Michelet); b. La sellette pivot , qui forme pivot pour le support de berceau, lequel repose sur elle par l'intermédiaire de couronnes de galets ou de billes (affût de 19 centimètres, type Justice).

B. Le support de berceau, qui pivote sur la sellette autour du pivot comme axe vertical. Il y a des supports de berceau de deux genres : a. Les supports de berceau à pivot, dont le pivot repose dans la crapaudine d'une sellette boîte à pivot; À b. Les supports de berceau boîtes [à pivot, qui coiffent J une sellette pivot. I


Le support de berceau est lié à la sellette par des ilgrafes s'opposant à son souièvemeaï, et par l'appareil AŒut de 16 centimètres.

AffÛl de 19 centimètres.

Fig. 10.

ta pointage latéral qui commande ses mouvements de station.

Le support de berceau porte les encastrements des tou-


rillons du berceau. Il supporte le masque de la pièce, e les selles et plates-formes des pointeurs.

G. Le berceau qui repose sur le support de berceai par ses tourillons autour desquels il oscille. Le berceau es relié au support de berceau par les susbandes qui main tiennent les tourillons dans leur encastrement, et par l'ap pareil de pointage vertical qui commande ses mouvement d'oscillation.

Au berceau sont fixés les appareils de mise à l'angle les cylindres de freins (piston de frein pour le 75 S. A Mod. 1908) et l'extrémité avant des récupérateurs.

D. Le canon qui glisse à frottement doux dans li berceau, auquel il est relié par des clavettes qui l'empêchen de tourner dans le berceau et par les freins et les récupé râleurs.

Particularités des affûts à berceau. — 1° Le canon recuit suivant son axe (fig. 11). Donc: a. Quel que soit le pointage du canon il ne risque pas de heurter le bord de l'embrasure en reculant;

Fig. 11. 1

b. Si le canon est pointé sous un angle positif asse1


considérable, la bague d'attache peut, au recul, rencontrer le pont si les tourillons du berceau ne sont pas assez élevés. Aussi dans les tourelles le plancher de la chambre de tir est souvent entaillé derrière les pièces.

2° Le berceau participant à tous les mouvements de pointage du canon et ne reculant pas, il est particulièrement facile d'installer sur ces affûts les appareils de mise à l'angle et de visée.

Cas particulier des affûts de tourelle. — Dans les affûts de tourelle on retrouve dans le même ordre les quatre parties principales de l'afliit à berceau : 1° L'assise fixe tient lieu de sellette; 2° La plate-forme tournante avec le support d'affût tient lieu du support de berceau ; 3° Le berceau est le même que dans un affût de batterie ; 4° Le canon. (Comme plus haut.)

10. Affûts à châssis.

L'ensemble formé par un canon monté sur un affût à châssis comprend quatre parties principales : A. La sellette fixée à la plate-forme de tir et formant pivot.

B. Le châssis pivotant autour de la sellette sur laquelle il repose par l'intermédiaire d'une couronne de galets, et parfois de galets arrière.

Le châssis est relié à la sellette par une agrafe qui s'oppose au soulèvement au tir, et par l'appareil de pointage qui commande ses mouvements de pivotement.

D. L'affât proprement dit qui roule sur deux surfaces planes du châssis ou poutrelles, pour le recul et la rentrée en batterie.


Il est relié au châssis par des agrafes qui s'opposent au soulèvement pendant le tir, par les freins et les récupérateurs. Il porte les encastrements des tourillons du canon.

C. Le canon qui repose par ses tourillons sur l'annt.

Le canon oscille autour de ses tourillons, entraine l'affût au recul, et est ramené par l'affût en batterie.

Il est lié à l'affùt par les susbandes qui maintiennent les tourillons dans leurs encastrements, et par l'appareil de pointage vertical qui commande ses mouvement d'oscillation sur l'affût.

Remarque. — Dans l'affût 98-97 l'appareil de pointage vertical est fixe et supporté par le châssis. Mais il n'en sert pas moins à fixer l'un par rapport à l'autre dans diverses positions l'affût proprement dit et le canon. Dans ce sens il peut être considéré comme une liaison entre l'affùt proprement dit et le canon.

Particularités des affûta à châssis : ic Le recul se fait suivant une direction fixe, généra-

JljG. 1.

lement inclinée sur l'horizontale et montant d'-T en Al >%. 101.


, La pièce ne risque donc pas de rencontrer la plate-forme de tir mais elle peut rencontrer le bord supérieur de iembrasure, à laquelle on est obligé par suite de donner une grande hauteur.

20 Aucune partie de l'ensemble affût-canon ne participe à tous les mouvements de pointage du canon sans venir au recul. On sera donc obligé pour installer des appareils de visée indépendante du recul de recourir à des dispositifs spéciaux. (Appareil de pointage des affûts 93-96, parallélogramme articulé des affûts 93.) 11. Organes divers des affûts.

Pivot. — On appelle pivot l'axe vertical autour duquel tourne un affût.

Dans beaucoup d'affûts à berceau le pivot fait partie du support de berceau qui repose sur la sellette par son intermédiaire.

Crapaudine. — On appelle crapaudine le logement de l'extrémité inférieure d'un pivot qui supporte une pièce tournante. Le pivot repose dans le fond de la crapaudine par l'intermédiaire de grains ou de roulements à galets ou il billes.

Grains. — On appelle grains des pièces métalliques à surface polie en acier ou en bronze et qui sont interposées entre l'extrémité du pivot et le fond de la crapaudine pour adoucir le frottement.

Roulements; leur but. - On appelle roulement en général un ensemble de galets ou de billes interposés entre deux pièces pour faciliter leurs mouvements relatifs.

Il est plus pénible de déplacer un objet pesant en le faisant glisser sur un sol même très uni qu'en le faisant rouler sur un chariot ou sur de simples rouleaux. C'est ce qu'on exprime en disant : le frottement de roulement est moindre que le frottement de glissement.


Les roulements qu'on trouve dans les aflûts sont les couronnes de galets ou de billes, les trains de galets, les galets de guidage.

Couronnes de galets tronconiques. — Une couronne de galets tronconiques sert à faciliter les mouvements d'une pièce qui tourne sur une pièce fixe autour d'un axe vertical. Elle comprend : 1. Un chemin de roulement inférieur, surface conique en forme d'anneau, sur la partie fixe; 20 Un chemin de roulement supérieur, semblable au premier, mais sur la partie mobile ; 3° Un train de galets tronconiques', maintenus par deux cercles à des intervalles fixes, interposé entre les deux chemins du roulement.

Les galets sont tronconiques, et les chemins de roulement de même, pour que les galets, en roulant sur les chemins de roulement, décrivent naturellement un cercle et que leurs axes demeurent horizontaux.

On trouve des couronnes semblables de galets dits galets horizontaux : Dans les affûts à châssis, entre la sellette et le châssis.

Dans la plupart des tourelles, entre l'assise fixe et la partie mobile (tourelles barbette, tourelles tournantes), ou entre le support fixe et le fût pivot (tourelles à fût-pivot).

Couronnes de billes. — Roulements à billes. — Tous les roulements à billes sont organisés de la même manière et comportent : Deux chemins de roulement en forme de gorge circulaire, ou cuvettes, fixés l'un à la pièce fixe, l'autre à la pièce mobile.

Une couronne de billes placée entre les deux cuvettes.

Les chemins de roulement sont creusés en forme de gorge pour guider les billes, ils sont en acier très dur.

Les billes, également en acier très dur, sont le plus


souvent placées à se toucher, quelquefois elles sont engagées dans un anneau de tôle légère qui les maintient à un certain intervalle.

On trouve des couronnes de billes entre la sellette et le support de berceau dans certains affûts à berceau.

Les couronnes de billes sont très fréquemment employées pour faciliter le mouvement d'une pièce qui tourne autour d'un axe quelconque.

Couvonnc de galets cylindriques. — Une couronne de galets cylindriques sert à adoucir le frottement d'une pièce qui tourne autour d'un axe.

Les deux chemins de roulement sont des surfaces cylindriques de diamètres différents. Les galets sont logés dans l'intervalle annulaire qui sépare les deux surfaces.

Ils sont, soit au contact l'un de l'autre, soit maintenus écartés par des anneaux capelés sur leurs axes.

On trouve de semblables couronnes de galets dans les affûts à châssis entre le pivot de la sellette et le châssis.

Ces galets sont appelés galets verticaux ou de guidage.

Dans les tourelles on rencontre aussi des galets cylindriques également appelés galets verticaux ou de guidage, entre la plateforme tournante et l'assise fixe. Mais, dans ce cas, il n'y a qu'un seul c hemin de roulement sur l'une des parties fixe ou mobile de la tourelle. Les galets sont fixés par leurs axes sur l'autre partie.

Agrafes. — Dans les affÙts les agrafes sont destinées à empêcher le soulèvement d'une pièce qui repose sur une autre.

Une agrafe est une pièce d'acier en forme de crochet fixée à la partie mobile et s'engageant sous une pièce en saillie ( collerette de la sellette, rebord des poutrelles ) de la partie fixe.

Dans les ItffÙts à châssis on trouve des agrafes : 1° Entre le châssis et la sellette, cette ag rafe fixée à


l'avant du châssis, empêche celui-ci de se soulever en cabanant en arrière au départ du coup ; a0 Entre l'affett et le châssis, ces agrafes empêchent l'affût de se soulever sur le châssis pendant le tir.

Dans les affûts à berceau, il n'y a qu'une agrafe entre support de berceau et la sellette; elle a le même rôle que l'agrafe de châssis de l'affut à châssis.

Dans les tourelles barbettes et les tourelles tournantes, il y a des agrafes jouant encore le même rôle.


CHAPITRE III.

FREINS.

12. Définition.

D'une manière générale on appelle frein un appareil destiné à modérer ou à ralentir un mouvement en lui opposant une certaine résistance.

Dans un affût le frein est un appareil destiné à modérer deux mouvements, c'est-à-dire : 10 A modérer et à limiter le recul; 20 A modérer la rentrée en batterie.

Les freins employés dans la marine sont des jreins hydrauliques qui comportent deux organes principaux : 1° Un organe qui modère et limite le recul ou frein proprement dit; 2" Un organe qui modère la rentrée en batterie ou tampon de choc.

13. Principe de fonctionnement.

Frein hydraulique. — Un frein hydraulique est constitué essentiellement par un piston P qui se déplace dans un cylindre C (fig. 13) plein de liquide. Ce liquide peut passer pendant ce déplacement d'une face à l'autre du piston par des orifices 0.

Le liquide oppose au mouvement du piston dans le


cylindre une résistance d'autant plus grande, 1° que le mouvement est rapide, 20 que la section des orifices est plus petite.

Dans les freins de la marine on a cherché à rendre la résistance constante pendant le recul en faisant varier la section des orifices 0. La force du recul est connue et la section des orifices au début a été calculée pour que le frein oppose au recul une résistance déterminée. L'effet de cette résistance est de faire diminuer la vitesse du recul, et la résistance du frein diminuerait si la section des orifices restait la même. La section des orifices allant en diminuant du commencement

Fig. 13.

à la fin du recul, l'augmentation de résistance qui en résulte tend à compenser la diminution provenant de l'amortissement de la vitesse. La résistance est à peu près constante et son effet est de ralentir progressivement et d'arrêter le recul. Il faut remarquer que pendant la rentrée en batterie la section des orifices augmente et que de ce fait la résistance du frein diminue quand le canon rentre, en batterie. C'est pourquoi le frein proprement dit ne peut pas servir à modérer la rentrée en batterie.

On peut remarquer encore que si la section des orifices du frein était toujours la même, la résistance du frein diminuant avec la vitesse du recul, le recul serait plus long.

Tampon de choc (fig. i4). - Le tampon de choc fonctionne d'après le même principe.

Pendant le recul une tige T sort de son logement L qui se remplit de liquide.

j


Pendant la rentrée en batterie la tige T rentre dans son logement et en chasse le liquide, qui s'échappe en passant

Fig. 16.

entre la tige et les parois de son logement par des rainures convenables. La résistance produite par le passage du liquide amortit la fin du mouvement.

14. Réalisation pratique.

Variabilité des orifices. — Dans tous les freins de la marine la variation de la section des orifices est obtenue <le la même manière (fig. 15).

La tête du piston porte un certain nombre d'encoches E.

En face de ces encoches sont creusées dans la paroi du

Fig. i5.

cylindre des rainures longitudinales r dont la profondeur est la plus grande à l'extrémité où se trouve le piston quand la pièce est en batterie et va en diminuant vers


l'autre extrémité. Les orifices de passage du liquide ont donc pour section la somme, 1° des sections des encoches qui sont fixes, 20 des sections des rainures à la hauteur de la tête du piston, sections qui sont variables et vont en diminuant de la position en batterie A la position au recul.

Organisation d'ensemble du frein. — Le frein proprement dit étant toujours constitué comme il vient d'être dit, les freins diffèrent par la disposition du tampon de choc. Ils sont de deux types différents : 1° Frein à contretige tampon de choc (6g. 16). La tige du piston est creuse et forme logement de la contretige tampon de choc, qui est fixée au fond du cylindre.

Fig. 16.

Ce frein se trouve sur tous les affûts à châssis.

La tige du piston est' fixée au châssis et est fixe ; le cylindre fixé à l'affût proprement dit est mobile.

20 Frein à tige tampon de choc (fig. 17). Le tampon

Fig. 17.

de choc est oenstiLuë par un prolongement de Ja tige du piston qui pénètre dams un iogement pratique dans ie j


fond coirespoodant dia cylindre. On trouve ce genre de freina sur les nouveau*. affûts à berceau.

Le cyimdre fixe est fixé au berceaja, et la tige dai piston à la bague d'attaché.

Particularité du tampon de. choc des aJiûts à ifefaitloir automatique.

Sur les affûts qui sont munis d'un refouloir de ancement automatique (Danton, Quinet) le tampdn de choc aiû,ortii la fin de la rentrée en batterie comme dans- tous le!+.

autres. freins.

Mais en outre une disposition spéciale lui permet de modérée te commencement dt la, veiiixée. en batterie x perar éviter le déclenchement du vencou du Eefetuloic,

15. Organes diveES des. freins. — Remplissage.

Vidange.

Presse-étoupes (fig. 18). — La tige du pistom de freia traverse un des fonds du cylindre de freiik. Paat que le

ior presse-étou pes.

C cuir embouti.

It rondellJ.

D grsssa-garnitiire.

a" presse-étoupes.

A tresses métalliques.

E presse-garnittire.

Fig. 18.

lufnde du fiiein ne s'échappe pas la tige de piston traverse le fond du cylindre dans un prOEse-étaupes. Ce presse-étoupes est double et se compose d'un presse-


étoupes à cuir embouti vers l'intérieur du cylindre et d'un second presse-étoupes à tresses métalliques.

Ces presse-étoupes sont en général très étanches, il est bon de ne démonter le second qu'en cas d'absolue nécessité à cause de la difficulté qu'on éprouverait à replacer des tresses ayant déjà travaillé.

Remplissage et vidange des freins. — Le liquide qui remplit les freins hydrauliques est un mélange d'eau et de glycérine du commerce marquant 21° Baumé, et soigneusement filtré.

Un cylindre de frein devrait normalement être muni de trois trous, pour le remplissage et la vidange : Un trou de remplissage et un trou d'air, pour le remplissage, percés tous deux sur la génératrice supérieure du cylindre, un trou de vidange percé sur la génératrice inférieure.

Le plus souvent cependant les cylindres de freins ne portent que deux trous, le trou d'air, ou le trou de vidange faisant défaut.

Ces trous sont bouchés par des bouchons à vis avec rondelle de cuir.

Le remplissage d'un frein doit se faire avec lenteur et précaution; pour que l'air s'en échappe bien il est bon sur les affûts à berceau de mettre la pièce au pointage négatif.

Echauffemenl de la glycérine ail tir. — Pendant le tir le travail que fournit le frein a pour résultat d'échauffer la glycérine dont le volume augmente.

Comme dans les freins de la marine, l'espace offert au liquide est le plus petit quand la pièce est en batterie, on voit qu'une augmentation de volume de ce liquide empêcherait la rentrée complète en batterie.

Aussi le règlement prescrit-il d'enlever après remplissage complet d'un frein une certaine quantité de glycérine variable suivant le calibre de la pièce.


CHAPITRE IV.

RECUPERATEURS.

16. Définition.

Principe de fonctionnement.

On appelle récupérateur un appareil qui emmagasine pendant le recul une partie de la force du recul et qui utilise cette force récupérée pour ramener la pièce en batterie (lJ.

Un récupérateur est constitué par un corps élastique comprimé pendant le recul et dont la détente produit la rentrée en batterie.

On distingue deux sortes de récupérateurs : les récupérateurs à ressort et les récupérateurs à air.

17. Récupérateur à ressort.

Un récupérateur à ressorts se compose d'une série de ressorts enfilés sur une tige avec une interposition de rondelles.

Dans les affûts à- berceau (fig. 19) la tige des récupéra-

(1) On voit la différence essentielle entre un frein et un récupérateur : Le frein absorbe la force mais ne rend rien, L'est un amortisseur.

Le récupérateur absorbe la force pendant le recul, mais la restitue pendant la rentrée en batterie.


teurs est mobile et fixée à la bague d'attache par son extrémité iR. Les ressorts sont comprimés entre une ron-

Fig. 19.

delle entraînée par son extrémité N et une rondelle d'appui calée contre un bossage du berceau.

Dans les affiâis i .châssis {f:..g. 20 ) la tige des récupérateurs est fixe sur le châssis, les ressorts sont comprimés

Fi,". -2 t).

entre une patte de l'affût et une douille servant d'écrou de réglage calée sur un bossage du châssis.

Différents genres de ressorts. — Les ressorts employés comme récupérateurs sont : 1° Les rondelles Belleville ;

20 Les ressorts en spirale; 3° Les ressorte hélicoïdaux ou ressorts à boudins.

Ces derniers, les seuls employés dans les affûts de modèle récent, sont formés d'un fil d'acier enroulé en hélice. Chaque récupérateur est formé de deux colonnes


de ces ressorts enfilés l'une dans l'autre et enroulés en sens inverse. Le ressort intérieur est en fil plus petit que le ressort extérieur.

18. Récupérateur à air.

Un récupérateur à air est formé par un cylindre dans lequel l'air est comprimé par un piston pendant le recul (fig. 21).

Les joints sont la partie la plus délicate d'un récupérateur à air. Un récupérateur à air ne peut en effet fonctionnel- que s'il n'y a aucune fuite d'air. On emploie généralement un joint hydraulique.

Le schéma ci-dessus est celui des récupérateurs à air de 3 o du Jean-Bart, donné pour exemple de joint hydraulique.

Fig. 21.

Le cylindre C terminé par le réservoir d'air est fixé au berceau.

Le plongeur P est entraîné par une traverse A reliée à la bague d'atlache.

Le piston p est libre, sa tige t traversant le fond du plongeur.

L'intervalle entre le. piston et le plongeur et l'intérieur du plongeur est plein de glycérine et forme joint hydraulique.

Au recul le plongeur est entraîné en , et pousse le piston par l'intermédiaire de la glycérine. L'air est comprimé par le piston. La détente de l'air produit le mouvement inverse.


On s'aperçoit qu'il y a fuite d'air lorsque la tige t du piston p sort peu à peu à l'extérieur du plongeur.

19. Tension initiale des récupérateurs.

Nous n'avons envisagé les récupérateurs qu'en tant que machines destinées à produire la rentrée en batterie, Mais les récupérateurs servent encore à maintenir le canon en batterie.

Dans les affûts en châssis l'inclinaison des poutrelles du châssis et le poids du canon et de l'affût suffiraient en temps normal à maintenir le canon en batterie, il n'y a à prévoir que les efforts dus aux mouvements du navire.

Dans un affût à berceau, dès que le canon a une inclinaison positive son poids tend à le faire venir au recul.

On résiste à ces forces diverses en donnant aux récupérateurs une tension initiale déterminée. Cette tension est donnée : Aux récupérateurs à ressorts par le vissage de l'écrou de réglage jusqu'au repère marqué.

Aux récupérateurs à air, par la compression de l'air contenu dans le réservoir d'air jusqu'à une pression déterminée.


CHAPITRE V.

APPAREILS DE POINTAGE.

20. But des appareils de pointage.

Conditions qu'ils doivent remplir.

Les appareils de pointage sont destinés à permettre le pointage de la pièce, c'est-à-dire sa manœuvre en direction et en hauteur.

Le pointage en direction consiste à amener la pièce dans la direction du but. Le pointage en hauteur consiste à lui donner l'inclinaison convenable pour que le projectile atteigne la distance du but. 1 -1 Les appareils de pointage doivent communiquer à la pièce tous les mouvements décidés par le pointeur, et la maintenir immobile, malgré les mouvements du bâtiment, quand le pointeur ne manœuvre pas. Cette qualité, de ne pas obéir aux mouvements extérieurs, s'appelle irtéversibilité. Les appareils de pointage doivent en outre être indépendants du recul.

Enfin leur manœuvre doit comporter des vitesses variables, de façon à permettre d'avoir un dégrossissage rapide, et ensuite un pointage continu.

Cette obligation de suivre le but d'une façon continue, à la fois en hauteur et en direction, étant difficile à réaliser par un seul pointeur, on a séparé les deux pointages, même sur les pièces de, moyen calibre.

Modes de mal/œuvre. — Suivant le calibre des pièces et leur installation à bord, on a eu recours pour le pointage


en hauteur et en direction à trois modes de manœuvre différents : La manœuvre à bras ; La manœuvre hydraulique (pour mémoire); La manœuvre électrique; mais quel que soit le mode de manœuvre employé, les organes sont analogues. Nous allons les étudier séparément pour le pointage en hauteur et le pointage en direction.

2tL. Pointage en hauteur: Amplitude de pointage. — C'est la somme des angles verticaux positif et négatif que Ton peut donner à la pièce, L'angle positif maximum étant celui que peut prendre la pièce au-dessus de l'horizontale.

L'amplitude: adoptée géméraiemenli est supérieure à celle strictement nécessaire, de façon à permettre le- tht qwmd le bâtiment est à la bande (pau suite d'une avarié de combat). Les affûts de moyen, calibre sont géuérale1ment diBposés, pour permettre un angle de tir positif die + go',. et les gros- calibres;, un arrgira; de + 10 k + 150.

Comme: amplitude de: pointage négatif, om donne- ea géirérat - 5'° à - Slo, pour parer à nue' bande de cette vam.

