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Notice complète:

Titre : Catalogue des tableaux et objets d'art du Musée de Grenoble : avec des notices sur la vie et les ouvrages des principaux peintres / publié par les soins de la commission administrative et du conservateur de cet établissement

Auteur : Musée de Grenoble. Auteur du texte

Éditeur : impr. de F. Allier (Grenoble)

Date d'édition : 1844

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33495764q

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (XII-132 p.) ; in-8

Format : Nombre total de vues : 160

Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA

Description : Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6524968w

Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2013-75581

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 04/07/2013

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(Extrait du Règlement du Musée. )

Le Musée est ouvert au public tous les jours de la semaine, à l'exception des mardi et vendredi, le matin de neuf heures à midi, et le soir de deux heures à quatre heures et demie. Les autres jours, MM. les Voyageurs y sont admis sur la présentation de leur passeport.

On devra déposer à l'entrée les cannes, parapluies, ombrelles , etc.

Les enfants au-dessous de quinze ans ne pourront entrer qu'accompagnés.

Il est défendu d'introduire des chiens ou autres animaux.


CATALOGUE

DES

TABLEAUX ET OBJETS D'ART "DU MUSÉE DE GRENOBLE,

PUBLIÉ

Par les soins de la Commission administrative et du Conservateur de cet établissement,

AVEC

DES NOTICES SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DES PRINCIPAUX PEINTRES.

PRIX : 1 FRANC.

GRENOBLE.

TYPOGRAPHIE DE F. ALLIER, CRAND'BUE , COUR DE GHAULNES.

1844


Explication des principales abréviations du Catalogue.

T signifie peint sur toile.

B — — bois.

C — — cuivre.

Haut. — Hauteur du tableau.

Larg. — Largeur — La lettre M. précédant un nom d'auteur indique que l'artiste est vivant.

ERRATUM :

Page 24, ligne 25, au lieu de : « les scènes paisibles de nature » , lisez: « les scènes paisibles de la nature. »


OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.

Le Musée de Grenoble, ainsi que l'indique l'inscription latine qui est au-dessus de la porte d'entrée, a été fondé en l'an ix de la République, par les soins de M. Jay, alors professeur de dessin à l'école centrale C).

(*) Louis-Joseph Jay, membre correspondant de l'Institut de France, professeur de dessin à l'école centrale de Grenoble, était tout à la fois un habile professeur et un excellent citoyen. C'est lui qui le premier a appelé dans cette ville le goût des beaux-arts ; c'est à son zèle éclairé et persévérant qu'est due la fondation du Musée. Cependant , de si utiles services furent très-mal recompensés, et il serait mort dans la misère si, depuis 1830 et pendant les dernières années de sa vie, le conseil municipal de Grenoble ne lui eût accordé une pension de secours.

— L.-J. Jay est décédé à Vienne (Isère) en 1856, âgé de quatre-vingt-un ans, ayant bien mérité de son pays , et laissant, à défaut d'autres biens, un nom honorable qu'il est juste de signaler à la reconnaissance publique.


Il fut formé par la réunion 1° des tableaux ou objets d'art réservés lors des ventes des propriétés nationales du département de l'Isère, en suite d'un arrêté de l'administration centrale du 30 fructidor an v ; 2° des tableaux faisant depuis longtemps partie de l'ameublement de l'hôtel de Lesdiguières acquis par la Ville; 5° des dons du Gouvernement ; 4° enfin, des achats opérés avec les fonds fournis par un grand nombre de souscripteurs dont les noms sont inscrits sur un tableau placé dans la grande galerie de la Bibliothèque contiguë à celle du Musée.

Cette collection ouverte au public le 51 décembre 1800, s'est successivement enrichie des acquisitions faites à diverses époques par l'administration municipale; des envois faits par le Gouvernement, sous l'Empire, sous la Restauration et depuis 1830 ; enfin de quelques dons particuliers. Mais les meilleures toiles des anciennes écoles, les tableaux de plus haute valeur sont dus à la munificence de l'Empereur (*) qui avait

(*) Par un décret spécial du 15 février 1811 , 209 tableaux, provenant, pour la plupart, de nos conquêtes et non employés au Musée Napoléon, furent donnés par l'Empereur aux villes de Lyon, Dijon, Grenoble, Caen et Toulouse. Le Musée de Grenoble reçut '31 tableaux pour sa part dans cette distribution, et M. le comte de Montalivet, ministre de l'intérieur, en annonçant cet


voulu que le Musée de Grenoble fut en rapport avec les autres établissements scientifiques de cette ville, notamment avec sa belle et riche Bibliothèque .( qui a le septième rang parmi les Bibliothèques de France).

Depuis quelques années, l'augmentation du crédit ouvert pour le Musée au budget communal, et le vote d'une allocation annuelle de 4,000 fr. par le conseil général du département ont permis de faire de nouvelles acquisitions.

Grâce à ce concours de circonstances, le Musée de Grenoble peut être cité maintenant, comme l'un des plus remarquables parmi ceux de départements, surtout par le choix et le mérite des œuvres qu'il renferme. Le local actuel n'étant même plus suffisant pour contenir tout ce que possède la Ville, le conseil municipal a délibéré que ce local serait aggrandi; et en attendant l'exécution des travaux projetés, les tableaux qui n'ont pu trouver place dans la grande galerie ont été provisoirement déposés dans les salles de l'Hôtel-de-Ville ou dans d'autres établissements publics.

envoi, le 21 mars suivant, au préfet de l'Isère, ajoutait : « Que les habitants de Grenoble devaient voir dans cet « acte de munificence de l'Empereur un témoignage de c( l'intérêt qu'il portait à leur ville. »


Cet accroissement des richesses du Musée ayant rendu nécessaire la réimpression de l'ancien Catalogue, la commission administrative a fait à celui-ci des additions et modifications dont la cause doit être expliquée.

Les collections publiques de tableaux et sculptures ne sont pas fondées seulement en vue de fournir un aliment à la curiosité publique, mais bien plutôt dans le but de faciliter les études, de répandre l'instruction et les lumières, de stimuler le sentiment du beau, et d'arriver aussi par l'épuration du goût au perfectionnement des professions industrielles.

Pour atteindre ces résultats et éclairer le jugement du public, il ne suffit pas d'exposer devant lui des ouvrages dont le sens et la valeur artistiques n'apparaissent pas toujours de prime abord, même aux yeux les plus exercés ; ce n'est pas assez non plus d'une sèche nomenclature de noms d'artistes et de sujets de tableaux, telle que la donnent la plupart des catalogues. Il est utile encore que l'examen des œuvres d'art soit éclairé par la connaissance au moins sommaire des traits les plus saillants de la vie et du talent de leurs auteurs, ainsi que des circonstances les plus propres à faire bien apprécier le mérite de leurs productions. Et c'est ce caractère d'utilité qu'on a essayé de donner au nouveau Catalogue en y in-


sérant de courtes notices sur la vie et les ouvrages des principaux peintres.

Un long travail a aussi été entrepris dans le but de rechercher et réunir tous les documents propres à constater l'originalité ou l'exactitude d'attribution des tableaux et objets d'art du Musée, leur provenance, les mutations qu'ils ont subies, l'époque à laquelle ils ont été acquis ou donnés. L'importance de cette recherche n'a pas besoin d'être démontrée ; chacun sait que c'est l'ensemble de ces documents qui forme en quelque sorte pour chaque tableau son histoire propre , sa généalogie et son titre ; et qui en ajoutant l'autorité du nom de l'auteur au mérite intrinsèque, mais souvent mal apprécié de l'œuvre , lui assigne par cela même son rang et sa véritable valeur. D'un autre côté, la transmission des ouvrages d'art a été de nos jours l'objet de tant de fraudes et de mécomptes; des collections particulières formées à grands frais et longtemps prônées ont été frappées tout-à-coup d'une telle dépréciation qu'il devient nécessaire de mettre au moins les collections publiques à l'abri d'une semblable défaveur, en constatant par d'irrécusables documents l'authenticité et l'origine des tableaux qu'elles renferment, ou, à défaut de renseignements plus précis, l'ancienneté de leur possession.


A cet égard, tout était presque à faire pour le Musée de Grenoble, comme pour la plupart des Musées de France. Aussi, les auteurs du nouveau Catalogue n'ont-ils pas la prétention d'avoir résolu toutes les difficultés ni atteint complètement le but qu'ils se sont proposés; mais ce qu'ils peuvent affirmer, c'est leur sincérité dans les indications qu'ils ont recueillies et publiées. Elles ont été puisées tout à la fois dans la mention textuelle des dates et signatures originales existant sur un certain nombre de tableaux, dans les biographies des peintres et les archives municipales attentivement explorées. Quand on n'a pas trouvé là de suffisantes lumières, on a dû maintenir les indications et les faits traditionnels transmis par les anciens Catalogues, et vérifiés d'ailleurs à plusieurs reprises par les appréciateurs des Musées royaux. Lorsqu'une attribution a paru douteuse, on a pas hésité à le déclarer; et si parfois une opinion a été exprimée sur le mérite d'une œuvre d'art, on a tâché de se préserver des appréciations hasardées, et de l'éloge emphatique aussi bien que du blâme irréfléchi.

Mais il faut dire que le Musée de Grenoble n'avait point à redouter les investigations d'une critique impartiale. Formé, en majeure partie, d'ouvrages provenant des plus anciennes collections de France ou des produits non revendiqués


des conquêtes de la Révolution et de l'Empire, il y avait moins à contester sur les attributions qu'à établir les origines et à rechercher le sujet, demeuré longtemps incertain, de plusieurs grandes compositions historiques, telles que le Saint Grégoire de Rubens, la Cérémonie de l'Ordre du Saint-Esprit de Philippe de Champaigne, le Passage de Louis XIV sur le Pont-Neuf de Vander Meulen, etc. La lecture des notices de chacun de ces tableaux montrera suffisamment que les rectifications de titres n'ont point été faites au hasard. Au surplus, on a eu soin de citer presque toujours la source où les renseignement donnés ont été puisés , afin qu'en tout temps la vérification ou la critique de ce premier travail puisse être aisément opérée; dans ce but aussi, on recevra avec empressement les observations ayant pour objet de rectifier les erreurs qui pourraient avoir été commises ou de fournir quelque nouveau document.

Si la publication de ce Catalogue doit mettre plus en évidence les richesses artistiques du Musée de Grenoble, il révèle aussi de nombreuses lacunes qu'il serait bien désirable de voir combler. Mais les tableaux de grands maîtres sont maintenant à de si hauts prix et la dotation du Musée est si limitée, que l'intervention du Gouvernement ou des dons particuliers plus fré-


quents pourraient seuls suppléer à cette insuffisance de ressources. Malheureusement, depuis plus de vingt-cinq ans les envois du Gouvernement ne comprennent plus ni tableaux des anciennes écoles, que l'on rencontre cependant très-fréquemment dans les ventes publiques, ni productions des principaux peintres de l'école française, qui se font remarquer aux expositions du Louvre.

Le Musée de Grenoble, moins favorablement traité, sous ce rapport, que d'autres Musées de département, ne possède aucun ouvrage de Delaroche, d'Horace Vernet, de Delacroix, de Gudin, de Scheffer et de tant d'autres; rien non plus en ouvrages de la sculpture moderne.

Au moment où la ville va s'imposer de nouveaux sacrifices pour l'aggrandissement de ses établissements scientifiques, l'administration municipale, à qui appartient l'initiative des réclamations, insistera sans doute pour que le Musée de Grenoble ait désormais dans la distribution des objets d'art achetés par le Gouvernement , une part plus en rapport avec le mérite et l'importance de la collection qu'il renferme.


ÉUOLE FRANÇAISE.

M. ACHARD (JEAN), né à Voreppe, département de l'Isère.

1. — Paysage.

Vue prise des environs de Grenoble. — Tableau acheté par la ville en 1841.

T. - Haut. 55 c. -Larg. 84 c.

M. BLANC (ALPHONSE), né à Grenoble.

2. - Des Joueurs de cartes dans une ferme.

Tableau exposé à Grenoble et acheté par la ville en 1837.

T.—Haut. 54 c. —Larg. 42 c.

M. BOICHARD (HENRy-JOSEPH), peintre de genre, de portrait et de paysage, né à Ver-


sailles en 1783, professeur de dessin à Bourges.

élève de Regnault.

3. — Paysage.

Vue prise à Saint-Nazaire, près de Pont-en-Royans, représentant des moulins, une cascade et un ruisseau. —

Acheté par la ville en 1850.

T. — Haut. 53 c. — Larg. 64. c.

M. BOUCHET (LOUIS-ANDRÉ-GABRIEL), peintre d'histoire, né à Paris, élève de David.

— Cet artiste a remporté le premier grand prix de peinture en 1797, et a été pensionnaire de l'Ecole des beaux-arts à Rome.

4. Une Scène de Télémaque.

Après une longue séparation, Télémaque retrouve, chez Hazaël, Mentor qui avait été enlevé par des pirateset vendu comme esclave. Il ne veut pas se séparer de lui et demande à partager ses fers. Hazaël, plein de vénération pour la famille d'Ulysse, tend les mains vers le jeune prince, donne la liberté à Mentor, et ne réclame d'autre récompense de son bienfait qu'une place dans le cœur des deux amis.

Ce tableau, exposé à Paris en 1819, a été acheté et donné à la ville par le Gouvernement.

T. — Haut. 5 m. 08 c. — Larg. 2 m. 40 c.

BOURDON (SÉBASTIEN), peintre d'histoire et de paysage, graveur, né à Montpellier en


1616, et mort à Paris en 1671 i élève de son 44 père. —Bourdon fit à 18 ans le voyage d'Italie où il se lia avec Claude Lorrain. Plus tard , il - fut en Suède premier peintre de la reine Chris) tine. A son retour en France, il contribua à la fondation de l'Académie royale de peinture. Son beau tableau du crucifiement de Saint-Pierre qui est maintenant au musée du Louvre, assura sa réputation dès l'âge de vingt-sept ans. Bourdon peignait avec facilité tous les genres; il était grand coloriste, mais peu correct dans les ! extrémités de ses figures.

y 1 5. - La Continence de Scipion.

Après la prise de Carthagène, les soldats romains ame'nèrent à Scipion, leur général, une jeune princesse d'une ,rare beauté, qu'ils avaient fait captive; mais Scipion apprenant qu'elle était fiancée à Allucius, prince espagnol, le fit appeler, la lui remit, et ajouta à sa dot l'or et les objets précieux qu'on avait apportés pour la racheter.

Ce tableau faisait autrefois partie de la galerie de l'hôtel de Bretonvilliers, que Bourdon fut chargé de peindre en ( 1663, à Paris ; il était placé sur la cheminée d'une pièce de cet hôtel (1). En 1811 il a été donné au musée de Grenoble par le gouvernement impérial.

T. - Haut. 2 m. - Larg.1 m. 4i. c.

(1) Voy. DargemiIle, Abrégé de la vie des peintres, Paris 175:», in-4°, tom. 2, pages 28S et 290. — -


BOURGUIGNON (JACQUES COURTOIS dit LE ), né à Saint-Hippolyte en Franche-Comté en 1621, mort à Rome en 1676, élève de Jean Courtois, son père. — Jacques Courtois, dit le Bourguignon, visita pendant son séjour en Italie les écoles de Milan, Venise, Bologne et, Rome; il se lia d'une étroite amitié avec le Guide et l'Albane. Ayant résolu de peindre les batailles, il se mit pendant trois ans à la suite des armées et acquit rapidement une grande réputation.

Ses tableaux sont remarquables par la vérité, le mouvement et la bonne disposition des figures, par la variété des sujets, l'éclat du coloris et une éxécution très-soignée. Michel Ange, surnommé des batailles, à raison de sa supériorité dans ce genre, fut le premier à reconnaître et à publier le mérite de Courtois. Ce peintre ayant toujours travaillé en Italie n'appartient à l'école française que par sa naissance.

6. - Combat de cavalerie. }

T. — Haut. 40 c. — Larg. G2 c. y 7. - Autre Combat de cavalerie. I C, T. — Haut. 40 c. — Larg. 62 c.

Ces deux tableaux ont été achetés par la ville, en 1841, à la vente de la collection Boissat, de Vienne.


M. BOUTON (CHARLES-MARIE), né à Paris en 1781, peintre d'intérieurs, inventeur avec M. Daguerre dudiorama. Cet artiste a obtenu plusieurs médailles d'or.

8. — Vue de l'intérieur de la cathédrale de Chartres.

Tableau acheté par la ville en 1854.

T. — Haut. 38 c. — Larg. 64 c.

nnUANDET ( ÉLÉAZAR), peintre de paysage né à , mort en 1804. — Ses productions sont remarquables par la vérité de l'imitation et par une exécution franche et consciencieuse qui dénotent chez cet artiste une longue et attentive observation de la nature.

9. — Vue de l'intérieur d'une forêt.

Ce paysage est réputé l'œuvre la plus estimée de Bruandet, et l'une des meilleures productions de la peinture paysagiste de l'époque. Les figures représentant des chartreux sont peintes par Girodet.

Tableau acheté par la ville en 1830, par l'intermédiaire de M. Henry, appréciateur des Musées royaux.

T. - Haut, 97 c. — Larg. 1 m. 29 c.


M. CHAIPEL ( ADRIEN ), né à Baume-lesDames, en Franche-Comté (Doubs).

10. — Marine.

Vue du rocher de Penmarck, sur la côte de Bretagne.

Des hommes, montés sur une chaloupe que les vagues poussent contre le rocher, font des signaux de détresse.

Sur le rivage, des marins munis de cordes s'apprêtent à leur porter secours.

Ce tableau , exposé à Paris, a été acheté et donné à la ville par le Gouvernement en 1841.

T. — Haut. 1 m. 55 c. — Larg. 2 m. 40. c.

CLOUET (FRANÇOIS dit JANET). — Clouet né à Tours, et qui vivait en 1547, fut peintre des rois de France François IER, Charles ix et Henry m. Il faisait bien la miniature et le portrait et cherchait dans ses ouvrages à imiter la manière de Léonard de Vinci. Il s'attacha et réussit à rendre avec beaucoup de vérité les costumes de son temps. Clouet a peint la majeure partie des personnages de la Cour, sous les règnes ci-dessus. Ses portraits sont ordinairement d'un format moyen, d'une touche très-légère, finis comme la miniature et peints sur bois de noyer. Le poète Ronsard a fait son éloge en vers.


11. — Portrait de l'amiral Coligny.

Coligny fut tué lors du massacre de la Saint-Barthélemy , en 1572.

Ce portrait, acheté lors de la fondation du Musée, n'a pas le fini précieux, ni l'extrême délicatesse des bons ouvrages de Janet.

T. -Haut. 30 c. — Larg. 22 c.

M. CORNU (SÉBASTIEN).

12. — Bacchanale.

Tableau donné à la ville par le Gouvernement en 1 851.

T. — Haut. 1 m. 70 c. — Larg. 1 m. 24 c.

COURTOIS (JACQUES), voyez BOURGUIGNON.

M. COUTURIER (CHARLES), né à Plailly, département de Seine-et-Marne , professeur à l'École de dessin de Grenoble.

15. — Paysage.

Vue prise à la Grande-Chartreuse. — Tableau donné par l'auteur au Musée de Grenoble en 1839.

T. — Haut. 80 c. — Larg. 1 m.

M. DAGNAN (ISIDORE), peintre de paysages, né à Marseille.

14. — Paysage.

Vue prise dans la forêt de Fontainebleau.

Ce tableau, exposé au Musée du Louvre on 1827 a


été acheté par le Gouvernement et donné à la ville en 1829.

T. - Haut. 49 c. — Larg. 72 c.

15. — Vue de Grenoble.

Cette vue est prise à l'Isle-Verte. Sur la gauche de l'observateur, on aperçoit la Citadelle ; au centre, le pont de bois remplacé depuis par un pont suspendu; à droite, le derrière des maisons de la rue Saint-Laurent ; sur la hauteur, l'ancien couvent de Sainte-Marie.

Tableau exposé à Paris en 1827, acheté par la ville en 1829.

T. — Haut. 48 c. — Larg. 72 c.

16. - Même sujet.

Vue plus en grand. Effet de soleil couchant.

Donné au Musée de Grenoble par le Gouvernement en 1838.

T. — Haut. 88 c. — Larg. 1 m. 21 c.

M. DEBELLE (ALEXANDRE), né à Voreppe, département de l'Isère.

17. — Intérieur du cloître de Saint-Trophime, à Arles.

Tableau exposé à Grenoble et acheté par la ville en 1837.

T, — Haut. 49 c. — Larg. 62 c.

Nota. La ville possède encore une grande toile du même artiste, représentant l'entrée de Napoléon à Grenoble, en


mars 1815. Ce tableau, donné par le Gouvernement en 1841, est à l'Hôtel de ville, dans la salle des délibérations du Conseil.

M. DELA VAL ( PiERRE-Louis), peintre d'histoire à Paris, né en 1790 , élève de Girodet.

— Parmi le grand nombre de productions exposées à diverses époques par cet artiste, il en est de fort remarquables qui lui ont valu des médailles d'or et d'argent. Il a même obtenu en 1813, à raison de ses succès, d'être exempté du service militaire par décret spécial du gouvernement impérial.

18. — Pysché abandonnée par l'Amour.

Ce tableau, exposé au Musée du Louvre en 1819, a été acheté et donné à la ville par le Gouvernement.

T. — Haut. 2 m. 56 c. — Larg. 1 m. 93. c.

DELORME. — Ce peintre vivait en 1667, ainsi que l'annonce la date de son tableau. On croi( que ce fut un artiste français. Cependant ses ouvrages semblent dénoter un peintre flamand. Il mourut, dit-on, en Poméranie. Les tableaux de ce maître sont précieux et fort rares. On en voyait un autrefois au musée dev Paris, mais comme il provenait de nos conquêtes, il a été rendu en 1815. i& iîW


19. — Intérieur d'un temple.

La nef est éclairée d'un coup de lumière qui frappe sur les vitraux d'une grande croisée. On y voit quelques jolies figures qui de Berkeyden.

Ce tableau, remarquable par la vérité, la finesse et l'harmonie des tons, a été acheté par la ville sous l'administration de M. de Pina ; il provient du cabinet de M. SaintVictor.

T. — Haut. 59 c. — Larg. 48 c.

DEMARNE ( JEAN-LOUIS dit DEMARNETTE ), né à Bruxelles en 1752 , mort à Paris en 1829, élève de Nicasius, peintre flamand, et de Bruandet. — Cet artiste a excellé dans les tableaux de genre et le paysage. Quoi qu'il soit né en Flandre, il est classé dans tous les catalogues parmi les peintres français.

20. — Une Scène de foire devant un cabaret de village.

Un militaire est à table, sous une treille, avec un paysan.

Leur pantomime exprime la gaieté qu'inspire un commencement d'ivresse. Des femmes, des enfants et le cabaretier s'amusent des exercices d'un chien qu'un charlatan fait sauter à travers un cerceau.

Ce tableau, exposé à Paris en 1824, a été acheté par la ville en 1833.

B. — Haut. 24 c. — Larg. 51 c.


DESPORTES (FRANÇOIS), né à Champigneule en Champagne, en 1661, mort à Paris en 1745, élève de Nicasius, peintre flamand. — Desportes se voua entièrement au service de Louis xiv, en qualité de peintre des chasses de ce prince.

Il fut reçu à l'Académie sur la présentation d'un tableau où il est peint sous le costume d'un chasseur et qui fait partie de la collection du Louvre. Ce qui caractérise le talent de ce peintre, c'est une touche facile et variée, une parfaite entente de couleur locale, une grande vérité dans la représentation de tous les objets qu'il peignait.

21. - Un cerf aux abois entouré d'une meute de chiens. «

Ce tableau signé et daté a été peint par Desportes en 1742, à 82 ans; et il serait peut-être difficile de citer un autre exemple d'un ouvrage exécuté avec autant dtf vigueur et de soin par un artiste d'un âge aussi avancé.

D'après une annotation de Dargenville, tom. 2, pag. 598, ce tableau avait été peint par Desportes pour le château de Choisy-le-Roi. Exposé en l'an 7 au Louvre , sous le n° 32 du catalogue, il fut en l'an 9 donné par le Gouvernement au Musée de Grenoble.

T. — Haut. 5. m. 08 c. — Larg. 2 m. 83 c.


22. - Tableau de fleurs, de fruits et d'animaux.

Un paon, des perroquets, un singe voulant jouer du violon, un chien , de beaux vases de fleurs, des fruits, des livres, un riche tapis contre lequel sont des instruments de musique, forment la composition de cette œuvre qui réunit tous les genres dans lesquels Desportes a excellé.

Ce tableau, qui est un des bons ouvrages de ce maître, a été donné à la ville par le Gouvernement, lors de la fondation du Musée ; il est signé et porte la date de 1717.

T. — Haut. 1 m. 79 c. — Larg. 2 m. 29 c.

M. DUBUISSON (ALEXANDRE), né à Lyon, peintre de genre et de paysage.

23. — Deux chevaux et un âne à l'abreuvoir.

Tableau donné par l'auteur au Musée de Grenoble en 1859.

T. — Haut. 64 c. — Larg. 1 m. 07 c.

M. FRANQUELIN (JEAN-AUGUSTIN), peintre d'histoire, de portraits et de genre, né à Paris en 1798, élève de Regnault. — Cet artiste quia produit un grand nombre d'ouvrages, a obtenu de l'Académie de Paris et des sociétés d'arts, plusieurs médailles d'or et d'argent.


24. — La femme du marin.

Une jeune femme, tenant sur ses genoux son enfant endormi, est assise sur le rivage; elle semble attendre avec anxiété le retour du père de son enfant. Un chien est auprès d'elle.

Tableau acheté par la ville en 1834.

T. — Haut. 45 c. — Larg. 39 c.

GELÉE ( CLAUDE) , voyez LORRAIN.

MME GEÏYÈVE-RUMILLY (ÉMILIE) , née à Grenoble.

25. — La reine Brunehaut.

Exilée, fugitive, accablée de fatigue et de chagrins, elle s'arrête sur le bord d'une rivière où elle est recueillie par un pâtre.

Tableau donné au Musée par l'auteur en 1839.

T. — Haut. 72 c. —Larg. 62 c.

GUEUSE (JEAN-BAPTISTE), peintre de genre, né à Tournus en Bourgogne, en 1734, mort à Paris en 1807.

26. — Portrait d'homme.

Ce portrait, qui est une œuvre médiocre de la jeunesse ee Greuze, a été donné par les fondateurs du Musée.

UjJoi T. — Haut. 39 c. — Larg. 32 c.


IIALLÉ (CLAUDE-GLY) , né à Paris en 4651, mort dans la même ville en 1736. - Hallé, élève de son père et ami de Lebrun, est considéré comme un des bons compositeurs de son temps. Quelques-unes des œuvres de ce peintre se distinguent par un dessin correct, des tètes gracieuses et une bonne entente du clair-obscur. Homme de mœurs douces et bienfaisantes, Ilallé a laissé l'empreinte de ce caractère dans le tableau qui est au Musée de Grenoble, comme dans la plupart de ses œuvres.

27. — Saint-Nicolas faisant une aumône.

Effet de lumière et de lune. On voit le Saint déposant pendant la nuit une somme d'argent sur la fenêtre d'une maison, dans l'intérieur de laquelle sont assis près d'une table un père affligé et ses trois filles. Cet argent, d'après le légendaire, servit à l'établissement de celles-ci ; ce qui mérita à leur bienfaiteur le titre de Patron des filles.

Ce tableau, qui provient de l'ancienne abbaye de SaintAntoine , fut donné par l'administration départementale, lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 2 m. 35. — Larg. 2 m. 40 c.

M. HÉBERT (ERNEST) , né à Grenoble, pensionnaire de l'Académie de France à Rome, élève de MM David, sculpteur, Rolland et Delaroche.


— Ce jeune artiste a remporté en 1859, à l'âge de vingt-deux ans, le premier grand prix de peinture historique, et à cette occasion, une médaille d'or lui a été décernée par le conseil municipal de Grenoble.

28. — Le Tasse visité dans sa prison par Expilly.

Le Tasse, prisonnier dans l'hôpital de Saint-Etienne, à Ferrare, est visité par Expilly, gentilhomme dauphinois, qui plus tard fut président à mortier au parlement de Grenoble. Expilly essaie de rappeler le malheureux poète à la raison, en lui lisant quelques pages de sa Jérusalem , délivrée.

M. Hébert a donné au Musée de Grenoble ce tableau qui a figuré d'une manière remarquable à l'exposition du Louvre , en 1859.

T. — Haut 97 c. — Larg. 1 m. 30 c.

29. — Figure d'étude.

Un esclave berger, seul dans la campagne de Rome, s'arrête près du tombeau d'un citoyen romain, et pense à la liberté.

Cette figure d'étude est le premier ouvrage exécuté à Rome et envoyé par M. Hébert selon le programme de l'Institut. Il en a fait don au Musée de Grenoble, en 1841.

T. — Haut. 2 m. — Larg. 1 m. 20 c.

nOUASSE (ANTOISE-RENÉ), né à Paris en 1645,


mort en 1710. — Ce peintre, élève de Charles Lebrun, a longtemps travaillé avec son maître aux peintures de l'escalier et de la galerie de Versailles.

50. — Portrait de cet artiste.

On voit dans le fond le sujet d'un tableau du même peintre. C'est un soldat qui, violant le respect dû aux tombeaux, ne trouve dans celui qu'il vient d'ouvrir qu'un cadavre éclairé par une lampe sépulchrale. Il recule épouvanté.

Tableau acheté par les fondateurs du Musée.

T. oval. - Haut. 48 c. — Larg. 42 c.

JOUVENET (JEAN), né à Rouen en 1644, mort à Paris en 1717, élève de son père, Laurent Jouvenet. — Originaire d'une famille de peintres dont l'un avait donné les premières leçons au Poussin, Jean Jouvenet est sans contredit un des artistes qui honorent le plus notre ancienne école française. Si quelques-uns de ses ouvrages péchent par une trop grande uniformité de ton et une certaine raideur dans les figures, on a de lui de fort beaux tableaux qui échappent complètement à cette critique.

On peut dire en général des œuvres de Jouvenet , qu'elles se font remarquer par un cachet incontestable d'originalité, une grande har-


diesse de dessin, et une parfaite entente de la composition et des effets de lumière. La Descente de Croix que possède le Musée du Louvre peut être comparée aux belles créations de Rubens. Jouvenet conserva jusques un âge fort avancé toute la vigueur de son talent. Devenu paralytique à l'âge de soixante-neuf ans, il se servit avec succès de la main gauche , et peignit ainsi son beau tableau du Magnificat, pour l'église Notre-Dame de Paris.

51. — Le martyre de saint Ovide.

Le Saint est représenté à genoux, au moment où un bourreau va lui trancher la tête ; il fut martyrisé vers la fin du 2me siècle.

Ce tableau a été donné par l'administration départementale , lors de la fondation du Musée de Grenoble. Il est signé et porte la date de 1690. Il fut peint par Jouvenet, pour être placé dans une chapelle du couvent des Capucines, près la place Louis-le-Grand, à Paris. C'est aussi de ce couvent qu'a été tirée la Descente de Croix qui est au Louvre.

(Voy. Dargenville, t. 2 pag. 549 et 554.) ( T. — Haut. 2 m. 60 c. -Larg. m. 72 c.

52. — Composition allégorique.

La Religion triomphante est assise sur un trône, entre la Sagesse et la Justice. Au-dessous d'elle, le Génie de la - .--. 2


France, sous la figure d'un jeune guerrier, extermine l'Hypocrisie , la Discorde et autres vices.

Tableau donné, en 1839, par les fils de M. Casimir Périer, au nom de leur père.

T. - Haut. 1 m. 70 c. - Larg. 1 m. 30 c.

Nota. La Ville possède encore deux esquisses peintes , du même maître, représentant saint Simon et saint Barthélémy avec les instruments de leur martyre. Ces esquisses sont dans les salles de l'école de dessin.

LAFOSSE (CHARLES DE), né à Paris en 1640, mort dans la même ville en 1716, élève de Lebrun. — Lafosse fit de bonne heure le voyage d'Italie et étudia surtout les maîtres vénitiens.

Aussi est-il regardé comme l'un des bons coloristes de l'école française. Mais la prédominance de son goût pour la couleur lui faisait négliger parfois la pureté et la correction du dessin. - Lafosse doit sa célébrité à de trèsgrands ouvrages , parmi lesquels les belles peintures du dôme des Invalides tiennent le premier rang.

55. - Le Christ servi par des anges, dans le désert.

Cette esquisse , d'un ton très-fin et d'une bonne composition , a été achetée avec les premiers fonds de souscription du Musée.

Nota. La Ville a de ce maître deux autres tableaux qui sont dans les salles de la Mairie.

T. — Haut. 33 c.-Larg. 26 c.


LAGRENÉE (Louis-JEAN-FRANÇOIS), peintre d'histoire, né à Paris en 1724, mort dans la même ville en 1805, élève de Carle Vanloo.

- Lagrenée a été, en 1781, directeur de l'école française à Rome, et plus tard conservateur et administrateur honoraire du Musée de Paris.

Ce peintre a eu dans le temps beaucoup de réputation , mais à une époque où l'école française était sensiblement déchue de son ancienne splendeur.

54. — Saint Jean prêchant dans le désert.

Ce tableau, peint par Lagrenée en 1782, a été donné par le Département, lors de la formation du Musée , en l'an 9.

T. —Haut. 2 m. 57 c.-Larg.1 m. 70 c.

LAHYRE (LAURENT DE), né à Paris en 1606, mort dans la même ville en 1656, élève d'Etienne de Lahyre, son père. —Laurent de Lahyre semble avoir voulu se créer une manière de peindre entièrement différente de celle des principaux artistes de son temps ; cette tendance à la singularité et peut-être aussi le défaut d'étude des grands maîtres des écoles d'Italie qu'il n'a pu visiter, font que son style manque d'élévation ; les contours de ses figures et les


airs de tète sont secs et un peu maniérés; néanmoins , l'harmonie de son coloris, la légèreté de son pinceau, l'ordonnance habile de son architecture et de ses paysages lui ont acquis une juste réputation, et ont fait de tout temps rechercher ses ouvrages.

55. — La fraction du pain.

Après sa résurrection, Jésus apparaît à Emaüs, et rompt du pain en présence de deux de ses disciples qui le reconnaissent. Le fond représente un paysage orné d'édifices.

Ce tableau est signé, et porte la date de 1656.

T. — Haut. 1 m. 62 c. -Larg. 1 m. 75 c.

56. — Jésus et la Magdeleine.

- Jésus étant ressuscité, apparaît à la Magdeleine qui se - jette à ses pieds. Le Sauveur lui dit : ne me touchez pas.

- Dans le fond, un ange est assis sur le sépulcre.

>-D T. — Haut. 1 m. 62 c.—Larg. 1 m. 75 c.

rt jes deux tableaux de Laliyre étaient autrefois au couvent de la Grande-Chartreuse. Recueillis par l'administration départementale, ils furent donnés à la Ville., lors de la fondation du Musée.

LARGILLIÈRE (NICOLAS), né en 1656 à Paris où il est mort en 1746, élève d'Antoine Goubeau, peintre flamand. - Largillière a peint le portrait avec un grand succès. On a aussi de


lui quelques tableaux d'histoire assez estimés; mais les médiocres productions des dernières années de sa vie ont nui à sa réputation.

57. — Portrait d'homme.

Acheté en 1833.

T. — Haut. 83 c. — Larg. 69 c.

LEBRUN (CHARLES), né à Paris en 1619, mort dans la même ville en 1690. — Lebrun se fit connaître dès l'àge de quinze ans par des productions remarquables. Il travailla six ans en Italie, sous la direction du Poussin. De retour à Paris, il contribua à fonder l'Académie de peinture et de sculpture et obtint bientôt d'ê tre nommé premier peintre de Louis xiv. Ce fut lui qui eut la pensée d'envoyer à Rome, aux frais du gouvernement, les jeunespeintres qui avaient obtenu les premiers prix de l'Académie. Cet artiste, d'un génie fécond et élevé, est un de ceux qui, par la noblesse de leurs compositions, l'importance et le nombre de leurs ouvrages, ont le plus contribué à la gloire de l'école française. Cependant on a critiqué son goût trop marqué pour les grands effets de décoration et la disposition un peu théàtrale de ses figures. Parmi les productions les plus considérables et les plus


estimées de ce peintre, on remarque la grande, galerie de Versailles, les cinq tableaux de la vie d'Alexandre, le Christ servi par les anges dans le désert, et la lapidation de saint Etienne, qui font partie de la collection du Louvre.

58. - Saint Louis priant en faveur des chrétiens atteints de la peste. :

Le saint roi prodigue à des malades des secours temporels et spirituels ; il est assisté dans ces pieuses fonctions par deux jeunes hommes qui portent des médicaments.

Ce tableau a été donnépaj le Gouvernement, lors de la formation du Musée.

T. —Haut. 3 m. 02. — Larg. 2 m. 40 c.

LESUEUR (EUSTACHE), né à Paris en 1617, mort dans la même ville en 1655. - Fils d'un sculpteur, Lesueur montra de bonne heure pour le dessin des dispositions qui le firent placer dans l'école de Simon Vouet. Mais il ne tarda pas à dépasser son maître, et ses premières productions révélèrent toute la portée de son génie. Ce fut à l'âge de vingt-sept ans qu'il peignit, pour l'ordre des Chartreux, la vie de St-Bruno, en vingt-deux tableaux qui ornent aujourd'hui le Musée du Louvre. Quoique Lesueur soit mort fort jeune et n'ait jamais quitté


son pays, il a cependant exécuté des ouvrages importants, dans lesquels on est étonné de rencontrer les qualités principales des grands maîtres italiens. Si son coloris n'a pas l'éclat de l'école vénitienne, il est plein de suavité et de fraîcheur. Ses compositions, sagement ordonnancées, sont toujours empreintes du sentiment fin et délicat dont il était doué. Son dessin est toujours correct, ses figures pleines d'expression, de dignité et de grâce. Aussi Lesueur est-il considéré comme l'un des plus grands peintres du XVIIe siècle, et a-t-il été surnommé le Raphaël français.

59. — La famille de Tobie.

Après qae l'ange Raphaël, sous la figure d'Azarias, eut ramené son fils à Tobie, celui-ci voulut récompenser ses services; mais l'ange découvrant ce qu'il était devant le trône de l'Éternel et la mission qu'il en avait reçue, adressa quelques conseils à la famille, puis s'éleva vers le ciel et disparut. Le père, le fils et l'épouse de ce dernier se prosternèrent alors et bénirent Dieu.

Ce tableau, qui a été peint pour un plafond, ainsi que l'indique la disposition des figures et des lignes architecturales , est de la première manière de Lesueur et dans le style de Vouet. Il provient de l'hôtel Lambert à Paris, et a été acheté par la Ville; sous l'administration de M. de Pina.

T. —Haut. 1 m. 70 c.—Larg. ira. 18 c.


LORRAIN (CLAUDE-GELÉE dit a:.E ), ne au château de Chamagne (Lorraine) en 1600, mort à Rome en 1682. -Le Lorrain étudia de bonne heure la peinture en Italie. Il fut élève de Goffredi, peintre napolitain, et de Tassi; mais il ne dut pas son habileté à ses maîtres. Sachant à peine écrire, et sans trop s'embarrasser des règles, il se guida sur la nature et devint bientôt son plus fidèle interprète. Il peignit successivement en Italie, en Bavière et en France.* Faisant difficilement les figures, souvent il les faisait peindre par Philippe Lauri et par le Courtois. Dans ses paysages, tout est d'un accord admirable ; il sait toujours donner à chaque chose le ton et l'effet convenables, aux \arbres leur forme et leur physionomie propre, * et quand le sujet le commande, le mouvement comme le repos. Pour l'ensemble, personne n'a mieux entendu que lui la perspective aérienne, la distribution de la lumière, la dégradation des lointains, l'harmonie des fonds.

Nul n'a saisi plus heureusement les phénomènes de l'air et les scènes paisibles de nature avec laquelle il semble disputer de vérité. Aussi, le Lorrain est-il considéré comme le plus parfait modèle des paysagistes. Cet habile artiste peignait les marines avec un égal succès et il a gravé lui-même à l'eau-forte


d'une pointe très-spirituelle, un grand nombre de ses paysages. Afin de pouvoir constater la contrefaçon de ses œuvres, il avait coutume de copier sur un album qu'il intitulait: Libro di verità, le dessin de tous ses tableaux avec le nom de ceux auxquels il les destinait. Ce curieux recueil a passé en Angleterre.

40. — Paysage. j

Effet du matin. On voit à droite sur le devant les ruines d'un temple, entourées de belles masses d'arbres et de verdure; au-dessus, un rocher boisé et une cascade ; à gauche, un jeune homme assis au pied d'un pin joue de la flûte à côté d'une jeune fille qui l'écoute ; au milieu , est une rivière traversée par un pont rustique ; des bergers , des bergères et leurs troupeaux passent sur ce pont ; des fabriques , un autre pont à plusieurs arches et des montagnes dans le lointain forment le fond du paysage.

Ce tableau, qui est signé et a été peint à Rome en 1644, est assurément un des plus beaux ouvrages de Claude Lorrain ; il appartient à la Ville depuis plus d'un siècle, et il faisait partie de l'ameublement de l'Hôtel-de- Ville qu'elle a acquis en 1719 des héritiers du duc de Lesdiguières.

T. — Haut. 95 c. —Larg. 1 m. 25 c.

jl /—57.

41. — Marine. Effet de soleil couchant. Sur le devant, un vaisseau et des barques ; des matelots chargent des ballots de mar-


chandises ; sur le premier plan à gauche , une grande tour , et dans le fond, une ville dominée par de hautes montagnes ; quelques vaisseaux sont mouillés au large.

:) Ce tableau provient, comme le précédent, de l'ancien hôtel de Lesdiguières. C'est un des ouvrages du Lorrain qu'il a lui-même gravés à l'eau forte.

T. - Haut. 1 m. 13 c. - Larg. 1 m. 53 c.

MALLET (JEAN-BAPTISTE), peintre d'histoire et de genre, né à Grasse (Var) en 1709, élève de Prudhon et de Mérimée. —Cet artiste a obtenu deux médailles d'or aux expositions du Louvre de 1812 et 1817.

42. - Raphaël dans son atelier.

Raphaël , ayant auprès de lui la Fornarina, reçoit la visite du cardinal Bibiena qui lui fait lecture de sa comédie de la Calandra..

Ce tableau, exposé à Paris au salon de 1814, fut acquis au moyen d'une souscription de quelques habitants de Grenoble. C'était une œuvre remarquable par l'harmonie delà composition et la vérité des détails ; mais les gerçures dont il est maintenant couvert font craindre qu'il ne soit bientôt entièrement perdu.

B.-Haut. 48 c.— Larg. 62 c.

M. MAUZAISSE (JEAN-BAPTISTE) , peintre d'iiis-


toire et de portraits, né à Corbeil (Seine-etOise) en 1784, élève de Vincent.

45. — Hercule et L ycas.

Déjanire avait envoyé à son époux, par le jeune Lycas, la tunique du centaure Nessus. Hercule s'en étant revêtu , se sentit consumé de feux; dans sa fureur, il se saisit du malheureux jeune homme, et le lança au loin dans la mer.

Tableau donné par le Gouvernement, en 1822.

T. - Haut. 5 m. 13 c. - Larg. 2 m. 67 c.

MILLE fils (JEAN-BAPTISTE).

44. — Paysage.

Sur la droite du tableau, un tombeau , auprès duquel un homme assis joue de la flûte à côté d'une femme qui l'écoute ; sur la gauche, une fontaine. Les figures sont de Wateau.

Tableau acheté par les fondateurs du Musée.