■ Dispositifs' employés. — Les trois di'Spositifs. employés sont le suivants : 1° Appareils à arc dente; 20 Appareils à vis tournante, et écrommontant; 3b. Appareil's à vis montante et écrou tournant.

t' Appareil» à aïe denté (flg. si bis)l— Un arc denté.

concentrique aux tourillons et fixé au canon ou au châssis oscillant, engrène avec un pignon dont l'arbre, horizontal, ,.est' perpendiculaire à l'axe dai canon et porte à son autre xttémité une roue hélicoïdale. Cette roue- engrène elle-


même avec une vis sans fin placée à l'extrémité d'un arbre longitudinal aboutissant au volant du pointeur.

Dans l'affût à châssis, le pignon, l'arbre horizontal et la roue hélicoïdale sont porlés par l'affût proprement dit, le reste de la transmission par le châssis.

Fil' 21 bis. - Pointage en hauteur (appareil à arc dentée cône à friction).

Dans l'affût à berceau, toute la transmission est portée par le support du berceau.

Voyons comment les conditions énumérées au début sont remplies : Irréversibilité. — La vis sans fin et la roue hélicoïdale avec laquelle cette vis engrène lorment un ensemble irré-


versible. Pour éviter une détérioration de cet ensemble dans le cas d'efforts anormaux (arrêt brusque des mouvements de pointage, fortes vibrations du canon au tir, choc, etc.), on a disposé sur la transmission une frictiondestinée à permettre un certain dépointage sous l'action de ces efforts anormaux.Cette friction (appelée aussi limiteur d'effort) est constituée par un cône à friction. La roue hélicoïdale est montée

Fig. 22. Pointage vertical (appareil à arc denté, 1 Jriction à rondelle). 1

folle sur le petit arbre horizontal et présente un logement pour le cône de friction qui, lui, est calé sur l'arbre.

Le cône est serré dans son logement par des rondelles Belleville comprimées par un écrou de serrage. Le serrage de l'écrou doit être suffisant pour permettre l'entraînement de la partie oscillante dans le mouvement de pointage et éviter normalement tout dépointage pendant la manœuvre et le tir.

Au lieu du cône, on peut employer des plateaux, fixés alternativement sur l'arbre et la roue hélicoïdale. Avant le


tir, le serrage de la friction doit être vérifié suivant un procédé particulier à chaque type (fig. a a ).

Indépendance au recul. — Les différentes parties du système de pointage vertical des affûts à berceau étant solidaires soit du support de berceau, soit du châssis -oscillant, tout le système se trouve de ce fait indépendant du recul.

Sur les affûts'à châssis (modèle 93),' l'arbre longitudinal a une forme hexagonale correspondant à un vide ■de même forme de la vis. Celle-ci est donc entraînée dans ie mouvement de rotation de l'arbre et peut coulisser sur lui au recul.

20 Appareils à vis tournante et écrou montant (lîg. 23).

- Ces appareils ont été adoptés dans les affûts mo-

Fig. 23. — Pointage à vis tournante et écrou montant.

dèle 93-97 pour rendre la ligne de mire indépendante du recul.


La vis de pointage V, commandée au moyen .d'un volant par l'intermédiaire de trains d'engrenage et d'arbres, fait, en tournant, monter ou descendre l'écrou E, qui supporte le ou les canons.

L'Ï/.,.ével'sibililé,est obtenue par l'ensemble irréversible : vis V et écrou E.

Lorsque l' écrou E agit sur une partie reculante., on fait glisser ou rouler ses bras dans une rainure pratiquée dans cette partie reculante.

3° Appareils à vis montante et ècmu !wurnallt (fig. gh — Employés sur des atTùts à berceau des tourelles. Une vis Y articulée sous le berceau au moyen d'un axe A peut

Fig. 2 h. — Pointage à vis montante et écrou tournant. 1

monter ou descendre sans tourner dans un écrou K monté fou dans une gaine à tourillons E. Le filet de la vis a une 1 inclinaison inférieure à 6° de manière à rendre le mouvement irréversible.


LJéci'caii et sa g-aioo à tourillons sont montés dans un palier B. aolidemeat fixé suc la plateforme de la louifelle.

L'écrow pente ane1 roue qui. reçoit, son nnouTenaeiiib de organe de manœuvre au moyen d'un pignon dont l'axe Ile roLartion coïncide avec celui des- tourillons.

Les condiArioœ que doit remplir tout appareil de pointage se trouvent. natuEeUemeoi: réalisées..

- DISPOSITIONS SPÉCIALES BJKEaiÎRÉES PAR LE POINT A,GB EN HAUTEUR.

Doubles tourillons (fig, 20). - Dans le pointage en lauteur, la pièce oseille auLow de ses teurillonsi. Le frotenienl de ceux-ci est le principal effort à vaincre ( indélendaiument des frottements des transmissions) en sup-

r Eig. a 5L — IDoubles: tearillons à support osciHbnt.

losant la pièce équilibrée, ce qui est réalisé sur toutes les !ièces en service dans la Marine dans la position, de chargement, culasse fermée.

Pour réduire ce frottement, qui dépend de la surface


de portage, on a été amené au dispositif des doubles tourillons. Un petit tourillon supporte la pièce pendant le pointage et un gros tourillon supporte l'effort du recul. Appareils de relevage. — 11 peut se faire que, par défaut de fonctionnement des récupérateurs, sous les grands angles de tir, la pièce ne rentre pas complètement en batterie. Il faut prévoir dans ce cas le relevage rapide de la pièce.

Pour les pièces qui ont une position de chargement au négatif, il faut également, pour éviter de perdre du temps, ramener la pièce rapidement à cette inclinaison négative.

Lorsque l'appareil de pointage n'est pas assez robuste pour vaincre la prépondérance de culasse (i" cas) ou assez rapide pour satisfaire au 2 e cas, on se sert d'u appareil de relevage actionné par un moteur spécial.

Plancher mobile. — Le pointage aux grands angles positifs , et l'obligation de laisser à l'arrière de la pièce un espace suffisant pour le recul, a nécessité l'aménagement d'une fosse, et d'un dispositif permettant de la recouvrir par un plancher mobile pendant les opérations du chargement.

La manœuvre de ce plancher, qui doit être relevé avant le départ de chaque coup, est faite généralement à la main par le servant; un dispositif de sécurité empêche le pointage du canon, à partir d'un certain angle de tir, si le plancher n'est pas relevé.

22. Pointage en direction.

Nous distinguerons deux cas, suivant qu'il s'agit d'une pièce de pont (ou de casemate) ou d'une pièce en tourelle.

i° Pièces de pont ou de casemate. — Le dispositif couramment employé est celui à couronne dentée (fig. 26) :


Un pignon vertical engrène avec la circulaire dentée [porlée par la sellette. Le pignon est manœuvré au moyen .d'un volant par l'intermédiaire d'un arbre portant une vis sans fin en prise avec une roue hélicoïdale montée sur le même arbre que le pignon.

La friction est analogue à celle décrite pour le pointage vertical. L'écrou de serrage est remplacé aux pièces de

Fig. a6.

10 centimètres par un volant de serrage dont on doit vérifier le serrage pendant le tir.

Dans les pièces disposées pour le pointage séparé, le pointage en direction est double; aux 10 centimètres, c'est en manœuvrant les volants de serrage que l'on rend l'arbre vertical solidaire de l'un ou l'autre des volants de manœuvre.

o Pièces en tourelle. — La masse importante à mouvoir (pièce de tourelle) a amené à utiliser un moteur pour la manœuvre du pointage en direction.


Ce moteur fait tourner un pignon qui entraîne la tou- relle soit au moyen d'une couronne dentée portée par ceile-ci (tourelle barbette) l fig. 27], soit am moyen d'une chaîne-gle s'enroulmt autour du fût pivot (tourelle à fût-pivot ) [ fig. 28]. Dans tous les cas-ii existe des.frictions les c haînes-galles sont fixées au mt-pivot par des attaches

Fig. 27.

élastiques (ressorts ou rondelles Belleville),. mais le plus souvent elles consistent en une chaîne sans fin. *

Pour les grosses tourelles, on a prévu deux moteurs agissant simultanément sur la chaîne-galle.

Le fut-pivot étant le siège de fouettements assez accusés au moment dh tir, il a fallu permettre aux chatnes de pointage d'accompagner la couronne d'enroulement dans


L déplacements, en évitant 'que ces ébahies ne notent ilternativement trop tendues ou trop lâches. Pour icela, l'arbre vertical est tmowté i rotule à 4a partie inférieure,

Fig. a8. — Pointage en direction (dispositif par chaînes sans fin et friction).

et son palier est relié à la charpente de l'assise par des ressorts qui tendent constamment à l'en écarter.

Les tourelles peuvent être manœuvrées à bras en débrayant le moteur et en agissant au moyen de manivelles sur l'arbre du pignon d'entraînement. Les indications de pointage sont alors envoyées aux servants par le pointeur, au moyen de lampes de couleur indiquant, d'après des con-


ventions fixes, la direction dans laquelle il faut pointer 1 tourelle.

Normalement, le pointeur commande la marche d moteur au moyen d'un manipulateur qui lui permet d donner à la tourelle différentes vitesses dans les deux sen et de suivre ainsi le but en direction.

L'amplitude est l'angle horizontal que peut parcourir la pièce en direction.

Dans les tourelles manœuvrées électriquement, des se curités de bout de course arrêtent automatiquement la tourelle aux limites extrêmes de son champ de tir pour éviter les avaries.

Axiometre. — Au pointage en direction se rattach e l'axiomètre qui sert à indiquer à chaque instant le gisement de la tourelle. Cet organe se compose esselitiell ment d'une aiguille se déplaçant devant une graduation portée par la tourelle : l'aiguille est reliée par une transmission à une circulaire fixée an bâtiment.


TITRE III.

RAVITAILLEMENT ET CHARGEMENT.

CHAPITRE PREMIER.

RAVITAILLEMENT.

23. Généralités.

Le ravitaillement d'une pièce est la succession des opéations qui consistent à amener les munitions, de la soute la chambre de tir, pour satisfaire aux besoins de la On appelle vitesse du tir d'une pièce la durée qui '• coule entre le départ de deux coups successifs tirés par :ettr pièce. Soit 15 secondes cette durée : cela veut dire [u'il faut 1 secondes pour ouvrir la culasse, faire les opérat ions de nettoyage, de chargement, de pointage et le mise de feu.

Pour conserver à cette pièce toute son efficacité, c'esti-dire sa vitesse de tir, il faut que, toutes les 15 secondes III plus, une charge complète soit amenée auprès de cette pièce.

01', pour prendre cette charge dans les soutes, la charger dans une benne, élever cette benne jusqu'à la chambre ae tir, la décharger, et la faire redescendre, il faut, même avec des servants entraînés, une durée de 45 secondes


par exemple. Alors, on coupe le trajet total en trois tronçons, de la façon suivante (fig. 39) : 1" tronçon : de la soûle à un berceau (J'attente IV, placé en face de la benne. L11 appareil de transport met

Fiy. ay.

15 secondes pour foire ce trajet et revenir à son point de départ.

2 e tronçon : du berceau BI à un berceau B2 placé dans la chambre-relais. Un appareil élévatoire met 15 secondes pour faire ce trajet et redescendre.

3' trooçon : du berceau B2 à un berceau B3 placé dans


lia chambre de tir. Un second appareil élévatoire met encore 15 secondes pour faire le trajet et revenir.

f Les trois appareils étant complètement indépendants l'un de l'autre, peuvent manœuvrer ensemble, de telle façon lue la durée du ravitaillement d'une charge est égale à la durée de la manœuvre dans un tronçon, soit 15 secondes.

! Cette disposition est analogue à celle qui consiste en une chaîne d'hommes destinés à transporter des briquettes d'un point à un autre. Nous prendrons comme type de ravitaillement la série des opérations faisant passer une charge complète de la soute à la chambre de tir d'une tourelle de 2 U du Danton.

1° Manipulation dans les soutes. — Les soutes de grosse artillerie sont établies directement au-dessous des tourelles, autour d'une chambre de distribution. Les poudres sont séparées des projectiles.

La manipulation des gargousses se fait toujours à la main. Cela nécessite le fractionnement de la charge, pour avoir des poids maniables. Les caisses sont arrimées horizontalement, pour faciliter l'extraction des gargousses.

Les projectiles sont portés à bras, jusqu'au calibre de 16 ; nu-dessus de ce calibre, on emploie des chariots-treuils ou des palans différentiels.

2° Transport des soutes à la chambre de distribution (fig. 3o). — Lorsque la soute à poudre est assez éloignée de la chambre de distribution, on y envoie les gargousses par une gouttière inclinée, dans laquelle on les introduit à la main. Lorsque cette soute est à un étage inférieur à la chambre de distribution, on les monte dans cette chambre à l'aide d'une noria. C'est une chaîne sans fin enroulée sur deux tambours, mue électriquement ou à bras; cette chaine est munie de godets, sur lesquels on place les gargousses, qui sont élevées par le mouvement


de la chaîne, dans une cheminée verticale, aboutissant à la chambre de distribution.

Les projectiles, saisis par des lanternes à grijfes, sont élevés et déplacés au moyen de chariots-treuils. Le déplacement transversal des chariots-treuils dans les soutes se fait sur des ponts roulants, qui peuvent être amenés dans le prolongement de voies longitudinales, lesquelles se raccordent avec une voie qui aboutit au-dessus d'une

Fij. 3o.

table, dans la chambre de distribution, sur laquelle on dépose le projectile.

30 Manipulation dans la chambre de distribution. — Au sortir de la cheminée de la noria, les gargousses sont prises à la main et placées dans les alvéoles 1, 2 et 3 d'un berceau d'attente placé en face du monte-charge (la charge comportant 3 tiers de gargousse). Le projectile, qui a été déposé sur la table, est poussé sur une plan-


ichette mobile autour d'un axe vertical; une rotation de "9°0 de cette planchette place le projectile en face de l'alvéole Ú du berceau d'attente; il y est poussé par une palette.

h" Transport de la chambre de distribution à la chambrerelais (fig. 3i). - Ce transport se fait à l'aide d'un appareil élévatoire appelé monte-charge. Uu treuil,

Fig. 3i.

lectiiquement, produit, par l'enroulement d'un càble en iil d'acier sur son tambour, le déplacement vertical d'une jenlle fixée à l'extrémité du câble. Le monte-charge com-


porte généralement deux bernes conjuguées tfix-ées aux deux extrémités d'un càble, de telle façon qu'une benne monte pendant que l'autre descend., qu'une benne est à bloc en haut et déchargée, pendant que l'autre est à bloc en bas et chargée.

Ces deux bennes sont guidées dans le puits par des rails-guides, ( Sur le Danton, chaque benne porte deux charges complètes. )

La benne n° 1, à bloc en bas, se trouve en face du berceau d'attente n° 1.

Ce berceau est articulé; chacune de ses 4 alvéoles peut osciller autour d'un axe horizontal, et la manœuvre d'un levier les fait basculer toutes à la fois; le projectile et les trois gargousses roulent dans les alvéoles correspondants de la benne n° 1.

Lorsque la benne est chargée, on met le treuil en marche, dans un certain sens ; la benne n° 1 monte, la benne n* 2 descend. Le mouvement est arrêté lorsque la benne n° 1 est arrivée dans la chambre-relais, en face du berceau n° -2. La benne, articulée, décharge son contenu dans ce berceau, pendant que l'autre benne est chargée en bas. La mise en marche du treuil, en sens inverse, reproduira le mouvement précédent.

Comme le moteur électrique tourne très vite, on intercale entre ce moteur et le treuil un appareil de démultiplication : train d'engrenages, galet à friction, vis tangente. Cette transmission est toujours coupée par un organe à friction (limiteur d'effort à plateaux) que l'on règle de telle sorte que l'entraînement du tambour par le moteur cesse pour un effort résistant fixé d'ordinaire au double de l'effort normal.

Un embrayage permet de manœuvrer le treuil à bras.

Dans ce cas, l'arbre à manivelle porte un frein, dont le but est d'immobiliser le treuil, et par suite la benne, dans le cas où les servants viendraient à lâcher les manivelles.

Pour éviter que la benne tombe dans le puits dans le cas où le câble viendrait à casser, on munit la benne d'un


parachute. Un Kssort, tenu constamment bandé par la traction du câble, se détend dès que cette action- cesse, et produit l'écartement. des patins qui areboutent la benne contre les parois du. puits.

5° Manipulation dans la chambre-relais. — La benne du monte-charge est vidée dans un berceau d'attente fixe.

Comme cette chambre est mobile, tandis que le puits du monte-charge est fixe, les munitions sont prises dans ce berceau d'atente à l'aide d'un transbordeur, qui oscille autour d'un arbre fixé au plafond, et va les porter dans un autre berceau installé en face du monte-charge supérieur.

6° Transport de la chambre-relais à la tourelle. — Le monte-charge supérieur, constitué comme le précédent, par un treuil mû électriquement, prend dans sa benne les munitions déposées sur le berceau de la chambre-relais, et les monte dans la chambre de tir.

7° Manipulation dans la chambre de tir. — Lorsque la benne est arrivée dans la chambre de tir, les 4 parties de la charge sont poussées simultanément dans les alvéoles d'un parc d'attente par les h branches d'un râteau, manœuvré par un volant, et se déplaçant sur des railsguides.

Les munitions arrivant ainsi dans la chambre de tir sont, pendant le tir, employées au chargement de la pièce.

8° Parcs. — Avant le tir, elles peuvent être destinées à l'approvisionnement des parcs. Chaque tourelle comporte un ou plusieurs parcs, formant une réserve dans le cas d'un arrêt du ravitaillement. Ces parcs consistent : i ° Pour les projectiles, en des berceaux sur lesquels ils sont déposés. Un système de rails et de chariots-treuils, ou de gouttières de glissement, permet de déposer les


projectiles sur ces berceaux, ou de les y prendre pour le chargement ; 2° Pour les gargousses, en des casiers ou armoires,.

généralement placés sous le parquet de la chambre de tir, dans lesquels les gargousses sont enfermées.


CHAPITRE II.

CHARGEMENT.

24. Le chargement est la série des opérations qui consistent à passer les munitions, du parc d'attente ou des parcs de réserve, dans l'intérieur du canon. Chargement à bras. — Le chargement des pièces de moyen calibre, jusqu'au 16 inclus, se fait toujours à bras.

Le projectile est posé sur la planchette de chargement et envoyé à poste à l'aide d'un refouloir.

Pour le passage des gargousses, on laisse la planchette en place; on la rabat avant l'introduction de la douille.

Chargement mécanique. — A partir du calibre de 19, le transport des gargousses continue à être fait à bras, mais celui des projectiles du parc à la pièce est fait à l'aide d'engins mécaniques.

Ces engins sont de deux sortes, suivant que le chargement se fait à une inclinaison constante, négative, de la pièce ou à toutes les inclinaisons.

Chargement à inclinaison constante.

Le parc d'attente étant sur le côté de la pièce, le projectile est poussé, de ce parc, dans l'alvéole d'un chariot placé au préalable dans le prolongement de celle du parc. Pour amener cette alvéole du chariot en face de l'âme de la pièce, deux procédés ont été adoptés : i° Chariot de chargement (fig. 3 2 La translation de


ce chariot sur une voie fixée à la plate-forme est obtenue au moyen d'engrenages actionnant l'un des essieux, et mus par une manivelle. Ce chariot est surmonté d'une planchette pouvant prendre deux inclinaisons, corresponpant à celle du parc et à celle du canon pour le char-

Fig. 3g.

gement (généralement 5°). Quelquefois (Suyreit par exemple), au lieu de rouler sur le parquet, ce chariot roule sur des rails aériens.

Le projectile ne repose pas directement sur le chariot.

11 est placé sur une planchette de lancement (fig. 33),

Fig. 33.

maintenue par un verrou v. Quand le chariot est en face de l'âme du canon, on déclenche le verrou qui retient la planchette de lancement au chariot ; cette planchette roule sur des galets jusqu'à ce qu'un ergot rencontre une butée b. A ce moment un plan incliné permet l'effacement


du verrou de retenue du projectile, et celui-ci, par son inertie, continue sa marche dans le canon. En même temps, la partie avant de la planchette protège la culasse et l'obturateur.

20 Basculeur (fig. 34). — Le basculeur est un chariot qui, au lieu de recevoir un mouvement de translation entre le parc et l'arrière de la pièce, reçoit un mouvement de rotation, par simple poussée, autour d'un axe horizontal.

Pendant ce mouvement de rotation, l'alvéole du projectile, conduite par des rails-guides, oscille de façon à

Fiç. 3/i.

passer de l'inclinaison du parc + 5° ou o° à celle de la pièce (-5°).

Un dispositif d'équilibrage rend uniforme le mouvement, qui comporte successivement une élévation en AB, puis un abaissement, en BC, du projectile.

Le basculeur est surmonté d'une planchette de lancement analogue à celle du chariot de chargement.

Chargement à toutes les inclinaisons.

Deux sortes d'appareils sont actuellement employés dans la Marine; les appareils du type Danton et ceux du type Jean-Bart.


1° Appareil type Dan Lon (fig. 35), - Cet appareil comporte : un bras de chargement, un chargeur, et un refouloir à détente.

A. Le bras de chargement est articulé autour de l'un des tourillons du berceau. Il est guidé par deux galets g' g sur une cornière concentrique au tourillon. Ce bras peut être enclenché, soit avec Je caisson du parc, à une position fixe, soit avec le berceau du canon. Sur l'axe AA vient s'articuler le volet du chargeur. Le chargeur et son bras sont équilibrés en partie par un ressort R, de façon que, quand il n'est pas chargé, il tend à monter pour

Fig. 35.

s'enclencher avec le parc d'attente (—5°); quand il est chargé, il tend à descendre pour s'enclencher avec le berceau (inclinaison du tir). Pour que ces mouvements de montée et de descente ne soient pas trop brusques, on a disposé un modérateur de vitesse, formé par le frein F.

B. Le chargeur est un volet Y articulé sur le bras de chargement. Quant le volet tourne, le pignon b engrène avec le pignon a fixé au bras de chargement; le pignon b' égal au pignon b engrène avec le pignon a' égal au pignon a. De sorte que la planchette P montée sur l'axe D du pignon a' reste toujours parallèle à l'axe du canon. Le chargeur est manœuvré à la main, ou à l'aide d'un moteur électrique, suivant le calibre de la pièce.


r C. Le refouloir à détente (fig. 36) consiste en une tige AA logée dans la bague d'attache, et terminée par un bras B servant de tampon de choc sur le culot du projectile. Au repos, le bras B est sur le côté de la pièce. Lorsque, après le départ d'un coup, la pièce recule, la bague d'attache entraîne en arrière la tige AA, qui comprime son ressort R. Pendant la rentrée en batterie de la pièce, le refouloir est maintenu à la position de recul par le verrou V. Lorsque le projectile est présenté sur la plan-

Fig. 36.

chette, en face de l'âme du canon, on ramène d'abord la tête du refouloir B en face du culot, à l'aide du levier N faisant tourner le manchon M et par suite la tige AA ; ensuite , on agit sur le déclic L, qui soulève le verrou V (cette opération se fait automatiquement aux pièces de 19 et de 24); le ressort R repousse en avant le refouloir dont la tête frappe violemment le projectile et l'envoie à poste.