T. - Haut. 54 c. - Larg. 45 c.

MOLE ou MOLA (JEAN-BAPTISTE). - Cet artiste, dont on rapporte la naissance vers 1620, et la mort à 1661, fut d'abord élève de Vouet, puis de l'Albane qui l'employa dans la plupart de ses travaux. Sous ces maîtres, Mola acquit quelque réputation, surtout pour le paysage , qu'il traitait en général mieux que la figure. Ses


tableaux sont très-rares en France. On a quelquefois confondu Jean-Baptiste Mola avec François Mola, peintre milanais du même temps que Jean - Baptiste, comme lui élève de l'Albane, et dont les ouvrages sont fort estimés.

45. — Saint Bruno en prière dans le désert.

Ce tableau, qui était autrefois à la Grande-Chartreuse , fut donné par le Département, lors de la fondation du Musée. Porté au catalogue de l'an ix, sous le nom de François Mola, il a été, dans les notices imprimées depuis 1850, attribué d'après les indications de M. Henry, expert des Musées de Paris , à Jean-Baptiste Mola.

T.-Haut. 2 m. 29 c. - Larg. 1 m. 63 c.

PAJOU fils (JACQUES-AUGUSTIN), peintre d'histoire et de portraits, né à Paris en 1766, mort vers 1820, fils du sculpteur Augustin Pajou, et élève de Vincent.

46. — Portrait.

Ce portrait, signé et peint en l'an Ytï, est celui de M. L.-J. Jay, peintre et principal fondateur du Musée de Grenoble.

T.-Haut. 66 c. - Larg. 59 c.


-P.-ERItI¥f" (JEAN-BAPTISTE), OU FERET.

47. — PavsaQ'p,J

Sur le devant du tableau, un berger et une bergère gardent leur troupeau ; on voit sur la hauteur une fabrique en ruines.

Tableau donné, en 1829, par M. de Marcieu.

T. - Ilau t. 54 c. - Larg. 45 c.

M. PETIT (JEAN-Louis), peintre de paysages historiques et de marines, né à Paris en 1793, élève de Mandevare et de Regnault. -Cet artiste a obtenu plusieurs médailles, aux expositions de Toulouse et de Douai.

48. — Marine.

Vue de Wast-La-Hougue, à la marée descendante. Effet de. soleil couchant.

Tableau exposé à Paris et donné à la Ville par le Gouvernement en 1837.

t't. T.- Haut. 88 c. -Larg. 1 m. 21 c.

M. PICOT (FRANÇOIS-ÉDOUARD), peintre d'histoire, et membre de l'Institut, né à Paris en 1786, élève de Vincent. - Cet artiste a remporté, en 1815, le premier grand prix de pein-


ture ; il a aussi obtenu plusieurs autres prix ou médailles, tant en France qu'à l'étranger.

49. — Épisode de la peste de Florence.

Une mère éplorée, à genoux devant le corps inanimé de sa jeune fille, lève les yeux au ciel, et le prie d'épargner les jours d'un petit enfant qu'elle presse contre son sein.

Ce tableau, exposé au Louvre en 1859 , a été acheté et donné à la Ville par le Gouvernement, en 1840.

T.-Haut. 2 m. 50 c. - Larg. 1 m. 75 c.

M. PILLIARD (JACQUES), né à Vienne (Isère).

50. Naissance de Benjamin et mort de Rachel.

Au-devant d'une tente, Rachel, qui vient de mourir, est étendue sur une peau de brebis ; une sage-femme tient sur ses genoux le nouveau-né qu'une jeune nourrice s'apprête à envelopper de langes. Des femmes, des servantes en pleurs entourent le corps de Rachel. Un vieillard affligé (sans doute Jacob) serre dans ses bras son autre fils Joseph, et contemple douloureusement cette triste scène.

Ce tableau, peint à Rome en 1841, a été donné à la Ville par le Gouvernement, en 1843.

T. — Haut. 1 m. 50 c.-Larg. 2 m.


M. E. RAFFORT.

M. — Entrée d'Henry iii à Venise.

Ce tableau reproduit le fait historique de la visite qne fit Henry III à Venise, en 1574, lorsque, après avoir quitté le trône de Pologne, il allait occuper celui que laissait vacant en France la mort prématurée de son frère Charles ix.

On lui rendit les plus grands honneurs, et sa réception eut lieu avec une magnificence qu'attestent encore aujourd'hui de nombreux monuments élevés à cette occasion, notamment le grand tableau peint par Andrea Micheli, dit le Vicentino, intitulé : Réception d'Henry III au Lido, et qui fait partie de la collection du palais ducal.

Ce tableau, de M. Raifort, a été exposé à Paris et donné à la Ville par le Gouvernement, en 1843.

Nota. Pendant l'impression du catalogue , ce tableau qui n'a pu trouver place au Musée a été provisoirement exposé dans une des salles de l'Hôtel-de-Ville.

T. - Haut. 2 m.—Larg. 3 m. 30 c.

RIGAUD (HYACINTHE), né à Perpignan en 1659, mort à Paris en 1745. —Peu de peintres ont mieux connu que Rigaud l'art d'animer les figures, et de joindre à la ressemblance la dignité et la noblesse. On lui donna de son temps le nom de Yandyck français, à cause de la manière large et hardie dont il traita le por-


trait. Il fit celui des principaux monarques et personnages de l'époque.

52. — Portrait de Saint-Simon, évêque de Metz.

T. -- Haut. 97 c. - Larg. 62 c.

53. — Portrait d'Anne-Jules de Noailles, maréchal de France.

T. — Haut. 78 c. — Larg. 64 c.

Ces deux portraits, achetés lors de la formation du Musée, ont été gravés. La gravure du second de ces portraits, par Edelinck, est à la Bibliothèque publique de Grenoble. Toutefois, il existe quelque différence dans le costume entre cette gravure et le tableau.

M. ROLLAND (BENJAMIN), né à la Guadeloupe, conservateur du Musée de Grenoble, directeur de l'école de peinture et de dessin de cette ville, élève de David.

54. — Un père, profondément affligé, enveloppe de son manteau son enfant malade.

Ce tableau a été donné au Musée par M. de Pina, lorsqu'il était maire de Grenoble.

T. — Haut. 64 c. — Larg. 54 c.


TAUNAY (NICOLAS-ANTOINE), né à Paris en 1755, mort en 1830, élève de Casanova. - Tau-

nay, peintre de paysages historiques, a été surnommé le Lafontaine de la peinture et le Poussin des petits tableaux. Son style était antique, noble et élevé.

55. — La femme adultère.

Jésus connaissant la malice des docteurs de la loi et des Pharisiens qui l'interrogeaient sur le sort d'une femme adultère que la loi condamnait à être lapidée, se baissa, et écrivit avec son doigt sur la terre ; et comme ils persistaient à lui demander son avis, il se leva, et leur dit : que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ; mais ils se retirèrent tous, l'un après l'autre.

Ce tableau a été acheté par la Ville, en 1836.

T. —Haut. 55 c. —Larg. 45 c.

TROY le père (FRAÇOlS DE), né à Toulouse en 1645, mort à Paris en 1730, élève de Nicolas Loir et de Claude Lefèvre. — Il fut reçu à l'Académie royale en qualité de peintre d'histoire.

Plus tard, il s'adonna entièrement au portrait qu'il traitait avec talent. C'était un peintre fort à la mode auprès des femmes, parce qu'il savait embellir sans nuire à la ressemblance.


56. - Portrait de la duchesse de Bourgogne.

La duchesse est représentée tenant debout sur ses genoux son enfant auquel une nourrice présente le sein.

Tableau acheté par la Ville, sous l'administration de M. de Pina.

T. — Haut. 1 m. 28 c. — Larg. 89 c.

f VERNET (JOSEPH ), peintre de marine, né à Avignon en 1714, mort à Paris en 1789 ; élève de son père. - Joseph Vernet, à peine àgé - de dix-huit ans, et amateur passionné des )eaux-arts, partit pour l'Italie où il fit un ^séjour de vingt années, durant lesquelles il - fut nommé membre de l'Académie de SaintLuc à Rome. Rappelé en France en 1752, il exécuta cette belle collection de marines qui est aujourd'hui l'une des richesses artistiques du Musée du Louvre. Ce fut en revenant d'Italie, qu'au milieu d'une affreuse tempête, Vernet, tout entier à son art, se fit attacher à un màt pour y tracer l'esquisse de la scène sublime et terrible qui s'offrait à ses regards et dont il faillit être la victime. Imitateur consciencieux de la nature, Vernet était par-


FRANÇAISE. 55 venu à la reproduire dans ses ouvrages avec une merveilleuse vérité.

j57. — Marine.

f Effet de brouillard.

1 Ce tableau, donné au Musée par feu M. Gabriel Filletaz, .sous l'administration de M. deLavalette, est signé, et porte la date de 1764.

T.—Haut. 53 c. —Larg. 1 m. 05 c.

VIGIYOIV (CLAUDE), peintre et graveur à l'eauforte, né à Tours en 1590 , mort à Paris en y 1670. — Élève du Caravage, il a peint des tableaux assez estimés, dans le genre de ce maître.

58. — Jésus parmi les docteurs.

Jésus, âgé de douze ans, étant à Jérusalem , se rendit au temple; là, assis au milieu des docteurs, il les écoutait et les interrogeait ; ils étaient ravis de la sagesse de ses réponses.

Ce tableau, qui figurait en l'an VII au Musée de Paris, sous le n° 152 du catalogue, fut donné par l'Empereur au Musée de Grenoble , en 1811.

| T. — Haut. 1 m. 46 c.—Larg. 2 m. 22 c.

VOTJET (SnION), né à Paris en 1582, mort dans la même ville en 1641, élève de son père. - Ce peintre qui, durant un séjour de quinze ans


36 ÉCOLE FRANÇAISE.

en Italie, avait cherché à se former sur le goût de Paul Yéronèse et du Valentin, changea de manière lorsqu'il fut de retour à Paris.

On peut critiquer dans ses œuvres un ton généralement trop gris, froid, et des attitudes quelquefois maniérées; mais son dessin est correct, et il réussissait très-bien à peindre les figures de vierges et d'enfants. C'est Vouet qui a ramené le bon goût de la peinture en France, et il a eu la gloire de former les plus habiles maîtres de son temps, tels que Lebrun, Lesueur, Pierre Mignard, etc.

o9. — La tentation de saint Antoine.

") Pour éprouver la fidélité et la patience de son serviteur, Dieu permit au démon de tenter Antoine. Mais le saint triompha de toutes les puissances infernales. Le Sauveur paraît debout devant lui. Dans le fond, le démon, qui avait pris la figure d'une femme, s'enfuit effrayé et vaincu.

Tableau donné par le Gouvernement, lors de la fondation * du Musée.

T. - Haut. 2 m. 80 c. - Larg. 1 m. 62 c.

60. — Le repos de la sainte Famille.

Saint Joseph et un ange qui est à genoux présentent des dattes à l'enfant Jésus.

Ce tableau, gravé par Darcet en 1642, a été donné par le Gouvernement, lors de la fondation du Musée. < B. -Haut. 1 m. 94 c. — Larg. 1 m. 27 c.


JECOIiES DU NORD,

FLAMANDE ET HOLLANDAISE.

BAUT (FRANÇOIS) etBWBEWSlS (ANTOINE).

— Boudewyns, né à Bruxelles vers 1660, peignait avec talent le paysage, et Vandermeu!>^ len l'a souvent employé pour faire le fond de _) ses tableaux. Baut, contemporain et ami de Boudewyns, ornait ses paysages de figures et animaux qu'il peignait en petit avec beaucoup de finesse et de correction, dans la manière *9 de Breughel de Velours. Decamps, auteur d'un ouvrage estimé sur les peintres des écoles du - Nord, dit qu'on ne voit guères de tableaux de Baut que Boudewyns n'ait embellis de son pinceau.

61. - Paysage.

Sur le devant, un groupe de chasseurs à cheval précédés


d'un fauconnier. Dans le fond, on voit une chaumière et de belles masses d'arbres.

Ce tableau a été acheté par les fondateurs du Musée.

T. - Haut. 32 c. —Larg. 45 c.

BLO}IEN:fvxNr; T'OYEZ ORIZZONIÈ.

BOL (FERDINAND), né à Dordrecht vers 1620, mort en 1681, élève de Rembrandt, (école hollandaise). - Ce peintre a fait un grand nombre de tableaux d'histoire et de portraits.

Quelques-uns réunissent les qualités du coloris et du clair-obscur de Rembrandt.

62. Portrait de femme.

Elle est vue à mi-corps, et coiffée d'une toque ornée d'une plume. Sur une table placée à la droite on voit une guitare, une sphère et une coupe.

Ce tableau, d'une belle exécution, a été acheté sous l'administration de M. de Pina.

T.-Haut. 1 m. 17 c. - Larg. 97 c.

CHAMPAIGNE ou CHAMPAGNE (PHILIPPE DE), né à Bruxelles en i602,mort à Paris en i674, élève de Fouquières. — Philippe de Champagne vint s'établir, dès l'âge de dix-neuf ans, à Paris où il se forma dans la pratique de son


art, et produisit tous les ouvrages qui l'ont rendu célèbre. Il pourrait donc avec justice être réclamé par l'école française, si ce n'était une règle généralement suivie de conserver chaque artiste à sa patrie. Champagne, fixé à Paris, se lia avec le Poussin; la reine de Médicis les employa tous deux au palais du Luxembourg, et Philippe resta dès lors attaché à son service. Nous empruntons au récent ouvrage de M. Gault de St-Germain, sur l'école flamande, le résumé suivant des opinions diverses , émises sur le talent de ce peintre : « Champagne a deviné tous les secrets de la « nature pour la rendre comme elle se pré« sente à nos sens ; mais il n'eut pas la res« source de la ramener au sublime des con« ventions de l'art ; avec un peu plus d'in« vention, il s'élèverait jusqu'au premier rang « dans l'histoire. S'il se renferme dans un « sujet simple, tel que le portrait, il est ad« mirable ; son coloris est suàve et frais ; son « pinceau est moëlleux, agréable, fini ; s'il « cherche l'unité de l'ensemble dans une « grande scène, il faiblit. Toutefois, en ap(t préciant judicieusement ce qui lui appar« tient, on reconnaîtra devant les chefs« d'œuvre sortis de son pinceau, qu'il n'avait « qu'un pas à faire pour atteindre toutes les


40

ÉCOLES

« qualités de premier ordre qui font la gloire « d'un grand peintre, et que son attitude dans « l'histoire de l'art, est assez imposante pour « rendre inappréciables ses bons ouvrages. »

Le Musée de Grenoble est fort riche en tableaux de ce maître, et ce qui ajoute plus d'importance et de prix à cette collection, c'est la circonstance qu'un grand nombre des œuvres de Champagne a malheureusement péri durant le cours de la Révolution.

65. — La résurrection de Lazare.

A la prière de Marthe et de Marie, Lazare, leur frère, est ressuscité par Jésus, eHjiréseace de ses discutes et d'une, multitude de juifs. âj.Uk/ .r-¡'J{')¡ Ce tableau capital, donné prft le Gouvernement, lors de la fondation du Musée de Grenoble, est l'un de ceux que Philippe de Champagne avait peints pour l'église des Carmélites du faubourg Saint-Jacques (1), et qui, à l'époque de la Révolution, furent déposés au Musée de Paris.

T. — Haut. 3 m. 56 c. -Larg. 2 m. 97 c.

64. — L'Assomption de la Vierge.

Pif Assise sur des nuages portés par dss anges, la mère du Sauveur s'élève vers la gloire céleste. Le sépulcre est en-

v (1) Voy. Decamps, tom. 2, pag. 67; et d'Argênville, tom. 2, pag. 184. J -- v - -


FLAMANDE ET HOLLANDAISE, '--:(L touré par les apôtres. Le disciple saint Jean soulève le linceul, et montre le cercueil vide. On lit sur le visage des apôtres les sentiments divers qui les animent à la vue du miracle.

Ce tableau, peint comme le précédent, pour l'église des Carmélites (1), a été donné par le Gouvernement, lors de la fondation du Musée.

T. —Haut. 5 m. 46 c. — Larg. 1 m. 73 c.

6o. — Philippe d'Orléans, duc d'Anjou, reçu chevalier de l'ordre du SaintEsprit par Louis xiv.

Dans les précédents catalogues, le sujet de ce tableau était ainsi indiqué : Louis XIV reçu commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit par Gaston, duc d'Orléans, son oncle.

Des recherches très-attentives, et dont le résultat ne peut laisser place à aucun doute, ont fait reconnaitre que cette indication était erronée, et que le titre devait être rétabli tel qu'il est en tête de cette notice. En effet, la légende mise au bas du tableau par Champagne, apprend que la cérémonie qu'il représente eut lieu à Rheims, en 1654 , et d'après le catalogue imprimé des réceptions de l'Ordre, il n'y a eu dans cette année que deux promotions, celle du roi Louis xiv, reçu, non par Gaston d'Orléans, mais par Simon Legras, évêque de Soissons, le lendemain du sacre, et celle du duc d'Anjou qui fut reçu immédiatement après, par le Roi lui-même. Or, dans le tableau, ce n'est pas

(1) Voy. Gault de Saint-Germain, tom. 1er, pag. 160; et d'Argenville, à la page déjà citée. .---.


42 ÉCOLES l'éfêque Legras, (alors âgé de soixante-cinq ans) , c'est un jeune homme qui préside la cérémonie ; ce n'est pas non plus Louis xiv qui prête serment à genoux, car, d'après les statuts de l'Ordre, le Roi n'est pas soumis à cette formalité; enfin, ce n'est pas Gaston qui reçoit le serment du récipiendaire, car, à cette époque, il était exilé à Blois, et n'assista à aucune des cérémonies du sacre. C'est donc, (conformément au nouveau titre ), le duc d'Anjou, appelé plus tard Philippe d'Orléans, qui est reçu chevalier par Louis xiv, et prête entre ses mains le serment de fidélité.

Cet ouvrage, qui est une des plus importantes compositions de Philippe de Champagne, offre en outre un véritable intérêt historique, toutes les figures étant des portraits du temps. Les grands dignitaires qui, d'après l'histoire, assistèrent au sacre, et sans doute aussi à la cérémonie du Saint-Esprit, sont le duc d'Anjou, le duc de Vendôme, le duc d'Elbœuf, le duc de Roannès, le duc de Candolle et le duc de Burnon ville.

Ce tableau, qui était autrefois dans la salle d'entrée de l'hôtel Bullion, quartier Saint-Eustache à Paris (1), a été donné par l'Empereur à la ville de Grenoble, en 1811. Il en a été fait une copie en 1837, pour la galerie historique de Versailles.

T.-Haut. 5 m. 57 c. —Larg. 3 m. 98 c.

66. — Le Christ mort sur la croix.

« Jésus fut mis en croix vers la sixième beure du jour ; « toute la terre se couvrit de ténèbres jusqu'à la neuvième « heure ; le soleil s'obscurcit ; le voile du temple se dé-

(1) Voy. Voyage pittoresque de Paris, par d'Argenville.


« chira, etc. » — Dans le fond on aperçoit la ville de Jérusalem.

Ce tableau, qui provient de la Grande-Chartreuse, a été donné par l'administration départemenlale , lors de la fondation du Musée.

T. - Haut. 2 m. 27 c. —Larg. 1 m. 98 c.

67. Saint Jean-Baptiste dans le désert.

Il étend la main, et dit en voyant Jésus venir à lui : Voici l'agneau de Dieu.

Ce tableau est du meilleur temps et du plus beau faire de l'auteur. Il était autrefois au Musée de Paris, et fut donné à la Ville par l'Empereur, en 1811.

T.—Haut. 1 m. 24 c. — Larg. 95 c.

68. — Sainte Catherine.

Elle a sur la tête une couronne, et porte la main droite sur une roue, instrument de son martyre.

Tableau donné par le Gouvernement, en l'an ix.

T.- Haut. 75 c. - Larg. 57 c.

69. — Portrait de Jean Duverger de Hauranne, abbé de Saint-Cyran.

Ce portrait, peint par l'auteur en 1643, est remarquable par la vigueur du coloris, la vérité des tons et le fini de l'exécution. On peut le classer au nombre des ouvrages les


plus estimés de ce genre. Il a été gravé par J. Moriu.

Acheté en 1825 par la Ville, de M. Henry de Paris.

T. — Haut. 73 c. — Larg. 57 c O. Portrait de Philippe de Champagne.

ry r~ Acheté par les fondateurs du Musée. Ce portrait, )très-bon comme œuvre d'art, est précieux comme portrait historique, surtout pour cette collection qui compte huit tableaux de Philippe de Champagne.

T. — Haut. 53 c. — Ltlrg. 42 c.

CHAMPAIGNE (JEAN-BAPTISTE DE), né à Bruxelles en 1645, mort à Paris en 1688. —

Élève de Philippe de Champaigne, son oncle, Jean-Baptiste s'appliqua à suivre sa manière de peindre, et il fut de son temps assez estimé pour être chargé, après la mort de Philippe, de terminer les tableaux que celui-ci n'avait pu finir. On trouve quelques œuvres de ce peintre dans les églises de Paris, et au palais des Tuileries.

71.— Bénédiction de l' O rdre de Saint-Dominique. Le Christ, dans sa gloire, entouré d'anges ! et ayant à sa gauche la Vierge, donne sa bénédiction aux religieux et religieuses de l'Ordre de Saint-Dominique. *


Ce tableau provient de l'ancien couvent des Jacobins de Grenoble et fut donné par l'administration départementale à la Ville, lors de la fondation du Musée. Antérieurement, il avait appartenu à la famille de Marcieu , dont les armoiries se voient au bas du tableau.

T. - Haut. 5 m 96 c. - Larg. 2 m. 43 c.

CRAYER (GASPARD DE), né à Anvers en 1582, mort à Gand en 1669, élève de Raphaël Coxcie.