Pour le premier coup à charger, on met le refouloi r au recul à l'aide d'un palan croche dans son œil arrière.

o Appareil type Jean-Bart (fig. 37). — Dans les tourelles de ce type, le monte-charge qui monte une charge


complète (un projectile et 4 quarts de gargousse) amène sa benne sur l'arrière de la pièce.

Le câble de ce monte-charge passe sur un certain nombre de poulies fixes et sur une poulie mobile P, dont la chape est tirée à contre par un contrepoids. La bague d'attache porte un butoir m arrêtant la benne dans son

Fig. 37.

mouvement d'élévation, et le berceau un butoir IL limitant la descente de la chape de la poulie P. A la montée, Je treuil agit d'abord pour amener la poulie P contre le butoir n; puis il soulève la benne jusqu'à ce qu'elle soit arrêtée par le butoir m; à ce moment le treuil s'arrête.

Comme, par construction, la distance TP est égale à la moitié de TA, la longueur du câble entre le treuil et la benne reste constante, quel que soit le pointage du canon.


Dans les mouvements d'abaissement ou d'élévation du canon, les butoirs m et n agissent sur le câble de la benne, de façon à l'allonger et à le raccourcir de la même quantité, de telle sorte que, pendant ces mouvements, la benne et la chape restent toutes deux appuyées sur leur butoir.

La benne, dans son mouvement d'ascension, rabat dans l'écrou de culasse une planchette de chargement articulée sur la bague d'altache.

Le chargement est opéré par un refouloir à chaîne : c'est une chaîne articulée qui ne peut se plier que dans un seul sens, de manière à rester rigide pendant le refoulement. La tête du refouloir, après mise à poste du projectile, déclenche au retour les palettes retenant les deux gargousses supérieures, qui descendent sur l'auget inférieur, pendant que les deux autres prennent la place des premières ; à la course suivante du refouloir, le même fait se reproduit : après trois refoulements, la charge est à poste.



TITRE IV.

APPAREILS DE CHASSE D'AIR.

25. La chasse d'air comprimé a pour but de chasser la fumée restant dans le canon après le tir et l'empêcher d'envahir la chambre de tir.

Les appareils employés sont de deux sortes : appareil Marbec et appareil automatique.

10 Appareil Marbec. — A. Accumulateurs. Les pompes de compression donnent de l'air comprimé à 100 kgs Pour ne pas faire marcher ces pompes constamment, on emmagasine une réserve d'air dans des accumulateurs.

Pour éviter la perte totale de cet air par une fuite, on tait trois groupes d'accumulateurs, l'un à rH, l'autre au milieu, le.troisième à l'A du bâtiment. Toute la canalisation est abritée sous le pont cuirassé.

B. Réservoirs (fig. 38). — Chaque tourelle possède une réserve propre d'air comprimé, dans des bouteilles-réservoirs R d'une contenance variable avec le calibre de la pièce. Pour charger ces réservoirs, on se sert : soit d'un tube mobile, qui oblige à ramener la tourelle à une certaine position, et à la maintenir dans cette position pendant toute la durée du chargement; soit d'un tube souple H, fixé à demeure, et assez long pour sui vre les déplacements de la tourelle.

C. Bouteille. — Dans l'intérieur de la chambre de tir, une bouteille de 15 litres contient de l'air à a5 kgs, qui sera employé pour la chasse.


D. Soupape double. — Cette soupape sert : 10 à recharger la bouteille B quand elle, est vide; 20 à prendre dans cette bouteille l'air nécessaire pour la chasse.

Pour recharger la bouteille B, on appuie la soupape de chasse S' sur son siège en vissant le volant S1. On ouvre la soupape de chargement S2, en dévissant le volant S2, et on ouvre le robinet d'arrêt A. Quand le manomètre M

Fig. 38.

indique 2 5 kgs, on ferme la soupape S2, et on dévisse le volant S' de 2 ou 3 tours. Dans les tourelles, où le servant de Marbec est toujours auprès de la soupape double, on laisse constamment A ouvert, et on recharge la bouteille en dévissant S2. Dans les casemates, où, à certains gisements, le servant de Marbec peut se trouver loin de la soupape, on laisse toujours S* ouvert, et un servant spécial ouvre A quand le manomètre M, placé alors près de lui, lui indique une baisse de la pression.


Koar faire une chasse d'air, on agit sur le levier L, qui produit le soulèvement de la soupape S1.

£ Buae. — La buse, placée à l'extrémité d'un tuyau souple, est présentée devant la culasse, en même temps

Fig. 39.

que le levier L est actionné. Cette buse a la forme d'un entonnoir entourant l'extrémité affinée du flexible. L'air comprimé sort du tube avec une grande vitesse, et produit


une aspiration de l'air ambiant, qui entre dans l'entonnoir et est projeté dans le canon.

2° Appareil automatique (fig. 39). - Cet appareil comporte : une bague de distribution d'air A fixée dans le fond de l' écrou de culasse, et percée de trous a, a,a,a, inclinés vers l'avant, par lesquels l'air s'échappe dans la chambre. Cet air arrive du réservoir par le tuyau C fixe, qui est relié au tuyau B, mobile avec la pièce pendant le recul, par le joint glissant D. Il traverse une boîte à soupapes et arrive dans la bague par le tuyau B1.

Le fonctionnement est le suivant : quand on fait tourner le plateau-manivelle F pour ouvrir la culasse, un levier à bascule G monté sur ce plateau pousse une pièce d'appui H, laquelle pousse un piston de manœuvre J, et par suite une soupape d'équilibre K, placée à l'intérieur de la soupape de prise d'air L. Toutes ces pièces sont maintenues dans cette position par le verrou de retenue P, dont la tête s'est encastrée dans l'échancrure de la pièce d'appui , et y est maintenue par le ressort r, L'air passe par les conduits m, n, et remplit la chambre 0. Quand il y a équilibre des deux côtés de la soupape L, elle quitte son siège, et l'air passe à plein tuyau dans la bague de distribution.

Quand le servant estime que la chasse est suffisante, il agit sur le levier S, le verrou P se déclenche, et tous les ressorts agissent pour ramener les pièces à leur position initiale, et par suite fermer l'arrivée d'air.


TITRE V.

APPAREILS DE VISEE.

28. Généralités.

Lorsque le projectile sort de la pièce, il suit dans l'air une courbe appelée trajectoire, au bout de laquelle il tombe, à la surface de la mer, à une distance du canon appelée portée.

Un canon étant donné, tirant un projectile d'un certain poids, avec une charge de poudre fixe, le seul moyen d'augmenter la portée est d'augmenter Y inclinaison du canon sur l'horizontale. A un angle d'inclinaison donné correspond une certaine portée : les tables de tir donnent cette relation, pour toutes les portées de 100 mètres en 100 mètres.

Ayant mesuré par un procédé quelconque la distance du but, le pointage de la pièce consistera à lui donner : 10 une inclinaison convenable pour que la portée correspondante soit égale à la distance mesurée; 2° une direction convenable pour que le projectile tombe dans la direction du but.

27. Principe de la hausse (fig. 40).

Le premier but de l'appareil de visée est de vérifier que l'inclinaison donnée à la pièce par le pointeur est bien celle qui correspond à la portée que l'on veut avoir.

Pour cela on se sert d'un appareil appelé hausse. La


hausse est une règle CA graduée en portées et pouvant coulisser dans une boîte B fixée au canon ou au berceau; elle est terminée en C par un cran de mire. Sur le tourillon du canon est fixé un guidon G.

- La ligne CG, qui joint le fond du cran de mire au sommel du guidon, s'appelle ligne de mire ou ligne de visée.

Lorsque la hausse est enfoncée à bloc dans sa boîte, la ligne de visée OG est parallèle à l'axe du canon ; on l'appelle la ligne de visée naturelle.

Supposons le bâtiment immobile et droit. Si la ligne de visée naturelle est horizontale, le canon est horizontal.

Élevons la hausse de façon qu'en face du point 0 on lise,

Fig. ko.

par exemple, 6,8oo mètres; le cran de mire sera en G, et la ligne de visée CG fera avec l'horizontale OG un certain angle, soit 5°. Si nous voulons maintenant diriger la ligne de visée CG sur la flottaison du but, c'est-à-dire la ramener horizontale, nous serons obligés de manœuvrer le pointage vertical de la pièce jusqu'à amener celle-ci à faire un angle positif précisément égal à 5°. La pièce sera alors correctement pointée en hauteur.

28. Principe de la dérive (fig. lJ 1 ).

Ayant dirigé, dans le sens latéral, la ligne de visée CG sur le but, et le canon également suivant GG, le projectile n'atteindra pas le but M. Si la pièce est rayée à


gauche, le projectile tombera à gauche du but (à droite si

la pièce est rayée à droite), en un point m distant du point M d'une certaine quantité appelée dérivation, et proportionnelle à la distance. Si nous voulons atteindre le but, nous devrons pointer le canon à droite du but, suivant une ligne DG telle que Mm' soit égale à la dérivation à cette distance; c'est-à-dire porter la boîte de hausse D à gauche du cran de mire C d'une certaine quantité appelée dérive. A cette fin, la hausse porte une barrette transversale, dite traverse des dérives, et graduée en millièmes de la ligne de mire : de façon que chaque graduation correspond à une dérivation égale au millième de la distance.

Le vent, la vitesse du bâtiment, ajoutent leurs effets à celui des rayures, et causent des dérivations que l'on corrige par des dérives appropriées.

Fig. 4i.

29. Ligne de mire ordinaire.

La ligne de mire ordinaire est celle qui est constituée par la ligne qui joint le fond du cran de mire au sommet du guidon.

La hausse étant élevée dans sa boîte à la hauteur correspondant à la portée voulue, et le chapeau mobile étant placé sur la traverse à la dérive convenable, la pièce sera correctement pointée, en hauteur et en direction, lorsque la ligne de mire passera par le point à viser sur le but (point de rencontre de l'étrave et de la flottaison).

Cet appareil a un inconvénient. Comme le chapeau mobile est opaque au-dessous du cran de mire, on ne peut pas prendre juste le point qui est au sommet du guidon. Alors : i" on ne donne pas à la pièce l'inclinaison exacte qu'elle devrait avoir pour donner la portée


fixée; 2° si tous les pointeurs ne prennent pas exactement la même quantité de guidon, toutes les pièces tireront, pour une distance donnée, avec des inclinaisons différentes, et il s'ensuivra une grande dispersion en portéeC'est pour éviter ces inconvénients qu'on a adopté le» lunettes de pointage.

30. Lunettes (fig. lJ).

Dans une lunette, la ligne de mire est remplacée par l'axe optique de la lunette, lequel est matérialisé par la croisée des fils du réticule.

Une lunette est formée, en principe, par un tube portant à son extrémité une lentille Ob fixe, appelée obJectif; et à l'autre une lentille Oc mobile, appelée oculaire. 1

Fig. 4 a.

Quand l'objet visé est très éloigné, son image vient se peindre sur un réticule R portant des fils croisés.La lunette est serrée dans des colliers à l'extrémité stie périeure de la hausse.

Avant de s'en servir pour le pointage, il faut faire lesopérations suivantes : 1° Nettoyer les verres, avec un linge spécial, prévu à cet effet, très propre et dénué de toute poussière; 2° S'assurer que l'axe optique est parallèle au corps cylindrique; pour cela, viser un point et faire tourner la lunette : le point visé doit rester sur la croisée des fils. Si le réticule est mal centré, la lunette est inutilisable; 3° Faire tourner la lunette jusqu'à ce que les fils soient verticaux et horizontaux;


h" Mettre au point. Cette opération consiste à déplacer l'oculaire, en avant ou en arrière, jusqu'à ce qu'en aperçoive nettement les fils du réticule. Comme le point visé, très éloigné, viendra former son image sur le réticule, si le réticule est au point, l'image du but le sera aussi; 5° Si la lunette doit servir à viser un point rapproché, comme une cible de percuteur marqueur, dont l'image viendra se former en arrière du réticule, il faudra, après la mise au point, mettre en place la bonnette spéciale, destinée à reporter l'image sur le réticule. Si la lunette ne comporte pas de bonnette, on mettra en place un œilleton percé d'un trou en son centre, pour fixer la position de l'œil.

31. Appareils de mise à l'angle.

On appelle mettre à fang le donner à la lunette une inclinaison négative égale à l'inclinaison positive que doit avoir la pièce pour donner une portée fixée. Les colliers de la lunette font corps avec un bras oscillant autour d'un

Fig. 3.

point fixe. Le mouvement d'inclinaison est donné à ce bras, soit par une vis montante, Foit par un système de pignon et arc denté, soit par un système de crémaillère et spirale (fig. 43). Sur l'axe du pignon de manœuvre est généralement monté un amplificateur; c'est un plateau de grand diamètre, dont les graduations en distance se déplacent devant un repère fixe.


Dans la hausse à came (fig. 44), le support S de la lunette est monté sur un bras B oscillant autour d'un axe 0. L'inclinaison est donnée à ce bras par la manœuvre

Fig. h 'i.

d'une came C, qui elle-même sert d'amplificateur, l'index 1 se déplaçant devant les graduations inscrites sur la spirale.

32. Mise à la dérive (fig. Mi).

Le support de lunette S est monté sur un axe autour duquel il peut tourner lorsqu'on agit sur la crémaillère C au moyen de la vis sans fin V.

Fig. 45.

Un amplificateur est généralement monté sur l'axe .le la vis sans fin.


33. Parallélogramme articulé (fig. h 6).

Sur les affûts. à châssis, pour éviter l'entraînement au recul de l'appareil de visée, on le fait porter par un parallélogramme articulé : cet appareil est formé de deux bras AC, BD, rigoureusement égaux, articulés en A et B, sur le châssis fixe; le bras CD, qui réunit leurs extrémités, est, quelle que soit la déformation du parallélogramme, toujours parallèle au châssis AB.

Fig. 46.

Le tourillon T est solidaire d'un autre bras TO, égal et parallèle aux bras AC et BD, et terminé par un patin P articulé à son extrémité 0.

La lunette Ll est articulée, en un point L, sur l'un des bras, BD par exemple.

Lorsque le canon oscille autour de son tourillon, celuici entraîne le bras TO et TO', par exemple; le patin P, appuyant sur la traverse CD, l'amène en C'D'. Au recul, le patin glisse sur la traverse sans la déplacer. Pour mettre à l'angle, on place la lunette dans la position LM faisant avec l'horizontale un angle de 5°, par exemple. Pour pointer, on fait tourner la pièce autour de son tourillon jusqu'à ce que la lunette, en L'M', soit horizontale : elle aura alors une inclinaison positive de + 5°. Gomme le pa-


rallé logramme, et en particulier le bras BD qui supporte la lunette, reste' immobile pendant le recul , le pointeur peut continuer sa visée d'une façon continue.

On utilise quelquefois le parallélogramme articulé, même sur les affû ts à berceau, pour reporter la lunette à un certain endroit, loin de l'affût : dans le capot, par exemple ; ou bien, sur l'avant, le plus près possible de la muraille cuirassée, ce qui permermettra de diminuer les dimensions de l'embrasure en face de la lunette.

La figure 47 ci-contre montre comment le parallélogramme ABCD, articulé autour du tourillon T et d'un

Fig. 4 7.

point ifx1. P, et manœuvré par un arc denté F, permette reporter Ja lunette L à la hauteur du capot.

Le parallélogramme TMNR, articulé autour du tourillon et du point fixe R, permet de reporter la lunette 1 à l'avant de la tourelle.

34. Vérification des appareils de visée.

Cette vérification consiste en un certain nombre d'opérations, que l'on doit effectuer avant de se servir des appareils de visée pour un tir. On utilise pour cela une lunelle de vérification, montée d'une façon rigoureusement per-


r pendiculaire, sur une règle ou un plateau; lorsqu'on applique la règle ou le plateau sur la tranche de culasse, la lunette de vérification est parallèle à l'axe du canon.

J A. La ligne de visée naturelle doit être parallèle à l'axe du canon. — En appliquant la règle à lunette sur la tranche de culasse, si la lunette est bien perpendiculaire à la règle, son axe optique est parallèle à l'axe du canon.

On vise avec la lunette de vérification un point éloigné.

On doit voir ce point sur la croisée des fils du réticule de la lunette de pointage, si la hausse est à bloc sur ses cales, et la dérive à 5o. Si cela n'est pas, on modifie la hauteur des cales de la hausse, et on déplace la graduation des dérives.

jf B. Les côtés du parallélogramme articulé doivent être égaux. — En répétant, sous diverses inclinaisons de la pièce (deux suffisent) l'opération précédente, on vérifiera que la ligne de visée naturelle reste parallèle à l'axe de la pièce, quelle que soit l'inclinaison de celle-ci. Si cela n'est pas, on opérera par tâtonnements, en agissant, d'abord dans un certain sens, sur l'organe de réglage de la longueur des bras du parallélogramme ; si l'erreur s'accentue, on agira en sens inverse.

G. Le plan de visée doit être parallèle au plan de tir.

On manœuvre la pièce en hauteur de façon à suivre avec la lunette de vériGcation une ligne verticale éloignée. On fail de même avec la lunette de visée.

1 D. L'inclinaison de la ligne de visée, pour les différentes portées, doit être celle donnée par les tables du tir. — C'est la vérification des graduations en portée, qui doit être faite par les Directions d'Artillerie. Il en est de même de la vérification des graduations de dérive.


35. Régime.

Certaines dispositions particulières à l'installation des pièces, les variations causées par la diversité des lots de poudre, font que la portée d'une pièce n'est pas toujours égale à celle qui, inscrite sur la hausse, correspond à la distance du but. La différence s'appelle régime de la pièce. Si une pièce, dans certaines conditions, tire toujours 3oo mètres court, il faudra augmenter de 3oo mètres toutes les hausses de cette pièce. Cette opération, faite généralement à la suite de tirs ctaecord, consiste, soit à décaler de 3oo mètres l'appareil de transmission de la distance particulière à cette pièce, soit à décaler de la même quantité l'amplificateur par rapport à l'appareil de mise à l'angle.


I TITRE VL

APPAREILS DE TRANSMISSIONS D'ORDRES t DE TIR.

CHAPITRE PREMIER.

GENERALITES.

i.

36. Répartition de l'artillerie.

L'artillerie est répartie en sections. Ces sections sont organisées pour que le tir d'un même bord soit, en principe, centralisé sur un même but. Certaines sections peuvent être réunies en groupes.

Toutes les sections d'un bord peuvent être commandées simultanément de l'un des postes de direction de tir : poste principal, poste central, poste secondaire.

Les ordres de l'officier de tir sont transmis aux sections par un système de transmission comprenant : un réseau de transmissions instantanées, hydrauliques ou électriques, des téléphones et des porte-voix.

Les sections d'artillerie des calibres inférieurs à i o centimètres et les sections non protégées ne disposent généralement que de transmissions optiques ou de transmissions électriques volantes, et de porte-voix, reliant chaque section au poste de l'officier de tir du groupement auquel la section appartient.


CHAPITRE II.

TRANSMISSIONS INSTANTANEES.

37. Ces transmissions permettent à l'officier directeur du tir d'envoyer simultanément et instantanément, à toutes les sections prenant part au tir sur le même but, les éléments nécessaires au pointage et les ordres de feu, c'est- à-dire : 1° La désignation du but, par son gisement (angle formé par sa direction avec l'avant du bâtiment tireur) et par son numéro dans la ligne ennemie; 20 La hausse, qui varie à chaque instant, et doit être constamment tenue à jour; 3° La dérive ; 40 Les ordres préparatoires du feu; 5° L'ordre d'exécution du feu.

Deux sortes d'appareils sont actuellement employés à cet usage : les appareils Germain et les appareils L A 191 o.

38. Appareil Germain. ]

Cet appareil comporte deux séries de réseaux : l' Une série de réseaux de transmissions hydrauliques, transmettant des postes de direction du tir aux sections;.

les indications de pointage et les ordres de feu.

20 Une série de réseaux électriques, doublant les transmissions hydrauliques d'ordres de leu.


10 Partie hydraulique (fig. 48). — Principe. — La partie hydraulique comporte un réseau de canalisations aboutissant à des manomètres d'indications de pointage ou

Fig. 68.

d'ordres de feu. Une caisse à eau, placée dans un endroit élevé, permet de remplir toute la canalisation quand le pointeau de la caisse est ouvert. Lorsque le plein est fait, ce pointeau est fermé.

Un collecteur est une boite d'où partent tous les tuyaux


aboutissant aux manomètres des diverses sections qui doivent recevoir la même indication.

Lorsque la canalisation est pleine, on visse dans son cylindre le piston du compresseur de remplissage. L'air qui restait dans le tuyautage s'évacue par les purges, et l'eau est comprimée d'une façon uniforme dans toute la canalisation. Ceci étant fait, et les purges fermées, on règle toutes les aiguilles des manomètres de façon à marquer la même graduation du cadran. Si alors on visse dans son cylindre le piston du compresseur du poste central, on transmet à J'eau une pression qui a pour effet de redresser le tube courbe de chaque manomètre et, par suite, de déplacer leurs aiguilles sur le cadran. Tous les manomètres du réseau étant d'une construction identique, leurs aiguilles donnent la même indication, celle que le servant du poste central lit sur son cadran. Si on dévisse le compresseur du poste central, les aiguilles tournent en sens inverse.

Il se produira exactement les mêmes faits si, au lieu de manœuvrer le compresseur du poste central, on manœuvre celui du blockhauss qui est greffé sur le même collecteur, ou celui d'une section.

Ensemble d'un réseau. — Si, au lieu d'une section, on a greffé 1 o sections sur le même collecteur, les 1 o manomètres de ces sections marqueront la même indication.

Auprès du collecteur, chaque tuyau allant à une section est muni d'un pointeau particulier permettant d'isoler la section.

Un réseau est l'ensemble des canalisations et des manomètres qui partent du même collecteur.

Il y a 4 réseaux distincts : Ordres de feu, gisements, distances, dérives.

Pour chacun de ces réseaux, le collecteur spécial porte autant de tuyaux qu'il y a de sections pouvant être groupées sur le même objectif, plus un tuyau pour le poste central, un pour le blockhauss et, pour les gisements et les distances, un pour la télémétrie.


La figure k 9 montre un réseau de distances pour les jetions de Td, Noter que les deux sections axiales 1 et •> sont greffées. Dans la section 1, qui est poste seconaire de tir, il y a un collecteur particulier avec un branhement aboutissant à un compresseur avec manomètreknoin. Dans le blockliauss, lorsque le robinet r a été

Fig. 49.

ermé, un petit réseau spécial permet à la télémétrie d'enoyer au blockliauss les distances observées, à l'aide d'un ompresseur spécial.