— Crayer fut un des plus habiles peintres de l'école flamande. Durant sa longue et glorieuse carrière, il enrichit de ses ouvrages presque toutes les villes de Flandre. Dans ses compositions et son mode d'exécution, il s'approche beaucoup de Rubens, et plus encore de Vandyck ; ses œuvres sont surtout remarquables par la sagesse de l'ordonnance, la finesse et l'harmonie de la couleur, la grâce et la dignité des figures. Il a moins de feu que Rubens, mais son dessin est presque toujours pur et correct. Le plus bel éloge qui ait été fait de ce peintre, c'est le mot de Rubens lui-même, s'écriant à la vue d'un de ses chefs-d'œuvre : Crayer, personne ne vous surpassera!

72. — Composition mystique. La Vierge, l'enfant Jésus, plusieurs saints et saintes.

D'après la tradition rapportée dans Landon (Annales du


X ^'46 c V ÉCOLES X ,1-" ,luusée), l'évêque qui tient un cœur enflammé, est saint a Augustin sa mitre est portée par un ange. La religieuse qui est sur le dernier plan, est sainte Magdeleine de Pazzi, carmélite, morte à Florence en 1607, issue sans doute de l'illustre maison des Pazzi. C'est sainte Dorothée qui offre une corbeille de fleurs à la Vierge; enfin sainte Élisabeth de Hongrie , dont l'histoire est si touchante , occupe le premier plan.

Ce tableau de Crayer est remarquable par le bon dessin des figures, la manière habile dont elles sont groupées, la simplicité élégante des draperies, la dignité et la grâce A des expressions, l'agrément du coloris, et la suavité du pinceau. Il était autrefois placé dans l'église des Augustins ) à Gand. Apporté en France à la suite des guerres de la Révolution , il fit pendant quelque temps partie du Musée : de Paris, et fut, en 1811, donné par l'Emperéur à la ville de Grenoble. Ce tableau a été gravé par C. Normand dans les annales de Landon.

T. - Haut. 2 m. 59 c. - Larg. 1 m. 95 c.

: 75. — Martyre de sainte Catherine.

Sainte Catherine, qui était issue d'une maison royale, confessa la foi, et souffrit le martyre à Alexandrie , sous Maximilien ii. Les actes de cette sainte font mention qu'elle - fut d'abord attachée à une machine à plusieurs roues hérissées de pointes aiguës, avec des cordes qui se rompirent miraculeusement. Elle eut ensuite la tête tranchée.

Tableau donné à la Ville par le Gouvernement, vers les premières années de l'Empire. Decamps, tom. 1 , p. 356. cite une œuvre de Crayer intitulée : le Martyre de sainte Catherine, qui se trouvait, à la fin du siècle dernier, dans l'églisg de Notre-Dame de Courtray.


Nous ignorons si le tableau du Musée de Grenoble vient en effet de Courtray, ou si c'est une répétition du même sujet.

T. - Haut. 2 m. 56 c. - Larg. 1 m. 51. c.

DIÉPENBEKE (ABRAHAM VAN), né à Bois-le-' Duc en 1620, mort à Anvers en 1675, élève de Rubens, (école flamande).-Ce peintre est un de ceux qui ont le plus imité la manière de Rubens. Ses études en Italie ne modifièrent point son goût. Il peignait avec une grande hardiesse de pinceau et une étonnante facilité; mais aussi son dessin était négligé et souvent incorrect.

74. — Romulus et Rémus allaités par une louve.

Romulus, fondateur de Rome, naquit, ainsi que son frère Rémus, vers l'an 770 avant J.-C. Les historiens racontent qu'Amulius , roi d'Albe, voyant dans la naissance de ces enfants un évènement fatal à son ambition, chargea l'un de ses officiers de les faire périr. Celui-ci se contenta de les exposer sur les bords du Tibre ; c'est là qu'ils furent rencontrés par une louve qui leur présenta ses mamelles et les nourrit, jusqu'à ce que, ayant été trouvés par Faustulus, ils furent recueillis et élevés en secret par la femme de ce berger.

Ce tableau, acheté lors de la fondation du Musée et at-


tribué à Diépenbeke dans tous les précédents catalogues, pourrait bien ne pas être une œuvre originale de ce maître, mais une imitation par lui exécutée d'après le tableau de Rubens sur le même sujet qui est encore aujourd'hui au Capitole de Rome.

T. — Haut. 1 m. 94 c. — Larg. 1 m. 89. c.

EECKOUT (GERBRANT VANDEN), né à Amsterdam, en 1621, mort en 1674, élève de Rembrandt, (école hollandaise).— Vanden Eeckout fit plus qu'imiter son maître Rembrandt ; soit dans le portrait, soit dans les tableaux d'histoire, souvent il l'égala par l'intelligence du clair-obscur et l'habileté d'exécution Son coloris , où règne un ton local un peu jaune, est néanmoins lumineux et transparent. Il y a de l'expression dans ses figures, de la richesse dans ses costumes. Rembrandt évitait souvent de peindre les extrémités ; Vanden Eeckout, au contraire, les recherchait et les traitait avec une grande supériorité; c'est ce qu'il est aisé de reconnaître dans les portraits de ce maître que possède le Musée de Grenoble. Ses œuvres, achevées avec un soin extrême, témoignent que le travail de ce peintre était à la fois lent et consciencieux.

Les productions de Vanden Eeckout sont rares et très-recherchées. En Hollande , elles sont


aussi estimées que celles de Rembrandt, et portées à des prix fort élevés.

7 iS. — Portrait d'homme.

Le personnage représenté est vu à mi-corps, vêtu d'un habit noir, ayant un chapeau rond sur la tête et une large fraise autour du cou ; il tient des gants de la main gauche : sa droite est appuyée sur une fenêtre, Ce tableau, qui est signé et porte la date de 1644, peut rivalisfer pour la transparence des tons, la vigueur et la beauté de coloris, avec les meilleurs portraits de Rembrandt. Il 'provient du cabinet de M. Audrfét a été acheté par M. Henry pour le compte de la Ville, en 1825. Antérieurement il avait fait partie de la riche collection de M. Poullain, de Paris, dont le catalogue est à la Bibliothèque de Grenoble.

B. — Haut. 74 c. — Larg. 57 c.

76. - Portrait de Jean Witt, grand pensionnaire de Hollande.

Il est représenté en robe de chambre, la main droite appuyée sur une balustrade, la main gauche posée sur la poitrine. Dans le fond on aperçoit la mer et une ville sur laquelle flotte le pavillon hollandais. Jean de Witt fut tué dans une émeute , à la Haye , en 1672.

Ce portrait est signé et daté de 1669. L'exécution en est belle, bien qu'elle ressemble peu à celle du premier portrait. Cette différence dans le faire s'explique par le long espace de temps écoulé entre l'exécution de ces deux ou-


,60 ECOLES vrages. — Tableau acheté par la Ville, sous l'administration ge M. de Pina.

T. — Haut. 1 m. 10 c. - Larg. 89 c.

FOUQUIÈRES (JACQUES) , né à Anvers en 1580, mort à Paris en 1657; élève de Monper et de Jean Breughel (école tlamande). -Peintre, aysagiste assez en vogue de son temps, Fouv quières fut quelquefois employé par Rubens.

près un assez long séjour en Italie, il vint à Paris où il se fixa. Fouquières composait bien ses paysages, avait une assez belle touche, d'arbres et une certaine fraîcheur de coloris ; mais ses tons sont crus et manquent d'harmonie.

77. — Paysage.

.-/ .- Sur la droite du spectateur est l'entrée d'une forêt ; des phasseurs indiquent le chemin à deux voyageurs à cheval.

Tableau donné par M. Hotelard, lors de la formation du Musée.

T. — Haut. 89 c. — Larg. 1 m. 24 c.

6 - t-îo GLAUBER (JEAN, dit POLIDOR), né à Utrecht — en 1646, mort à Amsterdam en 1726; élève -. de Nicolas Berghem (école hollandaise). —

Glauber fut un des meilleurs paysagistes de la Hollande, et il se perfectionna encore/par


d'excellentes études faites à Rome et à Venise.

Aussi ses œuvres portent-elles le cachet des écoles italiennes, comme de celles de son pays. Son étroite liaison avec Gérard Lairesse, autre peintre hollandais fort estimé, lui fut très-profitable. Lairesse a enrichi ses paysages de charmantes figures qui en augmentent le prix. Les sites de Glauber sont presque toujours pris des environs de Rome ou des Alpes ; Sa couleur est chaude et vraie; son feuillé d'une imitation parfaite , et l'ensemble de ses paysages d'un fini précieux. Ses tableaux sont rares en France, et celui du Musée de Grenoble ne donne pas une idée complète du talent de ce peintre.

78. — Paysage historique.

Il est orné de fabriques et de belles masses d'arbres. Les figures représentant Diane et une de ses nymphes sont de Gérard de Lairesse.

Ce tableau a été acheté par la Ville, en î 828.

T. — Haut. 46 c. — Larg. 69 c.

HEUSCH (GUILLAUME DE), né à Utrecht en d638, mort dans la même ville à un âge fort avancé; élève de Jean Roth (école hollandaise).

— Heusch a peint dans la manière des frères


Both et d'Herman ; ses paysages, faits presque tous d'après nature, sont d'une belle couleur, d'une exécution très-soignée, et témoignent de son séjour et de ses études en Italie. La plupart de ses tableaux sont ornés de jolies figures, de chasses, d'animaux ou de fêtes villageoises.

79. - Paysage. Q y.On voit sur la droite un cavalier et un chasseur précédé de deux chiens; à gauche, des masses d'arbres et des touffes de verdure ; un ruisseau dominé par une ruine et des montagnes dans le fond.

Tableau acheté par la Ville, en 1841, à la vente de la collection Boissat de Vienne.

B. — Haut. 32 c. — Larg. 42 c.

HOBBEMA (MINDER). — Ce peintre renommé de l'école hollandaise est né dans la Frise vers 1611. Sa destinée a été fort singulière : à peine connu au commencement de ce siècle, rarement cité par les auteurs, mutilé par les marchands de tableaux qui, plus d'une fois, effacèrent sa signature pour y substituer celle de Jacques Ruysdael, le nom d'Hobbema s'est, depuis peu d'années, produit dans le monde artistique, a rapidement grandi, et a brillé d'un tel éclat -;y que ses œuvres sont aujourd'hui plus recher-


chées que celles de Ruysdael, et que les plus riches amateurs se les disputent à tout prix.

C'est ainsi qu'en 1841, à la vente des collections de MM. Héris et Perregaux à Paris, trois paysages d'Hobbema ont été vendus, l'un 16,800 fr., et les deux autres 23,000 fr.

chacun; et cette faveur étonnante dont jouissent les œuvres d'un artiste auparavant méconnu n'est pas seulement une affaire de mode et d'engouement, elle est aussi le résultat

d'une appréciation sérieuse et réfléchie qui a fait reconnaître, dans les bons tableaux de ce peintre, une manière analogue et quelquefois supérieure à celle de Ruysdael, un cachet remarquable d'originalité, une exécution à la fois simple et savante, pleine d'art et de sentiment, de franchise et de vérité. Or, ce sont là des qualités éminentes qui maintiendront toujours Hobbema au premier rang des paysagistes, bien que quelques-uns de ses ouvrages semblent au premier aspect pécher par un peu de sécheresse et de maigreur.

Adrien Van den Velde a fait quelquefois les figures de ses paysages. Les tableaux d'Hobbema sont fort rares, même en Belgique et en Hollande, où, par un sentiment de nationalité bien entendu, on répugne à s'en dessaisir.


80. — Paysage.

Au devant d'une ferme qui est à la droite de l'observateur, on voit une forêt de chênes traversée par un chemin et par une mare d'eau dans laquelle les troncs et massifs d'arbres viennent se refléter. Quelques figures, un paysan, une femme et son enfant animent le paysage.

Ce tableau, signé et peint en 1659, a été acheté par la Ville en 1839 et provient de la collection de M. de la Hante.

Il avait un pendant de même dimension qui est actuellement à Louvain, dans la galerie de tableaux de M. Vanderscrieb.

B. — Haut. 48 c. — Larg. 59 c.

HONTORST (GÉRARD), né à Utrecht en 1592, vivait encore en 1662 ; élève d'Abraham Bloemaert (école hollandaise).— Ce peintre a successivement travaillé en Hollande, en Danemark et en Italie où il est connu et désigné sous le nom de Gherardo della notte ou dalle notti, à cause des études qu'il peignait à la lampe, et des effets de nuit qu'il a exécutés .en grand. La manière de Hontorst est large , et son dessin correct. Ses ouvrages, moins recherchés en France, occupent cependant un rang distingué dans les plus belles collections de l'Europe.


81. — Les disciples d'Emmaüs.

y< Jésus à Emmaüs, rompt du piin en présence d^ses disciples. ;EC) Ce tableau, remarquable par l'expression des figures non moins que par la vérité de l'effet de lumière, a été acheté par la Ville , en 1826.

T. - Haut. 1 m. 29 c. - Larg. 1 m. 64 c.

IIOOGZAAT (JEAN VAN), né à Amsterdam en 1654; élève de Lairesse (école hollandaise).

Ce peintre, cité par Decamps comme le plus habile élève de Lairesse, paraît aussi avoir voulu imiter Gaspard Netscher, son contem) porain. Ses œuvres les plus estimées sont en Hollande et en Angleterre.

82. - Jeune femme assise tenant des fleurs.

Ce tableau, signé et daté de 1687, a été acheté par la Ville, en 1825.

T. — Haut. 51 c. — Larg. 43. c.

JORDAENS (JACQUES), né à Anvers en 1594 , mort dans la même ville en 1678 ; élève d'Adam Van Oort et de Rubens (école flamande).—Ce peintre fut l'ami intime et l'un le -


ÉCOLES D6 c ECOL-:7-' des meUÎeurs éïèvesde^Ru bens, surtout dans le genre historique. Aussi devint-il son colla- borateur pour l'exécution de la fameuse galerie .? de Médicis. Jordaens avait une étonnante faci~— l ire' de pinceau ; ses compositions étaient ingénieuses, ses expressions vraies ; mais son dessin manquait parfois de goût; il copiait la nature, mais sans choisir ni modifier ses modèles.

83. Adoration des bergers.

s bergers adorent l'enfant Jésus dans une étable; une lumière éclaire cette composition.

Ce tableau , d'un faire hardi mais inégal, a été donné par le Gouvernement impérial, sous l'administration de M. Renauldon.

T. — Haut. 2 m. 55. — Larg. 1 m. 69 c.

RIERINGS (ALEXANDRE) et VAN BALEN (HENRY).

- L'un et l'autre appartiennent à l'école flamande. Kierings, qui vivait en 1590, fut un excellent paysagiste ; ses ouvrages, extrêmement finis, sont très-rares en France ; les figures de ses paysages sont ordinairement de Poëlemburg ou de Van Balen. Ce dernier, né à Anvers en 1560, et mort dans la même ville en 1638, étudia d'après l'antique et les grands maîtres; il composait bien, donnait


un tour agréable à ses figures, et avait dans son dessin de l'élégance et de la finesse. Le Musée de Grenoble possédait avant la Restauration un des chefs-d'œuvre de Van Balen, le Festin des dieux ou les Noces de Tétis et de Pélée, peint sur cuivre ; mais ce tableau a été enlevé lors de l'invasion étrangère.

84. — Paysage.

Le fond de ce paysage représente des grottes et de belles masses de verdure. Sur le devant on voit Diane et ses nyml phes au bain. Les figures sont de Van Balen, le paysage est( de Kierings.

Ce tableau a été acheté par les fondateurs du Musée.

B. — Haut. 56 c. — Larg. 92 c.

KLERCK (HENRY DE), peintre et poète, né à Bruxelles vers 1570 ; élève de Martin de Vos (école flamande). — De Klerck fut habile dans l'histoire, le genre et le paysage. Ses tableaux en général sont composés avec esprit, et l'on ne peut douter que le talent qu'il avait pour la poésie n'ait contribué en grande partie au mérite de ses compositions en peinture.

80. — Jésus adoré par les mages.

« Jésus étant né dans BeJhléem, ville de la tribu de Juda,


du temps du roi Hérode, des mages vinrent de l'Orient à Jérusalem pour l'adorer; ils trouvèrent l'Enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent et lui offrirent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. »

Ce tableau capital de Klerck a été donné , en 1811 , par l'Empereur au Musée de Grenoble.

T. — Haut. 4 m. 22 c. — Larg. 2 m. 81 c.

MAAS (NICOLAS), ne à Dort en 1632, mort en 4695; élève et imitateur de Rembrandt (école hollandaise ). - Les tableaux de ce peintre ont de la réputation ; il quitta le genre historique pour s'adonner au portrait. Son exécution est large et facile, sa couleur franche et vigoureuse. Il avait l'art de saisir la ressemblance et de flatter en même temps, ce qui lui fit faire une grande fortune.

86. — Tête d'étude de vieillard.

Ce tableau, qui pourrait passer pour une œuvre de Rembrandt, a été acquis en 1837 , au moyen de fonds provenant d'une souscription.

T. -Haut. 60 c. — Larg. 48 c.

MEULEN (ANTOINE-FRANÇOIS VAN DER) , né à Bruxelles en 1634, mort à Paris en 1690; élève de Pierre Snayers, peintre estimé de batailles (école flamande). — Son talent le fit - V


appeler en France par le ministre Colbert, et Louis xiv sut l'y retenir en le comblant d'honneurs et de bienfaits. Van der Meulen a été le plus grand peintre de batailles de son siècle, et les rapides conquêtes de Louis xiv qu'il suivit dans toutes ses expéditions, lui fournirent d'incessantes occasions de signaler son mérite. Ses ouvrages, estimés pour la fidélité historique , non moins que pour la beauté du coloris et la correction du dessin, sont pegardés comme autant de chefs-d'œuvre, où la vérité des sites et des costumes est aussi rigoureusement reproduite que la parfaite ressemblance des personnages. Il excellait particulièrement dans l'art de dessiner les chevaux, et de leur donner le feu , la gràce et les beaux mouvements. Les principales œuvres de Van der Meulen ornent aujourd'hui le Musée de Versailles et la collection du Louvre. Presque toutes ses œuvres ont été reproduites par la gravure.

87. - Louis xiv accompagné de ses gardes passant sur le Pont - Neuf et allant au palais.

Le roi est dans un carrosse attelé de six chevaux, environné des gardes du corps, des pages et des valets de pied.


Les cent Suisses forment l'escorte. Le régiment des gardes forme la haie des deux côtés du Pont-Neuf et dans les rues, depuis le Louvre jusqu'au palais. On voit la statue équestre de Henry iv sur le terre-plein du Pont-Neuf, alors appelé la place du Cheval de bronze. Sur la rive droite de la Seine, on aperçoit successivement l'ancien hôtel du PetitBourbon , le Louvre, la petite et la grande galerie joignant le Louvre aux Tuileries, la porte de la Conférence, le Cours ; ensuite le Pont-Rouge, ( aujourd'hui le PontRoyal ) ; et sur la rive gauche, l'église des Théatins , le collège des Nations, l'hôtel de Nevers.

La description qui précède du tableau de Van Der Meulen est textuellement empruntée à la légende explicative de la grande et belle gravure à l'eau forte qui en a été faite, du vivant et sous les yeux mêmes de ce peintre, par Huchtenburg son élève, gravure qui reproduit parfaitement le tableau , et dans son ensemble et dans ses moindres détails.

Les indications inexactes des précédents catalogues se trouvent donc ainsi rectifiées en parfaite connaissance de cause et avec une pleine certitude. — Ce beau tableau, donné par l'empereur au Musée de Grenoble en 1811, faisait autrefois partie des 29 tableaux relatifs à la vie de Louis xiv, peints par Van der Meulen pour le château de Marly (1). Non-seulement il est remarquable par son mérite artistique, mais il a un grand intérêt historique en ce qu'il représente un des plus beaux points de vue de l'ancien Paris et de ses vieux édifices, de même qu'une grande variété de costumes et plusieurs hauts personnages de l'époque. C'est sans doute à l'occasion de ce tableau que Lecarpentier, dans sa Galerie des peintres célèbres publiée

(1) Voy. Gault de Saint-Germain, tom. 1er, pag. 297 , et d'Argenville, tom. Il', pag. 208.


FLAMANDE ET HOLLANDAISE. 61 en 1821 , dit, à la page 85 du tome 26 : « Parmi les grandes ( « conceptions que Van der Meulen a laissées, on doit citer « avec éloge le passage du Rhin et l'entrée du roi et de la' cc reine dans Paris, et traversant le Pont-Neuf pour allel(/ « à Notre-Dame. Ces tableaux, vraiment dignes du genre - « de l'histoire, assureront un rang distingué à leur auteur « parmi les artistes de ce premier genre de la peintnre. »

T.'- Haut. 1 m. 83 c. — Larg. 3 m. 25 c.

MOOR (CHARLES DE), né à Leyden en 1656, mort à Warmont en 1738 (école hollandaise).

- Placé d'abord chez Gérard Dow, Moor, porté à suivre une manière plus large, quitta ce maître pour étudier sous Van den Tempel. La mort de ce dernier le conduisit chez François Mieris, et enfin chez Godefroy Schalken. Sous ces divers maîtres, Moor a peint successivement et avec succès des tableaux d'histoire, des scènes familières et le portrait. Son pinceau est gras et moelleux, sa touche d'une belle couleur, et son exécution très-finie. Ses œuvres sont fort recherchées.

88. — Portrait d'un amiral hollandais.

Ce personnage est vu à mi-corps avec une longue chevelure; il est revêtu d'une cuirasse ou armure complète; sa main droite est appuyée sur la hanche ç la gauche tient


une baguette ; un chien levrier est auprès de lui ; dans le fond on voit un vaisseau à la mer.

Ce tableau, signé et peint en 1716, a été acheté par la Ville, en 1843.

T. — Haut. 1. m. 28 c. — Larg. 1 m. 03 c.

ORIZZONTE (JEAN-FRANÇOIS VAN BLOEMEN, dit L'), né à Anvers en 1656, mort à Rome en 1740 (école flamande).—Ce peintre est placé par certains auteurs dans l'école romaine, et par d'autres dans l'école flamande ; nous imiterons ceux-ci d'après la règle que nous avons adoptée, et qui est la plus généralement suivie, consistant à classer les peintres selon le lieu de leur naissance. Van Bloemen peut aller de pair avec les plus grands paysagistes. Durant son séjour en Italie, il fut reçu membre de l'Académie de Saint-Luc à Rome. Cette ville et ses environs furent surtout l'objet de ses études. C'est là qu'il apprit à connaître les phénomènes de l'air et de la lumière, à saisir ces tons diaphanes et brillants, ces atmosphères chaudes et vaporeuses qui l'ont fait surnommer l'Orizzonte. Dans le caractère des arbres et dans la composition, il imite souvent le Poussin. Ses ouvrages, fort recherchés en Italie, sont devenus très-rares on France. x


89. — Paysage.

Sur la gauche du tableau les ruines du temple de la Sibylle à Tivoli ; sur le devant, deux femmes dont l'une tient par la main un enfant qui caresse un chien. — Les figures sont modernes et attribuées à Borroni, peintre du roi de Sardaigne.

Tableau acquis par la Ville, au moyen d'un échange fait avec M. Badon père, sous l'administration de M. de Pina.

T. — Haut. 64 c. — Larg. 1 m. 61 c.

POEL (EGBERT VAN DER).- Ce peintre, qui appartient à l'école hollandaise, s'est exercé dans plusieurs genres. On a de lui des marines, des vues de bourgs et de villes de Hollande, des marchés aux poissons, des incendies qui sont fort estimés.

90. — Marine.

Le retour de la pêche ; des hommes et des femmes sont occupés à en recueillir le produit. — Effet de lune. (

Ce petit tableau, remarquable par sa touche spirituelle et sa couleur vigoureuse, est signé par Valider Poël ; il a été acheté avec les premiers fonds de souscription du Musée.

B. — Haut. 26 c. — Larg. 20 c.

POELEMBURG (CORNEILLE), né à Utrecht en


/64 /ECOLES

4586, mort dans la même ville en 1660, (école hollandaise ). — Après avoir reçu d'Abraham Bloemaert les premières leçons de la peinture, Poelemburg alla en Italie. De retour en Hollande, Rubens, qui appréciait son talent, lui fit faire plusieurs tableaux pour son cabinet. La manière de Poelemburg est suave et légère; ses masses sont largement traitées.

Ses paysages, remarquables par un ton harmonieux, des ciels transparents, des fonds riches et bien choisis, sont presque toujours ornés de ruines et d'édifices, de baigneuses ou de petites figures qn'il faisait peindre quelquefois par d'autres artistes. Les compositions de ce peintre pèchent par trop d'uniformité et le dessin de ses figures manque parfois de correction.

91. - Paysage, avec des femmes au I bain.

Ce tableau, dont le paysage est bien traité, mais dont les types de figures pourraient être mieux choisis, a été acheté par la Ville en 1841. Il est signé des initiales de Poelemburg.

B. -Haut. 73 c. —Larg. 88 c.

PORBUS fils (FRANÇOIS), né à Bruges en 1540, mort à Paris en 1622; élève de son père,


(école flamande). - Porbus fils, ainsi que son père, a peint des tableaux d'histoire; mais c'est surtout dans le portrait qu'il a excellé, en poussant aussi loin que possible, le sentiment du vrai. •

92. — Portrait jjgJLouis-xHt à cheval.

Donné au Musée par M. Boivert, descendant de celui qui était écuyer de Louis XIII.

Peint sur marbre. — Haut. 54 c. — Larg. 25 c.

ROOS (JEAN-HENRY), né à Otterburg , dans le alatinat, en 1651, mort à Francfort, au "milieu de l'incendie de sa maison, en 1685, r élève de Julien Dujardin et d'Adrien de Bie.— Roos a bien peint le paysage ; sa couleur est vigoureuse, ses arbres sont bien choisis, sa touche est large et décidée ; les animaux surtout , les chevaux, les vaches , les moutons( et les chèvres, sont traités par lui avec une grande supériorité, et font le mérite principal de ses ouvrages.

95. — Paysage.

Dans le fond , de belles ruines; sur le devant, des animaux au repos; un pâtre, assis sur un banc de rocher,


reçoit les caresses de son enfant qui lui est présenté par sa femme.

Ce paysage, remarquable par la richesse de la composition , le fini et la pureté de l'exécution , a été acheté par la Ville, sous l'administration de M. de Pina. Il est signé et a été peint par l'auteur en 1675. Un cachet en cire verte et aux armes d'Autriche, placé au dos du tableau , indique qu'il a appartenu autrefois à la famille impériale de ce pays.

T.-Haut. 57. c. — Lare. 1 m.

RUBENS (PIERRE-PAUL ), né à Cologne en 1577, mort à Anvers en 1640, élève d'Otto Venius. —

Rubens, que l'on a nommé le prince des peintres flamands, fut un des hommes les plus illustres de son siècle. Une éducation brillante développa de bonne heure son goût pour la peinture. Dès l'âge de vingt-trois ans, il fut en Italie où l'étude des grands maîtres des écoles romaines et vénitiennes perfectionna son talent, et fixa sa prédilection pour la grande peinture et le beau coloris. Envoyé à l'âge de trente ans en Espagne * avec une mission du duc de Mantoue, il remplit ce pays de ses ouvrages. Plus tard, il retourna .Ni Anvers comblé de fortune, et devancé par une réputation déjà européenne. Ce fut là qu'il peignit tous ces chefs-d'œuvre qui font aujourd'hui l'ornement de la Belgique et des col- y


\; ..1: '<'J l 'vS FLAMANDE ET HOLLANDAISE. 67 I lections de premier ordre, notamment cette fameuse Galerie du Luxembourg, ouvrage en vingt-quatre tableaux qui représente, sous la> forme d'une magnifique allégorie, l'histoire de la reine Marie de Médicis, et que l'on considère avec raison comme l'un des plus beaux monuments de la peinture moderne. Rubens ne se distingua pas seulement dans les beaux-arts : son nom figure encore avec éclat dans la politique et dans les lettres. Chargé de plusieurs missions, diplomatiques importantes, il s'en acquitta avec autant de bonheur que d'habileté, et con-^ I ribua puissamment, vers 1630, à faire conclure la paix entre l'Espagne et l'Angleterre. Ce quij fait le grand mérite de Rubens dans la peinture, ce n'est pas seulement la force et la beauté du coloris, c'est l'abondance des idées, l'ordonnance habile et savante de ses ouvrages, l'inspiration et la vie de ses figures. Il aimait les vastes compositions dans lesquelles son génie pouvait se déployer tout entier. S'il n'avait ni la correction ni la gràce qu'on ad- j mire dans les productions de Raphaël, il possédait au suprême degré cette fougue qui se ""manifeste par des effets saisissants ou dramatiques ; ne se laissant pas ralentir par la recherche qu'exige la pureté du contour ou le choix d'une belle nature, il pouvait se livrer S m


H à toute l'impétuosité de sa pensée, et la repro1\ duire avec la même chaleur qu'il Pavait conçue.

I Cela explique très-bien pourquoi Rubens, qui [ était parfaitement instruit de la science de l'anatomie et du dessin, préférait l'éclat des effets à la beauté des formes, et sacrifiait l'exactitude du trait à la magie de la couleur.

94. - Saint Grégoire, pape, entouré de saints et de saintes.

Au-dessus d'un portique ou arc de triomphe, on voit un tableau représentant la Vierge qui tient l'enfant Jésus entre ses bras ; autour de ce tableau sont groupés six anges qui soutiennent des guirlandes de éN«t»=et de fleurs. Sous le portique, saint Grégoire revêtu de ses habits pontificaux, la tête découverte, tenant un livre de la main gauche, lève les yeux vers le ciel et invoque le Saint-Esprit qui descend sur lui sous la forme d'une colombe. Tout auprès, une 'jeune et belle princesse, richement vêtue, le front orné d'un diadème, debout et dans une attitude à la fois noblei et respectueuse, semble, d'un air attentif et pénétré,' écouter les paroles du pontife. C'est, d'après la tradition, -sainte Domitille, petite nièce de l'empereur Vespasien. A droite, derrière la princesse, deux personnages tiennent une palme à la main et considèrent l'image de la Vierge et le groupe d'anges; ce sont saints Nérée et Achillée, deux eunuques, serviteurs de Domitille, qui souffrirent le martyre, ainsi que leur maîtresse, vers la fin du premier siècle sous Domitien. A gauche, sont deux hommes de


(/. FLAMANDE ET HOLLANDAISE. 69 haute stature, tenant à la main un long bâton ; l'un d'eux, I revêtu d'une cuirasse, est saint Maurice ; l'autre, vêtu seulement d'une ceinture, est saint Juiu -Bu[Jli.!II.

T. - Haut. 4 m. 74 c. — Larg. 2 m. 86 c/ Ce tableau est sans contredit un des plus beaux ou-i vrages de Rubens. La touche en est partout vigoureuse et d'un ressort admirable ; l'expression et la dignité des fi-, gures, l'éclat de la couleur, la magnificence des détails W, le fini de l'exécution attestent qu'il a été peint par Rubens en Italie, après ses études de Rome et de Venise, alors qu'il était dans toute la force de son talent. Et ce qui contribue encore à donner à cette œuvre une valeur inappréciable, c'est l'histoire même du tableau qui se lie intimément aux faits les plus intéressants de la vie de Rubens.

On lit dans plusieurs biographies et principalement dans celle de Michaud, que Rubens, étant à Rome, fut chargé de peindre pour l'église de la Chiesa nuova 1, santa Maria in vallicella) un grand tableau représentant la Vierge y e il saint Grégoire entouré de saints et de saintes. Le sujet de cette composition s'explique par la circonstance que. la, Chiesa nuova était dédiée à saint Grégoire , son fondateur, ainsi qu'à la Vierge, et qu'on y conservait entre autres reliques celles de sainte Domitille, de saints Nérée et IAchillée. Le tableau étant achevé se trouva trop grand et ne put s'adapter aux dimensions de l'autel de l'église.

Rubens le refit en divisant son œuvre en trois compartiments. Rientôt après , ayant appris la mort de sa mère, il quitta l'Italie, se retira dans l'abbaye de Saint-Michel d'Anvers, et pendant plusieurs mois il se livra sans t distraction à sa douleur, occupé uniquement d'élever à sa mère un tombeau qu'il décora du premier tableau exécuté à Rome pour la Chiesa nuova.

Ce tableau, qui depuis bien longues années a cessé


70 - ) 1'1, d'appartenir à l'abbaye de Saint-Michel d'As, fut apporté en France durant les guerres de la Révolution. Il est depuis trente-deux ans la propriété de la Ville de Grenoble à laquelle il fut donné par l'Empereur en 1811. Aucun doute ne saurait s'élever sur l'originalité de l'œuvre ou i l'authenticité de son origine ; car d'une part le tableau de saint Grégoire, rapporté par Rubens d'Italie , ne se trouve plus à Saint-Michel d'Anvers où il l'avait déposé, et aucun document, publié jusqu'à ce jour, n'a révélé, que nous sachions, l'existence de ce chef-d'œuvre dans aucune colMection publique ou privée , autre que celle de Grenoble.

D'un autre côté ( et ceci a été l'objet d'une vérification toute récente) , il y a identité parfaite entre les personnages représentés dans notre tableau et ceux que l'on voit encore aujourd'hui à l'église neuve de Rome, avec cette différence qu'il y a moins de vigueur et d'originalité dans le faire de ceux-ci, comme cela arrive en peinture pour toute œuvre de seconde exécution. Enfin, le tableau de Grenoble , qui réunit en une seule composition les trois compartiments du tableau de la Chiesa nuova, a été gravé comme œuvre originale de Rubens, et il est aisé d'en constater la parfaite corrélation avec la gravure de Rem. Eynhouedts, qu'on 'trouve mentionnée dans le catalogue de Basan, Paris, 1767, 3e vol., à la page 68.

Les détails qui précèdent justifient donc le nouveau titre donné à cette œuvre importante de Rubens, et démontrent en même temps l'erreur des anciens catalogues qui avaient successivement donné les noms de Saint-Ambroise, de Sainte-Scholaslique et de l'Impératrice Justine aux prin-, cipaux personnages du tableau. ri


J -EL. A MANDE ET HOLLANDAISE. 7 t - , #/. »:;'1 RUBENS (ÉCOLE DE) -95. — Esquisse d'une tête de vieillard.

Acheté par M. Jay, premier conservateur du Musée, avec les fonds d'une souscription particulière.

T. — Haut. 40 c. — Larg. 32 c.

R YSBRAEK (G.). École flamande. — Il ne faut pas confondre cet artiste, qui paraît avoir vécu à Bruxelles, avec Pierre Rysbraek, peintre de paysages et élève de Francisque Millé.

G. Rysbraek, dont les auteurs se bornent à mentionner le nom, n'est connu que par quelques bons tableaux de fleurs et d'animaux morts. Gault de Saint-Germain cite de lui un tableau de ce genre avec signature originale.

96. — Un lièvre, des canards et d'autres animaux morts.

Ce tableau, finement exécuté et d'une vérité remarquable , est attribué à Rysbraek. — Il a été acheté lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 62 c. — Larg. 1 in.

-- SNEYDERS (FRANÇOIS), né à Anvers en 1579,


mortdanslamème ville en 1657; élève d'Henry Van Balen (école flamande ). — Ce peintre s'adonna particulièrement à représenter des fruits, des animaux, des chasses, des batailles, et dans -b genre il obtint beaucoup de succès. Ses sujets animés sont peints avec autant d'énergie que de science; sa couleur est chaude et dorée, et toujours il imite la nature avec un art merveilleux. Rubens, qui faisait un grand cas de son talent, l'employa souvent pour peindre les fonds et accessoires de ses tableaux ; et l'on trouve aussi quelques œuvres de Sneyders dont les figures ont été peintes par Rubens ou Jordaens.

97. — Un chien et un chat se disputent une fressure dans une cuisine.

Ce tableau a été acheté lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 1 m. 2 c. — Larg. 1 m. 46 c.

TEXÏKRS LÊPIFCFU-NK- (DAVID), né à Anvers en 1610, mort à Bruxelles en 1694; élève de son père et d'Adrien Brauwer (école flamande ).- Il commença par imiter avec une grande habileté la plupart des maîtres de son temps, ce qui établit d'abord sa réputation et le fit nommer le protée de la peinture..


FLAMANDE ET HOLLANDAISE. 75

Mais il comprit bientôt qu'il pouvait être autre chose qu'un faiseur de pastiches; il n'imita A-- plus que la nature, et c'est de cette époque -> que date sa véritable gloire, Z-- - (

98. Paysage.

C'est un pastiche dans la manière de Pierre Breughel.

Sur le premier plan, un paysan indique le chemin à des voyageurs à cheval.

Ce paysage, catalogué par M. Henri, sous le nom de David Teniers, a été attribué par d'autres à Josse Monper, né vers 1580, et imitateur de Breughel. — Acheté lors de la fondation du Musée.

B. — Haut. 30 c. — Larg. 24 c.

TEUBURG (Gérard), né à Zwool en 1608, mort à Dewinter en 1681 (école hollandaise).

— Cet artiste, qui a peint quelques tableaux d'histoire et de genre, excellait surtout dans le portrait. Son dessin rond et lourd n'est pas toujours du meilleur goût, mais son exécution est très-terminée , sa couleur harmonieuse , ses effets de clair obscur bien entendus , et il est inimitable pour peindre les étoffes et principalement celles de satin. Ses œuvres sont très-recherchées. - r"


99. — Portrait d'une dame.

Elle est vue à mi-corps, assise dans un fauteuil, laissant échapper des rose& qu'elle tenait de la main droitè.

Ce tableau a été acheté par la ville , en 1837.

T. — Haut. 1 m. 07 c. — Larg. 82 c.

THIÉLEN (JEAN-PHILIPPE VAN), peintre de fleurs et de fruits, né à Malines en 1618, mort en 1667 ; élève de Daniel Seghers (école flamande). -

100. - Groupe de divers fruits suspendus.

Tableau acheté lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 74 c. — Larg. 59 c.

TIIULDEN (THÉODORE VAN), né à Bois-le-Duc en 1607, mort dans un âge fort avancé ; élève de Rubens (école flamande). - Van Thulden fut un des plus habiles élèves de Rubens et il eut la gloire d'être un de ses collaborateurs dans la galerie du Luxembourg. Ses compositions historiques sont remarquables par l'habileté de l'ordonnance, la noblesse et l'éléva-


I FLAMANDE ET HOLLANDAISE. 75 tion du style ; cependant il était moins bonG coloriste que son maître. Van Thulden est connu encore par de petits tableaux de fèfe de village et de marchés, qu'il peignait dans t le genre de Téniers, et il traitait ces sujets îtivec autant de goût que de facilité. ~—~ y!

IdtC - 101. — Composition mystique. ; i La Trinité se montre dans sa gloire, ayant sous ses Pied le globe du monde soutenu par des anges. 4 Ce tableau a été donné par le Gouvernement lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 2 m. 92 c. — Larg. 1 m. 89 c.

) 102. — Les Parques et le Temps. nt/' Des doutes ont été élevés sur l'attribution de ce tableau qu'on croit être une production non de Van Thulden, mais de l'école de Van Dyck.

Acheté sous l'administration de M. Renauldon.

T. —Haut. 2 m. 70 c.—Larg. 1 m. 93 c.

'MfSSENO (Piuuitw)., né à Anvers en d625, était en 1661 directeur de l'Académie de cette ville ; élève de Van Dyck (école flamande).

— Les historiens flamands placent Tyssens au nombre defu>remiej& peintres de sa nation. Il


¿::=-A'- peignait le portrait avec beaucoup de succès ; mais c'est surtout par ses grandes compositions historiques qu'il est renommé : l'invention et l'ordonnance, le dessin et le coloris, tout y est traité en grand maître.

103. — La Magdeleine. -1;:'

) Figure à mi-corps; la sainte a les yeux levés vers le ciel, ies cheveux épars, les mains jointes; elle prie dans sa grplle ; auprès d'elle, sur une pierre , sont placés un livre ouvert et une tète de mort.

Ce tableau a été acheté par les fondateurs du Musée.

T. — Haut. 1 m. 21 c. — Larg. 88 c.

UDEN (LUCAS VAN), peintre paysagiste, né à Anvers en 1595, mort dans un àge avancé; élève de son père (école flamande). — Pour faire l'éloge de ce peintre, il suffit de dire que c'est lui et Jean Wildens que Rubens a le plus fréquemment employés à peindre le paysage de ses tableaux. Van Uden est fin et piquant dans les petits sujets, large et décidé dans les grands, dessinateur correct pour la figure ; mais son coloris manque d'éclat. Ses paysages, qui sont des portraits fidèles des campagnes du Brabant, sont remarquables par la légèreté de la touche , la variété des ciels et l'immense


étendue des lointains. Aussi Van Uden est-il placé parmi les maîtres les plus estimes de l'école flamande.

104. - Paysage.

On voit sur la gauche une femme assise causant avec un paysan; au milieu, une petite rivière; à droite, des hommes et des femmes s'acheminent vers une église ; le fond est une vaste plaine. -Ce joli tableau a été acheté lors de la fondation du Musée. - - B. — Haut. 17 c. — Larg, 21 c.

VERBOOMS (ABRAIUM). — Tout ce qu'on sait de ce peintre, c'est qu'il était contemporain de Lingelback qui ornait quelquefois ses paysages de figures. Lingelback a peint à Francfort et à Amsterdam, où il est mort en 1667.

Gault de Saint-Germain cite de Verbooms un paysage riche de plantes avec des premiers plans bien étudiés et de magnifiques lointains.

105. — Grand paysage.

On voit à droite un paysan sur son âne, un homme et une femme portant un panier sur la tête ; à gauche, de hautes


montagnes et des cascades ; dans le bas et sur le devant du tableau, sont des pêcheurs.

T. - Haut. 1 m 64 c. — Larg. 2 m. 05 c.

Nota. Ce tableau a été donné en 1829 au Musée par M. Gémond, Grenoblois décédé à Paris en 1842. — A Toccasion de ce don, il nous sera permis de rappeler que le même M. Gémond a, depuis lors, légué à sa ville natale une somme de plus de cent mille francs pour servir à la création d'établissements de bienfaisance. Les actes d'une générosité aussi intelligente ne sauraient être trop honorés, et c'est avec bonheur que nous rendons ici hommage à la mémoire de ce bon citoyen.

VERELST (SIMON), né à Anvers vers 1664-, mort à Londres (école flamande). — Tout ce qu'on sait de cet artiste, c'est qu'il peignait les fleurs et les fruits avec beaucoup de fraîcheur et de vérité, et qu'il passa une partie de sa vie en Angleterre, où se trouve le plus grand nombre de ses ouvrages.

106. — Tableau de fleurs.

Acheté sous l'admmistration de M. de Pina.

C. — Haut. 26 c.— Larg. 34 c.

VOS (SIMON DE), né à Anvers en 1603 on ignore l'époque de sa mort; élève de Rubens (école flamande). — Simon de Vos peignait


FLAMANDE ET HOLLANDAISE. 79 bien l'histoire en grand et en petit ; il a également traité avec succès les chasses et les animaux.

107. - Portrait d'un jeune homme.

Excèllente étude de ce maître, remarquable par l'expression de la figure, la fraîcheur et l'éclat du coloris.

Tableau acheté en l'an 9.

o B. -Haut. 37 c. — Larg. 28 c.

N) , né à Amsterdam en 1644* mort en 4719; élève de JeanBaptiste Wéeninx, son père (école hollandaise ).

108. -— Une perdrix rouge suspendue audessus d'un panier de fruits.

T. — Haut. 70 c. — Larg. 59 c.

109. — Une perdrix grise et des fruits groupés.

Mêmes dimensions.