Ensemble de la canalisation sur un but. — La canalisaion est double, pour séparer nettement les transmissions le l'artillerie protégée de celles de l'artillerie non protégée, lujettes à une destruction rapide. Dans chacune de ces parties, il y a 4 réseaux, c'est-à-dire 4 collecteurs, d'où partent des tuyaux aboutissant, dans chaque section, à ! manomètres. Les sections axiales ont deux séries de 1 manomètres, pour recevoir les indications des deux aords. On a soin de les grouper séparément sur des pan-


neaux portant les indications But 1 et But 2, et de recouvrir d'un volet mobile le panneau correspondant au but sur lequel la section ne tire pas.

Manomètres. — A. La désignation de lobjectif est/aite sur le même manomètre, par : 1° son gisement, indiqué de i c'en 1 o° de o à 180; 2° son numéro dans la ligne ( 1 à 9 à partir de la droite ou de la gauche).

B. La hausse est indiquée sur un manomètre gradué de 100 mètres eu 100 mètres : en noir, de 2,000 mètres à 8,000 mètres; en rouge, de 7,000 à i3,ooo mètres.

Une graduation intérieure, de 5oo à 3,000 mètres, sert au tir réduit.

C. La dérive est indiquée par un chiffre pair de millièmes, de 10 à 90, la graduation 5o indiquant une dérive nulle.

D. Les ordres de feu sont indiqués par les cases d'un manomètre, portant les indications : Cessez le feu : en fonction.

Feu de salve : attention; exécution.

Feu Continu : attention; exécution.

Autonomie.

Changement d'objectif.

Centralisation poste 1.

Centralisation poste 2.

20 Partie électrique. — L'installation comporte 3 réseaux : Sonneries grand modèle (ou cloches); Sonneries petit modèle; Lampes-feu.

Chacun de ces réseaux peut être actionné, pour un bord, soit du blockhauss, soit du poste central, au moyen de permutateurs.

A. Sonneries grand modèle. — La sonnerie des cloches


fr indique la cessation du feu, générale. De quelque bord qu'elle soit actionnée, les cloches des deux bords fonctionnent à la fois.

► Les commutateurs de manœuvre ne peuvent occuper que deux positions, correspondant à la manœuvre des cloches et a la fermeture du circuit des lampes. Quand on ne manœuvre pas les cloches, le circuit des lampes est fermé; quand on manœuvre les cloches, toutes les lampes s'éteignent.

B. Sonneries petit modèle.- Ces sonneries servent à avertir les sections qu'elles vont recevoir une nouvelle indication.

Dans les feux de salve, une sonnerie prolongée (5 secondes environ ) indique le commandement « Attention nCes sonneries sont actionnées par des interrupteurs à boutons poussoirs.

C. Lampes feu, - L'allumage des lampes feu, dans les sections, indique l'ordre d'exécuter le feu. Il est vérifié, au poste de commande, par l'allumage des lampes témoins, doublant les lampes des sections.

Toutes ces transmissions électriques doublant seulement les transmissions hydrauliques, les servants doivent suivre constamment les indications de ces dernières, qui sont toujours impératives, même dans le cas de mauvais fonctionnement des transmissions électriques.

39. Appareils LA 1910.

Ces appareils sont répartis en divers réseaux, chacun de ces réseaux servant à l'envoi simultané aux sections d'une indication de tir : hausse, dérive, etc.

Chaque réseau comporte : des récepteurs, dans les sections; des distributeurs dans les postes de direction de tir; une canalisation. Le réseau des hausses est constitué ainsi qu'il suit : i° Récepteur. — Un récepteur est une boîte en cuivre,


renfermant un moteur électrique qui actionne deux aiguilles, tournant à l'intérieur de deux cadrans: le cadran supérieur indique les milliers de mètres; le cadran inférieur, les centaines et les dizaines de mètres. A travers un voyant, un contrôleur doune les indications « En fonctionr « Repos ou Avarie".

2° Distributeur. — Le distributeur est un commutateur dont la rotation détermine le fonctionnement des moteurs des divers récepteurs, et par suite l'entraînement des aiguilles de leurs cadrans. Chaque distributeur est accompagné d'un récepteur exactement semblable à ceux des sections, et servant de témoin.

La rotation de i/3 de tour du commutateur détermine, dans un sens comme dans l'autre, une variation de 25 mètres dans la hausse envoyée.

3° Canalisation. — La canalisation est constituée par des câbles à Et conducteurs. Chacun de ces conducteurs a une couleur particulière, pour faciliter le montage.

L'appareil LA fonctionnant sous une différence de potentiel de 3o volts, si on le greffe sur le courant du bord, on doit intercaler une résistance : un servant spécial est chargé de la manœuvre de cette résistance, qui doit varier avec le nombre des appareils en fonctionnement.

Remarques. — î0 Pour déterminer un départ précis et exactement commun à tous les appareils, un système de butées de bout de course permettent de recaler à la même indication, par seule manœuvre du poste transmetteur, tous les appareils d'un même réseau qui auraient été décalés les uns par rapport aux autres.

20 Il est possible d'effectuer sur les récepteurs un décalage permanent du mouvement par rapport au moteur, de façon à produire sur leurs indications des corrections d'accord ou de régime sans modifier celles de l'ensemble du réseau.


Hausses Lecomte-Aubry. — La hausse Lecomte-Aubry est une combinaison de l'appareil de mise à l'angle par came et d'un récepteur de LA 1910. Dans ce cas, chacun des deux cadrans de ce récepteur porte deux aiguilles, l'une noire, l'autre rouge. L'aiguille noire indique la hausse ordonnée, transmise du poste de direction de tir.

L'aiguille rouge est manœuvrée en liaison avec l'appareil de mise à l'angle. Lorsque les aiguilles rouges sont en coïncidence avec les aiguilles noires, la lunette est mise à l'angle correspondant à la hausse ordonnée. L'opération s'appelle mise à l'angle sans lecture, parce que le servant chargé de la mise à l'angle n'a pas besoin de lire la hausse: il doit tenir simplement la concordance constante entre les aiguilles.

Avant de se servir de cet appareil, il faut vérifier que la came de manœuvre est bien celle qui convient au genre de tir à effectuer : tir à charge de combat, à vitesse réduite. tir réduit.


CHAPITRE m.

TRANSMISSIONS VOLANTES ET TRANSMISSIONS OPTIQUES.

40. Transmissions volantes.

Les transmissions volantes servent à relier les différentes sections non protégées de l'artillerie de défense contre les torpilleurs au poste d'officier de tir de chaque secteur.

Elles sont mises en place le soir, et rentrées le matin.

Elles comportent, dans chaque secteur : un poste transmetteur, d'où partent des câbles à 5 conducteurs ( î conducteur disponible de rechange) aboutissant à des postes récepteurs dans les sections.

Le poste transmetteur comporte : une prise de courant, nn manipulateur, une lampe blanche témoin et une lampe rouge témoin.

Le poste récepteur comporte : une lampe blanche, une lampe rouge et une sonnerie.

Les ordres à envoyer sont : Commencez le feu : lampe blanche allumée (manipula.eur sur rrFeu»).

Bloquez les hausses : lampe rouge allumée (manipulateur sur rr Bloquez" ).

Autonomie : lampes blanche et rouges allumées (manipulateur sur rr Autonomie,,).

Cessez le feu : lampes éteintes (manipulateur sur tr Repos" ).


Chaque fois qu'on soulève la manette du manipulateur pour passer d'une indication à une autre, on manœuvre la sonnerie, qui sert ainsi d'avertissement pour les sections.

41. Transmissions optiques.

De jour, à bord des torpiiteurs, le feu d'artillerie est centralisé au moyen de transmissions optiques permettant de signaler : les éléments de pointage, les ordres de feu, le gisement approché du but.

Un appareil phonique simple (cornet à bouquin) sert à attirer l'attention des chefs de sections pour chaque signal affiché par l'indicateur optique.

Cet indicateur optique est installé, de chaque côté de la passerelle, de façon à pouvoir être vu de toutes les pièces. La hausse et la dérive sont signalées par deux index se déplaçant sur une grande hausse et une grande traverse. Les gisements et ordres de feu sont signalés par des disques pouvant être calés verticalement ou horizontalement et portant les indications : Gisements approchés : li5, 90, 135;

Commencez le feu Feuf *-N Fru de sah'c : S:/

f Feu continu : C ; Autonomie : A. ;:,


CHAPITRE IV.

TÉLÉPHONES.

42. Le réseau des téléphones de l'artillerie principale comprend deux groupements distincts et symétriques, l'un pour les sections de Td, l'autre pour celles de Bd. Les tourelles axiales comportent des récepteurs appartenant à chacun des deux réseaux. Dans chaque groupe, les communications émanent d'un transmetteur installé dans le poste central. Elles se font par l'intermédiaire d'un combinateur qui permet : 1° De communiquer séparément du poste central avec chacune des sections du bord considéré ; 2° D'envoyer à volonté, du poste central, des ordres simultanés aux pièces constituant des groupements prévus à l'avance, et inscrits sur le combinateur.

Chaque récepteur porte : 1° un bouton pour actionner la sonnerie avertisseuse du poste à qui on veut parler; 2° un levier pour actionner le microphone et permettre d'entendre.

Avant de parler dans un appareil, on doit rabattre à bloc ce levier. On parle, au ton ordinaire de la voix, en articulant bien les syllabes, la bouche devant le milieu du grillage. Lorsqu'on parle simultanément à plusieurs sections, on élève un peu le ton de la voix sans crier :


RÈGLES À SUIVRE POUR LA COlWERSATION.

I. Entre le poste central et une section.

A. Du P. C, à la section. — Le téléphoniste du P. G.

vérifie qu'aucune autre section n'est en communication avec lui. Il rabat complètement le levier de son appareil, enfonce le bouton de la section et donne un coup long d'une durée de 3 secondes environ.

Le téléphoniste de la section rabat à bloc le levier et dit : j'écoute. Le téléphoniste du P. C. énonce sa communication. Celui de la section, s'il n'a pas parfaitement compris, dit: Répétez.

Lorsqu'il l'a parfaitement comprise, il la répète mot pour mot, avant de la transmettre ou d'y répondre.

Si la répétition n'est pas bien faite, le P. G. énonce de nouveau la communication.

Lorsque la répétition a été faite correctement, le P. G.

dit : Terminé. Les deux téléphonistes abandonnent leurs leviers, celui du P. G. coupe la section.

B. D'uue section au P. C. — La section sonne un coup long, et attend la réponse du P. C.

Dès que le P. C. peut répondre, il vérifie qu'aucune autre section n'est dans le circuit, il établit la communication et prévient la section qu'elle peut parler en disant ; j'écoute, après avoir dit le numéro de la section (exemple : Cinquième, j'écoute). La section énonce sa communication , d'après les mêmes règles que dans le S A, auxquelles se conforment les deux téléphonistes.

II. Envoi d'avis simultanément aux sections d'un même groupement.

A. Communications jaites par le P. C. — Le P. C. forme le groupement.


Il rabat à bloc le levier du transmetteur, et sonne trois coups brefs (1 seconde environ) nettement séparés.

Il énonce trois fois la communication, avec intervalles d'une seconde environ. Le troisième énoncé est suivi de l'indication : Terminé. Il coupe ensuite le groupement.

Les téléphonistes des sections, lorsqu'ils ont ainsi entendu l'attaque par coups brefs, écoutent, mais s'abstiennent rigoureusement de parler avant la fin de la communication.

B. Réponses des sections. — Si une section n'a pas compris, elle attend que la communication soit achevée.

Elle attaque alors le P. C., comme dans le premier cas,

et dit : Répétez. Le P. C. répète (premier cas).

Si l'avis envoyé comporte une réponse, les sections se tiennent prêtes à faire la réponse, dès que le P.C. les préviendra qu'elles peuvent le faire.

Celui-ci demande les réponses, en envoyant, sans nouvelle attaque, à chacune des sections séparément, son numéro suivi de l'indication : j'écoute. La section ainsi appelée fait alors sa réponse.

III. Entre les postes d'une ligne de 2 appareils sans combinateur.

A. Si les deux postes ont une sonnerie, ils se conforment entièrement aux règles de I, S A.

B. Si les deux postes n'ont pas de sonnerie, les téléphonistes remplacent la sonnerie par l'appel : Allô. Ils se conforment ensuite aux règles de I, S A.

IV. Entre un Chef de groupe et des sections, par l'intermédiaire du P. C.

A. Le Chef de groupe peut être accouplé à l'appareil récepteur. — Le P. C. prévient le Chef de groupe qu'il l'a mis en communication avec l'appareil récepteur, au moyen


de l'avis : Communication récepteur. Le Chef de groupe et le P. C. communiquent suivant les règles de 111° S B. Le P. C. transmet immédiatement les ordres aux sections, suivant les règles de 11°.

B. Le Chef de groupe ne peut pas être accouplé à l'appareil récepteur. — Le P. C. communique avec le Chef de groupe, puis avec les sections, respectivement suivant les règles de 1° et II0.

Y. Communication directe entre deux sections, au moyen du combinateur.

Le P. C. prévient simultanément les deux sections qu'il va constituer le groupement, au moyen de l'avis : Communication, suivi des numéros des deux sections (exemple : communication î" et 3'). Puis il constitue le groupement.

Les deux sections communiquent ensemble suivant les règles de Illo S B. Lorsqu'il remet les sections en communication avec le P. C. celui-ci lui envoie simultanément l'indication : communication central.

PRESCRIPTION GÉNÉRALE.

Le P. C. ayant un rôle très chargé, les téléphonistes des sections qui l'attaquent doivent ne pas s'impatienter, attendre la réponse, et s'abstenir de renouveler à chaque instant leur attaque.

Le téléphoniste du P. C., s'il est occupé ailleurs, signale par un coup bref à une section qu'il a reçu son attaque, et qu'il lui parlera à son tour. La section doit s'abstenir alors de toute nouvelle sonnerie.

Les sections n'envoient au P, C., pendant le tir, que le moins de choses possible, et en tous cas uniquement des communications urgentes et très importantes.

Lorsqu'une section cause ou sonne, troublant ainsi le service téléphonique, le P. C. lui envoie son numéro suivi


de : laisez-vous. La section s'arrête immédiatement sans même répéter cet ordre. Elle ne reprend la conversation que lorsque le P. C. lui envoie de nouveau son numéro suivi de : J'écoute.

Pour la transmission des nombres : prononcer, sans trop l'accentuer, le tre final du quatre, accentuer le q final de cinq, le t final de sept et de huit, Vf final de neuf. Si l'interlocuteur éprouve de l'hésitation à comprendre les nombres 6, 8, 10, les faire suivre des indications : a fois 3, 2 fois -4, 2 fois 5.

Les servants téléphonistes conservent par écrit, avec le plus grand soin, tous les ordres ou avis qu'ils ont reçus ou transmis.

Lorsque le P. G. reçoit un ordre dont la transmission doit primer celles qui se font à ce moment, il cesse de causer ou d'écouter, en envoyant aux sections intéressées l'avis : Interruption.

Il fait passer la communication plus urgente et reprend ensuite la conversation interrompue.

Les ordres ou avis doivent être transmis dans l'ordre de priorité suivant, : î0 Ordre de cesser le feu ; 2° Ordres de lofficier de tir; 3" Ordres du commandement aux postes secondaires et chefs de groupes ; 40 Ordres des chefs de groupes à leurs sections ; 5" Demandes de renseignements de l'officier de tir aux sections, et réponses de celles-ci.


CHAPITRE V.

PORTEVOIX.

43. Des communications par portevoix sont établies : l' Entre le blockhauss de tir et le poste central de tir, de chaque bord. Ces portevoix se terminent dans le blockhauss par un tuyau souple portant deux embouchures telles que l'une soit en face de l'oreille quand l'autre est en face de la bouche : 2° Entre les extrémités des monte-charges.

Les communications par portevoix se font exactement de la même manière que par téléphone, suivant les règles : de 1°, si les portevoix ont un sifflet; de IIP SB, s'ils n'ont pas de sifflet.

Le servant qui attaque siffle, ou envoie l'appel rrAllô".

Le servant de l'autre extrémité répond : x J'écoute v.

Toutes ces communications sont notées par écrit.



TITRE VII.

TUBES-CANONS.

44. On appelle tube-canon un tube ou petit canon placé dans l'intérieur des canons, centré très exactement et qui permet d'exécuter à peu de frais des tirs réduits en se servant des appareils de visée et des appareils de pointage.

D y a plusieurs modèles de tubes-canons : 1° Le tube-canon de 8 millimètres, modèle 1897pour canon de £ 7 millimètres, également employé dans les canons de 10 centimètres et au-dessus; 90 Le tube-canon de 20 millimètres, modèle 1893 pour canons de 65 millimètres, 10 centimètres, ik centimètres et 16 centimètres, tirant avec douilles ; 3° Le tube-canon de 20 millimètres, modèle 1893 pour canons tirant sans douilles, de 10 centimètres et audessus.

4° Le tube-canon de 20' millimètres, modèle 1895 pour canons de 19 centimètres et au-dessus; 5° Le canon de 37 millimètres, pour les canons de 16 centimètres et au-dessus.

Le tube-canon de 8 millimètres tire la cartouche du fusil d'infanterie.

Les tubes-canons de 20 millimètres tirent une cartouche comprenant une balle en plomb durci, une douille et une charge de poudre BF.


Le canon de 37 millimètres possède une fermeture de culasse indépendante de celle du canon qui l'emploie comme tube-canon.

L'entretien, la mise en place, le règlage et l'enlèvement des tubes-canons sont à la charge des armuriers, ainsi que le montage et le démontage des mécanismes de culasse que nécessite leur emploi, mais les canonniers doivent savoir mettre en place et retirer un tube-canon.

Le montage et le démontage sont indiqués ci-dessous, à titre d'exemple, pour le tube-canon de 20 millimètres,

Fig. 5o. — Tube-canon, modèle 1895, pour canons de 19 centimètres et au-dessus.

modèle 1895 p.our canons de 19 centimètres et au-dessus (fig. 5o).

Pour mettre en place le tube-canon. — Démonter la ron- delle et la remplacer par une tête mobile. Tourner à gauche l'écrou à oreilles de la tige de commande pour faire rentrer les grains de centrage et permettre à la couronne avant de pénétrer dans la chambre à poudre du canon.

Mettre en place la planchette de chargement. Introduire le tube-canon et le pousser à son poste en ayant soin de placer l'extracteur en bas suivant le diamètre vertical du canon. Retirer la planchette de chargement. Centrer le tube en serrant graduellement les vis de calage de façon 1 que la pointe du percuteur frappe le centre de l'amorce


de la douille. Tourner à droite l'écrou à oreilles, pour faire pénétrer le plateau porte-coins de centrage jusqu'à refus afin de centrer l'avant du tube-canon.

Pour enlever le tube-canon. <— Opérer dan.s l'ordre inverse.

On doit apporter tout le soin possible au centrage des tubes pour éviter les affouillements sur les plaques de tir. Avant la mise en place des tubes-canons on place dans l'âme des canons un cylindre en ferblanc destiné à éviter l'encrassage des rayures.



TITRE VIII.

MUNITIONS.

CHAPITRE PREMIÈR.

GENERALITES SUR LES EXPLOSIFS.

45. Définition des explosifs.

On appelle explosif un corps qui, en prenant feu sous l'action d'une flamme ou d'un choc, dégage brusquement une grande quantité de gaz.

Le Service du canonnage emploie comme comme explosifs : i° Les poudres; 20 La mélinite ; 3° Le fulminate de mercure.

Poudres. — On appelle poudre l'explosif qui sert à lancer les projectiles hors du canon vers le but.

Il y a deux espèces de poudre : a) La poudre noire; b) La poudre B.


La poudre noire est un mélange de soufre, de salpêtre el de charbon. Elle se présente sous la forme de ffpoussière noire n comme son nom l'indique. On l'emploie dans certains cas comprimée : elle prend alors l'aspect d'une pierre noire qu'on peut tailler. La poudre noire s'enflamme facilement et produit en brûlant beaucoup de crasse et de fumée.

La poudre B est un produit chimique. Elle se présente sous la forme de lamelles grises, jaunàtres ou verdâtres de dimensions variables. On ne peut mieux la comparer qu'à des lamelles de carton. Ces lamelles s'appellent des. brins n.

La poudre B produit peu de fumée et n'encrasse pas les canons. Elle s'allume assez difficilement ; pour remédier à ce défaut, on emploie toujours avec elle la poudre noire en petite quantité.

Méliniie. — La mélinite se présente sous la forme de pierre jaune, si elle est fondue et de poussière jaune si elle est pulvérulente. Elle explose avec beaucoup de violence.

Elle est employée à l'intérieur des obus.

Fulminate de mercure. — Le fulminate de mercure est un corps extrêmement facile à faire détoner. Il sert en très petite quantité pour les artifices de mise de feu.


CHAPITRE II.

MUNITIONS CHARGÉES EN POUDRE B. - ARTIFICES DE MISE DE FEU.

I. Généralités.

46. Indices.

La poudre B des canons de Marine s'appelle B M.

La poudre B des tubes-canons de 8 millimètres et 2 o millimètres s'appelle B F.

On ajoute à la suite des lettres B M un nombre appelé.

indice, qui classe la poudre suivant les dimensions des brins.

Exemple: BMj, BM7, BM17.

Les petits indices sont des poudres à petits brins.

Les gros indices caractérisent les poudres à gros brins.

,Stabilisants. — La poudre B s'altère en vieillissant : elle s'altère aussi sous l'action de la chaleur ou de l'humidité.

Aussi, pour lutter contre cette décomposition, on y ajoute, pendant sa fabrication, des produits appelés stabilisants; ces stabilisants sont de deux sortes, caractérisés par les abréviations A M (alcool amylique) et D (diphénylamine ).

On ajoute à la suite de ces lettres A M et D des chiffres


indiquant la proportion de ces produits stabilisants dans la poudre.

Exemple ; BMt AM3, BM7 D2, BM17 D2.

Lot de poudre. Baptême du lot. — On appelle lot de poudre une quantité de poudre, fabriquée' à la même époque, de la même façon, et découpée en brins d'égales dimensions, Chaque lot de poudre reçoit un baptême servant à le reconnaître : a) Du genre B M7 A Mg h-oq S M : poudre B. M , stabilisant A M à 8 pour cent, he lot de 1909, poudrerie S. M.

b) Du genre BM, D2 4-11 SL : poudre BM7, stabilisant D à 2 pour cent, h* lot de 1911, poudrerie S. L.

c) Du genre 210 BM7 D2 août 1912 P B : poudre B M7, stabilisant D à 2 pour cent, 21 oe lot de la poudrerie P. B., datant d'août 1912.

On rencontre quelquefois dans les baptêmes les indications Rad. et Rem. qui indiquent cértaines opérations subies par la poudre : radoubage, remalaxage.

Charge. — On appelle charge l'ensemble de la poudre introduite dans un canon pour lancer un projectile.

La charge est formée d'un ou de plusieurs éléments de charge.

L'élément de charge est soit une douille, soit une gargousse; c'est ainsi que certains canons tirent avec une douille seule, que d'autres tirent avec plusieurs gargousses et que d'autres enfin tirent avec une douille et une gargousse.

Différentes charges.: — Les canons peuvent tirer : 1° La charge de combat en poudre de B, pour le tir de combat et certains tirs d'exercice.


La charge à vitesse réduite en poudre B, pour le tir d'exercice, en escadre.

3° La charge réduite en poudre B, pour le tir d'instruction des bâtiments Ecoles de canonnage; 4° La charge de salut en poudre noire (dans certains calibres) pour le tir à blanc et les signaux de brume.

Amorçage de la charge. — Toutes les charges portent un amorçage eu fulminate de mercure sur lequel agit directement le percuteur de l'appareil de mise de feu.

Cet amorçage est tantôt relié à la charge (dans les douilles) , tantôt séparé de la charge ( dans les gargousses ).

II. Gargousses.

47. Définitions.

Définitions. — On appelle gargousse un sac en serge

Fig. 5i.

dans lequel on introduit la poudre B, dont les brins sont liés, à l'avance en fagots (tg, 5i ).


Le fond du sac ou culot est cousu : ou y rapporte par dessus le sachet d'allumage renfermant un peu de poudre noire.

Le haut du sac est fermé par une ficelle, et l'étoffé est rabattue en cocarde. La gargousse s'introduit dans le canon, la cocarde en avant.

Au départ du coup, la serge brûle complètement et disparaît.

Forme des gargousses. — Les gargousses ont des formes diverses suivant la charge, le calibre et le modèle du canon qui les tire.

Baptême des gargousses. — Chaque gargousse porte un baptême marqué à la peinture.

Le baptême comprend : i° Le baptême du sac vide, donnant le port, le mois, l'année de confection, le calibre et le modèle du canon, le genre de charge (1).

Exemple : E. 4. 11.

16. 93-96. M.

combat.

20 Le baptême de la charge contenue dans le sac, donnant le port, le trimestre et année du chargement du sac, le baptême du lot de poudre (2).

Exemple : T. 3. 12 97 BM9 D, février 1912.

P. B.

Autres marques apposées sur les gargousses. — On inscrit, en outre du baptême, diverses marques indiquant

(1) Avant le irr janvier 1909, le baptême de chargement indique le mois du chargement et non le trimestre.

(2) On désigne souvent: la charge pour combat par C.; la charge de combat réservée pour exercice par E. ; la charge à vitesse réduite par V. R. ; la charge réduite par CH. R.: la charge de salut par S.


des opérations particulières subies par les gargousses Melles que visites, réparations, tarage, etc.

Encaissement des gargousses. — Les gargousses sont lencaissées dans des caisses en cuivre.

Ces caisses sont de modèles divers et contiennent soit la totalité d'une charge, soit plusieurs charges, soit un ou plusieurs éléments.

Leur couvercle est à vis ou soudé. De toute façon la fermeture est absolument étanche.

Les gargousses sont calées dans les caisses par un emballage en carton ondulé.

Inscriptions apposées sur les caisses à gargousses. Chaque caisse porte sur le couvercle (ou à défaut de place sur le côté) : 1° Son numéro qui caractérise sa forme; o Le calibre et le modèle du canon auquel elle correspond ; 3° Le nombre d'éléments de charge qu'elle contient; fi ù Toutes les prescriptions écrites sur les gargousses (sauf le baptême des sacs vides).

Exemple : Caisse N° 18 16-93-96 6 garg. combat.

T. 3. 11.

B. M.9 A. M'R 4-o8. P. 15.

Les caisses pour charges à vitesse réduite portent en outre sur le fond et le couvercle une croix blanche pour en faciliter la reconnaissance.


111. Douilles et cartouches.

48. Définitions.

On appelle douille un récipient en laiton contenant tout

Fig.5-!.

ou partie de la charge de poudre dont les brins y sont arrimés en fagois (fig. 5a).

La douille a extérieurement la forme de la chambre à poudre du canon auquel elle est destinée.

La partie arrière ou culot porte une saillie appelée bourrelet sur lequel crochent les griffes d'extracteur.

La partie avant est fermée par un opercule serré entre les lèvres de la douille.

La douille porte elle-même l'artifice de mise de feu, étoupille ou amorce.

La quantité de poudre noire nécessaire à l'inflammation de la charge en poudre B est introduite dans la

douille, à l'arrière des fagots, sous forme de rrpastille en poudre noire comprimée".

On appelle cartouche l'ensemble d'une douille et d'un projectile sertis l'une sur l'autre.

Une cartouche ne possède évidemment pas d'opercule.

Au tir, l'opercule des douilles est chassé avec le projectile , la douille vide est extraite et peut servir après rpfection.


Baptême des douiHes de 1 o centimètres et au-dessus. .chaque douille porte au culot : 10 Le baptême de la douille vide, au poinçon; Le baptême de chargement, en noir, pour qu'on [puisse l'effacer.

a. Baptême de la douille vide. — Il indique le calibre et modèle du canon ou va la douille, l'usine de fabrication, le lot, le mois, l'année.

A chaque réfection de la douille, on appose la marque Ç au poinçon.

Exemple : 14-10 MAI. 5. 4 io. J.

9 9

ii Modèle 1910. Noire. MAI.

3" lot. lte mois 1910.

Contrôle J. 10) Réfectionné a fois.

b. Baptême de chargement donnant : Le port, le trimestre et l'année de chargement, la nature de la charge, le lot de poudre employé.

Exemple : T. 3. 19 CH. B.

20 B. M. D. , avril 1913.

P. É.

A chaque rechargement, la douille reçoit des croix en noir.

Exemple : + Rechargée 1 fois.

+++++++ Rechargée 7 fois.

Peinture des opercules des douilles (fig. 52 bis). — Les opercules des douilles sont peints : En rouge, pour les douilles à charge de combat.

En blanc avec disque rouge au centre, pour les douilles à charge de combat réservées pour l'exercice.


En rouge avec disque blanc au centre, pour la charge à vitesse réduite.

En blanc, pour la charge réduite.

En noir, pour la charge de salut.

f M M ! ï

l'.hiii'jji' (le ('(iiiili.'il pour ,'\cn ici-.

Vilcsse iTiliiilc.

r<hm-;yr> K'di'ilo.

Salut.

Fij;. S-? bis.

Encaissement des douilles de 10 centimètres et au-dessus.

- Les douilles (et cartouches) de 10 et au-dessus ne sont pas encaissées.

Baptême des cartouches de 75 et au-dessous. — Les cartouches de 75 et au-dessous sont marquées comme celles de calibres supérieurs.

Toutefois, les cartouches de : 67 modèle 1885 portent la marque Çj si elles sont destinées aux pièces sur affûts à recul ; 67 modèle 1902 portent la marque HJ si elles sont à charge diminuée, seule employée dans les canons actuellement à bord.

Encaissement des cartouches de 7 J et au-dessous. — Les cartouches de 75 et au-dessous sont encaissées en caisses en bois ou cuivre.

Les cartouches sont placées verticalement dans la


caisse, l'ogive du projectile en bas et sont maintenues par des tasseaux mobiles.

Les caisses de 75 et 65 en contiennent 3.

Les caisses de 47 en contiennent 6.

Inscriptions apposées sur les caisses de cartouches de 75 tel au-dessous. — Les caisses sont marquées sur le couvercle, et à défaut de place, sur le côté. Elles portent toutes les inscriptions apposées en noir sur les cartouches et le nombre de cartouches qu'elles contiennent.

f f Autres marques apposées sur les douilles et cartouches de tout calibre. — On inscrit en noir, en outre des baptêmes indiqués plus haut, diverses marques indiquant des opérations particulières subies par les douilles et cartouches telles que visites, réparations, tarages, etc.

IV. Artifices de mise de feu.

49. Définitions.

L'artifice de mise de feu est destiné à mettre en feu la petite charge d'allumage en poudre noire que renferme toute charge en poudre 15.

Tous les artifices de mise de feu comprennent une amorce en fulminate de mercure sur laquelle vient frapper le percuteur de l'appareil de mise de feu.

Aux canons tirant avec gargousses, on emploie l'étoupille à canon ou obturatrice.

Aux canons tirant avec douilles, on emploie rétoupille qui est vissée au culot, ou même pour certaines petites douilles une simple amorce.

htoupille obturatrice modèle 1906. — L'éloupille modèle 1906 se présente sous la forme d'une douille d'environ ho millimètres de hauteur et se comporte comme une douille dans le canal de lumière.


L'opercule est remplacé par un tampon en cire rouge.

Les étoupilles obturatrices sont conservées soit par dix dans des boîtes en carton, soit par a a dans des étuis en cuivre.

t toupille pour douille modèle igo6. — L'étoupille à douille est semblable à l'étoupille obturatrice. Elle porte en outre un filetage qui sert à la visser au culot de la douille.

V. Munitions pour tirs réduits.

Généralités.

Les munitions pour tir réduit sont : a. Pour le T. C. de 8 millimètres : la cartouche pour lusil modèle 86-M. 93, modèle M.

La cartouche pour fusil modèle 86-M. 93, modèle D.

b. Pour le T. C. de 20 millimètres : la cartouche pour tube-canon.

c. Pour le T. G. de 37 millimètres : la cartouche de 37 millimètres spéciale pour T. G.

Baptêmes et paquetages des munitions pour T. C. — Les cartouches de fusil sont par paquets de 8, dans des enveloppes en papier portant, outre les indications de chargement, le lot de poudre y entrant. Les paquets de 8 sont souvent par trousse de 8 paquets. Le tout est enfermé dans des caisses en cuivre.

Les cartouches pour T. C. de 20 millimètres sont par paquets de 6 dans des enveloppes en papier : les enve- loppes portent seules l'indication du lot de poudre, et la date de chargement. Les cartouches de 37 millimètres T. G.

sont par 26 dans des caisses de bois, verticales, l'ogive en haut. Elles sont marquées comme des cartouches ordinaires, les caisses également.


CHAPITRE III.

PROJECTILES.

1. ti.u('rallté!i.

50. Définitions.

On appelle projectile l'objet lancé avec force dans la direction du but pour le détruire.

Tous les projectiles lancés par les canons de la marine sont des obus.

On appelle obus un projectile creux.

Il y a deux catégories d'obus : a. Les obus de combat.

b. Les obus d'exercice.

Il. Obus de combat.

51. Rôle de l'obus de combat.

L'obus de combat est un obus contenant dans son vide intérieur une charge d'explosif.

L'obus arrivant au but : t 0 Le perce, par suite de son poids et de sa grande vi tesse;


20 Après avoir pénétré dans le but, il y explose, sa charge intérieure étant mise en feu par un amorçage qui fonctionne peu après le choc.

Le trou percé dans la coque du but crée une voie d'eau.

L'explosion intérieure au but lance des éclats et produit un soulffe qui détruisent le matériel et le personnel.

Organisation fk l'obus de combat. — Le projectile de

F 1 ):;.

com bat est en acier extrêmement dur pour pouvoir percer les cuirasses de l'ennemi. La partie avant ou ogive est pointue (fig.53).

Cette ogive est, en général, recouverte d'une pièce, également eu acier, appelée coiffe, destinée à augmenter la puissance de perforation de l'obus.

La partie arrière ou culot est percée d'un trou pour le chargement de l'obus. Ce trou est fermé par un bouchon de culot.

Une partie de l'obus appelée

bourrelet est tournée au calibre exact du canon. Elle guide le projectile dans l'âme.

A l'arrière du projectile sont placées 2 ou 3 ceintures en cuivre rouge, métal relativement mou.

Ceintures. — Ces ceintures ont un diamètre légèrement supérieur au calibre du canon.

Au départ du coup, les claisons des rayures entrent dans les ceintures, ce qui oblige le projectile à tourner sur lui-même en suivant la courbe des rayures.

De plus, les cloisons pénétrant à force dans les ceintures, celles-ci obturent l'àme et les gaz de la poudre ne peuvent pas s'échapper entre le projectile et la paroi de


"âme : toute la force de la poudre est ainsi utilisée et on évité les affouillements de l'âme.

En outre, lors de l'introduction du projectile dans .'âme, les ceintures, butant contre l'origine des rayures, arrêtent le projectile fà poste" en se coinçant et l'empêchent de rebondir ou de tomber au pointage de la pièce en hauteur.

Charge intérieure (1rs obus de combat. — La capacité intérieure de l'obus est remplie de mélinite fondue pour ks obus de 10 et au-dessus, de mélinite en poussière, comprimée, pour les obus de 75 et au-dessus (1).

A toucher cette charge d'explosif, et porté par un bouchon porte-mécanisme est l'amorçage ou fusée.

Ce bouchon porte-mécanisme est apparent à l'extérieur ou caché par le bouchon de culot.

Les détails de fixation sont tels que : t 0 L'obus à porte-mécanisme apparent (2 six-pans apparents) est dit obus à simple bouchon de culot.

20 L'obus à porte-mécanisme caché (1 seul six-pans apparent) est dit obus à double bouchon de culot.

Classification des obus de combat. — On rencontre des obus de combat dits de rupture, ou de semi-rllpture (ces derniers sur quelques rares bâtiments) (1). L'organisation de ces deux types d'obus est semblable : on les tire d'ailleurs indistinctement l'un pour l'autre.

On ne rencontre sur les bâtiments récents (à partir du Danton) qu'un obus unique par calibre. Ce projectile est désigné par son modèle.

11 On peut reiieonlrer exceptionnellement sur de très vieux bâtiments des obus dont la charge intérieure est en poudre noire. Ils s'appellent rupture poudre noire (sans fusée), fonte poudre noire (avec fusée visible à l'ogive). On peut rencontrer également des obus de combat en fonte charges en mélinite.


On dit, par exemple : Obus de 3o centimètres, modèle 1909, ou alourdi ( Danton).

Obus de 3o centimètres, modèle 1910, ou alourdi (J ean- Bart, etc.).

Obus de 1 h centimètres, modèle 1910, ou alourdi (Jean-Bart, etc.) Sur les bâtiments possédant, pour un calibre, des obus de rupture ou de semi-rupture, on distingue les uns des autres par la longueur (obus de rupture plus court) ou par la forme des bouchons de culot.

III. OhuN d'exercice.

52. Rôle de l'obus d'exercice.

L'obus d'exercice est un obus de même forme extérieure et de même poids que l'obus de combat, destiné à le remplacer dans les tirs d'exercices qu'il faut rendre moins coûteux et dans lesquels on ne recherche pas la destruction complète du but.

Organisation de l'obus d'exercice. — L'obus d'exercice est en fonte.

S'il est destiné à être lancé avec la charge de poudre de combat, il est en fonte dure pour ne pas se briser dans l'âme au choc du départ du coup.

S'il est destiné à être lancé avec une charge réduite, il est en fonte moins dure ou douce, le choc au départ étant plus faible.

La forme extérieure de l'obus d'exercice est identique à celle de l'obus de combat. La coiffe (si elle existe) est si- mulée.


La capacité intérieure est remplie de sable pour lui donner le poids de l'obus de combat.

Il n'y a pas de fusée.

IV. Marquages et baptêmes des obus de combat et d'exercice.

53. Baptême des obus vides.

Les obus en acier sont marqués au poinçon entre les deux ceintures avant, parallèlement aux ceintures.

Exemple : Obus N° 37, 12e coulée, usine S. E. M.', 5° mois 1910.

Contrôle de M. B. (fig. 54).

Fjg. 5lt.

Les bouchons de culot des obus en acier sont marqués au poinçon et portent le baptême de l'obus, sauf le numéro de coulée qui diffère.

Les obus en fonte sont marqués au poinçon sur le culot seulement.

Peinture des obus. — Les obus, après avoir été chargés ou lestés, sont peints (fig. 54 bis).

Le bourrelet, les ceintures ne sont pas peints.

Les couleurs adoptées sont : Jaune, pour la mélinite.


Noir, pour la poudre noire.

Noir, blanc, ou noir, blanc, rouge, pour les obus lestés

Fig. 5i bis.

Les obus de 75 et au-dessous ne portent qu'une bande de peinture entre le bourrelet et la ceinture avant.

En outre, les obus de gros calibre des bâtiments récents portent des marques à la peinture rouge dites marques de capelage, indiquant où doivent être crochées les lanternes servant au transport des obus dans les soutes.

Ces marques de capelage servent accessoirement à distinguer le modèle des obus.

Marques de chargement des obus. — Les obus chargés en mélinite portent sur l'ogive, à la peinture noire : Un numéro d'ordre de chargement; L'initiale du port où le chargement a eu lieu; Le trimestre et l'année.

Exemple : 385. T. h-i3.

En outre, certains obus peuvent porter des marques telles que : A. B. 10. (Lavé à l'acétone à Brest en 1910.) Les obus portant la fusée, dite fusée Schneider, portent à l'ogive et au culot les lettres F. S.


v. Fusées.

54. Définitions.

On appelle fusée ou amorçage d'un projectile l'organe qui met en feu la charge d'explosif peu après le choc de l'obus sur le but.

Tous les obus porteront, à bref délai, la fusée dite « fusée Schneider" qui remplacera les fusées actuellement en service.

Les canonniers doivent se rappeler qu'il est extrêmement dangereux de donner des chocs aux obus chargés. Ils peuvent ainsi en provoquer l'explosion.


CHAPITRE IV.

SOUTES À MUNITIONS.

ARRIMAGE, ENTRETIEN, SURVEILLANCE DES MUNITIONS.

55. Soutes et munitions.

On appelle rr soute à munitions" les locaux du bord où sont emmagasinées les munitions.

Les munitions de diverses espèces sont emmagasinées dans des soutes séparées.

On distingue : 1° Les soutes à projectiles et à poudre B; 20 Les soutes à munitions en poudre noire: 3° Les soutes à munitions pour armes portatives; 40 Les soutes à artifices.

Il est interdit de mettre des munitions en poudre noire près de celles en poudre B.

Il est également interdit de loger les artifices avec les munitions de quelque autre espèce.

Ces diverses catégories de soutes sont organisées de la même façon : les soins demandés par la poudre B étant de même exigés par les autres munitions.

Les soutes aux artifices sont le plus souvent remplacées par des armoires.


Emplacement des soutes. — Les soutes à munitions sont placées au-dessous de la flottaison. Elles sont ainsi à l'auri du tir de l'ennemi et il est plus facile de les noyer en cas d'incendie : l'eau pouvant y arriver sans pompes.

Chaque groupe de pièces possède son groupe de soutes, placées aussi à l'aplomb que possible des sections correspondantes.

Les groupes de soutes sont séparés l'un de l'autre par des cloisons étanches sur les bâtiments anciens.

Les groupes de soutes des bâtiments récents sont réunis directement par un corridor faisant le tour du bâtiment.

56. Aménagements des soutes (1).

Les soutes à munitions doivent être, avant tout, défendues contre Fincendie.

C'est pourquoi : t* Les murailles, parquets et plafonds de soutes sont faits de matériaux ne s'enflammant pas, ne laissant pas passer la chaleur et ne rougissant pas sous l'action d'un feu violent extérieur aux soutes; a" On n'introduit dans l'aménagement des soutes aucune matière combustible telle que bois, linoléum, peinture; 3* L'éclairage des soutes est fait par des fanaux placés à l'extérieur de la soute ; 1." On installe un dispositif de noyage des soutes permettant de les remplir d'eau en cas d'incendie intérieur ou extérieur à la soute ; 5" En outre, comme la combustion de la poudre B, en cas d'inflammation accidentelle de celle-ci, amène rapidement les obus chargés à une température élevée qui les

111 Ce qui est dit des soutes s'applique plus particulièrement aux soutes à projectiles et pondre B.


fail exploser, on sépare dans des soutes distinctes les obus et la poudre.

La poudre B, renfermée dans les soutes, doit s'y trouver dans de bonnes conditions pour sa conservation. — Cette poudre s'altère sous l'action de l'humidité, de la chaleur, venant soit de l'air, soit des tuyaux de vapeur voisins des soutes. Elle émet, en outre, des vapeurs très inflammables qu'il faut chasser, c'est pourquoi : i4 On défend les soutes contre l'humidité; 2° On abaisse la température en les refroidissant; 3° On renouvelle l'air qui s'y trouve en les ventilant.

£es deux dernières opérations sont souvent faites par un unique appareil.

Murailles, plafonds, planchers des soutes. — Étagères.

- Dispositions récentes (fig. 55). — Les parois [en tôle

Dispositions récentes.

Dispositions anciennes.

Fig. 55.

sont recouvertes sur la face intérieure de briques incombustibles légères; le mur de briques ainsi formé est luimême recouvert de feuilles de ciment.


Le tout a environ 10 centimètres d'épaisseur, est incombustible, ne rougit pas. et ne laisse pas passer la chaleur.

On essaie d'adapter cette disposition aux soutes des bâtiments anciens.

Dispositions anciennes ou dispositif à lame d'air ( fig. 55).

- La paroi principale de la soute, en tôle, est recouverte de briques de liège. Une seconde paroi en toile d'amiante est placée à environ 10 centimètres à l'intérieur dl' la première. L'espace vide entre les deux parois s'appelle lame d'air.

(le dispositif arrête la chaleur tendant à entrer dans la soute à travers les parois mais n'est pas aussi incombustible que le premier.

Les ronces (ou supports) à projectiles, les étagères.

les plat] ues de parquet sont en fer.

La peinture à la chaux est seule employée.

57. Ventilation des soutes (fig. 56).

La ventilation des soutes a pour but d'évacuer les vapeurs émises par la poudre : elle a en même temps pour eflet d'en diminuer la température en renouvelant l'air échauffé.

La ventilation des soutes est parfois constituée par le courant d'air naturel qui s'établit entre deux puits de monte-charges ouverts.

Le plus souvent, on crée le courant d'air en refoulant à l'intérieur de la soute, par des ventilateurs électriques, de l'air pris sur le pont. Cet air, emportant la chaleur et les vapeurs d'éther, s'échappe par des orifices ouverts à ce moment (panneaux, puits de monte-charges, etc.) ou est lui-même aspiré par d'autres ventilateurs, dits d'évacuation d'air vicié, qui le refoulent sur le pont. Dans les soutes dont les parois sont à lame d'air, l'air frais circule entre les deux parois. Les tuyautages d'arrivée d'air et d'évacuation comportent des vannes de sectionnement


permettant l'isolement de chaque soute pour empêcher, en cas de noyage, l'eau d'envahir par ces tuyautages d'air les soutes avoisinantes dépendant du même ventilateur.