Ces deux tableaux, attribués à Jean Wéeninx, ont été acquis par les fondateurs du Musée avec les premiers fonds dje soûscription. * CT/X


WILLAER TS (ABRAHAM), né à Utrecht en 1613, vivait encore en 1660; élève de son père Adam Willaerts, de Jean Bylaert et de Simon Vouet, à Paris (école hollandaise).— Les biographes donnent peu de détails sur la vie de ce peintre ; ils se bornent à dire qu'ayant voyagé en qualité de simple soldat sur la flotte destinée pour l'Afrique, commandée par le comte Maurice , il rapporta de ses voyages de nombreuses études qui développèrent son goût pour la peinture.

110. — Le joueur de cornemuse.

Une femme assise tient son enfant sur ses genoux et parait écouter un joueur de cornemuse. Des légumes, des ustensiles de ménage sont épars sur le plancher, à côté d'une table. On aperçoit, dans le fond, l'entrée d'une étable et des bestiaux.

Ce tableau, sur lecfuel on lit la signature àeAB Willaerts, a été acheté par la Ville, en 1841.

B. —Haut. 41 c. - Larg. 52 c.


ÉCOLES DITALIE.

ALBANE (FRANCESCO ALBANI), né à Bologne en 1578, mort dans la même ville en 1660 (école bolonaise). — L'Albane passa de l'école de Denys Calvaert dans celle des Carrache, fut l'ami, puis le rival du Guide. Il peignit avec prédilection et avec un rare talent tous les sujets riants et gracieux qu'il empruntait le plus souvent à la mythologie. Marié à l'une des plus aimables femmes de son temps, et père de douze enfants d'une remarquable beauté, ce fut dans sa propre famille qu'il prit les modèles des jolies figures de femmes, d'amours ou d'anges qui se rencontrent dans la plupart de ses ouvrages. Une touche facile, un coloris séduisant et une exécution trèsfinie, sont les qualités distinctives de ce peintre auquel on a reproché d'avoir mis trop peu de variété dans le choix de ses sujets, ainsi


"8 êt-î. ÉCOLES <::J" j e dans les airs de tête et les attitudes de ses figures.

k-d

Ji i. - Le repos de la sainte Famille.

11'10 La Vierge tient sur ses genoux l'enfant Jésus endormi.

7 que saint Joseph se plaît à considérer , et pour lequel il - semble avoir interrompu la lecture d'un livre qu'il tient dans ses mains. Deux anges sont en adoration.

Ce tableau, qui provient du Musée de Paris, fut donné par l'Empereur à la ville de Grenoble , en 1811. G. ovale. — Haut. 33 c. — Larg. 42 c.

112. - Jésus-Christ servi par les anges dans le désert.

Dans le fond, on aperçoit le démon poursuivi par un ange..

UW,,, Ce tableau a la même origine et a été donné à la Ville ..:> en même temps que le précédent. - Il résulte d'une notice de d'Argenville, tom. 1er, pag. 290, que ce tableau; ou du oins le même sujet répété par l'Albane, était autrefois j^ dans l'église della Madona di Galtera, à Bologne.

1-latit. 59 C. La g. 54 '1_}

113. — Le Temps.

Le Temps, armé de sa faulx, s'avance porté sur des ages. Au-dessus, un génie tient un sablier, Ce tableau fut donné en l'an 9 par le Gouvernement,


comme une œuvre de Pierre Mignard. Depuis lors, des 'observations très-attentives de feu M. Henry, appréciateur des Musées royaux, ont constaté qu'il devait être attribué ) l'Albane.

T. — Haut. 1 m. 42 c. — Larg. 2 m. 08 c/

BASSAN (BASSANO JACOPO DA PONTE dit LE), ne.

V à Bassano en 1510, mort en 1592 (école vénitienne). - Il fut élève de son père, puis de Bonifa- 1 zio, et devint chef d'une école qui fut longtemps soutenue par ses quatre fils, François, Léandre, i, Jean-Baptiste et Jérôme. Le Bassan se plaisait à peindre des sujets de la vie domestique ; il était grand coloriste et fidèle imitateur de la i nature ; mais, dans un grand nombre de seS:; ouvrages, les attitudes sont outrées et sans noblesse, les figures triviales, les costumes bizarres ou de mauvais goût. - bizarres ou de mauvais goût 114. — L'hiver.

T. — Haut. 1 m. 45 c. — Larg. 1 m. 83 c.

s.

115. —-Jln atelier deconstruction.

Haut. 1 m. 15 c. Larg. 1 m. 62 c.

),0 Ces deux tableaux et un autre du même genre qui n'a


o4 f ECOLES pu être placé, étaient au Musée de Paris et ont été donnés par l'Empereur à la ville de Grenoble, en 1811. Le sujet de ces tableaux, connus sous le nom des Saisons, est un de ceux que le Bassan a souvent répétés. Les Quatre saisons /ont été gravées par R. Sadeler.

) BONIFAZIO, né à Véronne en 1491 , mort en :::> 1545 (école vénitienne). — Il a été l'élève du Titien, selon Boschini; et selon Ridolfi, ) celui de Palma dit le Vieux. Quoi qu'il en soit, - il imita si bien ce dernier, que même de son ^t^mps on avait quelque peine à distinguer les ouvrages du disciple d'avec ceux du maître.

jonifazio n'a peint que rarement de petits ta) bleaux.

) 116. — La sainte Famille et sainte Ca-/ therine.

Ce tableau, attribué à Bonifazio, a en effet tous les caractères d'une production de l'école du vieux Palme. Il a été acheté par la ville, sous l'administration de M. de a.

B. - Haut 38 c. - Larg, 66 c.

* >

jBRONZIîV (BRONZINO ANGIOLO), né dans les Q États de Toscane, vers 1518 , mort en 1587; élève du Pontormo (école florentine). —


D'ITALIE. 85

Bronzino passe pour un des meilleurs peintres de l'école florentine ; il a traité l'histoire et surtout le portrait avec un grand succès. Ses figures sont pleines d'expression et de vérité.

L'historien Vasari a fait son éloge.

117. — Portrait d'homme.

? personnage représenté est vu de trois quarts ; il porte une fraise au cou , les cheveux courts et un vètement noir.

Ce tableau, qui a fait partie de la galerie Lebrun , à Paris, est mentionné dans le catalogue de cette galerie (avril 1811) et dans Gault de Saint-Germain, école italienne , pag. 95. - Il a été acheté par la Ville, en 1828.

B. — Haut. 72 c. — Larg. 56 c.

CALABRÈSE (MATTIA PRETI dit LE), né à Taverna, royaume de Naples, en 1613, mort à Malte en 1699; élève du Guerchin (école napolitaine). — Le Calabrèse fut employé à de grands ouvrages de peinture , successivement dans le Milanais, à Rome et à Malte. Ses ouvrages , qui rappellent le style du Guerchin, sont d'un grand relief et remarquables par la hardiesse de la composition, la force du coloris, l'énergie des figures et des expressions; mais son exécution est dure et sombre. Le^ Calabrèse est considéré avec raison comme un des auteurs classsiques de la peinture.


86 - - - ECOLES. -,

118*-^- Le martyre de saint Pierre.

Cet apôtre demanda à être crucifié la tête en bas, afin qu'au sacrifice de sa vie pour son divin maître, il put joindre ce témoignage d'humilité.

) Ce tableau, quoique poussé au noir est encore beau ; un dessin liardi, une exécution large et vigoureuse le mettent, au rang des bons ouvrages de Calabrèse. Il provient de la .galerie d'Orléans, au Palais-Royal, et a été gravé par Louis Desplaces (1). Acheté , par la Ville , en 1828.

èANALETTO ou CANALETTI (ANTONIO CAr NAL dit), né à Venise en 1697, mort en 1768 (école vénitienne). — Fils et élève de Bernardo Canal, peintre de décoration, il ) suivit d'abord la profession de son père ; puis ayant été à Rome en 1729, il se mit à faire 1 des tableaux. Il peignait de préférence les vues de mer et de monuments. Ses sites sont toujours exacts, et son architecture est parfaite de ligne, de ton et de couleur. Les vues de Venise de Canaletto ont une réputation e ropéenne et sont très-recherchées. Il en a J-5gravé lui-même un très-grand nombre.

é

~* "t1!) Voy. d'Argenville , loin. i«,4>ag. 549.


D'ITALIE. 87

119. Vue de Venise.

On voit la Douane de mer et l'église de la Madona della Salutc. — Les figures de ce tableau ont été peintes par Jean-Baptiste Tiepolo, né à Venise en 1693, et mort à Madrid en 1770.

Tableau acheté par la Ville, en 1840.

T. — Haut. 2 m. — Larg. 2 m.

120. — Vue de la place Saint-Marc, à Venise.

La place est encombrée d'une multitude nombreuse. On voit le doge sortant en grande pompe de son palais, pour célébrer la cérémonie des épousailles de la mer Adriatique. Des hommes de police armés de bâtons font écarter la foule. Ce tableau a été donné par l'Empereur au Musée dcf Grenoble, en 1811.

T. — Haut. 45 c. — Larg. 99 c.

DANIEL DE VOLTERRE (DANIELE RICCIARELLI dit), né à Volterre en 1509, mort à Rome en 1566; élève de Sodoma et de Peruzzi (école florentine). — Daniel de Volterre, peintre et en même temps sculpteur habile, vint à Rome où il fut chargé de grands


88 ECOLES

travaux de peinture, principalement dans l'é--u.glise de la Trinité-du-Mont. Michel-Ange l'ho=-- nora de son amitié, l'aida de ses conseils et mit la main à plusieurs de ses ouvrages. Dans ¡r-¡a-suite, Daniel fut chargé de couvrir ce ----qui était trop nu dans le Jugement universel peint par Michel-Ange à la chapelle Sixtine ; 2>_ il contribua ainsi à conserver aux arts ce beau e' morceau dont le pape Pie iv avait résolu la destruction. Le cheval de bronze qui portait \a statue de Louis XIII, sur la place Royale, à Baris, était de Daniel qui l'avait modelé et - fondu, pour une statue de Ilenry Il qui n'a "* jamais été exécutée.

J 121.7 (Copie. ) Descente 4e croix.

- r---I._<JIJt¡i.-> Lv ,- f l '- C-' Cette copie est d'autant plus précieuse que l'original, ®c5ef-d'œuvre de Daniel de Volterre, peint à la fresque dans l'église de la Trinité-du-Mont, à Rome, a beaucoup souffert. C'était, au dire du Poussin, l'un des trois plus beaux "tableaux de Rome, les deux autres étant la transfiguration de Raphaël, et la Communion de saint Jérôme du .:Dominiquin. — On a gravé plusieurs fois cette descente de croix ; la meilleure de ces gravure est celle du chevalier Dorigny.

Ce tableau était avant la Révolution dans l'abbaye de Saint-Antoine, près Saint-Marcellin ; il fut remis à la Ville avec d'autres objets d'arts, lors de la fondation du Musée, en vertu d'un arrêté de l'administration départementale.

.�-?' y �� T — Haut. 5 m. 53 c. — Larg. 2 m. 52 c,


DOMINIQUIiX (DOJIENICO ZAMPIERI dit LE), né à Bologne en 1581, mort à Naples en 1641 (école bolonaise). — Le Dominiquin passa de l'école de Denys Calvaert, peintre namand, dans celle des Carrache où il se lia d'amitié avec l'Albane. Poursuivi durant tout le cours de sa carrière par la haine de Lanfranc et de l'Espagnolet, et digne d'un meilleur sort par son caractère et par son talent, la mort seule put mettre sa personne et sa renommée à l'abri des attaques des envieux ; une opinion accréditée est qu'il mourut empoisonné. Le Dominiquin est un des plus grands peintres qu'ait produits l'Italie ; ses plus grandes fresques comme ses tableaux de cabinet sont d'une exécution extrêmement finie; ses compositions sont nobles et bien ordonnées; elles ne sont pas moins remarquables par la vérité de l'expression que par la correction du dessin et la beauté du coloris.

122. — (Copie.) Sainte Cécile distribuant ses biens aux pauvres.

Cette copie, exécutée à Rome par Lagrenée , membre de l'Académie de peinture, d'après la fresque peinte par le


Dominiquin à la chapelle de Sainte-Cécile, dans l'église de Saint-Louis-des-Français , peut être consultée avec fruit.

On y trouve d'excellents modèles de dessin et de figures d'ex pression.',Ce sujet a été gravé par François de Poilly.

Ce tableau, qui porte la signature de Lagrenée, a été donné au Musée par le Gouvernement impérial, vers l'année 1807.

T. — Haut, 3 m. 30 c. — Larg. 5 m. 29 c.

ESPAGNOLET (JUSEPE DE RIBERA ¡dit L'), né en 1588 à Xativa, aujourd'hui San Felipe, en Espagne près Valence, mort à Naples en 1656 (école espagnole). — D'abord élève de Ribalta à Valence, Ribera quitta ce maître pour se rendre en Italie, où il étudia les ouvrages de Raphaël et des Carrache. Il suivit pendant quelque temps à Rome l'école du Caravage et vint ensuite se fixer à Naples, où il fut nommé peintre du vice-roi. Pauvre et dénué de tout dans les premières années de sa vie, il parvint par son travail à une fortune brillante.

Mais un souvenir pèse tristement sur sa mémoire, c'est celui des persécutions que, de concert avec Lanfranc et d'autres artistes de Naples, il lit subir au Dominiquin. — La manière de peindre de Ribera était souvent sèche et noire comme celle du Caravage ; mais son dessin était plus correct. Son génie naturel le portait à rechercher les sombres effets, les


sujets tragiques; et, quoiqu'on puisse dire de ce bizarre penchant, il est incontestable qu'il les traitait avec une effrayante vérité.

125. — Saint Barthélémy près de souffrir le martyre.

çSlIU(J OC~S'W .c»kîq bourreaux le lient et Be p~n.~). '■> La tête du saint, presque en profil, est admirable d'ex- f pression. L'appréhension d'un affreux supplice y paraît; tempérée par la résignation, et son œil levé vers le ciel est i tout brillant de foi et d'espérance. — Ribera a peint plusieurs fois et gravé le même sujet. J"' ? ri Tableau acheté par la Ville, en 1828. �-� �4 � -� T. - Ilaut 1 m. 16 c. - Larg., 1 m. 78 c. (

FOSCHI ( LE CHEVALIER), né à Ancône , peignait ce tableau en 1770. — (On s'est borné à reproduire cette indication extraite des anciens catalogues, les biographies consultées ne donnant aucun renseignement sur ce peintre).

124. — Paysage.

Effet de neige. Vue de la grotte de l'Arveyron , au pied du Mont-Blanc ; les eaux qui en descendent forment la rivière de l'Orne. Sur la droite du tableau , des voyageurs


92 ÉCOLES

en voiture se dirigent vers la montagne. Sur le premier plan , des bûcherons sont occupés à couper du bois.

Tableau acheté lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 98 c. — Larg. 1 m. 40 c.

GIORDANO (LucA), né à Naples en 1652, ;. mort dans la même ville en 1705 (école napolitaine). - Elève de Ribera, puis de Pierre^ de Cortone, il fit dans les principales villes de l'Italie, et d'après tous les grands maîtres, des études assidues qu'il exécutait avec une étonnante facilité. Son père, pour le stimuler et lui rappeler que de son travail dépendait leur existence à tous deux, lui disait sans cesse : Luca, fa presto! (Luc, Fais vite). Ces mots lui sont demeurés comme surnom et caractérisent parfaitement la verve de son imagination et la prodigieuse facilité de son pinceau , mais en même temps, l'exécution peu méditée et trop superficielle d'un grand nombre de ses ouvrages. Giordano a peint fort longtemps en Espagne où il fut appelé sous le règne de Charles n.

125. — L'adoration des mages. ) Tableau-esquisse donné par M. Eugène Périer de Grenoble, en 1836.

T. — Haut. 82 c. — Larg. 1 m. 02 c.


D'ITALIE. 93

GUIDE (GUIDO RESI dit LE), né à Bologne en 1575, mort dans la même ville en 1642 (école bolonaise). — Ce peintre, l'une des illustrations de l'école bolonaise, étudia successivement chez Denis Calvaert et chez les Carrache. Enrichi par des travaux considérables chèrement rétribués, il fut ruiné par la passion du jeu et finit dans la misère une vie qui avait été longtemps splendide et entourée de la plus brillante considération. Le Guide avait presque toutes les qualités qui font les grands peintres ; ses compositions sont remarquables par la pureté du dessin , la fraîcheur du coloris, le fini des extrémités , le bon goût des draperies, la gràce et la noblesse des figures, et surtout par l'admirable expression des têtes.

126. - (Copie.) Saint Paul et saint Antoine, ermites.

« A l'âge de quatre-vingt-dix ans, saint Antoine apprit qu'il y avait dans le désert un moine plus parfait que lui ; aussitôt le saint vieillard se mit en marche, et le troisième jour il arriva à la caverne où saint Paul s'était retiré, depuis environ soixante ans. Comme ils s'entretenaient ensemble, un corbeau volant doucement vint mettre devant eux un


pain tout entier et se retira. « Ah ! dit saint Paul, voyez la « bonté du Seigneur qui nous a envoyé à dîner; il y a « soixante ans que je reçois tous les jours la moitié d'un « pain ; à votre arrivée, Jésus-Christ a doublé la portion.» (FLEURY, Rist. ecclés. )

Cette belle copie, œuvré de Subleyras; peintre français, né à Uzès en 1699, mort académicien à Rome en 1749, a été donnée à la Ville par le Gouvernement, vers les premières années de l'Empire.

T. — Haut. 2 m. 84 c. — Larg. 1 m. 84 c.

GUIDO CAGNACCI, né à San-Arcangelo en 1601, mort à Vienne, en Autriche, :en 1681 ( école bolonaise). — Il fut élève du Guide et se forma un style particulier moins élevé que < celui de son maître , mais remarquable cependant par un coloris plus vigoureux et une certaine originalité dans la beauté des têtes , la couleur des chairs et les effets de clairobscur. Le plus grand nombre des ouvrages de ce peintre se trouve en Allemagne où il a passé une partie de sa vie.

127. — Samson défait les Philistins.

« Les Philistins accourent contre lui en jetant degrands cris; mais Samson, ayant pris une mâchoire d'âne qui était à terre, en tua mille. » ( UiAl. de la Bible. )

Ce tableau , suivant ce que rapporte Landon , Annales


du Musée, tom. xiv, pag. 86. se voyait autrefois au château de Saint-Cloud , où il avait pour pendant le Supplice de Prométhée, du même auteur. — Il a été donné par l'Empereur à la Ville, en 1811.

T. — Haut. 2 m. 68 c. — Larg. 1 m. 99 c.

JOSEPIN ( GIUSEPPE-CESARI D' ARPIXO dit LE ), né à Arpino, royaume de Naples en 1560, mort à Rome en 1640; élève de son père et de Giaccomo Rocca ( école napolitaine). —

Josepin a vécu sous dix pontifes et a produit un très-grand nombre d'ouvrages, surtout à Rome et à Naples. Il aurait pu être un grand peintre s'il ne fut venu à une époque où le goût et les bonnes traditions de l'art commençaient à s'altérer en Italie. Cet artiste coloriait assez habilement, ses inventions étaient riches et heureuses et il savait donner de l'âme à seF, figures ; mais son dessin manquait de pureté, et l'on blâme dans ses compositions un goût maniéré et des attitudes forcées.

128. - Saint Jean-Baptiste dans le désert.

Tableau acheté par la Ville, en 1823.

T. — Haut. 1 m. 03 c. — Larg. 1 m. 19 c.

JULES, ROMAIN (GIUUO PIPPI diJ, né à


Rome en 1492, mort à Mantoue en 1546 (école romaine). - Peintre et architecte, illustre dans les sciences, dans les lettres et dans les arts, il fut le plus célèbre disciple de Raphaël qui le fit héritier de ses biens avec le Fatlorc. Jules Romain est le peintre qui a le mieux observé et le plus fidèlement reproduit les grands modèles de l'antiquité. Il fut le chef et le principal fondateur de l'école de Mantoue.

129. - Grand dessin représentant l'entrée de l'empereur Sigismond à Mantoue.

Ce dessin, qui paraît avoir fait partie de la collection du Musée dès les premières années de sa fondation, avait toujours été, dans les précédents catalogues, attribué à Jules Romain ; mais nous devons dire que deux appréciateurs éclairés ont, depuis, émis l'avis que ce dessin, malgré son mérite et son ancienneté, n'est pas original. — Ce sujet a été gravé par Antoinette Stella.

Haut. 57 c. — Larg. 9 m. 17 c.

LANFRANC (JEAN), né à Parme en 1581, mort à Rome en 1647 (école de Parme). —

Lanfranc, élève des Carrache, fut comblé d'honneurs et de bienfaits par les papes


Paul v et Urbain VIII. Ce peintre avait une grande iacilité d'exécution, surtout pour les grandes compositions. Dans les tableaux de chevalet son coloris est sombre et tire presque toujours sur le noir.

¡J i50. - Tête d'étude de vieillard.

131. - Autre tête de Jilillrd. tJ¡&--/I:'epL{}--I.t1Ú - Ces deux études, d'une exécution et d'un ton de couleur rigoureux, ont été achetées par la Ville, sous l'administration de M. de Pina. Exposées dans le principe sous le nom de Ribera, elles sont maintenant attribuées à Lanfranc.

LUCATELLI ou LOCATELLI ( ANDREA membre de l'Académie de Saint-Luc, à Rome, en 1690, mort dans la même ville en 1741; élève de Paolo Anesi. L'époque de sa naissance n'est pas connue (école romaine). — Lucatelli, contemporain d'Orizzonte, fut un des artistes les plus applaudis de son temps pour le paysage et la peinture de genre. Il est original dans les détails - et la disposition des masses, varié dans le feuillage ; son coloris


est frais et argentin, délicat et harmonieux; il est habile dans la perspective aérienne, riche dans ses compositions, gracieux dans ses petites figures. Des qualités aussi éminentes n'ont cependant pas soustrait ce peintre à l'indigence , et il est mort dans la misère ; mais ses œuvres sont demeurées classiques dans le paysage historique, et son nom est un de ceux dont se glorifie à juste titre l'école italienne.

132. — Grand paysage.

ur le premier plan, des voyageurs à cheval s'entretiennent avec des villageois ; plus loin, des bergers conduisent leurs troupeaux sur le bord d'une rivière ; on voit à droite et à gauche de beaux groupes d'arbres.

Ce beau paysage a été acheté, lors de la fondation du Musée, avec les premiers fonds de souscription.

T. — Haut, 89 c. - Larg. 1 m. 70 c.

MALTAIS ( FIERAVINS dit LE ). — Tout ce qu'on a pu savoir du Maltais c'est qu'il est cité comme peintre de nature morte par Gault de Saint-Germain (école italienne, pag. 567), et dans le Catalogue du prince de Conti ( 1777).


155. - Tableau de nature morte. - Tapis et fruits divers.

Ce tableau , exécuté avec vigueur et d'une vérité d'imitation remarquable, a été acheté lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 1 m. 18 c. - Larg. 1 m. 67 c.

MICHEL-ANGE des Batailles ( MICHEL-ANGIOLO CERQUOZZI, plus connu sous le nom de), , né à Rome en 1602, mort dans la même ville en 1660; élève de Cesari (école romaine). —

Cerquozzi, ainsi que Tempesta et le Courtois, a excellé à peindre les batailles. Exempt de jalousie, il fut le premier à signaler le talent du Bourguignon qu'il aurait pu craindre comme un rival dangereux , et il lui conseilla de s'adonner exclusivement au genre des batailles , où le Bourguignon s'est placé au premier rang. Cerquozzi est moins fini, moins correct que Tempesta et le Courtois dans l'art de dessiner les chevaux et les figures; mais, il y a dans ses ouvrages une vigueur de coloris, une exécution fougueuse et heurtée qui convient parfaitement à la représentation du choc et du pêle-mêle des combats. Cerquozzi, à l'imitation de Laar dit le Bamboche, s'exerca


aussi à peindre des sujets bouubns, ce qui lui fit donner cet autre surnom de Michel-Ange des Bamboches.

154. — Combat de cavalerie.

L'oriflamme que porte l'un des personnages de ce tableau est aux armes de la maison de Médicis de Florence ; ce sont cinq boules rouges et une bleue. C'est un tableau peint pour cette maison. — Il a été donné au Musée de Grenoble, par les fils de M. Casimir Périer , au nom de leur père , en 1839.

T. — Haut. 48 c. — Larg. 72 c.

P ANNINI (LE CHEVALIER GIOVANNI PAOLO) , né à Plaisance en 1691, mort à Rome en 1764 ; élève de Benedetto Luti et de Lucatelli ( école romaine). — Pannini est le premier peintre de mérite né à Plaisance; mais c'est à Rome qu'il a exécuté le plus grand nombre de ses ouvrages. Peintre de genre, il n'a traité le paysage que comme accessoire aux beaux monuments d'architecture dont il faisait le principal objet de ses compositions. Sous ce rapport il est inimitable. Il peint d'une manière large et facile, reproduisant toujours avec une parfaite vérité les teintes variées que l'air et le temps impriment sur les édifices, ainsi


que l'aspect et l'immensité de lignes de l'architecture monumentale. Il savait aussi donner à ses figures beaucoup d'esprit et de grâce ; on lui a reproché cependant de les faire quelquefois trop hautes en proportion des fabriques, et de maniérer ses ombres par des teintes trop rougeâtres.

155. — Ruines d'architecture.

Au milieu de ces ruines, on voit un philosophe donnant des leçons à ses élèves.

156. — Autre tableau de ruines.

Ces deux tableaux, signés et portant la date de 1740 , ont été achetés par la Ville, sous l'administration de M. de Pina.

T.-Haut. 62 c.—Larg. 75 c.

PÉRUGIN (PIETRO V ANNUCCI dit LE), né À Castel della Pieve-di-Perugia, en 1446, mort en 4524 (école romaine). -- Le Pérugin fut successivement élève de Nicolo Alunno, de Pietro della Francesca et d'Andrea del VerrochÍo, chez lequel il eut pour condisciple Léonard de Vinci. Ses œuvres, fort rares aujourd'hui, ont


une grande importance artistique, comme caractérisant le temps qui précéda immédiatement dans l'école romaine la grande époque de Raphaël. Les draperies du Pérugin sont en général pauvres et écourtées, son style est sec comme celui de tous les peintres de son temps ; mais il surpassa la plupart d'entre eux par la naïveté d'expression de ses têtes, la gràce des mouvements et la vivacité du coloris. Sa principale gloire est d'avoir eu Raphaël pour élève.

157. — Saint Sébastien.

Le saint est percé de flèches ; à sa droite, est une jeune femme tenant un livre à la main.

Ce tableau fait partie de ceux qui furent donnés par l'Empereur au Musée de Grenoble, en 1811. Bien qu'il ait souffert des ravages du temps , c'est un monument de l'art ancien qui a d'autant plus de prix que les œuvres de ce maître disparaissent de jour en jour. Gault de Saint-Germain (école italienne, pag. 67) cite du Pérugin un Saint Sébastien fort estimé, qui avait été vendu à François 1er 400 ducats d'or. Cette indication doit-elle s'appliquer au Saint Sébastien du Musée de Grenoble? on pourrait le présumer, le Musée royal ne possédant actuellement aucun sujet analogue sous le nom de Pérugin.

B. - Haut. 1 m. 89 c. - Larg. 95 c.


158. — Les Mages allant adorer l'enfant Jésus.

Ce dessin a été donné par l'administration départementale, lors de la fondation du Musée.

T. - Haut. 27 c.—Larg. 21 c.

PÉSARÈSE (SnIONE CANTARIM dit LE), né à Pesaro en 1612, mort à Vérone en 1648 (école bolonaise). — Il apprit à dessiner chez Giacomo Pandolfi, à peindre chez Claudio Ridolfi, et se perfectionna auprès du Guide dont il fut l'imitateur et l'émule. Pour la correction du dessin, la gràce des figures et l'agrément du coloris, il y a une très-grande analogie entre la manière de ces deux peintres ; cepen-' dant, on remarque dans les œuvres du Pésarèse plus de recherche et moins de noblesse que dans celles du Guide. Le Pésarçse avait un caractère difficile qui lui suscita beaucoup d'ennemis et des ennuis qui hàtèrent sa mort.

159. —Le repos de la sainte Famille.

La Vierge tient l'enfant Jésus sur ses genoux, et a les regards fixés, ainsi que saint Joseph, sur un ange qui


attire une branche de palmier pour y cueillir des dattes.

Ce tableau a été acheté par la Ville, sous l'administration de M. de Pina.

/f ï.—Haut. 85 c. —Larg. G9 c.

j!J PROGACCINI (GAMMIEO ) né à Bologne en 1546,

Effort à Milan en 1626 (école milanaise). —

D'abord élève de son père Hercule Procaccini, il s'attacha ensuite aux Carrache, et peignit avec eux des tableaux qui sont fort estimés.

Ce peintre eut un talent des plus faciles, mais inégal et quelquefois incorrect. On s'accorde à Jouer le brillant de son coloris, la grâce et l'expression de ses têtes , peintes dans la manière du Parmesan qu'il avait beaucoup étudié.

140. — Tête de Christ couronné d'épines.

1 Ce tableau, qui est venu du Musée de Paris avec l'attribution de Camille Procaccini, est peint dans le goût de l'école florentine à la fin du quinzième siècle. Il a été donné par le Gouvernement à la ville de Grenoble, peu de ymps après la fondation du Musée.

C. — Haut. 56 c. -Larg. 54 c.

PROCACCINI (GIULIO-CESARE), né à Bologne en 1548, mort à Milan en 1626 (école mila-» naise). — Frère puîné de Camille Procaccini,


il fut comme lui élève de son père et des Carrache. Une querelle qu'il eut avec Annibal Carrache le détermina , dit-on, à quitter Bologne , et il s'établit, ainsi que toute sa famille , à Milan, où il fonda, avec ses frères, une Académie de peinture dont il fut le chef.

Jules-César Procaccini eut un goût de peinture plus sévère que celui de Camille; son exécution est aussi plus large et plus vigoureuse. Il avait longtemps étudié les originaux du Cor- l rège et en fit quelquefois d'heureuses imitaC tions.

141. - Une sainte Famille.

La Vierge caresse l'enfant Jésus. Saint Joseph et deux anges les considèrent.

Ce tableau, attribué d'abord à Camille, puis à Jules Procaccini , a été acheté lors de la fondation du Musée.

T. — Haut. 55 c. — Larg. 33 c.

PULIGO (DOMENICO), mort à Florence vers 1527, à l'âge de cinquante-deux ans; élève d'Andrea del Sarto ( école florentine). — Puligo fut un des collaborateurs et des plus heureux imitateurs d'Andrea del Sarto. La touche de son pinceau est douce et transpa-


rente ; mais, moins habile dans le dessin que dans le coloris, « il semble (dit Lanzi dans « son Histoire de la peinture en Italie) qu'il ait « cherché à voiler les contours et à s'ôter « l'embarras de les finir. On le reconnaît à « cet indice dans ses madones et quelques« uns de ses tableaux de cabinet, genre qu'il « avait particulièrement adopté. Ces ouvrages « furent vraisemblablement dessinés par An« drea del Sarto, son ami, car au premier « aspect, on les croirait entièrement de la « main de celui-ci. »

142. — La sainte Vierge, l'enfant Jésus et

saint Jean.

- Les observations de Lanzi, que nous venons de rapporter dans la notice sur Puligo, s'appliquent parfaitement à cette sainte Famille. On y trouve dans quelques parties cette indécision de contours qui caractérise le faire de Puligo, mais en même temps la fraîcheur de coloris, la suavité de ton, les airs de tète, simples, gracieux et pleins de charme qui sont le cachet du talent d'Andrea. Aussi, tous les artistes qui ont vu ce tableau l'ont-ils , de prime abord, attribué à Andréa del Sarto.

'1 Donné par l'Empereur, au Musée de Grenoble, en 1811.

y_Haut. 57 c. —Larg. 53 c.

¿¿c-L.-",IÃ

RAPHAËL (RAFFAELLO SANZIO), né à Urbin


D'ITALIE. 107

en 1485, mort à Rome en 1520 (école romaine). - Fils d'un peintre médiocre, puis élève du Pérugin, Raphaël ne tarda pas à surpasser son maître ; mais l'étude qu'il fit à Florence des chefs-d'œuvre de Michel-Ange et de Léonard de Vinci donna un plein essor à son génie, et, dès lors, toutes ses productions révélèrent au monde artistique ces facultés éminentes qui lui valurent bientôt de si brillants succès et une si haute renommée.

Son oncle le Rramante , célèbre architecte, le fit agréer par le pape Jules II pour l'exécution des peintures du Vatican. Ce Pontife avait une telle admiration pour son talent, que, dès qu'il eut vu son tableau de l'Ecole d'Athènes , il alla jusqu'à faire détruire tout ce qui avait été commencé par d'autres peintres ; cependant il faut dire à la louange de Raphaël qu'il voulut, par reconnaissance pour son maître le Pérugin, que l'on conservât un plafond exécuté par lui. Léon x continua à Raphaël les faveurs dont Jules II l'avait comblé. Malheureusement pour les arts, ce peintre célèbre mourut fort jeune, venant à peine d'achever son fameux tableau de la Transfiguration, mais ayant pu cependant fonder cette grande école romaine qui à fourni tant de noms illustres dans la peinture, et produire un


108 ÉCOLES

grand nombre de chefs - d'œuvre pour lesquels , après trois siècles accomplis, les formules de l'admiration ne sont pas encore épuisées. La gloire de Raphaël est d'avoir poussé la perfection de l'art jusques à un point qu'il n'a encore été donné à nul autre d'atteindre. Aussi, a-t-il reçu, sans contradiction aucune, le titre d e prince des peintres.

145.— École d'Athènes. (Copie par Nicolas Poussin , d'après la fresque peinte par Raphaël, au Vatican. )

« Platon et Aristote, son disciple, occupent le milieu de la scène. Un nombreux auditoire entoure ces philosophes célèbres et paraît écouter avec un vif intérêt leurs sublimes leçons. Près de ce groupe , sur la gauche, Socrate explique sa doctrine au jeune Alcibiade; au-dessous d'eux, et sur le premier plan, un jeune homme présente à Pythagore une tablette où sont tracées les consonnances harmoniques trouvées par ce philosophe, qui les transcrit sur un livre ; il est assis et accompagné de ses disciples Empédocle, Épicharme, Archytas, etc. Adroite, sur le devant, un autre groupe représente Archimède traçant à terre des figures de géométrie qu'il explique à ses jeunes élèves. On voit debout près de lui Zoroastre, la tête ornée d'une couronne radiale et tenant un globe céleste. Deux des figures placées près de Zoroastre offr.ent les portraits de Raphaël et du Pérugin. Seul et assis sur un des degrés, le chef des philosophes cyniques, Diogène, à demi-nu, paraît méditer


sur une tablette qu'il tient à la main. — Telle est, en abrégé ; la description de ce chef-d'œuvre où l'artiste a rassemblé tout ce que peuvent offrir d'idéal la correction du dessin, la noblesse et la force des caractères, la beauté des draperies, la précision des détails et surtout la majesté de l'ensemble. » (Landon. ) Ce tableau était avant la Révolution dans l'abbaye de Saint-Antoine, près Saint-Marcellin. Il fut donné à la Ville, lors de la fondation du Musée , par l'administration centrale du Département. — Le dessin original de YÉcole d'Athènes était à Paris, sous l'Empire, et avait été tiré de la Bibliothèque ambrosienne de Milan, où il est retourné lors de l'invasion étrangère.

T. - Haut. 1 m. 70 c. - L'arg. 2m. 40 c.

144. — La défaite de Maxence. (Copie. )

L'an 313 de l'ère chrétienne, à deux milles environ de Rome, vers le pont Milvius, appelé aujourd'hui PonteMole , Constantin eut à combattre l'armée de Maxence ; la défit complètement, la mit dans un désordre affreux, .Jet Maxence tomba dans le Tibre où il se noya.

Cette copie, attribuée à Francesco Vanni de Sienne, a été faite d'après la fresque peinte au Vatican, sur les des- sins de Raphaël, par Jules Romain. Elle vient aussi de( l'abbaye de Saint-Antoine et a été, comme la copie de l'École d'Athènes, donnée à la Ville, lors de la fondation du Musée. - T. —Haut. 1 m. 62 c. —Larg. 4 m. 86 c.

C SACCHI (ANDREA), né à Rome en 1598, morL


dans la même ville en 1661 ; élève de l'Al.z-)ane (école romaine).

4. ,', 3. — Saint François Xavier prêchant le �-" christianisme aux Indiens. rJ :1..

Ce tableau a été donné au Musée de Grenoble, par M. Maurice Rubichon, avec l'attribution d'Andrea Sacchi qui fut un des meilleurs coloristes et des plus savants dessinateurs de l'école romaine. Mais une circonstance qui peut faire douter tant de cette attribution que de l'originalité de l'oeuvre , c'est qu'on trouve à l'église des Jésuites de Venise un tableau sur le même sujet et avec les mêmes dispositions de figures, attribué à Pietro Liberi, peintre vénitien. Si ce tableau de Liberi est l'œuvre originale , la copie ou imitation que possède le Musée de Grenoble devrait, en ce cas, être attribuée non à Andréa, mais à Carlo Sacchi de Pavie, contemporain de Liberi, et qui avait aussi travaillé à Venise.

T. —Haut. 2 m. 23 c.—Larg. 1 m. 47 c.

SASSO FERRATO ( GIAM-BATTISTA SALVI, dit), né à Sasso Ferrato en 1605, mort à Rome en d685; élève de Tarquinio Salvi, son père. —

On ne sait pas précisément à quelle école appartient Sasso Ferrato ; les uns le classent dans l'école romaine ; d'autres , à raison du soin et du succès avec lequel il a étudié les Carrache, l'adjoignent à l'école bolonaise. Kyrt beau


coup—tUanalogie entre lm; ouvrages à ce peintre ot ceux du Florentin Garlo Dolei. Sasso Ferrato a moins de finesse de pinceau que Dolci, mais il le surpasse peut-être par la beauté des têtes de ses madones où domine habituellement un caractère d'humilité et de candeur, avec lequel s'harmonise très-bien la simplicité de ses draperies.

146. — Le Christ.

Il est représenté en buste, ayant la main gauche appuyée sur un globe, emblème du monde.

Tableau acheté par la Yille, en 1841.

B.-Haut. 63 c. 0- Larg. 47 c.

147. - Tête de Vierge.

■7>l Elle est couverte d'un voile bleu. £; Tableau acheté sous l'administration de M. de Pina.

T. — Haut. 49 c. -Larg. 38 c.

, SÉBASTIEN DEL PIOMBO (ÉCOLE DE).

148. - Portrait d'un pape. { ) Ce portrait, qui est celui de Clément VII, est con-


sidéré comme une production de Sébastien del Piombo ou du moins de son école. Sébastien del Piombo né à Venise en 1485, est mort en 1547.

T. — Haut. 1 m. 02 c. - Larg. 74 c.

SOLARIO (ANTONIO, appelé aussi ZINGARO), né à Cività, dans les Abruzzes, en 1382, et mort à Naples en 1455; élève de Lippo Dalmasio (école napolitaine). —L'histoire deSolario a un caractère romanesque. D'abord forgeron, il se lit artiste par amour, afin de pouvoir épouser la fille de Colantonio del Fiore, peintre alors en réputation. Solario devint habile dans son art; on admirait la fraîcheur de son coloris, le mouvement de ses figures et surtout la belle expression de ses têtes qui, au dire de Marc de Sienne, semblaient vivantes.

149. — Le Christ portant sa croix.

- C'A la vue du Christ succombant sous le fardeau de la 4croix, la mère du Sauveur s'évanouit; elle est soutenue par une des saintes Femmes. - Ce tableau a quatre siècles d'existence.

B. - Haut. 67 c. -Larg. 84 e.

V STROZZI (BERNARDO, dit IL CAPUCINO), né


en 1581, mort en 1644 (école génoise). — Ce peintre, plus connu sous le nom du Capucin génois, parce qu'il fut religieux de cet Ordre, avait quitté le cloître pour soutenir l'existence de sa mère et de sa sœur. Emprisonné pour ce fait, il parvint à s'évader et se rendit à Venise où il demeura jusqu'à la fin de sa vie.

Bernardo Strozzi ne se piquait ni d'une grande exactitude dans le dessin, ni de beaucoup de sévérité dans le choix des formes ; mais peu de peinfres ont eu autant de force et d'énergie dans le pinceau, autant de vigueur et d'harmonie dans le coloris ; ces qualités distinctives qui apparaissent surtout dans ses têtes d'hommes et le font reconnaître au premier coup-d'œil, l'ont rendu célèbre à Gênes, où il a exécuté de nombreux et admirables travaux. A Venise même , patrie des grands coloristes, sa mémoire a été consacrée par cette inscription : Bernardus Strozzius. pictorum splendor, Ligu-' riœ decus.

150. — Les disciples d'Emaüs et la fraction du pain. C Ce tableau faisait partie de ceux donnés par l'Empereur, en 1811. D'après la notice d'envoi il provient de la collection du prince de Brascbi à Rome.

T. —Haut. 1 m. 24 c. — Larg. 1 m. 50 c.

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TIIVTOLLET (JACOPO ROBUSTI dit LE), né à --')Venise en 1512 , mort dans la même ville en 1594 (école vénitienne). — Le nom de TinIloretto lui fut donné parce qu'il était fils d'un c - teinturier. Il étudia les ouvrages de Michelnge et ceux du Titien qui le congédia de son école par jalousie. Tintoret est le peintre le ;;;;]hJs_féCond et le plus hardi de l'école vénic^tietine ; mais sa fougue devenue proverbiale et ,Ma rapidité de son exécution ont rendu ses e-pfflductions fort inégales. On a de lui des tal_e{l mauvais, de médiocres et d'autres qui ont admirables, ce qui a fait dire qu'il avait trois pineaux : Il penello d'oro, il penello d'ar^j/ento, e l'altro di ferro. On regrette aussi dans certams tableaux de ce peintre, demeurés imparfaits ou inachevés, un goût de dessin peu L-mmet et des types de figures qui manquent '-$-de dignité, défauts qu'il savait éviter quand ? prenait le temps de donner à ses ouvrages une exécution plus soignée.

lal. - Composition mystique.

Un personnage vénitien paraissant appartenir à une famille sénatoriale est en adoration devant l'enfant Jésus, que la Yierge assise/tîent/sur ses genoux. Saint Joseph,


D'ITALIE. 115 sainte Madeleine et un groupe d'anges contemPlent!

Sur un tronc d'arbre sont écrits ces mots relatifs san doute à la qualité du personnage vénitien : MATs sups CENSOR.

Ce tableau, peint par Tintoret en 1575, est inachevé dans quelques détails des extrémités. Il a été acheté par la Ville, en 1841.

T. — Haut. 1 m. 82 c. —Larg. 1 m. 95 c.

152. — Portrait du doge Gritti.

Il est représenté un peu plus qu'à mi-corps , vêtu d'une toge écarlate doublée d'hermine.

Tableau acheté par la Ville, en 1857.

T. - Haut. 1 m. 07 c. - Larg. 91 c.

VASARI (GIORGIO), né à Arezzo en 1512, mort en 1574 (école florentine ). — Peintre, architecte et historien, Vasari s'instruisit du dessin sous Michel-Ange et Andrea del Sarto, et de la peinture sous Rosso et Priore. Il fit surtout à Rome d'excellentes études d'après l'antique, et se forma un style où l'on retrouve les traces du dessin énergique et hardi de Buonarroti; mais , comme dans la suite il voulut beaucoup produire et peindre avec une célérité extrême, ses peintures manquaient souvent de vigueur et de ton. En architecture, Vasari fut l'un des premiers de son temps, et comme historienc


on lui doit plusieurs ouvrages dont le plus estimé est la Vie des principaux artistes italiens, depuis le commencement de la Renaissance, jusqu'au temps où il vivait. I

153. — La sainte Famille.