Ces vannes sont manœuvrées par des tringles et engrenages du faux-pont supérieur.

Fig. 56.

Tous les orifices donnant sur les soutes, laissés ouverts pour la ventilation, sont munis de panneaux ou crépines en toile métallique serrée pour empêcher l'introduction d'escarbilles, allumettes, etc.

Réfrigération des soutes. — La température peut s'élever beaucoup dans une soute, à cause de la saison ou du


voisinage des chaudières ou tuyaux de vapeur, malgré les dispositions des parois et le renouvellement de l'air.

On a alors recours à la réfrigération (ou refroidissement).

On refroidit soit les murs de la soute elle-même, soit l'air qu'introduisent les ventilateurs.

Dans la première façon, des machines spéciales produisent le froid ou refoulent de l'eau refroidie dans les écrans métalliques appuyés sur les parois verticales de la soute : un appareil de ce genre est l'inverse d'un calorifère.

Dans le deuxième procédé, l'air aspiré sur le pont par les ventilateurs d'air frais passe dans des machines où l'eau de mer circule, appelées aéro-réfrigérants. Ces machines refroidissent ainsi l'air de ventilation qui pénétre dans les soutes à basse température.

58. Noyage des soutes.

Si un incendie déclaré menace des soutes à munitions, on les remplit d'eau de mer pour empêcher que les munitions soient atteintes. Cette opération s'appelle le noyage des soutes (fig. 57).

Au voisinage des différents groupes de soutes, on place des prises d'eau d'où partent des collecteurs de noyage, sur lesquels sont greffés des tuyaux aboutissant aux différentes soutes. Chacun de ces tuyaux est pourvu d'un robinet de noyage.

A l'entrée de chaque collecteur, un robinet, dit robinet dr sécurité, sert, lorsqu'il est fermé, à permettre la manœuvre des robinets de noyage sans envoyer d'eau dans les soutes.

Les collecteurs communiquent avec le collecteur d'eau do mer, par lequel se fait alors le noyage, quand on est au bassin.

Tous les robinets étant ouverts, l'eau se déverse dans les soutes par son propre poids.

L'air qui occupe les soutes doit pouvoir s'échapper pour que l'eau puisse monter : un tuyau spécial pris au


plafond de la soute et qu'un robinet peut lenir fermé en temps normal permet cette évacuation d'air : les puits de monte-charges jouent ce rôle dans beaucoup de cas.

Fig. r>7.

Tous les robinets d'exercice et de noyage se manœuvrent à distance, à l'aide de tringles et d'engrenages, de façon que le personnel puisse les ouvrir en cas d'incendie les entourant. Les postes de manœuvre sont. en général, sur le faux-pont supérieur. Ils sont indiqués de façon très


appareil te par des petits obus ou petites gargousses peints ou en relief sur le pont et les cloisons.

Les clefs à volant qui se capellent sur les tringles sont à portée dans des armoires vitrées et cadenassées; en cas de besoin, on brise la glace pour prendre les clefs.

Toute manœuvre des clefs, même pour exercice, n'a lien qu'en présence d'un officier.

Tout canonnier doit connaitre à fond l'emplacement des noyages du groupe où il sert au combat et savoir les reconnaître et manœuvrer même dans l'obscurité.

Aoyi r une soute. — Quand on a reçu l'ordre de noye.

une soute :

Faire évacuer tout le personnel; •>" Fermer les panneaux et portes de la soute de façon Manche ; .V Vérifier que le robinet d'exercice est ouvert ou l'ouvrir: h" Ouvrir le robinet de noyage; 5° Ouvrir le robinet d'échappement d'air ou découvrir un panneau supérieur de puits de monte-charges: 6 Vérifier, si les circonstances le permettent, en circulant autour de la soute, qu'il n'y a pas déversement d'eau à l'extérieur.

Éclairage des soutes. — L'éclairage des soutes à munilions est faite par des fanaux placés à l'extérieur et qu'une glace épaisse dont la fixation est étanche sépare de la soute correspondante.

La porte du fanal est donc dans un compartiment voisin. L'éclairage est, en général, fait par lampes électriques disposées par deux dans chaque fanal : le circuit des lampes est monté de façon à prolonger autant que possible l'éclairage en cas d'avarie des dynamos. Sur les


bâtiments récents, des accumulateurs spéciaux alimentent les lampes de soute.

A côté des porte-lampes électriques et dans le même fanal sont montées des bougies destinées à suppléer au manque d'électricité.

59. Arrimage des munitions en soute.

a. La répartition des munitions dans les soutes est ordonnée par l'officier canonnier. Nul n'a le droit de modifier cette répartition.

b. On ne doit disposer les munitions dans les soutes que sur les rances et étagères installées à cet effet : ces supports sont seuls assez solides pour donner toute sécurité en cas de roulis et tangage.

c. On n'introduit dans les soutes que des munitions en parfait état.

Arrimage des caisses à gargousses. — Les caisses à gargousses sont placées sur des étagères, le couvercle tourné de façon à pouvoir sortir facilement des gargousses : le baptême des caisses est ainsi apparent.

Les caisses doivent toujours être fermées.

Arrimage des douilles ou des cartouches non encaissées.Les cartouches non encaissées et les douilles sont placées horizontalement, sur des étagères à encastrement et autant que possible dans le sens de l'axe du navire; des tringles mises par bout empêchent les douilles et cartouches de glisser au roulis et tangage.

Les douilles et cartouches ne doivent, en aucun cas, reposer directement sur le parquet de la soute.

Si des dispositions particulières amènent à placer plusieurs douilles et cartouches sur une même étagère on doit les mettre tête-bêche et ne pas les superposer en plus de 4 rangées pour douilles de 1 6 ,


t 5 rangées pour douilles de 14 (4 cartouches), » 6 rangées pour douilles de 10 (5 cartouches).

Arrimage des caisses à cartouches. — Les caisses à cartouches s'arriment comme les caisses à gargousses, de façon à placer autant que possible les cartouches dans l'axe du navire.

f Arrimage des projectiles. — Les obus sont arrimés dans les soutes horizontalement et autant que possible leur axe parallèle à celui du bâtiment : ils reposent sur des rances en fer.

Tableau-inventaire. — Chaque soute possède un tableauinventaire affiché de façon apparente.

On y voit, portés sur le plan de la soute, l'emplacement des munitions, leur quantité, leur baptême. Ce plan reproduit en outre l'emplacement du noyage de la soute ît de la ventilation.

60. Surveillance des munitions en soute.

Consignes générales. — Il est formellement interdit : 10 De laisser les soutes ouvertes. En dehors des heures exercice elles sont fermées à clef; les clefs sont déposées hez le commandant en second.

•2° De laisser pénétrer dans les soutes du personnel tranger à l'armement.

La fermeture doit toujours être étanche.

3° D'introduire dans les soutes des lampes électriques lobiles et à plus forte raison des bougies allumées, allulettes, etc.

h" D' introduire dans les soutes des objets combustibles <mme bois, tapis de linoléum, vêtements, fourbissage.

lIners, etc.

.)° De pénétrer dans les soutes avec des souliers à DUS, des outils en fer.


6° De faire dans les soutes des lavages de parquet, de vêtement, etc.

1

Surveillance des munitions embarquées. — La surveillance des munitions comporte : 10 la surveillance journalière ; 2° les visites et épreuves.

61. Surveillance journalière. -

Swveillance journalière. — La surveillance journalièri comprend : î0 la vérification du bon état extérieur des munitions 20 le relevé de la température des soutes et le réglagi de cette température par des ventilations appropriées.

Eniretien et vérification du bon état extérieur.

a. Les caisses à gargousses sont légèrement graissée extérieurement; 1 b. les douilles et cartouches sont graissées ; c. les projectiles sont graissés sur toutes les partie non peintes : la peinture est entretenue en bon état.

Ces opérations d'entretien, faites régulièrement, amèneii la mise en main fréquente des munitions, ee qui perme de vérifier leur état extérieur.

Toute munition déformée ou avariée est immédiatemet signalée à l'officier canonnicr.

Température des soutes. — La température des soute est surveillée d'une façon constante. Les appareils destinés à mesurer cette températar s'appellent thermomètres : les graduations de ces appareil s'appellent degrés. j


On utilise : 10 le thermomètre à maxima et minima : a* le thermomètre enregistreur-, 3° le thermomètre avec lecture à distance.

Chaque soute possède le premier de ces appareils; les deux autres se rencontrent avec lui sur certains bâtiments.

Les thermomètres sont placés à l'endroit le plus chaud de la soute : il est interdit de les changer d'emplacement.

La lecture des appareils est faite aux heures fixées par l'officier canonnier, au moins une fois par vingt-quatre heures.

Les résultats sont rassemblés sur un cahier spécial.

Thermomètre à maxima et minima à mercure. — UstlfJe.

Laisser le thermomètre vertical, lire en regard de la partie inférieure des deux index le nombre de degrés correspondant. On a ainsi deux chiffres donnant la plus haute et la plus basse température depuis la dernière lecture.

Faire descendre successivement les deux index au contact du mercure avec l'aimant. L'appareil est prêt à fonctionner de nouveau.

Thermomètre enregistreur.. — Ce thermomètre enregistre automatiquement la température qu'on lit sur une feuille de papier. On change les feuilles de temps à autre.

Thermomètre à lecture à distance. — Ce thermomètre permet Ae lire la température des soutes sans avoir à les ouvrir. On lit sur un cadran extérieur à la soute la lempérature intérieure.

62. Visites, épreuves des munitions en poudre.

En outre de la 6urveiilance journnlière, on s'assure de la bonne conservation de la poudre en faisant subir aux


munitions qui en renferment des visites intérieures et des épreuves chimiques.

Ces opérations ont lieu sur ordre de l'officier canonnier à des dates indiquées par les règlements qu'il possède : elles ont lieu au moins une fois par an.

Ces visites sont faites sur une petite quantité de munitions de chaque soute : les munitions choisies forment un prélèvement.

On délivre, quelquefois, avec les munitions confectionnées avec de la poudre B : des caisses témoins, des douilles témoins, des flacons d'observation.

Il y a dans ces différents récipients de la poudre de même lot que celle entrant dans les munitions. Ces objets, bien étiquetés, sont disposés dans les soutes par l'officier canonnier. Il est interdit de les déplacer.

Marques apposées sur les munitions après visites. — Les munitions ayant subi des visites, ou ayant été réparées à la suite d'avaries légères reçoivent, à la peinture (sur les gargousses) ou en noir (sur les douilles) des marques indiquant des particularités.

Exemple : V. H. 22-/1-12.

(visite hebdomadaire du 22e jour du 4e mois de 1912.) Rep. T. k-10.

Tarage des munitions. — La force de la poudre varie avec l'âge de celle-ci. On est obligé de modifier le poids des charges, après un certain temps, pour que le projectile parle toujours avec la vitesse réglementaire. Cette opération s'appelle le tarage. Elle est indiquée sur les munitions par la marque Tar. suivie du trimestre et de l'année de l'opération, et de la lettre du port où elle a lieu.

Exemple: Tar. B. 4-io. (Tarée à Brest le 4e trimestre 1910.)


Cette marque est apposée : sur l'opercule des douilles, sur le culot des cartouches, sur la serge des gargousses.

3. Délivrance et embarquement des munitions.

Les munitions sont délivrées aux bâtiments par le serî de l'artillerie qui en conserve des approvisionnements îs des magasins.

Le transport à bord se fait dans des chalands appelés 'ale/s.

Les munitions sont arrimées dans le bugalet par piles, c beaucoup d'ordre.

'es douilles et projectiles doivent avoir l'axe parallèle lui du chaland. Les couches de douilles sont séparées te de l'autre par du filin non goudronné ; le nombre couches qu'on peut superposer est limité, comme il a dit plus haut.

ja mise en bugalet et l'embarquement à bord doivent faits avec le plus grand soin pour éviter les déformat des munitions.

1 est en particulier interdit de rouler les projectiles et illes, de trainer les caisses à cartouches ou à garsses, et de monter sur les caisses de toute espèce. Il est lement interdit d'élinguer ensemble plusieurs projecou plusieurs douilles sans encaissements spéciaux.



TITRE IX.

NOTIONS SUR LA CONSTRUCTION DES NAVIRES DE COMRAT.

64. Généralités.

Le navire de guerre est fait pour combattre au moyen de ses canons.

Il esl nécessaire qu'il puisse toujours marcher sur l'ennemi, manœuvrer pour mieux l'attaquer et pouvoir, s'il en reçoit des coups, continuer son tir.

Les navires de combat sont donc construits pour résister aux avaries de navigation et au choc des projectiles ennemis.

Coque (fig. 58). — La coque des navires est double, au-dessous de la flottaison. Ces deux coques sont écartées

1% 5K.

l'une de l'autre d'environ cinquante centimètres. Elles


s'appuient sur des membrures verticales appelées couples.

L'espace libre entre les deux coques est divisé en un très grand nombre de petits compartiments appelés doublesfonds.

Si le navire touche une roche, la coque extérieure est crevée, mais la coque intérieure résiste : l'eau n'entre que dans un petit nombre de doubles-fonds et le bâtiment continue à flotter.

Au cas où la coque intérieure serait elle-même crevée, l'intérieur du bâtiment est divisé en grands compartiments

Fig. 5g.

appelés tranches par des cloisons transversales étanches, et en étages par les ponts (fig. 59).

Cuirasse (fig. 60 et 61). — La cuirasse est destinée à protéger le bâtiment contre les projectiles ennemis. Il n'y

Fip. 60.

a de cuirasse que dans les environs de la flottaison, car les logements n'ont pas besoin d'être protégés, de même que la coque sous la flottaison qui est protégée par l'eau ellemême.


Un pont cuirassé empêche les projectiles passant audessus de la cuirasse de pénétrer dans le navire : il repose sur le can de cuirasse.

Un deuxième pont cuirassé est placé sous le premier pour empêcher les éclats arrachés au pont supérieur, ou

Fig. 61.

les obus ayant pu traverser la cuirasse de descendre plus bas dans le bâtiment.

Les machines, la barre, les d ynamos, les soutes sont à l'abri sous le pont cuirassé inférieur.

L'étage compris entre les deux ponts cuirassés est divisé en très nombreux compartiments pour que l'eau entrant par les trous faits dans la cuirasse ne puisse pas se répandre.

65. Appellations des compartiments.

Les tranches s'appellent A. B. C. D. E., etc., à partir de l'avant (fig. 62).

Fig. 62.

Ou dit : la tranche K.


Les cloisons séparant les tranches s'appellent AB, BC,etc., du nom des deux tranehes séparées.

Les ponts sont appelés ponts au-dessus du pont cuirassé supérieur qui s'appellent lui pont principal.

Ils sont appelés faux-ponts au-dessous du pont principal.

Les étages s'appellent entreponts au-dessus du pont principal.

Ils s'appellent faux-ponts au-dessous du pont principal.

Fig. 03.

Chacun des compartiments situés au-dessous du pont principal est numéroté.

Il porte la lettre de la tranche suivie en général de trois chiffres.

Exemple : Bno, M222, etc.

Dispositions contre l'envahissement de l'eau. - Epuisement. — Il faut pouvoir épuiser l'eau entrant dans le bâtiment par une brèche de la coque.


On dispose, entre les deux coques, un on deux gros tuyaux allant de l'avant à l'arrière appelés drains.

Chaque compartiment est relié au drain par un tuyau normalement fermé par une soupape.

En cas de voie d'eau dans Tm compartiment, on ouvre la soupape correspondante et r eau tombe -dans le drain: de puissantes pompes fy aspirent et la Tejéttent à la mer.

Les soupapes de drains sont manœuvrées à distance comme les robinets de noyage.

Dispositions contre l'incendie (fig. 64). — Un gros tuyau dit collecteur d'incendie court de l'avant à l'arrière du bâtiment, sous le pont cuirassé pour être à l'abri des obus ennemis.

Fi g. 64.

De ce collecteur montent vers le pont supérieur des tuyaux verticaux dits colonnes montantes ( une par tranche environ).

Ces colonnes montantes portent à chaque entrepont des raccords où se vissent des manches en cuir avec lances.

L'eau est fournie sous pression par de fortes pompes qui refoulent dans le collecteur d'incendie.

D y a quelquefois des colonnes descendantes mais rarement, car on peut facilement noyer les compartiments sous la flottaison en cas d'incendie.


66. Peinture des tuyautages.

Il existe à bord de nombreux tuyautages qu'il est utile de pouvoir facilement distinguer les uns des autres.

A cet effet, chacun d'entre eux reçoit une peinture particulière. Les canonniers ont besoin de connaître les couleurs suivantes :


TABLEAU DES TEINTES CONVENTIONNELLES DES TUYAUTAGES

| Asp iration^. .Voir Eau dP mer A.Jpvatiorv- - -. - - - - - - - - - - - u- - .Olr luùnun- - u_--- - -- -_n_-( Admission Va p eur l ÉvaciAxtuan - - - - - - - - - u RI Parles des appareils àvapeur J 1 ¡ pot able {ASPiraLion - - - - - -- - - -- I!I <'Li 1 et distribution, uiunotirfv As iralÙm nonpotahlef p --------- | ^Refoulement ee dutrihuLion jA.sPi.ralion.- - Terre, de Sienne Aspiratioru iRj efouZesTLeitt BBHdZZZZHBl^B Extraction des chaudières WÊKjÊKtÊÈjÊÊÊÊÏÈÊÈ^Ê^l ( , ■ - - - - -- -- Rouge HoU.

rolj.ol.. 1A4 spiration - - - ---- y &¡Õuz,nunt - - - h U -- jReI;}l:d- - - - - - -- - --- Carmin, st bleu tÚPru.u& RefoiUesrient I 1 Et* acu cUt srn - - - - -- j 1 t f Vert cl tiis* ¡ Air [rats - - V l'rI clair 1 ( onduit s df» vpiititation l Al1' ovcte Rose- 1 - -- .-hpira.Ji.nn Carmin./Õ",,¿ i At sp iration t | Air ooinppinié fcwM—— ■■ 1 | Refoulement | — 1 P01.t f" .VOIX Jciunr dé Chmm* fl^ 'oit e -voix | - | Tçnr je Jteuj*etJcuute4e(%nn, Acn^ rrrt H^dJHLHJBi !-Refou/emUy f 1



TITRE X.

ENTRETIEN DU MATÉRIEL D'ARTILLERIE.

CHAPITRE PREMIER.

ENTRETIEN COURANT.

67. Entretien des pièces.

Les bouches à feu sont préservées de l'humidité par des tapes en liège, des coiffes de volée et, s'il y a lieu, des coiffes de culasse. A l'exception des 67 et 65, qui sont bronzés, toutes les autres pièces sont peintes extérieurement, à l'exception des tourillons et de la tranche de culasse.

Les parties bronzées sont entretenues légèrement graissées, à l'huile, et, de préférence, à la graisse. Les chiffons employés doivent être exempts de poussière.

Après chaque tir (réduit ou réel) on procède au nettoyage complet du canon et du mécanisme de culasse.

Après avoir retiré l'obturateur, s'il y a lieu, et démonté le mécanisme de culasse, 'on lavera l'intérieur à grande eau, jusqu'à disparition cemplète des crasses. On emploiera au besoin de l'eau chaude, surtout après les tirs réduits. Les rnasses résistant à ce lavage seront enlevées avec du pétrole.

Il est fait usage exclusivement d'eau douce pour ces lavages.

Ensuite on essuiera l'âme au moyen d'un écouvillon entouré de vieux linge; l'écrouet la tranche de culasse seront


également essuyés et, comme l'âme, enduits d'une épaisse couche de graisse minérale.

Les pièces de rechange en acier sont entretenues légèrement graissées.

Entretien des culasses. -Ce sont les armuriers qui sont responsables de l'entretien des culasses et mises de feu.

Les canonniers doivent se conformer rigoureusement à leurs indications.

Après avoir été lavées et bien essuyées, les différentes parties du mécanisme sont frottées avec une brosse rude el grusse.

Si l'armurier trouve des taches qui résistent à la brosse grasse, il se sert de pétrole ou d'émeri. L'usage de la lime est rigoureusement interdit.

Les vis de culasse doivent être nettoyées dans le sens des filets et non parallèlement à l'axe.

Les parties en cuivre sont polies avec du tripoli ou de la brique pilée, et un peu de vinaigre ou d'alcool dénaturé.

Avant de remonter les appareils de mise de feu, graisser légèrement les logements des ressorts, du percuteur, de la gâchette et, pour les veirous 1887, les trous d'axe de la détente et le logement de la barrette.

Faire marcher le mécanisme, et passer un chiffon légèrement gras sur toutes les parties extérieures-des appareils.

Mettre les verrous au citan de repos ou à l'abattu.

Les parties en cuivre ne sont pas graissées.

Les crans de mire et guidons ne doivent jamais être soumis à des polissages pouvant altérer leurs formes.

Après le tir, les obturateurs et couronnes d'appui sont lavés à l'eau douce. La rondelle est légèrement graissée.

Toute espèce de fourbissage ou de polissage est sévèrement interdit.

Entretien des ajfùts. — A. Démontage. — Certaines pièces ne doivent jamais être démontées; d'autres doivent l'être très rarement, et en présence d'un officier. Eu parti-


culier, on devra démonter le moins souvent possible les supports d'appareils de visée. Si on les a démontés, il faudra, après remontage, faire la vérification de ces appareils.

Certains éléments d'affûts, tels que galets, vis, boulons, etc., doivent être répérés, et rangés avec ordre et méthode, en évitant autant que possible la poussière et l'humidité. On devra éviter les chocs sur les organes délicats, et, au besoin, envelopper ces organes avec des linges ou de l'étoupe.

On ne laissera pas les divers cuirs ou garnitures se dessécher; et si ces objets doivent rester longtemps démontés , on les suiffera et on les mettra dans un bain de glycérine. Lorsque, dans un démontage, il sera nécessaire de frapper sur des pièces délicates, on devra employer des maillets avec tête en bois, bronze ou antifriction, ou se servir de repoussoirs.

B. Remontage. — Toutes les parties qui ont été démontées devront, avant remontage, être nettoyées et graissées s'il y a lieu. La vieille graisse sera remplacée.

Il importe, en particulier, de bien nettoyer et graisser les chemins de roulement et surfaces de glissement.

Les parties filetées doivent être bien nettoyées.

le pas oublier les vis-ergots ou vis arrêtoires, quand il y en a. Eviter un serrage trop énergique des écrous en acier sur goujons en bronze, pour ne pas risquer de briser ces goujons.