La Vierge soulève les langes de l'enfant Jésus endormi sur ses genoux et le montre à saint Joseph et à sainte Anne. Figures plus grandes que nature.

Tableau donné à la Ville par l'Empereur, en 1811. D'après la notice d'envoi, il provenait de Vienne, en Autriche.

B. —Haut. 1 m.. 70 c. — Larg. 1 m. 51 c.

VÉRONÈSE (PAOLO CALIARI dit PAUL), né à Vérone en 1532, mort à Venise en 1588 (école vénitienne). — Paul Véronèse , l'un des plus grands peintres de l'école vénitienne, apprit d'abord à dessiner et à modeler dans l'atelier de son père Gabriele Caliari, sculpteur ; puis, il étudia les éléments de la peinture chez son oncle Antonio Badile , peintre véronais. A Venise, il perfectionna son coloris, en suivant la voie ouverte par le Titien et le Tintoret ; il les surpassa sous le rapport de l'élégance et de la variété des ornements.

Paul Véronèse, dans ses compositions, a quel,,--


quefois manqué d'unité et de correction ; on lui a reproché encore de trop bigarrer ses figures de différentes couleurs; mais, nul peintre n'a montré, dans ses ouvrages, plus de fécondité d'imagination et de facilité de pinceau ; plus de vigueur dans le coloris et de magnificence dans les costumes ; plus de mouvement et de caractère dans les figures; plus de vérité et de grandeur dans la représentation des édifices et des lignes architecturales.

Le Guide disait de lui que « s'il avait à choisir, il voudrait être Paul Véronèse; dans tous les autres on apercevait l'art, dans celui-ci tout était nature. »

154. — Jésus-Christ guérissant la femme -77 hémorroïsse. - ?;7

« Jésus-Christ Accompagné de ses disciples, écoute « avec bonté les instances qu'ils lui font de guérir cette « femme affligée. Dans le nombre de ces figures, l'artiste, « par un choix de contrastes, a placé sur la droite du « Sauveur un apôtre vu par le dos; la disposition de cette « figure et le goût avec lequel elle est drapée, la rendent « admirable ; ces deux parties se rencontrent au même « degré de beauté dans la femme hémorroïsse ; elle est « vêtue d'un habillement rouge avec une mante jaune. Le « fond représente d'un côté, uu corps d'architecture orné


« de colonnes cannelées, et de l'autre, un piédestal de « pierre surmonté d'une grosse boule. Les figures sont de « grande nature , d'une manière large, d'un beau faire et « d'un bon ton de couleur. »

Ce tableau, donné par l'Empereur à la Ville, en 1811, provient de l'ancien cabinet du Roi, et la description qui vient d'en être faite est textuellement extraite du Catalogue raisonné des tableaux de ce cabinet, par Lépicié, 2e vol., pag. 114.

T. — Haut. 2 m 25 c. — Larg. 3 m. 32 c.

155. - Jésus ressuscité apparaît à la Mag-

deleine.

On voit, dans le lointain, des anges et les saintes femmes près du tombeau. — Les tableaux de Paul Véronèse sont rares dans cette dimension ; celui-ci est d'autant plus précieux , qu'il est d'une exécution soignée, d'un brillant coloris et d'une conservation parfaite Ce tableau, qui faisait autrefois partie de la collection du prince de Conti, est cité dans le catalogue de cette collection et dans Gault de Saint-Germain, pag. 204 , sous ce titre : Noli me tangere.

La Ville en a fait l'acquisition en 1829.

T. —Haut. 66 c. - Larg. 95 c.

156. — Saint François d'Assise coupant les cheveux et donnant l'habit de son Ordre à une religieuse.

D'après la tradition, la religieuse agenouillée devant saint François est sainte Claire. Elle naquit à Assise, en


D ITALIE. 19

Ombrie, l'an 1193; elle était fille de Favorin Schiffo et d'Hortulane Fiumi, deux familles nobles et des plus distinguées de ce pays. En 1212, âgée de dix-huit ans, elle embrassa la vie religieuse, sous la direction de saint François d'Assise qui lui coupa lui-même les cheveux et lUi donna l'habit de son Ordre, dans la petite église de NotreDame-des-Anges, appelée aussi la Portioncule. Cette cérémonie eut lieu en présence des religieux de Saint-François qui allèrent recevoir Claire à la porte de l'église, un cierge à la main. Elle avait deux sœurs qui, par la suite, suivirent son exemple et embrassèrent, avec leur mère, la vie monastique, sous la conduite de Claire elle-même.

La Ville a acheté, en 1843, ce tableau attribué à Pay £ Véronèse, et qui viendrait de la galerie Cambiani de Turin.

T. — Haut. 3 m. — Larg. 2 m. 03L L: VÉRONÈSE ALEXANDRE (ALESSANDRO TURCHI dit L'ORBETTO), né à Vérone en 1600, mVffCk Rome en 1670; élève de Felice Riccio dit Il Brusa-Sorci (école vénitienne). — Il fut surnommé l'Orbetto parce que, étant enfant, il conduisait un aveugle. En marchant ainsi dans les rués, il dessinait des figures sur les murailles avec du charbon. Il a peint longtemps à Rome dans la manière du Guide qu'il cherchait à imiter. Ses tableaux sont d'une exécution trèsfinie et d'un coloris vigoureux, mais son dessin n'est pas toujours correct.


167. - Adam et Ève pleurant la mort d'Abel.

c l C l'f., .- :: '> Ce tableau, donné par l'Empereur à la Ville, en 1811, provient, d'après la notice d'envoi, de l'église de SaintLouis-des-Français, à Rome.

T. — Haut. 56 c. - Larg. 69 c.

Nota. Pendant que ce Catalogue était sous presse , la Ville a acheté, avec la garantie d'authenticité, les trois tableaux suivants :

LÉONARD DE VINCI ( LIONARDO DA VIWÉI ),ÏKauxiliàteau de Vinci, près de Fce en 1452 mort en France en 15f9 ffiole florentine). - ,ffuut t élève d'Andel Verrochio, qu'il surpas, en peuxteT temps, fonda une nouvelle écoleXaMiran vers 1482 et vint en France en 1 15511 8 n n de Léonard de Vinci est célèbre dafns les arts, es ouvrages, trèsrares aujourd'hui, sont tous empreints d'une finesse et d'une suavité éxquises.

t 58. - Le Christ.

Le Christ (en buste) tient de la main gauche un globe, de


l'autre , un sceptre ; la figure est sur un fond en grisaille, avec nuages surmontés par des chérubins.

B. - Haut. 75 c. - Larg. 66 c.

MURILLO (BARTHOLOMÉ - ESTEBAN), né à Séville en 1618, mort dans la même ville en 1682; élève de Juan del Castillo, fondateur et chef de l'école de Séville.

Ii59. — L'Assomption de la Vierge.

La Vierge est assise sur des nuages et soutenue par des anges ; elle est vêtue d'une robe blanche et d'un manteau bleu qui passe autour de ses bras.

B. — Haut. 45 c. - Larg. 34 c.

: ¡' J' - , -;,! )

.VEJ,4SQUi:1 (Dm!6-BmmT"1JE"'SYLVA), né à Séville en 1599, mort à Madrid en 1660; élève de Francisco Herrera-le-Vieux et de Francisco Pacheco; chef de l'école de Madrid.

160. - Portrait d'homme.

Personnage vu à mi-corps, tenant ses gants d'une main


122 ECOLES D'ITALIE. - _cr # r ■*■*-*- -y ( -qui repose sur sa poitrine, et de l'autre, une chaîne d'or et S lees d'un Ordre.

l T. —Haut. 9frx;<-Larg. 71 c. -"--

M. VARNIER (JULES),,école française., l -1 160 bis. — Le saint homme Job.

Ce tableau , exposé à Paris en 1843, a été donné à la Ville par le Gouvernement, en 1844. - C'est une trèsgrande toile qui a été provisoirement déposée, faute d'espace, dans un des cabinets du Musée.

Nota. Un document essentiel, vainement cherché dans les archives municipales , vient d'être retrouvé au moment où s'achetait l'imprsio¥ du catalogue. C'est la notice d'envoi des 31 tableaux donnes par l'Empereur en 1811 ; comme on n'a pu profiter des indications qu'elle renferme sur l'origine de ces tableaux que pour les derniers nos de l'école italienne, le surplus fera suite au premier suplément à publier. En attendant on peut consulter dans l'ancien journal du département de l'Isère nos ( des 2 et 4 octobre 1811 ) cette notice qui confirme pleinement ce qui a été dit de l'origine et de l'authenticité du Saint Grégoire de Rubens.


NOTICE SOMMAIRE

DES

TABLEAUX

De diverses écoles qui, n'ayant pu trouver place dans la grande galerie du Musée, ont été déposés, à diverses époques, soit dans les cabinets adjacents, soit dans les salles de la Mairie, dans les écoles, l'hospice ou les églises.

Nota. Les lieux de dépôt des tableaux ou objets d'art sont indiqués par les signes suivants : Les cabinets contigus au Musée (C.) ; les salles de la Mairie (M.); les écoles (Éc.) ; l'hospice (H.); les églises (Égl.).

§ 1er ÉCOLE FRANÇAISE.

161. BOULLONGNE. UnaCChaoale. (M.) 162. BRENET de Lyon). - Mort de saint Joseph. (H.) 163. -.w.. — Portrait en pied de Henry iv. (M.) 164. —i4r — Portrait en pied de Lesdiguières. (M.) 165. — M. DEBELLE. - Napoléon à GreÓoble en 1815. (M.) 166. — GÉRARD. - Portrait en pied de Charles x. (C.) 167. — GREUZE. — Portrait d'homme. (C.) 168. — GRIMOU. - Tète de jeune homme (C.) 169. — Mlle HBNRY (de Paris). — Travail et Paresse. (M.)


H 24 f TABLE DES OBJETS D'ART 170. — JOUVENET. -Saint Simon martyr. (Ec. de dessin.).

71. Id. — Saint Barthélemy martyr. (Id.) — [472. - Id. — Jésus aujardindes Olives. (Égl. du collège.) 173. - LAFOSSE. - L'espérance et la tempérance. (M.).

74. — Id. — La foi et la charité. (M.) 175. - LANGEVIN. — Marine, d'après J. Yernet. (M.) 176 et 177. — httMTAHA. - Deux vues des environs de Paris. (C.) (1 J 178. — M. MEYER (de Paris ). —Des pêcheurs normands. (M.) 179. — MiGNARD (Nicolas). - Sainte Rose. Cop. (Ée. de dessin.) 180. — Id. — Sainte Thérèze en extase. Cop. (Ill.) .181. — Id. — Dom Masson, général des Chartreux. (A In Grande-Chartreuse , moyennant chargé.) 182 à 185. — Mil" MOILLON. — Quatre tableaux sur bois représentant des vases de porcelaine avec des fruits et des fleurs. (C.) 186. — MONOYER. — Un grand vase de fleurs. (M.) 187. — OUDRY (J.-B.). — Un canard mort. (M.) 6R 1-" 188. — Id. - Un faisan mort. (M.) 189. — Id. -La lice et sa compagne. (M.) 190. — PARROCEL (Pierre)..— La mort de saint Antoine.

a. ( Éc. des Frères. )

lyl. — M. Pollet (de Grenoble). — Paysage. (M.) 192. — POUSSIN L'adoration des mages. Cop.

(Éc. de dessin.) 193. — Id. - Le massacre des Innocents. Cop. -{C.) 194. — REVOIL. — L'enfance du Giotto. (M.) 195. — STELLA (J.). - La Samaritaine. (Égl. du collège.) 196. — Id. — Rachel et l'envoyé de Jacob. (Id.) 197. — TESTELIN. — La Magdeleine au désert. (Égl. de St-Louis.) Q


NON COMPRIS AU CATALOGUE. 425 198. — MAÎTRE INCONNU. — Portrait d'homme décoré d'un cordon rouge. fM.) 199. — Id. — Portrait d'une dame faisant pendant. (M.) 200. Id. Portrait d'une vieille femme (M.) -201. Id. Dalila livrant Samson. (M.) - fil 202. — Id. — Saint Louis guérissant les malades. (Égl.

du collège.) 203. — Id. — Une nativité. (Hosp.) 204. — Id. — Martyre de saint Sébastien. (M.) 205. — Id. — Paysage. Une femme et des pigeons. (M.) 206. Id. Esquisse peinte représentant d moines c.

en prières. (C.) 207. Id. Paysage dans la manière de Guaspre. (M.) 208. — Id. — Paysage. Un berger et son troupeau. (M.) 209. — Id. — Autre paysage. Un cavalier, des chiens, un troupeau. (M.) 210. — Id. — Aquarelle. Intérieur de St-Étienne-duMont, de Paris. (A l'Évêché, sous chargé.) § 2. ÉCOLES FLAMANDE ET HOLLANDAISE.

211. — CHAMPAIGNE (Philippe). — La crèche. Cop. (Éc.

des Frères. ) »212. — Id. - Portrait d'un ecclésiastique. Cop. (C.) 213. — HONTORST. — Des chanteurs espagnols. (M.) 214. — trtfCAa p^Lewji!,. - La Vierge et l'enfant Jésus. (C.) $h:CL';

5. - )Iommm. Adoration des bergers, sur agate. (M.) 216. — RUBENS. - Une jeune bergère. Cop. (M.) 217. — i (Martin do). - Le Christjjevant Pilate. Grisaille. (M.) j, o •' - "• --' ,:, - r '218. — MAITRE INCONNU. - Tête de vieillard. (M.) Gturl 219. — Id. — Marine hollandaise. (M.)


126 TABLE DES OBJETS D ART 220. — MAÎTRE INCOlql'(U.- Marine au clair de lune. (M.) 221. - Id. — Intérieur d'une cuisine. Femme lisant. (M.) 222. — Id. — Une vieille femme et son chat. (M.) 223. - Id. — Intérieur d'un cabaret. (M.) 224, — Id. — Le festin de Balthazard , sur cuivre. (C.) 225. — Id. — Des perroquets et d'autres oiseaux. (M.)

§ 5. ÉCOLE ITALIENNE.

226. — BASSAN (le père). — Le printemps. (C.) 227. — CARRACHE (Ls). - Lavement des pieds. Cop. (C.) .228. — CRIVELLI. — Un chat, un coq, etc. (M.) 229. — DOMINIQUIN. — Le martyre de saint André. Cop.

(Égl. de Saint-Louis.) 250. — FoscHI. —Paysage. Effetde neige. &.' tu.) 231. — GUIDO CAGNACCI. - Dédale et Icare. Cop. (M.) 232. — MARATTE. — Sainte Catherine en prières. (Éc.

- des Frères.) 233. — — Judith venant de tuer Holopherne; (M.) 234. — MAITRE INCONNU. — Saint Jérôme à genoux. (Éc.

des Frères.)

..--

DESSINS PLACÉS DANS LES CABINETS DU MUSÉE.

(La plupart de ces dessins sont originaux. )

35. — ALBÊRT DURER. — Les têtes de Marie et de Joseph de grandeur naturelle ; dessin lavé au bistre, si-


gné du monogramme de l'auteur et portant la date de 1504.

.236. - D'APRÈS RAPHAËL. — Beau dessin de la bataille de Constantin contre Maxence.

257 et 238. - LE GUERCHIN. - Deux petites têtes. (Lavis.) 239. — Id. — Le reniement de saint Pierre. (Crayon.) 240. — PAUL VÉRONÈSE. — Église de St-Zacharie à Venise. (Crayon.) 241. — PIERRE DE CORTONE. — Composition historique. (Lavis.) 242. — RUBES. — Mars partant pour la guerre. (Lavis.) 243. — TENIERS DAVID - Plusieurs figures. (Crayon.) 244 et 245. — VAN DYCK. - Deux portraits, d'après Van Dyck, par Fragonard. (Lavis.) 246. — WOCVERMANS (Philippe). - Un cavalier avec son chien.

247. — Id. — Quatre cavaliers.

248. — AUBRY. — Dessin au lavis.

249 et 250. — BOUCHER. — Deux dessins. (Lavis.) 251 et 252. — FRAGONARD. — Deux saints en méditation. (Lavis.) 233. — PAJOU (père). — Tombeau de Bayard. (Dessin à la plume.) 254. — PEYRO. — Marcus Curius refusant les présents des Samnites. (Lavis.) 255 et 256. - MAlTRE INCONNU. - Deux dessins au bistre, représentant une bataille, et des moissonneurs* 257. — Id. - Mort de saint Louis. (Lavis.) 258. — Id. - Une scène de cabaret. (Id.) - 259. — Id. - Deux femmes. (Dessin au rayon)


SCULPTURE.

Notice des objets qui se trouvent dans le Musée ou dans les cabinets.

§ 1er. PLATRES MOULÉS SUR L'ANTIQUE.

GROUPES ET STATUES.

260. — Le Laocoon. (L'original en marbre est à Rome.) 261. — L'Apollon du Belvédère. (Id.) 262. — La Diane de Versailles. (Id. au Louvre.) 263. — La Vénus de Médicis. (Id. à Florence.) 264. — Le Gladiateur Borghèse. (Id. au Louvre.) 265. — Le Faune à l'enfant. (Id.) 266. — Castor et Pollux.

267. — Germanicus.

268. — Le Faune au repos. (Id. à Rome.) 269. — Diane ajustant sa chlamyde. (Id. au Louvre.) 270. — La Muse Euterpe.

271. — Une jeune fille romaine.

272. — Génie suppliant.

273. — Le Faune Borghèse.

274. — Le tireur d'épine.

275. — La Cérès.

276. — L'hermaphrodite Borghèse.

277. — La Vénus accroupie.

278. — L'Amour, d'après Canova.

§ 2. BAS-RELIEFS EN PLATRE.

279. — Les trois villes ou provinces.


280 et 281. — Combats d'amazones.

282. — La mort de Lucrèce. (Par M. Sappey, de Grenoble.)

§ 3. MARBRES ET BRONZES.

283 à 285. - Trois petits médaillons en marbre, représentant des têtes en haut-relief présumés antiques.

286 et 287. — Deux lions en bronze montés sur piédestaux en pierre , provenant de l'ancienne abbaye de Saint-Antoine.

NOTICE

DES

OBJETS D'ART

Existant dans la Bibliothèque publique, indépendamment de ceux du cabinet d'antiquités.

§ 1er. PEINTURES A L'HUILE.

288. — Portrait de Pierre Corneille. (Acheté à la vente de la bibliothèque de Moidieu.) 289. - Id. de Jean 289. - Id. de Jean^Racine. (Id.) 290. — Id. de Mme Deshouillères. (Ià.) 291. — Id. de Mme Dacier. (Id.)


292. — Portrait de Caulet, évêque de Grenoble.

293. — Id. deRaby.

294. — Id. de Gattel.

295. — Jd. de Chalvet.

296. — Id. de Mme de Tcncin. (Donné par M. de BarralMontferrat. )

297. — Id. de Bourcet.

298. - Id. de Condillac.

299. — Id. d'Expilly.

500. — Id. de Mably.

501. — Id. de Valbonnais.

302, - Id. de V ocanson.

503. — Id. d(Mounier.

304. — Paysage d'après Foschi. Effet de neige.

§ 2. MARBRES ET BRONZES.

305 à 315. - Onze bustes en marbre et en haut-relief des Dauphins, depuis Guigues ier jusqu'à Humbert ii.

316. — Buste en marbre du pape Benoît xiv. (Donné par M. de Barral-Montferrat.) 517. — Buste en marbre de M. Fourrier, secrétaire de l'Académie des sciences, ancien préfet de l'Isère. (Donné par le Gouvernement.) 318. — Buste en marbre de M. de Franquières, par Houdon.

319. — Buste en bronze du général Dessaix, de Thonon, en Savoie, exécuté par Pradier, statuaire , aux frais de quelques habitants de Cbambéry,et déposé par ceux-ci à la Bibliothèque de Grenoble.

320. — Bas-relief antique, en marbre de Paros, représen-


tant deux époux. (Apporté d'Athènes, en 1789, par le comte d'Albert.) 321. - Grand médaillon en pierre ou marbre noir, renfermant le buste en haut-relief d'un personnage qui a le front ceint d'une couronne de lauriers, une main levée vers le ciel et l'autre appuyée sur la poignée de son épée. (Trouvé lors de la reconstruction d'une maison près la place Notre-Dame.) Z22 et 525. — Deux vases modernes en albâtre.

§ 5. BUSTES EN TERRE CUITE OU EN PLATRE ET OBJETS D'ART.

324. — Buste de Barnave, par Houdon, (Terre cuite bronzée. )

325. — Id. de Mably. (Terre de la Tronche, bronzée.) 326. — Id. de Condillac. 'lId.) 327. — Id. de Bayard. ( Il faisait partie du modèle en plâtre de la statue de Bayard de M. Raggi.) 328. — Id. de Morand, briançonnais, architecte de Lyon, par Chinard.

329. — Id. deVocanson. (Par M. Sappey et donné par lui.) 350. — Id. d'Eustache Lesueur, peintre. (Plâtre.) 351. — Id. de Van Praet, conservateur de la Bibliothèque royale de Paris. (Donné par le Gouvernement.) 352. — Id. de Démosthènes. (Plâtrébronzé.) 353. — Id. de Cicéron. (Id.) 354. — Id. de Juste Lipse. (Id.)

'535. — Id. de Caracalla. (Id.) 556. — Id. de Louis xviii.

357. — Id. dé Louis-Rfeilippe.


338. — Dix cadres de médaillons, sous verre. Portraits de rois et grands hommes, anciens et modernes.

339. — On petit médaillon représentant le docteur Mazet, grenoblois, mort victime de son dévoûment, lors de la peste de Barcelone.

340. — Représentation en relief de plâtre de l'ancienne prison de la Bastille de Paris, démolie par le peuple le 14 juillet 1789. (Donné par le Gouvernement, en 1789.)

FIN.