Les mécanismes de pointage seront huilés. On s'assurera du montage parfait des divers engrenages et du serrage des organes de friction.

Les rondelles Belleville et ressorts de récupérateurs devront être comprimés à la longueur fixée par les instructions.

On vérifiera qu il n'y a pas de fuites aux cylindres de freins. Il se produit quelquefois des fuites légères peu de temps après le montage, parce que les cuire et garnitures n'ont pas encore pris leur fonctionnement normal. Il sera


bon, en conséquence, de procéder quelques heures après le remontage, à un nouveau serrage des presse-garnitures.

G. Entretien. — Les surfaces de glissement et de frottement ne doivent jamais être recouvertes de peinture.

Le graissage doit être renouvelé assez souvent, car la vieille graisse devient dure, forme cambouis, et ne protège plus.

Les chemins de roulement ont une tendance à l'oxydation aux endroits oii reposent les galets. Cette particularité nécessitera un entretien presque journalier des endroits en question. 1 Avant le tir on doit dégraisser les organes hreversibles du pointage en hauteur, afin d'éviter ou de réduire les dévirages qui pourraient se produire au départ du coup.

Les longueurs des reculs obtenues en service courant devront être notées de temps en temps.

Après le tir, le matériel devra toujours être visité. On vérifiera qu'il est en bon état, et on procédera aux nettoyages et graissages devenus nécessaires. On examinera et on resserrera, s'il y a lieu, les vis ou boulons qui ont pu prendre du jeu, notamment les boulons de fixation de ia sellette sur la plate-forme.

Les pièces de rechange d'un affût doivent être visitées et entretenues à intervalles réguliers. Les cuirs de rechange sont maintenus constamment suiffés.

Entretien des munitions. — t 0 Projectiles, - Les parties peintes des projectiles sont entretenues propres, essuyées à sec. Lorsque la peinture a été effacée par suite de manipulations (projectiles d'entraînement), on doit la rétablir. Les marques d'amorçage ou de ca pelage, en particulier, doivent être conservées très apparentes.

Les parties non peintes sont passées au bouchon imbibé d'huile; ce sont : l'ogive jusqu'à la ceinture AV des obus de 76 et au-dessous; les ceintures et le bourrelet des autres projectiles.


20 Douilles et cartouches. — Elles sont entretenues légèrement huilées; elles doivent toujours être brillantes.

Les taches de vert-de-gris sont enlevées avec de la toile émeri fine imbibée d'huile.

30 Caisses à gargousses. — Les caisses peintes sont entretenues par des essuyages à sec. Les caisses en cuivre non peintes sont légèrement huilées à l'extérieur; l'intérieur, qui est légèrement enduit de vaseline lors de la délivrance, ne doit pas être touché.

Les marques à la peinture doivent être maintenues très apparentes.

40 Artifices. — Les artifices, généralement enfermés dans des armoires, restent empaquetés.

Signaler sans relard à l'officier canonnier les munitions présentant des défectuosités : douilles bosselées, désoperculées, ou dont l'étoupille est en saillie; projectiles dont les ceintures sont dégradées; munitions mouillées par l'eau de mer.

68. Entretien des appareils de transmission.

10 Appareil Germain. — L'entretien courant consiste à surveiller de près l'appareil et y maintenir un plein complet.

Au repos, on conserve dans tout l'appareil la pression de l'eau de la caisse supérieure ; cette pression suffit pour empêcher les rentrées d'air, et elle n'est pas assez forte pour fatiguer les tubes manométriques. Tous les 2 ou 3 jours, mettre en pression. Porter les aiguilles des manomètres sur des indications repères, et les y laisser environ une demi-heure pour constater s'il n'y a pas de fuites.

Bien veiller à ce que la caisse de la hune renferme toujours de l'eau. S'abstenir de fourbir aucun organe de l'appareil. S'il se produit des taches sur les cadrans, les laver avec de l'alcool.

S'il y a une fuite, isoler le tuyautage de la section en avarie. Regarder d'abord au joint des manomètres, puis le long du tuyautage. particulièrement aux manchons d'as-


semblage et aux boudins des pivots de tourelles. Si la fuite est au joint d'un manomètre, serrer l'écrou ou changer la tresse. Si elle est à un manchon, refaire la soudure.

Si elle est sur le tuyau,' le couper à la lime pour ne pas l'aplatir, laisser sécher, puis placer un manchon et faire une soudure.

20 Appareils électriques. — Les contacts électriques doivent être d'une propreté parfaite. Noter toutefois que si l'oxydation des surfaces provoque des étincelles et de réchauffement, l'abus du fourbissage cause des déréglages.

Partout où il y a contact électrique, éviter l'humidité, l'huile, la peinture.

Les conducteurs pressés dans une borne par une vis cèdent sous la pression de la vis, qu'il jaut resserrer fréquemment.

Le cuivre n'étant pas élastique, il est inutile d'exercer sur lui une pression considérable. Il en est de même du plomb dans les coupe-circuits.

Le fil fusible d'uu coupe-circuit doit être net, porter sur des surfaces également nettes, être bien appuyé mais non aplati. Enrouler le fil en S (fig. 65) sur les deux

Plomb bien plact.

Plombs mal placés.

F ig. (i 5.

vis. dans le sens du vissage. Ne jamais mettre en place un plomb sans connaître la grosseur exacte qu'il doit avoir.

Ne jamais tirer sur un conducteur, ne pas y suspendre un objet ou du linge. Ne jamais laisser pendre une lampe au


bout de son câble. Ne jamais poser un outil métallique sur un appareil électrique, quel qu'il soit.

Avant de mettre en place une lampe, vérifier sur son culot qu'elle est bien faite pour le voltage où elle va être placée.

En quittant un local que- l'on a éclairé, particulièrement une soute, ne jamais oublier d'éteindre la lampe qu'on a allumée.

Ne jamais tomber à un appareil éleetrique, si l'on a l moindre doute sur ce qu'il y a à faire.


CHAPITRE II.

PETITES RÉPARATIONS COURANTES.

69. Divers métaux.

Le fer, la fonte et l'acier sont des alliages d'un même métal avec une quantité plus ou moins grande de charbon.

La fonte est cassante; on ne peut ni l'entailler ni la forger; elle ne se soude pas, mais elle peut être moulée facilement.

Le fer plie, s'alionge et ne rompt pas; mais il se déforme. Il se travaille aisément, à chaud et à froid ; il ne peut se mouler. Il se soude à lui-même, ce qui permet d'en faire des mailles de chaînes.

L'acier peut être moulé comme la fonte, et forgé comme le fer; mais il est plus difficile à entailler à froid; il se soude difllcilemenl.

La trempe est une opération qui consiste à plonger dans un liquide (eau, huile, etc.) de l'acier chauffé à une haute température : la trempe donne à l'acier une grande dureté superficielle.

Le cuivre se travaille très aisément à froid. Il se réduit facilement en feuilles très minces ou en fils.

Le bronze est un alliage de cuivre et d'étain; c'est un métal plus résistant que le cuivre, et qui se moule aisément. Il est beaucoup moins dur que le fer, ce qui le fait adopter pour les matoirs de démontage. Il s'oxyde très peu.


Du cuivre ou du bronze, au contact ou au voisinage du fer dans de l'eau salée, constitue une pile, et le cuivre se ronge rapidement.

Le latton est un alliage de cuivre et de zinc. Il se travaille plus aisément que le bronze, et est plus élastique que lui.

Oxydation. — L'oxydation des métaux est une sorte de destruction lente produite par l'oxygène, gaz qui se trouve dans l'air et dans l'eau. Elle se propage très rapidement à la surface des métaux, surtout du fer et de l'acier.

Pour éviter l'oxydation, il faut interposer, entre le métal et l'air ou l'eau, une couche de graisse. Pour les pièces de rechange, qui doivent rester longtemps en magasin, on emploie la graisse verte, qui ne sèche pas et ne produit pas d'acide pouvant, à la longue, piquer les pièces.

Sur les parties frottantes des pièces en fonction, on emploie les huiles minérales ou l'huile d'olive, plus fluide.

Les articulations sont munies de trous de graissage ou lumière, qui permettent à l'huile d'atteindre les axes. Souvent ces lumières sont prolongées sur les paliers par des ramures appelées pattes d'araignée. Il faut empêcher les lumières de se boucher par les poussières; et, pour cela, à défaut de bouchon à vis, mettre un petit tampon de bois dans le trou.

Si la rouille vient à se mettre dans une articulation et gonnne l'écrou ou le boulon, il faut y verser de l'huile, qui est tin dissolvant de la rouille. Si l'huile n'est pas assez fluide pour pénétrer dans tous les interstices, on peut se servir de pétrole. Mais, après le démontage, il faut avoir soin de bien nettoyer les pièces couvertes de pétrole, et de les tremper dans un bain assez prolongé d'huile.

Ri mis. — Les rivets servent à lier deux tôles placées Pune sur l'autre. Le diamètre des rivets est à peu près


égal à l'épaisseur des deux tôles réunies. Ils sont en fer, de façon à pouvoir être matés. Ils peuvent être- coupés au ras de la tôle ou terminés en goutte de &*«/ (%. 6i).

Pour chasser un rivek, enlever au httrm la goutE. de suif d'un côté. Se servir, pour le chasser ensuite, d'un poinçon d'un diamètre légèrement inférieur à cclni dg rivet.

Si la rivure est noyée dans une fraisure (fig. 67) de la tôle, dégager au burin la partie écrasée dans la fraisure, chasser ensuite au poinçon.

Lorsque les rivets réunissent des tôles minces et flexibles, contretenir par derrière et à côté du rivet "à chasser, avec une masse.

Fig. 66.

Fig. 67.

Fig. 68.

Vis. — Les vis servent à relier deux pièces qui doivent se démonter. Pour empêcher une vis de se desserrer, on la maintient quelquefois par une vis frein, vissée en partie dans la tête (fig. 68) de la vis, et en partie dans la piècej Se servir toujours d'un tournevis d'une longueur aussi égale que possible à celle de la gorge de la vis.

Lorsqu'une vis est dure à desserrer, on peut se servir d'un vilebrequin, dans lequel on emmanche le tourmevis.


t On doit toujours éviter d'user la gorge de la vis, ce qui rendrait plus difficiles les démontages ultérieurs. Si elle s'usait trop facilement, il y aurait lieu de l'approfondir et de l'élargir pour pouvoir user de tournevis plus forts.

Lorsque les vis sont bien entretenues, graissées à chaque démontage, elles sortent facilement.

Si une vis est cassée au ras de la pièce dans laquelle elle est vissée, on tâche de dévisser la partie restante, à l'aide d'un maloir agissant excentriquement dans le sens du dévissage (fig. G9).

Fig. 69.

Fig. 7o.

Fig. 71.

Si on ne peut la faire sortir de cette façon. on perce, dans la vis, un trou à peu près égal à la moitié de son diamètre ; on introduit dans ce trou une pointe carrée que l'on enfonce avec force pour que ses arêtes pénètrent dans le métal de la vis, et on opère le dévissage avec un vilebrequin (fig. 70).

Si un morceau assez long de la vis déborde de la pièce, on fait sur ce morceau un carré, à la lime, et on opère le dévissage avec une clé ou un étau à main (fig. 71 ).


Si, au cours d'un remontage, on rencontre des'vis ayant leurs extrémités matées ou leurs filets aplatis, il faut, avant de les revisser, les remettre en état et rafraîchir leur filetage. On se sert pour cela de coussinets manœuvrés à l'aide d'une filière. Si l'on ne dispose pas de ces appareils, on peut rafraîchir le filetage avec un tiers-point très fin.

Mais c'est toujours une opération délicate, qui nécessite le concours d'un ouvrier de profession.

Boulons. — Les boulons servent à assembler deux ou plusieurs pièces, qu'ils traversent dans des trous cylin-

Fig. 73.

lyndriques non filetés. Le boulon est ter- 1 miné, d'un côté, par une tête carrée ou hexagonale; de l'autre, par un filetage sur lequel on visse un écrou, également carré'ou hexagonal.

Pour serrer un écrou il faut se servir, aussi bien pour maintenir la tête du boulon que pour agir sur l'écrou, des clefs de la dimension de l'écrou ou de la tête.

Quand on engage une clef sur un écrou, le bec inférieur A de la clef doit toujours être en avant du mouvement à donner à l'écrou (fig. 79).

Tous les boulons étant filetés à droite, le serrage s'effectue en faisant tourner les écrous dans le sens des aiguilles d'une montre.

Lorsque l'on serre un écrou plus qu'à

refus, les derniers filets du boulon et de l'écrou se matent, ce qui rend le démontage ultérieur très difficile et souvent impossible.

Les écrous que l'on desserre rarement, que l'on oublie de graisser, que l'on graisse avec des huiles sales, que l'on serre à refus, sont toujours très difficiles à démonter, et on est parfois obligé de sacrifier l'écrou ou le boulon.

Quand un écrou est dur à desserrer, on peut donner quelques coups secs avec un marteau sur la queue de la


ciel. Si l'écrou ne vient pas, on peut le chauffer avec une lampe à essence ou avec un bouchon de coton imbibé d'huile, que l'on passe autour de l'écrou et auquel on met le feu. (Éviter de chauffer le boulon, chauffer seulement l'écrou.) Lorsqu'on graisse le boulon avec de la graisse sale, il peut arriver qu'un corps étranger ait, pendant le vis-

Finr. 73.

sage, grippé les filets. Le démontage est alors très dur.

Dans ce cas, on opère ainsi : on desserre par petites quantités, en serrant à nouveau chaque fois, et en essayant de faire passer de l'huile dans les filets.

Quand on ne peut desserrer un écrou par aucun moyen, il faut le couper. Si on peut sacrifier le boulon, on guillotine le boulon, au ras de la pièce, avec un burin.

Fig, 7tl.

Si on ne peut sacrifier le boulon, ou saigne l'écrou, avec un bédane , dans toute son épaisseur; avec un matoir, on écarte ensuite les deux lèvres A et B, ce qui permet d'enlever l'écrou (fig. 73).

Pour empêcher un écrou de se dévisser, on visse audessus de lui, sur le boulon, un second écrou semblable, appelécontre-écrou (fig. qk).


Ponr éviter que le serrage de lecrou ne produise des grippures sur la pièce à serrer, on interpose entre l'écrou et la pièce une rondelle.

On appelle prisonnier un bouioa qui, au lien de traverser complètement les pièces à assembler, est vissé dans une de ces pièces (fig. 70 ).

Lorsqu'on a à serrer sur une pièce un plateau, à l'aide de plusieurs boulons, il faut serrer les écrous de ces boulons à la fois. Si l'on serre 4111 ou deux de ces écrous à bloc avant d'avoir commencé le serrage des autres, on risque

Fitr. Í5.

de fausser les autres boulons, et, en tout cas, fe plateau est toujours mal serré.

Lorsqu'un boulon, et d'une façon générale une barre de fer ou d'acier, est faussée ou tordue, il faut, pour la redresser, la faire chauffer. Cette opération nécessite toujours le concours d'un ouvrier.

Tuyautages. — Pour redresser un tuyau tordu, portevoix par exemple, il faut d'abord le faire chauffer, jusqu'à la couleur rouge sombre : cette opération s'appelle un recuit. Ensuite, quand il est froid, on le remplit de brai ou de sable, et il peut alors être travaillé sur le genou.

Il faut éviter les coudes trop brusques, qui produisent -un aplatissement du tuyau, très difficile à repayer.

Pour faire la jonction de deux tubes de Germain, on se sert el'ua manchon. Opérer de la façon suivante : Décaper les deux bouts à assembler, à la toile émeri, sur une longueur 4e 20 millimètresles étamer. Etamer les extrémités du manchon. Embeiter chaque tube dans le manchon, en l'enfonçant de 12 à 1 a. miULmètresw. Déposer


une goutte d'étaim sur la jonction. Éviter -de mettre trop d'étain pour ne pas boucher ie tube. Se servir d'un fer à souder bien chaud, bien étamé, et nettoyé sur le sel ammoniac.

Rayures. Grippures. — Les rayures sont produites par l'interposition d'un corps étranger entre deux surfaces frottantes. Elles peuvent provenir soit d'un graissage fait avec des matières lubrifiantes sales, soit de corps durs, introduits dans les trous de graissage, dans les cylindres de presses et sur les pistons, soit d'un serrage mal fait des presses-étoupes.

Les grippures sont produites par l'adhérence de deux surfaces métalliques frottant l'une contre l'autre. Cela se produit lorsque, le graissage étant insuffisant, les deux pièces s'échauffent et se désagrègent.

La réparation de ces avaries est toujours très délicate et nécessite le concours d'un bon ouvrier. Il faut toutefois savoir que l'on ne doit jamais chercher à faire disparaître les grippures, mais seulement adoucir les saillies, à la lime très douce ou à la toile émeri.

Presse-étoupes (fig. 76). — Les presse-étoupes sont des organes destinés à rendre étanche le passage des tiges mobiles à travers un récipient contenant un liquide ou de l'air.

Un presse-étoupe se compose de quatre parties : La boÍlt BB placée à l'extrémité du récipient; le grain G, reposant au fond de la boite, les garnitures RRR; le chapeau G.

Les garnitures sont en tresses de coton, en cuir, ou en fil d'acier. Les tresses de coton doivent, avant d'être employées, être trempées dans un mélange chaud de a/3 de suif et i/3 de cire. Ces tresses étant coupées de la longueur de la circonférence de la boite, on fait une surliure à leurs extrémités. On place d'abord une tresse autour de la tige du piston, et on l'enfonce à toucher le grain, avec le chapeau. On met ensuite la deuxième, puis la troisième, etc. Remplir la boite de telle façon que le chapeau,


serré carrément, soit enfoncé d'une quantité suffisante pour être bien guidé, sa collerette s'arrêtant à une cer-

Fig. 76.

taine distance de celle de la boite pour que l'on puisse ensuite le serrer.


TITRE XI. ,

NOTIONS D'ÉLECTRICITÉ.

CHAPITRE PREMIER,

COURANT ELECTRIQUE.

70. Voltage.

L'électricité est fournie à bord par des machines appelées dynamos, et, pour quelques appareils particuliers, par des piles ou des accumulateurs.

Sans entrer dans d'autres détails, il nous suffit de savoir que toute dynamo a deux points particuliers

Fig. 77.

sont fixées des bornes en cuivre : ce sont les pôles de la dynamo. L'un est nommé pôle + ou positif, l'autre pôle — ou négatif (fig. 77).

Ces pôles sont prolongés dans le navire par deux gros fils de cuivre recouverts de caoutchouc fil + et fil -.


Dans chaque compartiment, ces deux fils aboutissent à deux lames de cuivre P, N fixées sur une tablette en bois et portant des bornes de vis de fixation. (Les lettres P, N nous rappelleront qu'une des lames est reliée au fil positif, l'autre au fil négatif.) Lorsque la dynamo est en marche, elle maintient entre le fil + et le fil — une différence de pression électrique appelée voilage ou encore différence de potentiel.

Cette différence de pression électrique se mesure avec un voltmètre.

Un voltmètre a deux bornes marquées + et — qu'il suffit de relier, par des fils de cuivre à une des lames P et à une des lames N.

L'aiguille mobile sur un cadran indique en volts la différence de pression électrique.

Le voltage des bâtiments nouveaux est. de 120 volts.

Sur la plupart des voltmètres, pour que l'aiguille dévie dans le sens croissant de la graduation, il faut que la borne + du voltmètre soit reliée au fil + de la canalisation. On a donc un moyen de reconnaître le fil + et le fil -, ou encore une bande P et une bande N.

On peut comparer à cette distribution électrique la distribution d'eau sous pression qui sert en cas d'incendie.

Fifj. 7S.

Dans les batteries court un collecteur d'eau sous pression muni de bouches. La pression y est maintenue par une pompe à vapeur qui aspire dans un réservoir qui est la mer (fig. 78).

Sur le collecteur d'incendie greffons des manomètres


type Germain gradués en kilogrammes par centimètre carré. Par exemple, nous lisons 5 kilogrammes sur tous les manomètres greffes sur le collecteur.

D'autres manomètres greffés sur le réservoir (surface de la mer) marqueront o kilogramme. En définitive, la pompe maintient une différence (le preqsim de 5 kilogrammes entre le réservoir et le collecteur.

La pompe est analogue à la dynamo.

Le collecteur, au fil +; Le réservoir, au fil -; Les bouches, aux bandes P; les bandes N pourraient être représentées par les dalots qui ramènent l'eau au résenoir, la mer.

Enfin, le voltmètre joue le rôle d'un manomètre spécial (iiii mesure des volts au lieu de kilogrammes par centimètre rarré.

Dire qu'il y a 5 kilogrammes de pression dans le collecteur signifie qu'entre la mer et le collecteur il existe une diH'érence de pression de 5 kilogrammes.

Dire que le voltage d'un circuit est de 80 volts signifie qu'entre le fil + et le fil — venant des pôles de la dynamo il existe une différence de pression électrique de <S() volts.

71. Courant électrique. — Corps conducteurs et corps isolants.

Prenons un fil métallique assez long et fixons ses extrémités à deux bornes entre lesquelles il existe une différence de pression électrique de 80 volts, puis fermons les iulPrrupteurs. Nous constatons que le fil s'échauffe et nous disons qu'un courant électrique traverse- ce fil allant de la borne + à la borne -. Nous ne voyons pas ce courant.

mais nous constatons son passage par la chaleur qu'il ofoage Le fil métallique joue pour l'électricité le rôle d'un tuyau ou d'une manche reliée au collecteur d'incendie et


communiquant avec le réservoir, la mer. Le fil métallique est conducteur de l'électricité.

Remplaçons-le par un fil de caoutchouc relié aux mêmes bornes; nous ne constatons rien. Il n'y a pas de courant.

Nous disons que le caoutchouc n'est pas conducteur ou encore que c'est un isolant.

Répétant l'expérience avec les corps connus, nous trouvons que tous les métaux sont conducteurs ainsi que l'eau de mer, le corps humain, la terre, le charbon.

Fig. 78 bis.

Comme isolants nous trouvons le caoutchouc, l'ébonite, l'huile, le mica, la fibrine, la porcelaine, le verre, le papier sec , le bois sec, etc.

Un appareil électrique quelconque comprend toujours une certaine longueur de conducteur généralement enveloppé par un corps isolant. Les extrémités du conducteur s'appellent les bornes de l'appareil.

Comme conducteurs employés à bord, nous rencontrons le cuivre pour toutes canalisations, le maillechort dans les appareils à boudins nommés rhéostats et les fils de charbon dans les lampes.

(Le maillechort est un alliage de cuivre, zinc et nickel. )


72. Mesures du courant électrique.

Le fil long et mince dont les extrémités sont réunies aux bornes + et — est dit en dérivation entre le fil + et le fil — du bord.

Nous avons dit que, puisque ce fil s'échauffait, c'est qu'il était traversé par quelque chose qu'on appelle courant électrique. Suivant les dimensions de ce fil le courant qui le traverse ne doit pas avoir le même débit.

Pour mesurer un courant électrique on emploie un compteur spécial appelé ampèremètre; on fait traverser l'ampèremètre par le courant qui parcourt le fil; cet appareil est influencé par le passage du courant et son ai-

guille vient de marquer une cerlaine graduation. Cette graduation est prise pour mesure du courant; si par exemple l'aiguille s'arrête à la graduation i,5 on dit que le courant qui traverse le fil est de 1 ampère et demi ; on <lit aussi que l'inlensilé du courant est de 1 amp. 5.

Mettons en même temps le voltmètre en dérivation entre les bornes + et —.

Le voltmètre mesure la différence de pression électrique qui existe entre les extrémités des fils (8o volts).

Bien noter la différence entre le voltmètre et l'ampèremètre; le voltmètre s'emploie seul en dérivation et mesure une différence de pression électrique (des volts au lieu de kilogrammes) [fig. 79].

L'ampèremètre est un compteur qui se place avant ou après un appareil entre les fils + et -; il mesure le courant électrique en ampères.

Si, à la place du fil long et mince, on met un appareil électrique tel qu'une bobine, un rhéostat ou un appareil plus compliqué le voltmètre indique toujours 80 volts, mais l'ampèremètre indiquera un nombre d'ampères quisera différent suivant l'appareil.

En électricité deux appareils différents mis en dérivation entre les fils + et — du bord ne sont pas parcourus pàr le même courant, par le même nombre d'ampères. Celui


qui laisse passer le plus petit nombre d'ampères est dit plus résistant que l'autre.

Si l'on prend comme appareils deux fils de cuivre l'un

FiS- 79-

long et mince, l'autre gros et court, Je premier est plus résistant que le second, il laissera passer moins d'ampères, lorsqu'on le mettra en dérivation entre les 80 volts du bord.

73. Fusibles.

Nous avons vu que le courant électrique dans un appareil a pour effet d'échauffer le conducteur de l'appareil.

Si ce courant vaut trop d'ampères, s'il est trop fort il échauffé trop le conducteur et on risque de voir brûler soit l'isolant, soit le conducteur lui-même.

Pour éviter ce grave inconvénient on met sur tous les conducteurs des plombs destinés à fondre avant que le courant ait pris une valeur trop élevée et dangereuse pour le conducteur. Dès que le plomb est fondu, le conducteur n'est plus relié à la dynamo et ne reçoit plus de courant.

La grosseur du plomb est à choisir d'après la section du conducteur.

Les lampes ordinaires ont sur leurs conducteurs des plombs de 5/io de millimètre comme diamètre.


Si un. plomb, vient à fondre il faut le remplacer par un autre de même épaisseur.

Par ignorance certains canonniers remplacent les plmnhs par des fils- de enivre ou de fer; ils- peuvent être ainsi la eause de très graves accidents.

Les plombs sont portés par des appareils appelés circuit fusibles.

Leurs formes sont assez variées. Les fusibles destinés à serrfr de Goupe-circuits pour les cmrants d'intensité élevée sont en cuivre ou en argent.

74. Courts-circuits.

Lorsqu'un plomb vient de sauter on dit qu'il y a eu probablement un court-circuit. Les causes de courts-circuits sont toujours les mêmes. Voiei des exemples : i° Un marin fait un démontage ; il pose sa clef n'importe où, par exemple à la fois sur les bornes + et -.

Aussitôt un courant passe dans le conducteur formé par la clef (fig. 8 a).

Fig. 8o.

Ce conducteur est gros et court, le courant vaut alors,, beaucoup d'ampères et les fils + et — qui servent à l'ame- « ner risquent de brûler. Pour l'empêcher de brûler il

suffit de mettre un coupe-circuit avant les bornes ; 3es


plombs sautent avant que la canalisation ait eu le temps de brûler, 2° Pendant le lavage un marin lance son seau d'eau n'importe où et l'eau de mer tombe en paquet sur les mêmes bornes + et -. L'eau de mer joue le rôle de conducteur peu résistant; un courant très fort la traverse de + à — ; comme précédemment les fils + et — arrivant aux bornes risquent de brûler. Heureusement les plombs sautent; 3° On n'a pas surveillé les canalisations électriques; peu à peu le caoutchouc des fils + et — a été rongé par la peinture ou l'huile, au lieu d'être essuyé et tenu sec. Un

Fig. 8i.

jour il arrive que le fil + touche quelque part la coque en A et que le fil — la touche en un autro point en B (fig. 8i).

Entre A et B, c'est à direjentre les fils: + et - , il y a un conducteur qui est la coque, conducteur très peu -résistant.

D'où courant énorme et risque d'incendie s'il n'y avait pas de plombs ou encore si un canonnier ignorant avait remplacé du plomb par du cuivre.

Ces exemples montrent que tout canonnier doit connaître les précautions suivantes : Respecter les plombs ou les remplacer par des plombs de même épaisseur; ne pas laisser d'outils à la traîne susceptibles de tomber sur un appareil électrique.


Se méfier de l'eau de mer et tenir secs les appareils et les conducteurs ; se méfier des huiles et de la peinture qui attaquent les isolants; aller dans les pivots de tourelles et suivre attentivement la canalisation; signaler tout commencement d'usure des isolants, en particulier veiller les points où les cables électriques passent d'une partie fixe à une partie mobile.

L'expérience apprend qu'un fil de cuivre mis en dérivation entre les fils + et — du bord doit avoir environ 2,000 mètres de long pour que le courant le traverse sans trop l'échauffer.

Ce chiffre montre combien il serait imprudent de mettre en dérivation entre les fils + et — un conducteur en cuivre de quelques mètres seulement.


CHAPITRE IL LAMPES À INCANDESCENCE.

75. Éclairage par lampes. à incandescence.

Une lampe à incandescence est constituée par un filament spécial en charbon que l'on met en dérivation entre les fils + et — du bord. Ce filament est alors porté par le courant à très haute température ; il devient extrêmement brillant et émet une vive lumière.

On utilise donc dans une lampe la propriété qu'a le courant électrique d'échauffer le conducteur. Mis à l'air libre le filament brûlerait aussitôt grâce à l'oxygène de l'air. On le protège en le mettant dans une ampoule en verre ou l'on a fait le vide.

Le filament de charbon est soudé à deux petits fils métalliques qui viennent à deux plots ou contacts isolés sur le. culot de la lampe.

Ces deux contacts forment les bornes de la lampe qu'il faut relier au fil + et — du bord.

La liaison se fait par une douille support à baïonnette dans laquelle se fixe le culot; en vissant la lampe, les deux contact du culot de la lampe viennent porter sur deux tiges isolées à ressort fixées sur le cylindre d'ébonite.

De ces deux tiges à ressort partent les deux conducteurs allant aux fils + et -. Le montage se complète par un coupe-circuit fusible et un interrupteur.

Faisons ce montage : lorsque l'interrupteur sera fermé le courant suivra le chemin fil +, borne 3, plomb, inter-


rupteurs, ressort, cuiot, iâament, rondelle de la lampe et de ia douille, iplomb, borne 4, fil — .(fig. 82).

Sur la lampe il y a deux nombres., par exemple : i o b. 78 r. Ceta vent dire que la lampe naâse m dérivation sous un voltage de 78 "vwdts éclairera comme 10 bougies.

Fig. 8.

* La différence de pression électrique sous laquelle fonctionne la lampe doit être égale ou à peu près au voltage inscrit sur l'ampoule.

Les lampes du Tourville qui portent sur l'ampoule 78 volts ne pourraient pas servir sur le Victor.. HUlJo,li1 oltage est de 11 o volts. EUes brûleraient aussitôt.

76. Montage d'une lampe mobile.

Les deux conducteurs venant de la douille sont reliés à 9. lames de cuivre portées par une tige isolante. Cette tige serl d'interrupteur. Il suffit de l'introduire dans une boîte de prise pour que la lampe s'éclaire.

Veiller à ce que le poids de la lampe ne porte jamais sur les conducteurs.

77. Lampes fieu.

Chaque section d'artillerie a une lampe feu que l'on allume du poste de direction de tir. Mais pour être sûr (jus l'allumage de la section est bien fait, on met dans son


circuit, une deuxième lampe sous les yeux de l'officier de tir, de façon que le courant qui passe dans l'une passe en même temps dans l'autre.

Supposons qu'à bord il y ait un courant de 80 volts. —

il faut-donc choisir comme lampes que l'on met l'une à la suite de l'autre dans le même circuit des lampes marquées 40 volts sur l'ampoule, pour qu'elles donnent un éclat convenable.

De la sorte si une avarie se produit dans le circuit, qui interrompt le courant et éteigne la lampe de la section, le directeur du tir en est aussitôt averti par l'extinction simultanée de la lampe correspondante du blockhauss.

Fig.83.

L'interrupteur commun et les plombs sont au blockhauss..

Si. l'on ferme l'interrupteur, le courant part du fil +, traverse le premier plomb, la lampe section, puis la lampe du blockhauss, l'interrupteur, le deuxième plomb et retourne au fil. Les deux lampes sont éclairées à la fois (fig. 83).

L'officier de tir au blockhauss sait donc que la lampe section est allumée en même temps que l'autre appelée lampe témoin. Il donne ainsi à distance l'ordre (feu ou commencez le feu ) et contrôle par la lampe témoin l'envoi de l'ordre.

Sur les bâtiments à voltage de 120 volts, on met ainsi à la suite deux lampes de 60 volts chacune. La lampe


de la section porte l'inscription rrfeun la lampe témoin porte le numéro de la section. Au commandement de l'officier * 3°" section feu", on allume au blockhauss la lampe 3 ; la lampe feu de la 3mo section s'allume en même temps.


CHAPITRE III.

ELECTRO-AIMANTS. - APPAREILS ELECTRIQUES.

78. Aimantation produite par le courant électrique.

Nous avons vu que le courant électrique échauffe les conducteurs qu'il traverse. Cette propriété est utilisée pour l'éclairage.

j^fNons allons étudier une propriété nouvelle entièrement différente. 4^ Prenons une tige de fer doux et enroulons autour d'elle en hélice un conducteur de cuivre isolé'(fig. 84).

Fig. 84.

Relions les extrémités du conducteur aux fils + et — et fermons les interrupteurs. Un courant électrique traverse le conducteur et l'échauffe ( î" propriété); mais en même temps nous constatons que la tige de fer attire les morceaux de fer qwon lui présente.

Nous disons que la tige de fer est aimantée. Cette aimantation est due au passage du courant dans le fil de cuivre


qui entoure la tige, En effet, dès que nous ouvrons les interrupteurs, la tige cesse d'attirer d'autres morceaux de fer. Un courant électrique se manifeste donc par deux, propriétés distinctes : 1" Un dégagement de chaleur dans les conducteurs qu'ils traverse; 20 Un effet d'aimantation en dehors des conducteurs, effet qui a pour résultat d'aimanter une tige de fer convenablement placée.

79. Corps magnétiques et aimants.

On appelle corps magnétiques ceux qui deviennent capables d'attirer la limaille de fer lorsqu'on les soumet à l'action d'un courant électrique, comme la tige précédente.

Une tige de cuivre ne s'aimanterait pas : le cuivre n'est pas un corps magnétique.

Les seuls corps magnétiques sont : les fers, fontes et aciers. Une tige d'acier remplaçant la tige de fer de l'expérience précédente s'aimanterait pendant le passage du courant.

La seule différence avec le fer c'est que l'acier reste aimanté après la cessation du courant. Le fer perd son aimantation presque aussitôt, surtout s'il est doux.

La boussole n'est pas autre chose qu'une fine aiguille d'acier spécial qui a été aimantée.

Les aimants ont parfois la forme d'un fer à cheval, exemple : ceux des thermomètres des soutes. Ces aimants en acier sont dits permanents; ils sont toujours prêts à attirer des morceaux de fer.

80. Électro-aimants sonneries.

L'appareil qui a servi dans l'expérience précédente est appelé électto--(/imant. Le fil de cui vre enroulé en hélice est la bobine de Télectro-aimant ; la tige de fer doux qui est à l'intérieur est le noyau (fig. 85 ).


Le noyau devient un aimant lorsque du courant traverse le fil de la bobine; lorsque le courant cesse le noyau n'est plus aimanté.

Les électro-aimants sont employés dans toutes les sonneries.

Une sonnerie (fig. 85 et 86) comprend un électroaimant et un bras mobile autour d'un axe. Le bras porte à une extrémité une palette de fer doux ou armature qui est attirée par le noyau lorsque celui-ci est aimanté; à l'autre extrémité est un marteau pouvant frapper sur une cloche, par exemple. Un ressort tend à écarter toujours l'armature du noyau.

Fig. 85.

Relions le fil de la bobine aux pôles + et — du tableau avec un interrupteur intermédiaire, Si nous fermons l'interrupteur la bobine est parcourue par un courant; le noyau s'aimante, attire l'armature en tendant le ressort et le marteau frappe la cloche. Si nous ouvrons l'interrupteur le courant cesse dans la bobine; le noyau n'est plus aimanté et le ressort rappelle le marteau.

En fermant successivement l'interrupteur nous obtiendrons des battements. Pour supprimer la manœuvre continue de l'interrupteur on a recours à l'artifice suivant : l'armature porte une borne B qui, au repos, touche


une borne C reliée au pôle + du tableau. La bobine de l'électro-aimant est reliée d'une part à la borne B par un fil souple et d'autre part au pôle — à l'aide de l'interrupteur.

Fermons l'interrupteur : le courant suit le chemin, pôle + G B, bobine interrupteur, pôle. Le noyau s'aimante et attire l'armature. Le mouvement rompt le contact C B, le courant cesse dans la bobine et le ressort rappelle l'armature. Le contact C B se rétablit : le noyau s'aimante de nouveau et attire l'armature, et ainsi de suite tant que

Fis.8<;.

l'interrupteur reste fermé. Les coups de marteau se suivent précipités et l'on entend un roulement.

Pour que l'appareil marche il faut vérifier : 1° que le ressort rappelle au repos la borne B contre la borne C : le courant pourra s'établir; 2° que le mouvement de l'armature coupe nettement le contact B — C : le courant pourra s'interrompre automatiquement.

L'interrupteur qui commande la bobine peut être placé aussi loin qu'on veut de la sonnerie. Cet interrupteur peut être par exemple au poste de direction de tir et la sonnerie dans une section.


L'officier de tir a ainsi le moyen d'envoyer à la section des coups d'avertissement.

Chaque section d'artillerie principale a deux sonneries commandées du poste de direction de tir : la sonnerie dite tr petit modèle" annonce par coups brefs les changements de dérive et d'ordres préparatoires et par un coup prolongé le commandement ",attention" qui précède une salve; la sonnerie rr grand modèle", plus bruyante, donne par un roulement prolongé l'ordre fcessez le feu

Voici le montage des sonneries rpetit modèle" appartenant aux sections du même bord (fig. 87).

Au poste de direction de tir on dispose d'une prise de courant "avec plombs fusibles et d'un boulon d'appel formant interrupteur.

Ln fil de cuivre isolé part du pôle — et va dans chaque section et passant par les tubes blindés aboutir à l'une des bornes de la sonnerie petit modèle , un autre fil de

Fig. 87.

cuivre sur lequel est intercalé le bouton d'appei part du pôle + et va dans chaque section aboutir à l'autre borne de la sonnerie.

Si l'on appuie sur le bouton du poste de tir chaque sonnerie se trouve reliée aux pôles + et — et fonctionne comme il a été dit.

Si l'on cesse d'appuyer sur le bouton les sonneries ne sont plus reliées au pôle + et s'arrêtent.


81. Électro-aimants relais.

Les électro-aimants sont très employés à bord pour établir ou interrompre à distance le courant électrique dans divers appareils (moteurs de pointage, moteurs de monte-charge). Ils prennent alors le nom d'électro-aimants relais.

Avec l'électro-aimants qui nous a servi jusqu'ici nous allons réaliser un exemple simple de cette nouvelle application.

Complétons l'électro-aimant par un bras portant d'un côté une armature en fer doux et de l'autre une borne C qui peut venir en contact avec une borne fixe B lorsque le noyau attire l'armature (fig. 88). Tant que le noyau

Fi-. 8S.

n'est pas aimanté un ressort écarte l'armature du noyau et ouvre en même temps le contact des bornes CB.

Ce contact CB peut servir d'interrupteur : prenons comme appareil à manœuvrer à distance une lampe et relions une de ces bornes à B, J'autre au fil — d'une prise de courant; relions enfin le fil + de la prise à la borne C.

Si nous appuyons à la main sur l'armature nous fermons le contact CB et le courant suit le chemin pôle +, C, B, lampe. pôle -.


La lampe fonctionne; cessons d'appuyer sur l'armature; le contact CB s'ouvre et la lampe s'éteint.

Ce mouvement de l'armature, nous pouvons l'obtenir à distance à l'aide d'un autre circuit commandé par un interrupteur ordinaire.

Relions la bobine de l'électro-aimant aux pôles + et — d'une autre prise de courant. Si nous .fermons l'interrupteur de ce circuit la bobine est traversée par un courant électrique indiqué par les flèches; le noyau s'aimante et attire l'armature. Le contact CB est alors fermé et l'appareil à manœuvrer, ici la lampe, reçoit du courant.

Ouvrons l'interrupteur de la bobine; le noyau cesse d'être aimanté, le ressort rappelle le bras et ouvre le contact CB; la lampe s'éteint.

L'électro-aimant sert ainsi de relais pour commander le circuit de la lampe.

L'appareil à manœuvrer peut être le moteur qui fait tourner la tourelle. Dans ce cas le moteur, sa prise de courant P N et l' électro-aimant relais sont sous le pont cuirassé.

Le pointeur a seulement à sa disposition l'interrupteur qui commande le courant de la bobine. En fermant cet interrupteur le pointeur excite l'électro-aimant qui, par le jeu de son armature, ferme le contact CB et met alors en marche le moteur de pointage.

Bien remarquer dans ce montage d'électro-aimant relais qu'il y a deux circuits distincts : L'un qui sert uniquement à lancer le courant dans la bobine, c'est le circuit d'excitation de l'électro-aimant; L'autre qui sert à lancer le courant dans l'appareil à commander, c'est le circuit principal.

A chacun de ces circuits correspond une prise de courant particulière avec plombs fusibles convenables.

82. Dynamos et moteurs.

Une dynamo ou un moteur comprend deux parties distinctes : l'inducteur et l'induit (fig. 89).


L'inducteur, qui est la partie fixe, n'est pas autre chose qu'un électro-aimant.

La forme la plus simple d'un inducteur est celle d'un fer a cheval ou d'un C.

Une bobine AB à spires nombreuses entoure une partie cylindrique ou noyau en fer doux. Le noyau se prolonge par deux épanouissements ou pièces polaires entre lesquelles tournera l'induit.

Si l'on relie les bornes A, B de la bobine aux pôles + et — d'un tableau, l'inducteur est excité : les tiges de fer placées entre les masses polaires s'orientent dans le sens des flèches comme si elles étaient tirées par des forces opposées. Un

Fig. 89.

outil en fer ou en acier présenté à une pièce polaire est violemment attiré. On a ainsi le moyen de constater que du courant passe effectivement dans la bobine.

L'induit a la forme d'un tambour cylindrique tournant entre les masses polaires de l'inducteur. Il se prolonge par un collecteur formé de lames de cuivre isolées les unes des autres. Sur ces lames frottent deux balais en charbon.

83. Fonctionnement d'une dynamo.

Relions les bornes A. B de la bobine de l'inducteur à une prise de courant. L'inducteur est excité.

Mettons un voltmètre en dérivation entre les balais de l'induit.


Si nous faisons tourner à la main l'induit nous voyons dériver le voltmètre.

La rotation de l'induit au milieu d'ua inducteur excité a pour résultat de donner une différence de pression électrique entre les deux balais.

Les dynamos du bord ont leur induit entraîné par une machine à vapeur à vitesse constante : entre leurs balais elles maintiennent une différence de pression électrique constante.

Les balais sont les pôles + et — de la dynamo : ces pôles sont prolongés dans le navire par des fils + et — dont il a été question dans la première partie.

84. Fonctionnement d'un moteur.

Relions les bornes A, B de l'inducteur à une prise de courant; l'inducteur est excité, ce que nous vérifions en approchant un outil en fer des pièces polaires.

Relions également les balais de l'induit à une autre prise de courant, nous voyons l'induit se mettre en mouvement.

La mise en marche d'un moteur exige l'emploi d'un appareil spécial appelé rhéostat de démarrage et formé de boudins de maillechort.


CHAPITRE IV.

PILES.

85. Expérience fondamentale.

Si l'on plonge deux lames de métaux différents dans un liquide qui attaque l'un d'eux, il s'établit entre ces deux lames une différence de potentiel qui est indiquée par un voltmètre placé en V (fig. go).

Fig. go — Pile.

Un fil réunissant les deux lames sera donc traversé par le courant.

L'appareil ainsi constitué est un générateur d'électricité et s'appelle pile, les deux lames sont les pôles du générateur.

Les piles employées dans la Marine sont : La pile Leclanché. — Lame + en charbon, lame — en zinc.


Le liquide est une solution de sel ammoniac.

La différence de potentiel entre les deux pôles ou force électromotrice est de 1 v. 5.

La pile au bichromate. — Lame + en charbon, lame — en zinc.

Le liquide est de l'acide sulfurique, étendu d'eau.

La force électromotrice est de 2 volts.

86. Couplage des piles.

10 Couplage en série ou en tension. — Si on couple 4 éléments de pile Leclanché en réunissant le pôle + d'un

Fia- 9 1. — Couplafjn en tension.

élément au pôle — du suivant on dit que ces éléments sont couplés en série ou en tension (fig. 91).

La force électromotrice de la batterie ainsi constituée est de 1 v. 5 x U = 6 volts.

Le fil R qui réunit le pôle + de la pile et le pôle —, c'est-à-dire le pôle + du dernier élément au pôle — du premier, s'appelle résistance extérieure, il ne doit pas être court et gros car la pile serait en court circuit et s'userait très rapidement.

Il faut que R soit assez résistant.


Couplage en quantité. — (Fig. 92.) Dans ce mode de couplage on réunit ensemble tous les pôles + et tous les pôles — des divers éléments.

Fig. 92. — Couplage en quantité.

La force électromotrice que l'on obtient ainsi est égale îi la force électromotrice d'un seul élément.

Le couplage en Quantité permet de diminuer la résis-

1 U 1 1 tance R, c'est-à-dire qu'on peut laisser passer un grand nombre d'ampères plus grand qu'aveh. le même nombre .r.Mments couplés en série. *